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IRAI T l-
D'ANATOMIE IILMAINE
DEL XI È M i; F ASC1CL1.1-:
DIVISIONS
TRAITÉ D'ANATOMIE HUMAINE
Tome I. - Introduction. — Notions d'Embryologie. — Ostéologie. —
Arthrologie. Deuxième cdUion. 1 fort volume grand in-S, avec
814 figures, noires et en couleurs 20 fr.
Tome II. -- \" fascicule : Myologie. Deuxième édition. I volume grand in-S, avec
551 figures 12 Ir.
2« fascicule : Angéiologie (Cœur et artères). Histologie. Deuxième
édUlon. 1 volume grand in-8, avec IM) figures. 8 fr.
5° fascicule : Angéiologie (Capillaires. Veines). Deuxième édition.
1 volume gi-and in-8, avec 75 figures. ... 6 fr.
4" fascicule : Les Lymphatiques. 1 volume grand in-S. avec
1 17 ligiu-cs 8 fr.
Tome III.— 1" fascicule : Système nerveux. Méninges. Moelle. Encéphale.
Endjryologie. Histologie. Deuxième édition. 1 volume
grand in-8, avec 205 figures 10 fr.
2' fascicule : Système nerveux. Hlncéphale. Deuxième édition.
I volume grand in-8, avec 151 figures. ... 10 fr.
3' fascicule : Système nerveux Les nerfs. Nerfs crâniens.
Nerfs l'acliidieus. Deuxième édition. I volume
grand in-8, avec 'i'-lX figures 12 fr.
Tome IV. — 1^' fascicule ; Tube digestif. Développement. Bouche. Pharynx.
( »Kso[)hage. Estomac. Intestins. Deuxième é<litioi}.
1 volume grand in-S, avec 201 figures. ... 12 fr.
2' fascicule : Appareil respiratoire. Larynx. Trachée. Potnnons.
l'irvr'e. Tiiyi'oïde. Thymus. Dcii.rièmr édition. 1 volume
grand in-8, avec 12(1 ligures 6 fr.
5° fascicule : Annexes du Tube digestif. D(Mds. Clandes sali-
vaires. Foi(\ \()i(>s biliaires. Pancréas. Date. Péri-
toine. 1 volume grand in-8. avec 5(il figures. 16 fr.
Tome V. — 1" fascicule : Organes génito-urinaires. Vessie. Urétie. Prostate.
\ (Mge. P(''riué(\ .\|>iiar(Ml génital de l'homme.
Appai-eil géiutal de la femme. I volume grand in-8.
avec .451 figures 20 fr.
2' fascicule : Les Organes des sens. Tégument i'\|<Tnc et ses dé-
rivés.! t|] il. ()i-eille. Ne/.. Glandes surrénales I volume
grand in-8. avec 54i ligures. 20 fr.
iTMS. lÈiipriiiiiMic I.Aiii-Ri . nie di' KIt-in iik, V, ;i l'aris.
TRAITÉ
D'AMTOMIE HUMAINE
PUBLIE PAR
P. POIRIER ET A. CHAUPY
Professeur djuKildiiiie Professeur d'aunloMiie
:i la Faculté .le Médecine de Paris à la Facullé de Médecine
ClururKii'ii des llùpilauv ' lic Toulouse
AVEC LA COLLABORATION DE
0. AMOËDO — A. BRANCA ^ A. CAN.MKU — B. CINÉO — G. DELAMARE
PAUL DELBET — A. DRL'AILT - P. FIIEDET — GLAMENAÏ - A. GOSSET
M. GUIBÉ — P. JACQUES — TH. JONNESCO — E. LAGUESSE — L. MANOUVRIER
M. MOTAIS — A. NICOLAS - P. iNOBÉCOURT — 0. PASTEAU — M. PICOU
A. PRENANT — II. RIEEFEL — Cil. SIMON - A. SOULIC
TOME CINQUIÈME
UEUXIÈMK FASCieUI.K
LES ORGANES DES SENS
Le tégument externe et ses dérivés, par A. BRANCA.
Appareil moteur de l'œil. |iai- M. MOT.XIS. — Appareil de la vision, par A. DRUAL'LT.
Annexes de l'ceil. par M. PK.Ol'.
Oreille externe et moyenne, par M. (illlîÉ. — Oreille interne, par A. CANNIEIJ.
Nez et Fosses nasales, par P. .lACuUES.
GLANDES SURRÉNALES, par G. DELAMAP.E
[FIS DE LUUVJiACE]
AVEC 5'l'l FIGURES EN NOIR ET EN COULEURS
PARIS
MASSON ET C'% ÉDITEURS
LIBRAIRES DE l'aCADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMALN
1904
PéS
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Tous droits réservés.
m: tkgimkm lATKimK v:\ ses I)1':iuvi:s
par Je D Albert BRANCA
(.KXKI{AMTKS
(liiez les animaux inlV'iiciirs. la |)('aii n'est [»as senleiiieiil un organe de revè-
Icmenl. Klle re[)réseiile encore la totalité de lappareil sensoriel. Mais, à nu.'sure
<|u'on s'élèvi' dans réelielle /ooIo^i(|lle, le système nerveux se sépare de l'eclo
derme lé^umentaire; en même temps, cet ectoderme devient l'origine de colo-
nies éj)itliéiiales (|ui ne tardent pas à s'isoler de la peau; ces colonies entrent
alors en connexion avec l'axe cérébro-spinal, et, di* cette sorte de conjugaison,
résultent les divers appareils sensoriels.
Chez riiomme, le tégument externe a pour l'ùle essentiel de soustraire le
milieu intérieur aux perturbations que ne manqueraient pas de lui faire subir
incessamment le monde extérieur où nous vivons. l*our permettre à cette pro-
tection de s'exercer de fa(;on réellement efficace, le tégument externe est
devenu, «liez l'Iiomnie, un organe complexe, pourvu de propriétés et de fonc-
tions.
Grâce à ses propriétés, li' tégument résiste à l'action des agents divers aux-
([uels il est exposé (agents mécaniques, agents physiques, agents chiuiiques).
Les propriétés de la peau résultent de sa structure même : aussi les voit-on
persister sur le cada\re.
Les fonctions de la peau, tout au contraire, sont le propre de l'être vivant.
Elles représentent les divers modes de réaction qu'affecte le tégument externe
mis en jeu par les excitations les plus diverses. Et pour être multiples et variées,
les fonctions de la peau n'en concourent pas moins à un même but, réglées
qu'elles sont par le système nerveux cérébro-spinal.
La peau est un appareil sensoriel. Elle est le siège du sens tactile, le plus
étendu de tous. A ce titre, on a pu dire que la peau représente une immense
terminaison nerveuse, étalée aux confins du monde extérieur. Elle devient, par
là même, l'origine de réflexes dont l'importance n'échappera point, puisque l'un
d'eux a pour terme la régulation de la température.
Sous forme de sueur, la peau rejette près du tiers des liquides que perd jour-
nellement l'organisme. La peau est donc une glande, une glande comme le
rein. Comme le rein, elle élimine les déchets qui proviennent des combustions
de l'organisme. Il v a même une véritable solidarité entre la sécrétion sudorale
et la sécrétion uriiuiire. Celle-là augmente quand celle-ci diminue et inverse-
ment. Il y a plus : c'est par l'évaporation de la sueur que l'organisme se défend
contre la chaleur.
Pour lutter contre le froid, le tégument externe est muni de glandes sébacées
et de poils. Le sébum empêche le tégument de se mouiller, et de devenir ainsi
un bon conducteur de la chaleur et de l'électricité; les poils, en emprisonnant
POIRIER ET CIIAUl'V. — \'. 5()
1.1. WM.VC.I.
722 i.E tk<;i;mi:m externe et ses dérivés.
entre leurs liges, un véritable matelas d'air, {liniiiniciil d'autant le rayonnement
qui s'efîer-tue à la surface du tégument.
La protection de rorganisme est donc assurée par le tégument externe ; mais
le tégument externe ne donne pas seulement à l'individu des organes de
défense ; il le pourvoit encore d'un appareil d'attaque, l'appareil unguéal.
Pour être rudimentaire dans l'espèce humaine, cet appareil n'en garde pas
moins sa signification physiologique : il correspond morphologiquement à la
griffe des carnivores, ausahot des ongulés... tons organes qui procèdent comme
lui du tégument externe, mais qui sont appelés à jouer un rôle autrement
important, en raison de leur forme et de leur développement considérable.
AllTICLE l'IitMIKR
LA PEAU
CHAPITRE premier
DÉVELOPPKMKNT DE LA PEAU
C'est l'ectoderme définitif, avec sa rangée unique de cellules cylindriques.
Cœ. Cœ. ^ Ect.
,S.M.
' ^M"^^^^""^ '
\ T^J
■Mes. End.
FiG. 4U2. — Coupe d'un embryon de lapin poiteui de ciuti proloverlébres.
(D'après van dcr Strielit.)
Kcl, reolodermc tégumentaire. — S.U, sinus marfrinal. — Mes, iiK'soderme. — Cce, eœlûine. — End, eudo-
deriiie.
qui constitue, tout d'abord, le tégument de l'embryon. Plus tard, l'eclodernu^
se stratifié; le chorion se différencie. La peau se montre dès lors pourvue d'un
derme et d'un épiderme dont il nous faut étudier successivement le dév;>loppe-
nieiit .
I. — KIMDKliMK
1" Slatle (le Vcpidcrmc simple. — .lusque vers la lin du pi'emier mois (em-
bryon de six à huit millimètres), l'épidemn» est formé dune assise cellulaire
unicpie, qu\ sv divis(> par karyokinèse et donin« naissanct» à des cellules jnxta-
posé(>s. Les éléiniMits ih' c(>lte assise sont polyédritiues. mais lenr forme e-l
essentielleuM'iit variable. Chez les ujammifères, cetti' forme se niodilie iVun
dkvi:i.(>I'I'i:\ii:ni' hi; i.a ri: m
723
groupe ;i
r.'iufi
•l,.l;
•(' (IniiiH'c, r/'iiiilrniic nriit (inVirdos aspocts
•»
^
^ if ■
Fk;. 433. — Paroi thoraciquc d'un jeune embryon de cobaye.
K, épiilerme encore réduit à une seule assise cellulaire. — D. ilerme. — l'
i'iiiImIIiôIjhiu (le la séreuse |ileuro-|iéritonéale.
,^>#
E.
(l'i'S dillV'iciiis, (laii^
les (lillV-inils Icrri-
toircs »lti tr^Miinciit
externe (Minol)'.
I/(''pi(l(M'ino (les in-
vertrltrrs cl ('cliii de
rainphioxiis no vont
pas au delà de ce stade
évolutif, et c'est pour
rappeler cette dis-
position anatomique
qu'on désigne du nom
de Uadc d'invertébré ce stade initial (\u développement où l'épiderme est
simple, c'est-à-dire non stratifié (A).
2" Stade de l'épiderme bi-stratifié. — Chez les embryons du second mois,
l'épiderme se compose de deux assises cellulaires. Les cellules profondes sont
cubiques. Leur noyau
est rond ou ovalaire,
leur cytoplasme est
peu développé. Les
cellules superficielles
sont aplaties parallè-
lement à la surface
du tégument, et pour
Bowen -, elles ne sont
autre chose que l'épi-
trichium.
— -s^^^/_: D.
* o CAssi^S A«l.
Fia. 4.34. — Peau d'un embryon de cobaye.
E. assise sii|ierficielle. — ]î. assise prufunile île l'épiderme. — D. derme.
3" Stade de l'épi-
derme inulti-stratifîé. — Au début du troisième mois, l'épiderme s'accroit, en
surface comme en épaisseur ; à cet effet, son assise profonde multiplie ses élé-
ments; des cellules polyédriques s'intercalent entre l'assise basilaire et l'assise
superficielle. Ces cellules, qui ont la valeur d'un corps muqueux de Malpighi,
entrent à leur tour en mitose, et j'ai noté que le plan de division qu'elles
affectent est éminemment variable. Les cellules-filles sont tantôt juxtaposées,
tantôt superposées.
L'épiderme, épais de 40 y., est représenté par 7 ou 8 couches cellulaires, à
la fin du quatrième mois. Dans ces diverses couches, on peut distinguer des
cellules profondes ou basilaires, des cellules moyennes ou polyédriques, et des
cellules superficielles (épitrichium) qui présentent des caractères indiqués par
Eschricht, Ebsen (1837), par Simon (1841) et, plus tard, par Robin (1861).
Les cellules basilaires sont hautes, étroites et cylindriques. Leur contour est
nettement délimité. Le noyau est souvent rejeté vers le pôle superficiel de la
cellule. Dans quelques cas, les cellules basilaires prennent un autre aspect :
1. 1897. S. Mi.\OT. Iluman einbvyoloijii. p. J4,S.
2. 1889. Bowen. The epitrichial laver uf tlie luiman epiderniis, Anal. Anzeiger, p. 412-450.
[-1. BRANCA]
724
ij: Tijii mi:m extkiîm-; et ses dêhivés.
elles coiisliliiciil une iiaitpc |»n)lo|)lasiiii(|ii(' (•oiuiniiiir . sciiirr t'c noyaux (li).
i^e corps iini((iicii.\ se (lillrrciicic plus ou moins ncllrim-iil ilc ras>isi' hasi-
409
4»
m
0> G
t:ili*t%%**^<
'^fi^»^«Q?%, "^^|<»?S^î>
lu;. 4:{."). — K|)idorine mullistrcTtilio duii eiiilirvon do cobayi'.
I). (iciiiir. - II. cellules basiliiires. — .1/, (■i>i'|is iiiiii|iieuv; île M.fl|iiirlii.
laire et de répilricliimn. Ses éléments sont clairs, de taille inégale, tic l'oniii-
irrégulièrement arrondie. Ils se divisent par karyokinèse. Ils deviendront bien-
tôt polvé(lri(jnes; jamais, toutefois, dans l'espèce humaine, ils n'atteindront la
taille des cellules superficielles : aussi n"(jl)serve-t-ou jamais de formes de tran-
sition, entre les éléments du corps muqueux et ceux de l'épitrichiuni (Minot).
Les cellules de l'épibrichium, durant tout ce troisième stade, auirmenlenl
de volume. Leur diamètre est cinq ou six fois plus considérable tiue celui de.-.
cellules sous-jacentes. Et ces phé-
>-/— \ nomènes de croissance s'eflectuenl.
Q\ sans qu'il se produise parallèlement
J des pbénomènes de division. La cel
Iule devient irlobuleuse; son noyau
sphéri(jue ou oxoïde mesure 10 i»u
12 u.. Puis, peu à |)eu, la celluli'
s'élale : le novaii apparaît formé de
deux (tu trois lobes. 1! ne larde pa-^
à faire saillie ;i la surface de la cel-
lule. (|ui semble coillee d'un dôme.
Le uovan se |)étlieulise de plus eit
plus. Il liuil par tomber dans le
Kl... /i:t(i. Kpiliirhiiun .lin. r..m> l.umai.. - Ji,,,,;,!,. amniotique : aussi la .•ellule
• lu r»' mois. (D'upri-!! S. Miiiot.) . .
,,,,.,.. , ,, . , . ,. , demeure-t-eile sans n.tvau. pixin au
JMi li.iiil et ;i <liiiit(i (|..eltiuos eelliilos malpi^Muonnes ili- ..il
l.iille lelaiivei.ieni petite. L'épiiri.hiiim avi'c ses noyai. \. moment OU elle disparaîtra ]»ai' des-
sii.i p.-(ituplas..ia péi'i.iiiili'-aiiv, lî.'aiiiilcux, et sou proli> ,• , i» i • ,\
Pla>.,'ap.4l.é.i.l.l'■t.■è^ clair. ' ipia mal i.H. ( Mobii. ' )• ^
Les cellule-, superficielles de la
peau forment autour de l'endjryon luie mince pellicule. Cette pellicule. W eicker
I. iHtil. UtiiiiN. Si.i' i.iii' paiiitiilaiitéile (lo\eloppeiiU'iU de* cellule^ siiperlicielles du fielii-. Jourii. de l'Aïuil.
J^.
iti:vr.i.t>f'iM:Mi:NT hi-; i.\ l'i: al'. 725
rolisci\;i iliilxiiil clic/ le |>;iicsscii.\ ' ( |{r.i(l\ |)ii-~) ; il l.i ici i(iii\ .i jiliis l.'ird clic/,
iioiiiltrc «le iii.iiiiiiiircrcs (liuniiiic, etc.). (Tcsl iiii-dcssoiis (iCIIc, cnlrc clic cl le
cnips iiiiKjiiciiN. (|iic s'iiisiiiiic la li^M' des prciiiicrs poils. Vuilà |Htun|ii()i W'cl-
ckci' la (|iialilia (rr'|)ilricliimii (ÈTri', Oot';).
l'ai'loiit (ti'i le Ic^imiciil reste p'iahrc, répifricliiinn jM-rsislc; il disparaît, an
«'Oiifraire, des régions pileuses; il se délaclie loiil d'une pièce, <lie/, ndiidire «le
iiiammil'èros (cheval). I/é|)ilri(Iiiiiiii une l'ois ((nnlx-, les cNJn'inilés des poils l'unt
saillie à la sniTace du lé^uuienl.
Tous ces pliéncniiènes se déroulenl dînant les Iroisiènie id (|nalrièine mois.
C'est aussi an (|nalrièu>e mois (Hlascliko') (|ue la face profonde de l'épiderme
commence à émeltre des bour<ieons qui pénètrent dans le derme sous-jacent.
Os bourgeons (bourgeons primaires) sont disposés sur des lignes courbes. Ils
apparaissent d'abord sur les régions du tégument externe (jui doirent
demeurer glabres, et de leur sommet procède le germe des glandes sndori pares"-.
4" Stade de formation de la couche cornée. — L'apparition d'une couche
<'(»rnée caraclé'rise le qnalrième slade de lévuliilion épidermique. ('ettecouche
CM.
Vu:. 17(7. — l'eau do la main d"uii fœtus liumaiu,au nioiuenl où le? papille?; P apparaissent
à la surface du derme 1).
li. oout-lie liasilnire i\f 1 riiiilpiiinv — CM, corps muqiieux île M.ilpiglii. — C, couche cornte.
cornée s'étale à la surface des assises malpighiennes, et tranche sur elles par
son aspect lamelleux. Elle résulte d'un processus de kératinisalion.
Dans les régions glabres, la couche cornée résulte de la transformation directe
des cellules épitrichiales (Howen). Elle est formée de grosses cellules vésicu-
leuscs, entourées d'une épaisse paroi. Un tel type structural s'observe à la plante
du pied, à la paume de la main (t^'pe A de Zander) '.
Dans les territoires cutanés qui sont garnis de poils ou de phanères (ongles),
l'épitrichium disparait [{')" mois). La couche cornée n'en existe pas moins. Elle
provient alors de la kératinisation des cellules superficielles d u corps muqueux.
Elle se montre formée d'écaillés aplaties et solides (type B de Zander).
Pendant que se différencie la couche cornée^', l'épiderme s'épaissit, et il con-
tinue à émettre profondément les bourgeons des glandes sudoripares (bour-
geons primaires).
I. 18()4. Welckeu. Haut von Bradypus.
■-'. 1887. Blaschko. .l(r/(. f. luikr. Anat., XXX, p. 49 j.
3. Les cellules malpighiennes. conniienrent à présenter une structure filamenteuse fponts d'union et filirilles
intracellulaires) dès le début du J' mois (Mac-Leod). A la même époque, le pigment y apparaît chez les foitus de
race nègre (Thomson).
4. 1888. Zander. Arcli. f. Anat. n. EntiKick., p. il.
i. On ignore encore à ipiel moment la graisse apparaît dans la couche cornée.
[A. BRASCA.]
726 LJ-: TÉGUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVÉS.
Dans C'ortaiiies régions (paiinic de la main, j)lant(' du pied) des cn-tos papil-
laires apparaissent. Elles font saillie à la surl'ace du tégument. A leur sommet
déboucheront les orifices des trajets sudoripares.
Les crêtes papillaires une fois constituées, la face profonde de répidcrnie donne
naissance à de nouveaux bourgeons (boui'geons secondaires). Ces bourgeons
additionnels se disposent entre les bourgeons primitifs, juste en regard des
sillons (sillons interpaplllairos) que laissent entre elles les crêtes papillaires
(voy. fig. 4;rl).
5'- Stade. Formation du Htratum lucidum. — Entre la couche cornée et le
corps muqueux, apparaît alors une assise nouvelle : le stratum lucidum. (letlr
assise se doublera d'un stratum granulosum chargé d'éléidine (C).
Le stratum lucidum se continue avec le limbe unguéal. C'est à ses dépens
que s'élabore la couche cornée, dans les régions oîi l'épitrichium disj)araît.
Vernix coseosa. — Du milieu de la vie fietale à la naissance, l'épidernie
est le siège d'iuie d(!squamalion des plus abondantes. On voit apparaître, à sa
surface, un ciKhiit épais, de consistance grasse, de couleur crémeuse. C'est le
smegma (îmbryonnaire ou vernix caseosa.
Le smegma est formé essentiellement par des lamelles épideniii(jues, comme
l'ont établi depuis longtemps lîischofl", Simon et Robin. Ces lamelles sont
mélangées à du sébum, mais elles existent là même où les glandes sébacées font
défaut, i^e smegma se montre en quantité très variable suivant les sujets'. On
le trouve en notable abondance sur la lace de flexion des articulations(aisselles,
genou.x), sur les flancs, sur la plante du pied, la paume de la main, le dos, les
oreilles et la tète. Comme le lanugo, le smegma tombe dans le liquide amnio-
tique dont il trouble parfois la transparence. Aussi, le fœtus avale, avec le
liquide amniotique, des fragments de smegma et des poils de lanugo. qu'on
retrouve, mêlés au méconium, dans la cavité de son tractus digestif.
II. — DERME
1° Stade du derme avasculaire et plani forme. — Sur Tembryon humain de
deux centimètres, on peut déjà distinguer le derme des tissus qui lavoisinenl.
Ce derme apparaît comme une membrane, séparée de I épidémie j)ar unt^itrée.
mince et élastique. Sa face j)rofonde est au contact du squelette ; elle se conti-
nue avec le tissu conjonctit des muscles, là où h' squelette fait défaut. Au
commencement du second mois, le derme est avasculaire et planiforme. 11 est
constitué purement et simplement par des cellules conjimclives qui sont toutes
étoilées et anastomosées les unes avec les autres.
2" Stade de tli/férenciation du lixsa ctinjttni'lij sous-cul'inr. — Puis K- derme
se vascularise, et se segmente en deux couches superposées. Il es! formé d'une
/one superficielle, à texture dense, le derme proprement dil. et d'une couche
profonde, le tissu conjonctif sous-cutané. Cette couche, (lui s'interjnisi' entre
le derme el les plans sous-jacents, est i-econnaissable à sa te.xfure lâche, à sa
I. Elsnss(>r(l833) (roiive i|ue l.i moilié des pnf.'ints nail sans vernix caseosa. Qiiaml le vernix ne fait point
di'-faiit, son poids peut atteindre 3 è 3 drachmes (Biick, ISi't); la graisse entrerail pour les 9/10 dans 8a conipo-
tiilion (L^luasser).
DKVRLOrM'EMKNT \)\'. \.\ l'EAI'
72'
Iransparcncc, ù ses ^ros vaisseaux, t'iiiiuirs du système d(! la cinailalion générale.
'.\" Sifiilc (r<ipp(trilion (lu pKitniciile /nlipi-ux. — Au voisina^-^e des vais-
seaux sa ii;^ui us, des cellules vas(»-saup;ui-roruiali\("- a|»|iaraisseiil. I)es (aj)i 11 aires
euihrvttunaires eu dc'riveul ([ui preuueul le lype des réseaux liuihiloruies. Mais
une telle dis|)(»sili(iu ne s'observe pas daus toute rélonduc! du tissu eoujouetil
sous-deruii(|ue.
La partie profonde do ce tissu reste peu vaseulaire; elle constitue la nappe de
^<^--r:3^^^~'-- -
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Fio. 438. — Coupe totale de la peau d'un embryon de cobaye.
/■,'/>, épiderme. — Z>, derme. — 7'SC', tissu cunjonctif suiis-cLitiiné avec ses vaisseaux KS ; ce tissu se con-
tinue avec le tissu interstitiel des muscles M.
tissu conjonctif difTus qui permet à la peau de se mobiliser sur les plans sous-
jacents.
Sa partie superficielle au contraii'e est richement irriguée. Dans les mailles
que circonscrivent ses capillaires, des cellules commencent à se charger de gra-
nulations graisseuses (H"* à IS"^ semaine). Ces cellules se grouperont, un peu
plus tard, sous forme de lobules nettement individualisés (4'^ et 5*^ mois). Tel
est le début du pannicule adipeux qui, chez le nouveau-né, présente' un déve-
loppement relativement plus considérable qu'à toute autre époque de la vie.
4*= ^lade de formation des crêtes dermiques et différenciation du demie
proprement dit. — Vers l'époque où se constitue l'hypoderme, la surface
du chorion (paume des mains, plante des pieds) présente des crêtes (crêtes der-
miques) qui, au sixième mois, vont se hérisser de saillies, disposées en séries
parallèles. Ce sont là les papilles qui, d'abord obliquement dirigées, se redres-
sent ensuite et deviennent perpendiculaires à la surface du derme (Renaut).
De ces papilles, les unes contiendront seulement des vaisseaux; les autres
Chez le nouveau-né, In graisse contient moins d'acide oléique que chez les adultes (Jœkie, 1902).
[.1 BRANCA.]
728
LE TEGUMENT EXTERNE ET SES Di;i^I\i:<.
posséderont aussi, au moment do la naissanrc. des coriniscides larlilc< fKrause
et Langerhans).
Des modifications eellulaires s'observent ])arallèlemenl à ees modiliealions
niorj)liolo^i([ues. Le deinie se réj»arfit en
«leux zones : lune sujterficielle (zone papil-
laire et sous-papillaire) dont la structure
est celle «riiii lissii edii jniiclir i-i-L-itivcmenl
Fin. 439. — Ollules .'i(lii)euses
du tissu conjonctif sous-cutanc
(l'un embryon île bœuf t\o
45 centimètres après injection
interstitielle d'acide osmique.
Conservation dans la glycérine.
(D'après llanvier.)
a, cellule ailipeuse presque rompléte-
inenl développée, dans laquelle on voit
une boule de graisse colorée en noir par
l'osmium, un noyau n, et des granula-
tions f/, dans la masse de protoplasma
qui l'entoure. — d, cellule adipeuse au
début de la formation de la graisse. —
h et c, deux cellules présentant des stades
intermédiaires du développement.
Fin. 440. — Tissu cellulo-adipeu.x de l'aisselle
d'un embryon de i)onif de Ao centimètres de
lonf'ueur. (D'après Hanvier.)
V, vaisseau sanguin. — tti, tissu conjonriif embryon-
naire. — a. Ilot adipeux. — c. cellule adi|ieii>c isolée au
vuisinage d'un ilol.
jeune, laiilre j)i'(d'onde (derme proprement dit, zone lendinilorini' iln derme
do Renaut), de développement plus avancé.
Aux dépens des cellules conjonctives qui constituaient, au déluiL le derme tout
entier, se didérencient des fibrilles conjonclives (ii"^ mois) dis|K>séesen assises,
(les fibres sont pai'allèles entre elles dans une même assise. Elles sont perpeu-
dii'idaires entre elles, dans deux assises superposées. L'ordonnance assez réiru-
lière de ces faisceaux est troublée seulement jtar rappaiilinii (lr< vaisseaux
dermiques qui vont fournir les bou(iU(^ts |)apillaires.
Les libres élasli(|ues ue se montrent, dans le derme, qu'après les libres
conjonctives, et cela, à une époque (jni \arie avec les réliions musidérées.
Ou s'accorde à fi.xer leur première apparition au sixiènu' ou septième mois,
mais il est des territoires cutam'-s oit les fibres élasli(|in's n'existent pas encore
ail miinii'iil i\t' la naissance. (Juoi qu'il en soit, c'est dans le derme pnqjremeiit
dit et dans riiy|)i»derme (in'dn observe en premier lieu le réseau éla^liijue; ce
fiKVI-I.OPI'T-MKNT hi; I.\ \'\.\\ . 729
rrsoaii ne se (lilTi'-nMicir (|in' plus l;ir<l. dans la /.une |ia|)iliain' i'niiiK'c (l'iin (issu
plus jfune. Krosiii^ a ((niliriin' ivcciiniiciil ce lail (l<S".li).
Muscles. Vaisseaux et nerfs <!<■ lu firau. — Les imisclos annexés à la jx-aii
(ir-rivcnt du rcuillcf fil»r(»-«ulam'' ( l\(tUikcr). In pcaucicrsirié doul)!('lc ti'jiiiuicul
i'xlcrnc sur pi-cscpir loulc sdii ('•Iciidiu' ; il apparaît clie/. les embryons de deux
niitis el demi; il esl bien (1('\ rl.ippi' clic/, les lupins de Ij nif»is (lleit/niann)' ; son
('•paisseur nioyeune allcinl alors KMI y. mais avfc les pro;.M't's de l'àpe, le peau-
<'ier se modilie (LedouMe).
\À\ où il n"est |>lus nc'cessaire. il disparail (membres); à la lace et au cou, il
s'épaissit, il forme, sur la lace iln ImIus. un masque continu, mais cette dispo-
sition simies(|ue n'est le plus >(in\riil (pic Iransitoire. I.a nappe musculaire se
(ragmente; de là des muscles aniojiomes dont les anastomosi^s et 1 mlrication
expliquent assez le mode de genèse.
Les vaisseaux sanguins se développent dans la j)eau connue dans tous les
autres organes. (Test en étudiant le derme déjeunes embryons de rat que
SchafTer (1874) a montré que les hématies et les parois vasculaires recon-
naissaient pour origine un seul et même élément, la cellule vaso-sangui-lorma-
live.
Les lymphatiques de la peau auraient, clu z l'embryon ù ternie, des carac-
tères très spéciaux. Ils sont disposés sur un seul plan et nous verrons que
chez l'adulte il existe au contraire une double nappe de vaisseaux lympha-
tiques; d'autre part, ces lymphatiques sont d'un tel calibre qu'ils rappellent
les sacs lymphatiques des batraciens ^
Les follicules clos, annexés au tégument chez certains animaux (muqueuse
halano-préputiale du chien), représenteraient, comme l'antygdale, des dérivés
épithéliaux (Retterer).
Les nerfs qui se distribuent à la peau ne sont autre chose que les prolonge-
ments périphériques des neurones cérébro-spinaux. (Juant aux appareils ner-
veux terminaux, on n'a que peu de renseignements sur leur mode de formation.
On sait toutefois que les nerfs ont végété jusqu'aux doigts chez les embryons
du deuxième au troisième mois. Ils se ramifient en formant un plexus dans
l'hypoderme. l*lus tard, ils constituent un second plexus, sous-épidermique
celui-Icà, et de ce dernier plexus émergent les fibrilles qui pénétreront dans
l'épiderme (4"= mois).
W. Krause et Langerhans ont montré, d'autre part, qu'à la naissance, il
existe déjà des corpuscules de Meissner.
Bourses séi'euses sous-cutanées. — Le développement des bourses séreuses
sous-cutanées est, de tous points, identique au développement des bourses péri-
tendineuses.
J'emprunte au travail de Ed. Retterer' l'exposé des divers stades qu'on
observe dans l'histogenèse de ces organes.
1" Stade du tissu conjonctif primordial . — Là où doit se développer une
1. 1895. Heitzman.n. At'ch. f. Det-m. und -Si/p/i., t. XXX, p. 97.
•i. 1879. G. et F. HoGGAN. Étude sur les lymphatiques Je la peau. Journal (fe l'Analomic H de la Physio-
iogie. janw 1879, p. 50-68.
3. 1896. Retterer. Développement morphologique et histologique des bourses muqueuses et îles t-avités péri-
tendineusps. Journ. de l'Anat. et de la PhysioL, 1896. Les grandes lignes de ce travail ont été conûrmées par
r. Duniéuy (Arch. /". Annl. u. Enluick.. 1897. Anat. Abth.)
'A. BRAXCA.
730
LE TÉGUMENT EXTEHNE ET SES DÉRIVÉS.
bourse muqueuse, ou observe une niasse constituée par un tissu plein. Ce tissu
est formé de noyaux arrondis ou ovoïdes, plongés dans une nappe indivise de
protoplasma transparent (hyaloplasma). A ce stade, la bourse muqueuse repré-
sente donc une masse plasmodiale. un syncvtimii.
2" Stade du lis&}( ranjonctif rtHkulé à maillrs jjlcincs. — Bientôt on voit
une zone de protoplasma très colorable se diiïérencier autour de cbaqne novau.
Fid. 441. — Histogenèse des bourses séreuses. (D'après Réitérer.)
1, 2, 3. Ces 3 figures se rapportent au stade du tissu conjonctif primordial.
p, protoplasma commun semé de noyaux au repos r ou en division d: sur la fiijiire 3. une zone de protoplasm.t
tend à s'individualiser autour du noyau (protoplasma pénnueléaire).
4. — Slaile du tissu conjonctif réticulé à mailles pleines,
ji, noyaux entoures de protoplasma colorahle qui se prolonge sous forme de lllaments chromophiles anasto-
mosés en réseau ; l'hyaloplasma h est compris dans les mailles du réseau.
5. — Stade du tissu conjonctif réticule à innillos vides.
ni, vacuoles, — r/l, ploliules blancs.
A ce stade, Iv lissii d'où dérivt-ra la bourse iimijueiisc st> nnnitrc l'uruié :
1° de noyaux ovoïdes entourés, chacun, 2" (rime écoicc (l(> protoplasma:
3" noyaux cl pr(»to|)lasma périnncléaire sont [)loni;és dans une iiapiu> indivise
de protoplasma transparent (hyaloplasma).
Puis le protoplasma périnucléaire se prolonire. eu tous st>ns. par des inadia-
lious colorahle-^. d'.ipiiarcucc lihrillaire. ('es c.\|>aiisioMs se raïuilicut, eutrenl
DKVIll.ol'l'IlMKNl' m-: LA l'K.M . 731
CM coiincxifMi h's unes avec les aulrcs, de lacdii a limiter des riiaillfs que rem-
plit riiyaloplasma. C'est là le tissu conjoiiclif ivliculé à mailles pleines.
.'V' Sldilr il II ti.<^u mil jiDir/i/ rrln-iilr à miii/li'S riili-s. — Dans tout le ter-
ritoire (|n'(K'cnpera la eavité di- la liniirse nm<|nense, l'Iivalopiasma se trans-
lurnie en une snl)slan<'e nHi(|iieiise <[ui se lliiidilie, et disparait finalement. Tel
est le tissu conjonilir à mailles vides. Des vacuoles se sont donc substituées à
riivalopjasinji. De la cellide oriiiinelle. il ne reste que les novaiix. avec iciii-
protoplasma pcrinncdéaire et ses irradiations anastomosées.
4" Stade 'le /'nrni'ifinn de la cavité de la hotirse mw/îcuxe. — Le {irocessus
déroule continue; les vacuoU's s'ouvrent les unes dans les autres et s'agrandis-
sent de la sorte; elles séparent les unes des autres les cellules conjonctives, et
les transforment en ( éléments libres («ilobnles blancs). Une cavité, simple ou
cloisonnée, s'est substituée au tissu plein (|ui l'orme, à l'origine, la bourse
muqueuse. C'est seulement à la péripbérie, là où se formera la paroi de la
séreuse, que le processus ne se j)oursuit pas. Là, l'iiyaloplasma, loin de dispa-
l'aitre, se diflérencie à son tour; il élabore ces fibrilles conjonctives, qui, chez
l'adulte, formeront en majeure jjarlie. la paroi de la bourse nuiqueuse.
NOTES
A) A rinverso de ce i|ii*iin observe chez les Amniotes où l'cctoilerme définitif est consii-
tue |)ar une assise cellulaire unique, l'ectoderme cutané des amphihiens et de (juelques
poissons est de type bi-stratilié. C'est là sans doute une disposition secondaire dont In cause
nous ccliappe. Chez certains poissons, en elTet (Fetromyzon), la présence d'un ectoderme
ili'flnitir, disposé sur une seule assise, doit faire considérer le stade unicellalaire comme
l'état primitif de l'ectoderme tégumentaire.
H) Ouand la couche basilaire est en voie de prolifération très active, elle apparaît formée
de noyaux ploni:és dans une nappe protoplasmique indivise. Henle (1850), Hobin (i8")5),
Hillrolh (IS'iS) avaient observé pareil l'ait. Hetterer y est revenu à maintes reprises, depuis
188;i. Il décrit la couche basilaire comme formée d'une masse indivise de protoplasma opaque,
Colombie, oii les noyau.v sont pressés sur 3 ou 4 rangs (sabot de l'embryon de porc de
20 centimètres).
C) Il importe de remarquer (|ue. dans l'évolution de la peau, l'apparition de telle ou telle
formation ne se fait pas simultanément sur toute l'étendue du tégument.
.\u ")" mois. l'éléidine existe à la plante du pied et fait défaut sur le dos de l'embryon humain.
De même la dilTérenciation des fibres élastiques semblent varier avec les régions considérées.
Un en peut dire autant de la graisse. Elle se localise, d'abord, en certains territoires bien
déterminés. Chez le lapin nouveau-né. le tissu adipeux de la face dorsale du tronc se limite à
deux nappes situées de chaque côté du rachis. Le tissu adipeux n'existe pas chez l'embryon
de bœuf de l.'i centimètres. Chez l'embryon de 'iO à 3o centimètres, le tissu cellulaire sous-
cutané se charge de petits grains opalins, localisés autour des vaisseaux sanguins. Ces grains
représentent des groupes de cellules qui sont inégalement chargées de graisse.
D) Rapports du derme et de Cépidevme. — Les classiques enseignent (jue l'épiderme est
d'origine ectodermique; le derme au contraire provient du mésoderme.
Ces deux tissus, d'origine blastodermique différente, entrent donc dans la constitution de
la peau et se pénètrent réciproquement. L'ectoderme envoie dans le chorion les bourgeons
de ses glandes et de ses phanères; le mésoderme, amené par les vaisseaux, refoule le revê-
tement ectodermique, jusque-là planiforme, et détermine l'apparition des crêtes dermiques
et des papilles.
Dans un travail récent. Réitérer ' interprète tout autrement les relations génétiques du
derme et de Lépiderme. C'est de l'épiderme que procède le derme tout entier.
1. 1899. Retteher. Développement et structure du chorion de la nuu|ueuse glando-préputiale du chien.
Comptes rendus de l'Association des anatomistes.
[A. BRAXCA.]
732 LE TEGUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVÉS.
1" Chez rernljiyoïi et le fd-lus. les cellules de la coiithe hasilaire de lV'i)ideriiic se divi-
sent; mais les noyaux participent seuls ii ce processus, .\ussi les cellules issues de la couclie
hasilaire restent-elles unies. Elles sont constituées par des noyaux plongés dans une masse
proto[)lasmi(|iie indivise. C'est là le tissu iinijonrtif prinioriliol <|ui constitue la couche
superficielle du derme.
.\ mesure ([ue l'épiderme se liansCurme en tissu ronji'uriir ju iiiinidial. la couche super-
liciellc, antérieurement formée, recule dans la profondeur et continue à evfduer. Klle revêt
successivement le type ilu tissit conJDiirtif rrtiru/c à nmiUcs pleines, puis n iiniilles vides.
Pareille évolution ra[)pelle singulièrement rhistofrenése de la bourse muqueuse.
2° Après la naissance, nu assiste à l'apparition des |)apilles et ù la dilTerenciation d'une
trame conjonctive et élastique.
a) Moile de (léiieln^ipemeid et sinn-ture des piijiillrs. — Les |)apilles reconnaissent pour
origine des ilôts de cellules épitliéliales. ,\u niveau de ces ilôts on voit des groupes d'élé-
ments se transformer en tissu conjonctif, à la suite d'un pmcessus analogue à celui qui pré-
side à rapi)arilion du ilerme. (Test dire que les papilles longues ou courtes. sim|)les ou
composées, présentent un sommet, une j)arlie moyenne et une hase. 1,'évolutiou du derme
se faisant delà profondeur de l'épiderme vers les tissus sous-jacents, on conçoit «[u'on trou-
vera dans les papilles un tissu (|ui paicourl les diverses phases de son evulutiou du sommet
vers la hase d(> la |)apille. Le sommet de la papille sera occupé jiar du tissu conjonctif pri-
mordial qui se transforme en tissu coiijnriclir reliiuli- à mailles pleines, puis vides, à mesure
([u'on avfuice dans la profomleur.
h) Déi!elijj)pe))ieiit des fuisreiiu.r eunjouelifs et élasli(]nes. — C'est aux dejjens des cellules
([ue se develop|)ent les faisceaux conjonctifs et élastiques. « Le réticulum cliromophile se
transforme en (ihres élasti<jues anastomosées et formant le réseau élastique: l'hyaloplasma
de chaque cellule élabore une série de tronc-ons de faisceaux conjonctifs. séparés les uns des
autres par les restes de l'hyaloplasma. Clia(jut' cellule conlriliuc dmic ,iinsi au ilcvelop|ie-
ment de la tnime conjonctive et élastique. »
c) Tissu eonjonelif sous-dennique ou liiche. — 'i A la face ]nofoiiile du derme, les fais-
ceaux conjonctifs i)erdent peu à peu leur conslilulion librillaire et Unissent par dégénérer
en substance amorphe ou nni(|ueuse, qui se lluidilie et se résorbe. Les libres élastiques
aci|uiérent, à ce niveau, une indépendance complète par rajtport aux cellules qui les ont éla-
borées. Quant aux noyaux et à la zone protoplasnii([ue qui les entoure, ils représentent pen-
dant queh|ue lem])S des cellules plates », puis le protoplasma réduit son volume et oITre
des contours arrondis : on a alfaire à un leucocyte. Ce protoplasma achève de disparaître
par fonte. Et c'est dans cette fonte cellulaire qu'il faut chercher l'origine de la substance
amorphe des auteurs.
CHAPITRE 11
MOUPIIOLO(ilK DK LA PKAU
I. TRAJET. — ,lt'l('', eonimc un iiKiiilcaii. à la siirracc de rurnanisiiir (Imil il
reproduit ras|)ei't génc'rai, 1(> lôiinnient cxlcrne so ooinporlt' diinc Tacon un
peu dillerenle, à l'é^^ard des diverses parties qu'il r(>c>nuvr«\ Tantùl il s'épaissit
en regard d'une dépression ; il s'ainineit au niveau iriiiic saillir : il tend, en
un mot, à niveler les l'ornies. D'autres fois, au conlrairc il arrtuidil les fornii's
sans les masquer, il se soulève au niveau des saillies, il s'abaisse au niveau
des dépressions; aussi con(.^oil-nn i\uc l'aspeet de l'écorclié dilTère iKdahltMuenl
de riiahilus du eadavre et surt(»ut du sujet vivant. (Vesf (jue la peau nuidilie
sans rosse s(in as|)eel; elle réilèle les nuidiiicatidus cpii se produisent, dans les
organes s(»us-ia<'enls, à rdccasinn de la ciPiilraclioii inii-<(nlaii'e.
II. ÉTENDUE DE LA PEAU. — I .■étend lie .le la peau d.'passe reten.liie de la
Moiirnni.ocii; iii: r.\ i"i:\u. 733
siirf;ic<' (lu corps. l'Ai rcrtaiiics ir^uuis, la [x-aii s adussc à (•llc-iiH''iiir : la siii-
lace ciilaïu'O s'arcniil, (le la soilc. dans un l»ii( de pfircctiiiiiiiciiiciil .
(les (hiplicalurf's du (('^inm'iil cxIimmic s'(d>srr\ riil au iii\cau du pasilloM de
l'un'illc, à l'orifice cxlcrnc des lusses nasales, au pourlour des (ui^.'^les (repli siis-
uuguéal), au niveau des or^^anes ^--énitau.v externes niàies (prépuce) et l'euielles
(jurandes et petites lèvres).
Par divers procédés(A) directs ou indirects, on a lenii- ({"('saluer la surface
de la p(<au.
tîette surface oscille de KKdKlà Ki ( M )( I conti mètres carrés (Vacher).
Sappey' a trouvé des cliill'res analogues. Sur six hommes dont la taille variait
de I m. iiO à ! m. 0^) il a trouvé que la superficie du tégjimenl externe attei-
i^naiten moyenne HitMIO centimètres carrés. Ce chifl're peut varier d'un tiers
et davantage quand la taille est élevée, la musculature bien développée, l'em-
honpoint exceptionnel. Cette superficie se répartit de la fa(;on suivante (Sappev).
Surface
lt('i;liill. IMI (iTll. ClITl'-s.
Tèlc i:(2:!
Cou :{in
Tronc. 'Ml\
Membres inlériiMus .").")l(i
Membres supi'iieurs :}.j.^S
Scroliun, [x-iiiu'o, pc-iiis 2H
Pavillon (le l'oreille 02
La surface du li-gument externe serait seulement de 11 TiOd centimètres car-
rés, chez la femme de taille moyenne.
Plus récemment, Wilmart, par deux procédés d'étude un peu dilTérents. est
arrivé à d(^s chiffres un peu supérieurs à ceux de Sappev (l(t4(MI el I<S70(I cen-
timètres carrés-).
Lefèvre estime ([ue la surface t(dale de la peau (nioins la face) mesure
linOOà mOOd centimètn^scarrés^
Enfin liordier. à l'aide d'un appareil dit « Intégrateur des surfaces ». a pré-
cisé les variations ([ne la taille fait sidjir à l'étendue du tégument externe. Les
cliill'res (ju'il a trouvés sont un peu supérieurs à ci'u.v des autres auteurs.
T.'iill.-. Siu'IVH'e totale do la |iimii.
1 m. (i-"> 16 717 cent, carri'ï:.
1 III. (iC. 17t)(>7 —
1 III. t;; m iv:; —
III. POIDS. — Ou évalue à '.\ kilogrammes le poids du té'gument externe et
de ses annexes chez un sujet de 7."> kilogrammes.
IV. LIMITES DE LA PEAU. — Le tégument externe se raccorde au t(''gument
interne au niveau des grands orifices de l'organisme, mais de ces orifices les
ims sont recouverts par une nui([ueuse. les autres par la peau. Les orifices du
pn-mier gi'oupe sont la houche et furèthre; ceux du second sont : les orifices
palpébraux, nasaux, anal et vulvaire.
V. ÉPAISSEUR DE LA PEAU. — /i) Epaisseuv relative. — L'épaisseur de la
1. Ifl76. Sappkv. Aimiomie dcscfiplirr. t. Jll.
'2. I89fi. WiLMART. /m <'lini({Ui', j nuv.
3. 1!)01. Lefèvuh. J(iv.r)i. de pliys. el de path'd. (/en., p. f.
[.I. DRAW A.]
73i LE TÉGUMENT EXTEHNE ET SES DERIVES.
peau varie (rmi puiiil à l'autre de l'organisme. Réduite à son minimum au
niveau de la nieml)raiie tynipanique, on voit cette épaisseur augmenter toutes
les fois que la peau recouvre des régions plus exposées aux j>ressions et aux
violences extérieures. En ordonnant en série quelques régions de l'organisme,
on trouve que le tégument, mince sur les paupières, le pénis et le pavillon,
augmente d'épaisseur sur le tronc, la face et les membres. Il atteint son maxi-
mum au niveau des mains, des pieds et de la partie postérieure du cou.
Dans un môme segment du squelette on observe, d'ailleurs, des variations
d'épaisseur assez étendues.
Sur la paume des mains, sur la plante des pieds, la peau est moitié jtlus
épaisse que sur la face dorsale des parties correspondantes. « Selon la plupart
des auteurs, le tégument externe, sur les membres, serait plus épais en debors
qu'en dedans, et du coté de l'extension que du coté de la flexion, mais ces
dernières différences sont peu sensibles. » Le tégument est plus mince sur la
face antérieure du cou que sur la nuque. La peau du crâne est plus épaisse que
celle de la face et pourtant, la face est doublée d'un puissant j)auiiicule diarnu
(muscle du sourcil, de l'aile du nez, de la lèvre su[)érieure).
L'épaisseur moyenne de la peau est de I à 2 millimètres ; cette m(»yenne peut
descendre à oOO a, à .'^00 a ; elle s'élève à '.) millimètres (paume des mains cal-
leuses, plante du pii'd) ou 4 millimètres (partie supérieure du dos, partie pos-
térieure du cou).
Nombre de facteurs sont capables de l'aire varier notablement It'paisseur de
la peau.
Sans compter les injections qui, eu déployant le réseau vasculaire, peuvent
augmenter de 100 à 300 [j. son épaisseur, on sait que la peau est plus mince
aux âges extrêmes de la vie qu'à l'âge adulte. Cliez l'adulte, la |ieau est plus
épaisse chez l'bomme que chez la femme, et dans un même sexe, l'exercice de
telle ou telle profession est capable de créer des différences individuelles consi-
dérables.
VI. ÉLASTICITÉ, RÉSISTANCE. — Sapjicy (lécoupe des baiulelettes de peau de
surface et d'épaisseur connue; à ces bandelettes de peau, il suspend des poids.
La peau s'allonge, (mi raison de son élasticité. La limite de cette élasticité obte-
nue, on continue à ajouter des poids; la résistance propre de la peau entre eu
jeu jusqu'au moment où la peau se déchire.
« Le poids ({u'on suspend à une languette cutanée de 3 centimètres d'éten-
due l'allonge instantanément, jusqu'à 4 centimètres et demi. Arrivée à ce degré
d'allongement, elle résiste à la manière d'un lemloii ou d'un ligauieul.
<( Les bandelettes dont la largeur n'atteint pas 2 millimètres ne possèdent
qu'une très faible résistance ; (dles se rompcMil soii-^ riullueuce d(>s moiudn>s
tractions, les libi-es (|ui les composent l'Ianl trop courtes poui" eu |iarcourir
toute la longueur. Celles qui ont 2 milliniètres de largtMir et .\ milliujèlri'^
d'épaisseur supportent un poids de 2 kilogrammes. Si l'on double la largeur, li'
poids peut être doublé aussi. Si la largeur est portée à 10 millimètres, le poids
sera de 7 à 8 kilogramnu's et s'élèvera jusqu'à !(• et menu* 112. pour les
languettes prises sur les j)oints où la peau présente son maxiuuim d'épaisseur,
l'eiidaut (pic leur résistance est ain>i mise à rc|)reu\e. on lc< xoit non seule-
MoFii'iioi.nciK nr: i.\ i'i-:.\r. 735
iiKMil s'all(»ii^''('r livs iiolahlcinciit, mais se nHivcir an pf)iiit do perdre la
iMiiilié ou les deux tiers de leur lar;:eiir. Elles ulTrent alors la ri^idifc- d'une
«•orde de violon, el résoniicnl coninii' cfllc-ci lors(|udii les pince. » (Sappev).
Ce son! là les propriétés de la j)eau dissi-rpu'c el d(''con|)ée imi handt'Iettes.
Dans la praticpie, les conditions dans lesquelles entrent en li^ne de compte
la ré.sistanoo et l'élasticité du té;^ument externe, comjtlicpient sin^rnlK'.iciiK.ul
les données théoriques de Sappey.
Tel traumatisme mot en jeu la seule élasticité. La peau se mohilisc et s'étale
sous l'action du corps \ njnérant ipii peut borner là son action'.
D'autres l'ois la peau se déchire, se décolle même des plans sous-jacents, etc.
Kt celle lésion est fonction du corps vulnérant, de sa forme, de son poids, de
sa vitesse, de sa direction par rapport au té^rument.
Il en est tout autrement quand la peau se distend, dune l'ai-on lente et pro-
gressive. En pareil cas (grossesse et tumeurs, épanchements abdominaux),
les déchirures du tégument sont incomplètes ; il n'y a jamais de plaie exté-
rieure, mais le tégument présente des traînées blanchâtres, d'aspect cicatriciel,
les vergetures (vergetures de l'abdomen chez les mères, du thorax chez certains
pleurétiques), etc.
VII. ADHÉRENCE. — La pcau présente des adhérences variables- avec les
tissus quelle recouvre. Tantôt les adhérences sont lâches; la peau est mobile :
on peut la pincer ent^e les doigts et la soulever sous forme d'un pli, partout oii
cette peau est doublée de graisse ou d'un hypoderme celluleux. Tantôt les adhé-
rences sont solides; le glissement de la peau sur les plans sous-jacents est nul
(gland) ou très limité (cuir chevelu, menton).
VIII. COULEUR. — Nombre do facteurs font varier la couleur du tégument
externe, qui méritent d'être examinés séparément. *
l" Variations avec la race. — La couleur (B) qu'affecte le tégument externe
dans l'espèce humaine, a permis de distinguer un certain nombre de races.
Au nombre de deux (G) pour certains auteurs (races blanche et noire), de
trois (races blanche, jaune et noire) pour d'autres, de quatre pour quelques-uns
(races blanche, jaune, rouge el noire), les races ont été multipliées h l'infini
par quelques anlhropologistes.
Les races blanches ont surtout l'Europe pour habitat; les races asiatiques
sont jaunes; les races noires sont originaires de l'Afrique et de la Mélanésie.
Ouanl aux races l'ouges, on les observe en Amérique et même en certaines
régions de l'Afrique.
Il importe de bien savoir que la race n'est pas fonction du climat. Sous une
même latitude on voit prospérer des races difféi'entes; et par contre, une même
race peut se retrouver sous des latitudes très différentes : telle la race jaune qui
vit de l'équateur au pôle.
Chaque race comporte plusieurs types. Les races blanches, pour prendre un
exemple, comprennent un type blond, un type brun, un type châtain.
a) Des yeux clairs, des cheveux blonds, une peau « rose et fleurie », carac-
I . Aussi conçoit-on que des fractures puissent se produire sans que la peau sus-jacente soit lésée.
•->. Lorsqu'il s'agit de tailler un lambeau, au cours d'une amputation ou d'une autoplastie, il est indispensable
au chirurgien de compter avec la mobilité du tégument. On trouvera, dans le Manuel opératoire de Farabeuf,
tous les renseignements utiles à connaître, dans la pratique.
[.1. BRANCA.]
736 LE TEGrMi:\T KXTEUM-: ET SES DERIVES.
liirlsent 1(3 typo blond ([u'on observe en Scandinavie, en Anfrleterre, en Alle-
magne (Nord-Est), en Belgique, en France (déparlements kymriques) et plus
rarement dans l'Europe méridionale, le Caucase, le Nord de l'Afrique (Kabyles
de l'Aurès. Toiinregs).
I)) Le type i)rnn est représenté jjar des individus dont les yeux s(jnl foncés
(noirs ou bruns), les cheveux noirs, la peau pigmentée. On l'observe dans It*
bassin méditerranéen, cbez les Sémites, les Eraniens. les Aryens di' ritidt-
(dont il faut rapprocher h's Tsiganes).
c) Le type châtain de Topinard s'observe souvent chez les Mrachyréphales.
On le retrouve dans les populations celti([ues deTAngleterre. de llrlande ; dans
le Nord-Ouest et le (lentre de la Erance, dans l'Allemagne du Sud.
d) Quant au type roux, il serait la couleur de l'homme [)riniifif: pourEusèbe
de Salles et pour Topinard, les rouges sont les derniers rejetons d'une race
disparue, que représentent encore, en Russie, (piehjues individus dont les yeux
sont verts. Ce type n'a pas de signification eilini([ne puiu- Meddoi- et j)our
Ueniker.
Il existe donc, dans chaque race, une gamme de nuances très étendue-, .le
n'en veux qu'un exemple : certains colons de race blanche, habitant les pays
chauds, prennent une couleur tellement foncée qu'on les prendrait pour des
noirs.
'r<ihlcmi (lc>i foiilrtns du tc'jinnciit externe K
! I. l'.l.iin- \)nlp (pale wliilc).
J 2. IMaiic rosé (florid white, losy wliite)-.
' :!. iilanc basané (browuisli wliile)-^.
!4. .laune pâle (teinte terreuse, iiiain de l)lé, ycllewisli white)'*.
."). .laune (cuir neuf de valise, olive, yellow) '.
(i. .laune brun (feuille morte, darlc yellow brnwn. ilarU nlive)".
il. Hri#i rouge (cannelle, red, cooper coloured)'.
8. Brun chocolat (reddish bniwn, diocolate)'*.
!l. linni très foncé (sootv black).
Kl. Noir (blacii. coal i)lack).
Cette gamme de nuances est d'ailleurs d'une appréciation souvent difficile.
« Nous considérons les Anglais comme bhnids. mais eux se regardent
comme bruns; c'est que nous les comparons à nous et qu'ils se comparent aux
hommes du Nord. M. Reddof' a beaucoup insisté sur ce genre d'erreurs en
anthropologie. »
Ainsi « la complexion rosée des Scandinaves diffère du teint Henri des
Anglais et des Danois. La coloration brune de nos races frant-aises au niidi de
la Loire n'est pas celle des Espagnols, et. à plus forte raison, celle des Kabyle^
bronzés
« Le prétendu teint jaune des Asiaticiiie-^ oiieulaux \arie bien davantage.
Tantôt il se rapproche» du blanc au p»inl de ne p:»n\(tiren être distingué" ;
1. Voir Topinard (<oc. cil.). Vnii r'jr.ili'iiii'nl : is;i>. G.viiS'iN l'I IUai' (Nutos aixl iim>rif- mu ,iiUhr(>|)ol<>u'« .
cilil. for lliR Anthrop. Iiisl. : •_>" ril., l.oiulun, IS!»'.').
'i. Scandinaves, Anfflais, llnll.iiiil:ii>.
3. Kspajînols, llalil'll^;.
'i. t'iOi'taiiis Chinois.
:>. Indion.s do rAnu'i-ii|UP nirriilionalc, INdyiiosicns.
(). Malais, rcrlains Anniriciiias.
7. Ifcihas, PJKMil.s.
s. Dravidiens, M<''lanési('n>.
!i. Toiilofois, im'^nii' ipiand la poau est blanL'Iio. les Japonais ne pri''>iMili'n( janl.1i^ de roiiçeur aux jone>
\i(ii;i'iiui.()uii: hi' LA I'i;ai . 737
lantol il est \rv\ oliNc, ItiMiii. m passant par les imaMccs iiif^rn» ''diairr-^ du
juiiiu' pâle nu (1111) jaune pain (Irpicf
« Ll' iioin (le Kou^cs a rtr appli(pi('' an\ Anirricains, tnnins à cause de leur
n»l(U"alion la plus (•(•uinnine. (|iie par snile de leur usa<,'-e très répandu de se
Icindro los chi^voux on de se peindre la pean en rougo. Ils oITrcnt en réalit»'- les
nuances les plus vai'iécs, depuis le ion « lair des Antisions des Indes ccMitralcs
jusqu'au hrun olive des Péruviens (d'Orhiguy) et au teint noir de nè^rre des
anciens (Californiens (Lapeyrouse). La teinte cuivrée ou cannelle leur est
souvent al(ril)ué(> ce|)endanl. La même colorati(Mi cuivrée est réj)andu<ï en
Polynésie où se rencontrent également des Ions tort clairs, jaunes ou bruns.
Kn Afrique, enfin, les teintes rouges ou jaunes sont très communes, particuliè-
l'cment au sud, au centre et vers le llant-Xil. Les Foulbes sont d'un jaune
rhubarbe, les purs tirant sur le ronge; les liisbaris sont très souvent d'un
rouge acajou ; on sait (jue les anci(>ns Egyptiens se peignaient en rouge sur
leurs monuments. La classification ancienne s'appuyant sur la coloration
rouge attribuée spécialenuMit aux Indiens de l'Amérique est donc mauvaise.
« Si les nègres sont si éloignés des blancs par la couleur, ils se fondent insen-
siblement avec les jaunes ou les rouges, sur bien des points de l'Afrique. Les
plus francs, comme noir, s'observent à la cote de Guinée; mais du Voloff an
iMondingue et à l'Ashanti seulement, que de nuances signalées! Dans l'Afrique
australe, les Hottentots et, en particulier, les Boschimans ne sont plus noirs,
mais d'un jaune gris rappelant le cuir verni vieux ; au Gabon, les Obongos, vus
par de Cbaillu, étaient aussi d'un jaune sale. On cite des Cafres rouges. Parmi
les Makololos du Zambèse et les Fans de Burton, beaucoup étaient café au lait.
Les expressions de brun clair, de couleur claire reviennent souvent, appliqué(îs
aux nègres de Lualaba, dans le La!<t Journal de Livingstone, mais n'est-ce pas
par rapport aux populations environnantes? La coloration noire de la
peau se rencontre ailleurs qu'en Afrique; ainsi chez les Australiens, chez les
Xoirs à cheveux droits de l'Inde chez les Arabes noirs de l'Yémen ou
llymiarites.
« En somme, la coloration dans les races fournit d'excellents caractères
(anthropologiques), mais ne saurait être prise pour point de départ d'une
classification. La division des races blanches (et de celles-ci en deux, les
blonds et les bruns) serait la seule fondée. Les colorations jaune, rouge et
noire sont reliées par trop d'intermédiaires et ne sont pas caractéristiques.
Associé à d'autres, ce caractère devient en revanche très précieux : certain
Ion jaune sépare absolument le Hoschiman de tous les autres nègres; le
noir éloigne l'Australien de toutes les autres races aux cheveux droits. »
(Topinard'.)
2' Variation^ avcr r<irlhin des iiiUieux extérieur^. — Ghez les blancs,
l'action combinée de l'air, de la lumière, de la température agit de deux
façons différentes.
« Dans les races blondes européennes, le bàle rougit la peau; sous l'action
d'un soleil ardent, elle passe du blanc rosé au rouge brique, ou bien se couvre
de taches de rousseur. Dans le premier cas, la peau ne se pigmente pas ; elle se
I 1877. ToPiNAUD. L'AnlUrnpoliifjir.
POIRIER ET CHARPV. — V. 47
[.1 ri fi A. \(; A]
738 I-i: TIJ.I MEM KXTKRM-: F.T >E> îiÉHlVES.
l)rùlo par une sorte dt-ryllu'inc rluonicjiic. ]»i)iiv;iiit sacconipagnrr d'exfo-
liation épidermiquc. et même d'une fonnalioii de plilyctènes.
« Dans les races brunes d'Europe, le hàle brunit la peau iinifortnéinent. au
point de la rendre quelquefois semblable à eelle des mulâtres. [>a eoloration
ainsi acquise n'est que temporaire. Elle diminue en biver et disparait par le
retour dans les pays tempérés ou froids » (llovelacque et Hervé').
J3aus les races jaunes, les agents atmosphériques n'ont pas une action moins
remarquable. « A la peau des Indo-(^binois et des Malais, ils communiquent
une eoloration d'un noir olive. Ailleurs la nuance qu'ils déterminent est un
brun piqueté ou un rouge sombre (Fuégiens, (lalibis). La peau des Chinois
deviendrait j)lus foncée en hiver et pâlirait en été (Lamprey).
« Chez certains peuples dont la i)eau est naturellement foncée, les parties
exposées au i ontact de l'air sont souvent plus claires que les parties protégées
par les vêtements. Il en serait ainsi chez les Fuégiens (de liochas) et aux îles
Sandwich (Lesson). » (llovelacque et Hervé, loc. cit.)
« De même que les blancs brunissent en se transportant dans les pays
chauds, les noirs pâlissent dans les pays froids et tempérés, ainsi que dans les
maladies. » (Topinard, loc. ril.)
l*ritcbard, dès 182(1, avait déjà constate des laits analogues-.
3" Variations avec le milieu social. — Dans une même race, l'exercice de
telle ou telle profession modifie la couleur du tégument. Dans les races
blanches, laboureurs et soldats sont basanés; les religieuses, qui ne sortent pas
du cloître, ont le teint pâle. Ees Juifs de Cochiu sont de couleur foncée, bien
que de race blanche. « Leurs enfants naissent blancs et leurs femmes, con-
servées à l'abri de la lumière, sont blanches. »
4" Variations avec le se.ce. — Les variations a\ec le sexe se ramènent en
somme aux variations provoquées par le milieu social. Toutt^-fois. au dire
d'Havelock Ellis'', dans des conditions identiques, la <ouleur du tégument et
de la chevelure est de teinte plus claire chez la femme que ehez Ihoinme. dans
les races européennes, tout au moins.
r»" Variations avec làr/e. — Dans les races blanche-, le nouNcau-né est
«l'un blanc rose; l'adulte d'un blam- mat: la peau du vieillard e<t d'une
touleur foncée qui tire sur le jaune.
Les négrillons nouveau-nés sont rougt>s. C'est dans les jours qui suivent la
naissance que se développe la pigmentation (voir chapitre 1\ ).
Enfin, les enfants de race jaune, en venant au monde, uni la |iean inniu^
colorée que leurs parents (Chinois. Malais, Kalmoucks). Ntunhre d'entre eux
présentent des taches transitoires de pigment, sur les fesses et la région <aero-
bunbaire. Ces taches, de taille variable, disparaissent à 2, ■>. 'i mi ,") an-. Elle<
sont de signitieation encore énigmatique '.
Cl" \<(riationx avei' la région. — (^utre le- modilicalion- qu'impriment les
t. 1HH7. HiiVKI.AiXH'l' i-l lIl-.nVK. l'nri.'i ifAiilliiiifiiiliiiji--. |i ;l-.'li l'I .(Vl .
■y l8-.>(>. l'unciiAUh. Krsiairli'it inlu //«■ iiiitui-nl //(.</<»•(/ n/' Maiikiii<i ii' i-.lil >.
:<. t8!)3. IIavkuiik Ei.lis. Mait ami Wniiioii. y. Ti'i.
'i. Etii's no sont p.-is s;ins rnp|iiirl a\iw les é|ilii''liil»'s (|iii se (Irveloppent IV-li' sur If* jeunos Kiiro|R^ns. Le li>j:ii-
iiionl, loin <lo sfi lirunir <l'iiiic racmi diiriisc. \iiil li- pi)!iiii'iil m- Iin-alisiT m>iis forme <U> taches, en cert.iiiiA
ierriloirt's t'xp(isi''S ii Wùw
MdUrMHiIJMilK I.K [.A l'KM. 739
milieux ('xlériciirs ;iiix iv^ions exposées du corps, on oli<ei\-e, ilaus les indi-
vidus des dillV'i'eiiIrs races, >]('<. variations de couleur (|iii soni en rapport avec
une plus alioiidaiilc di>hilinliuii de picrniont (hyperclironiie pliysiologi(iue).
Dans la race Manche, le lé^unienl ([ui recouvre la région axillaire, les
orjranes j^énitaux chez l'hoinnie, la peau de la vulve et de l'auréole nianiniaire
chez la femme, sont reniar(|ualdeni(>nt pigmentés. I.a nuance du léiruuient est
jilus claire à la face antérieure (juà la face postérieure du tronc, [)lus claire
à la face de flexion des nienihres (ju'à leur face d'extension.
Mans la race noire, la piaule des pieds, la paume des mains, les faces
latérales di's doifils sont moins foncées «pie le reste du corps; la face ventrale
du tronc est |dus claire que sa face dorsale.
hans la race jaune, les nouveau-nés présentent sur le tronc des taches pig-
mentaires, de couleur hrune, qui disparaissent ultérieurement.
7" Varuilions en rapporl avec le eroi>>ement iJes races. — 11 n'est pas
sans intérêt d'examiner comment se colore le tégument lorsque, entre races
différentes, s'opèrent ces croisemei^ts, d'où proviennent les hyhridos chez les
animaux, les métis dans l'espèce humaine.
L'anatomie comparée nous apprend (}ue les croisements peuvent se faire
entre animaux : 1'' d'espèces, 2" de genre et 3'^ peut-être d'ordre différent.
!■' Les croisements entre espèces sont communs et fertiles. 2" Les hyhrides de
l'isard des 1^3'rénées et de la chèvre domestique, en s'alliant avec les hrehis.
donnent les chabins. Ces chabins', qui vivent dans les Alpes chiliennes, sont
très vivaces et très féconds. 3" On a même prétendu que les jumars de l'Atlas
et du Piémont proviennent du croisement du taureau et de la jument.
Les anthropologistes ont remai-qué que les métis issus de l'union de deux
individus de races très différentes (mulâtres issus de blanc et de noire) ne se
perpétuent pas au delà de trois à quatre générations, lorsqu'ils se marient
entre eux. Les unions de métis sont donc douées d'une fécondité restreinte et
parfois nulle. Mais qu'un mulâtre se croise avec un sujet de l'une de ses races
mères, que ce phénomène se reproduise durant quatre ou cinq générations,
il y aura retour au t^-pe blanc ou au type noir, selon que le croisement se
sera effectué avec des sujets de race blanche ou noire (D).
IX SURFACE EXTERNE DE LA PEAU. — Indépendamment des phanères
([u'elle édifie, et dont l'élude sera faite ultérieurement, la peau présente à sa
surface une série de particularités qu'on peut répartir sous trois chefs. On
y voit : i" des dépressions; 2'' des saillies; 3" des orifices.
A. Dkimiessioxs de la pkau. — Comme fa bien montré Bichat, les dépres-
sions qu'on observe à la surface de la peau sont d'aspect et de cause variables.
l« Sillons mterpapillaires. — En examinant à la loupe et même à fœil nu
le tégument externe de certaines régions (paume de la main, etc.), on y peut
voir des sillons droits ou plus souvent curvilignes, séparés les uns des autres
par des crêtes, les crêtes papillaires. Ces sillons sont très superficiels : on les
dirait tracés avec la pointe d'une aiguille. Au niveau de la pulpe digitale, ils
se montrent disposés par groupes concentriques. S'ils affectent les formes les
I. Cornevin (C. F. Ac. des Sciences, 1896, t. GXXIII, p. 32i) prétend que l'origine hybride des Chabins esl
une faille, tout comme celle des Léporides.
[A. BRANC4']
740 I.I-: Ti:(;rMKNT KXTEï^XK l-T SKS DERIVES.
plus variées, ils comptent, au nombre de leurs caractères, la fixil»'- : ou les voit
persister à la surface de l'^piflormc. alors nipnio qnon a si'parr la ]i('aii dt*<
tissus qu'elle recouvre.
2" llacliuvcx. — On r('mai(|iic à la surface de Tépiderme des dépressions
linéaires, visibles \\ i"nil iiii. (| ni s'entrecroisent en tous sens. Ce sont là les
hachures de la peau. IMiis [irolundes que les sillons papillaires, les hachures
circonscrivent des tn-ritoiics plus ou moins losangiques. d'étendue variable.
3' P//.S musculaires. — ■ Les plis museulaires sont déterminés [)ar les fibres
nmsculaires, partout où ces fibres prennent insertion dans le téprumeut externe
(muscles peauciers).
La direction de ces plis est perpendiculaire à la direction des muscles sous-
jaeents. L'est dire que les plis nuisculaires sont transversaux sur le front, ver-
ticaux sur la racine du nez. ravonnés sur les pau[)iérr>. d'imlinaison variable
au ui\'eau de la face.
Les plis sont d'abord transitoires. Ils n'apj)arai-senl (ju'à rdccasion de la
contraction nnisciilaire. Sont-ils déterminés par un muscle strié? ils apparais-
sent très vite et disparaissent de même (muscles de la face). Sont-ils produits
par un muscle lisse? ils se montrent lentement, et j)ersistent beaucoup plus
longtemps que dans le cas précédent (dartos scrolal).
A la longue, li-s j)lis musculaires deviennent permanents, et. sur la physio-
nomie au repos, ils révèlent les groupes musculaires que chacun de nous met
de préférence eu jeu. De là, un faciès qui permet, à l'observateur exercé, le
diagnostic de telle ou telle psychose.
Les plis radiés de l'anus rentrent dans le groupe des |)lis musculaires. Le
sphincter externe les détermine « en contribuant avec l'interne à tenir l'anus
oblitéré, forçant à rester plissée une portion de peau trop grande pour cet état
d'oblitération et ne montrant toute son étendue que lorsque le passage d«'s
fèces amène l'ellaciMnent des plis par extension de la peau Ce sont encore
des plis analogues que forme la peau des lèvres. » (n(d)in.)
4" Plis ariiculaircx. — Les plis articulaires si>nt déterminés par les mou-
vements qu'exécutent les uns sur les autres les divers segments du st|uelettc.
On les observe au niveau des articulati(tns. du coté de la llexion et de l'exten-
sion, là par conséquent où les mouvements sont le plus étendus. <( Hiamélrale-
ment opposés, ils se modifient en sens inverse, sous rinlinem-e de l'aclimi nuiscu-
laire, les uns s'efiaçant tandis (|ue les autres s'exagèrent et réciproquement.
En raison de leur lixilé.les plis articulaires ont wuv iuqtortance considérable
en médecine opéraloli'c. Ils sont peu nels. là où la |ieau e>l trc- mobile. i>t sou-
vent on doit les recbercber à l'aide d'un artilice ; ils s(»nt d'autant plus accusés
<[ue la peau est plus adhérente aux parties sous-jaceut(>s (|dis de llexion du
poignet). Ils consliliieiil d'excellents repères analomiquo.
Les plis(|u Ou obserx f sur la l'acedorsale des doigts et des orteils sont nond)reux.
irréguliers et très siqHM-liciels ; leurformeesl généralement curviligiu' : ils sont
répartis en trois groupes : le groupe supérieur lépond au corps de la premièi'e
phalang(> ; les groupes moycMi et inférieur lépondenl le premier ii l'articulation
de la première et de la deuxième plialaiige, le second à l'union de la phalau-
ginc et de la pbalanL;e| le.
M(»i;i'ii(ti.t)(.ii': hi-: i..\ I'i;ai
7^*1
Sur la face |ialiiiaiir (Ir-i (lni;^lscl sur la l'arc plaulairc des (iili-ils, les plis
articulaires si»nl itroliimls, rcrlili^'-ui's cl Ai' dirccrKui li-aiisvcrsalc. Ils soûl aussi
lUdins uduiliri'ux (|u'à la lace dorsale. Ils vniil indili'liilc-, (picl que -dil le degré
de fuuiél'acliou des dniiils (I.isIVauc). ,
Les |triuci|)au\ plis de la |)aui le la main mihI au ui»ud»re de sept.
Tntis d"enlre eux -mil ( rans\crsau.\.
<piatre -(uil verticaux.
") /'//s Irt'usrcrsfiii.r. — Les plis Iraiis-
versaux snul coniuis sous le iiniu de plis
|)alniaircs (K).
I" Le j)li paluiaire supérieur (li^iie de
vie des ( liironiaueieus) est dû au nuouve-
uieul d'uppiisition du pouce. Il pai'aît être
le |»renuer à se lonuer. Chez les individus
>( ({ui dinérencient leurs mouvenieuls ddp-
position dans les travaux délicats ou dans
roxpressiiin de leur pensée... le pli se brise,
s"inlerrMni|)l, se com-
plique, se dédouble
même » (Féré).
2" Le jdi palmaire
moyen est déterminé
})ar la flexion des
((ualro doio^ts. Il se
dirige, obliquement,
du bord radial de la
mam vers l'éminence
hvpothénar. Il est déjà indiqué (diez le
IVetus humain de .3 mois.
3" Le pli [)almaire intérieur recon-
naît pour cause la tlexion du médius,
de lannulaire. et de Tauriculairp. Il
s'étend du bord cubital de la main vers
le. deuxième espace interdigital. De
tous les plis transversavix de la main,
il est le dernier à se former. On l'ob-
serve constamment chez le nouveau-né. ""''''° ''-* '* '^^'■"'^''^ ''•''"'"• - ^- P" dopposiii»" J"
I'""''"-
/>) P//.S verticaux. — A Texception
du pli de tlexion du pouce qui toujours est nettement indiqué, les plis longi-
tudinaux de la main sont assez mal marqués.
Ils offrent des anastomoses multiples, et leur complexité est eu rapport avec
la mobilité du métacarpe.
1° Le pli de flexion du pouce est vertical à l'inverse des autres plis de flexion ;
il est situé sur le prolongement du bord radial de l'index.
Les autres plis longitudinaux se dirigent de la région movenne du carpe
vers la base des doigts.
FiG. 442. — Les plis Je la face palmaiio
de la main.
I. Pli de flexion des 3 derniers doigts. — ?. Pli de
[.l. BRASXA]
7^2 LE TÉCrMETF EXTi:n\E ET SES TtÉIUVES.
2" Le pli (•.•irpo-aiiriculairc (li^nic li('pali(pie des cliiromanfiens) altcini la
hase du petit doigt. Il est net sur les freins de six mois.
3" Le pli earpo-médian a[)parail après lui: il existe d'ordinaire au luorneiit
do la natssance.
4" (Juant au pli carpo-aunulaire. r"tsl un jili de pi rferliouneuient, d'appa-
rition tardive, qui fait défaut assez fréquemment.
« Lorsque la mobilité volontaire du métacarpe est très grande, les sillons
carpo-médiau et carpo-aurieulaire forment, au-devant des articulations méta-
carpo-phalangicnnes, des vallons profonds, séparant trois émlnences situées sur
le prolongement des espaces interdigitaux. Sur les emj)reintes. ces éminences
laissent des traces, qui rai)pellent celles des mamuu'fères penta-dai-tyliens. for-
mant une surface trifoliée. Le ra|)prochement est d'autant plus légitime que
sur l'homme, aussi bien que chez les singes', on peut observer, au niveau de
les saillies, des séries de lignes papillaires, disposées en anses ou en tourbillons,
comme on en voit aussi chez les singes sur les régions palmaires ou plantaires
qui supportent les pressions....
<( Les quatre saillies ou « monis x qui existent sur \r prolongement de l'axe
des doigts chez les sujets qui se livrent à de rudes tra\aux lii-iment au IVultr-
ment et à l'épaississemenl de l'épiderme.
« Chez les sujets dont les mouvements sont ii's pins diiït renciés, les diver>
plis offrent des anastomoses variées qui sont les traces de ces mouvements =. x
Variations des pli^ palma!rr>i. — Les plis di- flexion de In main sont sujets
à de nombreuses variations. Chez l'honiuie. il n'existe p.iiFois ([u'un pli trans-
v^^rsal. Ce pli unique est en rapport avec un défaut (ro|)j>ositi<in du ponce ipii
pose à plat, sur le plan hfu'izontal. à la façon des aulres doigts. 11 ne roïneide
qu'exceptionnellement iiwv une infériorité fonriionnelle de la main (pii le
j)orte (Kéré). Quand les deux plis ni(»yen et infi'rienr ne Innt pa-< défanl. on le-,
vt»it parfois s'unir par un trait transversal.
Enfin, au-dessous des trois grands j)lis |)alinaires. on voit se former des pli-
accessoires qui sont dus à la llexion is(dée des deux doigts ou d'un seul doigt.
La llexion passive, prolongée et réj)étée de l'anuulain» et du médius, pnivoque
la formation d'un pli à concavité inférieure. Ce pli. (pii \a du second au ipia
Irièmc espace interdigital, esl désigné sous le nom d'anneau de \énns. Les
chirmiianciens le supposent ré\éler la lascivité et la luxure (Kéré-).
Itiipjiorls ilc< pli^ rut(iiic.-<. — Ii.iiis un travail ivceiil. Soulié a étiidiè par la radioprnpliic
les rapports des plis de flexion de la inaiii avec li'> inleiliiînes arlieiilniies, les nirade> arté-
rielles et les synoviales*.
Je me borne à transcrire les résultats de .i-t aulein. en faisant reni;m(ner a\ec lui ipic
l'âge, le se.\e, la longueur de la main ne modilient en rien, pratiquement parlant, les
données qui suivent'".
a) Rapport^ des plis <lc flcrinit et '/c* iiiterliijtten m-liiulnires.
{ it nini. au-dessus de Particulation de la 2' et '\' plialaui.'e
1 /'/( (lirjiUil iiiférievr ? (médius).
( S nun. ."» au-dessus île Tarlicul. de 2 et :i' pliai, (index).
1. 1897. Wii.i.i-.ii. On llio ili>|u>.--iliiiii iil' llir cpiileniiii- folil* u\><-<n llu- |«;ilins .tiuI soIi's of prim.-tles. .lllfl^l■
J/)/.•^(•/l''l' Auzcii/cy, p. •Jâo.
■.'. e.ioo. Fkui'. Note sur les plis d'oppnsilion île l.i p.-iiiiiio de h in.'iin. 5(w\ Hloliniir. p. 370.
:i. lilOO. Fkuk. Note sur les plis ilo lloxion de l.i m.Tiii. l'oni/it. )r»irf. Hoc. ilr Hinl.. 31 mais.
'i. 190t. Soui.iK. Sur les r.ippnrls des plis cutanés .nvei- les interlignes arlirul.iires. les vaisseaux artériels ol
les fi.iines synoviales tendineuses. Jouvtt. <ir l'Aunl. ri de la Phys.. p. fioi.
j. L'auteur a éluilié l 'i ca.-.'l.a lunf;uenr île l,i main altei|.'nail 178 niilliiiii-lres. relie des doijils 77 millinièlivs.
\i(H;i'ii(ti iK.ii; iii; i,\ I'i;a! . i^'i
. .1 iiini. iiu-dcssiis cil' l'iiiti'i li;jiic iiilii-iil.iii i- pour li-s
2" l'il 'lii/itdl sHprrliuii- .iiilres doifils.
f .) iiiiii."."» au-dessus de rinlfrli;:iic jxiur lo |miuc(».
ils Ml lu..") au -dessous do la i lieu la lion iiiélacai|)0-|)lial;;;i;;-.
(doipls du luilieu).
Il nini. au-dessous de iiuli'iligne (auriculaire),
i" /*// /Kilmiiirc iiifrrii-iir. ... Il rnui. au-dessus de l'ailieul. inelaoarpo-|)lialaiiu-. de
l'auMulaire.
.'i' /'// jtiiliitiiirr iiim/cii U niin. au-dessus de rarliiuialioii iiielacai po-phalan^.
de l'index,
(i" /'// pubunhc siiprrirur. . . . Sa partie supérieure ((ju Ncrlicale) est à peu près éi]ui-
dislaule du hord radial (•"):{ inni.) t-t du liord iiihilil
(IS mm.) de la main.
i 10 mm. .") au-dessus de rarticulal. carpo-mélacarpienne.
"■ IHi iniii'ijxd lia jiDifjiicl. . . ] IS mm. au-dessous de l'arlieul. radio-carpienne (sur
I liyiie médiane).
Il) Itiipjiurts des plis de jle:i:ii>n et des arrades casnilaires.
... , . ,. , (2.") mm. 5 au-dessus du pli palmaire moyen.
' ' ' / .Ri mm. au-dessous du pu du ii(ii;:jnel.
2" Arrdde pnlm<ii)e super/irielle . ^ 17 mm. au-dessus du pli palmaire moyen,
(rapports très varialdes) f Ui mm. "^ au-dessous du pli du poif:nel.
I') liiippurls des pli.< de jJe.rùm et des sijnoriides pnlnunres,
l.e pli supérieur, dans sa portion verticale, indique les limites respectives des synoviales
radiale et cubitale.
Les extrémités de ces synoviales sont situées :
, , . . ( :{ cm. a\i-dessus du pli du poignet.
' ^1 cm. au-dessus de Tinterli^ne radio-carpien.
r 4 à .5 mm. au-dessous de l'interligne de la phalange
'2' rinfcrieurc / unguéale.
/ 10 à 12 mm. au-dessous du pli difiital.
l.e corps de la synoviale ne dépasse pas le jili palmaire moyen (sauf pour le prolon-
ficmeut auriculaiie de la synoviale cubitale)..
")" Pliii séni/es. — La vieillesse fait apparaître, dans le téLruineiit normal,
(les rides et des plis. Les rides sont dues à ce ([lie la peau perd sou panniciile
adipeux et voit s'all(^'rer son tissu (élastique. (Juant aux plis si^'uiles, ils sont
nombreux et j)eu profonds; en s'entreeroisant sous des incidences variées, ils
déterminent, à la surface du dos des mains, du cou et de la face, un réseau
dont les mailles sont irrégulièrement polygonales.
(>" Dépros!<ions permanentes de la peau. — Avec Robin, ou peut désigner,
sous ce nom, des dépressions permanentes que provoquent les adhérences de
la peau aux organes sous-jacents, os, aponévroses. Tels sont le sillon interfessier,
le sillon du pli de Faine ou du creux de Taisselle.
W. Saili.iks ni-: i..v ri;.vr. — Des saillies qu'on observe à la surface de la peau
les unes sont transitoires, les autres permanentes.
L — Saillies transitoires. Chair de poule. — Sous l'influence du froid
(tu d'une émotion morale comme la peur, on voit parfois, sur les régions
velues du tégument, de petites saillies se dresser brusquement, au niveau
du point d'émergence des poils. Ces petites saillies donnent un aspect rugueux
à la surface de la peau; elles sont dues à la mise en jeu des muscles arrec-
.1. BRANCA.]
Ikk I.H TKGUMENT KXTERNE Kï SKS |iKI;l\ KS.
tcurs dos poils (|ui (létcrmiiionl une V(''rital)lc piuicclioii du follicule j)il»Mi.\.
Elles disparaissent aussitôt que cesse l;i ronliaclioii du niuscle de l'iiorripila-
lion. Tel est le phénomène vulgairemenl coiimi sous le nom de cliair de j)oule.
il. Saillies p('rmnnente><. - \) Un filtre. — Un d.. une le uum de rajdiés à
des épaississenieiils médians et linéaires du ti'^umeul externe. Le rajjlié scroto-
périnéal marque la ligne de soudure des deux jjarties qui constituaient au
début la région ano-génitale.
2) Crêtes papillaires. — Enfin on observe à la paume des mains et à la
plante des pieds de fines crêtes (crêtes papillaires), que séparent des sillojis,
les sillons interpapillaires. Ces crêtes, droites ou courbes, sont réparties en
groupes, et dans cha(|ue groupe elles se disposent parallèlement (F).
Iliiitorique. — Les dispositions (|iic pivscnlciil 1rs CK-tos papilhiires à la paume «les
mains, aussi bien (]u'à la plante des pieds, ont un inlcirt antliropologique qu'avait bien
compris Pnrkinjc des 1(S2:!'.
Alix publia en 18(iS une série de « Hecliercbes sur la disposition des lignes papillaires de
la main et du pied'' » et il s'efforça d'opposer les dispositions qu'airectent les crûtes jta|)il-
laires cbcz l'Iiomme et cbez les antliro[)oi(les.
Plus tard, F. (laiton' étudia les em|)reintes du pouce de 2."iOO sujets. 11 montra le parti
<|u'on pouvait tirer de pareilles empreintes en antbropologie criminelle, et il les rapporta .i
un certain nombre de types.
En 1891, 11. de Varigny vulgarisa en France les recbercbes de (ialton' et Ch. Féré fil con-
naître le résultat de ses recherches à la Société de Biologie''.
Depuis celte époque Forgeot^ Teslut', Ch. Feré (l'JUO), ont apporté des docunienls nou-
veaux relatifs à l'histoire des empreintes digitales.
Constitution des crêtes papillaires'^. — Les crèles papillaires portent, à leur sommet, les
orifices des trajets sudoriféres dispesés en séries linéaires. Ces crêtes sont séparées par des
sillons. En regard de chacun de ces sillons, il existe une saillie dermi(iue, dont l'extrémilc
se divise en deux papilles divergentes « un peu à la l'ai.on des branches divergentes
d'un Y ».
Les canaux sudoriféres « passent, non entre les deux branches d'un même Y, mais entre
les branches adjacentes des Y juxtaposés, et si nous représentons ces canaux par 1, nous
avons à la suite YIYIYIYIY, qn\ nous représentent des coupes de crêtes et où la crête est
figurée par l'unicm d'un 1 avec les branches adjacentes des deux Y voisins, alors que les
sillons (interpapillaires) correspondent à l'intervalle (|ue laissent eiUre elles les branches
divergentes de chaque Y » (de Varigny). (Voy. lig. i'il.)
Crêtes papillaires des phalangettes. Bases de leur cl'issi/'tralion. — La base de la
classification naturelle de M. (ialton est très simple, nous dit Ch. Fere.
Les lignes i»apillaircs de la face palmaire ou |)lantaire des |ihalangetles présentent une
disposition générale constante : 1° 11 existe à la base de la phalangette, parallèlement au
pli articulaire, des lignes i)apillaires transversales; 2" Tout le |iourtour de la phalang-ette
est parcouru par des lignes ellipti(]ues dont les postérieures présentent graduellement une
c(uicavité moins prononcée, de telle sorte (jue, danstpielipu^s cas, elles finissent par confondre
leur direction avec les lignes piirnlleles de la base. M. Ciallun ajipi'lle cette dis|iosilion fornu'
primaire.
Toutefois celte forme jtrimaire est rare. Le plus souvent les lignes transversales et les
lignes ellipti(|ues laissent, entre elles, un intervalle (jui se trouve rem|)li |)ar des ligues
|iapilliiires de formes diveises, el dont il s'agissait precisenu'ut d'établir la nonuMidature.
I. I8'.'3. PuiiKiNjK. Ciitiniinildlio df i.idiiiiin' iiliyniiiliiijirn oriiniii ci.-iu.'i fl syslcinati.-i vudmci.
•->. 18(i«. Ai.ix. Annatrs drK xcioicfs /ia/imW/cs, I. VIII. |i. •.'•i:. cl I. IX, |>. 5.
3. 1888. Gai.ton. Mtilure, XXXVllI, |i. -.'Ol, et 18<tl. I'lii'<i.-">j,l,irtil Tian^aclions, CLXXXIL p. li.
'i. 1891. De Varigny. lievue scieiilififiuc, •.' iii.ii.
5. 1891. FÉRÉ. Comjil. Rend. Soc. Jiii>l.
(). 1891. l'dUGiioi. ï'/icsc iloctoiat. I.ynii.
7. I89''i. Testi 1 . T)ailc d\xiial<>)iiif Imiiiainf, \i\ro \'].
H. Les crélt's papillaiics ont via coimuics des peuples pri'lii.slnrii]iK'S. L'n pt'U'oglypiic rooiicilli sur le l.n'
Kcji'inkoojc (NouvoUo-Écosso), par le colonel Ciarrirk Mallory, nous montre uno main luimnine. où sont
indiquées, avec une renLiripialile sincérité , qnel(|ues-unes lies crèles papillaires. (Voir ,t»i«(Wfs du liureait
d'Elhnoloijir d<:< l-.'Inl.'iL'iti.-i d'.iiiii'-riijue.)
Moni'iioLticii-; 1)1-: i.\ l'i^Aii
Tîjô
Dans 1rs cas oii Tcspacc c^l synii'li iiiiii', il ('v| limilt' l.ili ralciiii'iil juir ili'iix aii;:lcs i|iii
iciKimlctit aux pdliits de KMicdiilic
(les lip;ii('s <'llipli(iin's cl des lipiics
Iraiisvcisak's. C'osl sur l'cxislomc
lie CCS deux aiif;lcs (|iic n'iiusc
loiilc la classilicalioii ^W M. Cal-
lun.
Ndttiiis (juc les nulles eu i|ucs-
liiiu peuvcnl iiiau(|uei' et iiu'il t'aul
idusliiiire leur pusiliim syniclri-
(|ueiueut, rclalivCMieiil à nue li^uc
passant par lo centre de la llpurc
i|ui remplit l'espace.
Apiielons (1 l'angle dont le soui-
luet est dirifié vers le bord cul)ilal
<lc la plialan^oltc et H celui qui se
(lirifie vers le bord radial.
Appelons A la dernière crête elli|>-
lii|ne t|ui limite l'espace en avant
cl I' la première liii ne transversale
i|ui le limite en arriére.
(les deux lif^iies peuvent présen-
ter avec les an^iiles (1 et \\ des rap-
ports dillérenls.
Cliissip.('alion t/cs crrlcg pnjiil-
l'tirea. — On a établi une série de
il types dont les principaux sont
ainsi résumés dans la thèse de" l'or-
^eot :
I ■ Les lif;nes \ et 1' passent toutes
deux en H et G, en circonscrivant un
•espace libre régulier.
a) Ce dernier peut être rempli
par des lignes antéro-postérieures.
('."est là une figure très rare chez
l"bomme, mais signalée par Alix
comme la plus commune, chez les |.|,. j (^;{
singes anthropoïdes.
/') Le plus souvent, l'espace
intermédiaire) est rem{)li par des lignes concentriiiues en cercle ou en spirale |dus
o<i moins allongée. C'est le type HAC — lU'C de l'éré.
2" Les deux lignes A et P passent chacune par un angle
(iillerent; d'où la formule AC— PR et AH— PC de Féré.
■ ' :{' Les lignes A et P ont un point de commun, soit le seul
jioint commun C ou R. d'où les deux foruuiles AU — PU de
l'eré et AC— PC.
i" L'une des lignes A ou P passe par les deux points C et
H, et Taulre ligne par un seul de ces points, d'où les formules
Ji..—)^\[\ r=::y 12-- '. p.VC — PH
UAC— PC
RPC — AU
RPC — AC
Fie. 444. — Schéma d'une La nomenclature de Féré et celle de Testul sont calquées sur
empreinte du pouce droit, celle de Calton. Nous nous iiornonsà rappeler les synonymies
(D'après Fére.)
empreinte grossie des crêtes |iapillaires
l'un doigt. (D'après Forgeot.)
Ualton
A, ligne antû-îeure limitant en
lias le système elliptique. — F',
ligne postérieure limitant le sys-
tème transversal. — R, angle
jadinl. — C. angle cubital.
w
V
c (cubital)
R (radial)
.V (antérieur)
P (postérieur)
Test ut
i (interne)
e (externe)
<: (courbe)
T (transversal)
[.l. BRANCA.]
746
LE TEGUMENT EXTEHXE I:T SES DÉRIVÉS.
Ajimtons nussi qu'aux U types de (jalloii et Féié, Testut sulistitue dix types (ju'il désig^ne
• iiiiiiiie il suit :
i» Type primaire. :!• Ce Ti. ."»« Ci Ti. ?■ Cie Tci. '.)" Ce Tei.
2» Cei, Tei. i» Ci Te. ff Cei. Ti. S' Ce Te. 10" Cei Te.
^^
MM\^S)
7 . f
/3
/4 ^^ /^
// //
/^ ^^ 2J :)2
FiG. 445. — Les divers tyi)es de crêtes papillaires. (It'apres l'ère.)
L.i lifiiire 1 fC r.i|i|ioilc au type primairo ; les ligtiips •.>. :t. 'i. i .m type HAC-HI'C : les liyuro G. T. .s. 9. 10.
1 1. 12, 13 au type AC-PJi: li-s figures 14 et li au type AK-IH': les liyures 16. 17, 18. 19. 'O. -.M, Ti au Ivpe Alt
l'It ; les figures -iS. ••'(, Tj. '26. ■>», -i» au type HAC-I'H : la fiijure •.'9 au type AfiRI'C : le.< fijjuivs 3o. 31, Si, 33,
3 V 3J, 3G au type AL'-PC : les figures 37, 38. 39 au lypi- Ar lll'C: les ficuies iO-'il au l>pe liAC-l'C
V.vniATioNs KKs CHKTKs l'Ai'ii.i.AiHKs. — .\ l ti liiil loiis inilivi'liiellei' . — n) Les empreintes
sont de loriue plus variée à la pauinc de la main (|u'à la idanle du ]>ied. .\ la paume de
la main, leur lorme est d'autant ()lns eomplexe (pie les mouvements des doigts sont plus
étendus et iilus dilTéreneiés, ([ue rinlellii^t-nci' est plus développée. (Féré.)
/') Chez un même sujet, il y a une similitude plus ow moin* parfaite des empreintes de
Mn|!|'||(.|.(H,IK |t|-; |.\ l'IvM . 7!i7
«•lin<|ii(' police ((ii'illiMi). l'cic, i|iii a cxamiiic la lrci|iii'iirc ilr ct'tti- >t^iii'lrit' clic/ !cs cpilcj)-
li(|iics arrive ù la ^lati^lii|iic siiivaiilc :
Il V a syiiirliic piiur li' |)niicc (laii> ."ij.j'.i |iniir Km
— liiidcN — 41. t)'.» —
— le iiicdiii- — ."((;..")'.) —
— rauiiiilaiic — ."(2.74 —
— raiiriciilniic — 7"), 27 —
'•) Au niveau lie la iiuiiii. les variaiioiis mi)r|)liulo^i(|ues soiil surtnul fr('(|uenU's au niveau
(In piiiice cl (le l'index, (|iii sont les doi.qtsdont l'importance fonctionnelle est le plusconsi-
dcraldc.
'/) Oiicls que sdiciil les aspects de ces empreintes, on peut considérer, avec \V. Her-
schell et Gallon, « que le dessin di,i;ital (qui existe à partir du sixième mois de la vie intra-
ulerine....) demeure immuahie de la naissance au moment ou. par la piitiéfactiun, la peau
se desaiirepe et se decomi)ose. immuahie dans ses dispositions fondamentales, immualde
dans ses moindres détails » (de \'ari,;^iiy) à l'inverse de tous les autres organes.
Il impolie toutefois de remarquer (jne. dans une ri'gion donm^'e, chez un sujet donné, la
moridiolo^ie des créles papillaires suhit quehiucs k'gères modifications du fait de l'âge, de
la profession, etc. C'est ainsi i|ue chez les vieillards, les crêtes sont « usines, aplaties, à
hords lions » (Forgeot).
c) On sait que les crêtes sont jdus serrées chez l'enfant ([ue chez l'adulte, (iii compte <lan!<
l'espace de ;> millimèlres :
Chez le jeune eul'anl l'i a IS crêtes.
.\ 8 ans |:! crêtes.
.V 20 ans '•• à 10 cri-tes.
/■) Les cicatrices professionnelles ou accidentelles déterminent des interruptions dans les
crêtes, ou encore des torsions des lignes papillaires qui. de ce fait, se rapprochent les unes
(les autres.
g) Le ty|ie primaire des eiiipreiules digitales [larail s"id)?er\i'r exclusivement chez des
épileptiques.
B) Variations se.iiiclle!<. — IJans le sexe féminin, les crêtes pajii lia ires sont plus rapiiro-
rliées les unes des autres que dans le sexe masculin.
C) Viirialions fumUinle.'i. — Calton est porté ù croire à l'hérédité des lignes papillaires;
le rôle de ce facteur est nié par Forgeot de la façon la plus l'ormelle.
D) l'di'ialiona elh)ii(jiies. — (In n'est jins encore lixe sur les variations ([u'imiuime la
race à la morphologie des empreintes digitales.
Les recherches d'Alix ont montré que le type primaire elait luojire aux grands singes
anthropoïdes; mais, tout récemment, Féré a infirmé les conclusions de cet auteur. « Les
em|)reiutes dites primaires n'ont jamais été ohservées chez aucun singe; on ne peut, sans
plus ample informé, les considérer comme des dispositions ataviques >.•. Le type primaire
n'existe (lu'exceplionnellement chez l'homme, oii Féré l'a ohservé cinq fois, sur des sujets
épileptiques.
I.iijnes jHiftilliiires tir lu païuue dr la mnin. — D'une manière générale, nous dit Feré-,
ces lignes alîectent une direction parallèle aux plis primordiaux de flexion et d'opposition.
Ces |>lis primordiaux sont les plis de llexion communs des doigts et le pli d'opposition du
pouce.
Dans le cas de la tlisposition la plus sinii)le, on voit les ligues papillaires suivre le pli
d'opposition du pouce, couvrir réminence thénar jusijue sur la palmature du pouce, ou elles
deviennent parallèles au pli de llexion commun des doigts.
Les lignes parallèles au pli de llexion commun se relèvenl progressivement vers le bord
cubital de la main, à mesure ([u'on remonte vers le poignet, de sorte tjue les supérieures,
devenues les plus internes, se placent parallèlement à celles qui recouvrent l'éminence thénar.
La partie de la main comprise entre le pli de llexion commun et le pli de flexion spécial
des trois derniers doigts est couverte de ligues papillaires dont la direction générale est
transversale, et qui s'accolent graduellement aux séries de lignes à concavité inférieure ou
I. 1900. FÉRÉ. Notes sur les mains et les empreintes digitales de (pielques ^inges. Journ. de l'Anat. et de Ui
l'Iii/xiol.. p. 255.
•-'. 1900. l'ÉuK. Les lignes p.ii>ill;iii-fs de la paume de la main. Journal de l'Anal, et de la Physiol., p. 370.
r.4. BILiXCA.',
748
I.K TKCIMKNT KXTKIiM-; KT Si:< DKHIVK
distnle, cnrniliniit Ics^tlciniéies lignes traiisvorsales de la face palinairf des (ioip-ts, Os
iloiiiièics lifîiies courbes pré^enlent une diieclirm paralU'-le à celle des lignes digitales (|iii
sont gcnéraleineiil transversales aux deux doigts médians, tandis qu'à liiidex et au petit
doigt, elles sont nhli(jues de bas en liant, et de dedans en dehors par rapport à l'axe de la
main, (x'tte disposition simjtle est jiresque cons-
tante sur réminence thcnar: le jilus souvent,
lontes les lignes papillaires, à partir de la
ciMiibe du pli (rnf)posilion du pouce, sont pa-
rallèles; elles s'aplatissent progressivement jns-
ijii'au ()li de llexiou du pouce «
Mais ce type simple îles lignes papillaires do
la paume de la main est en somme assez rare,
et il est de règle de voir des figures accessoires
iompli(|uer sa morphologie.
(les figures accessoires peuvent siéger : A) sur
les espaces interdigitaux: B) sur l'eminence
llicnar; (1) sur l'eminence liy|)0tliénar.
A) l.cs |iiiiicii)ales anses interdigilales sont :
lauM' cubitale située sur le |)rolongement du
dernier espace;
2" L'anse médiane
îiluée dans le prolonge-
ment de l'espace iue-
dian;
3' L'anse radiale située
dans le prolongement
de l'esiiace (jui sépare
le médius de l'index;
4° L'anse externe si-
tuée au niveau de l'an-
gle formé par le jiouce
et le métacarpien de
l'index.
151 Les figures de la région tliennr
alleclent deux types principaux :
1" Une anse à sinus ouvert vers le
pouce (anse radiale);
2' lue anse à sinus ouvert vers le
poignet ('Oise st(péfieure).
l'io. iiO. — Empreinte de la main gauche.
(D'après Féré.)
ICIle présente des liirnes papillaires parallèles an pli (Tup-
iisition du pouce et aux plis de flexion des doigts. On y voit
•s lignes transversales de l'annulaire t'ornier une anse à
iinvexilé tournée vers la pauiiie, à la liase de ce doigt.
('.) Les ligures de la région hy|)0the-
nar se présentent sous des formes plus
diverses ;
i" Une anse ouverte obliquement
vers l'angle formé par le pli de flexion
commun et le ])li d'opposilioii du pouce (anse radiale):
2" V[^e anse ou verte vers le poignet (misr SHi>érieurt'):
■\' Vue anse ouverte vers le bord cubital de la main (anse ruhilale):
i" Diverses varieti's du ciniiius, du tourlnlldu et du double tourliillon.
Lignes pajiiHitires de In jtlante dn pied. — La jdaule du pii-d est |ianininie. comme la
main, par des crêtes ])apillaires'.
Sur le talon, ces lignes sont transversales et se uioutrcnl jdns ou moins iliscontiiuies,
plus ou moins anastomosées.
Au-devant de la région du labui. ci^s ligues sont liés nelU'> et louj.uirs de diiectiou trans-
versale.
Au niveau des articulations uiclalarso-pbalangieunes, elles soûl tddii|ues eu avant et en
dehors, telles reiu-ontrent les lignes transversales qui occupent la base du 1 ' et du "» orteil,
i-l fminenl avec elles deux angles (angle interne et angle externe).
Dans le territoire comjjris entre ces deux angles se dévelo|)pe une série de ligures acces-
soires qui rap|)elleut les ligures qu'on observe à la face iialmaire tie la main. Il existe :
1" (luatie iiiises interdigilales, '!• une anse externe. :i" une anse interne. \ des cercles on
1. IIKKI. l'ihu.. Jiiiiiii. (le l'Anal.. \>. tiir.'.
MdiM'iKii.ocii: m-: l\ I'i;ai'
7^9
ellipsos. « l/aiisc iiitctiii' linnir mir i.n|in'tti' |irt's<|iic ((iMstiiiilc an iiivoaii tic rarlirulatiidi
luétalai'SK-plialaii^icmic tlii ^ms «ulril. >. Kilo a clr aiitrcldis ll;,'iiré(3 par Allix ((i).
("-. OiiiiM.iis m; i.A l'KAi . — (tiili'i- le-; Lira mis niiliccv. au niveau (lcs(|iicl> li'
Iriiiiiiiciil cxlciiic SI' ra((i)i-(li' aux iiiii(|ii<'iis('s (lrnii(i|»a|tillair'('s (hoiiclic,
narine, |ta(i|ii('r(', |i(>inls lacrvinaiix, anus, tirèllirc, rlc), la [iraii préscnlc les
orifices «1rs raiiatix cxcrrlciirs aiiiirxrs à ses friandes. ( hi v IrmiN <• donc :
i" Les nrilices des canaux ^alaclo|»liores qui déhoiiclienl à la surl'ace du
mamelon et lui donnent l'aspect d'une pomme d'arrosoir;
2' Les orifices des glandes sudori|)ares. Ces orilices, d'un diamèlre de 41) à
.'»() y., sdiil espacés les uns des au! l'es de aO (dos) à 200 a (paume des mains). Ils
m- sont visihies à l'icil nu ijui' sur la pauuic des mains et la planle des [)ieds.
Ils SI! montreni disposés eu séries linéaires et s*ou\reul au souiniel des crêtes
papillaires;
3" Les orifices des olaiides sébacées, d'un iliauiètre \arialtle, mais r'elali\cuieul
lar^a*, ne sont visibles (|ue sur deux des variétés de slandes sébacées (glandes
isolées et glandes annexées à un poil follet).
(h'ilîces des glandes sudoripares et des appareils pilo-séhacées sont connus du
vulgaire sons le nom de pores de la peau.
X. Si'itKAC.K iNTKUM-: DK i.A l'KAi". — La surlacc luleriie de la peau (surl'ace
profonde, surface adliéi'enle) esl heaucoui» |)lus irrégulière que la surface
externe. Elle est munie d'orilices qui livrent passage aux vaisseaux, aux nerfs,
aux canaux excréteurs de certaines glandes sudoripares. Fdie présente des
dépressions dans lesquelles se logent les pelotons graisseux du i)annicule adi-
peux (peaucier adipeux de de lîlainville)-
La surface interne de la peau varie d'aspect, selon que la peau esl mol)ile
sur les plans sous-jacents, ou qu'elle adhère à ces plans.
I" Ouand la peau est mobile, comme c'est le cas sur le tronc, sur le bras,
l'avant-bras, la cuisse et la jand)e, on observe la disposition suivante :
a) La face profonde du derme est
en connexion étroite avec des faisceaux
conjonctifs dont l'ensemble constitue une
ujembrane réticulée, dense, l'ésistante qui
n'est autre que le feuillet superficiel (ou
dermique), du fascia superficieL Cette
membrane est disposée parallèlement à la
surface de la peau.
b) De la face profonde du fascia superfi-
ciel se détacbent des Iractus conjonctifs, à
trajet vertical et oblique, qui vt)nt s'insé-
rer, d'autre part, sur une membrane dite
feuillet profond du fascia superficiel. Les
deux feuillets du fascia sont donc deux
membranes, ou plutôt deux séries de mem-
branes, qui cheminent parallèlement à
distance l'une de l'autre. Ces deux feuil-
lets sont reliés par des tractus conjonctifs qui leur sont plus ou moins perpendicu-
laires. Mais ces tractus sont espacés les uns des autres. Ils circonscrivent des
FiG. 447. — Un centimètre carré de lépi-
derme de la main vu par sa face libre,
à un grossissement de 4 diamctres.
(D'après Sappey.)
.5'i(, emijoiii-liiiip lies jrlamles smloripares-. —
S/, silluns interpnpillaires.
.1. iiiiAm-A]
750 LK ÏKGUMKNT EXTERNE ET <E< DÉHIVÉ-^.
loges qu'occupcnl des l(»bul('s adijM'UX (|iu foui défaut, ici ri là, sur écriai ns
sujets à constitution sèche. L'ensemble de celte couche représente donc une
nappe graisseuse, épaisse et molle, qui s'interpose entre les deux feuillets du
fascia. C'est là le pannicule adipeux que parcourent les vaisseaux et nerfs dils
vaisseau.x et nerfs superficiels ou sous-cutanés.
c) Plus profondément <»n observe un deuxième feuillcl «uiijunctif plus lUi
moins dense, mais toujours mince; c'est le feuillet iiruiond dn fascia
superficiel ou feuillet sus-aponévrotique. Par sa surface externe, ce lèuillel
entre en rapport avec le pannicule adipeux. Sa face profonde est séparée des
aponévroses par une nappe du tissu conjonctif lâche qui jiermel à la peau de
glisser sur les aponévroses.
2'^ Dans les régions uîi la peau est adhérente aux plans suus-jaciMils (creux
d(; l'aisselle, j)aume des mains, plante des jtieds. l)ords latéi-aux des doigts), les
dispositions anatomiques sont beaucoup plus siniiiles. l)e la face profonde du
derme, se détachent, cà et là, des trousseaux fibreux courts et résistants: ces
trousseaux, qui s'insèx'ent, d'autre pari, sur les aponévroses, circonscrivent
des aréoles étroites qu'occupent des pelotons graisseux. Ces pelotons se trouvent
comprimés dans les aréoles; aussi font-ils hernie, quand on sectionne un
point du tégument, adhérent aux tissus profonds. De telles dispositions assu-
rent une union intime du derme et des aponévroses. Ces Acws formations sonl
donc incapables de glisser l'une sur l'autre.
Dans quelques régions de l'organisme, la peau, tout en adhérant aux
plans sous-jacents. participe à la mobilité de ces plans, quand ceux-ci
sont de nature musculaire. En pareil cas le pannicule charnu, le peaucier
charnu (de Blainville), forme doublure au tégument dont il doit assurer la
mobilité.
Les nuiscles annexés à la peau sont de deux ordres. Les uns sont striés, les
autres lisses.
Ce sont des fibres striées qui forment les peauciersde la tète (muscles occipito-
crànien, frontal, sourcillier, orbiculaire. temporal) et du C(»u. Ces |)eauciei-s
ne sont pas, d'ordinaire, enveloppés d'une aponévrose. Ils sont beaucoup moins
développés chez l'homme que dans nombi-e d'espèces animales; chez les singes
inférieurs, les muscles de la lace sont j)r<>s(|ue ions fusidunés les uns avec les
autres. Ils sonl en <'onnexiou pins ou moins élmile avec le peaucier du cnu.
dont ils l'eprésenlent une dé|)en(laiKe pure et simple. D'autre part, on sait que.
chez le cheval et le hérisson, le peaucier du cou se prolonge sur le tronc qu'il
enveloppe, tout enlier, d'une nappe musculaire.
Les peauciers à libres lisses sont moins nt)ud»reux. Ce sont le muscle sous-
aréolaire, le muscle périnéal superllciel, le darlos des bourses «{ui s'étendrait
jusque dans le prépuce, pour y former le muscle péripénieii de Sap|Hn'.
En certaines régions, ou V(»if les muscles peaucii'rs disparaître en partie ou
en totalité. Des formations élasti(|ues se subslitueni aux uuiscles disparus. C'est
à cet ordre de formations qu'oui été rapportés le liganuMil du « reiix di' l'ais-
selle et du pli de l'aincv L'a|>pareil suspenseur des bourses, le sac des grandi's
lèvres sont le type par excellence des organes élastiques annexés à la peau.
Leur étude, cttmme celle des nuiscles peauciei's. sera làiN dans d'aulres
jtarlies du présent ouvrage.
M(ii;i'iini.()(.ii': Di; i.a i'i-;.\i'.
751
XI. RAPPORTS DE LA PEAU. — l 'a f sa l'arc pinlniMlc. la pcaii ciiii'c l'ii lap
port a\('r les nr^'-ancs les plus vari«''s. I''ll<' recoin ic (lircclcmciil la ciaxHiili-,
h- slcniiiiii, la roliilc. le liliia cl iioiiiltrc iripipliNscs (tiialli'olcs, de.) on d'ajM)-
|ilivses. Aussi eoneoil-oii raeilcineiil (|u Cii de |)ai"eilles régions, Ires aceossihics
aux IVaclurcs, le l(''j:iiniciil. une l'ois Icsi-. se ié|)are leiileiiient parce qu'il es!
uial uourri, cl cela d'aulaiil |)lus (|iie le pannicule adipeux i'aif déTaul : nu
l'ascia eonj<tnclir lienl sa place iti'i parHjis se développent des Ixjurses muqueuses
(rotule).
Le tégument exierne recouvre les mnscl(;s et dessine leurs reliels. Ces reliel's
sont |)arfois visibles à l'u-il nu et toujours sensibles à la pulpation. Oucdques-
uns ont leur importance. Fis servent au traeé des lignes d'incision, en médecine
opéraloire.
An niveau du crâne, dl- la l'ace, des doigts cl des orteils, la jteau est par-
c(»urue par des artères (pii soûl nou)I)reuses et de taille relalivement considé-
lable. J)e là, l'aisance avec laipielle se réparent l(»s |dai(>s de ces régions, à
vascularisalion luxuriante.
Les veines forment un liclie réseau. \ isible à travers la peau sous forme de
lignes bleuâtres. Ces veines sont d'autant plus profondes qu'elles sont plus
volumineuses. Elles siègent toujours dans les points (jui sont susceptibles de
facilement échapper à la compression.
Ouant aux nerfs et au.\ lympbaliqnes. on ne les voit pas à l'état physiologique.
(Juélques-uns d'entre eux cheminent cependant dans l'éjjaisseur de la j>eau
(lymphatiques et nerfs superliciels).
BOl USES MIQUEUSES
(.%;i. : Bourses séreuses. Iiourses celluleuses, bourses sous-eulaiiécs.)
Au -wn'' et au .wur siècle, les bourses muqueuses étaient connues des
analomistes qui se hornaient à constater leur existence (Camper, 1784 ; Four-
r DALQNE
Fio. 448. — Trois bourses préroluliennes communicantes (d'après Pitba et Billrolht,
Tune superÛL'ielle (A), l'autre moyenne (B), la dernière profonde (C).
croy. 1786). En 1778, Alexandre Monro (Monro le jeune) consacrait à leur étude
un mémoire de quelque importance. Outre les descriptions d'Hertwig (1793),
de Bichat, de Béclard, de Malgaigne, il a paru, sur l'anatomie des bourses
[^1. BRANCA.]
752 LK TÉdUMKNT EXTKHM-: KT SHS DERIVKS.
miKjiiciiscs. f(ii('l(iii('s travaux (rcnsciiihli' <liis à Vcipcan. à l'ailiiii. à Vcrintis.
à (ji-iiImt. il Zoja. à Ilciiickc.
Les l)()ur.ses niuqueusos sont des cavités qui siègent dans le tissu cellulaire
sous-cutané. Elles sont de dimensions très variables. I>eur taille varie avec leur
siège, avec l'âge et la [)i-ofessi(»n du sujet qui les ])orte.
On les observe parloiit où li- squelette fait saillie sous le tégument: « Ir-
téguments du d(js de la main, ceux qui recouvrent la face antérieure de la
rotule, lapopliyse olécrâne, l'acromion, ont au-dessous d'eux... un tissu cellu-
laire qui ressemble déjà à celui (jue l'on trouve autour des tendons, quelque-
fois même de véritables bourses nmqueuses.... On les trouve même presque
constamment à un degré de développement plus ou moins grand entre la peau
et les os, dans les endroits où ces parties ont di's mouvements fréquents, comme
au coude, au genctu. en sorte qu'il y a des bourses nuiqueuses. comme il y en
a de tendineuses » ' .
De ces séreuses, ou « cai)sules synoviales, ajoute Cruvelbier. les unes sont
congénitales et enlrenl dans le plan primitif de l'organisation, les autres sont
accidentelles >> ou accpiises. Ces dernières se répartissent en deux groiijM-.
Elles sont dues tantôt à l'exercice d'une profession, et sont d'un siège constant
pour une profession donnée, qui nécessite des attitudes toujours les ménM>:
laiilùt elles reconnaisseni piMir cause nue lésion anatonii(|ue (liernie. tu-
meurs, etc.).
Touti! bourse séreuse j)i'ésente à <-onsidéi-er une paroi el uni- ca\ité.
La paroi est d'épaisseur et de résistance variables. Elle se conlond |»ar
sa surface externe avec les tissus ambiants. Sa surface interne est irrégiilière.
Elle présente des saillies et des anfractuosités.
Quanta la cavité de la bourse nui(|uense, elle est cloisonnée, d'ordinaire, par-
des tractus conjonclifs. Ces tractus aiïectent la forme de cordons, plus ou moins
arrondis ou de lamelles. Ils divisent la cavité de l'organe en une série de loges
qui demeurent complètement indépendantes, ou communiquent les unes avec
les autres par des orilices doni la taille, la fiUMue. la disposition ne présentent
aucune fixité -.
l'n liquide clair, transparent. Inbiélie les parois de la bourse; il est fort peu
abondant. C'est seulement dans les cas patbologiques (bygroina) qu'il est éla-
boré en assez grande ([uanlilé poui' distendre les parois de la bourse nuiqueusc.
Il v a lieu de distinguer dans les bourses séreuses sous-cutanées : a) les
bourses séreuses normales, constantes et inconstantes; /») les bourses profc'*-
sionnelles ; <■) les bourses patbologiques.
.\) lluiii'sc!> !<i'reust'^ )ioriinili's.
,., , ( |{(>iM'sc aiiuiilti-iiiaxill.i'm'.
A ,'iMi I 111 (' ; 1, ,11
( Hoiiisc ])it'inoiil,ili'.
V I5unrsc scitusc de ilcclaid (au-dcv.nil do la |i iimin*
''"'■>"-^ f dWd.nn).
()iiio|il.U(' { lli'iiisc siis-acromialc.
I. 1821. Bér.i.\u\i. Analomir yihiérulr lU' Birliat, I. IV, p. 'iO'».
'.'. Il peut arriviii- que les limirsos inui|iii^ii!«rs o.(>iniiiiinit|ucnl avei; los soroiisos arliridairos. GeUe comiuunioa-
liuH est d'ulisei'valion parliriiliiTi'iiii'iil IVi-ipu-nli! an nivMii du wiliMi.
Mi>i;i'iitii,(i(;ii: hi': i..\ i'i;\i vo-
53
lliiriiniis ;
I ItlIIIIM' l'|l|l'llllllvlll>lllll'
Ciiliilii
\ IWmisi- ii'Iru-DlciT.iiiiciiMC.
) Itotnsr >tsliiiiliciiiii' iiilcriKv
It.iiliiis I Itniirsc sl\ Ididii'iiiii' cxliTiii'.
) l»niir.st'rt'lni-iiiclacai|Mi |>lialaii;;i(Mim'.
. l'ourse rélin-plialaii^iciiiic (siliiéi^ siii-
Ailiriilalidiis iiil('r-|)lialaii,i;i('imcs . . . la face postérieuiti (!(• l'exlréiiiilt'
' |)i(iximal(' (les itlialaii;,'-es).
( Umirsc (le rcpiiic ilia(|iii' aiiir'io-siipi'iiiMin'.
,, 1 liiiiiisf soiis-isi'liiatiiMit'.
Itassiii , ,, ., . '
\ Bourse rélro-coccyf^ieiiiie.
i iiourse Inichantérieiiiie.
Kéiniir HdUise cniidyliiMiiie externe.
' lUmrse (•(indylieniie iiilenie.
,, , , ( Bourse i)ré-rotulienrie.
l Bourse sus-rotulieiiae(aii^le su |)ern-exleriic ili- |,i luinlc).
Bourse de la tubérosité externe du iiliia.
Bourse de la tuhérosité inteine du (ihia.
Tiliia \ Bourse de la tubérosité antéi'ieiire du lil)ia.
i
I liourse de la crête til)iale.
[ Bourse nuilléolaire interne.
,, , ( Bourse de la crête péronière.
I eroni'
{ Bourse inalléolaire externe.
,. , , \ Bourse rétro-calcanéeiine (partir inlV-rieurc de la face
(.alcaneuni ... , , . '
I postérieure du calcaneuiiii.
... .^- , ^ ^ Bourse plantaire de la tête du premier métatarsien.
( Bourse plantaire de la tête du dernier métatarsien.
.V vkAÎ,- de cos bourses sércusi^s lutriiialcs cl coiislanlcs'. on pciil iviiconlnT
un ti-rtaiii noinhri' de hoiirses srn'iisos iionnales. mais inconstantes, qui se
dévelo|)|)ent sur le raehis (a|)oj)liyse ('-pineuse de la 7'- cervicale), sur le tronc
(l)ord antérieur de la clavicule, région lombaire, face externe du grand dorsal),
sur la cuisse (face externe ou face antérieure), sur le pied (face dorsale du sca-
phoïde, articulations tarso-niélatarsiennes, etc.).
Ajoutons enlin que l'exercice de certaines professions a parfois jjour efl'et
d'agrandir une séreuse d'existence normale.
Les bourses séreuses rétro-olécraniennes sont très déveIoj)pées des deux côtés
ebe/ les graveurs, chez les corroyeurs. les tailleurs de meules, les mineurs (the
iniiu'r's elbow des auteurs anglais). Elles sont agrandies du coté droit seule-
ment cbez les guillocbeurs; la bourse séreuse, située au-dessus de l'épine
iliaque antéro-su[)érieure, est volumineuse chez les tisserands de Dresde; la
bourse sous-ischiatique des tisserands et des bateliers, la bourse malléolairr
externe des tailleurs sont encore très développées.
Toutes les professions, et elles sont nombreuses, qui nécessitent, d'une
façon prolongée, la station sur les genoux, délerminent l'augmentation de
volume de la séreuse pré-rotulienne. L'hygroma pré-rotulien (bouse maid
knee, genou de servante des auteurs anglais) est fréquent chez les frotteurs,
I. Oi'ii au dire de Zimmermann, apparaissent après la naissance (Voir Zimmeismanx, Real Lexikon der nieili-
rinisclieu l'ropadeiitik, .wticle Sclileiiiibetitrl.)
POIRIER ET CHARl'V. \'. 48
[.!. UriAXCA.]
754 I.i: TEniMI-NT KXTFHM-: KT SKS TtKHIVÈS.
Ii.irqvicIfHiis. iiiaidiis, as|)liallicis. On lObscrvc, rn'-cnK'inrnf'iil aussi, tlicz It's
religieux. Il iinporU' de rcinarqiicr ici qiif « à «rfrioiix, le corps droit, c'est la
bourse prétihialr- (pii en n'-aliié porte siii' le sol: mais, quand l'attitude se
prolonge, le tronc s'incline un peu en avant et la rotule par <:\ face a:il«''rieun'.
devient alors la surface de pression » (Lejars)'.
H) Hourxr^ xi-reiiscs profes.'ïionnr/les.
On doit grou])ei" sous ce nom les bourses séreuses (\(' nouvelle l'ormalion ijut-
l'exercice répété de certains ades linil |iar en rr. de Innir- pièces, dans cer-
taines régions du tégunienl.
Les bourses séreuses du verlex cliez les ])oiteurs à la halle, de la régiun
dorso-lombaire cbez les chiffonniers; la bourse pré-slernale des ébénistes et des
menuisiers; la bourse pré-claviculaire des soldats, de l'articulation acroinio-
< laviculaire gaucbe chez les scieurs de long comptent parmi les plus fréquentes.
Il convient d'ajouter à ces quelques exemples les bourses muqueuses cpi'on
l'encontre chez les joueurs d'orgue (au-devant du trochanter et de la partie
inférieure de la cuisse droite), chez les cordonniers (en avant de la partie inlë-
rieure de la cuisse), chez les frolteurs de parquet (cou-de-pied).
La bourse séreuse des lileuses de lin occupe le bord cubital de la l'ace jtal-
maire de la main gauche (tiers moyen) et la racine du petit doigt.
('.) Bourses séreuses potholoi/iques.
On voit aussi des bourses séreuses se dévehtpper sur les \ieilles lu rnies. >ni-
les tumeurs de date ancienne, sur les tissus chroniquement irrités (durilhms.
cors), sur le sommet des déviations vertébrales (cypholiques), sur le uidi-
gnon des amputés de jambe qui marcluMit avec un pilon, sur les cals vicieux
ou proéminents, sur les exosloses. sur la région iln |iie<l I)ol qui piirle sur le
sol, ete.
Bibliographie. — .Munhu. Doscii])!. ol ail tlic l(Uis;c mucos.i', Kdiiiilinurg, 178!S. — X'ki-
l'KAii. Hecheiclies sur les cavités closes (Annuleft de lu Cfiiruri/ic /'ninratae et ctvaiiyèif.
t. Vil, 1843. — I'aihkc. Des bourses séreuses sous-cutanées, tliése. Paris, 1839. — Vebnois.
Bourses séreuses professionnelles, thèse et Anindes d'In/giène publu/tn', 1802. — Bi.evmk.
Anat. et pntli. tics bourses (.ellulaires sous-cutnnées. tliéso, Paris. i8(M. — Zoja. Sulle borsi'
sierose,... Milan, 180"). — IIkixkkk. Die .Vnnt. u. Patliol. (1er Sclileinilienlel unti Sclircnscliei-
den. Erlanpcn, I80S. — Vankci.oo. jCinio callosité spéciale observée chez les flleuses. liiésc
Paris, 18!)S.
N( ri'ES
A) l'rori'dé.< de déleriiniiKliun dr hi surface téguiiH'ut'iire. — <i) (»n assimile les ilivei-s
segments du corps à des solides péomélriciues. On compare la léle à mie splà're, les mcm-
iires à des cylindres; el l'on évalue retendue superllcielle de la peau à laide de formulfs
i:éoinétri(jues (Sappey).
(/) '< Un détache le téguninil cNlcrnc; on le cluuc sur une lalilc en lui conservant exac-
lement sa longueur el sa lari;eur. i'uis, a|)rcs sa coinpicle dessiccation, on le découpe el Ion
«'n rassemble toutes les iiiéces sur un plan d"un mètre carré, u (Sappey.) Itu^ telle mclhoilc
<lonne des résultats sensiblement identiques à ceux de la méthode prcccdenle.
(■) Bergonié el Ségalas recouvrent le corps de bandes de sparadrap, cl .litcrmincul cMsiii(e
la surface de sparadrap employée-.
1. l«i)0. l.KJAUs. Trailc de cltiriirgie, I.
•1. 1898. Deikjonié el Skgalas. .Me;<ure-< tli.'> >»ii'f;iccs Jii co\\'^ <.\i' riKinmi''; miUli.Kle «-l rvsullals. Coni/tl.
rriid. .Stic, rfc /*(■<//,, p. CiU'i.
Mniîi'iKii.dcih: ni-: i.\ n;\i . 755
(/) lioui'luiril ' (lccorn|i(isc lii siirf.nM; ilii ciir|is en Iciiilniio f^i'uiiiflriiiiics. Il di-lormiiic la
siiiicillcic (le CCS Iciriliiin's et lolalisc les n-siillals oIiIi-imis. (IpIIi- irH-lliiidc. plus pxario (|iic
la iircci'dciilo, ildiiiic tics valciiis tni|) iiclitcs. car (dir a^^imilc a ilc- siirlai-cs pLiiics i|rs
siiiract's (|iii sdiil rdiicavcs nu l'iumcxc^.
(■) Koussy a l'ail roiiii.iilir nue ■■ niclliMilr ilc uicii^uialiiiu tic la peau liuuiaiiwî... au uiuycu
iTiiu Miiu\'cl appareil, le pl.iiuniclii' .1 ruui|il('ui Inlaliscur cl à siu'racc vaiialilc;- ».
/') lîiii'dicr se sei'l dans li; uieuic liul d'iiu apiiairil dil inle^: râleur de-; surfaces doni il a
(iiuiue la dcscripli(Mi''.
lit u La coluraliiin de la peau s'assncie liahituellctiieul. nu puiirrail dir(; corislauiiueul.
si les races elaieul pures, à une coluraliuu di'lcrniinéc des yeux et des cheveux. Ainsi les
poaux Maïu'hes. à incarnat nisc, supp<ulanl mal le s(deil, ont d'cudinaire les yeux et les che-
veux de Icinle claire. Les peaux hlîinches In unissant aisi'tnenl au sulcil et toutes les autres
coloralions de la peau, jaunes, ronges et noires, ont, au cmilraire. les yeux et les cheveux
lonces. » (Topinard, lac. fit.)
(Juanl à la couleur de l'iris, les Insiruclions de la Socielc d'aulropidopi»! y distinguent
quatre nuances de coloration (pii coini)orlent chacune cin([ tons. Ces (jualre nuances soûl
le hrnu, le vert, le hieu, le gris. Les yeux bleus sont l'apanage île ceux (pfon (jualifie de
Idonds; les yeux foncés vont de pair avec des cheveux et un tcgiimcnl richement pigmentes.
Les associali(uis inverses (hrnns aux yeux lileus) sonl un indic*; cerlain de métissage.
C) On igi\ore encore si les races humaines dcriveni d'une somhe uui(|ue modiliee pai'
les inilieu.x extérieurs ou si elles proviennent dv. types distincis. qui, en se croisant les uns
avec les antres, ont produit les familles vaiiees (pii peujjlenl la surface du globe.
Beddoi" a étudie la (luesliou de la selecliiui sur la race blanche, il est arrivé à une
(•(uiclusion intéressante. Il croit (pie le lype blond est un tyjie eu régression et il s'appuie
sur ce l'ail (|ue le blond est, plus (jne le brun, susceptible de contracter les maladies si
frei|uenles dans les grandes agglomérations urbaines (lubercnlose. etc.)'.
D) (lu a longtemps aiiile la question de savoir (pudie poiivail cire. die/, uik; bMume, l'iii-
IhuMice d'un premier mari sur les enfants issus d'un second ou d'un truisiéme époux. Celle
iniluence semblerait nulle si l'on s'en tientau l'ait très intéressant observé par Hell. Kn ISiil.
une Kcossaise eut un lils d'un nègre de |)assage dans la ville ([u'elle habitait. Cet enlaiil
fut mulâtre. Trente-trois mois plus tard, celte même femme eul, d'un blanc, une lllle qui
fut blanche'.
1') ■< <;hez les singes snpérieuis. les plis de llexion de la paume de la main aireelent une
direclion transversale, mais sont en nombril dilTerent (2 ou -"ij suivant les espèces'' ».
F) Profcdcs d'étude de^ H;/ncf' jiiipilliiirrs. Four eludier les crêtes papillaires, il suflll
«le poser le doigt sur une feuille de papier phob)grapbique ou sur une feuille de papier
<lu'on recouvre ensuite d'une couche d'encre (pour le détail des procédés dWubert, Conlier.
l'oitevin, Florence, voir Forgcol, /oc. cit.).
On peut encore a|)[)li(|uer la main sur un(! lanu> de carton largement enduite île unir de
fumée. Tour rendre permanente l'empreinte obtenue de la sorte, il [suflit de la traiter par
l'un des liquides journellement employés pour « lixer » les escjnisses au fusain.
G) llei)burn sujtpose (|ue la plante du pied des mammifères était primitivement plate. Elle
était parcourue par des lignes papillaires parallèles entre elles. Du fait de la marche, des
épaississemenls cutanés se sont formés dans les points oii la idante du pied prend appui
sur le sol. Et, sur les émincnces ainsi formées, les lignes papillaires ont [iris une dis-
position concenlriiiue.
Les lignes papillaires, comprises entre ces éininences, sont devenues i)arallèlesà l'axe des
objets (|ue la main ou le pied des primates sont appelés à saisir.
Les éminences se sont transformées en véritables pelotes dermiques chez certains mam-
mifères (digitigrades à .'i doigts).
Chez les embryons de chat, les pelotes dermiques sont seulement au nombre de trois;
chez le chat adulte, les trois p doles distinctes se sont fusionnées en une pelote uni([ue
trilobée'.
I. 1898. RûucHARD. Soc. de biologie, p. ijii.
■,'. 1899. RoussY. Soc. de biol., 13 mai.
i. 1901. BoRDiER. Journ. de physiologie et de pathologie (jcnérale. 11° i. p. tiTS.
4. 1896. Bf.ddoe. Sélection in nian, Science progr., p. 384.
5. 1896. Bell. Journ. of anat. a. pliys. tiorm. and. path., t. XXX, p. •Jjy.
ti. lÉOO. b'ÉRÉ. Compt. rend. Soc. de biol.
7. 1897. IIepburn. Note sur le travail de Wilder intitulé « Disposition des plis épidermiques sur les mains et
les pieds des primates. Anat. An:. XIII. p. '.'jo ,0 (ia Anat. Anzeiger, XIII, p. Vij).
[A. BRANCA.]
756
I.K TÉ<irMKXT KXTKI^NK KT Sl> ItKRIVÈr
ClIAIMTIiK VIII
STIUJCTURE DE LA PEAU
La mise on œuvre des procédés rudimentuircs. éhnllilion. puliéraclinn. l'Ic.
que possédaient Bichat et ses prédécesseurs, a permis de distinguer dans la peau
deux couches loi ida mentales : le dertne et ré[)idcrmi'.
1.
DERME.
Le derme (>sl constitué par un tissu d"aspect Itianrliâlrc et dcnii-hanspa-
rcnt. (pil. à la coction. donne de la gélatine. Ce tissu est disposé sous la rmiin'
d'une nappe, dont l'épaisseur oscille de 300 u. à 3 millimètres.
La face profonde du d(>rme est d'un gris blanc. Elle confine au tissu (cllu-
laire sous-culané par une surface lisse, et, là où ce tissu fait défaul. rllc s"unit
par des tractus fibreux aux os, aux aponévroses, etc.
Sa face sujx'rlicidle, plus molle et plus rosée (pic l(»iil le rcslc du (li'inn'.
est contigue à la membrane basalc et par t'Ilc ;i répidcrme.
I. — |{ai'|'(ii!is iu iiKiiMi; Kl i>i; i.i'iMiiKiiMi; (.\). — ]a's deux couches funda-
ric. 'î'i'.l. — l'.iiiilciiiif ili' |l;iT|(iniiiM' ilr>
iiuiins. vu par sa l'aco prufoiulc à un
fiTOssissement de 8 diaiiu-lios. il rc-
])résenU' le nombre des orillcos (107)
(ju'oii observe dans cette région sur
un espace de 2^; inilliinclres carres.
(D'après Saiipey.)
II. lioiii'{roon> r'|iiili'rmii|iio> srnrdin-.int il.in>
les sill..n> iiitiM-|i.niill.iiivs ilii ilrniic.
,r*'-
e V S
in;. l.")(i. — Kpideiiiie de la lace dtii>ali'
du pied, vu \m\t sa face profondt". à
un /iTOssisseinent de 8 diamètres. Il
montre ses orillces et eeux ijui'ii
oiiservedans presque toutes les partie>
du corps, sur l'espace de 25 milli-
mètres carrés. (D'après Sa|>pcy.)
|{, crètos (lo la face [(rofuinii' île ré|iiilenne. —
]'. fosselles où sont reçues les papilles du derme.
— S, orifiees des glandes suiloripares. au nombre
lie :t-i.
nu'ulales de la peau alVrcIrn! ciilrc cllrs (li'< iap|inils \ ariabli-- (|uc Hla-clikn'
ramène à tpiatre l\pc^. Enli'c rcs l\pc--(iii iili'-ri\r, (r,iillcur>. ilo Inrmo de
Iransilion.
1. ISHT. IIi..\m:iiki>. Arch. f. niil.i: Aimt., p. 'lOi j'.'S.
sTiii'cTi i:i': Dr: i.\ i'i-;\r. 757
I" llljf. l/('"|iiilrfiii(' cl le (Ifiiiic ciiliciil en rnii lail |).ir une siiiT.icc
plane, ('."('sl (lii'c(|iic la siiilacr (lriiiii(|llt' iiCsl pas Iktissi'-c de saillies; c est
«lire aussi (pi'il iiCxlsic puinl de lidurfrcoiis ('•pi(l('rmi(|ii('s, issus de la lace
pi'olniulc (le l'rpidcniir. i'.v pcciiiici- typ<' est rcprésonli' par la |iiaii du fntiil et
le i'aj)li('' (In prriniT. I ne panillc dispftsition sdjjscrvc cncoir snr la |)('an de
la ((iiupic de ruicillc, sur ccilaims r<yions dn scrcdnin (en dehors du raplii'-)
<'l du rrtMix axillairc, là iiotaiii mciil (m'i les lilandcs siid(iri|iai rs sont très
développées.
l/épideiiiie de la lace inaiipie la I raiisll loii de ce type avec le deii.xiénie Ivpe
de HIascliko; sa face pndnnde se nionlre inniiie de petites <aillii's hossidécs,
(pii s"inter|)(iseni entre les l'acines des jkmIs.
'-' ti/j)i'. — La lace prnl'nnde de ré|)ideniie pr(''sen te des é|)aississeineiils (pu
se disposent sons ruriiie de handes (iridnlenses. |)ai'allèles entre elles, (les ha ndes
se l)ifnr([nent sonvent ; en pareil cas, on voit i"ré([nonuneiil s'interposer, entre
les denx hranches de dédonhlenient, des crèt(<s épidernii(pies liisiformes,
orientées coninie les grandes handes ('pideiniiqnes. Pareil Ivpe s'observe sur
la peau du cou (au-dessus du sIerno-niastMïdien), sur le dos du pénis, snr le
mont de Vénus.
'.V' type. — Dans le '.V tvpe de Hlaschko, on trouve, eiilre les lonaiies handes
épiderniiques longitudinales qui caractérisent le type précédent, de courtes
handes épidermiques, à direction transversale. Ces « traverses » n'atteignent
j)as en général les grandes handes longitudinales.
Dans son ensenihle, la face profonde de l'épiderme simule un filet, mais un
lilet qui n'est qu'à demi fermé. Les préparai ions de la peau du ventre donnent
do helles figures de ce troisième type. On en peut dire autant de la peau du
dos, des fesses, de la face d'extension des membres. Mais, ici, le réseau, consti-
tué par les bourgeons épidermiques longitudinaux et transversaux, est déjà
plus fermé; c'est un acheminement vers le type qui doit maintenant nous
occuper.
4'' (ypc- — Sur le cuir chevelu, snr la face de flexion des membres, des
orétes épidermiques transversales, droites, obliques ou arciformes, sont jetées
entre les bandes longitudinales qu'elles relient. Elles représentent des anasto-
moses, jetées perpendiculairement entre ces bandes. Les bourgeons épider-
miques constituent un réseau, plus ou moins régulier, complètement fermé;
dans les mailles de ce réseau pénètrent des saillies dermiques, qui, à la loupe,
donnent à la surface du derme un aspect velouté. Ces saillies sont souvent incli-
nées par rapport à la surface de la peau, comme le sont les cheveux implantés
sur le tégument. Ce sont là les pnpiKcs.
IL P.vi'iLLEs. — Décrites par Malpigbi en 1664, les papilles dermiques sont
des saillies de la surface du derme dont la taille et la forme n'ont rien de
lixe.
Dimension^. — On a distingué artificiellement des papilles grandes, movennes
et petites.
L'examen du tableau suivant fera connaître les variations de taille qu'on
[.1. nr.AxcA.]
758 LK TE(;T"Mr:NT fiXTERNE ET SES FiERIVES.
observe sur uii certain iionihrr de r('';.Mons. mais un saura que, sur une mémo
région (manidon). on j)cut t»bserver des papilles de taille très différentes.
Iji.irnptrp li>nsilii<lin;il. Diamètre tnnsïersil.
Cuir fliovplu. p.iupii'ics. ((ik'Iimips roirioiis ilo / ... . .... .,,. ....
,,.,'.'. ' ^ . 'itl il .)0 'i JO a .lu IX
Iti lace (nez. joues) >
Plis articulaires du dos des doi;;ts '»(i a ."iu ;/. 2it à 30 ;i
Pénis :t(i a TiO u. 20 u.
.Scrotum, grandes lèvres MO a 00 a 2it à iit -i
Face dorsale des mains et des iim'iii1ii(~. i\<<>. /
. . lui) u 40 'J.
fesses S
(Clitoris, prépuce I2ii ;j tO u
.Marge de l'anus ."id a !.")(( a :tO à 5l( y
Petites lèvres Kld à 2.">0 ;j 40 à 8(» :x
Manii'ldii (-randes papilles) 2iHt a :t(l(l ;x 100 à 200 >x
.\oiiibre. — Le nombre des papilles est de KJO par millimélre earré (7)) à i;{f>)
sur la tète, le eon. le troue et la plus grande partie des mi'Uibres (Sappey). En
supjxtsant ([ue les papilles fussent également réparties sur tout le tégument
e.xterne, dont la surlace se cliifTre par l'tOOd centimètres carrés, le nombre de
ces papilles s'élèverait à Kid millions. Mais c'est l;i un calcul très appro.ximatil.
.\ la paume (les mains, à la plante de> jtieds. il n va (|ue .'îti papilles par milli-
mètre carré (Sappev), et moins encore pour W'eber. Nous sav<uis d'autre part,
((ue certaines régions (scrotum) sont plus ou moins dépour\iies de papilles.
Direction. — Les papilles sont obliques ou perpeudiiiilaire,-. à la surface
générale du uernu".
Les papilles sontol)li(|ues vUr/. le iietus. Elle> >e reilre-.-enl plus tard au cour--
du développement. Toutefois, sur un certain nombre de territoires cutanés
(face antérieure du bras.de l'avant-bras. derme péri-unguéal). les pa[tilli'-> gar-
dent, dune fai'on délinitive. leur obli(juilé première.
Forme. — Les papilles se répartissent en deux groupes : les papilles simples
ou adélomorpbes, les papilles composées ou déloin(U-pbes.
Les papilles simples ont la forme d'un cône, d'un cylindre. d'un bemisplière,
d'une massue. Elles se teruiinent par un sommet le |dus souvent effilé. Idies
sont essentiellement caractérisée^ |tar deux fail> : I leiu- sommet est toujours
unique; 2" la saillie que forme la j>apille n'est jamais apparente, à la sur-
face externe de Tépiderme. .\utrement dit lépiderine. festonné probmdémeut.
se limile. d'aulre pail. par um' ligne plane : la pa|iilleest adélomm'pbe.
Les papilles composées s'observent à la païune des mains, à la plante des
pieds, sur la pulpe des doigts et des orteils. A leur ni\<'au on voit le dern>e se
relever sous forme de longs plis, (pii sont les crêtes dermi(|ues'.Ces crêtes larges
de 2(HI à 70t) [JL se juxtaposent les unes à côté des autres. Elles se répartissent en
séries concentriques. Cdiacuue d'elles ptute un son\mel ramilié. on composé.
Aussi, regarde-t-(Ui li's j)apilles couq^osées connue tcrunnées par une série de
mauu'lons (2 à îi). qui sont à proprement jiarlei' des papilles. La surface l'xté-
rieure do lépiderme accuse, par une saillie, la saillie de «hatpie créle ilermique;
vt)ilà pounjuoi on dit (|ue les [tapilles composées siuit délomorpbes. Mais on
ne voit jamais l'épidernu' révéler la présence de ces mamelons (jui bérissent le
I. Il ne f.ml p.iN oniifondr,' ce- fiî'le> lll■rlllilplo^. avec le* lifines papilLTiri'i. (crêli'!!- rpiJermi'iuesl «loni il .i rlo
Jiri'rr(l("llllll(.'llt iHU-sliiui.
STIU <:TII!I: hK LA l'IlM'. 759
sdimiicl tir-- (Trio (I('niii(|ii(>. t-l i|iii xiiii, :i |»in|iiriiirnl |>.iilrr, des [);i [n'Ilc^.
(les |»a|iillfs ■«(' (lispusciil en tiriiiTal ^iir ilciix r.iiiL:-. h.llr-- sont si'-parri's j»;ii-
iiii silldii inv;^iilirr cl |tcii |ii'nriiiHl mi m- Iiphc un Ikiiii :ji'mii (''pidcrmijuic. .Vu
siMiilMcl lie ce Imiii'Lii'dii s",i ImiiicIic le canal snilunTcrc <|ni ti'ax'ccsc l'cpidcrnic
cl s'oiiv le, (I aiilic |)ai'l, an snniincl i\>' la cn''lc |ta|»illairc.
Piilii/li'x rnxcii/inrr.< et iifrrriisi\<. — l)"a|)rcs la iialiirc i\f-< (ii'^^ancs (|iii
lc> (xMicl rcnl, nn di^lmunc encore les j)aj)illcs en \ascniaircs d nervenses.
Les premières uccii|)enl l<tiile la snil'ace du léiriinienl cxlci-nc.
Les secondes se localiscnl sur les lernloires ( iilancs. ({ni iec(»n\ icnl Je squeleUc
des exli'i'niiics.
Kii réalité, toutes les |)a|)illcs sont vascnlaires. Les unes sont exclusivement
\ asculaires, c'est le plus iirand n<nid)re ; les autres sont à la fois vasculaircs et
nerveuses.
