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Full text of "Le Semeur"

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ÔX 

<^y  71ÈME   année 


AOUT-SEPTEMBRE  1910 


N°    1 


f 

%c  Semeur 

Organe   de   V Association    Catholique   de  la  Jeunesse 
Canadienne-française 

SOMMAIRE^  JUN37 '965 

Moisson  de  fleurs  (poésie) '.  Un   Professeur     3 

Bienvenue  au  Cardinal-légat L'abbé  Melançon    4 

Le  Congrès  E  ucharistique Eugène  Dumas    7 

Impressions  du  congrès  d'Ottawa La  Rédaction    9 

Rapport  du  Conseil  fédéral,  1910 Gustave  Monette  11 

Discours  du  Président V.  E.  Beaupré  1 1 

Rapport  du  Secrétaire Gustave  Monette   18 

Rapport  du  Trésorier E.  Lqvergne  27 

Conviction  et  routine Gustave  Monette  29 

Notes  et  commentaires  :  La  loi  Lavergne.  —  Le  clergé  ca- 
nadien et  l'étude  des  questions  soqiALES. — Les  nôtres 
au  Manitoba. — Un  cercle  d'études  sociales — Le  krach 
de  "l'émancipation." — Jeunesse  en  marche. —  Et  nos 
gens  n'émigreront  plus.  —  des  œufs  frais  garantis. — 
Les  conseils  d'Anatole  France.  —  Le  flot  montant  de 

L'IMMIGRATION. — AU  CONGRÈS  DE  LA  JEUNESSE. — Un  MONU- 
MENT À  Dollard. — Les  retraites  fermées. —  Invitation 
À  tous. — Tous  les  cercles  À  l'œuvre 30 

Bibliographie   xiv 


Bureau  de  Poste,  casier,  2183 


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Membres  des  Cercles  ou  Élèves  des  pensionnats         .    $0.50 
(60  cents  pour  Montréal  et  États-Unis.) 
L'abonnement    est    strictement    payable    d'avance.       La    date  jointe  à 
l'adresse  de  l'abonné  indique  la  fin  de  l'abonnement  et  tient  lieu  de  reçu. 

ADMINISTRATION   ET  RÉDACTION 

Tout  ce  qui  concerne  l'administration  ou  la  rédaction  du  SEMEUR,  les 
renseignements  sur  l'Association,  les  rommandt-s  d'objets  ou  les  remises 
d'argent  doit  être  adressé:  LE  SEMEUR,  casier  postal,  2183,  Montréal. 

Envoi  d'argent.  —  Le  meilleur  mole  de  remise  est  par  bon  postal.  On 
recommande  aussi  l'emploi  du  mandat  de  poste  et  du  mandat  sur  express. 
Les  chèques  de  banque  doivent  être  marqués  payables  au  pair  à  Montréal. 

Correspondance.— Les  communications  particulières  aux  divers  membres 
du  Comité  Central  doivent  être  envoyées  à  leurs   adresses  respectives. 

Comité  central  de  l'Association  Catholique  de  la  Jeunesse 
Canadienne=française 

V.-Elzéar  Beaupré,  ingénieur  civil,  président,  502,  rue  St-Hubert,  Montréal 

Camille   Tessier,  avocat,  vice-président, 

Georges-H.  Baril,  médecin,  vice  président,  1654  est,  rue  Ste-Catherine     " 

Gustave  Monette,  étudiant  en  droit,  Université  Laval, 

Arthur  Saint-Pierre,  journaliste,  sec. -correspondant,   71,  rue  Fabre, 

Henri  Lacekte,  étudiant  en  droit,  .'577.  rue  Bourbonnière, 

E.  Lavergne,  agent  d'immeubles,  trésorier,  22,  rue  Sainte-Clotilde, 

Emile  Girard,  comptable,  administrateur,    160,  rue  St-JacqUes, 

R.  P.  Edgar  Colclough,  S.  J.,  aumônier-directeur,   232,  rue  Bleury,        " 


Comité  général  de  l'Association  Catholique  de  la  Jeunesse 
Franco=Américaine 

Lnuis  Perras,  président,  359,  rue  North  Front,  New  Bedford,  Mass. 

Antonio   Laliberté,  1er  vice-président,  Xcw-Bcdford,  Mass. 

Napoléon-J.    Barbeau,  2me  vice-président,  Salem,  Mass. 

L -Adolphe  Robert,  secrétaire,  The  Kennard  Blg.,  Manchester,  X.  H. 

Théod.  Béland,  trésorier,  Pawtucket,  R.  I. 

Chas-E.   Hébert,    secrétaire-correspondant,  Manchester,  X    II. 

Louis-H.  Cadoret,  secrétaire-correspondant.  Turner's  Falls. 

O.-D  Richard  Ti-ssikk,  administrateur, Guérin  Spinning  Co.  Woonsocket,  R.  I. 

M.  l'abbé  Alphonse  (.raton,  curé,   aumônier-directeur,  36,  rue  Slater, 

Pawtucket,  R.  I 


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$2000  et  $3000. 
Effectif:  20,343  membres  au  1er janv.  1910 


d'organisation  nationale' 

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au  31  janvier  1910  : 

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Le  Congrès  de  la  Jeunesse  à  Ottawa  en  1910 

Rapport  Officiel  du  Congrès  tenu  à  Ottawa,  par  l'Association  Catholique  de  la 
Jeunesse  Canadienne-Française,  les  24,  25,  26  et  27  Juin  1910. 

In-8°  de  150  pages.     En  vente  au  Semeur,  casier  postal,  2183, 
Montréal,     Prix  ;  35  sous  ;  franco  40  sous. 


L'A.  C.  J.  C.  a  manifesté,  cette  année,  une  intensité  de  vie 
remarquable  :  fondation  de  douze  nouveaux  groupes,  propagande 
pour  le  monument  Dollard,  congrès  à  Ottawa  en  juin,  organisation 
de  comités  paroissiaux  pour  la  grande  manifestation  de  la  jeunesse 
à  l'Arena  pendant  le  Congrès  Eucharistique  de  Montréal,  etc. 

Malgré  ce  déploiement  d'activité  elle  a  trouvé  le  temps  d'éditer 
deux  volumes  :  Le  Congrès  de  la  Jeunesse  à  Québec  en  1908  (in-8° 
de  460  pages,  nombreuses  gravures  ;  $1.15  franco)  et  Le  Congrès  de 
la  Jeunesse  à  Ottawa  en  1910  (in-8°  de  150  pages;  $0.40  franco). 

L'A.  C.  J.  C.  youlait  déterminer  à  Ottawa  quelle  doit  être  son 
action  a.  l'heure  présente.  Le  nouveau  volume  présente  donc 
un  intérêt  plus  qu'ordinaire  puisqu'il  élabore  un  programme  et 
traduit  les  aspirations  de  la  jeune  génération. 

Des  orateurs  éminents  ont  adressé  la  parole  aux  congressistes. 
Mentionnons  :  Mgr  J.-O.  Routhier,  les  RR.  PP.  Charlebois,  Joyal, 
O.M.I.,  Côté,  O.P.,  MM.  les  abbés  Corbeil,  Groulx,  Magnan,  etc.  ; 
l'hon.  ju'ge  Constantineau,  l'hon.  sénateur  Belcourt,  MM.  J.-U.  Vin- 
cent, C.-J.  Magnan,  André  Fauteux,  Orner  Héroux,  Louis  Perras, 
Amédée  Denault,  G.-W.  Séguin,  etc. 


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ORGANE  DE   L'ASSOCIATION   CATHOLIQUE  DE 
LA   JEUNESSE    CANADIENNE-FRANÇAISE 


VOLUME    VII 
1910-1911 


MONTRÉAL 
Bureau  de  Poste,  casier,  2183 

1910 


%c  Semeur 


7ième  année  AOÛT-SEPTEMBRE  1910  No  1 

MOISSON  DE  FLEURS 
Pour  le  Congrès  Eucharistique  de  Montréal 

A    LA   JEUNESSE    CANADIENNE 


«Des  fleurs!  donnez  des  fleurs!  C'est  pour  JÉsus-Hostie!» 
Ce  vœu,  jeunes  chrétiens,  vous  l'avez  entendu, 
Il  vous  fit  tressaillir  près  de  l'Eucharistie; 
Mais   à  ce  tendre  appel,   avez-vous  répondu  ? 

Sans   doute,    il   a   vibré   d'ineffable   espérance, 
Votre  cœur  de  vingt  ans,   croyant  et  filial; 
Épris  d'enthousiasme  et  de  noble  vaillance, 
Du  triomphe  du  Christ,  il  fait  son  idéal. 

Il  ne  vous  suffit  pas  d'apporter  au  bon  Maître, 
Des  jardins  embaumés,   les  plus  beaux  ornements; 
La  parure  des  champs   ou  de  l'humble  fenêtre 
A  ses  pieds  deviendra:  perles  et  diamants. 

Mieux  encor,  moissonnez  dans  le  champ  de  votre  âme 
—  Dans  un  cœur  jeune  et  pur,  le  Ciel  a  tant  semé  — 
L'espérance   et  l'amour,   le   courage   et  la   flamme 
Verseront  en  son  Cœur,   leur  tribut  parfumé. 


4  LE    SEMEUR 

Votre  âge  est  la  saison  que  la  brise  caresse 
Où   Dieu  sème  à  plaisir  le  bon  grain  des  vertus; 
De  votre  gerbe  en  rieurs,  apportez  la  promesse, 
Ses  épis  pleins  d'espoir,  plaisent  tant  à  Jésus! 

Sous  les  pas  triomphants  de  ce  Roi  pacifique 
Avec  l'or  et  les   fleurs   que  l'amour   féconda, 
Faisons  majestueux  le  Trône  Eucharistique 
D'où  Jésus  veut  bénir  notre  cher  Canada. 

Un  Professeur 

Saint-Gervais,  10  août  1910. 


BIENVENUE  AU  CARDINAL-LEGAT  ■ 

HOMMAGE    DE    LA   JEUNESSE 


Eminence,  la  Jeunesse  de  Montréal  vous  salue. 

Au  Révérendissime  Cardinal  Légat  du  Saint-Siège,  à  Celui 
qui  vient  en  Canada  représenter  durant  ces  jours  de  Congrès 
Eucharistique  l'auguste  personne  d'un  Pape  prisonnier,  la 
Jeunesse  catholique  est  heureuse  de  pouvoir  offrir,  avec  l'ex- 
pression de  sa  bienvenue,  le  témoignage  d'une  foi  vive  à  l'Eu- 
charistie, l'assurance  d'un  dévouement  sans  bornes,  d'un 
attachement  suprême  au  Siège  Apostolique.  Et,  dans  ce  concert 
triomphal  d'acclamations  qui  marque  votre  arrivée  chez  nous, 
il  nous  semble  que  cet  hommage  n'est  pas  le  moins  vibrant 
d'enthousiasme;  il  nous  est  doux  de  penser  que,  peut-être, 
notre  voix  n'est  pas  la  moins  sensible  à  votre  cœur. 


1  Xos  lecteurs  nous  sauront  gré  de  supprimer  un  article  sur  le  Congrès 
Eucharistique  pour  faire  une  place  d'honneur  à  ces  lignes  dans  lesquelles 
l'auteur  traduit  si  bien  les  sentiments  de  la  jeunesse  canadienne. 


BIENVENUE  AU  CARDINAL-LEGAT  5 

Eminence,  la  Jeunesse  de  Montréal  vous  salue. 

Notre  ville  est  née  dans  l'Eucharistie.  A  son  premier  matin, 
sur  la  rive  où  vous  venez  de  descendre,  un  autel  rustique  fut 
dressé,  que  des  mains  pieuses  décorèrent  de  fleurs  sauvages 
et  de  verdure:  et  Dieu  s'offrit  une  première  fois  en  sacrifice. 
Depuis,  notre  courte  Histoire  est  tout  imprégnée  de  sentiments 
eucharistiques.  La  jeunesse  y  tient  une  place  d'honneur.  On 
vit,  un  jour,  dix-sept  jeunes  gens  communier,  et  comme  ils 
l'avaient  juré  sur  le  Ciboire,  courir  à  la  mort,  pour  garder  à 
Jésus-Christ  nos  tabernacles  menacés.  Naguère,  encore,  avant 
de  s'en  aller  défendre  les  droits  violés  du  Pontife  Romain, 
une  légion  de  jeunes  braves  venaient  incliner  leurs  drapeaux 
et  leurs  fronts  sous  la  bénédiction  de  l'Hostie,  aux  mains  d'un 
Vénérable   Évêque. 

Ceux-là,  c'étaient  nos  pères.  Le  même  sang  coule  dans  nos 
veines.  Représentant  du  Pape,  dans  nos  protestations  ardentes, 
écoutez:  tout  un  passé  vous  acclame! 

Eminence,  la    Jeunesse  de  Montréal  vous  salue. 

Ceux  d'aujourd'hui  ne  veulent  pas  démériter.  Leur  âme 
loyale,  parce  que  religieuse,  tient  à  honneur  de  conserver 
intact  le  legs  précieux  des  vertus  d'autrefois.  Ceux  d'aujour- 
d'hui sont  sincères.  Vous  les  entendrez  dans  une  immense 
assemblée,  manifester  leurs  croyances;  vous  les  verrez  s'ap- 
procher en  foule  de  la  Table-Sainte;  et  quand,  le  long  de  nos 
rues  pavoisées,  vous  porterez  l'ostensoir,  avec  l' Homme-Dieu, 
sous  l'apparence  visible  du  froment,  dans  la  réalité  invisible 
de  sa  chair,  à  vos  côtés,  vous  sentirez  battre  leurs  cœurs. 
Et,  ce  jour-là,  les  aïeux,  dont  les  ombres  aussi  processionneront 
sans  doute,  avec  nous,  n'auront  pas  à  rougir  de  leurs  fils. 
Ceux  d'aujourd'hui  sont  généreux.  Aux  tristesses  de  l'Église, 
si  grandes,  hélas!  à  l'heure  présente,  ils  veulent  opposer  en 
contrepoids  la  consolation  d'une  adhésion  complète  aux  ensei- 
gnements du  Christ,  d'une  soumission  entière  aux  ordres  de 


6  LE    SEMEUR 

son  Vicaire  sur  terre.  Ah!  Éminence,  quand  vous  retournerez 
là-bas,  aux  pieds  du  Souverain  Pontife,  veuillez  lui  dire  que 
par  delà  les  mers,  des  milliers  de  jeunes  cœurs  canadiens  com- 
munient à  son  âme;  rien  ne  les  attriste  autant  que  ses  deuils, 
rien  ne  les  fait  frémir  de  joie  comme  ses  triomphes. 

Eminence,  la  Jeunesse  de  Montréal  vous  salue. 

La  jeunesse  c'est  l'espoir  dans  l'avenir.  C'est  la  moisson 
future  qui  lève. .  .  Pour  que  la  nôtre  soit  abondante  et  féconde, 
nous  voulons  qu'une  chaleur  divine  la  mûrisse  et  qu'elle  soit 
dorée  au  soleil  eucharistique.  Vive  Dieu!  notre  confiance  est 
grande  dans  ce  mystère  par  excellence,  qui  apparaît  au-dessus 
de  tout  autre  sacrifice,  rite,  croyance  ou  symbole,  comme  le 
point  central  et  la  raison  d'être  de  l'économie  chrétienne, 
comme  le  cœur  même  de  l'Église  notre  mère.  Notre  confiance 
est  grande.  Notre  amour  est  ardent:  il  conformera  les  pra- 
tiques à  la  théorie,  les  actes  à  la  pensée,  et  ne  refusera  pas 
le  sacrifice  nécessaire,  si  l'occasion  s'en  présente.  Pourtant, 
la  Jeunesse  d'aujourd'hui  ne  se  le  cache  pas:  l'ouragan  peut 
venir  qui  compromettra  la  moisson,  arrêtera  son  élan,  fauchera 
ses  plus  chères  espérances. .  .  Qu'il  vienne!. .  .  Les  hommes  de 
demain  savent  où  puiser  leur  valeur:  dans  le  Pain  des  Forts!. .  . 

Et  pour  qu'ils  demeurent  toujours  virils  et  croyants,  fidèles 
et  dévoués,  aussi  constants  dans  la  lutte  que  sages  dans  la 
paix,  les  hommes  de  demain,  prosternés  à  vos  pieds,  demandent 
à  Votre  Éminence  de  laisser  tomber  sur  eux,  au  nom  du  Christ 
vivant  dans  l'Hostie  qu'ils  adorent,  une  paternelle  bénédiction. 

L'Abbé  Joseph-Marie  Melançon, 

Vicaire  à  Saint-Louis-de-France . 
Le  Nationaliste,  14  septembre  1910. 


LE  CONGRÈS   EUCHARISTIQUE 


LA    JEUNESSE    CATHOLIQUE    A    L  ARENA 

E  Congrès  Eucharistique  de  Montréal  a  été  un 
triomphe  sans  précédent  pour  le  Christ-Roi  sur 
le  sol  d'Amérique. 

«Grandiose,  étonnant,  inouï,  magnifique,  su- 
blime !  »  Telles  étaient  les  exclamations  arrachées 
à  tout  instant  aux  moins  démonstratifs  par  la 
splendeur  incomparable  des  solennités.  On  accla- 
mait Jésus-Hostie,  on  acclamait  Pie  X,  on  acclamait  son  légat, 
on  acclamait  Monseigneur  l'archevêque  de  Montréal,  on  multi- 
pliait les  enthousiastes  ovations  aux  nombreux  prélats  et  aux 
éloquents  orateurs. 

