ÔX
<^y 71ÈME année
AOUT-SEPTEMBRE 1910
N° 1
f
%c Semeur
Organe de V Association Catholique de la Jeunesse
Canadienne-française
SOMMAIRE^ JUN37 '965
Moisson de fleurs (poésie) '. Un Professeur 3
Bienvenue au Cardinal-légat L'abbé Melançon 4
Le Congrès E ucharistique Eugène Dumas 7
Impressions du congrès d'Ottawa La Rédaction 9
Rapport du Conseil fédéral, 1910 Gustave Monette 11
Discours du Président V. E. Beaupré 1 1
Rapport du Secrétaire Gustave Monette 18
Rapport du Trésorier E. Lqvergne 27
Conviction et routine Gustave Monette 29
Notes et commentaires : La loi Lavergne. — Le clergé ca-
nadien et l'étude des questions soqiALES. — Les nôtres
au Manitoba. — Un cercle d'études sociales — Le krach
de "l'émancipation." — Jeunesse en marche. — Et nos
gens n'émigreront plus. — des œufs frais garantis. —
Les conseils d'Anatole France. — Le flot montant de
L'IMMIGRATION. — AU CONGRÈS DE LA JEUNESSE. — Un MONU-
MENT À Dollard. — Les retraites fermées. — Invitation
À tous. — Tous les cercles À l'œuvre 30
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renseignements sur l'Association, les rommandt-s d'objets ou les remises
d'argent doit être adressé: LE SEMEUR, casier postal, 2183, Montréal.
Envoi d'argent. — Le meilleur mole de remise est par bon postal. On
recommande aussi l'emploi du mandat de poste et du mandat sur express.
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Correspondance.— Les communications particulières aux divers membres
du Comité Central doivent être envoyées à leurs adresses respectives.
Comité central de l'Association Catholique de la Jeunesse
Canadienne=française
V.-Elzéar Beaupré, ingénieur civil, président, 502, rue St-Hubert, Montréal
Camille Tessier, avocat, vice-président,
Georges-H. Baril, médecin, vice président, 1654 est, rue Ste-Catherine "
Gustave Monette, étudiant en droit, Université Laval,
Arthur Saint-Pierre, journaliste, sec. -correspondant, 71, rue Fabre,
Henri Lacekte, étudiant en droit, .'577. rue Bourbonnière,
E. Lavergne, agent d'immeubles, trésorier, 22, rue Sainte-Clotilde,
Emile Girard, comptable, administrateur, 160, rue St-JacqUes,
R. P. Edgar Colclough, S. J., aumônier-directeur, 232, rue Bleury, "
Comité général de l'Association Catholique de la Jeunesse
Franco=Américaine
Lnuis Perras, président, 359, rue North Front, New Bedford, Mass.
Antonio Laliberté, 1er vice-président, Xcw-Bcdford, Mass.
Napoléon-J. Barbeau, 2me vice-président, Salem, Mass.
L -Adolphe Robert, secrétaire, The Kennard Blg., Manchester, X. H.
Théod. Béland, trésorier, Pawtucket, R. I.
Chas-E. Hébert, secrétaire-correspondant, Manchester, X II.
Louis-H. Cadoret, secrétaire-correspondant. Turner's Falls.
O.-D Richard Ti-ssikk, administrateur, Guérin Spinning Co. Woonsocket, R. I.
M. l'abbé Alphonse (.raton, curé, aumônier-directeur, 36, rue Slater,
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L'A. C. J. C. a manifesté, cette année, une intensité de vie
remarquable : fondation de douze nouveaux groupes, propagande
pour le monument Dollard, congrès à Ottawa en juin, organisation
de comités paroissiaux pour la grande manifestation de la jeunesse
à l'Arena pendant le Congrès Eucharistique de Montréal, etc.
Malgré ce déploiement d'activité elle a trouvé le temps d'éditer
deux volumes : Le Congrès de la Jeunesse à Québec en 1908 (in-8°
de 460 pages, nombreuses gravures ; $1.15 franco) et Le Congrès de
la Jeunesse à Ottawa en 1910 (in-8° de 150 pages; $0.40 franco).
L'A. C. J. C. youlait déterminer à Ottawa quelle doit être son
action a. l'heure présente. Le nouveau volume présente donc
un intérêt plus qu'ordinaire puisqu'il élabore un programme et
traduit les aspirations de la jeune génération.
Des orateurs éminents ont adressé la parole aux congressistes.
Mentionnons : Mgr J.-O. Routhier, les RR. PP. Charlebois, Joyal,
O.M.I., Côté, O.P., MM. les abbés Corbeil, Groulx, Magnan, etc. ;
l'hon. ju'ge Constantineau, l'hon. sénateur Belcourt, MM. J.-U. Vin-
cent, C.-J. Magnan, André Fauteux, Orner Héroux, Louis Perras,
Amédée Denault, G.-W. Séguin, etc.
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Xe Semeur
ORGANE DE L'ASSOCIATION CATHOLIQUE DE
LA JEUNESSE CANADIENNE-FRANÇAISE
VOLUME VII
1910-1911
MONTRÉAL
Bureau de Poste, casier, 2183
1910
%c Semeur
7ième année AOÛT-SEPTEMBRE 1910 No 1
MOISSON DE FLEURS
Pour le Congrès Eucharistique de Montréal
A LA JEUNESSE CANADIENNE
«Des fleurs! donnez des fleurs! C'est pour JÉsus-Hostie!»
Ce vœu, jeunes chrétiens, vous l'avez entendu,
Il vous fit tressaillir près de l'Eucharistie;
Mais à ce tendre appel, avez-vous répondu ?
Sans doute, il a vibré d'ineffable espérance,
Votre cœur de vingt ans, croyant et filial;
Épris d'enthousiasme et de noble vaillance,
Du triomphe du Christ, il fait son idéal.
Il ne vous suffit pas d'apporter au bon Maître,
Des jardins embaumés, les plus beaux ornements;
La parure des champs ou de l'humble fenêtre
A ses pieds deviendra: perles et diamants.
Mieux encor, moissonnez dans le champ de votre âme
— Dans un cœur jeune et pur, le Ciel a tant semé —
L'espérance et l'amour, le courage et la flamme
Verseront en son Cœur, leur tribut parfumé.
4 LE SEMEUR
Votre âge est la saison que la brise caresse
Où Dieu sème à plaisir le bon grain des vertus;
De votre gerbe en rieurs, apportez la promesse,
Ses épis pleins d'espoir, plaisent tant à Jésus!
Sous les pas triomphants de ce Roi pacifique
Avec l'or et les fleurs que l'amour féconda,
Faisons majestueux le Trône Eucharistique
D'où Jésus veut bénir notre cher Canada.
Un Professeur
Saint-Gervais, 10 août 1910.
BIENVENUE AU CARDINAL-LEGAT ■
HOMMAGE DE LA JEUNESSE
Eminence, la Jeunesse de Montréal vous salue.
Au Révérendissime Cardinal Légat du Saint-Siège, à Celui
qui vient en Canada représenter durant ces jours de Congrès
Eucharistique l'auguste personne d'un Pape prisonnier, la
Jeunesse catholique est heureuse de pouvoir offrir, avec l'ex-
pression de sa bienvenue, le témoignage d'une foi vive à l'Eu-
charistie, l'assurance d'un dévouement sans bornes, d'un
attachement suprême au Siège Apostolique. Et, dans ce concert
triomphal d'acclamations qui marque votre arrivée chez nous,
il nous semble que cet hommage n'est pas le moins vibrant
d'enthousiasme; il nous est doux de penser que, peut-être,
notre voix n'est pas la moins sensible à votre cœur.
1 Xos lecteurs nous sauront gré de supprimer un article sur le Congrès
Eucharistique pour faire une place d'honneur à ces lignes dans lesquelles
l'auteur traduit si bien les sentiments de la jeunesse canadienne.
BIENVENUE AU CARDINAL-LEGAT 5
Eminence, la Jeunesse de Montréal vous salue.
Notre ville est née dans l'Eucharistie. A son premier matin,
sur la rive où vous venez de descendre, un autel rustique fut
dressé, que des mains pieuses décorèrent de fleurs sauvages
et de verdure: et Dieu s'offrit une première fois en sacrifice.
Depuis, notre courte Histoire est tout imprégnée de sentiments
eucharistiques. La jeunesse y tient une place d'honneur. On
vit, un jour, dix-sept jeunes gens communier, et comme ils
l'avaient juré sur le Ciboire, courir à la mort, pour garder à
Jésus-Christ nos tabernacles menacés. Naguère, encore, avant
de s'en aller défendre les droits violés du Pontife Romain,
une légion de jeunes braves venaient incliner leurs drapeaux
et leurs fronts sous la bénédiction de l'Hostie, aux mains d'un
Vénérable Évêque.
Ceux-là, c'étaient nos pères. Le même sang coule dans nos
veines. Représentant du Pape, dans nos protestations ardentes,
écoutez: tout un passé vous acclame!
Eminence, la Jeunesse de Montréal vous salue.
Ceux d'aujourd'hui ne veulent pas démériter. Leur âme
loyale, parce que religieuse, tient à honneur de conserver
intact le legs précieux des vertus d'autrefois. Ceux d'aujour-
d'hui sont sincères. Vous les entendrez dans une immense
assemblée, manifester leurs croyances; vous les verrez s'ap-
procher en foule de la Table-Sainte; et quand, le long de nos
rues pavoisées, vous porterez l'ostensoir, avec l' Homme-Dieu,
sous l'apparence visible du froment, dans la réalité invisible
de sa chair, à vos côtés, vous sentirez battre leurs cœurs.
Et, ce jour-là, les aïeux, dont les ombres aussi processionneront
sans doute, avec nous, n'auront pas à rougir de leurs fils.
Ceux d'aujourd'hui sont généreux. Aux tristesses de l'Église,
si grandes, hélas! à l'heure présente, ils veulent opposer en
contrepoids la consolation d'une adhésion complète aux ensei-
gnements du Christ, d'une soumission entière aux ordres de
6 LE SEMEUR
son Vicaire sur terre. Ah! Éminence, quand vous retournerez
là-bas, aux pieds du Souverain Pontife, veuillez lui dire que
par delà les mers, des milliers de jeunes cœurs canadiens com-
munient à son âme; rien ne les attriste autant que ses deuils,
rien ne les fait frémir de joie comme ses triomphes.
Eminence, la Jeunesse de Montréal vous salue.
La jeunesse c'est l'espoir dans l'avenir. C'est la moisson
future qui lève. . . Pour que la nôtre soit abondante et féconde,
nous voulons qu'une chaleur divine la mûrisse et qu'elle soit
dorée au soleil eucharistique. Vive Dieu! notre confiance est
grande dans ce mystère par excellence, qui apparaît au-dessus
de tout autre sacrifice, rite, croyance ou symbole, comme le
point central et la raison d'être de l'économie chrétienne,
comme le cœur même de l'Église notre mère. Notre confiance
est grande. Notre amour est ardent: il conformera les pra-
tiques à la théorie, les actes à la pensée, et ne refusera pas
le sacrifice nécessaire, si l'occasion s'en présente. Pourtant,
la Jeunesse d'aujourd'hui ne se le cache pas: l'ouragan peut
venir qui compromettra la moisson, arrêtera son élan, fauchera
ses plus chères espérances. . . Qu'il vienne!. . . Les hommes de
demain savent où puiser leur valeur: dans le Pain des Forts!. . .
Et pour qu'ils demeurent toujours virils et croyants, fidèles
et dévoués, aussi constants dans la lutte que sages dans la
paix, les hommes de demain, prosternés à vos pieds, demandent
à Votre Éminence de laisser tomber sur eux, au nom du Christ
vivant dans l'Hostie qu'ils adorent, une paternelle bénédiction.
L'Abbé Joseph-Marie Melançon,
Vicaire à Saint-Louis-de-France .
Le Nationaliste, 14 septembre 1910.
LE CONGRÈS EUCHARISTIQUE
LA JEUNESSE CATHOLIQUE A L ARENA
E Congrès Eucharistique de Montréal a été un
triomphe sans précédent pour le Christ-Roi sur
le sol d'Amérique.
«Grandiose, étonnant, inouï, magnifique, su-
blime ! » Telles étaient les exclamations arrachées
à tout instant aux moins démonstratifs par la
splendeur incomparable des solennités. On accla-
mait Jésus-Hostie, on acclamait Pie X, on acclamait son légat,
on acclamait Monseigneur l'archevêque de Montréal, on multi-
pliait les enthousiastes ovations aux nombreux prélats et aux
éloquents orateurs.