Mode de répartition. - Sur une sm-race de 2:^ inilllinclrcs carrés, Meissner
a procédé au di'nonil'.rement des pa|»illcs. Il es! arii\('' aux résultats suivants :
i!iVi"ii. Nombre de papille-.
l'aïuiic (lo la main (pailie inoycimcl 8
KiiiiiuMice théiiar S
l"^- plialaiip'P lie liiidex \:\
2'- plialaiiiip lie l'iiulox Kl
:i" plialaiiiic de I"iri(l(>.\ KKS
III. Ti;xii iiK 1)1 iti:it.\iK. — Le derme doiil nous \(;iions de faire l'élude iiior-
pliolo^iquo est formé de « fibres » entrelacées en réseau, (l'est à l'existence
de ces « fibres » que la peau doit ses propriétés plivsi([ues. c'est-à-dire sa
résistance et son élasticité et c'est à déterminer la direclion (pian'ectent ces
« libres » que se sont attacliés nombre d"(d)servateurs.
Sur les indications de Diipiiytren. Kilbos fit j)énélrer dans la peau « un
poinçon conique » ; il obtint de petites plaies liin'aires. dont la direction
était constante, pour une même ré^rion du tég-ument exierne'.
MaliiaijUMie reprit ces expériences; il établit la direction que [)renneiit les
s(»lutions de continuité dans tel ou tel segment de l'organisme, et il incline à
penser que cette direction est (mi rapport avec un arrangement particidier des
fibres du derme-.
Langer continua ces recbercbes. Tl conclut que le derme est formé de fibres
entre-croisées en diagonale. Ces fibres circonscrivent des mailles irrégulière-
ment polygonales. Plus ces mailles sont étroites, plus les fibres qui les circon-
scrivent tendent à devenir parallèles les unes aux autres'.
Plus récemment, lIofTinann a publié' un mémoire oii. il étudie au point <le
vue médico-légal la forme ([u'afîectent les blessures dans les divers territoires
i\\\ tégument externe. Les résultats qui servent de conclusion à ses recbercbes
sont de quelque importance.
Tout instrument conique qui pénètre dans la peau écai-te les fibres (jui consti-
I. 1834. DupuYTREN. Traité des blessures par armes de guerre. !. p. 6i.
•-'. 1859. Malgaigne. Traité d'anatomie chirurgicale, I, p. 7G.
3. 1861-1S6J. LANTiER. Ziir Anal. ii. Pliy#. <lcr liant. Silz. der I:. Akod. d. U'issench.. t. XLIV, p. 19 à '16,
ot XLVl, p. 133 à 188.
'1. 1881. IIiTFMANN. n'irjtrr mnt. Jalirl,.
[A. B RANG A.
760
LE TÉGUMENT EXTERNE ET SES rtÉIMVÉS.
tuent le dernu', en majeure i)artie. Une fois enlevé, cet instrument laisse après
lui une [plaie linéaire. La direction de celte [tlaie est la méine f|ue «elle d«'s
c ^^\
es
^^
_-^>- D.
Oi
^^. -
X"
^cé^^^
Fio. 4ol. — Coupe d'ensemble de la peau. (D'après Darier.)
Lr|pi(li'riiir >!' iiiontio fniiia' : 1° ilniir iciticlie cornée C, miinip dp snillipsqiii sont les ci"èles p.ipillairps (".!',
liiirtanl à l<'iir sommet les (ii'itices îles i;lniiiles smloripares : •>" iTiin lierme fornu' iPiine eoiiohe |>.i|iiilaire P. iTim
ilerme proprement dit Lt. d'un liypodernie lly formé de ioliujes adipeux, séparés par des cônes lllireux (A': dans
cet liypoderme on voit de gros, vaisseaux sanfinins VS. un nerfN, trois corpuscules de Paciiii. des ^lunit'riiles
de glandes sudoripares GS dont le canal exi-rétenr CS va s'aboucher au sommet il'un bourgeon épidernii(|iip
inlerpapillaire. Les crêtes papillaires CP sont séparées les unes des autres par des sillons visibles à la surface de
la pc.iu, (pli sont les sillons interpapillaires.
libres dermi(|iies. U/rsl diii' (|iir la iilaic rv| xcillcale stir les ineinhrc^ cl la
partie posirrieure de la tètt^ hoii/oiilali' ^iir le cdii cl sur la ré::ioii muvemu'
(\\i tronc; oliri(|ue de haut en has cl Af dedan-s l'u dehors dans la réirioii
scapidaire; ohrK|ue en sens inx'erse au iiiNcau îles fesses. Au \disinai:e de la
colonne verléhrale les plaies prennent tut a>pecl iriviridicfeuieiil éloilé; la cause
^TllL'CTriiK l>l-: I.A l'K.M
761
■;! iM'-duit à (lu lissii
ni r-l, (|ir('ii CCS Icnilnircs rnii\rrtjriil |ili|v|ciii< s\>lt''iii('S de libres iI('riiii(|ii('S
iruriniliilioii (lillrrciilc.
Telles sont les iKilioiis (in'uii <i |iii recueillir sur le ileiiiie, a laide des iik'-
t liddes aiiaf(>iiiii|iies.
Les progrès de riiisl(d(»^ie (iiil apporté d(>s faits noii)!)reii.\, capables d'éclaiier'
la stnieliirc du deniie, et l'on tromc déjà dans Tood cl liowniaii' une lionne
<leseriplioii de celle sliMlcIiii'e.
I\'. llisToi.oiar. nr iii:it.\n:. — <>ii di^liniine aclnelleinenl dans le derme .'{ <-ou-
< Im's supeiposées ((iii s(»nl. en allant de la prolcnulenr vers la sinlace : I" lliy-
podernie; 2" le churion jiroprenu'nt dit; 3" le corps réticulaiie.
i.a clini(|ne jnsUfie pleinement cette distinction anatomiquc (Kromayer).
I.es all'ections de la couche réliculaire et de l'épiderme (Parenchymhant des
Allemands) dilTèrynt prolondément de la pathologie du clutrion (Lederliaut).
I" 1 1 j/j)0(lei'mi'. — L'hvpoderine de Hesnier répond à ce (|iie les aiiato-
niistes décrivent sous le nom de fascia superliciel. 11 est essentiellement formé
de tissu conjonclif et de tissu élastique; les faisceaux conjonctifs y sont peu
-erres et s'v montrent orientés en tous sens.
Nous savons que, dans certaines réL'"ions. riivpoderme
<'onionctit". Une telle dis-
position s'observe partout
où le chorion n'a que
des attaches lâches sur le
périoste (rotule, olécrane)
ou sur les tissus sous-ja-
<'ents (paupières, pénis,
scrotum).
Ailleurs (face ventrale
(les mains et des pieds,
cuir chevelu), l'hypo-
derme comprend, dans
-on épaisseur, une for-
mation adipeuse (pannicule adipeux)^. C'est là une formation surajoutée et
contingente, puisqu'elle peut disparaître au cours de l'amaigrissement. En
pareil cas, on voit partir du tissu cellulaire sous-cutané des bandes fibreuses
qui contiennent des fibres élastiques. Ces bandes, après un trajet oblique ou
perpendiculaire à la surface de la peau, vont se perdre à la face profonde
du chorion. Elles sont connues sous le nom de cônes fibreux de la peau.
Ces cônes fibreux délimitent des loges qu'occupent des amas de cellules
adipeuses. Ces éléments, qu'on n'observe jamais dans le chorion, résultent
d'un dépôt de graisse dans le protoplasma des cellules conjonctives de l'hy-
j)oderme. Leur ensemble (>onstitn(^ lui coussinet élasti(jue et résistant, où
pénètrent des poils volumineux (barbe, cheveux) et les pelotons des grosses
glandes sudoripares (aisselle, paume de la main, plante du pied).
A.
Fie. 4:i2
Tissu conjonctif doublant la face profoinlc de la
peau. (D'après Stohr.)
lliili'-î adipeiises. — T.C. ti>sii conjonctif. — V
. vaisseau sanffiim
1. IS45. Tood et Bowman. IVttjs. Annt.. t. I. p. 406, fig. 77.
2. La graisse est très rare en certaines régions telles que la peau Je l'oreille et ilii nez.
[i. jm.ixc.i.
762
].E TÉ(il MKXT r:XTi;KM-: KT SKS DKniVK.-.
l'ic. 4o3. — (li'lliilc a(li|)cii>(' isulcc
ilu tissu conjniiftif tlilliis soiis-
ciitaiit' (lu cliien. après injectiDii
interstitielle île nitrate (FarfiCiU
I.a collulo. a(»{H'lt''«; à se (liHV-rcucici- en (■clliilc adipeuse, es! Imijoiiis siluée
an voisinage des vaisseaux sanguins. Klle esl jiriinitivenient iiuh. et porte
en son ecnlre un noyau. I.a graisse y est éla-
borée ?ous forme de fines granulations, dissémi-
nées dans toute l'étendue du cytoplasme. A
s mesure (lue ces granulations grossissent, t-n s.-
I fusionnant les unes avec les autres, le proln-
|-/' plasme et le novau se trouvent refoulés à la
y -^ périphérie de la cellule. C'est seulement alors
que la cellule édifie sa membrane d'enveloppe.
l.a cellnle adipeuse, adulte, est une vésicule
(l'un diamtire de 40 à loO >/. Elle est entourée
d'une membrane à dnnble cnntiinr. A la face
interne de eetle (■a{)snle s'applique le proto-
ii 1 pour 1000. (It'apies Itanvier.) plasma, réduit h une lame sphérique. Kn un
m, m.Mibianc. — „. iiny.m (iiiniiir .11- point de sa surface, ce pn»lopla>;ma s'épaissit
|irnli)pl,isni.T frraiiulcux //. — a. I">iilc' di- , , ,
jiTaiss.'. 300 (tiani. pour entourer un noyau, généralement unique.
Ce novau, d'aspect vésiculeux. est sphéririue mi
ovoïde; sa surface porle |)arfois des excavations (Habl) que déterminent les
gouttelettes de graisse élaborées, autour du noyau. « Le milieu de la cellule est
occupé par une masse graisseuse séparée du pidluplasma par une zone qu'oe-
riq)e un li(|uide transparent. » (Man\ier. )
La firaisse est snlulile dans l'ctiiei. le chliu-ordrine el les earbures d"liyilropéno. Klle n»(luit
lacide osiriit|ue en se teignant en noir. Klle est colorée en lilen par le bleu île quinoleine.
eu roupe par la leiulure iroreanelle. en roupe oianpi' par le Sndan III.
I,a i^raisse esl un ruélaufie irélliers de la plvri-rine (tristéariiu\ tripaliniliiie. trimargarineK
l.a stéarine el la pahuiline y dutninenl chez riiiuniue. Chez le Minutnn. la irraisse esl pres-
que exi'lusivetuent tniiiiee de sleiirine.
Kn étudiant eiuuparaliveuient la ihiniie de la f:raisse animale. Ilenrii|ne> et llensen sunl
arrivés ii des résultats 1res intéressants. Ils ont montre i|ue la température de fusion de la
graisse s'élève, à mesure (|ue la praisse est sitiu-e plus pndondenient : dans la peau (pore),
la graisse (panne) esl d'aulanl moins lusihle i|u"elle esl plus eloipnée de l'epidernie.
()n enseigne ipie la fiiaisse est une elahoralion cellulaire. Nourris de la même façon, des
animaux, d'espèce dilTéreule, devniient donc élaborer une iiraisse dilTérenle. .Mais l'expe-
lieuce a montré qu'il n'en est rien. I,es graisses introduites dans l'organisme sont trans-
portées dans les cellules aili[)eiises, et gardent le caractère spécifinue de l'org-anisme dont
elles proviennent. \ titre d'exemple, je citerai ([uelques faits. In chien soumis au jeiine.
puis nourri avec de l'huile de colza (Muuk) ou de l'huile de lin (I.ebedeff). ou encore avec
de \a graisse de mouton, possède, an bout de iiuelque temps, une graisse qui présente les
caractères des huiles végétales ou du suif de luitutoii. Celte graisse ne fond plus à 20"
comme la graisse du chien, mais à iO" comuu> celle du mnnlon. Il y a là inie simple
lixatiiiu d'un pindiiil (Icjà l'Iaburc. Il n'y a point uiu- elalioralion cellulaiie. a proprement
parier.
2" ClioriuK prujncincnl illl. Ca zone nmvenne du derme, on c Jmnon pro-
|uement dit. est es.sentiellenu'nl ecmstituée par du tissu i'i»nionili\o-élasti(|in>.
au mili(Mi dn(|uel soni novés des \aissean\. des iierl'-. des glandes el des poils.
Ce cliorloii esl ni>e sur le \ i\ ani ; >nr lei,nla\re il e^l d'un blanc gris qui tire
sur le jatme: son aspeel esl demi-lrans|)arenl . ^.i ^Irurlure grossière. Il repré-
.s^Mite la majeure parlieilu denne(2 .'> on i "i). H i-<l formé d'élémenlsqui sont :
I" des eellnles riinjoneliN es ; 2" des liltres nuijonrliN es ; .{' des libres élastiques.
n) Les cellnles ion joni liv es sonI des lellnle^ éludées, anastomosées les unes
sTi:i'i;ri i:i: ni': i.\ i'i;\( . 763
;i\cc 1rs ailliez, h'.llcs xiiil |ii'ii m iinltlTiisrs cl d isjiust'cs à la siirraïc Mrs
faisceaux liltrciix du diniioii.
//) Ces l'aisccaiix c(iiii|(acls. (imliilciix un Icmliis. rvlimlri(|iics mi aplalis,
sniil l'urmcs cliaciiii de liiic- liliiillcs cdiiimicl i\ es. iirieiil(''es |iarallcleiiieiil.
dans lin même laisceau. Ils snnl disposés sur jiliisieiirs assises. I.es l'aisceaux
lihitMix d'iUK" même assis(> sont parallèles enlreeii.x. Les l'ai serai i.\ siliiés dans
des assises dill'éienlcs ^niil. lanli'd |ia
lallèles entre eux. cl lanlid dis|)nscs
iliiiie façon variahle. Dans ce dernier
cas. leur dircclion esl perpondicillairc
nii u|)li(|iie a crllc des faisceaux ."idja-
criils. (>n p("iil même siii\ l'c ci'rlaiiis
faisceaux (|iii pri'seiilenl une dispo-
sition nallée. Ou les \ oit se redresser.
dexenir ol)li(]nes ou perpendiculaires
à la surface de la peau, passeï" d'un
plan dans nu autre plan. De cette
oiieulatiim variable des faisceaux
coni(tnctil"s, résulte un asi)ecl l'eulri'-
du cliorion.
Dans cerlaint<s réliions (pulpe digi-
tale), le chorifui peut se subdiviser en
deux couches, lune profonde, laulre
su|)erlicielle. La preuiière esl la plus
é|)aisse; elle représeute les deux tiers
(In cliorion. Klle est formée de fais-
i-eaux conjonclils \oluinineiix et lâ-
chement unis : on voit s'y terminer
les cônes filii'eux de la peau. La se-
ciuide est mince; elle est formée de
Vu:, t.'i'i. — Tissu iiiiiji)iiç.lirsou.s-cLilané du chien
c'iilulte, préparé par iii.jcclioii intoistiticlle
irune solution au nitrate d'argent à 1 pour
10(JÛ, coloré avec le iiicro-carniinate et con-
servée dans la glycérine additionnée d'aciilc
rormi(iue. (D'après Uanvler.)
a. faisccjiiiK conjomtifs munis de filires anniil.iii'ps. --
faisceaux fibreux très petits, très ''. lihivs clastiques. — c. reliule* i.l.ttts vues de fa.v. —
, 111 '■ ■ '"'^ nièuips vues de profil. — n. cellules Ivmpliatiiiiif^.
serres les uns ciuilre l(>s autres; 'amdiani.
elle confine au cor|)s papillaire.
Les faisceaux fii)reux du derme forment donc un réseau. Ils interceplent
des mailles virtuelles. qu"occuj)ent les globules blancs et une substance bya-
line. peu colm-alde. ([ue les anciens auteurs désio-nent sous le nom de matière
anior|)he. Les bistologistes contemporains sont à peu près unanimes à consi-
dérer cette substance, comme du ciment ou comme du plasma transsudé des
vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Pour ileitzmann'. cette substance est du
prolojilasma. et Retterer la cimsidère comme de l'iiyaloplasma, c'est-à-dire
comme la partie périphérique des cellules conjonctives. Une partie de cet hya.-
loplasma se ilifférencierait pour former les faisceaux conjonctifs; l'autre partie
continuerait à assurer la continuité des divers éléments du cliorion.
c) La présence de fibi'es élastiques donne au cliorion un tvpe structural qui
diflérencie nettement ce cliorion des formations conjonctives modelées (aponé--
1. ts;H>. 11kit7.man\. .icc/i. /". Ucrin. u. ^'y/j/i.. 1. ii. -'.
[-1. BRAXC.i:
764
LE TÈGLMENT EXTERNE ET SES DÉRIVÉS
vrôsos, loiulons) avec lesquelles il a tant de points de ressemblance. Larpres de
2 h i2 u., de forme cylindri(|iM' on l.imelleuse, ces fihres sont droites ou ondu-
leiises, selon que la peau (inon cMiuiine est tendue ou rétractée. Elles se
ramifient pour former un ii'seau, à mailles lar;yres et irré^'-idières. dont la
masse représente le 1 10. le I •'> de la majse totale du derme, et parfois davan-
tage encore. Ce réseau siiilri(|iie avec les faisceaux coiijouctifs. (Jn répèt»',
d'di'diiiaire. (]iie la direclioii tlii n'-scau élastique est sulioi-doMuéc ;i la direc-
C.l'. __
Kic. i'V,'). — Formation élastique de la peau sur une coupe traitée par l'orcéine.
/: . û|ii(lerni(! ; CP. coiirlie papillaire et soiis-papillaire avec ses papilles P. — Uans le derme on remarquera
les vaisseaux sanguins V. S. et le réseau élastique El (dessiné en noir) qui se prolonge jusque dans les papilles.
liiiii (les faisceaux lilireux. (le réseau serait allongé dans le sens des faisceaux
lihreux. Il esl loin d'eu être toujours ainsi (Hol)in). Sur la muqueuse balann-
j)réputiale du chien. |)ar exemj)le. les fibres élastiques les ])Ius nombreuses ont
une direction longitudinale; les faisceaux conjonctifs leur sont perpendicu-
laires : ils sont disposés circulairenu'ut (Hetlerer).
Le réseau élasli(|ue occupe t(uile l'élcMidue du clKinitu. 11 idurnil aux
urganes inclus dans ce cborinu (jtoils. glandes, etc.) des gaines élastiques. (|ui
sont plus ou moins nettement individualisées, mais (pii restent toujours à
distance d(>s nerfs, des muscles et des vaisseaux. De plus le réseau élastique
(Tood el liowman. IS'iTt) dn derme se prolonge dans le ('or|is ivliculaire et dans
riivpoderme. Dans riivpodenne, il va former les rés(>aux élasli(|iies (ju'ou
observe dans l'épaisseiM" des cônes fibreux de la peau, et (|ui. chez noud)re de
niammilères. <-onsl ilni'nl. >on< la pean. une cunclie des |)ln< |>uissaules.
'•\" Corp>i rrlinilaiff. — l ne napix' d'nn lis^^ii délical. qui doit ;i ^a riche
vascnlarisation une coloration d'nn gns ronge, constitue le c(ii'|ts réticulaire
on /.one sn|iei licicllr du dci-nie'.
1. Ce i-iirps rétii'ulaire fait défaul sur rertaines it'gions oulaui'e-. La papille est alors ccin^liluée par du lissu
(ilircux.
sriM i;'ii i:i: l'i-: i-v ri:\r.
765
^ ? • t v* i :■ ri \ \'
■A ■'.
^. 4'
(:(.(tt' /.,.in' se liliiilc pi-nlnlMlrlliriil par llli ivsrail Vi.sriil.iilV l.VS (l.'-vclopi»-.
I,. ivs.',u. sniis -papillaiiv. Si.p.-Hirirllrmrnl. rll." vi.'iil au eM.iila.t (le la nx-iM-
l.raiic l»a-alc i|iii la sri)aiv de [■(•pidnim-.
Kll.' allVclc (l.'s aspc.-lsvarial)li's, selon .inrllc appartl.-nf à un.' n'-ion -lal.iv
ou il uni' nVidii iiiiiirn'dr poils.
Dans le prriiiiri- .as. la siii-lacr .'xlrnic du (•or|.< ivli.iilaiiv pivsrnir <l.-
saillifs ([ui siuil plus ou moins
parallèles cnin' elles. De telles
cn-les (Ici-nruiiies s"ol)ser\-enl au
niveau du eonduit audilil'. des
lèvres, du nianielon, du prépuce,
du ulaiid. des |teliles lèvres.
Dans les régions pileuses, la
surlace du derme présenle drs
aspects inulti|)les (Voy. plus
haut. p. T'i'.l). Nous n'envisaj^-e-
rons quuu exemple: eelui où le
demie est hérissé do papilles.
La couehe réticulaire se |)r('--
senlo, alors, comme une hande à
hords parallèles, épaisse de 100 a
ou 150 IX, dite zone sons-|)apil-
laire. Cette zone porte, eà et là.
des proloni;-enients : les |)apillrv.
Dans l'intervalle des [)apilles. elle
al'lleure le sommet des bourg^eons
épidermiqnes ([ni s"(>nelavent
dans les sillons inter-papillaires.
(touche sous-papillaire et papille
présentent à peu près la même
structure;
On V lr(»uve. clie/. ladulte :
a) Des cellnles conjonctives,
l'usiformes. stellaires. anastomosées les unes aux antres, et heaucoup plus
abondantes c[ue dans le reste du (horion, (les cellnles « auraient une forme
d'autant plus eompliquée selon les uns. d'autant plus simple selon les autres,
([u'on les examine dans des coucbes plus superficielles ». Le protoplasma de
nombre d'entre elles est peu abondant.
h) Les fibrilles conjonctives des papilles sont réprésentées, non plus par des
iiros paquets de fibrilles, mais par des filaments g:rèles; ces filaments, bien
moins nombreux que dans le cborion, sont plus ou moins isolés les uns des autres.
Aussi, comme le remarque KoUiker. la structure fasciculée de la papille est loin
d'être partout également nette. Nombre tle fibrilles borizontales du derme se
redressent, à angle droit, pour pénétrer dans la papille; elles s y termineraient
par une extrémité arrondie ou ramifiée en pinceau ; et cette terminaison s ap-
pliquerait sur la membrane vitrée, au niveau des parties latérales, et surtout
au niveau du sommet de la papille : de là. la présence de dentelures à la sui-
,;. 4;ic,. _ lue papille néoformée dans une cicatrice
cutanée. (Comparer cette ligure avec la ligure
[.1. BRAXCA.]
766
\.E TÉCIMI-M FXTKHNK ET SES DÉHIVK-.
lare (les |»a|)ill('s. (Iciitclmrs fini s'ciigréiiciif avec des dciilfliij<< ^ciiiljlaljlcs de
Ui viln'c cl (|iii Ml' font défaut (lu'aii sijnimcl des iMiiir^coii-; iiilcrpapdlain-s.
'■) Les libres rlasli(|iics de la coiiclic l'i-liciilaiii' -niil Inuii-- i\r laiiilc caldjrt':
elles sont beaucoup plus grêles que les fibres élasli(|iies du <lioriun ; les mailles
du réseau qu'elles constituent sont ici plus étroites et pln^ réf^ulières (|ue
dans toute autre région de la peau ; 1rs fibres élastiques se ni<inlrent avec uiw
abondance extrême <'n cerlaines régions (face) (U).
Hal/.ei-' pense (|iic li-s fibres élasti([ues rornicnl une sorb- de ( âge, qui (•ùlnic
la niembrani- basale et enve-
l<)|)]>e la j)apille. surtout vers
snn sommet, mais il n'v aurait
jamais de libres élastiques dans
Taxe de la papille (Sederholm )•
H arrivi- paibiis que les li-
brillcs ('la-liiinc^ franchissent la
iiMMubrane basale et qu'elles
pi'nètrent jii-([ue dans les es-
|ia(('s (|iii <(''p,iirnl les cflbili-
<le la ])remiérr rangée du corp>
mM(|ueu.\. (".elle pénétration se
\nil lanlùl sur les parties laté-
rales, lanlùt an srtmmet des pa-
ImIIcs » (Mal/.er).
lîi'lireus- a nié |)areil fait el
/eiilbr»l'er écrit que les libres
('lasliques se terminent libre-
menl j)ar iiiic i xlrémilé effilée
(IS'.l'i).
Depiii-. .1. Sdiiil/. (18',lti) a
déeiil la cnnlinnilé des libres
élastiques du derme et des libres
1 ,.;. 457. - Ino pui-ill.' .lo la peau du pouce .l.e/. uu. ,i-„„i,,„ ,|,. r..,„,l,.rme\ Plus ré-
l'cininc lie i)0 ans. Celle i)aitille osl furnitt^ surtoul '
lie volumineux laisceaux conjouclirs. cemmenl. Hellerer soutient (lue
l(>s relliilo de répiil(>rme restent
unies, par des prnlmigemenl- pi(il(ipla>Mii(pie< (irradialions rlironmpbiles), a\ec
les éléments de la ibarjiente réticulée du derme qui en iléri\ent. Klles seraient
en oontiaullé, d'autre jiarl. avec les libres élastiques du dei-me <u|ierliciel ((1).
ÉLÉMENTS LIBRES INTRA-DERMIQUES
Les i''li''ineiil-~ lelliilalie-. ipi'im (ibserve. à l'état de liiterté. dans le diM'ine
normal, sont numbreiix. (bi v Inuue :
1" Des (//(liiuh's blanr^i de tvpes variés. I.ev lenioevle> jiolvnui léaires (mi à
noyau contourné) sont toujours en très petit nombre. I.a préseiue des leuco-
1. I.H87. ItAi.zKii. Ueclierclies leclilliiiucs sur le liso-ii rlasliquc. .Ii-c'i. </<• ///i;/si(W., l. .\, p. 3l't.
•J. i«U-'. Hkiiuens. Ziir Kenntnis des sulicpitholinli-n clastischen .Nrtzi-^i. Th'-se, Hostock.
:t. I8yii. SiMUTz. L'i'lii.'r den Nactnvei<s i-iiios Ziis-nniiiionluises tli'r K|iilln«lioii, Arch. f. Devin. «. Sifi'li.,
XXXVI, |i. III.
©.«
fv^
riii en i;i': iii; l\ ri;\r.
767
cvlcs ('(isiiioiiliilo si'iiililc rii i;i|)|i()rl ;i\('c des li'sKms du (('■;j iiiiii'iil i-.xtcnii'.
2' l*la-^tit:i'llfn. I.<-^ lilasm/cllcii soiil des rclliilr-;. |ilii> \ nlimiiiicuscs (|iii'
les lt'iic(K'vlf's. ([iii ^(iiiL cniislaiiiiiicnl ^^rouj)(';es on amas, an voisinage dos vais-
soanx sanguins. Leur ((Hildin r^l arrondi ou jK)Iv<''dri(|no. Il n'est jamais ninni
df iiroloii^cmcnls. Le corps (('lliilaiic l'sl très coNn-ahlf : il fixo los coulcnr-
l)asi(jn('s. sans mrtacdironia-^ic Ij' iKtyaii. o\alc «m s|dirii(|iic, est rejotô, d'ortli-
iiaii'c, à la pôriplirrio du es toplasmc. Il t-sl jxtilciii- diiii»' sôrio de corpusoulos
iliromali([iics. ijlnn^rés dans un suo nucléaire, iiin;n(|ual)lemont Iransparenl.
l/un do eos (■or|)uscules ocriipe le centre du novau. les autres sont répartis eu
série, à la surface inti'rnc de la uieuihrane nucléaire (ilodara'). Les [)lasmzellen
s(Mît des éléments propres à la peau iMiinainc (I iiiia, IS'.ll). (Mi les trouve eu
ahondance, quand la |teau est le siè^c de processus |)atliolo^i(|ues, à évcdulinii
lente. Tnna lai! des plasmzellen dos éléments d'origine conjonctivo. Von Mar-
shalko, .liidassolin et Darier leur prêtent, au contraire, une origine leucocytaire.
"î'^ Les mast/i'ileu (cellules engraissées, c(,'Iliile'< d'Llirlicli) <iiiil îles cellules
granuleuses (jiii s'observent, en assiv.
grand nombre, à l'étal normal, le
long des vaisseaux sanguins et aussi
à la surlaie des papilles. Kusifor-
mes. triangulaires, ou spliériques,
{•arl'ois raminées, les mastzellen ne
contractent aucune anastomose avec
les cellules qui les avoisinent. Elles
sont caractérisées, et par un noyau
peu colorahle, et surtout par leurcv-
toplasme. (le cytoplasme est bourré
do granulations très distinctes, qui
se teignent en violet rouge après \^sg*^i
lixatlon par le Flemming et colo-
ration à la tbionino ou au bleu do
l'nna. Dans les mêmes conditions,
les clasmatocytes ont un noyau
vivement coloré, un corps cellulaire
à peine visible. Les clasmatocvtes et les mastzellen dos mammifères sont donc
di^s éléments bien dilTcn>nts (.lollv*).
Les mastzellen seraient encore dos cellules mobiles, lima les a retrouvées
dans les vésicules épidermlquos qui se développent, au cours de la miliaire. et
Jlles considère comme d'origine conjonctive. Les mastzellen sont des descendantes
do leucocytes basophilespour Pappenlieim (ISlIS) et pour de nombreux auteurs'.
MUSCLES DE LA PEAU. — Uutro los glaudos et les |)oils, dont Tétude sera faite
ultérieurement, on observe encore, dans le dorme, des libi-es mus^nilairos qui
sont de type Jisso ou de type strié.
I. 1895. HoDARA. Monatii. /". pi-aki. Derm., XXII, 2.
■-'. 1900. JoLLY. Clasmatûcyles et Mastzellen, ^oe. de biul., p. 61 1. — Clioz les batraciens, mastzellen et clas-
matocytes ont des caractères identiques.
3. 1898. F.\PPENHEiM. Arch. /". palh. Anat.. CLI, p. 89.
('l'Unir adipr
MiXRtzellc
Noi/au d'uni' ri-ll.
coiij. du di;riiii:
MastzeUc
Capill. saiiijii.iu
FiG. l.ïS. — Les maslzellen de la peau.
[-1. BRASCA.
768
LK TKC.rMI-NT K.VTEHM: KT s ES ItKHlVES.
" %
A rcxccptiuii (les libres lisses de larrecteiir dos poils (Voir l'rtil). la [)luj»aii
des libres lisses de la peau siègent non point dans l'épaissenr du derme propre-
ment ilil. mais à sa face profonde. Les faisceaux du muscle sous-aréolaire par
exeiuple « sont situés dans le tissu cellulaire sous-cutané; les plus superficiels
adlièrent manifestement au derme mais manifestement aussi... il> nt- sont pas
inlra-dermiques » (Robin).
Le dartos des bourses présente deux j)arlies lune su|)erlicielle. minci',
adhérente au derme qu'elle pénètre: l'autre jirofonde. épaisse, noyée dans le
tissu cellulaire sous-jacent.
Les muscles lisses n'ont de particulier dans la peau (jue leur réseau élas-
tique et leur mode de terminaison.
Il existe autour des faisceaux de muscles lisses de la peau, un premier réseau
- élastique (réseau périfascicu-
laire). Un second réseau pé-
nètre dans l'épaisseur du fais-
ceau pour envt'hipper cliacim
(les ('■li'inents de ce faisceau
(Hal/.erj.
Pour effectuer sa terniiiiai-
sdii. la libre lisse se soude, par
ses extrémités, à des fibrilles
élastiques (Kolliker. Seder-
li( il ni)qui lui servent de tendon.
(Juant aux nuiscles slni's
annexés à la peau. il> sont
enxcloppés par des réseaux
élasti(|ues complexes (aile tlu
nez). Hobin les a vus se dis-
socier en faisceaux de plus
en jdus grêles, à mesure qu'ils se rapprochent du
derme. Ils arrivent à se réduire en fascicules; T) on
10 libres musculaires, parfois une seule, constituent
chaque fascicule. Les fascicules traversent le chorion et.
à 100 ou 200 a lies bourgeons interpaj)illaires, ils
aboutissent à des petits tendons. C'est à oO y. de la
basale que ces tendons se ternïinent « par éparpille-
menl des lilirilles temlineuses, sous des angles nets.
|>lus ou moins ouverts, et par enchevêtrement avec
les fibres élastiipies et lamineusesdu dei'uie « (Mohiu).
l*odwvsso/ki, elle/ riiomnieet le lapin, a vu aussi'
aboutir à des librilles tendineuses, pénétrer dans les papilles ou dans les bour-
geons épiihéliaiix inlerpapillaires et se tei-miner tantôt sur la membrane basale.
tantôt dans finlerslice des cellules êpidermiqiies. Les ninscle^ poftrraient donc
agir directement sur répithélium.
Il est inlêressani de rapprocher cette disposition de celle qii on obsi>r\i' sur
FlO. 4.^9. — Toi 1111 IKlisOll lie:
imiscles dans la peau
(l)"apri's Poflwyssozici.)
(1. Uid. — TiMiniiiaisoii dis
imisclcs dans la peau ;
terminaisons inlra-opi-
tliéliales. { t)"a|»rfs l'od-
wvssozki.) — Partie de la
llfTure précédente, vue à
un plus fort grossissc-
iiicnt.
les liltres miisculairi
I. I8S7. l'i.|i\v\>,siiZKi. .Ii'c/i. r iiiilii: .\iiiil..\i. illMj
sTiîi'cri i{i: m-, i.\ i-i:\u. 769
rciliiiiis iii\('rl(''l)irs (.\illiro|)ri(l{'s). I.r (('•■^iiliiriil (■>! i('(liiil ;i une spiilr assise
fie crllulcs (''|)illM''liiilcs. (les (■(•Unies se ((iiiclieiil |),ii' leur pôle siipei'liciel, rcxèlii
(rime mirasse de eliiliiie; |i;ii' leur' |K)le |ir(iliiiiil. elles s(»iil ('•(•arl(''es les unes des
aiili'es. et. leur |>r(il))|dasnia liltnllaire se ((niliniK^ (lii'i'i'ieirieni axci- la lilii'e
niiisciilaire (l)nlMisc(|) (v(iv. li::. )»ll).
II. — KIMDEHMK.
Originaire |»,ir siiii|)le |ii(ililV'ialinii du reiiillej cxleriie du Idasloderme. l'i'-pi-
derme,(l(»nt (l(''ri\ciil les glandes el les |)lianères, se présente sous la forme d'un
lame mince (pii foiine la partie extérieure de la peau, recouvre le derme, el
masijne, jnsunà un certain point, les inégalités de sa surface. Cette lame est
essentiellement caracléiisée par deux faits : elle n'est l'ormée (|ue de; cellules
épithéliales cl les vaisseaux n'abordent jamais la mendjrane constituée par ci's
cellules.
Xoiis étndiei'ons successivement, comme nous l'avons l'ail pour le derme,
la morplndoiiie puis la structure de l'épidei'me.
I ASPECT GÉNÉRAL. — l/é|)ideriiie |»résenle deux faces. Tune siij)erlicielle.
laiilre profonde.
La face siiperlicielle, qui n'est autre ([iie la surface cutanée, nous est c(»nnu{v;
on y trouve des dépressions (sillons interpapillaires. lia«liuri's. plis museii-
l.iires, |)Iis articulaires, plis séniles), des saillies transitoires ou permanentes
(crêtes «>aj)illaires). des oi'ifices (jue le vulgaire désigne sous le nom de pores et
(|ui représentent le dél)onclié des glandes cutanées. Ouelijiies-nns de ces orifices
I i\ rtMit passagf^ aux poils.
l'ar sa face profon(l(>. ré])i(lei-nie vient au conlact delà face externe du derme.
II se moule exactement sur lui. Voilà pourquoi l'épiderme se limite par une
surface ])lane. quand le derme est planiforme: pourquoi il se montre liéris.sé de
bourgeons, quand le chorion présente des j)apilles; en pareil cas les bourgeons
é|)idermiques prennent place dans l'intervalle de deux papilles; ils méritent le
nom de bourgeons interpapillaires. Dans ce cas, le derme et l'épiderme entrent
en rapport par des sui-faces nuinies de saillies : les saillies du derme superficiel
alternent avec les saillies de l'épiderme profond; il y a là un véritable engrène-
menl.
h(> plus, (|iiand. à la siiitcd'nne macération pndongée. l'épiderme se détache
du cb(u-ion. on voit |)eiidrc à sa lace profonde une série de filaments. Ces
iilaments, pleins on creux, sont des poils ou des canaux excréteurs de glandes
cutanées. Ils repi'ésentent, en sonune. les organes qu'édifie la face profonde de
r(''piderme, au cours de son évolution.
II. ÉPAISSEUR DE L'ÉPIDERME. — I ' l/épaisseur de l'épiderme varie suivant
les régions de l'organisme.
Drosdorfî' a mesuré. a])rès l'action de l'aciile osmique, l'épaisseur de l'épi-
(lerme.
II estarraé aux résultats snnanls : dans les rtVions où la peau est mince,
1. IS79. DuosDORFr. Arch. de pinjsiot.. mai? et avril.
POIRIEK KT CII.VRPV. \". 49
[.1. DR ANC A]
770
LE TEGUMENT EXTERNE ET SES DERIVES.
MENSURATION l)K LEPIDERME
lOM.MK lir. ^)0 ANS .MORT DllKMOHHAfilK CKIlKHrtALR
( ii"m'iik> niuisnoiiKK)
l'AHTIl-: Dr COHI'S
MESLHE PRISE
EN HEOARI)
COLCHE CORNEE
Minim.
,, , ) U''> paiii 08
Front 1 n 1. -, •,, •
I Ue 1 es[>ace inteipapillaire
, Nl)es papilles
Joue i
Ue IVspace interpapillaire
Devant ilu cou
( Des i)apilles
■ 1 De l'espace interpapillaire
Hép-ion sus-clavicu-( Des papilles
laire j De l'espace interpapillaire,
Rég-ion brachiale ex- \ Des papilles
terne ^ De l'espace interpapillaire.
Rép-ion brachiale in- ^ Des papilles
terne i De l'espace interpapillaire,
Repion (l'avant-bras I Des i)apilles
(coté de flexion). . i De l'espace interpapillaire.
Région d'avant -bras \ Des papilles
(cùté d'extension) ./ De l'espace interpapillaire.
Région dorsale de | Des papilles .......
main i De l'espace interpapillaire.
n i ■ \ l*es papilles
Paume de main. ..,>,, . , ... .
I De I espace interpapillaire.
„ , , ,-• , ' "es laniiles ,
Pulpe de 1 index ■■),,,' . „
' I De I espace interpapillaire
\ Des papilles
Région .onhihcale. . | ^.^ y^^^^.^^^ interpapillaire.
\ Des papilles
Région lombaire . -î ue l'espace inteipapili.
Région fessière . .
\ Des pa|iilles
/De l'espace interpapillaire,
Région fémorale in-iDes papilles
terne ) De l'espace interpapillaire
Région fémorale ex- 1 Des papilles
terne | De l'espaie interpa|>illaire.
Région externe de^l>es papilles
jambe /De l'espace interpapillaire.
D ■ , , , . , ) Des iiapilles
Reg. dorsale du pied. w. ,.' ' . . ... .
' I De 1 espace mtcrpapi aire.
Région plantaire du \ Des papilles
pied / De l'espace interpapillaire.
21
00
30(1
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21 Ht
21 11
21(1
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21,1
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375 a
Pulpe du 2' orteil. . \ '»i'^ I'"Pi"es • ......
/De I es|)ace inter|iapillaiie.
937 [i
10.50 p.
Maxim.
23(1
33 PL
40 pi
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42 p.
58 pL
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li25'i
STRur/ni!!-: iti: i.\ i-fau. 771
rr[)i(|(T iiicsmv r.O à 1(1(1 ;;. cil ri';^;inl des |i,i|il I Ir^. IKI ,i \'M\ y. an iiiscaii des
liniir;.^c()iis iiit('r|)aj)illinn's.
ï.i'i (tù le hVni lit csl i'|)ais mi no'iI r('|iaissciir ilr l'(''|)l(lrniic iiiDiilcr à
l'Sd <j. (IxMif (l.'s (loi^ls) cl iiiciiic h (i(l(l. KMKI. i:")(MI. KWlOaaii niveau «Ir la
|iaiiiiic (les mains et de la |)laiil(' drs |»icds.
2" l.(»rs([ir(»ii compare réi)aisseiir relative de ré|)iderme et (\\i derme, mi
ciiiislale ([uVn certaines régions l'épidonno représente seulement le i/iO, Je I S,
le I i, la moitié de l'épaisseur de la peau; ailleurs il est plus épais qu(; le
derme. I.e tableau suivant, dont les données sont ein|)runlées à l'article de
|{<d)iii el Hetterer', résume l'épaisseur relative du derme et de r(''|»iderme. an
nixcan de (|nel(|ues territoires cutanés.
f:'/>i(i$.trnr du ilerrue el de l'épiderme.
\{,'-/iti\]<. K)/i.|pi'iiii-. Uciinc
|>,-iiil :;0 ;x :!û() à i(l(» a
Cuir rhovi'lii '.mil l.jO a 270 il IXiO ;J.
S.nitiun 30 a :K)0 à 400 a
l'aiipières 50 ;j. 300 jx
(iiaiulcs lèvres 100 ;j. 200 ii :JOO a
l'clili'S lèvres 100 a 2O0 ii :t(»0 ;x
r.an.nciile 100 a (10 a
III. TEXTURE DE L'ÉPIDERME. — Dès 1604, Malpighi' avait vu que rc|»i-
(lernu\ traité par l'eau bouillante, se sépare en deux couches.
De ces deux couches, l'une est profonde; elle se présente sous l'aspect d'une
uuMnbrane cribléi» de trous : c'est le réseau de Malpighi. L'autre est superli-
cielle; (die se détache sous forme de lamelles minces et solides : c'est la couche
dure ou cornée.
La couche profonde est molle et gorgée de sucs ; elle est friable, d'aspect gren u .
de couleur grisâtre; sa surface est irrégulière; l'eau gontle et ramollit le corps
muqueux que teignent aisément les colorants neutres ou basiques.
La couche cornée est dure, sèche et d'une remarquable résistance. Sou
aspect est homogène; sa transparence est ])arfaite. Elle est normalement inco-
lore, mais elle est aisément accessible aux colorants acides, tels que l'acide
pii-riqu(\ Elle ne se gt)nlle que lentement dans l'eau. Les x'évulsifs appliqués
sur la peau la détachent du corps muqueux. Une vésicule pleine de sérosité
se constitue, dont la couche cornée représente le toit.
L'épaisseur relative du corps mu(|ueux et de la couche cornée a été indiquée
par Drosdorir pour des régicuis é[»iderniiques, d'épaisseur variable (voy. p. 773.)
Eu somme, l'épaisseur relative du corps muqueux et de la couche cornée
varie avec les régions considérées. Là oîi le tégument est mince (pénis, gland,
petites et grandes lèvres), le corps nuiqueux est plus épais que la couche
<-ornée, et cette disposition est celle qu'on observe sur toute l'étendue du tégu-
ment, chez le fœtus et chez le nouveau-né. Au niveau du visage, du dos, de la
l'ace dorsale de la main et du pied, le corps muqueux a la même épaisseur que
1. ISS.'i. Hrini\ et Retteuer. Ailiile Pimii du Dictionnaire Je Dechambre.
'1. IGCi'i. Malpighi. Jîpisto/rt de c'j.'te)'«o /nc/!(s ocgra/io. « Quand on soumet lV"|iiiienTie k ractio'n de l'eau
liiuiillante, la partie superficielle ou cornée, tenace, résistance, bien que plus minée de moitié en général, si;
itélacbe sous forme de lame, alors que la partie profonde se présente sous la forme de lambeaux criblés de
trous et liaiire un réseau .<i
[.1. B RANG A.]
772
i.i: ti;<;t Mr:\T kxteune kt se> i^khives.
la crdiclic (((iiM'c. Dans r-crtaiiics n'-^'-ioiis coiiiiiic la plaiilr ilii (miiI. la paiiiiio
«le la main, la rouclic (•(tnit'c dépasse de IjcaiKouj» eu (''teiKlin' l- lurps
iiiii(|ii('ux; elle csl deux. Irois, ([iiatro. rinq fois j)liis l'-paissc (|im' lui.
IV. HISTOLOGIE DE LÉPIDERME. - J.cil W cil liuck ili'clixit (1717) rc|iiilrnili'
rornnic l'oriiié de lamelles on s(|uamides: Foidaiia \il. ^iii' la peau de l'ai'-
fi'uille, que ces lamelles préseiilaieiil nu e(trj)s (i\ ilnriiie eu leiii- i cuire ( I7SI ) ;
l'nrkinje. enliii, eu l(S.).{. aununta (pie l'épidémie esl Imit eiilier formé de
eellulos, c'est-à-dire de masses prutuplasmicpies iiidi\ idualisées par ini mtvaii.
Ces cellules .se répartis.sont en sepl euuehes (Hanvier). cpii se siq>er[»0'.i'ii( tli-
la proIbndcMir vers la surface dans Tordre sui\aul :
! .\ssiso l»asilairi'.
(Iiiiir.lic pidlniidc ou iiiollc (kirps inui|ii('iix prniuciiicnl ilit.
( Stratum fiiiiniilo.-^iim.
Coiiclic sii|)('i(ki('ll(' ou cornée
( Stratuiii interiiiciliiiiii.
) Slratiim liitiiliuii.
\ ."^traluiu (iiriUMiiii.
f Stratlim clisjuininin.
S D <:i :r^
-CM
MiMiiKANi; liAs.M.K. — l'ne membrane mince, brillanle. Iianspareule cumme
^\^\ veiie, sépare le derme de l'épiderme. fl'esl la haseiueul-memltrane de Tiiud
el iiuwmann ( ISio).
la luendirana juima
de llen.-^eji, la niem-
luaiie hasale «le Han-
vier. la \ ilrée de qiiet-
(|iies auleurs.
3 i_ (ielle uieiiiltiMue ,
— SG isiilaMe s(iu> l'a^jx'it.
d'une lame élastique
el «assanle. appaiviil
eiinime nue li>rne foii-
eée. sur les cdupes de
I i^-ii- I lailées par I al-
"-' 'i i »V* eiiol el 1 acide nsnii-
)j. — -^^^V-" (pie. el |>arliiis eitmnie
~- * • — :»^-::>— ,11,,, liaude à dnulile
Tii!. 4GI. — Les couches de l'epidormo. (D'apivs Hauvicr.) <»>nl(Uir. N.n aspe-l
U, rumlie l.asiUiire. — CM. corii.'; ni(K|ii<'iix do M.il|.if;lii. — Sn. stiatiim ;:r.v llOIlKtirène. sa IvIVili-
iihIksiiim. — SI, .><tr;iliiiii iiitcrnieiliiiiii. — SI., sir.iluiii liiciiliiin. — SCI. ;-lr:iliiiii ,,■,,.,,.., dIu^ riiie^iilel'i-
rcrnciiiii. — SI», sli'.-iliim liisjiini'timi. "" '
Me (pie celle du derme
sons-jacenl. la caraclériseiil aiilaiil ipie ^a minceur (I a 2 a). Klle n'acipnerl
une épaisseur plus cuU'-ideraMe (pi'au ni\('aii des (lén\é> épiderniupies (poils,
lilandes sudori pares). Le cai'inin ne .se li.xe pa>^ sur la l)a>ale: le iiicro-carmiii
lui donne une leinle d'im orange pâle, l.a hasale se leint encore eu \ iolel uwr
riiémalo.wrme au fer, en lilas pâle a\ec riiémaléine. en lose .avec r(''osine : le
lichtgriin lui donne un as|)ecl luillanl d'une l»(>aii \cil. I,a lia^ale eiiiiii ivsi^lc
aux acides.
Sa surface eslciiie e>l eu lapjtorl a\ec le demie: de> lilu'e^ (■onjonclive> du
D —
STiM i:ti i;i-: m-: i.\ i'i;\i
73
(Icniic \ iriidiviicnl -'v Ifiiiiim-r jtjir x'-rii'-, iii;ii>- Nnilcinciil sur l(> fùlcs et sur
le sdiiimcl i\i'^ |);i|iillr-. I..1. I.i r.i<<' prnliuirlr de la \ilii'c |»ivst'iilc des rivics
i|tii. sur les cuiiiifs. l'iil ra-|)ril de liiirs dnil i( nlali(iii>. (".t's cn'-li's suiil d'uiilaiil
plus acciisn-s (|ii'cll<'- sniil plus piiiclii's dll srtmiiicl de la papillr. De sciiihlahirs
di'iiliculalidiis ■«(. icli'(»ii\fiil (\:L;al('iin'iil sur la lact' cxlriiir de la iiicinltraiii'
Nasale. Elles s"ciii:rriicMt a\rc le- pclili's <aiHic< ipii lii'ri<-i'iil ir pird des
rclhiles i)asilain>s.
On a lonirlt'inps discnU- sur la si^^iiiliiatinn niiiipliiddi^iipic dr la iiieiuhrain-
'^'^««li)
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-^- (^ië;^^^
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Vu,. UVI. — La i-uiiclio Ijasilaiio l'I ses lappurls avec le derme. (l)"apiès Weiilenreicli.)
l»asal(>. Les aiuiens aulcurs la ratlailiciil au derme. (^11 doit la eonsidérer
aui»»urd"liui comine une cdineatiun di's épitliéliuins. Les laits (jui plaident en
t'avetir dr oelle inferprétalimi sonl minibreux. Ilensen a noté (jue, ehez l'eni-
Itrvtin, la basalc apparaît avaiil Idiili- l'uruia-
lion ennionetivr rt Mathias l)u\al. dans une ^,
réirion de la vrsioule itmliiliialc où répilhé- ;'' V:j^-
liuni «'nd()derini(|ne entre au cdutail de l'épi- '" '^'%.~i'i^'^^.
llu'diuin eetoilernuque, ;i vu une vitrée se v
dillerencier au niveau de la lisne de sépara-
lion des deux épithéliunis.
1' AssisK basu.auif;. — .le désiiineiai eon- 4",
stannuent sous ee nom la eouelie profondi^ du v .■
corps muqueux de .Malpi^hi. Cette cuuehe. ^û'
Ch. Robin l'appelait autrel'ois couebe germi-
nutive; Réiny la ([ualilie de courbe généra-
trice; Kolliker. dans sou édition de 1889, k... '.cij. - a.up/.'lu corps muquoux
emploie également ce terme ; il fait de cette ilc Maliiii^hi. laile parallèlement à la
.issise le stratum aerniinativum et t.Hit ré- •^l'"'"^^' ''«' '« l'^""' «I'»'^'^ injection
, n ■ ' , , ■ "' JKiile osmi(|ue ilans les vaisseaux
cemment Ranvier' adopte aussi (vtte den..- et -lurcisscment par la gomme et
mination. lalcool. (Daprés Hanvier.)
Cette assise se caractérise essentiellement <'/orps mu.|ueux de Maipiehi. - t. c. tissu
'■onionctil «lu .lernip.
pour cet autour par un lait essentiel. Les
i-ellules qui la composent « forment une couebe à part » qui jouit >i de la
propriété de se diviser ». mais nous aurons l'occasion de voir qu'en réalité le
processus de rénovation ne se limite pas à cette assise.
!. 1S99. Hanvier. Compt. rend. .\c. des se, 9 janv.
[.1. B/î.liVC.4.]
774 I.E TÉGUMENT EXTKHXE ET Si:.< DKHIVK^.
La foiu'lio hasil.iirc est ronia-o d'une seule rangée de eelluJes. et. d'ordinaire,
son aspect est j)lus sond)re que celui des assises sus-ja<entes. Elle doit cet aspect
à des causes multiples : les noyaux y sont serrés les uns contre les autres, et le
corps cellulaire, souvent tj'ès colorahie, se montre semé de granulations pig-
inentaires. Examinée dans l'eau, la couche hasilaire est translucide; examinée
à la lumière polarisée, elle apparaît comme iu;e handc sondtre ; elle est donc
monoréiringente (Hanviei-).
Les cellules basilaires', implanlées perpendiculairement à la surface de la
peau, sont de forme cylindrique. Elles sont hautes de 12 à 10 a, larges de G à
8 [jL. Leur novau est rond ou ovale; dans ce dernier cas, son diamètre vertical
atteint 8 à 10 a, son diamètre transversal 3 à 4 ;x. l^n fait, dans ces éléments
basilaires, est d'une fréquence remarquable : c'est le siège du noyau qui d'or-
dinaire tend à se réfugier loin de la basale; son extrémité supérieure n'est
souvent distante que de 2 ou 3 u. du pôle superficiel de la cellule.
Le protoplasma de la cellule hasilaire est très réduit au niveau de la zone
occupée par le novau. Nous verrons de plus qu'il est chargé de pigment, et
parcouru par des fibrilles épidermiques.
Les rapports qu'affectent les éléments de la couche hasilaire. s(»nt trèssimjde^.
I*ar leur pùlc d'insertion, ces éléments sont au contact d'une ligne à double
contour, mince et festonnée, la basale; ])ar de fines digltations, ils s'engrènent
j)arfois avec cette basale (|ui les sé|)are du derme sous-jacent. Le pôle super-
ficiel des cellules basilaires se montreuni pu- des filaments à l'assisede cellules
polyédriques (|iii leur est superposée.
Sur leurs faces latérales, les cellules I asilaires sont séparées les unes des
autres par un es|)ace clair, traversé par des tilaments d'union, parallèles à la
surface du derme. Ces filaments sont souvent aussi nets que ceux des assises
polvédriques du corps mu(|ueux. Ils ne man([uent que dans un cas : c'est
lorsque l'espace situé entre deux cellules basilaires est occupé par un élément
libre, par une hémalie. pai' e\em|)le, (|ui passe du <borion dans ré|)ai>seur de
l'épiderme, à la faveur d'une hémorragie dermi(|ue.
La couche hasilaire est le siège de prédilection du pigment. Cdiez le> blancs
elle est même le siège exclusif du j)igmenl : clie/. les noirs, au contraire, le pig-
ment n'est que plus abondant au niveau de la couche hasilaire: il se localise
aussi dans les assises prol'oiido du coips iiiii(|iieii\ de Malpighi.
Le pipincnl. dniil la cuiilcui- varie du lilmul au luini, ost conslilué par de la mclniunc.
Il est insolulile dans Tacide ac('li(iue et dans l'acide sulfuriiiue froid. Il se niontre .>ii>ns
l'orrnes de pramijations dont la taille (iscille de I à ."î |i. Ces i;ranuiations se dis|H)seiit. dans
le corps cellulaire, de diverses façons: tantùt elles simulent un croissant qui coilTe l'e.xtre-
inité supérieure du noyau: tantôt même, elles se npandenl dans tout le protoplasma: le
noyau, siu' les coupes. n|iparail alois cumnie une laelie claire: il peut élre à son tour envahi
par le pipinenl.
Le pipinent disparait dans cerlains cas de la couche hasilaire cl des urfranes edilles |)ar
celte assise cellulaire : ralliinisme est constitué. D'ordinaire assez. i)eu aliondant. dans le
légument normal, si ce n'est en certaines reliions (aréole du mamelon, jieau des organes
génitaux externes), le piiiinent i)eut prendre |)alliol(Vi:i(piemeut un develoi>pement considé-
rable, soil en des i)oinls hien détermines de rori;anisme(laches iiigmentairesK Miit sur toute
l'elendue du téi;vnnent ( nialadii' lircm/ee d'Addi^nn. dialiele iiiuinenlaire, etc.).
2" AssisKs i'oi.vkhuioi Ks. - - Syii. : couche de celbdes malpighiennes, couche
I. IS'ous .■tvoii> di'j.i lail riiiiari|iii'r ipic ii'> ci'lliilo> lMsilaire> sont p:uiVi> l'Uïiiuiiu'e* on |>lasmode.
STKUCTiJi;!'; iii; la I'i;\i . 775
iiiU(|U(Misc |)ri)|)i'('iii(>Ml (litr. ('iiii(li(> (le .M.-il|)iplii. (■(>r|)s iiiim|ii<-ii.\ (I<> Malpigii i,
(-(iiiilic (riii(li\'i(lii;ilisali()ii, slialiiiii s|iiii()sitiii, siraliiiii lilaiiiciilosuiii, etc.
Deux raisoii'^ imiis cn^a^ciil à (•(tiisrrx cr les lriiiic> anciens d'assises polvt'--
(lli(|iit's, (le rclluirs iiial|»i^liicii ries. La prcniirn-, c'ol i|iif les relliiles iiia!-
pifili'uMiiics soiil « ^rm'Tali'iccs » nii iiicinr lll ii' (pic l'assise hasilaire; la seconde
c'est (|iic la |)n''scncc Ac liLiincnls (LunKin i\i' siil'lit pas à earactériser de t<'llcs
cellules, .lai dit ([lie ces lilamcnls cmsIciiI dans la cdiiclie Itasilairc, et je diiai
(|ii"(Hi en li'diive encore dans je siraliiin Liianiilo^nin de I'. Laniicilians ; on
notera, toutefois, ([iie les lilaiiienls d union soni plus ap|>aiciiis (|iic pailonl
ailleurs, dans le corps iiiii(|iieii.\ |»ro|ticiii(nl diL
A l'iiiNci'se de la coin lie liasilaire (|iii es! (Lune lixiie i'eiiiar(|iial)le dans sa
pivsence et dans ses caractères, le léseaiide .Malpi^lii est sujet à de noinhreiises
\arialions. Ses (''l(''nieiils s(nil p(dv(''di'i(|iies ; les |)lus siiperliciels d'entre eux ont
leur iliand axe paialli'-le ;i la smlace ciilani'-e. (les ('li'-inenis sont superposés
sur un noinhre d'assises qui \arie d'un |H)int à un autre; cliez I'Iioiuuun à
l'avanl-hras, ces assises sonl au noinhre de six à huit au niveau des papilles,
au iKUuhre d'une viiiiitaiiie an nixcaii des l)ouri;-eoiis inlerpa jiillaires.
I*ar sa lace pro((nule, le réseau de .Mal|)i;^iri entre au contact de la couidu;
^asilaire dont il suit lideleinent le contour; il présente donc une série de pro-
louifeineiits, (|iii s'enloncent entre les papilles dermiques et tonne la majeure
partie des bouriicons interpapillaires. La face: superficielle du réseau de ^lal-
piglii est contij^më au slratiiui f;raiiulosuuj, et, comme le stratum granulosuni.
elle se limite |)ar un(> surface plane.
Tels sont les caractères généraux du corps muqueux de Malpiglii. Exami-
nons maintenant la disposition et la structure des cellules qui le composent.
Le noyau, d'un diamètre de ('» à 12 a, est arrondi et d'aspect clair. Il j)orte
en un point variable de son étendue un ou j)lusieurs nucléfjles. Le novau th':^
cellules malpighiennes est sujet ;i de nombreuses altérations ; tant(>t il est
déformé en calotte et occupe l'extrémité d'un es[)ace clair qui s'est plus ou
moins substitué à lui. au cieur delà cellule; tantcjt il alTecte la forme d'un
croissant dont les cornes sont très voisines l'une de l'autre ; il peut simuler
un anneau régulier ou rentlé en cbaton sur un point de sa circonférence.
Exceptionindlemenl la cellule malpighienne contient deux novaux : un tel état
n'est pas l'indice d'une division prochaine; il est le témoin d'une division cel-
lulaire ancienne, qui a |iorté sur le novau, et n'a pas intéressé le corps cellu-
laire.
Le corps cellulaire d'un diamètre de 10 à 12 a présente deux |)oi'timis d'as-
pect très difTérent; l'une est claire, l'autre foncée; la première est située au
pourtour du noyau; la seconde à la périphérie de l'élément.
La zone de protoplasma périnncléaire (endoplasme de quelques auteurs)
est difficile à colorer; aussi nombre d'anciens auteurs la considéraient comme
une cavité au sein de laquelle se trouvait le noyau.
La zone de protoplasma périphérique ou cortical (exoplasme de quelques
auteurs) se colore avec énergie. Elle se teint en jaune avec l'acide picrique, en
orange avec le picrocarminale d'ammoniaque, en rouge avec l'éosine, en violet
foncé avec la thionine. en bleu avec le bleu polychrome de Unna. Elle présente
avec certains réactifs un aspect assez homogène, mais lorsqu'on emploie,
[,4. BRANCA.]
776 LE TÉGIMKNT KXTKHXE ET SES TtÉlîIVÉS.
comme fixateurs, des composés cliromlqiits. (jii y l'ail appaiailrc sur un fond
homogène (hyaloplasma) un réseau lilairc (sponj^rioplasina) très délicat, «lis-
posé au pourtour du noyau (endoplasma) cl des fibrilles, (les fibrilles occu-
pent surt<tut la périphérie du cytoplasme. Elles soni la continuation des fila-
ments d'union qui scjlidariscnl entre elles les diverses cellules du corjis muqueux
de Malpighi. Elles représente ni une partie difïérenciée du spongioplasma.
Les filamenU d'uiiidU fra\(i>rnl les espaces clairs qui réparent le< unes (],•<
Ect.
•-^..
End.- F.C
Fio. itii. — Cellules du corps niuiiucu.x de .Malpi^lii.
N, noyau. — End, [ji-otoplasma péri-nuclûaire (endoplasmp). — Erl. protoplasma pt'ripln'riqnp (exoplasmi-).
— I- ilanienls d'union courts FC et longs VL. On notera que les espaces inlercellulaires sont distendus et les lila-
nients d'union très loni-'s. Le sponpioplasma n"est pas visible sur ceUe coupe qui provient d"uQ tégument lede-
iiiatiê.
autres les cellules du corps intiqueiix. Ils sunl jetés, cdimne autant de pi>iit>-
parallèles, entre les faces pro.vimales de den.x éléments pdlyéilriqut's. Arrive-l-il
qu'un cùt<'' de la cellule malpighienne se Innive en regard de deux ou trois
autres cellules, en jtareil cas. les filaments se dis|)o.sent en deu.x ou trois fais-
ceau.x qui simulent des échelles, dixersement orientées: chacun de ces faisceaux
va pénétrer dans l'une des cellules voisines. De plaie en place, là surtout tiii
plusieurs cellules s"opp(isent par leurs angles, les filaments s'écartent les uiiv
des autres, en circons<rivaid un espace triangulaire nu polygonal, véiilahle
lacune (ju'occupe souvent un élément lihre. un leucocyte par exemple, (piaiid
Tépiderme est iulillré de pareils éléments.
On observe souvenl au niilicn de< lilaiiieiils d'union, an même ni\t'au daii^
un même faisceau de lilamenls. de petits nodules arnmdis ([u'a signalés le
j)rofesseur Janvier, (.e nodult> n"es{ pas le produit d'une lixati<m défectiu>use,
comme le croit Henaut.
Les filaments d'union, comme on le devine ai-cmi'nl. ^onl d'une extrême
■\\\\ (Il m-; m-: \.\ \'\:\\ .
777
fr;i;:ilil('-.nin' r('|ii(lcniic miiI iiililliv de -Idliiilcs Id.iiics on <li' Iciir.M-ylcs (''osiiio-
|ihil<'s, .|iriiiu' liriiion-i^ic m' pinduisr (l.iiis le dciiiir cl itinjcllc des Ik'iiui-
lics diiiis les espaces claii-s. "-iliii's eiilre les eellide- ma I |ii,i.' Iiien nés, du (ail de
eel aeeiduiil, li's lilaiiieiils d'iiiiinii -mil lii-is('s par le- (■li'meiiU lilires (|ui len-
deiil à («tiiper leiii' plaee.
.Mais les lilameiils (riinioii. dmil il \ leiil (Teliv (ineslioii. ne ■~n\\\ (\\\ nne pm--
lioii d'mi ap[)areil (ilameiileiix, livs dév(do|)|)é dans le cmps mncpieiix de .Mal-
piphi. Ils représenlenl seuleiiieiil la paille de cet appareil (pii se projette <'n
l'ici. i()o. — Struclure liluinenleusc de rciiiilcrinc. (I)"ai)iès Kiuiiiayei'.)
B, i-i)iii-.lie basilaiiv. — M, corps iiiuc|lii-u\'. — S. G., slr.-itiiiii jji';miil.t-.iiiii.
d(di(irs de la cellule. La partie de lap|)aieil lilanienleux. incluse dans le eor[is
r(dliilaiiv, est plus développée, et plus complexe encore.
Les lihrilles de la zone corticale des cellules nialpighiennes sont parallèles
iiifre elles; mais il n"est pas rare de les voir chevaucher les unes sur les autres.
t)e ces lihrilles les unes sont courtes, les autres longues.
Les preuiières émergent du cortex d'une cellule donnée, Iraversent l'espace
clair qui entoure un des côtés de la <ellule (fdaments d'union) et pénètrent dans
le cortex de l'élément situé juste en regard. Les filaments courts relient donc
les faces adjacentes de deux cellules situées en regard l'une de l'autre.
Les fibrilles longues se dégagent du cortex d'une cellule malpighienne, tra-
\ersent l'espace clair qui sépare cet élément de la cellule qui lui est adjacente
(ponl d'union), et pénètrent dans le cortex de celte dernière. Loin de s'arrêter
là comme les fibrilles courtes, elles traversent de part en part cette cellule, eu
passant au voisinage de son novau ; elles abordent ini troisième élément et
(inissent par s'v perdre. Les fibres longues prennent donc insertion sur deux
( ellules comme les fibres courtes, mais, à l'inverse de ce qu'on observe sur ces
dernières, les deux pôles d'insertion de la fibrille ne sont jamais situés sur les
1. C<2tte lijriinicst extraite du mémoire de Kromayer. l89->. Arch. f. mikr. Anal., p. lil-lOO.
[.1. BRANCA.
778 I.1-: TKOIMHNT EXTKHNI- KT SES DERIVES.
faces adjarenles flo doux cellules adjacentes. On doit considérer les lon^'s fila
ment^ comme des filaments d'union distendus par suite des changements de rap-
ports qu'éprouvent les cellules malpighiennes au cours derévolulionépidermique.
Le réseau de Malpighi est donc solidarisé par un système de filaments, longs
ou courts, droits ou curvilignes. Ces filaments sont <onslitués unifjni'mcnt par
du protoplasma difîérencié; au niveau de la rrllnlc. il> sont noyés dan- Ihya-
loplasma; ils se dégagent de la cellule d'origine sous forme de jjonts d'union.
Ils sont disposés en séries parallèles, el sont diversement orientés dans ehaqne
série. Ils fragmentent, en perles incolores et réfringentes, l'espace clair qui
sépare cette cellule de sa voisine. Puis sans changer de direction, sans perdre
leur individualité, ils pénètrent dans une seconde cellule. Parfois même, on
peut les v(jir piendii" i)oinl d'appui sur jjlusieurs éléments disposés en série.
En résumé, les filaments unitifs sont jetés entre deux cellules, que ces cel-
lules soient voisines ou distantes l'une de l'autre. Dans ce dernier cas. les élé-
inenls interposés entre les cellules extrêmes donnent point d'appui aux fila-
ments unitifs; ils jouent « le rôle des poteaux télégraphiques supportant le iil
qui relie deux stations extrêmes » (D).
Caraclères liislorliiniifjue.i. — Haiivier' a n-sumé les caractères liislocliimi<|ues des (ila-
iiients unitifs. Traitées par l"enu, même bouillante, les fibrilles épidermiques ne sont pas
notablement modifiées. Klles se gonflent sous l'action des acides et des alcalis. Klles sont
teintes en violet par riiématoxyline. en rose par le carmin, en vert pâle par la tliionine <iui
colore en bleu le corps cellulaire. Examinées dans l'eau, elles sont un jieu opa(|ues et gri-
sâtres; à. la lumière polarisée, elles présentent un aspect brillant qui révèle leur bi-réfrin-
gence. \ ces caractères, on peut encore ajouter les suivants : Fixées par l'acide osmique ou
la liqueur de Flemming. les fibrilles sont teintes en jaune: colorées ensuite par le violet
de gentiane, d'après la méthode de Hizzozero, elles se montrent colorées en violet foncé, tan-
dis que le corps cellulaire est incolore ou à peine colore: traitées par l'hématoxyline au fer.
elles prennent une coloration grisâtre; le bleu polyclnnme de Inua se fixe bien sur le cor|)s
cellulaire, peu ou pas sur les librilles.
.l'examinerai ultérieurement comment se fait la rénovation du corps muqueux de .Mnlpi-
glii et à ce propos je dirai comment se comportent les filaments unitifs au cours de la karyo-
kinèse. fjuil me suffise de rappeler ici quelles opinituis ont eu cours sur la nature des
llbriNes épidermiques.
IVcitttre fies fllamenls. — Dans son mémoire, daté de 18C:i. Sclirim- lit mention le premier
des librilles épidermiques; il les interi>réta comme des canaux poreux, analogues à ceux
((ii'on trouve sur les cellules végétales.
Max Scbultze^ (18fi4), puis F.-E. SchulIzeM I8<)T) pensent que la cellule mal|>igliieune
est munie de prolongements cellulaires pleins, en forme de piquants, (les piquants se com-
portent, vis-ii-vis des piquants des cellules voisines, comme les dents t|ue portent les
roues d'un engrenage.
Puis Hizzozero-' (1871) decril l'esiiace (|uc ménagent entre elles les dents de Schullze: ces
dentst loin de s'engrener, se mellenl bout a bout, comme deux doigts t|ui se touchent par
leur pulpe. Ces dents ne sont, d'ailleurs. i|ue de simples prolongements de protoplasma,
comme le dira également llcitzmann (iS7:t).
Hauvier"^ distingue, dès 187'.). les lilaMU-uts d'iiniou couris e( les lilaments lon^s: il décrit
I. 1899. Ranvieu. Ett''linilii>n cl iioiiu-nrlaliin' <lo> oimclii^s «le rrpiilormi^ rlipz riioiiiiiu' ot los m.iiiimirrr.-!-
Ciniipl. rend. .le. se. 9 jainiiT.
■i. 1863. SciinoN. Iclicr «lie Porenkaiiali- in ilcr Mi-mlirnii ilcr Zi'lli'ii ilo lioti- M.ilpi^'liii lii'iin Mensriion. Mnlr-
srholt's UnIersucUuugrn :. Nitiurl.. IX.
i. 18Gi. Max Sciiii.tzk. l)ip Slaclicl iiiul Hi>jzelli'ii iK-r ticrffivn Sliicliti'ii di-r KpiJfrnii.*. ilicker Pflaslpr-o|ii
Iliclicn, iimi iler Kpitliolialkiclisf .Irc/i. /". jxUli. Aimt. u. Pliys., X.\X, p. '.'eo. i-t Mrd. Criitialbl.. n* Vi.
.'i. 1867. l'.-K. SciuuTZE. Eplllii'l iind DnisiMizellen. Arcli. f. viikr. .l»i<i/., III.
.'i. 1871. lîizzozEnri. Sulla sliiilliiia ili-gli l'pilfli paviint>nlo>i .-itratilicati, Ceuli-albl. f. ci. mrd. M'i.<.<cn-
schaflm, y. 'i8'.>.
6. 1879. Hanvieu. Nouvcllos roclierclie.* sur If iiuiilf ti'nnii>n ili-* cclliile,* dn corj>.< muqueux de Malpiirlii.
Cnmpl. rend. Ac. .«c. p. 6(>7. — IS8'.'. ^^\n• In slrucliirc dos ct'llule* do corps iiiiiqurux do Malpighi. Cotnjil.
rend. Ac. se. p. i:i7i.
STi!rr;TF'i!r: kk i.a ri:\rj. 779
le nodule <|iio |inrtciit. l'ii leur milieu, iinmldc de til.iiiiciit-- (l'iiiiiitii, et, en 188:t, il revient
sur la i|nesliiin île ces lllaiMenls. Ils snnl essenliellenient eunstilués par des pnnls de jirolo-
plasnia. Dans l'axe de ees pnnts pénèlrent des tllirilles très Unes (jni sont en connexion
avec le treillis (llirillaire (|n"on trouve dans le c(ir|is de la cellule inalpi^hienne, aussi l)ieii
(|ue dans la cellule nerveuse nu nevrcii;li(|ue. De; telles lihrilles nut pnur rôle d'assurer l.i
s(didite de la peau.
l'jitre ces lllnilles siuterpusenl des espaces clairs (|ui seraient di' véritahles lacunes lyin-
pliatii|ues. susceplililes d'être injectées (Axel Key et Ket/ins". l,SS:t).
C'est à riiy|iothésc de lacunes i]ue s'arrêtent aussi Klein- et Floniiiiin;n-.
Milroiilianow'" rapporte; à la retractililé des lllanicnts d'union l'absence île lacunes (|ii'im
oliservo dans les couches superllcielles de la peau. «
SliiM-idan Delepiufi* rejrnrde les lihrilles de l'épidernie comme les restes des lilamenl>
achriwnati(|ues (|ui sont constants, au cours de la cytodiérése (1883).
Kamim y Cajal* accorde une structure cmnjjlexe aux ponts d'union. Il voit dans chacun
un axe protoplasmiipie entouré de deux j'aines coucentrii|ues, l'une d'enchyléme, l'aiilre
dérivée de la inemhrane cellulaire.
Pour Manille Ide (1888), la cellule malpi^hienne est eiitouri'e d'une memhrane d'enve-
lo|>pe; cette nuMnhrane est constituée p;ir un réseau lihrillaire; des nonids de ce réseau par
lent les lihrilles cpii se portent dans la cellule adjacente, en constituant les ponts d"uni<ui".
Pour K(dliker (édition de 1880), les |)onts intercellulaires sont de structure variable. Dans
les couches profondes du réseau de .Malpi^hi, ils sont formés de protoplasma; dans les cel-
lules nialpii;hiennes superllcielles (qui sont munies d'une memhrane d'enveloi)pe), les tila-
inenls d'union sont une dépendance de cette inemhrane.
Ilenueiiuy'' a fait la critique des o]»inioiis do Sheridan Dclepine. (^l'adopte aussi Manille
Ide, dans son mémoire de I8!l(). Les lllaments achnunatiques ont un tout autre as|)ect que
les lilauMMils épidermicpies. D'autre jiart, li's ponts d'union(|ui existent en série, au pourtour
de la c(dlule malpi.chienne, ne peuvent être du même à^e. « Lorsqu'une de ces cellules se
divise ]uir cytodiérése, ses contours s'arrondissent et les ponts interccllulaires, en admettant
que ceux-ci dérivent tie la li'iure achromatique, ne peuvent prendre naissance que sur le
coté commun aux deux ccllules-lllles. Si nous supposons (|ue la cellule épithéliale était
déitourvuc, au début, île connexions avec ses voisines, et si nous supposons que son contour
soit hexagonal, ce n'est qu'après six bipartitions successives, dans des directions dllférentes,
que chacun de ses côtés sera relié aux cellules voisines par des ponts intercellulaires.
Ceux-ci appartiendront donc à six générations différentes. Or, à chaque division, le corps
protoplasmique subit des modilications im])ortantes et on ne comprend pas comment les
restes des diverses ligures achromatiques jjourraient ainsi persister, avec la même valeur,
pendant toute une série de divisions. »
Pour Hetterer^ il y a lieu de distinguer dans le protoplasma des cellules épidermi(|ues
une partie colorable (protoplasma c.hromopliile) et une partie hyaline (hyaloi)Iasm;i). Les
lilaments d'union ne sont ([ue les parties périphériques du protoplasma chnunophile.
Itanvier'-', ayant noté des différences dans la fai;on dont se comportent le corps cellulaire
et les fibrilles des cellules mali)ighiennes, vis-à-vis des réactifs colorants, écrit : « Les lila-
ments épidermiques aussi bien que les grains d'éléidiue ne sont pas du protoplasma. Ils
sont sim[)lemeut élabores par lui. comme les grains d'amidon, dans les cellules végétales. »
Kniin, à l'inverse delizzoni '". j'ai pu voir sur les cellules malpighiennes que l'apparition
ili's figures cfiromaliques n'entraîne jamais la destruction des filaments d'union qui solida-
risent entre elles les cellules du corps muqueux tout entier. Les lilaments d'union sont dans
l'epiilerme un élément fixe de la cellule adulte. Sur la cellule chargée de granulations
d'eleidine, ils persistent, quoi qu'on en ait dit. On ne les voit plus sur la cellule qui se kéra-
liuise, et passe dans les couches cornées, sur la cellule épithéliale qui entre en chromato-
1. 1881. .\XEL Keï et G. Uetziis. Ziir Ivonnlniss iler Safllmli. in der haut 'lei- .Mensflien, Biol. l'ntcr^ucl;.,
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3. 188'*, P. MiTUnpii.\No\v. L'elier dit» liitrarelliilarUiçken im Epitliel., Zeitsclw. f. xu. Zool.. XLI.
'i. 1883. ScHEniii.\N Delepine. Couli'ibiitiùn to tiie study of nucleiis divit-ion hased of the stiidy ol" priekle-cell.s.
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lilit'e^. Journal internat, mensue' d'anat. et df physioL. IIL
<>. 1890. Mamlle Ide. La meinlu'ane des relhiles du corps nuiqueu.K de Malpighi, La Cellule, t. I\'. —
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7. 1896. F. Henneguy. Leçons sur la cellule, j). 446.
8. 1899. Ranvier. Définition et nomenclature des couches de répiderme «hez liiomnie et les maminifcie^,
Compt. rend. Ac. des Se.. 9 janv. 1899.
9. 1897. Ed. Rettereu. Épithéiium et tissu ri'ticulé. Journ. de l'anal, et de la physioL
10. 1899. A. Bran'ca. Sur les lilaments duniun. Soc. de biologie, avril.
[.1. BRAXCA.]
780 I.K TE'.I \II:NT KXTKIlNE KT ^^KS hi;i!l\ K-.
lysc (III se dillVirinii' en riiiparcil ;;l.inilul.iiic (.ixolull); lc> lil.iiiiciils ili-pniaissenl sur la
(■(illiilc i|iii riicml cm cliaii^c de rmiclioii. Mais les |)oiits (l"iiiii(iii ne suiil qu'une parlic «le
lapparoil lilariitMiteiix des cellules nial|iif:liiennes. Ils représeutetit seulement la partir d(
<.fl ap|tai('il qui se piojetli' en delifus de la i,cllule (portion extiacellulaire). Le reslr de
Tappareil lilanienloux demeure (purtinii intracellulaire), et nous le retrouverons ju>qur
dans les coiiches cornées.
Arnold rapproche les lllanienis i-pideiiniqncs des Ilianients <|ne l'fiii.i.'-er et Kuf)plTei- ont
nliscrves dans les cellules liépati(|ues: il les compare aux InUonnels des cellules rénales, aux
liluilles intracellulaires que l'Ieinrnin.ii- décrit flans les cellules coujoin:live>^. Ces lilainents
seraient Formés de plasniosoiues. d'aii-encement varialde'.
l'iiua avait reiiarilé la cellule e[)i(lerniii|ue comme fcu'inée : l'd'nn spon^ioijlasma; 2'irun
hyaloplasnia ; :{■ de lihrilles. Pour Inna, Italil et llerxlieinier'-'. les fihrilles sont une moda-
lité du sjxui^ioplasMia, c'est-à-dire une modalité de la sulist;ince fifrurée de la cellule mal-
pi,:;liienne. Kllcs représentent une forme et une partie de cette substance. Klles sont compa-
rables au '( protoplasma supérieur, ce <|ui ne veut i)as dire qu'elles en soient formées »
<-omme le fait remarquer l'reuanl.
C'est à cette conception que se ian;;(' ciialennuit Weideureicb ''.
Xiiliirt' (Jrx espai-cx situes ,'iilrr 1rs rrllii'c.s mulpigltienncs. — lue dernière question
mérite examen : J'ai conslauunenl emplovi' le nom d'espace clair pour di^-si^iruer les espiices
qui séparent, les unes des autres, les cellules du cor|»s nuupieux de .Malpiirbi. Ce nom a
ravantaije de ne rien faiie préjuger sur la nature décos espaces, que les lilaments d'unimi
fra^rru^ntent en ])erles incobires et réfiinj:enles. Kxamiuons à quelles interpnHations ont
donné lieu les espaces clairs, et précisons tout d'abord quels desiderata dnit remplir tnuH'
hypothèse (|ui veut rendre compte de la nature de cet espace.
Celle hypothèse doit rendre c(unple de la présence dans les es|)ace< clairs il'une série
d'éléments heures (jui sont : 1° des pbdjules routes venus du derme à la suite d'une liémor-
raj^ie; 2° des leucocytes eosinophilcs dont la présence est fréquente au cours de certains
étals pathologiques: :î' des globules blancs (jui, pour certains auteurs <mt immigré dans
i"(q)iderme (Hanvier, Stœhr. lienant), (jui. pour d'autres, ont, pour ori.iiine, le réseau de
Malpi^hi (Sclnveninger (1881), S. Maier (IS'.»2), Réitérer (I8'J7). Cette hypothèse doit expli-
ipier encore: i' le trajet des libres nerveuses ijui vont se termiiun' sur les cellules malpi-
^hiennes; ,j" et rendre compte de l'expérience il'Axel Key et Hel/ius (|ui auiaient pu rem-
plir ces espaces clairs d'une masse à injection.
Trois explications ont été pnqiosées.
I" Pour les uns, l'espace clair est occupe ]tar du ciment. Ce cimeni mou est réparti en
perles refrin.iientes puisqu'il est traversé par des |iiints d'uninu. M. .1. Menant a adopté cette
manière d(! voir^ Toulefois il imporle de reniar(pier. avec l'ieinniini:'. que la présence d'ini
ciment dillérencié n'est jtas probable. l'ii tel cimeni se cidurerait par les méthodes usuelles et
les perles réfringentes cin-ouscriles par les lilanu'nls d'iiniioi restent incolores après Partion
de tous les réactifs.
2" Pour d'autres, c'e-i seiileineiil du plasma ou de la lymphe qu'on rencontre au nivean
des lignes réfringentes, lue leHe sub-tance se retrouve jnsipi'an slraluin luciduui. Ran-
vier*", Flemming' ont soutenu celle opinion que nous adoptons ici.
:(» Les espaces clairs, ipii pour les auteurs i|ue nous venons de ciler ont la valeur d'uiu"
substance intercellnlaire, biut iiartie pour d'autres '< du complexus protoplasmique qui forme
le revêtement épithelial ». Réitérer, en s'appuyant sur s(>s propres recherches et sur quel-
ques l'ails «le Schull/.e et d<' Rabl. a proposé celle dernière interprétation. Pour lui. le réseau
de. Malpighi esM'ormé de cellules l'nsinuiu'es; au pourtour de chaipie cellule se trouve une
couche ût". proloplasma chromophile: a la périphérie de ce pndoplasma chromophile se liis-
jioïe une nappe de substance claire (liyabqilasniai. Cel byaloidasma est traversé par les
lilanu'uls chromophiles qui >cilidari>enl le prntiqilasnia chmmiqdiile des di\eis l'ienu'uts du
reseau de .Malpighi. (V.).
'.\" SritAiiM CI! wri usi M. — C'csl à l.;mi;t'i-li;iiis' iiirun dnil la |>rt'iini''ri'
(l('.seri|)li()ii (le celle (•(Uieln' du coriis iiukjikmix (inTii iia ipialilic de -lia lu m ura-
luilnsiiin (jin'l(|U('s îiiim-cs ])liis lard".
1. 18!)8. AuMii.i). Sur l:i sliiicliiiv et l'.nvIiil.Mliiic- ,1.-; .•i-llido<. Arrh. f. ii>il;>: .iiinl., I.ll.
•-•. I8!t9. IIeuxiikimkh. Slniilui-.' <lii iirut'ipl.isiiwi .!.• i'i'pKlcrmi- luim.iiii. .Ii-c/i. /". miUr. Anul , LtV. y. ■.•91.
;t. l'.mo. \Vi-.inKNUKu:ii. Arrh. ['. inil.r. Aiuit., I.Vi. p. I(i!>.
•i. 1897. Mf.nait. Traité d'Iiiiftiitoiiir jjruluiur, t. tl.
r>. 188.'. Ranvier. I^ompt. rrnd. ,•!<;. Scirncr.<i.
»i. 1873. I.ANiiKUiiANS. li'hor Ta.^korp. ii. llcU- Mnlpi^lii. Arrli. f. iinkr. Ainil.. I. I.\'..
7. I87J. Inna. .I,v/i. /'. i,)tl,r. Aiinl.. I. XII. p. (>l!i ;i 7il.
Tiii I rn:i-: i)i; i \ i'i;\i
781
Siif les riiii|H'-; non ((ilun'-r-,, le slr.il il m n laniilioiiiii runiii- une Iraiiiéi'
l»l.inclii', (|ii(' ( ll'.lil cl S(lii-(iii ((iiiroiMl.iicnl ;i\rc le >li;iliiiii liiritliiin. M;iis cci'-
l.iiiis fi-aclils \- l'iiiil ;i[i|>,i rail ic Ic^ l: i amilal mus (•ai'acl(''ri--l l(|iics <|ii sli-aliim
,^'i'aniilosiiiii.
(le slrahiiii apparail ('(Hiiiiic une liamli- i\ lionU a |>i'ii |irr< |iarallrlrs: i-jlr
|ir('-sriilr (Ir iruérrs (iii(liilal ions en rciianl des rclicrs |(a|iillaiics. l-'ininrc ici
(le Irois à «juali-c assises cellulaire-^ sii|)er|iips('cs. elle se iiinnlrc aillciiis consli-
liii'c par une seule
cdiiclic (réli'incnls. Sur
les le^iinienls 1res
niinces celle assise es!
(Iisconliniic l'illc |)eiil
incine l'aire iMiii|»lèle-
nieiil ilélaiil.
Le straliiMi liramild-
siiui répond j)ai- sa l'ace
inrérieuro au corps nui
(|iieux (lo JIaI|)ij:lii. l'ar
sa l'ace siipc-rlicielle il
enlr(> au conlacl des
cniiclies ('(tnié(>s, e! . en
particulier, an cunlacl
du slraluni mlerine-
diiiin. (]*esl au niveau
du slrahiin ^i-aiiulo-
siiin (jue répidenne se
clive avec le plus de l'a-
cililé \ussi l(>s plilvc- "" ^"'' '''" ''■"""'"''* ^"' stratum gi'anulosiim G rhargt'ps ilVléiilinc. On iv-
' • iii.ni|iiir.i i|iii^ rt's cflliilcs, très rapprochées 1rs iiiios des autres, sont unies
Icnes, consécul l\ es aux p.ii- .lo lil.inienls dunidn très Tins, très eowrts et très nombreux.
Iirnlures, se déxclop-
penl au niveau du slralnm Lirannlosiini (jiii se di'^l mil. Le corj»s inn(|iieii.\ de Mal-
piulii fornif^ le planclier de la |)lilyclène; la coiiclie cdiMiée lui lient lieu de luit.
Le stratuMi ;.^i;inulosnin est coiislitiié par des cellules losaniiiques dont le
uranJ ax(^ est j»arallèle à la surface de la peau. Le iiovaii est clair, peu colo-
rahle: il \a préscMiter tous les sig'nes de latropliie.
Le corps cellulaire se montre infiltré de i;ranulations ({ui, dans les couclies
profondes, se disposent autour du noyau et qui. dans les celluk's supei-ficielles,
s(> répartissent dans tout le cor[)s cellulaire, sauf à l'extrême périphérie. L'es-
pace clair qui .séparait les cellules du corps muqueux se rétrécit à ce niveau.
De ce fait les (ilameiils d'union s(> laceourcissent. Les perles réfrin'ïenles que
cir<H)nscrivent ces lilaments réduisent leur taille et finissent par se colorer,
hans la couelii; siis-jacente, les ponts d'union ne seront plus distincts.
(juanl- aux fihi'illes épidermiqnes. elles commencent à n'être plus netlemeni
piM'ceptibles dans l'intérieur du corps cellulaire. Au niveau du stratuni granu-
losuin, on assiste, dit Uainier'. h au délnil de la l'pji'malion iriine membrane.
l'ici. iCiC». — Slralinii ^raiiulosum u un lurl jiid.-sissemcnl.
1. 1900. lJ\i;iM:. /.,'■( I'r(iliq)ir dvrmaloloijiipic. tome 1.
[,1. BRANCA.\
782 LE TÈGI'MHNT KXTKHNE ET SES DKHIVKS.
aiiluiir- (les celliilos ». I^ainici' cxpliciiic «'cs deux laits cii nionlraut que li's
lilii'illcs, « au rnoinr-nf, ilr rapparilioii di; réléidiiic en .LTaiiis. sont rcfùulùos à
la périphérie de la cellule et vont s'y condenser en une nienihrane fenètrée.
Celle-ei résulte doue du lasseinenl de ces filu-illes elles-mêmes. »
Toutefois, la présence de filamcnls d'union a élé niée |iar Hanvier' an iii\cau
du straluni granulosnm el |)ai- Kiomayer-. (>>s filaments. ce|»en(lanf . >ont l»ien
visibles, comme j'ai pu m'en assur.'r, en recourant à l'examen de conciles
granuleuses épaisses, l'nna' cX J^abl* ont, les premiers, établi leur présence
<[u'accepte aujourd'hui Kiomayer".
Camrlères de Céléidiae. — Les f^rnmilalinns (l"cIt'i(lino soiil solides pour Waldeypr" et
pour l'iina', et constituées par de la kcratntiyaline. Klles sont licpiides poui Hanvier (IST'.li
(|ui leur donne le nom d'oléidine granuleuse'*. JUiz/i^ pense incrne (pie l'éléidine se munln-
sous la Ibrine liquide et la forme stdide (tSS,S).
I/cléidine serait, pour Hanvier, un liquide alliuniiiioïile. .lyaiil Tapparence de goultelelles
dliuile, réi)andues dans le corps cellulaire.
Klle ne réduit pas l'acide osmi(pie comme la graisse, mais >e montre rcfractaire aux
réactifs colorants, ai)rés raction de cet agent (ixateur.
l,(US(|u"on pratique des coupes de peau des.séchée, ou lixce, au préalable, par le suldimc.
la licpieur de Flemmig ou l'alcool, l'éléidine est très visil)le el présente une grande afiinilc
pour les matières colorantes.
Klle se colore en rouge par la snfranine et par le picrocarmin. Celte dernière coloration
est surtout nette sur les pièces li.xées dans ralco(d, et traiti-es jiar l'eau de chaux qui g'onlle
le corps cellulaire. Elle se teint en violet par l'hématoxyline. Iliématéine, et parfois par
la lliionine.
L'éléidine résiste à rébullition, à l'étlier, à la potasse à 40 '^,^,. à l'eau de chaux, à l'eau
salée à O'Vo- Elle disparait delà cellule sous l'action des acides (acide formique, acide ace-
li(|ue) : toutel'ois elle ])eut eiicoïc être mise en évidence, si on neutralise l'action îles acides
par un lavage jtrolongé.
L'eau salée il 10% transforme l'éléidine granuleuse en éléidine diffuse, c'est-ii-dire en
larges ])laques, vacuolaires, semblables à celles (|u'on constate dans le stratutn lucidum.
après l'action de l'alcool et du i)icrocarmin. Cette transformation est ]dus maniuee encore,
quand on a fait usage de chlorure de sodium à 20"/cv
Mais (piand on traite par ce sel des coupes qui, au préalable, ont séjourné dans l'alcool.
l'éléidine demeure bien visible sous forme de granulations. (|u'il est toujours aisé île colo-
rer, il moins (jue la coupe n'ait trop longtemps demeuré dans l'alcool.
Origine de l'clcidine. — Pour les uns, l'éléidine provient en totalilc (Kiomayer (ISIKM ou
en partie fRenaut, Kiomayer'", 1807) de la désintégration des lilaments unitifs. \Vei<lenreich
et Apidanl " (1!)01) croient qu'elle se forme aux dépens de la substance inter-librillaire et
surtout au pourtour du noyau. D'autres auteurs afiirmeni au contraire, avec des variantes
(Merlscbing'"-, Ernst'"', Habl"), ([ue l'éléidine, loin de provenir du protoplasma. represenlo
une élaboration nucléaire. Hoseusladt (IS'.IT) adopte une opinion mixte*'"': l'éléidine luovieni
il la fois du cytoplasma el du noyau. En somme, l'éléidine a la valeur d'une elahoralion
cellulaire, mais on discute encore sur la partie de la (clliilc qui lui ilmnii» naissance.
Évolution et râle de l'éléidine. — Une partie de ré\iiliili(Ui de l'éléidine IHMK
I. 1889. Ranvier. Traité technique d'histoloi/ie. p. (i'i.
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7. Loc. cil.
8. 1879. Ranvieh. Sur iino siilisl.ince imiivclic ilo rr|iiili>rnit> cl -;in' |i> |iroi'o.-isiis ili' kr-r.ilini>:.itiiin ilii itm''!""-
iiiriil i'piderniiipie, Coiiipl. rrnd. .le Srieurrx, 30 juin 1879 cl Arrh. lir phiiidiitofiir. \:, février ISH'i.
9. 1888. Huzzi. Arch. /'. prakt. Drrm., X.XIV, il' 9.
1(1. 1897. KuioiAVEU. MonnlHch. f. Dcriii., XXIV, p. 'i."iii.
11. J.ih:. ril. el 1901, Ai'Oi,.\nt. Arrh. f. iiixrr. Atinl. L\ll, p. 7Ci>.
IJ. 1889. Mehtsciiinc;. Arch. f. path. Anal., CXVl, 3.
18. \»9:.ERtif.r. Arch. f. palhul. Anal., V.XW.
l'i. 1897, Haiu.. Arrh. f. inikr. Anal., XLVIll. p. '.;t(i ii ',9;..
i;>. 1S97. lin-i-NsTMiT. Arrh.f. inikr. .\)ittl., I. XI. 1\.
sriîi cTiiii'; \)\-. i,\ i'i:\r. 783
»'st niainlciiaiil connue. Nous sa\uiis (|u(' l'c-lridiiic ^Taniilciisc (l<(''ratr)liv.'ilMi('
(les Allemands) se piésenle sdus ("nrnie «le Unes ^l'aniilatiiins dans le sli'aliiiii
yrannldsnin. Dans le siraliini Incidiiiii, file icxèi l'asiiecl de lar'^cs j)la(|iies;
elle cuiisliliie l'éléidine diilnse de Hanvier, l'éléidine des anlenrs allemands.
Kléidine ^rannlense el éléidine dilTiise pn'-seiilenl des réaclitiiis <'«tlorées
dillereiilcs. (lelle-là se leiiil en \iiilel |);ii' ! InMiialn.wliiic, (•«•llr-ei ne se colore
|»niiil dans le m«''nn' li-aelil.
Kléidine ^rannleuse el éléidiiie dill'iise l'epn'sciilenl fi'jtciHlan! les dnix
as|)ee(s d'nne senle et même sulislance. l/aetion d\\ sel marin à Kl pour Idd
Iransforme l'éléidine ;^rannlense en éléidine dilTnse (Hanvier). D'antre part, les
deux lurines de l'éléidine sultissent des variations parallèles an cours des pro-
cessus patliologiquos (lUi/.zi).
De ces l'aits connus, on est passé à riivpotlièso.
L'éléidine dilTus(> servirait h l'élaboration de la kératine et de la j;:raisse. Elle
mériterait le nom de prokératine que lui donne Waldever. Elle disparaîtrait
en se conil)inant au réticuluni protoplasmique. Ernst aurait pu même déceler
des firannlations de kératine. (mi traitant la substance cornée, par la méthode
(le (ira m.
l nna ne croit pas i[u"on puisse élablii- de relations entre l'éléidine et la kéra-
tine, (le seraient là deu.x substances différentes, sans aucun lien de parenté.
En faveur de cette conception, plaident un certain nombre de faits.
a) I^a couche cornée présente des caractères absolument semblables (couches
cornées nuclées) dans les parakératoses on l'éléidine fait défaut, et dans le lichen
corné, où celte substance est fort abondanle;
h) D'autre part, dans l'ichtyose fu-lale, la couche cnrn(''e est sèche, écaillense;
elle ne piésent«> jatnais de jrraisse et cependant, dans cette dermatose, le stratum
granulosiMU ne se montre nullement altéré (F).
i" Stuatim intkkmkdum. — Récemment individualisé par Ranvier, le stralum
inlermedium constitue la première des couches cornées; il représente la partie
profonde du stratum lucidum.
De même que le stratum lucidum, le stratum inlermeilium n'est bien visibk^
que sur les régions épaisses de l'épiderme. Il se présente comme une bande
mince, formée de deux à trois étages de cellules. La limite profonde de cette
I)ande est festonnée; son contour superficiel est, au contraire, rectiligne.
[/analyse histologique du stratum intermedium a monti'é que ce stratum
jie résiste qu'incomplètement à la digestion artificielle : il n'est donc qu'lncom-
[)lètement kératinisé. Les réactions de ses éléments rappellent assez bien les
réactions des cellules du stralum lucidum; toutefois Ranvier a indiqué les carac-
tères qui permettent de différencier ces deux couches.
Le sU'atuin intormediuin, fixé à l'alcool, reste incolore après Faction de la thioninc. .Après
l'usage do la liqueur de Flemminp-, il est rèfractaire à la purpurine, qui colore en rose tout
le reste de l'épiderme. .Après l'action de l'acide osmique et du picrocarniin, le stratum inter-
medium se colore en rouge vif.
'■)" Sru.vriM LiciDiM. — "^'//'î- : Couche cornée basale, Hornschicht.
C'est à OF^hl qu'est due la première description du stratum lucidum' ; Schrcjn
1. iSjT.Œiii,. liitlayini ili onatomia micrùscopica. ,1?!/!. unie. d. medicina, Milan.
[.1. BRANCA.l
784
LK TIXl MENT KX'IEHM: ET SES DERIVES.
i('j»rit cclto t'UKlc (juclqucs amitTS [dus tard', cl il (Miiil riiyfxilliésr rjin- la
couche corni'c n'ctail que le produit de la sécrétion siidoripare.
I^e stratum lucidurn doit son nom à son aspect clair et réfring-rnt. Il c-l Ire»,
net sur les pièces (jui ont séjourné dans les liiclinmialcs alcalins, cl se iimnlrc
sous ras[)('ct «riinc lame à contours parallèle-.
(>omme le >tr;iliini inlerniediMni. il ne n'-duit pa< I acide usniicpie. Il ne c<in-
tient donc pas de graisse; mais, à l'inverse du stratum intermedinm. il rr-ste
incolore ajtrés l'action successive de l'acide (»smi<|ue et du picri»-carmin.
Les élémenl- du siraliini liicidiini xinl des éléiiieiils polyédriques et d"a>-
pect hvalin. Ils sont disposés les uns au-dessus des autres, en assises serrées
(pie l'ammoniarpie ou la [xitasse à 4(1 pour 10(1 dissocient aisément. Le novan
des cellules du >tiatimi lucidurn n'a pas cessé d'exister, comme on l'enseigne
d'ordinaire: il est seulement en voie d'atrophie. Le corjts cellulaire s'est revêtu
d'une coque kératinisée. Il ne possède plus cet appareil filamenteux cunipliqué
({u'on retrouve dans Idiile l'étendue du corps muqueux : les iihrillo se sont
simy)lement tassées à la périphérie de la cidlule. (Juant à l'éléidine «rranuleiise
(kératohvaline de W'aldever). elle a hrusquement disparu : à sa place ou
ohserv(^ l'éléidine difTuse (éléidine de Waldeyer). (iette éléidiiie diffuse semontic
sous l'aspect de larjres froutlelettes qui sortent, comme d'une éponge. de->
cellules du stratum lucidum ouvertes par le rasoir. Ces flaques se teignent en
rose par le carmin; elles ne fixent j)as riiémalowline. l n même réactif, manié
délicatement, colore donc différemment l'éléidine granuleuse et l'éléidine dilluse.
CTette éléidine diffuse existe encore en petite (piautité. à la paume de la niaie
et à la j)lante du pied, dans le stratum coiiieiiiii des ouvriers.
t)" Stratioii rorni'i/iii. — De toutes les couches de la peau, le stralum cor-
neum (G) est relie qui présente les variations d'épaisseur les plus étendues, (le
stratum donne, à l'ensemhle des couches cornées, leur épaisseur pnqire. il
acquiert son maximum d'étendue, chez les manoiivriers (paume de la main) et
chez les individus qui marchei'.f pieds nus. Dans .son ensenil)le. il apparaît
(;onuiie une mend)rane homogène, translucide, au niveau d<' laquelle l'évolu-
tion épidermique est t(»talement achevée» (H).
Ses cellules se disposent en lits superposés. Ces lils sont séparé>. i;à et là.
par des fissures virtuelles que l'action des li((uides
développe coiisidérahlemenl. C'est à celte disposi-
tion (|ue 1 épideiine corné doit la propriété de se
gonller. en présence de l'eau et des s(dutions
aqueuso.
Dissociéo apic» i ailion de- hicln i'iiiale>. Ie-<
(lissociéi^s. (IVaprcs Itaricr.) cellules cornées son! lenticulaires. Elle> présentent
à leur surface des dent< irréi:ulière-. ipii leur |>er-
inelteiit de s"eiigieiiei- les unes avec les autre-.
La potasse el les acides gonllcnl le- élémeiil- du -lialiim rorneiim ipii >oiit
« des utricules déformés |)ar pression n''ci|Mo(|ue avant une enveloppe résistante,
et un contenu cireux ». La memhram' d'enveloppe se piésenic alors avec ni)
douille coiiloiir. E.ile n'-iille de la I lan-lnrmarioii de ces lilirille- épideiiiuqucs
1. ISO.'i. St.iiuo.N. Coiilriliu:. alla tinat, fil. drllo rulf Itiimana. Tiiiiii.
STRUCTI lii: 1)1 : l.\ l'IvVU.
785
(|iil rurm.iiciit le sciiiclrllr" de la (•clliilc iiialpii^liiriiiu'. Ces (ilaiiiciils, on s'ôlo-
vaiit dans la coiiflic coriu'-t', so sont localisas à la ix-riplirrif de la cellule; ils
s'y sont injl)ri(|nés et lassés les uns sur les autres. Ils donnent à la cellule
l'apparence d'un cocon'. Ils sont hieii visiMes sur les pièces qui ont macéré
dans le li(]uide de Millier.
La celliiie s'est donc transformée en une vésicule. Cette vésicule est remplie
de pndoplasma desséché et surtout de graisse- (I).
Celle graisse est fluide; elle s'écoule hors des cellules lorsque celles-ci ont été
ouvertes par le rasoir. Voilà pourquoi la couche cornée, traitée par l'acide os-
miqiie, présente un asjxHt (|ui varie avec l'épaisseur môme de la coupe. Les
v^S^'
- ygrir./sC'
A- KARMWSK/.
FiG. 4G8. — Coupe verticale d'iui très petit fraii-merit de la peau de la face palmaire des
doigts de rhomiiie, faite après un séjour de 24 heures dans une solution d'acide osmique
à 1 pour 100. (D'après Ranvief.)
La couctie cornée est colorée en noir à sa surface et dans sa région profonde, sauf sur les bords du morceau,
il, où elle est colorée dans toute son épaisseur. La bande c, profonde, est plus mince que la bande superflcielle a ;
I «la tient à ce que Tacide osmique n'est arrivé dans cette région de la couche cornée qu'après avoir perdu du
temps à traverser le derme et le corps muqueux de Malpighi. — b, portion de la couche cornée dans laquelle
l'acide osmique n'a pas pénétré. — /, stratum lucidum. — gr, stratum granulosum. — m, corps muqueux de
M.djiiglii. — rf, derme. — s, canal d'une glande sudoripare.
coupes minces ne noircissent pas : la graisse s'est écoulée de toutes les cellules.
Les coupes épaisses au contraire montrent un stratum corneum coloré en noir
par l'osmium, « parce qu'elles contiennent un grand nombre d'utricules qui
n"ont pas été entamés ». Les coupes d'épaisseur moyenne présentent des utri-
cules qui sont les uns clos, les autres ouverts, d'où l'aspect tigré de pareilles
coupes. En ce cas « les taches noires... sont toutes à peu près semblables, leur
épaisseur est de 5 à 7 a et leur largeur de 30 à 40 y., leur forme est trapézoïde,
losangique ou rectangulaire. Quand elles s'avoisinent, elles sont séparées par
des bandes claires^ » (^)-
1. 1897. H. R\BL. Arch. f. mikr. Anat., XL VIII, p. 430-495.
2. 1899. R.\NviER. La matière grasse de la couche cornée de l'homme et des mammifères. Compt. rend. Acad.
des Sciences, 20 mars.
3. VVeidiïnreich (1901. Arch. f. mikr. Anat., t. LVII, p. 583) a repris récemment l'étude de la graisse épider-
mique. C'est la glande sébacée qui cède sa graisse à l'épiderme, dans les régions revêtues de poils. Dans les
régions glabres, la graisse ne se différencie pas dans la cellule cornée. La réduction de l'acide osmique est pro-
voquée parla paréléidine.
POIRIER ET CIIARPY. — V
50
[A. BRANCA.]
786
LE TÉGUMENT EXTERNE ET SES DERIVES.
Fio. 4G9.
Les noyaux existent encore dans la couche cornée, mais ils sont profondé-
ment atrophiés. Retterer en 188!^' a pu les mettre en évidence, en colorant la
couche cornée, après l'action des alcalis dilués. Il a vu que ces noyaux sont
aplatis, longs de 6 y., larges de 2 a. Ils sont constants, dans toute l'épaisseur de
la couche cornée; on peut les déceler souvent par les techniques courantes,
partout où la couche cornée est mince.
Après Retterer, KôUiker- a pu également mettre en évidence le noyau dans
les grosses cellules cornées des organo< L'-énitaux (petites lèvres, face interne
des grandes lèvres, du
prépuce et du gland).
Réactions liisl'M^ltim ifjue>.
— Les réactions liistochimi-
ques (Je la couche cornée
nous montrent que cette
couche a des caractères tn-s
spéciaux.
Le stratuin corneum. fixe
par raicool, le sublimé ou
les bichromates, se teint en
jaune avec le picrocarmin.
en vert intense avec la thio-
nine. en rouire oran^^e avei-
la safranine, en violet avec
la méthode de Weiirert. en
bleu avec le bleu polychrome
de Lnna. Il fixe énerpique-
ment les couleurs acides.
Téosine, l'orange, la fuchsine
acide.
C'est à la présence d'une substance spéciale, la kératine, que la couche cornée est rede-
vable des réactions qui viennent d'être signalées.
Traité par l'acide osmique qui laisse incolore le stratum lucidum, et teint en gris jaune
le corps muqueux de Malpiglii, le stratum corneum se colore en noir dans toute son épais-
seur. Dans toute son épaisseur, il contient donc de la graisse.
Caractères de la kératine. — La kératine est une substance albuminoïde chargée de
soufre {4,2o pour 100). Elle n'est pas attaquée par les sucs digestifs (pepsine en solution
chlorhydrique, pancréatine, trypsine) qui pcptonisent l'albumine de l'œuL Elle est dissoute
par l'ammoniaque. On pourrait effectuer sa synthèse en mettant des albuminoïdes en |>re-
sence de phénol et de bisulfite de soude, chargé d'acide sulfureux.
Caractères de la graisse épidermique. — Pour obtenir la graisse épidermique, il suffit de
plonger, pendant 30 secondes, dans l'eau bouillante, la paume de la main ou la plante du
jiied. L'epiderme s'enlève d'un seul morceau. Traité 24 heures par les essences ou l'ether
rectifie, l'epiderme cède à ce dissolvant 10 centigrammes d'une matière grasse qu'on peut
extraire par évaporation, et qui n'est soluble qu'en partie dans l'alcool fort.
« La graisse épidermiijue est jaunâtre, solide à la température ordinaire. Elle a la consis-
tance et la plasticité de la cire. ï>i on la presse avec l'ongle sur une surface de verre, elle
adhère à l'un et à l'autre, et pour les séparer il faut une certaine force que l'on peut appré-
cier aisément. Elle fond à une température de '^o degrés centigrades conune la cire
d'abeilles.... La graisse épidermi(iue de l'homme et des mammifères est comparable à la cire
lies abeilles x, à la graisse de laine (lanoline), (|ui elles aussi sont « nn [Moduil de sécré-
tion de la peau ». (Ranvier).
Origine de la graisse. — Tiois hypothèses ont été formulées sur l'origine de la graisse
épidermique.
1° Cette graisse provient des glandes sébacées. .V cette hypothèse on peut objecter (jue
la graisse est très abondante dans des régions qui précisément ne contiennent pas de
glandes sébacées.
I. 1883. Hetteueu. Cniiipl. rend. .lc(id. drs fcieurrs. 19 fi''\ricr.
•J. 1889. Koi.i.iKEii. Handbuclx der Gewebelliere, t. 1, •.>• éditiui), p. I.M.
Les cellules de la couche cornée en place.
(D'après Weidenreich.)
sïRrcTUHE iir: i.\ I'i;ai . 78?
1!' fU'ltc graisse ]tiovi(Mil ilcs glandes sudoriparcs (l'iiiia). Mais la /.-raisse n'cxisto {|ii'rii
faillie proportion ilaiis la sécrétion siulurale.
:)" l,a f;raisse epi(lernii(|ue est une élaboration épi(lerini(|ne (ijebreich) de inêriie que la
kératine. K\\ favenr de cette o|)iniiin [daide l'analoniif; c(tnifiarée. Les oiseaux |>ossédent un
eiiiderine corné, riche en ,i;raisse. et piuntant leur liunnienl ne jiosscde ni glandes sébacées,
ni ;:landes sudoripares.
Riilc (U: la ip'niase. — « iJc la présence cl ilu nnjde de dislributinn de la ciic cpidermiiiue
dans le slraluin corncutn, il résulte ([ue le cmps entier est recouvert d'un vernis protecteur
ilont la solidité et la souplesse sont incomparables. Nous sommes proléj:;és par une couclie
subéreuse dont les cellules sont remplies de cire. Le slratnm corneum, autant que le permet
sa faible épaisseur, nous défend i)ar sa structure subéreuse contre les injures mécaniques
et par sa ciie contre les actions cliiiniques » (llanvier).
7" SruATiM Disji Ncii M (i,.\.MK si:t'i:iu-u;ii':i.i.K dksqla.mantk, Ricnait).
C'est au nlvoau de celte couche, dont la surface est au contact du milieu cxlé-
litMir, que s'efîectue la des({uamation de répideruie. Cette couclic d'aspect
l)rillant et poli, se soulève, sans cesse, en lamelles destinées à tomber. L'acidi;
osmique la colore faiblement, bien qu'elle soit chargée de graisse, comme le
stralum corneum lui-même. In fait d'observation vulgaire « illustre » assez ce
l'ait, i.es mains sim(>lcment trempées dans l'eau ne sont jamais mouillées; par
routrc, les graisses a|)pliquées sur la peau pénètrent facilement dans l'orga-
nisme, « les graisses mouillent l'épiderme imbibé lui-même de graisse ».
ÉLÉMENTS LIBRES INTRA-ÉPIDERMIQUES (K)
Iv'dliker constata le premier, dans l'épiderme, des cellules ramifiées qui
réduisaient le chlorure d'or à la fa(,'on des libres nerveuses. Langerhans'
observa ces éléments quelque temps après; il les considéra comme des cellules
nerveuses terminales, et nombre d'auteurs (Podcopaiew, Eimer) se rangèrent
à cette interprétation. Merkel lit de ces cellules ramiliées des cellules pigmen-
ta ires.
Mais les recherches d'Ebertli-, celles de Arnstein^, de Bonnet, de llanvier
ont fait justi<;e de ces interprétations. De tels éléments ne sont autres {jue des
cellules migratrices, et Langerhans a fini lui-même par adopter cette opinion.
On n'est pas encore d'accord sur l'origine, sur le rôle et sur la destinée des
globules blancs inclus dans l'épiderme.
Pour les uns les globules blancs proviennent du derme et émigrent dans
l'épiderme. Ils peuvent abandonner au sein des tissus les substance qu'ils ont
fixées dans leur trajet dans le derme. « Il arrive même que leur proloplasma
se dissout et que les matériaux dont il est formé se répandent dans le plasma
ntitritif au sein duquel vivent les organes. Si les leucocytes absorbent des par-
ticules alimentaires, c'est sans doute pour se nourrir; mais ils peuvent aussi les
abandonner après les avoir transportées plus ou moins loin. Ils vont dans toutes
les parties du corps que les vaisseaux sanguins ne sauraient atteindre. »
(Kanvier.)
Pour les autres, les leucocytes prennent naissance aux dépens de l'épithé-
lium. Ce sont des cellules vieillies qui ont perdu leurs connexions avec leurs
1. tSfiS. Langerhans. l'elier die Xerveii der nienslichen Haut. Aivh. f. path. Anal. u. Phys., 1868,
B.! XLIV, p. 32.i.
■2. 1870. EnERTH. Die Endigiing der Hiititnervt'n. Arrh. f. iitikr. Anal., Bd Vl, p. 225.
3. I87fi. Arnstein. Die Xervefl der liehaarten Haut. Sitzungsh. der W'ien. Akacl. d. Wiss., Bd LXXIV. III.
Alitll,. p. ■.'03,
[A. BRAXCA.]
788 LE TÉGUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVÉS.
congénères; elles sont incapables d'entrer en karyokinèse (Réitérer). Les glo-
bules blancs peuvent se détruire dans l'épiderme ; il est vraisemblable que cer-
tains d'entre eux sont rejetés au dehors avec les produits de desquamation épi-
dermique. On ignore si les leucocytes qu'on constate dans l'épiderme sont aptes
à pénétrer dans le derme et dans les vaisseaux dont ce derme est parcouru.
m. — BOURSES MUQUEUSES
La paroi des bourses muqueuses est de nature fibreuse. Les éléments qu'on y
riMicontre sont « aplatis parallèlement à la surface. Par places, ces éléments
afllcurent la sui'face interne, mais les imprégnations au nitrate d'argent n»'
déterminent que des dessins irréguliers, analogues à ceux qu'on obtient, par le
même procédé, sur les synoviales articulaires. » (Tourneux.)
IV. — VAISSEAUX SAiNOmNS DE LA PEAU
Des deux couches constituantes de la peau, une seule est vasculaire : c'est
le derme. L'autre n'est jamais abordée par des vaisseaux. Toutefois, certains
dérivés do l'ectoderme sont vasculaires chez les vertébrés : telles sont, par
exemple, la muqueuse nasale du cobaye (Bovier-Lapierre), la muqueuse palatine
(Maurer) de nombre d'amphibiens.
Les vaisseaux sanguins de la peau (L) proviennent des gros vaisseaux qui
cheminent dans le tissu cellulaire sous-cutané'.
Artères et veines pénètrent, accolés, dans l'hypoderme; très nombreux en
certaines régions comme le tégument de la face, de la paume des mains, plus
nombreux sur la face de flexion des membres que sur leur face d'extension,
les vaisseaux ont, dans l'hypoderme, un trajet perpendiculaii'e (plante, paume)
ou oblique à la surface du tégument. Ils suivent les cônes fibreux de la peau,
et dans leur trajet, ils émettent des réseaux qui se distribuent, à la {ea^on d'un
filet, autour des lobules adipeux. Quand le pannicule adipeux fait défaut, qu'il
ne se soit pas développé ou qu'en revanche il ait disparu (comme le fait
s'observe dans l'amaigrissement), les gros vaisseaux émettent, cependant, des
rameaux qui prennent, dans l'hypoderme, le type des réseaux limbiformos.
Une fois l'hypoderme franchi, les vaisseaux sanguins forment, à la face pro-
fonde du chorion proprement dit, un plexus horizontal dont les mailles, assez
rares, sont larges et de forme allongée. C'est là le plejcus sous-(.ler)i>ii(Ut\ le
n'seau profoiul du derme, le réseau planiforme profond des vaisseaux de dis-
tribution, comme l'appelle encore Renaut-.
De ce réseau partent deux groupes de rameaux : l 'des rameaux descendants
qui vont s'épuiser sur les poils et li>s glomérules suiloripares ; 2" des rameaux
ascendants, remarquables par leur rareté et leur gracilité. Ces rameaux ver-
ticaux ou obliques, traversent le derme. Après un trajet droit ou blfurqur
en Y, ils se jettent daus le pU\v((:> sou^-pn pillai re^. Bref les rameaux iutra-
1. Aussi qunad le tissu cellulaire est détruit, la peau sus-jaoente ne tarde pas à se sphaceler.
a. Au dire de quelques auteurs, les vaisseaux seraient entourés d'une traîne de tissu conjonctif lâche qui
permet leur auipliatiuu. Bet'k a décrit autour des vaisseaux santruins et lymphatiques du prépuce, une jraiuo
él.astique commune qui permet à ces vaisseaux de maintenir leur calibre (.-iiv/». f. Dernutt., t. XXXVIII, p. iOl>
3. Ou susnlermique.
STRUCTURE DE LA l'EAU.
789
(Icrniicpics, à dircclion asr(>ndaiilf', sfrrvonl h (Hal)lir les communications vascu-
laiivs eiiliv deux plexus (|ui sont ])arallèles. De ces plexus, l'un est situé à la
l'ace profonde du derme proprement dit (plexus sous-dermique), l'autre à sa
l'ace siiperncielle (plexus sus-dernii(jue).
i'.c dernier est fornir de vaisseaux iï direction horizontale. Les rameaux (|iii
le roniposent formeni nn réseau, situé à la base d\i corps papillaire. Ses
AP
^
i-
no.
V
-;^
LU
D
FiG. 470. — Coupe de la peau dont les vaisseaux saiiiiuiiis et lymphatiques ont été injectés.
(D'après Darier.)
.1, vaisseaux sanguins de l'Iiypoderme qui tniettent des réseaux autour des lobules adipeux. Ces vaisseaux
forment, à la face profonde du dorme proprement dit, un plexus (plexus sous-dermique .4') qui émet des rameaux
pour les glomérules sudoripares et pour la partie profonde des conduits sudorifères. Le plexus sous-dermique ,1*
est relié par des rameaux verticaux A- au plexus horizontal sus-dermique situé à la base du corps papillaire. Ce
dernier plexus envoie des anses dans les papilles, et il vascularise la partie superficielle du canal excréteur des
glandes sudoripares RC.
L, lymphatiques de l'hypoderme. — LD, réseau lymphatique du corps papillaire qui envoie des branches dans
les iiapilles.
D, derme avec ses papilles P ; corps muqueux CM; couche cornée C
mailles sont beaucoup plus nombreuses, beaucoup plus serrées que celles
(lu réseau sous-dermique. Tel est le réseau planiforme anastomotique sous-
j)a|)illaire de Renaut, d'où partent des branches qui se distribuent aux appa-
reils pilo-sébacés, aux canaux sudorifères, aux papilles dermiques.
Le capillaire destiné à la papille monte à côté de la veine; il se dispose
parallèlement à celle-ci ou décrit autour d'elle des spirales; dans un cas comme
dans l'autre, il se termine par ime anse dont la convexité atteint le sommet de
[.1. BnAi\CA.]
790 LE TÉGUMENT EXTERNE ET SES DKRIXKS.
la papille; celte anse s'ouvre, d'autre part, dans la veine centrale, qui com-
mence à quelque distance du sommet de la papille. Un brusque changement
de calibre indique le point où se raccordent le capillaire qui finit et la veine qui
commence. D'autres fois, plusieurs capillaires .sont destinés à la |)apille: ils
forment alors un réseau complexe autour de la veine et s'ouvrent non plus à
l'extrémité de la veine, mais sur divers points de son trajet.
En résumé, les vaisseaux san^ruins, assez rares dans le chorion, sont très
nombreux au niveau des paitillcs. Mais il ne faudrait pas croire que la cir-
culation du sang se fasse d'une façon uniforme et régulière, dans toute l'étendue
du tégument. On- constate dans ce tégument des aires de pleine circulation et
des aires de circulation réduite (Henaut).
Lorsqu'on i)ratique, à l'aide du bleu de Prusse, l'injection du tégument,
surtout dans une région où le derme est planiforme, on voit la masse colorée
pénétrer d'al)ord dans le chorion sous forme de taches isolées : ces taches sont
arrondies ou ovalaires; en ce cas, elles sont allongées dans le sens des plis de
la peau. Chacune de ces taches est irriguée par uaè artériole profonde qui
s'épanouit en un cône, dont la base est tournée vers la surface du derme. Ce
cône représente un territoire vasculairo, doué d'une certaine autonomie, puisque
c'est lui que remplit d'abord l'injection du tégument, lui qui se congestionne
tout d'abord dans la roséole émotive et dans nombre de dermatoses (aires de
pleine circulation).
Quand on ne s'en tient pas à cette injection incomplète du tégument, et
qu'on continue à faire pénétrer la masse à injection, on voit les aires de pleine
circulation se relier par des anastomoses et finalement se confondre. L'injection
ne pénètre qu'en dernier lieu dans ces systèmes anastomotiques: la circulation
y est difficile. Ce sont les aires de circulation anastomotique ou de circulation
réduite, que la stase veineuse accuse en bleu violacé sur le tégument exposé au
froid (M).
V. _ LYMPllATinUES DE LA PEAU
Le dispositif du réseau lymphatique rappelle d'assez près celui du réseau
sanguin. Le réseau lymphatique commence au centre des papilles cutanées,
par un gros capillaire, occupant la moitié, ou le tiers inférieur de la papille. Ce
capillaire présente, à son origine, une extrémité close, tanlùt effilée, tantôt
renflée ou disposée en anneau de clef.
Au niveau de la pulpe des doigts qui servira di' type à noire description, ces
capillaires débouchent dans un réseau, à branches arciformes, compris dans la
couche réticulaire du derme.
Ce premier réseau, réseau papillnirc, aboutit à un seiond ré-^eau à mailles
irrégulières, situé dans l'épaisseur du chorion proprement dit. C.o rcscmi mtra-
ilcrviitjue chemine donc à distance du réseau sanguin sous-dermique et du
réseau sus-dermique; il est plus rap|)roché pourtant de celui-ci que de celui-là.
Il est formé de canaux énormes, dont le calibre varie incessanunent. Ces canaux
sont réduits à un endolliéliiim leslonné : ils n'ont pas de valvules; ce sont donc
encore d(>s ca|)illaires Iviuphatique-;.
Le réseau inlratlermiqne comnuini([ue. ]iar des branches anastomotiques, à
STHCCTIIil': 1>K l,\ l'KAU.
791
C
,,^saf:%^^\
liajfl, vcrIicaL avec le ivs(\iii de riiy|M»(lciim'. A ce niveau, les vaisseanxjyin-
|iliarK[ii('s soiil munis de (iltirs niiiscnlaircs cl de valvules, (^e ne sont plus des
capillaires, mais des canaux. Et ces canaux sont escortés de vaisseaux sanguins,
i'arlnul ailleurs, vaisseaux rouges et vaisseaux blancs cheminent à dislance les
uns des aulres. Voilà pour([uoi les lym|)liangiles profondes sont seules à déter-
miner la rniigrnr du tégunicnl. ('.elle niugeur est parfois nias([uée par l'épais-
seur du derme sus-jacent, comme cela se passe à la paume de la main. C'est
seulenuMit (juand l'infec-
tion s'est propagée de pro-
I lu^ en proche, que la
rougeur apparaît, siu" le
dos de la main ou dans
le tégument de l'avant-
hras.
En somme, le réseau
Ivmphatique de la peau
est un réseau clos. Il est
formé de capillaires et de
canaux ; nombre des vais-
seaux présentent, à leur
surface, des bosselures,
(|ui sont disposées, dans
le derme, à la façon de
drains; mais ces drains
ne s'ouvrent nulle part
dans les espaces interfas-
ciculaires du tissu con-
jonctif; c'est seulement
par osmose que les li-
quides, répandus dans
le derme, peuvent péné-
trer dans le réseau Ivm-
phatique.
On ne saurait distin-
guer, dans le réseau
lymphatique de la peau, des territoires de pleine circulation et des territoires
de circulation anastomotique. L'injection pratiquée sur un point quelconque du
réseau gagne de proche en proche. Elle s'étend à la façon d'une tache d'huile.
Elle remplirait vraisemblablement la totalité du réseau si des difficultés tech-
niques (écoulement de l'injection par les efférents, etc.) ne faisaient obstacle à
cette injection totale du tégument.
HLySl' .
VSIP
Vu:. 471. — Vaisseaux superficiels de la jx-au.
(D'après Darier.)
]'!', vaisseaux sanguins papillaires. — CLy, capillaire lymphatique da la
papille. — VSP, n'-seau sanguin sous-papillaire. — RLySP, réseau lym-
phatique sous-papillaire.
VI.
NERFS DE LA PEAU
Système nerveux central et organes des sens représentent des dérivés de
l'ectoderme embryonnaire. La peau n'est qu'un de ces appareils sensoriels :
pour assurer plus efficacement la protection de l'organisme, elle est devenue un
[A. BRAXCA.]
792 LE Tf-GUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVÉS.
or^'-ano de tact. Et comme son étendue dépasse de Ijeaucoup celle des autres
organes sensoriels, c'est par une énorme surface que s'opère le loucher. C'est
en ce sens qu'on peut considérer le tégument externe comme une immense ter-
minaison nerveuse, étalée à la limite du monde extérieur.
Les nerfs sensitifs de la peau sont fort nombreux; ils ont pour origine les
troncs nerveux sous-cutanés. Certains d'entre eux se terminent dans le tissu
cellulaire par des corpuscules connus sous les noms de corpuscAtles de Voter-
Pacini, de corpuscules de GoUji-Mazzoni, de corpuscules de Ruffinl.
Les plus nombreux pénètrent dans l'hypoderme, accolés aux vaisseaux san-
guins. Parvenus dans le chorion, ils se divisent, présentent un trajet onduleux.
Nombre d'entre eux ne dépassent pas le corps papillaire; ils se terminent donc
dans l'épaisseur du derme par des corpuscules : les corpuscules de Meissner.
D'autres nerfs vont se ramifier à la fois dans le derme et l'épiderme (tei'"mi-
naisons hédériformcs) ou seulement dans l'épiderme {terminaisons libres
intixi-épidermiques).
Toutes ces terminaisons représentent l'origine d'un nerf sensitif. Elles ont du
nerf et la structure et les propriétés chimiques, mais leur aspect diffère, comme
diffère (Arnstein) la nature de leur excitant ordinaire (excitant chimique,
thermique (N).
A. — CORPUSCULES DE VATER-PACINI
1" Historique. — Abraham Vater, en 1741, décrivit lo premier, sous le nom
de papilles nerveuses, de petits corps visibles à l'œil nu qu'il trouva appendus
aux rameaux nerveux de la paume de la main'.
Cette observation anatomique était passée inaperçue quand Filippino Pacini-,
en ISSG, retrouva les corpuscules de Vater. Il les étudia au microscope et
établit les principaux points de leur structure. A sa suite, Henle et Kôlliker",
llerbst, Hover, Ciaccio, Hanvier ont repris l'étude de ce groupe de terminaisons
nerveuses et fixé les détails de leur structure.
2" Morphologie. — Sous le nom de corpuscules de Vater-Pacini. on décrit
de petits corps transparents, longs de 1 à 5 millimètres, de forme ovoïde,
d'aspect brillant, qu'on observe dans le tissu coUulo-adipeux sous-dermique.
Ils sont appendus aux ramuscules nerveux qui vont se terminer dans le tégu-
ment externe. On les trouve dans la jiulpe des doigts et des orteils, sur la face
dorsale de la main, du pied, de l'avant-bras, du bras et du cou. On a décrit
également les corpuscules de Pacini sur les nerfs intercostaux (nerfs de la
mamelle) et sur les nerfs honteux internes; Kôlliker les a signalés dans les
plexus sympathiques, sur les faces antérieure et latérales de l'aorte, dans le
mésentère et le méso-colon, au voisinage des articulations et sur les nerfs qui
cheminent le long des ligaments inter-osseux*.
Haiiber estime à plus de 2000 le nombre des corpuscules de Pacini dissi'uiinés
1. 17'il. Vater. Dissertatio de consensu parlium corporis huwaui.
'i. I8'i0. Pacini. Nuovi organi scoperli vcl coi-po ximnno.
3. 18'iii. Henle iiml Kôi.UKEn. Ueho- die l'acinis'chen Korpercltru des moischen und dei-Thiei-e. Zurich.
4. Los corpusrules de Pacini sont rares chez (juciques sujets et font défaut chez d'autres. Ils sont très déve-
loppes cliez les nianouvriers et seraient souvent énormes chez les vieillards (IS76. Genersicb, S/>iVAcr's
Jalnbiich, 11. p. 133). On les rencontre aussi sur le clitoris, la mamelle, l'enveloppe fibreuse de la verge el dans
la prostate.
STlUJr/rUHE DE LA l'KAi
793
dans le ir^uim'iil cxlerno, (>l les trouva irparlis dv la l'aron siiivaiile
Mains S28
Hrns el avaiil-liras. . •'{22
Kpnulcs 24
l'icds 5:»U
.lainlies et cuisses. . 17(1
llanclies 10
l'ronc '-'2
'■V' !SlriiClw-c. — A
loiit corpuscule de Pa-
<iiii, on peut distin-
guer deux portions :
A) Une coque péri-
plH''ri([ue;
H) Une cavité cen-
trale que remplit une
masse granuleuse el
i-él'ringente, en forme
de massue {massue
rcnlrale).
A. Coque conjonc-
tive. — L'enveloppe
des corpuscules de Pa-
oini est constituée par
une coque épaisse, for-
mée d'une série' décap-
sules concentriques.
Ces capsules apparais-
sent séparées par des
lignes réfringentes, et
c'est dans ces lignes
l'éfringentes que font
saillie les noyaux de
l'endothélium qui re-
vêt la face interne de
chaque capsule.
Les capsules péri-
phériques et les cap-
sules centrales sont
plus minces que les
capsules moyennes.
Quel que soit leur siège, ces capsules sont formées de fibres conjonctives, de
substance amorphe, et d'un endothélium.
a) « Dans chaque capsule, ces fibres (conjonctives) forment en dedans une
couche longitudinale et en dehors une couche annulaire, et ces deux couches
sont traversées par quelques fibres transversales ou plutôt à direction
1. Quarante, cinquante, cent et davantage suivant la taille du corpuscule.
FiG. 472. — Corpuscule de Pacini, observé frais sans aucun
réactif. (D'après Ranvier.)
c, capsules. — d, lignes endotliéliales qui les séparent. — n, nerf afférent.
— f, funicule. — m, massue centrale. — n', fibre terminale. — a, point où
l'une des branches de la fibre terminale se divise en un grand nombre de
rameaux portant des boutons terminaux.
[A. BRA.XCA.]
794
LE TEGUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVES.
rayonnante. Dans les capsules internes, les fibres longitudinales dominent: il
en est de même dans les superficielles,
où elles acquièrent un diamètre de
I)his en plus considérable et qui finit
j)ar égaler celui des faisceaux de tissu
conjonctif ordinaire. Il convient d'ajou-
ter que, dans la région moyenne du
corpuscide, les capsules ne contiennent
qu'un nond)re extrêmement restreint
de fibres annulaires. » (Ranvier, lor.
cit., p. 716.)
b) L'endothélium est formé de cel-
lules, à contour irrégulièrement poly-
gonal. Ces cellules revêtent la face
interne de chaque capsule. L'endothé-
FiG. 4T:i. — (Idupo transversale de (luatie i- i i i i i • i
capsules .le la partie moyenne de l'enve- ^î""^ ^^^ la capsule la plus interne
loppe d'un corpuscule de Pacini de limite la massue centrale,
ri.omme. -faite après injection d'acide g) Quant à la substance amorphr
osniKiue. Coloration du corpuscule entier • . -, i pi
par le picrn-carrninate et durcissement ^"1 réunit les fibres conjonctives, elle
dans l'alcool. (D'après Ranvier.) serait l'homologue de la substance
a, fibres circulaires. — t, fibres transversales n,i hyaline OÙ SOnt COulécS IcS fibres COn-
r.iyonnantes. — c, noyaux des laines endothéliales.
jonctives et les fibres élastiques du mé-
sentère; elle aurait donc, pour les uns, la valeur d'une substance intercellu-
laire; elle serait pour les autres du
protoplasme non différencié, de l'hya-
loplasma.
B. Massue centrale. — Sur les
corpuscules examinés dans leur propre
plasma, la massue centrale parait
renfermer une substance granuleuse
et réfringente, au sein de laquelle se
termine le nerf afférent.
La structure de cette substance a
donné lieu à nombre de discussions. '^ -j-
Axel Key et Retzius y voyaient des
vs
#
J^
«ra
»
\
\\
fibres conjonctives longitudinales;
KôUiker et Schafer pensent que la
massue centrale est formée de couches
emboîtées les unes dans les autres.
Mcrkel soutient que la massue est
entièrement formée de cellules, et
Krause affirme, de plus, que ces cel-
11 ,1 II 1 • !• Au conlre, la massue centrale avec ses novaux. liini-
lûtes sont des cellules conjonctives ,,V par des capsules concentriques c. munies denoyauv .V.
d'un type spécial. Klles « resseuiblent t)»'»"; d» ces noyaux sont eu karyokmése A'. Dans une de
,, , , , , ces capsules on voit un vaisseau sancuin, 1"^, donl la lu-
assez aux cellules godronnees des no- miéreesl occupée par doux irlobules rouges.
dules fibro-hyalins « et semblent
« plongées... dans une masse gélatineuse. » (RiMiaul.) Ranvier admet une
"^
Fid. \'\. — (",(ir|iusculc de l'acini en coupe
transversale.
STUUCTi lii'; 1)1': i.a im;au. 795
n|iinii)ii ('clrcrKim' : sur les coupes tiansvorsalcs, la massue cciitralo parait
riirmi'c irniic siihsIaiKc granuleuse disposée eu couches concentriques, (^etle
suhsianee f;ranuleuse, semée de (|uel(|ues noyaux, apj)araU (înenient striée; en
liin;^ sur les examens en surface. Il existe donc dans la massue des liljres à
direction Ion<iiludinaIe. Ndilà pourquoi, à la lumière polarisée, la massue
ti parait hrillanle ^ur les vues longitudinales, lundis (|ue, dans les coupes
transversales, elle est <d)scure ».
'/) l\apport du nerf cl <li/ i'()r})U>^ciih'. — Le nerf ahorde 1(! corpuscule
de l'acini par l'un de ses pôles. « Au point où le nerf atteint le corpuscule',
les lames les plus externes de sa gaine s'écartent les unes des autres pour
(ducouiir à la formation des capsules périphériques; puis les lames sous-
jacentes, après avoir accompagné le nerf sur un certain trajet, l'abandonnent
les unes après les autres, et forment de môme, par leur expansion, les cap-
sules moyennes et internes; enfin la dernière de ces lames ne quitte le nerf
(|u'au niveau de la massue centrale, pour donner la capsule qui la limite. La
|)artic de la gaine lamelleuse du nerf comprise dans l'enveloppe capsulaire
du corpuscule constitue ce qu'on désigne sous le nom de funicule. » (Ranvier,
rraitc technique d'histologie^ 1889, p. 710.)
Les corpuscules de l'acini sont munis d'un appareil vasculaire sanguin, occu
|)ant les capsules superficielles et les capsules moyennes. Dans les capsules
superficielles, on trouve un véritable réseau; dans les capsules moyennes,
seulement des anses plus ou moins longues. Des cellules fixes séparent ces
capillaires, à parois épaisses, du tissu conjonctif capsulaire où ils sont englobés.
La capside une fois franchie, le nerf aborde la massue centrale. En y péné-
liant, il perd sa mvéline. Réduit à son cylindre-axe et au protoplasma de sa
gaine de Schwann, il s'élève dans la massue, et avant d'atteindre son pôle
(listai, il se ramifie. Il présente des branches latérales et des branches termi-
nales qui, après un trajet plus ou moins flexueux, se terminent chacune par
nu renflement ou par une«série de renflements de nombre, de forme, de dimen-
sion variables : telle est l'arborisation terminale du cylindre-axe (0).
Mais une telle disposition n'est pas constante. « Quelquefois la fibre nerveuse
afférente ne se termine pas dans le corpuscule, elle ne fait que le traverser :
néanmoins elle perd successivement ses enveloppes, et sa gaine de myéline
disparait même complètement dans la massue centrale. Mais au pôle opposé
toutes ses gaines se reconstituent et elle poursuit son trajet pour se terminer
dans un second corpuscule, ou bien elle le traverse, comme le premier, pour
trouver dans un troisième corpuscule sa véritable terminaison (P). »
B. — CORPUSCULES DE GOLGI-MAZZONI
Golgi (1880), puis Mazzoni (1891) ont signalé, à la surface des tendons, des
corpuscules nerveux qui rappellent, de très près, les corpuscules de Pacini. Ces
corpuscules, Ruffîni les a retrouvés, en petit nombre, dans la pulpe des
doigts de l'homme (tissu conjonctif sous-cutané), et j'emprunte à cet auteur les
éléments de leur description.
La fibre nerveuse qui se distribuera au corpuscule se ramifie, à quelque dis-
1. ('.riiiinie li>s l.imelles du corpiiscul-e sont plus nombreuses que les lamelles du nerf afférent, on doit admet-
tre ([lie les lamelles de la gaine lamelleuse se sont divisées pour entourer le corpuscule (Tourneux).
[.4. BRAyCA.]
796
LE TÉGUMENT EXTEHXE ET SES UEHIVES.
tance de lui. Elle se divise en 5, G ou 7 branches. Ces branches se rendent toutes
au même corpuscule; d'autres fois elles se rendent, isolément, ou par groupes
de 2 ou 3, à des corpuscules dilTérenls. Elles abordent souvent ces corpuscules
par des points quelconques de leur surface.
Les corpuscules de Golgi-Mazzoni sont de taille et de forme variable, mais,
constamment, ils sont entourés d'un bouquet de capillaires sanguins plus ou
moins développé. Ces corpuscules se rapportent à deux tvpes, que relient d'ail-
leurs des formes de transition.
Les uns sont ovoïdes. Leur paroi, formée d'une série d'enveloppes concentri-
ques, est mince. Elle entoure
\ine massue centrale granu-
leuse au sein de laquelle pé-
nètre la fibre nerveuse réduite
à son cylindre -axe. Cette
fibre se divise en plusieurs
rameaux. De ces rameaux, les
uns sont courts : ils « se ter-
minent dans le voisinage du
point d'entrée de la fibre ner-
veuse » ; les autres sont très
longs, ils se rendent à l'extré-
mité opposée du corpuscule.
Dans leur trajet ils s'entre-croisent et s'enrou-
lent, de diverses façons, les uns sur les autres.-
Ils portent, sur leur trajet, de renflements assez
rapprochés et se terminent tous par une extré-
mité libre, de forme arrondie.
D'autres corpuscules de Golgi-Mazzoni sont
sphériques. Leur cogue est épaisse et formée
d'un grand nombre de lamelles conjonctives.
La massue centrale est occupée par une fibre
nerveuse qui se replie capricieusement sur elle-
même. Les rameaux qui se détachent du
cylindre-axe sont courts et peu nombreux ; ils
présentent des renflements de forme variée.
Fui. /,75. - Corpuscules de Golgi-M.i/.zoni. G CORPUSCULES DE RUFFINI
(D'nprès Rufflni.)
n„ .. p ,... , . En 1894, Ruffini a décrit-, dans le
Un remaniuera sur cette figure 1 ulranglemenl
ijnc pn'sente le cyliiulre axe avant sa terminaison'. tégument de la maiu et dll pieil, dcs
ory:anes nerveux terminaux désiirnés,
depuis cette époque, sous le nom de corpuscules de Ruffini'.
Ces corpuscules siègent à la liiuile du derme et ilu pannicule adipeux;
parfois même ils sont inclus dans l'Itypoderme, à côté des glomérules des
glandes sudoripares et des corpuscules de Pacini. Ils occupi^it l'épaisseur des
I. 1896. nuiFiNi. Mouit. zool. ital.. fasc. 5.
■i. 189'.. HuFFiNi. Arch. ital. de Biol., I. XXI, p. 249.
3. Voir (■calcinent : 1900. Si ameni. Mèin. Ac. (1rs .«■. de Turin, t. I, et Arcli. ilul. de Biologie, p. 34
STUIJCTUHK 1)1-: la i-kaii.
797
(■(Mics (ihrciix: ils iM'stciiL toujours à (lishnicc des Nrsiciilcs adipeuses.
De Mouihn' éniil ou suprricur aux (;or|)uscules de J'acini, d'une longueur de
240 iï ilVM) \i, d'un dianuHre de "){) h 200 ;^., les corpuscules de Kulliiii nous
apparaissent formés essentiellenienl d'iiu (issu de soutien richement vascularisé
et d'un réseau nerveux, de forme cyliudrifjue.
F.e tissu de soutien du corpuscule est représenté par un luscau doni l'extré-
milé superficielle est parfois divisée. Ce fuseau est de nature conjonctivo-élas-
ti(|uc. C'est dire qu'il est formé de cellides fixes, de fibres conjonctives et de
lihi-cs élastiques. A sa surface, se dispose constamment un réseau de capillaires.
Ce réseau provient des vaisseaux sanguins
escortant la fibre nerveuse qui s'épanouit
dans le corpuscule.
Avant d'atteindre l'organe terminal, la
libre nerveuse se divise en G ou 7 rameaux
secondaires. Ces rameaux se rendent tous au
même cylindre terminal; d'autres fois, ils se
réunissent en 3 ou 4 groupes, pour aborder
3 ou 4 corpuscules différents. Parfois même,
ç-S chacun des rameaux secondaires chemine
isolément; à chacun de ces rameaux répond
un corpuscule de Ruffini.
Au moment d'aborder l'organe terminal,
par un point de sa
surface latérale et
plus rarement par
son extrémité, la fi-
bre nerveuse se dé-
pouille de sa gaine
de Henle'. Elle pé-
nètre dans le cor-
puscule, et parfois
elle « tourne et par-
court une bonne par-
tie de l'organe encore revêtue de sa gaine de myéline ». Réduite à l'état de
cylindre-axe, la fibre nerveuse se divise et se subdivise. Elle émet, sous une
incidence variable, de petits rameaux variqueux qui restent isolés ou contrac-
tent des anastomoses (?) les uns avec les autres.
Elle aboutit donc à un véritable réseau, qui porte, çà et là, de menus
renflements. Ce réseau, capricieusement enchevêtré, enveloppe le corpuscule;
il se termine par des extrémités libres et renflées, vers la périphérie du cor-
puscule.
D. — CORPUSCULES DE MEISSNER
I. Historique. — Wagner- a décrit le premier les corpuscules du tact. Ces
corpuscules, Meissner en a repris l'histoire dans une monographie publiée
1. Cette gaiue fournit une capsule à la périphérie de l'organe terminal.
2. 1852. Wagner. Ueber das Vorhaudensein bisher umbekannter eigeatiuinilicher Tastkorperchen (Gollingev
Nachrichten, n° 2).
Fia. 476. — Corpuscule de Rufflni. (D'après Ruffini.)
L, tissu de soutien. — In, réseau nerveux. — es, capillaires sanguins.
[.1. BRAXCA.]
798
LE TÉGUMENT EXTERNI-: F:T SES DÉRIVÉS.
raniiôe suivante'. Il y inoiili'c (|ii(' le coiiMisfiilo est essentiellement forini'-
d'une masse granuleuse au niveau de laquelle le nerf vient se perdre, après
s'être dépouillé de sa gaine de myéline. Les recherches de Langerhans*, de
Thin'-, de Fischer S de Ranvier'', ont précisé les divers points de l'histoire des
corpuscules de Meissner, qui n'existent pas seulement chez l'homme, mais aussi
chez les singes. Chez les Atels, par exemple, ces corpuscules se retrouvent jusque
sur la queue prenarilf. (pii jnue le rùle d'im organe de tact.
//. Morphologie. - Les corpuscules de Wagiier-Meissner, encore nommés
corpuscules du tact, sont toujours situés dans le derme, et dans le derme des
seules régions glahrcs de la peau. On les trouve, de préférence, dans l'i-paisscur
de la peau qui recouvre le s(|ueletle des extrémités (mains et doigts, pieds et
orteils). Ils sont surtout uomhreux au niveau des phalangettes.
Ils occupent les papilles (lciini(|ues, et les remplissent complètement avec la
boucle vasculaire (|ui les accouipagne (Thin). Ils se présentent comme de
petits corps olivaires, dont le grand axe est perpendiculaire à la surface
de la peau. Ils sont longs de lUO à I<SO a et larges de 30 à 50 <j.. Leur p6le
superficiel arrive jiresque
au contact de la vitrée:
leur pôle profond est le
point d'émergeme du nerf
(|ui s'y distribue; ce nerf.
(Tailleurs, atteint souvent
If corpuscule par un point
de sa surface extei'ne.
///. Slri/rtKiY. — D'a-
près leur forme, on dis-
lingue les corpuscules du
tact en corpuscules simples
FiG. 477.— Papille du iloigt de riiommo cnntoiiant un ou corpuscules ccunposés;
corpuscule du tnct coniposé do deux lobes; coupe aprcs |p^ premiers sont unihi-
l'action successive de l'acide osniique et de ralcuDJ. —
(D'après Ranvier.) '••"•■••^' '^^^ s.r.uuls sont
», nerf afférent. — a. ]«W iiilÏTiinu' .lu r.irpiisriilf. — h. smi \ohc faits de lohes SUpcrpOsés.
supérieur. — c, tissu connei'tif de la |i.ipille. — /, plis île l.i nieml)rane • \ ,, i • .
basale à la surlaee ,1e Ir, papille. - rr, eapillaire .san;ruin. A) t Orj)l(xrulrS Simple.<.