Nous  ne  pouvons  raconter  ces  fêtes  si  pieuses  et  si  touchantes, 
nous  ne  pouvons  parler  de  l'ouverture  du  congrès,  de  la  messe 
en  plein  air,  de  la  procession  des  enfants  des  écoles,  des  séances 
générales  à  Notre-Dame,  de  la  procession  du  Saint-Sacrement, 
etc.  A  peine  dirons-nous  un  mot  de  la  réunion  des  jeunes  gens 
à  l'Arena. 

On  avait  prédit  que  cette  manifestation  serait  l'une  des 
plus  belles  du  congrès.  L'attente  des  plus  optimistes  a  été 
dépassée.  «Ceux  qui  n'ont  pas  vu  la  démonstration  de  la 
Jeunesse,  hier  après-midi,  à  l'Arena,  disait  le  Nationaliste,  ont 
manqué  le  plus  beau  spectacle  qu'il  soit  donné  à  un  homme 
de  voir.»  Et  le  Canada:  «C'était  la  fête  de  la  Jeunesse;  elle 
l'avait  préparée  avec  le  plus  grand  soin;  ses  efforts  ont  été 
couronnés  d'un  colossal  succès. . .  Du  reste,  nous  ne  croyons 
pas  que  Montréal  ait  été  témoin  d'une  démonstration  aussi 
belle,  aussi  grandiose.  » 

Oui,  ils  étaient  là  nombreux,  les  bataillons  de  jeunesse 
venus  de  toute  la  province  et  remplissant  la  vaste  place  de 
la  cathédrale.  Puis  ce  fut  le  défilé  interminable  au  son  des 
fanfares,  au  chant  des  hymnes  religieux  et  patriotiques,  avec 


8  LE    SEMEUR 

la  garde  d'honneur  des  cadets  du  Mont  St-Louis,  qui,  sabre  au 
clair,  accompagnaient  le  cardinal-légat.  Enfin  ce  fut  l'engouf- 
frement de  ces  multitudes  dans  les  profondeurs  de  l'Arena, 
salle  moderne  qui  a  les  dimensions  et  la  capacité  d'un  cirque 
antique. 

Quel  spectacle  inoubliable  que  cette  mer  de  têtes  humaines 
pressées  les  unes  contre  les  autres  et  dont  les  flots  houleux 
rejaillissaient  à  des  hauteurs  étonnantes  sur  ses  bords  car, 
toutes  les  vastes  tribunes  étaient  envahies,  mer  qui  se  calme 
sous  la  parole  de  l'orateur  pour  se  soulever  de  nouveau  et 
s'agiter  frénétiquement  dans  les   explosions  d'enthousiasme. 

Comment  redire  les  acclamations  qui  accueillirent  l'entrée 
du  cardinal-légat,  le  discours  de  Mgr  Bruchési,  ceux  de  Mgr 
Touchet,  de  M.  Bourassa,  de  notre  cher  ami  Gerlier,  du  P. 
Galtier,  de  M.  l'abbé  Tellier  de  Poncheville,  de  Beaupré,  de 
Baril,  de  M.  Rivard  et  de  M.  Xivry;  il  faut  avoir  entendu  cela 
de  ses  oreilles  pour  s'en  faire  une  idée. 

Nous  n'oublierons  point,  nous  ne  saurions  oublier,  la  pré- 
sentation de  la  jeunesse  de  son  pays,  faite  au  cardinal- 
légat  par  Mgr  Bruchési,  la  paternelle  allocution  de  Son  Émi- 
nence  et  sa  bénédiction,  les  discours  émotionnants  de  Mgr  Lan- 
gevin  et  de  M.  Bourassa,  l'allocution  de  Mgr  Touchet,  l'impro- 
visation si  éloquente  de  Gerlier,  enfin  tous  les  orateurs  et  tous 
les  discours  . 

Dans  sa  langue  inimitable,  Mgr  Touchet  dit  à  la  jeunesse 
canadienne  qu'il  l'aimait  beaucoup  et  garderait  d'elle  un  sou- 
venir ineffaçable.  Les  jeunes  le  remercièrent  aussitôt  par  le 
refrain  populaire  :  «Il  y  a  longtemps  que  je  t'aime,  jamais  je 
ne  t'oublierai  ». 

Il  y  a  longtemps,  nous  aussi,  que  nous  préparions  avec 
amour  notre  démonstration;  elle  a  obtenu  un  succès  sans 
précédent:  jamais  nous  ne  l'oublierons. 

Eugène  Dumas 


IMPRESSIONS  DU  CONGRES  D'OTTAWA 


L  faudrait  un  volume  —  un  gros  volume  —  pour 
redire  sommairement  toutes  nos  impressions  du 
congrès. 

La  magnifique  réception  de  nos  compatriotes 
d'Ontario,  l'empressement  du  public  à  suivre  les 
séances,  le  travail  sérieux,  bien  ordonné  et  si 
animé  des  congressistes  aux  réunions  ordinaires, 
l'enthousiasme  aux  grandes  assemblées  du  soir  sous  la  chaude 
parole  de  vibrants  orateurs,  l'agrément  de  notre  séjour  dans 
la  si  jolie  ville  qu'est  la  capitale  fédérale,  enfin  toutes  les 
délicates  marques  d'intérêt  et  de  sympathie,  toutes  les  pré- 
venances et  les  attentions  dont  nous  avons  été  l'objet,  etc., 
voilà  autant  de  chapitres  qu'il  faudrait  développer  à  l'infini 
et  le  volume  serait  toujours  incomplet. 

Évoquer  ces  souvenirs,  c'est  flairer  encore  un  bouquet 
exquisement  mêlé  et  parfumé.  Un  livre  —  aussi  gros  qu'on 
pourrait  le  faire  —  ne  retiendra  entre  ses  pages,  comme  l'herbier 
du  collectionneur,  que  des  feuilles  mortes,  de  pauvres  feuilles 
au  parfum  évaporé. 

Le  plus  sage  est  peut-être  de  ne  pas  déflorer  ces  souvenirs, 
de  ne  pas  essayer  de  résumer  en  cinquante  lignes  d'aussi 
délicieuses  impressions.  Ceux  qui  n'ont  pu  venir  ne  com- 
prendraient pas,  ne  pourraient  comprendre  tout  ce  qu'ils  ont 
perdu  ;  ceux  qui  étaient  là  auraient  tant  de  choses  à  intercaler 
entre  les  lignes,  entre  chacun  des  mots,  qu'ils  branleraient  la 
tête,  désappointés,  en  murmurant:  «Ce  n'est  point  cela!  Point 
du  tout  !  » 

Mais  si  nous  ne  pouvons  redire  nos  impressions,  nous  tenons 
à  manifester  hautement  notre  reconnaissance  à  tous  ceux  qui 
ont  contribué  au  succès  de  cette  importante  manifestation 
canadienne-  fran  çaise . 

Grâce  à  la  paternelle  bienveillance  de  Monseigneur  l'Admi- 


10  LE    SEMEUR 

nistrateur  du  diocèse  d'Ottawa,  qui  nous  a  accueillis  comme 
des  enfants  de  la  famille,  des  frères  la  belle  jeunesse  cana- 
dienne-française d'Ontario,  grâce  au  distingué  concours  des 
orateurs  qui  nous  ont  prodigué  avec  une  éloquence  entraînante, 
d'énergiques  leçons;  grâce  au  zèle  patriotique  des  RR.  PP. 
Oblats  de  l'Université,  du  Juniorat  et  du  Scolasticat,  qui  nous 
ont  donné  une  hospitalité  large  comme  le  cœur  qui  l'offrait; 
grâce  à  la  présence  du  sympathique  président  de  la  Jeunesse 
Franco- Américaine  ;  grâce  enfin,  grâce  surtout  au  dévoué  direc- 
teur et  aux  infatigables  membres  du  cercle  Duhamel  qui, 
nous  en  avons  la  preuve  indiscutable,  nous  avaient,  avec  l'aide 
de  leurs  camarades  du  cercle  Lacordaire,  conquis  depuis  long- 
temps l'estime  et  la  confiance  de  la  population  ontarienne; 
grâce  à  la  générosité  du  clergé  local  et  à  l'amabilité  des  pro- 
priétaires du  Monument  National  ;  grâce  aux  journalistes  venus 
de  Montréal  et  de  Québec;  grâce  à  tant  de  concours  divers 
et  tous  très  actifs,  notre  congrès  a  obtenu  un  succès  aussi 
complet  qu'on  le  pouvait  désirer. 

Nulle  part  plus  qu'à  Ottawa  nous  n'avons  senti  la  solidarité 
et  la  cohésion  des  groupes  dont  les  membres,  animés  d'un  même 
esprit,  se  tendent  une  main  fraternelle  par-dessus  les  frontières  ; 
nulle  part  plus  qu'à  Ottawa,  nous  n'avons  senti  la  force  puisée 
dans  notre  association,  force  qui  se  développe  d'une  façon 
constante  —  douze  nouveaux  groupes  se  sont  joints  à  nous 
au  cours  de  l'année  —  force  dont  l'intensité  augmente  et  nous 
assure  déjà  des  réserves  d'énergie  qui  nous  permettront  d'entre- 
prendre et  de  mener  à  bonne  fin  des  œuvres  durables.  L'Asso- 
ciation est  née  pour  vivre  et  donner  la  vie;  ceux  qui  l'ont  vue 
à  l'œuvre  à  Ottawa  savent  jusqu'à  quel  point  elle  a  raison 
de  se  réjouir  du  passé  et  du  présent  et  d'avoir  pleine  confiance 
en  l'avenir. 

La  Rédaction 


RAPPORT  DU  CONSEIL  FÉDÉRAL 


E 


^ 


OMME  on  le  sait,  le  Conseil  fédéral  s'est  tenu  au 
cours  de  notre  Congrès,  dans  une  des  salles  de 
l'Université  d'Ottawa. 

Vingt-cinq  cercles  étaient  représentés  par  pro- 
curation régulière  ;  et  les  délégués,  d'après  le  chiffre 
de  leurs   commettants,  donnaient   ensemble  qua- 
rante-quatre droits  de  vote  aux  délibérations. 
Le  discours  d'ouverture  du  président  fut,  comme  toujours, 
substantiel  et  pratique,  répondant  aux  aspirations  et  besoins 
de  l'heure  présente.  Nous  en  reproduisons  le  texte  en  entier: 

DISCOURS    DU    PRÉSIDENT     V.-E.     BEAUPRÉ 

A  l'ouverture  de  ce  Conseil  fédéral,  au  lendemain  de  ces  magnifi- 
ques réunions  si  propres  à  accroître  le  prestige  de  notre  associa- 
tion, si  fructueuses  en  inspirations  et  en  résolutions  fécondes,  il  est 
manifeste  qu'un  même  sentiment  de  joie,  d'espérance  et  de  con- 
fiance en  l'avenir,  doit  remplir  le  cœur  de  tous  les  camarades. 

Grâces  à  Dieu,  ils  ont  bien  quelques  raisons  de  se  dire  que 
l'année  qui  vient  de  s'écouler  n'a  pas  été  stérile;  ils  peuvent 
compter  que  l'avenir  leur  réserve  d'autres  satisfactions  et  d'autres 
progrès;  ils  peuvent  se  réjouir  à  la  pensée  du  bien  déjà  accompli,  et 
croire  également  qu'ils  seront  bientôt  plus  en  mesure  d'apporter 
une  collaboration  de  quelque  importance  aux  entreprises  religieuses 
ou  nationales. 

Il  fait  plaisir  de  rappeler  à  ce  sujet  que  la  pratique  si  salutaire 
des  retraites  fermées,  introduite  au  pays  l'an  dernier  par  l'Asso- 
ciation, est  déjà  en  train  de  se  généraliser;  je  ne  doute  pas  que 
les  camarades  travailleront  à  la  répandre  et  surtout  qu'ils  ne  négli- 
geront pas  de  chercher  à  en  tirer  pour  leur  association  tout  le 
bénéfice  possible. 

De  plus  en  plus  l'A.  C.  J.  C.  prend  contact  avec  notre  jeunesse; 
depuis  quelques  mois  nous  avons  été  témoins  d'une  éclosion  de 
cercles  nouveaux  telle  que  nous  n'en  avions  pas  vu  de  semblable 
depuis  longtemps.  Grâce  à  l'activité  de  certains  camarades,  et  en 
particulier  de  nos  amis  du  cercle  Pie  X,  des  groupes  de  jeunesse 
ont  été  créés  dans  plusieurs  paroisses  de  la  ville  et  de  la  campagne, 


12  LE    SEMEUR 

sur  lesquels  nous  avons  lieu  de  fonder  les  plus  belles  espérances. 
D'autre  part,  les  anciens  cercles  pour  le  plus  grand  nombre 
continuent  à  faire  preuve  de  la  même  vitalité  et  d'une  activité 
toujours  aussi  soutenue.  La  même  vie  se  manifeste  partout,  vie 
qui  s'alimente  toujours,  j'en  suis  sûr,  à  la  source  vive  de  la  piété, 
vie  qui  se  traduit  au  dedans  des  cercles  par  des  études  sérieuses, 
et  au  dehors  par  une  participation  de  plus  en  plus  large  aux  œuvres 
qui  nous  intéressent. 

L'année  écoulée  a  été  témoin  de  plusieurs  réunions  intimes  ou 
publiques,  organisées  par  des  cercles  isolés  ou  groupés;  ces  réunions 
contribuent  à  répandre  les  idées  de  l'Association,  à  faire  connaître 
notre  œuvre  davantage,  mais  en  même  temps  elles  servent  à  stimuler 
les  jeunes  et  à  resserrer  les  liens  qui  les  unissent  ensemble. 

Notre  organisation  se  complète  et  se  perfectionne  chaque  année 
davantage:  elle  devient  de  plus  en  plus  effective,  grâce  en  particu- 
lier à  l'activité  et  au  dévouement  de  notre  aumônier-général  qui 
ne  ménage  jamais  ses  peines  pour  assurer  le  bon  fonctionnement 
de  notre  administration,  et  pour  donner  à  notre  revue  le  Semeur 
tout  l'intérêt  possible. 

Bref  nous  sommes  en  progès;  il  est  permis  de  se  dire  que 
l'Association  est  en  bonne  voie,  et  que  l'avenir  qui  l'attend  sera 
tel  que  nos   espérances  l'avaient  conçu. 

Ce  n'est  donc  pas  à  tort  que  nous  avons  songé  aux  moyens  de 
favoriser  notre  expansion;  mais  il  est  bon  également  de  prévoir  les 
difficultés  nouvelles  qui  pourront  peut-être  en  surgir,  ainsi  que  les 
mesures  propres  à  empêcher  cette  croissance  de  nous  être  funeste. 
Nous  avons  hier  examiné  les  principes  qui  doivent  nous  diriger 
dans  la  création  des  cercles  de  jeunes  gens;  nous  avons  considéré 
les  conditions  particulières  dans  lesquelles  se  trouve  chaque  caté- 
gorie d'entre  eux  ;  nous  avons  recherché  les  moyens  les  plus  efficaces 
pour  en  entretenir  la  vie,  pour  acheminer  sûrement  ces  jeunes  vers 
l'action  éclairée  et  désintéressée,  pour  faire  produire  à  leur  travail 
des  fruits  salutaires. 

Nous  allons  donc  faire  effort  pour  grouper  sous  notre  drapeau 
toute  l'armée  des  jeunes  bien  pensants,  dont  le  cœur  peut  encore 
battre  aux  mots  de  religion  et  de  patrie,  et  chez  qui  la  source  de 
la  générosité  n'a  pas  été  tarie  par  le  souffle  aride  et  desséchant 
de  l'intérêt  et  du  plaisir. 

Nous  allons  faire  appel  à  des  jeunes  vivant  dans  toutes  les 


RAPPORT    DU    CONSEIL    FÉDÉRAL,    1910  13 

classes  de  notre  société  et  les  convier  à  l'œuvre  de  défense  religieuse 
et  nationale  que  nous  voulons  préparer. 

Nos  rangs  vont  donc  s'ouvrir  de  plus  en  plus,  et  c'est  heureux, 
à  des  camarades  de  toute  catégorie,  bien  différents  par  leur 
formation,  leur  instruction,  leur  genre  de  vie,  leurs  aptitudes  et 
l'orientation  habituelle  de  leur  esprit. 

Ces  jeunes  apporteront  à  la  réalisation  du  programme  de  l'A.  C. 
J.  C.  des  ressources  et  des  procédés  différents:  les  uns  feront  plus 
grande  la  part  de  l'étude,  les  autres  plus  grande  celle  de  l'action; 
les  uns  s'attacheront  à  l'étude  de  certaines  questions,  les  autres 
préféreront  des  questions  d'ordre  différent;  certains  cercles  dépen- 
seront la  plus  grande  partie  de  leur  activité  à  des  œuvres  ouvrières 
ou  agricoles,  d'autres  à  des  œuvres  économiques,  d'autres  à  des 
œuvres  de  salut  social,  d'autres  à  des  entreprises  purement  patrio- 
tiques ou  religieuses. 