Nous ne pouvons raconter ces fêtes si pieuses et si touchantes,
nous ne pouvons parler de l'ouverture du congrès, de la messe
en plein air, de la procession des enfants des écoles, des séances
générales à Notre-Dame, de la procession du Saint-Sacrement,
etc. A peine dirons-nous un mot de la réunion des jeunes gens
à l'Arena.
On avait prédit que cette manifestation serait l'une des
plus belles du congrès. L'attente des plus optimistes a été
dépassée. «Ceux qui n'ont pas vu la démonstration de la
Jeunesse, hier après-midi, à l'Arena, disait le Nationaliste, ont
manqué le plus beau spectacle qu'il soit donné à un homme
de voir.» Et le Canada: «C'était la fête de la Jeunesse; elle
l'avait préparée avec le plus grand soin; ses efforts ont été
couronnés d'un colossal succès. . . Du reste, nous ne croyons
pas que Montréal ait été témoin d'une démonstration aussi
belle, aussi grandiose. »
Oui, ils étaient là nombreux, les bataillons de jeunesse
venus de toute la province et remplissant la vaste place de
la cathédrale. Puis ce fut le défilé interminable au son des
fanfares, au chant des hymnes religieux et patriotiques, avec
8 LE SEMEUR
la garde d'honneur des cadets du Mont St-Louis, qui, sabre au
clair, accompagnaient le cardinal-légat. Enfin ce fut l'engouf-
frement de ces multitudes dans les profondeurs de l'Arena,
salle moderne qui a les dimensions et la capacité d'un cirque
antique.
Quel spectacle inoubliable que cette mer de têtes humaines
pressées les unes contre les autres et dont les flots houleux
rejaillissaient à des hauteurs étonnantes sur ses bords car,
toutes les vastes tribunes étaient envahies, mer qui se calme
sous la parole de l'orateur pour se soulever de nouveau et
s'agiter frénétiquement dans les explosions d'enthousiasme.
Comment redire les acclamations qui accueillirent l'entrée
du cardinal-légat, le discours de Mgr Bruchési, ceux de Mgr
Touchet, de M. Bourassa, de notre cher ami Gerlier, du P.
Galtier, de M. l'abbé Tellier de Poncheville, de Beaupré, de
Baril, de M. Rivard et de M. Xivry; il faut avoir entendu cela
de ses oreilles pour s'en faire une idée.
Nous n'oublierons point, nous ne saurions oublier, la pré-
sentation de la jeunesse de son pays, faite au cardinal-
légat par Mgr Bruchési, la paternelle allocution de Son Émi-
nence et sa bénédiction, les discours émotionnants de Mgr Lan-
gevin et de M. Bourassa, l'allocution de Mgr Touchet, l'impro-
visation si éloquente de Gerlier, enfin tous les orateurs et tous
les discours .
Dans sa langue inimitable, Mgr Touchet dit à la jeunesse
canadienne qu'il l'aimait beaucoup et garderait d'elle un sou-
venir ineffaçable. Les jeunes le remercièrent aussitôt par le
refrain populaire : «Il y a longtemps que je t'aime, jamais je
ne t'oublierai ».
Il y a longtemps, nous aussi, que nous préparions avec
amour notre démonstration; elle a obtenu un succès sans
précédent: jamais nous ne l'oublierons.
Eugène Dumas
IMPRESSIONS DU CONGRES D'OTTAWA
L faudrait un volume — un gros volume — pour
redire sommairement toutes nos impressions du
congrès.
La magnifique réception de nos compatriotes
d'Ontario, l'empressement du public à suivre les
séances, le travail sérieux, bien ordonné et si
animé des congressistes aux réunions ordinaires,
l'enthousiasme aux grandes assemblées du soir sous la chaude
parole de vibrants orateurs, l'agrément de notre séjour dans
la si jolie ville qu'est la capitale fédérale, enfin toutes les
délicates marques d'intérêt et de sympathie, toutes les pré-
venances et les attentions dont nous avons été l'objet, etc.,
voilà autant de chapitres qu'il faudrait développer à l'infini
et le volume serait toujours incomplet.
Évoquer ces souvenirs, c'est flairer encore un bouquet
exquisement mêlé et parfumé. Un livre — aussi gros qu'on
pourrait le faire — ne retiendra entre ses pages, comme l'herbier
du collectionneur, que des feuilles mortes, de pauvres feuilles
au parfum évaporé.
Le plus sage est peut-être de ne pas déflorer ces souvenirs,
de ne pas essayer de résumer en cinquante lignes d'aussi
délicieuses impressions. Ceux qui n'ont pu venir ne com-
prendraient pas, ne pourraient comprendre tout ce qu'ils ont
perdu ; ceux qui étaient là auraient tant de choses à intercaler
entre les lignes, entre chacun des mots, qu'ils branleraient la
tête, désappointés, en murmurant: «Ce n'est point cela! Point
du tout ! »
Mais si nous ne pouvons redire nos impressions, nous tenons
à manifester hautement notre reconnaissance à tous ceux qui
ont contribué au succès de cette importante manifestation
canadienne- fran çaise .
Grâce à la paternelle bienveillance de Monseigneur l'Admi-
10 LE SEMEUR
nistrateur du diocèse d'Ottawa, qui nous a accueillis comme
des enfants de la famille, des frères la belle jeunesse cana-
dienne-française d'Ontario, grâce au distingué concours des
orateurs qui nous ont prodigué avec une éloquence entraînante,
d'énergiques leçons; grâce au zèle patriotique des RR. PP.
Oblats de l'Université, du Juniorat et du Scolasticat, qui nous
ont donné une hospitalité large comme le cœur qui l'offrait;
grâce à la présence du sympathique président de la Jeunesse
Franco- Américaine ; grâce enfin, grâce surtout au dévoué direc-
teur et aux infatigables membres du cercle Duhamel qui,
nous en avons la preuve indiscutable, nous avaient, avec l'aide
de leurs camarades du cercle Lacordaire, conquis depuis long-
temps l'estime et la confiance de la population ontarienne;
grâce à la générosité du clergé local et à l'amabilité des pro-
priétaires du Monument National ; grâce aux journalistes venus
de Montréal et de Québec; grâce à tant de concours divers
et tous très actifs, notre congrès a obtenu un succès aussi
complet qu'on le pouvait désirer.
Nulle part plus qu'à Ottawa nous n'avons senti la solidarité
et la cohésion des groupes dont les membres, animés d'un même
esprit, se tendent une main fraternelle par-dessus les frontières ;
nulle part plus qu'à Ottawa, nous n'avons senti la force puisée
dans notre association, force qui se développe d'une façon
constante — douze nouveaux groupes se sont joints à nous
au cours de l'année — force dont l'intensité augmente et nous
assure déjà des réserves d'énergie qui nous permettront d'entre-
prendre et de mener à bonne fin des œuvres durables. L'Asso-
ciation est née pour vivre et donner la vie; ceux qui l'ont vue
à l'œuvre à Ottawa savent jusqu'à quel point elle a raison
de se réjouir du passé et du présent et d'avoir pleine confiance
en l'avenir.
La Rédaction
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL
E
^
OMME on le sait, le Conseil fédéral s'est tenu au
cours de notre Congrès, dans une des salles de
l'Université d'Ottawa.
Vingt-cinq cercles étaient représentés par pro-
curation régulière ; et les délégués, d'après le chiffre
de leurs commettants, donnaient ensemble qua-
rante-quatre droits de vote aux délibérations.
Le discours d'ouverture du président fut, comme toujours,
substantiel et pratique, répondant aux aspirations et besoins
de l'heure présente. Nous en reproduisons le texte en entier:
DISCOURS DU PRÉSIDENT V.-E. BEAUPRÉ
A l'ouverture de ce Conseil fédéral, au lendemain de ces magnifi-
ques réunions si propres à accroître le prestige de notre associa-
tion, si fructueuses en inspirations et en résolutions fécondes, il est
manifeste qu'un même sentiment de joie, d'espérance et de con-
fiance en l'avenir, doit remplir le cœur de tous les camarades.
Grâces à Dieu, ils ont bien quelques raisons de se dire que
l'année qui vient de s'écouler n'a pas été stérile; ils peuvent
compter que l'avenir leur réserve d'autres satisfactions et d'autres
progrès; ils peuvent se réjouir à la pensée du bien déjà accompli, et
croire également qu'ils seront bientôt plus en mesure d'apporter
une collaboration de quelque importance aux entreprises religieuses
ou nationales.
Il fait plaisir de rappeler à ce sujet que la pratique si salutaire
des retraites fermées, introduite au pays l'an dernier par l'Asso-
ciation, est déjà en train de se généraliser; je ne doute pas que
les camarades travailleront à la répandre et surtout qu'ils ne négli-
geront pas de chercher à en tirer pour leur association tout le
bénéfice possible.
De plus en plus l'A. C. J. C. prend contact avec notre jeunesse;
depuis quelques mois nous avons été témoins d'une éclosion de
cercles nouveaux telle que nous n'en avions pas vu de semblable
depuis longtemps. Grâce à l'activité de certains camarades, et en
particulier de nos amis du cercle Pie X, des groupes de jeunesse
ont été créés dans plusieurs paroisses de la ville et de la campagne,
12 LE SEMEUR
sur lesquels nous avons lieu de fonder les plus belles espérances.
D'autre part, les anciens cercles pour le plus grand nombre
continuent à faire preuve de la même vitalité et d'une activité
toujours aussi soutenue. La même vie se manifeste partout, vie
qui s'alimente toujours, j'en suis sûr, à la source vive de la piété,
vie qui se traduit au dedans des cercles par des études sérieuses,
et au dehors par une participation de plus en plus large aux œuvres
qui nous intéressent.
L'année écoulée a été témoin de plusieurs réunions intimes ou
publiques, organisées par des cercles isolés ou groupés; ces réunions
contribuent à répandre les idées de l'Association, à faire connaître
notre œuvre davantage, mais en même temps elles servent à stimuler
les jeunes et à resserrer les liens qui les unissent ensemble.
Notre organisation se complète et se perfectionne chaque année
davantage: elle devient de plus en plus effective, grâce en particu-
lier à l'activité et au dévouement de notre aumônier-général qui
ne ménage jamais ses peines pour assurer le bon fonctionnement
de notre administration, et pour donner à notre revue le Semeur
tout l'intérêt possible.
Bref nous sommes en progès; il est permis de se dire que
l'Association est en bonne voie, et que l'avenir qui l'attend sera
tel que nos espérances l'avaient conçu.
Ce n'est donc pas à tort que nous avons songé aux moyens de
favoriser notre expansion; mais il est bon également de prévoir les
difficultés nouvelles qui pourront peut-être en surgir, ainsi que les
mesures propres à empêcher cette croissance de nous être funeste.
Nous avons hier examiné les principes qui doivent nous diriger
dans la création des cercles de jeunes gens; nous avons considéré
les conditions particulières dans lesquelles se trouve chaque caté-
gorie d'entre eux ; nous avons recherché les moyens les plus efficaces
pour en entretenir la vie, pour acheminer sûrement ces jeunes vers
l'action éclairée et désintéressée, pour faire produire à leur travail
des fruits salutaires.
Nous allons donc faire effort pour grouper sous notre drapeau
toute l'armée des jeunes bien pensants, dont le cœur peut encore
battre aux mots de religion et de patrie, et chez qui la source de
la générosité n'a pas été tarie par le souffle aride et desséchant
de l'intérêt et du plaisir.
Nous allons faire appel à des jeunes vivant dans toutes les
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL, 1910 13
classes de notre société et les convier à l'œuvre de défense religieuse
et nationale que nous voulons préparer.
Nos rangs vont donc s'ouvrir de plus en plus, et c'est heureux,
à des camarades de toute catégorie, bien différents par leur
formation, leur instruction, leur genre de vie, leurs aptitudes et
l'orientation habituelle de leur esprit.
Ces jeunes apporteront à la réalisation du programme de l'A. C.
J. C. des ressources et des procédés différents: les uns feront plus
grande la part de l'étude, les autres plus grande celle de l'action;
les uns s'attacheront à l'étude de certaines questions, les autres
préféreront des questions d'ordre différent; certains cercles dépen-
seront la plus grande partie de leur activité à des œuvres ouvrières
ou agricoles, d'autres à des œuvres économiques, d'autres à des
œuvres de salut social, d'autres à des entreprises purement patrio-
tiques ou religieuses.