— Plongé de toutes parts
au sein du tissu conjonclil de la ])aj)ille, le corpuscule tactile ne présente pas à
sa périphérie une ca|)sule distincl(\ analogue à celle des (UgaïU's de Pacini. Il
est seulement (•nl(uiit'' p;ir des cellules c(uij(»nclives aplaties, (|ui se cnnliuueul
avec la gaine de Henle ilu nerf alléreiil.
Le corpuscule du tact est strié en lra\(Ms. Il est lornié esseutielleuu'ul de
nerfs et de cidliiles, dites (clliiles m leislilielles, cellnles tactiles.
Ces cellules, considérées coninu' des cellules ganglionnaires (.MerUel. ISSU).
sont en réalité de nature coiijdUctiNC, coiunu' l'cnit uu>ntré Meissner. Lau-
I. I8r)3. Meissneu. Drilrntje :. Anal. u. l'hi/s. ilfr lliiiil. Leipzi?;.
•.'. 187:t. Langkiuians. llel)er Tastkorpenlieii uixl Uele Malpifilii. Arrli. f. iiiil.i: AixU., IX.
:l. 1873. TiHN. Uelier ileii Mail (1er T.vsiknrperelien. Ciinipt. rnid. Ar. dr.< aciciicrx </«• Vian»-. I.WII,
■'i. 1875. Fisciiiui. Uelicr tien Hau iler Meissner.*cliPii Tastkorperelicii. .Ii-c/i. f. wikr. Anat.. t. .\l.
i. 1880. Hanvieu. Nouvelles reelierelies sur les rorpiiscules du l;iot. Cutiipl. frtirf. Ae. Se, "27 doc.
STHlCTini': hK I.A l'KAl'
799
gorhans, l\r;iiis(! et llaiiN icr. Kilrs oui un aspcd clair, une ruiiiic <iliiliiil('iis(',
ot leur iKivaii anoiidi est de sir^iî cxcriitiMiiH'. Il (icciipr lonjuiirs la siirracc du
(•i»r|uis(iilt' laddc. (>ii admet ([lie ces cellules soiil
rni|iilées les unes au-dr'ssiis des auli'es, à la l'acoil des
lamelles ({"1111 pàleaii feiiilleli'. (les lamelles lulrrcep-
leiil entre elles des lo/ielles, où le iieri' du coipiiscule
vient s'é|)anouir eu une arhoiisal inii terminale.
Ce nerl" atteint le corpuscule par son e.\li(''milé
proloiule. jiénéralement un peu sur le côlé. Il décrit
il sa surface un trajet sinueux, plus ou moins eoin-
pli(|né; il perd sa myéline au niveau d'un étrangle-
ment interaniiiilaire, |)iiis j)énètre dans le corpus-
cule. Il émet des Itranclies renllées en certains points
et rétrécies en d'autres ; ces branches sont les iincîs
latérales, les aiili'es lermiiiales. Toutes aboutissent à
une arborisation, munie de boutons à direction trans-
versale. Ces boutons, spbériqiies et ])lus souvent dis-
coïdes sont étalés j)arallèlement à la surface cutanée,
et sont compris entre les lamelles formées par les
cellules tactiles.
H) (^orj)u><cuIes composés. — Les
corpuscules composés sont formés de
2 ou .'? lobes superposés. Ces lobes se
touchent, ou sont légèrement écartés
les uns des autres; ils se regardent j)ar des faces planes, qui
sont transversales ou obliques. Chacun d'eux a la structiii'e
d'un corpuscule simple et « reçoit une fibre nerveuse dis-
tincte. Cependant les fibres qui se rendent aux différents
lobes d'un corpuscule composé peuvent provenir d'un même
Fio. 479.— Corpus- tube à myéline qui s'est divisé en deux ou trois branches, au
^i"ka- ^'" ^'.^ '^■]- niveau d'un étranglement annulaire.... Lorsque le corpuscule
de oOjoiiis, traite <^ . ,
par le chlorure est composé de plusieurs lobes, les iibres nerveuses destinées
'•'o""- ~ (U'après ^ux lobes supérieurs contournent les inférieurs de la manière
la plus variée — Il convient d'ajouter que, dans le corpuscule,
eii iiicrcni, n — j^^ fibrcs uerveuses ne forment pas une série d'étages réaru-
/'. bouquet nerveux ter- _ ^ ce
minah entre les bran- lieis, mais qu'elles sont réunies par petits groupes, consti-
nùent les*^ cellules" a, tuaut autant de glomérules ou plutôt de lobules distincts.
.1(1 noiiuiesous-jacent. Ces lobules nerveux... montrent chacun des stries parallèles,
correspondant aux fibres qui les composent. Dans la plupart
d'entre eux, les stries sont régulièrement transversales, mais, dans d'autres,
elles sont plus ou moins obliques et même dans certains corpuscules on peut
en trouver qui sont à peu près verticales. » (Ranvier').
Dans ses « Nouvelles recherches sur les corpuscules du tact ». Ranvier- a
précisé le mode de développement des corpuscules de Meissner.
Chez le nouveau-né, certains des nerfs de la peau, qui mentent jusque dans
l'io. 4TS. — Tiiiic nerveux
atréicnt d'un corpiisculo
du tact de l'Iioiume,
composé de trois lobes,
observé dans une coupe
de la peau laite après
l'action successive de
l'acide osini({ue ot de
l'alcool. — (D'après Haii-
vier.j
il, nerf airi'rent. — p. a, étran-
îjlenient annulaire au niveau
duquel le tube nerveux affé-
rent ^;e ilivi.-e en 3 branilies.
1. 1889. Ranvier. Traite technique d'histologir, p. 70f> et 707
•2. 1880. Ranvier. Ac. des Se, Comptes rendus, 27 déc.
[.t. BRAXCA.]
800 LE TÉGUMKNT EXTERNE ET SES DERIVES.
les papilles de la pulpe digitale, se terminent dans la papille par vin bouquet.
Ce bouquet, situé au-dessous de la membrane basale, est constitué par quel-
ques rameaux, à direction horizontale, qui se terminent par des boutons.
Au-dessous de lui, se trouve un nodule formé d'un petit îlot de cellules rondes.
Cbez les enfants de cinquante jours, l'arborisation nerveuse terminale a pris
un grand développement. Les branches nerveuses ont augmenté de taille et
de nombre; les cellules du nodule conjonctif, situées primitivement au-dessous
de l'arborisation, se sont élevées; elles se sont insinuées entre les branches
du bouquet nerveu.x.
« .Vu sixième mois, le lobe supérieur des corpuscules composés a sa forme
définitive; il est bien limité, et dans son intérieur, on aperçoit un certain
nombre de bouquets terminaux, séparés les uns des autres par des cellules qui
sont légèrement aplaties transversalement. Le second lobe est en voie de for-
mation. En effet, à la base du premier lobe, on aperçoit un nouveau bouquet
nerveux au-dessous duquel se trouve un groupe de cellules arrondies qui
paraissent destinées à le pénétrer » (Ranvier). Ces cellules sont des cellules
mésodermiques; elles diffèrent des cellules conjonctives ordinaires par leur
affinité pour le chlorure d'or qu'elles réduisent avec une énergie tout élective.
« Chez les jeunes sujets, les enfants d'un an par e.xemple, on remarque,
entre les fibres nerveuses, des noyaux assez volumineux, légèrement aplatis
de haut en bas, et entourés d'une masse protoplasmique dont on ne peut pas
reconnaître nettement les limites..., A mesure que le corpuscule se développe,
les noyaux qui étaient disséminés dans son intérieur sont refoulés à sa péri-
phérie. On n'en trouve plus d'habitude aucun dans le milieu de l'organe qui
probablement n'est occupé que par les fibres nerveuses et les expansions proto-
plasmiques des cellules marginales » (Ranvier). Le transport à la périphérie
des noyaux disséminés d'abord dans toute l'étendue du corpuscule rappelle
donc ce qu'on observe dans l'histogenèse de la fibre umsculaire striée des ver-
tébrés (Q).
E. — TERMINAISONS NERVEUSES HÉDÉRIFORMES
11 existe dans la peau de riiomme, au niveau de la pulpe des doigts, par
exemple, des terminaisons nerveuses d'un tvpe très spécial.
Au voisinage du canal excréteur d'une glande sudoripare, on voit arrivei-.
dans le derme, une ou plusieurs fibres à myéline qui se contournent de
diverses façons et abordent le bourgeon épithélial interpapillaire. où débouche
le tubi" sudorifère. « .Vu delà elles perdent leur myéline, et se divisant et se
subdivisant, elles constituent une arborisation d'une grande élégance {qui
couvre de ses branches la surface du derme et dont les derniers rameaux se
terminent par des ménisques tactiles. » Ces ménisques tactiles ne st)nt autre
chose quo les extrémités du nerf, renflées et étalées à la façon d'une cupule. Ces
ménisques embrassent dans leur concavité, tournée vers la surface de la peau,
la partie profonde d'une cellule épithéliale ou dermique, qui, de ce fait, [irend
1.1 valeur d'une cellule tactile. « Connue l'ensemble de ci-s terminaisons
lappelle assez bien, par sa disposition, un lierre rampant à la surface d'une
muraille », Ranvier donne'à ces terminaisons le nom de « terminaisons hédé-
rilnruies «. x 11 est prob;iI)I(> que tous les ménisques tactiles ne correspondent
STRUCTURE DP] LA PI- AU.
801
|)as à des cellules. En cffel, si l'on compare les préparations dans lesquelles
on no peut distinguer les cellules tactiles, à des coupes faites dans les mêmes
n'-gions, après l'action de l'acide osmique, on constate que le nombre de ces
Fio. 480. — Coupe de la peau de la pulpe du doig-t d'un enfant, faite perpendiculairement
à la surface, après l'action du jus de citron et du chlorure d'or. (D'après Ranvier.)
La réduction de l'or a été produite par l'acide formique ; s, canal d'une glande sudoripare ; p, p, papilles dénu-
dées ; n et n, tubes nerveux à myéline dont les terminaisons par des ménisques tactiles sont hédériformes.
cellules n'est nullement en rapport avec celui des ménisques de l'arborisation
hédériforme , tels qu'ils sont dessinés par le clilo-
rure d'or. »
En somme, les terminaisons hédériformes
rappellent les dispositions qu'on observe dans le
groin du porc, à une différence près. Dans la peau
de l'homme, les cellules tactiles se rencontrent et
dans l'épiderme et dans le derme ; dans le groin
du cochon elles se localisent exclusivement dans
les couches profondes de certains bourgeons épi-
dermiques înterpapillaires.
F. TERMINAISONS LIBRES INTRA-ÉPIDERMIQUES
En 1868, Langerhans^ au moyen de la méthode
de l'or, réussit à démontrer que l'épiderme Fir, 481.— Terminaisons hédéri-
humain est pourvu de fibres nerveuses, exclusive- formes sur une préparation au
„.ii-,i 1 juri-u- chlorure d'or. (D'après Szvmo-
ment localisées dans le corps muqueux de Malpighi. no vcz ^
Les résultats annoncés par Langerhans furent
confirmés par Eberth', par Krohn^, par Ranvier*, par Stoehr et Kolliker. Ils
1. 1868.La\gerha>!s. Ueber die Nerven dermenschliciien WzxA. Areh.f.pat.Anat. u. Phys., BdXLIV,p. 325.
2. 1870. Ebertu. Die Endigung der Hautnerven. Arch. f. mikr. Anat., Bd VI, p. 225.
3. 1875. Krohn. Dm folenervenes forlobi mangelags pladeepithelniere ; afhandle for doktorsgraden in med.
Copenhague. Schwalbe's Jahresbericht.
4. 1889. Ranvier. Traité technique d'histologie.
POIRIER ET CH.\RPY. — V.
51
[A. BRANCA.]
802
LE ÏKGUMEXT EXTERNE ET SES DEHIN É:
furent étendus par un prrand nombre d'auteurs aux formations dérivées de
l'ectoderme cutané de l'homme et des vertébrés.
Dans la peau de la pulpe digitale, traitée par le chlorure d'or. « on voit, nous
dit Ranvior, des fibres nerveuses colorées en violet foncé, s'avancer dans k>
papilles, en gagner la surface, et après avoir suivi sous la membrane propre
un trajet plus ou moins long, plus ou moins compliqué, et quelquefois s'être
anastomosées avec des fibres voisines, donner
des branches sans myéline qui pénètrent dans
l'épiderme.
« Ces branches se divisent ensuite; les ra-
meaux deviennent sinueux, s'anastomosent
parfois, se divisent encore, se recourbent en
des directions diverses et finalement se termi-
nent par des boutons entre les cellules du corps
muqueux de Malpighi. Jamais ces boutons ne
dépassent le stratum granulosum' — Dans les
couches profondes de l'épiderme, les fibres
nerveuses sont assez régulières, mais à mesure
qu'elles se rapprochent des couches superfi-
cielles, elles montrent des varicosités de plus en
plus accusées, et souvent même, elles parais-
sent constituées à leurs extrémités par de
petites l)Oules isolées, disposées en série-. »
Les résultats fournis par le chlorure d'or
'.' '■ , ne tardèrent pas à être confirmés par
F. E. Schult/.e. Retzius"'", van Gehuchten*.
^ '. • '-^\ YA La méthode de Golgi a fait voir à cet auteur
,',■ * » que les fibi'es nerveuses, une fois arrivées dans
FiG. 482. — Coupe verticale de la ^^ tissu conjonctif sous-cutané, se divisent cha-
pulpe du doifrt d'un enfant de cune en deux branches qui s'écartent l'une de
:;u jours après raction du chlorure p^^^j^^ g^^,^ ^^ ^^.^ variable, et constituent
d or. (D après Ranvier.) ^
rf. derme.-,», corps muqueux.- 3, stra- par Icur ensemble Un véritable plexus. Dans
tiiin grauuiosum. — c, couche cornée. — ,i, ce plexus sous-cutaué « les fibres nerveuses qui
nerf afTérent. — 6, l)outons nerveux lernii- , ■•£ • i . • • i
nnux.— <, cellule de Lan?eriians(iei"'ocyie). le Constituent ne S anaslomosent jamais les
unes avec les autres, mais elles passent les unes
au-dessus des autres, s'enchevètrant et s'entrelaçant d'une façon très compli-
quée.
« De ce ple.xus part alors un nombre incalculable de fines fibrilles ner-
veuses qui pénètrent verticalement dans l'épiderme, s'y divisent et s'y subdi-
visent, deviennent quelque peu monoliformes, et finissent, dans la couche
muqueuse de Malpiglii, par un petit boulon termiuaL Quelques-unes, avant di-
se terminer, présentent un petit trajet horizontal, d'autres se recourbent sur
1. Toutefois, Fusari aurait vu les filires nerveuses pénétrer jusqu'à la couche cornée (1894. Acad. des Se. nat.
vl iiiihl. dr Ferrnre).
2. issii. U.vnvieh. Traité technique, p. 691 et 692.
3. I89'i. Hktzics. Biologische UiUerauehungett, Neue Folge, III. S^lockholm.
4. 1892. Van Geiu'chten. Les teriniaaisons nerveuses libres inlra-épidermiques, l'erhandl. der anal. Ge-
scJ/sc/i. M'ifii, p. (>7.
■i!i cTiiii': iiK i.\ i'i:.\i .
803
'llr^niiriiic^ ci iT(l('-(('ml('iil (| ii('l(|iic |ii'ii vers 1rs roiiclics [H'olmiilrs a\'.i ni ilc
ircsi'iilci' Inir IhmiIihi iinal. h
Hiilfc 1rs iifiTs sciisilirs. on Irmixc cncdiT <l;ins la |ii';ni :
I" />cs- iicrf.'i iiiiile/fr><. i|Mi se rcndcnl aux ninsclcs du |ianniinlr cliarnn.
l"Ki. 483. — Tonninaisons iioiveuses de répitlcriue do la lèvre inféiieme duiio s^ouris
dans une préparation par la méthode de Golgi. (D'après van Geliiit litcii.)
/:'. t'pidrriiii'. — l'SC, plexus sous-cutanc dû à la division en Y des troncs neneux afféiiMits. — .V, ti'irnin.ii-
-'■ns intra-i'pid('rnii(|iies. On remarquera rextrènie abondance de ces terminaisons.
lisse (dartos, aivole du sein, nianiclon) (ui slnr (niiiscles de la face et du
cou. platysina), aux uui^icles airecteuz's des poils.
2" Des nerfti sécréteurs, dont la démonstration pliy-
siolo£iique a été donnée pour les plandes sudoripares.
'^" Des nerfn vasc//lairrs, qui vont se terminer sur
les vaisseau.x dermiques. Ce sont à ces nerfs vaso-moteurs
qu'on doit vraisemblahlement rapporter les terminai-
sons nerveuses dont les papilles cutanées (van Gehuchten,
Ruffuii) sont si abondamment pourvues. Toutefois,
Sfameni regarde ces terminaisons comme de nature
sensitive (1900, .Irch. ilol. >h- b(o/otjk\ XXXIV.
p. 484).
Les nerfs des vaisseaux lymphatiques ont été récem-
ment étudiés par Dogiel, sur la peau du pénis et du pré-
puce. Les fibres amyéliniques qui les constituent se divi-
sent comme les vaisseaux; réduites à l'état de fibrilles variqueuses, elle se
terminent sur les cellules musculaires de la paroi du vaisseau '.
1. 1897. DoGiEL, Arch. f. mikr. Anal., XLIX. 4. p. ->M.
51.
Ftc. 484. — Terminaisons
nerveuses dans une pa-
pille de la peau, après
l'emploi de la méthode
de Golgi. (D'après van
Gehuchten).
[A. BRAXCA.]
804 LK Tl'jirMLi.NT EXTERNK HT >!> DliHlM-:^
No'ri:s
A) On n'est |)as oiK.ore iJ'acconJ sur Ir-s r.i|)[)uils qu'allfclenl dans leur (liroctinn le réseau
t';|)i(Jerniii|M(' et les trousseaux conjonctils ilu derme. .Mais un l'ait parait certain : «.es trous-
seaux se déplacent sous l'action de la contraction musculaire. Il est très vraisemblahle que
le réseau epidermiiiue subit des moililications parallèles. \ cliaijue contraction. « il .s'éteml
dans la dircrtion de relTort nnisculaire, il se montre dans un incessant mouvement de va-
et-vient. (JJirime le dit (J. Simon, on peut fort aisément se rendre compte do ce mouvement,
il l'aide d'un carré de mousseline. Ou'on étende ce carré dans divers sens, on verra chaque
maille du réseau s(,' dcforinor et se déplacer dans la ilirection des tractions (pi'oii lui fera
subir'. »
B) En somme, on peut opposer les caractères du chorion et de la couche papillaire. Le
derme est pauvre en cellules. Il est formé de faisceaux con.jonclifs compacts, de libres élas-
tiipies louiiues et solides. Il n'a [)as de réseau sanguin <|ui lui soit propre. Il se régénère
fort mal quand il est détruit.
Le corps papillaire est riche en cellules; ses fibres conjonctives et élasli(|ues sont p-rèles.
et plus ou moins espacées les unes des autres. Ce ciups papillaire est très vasculaire.
Les terminaisons nerveuses qu'on y rencontre sunt dilférentes des terminaisons nerveuses
du derme proprement dit.
C) D'après ."^chuberg, les cellules conjonctives superdcielles du derme peuvent s'anasto-
moser avec les cellules basilaires de répiderme. Scliuberp- a noté pareil fait sur les pelotes
plantaires de la rainette. Des connexions du même ordre s'observent encore chez l'axolotl.
I.es prolongements des cellules conjonctives pénètrent «lans la basale épaisse (jui double
I épidémie: un certain nombre deces prolongements se disposent horizontalement en réseau,
dans l'épaisseur de la basale; les autres se dirigent verticalement, pour entier en continuité
avec les cellules épithéliales-. Depuis cette époque, Schuberg a étendu ces données et
montré que les cellules épidermi(|ues pouvaient s'anastomoser non seulement avec les
cellules conjonctives (Salmoniilés, (;ra|iaud. Salamandre), mais encore avec les libres lisses
intra-dermi(iues. Il est intéressant <le rappeler que l.eydig considérait déjà comme un fait
très général, la communication des cellules épithéliales cl îles cellules conjonctives.
Sur les larves de batraciens"', l'é])ideiiue est formé de cellules, réunies |)ar une couche
hyaline très réfringente. .\u cours du développement, on voit a|)parallre. dans celte couche,
des vacuoles, (les vacuoles sont remplies d'un liquide. Klles restent à distaïue les unes tics
autres. En s'accroissant. elles réduisent le volume des cloisons protoplasmiques t|ui les sépa-
rent, et ([ui représentent, dès lors, de véritables ponts inlercellulaires (Scluillze).
Eismoiid ' pense que le liquide qui remplit les vacuoles résulte d'une sécrétion protoplas-
micpie. Il conclut donc (|ue dans l'épiderme les communications proloplasmit|ues sont pri-
maires : elles résultent d'une séparation incomplète de cellules origiiiellemenl fusionnées.
Sont secondaires, au contraire, les anastomoses qu'échangent entre elles, au cours du
développement, les cellules de l'épiderme et celles du choriuu.
D) Le corps muijueux de Malpighi « est conslitué |>ar un plexus libreux'' dont chaque
point nodal est occupé par le noyau et le protoplasma d'une cellule » (Hanvier). Lne
structure de tous points analogue se retrouve dans la névroglie. Cellules névrogliques et
cellules epidermicpies, bien qu'ayant un rôle dilTereul, ont wne morpludogie comparable,
de par leur commune (uigine. Les parentés de l'épiderme et «lu tissu adamantin ne sont
pas moins remanpiables. « .Allongeons les lilamenls d'union, réduisons le corps tie chaque
cellule du corps muqueux de iMal|)ighi: nous obtiendrons le tissu adamantin, u (Uanvier.)
E) Les connexions des esjiaces intercellulaires ont été diversement comprises.
Les espaces intercellulaires pourraient s'ouvrir directement ii la surface du tégument. Le
fait s'observerait chez la larve de salamandre (IMltzner) dont l'épiderme est réduit à une
assise de cellules mal|)igluennes. Il s'id)serverait encore ciiez les mammifères, au dire d'.Vxel
Key et de lietzius. mais les voies lympbaliqiu's que constituent les espaces iutercellulaires
commuuii|uent alors avec le milieu extérieur, non iilusdireclement. mais par l'intermédiaire
ties trajets sudoripares.
I. (■.(.nsidtpr sur fp sujet : tîl.is(|ik..,/oc. r//. - INS3. I.cwriski, .lcc/i./'./)n//i..1iin/. ». l'Iii/s., B>1. .\C1I. |>. iJi.
•'. l.S>)|. Si iit'iiEU':. ]'erh. fl. Denise, zont. Gesrllscli. iyi\t/.'v^.
:t. l.S'.Mi. S. iiri.T;-.E. l'.'lior <lii' N'crliiiuliinir ili-r KiùlliclzfJI.Mi iiiilor linniuliT. .Si/;. .1/.-. Berlin. N.\.\l.\.
p. 971. |.l. VIII.
'i. l8'.Mi. EiSMoND. Cimlriliul. à la i|iu>!*lion do l.i ilivision ilii coriis (vlhd.iir.-. Trav. Sur. ]'nrsovif, lit. |. i.
j. ("csl-à-tlire fonnù de liliros i-|iidoriiii(|iie.s.
sTi;i (Il i;i: i)i; i.\ i'i:\i . 805
(loriirre, l'aiiliiki i-l (jpjm', il.iii> ltMii> h'cIiitcIics mit les Ariipliilticns, ont vu fonst.iin-
inciit r.issisi" sii|H'ili(iell(' ilii li',i.iiiii('iil cxIitiic icnnivcric iriiiii' culiciilf. O'Itf ciiliiiilc
Ifimn lii ri'scaii ili's t's|>acrs intiMtclliilaircs cl le ti.iii^fui me en lui sysli-mc clris.
I') l,('ir'i(jiii(» est un proilnil pmpro aux tnainniircrcs. " Il n'y en a ni dans rcpidcrnic
(les (irscaiix. des rcpliles et des poissons, ni dans les plnnit's et les écailles do ces animaux.
Tout an ccnitiaire, on liouve Tie réléidino dans le revèleinenl épitln-lial de la mufjuense
linccale et île la langue d'un ^laud uonilire de Miainniileies et nirine dans réi)itliéliuni île
l'icsopliage et dans celui du friand cul-de-sac de i'estinnac du rat ciiMiinun (mus dr-cuma-
uus). Les cellules e|)ilhéliales ipii concourent a la formation de rnn;;le, de ri'cniie et de
ri'pideiiiiicule des poils n"en contiennent pas. » (Hanvier.)
(i) Kn thèse ,i;i'nerale. le siratnm corneiim est d'autant pins épais (|ne le slralum frianu-
liisum compte lui-nu'Miie plus d'assises. Mais les exce|>tions à la rèiilc sont nomlneuses. ()i\
oliscive des produits coriU's, là où ne dilTerencie point un >tiatum i;r;mul(isum (il'corce des
|)oils, [>roiluils Ui-ratinisès des vcrl(d)rés inférieurs).
H) Zandor a précisé les caractères i|u'anecte la couclie cornée au niveau des extrémités.
Ml niveau des extrémités (paume de la main, plante du pied), la peau est épaisse: les
papilles sont hautes et très vasculaires; la couche hasilaire est formée d'éléments aplatis;
les lilaments d'union à direction verticale disparaîtraient tandis que les filaments horizon-
taux persistent. Le siratum ;;ranulosnm est épais. Lu kératinisation s'elfectne lentement.
L'épiderme se desquame sous forme de lamelles (type .\ de Zander).
Partout ailleurs, l'épiderme présente des caractères inverses. Le stralum pranulosum esl
mince ou fait défaut. La couche cornée se réduit en (ines écailles qui tomhenl dans le mi-
lieu extérieur -.
I) Merk'" croit que la cellule cornée, outre son enveloppe lihrillaire kératinisée, possède
encore un réseau lihrillaire intracellulaire relié, par des anastomoses, au réseau péricellulaire.
J) La couche cornée noircit par l'acide osmique. à moins qu'elle n'ait été traitée par
l'alcool ou l'étlier. avant l'action de ce réactif. Elle contient donc de la i:raisse. Cette graisse
est répandue dans toute son épaisseur. Parfois, la réduction de l'acide osmique ne se fait
pas uniformément dans la couche cornée. « Si cette couche est épaisse, comme à la paume
des mains et à la plante des pieds, il reste, en son milieu, une région qui, n'ayant pas été
atteinte par le réactif, ou ne l'ayant été que très faihlement. forme une zone incolore. »
(Ranvier.)
Tout récemment, l'nna a avancé (]ue certaines liqueurs à base d'acide osmique étaient
capables de déceler la « graisse larvée », non seulement dans la couche cornée, mais encore
dans le corps muqueux (noyaux) et dans le derme (papilles, etc.).
K) llerxlieimer'' en I8S() a vu sur des coupes de pea\i, traitées par la méthode de Gram
modiliee par Weigert*', des libres, disposées en spirale, pénétrer dans les couches profondes
de l'éiiiderme. Ces fibres. Kromayer (18!10) les interprète comme les prolongements proto-
plasmiques des cellures basilaires.
Kddowes' a repris l'étude de ces formations. (!es spirales, de taille très variable, se retrou-
vent, parfois, jusque dans la couche cornée. Elles se continuent souvent avec les coagula
llbrineux du derme ; comme ces coagula, elles sont digérées jiar les sucs digestifs. Pour ces
raisons, et pour d'autres encore qui sont longuement développées dans la mémoire d'Ed-
dowes. on doit penser que les libres épidermiques d'ilerxheimer représentent simplement
de la fibrine, coagulée dans les espaces intercellulaires. Elles sont surtout abondantes dans
les régions épidermiques où les leucocytes pénètrent le plus facilement, et l'on sait que
les leucocytes se détruisent, en donnant naissance à une partie de la substance fibrino-plas-
tique nécessaire à la formation de la fibrine.
L) Au dire de quelques auteurs, les vaisseaux c\itanés seraient toujours séparés de la
trame fibreuse du chorion par une atmosphère celluleuse lâche qui permet à leurs mouve-
ments d'ampliation de s'effectuer librement.
M) Hourceret a étudié « la circulation des doigts et la circulation dérivativc des extrémi-
tés )>. Au niveau des dernières phalanges des doigts (partie moyenne de la face palmaire.
1. CoHN. 1895. l'eber intracellulalliiiken uiid Ivittsubstaiiz, Refer. iinJ Beitrairo z. Anat. u. Entwick. Anal.
nefle,\, p. 293.
2. 1888. Zandeb, Recli. sur le proc. de Kérat. Arclt. f. Anal. u. P/ii/.s.. t. I.
3. 1900. Merk. Arch. f. mikr. Anal., p. 52,">.
4. 1889. IIerxheimer. Congrès de Prague.
" 5. 1887. Weigert. Forschrille d. Med., n° 8.
6. 1890. Krom.wer. ^ct7i. f. Derm. u. Sypitil.
7. 1890. ErinriwES. Mo)ialscli. f. prakl. Derm. et Bril. Journ. of Derinalo'.. (Octol)i-e).
:ii..
[.4. BRASCA.]
806 I.I-: TKCIMKNT KXTKRNK KT SES DÉRIVES.
parties lalcr.iles lie la iilialaiifrc, cl ileiix tiers supérieurs <lu cliarup un;ruéal). il a vu les
artères se résoudre lirusiiueiucnl eu capillaires. Ces capillaires, volumiueux et courts, sont
pelotonnés les nus avec les autres. Ils ne tardent pas à confluer pour constituer des veines.
Il y a donc là non fxiiut un type circulaltiire nouveau, mai- une simple modification dans
les connexions des artères et des veines '.
N) Blascliko (Arch. f. mikr. Anal., 1887. t. XXX) note que'dans l'épiderme il faut distin-
guer les régions pileuses et les régions glalues. Dans les premières, le tact s'exerce par
l'intcrniéiliairc des plianères (régions tactiles indirectes); dans les secondes il s'exerce par
la surface de la i)eau (régions tactiles directes) munie de crêtes papiilaires. Ces crêtes
|)apillaires sont les analogues des séries linéaires de poils: elles apparaissent à la même
époque que les poils et dans certains territoires (conduit auditif, mamelon) où s'opère la
transition des régions glalires et des régions pileuses, on voit les crêtes papiilaires se con-
tinuer avec les séries courhes de poils.
0) Selon Sala-, à cùli de la fibre nerveuse centrale, s'insinue dans le corpuscule de
l'acini, une antre lilirilic (pii reste indépendante de la première: cette fibrille sedivise et se
subdivise, el l'onne idoxiis antuur de la fibre cciilrale.
P) D'après ce (jne nous avons dit, le corpuscule de l'acini représente une simple termi-
naison nerveuse, d'un lype un peu spécial, et Scho'fer a pu établir les liornologies des
diverses parties (jui le ccnislituenl {(Jim il. Jour, nf niic. Sr., 1875).
Arinit a donne nue interprélatioii Ittule différente du corpuscule de Pacini. Ce corpuscule
rei)réseute jjonr .Vrndt une anomalie |)iiysiologique dont l'appaiilion remonte i\ la vie intra-
utérine; il n'est à Torigiiie (^l'une sfirle d'anevrysme développé sur l'artère satellite d'un
filet nerveux; cet anévrysiue s'oblitère el se transforme en tissu plein. Le corpuscule de
Pacini ne serait donc (|uun mode de terminaison des nerfs vaso-moteurs de l'organisme.
(Voy. Arrh. f. palh. Anal. u. l'hijf., t. LXV.)
U) Il est inli'ressantde rapprocher ces faits de développement des constatations de Szyw-
nowicz sur l'histogenèse des corpuscules de Crandry (bec du canard)''. C'est au moment où
les extrémités des nerfs cutanés iiénètrent dans le derme, (|u"on voit apparaître, en reganl
de l'extrémité terminale des ratniiications nerveuses les jdus fines, des amas de cellules
conjonctives qui se transformeni eu cellules tactiles.
fi) On a longtemps ]X'nsé (Merkel) que la forme des terminaisons nerveuses varie avec les
divers terriloireà du tcgunient externe. Szywnowicz a vu (|ue le groin du cochon contient, à
l'état normal, et cela à tontes les périodes de la vie, une série de terminaisons nerveuses
de forme variée (terminaisims intra-é|)illiéliales, terminaisons dans les cellules tactiles,
erminaisons en massue, terminaisons dendritiriues, terminaisons dans les jioils tactiles).
Ces constatations vienneni donc a rencontre de l'hypothèse de Merkel.
S) La terminaison (ou i)lub'it TiMigine) îles nerfs sensilifs de la peau se fait par une extré-
mité libre, .\rnslein a cru que celle origine était reiirésentée par un reseau nerveux. Cette
terminaison se fait entre les cellules é|)itlermiqnes: toutefois celle opinion com|>le des con-
tradicteurs, (piifonl nallie la fibrille nerveuse dans Tinterieurde la cellule. Le nerf émerge
du nucléole pour llensen (ISCi'n. du rmyan |iour llaycrafl (lS'.l(t|. du corps cellulaire jiour
Kowalewsky. PfilziHM'croil qu'a clia(|ue cellule tqiidermiiiue sont annexées une libre motrice
et une fibre seiisilive. l'nna adopic celle iqiiiiion, el pense qu'il existe des lermiuaisiuis
nerveuses (pii sont les unes intcrccjlulaiies. cl Ic> antres intracellulaires.
ClIAl'ITIii: 1\
KVOLITION \)]L LA PKAU
l^a |)oau osl nn (iroaiic en ('volnlion conliiiuc. A iiicsiirc (nrcllc sr dcs-
(liiaiiic par .sa lacr sniicrlicicllc. il se prodnil. dans les riunlics linilniidcs dt> smi
(''pidornir, des pliriimnciirs de pr( .lilV-i'a lion (|iil assiin'iit son inltyriN'. l'n»-
{•(\ss)is de dcslrncliuii. [iniccssiis ch- n'iii.\ ;iii(iii s'dhsci-xciit -iiiiullaïu'iiu'iil dans
I. l«S:i. Uni UibHKl, Ciini/il. i:-iiii. .le. Sfii-iii-rx. •! .iviil. *
■-•. 1900. S.M..\, .Icc/i. i/<,'. ,/,; Dnil...[. XXXIV, |i. 'i.S:t.
i. 1897. SzYWN.iwic z. .Iiv/i. /•. iiiil.r. .\„>il.. XI. VIN, >. \>. :i-.>9.
i;\n|.l T|(i\ hl-: [,\ l'IlAI. 807
le li'-Liiimciil cvlciiir. cl ^c li.i l,i mi'ii I dans une crrlaiiii' iiM--iin'. [priidaii ( luiilr
la (liiivc (le la \ ic.
D'aiilrc |)ail, I'àlh- ii i'>I |ia< >aii> iiii|iriiii('r des cai'aclrrcs s|(i''i'iaii\ an l(''prii-
innil cxlcnir aw^>>i liicii ([ira Imis 1rs m'^'-aiics. F, a |icaii\ari(' d'a^iiccl , ( lie/.
I t'iiraiit cl clic/, le \ icdiard, cuiinnc \anciil d'a<|>ccl la lalc nii le lc~.hcnlc aux
ài;(\s cxliviiics (\(' la \ ic.
I — RÉNOVATION DE LA PEAU
I .a cellule é|)i(lei'iini|iie de la cniicjie lia-ilaiic ('■\(diic en ,i:aL:naiil pro^i'cssivc-
nieiil les cmiclies siiperlicieik's du lé<j;iiMienl . l'die s"clc\(' dans ré[)i(l('niie : elle
lai! |)ailie snccessiviMiu'iil (In corps nui<nieu.\. des si lal nni praiiulosiini. inlcr-
niedinin el liiciduni. Klle enlre dans la cniiclie cdrnéc, el, liualcnienl . (die dis-
pai'ail. en liind)anl dans le monde e.xléi'icnr.
On possOde dans la karvokinèse, nn crilériuni (pii permet de d('lerniiner. ;i
coup snr. dans qiiell(>s condilions s'ell'eclne la rénovai ion de répiderme.
</"es( à \\ . Klemnimi: (A) (pie rcvienf riioiineiir davoir soii|)iiiiiiii'' ' pnis
d(''mon[iv- la pivsiMice des mitoses dans le l(\i:iiinenl e.\lerne. Après lui, l nna
cl Osirv dans les tissus |)allioloi;i(pies (l«S8'i). Dusal el HettfM'er ,l(SS(i) daiis
1 épi(]enne de cohaves adnlles aii.\(piels ils a\aienl ap|ili(pii'' des \ ('■sical(tires,
<int lait par('ill(< eonstalalion '.
Il) Les mitoses (H) existent donc dans la conclic liasilaire. Voilà pour'|noi
noinlnc d'anlcnis onl (l(''sif;né cotte couche sous le nom d'assise génératrice,
mais le processus de r(''novation de r(''piderine est l(»in de se limiler à ( elle
assise.
/') Sur des prcparalions on le corj)s minpicn.x coni|ilail 12 assis(>s. j"ai lrou\é
d(>s mitoses dans les t't assises profondes et il n'est pas douteux qu'on en puisse
observer plus près encon» du stratuni ^ranulosuni. si l'on s'en rapporte à ce
([u'oii peut voir sur l'axolotl et le têtard de grenouille, (diezces vertébrés, le
corps niuqneux tout entier peut devenir le sièiie de ligures karvokinéli(pies et
ces jiiiui'es s'observent même dans l'assise la plus superficielle du léuumeni •.
(•) Examinons maintenant (|uelle oi'ientalion alTecte le plan de seunicntaiion
\ is-à-vis de la surface libre de la peau.
On a longtemps enseigné qne les mitoses aboutissent à la j)roduçlion de cel-
lules-filles superposées. 11 n'en est rien cependant. JJans la couche basilaire
aussi bien que dans les assises profondes du corps muqueu.x de ^hilpighi. les
cellulos-tilles se disposent tantôt à côté l'une de l'autre, tantôt l'une au-dessus
<le l'autre, et parfois dans inie situation obli<jue, intermédiaire entre la super-
position et la juxtaposition. La direction du plan de segmentation n'est donc
soumise à aucune règle fixe.
d) C'est seulement dans les travaux de Kleininini; et de Tizzoni C[u"on |>ent
voir aborder l'étude des filaments d'union dans les cellules en karvokinèse. Sur
l'embryon de salamandre, Flemming figure, schéniatiquenient, semble-t-il,
1. 1880. Fle.mming. Arch. f. mikr. Anat., Bd XVIil. p. 34.
•>. 188'i. Flemming. Arch. f. miki-. Anal., Bd XXIII, p. 148.
3. 1886. Duv.\L et Retteuer. Compl. rend. Soc. de Biol.
'i. 1899. A. BnANC.A. La karvokinèse dans la cicatrisation du ti'-giinient exlrriu'. >nr. de lii'd. cl l'.cihcrclies sur
1 •icatrisation épillicliaie, Jomj-h. de VAnat. et de la Pliys.
51 . . .
.1. BnAX'A.]
808 I.I-: Ti-raMKNT i;.\Tr-;i:M: i:t sk> kkhives.
dos follulcs en mitose (|iii ont idiisciM- leurs filanieiils (l'iiiiinii. cl fjiiclfjnos-
im« (\v fcs fil;im('ii(s soiil disposés en '^'. •■"(•sl-îi-din' di\is('- Mir iiiic jtarlic de
leur Iniii: iiciir. Ti/./oni. lin ;iiis^i. a pu
^ , donner la " di'iimn-l lal lun des cils (fila-
iiicnls diiiiion) dan- i|iicl([ncs-nncs des
Q'.".r ceilidc> il iio\aii en iiioii\ l'iiicnl >> . ci il
ajoiilc: \'oir ces lllanienis d'union «est
f _, iiiipossilde dans ces phases de la carvoci-
/i'." 'i ^. 1 lèse où rasiierl ijair. Ire- Iraiisiiareiil de
\ y': • ijÉ -2 p \IA * celle |)oi-iion du jirolopiasina (|ui sul)sis(e
1 \'j^ Tl~ an milieu cl aiitoiii" des diverses fondions
niiili'aires. a einalii loul ri'déincnl ' ».
.Mais a\ec des j)rocédés techniques j)lus
i »v < \ .v^^; nerrecliounés fine eeu.x dont disposait
'•.*./? Tiz/oni. il est po.ssd)le. sur les cellules
malpi_i:liieiines. de inelire constamment
en évidence les |M)inls d nninn et cela à
IM. is:i -r,H..-,'lhile.lu(-.,ii>smu(,ueii.v ^„^j„ j,.^ stades de la mitose^(C).
(]<• Mal[)i^lii /: cil voie (lp karvokiiicse. i i-. -i
,. ,. ,,, , ,.' . ,, , loutes ("S ce lies ( c épiderme ne sii-
(.l'Itf c-eliiili> a f;;ii-il(; SOS lilaiiicnis il iinidii. Quel- ^ -"-■ I ■
(liifs-ims (le «es filanienls |)i)i-tpnt en I • iiiilicii un hisseilt |)as réxoiutlon (|lll \ieul d'être
lii'lil n.i.liilc /■■. I' •( il I i I
décrite. (Jiiel(|ues-uiies nieiirent sur J)lace
à la suite de pinMioinènes de chromalolvse. La chnunaline de leur novau se
condense en un hloc. ipii s(> fragmente et disparait: le corps cellulaire se colore
énergiquemenl par les teintures acides (éosine)- H snliira la des(|iiamation
comme les cellules (|ui renvironnent (D).
II. — TÉGUMENT EXTERNE CHEZ L ENFANT
I" liaces blanches. — La (leau chez, renranl se cai'aclérise par sa couli-ur
rosée et par sa finesse; elle ne présente jamais de riih^s. Elle est pourvue d'un
pannicule adipeu.x. relali\('menl plus dt''\ clopité ipie ((lui de l'adulle. Les cel-
lules de l'épiderme sont unies |)ar des lilainenls (riininn. C/e-l seulement a|)rés
la naissance qu'on voit le pigment a|>pai'aili'e <laiis ri'pidenne. Dans les races
hianches ce pignient commence à s'élahorer au cours cU' la première annéi» (2'
et ."{'■ mois); il se localise dans les cellule-^ de la couche hasilaire. Encore ne
I ohserve-t-on, en ahondance, (pi'aii iiiNcau île ceiiaines ivpimis (oi"<ranes géni-
taux externes, ai'i'oie du mamelon).
2" /tarcx jdiincx. — Les nouveau-nés de rai-es jaunes ouf la peau moins
colorée que leurs parents (Chinois. .Malais, KalmoucUs). .\omhre d'entre eux
présentent, sur les fesses et la région sacro-lomhaire. des taches liausiloires
de pigment. Ces taches, (](> taille variable, disparaisssent à 2. .'.. i ou Ti ans.
l'illcs ont été ohservées chez les Japonais |)ar Ciiiinm ri Maeiz. clic/ les Chinois
par .Matignon (I89li), chez les 'l'agals des l'IuUppiiics |iar Collignon ( IS'.lli). chez
les Esquinuiu.x par Soreii llanseu (IS!i:{).
.'{" Itiires nnircs. — hans les races nègres, reniant liait rosi-. Sa coloration
I. I«8'i. TlZZONl. Archivrs iliiUnnirs ,i,- Ulnliuji,-.
•i. IH>iii. A. lluAM A. Sur Ic^ lil.iiiioiils d'iinidii. So,-. (/,. liiol.
i:\iil.l Tl(i\ KM LA l'KAl'. 809
csl ;i peine tlillV'iTiilr (le crllc (riiii l'!iir(i|M''eii . I ,a |ml: iiieiil;il iiiii ;i |i|i;i r.iil hieiilôl'.
l'allé se localise «r.ilMPi'd :iii |iimiiI((II r (iesiniijjes el de r.iiM'nle. Idle eii\ .1 II il les
oi'i^aiies ^éiiilaiix le liiMsième imn a|iiès la naissance. A la lin de la |ii'eiiiière
semaine lecorps Imit enlier^e inmilre |»i;^ iiieiili'. (I*. ( ',aiii|pei'. <ili'' |iar Kulliker.)
' IfUjinr et )>l<i<lc ilr /'nriiui I mil du //ii/nn-iil . — 1 /(ii'i^'i lie el le mode dc lor-
nialiiin du pi^ineiil ciilam'' (Mil duniM' lien h iKiinlire di' conl l'oversos. Deux
li\[)(illièses uni (dé sdiileiine-.
l'diir J<]I)V-. le |>i<iiiieiil esl apporlé à la |K'au, |»ai' les((dliiles ini^^i ralliées (|iii
an dire de |{i(dil'', se désagrègent en cédanL leur |iii;iiieiil an.\ ((dliiles épider-
iniipies.
l'imr l{el(erer'', l^)sensla(lr'. etc. le pigment est élaboré d'aliord dans ré|)i-
derme el ses dérivés. C/esl seiileinent j)lus lard (|u'il apparaît dans les cellules
conjonclives, situées autour des vaisseaux sanguins.
I'. (larnot a repris récemment celle question à l'aide de la mélliode exjjéri-
nieiilale (lirefTes) et il est arrivé aux conclusions suivantes :
H l>a cellule |)igmenlalre |)ai'ait si'créti'r elle-même ses granules.
« La j)igmentation e|)i(lenni(|ue est autochtone.
w La i»iginenlalion deniiii|ne |)eut être également autoiditoiie : elle |tenl, par
conire. déri\cr de la Iranslonnalidii. en él(''menls fixes, des cellules mobiles ser-
vant il la résorplion iln pigmenl épiderini([ue vers rinlérieur.
« lue cellule é|)idenni(|iie piginenlée, Iransplantée sur un lernloiie non |)ig-
ineiilé, donne naissance à des celliiles-iilles faisant du pigmeni : l'origine esl
d(UU' bien autoclilone.
(( lue cellule mésodermique pigmentée (cellule choroïdieniie) Iransplanlée de
la même manière, donne naissance à des cellules mésodermiques, également
pigmentées : l'origine est dmic autochtone.
« Si ou suit l'évolution d'vme grelTe épidermique ])iginenlée, on voit que la pig-
mentation, d'abord épidermique, devient ensuite dermique. Si même la grefîe
se résorbe, la j)igmenlation devient à un certain moment uniquement der-
mique : ceci prouve l'existence du pigment dermique par fixation dans le
derme des produits de résorption du pigment épidermique.
« Le phénomène inverse ne s'observe jamais '"'. »
III. — LE TÉGUMENT EXTERNE CHEZ L'ADULTE
A) Races hhinrlii'^i. — Le tégument externe de l'adulte, de race blanche, a
servi de type à notre description,
Nous nous bornerons à préciser ici les modifications structurales qu'éprouve
le tégument externe du fait de la grossesse.
I. Chez les Oiiolofs, C.Dllignim iioli' ijiie W jour île la naissance, les pieds et les mains sont rose clair. Le corps
est rose rouge (n" i'4 de récliellc chinMiaticiuc «le Broca). Les oreilles, les organes génitaux et l'an'ole sont plus
Innées (n"' 28 et 29 de 1 ïchelle ciironiaticiuo). Le lendemain, la coloration est plus foncée encore. Elle est repré-
-cntée par le n° 29 pour le corps, par le n" 3j pour les organes génitaux.
i. 188j. .^BY. Cenlvalbl. f. med. Wiss.. n" 16.
3. 1881. RiEHL. l'ierteljalirrssch lifl /". lli-nnul. v. Supliil.
'i. 1887. Retteuer. Soc. de Biot.
5. 1897. RosENST.\DT. Arch. f. xiikr. Anal., L, \<. 350-384.
(i. 189(>. P. C.\RNoT. rtechet-clirs stu' le mécanisme de la pigmentation. (Thèse Doctorat es .sciences,
Paris). Je rappelle que cet auteur a vu des cellules non pigmentées édilier des phanéres pigmentés, et, inverse-
ment, lin épidémie pigmenté peut donner naissance à des phanéres complètement dépourvues de pigment.
[.L BRAXCA.]
810 I.K TKfilMKXT K.XTKHM-; KT SKS HKKIVÉS.
(Mioz JKiiiihic (le rciiiines (iii \<iil .ipii.ir.iiln' iiiw j)i^'-|ii('iilaliMii i''j»i(lciiiii(jii(,'
très accusée sur le visafro (masque de la ^.MOssesse), sur les seius (an'ole laclie-
tée ou mouclietéo), sur la lif^ue niédiaue de Tabdoiuen (lifrne brune).
De jdiis la 1» au. distendue j)ar riil(''iiis ^ra\ide. jtrésonte des éraillures. des
vei'getures (stri.e ^lavidaruui). (les verficlures sont superficielles. Elles appa-
raissent à partir du cinquième mois de la grossesse. Elles sont sous-f»nd»ili<ales
pour la plupart, mais elles se renconlrenl éi:aleuieul sur la partir antérieure
des cuis.ses, sur les fesses et sur le dos.
Tout le tempi? que dure la jrrossesse, elles sont rosées; la grossesse achevée,
elles prennent un aspect blanc nacré, (|ui permet, lors d'une seconde grossesse,
de distinguer les vergetures anciennes et les vergetures récentes.
Ouand la peau se distond, Tépiderme s'amincit ; les papilles dernii<]ues
disparaissent presque coniplèlenienl. f.es faisceaux conjonctifs du clnirion.
jusque-là en Ire-croisés en tons sens, s'allongent et se disposent en bandes
parallèles, d'un bout à l'autre de la vergeture. Les fibres élastiques s'étirent
dans le même sens ; un ceilaiu nond)re d'entre elles se rompent. Les fibres t'la<;-
tiques rompues se rétractent, et leurs deux extrémités se contournent eu lire-
bouchon. Ces fibres élastiques, d'ailleurs, ne semblent pas s'être modifiées dans
leur structure.
La disposition des vaisseaux sanguins diiïère dans la vergeture, selon qu'elle
est récente ou (in'elle est dr date ancienne. La vergeture récente est rouge, parce
(jue la peau, amincie à son niveau, y laisse voir par transparence les réseaux
capillaires du derme. T^a vergeture ancienne est incolore, jtarce que les vais-
seaux sanguins étirés ont jicidii Jeiii- (lis|i(i>iti(in en réseau et se sont nbliti'-rés
|>our la plupart '.
H) liacefi noires. — « La peau du nègre ])résenle un aspect velouté qui est
en partie la conséquence du développement considérable de l'appareil glandu-
laire.
« Les assises profondes de l'épiderme sont surchargées de pigment.
« Le derme y est plus é|)ais que dans les autres races, principalement au
crâne, à la paume de la main et ii la |)Iaiile du pied. • Dans ce derme >-iint
éparses des cellules conjonctives jiigmeutées.
« I^e tissu cellulaire est très abondant smldut aux mamelK's. an pi''ni>. aux
lèvres. La graisse est toujours d'ini jaune de cire et une coloraticui analogue
s'observe dans toutes les memi)ranes cellulaires et fibreuses. jus(|u'au périoste.
« C'est à raccumidaliou de la graisse à la région lessière (ju'est dû le singu-
lier caractère de la sléalopygie (|ui existe nalurelkMuenl chez les femmes de
l'Afrique australe (hoschimaues. Ilotteulotes) Tl v a distension des arétdes du
tissu cellulaire sous-culané des fesses |>ai' une coliei tion damas liraissenx. com-
muniquanl à l'ensiMuble l'aspect duu \aste li[)ome. Ces niasses libro-graisseiises
se piolougent, sur la fai-e antérieure des cuisses, en nue lame e|)aisse qui ne
s'arrête (|u"au voisinage du genou. Il en ri''>nlle nu dé\('lopiieineiit l'nornii' de
la saillie des fesses, airivanl souvent à un tel dt'gré (|ue les enfants v gi-iuq)enl
et s'y tiennent debout. La saillie lessière de la Vénus botleutote. mt^siiree à
I. is.sii. l.\N..i.ii. I l'I.ci- ili.- Ti'Miir il.T So,i;i>ii.inlrii ii\:i\U[[loA-. Xurbcii in ^l,irl;r.\< ,„r,l. Jnhrh.: — el
1887. TitoisiEii et Mknktiiif.ii, Sur. df Hiolnijii; •.>!) oilolue.
i:\(ii.i Ti(i\ hi; I \ i'i:\r.
811
l'aide (l'iinr ('ircniiiV-rciicc allaii I d Un u raml I idcliaiilci' ;i I aiil it. <-ii passant |)ar
les [Miiiils les plus pnM''iiiiiiciils en aiiirrc. a (l"',7".ll ilc Idiir : la iiiovcmit' iirsl
(|ll(' (le <l"'Ji'l '( clic/ lc< l'jiiupi'ciiiics. » r.lic/. le- W (ilorcs (lie |{( M-|iel(llllie ' ), rlic/
les reiiiiiies (JiKiltil el (jimaiis ( DeiiiUei), riivperliupliie <:iaisseiise de la
région l'essière e.xisie à un deiiiv plus uu niniiis proniineé suixanl là^c des
sujets, uiais ce nesl poinl la sli'alupvi^ie vénialtle. « Les auias adipeux ne
snnl pas sdiis-ciila ne-, mais lulerposés enire les j'aisceaux du uni-clc ;jraiHl
l'essier. » ( lln\-elac(pie ei ller\(''.)
l-a linide ^l'aisseuse s(ius-culan(''e. (|ui dclerniine la sl(''al(i|»\L;ie. es! d ajipa-
MI'
Tic.. 4S(). — Cuiipc (le la peau dini iiègTe (lèvre).
D. il^vMo. — Pli. |i.i|iilli'> (In il''iiiii\ — B. iiiiirlii- iKisilaiii- iliarfrée Ae piirnioiit. — .U. • oi|i- nnii|iiPiii; ili>
M-illiiylii iloiil (|iic-li|ii.'> i('1ImIi'< |Frnt'imiii'~ Ml' siint ch.irgi'PS «le pigment. — '', imikIu' i-unu'e.
liliou précoce. FJle e.xisie déjà idu'z les lillelli'S de 3 ans. el tout nu)uvenienl
du corps la fait « remuer... cnmuie une gelée tremblante » (Levaillant).
Les «iihhosités lessièi'es étaient très accentuées sur une fille d'environ douze
ans, au dire de Flower et Mûrie; « elles aup:menteiit à partir de la grossesse.
(-liez les Ilottentotes. (|ui ne les présenlent point aussi constamment, leur déve-
loppement est moins i-apide et moins complet; peut-être même n'apparaissent-
elles (pra|)rès la première grossesse. Coexistant avec riiypertro|diie des petites
lèvres, la stéatopygfie constitue un caractère authropologiqued'une haute valeiu'
(pii a dû appartenir jadis à toute une race répandue du golfe d'Aden au caj)
de Bonne-Espérance, et dont les Hoscliimans seraient les derniers représentants
non métisés. Elle disparaîtrait par le croisement des Boschi mânes avec
d'autres races (Pérou et Lesueur, Knox). »
l^lle existe dans les deux sexes, mais elle n'est bien développée que chez la
femme. Sa « signification est loin d'être clairement établie, Contrairement à
l'opinion de Cuvier, elle n'a rien de commun avec les protubérances fessières,
1. I8S1. 7lE RiiciiEBRUNE. lier, 'i'.inlhropol.. p. 2r)7.
[.1. Blt.iNCA.]
812 i,i; Ti:i.iMi;\T kxtfrxk it ses dérives.
vasrulains r-l ('tccUIcs de corlains siiiprcs. (Joiisidrivc par 1rs j)cni)ladfs (|iii |;i
j)n''s('iit('iil, «(Miimc un caractrrc de l»<'aiit(\ il v a licii de se dfiiiander si cfllcs-ci
iraiiraiciil (las eu l'ccoms à (|iicl(|iir inudc dciilr.iiiirinciil jioiir le dr-v(do[)per.
Pciit-êlrc n'csl-ellc qu'iiiic simple vaiitHc acquise, sous riiiihieiice du milieu et
du ^(^nre de vie, couime la sléalo]>y^ie des ra<-es ovines africaines' ». Elle n'est
pas sans analogie à la Ixtule graisseuse de Miclial : comme elle, elle j)ersislj;
alors même que l'individu en arrive aux de^'-rt-s e.xlrémes de lémacialion.
0) Ua (■('!< jfnniPfi. — Dans les races jaunes comme dans les races noires, la
paume des mains e( la |»lanle des jtieds sont de coiilcnr jiliis claire f|ue le re-tr
du léiriinienl.
IV. LA PEAU CHEZ LE VIEILLARD
Ea dégénérescence sénile <( coiistilue le Ivjte le pins pur des allérations cuta-
nées du groupe des dégénérescences primitives. Elle s'observe chez tous les
vieillards, mais jxMit débuter même a\ant ([uarante ans. la sénilité de la peau,
pas plus que celle d'autres organes, n'étant en rapport exact avec l'âge du
suj(!t. Elle commence et prédomine à la face, au cou. au dos des mains et j)arait
en relation, dans une certaine mesure, avec l'exposition habituelle de ces régions
à l'action de la lumière, des variations de température, etc.
« Ea peau sénile est mince, parcheminée et ridée parce ({irelle a perdu snu
élasticité, et souvent jiignienlée en excès n)ais irrégulièrement. On y voit fré-
quemment des taches hypochiomiques et des télangiectasies. ainsi que des
élevures cornées (kératome sénile de Did)reuilb. crasse des vieillards).
« E'histologie v décèle de l'hyperkératose accentuée, avec une atrophie du
corps nniqueux (|ui est très aminci, et de la couche granuleuse qui fait défaut
par places ; souvent ré|)id(Tme ensoie dans la pndondeur des prolongements
pleins qui [xiurionl devenir le point de départ d'éinlbéliomas. » (l)arier-.)
Ees modilications (ju'éprouve le derme sont bean((iu|t pins importantes ([ue
celles de réj)iderme : « nuebinelois les |>apilles seniMnil plii> développées, mais
en réaliti- le corps papillaire s'est atrophié sur presipie tout le corps. On est.
an premier abord, frappé par la disparition |)res(|ue complète des noyaux du
tissu dermique. » (Hemy.) Unna considère comme un caractère constant de
la peau sénile, la présence d'amas de cellules rondes on allongées, mais la plu-
part des auteurs contestent l'exactitude de ce fait.
Ees faisceaux conjonclifs sont plus raitpinclii's cl jibis serrés qu'à ICtat nor-
mal. Ees fibrilles, «pii les constituent, luil <> dimiinK' de Mdnin(\ elles sont
grêles cl moins trans|)arentes ».
Ees libres élasti(|ues snperlicielles s'épaississent. Elles sont irrégulièrement
ondulcuses et subissent la dégénérescence colloïde. Ee tissu élasliipie di's parties
|)rofondes du derme garde au contraire .ses caractères noiinanx.
Ea pannicule adipeux s'alrophi(> (Robin).
« Ees hbres lisses musculaii'es ont subi le sort des l'aisceanx musculaires
striés; elles oui diininne de nonibie ri inriiie di-~p;iiii. C'est à la diminution d(>
volunu" des libres lamineuses (|u"est dû l'amincissement de la peau. Ea dispa-
rition des libres lisses nous semble être la cans(> de la perte de la tonii ilé
1. IH87. IldVEI.MVIF. t'I IIeUVK. /.oc. vil., |l. SdT.
■.'. n.xtilKli. I.n Cliiiiiiiir ilrriiKildloçiiiiiir, I. I.
i:v(iijrn(»\ ni': i.\ i'i:\i . 8i3
ciilaïK'-c clic/, les \icill;inU. |.,i loiiicilc coiiiiiiciicc h dispai'ail r'c [»n''cisciiiciit
dans les |Miiiils ui'i l'on renconli'c, à Télal adulte, le nioiiis de fihi'cs lisses,
(l'ace dorsale ili-s mains).
« Les vaisseaux (ajtillaires ont |)res(|iie loujoiirs leurs parois allérées par la
d(''^éiiéi'alion ;^raisseiise on pi;.;ineiilaife de leiii's cellules endolliéliales. »
.NouiImc d enire eux on! snlii la d/'iiéutTcscence livaline.
Aux uiodilii-alions inor|diolo^'i(|ues de la peau ré|)ondenl, des iiiodificalions
d'ordre (diiuii(]ue (Inna). Les (■lénienis élasli(|iies qui soûl noruialeuient aci-
dopliiles (élasliue) se I l'ansTonnen I en une snlislance lia-oplide, l'r'lai'iue. el
(l'Ile irausforuialiou esl apprécialde ipiand on les colore dans nu nir'lan.i^e de
Itleu de uiéllivléne el de sari'aniue. I,es réaclions liisio-cliiini(|nes des l'aisceaiix
(■onjuiictifs soni |iareilleiueiil inoilili(''es. Cdiez le\ieillaril, trois substances so
nMicoiilri^iit dans ces l'aisceaiix : la cidlasline. la ((dlaciue el le colla,i:ène
basopliile ' .
r.diisiillcr sur la vieillesse île la |ie,iii : 1. ISTI. I'.m knotiie. ^l/<. de lit peau riiez les vieil-
l.fii-(ls. 'l'hése l'aiis. — 2. I.S7S. Hk.mv. Ili-rli. In'sl. aur iimul. nonn. de la pcnu de l'homme à
ses dllfcrents ih/es. tlièso l'aris. — :!. IS'.ll. SciiMinr. Allersveraiwl. (1er eiast. fascrii in ilor
liant. Arch. ]'irclinu\ vol. 125. — 4. IS'.tl. Iîkizknstki.n. Allersveranil. (1er eiast, fusern
in (1er liant. Mminl. /'. pvnkt. Derni. — "i. ISOti. Ohhante. Mtj/(. sé)iiles de ht peau. Thèse
.^aint-Petersli. — 0. ISU4. U.nx.v. Die llislopalh. d. Haut. Krauklieilen et Mimais, f. prakl.
de II),.. MX.
V. " ANOMALIES
i,e> anmnalies (In te,i:u!iienl exleriu'. coimiMiilales un ac(inises. s(int des pins noiiihrenses.
Klles stnit |)atli(tl(ipi(ines ininr la |ilii|iail el iiniis devons inins borner à passer en revue
i|nel(pies-unes d'entre elles.
(I) Al'-ophie nihiiice. — Les atrophies cutani'es tout sonveni (pialilier <( d'Iiouiiiie sipie-
letle 11 les snjets (|ui en sont aflligi''s; ces alro[)hies sont ronction de sfl(>roderinie on d'atro-
phies innsculaires diverses, i.eur c^tude ressortit à l'anatoniie patliolrj^:ii((ne. Onel(iues-unes
d'entre elles sont de cause inconnue. .Ius(|n'à ])lns ample inrorme, on les (h'si,:;ne sons le
nom d" « atro|)hies idiopatlnipies ».
(les atrophies i(iio|)athi(pies, circonsciil^'s ou dillnses. (hdmtent ;i Tape adulte ou chez les
vieillards, i.a peau est ridc-e et eomi>aral)le « à une l'enille de papier ii cigarette ipfon au-
rait l'roissC'e dans les doigts ». l.es lésions (ju'on y rencontre sont nudli|)les : le (•ori)S
niiKlueux est atrophié; les papilles disparaissent; le derme proprement dit s't^paissit et
«iiihil la (léiiénérescence vitr(>e: riiypoderme perd sa graisse normale; les ])oils tombent; les
.nlandes se raredent. Je ne puis ([ue renvoyer aux traites et aux recueils de dermatologie
pour les détails concernant ces atrophies.
/() Cuth laxa. Sous le nom de <( Cutis taxa » on a décrit une curieuse anomalie du t('\i;u-
iiient externe. La peau pincée entre les doigts peut s'étendre dans des proportions extrêmes.
Helàchée, elle reprend sa disposition primitive.
i.u peau du front arrive à recouvrir complètement les yeux chez un sujet observé par
Schwimmer-.
Tom .Morris, « i'honune à la peau elasti([ue n. « peut se tirer la ])eau des joues et celle de
la poitrine de manière aies faire se rejoindre. 11 fait de même pour la peau du front et des
sourcils ». l-",nlin, il s'élire la peau du nez jusfpi'à lui donner l'aspect d'une trompe d'élé-
phant '".
SeilTerl a observé un lait analogue chez un sujet île 1!) ans. 11 a montré que les fibres
elasli([ues de la peau étaient normales; mais le derme, loin d'avoir une structure dense el
tibieuse, était représenté par un tissu conjonctif jeune « d'apparence myxomateuse* ».
c) Anoiiudie!! de la j)ujinentalion. Les anomalies cutanées dues au dépi'd anormal de
I. I.a collastine spi-.-iit une comliinaison ilc rriastine nunn.ile et de collagrne ilégi'm'n'': la rollacine serait (ine
riiiiiliiiiaison d'('!ai'in(' et de collagi-ne. Les léaitimis liislocliiniitiLies de ce.-; diver.sc.s sul).stan(es sont inJi(llli.'es
(tins les travaii.K de L'una et dans In Dei-)nnlo-liix:ologisclte Tccl;nil{, de Josepli el Lievenljach (1900).'
■-'. 1893. SciiwiMMER. Soc. de méd. de Budapest, 7 janvier, et )l'ien. med. Wochenscit.
3. 1898. EiFFER, Le Correspondant médicnt.
'i. 1390. Seiffert. Ceniralbl. f l;'.in Med.. n° 3.
[A. BRANCA.]
814 LE TK(;r\ii;\T i:.\ri:i:.NL u .-ii> i>i.i;i\É5.
pigmpnl sonl d'obscrvalion fn-iiuciilc. Ce «li-pùl ilalp parfois de la naissanee: il peut t-ire
tri-s accusé, et Genser a observé des nouveau-nés dont le tép-utnent externe, très pigmenté,
présentait çii et là (genoux, coudes, lombes) des taches de coloration noire (nigritie)'.
Je rappelle, à titre de curiosité, qu'()rlan<li a vu, chez un sujet, les taches pigmentaires
du thorax se déplacer lentement-.
(Juand le pigment normal se résorbe, il en résulte une anomalie connue sous le nom
d'acbromie, de leucodermie. De ces anomalies par défaut, une seule nous retiendra : c'est
lalliinisme ipii s'observe chez l'homme comme chez les autres vertébrés (oiseaux, mammi-
fères, etc.).
Atbinisiite. — (l'est une dilformité congénitale caractérisée par l'absence de pigment dans
le tégument externe et ses dérivés (poils) et dans le globe oculaire (iris, choroïde). « Les
albinos ne peuvent supporter la lumière solaire et voient mieux la nuit que le jour.... Leur
](eau est décolorée ou d'un blanc mat: leurs cheveux aussi : leurs yeux sont rougeàtres.... ils
sont indolents et sans vigueur niusciilaire.
'( Il existe des albinos incomplets chez lesquels tous les symptômes précédents s'observent,
mais à un moindre degré. Ils passent facilement inaperçus parmi les blancs, mais sont très
remarqués chez les noirs (nègres pies), heurs cheveux sont blonds ou roux: leurs yeux bleu
clair ou rougeàtres; leur peau café au lait ou tachetée.
« Les deux degrés se rencontrent dans toutes les races et sous tous les climats. .Sur la cote
occidentale d'.Vfricjue, ils sont l'objet dans quel(|ues cours indigènes, notamment au Congo,
d'une certaine vénération sous le nom de Dandos, Le docteur Schweinfurth en a vu un
grand nombre chez le roi des Monboultous, sur les bords du Bahr-el-Ghazel : Pritchard
faisait de leur présence, parmi les populations les plus noires du globe, un argument consi-
dérable en faveurde linduence des milieux et de la dérivation de toutes les races humaines
d'un même couple primitif. Il se complaisait à y revenir, et cepen<lant. il était le premier ii
constater ([u'ils avaient les cheveux aussi laineux et les traits aussi nègres que leurs com-
patriotes de la même tribu.... L'albinisme n'est qu'une monstruosité, un état pathologique.
On en a vu guérir spontanément. » (Topinard. VAnlliropùInf/ie)'.
d) Cornes. — Le tégument externe porte parfois à sa surface des excroissances connues
sous le nom de cornes. Ces cornes paraissent surtout fré(|uentes chez la femme (75 femmes
sur i'20 cas). Kn additionnant les statisticiues de Wilson et de Villeneuve qui portent sur
171 cas, nous les voyons se réi)arlir comme il suit :
Tète 'Il fois.
Tronc 27 —
Cuisse 28 —
Jambe et pied H» —
^ Mâles 8 —
Organes génitaux
( Femelles " . . I
Ces cornes apparaissent le plus souvent chez des sujets âgés (iU-'itt), et pauvres, là mi le
tégument est soumis à des irritations continuelles (contusions. |>laies. cicatrises, lupus, etc.);
mais il est souvent difllcik; île préciser leur origine anatomi(|ue, con»me l'a montré llland
Sutton. Klies sont de forme conique, et souvent elles sont tordues (cas de Fran(;ois Trouillu
(13!)!)) rapporté par Mezeray et par de Thon). On a vu leur extrémité se ramilier(cas de Paul
Hodrigues). Ces cornes qui peuvent atteindre 30 centimètres de longueur(Vidal). 3 ou i cen-
timètres de diamètre, présentent des sillons transversaux et des cannelures longitudinales.
Leur couleur est jaune ou brune. Leur consistance est dure. les cornes qui sont tantôt
fixes, tantôt moliiles, brûlent avec une odeur si spéciale, i|ue cette odeur a permisde déter-
miner leur nature, avant l'emploi du microscope.
Les cornes a|q>araissent sous la forme d'une élevure C(mi<|ue. de consistance molle. Elles
grandissent en iierforaut la couche cornée ipii, dès lors, se tlispose en collerette autour de
leur point d'im|dantation.
Kaposi a montré i|ue l'axe des cornes était constitué par un n groupe de papilles hyper-
trophiées à vaisseaux tlilatés » et sur cet axe se dispose une envebqqte constituée par un
cpiderme stratifié, de type malpighicn.
Beaucoup plus rares que les cornes sidilaires sont les cornes généralisées. Ingrassias les
idiserva, en l.'i.'i:!. sur une jouvencelle de l'alerme qu'il guérit « avec la grâce de Uieu »:
Sainl-deorges .\sh en KiS.'i a vu un cas analogue chez une Irlandaise. .Vnne Jackson: chez
celte jeune llllc, les cornes étaient a|>parues à l'âge de :i ans. .Uibert a étudie les frères
!. I8i>f>. Henseu. Soc. l'ientt. (le Dermat., i!) .iviil I8!>(i.
•.'. ISiij. Oiii.AMii, nifornin nvdica, niiveniliri-. i>. .'iiHi i-t 518.
3. IJarwin oI K.wviTZ ont t^ign-ilc, chez qiiol(|iu>s aiiiiiiaiu, une com-lalion vOrilaMo entro rall>iui>iiip iiicuni-
plct cl la surditr.
KMil.l Thi\ lil'i l.\ l'i:\l . 815
l.,iml)(Ml (|iii s'exliiltaiciil h l'aris cii (iiialili- « rriiomiiK-H porcs-ôpirsM. Ki celle niairorma lion
a n-jinc sur trois ^^ciiératioiis, dans la faniiii(! tics Lanilierl. (In Ironvera dans le Irailé de
l'allioloiiie pMU'iale tic (Ilianleniesse et Podwyssosky ' le dessin dn cas de SinirnolT.
Je rappelle (|ne les cornes sonl d'oliservation ancienne. Leur présence indi(inait la force et
la sagesse, et Micliel-An;ie, dans sa statue de Moïse, a placé deux cornes sur le front dn
patriarche. Dans nri certain nombre de cas, les auteurs oui noté, chez les porteurs de cornes,
une tendaui-i' à la rumination. Hhodins aurait été le témoin d'un pareil fait, et Faljricins
d"Ai|uapend(>ut(! aurait vu ruminer le (ilsd'un homme cornu*. D'autres auteurs ont parlé île
moines italiens « cornus et méricisles ». A ce propos, on s'est fort éfjàyé des maîtres
anciens. Mais il est très possible qu'ils aient observé le méricisme sur des individus porteurs
ih> cornes. De là à rap|U'ucher les faits et à les généraliser, il n'y avait ipTun pas. Ce pas, ils
l'ont franchi. (In aurait mauvaise frràceà leur en faire un crime.
Rappelons cjuc les cornes ne sont pas très rares chez les animaux domcsti(|ues (chien,
rheval). Thomas Hartholin (IT.'ii) ligure dans son ouvrage un cheval porteur de cornes.
<") Oiisi/iriilioiia denniijues. Les ossilicalions dermiques ne sont pas rares. Gegenbauer
les considère comme déterminées par les pressions prolongées. Elles s'observent égale-
ment chez les animaux. C'est ainsi que Latasle a vu chez un buflle du Ca[) un os der-
mique occuper tout l'espace compris entre les deux cornes.
Il y a lieu de séparer de ces ossifications vraies les concrétions phosphati(iues et les cal-
lilicalions dont la peau peut devenir le siège ^.
VI. — PROPRIÉTÉS ET FONCTIONS DE LA PEAU ^
La peau est nn organe de protection an sens le plus large du mot. Pour assurer cette
protection le tégument présente des propriétés et des fonctions bien caractérisées.
« Par sa surface lisse ((ni facilite le glissement des corps contondants, par son épaisseur,
sa résistance, son élasticité et sa mobilité, la peau s'oppose à la pénétration des instru-
ments piipiants, étale les chocs, se prèle à la distension dans une certaine mesure et pré-
serve aussi efllcacement nos tissus contre les actions mécaniques offensives. Le coussinet
graisseux fourni jiar l'hypoderme concourt pour sa part à atténuer leurs ellels. »
Le tégument externe, en raisim des corps gras dont il est imbibé, est un mauvais conduc-
teur de la chaleur et de rélectricité. La graisse rend l'évaporation difllcile à sa surface et
limite considérablement les phénomènes d'absorption dont la peau peut devenir le siège.
L'absorption cutanée des solutions aiiueuses ou salines est nulle ou insignifiante, dans
les conditions ordinaires. Seules, les substances volatiles pénètrent la peau qui n'est péné-
trée que par les corps gras, employés en frictions.
La peau sécrète trois humeurs,, le lait, la sueur et le sébum.
Certaines de ces sécrétions permettent à l'organisme de se débarrasser des produits toxi-
ques, accumulés dans le sang.
La peau est sensible. Son irritabilité peut être mise en jeu par des excitations si légères
que, portées directement sur les nerfs sous-cutanés, ces excitations ne seraient point perçues
et n'auraient aucun elfet. Les terminaisons intra-épidermiques (dos de la main, joues), per-
mettent à la peau d'apprécier la température. Les corpuscules de Meissner assurent le tact
(pulpe des doigts); (juant aux corpuscules paciniens situés au voisinage des articulations,
ils nous font connaître les phénomènes de pression. Toutefois, Blix et (joldscheider pensent
que les sensations de pression, de tact et de température sont perçues par des territoires
distincts dn tégument externe.
Enlîn la peau intervient dans le phénomène de régulation de température. Les nerfs vaso-
moteurs entrent en jeu pour accroître ou pour diminuer le rayonnement et la sécrétion
sudorale.
NOTES
A) (In ignore encore le nombre de chromosomes que possèdent les cellules épidermiques'
en mitose. Sur la cornée humaine, qui n'est qu'un territoire différencié de l'épiderme,
Flemming^ a noté que les éléments en karyokinèse possédaient 23 chromosomes au moins
et 27 au plus. Le nombre des chromosomes, constant dans les seules cellules embryonnaires,
1. 1901. CiiAXTEMESsE et PoDWYSSosKY. Lcs Processus généraux, t. I, p. 158, flg. 85.
■2. On siit que le méricisme est souvent héréditaire, Je même que les cornes cutanées.
3. Voir sur ce sujet ; 1900. Profichet, Tlièse Paris. — 1899. Derville, Congrès français de médecine
(août).
4. Pour toute cette piiysiologie, consulter 1 "article de Ch. Richet dans le Dictionnaire de Jaccoud (1878).
j. 1898. Flemmixg. Anat. Anzeiger. t. XIV, n° 6. [i. 171-174.
r.4. BRANCA.]
816 LE TÉGUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVÉS.
s'élevait donc prohal.lcment à 24. J'ajouterai quo Zimmcrmann', qui a signalé la présence
de corpuscules centraux dans un grand nombre de cellules épithéliales (la cornée y comprise),
n'est jamais parvenu à démontrer les microcentres dans le tégument externe.
B) La karyokinèse est susceptible de présenter dos anomalies diverses, du fait des condi-
tions anormales auxquelles est soumis l'épiderme. Kn appliquant des courants électriques
sur la peau, Galeotti a vu les cellules épidermiques s'allonger dans le sens du courant. Les
figures karyokinétiques présentent une orientation identique.
Le même auteur a soumis des salamandres à des températures de 33 et 30 degrés. 11 a
vu se produire dans l'épiderme des mitoses anormales (mitoses pluripolaires, mitoses sans
figures achromatiques, mitoses asymétriques-).
C) L'intervention de l'amitose dans la régénération physiologique de l'épiderme n'est pas
encore tranchée. L'état lobule des noyaux, si fréipient chez les larves de salamandre, n'est
pas un signe de division directe comme l'a cru Ooppert. Van der Stricht^ rapporte cet état
à la persistance des saillies que forment les chromosomes, avant de se rétracter au centre du
noyau. Chez nombre d'Amphibiens (Triton, .Axolotl, etc.) jeunes ou adultes, j'ai observé que
la plupart des cellules épidermiques étaient parcourues par des incisures étroites, de
nombre, de forme et de situation variables. En raison même de leur multiplicité, ces incisures
ne sauraient être regardées comme l'indice de phénomènes de division directe.
D) Wentscher a recherché de quelle vitalité étaient capables les éléments de l'épiderme
humain, séparés de l'organisme. L'auteur a pratiqué des greffes de Thiersch ; ces greffes,
plongées 10 jours dans l'eau salée physiologique, ont pu alors être transplantées avec succès.
Des lambeaux épidermiques, conservés 3 semaines dans un milieu sec et stérile, et grelTés
alors, ont continué à vivre dans la moitié des expériences (30 succès sur .39 essais). Pour les
détails histologiques de ces expériences, je renvoie au mémoire de l'auteur*.
1. 1898. ZiMMERMANN. Conliili. h réludc de quelques gland«s et de quelques épithélium». .4 rcA. f. mikr.
Anat., LU, p. 552-706.
2. 1896. Galeotti. Prodiicl. expérimentale de karyokinèses anormales, Beitr. z. palh. Anal., XX, p. 192-219.
3. 1894. V. D. Stricht. BuU. de l'Ac. roy. de Belgique.
k. 1898. Wkntscher. Recherches exp. sur la vitalité de l'épiderme humain séparé de l'organisme. Bcilrag.
z.paih. Anal., XXIV, p. 1O1-I02.
aiiticm: II
LES GLANDES CUTANÉES
(iKNKIîAMTKS
l';irl(»iit (III recliMlcriiH" (iriciilc sdii (''Xiiliitidii xcrs le l\|tr rpidcnniqur. p.ir-
liiiil (Idiic où rélt'idiiu' iiilriv iciil [titur assurer la krraliiiisalidu, des glandes se
développent, qui inériU'iil le nom de glandes cutanées.
(les glandes caractériscMit les vertébrés supérieurs au iikiiic lilic (|iic Ir-. poils
ou les (Migles. Klles sont connues sous le iioni de glandes si'-liarées, glandes
sudoripares et glandes niaumiaires.
Toutes trois proviennent de linurgeons émanés de reclodei'nie li'gnnienlaire.
Tantôt les bourgeons glandidanes procèdent direeteuient du eor|»s uuiqueu.x,
tantôt ils émanent des germes pileux, qui sont eux-mêmes des dérivés eetoder-
ntiques.
Malgré leur j)rovenance et l(Mir forme originelle commune, les glandes tégu-
menlaires actiuièrent, au cours du dévelo])pement, une inorj)bologie un peu
dilTérente. Les glandes sudoripares sont des tubes cylindriques, assez régulière-
ment calibrés; les glandes sébacées et les mamelles sont du tvpe acineux : les
• anaux excréteurs aboulissent à des culs-de-sac, renflés à leur base, qui son!
les grains glandulaires, les culs-de-sac sécréteurs.
llistologiquement parlant, les glandes cutanées comprennent deux segments.
Le segment sécréteur est multistratifié dans la glande sébacée; dans la sudo-
ripare comme dans la mamelle, on y compte seulement deux assises cellu-
laires. L'assise interne peut être qualifiée d'épitbélium glandulaire. L'assise
externe est de nature contractile, dans la sudoripare (cellules myo-épitbéliales).
comme dans la mamelle (?) (paniers de Boll).
Le canal excréteur est représenté, sur toutes ces glandes, par un épilliélium
si ratifié.
La sueur, le lait, le sébum sont les trois produits de sécrétion des glandes
rulanées. Os trois produits ont un caractère commun : ils contiennent tous
de la graisse. C'est de la graisse, presque exclusivement que sécrètent les
glandes sébacées. Les sudoripares élaborent un liquide séreux oîi la graisse
n'existe qu'en infime proportion. Dans la mamelle, graisse et plasma se for-
ment en abondance : le lait tient donc à la fois de la sueur et du sébum, et
par sa composition cbimique et peut-être par son mode de sécrétion.
Tandis que le sébum résulte, en effet, de la destruction d'éléments cellu-
laires, tandis que la sueur provient d'un travail bistologique qui permet à la
cellule glandulaire de survivre à son fonctionnement, il semble que la mamelle
occupe une place intermédiaire entre les glandes bolocrines (telles que les
glandes sébacées) et les glandes mérocrines (telles que les sudoripares). « Elle
est surtout mérocrine, nous dit Renaut. Ses cellules ne deviennent pas cadu-
ques pour passer ensuite dans la sécrétion. Certaines d'entre elles, en revan-
cbe. détacbent des bourgeons cellulaires destinés à subir, au sein du produit
POIRIER KT CIIAIUV. — \". 52
[-1. BRANCA.]
818 l.K TIJ.I MKNT KXTI^RM-; KT -ES DHim K?.
(li'-jà sérivlr. une (lissuliiliiiii de leur- él/'iiiriils ((tiislit ni ils. iiiic suri»' iriii-lt.-
Ivsc. J.a mamelle; est done aussi, hieii (jiie 1res accessoiremeiil, iitie ;/lamIi-
lioloerine. Elle lournit à la sécrétion lactée certains éléments issus de la snlt-
stance même de ses cellules glandulaires ».
Enfin les o-landes tég-umentairos se difïérencient encore \>:\y un autre carac-
lère de leur sécrétion. I>es glandes sébacées déversent leur -ihuni. à la surfaee
de la peau, d'une façon régulièrement continue. I>*excrélion de la sueur est
continue, mais irrégulière; elle subit des variations incessantes (jui sont eom-
mandées par le jeu des organes (digestion, exercice musculaire) ou par Tétat
j)livsi(jue du milieu extérieur où nous vivons. Quant à la mamelle, c'est seule-
ment j)en(lant la période d'allaitement qu'elle fonctionne. Sa sécrétion es|
alors continue, mais l'excrétion du lait ne se produit f[u';i l'occasion des suc-
cions du nouNcau-iié : elle est iiilninil lenle '.
I
LES GLANDES SUDORIPAIŒS
CIIM'ITIIK l'HKMlEU
DKVKLOPPEiMENT DES GLANDES SUDOKIPAIILS
1" Slade (lu (ji'iiiii' si/doripnrc. — (Mie/ remhryon du i|uatriènie au cin-
quième mois, on xoit apj)araitre, au sommet des crêtes primaires de l'ectoderme.
des l)ourgeons pleins et rectilignes, qui proviennent de la <-ouche hasilaire. (".e>-
bourgeons, de couleur jaunâtre, pénètrent ])erpendiculairement <lans le derme.
L'absence de tout nodule conjonclif. au p(turtour du boui-gecm l'pillielial. sullil
déjà à diUérenciei- le germe i)ileux ilu germe sudoripare'.
Eoriné de cellules épit béliales. toutes semblables enirc elles, le germe
sudoripare liaxcrse le cboriou el s "ari'èle. chez l'Iioniuie, d.ins |,i l'égiou où se
dé\elo|>|>era li' paunicnle adipeux.
Rappelons que les germes sudoripares ai)|)araissent. dabord. sur les région^
glabres el plus tard sur les régimis pileuses. Ils .se développent plus tôt sur la
face i)almaire tpie sur la face dorsale des doigts, plus tôt sur le troisième doigt
([ue sur tous les autres (Kt'dlikfM').
.\u cours du cin(piièm(> mois, l'extrémité profonde tlu germe pileux se renlle
légèremi'iit el se replie, à la manière d'un ciocliet il(»nt la c(nica\ ité legarde la
surface de la peau.
i'.i' crocliel dis|)osé en crosse se replie, de plus cii plus, sur lui-même.
!. ('.'('Si ilonr à colê îles glanilos st-liarôc* et smlorip.iros iiii'oil tlt>vi-,iil l>i;;it|iienuMit l'crin" l'Iiisluire ilfs ^laiitlo^
iii.ininiaiiT-;-. mais révolulioii lie 1,1 mamelle esl intimeilieiil liée à révoliilioil île 1 appareil île repiMiiticlion. En
raison de ces liens ph'Ysiulugiqiics, c'est avec les organes génilniix qu'est étiidice la glande mammaire, dans ce
h-aité, comme daus lienucoup d'autres.
1. Nous verrons iillérieiiremeni i|ue le germe pileiiv se caractérise encorv par sa couleur Manche, el par sou
uldiiiuité vis-à-vis de la surface du IcgumenI extertic.
\.\:< (.i.\\i>i;s -I iHii;ii'\i;h;s.
819
2' SInilr ilr ili/f')'-iciici(ilmii <lr.< si'ffiiii-)ll:< ■•«''<• rt''li'i/ r rt rxrri'li'i/ r. -~ l.' ;\\>\);{-
l'ilinii ilii ;^'lntiirnilr lii.'il')|lir le drltiil de rrllc jirrioilt'. Kiiloiliv ilr (clliilcs
< iiiiiniirli\«'s. Itifii ili>>f imlrs ilii ilriiiic .iiniM.'inl. la ;^l;i iiilr csl liiiiil('-i> par une
iiM'iiihraiif ha^ali'. i|ni c-l ^nrldiil r|iai>^r (Liii> la |ir(iriiiiil('iir du hmirt^fuii .
I.i' -ciiiiiriil siTivlciif. I(''^t'icm('iil rciillc ri |Miiiiili\ c-
iiii'nl |driii, se crciisr dune liiiiiirrc lai'L:c (jnc liiiiifi'iil
deux assises ccllidai rcs. l'imr iiilci'iir. l'aiil ic r.xicnic. La
|in'init'iT csl loniiéc d'éli-iiiciils ulaiidulaiivs ilc roiiiic |»ris-
iiiali(|ii('. la seconde es! re|)réseiiire |»ar nue raniiée decellides ':':^j '■'■■: :';:^^:'^
li'ès minces. i|iii de\ icnd inni MlleruMiienienl nivn-é|idlié- -o.'!— ^'ij--"^*'-'--'"-
liales'.
(Juanl an canal cMrt'Ienr-. sa Inniièi'e appai^ail an (V on
7''niiHs(.Mac Leud). c'esl-à-dire après celle dn ^Innirnde. Sa
|)anii est cnnsliluée [)ar denx assises cellulaires. Une mince
cnlicnle revêt le pùle lihre de la plus inlériiHire de ces
assises. C'est seulemeni pins lard (pie se déxcioppent les ré-
seaux vasculairesipii se disirihneiil an ponrlonr de la iilaiide.
'.\" Slndi' (le /'(inii((tio)l '/c Inrijice (''ini'<s(iirL'. — l'eii-
danl tout ce troisième stade les «rlandes s'allongenf . Leur
i;loinérnle se crtniourne de jtlus en plus. I k,. IST ot 488. —
.Insinrici, le seiinient excréleui". bien (pie canalisé, ne Hcvoloppemont des
, , -, , , ,. M • . I lilandcs sudoripn-
s on\ re pas a la surlace de la pean. (,elle-ci n accuse la les de la plante du
piésence de la jilande jiar aucnne déjiression infundihnii- pied. (D'après von
l'iirme. C/esl seulemeni chez le («etus du "'• mois (Minot) ou "l'unn.)
, , 1 1 . 1 .!„ • • • ■ l,a liKiire487 S(> r.innorte
même seulemeni an cours du I "^ el du J'^ mois (pu snivenl à „,, fccin^tieâ mois, la fi-
la naissance. (pTon voit l'épiderme se creuser d'nii trajel. -''""f ^s» à n" f"'''!^ '■''
en re<rard de clia([ne canal sud(U'irère.
Ce Irajel dessine une spirale dont les tours seront de plus en |dus fermés et
de plus en plus nombreux. Oiiand lorilice émissaire est devenu perméable, la
sueur commence à se déverser à la surface du téiiiunent. En raison même de
r(''po(pie lardive on se forme le pcu'e émissaire, on ne saurait admetlre que le
lit|ui(le amniidupie pi(i\ iciil des lilandes sudoripares.
ClIAPITHE 11
MORPHOL(»GIi: DES GLANDES SUDORIPAIŒS
I HiSTORiauE. — Des ^irlandes sudoripares. on n"a connu tout d'abord que
Lorilice cutané. Sténon en ir»83, Crew en l(t84. Albinus (10<Si-1085), Leu-
wenhoi^ck en 1717 font mention des pores de la peau"'. C'est seulement en
IS;V'(, (ju'cn France, Koussel de Vauzème et Breschet, qu'en Allemagne.
i. Au J° uicils. le M'guuMU pi (Vente un Calibre de 'lO à 'i5 ;jl : au (j« uioi>, son ilianiëtre s'élève à 65 ou 70 'ji.
•->. Au :•* mois, le. iliamctre du canal excréteur est de •>() k -ii ;jl : au 6* mois, ce diamètre sëléve à 40 -i, ('3(i
ij ;jLi.
3. Il est probable que bien avant tous ces auteurs, Rabelais a obsené les pores de la peau. L'un de ses héros
n.jit i l'épiderinis coinme un bidiiteau » (c'est-à-dire comme un crible).
[-4. BRAXCA.]
820
Ll^ TK(iUMi;\T i:\Ti:i:\K KT r^K- liKIUVKS.
l'iiikinjc cl W'enot drcrix irciil siiiiiillam'iriciil les ;rl;tinlc< siidorip.irc- de r.i(liillc.
II ASPECT GÉNÉRAL. I.cs j:l;iri(lcs sudoi-ipaiTs sont (•((iisliliit''('s j)ar nit
loii^' lul)f duiil Icxln'-iiiili' prol'iMidr csl l('niiim''t' en cid-df-sai-, et dont Icxtiv-
ini té superficielle s'ouxic ii la sinTacc de la peau. pai- un ipiilicr arinudi. il('-si-
uiit' du \idpaire sdiis le nom de poir.
Le luhe siidoriparc ronijn'cnd dt'iix poilidiis : Inné csl cnimilcc sur cllc-
iiième, ù la faïun d'un peloton : c'est la région sécrc-
li-icc ou ^'■loniciidc sudoripare. I/aulrc est destinée a
c(»ndnire an (hdiors les produits de l'cialioration *\ii
Lilonicrnlc : c'est le tube sudorilcri' i|iii prcsenic
di'ux sc^nienls : I" lui segment profond, (jui traverse
le derme en ligne droite, et doit porter le nom de
canal sudorilère; 2" un segment superficiel, enroulé
en tire-boudion, qui est creusé dans l'épiderme et n'a
pas de paroi propre : c'est le trajet sudorifère. Telle
est la glande siidoripai-e dans ses parties essentielles.
III. SIEGE. — Les glandes sudoripares sont semées à
la surface de la peau. Elles existent sur foute la sur-
face du léiiiimenl externe au dii'c d'un (''léxc de Sticda.
Ilorschelmanii '. dépendant il est un certain nomfiie
de ]vgi(ms de l'organisme où les glandes sndoi-ipar< >
foiil (b'I'aui. Telles snni la l'ace anli'rieure do
(Uigles, les ]Hdiles lèvres^, la partie inlérieure
des grandies lèvres, la face inteiiie du prépuce
el le gland, la face iiderne i\\\ pavillon de
roi'eille. .\ ces régions, il importe de joindre
^ ^ encore (llohin^) la peau tics sourcils el le-
réglons (lu tégunn-nt externe où le- muscles
peaussiers vi(Minent pi'cndri' inseilioii (IVoni.
joncs, ailes du nr/).
'-.Àj^ l*arloiil ailleurs, les glandes sudoii|»ares se
ri.i. 4SÎ). — .Moii.li(.lo,2ic(lola,£l,ni.lc "••'Ironvenf à la surface d.' la peau. iném.> sur
siKJdrip.iic. la i aïoiiiiile I aciv m a le ( Desfosses), même suf
i>n^ fif,'..r.., ompninirc ;> von Hnmn n |., |'.,,.,, ,,\|, ,,.,,,, J,, p.ivilloii de l'oreille (Ifi.rs-
(Ics.siiiro à un grossisscmi'Ul lie 'i j ili.iinrlrcs, '
ii'im'scnio la tolaliti' ilimc friande siidcii- cfielmaiin) où leur pioeiire a jadi- clé niée.
|iare. i^lle provient d'une eoU|ie é|iai>;se di' la
peau, liailée pai laeide aiéti.|ue. IV NOMBRE. — I .e 1 loi II I ne de- - 1.1 lldcs sudo-
iipares ipii s"oii\ reiit ,i la snirace de la |iean a
été apprécié 1res (li\ ersemenl. I.enwenlioei le estime le nombre des glande-
sudoripares à 2 dlli (KKMKKI ; Kieliorn donne le cbillre de l 'i millions. Pour
Ki'ause, les glandes sndoi'ipares soiil au nomlire de '1 iddlKMI. ci |iour Sap|>ev
de 1 nullions siMilemeiil.
V RÉPARTITION. — I .es glande- -iidoii pa les >on I Ire- iii(\L:al(>meiil i-epai'lie-
à la surface de la peau. Haies sur la face exieiiie ilii pavillon de l'oiiille et -iir
I. IH7:>. lIonscilF.i.MANN. Thèse llorpal.
i. S.iul' peut-èli'e à leur partie .nnlérieiirej W.li~li'i i
:t, IStn l'ii:Arit:u. Thèse l'aris.
^
^^
LKS (;l..\Nlu:s siiii(ii;li'\i;i:s 821
li's |(aii|)irn's. cllo ■-nul |ilii-> iininhicii^cs ;i l;i Lut .i mIiih'II it du ((iijis (|ii à hi
r.icc |t(»sl(''iiriii'<', plus imiiihrciiscs ;iiissi sur la lace ilc llrMon (pic --iir la Incc
(rc\lciisi(tii <l('s iiicinltiTs (('.i-ii\clliici).
Sappcv ((imiiir 1211 Lilaiidcs par ((■ni iiiicl rc (•arr('', là nii rcpidcriiic rsl mince;
là (ii'i ccl ('pidcrnic c^l l'pais (|ilaiilc du pied, pannie des niaiiis), ce niinilire
s'(''l(''\(' à ."571. Dans le creii\ de laisselle, ccl aiileiir a iiieine signalé une n'^jioii
eirciilaii'e, diin diainidre de .5 il i ceiil iiik'I res. di'i les t^laiides siidnripares
élaienl pins ndnihreiises encore.
Kranse a cnin|)l(''. par ponce carre, le noinitre des ijlandes ann<'.\ées
an\ di\crs lerriloires ciilaiM's. Il e--l airi\('' an.\ jM'snlIals snixaiils ;
.\ l.iv .II' iihnuU':,
lir^inii ji.ij- |ioiir(; (■.•(rn-.
l'ainno des iiiaiiis 2700
l'iaiile (les pieds. 2700
Dos (le la iiiaiii . l.'iOO
Front et ('(ni i:tOO
Thorax, ahddiiicn. lu as 1100
Dos (lu pied !)00
.joncs et cuisse :iOO a 000
.N'iKpic, dos ol si(',i;e 'lOO a 000
VI. RAPPORTS. - Le iilonK'rnle des glandes snddi'ipares se reconnail l'acile-
nient à sa couleur jannàh't! on rosée (|Lii (ranelie sur la couleur IdaiK lie du
lissn anil)ianl. Sa situaliou varie avec les réo-ious consi(l(''rées.
TanliM les ^■|oin(''rnles. is(d(''s ou rtMinis par i:ron|)es de 1. '.') ou (1, occnpeiil
lépaisseur de la peau; ils soûl iuti'a-derini(|ucs, ils se inoulreut lo<;és dans les
jiréoles du choriou. (Vost là leur siè^e le plus rare, celui (|u"on observe [)ar
e.xoinple, sur la iiu(|ue el sur la partie suiM'rieuic (]u dos.
Tantôt et c'est la rèyle, les gloiuérules sont sous-derniif[ues. Ils sont j)l(jiif;és
dans le tissu sous-cutané. Une telle disposition .s'observe aux extrémités des
membres et du tronc (mains, pieds, ai-éole du sein, organes génitaux, aisselle).
Tantôt enfin, comme à la ])aume de la main, les glandes sudoripares sont de
siège variable : elles sont ici sous-dernii(|ues; ailleurs elles sont inlra-dermiques.
vu. DIMENSIONS. — La taille des glaiules sudori|)ares est sujette à des oscil-
lations f(U't étendues ; d'après le volume de leur glomérule. on a distingué des
glandes sudoripares grosses, moyennes, et petites.
Les grosses glandes sont celles de l'aisselle et du front. Leur diamètre atteint,
1, 2, 3 ou '( millimètres, et davantage. Les glandes les plus volumineuses
seraient les glandes du mamelon, bypertropbiées du lait de la grossesse.
Les glandes, dites moyennes, ont un diamèti'e de •' à 'iHO y.: on en observe
il l'aine et sur la région antéro-latérale du tborax.
Les petites glandes ne dépassent pas 10(1 ou 2(10 ;/. Elles sont réparties sur
toute la surface du corps, et sont isolées ou mélangées aux glandes grosses et
moyennes. On les trouve à l'aisselle, sur les jjaupières, le nez, le fourreau de
la verge, le scrotum, etc.
La taille et l'abondance des glandes sudoripares varie, d'ailleurs, avec nombre
de conditions (race, âge, etc.).
I" Itace. — Les glandes sudoripares sont très développées chez les nègres et
les Ethiopiens, d<tnt le tégument doit lutter sans cesse contre une température
[.1. BHANCA.]
822 I.1-: Ti'-:(iiMr:\T kxtkhm: i t -i> ukiunks.
lurl rl( -s ('■<•. l-'Jlcs sciaiciil livs rai'cs clic/, les Kiii'Liicn-. .ni ilircdc l»i-i li(ilT( ISSJ).
2" . I7C. - l>çs ^liiiidcs s",ili-(i|»liiciil ;i\cc Tat^c |-Jlc~ -oiil plus |tctilcs clic/,
le vieillard fjiic chez radiillc
.'{'■ Viiriationx indiciilin'Ucx. — \a's glandes stidmipaiX's sont parinis livs
rares. Elles peuvent lairc cdinplètenient dcfanl. Taendlau a observe un lioninie
de 47 ans qui n'a jauiai-^ pu Iran-pii'ci', cl ipii soulTrait beaucoup à la nmindrc
élévation de tempéi'ature. Se trouvait-il au soleil ? sa température nuintait à
'iir,K. (;hcz ce sujet, toul rectodernie avait siii)i un arrêt de dévelop[)enient.
I.a peau était lisse et mince : la dentition se ri''(luisail à 1 incisives et 2 molaires
implantées à la màclioiie su|)érieure ; le svslème pileux «'-tait remanjnablement
|)eu fourni. Los glandes cutanées semblaient l'aiii- délaut : le su'p t n'avait pa<
de mamelles: les cIicncux naxaicnl \r,\< i\i' i^laiidcs sébacées pour annexes; les
glandes sudoripares (daient absentes à laNanl bras que l'auteur a spécialement
examiné; elles étaient vraisemblablement ai)sentes sur le reste du corps, car
Taendlau na jamais jm |irn\(i(|iici- >{{• sucni' à I anir d nijrctions *\t- pilo-
cari)ine '.
VIII. FORME. — (l'est llc\ iinjd - qui le prcnii.'i- (iST'i) a distingui' ilau- la
glande le glomérule. qui (■laborc la sueui'. et leconduil cxcri'-teur. (|ui amène le
produit de sécrétion à la surface de la |iean.
A) Ghnnéiiilc. — l.i' glomérule iii'ésenle. dans sou ensemble, une forme
arrondie. Il est nellemeni spbéi'i(|ue. ipiand il e-l NiliK- dans le li-su ccllidaue
sous-dernn(pie : \\ allecte la loruie d'un rmie. d une |)\raniide à grand axe \fr-
tical, (|uaiul il siège dans répaisseiir du deiiiie.
Il es] loi'iiie d un tube conloiiriK' sur liii-iiieiiie. Il " pend il rextii'-mité ilu
canal excréteur, comme une pelole au bon! du lit qui la forme et qu On aurait
déroulée, dans une fraclioii de s(ui parcoiiis » (Kenaiil). Ce tube est uniformé-
ment calibré et les dilatai ions ipiil piésentc parfois >oul patbologiques. l'ar
lune de ses extrémités, ce tube se termine en cul-de-sac sans présenter de reii-
llement U*rmiiial: par l'autre il s'aboucbe avei- le canal excréteur. Les llexiio-
sités qu'il décrit \aneiil (riiiie glande à une aiilre el ^r- ileii.x extrémiti'-- iioiil
aui'une situation lixe. lune [lar ra|)poi'l à raiilie.
15) Ciindi/il xKdnri/rrr. Kleiidii du liIoum'IIiIc à la ^11 iTace de la peau. Ii'
tube sudorifère émerge de rmléiieiir du gloiiieiiile' ou d un |ioinl (pielconqne
de sa surface. Il est plus étroit ipie le glomérule. Il conunence par un reiille-
iiient léger du tube sécréteur et pai'court successivement le derme et rt-piderme.
Il) Dans le derme sou Irajel e-l rei liligue et sensiblement xeitical. c'est-à-
dire perpendiculaire ou légèrenieiil obTupie a la surface du tégument externe.
Parfois cepeiidaiil. il est un peu coiiloiiriK- au iiixeau de son extrémité i:lomé-
riilaire: il ne tarde pas loiilefoiv à de\ciiir reddigiie.
//) iJans ré[)idernie. ce coiidiiil se coiujinijc d i\ ('r-eineni . -iiivaiil ipie I epi-
derme est mince ou ipi'il (>sl épais.
(Jiiand I ('pideniie est miin-e. le conduii eiiibiiKlie un bourgeon iiiterpa|iil
la ire. Ira\ ( rse le coi'ps iuu(|ueiix en ligue droite. l'I ^e cou ion me en spirale dan-
1. I!UII». r.vi.:Mii..\ii, Jlcil. iiiril. lies, 'Ils, -liiill. :ll .n|..l.ii'.
•-'. I87'i. IIeyn(ii.I). .liv/iircs iti- \'irch<>iv, I. I.XI.
i. Uf fi'tio (Icsiripiinii ivsullo ilnm- un f.iil ini|>nii.'iMl : If v'Ii'Hio'il n'|.iv>i'iili' |i.i> M'iili-iiirtil li' x'giiioiil
.v'i-n'li'iir ■!'; l.i i.'l;iii"li' Mii|iiii|i,iri'. Il .•i.m|iii'n.l l'n.oii- uni' p.irlii' iN" »im\ >• Iiiil .l'oxriTliKn.
I.i:< (il.\Mii:< SI Iiû|;||'\|;i:s. 823
l.'l nilli'lir ('(i|-|ii''r {lulir ' .1 1 ii tli I 1 1' .1 » Mil jinir » i|lll r( )||->I i I llr ^iili (il'ifiir
l'IllISSMII'C.
I,.i nii I i''|iiilr|-|nr fsl ('it.iis (|);iiiiiic tir- iii.iiii-». jilaiilr de- |iirils), Ir dcniir ('->!
Mllnimt- (le nvlcs (l<'^lm(|ll(-^ dunl le ^(uiiiint r-l nui m de deux |i,i|)illi'>. I.c t ni i-
sudni'd'rr)' <'il)ni'd(> I l'itidcrnic an '-nninii'i dn liuniiii'iin i'|iiil('nni(|nr (ini >(''i);nr
1rs deux |ia|idl('-: i\ s'cnidnic ^nr Ini-nirnic. m |ii''nr'li anl dan- le n'--raii i\r
.Mal|»iL!lii. cl drciil dans r{''|»id('rin(' UO à M) Iniirs dp s|>ir('. (les loius de spiic
-uni Iles ir:;nli('rs : ils snnl aussi (iV-s i-a|»[)i'(i(li(''S ; ils ne siuii j)as cfitciKlanl
('Xai'icMicnl sn|ii'r|insrs : l'axe de la s|)ii'f iiCsl pas l'cpivscMlr par iin<> li<rn<'
litinurriiscnicnl |)('i'|M'ndi(Mlaii'(' à la surlaco lilirc ilii Ir^iinicnl .
I/urilicr ciilani' du canal cxcndcnr s'ouvre au souiuiel des ci'clc- |ia|»illaircs.
|iar un |((ii'e (|ui préscnlc une doiililc uliiiijuih'' : il est (ddi(ine pai' ia|i|Mii-| à la
surface de la peau, (dtli([ue |)ar rappuil a l'axe dn canal. Aussi, le- c(Up-elran-
i:ers n'v pénèlrenl-ils (|ue dillicilcuienl .
Dans certaines i:landes siidnripares (glandes céruuiiueuses) l'oridce superli-
ciel du lid>e sudurifére ue s'ctuvre |)lus à la surface du léi;urueu(. Il ahnulil au
r<dlicule |)ileu.\. el ruu peut \(»ir deux <iu trois glandes délioucher dans clia(|ue
l'ollicule (llassal. S( liultze. Scliwalhe. Al/.lieinier).
CI! vrMTlil-: III
HISTOLOGIE DES GLANDKS SUDOIUPARES
La distincliiMi ([irelaldil la niorpImlnLiie cuire le Lilouicrule el le canal sudc-
rd'ère. se lé^i:dinie encore ipiand un éludie lii-t(il(>L:ii|iieuienl les deux parties
de la glaudo sudoripare.
I. GLOMÉRULE. A uu l'aible ^irrossissonieut. le ;^Iouiérule a])parait. sur les
i'oupes. cduiuie lornié d'une série de cavités accolées les unes aux autres, (les
cavités, h contour ai'rondi ou elliptique, ne sont, en réalité, que la section,
sons divei'ses iucideuces, des divers segments du même tuhe glomérulaire.
A uu fort grossissement, on trouve le glomérule limité par une membrane
\drée (|ui donne insertion à Ar\\\ assises cellulaires, l'une externe, l'autn*
interne.
I" B/is(ili\ La uHMuhrane hasale des glandes sudoripares est j)lus épaisse
(2 à 4 a) ([ue la vitrée du revêtement épiderniiqne, avec laquelle elle se continue
d'ailleurs. Elle a les mêmes réactions (|ue cette vitrée : elle se coloi'e, comme
elle, en Ideu pur avec l'hématoxyline. Sa face externe est en rapport avec les
cellules conjonctives et les réseaux élastiques du derme. Sa face interne porte-
rait de fiu(>s crêtes f[ui sengrènent avec les crêtes que présente le pôle péri-
phérique des cellules gloniérulaires.
2' . I>s.s/.sc i,n/n-(''j)il/iêli(ih'. — î/assise externe de répithélium sudoripare
est constituée par des cellules musculaires, d'origine épithéliale, c'est-à-dire j)ar
des cellules myo-épithéliales. Ces cellules ont le type d'éléments peu difîéren-
cics. Elles présenteni à la fois les |»ropriélés du muscle et de lépithélium. et ne
r.l. />7M.VC.l.
824
M-; ÏÉrnMKNT EXTKIlM-: HT SES DKRIVKS.
s(nit nos sans aiialo^if avec les (•cllnlc^ iiivd (■•|iil li('lialr- (jnc Kli'iiH'iihciy a di'--
rrites dans riiydrc d'caii (Umn'.
T.es rcllulos invo-ôpillK'-lialcs (A) ont rlr si;:iialn's |»ai' Kollikcr (IS'i'.l) ri |.ar
llcvnold (IST'i). (|iii les croyaient extérieures à la membrane basai*-, l.fnr
iHiide a été reprise par Ilernnan'; lianvier, deux jours plus tard, publiait uni'
note à l'Académie des sciences « sur la structure des glandes ». Herrnian et
Jianvier établissent la situation exacte des cellules externes du gloniérulc
mais sont divisés sur la nature de ces éléments, qiTon s'accorde généralement
à regarder comme musculaires (H).
Situées entre la basale et l'assise interne des cellules glomérulaires. les
cellules mvo-é]»itbéliales se montrent comme des éléments fusifurmes^ dirigés
obliquement par rapport à
l'axe du tube, autour (lnf|nel
ilsdessinent une spirale allon-
gée.
Ces cellules sont formées
d'un corps cellulaire et dun
novau. Le noyau, allongé sui-
vant Taxe de la cellule, fait
saillie sur la face interne de
rélémeut: il est au contact
des cellules glandulaires. Le
corps cellulaire comprend deux
portions : I" l'une interne.
claire, envelo])pe le noyau
(protoplasma périnudéaire) :
2° l'autre externe, fibiillaire.
vient au contact de la basale.
Elle représente une véritable
semelle contractile : sa surface
p(»rb' de longues crèies (|ui
s'incrustent dansla membrane
Aitrée. et demeurnil --nlide-
nieut allacbées.
Les auteurs ne sont pas (["acioiil snr les lapporls ([u'alïectent entre elles le^
cellules mvo-é|)ilbéliales. Pour les nus (Ki-naul). les ci-llules myo-épilbéliales
sont disposées en iia|t|)e continue. Klles sé|.arent d'une façon complète l'épitlié-
lium glandulaire et la basale. entre lcs(|nels elles s'interposent. i*onr Kanvier.
bien au contraire, les cellules uuisctdaires ne sont j)as disposées en coucbe con-
tinue; elles sont sé|)arées les unes des antres; I(Mu- ensendtle dessine, à la sur-
lace du glonirnilc. un grillage '. .l'ai l'ail niic |.ai('illc obsei'x ation snr la pulpe
(les doigts des Lénuiriens : ri-jiitlK'rnim glandulaire vient an contact de la
I. IHTil. IJKUUMAN. l'.iilinil.irih's ii'hili\r- .1 l.i -Ijinliiri' «lo :;l;iii.li'> .-.iiiluriii.ii-.^-, < u/,!^.;. (V)i,<. >".)<■. iJi'«/.
•.>7 .lir.
•i. En raison do Imir oliliiniilô, Ifs lilucs imisculairos .igissenl à la fois conimo lilires lonsilndinales et comme
libres circulaires. Kllcs r.iccoiircisscMl le lulio scircliMir en nn'nic Icnips qu'elles réduisonl son diamètre Irans-
M'rsnl.
3. Celle disposition permet .tu plasma de pénétrer rapidement jns(iu";i la cellule jrlandulaire qui parfois e>l
appelée à sécréter rapidemeni une (|uanlité de sueur considcralde.
l-'iG. 400. — Coupe Iraiisvcr-.ilc de r.iiiipnulr (Tiiik
glande sudoripare de la imiiK' ilii (liii,i:l ilc riinnuin',
— (D'après Hanvior.)
;/. celUiles frlandiihiircs. — m. (■i'lliili> niii-cnlaires. — ji, nieni
l'i-.ine propre. — /, tiiniipii' (•luinciiiM'.
ij-.s (>i.\M>i';
;ni(inii'Aiii->
826
iiiciuhranc li.o.ilc |iailniil (ni les .•clliilrs iiiy(»-t'|»illi(''lialcs loiil driaiil. pailuiil
iii'i ii t'xisic (les mailles ilaii^ je ii'scail (|iic dcssiiifiil ces rrlliilcs.
.'{" A-^-^isr (//niKh/hn'ir. I/assisc ii.lcnic (in r('\ ('•Iciiiciil izloirM-nilairc ol dr
iialurc ^laiidulaiiT. h'Jlc (•<! iv|ii(''st'iilr(' [)ai' dis crlliilr-. |nisiiiali(|in's, dispo-
sées sur un seul rani:, el i ni|ilanl'''es |». r|iendienlaiienienL à la inend»rane
vilrée (C).
Le |)('ile d"ini|»lanlalion de la cellule jj;landula re est tourné vers la |M''ri]»liérie
du liilui ^louiériilaire ; il \ i( ni au contact de la nienihrane basale, (inaiid les
cellules myo-épitliéliales sont absentes à sou niveau. Partout où se développe
lidénient uuisciilaire, la cellule glandulaire reste à dislance de la vilrée, ou se
relie à celte vitrée j)ar des prolougeuieuts lauielleux, qui s'insinuent entre les
cellules niyo-épithéliales. Aussi les cel- s
Iules musculaires sont-elles entourées, sur
I rois lie leurs faces, par les éléments i^laii-
dulaires. i.e pôlea|)ical de la cellule siido
ri pare est tourné vers
la lumièr(> du j.;lomé-
iiile. Ses faces latérales
sont en rapport avec
les faces latérales des
cellules voisiiH's. Çà et
là, on voit la lumièi'c
i:landulaire se prolon-
ger, entre les laces de
deux cellules épitlié-
lialcs, sous forme d'un
itinalicule intercellu-
Inire, à dii'ection ra-
diée, qu'on peut sui-
vre' jusqu'au voisi-
nage de la basale (D).
(".e Canalicule se pn»- Tic. ini. — (ilatidi' sudoripaii' de la puliic du doi^t de lliiiiiiiiif
lono-e même dans l'in- (coupe nu niveau du glomérule). (D'après Knuvier.)
1 , _•' _ , . 1,11 1^ s. tiilie sri-réteiir. — a, ampoule du tiilie >r'(ivlcMii- au point où il se ciiiitiiiiic
lelieUl ue la CellUie .n,,,. |^, ,-,.,,i;ii pxiTi'tcur. — g, cellules glandulaires renfermant iiiieUpies jira-
Sudoripare ( CCDudi - nulations firaisseuses, colorées en noir par laciile osmicpie (la ^damle a été lixi'e
, . ;; / • 1'"'"" 'iij«''i"ii- dans les vaisseaux sanfruins, dune solufinn osnii(|iie à I pour lou.
l'KIC linrdi'eUuhl l re — „)^ fibres musculaires (cellules contractiles). — m', ces mêmes éléments cou-
<le /irnmerman^ '"* obl"li'*'nien'- — '': canal excréteur revêtu d'une double couche épithéliale(rf).
'" _ ,>. sa cuticule interne. — yj. menduane jjpopre (vitrée) des canaux sécréteurs.
Les cellules glandu- — /. tunique conjonctive.
laires examinées, non
jtlus dans leurs rapports, mais dans leur structure, nous montrent un petil
iiovau arft)ndi, nucléole, situé à ini-hauteur de la cellule. Au voisinage du
iiovau, Zimmerman trouve, dans le cytoplasma, une |)aire de microcentres (E).
Le corps cellulaire est nu: il est cbargé de fines granulations qui se disposent
à la file, en série, parallèlement au grand axe de l'élément, et donnent à la
1. Le canalicule intercellulaire e>t une formation permanente. 11 e>t entouré par les schlussleisten de Bonnet
(bandelettes obturantes), c'est-à-dire par du ciment ou plutôt par du protoplasma différencié. Le canalicule
inlra-cellulaire, tout au contraire, c-t une formation vraisemblablement transitoire, creusée dans le cytoplasme
'le la cellule sécrétanle.
\^ /i KARMA^SKI iùl.
{A. BR.LYCA.]
826
i.K Ti-;(.r\ii;\T i;\i i;i;\i: 1:1 -i> i>i;i:i\i:
cellule lin ;is|)crL strié. C-rs ji^i.iiiill.itioiis ^onl con^tiliii'o les iiiir^ |).ii- iln
|)i<fnieiit. les aiilri's' par de la graisse.
II MODE DE CONTINUITÉ DU GLOMÉRULE ET DU CANAL EXCRÉTEUR. — lv\a-
ininoiis nialiilcn.iiil ((iiiiiih'iiI se (■fiiiliimciil Ir- ilciix -(■;jiiiciil- dr l.'i L:l.iiiilr
siiiloripan . Au jniinl ou siiin^sciil le hihc (•\ri(''lcur cl le L^niin'iiilr. la xiln'-i-
se poursuit sans iiili'i'i'ii|)liuii. \.r^ ((lliilc- invo-épithéliaii'- >c (li-pu~ciil i-u
sphincter et elles l'oul sniff aux cellulrs hasilaires du eanal e.\( ivlcui'. Kicaliir
déclare n'avoir jamais |iii xoir uellcuiciil le poini où disparaissent les cclluli-
mvo-épithéliales. (Juaul aux (•cliulrs inlciiirs du canal, elles succèdent aux
cellules glandulaires du glouM'iiiic.
III. CANAL SUDORIFÉRE. — In li'iicr icn llcuicn I du luhe glouiérulairr- inanpic
le déhnl d\i canal sudorii'ère. (!e canal apparaîl ioruié essentiellemeni d'une
double assise de cellules épilliéllales iniplanlées sur uni' ha<ale :
1" Bnaalc. — La liasale du canal ^ndoi'il'ère e^l en rappoi'l pai' sa l'ace ex-
lerne avec le tissu (((njunclir du demie cl a\cc lc< réseaux (''la-t M|iie- i|iii eufrai-
nent la glande sud(U'i|>are.
Des cellules épilli(''liales. disp(is(''e< siii- deux i'aug(''es reposeni ^iii- elle : l.i
l'angée externe réjvuid à ra--i>e lia-
silaire de lépiderme: la rangée inlerni-
limite la linnière du canal.
2" ('i'lhi/,'.< externes. I.e<cc||ide-
externes sont allongées, et leur prold-
plasuia est (dairef transpareni comme
celui dev (•(■Ilule< de la gaine externe
des poils.
rr •'{" Cellules inleriii's. — Li'Ncellides
internes -ont «''paisses; leur pi'de lilue
est revêtu d"une cuticule rigide et
... ,,,.) , ., , 1 ■,■ résistante. «lue liriinit l'orlemeut l'acide
ri«). l'.lJ. — (.anaux siiiliirilcics. _ i
lha|irrs KiilliktM.) «»smi(|ue. I.a pr«''senc«' de cette t'onna-
L. liiiiiiiTi' lin iMii.il. /■;. .l'iliili-- ri.iUirii.ili'^ .a.v lion ln«li«[u«' assez (|u'il ne -e |)a>^i'
liMir iiiliciili' r. — 7'C. Iis>ii riininnclirrl v.ii»r;iil >;iM i . . , • •■•
-iiiii I-.Scnin„iMiii l.-,;ui.-,M\ ,ii,r..,iiv,r.. aucun plieiiiuiiene «le s«'creli«ui. au
niv«'au «lu <'anal ^ndorilcre.
Ajout«)Us«pra(i xoi-^inagi'dn lioiiig-eon épilliéllal iiiler-pa|Hllalre. r«''i>il hélium
du canal sU(loiirei«- se slialilic sni' Irol^ ou «|ualre a'<>-i>i-. Sur loiil «m lia-
ji't. la lumièiv «lu .anai «•>! -«■•néi-alenient ciivnlai re -ui «le loni val«-.
IV TRAJET SUDORIFÉRE. — l.ois«pi.- le canal su.I« uiléiv eiuerg«' «lu derme, il
aliorder('pid(>riu«' «d perd sa paroi pr«.|)iv. lue simple la. uiu-. Imu.Icc «le toule-<
|.aiN |tar d«'s cellules .■.pid(.nni,|iir^. repiv-enle le liajel -ihloiiléiv.
.\u iiiv«-audu c.nps inu«pi«'iix di' .Malpiglii. ce trajet .>sl limite par «Iti^s r«dlul«-
• pu se sont «lispos('-es ««Micent ii«piem«>nt sur deux «m trois rangs aul«tur du trajet :
I. Ts>-hIciion"a dccril itvciiiiiionl .l.'s -i;uiiilali..ns .|iii ivilnisml la.iil." ..Mni,|iie cl se t.-imient en r..iiiro pat-
in liichsine |)lièni.|ti(;o, coinnii' le 1,.,, illo ,to Korli. « .o> -ranukilioiis se colormi m n,.ir après Va.liuii dos .'lis-o|-
\aiiis (le la frraissp. i-.' ne smil point d.-s praniilations ?raissoiises ; mais laul.Mir no di<rnte puinl leurs relali..ns
avec lopigmonl (Voir. I,r/,./-. D,-n„<il.. i.ssisi, i. .\I.1.\. p. i.sj, ol n-.us savons par les travaux ,lo Ledermann.
de Rarlow (18!).-.) de iHvysol (iS'ifii. quiino parliodos piirnienls oiitanés ivduil laoide ..>nii<nie.-onime la émisse
1 raiie au proalaldo par los solutions .■lir.>iiii.|iios. re pisinenl, mis en prosenoo d? l'acide osminue, ne so col..re
pinson mur :. l'im .•.-.. .le |,i sraiss,.
.1- i.l.Whi;- -1 lHi|:ii'.\|;i:<.
8-2"
cllfs Miiil .iplatio ri >(• iiiuiilrciil rli,ii',i: ('•(■■< de i;i-;imil;tli(iii- dV-lt'idi ni', cl (■cla
>iii' lin plan hifii iiiiV'rii'iii' à ccliii
i|ii"(ic(ii|H' le siraliiin ^Taiiiilnsniii .
j-'Jic^ mil (luiir siilii une cNdiii I lun
liàlivc. L assise la |tlns inlcnic de
ics n'Iliili's t'-lalxiic uni' cnlimlc '.
Kaiis la ruiirlic ((iriicc. le Irapl
siidoiilciT drcril des li»iirs de spire
sern's le'> uns cdiili'e les anlres. La
sueur s'iiilillre dans la ('((iielie nir-
iiée <( eitinine un lleinc dans les
saldes ». Mlle s'i-cdiile à la siii-l'aee
du lé^ninenl par le p(Me siidoi'al.
dis|)(tsé (il)li(pieineiil par i'a])p()rl a
la siirlace de la peau e! |)ai' rappurl
;i l'axe du trajet.
Telle est la slniclnre de la glande
siidiu'ipaie (die/, ladulle.
Cdie/. le vieillard, la glande sa! ro-
|diie et ses épithéliiinis sécréteurs
s'inliltrent dégraisse et de pignienl.
V HISTO PHYSIOLOGIE DE LA.
SÉCRÉTION SUDORALE. Des C(d-
liilcs glandulaires et des cellules
•Ki. i'XL — (;ou|i(' (1(! i'é|)i(lt'rmc cl ilc la pjuli
superficielle du derme.
musculaires coiistlllieill les parties û/i, (lemie avec: ses p.ipil les /-■; l'i'-piderine avec ses diverse
,• Il I 1 , I ,, , louches, B, couche basiiaire. — jl/, corps muqueux de Mal-
essentielles du lilmnerule. (<es deu.K |,ifjhi.-G, straU.m granulosum.-L, stratum lucidum.^
ordres d'éléinenls peuvent entrer en ''^ •■o>"'hc cornée. — D, lame desquamanle. — s, trajet su
iliiriféic bordé de cellules qui se sont cliari.'-ées iroléMinr.
jeu séparément, sons I intliieni'e
d'excitants divers, et il est possible d'étudier
C' ^^ les modifications cellulaires (iiii açcomiia-
*' ■ •'■■•i^> gnent les actes sécrétoires et la contraction
^ ' .- - ) -J : .1 musculaire du srlomérule'
• ^ .'
o) P/téiwitièncx secrétaires (V). — La
glande qui vient de sécréter abondamment
présente des cellules glandulaires de forme
basse et de taille exiguë. Leur protoplasma
est clair et n'a plus l'aspect strié. Le noyau
(>st volumineux au point de représenter la
majeure partie de l'élément.
La lumière du glomérule est large, l'n
caillot l'occupe, dont le contour est muni
l.r trajet smioripare vu en coupe tn.u>versale, d'cnCOches. CeS CnCOches SOnt dueS auX
MIT >a lumiei-e ronde, sa cuticule, et sa linr-
dure <ie cellules charjîéesd'éiéidine. gouttes sarcodiques émanées des cellules
1. Cette cuticule est formée d'autant de pièces qu'il existe de cellules internes dans le canal sudorifére.
■.'. Consulter sur ce sujet : 1S8I. Bi b.xoff. Arch. f. mikr. Anat., XX, p. 109. — 1891. M.vx Joseph. Arrli. f.
Atutt. V. Pliyx.. p. 81-87. — 1894. Rex.mt. Dispositif aiiat. et niécau. de l'excrét. des glandes sudoripares. Am,.
de Dcnnat., août et septembre.
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1-ia.
[.I. />'/;. i.v M.]
828 IJ-. TKCIMKNT KXÏKIiM-; l!! -i;- l>i;i{lVi;<.
glaudiil.iii'cs. (le ciillr»! est r-onstilii('' |i;ii- <lii |il;isiii,i à |irim' inndilii'. Il c-l (je
natui-c ;ill)iimiiicus(' et coa^iilahlc par li> r('a(lir-: il coalii'iit parl'ois des
dtHriliis (•(■ilulaii'cs; son t'Iiiiiiiialini) dimiic llrii ;i la -m-iii- visqueuse de )"a;_'-()-
iiie. Ajuiihtns (|iie le lissii cdii jdiicl il' [iéri;ilniiii''nilaii-e est seiin'> di- Lrlohilles
rouges et hJancs. (les dei'iiiers |t(iunaiciil [lasscr dans le iirddnil de séiré-
lion.
//) l^hcnoiiK'nf'x roiil rncliloi. — si Mil e.Naiiiiiie. nimuii' la l'ail l'ieiiaiil.
des glandes sudoiipares lixées à rélal de coutraelinu, on conslate des umdili-
calions qui ])orlenl eiicdre sur le segment séeiéleur de la glande.
(le segment présenie une liimiére île InriiH' irrégulière tonjuiii^ |.lii^
étroite qu'à l'état normal. Jx's ecdlules glandulaires ont subi îles niodilira-
lions dans leur forme, dans leur structure, dans leurs iclalions réciproques.
Elles son! dr^l'ormées et soiiveul aplalles. h",ile< ])n'--ciiliiil de larges vacuoles.
I.es cellules d'un côlé de la glande viennent au ronlad des cellules de la paroi
opposée, de telle soi le que la lumière du glomérule seuihle cloisonnée par des
jionts épithéliaux. Huant aux cellules nivo-épithéliales, elles sont au contact
les unes des autres, l^eur contraction raccoiwcit donc le tube glonuMMilaire cl
détermine, en même temps, nne diminution de son calibre.
dette démonstration indirecte de la contractilité des éléments myo-épitliéliaux.
Hanvier l'avait établie par rexamen direct. Sous l'intluence de l'excitation
électrit[ue. il a pu observer sons le cbamp i\\\ inicioscope la contraction des
cellules musculaires annexées aux glandes de la ineinlnai.e niitilante de la
gi'enouille'.
VI. TISSU CONJONCTIF PÉRIGLANDULAIRE. Le tissU conjouctif qui enloiire
la glande siidoiipare est riche en libres élasticpies. Sur le segment sécréteur.
on voit (|uel(jues libres élastiipies pénétrer à l'intérieur du glomérule (libres
intragloiiiérulaires); la plupart de ces fibres se disposent autour du tube glan-
dulaire et perpendiculairement à lui. Klles forinenl une séi'ie d'anneaux ana-
stomosés, et rappellent l'aspect bien connu d'une trac bée dinsecte (Hal/.er). Ces
anneaux sont reliés par (piehjues libres longitudinales qui limiteraient leur
écartement. — Sur la portion dermique du canal excréteur, les libics éla>-
liijues cliangent de direction et se conlniideiil in>en-;iblemenl avec le réseau
(•lastique du coi'ps paj)illaire (Sedeiliolin).
VII VAISSEAUX. — |{ien décril pai' Tood el lîow iiiaii. des ISrt. le ré^'aii
\asciilaire de la glande siidoripare provieni de rameaux ai'lenels émane- i\\\
plan bori/.ontal pr<»fond du légiiment externe.
I" lU'^eidi y/oiiirru/dirr. — IMusieiirs raineaiix \a-culaires >e rendent à
chaque glomérule. Ils rm'meni à sa siiriace un réseau dont les mailles polvgo-
nales atteigiie?it 2(1 ou 'id a. l'ar sa richesse même, ce réseau se dislingue
iiellemeiit (l(>s vaisse.uix Aw lissii conjoiK lil anihiaiii . I>ii i('-seau |>érigloint''ru-
laire, on \oil pénétrer, dans l'inlérieiir du glouiernie. quelques lins rauu'aux
tpii ne\oiil Jamais jusqu'à enserrer dans leurs maille- le luhe sudoiipare. Tous
les \aisseaux glouiénilaires sont plongés dans le tissu conioiii'l il'; ils v l'oiintiil
des arcades (|ue relient des aiiasloino>e^ curx dignes.
1. I.SHT. Hanvikii. 1.1' iiin;iiii-.im' des si'rivlions, Jiniriinl lif niirriiijriiiihir. .|o l'i'lli-l.in.
l.KS (ii.whi;? si'iiiii;ii'Ai:i:s.
829
2" lîi'-xctiK ilii i-nii"/ r.rrii'-li'i'r. — F-cs vais'^r;iii\ ilii cari.il cM-n'-lciir |»rii-
viriUM'lil (le (IrilX sniircrs. {',r\\\ (|iil sciiil ilc-^Illii'S a la ii'i'ioii luiirumli' de ce
canal inil |i(MII" (HIuiiic le r(''scaii ;^ loiinTiilairc. Cciin (|iii ildnctil iiil;^iif'r la
jMtrlKiii siipri'licicllr du canal sii(l(irilV-i'i> ('■niiuicnt du réseau sous-|)a|)illairt'.
Ilt'\ni)ld' a ('laldi (|ni' le-; drii\ svsicnics \ a-^cidaircs, dcstiiirs an sc^nn-nl
cxci'i'lciir de la i; lande ^ndi ni |ia rc, ne [H'ésenlaicnl jamais danasiitnmses.
VIII LYMPHATIQUES. — Les I \ 111 |dia I li| Iles issns de ra|i|iaieil snddiipa le
^a^iient les canaux \eiiiisdii n'sean sdiis -j»a|(illaire.
IX. NERFS. — Les pceniiefs Iraxanx enlrepns sni' les nerfs des glandi-s sndu-
ii|)ares ont mnniré (jnil exisie aiiioni' de la iilande nn |)le\us norveii.x des
[tins riches. Ce |tlexns esl cdnslihK' par des fibn^s sans myéline (Tonisa, Her-
luanii, Kicaiier. ('.(lyne) (|ni Iraxcisenl la membrane propre et aboutissent à
la ninseulature jxinr Kollikei'. l'onr I niia. les fibrilles nerveuses présentent à
leiii' exhéniili' des lionlons ner\(ii\ (|ui s'appli(|uenl sur les épitbéliums sécré-
lenis, el sur les épilbéliiuus de Iransdidu (|ni s'interposent entre k' p-loméru le
el le canal excréteur propremeni dil.
Hanvier- a donné des délails précis sur le réseau p(''rii;]andulaire. Ce léseaii
esl li'ès lin ; ses mailles serrées snni albtniiées |)erj)endiciilairenienl au ,i;ranil
l''i(i. i'J."). — Le plexus nerveux si lue au |)()urtour
(lu ^lomérule d'une plande snilori|tare. D'après
.\rnsteiu .)
^,y^^^.
l-'ic. i'JCi. — Teriiiiuaisuus des
nerfs dans les cellules de
la sudoripare. (D'après
Arnslein.)
a.\e du tube sécréteur. Des fibrilles s'en dégagent, qui traversent la nu'mbrane
propre et arrivent cà la eonebe mvo-épithéliale.
IMus récemment, Arnslein'' a lepris l'étude des nerfs sudoripares.
Du réseau périglaiidnlaire si(ué à la face externe de la basale (réseau épilem-
matique) se détacbent des librilles ténues, qui traversent la basale. Ces fibrilles
(librilles hypolemmatiques d'Arnstein) restent indivises ou elles se ramifient.
LJles se garnissent d'appendices qui sont les uns latéraux, les autres terminaux .
Ces appendices, plus (tu moins rapprochés, s'appliquent sur les éléments du
segment sécréteur et s'y terminenl vraisemblablement.
I. IST'i. llEYNnI.li. An-h. /■. liât],. .\n<H. ii . Plnjr... |,. 7-.>, LXl.
•.'. ISST. liANVlER. Jiiiirii. ilr MSi-rnijr.. M" j .
3. 18',i:>. AmvsTEiN. Ai.ii.nviU nciv. Irnn. .Ir> -l.nidos. Anal. Anzfirj,-,-. X. ii° i:!. p. 'lUi-'ilO.
[,l. BRANCA.]
830 \^V. TKf.l MKM K.XTKHM-: KT SI> r>!:iil VKS.
Sf.iiiiciii ' (■•(■lil (Il IS'.IS (|iril cxislc. d.iiis la mcinhiaiH' j)ropre du gloiiiérulr.
1111 réseau iicivcux. iJc ce réseau paileiil des liltrilles (|iii se terminent sur l'épi-
Ihéliinn sécréteur. 11 pense (|ue le léseau auiyélini(|ue déerit par les aneii'ii>
iiuleurs est de nature Naso-motrice.
ClIAIiTl!]-: 1\
DE QUELQUES GLANDES SUDOUII'ARES
1° (ilnndes !<ndoripareg ordinaires.
I.ps j;lainlos sudoripares qu'on trouva dans la majouro ))arli<' <lii tc^iiiiH'iit >r |in'*iii-
lonl connue iIps plandos isolées, invisibles à Tœil nu. Le frloineiule. d'un diauiétie de
"iOO !J., PSl f(umé d'un lube do ."iO a 00 jj.. ilonl les llcxuosités sont serrées les unes eonlre le>
aulros. Ce tube présente une lumière étroite qu"occu|io un contenu irrauuleux. On y trouve :
1° une membrane l)asale épaisse de I à C a. Cette basalc est au contait de cellules llxes
très nombreuses; 2" les cellules myo-épitbéliales (cellules basilaires d'Hermann) smit petites
et distantes les mies des autres. Leur loiifiueur atti^int 20 à 40 a. leur lar;.'eur .j ti, leur
épaisseur niaxiina o à 0 ;j.. Leur pioto|)lasma montre des irranulations disposées en série.
<|ui sont très nettes chez le cheval. :t" Les cellules jiilandulaires sont très ailong-ées et lenr-
prolon/iements liasilaires sont courts. Les cellules glandulaires ont 2j ù 28 (x de hauteur,
leur base atteint 10 a, leur sommet 3 à 4 ;j.. Leur noyau irénéralemeiit unique, |>ri'siMite
un dii'imètre de G \i.. Leur protoplasma ne se nnuitie jioint chaiiré de pigment.
(Juant au canal excréteur, sa membrane basale n'att-eint riu'ini u.
On doit rapprocher des glandes sudoripares ordinaires, les glandes circum-anales. décrites
parGay en 1871 -. Os glandes ne présenteraient aucune particularité (Heynold, Ficatier) à
l'inverse de ce (lu'afMrme Gay. Toutefois, Stiihr affirme que le [leliitun gldiiieiulaire y est
constitué par plusieurs branches enroulées sur elles-mêmes''.
2° (ilmides nxUlnircs.
Les glandes axiilaires sont le type d'une série de glandes volumineuses. <|u'on trouve.
<lissémiuées au milieu de glandes sudoripares ordinaires, dans la région de l'aine, sur la
face cutanée des grandes lèvres, sur l'aréole (Ficatier), sur les pnrtions velues do la face et
<lu cou. FJlos mit été décrites par Hobin en 18i.j*.
Ces glandes se caractérisent |>ar leur grand volume et leur mode do ro]»artition. Kilos
sont réunies par groupes et donnent aux coupes du tégument de l'aisselle un aspect lacu-
naire. Filles sont visibles à l'iei! nu. Leur glomerule atteint :( à S iiiillimètres et présente
une coloration d'un rouge jaune.
Kilos sont formées d'un tube, làcliemeiil enroule sur lui-même, qui montrerait, au dire
<lIlorschollmau. des régions altornativomoiil rétrécios et dilatées. Ce lube, d'un diamètre do
100 ou 200 u. est muni d'une largo lumière. Il est limité par une basale très mince (2 \x).
Les cellules musculaires y sont V(duiiiiiiouses et i>rossoes les unes contre les autres. Los
cellules glandulaires sont de forme variable. Kilos sont tantOit cylindriques et hautes «h'
24 il :t(> u, tantôt cubicpios et hautes de 18 à 24 u. taiiiril aplaties: leur diamètre alors
ne déliasse jtas 12 [x. Ces cellules portent en leur centre un noyau arrondi, et parfois 2 ou
:t noyaux. Leur partie profonde, très ccdoiablo, est chargée do grains do pigment jaune,
parfois réunis en amas. Cette zone prnfonde se lixerait sur la membrane basilairo par des
prolongements très longs. Ouaut à la zone suporllciollo do la cellule, elle est transpa-
lento et hyaline. Klle se colore mal par les réactifs sur les cellules de forme cyliudriciuo;
elle se pediculise parfois, à la façon d'une birme (casque hyalin d'Ileyuold), pluir tomber
<l.iiis la lumière du glomerule. Mais il est vraisi'mblable qu'un pareil aspect est du à une
lixalion défectueuse, on ce sens (|u'olle purlo sur des l'Ieiiienls frappes do iimrt.
1. 1HU«. Sk.\mem. Ï.TiM. iii'n. .!.•> v'l"i"i<iiili-. <li'> i;l.inil('> -ii.l..ii|i.nv> .li- j ji.iinme. .Icc/t i/»r' dv Bi"l
I \.\l.\". |i. 373.
■-'. 1H71. Gay. Silz.d. Uiiii. M,a,1.
3. iSîtj. Gigonli.uipr. diin-. son livn- (ran;ilomi(', insiste sur re fait que les gl.indes anales de I>|m- lul-ulé s.int
|iiM|>res à l'espoio liiimaine. Clic/. Unis les autres nianniiiforos, ces glandes sont île ty|>c notneux.
'i. IS'iS. Ili'UlN. Vniii/il. yciid. .le. drs Si', cl .\iiit. </cs 8c. uni.
I.Kri GLANDES SI li( i|;ll' \|;i;s.
831
l.cs f,'l;Miilrs .ixillaiio >r.iil<iil iiiir -iiimii i|iii' c .iiiirlcri-ciil ^oii imIlmii- ri s.i ^jiiiinlc iiciilid'.
:|' liliiiiilcs ri'-riiiii!iirusi's.
I.t's ;:l.iii<los ( r'iiiiiiiiioiiS(\s ii(iii|n'iit le {niwliiit .imlilir rxicmc: <;llcs soiil lies .iImhiiI.iiiIc»;
SIM l.'i piiitic imsli-rit'iiic r[ suix'iii'un' île ce ((iiKliiit : elli's se dis[i(iscnl sur 2 a i |(lans
>ii|»er|it>s('s.
l-'.llf's sdiil ramilii-es. Imil au iiiniii- «lie/, li' iiiiii\ caii-iir. ('.liez lui. elles s'ouvrent ilans le
l.illieule pileux, et. Mime li's ^laii. les scliacees (Massai. Scluill/e, Siliwalbe, Al/lieinier), siiil
i-.iliMneiil. soil par ^iuui)e de deux ou trois. A mesure ([u'on nvaiu-e eu à^e, on assiste
,1 une mii:raliuu de roiidce du eaiial lénuuiiuMix. Les ijô des glandes céiumineiises s'ou-
MiMil. .lie/ l'adulte, à la surface de la peau. Les autres gardent leur disposilion primilive
l't s'alioueheiit dans le follicule pileux (Alzlieiiiier).
I.e tulie sécréteur est de caliluc irré^uliei'; son diamètre oscille de 2.") à 2.')(l u.. Il com-
prend : I" une membrane propre très mince; 2' une assise de cellules myo-épitlieliales.
«l's cellules seraient disposées sous forme d'une nappe continue. Nulle part, l'assise plan-
ilulaire ne viendrait au contact de la memluane vitrée; '-i" Les cellules glandulaires sont de
luiine variable; leur as|)ect varie avec le stade de sécreliou auquel ou les considère. Ces
• (■Mules, pénéraleiiu'ul ciibiijues. présentent : a) une zone ^s;»^
luoronde, liomo^ène. Iiien colorable; /y) une zone movenue. -^'"'' ' ' -
. hariiée de jiiginenl, où siège le noyau; c) une zone siipei-
liciellc. claiie, dirigée vers la lumière du tube sécréteur,
où l'on observe des granulations graisseuses.
le pigment se montre sous forme de grains, de l'orme
(i de laiile variables. Os grains, toujours plus petits (|ue
le noyau, sont de couleur j.iune ou brune. Ils iw lixeut
pas les réactifs colorants. Ils ne réduisent |)as l'acide
osmiiine. Ils se disposent en série, dans le protojdasma
el lui donnent un aspect strié.
La graisse apparaît dans les mailles du reseau prolo-
plasiui(|ue i|ui nnistitue le pôle apical de la cellule glan-
dulaire.
lue (lilatatiou aiu|iullaire uni! le gloiiii'iule au laiial
>udoril'ère.
tle canal est régulièrement calibré, relati\emeut court,
el fieu sinueux. Scliwalbe l'a vu se bifurquer. Nous avons
dit qu'il peut débouclier dans le follicule pileux.
On donne le nom de ct'rumeu à la substance (|ui s'accu-
luule dans le conduit auditif externe, dette substance, de
iiiulcur jaune brun, de saveur amère, est semi-li(juide
i|iiaud elle est de sécrétion récente. Elle se dessècbe el
prend l'aspect de la cire (bouchons céruniinenx, cire des
oreilles) (|iiaud elle est exposée à l'air.
Le céruuu'u représente un produit c.unplexe ou iHii
Iroiive des déchets cellulaires, des grains de graisse el de
pigment, agglomères par un liquide dont la constitution
I appelle celle de la sueur. Les auteurs ne sont point
il'accord dans la jiart qu'il convient d'attribuer aux divei-
>es glandes du conduit auditif dans relaboratiou du
cérumen.
Pour Alzheimer' la glande sudoripare serait capable
d'élaborer le cérumen, puisqu'elle trouve, dans ses élé-
ments, les granulations de graisse et de pigment qui
représentent la partie essentielle du cérumen.
Schwalbe pense au contraire que les glandes sébacées
-ont l'origine de la majeure partie des corps gras du cérumen; les glandes sudoripnres
lournissentau cérumen sa partie li.piide et son pigment. Il n'y aurait donc point de glandes
4erumineuses. au sens propre du mot.
i" Glamles rlUaires de MoU.
Moll- (Ltrechl. lS.j7)et Hubert Sattler, vingt ans plus tard^, ont étudie des glandes longues
I. 18S8. Alzheimer. Ueber die Olireu-M.lini.ililiiisi?ii. 'lliritc. Wiol/lioiirtr.
•.>. 1857. Moll,. l/y/i./-. 0/)/i/.. Bd III, II Ahth., p. -.Hil.
;t. 1S77. S.MTLEi;. Avflt. f. u>ikr. Aiuit., XlII.
ic. 4'.)7. — L ne glande cérumi-
ueuse ouverte dans nu folli-
cule pileux. (D"a])rès ^tielir.)
[-1. Bli.WCA.]
832 LE Tl':«,I MKNT KXTUFAE HT SES DEHIVÉS.
(le t.")(i ;j. (|iii ocruiient lï'|taisscur des it.iiipiùres el s'ouvrent entre les cils, qui liérissent
le bord 111)10 de ces paupières. Quelques détails de leur niurpliolojL-ie méritent détre rete-
nus : les p-landes ciliaires de Moll ne sont pas pourvues d'un glomérule. Leur segment
sécréteur, à peine contourné en S ou en zig/.afr, se raccorde au canal excréteur par un sejr-
ment rétréci. Ce canal présente, à son origine, une dilatation: il s'ouvre parfois, d'auln-
part, dans un follicule pileux.
.Saltlor a montré que le canal des glandes de Moll est revêtu de 2 ou 3 assises cellulaires:
les cellules qui bordent la lumière du canal sunt kératinisées dans toute la région où le
canal est de calibre uniff)rine.
CIIAPIThE V
LA SUEl K
Le produit de sécrétion ((i) des glandes sudorii)ares se déverse à la surface du tegutneni
externe. Ou'il « se dégage pendant la trans|)iration insensible >• ou qu'il ruisselle sur la
peau, sous l'influence d'une température élevée, ce produit de sécrétion présente des carac-
tères constants qu'il importe de passer en revue.
1° C'irnrlrres plnjsi(juc)<. — La sueur normale est un liquide incolore comme de l'eau.
Elle est limpide quand elle a été débarrassée, par filtration. des épitbéliums et de la graisse
qu'elle entraîne avec elle. Son odeur est caractéristique, tout en variant un peu avec les
réçions du corps où elle est déversée. Sa saveur est salée et parfois un peu acre'. Sa densité
moyenne atteint l,O0."i. mais celte densité varie: elle est plus considérable au début de toutf
sudation. La réaction de la sueur est acide. (;ette acidité provient des acides gras ou peut-
être des pbosphates acides de potasse et de sourte (|u'elle contient. La sueur des aisselles,
de l'aine ((lautier), de la ])aume de la main serait alcaline. Serait alcaline également la
sueur qui a fermenté (fermentation ammoniacale de l'urée).
L'examen cryoscopique de la sueur a montré que le point de congélation est à — (I"'.2:1T.