Mais  a  mesure  que  l'Association  étendra  son  champ  d'opération, 
qu'elle  réunira  dans  son  sein  des  éléments  plus  nombreux  et  plus 
divers,  à  mesure  surtout  qu'avec  le  temps,  elle  pourra  faire  plus 
large  la  part  de  l'action,  il  lui  deviendra  plus  difficile  de  supprimer 
toutes  les  causes  de  malentendus  et  de  divergences,  de  maintenir 
l'unité  de  vue  et  de  procédés;  il  lui  deviendra  donc  de  plus  en  plus 
nécessaire  de  posséder  cette  unité  d'âme  qui  fait  se  maintenir 
l'harmonie  générale  malgré  les  divergences  accidentelles. 

Pour  réaliser  la  cohésion  d'unités  plus  nombreuses,  plus  dis- 
parates et  plus  éloignées,  il  est  besoin  de  liens  plus  puissants. 

Par  suite,  il  importe  que  l'Association  s'assimile  parfaitement 
tous  les  éléments  qu'elle  s'incorpore,  qu'elle  les  fasse  pleinement 
siens,  qu'elle  les  pénètre  de  son  esprit. 

Comment  parviendrons-nous  à  animer  de  cette  âme  commune 
tous  les  camarades,  de  manière  à  ce  que  constamment  tous  leurs 
efforts  convergent  vers  le  même  but,  de  manière  à  ce  que  leurs 
actions  combinées  n'aient  pas  pour  effet  de  disloquer  le  corps  de 
notre  société. 

Avant  de  répondre  à  cette  question,  il  est  peut-être  bon  de  se 
demander:  d'où  peuvent  surgir  les  causes  de  mésintelligence  et  de 
désaccord?  Tout  d'abord  il  pourrait  y  avoir  une  divergence  fonda- 
mentale dans  la  manière  d'entendre  le  but  et  le  rôle  de  l'Asso- 
ciation; on  pourrait  encore  ne  pas  assigner  exactement  les  mêmes 
frontières  au  champ  d'action  réservé  à  l'Association;  on  pourrait 
différer  sur  les  moyens  les  plus  capables  de  procurer  la  fin  de  l'Asso- 


14  LE    SEMEUR 

tiation,  ainsi  que  sur  l'opportunité  de  prendre  à  un  moment  donné 
telle  ou  telle  attitude. 

Quelques-unes  de  ces  divergences  ne  doivent  pas  exister;  d'autres 
sont  inévitables,  mais  elles  peuvent  n'être  pas  fatales  à  l'Association, 
si  au-dessus  d'elles  règne  toujours  l'union  dans  le  désir  commun 
de  bien  faire. 

Tout  d'abord,  il  est  nécessaire  que  ceux  qui  entrent  dans  l'Asso- 
ciation aient  une  conception  assez  nette,  assez  claire,  de  l'objectif 
qu'elle  poursuit;  sans  doute  par  la  suite  ils  pourront,  par  leurs 
études  et  leurs  relations,  se  rendre  un  compte  plus  exact  de  ce 
que  l'Association  attend  d'eux,  de  ce  qu'elle  veut  accomplir  en 
eux;  mais  il  importe  qu'il  n'y  ait  pas  au  début  d'équivoque  à  ce 
sujet. 

Les  nouveaux  camarades  devront  ensuite  se  bien  pénétrer  des 
principes  qui  dominent  toute  l'Association,  qui  ont  conduit  à  sa 
fondation  et  qui  doivent  inspirer  sa  vie  sans  cesse. 

C'est  avant  tout  une  idée  catholique,  puis  une  pensée  patrio- 
tique, qui  doivent  faire  le  fond  de  notre  vie. 

Les  camarades  s'efforceront  donc  d'acquérir  de  plus  en  plus 
le  sens  catholique  et  de  développer  en  eux  le  sentiment  national. 
L'exécution  consciencieuse  du  programme  de  l'A.  C.  J.  C.  les  con- 
duira  peu   à   peu   d'elle-même   à   ce  résultat. 

Ils  se  convaincront  que  la  doctrine  catholique  doit  composer 
la  règle  de  toute  notre  vie,  privée  comme  publique,  qu'il  faut  en 
toutes  choses  considérer  d'abord  le  point  de  vue  catholique  et 
national;  qu'il  faut  subordonner  toutes  nos  actions  à  l'avantage 
de  ces  deux  grandes  causes. 

Le  catholicisme  et  la  nationalité  ne  sont  en  effet  indifférents 
à'aucune  entreprise,  ils  ont  des  intérêts  dans  toutes:  car  aucune 
entreprise,  même  celle  en  apparence  la  plus  étrangère  aux  questions 
religieuses  ou  nationales,  n'est  susceptible  de  devenir  une  source 
de  force  ou  de  faiblesse  pour  la  foi  et  la  race.  Quoi  de  plus  indif- 
férent en  soi  qu'une  question  de  mutualité,  ou  de  syndicat  ouvrier, 
ou  de  société  coopérative  agricole;  et  cependant  n'est-il  pas  vrai 
qu'on  peut  les  amener  à  constituer  une  oeuvre  de  sauvegarde  pour 
la  nationalité,  comme  on  peut  en  faire  un  agent  d'assimilation  anti- 
française et  de  propagande  anticatholique. 

Efforçons-nous  encore  tous  de  nous  faire  cette  conviction  pro- 
fonde que  le  catholicisme  étant  seul  capable  d'offrir  une  base 
solide  à  notre  société  et  à  notre  nationalité,  il  ne  faut  en  aucune 


RAPPORT   DU    CONSEIL    FÉDÉRAL,    1910  15 

circonstance  léser  ses  intérêts;  qu'il  faut  par  suite  toujours  se  tenir 
en  communauté  de  sentiments  avec  ceux  qui  ont  pour  mission 
spéciale  de  défendre  la  doctrine  et  les  intérêts  catholiques;  qu'il 
faut  s'empresser  de  suivre  leurs  directions.  Aller  à  l'encontre  de 
leurs  indications,  même  lorsqu'il  semblerait  en  résulter  quelque 
avantage  politique,  économique,  national  ou  autres,  laisser  entamer 
le  fond  de  vérités  catholiques  sur  lequel  nous  vivons,  et  sous  pré- 
texte de  sauver  le  présent,  aller  faire  à  l'erreur  des  emprunts  coûteux, 
ne  peut  être  qu'une  politique  de  courte  vue:  en  amoindrissant 
notre  capital  de  vérités,  nous  nécessitons  de  nouveaux  emprunts 
à  l'erreur  de  plus  en  plus  ruineuse,  nous  préparons  pour  l'avenir 
des  banqueroutes  inévitables. 

Favoriser  les  intérêts  nationaux  ou  économiques  au  détriment 
de  ceux  du  catholicisme  ne  peut  être  qu'une  pratique  désastreuse: 
c'est  arracher  des  pierres  aux  fondations  pour  compléter  les  murs; 
c'est  ébranler  et  compromettre  tout  l'édifice. 

Il  faut  donc  faire  l'union  des  esprits  autour  de  principes  supé- 
rieurs, autour  d'intérêts  primordiaux,  auxquels  seront  subordonnés 
tous  les  autres.  Il  faut  en  même  temps  établir,  faire  ressortir  les 
relations  de  dépendance  mutuelle  qui  existent  entre  les  questions 
religieuses,   nationales,   sociales   et  économiques. 

De  la  sorte  nous  ferons  régner  dans  nos  rangs  l'unité  de  pensée 
nous  ferons  converger  tous  les  efforts  vers  un  même  but  ultime. 

Le  camarade  des  campagnes  qui  étudiera  l'économie  des  syn- 
dicats agricoles,  les  questions  de  colonisation,  le  jeune  ouvrier  des 
villes  qui  cherchera  à  se  renseigner  sur  les  sociétés  coopératives 
de  crédit  ou  de  consommation,  sur  les  unions  de  métiers,  tout  comme 
l'élève  de  collège  ou  l'universitaire  qui  approfondira  les  questions 
d'économie  sociale,  ou  les  origines  de  nos  droits  nationaux,  auront 
conscience  de  travailler,  chacun  dans  leur  sphère  et  à  leur  manière, 
au  bénéfice  de  la  même  grande  cause  catholique  et  patriotique. 

Mais  des  difficultés  pourront  se  présenter  dans  le  détail;  on 
pourra  avoir  des  manières  différentes  de  considérer  une  question; 
des  solutions  diverses  pourront  être  proposées  pour  un  même  pro- 
blème. 

Si  ces  divergences  proviennent  d'un  malentendu,  ou  du  fait  que 
des  aspects  différents  d'une  même  question  ont  été  envisagés,  un 
échange  de  vues  pourra  suffire  à  les  faire  disparaître. 

Il  est  donc  important  d'avoir  un  organe  quelconque  de  trans- 
mission de  la  pensée  commune;  un  organe  capable  de  faire  con- 


16  LE    SEMEUR 

naître  à  tous  les  opinions  de  chacun.  Et  ceci  m'amène  à  attirer 
votre  attention  sur  ce  fait  qu'il  serait  peut-être  opportun,  dans  un 
avenir  plus  ou  moins  rapproché,  de  faire  de  notre  Semeur  une 
revue  bi-mensuelle  ou  même  hebdomadaire. 

Il  est  également  important  qu'il  existe  des  relations  suivies  entre 
les  divers  groupes.  Ces  fréquentations  facilitent  la  discussion  d'où 
sort  l'idée  acceptée  de  tous;  ces  contacts  contribuent  encore  à 
établir  une  plus  grande  intimité,  une  plus  grande  cordialité,  en  un 
mot  une  véritable  camaraderie  entre  tous  les  membres  de  l'A.  C.  J.  C. 

Que  cette  cordialité  des  relations  soit  importante  pour  prévenir 
les  différents  ou  pour  les  atténuer  et  leur  enlever  toute  acrimonie, 
il   n'y   a   pas   lieu   d'en   douter. 

Pour  que  nos  divergences  d'opinion  demeurent  inoffensives  pour 
l'existence  de  l'Association,  il  faut  qu'elles  ne  restent  pas  irréduc- 
tibles ;  il  faut  que  les  camarades  sachent  faire  au  besoin  un  sacrifice 
d'opinion  en  vue  du  bien  commun;  pour  cela,  il  est  important 
qu'elles  soient  exemptes  d'acrimonie,  et  qu'elles  ne  se  compliquent 
pas  d'un  peu  d'animosité  entre  personnes. 

Pour  que  les  camarades  sachent  s'incliner  devant  la  volonté 
générale,  qu'ils  ne  s'obstinent  pas  à  demeurer  attachés  à  leur  propre 
sens,  il  faut  que  leur  opinion  soit  entièrement  désintéressée;  il  faut 
qu'ils  apprennent  aussi  à  meurtrir,  à  refouler  un  certain  sentiment 
d'amour-propre  assez  naturel.  Dans  leurs  discussions  ils  doivent 
être  animés  non  par  le  désir  de  faire  triompher  leur  manière  de 
voir,  mais  par  celui  de  faire  sortir  du  débat  la  décision  la  plus 
propre  à  assurer  le  bien  de  l'Association;  en  défendant  leur  opinion, 
ils  doivent  désirer  sincèrement  voir  leur  adversaire  les  convaincre 
de   leur   erreur,   si   réellement   ils   sont   dans   l'erreur. 

Il  faut  donc  que  chez  nous,  continue  à  régner  le  bon  esprit 
qui  y  règne  actuellement;  c'est-à-dire  un  esprit  de  paix,  de  charité 
et  de  vérité;  c'est-à-dire  un  esprit  fait  de  raison  exempte  de  passion 
et  désireuse  du  bien  et  de  l'ordre. 

C'est  l'esprit  qui  règne  au  milieu  de  jeunes  chrétiens  qui  s'es- 
timent réciproquement,  qui  se  savent  animés  d'intentions  droites 
et  généreuses,  et  qui  ont  appris  par  la  pratique  de  leur  catholicisme 
à  faire  taire  chez  eux  les  sentiments  d'égoïsme  et  d'amour-propre. 
La  pratique  de  notre  catholicisme,  l'accomplissement  fidèle  du 
premier  article  de  notre  programme,  piété,  voilà  le  grand  agent 
d'unification  des  volontés  et  des  cœurs.  En  même  temps  qu'elle 
soutiendra  le  courage  des  camarades,  qu'elle  enflammera  leur  zèle, 


RAPPORT    DU    CONSEIL    FÉDÉRAL,    1910  17 

elle  opérera  cette  union  des  âmes  dans  le  dévouement  et  le  désin- 
téressement, elle  assurera  cette  harmonie  qui  rendra  leur  travail 
persévérant  et  fécond. 

Cette  harmonie  est  plus  nécessaire  que  les  lumières  apportées 
par  l'étude  à  notre  intelligence  et  qui  nous  permettent  de  discerner 
les  procédés  les  plus  efficaces.  Ce  qui  assure  le  succès  ce  n'est  pas 
tant  le  choix  des  moyens  les  plus  appropriés  comme  l'union  des 
efforts;  quelle  que  soit  la  voie  adoptée,  si  les  efforts  de  tous  con- 
vergent vers  le  même  but,  on  est  assuré  de  l'atteindre;  c'est  une 
question  d'énergie  et  de  ténacité  plus  ou  moins  grande. 

Mais  on  aura  beau  adopter  la  meilleure  tactique,  si  les  forces 
sont  divisées,  leurs  actions  se  paralyseront,  s'annihileront,  et  elles 
n'obtiendront  aucun  résultat. 

L'union  des  volontés  est  donc  le  grand  bien  qu'il  faut  avant 
tout  procurer  à  notre  association.  Efforçons-nous  donc  de  l'assurer, 
ou  plutôt  de  la  maintenir  chez  nous,  puisque  grâce  à  Dieu,  elle  y 
existe  déjà.  Ne  négligeons  pas  le  moyen  le  plus  efficace  pour  la 
réaliser.  Ne  laissons  passer  aucune  occasion,  ne  perdons  de  vue 
aucune  ressource  capable  d'augmenter  en  nous  cette  intensité  de 
vie  chrétienne.  Que  l'atmosphère  qui  enveloppe  le  cercle  favorise 
l'éclosion  et  l'épanouissement  de  cette  vie  chrétienne;  que  celle-ci 
soit  encore  activée  par  des  pratiques  publiques.  Que  cette  union 
des  volontés  et  des  cœurs  commence  à  se  réaliser  par  l'union  de 
tous  dans  des  actes  collectifs  de  foi,  par  la  participation  publique 
aux  manifestations  du  culte  catholique.  L'union  dans  la  prière 
conduira  à  l'union  dans  l'action. 

De  la  sorte  nous  pourrons  espérer  voir  une  âme  commune  animer 
tous  nos  groupes;  nous  pourrons  compter  que  notre  influence  ira 
grandissant  toujours  avec  notre  expansion,  et  qu'elle  sera  la  cause 
déterminante  de  bien  des  mouvements  généreux  et  salutaires. 

Nous  aurons  la  joie  de  nous  dire  que  notre  travail  n'aura  pas 
été  inutile  à  la  grande  cause  religieuse  et  nationale  que  nous  avons 
pour  ambition  de  défendre. 

Le  Conseil  fédéral  applaudit  avec  enthousiasme  et  sym- 
pathie le  président  général.  Avant  de  procéder  au  travail 
du  jour,  le  Comité  Central,  par  les  camarades  Arthur  Saint- 
Pierre  et  Emile  Girard,  propose  l'affiliation  du  nouveau  cercle 
Lacordaire,    qui    vient    de    parfaire    ses    épreuves    d'admis- 


18  LE    SEMEUR 

sion.  Les  délégués  approuvent  unanimement  la  proposition. 
Le  camarade  président  appelle  le  rapport  du  Secrétaire 
général.  C'est  un  état  du  travail  de  l'Association,  de  sa  vie 
et  de  ses  progrès  pendant  l'année  écoulée.  Le  camarade  secré- 
taire Gustave  Monette  en  donne  lecture  en  ces  termes: 

rapport  du  secrétaire,  gustave  monette 

Monsieur  le  Président, 

révérend  père  aumônier, 

Chers  camarades  et  délégués, 

Je  crois  pouvoir  dire  au  présent  Conseil  fédéral,  que  l'Association, 
à  son  dernier  terme,  a  fait  un  pas  de  plus  vers  le  progrès.  Et  ce 
progrès  pourrait  se  définir  :  un  regain  de  vie  obtenu  par  une  activité 
plus  intense  au  dedans,  et  par  un  rayonnement  plus  grand  que 
jamais  peut-être  à  l'extérieur. 

Tout  d'abord,  augmentation  de  ferveur  religieuse. 

Trois  retraites  fermées,  dont  deux  tenues  dans  la  région  de 
Montréal,  et  une  à  Lévis.  De  celle  de  Lévis,  le  Comité  Régional 
pouvait  dire  à  sa  convention  récente,  qu'il  avait  obtenu  un  record: 
dix-huit  retraitants.  Le  Comité  Central  n'a  pas  tardé  à  se  venger, 
et  le  20  du  courant  (juin)  vingt-et-un  des  nôtres  revenaient  de 
«la  Broquerie»,  le  front  haut,  l'âme  grande,  conscients  d'apporter 
avec  eux  la  force  qui  fait  les  saints,  et  partant  les  véritables  apôtres. 

L'œuvre  des  retraites  fermées  va  continuer,  de  plus  en  plus 
florissante  chez  nous.  Mais  ce  nous  sera  un  bonheur  supplémentaire 
de  songer  que  notre  exemple  a  porté  ses  fruits  en  dehors  de  nos 
rangs.  Car  ce  sont  des  jeunes  de  l'A.  C.  J.  C.  qui  ont  contribué 
pour  une  large  part  à  fonder  ce  Comité  permanent  des  retraites 
de  Boucherville,  pour  toutes  les  classes  de  notre  société,  qui  vont 
préparer  à  notre  race  la  régénération  des  consciences  et  des  énergies. 