Mais a mesure que l'Association étendra son champ d'opération,
qu'elle réunira dans son sein des éléments plus nombreux et plus
divers, à mesure surtout qu'avec le temps, elle pourra faire plus
large la part de l'action, il lui deviendra plus difficile de supprimer
toutes les causes de malentendus et de divergences, de maintenir
l'unité de vue et de procédés; il lui deviendra donc de plus en plus
nécessaire de posséder cette unité d'âme qui fait se maintenir
l'harmonie générale malgré les divergences accidentelles.
Pour réaliser la cohésion d'unités plus nombreuses, plus dis-
parates et plus éloignées, il est besoin de liens plus puissants.
Par suite, il importe que l'Association s'assimile parfaitement
tous les éléments qu'elle s'incorpore, qu'elle les fasse pleinement
siens, qu'elle les pénètre de son esprit.
Comment parviendrons-nous à animer de cette âme commune
tous les camarades, de manière à ce que constamment tous leurs
efforts convergent vers le même but, de manière à ce que leurs
actions combinées n'aient pas pour effet de disloquer le corps de
notre société.
Avant de répondre à cette question, il est peut-être bon de se
demander: d'où peuvent surgir les causes de mésintelligence et de
désaccord? Tout d'abord il pourrait y avoir une divergence fonda-
mentale dans la manière d'entendre le but et le rôle de l'Asso-
ciation; on pourrait encore ne pas assigner exactement les mêmes
frontières au champ d'action réservé à l'Association; on pourrait
différer sur les moyens les plus capables de procurer la fin de l'Asso-
14 LE SEMEUR
tiation, ainsi que sur l'opportunité de prendre à un moment donné
telle ou telle attitude.
Quelques-unes de ces divergences ne doivent pas exister; d'autres
sont inévitables, mais elles peuvent n'être pas fatales à l'Association,
si au-dessus d'elles règne toujours l'union dans le désir commun
de bien faire.
Tout d'abord, il est nécessaire que ceux qui entrent dans l'Asso-
ciation aient une conception assez nette, assez claire, de l'objectif
qu'elle poursuit; sans doute par la suite ils pourront, par leurs
études et leurs relations, se rendre un compte plus exact de ce
que l'Association attend d'eux, de ce qu'elle veut accomplir en
eux; mais il importe qu'il n'y ait pas au début d'équivoque à ce
sujet.
Les nouveaux camarades devront ensuite se bien pénétrer des
principes qui dominent toute l'Association, qui ont conduit à sa
fondation et qui doivent inspirer sa vie sans cesse.
C'est avant tout une idée catholique, puis une pensée patrio-
tique, qui doivent faire le fond de notre vie.
Les camarades s'efforceront donc d'acquérir de plus en plus
le sens catholique et de développer en eux le sentiment national.
L'exécution consciencieuse du programme de l'A. C. J. C. les con-
duira peu à peu d'elle-même à ce résultat.
Ils se convaincront que la doctrine catholique doit composer
la règle de toute notre vie, privée comme publique, qu'il faut en
toutes choses considérer d'abord le point de vue catholique et
national; qu'il faut subordonner toutes nos actions à l'avantage
de ces deux grandes causes.
Le catholicisme et la nationalité ne sont en effet indifférents
à'aucune entreprise, ils ont des intérêts dans toutes: car aucune
entreprise, même celle en apparence la plus étrangère aux questions
religieuses ou nationales, n'est susceptible de devenir une source
de force ou de faiblesse pour la foi et la race. Quoi de plus indif-
férent en soi qu'une question de mutualité, ou de syndicat ouvrier,
ou de société coopérative agricole; et cependant n'est-il pas vrai
qu'on peut les amener à constituer une oeuvre de sauvegarde pour
la nationalité, comme on peut en faire un agent d'assimilation anti-
française et de propagande anticatholique.
Efforçons-nous encore tous de nous faire cette conviction pro-
fonde que le catholicisme étant seul capable d'offrir une base
solide à notre société et à notre nationalité, il ne faut en aucune
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL, 1910 15
circonstance léser ses intérêts; qu'il faut par suite toujours se tenir
en communauté de sentiments avec ceux qui ont pour mission
spéciale de défendre la doctrine et les intérêts catholiques; qu'il
faut s'empresser de suivre leurs directions. Aller à l'encontre de
leurs indications, même lorsqu'il semblerait en résulter quelque
avantage politique, économique, national ou autres, laisser entamer
le fond de vérités catholiques sur lequel nous vivons, et sous pré-
texte de sauver le présent, aller faire à l'erreur des emprunts coûteux,
ne peut être qu'une politique de courte vue: en amoindrissant
notre capital de vérités, nous nécessitons de nouveaux emprunts
à l'erreur de plus en plus ruineuse, nous préparons pour l'avenir
des banqueroutes inévitables.
Favoriser les intérêts nationaux ou économiques au détriment
de ceux du catholicisme ne peut être qu'une pratique désastreuse:
c'est arracher des pierres aux fondations pour compléter les murs;
c'est ébranler et compromettre tout l'édifice.
Il faut donc faire l'union des esprits autour de principes supé-
rieurs, autour d'intérêts primordiaux, auxquels seront subordonnés
tous les autres. Il faut en même temps établir, faire ressortir les
relations de dépendance mutuelle qui existent entre les questions
religieuses, nationales, sociales et économiques.
De la sorte nous ferons régner dans nos rangs l'unité de pensée
nous ferons converger tous les efforts vers un même but ultime.
Le camarade des campagnes qui étudiera l'économie des syn-
dicats agricoles, les questions de colonisation, le jeune ouvrier des
villes qui cherchera à se renseigner sur les sociétés coopératives
de crédit ou de consommation, sur les unions de métiers, tout comme
l'élève de collège ou l'universitaire qui approfondira les questions
d'économie sociale, ou les origines de nos droits nationaux, auront
conscience de travailler, chacun dans leur sphère et à leur manière,
au bénéfice de la même grande cause catholique et patriotique.
Mais des difficultés pourront se présenter dans le détail; on
pourra avoir des manières différentes de considérer une question;
des solutions diverses pourront être proposées pour un même pro-
blème.
Si ces divergences proviennent d'un malentendu, ou du fait que
des aspects différents d'une même question ont été envisagés, un
échange de vues pourra suffire à les faire disparaître.
Il est donc important d'avoir un organe quelconque de trans-
mission de la pensée commune; un organe capable de faire con-
16 LE SEMEUR
naître à tous les opinions de chacun. Et ceci m'amène à attirer
votre attention sur ce fait qu'il serait peut-être opportun, dans un
avenir plus ou moins rapproché, de faire de notre Semeur une
revue bi-mensuelle ou même hebdomadaire.
Il est également important qu'il existe des relations suivies entre
les divers groupes. Ces fréquentations facilitent la discussion d'où
sort l'idée acceptée de tous; ces contacts contribuent encore à
établir une plus grande intimité, une plus grande cordialité, en un
mot une véritable camaraderie entre tous les membres de l'A. C. J. C.
Que cette cordialité des relations soit importante pour prévenir
les différents ou pour les atténuer et leur enlever toute acrimonie,
il n'y a pas lieu d'en douter.
Pour que nos divergences d'opinion demeurent inoffensives pour
l'existence de l'Association, il faut qu'elles ne restent pas irréduc-
tibles ; il faut que les camarades sachent faire au besoin un sacrifice
d'opinion en vue du bien commun; pour cela, il est important
qu'elles soient exemptes d'acrimonie, et qu'elles ne se compliquent
pas d'un peu d'animosité entre personnes.
Pour que les camarades sachent s'incliner devant la volonté
générale, qu'ils ne s'obstinent pas à demeurer attachés à leur propre
sens, il faut que leur opinion soit entièrement désintéressée; il faut
qu'ils apprennent aussi à meurtrir, à refouler un certain sentiment
d'amour-propre assez naturel. Dans leurs discussions ils doivent
être animés non par le désir de faire triompher leur manière de
voir, mais par celui de faire sortir du débat la décision la plus
propre à assurer le bien de l'Association; en défendant leur opinion,
ils doivent désirer sincèrement voir leur adversaire les convaincre
de leur erreur, si réellement ils sont dans l'erreur.
Il faut donc que chez nous, continue à régner le bon esprit
qui y règne actuellement; c'est-à-dire un esprit de paix, de charité
et de vérité; c'est-à-dire un esprit fait de raison exempte de passion
et désireuse du bien et de l'ordre.
C'est l'esprit qui règne au milieu de jeunes chrétiens qui s'es-
timent réciproquement, qui se savent animés d'intentions droites
et généreuses, et qui ont appris par la pratique de leur catholicisme
à faire taire chez eux les sentiments d'égoïsme et d'amour-propre.
La pratique de notre catholicisme, l'accomplissement fidèle du
premier article de notre programme, piété, voilà le grand agent
d'unification des volontés et des cœurs. En même temps qu'elle
soutiendra le courage des camarades, qu'elle enflammera leur zèle,
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL, 1910 17
elle opérera cette union des âmes dans le dévouement et le désin-
téressement, elle assurera cette harmonie qui rendra leur travail
persévérant et fécond.
Cette harmonie est plus nécessaire que les lumières apportées
par l'étude à notre intelligence et qui nous permettent de discerner
les procédés les plus efficaces. Ce qui assure le succès ce n'est pas
tant le choix des moyens les plus appropriés comme l'union des
efforts; quelle que soit la voie adoptée, si les efforts de tous con-
vergent vers le même but, on est assuré de l'atteindre; c'est une
question d'énergie et de ténacité plus ou moins grande.
Mais on aura beau adopter la meilleure tactique, si les forces
sont divisées, leurs actions se paralyseront, s'annihileront, et elles
n'obtiendront aucun résultat.
L'union des volontés est donc le grand bien qu'il faut avant
tout procurer à notre association. Efforçons-nous donc de l'assurer,
ou plutôt de la maintenir chez nous, puisque grâce à Dieu, elle y
existe déjà. Ne négligeons pas le moyen le plus efficace pour la
réaliser. Ne laissons passer aucune occasion, ne perdons de vue
aucune ressource capable d'augmenter en nous cette intensité de
vie chrétienne. Que l'atmosphère qui enveloppe le cercle favorise
l'éclosion et l'épanouissement de cette vie chrétienne; que celle-ci
soit encore activée par des pratiques publiques. Que cette union
des volontés et des cœurs commence à se réaliser par l'union de
tous dans des actes collectifs de foi, par la participation publique
aux manifestations du culte catholique. L'union dans la prière
conduira à l'union dans l'action.
De la sorte nous pourrons espérer voir une âme commune animer
tous nos groupes; nous pourrons compter que notre influence ira
grandissant toujours avec notre expansion, et qu'elle sera la cause
déterminante de bien des mouvements généreux et salutaires.
Nous aurons la joie de nous dire que notre travail n'aura pas
été inutile à la grande cause religieuse et nationale que nous avons
pour ambition de défendre.
Le Conseil fédéral applaudit avec enthousiasme et sym-
pathie le président général. Avant de procéder au travail
du jour, le Comité Central, par les camarades Arthur Saint-
Pierre et Emile Girard, propose l'affiliation du nouveau cercle
Lacordaire, qui vient de parfaire ses épreuves d'admis-
18 LE SEMEUR
sion. Les délégués approuvent unanimement la proposition.
Le camarade président appelle le rapport du Secrétaire
général. C'est un état du travail de l'Association, de sa vie
et de ses progrès pendant l'année écoulée. Le camarade secré-
taire Gustave Monette en donne lecture en ces termes:
rapport du secrétaire, gustave monette
Monsieur le Président,
révérend père aumônier,
Chers camarades et délégués,
Je crois pouvoir dire au présent Conseil fédéral, que l'Association,
à son dernier terme, a fait un pas de plus vers le progrès. Et ce
progrès pourrait se définir : un regain de vie obtenu par une activité
plus intense au dedans, et par un rayonnement plus grand que
jamais peut-être à l'extérieur.
Tout d'abord, augmentation de ferveur religieuse.
Trois retraites fermées, dont deux tenues dans la région de
Montréal, et une à Lévis. De celle de Lévis, le Comité Régional
pouvait dire à sa convention récente, qu'il avait obtenu un record:
dix-huit retraitants. Le Comité Central n'a pas tardé à se venger,
et le 20 du courant (juin) vingt-et-un des nôtres revenaient de
«la Broquerie», le front haut, l'âme grande, conscients d'apporter
avec eux la force qui fait les saints, et partant les véritables apôtres.