Les variations de ce i)oint( -0,08 à — 0^40) sont en rapport avec une teneur plus ou moins
considérable en cblorure de sodium (Ardin-l)elteii;.
(( In adulte sécrète de 700 à '.JOO grammes de sueur par j^ur. Sous rinlluence de la clia-
leur. de l'exercice, ou suivant des conditions individuelles très variables, cette quantité peut
dépasser 2 litres par 24 heures. Le corps placé, à l'exception de la tète, dans une étuvc
cbautTée vers 40 à "iO", un homme qui boit abiuidammeni peut sécréter jusqu'à l> et S litres
de sueur, en un jour » (Gautier).
2" Propriétés chiinù/iies. — « La sueur constitue une solutii>n aqueuse très étendue de
sels minéraux, où domine le chlorure de sodium, nu'lé d'un peu de chlorure de potassium,
(le sels alcalins à acides organiques (lactales, sudorates".'», d'un peu d'urée, d'une très petite
(|uantité de matières grasses et de substances odorantes « acides gras volatiles, formique. acé-
« ti((ue. propioni(iue. butyri(iue ». Ce sont des bases volatiles (triméthylamine, metbylamine»
des acides gras (acide butyri(iue d«s graisses, éthers caproùjue. valérique. etc.», (|ui don-
nent à la sécrétion sudorale son odeur « agréable ou fétide», et cette odeur se répand dans
les locaux oii vivent réunis un grand n(unbre de sujets (odeur d'h(">pital, odeur de caserne».
Voici, citées par A. (lautier*, « (|uel(iues analyses, d'après Favre, Scliottin el Kùnke. La
façon dont sont |)résentés les résultats analyli(iin's. in(li(iue suflisamment la marche suivie
par les autours. Tous les nombres sont rapportes à HKHI centimètres cubes de sueur. »
Sdi'iir in-iHT.tlo
|ir..vu,nu-.>
|i.(r i-k'V.Tliuii >((ci(i-
lit' Idiiin-riduiv 'les iiieinl>rivi
l".i\i'r Silmtli» l'(iiil>i>
l'iiflii' aultil'li' dmis l'enit :
Chlorure de sodium 2,2:t(i :L(1
(Ihlorure de iiolassiuiii 0.2U >■
Sulfates alcalins. ii.(il2 / . -.i < ■^^■
l'Iiosidialos alcalins Immv \
.M bu mi liâtes ii.nu.'i
1. « Toiilp siKMir csl saleo. Ce (juc vnus iliriv. eslre vrai #i vous \«>uli'z tasliT de la \ulre iRalitlaisl.
•-'. I.S'.l'i. li.\(TiEl!. Cliiniic biolnijifitir. |i. 'i7(i.
LA SrEri'u 833
' Siii'iir gi'nrnlf
provuqiu'-e
|),ir élév.itiiiii Miriir
(If iPmpi'raliire îles incnilnTs
l-'avrc S(-lhilluiTiiiikr
l'arlie lirsaluhle idins l'eau, snliihic dans Peau
nridnlce :
Pliospliales IciToiix Iniis 0,:j!J
l'iirlic soliibli' dans l'alfonl :
Laclatcs alcalins (),:tl7 ' \ . ,,,
Suiloiate« alcalins I,.")(12 / ,, .,,, r , '"', ....
Uree 0,(14.! l l ,.
Matières g:rnsses 0,01 \ : ;
Partie insoluble dans l'eau, mente acidulée, cl
ilans l'alcool :
Kpiliicliiini Irarcs 4,20 2,4!»
Kaii fll):>,r)73 977,40 <J88,'.0
Rùle de la sueur. — Outre le rôle considi-rable qu'elle joue dans l'acte de la réfiulation
<le la température, la sueur constitue un licpiide d'e.xcrétion ([ui peut anormaleniont se
fhar:;er île produits colorants (indijio, matières colorantes de la hile, du sani:), et de médi-
caments variés (iode, arsenic, mercure, etc.).
La toxicité de la sueur normale est encore controversée.
Cette toxicité, acceptée par Holiri^-, .Vrioint; '. n'est pas admise par un certain nombre d'ex-
l)érim(Mitalo\irs (ijueirolo, .Mairct cl .\rdin-l)elteil-).
NOTES
\\ Sfameni pense ijue les cellules myo-épitliéliales, si nettes sur les glandes de l'aréole et
de l'aisselle, font défaut sur les |tetites ghrudes sudoripares.
IJ) 11 est intéressant de rappeler ici (|ue, chez certaines annélides, la paroi cutanée est
constituée par une rangée uni(|ue d'éléments épitliéliau.x. Ces éléments i)résentent chacun
deu.x zones : 1" une zone glandulaire où se trouve le noyau; 2" une zone musculaire''.
C) A l'aide de sa méthode à l'acide osmique et au tannin, Kolossow voit que les cellules
sécrétantes sont reliées, par des ponts protoplasmiques, aux cellules myo-épithéliales'.
D) La présence de ces canalicnles inter- et inira-cellulaires rappelle la disposition que
nous observons au niveau du foie.
K) Zimmermann décrit des microcentres dans les cellules sudoripares, comme dans beau-
coup d'autres, mais il n'est pas démontré que ces corpuscules soient des centrosomes''.
F) On sait (jue la sécrétion sudorale peut être provo(|uée par l'injection de jiilocarpine.
L'acétate de thallium possède un eifet inverse.
G) -Ui dire de Meissner, la glande sudoripare se borne à sécréter de la graisse.
Selon cet auteur, toute la graisse cutanée proviendrait du glomérule. Le glomerule em-
lirnnte aux vaisseau.x sanguins les matériaux de sa sécrétion, l'ne fois l'élaboration achevée,
la glande se décharge de sa graisse, et la verse dans l'hypoderme qui la transmet au corps
papillaire. Du corps papillaire, la graisse passe dans l'épiderme en cheminant dans les
espaces lymphatiques intra-épidermiques qu'ont injectés .\xel Key et Hetzius. Ellese déverse
finalement dans le trajet sudoripare.
Le glomérule fabriiiue donc de la graisse. C'est même là son unique fonction, car
Meissner juge invraisemblable que la glande puisse encore fabriquer de la sueur.
.\ cette conception nne série d'objections peuvent être opposées : 1° la sueur ne résulte
pas de la simple filtration du plasma sanguin dans un organe glandulaire. La sécrétion est
indépendante de l'état du système vasculaire. Elle est sous la dépendance du système ner-
veux. 2" D'autre part, il se produit dans la glande qui fonctionne une série de moditica-
tions cellulaires. La cellule au repos est haute et trouble. La cellule qui a sécrété est basse
et claire. .3" 11 n'est pas jusqu'au produit de sécrétion qui ne subisse des variations en
1. IsyT. AuLoiNG. Joiirn. de Palliol. et de Phijs., p. -^49 et -iGS.
•-•. isioo. M.\iRET et Ardin-Dei.teil. Soc. de Biol., p. 982 et 1013.
!. IS97. GiLSON. Verhand. der anat. Gesetlscli. Gand.
i. 1398. IvoLOSSow. Arch. f. mikr. Anal., LU. p. 1 à 43.
.1. 1898. ZiMMER>L\N'x. Contrib. ,i lï'tmle de quelipies glandes et de quel(|iies épitli. .Icc7i. f. mikr. Anal.
t. LU. p. jj>7(i6.
POmiER ET CII.^RPV. — V. .j3
[-1. DRA.\(:a.\
834 I.K TI-crMKNT i;,\Ti:i!M-: KT Si:6 l)Kl;l\I.S.
ra|)poTl avL'(; la diiicc de la sccicliuii. Au d(djut la sueur fsl riche en ^naisse; clle',esl .fai-
blcinenl airaliiie a la lin de la séerélioii.
Aussi acconle-l-nn, aujourd'hui, au Kl'>'"L'rulc sudoripare une double fonction : il sécrète
de la sueur el de la graisse, et ces di'ux sécrétions, au dire de llenle. se succèdent tour à
1(111 r dan< le iiiéiiic plomerule.
LES GLANDES SÉBACÉES
cil Ai'iTi!!-: I'Ri:\iii-:m
développi:aiilm J)i:s gla.ndi:s sébackks'
Los glandes sphacrcs se (IrNcloiipcnl aux (lr|i('iis de r(''|Milrriiic, mais Iciii'
ôvolulioii (lin'èrc, selon (|iir la ulaiulc dérive direcleiiient de reclndeniie lé^Mi-
montaire ou ([n'olle procède du ^-eniie jiileiix (|iii. lui-même, repfésenlc un
dérivé é|)id('rim(|ii('.
1" Glnndi's annexée^ au.r ]toil'<. — An iiiiniiciil (ui le li-ermc pileux e<im-
riienoe à présenler une j)apille, on voit aj)paiaîlre à sa l'are inférieure, au-des-
sous de la réaioii (|u'oc('ti]ienl les pajiilles (lermi(|ues, le rudimeni des plandes
sébacées. Ce nidiineiil. \('rilalile Ixiiiriieon i;relle sur le ii'erme pileux, ne tardr
pas à s'allon_i;cr. Il présenle hiciilnt deux extrémités. 1^'extrémilé proximale.
conrondue avec le ^erine pileux, reste élroitis I/extrémité distale se renlle en
am|)iiiilt'. I''dle \é;.;ète dans le tissu eonjonctil' amliiaiit, Elle « pnuluit ensuite
une, ]uiis jiliisieurs hosselures Inniianl de la même manière autant de culs-
dc-sae d'un aciniis, dont la iircmièi'c iii\ oliilinii dcxlciil le raiial excrélenr »
(Hobin).
Si Ton étudie les modiliialioiis slnntiirales (pi'du nbserx c |)arallrlement dans
le germe sébacé, on conslale (pie ce i:'erm(' l'eiircrmc. huil d'aliord. dos olo-
inents semblables à ceux du ucrmo |»ileux.
IMiis les cellules de la glande sébacée se dill'érencienl. Les cellules péripli.-
liipies siiiil poli les et granuleuses. C'est d'elles que proviennent li's acini nou-
veaux (piémel la glande au cours de son évidution. C'est d'elles (pie provitMinenl
encore les éléments qui. dans cbaipie aciniis, sont appelés à assurer la régéné-
l'aliiin des cellnles centrales, di'l miles par le processus sécréloire. Ces collldi's
centrales sont volumineuses, de contour net, de l'orme S|diéri(pie ou ovalaire;
leur proloplasma esl semé de vacuoles cpie rtMnplissent des gonllelelles adipeuses.
Il se dillérencie doiic. an ((iiln' dr la Lilande sébai'ée. nneciilonne de cellnles
d'abord « gloltuleiises. puis ensnile cidoraldes en noir dilln^ par l'osmium,
enlin lormées de grains de graisse, ivgnlièrement disposés autour du noyau
central ». — « La cdlniiiii' axiale de cellnles sébacées, partie des germes des
1. La phylogéncso des };1.tiuIcs sébacoos rsl iiuliiiiico dans le tr.iv.iil di- UoluTls (lHiiO). Journ. of denniln-
Illlllllc
Ml. >. I
(îocllc (|iii |in''|i
smis-j;
i.lis (ii,\Mn;s si;i;\(:i;i;s
,1.1 l'MlIlnilr cl (l.m^ r.w'l
iMlIlnilr
Ir rliciiilll
([(''t'iiiil mil
ni (|nr II'
.Ir
.'III
pnll
il.'llis r.'IN
Jlc Idllll
II'.' I;i \u
|)iiil, cl cela. I(iii^lciii|ts ;
lie SDil coiisl iliM'.
Sur le Id-iiis (In sc|)liciiic innis. la Lilaiidc
es! ivpivscnlcc par une iiiciiiltraiic liasali-
1res mince, |)ar des ccllnlc> coi'iicales dis-
posivs sur plusieurs i'ani:ées, ciilin par des
éléuieiils avant siihi riiililliarKin ;;raissouse,
(•ai'a('(crisli(|ne de révitlnlion schacôe.
JMns lard, la dégénérescence graisseuse
s'élend pnigressivenient aux cellules péri-
pliéri(pies. J/assise basilaire reslera qnel([ue
leni|)s la seule assise où la graisse ne soit
pas élal>oré(>. Ses éléuienls iiniront eux-
mêmes |)ar se montrer infiltrés de quidques
granulations graisseuses.
Les glandes sébacées apparaissent à un
stade défini de l'évolution du poil. Comme
les poils se développent les uns après les
autres, on conçoit que sur une même coupe
on puisse trouver des germes sébacés aux
divers, stades de leur évolution. Au dire de
Krdliker, les germes sébacés commencent à
apparaître sur la tète (fœtus de 4 mois 1/2).
835
iilci'inc eiiilir\-oiiiiaire
C'est seulement au cinquième mois qu'ils se Fui. 498.— Développement du poil et de
montrent sur le reste du corps. On n'est lagUindc sébacée chez un emi)i'yon
pas d'accord d'ailleurs sur l'époque d'appa-
rition des divers germes sébacés.
Certains auteurs disent qu'aux petites
lèvres, par exemple, ces germes apparais-
sent à la lin du deuxième mois de la vie
extra-utérine (Robin).
Wertheimer fixe seulement au ([ualrième
mois après la naissance l'apparition des
bourgeons sébacés. Sur l'enfant de d(uix ans
hiunain de 4 mois et demi. Coupe
perpendiculaire à la surface de la
peau et passant par l'axe du poil,
faite après durcissement jiar le li-
(juide de Mullcr. Coloration par le
picrocarminate. (D'après lianvier.)
ji, papille du poil iloiit le sommet donne
n.iissnnee nu poil /", t.indis que ses] parties
kitérales forment la gaine épitliéliale interne i.
— /i% portion kératinisée de cette gaine qui est
demeurée incolore. — e, gaine épitliéliale ex-
terne. — 6, l)ourgepn de cette gaine destiné à
servir d"in.sertion au muscle redresseur. — s.
glande sébacée embryonnaire. — t. sébum
les bourgeons ont doublé de volume, et fourni d'une manière indépendante au sein de
leur extrémité nrofonde s'est bifurauée '''' "'"'""'' '■piti"'ii--'ii'. dans la région où s'éta-
ILUl «.VUtmilL. piOlOllUL St.Sl UUUiqULt. blira plus tard le col du follicule.
C'est seulement au cours de la quatrième
et de la cinquième année que les glandes acquièrent leur conslitulion défi-
nitive.
2' Cilandi-s OKverli's à la jicau. — Les glandes sébacées de l'aréole et des
petites lèvres proviennent d'un bourgeon issu directement de la couche basi-
laire du revêtement cutané. Leur évolution ne semble pas dilTérer de l'évolu-
tion des glandes annexées au poil.
[.1. BRAXCA.]
836 ï.i: TKdl.MKNT KXTKliM-: KT SKS HKHIN r:-.
CUAITlIli-: Il
MORPHOLOGIE l)i:S GLANDES SÉBACÉES
Les ^laiidos sddorijjan's srirriciil l;i siiciir cl -nul siliiccs dans la jinirniidriir
dii drnno. Elles soni disséminées sur Idule r(''lrn(lnc l\^\ ti\L'-iiMicnl exlnne. I,es
f:i:landes sébacées, au contraiic, élahorenl une snlislaiice crasse, le sébum, et
elles déversent leur pntdiiil de sécrélion, lanlùt dans un follicule j)ileux,
tantôt à la surface de Tépidenne. Klles sont situées dans les couches superficielles
du derme el Ton a pu, a\ec (|uel(|iie e.\a;.n''ration, désig'ner les glandes séba-
cées sous le nom de plandes ( iilanées siij)erlicielles, tandis que les glandes sudo-
i'i])ares |turlai('iil le noiii de iilaiidcs |)|(i|imhIcs.
I SIÈGE. — Les glandes sébacées sonI inégalement réparties à la surface de
la peau. Elles font défaul sur la ])aume des mains et la plante des pieds'.
II. VOLUME. — Le vdliimc Inlal des glandes sébacées est représenté par une
masse (|ui. an dire Ai' Hdbiii, « ne doil pas s'éloigner du volume du poing ».
Considérées is(dément,les glandes sébacées sont de taille très variable. (Juand
la peau est mince elles peuvent faire saillie sous Tépiderme et devenir \ i^iblcs
à l'u'il nu. Les glandes sébacées les |)lus xolnmineuses sont rcpréscnlées par
les glandes de Meiboniiiis.
III. NOMBRE. — Le nombre des glandes sébacées ne saurait être déterminé
avec précision. En tout cas, ces glandes sont beaucoup moins nombreuses que
les glandes sudorii)ares. « La différence est surtout très sensible sur les mem-
bres, le tronc et le cou, où la proportion des nues aux autres est de I à 11 ou 8.
A la tète, cette proportion se niodilic très notablement. Ainsi sur le cuir che-
velu, le })avillon de l'oreille et une partie des téguments de la face, il v a
presque égalité entre les deux ordres de glandes. Sur le front, les ailes du nez,
les bords libres des |»aupièrcs, et. clic/, la rcnimc. sur les organes génitaux
externes, la différence est en faveur des glantles sébacées. Les rapports de
nondn'e entre c(dles-ci et les glandes sudoripares ofl'rent donc de très grandes
variétés » (Sappey).
IV. FORME. — DIMENSIONS. — Les glandes sébacées sont des glandes en
grappe el leur l'orme vaiic comme leur Noliimc. Tontes |)résentenl un segment
sécréteur el un canal d'excrétion.
1" Sc(j)iic'nl sécivli'i/r. — Tantôt le scgmcid siMn-tcur est formé dnn cid-dc-
sac simpl(>, ovoïde ou bilobc. Sa longiicni' atteint (i à S()() y., sa largeur c>l
moitié moindre.
Tantôt les culs-de-sac sont nnilli|ilics. Ils sont an nombre Ar jtl. Ac lll) cl
davantage. Sap])(>y ligure une glande poiu'vnc de \ingt-se|tt acini. ('.es acini
convergent les uns xcrs les antres et se réunissent .-^ons un aniile irénéralemcnl
1. C.o l'ail n'i'sl poiilrlri' pas .nissi alisolii (in'un li> iv|irli'. J'ai i-ii Toc -asioii d'cMininor lli$lologiqiiemrnl iiii
Kyste srliacé ilr la pauiiio de la main, i|iie m'a oinciu'' lo je A. .M.'iriail.
i.i> (,i.\\i>i;
;i:i;.\(:i:i;s.
837
;ii^ii. I )',iii( ri's l'ius iiii Ic^ \(iil ^c iciinii' |).ir ■^(•lics : ils Inniiciil des loltiilo i|iii
piU'Inis se ^roiipriil: ;i leur liiiii' pour liniiicr do Idlics. Aussi a-l-oii r(''[),i ili 1rs
^■landes srli.icrcs m drii\ urniipcs scidii la ((iiiiidcMli'' de Iriii- roriiic. Hn a i\r-
nal (1rs glandes SI ri i|»lrs l'I des glandes
cnmpdsrcs. J)iins les picniirics, l'aci-
mis (>sl iino (''vaj^iiialiiMi diicclc du
raiial cxci'i'-lciir. Dans les srcdiidcs, la
glande csl rainilirr (i^landcs al\(''(»-
laiivs').
I,(' diaiiirli't' des glandes (■(iiii|)(is(''cs
est au iniiiinuiiii do ijllO a. Il |iciil
dépasser deux niillimèli'es. (diaciiii
des ciils-de sac es! Imiy de 2 à 400 y..
De lidies ulaiides sont assez l'ares el
assez peu dévelop|)ées dans le légii-
iiieiii (In ((iii, (In ii'diic el des iiieiii-
hres. Mlles se inunli'eiil en iii'aiid
ii(ind)re sur la h'Ie, le niaiiiclnii el les
organes génilaux de la reiinne.
2'' CnU'il cxrriHcur. — l>e canal
cxcréleur des glandes S(''I)ac(''es esl
généralement coiul. Il est cyliiulri-
qne, parfois élargi en eiiloniidir à sa
partie superticielle, parfois encore
d lia lé en fuseau dans sa région
iiiovenne. Son diamètre oseille de <S0
à VM) a. Il l'ait suite à la glande
proi)rement dite et s'ouvre tant(jt à r ^"^l^'A't^M'
la surface de la peau, tantijt dans le 'il'/^^'' ^-yi^-"^'"-
lollicule pileux. De là une elassifica-
. .1 • Fio. 4!)'.). — donpf' (le cuir cliL'vi'lii |M'r|i('iiilicu-
lion des glandes sébacées. l.,i,.e ^ la surlaco .le la peau cl passant par
Taxe du poil. (D'apn'S Hanvicr.)
V. CLASSIFICATICN DES GLANDES f \ i
, , ,. , Le (lurci.sspnient île la pièce a éti; uhlenu par raclinn
SEBACEES. — L('S glandes sébacées se suc-essive du lilchromate a ammoniaque, .le la gomme et
réi)artissent en trois groupes. Ou dis- '''■ i''"''^"'- - '■•col .!.. follicule pileux. - .s, gian.le s.j-
'-^ ' haiif. — III, nniscle reiiresseur. — '", iraine epilneliale
tltlgue : externe. — /. gaine l'pitliéliale interne. — 6, bulbe du
1,1 I .,_, „i. ^1 ,„ '!,,„',, i poil. — ?J, sa papille. — n. envelope .ronneclive du folli-
1" Les glandes sel)acees oi vertes , ' ' ,' . - '
c» ru le. — c, niend)ran.' vitr.e.
dans la cavité du foHicul(^ pileu.v ;
'!" Les glandes sébacées ouvertes à la surface de la peau, et livrant passage
à tm poil rudimentaire ;
3" Les glandes sébacées ouvertes à la peau el ne» présentant aucune con-
nexion avec les phanères.
\" Glandes sébacéeaouvertrx danshi cnvité du foUirnle pileux. — Les glandes
pileuses représentent les !)/!() des glandes sébacées. î^lles ont pour caractère
I. Conrad Liauer dislingue les glandes tubulo-alvéolaires et les glandes alvéolaires. Dans les premières, les
euU-de-sac s'élendent dans une direction unique; dans les secondes, ils se disposent en tous sens, car rien ne
fait obstacle à leur développement : on trouvera dans le travail de Bauer les dessins .le six reconstructions de
glandes sébacées. (1894. .Uofphol. Arbcll.)
[A. BRANCA.]
838 LE TÉGUMENT EXTEMNK KT SES DERIVES.
d'ôlre aniicxtM's ;i un poil, de (aille variable, el de s'ouvrir dans sf»n foilicnle.
A laplnpart des poils rudirnonlairos,
à tous les jtoils bien développés, sont
annexées une, et généralemenl deux
g^landes sébacées. (k'S glandes sonl de
volume égal ou inégal ; elles s'ouvrent,
j»ar un trajet obb'que. dans le follicule
pileux, sur un même plan borizontal
et en des points diamétralement
(tpposés. (Juand elles ?ont au nombre
de trois ou quatre, elles débouchent
il la même hauteur ou à des hauteurs
dilTérentes.
En règle générale, la taille des
glandes sébacées est en raison inverse
de celle du poil auquel elles sont an-
nexées. Les glandes sont énormes sur
les poils du duvet (paupières, pavillon
de l'oreille), elles sont relativement
petites sur les cheveux et la barbe.
Cependant les glandes des poils de
barbe sont plus grosses que les glan-
des du cuir chevelu, bien que le poil
de barbe soit de diamètre supt-rieur
au cheveu.
Quand [il existe, côte à côte, des glandes pileuses ouvertes dans le folli-
FiG. ."iOn. — Glandes sétiarées annexées à un
poil. (D'après Sappey.)
Il y .n ici deux gl.'indcs ouvertes à la niènie li.TiidMir :
l'une petite, l'autre voliimineiise.
A
'V,.i'"'..V;Vy«".-.;
D('V)nr. —
^
lî/iiderme.
^ Poil follet.
l-'nvmalion Aciiiiia
l'a:. ."iOl. — Cilamlo scliacfo ainioxco à im puil fuliot. (Dt'ini-srlu'niatiinic.)
cille el (les glaïuies ouverles à la peau, les premières sont petites et supi-rli-
cielles; les secondes sont \oliiinimiises el itrolondt^s.
2" (ihmih'S srhdcées ourrrlci à In surfncr de hi jhniu rt lirranl ]ia!i.<'i{/e
i.Ks (ii.AMiKs si:i;\(:i:i-;s.
839
i'> ilr^ j)i)iU l'iillfl>s. — Les l;I.iii(I('s s(''1i;hi''cs de ce sccoimI i;r(iii|!c ,i ltrii:i:ciil Ir
Millliiif le |»llis (■(tiisitlt'-ralilc cl la Inc la plus cninitliiiiicc. (In 1rs Iniiur sur
le \i<aL:('. les iiiciiiIh'cs, rali(l(irii('ii. la |iailic sii|>('"ririin' ilii (nuic (aiw-nlc).
I.i's |)liis ijTdsscs ()ccii|iciil la [icaii liii \w/.. de la l'arr, ri des jdiirs. l'illcs
mil pour ( aiaclric dr s"(»n\rir à la siiiTarc de la peau, cl d'avdir pdiir annexe
iiii, cl parluis {\v\\\ puils Iulicts. I.c Inilicnic. (|iii csl droit on incurve en arc,
(Mciipc sonvcnl Tcspacc cnniiJiis cnirc iU'ux lidics schac('s; il ne larde pas à
s enua^^er dans le ca-
nal excrcicnr de la
iîlandc. Il le |)arc(»nrl
dans huile son élcn-
diie et émerge, à la
snri'ace dn léi:iiincnl
ext(>rne. par l'orilice
<Hilané de ce canal.
On peut considé-
rer les i: landes de ce
i:i'(»npe (111111 ne ('la-
Missant nii Ivpe de
Iraiisilidii entre les
deux antres l'orines
«le glandes sébacées.
l\Iles font partie du
TC
Vu,. oU2. — (ilandc soljacéc oiiveile à la peiiu.
, , j li. ('■|)i(lei"nie. — S, lobule sébacé. — TC, tissu conjonclil'. Cette glamle ino'
groupe des glandes vient de la lèvre inférieure.
pileuses, et à ce titre
idles ont des rap|ioits de coiiliguïté avec des phanères. D'autre part, coniinc
les glandes indéjtendantes des poils, elles ont un canal excréteur oiiNcrl ;i la
surface de la peau.
3" Glandes indépendante'^ des puils. — Les glandes sébacées qui sont indé-
pendantes des poils sont peu nombreuses. Elles ont pour caractère fondamental
de s'ouvrir à la surface de la peau.
On les observe sur les nymphes, sur le bord nuiqueux des lèvres, sur le
mamelon. Elles constitueraient encore les glandes très rares et très rudimen-
taires de la cavité balano-préputlale (glandes de Tyson) (voy. plus loin).
VI. VARIATIONS. — Les glandes sébacées sont susceptii)les de présenter
([uel([ues variations.
1° -i(/e. — Au dire d'Arnozan et de Greciet, la sécrétion sébacée ne com-
mence pas avant l'âge de o ou 6 ans. Elle débute dans le sillon naso-gènien.
Klle atteint son maximum' chez l'adulte. Elle va diminuant chez le vieillard.
Pour établir de pareils faits. Arnozan a mis à profit la propriété que présen-
tent les graisses* d'arrêter instantanément les mouvements giratoires de l'eau,
chargée de cam|)hre pulvérisé.
1. Ex(;rètenl de la grafs>e la tète, la nuque, le dos, la région présternale. les épaules, le pubis. Les autres ter-
ritoires cutanés n'en contiendraient pas normalement. « La transition entre les parties graisseuses et les parties
non graisseuses se fait graduellement ». Voir : 1892. Arnozax, Répartition des sécrétions grasses de la peau.
l/i>i. de Dennatol. — 189'.J. Greciet. Tbèse Bordeaux.
i. Et les corps chargés de graisse.
M. nniXCA.
840 I.K TÉGUMENT EXTKhNi; KT SES DÉRIVÉS.
2" Rare. — Les glandes sébact-es sont Irt's xdliiiiiliicuscs chez les m'-gres et
donnent à leur tt'-gument externe un veloutt*' tirs spiM-i-il.
."i" Volume. — Enfin, rertaiiies glandes sébaci'-cs peinent |)r(ii(lre des dimen-
sions anormales. D'Abundo a oljservé deux glandes dr ce lypi'. Elles étalent
nynii^triqucmcnt piaeées. du oùté droit et du cùlé gauche, aii-dcvant de l'hT-lix.
Elles s'cHaiciil dévchippées clie/. un dégénéré et d'Abundo Irur prèle une sigiii-
(icalidii alavi(pi(> '.
CIIAPITI^E 111
HISTOLOGIE DE LA GLANDE SFJiACÉE
L'histologie de la glande sébacée se réduit à Lcxamcn de l'acinus et du canal
excréteur (pii constituent les deux parties de la glande.
I. — AciMS SKBACK. — A) BdSdJc — l'ue nuMubrano transparente, à bords
nets, épaisse de 2 à 3 ;/, limite à sa périphérie la glande sébacée. Par sa face
externe, cette basale re])Ose sur le tissu conjonctif qui sépare l'acinus glandu-
laire des acini voisins. Par sa l'ace interne, elle donne insertion à la couche
|)roliin(lc (les cellules sébacées.
H) lij)il/ir/iinii srbaré. — L'épithélium des glandes sébacées est nn (•pil hé-
lium pavimenteux. Son évolution se lait, comme celle de la peau, de la |»rofon-
deur vers la surface, de la membrane basale vers le canal excréteur, ('/est dire
qu'on trouve successlvemenl, dans les assises superposées de la glande, des
zones cellulaires ayant des caraclères bien Irancliés.
a) Assise bo^ila'trc. — Sur la membrane basale. on Irouxe une pn-niière
assise cellulaii'e ([u'on peiil (inalllicr d'assise basilaire. en raison même de sa
situation. Elle est formée d'éléments de forme variable, bien (|ue généralement
basse. Cos éléments, qui seraient réunis les nns aux autres, par des ponts pro-
toplasmiques (Kolossow-) se di\ isent par voie karvokinélitpie ; ipiaml ils ont
acquis une taille de 15 à 20 a, ils commencent j)arfois à élaborer de la graisse.
I)) .l.ss/.so's st'bacrcs. — Les assises cellulaires qui s'élagenl au-dessus de la
concile basilaii-e présentent des caractères de plus en |>his dilférenciés à mesure
qu'on s'éloigne de la mendirane basale.
('os cellules, d'aboi'd irrégidièrement ]iol\gonales, pi-(''sentent. en leur ceidre.
nn novaii iMii(|iie('t |)arl'ois double. I .ciir |>iiil(i|»lasma est chargt' de granula-
tions rélVingent(<s (|ul se colorent en rouge Iniipie aprr- fixation |tar l'acide
<tsmi(pie et coloration par l'éosine.
Ces grannlatiiins ne tardei'ont pa-- à piriHlre les caractères de la gi'ais^e et à
rédnii'e l'acide osmi([ue. l'dles se montrent comnu' des sphérules transparentes,
à centi'c !)rillant. à contour foncé, d'un diamètre moven de 'i à 'i ;j.. Puis ces
I. I8!I7. ir.\iuMio. Ai-rh. <ii l'.-'ii-hinlrin. Se. jirnnl r .lii/rn/). rriiii.. Wlll. .
■-'. IS'.iH. KiM.os^iiw. .lir/t. r. niiln: Annt.. I. II. \,. l-d.T.
LKS (iLAMH-.S SKIlACKIv
S'il
-r.iiiill.iriMiis ;ui,i;iiiriili'iil ilf l.illlr cl de iK.inhiv. La (clliilc si'liacrr dcviriihlr
|»liis en |>liis voliiiiiint'iisc.
Kiiialcmciil la cclliilt' scltacrr ol rcpivx'iiln- par une masse - Lliiilcii-i- au
^^ïf*>^p^
6-S
^*;«
''y.'Y# V '■. .^
.*«
• ••• •• •
Fie. rUci. — l'n lobe do la :;laiule sébacée, représeiUéc ilans la liiiure 002,
et vu à un fort grossissement.
B, coiiclie bnsilairi' des cellules glandulaires; ces cellules sont ap[ielées à se transformer en cellules sébacées S,
reronnaissables h leur noyau rond, à leur proloplasnia réticulé, cbarjré de gouttelettes de graisse; au terme de
leur évolution ces cellules ï^' sont remarquables par leur taille volumineuse, leur aspect clair, leur noyau étoile.
— FC , formation cloisonnante. — TC, tissu cnnjonctif.
centre de laquelle 011 observe un noyau qui. (•oiiq)rinié |)arles ptoduils de sécré-
tion ])rot(»plasniique, prend une forme irf(\:Litilièrem(Mit (i(''rhi(]iii'l(''e : il afl'ecte
l'aspect d'un bâtonnet ou d'une étoile:
sa cliroinatine, primitivement baso-
phile, finit par li.xer les colorants dillus;
elle est acidopbile. Le protoplasma est
réduit à un réseau délicat dont les
mailles sont cliargées de graisse; ce
réseau est en continuité avec la zone
protoplasinique qui enveloppe, à la fai'on d'une éeorce, la cellule sébacée.
f'nfin la cellule sébacée se libère de ses connexions avec ses congénères. En
même ten^ps, elle se défruit par éclatement. Le noyau disparait, comme
émietté; le corps cellulaire s'affaisse, se plisse et prend un as|)ect cbifTonné ;
mélangés à des gouttelettes graisseus(>s, les débris cellulaires s'engagent dans
le collet du poil, ou sont déversés directement à la surface du tégument; ils
constituent le sébum.
En somme la cellule sébacée représente « une cellule épidermique cjui s'est
cbargée de graisse et dont l'évolution a pour terme sa destruction et la mise
en liberté du matériel formé au sein du protoplasma; de sorte que le sébum.
I-IG.
io'i. — Deux ccllulps sébacées charg-ées
de cranulations "raisseiisps.
.1. braxca:
842 i.K Ti-;(irMi;NT i:.\ti:i!m; kt sls dkiuvks.
|ii'o(liiil iillitiic (Ir la NrcriMioii, csl cniisliliir' non sciilciiicnt par (li's iiialii'-i'fs
crasses, mais par les débris de la r-c||iilc dans hnincllc ces rnalit-rcs ^'■rassos se
sont (ornircs » (Hanvicr).
La ^'•landc srljacrc est donc nnc ulandr ilc Ivpr liolocnnc. C'est par Ir nii-inc
processus de fonte ('cllulaire (|uc la pilandc i\[\ noir, chez la seiclif. daliorc cl
met on liberté soji pigment ((«(jodsir, !<S'i2).
r) Farmalion cloi^onnavli'. (Icriains (■•lf''ni('nls de racinns glamlnlaire
ne subissent j)as révolution sébacée, ils l'orment des travées qui englobent, dans
leurs mailles, des groupes de cellules sébacées, (les travées sont formées de cel-
lules qui revêtent le tvpe de l'ectoderme cnlané; elles sont reliées entre elles
par des lilamenls d'union; elles subissent la Iransformation cornée en se ra|i-
prochant des parties centrales de la glande ; elles ont successivement la valeur
.1 /; ir
^.
1/-'-'
K^
Fiu. dOo. — Evolution du noyau dans la cellule sébacée.
A. rollulcs bnsilaiiTS. — U, B', rclliiles sôbiiciVs siliit'cs incs de Tassise basilaire. — C, C, cellule* au ti-rnie île
leur évolution.
do cellules basilalres, j)nis de ((llnlcs malpigliiennes ; elles se chargent ensuite
d'éléidine, elle se kéralinisent eiilin l't se dissocient à la manière des cellules
cornées du tégument exlorne. Ouel(|ues-unes d'entre elles sont chargées de
mélanine, chez les animaux pigmentés (Hermann). L'ensemble des cellules
([ui subissent l'évolution épidernii(|uo constitue la furmation Hohi'nnanlc.
II. — Canal i:x(:iu':ri;rit. — Le canal excréleur des glandes sébacées est géné-
ralement fort court .
Ouand il apparCuMità une glande pileuse, il se montre formé : 1" d'une basale
conlinue d'une pari a\"ec la basale de la glande et d'autre |iart avec la mem-
brane \ilrée du poil: 2' île cellnle^ ('pilbéliales stratifiées. (|ui re|)ré<entenl un
prolongenieni de la gaine épilbéliale externe de la phanère. Ia' produit de
sécrétion de la glande se trouve versé dans l'espace virtuel ménagé entre la
gaine et la phanère. « La graisse pénètre de plus le long de la |)oition radicu-
laire de la tige, favorisant ainsi son glissement sur la gaine interne, connue le
fait l'huile dont (»n mouille un trocait pour le faire j(Uier dans sa canub'. »
(Uenaut.)
Ouand le canal excréteur s'(Uivre directement à la peau, sa basale est en
continuité avec celle do l'épidermo. I''dle est revéluo de cellules épilhéliales de
type uialpigbien.
III. Tissi coNMONc.ru'. Du 11— -Il rnnionitivo-éla>ti(|ue en\ l'Ioppe la glande
et son conduit excréteur. Il se confond insensiblement avec le derme. Les
libres é'lasti(|ues de la ( micbe sous-é|tidermi(pio s(> prolongent sur les glandes
sébacées el li-s en\ eloppeiil (riin \eritable tilel. Ce lilel est très puis>aiil sur
ij:s (;i,aM)i:s si;iîA(;i;i:s. Skz
le canal ('\cr(''lriir (Scdciliuliii ) : il r^l (N'^jà nmins (l(''\(l(»|i|i(' an ixinrloiii' de la
Lilanilr ; il csl |tlns i;i(''l(' cncoi'c an h m r de cliacinc acinns ( iJal/ci').
Tonlrldis. le lissii (•(Mijoiiclii' on <(miI |ili)n^(''cs les .^laiulcs de .Mcilidniins rsl
rcniar(|nahl('nictil ii( I n HImcs dasl i(|n('s. (l'est an i'(''scan (■■la^l iipic |)(''ri-
t:iandnlaii'c (|n'alMiiiliss(Mil, m pailic, les Irndons de l'ai rnl en r dn pod ( I >anrr) '.
IV. — Vaisskai x. — l.cs xaisscanx san^nins ciilonrcnl la glande dnu
n'soaii lâche. Ils sctnl en c<ninexion avec rap|)ar('il vascnlairc du (Icrinc
(,('s Ivniidialiqiics des L;landcs s(''l)acc('S no soni pas cdnnns.
V. — Xi uis. — On a cm l(tni:l('ni|)s qu'il n'existait [)as de nerfs capables de
faire passeï' la filande de l'état de repos à l'état de foiictiouneinent. I>a sécré-
Tmii séhacée, disait-on, est une sécrétion continue; elle résulte; d'une éxolnlion
|)ar(icidière de cellules épiihéliales. (Vest tout au jjIus si les nerfs peuvent
avoir (piehpie iniluence sur l'excMrtiou du sébum, (piand ils déterminent la
conlraclion (liesse-) du muscle arrecleur dn poil.
Cependant, Arloin^- reconnut que la seclion du sympathique détermine sur
l'oreille de l'âne une hvpersécrétion des plandes sébacées. Cette liyi)ersécrétion
débute IS à 2(1 jours après la seclion du lu'rf. persiste 3 jours et disparait
ultérieurement. Ell(> semble due à l'excitation de nerfs glandulaires (nerfs
excito-sécrétoires"').
La démonstration des physiologistes devança de qu(>lques années la consta-
tation anatomique.
Après Arnslein, Pensa 'vit, dans les paupières, des fibrilles nerveuses partir
des plexus péri-vase u lai res et du plexus sous-épithélial qui eu i)rovient en
partie. Ces fibrilles enlacent d'un réseau (réseau épilemmal) la surface de la
glande de Meibomius. De ce premier réseau naissent des fibrilles qui traversent
la membrane propre, pénètrent entre les cellules sél/acées, et se terminent sur
ces cellules par des renflements de taille et de direction variées.
Fuinagalli'% sur les glandes de jMeiboinius, a vu les nerfs former un second
réseau hvpolemmal, réseau intra-acineux). Ces nerfs présentaient à leurs l'xtré-
mités, de petits renflements, en forme de tète d'épingle.
CHAriTRE IV
DE QUIXQUES GLANDES SÉBACÉES
Outre les glandes pileuses et les glamles ouvertes à la surface du tégument externe, ou
rencontre encore, dans rorganisme, un certain nombre de glandes sébacées qui méritent
une mention : ce sont les glandes de Mcibomius, les glandes ciliaires, les glandes du ma-
melon et des petites lèvres.
1. 1894. Bauer. Morphol. Arbeil.. III, p. 'j39.
2. 1876. Hesse. Zur Kenntniss dor Hauldruseii uikI ihrer Miisktln. Zcit. f. Anal. Enin-ick., t. II. i>. 27i.
3. 1891. Arloing. Relat. du synipntli. avec Irpidernie et les glandes. Soc. nat. de Lyon.
4. 1897. Pensa. Recli. sur les nerfs de la conj. palpcbrale, des cils et des glandes de Meibomius. Bull. Soc.
ined. chiv. de Pavie, n" 2, p. 111.
5. 1898. FuMAGALLi. Arch. per le Se. med., XXII.
[.I. B/?.l.VC.l.]
844 Lr: TKCCMKNT KXTFRM-: ET >i:> DKIUVES.
1" Glandes de Mei/iomins.
(le sont de petites f:lan(les à direction verticale (|iron trouve dans l'épaisseur dos tarses, ii
qui, dans chaque jtaupière , se dirif-n-nl parallèlement, du bord adhérent vers le bord libn-.
Au nombre de 2.j à 30 pour la paupière supérieure, de 20 à 25 pour l'inférieure, ce-
frlaridfs, qui sont les plus grosses dos {^landes sébacées, présentent une disposition particu-
lière. Auliiur d'une caviti' centrale à peu près rectili;;ne, revêtue d'un éjjilhcliurii |iavimen-
teux stiati/ié, sont disposés une série do l'ollicules sébacés, fiénéraloment rondes à leur
base, isolés ou réunis en ^ra|)|)e. des culs-de-sac d'un diamètre é^'-al ou supérieur (ÎMJ à
220 |j.) à celui du coniluit o-xcn-leur (90 à 110 ix) sont insérés sur ce canal collecteur, comnio
des follicules sur un pétiole commun. La structure des glandes île Meibomius n'a rien de
particulier; cependant (lolasanti a rlécrit (IHl'.i) au |)Ourtour dos acini une corbeille de libres
musculaires lisses et un réseau, constitué par dos libres de Kcmak, iju'on a supposé se trT-
mincrdnns les cellules sébacées (/,o Spcriineiilulr. 1ST:{. p. OSO). Arnstoiu (I81J.")^. Pensa (ISiiSi.
Fumai;alli (ISOS). (uit précisé lo modo do torminaisdn dos noris dans les friandes d''
-Meibomins.
2' (ilnndcs cilinires.
A clia(|ue c:il, sont annexées deux filandes sébacées rudimentaires : les iilamlos ciliaires.
Chacune de cfs glandes est réduite à un simple cul-de-sac. ou à 2 ou :} lobules sébacés.
L'orillce excréteur s'ouvre très i)rès du boid libre de l;i paupière. Le produit complexe t|ni
se concrète, à l'état pallmlo^iiiue, le long- du bord libre des paupières, et (|u*on désiirne soû-
le nom de chassie, représonto le produit de sécrétion des glandes ciliaires et des glando
do >l('iliiiinius.
3' Glandes de l'aréole.}
L'aréole porte, à sa surface, 10 à 20 petites saillies, disséminées irrérrulièrement. on répai-
ties suivant une ligne ciiculaire. Ces saillies, dites tubercules de Morg-ag-ni, représentent
(les glandes sébacées, annexées à un poil follet. .\u cours do la grossesse, elles acquièrent
un dével(q)pcnient loi (|u'elles soulèvent le tégument.
4» Glandes de Ti/son.
(In a décrit sous lo nom de glandes de Tyson, dos glandes sébacées occupant la face interne
du prépuce, le sillon balano-préputial, les fossettes latérales du frein, la couronne du gland.
Ces glandes ont été mises en doute par Hobiu et Cadiat', et par Finger (188.")). Sprunck-
et Stieda^ ont également nié leur existence sur lo g-land.
rj" Glandes des ]}eliles lèvres.
Les glandes sébacées dos nymphes sont surtout nombreuses à la partie moyenne de la
petite lèvre et n ses extrémités. .*>ur la face interne dos nymphes où elles atteignent leur
volume maximum, on en compte 13.') jiar conlimètro carro et 2S seulement sur la face externe
des mémos re])lis''.
Ces glandes sébacées apparaissent, 4 nuiis apiès la naissance, sous la forme do bourireons
do 250 ;j.. A l'àgo de 2 ans elles ont doublé de volume et leur extrémité profon.le s'est
bifurquéo. Ce n'est ((uo vers l'âge do ."i ou (1 ans (|ue les glandes sébacées se niontrent
doliiiilivement constituées. Kncoro n'atloignont-ollos leur dovoloppement complet qu'à l'oc-
casion do la grossesse (Worllioim(>r, 1883).
CIIAI'JTIU-: V
LE SÉnUM
pHidiiil (le (Icstniclion des plandfs scltarccs. lt> sôbiiiii [.\) es! iiiu" siiltslainr
luiilciisc (|iii s'rpaissil à l'air sons la loniu' irmi curps irras. solido, de roiilcur
Itlaiicliàirc. de i(''aclinii acide.
I. 1S7.. liiHiiN 01 CvniAr, Jniirii. ,ir l'.iiinl. i-t dr In l'Iii/sinl.. p. f.oT.
•i. I.S!i7. Scm N.-K. Hifv.-rm. Tyson's.li.Mi Unisoii. Tlosè. K.i-iiiî.'>l.cri;.
:i. 1M97. Stiki.a. ]'ri'haudl. der iinnl. Grsrllsrlt. (J^iml.
'i. I86'. MAitriN ol LÉGEn. .Icc/i. j/rii. de nird..
iiisToi.di.ii: T(ii'()i;i;\i'iii(jri; m Ti:(;i\ii:\T i:\ti:|{m;. 8^.5
Il coiiliriil (le rciii, (l('v ('•(lici^; (nli'iiic. iii;ir;,farin(') cl des sels d'acide gras
(oli'-alcs, iiiai'Li.iiafcs), des cldoi-m'cs alcillns. des pliovph.ilcs Irrrciix. <\r< sels
d'aiiiiiiiiiiiiiiii.
Schmidl el i.rliiiian uni l'Ialdi. li- inciiiicr |i(tiir les kvslcs séltacés, le second
]H)ur le siuc^iiia |»i(|)iilial. la coiriiKisilinn ( cnlcsiinale de la inalière sébacée. Je
<ile (d'après (laiitiei) la |irciiii(ic de ces t\t'\i\ analyses :
Kystft sth.icc.
Kaii UlT
Kpitlit'Iiiini el iiiaticros piolciques (HT,.")
(liaisso, acides fjras, sels ammoniacaux 41. (i
Acide liiityri(|iie. valéiiiiiic, (•a|ii(iï(|ii(> 12,1
Extrait alcuoli(|iie »
Extrait a(|ueux , »
Cendres 11,8
NOTES
A . On a vu iirécédcmment «jne le sébum est surtout formé de ^-raisse. La sueur, elle
aussi, conlient de la fiiaisse, <'omme Tout constaté depuis longtemps E. Simon. Krause
l'anu', Kidliker. Muller, .Meissner, llcnle, (irunlinp-pn et Hanvier.
Quelle part revient d(Mic <uix ijlandes seliacecs et aux t:landes sudoripares dans la for-
mation de la graisse épidt'rmi(|ue?
« Le sébum lubrélie le poil. La sueur fournit a ICpiderme la graisse ([ui l'empécbe de se
desséclier u. Telle est la doctrine développée récemment par L'nna.
-V) 11 est certain que le sébum lubrélie le poil; mais nous savons : 1" (|ue les glandes
sébacées ne sont pas en rapport de volume avec le poil follet au(iuel elles sont annexées :
aux poils follets répondent des glandes énormes: a des poils volumineux (épines du héris-
.<on) répondent de très petites glandes; 2'' nous avons vu d'autre part ([u'il existe des
glandes sébacées ouvertes à la peau. Force est bien de conclure que les glandes sébacées
versent du sébum à la surface de la peau.
H) On sait qu'il existe de la graisse dans les régions épidcriuiciues (paume de la main,
jdante du pied) oii l'absence de glandes sébacées est certaine. l)"où vient cette graisse? elle
provient de la glande sudoripare. Elle réduit avec lenteur l'acide osmi(iue, et cet acide lui
(■ommuni(iue une teinte grisâtre. Elle se comporte comme les acides gras, solides, qu'on
Irouve d;ins la sueur (acides [)almitiqup. sté;iri(|ue: idiolesterine).
Le sébum, tout au contraire, contient surtout de l'acide olei(|ue, et cet acide gras, liijuulc,
réduit instiintiincnu'itt l'acide osmique et se teint en ïioir divoire *.
.Mais on peut alors se demander d'où provient la graisse cutanée chez les animaux qui
n'ont pas de glandes sudoripares. En pareil cas, la graisse paraît être une élaboration de
la cellule épidermique.
lùi^ fv^timé. la graisse cutanée provient, selon les cas, soit de l'épiderme |iii-ménie, soit
des glandes qu'édifie cet épidémie.
APPENDICE
HISTOLOGIE TOPOGRAPHIQLE DU TÉGUMENT EXTERNE
La structure de la ])eau, telle «lu'elle est précédemment exposée, est forcément artilieielle.
Certaines rég-ions du tégument externe sont d'aspect si dilTérent ((u'il est facile de les
reconnaître sur une coupe. Ouelques données d"histolog:ie topographique ne seront pas inu
tiles pour corriger le schéma que nous avons donné plus haut.
1° Cuir chevelu. — Le cuir chevelu présente un corps papillaire très mince; son derme.
I. Voir sur ce sujet : 1S93. W'allace l^)E.vTTy. Brit. Journ. of Dcrmatolog., avril 1S93. — 1894. Unna.
l'.ungrcs des Assoc. med. brit., sect. de Dermat. Comptes rendus. Bristol, 1" août.
[A. BRA.XCA.]
8!.6
LI-: TKdUMKNT KXTKIiXK KT SKS DKHIVÉS.
>t relié ix l'npont-vrfKi
h-
"v"*.
Fui. riÛG. — (^iiir clicvclii de IIkuiiiik
(l)"apn''S Kiillikor.)
n, lissii conjoni-tir entourant ot i^ulnnt Ir- uns île
les l'dllieules pilen\ réunis par
au conlrairc, est fort épais, el le paniiicule adipeux qui le <Ioui»le
épicrànieune par des tractus fibreux courts et résistauls.
On trouve dans le cuir chevelu : 1° des poils qui sont répartis en groupes; 2' îles glandes
sudoripares; :l' des glatuJcs sébacées. Ces glandes sont volumineuses et abondantes; elles
occupent l'épaisseur du derme. Klles sontd'abord annexées au poil; (piand vient la calvitie.
elles continuent à verser du sébum à la surface du cuir chevelu qui prend un aspect lui-
, saut. C'est seulement chez les vieillards
que la glande sébacée s'atrophie; le cuir
(Chevelu prend, dés lors, un aspect terne
et plissé'.
2" Face. — La peau de la face est mince
et son réseau élastique est très développé.
Certaines régions de la face sont munies
d'un pannicule adipeux. On y trouve des
glandes sudoripares volumineuses et des
.^landes sébacées énormes qui, au lieu
(lélre situées dans l'épaisseur du derme,
comme c'est la régie, sont noyées dans
(lu tissu adipeux.
Là où le pannicule adipeux fait défaut.
le derme se continue insensiblement avec
le tissu conjonctif interstitiel des |»eaus-
sicrs qui, pour la plupart, n'ont pas d'apo-
névrose d'enveloppe. Les glandes sébacées,
lus f|"' sont extrêmement nombreuses sur le
iie /<, an iK. mine (le -.>.:(. 'i. uez, les poils, (juand ils sont long-s et
volumineux (moustache), peuvent donc
se trouver entourés de fibres musculaires striées.
.3" Front. — La peau du front est remanpiable par son aspect lisse, ses g-lande-; sudori-
pares volumineuses, son réseau élasli(|iie beaucoup plus développé que celui du cuir chevelu.
4» Cou. — Le tég:u- . ^ ^
meut du cou n'a rien Jkiïw- i' • , ''^é^'^^^^-^UL^^-^ r-
de bien caracterisli- ■- ~ ;- | i- - ^^- ■ : •. ^ v*^, ^* ^
que. L'épiderme en est ', Ç ^ ^; ^^-^^ / _
mince; le derme est ' ■■ ,.''.''..^.,1?, ^ ^ . • •
' , ,f -j •.■■y\ \JE ■■ I '' • . . -
doublé : 1° d un i)an- Vf/'' '.',''¥■■ : ■■' '■"
nicule adipeux; 2"d"uii , ,' .'.{..■'' f ' ','. ..'.'■'''
pannicule charnu. Ou ; •'■•.•■■:_■'■•,'•.,■ /c
trouve, connue au- '"•:■.''"■'/".•
nexes, dos poils follets. •'. •••■■...':■'-. -
des glandes sébacées '■ r ■'■■,■"■
et sudoripares. Ces
dernières sont de deux
ty()es. Les moins nom-
breuses (i/lO) sont pe-
tites; les |)ius iioiu-
breuses ((i/l") sont de
grande taille; leurrlo-
mérule atteint KlDU à
l.'iOU |j.; le diamètre de
leur tube sccrdeur
peut dépasser lUO ou
110 -Ji.
■ >" Conduit iiudilif cxlrriir. — Le Icgiimcul du conduit auditif externe est formé d'un
épulernie cpii, bien que très mince, est le sit'ge d'une abondante des(inamation (.\lbespyh
La couche cornée représente la moitié superlicielle de l'epiderme: 7 à Kl assises de cellules
malpighiciiiies constituent le reste du revèlemeut ecloilermi(|ue. Le derme du coiutnit auditif
n est pas hérissé de papilles. On y trouve: 1" des jioils ipii n'ont pas de muscle arrecleur
(Al/lieuuer); 2''des glandi>s sébacées et sinloripares. Dans le tiei-s exterue(carlilag-iueux) du
conduit, ces glandes soi\l réparties en nombre à peu prés égal; dans le tiers moyeu (Il breuxl
I. 1880. Kkmy. Surlelal aiiat. du cuir olu>velu à divers âges dcl.T vie (,/oi<c»i. rfr /'.liin/. cMe/n /7ii/>-. P- i")-
189!). Pissi.r. l-;ssai sur les iilandes du c.indiiit aiidilir exierno. Tlii-itc dr l\iii.-=.
■F
v\'V..
Fiii. .")07. — l'eau du conduit auditif externe. (O'après Pissol-,)
E. ('iiidenne. — Ti'. ti>>(i iiiniiiMiiif derniiiiiic. — S. L'Iainles eénuilineuses.
iii^ioi.ocih; Toi'ociiAi'iiKM I-; m iklimiat i;\ti;i;nI':. 8^7
les ^Ifiiiili's siidoiipiiiTS sniil di! I)c;iiiiuii|) les pins iiomliioiises ; h.' lifis iiilciiiu <lii coinliiil
ne iiirsciiU' pas (\o f;laml('s (iii prcsi'iilc seiilomonl dos glandes omlnvuiiiiaircs '. Do plus
les ;. landes siiddiiparcs ihi i-niidiiit aiidilil' cxtciiio sont d'im ly|)e un pou spécial : Jour ;:lo-
incrnlo séoirle une nialièic jaune, de saveur anién;, do (;(tMsislaii(;c cpaisso : le cérunion :
leur canal oxeieleur s"nu\ le parl'dis dans le l'ollionlo pileux (vuy. Clandos oorumiiieusos).
Les norl's du cuniliiil amlilir piovionuenl du idcxus ceivical ol du ])neninop;aslriiinc.
(•)• Ciinniriili- hii-i-i/iiKilf. — l.a cannicnlo lacrynialo osl une répion oulain-e sans cesse
nimiilli'e par les laïuies. l.a couelie curnéo, à peine (loveli)ppoo, re('onvre un épidenne ilonl
repaisx'iii atteint Klll a. Le deiino, unini de papilles courtes, n'atleini ipie (10 ;;.. On y trouve
des -landes siuliiiipaies de petit calilire (Deslbssos) el des folliculi's pilo-scliaces qui n'ont
pas de muscle arrecleur.
7' Fiirc iinxtcrieurc du tronr. — Sur la l'aei» puslcruMire du lionc. i'epiderrne est mince ;
le eorp^ papillaire est muni de courtes papilles; le dorme est d'épaisseur considérahle; il
est doulde duu pauuicule adipeux, fornu' d'aréoles circonscrites jiar des cloisons lihreuscs
f f ^
■Se
} si*-
>r-|.
>5fr
Fic. o(lS. — Coupe (lu tei^ument du siimmet de In rei;ion axillaire chez un sup[»licié.
(I)"a|)rés ricjilier.)
A'. p|iiili'niii>. — /'. |ioil. — Se. ylaiKte.s s('li.irL'e>. — Sl"^ yi-nsscs jrl.indcs siiiliiri|i,-iri's l^l.iinii's ;ixillair('s). —
>'". glaiuli',^ siulciri|iMn>s. — LA. lobules adipeux.
tort épaisses. Des glandes sudoripares, les unes sont courtes, el ne de|)asseuL pas le
derme: les autres sont volumineuses; elles ont un long- conduit, et leur glomérule occupe
le pannicule graisseux.
8' Aisselli'. — La peau de l'aisselle est pigmentée: elle est garnie de poils de teinte
claire, el d'un appareil glandulaire très develojipé. On y trouve : I" de petites glandes
sébacées, annexées aux poils, el 2° des glandes sudoripares nomhreuses au point (]ue leurs
glomérules forment une couche continue. De ces glandes les unes sont petites, les autres
énormes (glandes axillaires); les cellules de ces dernières sont cliargées de graisse et de
pigment.
U' Mamelle. — La peau de la zone i>r'ripluMii|ue de la mamelle est doublée de graisse:
on y trouve des glandes sébacées V(dumineuses et do petits follicules pileux, mis en mou-
Noment par des muscles volumineux.
Le tégument de l'aréole est pigmenté. 11 n'est |)as doublé d'un pannicule adipeux, mais
on y rencontre un muscle lisse dont les libres sont, les unes circulaires (muscle sous-aréo-
laire) et les autres radiées (muscle radié de Meyerholtz). Entre la peau et le muscle, on
constate : 1° des glandes sudoripares 1res volumineuses, dont le canal excréteur est vari-
ipuHix: 2° des glandes sébacées énormes à poil rudimentaire (tubercules de Morgagni); 3° et
des glandules mammaires accessoires (tubercules de .Montgomery).
La peau du mamelon est munie de nombreuses papilles, volumineuses pour la plupart.
i>n y trouve des glandes sébacées. Les glandes sudoripares et les poils y font défaut.
1. 1S82. CiMJEi.i.i. An. per le Se. mcd.
[A. BRAXCA.]
8!i8
]A-: Ti';(irMi;\T i;\Ti:iiM-: kt sks t»i;hi\i;-.
10" Membre suiiérieur. — CpsI .siirtniil à In fncc palmaire des mains eliles plialani-ps (|uo
le tépumenl externe iln membre snpérieur présente un aspect très spécial, l/t-piderme est
épais et se montre représenté par 7 ou 8 couches superposées: le derme est muni de pa|)illes
composées, fort nomltreuses et de très grande taille. Ces papilles sont, les unes vasculaires
et les autres vasculo-rierveuses (corpuscules du tact). Le derme repose sur un pnnnicule
adipeux fort épais, réiiarti en loges ])ar des tractus libreux. Dans cet liypoderme sont log-és
I'k;. "M). — (loupe lolale de la lace plantaire d"un orteil.
/'(■. priiosle d'oi'i parlent des cônes lilireiix Ch' liniilanl des .iréoles remplies de graisseP.4 ; dans ces aréoles on
liiMiM' .uissi des vaisseaux l'S. des corpnscides de Facini Pn, des frloniéndes de irlandes sudoripares 5u ; le
ili'iiiii' |ii'o|ireiiient £> est hérissé de papilles; il est recouvert dépidei'nie formé d"iin corps nnii|iieii\ mince .W et
d'iiiic Cdiiclie l'urnée épaisse C.
(les corpuscules do Pacini, dos gioinorulos sudoripares. \\i niveau do la ])lialan,i;otlo, la
rac(> iirofonde du logiuucut so cniilond avec le périoste.
W" Membre inférieur. — l.o Icguinoul du nioruliro iiiforiour ra|ipollo de très prés le
légument du membre supi-riour.
Au niveau de la face aniérieuro du genou, la couclio cornoe est épaisse: les pa|iillos du
dorme sont longues et ii(liom(Mil vasciilarisoos; les ]>liaiU'ros et les glandes auuoxros à la
peau sont dos i)lus rares.
La structure do la plante du pied osl ili' lnu- pinuls coniparaliio à collo do la paumo de
la main.
i.i'; ti;(;imi:nt KXTKiiM'; dans la si;i;ii-: ammaii:
849
u: Ti:(;iiMi:.\T ixierne dajns la sékiivanimalk
I. — INVI.ItTKBRKS
Il se confond iivoc les tissus
A. l'rotozodUTn. — Bien ([u'ils soient consliliii's par une cellnio inii(|iic. la plupart des
]irii|(iz()aires « sont protèges par dos formations dont la puissance, la variété et souvent
Ifle^anee sufllraient ii mettre eu luinièrcla féconde activité de la cellule animale » (Cliatin).
(Test ainsi ([ue la cellule s'entoure d'une memlirane cuticulaire*. d'un squelette siliceux'-,
cliiliiu'ux ou calcaire, ou même d'une véritable coquille-'.
li. Métiizotiirea. — (liiez les métazoaires le tégument externe est représente |)ar un
derme et par un épiderme.
l.e derme n'a pas la complexité du derme des vertébrés,
amliiants. Les éléments conjouctifs (jui le constituent se
dilfcrencient souvent ])our former des cliromatopbores*, des
iridcicvtes', des fibres musculaires. C'est également dans le
(il rme (|u'apparaissent les appareils de soutien (spicules)
qu'on observe cbez les spongiaires et les écliinodermes.
I. "épiderme des invertébrés est représenté i)ar une assise
uni(|ue de cellules épitbéliales. C'est là son caractère fon-
ilamenlal. Les éléments t|ui le composent préseuleut un
polymorpliismo des plus remaniuables. Ce sont îles éléments
aplatis, cylindri(|ues ou polyédriijues. Leur corps cellulaire
est nettement délimité; d'autres fois, il se fusionne avec le
corps celluliiire des cellules voisines.
1, 'épiderme des métazoaires est capable de diiïércnciatious
niulliples et variées. Certaines cellules se transforment eu
aiqiareils de défense (nématocystes), ou de sécrétion (cel-
lules caliciformes). D'autres élaborent des organes de mou-
vement (cils) ou des organes de soutien (spicules). D'autres
encore constituent des organes sensoriels.
Par sa face superficielle, l'épiderme édifie une cuticule |
souvent épaisse, et cette cuticule, cbitineuse ou calcaire,
n'est pas le trait le^ moins remarquable de l'épiderme des Fig. .jII. — Peau d'un artluo-
métazoaires. podc. (D'après 0. Duboscq.)
Eulin le tégument des métazoaires présente des glandes. r. cuticule, élaborée p.n- les cellules
Ces glandes sont abondantes cliez les mollusques; chez les épidermiques E, disposées sur une
ailbropodes elles sont représentées par les glandes défen- seule assise. Ces cellules .■pidermiques
si vos, par les glandes ciriéres. Cbez les Insectes et les Myria- *°"'.''" <^ont.'"u.té avec les fibres mus-
, , , , . , ... ■ . culawes stnees, iV, sous- acentes.
podes, les glandes cutanées « se relient aux organes respi-
ratoires, par des liens originels fort étroits. Les trachées semblent ne représenter,
des glandes tégumeutaires modifiées « (Chatin).
Il
M
que
VERTÉBRÉS
I" Poissons. — La larve de l'Ampliioxus est pourvue d'un ectoderme cilié. Sur l'animal
adulte, le tégument est formé de cellules prismatiques, disposées sur un seul rang, qui por-
lenl un plateau à leur pùle libre. La vitrée est épaisse et se montre formée de plusieurs
lames superposées. Le derme se continue avec le tissu conjonctif inter-musculaire.
L'épiderme des autres poissons est stratifié : on peut y trouver des cellules caliciformes,
le plus souvent disséminées. Le 'derme ne renferme ni muscles ni glandes, à quelques
exceptions prés (glandes venimeuses, glandes cutanées des dipneustes). En revanche il
élabore des écailles qui représentent un véritable squelette extérieur, parfois ossifié. Ces
écailles sont recouvertes de cellules épidermifjues, durant toute la vie, ou seulement pen-
I. Infusoires.
■i. Radiolaires.
3. l'oraminiferes.
Ji. Ce sont des cellules spluMii|ues, chargées de pigment, qui s'aplatissent, certains moments, et donnent au
tégument une coloration foncée.
i. Les iridocytes sont des cellules conjonctives minces et striées, .i la surface desquelles se réfléchissent les
rayons lumineux.
POIRIEU ET CIlARPy.
V.
.34
[.1. BRA.XCA.]
860 LE TÉGUMENT EXTERNE ET SES DÉRIVES.
(lanl la période embryonnaire (Sélaciens). La peau des poissons est encore pourvue de clno-
inatobiastes; ces éléments, situés dans le derme ou dans Tépiderme, sont en connexion
avec des nerfs qui permettent à l'animal de modifier sa teinte à son gré. 11 y a là un curieux
phénomène d'adaptation au milieu, bien connu des zoolog-istes*.
2° Amphibiens. — Certains ampbibiens présentent des glandes unicellulaires incluses
dans l'épiderme (Axolotl); d'autres portent des glandes pluricellulaires qui s'enfoncent dans
le derme (glandes à mucus, glandes à venin du Triton et de la .Salamandre). Cette abon-
dance de glandes est un trait caractéristique du tégument des ampbibiens. Le derme se
montre, chez eux, pourvu de libres lisses, de cellules pigmentaires, de dépots calcaires et
môme d'un squelette osseux (Cératophys). Chez quelques batraciens (Salamandre), l'assise
épidermique superficielle se sépare du revêtement buccal au niveau des lèvres, et c'est par
cet orifice unique que l'animal sort du sac que lui forme cette assise. Chez la Cecilie, il
existe, sur le tégument, des écailles rudimentaires. Ajoutons que poissons et ampbibiens,
présentent des organes sensoriels à la surface de leur tégument. Ces organes, qui rappel-
lent les bourgeons du goût, sont très nombreux et très développés. A mesure qu'on s'élève
dans l'échelle zoologique, ces organes émigrent dans l'épaisseur de la peau.
3" Reptiles. — Destinée à une mue annuelle, « la peau des reptiles, à l'opposé de celle
des amphibiens, est extraordinairement pauvre en glandes. La propriété caractéristique
de la peau des serpents consiste dans la faculté de produire des écailles, des tubercules,
des piquants, des scutellcs, des griffes et [autres formations analogues. Toutes ces produc-
tions... dérivent... d'une prolifération des cellules épidèrmiques » (Wiedersheim). Un ren-
contre encore, chez les Sauriens et les Crocodiliens, desos dermiques. De tels os constituent
la carapace des Tortues. « 11 faut aussi signaler la présence du pigment dans la peau des
reptiles (Caméléons, Ascalabotes, Serpents et Scinques) et la faculté que celle-ci possède de
changer de coloration. » (Wiedersheim).
4° Oiseaux. — Les oiseaux sont les vertébrés qui présentent le derme le plus mince, le
moins vasculaire, le plus riche en organes sensoriels (corpuscules de type pacinien, cor-
puscules de Grandry). Ce derme est parfois séparé des parties sous-jacentes par des vési-
cules aériennes.
La couche basilaire de l'épiderme est chargée d'huile, partout où la peau est recouverte
d'écnilles. Les éléments du corps muqueux sont solidarisés par un appareil filamenteux de
forme compliquée. Le straliim granulosum fait défaut, comme chez les reptiles. La couche
cornée est infiltrée de cire (Hanvier).
L'épiderme est capable d'élaborer nombre de productions cornées (étui du bec et des
eigols, peau des doigts, ongles et plumes). Le derme ne présente aucune trace d'os dermi-
([ues; il est complètement dépourvu de glandes. Toutefois, chez nombre d'oiseaux, on
trouve, près de l'extrémité de la queue, une glande sébacée volumineuse, «jui constitue la
glande du croupion ou glande uropygienne. Celte glande est en rapport avec un muscle
constricteur puissant. C'est à son orifice que l'oiseau puise, avec son bec, la matière sébacée
([u'il répartit ensuite sur toute la surface du corps.
Lo pigment n'est pas élaboré dans la peau des oiseaux; on ne le trouve que dans les
]>lumes. Ces plumes sont mises en jeu par des muscles puissants (muscles lisses) qui, selon
quebjues auteurs, présenteraient des traces de striation transversale.
0» Mammifèves. — Le tégument des mammifères rappelle, à quelques dilTérences jirès. le
tégument humain-.
L'épiderme subit une mue incessante. Sa couche cornée s'épaissit pour former les callo-
sités ischiatiques des singes, les châtaignes du cheval, les plaques écailleuses île la queue
du castor et du rat.
Le derme, pourvu de papilles de taille monstrueuse chez les Cétacés et les Ruminants
(museau), élabore un véritable squelette chez le Tatou et chez la Taupe; il renferme une
musculature puissante chez le Hérisson, le Porc-épic et chez les Solipèdes; cette musculature
s'attache à des tendons insérés sur la face profonde du derme.
La peau de certains mammifères s'adosse à elle-même pour former des replis qui rappel-
lent la membrane interdigilale de la Grenouille, la palmaturede certains oiseaux (Canards).
Tel est le cas des ailes de la Chauve-souris et des Galcopilhèques.
La peau contient 3 ordres de glandes, i\m toutes trois sont capables d'élaborer de la
graisse ; ce sont les glandes mammaires (voy. .Mamelle), les glandes sudoripares et séba-
cées.
'() Dans toute la série des mammifères, les glandes sudoripares affectent la forme lubu-
leuse.
I. Ce n'drxo disparait (|uanil les nerfs optiques ont été coupés.
•2. LVlûidino est une substance propre aux mammifiTes. Toutefois elle n'e.visle pas chez tous les mammifères.
La plante <lu pied de l'omyilidrynquc n'en contient jamais (Pu.i.iet. Soc. anal., tSiVi. p. 3l8i.
LK TI'CrMI'NT l'XTKliNI' DANS LA SKRIK ANIMAI, 11. 851
i;il('ss(ml foriiH'cs d'im r.iiial rcctiiifiiic chez Ifi Taiipo, crimuli- en ciosso à son cxIn'Miiilr
|iior(iii(l(> chcY. le l,(i|iiM cl lo I,i(''vie, rmncliciricnt ploiiHTuU'! chez lo (Ihovnl. dos :{ ly])es
iii(ii|ilnil(i^i(|iics, lie plus en plus (•(imiiliinK's, rnppollerit les :t stados du (irvcloppoiiient de
l'appaii'il siidoriparc dans l'espi-ce liuniaine. Ils sont reliés ])ar des Iransilions insensibles.
Les .lilandes sudiiii|)arps sont simples on rarnidées. (^ette dernière disposition s'observe
rhc/. le (lliien, le l'orc, le l,a|)in (friandes de la bande pileuse). Ces friandes comprennent
deux serments : le serment exeréleur et le segment sécréteur, que séparent, cliez le (Jbat,
lin canal rciréci; le seg-menl sécréteur, avec ses cellules glandulaires et myo-('pilb<'liales,
|ircscnle lui-même deux pnrlimis : Tune, profonde, est Cfintournée en gloim'iule; ranirc,
Mipcriicicllc, est recliligne. (liiez la (Ibaiive-souris les glandes sont ovoïdes ou amiiullaires;
cl li.iiivicr .1 pu y constater la contraction de fibres musculaires d'origine l'iiillicliab,'.
(llic/ TAiic cl le Clieval, les glandes siidoripares alleclent des rapports inlcressauls avec
les poils. I.ciu' glomérule, situé dans l'épaisseur du derme, s'éteinl du bulbe pileux à la
glande sébacée; il occupe toujours lo côté du ])oil où s'insère lo mnscb! arrecteur. Ce
muscle présente souvent une boutonnière oii s'engage le canal excréteur de la glande.
Aussi, ipiaud le ])oil se redresse sous l'cirel du froid, le muscle contracté rétrécit ou fait dis-
pai.iître la lumière du canal. Aucune sudation, ou, tout au moins, aucune sudation abon-
dante ne peut, dès lors, se produire à la surface du tégument (Henaut).
Outre les glandes sudoripares ordinaires qui s'observent cbez la plupart des mammifères
(Cdiicn, Chat, Cobaye, Cheval, Hat) on observe encore dans cette classe do vertébrés des
glandes volumineuses qui sont chargées de pigment et rappellent beaucoup les glandes
axiilaires de l'espèce humaine. Telles sont les g-landes du mufle (Bœufs), les glandes laté-
rales des .Musaraig'nes, les glandes du larmier de la Gazelle, du sinus bidexe (Mouton et
l.aina), de la pochette inguinale (Mouton, Gazelle), de la brossette (Chevreuil), do l'aréole
(lu inaniolon (Porc, Jument), du fourreau de la verge (Cheval)'.
Ciioz certains mammifères des glandes lubuleuses ou à caractère mixte, élaborent des
sécrétions colorées en rouge et on bleu. On les rencontre sur la poitrine et l'abdomen du
Kangourou, et chez l'Antilope. La sécrétion possède chez le mâle une odeur pénétrante <( ([ui
semble exciter la femelle pendant la période du rut ».
/') Ouant aux glandes sébacées, elles sont extrêmement développées chez le Bœuf, chez
le Chien, et chez le Cheval dont le système pileux est très développé. Les glandes séba-
cées ouvertes à la surface de la peau et munies d'un poil rudimeutaire font défaut chez la
|ilu|)artdes mammifères; « ce n'est (jne sur les ])arlios glabres du corps qu'on en rencontre
quelques-unes » (Sappey).
'( Los glandes nidoriennes, glandes à parfum, etc., si répandues chez les mammifères,
]irincipalement chez les carnivores et les rongeurs, sont des glandes sébacées formant sou-
vent des niasses considérables, "et caractérisées par l'odeur de leurs sécrétions. Cette odeur
est parfois tellement fétide ([ue l'appareil glandulaire ainsi constitué peut être considéré
comme réellement défensiL permettant aux Mouffettes, etc., d'éloigner leurs ennemis et
d'échapper à leurs atteintes. Les glandes odorantes sont généralement situées dans la région
anale ou périnéale : telles sont les glandes à parfum des Civettes, les glandes à musc des
Moschidés, les glandes à castoreum des Castors.
On doit en rapprocher les glandes préputiales des Rats, les glandes caudales dos Dasmans,
les glandes faciales des Chéiroptères, etc. » (Chatin).
1. I.S8I. FiCAiiKu. litiiile aiiati)niii|iic des glandes sudoripares. Thèse. Paris.
[-4. BRANCA.
ARTICI.i: III
L'ONGLE
CHAPITRE I
DÉVELOPPEMENT DE L'ONGLE
ip
FT .
Comme tous les phanères, l'ongle procède d'une involution d'origine ecto-
dermique. Organe annexé aux extrémités des membres, il suit la loi générale
du développement de ces extrémités (Zander, Retterer). Son apparition est donc
plus précoce^ au membre supérieur qu'au membre abdominal.
JMais, pour donner quelque précision aux indications chronologiques qui mar-
quent les diverses étapes de l'évolution,
nous n'aurons en vue que l'ongle du pouce.
Disons ici, une fois pour toutes, que « la
genèse de l'ongle est un phénomène abso
lument continu ». Les stades que nous
distinguerons chevauchent les uns sur les
autres : un stade commence, sans que le
stade antérieur soit terminé. Aussi « les
seules divisions qu'on puisse établir ici
doivent répondre aux époques où débutent
F.c..r312.- Coupe longitudinale .lu pouce les diverses modifications cellulaires qui
(fœtus (-/^ de -^. (D'après Curtis). impriment à l'évolution épithéliale ses mo-
Premiers vestiges de l'involution postérieure /P dalités SUCCeSsives^ ».
et de la fossette terminale FT. — La piiaiangette JnC/-/ 7 l't r] t ^ ' I I'
montre sur sa face palmaire la coupe du tendon fié- 1 ^tClO.e ClU lit uOrSO-terminot . — l \\
chisseurP, et sur sa face dorsale la coupe du len- ^]\ ,'.pi,lormiqTio de direction transversale
don extenseur.
apparaît sur le dos du pouce, un peu au-
devant de la base de la troisième phalange (l""' semaine du S*" mois). Il circon-
scrit en arrière le champ unguéal.
La délimitation du lit primitif se complrlc. un peu plus fard, par l'ap-
parition d'un sillon arciforme, dont l(> i)li postérieur représente la corde.
Les parties latérales de ce sillon sont à peu près verticales. Sa partie antérieure
est transversale. Elle occu])e l'extrémité du doigt ; elle esta égale distance de
la face palmaire et de la face dorsale du jxiuce; elle est située dans li> prolonge^
ment de la face antérieure de la dernière phalange.
1. La terminologie qu'appliquent les auteurs aux diverses parties de l'ongle est tellement variable qu'il im-
l)orte, une fois pour toutes, d'indiquer, au début de ce chapitre, les synonymies.
La face superficielle de l'ongle est encore appelée face libre, face postérieure, face dorsale, face supérieure.
Toutes ces appellations se justifient suivant qu'on examine l'ongle en place, sur le dos des doigts, comme le
l'ont les anatomistes, suivant qu'on le considère sur des coupes, comme le font les histologisles.
La face profonde ou adhérente est encore dénommée face palmaire, face antérieure, face inférieure.
Le bord adhérent de l'ongle porte aussi les noms de bord supérieur, de bord postérieur ou proximal.
Le bord libre est souvent qualifie de bord inférieur, de bord antérieur, de bord distal.
2. De ■-> à 3 semaines (Mac Lcod, Driltsh Jouru. of Dermal., IS98). Voilà pourquoi, à la naissance, « les
ongles dépassent l'extrémité des doigts, mais non pas celle des orteils » (Lacvssagxe. Mvdrciiiv jiidiciaiir).
3. 1889. !•'. CruTis. Sur le développement de l'ongle chez le fcvtus humain jusqu'à la naissance. Jouriin/ rff
l\lnat. et delà Physiol., p. r.'j.
dI':\i;i.()I'I'i:mi-:nt MoruMioi/jfiioiiK kv histogenèse.
853
T -
Ail lit (le l'oii^lc ainsi (Ic'liiiiilr, on peut n'coiiiiaîlrc deux so^menls, liiii
anlrrieur, l'antre poslrricnr, ([ni s(! raccordent à angle droit, au niveau de la
région qui, clie/. l'adnlte, répond à l'angle de l'ongle. Le segment antéricMir
du lit occu|)e la moitié dor- j.-j- f //,
sale de l'extrémilé dn doigt;
le segment postérieur occupe
l'extrémité distale de la face
dorsale du |)once.
Dans ce premier stade (lu
développement de l'ongle, la
délimitation du lit [)rimitir
est assu rée par une dépression
de l'épiderme, et cette dépres-
sion très superficielle déter-
mine, dans la profondeur.
l'apparition d'un mur plon-
.n . ,.• • .■ FiG. 51:!. — Coupe lons'ituiliiialedu noui^e surlc fœtus r/
géant forme par 1 invaguiation j^ _^P (^,^p^.g ^.^^^.^^ C5
d une band(î e[)ldernuque. On rcmaniue le champ unguéal, limité en arricie pai l'involutiuil
2" StClde du lit doVStll })ri- l"'^l'''''''"''e ^/^, et en avant par la fossette terminale FT, qui se
. ., 1 '''ouve reportée sur le dos du doigt. L'extrôniité (lu doigt est en 7';
rintlj . — Sur le pouce du le tendon nédiisseur s'insère sur la face palmaire de la phalangette/'.
fo'tusde —.^ le litprimitif n'est
plus dorso-terminal ; il est tout entier sur le dos du doigt (A). Le segment
/. ■/■ CD antérieur ou terminal du lit pri-
mitif s'est donc déplacé; il oc-
cupe maintenant le dos du doigt,
comme le segment postérieur au-
devant duquel il est situé.
A ce stade, le sillon qui, en ar-
B rière, circonscrit le lit primitif est
très superficiel; en regard de lui,
on constate la présence d'un bour-
geon épidermique long de 123 à
130 a, constitué par l'assise basi-
laire et par des cellules malpigbien-
nes,superposéessur Kjà 20rangs.
„ „,, „ ,, . ■,,-<•♦. 7.™ Le sillon épidermique de l'in-
FiG. ol4. — Fossette terininnle d un fœtus de 5;ns^. . /. ^
(D'après Curtis.) volution antérieure est très net:
L'assise basilaire B est formée de cellules cubiques. — Les il est COnnU SOUS le nOUl de foS-
cellules des assises malpighiennes CM augmentent de taille en , , , ' 1 ' -
se rapprochant de la surface du tégument ; les cellules superfi- ^^tte temimaie ; a SOn ni\eau
cicUes CD, dépourvues de filaments d'union présentent un as- l'épiderme déprimé s'cst auiinci.
jiect remarquable. Elles sont volumineuses (20 jjL), polyédriques -, J 1 r "1/
ou irrégulières, et lâchement unies les unes aux autres. — Un L examen de la llgure Ol4, mieuX
noyau arrondi occupe la partie moyenne de l'élément. Au-des- qu'une longue description, mon-
sus de lui, le protoplasma se colore cnergiquement par le car- ^ . .
min. Ce sont là les cellules desquamantes de Curtis. trera la constitution de la tossette
terminale.
En même temps que le lit primitif se localise tout entier sur le dos du
doigt, on constate la première apparition des crêtes dermiques de Henle, sur les
bords et sur les parties antérieures du champ de l'ongle.
[A. BRANCA.]
854
L'OxXGLE.
C'est seulement plus tard que le lit primitif se transformera partiellerncnl
en lit définitif. Le segment antérieur ol le segment postérieur du lit primitif
se séparent par un sillon transversal (1'^ semaine du o'' mois). Le lit délinilif
se constituera aux dépens du seul segment postérieur.
3° Stade de réponycliiurn. — L'apparition des processus de kératinisation
à la surface de la zone ectodcr-
mique qui représente le rlianq» dt*
l'ongle, marque le 3* stade du déve-
loj)pement (stade de l'éponvchium
de Curtis).
Au début du 4'' mois (fœtus de
[|^) on voit apparaître, dans l'extré-
mité antérieure du lit de l'ongle, une
couche cornée que Unna désigne
sous le nom d'éponychium.
Cette couche s'accroit rapidement,
d'avant en arrière, jusqu'au niveau
de l'involution épidermique ptisté-
Fm. .513. — Involution postcrieure sur le fonus rieure. Mais à peine réponvchium
de^. (D'après Curtis.) ^_^_-^^ recouvert la totalité du lit de
Corps muqueux CM et couche basilaiie de la face i'„„„ip „,,„ „ rpfonlé nar le dévp-
postéro-supérieure B et de la face antéro-inférieure B' ^ Ongie, que, « reiOUie par IC ae\ 6-
de 1.1 fjouttièie iingiiéaie. loppemeutdes parties sous-jacentes,
il se déchire, au milieu du lit, vers
la fin du 4'' mois. Ses deux extrémités seules persistent » et vont continuer
leur évolution.
Son extrémité antérieure devient l'origine de cette corne épaisse qui persiste
au niveau de l'angle j.^ j, , ,p
antérieur de l'ongle.
L'extrémité posté-
rieure de l'éponv-
chium prend, dès lors,
le nom de périonvx.
Sur les embryons de
11 à 12 centimètres,
un prolongement se
détache de sa face pro-
fonde. C'est là l'éperon
radiculaire. Il va
s'enfoncer d'avant en
arrière et de haut en
bas dans l'involulion
postérieure, (jue, de ce
fait, il partage en deux couclies, l'uiic aiilrro-inféricure. l'autre postéro-supé-
rieure. Celle-là deviciidia la inalricc |trimilive; celle-ci représente répidt>ruu
réfléchi du repli sus-unguéal. Finalement (f)'' mois), l'éperon radicidaire att(Mn-
dra le fond derinvolulion postérleui'c» ; il v prolong(\ en quelque sorte, la trans-
formation cornée « commencée à la surface lil)re île l'épiilerme ».
rii;'. ."ilC). — Coupe lonpituiliuale du pouce (fci'tus ç^ de t*^)-
(D'après Curtis.)
//', involution posti''iieure. — FT, fossette terminale. — !.. champ unguéal.
— E, éponychiuni. — 7", extrémité du pouce. — P, face palmaire de la phalan-
P'ite.
MKVKI.ol'PEMENT MUHPlKJLOdlQUE ET DISÏOGÉNÈSE.
855
Il iiii|i(ti-lr lit' rciii,ir(|ii('i' ici (|iic(I;iiis 1rs (mis ([iiarls aiiliTinirs du lit iiri,!^ii(''al,
la tiansforinalioii tiirm'r de l'i-pidcrinc; est const'oulivr ;ï la loniiatioii d iiii
sliatimi ^i-amiKtsimi. Il n'en est plus de nii^ine dans le (|uart posl(''riinirdu lit.
Là. plus d'éh'idiiH» : la kératinisalion « s'elTectue par uii a|)latissement et un
lassiMiicnt des élé-
/•■•/• /•;/•
liSu
K E
uicnls rpillirliaux »
cl par une nindilica-
lidu cliiuiitiuc ((ui
dchulc à la pcriphc-
rio du ci)r|)s cellu-
laire.
I/ép(iiivcliiuni ne
rcp resente donc
|)oint « lin toutho-
uiojrène. Son mode
d "origine et sa struc-
ture diffèrent en ^^^ g,.^ _ ç^q^^-^q longitudinale du pouce sur le fœtus de |4i=-",
avant et en ar- (D'après Curtis.)
rière ». Rupture de 1 oponychium EP, qui laisse à nu l'ongle primitif 0. — FT, fossette
terminale. — P, périonvx. — /îSk, repli sus-unguéal. — 7", extrémité (lu doigt. —
4" Stade de l on- p,,^ phalangette.
(/le pt'iiniiif. — Le
stade de l'ongle primitif débute au milieu du 4« mois. Il s'éfend jusqu'au milieu
du 3'" mois.
Ce stade est marqué par d'importantes modifications cellulaires qui seprodui-
sentdaiis le corps muqueux,
commencent au centre du
lit. et se propagent à sa
partie postérieure (fin du
4*^ mois).
Sur l'embryon de jp^, le
corps muqueux est formé
de « cellules ovoïdes dont
le grand diamètre atteint
^ 20 UL, et qui affectent une
tendance à s'orienter en
Fia. 318. - Coupe intéressant le segment antérieur du lit Aies, obliques de haut en
et la matrice primitive chez le fœtus de \~B,. (D'après bas et d'arrière en avant » .
Curtis.) Leur corps transparent ,
B, couche basilaire.- Cl/, corps muqueux; les cellules du segment , filaments
antérieur du lit sont situées à gauche ; leur corps cellulaire est de cou- muni acjd ue Uidiueiiis
leur grise; les cellules de la matrice primitive sont claires et inclinées ffunion, « présente deS COn-
les unes sur les autres ; les plus superlicielles sont chargées de grains x + „ r^„^r>,,„
de kératineA'.- E, éponychium. tours nets... et renferme un
novau pâle à fines granula-
tions. Ces éléments, au contact immédiat de la couche cornée superficielle, se
chargent de grains volumineux (l à 2) arrondis, anguleux, ou en forme de
croissant et qui, semblables à de grosses gouttes d'un liquide coagulé sur place,
se colorent fortement en jaune par le picrocarmin. C'est là évidemment un
premier dépôt intracellulaire de substance kératinienne ».
CM
[A. BliAXCA.]
856
L'ONGLE.
0 PE
PE C
rnxESHi.
Le dépôt de la kératine' marque donc le début du stade de l'ongle primitif.
Ce dépôt se localise dans des éléments situés au-dessous de Téponvchium ; ces
éléments, dont l'aspect est remarquablement clair, voient leur jjrotoplasma
s'entourer d'une coque <]<•
kératine (kératinisation
marginale de Curtis). L'en-
semble des cellules ainsi mo-
difiées constitue la matrice
primitive de l'ongle.
Dès lors, l'éponvchiiim
cjiange d'aspect ; il n'est plus
uniformément coloré en rose
par le picro-carmin; sa zone
profonde, la plus récemment
formée, se teint en jaune.
Sur les coupes, cette zone
semble se prolonger, dans
les parties superficielles de
la matrice unguéale. j)ar
des filaments cornés qui re-
Fiu. 519. — Lagouttiôrc do Tongleet réperoii radiculaire.
(D'après Curtis).
Coupe longitudinale de la gouttière de l'ongle, sur le fœtus présentent l'exoplasme des
de '-j^^, laissant voir l'éperon radiculaire formé de 2 bandes dis- ij i 1 ' I " - 1'"
tinctes, l'une 0, formée de substanc'e unguéale, l'autre PB, de sub- celIUlCS maipigniennes Cleja
stance cornée; cette dernière déborde la substance unguéale et kératinisé (B).
s'avance plus près du fond de l'involution. — B, coucbe basilatre , « j j r-
du repli sus-unguéal. — JS', coucbe basilaire de la matrice de l'ongle. ^^^ 7.0ne protonde de 1 epo-
nvcliiiim, teinte en jaune
par le picro-carmin, est le rudiment de l'ongle primitif, mais « il est impos-
sible de préciser d'une manière absolument exacte Tépoque où apparaît pour
la première fois une lame dis-
tincte méritant le nom d'ongle.
C'est par une substilution lente
et continue que l'ongle primitif
déplace et remplace l'épony-
cbium » ((Airtis).
Quand l'épouychium, st)ulevé
par l'accroissement des tissus ï
sous-jacents, se décbire et dis-
parait de la partie moyenne du
lit de l'ongle, l'ongle primitif se
trouve mis à nu.
C'est une lame de structure l'"Hi.o20. — Coupo loiigiludinalc de la matrice priinilivo
li\cbe, d'aspect feuilleté, et dont s"'" "" fœl"s ^f de i^\ (D'aprùs Curtis.)
la surface libre s'exfolie sans ,M.!i;/^ÎSr..l'in!''"'n 7 "'^ ^■"'•.P^ ";"<i"^''.'=^ "ng"'---'- - A",
giain> (le keralmo. — 0, 1 ongle primitif qui a ce st.ide est .i nu.
cesse. Cette lame a bientôt re-
couvert tout le cliaui]) de l'ongle, et de la lin du '('■ mois au début du '.I. elle
s'étend, connue la matrice, d'avant vu arrière; elle s'enfonce dans l'iiivolulion
I. Signalé par Brookc (l883)(S/ic(iA's .l/i///ici/., Wien, IW. II. II. 3) et par Zander.
DKVKI.orriiMI-NT Nrolil'IloLtKJlQUE ET HISTOGENÈSK.
857
poslrriciiic. eu lonj,--!';!!!! la paroi inlV'rioure de l'éj^Toii i adiiiilairc cjui la
(li'lionle l'I «t semble lui servir de guide ».
Aussi l'euibryon de \^ possède-t-il une iuvululiou postérieure que cloi-
son ue, de haut en bas et d'avant en arrière, l'éperon radiculairc. La zone
RSu
I ...
î« e«««U>
FiG. o21. — Coupe longitudinale du pouce sur le fœtus de 5^ 2. (D'après Curtis).
RSu, repli sus-unguéal. — FPT, fossette pré-terminale. — T, extrémité du doigt. — PIt, phalangette.
située au-devant de la cloison prolonge la matrice et va prendre ses carac-
tèi'es; la zone située en arrière représente déjà l'épiderme réfléclii du repli
FT
PE
FiG. 322.— Coupe longitudinale du pouce sur un fœtus ^ de ||^. (D'après Curtis.)
rr, fossette terminale. — Ep, éponychium. — FPT, fossette préterminale. — 0, ongle. — MD, matrice unguéale.
— PE, périonyx. — P, phalangette.
sus-unguéal. C'est seulement dans le fond de l'involution, là précisément où
ne se prolonge pas l'éperon radiculaire, que ces deux zones ne peuvent être
distinguées l'une de l'autre.
0'' Stade de V ongle définitif. — « Tandis que la partie postérieure de la
matrice se déplace avec l'ongle primitif, sa partie centrale devient le siège
[.1. DRAXCA.
858
L'ONGLE.
d'une évolution nouvelle, qui débute dans \a2" semaine du ^V mois. Les cellules
épithéliales subissent, à l'entrée de la gouttière, une transformation in situ. »
Elles prennent une forme nettement polyédrique, et loin d'élaborer des grains
de kératine, rares et volumineux (0 a), on les voit se charger de granulations
fines et nombreuses, que le picrocarmin colore en rouge-brun. Ces granula-
tions sont identiques à celles qu'on observe sur l'ongle de Tadulte. Elles sont
formées de substance onychogène.
De telles modifications s'étendent, peu à peu, sur toute la matrice, et au
début du 0« mois, la matrice définitive s'est substituée à la matrice primitive;
la substance onychogène y remplace la kératine.
Aux dépens de la matrice définitive, et là où elle a d'abord apparu, se déve-
loppent des couches unguéales nouvelles. L'ensemble de ces couches constitue
une lame de corne épaisse, compacte, qui n"a nulle tendance à la desquama-
tion.
L'ongle définitif s'est substitué d"une iin^on lente et continue à longle pri-
nsu
FiG. 523. — Coupe loiiiiiludiiialc du iiii'diiis sur le fœtus de J4|^. (D'après Curlis.)
La couche cornée de l'épiderme s'est détacliée, |)ai-lout, sauf sous le bord libre de l'ongle C; elle représente le
reste de réponycbium. — T, extrémité du doigt. — MD, matrice de l'ongle. — RSu, repli sus-unguéal.
mitif, dont il suit le mode de progression. Au 9'' mois, il atteint en arrière le
fond delà goutlièrc iingurale (rn-ius de ,"?'!): en avant, il commence à proé-
miner et présente un bord liltre'.
Pendant que se succèdent ces Iransl'ornialions fondamentales, la l'osselle
terminale s'efface, mais le lit de l'ongle est limité par rap|)arition d'un sillon,
situé en arrière de la fosselle leiuiinale. Ce sillon. (|n'ini nomme fossette pré-
lerminale. est net sur le ftetus de ^I; il a disparu sur le fo-lus de U^.
Telle est la description que donne le professeur Curlis dans son mémoire
de I8S9; depuis, i-et auteur a repris l'étude du stade de l'ongle définitif, et
dans une note (|u'il a bien x'oiilu me remettre (juilli^t l'.HKl), il mo(lili(> comme
il suit sa première inbM'prélation :
I" Les gi'ains de kér;iline se l'orment jusqu'au moment de la nai-<sani'(>.
tout en devenant de plus en plus lins et d(^ plus en plus rares; leur zone de
production recule incessamment vers le fond de la gouttière iniguéale:
2" La sidistance nnvcliogène n'existe point. Ce (|u'ou a pri-^ pour elle. c'i>st
I. L'ongli' roumicnce à prési'nter un bord lilirc au di bul du 7* mois. Ce détail a son iniporLince en médecine
légal,..
i>i;vi;ij)|'|'i;\ii;nt Mtiiii'iiDLdi.ini i: i:r iiistogknkse 869
1,1 coiiiw (li's lilaiiii'iiU iriiiiioii. lilaiiiriils (|iii soiil (li'j/i N'isiblcs sur lo fn'liis do
I »'■■•■ .
U'- • •
'V' Il i\'v aurait |)as lieu (r(ij)|)ii.st'r Idiitilc priunlil' cl I'cju^Il- déliiiilil' en
(lisant : Idugle priinitir so luruic à la suite d'un dépôt de kératine, l'onfrle
di'linilir à la suiti' d'un dép('»t de sulistanif nny<'li()f;t'iic. Lonirle se forme i)ar
un procossus univoque, toujours snnhlaMe à lui-rnènn'. Mais dans le stade de
rnni^lc primitir, la production de ki-ratiac se l'ait sur tout le lit de l'ongle; dans
le slaile de l'ongle définitif, celle jtrctduction se localise au fond de la goiiltlèi'e
uiiguéale.
Iv'-^iiiiii'. — lu pli éj)idi'ruu([ue circonscrit le champ uù se développera
l'ongle. Ce lit, revétn de cellules épithéliales, se recouvre bientôt d'une couche
cornée (éponychium). Puis une plaque unguéale se difTérencie ; elle s'interpose
entre le corps muqueux et la couche cornée; elle a donc la valeur d'unstratum
lucidum; elle s'enfonce dans l'involution postérieure, où elle constitue la racine
de l'ongle. L'éponychium une fois rompu, le limbe unguéal est à nu dans la
majeure partie de son étendue ; il ne cesse de croître par l'apport de couches
nouvelles, issues du corps muqueux sous-jacent. Tout d'abord lâche et friable,
l'ongle ne tarde pas à se montrer solide et dur. A l'ongle primitif, qui ap|»araît
d'avant en arrière, se substitue l'ongle définitif dont la croissance se fait en sens
inverse'.
NOTES
A) Siluatiun du lit primilif. — Zander- pense que le lit uni;uéal occupe primitivement
l'extrémitL- du doigt. L'ongle, chez l'homme, est terminal comme la griffe de certains mam-
mifères. Secondairement, il se déplace en totalité et se trouve reporte sur le dos de la pha-
langette. Voilà pounjuoi la région unguéale est innervée à la main par les nerfs palmaires,
au pied par les nerfs plantaires.
Curtis {loc. cet.) n'admet qu'une migration partielle; le segment distal du lit de l'ongle
se déplace seul; une fois parvenu sur la face dorsale du doigt, il acquiert un stratum gra-
nulosum; il élabore ces couches cornées épaisses qui plus tard font corps avec la face infé-
rieure de l'ongle, au voisinage de son bord libre. Le segment antérieur du champ unguéal
est l'homologue de la sole des solipèdes^.
Gegenbaur*, comme Zander, admet que l'ébauche de l'ongle est terminale. Il lui distin-
gue deux parties : l'une ventrale (lame cornée inférieure), l'autre dorsale (lame unguéale),
aux dépens de laquelle se constitue le lit déflnitif. La première de ces parties, loin de se
déplacer, s'atrophie chez l'homme; chez les vertébrés porteurs de griffes ou de sabots, elle
acquiert un développement considérable.
B) Kératinisatiun dans le Ut nn'utéal. — La kératinisation marginale ne s'observe pas
seulement au niveau de la matrice primitive (Curtis). Tandis que l'ongle définitif se con-
stitue dans la matrice, les cellules superficielles de la région antérieure du lit (deux tiers
antérieurs) se chargent de granulations de kératine, et cela du sixième au neuvième mois.
Ces cellules seraient donc capables de former de l'ongle, mais un ongle à structure lâche et
irrégulière, un oug-le facile à dissocier, sans cesse en voie de desquamation. C'est tout au
plus si la région antérieure du lit fournit un plan de glissement au limbe solide et compact
qui naît dans la matrice déflnitive, quand celle-ci élabore la substance onychogène.
1. Consulter sur le développemenl de l'ongle : 1880. Ivûlliker. Embryologie ou Traité complet du déve-
loppemoit de l'homme et des animaux supérieurs. — 1SS5. Réitérer. Sur le développement du squelette
des extnniitt's et des productions comtes chez les mammifères. Tliêse doctorales sciences, Paris.
2. 1884. Z.\\DER. Die friihesten Stadien der Nagelentwicklung und ihre Beziehungen zu den Digitalnerven.
Arclt. f. Anat. und Entwick. Anat. Abtheilung, 103.
3. 1884. Bo.\s. Ein Beitras zur Morphol. der Nàsel, Krallen, Hufe und KJauen d. Sausethiere. Morpliol.
Jahr.. IX.
4. 1885. Gegenb.\uer. Zur Morpholog. des Xagels. Morplwl. Jaliresb., X, p. 465.
[.1. DRAXCA.]
860 L'UNGLE.
CHAPITRE II
MORPHOLOGIE DE L'ONGLE
Une lame de corne transparente, flexible et résistante, tang-ente au dos de la
phalangette des doigts et des urteils, tel est l'ongle dans l'espèce humaine.
Cet ongle, comme le poil, représente un produit de kératinisation de l'épi-
derme, et, comme l'épiderme, il concourt au rùle de protection, dévolu à l'ec-
toderme tout entier. Mais, chez l'homme comme chez les primates, qui sont
les seuls mammifères pourvus d'un ongle, il constitue un appareil de défense
et d'attaque des plus rudimentaires. 11 correspond morphologiquement à la
griffe des carnivores, au sahot des ongulés et même au.x cornes des ruminants,
tous organes qui procèdent, comme lui, de l'épiderme, mais qui sont appelés
à un rùle autrement important, en raison même de leur forme et de leur déve-
loj)j)ement considérable.
A l'appareil unguéal ainsi compris, on
dislingue, comme à la peau, deux parties
fondamentales : 1" l'épiderme, dont la partie
superficielle se modifie pour former le limbe
unguéal; 2" le derme sous-unguéal, dont les
vaisseaux doivent assurer la nutrition de
iongle sus-jacent.
De plus, l'ongle a trois de ses bords sertis
dans un repli cutané, en forme de croissant.
* C'est le repli sus-unguéal ou manteau de
(|nelques anatomistes.
FiG. 524. — Repli péri-unguénl.
(D'après Sappey.) a. ONGLE. — L'ongle est une plaque de
/tô, repli sus-ung..éai dont une partie a gome d'aspect blanchâtre et transparent.
été sectionnée pour laisser voir sa forme, sa * *
hauteur et la gouttière qui loge la racine de Légèrement convexc de liaut en bas. beau-
''"t^~nfr;i'.""hTltif '■.r„ti'n".l'i'!-' ^oup plus couvexc dans le sens transversal.
— Il, L, parties du champ unguéal qui rc- i i
pondent à la racine /? et à la lunule /-. l'ongle apparaît comme « un segmeut de
cvliiidre creux ». Ce segment est quadrila-
tère. Par trois de ses bords, il est iMuhàssé dans un repli cutané « comme une
feuille de verre dans la sertissure d'un cadre ». Seul, son bord inférieur est
libre et se projette directement en bas.
Il occupe le dos de la dernière phalange des doigts et des orteils, .\ussi
désigne-ton ((nniiiiiuément cette jibalange sous le nom de phalange unguéale.
bien (jue l'ongle ne répond(\ en réalité, qu'à ses quatre cinquièmes inférieurs.
Un dislingue à l'ongle trois parties qui sont, de haut en bas. la racine, le
corps, l'extrémité libre.
1" La racine est la partie cachée de l'ongle. Elle occupe l'angle rentrant
déterminé par la rencontre du repli sus-unguéal et du derme sous-unguéal.
Elle est molle et flexible. Elle a pour étendue, l'étendue même du repli sus-
MORPIKtl.di.II': l)K i;ON(iM-:.
861
im^iK'al, (Idiil on priil la (h'MdlIcr .lisi'-iiiciil . Son hord |)ro.\iiiial es! Iivs iiiiiicc
et liiicniciil (Iciilclr. I*ar sa l'arc jjroroiulc, aux (if'pcns (l(! lacjiiclic l'ongle est
laillt'" t'ii hiscaii, la racine est fortement uni(î aux lissns sous-jaeenfs.
2" Le riirps: de l'oncle s'iMcnd de la racine an sillon ([ui sépare de la |)nl|M'
rcxlrcniilt' lilni' de la |)Iianrn' (angle
de roii-lc). -^ ''
Deux on trois l'ois pins long (|nc la
racine, d'épaisseur à peu près uni-
l'orine dans toute son étendue, le corps
de rongleoirre à considérer deux faces
et deux bords.
Sa face superlicielle (face posté-
rieure ou libre) est convexe. Elle est
parcourue, sur toute son étendue, par
des stries longitudinales qui sont con-
stantes, mais plus ou moins appa-
rentes. Une zone ovalaire. opaque, à
grand axe transversal, de coloration
blancbàtre, représente la partie supé- :
rieure de cette face : c'est la lunule. ^% --^
Par son bord proximal, à convexité
supérieure, la lunule se prolonge dans ^''«- 323. — A, l-ace inférieure de la moitié d'un
, . 1 1 T j 1 ongle et de sa matrice. — U, Face supérieure
la racuie ; son bord distal, convexe ^i^ ^lerme sous-unguéal du ménic ongle.
en bas, tranclie nettement sur le reste (D'après Blascliko.)
du corps unguéal, coloré en rose. La
lunule est plus développée sur le pouce que sur les autres doigts; sur l'auricu-
laire, elle fait parfois défaut.
La face profonde (face antérieure, face adhérente) du
corps de l'ongle est plane.
Les deux bords latéraux de l'ongle sont verticaux; ils
augmentent d'épaisseur de haut en l)as.
.3' V extrémité libre de l'ongle est d'un blanc gris et ses
dimensions sont très réduites lorsque l'ongle est coupé ou
usé par le travail. Mais lorsque l'ongle est respecté, elle s'al-
concave ou adhérente l<J"ge au point d'atteindre 2 ou .3 centimètres et davantage,
de l'ongle. Disons ici, une fois pour toutes, que la description qui
après, appe}.) précède s'applique non point k la totalité, mais à une
-U, partie qui n'poiul à - ■ i ,1 , , ,. ,
la inatiice. — L, partie l^Hie de t ectoderme unguéal, a 1 ongle proprement dit.
qui répond a la lunule -- Lorsqu'on « arrache un ongle », on n'enlève en réalité nue
(..corps du limbe unguéal . .
/?, son extrémité libre. la portion duvc et Superficielle de l'ectoderme unguéal;
cette portion constitue l'ongle proprement dit. Elle répond
histologiquement à un stratum lucidum, d'épaisseur considérable.
La portion molle de l'ectoderme unguéal, entrevue par Albinus, est plus pro-
fondément située; elle reste adhérente au derme sous-jacent; elle a la valeur
d'un corps muqueux de Malpighi. Sa face superficielle est plane; elle entre en
rapport avec le limbe corné; sa face profonde est concave. Elle présente des
FiG. 526. — Fa
[A. BRAXCA.]
862
l/ONGLE.
crêtes et des sillons qui s'engrènent avec les crêtes et les sillons du derme sous-
jacent auquel elle adhère solidement.
En résumé, l'ectoderme unguéal comprend deux couches comme l'ectoderme
cutané : l'une de ces couches est molle et profonde, c'est le corps muqueux :
l'autre est dure et superficielle, c'est le limbe unguéal ou ongle proprement dit.
A ce limbe unguéal nous avons distingué deux régions : l'une supérieure, le
corps de l'ongle; l'autre inférieure, formée par la lunule et la racine. Le
corps muqueux unguéal double ces deux régions; à la première, il constitue
un plan de soutien : le lit de Vongle; il représente l'organe formateur de la
seconde, c'est-à-dire la matrice luujuéale.
B. DERME sous-UNGuÉAL. — Situé à la fâce profonde de l'ectoderme unguéal^
le derme sous-unguéal est formé par une zone rectangulaire, à grand axe
(MU
1J.<L
Fiu. 527. — Coupe antcro-postérieure de l'ongle.
O, limbe unguéal avec son bord libre BO. — .10, angle de l'ongle. — CMC, corps muqueux ungu<'al dont
la partie postérieure épaissie représente la matrice. — DSU, derme sous-unguéal. — RSU, repli sus-unguéal avec
son versant cutané, VC, et son versant unguéal, VO. — P. périonyi. — On remarquera que .^ur cette pièce, le
limbe unguéal, usé, s'amincit de plus en plus, à mesure qu'on se ra[iproche de .son bord libre.
longitudinal. Beaucoup plus convexe dans le sens vertical que dans le sens
transversal, le derme sous-unguéal remonte jusqu'à l'insertion tendineuse de
l'e.xtenseur des doigts, sur la phalange unguéale.
Sa face antérieure se confond avec le périoste de cette phalange, auquel elle
adhère solidement. Sa face postérieure, convexe dans le sens transversal, est
parcourue par une série de crêtes dermiques, les crêtes de Henle. Ces crêtes
partent toutes d'un pôle commun, repré.senté par la partie médiane du bord
supérieur du derme sous-unguéal; les crêtes moyennes descendent verlicale-
nienl, en suivant l'a.xe du doigt; les crêtes latérales se portent en dehors;
elles s'écartent donc des crêtes médianes, puis bient«')t se redressent et leur
deviennent parallèles. L'arc de cercle ([u'elles décrivent est d'autant phisconsi-
(li'iaMc. (|irrlles sont ])his latérales. Href. ces crêtes s'écarli'iit dr Irnr ceiilre
d't)riginc ou pôle « comme autant de iurridi(Mis «. suivjinl la comparaison très
exacte de Henle.
A la face postérieure du derme sous-unguéal. comme à la face postérieure
de l'ongle, on distingue deux zones, l'une supérieure, l'autre inférieure.
La zone supérieiwe convexe de haut en bas présente une coloration blan-
châtre. Elle double la matrice.
Mdhi'ifor^ocir: ni' i;nNY;i,i.:.
863
Lu zone iiilriiciire est j)lanc de haut en has. l'illt; csl soiis-jacenle à la f)arli('
rosvo. (lu corps de l'oncle, c'csl-à-dirc au lit de lOn^ilc.
C. REPLI SUS-UNGUÉAL. Un rcjiji ( iilaiH-, eu (oiinc de croissant, recouvre
la l'acine et les bords latéraux d(^ ronfle, à la rai(tii d'un manteau. Ce repli
(repli sus-unpruéal, manteau de l'oncle) atteint sa plus prande étendue ("> à
(1 millimètres) au niveau de la racine de Ton^de; assez saillant sur la [)artie
supérieure du bord de l'ongle, où il atteint 2 à 3 millimètres, il s'atténue
progressivement et s'eflile en pointe, en se rapprochant de l'extrémité du
ddiii't. Il disparaît bientôt. La partie inférieure du bord latéral de l'ongle se
Irouve, de ce fait, mise à nu.
Etudié sur des coupes du doigt, le repli sus-unguéal aj)parait sous la forme
Epidémie du
feuillet superficiel du repli sus-unguénl
Epiderme du fci'Ul-l
Ongle
Mal vice,
le l'ongle
Epongchiu»
C horion
du repli
sus-
'inguval
Devine
soux-
unguéal
Miili-irc lit- (a ruciid- a.e l oiujlr
Fir.. o28. — Repli sus-unguéal. (D'après Szcymonowicz.)
d'un triangle. Le sommet de ce triangle est dirigé vers le corps de l'ongle; sa
face superficielle est libre; sa face profonde entre au contact du limbe unguéal.
Mais ce triangle varie d'aspect suivant les points considérés.
Au niveau de la racine, il est très haut et se termine par \\n sommet plus ou
moins effilé. Sur les bords de l'ongle, le triangle est d'autant moins haut qu'on
se rapproche davantage de l'extrémité du doigt; son sommet est mousse.
(jouttière ou rainure ungiiéalc. — On désigne sous le nom de gouttière, de
rainure unguéale, l'angle rentrant qui, sur les sections du doigt, apparaît cir-
conscrit par la réunion du corps muqueux unguéal et du repli sus-unguéal.
Cette gouttière affecte la forme d'un croissant comme le repli sus-unguéal qui
provoque sa formation ; et elle disparait, là oi^i ce repli cesse d'exister. Son ouver-
ture regarde le corps de l'ongle; sa partie supérieure est profonde et transver-
salement dirigée; ses parties latérales sont verticales, et très superficielles.
f.l. BIIAXCA.]
86k
L'ONGLE.
Celte gouttière forme un cadre où le limlje unguéal vient enchâsser la tota-
lité de sa racine et une partie de ses bords latéraux.
Nous aurons l'occasion de voir dans un instant que la gouttière unguéale
résulte d'une apparence grossière. En réalité, le derme sus-unguéal se continue
avec le derme sous-unguéal; l'ectoderme unguéal se poursuit avec l'épiderme
dorsal de la phalangette dont il ne représente qu'une zone différenciée. La
gouttière unguéale n'existe point, histologiquement parlant, à moins qu'on ne
désigne sous ce nom le sillon virtuel déterminé par la rencontre du limbe
unguéal et des couches cornées du manteau.
D. VARIATIONS DE L APPAREIL UNGUÉAL. — 1'^ Varia tiotis claus VaHpect
(jênéral. — Les ongles des orteils sont d'ordinaire plus épais et plus solides
que les ongles des doigts.
A la main comme au pied, l'ongle le plus développé est celui du pouce ou
Fio. 52y. — Ongle d'un enfant de huit jours. Coupe perpendiculaire à la surface
et à la ligne médiane de l'ongle, au niveau de sa partie moyenne. (D'après Ranvier.)
Celte coupe a été faite après durcissement par l'alcool. Coloration par le picrocarminate faible. Cùnser\'ation
dans la glycérine. — C, corps de l'ongle.' — E, lit de l'ongle avec ses crêtes papillaireset son corps muqueux. —
D, derme sous-unguéal. — P, parties latérales du repli sus-unguéal, dans lequel la couche cornée est séparée du
corps nuiqueux par un stratuni granulosum chargé d'éléidine, tandis que cette substance fait complètement
défaut dans le revêtement épithélial du lit de l'ongle. — A, commencement de la pulpe du doigt dans laquelle
on distingue ce derme, le corps muqueux, le stratum granulosum, et la couche cornée.
du gros orteil; le moins développé est celui du cinquième doigt. Souvent même
un tubercule corné représente, h lui si-id. l'ongle du cinquième orteil, déformé
par le port de la chaussure.
2" Variations portant sar l'une des parties de Vomjle. — ^0 Lunule. —
La lunule est très diversement développée chez les divers sujets. Plus petite au
pied qu'à la main, la lunule varie d'aspect avec le doigt sur lequel on la consi-
dère. Bien visible sur le pouce, elle est souvent à peine apparente sur l'auricu-
laire, où, parfois même, elle fait défaut. D'autre part, la lunule est à jieu près
aussi développée chez l'enfant tjue chez l'adulte.
Chez les nègres, qui ont l'ongle de couleur bistre, la lunule présente une
coloration bleuâtre qu'elle doit au pigment infiltré dans le derme et le corps
imi((ueux sous-jacent. Les derniers vesliges d'un métissage qui « fait retour
au Manc » sonl la coloration jaune de la sclérotique et iV^ la lunule des ongles.
Pareil fait est bien connu des créoles de l'Amérique.
h) Corps de row/le. — Le corps de l'ongle est plus oti inoiiis plal. ])lus ou
moins bomlté. Il jirésente souvent de ]>etites taches [/'!iirc< U}i;/Ui'Uti>, nwn-
iii^'T()[.(m;iI': m; i;\i'i'\i;i;ii. in(;ii;\i.. 865
xoni/e-^) Maiicliàlrt's, ilc ikhiiImt \ .iiliIiIc de rnniic cl, ilr sir;^c inv^^iilicrs. (l('s
tach(>s sont, parfois cniilliiciilcs : le r()i-|ts de roii;jl(' csl lilaiif (l.iiis (oiit(! son
('•IcikIiic. Parlicl on lolal. lalItiiLi'o csl ^cm'Talciiiciil (l'niiLiiiic lraiiiiialii|iM'. Il
c<l d'olisci-x alioii IV(''(|iiciilc chez les [)crs(»Miics i[tii l'oiil iisauc du « coiilcaii a
(■iiIIcmIc » |tiMw faire disparailrc r(''[)onv(diiiim (rima, llcidin^sfcld '). Il est
didcrniiiic |iariiiic ki'rali iiisal ion anormale
'•) l'Jji ré utile (i)ilci'h'i(ri' de Conijh!. (Imirlc ([nand on la foupc on (pTclIc
s'ns(> par le (ravail. l'c.xtrcmHc antcriourc de I'cmi^^iIc pent être longue de .'), 4,
."» ccnrinii'lie^. l'"Jle alli'inl li on 7 cenlimèlrcs clie/, les (lliinois et les Anna-
miles ipii ne se livrcnl à aucnn travail niannci. En pareil cas, rcxlrcniiti'- anlé-
l'ieure de Tonale se reconrhc en crosse vers la |»anme de la main.
(I) Iti'/ili xii><-/()ï<in(''al . - Ce repli s"a\ancc pins on moins snr la face doi'sale
de l'oniile. I^cs soins de la toilette le font souvent partiellement disparaître.
Hcnanl fait remaripKU' que la face libre de ce repli est dilTcrenlc an nivean des
doluts cl des oi'IciU. An\ doi^N, les papilles dermi(|ncs ne font ancnnc sadlie
il la surface de la |)eau ; aux ortt'ils, elles déterminent rapj)arilion de petites
saillies i:l(djnleuses, bien visibles dans les espaces interpapillaiics.
'^" \''(ri'il((jnx profi'Sf^ionnelli'fi. --■ [/exercice de certaines professions déter-
mine de profondes modificaiions dans la conlenr cl l'aspect général de ron^i-le
des mains.
A l'clat normal. Tonale, arracbé de son lit, j)résentc sur tonte son étendue,
la coloration blanclie qu'alTecte son bord antérieur.
(ibez les préparateurs de toiles pour llcurs artificielles, Tonizle est d'un jaune
franc; il est jaune brun, cbez les ouvriers des mannfacinrcs d(> tabac : ilesld'nn
l)run roujieàtre, cbez les tanneurs et les corroyeurs, et brun ou noir cbez les
ébénistes. Les peintres ont Toniile cliargé de plomb, et cet onple noircit au
contact des préparations snifuren-es.
L'onple est aminci cbez les teinturiers; il est rugueux et ses Iku-cIs sont l'ele-
vés en cupule cbez les ouvriers qui manipulent les alcalis. L'oniile du pouce
droit est déformé et usé chez les pastilleurs; l'usure de bipartie externe delà
pbanèrc s'observe chez les écosseuses de pois, etc. Tous ces caractères ont leur
importance, eu médecine légale, dans la recherche de l'identité.
CIIAIUTHE m
nisïOLOGiK jn: l appareil uxguéal
A. LOXGLE ET LE DERME sous-UNGUÉAL. — Comme le tégument dont il
n'est qu'une dépendance et qui lui fournit un appareil de protection connu
sous le nom de manteau, l'appareil unguéal comprend deux parties : 1" le
derme sous-unguéal, homologue du choriou ; 2'' l'ectoderme, dont l'ongle pro-
prement dit ne constitue ([u'une partie.
1. 1900. IlEiDiXGSFELn. Joufti. of cut . aiid. rjrnit. uv. difeascs, p. 490. Dans ce travail, Tauteiir noie que
li's cellules unguéales se teliinent hs-aucoup plus énergiguenient qu'à létal normal, au niveau île la zone acliru-
iniquo.
POIRIER ET CIIA!trV. — \ . 00
[.1. brasca:
866
L'ONGLl-:.
1" Derme soit'>-iin(/aéal. — Le dcniic sons-ungural iTi'sl point un dcnih'
planiforme. Il porteà sasurlacc iinc si'ric de crêtes lon^iliidinalçs, les crêtes de
Ilenle, qui sont toutes parallèles entre elles. Aussi, lorsipi'on examine une
coupe verticale de l'ouiile. rigoureusement orientée, voit-on le derme se limi-
ter par ime surl'acc plane: les coupes ti'ansversalcs. au cuntraicc. nous font
voir une série de j)apilles é(juidistantes, dt' forme régulière, qui sont la coupe
des crèles de Ilenle. Ouclqueinis même, ces crêtes portent à leur sommet de
minuscules saillies; ces crêtes de second ordre sont le rudinienl de la di>pM-
sition l'oliée qu'alïecte le derme dans le sai)ot des ongulés.
Le derme sous-ungiiéal est de nature libreuse. 11 est mun; d'un réseau
élasti(|ue des plus ahondanis (|iii se j)rolonge jus(|ue dans les crêtes de Ilenle
(Sperino'). La présence dune l'oiinaliou de ce genre est intéressante à con-
slaler ici. Il est de règle de \(tii' les fibres élastiques se dévelop[)er sur les
organes susceptibles de se déplacer. Ici. lout au < (inlraire, ces libres se sont
dilïérenciées dans un territoire d'une iuinioi)dilé parl'aile. Le derme soiis-
unguéal, en elTet, adlière solidement au p('Tioste de la pbalange unguéale
d'une part, au corps mn(|iieii\ de l'ongle sus-jacent d'autre part.
Dans ce derme, ou ne rencontre aucune formation glandulaire. On n'y a
jamais décrit de cor])uscules nerveu.x. Les crêtes qu'il présente sont e.velusive-
nient vasculaires et nous aurons l'occasion (rindi(|uer i)liis loin le mode de
distribution ({u'y alTectent les vaisseau.K sanguins.
2" EctOilenne i'ii(/t/é((l. — Au-dessus d'une membi'ane basilaiic très nette
(pii i'ap])elle en tons |)oinls la vitrée de r(''[)idei'me. dont elle u'esl. d'ailleurs.
-- Otujlr {siral. luci'l
_Sli-nli(tn graïuihi
Cirle dr Ilvnir i^^
\» * -
Couche basilaivc %, 0(^/^
du corps muqueiix — '■ — Vv-_^ '
wujnvdl. * ■■**'
Dkviho sous-uniivi'nl — r^ — . c ■«'■"■ /»" «^ ^sif^
^ ■ •*' ■»• -^y^-»-- "*■ "^ _^ ** *■ T » >• WiUM-au samiuiii.
"» C ._ ^ .*-' ^ * ■»■ ••'-" •''«
t'ic. .">:!(». C.ouiio Idialc (li^ roniilc. (It'aiHi-s S/cyiiitmowicz.)
qu'un segmenl. s'élage ré|)illi('-lniin |)a\ inientcux slralilii- (|iii ron>lilue l'ecto-
derine unguéal.
Cet ectodei'ine com|)n'nd. comme dans la jieau :
rt) Une assise prolonde. ou iiasdaire. conslilmc pa r un la n^de cellules cvlin-
driqnes.
//) I n cor|)s nuupieiix. dont le-~ (('llules pol\édrii[Ut >. mu'.iies d'un gros
I , IS!I',. SPI-KIN,., '.
'' /;. .le. d. Mcd.di T,
iii.>i'(ii.()(,ii: iii-: i;\ri'\iii;ii. r\(,i i:\i..
867
iKixaii. M)iil (lis|i(isi''rs sur |)liisiciii's i';iii^s. ( les (•clliilcs soiil (r.-iiilaiil |ihis ,ijil;i
lies (|ii"f||i's xiiil plus sii|ii'ili(irll('s. l"'Jlcs siiiil tiiiics les tiin's ;iii\ ailliez jiai'
(les lilaiiiciils, li('a(i('nii|) iimiiis iicls (|ii(' (•eux (|ir(»n ohscrvc dans le h'^iiiiiit'iit.
r) In slraluni ^raniilosnni. an niveau (ln(|n('l le rorfjs ccllnlairr, loin de se
cliariicr di' Lionllclrllcs di'lr'id nie. coninic dans la |)fan. iti'i'scnlc des ;^(iii(lc-
Icllfs (riinc snltslancc s|)rcial(', la nialiric onNcluiiirnr.
(I) In slralnni Incidinn ('xlirnicnifni ('pais. rr|n'(''scnl('' par le Inniir nni^Ufal
proprcnirnl dil, (|ni se d/'laclic rn Mur du cnrits niinpiciix sous-jaconi (piand
(lU pralKinc ICxlirpalKin de Inniiic. an cniii's de rnjxTalion de Tonale imarne,
par exein|)le.
Examiné sni- nn<' ((inpe verticale, aniéro-postérienre. le limlie apparaît
conime une lame dont répaissciir augmente progressivemenl de liant eu bas,
dans les limites de la matrice (racine et lunule). Il semble taillé en biseau aux
dépens de sa face adbérente. Dans loiile Ti-teudue du lit unguéal, l'épaisseur
du liinbi' ne varie guère; ses deux laces restent à peu près parallèles; longle
ne s'aeiidî! o\\ épaisseur qu'au ni\(an de sa matrice.
Trailé par les coltiranls bis|(Mliinii(|nes, [tai' le picro-cai'niin en parlieiilier. le
l'ii;. ."i:îl. ^ (iL'Uules ungiu'ales dissociées [)ai' l'oljullilion dans une soliilion de sonde.
(D'après KiJlliker.)
l'iii A ii'llidcs viios (le iH'ulil ; linirs iiiijati'; sont vus de face on h et de prolil en c. — lin B cellules vues de
r.ice avec leur imyau b.
limbe unguéal ne se colore pas en jaune, comme l'épiderme corné. II a l'aspect
bomogène et translucide du stratum lucidurii, dont il tient la place, dans l'épi-
derme modifié de la région unguéale. Les noyaux qu'on y observe sont atro-
]diiés ; ils apparaissent ratatinés, linéaires ou moniliformes. Ces caractères du
novau se retrouvent dans le stratum lucidum, à cette difTérence toutefois que
dans le stratum lucidum de l'épiderme, le noyau est plus réfractaire aux ma-
tières colorantes. Enfin, dans le limbe unguéal, les cellules sont pressées les
unes contre les autres ; elles se disposent en assises, étagées les unes au-dessus
des autres ; toutes ces cellules sont solidement soudées entre elles ; aussi l'ongle
ne subit-il jamais, comme l'épiderme. la desquamation insensible'.
Lorsqu'on traite le limbe unguéal par les réactifs dissociateurs, la potasse à
40 pour 100 ou les acides forts (acide azotique, acide sulfurique), les cellules
unguéales se séparent les unes des autres et se montrent gonflées. Elles sont
plus ou moins arrondies, l'n noyau atropbié occupe leur centre. Autour de ce
noyau, ou observe une couronne « de fines granulations réfringentes qui pa-
1. A l'état pathologique. Tongle peut se des(|uamer. En pareil cas, on constate qu'il s'est produit de réléidine,
et non plus de la substance onychogène, dans son stratum granulosum (Suchard).
[-1. BRA.yCA
868 LTjXflLi:.
raissciil noires sur les pr^-parations non coloréi-s et (jul se teignent en rouge
irronal foncé par l'éosine liénialoxyliqne » (Henant). (jcs frrains pigincntaires
sont originaires des grains de substance onychogène ; on ne les retrouvera
point dans la partie toute sujx'-ricnre du limbe, car, dans la région correspon-
dante de la matrice, les cellules cpidcrmiques se kéralinisent sans présenter de
grains de sMl)slancc oiiychogène.
Quant il la couche cornée, elle n'est plus représentée dans l'ongle adidtc, si
ce n'est j)ar le périonyx. Nous avons vu que la couche cornée existe chez Tem-
bryon (stade de r(''piiii\<|iiiini) et disparail en grande |)arlle au (•onr> du di''ve-
loppement.
Tel est le schéma de la slnielure de Tongle. Il iinpurtede préciser ce schéma
])ar l'indication des modilications structurales (pidii nbserve dans les diverses
j)arlies constituantes de l'ongle.
1" lîan'n'' (h' ronf/h'. n) Dans la j)artie siip(''rienre de la région radiiulaire.
la coM«die basilaire est mal accusée; le corps iiiii(|iieiix est lornn'' de rriluies
(( disposées en lits sei'rés. Tondues les unes avec les autres dans une substance
homogène eL réfringente, et présentant <'hacune un novau petit et comme
linéaire ». Au-dessus de ce corps muqueux s'étale un ongle parfaitement formé,
qui résulte de la transformation « de cellules e(lii(lernii(|ues kéralinisées sans
avoir contenu de grains onv(diogènes » (Renaul).
b) Dans la partie inlérieiiic de la racine, les éléments cellulaires profonds
sont représentés par des cellules dont le corps se teint mal par le carmin et
dont le noyau fixe énergiquement les réactifs nucléaires, tels que l'hématoxy-
line. !>(> reste du corps nuiqueux est formé de cellules « disposées tàngentielle-
ment en lits serrés et (|ui se colorent en rouge brun par le picro-carminate
d'ammonia(|iie. en rose pur par l'éosine hématoxvliijue » (Henaut). Cette
coloration est due à la présence de gi'annlalions scdides et n'fringentes. l'ormées
de substance onychogène'.
2° Lunule. — Au ni\-eau de la liiiuile, (pii répond à la partie \isible de la
matrice unguéale, on observe une structure semblable. Les assises superlii-ielles
du corps nuu|ueux sont encore chargées de granulations onycbogènes. Hanvier
et Renaut signalent encore la présence de cette substance dans la région du lit.
Les cellules (pii la contiennent ne forment là ([u'une bandi' étroite et linéaire.
Disons ici (pie. dans de récentes leçons au (".(diège d(> Kranee. lianvier^
enseigne (pie les granulations colorables sinil la edupe de jilanieiil< d'union,
(''est l'opacité de ces fibrilles épidermiques cpii dmiiierail à la lunule l'a^pei t
o|)alin qu'elle pn'-sente à l'état normal.
V.n résumé, la n'-gion |)()slérienre du corps inuipieiix uiigiiéal eoii--lilue la
matrice de l'ongle. Fdl(> double la racine et la blinde. A son ni\t'au. le limbe
unguéal augmente d'épaisseur de haut en bas: il <eiuble laillé en biseau aux
dépens de sa face adln-reiile.
.'i' H'iiiitii (lu lit. I.es parllciilarllés ipi'dii (ili-er\i' dans la ivgion antt'-
rieure du limlie unguéal sont les suivantes:
Les cellules basilaires s(»ut implanlées obliquement sur la \ilree. Klies sin-
I. ISS:). liwviKii. Troilr lri-l,iii(iiir il'hirliiliiiiir. -.'"odil., [i. S89.
•.>. 11)110. l)Aui:;u. La l'^Uii/nr il"n)iiitoluiji,i,„\ |. 1".
iiHTdijH.ii: hi; i.M'pMŒif. r\(;i"i"\[..
869
clilKMll « (le |tliis en \)\i\<. (I",i\ ;i ni en .iiiiiTc en ^('ii> iii\iT'>c ilr la [Kiiissrc de
l'oiiplf )>.
Les crlliili's iiial|iiL; liicii iii'N, inclim'-cs cnin nie Ic-^ rclliilc^ lia-ilaircs. smil ili'^-
posi'cs siii' pliisiciiis jilaiis ; elles soiil reliées partie hiii^s lilaiiieiils (riiiiioii.
Au niveau de la zone antérieure du lit, dans la pai'lie moyenne des bour-
geons é|)illii''liau.\ (pie separeni les crêtes de llenle. lîenanl a oliservé la pré-
s(Miee déliMuenls diin aspect un |)eii pai"l icu lier, (le sont des cellides globuleuses,
(ras|)ecl clair, (pii [)ivsenlenl un petit novaii arrondi, l'élrin^cnt, peu coloraMe
par le picro-carniin . Ce iio\an esl ceniral ou excenlriipie : le pi'olnplasnia (pii
l'entoui'e ne pri'senle ancinie (race de i: ranidalions : le |)rnliipla<nia p(''ii|die
rique émet en tous sens
des lilamenls d'union,
lui raison de leur vo-
lume el de leur re|>ar-
lilloii en si'rie, de lels
éléments di'rormeni l(>s
cellides malpi_L;Iiieiiiies
(pii les environnent et
n'ont pas subi cette
sorte de transformation
vésiculeuse; ees cellules
s'aplatissent et pren-
nent un aspect étoile.
Dans toute l'étendue
du lit, les cellules les
plus superficielles du
corps muqueux appa-
raissent, tantôt réunies
par groupes de deux ou
trois, et tantôt isolées
par des filaments qui,
d'autre part, s'engagent et se perdent dans la lame cornée du limbe. Ces fila-
ments, colorés en jaune par le picro-carmin, occupent les lignes inlercellu-
laires; ils représentent des tractus cornés et leur présence montre assez que
la kératinisalion commence dans les espaces intercellulaires, envahit le proto-
plasma cortical, se propage au protoplasma périnucléairc, sans toutefois ame-
ner la disparition du noyau. Les cellules ainsi modifiées sont appelées à
s'engager d'arrière en avant dans le limbe où elles ne perdront point leurs ponts
d'union (Renaut). C'est là la cause de l'extrême solidité du limbe, comme
aussi la raison de son adhérence au corps muqueux de la matrice et du lit.
B REPLI sus-UNGUÉAL. — Le tégument de la face dorsale des doigts et des
orteils forme, au pourtour de l'ongle, un repli, connu sous le nom de repli
sus-unguéal, auquel on peut distinguer une partie supérieure, le pli sus-
unguéal proprement dit, et deux parties latérales, qui sont les bourrelets enca-
drant les bords latéraux de l'ongle.
l" Pli su>i-un(/ué(il. — Le derme sus-unguéal forme un coin aplati de haut
:VS1. — (loupe (lu corps inii(|iioiix uiii^iii'al. parnllcie
à la surface du limljc un^rucsnl. (D'apiès Hcnaul.)
i-flliilc malpiirliienne. — ('.s', oeilule slobuU'dse vue en surface. —
"S', cellide filoliulcuse v(ie en coupe optique. — '/'(', tissu conjonctif des
l'êtes ,1e Ilenle.
I"i(;
CM,
[A. BRAXCA.]
870-
i;ONGLIi.
on l)as (loiil la hase se continue avec le dernie dorsal des doijrls et des orteils;
l'épidernie cutané revêt la face superficielle du repli, contourne son sommet ou
genou, (ît se réiléchit sur sa face profonde pour se continuer, au fond de la
gouttière, avec les assises unguéales qui lui répondent morphologiquement.
a) Sur la face superficielle du repli, le tégument garde le type cutané. On y
trou\f lin (Irniic, iniiiii de noinlireuses papilles, de fornie conique, qui sont
des j)ajjillcs \asculains on nerveuses; un épidémie qui présente, comme
annexes, des glandes sudorijjares et des glandes sébacées. Les poils font con-
stamment défaut à ce niveau.
b) Sur la face profonde du l'cpli, les papilles (lciMiiH|ncs ont à jxmi jtrcs com-
l)irlcMicnl dispai'u. cl avec elles les apjiareils Lil.imlnlaii'es annexés à la peau.
L'épidernie garde sa structure normale.
On v li'oiive : 1" une assise liasilaire dont les (■léiiieiits s(tnt obliquement
iin|)laiilés sous le derme soiis-jaceiil : 2" nii corps nin(|iieii.\ de Malpighi formé
de deux ou trois assises cellulaires; '^" un stratum gi-anulosum très mince qui
cesse d'exister vers le fond de la gouttière uiiguéale; 4" un slralum liicidum :
5° une couche cornée.
r) Sur le bord libre et tranchant du repli sus-unguéal, la couche cornée s'est
épaissie ; elle apparaît comme une mince lamelle (pii tend à empiéter sur le
dos de l'oiigh!, et lui adhère sur l'étendue de (piel(|ues millimètres. Cette
lamelle, (jue fout souvent disparaître les soins de la toilette, est l'épidermicule
de l'ongle. Elle est riioiiiologue du périople qui recouvre le sabot du cheval.
Elle représente le reste de cet éponychium qui, sur le fœtus, revêt la tolalilé de
l'ongle et disparait, en partie, à un stade donné du développement.
2" Jio)rrrrlel'> lalérau.r de l'onnU'
Les bourrelets latéraux de l'ongle
présentent la structure typique de
la peau; leur stratum granidosum
cesse au point où le tégument se
lacconle avec les couches de lon-
gle (jui lui sont homologues; la
couche ctn'uée s'épaissit dans des
proportions considérables, sur li'
versant iutiM'ne ou réfléchi du
bourrelei. versant qui regarde le
liiiilie ungni'al.
C. RAPPORTS DE L ONGLE ET DU
TÉGUMENT EXTERNE. — L'éludc
hislologiciiie du repli sus-unguéal
nous a fait couiiaitre < nmmeiil se
modilie le tégument pour s»' rac-
_ corder avec l'appareil ungiiéal. au
iiixeaii des trois liord< adhérents
de l'ongle. Examinons maintenant
coniment se conq>iM't(Mit, vis-à-vis
I lin (le l'auli'e. le téLiiiiiicnl leiininal du doiul cl le bord aiil(''neiir du liiiilie
Fie. '.\'.V.\. — Cdupc lraiis\L'rsale de lOiii;!!'
et (le son boiiirelel lalt'ial.
t>, liiiilic iinfiiK'.il. — CM, v»r\\< niii(|iiiMi\ niifiiièal. —
U. ilorino S(Mis-iiiijJrii(ial. — RSU, p.nrlic lalcnlc du rfpli sds-
iiiiî-'nral iiii bniirrolct laloral île l'onfrlc. — /', hunrfiiMins é|ii-
llicliaii\ iiil('i'|ia|>illaircs.
IIISTO[.Oi;lK DK [.-AI'I'AI'.KIL r\( iCi: \f,. 871
l/niiiilc (|iii(t(' son lit l't si' projcilc (lin'clciiii'nt vu avant au-di'ssiis de la
|)ul|M' (lu (l(ti;^t f)ii (Ir r()rl(»il fil conscrvaiit sa ilirccfioii [)riiniliv<'. Son lit, an
(•(inlraÏM'. -c Icrniinr l)rMS(|ii('Miriil. I.rdrnnc, siii\i |iar ri''|iillir'iiiMii sli'atilié
(|iii le n'foiiN rc, se s<''j)ar(' du lunlic suivant un ani,"^!!' droit ou [)n'S(|u<' droit
(an^Hi! de l'on^^k') et s'abaisse l)rus([ueniont à [)io. De la séparation du lindjo
et du tr^Minicnt résulte la formation de la ^'•outtière sous-un^uéale.
l/épitliéliuin stratifié, en s'éloi^i'nant de l'onfrlo, récupère les caractères de
l'ectodernn» cutané. Le derme présente des papilles, Tépiderme reprend un
-tratuni ^ranulosum, un stratum lucidum, une couche cornée. Les glandes
sudoripares réapparaissent; leur canal excréteur, au niveau de la rigole sous-
unguéale, se dirige obliquement de haut en has ; un peu plus loin, sur la
pulpe du doigt, le canal redeviendra perpendiculaire à la surface du tégu-
ment.
D. HOMOLOGIES DE L ONGLE ET DU TÉGUMENT EXTERNE. Elaboré dans
un territoire diiïérencié du tégument e.\terne, l'ongle reproduit, dans sa
disposition générale, la disposition générale de l'ectoderme cutané dont il
provient. Et lorsqu'on examine le point où se raccordent l'appareil unguéal et
le repli sus-unguéal, il est possible de suivre les homologies.
Couche basilaire et corps muqueux de Malpighi sont représentés dans l'une
et l'autre formation. Au stratum granulosum, à éléidine, qui cesse à quelque
distance du fond de la rigole unguéale, et sur son versant cutané, répond un
stratum granulosum, à matière onychogène, qui commence à quelque distance
(lu fond de cette même rigole et sur son versant unguéal. Le stratum lucidum
(le la peau est l'homologue du limbe corné. Le stratum corneum est exactement
représenté, chez le foetus, par l'éponychium, et, chez l'adulte, par les restes de
cet éponychium.
E. VAISSEAUX ET NERFS DE LONGLE. — [° Vaisseaux saiiguins. — Les
vaisseaux sanguins se distribuent dans l'appareil unguéal et dans ses dépen-
dances (repli sus-unguéal). Ils présentent, ici et là, des caractères hien tran-
chés que Renaut a mis en lumière.
A) Réficaux vf^calairrs du repli sus-i'ugiféal. — a) Au niveau du feuillet
superficiel du repli sus-unguéal, on voit les vaisseaux à direction oblique, qui
proviennent du réseau sous-cutané, émettre : 1° des rameaux qui formeront
une cage vasculaire aux glandes sudoripares, et 2° des branches très grêles
qui, bient(')t, constituent un réseau planiforme. De ce réseau partent des bou-
([uets de capillaires ; ces capillaires forment, dans les papilles, des anses mul-
tiples.
h) Au niveau du feuillet rétléchi du repli sus-unguéal, la disposition des
vaisseaux se simplifie du fait de l'absence de papilles et de glomérules sudori-
pares. Les vaisseaux de distribution, nombreux et serrés, se relient, par une
série de larges branches, au réseau planiforme ; les mailles de ce réseau sont
plus nombreuses et de diamètre plus considérable qu'au niveau du feuillet
superficiel du manteau. Le réseau planiforme ne porte plus de bouquets de
capillaire; il représente donc, ici, la terminaison de l'appareil vasculaire de
l'ongle.
B) Réseaux vasculaires de la matrice et du lit de l'ongle. — a) La partie
o3.
[.1. DRAXCA .]
872
L'ONGLE.
la plus reculée de la région radiculaire nous montre une dislribullon vascu-
laire analogue à celle du feuillet réfléchi du manteau.
b) La portion distale de la région radiculaire (région sus ou rétro-lunu-
laire) nous montre un réseau planiforme, porteur de boucles vasculaires
simples, obliques en avant; ces boucles sont au nombre de .S ou 4 sur une
coupe d'ongle.
c) Au niveau de la lunule, le réseau vasculairc est planiforme.
d) Au-devant de la lunule (région du lit), les vaisseaux de distribution du lit
sont volumineux, sinueux, fréquemment réunis par de larges anastomoses.
Des brancbes arciformes, très grêles, en émergent. « Elles se dirigent d'ar-
rière en avant, à la façon d'arcs de cercle superposés », qui sont d'autant plus
courts qu'on les examine plus près de la racine. Ces brancbes aboutissent à un
réseau superficiel, horizontal, qui court à la base des crêtes de Ilenle et ne
présente que de rares anastomoses de crête à crête. De ce réseau superficiel
naissent les anses capillaires qui occupent l'axe des crêtes.
Les anses situées au voisinage de la lunule sont obliques en arrière; les
JW
RL
AP
FiG. SSi. — Coupe antéro-postéiieiire de l'ongle et de son appareil vnsculaire.
(D'après Henaut, emprunté à Arloing.)
Cetlo coupe est un peu oblique. Elle laisse voir les crêtes de Henle. — AP, anses papillaires du feuillet direct
lUi repli sus-unguéal. — SU, réseaux vasculaires des glandes sudoripares. — /ÎP', réseaux planiformes du feuillet
réfléclii (lu repli sus-unguénl.^ }'D, vaisseaux de distribution du lit avec leurs rameaux terminaux dont l'obli-
(|iiité varie d.ins l.i région de la raiine et de la lunule (RL) et dans la région du corps de l'ongle {HP).
anses plus antérieures, simples le plus souvent, sont longues et grêles. Elles
présentent une direction verticale.
Dans le segment le plus antérieur du lit, les boiieles vasculaires font défaut ;
le réseau planiforme est redevenu sous-é])idermiqiie.
Examinons, maintenant, comment se modifie le type vasculaiic ilt> la région
unguéale pour reprendre le type vasculaire propre au tégument cxtenu'.
En suivant sur une coupe antéro-jHistérieiife de Toiigle le mode de distribii-
tinn des vaisseaux, on constate, au niveau de l'angle de l'ongle, la présence
de « bouquets papillaires typiques, longs, à anses nuiHiples, et tous dirigés
parallèlement à la direction primitive de l'ongle, de telle sorte qu'ils sont exac-
tement bori/.oiilaiix.
i'.VOLrTION' [)!•: l.'ONfW.i:. 873
« IMiis loin, an niveau de la pnipc nn^nralr, les l»(»M([Uf'(s vasculaircs, au lieu
lie (((inniunifincr cnlic rnx |»ar rinicrinrdiairc d'un réseau j)lan d'anasto-
moses..., l'ont diiTcleniciil suite aux luanches émanées dcs vais.seaux distril)u-
leurs. Il n'y a donc pas iei, comme dans la peau de la prilpe dos doigts et dans
la l'ace libre du manteau de l'onfrle, d'anastomoses prèles entre le réseau des
pa[)illes et les iMniilicalions des vaisseaux (|ui disIrlhiieiiL le sang à la j)ean. »
(Renaut.)
IMus loin encore, on retrouve le type vasculaire propre au tégument exlernc.
2" ]'nis!>eaux liiinplKithiucx. — Signalés par Bonamy et j>ar Ancel',les
vaisseaux lvmpliati(|ues ont été figtirés par Sa|>pey-, qui a vu, sur le pouce, le
réseau, jiaiti de la matrice unguéale, s'avancer sur le dos du doigt.
'■\° Xcrf>i. — Les nerfs cheminent nombreux dans le derme sous-unguéal.
Ils sont parallèles aux crêtes de Ilenle. On admet qu'il n'existe point de ter-
minaisons nerveuses pour l'appareil unguéal.
CHAPITRE IV
ÉVOLUTION Di: L'ONGLE
A. CROISSANCE DE L'ONGLE. — L'ongle cst uu orgaue en voie de croissance
incessante; aussi le stade qu'il parcourt depuis la naissance jusqu'à la mort
a-t-il pu être désigné sous le nom de « stade de l'accroissement longitudinal »
(Curtls),
i" Organe formateur de l'onyle. — L'organe formateur de la plaque
unguéale est constitué par l'ensemble des cellules malpighiennes occupant la
lunule et la racine. Ces deux régions du corps muqueux doivent donc porter le
nom de matrice de ronr/le. L'ongle ne s'accroit pas sensiblement dans son
trajet sur le lit, à la surface duquel il glisse « comme sur des rails ».
Un certain nombre de faits vient confirmer cette manière de voir. L'ongle
s'acci'oit, en épaisseur, du bord postérieur au bord antérieur de la matrice ; sur
une coupe il représente un triangle à base antérieure; au delà, l'ongle garde
une égale épaisseur; il se limite par deux lignes à peu près parallèles.