Augmentation  de  ferveur  religieuse,  ce  n'est  pas  tout  sur  ce 
chapitre.  Le  Comité  Central  a  accepté  l'honneur,  pour  l'A.  C.  J.  C, 
d'organiser  au  Congrès  Eucharistique  la  démonstration  de  la  jeunesse 
catholique  de   Montréal  et  des  environs  au  Sacré   Cœur.1 


1  Nous  ne  prévoyons  pas  alors  l'éclatant  succès  qui  nous  attendait,  et 
comme  cette  manifestation,  nous  promettant  une  assistance  de  quinze  mille 
jeunes  gens  au  delà,  prendrait  un  caractère  si  éloquemment  national. 


RAPPORT    DU    CONSEIL    FEDERAL,    1910  19 

Cette  démonstration,  il  nous  la  faut  grandiose,  et  tous  les  cama- 
rades et  tous  les  cercles  nous  aideront  dans  les  circonstances  de 
leur  mieux,  car  il  appartient  à  la  jeunesse  de  ce  pays  de  faire  au 
Christ  le  plus  beau  triomphe  du  Congrès  Eucharistique,  et  ce 
triomphe,   c'est  l'A.  C.  J.  C.   qui  le  doit  préparer. 

Intensité  de  ferveur  nationale:  L'Association  ne  s'est  pas  désinté- 
ressée du  français  depuis  un  an.  Certes  notre  champ  d'action  à 
cet  égard  restait  assez  limité.  Après  le  grand  pétitionnement,  il  n'y 
avait  plus,  ce  semble,  qu'à  constater  le  respect  qu'ont  nos  gouver- 
nants pour  la  voix  du  peuple.  Pourtant  les  camarades  ont  su  faire 
plus.  D'un  peu  partout,  ils  se  sont  constitués,  autour  des  com- 
pagnies d'utilité  publique,  agents  de  surveillance  et  d'information 
pour  documenter  ceux  de  nos  journaux  et  de  nos  députés  qui 
daignaient  faire  pour  nous  la  grande  bataille.  Je  dois  rendre  honneur 
au  Comité  Régional  pour  l'activité  déployée  et  les  succès  remportés 
dans  la  ville  de  Québec.  C'est  justice  également  de  mentionner 
l'attention  spéciale  que  le  Semeur,  à  chacun  de  ses  numéros, 
donnait  à  cette  question.  Mais  c'est  justice  surtout  de  signaler 
hautement  l'éclatant  triomphe,  qui  n'est  pas,  il  est  vrai,  le  fait 
direct  de  l'A.  C.  J.  C,  mais  qui  a  été  obtenu  par  la  même  passion 
de  revendications  nationales,  et  par  un  homme  de  qui  le  cœur  et 
l'intelligence  étaient  depuis  longtemps  des  nôtres.  Au  Congrès  de 
1908,  à  Québec,  M.  Armand  Lavergne  disait,  à  l'endroit  de  notre 
pétitionnement  d'alors,  après  l'insuccès  d'Ottawa:  «Tout  n'est  pas 
perdu,  car  la  Jeunesse  catholique  a  fait  le  geste  auguste  du  Semeur». 
Oui  nous  avons  semé,  et  depuis  nous  n'avons  cessé  de  renouveler 
la  semence  et  de  remuer  un  sol  longtemps  stérile.  Mais  aujourd'hui 
nous  rendons  grâce  à  l'infatigable  artisan  d'avoir  versé  sur  cette 
semence  la  rosée  de  son  travail  et  le  soleil  de  son  éloquence.  Car  la 
moisson  est  venue  enfin,  et  nous  tenons  la  loi  du  français,  aux 
Statuts  provinciaux,  comme  une  des  plus  belles  gerbes  de  notre 
patrimoine  national.  Et  nous  prions  M.  Lavergne  d'accepter  pour 
lui-même  et  pour  ceux  qui  l'ont  secondé,  les  Chapais,  les  Garneau, 
les  Turgeon  et  bien  d'autres,  la  reconnaissance  des  francs  camarades 
de   l'A.  C.  J.  C. 

Intensité  de  ferveur  nationale:  L'A.  C.  J.  C,  encore,  a  contribué 
au  succès  de  cette  démonstration  de  la  Place  d'Armes,  le  dimanche, 
22  mai,  à  la  gloire  de  Dollard  des  Ormeaux.  Le  Comité  Central  a 
envoyé  sa  couronne,  et  dans  l'église  Notre-Dame,  et  dans  le  carré 
de  la  Place  d'Armes,  on  pouvait  compter,  en  bataillon  serré,  à  la 


20  LE    SEMEUR 

Dollard,  un  grand  nombre  de  camarades  venus  des  cercles  Saint- 
Stanislas,  Pie  X,  Lamennais,  Saint- Rémi,  Saint-Louis,  Laval  et 
autres. 

Mais  ce  n'était  pas  assez  d'un  hymne:  il  fallait  fixer  sur  le 
bronze,  pour  ainsi  le  porter  au  cœur  de  la  race,  le  souvenir  du 
plus  beau  dévouement  religieux  et  patriotique  que  l'histoire  ait 
enregistré.  Monseigneur  l'Archevêque  s'est  tourné  vers  nous  pour 
réaliser  ce  grand  œuvre.  Et  nous  avons  répondu.  Et  malgré,  cette 
fois,  qu'il  en  coûte  plus  aux  signataires,  nous  sommes  en  train 
de  renouveler  le  pétitionnement  de  1908,  tant  la  cause  est  sim- 
pathique  au  peuple,  et  tant  peut-être  nous  sommes  bien  qualifiés 
à  la  représenter.  Qu'on  nous  donne  seulement  les  quatre  cent 
cinquante  mille  signatures  obtenues  en  faveur  du  français,  à  dix 
centins  chacune,  et  nous  aurons  ajouté  la  somme  de  quatante-cinq 
mille  piastres  à  celle  de  trois  mille  six  cents  déjà  versées:  Dollard 
sera  fier  de  son  monument. 

Intensité  de  ferveur  pour  notre  association  elle-même  :  Je  signale 
ici  le  travail  de  propagande  qu'ont  accompli  un  peu  partout  les 
cercles  et  les  camarades  en  particulier. 

Qu'on  me  permette  de  mentionner  au  premier  chef  la  propagande 
de  camaraderie.  Le  cercle  Laval  s'en  est  fait  une  spécialité.  D'autres 
ont  suivi  avec  non  moins  d'entrain,  et  dans  l'espace  de  deux  mois, 
cinq  ou  six  cercles  ont  été  visités,  par  simple  devoir  d'affection, 
un  peu  comme  on  se  visite  entre  parents.  Il  semble  que  nous  avons 
mieux  compris  l'esprit  de  nos  statuts  qui  nous  recommandent  la 
camaraderie,  et  je  crois  que  notre  association,  à  l'instar  de  sa  sœur 
aînée  de  France,  sera  vraiment  forte  et  fera  de  grandes  choses, 
quand  tous  nos  membres  auront  éprouvé,  dans  un  renouvellement 
constant  de  relations  amicales,  qu'ils  sont  tous,  du  plus  humble  au 
plus  élevé,  des  frères  égaux  dans  leur  égal  amour  de  l'Église  et 
de  la  Patrie. 

J'aurais  garde  de  passer  sous  silence  la  propagande  de  recru- 
tement qui  s'est  faite  cette  année.  C'a  été  une  ardeur  générale. 
Dans  les  trois  régions  d'Ottawa,  de  Québec  et  de  Montréal,  on  a 
rivalisé  d'entraînement  pour  fonder  de  nouveaux  cercles.  Je  dois 
féliciter  ici  tout  particulièrement  le  cercle  Duhamel,  le  Comité 
Régional  et  le  cercle  Crémazie  de  Québec,  les  cercles  Pie  X,  La- 
mennais et  Saint-Louis  de  Montréal.  Il  convient  de  reconnaître 
aussi  le  zèle  individuel  des  camarades  Arthur  Saint-Pierre,  Georges 
Baril,   Elzéar   Lavergne,   Guy  et   Anatole   Vanier,    Henri   Fortier, 


RAPPORT    DU    CONSEIL    FÉDÉRAL,     1910  21 

Esdras  Terrien,  Jules  Moreau,  Moïse  Lavoie,  Henri  Lacerte,  ainsi 
que  de  l'abbé   Fortin,   de   Ste-Anne-de-la-Pocatière. 

Cette  propagande  a  eu  des  résultats  heureux.  Les  circonstances 
ont  voulu  que  nous  ayons  des  défections  au  cours  de  cette  année. 
Quelques  cercles  nous  ont  un  peu  oubliés.  Mais  nous  avons  le 
bonheur  de  nous  présenter  à  ce  Conseil  fédéral  avec  un  acquis 
de  dix  frères  nouveaux.  Ce  sont  les  cercles  Déziel  de  Lé  vis,  Mailloux 
de  Ste-Anne-de-la-Pocatière;  Lacordaire,  d'Ottawa;  Langlois,  de 
Sturgeon  Falls;  Bellavance,  de  Tétraultville  ;  Saint-Isidore,  d'Oka; 
Saint-Jacques,  de  St-Jacques  l'Achigan  ;  Saint-Remi,  Saint-Stanislas, 
Paul  Bruchési,  de  Montréal,  et  enfin  avec  un  nom  vaillant,  le  cercle 
Dollard  des  Ormeaux,  de  St-Louis  du  Mile-End.  De  ce  nombre, 
à  part  le  cercle  Mailloux,  qui  est  collégial,  tous  se  sont  recrutés 
dans  les  milieux  des  petits  comités  que  nous  sommes  à  former  pour 
la  démonstration  du  Congrès  Eucharistique. 

Il  nous  vient  même  des  espérances  du  côté  de  l'Acadie.  Les 
camarades  Anatole  et  Guy  Vanier  ont  correspondu  toute  l'année 
avec  des  journaux  de  la  race  sœur,  l'un  avec  VEvangéline  de  Moncton 
et  l'autre  avec  V Impartial  de  Tignish.  Ce  travail  persévérant  nous 
a  valu  en  définitive  une  réponse  favorable  de  l'Impartial  et  il  appert 
que  l'an  prochain  il  se  fera  là-bas  un  sérieux  mouvement  pour 
fonder  l'association  de  la  jeunesse  acadienne  et  l'affilier  à  la  nôtre. 

Et  maintenant  j'en  suis  aux  Congrès  régionaux.  Le  Comité 
Régional  de  Québec  a  continué  dignement  sa  coutume  et  sa  dernière 
convention  a  été  un  véritable  succès.  Montréal  a  fait  du  nouveau, 
et  sous  les  auspices  du  cercle  Saint-Louis,  nous  avons  eu,  au  Collège 
Sainte-Marie,  notre  Congrès  régional,  pas  mal  réussi  pour  un  essai. 
A  part  cela,  une  brillante  réunion  de  jeunesse  organisée  par  le 
cercle   Lamennais,  nous  a  popularisés  dans  le  quartier  St-Henri. 

Signalons  en  outre  la  soirée-conférence  du  P.  Louis  Lalande, 
organisée  par  le  Comité  Central,  et  la  diffusion  du  Volume-Congrès 
de  1908,  où  le  cam.  Chs-Ed.  Lavergne  mérite  une  mention  spéciale 
d'activité.  Et  j'ai  fini. 

Ce  qu'il  y  a  de  consolant  c'est  que  nous  sommes  pris,  dans 
l'action.jpar  des  engagements  qui  subsistent  encore  à  l'heure  actuelle. 
Depuis  au-delà  de  deux  ans,  nous  avions  la  question  du  français 
pour  nous  stimuler  à  chaque  retour  du  Conseil  fédéral.  Cette  fois 
nous  avons  le  Congrès  Eucharistique  qui  nous  rattache  à  l'avenir, 
et  le  monument  à  Dollard  qui  nous  demande  une  réserve  de  dévoue- 
ment pour  encore  de  longs  jours.  Et  c'est  ainsi  que  d'année  en 


22  LE    SEMEUR 

année,  nous  comptons  nos  œuvres,  sans  en  épuiser  la  liste,  parce 
qu'au  service  de  son  Dieu  et  de  sa  nationalité,  il  n'est  pas  de  limite, 
et  que  le  dévouement  pour  l'un  et  l'autre,  en  recueillant  la  moisson 
d'aujourd'hui  ouvre   le  sol  pour  les  semailles   de   demain. 

Il  est  proposé  par  le  cam.  Rolland  Dion,  secondé  par  le 
cam.  Henri  Lacerte,  que  le  Conseil  fédéral  approuve  le  rapport 
du  secrétaire.  Adopté  à  l'unanimité. 

L'on  procède  immédiatement  à  nommer  une  Commission 
d'élections,  suivant  l'esprit  de  nos  statuts.  Proposé  par  le 
cam.  Baril,  secondé  par  le  cam.  Guy  Vanier,  il  est  décidé 
que  les  camarades  Fortier,  du  cercle  Pie  X,  Légaré,  du  cercle 
Loyola  et  Perras,  du  cercle  Duhamel,  constituent  la  Com- 
mission. Les  trois  camarades  se  retirent  pour  préparer  leur 
liste  de  candidats  aux  charges  du  Comité  Central. 

Vient  au  programme  la  lecture  des  rapports  annuels  de 
chaque  cercle.  Les  camarades  Roland  Dion  et  Louis  Coderre 
proposent  de  renvoyer  cette  lecture  en  dernier  article  sur 
l'ordre  du  jour.  Ils  allèguent  que  ces  rapports  ont  déjà  été 
publiés  en  substance  dans  le  Semeur,  et  que  d'autres  questions 
importantes  doivent  primer.  Les  camarades  Baril  et  Monette 
s'y  opposent:  Nous  avons  le  temps  de  lire  les  rapports,  et 
il  est  important  qu'ils  soient  lus  pour  l'encouragement  que 
cela  donne  à  chacun  des  cercles  représentés.  Du  reste  un 
rapport  annuel  indique  plutôt  la  physionomie  générale  d'un 
cercle,  et  c'est  une  excellente  occasion  de  comparer,  dans  les 
grandes  lignes,  le  travail  accompli  un  peu  partout.  Le  Conseil 
fédéral  rejette  la  proposition  première  et  l'on  procède  à  la 
lecture  des  rapports.  Dix-neuf  sont  lus  et  déposés  sur  la  table 
du  secrétaire. 

Vient  l'état  financier.  Le  cam.  Lavergne,  notre  trésorier, 
venu  exprès  de  Montréal,  dépose  le  bilan  de  l'année.  On  nomme 
un  bureau  d'auditeurs,  composé  des  camarades  Lacerte  et 
Plante,  pour  vérifier  les  chiffres  de  notre  ami.  Sur  satisfaction 


RAPPORT    DU    CONSEIL    FÉDÉRAL,    1910  23 

de  ce  bureau,  les  camarades  Dion  et  Vallerand  font  adopter 
le  rapport  du  trésorier.     Les  délégués  sont  unanimes. 

On  passe  maintenant  à  la  discussion  des  deux  motions 
dont  le  Semeur  a  donné  avis  dans  sa  dernière  livraison. 

La  première  se  lit  comme  suit: 

«Quelle  règle  faut-il  adopter  pour  l'admission  de  membres 
isolés  et  inconnus  qui  sollicitent  du  Comité  Central  leur  entrée 
dans  l'Association?» 

Le  cam.  président  Beaupré  expose  la  question.  Elle  a  pris 
origine  au  Comité  Central  qui  s'est  partagé  sur  le  principe 
qu'il  fallait  exiger,  ou  non,  des  références  d'un  inconnu  sollici- 
tant son  entrée  comme  membre  isolé.  Le  cam.  Baril  rappelle 
l'attitude  qu'il  a  eue  alors  au  Comité  Central  et  les  raisons 
qui  l'ont  motivée.  Il  nous  faut  des  garanties  de  l'honorabilité 
des  membres  qui  viennent  à  nous,  et  que  nous  ne  pouvons 
contrôler  par  un  cercle.  Certains  pourraient  se  servir  de  leur 
titre  pour  nous  compromettre.  Le  cam.  Guy  Vanier  parle  dans 
le  même  sens.  Il  nous  faut  savoir  à  qui  nous  donnons  les 
honneurs  de  l'Association.  C'est  une  faiblesse,  en  pareil  cas, 
de  se  donner  sans  savoir  à  qui  l'on  donne. 

Le  cam.  Monette  rappelle  l'opinion  contraire  qu'a  soutenue 
au  Comité  Central  le  cam.  Camille  Tessier.  Ne  rendons  pas 
trop  difficile  l'accès  à  notre  association.  Un  jeune  homme  qui 
vient  à  nous  prouve  déjà  sa  bonne  intention.  Il  est  à  craindre 
qu'en  exigeant  des  références  de  ce  jeune  homme,  on  ne  blesse 
sa  susceptibilité,  et  on  écarte  ainsi  des  adhésions  qui  s'offraient 
d'elles-mêmes. 

Le  cam.  Lacerte,  appuyé  des  camarades  Lamarre  et  Gélinas, 
propose  un  règlement,  que  les  délégués  adoptent  en  définitive: 
Ce  règlement,    qui   devient   loi,    est   conçu   comme   suit: 

1°  Que  sur  réception  d'une  demande  d'admission,  comme 
membre  isolé,  de  la  part  d'un  jeune  homme,  le  Comité  Central 
se  mette  immédiatement  en  communication  avec  le  curé  de 


24  LE    SEMEUR 

la  paroisse  de  l'aspirant,  pour  obtenir  des  renseignements 
généraux  sur  le  compte  de  ce  dernier. 