L'œuvre des retraites fermées va continuer, de plus en plus
florissante chez nous. Mais ce nous sera un bonheur supplémentaire
de songer que notre exemple a porté ses fruits en dehors de nos
rangs. Car ce sont des jeunes de l'A. C. J. C. qui ont contribué
pour une large part à fonder ce Comité permanent des retraites
de Boucherville, pour toutes les classes de notre société, qui vont
préparer à notre race la régénération des consciences et des énergies.
Augmentation de ferveur religieuse, ce n'est pas tout sur ce
chapitre. Le Comité Central a accepté l'honneur, pour l'A. C. J. C,
d'organiser au Congrès Eucharistique la démonstration de la jeunesse
catholique de Montréal et des environs au Sacré Cœur.1
1 Nous ne prévoyons pas alors l'éclatant succès qui nous attendait, et
comme cette manifestation, nous promettant une assistance de quinze mille
jeunes gens au delà, prendrait un caractère si éloquemment national.
RAPPORT DU CONSEIL FEDERAL, 1910 19
Cette démonstration, il nous la faut grandiose, et tous les cama-
rades et tous les cercles nous aideront dans les circonstances de
leur mieux, car il appartient à la jeunesse de ce pays de faire au
Christ le plus beau triomphe du Congrès Eucharistique, et ce
triomphe, c'est l'A. C. J. C. qui le doit préparer.
Intensité de ferveur nationale: L'Association ne s'est pas désinté-
ressée du français depuis un an. Certes notre champ d'action à
cet égard restait assez limité. Après le grand pétitionnement, il n'y
avait plus, ce semble, qu'à constater le respect qu'ont nos gouver-
nants pour la voix du peuple. Pourtant les camarades ont su faire
plus. D'un peu partout, ils se sont constitués, autour des com-
pagnies d'utilité publique, agents de surveillance et d'information
pour documenter ceux de nos journaux et de nos députés qui
daignaient faire pour nous la grande bataille. Je dois rendre honneur
au Comité Régional pour l'activité déployée et les succès remportés
dans la ville de Québec. C'est justice également de mentionner
l'attention spéciale que le Semeur, à chacun de ses numéros,
donnait à cette question. Mais c'est justice surtout de signaler
hautement l'éclatant triomphe, qui n'est pas, il est vrai, le fait
direct de l'A. C. J. C, mais qui a été obtenu par la même passion
de revendications nationales, et par un homme de qui le cœur et
l'intelligence étaient depuis longtemps des nôtres. Au Congrès de
1908, à Québec, M. Armand Lavergne disait, à l'endroit de notre
pétitionnement d'alors, après l'insuccès d'Ottawa: «Tout n'est pas
perdu, car la Jeunesse catholique a fait le geste auguste du Semeur».
Oui nous avons semé, et depuis nous n'avons cessé de renouveler
la semence et de remuer un sol longtemps stérile. Mais aujourd'hui
nous rendons grâce à l'infatigable artisan d'avoir versé sur cette
semence la rosée de son travail et le soleil de son éloquence. Car la
moisson est venue enfin, et nous tenons la loi du français, aux
Statuts provinciaux, comme une des plus belles gerbes de notre
patrimoine national. Et nous prions M. Lavergne d'accepter pour
lui-même et pour ceux qui l'ont secondé, les Chapais, les Garneau,
les Turgeon et bien d'autres, la reconnaissance des francs camarades
de l'A. C. J. C.
Intensité de ferveur nationale: L'A. C. J. C, encore, a contribué
au succès de cette démonstration de la Place d'Armes, le dimanche,
22 mai, à la gloire de Dollard des Ormeaux. Le Comité Central a
envoyé sa couronne, et dans l'église Notre-Dame, et dans le carré
de la Place d'Armes, on pouvait compter, en bataillon serré, à la
20 LE SEMEUR
Dollard, un grand nombre de camarades venus des cercles Saint-
Stanislas, Pie X, Lamennais, Saint- Rémi, Saint-Louis, Laval et
autres.
Mais ce n'était pas assez d'un hymne: il fallait fixer sur le
bronze, pour ainsi le porter au cœur de la race, le souvenir du
plus beau dévouement religieux et patriotique que l'histoire ait
enregistré. Monseigneur l'Archevêque s'est tourné vers nous pour
réaliser ce grand œuvre. Et nous avons répondu. Et malgré, cette
fois, qu'il en coûte plus aux signataires, nous sommes en train
de renouveler le pétitionnement de 1908, tant la cause est sim-
pathique au peuple, et tant peut-être nous sommes bien qualifiés
à la représenter. Qu'on nous donne seulement les quatre cent
cinquante mille signatures obtenues en faveur du français, à dix
centins chacune, et nous aurons ajouté la somme de quatante-cinq
mille piastres à celle de trois mille six cents déjà versées: Dollard
sera fier de son monument.
Intensité de ferveur pour notre association elle-même : Je signale
ici le travail de propagande qu'ont accompli un peu partout les
cercles et les camarades en particulier.
Qu'on me permette de mentionner au premier chef la propagande
de camaraderie. Le cercle Laval s'en est fait une spécialité. D'autres
ont suivi avec non moins d'entrain, et dans l'espace de deux mois,
cinq ou six cercles ont été visités, par simple devoir d'affection,
un peu comme on se visite entre parents. Il semble que nous avons
mieux compris l'esprit de nos statuts qui nous recommandent la
camaraderie, et je crois que notre association, à l'instar de sa sœur
aînée de France, sera vraiment forte et fera de grandes choses,
quand tous nos membres auront éprouvé, dans un renouvellement
constant de relations amicales, qu'ils sont tous, du plus humble au
plus élevé, des frères égaux dans leur égal amour de l'Église et
de la Patrie.
J'aurais garde de passer sous silence la propagande de recru-
tement qui s'est faite cette année. C'a été une ardeur générale.
Dans les trois régions d'Ottawa, de Québec et de Montréal, on a
rivalisé d'entraînement pour fonder de nouveaux cercles. Je dois
féliciter ici tout particulièrement le cercle Duhamel, le Comité
Régional et le cercle Crémazie de Québec, les cercles Pie X, La-
mennais et Saint-Louis de Montréal. Il convient de reconnaître
aussi le zèle individuel des camarades Arthur Saint-Pierre, Georges
Baril, Elzéar Lavergne, Guy et Anatole Vanier, Henri Fortier,
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL, 1910 21
Esdras Terrien, Jules Moreau, Moïse Lavoie, Henri Lacerte, ainsi
que de l'abbé Fortin, de Ste-Anne-de-la-Pocatière.
Cette propagande a eu des résultats heureux. Les circonstances
ont voulu que nous ayons des défections au cours de cette année.
Quelques cercles nous ont un peu oubliés. Mais nous avons le
bonheur de nous présenter à ce Conseil fédéral avec un acquis
de dix frères nouveaux. Ce sont les cercles Déziel de Lé vis, Mailloux
de Ste-Anne-de-la-Pocatière; Lacordaire, d'Ottawa; Langlois, de
Sturgeon Falls; Bellavance, de Tétraultville ; Saint-Isidore, d'Oka;
Saint-Jacques, de St-Jacques l'Achigan ; Saint-Remi, Saint-Stanislas,
Paul Bruchési, de Montréal, et enfin avec un nom vaillant, le cercle
Dollard des Ormeaux, de St-Louis du Mile-End. De ce nombre,
à part le cercle Mailloux, qui est collégial, tous se sont recrutés
dans les milieux des petits comités que nous sommes à former pour
la démonstration du Congrès Eucharistique.
Il nous vient même des espérances du côté de l'Acadie. Les
camarades Anatole et Guy Vanier ont correspondu toute l'année
avec des journaux de la race sœur, l'un avec VEvangéline de Moncton
et l'autre avec V Impartial de Tignish. Ce travail persévérant nous
a valu en définitive une réponse favorable de l'Impartial et il appert
que l'an prochain il se fera là-bas un sérieux mouvement pour
fonder l'association de la jeunesse acadienne et l'affilier à la nôtre.
Et maintenant j'en suis aux Congrès régionaux. Le Comité
Régional de Québec a continué dignement sa coutume et sa dernière
convention a été un véritable succès. Montréal a fait du nouveau,
et sous les auspices du cercle Saint-Louis, nous avons eu, au Collège
Sainte-Marie, notre Congrès régional, pas mal réussi pour un essai.
A part cela, une brillante réunion de jeunesse organisée par le
cercle Lamennais, nous a popularisés dans le quartier St-Henri.
Signalons en outre la soirée-conférence du P. Louis Lalande,
organisée par le Comité Central, et la diffusion du Volume-Congrès
de 1908, où le cam. Chs-Ed. Lavergne mérite une mention spéciale
d'activité. Et j'ai fini.
Ce qu'il y a de consolant c'est que nous sommes pris, dans
l'action.jpar des engagements qui subsistent encore à l'heure actuelle.
Depuis au-delà de deux ans, nous avions la question du français
pour nous stimuler à chaque retour du Conseil fédéral. Cette fois
nous avons le Congrès Eucharistique qui nous rattache à l'avenir,
et le monument à Dollard qui nous demande une réserve de dévoue-
ment pour encore de longs jours. Et c'est ainsi que d'année en
22 LE SEMEUR
année, nous comptons nos œuvres, sans en épuiser la liste, parce
qu'au service de son Dieu et de sa nationalité, il n'est pas de limite,
et que le dévouement pour l'un et l'autre, en recueillant la moisson
d'aujourd'hui ouvre le sol pour les semailles de demain.
Il est proposé par le cam. Rolland Dion, secondé par le
cam. Henri Lacerte, que le Conseil fédéral approuve le rapport
du secrétaire. Adopté à l'unanimité.
L'on procède immédiatement à nommer une Commission
d'élections, suivant l'esprit de nos statuts. Proposé par le
cam. Baril, secondé par le cam. Guy Vanier, il est décidé
que les camarades Fortier, du cercle Pie X, Légaré, du cercle
Loyola et Perras, du cercle Duhamel, constituent la Com-
mission. Les trois camarades se retirent pour préparer leur
liste de candidats aux charges du Comité Central.
Vient au programme la lecture des rapports annuels de
chaque cercle. Les camarades Roland Dion et Louis Coderre
proposent de renvoyer cette lecture en dernier article sur
l'ordre du jour. Ils allèguent que ces rapports ont déjà été
publiés en substance dans le Semeur, et que d'autres questions
importantes doivent primer. Les camarades Baril et Monette
s'y opposent: Nous avons le temps de lire les rapports, et
il est important qu'ils soient lus pour l'encouragement que
cela donne à chacun des cercles représentés. Du reste un
rapport annuel indique plutôt la physionomie générale d'un
cercle, et c'est une excellente occasion de comparer, dans les
grandes lignes, le travail accompli un peu partout. Le Conseil
fédéral rejette la proposition première et l'on procède à la
lecture des rapports. Dix-neuf sont lus et déposés sur la table
du secrétaire.
Vient l'état financier. Le cam. Lavergne, notre trésorier,
venu exprès de Montréal, dépose le bilan de l'année. On nomme
un bureau d'auditeurs, composé des camarades Lacerte et
Plante, pour vérifier les chiffres de notre ami. Sur satisfaction
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL, 1910 23
de ce bureau, les camarades Dion et Vallerand font adopter
le rapport du trésorier. Les délégués sont unanimes.
On passe maintenant à la discussion des deux motions
dont le Semeur a donné avis dans sa dernière livraison.
La première se lit comme suit:
«Quelle règle faut-il adopter pour l'admission de membres
isolés et inconnus qui sollicitent du Comité Central leur entrée
dans l'Association?»
Le cam. président Beaupré expose la question. Elle a pris
origine au Comité Central qui s'est partagé sur le principe
qu'il fallait exiger, ou non, des références d'un inconnu sollici-
tant son entrée comme membre isolé. Le cam. Baril rappelle
l'attitude qu'il a eue alors au Comité Central et les raisons
qui l'ont motivée. Il nous faut des garanties de l'honorabilité
des membres qui viennent à nous, et que nous ne pouvons
contrôler par un cercle. Certains pourraient se servir de leur
titre pour nous compromettre. Le cam. Guy Vanier parle dans
le même sens. Il nous faut savoir à qui nous donnons les
honneurs de l'Association. C'est une faiblesse, en pareil cas,
de se donner sans savoir à qui l'on donne.
Le cam. Monette rappelle l'opinion contraire qu'a soutenue
au Comité Central le cam. Camille Tessier. Ne rendons pas
trop difficile l'accès à notre association. Un jeune homme qui
vient à nous prouve déjà sa bonne intention. Il est à craindre
qu'en exigeant des références de ce jeune homme, on ne blesse
sa susceptibilité, et on écarte ainsi des adhésions qui s'offraient
d'elles-mêmes.