D'autre part, lorsqu'on pratique l'arrachement de l'ongle, l'ongle se régé-
nère; la régularité de son contour seule n'est pas conservée. Une lamelle ru-
gueuse, qui naît sur toute l'étendue du lit, et se desquame facilement,
marque sa place. A cette lamelle, se substitue bientôt un ongle véritable, qui
naît au niveau de la matrice et envahit d'arrière en avant la surface du lit.
Mais quand, à la suite de l'ablation de l'ongle, on pratique, comme l'a fait
Quénu^, la résection de la matrice (régions lunulaire et radiculaire) l'ongle ne
se reproduit plus. De là un élégant procédé opératoire pour le traitement radi-
cal de l'ongle incarné.
1. 1868. Ancel. Des oniïles au |)oint de vue anatoinique, physiologique et pathologiiiue. Thcse, Paris.
2. 1877. Sappey. Traité d'analomic, t. II, p. 873.
3. 1887. QiÉNu. Des limites de la matrice de l'ongle. Application au traitement de l'ongle incarné. Bulletin
de la Soc. de Chirurgie, p. ■ij2.
[A. BRAXCA.]
874 LOM.I.E. ^
On conçoit sans peine que rintéfrrité al>solue de la matrice soit la condition
nécessaire et sulïisante de la production d'un ong-Je normal. Que la matrice se
trouve donc accidentellement divisée dans le sens de sa lon/ïueur, et qu'elle
répare incomplètement sa perle de substance, l'ongle qu'elle élabore présenteia
une solution de continuité. Les deu.x moitiés d'ongle seront situées sur le même
plan, ou inclinées l'une vis-à-vis de l'autre, comme les deux versants d'un toit
(voy. Ancel, loc. cit.). Au lieu d'une division permanente, on observe parfois
un amincissement de l'ongle; c'est le long de cette ligne de moindre résis-
tance que l'ongle peut se décliirer, secondairement, à la moindre occasion.
2" Mensuration de V arxrohsement de Vongle. — On admet que l'ongle
pousse de sa longueur en 70 jours (Béclard), en 75 à IJO jours (Sappey). Mais
l'ongle ne croît pas également vite au membre supérieur et au membre inCt'-
ricur. Il s'accroît par semaine de 1 millimètre à la main, et seulement de I i
de millimètre au pied. Ces chilîres donnés par Beau ont été contrôlés et recon-
nus exacts par Ménard et Randon' et par Dufour-.
On est allé plus loin dans ces mensurations. On a reconnu que les ongles de
la main droite s'accroissent j)lus vite que ceux de la main gaucbe, el que sur
une même main, les ongles poussent de quantités inégales, qui sont représen-
tées par les clii lires suivants :
Croissance Durée du renouvellement
par semaine. de l'ongle.
Pouce l'»"'.20 138 jours.
Petit doigt 0'""'.95 121 »
Doig-ts intermédiaires (J""".88 124 »
Moleschott s'est adressé à une autre métbode pour déterminer l'accroisse-
ment de l'ongle. Au lieu de mesurer la longueur dont s'accroît la pbanère en
un temps donné, il a calculé le poids de substance unguéale que produisaient
quotidiennement les deux mains; il a trouvé que ce poids était de cinq milli-
grammes, et qu'il est un peu plus considérable l'été que l'biver. En un an.
la production unguéale des mains se cliilTre par 1825 et par 2(lSli milli-
grammes.
S"» Variations dans l'accroissement de Vongle. — Nombre de causes sont
susceptibles de déterminer un arrêt brusque dans la croissance des ongles.
Tels sont les pblegmons (Dubreuilb ol Frècbe), les traumatismes des nerfs
(Bernbardt, cité par Heller; Weir Mitchell, Arnozan). Telles sont encore les
fractures des membres (Guntber, 1842; Broca, Zeisler). Un sillon transversal
marque, sur l'ongle, la reprise de la croissance, reprise qui d'ailleurs ne coïncide
point avec la consolidation delà fracture, comme on l'a cru pondant I(»ngtem|>s.
B. DIMENSIONS DE LONGLE. — C(»midètement développé, l'ongle présente
des dimensions longitudinales et transversales qui varient commt> les dimtMi-
sions de la pbalangette dont il doit protéger le dos^.
Son épaisseui- est plus lixe. ^lesurée sur une coupi^ médiane et longitudinale,
I. I8G0. MioNAUD el liANDo.N, Gtizctlc dfs hôi>ilaiij.\
■->. Ifi7-'. LluKouu, Socii'lé vaiidoise d'liix(oin< ttalinrlle.
3. Dans son livre sur /fndc/ais a»rttr»;ii.s/fp/ ^^/ii/sio/oj/ts/c, Ledouble re|irii(iuil une iiiam de .-i-i:.-iieiir .11111.1-
inite dont les ongles, coiilouriiés en vrille, alleignenl ou dé|).isseut 'lO centimètres. Cet .lutcur r.ippelle i|ne d.ins
riC.vtrème Orient, il est de mode, dans la classe éléjjante. de prol<-;.'or les on;;les à l'aide d'un étui d'or ou
d'aruenl.
K\i)IJ Tl(i\ hi; l.dXiil.i:. 875
l'Ile .•iMcilil .''.SI .;. < lie/ riiuiiiiiic, .'t'ili u. «lie/ l;i l'ciiiliic .111 iii\c;iii tir 1,1 paille
aiili''rieiire du cdiiiv de rmiL^le. «•'est a-dire la nii roiiule a ari|iii^ liiiile siiii
é|tais>eiii'' .
Les ciiiipes liaiisxci'sales iiioiilreiil (|iie l'oiiule diininiie d'é|»aisseiir en se
ia[)|»r(icliaiil de ses jidi'ds; il alleele dune la Inr fl'nn ei(.i-<-<anl à eniieaxilé
inIV'iienre. Ces didÏM-enees (r(''|)aisseiii-. enire >a i»ailie nii'diani' et ses |)arlies
lah'i'ales, s"alténiienl à niesiiic ipidn >e ia|»pi'()ciu' de l'exlréinilé du dcjijil.
I^shaeli a insish'' sur les niddilicalinns (|ue l'dnLiIe peut subir dans sa riirnie
el dans son é|)aisseni-. Il a inonlit' ipian ((inrs de la grossesse l'ongle «llniinne
d'i-paisseur (2(10 a). Chez les nianouvriers Tonale aceentue sa courbure; son
épaisseur s'aceroîl avec l'à^c, el elle augmente d'antanl i)lus (|ne le sujet est
sduniis ;i des Iraxanx plus iMides, o'est-à-dire ;i une dia|)lidrèse j)lns active.
.remprunte, à cet auteur, deux séries de mensurations. Ix^s |)remières ont
el(' prises, dit rantenr. sur des individus à « professions douces », les secondes
dut trait à des maudux riers.
l'iciiiicii' >i'iir. Iqjnissi'ii; . Driixii'llii' .--ri ii\ Ep.iissciir.
l'eiimie 2'i- il -U ans 207 ij. ; Fciniiie "JS à 34 ans :îOO ;;.
n :i2 il i6 ans :«■)() u. » :!•"• à 4() ans i(lO [l
Il(inune30 à 80 ans '-Vl") v. lloininc 2!) à -W ans -i-'yi a
» 37 il 44 ans 'idU ]j. ) » 40 à ."i:! ans 'il.'i i).
C. ANOMALIES DE L'ONGLE. — 1" Absence de l'oii;/l('. — 1,'alpsoncc (•()nf;énilalc de
riin-lc csl i'.\(c|ili(iini('ll('. l-.ilc a clé obscrvi't' par lilcci; sur nn l'irUis ilii ninsùe df lîorlin
(litc |>ar AnccI). tVlursen - l'a cUidiéc sur nn sujet de 30 ans, ol Ternowski a fail c-onnaîtri-
nn l'ail analui;ue à la même séance de la Société russe de sypliilisraiJJiic et de dciniato-
Idjiie de Saint-Pétersbourg-.
2" (hiylc ruiliinentaire. — L"aliii|diic de l'onule csl lanlùl (•onfiénilalc. tanlùl acquise.
Contiénitale, elle peut s"accom])ai;iu'r de l'alropliie du systèuH' i)ilcux. C'clail le cas clicz nn
sujet observe par Xicnlle el llalipré^. D'autres fois an contraire, l'atrophie inignéale existe
seule: les phancres (poils, ilcnts) ne présentent aucune allcration (I.indstrcin *). — Wliite
a vu rouiile s'atro|)liier à partir de i) ans chez nu enfant. Depuis ([ualrc i;i'nciatinns,
l'ongle s'atrophiait aussi dans la famille de cet enfant"'.
3° Hypertrojiliie de Vongle. — Ces hypertrophies semblent, imiir la plu|)art. de nature
patholngiipie. l/ongle n'est pas seulement volumineux, il présente encure des sillons trans-
xcrsanx, curvilignes, iiarallcles entre eux. Parmi les exemples d'ongle hypertrophiciue. on
cite souvent le cas de Hayer (ongles de 10 cm. de longueur et de 10 cm. d'épaisseur) et
celui de Saillant (observation de la femme aux ongles).
i' Ilctéropie de l'onole. — lîartholin a observe une jeune fille (|ui avait l'ongle de l'index
implanté sur le côté du doigt, l'n sujet, chez leipiel les dnigts iiiani|unieiil. avait des ong-les
lixés sur le moignon de la main.
5° Ongle surnuméraire. — llayer a observé un sujet dont la main |)resentait six doigts.
(Chacun de ces doig-ts avait son extrémité gaiiiie d'un ongle.
0' MiillipHrilé (le l'ongle. — J'ai observé un sujet (pii avait lauriculaire gauche muni
d'un ongle normal, mais cet ongle elait icciMivert en partir par un pelil (ingie inséré sur
l'un des bourrelets de l'ongle, au niveau de la lunule.
l" Ongles d'urigine accidentelle. — (tu a publié (luelqucs exemples de plaipies ccu'nées
développées sur la peau normale on palhologi(iue (cicatrices).
8" Chute des ongles. — Monlgommery a observé nn homme de 3.j ans ([ui depuis son en-
fance, avait constamment sur les mains, nn on deux onules en voie d'élimination. Cette
chute permanente des ongles était héréditaire dans la famille".
I. 187(i. I-^SBACH. Mûdilications dp la plialangette clans la sueur, le rachitisiiift pt l'hippocratisme. Thi-se, Paris.
"i. 1894. Peterskn (29 octobre). Analysé dans Ann. de dermat. el de syphiliijr.
>. ISsj. Nicoi.LE et IIalipré. .lim. de dermatologie.
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''■ 1897. MoNT(;oMMEnv. J. nf eiit. and. genit. nrin. diseascs. p. 2j->.
[-1. BRAXCA.]
876 i;ox(iLr:.
cil \i'iTi:i-: V
LES ONGLES CHEZ LES VLRTEURLS
Cioppcrl a tonti' d'cHablir rcrcrnment la pliyln^ônrse de l'appareil unp-uéal.
Sf'lon cet auteur les <int;los apparaissent' sons une forme rudiinentaire, chez les animaux
a(|uati(|ucs.
Le doigt est tcruiiiic par uiu' exIiiMiiilc airondie qui se rende en massue l'Iiez le i-ra-
paud.
(Ihe/ la sirrne. le doigt s'ellilc. il se relourue vers la l'aee ventiale de la patte. Son
extrémité se recouvre d"uue conclie cornée fort épaisse.
(lest seulement à la face dorsale du doigt que se développe la corne chez lonvclioda» -
lylus: l'ongle de cet urodéle est l'homologue de l'ongle des primates.
L'homme et le singe sont les seuls niaunniféres (pii ])réseutent un ong-le véritable, c'esl-
à-iiire nue placjue cornée réduite à sa plus simple expression.
-Mais des productions cornées plus ou moins co[npli(|uées s'observent chez nombre de
vertébrés sui)érieurs. Klles sont connues sous le nom de sabots, de frrilTes, de cornc<. Flic-
sièg-ent aux extrémités digitales', (|u'elles entourent parfois d'une sorte d'étui*.
Tous ces organes ont une structure assez compliquée.
Chez le cheval, la ptnui (\n\ répond à l'ongle, se montre pénétrée par de long-ues papilles
dermi(|ues. Eu regard de ces papilles, l'ectoderme nng-uéal se dispose en cordons pleins. Ce>
cordons sont connus sons le nom de tubes; ils sont volumineux et disposés parallèlement
à la surface de la paroi. Entre eux « est coulée une substance unissante. Ces tubes ont
pour éléments constituants les éléments des poils; rien n'y manque pour établir l'analogie,
pas même la substance médullaire. De sorte que les tubes cornés sont comme d'énormes
productions pileuses (|ui deviennent libres et (lottent au bord inférieur du sabot si l'humi-
dité, le sable et la boue des chemins détruisent la matière intcr-lubulaire. Ouant à cette
dernière, elle possède la structure de la substance des tubes, .\insi donc, grosse production
piloïde agglutinée par un amas de cellules épidermiqnes inler-tubulaires, telle est l'idée
que l'on ])eut se faire de la constitution du sabot d('<^ ruminants «. (.\rloing-. lac. rit.)
De telles productions cornées représenleraieul un groupe de poils agglutinés. Hicn ne
mancjue d'ailleurs juiur établir les homologies de l'oug-le et des productions cornées.
flrciïi'cs sur un animal de même espèce ou d'espèce dilTérente. <'es |>hanères continuent à
se développer quand on les transplante avec la matrice (jiii les produit (Voy. Paul Bert. Dr
la greffe animale. 180:3.)
Bibliographie. — Consulter parmi les récents travaux : ISSU. Inna. Mimalsch. f. prakl .
Dertii.. t. Vlll. — 1S1)2. EicironsT. .\ngeborener Nag-elmangel. CcnlraUiL f. kliu. Med..
14-^.lahr. — 18i)4. Boas. Zur Morphologie tler Wilbeithier-Krallen. Mnrph. Jaltr., X.XI. —
18i)."). EcnEVKRRiA. Etude hislolog. de l'cuigle sain et malade. Mmials. f. yirakt. Drrtnal..
t. .X.\'. p. 78. — 1900. (lKA>MiiA. L'eber d. Entwick. d. Nagels bei Menschen. Arrh. f. Demi.
H. Si/ph.. t. LU. ]). 22:t. — l'.lOO. N'AiDHAsi.iroKK. Sur la croissance des ong-les. l'nitch, i:t jan
vier lllOO. — l!MM)..li lus IIki i.kii. I)ie Krankheiteti der Xm/et. Ilirschwald, Berlin. l'.MH».
1. IS<)(i. GoppF.UT. /uil'liyloL'. ili'iWiilM'iMiit'rkrall.'. .Uoc/./i. yn/ic.,X.\'V, pi. I.
2. On ohsei'vp il';iiilii's pi'cultuliiiiis (•(niircs cho/. lt>s ni.iiiiniiriMTs; siir \f front, sur lo noz (rliinorcros). sur !••
prroin (poir), sur la (piPiic (lion). Kilos ont In forme d'un i-oin. iliuio pl.iiiiic. olc.Ort.iinos île ces produclions cun-
.■^tituenl des anomalies : on a cité des exemples de .liiens, de eliats et de elievaux conuis (Hartholin).
Airiii'.i.i: IV
Li: IMHL
ClIAlMTIiK Pr.KMIKl!
dkveloi>i>i-:mi:m \)V vow^
Les nrciniors poils se développent vers la lin du Ifoisiriiic mois ( Valeutin),
tlu'/. le lodus hmnain de dix centimètres.
(^cst au niv(>;ui de l'orifice cutané des fosses nasales (vihrisses) et de la marge
du IVont (cheveux et sourcils) qu'ils apparaissent tout d'abord.
A ce moment, la peau est représentée par trois ou quatre rancis de cellules
cpidermiques ; il n'y
a j)as de couche cor-
née, au sens propre
(lu mot. Les cellules
superficielles sont seu-
liMiient plus claires et
plus volumineuses que
les cellules profondes,
situées au contact de
la nuMubrane hasale.
Ces dernières appa-
raissent, sur les cou-
pes, comme une bande
sombre « vivement co-
lorée, ce qui tient
«l'une part à la nature
du protoplasme » ho- ^-•ç^l?'^
niogène, opaque et Yig. 3:3o. — Développement du |H.il (eiiiltiyon du (■ulp.iye).
linement granuleux, Lïpidprme formé <riin corps mmiueux- {CM) et iriine rouelle basdaiie (fi) on-
1 1 !•. , voie dans le derme (D), déjà muni de vaisseaux dans sa profondeur (\'S), un
ue lauire « aux bourgeon (GP) qui est situé en reirn-l i"- 'L-Inle conjonctif(.VCi.
GP
^C
^^s
nondjreux novaux (de
o à G a) pressés les uns contre les autres, en raiMin (ii< faibles diinensinns du
corps cellulaire (7 à \) a) ' ».
i'"'' Stade : du c/crme pileux. — De distance en distance, des bourgeons pleins,
qui sont visibles à l'œil nu, apparaissent à la face profonde de l'épidémie (A).
Ces bourgeons équidistants sont disposés régulièrement, en série linéaire.
I 1886. Ed. Hetterer. Article « Pileux », Diclionnairc rncijdopijdiiju': d'ss scit-nccs nU'dicaies et Co>itj>lex
l'Ius de'Ja Sociélé de Biologie, 18 décembre.
I.l. llItAXCA.]
878 I.I-; l'ull..
Leur Licaiid axe n'est pas |M'i'[(i'ii(li(iiIairc. mai
.^é^
4
< !;!»li(Hic à la <()ii(li<' hasilaiiT.
et, dans une mènie s»h'ie.
(;},i ils se disposent parallèle-
ment les uns aux autres.
Tout d'abord, le hour-
^"^eon fi^'ure un foin dont
la base se confond aver
l'assise hasilaire.
Puis ce bourgeon s'al-
lontre: il ie|»n''senteunetige
r ég n 1 i è i"e m e 11 t c a 1 i b rée .
Finalement son e.xtiV-
niité profonde se renfle à la
façon d'une baguette de
tambour. Le germe pileu.v
est constiliii'.
Mais le follicule pileux
FiG. r)36. — Ut'veloppeinent du poil (embryon de cobaye).
Lp {,'erme pileu.v {GPj sV^t allongé, le nodule conjonctif (NC) Tenve- ^ l'St pas exclusivement
loppp et se icconnait à ses noyaux, beaucoup plus lapprocliés que ceux (ornié par UUe ébaucbe ec-
(lu derme ambiant (D). — L'épiderme comprend une assise basiiaire (B) . .
et un corps inuqueux (CM). toderuiique. Le tissu con-
jonctif intervient dans sa
conslitulion. Parlonl mi se di'neloppe un poil, on observe une disposition par-
ticulière du derme ^
embryonnaire. En
d'autres termes, à
lout germe pileux
r(''poii(l un iiimIiiIc
cou jouet if.
('e iiodide con-
jonclir a sou im-
pur lance. 11 n'ap-
para i t jamais
(|u'en regard des
phanères (germes
pileux et dentai-
res). Aussi, est-il
loiijoiirs possible
de distinguer ini
germe pileux des
bourgeons glan-
dulaires (|iii se
développent à
son \disiiKige '.
('(> nodult» apparail dans le liidiMon. en regard de rexlremite piuronde du
germe pileux. (>l juste en même l('m|is ipie lui. .\ mesure «pie le germe pileux
lie. ")M. — Doveltippeiiieiit du pdil icnilwydii do cobaye).
p:i^rini' pileux (Gl') s'est encore alloniiè et son exlr.'-milc profomle commence
à >e reiiller ; ce fierme est toujours au conlacl du nodule ronjonctif (AT). — D.
ilernie. — H et CM épiderme avec sa couche basiiaire et son corps inuqupux.
1..-
I. I.e tieruu'
derme.
|>ileux se dillereiicie encore par sa cok/ckc J>/(iiic/ia/)v' cl par Son i>Ji/i'(/ui"/c vis-à-\is de IVpi-
iii;\ i:i.tii'n;\ii;.M im roiL.
879
s'alldiiiic. il s'riirniicc |ilii> |(n il'i imh'iiirii I (l.iii-. le (Iciiiii'; il ir |)( iii'sx' |ir( iLircs-
sivrinriil .111 (ic\ aiil (le lui il' iiuiliilr n m je iiirlil : il le ili'ini iiii- cl s'en coillr.
l' iiialfiiH'iil. If iioiliilr coiijdDclir rdiisliliic une sorlc de sac an lioiirj^con cclo-
(lciini(|n<'; ce sac esl iiiince dans ses |)arlies sn|M'r(icielles ; il an^nienlo pro-
:jressi\enieiii iri''[)aisseur. à inesiire (|ii'il
enuaine des portions j)lns prolondcs t\[\
ucrnie pileux. I.e loiul du sac rei-oil rexlii'
niili' reiilliT du i^icrnie |)iliMi.\. de la iim'iih'
1.111111 (|iic la cupide lendincnse rei-oil la
lilnr iiiii<iiilaire dans sa caviti'' (II).
Au slade re|»résenir' dans la ligure 538.
le Lii'ruH' coin|)ri'nd dmic un cordon (ra-
cine) leruiiué |)ar un reiillenient (liulbe).
Le ^ernie, liniilé par une mcMuhraue vitrée,
esl l'ornié de cellules liasilaires. disposées
sur une seule cou(die. (les cellules cid)iques
s'aplatissent, en se rapprochant de la por-
tion renlléedu gernH\ on elles disparaissent.
Les cellules épiderniiqnes (|ni constituent
la racine du germe sont allonffées verliea-
li'uient ; elles sont polvuonales au niveau
du hulhe.
(Juant au tissu conjonctil; il l'orme une
iiaine. T C. autour du germe pileu.x etcoifl'e
son extrémité d'une calotte épai.sse. P. Il
esl formé de « tissu connectif endjrvon-
naire » (iîenaut).
2" Stade : Sto'le de la papillr. — - Le
germe ectodermique a grandi. Au-dessous de la région qu'occupent les papilles
dermiques, il porte, sur ses cotés, une série de x-entlements aliformes, qui sont
les rudiments des glandes sébacées annexées au poil (i'' mois)*.
Dès ce moment, on peut donc distinguer au germe pileux deux {)arties; runc
est sus-jacente aux glandes sébacées (collet du follieuie pileux); l'autre, située
au-dessous de ces glandes (racine du follicule), est terminée par une partie ren-
llée. le bulbe.
Le sac tibreux du poil suit dans son allongement le pbanère (|u'il engaine de
toutes parts, et au moment on le poil cesse de croître, ou voit s'élever, du
centre de la calotte ([ui coilïe l'extrémité du germe, un bourgeon conjonctif. Ce
bourgeon est avasculaire, mais des vaisseaux s"v dévelojiperont plus tard. Il
re|)résente la future papille du poil tlont il déprime l'extrémité.
De ce fait, le bulbe du germe s'excave, à la façon d'un fond de bouteille
pour loger le nodule conjonctif qui devra assurer sa nutrition.
Une coupe, analogue à celle de la figure 539, nous montre le germe pileux,
limité par une membrane basale V. qui s'amincit considérablement , au niveau
lie la papille P.
1. C'est à cctio t'po(|uc que se niunlre également rêlpauelie du muscle arieeîeur (Mac Leoil, IS9S. loc. cit.).
r/%J— - /'
li(.. ."i-JS. — ILxliTiiirlc' inférieure du
,i;tMnie d'un puil pris au voisinng-e do
IVmiïïIoii de venu. ( D'après lîcnaut.)
r, racine du germe pileux. — B, son extn'mili'
riMilli'e en Imllie. — \', memlirane liasilaire. — •
/'. niidule conjonctif.
f.l. /?/.'. I.VC. 1.1
880
1.I-: l'oii..
Le germe esl conslikié par une assise de cellules ^asilaires, régulièrement
evlindriques B. Au contact de la papille, ces cellules se disposent sur deux ou
trois rangs et le contour de leur cor[)s cellulaire est indistinct. Aussi la cotichi*
liasilaire G, au niveau de la papille du |ioil. prend-elle le caractère d'une lame
|trolMplasmi(juc indi vise, semée de novaux :
cCsl un plasmode.
Les autres cellules constituantes du poil
(iiil des caractères identiques à ceux qu'elles
(dirent au stade précédent ; elles sont j)oly-
gonalcs au niveau du liulhe. losangifjues
au niveau de la racine. Les premières con-
tiennent, de plus, quelques granulations
graisseuses.
S--
i:M
FiG. 539. — Extréniité inférieure du peinie
d'un poil pris au voisinaize de l'iin;Lrlon
3'- Stade : Sladc du rôn'' jnlexx primi-
tif. — Les modifications, qu'on observe à ce
stade sont au nombre de trois.
i" In l'éseau capillaire à larges mailles
apparaît dans la gaine conjonctive du jxiil.
et bientôt il pénétrera dans la papille, sous
forme d'un bouquet cai)illairi'.
2" Au niveau de la |)apille. les cellules
du veau, nu stade lie la papille. (D'.iprcs basilaires se dilîérencient. Elles forment
Henaut.) ,, • i ii .
, ,, , un (tome nui recouvre la i»apiiie et se mon-
C, racini» du ïcniic |iili>iix. — Aiu, liiilho ilii tri-niu' ' ...
pileu.v. — r, nienilir.ine basilaii-e. — u. (-elliilcs treut SOUS forme d^'li-menls ailouirés Ver-
hasilair... - G cellules ec.o.lermu,«es e„,l..y..n- , |,..,|,.„,,.,^t. Ces éléments SOUl d'aulanl plus
naires, (pu sont les cellules {Ti-neratrices Un pm! i
el de la gaine l'pithéliale interne. — /-", papille. — bauls ([u'ils SOul plus |)rès de l'aXC (lu |)oil.
.S, vaisseaux saneuins. On voit, dans les cellules ,. , i- i , -i • -.-i- •
du germe pileux, des granulations graisseuses. <' ''^t ''^ '«^' ^'<'»*' P''^'l'-^ prinillli, a sa |)rim.-
origine.
{>e cône pileux s'accroît'. Son somtnet s'engage dans l'axe du puil. et
l)ientôt il atteindra le niveau des glandes sébacées.
'.]" En même tenqts ([ue s'allonge le cône pileux, les lellules ecl(»dermi(|ues
(jui restent en debors de la jdianère.se répartissent en deux zones. L'une recmi-
\i'e, à la facdii diiu cornel. le (('me pileux : c'est la gaine épitbéliale interne.
L'aulre. située ;i la jh' ripln'iie du geniu' pileux, dexieiit la gaine épitbéliale
e.xleriie.
Ku résumé, le gernu' du poil présente, au cinquième mois, trois parti«>s :
1" Le j)oil, qui simule un cône plein ilont la base surplombe le sommet de la
papille, se UKUitre lormé de cellules, allongées verticalement, ('es cellules ont
subi la transf(U"mation coriu-e el sont reliées par des lilamenls d'union.
2" Le ])oil est coilTé par nu c(~ine creux, très mince, puisqu'il est réduit à
deii.x rangs de cellules, cbargées d'eléidine. Ces cellules constiluenl la g;>ine
épilbéliale interne; elles son!, à ce stade, le salellile du poil t(»ut entier: elles
IX'eiineiit naissance siu' les parties latérales delà papille, el. comme le poil lui-
même, elles ont une éxolulion ascendante.
3" « Ce qui reste du germe ectodermi(|ue. entre la gaine inlerni' cl la \ilii'e
1. Par di\i>ii«n >iic-/>^i\i> ,ir -es l'Iiiiii'iil» imi-l ilii.niu
hi;\ i:i.i'I'I'i;\ii;m ni l'dii
881
tlil tlmiic... cniisliliir la Liaim- rxlcnic du |iiiil. ('.■•(le ^aiiic r^l liiiiil'-i'. ilii
)-ùtt'> (lu tnwv ruriiH' pai' la ^aiiii' iiilcnic, par une lii^nf iit-tlt; ili> riiliiiilisalioii.
Ses ('•li'iiH'iils siil)i«;s('ii( mit' i''V(iliili(in dii'i/ivt' (laii-< le sens ladiaiii-. » Ils sdiil de
naliirc iiial|Mi:liii'iim'. « La i;aiiir cxlcriic cniisliliir siiii|)|ciiiriil je inllii'ii cctit-
<lfiiiii(|m' dans l('(|ii('l le pliant'i'c si- (l(''\ c
liipi»' cl cliciiiiiic à sa naissance » (l{c-
iiatil)'.
4'' S'aile : Le poil l)-/irrr^e la l'i'-ijinn
ihi collet.
Le (|ualrit'iiie sladt' de rrMdiilinn du
poil s'étend depuis le niuineut où le |)oil
dépasse la izlande séi)a(ée jusqu'au nio-
iMcnt oii il ap|)araif à la surfaee de la
peau.
f.e poil a eonliiuié à pousser dans l'axe
du follicule, mais sa croissance est plus
rapide que celle de la ^aine épilliéliale
interne. Aussi ne tarde-t-il ])as à huter
contre celte gaine, puis ;i la pcrlmcr:
au delà du niveau de la lilaiidc séhacéc.
le |ioil n"a plus, pour satellite, la gaine
é|)illiéliale interne.
Celte gaine s'est détruite, mais celte
destruction n'est pas complète : on trouvi'
encore, à son niveau, les cellules cornées
de la gaine interne, plus ou moins désa-
grégées. Elles ont j)ris ras|)cct décailles
libres-.
Le j)oil chemine donc, dans l'axe de la
gaine épithéliale externe, puis dans l'épi-
derme. 11 y chemine d'autant plus aisé-
ment que les cellules, situées sur le trajet qu'il doit parcourir. ontsui)i la trans-
i'ormation sébacée. Et celte transformation a cela de remanjuable qu'elle est
de beaucoup antérieure à l'émergence, et même à la formation du poil. Elle
est contemporaine de l'édification du nodule papillaire. L'ensemble des cellules
ainsi modifiées j)résente la forme d'une colonne ou d'un cône, dont la base
aflleure la surface de l'épiderme. Ce cùne plein constitue le chemin de Gotte^,
la glande sébacée dilîuse de Ranvier'.
Dans sa région effilée ou profonde, le chemin de Gotte est entcairé, de toutes
parts, par les cellules de la gaine épithéliale externe, chargée de fines granula-
tions graisseuses; dans sa région superficielle ou élargie, il est circonscrit par
des cellules de l'épiderme « tassées latéralement et remplies de granulations
déléidine. alors qu'il n'eu n'existe nulle part ailleurs ».
I"i(i. ."i'iU. — Kxliéiiiilé inlï'riciire du perme
(l'un poil pris au voisinage de l'oniiloii
du veau, au slade de ruppaiitiou ducùno
pileux. (D"après Henaul.)
('. racine ilii germe iiileux. — l', membrane basi-
laire. — B, cellules basilaires. — G, cellules géné-
ratrices ([iii par leurs divisions successives donne-
raient le cône pileux. — /-*, papille. — S, vaisseanx
sanguins, — TC, tissu conjonctif entourant le
germe pileux.
1. IS97. Rex.\ct. Traité d'histologie pratique.
•-'. 1878. UÉMV. Loe. cit., p. 46.
;i. 1868. Gotte. Morphologie der llaare. Arch. fur mikr. Anal.
'i. 1887. Ranvier. Journal de Micrographie, p. 6'i.
IV. 11. 273.
POiniEU KT CIIARPY.
y
5G
[A. BRANCA.]
882
LE IMJII..
Le poil s'insinue <l(uic «liijis lu coIdiiih' s(''lja(('-o qui prépare sa voie (Lirup-
tion; il suit sou axe, mais sa poinli' ne perce pas la couche cornée de Tépi-
dernie. Celte pointe se recourLe; elle se couche à plat à la face profonde du
stratum corneuni ou même dans son épaisseur (KoUiker). Elle émergera lihre-
ment sur le téjrii-
'■■/'i0r^ _^_. ment externe
kW^f^îTiT'- quand les élé-
ments kératini-
qui recou-
tement consti-
tué. Il présente
une racine, in-
cluse dans le té-
irumenLuneti,i.M'
qui Hotte à la su r-
lace de la peau
et s'accroit de
jour en j»»iir.
La racine, en-
tourée de son f(d-
licule. est iru-
|)lanlée oltlique-
nienl par rapport
à la surface de la
peau. L'auirle
Cl u ' e 1 1 e
o.c\ss^s, lici' -
Fin. 541. — Dévoloppenieiil du l'oil (muspau dii conayc).
Le [loil l\ avo.- sa papiil.' l'a, cs\ rnloiin; <lo ses graiiu-s é|.iHu'li;il.',-i inlcrno (il fl «-x- oht U:
l.-ino GE\ il est prés de l'aire iiuplion à la siirfaïc de la peau : IVpi.lorme E fait saillii- .. i j^.
ri, n-anl du fcllinile pileux .iiii plon-e da!i< le tissu ronjonetif deiMii.|iie VT.
surface est sous-
tendu i)ar un muscle, ranv.ieur du poil, inséré, irune part, dans le derme
(portion rétî^iilaire). et. (Laiiliv pari, à la parlie inoytMmedii loilicule. renllé à
ce niveau. Dans le Irian-le ainsi tlélermiiié. t>n trouve la ulande sehacee
annexée au jioil.
Les poils (pii. .lie/, le lo'liis. se dressent sur loule la -urlare de la peau. >ont
appelés tous à être remplacés.
Les uns voient liMir pai»ill(> croilre et) hieulôl s'atrophii-r. (."est le sort du
iii;\ i;i,(i|'I'i;mi;m iii roii.. 8S3
(lincl rip'l.il (l.inii.ijip) (|iii ne l.iidc pas a -c d/'laclici- dans la poclic des caii.N. il
parlir du ('»' d du 7' mois.
Les anli'cs diif une diiriT |diis l(in;^iic cl imk- laillr plus \ oldiiiiniiisc. (le
S((iil les pdll^ |)i'(ipi'('iii('iil diU. Ils ne IoiiiIm'IiI (|u"a|iirs la iiaissaiirc. A\aiil de
I IxT. iKHiilircdriilrc eux ('■iiicllciif un ^cmn' de i'cni|»la(('ni('nl . I.rni- oiilicc
pil(»-s(''I)a<(' sera le s\i'<n' d'iinr srric (rrriifilions pileuses qui rappellenl. de très
pivs, ce iiu'nn nliser\c dans riAolulliHi de l'apiiarcil dcnlaire.
NOTES
.1) lU'issiicr cl Collo (cites par Kdilikcr). rcici (ai: '. Kil. liotlcrci-, uni dliscrvc (|iic. ■lans
ccriains cas. raiipariliuii du uciine ]iilcii\. (clic (|uc iiniis Taviiiis c.\]i(isi'.c, csl prcccilcc .l'un
autre s(a(lc cpic iTadriicl pas Maincr'".
On voit, au point (pic doil occu|)er le ficriiio |)ilcu.\. l'cpidciiiic prcscntcr de pclilcs (dc-
vures. Il s"a^il là (Tuu siini)lc soulcvcniciil qui liaduil l"a|)paritioii d'niio saillie, à la sinlacc
du ticriiip. Plus lard le ficrmc pileux se fonue cl s'cn;;:i-c dans le cliorion. Son cvoliilidii
nllcrieure ne dilTcie eu rien do révolution indi(pice ])lus haut.
(Ictle variante dans les i)reniiers développements du poil, se réduit, en snnnne. à rap|)a-
rilion d'un stade i)réliniinaire; elle a été observée par Feierlag- au niveau des poils tac-
tiles el do ipu'lipies poils do la télé. Gel auteur eonsiilcre, comme la iiapillc du poil futur,
la saillie tpie l'ail le cliorion. Celte papille est ensuite refoulée dans la pr^fondciii, du
l'ait de l'apparition et do rallonj^ement du bourgeon eclodermi(|uo.
nctlcrcr, i|ui a clmlic rébauclie pileuse dans les poils tactiles dos lèvres, chez le cheval
cl chez le pure, a vu que les elovures du derme ne se montrent que dans les poils iTap-
parilion i)récoce. Pour cet auteur, elles ne représentent nidlement la papille du poil; elles
sont seulement en rapport avec les phénomènes (riiyporiuitrition dont sont le siège les
territoires où se tlévelo]>peronl les poils.
0. Herlwig* se range à i'opinion de ses compalrioles. Il homologue la .saillie superli-
cielle du derme à la papille pileuse. La pajjille du poil se forme donc suivant deu.x modes.
Dans le ])remier, elle apparaît après (pie le germe eclo(lermi(pie du poil a pénétré dans le
ilerme ; dans le second, « la papille s(> développe à la surface de la peau x, puis le eermo
pileux apparail. el il refoule la papille dans la profondeur.
K I,e(piel de ces deux modes de formalion est le luimilif.' ajoute llertwig. Selon moi. c"esl
la formation de la papille à la surface do la jieau. Kn elîet, c'est à coii]) sur le mode le ])liis
sim])le el le moins perfectionné; raulre en est un dérivé, el peut s'expli(juer. Si les poils se
sont engagés dans la profondeur de la peau, ce n'est que pour être mieux nourris et inieiix
lixés. .Nous trouvons le pendant de ce phénomène dans le développement des dents. Cli'e/.
les sélaciens, les papilles des dents culanées pciiètieiit à l'iiilcrieur de l'épiderme. »
B) Les germes pileux apparaissent dans un ordre lixe: les poils du front et du sourcil
se monlrcnl à la i:{' semaine, ceux de la tète, du dos, de la poitrine et du ventre à la
Ki" ou 17" semaine, les jKiils des extrémités à la 20 semaine. En irgle générale, le ci'uie
pileux primitif se dilTcrencie. dans le germe, :} à 5 semaines après l'apparition de ce i:('rme
(Kolliker).
'') K dliker pense (£'//» y/7/')/o.7((; ou Irinl!- du 'lérclo/ijxnneid coniplel de llioiuine cl dc.i
iininumx domesluju.es) i\iie le p(jil (pii a dépassé la glande sébacée el va émerger à la sur-
face de la peau est encore entouré de sa gaine épithéliale interne.
Sur le développement du poil, voir :
1808. (J'iTTE. Zur Morphol. der Haare. Arrh. fur inilcr. Auat. , IV.
187(5. Hkssk. Zur Kennlniss der llautdruscii iind ihrer .Muskeln. Zcitsr/i. f. Awit. J:',il-
rrirk., t. II.
187(j. L'.NNA. Beilrage /.lu- IlisUilog. uml Entwick. der mensch. Oberhaul. .^/''7(. fur niikr.
A„(tt.. t. .\ll.
1876. V'iiN EuNEii. Miknisk. Stiid. iiber ^^■acllstllm und Wechsel der llaare. Conijit.
rend, df l'Ac de Vienne, t. LXXIV.
1882. Wai.dever. rnlorsuchungen ùber die Histogenèse der Ilorngebilde, insbesondere des
llaare und Federn. Be'Urmjc z. Anal. u. Embrij., als Festgabe f. Jacob 1/enlc.
1. 1875. Feiert.vi;. Ueber dir, Bi'duur/ der llanri'. J\ù'f.e,Dor[inl.
■2. 1894. Rettereb. Premi(>rs iléveloppenienls tlu poli du cheval. Soc. de Biol., 13 janvier.
3. 1S9.;. Malrer. IlaiittsiniiPsorgnne, Fcder und Ilaarlangen. MnrpJwl. Jahr., X\'II1.
'i. 18î)|. Hkrtwig. Tende d'Enibryolngie, trad. franc., r" t'di!.. p. 463.
r.l. UnAXCA.]
884 J.I-: l'OlL.
ClIAl'ITliK 11
MORPflOLOGlK 1)1 IMHL
J)ES POII.S EX (lÉXÉHAE
A tout poil on distingue un corps cl deux cxtri'iMih's.
De ces extréinilcs, Tune est effilck' : c'est l'extrcuiilc libre; l'autre est pru-
fonde et légèrement renflée. Elle porte le nom de liull)e ou boulon (capituni
j)ili de Malpigbi).
Le corps du poil présente deux parties. L'une est la lige (scapus ou flèche),
qui flotte à la surface du tégument externe; l'autre est la racine, incluse dans
l'épaisseur de la peau.
Cette racine entre donc successivenieiil en rapjxirt avec les diverses couches
de l'épiderme el avec le choridii. Epidémie et i Ikii'kiii lui fournissent un revê-
tement (folliculiis piloruin), ciinslitiié par deux gaines concentriques.
La gaine intérieure est ectodermique; elle est de nature épilhéllale. C'est la
gaine épithéliale ou gaine épithéliale externe (vagina pili). La gaine extérieure
est mésodermique, elle est fcu'niée par du tissu conjonclif: on l'appelle gaine
fibreuse ou follicule proprement dit.
Au niveau du bulbe du |inii. la surface interne de la gaine fibreuse se renfle
et prend l'aspect d'un bourgeon. Ce bourgeon fait saillie dans l'extrémité pro-
fonde du bulbe, excavé pour la recevoir, à la façon d'un cul de bouteille. Il
représente la papille du poil.
A MORPHOLOGIE DU POIL. — [•' BiiUx' ihi poU. — Le renflement terminal
du poil est piriforme. 8a grosse extréniilé est creuse quand le poil qui la porte
est en pleine vitalité (poil à bulbe creux); elle est pleine au ctuitraire quami
le poil a achevé sa croissance el va tuinber dans le milieu extérieur (poil à
bulbe plein). L'extrémité effilée du bulbe se continue avec le corps du poil.
2" Corp^ du poil. — Le corps du poil n'est j)as loujoiirs régulièrement cali-
bré. Sa forme est en rapport avec l'état de la papille (voy. chapitre III). La sur-
face de la tige est lisse, mais il n'est pas rare de la trouver inégale ef munie
d'excroissances irrégulières, lue telle disposition s'observe sur les poils de
l'aisselle. i\n pubis, etc. Elle est due à la destruclion des couches suj)erficielles
du poil par les liquides de l'organisme (sueur, urine), et par le contact prolongé
du vôtemenl.
3" ExlvémiU'' lihre. — L'extréinilé superficielle du poil si> lermine en pointe
effilée, quand le |)oil n'a jamais été coupé. Mais l'usure, la ca>sure. sont ca|)a-
bles d'émousser cette extrémité, et de la déformer de diverses façons'.
1. 18S0. (.i.M.ll'I'E l't lÎEAt UECVIlll. I.OC. Ci(., p. Itjl'.
M()|;l'll()|.H(.ll-: hl l'iill
885
Oii.'UkI Ir |iiiil ;i ('-II' cniii»', son cxl it'iriili' ^c iiKHilir jiliis nii iimiiis (inciin'iil
(livis(M'; ('Ht' csl. (r.iiili'cs l'ois, rciin'-ciih'c |i;ii- une -nlidii ncl Ir. (ilili(|iic mi
liansvt'isalr.
(•Ksicrii'ii. (|iii a l'IiKlii' les cnisrs ilr ces dillÏTciils a^pccls. csl arrivi'- aux
niiirliisiuiis siiivaiilcs : aiissili'il ijnc le |)iiil viriil diMir ((iiiik''. sa siirlacc (1(3
scrlioii, Iraiisvorsalr
ou ()i»li(|in', (>st assez
iicllc. mais elle pré-
scnU' tU's in(''fiali((''s.
Ces iiu'palilrs ilispa-
l'aisscnl dans les se-
mailles (|ui suivent,
aplanies par Insajro
du peigne on de la
brosse. Au houl de \'2
semaines, la surlaee
de seetion du poil j)rt''-
sente des bords nets.
Puis cette surface s'a-
mincit, sans jamais
atteindre, toutefois, la
linesse de la poinle
primitive.
Vaillant' a étudié
l'état de la pointe sur
l'id. ."ii'i. — Types «[iratlecteiil les extréinili-s ilc (|ucl(iu('s pdils.
(D'après Vibert.)
1. Kxtrt'initt'- irun poil du pubis chez riiomme ailullp. — i. l''iil 'li' l'.iv.iiii-
l.r;is diin iionime adulte, avec son extrémité mousse. — 3. Cheveu d'un
liomme juhilte, loupé depuis trois jours. — 4. Poil du pubis dont lextrémitc .-st
renik'e en massue. — 5. Cheveux de femme, terminé en pinceau. — 6. Cheveu
femme, à extrémité fourchue. — 7. Cheveu dun enfant nouveau-né, à ternu'
-.,.-. I ,., lie lemme. a extrémité lourcnue. — /. L.neveu a un euiaiii iiiuni-..
/Im» elieveu.X. (-ette Os poils sont devinés à un même grossissement (100 diamètres)
pointe était effilée
dans 241 cas. arrondie dans 22 et coupée carrément dans les i'.IT autres cas.
n. SIÈGE. — Certaines réofions de la peau sont totalement dépourvues de
poils : ce sont la paume de la main et la face palmaire des doigts; la plante du
pied et la face plantaire des orteils, le dos de la troisième i)lialange des doigts
et des orteils; le mamelon, la face interne des grandes lèvres, les nymphes, la
face interne du prépuce et le gland, le rebord rouge des lèvres. ,
Partout ailleurs, le tégument externe est revêtu de poils. Certains terri-
toires de la face, le cuir chevelu, le creux axillaire, la région pré-pubienne
se font remarquer par l'énorme développement qu'y acquiert le système
pileux.
D'autres régions, comme le tronc et les membres, ne sont revêtues que de
poils courts et fins.
Sur l'oreille externe et la mamelle, le système pileux est représenté par
un fin duvet qu'on ne voit bien (ju'à l'aide de la loupe.
En résumé, le système pileux n'est pas seulement irrégulièrement réparti
sur les diverses région/du corps; il y est aussi inégalement développé. Linné
avait déjà fait cette constatation ; il avait reconnu son importance, et dans sa
classification, il caractérise l'espèce humaine comme il suit :
1, IStil. V.viLLANT. Essai SU)' le systi'MC pilcii.r. Thèse, Paris.
[1. BRAXCAA
886 LE POIL.
« Di/frrl Uaque a relique corpore erecio, nwlo; ni pi/oso capile. mpor-
ciliis, cililsfjue. in matvris pvbe, aocillis, in ma^icuh sexu, monto^ »
C. DIMENSIONS. — Nous allions l'dccasidii. |ilii> lanl. (riiiili<|ii(i' 1rs diiiieii-
sions des poils. Disons st'iiloiiiciit ici que la laillc des poils \arie avec la région
(•onsidérée, et dans une même région avec les poils considérés, snr un même
poil avec le niveau de sa section.
I*ar ordre de calibre décroissaiil. les poils se rangent comme il suit : ISaihe
(menton), — ])oils du pubis v.\ moustache, — poils des joues, — poils du stjiir-
,.||, — poils du scrotum, — j)oils de Taisselle, — clic\t'u.\ {\i'> temjM's. — che-
veux du vertex, — cils, cheveux du bregma, — chesriix du fiiuit. — poils des
narines. — ])oils de la nuque (Tialippe et licau regard)-.
!) COULEUR. — Nous étudierons uIltMieurcmcnl la c(»ult'ur du puil. mais ou
|)eut se demander déjà quels rapports alTectent le système pileux et la coloration
de la peau. |{|(»cq pense que le système pileux est d'autant plus dévelopj)é (|uc le
téo^ument externe et ses dérivés sont moins chargés de pigment, il s'i-lablirait
uième un balancement véritable entre le pigincnl de la peau el celui des pba-
iieres-
E NOMBRE. — Sappey enseigne (|iie le nombre des poils est invariable dans
resi)èce humaine, quels que soient la race, le sexe ou l'âge des individus
considérés. Vaillant {lor. cil.) estime au contraire que le nombre des poils
augmente, à mesure (pie diminue leur diamètre.
\\'ithof a recherché commeul se Iroiivaienl distribuTs les j)oils à la siuTace
du iénument externe. Sur im quarl de pouce carré, il en a observé :
IS'oiiitirp ilo |ioils
Ut'iiioii. par police i-arn'.
.V la lace aiitcripuic (le la ciiisso i:^
A la lace dorsale (les mains 10
\ ravaiU-liras 2:!
.\ la région iiic-iiiihieniK' 'M
Au iiieiUoii Mil
Au siiiii|iul li'.i:t
I MODE DE GROUPEMENT DES POILS. — Les poils se grou|)enl eu série, à
la suite les uns des autres.
(les séries allectent la loiine de lignes courbes régulières, connues. de|iuis
l''.s(briclit ■', sous \v nom de llemes (ui courants.
(kîs courants se disposent, à la l'accui de l'ayons, aiiloiii' iriin cenlic. le tour-
billon, l.e plus connu de ces tourbillons occupe le c wir ciie\ehi. il est écpii-
distant du hregnui et de la nuque.
(Juand les j)oils dirigent leur extii'inité libn» \ers le tourliilloii. les (durants
sont convergents. Tels sont les courants de l'angle de la mâchoire, du xniunet
de l'olécrâne, du dos du nez, de la racine du pénis, de l'ombilic et du coccyx.
Sont divergents au ( (Uitraire les courants dont les |ioils oui l'extrémité tour-
née à l'inverse du tourbillon (conranls Ayi sommet de I.-» tète, de l'angle inttM'ue
1. 178'). LlNNÎ:. .s'i/'"''- II"'-. I><'ll-
■>. 1«80. (iAi.H'lM'. ot Bf.ai nE(i.\ui>- (lultirilr Mirroiii-njihif. cli. XII. p. SIS.
:t. 1890. Bi.oix». Biitt. (il' In Soc. d'AnIropit!.. p. So>>.
'i. 1H37. r.SC.llUU'.in . li'licr ilif U'n-llllini.' ili'i ll.i III' ;iiii miMI< lillrli Kniipi'H MuUrr'x li-c/i. IS:lT.
MORI'IIOIJJCIK nr l'OlI,. 887
de l'œil, de l'cnlivi- du cniidiiiL .iinlilir cxlcrne, de raiss(!lle, du pli di; raine, du
dos du pied).
Les couraiils (|ui l'onL pai'lie de loiirliillons \(»isiiis se rencontrent suivant
des lignes droites, courbes ou irré'j'ulières. Ces lignes sont connues sous le nom
de lignes nodales ; elles sont parfois peu apparentes ; la plus nette d'entre elles
est verticale ; elle occupe la partie anttTO-latérale du thorax et de l'abdomen ;
elle s'étend du tourbillon jixiilaire au tourbillon inguinal.
Parfois, autour d'un point commun, on voit converger quatre lignes
nodales; quatre séries de courants, orientées chacune autour d'un tourbillon,
se sont rencontrées deux à deux. Les lignes nodales prennent alors la disposi-
tion d'une croix. On observe plusieurs croix sur la ligne médiane, sur la
partie latérale du troue, sur le nez, le sternum, l'hypogastre, la nuque, les
lombes et les membres. Quelques sujets, dont les sourcils sont particulièrement
développés, présentent une croix sur la racine du nez.
Courants, tourbillons, lignes nodales et croix sont d'une étude facile sur les
fœtus de 0 à 7 mois. Plus tard ils sont moins nets. Ils n'en existent pas moins,
et l'anatomie comparée nous apprend que des groupements analogues se
retrouvent chez nombre de mammifères (chien, cheval, etc.). On observe des
tourbillons au niveau du front, du vertex (gorille), de l'obélion (bonnet chi-
nois), de la nuque (orang, gibbon).
J'empnmtc à C. Voigt' la descriplion des touibillons et îles territoires cutanés (do-
maines du tourbillon) qui leur sont an-
nexés.
1° TouRBu.LON DU vKuïEx. — Le domaluo du
tourbillon du vertex (1) s'étend sur hi partie
postérieure de la tôle. De ce tourbillon font i ^ v " r ^
partie une série de départements, dits cbamps A \ \ \ /^
pilaires. Ce sont : \ ^^MNaV^' '
a) Le champ moijen de la nuque (2). Ce
champ se rétrécit en descendant le long du ra- 17 ^v/\ /i/'... '^
chis; il finit en pointe du côté du coccyx. il 9'^
h) Les champs latéraux de la nuque {Z) oc- ^^ •^^^^^-..^^^^ 3
cupent la tête et la région supérieure des par- y^"'^ _\ 25
lies latérales du cou. Ils s'étendent, en arrière,
jusqu'au cbamp moyen de la nuque. En avant, —
ils se rétrécissent progressivement pour se
perdre sur le tourbillon cervical. j / 1 l\ V -26
c) Le champ occipital (4) se confond avec
la région supérieure des champs latéraux
de la nuque, au-dessus desquels il est si-
tué; il s'étend, d'autre part, tantôt jusqu'au FiG.o4:3.-Champs pilaires de la tète et du cou.
bord de l'hélix, tantôt jusqu'à la partie (D'après Voi"-t )
haute de la surface d'insertion du pavillon. "^
d) Le champ temporal, est parallèle au champ occipital et ne s'en sépare qu'au niveau de
l'oreille.
e) Le champ frontal latéral (5) n a pas non plus de limites précises. C'est sa situation
topographique qui permet surtout de l'individualiser.
Champ temporal et champ frontal latéral, plus ou moins confondus, occupent le cuir che-
velu et la région parotidienne; ils descendent, en se rétrécissant, jusqu'au tourbillon cervical.
La limite postérieure de ces deux cbamps se tient à quelque distance du bord antérieur de
l'oreille.
1. 1857. C. VûiGT. Abhandl. ilbcv die Richiung der Ilaarc... Wien.
06.
[A. BRANCA.]
L1-: POIL.
f) Lechamp frontalmoyen (Q)eslimpaiT, comme le champ moyen de la nuque. Il s'étend
(le la glabelle à la croix des sourcils.
2° TounDu.i.ox ocLXAiRE ou FACIAL (7). — Cc tourhillon. dont sont tributaires les poils du
visafre,. confine, en haut comme en dehois. au tourbillon du vertex ; en bas, il s'étend jusqu'à
l'os hyoïde et jusqu'au tourbillon cervical; en de-
dans, c'est-à-dire sur la lig-ne médiane, il est en
rapport avec son congénère.
3" ToiRnu-Lox AiRicui-AinE. — Ce tourbillon (8). le
plus petit de tous, est complètement entouré par
les champs pilaires qui dépendent du tourbillon du
vertex. Il embrasse la partie cartilagineuse du con-
duit auditif externe, et la surface concave du pavil-
lon de l'oreille. Les poils qu'il renferme divergent
du « Forus acusticus externus » à la façon de rayons.
4"" ToLRBiLLOx AxiLLAmE. — Lc domaine du tour-
billon axillaire (9) est très étendu. Outre le membre
supérieur, il embrasse presque toute la partie infé-
rieure (lu cou, la région pectorale tout entière, la
partie supérieure de l'abdomen; en arrière, il con-
fine au champ ;uoyen de la nuque; à cc tourbillon
se rattachent une série de champs :
1" Le champ pectoral latéral (10) dont les poils
ont une direction descendante et oblique. ^
2' Le champ piecloral Iransverse (11) dont les
poils ont une direction ascendante et oblique.
Ces deux champs superposés sont limités par le
fleuve pectoral transverse (12). Ue plus, les champs
du C(jlé droit sont séparés des champs du coté
gauche par le fleuve médian convergent, t|ui cons-
titue la frontière des deux tourbillons axillaires.
Fleuves pectoraux transverses et fleuve médian
convergent se coupent à angle droit pour constituer
la croix du sternum (i:}).
La présence dun lleuve divergent, dans le pro-
longement supérieur du champ pectoral transverse,
détermine la formation de deux champs nouveaux.
3° Le champ (14) confine aux tourbillons de la
face et du vertex. Avec le premier il forme la
croix de l'os hyoïde (lo); avec le second il constitue
le tourbillon cervical convergent.
D'autre part le lleuve divergent (10) forme avec
le tourbillon du vertex la croix de la nuque (17).
4" L& champ (18) situé derrière le lleuve diver-
gent (IG), s'ajtpelle le champ humerai atilcrieur.
5" Le champ (10) situé derrière le tourbillon
axillaire porte le nom de rhainp htimcral ponté-
rieur.
Ces deux champs (18 et 19) entourent l'épaule.
En bas. ils sont séparés des champs de la partie
supérieure du bras (20 et 21) par les fleuves luiméraux (22 et 2:1) qui, sur la partie laté-
rale de l'épaule, forment la croix du deltoïde (24).
Eu arrière, les champs huméraux se rencontrent dans le lleuve converg-enl (25) et se
prolongent jusqu'au champ moyen de la nuque.
Le fleuve moyen du bras descend dans le sillon du biceps, puis au pli du coude. De là
il passe sur le bord radial do l'avant-bras, puis sur la face postérieure du poignet; il se
termine vers le bord cubital du poignet. Il sépare deux chami^
l'io. 544.
^—-^iSSi'
Les champs pilaires du fœtus.
(D'après Voigt.)
(liric-es verticalement.
G" Leo/iam/)a>j/c'rit'i(r(21) est bien visible sur la ligure ."il.").
7" Le champ postérieur (20) apparaît sur la llg. 541.
Ces deux champs partent de la croix du deltoïde et de la partie
moven du bras.
supérieure du fleuve
MOP.IMIOI.OC.II' lil' l'OlF,
889
Ajoutons ([Il "à la if^-ion du coude, nu-dcssus de l'épicondyle, il existe un touritilloii
converpont, le tourhiilon cubital (20).
A la partie inférieure de ravant-i)ras, deux courants pilaires, l'un convergent, lautre
divergent, se rencontrent à angle
droit -sur l'apophyse styluïde du cubi- B
tus, pour former la croix ulnaire
■■■11).
.")" Tnriuin.i.iiN iNdriNAi.. — Toute la
jiartie inl'erieure du coi|)s relève du
tourbillon inguinal (28).
De ce tourbillon partent cincj lleuves
ilivergents :
(i) 1,'un monte verticalement en
haut (2'.))jus(|u'ù la croix latérale (30)
illeuve ascendant).
/<) l'n autre (31) se porte transver-
salement vers la ligne blanche qu'il
atteint un peu au-dessous de l'ombi-
lic, en un point connu sous le nom
de croix ombilicale (32) (tleuve trans-
versal).
c) L'n troisième lleuve (33) se dirige
(Ml bas et en dedans, de manière à
couper la face interne de la cuisse,
un peu au-dessus de sa moitié infé-
rieure (fleuve oblique interne).
(/) L'n quatrième courant (34) se
détache du fleuve (33) et se porte ver-
ticalement en bas, sur la partie
moyenne de la face antérieure de la
cuisse (fleuve descendant).
e) Le dernier fleuve nait de deux
rai.ons. Tantôt la première partie de
son trajet est commune avec celle
des deux fleuves précédents. D'autres
fois, au contraire, ce fleuve nait à
quelque distance du tourbillon ingui-
nal. I)ans un cas comme dans l'au-
tre, ce courant se dirige en dehors
et contourne la face externe de la
cuisse. Ce courant (35) qu'on peut
qualifier d'oblique externe, rencon-
tre au milieu de la croix fémorale
(36) le fleuve (33) qui mérite le nom
d'oblique interne.
Examinons maintenant quels
champs circonscrivent les fleuves
dont il vient d'être question.
1° Le r/iom/) aMomi/ia/(37), limité
par le courant ascendant et le cou-
rant transversal, confine au domaine
du tourbillon axillaire. D'autre part,
il rencontre le champ du même nom, FiG.oiri. — Les champs pilaires du fœtus. (D'après Voigt.)
sur la ligne médiane antérieure
qu'occupe un fleuve convergent. Il participe donc à la formation du tourbillon ombilical
convergent, caractérisé par ce fait que tous ses poils dirigent leur pointe vers l'ombilic,
autour duquel ils sont placés.
2" Le champ génital (38) renferme une partie des poils situés entre le fleuve descendant
et le fleuve oblique interne.
3° Le cliamp muai supcricur (39) est constitué de .la même façon.
11 importe de remarquer que le champ génital et le champ crural supérieur se séparent
[A. BRA.WA.]
890 LE POIL.
seulement au niveau de la racine du pénis. Là, leurs poils divergent en formant la croix
du pénis qui n'est pas figurée sur les figures.
4° Le champ coxal (40) occupe le territoire situé entre le fleuve ascendant et le fleuve
oblique interne. Il répond à la partie inférieure du dos, à la fesse et à la partie supé-
rieure de la cuisse (faces postérieure et interne). Les poils de ce champ convergent vers sa
partie moyenne pour constituer le fleuve iliaque convergent qui (41) se dirige vers le cocciTC.
Là, il rencontre les fleuves convergents du champ moyen de la nuque et forme avec eux
le tourbillon coccygien (42).
5" Le champ crural antérieur (43) est situé en dedans du fleuve vertical descendant, sur
la face antérieure de la cuisse et de la jambe.
6° Le champ latéral (44) occupe les faces latérale et postérieure des mêmes segments du
membre abdominal.
Ces deux champs convergent vers une ligne qui descend (45) le long du droit interne,
coupe la croix crurale et Tarticulation du genou, et suit la crête antérieure du tibia jus-
qu'à la malléole interne.
6° Tourbillon latéhal. — Quand il existe un tourbillon latéral (40), le domaine du tour-
billon axillaire et du tourbillon inguinal sont diminués d'autant. Le tourbillon latéral em-
brasse la moitié de l'abdomen et de la partie inférieure du dos; il s'étend en bas jusqu'à l'aine.
La croix latérale est située à la limite de ce tourbillon et du tourbillon axillaire.
La croix abdominale, le champ génital, et bipartie supérieure du champ iliaque sont dis-
traits au tourbillon inguinal par ce tourbillon latéral.
Variations des tourbillons. — a) Variations individuelles. Les tourbillons sont su-,
jets à de fréquentes anomalies. Pour prendre un exemple, nous dirons que le tourbillon
du vertex peut s'écarter de 2 ou 3 centimètres de sa situation, chez des individus normaux.
Chez les dégénérés, ces déviations sont beaucoup plus considérables. Le tourbillon du
vertex est franchement latéral. D'autres fois il est dédoublé*.
b) Variations en rapport avec les espèces animales. Chez le bonnet chinois, il existe un
tourbillon au niveau de l'obélion. Chez l'orang-outang le tourbillon de la septième cervicale
répond à notre tourbillon du vertex. Cette différence de siège des deux tourbillons homo-
logues entraîne des variations parallèles dans les champs pilaires et dans les courants qui
les limitent. Aussi les territoires pileux et les territoires glabres ne se répondent pas chez
l'homme et chez l'orang. C'est là un des arguments à opposer aux auteurs qui fon-
descendre l'espèce humaine des grands singes anthropoides.
Division des poils. — Avec Vaillant (loc. cit.) on peut répartir les poils en
cinq groupes, dont nous indiquerons successivement les caractères.
1° Cheveux.
2" Barbe.
3° Poils des aisselles,
4° Poils des organes génitaux.
Poils.
r Sourcils,
1' Vue . . \ Cils.
Poils annexés aux organes j ' Poils de la caroncule,
des sens ) 2" Odorat. Vibrisses.
.5^ .. .. ( Poils du pavillon.
( Poils du conduit auditif externe.
Poils de la surface cutanée aénérale. . -, ,. "1
'^ ( Duvet.
I. CHEVEUX.
Développés sur la peau qui revêt la voûte cr;\nienue (cuir chevelu), les
cheveux nous apparaissent comme les poils les plus souples, les plus fins et les
plus longs que porte le tégument externe. De leur longueur, Bichat tirait
même un argument en faveur de la station bipède, qu'il considère comme
propre à l'espèce humaine.
1. 1881. FÉRÉ. Rov. d'AntUropoL, p. 483.^
2. BiCKAT. Anal, gén., l. IV, p. 498, édit. 1830.
M(ii;i'ii(»ijH,ii: hi l'dii,. 891
I. LONGUEUR. I,;i l()ii,i:iii'iir (|iii' |ifii\fiil allciiiilii' li> cIk'si'ux varie uncc
une si'i'ie (le Licleiirs :
I" A(/('. C.lie/ le l'ieiiisrl clie/. renr.iiil de race lilanclii'. nu la hiii:^ iieiir
(lu clieveii esl (Tmie a|)|tn''ci;ili(in |iliis aisi'c (|ii(' cIm'/, I adtillc. le- iin'ii-iiralKjiis
oui (Idiiiié les ivsuKals siiivaiils :
Afic. I,i>nt,'iiciir.
Fd-liis .") iiutis 8 à 10 iiini.
Kd'Ids il Icrme l.'i à liO iiiki.
Kiiliml 20 jouis 10 à 2") iiiiii.
Kiiliiiil li mois 2.") à ;(0 iiiiii.
2*^ Ne.re. — La |)liis(iii immis <;raii(le loiiiiiieiir dinlieveii no eoiisliliie jamais
un caraclère sexuel, l-es cheveux soiil senlenieiil un peu plus lon^Lis eliez la
l'eninie (|ue cliez riioiiuiie (races hlaiiches), mais les individus du sexe masculin
portent les cheveux courts, chez nomhre dépeuples, et cette coutume accentue
enc(tre U^s difTc'reuces.
Nous verrons (|u'il existe, eu revaur lie. (Ie> dillV-rences uotaldes dans la crois-
sance, considi'rée dans h)s deux sexes.
3" llacc. — (".liez les lùiro|)(''eunes, ou voit les cheveux descendre jnsiin'a la
ceinture, la racine de la cuisse et même la paitie moyenne du niollel. Ils attei-
gnent 0 m. 1)0, 1 m. et parfois davantage.
C'est dans la race jaune (Chinois) que les cheveux, rassemhlés en natte,
atteignent leur plus grande longueur. C'est dans cette race ([uc les cheveux
sont aussi les plus gros et les plus roides. Toutefois, au dire de l*runer-Bey, les
l*eaux-Rouges (Sioux et Pieds-Xoirs) portent une chevelure ronde et lisse dont
ri'xtn'Muiti'" tomhe jus([u'aux talons.
Les noirs ont une chevelure g(!'iu';ralement courte. Les cheveux altcigucut
au uuixiiuinu 20 centimètres chez les Cafres, et o centimètres sculemeat chez
les lîoschimans.
Nous préciserons ultérieurement cjuels rapports existent entre la longueur et
la forme du cheveu.
II. DIAMÈTRE. — Le diamètre du cheveu est en rapport avec une série de
facteurs qu'il l'st utile d'envisager successivement.
l" Wo-'tKtiun^ urci- la race. — Pruner-Bey a nujntré que le diamètre du
cheveu varie dans de larges proportions. Ce diamètre oscille de 50 à 410 a.
Les résultats auxquels est arrivé Pruner-Bey sont résumés dans le tahleau
suivant :
rmo Ui.iinètre du clu'vcii. Rare. Dianii-Iro «lu cheveu.
Fi-an(;-ais . 50 à 80 u Nègre d'Océaiiic 2.jÛ ,a
Juif 90 ;JL ' Guarani 300 -i.
liotteiilol 150 ;x Malais 320 [x.
.Nt'grc (CUriquc^ 150 a Femme guarani 41C a
Aiahc 230 ;j.
2° Variations avec le sexe. — OEsterlen n"a trouvé que des différences insi-
gnifiantes dans le diamètre du cheveu, en étudiant des cheveux d'adultes de
sexe différent.
[.1. BRAXCA.]
892 l.i: l'OlL.
Sexe. hi.iMiclif «lu i-Ik'vcii.
1"^ uhservnliiin . . . o4 ;j. ^
\ ■>■ » 0'^ -j I
.Masculin ... -, .ï ' ' ' /-o ' î •'^•^''1 f" iiiovomio : (li a T.»
^ .î" 11 ... (>8 ai
4'^ )i ... '"> ;j. ,
!'''■ ol)s('iv.'ilinii. . . .")8 :j.
\ 'i" >» ... (... ,. , . . - „
l'cmmiii -,. ' / >iii( CM iiiiivcniic : (m -j. .>()
')8 ;j. J
. i."t ;j. '
^ :{-• .1 ... T(i |j. r ^"'
i' » . . . ~~ '1. J
3" Variations arcr l\'aj<'. — OEsterlcn ' a monliv r|iic dans une niùinc
race (race blanche) le il ia mètre du poil varie avec l'âge dn sujet. Le j)i»il
fin, chez l'enfant, grossit chez l'adulte, pour diminuer de diamètre chez le
xiclllai'd.
L(!s résultats de (lalippe et de Malassez, ceu.x d'OI-'sterlen sont consignés dan<
les deux tableaux qui suivent :
L)i;imètre des cheveux.
Affo.
Fœtus 4 mois
l'd'tiis r; mois
Td'Uis 7 mois 1/2 . . . .
Imi'Uis 8 mois 1/2 . . . .
Presque à Icrmc . . . .
.V terme
(Jaiçoii I .jimr
l'ille 2 jours
(iarçoii 2 jimrs 12.
(■ar(;on ."i jours
(iarçoii 0 jouis (chauve).
Fille II jduis
Kiifaul 20 jours
Kiifaul I '( mois
.Movennc cle
10 men.-;iirations.
F
;c;irts.
18
\x
10
il 20
;j.
2i
•1.
20
il 28
a
M
•J.
28
à 40
'X
n.i
|X
28
il 40
'X
:t2.()
•A
28
il 30
<x
:i7 . (•)
;x
28
il 48
•X
:î1.2
a
20
il 40
IX
28
a
20
il ao
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.")!).(')
u
44
il 80
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:i7.2
'X
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2V
•1
:!7 . i
•1.
22
il 40
a
:{1.2
'i
24
il 40
M.
42
|X
28
il 48
[X
1
tiiimMre «lu c
lieveii,
Movenne
Fulaul (le 12 jours 20 ii 20 ;x
Fulant (1(! 0 ii 18 mois :i4 ;x
Futaiil (II' I.") ans ."iO ii 02 vx
Ailulle liiimme ."»4 à 7.^ [x
.\dulle lemme .18 il 70 ;x
Nieillanl TiO i» 03 jx
4" \'a riathms arec l/i rrijinn il a clu'vra riatsitlrréc. - A rniNcrsc de
nombre d'aulres |)(iils. le cdrps du cheveu est de diamètre iinilniiiu' dans toute
son élendue. Toiildois, re.xlrémilé libre est plus ou moins cIliltH' et le bulbe
génér.ileiiu'iil rcnlli'.
III. COULEUR. — Les cdiilciii's (|n'alTi'il('ii I les cIkaciix oui r[r rai)|iorféi>s
|)ar Topinard à six Ivpes : le iHur. le brun, le cliàlam. le imux. le blond doré,
le l)lanc de lin.
(les types diil été niiilllprn ■- |)ar lunubrc d'anlbrdpdlogisles. el Hroca a ras-
semblé, dans un lablcau (|tii' lHii IroiiNc à l'iiislilut aiillirdpdldgi(|ue de Paris,
un éohantilldii des diverses cdldiatidiis ipie |ieu\enl all'ecler les ciievcux.
I. 187'(. tEsTKiii.i-.N. />i.s inrnscliticlif llnnv intd .^i'ii)r iii'rirhlsnrlzlirlif llrdriiluiui. Tiiliingen. .Vn.ilysé
clans Ailiiali:s il'lii/fiiinr ri ilr tiirili-rhir h'-)jaU', 1. XLVll, 'i' srri.'. p. ;tSl.
\|n|;ni(tl.ii(,|i; 1)1 poil,. 893
M Ce l.ihlcai! iTiircrjnr '.\'\ iiii.iriiTN s',i|ijili(| ii.i ii I .iiix ciicxciix cl h l;i peau.
I.cs \iii^l |)r('iiiicrs miiiK'ros comcriiciit (''^alciiiciil liiis ; les \iii^'-| |u-('iiii('T('s
miaiiccs scml (lisposrc.s cil scrics rc^iilicrcs. à sa\()ir : I — !'». nuances bniiios;
('• — 10, nuances \crlcs ; Il I."). imanccs idciics; l(i — 20. nuances f^risos. Lo
icslc (lu lahlcaii csl (lis|t(isc aiilrcincnl. La iiinl(i|tlicil('' cl la pro.xirnilc des
nnances londanicnlales ([iii relc\-enl ijc deux cniilciiis sciilcinen I. jaune el
l'nimc, cl (le Iciir ini'lan^c en jti'opnrl kiiis (•(•n\ enahics, rendanl ini[iussil)lc
celte classiiicadon, on s'est Ixinié à conlVoiiler sur liiii des cotés du tahleaii les
teintes les |)liis soniNri's afin de rendre la coinpaiaison plus facile. On a clier-
cjic à l'aii'c siiiNic les antres dans un certain ordre, mais cet ordre n'a |in être
i'ci:iilier; il a l'alln pins d'une l'ois l'ciidrc les s(''rics naturelles; le nnnn'ro iS
représente le noir alts(»lu'. »
!" \'nri((tiiii)^ (hiii^ hi coidci/r du clicri'K. — La conicnr des clie\eux ne
[K'ul s'apprécier (|iiesur une nièclie de cheveux.
Selon que l'on regarde cette inècdie à la lumière n'allée liie on à la lumière
directe, l'aspect change, comme l'a dit Vaillant {loc. ril.).
A la lumière directe, le rellel du cIicmmi varie a\('c rintensité et avec l'inci-
deiice des rayons Inmineiix.
A la lumière réfractée, le cheveu noir pai'ait hrun acajou, le clieveu (diàtain
semhle acajou clair, le cheveu rouge est d'un jaune clair orangé, le cheveu
blanc est IranspanMil avec un léger reflet jaunâtre. (Vov. Vaillant, lo<\ cit.. el
.loannet-. )
2" ]'aria(ious arec le sexe. — Au dire d'IIavelock Ellis, les Européennes
ont la peau et les cheveux plus clairs que les Européens"'.
•'?' \'(tri(itio)i!< avec l'ajc. — Les cheveux de l'enfant deviennent de plus en
|»lus foncés à mesure qu'il avance en âge (Bcmté). L'enfant blond deviendra
ibàtain ; l'enfanl châtain sera ]»lus tard d'un brun plus ou moins foncé.
4" l'fjriations e)i rapport avec l'action des. milieux extérieurs. — Il arrive
fréquemment que la chevelure ne présente pas la même couleur dans toutes
ses parties.
La partie adhérente des cheveux est plus foncée que la partie libre, exposée
aux radiations solaires. J^a première est par exemple couleur châtain, tandis
que la seconde est d'un blond roux.
D'autre part, il arrive souvent que deux mèches blanches, provenant de
deux femmes âgées, sont profondément dilTérentes. « L'une a appartenu à
une dame ayant soin de sa tète, vivant au salon : elle est d'un blanc d'argent:
l'autre a appartenu à une paysanne travaillant au grand air : elle est jaune. »
(Arloing).
T)" Variations en rapport arec l'usage des teintures, etc. — La chevelure
prend une teinte plus foncée à la suite de l'usage répété des pommades.
L'usage des teintures et des décolorants change profondément son aspect.
I. ISli'i. Broca. litiU. dr la Soc. d'Aiillirojiol., 'i rôrier. — Tableau cliroinatiqiiP. Mé)i). de la Soc. d'An-
lliropoL, t. II, p. 1-23).
•-'. 1878. JoANXET. l.c jioH Itiiinain. ses variélés d'asijccl, leur sitj)tification en méderitte judiciaire.
TliLse. l'iiii..
■ j. ISSU. IIavi;i,m, i; Kli.i^. .Man ami U'oinan, [>. 2ri.
(.1. B/.'.I.VC.l.:
894 l-l-^ i'"",.
L'eau oxvfrc'iu''»', j)<ir oxniiitlc, fait jjasscr les cheveux noirs au ltl<»nd ol int'-mc
au rouge. Topinard a pu s'assurer du i'ail sur des chevelures chinoises'.
0° Variations en rapport arec la race. — La couleur des cheveux est 'fii-né-
ralement en harmonie avec la couleur de la peau et celle de l'iris, l'ne p«'au
blanche, qui bi'uiiit aisénienl ;iii voici], ne va guère sans (]>'> yeux I)leu< et des
poils blonds.
De cette (djservalion exacte, (|uel(|ues anlhropologistes ont voulu tirer un
caractère de classification. C'est ainsi que les Européens- ont été répartis en
(ieux groupes : les bruns et les blonds. Parmi les premiers figurent les Maltais,
les Ligures et les Bretons; parmi les seconds, les Danois ot les Wallons, mais
« les nuances claires, et en particulier le blond clair, ajoute Arloing. sont
très peu répandues; les races qui les présentent appartiennent, eu grande |)ar-
tie, à l'Europe, et surtout aux rauieaux germanique, slave et celliiiur de la
souche arvenne et au rameau finnois des ïouraniens. On en trouve quelques
exemples dans le Caucase, chez les Aruiéniens, chez les Sémites de la Syrie,
quelquefois parmi les.ïuifs et peut-être en Afrique chez les Berbères de l'Atlas^ ».
La couleur des cheveux ne saurait donc constituer (|u"un caractère de <ecoiul
ordre, et cela pour diverses raisons.
a) On observe des couleurs diveises sous vui même climat, el inversement la
même couleur s'observe sous des longitudes différentes.
« La couleur noire est celle qu'on rencontre sur tous les point- du globe. Elle
est l'apanage de l'Esquimau, tout autant qu<' du nègre, de lllindou luauiah-
nique. du Malais, et les nations européennes en offrent de nombreux exemples'. »
h) Dans une même race, d'autre part, on observe des individus dont la che-
velure est de couleur dilTérente. Les .luil's sont rouges, blonds, châtains ou
bruns.
c) Enfin, dans toutes les races connues, la che\clure rouge est représentée
chez un petit nombre d'individus. Ce fait a été diversement interprété. La che-
velure rouge n'a pas de signification ethnique pour Beddoi'; pour Eusèbe de
Salles, l'homme primitif était rouge, et, pour Topinard. les rouges sont les der-
niers rejetons d'une race disparui-. (|ue icprésentent encore, en Russie. ([uel([ues
individus dont les yeux sont verts.
Toutefois, Deniker éciit tout récemment : >> 11 n'v a |tas de raci-s aux » hevenx
roux Les cheveux l'ouges sont très communs dans les ])avs où se sont mélt-es
plusieurs races, blanche, brune ou blond(\ (hi trouve abtrs, dans ces races croi-
sées, des chevelures de toutes les couleurs, noires, lu mu-s. blondes, rousses,
cendrées, châtain : c'est le résultat naturel du mélange de sang. Mais Iors(|ue
chez un peuple aux i-heveux noirs qui n'a subi aucun mélange. (|ui. i]u nuiins.
ne s'est jamais uu^lé ([u'avec des races aux cheveux noirs, nail par eN<'e|iliou
un individu aux cheveux rouges, cela «'onslitue un cas pathologique aj>pelé
érijlhris)ne par Hroca. L'érylbrisnu' ne peut se manifester que dans certaines
I. (".es niodificalioiis tlans la couloiir dos cliovi-iix sont parallèles aux modifiMlions i\u'on oliservc «latis l.i rou-
li'iir ilo l'iris. Nombre ilICinopiViis (|iii naissoiil avec des yeux liions ont plus tard l'iris gris, hrun on noir, lie
telles variations dépendi'ut de l'évolution du pii;nient.
'î. 18"!). Topi.N.vuD. l'.oiuuuinieatiou sur la eollection de cheveux européens exposa» dans l.i galerie •' • '"■'•■i-
(léro. liiillft. de la Soc. d'AnlIimijol..
3. tSSO. AnuiiNG. Poils et oufiles, leurs organes producteurs. Tliiae, ngrrgniinn.
'i. 1803. PncNEn Bev. De la elievelure eonune earaeléristiipie des races liuniaines. d'après des rciicnlios
iiiicroscopitpies. ^^oc. d'ATitltropoL, t!) mars.
Mi)|!l'lltil.(i(,||-; m l'dIL. S95
races; ilii iiHiiiis. un M'en a cili'. jnsiiuici. ainiiii (',\('iii|)lc clic/, les Xc^Tcs ; [lar
coilll-c, r(''|-\lliii>in<' est assez )Vci|iiciil clic/ les .liiils de ri'.iiiu|M'. clie/ ll'«-(|iiels
il est le |>liis sdiiveiil assucii" aux cheveux IVisi's'. »
7" llKjijitirl^ (le lu riii/li-iir cl ilc tii/rhji/es aulir.s en raclrrc^ (■l/inifji/i.'<. —
(>ii a reinar([iic (lu'eii Kranoc les individus bruns sont souvent petils; les
Idoiids sont au contraire de grande taille.
La race blonde est la plus |)r()lili([ue. Chez les jeunes lilles de celle couleur,
linstauration menstruelle est plus tardive que chez les brunes; mais elle est
j)lus précoce ([ue eliez la lemuie obàlain foneé.
I*runer-Hev a noté {|ue les enlanls issus de couples Mouds on liiiiii- -niit
éijalemeut blonds ou bimis. Mais (|uaiiil l'un des conjoints est blond et l'autre
brun, renfanl peut pivs(Mibu" un type de couleur interuK'diaire : mais il e-.l. le
plus souvent. IrancluMneul blond ou franchement Inun-.
Xous rappellerons la prédisixisilion (juallcMlenl ponr certaines lualudies, et
en parliculi(>r poiu- la luhcrculose, les individus d'un blond roux (Ivpe vi'-ni-
lien).
IV. NOMBRE. — Le nomhre des cbcNcux varie avec la race, avec la couleui* et
le diamètre des cheveux.
L' Variation'^ de race. — De Ouatrefages écrit déjà que la chevelure estsur-
bnit fournie cbez les races boréales"-. Ililgendorf * a voulu préci.ser Tinlluencede
la race sur le nombre des cheveux. Jl a com|)té chez quelques sujets de race
dilTérente, le nombre de cheveux (ju'on trouve implanté sur I cenlimèlre carré
de peau. Il a trouvé :
Uace. Nombre de clicveii.\.
Aïnos 21 i
Japonais 20!) (2:)2 à 280)
.\Ileinaiul
272
2' Variations avec la couleur. — \\'ilbof a montré que le nombre des che-
veux implantés sur une égale étendue du tégument externe, augmente quand
la teinte des cheveux s'éclaircit.
Cniiliiii'. Xonil)i-o (le clicveu.\
Noire 147
l'.rune 102
IUdikIc IS2
On sait, d'autre part, que le diamètre des cbeveux est d'autant moins consi-
dérable que la couleur du cbeveu est plus claire. Les cbeveux blonds sont les
plus lins et les plus nombreux.
V. FORME. — l^orv de Saint-Vincent a ré[»artl les races bumaines en deux
groupes, d'après la foruie du cbeveu. Il distingue les races léioliicpies (à che-
veux lisses) et les ulotriques(à cbeveux crépus).
Cette classification répond assez exactement à celle de Virey qui disliniiue
seulement deux groupes de races : les races blancbes et les races noires \
1. liioo. Dexiker. Races H peuplades delà terre, p. fio.
•->. I8(i0. Pruneu Bey. Voir Bull, de la Soc. d'Anthropol.
i. 1877. De Qu.vtref.\ges. De l'espèce liumaine, 3* cdit.
'i. 1875. ]hi.r,v.saonF. MUllidlungen der deiU. Gesellsch. f. Nal. u. Vol/cesI;undc Ostasicns.
3. 1860. Tab'.cau synoptique des races humaines
-1. /i/M.V' I.
896
I.K l'olL.
Isidore (jL-olTroy Saiiil-llil.iiic a développr la fla<sili<alii)ii de liorv de Saiiit-
Vincenl, et dressé le tableau suixaiit :
1 (^■luiasiiinc.
l AIlL'KaniciiiK' (Pcaux-ltoii^'^os».
1 Ilvpoiliorccmio (Ksi|uiinaii.\).
,„,..,. ) Malais.'.
I .M(ni^()li(|iic,
I l'araljoréciine.
( Australienne (Taïliciis).
( (Ktiiiopioiis.
, , , 1 Cafres.
' 1 Mélanésiens.
( IloUenlols.
l" Li'iotriques. — A iiii point di- \"m' pureiiiont descriptif, les iiistru<tions
[■"i(i. ."iiO. C.lioveiix dniilsou lisses' (l'eau-Uuupe). — Fir.. "ilT. Cheveux liouelés (Française).
de la Société d'Antlirop.dogie distinguent dans le groupe des léiotri(|nes (pialre
Ivpes de cheveu.x (|ue relient des formes de transition innombrables :
a) Les cheveux droits, lisses (straight ^ stralT, schlicbl).
b) Les cheveux ondes (waved ^t^^ wellig).
c) Les cheveux bouclés.
(I) Les cheveux frisés (eu rly. fri/.zly = lockig).
(i) Les cheveux droits sont rectiiignes dans toute leur ('tendue. A i'exeeplion
de ceux des Finnois oecidenlaux. ils sont raides et diiis. eouime le> rriiis d'un
cheval-.
h) Les cheveux ondes on undnN's sont disposés en éli-nieiil de ccun'be. sur
une longue étendue".
c) Les cheveux sont boncli's ipiand. en s'i'nnuilanl. d> >.ininlenl un anneau
large de phisieurs eentimèlre^. mais iiu nniitlèlemenl leriué '.
1. r.cs ligiin'> mil rlô exôciitéi'ï il'iiiuv.-. dos iilii)l(p^r.i|iliii'>. Li'> i ileriiicies lij;nri'> |ii\i\i<'nnoiil «Its (-olU'c
tii.in> (In Miisi'-inii.
•,'. l{:ii'i's .illaùiii ' ft .■iiiu''rif.iiiu', F.^qiiiiiinux, I.;i|ii>us.
;{. Eiirupi'-nis.
'i. l'".mii|)rL'ns, iioinlii'e tlo Pnlyiu'jii'iis. Aïnns, Diiiviilions.
Mdlil'IhU.Di.ll-; lll: l'Illl..
H97
(/) l.c^ clicxciiN IVisi's Miiil -i)ii\ci:( rallie-. I .'an iicaii (|ii'ils l'uiinciil rst cdiii-
|ilrl ; (le plus ccl ai an ne lii'^iiassc -iiriv ciiliniclrc de diaiiKHrc.
2" I Inlrif/Kcs. — (Jiiaiil aux tlicNcnx laineux' on ir('|ins. ils sont essenlielle-
Mieiil caraclérisi-s par ce lail (|n"iU ruinieiil «le-- aiineaiix s|iir(M(les. phi»- mi
■^
Fio. :i'i-S. — Clicveu.K frisés
(Indi-i'iic irobock).
10. .'i'i9. — Cheveux laineux eu loison
(OUnla. (tu-dwit.
Fio. :m.— Cheveux hiiucux eu vailrouille Kio. ool. — <;heveux hiiueux eu crain
(huliiiène de Tile des l'ius). Je poivre.
moins rapprochés les uns des autres, et toujours d'un diamètre exigu (I à 8 mil-
limètres, 2 millimètres chez les Cafres). De plus, ils s'enroulent par petites
touffes, dont l'apparence est celle de la laine.
Les cheveux laineux sont de diamètre comme de longueur variables.
Ils forment de longues torsades chez les Tasmaniens. Chez les Xéo-Calédo-
1. Australiens, Xiiliicns. Mulâtres, Cafusos (métis d'huliens et de Nègres).
POIRIER ET CU.VRPV. V. <' '
M. BllAXCA.]
898 I-I-: l'OIL.
iiiciis. choz ccrlaiiis (iaCrcs, ils se dressent en layrinnaiil à lu smiace ilii <iiir
«•Ik^'cIii. sans Inriuer (Je lonfles; ils simnlent nne sorte de casijnc mi d'ann-ole,
liante parfois de 'M) eentiinèli'es (dievelnre en vadronille).
IU'anroii|» |(lns ri('(|iicninicnl, les clie\'en.\ iainenx sont coutU. |-',n [lareii eas,
ils loiinent une iia|)j)e (|iii tantôt semble eontinue, et qui, dautres fois. send)le
(•onstiluée par de petits îlots séparés par des espaces <rlal)res. Ce groupement
lappelle celni des « loquets » d'une brosse. Telle est la chevelure en prrain de
poivie (chevelure en huisson de Miinludl. chevelure en hrosse à souliers (hard
shoe hrush) de Prilchard'. (le tvpe de chevelure r^l ((lui des Hottenfots et des
|{(is:liini;ins.
Ces deux nindc^ d'iniplaniation de la ( licNcliirc oui seuddé dune iiripor-
lance capitale à nombre d"anlhroj)olofi'istcs. cl rnii d'eux, liaeckel. a cru devoii-
distinguer les races né<:ritiques en deux groupes, les ériocomes et les lopho-
comes. Mais celle disli)iction ne saurait être maintenue dans toute sa rigueur.
Il n"v a la (|u'iine apparence, due à ce que des cheveux, répartis en gi'oupes.
saccrochent ensemble pour former de petites lonfles. « Tous les cheveux, réu-
nis en une même loull'e, convergent vers l'axe de la toidïe, et cette conver-
gence tend, d'une part, à rapprocher leur insertion, dune autre part, à établir
des intervalles entre les toulfes voisines. Cette dis|)osition. qui mérite d'être
signalée comme caractère descrlpld", n'a aucunement la valeur d'un caractère
anatomiqne: car lors(|n"on cou|)e les ( bexcnx très piV's de la jhmu. <ui voit
(|iie rimj)lanlalion est uniforme et continue et (piil n'y a i»oint d'i-space glabre
entre les prélendns |»inceanx. » (lloNclacqin' et llei"vé-.) C'est tout au plus si.
chez les nègres, fail remar(|uei' l)end<ei'. les (liexeux sont, par eudroil>. j)ln<
raj)prochés. el. par endroits, pins espac(''s les uns des antres.
HaI'I'OHTS KMlii; I.A l-or.MK DU eUKVKL i:r OIKLOIKS CAUACIKIIKS DK 1,'aI'I'AUKII.
i'ii.i:i X. — 1° Forme el loi}(/iicur du e/icvcu. — Il existe un rapport constant
eidre la longjienr el la forme du ( lieveu. l^es ( he\enx droits son! le-^ plii< bmgs
de tons((diinois, l'eanx-Houges). Ils alleignentjustiu'à deux mètres. j,es che-
veux crépus n'atteignent (|ue ') ou 10 cenlimèlres ( Moschimans, liidlenbds).
2' l'iirnie. ItnKiKenr et .■<e.re. — Dans les races à ( lie\tMix droits el dans ctdles
à cliexeux (('(''ixis. la ( lie\ cliiif preseiile les mêmes dimensions, dans les deux
sexes.
An coniraire (die/. Ions le~; peuples à ( beveiix olidés ou boU(dê<. che/. cer-
tains peuples fri'^i's. la ( bevtdnre de rhoinme. abandonnée à sa libre ca»i>-
sance. sérail plus cinirie (.'{Il à 10 cenlimèlres) (|ue cidle de la femme ((»rt à
T.") (■(•nrnnèlre- an maximum). • '<"- (lilférenc(>s >oiil |ii'ii considérables : elle>
ne sauraient constituer un caractère sexuel.
.'{" Forme du rheveii el (ijipftfi'il p'tleii.r. - l,(>s i-ac(>^ aux cbexciix droiN
sont glabres : les races aux tdieveux oiidnlés on frise- oui im ■-\sleme pileux
biiMi dévelo|tpé: des races aux cheveux couris el cre|)us. les unes sont glabres
(lioschimans. n(''gres occidentaux) ; le^ anlre< <onl <> assez poilue^ » (.Xb'laiié-
sieus, Acbanlis).
1. IS.Mi. l'udi ii\i;l.. Itr.-irairlirs iiilii Ihr iiln/sicdl /iis/iiri/ iif Maiil.^lHl, I. II. p. (iïT.
•->. IHS7. lliivi.i.Ai 1,11 F. cl llr.uvi';. l'rrrix (l'Anlhropdloiiir. Vny. .iiisii /iii'r rff /<i ^oo. d .tn(/ii 17.11;.. i n" -,
|i. (il l'I S)'i, cl IS.SO. |i. •.'•.'«1 cl .■)!IH.
M(ii;i'inii.(M,ii: m roii.. 899
Caisiis m: i.a i'kisi m; iii:s imiii>. I" I .a j figure du pnil es/ finirlinii ili' In
j'oinn' lie smi folliculr. — ('.elle lliiMiric ol cclli' de l)()iiiii'', (le Xal liii^iiis '.
(les ailleurs piM'IciKlciil (|iic 11 iiiiii\ .il inii du lujlinilc |iilciix es! I;i r.iiisc de
l.'i IVisiirc (les |inil-.
Sli'W ail -, clic/, le iièirre, a si<i:iialé riiiciirvali<»ii en (lemi-cercli' du iDllniile
|illen\ i|iii est liés ItiiiL:. Dinderl'' a «(tiiliniié ce lail. Il a vu (|ue. clie/, le
iiiiiuloM iiu'i'iiKis. les [Kiils dioils iials<('iil dans des follieiiles di'dits, el les poils
IVist's dans des Inllicides incurvés.
L'" 1.(1 /'rixurc ihi poil rxl fnnr l'uni df houblex de la nidrillon. — Ce sont
des alleriialives de Uoiine et de mauvaise nourriture (jui constituent, pour
Saiison, la cause première de la Irisiire des |)oils. Les troubles de la nutrition
dclcruiineiil, sur le poil, une série de rétrécissements. Cette modification mor-
plinlo^i([U(> détermine à son tour renroulement de la phanèrc.
'.\' La frisure du poil eut fnnrliou dr rnplatii^^^cmcnl du cheveu. — Le
cheveu Irisé est aplati et s'enrouli' sur le plat.
Cette conception a été défendue par Weber. Hrown. Iliiile, Krdliker, l'rn-
iier-Bey» liroca, To})inard. « Plus le cheveu l'st aj)lati. plus il s'enroule; {)lns
il s'arriMidil, plus il devient lisse et roide. L'une des extrémités de l'échelle est
icprésenlée par les Papous, les Hoschimans et les nèfi-res, l'autre par les
l'olvnésiens. les Malais, les Siamois, les .laponais, les Toiiranieus et les Amé-
ricains » ( Pruuer-I{ev), dont les cheveux sont durs, gros, arrondis. On observe
lin Ivpe de transition chez les Aryens et les Européens'.
In lait ressori nettement de rexamen de ces théories : la frisure est liée à
l'aplatissement du i)oil, mais cet aplatissement relève lui-même de deux
causes, chez le nègre tout au moins ■ : au lieu d'être droit, le follicule est en-
roulé en lame de sabre; au lieu d'être sphérique, la papille du poil est aplatie.
Eu désianant par « indice du cheveu » le rapport centésimal du petit au
grand diamètre du poil, Pruner-lîev a montré que cet indice atteint son maxi-
mum chez les léiotriques. Il diminue à mesure que le cheveu ]>rend la forme
ondulée, frisée, laineuse ou crépue.
I{,ice. Iiidirc du ilieveu.
..... ( Samovt'dps 90
Lciolruniei^. . \ , ' ■ o;
■' ( Japonais 84
,-, , . ( Nègres (l"Atïii|uc .")2
l loir unies .-In m
' ( Papous w
VI. DIRECTION DES CHEVEUX DANS LE TÉGUMENT EXTERNE. — Le cheveU
s'implante obliquement dans le derme. Cependant les cheveux sont parfois
disposés perpendiculairement à la surface du cuir chevelu (Pruner-Bey). Dans
les races blanches, cet aspect s'observe seulement pour une mèche ou deux de
cheveux, lesquelles se redressent en « épi ». Chez les Hottentots, les Pa-
1. IS06. N.\THfSius. La laine du mouton sous te rapport hisloloijiquc et teclinoloijique. Berlin. Voir
.uiVi liuU. delà Soc. d'AnthropoL, 1868, p. 717.
".'. lS7;i. Stewart. Montlily microsc. Journ., n° 2. p. 34.
:i. 1S88. ItrcLEUT. Journal de l'Anatomie el de la Plii/siologie.
U. V.onsuUcr à ce sujet Pruner-Bey. Sur la chevelure comme caractéristique des races humaines d'après des
recherches microscopiques, Mém. de la Soc. d'AnlIiropol., t. II ; et Deuxième série d'observations sur la cheve-
lure, Mém. de la Soc. d'AnthropoL, t. III,
j. Voy. a ce sujet : 1896. Unna. Ueber die Ilaar als Rassenmerkmal. Deut. 7nedi:in. Zcitxcit., a" 82 et 83.
— 1832. AndersonStuart. JowrH. ^4na/. f/iys., XVI, p. 362.
[.1. BRA.\CA.]
900 II- l'on..
pons et qiif'lqiK's autres ll^n^^os, tftuli- la clicxclun' présente eette disposition.
VII. MODE DE GROUPEMENT DES CHEVEUX. — Les clieveii.x sont r(''iini< par
groupes de 2 à o; ils sont isolés des frroupes voisins pur des Caiseeau.x ((inidiu'-
tifs. Dans chacun de ces groupes j)ileu.\, les poils sont de même taille on de
lailli! dinV-reiile; (piclques-uns d'eiiln- eu. \' peuvent émerger d'un seul orilice
de la peau. JJe tels poils a|»parliennent à des rollicules ramifiés. Kolliker. W'ts-
treim, Robin. Sapjx'v en ont observé des e.xemples.
Cette répartition en groupes juxta[»osés serait pro|)re au système piieu.x du
fo'tus. On ne la rencontre plus guère chez l'adulle. si ce n'est au niveau ih-s
poils follets et du cuir chevelu.
VIII. MODE DE DISTRIBUTION ET ZONE D IMPLANTATION DES CHEVEUX. — l.i'S
groupes de cheveux ne sont pas plantés au hasard' dans le cuir chevelu. Ils
se disposent autour d'un centre qui répond à peu près à l'angle supérieur de
l'occipital. Ils s'irradient, de là, suivant des lignes spirales assez régulières.
La zone d'im|)lantation des cheveux n'est ])as limitée par une ligne réguliè-
rement arrondie, chez les races caucasiques tout au moins. En avant, le <uir
chevelu jxirle "» proiongenienls: l'un est médian, il occupe le milieu du frnnl:
les autres sont pairs, ils sont situés respectivement au niveau de l'angle exli-rne
de l'orljiteet au niveau des tempes. Sur les côtés de la tête, on voit les cheveux
conlounici- l'oreille, j)asser au-dessus de l'apophyse mastoïde qu'ils laissent
toujours j)lus ou moins dégarnie. En arrièn». les cheveux descendent plu< uu
moins bas sur le cou.
].,es cinq prolongements anlérieuis de Gazenave' font défaut chez les Hotten-
tots; un contour régulièrement circnlaire marque la limite du front et du cuir
chevelu.
En résumé, en dehors de leur longueur, souvent considérable, les cheveux se
caractérisent surtout par leur diamètre presque toujours inférieur à 8(1 ;jl et par
leur extrémité libre qui ne se termine jamais par une pointe régulièrement
{'l'Iiléc. La ])(iiHt(' régulièrement effilée s'observe seulement chez les tout
iciiiics cillants dont les poils n'ont jamais été coupés, et chez les adulte^ j>nr-
tcurs (le ( lif\cn.\ aciiminés (nov. j)lus lo-in). De plus, la racini" des clievcux est
plus volumineuse chez l'houMue ([ue chez la femme, et. chez le premier, la sub-
stance pileuse se nutnlrcrait plu'^ r(''sist:inte aux lessives causti(pies (Hagi'r).
il. K.MUŒ.
Tiintc la l'ace est cduverlt' de dux'et ; les poils pmprement dits n'existent que
clic/. rii(Miiiiie ; ils se localisent à certaines régions de la face. Leur ensemble
constitue la barbe.
I DISTRIBUTION. Le >iege de la liai'lie \arit> avec les races qui la jiorlent.
Liiez li's blanis. la barlie se localise aux joues (favori), à la lè\ re supérieure
(moustache), à la lè\ re inférieure (mouche), au miMiton (bouc), à la régiiui
su-^-byoïdienue (collier). Chez les Australiens, la moustache fait tléfaut ; le reste
I. l.s:ts. M.wni.. An». (Ifs sciencs iki/.
'.'. lojo. C.AZENAVE. Traite ries maladi'')' du cuir chevelu . \\. 38.
Molll'llol.ndli: hl l(i||.. 901
ilr I I liailic rsl assez l)irn riiiiiiii. I ne (li-|p()sil nui iii\ rrsi- s'oIisci'nc clir/, le- I liii-
(l(iii> cl dans la race jaiiiic. (Jiicl(|ii('s < hicnl.iii \. rnliii. oiil Ic^ l'avoris Irrs
iirlti'iiifiit (Irliinilés «lu i-(>slc de la Itarltc
II. DIMENSIONS. — A) l.i)iii/i/ri/r. — [,a loiiL-'iiriii' (le la l»ail)c rsl c.xlivim'-
iiiriil \;wialil('. l'-llc allriiil (l. |(l. 2(1, i!" (l'iii i iiirtrcs et (la\anla;.M! encore.
Uaillidliii' rilr le cas (riiii certain Al\ariis Semcdiis, [«Te de la < ',(»mpa^nie
de .lésns, don! la harbe descendait jusqu'au sol. .Mais c'est l;i une de ces ano-
malies (|iie lions passerons en i'e\iie nllt''iienrenienl .
M) Diniiièlrc. — Le diamètre d(; la barhe est notahlenienl supérieur à celui
(In cheveii, dans les races l)lanclies tout au moins. OKsterlen (/oc. c//.) a donné,
de ce diamètre, les cliillVes sni\anls :
UiV'i"ii. |li.iMii-(f.-.
Poil (le la joue lO'i ;j.
Poil (le inoilstiK'liO ll."i ;;.
Poil (lu monlon IJ.") ;j.
La barbe se présente sous des aspects aussi variables (pie les clie\cn.\.
Certaines races de l'Asie (Moufiols), de l'Afrique et de rAméri{[ue (race allé-
^anienne) sont imberbes, ("/est sous cet aspect que se représentent éfralemenl
les anciens Egyptiens sur leurs monuments. IVut-èlre doit-on mettre cette
abs(Mn-e de barbe sur le compte de l'épilalion prati(pi(''e par mode et transmise
par bérédité.
D'autres races ont la barb(> peu fournie: tels les (Ibinois et les Japonais dont
les cbeveu.x sont pourtant bien développés - : la nioustacbe de ces peuples est
représentée seulement par qnel([nes poils Ioiilis et rigides.
La barbe est abondante et longue cbez les .\ïnos. les Iraniens et certains
Sémites. Elle est enchevêtrée en broussaille chez les Australiens, les Todas, les
Védas. Elle est remarquablement abondante et courte chez certains nègres,
('liez les nègres d'Afrique, elle est civpue à la lèvre supérieure, frisée sur les
joues et le menton.
m. COULEUR. — La l)arl)e varie dt> nuance clu z les divers individus de la
race blanche et elle est généralement « assortie » à la couleur de la chevelure
et du tégument. Dans toutes les autres races h\ barbe est noire.
l'aridtions. — Nombre de conditions font varier l'aspect général de la
barbe.
1" Rac('f>. — Nous avons indiqué précédeinmenl les modifications que la
race apporte au développement et à la topographie de la barbe.
'2' Agt\ — La barbe n'apparaît qu'à l'âge de la puberté. Les exceptions à
celte règle sont généralement en rapport avec des anomalies de l'appareil
pileux.
3" Se.cc. — La barbe est propre au sexe masculin. Toutefois, on voit parfois
chez la femme une fine moustache ombrager la lèvre supérieure. Pareil fait
serait commun cbez les Européennes du Sud (Espagnoles)"-; il est d'observation
1. I(>j4. Bautholin. Uisl. rar. anal., p. 63.
'i. 1880. Voy. St.xmland Wake. La barbe considérée comme caractère de race. Revue d' Anthropologie , p. 3^.
3. Il s'observerait aussi cliez les femmes aïnos qui dailleur:- accentueraieut cette disposition en teignant de
bleu leur lèvre supérieure.
[.1. ZJ/.'.l.VC.l.]
902 LI-: l'"IL.
assez fréquente dans nos pays, chez les brunes, apn'-s la ménopause. W-salc
avait déjà fait cette remarfpin (\u<' ff)nfirni(' IîohU'.
4" J-Jlaf (le.^ organes f/énlliiu.i:. — Ja's anomalies de siège des organes géni-
taux, et en particulier la bi-cryptorchidie, peuvent influer sur le développe-
ment du système })il('u.\'. Mais le fait n'est pas constant. Certains ectopiques,
d'âge adulte, ont la peau glabre; pubis, aisselle et face sont dépourvus de poils,
la voix est aiguë, les organes génitaux mal développés, l'aspect grêle. D'autres,
nu (oulraire, sont robustes; leur voix est grave, leur clicvcliin' bii-n fimrnit".
leur i)arbe parfois « superbe »^
Aristote"', d'ailleurs, avait déjà remarqué (|ue cbcz les eunuques châtrés
avant la puberté, la bai'be faisait ((instanuncnt défaut; sa présence était
constante ([uand la castration était pratiquée cbcz l'adulte: la vieillesse venue,
l'eunuque jx'rd sa barbe, mais devient raicmcnl cbau\c.
En résumé « plusieurs poils étant (binnés, longs de 4 à (1 centimètres, larges
de 120 ijL, avec tige d'épaisseur uniforme, frisés, à pointe constituée par une
surface de section ol)li(|ne. non amincie, sans inégalités, peuvent être considé-
rés comme des poils de i)arbe » (OEsterlen). Ajoutons que la substance médul-
laire, loin d'être centrale, se trouve reportée vers la convexité du poil
(Pouchet).
Les favoris se reconnaîtraient à leur lige, dette tige est plus épaisse ([ur la
racine et sa surface est irrégulière.
HT. rolLS DKS AISSELLES.
Ce sont (les j)olls longs de 'i à (S cenlimètres et dun diamètre de 7."j à 80 y..
qui se distinguent des cbeveux : 1 " j)ar leur teinte plus claire et souvent rou-
geâtre; 2*^ par leur lige rugueuse; '.\" par leur {)i)iiile émoussée en cijne
troiupié (llager). Les menues saillies que porte la tige du poil sont dues à la
destruction de sa surface par la sueur, le frottement des babils, etc. Les poils
de l'aisselle, comme rv\\\ du ]Mibis. sont rares cbez les nègres. Ils l'ont complè-
tement dér-iul cbez les Fuégiens. en deliois de lonle pratique d'éiiilalion.
IV. l'dll.S DES (iKC.ANES (.ÉMTAI X.
Les ])oils des organes gi'niiaiix apparaissent, comme la barbe au moment
de la pubeili'-.
Ce sont. clic/, riionimc. des |)(iils couils et frisés, de couleur plu> loncée (jue
la barbe et les clic\cn\. Longs de 11 à (S centimètres, ils émergent parfois à
deux d'un même oi'ilice ciitani'. I .c- poiU du piM-inée se rel ron\ cul jusipi'an
voisinage tic l'anus.
Cbez la l'cmnie. les poiU annexes à rai)]vired génital |)réseiileiil des carac-
tères à peu près identiques. Les poils du pubis, jilus grêles que cbe/. riiomme.
acquièrent, dans certains cas, un dêxcloppemenl considérable. Siebold et Voig-
tel les ont ^•n dex-endi'c jiisqiiaii gcnoii. Les graiiiles lèvres sont aussi mu-
1. I.s:l3. Rœot. Dhsrrl. rfc l'Ui». GroninpiiP.
•J. IK!C2. V. \iK:.\si\^y. h.'liide sur l'crtapif Iraliciiliiiir ,,„ j, „,,< à.ir. I ln>.-. l'ui-. l^■•.•.
3. .VuisToTK. Jlist. des niuiiiaii.r, \i\rv III, r|i;i|>. n.
\|nl;l'll(i|.n(.li: hl l'HlI.. 903
llli"^ lie |I(mIs, 111.11-, .1 riri\rr<i' de rc (|iic IDii (lUsriAr il.lll- li'scxc lli.'ilr, li-
[•('•l'ilirc m'csI ^■;il'lii (|iir de [iiiiU l'nllcl'-.
Kd'tll, iitMis a|)|»i'('ii(l • riiiiii i|iir !(-> |inil- fifs (ii-i;;iii('s m'^ii i Lui \ ■^uiil coldivs.
iiit'iiic clic/ les alhiiKis.
hnT, ('(iiiiiiic les |i(uls (le 1,1 h.nlic. Ic< poils ilii |iiiliis sdiil luii^^sdc i à (S ccii-
liiiicircscl leur (llaiiiclic allcliil. clie/. rii(Miiiiic. Mil a I 211 a ( I I.") ;ï loO y. clic/.
la reiiiiiie). Ces |)nilss{iiil l'iisi's : leur c(iii|>e es! diine elli|ilM|iie. I.,('s poils du
piiliis. (|iii son! les deniieis à i^i-isniiiicr ( A nslipje). se recdimaisscnt encore à
leur racine |ir(ir(iiid(''iiieiil iiii|)laiil(''e. a leur lii^c dniil la siirl'ace est inéjrale, h
leur e\l ri'iiiilé (|iii se |»r(''seiile laiiiiil ir'uèreiiieiil reiill(''e cl laiil('d (■(iiiiiiie une
|)(iinle ciiiirle.
(jiiaiil aux poils du sciuluni. ilssoul loiii^'s, Frisés, plus luliices (pic les poils
du piiltis. mais plus épais (pie les cheveux («S") à !HI a) et uetleiiieii t l'usirornics.
Ils oui d(uic un veiifro roiillé eL deux exlréniilés el'lilées. I,a sulisfaiice iiK'dul-
laire v esl conslanle.
(Jiielipies ailleurs pens(Mil ipi'oii pont distinguer les jxiils annexi'saux oruanes
Liénitaiix. dans rtin et l'aulre sexe, (llie/ riioinme. les poils du piiliis seraieni
pins iiiinces ipie ceux de la reinine; leur racine s'iiiiplanle |iroroiideiiient dans
le derme et elle esl ]>lns volumineuse ([ue la liac (liiez la leinine. les poils du
piihis soni volumineux; liMir racine a le inèine diamèlre ipie leur [i<n'., elle
s"implaiile à la siirlace du derme. Aussi le |ioil a-l-il une iinplanlalioii moins
solide (pie dans le sexe niascnlin.
V. POILS ANNEXÉS Al X ORGANES DES SENS.
A POILS ANNEXÉS A L'APPAREIL OLFACTIF.
]'ihrl^S'j.-<. — Implantés cirenlairement à l'entrée des Cosses nasale.s, à la lace
interne des narines, les vibrisses sont constitués par des poiLs rigides et courts,
dont la section alTecte souviMitla roi'ined'uiie i;uilare (Hager), et dont la surface
est inégale. Leurs pointes eflilées se dirigent en lias. Elles viennent au contact
les unes des autres, et forment une sorte de tamis sur lequel se déposent les
impuretés de l'air inspiré.
.\ l'élat normal, les mouvements dont la face est constamment le siège vien-
iieiil. sans cesse, détacher des vibrisses les corps étrangers qu'elles interceptent.
-Mais que ces mouvements cessent; on voit l'orifice des nai'ines « dans l'espace
de quelques jours, se couvrir d'une sorte de poussière (jui d'abord entoure
chaque poil el <[ui plus tard remplit leurs intervalles en (d)struant en partie
l'tMitrée des narines. C'est cet état d'ol)struction qui a été décrit par les séméio-
logistes sous le nom de pulvérulence des narines » (Sappey).
B. POILS ANNEXÉS AUX ORGANES DE PROTECTION DU GLOBE OCULAIRE.
Les poils annexés aux organes de protection du gl(d)e oculaire se répartissent
en trois groupes; ils sont disposés de chaque coté de la ligne médiane sur les
■sourcils, sur les paupières, sur la caroncule.
L' PoUs lies xo/fi-cih. — La saillie musculo-cutanée ([ui constitue le sourcil
est revêtue de poils roides et soyeux, dont la couleur rappelle celle des cheveux.
I. Loc. cil., p. i9.
:.l. BRAXCA]
90i LE PMII..
Os poils. lonjiis do (i ;i IH iiiilliiiH'tn's, sont inclinés les mis sur les aiilrc-; df
façon à sr rofoiivrir |)ar leur base. Ils sont obliqnomoiit diri^'^és de dedans en
dehors, mais tandis que les poils les ])lus internes sont obliques de bas en haut,
les plus e.xternes sont ()l)li(|ues en sens inverse. Ouant aux poils de la ré^-^ion
moyenne, ils affectent assez souvent une direction anormale.
Phis gros (iJ(J ;x), j)lus nombreux et moins ri-gulièrement implantés che/.
l'homme que chez la femme (30 fx), les poils des sourcils sont moins développés
chez li's peuples du Nord que dans les races du Midi. C'est surtout chez ces
dernières que l'intervalle de Kl à lo millimètres, qui normalement sépare
les deux sourcils, se couvre de j)oils. En pareil cas (femmes persanes), on vnit
les sourcils « former imc ligne non interrompue dont la partie moyenne, plus
clairsemée, descend en pointe sur la raciiic du nez ou bien décrit un arc à
concavité supérieure ». Cdiez les nègres, les sourcils sont peu fournis et à
peine arqués*.
Le sourcil ne se contente pas d'intercepter une partie des rayons lumineux
qui pourraient blesser l'organe de la vue par leur trop vil' éclat. Il « sous-
trait cet organe au contact de la sueiu" qui coule du front Kn outre, il con-
court puissamin<Mil à l'expression de la physionomie » (Sappey).
2" Cils. — Peu développés chez les races mongoles-, les cils, à l'inverse des
sourcils, sont plus fins chez l'homme (07 a) que chez la femme (90 a). Les
plus longs occupent la partie moyenne des paupières et leur couleur est plus
foncée que celle des cheveux. Us sont disposés sur un seul rang, à l'état nor-
mal, el stu" plusieurs, dans les cas de trichiasis; ils sont implantés sur la por-
tion ciliaire du bord libre des paupières. Ils sont sentes sur la lèvre antérieure
de ce bord, mais leur zone d'iuqilanlalion est non point une ligne, mais une
surface, large de 1 à 2 millimètres.
Sur la paupière supérieure, on compte loo à l'id cils, longs de I I à |.'! milli-
mètres (Mahly). et ces cils sont recourbés en avant et en haut.
Sur la paupière inférieure, les cils sont moitié moins nombreux (•>(• ii T'O.
moitié moins longs (7 à 8 mm. 3) (Mahlv) et recourbés en avant et en bas:
aussi les cils des deux paupières ne s'entre-crolsent jamais quand les deux
paupières viennent à se rapprocher''.
3" I^ûi/s (le 1(1 rtironcuh' hn-ri/ii/'ilc. — lue don/ainede polisse dressent à la
surface de la caroncule lacrvmale. Ces poils soni si |)etits qu'on ne les voit
bien (|u'à la loiq)e. Ils occupent donc cette région de la conjonctive en regard
de laquelle le bord libre des paupières se montre totalement dépourvu de cils.
C. POILS ANNEXÉS A L'APPAREIL AUDITIF
Les poils annexés à rap[)areil aiiditir occupent le paxillon de l'oreille et le
conduit auditif externe.
I" y-'o/V-s (lu jxi rillttn <li' VorcUlf. — Le pavillon de l'oreille est recouvert par
des poils exIrémeuKMil nombreux mais rudimeulaires. Le duvet (>st surtout
tonlVu au iii\('aii du lobule Je l'oreille. Cliiarugi a montré que les courants
1. Au iliri- ili" .Mme Koiki' («'iK' parDiMiikiT. Utc. cil.). Ir l'.urrrii ursliiiic tl.ni.-. lo |i|i\»i>|tii' .!.• I.i fi-miiu' iiniiii.
aboiul.iiflc clii'vpliin» ol dos soiiivils « Tins coiiiiiu' un lîl ■'.
2. l'.otli" ilis|iosition t-st en M|i|iort .nvtr la forme do l'iirilire |i.'d|ii'-l>i'.il.
3. I»î>>. Mahi.y. Conlribiilioii à l'anatomie el à In pittliologie di's ril». Tlié>e. SliiggnrI.
M(»l;l'll(t[,(H.li: hl' lMt|[,. 905
niiisliliK's p.ii' 1rs pdils de ilincl cdin criicii t Imis \ci^ l;i i(\L:i(Hi (|ir(i(cii|ic Ir
liihci-ciilc (le Darwin. A cdlc de ces poils de diivrl, dniil la pdiiilr csl Idiiriirr en
liaiii cl en arrirrc. mi iviicdiilrt", clir/ ccrlaiiis siijcls. un l)i)U(|ii('l de poils
\(diiiiiiiicii.\. iiiiplaiilr à la l'ace iiilcnic du li-a,i!iis. ( ic |inii(|iicl (liailiida liirci)
ne SI' d(''V(d(ip|»c ,micn' avani 'i.""i mi i'iU ans.
2 l'iiiU ihi Conduit ntnHlif l'.iicrnr. — A rcalivc ilii cundiiil audilil' cxlcrnc.
un li-oiivc parfois (luchpics pdils \crilal)les. Dans le reste du conduil. le sys-
lènie pil(Mi.\ n'est représenté (pie pai- le duvet, et ce du\cl n'existe, en ^n'-nc-
lal. qu'an niveau de la portion fihro-carlilagincuse,
V.w n'sniné. les |)oils anne.M's an\ organes des sens sont des poils roides,
de lu à 2(1 miilinièlres. de couleur l'oiicée. Ils ont la fornii- d'un t'u<eau.et la
diuiinution du diamètre transversal se l'ait hrusqnenient. en raison de la laihle
loii-ueiir de la |)lianère; leur extrémité pi-ofonde est nellenient e('(ilée; leur
exirémiii' libre est souvcul émonssi'c par le rroltenient.
l*arini les poils courts de la lace ou compte :
<i) Les sourcils, qui ont un diamètre de 'j(l à '.M) a;
/) Les cils, (pii attiMgnent de (i? à '.Mi y., et, au dire dé Malily, de *.K» à 120 y..
ils sont renumpiables j)ar leur énorme pajiille (.Mahly) et par ce l'ait (|ue la
canltie s'y oI)sei"ve rarement;
r) Les vibrisses, que caractérisent leur diamètre (oG y), leur lacine (pil sur les
conpeseu longa la forme d'u ne guitare (Hager); leur tige inégale, leur imintefine.
(/) Les poils de l'oreille (4o a) rappellent beaucoup les vilirisses. Toutefois, leia-
lige serait moins rugueuse et leur racine se terminerait par un c(')ne j)bis ellile.
VL POILS DE LA SIJIFACE CUTANÉE GÉXÉKALK.
Les |)oils de la surface cutanée générale occupent le cou, le Irouc. l(>s mem-
l)rt>>. Certaines régions en sont cependant dépourvues; ce sont la paume de la
main et la face palmaire des doigts, la plante du pied et la face i)Ianfaire des
orteils, le dos de la pbalange unguéale des doigts et des orteils.
Le système pileux est rejjréscMilé cliez l'adulte : l" par des poils proprement
dil> (toidïes pileuses de l'omoplate, etc.) ; 2'^' et aussi par un duvet qu'il faut
bicii distinguer du duvet fodal. C'est sur la face antérieure du tronc que les
poils sont surtout développés; une disposition inverse s'obsei've chez tous les
nianunifères; un type de transition nous est présenté par les singes, qui sont
également velus sur le dos et sur le ventre (Aristote, loc cit., 1. IIL ch. XII).
<hi observe des variations nondjreuses dans le développenu'ut des poils de la
surface cutanée. C'est surtout dans le sexe masculin, à partir de la puberté, que
le système pileux atteint tout son développement; mais on note, à cet égard,
d'importantes variations ellini(pies.
A. Les poils du tronc cl des membres peuvent être caractérisés comme il suit :
a) Les poils de la poitrine se rapprochent des poils de l'aisselle. Ils sont
seulement plus courts et plus rouges; leur racine est épaisse; leur extrémité
libre est une pointe effilée ou une massue.
/)) Les poils des memhres sont longs de 1 à 2 centimètres, comme les poils du
troiM' ; ils sont toutefois plus grêles, et d'autant moins colorés qu'ils sont plus
r.l. BRAXCA.,
906 • m: itul.
(•omis. Leurs deux ('.\ln''iiiil(''s smil cllili'cs, mais assf/. soiivinl ICxfn'initr' libre
est énioussée, j)]iis on moins aii'ondie, el parlbis renllée. Les poils <|ni retdu-
vrent lo dos des mains ont celte extrémité en ha/.'-nette de lamhonr. (lette extré-
mité est plus Miliimineiise que la tige du poil. qui. ellc-i.ième, est plus épaisse
que la portion radiculaire. Les poils du membre snpi'rienr ninverirent vers le
eoude, ehe/ l'homme comme eliez les anllii'oj)oïdes.
I>. Le 'hli'i'l ilc.-< ii(liille>i conslilne les |»oils follels, el ce dini'i reiouvre le lira-
el l'aréole du manieioii clic/. i;i femme, le paxillon de roreille. elc.
Le diamètre de ce du\cl al Ici ni '.\\ ;i .'xS <i.. a\ec des écarls de 10 a à 44 y..
La pointe en est souvent fendillée en halai : le corps du poil peut présenter un
axe de substance médullaire. I^'s niensuralions ]Malir|n(''cs |(ar Malassez el
lialippe ont donné les résullals suivants :
Di.iim'lrc niiiyiMi lJi;iiiiflrc> biamëtre
I III iii<'ii>iii';ili<jns). iiiiniiiiiiiii. iii.iximiim.
Fciiiinc 2(1 an>. «luvel abomlaiil. . . 88.4 a 2S ;j. .")2 u.
Kcniine 27 ans. duvol rare :{|.2 a l'i ;jl :tS a
.Itnmc fciiiiiio .17.4 ;j. 2.S -s. ii ;x
Mais il importe de dislin/.;uer. dans le «iroupe des p(iil< nidimentalres qui
constituent le duvel. le duvet de l'adnlle et le duvet belal.
(]e dernier est conslilué par des poils 1res lins dont le dt''veliq)()ement sarréle
à un certain moment, tandis (|iie les pdils \(iisins conlinuent à s'accroître.
Le duvet l'n'Ud est cai'actérisé jiar sa pointe fine et réiruliére. par l'absence à
peu près constante de substance médullaire, par sa cinile -|i(iiitanée. Ce duvet
atteint 10 à 18 a sur le dos des nouveau-nés : c'est là un <liilTre moven ; les
cbifTres extrêmes trouvés par ^lalassez et (îalippe sont 12 el 2ia.
I-a cliiilc (In (liiNcI l'o'lal se produit lanli'd axant, tantôt après la naissance.
Dans le premier cas, les j)oils sont parfois a\alés j)ar le lotus. Un les
retrouve dans l'intestin (Osiander) mélangés au méconium. à la irraisse, à la
c|iolesl(''i'iiie. à des débris épitbélianx. Dans le second cas. au cmit raii'e. ce duvet
tombe dans le milieu extéi'ieui'. au coui's des semaines qui suivent la nais-
sance, dette iiinc pbvsioloi:i(pie est surtout ap])arente pour les poils qui recou-
\ rent le cm r cliex clii. le Iront cl le ti'Liument soiircilier.
1 (ii-i(ilii))is cilutiijiies. Les poils de la surface cutanée générale pré>eii-
lenl (rinq)ortanles variations elbni(|iies.
Les Australiens, les 'rasmaniens. les 'l'odas. les Neliihiris. les anciens .\->v-
riens, certains Hébreux (blende d'Ksaii) axaient tles poils très développés. Les
Aïnos, des îles Kourik's, ont un(> véritable toison (|ui dérobe aux reirartls la sni'-
lace de la |)eaii. sur le tlinrax el sur le< mcm!iie<. Ivosnv a \u. cbe/. un un'-ti^
d Aïnos et de .lajionaise. celte toison atteindre 17 ci'ulimèlres.
Cluv. les nèiîi'es d'Afrique, dans l(>s races mongoles el amér!<aines. le svstènie
l)ileux est i'(irt |ten diA eloppi'. et cela ])oui' diverses raisons, 'bi doit incriminer
dune part r(''pilatinii , |»rati(piée de i^énération eu liénéralion. cbez ces peu|ile^
doiil les poils sniil rares, rt dautre part l'Iiérédité qui lixe les résidlals (d)tcnus
de la sorte.
ORIGINES DU SYSTÈME PILEUX. Darwiu croit que riioninie. descendant
d ancêtres velus, était à roriiiine couN'erl de poils. Sa nudité relative esl ac(|nise.
Llle est due à la sélection natiu'cdle. Les poils auraient disparu de bonne lieuri'
lll<T(i|,()i.ll': hl l'OIL. 907
;i la l'i'iiliin aiil(''ii('iiic «lu Iruin fni .. la liillc cunl rr Irs parasi les ((|iil se iiicl Iciil
dans 1rs riidinils cliaiKU. la in'l 1rs pclils loiicliriil \r iny^t- ilc la iiii'l'c i|ili les
allailc) a |iii pi'ox n(|ii('i- la disparilioii t\i'^ [nul-. (111111111' rrla se voit,
(railicms clic/, les siiiiics » ( Dcnikcr) ' .
haiilrcs aiil('iii-s, au coiilraiiv, priisciil (|ii(' riioimiic (■lail (iri^iiifllciiii-iil nu.
Sa iiiidilc |tiiiiiiliv(' s'est plus ou moins consei-vée. I/a|»f)arition d'un système
julciix est secondaire. Mlle a une sm inlical 1011 |ii'o^ressi\'e : c'est un caraclèn'
ar(|uis-. Si riioiiiiiie r'iaii à l'orif^ine couM-rt de poils, ajoiiteiil les |»ai-lisaiis de
celle lliéorie, oii ne \(ill pas comment il aurait pu les perdre.
.Mais. ri''po!ideiil leur-- ad\ crsaircs. Ii's IVollemeiils. (pii d(''\-elu|)pciil (lc< callo-
silés sur les fesses des siiiyes de raiicleii continent, ont leur n'ile dans celle dis-
parition d(>s poils. Xiî sait-on ])as. ([irii l'état sauvage, les cliameaux ont
( PrjeNalskv) le urasset, le slernnm et les <i('noii.\; couverts de poils (Kogliata)?
C'est seulement sur les animaux soumis à la domesticité que les |»oils du genou
tombent, en laissant à nu un territoire cutané dont la couche cornée, progres-
sivemenl épaissie, constitue la callosité"'.
Telles sont les livpotlièses émises sur les origines du système pileux. La con-
ception de Darwin a rallii' les plus nond)reux suffrages, car, à di^l'aut de
preuves directes, les argumeiils (lu'elle invo(|iie s'imposent et par leur iionihre
el [)ar leur valeur.
chapitrl: m
HISTOLOGIE DU POIL
\. poil. l'HoPRKMEXT DIT.
Tout poil |)résente deux parties. L'une Hotte à la surface du tégument, c'est
la tii/i'; l'autre est incluse dans l'épaisseur de la peau, c'est la mclit''. \ ctdte
dernière, <ui doit distinguer deux régions : l'une est profonde, courte et de
forme coni(|iie; (»n l'appelle rùne /pileux. Sa base, excavée pour recevoir la
juipille, prend le nom de Indbe ou /joiflon. Son .-commet tron([ué se continue
avec la r'iciiK^ proprement dite. ipii. dans toute son étendue, |)résente [\i\ dia-
mètre à peu près invariable.
nuehjue région du poil qu'on considère, on trouve le plianère formé des
iiièines parties essentielles. C'est un cordon de ■<itb-<tance pileuse dont la surface
l'st recouverte d'un revètemeni, ['éjùdcrmicule, et dont l'axe est souvent occupé
jiar inie colonne de rcUules nii'-dullnires.
L' Sriisr.wcr. MÉDiLLAunc. — {^]P^- ^loelle, partie celluleuse ou libreuse du
poil.)
I. 1!M)0. ltES\KEn. Races cl jiciiiili'x de la Icrre. — I87'i. Bei.t. Tic- nalucaUsl in Nicamfjua, \>. 'JOg. —
I8i>l. CiiEVYnEF. Les parasites île la peau. Trav. Soc. Nat. Sl-Pelei-gO. en russe (cité par Deniker).
'i. IS'JI. Mme Clémence Royer. Le système pileux de Ihomnie et dans la série des mammifères. Revue
d'.inthropoL. n' 1. 15 janvier. Voir Hypertrii'lios,'.
3. 1896. Cattanej. Munit. Zool. iliiL, t. Vil, p. IGJ.
A. BRA.X'].'
908
LI-: l'oii..
Fk;. .").j2. — Cellules médullaires du poil.
'■. (;ni|,- .■•lliil.iii- : .V. iiuv.iii (rj'.-i|iir> K.illik^r.i
L'ne colomie «(lliil.ilrc, de forme assez ré^uliéreiiieiil (vlindriiiiic. n'iiijilit
Taxe du poil. (Tes! la moelle ou siilt-
stance médullaire.
Tantôt neltemeiil <-enli'ale. taiili'it
déjetée du coté de la convexité des
polis, sur les moustaches et les eils
(Pouehet). la substance médullaiiM;
apparaît Mamlic et transparente
lorsqu'on la regarde à la lumière
transmise. Elle est noire et opaque
(|uand on l'e.Kamiiu' ])ar reflet.
Originaire des cellules chargées dï'lùidi ne ijul ocru|)e]il la partie ceuti'ale et
, culminante de la papille, la
. : .; moelle est constituée par de
petits éléments dont le diamètre
atteint lo à 30 'x. Ces éléments,
glohuleu.x ou polvédrir|ues, pré-
sentent à leur centre un noyau.
Leur protoplasma, bien colora-
l)le. est chargé de granulations
d'éléidine. de graisse ou de pig-
meiil. l)au< rc dernier cas. les
granulations sont de couleur
hrune. rouge ou noire (.V).
Les cellules médullaires ne sont
pas adhérentes les unes au.x au-
tres; elles sont simjdement acco-
lées l'ace contre lace, et. dans la
tige t\i\ poil, on voil. cà et l;i.
s'interp(»ser enire elles de Unes
bulles d'air.
Ces cellules s'empilent les unes
au-dessus des autres et se dispo-
sent en deux, trois ou (juatre
colonnettes. Mais à mesure (ju'on
se rapproclu' de l'extrémité du
poil, la substance médullaire e>l
moins abondante. Klle n'est bien-
li'il représentée que jiar uni' ran-
gée de cellules, disposées en lile.
et dont la taille a diminué. .\
I
-%
6/
FiG. TwS.
Coupe loiifiiluiliualf. mais un iicii
oiiliiiuc, «l'un fullicuie pileux.
HP, racine du pnil, ilont le luilhe li e>l creux et reçuil
une papille /'; celle racine cunipreml la sulislance nu'ilullaire
,1/ ot le ciirtex C; elle est entourée des «jaines èpitlii'liales in-
lerue a/ el externe ^7;'. et de tit;su conjunclif V'C. — La coupe quel(|Ue doiaiice de rexirème
(lui, dans la partie supérieure de la lifrure, passe en dehors du • , i i i Ml"
' , ' .• , .1 1 • -.1 •!• 1 nom ('(11 i> lanec a moelle tli>-
piul, atteint laii^reiltielleineul les deux ^'ailles epillieliales. > '
parail conq>lèlemenl .
I ,a siilislance iiK'duIlaire n'es! pas une |>arrie romlanienlale du ]tbanère.
Aussi sa disposition est-elle siijetle à des \ariaii(Mis nombreuse?..
Au lieu de se nuuitrer comme uiu' tige régulièrement calibrée, la moelle petit
iii<'ii)L(ii.ii-: m l'oii.
909
n'Nrlir rM-^pf-rl d'iiii liniiiliii i ni'';j iil ici' : ;iil lii'ii de s'i-li'iid rr à Idnl le poil, nii
[H'iil ne IKltsi-rvcr (|ii(' sur l;i li^c ; au lieu de IViniicr un Iradiis ronliiiii, la
iiincllc se IVaiiiiKMilf parinis, cl c'est en |»ai'liciilicr i|ii;ind le pdil |in''scnle des
l'cnllcnii'nls cl des ('■( i an;:lcnii'nls siicccssds. Il \'
a plus, (innstaute dans la hail I les cheNCU.x -y* » 'i
, à.". « -^ ■ ' ■"'•■'■
de riii»niin(>. la suhsiauee UK-dullau'i' esl totale- £.'. • iiç
uicnl ahscnic du lanui;(» jnd/il. Klli' l'ail soineiil
({('■l'aul sur le duvet et, pai^lnis UK'nie, sui* &• mmi ''"^ '''''"
^\\Mm ll^W^h^ ,,<mM|
end.^ ,,
nouiltre de poils très volumineux (poils du ^^^ '::
.\è-re, du l'apou. du .Malais ( ri'uiicr-Hcy) (H). É . J. . i/ocUc
2" Si lîsiANCK coitrir.Ai.K {SijJi. : cortex, suit- 'ki ^"^
<lance l'ondanientale de l*oueliet et Tourneu.x,
-^iihslance pro|tre ou pileuse de H(d)iii. j)artir I""-- •'•>''• — '-''-^ <clliiles piamcii-
,1 1 I >.■ I- Cl I -i laiics dans la iikioIIo <Iu poil
iiltreiisc ou poil (le Sappev, tissu i ireiix du i)oi , r , .,.,
' 11. I chez iiiic fciiiiiin do 2S ans.
de Kolllkcr) (JfapW's Metcliiiikoiï.)
Selon (|iie la sulislance médullaire occupe
l'axe (lu poil ou l'ait (hM'aut dans le phanère. la sulislancc corticale ipii ('(U'iiie
la majeiire parlie du poil (2/3, 4/3) prend la l'orme d'un cvliiidre creu.x ou d'une
liiic j)leiue. Elle a pour cellules ^cu(''ra-
!A\\M'iiy i((m>ii lric(>s les cellules molles (jui recouvrent
\ \ Il - f le sommel et les faces lali'-rales de la
papille, et j)ren(l naissance à la péri-
pluM'ie (le la sulislance médullaire,
'^\ ||))|( toutes les fois (juc celle substance ne
fait point défaut. — La substance cor-
n ticale est solide et élasticjue. Son aspect
est homogène et lrans[)arent.
a) Examinée au niveau du cône
pileux, elle se résout en éléments irré-
guliers, qui sont souvent effilés en
fuseau. Ces éléments, longs de 50 à
70 a, sont assez larges (30 a) mais très
minces (4 à 10 a).
Les réactifs nucléaires v décèlent un
Vuj. .^.>). — (loupe lansentielle de la sul)- , , i •• » '
stance corticale du poil au voisinage de la iioy*»! ^'^^^d, atrophie. A m(>sure qu on
papille. (IVaprC's Honaul.) s'élève dans la racine du poil, ce
net a", noyaux des cellules kc'iaiinis(V>. — oiff. zoni- novau s'allongc, parallèlement au
lie nrotoplasma ncri-nticU'aiie ilont l'aspect est iri'.nin- ' i ' i i ii i '-i • i- ■
Jeux.-/- et rjibnllesf..nnant la partie périphén.ine gnuidaxe de la Cellulc qu il indlVI-
lies cellules corticales ilii poil. duallSC.
Le protoplasnia j)érinucléaire est
linement granuleux ; il se montre chargé d'un pigment dont la couleur varie
avec celle du cheveu. Ce pigment est dissous, ou à l'état de granulations. C'est
son absence congénitale qui provoque l'albinisme.
Quant au protoplasma périphérique, il élabore de longues fibrilles qui
sont de nature cornée, comme le démontrent leurs réactions histochimi-
i|ues. Ces fibrilles, plus longues que les cellules corticales, se poursuivent
d'un élénu'ut à un autre. Elles sont les homologues de l'appareil filamen-
r.l. BHAXCA.]
910
I.K l'HlL.
Icii.N ((ii"on observe dans 1rs (•clliilrs iiialj)i;.>-lii('iiiM's du tri^imiciil externe.
A liiiverse des ccllidcs mt'didlaires, les cellules cornées du cortex sont don<-
solidement unies les unes aux autres, grâce à la présence de fibrilles entre-
vues par Kolliker ci bien étudiées par Waldeyer'.
h) Aussitôt que cesse le cône pileux, commence la racine proprement dite A
ce niveau, la substance corticale perd son aspect strié. « L'écorce, sectionnée
en long ou en travers, paraît alors homogène. Tous les détails des crêtes et
des fibres luiitives sont novés dans la substance cornée qui leur est isfu'éfrin-
gente cl de\iennent pour celte raison in\isibles. Les noyaux subsistent el
subissent les mêmes modifications (|iie dans le limbe unguéal. » Longs de 20
à ")() ;j.. larges seulement de '1 à '.\ y., ils apparaissi-nl. sur les coupes verticale-,
réduits à une ligne colorée.
Vax i'(''siini('', les cellules cdrlieales du poil sont des cellules uuinies dun a[i[ia-
"~^?V, .
FiG. ririf). — Suli>l,uii(' corticale ilii puil: à paiiclic. cellules isolées: à diuite, cellule;
dans Icms i,i|)|iiirls réciproques. (U'nprès Ktilliker.)
reil lilanieiilenx. Ce smil ili' phi- des cellules cornées el leur ki'i'alinisalion
s'elTecliie loujours sans l'iuliMMuédiaire de Télt-idine -.
Traitées |)ar le picro-carmin. elles se ('(doi'eul en brun, (".es deux eai'actères
rappi'oclient les élemenls du curlex des cellules de re])ideruucule. uu^is le pig-
ment, si abondant dans les |)reniières, t'ail cniislauinieMl di'l'aut dan< les
secondes.
De [iliis. les cellules corlicales sont dilTérenles au niveau Ay\ r^nw pileux el de
la racine. Les éléments de la racine sont de foruu' plus aplatie: leur novau est
linéaire; les éléments du (('me |)ileux. beau(*ouj) moins l'ésistanls à Taclion de
Tacide acéti(|ue (pie ceux de la l'aciiie. sont lin peu plu- t'pais ; leur novau e-l
rond ou ovale. Leur protoitlasma est uuiui de lilamenls très nets. Il va sans dire
que des transitions insensibles l'éunissent ces deux fvpes cellulaires (wlrémes.
;{" Li'ii)i;i!\nc.i i.i; (N///;.: eut iciiliini |»ileiix). — LCpidermicnle lurme à la sub-
stance corticale un manteau des |)lus minces, puiscpTune rangée unique de
cellules le couslilue. Le manteau adlière à la gaine i''[tilliéliale inl(>rue. dan>
toute la région du poil sous-jacenle à la glaiule sébacée.
I. I8.S-.'. Wai.deyku. l'nlcrsiicluinirt'ii (iIht die lli^ltijrcncse <lor ll<ii-ii^vliilili> Itfilrtigi' ziir Aualomif u.
E^nbriinUujie ala l-'eKigahr pif Jnoh Ilrnlr,
•2. A l'iincrsc do H.invicr. \V;ddi>y(M- iiciisc i|ii'd y a do I oit'idino d.iiis los rollidos form.itivos do récorce du
|mil, el «lans los l'h'monls d'où dorivoni los |>liiiiios dos oiso.-iii\ pl los (Vailles dos ivplilos.
iiisi(ii.(M,ii; iii l'Mii.. 911
Xr (le cclliilc- iiinllrs ic|ii.^aiil <m- le-- |i.iilir-; lali'i-.ile- dr la |ia|iillr. en
«IcIkii's (les crlliilcs LK'm'Tal riir-; ilii luilcx. en dcilaii^ dc^ crlliilrs «le la ;^aiii('
(■•|iilli(''lialr iiilrnii'. r('-|)i(lfniii(iili' a |»|iara il nrllriiirnl ■~iir lis ((iiipcs, ;i la liaii-
Iciir ilii sniiiiiii'l (le la |)a|)illr.
n) Sur la liasc du cimic piliMix. il c^l ri-nm'' de [pi'lilrs cclliilcs, iiii[tiaiitét'S
|)ri|KMi(licnlaiiciiiciil a la siiilaïc diicurlcx. Sur la |>ai'lic su|)ri-iciin' de cr*
(l'iuc, les (■(•llulcs aiiiiuiciilrnl de liaulciif: elles s'iueiiuenl les nues sur les
autres et se reeuiix iciil pai'iielle-
lueiil . f - ""'^
/') lu peu |)lus liaul, sur la i-a- -. ■ "X^-^j^ ""
riue |)i'(i|treuieu I dile, les eellides de 'l ' .<-
re|»ideruiieule se xpiil a|dalies; idle> ";-, '•-
ne son! |)lus disliucles les uue< .
des autres. Mlles Inruieul sui' le->
riiiipes une l)ordure chure d élé-
, 1 , ,• • . iMG.o.'iT.— Kiliilcriniculedupoil.(l)nprèsKulliker.)
uients koralinises. " , -, ,^ ,
. . . /•;, IVpiilcniiiciili- en |)l.ic(' a la siirf;ifc ihi |jciil. — /i , ccl-
l.es (lissdcuitions pratiquées sur hih-; .le i\'|ii'l''iiiiiiiii.' i>(il(i->.
une telle bordure y déuiuntrent la
présence de cellules polygonales, allongréos Ncrlicaleuieut. (les cellules, hautes
de r»0 à 70 ;j., lari;-es de .{O à (»0 <j , sont d'une extrême minceur. Leur noyau très
allon^ué est c(tloi-aI)le par le carmin ; il est alrophié et mesure seulement 2 à 3 a.
Le coi-ps cellulaire est t rans|)ai-ent couinie du Ncrre; il ne contient jamais ni
|)ii;nient, ni granulations d'éléidine.
ivxaminées en place, à la surface du cortex, les cellules de l'épidermicule
apparaissent non point juxtaposées, mais iinl)i'i(|iiées comme les tuiles d iiii
toit. Elles se recouvrent de dedans en dehors et de has en haut. Leur hoiil
libre est donc tourné vers rexirémité de la tige pileuse. Leur contour dessine,
à la surface du jxiil. un réseau (|ui rappelle « l'aspect bien connu d'une queue
de rai, garnie de ses écailles ». Les éléments de Tépidermicule apparaissent
encore « parcourus dans le sens de la longueur par des crêtes luiitives d'une
admirable régularité, parallèles entre elles, et se poursuivant de cellule en cel-
lule, sans s'interrompre au niveau des chevauchements ». La présence de ces
filaments assure à ré()idermicule, comme à la substance corticale, une cohé-
sion qu'on n'observe jamais dans la substance médullaire.
B. ENVELOPPES J)l PolL.
I. GAINE ÉPITHÉLIALE INTERNE.
l'ne première gaine é|iilliéliale entouri' le poil et procède, comme lui, des
assises cellulaires qui recouvrent la papille. Cette gaine, dont l'évolution est
ascendante, comme celle du poil, s'étend du bulbe à la région qu'occupe la
glande sébacée. Au-dessus de cette glande, la gaine épitbéliale interne fait
iléfaut : la gaine épitbéliale externe arrive au contact du poil. Cependant un
étroit espace virtuel, où se déverse le sébum, sépare le poil de sa gaine, dans
buite la région du collel.
La gaine épitbéliale inlerne a la l'orme d'un cylindre creux, d'égale épaisseur
[-1. BRAXCA.]
912 M-: l'OII..
sur [luilc son ('■Iciidiic : clic prcsciitc un aspect vili'cux, (jui la (lifîérencic iicltc-
Mient (le la ^aainc cxIcimic. plus souiluc cl plus (ipa(|uc. Kllc floll cet asficct à la
présence de cellules Ui'Talinisi'Cs. dunl le juviioplasina lionio^cne est clair et
réfringent.
KUe provient de ces ccdlules ecliMlernii(|ur's à caractère enduvonnaire. ijui
constituent tout li' hnllte pileux; les cellules génératrices de la gaine int<'rne
siègent au niveau du lol de la papille; elles sont situées en dehors des assises
génératrices du jioil, et sont J'eniar(|ualtles j)ai- la [)résence de gouttelettes
Courlte de Jlenle Cuticule de la gaine inlerne
(,'rU II Ij-slbns Un hT.< d-
la gaine exlerur
f-A hpidcrintctil'-
Couche externe de /
ijalne fibreux)'
Courlte inlerne de l
(jnine fibreuse
■ i'. 'IL- Moelle
Fio. o.")S. — (itjiipc Iniiiiitinliiialc iTiui |)oil à lui fort g-nisj^isseincnt ("ud diniii.'.
(ICapn-s Scynioiiiiwic/..)
d'éléidine; aussi fixent-elles, avec une élection véritable, les solutions colorantes,
le carmin en particulier. C'est de là (|ne leur vient le nom de » manteau
rouge », que leur donne Unna.
Trois assises cellulaires constituent le uianleau roui^e et la traine inlerut' iiui
lui fait suite. Ces assises, de moins en moins solides à mesure (ju'idles s.>ul
plus excentriques au poil, se disposent concentri(|iienient. Ce sont, de dcilans
en dehors, la cuticule de la gaine iutt'iMie. la couche de llnxlev. la ct»uche ilc
lleule.
Ces cellules génératrices de c(>s trois c(»uches occupcMit la rigide circiim-
|)a|)illaire. Clles occujient un niveau d'autant plus élevé ([u'elles sont plus
internes. Ces c(dlules génératrices de la cuticule iutt>rne sont situées (>n dedans
des cellule^ géu(''ralrice>< d(> la couche de llu\lc\.el aiisM ^nr un jdan supérieur
à ces dernières; les cellules génératrices de la comhe de Meule ne sont pas
seulement les plus extérieures du numteau rouge ; (dies émergent de la rijjole
iiisTuLdcir; hi iMiiL.
913
(■ii'ciiiii[);i|hII,iii-(' mii' un iii\c,mi iiilV'iiriir ,i (('liii dr |,i ruiiclic i\i- lliixicv. (^cs
iniisidrralions sur les rapimiU l'i-ciproinics dc^ [lailic^ (|iii roii^liliirnl la
iiia(i'i(*(' (li> la ^aiiie <'>|)illi('-lial(' iiilci'iic aiiroiil Iciii' iiiiitoilaiicc.