2°  Que  telle  admission  ne  soit  accordée  qu'un  mois  après 
avoir  été  demandée. 

L'autre  motion  présentée  par  le  cercle  Saint-Louis  •  de 
Montréal:  «La  fin  de  juin  est-elle  l'époque  la  plus  propice 
à  la  tenue  des  congrès  et  à  la  réunion  annuelle  du  Conseil 
fédéral  ?  » 

Le  cam.  Guy  Vanier  expose  la  question,  telle  que  débattue 
préalablement,  sans  se  prononcer  lui-même.  Les  camarades 
Baril  et  Poirier  sont  pour  le  statu  quo.  La  fin  de  juin  est  l'époque 
la  plus  facile  pour  la  préparation  des  congrès.  Le  cam.  Lacerte 
préférerait  le  commencement  de  juillet,  pour  cet  avantage 
qu'il  est  plus  facile  d'obtenir  des  réductions  des  compagnies 
de  chemin  de  fer.  Le  cam.  Poirier  ajoute  qu'il  serait  plus 
facile  aux  séminaristes,  le  mois  de  juin  écoulé,  d'assister  à 
nos  tenues. 

Le  cam.  Anatole  Vanier  est  aussi  pour  le  commencement 
de  juillet.  Cela  donne  quelques  jours  d'intervalle  entre  le 
conseil  ou  le  congrès,  et  la  fin  de  l'année  dans  les  collèges. 

Le  cam.  Saint- Pierre  ne  voudrait  pas  attendre  trop  tard 
dans  le  mois  de  juillet:  c'est  l'heure  où  les  sociétés  nationales 
ont  leurs  conventions,  et  plusieurs  des  nôtres  ne  se  trouveraient 
pas  libres. 

A  la  suggestion  des  camarades  Poirier  et  Lacerte,  on  adopte 
en  principe  que  le  commencement  de  juillet  serait,  sauf  circons- 
tances contraires,  une  époque  plus  propice  à  la  tenue  de  notre 
Conseil  fédéral  et  de  nos  congrès. 

Un  camarade  du  cercle  Laval  demande  alors  s'il  ne  serait 
pas  possible  au  Semeur  de  publier  de  temps  à  autre  des 
articles  des  aumôniers-directeurs  des  cercles. 

Le  cam.  Beaupré  rappelle  que  le  principe  en  est  déjà  adopté  : 
la  seule  lacune,  c'est  qu'on  ne  nous  envoie  pas  de  tels  articles. 


RAPPORT    DU    CONSEIL    FÉDÉRAL,    1910  25 

Le  cam.  Monette  en  prend  occasion  pour  rendre  hommage, 
devant  les  délégués,  au  zèle  vraiment  précieux  de  notre  aumô- 
nier-directeur, qui  nous  donne  tout  son  temps  et  toute  son 
intelligence,  à  la  rédaction  du  Semeur,  à  l'administration,  aux 
archives,  voire  même  au  secrétariat.  Les  délégués  font  Une 
ovation  de  reconnaissance  à  leur  Aumônier  général. 

C'est  maintenant  l'heure  des  élections  bi-annuelles.  La  com- 
mission nommée  à  cet  effet  fait  son  rapport  et  met  en  candi- 
dature une  douzaine  de  noms:  ce  sont  ceux  des  camarades 
Beaupré,  G.  Baril,  Cam.  Tessier,  Arthur  Saint-Pierre,  Elzéar 
Lavergne,  Maurice  Dugas,  Alphonse  Bayard,  Henri  Lacerte, 
Guy  Vanier,  Henri  Fortier,  Rosaire  Leblanc,  et  Gustave  Mo- 
nette. 

Le  cam.  V.-E.  Beaupré  annonce  son  intention  de  retirer 
sa  candidature.  Il  a  fait  son  temps,  dit-il,  d'autres  pourront 
accorder  à  l'Association  plus  de  temps  et  de  savoir-faire. 
Son  intention  est  bien  arrêtée  de  ne  pas  se  laisser  réélire. 

Le  cam.  Monette:  Sans  vouloir  influer  sur  les  décisions  du 
Conseil  fédéral,  il  fait  remarquer  en  principe  qu'il  faut  garder 
nos  aînés.  Ce  n'est  pas  à  l'heure  où  un  camarade  est  devenu 
influent,  où  son  nom  est  une  autorité  pour  l'Association,  qu'il 
doit  nous  quitter.  Nous  avons  trop  à  déplorer  cette  tradition 
qui  fait  qu'on  nous  abondonne,  aussitôt  qu'on  est  devenu  un 
quelqu'un.  Il  faut  que  nous  ayons  et  conservions  à  la  tête 
de  l'A.  C.  J.  C.  des  camarades  qui  ont  une  position  et  du  crédit, 
pour  qu'on  ne  dise  pas,  après  six  ans  d'existence,  que  nous 
sommes  seulement  un  groupe  de  collégiens  et  d'étudiants. 
Du  reste  personne  n'a  manqué  son  avancement  matériel  et  le 
succès  de  ses  affairées  en  nous  demeurant  fidèle. 

Quant  à  l'humilité, du  camarade  président,  s'il  n'y  a  que 
cela,  il  faudra  lui  faire  violence. 

Il  ne  convient  pas  non  plus  de  changer  trop  souvent  le 
personnel   du    Comité.  En   autant    que   les    officiers    donnent 


26  LE    SEMEUR 

satisfaction,  mieux  vaut  les  laisser  chacun  à  sa  charge  res- 
pective, à  cause  de  l'expérience  qu'on  y  acquiert,  et  de  l'avan- 
tage qui  en  résulte  pour  l'Association. 

Donc  si  les  délégués  sont  satisfaits  de  tel  officier,  ils  doivent 
plutôt  exercer  sur  lui  une  forte  pression  pour  le  garder. 

Et  l'on  procède  au  scrutin  secret,  selon  la  lettre  des  statuts. 

M.  V.-E.  Beaupré  est  réélu  à  l'unanimité  des  votes.  Le 
Conseil  fédéral  lui  fait  une  ovation,  et  le  dévoué  camarade 
avoue  qu'il  ne  peut  se  soustraire  à  cet  appel  pressant. 

Sont  élus  vice-présidents,  recueillant  presque  tous  les  suf- 
frages, les  camarades  Camille  Tessier  et  Georges-H.  Baril. 

Le  tour  des  trois  secrétaires  et  du  trésorier  donne  à  la  suite, 
avec  à  peine  une  voix  de  différence,  et  partant  de  l'unanimité 
moins  une,  les  noms  suivants  :  Gustave  Monette,  Arthur  Saint- 
Pierre,  Elzéar  Lavergne  et  Henri  Lacerte.  En  définitive  il  n'y 
a  de  changé  que  le  deuxième  secrétaire-correspondant:  le  cam. 
Lacerte  prend  la  place  du  cam.  Joseph  Marier  qui  nous  quitte 
pour  s'établir  à  Drummondville. 

Il  est  évident  que  le  Comité  actuel  a  la  confiance  des  déléguée. 

Viennent  les  remerciements,  nombreux  et  enthousiastes, 
proposés  régulièrement  et  adoptés  à  l'unanimité.  Il  y"  en  a 
pour  le  cam.  Joseph  Marier,  l' ex-secrétaire-correspondant  si 
actif;  pour  le  R.  P.  Colclough,  notre  si  généreux  aumônier; 
pour  V Association  Saint- J ean- Baptiste  d'Ottawa  qui  a  mis  si 
gracieusement  son  Monument  National  à  notre  disposition; 
pour  V Action  Sociale  et  le  Devoir,  qui  nous  ont  délégué  les 
amis  sympathiques  que  sont  MM.  Amédée  Denault  et  Orner 
Héroux;  pour  le  cercle  Duhamel,  sur  qui  est  retombé  le  travail 
de  réception  des  congressistes;  pour  le  Comité  Central  qui  a 
bien  un  peu  son  mérite  dans  le  succès  du  Congrès;  pour  les 
journaux  qui  ont  travaillé  avec  la  jeunesse  pour  la  revendi- 
catin  du  français;  enfin  pour  tous  ceux  qui  de  près  ou  de  loin 
ont  aidé  à  notre  œuvre  en  cette  dernière  année. 


RAPPORT    DU    TRESORIER 


27 


Puis  le  Conseil  fédéral  adopte,  sous  forme  de  vœux: 

1°  Que  les  camarades  doivent  en  autant  que  possible  porter 

l'insigne  de  l'Association. 

2°  Que  l'A.  C.  J.  C.  prenne  part  au  Congrès  de  tempérance, 

en  septembre  prochain. 

Avant  de  clore  le  Conseil  fédéral,  le  président  invite  le 
R.  P.  Colclough,  notre  aumônier,  à  nous  dire  quelques  mots. 
Le  révérend  Père  s'exécute  avec  son  bon  cœur  ordinaire, 
heureux  et  débordant  de  satisfaction  pour  ses  chers  jeunes  qui 
ont  si  bien  travaillé,  et  qui  promettent  à  leur  patrie  et  à  leur 
religion  des  lendemains  de  triomphe. 

Le  Conseil  fédéral  a  été  remarquable  par  la  camaraderie 
franche  et  courtoise  qui  a  régné  au  cours  de  la  discussion. 
C'est  aussi  la  note  de  tout  le  congrès. 

Gustave  Monette, 

Secrétaire-général. 


RAPPORT  DU  TRÉSORIER 


RETENU  a  Montréal  par  des  affaires  pressantes,  le  cam. 
E.  Lavergne  parvient  à  se  dégager,  le  dimanche  matin, 
et  arrive  à  temps  pour  présenter  un  rapport  très  clair 
des  revenus  et  dépenses  de  l'année.  Il  donne  le  détail  de  ce 
qu'ont  rapporté  les  cotisations  des  membres,  les  abonnements 
au  Semeur,  les  annonces,  la  vente  du  volume  Le  Congrès  de 
Québec,  et  des  insignes,  etc.  Il  produit  aussi  les  quittances, 
le  compte  de  banque,  etc.,  tout  ce  qui  permettra  au  comité 
spécial  de  vérifier  l'exactitude  des  chiffres. 

L'Association  n'est  pas  milliardaire:  on  s'en  doute  proba- 
blement, car  tout  le  monde  sait  qu'elle  n'a  pas  de  revenus. 
Tout  de  même,  grâce  à  la  fidélité  des  membres  à  solder  la 


28  LE    SEMEUR 

petite  contribution  annuelle,  grâce  à  l'empressement  des  abonnés 
du  Semeur  à  payer  d'avance  et  à  se  faire  un  point  d'honneur 
d'être  toujours  en  règle  avec  l'administration,  grâce  à  certains 
annonceurs  qui  depuis  des  années  nous  conservent  leur  patro- 
nage, le  trésorier  a  toujours  eu  des  fonds  en  caisse  et  l'A.  C. 
J.  C.  a  toujours  été  en  état  de  faire  face  à  ses  engagements. 

Il  faut  avouer  néanmoins  qu'à  cause  de  la  publication  du 
volumineux  rapport  du  Congrès  de  la  Jeunesse  à  Québec  et 
de  l'augmentation  du  coût  d'impression  du  Semeur,  ça  été 
une  rude  année  pour  la  caisse.  Les  dépenses  extraordinaires, 
en  y  comprenant  un  acompte  de  $600  déjà  versé  pour  le 
volume  se  chiffrent  à  $790.75.  Rien  d'étonnant  si  le  rapport 
accuse  un  léger  déficit  de  $68.49  pour  l'année  courante,  ce  qui 
ne  veut  pas  dire  que  la  caisse  sonne  le  vide,  car  une  prévoyante 
économie  nous  a  assuré  une  petite  réserve  qui  permet  de  faire 
face  à  ces  éventualités,  pourvu  qu'elles  ne  se  multiplient  pas 
trop   nombreuses. 

Il  y  avait  aussi  cette  année  une  source  de  revenus  nouvelle, 
la  contribution  volontaire  offerte  par  les  cercles,  la  collecte 
recommandée  par  le  Conseil  fédéral  de  1909.  Elle  a  rapporté 
en  tout  $18.55  et  les  cercles  qui  l'ont  offerte  sont  les  suivants, 
dans  l'ordre  de  l'importance  du  montant  souscrit:  cercle  Saint- 
Augustin,  de  Lévis;  cercle  Duhamel, d'Ottawa;  Groupe  Pie  X, 
de  Montréal  ;  cercle  Routhier,  de  Ste-Thérèse.  On  comprendra 
que  ces  quatre  cercles  méritent  des  félicitations  particulières 
pour  leur  générosité  spontanée  et  leur  dévouement  à  l'Asso- 
ciation. 

Le  rapport  du  trésorier  est  donc,  dans  les  circonstances, 
aussi  satisfaisant  qu'il  peut  l'être.  Si  les  membres  veulent 
s'intéresser  à  la  vente  du  volume,  ce  qui  est  une  excellente 
propagande  pour  nos  idées,  ils  auront  la  satisfaction  d'être 
utiles  à  la  cause  en  contribuant  à  équilibrer  le  budget.  Rappe- 
lons que  la  commission  aux  membres  est  de  25  p.  c.  ou  25  sous 
par  volume  vendu. 


CONVICTION  ET  ROUTINE 
i 

'AI  suivi  avec  attention  la  lecture  des  rapports  an- 
nuels des  cercles,  au  conseil  fédéral  d'Ottawa,  en 
juin  dernier.  Entre  autres  choses  intéressantes,  il  est 
un  fait  qu'il  convient  de  signaler:  il  est  du  reste 
un  cas  exceptionnel.  On  nous  présente  par  exemple 
un  rapport  contenant  une  nomenclature  de  plus 
de  cinquante  travaux,  rien  que  pour  un  cercle. 
Ces  travaux  sont  tous,  du  premier  au  dernier,  des  ébauches 
littéraires  de  Belles-lettres  ou  des  discours  français  de  bacca- 
lauréat. Quelques-uns  de  ces  derniers,  à  la  rigueur,  tiennent 
au  programme  d'études  de  l'Association.  Mais  il  est  clair  que 
tel  cercle,  dans  son  travail  efficacement  militant,  ne  sort  pas 
du  programme  ordinaire  de  la  rhétorique  et  des  humanités. 
Loin  de  nous  de  vouloir  donner  une  leçon  de  pédagogie. 
Nous  n'avons  rien  à  redire  aux  programmes  qui  préparent  à 
tous  le  succès  nécessaire  pour  le  présent,  sans  lequel  on  ne 
peut  avoir  accès  aux  professions  libérales.  Nous  ne  demandons 
pas  même  qu'on  y  ajoute  quoi  que  ce  soit,  si  par  là  c'était 
nuire  au  succès  des  examens  décisifs.  Mais  que  si  un  petit 
nombre  seulement  ont  le  temps  et  surtout  le  bon  vouloir  de 
faire  quelque  chose  dans  le  sens  de  l'A.  C.  J.  C,  il  n'est  pas 
nécessaire  de  grossir  un  cercle  avec  quantité  de  messieurs  qui 
ont  des  dispositions  intellectuelles  remarquables,  mais  qui  ne 
se  sentent  de  conviction  à  notre  endroit  que  pour  nous  trans- 
porter de  la  classe  leurs  impressions  de  grand  congé.  La  litté- 
rature est  une  admirable  chose,  encore  un  coup,  et  plusieurs 
lui  devront  leur  succès,  et  peut-être  le  triomphe  d'une  cause. 
Mais  cela  ne  doit  pas  être  le  seul  et  unique  leit-motiv  d'un 
jeune  homme  de  l'A.  C.  J.  C.  C'est  pour  avoir  trop  confondu 
les  aspirations  littéraires  avec  les  ambitions  vraiment  plus 
grandes,  au  point  de  vue  national  et  religieux,  de  notre  asso- 
ciation, que  certains  cercles  nous  ont  envoyé  périodiquement 


30  LE    SEMEUR 

à  l'université  et  ailleurs  des  jeunes  gens  qui,  ayant  identifié 
l'idéal  de  l'Association  avec  leur  programme  de  baccalauréat, 
aussitôt  échappé  de  ce  dernier,  nous  ont  dit:  «Ah!  bien, 
l'A.  C.  J.  C,  c'est  bon  pour  le  collège,  ça.  »  Des  recrues  plus 
nombreuses  pour  nous  préparer  des  déserteurs,  c'est  un  maigre 
apport.  Et  les  cercles  qui  laissent  ainsi  acculer  les  principes 
à  la  routine,  au  lieu  de  se  rendre  et  de  nous  rendre  service, 
contribuent  à  développer  chez  les  jeunes  cette  triste  mentalité, 
par  laquelle  on  se  paie  de  mots  pour  n'avoir  d'idéal  que  ce 
qui  fait  l'aise  et  la  satisfaction  du  présent. 

Qu'on  nous  donne  peu!  Que  l'on  fasse  de  son  devoir  d'état, 
de  collégien,  d'étudiant,  d'industriel,  etc.,  son  premier  objectif. 
Et  si  l'on  a  quelque  loisir,  si  le  cœur  est  généreux,  que  l'on 
regarde  tel  qu'il  est  le  programme  de  l'A.  C.  J.  C,  ne  serait-ce 
que  pour  le  comprendre  et  se  convaincre  qu'un  idéal  patriotique 
et  religieux  n'est  pas  fait  pour  un  temps,  ni  pour  une  circons- 
tance, et  que  de  lui  rester  fidèle  dans  l'humble  travail  de 
chaque  jour,  c'est  encore  le  meilleur  titre  à  l'apostolat  social. 