Le cam. Lacerte, appuyé des camarades Lamarre et Gélinas,
propose un règlement, que les délégués adoptent en définitive:
Ce règlement, qui devient loi, est conçu comme suit:
1° Que sur réception d'une demande d'admission, comme
membre isolé, de la part d'un jeune homme, le Comité Central
se mette immédiatement en communication avec le curé de
24 LE SEMEUR
la paroisse de l'aspirant, pour obtenir des renseignements
généraux sur le compte de ce dernier.
2° Que telle admission ne soit accordée qu'un mois après
avoir été demandée.
L'autre motion présentée par le cercle Saint-Louis • de
Montréal: «La fin de juin est-elle l'époque la plus propice
à la tenue des congrès et à la réunion annuelle du Conseil
fédéral ? »
Le cam. Guy Vanier expose la question, telle que débattue
préalablement, sans se prononcer lui-même. Les camarades
Baril et Poirier sont pour le statu quo. La fin de juin est l'époque
la plus facile pour la préparation des congrès. Le cam. Lacerte
préférerait le commencement de juillet, pour cet avantage
qu'il est plus facile d'obtenir des réductions des compagnies
de chemin de fer. Le cam. Poirier ajoute qu'il serait plus
facile aux séminaristes, le mois de juin écoulé, d'assister à
nos tenues.
Le cam. Anatole Vanier est aussi pour le commencement
de juillet. Cela donne quelques jours d'intervalle entre le
conseil ou le congrès, et la fin de l'année dans les collèges.
Le cam. Saint- Pierre ne voudrait pas attendre trop tard
dans le mois de juillet: c'est l'heure où les sociétés nationales
ont leurs conventions, et plusieurs des nôtres ne se trouveraient
pas libres.
A la suggestion des camarades Poirier et Lacerte, on adopte
en principe que le commencement de juillet serait, sauf circons-
tances contraires, une époque plus propice à la tenue de notre
Conseil fédéral et de nos congrès.
Un camarade du cercle Laval demande alors s'il ne serait
pas possible au Semeur de publier de temps à autre des
articles des aumôniers-directeurs des cercles.
Le cam. Beaupré rappelle que le principe en est déjà adopté :
la seule lacune, c'est qu'on ne nous envoie pas de tels articles.
RAPPORT DU CONSEIL FÉDÉRAL, 1910 25
Le cam. Monette en prend occasion pour rendre hommage,
devant les délégués, au zèle vraiment précieux de notre aumô-
nier-directeur, qui nous donne tout son temps et toute son
intelligence, à la rédaction du Semeur, à l'administration, aux
archives, voire même au secrétariat. Les délégués font Une
ovation de reconnaissance à leur Aumônier général.
C'est maintenant l'heure des élections bi-annuelles. La com-
mission nommée à cet effet fait son rapport et met en candi-
dature une douzaine de noms: ce sont ceux des camarades
Beaupré, G. Baril, Cam. Tessier, Arthur Saint-Pierre, Elzéar
Lavergne, Maurice Dugas, Alphonse Bayard, Henri Lacerte,
Guy Vanier, Henri Fortier, Rosaire Leblanc, et Gustave Mo-
nette.
Le cam. V.-E. Beaupré annonce son intention de retirer
sa candidature. Il a fait son temps, dit-il, d'autres pourront
accorder à l'Association plus de temps et de savoir-faire.
Son intention est bien arrêtée de ne pas se laisser réélire.
Le cam. Monette: Sans vouloir influer sur les décisions du
Conseil fédéral, il fait remarquer en principe qu'il faut garder
nos aînés. Ce n'est pas à l'heure où un camarade est devenu
influent, où son nom est une autorité pour l'Association, qu'il
doit nous quitter. Nous avons trop à déplorer cette tradition
qui fait qu'on nous abondonne, aussitôt qu'on est devenu un
quelqu'un. Il faut que nous ayons et conservions à la tête
de l'A. C. J. C. des camarades qui ont une position et du crédit,
pour qu'on ne dise pas, après six ans d'existence, que nous
sommes seulement un groupe de collégiens et d'étudiants.
Du reste personne n'a manqué son avancement matériel et le
succès de ses affairées en nous demeurant fidèle.
Quant à l'humilité, du camarade président, s'il n'y a que
cela, il faudra lui faire violence.
Il ne convient pas non plus de changer trop souvent le
personnel du Comité. En autant que les officiers donnent
26 LE SEMEUR
satisfaction, mieux vaut les laisser chacun à sa charge res-
pective, à cause de l'expérience qu'on y acquiert, et de l'avan-
tage qui en résulte pour l'Association.
Donc si les délégués sont satisfaits de tel officier, ils doivent
plutôt exercer sur lui une forte pression pour le garder.
Et l'on procède au scrutin secret, selon la lettre des statuts.
M. V.-E. Beaupré est réélu à l'unanimité des votes. Le
Conseil fédéral lui fait une ovation, et le dévoué camarade
avoue qu'il ne peut se soustraire à cet appel pressant.
Sont élus vice-présidents, recueillant presque tous les suf-
frages, les camarades Camille Tessier et Georges-H. Baril.
Le tour des trois secrétaires et du trésorier donne à la suite,
avec à peine une voix de différence, et partant de l'unanimité
moins une, les noms suivants : Gustave Monette, Arthur Saint-
Pierre, Elzéar Lavergne et Henri Lacerte. En définitive il n'y
a de changé que le deuxième secrétaire-correspondant: le cam.
Lacerte prend la place du cam. Joseph Marier qui nous quitte
pour s'établir à Drummondville.
Il est évident que le Comité actuel a la confiance des déléguée.
Viennent les remerciements, nombreux et enthousiastes,
proposés régulièrement et adoptés à l'unanimité. Il y" en a
pour le cam. Joseph Marier, l' ex-secrétaire-correspondant si
actif; pour le R. P. Colclough, notre si généreux aumônier;
pour V Association Saint- J ean- Baptiste d'Ottawa qui a mis si
gracieusement son Monument National à notre disposition;
pour V Action Sociale et le Devoir, qui nous ont délégué les
amis sympathiques que sont MM. Amédée Denault et Orner
Héroux; pour le cercle Duhamel, sur qui est retombé le travail
de réception des congressistes; pour le Comité Central qui a
bien un peu son mérite dans le succès du Congrès; pour les
journaux qui ont travaillé avec la jeunesse pour la revendi-
catin du français; enfin pour tous ceux qui de près ou de loin
ont aidé à notre œuvre en cette dernière année.
RAPPORT DU TRESORIER
27
Puis le Conseil fédéral adopte, sous forme de vœux:
1° Que les camarades doivent en autant que possible porter
l'insigne de l'Association.
2° Que l'A. C. J. C. prenne part au Congrès de tempérance,
en septembre prochain.
Avant de clore le Conseil fédéral, le président invite le
R. P. Colclough, notre aumônier, à nous dire quelques mots.
Le révérend Père s'exécute avec son bon cœur ordinaire,
heureux et débordant de satisfaction pour ses chers jeunes qui
ont si bien travaillé, et qui promettent à leur patrie et à leur
religion des lendemains de triomphe.
Le Conseil fédéral a été remarquable par la camaraderie
franche et courtoise qui a régné au cours de la discussion.
C'est aussi la note de tout le congrès.
Gustave Monette,
Secrétaire-général.
RAPPORT DU TRÉSORIER
RETENU a Montréal par des affaires pressantes, le cam.
E. Lavergne parvient à se dégager, le dimanche matin,
et arrive à temps pour présenter un rapport très clair
des revenus et dépenses de l'année. Il donne le détail de ce
qu'ont rapporté les cotisations des membres, les abonnements
au Semeur, les annonces, la vente du volume Le Congrès de
Québec, et des insignes, etc. Il produit aussi les quittances,
le compte de banque, etc., tout ce qui permettra au comité
spécial de vérifier l'exactitude des chiffres.
L'Association n'est pas milliardaire: on s'en doute proba-
blement, car tout le monde sait qu'elle n'a pas de revenus.
Tout de même, grâce à la fidélité des membres à solder la
28 LE SEMEUR
petite contribution annuelle, grâce à l'empressement des abonnés
du Semeur à payer d'avance et à se faire un point d'honneur
d'être toujours en règle avec l'administration, grâce à certains
annonceurs qui depuis des années nous conservent leur patro-
nage, le trésorier a toujours eu des fonds en caisse et l'A. C.
J. C. a toujours été en état de faire face à ses engagements.
Il faut avouer néanmoins qu'à cause de la publication du
volumineux rapport du Congrès de la Jeunesse à Québec et
de l'augmentation du coût d'impression du Semeur, ça été
une rude année pour la caisse. Les dépenses extraordinaires,
en y comprenant un acompte de $600 déjà versé pour le
volume se chiffrent à $790.75. Rien d'étonnant si le rapport
accuse un léger déficit de $68.49 pour l'année courante, ce qui
ne veut pas dire que la caisse sonne le vide, car une prévoyante
économie nous a assuré une petite réserve qui permet de faire
face à ces éventualités, pourvu qu'elles ne se multiplient pas
trop nombreuses.
Il y avait aussi cette année une source de revenus nouvelle,
la contribution volontaire offerte par les cercles, la collecte
recommandée par le Conseil fédéral de 1909. Elle a rapporté
en tout $18.55 et les cercles qui l'ont offerte sont les suivants,
dans l'ordre de l'importance du montant souscrit: cercle Saint-
Augustin, de Lévis; cercle Duhamel, d'Ottawa; Groupe Pie X,
de Montréal ; cercle Routhier, de Ste-Thérèse. On comprendra
que ces quatre cercles méritent des félicitations particulières
pour leur générosité spontanée et leur dévouement à l'Asso-
ciation.
Le rapport du trésorier est donc, dans les circonstances,
aussi satisfaisant qu'il peut l'être. Si les membres veulent
s'intéresser à la vente du volume, ce qui est une excellente
propagande pour nos idées, ils auront la satisfaction d'être
utiles à la cause en contribuant à équilibrer le budget. Rappe-
lons que la commission aux membres est de 25 p. c. ou 25 sous
par volume vendu.
CONVICTION ET ROUTINE
i
'AI suivi avec attention la lecture des rapports an-
nuels des cercles, au conseil fédéral d'Ottawa, en
juin dernier. Entre autres choses intéressantes, il est
un fait qu'il convient de signaler: il est du reste
un cas exceptionnel. On nous présente par exemple
un rapport contenant une nomenclature de plus
de cinquante travaux, rien que pour un cercle.
Ces travaux sont tous, du premier au dernier, des ébauches
littéraires de Belles-lettres ou des discours français de bacca-
lauréat. Quelques-uns de ces derniers, à la rigueur, tiennent
au programme d'études de l'Association. Mais il est clair que
tel cercle, dans son travail efficacement militant, ne sort pas
du programme ordinaire de la rhétorique et des humanités.
Loin de nous de vouloir donner une leçon de pédagogie.
Nous n'avons rien à redire aux programmes qui préparent à
tous le succès nécessaire pour le présent, sans lequel on ne
peut avoir accès aux professions libérales. Nous ne demandons
pas même qu'on y ajoute quoi que ce soit, si par là c'était
nuire au succès des examens décisifs. Mais que si un petit
nombre seulement ont le temps et surtout le bon vouloir de
faire quelque chose dans le sens de l'A. C. J. C, il n'est pas
nécessaire de grossir un cercle avec quantité de messieurs qui
ont des dispositions intellectuelles remarquables, mais qui ne
se sentent de conviction à notre endroit que pour nous trans-
porter de la classe leurs impressions de grand congé. La litté-
rature est une admirable chose, encore un coup, et plusieurs
lui devront leur succès, et peut-être le triomphe d'une cause.
Mais cela ne doit pas être le seul et unique leit-motiv d'un
jeune homme de l'A. C. J. C. C'est pour avoir trop confondu
les aspirations littéraires avec les ambitions vraiment plus
grandes, au point de vue national et religieux, de notre asso-
ciation, que certains cercles nous ont envoyé périodiquement
30 LE SEMEUR
à l'université et ailleurs des jeunes gens qui, ayant identifié
l'idéal de l'Association avec leur programme de baccalauréat,
aussitôt échappé de ce dernier, nous ont dit: «Ah! bien,
l'A. C. J. C, c'est bon pour le collège, ça. » Des recrues plus
nombreuses pour nous préparer des déserteurs, c'est un maigre
apport. Et les cercles qui laissent ainsi acculer les principes
à la routine, au lieu de se rendre et de nous rendre service,
contribuent à développer chez les jeunes cette triste mentalité,
par laquelle on se paie de mots pour n'avoir d'idéal que ce
qui fait l'aise et la satisfaction du présent.