I" (a im;i i.K m, i.\ i;\i\k imikm;. l-'oniMM' à sa |»arli(' litiit iiilV'riciiic (riiiii'
assise dr (clliilcs plaies, iiilei [idSi^e eiili'e ["(''pideriiiicille du poil e( la ^ailie de
liiixlev, la euliciile de la i^aiiie iiilenie --e kéraliiiise ra jiiderneul, lii'àee à l'iii-
I"m;. ri.V.I. — Coupe tiiuisvoisale diiu |iuil à liiilhc creux ol de sou l'ollicule. faite iiumcdia-
leiiuMil au-dessus de la papille njui-s durcissenieiit de la peau par le bichromalc d'aiii-
laouiaque, la guuiiue et l'alcool, et colorée i)ar le picro-carminate. (I)"aprùs Hauvier. )
ji, corps ihi poil ilont Ir- rclliili-s smit (li>lincte>. — /. iraine l'pillu'Ii.Tle iiili'i'iie. — />, gaine ..'pillirliali'
.'xIcMMic. — (•'. l'pidci-niii-nli- .lu pnil. — c. c-iiti.iilo de l.-i -aine l'pitlicliali' ind'rnc. — /;, ci-lluips de la i-on>-lic de
Huxley. — (t. ei'lhiles de la roiiriie de llenle. — /'. enveluppe r-ijnneelive du folliiMile. — r, vaisseau san.îinin.
lervenlioii do réléidine. ([u'on trouve dans la matrice de la ^naiue interne. Klle
n'est l)ienl(U représentée (|ue par une liiine lioniogène, véritable cuticule.
2" (lAiM. i)K llrxi.Kv. — La ^aine de Huxley présente des caractères varia-
ides, selon le niveau qu'elle occupe.
a) Au niveau du bulhe, elle apparaît formée d'un ran»; de cellules cul»if|ues,
de 35 à 45 a, inclinées les unes sur les autres, à la façon des tuiles d'un toit.
KUes sont imbriquées de bas on haut, et de dehors en dedans, dans le sens
ascendant. Elles ont donc une disposition inverse dos cellules de répidonnicule.
Des granulations d'élcidine remplissent les éléments de cette couche, jusqu'au
niveau où s'unissent le cône pileux et la racine proprement dite.
b) Au-dessus de ce point, les cellules de la gaine de Huxley, qvii représentaient
l'OlRIER ET CIIAIU'V. \ . oS
[1. /,7M.V' 1.]
91^ I.K l''>ll..
jus(jiic-lù un Klrahrm (ji-tinulo^uin, se ((iloiciil cii rose pàli' «(imiiic le ■<trri(>oit
lucidurn. « Cette coloration exislo dans une certaine zone au delà di' laquelle
les cellules sont de nouveau incolores. De cette réaction, on doit conclure
qu'ajjrès la disparition de l'éléidine la kératinisation n'est pas enrore achevée
et qu'elle se complète progressivement. » (Hanvier.)
c) Plus haut encore, la gaine de Huxley est réduite à des cellules claires et
transparentes où l'on constate les vestiges d'un n<nau atrophié.
3" Gai.nk I)K 11i;.m,i;. — a) Dans le cul-de-sac circumpapillaire. la gaine de
llenle présente les mêmes caractères que la gaine de Huxley. Les cellules géné-
ratrices des deux gaines sont cuhiques et imltri(]n(''('s les unes au-dessns des
autres, dans le sens ascendant.
b) Fuis la couclie de Ilenle se charge (["('ir-idine.
c) l'n jM'u plus haut, à la hase du cône pileux, son éléidine disparait. On
voit les éléments de cette gaine se colorer en rose par le carmin, puis devenir
rapidement tout à fait transparenles : le noyau n'y est plus visihli'. si ce n'est
dans les poils très jeunes, dans le lanugo hi'tal par exemple.
P^n somme, la gaine de lliMile comme la gaine de Huxley, considérée de lias
en haut, présente successivemenl la slructure dune couche génératrice, d'un
stratum granulosum. d'un stralum liicidum, d'un revêtement corné; mais la
gaine de llenle ])résenle ces niodilicalions dans une région inférieure à celle où
on les constate dans la gaine de Huxley. Pour prendre un exemple, la gaine de
Huxlev perd son éléidine granuleuse au sommet du cùne pileux: c'est à la liase
de ce même cône que l'éléidine disparait de la couche de llenle.
La raison de ces diiïérences nous est connue : les cellules génératrices de la
gaine de llenle sont situées plus has que les cellules génératrices de la couche
de Huxlev; c'est donc toujours plus tôt, c'est-à-dire à un niveau moins élevé,
qu'elles doivent suhir la série des modifications dont le terme est la kératini-
sation.
( n dernier détail mérite d'être mentioum''. Les <'ellules de la comhe de
llenle sont sinq>lement juxtaposées et ne présentent jamais de filaments
d'union. Sur l(>s coupes Aw poil, on h^s \-oit s(»nvent laisser entre elles, de dis-
tance en distance, un interxaile (ri'tendiie \aiialile. Dans cet intervalle, s'en-
gagent les prolongements issus de la face externe de la couche de Huxlev, qui.
elle, ne présente aucune s(dution de continuité. De cet engrènemenf réci-
proque, il résulte (pie les deux couches externes de la gaine épithéliale interne
sont solidement luiie^. I>iK's ne peuvent glisser l'une sur l'autre, au cours de la
«•roissance du poil.
Pareille solidarili'' s'oliserve. d'aulre i)art. entre ri''j)i(leniii(iile et la snhsiance
corticale du poil. Mais les cellules (pii constituent chacune de ces deux for-
nuitions sont soliden\ent unies entre elles : di's filaments unitifs assurent la
c(d»ésion de la lige cornée, de sa laciiie à son extri'iiiitc liiire.
H n'en est ])lus de même ici. Le inanteau du jutil i^st tonné, comme la suhsfance
médullaire. d(> cellules sim|)lemenl juxtaposées, (les c(>llules suhissent la Irans-
Ibruiation épideiiiiitpie dans la parlii' du jioil qui s'éteiuf du IiiiIIk» à la glande
séhacé(\ Au ni\eau du collet du |)oil. ces cellules sont arri\ées au terme de
leur évoliilioii. Llles se dissocient facilement, cl. comme le téirument exterm*.
IIIST()|,(i(,|i: IH l'dll..
915
elles se rédiiiseiil à l'élal d'i^eailles tlhre^. l'.lles elieiiiiiieiil . iiii'li'-es ail séljlliii,
«laiis Tespacc \iilii('l. ménagé entre la ■iaiiie épilJK'liale externe et le plianèrc.
Mêlées à la sécrétion sébacée, elles ne lanlent |>as ;i lniiiher dans le milieu
exiérieiir.
i'ji suinni(\ les i^aines iiilerncs « sont coniparaMes an j)éri((iivx dans les
oncles, an j)ério|>le dans les sahols. Coinino les deux lunnations précitées, elles
sont |)eiior(>es par le pliaiièie pr(»pi-einenl dit. à ])aitir d"iin certain stade de
révolnlion. el ne rernin reiil pins dès lors ipie sa racine. » (Menant.)
/;..
II. GAINE ÉPITHÊLIALE EXTERNE.
(>'(/;(. : lame iiiiii|ueiisc, foiiclio vaginale, (•pitloiiiic n-fiéclii.)
1-0 [)oil. re(diiv(>rt de son manteau, est entouré ]»ar un saeépiderinicjiie, la gaine
épitliéliale externe. Cette
gaine, plus épaisse que le
nianlean, représente un pro-
longement de rectoderme
tégumentaire; elle constitue
1(> lit du poil (Unna), c'est-
à-dire le milieu où le pha-
nère évolue. Elle est doublée
extérieurement par un sac
fibreux fourni par le derme.
.\ussi peut-on considérer le
poil et sa gaine interne
comme entouré par un reflet
delà j)eau, constitué, comme
la peau, par le derme et par
lépiderme.
La gaine épitliéliale
externe s'étend de lépiderme
cutané jusqu'au niveau du
bulbe, ('/est une bande à
contours jiarallèles f|ui s'a-
mincit progressivement à
partir du moment oîi elle
atteint le cùne pileux. Elle
semlile taillée en hiseau au.x
dépens de sa face interne.
Elle va s'effila nt et semble
se perdre, à angle aigu, sur l'ic
le versant externe de la
D
IGO.
— Coupe longitiulinnio de la racine R et du
bulbe B d'un poil. (D'après Kollikcr.)
, . -Il- ^' P^'P'"" *^" P'*''- — ^^' gaine fibreuse du poil. — Ba, basale. —
rigole CirCUmpapillaire, GE, gaine épillu-liale externe. — GI, gaine épitliéliale interne avec
comme l'a bien établi ^'V, la couche de Henle. — i/.Y, la couche de Huxley. — C, sa cuti-
cule. — E, énidermicule du poil.
Molescbott. dés 1846'.
A la gaine externe on peut distinguer trois régions : l'une répond au collet
I. iS'iG. Moi-EScnoTT. Ueber innere Wurtzolseheide und Epithelium de; Haares. Mu'.lcr's Arch., XII, p. 303.
[.1. BRAXCA.]
916 I.I-: l'OIL.
ilii i)()il, l'aiiliT à la racine jtroprfincrit dilo; l.-'. dernière est située en regard du
(•une i)ileii.\'.
a) Dans la région du collet, la gaine épilliéliale externe a la constllulioii
de rectoderme légumentairo. Considérée de dehors en dedans, on y trouve :
1" des cellules hasilaires, cylindriques, implantées par un de leurs pôles sur
une vitrée fort épaisse; 2" ini corps luuqueux de Malpighi, dont les cellules
polyédriques sont reliées les unes aux autres par des filaments d'union' ; 3' au-
dessus de ce corps nuu|UOux, s'étage un stratum granulosum. I/éléidine. dont
sont chargés les éléments de cette assise, se retrouve encore dans le stratum
hicidiiMi, et jus(nie dans la couche cornée de la gaine épithéliale externe. Cette
couche coriu''e est séj)arée, par un es[)ace virtuel, de la surface externe du
])hanère.
(J'est dans cet espace que s'accnmnlenl les jtroduits de la sécrétion séhacée
et aussi les produits de la desquamation de deux gaines épilhéliales. Dans
certaines dermatoses, la hase du poil est entourée, connue d'une hague. par
l'épidei-me desquamé qui j)rovieiil du collet de la gaine épillu-liale externe.
h) Au-dessous de la glande séhaci'e, la gaine épithéliale exli-rne comprend
une assise hasilaire et un corps rnuqucux de Malpighi. disposé sur plusieurs
assises, et nuuii de filaments d'union hien développés. La couche granuleuse
et la couche cornée font constamment défaut, dans cette région de la gaine
qui, sur l(>s coupes totales du poil, apparaît comme une hande somhre, à
hords parallèles.
c) Enfin, en regard du cône pileux, la gaine externe s'effile progressivement.
Elle est taillée en hiseau aux dépens de sa face interne. Aussi, au moment
où elle disparait, la gaine épithéliale externe se trouve réduite à son assise
hasilaire.
Cette assise est l'oiiiK'e de crllules cvlindri(|ues inijilantées perpeudiculai-
rement à la memhrane vitrée. Ouaiul le corps mu([ueux qui la douhle a disparu,
on voit la couche hasilaire pnmdre la forme cuhique et s'aplatir progressive-
ment ])our se perdre à la partie supérieure du versant externe de la gouttière
iircum{)aj)illaii"e.
Le corps nui(|ueu.\. ipii s'étage au-dessus de la couche hasilaire, voit ses
assises diminuer de nomhre, à mesure qu'on se rapproche de la hase du cône
pileux. 11 est formé de cellules qui, pour la plupart, ont pris une forme gl(»hu-
leuse. Entre ces cellules ont pris place des éléments, disposés en série, qui
présenlenl une l'oiine l'Ioilée et s'anastomosent en réseau. C'est là la forma-
tion réticulaire de la gaine externe, très accusée dans les cils di' l'àne et du
cheval-.
he 1,1 dcsci'iplion ([ui |)récède. il résullc (|ue la gaine épilliéliale externe
doul>l(> la gain(> épithéliale interne depuis le niveau de la glande séhacée
jusipie vers la partie moyenne du hulhe pileux. Au-di'ssus de la glande
séhacée, la gaine externe existe seule (région du collet). A la |tarli(^ inféritMire
du bulhe pileux, la gaine externe, (|ui s'est progressivement eflilée. fait défaut.
Les cellules génératrices de la gaine interne constituent en totalité la partie
I. l.i'S ninmonls d'union sonl (laralli'li's à la vilinV dans la oonolie l>asilairi>: ils alTci'lonl une di.sposiii.m
iMyonni'o dans les assises siis-jai-entes. Ils pn'sentent sur le Irajel un petit nodule arrondi. senil>lal>le .i l'eliii
qu'on (diserve dans le corps niuqueux de Malpijrlii. (1895. V. Pri nn. .1iy/i. f. mikr. Anal.. XLIV. p. •:oT .
i. 1880. Uënal't. Cnuipt. »v>irf. de l'Acad. di-s ttcimrfis.
iiisTdijM.ii; 1)1 l'Dii
917
|i('>ri|)lii''iM(|iir (In liiilhc; leur fiisciiililc rr|irn(liiil « l;i Innnr ilf Iriiaillcs fiii-
Itrassaiit » les ('•Irinciils rui'iiialciii's du (luil iiniprciin'iil ilil. (''Iium'IiIs insères
sur le soiiiinet de la |)a|»ille.
Mi'iiihf(HiC iKisfilr. — La ,i:aine exlniie est sépari-e du sae lilneiix dn | ml
|>ar iine meiuhrane vilii'e. Celle menduane
ainorpiie. niinee scms Irclddci me cnlani'.
s'épaissil à |)ai'tii' dn edllel ijn [xiil. Mlle |ieiil
allciiidiv S ou 11 \j.. Mais au niveau Aw linihe
pileu.x. elle s'auiincit cunsidérableuicnl, et. sur
la i)a|)ille, on la soiipeonnc plus qu'on ne la
\ (tit.
La l'ace externe de la inendirane hasale est
lisse; sa face inteiMie se nionlre li(Tissi''e d'une
série de cotes, disposées hori/.ontaleuienl, au-
dessus les unes des autres. (l(>s côtes, en l'orme
d'anneau, présentent de lines denlicnlalions
qui s'en<rrènent avec les denlelures (pie jué-
senle le j)ied des cellules hasilaires.
Au voisinage du bulbe, les crêtes annulaires
s'accusent au point de présenter l'aspect de
festons qui font saillie du C(Hé de la ^laine épi-
tbéliale externe. C'est au-dessous de ces festons
que la membrane basale s'amincit, pour devenir à peu près indistincte, dans
toute l'étendue de la papille et du sillon circumpapillaire.
La membrane basale sendile formée, comme la membrane de Descement, de
lamelles nombreuses, anbistes, disposées parallèlement les unes aux autres.
Nous avons examiné, en traitant de la |)eau, quelle signification il convient
d'attribuer à pareille membrane.
]'a/ei(r iiiorjj/ioloyKjitc du poil et de ses enveloppes. — Le poil propre-
ment dit est un produit transformé du corps muqueux de Malpiglii. La gaine
épithéliale interne, qui constitue son manteau, nous présente une évolution
ascendante, comme celle du poil. Quant aux enveloppes du poil, elles sont un
prolongement du tégument: la gaine épithéliale externe se raccorde avec l'épi-
derme: la "aine fibreuse fait suite au cborion.
/;
Gli
l)";i|)ifs KiilliLer.)
B, tiasalc. — TC, t:s>u rcjnjonclif (l«; l.i
gaine libreiise ilii poil. — GÉT, gaine l'pitlu'-
liale externe.
III GAINE FIBREUSE.
Syn. : Sac lil>re\i.\. sac- pileu.x.
Le tissu conjonctif du derme fournit, au poil et à ses enveloppes épitbé-
liales, un sac fibreux, nacré comme une aponévrose, qu'on peut isoler par dis-
section.
L'orifice du sac se perd dans le tissu dermique, au niveau de la glande séba-
cée; sa face interne est au contact de la vitrée, et, au niveau du fond du sac, elle
présente un renflement, la papille qui pénètre dans une excavation du bulbe
pileux ; sa face externe donne insertion aux appareils moteurs du poil, qui sont
formés de fibres lisses dans les poils ordinaires; dans les poils affectés au tact,
les muscles sont striés et composés de fibres pâles et de fibres foncées.
[.1. BRAXCA.]
918
LE PO H.
On dislingue deii.x coiulios fonrcnlrifjiios au sac fibreux:
1" La couche interne, la moins avancce eu rvolution, est f(jrni(''e de nom-
breuses cellules conjonclives* et de fibres annulaires, jiori/onlalcment dispn-
sées les unes au-dessus des autres. Sur f liatuiic de ses faces, et surtout sur sa
face interne, celte couche circulaire est rcviHne d'une nappe de fibres élastiques.
2" La couche externe (gaine iauieileuse du poil), épaisse de 20 -j., est formée
de faisceaux libreiix à direction longitudinale. Serrées les unes contre les
autres, à l'inverse de ce qu'on con-
state dans la couche interne, les
fibres conjonctives sont nombreuses
(it les cellules rares.
Les fibres élastiques forment au-
tour du follicule pileux un véritable
j)anier (Slirling). Sont longitudinales
la plupart des fibres élastiques qui
sont |)roches du follicule pileux. l*bis
en dehors il existe des fibres longitu-
dinales et des fibres transversales. Le
réseau élaslique est très développé au
niveau du <ol du follirule. Il lait dé-
l'aul dans la pa|iille ( Halzer. Seder-
liolm).
Cette paj)ille. (|ui s'élève du fonil
du sac libreux, est analogue aux pa-
pilles qui hérissent la face sujx'rll-
cielle du derme. Haute de 30(1 à X)() a,
lai'ge de 11(1 à 200 a, elle s'enfonce
dans le bulbe, excavé pour la rece-
voir. Elle circonscrit, avec la face
profonde de la gaine fibreuse, une
sorte de rigcde circulaire, dite rigole
circuuïpapillaire.
La forme de la papille varie avec
Fi(3. o62. 1 Coupe .lu cuir chevelu perpcndi- 1^^» espèces animales, et, dans uu»«
culaire à lasurfaccilc la peau et passaut par même espèce, elle présente un aspect
Taxe (lu poil. (D'après Hanvier.) dilTérent suivant les poils qu'elle .-si
Le dureisscmonl (le la pièce a «'té nMiiiii par rarlinii , . • i\ i i i i
«ucccssive du bichromate d-ainm..niaqiie, de la j;,.iiiine et cliargeC lie lUMM-rir. MailS la ltarl)e (le
de l'alcool, -c, c.d du f.diicile piienv. -s. (.Mande l'homuic, la pai)ill.'esl tantôt laucéo-
sébacée. — m, muscle redresseur. — c, fiaine epithéliale _ , •« , ,
externe. — f, gaine épiliitllale interne. —6, bulle du poil, lée, tault'tl hifurtjuée à .son .somiUel.
- p, sa papille. -7.. enveloppe connective ou follicule. j.^,i^, ^,^j parfois élrauirléeàsa partie
— V, meiubraiie \ilrce. ' ^ ■
moyenne ou à sa hase : c'est lt> cul de
la ])ai)ille. Sa sinicinre est des plus simples. ]"JI(> est (-onstiluée par un tissu
1. llciile cl Kolliker considèrent comme des libres lisses, les cellules conjonctives qui forment, en majeure
partie, la couche interne île la paine libreuse du poil, l.n rétraction de cette couche, après la chute du poil, plaide
(tn favi'ur de la nature contractile des éléuu-nts ipii la composent, nous dit Hiesiadecki. Uetterer, i|ui cite cet
auteur, ajoute : « Cependant en tenant compte des connexions de cette couche qui représente la couche supcrn-
cielle du derme, on s'explique facilement comment les cellules conjonctives se trouvent dans un étal de plus en
plus jeune, au fur et a nn-sure qu'on s'approche de la couche basilaire, »
iiisTor.ocii-; [tr poil.
919
coiijonclir jeiiiu', l'oriné ossuiiliclli'niciit de (.'ellLilcs (.(jnjoiicUvfs ; elle so montre
parcoiinnN lo plus souvent, par un bouquet de capillaires sanguins, moins
(It-vcl(»|)|)('' chez riioninie que chez nombre d'animaux. Quand le poil est
arrivé au lerme de sa croissance, la papille voit ses éléments évoluer vers le
lype adulte. C'est 1(> commencement de l'atrophie papillaire qu'accompagne la
lormation d'un hulhe plein et bientôt la cbute du cheveu.
Toutes les modilicalions de forme ou de structure dont la papille peut deve-
nir le siège retenlisseni sur la morphologie du poil. Tant que la papille est en
voie de croissance, le poil ([ui s'implante à sa surface est de forme conique.
Quand la papille reste slalionnaire, le poil qu'elle édifie est cylindrique. Aussi-
tôt que la papille s'atrophie, la racine du poil s'effile de plus en plus. Et quand
la papille subit des alternatives d'accroissement et de diminution, le poil est
l'ait de parties alternativement rendées et amincies. Tel est le cas des poils
moniliformes de la taupe (Ranvier).
C. ANNEXES DU POIL.
A. MUSCLE ARRECTEUR DU POIL (Muscle de riiorripilation). — Le follicule
pileux est obliquement implanté par rapport à la surface de la peau. L'angle
obtus qu'il forme avec cette surface est sous-tendu par un muscle lisse, le
muscle arrecteui; du poil,
bien décrit par Moleschott'.
Ce muscle ne fait défaut que
sur un petit nombre de poils
(poils follets, cils).
Très net chez l'enfant et
le nouveau -né, beaucoup
moins développé chez l'adulte
et surtout chez le vieillard,
ce muscle est formé de fibres
lisses, réparties en deux ou
trois faisceaux de taille va-
riable.
Il s'insérerait dans le ré-
seau élastique du corps pa-
pillaire du derme par de
petits tendons élastiques ;
d'autre part, il s'attache sur
la vitrée du follicule pileux.
Cette insertion est située
« tantôt à la partie moyenne
du follicule, renflé à ce
niveau », tantôt plus pro-
fondément, vers le fond du
sac fibreux ; mais on voit, parfois, le muscle arrecteur contourner l'extrémité
profonde du follicule et s'attacher sur le côté opposé du phanère. En pareil
cas, l'insertion mobile et l'insertion fixe de l'appareil musculaire siègent de part
58.
[.1. BRAXCA.]
FiG. 563. — Papille d'un poil avec les vaisseaux (en rouge)
et les nerfs qui s'y terminent. (D'après Ksjunin.)
920 LE POIL.
et (l'autre du follicule pileux, que le muscle embrasse dans sa concavité connue
dans une sangle.
Le muscle, en se contractant, redresse le follicule pileux et le rend plus apte
à percevoir les contacts'. C'est là tout son rôle chez Thomme. Chez quelques
animaux, comme l'âne et le eheval, les canaux sudorifères de l'aisselle s'en-
gagent souvent dans une boutonnière que leur fournit l'arreclcur. Aussi, pen-
dant le frisson, quand les poils se redressent sous l'action du muscle con-
tracté, la lumière du canal sudorifère s'aplatit ou s'efface. Une sudation
abondante devient dès lors impossible (Renaut).
B. GLANDES SÉBACÉES. — Dans le triangle circonscrit par le poil, le muscle
arrecleur et le tégument externe, se trouve logée la glande sébacée annexée au
poil.
Cette glande a pour origine un bourgeon de la gaine épithéliale externe. Mais
tandis que dans la gaine épithéliale externe la formation de la graisse est dis-
crète et disséminée, dans l'acinus sébacé, tout au contraire, la matière grasse
est élaborée dans la presque totalité des cellules qui constituent la glande.
Echappent seuls à la fonction sébacée quelques groupes cellulaires, qui subissent ,
l'évolution cornée et constituent la formation cloisonnante de l'acinus sébacée.
Nous avons dit, en traitant de la peau, que les glandes annexées aux poils
se répartissent en deux groupes : les unes sont annexées à un ])oil bien déve-
loppé, les autres à un poil follet. Dans le premier cas, la glancU' semble une
dépendance du follicule pileux; dans le second, c'est la glande qui. en raison
de son volume, semble, avoir le phanère pour dépendance.
Dans un cas comme dans l'autre, la glande sébacée lubréfie le poil qui lui
donne naissance. Le sébum est un agent de protection pour le tégument
externe. La graisse empoche l'eau de mouiller la peau et la défend contre le
froid, en raison de sa mauvaise conductibilité.
D. VAISSEAUX ET NERFS DES POILS.
A. VAISSEAUX DES POILS. — Les vaisseaux destinés aux pttils proviennent
du réseau sous-cutané. Ils se répartissent en deux groupes interconnnunicants :
1" les vaisseaux papillaires; 2" les vaisseaux du follicule.
Les vaisseaux papillaires, moins développés chez l'homme que chez les ani-
maux, peuvent faire défaut dans la papille. Généralement, ils y dessinent des
anses ([ui arrivent pres(pie au contact de la vitrée; ces anses sont constituées
par (les capillaires qui parfois seraient en connexion, dune part, avec deux
petites artérioles, et d'autre |)art, avec deux petites veinules (Hiesiadecki).
Les vaisseaux de la gaine lil)reuse sont des vaisseaux à dirt>ction ascendante.
Pour Hiesiadecki', la vascularisation des poils est assuré(> jKir une artère et
une veine, situées entre les deux couches de la tunique fibreuse. Ces vaisseaux
se résolvent en capillaires, qui s'épuisent dans la couche circulaire du sac
fibreux.
1. On Siiil (|uo il.niis le phriiomono ilc l:i chair ili' pniili', l'arrecteiir ilu poil iMitri» on jou. I!n nionio lonip- qn il
ûri^'i' 11' poil, il ontrave l;i ciriMilation : il est syneririque des vaso-constriiteiirs. Lewaiiilnwsky a monlré nue
l'exlrail de cupsiilc siii'réiiale, iiijoi-lé sons la pean du chat, prov<.ii|iie la contraction des muscles pilo-mnlcm^ <'n
même lenips cpiil agit sur la circulation sanguine (Cetilrathl. f. l'Iiys., -J'i novembre 1900, p. 433).
'.'. C.ilo par Uetterer, Pileux, Diclionnaire do Ucohanibrc.
HISTOLOGIE DU POIf..
921
Mans (|iicli|iics (-as, lo rrsraii vasciilairc du rolliciilc proxicnl de liranolies
arlriirllcs nu Nciiiciisrs rinaiircs de diverses sources, mais ces branches restent
disliiicics des raiiicaiix (|ui mhiI se i('diiin' en iiiaillcs sur les f,'landos sébacées
aim('X(''(>s an poil.
B. NERFS DES POILS. - I.cs iicrfs scnsilifs destinés aux pnils proviennent des
lanieaux nerveux (jui se distribuent dans ]o tégument externe. Sous la forme
(le libres à myéline, isolées ou irnnipées, ils abordent le follicule au-dessous de
la glande sébacée, perdent leur j:aine médul-
laire et trav(>rsent la vitrée.
A la face inb-rne de cette membrane, ils
lornient autour du poil des tours de spii'e dont
l'ensemble dessine
une série d'an-
neaux, perpendi-
culaires au grand
axe du poil.
De ces anneaux
se dégagent des
brandies longitu-
dinales, ascendan-
tes ou descendan-
tes. Ces branches
se terminent par
des ménisques qui
vont prendre con-
tact sur certaines
FiG. 304. — Terniiiuiisous ner- cellules globuleu- Fk?.')*):). — Termin.ùsons nerveuses
yeuses clans le poil. Mélliode de . . . , . dans le poil. .Méthode de l'or.
For. (D'après Sc/ymonowicz.) ses ae la game epi- (ir;ipn:.sSczyMiono\vicz.)
théliale externe.
Tout récemment, Oustromow Arnstein', puis 1*. Ksjunin-, figurent des termi-
naisons nerveuses dans la papille du poil. Ces terminaisons sont comparables
à celles que l'on observe dans les papilles du derme ; elles seraient destinées
aux bouquets vasculaires des papilles.
E. CARACTÈRES DE LA COUPE TRANSVERSALE D'UN POIL.
Les détails donnés précédemment permettent de déterminer, dans une coupe
horizontale du tégument, à quel niveau se trouve coupé un follicule, sectionné
transversalement.
1" Coupe au niveau de la papille. — La partie centrale du poil est occu-
pée par du tissu conjonctif et des vaisseaux. Autour de la papille se disposent
des assises épitbéliales répondant aux cellules génératrices du poil et de sa
gaine interne; les cellules génératrices de la gaine interne sont caractérisées
par la présence de gouttelettes d'éléidine.
1. 1895. OusTnoMow Arnstein. Die Nerven der Sinushaare. Anal. Anzeigev.
•î. 1899. P. KsjLxi\. Zur Frage ùber die Nervenendigungcn in dcn Tast oder Sinushaaren. Arch. f. inikr.
Allai-, p. 403.
A. BRANCA.]
922
LE POIL.
ce
CM
=»^g<jj-,
— PS
2" Coupe ail niveau du cône pileux. — La substance corticale du puil pré-
sente des noyaux bien colorables. L'épidermicule est clair; ses noyaux sont
distincts. Les cellules de la
couche de Huxley sont rem-
plies de granulations d'éléi-
dine; les cellules de la cou-
che de llenle, plus avancées
en évolution, sont colorées
en rose par lecarmin, comme
le stratum lucidum de l'épi-
derme, ou sont tout à fait
incolores quand leur kéra-
tinisation est achevée.
3° Coupe au niveau de
la racine. — Autour du
poil proprement dit, repré-
senté essentiellement par sa
substance cornée, se dispose,
sous forme d'un anneau, la
gaine interne réduite à des
éléments incolores, déjà ké-
ratinisés. Plus en dehors,
c'est la gaine externe, avec
son corps muqueux de Mal-
pighi muni de filaments
d'union, la membrane ba-
FiG. 56G. — Terminaisons nerveuses dans les poils (mu-
seau 'd'une souris de 5 à 6 jours). — Méthode rapide de
Golgi. (D'après Retzius, mais un peu simplifié.)
ce et CM, couché cornée et corps nuiqueux de 1 épidémie. — P,
poil. — GP, gaines du poil. — S, glande sébacée. — A^, nerf sensitif
qui donne une couronne nerveuse au poil, CNP, au-dessous de la
glande sébacée. — PS, plexus nerveux superliciel. Quelques-unes de
ses branches se distribuent dans le corps muqueux CM,
sale et la gaine fibreuse du
poil.
4" Coupe an niveau de la
(/lande sébacée. — Le folli-
cule pileux est entouré à sa périphérie de lobules appartenant à l'appareil
sébacé annexé au poil.
5<* Coupe au niveau du collet du poil. — Autour du poil, la gaine épithé-
liale interne fait défaut. Un espace virtuel, où s'écoule le sébum, sépare le ])oil
de la gaine épithéliale externe représentée par un eoloilorme stratifié typique.
C'est dire qu'on trouve, dans cet ectoderme, couche cornée, stratum granulo-
sum, assises ma]])ighiennes et couche basilaire.
NOTES
A) Le siège du pigment dans la substance corticale est diversement localisé par les au-
teurs. Il est intercellulaire pour Unna; il est intracellulaire pour Waldeyor et Hiehl.
Son origine est encore objet à litige. Pour Hiehl {Vierteljalir. f. Dcrm. u. Syplt., p. 33,
1884), il est apporté au poil par les cellules migratrices; pour d'autres, le pigment est une
élaboration du corps cellulaire ou du noyau (Mortsching) des cellules pileuses.
Ouoi qu'il en soit, le i)igment de la substance corticale est reparti tanlCit uniformément,
et tantôt irrégulièrement, sous forme de petits amas.
11 se montre sous deu.x étals: le pigment dissous et le pigment granulcu.v (ou grenu).
IIISTOI.OCIK ])\: l'dll.. 923
l.c pif-'iiifiit dissous r.iil |)n'si|ii<' ciiinplrloinciil di'laiil (l.iiis les cIh-vlmix hlanfsnu hloiids;
il est ahoiiilaiit dans les clicvciix rmix, cliàlaiiis et noirs. Les deux furmi's du pifrinctil sttul
réunies ilans les cheveux fonees; elles y sumI |iailni< é^ali'iiieiit ié[(ailies: iiarl'oi-^ ["iine
d'entre elles prédomine sur l'aulre.
I.a nuaneo des elieveux dé|)end donc et de la subslaiice niéilullaire et surtout île la
suljslance corticale (llaper). « I.a suhslance liitrense cornée est noire, ou plutôt pris foncé,
dans les (llires isolées des cheveux noirs; dans les cheveux roux elle est roupe>dans les
cheveux châtains elle est hrune: dans les «cheveux blancs elle est jaune. Le de,t;ré d'inten-
sité do ces colorations dépend de la (|uantité de matière prasse élahmée par les plandes
annexes du cheveu ou ajouh'e. » ((ialippe et Beanregard, loc. cit.)
/?) Kn médecine léi;ale. il y a parfois un inli'rèt considérahle à savoir si les poils sou-
mis à l'examen de rex|iert sont ciiix d'un animal ou d'un homme. Dans ce cas, l'expert
piMil avoir ù désigner de quelle reiiion proviennent les |)oils <|ni lui sont présentés.
A l'inverse de ce qu'on observe d'ordinaire chez les mammifères, le poil humain ne pré-
sente jamais de zones de coloration différentes. La substance médullaire y fait assez sou-
vent défaut, et (juaml elle existe, elle occupe seulement le tiers, le (jnart ou le cinijuième
de la surface de la section du poil. In épais étui île substance corticale l'enveloppe de
toutes parts.
IMus délicat est le rôle de l'expert (piaud il lui faut indiquer de ([uelle région provient le
lioil (|ui lui est soumis. Considérés isolément, les caractères qu'on accorde à telle ou telle
variété de poils n'ont point de valeur absolue et c'est surtout par leur réunion que valent ces
caractères. Nous avons indiciué d'après Œsterlen (/oc. cit.). et Joannet (lue. cit ) les parti-
cularités «lue présentent les divers poils de l'organisme. Nous citons, d'après Œsterlen, les
rapports observés entre la moelle et la tige du poil humain. Il est intéressant de comparer
ce tableau à celui qu'on trouvera chapitre V.
HAPCORÏ 1>K I.AIU.KI It KNTHK I.A MOEI.I.K KT I.A TIOE Dr POIL Ç.HKZ l'iIO.MMK ((EsTKRI.EN).
Morll.'. Tii;i'. Moelle. Tigi'.
1' lîiifant I an 12 :
Front '.I ;j-
Vertex 10 u. i(i a Bregma . ..... (la .■i2 a
i° ilnmmc :
:!!) a
iC) 'j.
Bregina
Vertex.
Tempe.
:;<) -i.
Front .
Cl a
Cil . .
.... 18 a .")0 !x
Enfant io ans: Tempe Il :j. I'-)C ;x
Bregma 12 a .'iO ;j. Front. ...... 12 a 190 a
Nuque 10 a (il a Cil i i-i- W ;i
Vertex lia .j.'i ;x Sourcil 10 ;j. 42 ;j.
Moustache :{2 \i. 123 u.
:}• Femme : Aisselle S ;x TO a
Bregma 7 ;.
Vertex \2 [.
Tempe 1:{ ;.
Front S ;.
Cil II ;.
Sourcil II;.
.\isselle t'i ;.
Pubis 12 '.
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Pubis
. . 1:3 :i
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LJo 'J.
Tempe
Il u.
(»:i 0.
[.1. BRANCA.]
92i 1-E l'OIL.
ciiAPrnu; i\
KV()LIT!0\ DU POIL ET DL SYSTKMK riLIXX
A\oM\Lli:S
I. _ EVOLUTIn.X |»| |'(i||..
A. CROISSANCE. — l)u joiii" OÙ il émerge à la surface de la peau (A), chez
renfanl comme chez l'adulle, le poil croît, tombe et fmalement se trouve rem-
placé par un poil nouveau.
Croissance du poil, chute du poil, remplacement du p(»il, tels sont les trois
termes de l'évolution de chacun des phanères qui constituent le système pileux.
La durée de la croissance du poil a été évaluée de deux à quatre ans.
On sait aujourd'hui que les cheveux croissent de K' à 2(1 centimi'tres par an
sur les sujets qui ne coupent pas leurs cheveux, etc. ^lais il y a ici une distinction
à établir : chez riiomme le système pileux est sans cesse en voie de croissance;
mais la coupe des cheveux, leur usure (frottements, frisure), les arrêts que peut
subir la croissance du ])hanère sont autant de raisons qui diminuent et limitent
sans cesse la longueur de la chevelure et de la harhr. Chv/. la fenime. tnul au
contraire, la chevelure cesse de croître, ou ne croit que d'une façon insigni-
fiante, du jour où la menstruation s'est établie (A. (lautier).
La barbe, coupée toutes les 30 heures ou toutes les 24 heures, croît en un an
de 12 et de Li millimètres; coupée toutes les 12 heures, la quantité dont elle
aurait poussé se mesure par 27 millimètres, (lierthold, cité par Frey.)
On a calculé enfin le poids de substance pileuse qu'élaborait chaque jour le
cuir chevelu, aux divers âges de la vie :
Poids
Aj-T. '!•• rlieveiiï priHliiil^.
18 il 2(1 ans (I pr. 2(1
:{2 il 4.") ans (• v-r. Il
\((riati<in'< dnn^ lu rroissancc. — Les facteurs ([ui Imit varier la cmissancc
du poil sont nombreux.
I>e cheveu crnil plus vite l'été que l'Iiixer (hicbat), plus vite la nuit ([iie le
jour (Herlhold. cité par Krev), j)lus \ ile (|uand il est cnupé t-t d'autant plus
\ite (iii'il csl \)\u< rir(|U('mm('nt ((lupr-. La ciiu|)c. (|ni acli\c la croissance, aug-
uieute également le diamètre du cheveu.
Lt»ntrairement à l'opinion courante, sonlenui» par Hemesow. (1. W. IbscboiT'
pense que la section des poils ne provo([ue pas un accroissement plus rapide du
phanère. Les mitoses ne sont pas j)l(is nombreuses sur un jioil sectionné tjue
I. ISi»,S, Hisi lieu K. K.'ili. Iii-I. MM- i inlIu.Mico ili' l.i >.■. li.iii ~iii- li- .1. \rl"|i|M'im-iil «l«'s |.miIs. i.ln/i. f. iiiiA.
.1)10/., Ll.i. |i. «y 1-703).
i;\(ii.i Tiii\ hi mil,. 920
»iir lin |)nil inifiii.il. r.'csl liiiil au |)lii-- si la (•(iiipc urci'-lrrc la division des
irlliilcs \i\ ailles dn jinil ( U).
La crdissaiirc des |»iiils |»imiI sVIl'rcI ncr a|)r(''s la iiKirl. La harltc de (lliarlo-
ina;iiu' avait cru dans s(,ii ((unlirau : pareil l'ail csl (''fralciiicnl si^-'iialé dans le
|in»c(>s-vorl»al dr rcxlinnialuMi du rnrps de Xapolénn I''".
I n cci-lain allnnL;('in('nl i\\\ \)i>'\\ esl [Kissililc \raiseiiil)lal)l('nn'nt, car tous les
1 ir'nicnis analoniKiurs ne nH'iii'cni |ias eu iiirnic temps', mais, à cet allonge-
ment réel, il Faut joindre rallongemenl apparent, du à cefiue la racine du |)(iil.
IVaieliemi ni rasé, |ienl faire, en (|iie](|iies jours, une saillie perceplihle an
loncliei'. du l'ail de la dessiccali(jii et de la rétraction du derme, sur le
cadavre.
A. (îaiitier- a montré récemment (pie Torganisine humain était pourvu d'ar-
senic à l'état normal. Cet arsenic est éliminé tout entier (liez riioinino par la
peau, les ongles et les jjoils, tous organes rpii assimilent énergi(]ueinent cette
suhstance. .\ussi le IraileiiuMil arsenical a-t-Il une inlluence manifesle sur la
croissance des plianères.
Des pliénomènes semidahles s'observent, chez la jeune fille, jus(pi'au mo-
ment de la puherlé. Tant (pie s(> fait ch(>z elle « racci'oissement de la chevelure,
les règles ne se produisent pas ». Puis la menstruation appâtait à cette époque
de la vie qui répond chez riiomme à l'éruption de la harhe. La menstruation
étahlie, les cheveux « ne poussent (|ue ])eu ou pas », C'est que l'arsenic s'éli-
mine chez la femme non plus par l(> l('gumeiit exierne. mais par le sang mens-
linel. Vient-on à dériver rélimination de l'arsenic vers le tégument e.\terne,
\ ient-on, chez une femme, à couper les cheveux au moment des règles, en
pareil cas on voit les époques s'éloigner ou devenir « irré'gulières ».
En somme, chez l'homme « la crue des cheveux et de la harhe, ainsi que la
desquamation épidermique continue, correspondent donc, au j)oint de vue de
l'élimination des nucléines arsenico-iodées, à la perte menstruelle de la femme
dont la peau lisse suhit moins d'exfoliation, qui n'a pas de harhe, et dont les
cheveux ne poussent que peu ou pas, dès ([u'à la puberté, ils ont atteint leur
entier développement ».
I)(^s faits du même ordre s'observent chez les animaux à température con-
stante : chez les mâles comme chez les femelles (qui pour la plupart n'ont pas
d'écoulement sanguin), on voit coïncider avec l'époque du rut la mue pileuse,
la chute des bois, et de diverses productions cornées. De telles modifications
du tégument externe se produisent précisément au moment où l'ai'senic cesse
de s'éliminer par la peau, détourné qu'il est par les organes reprodiic-
leiirs.
B. CHUTE DU POIL. — Tant qu'une papille est capable d'assurer sa nutrition,
le poil ne tombe jamais spontanément (poil à bulbe creux, Uanvier : poil en bou-
ton, Heule).
Les poils à bulbe creux « saignent parfois et toujours donnent une sensation
de pi(|ùre d'aiguille quand on les arrache ». Examine-t-on un pareil poil, à la
loupe? on constate que son diamètre est invariable, que sa couleur est uni-
lorine. l'ne extrémité renn(''e le termine : c'est le ])ulbe. C-e bulbe est fortement
I. Voy. Peau (cli.ipitre V), les exemples de vitalité de la cellule épiJermitjue (.létaclite de loriranisme.
■.'. 1900. Gaitieu. L'arsenic normal chez ['•s animaux. Conyrès de Médecine de Paris, rjecl. Physiol.. p. 80.
M. BP.AXiA.
926
].E I'()IL.
coloré; il csl liiimidc; en séclianl. il .idlièrc à la lame de verre sur laquelle on
le dépose; de plus ce bulbe est mou : il se déforme sous la pression des doigts,
il l'inverse du corps du pbanère Hige et" racine) qui est ri^'ide. et se détend
comme un ressort quand on cesse de le maintenir replié. Ilistolo^ifiuement, le
poil vivant présente une substance miMlMllaiic ((inrniiir. et une couclic corti-
cale l'ortement pipinenlée.
i/arracbement du poil ne provoque-t-il aucune sensation d(Hiloureuse?(C)e'est
que le poil est au terme de son évolution. Abaiidonm'- h lui-même, un tel poil
serait tombé spontanément (j)oil en massue, j)(»il ;i liulbe plein). Il n'eut pas
tardé à se trouver remplacé par un autre poil. C'est là le pbénomène de la mue.
yjl La mue pilaire est un pbénomène continu, mais qui se
il| réj)ète, avec une fréquence inusitée, à certaines périodes de
la vie.
Les mues qu'on observe cbez l'enfant aussitôt après la
naissance, cbez l'adidte au printemps et à l'automne, chez
les femmes à l'occasion de la menstruation, cbez les malades
à la suite de l'érvsipèle. 'de la typboïde. de la svpbilis, toutes
ces mues ne sont que l'oxa'.'^ération momentanée de la mue
pbvsiologique dont le caractère est d'être continu.
L Pincus a cbercbé à évaluer quel nond^re de cbeveu.x
tombe cba(|ue jour, aux divers âges de la vie. et l'on trouvera
représenté dans le tableau suivant les cbilTres (jui résultent de
ses recbercbes :
A^'i'. Nnnilii'c (le cliovoiix tiinili('> (|uotidii'nnemcnl.
Eulant UO
.Adulte (le iS à -j:; ans. . . . :!S à lOS
Vioillarcl 12(1
nvoc inmnnum
nvei- inaxiiiuiiii
1:1 à 70
(Vl il 211;»
n
Consulter à ce sujet :
PiNCcs. 18(i('). Zur Itia.i^iiosis tles ornsteu Slaiiium iler .Vlopeeia (.4?r/i. /".
patli. An. u.Plii/s.. X.WVII, p. IS): — 18G7. Das /weite Sladiuin ilerAlo-
pecia Pilvioides (Id., XLI. i>. 322); — 1S(W. Id. Berl. Iclin. Woch., VI.
p. :J'il); — 187"). 1(1. (M., XII, p. 42 eto9): — 1883. Id. (W.. XX, p . Olo).
FiG. .")07.
/I, poil à tiilie creux.
D, poil à liiilbe ph'iii.
Ij's modilicalions liis|(il(ii;i(|ues ([u'un observe dans le poil,
(bml la cbule va s'eiVi'cluor, sont les suivantes :
Le bulbe pileux diminue de diamètre (D). La |>apille s'atro-
pbie. La cavité, qu'elle creusait à la base du bidbe. disparaît. Le Idllii ule prend
la forme d'un doigt de ganl.
Dès l(U"s. la gaine interne du ]>(»il cessi' d(> se lormei' ; la racine \ieiil an C(>n-
tactde la gaine épilbéliale e.xlenie. et lui adbère ]»liis mi moins y^w (|(>s prolon-
gements « en i'oi'me il'épines, plus ou moins nombreux, plus ou moins saillants »
(llanvier). prolongements conslilnés par les cellules corticales.
« .\iiisi maiiilenu en |ilace. (|noi(|ue ]in\é de sou point dallacbe luu'mal (la
papille (pii a disparu), le cbeveu s'élève progri>ssivement dans le follicule, jus-
qu'à c(> (|u'il arrive à son orifice cutané; alors il tondie. « Il tombe spontané-
menl, repoussé par les mulliplicalions cellulaires ([ui se font au-dessous de lui.
ou par le poil iu>uveau qui \a le rtMuplacer.
11 apparaît leru\iné par uni" sorte de biuilc blanclie. sècbe. cornée. Cette
i:\()i.i Ti()\ m l'iiii.
927
Itiiiilc est |p|ii> (III iiMiiii-- |ii'iii(ill(''c. h'.llc n"^sciiil)lr .1 iiiir larme |(i\()(aiil('. à un
iia\('l. l'.llc csl il pciiii' |ilii< \ ((liiniiiiriivc ijnr |r i(i|-|)s du |iiiil ; rlli' rT|)i'(''-
■~riil(' II' liiillic |ilciii. r.ii-acliTi^l ii|iir (le Idiil pnil (l(''lil^cciil .
A iii('sii|-c i|iic le piiil ".'l'IéNc \rr- la --iicraci' t\>' la prail, il laisse. (Ici-i'irir lui.
III a\il('' Ixinh'!' |)ar les i''pilli('l iiinis lolliciilaii'cs. Ces (''pil lnMiiiiiis riilrcnl m
oalcscence. f^a caviU- tlis-
larait. Au puits pilaire s'est
ubstitué un cordon plein,
ul se réfracte vers la sur-
ice de la peau.
La gaine conjonctive du
oil s'est modifiée. Sa par-
ie superficielle forme tou-
jurs enveloppe au cordon
épithélial qui représente le
follicule ancien. Sa partie
profonde, au contraire, est
sous-jacente à ce cordon ;
l"ui. :>(iS. — Poil il liulljc plein ilc nioiiiim-. Coupe periien- elle adosse ses parois; ce
dieiilnire à la siuince de la i.eaii, passant par rax(! «lu ,-j'g^t plus une gaine creuse,
poil. (D'après Hanvier.) . , ...
c est un « pilier ronionc-
C.otte coupe a lit'' faite après ilurcisàoniént par l'action successive ilu . . i -i i •
liirhroniate d'ammoniaque, de la gomme et de lalcool. Coloration par llf » • l^e pilier (( SUDlt lUI-
la purpurine, —m, masse t'pithéliale occupant le follicule atrophie même Ulie léo'ère rétraction
et au sein de laquelle se trouve fixé le bulbe du poil 6. — c, col du '-'
follicule qui a t'I- ouvert accidentellement dans la préparation. — ascendante, déprimant la
.-. slande sébacée. - o. bourgeon épithélial au niveau de linsertion du ^ profonde du derme, et,
muscle redresseur. r
dans le cône creux ainsi
l'oriné, s'engage le pannicule adipeux sous-cutané» (Sabouraud').
Dès que le poil est séparéde sa papille, il ne se forme plus ni moelle-, ni gaine
épilhéliale interne : le poil ne peut que tomber (Gotte, Ebner. Ranvier. Reinke).
I'i)iir Unna. au contraire, le poil «se creuserait un lit dans la partie supérieure
de la gaine épitbéliale externe, s'y grefferait et continuerait à vivre d'une
seconde vie, grâce à l'apport d'autres éléments de renouvellement qui lui seraient
fournis par le nouveau lit des cellules de la gaine épitbéliale externe ».
A cette conception, nombre de critiques ont été faites. La saillie du follicule
qu'Lnna considère comme le lit du poil ancien (poil intercalaire de Giitte, poil
1. 1901. S.vBOiRAiD. Les maladies séborrhéiques.
'î. La moelle s'arrête brusquement au-dessus du bulbe.
[.1. BRAXC \.
928
l.K IMIII..
couchr de l nna) est (ousidéitc' par Scliulen, vun J'Jjiici' el Kanvier, loiiuiio la
saillie qui sort d'insertion an ninscle arrecteur. D'autre part, Reinke' n'a, dans
celle saillie, jamais trouvé
df mitoses.
C. REMPLACEMENT DU POIL.
l'cndant une j)ériode assez
longue de la vie, le nondjre
des poils demeure sensilde-
ment le même. Il ne peut
en être ainsi que si le poil
(jui tombe est remplacé par
un autre poil, de même ca-
libre ou de calibre supé-
rieur.
Toutes les lois que le jKiil
de reuqilacement est j»lus
grêle que le poil auquel il
suocède,on voit, au bout d'un
temps plus ou moins btug. le
cuir chevelu se dégarnir :
l'amincissement du poil de
remplacement est le phéno-
mène avant-coureur de la
<alvilie, sénile ou prématu-
rée.
On sait comment se lait
la chute du poil-; une lois
tombé, le poil a laissé der-
rière lui son f(»lli(Mde. Sur
cet ancien lollicule prentira
naissance le poil de reni|da-
cément.
("est seulement elle/ le
i'iclus (pie le follicnle pileux
provient d'un bourgeonneuuMit de l'assise basilaire. Il y a là un j)hénomèMe en
tout point comparable à celui qu'on observe dans l'évidution des diMits.
Les auteurs sont encore |»artagés sur la façon doiil il faut coiu|)ren(lrc la
genèse du poil de remplaci'uient. aux dépens de laucicMi lollicule.
Ce poil nail sur l'ancienne papille, disent [>angi'r. Kt'dlikcM*. v. Kbner. F>olT':
il naît au conlraire -ur nue ]>apille de nouNclle HuMuation. souti(<nnent Slein-
lein. Klein. Slieda. l'eieiiag •. (Juant à I nna. (ièdle et Hanvier. ils admelfcnl
l'io. -iO'J. — l*oil (Icliisieul l'I) avec son Ijiillje plein Ul'.
Au-ilessous (le lui comnicnre à se furnier une nouvelle papille y-'A'. —
Le poil est entuiiré par In fraine c'pitlirliale externe GE, et le tissu
.•ijnjiini-lif Tl', où Idn Imuve l.i
rianile srbaiée S.
I. IH87. Ukinke. .ii-i'/i. /■. i/iiAi'. .i(i«ir, na x.vx, p. isi-wi.
'->. l.e puil se ili'l.ii'lie (le sa papille cpielques semaine- avant de l>in)l>er. Il e>| ivnipla(-(' un certain nonilire »le
l'ois. La papille (>st donc snjelle à des disparitions et .i des n-apparitinns successives. K|le se iitvel<ip|>e dans
I i'|iaisseiir du pilier conjonctif (Sal -aud).
3. 1877. l\S(iKF. Arrli.'le Virrhn»-. IM LXLK. p. '07 Vil. On Irouvcr.i dans ce nu'nioire t.. nie la liiidiojcra-
pliie ancienne de la (piolion.
■'i, Kl aussi lleu-inircr \'.i iIm^oh , i.
les deux nidilcs (Innijinc : k Le ikiiim
cicniK^ |)a|)ill(> |)liis un rnniiis
alropliirc. mi sur une |i.ipillc de
nouvelle roi-iiialioii si I aiiciriiiie
a (lispani. »
l'einlaiil
i:\'(t|.l T|(i\ Kl l'iill..
Il |iiiil se (li''\'eln|i|H'
.|.|.
929
^ll|•^a^(• (le Taii-
- l'Il
,Ê .r ■
^'■HS'
./;/
|iie le |iiiil luiiihe,
on \(»il naître aux (l(''|>eiis de sa
j^aine épilliéliaie exierne un
hoiir^oon |)leiii. Ddi'dinaire, ce
lioiir^con esl (dili(|neinenl dirigé
|)ar ia|t|)orl à la direclioii du
|toil en voie de déliiscenco. D'a-
lionl evlindrique, il ne larde pas
à se renller au niveau de son
exlréinilt' |)ror()nde, (|ui l)ieiil('il
s'excave. à la l'aion d'un cul de
liouleille, pour lo^er une papille.
Le germe pileux de remplaee-
nient évolue eomine le i;erino pi-
leux })riinilif. \ \\ nouveau poil
s'y dilVérencie, dont la destinée
sera celle du poil au([iiel il suc-
cède.
Oue la papille nouvelle ait le
même diamètre que la papille
ancienne, le poil nouveau aura
le même diamètre que le poil
ancien ; que cette papille soit
plus grosse (comme c'est le cas
ilans la barbe des jeunes gens)
nu plus j)etite (comme c'est la
règle sur 1(> cuir chevelu des
\ieillards), le poil qu'elle édi-
iiera présentera des modilica-
lions de diamètre rigoureuse-
ment parallèles.
Eu résumé, le poil de rein-
jilacement procède d"un bour-
geon épithélial. Ce bourgeon
fu-ovient. non de la peau, mais
d'un follicule pileux : il y a là
un phénomène comparable à
celui qu'on observe dans le
développement des dents : le bourgeon d'attente, appelé à fournir la dent défi-
nitive, prend naissance sur la dent de lait. Une seule différence est à relever.
Germes de la dent caduque et de la dent définitive apparaissent en même
temps; le bourgeon du poil de remplacement, tout au contraire, n'apparaît
POIHIER ET CIlARl'Y. — V. .59
{A. BRAXCA ]
VS
':m^/
Fui. .jTlI. — dette lipiirc iirnvieiit, cdiiime la précé-
dente, (l'une coupe de la lèvre. Elle montre le poil
déhiscent à bulbe plein PD avec sa glande séba-
cée S.
Au-dessous de lui, se trouve un poil de rempjacpuient PJliinnt
le bulbe creux embrasse une papille P; ce poil est entouré de ses
gaines interne et externe GP GL', et de tissu conjonctif TC. —
Uans ce tissu conjonctif on trouve des vaisseaux l'S. de la sraisse
ï'.l, des muscles stries .1/.
930 I-I-: l'OIL.
sur le follicule pileux qu'au uiDuieut où le poil est <;i(luc et se montre pourvu
d'un hulhe plein.
Cependant Gotte (honinie, cils du lapin), liesse (front de rhonime adulte)
pensent que certains poils peuvent se iornier directement aux dépens du corps
muqueux de Malpighi, après comme avant la naissance. Ce serait là un pro-
cessus de formation direct, bien diilV-rent de celui qu'on observe d'ordinaire;
ce processus, Kolliker l'admet égaleinciit. « Je puis... indiquer une région,
dil-il, qui montre la production de poils clie/. l'adulte, avec une facilité et une
ncitteté extrêmes : c'est la peau (jui revêt lu ramée des cbevreuils et des cerfs,
ainsi que le savaient déjà O.erniak (4 Lanuer '. »
D. RÉGÉNÉRATION ET GREFFE DES POILS. — Arracllé, le poil à bulbr civux
se détache au niveau de sa matrice et l'emporte en majeure partie. La gaine
épithéliale interne est entraînée avec le poil, en partie ou en totalité. La gaine
externe demeure, en général, inaltérée. Puis la paroi folliculaire se ratatine;
les cellules des deux gaines épithélialcs j)r('nncnt nu aspect unif(u-me jus-
(|u'au jour où le poil se regénèi-e.
De 41 à 72 jours après l'épilation, il se |)rotluit des mitoses au-dessus de
l'ancienne papille; un cône pileux et une gaine épithéliale interne se différen-
cient ; le poil grandit ; il ne tarde pas à perforer la gaine épithéliale interne, et
à prendre contact avec la gaine épithéliale externe. Le poil finit par atteindre
la surface de la peau : c'est alors seulement que le pigment se distribue avec
régularité dans les éléments du phanère ((iiovannini-).
Chez le cobaye, la régénération du poil arraché demande 14 à 10 jours le
j)lus souvent, exccptionnelliMnent moins (S jours), ou plus (20 jours). Le poil
croît de 4 millimètres en 8 jours, de 1) milliuièlres en 10 jours'".
(Juant à la greffe des poils, elle a été diversement jugée par les auteurs.
D/.ondi, Dieffenbach, NViesmann, I*. Bert, ont obtenu des résultats contradic-
toires qui s'expliquent, pinit-êlre. par ce fait que le follicule se trouvait greUV-
avec le poil, tandis qu'en d'autres ;as. la greffe portait sur le j>i»il. isnii' de ses
enxcloppes. Dans ce dernier cas. le poil ne saurait se greffer.
H. _ KVOLITIOX Dr SYSTÈME PILEUX
A. LE SYSTÈME PILEUX CHEZ L'ENFANT. - L'IlOUime naît COUVCrl lie
lanugo. Dans les senuiines (|ui |>ré(èdent et (jui suivent la naissance, ce lanugo
loud)e. Son remplacement ne s'elliH-tue que sur li's régions de l'organisme appe-
lées à se revêtir de |>oils.
A)l{(ice& blanches. — Chez le nouveau-né, les poils follets persistent sur le
front et les tempes, pendant des semaines, des mois, des années même, et ces
poils se continuent, par gradations iusiMisiltles. a\i'c les cheveux cl les souinils.
Ils sont d'ailleurs appelés à tomber.
« lîien des gens prétendent que les cIicncux (]Uc reniant apporte en naissant
sont toujours bruns, mais (pie cc-^ iircuncrs cheveux tonihent hienliM et sont
1. 18H0. ICôLLiKEn. L:inbrtjologip, trad. franc., p. 8-.>-.'.
•2. 1890. GiovANNiNi. Des altérations des follicules dans lopilation et du mode de réiionér.ttion des poils arra-
cliés. Arcli. lia'., de biologie, XV.
3. Voy. à ce sujet : Vaillant, lof' cil., et parmi les mémoires anciens : is-'î. IlEcsiNGEn. Sur la régéné-
ration des poils. Joitni complvnvjut. du Dicl. des Sciences mi-.lica'es. t. XIV. p. •,>•,>!•-■-' il et 339-3V.'.
i;v(ii.ni(i\ hi .<^.<T i:\ii-; riijirx. 931
rcmplacr-s par iraiilrcs <lc coiilciii' (lillVrculc. » l'iidon' (pii fait cotte rcrnariiuc,
se (Iciiiaiiilc si elle (•<! juste. Ilegiiault a xoulii Vt'iilii'r sou cxai-liliHle et il
éerit : « l.a ,i:raii(lc iiiainiili'' des enfants iiail a\('i- des ( lievenx (1(111 Ittiiii plus
on moins foncé allani jnsi|iraii noir. Les clu'venx lilonds à la naissanct; .sont
exceptionnels. Ivs loiix. par coiilre, naissent tels (pi'ils sercjnl ioule leur vie. »
l"'il Ueiinanil ajoiile : « Les ciiexciix hiiins iji' |;i naissance loniltenl jxiiir
l'aire place à d'anlres clie\enx ((pii sont géni-raienienl i)londs). .le n'ai jamais
observé la récipro([ne ».
/)) Rares dr coi/h'i/r. — Il serait intéressant de coniiaili-<' l'étal du svslème
pileux (lie/ les enfants appartenant au.v races de roideiir.
MallienrensenuMit, les rensei^iiiiements que nons possi''dons sur ce point sont
extrêmement rares.
Blumenbach déclare que les fœtus nègres ont le système plleu.x très développé.
Au dire de Micluco-Maclay, les enfants papous auraient la face, le dos et les
épaules couverts de poils. Collignon- a vu des nègres nouveau-nés, présenter
des cheveux noirs, lisses, à peine ondulés. Ces cheveux, fins cl souples, étaient
très abondants. Ils atteignaient 3 centimètres. Ils différaient notablement des
cheveux de leurs parents : les Ouolofs ont en effet des cheveux courts, rudes,
et rassemblés en grains de poivre.
« Les IVau.x-Houges de l'Amérique dn Xord ne se distinguent en rien des
blancs.
« Je pourrais' on dire autant des Hindous que j'ai pu voir » (Regnault) ^
B. LE SYSTÈME PILEUX CHEZ L'ADULTE. — Xous avons OU l'occasion d'indi-
quer les caractères dn système pileux chez l'adulte. Xous avons signalé les
variations qu'il subit dans les diverses races. Bornons-nous à dire que si la
canitie et la calvitie s'ohsorvont chez les adultes, elles atteignent leur maximum
de fréquence chez le vieillard.
La calvitie, fréquente chez les blancs, est exceptionnelle chez les rouges. Chez
les nègres, elle est 10 fois (33 à 44 ans) et même 30 fois (de 21 à 22 ans) moins
fréquente que chez les blancs du mémo âge. Une remarque identique s'applique
à la canitie^.
Rappelons que lorsqu'il s'établit des mélanges entre les races, les caractères
dos cheveux se fusionnent. « Ainsi les métis entre les nègres et les Indiens de
l'Amérique ont le plus souvent les cheveux frisés ou ondes. Mais il y a aussi
des retours fréquents vers le type primitif, cependant presque toujours un peu
atténué. »
c. LE SYSTÈME PILEUX CHEZ LE VIEILLARD. — Deux particularités de l'évolu-
tion du poil s'observent avec une fréquence inusitée chez le vieillard : c'est la
canitie et la calvitie.
SI ces deux phénomènes ont été constatés chez l'adulte et parfois même chez
l'enfant, nombre de vieillards ne les présentent jamais. On sait que, chez les
Chiquitos du Pérou, les cheveux du vieillard sont jaunes et non pas blancs et
1. BcFFON. Œuvres complètes, I8'i5, édition Ledoiix. t. III. p. 229.
2. 1895. CoLLiGNON. BiM. Soc. d'anlhrop., p. 687.
3. 1895. Begx.wlt. Médecine moderne.
4. Pour les autres détails sur le système pileux de l'enfant noir, voy. chapitre II.
5. 1869. GouLD. Investig. in llie milit. and anthrop. slati.'i. ofameric. soldiers. New-York,
[-4. BRAXC.i.]
932 l.l- I'<-)1L.
les exemples iKî sont pas rares de <i;ntenaires qui mmhI ([iie de rares cheveux
blancs. D'autre part, nombre de sujets, arrivés au terme extrême de la vieil-
lesse, ont gardé une opulente chevelure.
Je renvoie donc au paragraphe suivant pour tout ce ([ui regarde la fauilie
et la calvitie, considérées en général, et, chez les vieillards, en particulier.
III. — CANITIE
A un ccrlaiu ùge de la vie, le système pileux, jusque-là coloré, grisonne,
puis blanchit'. C'est là la canitie.
Exceptionnelle chez reniant, déjà moins rare chez les jeunes gens, et
surtout chez les adultes, la canitie est de règle chez les vieillards. Elleconstitue
un des phénomènes delà sénilité, mais ce phénomène n'est pas d'une constance
absolue. Une vieille femme, actuellement hospitalisée à la Salpêtrière, a seule-
ment quelques cheveux blancs, toute centenaire qu'elle est.
La canitie débute d'ordinaire sur le cuir chevelu et sur la barbe ; elle se
manifeste plus tardivement sur les autres poils de la surface cutanée. Elle at-
teint en dernier lieu les poils de la région génitale. C'est surtout à la canitie du
système pileux céphalique que se rapportent les détails dans lesquels il est
nécessaire d'entrer maintenant.
A) Canities permanentes. — 1" Canihe>> parli('llc!<. — Qu'elle soit précoce ou
tardive, la canitie apparaît tantôt sur la tolaliti' duc iiir clicvelu. tantôt sur un
territoire nettement localisé.
Les mèches de cheveux blancs sont d'observation fré([ucnte. Elles ap|iaraissent
au niveau d'une cicatrice et parfois sans cause apparente. Elles sont parfois
multiples, et Féré a observé ") mèches blanches développées sur la tète d'un
enfant, à la suite d'une violente frayeur. Ces cinq mèches se trouvaient situées
là même oii la mèi*e de cet enfant avait a])pliqué la main, pour lui soutenir la
tête. Ces canities régionales se transmettent parfois par iiérédité. Blanc a con-
staté le fait dans une famille lyonnaise.
Plus rarement, la canitie occupe une partie considérable du cuir chevelu :
tel était le cas d'un enfant observé par Hartholin : une moitié de la tête était
couverte de cheveu.x blancs et l'autre de cheveux noirs.
Brissaud (1807) a vu une canitie unilatérale se dével(q)per subitement chez
un apoplectique, et se développer seulement sur le cuir chevelu*.
2° CanUics totales. — Comme les canities locales, les canities totales et pré-
coces soni liiriMlilaires. Féré les a vues coïncider avec la longévité héréililaire'".
La canilie totale s'installe d'ordinaire d'une façon lenle et graduelle, mais
il est certain ([ue son apparition est |)arlbis brusque' : j'enqirunte à la thèse
d'Arloing ' (piclipics laits de cet ordre.
1. Sur ccrUiiis poils colurcs, on cuiislalc iim> la racine est incolore. De tels poils poussent blancs après.ivoir
été pigmentés. D'autres poils, au contraire, ont une racine colorée et une ti^e blanche : pareil fait est suscep-
tible de deux interprétations. Le cheveu a blanchi à partir de son eslrémité, ou bien il pousse coloré après
voir blanchi. (1877. Malassf.z, Soc. de Inoltuiie. p. .'SS.)
2. 1897. BnissAUD. l'rogrrs médical, n' 6.
3. 1900. Fkrk. Soc. de bioL, lo mars.
'i. 1900. UûitssKAU. De la canitie subite émolionnelle. 7'/ic.sc, Hoiilcaux.
ô. Loc. cil., p. I(i9.
i;\\iin:. 933
« 'riiitiiias r,am|»;iii('Il;i raconlc (in'iiii jcimc moine, camlidal à l'(''[)isc()|>al,
|)ail |t(Hir |{(iim' aliii (rdltlciiir iiiir dispense dàire. Sur le refus du l*a[)e. il
Idancliil en une nnil. si Inen (|iir le I'.'i|m'. criivanl voir dans ce elian;:'enienl
l)riis{|ne une nianil'estaliini du \o'ii i\r la l)i\inil(''. Ir nomme ('NriiiH' sui'-li'-
l'Iiauip ((l|'",s|(>r!en, loc cil.).
« Mcdestliol t (IS7S) rapprlle (|ne Louis Slor/a lilam liil |)i'es(|ue eomplèlemeni
pendant la nuit (pii suivit sa dél'aite après sa cauipa<;ne eonire Louis XII.
« On raconte (|ue Thomas Morus et la reine Marie-Antoinelte Idaneiiirent
pendant la miil (pii |)réeé(la leur sujipliee
« Hiidiat. .Molesclmtt, Cliarcot ( LSIil ), Urown-Scquard (iSIlU) virent, eo der-
nier sni- lui-même, qu'un certain m»nil)re de poils peuvent hlaïudiir en
I 2 heures.
« Le docteur i'arrv (LSCtl) aurait vu un (Tipave de l'année du IJenjiale gri-
sonner uniforménu-nt, en une demi-heure, pendant qu'on se jtréparait à le
j)asser par les armes. »
H) ('ANrrucs tkansitoires. — La canltie est apparue : elle est définitive le plus
souvent, mais, dans quelques cas, elle est transitoire.
Ténnjin cette anecdote que Rœdt rapporte d'aj)rès Shenck : « Vir quidam.
(|ui asinis onerariis adesse illosque ducere solebat, subito incanuit, cum asinus
ei furtiin esset suhiatus : cum autem recuperavissef . pili colorem niprrum
iterum receperunt. »
A. Korel' a vu la canitie survenir subitement cbez une malade, à la suite de
fatigues et d'émotions. Au bout de quelque temps, cette malade, qu'on avait
mise au repos, perdit ses cheveux blancs, que des cheveux noirs ne tardèrent
pas à remplacer.
Plus nombreuses sont les observations de canities temporaires d'apparition
lente. Graves nous rapporte qu'un officier anglais, épuisé par la dysenterie, vit
blanchir ses cheveux. Il (juitta les Indes, revint au pavs natal et ses cheveux ne
tardèrent pas à récupérer leur teinte primitive. Graves a d'ailleurs observé des
faits analogues chez des dyspeptiques, des typhiques et des tuberculeux.
Laborde- a noté sur lui-même, au cours d'une maladie grave, l'apparition
d'une canitie des plus marquées ; la convalescence terminée, ses cheveux
repoussèrent avec leur ancienne couleur.
Certaines canities transitoires présentent une évolution particulière. Elles
méritent le nom de canities à bascule, de canilies à répétition.
Maver^ a observé un garçon dont les cheveux étaient blancs. A trois reprises,
et cela pendant une période de deux à trois semaines, ce sujet présente, au
voisinage de la nuque, une bande de cheveux roux, large de deux travers de
doigt.
Enfin, il est certain que les poils d'un sujet, atteint de canitie. depuis de
longues années, peuvent se recolorer spontanément.
Griffiths a publié l'observation d'un ingénieur de soixante-cinq ans, dont les
cheveux, jadis blonds, étaient blancs depuis trois années. Cet ingénieur, au
1. 1898. FoREL. Zeitschrift /'. HypnoL, Vli, p. 140.
•>. 1879. L.\BORDE. Soc. de Biol.
3. 1897. M.vYER. Soc. viennoise de dermatologie, '2 mai.
[.1. BRAKCA.]
934 LE POIL.
cours d'un infcndie, resta toute une nuit, Ja tète exposée à l'eau, au vent, à la
gelée. Dei)uis lors, ses cheveux poussèrent, colorés en nf»ir'.
Cn médecin, le D' Roveas d'Amoi'gos^ avail ('■l(' allrint (]{> c.iiiilic |)rénia-
turée. Il mourut à quatre-vingt-dix ans, et six mois avant sa mort, sa harhe
et sa moustache prirent une coloration noire, « à la grande stupéfaction de
tous ceux qui le connaissaient^ ».
D'autres canities à hascule sont caractérisées par ce fait que. pendant la
croissance d'un même poil, on voit la canitie paraître, disparaître, et reparaî-
tre un certain nomhre de fois. Aussi le poil est-il composé d'une série de seg-
ments hlancs et de segments colorés. In fait comparable s'ohserve chez les ani-
maux. « Plusieurs mammifères possèdent des poils annelés de diverses cou-
leurs et le porc-épic nous en olfre un exemple macros('o|)i(|ue. » (Arloing.)
Mi':cAXTs.\M-; i)K LA CANITIE. — Dcux facteurs ont été invoqués pour expliquer
la canitie : \" la pénétration de l'air dans le ph.'inère ; 2" l'absence de pigment.
1" Pénélraiion de rah'. — La pénétration de l'aLr suffit à déterminer la
blancheur du poil. Elle se produit, aussi bien dans les canities lentes que dans
les canities brusques, et Landois a constaté une énorme quantité de bulles
d'air sur des cheveux devenus gris, dans l'espace d'une seule nuit.
Mosler, dans un cas analogue, a vu les cheveux l)lancs garder tout leur
pigment. La |)énétralion de l'air dans le poil suCfirail donc pai-fiMs. à déter-
miner la canitie.
Le mode de pénétialion de l'air est incoiniu, mais on est mieux renseigné
sur les modifications que j)ro\o(|U(' ccl air dans la disjiositinii ré(ipr(i(|ue des
éléments constituants du |)oil.
Gegenbauer et Krdliker ont soutenu que les huiles d'air soiil inlraicllnlaires;
elles seraient intercellulaires pour Ueissner, car, dit cet auteur, le cheveu privé
d'air, par une ébullition prolongée, ne tarde pas à récupérer rapidement l'air
dont il était porteur.
Waldeyer^ a observé que dans les plumes, les bulles d'air apparaissent dans
l'intervalle des cellules médullaires, entre les ponts d'union qui ndient ces
cellules. Puis quand les éléments médullaires sont enveloppés d'un matelas
d'air, ils constituent un tissu éjjithélial aérifère (aéro-épithélium). lue telle
disposition s'observe dans les poils de l'homme et de noud)re de mammi-
fères (singes, carnivores, rongeurs).
Mais chez un certain nombre d'entre eux (cerf, porc-épic. etc.) et chez tous
les oiseaux, les bulles d'air ne restent pas confinées entre les cellules. Elles ne
sont plus seulement inlercellulaires ; elles devieiineiil intracellulaires et pren-
1. 1895 Griffitiis. Journ. ofrul. (uhI (jritil. tiiiii. dis. p. 37(>, — (irillitlis s'est assure <iiie ce m.ilaile ne
s'élait jamais teint.
■2. 1900. ItoBBius. Jouvn. amevic. med. Associalio», {-2 mai.
3. Dos faits (le cet ordre ont peut-être été eoniiiis des aiieiens, ils ont vraisenildaMenient t'to r<irii;ine de
rerlains mythes. Tels sunt par e.xeniple le niyllie de Jouvenee et le mythe de iMiidée. Jupiter transforme en fon-
taine la nymphe Jouvence et donne à cette fontaine la vertu de rajeunir ceu)C(|ui sy liaii;nenl. Midie endort le
vieil lOson. lille lui ouvre la gurfre. laisse couler son vieux sang {rcicrmt exire cruovein) et le remplace par un
philtre, « des (|u'l']son a reçu ce |diiltre dans sa houche et dans sa hlessure, sa barbe et ses cheveux noircissent
tout à coup ».
Barba coma-cpie,
Canitie posita, nigrum rapuere colorem. ^Oviue, Mclatiiori Iioscs, VII. -.'Ss.)
4. l8,S-.>. \\"m m ^fi! / !l.
CVMIIi:. 93ô
nciil la place (|ir(iccii[)i'iit les j)aitiis li(|iii(|(> ilii iirolnplasiiia. (piaiMl *•<■ |»iot(»-
plasma arln"'\<' «le se (Icssi'-clicr.
.Mr|( IiihImiII'' a ir|>i'i^ n'iciiiiiicnl liMiidi' ilc la lanilir. Il l'ail ii'iiia i'(|iii'i°i{ii il
existe (le lair dans les clieveux culnrés, aussi liieii ([ue dans les pcids Idanes.
Aussi se refuse-t-il à voir dans sa présenee l'un des faeteurs de la eanilie. (IVsrt
(diil an plus <i la di-paiilhin dn piLiuirnl lacilite la pénélraliun des gaz au
nlxeaii du plianère.
2' Al/'O'tire di( jiitjrnoil . — Le |»ii:inenl l'ait généralenienl défaut dans le |)()il
l)lane : c'est là un fait certain, mais j)ourquoi ce pigment fait-il défaut? Y a-
t-il diuiinulion on arrêt de la formation du pigment? S'agit-il d'un trouhli' dans
la circulation du pigment? Le pigment est-il élaboré et circule-t-il comme à
l'état normal, mais sa destruction est-elle exagérée? L'absence du pigment
tient-ell(> à un seul de ces pbénomènes? est-elle fonclion de troubles portant à
la fois sur la formation, l'apport et la destruction du pigment? Telles sont les
questions qu'on s'est posé, sans les résoudre.
Pour Riebl, pour Krdliker, pour Ebrmann-, le pigment est apporté au poil
par les éléments conjonttil's du derme. Ces éléments pénètrent dans le bulbe et
dans la racine. Ils abandonnent leur pigment aux cellules du plianère. Dans
les canities précoces, les cellules dermiques sont chargées de ])igment, ce
pigment fait défaut dans les canities séniles, mais, dans un cas comme dans
l'autre, les cellules dermiques restent dans le derme. Elles ne montent plus
dans le poil.
.larisch', Hetterer. au contraire, nu)ntrent que le pigment est d'origine ecto-
(lermique. Il représente une élaboration des couches médullaire et corticale.
Le pigment existe dans le poil, bien avant qu'on ne le trouve dans lechorion.
La canitie ne peut donc tenir qu'à une destruction du ])igmcnt élaboré par le
phanère.
Post^ prend position entre ces deu.x conceptions opposées, et se montre
éclectique. Le cheveu est capable d'élaborer du pigment, mais une partie du
pigment qu'il renferme provient du derme.
Tout récemment, MetchnikofT^ a étudié, sur le chien et sur Ihomnie, le
mécanisme de la canitie. Comme Jarisch, comme Retterer, il a vu le pigment
naître sur place dans le phanère, et il a examiné comment ce pigment dis|jarait.
Quand le poil commence à blanchir, certaines des cellules médullaires pénè-
trent dans les cellules qui les avoisinent, et se chargent de leur pigment. De
ce fait elles grossissent, elles prennent une forme irrégulière et présentent des
expansions de forme variée. Elles se mobilisent alors. On les trouve d'abord
entre la couche médullaire et la couche corticale; elles passent, de là. dans
la couche corticale, et elles absorbent son pigment. La cellule rameuse con-
tinue sa migration. Tantôt elle « se rend à la périphérie des cheveux et passe
totalement au dehors ». tantôt elle descend dans la racine; elle arrive au bulbe
et de là dans le tissu conjonctif voisin. Le cheveu est blanc dans tonte son étendue.
Metchnikoff considère le mécanisme de la canitie comme un acte de plia-
1. 1901. Metchnikoff. Annales de l'InslUut Pasteur.
•2. I88Ô et 1886. Ehrxi.\nn. Avch. /. Deivnal. u. Sijph.
i. 1892. Jarisch. Arch. f. Dermat. m. Syph.
4. 1894. PosT. Virchotv's .Irc/i., t. CXXXV, p. 479.
5. 1901. Metck.nikoff. .l)in. de l'Institut Pasteur, p. 86j.
[.-1. BRAXCA]
936
POIL.
gocvtose. ]>(• pig-ment normal du cliovcu dispaiail. al)>orl)i'' par ccilaiiics
(■("Unies ('■j)i(l('riniqiics. (jui sont dès lors de vé-
lilablfîs (( pigmenlophages ». Ces pignionto-
piiag^es ne se trouvent ni sur les poils blancs,
ni sur les poils normalement c(jlorés. Il suffit
de les chercher, pour les voir, sur les poils
en train de blanchir. En pareil cas. le prélè-
venienl du dicveu doit être fait la nuit, car
c'est la nuit (jue les pig-mentophages mani-
festent surtout leur aclivitc!-.
MetchnikolT pense que cette conception per-
met d'expliquer et le blanchiment inlermittent
ou annek's el les modifications morphologiques
qu'on observe parfois dans les poils blancs.
T(d serait le m(!'(anisme de la canilie ipii se
d(''velopj)e sur un poi' colon'-.
La canitie peut (!4re encore due à la ni'-ofor-
mation de poils sans j)igment, mais on ne
possède encore aucun document précis sur cet
autre ctUi^' de la question.
Caisf.s dk la camtii:. ^ Dn prête à la cani-
tie des causes multiples. (Juand la canitie sur-
vien'. à la suile des maladies infectieuses, on peut supposer que les to.xines,
don! est chargé l'organisme, s'éliminent par les poils, _
et leur élimination détermine des modifications (jui â
porleiil sur cei-jaines cellules pigmentaires du plia- m
\ivvr. >*'.
La canitie survieiil -elle à la suite d'une émotion
violente, d'un chagrin, d'une lésion du névra.xe (apo-
ple.xie?), on la dit d'origine nerveuse. Elle est peut- '
être encore du(> à une toxine.
IV. — CALVITIE' ^
Fi(j. 371. — l'i^iaeutopliagcs du
cheveu, lloiiimc de 28 ans. (D'a-
près iMetcliiiikdlV.)
A, moelle. — AJ, iiigmentoplinge en voie
«le migration dans le cortex. — C, cortex.
— I). pigmentopliage encore situé dans la
lUdelle.
\
La calvitie ne paraît plus être le terme phvsiolo-
gique de l'évolution du système pileu.x. Ce serait
<( une maladie d(mt les causes générales et locales
sont uuiltiples ». Elle est « caractérisée en tant que
microbe par la j)résence du micro-bacille ». Elle se
révèle clini(iuemenl par y\n « trépied svmptom;ill(inr >'.
la séborrhée (ou llu.x sébacé). rhy|)erhidros(> et lalo-
pécic (Sabouraud).
En raison de ses caractères pathologi(|ues, l'étude
de la calvitie ne saurait entrer dans le cadre de ce traité, mais étant donn
FiG. 372. — PiiTinento-
plinires d'ini clievou
d'il ne femme de 28
ans. (D'après Metoh-
niU.dT.t
.1, nuielle. - /(, [ligmon-
topliage émigré dans le cor-
lox. — (.'. eorleï.
1. l.ii calvitie semlile avoir été connue dés la plus haute ant;(|uit,'. Nous lisons dans la UiLde :
« Parce i|ue les filles de Sion sont orgueilleuses... le Seigneur rendra chauve la tête des fliles de Sion.... Au
lieu de riievcu\ frisés, il y aura des lûtes chauves. » (Isaïe, III).
^ £. ■ f ^t
»!
CAI.MTIi;. 937
(|m' l';il(t|H''ciL' s'accoiiipa^iic, (|iirllc (|iic sni( s;i ciiisr, de iiimlilicafions du |)()il
d'iiiir imirorinilr coiislaiilc, ridiis j)asscruiis ra|»i(lciiiciil m rc\ ne xui liisicdrc
aiia l(iini(|iir.
l/alit|ti''ci(' sr iiiaiiirr^lc à des à;:cs Irrs \ aiialdrs.'IVI siijcl de ( renie ciiKi ans,
cl de moins eni-(ire, a le enir elievelii rnniiilèlenienl deijaiiii: le! aiilre, arri\é
an leiine e\li('iiii' île la \ ieiilesse. a Liaidi'-
nne opidenle rlie\ehire. Aussi, ne (Idii (Ui
pas cunsidi-rei' la caKiiie coniine un des )}
s\tn|)lnnu's de la S(''nilile.
l/alopécie est plus IVéïiiienie clie/. les ' ,
hianes (|ne clie/. les nègres. l''dle est |iliis l'ré-
(|iienli' et plus précoce chez l'IioniriH^ (|ii('
elle/ la leinnie (Cr(»( l\er). plus IVécpienic aussi
dans la j-ace hlaïudie (|ue dans loulcs les
aulirs.
(loinnie la canilie. la ralvilie pi'ul èli'c
lenle (in Iti'uscjue.
J^/irnaiiièiirs inilinii.r ilr lu riilrilir jjro-
grt's^ivc. — Dans les elu'vcduns (|ni ne sont
pas coupées rré((U(Mnnient, on observe des
cheveux de 7 à «S cenlinielres doni rexlréiniii'
libre esl acuinini'e. La croissance de tels che-
veux est lenle; leur durée est courte : elle
se chilTre j)ar 4 à ij mois; leur ncnnlnc est
restreint, puisqu'ils ne représenleni (pie
1/lS de la totalit(> des cheveux. „.,..,^ j^^„, ,,, j^,,,,,,. p^i^,,^ ^^ ^^^^^
Toutes les fois que la chute des cdieveux ne le dertno d'iui vieux chien danois,
s'accompagne pas de phénomènes de rempla- (l>'apiès .Mettluukoir.)
cenieni parallèles, les poils acuminésse déta- ••' nt-P" f'""'^ '•''">'''■ conjonctive <ioi-
- miiiue. — B. pigmontopliages descendus
chent en g-rand nombre. Ils représentent le d.ms i,> i.uibe du p.. il. — c, poil. — D,
quinzième, le neuvième et parfois même la 'i'r.»e. - /?,pi-mentoph,ige émigré dans le
•* . . . ' . derme. — y- , piginenluplinges.
moitié des cheveux qui tombent. L'interpré-
tation qu'il convient de donner de ces faits est la suivante : les cheveux nor-
maux sont remplacés progressivement par des cheveux de plus en plus grêles.
De tels cheveux ne mesurent que 40 ou 50 a ; et leur diamètre peut tomber
à 12 ou i") a. Ils croissent de plus en plus lentement ; leur chute est de plus
en plus rapide, leur longueur de moins en moins considérable. Ils finissent
par disparaître complètement. L'alopécie est constituée.
Marc/te de la calvitie. — Ou'elle soil prématurée ou tardive, la calvitie pré-
sente les mêmes caractères. « Elle débute en général par le vertex ; ])uis, for-
mant tache d'huile, la tonsure ainsi constituée va s'élargissant. En même temps,
les parties latérales du front se dégarnissent. Partie de ces trois {)oints d'atta-
que, l'alopécie s'étend avec une rapidité plus ou moins grande. Bientôt, elle
élargit de plus en plus le front, ivlève la limite antérieure des cheveux. dénude
peu à peu tout le sommet de la tête en respectant, parfois, pendant un certain
tem|)s. un petit Ilot de cheveux à la partie antérieure et médiane du front, et
[.l. BRAXCA-l
938 LI-: l'Olf..
une bande plus ou moins élroile de ciieveux (jui va d'uue tempe à l'autre, en
passant par le sommet de la tête, et en s'amincissant de plus en plus à mesure
qu'elle approche de la suture bij)ari(''(al(;'. »
La marche de l'alopécie est toujours syniélri([ue et le plus souvent elle allecte
les localisations successives signalées plus haut. C'est exceptionnellement qu'on
la voit débuter par les tempes.
Les autres régions du tégument externe ne sont ([u'exceptionncllement le
siège de la calvitie.
La durée d'évolution de l'alopécie est sujette à des variations fort éten-
dues et les dermatologislcs ont distingué des formes subaiguës, aiguës de
l'alojjécie.
Les lésions de la calvitie. ■ — Selon l'âge auquel apparaît la calvitie, le cuir
chevelu présente des aspects bien difTérents^ Dans la calvitie des jeunes, le cuir
chevelu a l'aspect de l'ivoire; il est poli et luisant, en raison de l'enduit sébacé
qui s'écoule à sa surface. Chez les vieillards, au contraire, les cheveux, avant
de tomber, ont grisonné, puis blanchi; la peau du crâne devient sèche, écail-
leuse et terne.
A ces types anatomiques différents, répondent des structures différentes.
Dans les calvities précoces, le derme n'est pas atrophié; on constate un déve-
loppement exagéré des appareils sébacés, qui contraste avec la disparition ou
ratro|)hie des organes pileux ; les cheveux qui ])ersistent ont un diamètre infé-
rieur à la normale, et l'on sait que les sujets dont la calvitie est précoce ont
toujours eu une chevelure fine.
Dans les calvities séniles, l'élat anatomique du cuir chevelu est l)ien diffé-
rent. La peau est amincie ; le chorion est moins épais qu'à l'état normal, ainsi
que le tissu (('liiilaire sous-cutané ; les lobules graisseux ont disparu. ()n ren-
contre encore, dans le tégumeni, des fovers constitués par des granulations pig-
mentaires. Les glandes su(lori|)ares demeurent indenuies de toute lésion. Les
glandes sébacées s'atrophienini. aussitùl (|ue le cheveu (|ui leur est annexé
sera tombé. Ce cheveu voit son bulbe diminuer de volume ; puis, la papille, à
son tour, s'atrophie (Stieda) eu raison de l'altération des vaisseaux et des nerfs
qui s'y rendent (Kiilliker). La vitrée s'épaissit (Unna) ; le tissu conjonctif du
j)oil subit, comme le derme, la dégénérescence vitreuse (Neumann). Les folli-
cules pileux onl leurs gaines plus ou moins altérées. Ils renferment un poil
follet très mince qu'entourent, de toutes parts, des débris épidermiques.
Telle est riiisloire de la calvitie banale du cuir chevelu, d'apparition lai'dive
et d'évolution lente.
Mais il est di's calvities bnis(nies. des calvitit>s eircousci'ites, des calvities
généralisées.
1" Calvilles ùfi/scjnes. — Comme tvpe de caKitie l)ni>([ue. je citerai une
observation de lîidon''. A la suite d'une émotion vive, sur\'eiuie pendant la
nuit, un enfant de onze ans vit ses cheveux tomber en l'espace de deux heures.
Cils et sourcils disparurent, quelques jours après les cheveux. A dix-huit ans,
1. 1900. RuocQ. La Pratique dei'malolngiquc, I. I, |i. 3(i8.
■•'. 1880. lUcMY. De l'i'l.it aiinlciinitiiie (lu ciiir ilicvclu à ilivers ;îito# île la \io. Journ. de t'aital. el <lr la
jiliysiol., janvier.
:i. 188'.). HinoN. .1(1)1. de denit. et de fujithitiij.
\\(i\i \Mi:s hi -^.-Tl•;Ml•: iMi.i:r\'. 939
h's |)(tils (If la |»iil»('il(' (bailic, |t()il.s du piiliis) se (IrNciopixTcnl clu'/, lo iik'-iiio
siijci. Ils ilispariiiciil l)nis(|iiciiicnl . s(ii.\anl(! ans plus laid, à rurcasif)n diiiir
(-liiilc.
2" l'alrilir^ lol/i/r^ ri i-nlr'ilic^ jui ri l)'l les. i,a rahilic allrinl jtaiTdis la
lolalili* du svsU'-nii' pilrux ; plus suiivrtil. elle se localiîsc au ciiii' clit-M'Iu ; |»ar-
lois uK^mo, ello allcctc la roiiiic de iilaipics (calvilic en plaques) sur le cuir (-lie-
vclii. I^os faits fie cet ordre sonl hicii ((nimis. (lu eu Irouvei'a des e.\eui|)les
unuiluTUX daus tous les recueils de dei'iualoloiiie.
V. _ ANOMAMKS \)V SVSTIvMK IMIIJ X
I. Agénésie pilaire'. — [.es aiAciH'sics pilaires soiil pailois luie anomalii' laiiiili.ilt'.
Daiiz a vu. dans une famille israclile. deux eiiiauls (|ui n'avaient jamais eu ni dénis, ui
cheveux; et un liomme de M ans, suigné |)ar Alkinson. ])r('sentait une semblable partieu-
Inrilé. qu'un reliouvail aussi chez sa ^rand'uMMe maternelle, et cbez Sfui onele.
Scbcrde- a observé un liére ((1 mois) et une sœur (13 ans) dont le téf^umout externe élait
alisohunent j;labie. F/examen liislolog-ique démiuitia l'absence totale des [)lianères : toutes
les glandes sébacées de ces deux sujets s'ouvraient à la surface de la peau.
I.'apénésie pilaire est jiarfois bérédilaire (l)ulrinp).
Elle |)ourrait nuMue constiluer un caraclère elbui(iue. Toute nue Iribu de nègres du
Ou(>euslaud, (|ui vivait sur le « CreeU » Wallam. à cinii cenls milles a iduest de Brisbane,
en elail allcctée'. Deux individus de celte race, le frère et la so'ur, se trouvaient, en 1880, à
(iuliuuber (Queensland); ils ont été vus par KirU, et pbotograi)hiés par lui explorateur russe,
le bar(ui .Macleay. La surface île ieui' corps était totalement dépfuirvue de poils, et ce fait est
d'autant plus intéressant que les Australiens ont un système pileux des plus développés.
F.es afîénésies pilaires ne sont pas toujours persistantes.
Klles sont circonscrites ou i;énéralisées.
Delabantle pense (|ue certaines des apénésies en pb-upies reconnaissent pour cause un
na'vus dont la guérison s'est etfectuée spontanément cbez le fœtus ou cbez le nouveau-né*.
IMus rares sont les afiénésies totales. Ziepler a observé une jeune lllle de dix-sept ans
qui n'a jamais eu de cbeveux. dette jeiuie tille est restée dé])Ourvue de système pileux jus-
qu'à treize ans. A cet àj;e, la nuMistruation s'est étalilie, et depuis, toutes les ([ualre semaines,
cette enfant a vu naître et disparaître une i)etile touffe de cbeveux noirs. Sou système pileux
est représente par (piel(|ues cils, par quelques sourcils, et par un très léj^er duvet répandu
sur les joues. L'examen bistoiogique du cuir chevelu a montré (lu'il n'existait aucun folli-
cule pileux sur presipie toute l'étendue du cuir chevelu'.
II. Dysgénésie pilaire. — .\ côté de ces agénésies pilaires, il est des « dyspéiiésies
pilaires ». Le sujet naît avec un système pileux atrophique.
Hayer a rapporté le cas d'un certain Beauvais (]u'il observa en 1827 à la (Ibarite. Il fallait
un examen attentif pour trouver, sur ce sujet, queb[ues follets, épars sur le cuir chevelu, sur
les sourcils, la lèvre supérieure et le menton. Ouel(|ues poils véritables s'implantaient, pour-
tant, au niveau des aisselles et de la région pubienne.
L'histoire de la dysgénésie pilaire a été tracée par Sabouraud : k Les cheveux sont fins,
lanugineux, rares, et, à aucun moment de leur vie, l'étal pilaire général ne deviendra nor-
mal, la puberté demeurant sans iniluence notable sur un état qui la précède d'ailleurs de
beaucoup. Fréciuennuent, cette dysgénésie pilaire s'accompagne, en certaines régions, de
1. Il est bien entendu que j'élimine, de l'agéncsie pilaire, les alopiV-ics. Dan.s l'alopécie, les poils ont existé :
ils disparaissent secondairement parce que la région qu'ils occupaient est devenue le siège d'une cicatrice, d'une
infection, etc.
2. 187'i. SCHCEDE. .Irc/i. flic Wi')!. C/u'c, Bd XIV.
3. 18.S1. IIiGHAM lliLL. Ilairless Australian Al)()iiginals. Brit. med. Jour»., p. 177.
•'i. 1895-1896. Delab.\nde. De l"aIoi)ccie congénitale circonscrite. Tlti'.^c. Bordeaux.
5. 1897. ZiEfiLEu. Alopécie congénitale. Arch. f. Dcvm. u. Syph. t. XXXIX, p. 213. — On consultera avec
intérêt les [danelies annexe es à ce travail.
r.l. BRANCA.
940 i.i: roiL.
l'(Mnl moniliforme' des cheveux, <|iii p.iraîl accompa.irncr con«lamriienl les cas de dysgénésic
pilaire i;rave. Il s'agit dans tous ces cas <run éla! conu-énital, au-dessus des ressources
lli(>iapeuti(|ues.... L'enfanl naît avec des cheveux normaux, qui tombent à 0 semaines et
ne sont pas remplacés normalcinent. A partir de celte époi|uc la malformation est consti-
tui'c. Klle peut s'accuser peu à peu ou demeurer. Je ne Tai jamais vue ré^jrresser avec l'à^'e-,
(|uel (|ue soit son type d'ailleurs (aplasio moniliforme '', atrichie ou dystrichies diverses...). J'ai
vu le père et le fils atteints de ceUe malformation. L'un et laulre (.").") et 18 ans) présen-
taient une calvitie ty|)ii|ue de forme, mais du type le plus complet, celui que j'ai désifrné
sous le nom de monasli(iue. Le lils lui-même, a 18 ans, ne présentait plus qu'une couronne
circulaire de follets, moins lar:;e (|ue le doigt. Le tégument mince, atrophié, ressemblait au
tégument de certaines pelades (u|)liiasi(iues). »
III. Hypertrichose^. — L'apparition de jmils, de taille et de siège anoriBaux. s'observ.»
exceptionnellement chez l'enfant-, i)lus souvent à la [inherté et à l'âge adulte, plus souvent
chez l'homme que chez la femme''.
1° Hy/ierlrirhosc da .tc.rc fémiiun. — L'hyperlricliose apparaît ;i tous les âges de la vie.
et elle présente une topographie variable.
Chez les enfants de 2 à 3 ans, on l'a vue siég-er sur la face", sur le tronc^. sur la totalité
«In tégument'-'.
-Vu moment de la puberté, l'hypertrichose est plus fréquente.
La chevelure de miss Owens, une .Vméricaine, qui s'exhibait dans les foires, mesurait
S i)ieds et 3 pouces. Le iléveloppement d'une barbe bien fournie est signalé par Hippo-
craie (cas de Pliœtuse, épouse de Fythias), et depuis par un grand nombre d'auteurs
(Kcker, Ledouble, etc.). L'hypertrichose peut enfin se généraliser. Une chanteuse espagnole
.Iulia Faslrana, fut surnommée la femme ourse, parce qu'elle avait une forte barbe, tout le
corps velu, ainsi que le front et le cou (Darwin).
Les hyperlrichoses de l'âge adulte et de la ménopause sont connues depuis Vésale. Elles
ont pour siège de ])rédilection les lèvres, le menton, les seins, la paroi abdominale. Elles
sont durables ou transitoires. Dans ce dernier cas, elles disparaissent (juand disparaît la
cause (jui les provoque (grossesse, observation de Slocum; gastro-enterite. observation de
Hricheleau). De ces hyperlrichoses, je ra|)iu-ocherai le fait de Zaroubine (18'.J0) : Lue femme
de 27 ans, au cours de sa Iroisiètne grossesse, perdit la plupart de ses cheveux, mais le reste
de son système pileux présenta un développement byperlrophique.
2" Ih/perlrirhose die: l'homme. — Les observations d'hypertricliose infantile ne sont pas
rares. Tantôt l'anomalie se localise à la face : le petit-lîls de Schwe-Maong avait à It mois
la mousiache et le reste de la barbe très développés.
Tanlùt Ihirsulie envahit tout le corps; ce fut le cas chez l'un des (ils de Rébecca : « le
premier qui vint au monde était roux et velu comme un manteau de poils » et on l'appela
Ksaii, c'est-à-dire velu (Genè.se, X.W).
L'hypertrichose de la ])uberlé et de l'âge adulte présente des localisations analogues.
Klilc dit qu'à la Cour du roi d'Edain vivait un charpentier dont la barbe mesurait 2 m. 70.
Comme type d'hypertricliose généralisée, je citerai le cas d'.VIrien Jeflichew *^'.
« Adrien Jeflichew avait, au moment où je l'ai vu (.'îi ans, en 1873), le front, les pau-
pières, les oreilles, les joues, les lèvres, le menton, l'entrée des conduits auditifs externes
revêtus de longs poils fins, de couleur indécise, et de nuance mélangée de fauve clair au
brun. La paume ddi mains el la plante des pieds étaient absolument glabres et les poils
qui garnissaient tout le reste du corps étaient beaucoup plus clairsemés, moins soyeux que
ceux de la tèlc, à l'exception de la région supérieure du dos qui présentait deux longues
toulfes analogues aux épaules de sanglier. Cet homme-chien n'avait jamais eu. comme
I. Le poil csl pourvu il'iino sri-ic d'on-anglemonts. Le pigment el la siilisl.mro nn'iliill.iire font gciuTalenienl
iléfaul au niveau de ces élranglenienls.
■-'. 190'J. Sadoiraud, Les maladies scborrliéiqucs, p. 270.
3. Syn. : Nodosité d'S poils, poils noueux, monilotliric, aplasii' nionilifornie de Wircliow. alropliii- en s.ildier
d'ihllopeau.
'i. Syn. : Hypertropliic des poils, Iriehose. polytrichie, hirsutie, etc.
5. Nous éliminons de ces faits les obs-'rvalions arasez fréqtieates où un enfant couveri A'un lanujro ahond.int
Voit disparaître ce duvet dans les premiers mois qui suivent sa naiss:iric.'.
f.. Ledocule. Canitiv- et pilosisme. Gaz. im-d. du Cenlre.
7. Cas de Viola M..., 3 ans.
». Cas de la fille de Schwe-Maong, 2 ans.
!». Observations de Lesser (1900) (enfant de 2 ans), de Fauvelle (cas de Krao, lo à 12 ans), de Loniltroso (cas
d • 'l'eresa Gambardella, 12 ans).
10. Ces hyperlrichoses ont donné matière aux exhibitions foraines de riiommo-chieu, de l'iiomme-caniche. de
rhi'inme-grilFon, de l'honio hirsulus, de l'homme primilif. etc.
A\(iM\i.ii;s iii s\sti:mi; pu
\.
Si»!
.poç^^^ ,' ■ i"
y
pariiiliirc ri)iM|ilcli' dfs iiiaxilliiiics, i|iic ciiKi dciils » (l.cddiililc), (|iii soiil <-\w\ incisives.
.lo-Jii, riitinuiii' laiiiclic. l'xhilic à l'aiis en llMI'i, ni' |i(issi'(lail (|in'. dcnx canines an tnaxil-
laii'e sn|ierieni- ri c ini| a l'inlV: icur.
l'',n sninnie. Ilix |ieiii iilmse ol iiiir annnialic par exirv; ('||(> ,i|i|i.irail senlrnn'nl siii'
les lefiitiiis iKirnialeinent revélues de puils. Kilo n'a jamais ele sif;nalee dans les léj^inns
;;lalires (panine des mains, piaule des pieds); elle esl parfois rindieo d'une pnlieité précoce.
Rapports de l'iiypertrichose et de l'appnieil dentaire. — Les anlenrs ipii ont
(Ml l'occasion d"<djsei'verdes liyperlriciiiipies
ont éle frappés des rajiporls i|n'alïecle le
développemenl de l'iiypeili iclinse el de
l'appareil ilenlaire.
Si, dans i|nelipies cas. lappaieil drniaire
est normal ((dis. C.onlon). il esl pin- smi-
vcnl le siè,::e d'anomalies pai- excès un par
defant.
Hliam-a-Sama, (diservc parUehonl en IS'.t"
el ]iar Dnliansset en l'.KK), « avait les al-
cades maxillaires f;arnies de dénis snppic-
niiMilaires (|ni en donidaient le nombre ».
D'aulrcs auteurs, avec .Magilol, préton-
denl (|u'il y n anlaiionisme entre le déve-
lop|)ement des deux a])pareils. Des faits
nombreux semldenl jnsliller celle assertion
(cas de .Iulia Pastrana, de Schwe-.Mamii;- el
de sa tille, cas des ,leniclic\v, d'Klienne
Stéphane, etc.).
Tout ce (|n'on peut afdrmer, c'est ((ue le
développement exagéré du système pileux
s'accompapne généralement de tronides dans l'évoluliiui ilu système dentaire. Les dents
naissent en relard, et souvent en nombre inférieur à la ncninale ; elles sont mal plantées;
elles se carieraient vite.
Quant aux relations du itilosisme avec les anomalies de l'appareil ficnital, elles ne sem-
blent ])as devoir être retenu(>s. lanl les obsi'rvalioiis publiées sur ce sujet sont contradic-
toires.
.^-
/
m
Fie. "û'i. — Adrien .lefticbe\v.(l)'a|ucs l.edonblc).
Signification de Vbypertricbose. — lu enfant liypei tiiciiique iiail jiaifois de j)arents
de conformation normale, (^ette anomalie avjiit frappé les anciens, mais je ne m'arrêterai
pas à l'exposé des interprétations fantaisistes (|u'on a données d'un iiareil fait.
C'est dans l'atavisme (pi'il faut chercher la cause probable de celle iiersislance, mais le
r(')le de l'atavisme esl compris de diverses façons.
Pour les uns (Mme Clémence Boyer), l'espèce humaine aurait été iilabre, à son origine.
.Mais ciiez certaines races primitives, le système pileux peut avoir pris des proportions con-
sidérables : (|iie deux individus se croisent qui proviennent de ces races primitives depuis
« longtemps séparées », il se produira un idiénomène d'atavisme convergent ipii sera la
cause de l'anomalie.
Pour d'autres, il a toujours existé des races velues. Parmi ces races, on a fait mention des
anciens .\ssyriens, et d'une « race éteinte dont les restes se retrouvent, çà et là, parmi les
bruns de l'Kurope méridionale ». (Topinard.) Piette' conclut aussi, d'après l'examen de
ligurines d'ivoire qu'il a trouvées dans des fouilles-, à l'existence d'une race velue qui a
vécu dans le midi de la France. Les femmes de cette race étaient comme « les femmes
lioschimanes actuelles, stéatopygiques et longinymphes ».
A ces auteurs (jui croient en somme à l'existence de races velues, Dcniker'' répond :
« Il n'y a pas de race d'hommes velus. Tout ce que l'on a dit de différents « sauvages
poilus » de l'intérieur de l'Afriiiue ou de l'Indo-Chine, se réduit à la présence d'un léger
duvet (probablement les restes tle laniigo embryonnaire) chez les .Xkkas du Haut-Nil ou à
r « existence fortuite » d'individus poilus qui parfois appartenaient à une même famille.
Tous ces sujets ne sont que des cas particuliers d'atavisme ou de retour à la condition
primordiale probable de riionune ou de son précurseur, <[ui, semble-t-il, était aussi poilu
!. 189'i. PiETTE. Sur de nouvelles figorcs humaines d'ivoire, provenant de la station (pialernaire de Brassem-
pouy. Ac. des Sciences, CXIX, p. 9'27.
•>. A côté d'ossements d'animaux disparus (éléphants, rhinocéros, etc.).
3. laoo. De.mker. Loc. cil., p. Ji.
[A. BRAXCA.]
942 Li: POIL.
que le sont, par exemple, anjounniui les singes anthropoïdes : ce ne sont nullement le-
représentants (riine race poilue.' »
IV. Hètérotopies du système pileux. — .Vccréilitée par IMutarque et jtar Pline, la lé/ïende
raconte que le cirur (IWcliille élail couvert de poils. Sans nous arrêter à discuter ce fait
invraiseuil)lal)le, disons (pTon a observé la présence «le follicules pileu.x au niveau de la
vessie, de la bouclie (Hœdt)-. au niveau du pliaryn.x et du rectum (.^édillot).
Nombre de n;uvi pigiuentuires présentent à leur surface une ^-arnilure de poils volumi-
neux et fortement i)ij:uieul('S. Ces poils simulaient une palatine jetée sur les épaules et la
jiartie su|)érieure du tronc d'un enfant de (piatre ans (Boij.ird. ITiSj.
\';\n Swielon les a vus se développer sur le cou d'une belle jeune fille, « venustissima
])uella »; ils donnaient au iue-vus l'aspect d'une clienille aux couleurs variées.
Lodouble, qui rapjjorte les deux faits précédents, a observé, avec Lapeyre, chez un jeune
homme de l'J ans, un nanus pilaire en « cale(;on de bain », et Chaumier a constaté un
cas absolument analogue. Ce dernier auteur a vu, chez une femme, un na'vas pilaire cou-
vrir toute la joue et donner à celte malheureuse l'aspect d'une « femme à baibo >i.
La j)résence de poils est banale dans la paroi des kystes dermoïdes.
Kn résumé, la présence de poils n'est pas rare dans les ti.ssus sains ou pathologiques,
quand ces tissus sont d'origine ectodermique ou voisins de formations ectodermiques.
Il est intéressant de rappeler ici ([ue chez "le lièvre et le lapin on observe une bande
étroite de muiiueuse buccale, qui commence à la commissure des lèvres et finit au niveau
des dernières dents. Cette bande, de forme triangulaire, fait relief sur la unu|ueuse des
joues; on y trouve implantés des follicules pilo-sébacés fort nombreux et des glandes dont
la forme est intermédiaire entre la glande en grappe et la glande en tube. Les muqueuses
ectodermiques, tout comme le tégument externe, sont donc capables de former des phanè-
res, et si, chez l'homme, on a pu constater des poils au niveau du pharynx, du rectum et de
la vessie, c'est <[u? l'ecloderme voisin a dû envoyer, au niveau de ces organes, des colonies
épithéliales erratiques.
"V. Albinisme. — L'albinisme est un(> anumalic de l'ectoderme tégumentaire caractérisée
l)ar l'absence congénitale de pii:riu'iit. L{>s (loils de l'albinos sont l}|atics. ù l'exception de
ceux des organes génitaux (Ud'dt).
VI. — PROPRIETES ET FONCTIONS DES POILS
1° Le poil est llexible et élastique. On peut l'enrouler sur lui-même de mille manières : il
revient toujours ti sa direction primitive quand ou l'abandonne à lui-même. « Soumis à une
extension lente et graduelle, les poils se laissent allonger d'un cin(|uiême pour la plupart
et quelipies-uns même du «piart de leur étendue: après cette extension ils ne reprennent
pas tout à fait leur grandeur i)rimitive. »
2° Le poil est d'une extrême solidité. On a vu rarraciienient du cuir chevelu se produire
chez des ouvrières dont la chevelure s'était trouvée prise dans l'engrenage d'une machine.
Kn médecine judiciaire, nous dit IKsterlen. toutes les fois « (jue l'on trouve des cheveux
brisés sur un marteau, sur une pierrre, cet état fragmenté des cheveux devra faire supposer
l'enqiloi d'une telle force (pi'un plan résistant d'appui, comme un os, aurait été du même
coup infailliblement brisé"' ».
Toutefois Cialippe et Heauic,i;anl pensent qii'iKsicrien a singulièrement exagéré cette
résistance du ])()il. En n'exen.ant de tractions (|ue sur un cheveu à la fois, ils ont vu. à
l'inverse d'Œsterlen, la tige du cheveu se briser et la racine demeurer implantée ilans le
tégument externe. Kn saisissant une jniignée de cheveux, « les choses se passent dilTerem-
ment ». Il faut bien savoir (jue nombre de circonstances rendent le cheveu facilement cas-
sant : telle l'application fréipiente du fer à friser, telles certaines maladies ^listules biliaires).
'i" Mis eu ijnsence tle l'air humide, le poil dégraissé s'allonge il'un quarante-sixième de
sou étendue. Cet allougemeut. qui serait surtout régulier jiour les cheveux blonds, était
connu de Th. de Saussure, qui l'ajqjliqua dans la ciuistruction de siui hygromètre.
4" Soumis à la chaleur, les poils présentent des iullexious arlilicielles. Ils prennent une
I. BuANDT consiili'ro riiypprU-irliosc cumme l'expression d'un airaililissenieiit du système lé^Mimeiil,iiro. Il on
donne pour preuve ce fait ipie le revêtement pileux est identique an lanuifo fielai. L'anomalie pourrait être
qiialifii'c d'hyperti'icliose du lanu^o fœtal. Le lanugo persiste, tout conuiie persiste la ramure des eerfs alTaibiis
par la castra! ion.
■.'. Hiiiir, /()(■ cit., p. 77. nei'ili" cette observation que par oui-dire.
3. ISSU. Ci.vi.ii'PE ET Huai «EGAun, loc. cit., p. soo.
im:()I'I!Ii:ti:s irr i-oxction- iii;< imiii.s. 943
rdi'iiic frisée, ol, (|ii;m(l l.i ti'iii|iiMaliin' {iii^iiiciilc oiirmc, ils so crispcnl, (lin'icniieiit secs et
cassiiiils, e( se coiisiuncMl en (l('^iif;('iiiil une ll.iiiiiiie vive cl iiik; odeur de eoriie assez, parli-
ciilièrc.
."i" l.fs clicvciix liieii si'cs s'i-liTlrisenl iiarfois sdiis le rriilh-riii'iil du |(ci.:;iie. Ils nciiili'iil
el |iiMi\ent iiii'me pinduire des éliiictdles.
« l.c fait If jdiis aii(-ieii de ce frenre esl, d'apics l.aiidois (7';vjj7'' dr. /'hi/sioloi/ii'). ia|)|)i»il('
pai' (lardaii, le mc<lcciii iiiathcinaticieii. (|iii fait ineiilidii d'cliiicclh^s soilaiil des cheveux.
.1. Moni C.assiiii' |)aile d'iiii seifiiieiir russe ipii uvail des iiropriclés analupiies à celles
de la torpille.
Dans la Dracriiition du ijalriniisnir. Iliiiiiliold cite un cas aiialufiue (ITil'.l).
Loyer \'illerinay, dans son Tt-nité des muliuliex iicri'cuses oit capeurs, rapporte l'obser-
vation (l'une liyslériciue (|ui, au moindre contact, dé/ïageait des étincelles électriques.
.\ra,;;-o. Iloiïinann (ISii)), I.ooniis (ISriT). ont signale des faits seinlilahles chez des sujets
uiirinaux.
Chez les malades, iloslurd (0/>s. de, la dame (Hei-lri(/ue,\'^'M), IlolTmnnn, Mussy, Girard,
l'eré, .Vrndl, Lowenfcld on! |)ul)lié des observations du même ^enre. qu'on trouvera réunies
dans la thèse de Lueddeckcns".
.\ titre de document, je transcrirai le résume de la belle observation do Feré.
« Il s'aiiit d'une névro|)alhe (|ui, vers Tape de II ans. s'aiien.-ut que sa chevelure crépitait
el dégageait des élimelb's. .\ Vàiiv de 27 ans, le phénomène se manifeste avec plus d'inten-
sité. Ses doigts attirent les corps légers (fragments de papier, rubans); ses cheveux, non
seulement donnent des étincelles, mais sont plus rebelles à cause de leur tendance à se
redresser et ù s'écarter les uns des autres. Quand ses vêtements approchent de la peau, il
se produit une cré]iitali(Ui lumineuse, i)uis les vêtements adhèrent à la jieau, parfois au
point de gêner les mouvements. Les émotions morales augmentent la tension électrique et
i'inlensilé des phénomènes : il se produit une sensation de lassitude, d'impuissance, tandis
(|ue les temps secs exagèrent la tension électrique et amènent une excitation générale, une
suractivité nellemeut ai)préciable. Les phénomènes sont plus marcfués du côté gauche où
existent des troubles sensoriels. » M. Féré observa, en 1884, de l'œdème des membres infé-
rieurs el des troubles vaso-moteurs qui disparaissaient sous l'influence de l'électricité stati-
que. La peau était d'une sécheresse extrême, comme on put le noter à l'aide d'un hygro-
mètre spécial. L'électromètre subissait spontanément une légère déviation à droite, dévia-
tion augmentant beaucoup au moindre frottement.
Le (ils de celte malade, à l'âge de M ans, présentait les mêmes phénomènes.
Deux faits semblent à retenir de ces observations. Les phénomènes électriques s'observent
surtout chez des névropathes ; ils nécessitent pour se produire «juc la peau soit sèche, et
celte sécheresse de la peau ])rocède d'un trouble vaso-moteur.
Il y a lieu de se demander si des faits de cet ordre, observés également par Eble.
Sappey, Félizel, n'ont pas été la source des légendes qui relatent une auréole lumineuse
sur la tête de certains sujets.
()" Les poils sont d'une grande résistance à la putréfaction. On les relnuivesur les momies
égyptiennes, en état de i)arfaite conservation.
« Des cheveux d'un enfant nouveau-né ont pu séjourner plus de deux ans sur le sol et
être retrouvés adhérents encore à un linge, alors que toutes les parties du corjjs, même les
os, avaient disparu. La couleur des cheveux ne paraît pas s'altérer sensiblement » (Galippe
el Hi'auregard, loc. cit.), bien ([ue certains auteurs ailniettent qu'en pareil cas le che-
veu pâlit.
D'après Orlîla (cité par Joannet, loc. cit.), les poils sont encore solidement adhérents à la
peau 15 jours après une exhumation. Ils se détachent facilement au bout de 4(1 jours. Après
2 mois, les cheveux sont presque tous détachés des parties molles. Des faits analogues
s'observent sur les cadavres jetés dans les fosses d'aisance; le sulfhydrate d'ammoniaque
pourrait même retarder la putréfaction (Joannet).
.Vjoutons que l'influence du milieu est capable de faire varier dans de larges limites les
chilTres donnés par Orfîla. Beauregard et Galippe ont vu le cuir chevelu presque entière-
ment garni de cheveux sur le crâne d'une femme ensevelie depuis un temps « relativement
ancien » dans une île du Morbihan.
7" EnOn les poils sont capables de retenir à leur surface, enduite de sébum, nombre de
matières organiques ou minérales. Les cheveux des meuniers et des boulangers sont recou-
1. 1777. C.\ssixi. Note à l'Académie des sciences.
2. 1895. LuEDDECKEXs. Zur Ivasuistik der Neurosis electrica. Thèse, Leipzig. — Voir également : 1896.
VifiouRoux. Les névroses électriques, Revue intern. de l'électricité, p. 377 et 39->.
3. 1888. Féré. Soc. de BioL, l'i janvier.
f.l. BRASCA.
9k'i LE POIL.
verts de grains il'nmidoti ; ceux des rafflrieurs, de poussière de sucre; le charbon teint en
noir le cheveu des charbonniers, en brun roux celui îles individus exposés à la poussière
de la h.iuilic (Hol)in.)
8" Traité par certains réactifs chimiques, le cheveu se décolore (eau oxygénée) ou se teint
de différentes façons. L'usage du henné, des teintures à base de bismuth, d'argent »u de
plomb est en honneur depuis la plus haute anli(|uité.
L'exercice de certaines professions peut encore modifier la couleur des poils: ces poils j^ont
verts chez les individus (jui travaillent le cuivre, noirs chez ceux (|ui manipulent la céruse
(par réduction du sel de plomb par les produits sulfurés, dégagés par le cheveu), etc.
!)" Coiii|iosilion chimi(iue des poils. Gorup Besanez, dans sa C/umie/>/ij/s2'o/ojfj</i<e, attribue
à la kératine du poil la cnnstiliition suivante :
Carbone .50.0.")
Hydrogène O.'ÎC)
Azote 1 7 . H
Oxygènf^ 20.8"!
Soufre .")
Rôle Lies poils. — Les poils sont, avant toul, un (u-gane de protection, comme la |ieau
dont ils dérivent.
IJarbe et cheveux, surtout quand ils sont secs, emprisonnent entre leurs tiges un matelas
d'air; ce matelas d'air diminue d'autant la déperdition de calorique qui s'effectue à la sur-
face d^i tégument, exposé aux intempéries.
Les vibrisses, la moustache, les i)oils du conduit auditif externe filtrent l'air qui pourrait
souiller et irriter les appareils respiratoire, auditif ou visuel.
Les cils préservent la cornée d'une lumière trop vive ; les sourcils arrêtent la sueur qui
roule sur le front et menace de tomber dans l'œil.
Ses poils tactiles une fois enlevés, la chauve-souris est incapable de diriger son vol : le
cliat (le chasser la souris.
« La coupe d'une barbe ou d'une chevelure abondante abaisse la température, augmente
le chilfre des combustions organi(|ues. éveille l'appétit, et favorise le retour des forces et
l'engraissement si l'homme prend en même temps une plus grande (|uantilé d'aliments. Au
contraire, la conservation d'une chevelure, en lalentissant la croissance de cha(|ue poil, en
particulier, diminue l'élimination qui se fait par cette voie, amène une rétention dans l'éco-
nomie des matières minérales, de graisse, de produits azotés, lesquels se feront jour par
une autre voie. « (Arloing). Les poils ne servent pas seulement au rejet de l'azote. Ils sont
encore utilisés par l'organisme pour éliminer des nucléines arsenico-iodécs, à l'instar du
tégument et de ses autres dérivés (A. Gautier).
NOTES
.\) Follicules piteux ramifiés. — Il arrive parfois (|ue |dusieurs jioils de mémo taille ou
de taille diiïérenle émergent d'un orifice unique tle la peau. Kn pareil cas, on admet avec
Kiilliker, Westreim, Robin, (jue ces poils appartiennent à des follicules ramifiés: de tels
follicules s'observent surtout au niveau de la face et des organes génitaux.
(iiovannini' a eu l'occasion d'étuilier chez un enfant des cheveux géminés. Les 2 poils
étaient contenus dans une mémo gaine éi)ithéliale interne. Chacun d'eux était muni d'utu'
pa]iille. mais les maliices îles deux poils étaient fusionnées |)ar leur |)arlie inférieure. L'au-
teur rappelle (jue Klomming a vu juscju'à trois poils émerger d'un même follicule pileux.
B) L'allongement du poil est consécutif à une néo-formation cellulaire. Les mitoses sont
surtout niunbieuses dans les 3 ou 4 assises cellulaires cjui surmontent la papille et servent
de couche généiatrice à la substance corticale et à la cuticule. Oi\ en observe dans la gaine
épilhéliale externe.
C)ll résulte de ces faits i|ue le poil delaclie de la peau se présente sous deux aspects. C'est
un poil à bulbe plein ou a bulbe creux. Le i*remier peut tomber spontanément ou peut avoir
tié arraché. Le second a toujours été arrache : il a souvent empiuté avec lui ses gaines
ejiithélialcs.
D) Nathusius" a vu qu'au nnunent «le la nnn> le corps du poil est aplati. Il contient seul
cette substance médullaire ipii fail delaul sur les extrémités du phanère. L'auteur se
demande donc si l'aplatissenieut du poil est en rapport avec la présence de la moelle.
I. 1893. GiovANMNi. .lir/i. f. Dmii. ii. ^i//''""'., p. IS7.
V!. 1884. W. Fi.EMMiNG, Zi'lltliriliing in den Keimsi-iiii-hloii dos ll,n,ire>. Moimlshefle f. praki. D<-. iiioi..
n' j.
;i. IS'.is. Xaiiusus. Sur les causes de la fonnalion dos puils .lir/i. lùilw. Mrcli.. VI. p. 3ti(î.
I,i:s l'on, s liAN.S I.A SKIllK AMMAI.i;. 945
ClIAl'ITIIi; \
Li:s miLS DANS LA SÉimi A.MM\IJ'
l.c ixiil est rar.iclcrislii|iio di-s vt-ilL-liics siipiTiiMirs (()ilif('Mr-) aii iiiriiio lilrc (|iio la
f;laml(' iiiaiiimnire ou l'appairil sébacé; mais, avant do passer en revue le sysléiiie |iileu.\
lies uiamiiiiféres, il ne sera pas saus intérêt d'iuilicpier ce (ju'esl le pnil iTuii iiiv(Mlel)r(''. re
i|u'esl la plume d'uu oiseau.
I" Poils des invertébrés. — Le poil des arlliropuijes est couslitue. non |»ar un ;L;iiiupe
de cellules, mais jiar uu produit de dilTeieuciatiiui eellulaire, la chitine. La chitine forme
uiw co<iue. sécrétée par le revêtement Pctodermi(|ue, et dans cette co(|ne viennent se log-er
(les cellules semhlables à celles qu"cui rencontre dans le cluniou. Ouelques-unes d'entre elles
sont des cellules uerveust>s. des neurones sensilifs peripherii|ues.
2° Plume. — La plume est une production êpitiieliale entourée d"uii rollirule (|ue lui
fournit une |)apille.
« .\u jioint ou doit se dexelopper une idume. le derme fait saillie vers l'ecloderme et
produit de la sorte une papille, (lelle-ci s'accruit de fa(;on à constituer un long cône à
sommet libre, le porme de la plume, et, en même temps, elle s'enfonce, par sa base, de plus
en plus dans le derme, de sorte (|n'elle se trouve ainsi contenue dans une sorte île poche,
le follicule de la i>lume. La couche cornée, ainsi (|ue la couche de Malpiuhi de Tépiderme
se continue sur le fond du follicule, et de là, sur le germe de la pluiue. dont l'intérieur
ou pulpe est formé comme précédemment par les cellules du derme. »
La portion du p-erme de la plume incluse dans la peau ne subit aucune modiPication :
c'est le tuyau ou racine de la plume. La portion qui fait saillie à la surface du légiiment
continue à évoluer.
Les cellules malpighiennes prolifèrent; elles lormeut des bourg:eons saillants du côté île
la pulpe; ces bourgeons se kératinisenl etse séparent les uns des autres. Quand se déchire
la couche cornée (|ui les recouvre, ces bourgeons (rayons) deviennent libres: ils sont tous
semblables entre cu.x: ils constituent le duvet embryonnaire ou plumule.
La plume peut persister durant toute la vie: elle peut se trouver remplacée par une
plume définitive.
« Dans ce dernier cas, il se forme de bonne heure.au Huid du follicule de la itlumule, un
second follicule qui se conlinue avec le premier par un cordon cellulaire, qui [irésente les
mêmes phénomènes évolutifs.
« La papille qui se déveliq)pe dans son intérieur- s'accioit rapidement, et repousse, peu à
peu, au dehors le tuyau de la pluunile jusqu'à ce qu'il tombe. La nouvelle plume ressemble
beaucoup au début à la plumule. Elle est en effet composée jjrimitivement de rayons tous
semblables munis à leur tour de rayons secondaires.
« Mais, au bout de peu de temps, un des rayons s'épaissit, s'allonge de plus en plus et
devient la hampe ou axe primaire. Sa portion basilaire constitue le tuyau: sa |)artie libre,
saillante, la tige ou rachis. Les autres rayons, dont raccroi>senient a été moins rapide,
forment les barbes (vexilhim). Chaque branche latérale lie la tige, c'est-à-dire chacune
des barbes, représente ainsi, avec ses petits rayons secondaires, une répétition de la
plume tout entière. C'est ainsi que se développent les pennes, telles, par exemple, qu'on
les rencontre à l'aile et sur la queue. Dans ces régions, les barbes sont très intimement
unies les unes aux autres, de façon à former une sorte de feutrage très résistant, imper-
méable à l'air.
« La papille renfermée dans la base de chaiiue tuyau sécrète périodiquement, à sa sur-
face, des membranes emboîtées les unes dans les autres, auxquelles on donne le nom
il'àme de la plume.
« La chute des plumes et leur remplacement par des plumes nouvelles ou mue, (|ue l'on
oliserve i)ériodi(|uement chez tous les oiseaux, doit être considérée comme un phénomène
analogue au processus de desquamation. » (WieJersheim ').
I. I8;'i. WiEiiERSHEiM. Analomir compaire.
poiKiER ET cu.vnpv. — \'. 60
fA.BRA.\CA.\
9^6 11' l'"!!--
3° Poils des mammifères. — l.cs poils des niammirèros so li'pnrlissonl en deux p-roii|)es.
Cuvier' les distin-ruo en iioils laineux cl poils soyeux.
Analomt''. — les poils laineux, ou laine, sont fins, inmls cl peu colores: ils sonl
frisés et conihlent les espaces situés entre la base <rirn|)lanlation îles poils soyeux qui. sou-
vent, les dérobent à la vue. Les poils laineux correspondent au duvet et à la bourre de
Milne-Edwards. Ils constituent la laine du mouton.
Les poils soyeux ou soie, sont gros et lustrés; ils sont ri;iides cl long-s; ce sonl eux qui
déterminent la couleur de la robe de l'animal. Ils répondent au jarre de Milne-Kdwanls.
Ils constituent les poils tactiles, les soies du porc, les crins du «beval, les épines du béris-
son, les piquants du porc-épic.
La répartition de ces deux ordres de poils est différente. Dans les pays chauds, la four-
rure est presque uniiiuement constituée par des soies. Dans les pays froids, on trouve un
duvet abondant entre les soies (fourrure d'été), et ce duvet prend, pendant l'hiver, un déve-
loppement exubérant (fourrure d'Iiiver). Il est d'autant plus abondant que la fourrure est
plus souple et plus chaude.
Les poils sont f.'-roupés chc/ l'homme comme chez les animaux. « Les épines du porc-
épic naissent par séries de 7, 9 ou 11, sur une lig-ne courbe: dans le paca. c'est par une
série de 3 poils; dans l'aï, les poils semblent implantés en <|uinconce » (Cuvier). De plus.
on observe chez les mammifères (chien, cheval, etc.). à la réiiion du front, de la nuque, etc..
des courants, des lourbilbuis, des lignes nodales.
C'est chez les cétacés célodontes que les poils sont le moins développés; ils sont repré-
sentés uniquement par une paire de soies implantées sur la lèvre supérieure, et, chez
quelques cétacés, ces soies n'existent que pendant la période fo'tale.
Les poils des mammifères sont généraloiueut ]>lus nombreux «(ue chez l'homme. On
en compte par millimètre carré :
Anini.il. Xi.iubre de poils.
Mouton mérinos fii à 88
Lièvre i"^"»
Taupe WO
Ornithorhyniiuc f^iOO
Les poils sont également plus développés sur le dos qu'à la face ventrale. Nous avons
noté une disposition inverse dans l'espèce humaine. Toutefois, chez l'orang, les poils de la
face antérieure du tronc sont très dével()i)pés (l)eniker et Chudzinski. 1882).
En règle g:énérale, la fourrure est plus foncée sur le dos (|ue sur le ventre, mais les
exceptions à la règle ne sont pas rares : le blaireau par exemple a le ventre noir.
La couleur du poil varie avec le climat. Knlln. sous un même climat, et dans les climats
froids en particulier, on observe des variations saisonnières (pie précède le phénomène de la
mue. L'écureuil dont les poils sont d'un brun roux, pendant l'été, devient gris, pendant
la saison d'hiver.
La forme des poils ne varie pas moins que leur couleur. Les poils sont droits ou on-
iluleux, ronds ou aplatis ou creusés en g-outtière (Musc).
Engainés dans un seul follicule, on les voit souvent sortir, en plus ou moins grand
nomlire (l.'i sur le lapin, 30 sur loruilhorhymiue) (Welcher). d'un même orilice delà penn.
Enfin « beaucoup de singes nul le visage orné de barbe, de favoris ou de moustache.
apanage du sexe masculin ou la lélc recouverte de cheveux pouvant atteindre une grande
longueur- ».
Tels sont les caractères analomi(iues du poil. Ces caractères seraient beaucoup plus fixes
qu'on ne s'est plu à le dire jusciu'ici. Les particularités de forme et île couleur que présente
le poil chez les écpiidés, domestiques ou sauvages, semblent assez constantes à .Nalhusius
pour servir à la taxinomie. Elles pourraient être utilisées « pour remonter à l'origine des
races» toutes les fois (]ue les études craniologiques demeurent sans résultat'.
Slriicluvc. — .\ des nuMlilicalicins secondaires près, le poil des mammifères est d'une
structure com|)arable ii celle du poil humain. .
C'est ainsi ([ue le sac llbreux des poils tactiles prend chez le cidiaye l'aspect des laïuc-^
cornéennes et chez la lau|H\ il présente, (.-à tH là. »les points d'ossillcation.
La papille, renllée en bdulmi dans les poils du mulle du cobaye, est conique dans le groin
(lu cochon, et spbéro-couitiue dans les poils tactiles du rat et ilu cobaye.
I. 1805. CcviKU. Lrçnns d'attat. roiii/)., ï" vi\.. t. 11. leçon xiv. |i. :);ti et m"i|.
•-'. 187-2. Dauwin. [.ti dfsri'iidaiicr dr l'Iioiinitr. I. I. |>;i(;o -J'i et I. •.', |i. 30'i.
:». 1897. Natiusu s. Sur l.i fiMiiie et la «oiileiir <les |i.iils eini-i.iîlés roniine . riléiiiim «le riièrèilité elle/ le-
1-Jluiilcs et s|)iM-i,ileiiieiii i-jie/ le.; iiyliriiles. I.miduùrllisch. Jnhr., XXVI, p. 317,
LKS IMIII.S hWS I.A SKIilK ANIMAI. !■;.
947
Los ^iaiiios ('iiillK'liiiles sultissciit, aviM- les espèces, des variations assez considérables.
(Test ainsi (]iio, chez le chien, la ntnclie de Huxley coinj)te 4 à (5 assises cellulaires.
i.e poil lui-inènie dilTère (|ueii|n(' peu du poil liutnaiu. « Il y a des animaux, la taupe par
exemple, dont les poils présenlenl des parties alleiiiativement lendées et amincies, ce qui
indi(|ue des alternatives < urresi)ondanles d'accroissement et de diminution de la papille, et
comme une sorte de rythm(> dans son évolution » (llanvier). D'autres, ciunme le porc-épic
ont des poils dont la couleur se répartit sous forme d'anneaux
superposés, alternativement clairs cl foncés. ; .
l.'épidermicuU^ est f(uiu<' de cellules diuit U's hords sont très i^, tj
apparents. /j N '
Certains animaux (c(Hnnic les édentes, le tatou), ont une '■■ f- 'j
couche d'air iiilerposé(> cnlre l'i^pidermicule et le cortex
(Welker). • /
Chez la plupart des vérléhrés, le cortex forme un étui des / ' '
plus minces à la substance médullaire qui est à peu près ":\^ i
constante et toujours bien (lcvel(>|)fiée. Ce sont là des caractères é i/ ' ,7
1res spéciaux, et leui' importance est telle (ju'ils sont ton- ^^
jours ])ris en considéralimi. en matièic iTcxperlise médico- ':lM'^'^ iI!l!l..S
.\ussi d(mnons-nous, ;i titre de document, le tableau sui- I iff ff;!^"'"
vant. 11 permet d'établir le rapport de largeur entre la moelle / i» r f Kfi
du poil et sa tipe chez (luphpies animaux. , y? r
Animal. Mudlr. Tige. p'f 1 :l ff- /J.)
Barbet 8 [i. 25 li, /)7T I
(Ihien (dos) Si [j. \l y. l'n t l \ )i'(
Chien jeune 8 [i. 24 [a i: " f ulf»
<:i>at(dos) oT (j. 75 H- i'':^fi)-J/ R
Chat (ventre) 10 [j. 15 [j. &''h#/1 Ir^Vf
Vache (dos) ."i" a 96 |j. • V\iUf //]',; ;îyj| /'
Lapin 57 a 7.') u. ^\ ff ^ l''\y
Lièvre 1)0 a 108 fj. ''^-^C^
Taupe (poil lin) 0 ij. 8 y. ^^^^
Taupe (poil f,'ros) 1S ij. 24 jj. //
_.,.,,,... . . , Fio. 57."». — Coupe d'un poil
Potiti lactnes. — Bien qu on ait cru en voir au niveau delà lielile
joue, de l'orifice des narines, (lu conduit auditif externe, il est ^ ,■ , '
I ^ïi i i'^''f* p roi on "ce p(ir une rn -
certain que les poils tactiles font défaut chez l'homme. cin(aen..inéc par un rennement, B,
.Situés surtout au niveau des lèvres et du museau, ils sont le bulbe. Ce bulbe est excave pour
connus sous le nom de moustaches. On les observe chez recevoir une papille vasculalre P.
le rat, le lapin, le cobaye, le chat, etc. Imjjlantés sur une La racine du poil e&l bordée par
courte surface, ils ont l'aspect de longs poils, soveux et raides, ""« ''■''"''•' ?''* '■'«''■• C'est la gaine
et s'écarlenl de leur surface d'implantation, à "la façon d'un «'*■'"« «1" poil, limitée en dehors.
. -, dans la moitié -supcneure de la
éventail. „• i- • • i,i
racine, par un mince liseré blanc,
La structure du poil tactile est eu (out semblable à celle le corps conique, rende à sa partie
d'un poil ordinaire. C'est dire qu'autour du poil on trouve inférieure pour former le bourrelet
une gaine épitliéliale, une membrane basale, un sac fibreux annulaire HA. Les vaisseaux san-
fnrt épais, nue papille volumineuse et souvent effilée. « Dans !?uins forment un réseau, dans la
les grands iioils tactiles, la papille vasculaire. après avoir moitié inférieure de la racine, et un
fourni un reseau dans la base du bulbe pileux, se continue si""» ■§. <'•-;"« la moitié supérieure
, ■ . X • , de cette même racine. Plus au de-
en une anse vasculaire qui parcourt une certaine longueur ,,0,..,. la gaine fibreuse du poil C.
de 1 axe de la racine du poil, anse vasculaire accompagnée
il'un tissu presque amorphe, vaguement fibrillaire.... Ce n'est qu'à partir du point oii se
termine l'anse vasculaire centrale qu'on trouve dans l'axe du reste du poil la véritable
substance médullaire formée de cellules épidermiques arrondies ou polyédriques, souvent
aplaties. » (M. Duval*.)
.\ ces parties, fondamentales du poil, s'ajoutent un certain nombre de formations qui sont
tout à fait spéciales aux poils tactiles.
1" Tout d'abord, une masse de tissu muqueux s'interpose entre la membrane vitrée et
la gaine fibreuse du poil. Ce tissu muqueux occupe la moitié ou les deux tiers inférieurs
de la racine du poil. Il est constitué essentiellement par des cellules conjonctives.
2° Outre ce tissu muqueux on remarque encore, dans le poil tactile, un appareil vas-
culaire complexe. L'artère de distribution du poil ne donne pas seulement naissance aux
1. 1873. Dkval. Poil et plume, note pour servir à 1 étude de quelques papilles vasculaires. Vaisseaux des
poils, substance médullaire. Journal de Innatomir et de la physiologie, janvier.
60.
[-4. BRA.YCA..
9kS
].[■: POU,.
réseaux vasculaires do la fiainc fibreuse et de la [iapille. Aussitôt après avoir traversi' la
gaine fibreuse, Tarière afTcrentc envoie de longues hrancbes latérales qui contournent b-
bulbe du poil et so prolongent sur la moitié ou les deux tiers inférieurs de la racine. Il>
entourent cette racine d'un véritable mancbon vasculaire.
Dans sa moitié profonde, le mancbon vasculaire est constitué par des vaisseaux qui sont
comme coulés dans la gangue du tissu nu^jucux interposée entre la vitrée et le sac fibreux
du poil.
Ces vaisseaux en s'élevant augmentent de calibre, multiplient leurs anastomoses, vien-
nent au contact les uns des autres, si bien que le tissu muqueux de soutien disparait pres-
que complètement. La moitié supérieure du mancbon vasculaire représente un véritable
« sinus circulaire » ou lac sanguin « construit à la façon exacte d'un angiome caverneux >,.
Bref, entre la gaine épitbélialo et le sac fibreux s'interpose dans le poil tactile une forma-
tion vasculo-connective. Cette formation entoure la partie profonde delà racine, et les deux
parties qui la constituent i)ar leur pénétration réciproque présentent un développement
inverse. Le tissu muqueux est abondant dans la moitié inférieure du manchon et rare dans
sa moitié supérieure. Ouant au réseau vas-
culaire, il forme un filet dont les travées
délicates augmentent de nombre et de ca-
libre, au point de constituer un véritable
sinus dans la moitié supérieure du mancbon
vasculaire.
3° Certaines cellules de la gaine épithé-
liale externe se chargent de graisse, et su-
bissent l'évolution sébacée. Comme elles
sont situées au voisinage les unes des au-
tres, elles simulent un glomérule au centre
duquel il existe une lumière pleine de sé-
bum. La « glande sébacée glomérulée »
(Hanvier) n'a pas d'enveloppe conjonctive;
elle n'est qu'un territoire dilTérencic de la
gaine épitbéliale externe.
4" Enfin, au-dessous de la glande séba-
cée, on voit le derme se prolonger par un
coin de tissu fibreux; ce tissu fibreux s'in-
terpose entre la vitrée d'une part, et la
moitié supérieure du lac sanguin, d'autre
part: il constitue le corps conique dont le
sommet dirigé en bas se renfle brusquement
l)our former, autour du poil, une sorte
d'anneau, le honrrelet annulaire.
Ce bourrelet annulaire est constitué par
du tissu niu(|ueux chez la taupe et le lapin,
par du tissu fibro-hyalin chez le rat. On
y voit donc, chez ce dernier animal, des
faisceaux conjonctifs délicats (|ui circon-
scrivent des mailles occupées par des cel-
lules rondes et transparentes comme du
verre.
3° Les muscles destinés aux poils tactiles
sont des muscles striés. Insérés d'une part à la partie profonde du derme et d'autre pari
sur le sac fibreux, ils sont constitués par un mélange de fibres pâles et de libres foncées.
G" Les nerfs des poils tactiles proviennent de laVhel de la VU» paire crânienne.
Hetzius a montré que, chez l'embryon, ces nerfs aboutissent à des arborisations librillai-
res. C'est seulement plus tard (lues'eltectue la terminaison des nerfs, dans les disques tactile>.
Chez l'adulte, les nerfs destinés aux poils tactiles sont formes chacun par quatre ou cinq
faisceaux. Ces faisceaux, enveloppés d'une gaine lamelleuse. sont composes chacun de
(juinze ou vingt libres, (|ui sont des libres de Hemak ou des fibres à myéline. Ces nerfs per-
forent obli(|uemenl le sac libreux au niveau du bulbe du poil; ils cheminent à la surface
Fig. 370.— Coupe longitudinale d'un poil tactile,
intéressant la région du bourrelet annulaire.
(D'après Renaut, emprunte à Arloing.)
77, gaine ilu poil limitée cxtérioui-emenl par la basalc H.
— En dehors de la basale, se trouve le bourrelet annu-
laire B.l, qui est comme appcndu à un mince cordon cel-
lulaire, le corps conique. — A^, tubes nerveux distribués
au bourrelet annulaire. — S, sinus sanguin. — C, ti.<su
conjonclif (gaine conjonctive du poil).
(lu poil, au milieu du tiss\i mui|ueux
et des vaisseaux sanguins interposes entre la mem-
Arrivés au niveau du bourrelet annulaire, ils s'insinuent entre lui et la vitrée, puis ils
M> braucbeut en Y. Les segments inlerannulaires, que présentent, dès lors, les tubes à myé-
line, sont reman|uablement courts. Ils cheminent entre les cloisons conjonctives, qui sei)a-
rent les éléments globuleux du bourrelet, et perdent leur myéline.
I.KS POILS liANS LA SKHIH AMMALL.
9^9
tà^^^.
FiG.oTT. — Poil tactile (loin moiistuclic tlii lapin, tr.iitii par
le chlorure d'or et l'acide formique. — Coupe transversale
au niveau du bourrelet annulaire. (D'après Ranvier.)
n, lîlire nerveuse. — m, ménisque tactile. — e, gaine épitliéliale ex-
jaine cplthéliale Interne. — p, poil.
lerne. —
V, membrane vitrée.
I.cs (Mires nerveuses, nées de la soile, se ri-parlisscnt imi dcu.x ^'roiipcs. Les unes restent
en dcJHirs de la vitrée, les autres
traversent cette nieinhrani'. '' ,-
Les premières se terniincnl
par un prolongement élargi, soit
entre les cellules fjlohuleuses du
Itourrelet soit à la Mirl'acc de l.i
vitrée.
l-es cylindres-a.\es ([ui fran-
chissent la hasale ilu poil tactile
sont de beaucoup les plus nom-
hreu.x. Ils se divisent et se sub-
divisent à la face interne de la
vitrée et se terminent de deux
façons. Les uns forment des ar-
lu)risalions terminalesautour des
cellules rnalpiiibienncs de la
fjaine épitlicliale e.xterne; les
autres se terminent par des
ménisques, étalés parallèlement
à la surface du ])oil. Ces menis-
(jues, par leur concavité inféro-
externe, embrassent une cellule
c|)itheliale de forme plobuleuse.
Uuand une excitation vient à
mettre en jeu le poil tactile, il
se produit d'abord un réflexe
moteur. Sous l'inlluence de ses
muscles, le poil se redresse. En
se redressant, il comprime les
vaisseaux veineux du lac san-
fiuin; celui-ci ne tarde pas à se distendre, d'autant plus (jue les artérioles afférentes, moins
compressibles que les veines, lais-
sent encore arriver le saup-. Aussi
les terminaisons nerveuses sont-elles
comprimées entre le poil et le lac
sanf;uin. Elles sont prêtes à fonction-
ner et à transmettre aux neurones
sensitifs péripliéri(iues les impres-
sions qu'elles vont recevoir.
On consultera sur cette (juestion :
Èni.K. Lchre von der llaarea, 1,
p. 181. — JoBERT. Éludes d'anatomic
comparée sur les organes du toucher.
Annales des Sciences naltcrelles,
XVI, 1872. — SciioBL. Das aussere
Ohr der Igel als Tastorgan. Arch. f.
mikr. Anal., VIII, 1872; — Ueber
die Nervenendigung an dem Tast-
haaren der Saugethiere. Arch. f.
mikr. Anat., IX, 1873. — Arnstein.
Die Nerven der behaarten Haut. Ac.
des S'-iences de Vienne, octobre 1876.
— Lœwe. Bemerk. /.. Anat. der Tast-
haare. Arch. f. mikr. Anat., 1878.
— Bo.NNET. Studien iiber die Inner-
vation der Haarbalgeder Hausthiere.
Morph. Jahrb., W, 1878. — Renalt.
Nerveux (système), in Dict. Encycl.
des Se. méd., 1878; — Traité pra-
tique cr histologie. H, p. 1050, 1899.
— R\NviER, Traité technique d'his-
tologie, 1889, p. 701 {2" éd.). —
Olstromow Arnstein'. Die .\ervon der Sinusluiare. Anat. Anzeiger, 189o. - P. Ksjlxi.n. Zur
I'k;. o78. — Poil tactile de la moustache du lapin,
traité par le chlorure d'or et l'acide formique. —
Coupe tangentielle comprenant la membrane vitrée,
la gaine épithéliale externe sous-jacente. (D'après
Hanvier.)
», fibre nerveuse donnant une arborisation, «, sur les branches
(le laquelle se trouvent des ménisques tactiles, t.
[A. BRAXCA.]
950 LK P<'IL.
Frage ùber die Nervenendi^un^en in don Tasl oder Sidus Ilaaroii. Arch. f. mikr. Anal..