Gustave  Monette, 

Secrétaire. 


NOTES  ET  COMMENTAIRES 


La  loi  Lavergne.  —  C'est  manifester  un  peu  tard  notre  satisfaction, 
mais  c'est  la  première  fois  que  le  Semeur  paraît  depuis  que  la 
législature  a  voté  cette  loi  importante  à  tant  d'égards.  Quelle  dis- 
tance franchie  depuis  le  jour  où  M.  Lavergne,  de  son  siège  de 
député,  attirait  l'attention  de  la  Chambre  des  Communes  sur  l'in- 
juste traitement  dont  la  population  française  était  victime  dans  les 
services  publics  et  proposait  son  premier  projet  de  loi  à  Ottawa. 
Le    gouvernement,    la    députation    et    les    compagnies    firent    une 


NOTES    ET    COMMENTAIRES  3 1 

réponse  dilatoire  et  bien  moins  que  sympathique.  Notre  Association 
se  chargea  de  faire  voir  quels  étaient  les  sentiments  du  peuple  et 
la  vigoureuse  protestation  couverte  de  460,000  signatures  prit  le 
chemin  d'Ottawa.  La  mémorable  assemblée  du  Monument  National, 
à  Montréal,  fit  connaître  l'opinion  de  la  métropole  canadienne. 
Sir  Wilfrid  Laurier  demanda  le  temps  de  réfléchir,  d'examiner  la 
situation,  de  consulter  les  compagnies  intéressées.  M.  Lavergne 
quitta  alors  l'arène  fédérale  pour  la  législature  de  Québec.  Mais  le 
dernier  mot  n'était  pas  dit  à  Ottawa.  A  l'ouverture  de  la  session 
suivante,  notre  association  adressait  une  lettre  sur  le  sujet  à  tous 
les  ministres,  sénateurs  et  députés  fédéraux.  Deux  députés  patriotes 
MM.  Eugène  Paquet  et  Bruno  Nantel,  se  chargèrent  de  rappeler 
la  question  au  souvenir  de  la  Chambre.  Ils  firent  inscrire  la  mesure 
dans  les  chartes  des  nouvelles  compagnies  de  chemins  de  fer,  et 
certains  députés  anglais  se  joignirent  spontanément  à  eux  pour 
demander  justice  égale  pour  tous.  Quand  on  modifia  la  loi  générale 
des  chemins  de  fer,  la  question  fut  de  nouveau  soulevée.  Le  Premier- 
Ministre  fit  un  signe  d'acquiescement:  la  victoire  sur  ce  point  était 
gagnée.  A  Québec,  M.  Lavergne  proposa  sa  mesure  dès  les  premiers 
jours  de  la  session;  adoptée  à  l'unanimité  par  l'assemblée,  la  loi 
subit  un  échec  au  Conseil  législatif.  Ce  n'était  que  partie  remise: 
M.  Lavergne  revint  à  la  charge  cette  année,  et  l'assemblée  se  pro- 
nonça comme  l'an  dernier.  La  bataille  devait  se  livrer  au  Conseil, 
où  les  compagnies  firent  une  vigoureuse  opposition.  Peine  perdue! 
la  loi  fut  adoptée.  Cette  double  victoire  est  une  leçon  pour  ceux 
qui  sont  portés  à  se  décourager  trop  vite  et  ne  croient  pas  à  la 
persévérance  dans  l'effort.  Le  député  de  Montmagny  et  tous  ceux 
qui  l'ont  aidé  à  régler,  dans  le  sens  de  la  justice,  cette  question 
délicate,  méritent  des  félicitations.  Le  public  ne  saurait  mieux 
témoigner  l'intérêt  qu'il  porte  à  cette  mesure  qu'en  mettant  à 
profit  les  avantages  offerts  et  en  exigeant  la  stricte  observation 
de  la  nouvelle  loi. 

Le  clergé  canadien  et  l'étude  des  questions  sociales.  —  Les  scolastiques 
oblats  ont  suivi  assidûment  les  gestes  et  les  travaux  de  l'A.  C.  J.  C, 
au  dernier  congrès. .  .  Ces  futurs  prêtres  qui  ont  suivi  les  délibé- 
rations du  congrès  en  ont  tiré  un  profit  réel.  Il  est  certain  que 
l'œuvre  s'impose  à  l'attention  du  clergé  éducateur.  Peut-être  ne 
l'a-t-on  pas  encore  assez  compris,  insinuait  en  passant  un  homme 
d'autorité:  l'étude  des  œuvres  sociales  modernes,  de  leur  prépa- 


32  LE    SEMEUR 

ration,  de  leur  fondation  et  de  leur  direction,  fait  partie  intégrante 
de  la  formation  pastorale  des  clercs.  C'est  avec  des  applaudissements 
qu'on  a  salué  les  déclarations  du  Supérieur  du  Scolasticat  des 
Oblats,  au  sujet  de  ce  qui  s'est  fait  en  ce  sens  dans  sa  communauté. 
Il  n'est  plus  indiscret,  semble-t-il,de  dire  qu'un  comité  de  directeurs 
de  la  maison,  en  des  séances  spéciales,  s'occupe  de  l'orientation 
et  de  la  mesure  de  ces  études.  La  question,  en  effet,  est  délicate 
et  complexe.  Une  prudence  avisée  est  requise  pour  rester  dans  les 
limites  du  bon  ordre;  la  jeunesse,  même  cléricale,  a  besoin  d'une 
digue  qui  puisse  ménager  l'expansion  de  ses  énergies,  sur  une  pente 
aussi  inclinée  et  entraînante  que  celle  des  questions  actuelles. 
Tout  excès  serait  une  perte  des  forces  en  réserve  pour  la  carrière 
apostolique.  Il  en  résulterait  une  poussée  torrentueuse,  moins  utile 
que  dangereuse,  en  suite  de  quoi  surgirait  le  chômage  apostolique, 
dans  l'attente  de  nouvelles  décharges  d'agitation.  Pourtant,  dans 
une  juste  mesure,  l'éducation  du  futur  prêtre,  au  point  de  vue  des 
oeuvres  sociales,  devient  de  plus  en  plus  d'une  impérieuse  nécessité. 
Là  comme  ailleurs  la  place  du  prêtre  est  au  premier  rang,  dis- 
crètement mais  réellement.  «Il  faut  donner  aux  futurs  prêtres  une 
éducation  sociale  écrivait  naguère  Mgr  Langevin,  afin  qu'ils  ne 
soient  pas  des  étrangers,  même  dans  le  monde  religieux,  dans  leur 
propre  pays,  et  afin  aussi  de  les  garantir  du  virus  libéral.  »  —  R.  P. 
Rodrigue  Villeneuve,  O.  M.  I.,  dans  la  Revue  Canadienne  d'août 
1910,  page  165. 

Les  nôtres  au  Manitoba.  —  A  l'occasion  des  fêtes  jubilaires  du 
collège  de  Saint-Boniface,  le  journal  le  Manitoba  a  publié  une  série 
d'articles  très  instructifs  sur  les  progrès  de  l'éducation  secondaire 
dans  la  province  des  prairies.  Le  collège  date  de  1818  quand 
Mgr  Provencher  s'installa  à  la  Rivière-Rouge.  Mgr  Taché  en  confia 
la  direction  aux  Frères  des  Ecoles  Chrétiennes  en  1854;  l'année 
suivante  se  construisait  le  collège  devenu  depuis  Académie  Pro- 
vencher et  aujourd'hui  Petit  Séminaire.  En  1860  les  Pères  Oblats 
prenaient  la  direction  de  l'établissement.  En  1871  le  collège  obtenait 
sa  charte  civile;  il  s'unissait  en  1871  aux  autres  institutions  simi- 
laires pour  former  l'université  du  Manitoba.  Des  prêtres  séculiers 
le  dirigèrent  de  1878  à  1885  où  il  passa  aux  mains  des  Pères  Jésuites. 
L'édifice  actuel  fut  construit  en  1880  et  substantiellement  agrandi, 
à  une  double  reprise,  en  ces  dernières  années:  c'est  la  plus  vaste 
maison  d'éducation  de  tout  l'Ouest.  Sur  1781  élèves  inscrits  depuis 


NOTES    ET    COMMENTAIRES  33 

1818,  seulement  61  ont  terminé  leur  cours  classique  et  pris  les 
degrés  universitaires.  Les  succès  remportés  par  ce  petit  bataillon 
sont  remarquables.  Dans  les  22  concours  universitaires  qu'on 
relève  de  1879  à  1900,  le  collège,  qui  compte  31  gradués  diplômés 
durant  cette  période,  obtint  sept  fois  la  médaille  du  Gouverneur- 
Général.  Le  collège  canadien-français  présentait  un  concurrent 
sur  seize,  il  avait  un  vainqueur  sur  trois.  C'est  tout  à  notre  honneur: 
la  province  de  Québec  représentée  la-bas  n'était  point  du  tout  à  la 
queue  de  la  Confédération.  Dans  la  liste  des  anciens  élèves  publiée 
par  le  Manitoba  du  10  août,  qui  les  groupe  par  professions,  nous 
relevons  avec  plaisir  les  noms  de  plusieurs  membres  de  l'A.  C.  J.  C, 
entr'autres    celui    de   notre   président   actuel,    M.    V.-E.    Beaupré. 

11  ne  faut  pas  nous  désintéresser  des  groupes  de  l'ouest;  les  progrès 
et  les  succès  des  Canadiens  français  de  là-bas  sont  nôtres,  comme 
aussi  leurs  épreuves  et  leurs  échecs.  Au  point  de  vue  de  l'éducation 
secondaire,  nous  avons  raison  de  nous  réjouir,  sinon  pour  le  nombre 
à  tout  le  moins  pour  la  qualité  de  nos  représentants.  Le  collège 
enregistrait  363  élèves  l'an  dernier. 

Un  cercle  d'études  sociales. — Un  joli  programme  très  bien  imprimé 
traîne,  avec  nombre  d'autres  choses  intéressantes,  sur  la  table  de 
rédaction,  depuis  près  d'un  an.  Il  a  été  publié,  en  septembre  dernier, 
par  le  Cercle  d'Études  Sociales  Saint-François-Xavier,  du  Scolas- 
ticat  des  Pères  Jésuites,  à  Montréal,  et  contient  l'ordre  des  séances, 
la  liste  des  travaux  et  le  nom  des  conférenciers.  Citons  les  titres: 
19  octobre:  «Le  clergé  et  les  études  sociales»;  31  octobre:  «La 
société,  son  origine,  sa  fin  »  ;  21  novembre  :   «L'homme,  être  social  »  ; 

12  décembre:  «La  famille»;  9  janvier:  «La  famille  ouvrière  et 
l'usine»;  23  janvier:  «Les  jardins  ouvriers»;  13  février:  «La  fa- 
mille et  le  dimanche»;  27  février:   «L'alcoolisme  dans  la  famille»; 

13  mars:  «La  profession  et  le  syndicat»;  20  mars:  «La  paroisse»; 
24  avril:  «L'Etat  et  les  éléments  sociaux».  Dans  le  Semeur 
d'octobre  1908,  page  75,  nous  avons  salué  la  naissance  d'un  Cercle 
d'Études  Sacerdotal  aux  Trois- Rivières;  on  trouvera  ailleurs  ce  que 
le  R.  P.  Villeneuve  écrit  du  Cercle  d'Études  Sociales  du  Scolasticat 
des  RR.  PP.  Oblats,  dont  on  nous  a  entretenus  à  Ottawa.  Il  existe 
probablement  encore  d'autres  initiatives  du  même  genre.  C'est  avec 
une  joie  profonde  que  nous  voyons  le  jeune  clergé  et  les  aspirants 
au  sacerdoce  s'intéresser  à  ces  questions  vitales,  et  compléter  leurs 
études  particulières  par  une  sérieuse  préparation  à  leur  rôle  social. 


34  LE    SEMEUR 

Le  krach  de  «L'Emancipation.»  — -  Les  membres  de  la  loge  maçon- 
nique l' Emancipation,  qui  relève  du  Grand-Orient  de  France,  ont 
subi  de  terribles  épreuves  en  ces  derniers  temps.  M.  C.-A.  Milette 
les  a  accusés  d'avoir  ourdi  un  infâme  complot  qui  devait  éclater  à 
l'époque  du  Congrès  eucharistique  et,  comme  deux  fonctionnaires 
de  la  ville  étaient  accusés  de  faire  partie  de  la  loge,  le  conseil  muni- 
cipal a  ordonné  une  enquête.  Les  témoins  à  charge  ont  raconté 
qu'ils  assistaient  depuis  près  d'un  an  à  toutes  les  séances  de  la  loge, 
grâce  à  une  installation  de  gramophones  et  de  stéthoscopes  dans 
un  bureau  de  l'étage  inférieur.  Ils  voyaient  aussi  entrer  les  maçons 
dont  ils  ont  donné  les  noms.  Plusieurs  intéressés  ou  inculpés  ont 
comparu  devant  la  commission  d'enquête  et  le  témoignage  d'un 
certain  nombre  dénote  un  état  d'esprit  inquiétant:  ils  admettent,  — 
à  quelques  exceptions  près  —  l'existence  de  Dieu,  mais  ne  croient 
pas  à  sa  justice,  à  la  rémunération  future.  Leur  philosophie  est  donc 
très  courte  par  certains  endroits  et  ne  saurait  atteindre  de  grands 
développements,  à  cause  du  manque  absolu  de  logique  élémentaire 
chez  les  sectateurs,  dans  l'hypothèse,  bien  entendu,  qu'on  accepte 
leurs  déclarations  telles  quelles.  La  défense  ne  nie  pas  qu'on  ait 
parlé  du  complot  aux  réunions  mentionnées,  mais  elle  prétend  que 
c'était  à  la  suite  d'une  lettre  anonyme,  détruite  depuis,  et  que  les 
maçons  n'étaient  pas  en  séance  régulière.  La  commission  d'enquête 
a  dû  suspendre  ses  séances  par  suite  de  la  demande  d'un  bref 
d'injonction;  le  jugement  n'est  pas  encore  rendu  à  l'heure  où  nous 
écrivons.  Le  secrétaire  de  la  loge  accuse  aussi  M.  A.-J.  Lemieux' 
auteur  d'une  brochure  sur  ï Emancipation,  de  lui  avoir  volé  des 
documents  et  autres  objets  sur  le  chemin  de  Notre-Dame  de  Grâce, 
en  avril  dernier.  M.  Lemieux  plaide  non-coupable,  et  la  cause  est 
renvoyée  aux  prochaines  assises.  Le  Devoir  rappelle  que  M.  A.-J. 
Lemieux  n'est  pas  l'auteur  d'une  récente  brochure  sur  la  maçonnerie 
signée  F.-X.  Lemieux,  et  qui,  paraît-il,  n'a  pas  du  tout  la  valeur 
que  son  auteur  lui  attribue.  M.  A.-J.  Lemieux  prépare  un  travail 
nouveau  et  plus  complet  sur  l'Emancipation  pour  septembre. 

Jeunesse  en  marche.  —  Une  génération  de  catholiques  canadiens- 
français*|'se  lève  enfin  qui  aura  de  la  volonté,  du  caractère,  qui 
saura  vivre  sa  croyance,  et  dont  les  gestes  consolants,  les  gestes 
sauveurs,  viennent  nous  dédommager  des  déboires,  des  déchéances, 
des  reculs  et  des  reniements  accumulés  depuis  plus  d'un  quart  de 
siècle,  par  des  profiteurs  et  des  jouisseurs  égoïstes,  dans  la  génération 
qui  s'en  va.  Telle  est  l'impression  nettte  et  rassurane  que  le  congrès 


NOTES    ET    COMMENTAIRES  35 

de  l'A.  C.  J.  C.  à  Ottawa,  cette  année,  a  produite  chez  tous  ceux 
qui  eurent  l'avantage  d'en  suivre  les  manifestations,  et  cette  im- 
pression, elle  a  soulevé,  à  bon  droit,  chez  tous,  un  enthousiasme 
patriotique  et  une  religieuse  admiration.  Fidèles  à  leur  noble  devise: 
«Esto  vir:  sois  un  homme»!  en  saisissant  de  mieux  en  mieux  la 
portée  et  les  hautes  exigences,  les  membres  de  notre  Jeunesse 
Catholique  Canadienne-française  se  révèlent  fièrement  résolus,  et 
fort  bien  préparés,  du  reste,  tant  par  leur  formation  scolaire  que 
par  leur  formation  personnelle,  à  remplir  avec  efficacité  le  rôle 
généreux  qu'ils  s'attribuent  dans  l'œuvre  de  restauration  chré- 
tienne prêchée  par  Sa  Sainteté  Pie  X,  celui  d'entraîneurs,  de  don- 
neurs d'exemples,  la  mission  d'être  et  de  s'affirmer,  dans  la  vie 
publique  comme  dans  la  conduite  privée,  de  vrais  et  sincères 
«catholiques  sociaux.»  —  L'Action  Sociale  de  Québec,  juin   1910. 