Qu'on nous donne peu! Que l'on fasse de son devoir d'état,
de collégien, d'étudiant, d'industriel, etc., son premier objectif.
Et si l'on a quelque loisir, si le cœur est généreux, que l'on
regarde tel qu'il est le programme de l'A. C. J. C, ne serait-ce
que pour le comprendre et se convaincre qu'un idéal patriotique
et religieux n'est pas fait pour un temps, ni pour une circons-
tance, et que de lui rester fidèle dans l'humble travail de
chaque jour, c'est encore le meilleur titre à l'apostolat social.
Gustave Monette,
Secrétaire.
NOTES ET COMMENTAIRES
La loi Lavergne. — C'est manifester un peu tard notre satisfaction,
mais c'est la première fois que le Semeur paraît depuis que la
législature a voté cette loi importante à tant d'égards. Quelle dis-
tance franchie depuis le jour où M. Lavergne, de son siège de
député, attirait l'attention de la Chambre des Communes sur l'in-
juste traitement dont la population française était victime dans les
services publics et proposait son premier projet de loi à Ottawa.
Le gouvernement, la députation et les compagnies firent une
NOTES ET COMMENTAIRES 3 1
réponse dilatoire et bien moins que sympathique. Notre Association
se chargea de faire voir quels étaient les sentiments du peuple et
la vigoureuse protestation couverte de 460,000 signatures prit le
chemin d'Ottawa. La mémorable assemblée du Monument National,
à Montréal, fit connaître l'opinion de la métropole canadienne.
Sir Wilfrid Laurier demanda le temps de réfléchir, d'examiner la
situation, de consulter les compagnies intéressées. M. Lavergne
quitta alors l'arène fédérale pour la législature de Québec. Mais le
dernier mot n'était pas dit à Ottawa. A l'ouverture de la session
suivante, notre association adressait une lettre sur le sujet à tous
les ministres, sénateurs et députés fédéraux. Deux députés patriotes
MM. Eugène Paquet et Bruno Nantel, se chargèrent de rappeler
la question au souvenir de la Chambre. Ils firent inscrire la mesure
dans les chartes des nouvelles compagnies de chemins de fer, et
certains députés anglais se joignirent spontanément à eux pour
demander justice égale pour tous. Quand on modifia la loi générale
des chemins de fer, la question fut de nouveau soulevée. Le Premier-
Ministre fit un signe d'acquiescement: la victoire sur ce point était
gagnée. A Québec, M. Lavergne proposa sa mesure dès les premiers
jours de la session; adoptée à l'unanimité par l'assemblée, la loi
subit un échec au Conseil législatif. Ce n'était que partie remise:
M. Lavergne revint à la charge cette année, et l'assemblée se pro-
nonça comme l'an dernier. La bataille devait se livrer au Conseil,
où les compagnies firent une vigoureuse opposition. Peine perdue!
la loi fut adoptée. Cette double victoire est une leçon pour ceux
qui sont portés à se décourager trop vite et ne croient pas à la
persévérance dans l'effort. Le député de Montmagny et tous ceux
qui l'ont aidé à régler, dans le sens de la justice, cette question
délicate, méritent des félicitations. Le public ne saurait mieux
témoigner l'intérêt qu'il porte à cette mesure qu'en mettant à
profit les avantages offerts et en exigeant la stricte observation
de la nouvelle loi.
Le clergé canadien et l'étude des questions sociales. — Les scolastiques
oblats ont suivi assidûment les gestes et les travaux de l'A. C. J. C,
au dernier congrès. . . Ces futurs prêtres qui ont suivi les délibé-
rations du congrès en ont tiré un profit réel. Il est certain que
l'œuvre s'impose à l'attention du clergé éducateur. Peut-être ne
l'a-t-on pas encore assez compris, insinuait en passant un homme
d'autorité: l'étude des œuvres sociales modernes, de leur prépa-
32 LE SEMEUR
ration, de leur fondation et de leur direction, fait partie intégrante
de la formation pastorale des clercs. C'est avec des applaudissements
qu'on a salué les déclarations du Supérieur du Scolasticat des
Oblats, au sujet de ce qui s'est fait en ce sens dans sa communauté.
Il n'est plus indiscret, semble-t-il,de dire qu'un comité de directeurs
de la maison, en des séances spéciales, s'occupe de l'orientation
et de la mesure de ces études. La question, en effet, est délicate
et complexe. Une prudence avisée est requise pour rester dans les
limites du bon ordre; la jeunesse, même cléricale, a besoin d'une
digue qui puisse ménager l'expansion de ses énergies, sur une pente
aussi inclinée et entraînante que celle des questions actuelles.
Tout excès serait une perte des forces en réserve pour la carrière
apostolique. Il en résulterait une poussée torrentueuse, moins utile
que dangereuse, en suite de quoi surgirait le chômage apostolique,
dans l'attente de nouvelles décharges d'agitation. Pourtant, dans
une juste mesure, l'éducation du futur prêtre, au point de vue des
oeuvres sociales, devient de plus en plus d'une impérieuse nécessité.
Là comme ailleurs la place du prêtre est au premier rang, dis-
crètement mais réellement. «Il faut donner aux futurs prêtres une
éducation sociale écrivait naguère Mgr Langevin, afin qu'ils ne
soient pas des étrangers, même dans le monde religieux, dans leur
propre pays, et afin aussi de les garantir du virus libéral. » — R. P.
Rodrigue Villeneuve, O. M. I., dans la Revue Canadienne d'août
1910, page 165.
Les nôtres au Manitoba. — A l'occasion des fêtes jubilaires du
collège de Saint-Boniface, le journal le Manitoba a publié une série
d'articles très instructifs sur les progrès de l'éducation secondaire
dans la province des prairies. Le collège date de 1818 quand
Mgr Provencher s'installa à la Rivière-Rouge. Mgr Taché en confia
la direction aux Frères des Ecoles Chrétiennes en 1854; l'année
suivante se construisait le collège devenu depuis Académie Pro-
vencher et aujourd'hui Petit Séminaire. En 1860 les Pères Oblats
prenaient la direction de l'établissement. En 1871 le collège obtenait
sa charte civile; il s'unissait en 1871 aux autres institutions simi-
laires pour former l'université du Manitoba. Des prêtres séculiers
le dirigèrent de 1878 à 1885 où il passa aux mains des Pères Jésuites.
L'édifice actuel fut construit en 1880 et substantiellement agrandi,
à une double reprise, en ces dernières années: c'est la plus vaste
maison d'éducation de tout l'Ouest. Sur 1781 élèves inscrits depuis
NOTES ET COMMENTAIRES 33
1818, seulement 61 ont terminé leur cours classique et pris les
degrés universitaires. Les succès remportés par ce petit bataillon
sont remarquables. Dans les 22 concours universitaires qu'on
relève de 1879 à 1900, le collège, qui compte 31 gradués diplômés
durant cette période, obtint sept fois la médaille du Gouverneur-
Général. Le collège canadien-français présentait un concurrent
sur seize, il avait un vainqueur sur trois. C'est tout à notre honneur:
la province de Québec représentée la-bas n'était point du tout à la
queue de la Confédération. Dans la liste des anciens élèves publiée
par le Manitoba du 10 août, qui les groupe par professions, nous
relevons avec plaisir les noms de plusieurs membres de l'A. C. J. C,
entr'autres celui de notre président actuel, M. V.-E. Beaupré.
11 ne faut pas nous désintéresser des groupes de l'ouest; les progrès
et les succès des Canadiens français de là-bas sont nôtres, comme
aussi leurs épreuves et leurs échecs. Au point de vue de l'éducation
secondaire, nous avons raison de nous réjouir, sinon pour le nombre
à tout le moins pour la qualité de nos représentants. Le collège
enregistrait 363 élèves l'an dernier.
Un cercle d'études sociales. — Un joli programme très bien imprimé
traîne, avec nombre d'autres choses intéressantes, sur la table de
rédaction, depuis près d'un an. Il a été publié, en septembre dernier,
par le Cercle d'Études Sociales Saint-François-Xavier, du Scolas-
ticat des Pères Jésuites, à Montréal, et contient l'ordre des séances,
la liste des travaux et le nom des conférenciers. Citons les titres:
19 octobre: «Le clergé et les études sociales»; 31 octobre: «La
société, son origine, sa fin » ; 21 novembre : «L'homme, être social » ;
12 décembre: «La famille»; 9 janvier: «La famille ouvrière et
l'usine»; 23 janvier: «Les jardins ouvriers»; 13 février: «La fa-
mille et le dimanche»; 27 février: «L'alcoolisme dans la famille»;
13 mars: «La profession et le syndicat»; 20 mars: «La paroisse»;
24 avril: «L'Etat et les éléments sociaux». Dans le Semeur
d'octobre 1908, page 75, nous avons salué la naissance d'un Cercle
d'Études Sacerdotal aux Trois- Rivières; on trouvera ailleurs ce que
le R. P. Villeneuve écrit du Cercle d'Études Sociales du Scolasticat
des RR. PP. Oblats, dont on nous a entretenus à Ottawa. Il existe
probablement encore d'autres initiatives du même genre. C'est avec
une joie profonde que nous voyons le jeune clergé et les aspirants
au sacerdoce s'intéresser à ces questions vitales, et compléter leurs
études particulières par une sérieuse préparation à leur rôle social.
34 LE SEMEUR
Le krach de «L'Emancipation.» — - Les membres de la loge maçon-
nique l' Emancipation, qui relève du Grand-Orient de France, ont
subi de terribles épreuves en ces derniers temps. M. C.-A. Milette
les a accusés d'avoir ourdi un infâme complot qui devait éclater à
l'époque du Congrès eucharistique et, comme deux fonctionnaires
de la ville étaient accusés de faire partie de la loge, le conseil muni-
cipal a ordonné une enquête. Les témoins à charge ont raconté
qu'ils assistaient depuis près d'un an à toutes les séances de la loge,
grâce à une installation de gramophones et de stéthoscopes dans
un bureau de l'étage inférieur. Ils voyaient aussi entrer les maçons
dont ils ont donné les noms. Plusieurs intéressés ou inculpés ont
comparu devant la commission d'enquête et le témoignage d'un
certain nombre dénote un état d'esprit inquiétant: ils admettent, —
à quelques exceptions près — l'existence de Dieu, mais ne croient
pas à sa justice, à la rémunération future. Leur philosophie est donc
très courte par certains endroits et ne saurait atteindre de grands
développements, à cause du manque absolu de logique élémentaire
chez les sectateurs, dans l'hypothèse, bien entendu, qu'on accepte
leurs déclarations telles quelles. La défense ne nie pas qu'on ait
parlé du complot aux réunions mentionnées, mais elle prétend que
c'était à la suite d'une lettre anonyme, détruite depuis, et que les
maçons n'étaient pas en séance régulière. La commission d'enquête
a dû suspendre ses séances par suite de la demande d'un bref
d'injonction; le jugement n'est pas encore rendu à l'heure où nous
écrivons. Le secrétaire de la loge accuse aussi M. A.-J. Lemieux'
auteur d'une brochure sur ï Emancipation, de lui avoir volé des
documents et autres objets sur le chemin de Notre-Dame de Grâce,
en avril dernier. M. Lemieux plaide non-coupable, et la cause est
renvoyée aux prochaines assises. Le Devoir rappelle que M. A.-J.
Lemieux n'est pas l'auteur d'une récente brochure sur la maçonnerie
signée F.-X. Lemieux, et qui, paraît-il, n'a pas du tout la valeur
que son auteur lui attribue. M. A.-J. Lemieux prépare un travail
nouveau et plus complet sur l'Emancipation pour septembre.