1890, p. 403.
Évolution. Anomalies. — L'évolution du poil el du sysléinc pileux est la même chez
les mammifères que chez l'homme; c'est dire que la mue ou la canitie, par exemple, s'obsei-
vent chez les divers mammifères (chien, chat).
11 n'est pas jusqu'aux anomalies du système pileux (|u"on ne puisse retrouver chez le>
mammifères.
L'alopécie congénitale a été observée aux Ktals-l'nis et au .Mexique sur une race de
( hiens d'origine chinoise. Elle a été notée également chez le cheval (Savary'. lOOOj et chez
le chat. Elle s'accompagnait de l'atrophie du système dentaire.
L'hypertrichose est également connue : Louis II (le Samson de la race chevaline) avait
une (|ueue de onze pieds et une crinière de seize (cité par Ledouble).
L'albinisme total ou partiel n'est pas rare chez les cervidés (Rorig).
Phylogénèse des poils chez les mammifères. Ouatre hypothèses ont été émise?-
sur l'origine des jjoiis chez les mammifèrfs.
1" Four certains auteurs, les poils sont comparables aux écailles cornées des reptiles.
2" Pour d'autres ils dérivent des proliférations épidermiques qui sont disséminées sur le
tégument des animaux à température variable.
3° Maurer a tenté d'homologuer les poils aux organes sensoriels de la peau des amphi-
biens, en raison de leur mode de développement. Les uns et les autres procéderaient
d'ébauches uniques, qui bourgeonneraient pour donner naissance aux germes des poils et
des organes sensoriels. De Meijère- a soulevé des objections contre cette hypothèse. Pour
lui les poils sont originellement groupés 3par 3; les poils de la triade pileuse proviennent
d'un germe, isolé dès l'origine. Le poil médian atteint toujours la taille la plus volumi-
neuse. Cette disposition primitive se complique plus lard du fait de l'apparition de nouveaux
poils.
4° Tout récemment, A. Hrandt '' écrit que les poils sont comparables aux dents et aux écaille^
placoïdes des Sélaciens. Il a eu l'occasion d'observer sur la gueule d'un requin, des piquants
roides dont la structure était celle des poils. 11 conclut que les i)oilssont des dents cutanées
<iui n'ont pas subi la calcification : autrement dit, les dents buccales seraient des poilsjniné-
ralisés. A l'aide de ces données, l'auteur cherche à établir l'arbre généalogiiiue des verté-
brés. Les Sélaciens seraient les ancêtres des mammifères. Les reptiles qui sont revêtus
d'écaillés, les oiseaux avec leurs plumes se rattacheraient à une autre source*.
1. 1900. Sav.arv. Rcc. de méd. vétér., t. 'VII, p. 538.
2. 1899. De JIeuère. Anat. Anzeig., W'I, p. •.>49.
3. 1898. A. Brandt. BM. Cenlralhl., XVIII, p. •.>i7.
4. Pour la bibliographie du légumenl externe kI <le ses (Jérivi's, je me borne à renvoyer aux dictionnaires di-
.laccoud (article de Ch. Richet) et de Dechambre (articles de Robin el Reticrcr), an traité de Koliiker cl à l'articii-
de V. Brunn (Handbiich d. Anal. d. Menschen).
Décembre 1902.
Arr\rii:ii. i\ioTi:yri de loeil
Par M. MOTAIS (d Angers).
Atctiibrn ciM-ri'-;poriil;inl .li- lA. ,iil>irii.- Ar .Mnli-rin,-, rmlrss.'iir '!■■ r|inM|iic <i|ilil.iliiw>logiiii
L'uiialcjiuic de iapjjareil UKjUuir de Idil de l"li(tiiiiiic roiiipirnd : 1 ' le
iiiusclea, 2" Vaponévrose, désignée sous le nom de cap!<>(lr <le Tenon.
CHAPITRE imKMIKP.
MUSCLES
Les muscles ('(iiilciiiis dans Inrljite se parlaiiciil en deux calé^ories :
Les muselés intrinsèques d{? rieil : muscle c'diaiic et muscle de liris, à
libres lisses. Ces muscles seront étudiés au cliapilir de lanatomle de l'œil.
Les muscles extrinsèques au nombre de six : <{iialre rmiHcles dioits v\
Ai'iw ii}H^cle.< ob(iijUi'>:, anx(|nels nous joindrons, dans son trajet orbitaire, le
ninscli' l'clovonr il<' hi pmipirrr. Ces sept nuiscics seuil à libres striées '.
I. MUSCLES DROITS
Nombre. Définition. — Chez rhommc, coninic (liez tous les \ert('brés,
les muscles droits sont au nombre de quatre.
On les désigne sous le nom de muscles droits, parce qu'ils se rapprocbent
du parallélisme avec l'axe a ntéro- postérieur du globe. CiCtte dénomination,
consacrée par l'usage, n'est rigoureusement exacte ni an }>oint de vue anato-
mique, comme un simple coup d'œil permet de le constater (fig. ^80 et 581),
ni au point de vue physiologique, les muscles dits droits étant tous, par leur
insertion orbitaire antérieure, des muscles réfléchis. Elle est cependant accep-
table, sous ces réserves, chez l'homme et les mammifères.
^lais, dans un grand nombre de vertébx'és (poissons, reptiles), les muscles
([non appelle toujours mus( les droits forment avec l'axe du globe un angle très
ouvert, parfois obtus, en sorte qu'ils sont, en réalité, autant ou plus obliques
que les muscles obliques proprement dits (fig. 57!)).
Forme. — Le corps nuisculaire est aplati et rubané en forme de triangle
isocèle dont la base est en avant. Il se termine en arrière par des fibres tendi-
I. Nos figures ont été dessinées d'après nos pièces anatomiques par M. le IJ' Mareau, professeur danatomie à
l'École de médecine d'Angers.
Se reporter pour la discussion complète des parties nouvelles de ce travail h notre mémoire sur l'a Analomie
et la physiologie de l'appareil moteur de l'œil de l'homme, » in Eneyclopcdic française d'ophtalmologie, t. I.
[MUTAIS.]
952 AlTAliKII. MoTKIl; liK I/OEIL.
lieuses courtes et serrées, en avant par un Irutlun :i\\<'\\<n'\ minic. jilii^ large
(|iM' If iinisclc.
Volume et longueur. T. a scclioii du coiii^.^ ''" "nr^cle (Innue les
surfaces suivuiilcs (Volkiiiaiin) :
Muscle droit interne 17°"", 4
Muscle droit externe 10,7
Muselé droit inférieur I">.!'
Muscle droit supérieur tl.'J
D'api'ès le même auteur, t(jus les uiusdcs droits j)n'sciilciit à peu prrs uni-
longueur égale; ils atteignent, en moyenne, 40 niilliinètres.
On remarquera que les muscles les plus volumineux sont le muscle droit
interne, chargé de la double fonction de convergence et d'adduction, et le
nuiscle droit externe (pii lui fait équilibre.
Insertion orbitaire ou postérieure. — Tous les musdes droits —
accompagnés du nmsde obli(|ue supérieur et du muscle releveur de la paupière
— groupent leurs insertions orbitaires dans un cercle très resserré entourant
le trou opti(iue. Ils se fixent sur la gaine du nerf optique et sur le tendon ou
liyanient de Zinn (fig. 580).
Le tendon de Zinn est une lame libreuse, très résistante, qui s'insère dans
une fossette — transformée parfois en un petit tubercule rugueux — du corps
du sphénoïde et se divise en trois languettes destinées à trois des nui<cl(»;
droits :
Le nniscle droit interne (OIN) s'insère : 1" sur la branche interne du liga-
ment de Zinn; 2" sur la partie interne» de la gaine du nerf optique.
Le muscle droit externe (DE) s'insère : 1" sur la branche externe du liga-
ment de Zinn; 2" sur l'anneau fibreux du nerf moteur oculaire externe.
Le muscle droit supérieur (DS) s'insère : I" sur la gaine du nerf opliquf.
au-dessous du muscle releveur de la paupière; 2" sur la partie interne de la
fente spliénoïdale, entre cette fente et le trou oplicjue. faisant suite à flnsertion
du nuiscIe droit externe.
Le )ni(sc/e droit inférieur (DI) s'insère à la branche moyenne - la plus
large — du ligament de Zinn.
luQ muscle releveur de la pni'jiièrc (MK), (pie nous mentionnons ici à cause
de ses rapports av<'c le nnisclc droit siq)érieur sut' Icscjucls nnus auinns à
revenir, s'insère sur la gaine du nerf optitiue, au-devant du trou optiqui'. au-
dessus de l'insertion du uuiscle droit supérieur.
Direction et rapports. — l'e leur insertiou orltitaire. les (|uatre
uuiscles didits se ])ortent en a\ant, en divergeant. jus<|u';i l'eciuateur ilu globe.
De l'équateur jusqu'à l'insertion sclérolicale. ils s'enroulent, en convergeant,
sur l'hémisphèn» antérieur. Ils formiMit donc un cône dont le sommet est v\\
arrière, la base ouxcrte en avant et la partie la plu-^ large au ni\e;ui de l'éipia-
teur de l'u'il.
Dans leur trajet, les inusides tlnuts pre-enteni deux pailie-; dont li'> rappoil-
s(»nt distincts.
MUSCLKS
953
Une /xiiiir /
Ki^lrriruii' on (ivhitnii
ilurc dans la loirc orljitairc, en
/irrière de l'uilmni.
Vnv^^ partie anlérieiini on oriilairc,
I a\il('' lie 'IV-iHiii, en f(VKiil lie l\ii-
leron.
Porlion oelntaire. — Elle est
('•t('ii(liio (le rins('rli(»ii iKisU'riciin*
à la naissance de l'aileron; «'lie
est la pins lon^nic. mais variable
suivant la p<»silion de l'aileron.
Dans la loge orbitaire, la face
profonde des muscles droits re-
pose sur une masse graisseuse qui
la sépare du nerf optique, des vais-
seaux et nerfs ciliaires. Cette couche
adipeuse se prolonge en avant,
sur l'hémisphère postérieur de
l'œil, jusqu'au point (n"i la gaine
musculaire profond(! se replie en
arrière sur cet hémisphère.
La face superficielle de la por-
tion orbitaire, recouverte de sa
gaine, est en rapport avec le pé-
rioste de la cavité orbitaire au-
(|nel l'unissent des trabécules
celluleux plus ou moins nombreux
(>t résistants.
J)ans toute cette région, c'est-
à-dire du fond de l'orbite à la
naissance de l'aileron, la face su-
perficielle du muscle apparaît en
effet à peu près à nu, recouverte
seulement, en des points varia-
bles, de quelques lobules adipeux
isolés, du moins chez les sujets
Fui. ."iTU.
- Muscles de l'œil du maquereau
(scomber scombrus).
DA, DA', muscle droit antérieur (correspondant au muscle
liroit interne de l'homme). — DP, DP', muscle droit posté-
maiffres ou d'un embonpoint rieur (correspondant au muscle ilroit externe de l'homme).
— Dl, muscle droit inférieur. — DS. muscle droit supérieur.
moyen. L étendue de cette surface oi, muscle oldiciue inférieur. — O, orifice du canal sphénoï-
à peu près dénudée dépend natu- '.''•''■ ^^ ."""f !^ ^';"f P^^i^rieur se réfléchit sur cet orifice.
' ^ * _ Le canal sphenoïaal est ouvert a gauche Ou. la paroi iniero-
rellement du point d'origine de externe étant enlevée. Ce canal se prolonge jusqu'à larticu-
i, -1 lation occipito-vertébrale et loge tous les muscles droits. —
N, nerf optique. Les muscles droits, notamment le muscle
Pour les muscles droits interne. droit antérieur, forment avec l'antéro-postérleur du globe un
• , ,, , 1 ^,i , ^^ -i angle plus ouvert que celui <les muscles ohliiiues.
et externe, elle est de 20 a 22 mil-
limètres; pour le muscle droit
inférieur, de 22 à 24 millimètres; pour le muscle releveur. de 27 à 28 milli-
mètres,
l^ar leurs bords, les muscles droits sont en rapport avec leurs voisins dont
IMOTAIS.l
954
Ali'AIlKlI. MDTKUH l>K I.UKII.
ils sont .s«''paivs j)ar des ljourn'l(4s adipeux. En ontrc dt- <r[U' disposili(in gi-m'--
ralc, qnciqucs rappoi-ls particnlicrs à certains muscles sont à signaler.
Le ganglion ophtalmique s'appli(|ue sur le nerf optique, on regard de la l'ace
profonde du muscle droit externe, à •") millimètres environ du trou optique.
Entre les deux hranches du tendon postérieur du muscle droit externe exi>te
une boutonnière lihreuse dans lafjuelle passent les nerfs moteur oculaire
externe et nasal. A sa sortie du Ii<mi optique, lartère ophtalmique se place
entre le nerf optique et la face profonde du muscle droit externe.
La face supei'licielle du muscle rli-oit SKpi'rieur oi]'ro des rapports qui lui
sont pmjues. Elle e<f recouverte, dans ses deux (iei< infii nés en arrière, et
l'iti. .jSO. — .\[iiscles de Iti-il chez riimniiic.
liK, IjK, muscle ilroit fxlonie sectionm''. — bl. nuiscle ilroit inférieur. — DIN, iiiusole ilri.it iiitenir. — n>.
muscle droit supérieur écarté pour découvrir linsertion bulbaire du muscle oblique supérieur. — OS, niustle
i)blit|uc supérieur. — 01, muscle oblique inférieur. — MH, muscle relevcur de la paupière dont le tendon e>l
excisé. — N, nerf optique. — Le tendon de Zinn — non désigné — se reconnnitra facilement par l'insertion de>
trois mu.scles droits externe, inférieur et interne.
complèt(Mnent en avant, par le muscle rele\t'ur de la paupière. Les deux
muscles, issus du même point de départ, se superposent, suivent exaeleineni
le même trajet, décrivent la même courbe, jusqu'à leur partie antérieure où des
connexions aponévrotiqiies assez denses les unissent encore plus intimement.
Signalons encore la direclitui du muscle droit supérieur légèrement inclinée
d'arrière en avant et de dedans en dehors. Le muscle droit inférieur s'incline
dans le même sens.
l'oiiiDU oculaire. — Etendue de l'aileron à l'insertion bidbaire.
Cette portitin est la plus c(turle; elle varie dans son étendue, (•ouime la |ior-
lion orbitaire, mais en sens inverse, suivant la position de l'aileron.
Elle apparaît très nettement après diss(Htion de la conjonctive et de la ca|)-
sule antérieure. Eormée de rextrémité antéritMire du muscle et de son lendim,
elle oITre les longueurs suivantes (moveunes de I 'i mensurations) :
Muscle droit supcriciir r»"""
Muscle druil inférieur !•
.Muscle droit interne If»
.Muscle droit e.xternc 1!»
Ml s(:ii:s.
955
En avaol de riiiiplaiiladoii de lailrnMi. la pn-,- superficielle «lu muscle,
doublée de la eapsuli; anlériemc, se trou\c dans le cul-dc-sac conjonctival.
l/aileron, près de son point de départ, se couche sur clic, puis s'en ccarle poiii-
^ajitier le rebord orbilaire. La e(»njoii(tive lui sue<'ède et recouvre — la capsule
aniérienre «'•laiil toujours inlerprtsée — l'exlréniiti' aniérieure du nuisch; et le
l( iidoii JMS(|irà riiisrrlioii sclérolicale. Les !)/!() de la portion .antérieure du
UMiscle sont donc silnés sous la conjonclixc La prol'ondenr des culs-d(!-sac coii-
jcnictiviiux est limitée' par la lon<iueur de la |)artie oculaire du nuiscle. on. <c
(|ni est é(|uivalent. par le |)oiiil de ({('part de laileron.
prolontic de la portion ocidaire est m rapport
01 AU
Face profonde. — La Ijk i
nvec la séreuse oculaire et
la cavité de Ténou et forme,
à ce niveau, la paroi ex-
ler)U' de celte cavité.
Hords. — A la lèvre
superficielle des bords des
muscles et des tendons
s'insère la capsule anté-
rieure; à la lèvre profonde.
la séreuse oculaire.
Insertion scléro-
ticale des muscles
droits. — L'étude ana-
tomique du tendon anté-
rieur et de l'insertion sclé-
roticale des muscles droits
prend un grand intérêt des
opérations fréquentes qui
s'y pratiquent (strabotomies
par reculement, straboto-
mies par avancement, opé-
ration de Motais, etc.) Nous
avons mesuré avec soin les tendons et les insertions bulbaires de 10 sujets.
Les mesures déjà prises par les auteurs s'accordent à peu près avec les nôtres,
mais nous les avons complétées sur plusieurs points importants.
Structure des tendons. — Les tendons sont formés de fascicules fibreux
parallèles, rectilignes, sans anastomoses. Une seule couche fibreuse existe près
des bords toujours plus minces ; vers le centre, deux et parfois trois couches
(muscle droit interne) sont superposées.
Les fascicules sont réunis par du tissu conjonctif assez résistant. Cependant
ces lamelles conjonctives que n'entrecroise aucune anastomose fibreuse se
laissent assez facilement couper par une suture. On a proposé divers artifices
opératoires pour parer à cet accident. Dans tous les cas, il est rationnel, non
seulement de comprendre dans la suture la capsule antérieure, mais de passer
l'aiguille dans la partie épaisse du tendon, à 3 ou 4 millimètres du bord. Cette
Fii;. .jSI,
— Muscles (le l'œil de riiorniue
face inférieure.
DIX, iniisclc droit interne. — DIF, muscle droit inférieur. — DE,
muscle droit interne. — OL muscle oblique inférieur. — CF, crav.itc
livreuse.
Ail-', aileron inférieur
[MOTAIS]
956 APPAREIL MOTEUR DE L'(JE1L.
précaution est encore plus indiquée dans les yeux myopes dont les tendon-
s'amincissent par rallongement.
Kn outre des faisceaux réguliers qui forment le corps du lendon. nous avons
souvent rencontré près des bords et surtout au centre, des fibrilles détachée-^
de la face profonde, s'implantant sur la sclérotique de 1 à 5 millimètres en
arrière de l'insertion principale. Nous avons constaté ce fait, non seulement
dans les vieux strabismes, mais ;ï l'état normal. Dans toute strabotomie. d'ail-
leurs correcte, dont l'elfet demeure à peu près nul, il sera donc prudent de
passer le crochet à quelques millimètres en arrière de l'insertion.
LONGLECR DES FIIIHES TENDINEUSES.
(Mesures prises sur la face superficielle).
\ ••entre R"""
I bords 8
.,,,...,.. ( centre 7 >
Muscle droit inférieur ...;,. , ,
( bords lai
.,,,,., ( centre 7°"^
Muscle droit interne. .-■',,,
( bords I
{ centre S""
/ bords H
Muscle droit supérieur
Muscle droit externe.
I.AUOEIH DES TENDONS.
(Mesures prises à .'i""" au-dessus de rinsertion).
Muscle droit supérieur 8°"'",
Muscle droit inférieur (3,5
Muscle droit interne 7
Muscle droit externe G
I.VHOELR DE l'iNSERTION.
Droit su|>érioui
Droit inférieur
Droit interne.
Droit externe.
FlT-IIS.
MOTAIS
IO"->.0
11°""
lt.8
'.»..")
10.:î
I(l,.-j
'.1,2
'.)
PiWiriON I»KS INSKRTIONS l'Ml ItAl'i'Olir AIX .MKIlHtlKNS PK I.\ CORXKE. Le milieu
(les tendons et des inserlions bulbaires n'est jamais eu regard du méridien
•■(UM'espondant de la cornée. Les chiffres suivants sont pris du point de l'inser-
lion situé sur le prolongement du nu ridicn aux deux extrémités dt- l'attache
feiidineiise (fig. r>83).
,, .. { cxtréiiiile externe 7"™
Droit supérieur . •. ■ . i
^ f cxtrcmile interne v
Droit inférieur
Droit interne .
Droit exicrne .
\ exlreniité externe 4,2.5
f extrémité interne ri,25
(, extrémité supérieure 5,.~)
/ extrémité inférieure. . i,.")
\ extrémité su|HMieure . "i,."»
/ exticmilc inférieure. . !.,"»
L'éleiidiie de l'insertion ex<"ède dune :
.\Uistle droit interne. . .
Muscle droit inférieur. .
Muscle droit externe
.Muscle droit supérieur '\
|..im ,,„
baul.
t <M1
dedans.
2 eu
liant.
■■\ en
dehors.
MUSCI.KS. 957
]| est iiitlis|)ciis.il»Ic (Ir iiolcr rcs cliidVcs :
I" Dans les sli'.ihiiloiiiics, pmir |»rnlnn;.M'r le crmi) de ciseaux dans le sens
in(li(|ii('-. Dans la stialK»loniic du iiimscIc droit snpi'rifur t'ii jtarticnlici', si la
sitiialioii Irt's excentrique el la diicclidii liiyanlr m arrière de l'exlrénjUé
externe n'était pas présente à l'espril. on l;iis-.riail laiileiiieiit échapper rpiel-
(pies libres tendineuses.
2' Dans notre opération de ptosis, nous tenons à prendre la languette au
milieu même du tendon pour ne pas modifier l'action complexe du muscle.
On se souviendra donc que la houtonnii-re doit être pratiquée et la laiiiiui-lte
taillée im |ieu vu dehors (2 à ."? nililliiirti-cs) ihi n)(''ridien de la coriiée.
DniKcrio.N hk i..v lignk d'inskuiion. — Pour toutes les parties du tendon qui
ne sont pas situées en face des méridiens de la cornée, nous prenons nos mesu-
res sur une tangente passant par l'extrémité de ce méridien. Si nous disons
pour simplifier «distance à la cornée ». il s'agira donc en réalité de la distance
à la tangente.
Muscle droit supérieur (fîg. 583, DS). — L'extrémité externe est à 1 1 milli-
mètres de la cornée. Partant de ce point, l'insertion se porte, dans un coude
hrusque de .î millimètres, en avant et un peu en dedans. Le sommet du couder
est à 9 millimètres de la cornée. De là. la ligne devient régulièrement oblique
en dedans et en avant jusqu'à 3 millimètres de l'extrémité interne. En ce point.
la distance à la cornée est de G mm. T) (milieu, <S millimètres). Puis l'inser-
tion s'infléchit assez fortement en arrière et légèrement en dedans jusqu'à Tex-
trémilé interne située à 7 mm. 3 de la cornée.
Dans la ténotomie du muscle droit supérieur, il est donc formellement
indiqué d'introduire le crochet par le bord interne et de pousser l'instrument
en dehors et en arrière.
Muxcle droit inférieur. — L'extrémité externe est à 8 millimètres de la
cornée. La ligne d'insertion se dirige de dehors en dedans et d'arrière en
avant, jusqu'à ('• millimètres, point le plus saillant, situé à o mm. o de la
cornée (milieu, t» millimètres). Puis elle s'infléchit de dehors en dedans et
d'avant en arrière sur une longueur de 3 mm. T) à 4 millimètres jusqu'à
l'extrémité interne située à 7 millimètres de la cornée (fig. o83. DIF).
L'insertion du muscle droit inférieur décrit donc une courbe irrégulière,
à convexité antérieure, dont le sommet est plus rapproché de l'extrémité
interne. Sa direction générale est oblique d'arrière en avant et de dehors en
dedans.
Dans la ténotomie du muscle droit inférieur, comme dans celle du muscle
droit supérieur, on introduira le crochet par \q bord interne; on poussera le
crochet de dedans en dehors et d'avant en arrière, comme dans la ténotomie
du muscle droit supéi'ieur, mais dans une direction moins oblique.
Muscle droit interne. — L'insertion du muscle droit interne n'est pas
exactement rectiligne, comme on l'enseigne habituellement. Elle décrit une
courbe légère, à convexité antérieure. La partie la plus saillante est au centre
(à 3 mm. 5 de la cornée, fîg. 383, DIN).
Son extrémité supérieure esta 6 millimètres de la cornée; son extrémité
inférieure à 7 millimètres. On pourrait déduire de cette différence que la ligne
[MOT A J s.]
958
APPAREIL MOTETlî hïi L'(>:il.
n?
|il\
(llnscrlioii se dirige ohliquomfMit. flans son ensemble, de haut en bas et d"a-
vanl en arrière. Il n'en est rien. I^'extrémit»; inférieure seule forme brus-
([uement un petit coude de i millimètre en arrière comme rextrémité externe
du nuiscle droit supérieur. (>(•
retour n'est du reste pas assez
prononcé pour mettre obstacle
à l'introduction du crochet par
le bord inférieur.
Muscle droit exlenvj. — La
courbe, à convexité antérieure.
existe encore, mais à peine
sensible. Entre son point sail-
lant et les extrémités, la dis-
tance à la cornée ne varif
que de 14 et 12 millimètrt'
(fig. 583, DE).
Fucbs signale une légère
obliquité de l'insertion. Une
obliquité existe, en effet, de
haut en bas et d'avant en ar-
Fui. :\%2. — Sclicma classique des inseilions scleiulicules rière ; l'extrémité inférieure
des muscles droits. (D"apiès Tillaux.) s'éloignant, de 1/4 de milli-
ItlX, muscle (Iroil intoirip. — DIF, muscle dioil inférieur.— mètre en nlus de la COrnée
1)1-;. nuisnlc (Iroil externe. — DS, mu.-^cle droit supérieur. . . " .
dette minime, mais très con-
slanle différence ne s'explique pas, comme dans l'insertion du muscle droit
interne, par une inflexion brusque de l'extrémité setde. La ligne d'insertion
du muscle droit externe est liés légèrement, m.ii-- liien réellement oblitjur
dans son ensemble.
L'insertion du muscle droit e.xlerut' dépasse le méridien de la cornée de
'.\ mm. ;') en haut et de 5 mm. ;> en bas. Dans une ténotomie de ce muscle, on
|)roloiigera donc la seclion dans cette dernière direction.
DisiANCE OES i.NSKRiiONs .\ I. A ccMtNKK. — Tous l(>s auteius out uicsuré cette
distance en prenant comme uni(|ue point de repère le mUh'xi dit lendon :
-M
KRCKKl..
SAn'Ev.
lll.l.M
\.
\M:t\>.
Tkstit.
MOT.VI:
Ihoil interne. .
0,0
î)..")
i;
• i.M
ri.s
ri.."»
Droit inférieur.
0.8
0,7
II
li.'i
(i.:i
r>
Droit e.xlerne. .
7.2
7.'2
7
(i.i)
7.1
o.s
Droit supérieur.
S
S.;i
S
1 . 1
s
s
Les écarts, peu importants du reste, tians ces résultats, sont attribuable>-
aux dilTérences individuelles vl. priiKMpalement. au volume dt>s yeux exa-
minés.
<>ii peut adnieltfc en |»ratii]iie (|iic le inilieii de l'insertion du
do la cormo.
Muscle droit interne est ii l.i dist.uuc d
Muscle droit inférieur — —
Muscle droit interne — —
Muscle droit supérieur — —
:i a !>'"
r. il 0"
l)"aj)rès cette inélliodc de mensiii atioii. il apparaît donc qiit> les insertion?
Mr-(ji.i;s. 959
<l»'s imisclcs deuils runiit'iil iiiilniii- de l.i roriu'c. lum |i;i< tiii (•(•l'clc, iii;ii< uiir
s|)iral(' iVirnrM'rr dunl la li^nc rsl de |iliis en |ilii- di^laiilr du iimsi le drmi
iiiici'iir ail inii^ijc ili'dil >ii|t(''i'iriir ( lin . .">S2|.
.Mais (clif li<;-ure <'sl (oui à l'ail arlllicii'llr cl dr ( iiiixciilion. Kii ('(Tri, le
indien du Inidoii n'est en iiièiiie leiii|is le |iuinl le plus rapiinx lu- de la euriiée
(|ne dans le >eiil muselé droil iiilerne. il ne peni jamais èlre edusidéré comme
une iimyenne enli'c le pmnl le plii^ axaiicc cl le puiiil le plus l'cciih' de l'inser-
linii; enijn il n'ol (amais >ilur' en l'ace du inr'iidicn coi rc^pdiidanl de la
citrii(''e.
(^-e j)oinl de lepére l'-l donc mal clidisi ;i luns é^'-ar<ls cl, eu l'ail, la s|>irale
classique ne donne aucune idée e.xacle de la vérilalde liLiiie d'inserlion de<
nnisclos droits.
An lien dn poini de repère |)urenient conventioiuiel dn milieu du lendon.
prenons les distances cornéennes des points les jdns rapprochés et les plus
éloignés des insertions. Nous aurons les < liilTres siii\aiils (11g. 583) :
KISIANCK A I.A CIIHNKK llK I.A l'AHTIK I A IM.IS AXANCKK lll TKMXIN.
Muscle droit inU'rno ."i""",.")
Muscle (lioit iiifcrieur ■')..\
Muscle droit externe (i.7
Muscle droit supérieur (1..")
DISTANCE A I.A (UIIINKK llC IMIINÏ I.K IM.lS liKrlI.K IH ÏKNDO.N.
Musclo droit interne """"
Muscle droit inférieur 8.0
Muscle droit externe T.o
Muscle droit supérieur II. il
Fixons tous ces jioinls de repère : dessinons la ligne- de jonction de tontes
les extrémités tendineuses — cette ligne forme en même temps la ligne d'in-
sertion de la capsule antérieure et la limite de la ca\ ité de Tenon: — nous
obtiendrons ainsi la ligure ^(Si qui aiu'a le mérite d'exprimer une vérité ana-
lomique.
Vahikïés i»ks mcscles droits. — Ces variétés sont assez rares. Le muscle droit interne cl
le inus(de droit inférieur peuvent être réunis dans tout le tiers iKistérieur de l'orbite (Mncn-
lister). Les deux faisceaux d'origine du muscle droit externe i)ouvent être plus ou moins
fusionnés. Zagorski et .\lbinus ont noté la complète indépendance des deux faisceaux.
Macalister a siiiualé l'absence du faisceau externe sur deux cadavres, lairnow a vu le
muscle droit externe envoyer deux faisceaux sur le tarse de la paupière inférieure (?).
Schlemm a signalé un faisceau anastomoticpie entre le muscle droit externe et le muscle
droit inférieur. Nous-mème, nous avons disséqué sur les deux yeux d'un sujet, un faisceau
volumineux émanant du bord externe du muscle droit inférieur, se dirigeant vers le
musclo droit externe et se perdant en éventail dans la gaine de ce dernier muscle. Cette
anomalie rappelle une disposition normale de certains ruminants et solipèdes. Les muscles
droits interne ou externe peuvent faire défaut dans des cas de strabisme (Testut). Tous les
muscles de l'œil étaient absents dans un cas de Kleiscosli.
Muscles droits des vertébrés. — Les muscles droits sont au nombre d(> ([uatre cliez
tous les vertébrés dont l'ccil n'est pas atropbié.
Nous avons établi (Anatomie et pliysiologie de l'appareil moteur de l'o'il de l'homme et
des vertébrés. Encyclopédie française doplitalmologie, t. I et t. 111) ([ue le développement
des muscles oculaires est principalement régi par la loi suivante :
Plus l'animal a besoin d'étendre son clianip du refjard. plus ses nixseles oculaires fc
dêceloppent.
Et inversemcnl.
[MOTAI.^.]
960
Aprm;i:ii. NuriKi-R i»k i.titii.
Par suite, li*s muscles droits sont extreinemeni •.-réles clicz les o|)liiilienâ. les clielo-
iiieiis et les batraciens. Chez ces derniers. Ciivier n'avait vu qu'un seul muscle droit:
nous les nvftns tous isoli-s et dessinés: mais leur p-racililé rendait excusable cette erreur
du scal[ie!. Les muscles droits des oiseaux sont courts et minces relativement aux dimen-
sions du globe, l'extrême mobilité du cou suppléant an peu de mobilité de l'u'il. .\u
<ontraire, les muscles droits sont bien ilévelop|tés cliez les poissons et la plupart des
mnminiréres.
Les insertions orbitaires ou postérieures des muscles droits présentent des variations très
importantes dans la série des vertébrés, (iroupées nvlmu- du vcvf oj/liquc. dans l'anjrle
posiéro-interne de la cayilé orbitaire cliez les mammifères et les oiseaux, elles se jtlacent
chez d'autres (sauriens, crocodiliens, nombreux téléosléens). en arriére du nerf optique, dans
un canal spécial {canal
DS
Fi(i. 583. — Insertions
scléroticales des
muscles droits.
!).<, nnisi-le droil siipû-iciir. — IJIN. nniscle droit inlf'rn»\ — DE, mtisolo
«Iroil pxtprne. — I)IF, iniiscle droit inféritîiir. — L. L, L, L. li^'iics d'insorlion
cli; la capside anliTicure à la selérolique.
])lién<i'idal) avec lequel
elles jtcuvent arriver jus-
qu'à l'articulation ocripi-
to-verlébrale (Scomber.
Ine dis|)Osition inverse
se produit cbez les srjuales
et les rajides, etc. Leurs
muscles droits s'insèrent
non plus au fond de l'or-
bite, autour ou en arrière
du nerf o|jti(|ue. mais sur
une tig-e cartilag^ineusi-
implantée au milieu du
septum intcrorbilaire, en
avant du nerf optii/ue.
Les variations des in-
sertions scléroticales ne
sont pas moins intéres-
santes. Leur distance à la
cornée varie suivant une
loi que nous avons établie
dans toute la série des ver-
tébrés. l'tu>< l'anijle forme
par l'axe du mtiarle et
Vace antéro-postérieurdu
(jlobc est ouvert, plu!< l'iu-
sertiiiit hulbaire du niusrle rcule verx l'/i'hitisplière poslêrivur.
Et iin'er.<ement.
Nous n'avons pas trouvé d'exception à celte rè.eric dont l'application ttevienl particulière-
ment évidente dans la ligure 57!). Le muscle droit postérieur du scomber. presijue parallèle
il l'axe du gloi)e a partir de son point de réllexion sur l'orillce du canal spbenoïdal. s'in-
sère tout près de la cornée. .\u contraire, le muscb' droit antérieur, presque iierpeiidicu-
laire a l'axe du globe, recule son insertion jusi|u"au voisinag-e du pôle postérieur.
Chez l'homme, le muscle ilroit interne dont la direction se rapproche le plus du parallé-
lisme avec l'axe antéro-poslérieur de l'œil, possède rinsertion la moins distante de la cornée.
La raison de cette loi est facile à saisir: nous l'avons long-nement discutée ailleurs (in
l:')iei/clopêdie française d'o)>hlalmolinjie, t. I.)
.V propos des muscles droits des vertébrés, nous devons mentionner le muo-lr •hoaniâdr.
inconnu chez l'homme et les singes élevés. Nous l'avons trouvé chez quebiues cétacés, chez
les liatraciens anoures, les sauriens, les crocodiliens. les chéloniens el la plupart des mam-
mifères (lig-. .")!):; et ")!)(»).
Il alTecte la (igure d'un cône assez' régulier, à snmmcl postérieur, indus dans le cône
rormé i)ar les (juatre miiscles droils.
L'insertion scleroticale a lieu en arrière de celle des muscles droils. sur riicmisphèie posto-
lieurdu globe; elle ne dépasse que très rarement l'etiuateur sur quelques points ic>"nivores).
Le cône musculaire est fermé chez les rong-eurs: il luesente un tui deux interstices cellu-
leux chez les ruminants et les solipèdes; chez les carnivores il se divise en quatre faisceaux
tout aussi nettement sépares que les quatre muscles droits. Chez les singes inférieurs, il
s'alnqdiio et se réduit à une seule bandelette musculaire (macaques).
Le muscle choanoide est retracleur et suspenseur du g-lobe. Kn outre, il est cliargre de
déployer la paupière clig-nntante lorsqu'elle n'est pas pourvue d'un appareil moteur spécial.
Mis(:i.r:s. 961
II. Ml SCLKS (ilU.Kjl KS
Muscle oblique supérieur ou grand oblique. — Inskmtiiix
(iiiitl I Miii; (11' l'osiKUiKi UK. — Le liilisclr priiiid oMiqnc s"iii<cr'c ;mi IoikI de Idr-
l»ilc. sur la fraiiic du iii'il" «ipllcjuc, l'iilrc les iimsrlcs flinits siipr'-riciir cl in-
iriiir (li-. :;s(i).
hiiiKc.i i(i\, itAi'i'niîis. — Il se (liriLir cil a\aiil cl ni liaiil, en se |(laiaiil dans
ran<il(' siipéro-inlcrnc t\i' la ravilc de rorhile, enire le innside droll inleriie
en dedans, les ninsi les didil supérieur et relcveur de la jiaupière en haul. Il
ui(U|)c lin plan pins élevi- ([ne ces muscles, et sa face snperlieielle émerge du
lissii adipeux à jieu |)rès dans loule son étendue.
A laiiplc siipéro-interne du rebord orbitaire, à 3 ou 'i iiiilliinclrcs en .iiricrc
«le ce reliord. il Iraverse la poulie du muscle grand oblique.
Celle poulie est lormée par un demi-anneau fibro-carlilairineux sinsi'-rant
sur les bords (rune fossette frontale; Tanneau tout entier est donc osléo-ljbro-
cartilagincux.
En sengageant dans la poulie, le corps musculaire fait place à un tendon
épais, un peu aplali. à fibres nacrées et brillantes qui lui donnent l'aspect d'un
ligainenl ailiciilaire. diiiie largeur de o mm. Ti et d'une longueur de 'l'I mil-
limètres.
Sa direclion esl I(miI aiili'c (|iie celle An innsclc: Il >c poiic d'avant en
arrière, de liant en bas et de dedans en dehors; passe sous le muscle droit
supérieur et s'insère sur la partie supérieure, postérieure et externe du globe,
entre les muscles droits supérieur et externe. Des brides fibreuses, en
nombre variable, relient habituellement le tendon à sa gaine.
IxsERTiox SCLÉROTICALE. — En arrivant à son insertion, le lendon s'élargit
brusquement en éventail.
L'insertion mesure 11 millimètres de largeur. Elle forme une courbe très
accentuée, à convexité tournée en dehors, vers le muscle droit externe.
Son extrémité postérieure est à 10 millimètres du nerf optique.
Son extrémité antérieure est à 14 ou 13 millimètres du bord de la cornée,
('elle extrémité antérieure atleiul et dépasse même souvent d'un millimètn;
l'équatenr d(> l'œil.
Muscle oblique inférieur ou petit oblique. — Insertion orbitaire
ou ANTÉRIEURE. — ]>e musclc petit oblique (fig. 580 et o81) s'insère à la
partie inférieure et interne de la circonférence de l'orbile, à 2 millimètres en
dehors du sac lacrymal, par de courtes fibres tendineuses.
Direction, rapports. — De ce point, il se dirige obliquement de dedans
en dehors et d'avant en arrière, passe sous le muscle droit inférieur avec
lequel 11 contracte une adhérence aponévrotique très intime (fig. 381 et 393),
s'applique et s'enroule sur la sclérotique dans tout l'espace situé entre les
muscles droits inférieur et externe.
Insertion scléroticale. — Le tendon sclérotical est large et aplati. Les
fibres tendineuses sont mélangées de faisceaux charnus jusqu'à l'insertion.
romiER ET ciiARrv. — V. (il
[MOT Aïs.]
962 APPAI'.KK. MOTKUH DE I.'OKIL.
Il s'insère à la partie ])ost('Ti('iin'. inlriieurc et externe du globe sous le
muscle droit externe, mais obliquenieul par rapport à ce muscle; l'extrémité
antérieure de l'insertion étant située sous le bord inférieur du nuisdr droit
externe et l'extrémité postérieure arrivant près du bord supérieur du même
muscle (fig. 5S(I, 01).
La largeur de l'insertion est de 12 millimètres; elle se dirige d'avant en
arrière et d(! bas en liaut en formant une légère courbe à concavité supérieure.
Toutefois, l'extrémité postérieure s'inllécbit brusquement en bas sur une lon-
gueur de 4 millimètres.
L'extrémité postérieure esta 7 millimètres du nerf ()pli({ur ; elle est plus
rap|)ro(liée de ce nerf que l'extrémité postérieure de l'insertion du muscle
grand oblifjuc. L'extrémité antérieure est à l<i millimètres du boM de la
cornée.
Les insertions scléroticales des deux muscles obliques ne sont donc ni
])arallèles ni linéaires, comme l'indiquent la plupart des auteurs. Nous venons
de voir, en effet, qu'elles décrivent une courbe très accentuée pour le muscle
grand oblique, irrégulière pour le muscle petit oblique. Quant au parallé-
lisme, les deux insertions se placent en regard l'une de l'autre, mais sui-
vant deux lignes obliques qui s'éloignent d'arrière en avant: en sorte que
les extrémités postérieures des insertions s'écartent do H millimètres; les.
extrémités antérieures de 14 millimètres.
VARiKTiis DES MUSCLES OBLIQUES. — Lcdouble, cinns le cours de ses reinanjualjJos travaux
sur les vaiialioiis du système musculaire, signale deux anomalies fort rares du niusck'
oblique supéricnr.
Dans le premier cas, remaniiialde en outre ]»ar sa bilatéralité, toute la portion orbitaire
du muscle était supprimée. La poulie cartilagineuse n'existait pas. Le muscle frrand obli(iue.
réduit à sa j)ortion réliécliie, s'insérait directement dans la fossette destinée à la poulie. Il
s'insérait d'autre part à la sclérotique dans la région habituelle et par un tendon eu éven-
tail, mais la partie comprise entre ses deux insertions était charnue. *
Dans le second cas, une prèle bandelette musculaire accompagnait le bord supérieur du
tendon du muscle grand oblique et s'insérait à la sclérotique près du tendon.
Ledouble croit pouvoir faire remonter ces anomalies à un retour alavi(|ue vers les verté-
brés inférieurs. Pour de multiple» raisons, nous croyons à un simple i)hénomène tératolo-
gii|ue. \ rapprocher des cas de Ledouble : sous le nom de ;ir<i<-ilHmtts urbilis, .\lbinus et
a|)rès lui Bochdaleck ont signalé un faisceau surnuméraire ([ui lonireait le bord supérieur
du p-rand oblique et venait s'attacher sur sa poulie de réilexion (ïestnl).
L'insertion scléroticale du muscle oblique inférieur est habituellement telle que nous
l'avons décrite, mais elle présente des variations fréciuentes (]uaiU à la position qu'elle
occupe sur l'hémispiière postérieur. Nous avons observé un sujet chez lequel Vextrcmilé
poslcficHvc de ritu^erlion lourludt le nerf o/iI'kjuc.
Muscles obliques des vertébrés. — lue comparaison rajùde des nuisclos obliquer
des vertébrés avec les mêmes muscles de l'honnue ne sera pas sans intérêt.
Insertion oriiitaihe. — Chez tous les vertébrés, sauf les mannnifères. les deux muscles
obliques s'insèrent sur deux points très rapprochés, ii l'angle antéro-interne de l'orbite
(lig, 571)). (^hez l(>s mammifères, à l'exception des cétacés, le muscle oblitiue supérieur
s'insère au fond de la cavité orbitaire.
Direction. — Les muscles oblit|ues des poissons, des batraciens, des reptiles et des
oiseaux se dirigent de dedans en dehors. Klant donnée la situation latérale des orbites,
cette expression de dcdn)is en dehors é(|uivaut a celle iVnrrière en <niiiil chez riiomme.
La direction des muscles obliques des vertèbres inférieurs est donc op|iosee à celle des
muscles td)liques de l'homme.
Chez les ruminants et les solipèdes, l'inserliiui orbitaire du muscle grand oblique ^nous
n'envisageons en ce moment «lue l'insertion i>hysiologique, c'est-à-dire la poulie) et celle
«lu muscle |)etit oblique sont très éloignées du reluutl orbitaire: l'iiiserlion scléroticale
CAPST'I.M riK TI:N()N.
963
s'avniice «u coiilrairo vers la cornco. Il pu ri'sullc <iiii' la dircrtiim eut prest/uc Irunnnersah:.
Chez les {aiiiivoies, l'iiiserlion orliilaiie s'avance; riiiserliuu scléruticaic reste à peu près
an nii'^inc point : dircrlimi un pi'u (iliHijur en arrière.
Clit'/. les siii;^('s et rimtnnie, l'insertion orhilaire s'avance encore et rinserlion sclérolicnle
se fait {ont cnlifre sur riiétnisplirMC posti-rienr : dircclion très ohliijue d'avant en arrière.
I, 'élude comparée îles muscles ol)li(|n('s présente un grand nomlue d'autres poitits iiitc-
rcssanls; mais nous signalons parlicnlièrenient cette translormalicui dans la rlirection de
CCS nniscles, parce cpu; la régularité de la progression avec laipielle elle est elahlii; des
verlélires intérieurs aux veridircs sufn'rienrs et à l'honinie, constitue un l'ait exceptionnel
dans l'analomie comiiarcc de l'appareil moteur tie l'œil.
CHAPITRE II
CAPSULE DE TENON
Définition. — Nous maintenons ce nom consacré par l'usage. Il est juste
(railleurs de rendre hommage à Xénon qui, le premier, décrivit la membrane
d'enveloppe du globe oculaire et les ailea ligamenteuses.
Nous devons dire loulefois. dès maintenant, que le terme de ca[)sule est
FS FS
DE ' DI
Fui. 384. — Schéma de la capsule de Tenon de l'horarae (coupe horizontale).
Aponévrose en bleu, muscles en rouge, séreuse en noir.
DE, muscle ilroit externe. — DI, muscle droit interne. — A, gaine des muscles. — AR, feuillet profond de la
jïaine des muscles abandonnant le muscle et se repliant sur riiémisphère postérieur du globe qu'il tapisse en
formant la capsule postérieure CP. — \K, aileron ligamenteux externe. — AIN, aileron ligamenteux interne.
— FS, fascia sous-conjonctival ou capsule antérieure. — BS, bourse séreuse. — S, membrane séreuse de la
cavité de Tenon. — SR, cette membrane se repliant en suivant dans son repli le feuillet profond de la gaine du
muscle.
inexact en ce sens qu'il donnerait à penser que la calotte fibreuse de l'œil est
la partie principale de l'aponévrose orbitaire. On doit en réalité entendre par
capsule de Tenon, Y aponévrose du groupe musculaire de l'orbite se dédou-
blant, comme toutes les aponévroses des groupes musculaires, pour former les
gaines particulières des muscles, les enveloppes des glandes (glande lacrymale)
et des viscères (œil) de la région.
[MOTAIS.]
964
AITARIIIL MOTEUH OI- I.OI-II,
Description générale. — Suivons l'apftiK'n'rose orbitairo d'arritTe en
avani en parlai) l du Coiid de l'orbite (iïg. ))<S4 et 080).
Celluleuse en arrière, elle se soude, avec le périoste et la gaine fibreuse du
nerf optique, aux points des insertions des muscles. Elle accompagne les mus-
cles en avant, leur fournit une gaine et s'étend, dans les intervalles muscu-
laires, en une la-
melle très mince
qui cloisonne, dans
ses dédoublements
celluleux, les lobu-
les adipeux, les
vaisseaux et les
nerfs.
Au niveau de
l'iiémispbère pos-
térieur du globe,
les deux feuillets de
la gaine des mus-
cles s'épaississent
et prennent une
disposition très dif-
férente.
Le feuillet pro
fond ne suit pas
jusqu'à l'insertion
scléroticale la face
profonde du muscle
et du tendon, qui
doit glisser libre-
ment dans la cavité
séreuse. 7/ aban-
donne totalement
le muscle pour se
replier sur l'hémi-
Fk;
oSo. — Siliéma de la capsule de Ti'imn
(coupe verticale).
Aponévrose en bleu, muscles en rouge, séreuse en noir.
DE, muscle droit inférieur. — DS, muscle droit supérieur — H, muscle releveiir
de la paupière. — CI, coupe du muscle petit oblique. — TI, cartilage tarse infé-
rieur. — TS cartilage tarse supérieur. — CON, espace conjonctival. — A, aponé-
vrose formant la gaine des muscles. — AR, feuillet profond de la gaine des nuis-
rles abandonnant les muscles et se repliant sur riiémispbère postérieur du globe sphère pOStétieUr
(lu'il tapisse en formant la capsule postérieure CP. — CF, cravate libreusc dont 1. ,i.l„ ^..•:i ,-,„
■ 1 1 1 •. • f ■ r 1 1 .-•11- f • du (ilooe nu u en-
la gaine du muscle droit inférieur entoure le muscle petit oblique. — fascia sous- '^ "^ .'/ 1
conjonctival ou capsule antérieure. — LT, LT, lamelles terminales de l'entonnoir veloppeCOmmC UUe
aponcvroti(|ue se rendant aux cartilages tarses et aux rebords orbilaires (Pun des , pi.
lirels de gauche qui devrait s'arrêtera la ligne se rendant au cartilage tar.-ie est CalOlie IlDIt US(.
prolongé par erreur jusque dans le sac conjonctival). — S, membrane séreuse de la {Cai)Sulc l)OSt é-
cavité de Tenon. — SU, cette membrane suivant la gaine profonde des muscles • \
dans son repli sur riiémisphère postérieur. rU'U)'e).
Ouaiil au fuil-
rale-
equaleur ilc 1 d'il
rn deux lascias ine
Ici super/iriel, il se divise von
ment étendus et résistants.
Le premier, souple, élastique, translucide, continuant exaclemtMit ce feuillet
superficiel, accompagne la partie oculaire du muscle et le tendon dont il forme
la gaine super/icielle, puis s'étale sur la scléroiitiue dans les intervalles muscu-
jairi>s (>l se j>roloiige jusqu'à la cornée. (*u lui d(Mine le nom île fascia sous-con-
CAPSUI.h: lil': TKNON. 965
|(tiM'Il\al (III r(ij)xii'(' anU'rieurc. La capsule aiitérioiirc, unie h l;i (■a|)siile pos-
léi'ieiii'e, consliliie la nijinidc fîhrcifxr rmnjihHr ilu (/lohe.
Le secoiitl, s\'<arlaiil du /^lohr, se reiul aux j)aupiHres cl à la rirconlV-renccî
(le l'orliile CM Iniiiic d'eiUonnoir fihmix ou ccllulu-lihreux, doiil les faisceaux
situés au niveau des muscles, considérablement renforcés, pi-cnncnt le nom
d'aile)'on>i l'uiamcnleux.
En résumé, les muscles de l'orhilc, comme lous les muscles de ["économie,
sont pourvus de gaines dont l'ensemble constitue l'aponévrose du groui)e mus-
culaire de l'orbite. De cette aponévrose musculaire se détachent deux expan-
sions principales :
1" La capsule libreiise du gl()i)e formée, en arrière, ]»ar le l'cpli du fciiillcl
|)rol"()iid et, en avani, par l'étalemenl du rciiillct superliciel ;
2" L'entonnoir ajjonévrolique avec ses ailerons, émanant du feuillet super-
ficiel et des lames intermusculaires, agent de fixation et de susi)ension de
ra|)par(>il moteur et du globe.
I)'aj)rès Scliwalbe, la structure de la capsule fibreuse du globe à laquelle
nous pouvons assimiler la plupart des gaines nmsculaires et l'entonnoir aponé-
vrotique, sauf les ailerons, est la suivante :
« On y trouve des faisceaux de fibrilles de tissu connectlf des grosseurs les
plus dillerentes s'entre-croisant dans toutes les directions sur le plan de la
membrane. Souvent ces fibrilles sont réunies en rangs tellement serrés dans
un faisceau que celui-ci paraît presque homogène ; les fibres élastiques cou-
rent également dans toutes les directions et sont remarquables |)ar leur
finesse ; en général, elles courent de longues distances sans se diviser. Le
faisceau leur doit la facidté de se rétrécir quand il est arraché de ses points
d'insertion. »
L'aspect extérieur de l'aponévrose orbilaire répond à cette structure. Cel-
lulo-libreuse ou très dense suivant les régions, elle est de couleur grisâtre ou
blanchâtre ; sa caractéristique, avec une résistance variable, est la souplesse et
l'élasticité.
Reprenant l'aponévrose à son origine, au sommet de l'orbite, et la suivant
dans son trajet, d'arrière en avant, on trouve à décrire successivement :
1" Les gaines musculaires, du sommet de l'oi'bite à la naissance des ailerons;
2" Les ailerons et l'entonnoir aponévrotique ;
3" Le fascia sous-conjonctival ;
4" La capsule fibreuse du globe ;
u" La séreuse oculaire et la cavité de Tenon.
I. _ APOiNÉVROSE, DU SOMMET DE L'ORBITE A LA NAISSANCE
DES AILERONS.
Aux points d'insertion des muscles droits, du muscle releveur de la paupière
et du muscle oblique supérieur, l'aponévrose, réduite à une couche celluleuse,
se soude au périoste et à la gaine du nerf optique. Elle se porte en avant, en
accompagnant les muscles à chacun desquels elle fournit une gaine jusqu'à la
naissance de l'aileron.
[.l/0r.4/8.j
966
APPAIŒIL MOTEUR DE LTJEIL.
Gaines musculaires. — Les gaines musculaires présentent un feuillet super-
ficiel et un feuillet profond.
Feuillet superficiel. — Nous avons observé précédemment que la facf
superficielle des muscles droits interne, externe et inférieur et du muscle rele-
veur de la paupière apparaissait à peu près à nu dans la moitié postérieure de
leur trajet, les masses graisseuses qui recouvrent la partie antérieure des mus-
cles ne devenant régulièrement abondantes qu'à la naissance des ailerons.
Le feuillet superficiel de la gaine des muscles se présente donc en général
sans dissection, après avoir enlevé les parois orbitaires, le périoste auquel il est
uni par de« filaments
conjonctifs et quelques
P5 lobules adipeux.
-T Celluleux tout à fait
Y{S ^^^ fond (l<» Torbile, il
-AR forme, à |)arlir de 7 à
S millimètres jusqu'à
l'aileron, une mem-
brane mince et pres-
que translucide
comme l'aponévrose
des oiseaux, mais de
plus en plus appa-
rente en se rappro-
cbant de l'aileron. On
peut la saisir et la
soulever avec une
pince à dissection,
bien qu'elle soit assez
2 en t>
Fif). o80. — Coupe horizontale des muscles et de leurs gaines.
AA', gaine des muscles. — A, feuillet supei-ficiel. — A', feuillet profond. —
AU, repli du feuillet profond abandonnant le muscle pour tapisser riiémi-
splière du glolie en formant la capsule postérieure CP. — .^E, Al, ailerons liga-
menteux externe et interne. — FS, fascia sous-conjonctival ou capsule anté-
rieure.— A", lames intermusculaires de l'aponévrose. — S, membrane séreuse ajlj-iprpntp -i la surface
<le l'œil. — RS, son repli accompagnant le repli de la gaine du muscle sur l'Iié-
misplière postérieur. — TT, tendon scléroticai du muscle. musculaire, mais OU
la mot mieux en évi-
dence en la soiilevunl indirectement par des tractions de la masse graisseuse
de la base des ailerons sur laquelle elle envoie des tractus celluleux.
(lelle description s'applique au feuillet superficiel de la gaine des muscles
droits inlerne, inférieur et externe.
Le muscle droit supérieur est à peu près complètement sous-jacent au muscle
releveur palpébral. Son feuillet superficiel est généralement plus dense que
celui des autres muscles droits. Près du hoid interne du inuselt>. ee feuillet se
porte à la face profonde du muscle releveur île la paupière, se dédouble et l'en-
veloppe. Il est très aisé de se rendre compte de celte dis|>osilion soit en prati-
quant une coupe transversale des deux muscles et de leurs gaines, soit en sou-
levant le muscle releveur (fig. 58^ et 301). Nous avons plusieurs fois rencontré
une petite bourse séreuse signalée par Denonvilliersdans l'épaisseur du feuillet
qui relie les deux muscles, vers la |)artie antérieuri', à !(• on llî millimèlres de
la naissance du tendon du muscle releveur.
Quant au muscle oblique supérieur, sa diiecrKMi c.\ctMilri(]ue et sa situation
superfici(>lle dans lonie l'étendue de la cavité orbitaire le laissent en dehors d»'
CAPSULE DE TENON.
967
la (]('S('ri[)li(iii (nii |)r(''C('(l(\ Sa gaine ost lorniro par los laines interniusculaircs
venant des niii.scics droils iiilcciic et sMi>t'Tieiir. IMus eelluleuse que eellc des
Muisoles droits, elle s'étend luiil inruic de l'insertion orhitaire à la poulie.
FruiUrt prnfiint/. — !>.(• Icuillet iirofond de la gaine musculaire re[)osf sur
les couches adipeuses qui le séparent du nerf optique.
Gelluleux en aiiière, plus ivsislanl, c[uoique mince et transparent, dans ses
deux liers anl( rieurs, ilollVe
la même sirucluie (|ue le
feuillet superficiel.
Mais, au niveau du pôle
postérieur du globe, en un
j)oint correspondant à peu
])rès îf la naissance de l'ai-
leron sur la face superfi-
cielle du muscle, il s'épaissit
tout à ct)up et |)rend rasjH'ct
d'une membrane élasli(|ue
d'un blanc jaunâtre. H
s'avance ainsi sous le mus-
cle — auquel il n'adhère pas
— jusqu'à 2 ou 3 millimè-
tres de l'équateur. Puis, au
lieu de continuer sa marche
on avant, il abandonne tout pi-j. 537
à fait le muscle pour ne
replier sur l'hémisphère
postérieur qu'il tapisse en
formant la partie postérieure
de la capsule fibreuse de
l'œil (capsule jiostérieure).
Cette disposition est d'une
évidence telle qu'elle ne peut être discutée. Ou'on soulève simplement le
muscle d'arrière en avant, après avoir enlevé les masses adipeuses post-
bulbaires, ou qu'on fasse une coupe antéro-postérieure du muscle à ce niveau,
il est parfaitement clair que la gaine profonde abandonne le muscle pour se
replier sur l'iiémispbère postérieur du globe (fig. 58(3 et ;J87). On ne trouve
plus, sous la partie oculaire du muscle et sous le tendon, que la séreuse
oculaire et quelques trabécules de tissu celluleux qui séparent celle-ci du
repli de la capsule.
La comparaison classique de la dépression de cette partie de l'aponévrose en
doigt de gant (Tillaux, Sappey, ïestut, etc.) est donc erronée.
Toute cette partie de Taponévrose se retrouve avec les nu-mes caractères dans la série
des vertébrés.
Chez les poissons, la iiaine musculaire, toujours celluleuse près de l'insertion orbitaire
des muscles, devient bientôt assez résistante, son rôle contentif prenant plus d'importance
dans une cavité orbitaire remplie d"une substance gélatineuse assez molle. Son caractère
particulier consiste dans le pont cellulo-fibreux très remarquable qu'elle jette des muscles
droits sur les muscles obliques.
Capsule de Tenon de l'homme, .aponévrose
vue d'arrière en avant sur l'hémisphère postérieur du
globe. Le tissu graisseux est enlevé. La cavité de Tenon
est ouverte au-dessous d'un muscle droit M par l'inci-
sion du repli de la gaine profonde et de la séreuse.
A A, lames celluio-fibreusesintci-musculaii-es. — \\\\, feuillet profond
(le la gaine incisé au moment où il abandonne le muscle pour se
replier sur riiémisphère postérieur où il forme la capsule postérieure
CP incisée en partie. — S, membrane séreuse incisée.
\M0TAIS.]
968
APPAHKII. MOTKCI; fiK I.OEII..
Nous donnons ici (fig. 088) le schéma de l'aponévrose orbilaire des squales dont TomI est
supporté par une tige et une capsule cartilagineuses. Il suffira de comparer ce schéma avec
celui de 1 homme (tig. 584 et o85) pour constater leur identité dans toutes les parties essen-
tielles.
Ciie/ l'esturgeon (acipenser sturio) dont l'œil, dans une cavité orbilaire encore plus éten-
due, n'a pour soutien qu'un cornet mince et celluleu.x, toute la j^artie postérieure des
muscles, le nerf optique comme le globe, sont entourés d'une gaine aponévrotique extrê-
mement dense et résistante.
Chez la plupart des mammifères, la gaine de la partie postérieure ou orbilaire des muscles
suit la loi générale : elle est celluleuse près de l'insertion orbilaire, dans l'étemlue où le
déplacementdes muscles est insignillant.
Plus épaisse en avant, elle prend les
caractères d'une aponévrose des mem-
bres chez les grands carnassiers et cer-
tains luminanls (asinus).
L'annloinie comparée ne laisse donc
pas de doute sur l'existence d'une
aponévrose musculaire dans la loge
orbilaire, aponévrose plus ou moins
fibreuse suivant la région, les espèces
et les individus, suivant le développe-
ment général des muscles ou des con-
ditions particulières d'équilibre, mais
toujours bien nette dans son ensemble.
Chez l'homme, la gaine de la moitié
postérieure des muscles est habituelle-
ment, comme nous l'avons dit, mince
et transparente; son peu d'épaisseur à
ce niveau est en rapport avec le faible
déplacement des muscles soutenus par
la couche graisseuse rétro-bulbaire et
conforme par conséquent à la loi qui
régit le développement de toutes 'les
aponévroses. Cependant, chez quelques
sujets maigres et fortement musclés,
nous avons rencontré de véritables gai-
nes fibreuses, d'un tissu donse et blan-
châtre, lue des pièces de noire collec-
tion, déposée au musée de l'École de
médecine d'.\ngei"s. en offre un ex(>m]tlc-
très rcmartiuable.
l'ic. 388.
Schéma de l'aponévrose orbilaire
du squale.
Aponévrose en bleu, muscle en roufre, séreuse en noir.
M, muscle droit. — ■ A.'\.\, aponévrose formant la fr.iine
(lu muscle et de la tige cartilagineuse. — Ali, repli du feuillet
profond de la gaine du nniscle tapissant l'Iiémisphcre pos-
térieur du globe pour former la capsule posli'rieure CP. —
EN, entonnoir aponévrotii|ue. — FS, fasciasous-conjomiiv.d
ou capsule antérieure. — S, membrane séreu.^e. — SH, snn
repli arrompagnant la capsule postérieure. — N, noyau car-
trlagineux de la sclérotique. — T, tige cartilaginoii~r.
Nous venons de décrire la partie
outre le soniiiiot de lorbite et les
postérieure des ^^aincs musculaires coiiiinisc
ailerons.
Nous avons conduit le feuillet profond jusqu'à sa terminaison sur l'hémi-
sphère postérieur. Nous le retrouverons plus lard à ])ro|)os t\o la capside lihreuse
du glohe.
Nous avons laissé le feuillet i>upcrficiel L la naissance de l'aileron.
Reprenons ce feuillet superficiel à partir de ce point.
.\ la naissance des ailerons, le feuillet superficiel se divise en di'u.x fascias :
l'un, qui comprend à la fois les ailerons li(jamenleu.r et Venltinnair celluln-
fihreux^ s'écarte des muscles et du glohe pour se rendre à l'orhile et au.\ pau-
pières; l'autre, sous le nom de fascia sous-conjonclival ou capsule anférieure,
prolonge par sa dircclion et sa dis|iosilion le fetiillet superliciel. forme la gaine
suj)erniielle du nmsclf dans sa partie oculaire et, s'éleudanl ilans les espaces
inter tendineux, recou\ ic la ludilié antérieure de la sclérotique.
<:\i'si'i.i': m-: ti:\(»n. 969
II. — Aii.KiîoNs i,i(;.\.Mi:.\i'Ki:x
A 211 (III 22 iiiilliiiirlrcs (lu Iniid (II' l'oi-hili'. à peu pn-s à la jiaiilciir du [xMc
|)(isl,(''rieur <lu j^loht! pour liois des iiiiiscics droits, à li ou 0 iniliiiiii'tres plus en
avant pour le iiiiisclc droit suj)ori('ur, le feu il tel superficiel delà gaine muscu-
laire, jii-;(pi(' là milice et transparent, devient tout à coup dense, épais, d'un
Maiic iégiM'emciil jaunâtre, et s'implante l'orlemeiit sur le muscle ; la ou les
l)andes libreuses (ju'il l'orme se rendent au rebord orbitaire et prenneiil.
depuis Tenon, le nom d'(iih:-< ligamenteuses ou ailerons ligamentetix.
Chacun des muscles droits possède au moins un aileron : le muscle droit
interne, l'aileron interne; le muscle droit externe, l'aileron externe ; le muscle
droit siipc'rieiir, deux ailerons latéraux ; en ISS7. nous avons découvert e( des-
siné l'aileron du muscle droit inférieur (|ui sert également de bande fibreuse
de renvoi au muscle obli([ue inférieiii". En outre, nous avons démontré cfue
le muscle relevenr de la paupière est pourvu comme le muscle droll siip(''rieiir,
de deux ailerons latéraux.
Les ailerons présentent comme caractères communs :
1° Leur épaisseur considérable relativement aux autres parties de l'aponé-
vrose orbitaire. Ils sont tous formés par un épaississement brusque du feuillet
superficiel de la gaine musculaire.
2" Leur forte résistance qui n'exclut pas une certaine élasticité. Sappey a
décrit dans les ailerons interne et externe, outre des fibres élastiques nom-
breuses, des fibres musculaires lisses et leur a donné le nom de muscles orbi-
taires interne et externe.
3" Leur adhérence à la face superficielle du muscle est tellement intime
qu'elle a pu faire croire à l'existence di; tendons proprement dits. Chez
l'homme, il n'y a pas, à l'état normal, continuité, mais simple contiguïté
entre les faisceaux musculaires et fibreux. Toutefois, nous avons très nettement
constaté, chez deux sujets, de véritables tendons orbitaires du muscle droit
supérieur : un tendon occupant la moitié externe de l'aileron supérieur externe,
un tendon occupant la partie superficielle de l'aileron supérieur interne.
Cette anomalie des muscles de l'homme rappelle un fait normal chez un
grand nombre de vertébrés. Les carnivores (canis) présentent des tendons orbi-
taires très accentués; nous avons dessiné de superhes tendons orbitaires éma-
nant de tous les muscles droits et obliques du poisson lune (orgathoriscus
mola) (fi*. 593) et du thon (thynnus).
4" Leur direction. — Alors que les muscles s'infléchissent en convergeant
sur l'hémisphère antérieur du globe, ils prolongent à peu près la direction
primitive des muscles, soit directement en avant (ailerons interne et externe),
soit obliquement et en bifurquant (ailerons doubles du muscle droit supérieur
et du releveur de la paupièi-e), mais toujours dans le même plan,
5° Leur insertion au rebord orbitaire. — Tous les ailerons s'insèrent au rebord
orbitaire. Nous verrons plus tard que cette insertion fixe est leur raison d'être.
6" Les ailerons ne sont pas des bandes fibreuses isolées; ils font partie d'un
entonnoir aponévrotique complet qu'ils renforcent au niveau des muscles.
7° Les ailerons — qu'ils soient de véritables tendons comme chez un grand
nombre de vertébrés ou des pseudo-tendons comme chez l'homme — consti-
[MOTAIS.]
970
APPAREIL MOTEUR DE L'OEIE
tuent pour tous les muscles de l'œil, sauf le muscle ^rand ojjlique, une ficronde
Inacrlion orbilaire en avant. Leur disposition anatomique indique clairement
qu'ils servent de bandes fibreuses de renvoi et que, par suite, tous les muscles
oculaires, même les muscles droits, sont en réalité des muscles réflécl'.is.
Aileron externe. — ('et aileron est le plus développé et le plus saillant.
ASE
DI A ^'^ AE ASE
l'iG. iJS'J. — Aileron ligamenteux externe.
DE. muscle droit externe. — .\Iî, aileron externe. — A.^, I.Tmelles inlernnisculaires. — EN. entonnoir apo-
iii-vrolique. — ASE, aileron ligamenteux supérieur externe du muscle droit supérieur. — ATE. aileron tendi-
neux externe du muscle relevour. — Mit, muscle relcveur. — IJS, muscle droit supérieur. — DIN, muscle droit
interne. — DI. muscle droit inférieur.
non seulement chez l'homme, mais chez tous les animaux où les faisceaux
iihreux existent (lig. HS'.)).
Pour le rendre bien manircslc — la graisse étant enlevée — il suflit d'atti-
rer en arrière le muscle droit externe. •
L'aileron se dessine alors comme une épaisse haiulelelle diin Manc irrisàtre.
formant une saillie très i)r(»noncée sur l'entonnoir Iihreux a\eo h'qui'l il se
continue cependant de l<»us les côtés.
Il part de la partie médiane de la face superncii'lle du muscle droit externe
sur laquelle il s'implante avec une telle solidité qu'en l'arrachant, on déchire
toujours des fibres musculaires; sa surface d'implantation est de i à ."> millimè-
tres. Il se diriire d'arrière en avant et, très lé.irèremetil. <le dedans en dehors
vers l'angle externe du rebord orbilaire. Sa largeur moyenne est de 7 à S milli-
mètres; sa longueur, depuis le point le plus reculé de son adhérence au muscle
jusqu'à son insertion orbilaire, est de IS à 20 millimètres. Son épaissetir. qui
varie de 'À h (1 iniHiinètics, alleiiit le ina.ximuui à son insertion orbilaire.
CAPSUIJ-: hi-: TK\(tx. 971
En roxamiiiant allcnlivoinont a|)ft's Tavctir (Irl)arrassc; de l'ainas (•clliilo-
adipeiix qui le rcCDiiNrc. nous r(Miiar([ii(tns (pi'il n'est [)as formé d'un faisrcaii
«•onipat't, mais (le plusieurs Lin^i-uettes parallMes doni (iiielfjues-unes sont très
It'iHies. La plus volumineuse se reneonlre conslammeiil au bord supérieui',
renlorcée par une partie de l'aileron externe du muscle droit supérieui-
(li^. ")80) qui passe sous la iilaude la<ryni;ile et s'accole au lioid supérieur
de l'aileron du muscle di'oit externe. Sur des coupes transversales ou antéro-
postérieures, nous constatons que c(>s faisceaux sont séparés entre eux par des
noyaux adipeux, i);ir des \einules et par des loiiules de la Irlande lacrymale
qui s'en^'-a^^ent dans les interstices.
D'après Sappev et la i)lupart des auteurs, « la face externe du imi^ide droit
externe répond antérieurement à la portion orbitaire de la glande lacrymale
qui la croise à angle droit mais qui ne s'étend pas cependant jusqu'à sa partie
inférieure ». Nous devons relever celte erreur. La glande lacrymale située
près du rebord orbitaire ne peut, en quoi que ce soit, affecter des rapports
avec le muscle. Elle est logée entre Wdleron externe et Yaileron supérieur
c.rterne, débordant sur ce dernier.
L'aileron externe offre, dans ses deux tiers postérieurs, la structure de la
plus grande partie de l'aponévrose orbitaire, mélange de tissu fibreux et élas-
tique. Dans son tiers antérieur, près de l'insertion orbitaire, Sappey a décou-
vert de nombreuses libres lisses. Cette accumulation de fibres musculaires en
ce point est contraire à ce que nous avons observé cbcz les vertébrés. Lorsque
les ailerons contiennent des fibres musculaires, celles-ci émanent directement
du muscle droit lui-même et l'aileron devient déplus en plus fibreux en s'u-
vançant vers le rebord orbitaire.
Variétés. — Les mesures que nous venons de donner indiquent, par Técart des chifTres,
les variations notables (jue Ton rencontre dans le volume de l'aileron externe. Nous dirons
pour lui. comme pour les autres ailerons, que son épaisseur est généralement en rapport
avec le développement musculaire. Cependant nous avons vu des sujets dont les muscles
atteignaient un développement moyen, ne présentant que des ailerons relativement faibles.
Dans ce cas, nous avons toujours remarqué que l'entonnoir aponévrotique devenait plus
épais et plus résistant dans son ensemble, comme chez les ruminants, les solipèdes, etc.
Aileron interne. — L'aileron ligamenteux interne est moins épais et
plus large que l'aileron externe. Sa surface est tomenteuse surtout en arrière
où de nombreuses cloisons cellulo-adipeuses viennent se jeter sur lui. Il ne
présente pas d'interstices comme le ligament externe. Sa couleur est d'un gris
jaunâtre et, près du rebord orbitaire, d'un rouge pâle (fîg. o90).
Bien que la saillie qu'il forme sur les parties voisines de l'aponévrose soit
beaucoup moins apparente que celle de l'aileron externe, on peut le distinguer
facilement en le tendant par la traction en arrière du muscle droit interne.
On se rend encore mieux compte de ses limites en appliquant sur lui la
pulpe du doigt près de son insertion orbitaire; une traction brusque du muscle
droit interne imprime une tension plus forte à Faileron proprement dit
qu'aux parties aponévrotiques qui l'entourent et le doigt peut suivre aisément
la bandelette ainsi tendue. On observe alors que l'aileron ne vient que des trois
quarts inférieurs de la surface du muscle (fig. 300); au quart supérieur fait
suite l'entonnoir aponévrotique continu sans doute avec l'aileron, mais qui
s'en distingue par une épaisseur moindre et une tension plus faible.
[MOTAIS.]
972
AI'l'AliKII. MOTEUR DE L'OEIL.
La largeur de l'aileron interne est de 8 à 10 millimètres. Sa longueur est
de 13 à 18 millimètres, son épaisseur moyenne est do 1 millimètre; elle prend
1 mm. o près de l'insertion orhitaire.
Sa surface d'adhérence intime au muscle est de 3 à 4 millimètres. Après
avoir abandonné le muscle, il se porte vers l'angle interne de l'orbite et s'in-
sère sur la moitié supérieure de la crête de l'unguis, et sur la suture fronto-
ethmoïdale.
De sa face antérieure, près de l'insertion orbitairc pailent des brides
KiG. o'JO. — Aileron ligamenleux interne.
DI, muscle droit interne. — AI, aileron interne. — AA, lamelles inlermusculaires. — EN. EN, entonnoir apn-
névrotique. — DF, muscle droit infcrieiir. — DE, nniscle droit externe. — DS, muscle droit supérieur. —
H, iniiscle relcvciir de la paupière.
fibreuses qui plongent dans la caroiictih^ et runissent intimement avec ci-lle-ri.
en sorte qu'un recul notable de l'aileron s'accompagnera nécessairement d'un
enfoncement de la caroncule.
L'aileron interne contient, dans toute sa longuetir, des libres élasIiqiK^s en
plus grand nombre que dans l'aileron externe. Sappey lui a décrit des fibres
musculaires lisses occupant, comme dans l'aileron e.xterne, le voisinage de
l'insertion orhitaire {muscle orbitairc interne, Sappey).
VAniÉTÉs. — Dans les oi'bites où la graisse est très abondante et les mnscles atrophiés,
l'aileron interne est le plus indistinct do tons les ailerons et sa dissection devient très
iliflkile pour (|ni n'a pas une firande expérience des nniscles île l'tnliite. Dans les conililions
opposées, nous l'avons vu aciiuérir une épaisseur de "2 et nu'Mue :t niilliuiétres et former une
saillie presipie aussi prononcée ((ue la saillie normale de l'aileron externe.
Ailerons supérieurs. — Si nous tendons h^ nuisde droit supérieur par
C.M'Sn.l': DK TKNON.
973
MR
une Iraclion en .iirit'ro, apirs avoir souIcm' It' imiscit; rclcveur delà j)aiii)it'-if,
iKtiis vdvoiis livs dislincUMncnl nii coidoii fihnnix qui. |iar(aul du hord inlcine
du uiiisclc di-(ii( supri-ifUi- à liT ou 2S iiiillliiiil irs du loiid de I"(iiltil(', se diri'ic
OU avant cl en dedans vers la poulie du muselé grand obliciuc; à laquelle il
s'insère avec la graine de ce nuiscle ('lilrron sKptniciir intcruf') (fig. oOI).
J)e ccl ailcidii se délaclient rréqueiiinienl, coninie l'a constaté Cruveilhier.
un ou deux laisceaux (jui se jellenl sur la fzaine du leiulon du muscle grand
oblique (lig. lV,y2), rap-
pelant les connexions
niusculo - aponévroti-
ques normales entre
les inènu's muscles
d'un grand nombre
de manunii'ères.
Il n'es t pas très rare p ,
de voir des libres mus- ASÊ
culaires se détacber AE-
du corps du muscle
droit supérieur et se
rendre dans cet aile-
ron qui devient ainsi
un véritable tendon
orbitaire. Deux pièces
de notre collection le
démontrent d'une ma-
nière certaine. Mais
on ne doit admettre f"'"-
cette disposition qu'a
ASE
BTS
DE J)S DI
)01. — Ailerons ligamenteux supérieurs du muscle droit
supérieur. Ailerons tendineux du muscle releveur.
.„ DS, muscle droit supi'rieur. — DI.. muscle droit infi-rieiir. — DIX, muscle
près examen altentll ; Ji-oli interne. — de, muscle droit p.xterne. — Mli, muscle releveur de la pau-
l'adbérence du cordon Plère.- — os, muscle oblic|ue supérieur — GL, glande lacrymale soulevée de sa
loge. — AA, lames cellulo-adipeuses intermusculaires. — ASK, aileron supe-
IlbreUX au liord du rieur externe. — ASI, aileron supérieur interne. — ATIO, aileron tendineux
muscle est en effet ^''terne du muscle releveur. — ATI, aileron tendineux interne. — A' gaine du
muscle droit supérieur se jetant sur la face profonde du muscle releveur.
tellement intime qu'au
premier abord tous les ailerons semblent contenir des fibres musculaires,
tandis qu'en réalité il n'y a là qu'un fait exceptionnel cliez l'homme.
Sur le bord externe du même muscle, une bandelette fibreuse plus aplatie
que le cordon précédent se rend — après avoir jeté une expansion qui passe
sous l'extrémité postérieure de la glande lacrymale et se termine dans l'ai-
leron ligamenteux du muscle droit externe — à l'angle externe de l'orbite, entre
l'aileron externe et l'extrémité tendineuse externe du muscle releveur avec
laquelle elle se confond en partie (fig. 591). C'est Vaileron supérieur externe.
Le muscle droit supérieur possède donc deux ailerons latéraux au lieu
d'un aileron médian. Cette disposition tient à la présence du large tendon du
muscle releveur qu'un aileron unique médian aurait dît traverser pour se
rendre à l'orbite.
Chez les vertébrés munis d'un muscle releveur de la paupière, les ailerons
du muscle droit supérieur sont également dédoublés. Dans les vertébrés où
[MOTATS.]
974
Al'l'\l!i:il, MOTKUR DE F/OEIL.
les paupières et, par conséquent, 1<! muscle releveur manquent, on ne trouve
qu'un aileron supérieur médian (thynnus).
AiLi:noxs texdixelx dc .misclr rki.kveiu m: l\ i>ai l'ifcni:. — Les liords interne
et externe du large tendon du imisclc nlrvciir (muscle orbito-palpéhral df
Sappey) s'incurvent en dedans ou en dehors en suivant exactement la courbe
des deux ailerons supérieurs qu'ils recouvrent. Ils s'inst;rent avec eux ou près
d'eux aux angles de l'orbite (fig. 591 et 592).
Lorsqu'on exerce une traction énergique sur le muscle releveur, ses deux
extrémités tendineuses insérées aux angles de l'orbite arrêtent le mouvement.
La ligne de tension qui
va de l'une à l'autre se
dessine nettement sous
forme d'une corde, d'une
saillie transversale et
concave en avant.
En même temps, toute
la partie antérieure du
tendon du muscle rele-
veur qui se rend au car-
A iilage tarse est immobi-
DC^ lisée ; le mouvement d'élé-
vation de la paupière est
enrayé.
{'.et te disposition rap-
pelle exactement — tant
au point de vue anato-
mique que physiologique
— la double insertion en
avant, fixe et mobile, des
muscles de l'œil et se
calque particulièrement
DI
Fin. o92. — Aileron supérieur interne du muscle droit
supérieur vu de prolll.
MR, muscle leleveur de la paupière. — DS, imiscle droil supérieur. — ii i 11'»
DIv muscle droit externe. — DIN, muscle ili-oil interne. — Dl, muscle SUr celle tlU mUSCle ClrOll
droit inférieui. — OS, muscle oblique supérieur. — .\SI, aileron supérieur gupgi-ieur. La seulc difTé-
intcrne du muscle droit supérieur. — ATI, aileron tendineux interne du » " .
muscle releveur. — TO, tendon réiléclii du muscle {îrand obliiiue dont la rsnce COnSlstC dans la
tïainc — ouverte en partie — se soude avec l'aileron supérieur interne ASl otriicture de ces expan-
el s'insère avec lui à la pnulii'. _ ^_ .
sions orbitaires : véri-
tables tendons poiii' le iiuiscle releveur. p.-eudo-tendons pour les muscles
droits.
Pour fixer à la fois cette analogie et cette diiïérence, nous désignerons les
tendons orbitaires du muscle releveur sous le nom d'ailerons tendineiu- du
muscle releveur de la paupière.
Aileron inférieur. — Nous avt)ns donné »n \^^~i {Anntomie de l'ap-
pareil moteur de l'œil de l'homme et <le^ vertéhrés) la première description
exacte et précise de l'ailemn inférieur (pii présente une disposition toute parti-
culière.
A 22 millimètres du loiid de l'orbite, le l'euillel stiperfieiel de la gaine du
CAPsn.K Di: ti:n()\.
97.J
iinisch^ droit iiift'-ricMir s'(''[)aissil l(i-iis(|ii<'iii('iil et, pcii(l;iiit (\u(' lo iimsflc s"in-
<nr\(' vers son inscrlioii scIriMilicalc en |)assaiit sons 1(> imisclu pclil oI)li(|ii(',
la haiuli' liltriMisc ainsi l'ornuM' se \t'\U' sur le Itonl poslc'-riciii' dr la [larlic
iiiovriinc tlii niuscld jM'lit ol)li([ii('. VA\e se; (Irdoiiblc eu se rcnrori.ant de la
propre paille de ce dernier inuscle qu'elle enveloppe comme imkî cravnic
/ihrei(se{i\f^. 58 1 el IVXi).
Jiis(|n'ifi il n'v a pas d'aileron pro|)rement dit puisqu'il n'y a pas dinscr-
lion à l'orhile.
JMais, du bord antérieur du muscle petit oblique, faisant suite à rexpansif)n
du muscle droit inférieur, part une bandelette fibreuse qui se dirige obli-
(inement d'arrière en avant et de dedans en dehors. Elle s'insère à 4 ou ;3 mil-
limèlres au-dessous du rebord orbitaire, à peu près à égal(> distance de
l'aileron (>.\terne et de
l'insertion orbitaire du ^^ ^^^
muscle petit obliiiue
(lig. oSl eto'J3).
Sa longueur est de 12
à 13 millimètres. Sa lar-
geur varie suivant les
points de son trajet. Au
milieu, elle est de 2 ou
3 millimètres; à son in-
sertion musculaire, de
7 à 8 millimètres; à sou
Insertion osseuse, de y à
(') millimètres. Elle pré-
sente donc la forme de
deux triangles réunis par
le sommet.
Nous venons de dé-
crire l'aileron inférieur
tel qu'il se présente ha-
bituellement.
Il est donc composé de
deux parties : l'expansion fibreuse du muscle droit inférieur sur le muscle
petit oblique et l'aileron proprement dit.
Chez tous les sujets, l'expansion de la gaine du muscle droit inférieur
est la plus nacrée, la plus nettement fibreuse de toutes les lames aponévro-
tiques de l'orbite. Elle forme un lien d'une extrême solidité entre les muscles
droit inférieur et petit oblique.
Quant à l'aileron proprement dit, il varie singulièrement dans son déve-
loppement. Tantôt d'un tissu dense et très résistant, il forme, par la plus
légère traction du muscle droit inférieur, une saillie très apparente sur l'en-
tonnoir aponévrotique; nous l'avons vu comparable, par son aspect et son
épaisseur, aux ligaments articulaires. Chez les sujets adipeux et peu musclés,
il s'efface au point de ne se dessiner que sous la traction énergique du muscle
droit inférieur. Dans ce dernier cas, nous avons fait la même remarque que
DLN
FiG. 393. — Aileron ligamenteux inférieur.
DI, muscle droit inférieur. — US. muscle droit supérieur. — DE, mus-
cle! droit externe. — Dl.\, muscle droit interne. — 01, muscle oblique
inl'i'rieur. — AA, lamelles intermusculaires et gaines des muscles. —
AGI, aileron inférieur. — CF, cravate fibreuse de la gaine du muscle
droit inférieur enveloppant la partie médiane ilu muscle petit oblitiue. —
Al.N, aileron interne. — AE, aileron externe.
[MOTAIS.]
976
.\rM'Al!KII. MOTECR DF ITir-If..
pour les autres ailerons alTaililis : rentf)nrioir aponévrotiqm- (li-\ii'iil relati-
vement plus épais.
L'aileron que nous venons de décrire sert de double insertion orbitaire et
de bande fi])reuse de renvoi à deux mnsrles : le muscle droit inférieur et le
muscle petit ohliciue.
En simulant la contraction du muscle petit (»blique par une traction vers
s'on insertion fixe, l'aileron proprement dit se tend en se rapprochant du
rebord de l'oibite. L'expansion fibreuse du muscle droit inférieur se tend
égalemcnl. Le muscle petit oblique se rén(''(liil donc à la fois sur le muscle
A. M
A M
r-^'%
^O
<<:■
DP N DA
DS DI
OS OJ
^^^
Fio. 304. — .Mloroiis musculaires do rorgallioiiscus mola.
DP, muscle droit posli'rieur (miiscln droit «sterne de Tiiomme). — DA, muscle droit anli'rionr(niu>cle droit
interne de l'honime). — DS, muscle droit supérieur. — DI, muscle droit inférieur. — OS, muscle oblique suix'--
rieur. — 01, muscle oblique inférieur. — .\M, .-VM, .\M, AM, ailerons nuisculaires, simples ou doubles, s'épa-
nouissant en forme de coUercltc sur l'entonnoir aponévrotiqne. — N. nerf npiique.
droil iiiIVrirur ]>ar sa cravale fibreuse et sur lanule iiifém-exlcnie de idibile
par laileron.
Dans la traction en arrière du muscle droil infériiMir, l'aileron se tentl
manifesleiuent de dedans en dehors. La partie antérieure du muscle petit
obli([U(> comprise entre la cravate fibreuse et son insertion fixe se tend égale-
ment, mais de dehors en dedans. Le muscle droit inféiitnir se meut sur ces
deux cordons de renvoi, l'un fibreux, l'autre musculaire.
Lr muscle petit oblique a donc deux points de réilcxion : l'aileron propre-
meiil dit cl le muscle droit inléritMir p.'.r rintin'médiairc de la craNate fibreuse.
CAPSUI.I-: liK THNON. 977
La rélloxion du muscle droit Infrricur est (''galcMni'ut double : sur l'aileron
proprement dit et sur la partie antérieure du muscle petit oblique ; cette Ijil'ur-
cation présente une certaine analogie avec la disposition des deux ailerons
latéraux du uuiscle droit suj)érieur.
Ailerons chez les vertébrés. — Nous avons Iroiivê non plus des ailerons ligamenteux,
(■'esl-à-iliio dos simples icnfoiceinenls ilbreux de la gaine des muscles se rendant à l'orbite,
mais do vorilaliles tondons urhitairos, dans tous les ordres de [toissons.
Parmi les toloostoons, le tlum, parmi les ganoides, l'esturgeon, iirosentcnt des tendons
accessoires (|ui se détachent des six muscles et se jettent sur l'entonnoir (Ibreux. L'orgatlio-
riscus mota oITre, à cet égard, une disposition remarquable; ses tendons accessoires, très
longs, s'épanouissent en éventail sur l'entonnoir, et leur série forme une collerette élé-
gante (flg. rWi). Nous avons dii rectifier l'erreur de Cuvier (pii avait pris cette collerette
pour un muscle orbiculaire.
Chez certains mammifères, notamment chez les carnivores, les tendons orbilaires sont
aussi nets.
ENTONNOIR APONÉVROTIQUE
Comme nous venons de le voir, le feuillet superficiel de la gaine muscu-
laire s'épaissit en avant, pour former les ailerons.
Du fond de l'orbite, jusqu'à ré(|uateur de l'œil, les intervalles situés entre les
muscles sont remplis par une couche abondante de graisse. Cette masse adi-
peuse est enveloppée et cloisonnée par des mailles cellulo-fibreuses plus ou moins
serrées, émanant des lames intermusculaires, des gaines et des bords des ailerons.
Il est visible que. dans toute la partie comprise entre l'équateur de l'œil et
le fond de l'orbite, les muscles se déplacent à peine et que leur effort n'est
supporté que par les ailerons. Ils n'ont donc nullement besoin d'être reliés et
maintenus, à ce niveau, par une membrane contentive d'une grande solidité.
Un tissu de remplissage est seul indiqué et, comme il arrive dans toute autre
région de l'économie, l'aponévrose, n'ayant à subir ici aucun effort de trac-
tion ou de contention, se résout en une mince lamelle intermusculaire émettant
de nombreux et fins cloisonnements sur les lobules adipeux.
Il est facile toutefois de se rendre compte, en absorbant la graisse par une
compression entre deux feuilles de papier buvard, que tout ce tissu aréolaire
se rattache directement aux gaines musculaires et aux ailerons. Une excep-
tion dont l'explication nous échappe, très remarquable pour sa constance,
nous le démontre encore plus nettement. Entre le muscle droit supérieur et le
muscle droit externe, l'aponévrose se reconstitue sous la couche graisseuse et
forme une large expansion triangulaire qui s'étale, comme la membrane inter-
digitale des palmipèdes, du bord supérieur du muscle droit externe et de l'aileron
externe au bord externe du muscle droit supérieur et de son aileron. Son bord
postérieur concave s'étend souvent jusqu'au niveau du pôle postérieur du globe.
Nous ajouterons — fait beaucoup plus significatif — • que chez quelques
sujets d'un développement nmsculaire et aponévrotique exceptionnel, la dispo-
sition que nous venons de décrire s'étend à tous les intervalles musculaires.
Mais la continuité de la gaine de la partie postérieure des muscles avec
l'entonnoir que nous allons décrire se manifeste directement le long des
muscles droit supérieur et releveur de la paupière. La gaine s'étend ici sans
interruption du sommet de l'orbite à sa base. Ce point, qui n'a pas été suffi-
samment remarqué, démontre clairement l'unité du système aponévTotique de
l'orbite.
POIRIER ET CHARrv. — \'. 02
[MOT AÏS ]
978 APPAREIL MOTEUR DE l/OEFL.
En se raj)prochant du liord orbitairc, lo rôle de l'apom-vrose réapparaît dans
toute la circonférence de l'or bile.
On constate en effet, par le tiraillcmcut d'un iniisclc (|ueUon(juc. (jue si
le principal effort s'exerce toujours sur l'aileron, l'aponévrose adjacente subit
cependant, à ce niveau, un certain degré de traction. Il s'ensuit qu'à partir de
l'équateur du globe, l'aponévrose se reconstitue partout sous la couche grais-
seuse pour former avec les ailerons un entonnoir inernbraneux roinpl''! qui
s'insère sur tout le pourtour orbitaire et sur les paupières et ne présente aucune
interruption, comme il est facile de le constater soit d'arrière en avant, après
extraction de la graisse, S(jit d'avant en arrière, après avoir excisé la conjonc-
tive et le tissu cellulaire des culs-de-sac.
^lais il ne faudrait pas chercher ici, pas plus (|ue dans la plupart des autres
parties — mêmes les plus saillantes — de l'aponévrose orbitaire, du tissu
fibreux pur présentant l'aspect nacré et brillant de l'aponévrose fémorale.
Nous n'avons sous les yeux qu'une toile cellulo-fibreuse ininterrompue, à
mailles assez serrées cependant pour constituer dans son ensemble une mem-
brane parfaitement définie. Elle représente un entonnoir ou un diaphragme
concave en avant. ïillaux, qui l'a bien observée, constate qu'en s'unissant en
arrière à la capsule fibreuse du globe elle sépare la cavité orbitaire en deux
loges : une loge postérieure ou orbitaire; une loge antérieure ou oculaire.
Ce fait est exact au point de vue anatomique comme au point de vue chi-
rurgical. Nous noterons toutefois que le tissu de ce diaphragme n'est pas assez
dense pour former une barrière infranchissable entre les deux loges. Un abcès
ou une hémorragie intraoïbitaire s'inliltreront peu à peu dans l'épaisseur des
paupières et sous la conjonctive.
Prenons maintenant l'entonnoir membraneux aii hur'l supérieur Je ini-
leron externe et suivons-le autour de l'orbite.
11 envoie en arrière un prolongement que nous axons décrit eulrc les
muscles droit supérieur et externe. En avant, près du rebord orbitaire. il
comble; l'étroit espace triangulaire compris entre l'aileron externe et une partit-
de l'aileron supérieur e.\t(>rne.
11 s'unit à l'aileron su|)éri(Mir externe, puis se jette sur lailcidii tendineux
externe du muscle releveur. 11 se dédouble sur le bord de cet aileron |iour l'uve-
lopper le large tendon du releveur.
Sa hune superfirielle tapisse la face supérieuiT du tendon du muscle rele-
veur et s'insère au-devant de lui, à la lèvre supérieure du Ixu-d supérieur du
cartilage tarse; mais en passant sous l'arcade orbitaire. elle envoie à celle-ci
un mince feuillet qui prend insertion sur le rebord de rorhili". coniplélani ainsi
la cloison de la loge orbitaire (lig. oS'), I/l').
Sa lame prol'o)idc tapisse la face inférieure An leiulon cl s'insère au Ixu-d
supérieur du cartilage tarse. Cette lame profonde ilu releveur re(;oit, comme
nous l'avons dit, toute la gaine superliciellc du muscle droit supérieur (|ui se
soude avec elh> et la renforce (lig. TxSr» et W.W).
Ces connexions'aponévroliques enlre le muscle droit supérieur et le nuiscle
l'éleveur rendent encore plus intime 1 Union (|ue nous avons déjà t'onstalée
entre les deux muscles élévateurs du globe et de la paupière.
Au bord interne du tendon du ninscle relexcur. les feuillels su|>erliciel et
cAi'si'i.i'. m: Ti:\ti\.
97.
prolorHl (lu rclcxciii' se sdinlciil; li- l'a^ri.i de rciilnii noir aiii'^i rccoiisliliii' sr'
joiiil il la ^ainc latrralc du imisclc droit siijx'riciir j)oi(r roniicr \'<ii/cron si/pr-
rh'ur inlenii' (liy. •'•'■Jl), coinljlc Tcspace cnlre celui-fi cl l'aileron inlcnu'.
s'iiiiil à Vni/i'ron interne, s'ôtciid jusiiu'à la |).ir(i(; aiilt'Ticiirc du muscle pctil
oidii|ui' (ju'il cn\('lo|»pc, s'cpaissil pour la rfinali' /i/ir<'i(sr t\iic le muscle dru !
0
Fie. .")!)."). — Aponévrose orbitaire du clieviil.
OS, muscle olili((ue siipéiieur. — 01, nuiscle oblique inférieur. La gaine de ces deux muscles est enlevée.
MC, muscle choanuidc recouvert de sa Raine .\'. — A, A. lames aponévrotiques intermusculaires et gaines iU ■
mu.^cles droits. — E.\, 1^.\. entonnoir aponcvpitiquc. — X, nerf optique. — ■ P, poulie du mu.sclefgrand obliqi-
inférieur envoie sur le muscle petit oblique et se diris^e vers Y aileron extern^
en englobant, chemin faisant, l'aileron inférieur.
De l'aileron interne à l'aileron externe, l'entonnoir membraneux s'insère, ce
se dédoublant comme dans la moitié supérieure de lorbite, par une lamelle au
rebord orbitaire et par l'autre au cartilage tarse de la paupière inférieure
(fig. 585). (ïettc dernière insertion permet au droit iiiféricur d'abaisser légère-
ment la paupière.
Entonnoir aponévrotique chez les vertébrés. — 11 existe chez tous les vertébrés.
Parraitement net chez les poissons dépourvus de tous les ori;anes accessoires, plus on
moins épais et dense dans les autres classes, suivant le développement des muscles di
l'orbite, il devient très apparent chez les carnivores, mais il prend son maximum d'épais-
seur chez les solipèdes (âne) et chez les ruminants qui ne possèdent pas d'ailerons (fig-. oO.-i .
[MOT A T.-
980 APPAREIL MOTELH DK L"i lEH..
m. _ FASCIA SOrS-CONJONCTIVAL OT CAPSILK ANTÉHIEIR?:
Nous avons vu que le l'cuillct superiiciel de la ^aine des muscles se divise,
à la naissance des ailerons, en deux fascias ; le premier, que nous venons de
décrire, s'écarte des muscles et se dirige vers la circonférence de l'orbite et des
paupières (entonnoir aponévrotique avec ses ailerons).
Le second [jrolonge exactement en avant le feuillet superiiciel dé la gaine,
en suivant la face antérieure du muscle et du tendon, et sétalant sur la scléro-
tique dans les intervalles musculaires, jusqu'à la cornée. C'est le fascia S0fM-<-
conjonctival.
Vu j)ar devant, après excision de la conjonctive et du tissu cellulaire sous-
conjonctival des culs-de-sac, il semble naître de l'angle ouvert en avant formé :
Au niveau des muscles, par l'aileron qui se rend à l'orbite et par le muscle
qui s'infléchit sur l'hémisphère antérieur.
Dans les intervalles musculaires, par l'entonnoir qui s'écarte vers le rebord
orbitaire et par la capsule fibreuse postérieure du globe. De cet angle se
détache une membrane molle, comme la capsule postérieure, et presque trans-
lucide. C'est le fascia sous-conjonctival , prolongement direct, conmie nous
l'avons dit, du feuillet superficiel de la gaine musculaire;
Dans les intervalles musculaires, ce fascia s'avance jusqu'à la cornée en se
moulant sur la sclérotique. Au niveau des muscles, il gagne également la cornée
après avoir recouvert la face superficielle de la portion oculaire du muscle et du
tendon. L'ensemble de ce fascia enveloppe tout l'hémisphère antérieur jusqu'à
la cornée et prend le nom de capsule antérieure. La capsule antérieure et la
capsule postérieure, soudées vers l'équateur de l'œil, sur la ligne de départ de
l'entonnoir, forment la capsule fibreuse du fjltihe.
Nous reviendrons sur cette capsule fibreuse complète.
Reprenons quelques points intéressants de la capsule antérieure.
Souple et à peu près translucide sur le vivant et sur le cadavre à l'état frais,
elle est assez variable dans son épaisseur suivant les sujets. En général, elle est
relativement plus développée chez les enfants et chez les individus bien mus^
clés. Elle est toujours moins épaisse au milieu de l'espace intertendineux.
Rapports. — On peut lui considérer une extrémité postérieure; une extré-
mité antérieure; une face superlicielle; une face jirol'onde.
Extrémité postérieure. — Nous venons de dire que la capsule antérieure se
détachait de l'angle formé par l'aileron et le muscle et, dans les intervalles
musculaires, de l'angle formé par l'entonnoir et la capsule postérieure aux-
quels elle se soude.
Extrémité antérieure. — La capsule antérieure s'arrête au pourtour de la
cornée.
Eace superficielle. La face superlicielle est en rapport d'arrière en avant :
Avec la face profonde des ailerons ou de l'entonnoir dans un très court
espace de 1 à '2 millimètres; puis avec le cul-de-sac coujonctival, dont elle est
séparée par un tissu cellulaire lâche — tissu cellulairi' sou.'<-conjonrtiv(il.
Elle se place ensuite sous la conjonctive bulbaire et s'avance jusqu'à la
cornée. Le tissu cellulaire sous-conjonctival devient de moins en moins distinct
I \i'-i i.i; iti: Ti:Nn\. gsi
ili' Ici iiiciiilir.iiir liliiciix' (Ml -^r r;i|i|>ini|i;iiil ilr l.i rdiiii'c. cl se luiirnml imil ;i
l'ail a\i'c elle sur If |»iiiiil(iiir rniiii'-cii.
l-'iicf f)r<)fond('. Ses ia|)|)ni-ls xanciil >iii\aiil (|in' ikhi^ la |)rriiniis aii-
(Irvaiil (les inuscics cl des (('iidniis ou daiis les iiilcix ailes niusciilaircs.
Ihiii^ Icx iiih'rrnlli'.-< m>f'<i'l<lfilr(:s. -- l,a lare iiidiniuli; ilr la capsule aiilt'--
licurc csl eu i'a|i|inrl. il in-rit're l'n avntil : I" avec la casiti- de Tciiuii cl la
séreuse oculaire, (|ui la scpareiil de la scl(''i'(ili(|uc sur la([uclle elle glisse sans
lui adhérer; 2" à partir de la lipiu' irré^ulière ipii rejoint les extréiuités des
insertions leudinouses (fifr. ."xS.i). la cavité de Tenon n'existe plus cl la capsule
antérieure s'appliiiue directement sur la scléroli(|iii' à la(|ncllc elle adlicie.
Son adhérence à la scléroti(|ue devient de plus en |iliis intinie ius(|n'au linrd de
la cornée.
Ait-((i;i'aul (/('S m('^sv7(.'^• l'I «/es Ifiulmix. — La face profonde de la caj)sule
antérieure contracte avec la face sujierlicielle et les hords des muscles et des
Icndons. des adhérences très impoi-lanlcs au poinl de \ ne cliiniriiical. snii^ncu-
senient décrites par Houcheron.
[.a capsule ant(''rieure adhère à toute la l'ace snpcrlicielle du iinisclc d du
icndoii (adhérences prémusculalres de Houcheron). sauf dans un espace
médian, très variahle dans ses dimensions, occupé par une bourse sc/r/rsc de
forme alloniiée.
Bourses sércuse!< pivtfnidineiisCfi. — Au-devanl de rextrémitt'' anté-iieui'c
de chaque musdo droit, s'étend une cavité de forme allongée, (doisonnée par
des lilanïents celluleux très déliés (Bourses séreuses prétendineuse.< de Mou-
cheron).
Ces bourses séreuses sont limitées : profondément par la face aniérieure du
muscle et du tendon; superflciellernent, en avant et en arrière, par les adhé-
rences préniusculaires de la capsule antérieure. Au-devant du muscle droit
externe, la bourse séreuse s'arrête à 3 ou i millimètn^s de l'insertion s(déroti-
cale du tendon. Sa longueur est, en movenne. de 11 ;i 12 millimètres. Elle
occupe, en largeur, la plus grande partie du tendon et du muscle, refoulant
les adhérences prémusculaires de chaque côté à 1 ou 2 millimètres des bords.
La bourse séreuse du muscle droit interne est la plus parfaite. Elle ne laisse
qu'un millimètre de chaque côté aux adhérences prémusculaires. Sa longueur
est de '.I à 10 millimètres, sa cavité est plus libre que celle du muscle droit
externe et ses cloisonnements celluleux plus déliés. La bourse séreuse du
muscle droit supérieur est encore manifeste, bien que ses limites soient ntoins
nettes et sa cavité plus cloisonnée. Au-devant du muscle droit inférieur la
boursjî séreuse devient rudimenlaire et peu distincte.
Telle est la disposition habitu<'lle. Elle varie fréquemment; nous avons assez
souvent constaté l'absence ou l'état rudimentaire de toutes les bourses séreuses
sauf de celle du muscle droit interne qui nous a paru constante.
La capsule contracte donc des adhérences prérnusrxloires avec la face anté-
rieure du muscle et du tendon, de chaque coté des bourses séreuses. En outre,
elle s'unit à la lèvre antérieure des bords des muscles et des tendons par des
adhérences solides [adhérences latérales). En avant du tendon, la capsule
s'insère immédiatement à la sclérotique et s'avance, de plus en plus éti'oite-
ment unie à la coque fibreuse de l'œil, jusqu'à la cornée. Par les adhérences
[.\for.\is ]
982 \i'iv\i;i:ii. MdTiMK i(i-: i.iii;ii..
|uriiiiisculaires cl latt-i-ales. les muscles et les t4'nd(»ii> Iniit f(ir[ts avec Im rap-
siilc anlcrieurc qui. d'aulre part, s'iusèroà la srléniti((uc au-dovaiit des Icuditu-
cl daus toute la larircur des intervalles tendineux. Il en rcsullc (|uc le nnt^rlr
ne s'iinplanle pas s.eulemcnt nia- le globe par son tendon. maU am-<i jiar
la IniUfC insertion complément n ne de la capsule.
\ji\ pratique de la strabotomie démontre que rinscrtiou <a]»sulaii-c est aussi
impoilante que Tinsei-tioii Icndincuse, une section du tendon sans dcbridemenl
capsulaire uavant f[u'uM cfTcl n)inimc sur le recul du muscle. I.,es consé-
quences opératoires d'une (elle ili--|iii>iti(iii ressortent d'elles-mêmes. Pour
(ilitciiir un recul notahle du nuiselc dans la stralmtoniic. il sera nécessaire de
compléter la scetiini leiidineuse par une scetido de^ adhi-icnccs lalérale< de la
capsule.
IV. — cAPsn.i-: l'ihiiEisK di (.loiîk
l.a capsule liltreuse du ^h»!»!- a élé considiMée par Ti-nou cl par Inus les
anlciirs cimiihic la j)artie esscnli(dle. le cenlrc dirradiation de raponévi'Osc
oihilairc. Xims lui axons leiidu xm véritable rôle anatomlque de simple divcr-
liculiini de rajxmévrosc nnisculairc. dont ntius ne contestons pas d'aillcui'^
limporlancc au pdini de \\\v ])]ivsioloi:ique.
La capsule librcii-c du iiloltc csl fcirméc en arrière |iar le repli de la Lraiiie
jjrolonde des muscles (rap<ulf pitxlériei'ri') : eu avant j)ar le lascia sous-
coMJctiiclival (caj).<ule antérieure). Ces deux mendirancs se soudent vers récpia-
leiir. dans rinlcr\;dlc des nMi<( les. pinir <(iii<lituer renveln|>pc fibreuse du
-lobe (flir. :')8fl).
La ca|)sule de l'icil cincidppe ccl (ii'uanc. du nerl tiplnpic à la cornée. Llle
j)résenle donc la lurnic d'une >plicre creuse ouverte à ses deux pôles.
])"unc leinle ^ris jannàhe en arrière, translucide en avant, elle oITre son
nia.xinuim d'épaisseur à la parlie moyenne. 8a caractéristique. indis|tensable à
sa lonclion. comme nous le verrons plus loin, est la souplesse et l'élasticilé
alliées à une l'ésislance suffisaiilc pour |iai'liciper à la conlenfinn d'un orirane
très mobile.
l\\cc(Uiis. Llle |)résenle : un (inlii-e |i(isténcui'. un niiticc antérieur, une
l'ace snpci'licielle, une l'aci' |)r(il'(in(le.
Uri/ier jKisIérieiir. - - Il cntiinrc le nerl' oplupie. La cap>nle se prulouirc
siu' ce nerf en envel(q)panl sa i:aine libreuse propre. Llle est traxcrsée parler
vaisseaux cl nerfs ciliaires. .\ leur niveau, elle se résout eu traclus multiples,
sortes de «raines poui' le pacpiel vasculo-nerveux. par les<p/el< l" çf/i^nh-
adhère fnrtenwnl à In fieléroliijKC tnitnur ilu nerf njitiijite (l\<j:. ".'iWi).
(hifice antérienr. — La ca|)sule s'arrête autour de la ciu'uée. Llle forme,
entre la cornée et la lipne d'insertion des teiubuis. une larye ceinlni'e ndli,-
rente à la sclérotique (lifr. ^)!tT)(/.one épiscdérale, sièi:»' principal de Tépiscléritisi.
Face supcr/icielle. — ^a lace suj)erlicielle est en rapport, en arrière, avec
le tissu cellulo-adipeux rétro-bulbaire et la face |)rt>fonde des nmscles: ver>
réqiu\teur. avec 'entonnoir et les aileron^; en avant. a\ec la conii>nclive.
Faee prii/'onde. — Dans la plus i:ran(b' partit' «le >ou étendue, la face pro-
fonde recouvie la sdéroticpie dont elle est séi)arét> par la séreu.se oculaire,
'rontcl'oi-. la partie ocidairc de- muxles il le tendon s"interpo<enl entre elle
CVPSI l.i; 1)1. I l,\(i\. 983
fila sc|('i'nli(|iic : cl , ilaiis l;i /.itiic i'|iis(l('T;ih', clic s'.i |(]»li(|uc (llriTlriiirii I -m-
la <-(M|ii(> iM'iil.'iiir, 1.1 (','i\ ili' (le I l'iiuii m i'\i.slaiil plus ii rc niveau.
La «ap'^iiic lilii'riivc (je ru'ij i'>l I ra\ crsi'-i'. m aiiinc. par le m'iT oiilnpir.
It's vaisseaux cl iici'ls riliaircs; xcis rcipialciir. |)a |- lr- ipial ic Inuu'^ tics \asa
vorlicitsa.
La capsule lihrcu.se de 1 ccil i^njc rej (Mi:aue. .Nous (le\(»lis à linuncl ilavipir
«Icnuinlrc *e l'ail anaiiuui(|uc iuipnrlaui au |)iiint ilc vue eliii'ur^ical. Il pcriuci
en eiret de |)i'ali(|uer ri'uiMh'aliun (lu,i:l(»l)e sans ouxrir larpeuieiil la l();^c nrlii-
lairc ; mais risdieun'ul u Csl pas cdiuplel . c(uuuie on le cruil eoinuiinicnicnl : on
ne peul en ell'el éuiiclt-cr sans sceliuunei' le pa(|uel des vaisseaux cl ucrls
eiliaiies anluur du nerl" upTuiui' cl les tnictus capsulai l'es qui les aecoinpaj:nenL
< >u (luvr'e ainsi une hrèelie dans la lo^o inhilaii'c.
Iloninie l'enlonnoir lihi'cux, la caj)snle lihrcuse de l'ieil ne j)ri''senle pas une
lexturo assez, serrée pour arrêter lonf>lcinps rinlilliallou des liipiidcs. Dans
riiy^runia aiiiu de la cavilc st-rciisc de r(cil nu ténnnile, la sérosité iiilrah'-
uonieune passe dès le dciixiènic (lu Iroisiènic jour dans le lissu épiscléral.
Capsule fibreuse des vertébrés. — l..i ciiisiilc lilMeii<e de i"ii'il recuil îles iiniililica-
lioiis n()iiil)roiis('s ilans la série des VL'rk'lircs.
Chez les poissons, elle esl seinhlahlp, dans sa disposition fiéncrale, ii celle de {"lioiniiie.
Klle n'en dillére (pie par son épaiss(>ur considéral)le dans cerlaines espèces. Chez les sipiales.
elle s'insère en arrière sur la circonférence de la capsule carlila^ineuse qui supporte le
iilohe. Klle devient sous-jacente à fappareil niusculo-tendineu.v de la troisième paupière et
<lu muscle choanoïde chez les reptiles, h>s oisean.x et un ,i;rand nombre (h? m;unmifères.
Chez les ruminauts. elle présente une disiiositinn speiiaie (|iie nous ilccriroiis plii< lard
liifj-. ri!)7).
L'énnch-ation îles yeii.x ptjurvus dnn muscle choanoïde <'.x|)oserait non seulement à des
difliculles o|>èratoires, mais à des complications dues à l'ouverture béante de la lojiC orbitaire.
V. ^ cwriK i)i: TKxox. — skheuse dk i;ukil
Enli'cla ra|)sidc lihi'cuseel la sclér()H<|ue e.xiste un esjiacc lyniplialiipie (pidn
«lési^'ue sous le nom de cavité ou de l'cnle de 'I^'Ikhi. Celle caNili' csl virlnellc à
l'état iKM-mal (li,!'-. :)8C» et ")S7).
Xiins lui déei'iruns nue liniile antérieure, une limite |)0stérieure, une l'ace
viscérale, une l'ace parii'-lalc.
Li.Nuri-: vNTKiuKi UK. — Sa liinilc antérieure est iiitéressauto pour Idplilal-
mologiste. Elle est tracée par rinsertioa des tendons des muscles droits et j)ar
la ligne de jonction des extrémités tendineuses sur larpielle s'insère la capsule
librense (lia. T^K.]).
Cette ligne est irrégulière. J'rès de l'extrémilé exlerue du leiulou du nuiscle
droit supérieur, elle s'éloigne de la cornée de II iiiilliuicli-es. l'artout ailleurs
<'lle varie entre I) et S milliniétres.
Si l'on veut pousser une injccrKiii dans la ca\ ilé de Tt'non nu pratiquer la
paraceutèse sclérale au traxcrs de celle ca\ ité, cl non dans la zone épisclérale,
suivant 1(> procédé »|ue nous avons recommandé à plusicui-s reprises, on toui-
llera, sans erreur |)ossil>le. dans la séreuse oculaire eu ])ouclionuant à ill milli-
mètres de la corrH''e. sauf près de rcxlréniilé cxtcfn'' du tendon du uni-cle
droit siq)énciii'.
.U07'.t/.s.
98;* \l'l'\l{i;il. MoTKI I! hi; l.ul.ll..
Dans SCS injections tlt- la < avilr de Tenon on tU- l'cspan- >u|)ra-elioroï(li('n.
Schwalbc a vu souvent le Ii([uid(' sinliltrcr jus(|n'ii la circonfércnrc de la eor-
née. Il en <(»n(lnl que la cavité de Tenon ne s'arrête qu'autour de la cornée.
Celte déduction n'est pas exacte. Il est vrai que les adhérences <le la capsule
à la scléi(»tique ne sont pas assez solides ni son tissu assez serré pour s'opposer
longtom[)s à l'infiltration soit du licpiide d'une ténonite, soit du liquide d'une
injection. Mais il ne s'ensuit pasque les adhérences n'existent jms. La dissection
|)(Minet do les constater avec toute évidence. Nous affirmons avec Ilenle, Magni
et la jdupart des anatoniistes (jue la capsule nhieuse de l'teil s'insère à la sclé-
rotique sur la ligne d'insertion des muscles droits, limitant ainsi en avant, à
l'état udiiiial. la cavité de Tenon.
LiMiiK l'osiKiuKiiu;. — Km arrière. I.i liiiiilc e^l moins précise. Scliwalhe. dan>
ses l',('c/i('i'chcsi><urlesvai.-iSe((U.r lipniih'ilhjKcx 'le l'œil ri leur ilrliuiilnlvtii.
la délinil en ces termes :
(( Km ce (|ui coMccrne r(''tcM(lMc de la <a|i-<Mlc di' Ti'non vers le |)ôle postérieur
de l'u'il. LnschUa et Ilenle sont d'accord (|uelle s'élend jusqu'à l'entrécdu nerf
oi)li(|ue et t|Melle v jmssède une ouverture circulaire ]>ar où le nerf (q)tique et
les vaisseaux ( iliaires postérieurs parviennent au ^.--lohe de Tœil; le faisceau ne
SI' soude pas à la gaine extérieure du nerf optitpie. .le ne puis que confirmei-
cette cqiinion, mais en v ajoutant que, j»ar l'ouverture en question, la cavité de
Tenon se trouve en communication directe avec une autre cavité qui entoure
coninie une enveloppe la gaine extérieure du nerf optique et peut être suivie
jus(|u"au canalis (iplicus. l.a paidi pèriphéri(uie de cette cavité fusiforme.
entre le retractor hulhi et le nerf opti([ue, est formée par une prolongati(m du
faisceau de 7c'non (capsule fibreuse du globe) et. au milieu, par une prtdonga-
tion du tissu 1res fin lapissant le (jlobe île l'n'il (membrane séreuse de la
cavilt' de Tenon) et qui s'étend au-dessus de la gaine extérieure de l'optitpie.
(".nniiMc MiMis allons le voir, cette cavité fait comnuini(iuer la cavité de Témui
avec le cavvun arachnoïdale ; comme le Mire le résultat des injections, elle
est parl"ailem(Mit fernu'e de tous les auti'es côtés. »
D'après Scbwalbe, la capsule libren>e du glube se continue donc en arrière
avec la couche du tissu citnjonclif ([ni environne le nerf optique, et nun avec la
uaine libieuse projjre du nei-f. La nu^ubrane séreuse se prolnnge aussi sous la
l'ace |)rotunde de celle concile cellulo-libreu>e >u|>erlicielle.
Aucune commnnii'alicMi n'exisle donc entre la ca\ itè de Tenon cl les (>space>
Ivmpbaliques sous-dural et sous-aracluKu'dal du nerf optiqut'.
.Mai^ nue large comnumicalion es! établie entre cette cavité el l'espace sou^
aracliMoïdien du cerveau par le canal coMi|tri> entre le prolongement de la
capsule, en dehors, et la gaine libreuse pr»»pie du nerf, en dedans.
Scbwalbe a renqtli la cavité de Tenon |»ar une injection poussée (laii> lacaxit»
ai'ailinoï(lieiine iIm cei'\ eau.
Kaci. \ isci'.uai.k. — Klle est formée |)ar une lié- belle couche (Mulolhéliale
ap]>rKiiiée sur la scléroti(pie (.^•c/r/^^•(■ r/s<-c/v//().
K\ii l'MUKi Ai.i:. — Celte l'ace es! liuilh'-e par nue niembi'ane conjonctive d une
cxhèine linesse. I l'ansparcMle. rexèlue ilnn endolbélnini. |>rest>nlant Ion- le-
caraclère- (rnne niembrane séren-e (f^rii'usc ji" rii-h'h')- Molm-os. Ihidge
lAi'sri.i- hi: Ti:\(»N. 98o
ri Scliw.iMjc l'oill ,i(lim>t'. Xttiis avcms n'-ussi ;i lisulrr dans (niilc son rtciifllir.
l-a srrciisc (x-iilaiic parirtalr (liir. 'hSCi) csl fiailmit adcissi'-c à la <a|»sulr
liltrnisc (lu (ICI r (p|il i(|iii' iii-i|ii";'i la /oiic (•in-^clcralc. l'allé ^'inst-ic a la l'ace nm-
luiitlr (h> la partir (Miilairc ili's iniisclfs. à (|ii(l(|ii(s iiiilliiiit-lrcs en avant <lii
|Hiint (tù la _:,Minr |)ntr(iii(Ii' ahandonrif ics nitisclcs; puis, apirs s'être avanci'-i'
siins le niii-^clt» et le li-niliin iiis(|iraiiprrs di' rinsciiion IriMlimii-r. elle snil l.i
liainc liltiTiisc dans son npli siif riiéniispliiTc pcish-ricnr ri lapissc hnitr la
rapsnlt' jMtstériourr. Kn avant elle s'insère snr la lèvic profonde des Itords des
muscles et des tcMuloiis, et lapissc loiile la iap<ulc anli'iieure jiis(ju'ii la ligne
• l'iiisertion de celle ei à la scléroli(jue. A celle limite, la couche conjonctive dis-
parait et la couche endothéliale seule se rej)lie sur la scléroli(|ne fju'elle tapisse
(séreuse viscérale).
!^a disseclion exiiîc assnr(''nienl riialiiliide du -calpel : cepcnilan I nn la nicl
l'ai-ilemenl à nu jtar le ludii'ilr- suivanl (liir. ">S7) :
Sectionner et soulever l'un des muscles droits eu arrière de l'oil; enle\cr
loule la graisse réiro-hui liai l'e et découvrir la capsule postérieure; tendre le
muscle eu dehors; le icpli de sa gaine profonde apparaît immédiatement; inci-
ser ce repli de haut en lias: diviser avec prudence une couche de tissu celluleux
1res délié; écarter les lèvres de l'incision; on apercevra alors une mendn-ane
d'une e\lr(''me finesse et d'une transparence telle qu'elle permet de vnir la face
oculaire du muscle; poursuivre sa dissection dans lous les sens.
Les faces pariétale et viscérale sont lâchement unies par des lilanienls cellu-
leux très lénus. (les lilanienls sont (udinairemenl moins nomhreux et la
cavité esl, par coiisé(|uenl, jilus libre sous la face oculaire des muscles et jirès
de leurs tendons. Le liord îles lendons sera donc le lieu d'élection pour para-
centèse sclérale.
Nous avons noté. d'a[)rès Schwalhe, la communication de la cavité de Tenon
avec l'espace sous-aradinoïdien. Le même auteur s'est assuré de la communica-
lion de la cavité de Ti-non avec l'espace sii|iraclioroïdien par les orifices des
Iroiics veineux des vasa vorticosa.
Cavité de Tenon des vertébrés. — Cluv. les iioissoiis et (|iiclques reiitiles (ophidiens)
i|ui ne [tosscdont qm' les six muscles de l'homme, la cavité de Tenon ne dilTèic pas de
celle i|ue nous venons de décrire. Mais elle devient inégnlière et parfois sing-ulièrement
rédnite par les muscles et les tendons de la troisième paupière des batraciens, des reiitiles
et des oiseaux, et par le muscle choanoïde d"un prrand nomhre de vertébrés.
Elle est rndimentaire chez certains mammifères (ruminants) (fiir. ."jllO). Dans ce cas. la
cavité de Tenon est remiilacée par une bourse séreuse développée entre la face super-
lii'ielle lit' }nus<:lc clmano'idc et ta /(ce profoiide des muselés droits.
Chez reslurueon (aeipenses sturio) la capsule fibreuse du globe est d'une épaisseur et
dune densité extraordinaires (i à o millimètres); en outre elle est assez intimement unie à
la sclérotiipie par un tissu aréolaire libreux et serré. La surface articulaire est ég-alement
transportée à la sioface externe de la eapsule, dans ses deux tiers postérieurs.
HISTORIQUE DE LA CAPSULE DE TENON
Suivanl llélie. la ca|»-nle de Tenon esl signalée dans (îalieu, (lolondjo, Cas-
sérius. Kialon, (1. liriggs. sous les noms de tvinica adnata. membrana innomi-
nata. Mais les notions des anciens à ce sujet étaient extrêmement vagues.
Le 2*.l fructidor an XTIl. le chirurgien Tenon donna lecture à l'Institut d'un
mémoire dans lequel 11 pii'<enta une description magistrale de la membrane
.\fOTAl>
986 .\i'i'\iii;ii. MnTi:rR L)i-; i.Mi:ii..
à la(|iicll(' il alliu'lia son ikhii. (ic document, d'une iiii|MPilaiice capllale dans
I liisluirc des aponévroses de l'orhite, étant trop pcii connu de nos jrint^. non<
i-royons devoir en reproduire un des passages les pins saillanis.
« Il ne serait pas étonnant que Von cherchât en v.iin la liiiiii|iii liont ji'
vais parler, elle est difficih; à trouver; il lallait hien (juc cria lïil. |)ni-(|n'clli'
a échappé aux eiïorls tU' tant d'anatoniistes célèbres qui se sont dciiipés de
recherches sur r(eil. (letlc ltini(|ue est commune au nnT (iplirpie, an j-Hobe de
I n-il et au.\ |)auj)ières. Elle fournit une enveloj)pe ;i rnij ; elle sert de plus à
le suspendre en dexant à l'entrée de l'orhite et à le lier avec les paupière^,
hile passe du glohe de Wv]] à la conjonctive, sadosse avec elle dans les pau-
l)ières, raccompaprne jusqu'aux ligaments tarses, passe sur la convexité de
<'es cai'tilages. el la conjonclixc, à si m lonr. j)asse ;i leur l'ace c(inca\('. (lefle
lunique ressemble, pour le tissu et la couleur, à la conjonctive; elle Ji'est pas
aussi éj)aisse ; est fort adhérente au nerf optique ;i l'endroit où ce nerf a son
entrée dans l'u'il. Klle est assez adhérente à la scléi-oli(|ue en arrière, n'v e<l
liée eu devant que j)ar un tissu cellulaire très fin : elle donne passage aux
lendous des muscles droits et obliques; elle fournil une gaine au tendon du
nuiscle grand obli(|ue. Parvenue à l'insertion des muscles adducteur et abduc-
teur du globe de l'œil, c'est-(à-dire près de la conjonctive, et avant de s'adosser
à cette membrane, elle ])rocure de chaque côté une espèce d'aile ligamenteuse
<|ui attache le globe de l'o'il à l'orbite, au grand et an |telll angle. Ces ailes
ligamenteuses sont formées de l'adossement des f)orlions de «elle tunique qui
passent l'une dessus, l'autre dessous le globe de l'œil.... »
C'est donc bien à Tenon que revient le mérite d'avoir dé<-ouveil la < apsule
qui j)orlc son nom. Il l'a décrite dans ses principales dispositions. 11 a reconnu
<ju'elle embrassait V>r'\[ dans sa concavité, qu'elle semblait traversée par tou^
les nuis(des (»ciilaires ; il a indi(pié ses i'aj)|)(n"ts avec le globe dans l'héniisphère
postérieur. Il a décrit enfin les ailes ligamenteuses on faisceaux tendineux di'<
n)uscles droits interne et externe, qu'il a seulement le toil de j)résenter conmu'
des tendons continus avec les fibres musculaires, 'l'énon considère déjii la cap-
sule (ibn'use de l'ieil comme le centre d'où j)artenl les expansions orbitairo
traversées par les nniscles.
Ce mémoire si iiMuanjuable resta cependant longleiiqis dans l'oubli. Mais
vers 184(1, la découverte de Stronu'ver (strab(domie) remit à l'ordre du jour les
<|uestions relali\-es aux nniscles de l'icil el aux apoiiévrif-e-^ orbilair' -.
JMalgaigne icproduit à peu près l'opinion de Téiuni ; de plus, il signale la
pai'lie de la ca[)sule <|ui relie les tendons des nuiscl(>s didits sur riiemisphère
antérieur (fascia sous-conjoncli\ al). .Malgaigne ajonic. ci a\i-c laison : .■ Celle
membrane ne serait-elle |)as le siège s|M'ciaI de ro|ililalniie iliiiniali-niale ou
arthriTuine? » (('pisclérite).
Handens observe les six gaines (|iie la ca|)sule enxdii- aii\ niii-^cles de j'u-il.
Lucien Hoyer et .Iules Cuérin re\ ciurKiiienl la décoin erte du la^cia sou--
conjonclival san- (pTil soit j)ossible. aujourd'hui, irelaldir leur> Mires de
prittriié.
Melie. dans une description très coiirt(>. mais assez exai'le. nienliomie som-
mairement les ailerons du uuiscle droit siipi-rienr et la leruiinai-on de Tapo-
nevi'ose à l'orbite. Il |iai-|e (•galenienl d'un aileron de^ nuiscle-- droiU iiirerieiii-
i:aI'si i.i: \)K Ti;\ti\. 98?
ri sii|((''rii'iir, iiiiiis ^.•iii> l'Irr Inm lixi' à li'iif -iijcl . siiiloiil ( ii rc t|iii i-iuiccriii'
r.illci'oii iiilV'riciii'.
Il rcrlii'iclir. Il' |)i('iiiii'r. I.i n.iliirc cl roni^iiic de l;i (•.■ipsiilc de Ti'iinii. l'oiir
lui, ('(illc iiiriiihiiim- iicsl, (lu'iiii jiro(u)it/riitcnl <!(• In durc-nière ri'àincnnc.
If ni se mil II nue. en nrniil, avec h' pri-iii^li- facial apfèx S(Hre replié i>ur h-
(/lii/ir. Il (''iiirl, (clic raiiMMisc r((iii|)ai'.i i^ini du /nniin'l ilr rnloii (iiii tjrxail
(Iniiiici' lien à laiii de discussions.
« l*ar CCS dilTcrcnls iiiovciis. on aiii\c à rccnimailic (|irclic luriiic une surlc
(le sac sans imvciliirc. ou cncnic Ai' Ixiiind de colon dont \n\i' [lailio, rcpliro
sur cllo-nicnic, scri Ai' coijuc ii ruil. landi- (|uc Taulfc pailic rccouNPc les
parois de rorhilc. »
MoMiicl [Traité '/'.s ■•<i'iiloiis tendineuiic^ el noKvelles recherches sur C ana-
hnitif ih'x apnnérrnse^ cl des iirii><r/p^ tie /'(cil ri Annales d'ociilislir/ue, L V.
I». 27. ISil) reprend rcinde de la capsule de Tenon au point de vue cliirui-
tîical. Il doniu' son |>rocc(l('- de préjiaralion de la capsule postérieure (section
des nuiscles droits el olili(|nes, du nerf oplitjuc. énucléali(»n du ^lohe), pro-
ri'Ar devenu classi(|ue. Il précise les rap[)orts des tendons avec le lascia sous-
coujoncliN al. Il se liase sur ces raj)|»orls jxtur suhsliluer à la nivotoinie la (éno-
loinie des nuiscles de l'oil. et variei' rellcl opi'raloii'c suixani le ])lus ou moins
de déitridenieni laléial du l'aseia sous-c(»njoncli\ al.
Lenoir (/>('.s operalionx (jiii xe praliipicnl >iur /es nu/xcles de ra'il) fait piv-
céder sa llièse (i(S"»n) de (|uel(|ues cousidi-rations sur la capsule de Tenon (pii
n'apporleiil lien de nou\('au.
Vax I<S'(.'{, Hichel dé|)osa au nuisée < h'iila j)Iusieurs i)ièces fort reniar<[ual)les
sur la capsule de Tenon (Concours de jn-osectoral, ISi."{). Dans son Traité
d'iinatomie ehiruiujieah' (IS'irV), il déniontre l'iuserlion de la capsule sur toiil
le pourtour du rel)(U"d oi-l)itaire, mais présente les ailerons lioamenleux couime
détarlié.s de la face interne de raponévroxe, ne Faisant pas corps, par consé-
(|uent, avec ce diaphragme cellulo-fibreux.
(IruNcilliier (Traité d'anatuurie descriptive. I. II. 2" partie. [>. (iO.?) donne
une descrij)lion plus complèle ({u'IIélie des faisceaux orhitaiivs du muscle droit
supérieur.
Sappev [Traité d'anatoiiiie descripfire, t. II) découvre des filtres musculaires
lisses dans l(>s ailerons interne et externe, anxquels 11 donne le nom de muscles
orl>itair(>s interne et externe ; il établit que les ailerons émanent de la gaine du
muscle el non du nuiscle lui-même, comme on l'avait cru depuis Tenon.
Il démontre, en outre, que le large tendon du muscle releveur de la pau-
pière n'est point une aponévrose, mais un nnisclc à fibres lisses, qu'il désigne
sous le nom de muscle « orbito-palpébral ».
D'après Sappev, le triangle du muscle orbilo-palpébral arrête la capsule de
Tenon et l'empèclie d'arriver jusqu'au cartilage tarse et au rebord orbitaire.
Mais nous avons vu que l'aponévrose du muscle droit supérieur se jette sur le
nuiscle releveur. qu'elle enveloppe ainsi que son tendon, tapisse par conséquent
les deux faces du nuiscle orbito-palpébral, et se rend avec ce dernier au car-
lilage tarse, puis au rebord orbitaire. par une lamelle détacbée du feuillet super-
liciel de la gaine.
Sappev a réfnlé Topiniou d'ib'die. ado[)t(''e par Kichet et la plupart des
• f.l/07 l/.s'.]
988 \ri'AI:i;!I. MUTKIJIÎ DK l.itl.li..
;iuteiirs, sur l'origine de l.i < .ijoiilc de 'IV-noii. cl rl.ilili (jik; celli* iiiciiiltraiif
n'est pas une dép<;ndaii(;i' <li' l.i diirc iin'ic ciàiiicuiir cl du péri(ts|.e «irhituirr.
Nous partageons, à cet égard. i"ii|iimnii de Saf)j)cy: mais nous ne prouvons !<•
suivre lors(jne. api'ès avoir dcnit l'apcjnéviose orbitaire entourant toute la |n)i-
lion sclérotieale du globe, il ajnutr : " De rct organe eoinnu! d'un centre, (die
s'irradie sur les muscles (|ui le meuvent : |)uis s'étend de eeux-ii jusqu'aux
|)an)is de l'orbite, et au bord adbérenl (b-^ paupières, (^etle aponévrose nous
olîre dono ;i considérer: I" une portion rculraie ou oculaire; _!" six gaine>
musculaires ou prolongements du premier ordre: .! ■ eint] faisceaux tendineux
ou prolongements du second ordre. »
l*anas, dans ses fierons ■•<ur le slrribisiiir,. reproduit ;i jteii près rofiinioii de
Sappev. Plus lard, dans son Tiaité des maladies (le>^ yeitr. il se rallia ;i notre
opini(tn. Panas et Berger ont pleinement adopté noire description.
Tillaiix lait remanjuer avec raison les caractères pbysiques de la capsule di'
Tenon de l'Iiomme, dilîérents, sur la jduparl des points, de l'aspect fibreux et
nacré des autres aponévroses. Il ajoub' : « l/idée générale que Ton doit se taire
de l'aponévrose orbitaire est donc en définitive celle d'un diapbragme peu résis-
tant en arrière, plus résistant en avant, ou. si l'on \(iil. d'un»» sorte de cupule
recevant dans sa concavité le globe de l'o'il. (^elte capsule présente une face
postérieure, une face antérieure et deux extrémités. La face antérieure est con-
cave, lisse, unie, moulée sur l'hémisphère postérieur du globe qu'elle embrasM-
lâchement. La l'ace postérieure, convexe, est en rapport avec les graisses de
l'orbite; mais, à l'encontre de la précédente, elle fournil des prolongement^
très résistants qui se portent les uns sur les muscles, les autres vers la base de
l'orbite et constituent en réalité la partie c.'<srnlielle de raponérnixe. » De
cette dernière phrase que nous soulignons, il n'y avait (ju'un pas à faire poiu'
renverser l'opinion en cours et reconnaître ()ue la <apsule fibreuse est non pas
le centre et le point de départ de l'aponévi'ose orbitaire. mais un simple diver-
ticulum de celle-ci. Si Tillaux n'est pas aile ius(|ue-là. il observ(> (|ue « l'aponé-
vrose de l'orbite est constituée par une lame cellulo -fibreuse étendue du poitr-
Iniir de l'orhite au pôle postérieur de r(eil. Llle partage l'orbite en deux loge<.
l'une antérieure, largement ouxei'le en a\anl. destinée au bulbe oculaire:
l'autre postérieure, contenant graisses, muscles, vaisseaux, nerfs. » Tillaux
admet donc avec raison la continuité de l'e.rjjnnsion orbitaire à la(|U(dle nou<
avons doiiiK- le nom iVrninnnuir aponév rotique .
Parmi les plus récents auteurs, Teslut affirme encore a\er plus de |ii'eciMon
l'erreur que nous avons relevée chez tous ses devanciers :
« Prolon;iement.-i envoyée par la capsule de Tenon sur les w/zsc/cs- qui la
traversent. Devant chacun des muscles précités, la capsule de Tenon, au lieu
de se laisser pt-rforer. ne déprime en doigt de r/ant.et arcompaffne les Irn-
dons jusqiù'i leur insi'rtion s//r ht sclérotique. D'autre part, an moment où
elle se déprime en avant sur les tendons, elle envoie, eu sens in\crse. sur le>
corps nuisculaires eux-mêmes, des pn»longements qui constituent les gaines tie
<'es muscl(>s. /." ca/)s/(lc de Tenon jette donc sur les muscles qui la I in-
versent deux ordi'es de gaines : des gaines antérieures ilestinées aux lendcms.
ce sont des gaines b>ndineuses ; des gaines postérieures, destinées au cf»r|»
mnscidaire, ce sont les «raines nuisculaires. »
cAi'sui.i': m-: Ti:\n\, 989
Kl plus liiiii :
« Les rcclicrclics de Scliwalhc sur Jos voies lyiii|)liati(|iirs de l'iiil nous
(léiiioiilrciil <|U(' la raijsulc de Tenon ost constituéf en n'alili" |)ar deux rciiiljcts
«•oiiionrliis cunccnlrMinrs iiiii ;i l'aiiliT : 1' un li-niilcl jxisli'nfnr un cxlcrnc
relalivcnuMit t''|)ais (|ui n'est autre (jue la cociue lihicnse ((u'on a sous les yeux
après rr-nurléalion de l'ceil, (|ui n'est autre <|ue la »a[)sule de Tf'non elle-même
Iclle (pic la dôcnxcnt les auteurs; 2" un ieudiet anl<''iMcnr on inlrrnc infi-
niuient pins niinrc (séreuse) ([ni recouvre la scl(''roti(pic et lui adli(!^'re inti-
nieuient. »
Personne n'avait affirnu'' avec plus de nettel('' la prédominance presque
absolue de la capsule fihreuse du criobe. Cette étran^n' erreur ne sendjiait donc
pas en voie de disparaître.
llenle et Magni font terminer en avant le faisceau de Tenon (capsule fibreuse
du globe) sur la ligne d'insertion des muscles droils. Htidge, Lusclika et
Schwalbe le poursuivent jusqu'à la cornée.
Les uns et les autres ont raison. La ea|)sule fibreuse pren(/ insertion h la
sclérotique sur la ligne d'insertion des muscles droits, mais se prolonge
ensuite, toujours adhérente à la sclérotique, jusqu'à la cornée.
La cavité de Tenon ou séreuse de l'ieil a relativement moins attiré l'atlenlion
des anatomistes.
La surface interne de la capsule fibreuse du globe est lisse, unie, très régu-
lière. Elle n'adh('re à la sclérotique que par un tissu cellulaire, bumide, très
fm et très lâche, qui a pu être considéré comme une sorte de séreuse rudimen-
taire (Sappey, loc. cit.). Tous les auteurs avaient en effet regardé la cavité de
Tenon comme une pseudo-séreuse. Bogros remarqua que les tendons des mus-
cles droits et obliques pénétraient dans cette cavité qu'il décrivit sous le nom
de séreuse des tendons de l'œil.
Schwalbe, dont les recherches ont été jusqu'ici les plus complètes sur ce
sujet, établit que l'espace auquel il donne, le premier, le nom de cavité de
Tenon, était bien une cavité séreuse ou, plus exactement, un espace lympha-
tique tapissé dans toute son étendue par une très belle couche d'endothélium
reposant sur une membrane conjonctive excessivement fine. Il démfmtre les
deux communications importantes de la cavité de Tenon avec l'espace supra-
choroïdien d'une part et la cavité sous-arachnoïdienne du cerveau d'autre part.
Nous croyons avoir apporté notre contribution personnelle à l'étude de la
capsule de Tenon de l'homme sur les points suivants :
1" Nous avons établi, par des preuves tirées de ranatomie humaine et de
l'anatomie comparée, sa véritable nature : La capsule de Tenon est l'aponé-
vrose du groupe musculaire de l'orbite.
2" Nous avons présenté une description plus simple et plus rationnelle, basée
sur cette interprétation.
3" Nous avons non seulement admis, avec Tillaux, la continuité de l'enton-
noir aponévrotique, mais nous l'avons identifié avec les ailerons.
4" Nous avons découvert l'aileron inférieur et la connexion aponévrotique
si remarquable des muscles petit oblique et droit inférieur.
o" Contrairement à la description de tous les auteurs, nous avons démontré
d'abord que l'expansion orbitaire n'est pas traversée par les muscles; en outre,
[MOT. il HA
990 Af'l'AliKII. MOTi:ri! DK I/OKII..
(|iic la ^--ainc proloiidc des muscles abandonne ceux-rl pour se rrjilier sur l'hr-
misphêre postérieur du //lobe où elle J'oi-mc la capsule postcrieiirc
0' Nous avons Isolé par le scalpel toute la membrane séreuse (jiii ta])is<c l,i
face pariétale de la cavité de Tenon et décrit cette memjjrane.
7" Aj)n''s a\'oir étendu nos recherches à toute la série des verlébivs et pré-
senté une descri|)li()n j)articidiére, toujours d'après nos pièces auatomitjues. de
la capsule de 'iV'iiun il.ins cIlkiiic classe (;l dans un ;^i-aii(l iiumhrr de ^'■enrcs et
d'espèces, nous avons pu, j)ar une synthèse de toutes ces iccherches. ramener
la capsule de Tenon à un seul ty[)e, commun à tous les vertébrés et à l'homme.
ré^i par les mêmes lois générales, dans son ensendilc cnniinc dans ses détails.
L'observation exacte des dispositions anatonii(|ur> iiuns ont conduit aux
déductions suivantes :
Description du véiil.iblc uu''canisme des mouvements de rolalinn ilu p^lobe
comparé à tort juscpiici aux mouvements énarthrodiaux.
Analvse complète du rôle des ailerons pendant le repos et la contraetion
nuisculaircs.
A|)plications opératoires à la chirurgie des nuiscles de Tnil cl «les paupière-;
(Théorie des strabotomies; opération de Motais, etc.) '.
SIGNIFICATION ANATOMIQUE DE LA CAPSULE DE TENON
Nous venons de voii' que deux o])inions ont été émises sur la manière d'inter-
prétiM' la capsule de Tt-uon.
1" Pour Hélie, Hichet et quelques autres anatomistes de cette période, la
capsule de Tenon est un prolmif/cmcnt de la dure-rncrr et du périoste orbi-
tairc auxi|uels elle l'ail suiic du sommet à la circoiirt''rcncc de l'orbite. La com-
j)araison des deux l'euillels du bonnet de rolon tra<luisail bien cette hypothèse.
Peisonne ne la soutient plus dej)uis la réfutation de Sappey. Sappey a dé-
montré en elTcl (piil n'cxisie aucune analogie di' structure ni de fonction
entre la capsule et le jx'iiosle. L'aponévrose orhitaire et le périoste se riMi-
conlrent dans leur insertion comuuine aux saillies osseuses. Mais ce point t\i'
contact n'implique |)as plus poui' elle (|ue pour les autres aponévroses une
continuité de tissu.
2" La partie essentielle de l'aponévrose orbitaire eM. la capsule /ibreu<e
ne l'ieil.
« De cette capsule, comme d'un centre, partent des prolongiMuenls de |ire-
inier ordre, gaines des muscles, et des prolongements de second lu-dre. ailerons
ligamenteux. » — Les muscles traversent ces prolongenuMils (Sa|)pey).
Ix passage de Tenon que nous avons cité prouve que rinxenieur île l'aptmé-
vrose orbitaire avait déjà celle o|tniion. l'Ile est presque unannncment admise
aujourd'hui.
dette inlci'|»i'cl;irion doit èlre aliaudonuce. I",lle lail di' la ca|i<ulcdc Tenon
une mcndti'anc uni(|nc dans iccoiKunu^ el n'est conlorme m aux laits bien
observés, ni aux lois gciK'ralcs (|ui régissent le svstème musculo-aponé-
vroti([ue.
1, Ptiiii' t'Imlo plus cuiniiU'Ii', cinisiilliT !'« Aii.ilomii' l'I |i|i\su>loirii' île r.i|>|i;iroil inoti'iir ilo l'irii «lo riimnnn-
in lùirycloprdu- l'raiiraisr d'nphlaliiKihxjir cl imlir li.iilo iWiiiiitinnir dr rup/jaivil inoletir de l'ceit "■
riiniiitiic e( des vcrtrln'cg.
CArsi'I.I- 1)I-: Tl'NdX. 991
La capsule de Triinn est I ii polir V rose, roininunc ili( i/raupe rnuxrulaire (.!<■
rorhih'.
Coiiiiiic Idiis les ;ii-nii|H's imisciilaiiTs de rrcdiiiiiiiic, les imiscics de rcirlillc
sont reliés entre eux par une apoiiévrosi; <'oiiiiiniiie (|iii, se diMloiililaiit sur
leurs bords, rniirnit à cliaciiii d'eux une «raine particulière.
Dans Torhite ('(ininie ailleurs. l'apouéNrosc! orijilaire ne l'orme pas seidenieni
la fraine des muscles, mais, j)ar des prolongements ([ui s'en détachent, enve-
loppe les oryanes qui se trouvent sur son parcours : vaisseaux, viscères (o'il),
glandes (glande lacrymale), etc. La capsule fibreuse du globe, loin d'être la
partie essentielle et le point de départ de l'aponévrose de l'orbite, n'en est donc
qu'un diverticulum, (juelle que soit son importance au point de vue plivsiolo-
gique.
Lorsque la stabilité ou la structure des muscles et des organes l'exigent, les
aponévroses s'insèrent solidement sur le pourtour des ceintures osseuses ou
ostéo-llbreuses et, par l'entonnoir ou le cercle fibreux ainsi formé, les protègent
contre des déplacements ou des compressions dangereuses (insertions aponé-
vrotiques sur le pubis et l'arcade de Fallope, sur l'arc sterno-claviculaire, sur
les branches Ischio-pubiennes, etc.).
L'aponévrose orbitaire, chargée d'assurer la fixité et Finlégrité fonctionnelle
de l'appareil moteur et du globe plongés dans une cavité relativement vaste,
prend également des points d'appui étendus et solides sur le rebord orbitaire.
C'est la raison d'être de l'entonnoir aponévrotique et des ailerons ligamenteux.
Nous savons que la structure des aponévroses musculaires se modifie suivant
les fonctions qu'elles ont à remplir. L'aponévrose du groupe musculaire de
l'orbite se conforme à cette loi. Celluleuse au fond de l'orbite et dans la plu-
part des intervalles musculaires où les tractions des muscles sont très limités,
elle prend une grande épaisseur au niveau des ailerons qui supportent la plus
grande partie de l'efTort musculaire. Toutefois, nulle part elle ne présente
l'aspect nacré et l'inextensibilité des aponévroses des membres. Ces qualités
fussent devenues j)our elle les plus graves des défauts. L'aponévrose et son
entonnoir orbitaire devaient être assez l'ésistants pour assurer l'équilibre des
muscles et du globe, mais, en même temps, assez élastiques pour se prêter à
leurs mouvements. Une gaine inextensible, un aileron ou im diaphragme
rigide auraient coupé court au raccourcissement du muscle et à son effet
physiologique de rotation du globe dès le début de la contraction.