Et  nos  gens  n'émigreront  plus.  —  La  classification  des  produits 
agricoles,  voilà  ce  qui  aidera  le  cultivateur  à  obtenir  la  valeur 
réelle  de  ses  produits.  En  voici  un  exemple  :  Le  printemps  dernier, 
certains  groupes  de  bons  fabricants  de  fromage  ont  formé  une 
Société  Coopérative  de  vente  de  bon  fromage.  Les  patrons  four- 
nissent un  lait  de  première  qualité  et  les  patrons  malpropres  sont 
exclus.  Plusieurs  fabricants  ont  sollicité  leur  entrée  dans  ce  syn- 
dicat, mais  on  les  a  refusés,  parce  que  leurs  fabriques  étaient  mal 
tenues  et  parce  qu'ils  acceptaient  du  lait  malpropre.  Maintenant 
qu'est-il  arrivé?  Ce  syndicat  a  dit  aux  acheteurs:  «Nous  mettons 
sur  le  marché  un  produit  de  première  classe  et  nous  voulons  en 
avoir  la  pleine  valeur.»  Plusieurs  exportateurs  ont  grimacé,  tout 
en  reconnaissant  la  supériorité  de  ce  fromage  et  ont  dit  que  ça  ne 
faisait  pas  leur  affaire  d'avoir  des  prix  préférentiels  pour  le  fromage, 
qu'ils  préféraient  avoir  un  prix  uniforme.  On  le  sait  bien  que  ça 
fait  mieux  leur  affaire  de  n'avoir  qu'un  prix,  vu  que,  jusqu'à  présent, 
ils  payaient  tout  le  fromage  au  même  prix,  le  médiocre  comme  le 
bon.  Mais  d'un  autre  côté,  le  producteur  de  bon  fromage  y  perdait 
à  tout  coup  et  n'était  pas  encouragé  dans  l'amélioration  de  ce 
produit.  «Très  bien!  fit  remarquer  un  des  membres  du  syndicat, 
nous  allons  expédier  directement  en  Angleterre.  »  Ce  fut  un  coup 
de  foudre  et  la  vente  se  fit  comme  par  enchantement.  Le  fromage 
de  ce  syndicat  se  vend  depuis  ce  temps-là  1-4  à  1-2  centin  la  livre 
plus  cher  que  le  fromage  ordinaire.  On  a  même  vendu  plus  cher 
que  le  fromage  de  Cowansville,  Ontario,   qui  a  toujours  tenu   \a 


36  LE    SEMEUR 

tête  de  ce  marché  dans  le  Dominion.  Les  exportateurs  sont  forcés 
d'avouer  que  la  coopération  des  bons  fabricants  de  fromage  est  le 
meilleur  moyen  d'améliorer  la  vente  de  ce  produit.  —  Dr  W.  Gri- 
gnon,  M.  C.  A.,  dans  le  Canada,   13   août   1910. 

Des  œufs  frais  garantis.  —  M.  Victor  Fortier,  assistant-chef  du 
département  des  volailles  de  la  Ferme  Expérimentale  d'Ottawa 
a  donné  à  Ste- Adèle  une  intéressante  conférence  sur  l'élevage  de 
la  volaille,  devant  un  auditoire  de  200  cultivateurs. .  .  Le  tout  dura 
trois  heures  et  chacun  laissa  la  salle  bien  satisfait  de  cette  soirée 
instructive.  Un  des  bons  résultats  de  cette  réunion  sera  la  for- 
mation d'une  Société  Coopérative  pour  la  vente  des  oeufs  frais 
garantis.  M.  le  docteur  Grignon  fait  remarquer  que  grâce  à  un 
syndicat  de  vente  des  œufs,  établi  à  Maria,  comté  de  Bonaventure, 
par  le  révérend  M.  J.  Gagné,  missionnaire  agricole,  les  cultivateurs 
obtiennent  a  présent,  par  douzaines  d'œufs,  cinq  centins  plus  cher 
qu'auparavant  et  qu'ils  sont  payés  en  argent  au  lieu  de  l'être  en 
marchandises.  M.  le  docteur  Grignon  s'est  chargé  d'établir  ce 
syndicat,  qui  portera  le  nom  de  «Syndicat  de  vente  d'oeufs  frais 
de  la  paroisse  de  Ste-Adèle  »  et  dont  voici  les  conditions  :  1°  Les 
œufs  seront  expédiés  à  Montréal  deux  fois  par  semaine;  2°  chaque 
œuf  devra  porter  le  numéro  d'ordre  du  membre  du  syndicat  et  la 
date  de  la  ponte;  3°  le  secrétaire  chargé  de  recevoir  et  d'expédier 
les  œufs  aura  à  vérifier,  à  la  réception  des  œufs,  si  ceux-ci  portent 
bien  le  numéro  du  fournisseur  et  la  date  de  la  ponte;  4°  les  œufs 
pondus  depuis  plus  de  trois  jours  seront  refusés  comme  œufs  abso- 
lument frais;  5°  à  partir  du  1er  de  mai,  les  œufs  provenant  de 
poulaillers  où  les  coqs  ne  seront  pas  séparés  des  poules,  seront 
refusés,  car  durant  l'été  il  ne  faudra  envoyer  que  des  œufs  clairs, 
vu  que  les  œufs  fécondés  ne  se  gardent  pas  aussi  longtemps;  6°  les 
membres  du  syndicat  en  contravention  avec  les  règlements  seront 
passibles  d'une  amende  de  $1.00  pour  la  première  offense,  de  $2.00 
pour  la  deuxième  offense,  et  de  $5.00  pour  la  troisième  offense  et 
seront  expulsés  du  syndicat  après  cette  dernière  offense.  L'hiver 
dernier,  des  consommateurs  ont  payé  les  œufs  frais  50  et  même 
60  centins  la  douzaine,  et  la  demande  de  ces  œufs  eût  été  bien  plus 
forte  si  on  avait  été  certain  de  se  procurer  des  œufs  absolument 
frais.  Ici  et  ailleurs,  nos  producteurs  n'ont  touché  que  30  centins 
la  douzaine.  C'est  une  injustice  criante. .  .  Le  marché  pour  les 
œufs   est   illimité.  C'a   été   une   révélation   pour   moi,    quand   j'ai 


NOTES    ET    COMMENTAIRES  37 

entendu  M.  Fortier  nous  dire  que  le  Canada  importait  tous  les  ans 
plusieurs  milliers  d'œufs  de  la  Russie,  et  que  nos  voisins  les  Améri- 
cains, écoulent  chaque  année,  pour  500,000,000  de  piastres  d'œufs. 
C'est  incroyable.  A  tout  événement,  pour  la  vente  des  œufs  frais 
garantis,  l'hiver  comme  l'été,  à  Montréal,  nous  n'avons  aucuns 
concurrents  à  redouter.  —  Dr  W.  Grignon,  de  Ste-Adèle. 

Les  conseils  d'Anatole  France.  —  Quelques  journaux  canadiens  ont 
reproduit  les  «conseils  à  la  jeunesse»  d'Anatole  France.  Voici  ce 
qu'en  dit  la  Revue  de  la  Jeunesse  du  10  août:  «L'on  sait  que  l'iro- 
niste subtil  qu'est  Anatole  France  aime  parfois  à  se  donner  des 
illusions  de  pontife  et  d'apôtre.  Récemment,  à  l'inauguration  de 
la  Nouvelle  Maison  des  Étudiants  de  Paris,  il  exhorta  ses  jeunes 
«camarades»,  en  termes  émus  que  les  Annales  (de  la  Jeunesse 
Laïque)  reproduisent  avec  admiration.  Et  certes  parmi  ces  conseils 
il  en  est  d'excellents,  comme  de  penser  et  d'agir  avec  hardiesse, 
indulgence  et  persévérance;  d'aimer  pour  tous  la  liberté,  même 
religieuse,  d'estimer  la  science  à  sa  vraie  valeur.  Mais  quels  moyens 
offre-t-il  à  cette  activité  généreuse?  le  scepticisme:  «Il  n'y  a  pas 
d'idée  tout  à  fait  juste;  il  n'y  a  pas  d'idée  tout  à  fait  fausse»; 
et  le  rêve:  «Oui,  le  rêve!  oui,  la  chimère!  oui,  l'illusion!  Sans  les 
«rêves,  sans  les  illusions,  la  vie  n'a  plus  de  sens  et  n'offre  plus 
«d'intérêt».  Le  scepticisme  et  le  rêve,  source  d'action..  .  M.  Ana- 
tole France  n'est  vraiment  pas  assez  sérieux  quand  il  prêche!» 

Le  flot  montant  de  l'immigration.  —  Nous  ne  sommes  pas  oppossé 
en  principe  à  l'immigration  européenne:  il  y  a  place  au  Canada 
pour  un  grand  nombre  de  laborieux  et  libres  citoyens.  Mais  nous 
souhaitons  —  et  maintes  fois  nous  l'avons  demandé  dans  le  Se- 
meur et  dans  nos  congrès  de  jeunesse  —  une  loi  sur  l'immigration 
faite  avec  intelligence  de  nos  besoins  et  fidèlement  observée  par 
tout  le  monde.  Nous  désirons  voir  régner  au  Déparment  de  l'Inté- 
rieur un  esprit  et  des  méthodes  autres  que  celles  dont  on  a  fait 
trop  souvent  usage  jusqu'ici.  Nous  voulons  que  les  mêmes  règles 
de  justice  et  d'équité  s'appliquent  à  tous  les  immigrants,  président 
au  choix  des  colons  de  toutes  les  nationalités  qui  désirent  s'établir 
parmi  nous  et  ne  sont  exclus  ni  par  la  loi,  ni  par  l'esprit  de  la  loi. 
Pourquoi  réserver  à  l'ouest  seulement  les  sommes  votées  pour  la 
colonisation?  Pourquoi  écarter  systématiquement  certaines  caté- 
gories d'excellents  agriculteurs?  Pourquoi  confier  à  des  agences 
irresponsables  la  propagande  et  le  recrutement  ?  Pourquoi  admettre 


38  LE    SEMEUR 

ceux  qu'excluent  la  loi  ou  les  règlements  basés  sur  elle?  Combien 
avons-nous  payé  en  primes  jusqu'ici  pour  les  faux  colons  et  les 
immigrants  non  désirables?  D'où  nous  viennent  les  30,000  Juifs 
établis  à  Montréal  en  ces  dernières  années,  et  combien  cette  impor- 
tation nous  coûte-t-elle  ?  Le  Parlement  a  légiféré  à  la  dernière 
session;  il  a  rendu  plus  difficile  l'accès  au  pays  des  étrangers  dont 
la  présence  est  plus  nuisible  qu'utile.  Enfin  le  gouvernement  a 
résolu  d'exiger  de  tous  la  qualification  de  $25  requise  au  débar- 
quement. On  pouvait  se  demander  combien  de  temps  cela  durerait, 
car  nos  amis  d'Angleterre,  qui  maintiennent  injustement  l'embargo 
sur  le  bétail  canadien,  depuis  des  années,  n'entendent  pas  du  tout 
qu'on  mette  des  barrières  à  leur  émigration.  On  pouvait  répondre: 
Pas  longtemps!  —  Eh  bien!  c'est  déjà  fait.  Le  Canada  du  23  août 
publie  une  dépêche  spéciale  d'Ottawa,  dans  laquelle  on  nous  an- 
nonce que  M.  W.  D.  Scott,  notre  commissaire  d'immigration,  est  de 
retour  d'Angleterre,  qu'il  a  entendu  plusieurs  plaintes  au  sujet 
des  nouveaux  règlements,  et  —  in  cauda  venenum  —  qu'il  s'est 
sans  doute  fait  rouler,  car  à  l'avenir  les  $25  requises  ne  seront  plus 
demandées  qu'aux  immigrants  n'ayant  aucun  emploi  défini.  La 
petite  digue  protectrice  est  encore  rompue:  nous  serons  submergés 
tout  à  notre  aise  désormais  par  le  flot  montant  de  l'immigration 
britannique  ou  étrangère.  Puisque  le  Conseil  des  ministres  est 
manifestement  incapable  de  faire  observer  six  mois  les  règlements 
qu'il  décrète,  pourquoi  le  Parlement  lui  laisse-t-il  autant  de  latitude? 
Si  l'Exécutif  est  à  la  merci  du  Département  de  l'Intérieur  et  de 
ses  affidés,  le  pays  n'est  pas  obligé  de  l'être;  il  serait  grand  temps 
de  parler  ferme  et  de  se  faire  entendre  en  haut  lieu  sur  un  ton 
significatif. 

Au  Congrès  de  la  Jeunesse.  —  Il  y  a  quelque  chose  de  nouveau 
dans  l'air!  Telle  est  la  réflexion  qui  vient  spontanément  aux  lèvres 
de  tous  ceux  qui  suivent  les  séances  du  Congrès  de  la  Jeunesse. 
Une  génération  se  lève  dont  la  parole  rend  un  son  plus  fier,  plus 
viril  que  celle  de  ses  aînés,  et  qui  paraît  bien  résolue  à  traduire  en 
actes  ses  bonnes  intentions. .  .  L'Association  de  la  Jeunesse  date 
de  six  ans.  On  sent  déjà  qu'elle  s'affermit,  qu'elle  marque  d'une 
empreinte  plus  profonde  ses  sujets.  Sant  doute,  elle  n'est  encore 
qu'au  début  de  son  œuvre,  elle  se  heurtera  à  de  multiples  obstacles, 
mais  on  sent  aussi  qu'elle  gagne  du  terrain.  L'atmosphère  générale 
lui  est  plus  favorable.  Mieux  connue,  elle  rencontre  de  plus  vives 


NOTES    ET    COMMENTAIRES  3  9 

sympathies  et  il  suffit  d'assister  à  deux  ou  trois  séances  du  Congrès 
pour  constater  qu'elle  possède  des  sujets  qui  la  serviront  énergique- 
ment  dans  les  années  prochaines.  Le  discours  de  Beaupré  l'autre 
soir,  a  presque  étonné  une  partie  de  ses  auditeurs.  Les  débats  de 
la  journée  d'hier  ont  révélé  la  valeur  de  plusieurs  jeunes  qui  ont 
vraiment  de  l'étoffe.  A  moins  d'accidents  bien  imprévus,  l'Asso- 
ciation peut  compter,  pour  plusieurs  années  encore,  sur  le  concours 
de  chefs  énergiques,  dévoués  et  —  ce  qui  ne  nuit  jamais  dans 
notre  pays  —  fort  éloquents.  La  variété  des  questions  touchées 
par  les  congressistes  et  toutes  ramenées  à  quelques  points  essentiels, 
est  aussi  fort  intéressante.  Du  reste,  ce  congrès  est  certes  celui 
qui  a  fait  le  moins  large  la  part  de  la  rhétorique,  qui  a  été  le  plus 
strictement,  le  plus  rigoureusement  ordonné  à  l'action.  —  M.  Orner 
Héroux,  dans  le  Devoir  du  27  juin  1910. 

Un  Monument  à  Dollard.  —  Nous  n'apprendrons  pas  aux  lecteurs 
de  notre  revue  qu'on  a  commémoré  le  250e  anniversaire  du  dévoue- 
ment de  Dollard  par  une  superbe  démonstration  sur  la  Place  d'Armes 
de  Montréal,  que  d'éloquents  orateurs  et  de  non  moins  éloquents 
poètes  ont  redit  la  gloire  du  héros  et  de  ses  compagnons,  que  Sa 
Grandeur  Mgr  Bruchési  a  demandé  à  la  jeunesse  de  faire  élever  un 
monument  à  ces  braves,  que  l'A.  C.  J.  C.  a  voulu  faire  sa  part  de 
besogne  et  que  déjà  la  souscription  s'élève  à  près  de  $6000.00. 
L'Association  a  lancé  un  manifeste  à  la  jeunesse  des  écoles,  envoyé 
des  listes  de  souscription  à  messieurs  les  curés  et  des  bulletins 
personnels  aux  membres  des  diverses  professions.  Quelques-uns  de 
nos  membres  se  sont  distingués  par  leur  dévouement  à  la  cause. 
On  le  comprendra  si  nous  mentionnons  que  dans  une  seule  soirée 
on  fit  une  expédition  de  1300  lettres,  adressées,  timbrées  et  dépo- 
sées à  la  poste.  Ce  chiffre  ne  vous  émeut  pas;  venez  nous  prêter 
main-forte  et  vous  verrez  ce  que  cela  signifie.  Si  vous  ne  pouvez 
venir,  travaillez  de  loin,  organisez  des  séances,  etc.,  parlez  du 
projet,  stimulez  la  générosité  des  endormis.  Il  faut  que  Dollard 
ait  son  monument  dès  l'an  prochain  et  il  faut  que  ce  monument 
soit  digne  du  peuple  qui  veut  perpétuer  le  souvenir  d'un  tel  héros. 
A  l'œuvre,  tous! 

Les  retraites  fermées.  —  Les  retraites  fermées  sont  maintenant 
passées  à  l'état  d'institution  permanente.  Prêtres,  médecins,  no- 
taires, avocats,  instituteurs,  hommes  d'affaires,  marchands,  indus- 
triels, ouvriers,  chefs  de  groupes  de  la  Ligue  du  Sacré-Cœur,  prési- 
dents des  conférences  Saint- Vincent  de  Paul,  etc.,  toutes  les  caté- 


40  LE    SEMEUR 

gories  ont  à  tour  de  rôle  eu  leur  fin  de  semaine  et  leur  retraite 
particulière.  Les  membres  de  l'A.  C.  J.  C.  se  rendirent  à  Bou- 
cherville  le  16  juin  pour  en  revenir  le  20.  Dans  le  vieil  et  historique 
manoir  de  Pierre  Boucher  qui  vit  la  Vénérable  Marguerite  Bour- 
geoys,  Marquette,  le  découvreur  du  Mississipi,  Taché,  l'apôtre  de 
l'Ouest  canadien,  etc.,  ils  vinrent  repasser  les  leçons  de  la  vie  et 
du  dévouement  chrétiens.  Le  R.  P.  J.  Dugas,  S.  J.,  fut  le  prédi- 
cateur.   Nous  publierons  en  octobre  les  noms  des  retraitants. 