Jeunesse en marche. — Une génération de catholiques canadiens-
français*|'se lève enfin qui aura de la volonté, du caractère, qui
saura vivre sa croyance, et dont les gestes consolants, les gestes
sauveurs, viennent nous dédommager des déboires, des déchéances,
des reculs et des reniements accumulés depuis plus d'un quart de
siècle, par des profiteurs et des jouisseurs égoïstes, dans la génération
qui s'en va. Telle est l'impression nettte et rassurane que le congrès
NOTES ET COMMENTAIRES 35
de l'A. C. J. C. à Ottawa, cette année, a produite chez tous ceux
qui eurent l'avantage d'en suivre les manifestations, et cette im-
pression, elle a soulevé, à bon droit, chez tous, un enthousiasme
patriotique et une religieuse admiration. Fidèles à leur noble devise:
«Esto vir: sois un homme»! en saisissant de mieux en mieux la
portée et les hautes exigences, les membres de notre Jeunesse
Catholique Canadienne-française se révèlent fièrement résolus, et
fort bien préparés, du reste, tant par leur formation scolaire que
par leur formation personnelle, à remplir avec efficacité le rôle
généreux qu'ils s'attribuent dans l'œuvre de restauration chré-
tienne prêchée par Sa Sainteté Pie X, celui d'entraîneurs, de don-
neurs d'exemples, la mission d'être et de s'affirmer, dans la vie
publique comme dans la conduite privée, de vrais et sincères
«catholiques sociaux.» — L'Action Sociale de Québec, juin 1910.
Et nos gens n'émigreront plus. — La classification des produits
agricoles, voilà ce qui aidera le cultivateur à obtenir la valeur
réelle de ses produits. En voici un exemple : Le printemps dernier,
certains groupes de bons fabricants de fromage ont formé une
Société Coopérative de vente de bon fromage. Les patrons four-
nissent un lait de première qualité et les patrons malpropres sont
exclus. Plusieurs fabricants ont sollicité leur entrée dans ce syn-
dicat, mais on les a refusés, parce que leurs fabriques étaient mal
tenues et parce qu'ils acceptaient du lait malpropre. Maintenant
qu'est-il arrivé? Ce syndicat a dit aux acheteurs: «Nous mettons
sur le marché un produit de première classe et nous voulons en
avoir la pleine valeur.» Plusieurs exportateurs ont grimacé, tout
en reconnaissant la supériorité de ce fromage et ont dit que ça ne
faisait pas leur affaire d'avoir des prix préférentiels pour le fromage,
qu'ils préféraient avoir un prix uniforme. On le sait bien que ça
fait mieux leur affaire de n'avoir qu'un prix, vu que, jusqu'à présent,
ils payaient tout le fromage au même prix, le médiocre comme le
bon. Mais d'un autre côté, le producteur de bon fromage y perdait
à tout coup et n'était pas encouragé dans l'amélioration de ce
produit. «Très bien! fit remarquer un des membres du syndicat,
nous allons expédier directement en Angleterre. » Ce fut un coup
de foudre et la vente se fit comme par enchantement. Le fromage
de ce syndicat se vend depuis ce temps-là 1-4 à 1-2 centin la livre
plus cher que le fromage ordinaire. On a même vendu plus cher
que le fromage de Cowansville, Ontario, qui a toujours tenu \a
36 LE SEMEUR
tête de ce marché dans le Dominion. Les exportateurs sont forcés
d'avouer que la coopération des bons fabricants de fromage est le
meilleur moyen d'améliorer la vente de ce produit. — Dr W. Gri-
gnon, M. C. A., dans le Canada, 13 août 1910.
Des œufs frais garantis. — M. Victor Fortier, assistant-chef du
département des volailles de la Ferme Expérimentale d'Ottawa
a donné à Ste- Adèle une intéressante conférence sur l'élevage de
la volaille, devant un auditoire de 200 cultivateurs. . . Le tout dura
trois heures et chacun laissa la salle bien satisfait de cette soirée
instructive. Un des bons résultats de cette réunion sera la for-
mation d'une Société Coopérative pour la vente des oeufs frais
garantis. M. le docteur Grignon fait remarquer que grâce à un
syndicat de vente des œufs, établi à Maria, comté de Bonaventure,
par le révérend M. J. Gagné, missionnaire agricole, les cultivateurs
obtiennent a présent, par douzaines d'œufs, cinq centins plus cher
qu'auparavant et qu'ils sont payés en argent au lieu de l'être en
marchandises. M. le docteur Grignon s'est chargé d'établir ce
syndicat, qui portera le nom de «Syndicat de vente d'oeufs frais
de la paroisse de Ste-Adèle » et dont voici les conditions : 1° Les
œufs seront expédiés à Montréal deux fois par semaine; 2° chaque
œuf devra porter le numéro d'ordre du membre du syndicat et la
date de la ponte; 3° le secrétaire chargé de recevoir et d'expédier
les œufs aura à vérifier, à la réception des œufs, si ceux-ci portent
bien le numéro du fournisseur et la date de la ponte; 4° les œufs
pondus depuis plus de trois jours seront refusés comme œufs abso-
lument frais; 5° à partir du 1er de mai, les œufs provenant de
poulaillers où les coqs ne seront pas séparés des poules, seront
refusés, car durant l'été il ne faudra envoyer que des œufs clairs,
vu que les œufs fécondés ne se gardent pas aussi longtemps; 6° les
membres du syndicat en contravention avec les règlements seront
passibles d'une amende de $1.00 pour la première offense, de $2.00
pour la deuxième offense, et de $5.00 pour la troisième offense et
seront expulsés du syndicat après cette dernière offense. L'hiver
dernier, des consommateurs ont payé les œufs frais 50 et même
60 centins la douzaine, et la demande de ces œufs eût été bien plus
forte si on avait été certain de se procurer des œufs absolument
frais. Ici et ailleurs, nos producteurs n'ont touché que 30 centins
la douzaine. C'est une injustice criante. . . Le marché pour les
œufs est illimité. C'a été une révélation pour moi, quand j'ai
NOTES ET COMMENTAIRES 37
entendu M. Fortier nous dire que le Canada importait tous les ans
plusieurs milliers d'œufs de la Russie, et que nos voisins les Améri-
cains, écoulent chaque année, pour 500,000,000 de piastres d'œufs.
C'est incroyable. A tout événement, pour la vente des œufs frais
garantis, l'hiver comme l'été, à Montréal, nous n'avons aucuns
concurrents à redouter. — Dr W. Grignon, de Ste-Adèle.
Les conseils d'Anatole France. — Quelques journaux canadiens ont
reproduit les «conseils à la jeunesse» d'Anatole France. Voici ce
qu'en dit la Revue de la Jeunesse du 10 août: «L'on sait que l'iro-
niste subtil qu'est Anatole France aime parfois à se donner des
illusions de pontife et d'apôtre. Récemment, à l'inauguration de
la Nouvelle Maison des Étudiants de Paris, il exhorta ses jeunes
«camarades», en termes émus que les Annales (de la Jeunesse
Laïque) reproduisent avec admiration. Et certes parmi ces conseils
il en est d'excellents, comme de penser et d'agir avec hardiesse,
indulgence et persévérance; d'aimer pour tous la liberté, même
religieuse, d'estimer la science à sa vraie valeur. Mais quels moyens
offre-t-il à cette activité généreuse? le scepticisme: «Il n'y a pas
d'idée tout à fait juste; il n'y a pas d'idée tout à fait fausse»;
et le rêve: «Oui, le rêve! oui, la chimère! oui, l'illusion! Sans les
«rêves, sans les illusions, la vie n'a plus de sens et n'offre plus
«d'intérêt». Le scepticisme et le rêve, source d'action.. . M. Ana-
tole France n'est vraiment pas assez sérieux quand il prêche!»
Le flot montant de l'immigration. — Nous ne sommes pas oppossé
en principe à l'immigration européenne: il y a place au Canada
pour un grand nombre de laborieux et libres citoyens. Mais nous
souhaitons — et maintes fois nous l'avons demandé dans le Se-
meur et dans nos congrès de jeunesse — une loi sur l'immigration
faite avec intelligence de nos besoins et fidèlement observée par
tout le monde. Nous désirons voir régner au Déparment de l'Inté-
rieur un esprit et des méthodes autres que celles dont on a fait
trop souvent usage jusqu'ici. Nous voulons que les mêmes règles
de justice et d'équité s'appliquent à tous les immigrants, président
au choix des colons de toutes les nationalités qui désirent s'établir
parmi nous et ne sont exclus ni par la loi, ni par l'esprit de la loi.
Pourquoi réserver à l'ouest seulement les sommes votées pour la
colonisation? Pourquoi écarter systématiquement certaines caté-
gories d'excellents agriculteurs? Pourquoi confier à des agences
irresponsables la propagande et le recrutement ? Pourquoi admettre
38 LE SEMEUR
ceux qu'excluent la loi ou les règlements basés sur elle? Combien
avons-nous payé en primes jusqu'ici pour les faux colons et les
immigrants non désirables? D'où nous viennent les 30,000 Juifs
établis à Montréal en ces dernières années, et combien cette impor-
tation nous coûte-t-elle ? Le Parlement a légiféré à la dernière
session; il a rendu plus difficile l'accès au pays des étrangers dont
la présence est plus nuisible qu'utile. Enfin le gouvernement a
résolu d'exiger de tous la qualification de $25 requise au débar-
quement. On pouvait se demander combien de temps cela durerait,
car nos amis d'Angleterre, qui maintiennent injustement l'embargo
sur le bétail canadien, depuis des années, n'entendent pas du tout
qu'on mette des barrières à leur émigration. On pouvait répondre:
Pas longtemps! — Eh bien! c'est déjà fait. Le Canada du 23 août
publie une dépêche spéciale d'Ottawa, dans laquelle on nous an-
nonce que M. W. D. Scott, notre commissaire d'immigration, est de
retour d'Angleterre, qu'il a entendu plusieurs plaintes au sujet
des nouveaux règlements, et — in cauda venenum — qu'il s'est
sans doute fait rouler, car à l'avenir les $25 requises ne seront plus
demandées qu'aux immigrants n'ayant aucun emploi défini. La
petite digue protectrice est encore rompue: nous serons submergés
tout à notre aise désormais par le flot montant de l'immigration
britannique ou étrangère. Puisque le Conseil des ministres est
manifestement incapable de faire observer six mois les règlements
qu'il décrète, pourquoi le Parlement lui laisse-t-il autant de latitude?
Si l'Exécutif est à la merci du Département de l'Intérieur et de
ses affidés, le pays n'est pas obligé de l'être; il serait grand temps
de parler ferme et de se faire entendre en haut lieu sur un ton
significatif.
Au Congrès de la Jeunesse. — Il y a quelque chose de nouveau
dans l'air! Telle est la réflexion qui vient spontanément aux lèvres
de tous ceux qui suivent les séances du Congrès de la Jeunesse.
Une génération se lève dont la parole rend un son plus fier, plus
viril que celle de ses aînés, et qui paraît bien résolue à traduire en
actes ses bonnes intentions. . . L'Association de la Jeunesse date
de six ans. On sent déjà qu'elle s'affermit, qu'elle marque d'une
empreinte plus profonde ses sujets. Sant doute, elle n'est encore
qu'au début de son œuvre, elle se heurtera à de multiples obstacles,
mais on sent aussi qu'elle gagne du terrain. L'atmosphère générale
lui est plus favorable. Mieux connue, elle rencontre de plus vives
NOTES ET COMMENTAIRES 3 9
sympathies et il suffit d'assister à deux ou trois séances du Congrès
pour constater qu'elle possède des sujets qui la serviront énergique-
ment dans les années prochaines. Le discours de Beaupré l'autre
soir, a presque étonné une partie de ses auditeurs. Les débats de
la journée d'hier ont révélé la valeur de plusieurs jeunes qui ont
vraiment de l'étoffe. A moins d'accidents bien imprévus, l'Asso-
ciation peut compter, pour plusieurs années encore, sur le concours
de chefs énergiques, dévoués et — ce qui ne nuit jamais dans
notre pays — fort éloquents. La variété des questions touchées
par les congressistes et toutes ramenées à quelques points essentiels,
est aussi fort intéressante. Du reste, ce congrès est certes celui
qui a fait le moins large la part de la rhétorique, qui a été le plus
strictement, le plus rigoureusement ordonné à l'action. — M. Orner
Héroux, dans le Devoir du 27 juin 1910.
Un Monument à Dollard. — Nous n'apprendrons pas aux lecteurs
de notre revue qu'on a commémoré le 250e anniversaire du dévoue-
ment de Dollard par une superbe démonstration sur la Place d'Armes
de Montréal, que d'éloquents orateurs et de non moins éloquents
poètes ont redit la gloire du héros et de ses compagnons, que Sa
Grandeur Mgr Bruchési a demandé à la jeunesse de faire élever un
monument à ces braves, que l'A. C. J. C. a voulu faire sa part de
besogne et que déjà la souscription s'élève à près de $6000.00.
L'Association a lancé un manifeste à la jeunesse des écoles, envoyé
des listes de souscription à messieurs les curés et des bulletins
personnels aux membres des diverses professions. Quelques-uns de
nos membres se sont distingués par leur dévouement à la cause.
On le comprendra si nous mentionnons que dans une seule soirée
on fit une expédition de 1300 lettres, adressées, timbrées et dépo-
sées à la poste. Ce chiffre ne vous émeut pas; venez nous prêter
main-forte et vous verrez ce que cela signifie. Si vous ne pouvez
venir, travaillez de loin, organisez des séances, etc., parlez du
projet, stimulez la générosité des endormis. Il faut que Dollard
ait son monument dès l'an prochain et il faut que ce monument
soit digne du peuple qui veut perpétuer le souvenir d'un tel héros.
A l'œuvre, tous!
Les retraites fermées. — Les retraites fermées sont maintenant
passées à l'état d'institution permanente. Prêtres, médecins, no-
taires, avocats, instituteurs, hommes d'affaires, marchands, indus-
triels, ouvriers, chefs de groupes de la Ligue du Sacré-Cœur, prési-
dents des conférences Saint- Vincent de Paul, etc., toutes les caté-
40 LE SEMEUR
gories ont à tour de rôle eu leur fin de semaine et leur retraite
particulière. Les membres de l'A. C. J. C. se rendirent à Bou-
cherville le 16 juin pour en revenir le 20. Dans le vieil et historique
manoir de Pierre Boucher qui vit la Vénérable Marguerite Bour-
geoys, Marquette, le découvreur du Mississipi, Taché, l'apôtre de
l'Ouest canadien, etc., ils vinrent repasser les leçons de la vie et
du dévouement chrétiens. Le R. P. J. Dugas, S. J., fut le prédi-
cateur. Nous publierons en octobre les noms des retraitants.
Invitation à tous. — En commençant sa septième année d'existence,
le Semeur éprouve un irrésistible besoin de remercier tous ceux
qui, de façon ou d'autre, ont contribué à sa prospérité. A part une
couple de vénérables exceptions, les revues ont plutôt la vie courte
au Canada. Le Semeur n'a pas connu ces angoisses et ces terreurs
dont la mort vient délivrer; une prévenante sollicitude veillait sur
son berceau, et depuis on lui a rendu la vie si douce qu'il prendrait
dès aujourd'hui une assurance sur la vieillesse. Sans doute, il n'a
pas de bureaux permanents avec un personnel rémunéré, il n'a pas
de collaborateurs assurés, il n'a pas d'agents de perception ou
d'annonces, il n'a pas, en un mot typique, de pain sur la planche,
mais il a la sympathie du public le plus éclairé, il a la vie, la jeu-
nesse et l'avenir: cela répond pour l'heure à ses ambitions. Plus
tard, nous verrons; à chaque jour suffit sa tâche. Le Semeur n'a
qu'une crainte actuellement : c'est de ne pas répondre comme il
convient à tout l'intérêt qu'il inspire. Voilà pourquoi il fait appel
à tous les cercles, il fait appel à tous les membres de l'Association
et à tous ceux qui s'intéressent à elle, en particulier tous les aumô-
niers-directeurs, pour leur rappeler que toujours ils sont les bien-
venus, que plus la collaboration est variée plus elle est d'ordinaire
intéressante et instructive. Des articles courts, très courts, — on en
devine bien la raison — sur des sujets pratiques : voilà ce que
le Semeur préfère et ce que la majorité des lecteurs apprécient.
Qu'on se le dise, et qu'on nous fasse souvent d'agréables surprises.
Tous les cercles à l'œuvre. — Il faut qu'à la fin de septembre tous
les cercles soient à la besogne pour commencer dignement une
nouvelle et fructueuse année. Les secrétaires voudront bien revoir
la liste de leurs membres et nous la transmettre avant le 20 de
septembre. Le Semeur d'octobre sera adressé aux cercles d'après
la nouvelle liste. On est invité pour éviter tout retard et tout
malentendu, de relire VAvis à nos abonnés, paru dans le Semeur
d'août-septembre 1909, page 18, et de s'y conformer.
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Brillant avenir pour les Colons et les Industriels
Superficie de la Province: 346,928 milles carrés
Population totale : m 1,645,989 âmes
{Canadiens français 1,322,115
Anglais
Irlandais 114,842
Il y a plus de SIX MILLIONS d'acres de terres — arpentées
et divisées en lots de fermes — à vendre dans la Province de
Québec.
Le prix de ces terres varie de vingt à cinquante sous l'acre.
Les colons qui désirent se créer un établissement peuvent
acheter un lot de cent acres dans l'une des régions suivantes :
Région du Lac Saint-Jean et du Saguenay;— région de l'Ou-
taouais et du Témiscamingue ; — région de la Chaudière ; — la
Valjée de Métapédia ; — la Gaspésie.
Quelques-unes de ces régions offrent des avantages excep-
tionnels.
CONCESSIONS FORESTIÈRES
Les concessions forestières — ou les permis de couper du bois
sur les terres de la Couronne — se vendent à l'enchère publique.
Avis de ces ventes est donné dans les journaux du pays.
Ces concessions forestières comprennent, selon les régions,
toute espèce de bois : pin, épinette blanche, épinette noire, cèdre,
érable, merisier, hêtre, sapin, tremble, etc.
Elles sont sujettes à une rente foncière de trois piastres par
mille, payable avant le premier septembre de chaque année.
POUVOIRS HYDRAULIQUES
Pour faciliter le développement industriel dans la Province,
le Département des Terres et des Forêts cède ou loue les cascades
ou chutes formées par les rivières ou les lacs.
Le prix de ces concessions varie suivant l'importance et la
puissance des pouvoirs hydrauliques.
Pour renseignements plus précis sur la valeur des terres et
des bois, s'adresser au Ministère des Terres et des Forêts,
à Québec (Canada).
ANNONCES DU SEMEUR
BIBLIOGRAPHIE
Pour faire connaître au plus tôt les nombreux ouvrages adressés à notre
rédaction, nous indiquerons seulement les titres de quelques-uns d'entre eux.
Aussitôt que l'espace le permettra, nous compléterons la liste et ajouterons
un mot d'appréciation.
Congrès d'Éducation des Canadiens-Français d'Ontario, 1910. Rapport
officiel des séances tenues à Ottawa, du 18 au 20 janvier
1910. — In-8 de 364 pp., 23 gravures hors texte. Ottawa,
Association Canadienne-Française d'Education, 1910. Prix:
$0.50. *
Les écoles primaires et les écoles normales en France, en Suisse et en
Belgique. Par C.-J. Magnan, professeur. — Grand in-8 de
366 pp. Québec, 1910.
Eloge de la sincérité patriotique et religieuse. Sermon pour la Saint-
Jean-Baptiste, donné à St-Hyacinthe le 20 juin 1910. Par
le R. P. L.-A. Lamarche, O. P. — Brochure in-8 de 12 pp.
Imprimerie du Courrier de St-Hyacinthe .
Commission de la Conservation, Canada. Rapport de la Première
Assemblée Annuelle tenue à Ottawa, du 18 au 21 janvier
1910. — In-8 de 234 pp. orné de cartes et de gravures.
La Cie Mortimer Limitée, 1910.
Cantiques et chants de tempérance, annotés et illustrés. Publiés par
la Tempérance. — Brochure in-12 de 40 pp. Montréal, Impri-
merie du Tiers-Ordre, 29, Avenue Seymour, 1910.
Feuilles volantes et pages d'histoire, par Ernest Gagnon. — Jn-12
de 362 pp. avec 6 gravures. Québec, Laflamme et Proulxx
1910.
Le Témiscamingue, nouveau Québec. Ses ressources, son progrès et
son avenir. Par Alfred Pelland, publiciste du Ministère de
la Colonisation. — In-12 de 72 pp. avec gravures et cartes.
Québec, 1910.
Pour la Communion. Prières de préparation et d'action de grâces
tirées des saints et des auteurs spirituels, par M.-V. de B. —
In-12 de 248 pp. Tournai, Casterman, 5, rue de la Tête d'Or,
1910. Prix: broché, 1 fr. 25; relié, 1 fr. 75 et 2 fr. 25.
Le discernement des esprits, par le P. J.-B. ScARRAMELLI, S. J.,
traduit de l'italien par le chanoine A. Brassevin. — In-12 de
482 pp. Paris, Librairie P. Téqui, 82, rue Bonaparte, 1910.
Prix: 3 fr. 50.
ANNONCES DU SEMEUR
La petite Sévillac. Roman, par Emile Barret. — In-12 de 220 pp.
Paris, Bernard Grasset, 61, rue des Saints-Pères, 1910.
Prix: 3 fr. 50.
Les idées de saint François d'Assise sur la science. Conférence par
le P. Ubald d'Alençon. — In-12 de 70 pp. Paris, Pous-
sielgue, 15, rue Cassette, 1910. Prix: 0 fr. 30.
Les Massacres d'Adana et nos missionnaires. Récit de témoins. —
Brochure de 50 pp. avec nombreuses gravures. Lyon, Impri-
merie Vve M. Paquet, 46, rue de la Charité, 1909. Envoyée
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The Adana Massacres and the Catholic Missionaries. Account of
eye-witnesses. — Brochure de 78 pp., nombreuses gravures.
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In- 18 raisin de 160 pp. Paris, 1910. Prix: 1 fr. 50.
Une deuxième retraite de première communion, par V.-D. Artaud.
— In-16 double couronne de 346 pp. Paris, 1910. Prix:
3 fr. 50.
Histoires édifiantes relatives à la première communion, par l'abbé
A. Saulnier. — In-16 de 350 pp. Paris, 1910. Prix: 3 fr.
P. Lethielleux, libraire-éditeur, 10, rue Cassette, Paris
L'âme de Jeanne d'Arc, recueil de panégyriques et conférences, par
M. l'abbé Coubé. — In-8 écu de 440 pp. Paris, 1910. Prix:
4 fr.
Les heures de garde de la Sainte Passion, par le R. P. Galwey, S. J.
Traduit de l'anglais par le R. P. A. Rosette, S. J. — Deux
volumes in-8 écu de xn-484 et 408 pp. ornés de 2 photo-
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Apologétique chrétienne. Nouveau traité à l'usage des classes supé-
rieures des étudiants et des adultes cultivés, par les abbés
A. Moulard et Francis Vincent. Paris, 1910. — In-16 de
508 pp. Paris, 1910. Prix: 3 fr. 50.
Le péril des sens, par A. -M. Rouillon. — In-16 de 186 pp. Paris,
1910. Prix: 2 fr. 50.
ANNONCES DU SEMEUR
"RALLIONS-NOUS!"
Ce cri d'appel est le titre d'un tract de 32 pages que vient de
lancer le R. P. Archambault, S. J. L'auteur y traite éloquem-
ment deux questions d'une importance très actuelle; les re-
traites fermées et la Ligue du Sacré-Cœur pour les hommes.
"A l'œuvre des retraites fermées, écrit-il, il faut, pour que
ses fruits soient féconds un prolongement; une organisation
aux cadres souples et solides, dans laquelle les anciens retrai-
tants formeraient la majeure partie de l'état-major, où se
grouperaient à leur suite, recrutées dans chaque paroisse, des
troupes vaillantes, dont le but et les moyens d'action seraient
adaptées à la situation religieuse actuelle au Canada. C'est
une fonction semblable qu'ont assumé en Belgique les Con-
fréries du T. S. Sacrement. Et c'est celle que nous semble
appelée à remplir ici la Ligue du Sacré-Cœur pour les
hommes." Très opportune cette publication à la veille du
grand Congrès des ligues qui suivra le Congrès eucharistique ;
il faut lire la brochure pour comprendre que ce n'est pas une
simple opportunité de circonstances mais des raisons sérieu-
ses qui motivent cet appel.
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Sommaire du 20 Août.
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PELADAN.— L'Enfant dans l'Art. (A propos de l'Exposition de Bagatelle.)
Marius-Ary LEBLOND. — L'Enfance créole de Pierre Desrades (IV).
Emile MAGNE.— Une Station thermale au dix-septième siècle . Forges-les-Eaux.
André CHAUMEIX.— Le Mouvement des idées: un roman de mœurs révolu-
gî tionnaires.
Jean CHANTAVOINE.— Chronique musicale : Sur Robert Schumann. (A propos
de son centenaire.)
LesïFaits et les Idées au jour le jour. — Revue des revues françaises et étrangères. — La Vie mondaine
et familiale. — La Vie médicale et pratique. — La Vie musicale. — Chroniques sportive et financière.
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