Invitation  à  tous.  —  En  commençant  sa  septième  année  d'existence, 
le  Semeur  éprouve  un  irrésistible  besoin  de  remercier  tous  ceux 
qui,  de  façon  ou  d'autre,  ont  contribué  à  sa  prospérité.  A  part  une 
couple  de  vénérables  exceptions,  les  revues  ont  plutôt  la  vie  courte 
au  Canada.  Le  Semeur  n'a  pas  connu  ces  angoisses  et  ces  terreurs 
dont  la  mort  vient  délivrer;  une  prévenante  sollicitude  veillait  sur 
son  berceau,  et  depuis  on  lui  a  rendu  la  vie  si  douce  qu'il  prendrait 
dès  aujourd'hui  une  assurance  sur  la  vieillesse.  Sans  doute,  il  n'a 
pas  de  bureaux  permanents  avec  un  personnel  rémunéré,  il  n'a  pas 
de  collaborateurs  assurés,  il  n'a  pas  d'agents  de  perception  ou 
d'annonces,  il  n'a  pas,  en  un  mot  typique,  de  pain  sur  la  planche, 
mais  il  a  la  sympathie  du  public  le  plus  éclairé,  il  a  la  vie,  la  jeu- 
nesse et  l'avenir:  cela  répond  pour  l'heure  à  ses  ambitions.  Plus 
tard,  nous  verrons;  à  chaque  jour  suffit  sa  tâche.  Le  Semeur  n'a 
qu'une  crainte  actuellement  :  c'est  de  ne  pas  répondre  comme  il 
convient  à  tout  l'intérêt  qu'il  inspire.  Voilà  pourquoi  il  fait  appel 
à  tous  les  cercles,  il  fait  appel  à  tous  les  membres  de  l'Association 
et  à  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  elle,  en  particulier  tous  les  aumô- 
niers-directeurs, pour  leur  rappeler  que  toujours  ils  sont  les  bien- 
venus, que  plus  la  collaboration  est  variée  plus  elle  est  d'ordinaire 
intéressante  et  instructive.  Des  articles  courts,  très  courts,  —  on  en 
devine  bien  la  raison  —  sur  des  sujets  pratiques  :  voilà  ce  que 
le  Semeur  préfère  et  ce  que  la  majorité  des  lecteurs  apprécient. 
Qu'on  se  le  dise,  et  qu'on  nous  fasse  souvent  d'agréables  surprises. 

Tous  les  cercles  à  l'œuvre.  —  Il  faut  qu'à  la  fin  de  septembre  tous 
les  cercles  soient  à  la  besogne  pour  commencer  dignement  une 
nouvelle  et  fructueuse  année.  Les  secrétaires  voudront  bien  revoir 
la  liste  de  leurs  membres  et  nous  la  transmettre  avant  le  20  de 
septembre.  Le  Semeur  d'octobre  sera  adressé  aux  cercles  d'après 
la  nouvelle  liste.  On  est  invité  pour  éviter  tout  retard  et  tout 
malentendu,  de  relire  VAvis  à  nos  abonnés,  paru  dans  le  Semeur 
d'août-septembre  1909,  page  18,  et  de  s'y  conformer. 


ANNONCES  DU  SEMEUR 


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ypcw  reconstituante 
^Souveraines  date* 
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de  braver  le  froid,  l'humidité,  les  microbes, 

de   cuirasser    votre    gorge,    d'assouplir    vos 

cordes  vocales, 

de   préserver    vos    bronches,    de1-  guérir   vos 

poumons? 

VOULEZ-VOUS 
UN  MOYEN 

de   n'être  jamais   enrhumé,   grippé,   enroué, 
oppressé? 


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de  ses  bienfaisantes  vapeurs  balsamiques  tout  l'ap- 
pareil respiratoire  et  guérit  les  laryngites  et  les  bron- 
chites. 

Comme  il  vaut  encore  mieux  savoir  prévenir  la 
maladie  que  d'avoir  à  la  guérir 

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sui    les  faciles  soins  à  prendre  poui   éviter  les  rhumes,  etc.,  et  se  maintenir 
en  santé. 

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de  32  pages  vous  sera  expédié  GRATIS. 


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NIAGARA  (supplé.)  :  17  sept.  FLORIDE  (supplé.)  :  1  octobre 
LA  GASCOGNE  (supplé.)  17  sept.  CHICAGO  (supplé.)  :  1  octobre 
LA  LORRAINE 22  sept.      LA  PROVENCE    :    :    :   6  octobre 

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LE  CLERGE 

et  les  membres  des  Communautés 
Religieuses  en  général,  et,  de  fait, 
tous  les  gens  qui  mènent  une  vie 
EffCf*-      ^fe<9hfl«fl*       sédentaire     trouveront     ABBEYS 
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comme  tonique  et  laxatif. 
j^Une  cuillerée  à  dessert,  dans  de  l'eau  pas  trop  froide,  avant  le  déjeu- 
ner, démontrera  que  c'est  un  breuvage  rafraîchissant,  un  apéritif  excel- 
lent, un  cathartique  doux  et  qui  ne  provoque  pas  la  moindre  douleur. 
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ANNONCES  DU  SEMEUR 


PROVINCE  DE  QUEBEC  (Canada) 

TERRES   A   VENDRE 

Brillant  avenir  pour  les  Colons  et  les  Industriels 


Superficie  de  la  Province:  346,928  milles  carrés 
Population  totale  :       m  1,645,989  âmes 

{Canadiens  français 1,322,115 
Anglais 
Irlandais 114,842 


Il  y  a  plus  de  SIX  MILLIONS  d'acres  de  terres  —  arpentées 
et  divisées  en  lots  de  fermes  —  à  vendre  dans  la  Province  de 
Québec. 

Le  prix  de  ces  terres  varie  de  vingt  à  cinquante  sous  l'acre. 

Les  colons  qui  désirent  se  créer  un  établissement  peuvent 
acheter  un  lot  de  cent  acres  dans  l'une  des  régions  suivantes  : 

Région  du  Lac  Saint-Jean  et  du  Saguenay;— région  de  l'Ou- 
taouais  et  du  Témiscamingue  ;  —  région  de  la  Chaudière  ;  —  la 
Valjée  de  Métapédia  ;  —  la  Gaspésie. 

Quelques-unes  de  ces  régions  offrent  des  avantages  excep- 
tionnels. 

CONCESSIONS  FORESTIÈRES 

Les  concessions  forestières  —  ou  les  permis  de  couper  du  bois 
sur  les  terres  de  la  Couronne  —  se  vendent  à  l'enchère  publique. 

Avis  de  ces  ventes  est  donné  dans  les  journaux  du  pays. 

Ces  concessions  forestières  comprennent,  selon  les  régions, 
toute  espèce  de  bois  :  pin,  épinette  blanche,  épinette  noire,  cèdre, 
érable,  merisier,  hêtre,  sapin,  tremble,  etc. 

Elles  sont  sujettes  à  une  rente  foncière  de  trois  piastres  par 
mille,  payable  avant  le  premier  septembre  de  chaque  année. 


POUVOIRS  HYDRAULIQUES 

Pour  faciliter  le  développement  industriel  dans  la  Province, 
le  Département  des  Terres  et  des  Forêts  cède  ou  loue  les  cascades 
ou  chutes  formées  par  les  rivières  ou  les  lacs. 

Le  prix  de  ces  concessions  varie  suivant  l'importance  et  la 
puissance  des  pouvoirs  hydrauliques. 

Pour  renseignements  plus  précis  sur  la  valeur  des  terres  et 
des  bois,  s'adresser  au  Ministère  des  Terres  et  des  Forêts, 
à  Québec  (Canada). 


ANNONCES  DU  SEMEUR 


BIBLIOGRAPHIE 


Pour  faire  connaître  au  plus  tôt  les  nombreux  ouvrages  adressés  à  notre 
rédaction,  nous  indiquerons  seulement  les  titres  de  quelques-uns  d'entre  eux. 
Aussitôt  que  l'espace  le  permettra,  nous  compléterons  la  liste  et  ajouterons 
un  mot  d'appréciation. 

Congrès  d'Éducation  des  Canadiens-Français  d'Ontario,  1910.  Rapport 
officiel  des  séances  tenues  à  Ottawa,  du  18  au  20  janvier 
1910.  —  In-8  de  364  pp.,  23  gravures  hors  texte.  Ottawa, 
Association  Canadienne-Française  d'Education,  1910.  Prix: 
$0.50.  * 

Les  écoles  primaires  et  les  écoles  normales  en  France,  en  Suisse  et  en 
Belgique.  Par  C.-J.  Magnan,  professeur.  —  Grand  in-8  de 
366  pp.  Québec,  1910. 

Eloge  de  la  sincérité  patriotique  et  religieuse.  Sermon  pour  la  Saint- 
Jean-Baptiste,  donné  à  St-Hyacinthe  le  20  juin  1910.  Par 
le  R.  P.  L.-A.  Lamarche,  O.  P.  —  Brochure  in-8  de  12  pp. 
Imprimerie   du  Courrier  de  St-Hyacinthe . 

Commission  de  la  Conservation,  Canada.  Rapport  de  la  Première 
Assemblée  Annuelle  tenue  à  Ottawa,  du  18  au  21  janvier 
1910.  —  In-8  de  234  pp.  orné  de  cartes  et  de  gravures. 
La  Cie  Mortimer  Limitée,   1910. 

Cantiques  et  chants  de  tempérance,  annotés  et  illustrés.  Publiés  par 
la  Tempérance.  —  Brochure  in-12  de  40  pp.  Montréal,  Impri- 
merie  du   Tiers-Ordre,   29,   Avenue   Seymour,    1910. 

Feuilles  volantes  et  pages  d'histoire,  par  Ernest  Gagnon.  — Jn-12 
de  362  pp.  avec  6  gravures.  Québec,  Laflamme  et  Proulxx 
1910. 

Le  Témiscamingue,  nouveau  Québec.  Ses  ressources,  son  progrès  et 
son  avenir.  Par  Alfred  Pelland,  publiciste  du  Ministère  de 
la  Colonisation.  —  In-12  de  72  pp.  avec  gravures  et  cartes. 
Québec,   1910. 

Pour  la  Communion.  Prières  de  préparation  et  d'action  de  grâces 
tirées  des  saints  et  des  auteurs  spirituels,  par  M.-V.  de  B.  — 
In-12  de  248  pp.  Tournai,  Casterman,  5,  rue  de  la  Tête  d'Or, 
1910.  Prix:  broché,   1  fr.  25;  relié,  1  fr.  75  et  2  fr.  25. 

Le  discernement  des  esprits,  par  le  P.  J.-B.  ScARRAMELLI,  S.  J., 
traduit  de  l'italien  par  le  chanoine  A.  Brassevin.  —  In-12  de 
482  pp.  Paris,  Librairie  P.  Téqui,  82,  rue  Bonaparte,  1910. 
Prix:  3  fr.  50. 


ANNONCES  DU  SEMEUR 


La  petite  Sévillac.  Roman,  par  Emile  Barret.  —  In-12  de  220  pp. 
Paris,  Bernard  Grasset,  61,  rue  des  Saints-Pères,  1910. 
Prix:  3  fr.  50. 

Les  idées  de  saint  François  d'Assise  sur  la  science.  Conférence  par 
le  P.  Ubald  d'Alençon.  —  In-12  de  70  pp.  Paris,  Pous- 
sielgue,  15,  rue  Cassette,  1910.  Prix:  0  fr.  30. 

Les  Massacres  d'Adana  et  nos  missionnaires.  Récit  de  témoins.  — 
Brochure  de  50  pp.  avec  nombreuses  gravures.  Lyon,  Impri- 
merie Vve  M.  Paquet,  46,  rue  de  la  Charité,  1909.  Envoyée 
gratis  sur  demande  par  Rév.  G.  de  Jerphanion,  S.  J.,  Ore 
Place,   Hastings,   England. 

The  Adana  Massacres  and  the  Catholic  Missionaries.  Account  of 
eye-witnesses.  —  Brochure  de  78  pp.,  nombreuses  gravures. 
S'adresser  au  Rév.  G.  de  Jerphanion,  S.  J.,  Ore  Place, 
Hastings,  England.  On  peut  envoyer  les  offrandes  pour  les 
missions  d'Arménie  à  M.  l'abbé  Pierre  Mazoyer,  17,  rue  de 
la  République,  Lyon. 

Gabriel  Beauchesne  &  Cie,  117,  rue  Rennes,  Paris 

Auprès  du  Maître,  entretiens  à  des  jeunes  gens,  par  Ph.  Ponsard.  — 
In- 18  raisin  de  160  pp.  Paris,  1910.  Prix:  1  fr.  50. 

Une  deuxième  retraite  de  première  communion,  par  V.-D.  Artaud. 
—  In-16   double   couronne   de   346   pp.  Paris,    1910.  Prix: 

3  fr.  50. 

Histoires  édifiantes  relatives  à  la  première  communion,  par  l'abbé 
A.  Saulnier.  —  In-16  de  350  pp.  Paris,   1910.  Prix:  3  fr. 

P.  Lethielleux,  libraire-éditeur,  10,  rue  Cassette,  Paris 

L'âme  de  Jeanne  d'Arc,  recueil  de  panégyriques  et  conférences,  par 
M.  l'abbé  Coubé.  —  In-8  écu  de  440  pp.  Paris,  1910.  Prix: 

4  fr. 

Les  heures  de  garde  de  la  Sainte  Passion,  par  le  R.  P.  Galwey,  S.  J. 
Traduit  de  l'anglais  par  le  R.  P.  A.  Rosette,  S.  J.  —  Deux 
volumes  in-8  écu  de  xn-484  et  408  pp.  ornés  de  2  photo- 
gravures. Prix:  8  fr. 

Librairie  Bloud  et  Cie,  7,  Place  Saint-Sulpice,  Paris 

Apologétique  chrétienne.  Nouveau  traité  à  l'usage  des  classes  supé- 
rieures des  étudiants  et  des  adultes  cultivés,  par  les  abbés 
A.  Moulard  et  Francis  Vincent.  Paris,  1910.  —  In-16  de 
508  pp.  Paris,   1910.  Prix:  3  fr.  50. 

Le  péril  des  sens,  par  A. -M.  Rouillon.  —  In-16  de  186  pp.  Paris, 
1910.  Prix:  2   fr.  50. 


ANNONCES  DU  SEMEUR 


"RALLIONS-NOUS!" 

Ce  cri  d'appel  est  le  titre  d'un  tract  de  32  pages  que  vient  de 
lancer  le  R.  P.  Archambault,  S.  J.  L'auteur  y  traite  éloquem- 
ment  deux  questions  d'une  importance  très  actuelle;    les  re- 
traites fermées  et  la  Ligue  du  Sacré-Cœur  pour  les  hommes. 
"A  l'œuvre  des  retraites  fermées,  écrit-il,  il  faut,   pour  que 
ses  fruits  soient  féconds  un  prolongement;  une  organisation 
aux  cadres  souples  et  solides,  dans  laquelle  les  anciens  retrai- 
tants formeraient  la  majeure  partie  de  l'état-major,  où  se 
grouperaient  à  leur  suite,  recrutées  dans  chaque  paroisse,  des 
troupes  vaillantes,  dont  le  but  et  les  moyens  d'action  seraient 
adaptées  à  la  situation  religieuse  actuelle  au  Canada.     C'est 
une  fonction  semblable  qu'ont  assumé  en  Belgique  les  Con- 
fréries du  T.  S.  Sacrement.    Et  c'est  celle  que  nous  semble 
appelée    à   remplir   ici    la    Ligue    du    Sacré-Cœur   pour   les 
hommes."  Très  opportune  cette  publication  à  la   veille  du 
grand  Congrès  des  ligues  qui  suivra  le  Congrès  eucharistique  ; 
il  faut  lire  la  brochure  pour  comprendre  que  ce  n'est  pas  une 
simple  opportunité  de  circonstances  mais  des  raisons  sérieu- 
ses qui  motivent  cet  appel. 

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Sommaire  du   20  Août. 

Edouard  HERRIOT.— EnDalmatie(l).— Impressions  de  route.  (Avec  deux  cartes.) 
PELADAN.— L'Enfant  dans  l'Art.     (A  propos  de  l'Exposition  de  Bagatelle.) 
Marius-Ary  LEBLOND. — L'Enfance  créole  de  Pierre  Desrades  (IV). 
Emile  MAGNE.— Une  Station  thermale  au  dix-septième  siècle  .  Forges-les-Eaux. 
André  CHAUMEIX.— Le   Mouvement  des  idées:  un   roman   de  mœurs  révolu- 

gî  tionnaires. 
Jean  CHANTAVOINE.— Chronique  musicale  :  Sur  Robert  Schumann.   (A  propos 
de  son  centenaire.) 

LesïFaits  et  les  Idées  au  jour  le  jour.  —  Revue  des  revues  françaises  et  étrangères.  —  La  Vie  mondaine 
et  familiale. — La  Vie  médicale  et  pratique. — La  Vie  musicale. — Chroniques  sportive  et  financière. 

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