C'est pourquoi la structure de l'aponévrose musculaire de l'orbite est remar-
quable par l'abondance des fibres élastiques (Schwalbe) et même par la pré-
sence, dans ses parties les plus résistantes, de fibres musculaires lisses. Cette
structure lui donne un aspect particulier qui a contribué à en faire mécon-
naître la véritable nature.
La capsule de Tenon, observée chez l'homme seul, apparaît donc claire-
ment, non plus comme une membrane d'exception unique dans l'économie, mais
comme l'aponévrose musculaire commune du groupe musculaire de l'orbite.
Dans les vertébrés, cette interprétation s'impose de toute évidence. Chez les
sujets très nombreux, de toutes les classes, dans lesquels le muscle choanoïde
existe, recouvrant une partie de l'hémisphère postérieur, la capsule fibreuse
du globe est nécessairement rudimentaire. Chez les ruminants, en particulier
[MOTAIS.]
992
APPAREIL MOTEUR DE L'OEIL.
(fig. 590) l'hémisphère postérieur tout entier est occupé par le muscle choa-
noïdc, ses faisceaux accessoires et des lobules adipeux adhérents à la scléro-
tique. Ici la capsule fibreuse est réduite à sa partie antérieure. La cavité de
Tenon n'existe pas. Elle est remplacée par une large bourse séreuse située
entre les muscles droits et le muscle choanoïde. Nous sommes donc en pré-
sence d'orbites dans lesquels — si l'on admettait la théorie en cours — la
[)artie essentielle — capsule fibreuse du globe — disparaît à peu près tola-
M' N à:
Fio. rj'JO. — Coupe liori/.oiUale des muscles et de l'aponévrose truu d'il de bci'uf.
DD, muscles droits interne et externe. — C, muscle choanoïJe. — C, faisceaux acccssuires ou profonds du
même muscle. — AA, gaine des muscles droits. — A'A', gaine du muscle clioanoïde. — .\", gaine d*»* faisceaux
accessoires du même muscle. ^ R, feuillet profond de la gaine des muscles droits abandonnant ces muscles,
comme chnz l'Iiomme, pour se repli<>r en arrière, mais au lieu de former la capsule po-^térieure du globe, il ne
tapisse que quelques millimètres de la .sclérotique et rencontre presque immédiatement le muscle choanoïde C
sur lequel il s'étale pour former le feuillet superficiel de sa gaine A', passe dans les interstices du muscle clio.i-
noïde, forme la gaine des faisceau-V profonds de ce muscle A" et se perd en cloisonnements sur les masses adi-
peuses GG. 11 n'existe donc pas de capsule filireuse postérieure du globe. — FS, fascia sous-conjonclival. —
EN, entonnoir aponévrotiquc — T, tendon du muscle droit. — N, nerf optique.
lement, pendant que la partie considérée comiuo soooudairo — aponévrose
musculaire — qui ne dériverait que de cette capsule abseiiii-, prend un déve-
loppement remarquable.
Nous devons donc conclure avec certitude t[iie l'ap[)ariMl nKMul)raiu'iix
dénommé capsule de Tenon n'est que l'aponévrose du groupe musculaire de
rorbile; que, par son développement et sa texture, cette aponévrose est
adaptée, dans son ensemble couiine dans ses parties, au volume des muscles,
au.v tractions (pi'i'lle subit, aux tVtiu'tions ([u'elje doit remjilir; (|ue, d'autre
|i;irl. I<'i rai)"-!!!!' liliiTii^c ilii i^ldhc [\'i'-~\ (iniiii (livci'liciiliiiii dr celle a|Him''-
vnise, au iiiéiiie lilie (|ne les eii\clo|>|)es libieiises <les glandes lacrvmalos
e( (le llanlei-. de la liinile i; raiss-jnse el de la ti;^c carldaiziiieiise de eortain-i
verléhivs'.
CllAIM'rHK III
MOUVEMEMS DU GLOliK
l/ae(i()ii de rliai[ue muscle de Iceil el li' n'de di' lapnuévrose ne |iiMi\aieiil
èlre (lélinis isolément. Nous les réunissons dans un oliapitre spécial.
ACTION DES MUSCLES
Au point de vue phvsiol()t:i([ue. les nuiscles de In-il sont groupés en trois
paires :
Première paire : niusole droit interne, muscle droit externe;
Deuxième paire : muscle droit supérieur, muscle droit inférieur;
Troisième paire : muscle oblique supérieur, muscle oblique inférieur.
Première paire. — I.es nuiscles droits interne et externe s'inséranl à la
scléroti(|ue suivant une courbe rég-ulière dont les deux extrémités sont à dis-
tance à peu près égale de la tangente au méridien transversal de la cornée.
leur action sur l'œil sera simple. T^eur limite de rotation extrême est de
4(t degrés pour l'abduction. 4i degrés pour l'adduction (Landolt).
I^a légère obliqulié de l'insertion du muscle droit externe que nous avons
signalée après Fuchs a été négligée jusqu'ici. Notons cependant que Volkman,
dans ses déterminations sur le cadavre de l'action des muscles de l'œil, dit
avoir trouvé une légère inclinaison en avant de l'axe de rotation correspondant
à la première paii'e musculaire.
Deuxième paire. — La direction des nuiscles droits supérieur et infé-
rieur est légèrement oblique de dedans en dehors : leur insertion est plus
oblique encore de dedans en dehors et d'avant en arrière. Leur action sera
donc complexe.
Nous remarquerons, toutefois, que l'obliquité de l'insertion du muscle droit
supérieur est plus prononcée que celle du muscle droit inférieur. Pour le
muscle droit supérieur, le point le plus rapproché de la cornée est G mm. 3, le
plus éloigné à H millimètres; différence 4 mm. 3. Pour le muscle droit infé-
rieur, le point le plus rapproché est à 3 mm. 3,1e plus éloigné à 8 millimètres;
(li/fèrence 2 mm. 3.
Il est admis cependant que l'axe de rotation des muscles de la deuxième
paire forme, avec l'axe optique, un même angle de 6.3 degrés ouvert en dehors
Le muscle droit supérieur tournera donc l'œil en haut et en dedans ; le
1. Pour plus amples déTeloppements de cette discussion, se reporter h 1\< Anatomie et physiologie de l'appn-
ri'il moteur de l'œil de l'homme », in Encyclopédie française d'ophlulmologie. t. I.
POIRIER ET CIIARPV. — V. 63
994 \I'I"Al!i:il, MoTELH HK I.UKII..
niiistle droit iiiCéiiciir en has cl en dedans. Ils ne peuvent produire seuls m
l'élévation ni l'abaissement directs.
Los muscles droits supérieur et inférieur sont anta^'^onistos pour les mouve-
ments d'abaissement et d'élévation, mais associés pour rincliiiaison du méri-
dien vertical en dedans.
La limite extrême est p(jur rabaissement de oU degrés, et pour l'élévation
de 44 degrés (Landolt).
Troisième paire. — Mxsi-lcs ohlit/ue^. — Les muscles o!di(|ucs forment
avec l'axe optique un angle de o9 degrés ouvert en debors (Landolt). Leiii-
axe de révolution traverse le globe liori/.ontalemcnl et se dirige d'avant en
arrière et de debors en dedans.
Le muscle oblique supérieur tourne la cornée en bas cl en debors. le niii-< le
oblique inférieur en haut et en debors.
Les muscles obliques sont donc antagonistes pour l'éli-xalinn cl l'abaisse-
ment et associés pour la rcdalion en debors.
Les muscles obliques étant à la fois élévateurs ou abaisscurs et (ihdur leurs.
les muscles droits supérieur et inférieur, élévateurs ou abaisseurs et whhir-
Icurs, on conçoit que l'action combinée de la deuxième et de la troisième paire
produira le regard direct en baut ou en bas.
De l'action successive ou combinée des six muscles résultera la rotation de
l'œil dans tous les sens.
La convergence a lieu ])ar raction .<iiiiult(inéi' des deux muscles droits
internes. Cette fonction cxisle cbez tous les animaux, mais à un degré d'autant
])lus faible que la latéralité des orbites est plus ])rononcée. Elle acquiert une
importance plus grande cbez riiomme et les primates, la présence de la
macula donnant à la vision binoculaire pins d'acuité et de précision.
On sait donc que le globe exécute des mouvements de rotation autour d'un
axe vertical (muscles droits interne et externe); d'un axe à peu près trans-
versal (muscles droits supérieur et inférieur); d'un axe situé aussi dans le plan
borizontal, mais se rapprocbant de l'axt^ anféro-postcrieur (muscles grand et
petit obli(|ues).
On sait, en outre, que le globe ne subit pas ou très peu de mouvements de
translation en masse et que le centre de rotation reste à peu près invariable.
Ces faits sont tous bien établis, mais leurs raisons anatomiques et pbvsiolo-
giques n'ont pas été rigoureusement étudiées.
ÉQUILIBRE DU GLOBE
Le centre de rotation hk i."(Kii. i;si itxk. — Disi'oshkins an akinuoi ks kt imiv-
siOLOC.iQiES Qii iiÉTKiiNUNKNT CETTE FIXITÉ. — Lc ceutiv Ac rolatiou de l'u-il est
il peu près invariable. II ne subit de lt'g<Ms déplacements (jue près des limites
extrêmes des rotations.
Comment un organe à parois souples, plongé dans une masse molle cl
animé de mouvements assez rapides, peut-il conserver une telle fixité?
Le globe est suspendu dans l'orbite et maintenu dans une position inva-
riable par l'action combinée d'un certain nondtre tl'cléments anatomiques.
\i()ij\K\ii;.NTs 1)1' (ii,(ii;i:. 995
Antagonisme des muscles droits et des muscles obliques.
Hii >ail i|ii un iiHi-^clc a \'r\n\ i\c idiil laclidii mi iiiriiic à li-lal ilr irpos.
pnr x(i liiiiicilr ^fi/lr. Iriid l(iii|(iiiis à lariM'iicr son |iumiI diiisi'il khi mctltilc
vers son |M)iiil li\c.
l/inscrlinii (issciisc des (|iialiT muscles diniU a liiii au l'und de rnilnlc; (■>•<
muscles sdul donc des rrlrurlciin^.
l/iiisei'lioii (tsseuse du muscle pelil oi)li(|iie se liiil |tiès \\yi relioid uiltilaire,
et sou iuseiiicui sclérfdicale sur riiéuiisplièi'e [)ost(''rieui" du ^l(d)e. Il est doue
un nui'-cle jiiiil rni-tcitr.
Le ^raïul olili(|ue s'insèfe au l'oud de I (»il)ile avec les muscles droits ; r'cs/
xon ln^rrlioii nnaloiiiii/uc. Mais il se réllécliit dans une poulie situt'e près du
l'clioii! (iiliilaire. Son pninl de ri'llexion conslilue xon in^crlinii ]jhi/si()/o<jifjt/(U
la seule (|ui nous iiilt-resse eu ce momenl. De là, le tendon se diri^'-e en arrièn*
et va s'insérer sur rhémis|)hère posiérieui- du globe. Le mu.sele grand ohrKjue,
comme le muscle |telil olili(]ue. est donc un muscle jjrolrac leur.
Ce! antagonisme enhe les muscdes droits et obliques est l'é!(''meiit a<iif dr
réc|uilibre du gl(d)e.
Notons, à ce propos, les counoxions fibreuses intimes qui unissent le nuiscle
petit oblique au muscle droit inférieur (cravate fibreuse) et le muscle grand
obli([ue, par sa gaine tendineuse, au muscle droit supérieur. Il eu résulte (|iie
ces muscles s'appuicnit l'un sur l'autre et ueuhaliscnl réci|ir(i((iiemcnl leur
tendance à déplacer le globe en sens opposés.
Appareil fibreux. — Le globe est reçu eu arrière dans une calolle
fibreuse Formée par la gaine j)rofonde des muscles droits repliés sur Tliémi-
sphère postérieur. Vers réqiuiteur, cette capmde postérieure se soude à l'enton-
noir a[)ouévrotique et à ses ailerons qui si» fixent solidement à toute la circon-
férence de l'orbite. Ce vaste diaphragme concave s'oppose au déplacement du
globe en arrière.
L'appareil fibreux (|ui s'ojjjjdsc au déplacement en avant est formé, crcUi-
!<iremcnt, de la cipsule antérieure, c'est-à-dire de la moitié anlérieure de la
capsule fibreuse du globe. Nous savons que la capsule antérieure coiffe tout
riiémispbère antérieur de l'ieil jusqu'à la cornée; que d'autre part, elle est
adhérente aux uuiscles droits qui sont rétracteurs. r]lle xouliciit l'I réijxUtri.^e
l'action rétraclrice des uuiscles droits, en l'étendant à toute la surface sdéro-
ticale antérieure. L'importance de ce rôle de la capsule antérieure ressort
des conséquences de la strabotomie que nous avons signalées : La section
seule du tendon n'expose pas à un exophtalmos appréciable; la section trop
large des attaches capsulaires donne toujours une protrusion choquante.
Coussinet adipeux. — Le globe, recouvert de ses membranes d'enve-
loppe, est plongé dans une épaisse masse graisseuse qui l'entoure de tous les
côtés, sauf en avant. Ce tissu de remplissage était indispensable dans une
cavité orhitaire aussi vaste, par rapport au volume du globe. Nous avons sou-
vent constaté qu'après avoir enlevé le tissu adipeux de l'orbite, sans toucher
aux muscles et aux aponévroses, le globe se déplaçait assez facilement, soit
latéralement, soit en arrière. C'est pourquoi le tissu adipeux de l'orbite est tou-
jours abondant même chez les sujets les plus amaigi'is. Dans les vertébrés,
,. MOT Al s.]
996 APPAREIL MoïKIl; DK l/nr-ll..
lorsque ce tissu de support manque (squales, scvHiuni cauieula). l'appareil
(ihreux tout entier prend un drvelopfK'nient eonsidérahle.
Paupières. Les paujiirii^ conlrihuent dans une eertaiue mesure à
maintenir le ^lobe en avant. Leur action est surtout appréciable dans l'ex-
<»plitalmos qui s'exagère habituellement par Técartement artificiel des pau-
])ières. Nous avons présenté à la Société de médecine d'Angers la premièri'
acromégalie connue (IS8I). avant les travaux de Marie, chez Uuiuelle l'exo-
phtalmos était tel que le simple écartement des paupières déterminait une
brusque luxation des deux globes en avant.
"Vaisseaux et nerfs. — Hicn (luil soil iuq»ossible df la mesuriT. I.i
résistance qu'opposent au déplacement en avant les vaisseaux du fond de l'œil,
les nerfs ciliaires et j»rincipalernent le nei'f <»ptique. ne saurait être niée.
Cependant ces organes se piétcnl par une ilistmsion Icntr à un allongement
qui peut devenir considérable.
En résumé :
Le déplacemriil de l'oil iVacant en arrière est donc arrêté par : les muscles
oldiques, la capsule postérieure apj)uyée sur l'entonnoir a|)onévrotique et ses
ailerons, le coussinet adipeux.
Le déplacement de \'an\ d'arrière en avant est arrêté par : les muscles
droits. la capsule antérieure, les paupières, les vaisseaux et nerfs post-bulbaires '.
Mais la suspension du ^^iobe n'est pas seule en jeu dans le problème assez
comple.Ke de la lixité du centre de rotation. Si l'appareil moteur n'est pas
maintenu lui-même dans une direction constante, ses tractions seront inégales
et varia])Ics. Les déplacements de son point d'insertion mobile seront égale-
ment vaiiables. Comme toutes les aponévroses musculaires, l'aponévrose du
grou])e musculaire de l'orbite est chargée d{> remplir le rôle d'agent de con-
tention vis-à-vis de ce groupe, partout où une tenilance à son déplacement
|)oin'rail se manifester.
Les mU'^cb'S droil'i forment un cône très resserré près de leur insertion
orl)itaire. Dans cette partie, la conclu' adipeuse située à l'intérieui' du cône
-■iillil |)(>ur les soutenir. A N ou 1(1 millimètres de l'insertion, les bords des
muscles s'écartent de plus en plus jus(|u'à l'aileron : au coussinet graisseux
sous-jacent, s'ajoute la gaine cellnlo-fibreuse ipii devient de plusen plus résistante
en se rapprochant de l'ailei-on. Vers l'équateur, le muscle s'inllécbit sur l'hémi-
sphère antérieur du globe. En se redre.ssant pendant la contraction, il pourrait:
1" comprimer l'œil; 2" se déplacer en glissant latéralement sur la partie la plus
saillante du globe. L'effort musculaire portant presque en entier >ur ce point
devait être maintenu par nue résistance énergique. Les ailerons et l'iMilonnoir
adjacent prennent naissance, s'opposent à toute déviation et. ctunnie nous le
verrons plus loin, éloignent la corde musculaire de ré(|uateur du globe.
Le tendon du muscle oblique supérieur est maintenu en place par sa gaine
fdtreuse qui prend son insertion sur la ponli(>, et par une expansion libreusc
(le l'aileron interne du nuiscle tlroit supérieur (pii se soudi' à sa gaine.
Le uiKsclr ohliijue inférieur est sididemenl lixé par la cravate libreuse île la
gaine du nniscl(> droit inférieur et par l'aileron inférieur.
I. .Nous verrons (paiie lOO'i) ii.ir niiol im'cauismc le jîloln" (■>l (iréservi' cunlro If (li'|>lni.-eincal l.itoral.
M» Il \i;mi:n-is m: (,i/ji;i:. 937
l'.ll (illlic. Inlis \f- lu lri'\ ;illi'^ ili's r.iisci'ailX lilil'clix cl rr>ji.lri' ^ilin'- rllllc l;i
lace Mipi'rlicicllf (les imisclcs cl ilc ra|)MiM\ ihm' d le |Miin>|c mmiI iriii|ilis par
(les masses crlliiln -a(li|>i'iis<'s.
Les rappcirls cl la diri-crKiii Ar-^ imi-^rli < ilc I'iuIpiIc muiI aiii-i iiiaiulfiiiis
dans une pdsilidii roiislanlc |tai' les diverses parlics de i'apoin'vrdsc et j)ar le
nmssinel adipeux, l/éipiilihie de l'iirtiaiie imd)ile el celui de lappaivd iiinleiir
sniil ddiii' (\i;aleiiieiil assures. diMeriiiiiiaii! la li.xile du rculrede lolatidii.
MÉCANISME DU MOUVEMENT DU GLOBE
l'niir Idiis les ailleurs aiiriens el nnideriies. I arlieidatmn de lœil est une
éiiarllirose; Td'il roule dans sa capsule lihreusc comme la lète du fémur dans
sa cavité colylnïde : « 11 ne doit être comparé Co///;>c(? iiK'cail'isme, qu'à une
tète articulaire reçue dans une cavité, comme la tète fémorale dans le cotyle. »
(llelmli(dl/.. Opli(jta' p/nj^iologiquc, p. r»3.)
(".elle erreur, aussi étrange par son énormilé (|ue par son universalité, repose
>ur une apparence. L'œil, en elTel, ne suint que des mouvements de rotation;
mais le véritable inéranisvir dv ces mouvements est heaiicoiip plus conij)le.\e
<[ue celui de Ténarthrose.
Xous avons vu que le globe esl adhérent à sa capsule lihreuse. en arrière,
dans retendue traversée par les vaisseaux et nerfs ciliaires; en avant dans toute
la zone épisclérale (fig. T)!)? et ''»'.tS). Il est intimement uni au nerf optique et
relié aux (U'ganes environnanls par les vasa vorticosa. les tendons, etc.
En présence de ces connexions, on nad mettra plus (jue la spbère oculaire
puisse rouler librement dans une capsule iiljreuse à Uiffi/clle clic est ad/térente,
notamment, aux deux pôles. 11 est de toute évidence (jue cette capsule et les
organes voisins suivront le globe dans ses mouvements.
Xous avons établi le vérilable mécanisme des mouvements du globe par nnv
série d'expériences' dont nous donnons ici les conclusions.
La rotation du globe comporte les phénomènes suivants :
I" Intlexion du nerf optiqu(> dans le sens de la rotation; 2' déplacement du
tissu eellulo-graisseux rétro-bulbaire dans le sens de la rotation; 3" la capsule
suit le globe dans son mouvement de rotation; cependant le mouvement du
globe est un peu en avance sur le mouvement de la capsule par suite d'un
léger plissement de celle-ci.
En définitive, le ylobe entraîne dans .<un ntouvement : le nerf optique, les
couc/ies profondes de Vatmosplière eellulo-graisseusc qui Ventoure et sa
laenibrane d'enveloppe qui s'in/léchissent dans le sens de la rotation. C'est
là le phénomène principal. Grâce à l'élasticité de la capsule et à ses attaches
extérieures, son mouvement propre est un peu plus étendu.
Au premier abord, ce mécanisme complexe semble peu s'accorder avec
l'aisance des mouvements du globe. Mais il faut remarquer (jue les limites
extrêmes des rotations par rapport à la position primaire varient entre 40 et
•'»<l degrés, soit 10 millimètres environ. L'élasticité de tous les tissus intéressés,
leur permet de se prêter facilement à ce léger déplacement.
I. Anatomie ri |ili\<iologie de l'appareil mutoiii- ilo l'œil •le riiomme, in Lncijclopàlie franraise d'ojiUlnl-
iiiokxjie, I. I.
:.i/or.i/;
998 \PPAI!EII. MOTKUM DI-: I.'OKII.. .
Chez lin frrand nombre de vcitéhivs (ccrtaiiis s(|ijalrs, niiiiinanls, etc.), dont
les nif»nv<'inents oculaires présenlenl eependant une étendue et une aisance
normales, la cavité de Tenon n'e.xisie même plus et la siirlace de glissement
est transj)ortée à la face externe du muscle clioanfVide ou de la coque fibreuse.
Tl s'en suit que le muscle clioanoïde liii-mèine prend [)art à la rotation du
globe, sans (pie ce mouNcment en j)araisse gêné.
FONCTIONNEMENT DES MUSCLES EXTRINSÈQUES DE L ŒIL
Les muscl(!s droits j)rennent leur inseilioii li.xe an lond de Tru-bite et leur
ijisertlon mobile à la scléroticpie, sur riiémis|)bère antérieur de l'ieil.
L'action des muscles oculaires se résoiil eu des luiniv l'ini'iits de rulalmn. Le»
muscles droits tendant, j)ar leur contraction, à raj)proclici' jciii' iuserliun
UHdjile de leur iiiserlion fixe détermineroul donc tous la i-olallon eu arrière du
pôle antérieur de r<cil.
(^etle rotation eu arrière s'opérera dans le sens vertical sup(''iicur nu inféi'ieur
ou dans le sens bori/.onlal interne (»ii externe.
Nous savons encore (pie les muscles droits s'enroulent sur l'hémispbère anté-
rieur à partir de r(''(piateur. L'arc qu'ils décrivent se redresse pendant la con-
iraction, et la corde |ilus ou moins droite ainsi fornn^e comprimerait l'éipiateur
du globe si d'autres ('déments anatomiqucis n'intervenaient.
En elTet, l'action des muscles de l'o'il est singulièrement niddilii'c par ih'<
annexes fibreuses (pie nous avons soigneusement d(Vrites dans la piilic aiiatu-
mi(}iie de ce tia\ ail.
Il s'agit des ailerons ligamenteux et de renlomuiir apiméx l'otupie : dans
l'exposé qui va suivre, nous ne parlerons guère que de la partie princijialr :
l'aileron. Disons une fois pour toutes (pie Venlonnoir (iponévroliquc .soutien I
cl. réfjiflnri.^p l'influence des aileron^^ en Ci'h'whntl n hmii' In i-irron/'érrnrr
de l'orbilc.
Du rôle de l'aileron sur le muscle en contraction. — I" .1/'
point (le vi/i' phnxiidixjupn', rnilcrnn cioislili/r jiouv Ic^ muscler droite int
Iruisiènir tendon, tendon de i-enroi.
Par son épaisseur considérable rclat iNcuirut au \iihinii' du (oi i^ iiiu^cnlaire.
par son implantation sur le nuiscle aussi solide (pir -~i clic ciuanail du muscle
lui-mém<\ |)ar sa large insertion sur le rebord nrliilaiic. jiar la iiKnlilicatidU
de direclidii (pi il imitnme au muscle, railernii icm|dil au |iiiiiil de \ ne iilivsin-
logiqne, le n'de d'un lembui.
Nous venons de dire ipie le redresseineiil de lan- musculaire dc\ rail <(>m
primer r(Vjuateur de Id'il. Mais Taileroii s"allacbe précisément au muscle au
niveau de ré(pialeur: ciiiiiine. d'autre |)ai'l. il s'i-lnigiic {\\\ globe pour se rendre
à l'orbite, il entraîne le muscle lui iiii''me dans sa direction exc(>nlri(pie. 1|
forme un \ (''lilalile IcihIou de riMiMii sur liMpicl le muscle (//'f)?/ se rrjh'fhit . La
direction du muscle contracté est donc la ivsultante de ses trois iusertious.
2" l.'iiili'ron est nn t('ndon d'arrêt pmir h' ))H/.<rlr.
N(iii< dexoii-- h Tcnoii lui mr'Uie la cniinaissa iice de ce pniiil. Lm-'^ipie le
muscle se raccourcit vers le rmul de ruibile. il eiilraiiie avec lui railermi. Au
M(»rvi;Mi:NTs du (iijjiiK. 999
delà (riiiic cortaiiio (lislciision, r.iilcntii oppose une ivsislanrf inviiK-iblc à la
Iracliim iiiusciilain'.
Los ailerons suiil donc hii'u des tendons d'arrèl. La façon dont l'arrêt scî
produit pour les muscles droits interne et externe est connue depuis lonp:-
tenips. l*our le muscle ihoit ^uprriew', on n'a décrit jus(ju'ici, crmirne Ir-ndon
d'arrèl, (jue l'exjjansion de sa praine sur le muscle releveur de la paupière,
dette expansion existe et contribue même, comme on sait, à relier les deux
nuisdes ensemble, de telle sorte que le muscle droit supérieur élève un peu la
pau]tière en même temps que la i)upille.
Mais, outre cette expansion, nous avons signalé deux bandelettes fibreuses qui
parlent des bords du muscle droit supérieur pour se rendre aux angles interne
et externe de rorl)ile. (les ailerons supérieurs sont les véritables tendons
d'arrêt du muscle droit supérieur. On le démontre facilement en observant
leur tension pendant la traction en arrière du muscle. Ils arrêtent le mouve-
ment avant que l'expansion du releveur soit elle-même complètement tendue.
Xous avons déjà signalé la remarcpiable disposition anatomique à l'aide de
laquelle le muscle droit inférieur prend Insertion à l'orljile. en avant, comme
les autres muscles droits.
La gaine épaissie du muscle ilroil inférieur embrasse comme une cravate
la partie médiane du muscle petit oblique, qui se fixe lui-même à l'angle interne
(\u rebord orbitaire inférieur par son propre tendon et à l'angle externe par
laileron inférieur.
Le muscle droit inférieur prend donc son point d'appui à l'orbite par l'in-
termédiaire de l'anse musculo-aponévrotique du muscle oblique inférieur, et
son arrêt se produit par la tension successive de sa cravate fibreuse, de l'ex-
trémité antérieure du muscle petit oblique, et de l'aileron inférieur.
L'arrêt du muscle petit oblique se produit également par la tension de l'ai-
leron inférieur qui lui est commun avec le muscle droit inférieur. Dans une
contraction énergique, l'insertion musculaire de l'aileron du petit oblique se
porte en avant avec le muscle raccourci, en sorte qu'au moment où il devient
un tendon d'arrêt, l'aileron se trouve couché le long du rebord orbitaire infé-
rieur et presque transversalement dirigé de l'angle interne à l'angle externe.
Le muscle grand oblique présente une disposition particulière. Il est arrêté
dans son mouvement par les brides fibreuses qui s'étendent du tendon lui-
même au tube fibreux de sa gaine. Ces brides fibreuses s'opposent au glisse-
ment exagéré du tendon en s'arc-boutant contre l'orifice inférieur de la pou-
lie. Elles forment, en réalité, un aileron divisé en cinq ou six bandelettes.
Les six muscles de l'œil possèdent donc, dans leurs ailerons, des tendons
d'arrêt. Nous avons à nous demander toutefois si cet arrêt ne coïnciderait pas
avec l'épuisement de la puissance contractile du muscle lui-même'? Dans cette
hypothèse, il n'offrirait plus d'intérêt physiologique.
L'arc d'excursion de la cornée est de 40 à 30 degrés. En l'évaluant en milli-
mètres (chaque millimètre valent 4 ou 5 degrés), nous trouvons que cet arc
équivaut à peu près à 10 ou 12 millimètres, c'est-à-dire au maximum de dis-
tension de l'aileron.
La longueur des muscles oculaires est d'environ 40 millimètres. Leur rac-
courcissement se limite donc au quart de leur longueur. Or, dans les autres
03.
[MOTAIS]
1000 Ai'i'\i;i;ii. MnïKL'u hi-! i;ui:ii,.
muscles striùs de réeoiioniie, le raecoiircissciiieiil allciiit la iiinilii- de la lon-
•iueur du muscle. Il n'a pas été signalé, (jiir nous sachions. daiH»malic de
structure des innsdes de Tteil. Nous pouNotis donc conclure délinilivement.
avec Tknon-, Mkkkki., etc., (pie l'arrêt j)rériiatun'' du muscle ai)|)artieiit à lailf-
ron, et à l'aileron seul.
Non seulement l'aileron, à son extrême limite de tension, joue le rolc duii
tend(»n d'arrêt, mais nous ajouterons que dès le dêhui de la contraction mus-
culaire, l'aileron siiliil un (cilain dc;.;iv de tension; cette tension aiiLMiit-ntc
lu.. ;iUT. — Srlicin.i. — (Kil à l'état de K'im-.
AI. .ilrniM inl.inc. - Ai:, .nirrun cMcinr. - ZA. /A, /A, ZA, zones .ladlinvnre* de l.n .-.ipsiilo ;. !..
>iir'i-uticiiii'.
progressivement avec le reculement du muscle; en sorti (pie. (/es /.■ ilcb"! et
/x'iuliinl loide la durée de la contraction musculaire, faUrrou es/ un o'/'iH
modérateur dex mouvemenl^^ du globe.
Cette action que nous én(m(,'Ons le premier et (pie nous avons démontrée
par une série d'expériences ', est d'une grande impoilamc dans la tluMuie des
slral)oloinies.
Tels sont les pliénomi-nes (pii se |)assenl .lu eôtê du uiusclr m conlrarlnDi
el (le mn aileron.
I AiiMomic cl plivsiologi.' de I;i|)|):iiimI nioleiiT de l\uil de lliomme, in tincyrloiicdie françait'e tioplilal-
m'ilnijic, t. I.
Mdi \i:\ii;ms i»i iii.oi;i':.
1001
l*('ii(laiil ci'llc ((Uilraclioi), (jiic (li'vinil ranta^oiiislc? I.'ohscrvalioii diroclo
MOUS pcriiicl de ivpoiulrc à celle qucslion : le niunde antagoniste ^'' cllxtenrj,
x^a/longe et se porte en avant en ii enroulant i>ur le (jlohr.
Nous tenons h. préciser : il s'enroule et s'applique inliinniicnl sur Je gl()l)e
s^nj.s que son aileron puisse l'en écarter.
Va\ eiïet, l(^ muscle agissant tend son aileron par une lra<lion d'avant en
arrière. L'aileron [oudw réagit sur le muscle et modifie sa direclion.
An conlraire. le muselé antagoniste se porte en avant; // n'iàr/ii' donc son
FiG. 598. — Schéma. — Pendant la contraction du muscle droit externe.
ZA, ZA, ZA, ZA, zones d'adhérences de la capsule à la sclérotique. — CP. capsule postérieure suivant le
mouvement du globe et se plissant légèrement. — AE, aileron externe tendu éloignant le muscle droit externe
de l'œil. — AI, aileron interne porté en avant et, par suite, relâché. Le muscle droit interne senroule sur le
i;lohe. Le nerf opticiuo est inflçchi dans le sens de la rotation.
aileron qui n'a }>lus d'action sur lui (fig. 598 et 599). Les conséquences
de ce fait sont assez importantes. Le muscle, en s'enroulant directement sur
le globe, exerce une compression sur lui, d'autant plus foi-te que l'enrou-
lement est plus étendu. Celle compression est allénuée par sa régularité, mais
réelle.
Les partisans de la compression par les muscles extrinsèques dans la
palhogénie de la myopie trouvent ici un argument sérieux.
[MOTAIS]
1002 AI'I'AHHIL MOTEL'15 DE LuKll,.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, celle co7ûpre><sion ne peut avoir Heu,
comme on l'a dit, pfrr le muscle ofjissont. Celui-ci est écarté par son aileron.
Elle se produit par Venroulemenl du irniscle ontof/oniste.
Il est vrai que toute compression sur un point su[)pose une résistance sur
le ])oint opposé. Nous dirons où et comment se produit celte résistance
après avoir écarté, pour ne plus y revenir, une autre erreur qui a cours
sur le rcMc de VaUeron de rantngonisle.
La plupart des auteurs admettent que l'arrêt du muscle agissant se produit
non seulement par l'aileron correspondant — ce qui est vrai — mais par Voi-
h'ron de l'antayoniste. Quelques-uns interprètent même uniquement dans ce
dernier sens l'opinion de Tenon.
« Le globe ne peut se porter ni en dedans ni en drhors puisque le prolon-
gement latéral externe l'immobilise dans le premier sens et le prolongement
latéral interne dans le second » (Sappey, Traité d'anatomie descriptive).
Or nous venons de constater (fig. î*)!)'.))que, pendant la traction d'un muscle,
l'aileron de l'antagoniste se relâche, l^endant cet état de laxité, il est de nu!
eiïet sur son muscle et, à plus forte raison, sur le muscle opposé. Assuré-
ment, si le mouvement en avant du muscle antagoniste était tel que son
aileron fût entraîné au delà du rebord orbitaire. il arriverait, par cet extrême
allongement, à se tendre d'arrière en avant, et deviendrait en effet tendon
d'arrêt. Mais en évaluant sa longueur à 20 millimètres et son renversement à
10 millimètres, l'arc d'excursion serait de 30 millimètres. Nous savons,
d'autre ])art. que l'aileron du muscle en contraction l'arrête net après 10 à
12 millimètres d'allongement. Il s'ensuit que l'aileron de l'antagoniste ne
peut, dans aucun cas, remplir le rôle de tendon d'arrêt.
Revenons maintenant à la question précédente. Le muscle antagoniste
dont l'aileron est relâché s'enroule autour du globe qu'il tend à déplacer laté-
ralement du côté du muscle en activité. Ce déplacement ne se produit pas. On
peut se rendre compte par l'expérience suivante des phénon)ènes qui s'y
oj)posent.
Si l'on simule la contra<lion du muscle droit externe ])ar une traction de
ce muscle en arrière, V aileron externe se tend immédiatement. Les masses
graisseuses étant enlevées de ce côté, nous constatons que la tension de
l'aileron externe se communiqu»^ à l'entonnoir (ihreux. en bas. jusqu'à
l'aileron inférieur ; en haut, jusqu'à l'aileron externe du muscle droit srq>é-
rieur. Dans la traction du muscle droit interne. Vailerun interne conununitiue
sa tension à l'aponévrose jusqu'à l'aileron inférieur, en bas, et jusqu'à l'ai-
leron interne du muscle droit supérieur, en haut. Dans la traction du muscle
droit inférieur, la tension de l'aileron inférieur se communi(iue à l'entonnoir
jusqu'aux ailerons interne et externe. Dans la traction du muscle droit supé-
rieur, les deux ailerons interne et externe de ce muscle qui s'insèrent,
comme nous l'avons dit, aux angles interne et externe du rebord orbitaire.
se tendent. Entre ces deu.x ailerons toute la gaine du muscle qui se jette sur
le muscle releveur, pour se rendre à l'orbite et au cartilage tarse supérieur,
participe à la tension, et, dans les tractions énergiques, on voit la tension de
rai)onévros(> gagner le boni supéiieiii- des ailen)iis des muscles druils
interne el exIiM'iie.
\i(ii \ i:mi:\t- ur i\\a)\\\: 1003
Kii sdiiimc. Iitrs(|iriiii itiii-^ilr »li"i»il su <-(»iilracl(', a ninllir tir Irnlonnoir
fihri'iir i/iti lia <-<irr.'<iiii)rl. |Mis iMilrc sc^ atlaclic-; aiilrriciircs an rcliord
orhitaii'i' et la Irarlidii ilii iiiiisrlr <>ii arni'ic, se trn'l l'I /orme iiiir Ini/r
conctirc il niifdiil /ilit^ rii/iilc tjiOi I" Irarlmn mK-iculfiirc est. j)lus furie
La toile Uhrciisc ainsi leiuliic s'appiiic sur les niasses ^Taissenses (pii appor-
tent ellos-mi^nies un élément de n'-sislance d'anlant plus eflieace (jiie les
travées cellnlenses (|ni la divisent en lobules nonihrenx émanent de l'aponé-
vrose, l'ont cor[)s avec elle et partieipeni, dans une ciM-taine mesure, à sa
tension.
(le n'es! (l(»ne pas ;i l'aileron relâché dn muscle antaironiste (|n"on doit
allril)uer ré(|uililire latéral dn plolie pendant la contraction mnsculaire. mais
à la Iriisioii ili' hi iiiiidic de Coilonuoir /ihrriix (jui cnrrcxpnnil nu uuisclc
en (iclivilr.
Le ^hdK' n'es! pas relenn j)ar laileron du côté opposé; il est rcpouo^r par
la tension de laponévrose <ln mi'-me ciMi'.
L'o'il est donc pris entre le mnscle anla^tinisle qui s'onronle et l'aponé-
vrose du muscle en action qui se tend. I>a compression (jui doit en résulter
ne sera ([u'insigniliante et sans elTel nocil' dans les iNdalions moyenucs qui
n'e.xigent qu'une action musculaire faihie. daulanl (|ue la souplesse et l'élas-
ticité des ay-enis de compn^ssion viennent l'atténuer. Mais, près des limites
extrêmes de la rotation, alois (|ue le centre de rotation a tendance à se
déplacer, et notamment dans la convergence excessive produite par l'attitude
scolaire habituelle, il est diriicile d'admettre que la compression de l'o'il ne
soit pas appréciable. Si nous tenons compte, en outre, de la sangle des
muscles obliques et de sa cttmpression, non seulement sur le globe, mais
encore sur les veines vorticineuses (Arlt, Fuchs), nous serons amenés à attri-
buer à la compression de l'o-il [)ar les muscles extrinsèques une part impor-
tante dans la pathogénie (>l le développement de la myopie.
r.llil.KKiUAI'IIIK IIK I.ANATO.MIK l/f DK I.A l'Il VSK ll.( i(i|i:
1)K LAI'I'AKKII. MOTKI li 1»K l."(i;il..
ANATlIMIK.
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1004 APPAREIL MOTKI I! DE l.'nEII..
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nn ^iiii.iKiii-;
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P.e\vcgungsgesetze d. mensihl Auges, .\ri-h. fiir Opht.. vol. \'1II. 2. IS02: l.ehrh. d. Phy-
sioL d. Mensrhcn. I.cip/ig. 187:». — Consulter les Traités gciu'raux de Physiolojrie cl
^l'Oplitalmologie).
APinUKIL l)K LA VISIDN
par A DRUAULT
I^ii sensibilili'' à la Itiiiiière est un [)hénonièn(î l)iolofri(|iie ^'•('■néral. liifii des
expériences la démontrent chez les êtres unicellulaires. Chez les animaux mul-
ticellulaires, des cellules superficielles sont didérenciées en vue de la perception
lumineuse, ('etto difrérencialion s'est faite de hruinc heure dans la série ani-
male, à peu près en même temps que les premiers rudiments de svsti'inc ner-
veux.
Chez les invcrti'hrc'i, l'appareil visuel montre les plus grand('> variations
morphologiques. Des nombreuses dispositions ([u'il présente il en est. parmi
les plus déveloj)pées, deux qui sont par-
ticulièrement intéressantes à comparer
avec ce qu'on rencontre chez les verté-
brés.
La première dispiisition semble pré-
senter son maximum de perfection chez
le poulpe. La rétine est formée essentiel
lement par des cellules dont l'extrémité
|)erceptrice est tournée vers l'extérieur,
tandis que de l'autre extrémité part un
cvlindre-axe qui pénètre dans la profon-
deur sans changer de direction (fig. ^)'.ll)
et tiOO). Cette rétine provient d'une simple
invagination ectodermic|ue du point où |.-,(;. soo.
elle se trouve. Le cristallin est formé par
un épaississement du même feuillet à
— hpicleriii
épiderni.
c it- à.J
.Rcline (ci-l.
r'isnelle.f)
.. \.,.pt !(,»,■
Développcmenl il"iiii œil à
véline clirerle (d'il de poul|)L'). (D'après
Réitérer. )
. , , -, I II- • ■• La rt'tlnpcsir'iiiiH'e i;ai' une tlriire.-sioii de l'i'i-i-
1 endroit ou les lèvres de 1 invagination ,i,.,mo.
se sont rapprochées et soudées. C'est le
tvpe de l'œil à rétine (lircrte, formée sur place, présentant ses éléments per-
cepteurs tournés directement vers la lumière.
La seconde disposition à signaler chez les invertébrés est tout à fait exception-
nelle chez eux. On la rencontre dans l'o-il d'un autre mollusque (Pectcn Jaco-
l>œ((!<) : la rétine, provenant sans doute d'un point ectodermique éloigné de sa
situation définitive, est Inversée, c'est-à-dire que ses éléments percepteurs sont
tournés vers la profondeur, à l'opposé de la lumière.
Ces deux dispositions générales de la rétine caractérisent essentiellement les
deux types d'yeux qui se rencontrent seuls chez les vertébrés :
Le premier tvpe, à rétine directe, est l'exception; il ne s'observe à son com-
plet développement que chez quelques vertébrés inférieurs (surtout des reptiles)
et toujours en même temps que l'autre type. C'est l'reil pinéal on organe
M. DltrAL'LT.
1006
\pi"\i!i:ii. iii-: F,\ vi-ioN.
Epiili-niii'
parir-tal di^i-rit dans une antre |)arlie de rel fiuvra^e (voy. t. TIT. p. 40 el
iig. 2'..).
Le second l\[)e. à rrlim' inversée, est constant. Il comprend les deux veux
latéraux, dont la conslitulion se modifie à peine d'une classe à l'autre et qui
sont formés essentiellement par une rétine résultant d'une invagination ecto-
dermique prenant naissance en un point relativement très éloigné de son em-
|)lacenienf d(''(inilir. el |)ai' un cristallin formé sur place, par conséquent aux
dépens d'une ré'gion différente de l'ecto-
derine.
An ])oint de vue optique ces deux
lyjtes d'yeux se comportent de la même
façon. Les images s'y forment comme
dans l'appareil photographique, ce sont
des images renversées du monde e.xté-
rieur. Dans un travail récent (ISIV.I).
Uamon y Cajal montre que ce renver-
sement des images nécessite un entre-
croisement des nerfs optiques. 11 admet
eu outre que c'est sans doute cet entre-
croisement (jui a déterminé celui des
autres conducteurs nerveux.
Lanatomie de l'u-il a donné lieu à des
travaux particulièrement nombreux.
l'i(i. ()ij(t. — SciMiiia il un n'\\i\rciineiHrciii' En elTet. certaines parties, par exemple
(..'il de poulpe), (ir.pres Réitérer.) j^ ,.,.;^taHin. le corps vitré, constituent
des formations absolument uniques
dans l'organisme. D'antre part, sa disposition permet une étude facile de
divers éléments, par exemple des cellules fixes de la cornée comme types de
cellules conjonctives, on encore des cellules rétiniennes comme types de cel-
lules nerveuses.
^,,,ih,<
i<:vi:l()Ppemem dk i;okil i«:t di: sks \n\exes
Le dévelo|»penient de rap|»areii dculaire se fait aux dépens de l'ectoderme et
du mésoderme. Le feuillet ectodernii(|ne donne d'almrd naissance à la rétine,
puis au cristallin. Par la |)récocité de leur développement et par leur impor-
tance, ces deux organes, particulièrement la rétine, conimanilenl en (juelque
sorte le développement des autres parties de licil : l'étude (!»• leur développe-
ment doit d(»nc viMiir en |nemier lii'U.
iti;\ i;i.(H'i'i:\ii:\T m-: i..\ liiriiM;.
1007
HKTIM-:
A |»rit|i<)s (In (l('"vrIn|)|»(iii('Ml (lu sysh'-nic iiorvoiix, ou a vu (I. III, |». '.V.\ cl
liii'. Il» ù l'.))(|U(' la luciiiii'rc (''hauclic des nHines consistait en deux cx[)an-
sions lal(''ralcs (''niiscs pai' ICxl i(''niil('' aiiti'iiciirc de Taxe crr(''l)ro-ni(''(liillairc
(Il un |)iiin[ di'pendant du cerveau anU'-rieur j)riniaire.
I» aines Daii'slc, l'extriMiiitc aiilrricnre «le la ^iOiitliiTc (•cnHnd-incilullairc. (|iii se soude
irarric^'i'O ou avant, acliino sa IViiiicImc ih'-s «[ik; los vésicules (i|)ti«|ues priiiiilivcs ,ip|)aiais-
seiit. I.a iiaili(^ iuilcriewre de la poullif'ic (•(■celirn-inediillaire seiail donc di'jà presque com-
pléleinent Iransforniee en canal au niomenl de rapparilion du lenllenienl o|)li(iue. Kn
outre, pour Dareste, à parlir du iiioMient ou les lèvres de rextreinité antérieui(> de la froul-
lière se sont lapprodiees ius(|u";ui iiioiiieiil ou elles s(> soudent, il se l'ail suc les hoids île
lid. (KM. — Dd'veloppeniont de lavt-sicule optique (D'après Dareste.) (schémas de Déjeiine).
.1, U, C, U. slailfs successifs montrani le dcplacomcnt <li> la région rétinienne (fijiiirée en gv'.s). — CI}, cris-
tallin. — lipi-, épi t hélium pigmenté. — frin, fonte veHico-médiane. — Le, lame cornée. — U, lame terminale
embryonnaire. — PO, pédicule optique. — //, l'ellules rétiniennes. — Vo, cavité de la vésicule optique primitive.
— r, première vésicule encéphalique.
I orilice un (jli.'moitcnl de recliulerme vers rintérieur de la cavité (liy-, 001). De cette fa<;on
le point (lui donnera naissance à la vésicule optique est encoie éloigné de sa situation déli-
nilive au moment ot'i les bords de la g-outtièrc se rapprochent. Cette théorie semble surtout
appuyée sur ce fait ([u'entre le moment du rapprochement des bords de la fiouttiérc à ce
niveau el celui de leur soudure, l'auiiiiientatidu de vidume de rextiémité antérieure tlu
Canal méd.
Fiisselle ojil..
Fm. 002.
l'rgiciile
optique
Aftére caro-
■ lide interne
Cerveau
— moyen
-— '.ipiderme
Formation de la vésicule optique chez la taupe (Heape).
Deu.x stades successifs, A et B.
canal cérehro-méduUaire n'est pas accompagnée d"(ui allongement de la fente située entre
les bords.
Pour d'autres auteurs, au contraire, les fossettes optiques existent déjà sur les parties
latérales de la gouttière nerveuse, même avant le rapprochement de ses bords (lig. 002).
Van Duyse, Déjerine, Renaut admettent la théorie de Dareste, tandis que la seconde ma-
nière de voir est défendue surtout par Kolliker, van Wijhe, Heape. Nussbaum.
Locy a noté chez quelques animaux (acanthias, poulet) la présence de vésicules optiques
accessoires, surnuméraires, (lui disparaissent avant lapparition des vraies vésicules.
Quel que soit le moment de leur apparition, les fossettes optiques se creusent
de plus en plus, en mt^-me temps qu'elles se renflent à leur extrémité. Elles de-
[.1. OnUAULT.]
1008 AI'I'AI'.KIL lii; I.A MSluN.
viennent ainsi itirilornics. jxtiir constituer les vésirulp^ optiques primilivc<. Le
sommet de ces vésicules arrive au contact de l'ectoderme au point où celui-ci
donnera naissance au cristallin ; le pédicule se continue avec la partie ventrale
du névraxe au point d'union du cerveau antérieur secondaire avec le cerveau
intermédiaire ou thalarnencéphale; la cavité se continue dan-; le pédicule et
s'ouvre dans la cavité de la vésicule cérébrale.
Au point de vue du développement, on divise la vésicule optique primitive
en deux se^rments ou parois: la paroi proximalr (la plus rapprochée du cer-
veau) et la paroi dkUile (la plus éloignée du cerveau). Dans le cours du déve-
loppement, la paroi proximale garde à peu près sa forme et donne naissance à
la seule couche pigmentée de la rétine ; an contraire, la paroi distale s'invagine
dans la précédente et donne naissance à toutes les
autres couches de la rétine.
Le processus d'invagination de la paroi distah-
ne se fait pas par une dépression régulière du pùle
opposé au pédicule de la vésicule, mais par la dé-
pression de toute une ligne allant de ce pùle au
pédicule en passant par la partie inférieure de la
YiG. (io:i — roiriiaiioii de l;i vésicule, ("e n'est donc pas exactement l'hémi-
vésicule optiijuc secondaire, sphère le plus éloigné du cerveau qui constitue la
Une écliaiicrure montre les deux paroi distale. La vésicule primitive est ainsi trans-
parois de cette vésicule. — En avant, n , , , i i i
le cristallin. lormec en une sorte de gros capuchon dans la
partie antérieure duquel le cristallin se développe
(fig. (i(Ki). C'est ce (jue Ton nomme la vésicule optique secondaire. En
réalité, ce ne sera une vésicule que plus tard, encore restera-t-elle toujours
ouverte en avant. Les bords inférieurs de la vésicule secondaire sont primitive-
ment séparés par le tissu mésodermique qui a pénétré dans la cavité formée
par l'invagination de la paroi distale de la vésicule primitive. Ces deux bords
se rejoignent et se soudent d'abord vers le pùle postérieur ; puis la soudure
gagne en avant et eu arrière, jusqu'à ce qu'elb^ ait atteint les bords dans toute
leur étendue, sauf à leur extrémité pédiculaire où reste une petite traînée
conjonctive contenant des vaisseaux qui seront l'artère et la veine centrale de
la rétitie. j'.ii iiniiie temps, la cavilé de la vésicule secondaire se remplit, sa
paroi devient relati\einent plus mince et son orifice antérieur j>lus resserré.
Les vésicules opti(|ues. qui étaient d'abord dirigées transversalement, se por-
tent ensuite de plus en plus en avant pendant le cours du développement. Kn
outre, la ligne de soudure, qui était dirigée en bas et en dedans, exécute vers
le commencemenl du deuxième mois de la vie intra-uté'rine un mouvement de
rotation de 45" en bas et en dehors et se trouve ensuite dirigée directement en
bas comme chez l'adulte, ainsi que le point de pénétration des vaisseaux situé
à sa partie postérieure (llenckel).
Celte évolution morphologique est accompagnée d'une évolutiitu histningique.
.lusqu'au moment de l'invagination de la paroi de la vésicule primitive, celle-ci
et son pédicule daient formés d'une paroi relativement épaisse, se continuant
sans changement dt> structure avec l'écorce cérébrale. D'abord épilhéliuin stra-
tifié, puis méritant plutùt le nom de tissu nerveux enibrvonnaire, celle paroi
ne (•(iinin(Mice à se iliilérencier dans ses diverses parties qu'au moment de la
iii:\i:i.nn'i;\ii;\T m: i.\ niiiiM-:
1009
foniialioii de la vésicule secondaire. I.a |iai(ii di^^lale in \ a:: im'e roslo é[)aiss(' cl
lornii'-e de |)lusienrs ediiches de ccllnles, (oui en an^nienlaiil d'étendue ; la pa-
loi |»rii.\iniale s'aniincil; le Imid aniirii'nrde la vi'siciile serondaire el le [lédi-
enle sidiissent une e\(ilnlinn |ia ri Hulière.
Paroi distale de là vésicule primitive. — Kilo présente d'abord
niH' ninllipli<ali(in eellnlaire (|ni s'dJKeixc snrl(jul et le pins lonfrleni[)s dan<
les eellnles les pins rap|)r(t<di(''es de la pai(M proximale el |)ar eonsé(|nent de la
cavilé primitive. Les <'ellnles inlernes de la rétine, c'est-à-dire les eellnles
ninltipolaires, sont tonnées en premier lieu, puis ce sont les cellules bipolaires
et enfin les cellules des cônes et des bâtonnets. Dès qu'elles sont formées, les
cellules commeneeni à ("melfre lenrs proloniiements.
Haillon y (lajal a fliuiie le (icveldiiiiciiiciil des celliilrs aervpiisos «le la réiiiic choz plu-
sieurs inaiiiniifércs (clial. chien, lapin, vcan, souris).
Les cellules inulli[>olaires sont les premières développées. Le cylinilre-a.\e sV formerait
avant les prolongements proloplasmi(jnes. (^eiix-ci se forment d'abord dans tontes les direc-
tions, mais les iiroloniicmenls ascendants continuent seuls à se développer', les i)roloui;e-
inents descendants s'atrophient et disparaissent.
Les cellules uuiptdaircs n'ont ([u'unc sorte (!e proloni;cments. LIies ont un déveln|)pe-
aient précoce.
Les cellules liiixdaiic- fonuenl en même temps les e.vpansioys cclluli[(cles el l'e.xpan-
C. à bâlApli. unipol.)
à cône (pli. bipoL)
C. horizontale .'_L
C. amacrin
I'. iiiullipolair
C. àcône(ph.unipol.}
C. épith. à 2 nnyav.i-
C. bipolaire
C.épilIt.il-'.dcMïdlcr)
('. à bât. (noy. drpl.)
C. amacr. déplacée
Fio. 604. — Développement de la retiin» (chat nouvcau-ne). (!$amon y r.njnl.)
Les ditr^reiitcs sortes Je cellules i-ommenccnt à être nettement dilTérenciii-
shui cellulifnpe. Les premiers éléments, (pii semldenl être des cellules hipolaires. sont des
cellules ayant deu.x prolouirements très prèles (fig-. 604) et dont le prolongement supérieur
idteint la membrane linutante externe, constituant ainsi une « massue de Landolt » ana-
logue à celle que les cellules bipolaires adultes présentent chez les oiseaux et chez les
vertébrés inférieurs. Mais chez les mammifères, cette massue de Landolt serait seulement
transitoire. A un stade plus avancé, les cellules bipolaires montrent un panache supérieur
et un prolongement inférieur. Elles sont très nettement différenciées en cellules bipolaires
de cônes et cellules Idpolaires de bâtonnets, sans qu'on observe de formes intermédiaires
entre ces deux types.
Les cellules horizontales présentent d'abord des prolong-emenls développés dans tous les
sens, puis le corps cellulaire s'amincit, les prolongements protoplasmi(iues se disposent
d.ins un plan occupant une zone étroite de la couche plexiforme externe, tout en s'allon-
geant. En même temps le cylindre-axe s'accroît en long:ueur.
Les cellules des cônes et des bâtonnets donnent naissance d'abord au proloneemeiit
externe (phase unipolaire de Cajal) qui les réunit à la membrane limitante externe. A cette
époque, les corps cellulaires de cônes et de bâtonnets sont entremêlés et présentent le
même aspect; leur seule différence se trouve dans le plus grand volume de la masse prolo-
POIRIER ET cn.MU'V. — \'.
64
[.4. DRUAULT.]
1010 AI'l'\l;i:iL DE LA VI>Iu\.
|i]asiniqii(> ilii forps ilos cônes eiiiliiyoïinaires qui. à cuise .le cola, parail plus coloré. —
l/fixparision doscenilanle se forriio onsiiito (phase hipolairo «le fiajal), mais descend à des
liauteiiis très variables. Pour cerlaiiics cellules ce iirohin^-^cuieiit s'arrélc au milieu de la
légion des noyaux des cônes et des bàlonnels, tandis rpie [mur d'autres il atteint jiresfpie
la rc^^ion des cellules unipolaires. — Enfin plus lard (phase adulte de (iajall. les noyaux
des cônes se rap|iroclient rie la meinbrano limitante externe: rexjiansion qui les unissail
déjà il celle memltraue s"épaissil en se raccourcissant et les ]trolongemcnls descendants
vont se terminer tous au même niveau. — Cajal considère les cellules des cônes et des bâton-
nets comme des cellules spéciales diiréraiit des cellules nerveuses et des cellules névrogliques.
Pour cela il s(ï base suitout sur l'anlériorilé de dévelo|)pement du j)rolongement cellulipète.
La formation de la rétine s'achève par la poussée des cônes et des hàlonnels. IJ'a[ire>
Talchi, ceux-ci commencent à apparaître dans l'espèce humaine chez l'embryon de 21 cm. :t.
(;hez le nouveau-né ils n'ont encore <|ue 4 à 0 ix de lon.i.'neur dans la fovea (K. v. Ilippel).
Chez les animaux qui naissent aveugles comme les lapins, le développement des cônes et
des bc'itonuets ne se fait qu'après la naissance.
Les fibres de .Millier sont ditrérenciées de bonne heure. Sur nue rétine embryonnaire,
elles sont reconnaissables à ce ([u'elles vont d'une membrane limitante à l'autre, ce qui
revient à dire qu'elles ont déjà formé ces membranes limitantes. Leurs noyaux sont d'abord
disséminés dans toute l'épaisseur de la létine, sauf dans les couches des cellules multipo-
laires et des fibres optiques. Plus tard ils se réunissent dans la couche des grains internes.
An stade représenté par la fig. GOi, (]uel(iues-unes de cc^i fibres ont deux noyaux: il'nprès
(^îïjal, c'est parce qu'elles sont on voie do prolifération. Les ex|)ansions latérales soit lamcl-
lenses, soit filiformes émises par les fibres de Millier ne smit pas antérieures, mais posté-
rieures à la différenciation morphologique des corpuscules nerveux: leur développement est
subordonné à l'elui de ces corpuscules.
l'ji inriiic tein|»s (jiic se fail l^'yiiliitioii moi'|)li()loi:i([ui' des «''h'-iiicnts nerveux
(le la rétine, ces éli'nienls, qui étaient d'abord plus du moins entremêlés, s'or-
donnent en couches régulières, les couches plexiformes l'ormées j)ar les ])rolnn-
gements cellulaires séparant les couches de noyaii.x. Les couches les plus
internes sont les premières diflérenciées, mais Tajiparition des étages ou zones
parallèles de la couche plexiforme interne est un |)hénomène relativement
tardif. D'après Chievitz, la couche des cellules ganglionnaires est presque en-
tièrement distincte de la couche des cellules bipolaires chez le fu-tus humain
de quinze semaines.
l'ji outre ce dévclop[)ement de la rétine no .se l'ait pas simultanément dans
toutes ses parties, il commence au pôle postérieur et est de plus en plus tardif
à mesure qu'on s'en éloigni». La région maculo-pai)illaire est également celle
dont le développement en sni'faci^ s(> fait le plus vite : il est achevé dans les
mois qui suivent la naissance.
H après ('.iiie\ilz, cliez le fœtus de ^itt à '.V2 semaines le centre de la fovea est à ■"{ mm. ■"!
lin bord do la papille et chez le ftetus de 34 à 30 semaines, à 3 mm. .">. Chez un enfant ilc
J mois, W. Kosler a trouvé 4 mm. lO.'i entre le centre do la fovea et le centre de la papille
du niM'f iiptiqne. c"esl-à-ilire la même distance <|ue chez railulle.
La fovea centralis n'est pas, comme lUi le croyait auti'efois, un reste de la
fente de la vésicule optique (Chievitz). Elle man(|ue cnmplètement chez l'em-
hryon de 24 semaines et commence à se lormer au 7 nmis d'avant en arrière.
r*est-à-dire des couches intei-nes vers les couches exteiiies.
Rétine Ciliaire et ora serrata. — Le développement de la rétine ciliaire
et de l'cua si'rrata se l'ail par nu amincissement progressif il'avant en arrière.
Ce développement a été étudie surtout par (l. Schiill/e. — La rétine ciliaire est d'abord
formée, comme la rétine inoprement dite, |)ar plusieurs rangées de cellules. Il en est encore
de même vers la \'.\' semaine quand les saillies des proies ciliaires commencent à appa-
raître. Mais par la suite, le dévolopitemont dos procès ciliaires entraîne un accn)issoment
I)i:vi:i.()I'I'I':mi:\t i>i: i \ i:i;ti\i:.
101
«•Oiisitlt'l'iililr lit' siul'iin' pour l.i |>nrlniii de nlinc ircmix laiil l.i rc-imi cl, |i,ii' if l.iil. un
aiMiiicisst'iiiciil de ci-tlc rcliiit'.
\'oi"S la I.")' 1(11 l(>" sciiiainc, Ic^ [H'iicrs ciliaiics snul ilrj.i liirn luiiiii-s, la rcliiK! s'fsl
airiiiicii' à leur siiifacc cl d.iiis Ic^ vallées (|iii les «;('|i;ii ciil. niais l'ura serrala, c'esl-à-ilire
le lionl (le la icliiie épaisse, sic^t- iiniiie<liaieinent en aiiieie de la «oiiroiiric eiliaiie. <ie
IkikI esl (leiiieh- avec des pointes louinées en avant c(nnrnc clie/, l'adulte, (les pointes s"en-
t'oncent nn'^rne nn peu dans les vallées ciliaires on l'ainincissorncnl (\(' la icline s'est ninins
clondn en arrière iiiTan nivcan des procès.
l'Ins lard, la lif;ne de l'ora serrala s'éloigne pcn a peu de rcxlicinilc |)usleiicurc dc>
procès ciliaires. I,'es|)ace lisse ainsi deconvcrl piirl(' le nom d'oiliicnlns ciiiaris. Parfois cel
espace rr^sle traverse [lendanl nn certain temps par de lon^nos dénis dont la pointe va
jns(|n'à la partie posterienre des vallées ciliaires et (|ni, le pins sonvent. se racconrcis-
senl ensuite en laissant à lenr place des Iraim-es lirnnes (ii^!'. fi'.Ki); mais elles peuvent |ier-
sistei' au moins dans j.i portion nasale
Paroi proximale de la vésicule primitive. — Hi(Mi que I<s (d
Iules de cette couche se multiplient également par karyokinèse, raugmenlallnn
de nombre des cellules n'est pas proportionnée à rauginiuitation de surrurc, de
sorte que cette paroi, formée primilivement de [)lusi<!urs rangs de cellules, n'en
présente bientôt plus qu'un seul rang, qui sera la couche pigmentain; de la
rétine. Le pigment s'y dévelopj)e en commençant j)ar la partie interne des
cellules. En outre il parait plus tôt dans la région de l'ii'is et du muscle tiliaiic
que dans les autres parties de Tmil (Kriukmami ).
Le développement de cette paroi est précoce. Clic/, l'cnilirvon humain de
(jO jours, l'épilhéliimi pigmenté de la rétine a déjà l'aspect et la structure qu'il
conservera toute la vie (Hoclion-Duvigneaml).
Pédicule de la vésicule. — C'est le lutui' iiert opiicpie dont le déve-
loppement a de^jà été abordé dans cet ouvrage (t. III, p. 7«S2). Les cellules
<[u'il contient à l'origine ne forment pas de cellules nerveuses, mais seulemeiil
des cellules névrogliques. Les fibres nerveuses du nerf optique sont les
cylindres-axes des cellules multipolaires de la rétine. Leur développement de
la rétine vers le cerveau est démontré par la constatation des libres dans
l'extrémité oculaire du nerf optique avant qu'on puisse la faire dans son
extrémité cérébrale. Il existe, en outre, quelques fibres à direction inverse qui
prennent naissance dans les ganglions
de la région pédonculaire et se termi-
nent dans la rétine.
La myéline se développe dans le nerf
<»ptique vers la 10' semaine après la
naissance (E. von llippel).
liU A)-l. Injaloïde
0. OU.j. — Origine de la membrane vas-
cnlaire de la rétine (embryon do monton,
2.J mm.) — (ir. -45 D. (Voll.)
Vaisseaux rétiniens. — C'est sur-
tout aux travaux d'Oskar Schultze et de
Voll qu'est due la connaissance du déve-
loppement des vaisseaux rétiniens. Il se
développe d'abord dans la papille un bourrelet de tissu mésodermique (fig. W.]),
en continuant à se multiplier, les cellules de ce bourrelet s'étalent à la surface
interne de la rétine, pour former la future membrane vasculaire^de la rétine
(lig. 600, f»06 et (ill B). Les vaisseaux se forment dans cette mendirane à par-
tir de la papille; l'extension en avant se fait plus vite pour la partie inférieure
[-4. DRUAULT]
1012
\I'l'\ni:iI, hl. I.\ \'l-|iiN.
(lu ^l()l)(' fjiio pour sa partie siipériciin'. Ces vaisseaux cnxdieiil hienlùl des
rauieaiix dans les couches interne-^ de la jvtine.
An di'liiil ils sdiil CM rap|)nrl a\er ceux de la choroïde et «les gaines du nert
opli(|ne et ne sont unis que par des capillaires avec le tronc rie Tartère hva-
l(»ïdienne. Plus tard les vaisseaux rétiniens ne sont plus que des dépendance>
des vaisseaux centraux de la ré-
line dont l'artère n'est que !•■
Ivnwc i\i' lancienne artère liva-
loïdiennc. Toulefoi- la première
disposition persiste souvent chez
l'honinie pour quelques vaisseaux
dits eilio-rétiniens et plus sou-
vent encore dans d'autres espèce-
(chat, cheval).
A aucun nionienl. Ie< artère-
propres du corps vilré n en\oient
de hranches à la rriine. contrai-
rement ;i une Mpiiiidii ancienne.
(iOC.
Il)
— Développement dos vaisseaux réliiiicns
- 1.1 membrane vasculaire (f<i.'.tus de ]i(irc de
IN. de longueur). (U'apri's Oskar Scliull/e.)
Coloboiiica iTliiiiciis. — Les colo-
Itomes sont considérés connue de-
défauts de soudure des lèvres de l.i
NcsicMilc (ipli(|M(' secdudairi'. I.r Ir.iciii- iim'jiI iii.iiKiue à leur niveau, et c'est ce ipii en
conslilue le caraclére le plus a|ipareni. Ils ])euvent siéger en bas ou en deliors, sur lui
pdint (lueiconque entre le bord iiupillaiie et la papille. Sur l'iris, ils se présentent sous i.i
rmine d'une fente partanl du rclmid pnpillaiie. Lorsqu'ils siègent dans la rég-ion équato-
riiile de l'œil, la scb'roliiiuc ;i iiii l'orme une taclie blanolie plus ou moins grandi*.
Lnrs(|uc le cnlobome se liniMi' ;ni iiixciu de l;i papille, (•clle-ci csl hi's ag-i'andic et rriMi-n'
d'inir ur.iiidc p\r;i\aliiiii.
CKISTALLIX
I .Ccloderme donne naissance au cristallin dansle pmntnii la vésicide o|ili»|ur
|iriniili\(' arrive à son contact. 11 se produit dahord un léiier épaississement île
l'echMlernie i'oriné à ce niomenl d'une seule couche de cellules, ptiis. t>n même
lemps (|ne l'c-paississemenl s'accnsc. la |)arlie épaissie se déprinu' en une fos-
s<'lte dahord larficment ouverte. |ji>uilc, la dépression se creuse et augmente
(le dimensions en prolondeur pendani «pie la partie superlicielle se ressern'.
( '.e icsserrement est plus accus('' à la partie supérieure ré|H»ndaiit au hord supé-
rieur de la \"ésicnle optiipie secondaire ipi'à la pailie inférieure n'-pondant a
la renie oculaire. I,a l'ermeture conq)lèle de la partie ress(>rrée Iranslorme la
dépression en vésicule, el hienlôl cidie-ci se détache de rectoilernu'.
De Imis les travaux ou fut Ir.iilce i.i (|iie>liiiii du cic\ (•liippcmenl du çiistalliu. celui di-
It.'ibl mérite particulièrement d'être mentiiunie. Cet auteur a fait une étude comparée du
dexidoppemenl du cristallin d.ins les dillerentes classes de \ertebres. Les |>riiu-ipau.\ points
de ce processus sont les mêmes dans toutes les classes, mais l'éltule des détails niiuilrc
ipi'il existe des types principaux répondant aux diirérentes classes et des types secondaires
npiindiint aux dilTérentes espèces. I>ai\s la ligure (>(I7. les ))rinci|)aux lypos d'ébauches
crisl,illiiii(MMies sont représentés exactem(>nt au même staile. Le nonilue des cellules est a
peu |)iès (>n rapport avec le nombre des llbi(>s du eiislallin aiiulle. (le nombre de? cellules.
leur (lis|iiisiti(>u. la Ituiu? de ridiaiicbe permettent i\ eux seuls de recunnaltrc la classe a
laquelle m|i]i,'ii lient nu auim.il.
iii:\i':i.nri'i;\ii.M m i;i!Ist.\i.i,i\. 1013
<:iliv. Ii'> ,'iililll.iil\ iliiiil rrclddi'iiiic r(iin|iiriiil ili'J.i |il ii^M'ii is r(illcllOs iiu liHililcill ilc In
!"iii. (iOT. — Fniiii.iliou (lu liinir-cuii crislalliiiirii ,ni\ dciicusdc l'cjudcrme. — .Mt'iiic sl.idi
dans les dillÏTonles classes de vorU-liics. (Kaltl.)
L rri-liiinis (sfhiciiMi). — /;. A\..|ntl. — C. Lé/.;ii-d. U. i :niiIiMi\]v. /:'. ('.aniiril. /■'. L;ii)iii.
fonimlioii du ciislallin. iclui-ri
(Axoliill. liu. (iOT l'.l.
dc\rlii|i|ir i|ii',ni\ di'|)cus de la cinirlic iiinr Ii
Au nioiMCiiloi'i l'(''h;uiilic (lu ci'isl.illiu se (I(''1;icIm' de rccldilcruic, clic |>r('S('iil(
une cavité à soiiccnlrc. ('.liez ccrlalns animaux ( Prisliunis), celle jx'iile ca\il(
iuan(|ue an nionieiit de la sé|>aralii>n
(Tavoc reclodernie, mais elle se Iniine peu
après. La cavité de la vi'sicide n'est pas
«'xactement centrale, car la paroi posté-
rieure est déjà plus éj)aisse que l'anté-
rieure. Par la suite, la cavité est reportée
<'ii avant, en même temps qu'tdle s'aplatit
dans le sens autéro-postérieur par le dé-
veloppement des filu'cs dans la |)aioi jios-
lérieure.
i
î**»,»ê
^.s^Ji^^^f
Vu.. (KIS. — Cristallin d"iiii l'uilnvnu
liumaiudc ;](l jours. —Gr. 170 1). iliald.)
Amas cellulaire ceiiliutl de l'ébaurhe rritilaUi-
iiienne. — Chez riioiniiie ol clur/. la plupart des
luainiuiiï'i'cs, (raprè's Hald. la ])r(iliferation des
ccdlulcs de la russetle el de la vésicule ciislal-
linieiuies produit, outie les cellules iéguli(''re-
iiieiit disposées dans les parois, des cellules (jui
se (létaclient et tombent dans la cavité de la
vésicule où elles forment un amas central irn-gulier (lig. 007 F et 008). Finalement elles dis-
paraissent sans prendre paît à la formation du cristallin définitif. Leur évolution commence
•<ur la fossette cristallinienne encore ouverte et se termine dans la vésicule cristallinieinn'
[leu après sa fermetiu'e.
F/6/r.v cristallhuennrs. — Elles sont formées par rallongement des cellules
«le la paroi postérieure. Elles sont d'abord dirigées directement d'arrière en
avant, mais lorsqu'elles s'accroissent davantage elles s'incurvent et prennent
les formes qni seront décrites à propos du cristallin. Sur le cristallin plus déve-
loppé, les fibres les plus anciennes sont amassées au centre, formant une sorte
[-1. DllUAUl.r.
lOl^i
\i'i'Ai!i;iL iii; i.\ vi.<](t\.
(le iKivaii plus (leiisc. les filti'fs siiivaiilrs les ciixclupiiiiil d il -i-n l'uiinc cnforc
(le nouvelles à la |t(''ii|»liéric.
Formation des sillons et étoiles des faces du cristallin. — A un iiioiiu-nt ilonin-.
les (ihrcs rciitiiiles du ciislallin (rsx'iil df >";ifcroilre .ilnr^ cjuc Ifs (ilircs voisines conli-
nuenl leur allonfieiiuMil. Do «cUe la(;(in il se forinc une dépressinn à cliai|ue pôle du rris-
tallin, à lextréinité des filnes renlraies. Clie/ quelques animaux ces dépressions anliMieun-
el postérieure restent plus on moins arrondies: ordinairement elles s'allonfrent suivant un
diamètre et constituenl nn sillon horizontal en arrière et un sillon vertical en avant. Ce
slade est dèlinilif chez (juelques espèces, mais le plus souvcnl. chacun de ces sillons se
transforme ensuite en une étoile à trois branches. Connue Hahl la oll^cr^é chez le porr-. Ir-
sillon primitif s'incurve et un sillon vient se former sur le milieu de sa convexilc. Cetti-
troisième branche coimncmc au centre du premiei' sillon et s'allon^^e peu h peu: mais elle
reste longtemps plus courte que les deux autres. Kniin, chez Ihomme. à chacune des troi>
branches ainsi formées, s"en ajoutent une ou deux nouvelles après la n.iissance.
Capsule du cristallin. — La (a|tsulc < ri-laHinicunc ne iv-iillc pas d'uni-
liansTorniatinii de cellules; eesl, au moins pour la plus firande partie, une
rdiiiialioii eutieuiaire sécrétée ])ar les cellules eristalliuiennes. Elle couiuienee a
a|i|iaiallie de très Ixinne heure, au niunient où se rornie la cuftule épithéliale
(|ui donne naissance au i ri^tailin. l)'ahoi'd li't"- mince, die sépaissit ensuite
j)ro^i-essi veulent.
'l'onlcrois certains auteurs (Isvanorf. olc.) uni attribue ii l.i capsule <lu cri>lalliu une ori-
irine mesoderuiiquc
part icuiièrement
aux dépens de l.t
tunique vasculaiic
Mais il a été olisei-
vé . sauf chez jc-
mammifères (KnbJi.
que la capsule m-
moiUic avant l'ap-
|iarition des éb-
menls niésodermi-
qncs à ce niveau,
et couMuc d'autie
pari elle continue
aau.irnu^nterdcpais
seur après la dis|>;i-
rilion de la tiniique
\ascnlaire, ce ne
peut être sa seule
iiriirine.
lue ori^'im» mixte
(cclodermiipieet me-
so(lermiqiu') de l.i
capsule a de ad-
mise par .^cliwalbe
et (Icfcnilue plu»
iccemmenl par l>a-
mianolT. Truc cl
\ iallelon. Les fait»
iinoqm's par «e»
derniers auteurs ;t
l'appui de leur Opi-
nion s(uil les suivants : l.i cipsule adulte presenli' exterii-nreiiient une mince couche
qui se comporte vis-à-vis de certains réactifs d'une manière tlilTerenle du reste: la tuni(|Ue
vasculaire n'est pas isoiable de la crislalloïde embrymniaire: les libre> «le la zonule >'inse
lanl d'abord sur la tunique va^iiilaire. -i celle-ci di^paiaissail enlieremeul. Ic< libres pei-
draieul leur insertion a la cn^lalloïde.
l'ii.. (iii'.i. — Vaisseaux du cristallin embryonnaire (iiorc. |:iciu.'.
(iCaprès Oskar Schuitze.)
'(, ^(, .irlcri'S provpnnni (II- l'iiis. - <•. r. rnpillairi-s di' l'i-qualiMir ibi rri-l.illici
;/. ij. arli-ro-i ilii corps vilrr.
iti:\ i;i ni'i'iMiAT m <;i!i-i\i.[ in.
1015
Tunique vasculaire du cristallin. — On iloniic n- tnnn .m ivxmm
\ iiscuJ.iirr (|iii cm cldintc le cil si. il lui |)('ii(l;inl son (l«''S'ci(»|»j»ciiiciit ( li^. (idll). I.cs
iirtôi'i's (|iii .iliiiiciilciil ce n'sciii sniil r.ii'tci'c livaloïdiciiiic, les aiirrcs propres
(In corps vilrc et le firaml cercle aileilel de l'iris ; h'saii^: n-vicnl par les veines
(le l'iris. Kn arri(''re les \,iiv^eaii.\ de celle liiiii(|iie Iniiiieiil des inailles dont les
opaces sdiil \ides. I",ii avaiil ils sont lo^és daii> une iiienihiane très délicate, la
iiieinliraiie pnpillaiic de W aclieiidmiï. l)"apr(''s l)aniiaii(j(l", Ti'iic et Viallelon.
les jiarlies siipeilicielles de la crislalloïdi! (înibryouiiaire l'ont partie de la
liiiii(pie \asciilaiie a laipielle elles adhèrent intimeiiieni .
Accroissement du cristallin. — l.e crlslallin aiii;iiieiile lapidemenl de
\iilnnie pendant les premiers mois de la vie inli"i-nl(''rine, pnis reste presque
slalionnaire. ("die/, le l'o'lns (h- 4 mois, il pt^se d(''jà 123 milligrammes. pres([iie
les denx tiers de son poids clic/ l'iKHiime adidie ( Ueiiani ).
Régénération du cristallin. CCsi un ijes iiliciinninics 1rs |p|ns ciinciix de rè^-d'iicra-
lidii il'iii iiniics. Il (■(;iit l'diiim licpiiis assez luij^U'iiiiis dcja lnrs(iir(jii se |jréoccii|ia de
-Corne
'■<■(/■
Crisliil-
lin }•<■-
fjè>»jrr
In;, lilil. — Itrpcmialidii du ciislalliii après exlraclion cmii|ili'le clicz la salamandre.
(ir. oO 1), (Fischel.)
.1. 5'i jours et B, 2\2 jours apros rextrnclion.
savoir d"(Mi |iiiiveaail le t rislalliii réi^cneiv. Cette uri^i;iiie du crislalliu n'iiéaerc a ete décou-
verte par (:oluc(;i, puis (Jliidiée par WollI, par Koehs et par l'iscliel.
Chez des tritons jeunes et même iidultes, après Tablation du cristallin, cet organe se
régénère non pas aux dépens de la région ectodermitiue «[ui lui a donné naissance, mais
aux dépens de répitliélium de la face postérieure de l'iris (]ui n'est, comme on le verra plus
loin, querextrémité antérieure de la vésicule oculaire secondaire. Le cristallin régénéré esl
donc, comme le cristallin primitif, inie formation ectodermique. C'est seulement la partie
supérieure de l'épilliélium irien (jui prend part au processus. Les cellules perdent leur pig-
ment, prulifèrent. formeul une vésicule: celle-ci prend la place du cristallin et la forniatioii
des libres s'y fait comme dans un cristallin normal.
Pour chercher à expli(iiier le phénomène, Fischel a enlevé, en même temps que le cris-
tallin, la partie supérieure de Tiris su]iportant l'épithélium aux dépens duquel se fait hahi-
luellemenl la régénératiiui. Il a vu alors que les autres parties de l'épithélium iricu ne
1-1. DIIUAULT.]
1016 AITAHEIL Itl- LA VI<ION.
lormoiil pas de noiivt'au ciislalliii, iii.iis r|iic (•clni-i-i se rcpiuiliiil l'Hijoiiis en haut aux
ilopcns du bord aiiléiieur de la rcliiic.
ZOMI.K |(K ZI.NX.
Do nomhreuscs livpdllir.scs ont <''t('' rmi.st's [jour e.xpliqucr l'ori^iiif cl la na-
ture de la zoniilc de Ziiin (voy. Xaliav des fibres zonulalres, p. I.'JO).
Nussbaiim. d'a|)rè.s des recherches sur le lapin, admet qu'elle est formée par
des cellules vllrceiiucs qui cinctlent di; fins prolon<i-enients pincillcs.
D'après DaniiaiKjlT, (lie/ les fn-lus, les proccs ciliaires adhèrent d'abord par
une substance tenace sur une large surface au cristallin sur lequel ils sont
appliqués. Cette substance serait sécrétée par les cellules claires de l'épithéliuMi
des procès ciliaires qui se souderait ainsi à la membrane vasculaire du cris-
lallin. Les filtres de la zonulc seiaicnl engendrées par riMii-oment de «c [iruduil
de sécrétion.
Mais, pour d'auli'cs auteurs (Terrien, etc.), on ne peut distinguer les libres
zonulaires au microscope que lorsque la surface ciliaire est déjà notablement
écartée du cristallin. D'après Hochon-Duvigneaud, elles se montrenl d'abord
dans le fond des vallées ciliaires, vers le 'M mois chez le fœtus buinain.
COUl'S VITUE
La cavité de la vésicule optique secondaire, devenant plus tard la grandi-
cavité vitréenne comprise entre la rétine et le cristallin, est occupée sucecessive-
ment par une masse de tissu mésodermique end)ryonnaire, par un corps vitré
primitif vascularisé qui l'ésulte de la transformation de ce tissu mésodermique
et enfin par un corps viti'é définitif privé de vaisseaux et probablement d'origine
ectodermique.
Au moment où se fait linvaguuiliou qui Iranslornie la vésicule oculaire pri-
mitive en vésicule secondaire, une petite masse de iL-^mi mt'i^odermique suit la
paroi de la vésicule dans son retrait. Elle est en continuité de tissu avec le mé-
soderme céphali(|ue. d'abonl au niveau de la fente oculaire fictale, ensuite sur
lout le pourtour du cristallin. A ce niveau, la continuité de tissu cesse seule-
ment au moment de la disparition de la tunique vascidaire du crislallin.
Vaisseaux. Dans la masse de tissu niésodermicjue (|ui <tccupi' ainsi la cavité
de la l'étine, des vais.seaux se (lév(doj)pent rapidement. Ce sont l'artère hvaloï-
dienne et les vaisseaux propres du corps vitré.
Warlèrc hi/aloïdicniie va de la papille à la surface postérieure du cristallin,
où elle se ramifie. Elle est exclusivement destinée au cristallin. Les viii!<.-<e(ni.r
/)ropres du corps vitré sont également des artères; ils proviennent du même
tronc que l'artère hyaloïdienne. Dans les premiers fiMiips. ils sont situés pour
la plupart dans les couches les plus péripbéricjues de cellt» masse nn-soiler-
mi(|ue. près de la surface létinienne. Ils se ramifient, s'anastomoseni et leurs
branches terminales vont i-ontribuer comme l'artère hyaloïdienne à la forma-
tion de la tunique vasculaire du crislallin (|u"ils abordent par sa péiipbérii>.
Corps vitre primaire. — En même temps tpie les \aiss(\uix se sont dévelop-
pés, la masse mésodtM'mique ipii leur a donné naissance s'est transformée (>n
iii;\i;i ni'Pi-MiAT m coiii's \iti:|'-.
lor
«^
un lis>ii \ilnrii (|ii(' iioii^ .1 |i|K'llrrniis le i-iir/)< lui r('' inniitiirc mi /iri uiilif.'^uy
les coiini's, ce \ iln'' ;i un
Jispofl (linV'i'tMil (le icini (|ni
rxisU' chez rmlnllc: Il >r
pn'sciitt' sfMis laspcrl d un
lissu liliiill.iirc Ik';iiii(»ii|i
plus grossier cl |>lus liir-
uiilicr.
Corps vitré secondaire. —
A nu ('crhiiii nionicnl (cni-
hrvon humain de (rois niois),
lors(|U(' les vaisseaux du
corps vilré ont acquis leur
plus grand dcvidoppeincnf.
il se l'orme à la périphérie
du corps vitré priiuitil', an
coutact do la réiiuc. une
couche ayant tous les carac-
tères du corps vitré de l'a-
dulte et qui, par la suite,
s'épaissit de plus en plus.
Cette couche doit être regar-
dée comme le début du corp>i
vitré secondaire ou définitif.
A mesure qu'elle s'épaissit,
elle écarte de la
rétine les vais-
seaux superfi-
ciels du corps
vitré qui, au-
paravant , en
étaient très rap-
prochés (G. Ret-
zius).
Régression
des vaisseaux
vitréens. —
Cette régression
commence dans
la partie infé-
rieure du corps
vitré où d'ail-
leurs, même au
début, les vaisseaux sont un peu moins abondants. La régression se lait
d'arrière en avant, c'est-à-dire que les petites branches et les mailles du réseau
disparaissent d'abord en arrière, ne laissant que les troncs parallèles à l'artère
A.Injol.
V\>-. (ill. — Evolution des vaisseaux du corps \ilic l'hcz le poic.
(Oskar Schultze.)
A. Ijiibrynii di» 9 <mii. — B. Kinbryou de il cm. — ("'.. Embryon de ij cm., vu
anièiv. — (ir. 7 D. environ.
[-1. DRL'AULT.]
1018
M'I'AlîKII. Iii: l.\ \I-I(t\
livalôïdicnne qui conduisent lu sang: à la |)aitl(' antéruMirc du vitré (fiL--. <il I ('.}.
Enlin les vaisseaux livaloïdicns disparaissent (-ùinplêtement. l'artère hyaloï-
dlenno reste seule pendant un certain temps et finit par disparaître k son tour.
Persistance de l'artère hyaloïdienne. — La n'sorptlon de l'artirt-
hvaloïdlcnne est norinalcrneiit coinplflc <lic/. i'Iionimc au monient de la nais-
sance, exception faite pour un petit cordon spirale, j)lein, lon^r d'un ou deux
M 1 il li mètres, qui persiste normalement pendant les premiers mois (Rodion-
l)uvi<rneaud, V. Terrien)et ([ueUpiefois pendant toute l'existence (voy. fi^'. 42S.
I. III. p. TSC)).
A côté (le cette persistance évoliilive do l'arli-ic liyaldidieniic, il en exisle une antre qui
présente des caractères tout dillÏMcnls : c'est nn lon^'- cordon fibreux (|ni Hotte dans le vitn-
nu (|ui vient s'insérer au pôle i>oslerieur du cristallin: de jdns il existe .i:énéraieinent en
iiiènie leinps des altcralions souvent très intenses du cristallin ou de la rétine, flans c-
dernier cas. on doit admettre avec van Duyse qu'il y a eu pendant la \\e inlra-ulerine de>
accidents emlaires inllaninialnires et que les lésions persistantes n"en siuit que les cica-
trices.
Canal de Cloquet. — (".etie l'oniiation a ('té découverte pai- .Iules tllo
(juet en IS22. Elle présente s.i
disposition tvjie au <•' mois de j.i
vie intra-utérine chez l'iiomine.
Il ne s'airit nullement d'un
canal véritahle: e'e>t seulement
un cordon élar^ri en avant.
occupant l'axe du corps vitré
et juésentant une structure
; -peciale. En elTet, cv cordon
représente le cor|is vitré pri-
inilif rel'oulé au centre de l'ui!
par le (léveloppen)ent du corp^
vitré délinitif. Ce fait a éti
oliservé d'ahord |tar (l. Kel-
/.ius: nous avons jui le vériliei
sur plusieurs espèces animale-
La liuiili' du canal de t'ioquet
est lorniée par la couche viu-
l.,.n-islallin est on.-oiT enveloppé do sa U.niMm.v.-.sculairoaont . j^^ ^^ ^.■^^,^, ^^,^.,,nj,.^i,...
I(> \,iissoaux sont seuls visd>lcs a ce jîrossisstmonl. Li' corps vili"- i
c.^t traversé par le canal de Cloquel élarfri en avant cl d.>nl la parlir paraissant plus dense,
niiivennc manque pari-o qu'elle so Innivail en «leliors di- In ruupr. i- t- i i ••!• „
AumiiMu du .anal do ( .l 'qu.i . iar...,v hyal,..d,..n„,.. Lorsquel artère h> aloulienuc
se résorhe. il se rétrécit en-
core. En avant, le vitré secondaire se rapproche alors davantaiic de la lace pos-
térieure du crislallin et sv a|tpli(]ue peu ;i peu en comnieneant par la périphérie.
Enliii. cJM'/. l'iHiiiiine a|ires la naissanci'. on ne trouvt>plus trace de ce canal,
le corps vitré primaire (pii occupait sa ea\ ité- a coniplètenu'iit dis|»aru et toul
l'espace compris entre la rétine cl le < li^lalliii est occupé par le cor|)s vitré dé-
finitif.
Nature du corps vitré. — l.(> ((ups vitre |iriniaire deiive inconleslaldenienl d'un»'
transTiirnialien sur place du tissu niésoderniique ipii a |iénetr4' dans la foule oculaire, et il
coiUieiit des vaisseaux, ce (pii c'»! liien en rapport avec son oriirino nu'sodernii(]uo.
l'ic,. 012.
(VÀ\ d"un l'iL'Ius Imnuiin.
iti:\ i;i nri'i;Mi;\T i>i ti;\( ti < i \ i;\i . lorj
Mais le iiups viln- ilcliiiilil a-t-il la iiirnic (iri;;iiie '.' Jusiiii'ii |ircs(;iil, cello «lisliiiclidii ili-
ili'iix (;or|is vitnv- iirlail pa- l'aile — saiil' par (i. Ucl/.iiis — ot il ne ixiuvail giirrc ('lu-
i|iiesli(m (riiiic aiilic <iri;:ini' i|iii' de l'nri^'iiu; iii('sii(l(Miiiii|iic. ('.l'iicnilaiil. depuis qui-liiiic-
aiiiii'cs, Toniatola sniiliciil i|ii(' If corps vilré |»r(jvieiit diis clcmciils di- la ndiiir'. Il donne
ini''MU' nn eoilain mmilire do Humes dans lesiinelles il i'e|iresenle la foinialion du corp>
ville par îles lllnilles piovenanl direeteiiUMil des rellules lélinieiines. y compris les plus
externes et allaiil se perdre iiisi|ii'aii milieu des vaisseaux liyalnïdieiis. ,'t'ailleurs, il n'admel
pas l'existenee des memluaiies liinilanle interne et liyaloïdieniie qui empêclieraienl le trajel
des lllirilles en i|iiesti<iii. Uien que ces opinions aient éti' ronlirmées, notammenl [lai
llaemers. il est difliiile d'admettre avec ces auteurs que le corps vilré a sou orifiiiie dans
des parties |)lus ou moins iMul'ondes de la rétine. Kn elVet, on peut objecter à cetti- théorie
rexistence ri-elle de la meiiilpiane liyaloïde et de la uieinhrane limitante interne de la rétine,
ainsi que la strucliire lamelleuse et non lilirillaiie des couches péiipliéiiqiies du corps vitri'.
Il esl prolialile au contraire que le corps vitré délinitif se forme et vil aux dépens des
pieds des lihres de Millier et de la surface de la partie postérieure de la n-lino eiliaiie. Il ne
peiil eu être aulrenienl puisi|u"il aiiparail .111 iiinmeut de la dis|)aiitiou des vaisseaux
lixaliiidiens. Ce corps vitre ne contient pas de cellules j)ropres, mais seulement des cellules
mi^iiatrices. il nous >euilile (|iie ces faits iiermelteul de rejeter son origine mésodermiqiie
el de le considérer ciiiiiine nue foriualiou culiculaire d'une nature spi-ciale el d"oii;jine
eclodermique.
Dans un travail receiil. Addario adiiiel e-aleiiieiil une orif;ine ectodeiiiiiqiie i\{\ cmp-
vitré, mais il pense que cVsl e.xclusiveineiil aux di'peiis de riqiitlielium eiliaiie qui se lion ve
iiiimédialement en avant de l'ora serrata.
T|{.\(:TI S I VKAL
l.a mi'iuhraiir rdriiifr |»ar la rliiii'iHilr. le i-iir|)s riliairr ri liris, sp (1(''\ rlnjtpr
iiiauircslciuont sous riiillueiicr dr la ivtiiio. En cllrt. ellr la ircoiiv ro très cxar-
li'inont dans iuiiii' son rlcudiio, depuis la papille jusqu'au bord pu|)illaii'e : si
la rétine manque en un point, par e.xeniple dans le cas de persistance d(* la
l'ente oculaire fietale, la clioro'ide ne se développe pas à ce niveau, tandis que
la .sclérotique s"v développe normalement et on a un colobome de la rétine et
de la clioro'ide.
Cette membrane iivéale est formée dans son ensemble par la dillérenciation
des éléments mésodermiques aj)pliqués sur la rétine, mais quelques parties
ont une origine diiïérente.
Épithélium du corps ciliaire et de l'iris. — C'est la partie anté
rieure de la rétine qui s'est beaucoup étendue en surface, mais s'est réduite à
dcu.x couches de cellules, une pour chacune des parois de la vésicule primitive.
De ces deu.x couches de cellules, l'externe se charge d'abord de pigment, puis
la formation pigmentaire contourne le bord de la vésicule et gagne le feuillet
interne sur lequel elle s'étend jusqu'au corps ciliaire.
D'autre part, au niveau du corps ciliaire. cette double couche épithéliale
subit un maximum de développement en surface qui entraîne la formation de
nombreux plis, les procès ciliaires. Les plis se produisent d'abord dans la
couche profonde, puis dans la couche superficielle.
Muscles de l'iris. — Ces muscles sont le sphincter et le dilatateur de
la pupille. Heaucoup de discussions ont porté sur la nature et même l'existeiice
de ce dernier. Quoi qu'il en soit, ces muscles, ou tout au moins le sphincter,
étaient considérés comme des muscles à libres lisses et leur origine mésoder-
mique n'était même pas discutée. Mais l'écemment sont parus plusieurs tra-
vaux lUHis niiintrnnl ([u'ils sont au contraire d'origine épithéliale.
[.I. uniAULT]
1020
Ari'\Hi;ii. i>i-; i.\ vishin.
c'csl d'.ihord (ii\ iilclll . j)iii- |»ri'sqiic en iiiiTiii- li-iiips
M.P
I^oiir le dilulalciir
Ile<'i'fordt,qui re-
connaissent que
«•(' muscle est
J'ormé par les
parties profondes
(les (-(dlules si-
tuées au contact
immédiat de l'i- j,
ris, sans que; les
iioyaux de ces
cellules entrent
dans la constitu-
tion des libres.
Ouant au
sphincter pupil-
laire, son origine IK.. (il:;.— l'nrin.ilion iln s|»liiiicler |>\i|iillaiie aux «Icpciis «le la cmiclu-
eitilln'liale a ele aiitiTiciirc ilo repilliflimn irieii (fœlus humain). (U'apn-s une piéiia-
ration de HocJKin-Uuviçneaud.)
(lecouverle par , , . . .
!*, splunctcr u'ion dont quelques fal^ceaux sont loinpletemenl ciiveloiiiiés île lis>ii
Aussbauni sur i-onjonctif, tamlis que les autres se continuent d'une façon insensiMe avcr la r<>u<-lie
dos 'sfiiiri'; lil-in- •'"'*'''fi"'c de l'épithélium A. — C, cristallin. — 1, iris. — M.P, meuilirane |iu|>illaire.
— P. couche postérieure de l'épitliélium irien, sépan'e accidentellenienl >-n av.mt de
ches n(tineau- l' couche antcrieure. — V, vaisseau.
nées. Klle peut
se vérifier avec la plus arande facilité sur le fuliis Inimain (veux de <i ;i
!l millimètres de diamètre). (Vov. liii-. (ii:{.)
Muscle Ciliaire. — Ce muscle cnmmence à se dinVicncier ver> la lin du
2' mois de la \ ie intra-iil(Tine. .Iii^(|u".i présent. lieii n'indique qnil ait une
„- - oriiiine réiinienne cnniine les
muscles de l'iris.
pliih'iques
[iisrs
Irai,-
Membrane pupillaire.
— Elle est appelée aussi nieni-
brane de Wachendorf. du nom
de l'anafomisle qui l'a décou-
\crleeii IT.ÎS. Klle n'existe pas
chez tous les vertébrés, mais
seulenuMil cbe/ les mammi-
fères.
Après que le pédicule cristal-
linien s'est complètement élian-
i:lé. le cristallin reste encore
quebpie temps appliqué contre
lectoderme. mais |teu à peu le
tissu inésodermicpie vient s'insinuer sous recloderme. Lorsqu'une lame méso-
dermi(jue est ainsi c(Mistituée entre le cristallin et reitodorme, il >v produit
une fente, \éritable espace lyinphati(|ue. (|iii la divise en deux couches dont
I une sera le tissu conjonctif de la cinée et dont l'autre fornuM-a l'iris et la
i,:;. Cil 4. — Nfcmliranc |>u|iillairc (l'ini rirlii> Imuiain
(le S mois, ((iskar Scliull/.o.)
iii:\ i;i.iii'i'i;\ii':\'r m (,i,(»i;i'; m-; i;(>i;ii.. 1021
iii('iiil)i';iin' |iupill;iin'. l'.ii l'ITcl, (Icrrirrr idlc (Iciniric Linic iii(''S(Ml('riiil(|iir
s'(''l('ii(l le l»()i'(l aiilciicii !• (le la \ (''siciilc n|»li(|ii(' sccomlai ic (| m a (lûnassù r(''(|iia
leur ilii ri-i>lalliii cl \irnl se resserrer sur ^a l'ace aiil(''rieiire en «(''parant jtcii a
|icii ce lissii niés(Mleriiii(|ii(' de celui (lil corps viln''. La ciiiiclie iiiéso(leriiii(|iie
(|iii répond au l)oid de la vésicule loi'uiera l'iris jtar s<»u union avec ce hord : la
pari le <'enlrale s(>ra la nienilirane |inpillaire. (ioinnie on l'a (h'-jà \ii, la nieni-
hrane pupdiairc se c(»nlinuc sous le l)onl pu|)illairê a\'('c la cap-ule \as<ulaire
du crisiallin. ou mieux elle n'en est (jne la [»arii(; anlérieiire.
Les vaisseaux de la nicnilirane pupillaire l'oiMuent des anses plus on moins
r(\i;ulièn's à conve.\ii('' ionrm'e xcrs le cenire. mais pr(''senlaiil de nombreuses
anastomoses (lii;-. (Il 'i ).
La résorplnni de la mendirane commence pai' son cenire el si'dend pi'oi^res-
sivcmenl vers le liord de la |»npdle. (llie/ l'adulle. on (d)serve parfois dans
le cliHm|) |)n|)illaire des lilamenls |)innieniés reliés à la l'ace anlérieui'e de l'iris
cl (pii soni des l'esles de <'el(i' membrane.
(llie/. riiomme. la membrane {)upillain' évolue enlièremcnl pendani la \ le
fa'lale. elle se l'ornu" \ers la fin du '-' mois et se résorbe dans le courani du
S'' mois. Au conlruire. chez les animaux (jiii naissent nvcc les paupières son-
dées, elle ne disparaît qu'après la naissance.
Ligament pectine. — il existe d'i façon Iransiloii'c cbe/ le f(ctns bu-
main. (\'ov. p. IO')i.)
Procès Ciliaires. — Us commencent à se foiiner à la I."!" semaine
((). Scliult/.e). (Voy. plus haut Orvcloppcmeiit delà réiinc ciliuin'.)
Choroïde. — Chez le Hetusde i mois 1/2, elle est entièrement diflerêuciée
de la membi'ane fibreuse, sauf an xolsinaiic du nerf optique. — Le pigmeni du
siroma cboi'oïdien apparaît \ ers le 7' mois.
LOllNÉK ET SCLKUOTlnLI-:
La coi'iiée el la st'léroli([ne délavent éi;alement du lissu mésodermi(pie (pil
entoure l'o'il.
L'é])auclie de la cornée se trouve formée chez les vertébrt'-s inférieurs (|iii
n'ont |)as de mendirane })Uj)illaire. dès (pie le tissu mésodermicpie s'est insiiiu(''
entre le cristallin et l'ectoderme. An contraire, chez les mammifères, la coi'née
n'existe qu'à partir dn moment oii la membrane pupillaire s'est séparée de
celte niasse. Les cellules qui limitent la chambre antérieure se disposent pour
former un endothélium. La membrane de Desceniet est un produit de sécrétion
de ces cellules. — D'après Ranvier, etc., la cornée embryonnaire pré.senlerail
un réseau vasculaire dans la couche superficielle sous-épithéliale. Mais d'autres
auteurs (Rochon-Duvifrneaud, Leber) affirment que ce réseau n'existe pas.
CLORE DE L'OKN.
Dans son ensemble, le lilobe de l'ieil présente un dévelop])ement ou jtlutôl
une croissance très précoce. A la naissance, la région j)apillo-maculaire a déjà
ses dimensions définitives et l'iril entier a environ les deux tiers de ses dimen-
sions et un tiers de son poids définitif. Après la naissance, son augmentation de
[.1. diwmi.t:
1022
\l'l'\l!i;iL l>K LA \1-I0\.
Yoluiiic se lail surtout avant làgo df 4 ans. (jclt»- croissance est jtarallèle à
celle du cerveau. — Au contraire, pour l'enseniUli' «lu corps, le poids à la
naissance est d un vin,i:-
liènie ;i peine du jMiids de
1 adulte (Weiss).
Xotii-efiu-ne I '\ I / '' ""■"
L\cil du nouveau-né a de 17
il iS riiillim('tre>! do di.imt'lrf
|iir>i|ii'il ^"n^'-it d'crif.Miits liicii
ilivcloppi'-s. Il présente dnii>
s.i partie postérieure un certain
lenllenient, la proluhé ranci-
srlériitf 'f'Amuion. répondant
à lu réfrion maculaire et tenant
sans doute au développement
encore plus précoce de «ett»'
n-p^ion. <i'est toujours un "il
liy[termi'trope. La lijrne visuellr
sécarte jdus de Taxe de IH-il
c|ue chez l'adulte (an^Me a po-
sitif, très fiiand). fait é;rali'-
nient en rapport avec le déve-
loppement de la région macu-
1.1 ire. La cornée est relative- *
luent grande (9 à 10 millinu-tres
de diamètre) et épaisse; mais
s(m épaisseur varie considérn-
Mcmeiit d'im sujet a r.uitre (0,1 à I niilliniètre): inversement à ce qui existe plu^
tant, sa courliure est plus acreiituce aux bords (|u"au centre: sun rayon de courlune est
en moyenne de (i.o à 7 millimètres. La clioronle est relativement épaisse. Le corps ciliaire
est encore peu développé; le muscle ciliaire s"y montre sous les deux types signalés par
Iwanoir chez Tadulte. Le cristallin moins aplati que chez Ladulte a de :L.") ii "y millimètres
d'épaisseur, de 0 à 7 millimèlres de diamètre. La chambre antérieure est peu profunilc. I.c
nerl' optique est dépourvu dr myéline (Merkel et Orr, K. von llippel, etc.).
A'h.llr
(ilo
Déveliqipemeul du globe de To'il après
la naissance. (Weiss.)
PAUPIERES
l,;i foniialion des |);uipicr('s coniinencc. chez ri'Md)rvuii Ininiain. au 2' mois
de la vie intra-utérine.
l/an<ile interne des paii|)ièrrs |)rii\ient de rc.xlrcuiilc O-xicinc du Itourp'on
Frontal primitif (voy. t. 1. ii.ir. ;).tl, 1); la paupière inférieure est formée par la
peau ([ui recouvre le hourycon maxillaire supérieur: enfin la paupière supé-
rieure par le ])li cutané qui unit ces deu.x bourgeons au-dessus dela-ii.
L'aceroissemenl se faitsnrl(Uil eu haut et en bas. les pau]>ières s'étoiulenl au-
dessus de l'u-il ei arrivent an contact au '^'' mois. Il se lait alors entre li's deux
paupières uw soudure ([ui persiste jus(pie mts 1,i lin de la \\r intra-utérine
(lie/, riiomme. (.liez beauc(Hip d'animaux (chien, la})in, etc.). les paupières ne
se dessoudent ([ue plusieurs j(Uirs après la naissance; chez ces nu"'mes animaux,
les autres parties de loil xuil également retardées dans leur évolution.
La surface des deux paujtières commence à se dilTéri'iicier dès quelles recou-
\ l'eut lo'il. La soudure se l'ait seidenient par raccolemeni de lépidemn'.
La troisième paupière (repli s(Mni-luiiaire cluv. rimuime) ^e develoj>pe xmi-
les deux autres et ne s'acc«de pas avec elles.
Au moment où li's paupièri's se soudent, les i/liniili< <!•• Miiboiii>>i>i se foruienl
>ur leurs bords par bourgeouneuieni du cor|)s lumpieux dt> Malpiirhi. — Les
C//.S apparaisseiil en inénie temps.
i)i;vr.i.(ii'iM;\ii:\'r di- \ii si;li;s i:,\TiiiN-i:nri:s. 1023
AI'l'MîKII, LACRYMAL
\ .('^ ilfiiiiilr.< lin-ri/iiiiili'--< se »l(''\ rln|i|irii I |i.ir iiii liniiiL:i(iiiiiriiiciil i\f tVjiiIlM'-
liiiiii (In niLdc-sac (•(»iiinii(li\;il (|iii rninmcncc ;iii 'A' iimis dr la \'\r inlra-
iilrriiir clic/ l'Iumimc.
Les l'DK's /arfi/iiin/cx pn-sciilciil un (ii-\clii|)|tcnicnt assez complexe (|ni iiesl
liiiMi cnnnn (|ne depnis p^ii. Klies proviennent de la l'eiile l'itrinée en has |)ar le
iKiiir'icon ina.xillaice snpi'rienr cl en liaiif par la partie e.xlenie du li()nr,L''eon
IVonlal pniniliripn. nii peu pins lard, rm'ini' ;i ce niveau le lionr^^eon nasal
externe (voy. (. I. liii'. XW). A cause de sa deslinaliun. celle i'enle es| nDinniée
l'i'nic liicnjnialc. puis >ii/loii hn-riinail.
< >n a cru l()nf:lein[)s ipie le canal étail l'iirnu' -;im|»leiiienl par iiii accoleineiil
des It'vres (In sillon un jieu an-dessns de son l'ond. En n'alih' c'est une Iraim'c
('pillu'liale pleine (prenant rapj)arenco d'un liourf^con sur des coupes transNci'-
sales) (|ui p(''n('tre dans le uKisodcriiie au fond du sillon lacrvinal. dette traiiK'-e
('•pitli<''liale ne se creuse dune Inmii'MV ([ne longtemps apW's s'iMre s(''])an'•ede^ec-
lodernle.
L'extrémité inférieure du canal (^st d'abord séparée de la cavité n.isale. mais
elle s'en rapproche peu à peu et finit par s'y ouvrir peu de temps a\ant la nais-
sance, ordinairement à la tin du hnilième mois, mais souvent jdus lard el
inèine après la naissance (Stanculéano).
Le développement de l'extrémité supérieure des voies lacrvmales a été étudié
surtout sur les animaux. L'extrémité du tractus épithélial j)rimitif se forme an
niveau de la paupière inférieure. Klle s'enfonce dans le derme et donne pai'
hourgeonnement le canalicule supérieur. Des deux canalicules, c'est le supé-
rieur, dernier formé, qui s'ouvre le premier, au rebord palpébral(Cosmettatos).
L"<tn\-ei-lnre des deux canalicules se fait avant la naissance chez riiomme.
MUSCLES EXTRINSÈOUES DE L'OEIL
La pi-einière él)auche reconnaissable de la musculature externe de l'oil
consiste en un conglomérat de cellules étroitement unies, à gros novanx. pan-
vn^sen protoplasma, fusiformes, se distinguant nettement du mésenchyme péri-
cérébral relativement pauvre en cellules. Cette ébauche envoie des prolonge-
ments vers le globe (chez plusieurs animaux, avant la séparation complète des
muscles droits et obliques, la couche interne de cette ébauche caliciforme se
sépare pour former le muscle rétracteur du bulbe). L'élévateur de la paupièi-e
supérieure se forme le dernier par séparation de la partie interne du droil
supérieur ; plus tard, il en recouvre le bord interne.
Sur les endjryons humains de 24 et de 29 millimètres, les muscles droits
sont — sur des coupes — faciles à distinguer du tissu conjonctif environnant,
mais il n'est pas encore possible de délimiter l'élévateur. — A la iin du .'}' mois
( t au commencement du t' . les muscles peuvent di'jà être ju'éparés macrosco-
pi(|nement. l'élévateur recouvre le droit supérieur pres([ue comme chez l'adiille
(IlenckeL Reuter. Strahl).
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phgs. med. Ors. zu Wilrzbnrij. 1800.
OEIL OU (.LOHK OCULAIRE
Configuration extérieure. Dans son enscmldc r.iil a nnc r.irnir
s(<nsiblenient sphéri(|U('. à pari un \r'j.vr aplatissonicnl <Ians lo sens vcrlical.
(leile forme ost niènio assoz rr^iilit'ic dans riuMiîisplièrt> poslrriciir. famlis (pir
rii(''niis])lièro antérieur comprend la cornée don! la conrhuic est ndlcinent
plus l'orle que celle de la scléroiicpie. It'ailleiirs la [larlic anlcririne Ai- la <ili'
rnli(pi(' présenle elle-même une courluire un peu plus acceninee (|ue la partit-
|)oslérieure. .\ runion de la cornée et de la sclérotique, la surface e.xlerne tin
iilobe présente un étranglement : sillon sc/c/vy/ ou ><iilini .<rli-i'al cx/erH.'.
liC centn^ de riiémisplière postérieur se trouve sensihlcMnenl au milieu d(> l'a.xe
auléro-postéri(Mir de I'omI. Si Ion prend une cdupc d'nil d ipi'un complète en
avant le denii-ccrcle formé par la moitié postérieure, un vient donc passer au
sommet de la cornée (schéma de .MiM'kel. fiir. C'It» .\ ) ou |dus exactement à
un demi-millimètre au-dessous dn soninul.
I.a |)lnpart d(>s yeu.x s'écarl(>nt pln-< «m nioin> de celte fornu" schématique.
lion sciilcmciil par uni' \arialioii dans la loiiiiucnr relative du méridien antéro-
ci.fii'.i: (ii:i i.Aiiih:
1025
|»()sl(''ricMir, lii;ii> ciiioir |);i|- r;i[il;ilis->i'iii('iil de ccil
(l'upràs Koslci).
A cause de sa rurnic oi
somiiu'l (le la ((irnée.
Il II itùlc postérieur au
|Huiif ()i)pt)sé. un axe
(|iii réunit les deux jmi-
les, un équateur jtlacé
dans un plan perpen-
diculaire à l'axe, à égali^
distance des deux pùles.
et des méridiens formés
par les cercles passa ni
par les deux pùles.
^ n\;^ iiMi> (liv. (i I li I',.
dis(iii;jiii' dans l'iril un pi'ilr .iiiltricnr i|iii répdiid an
It
Fiii. GIO. — Forme du ^loho oculaire.
A. il.iiHvs Meikel. — B, d'ajuès Kosler (coiipo sagiltalei.
Vitxe de l'œil, tel qu'il
vient d'entre indifiiic, ne lé-
poiid pasexacteiiieut à r;i.\e
de toutes les parties de rn-il. mais seulement à celui de la cornée el de la sclérotique.
Ku outre, il s'écarte sensiblement de la li^-ue visuelle, surtout dans le plan lioiizonlal. Kn
iiphtjilmolo^ie, on considère généralement comme axe de Tieil le rayon rornéen passant
par le centre do la pupille (ui mieux encore l'axe optique de la cornée et du cristallin.
La ligne visuelle passe par la fovea centralis et par le centre opti(|ue de TomI. Clini-
qiiement, c'est la ligne (pii unit ce centre au point fixé. L'angle que forme Taxe; de I'omI
avec la ligne visuelle est désigné sous le nom d'angle a. Presciue toujours l'axe de l'œil
est dirigé en dehors de la ligne visuelle, dt; sorte que I'omI semble regarder un peu en
fleliors du point fixé, et même si l'écart entre les deux lignes est grand, on peut croire que
les yeux sont atteints d'un léger strabisme divergent. Cet angle est généralement de 4 à
7 degrés. .Vwerbacli l'a trouvé en moyenne de ."î degrés chez l'homme, de 0 degrés chez la
femme. 11 est généralement plus fort chez les hypermétropes, et plus faible chez les
myopes. Chez ces derniers il peut même être nul ou négatif; alors l'axe de l'œil coïncide
avec la ligne visuelle ou est dirigé en dedans.
ï'ouvent cette déviation de l'axe de l'o-il par rapport à la ligne visuelle n'est [)as direc-
tement en dehors, mais en même temps de 2 ou 15 degrés en bas. Toutefois la déviation
verticale est beaucoup plus souvent nulle ou négative que la déviation horizontale (Tscber-
ning).
Le centre clf rololiou esl situé, d'après Donders, un ])eu en arrière du milieu
de l'axe de l'u'il, à 14 millimètres en arrière du sommet de la cornée ou à
10 millimètres en avant du pôle postérieur.
Surface extérieure du globe oculaire. — In œil éuucléé, débarrassé
de la conjonctive et de la capsule de Tenon, présente encore à la surface de
la sclérotique des traces de tendons, de vaisseaux et de nerfs.
Les insertions musculaires ont été examinées en détail dans un autre cha-
pitre (voy. Muscles de l'œil), mais il y a lieu de noter ici leurs situations
approximatives. Pour les quatre muscles droits, l'insertion se fait suivant des
lignes à peu près parallèles au bord cornéen et situées à une distance de ce
bord variant avec le muscle. Cette distance a été donnée d'une façon approxi-
mative mais commode à retenir par les chiffres suivants : 5 millimètres pour
le droit interne, (> pour l'inférieur, 7 pour l'externe et 8 pour le supérieur.
Les deux muscles obliques s'insèrent dans l'hémisphère postérieur, le petit
oblique au pôle postérieur même, en dehors de l'entrée du nerf optique, le
grand oblique au-dessus et un |)eu en dehors du nerf optique.
l'oiuiKU i:r CHAitrv. — V
C.j
[.t. DftUAULr.
1026
AITMIKII. 1»E I.A VISION.
T.os vaisseaux ([u"on l'i-connait à la surface de la sclérotique sont les deux ar-
tères ciliaires longues postérieures et les quatre veines
vorticineuses. Les deux artères ciliaires longues posté-
lieures sont dans l'épaisseur mémo de la sclérotique et
situées dans le méridien liorizonlal. Klles se voient géné-
ralement par trans-
parence depuis le
nerf opiiipie jus-
qu'à r(''(pialeur. Les
(pialre veiiu^s vorti-
cineuses ne montreni ;T ~
{[uc leni' point de
sortie sur l'o-il énu- '
cléé. Elles contien-
l'iG. <jl7. — lIcniispiicK
postérieur d'ini f^loln
ocul.iire paucln' (S.ip
pey).
I, nerf optique. — 3, 'i, 5,
fi, artères ciliaires posté-
rieures ; entre les arlércs d'un lient rarement assez
eôté et celles de l'antre, on , , ,,
aperçoit les nerfs ciiinires qui de saug pOUr qu elles
s'entremêlent en pmtie ;,ve,: goJeni eu évidence.
les branches artérielles. —
7, artère ciliaire postérieure L entrée du nerl
longue du côté externe et nerf ,,pji„ue g^t située UU
qui l'accompagne. — 8. ar- ^ '■
tère et nerf correspondant peu en dedans (lu
, côté opposé. -9, 10,11, ., o^térieur de
\-î, veines churoidicnnes. — 1 I
13, attache du muscle petit l'œil. Le ceutro du
oblique. — 14, tendon du » i ■ •> -ir
muscle grand oblique. nert ost a .i milli-
mètres environ du
K J
Vu., (ils. — Hémisphère antérieur
dun globe oculaire gauche (Sappey).
1, tendon du muscle droit supérieur. — 'î. ten-
don du droit e.xterne. — 3, lenilon du droit
inférieur. — 4, tendon du droit interne. —
Les lignes d'insertion de ers tendons sont île
plus en plus rapprochées de la cornée dans
l'ordre ci-dessus.
pôle. Autour du point d'entrée du nerf opli([ue pénètienl les nerfs ciliaire:
et les artères ciliaires courtes postérieures.
Mise en position d'un œil énucléé. — Ou doil leiliorclicf ifalMinl le niéiiilifii liuri-
zoulal,dout on leconuailru eu niéinc lem])s la partie inleruo et la partie e.vterue. Giàce aux
insertions des muscles droits, on ne peut prendre un méridien (d»li(jue pour le méridien
horizontal; il suflit donc de distinguer le méridien horizontal du vertical. .A In rigueur
les insertions des muscles droits pourraient suffire, mais la position do l'entrée du nerf
optii[ue rend la <lislinction encore plus facile; en elTot, dans le méritlien vertical, le nerf
est à peu près à égale distance do la cornée eu haut et eu bas, tandis ([ue dans le méridien
horizontal il est heaucoup plus près du bord interne de la cornée ([ue du bord o.xlerue.
l,ors(iue les artères ciliaires longues postérieures sont apparentes, elles iudi<iuent immedia-
leiuenl ce méridien.
La distinction ciitit' la pailic sii|i('iieiire et la pallie infeiiiune du ghdie est généralement
un pou plus délicate. La dilference entre les distances ([ui séparent l'insertion des droits
supérieur et inférieur de la cornée pourrait sufllre dans certains cas. L'u moyen plus sur
consiste à chercher l'insertion du grand obliiiue tiu'on place en haut. L'oeil étant ain>i
orienté, on voit alors do (juel côté est tourné son côté externe, et par conseipient à iinel
côté du corps il appaitiiMit.
Dimensions. — Llles ont été déterminées avec lit>aucoup de snin par
Sappey. Il a observé d'abord que les dimensions d'un u'il pouvaient être prises
d'une façon sensiblement e.xacle, même si cet ceil apparlient à un sujet mort
depuis 24 ou ."Ui lieures. Kn viUoi, la sclérotique et la cornée sont des mem-
branes non extensibles, et si l'on comprime modérénu'nl un o'il flasque aux
deux extrémités d'un de ses diamètres, il reprend exacl(Mni>n( ses dimensions
primilives dans le plan perpendiculaire ;i ce diamèlre.
(.|.(U:l-: MCI l.AilîH.
1027
Sii|>|irv a aillai Innivi- Ifs cliillrcs ^iiivaiiU ru r.xaiiiiiiaiil 2li vnix (riiidix nliis
adullf's ( I V lininiiics et \'2 rcininrs).
i
UIWIKTIIK
\M l.llii-l'ilSiKIIIKI II
|i|.\.MKTHK
lltANSVKHSM,
1
nr.WKTiiK '
\KHTH:.VI,
Mdvcillir
M.'ixiiiMiiii
i Miiiitinim. ......
2l\A
■22,'.)
2:1. li
27.1
22 2
2:i . S
Il Irouvr tlitiic iiin' prrdiiiiiiiiaiiri' du cJiaiut-tro anlrro-postérleur sur le dia-
mèln* Iransverse. Il est en it-la d'atcord avec .Mcrkid ([ui donne 2i niiiliinètrcs
pour le diamètre antéro-poslérieur, '2l\J) pour le Iransverse et '2'.\ j)our le verli-
eal. Daulres aulenrs ( Krause, etc.) ont froUM'. an conliaiii', une léiière prriN»-
niinance du diamètre transverse.
Sappev trouve, en outre, que ohe/. l'Iiumme chaque diamètre oculaire a en
inovenne "i à 0 dixièmes de millimètre de plus que chez la leuimo.
Le rappoil entre les divers méridiens est sujet ii une certaine variabilité, il e.\i>te jjar
e.veniple dans le talileau donné jiar Sappev deux yeux dont le diamètre transverse a :t nnn. I
et 3 mm. 7 de plus (|ue le vertical. J"ai pu observer deux yeux semblables, ils elaieiU dans
un état de conservation iiarf.iite et la skiascopie montra (ju'ils ])résenfaient un astigmatisme
lie |)his de 3 dioptries indicpiant nue dérormaliun de la cornée dans le môme sens «lue la
déformation fïénérale du i^lolie.
Rapports entre la longueur de l'œil et la puissance de son appa-
reil dioptrique. -On donne le nom d'o'il emmétrope à celui dans lequel
les images d'objets éloifinés se font exactement sur la rétine lorsque l'accom-
modalion est complètement relâchée ; cette détermination ne s'appliquant
exactement qu'à la liorne visuelle. Dans l'icil hypermétrope les images se
forment en arrière de la rétine et dans l'o-il myope en avant de la rétine.
(".es variations peuvent tenir a la constitution de l'appareil dioptriijue ou à la l'orme de
ro'il. Dans rfiypermetropie, raccord insulllsant entre la longueur de IVeil et la puissance
de son appareil dioptri(iue doit être regardé, le plus souvent, non comme une maladie on
même nue uuiliormation, mais connue une forme spéciale, un simple caractéie anthropo-
logique. Dans la myopie, au ciuUraire. il s'agit presque toujours d'une véritable maladie
de l'œil dont l'extrémité postérieure s'est allongée; chaque millimètre d'allongement pro-
duisant 2,.') il 3 dioi)tries de myopie. Par <-onsé([uent en auatomie normale les dimensions
de l'ieil hypermétrope sont généralement à considérer au même titre que celles de l'œil
emmétro|)e, tandis que celles de l'o'il myope sont à éliminer comme celles de tout autre
ii'il palludogique.
Poids. — Le poids de Tieil varie d'un individu à l'autre; de plus, l'œil .se
vide après la mort par évaporation ; aussi est-il difficile d'établir le poids moyen
exact. Sappev l'estime à 7 ou 8 grammes. Testut a trouvé 7 gr. 14 comme
moyenne de 10 yeux pris sur le cadavre et Weiss 7 gr. io comme moyenne de
"> veux emmétrop(>s.
Consistance. — Elle lient à la tension intérieure qui équivaut en général
à une pression de 2o millimètres de mercure.
Situation.
Elle est à considérer principalement par rapport aux bord^
.1. DRUACLT.
1028
\l'lV\|{i;iL iiK LA VISION.
cl i)ar- rapport aux parois de rorhilc. l'illc a été étudiée par Mork*'! sur fie-
,1/. iir. >>!(,). H rru-i-rvr coupcs dc sujets (ongclés.
L'œil est généralomcnl liiin j)ni-
lépré par lo robord orhitaire on haiil
cl en dedans. 11 Test moins hien en
has et surtout en dehors : une li/rnc
Sriil. iirinl. . , , ....
Cid-dc-ti(ir situcc dans un plan sagittal et joi-
conj. s,i,K o-nm^t le i„,rfi supérieur au IjonI
inférieur dc l'oiliilc c>t tangente au
sonunet de la c<u'née ou passe un
peu en arrière (Merkel, fig. (il'.)).
co»'i.h,i. |).j,j^ j,. ],j,^ horizontal, au .nn-
Scpl. ovbil. . ' .
traire, une ligne joignant le l»(iid
interne au bord externe traverse le
segment antérieur de l'u-il. Klle
1/ (In, Il ! Il fr, •!,■!,,■ pénètre le globe en dedans au ni-
veau de l'union de l'iris avec le
(•or|ts ciliaii'c. en delinrs au niveau
Cul-dc-xui
!\f. ,ii'l. nl.l.
Vu., (il!). — Mapporls dc i"œil (i:()ii|)C sauillalr)
(D'après Merkel.)
(le Tura serrala ou nu peu eu
arrière (fig. (i2(l). D'ailleurs ces
rapports varient notabh^njent avec
les individus suivant que les yeux
sont plus ou moins saillants.
T.a situation de Tceil par rap-
j)ort aux parois orbitalres est à
considérer sur une coupe frontale
passant par l'équateur de l'œil,
l/ieil est plus près de la paroi
e.xlerue (|ue de la ])aroi inlerne:
il esl pres(pie à égale dislance
Fin. 020. — IJapiK.rls de l'œil (coupe liiirizontalc
(D'après .MorUcl.)
Glohv oculoi
Coiijonclive
: Oihilr
des parois siipiTiciire cl iiilc
rieure. ccpciidaiil un peu pin-
})rès peul-ètrc de la paroi supé-
rieure. Sur une coupe de pièce
congelée. Tes! ni a trouvé, comme
distances oculo-orbilaires. '.( mil
limèlrcs (Ml baul, il millimèfre-^
en bas. Il milliniètrcs en dedau-
et Cl milliimlrcs t>n dcluM's.
I.'érar! eiilre les deu.x veux se mesure facilemenl par les procédés optiipies
sulijeclirs i|ui (loiiiieul la dislainc i(Uiiprl-e ciilre les Ay'xw cenircs de rolalioii
l'Ki. ('.21. - Happ.Mls ,li' I(,mI (MimU.'I).
(.i.oi'.i': iici i.\ii;i:
1029
ri |iiii' l.'i lunisiii'arinii (ihjrclivc t|iii ildiiiir, mais iimin-- raiilciiiciil . la dislaiM c
ciili'c les rciid-cs tics piipillfs. l/rcail ainsi im-siirc rsl de (i (rnlinirl ic^ cii
mnvcnnc ; il \nv\o ciiln' (Ut cl 'iS millimclrcs dit ciicon! iiioins.
Rapports de l'axe de l'œil avec l'axe de l'orbite. — On a vu pins
liaiil ([lie si la liLiiic \isiicllc csl dirip'c (lircrlcinciii en a\aril. Taxe ixiilairi'
lui. 022. — Cuiipc vcrlicd-liausversale de i'oii)it(' (l"iiii iKiuvt'au-ué (Roclioii-Uuvigncaiid).
itr. di, din, ih. le^ qLKili'o musdi'-; ilruits. — ijo, pu, les Jeux obli((ues. — )•, releveur. — ci, loge iiiiionii-
III'.', coiTcspondanl à la soi-disant fossette Inn-ymale (la glande lacrymale se trouve sur des coupes plus anté-
rieures au niveau de/'/»). — /"<*. fosses nasales. ^ nso, nerf sous-orbilaire. — ps, paroi orbitaire supérit-urt-.
— .<«, sclérotique. — r, veine. —Les nicnibraues ilu f;lobc O'ul.iire préseiUcnt des déformations aciidi'nli.'lli's
proiliiiles par les i-éaclifs.
prcsenlc sa paiiie uuléiieure dcvicc en dehors {".)") et en bas (2"). L a.\e oibi-
laire présente une déviation dans le même sens, mais beaucoup plus accusée ;
sa partie antérieure est portée de 2'.\ h 2^'^ en dehors et 15 à 20" en bas.
Rapports avec les parties molles. — Ces rapports seront étudiés surloiil
avec les annexes de rnil : nins<les orbilaircs et capsule de Tenon, pan[)lèrcs,
conjonctive, ylandes lacrvniales.
Bibliographie. — Awkuu.vcii, Thèse de Mij.-<rnu. lUOO. — Koster, Arcli. f. Opid., 52, ■\.
— Kr.m SK. Arrli. f. Anal. u. Phj/.^iol., VI, I8:{2. — .Mkrkki., Handb. d. fjesariU. Aiu/enli.,
i" odit. — Mkkkki. et Ivvi.i.ils, Ilandh. d. gesamt. Auyeiili., 2" édit. — P.vn.vs, Trailé dea
mal. des yeux. US'Ji. — ïsciieumxg, Optûjue phi/siulu(ji<]ue, ISU7.— Weiss, Anat. llcfle, VIll.
CONSTITUTION DU GLOBE OCULAIRE.
Le ylube de ricil est formé d'une paroi et à\u\ contenu. La paroi est formée
[lar trois membranes qui sont en allant de dehors en dedans ' : la membrane
: . Li.in~ Inutes les deseriptiuus cuncernant le globe Oiulaire. les désignations interne et externe se rappor-
.1. DRUMLT.]
1030
AI'I'AIILII. I»l-; I.A Vl>luN.
lilircusc conipiviiant clle-incmo la sclrroliqvu- cl la coriii'-r : — la im'mhrano
vn^fiilaire comprenant la chorftïdc, Ir <oi-i»s ciliaiit' ft l'iris: — la membrane
nerveuse comprenant la
rétine et l'épithélinni du
corps (iliaire et de liri^.
Ce dernier épithélium
est intimement uni aux
partiesqui le supportent
et doit être étudié avec
elles.
Les Irois mcmbraiiossmil
(Ml (iiiilimiili'avef lecerveaii
et ses enveloppes. On a vu.
à propos du développemenl.
(|ue la rétine est une expan-
sion cérébrale. Les deux
autres nieml»ranes réiion-
dent aux méniufres. La s<lf-
rotitiue se eontinue avec l.i
gaine duialeilu nerf optique
qui se continue elle-niènn'
avec la dure-mère au niveau
(lu Iniu n[)li(|UP. cl 1,1 slru'luie fibreuse reste sensiblement la même depuis la sclertili(|Ut'
jusi|Uii la dure-mère. La clioroide est dans un ra|)port moins évident avec la pie-mère du
nerf optique (|ui, elle. n"est qu'un pvoUin^ement de celle tlu cervea\i. En elTet. la clioroide
est séparée de a gaine |iie-mérieiiiiê du nerf (q»ti(]ue au niveau tie la lame crildée el
l'aspect des deux nienibranes parait assez, différent, ^lais ce ne suut là que des dispositions
d'ordre secondaire, car la différence daspeii lient surtout à la surcharge pigmentaire tb-
la choroïde. Au contraire, la vasculaiisaliim de la chnioide et stm rapport intime avec la
rétine suflisent pour en faire l'Iionudogiie de la pie-mère.
La masse contenue dans l'u-il est entièrement transparente. Elle est formée
de trois parties : le cristallin suspendu en arrière de l'iris: le corps vitré en
arrière du cristallin: l'iiuineur aqueuse autour et en avant du cristallin.
Dans l'étude des parties constituantes de l'ieil, un aura donc :
I" Vne membrane fibreuse : sclérotique et cornée :
2" ('ne membrane va^culaire : cliomide. corps ciliaire et iris;
.'i" La rétine ;
4" Le cristallin ;
')" Le corps vitré ;
Cl" \.' humeur aqueuse.
l'iG. 02:]. — Coupe horizontale de Tojil droit (Panas).
MEMKRANE KIBUEISI
La coque lilircii.-e iK' 1 dil est riinuéc dr deux |)arlies Im-ii disliiules. la ctirnée
et la sclérotique. JNLiis, malgré la iirandedillVreiice (ras|>erl. la dilTérence histo-
Idjilque entre les deux parties est très faillie, si on t>xce[ile le> couches superfi-
cielles et profondes de la cornée. Toutes deu.x sont essentii'llement formées d'un
tonl ;i Taxe dt> l'oeil et non au plan nu'dian do la \l-W. — l.<>r»|ii'uii viMit désisriicr lui (•("lU' oii Taiitir du gKd'f
«n-uiaire, on s^c siTt de* expression? uasal on uiriiùui el IviniHini! ou lolrro'.
(:iii!\i;i;
1031
slidin.i (•(nijuiiclir liltrciix |»;irs('iiir de rrlliilc- |»rii iKtinbrciiscs a\ n- (Ir-i v;iis
siaiix rares (liiiis 1,1 s(lri(>li(|iif cl sans xai-^scaiix dans la eoriiéc. A I iiiinni de
ros deux iiiciiild'aiH's. se hniivc la l'é^iim du liitdic scléro-conircn [tivsculanl
iliir siriiclui'c sprcialf. {/(''Inde di' la Iiiiiii|ih' lilticii-^r de l'u-d i'iini|iM'iMli'a donc
rt'-lmlc siU'CCssivc de :
A. La rornrc.
15. La ré(/ion il h liiiih<!<r/rro-corw''C)i.
L. La ^clérdtiij/c'.
A. — COHXKL
La conirr ou coDice (vonsparcnlc est le scgmonl anlrricur de la riH\ui^
livreuse (le l'd'il. (ïràce à sa forme arrondie et régulière et à sa Irausparcncc.
elle joue le rôle d'une lentille convergente et constitue la partie essentielle de
ra|ipareil (lioplri(|uc dculaiic.
La siluation de la coi'ik'c au pôle antérieur de
Sili/filioii cl /■>i/ijiiiii>
\'n.. 024. — lare and-
rieure ou ovalaiie do la
cornée (Sappey).
["u'il et ses rapports avec les pau-
])i''res n'ont pas à être décrits.
Par son pourtour, elle se con-
liuue avec la conjoncti\e cl
rextréniilt' anléi'irure de la s(dé-
rotique ou légion du limbe si lé-
ro-cornéen. La surl'ai-e de séj)a ra-
tion entre la corné(> el la s<déro-
Hqne est inclinée de telle sorte
que la face postérieure de la
Vu.
(i2."i. — Face postc-
lieuic ou circulaire de
la cornée (Sappey).
l,cornép. — 2, sclérotique.
1, cornée. — 2, sclérotique, oornée est plus grande que la — 3, canal de Schlemm. —
-3 et 4, bord de la sclérotique 4, orilin-s de pénétration de-
.ivanoant sur la cornée. tace antérieure. Lu outre, cet ;,rières .illaires antérieures.
empiétement de la sclérotique
sur la cornée est plus marqué en haut et en bas que sur les côtés.
La face postérieure forme la paroi antérieure de la chambre antérieure. L'hu-
meur aqueuse contenue dans cette chambre la sépare de l'iris el du cristallin.
Transparence. — La cornée est formée par un tissu parfaitement transpa-
rent à l'état normal. Mais toute altération de ce tissu lui fait perdre sa trans-
parence. Elle est définitivement perdue sur des points plus ou moins étendus
dans les cas de cicatrices (taies), d'arc sénile.
Forme. — Dans son ensemble la cornée est un ménisque dont la face anté-
rieure est convexe, la face postérieure concave et les bords plus épais que le
centre.
L'étude de la forme de ta face antérieure est d'un grand intérêt pui.sque
c'est à ce niveau que les rayons lumineux pénétrant dans l'œil subissent leur
plus forte réfraction. Dans son ensemble c'est une surface sphérique, mais la
partie centrale est seule régulière et de plus elle présente une courbure généra-
lement plus accusée — de rayon plus petit — dans le méridien vertical que
dans l'horizontal. Cette partie centrale se rapproche donc de la surface d'un
ellipsoïde. En réalité, elle dliïère un peu avec chaque individu et n'appartient
[A. DRUAl'LT.]
1032 APPAIIKII. DK I. \ VI-KA.
jamais à une surface géoni(''ti'i(|iie parlaiLc. (Juaiil aux pai'lit's périphériques de
la cornée, elles sont relativement très irréguliéres et généralement plus apla-
ties — à rayon plus long — que les parties centrales. L'aplatissement est plus
mar(|ué dans la partie interne de la ('(irDéc (juo dans la partir externe. Il esl ;"i
[)eu près le même en haut et en has.
Le rayon de cette surface varie de 7 millinn Iro à S mni. r», et est en movennc
de 7 mm. S. Il serait un peu plus grand clie/ les indi\ idus de grande taille et à
tète volumineuse (fscliei'iiing).
La riiesurn exacU' lics courluires do la l'acL' aiitciicmc de la cornée rsl de la ]dn> irraiidc
importance ponr les (iphtalniologistes. Elle a pu être faite dans quelques cas par llelm-
lioltz au moyen de son oplitalmomètre. Aujourd'tiui elle se fait avec une grande rapi-
dité au moyen de roplitalmométre de .lavai et Schiotz. .Vvec cet instrument, on peut évaluer
le rayon de courbure d'une région donnc-e à l/'iO de millimètre près et comparer très rapi-
dement la courbure de dilTérents méridiens de la cornée.
La l'orme de la face antérieure de la cornée a été étudiée dans de nombreux travaux, et
iriiuc l'açon pailicuiirrcinPMl précise dans un travail récent de v. lîrudzewski.
La Kourhutc de la face postérieure de la cornée est heaucoup moijjs
exactement connue. Son rayon est de 6 millimètres à G mm. T) ; il est sensible-
ment plus court que celui de la face antérieure, de sorte (jue la cornée est
j)lus épaisse à la péiiphérie qu'au centre.
Cette face se trouve com|irise entre le tissu cnrnéen dont l'indice «le réfraction est de
1,377 et l'humeur aqueuse dont l'indice n'est que de 1.337. .Vyant sa convexité du colé de
la substance la pins réfringente, elle agit à la façon d'une lentille divergente et diminue
la réfringence de la siiiface antérieure d'environ un dixième. Tandis (jue l'action positive de
la face antérieure île la cornée est d'environ oO dioptries, l'action lU'gative de la face
postérieure |)eul être i'\aluée à ."i dioptries.
Diiiieaxions. — Vue d'avant, la cornée a une forme légèrement ellipticjue ;i
grand axe horizontal. Son diamètre horizontal esl de 12 millimètres euviron
et le diamètre verli-al de I I niilliiiièlres. Chez le iiouveau-né. ces diamètres ne
sont que de !) mm. 2 et '.I mm. '1 (Schneller).
Vu(! d'ai'rière. elh^ esl à [teu près circidair,' el (liiii diamclre île 1.'^ iiiilli-
mètres.
Son épaisseur est de 1 millimètre en moyenne. (I mm. S au centre el I mm. I
à la périphérie. <'es chilTres ])résentenl (juelques variations généralement
faibles. Le centre est toujours ithis mince et l'épaississemeiit est d'abord faible,
puis de plus en plus accentué en se rapprochant du bord, un peu plus mar(|ue
en dehors (|u"en dedans et j)eut-èlre aussi un peu plus en bas qu'en haut. mai>
sans régularité. — (.hez le nouveau-né. au contraire. Tepaisseur de la lornée
est très Aariable : (1 mm. 41 à I mm. 02. d'après I'.. \. Ilippel.
Structure. La cornée est l'oiinée en [)resque totalité par la charpente
libreuse se continuant avec la sclérotique et sur chacune des fnces de la(|uelle
s(> trouve une membrane anhiste recouverte d'épithélinm t>ii a\aiil. (reiidollie-
Imm en arrière. On a donc "> couches successives :
I" l'Jjnl/iélium ;
2" Membrane de lion'iiian ;
'■\" Tissa propre de la cornée ;
i" Membrane de Descemcl ;
"•" Knd(dlirlii/in.
COlîNKK.
1033
Dans l»c;m<(iii|) (le -rs (It'IalU (iclliilcs fixes, ('•|iillM''liiiiii . iiril's), la .(h-imt a
('•(é ni'isc comiiic snjcl (l'.'liidrs uriiiTulcs >;ràcc à sa lraiis|tan;m't', son aljseiicc
(le vaisseaux, rlc
I;:
i" Épithélilim. (l'csL nu (''iiillitliiiiii jtax iiiicnleux sLralilic. Sun r-itais-
>(iir nidycnnc rsl de U\ <j. au ccnlrc, (il) -j. a la périphrrio. On peut 1(î déla-
tlicr coinplèlonicnt en raclant la siir(;nr de la
• ornée au moyen d'une curelle.
Sur les coupes, les cellules sont polyj^onales, mais,
comme dans tous les épilliéliums |»avimenleux stia-
ii(i(''s, elles changent nolahle nL de cai-aclère dans
les dillV'i-entes couches. Les cellules iiniloNdes sdiil
alloui^ées [)erpen-
diculairemeiit à la
surface de la mem- "
hrane, les moyen- -'---' — — -
nés sont à peu près ""~"~>^
cul»i({uesetlesplus r 4 •■
superlicielles sont !
aplaties parallèle-
ment à la surface,
l'^.n réalité, ces dif-
férentes formes ne
sont que les étapes
successives des mê-
mes éléments. Les
B
/i.«f«.
Imc. (320. — Cdiiclios super- pi
llcielles do la cuince (W.il- "'''llides profondes
A
ileyer).
.1, li. C, D, épilhulinm.
.a
seules se
.1. cil- plient, refoulantles f,g.02T. —Cellules epilhéliales isolées
hnesc>lindr.im..fcr-lh,lesàp.edclo .^, , , ,^.^ j. jg la cornée humaine (Waldeye.).
Kollell). — /<, relliili's [lolymorplios. elelnenl^^ iieiri lui v j
— (', cellules ilonlcléns. — O, cel-
lules plates superlicielles. — /..Mem- _ ^ ,
lirane rie Bowman. — //, rouihcs clcnnes touibent à cli;iilifonnps. — C, cellules épineuses. —
D, cellule plate superficielle vue de profil. —
i.i/.o • U.c! tJiic in -1, cellules profondes (cell. a pied de Hol-
mes , les i)ius dii- , „ ,, , . , ,
' ^ lett). — B, ce Iules moyennes a prolongements
.■mlérieures ne- la substance propr
(riches en libres de soutien).
D\ cellule plate superficielle de face.
la surface de
cornée.
Les cellules ])r()fontles présentent souvent une extrémité inférieure légère-
nu'ut étalée, d'où le nom àe celhdcs à itied on relhde>< pi'dah-^^àonnè^iiY Rollett.
De i)lus, la face tournée vers la membrane présente un plateau d'une substance
réfringente. C-e plateau est très mince chez les mammifères et très épais chez
les urodèles. Chez la salamandre terrestre, il peut atteindre la moitié de l'épais-
seur de la cellule. Dans ce plateau épais, Ranvier distingue à la base une mince
bordure claire et au-dessus une slriation line perpendiculaire à cette bordure.
Les cellules moyennes sont, à peu près aussi hautes que larges. Leur face
profonde présente des fossettes — cellules à fossettes — et leur face superfi-
cielle est convexe. Les fossettes sont particulièrement profondes chez l'homme.
Les cellules de la couche movenne et de la couche profonde présentent sur
toute leur surface, à l'exception du pied des cellules profondes, une dentelure
line (extrêmement délicate (Ranvier).
.1. onuAULT]
1034 Ari'\i;i;iL m; j.\ \i>i(i\.
Le noyau est, commo les cellules elles-lll('lm•^s. ajd.ili dans les cellules superfi-
cielles et allongé j)er|)i'n<liculairenient aux laces de cette couche dans les cel-
lules }>rofondes.
U.invier a inoiilrc (|ue ci-s cellules .joui>Miil ilr ini^prirlcs loinaniiiahlcs <rclaslicilc. dr
Mioiiilité et (Je plasticité. Kii cITct, ajdcs une |>lair l'iioitc. les cellulo siliicos sur les bords
glissent dans la prolVuidciir jusi|ii";i ce que la plaie suit coinl)lée, ce qui demande ^'ém--
lalement nioins de vingl-(|uati-e heures. Si la surface détruite est très étendue, réiiillielium
peut arriver h ne plus former (|u"une couclie de cellules presipie aussi aplaties que c.ellc>
d'uu endotliélium. I.a nivellation de ré[)itliéliuni se fait sans au^rmenlalion du nombre dc>
cellules, mais elle est suivie rapidement de divisiuns cellulaires Jusqu'à ce que le nomlire
primitif des cellules soit reproduit.
2' Membrane de Bowman. — Klle est désiijnée euciue par les nums de
mciiihrane banale antérieure {Wanyiev), honc élastique anléricurc (Mowuian).
couche limitante antérieure, lue/nb/ane de Reic/iert. Elle fut découverte et
décrite presque siniult;uiéuient, en 1845, par Bowman et par Reichert.
(l'est une meml)ran(> aiiliiste d'environ Kl <j. d é])aisseur.
D'après Hergei', sui- des préparations sftuuiises à l'action du perniauL'^anale
de potasse ou provenant d'yeux atteints d'irido-cvclite. elle se numlre consti-
luée par des fil)rilles extrêmement délicales. A l'état normal, ces lihrilles ne
s(»nt pas visibles, parce (|u'elles sont unies par une sulistanee de méuie pouvoir
réfringenl. — Par la plu|»arl des méthodes de coloration, elle s(> différencie très
nettement des couches v(»isines. épilhélium et lissu ])rf(pre. Klle est forun'-i
d'un tissu élasticpie spécial, qui nesl pas le lissu élastique proprement dit.
C'est une niend»rane basale. sans doiile la plus épaisse de l'orgaiiisuH'.
L()rs([u'elle est délriiile, elle ne se régénère pas et si, dans un processu>
iiitlammatoire. il se fornu' i][\ lissu conjonclil' eulre elle et ré])ithélium. elle
resie séparée de répllli('liiini .
3 Tissu propre de la cornée. — l.e ll-~-n pmpre de la n.rnée est
l'drmé par une cliarpeiile fibreuse jjarseuH'e de cellules, cellules lixe- el cellule-
migratrices.
Charpente /ll>rei(se. — l^lle cdiuprend une série ilc lauu's sU|ierposées.
d'épaisseur et de disposition 1res régulières, (les lames sonl au nombre d'euvi-
rou ;')() dans une cornée humaine. <lhacune d"(dles est cousiiluée par une série
<le faisceaux de hhrilles disposés parallèlemenl el plus nu moins lusioiinés par
leurs l)(u'ds.
Les fibrilles conjoncli\('s (pii consllluenl la Iranie ((Uiieeiine presenU'ut une
propriété spéciale (|ui esl de se gonller au ( (uilarl de l'eau sans se dissocier,
tandis que le tissu conjonclif ordinaire se dissocie en fibrilles par macération
dans l'eau. A cause de celle |)ropriélé. llanvier les dil c c(dloides ». l u cimeni
les unit entre elles.
Le groupenu'iit des librilles en faisceaux se recniinait surt<»ut par des arli-
liees de préjtaratioii : rétraction des tissus sous l'intluence de ci>rtains réactils.
injections inlracorui'ennes d'aii'. (riiiille. tie mercure, pindiiisaut les rnnuu.r
(te BnwiU'/n. Dans ces injections, particulièrement avec linjeclion d'air l'aile
sur des cornées fraîches, on voit a|»|)arailre. tout au moins chez le bo'uf el
le cheval, une slriation comparable à relie diine cassure de vilrt\ Les préten-
dus canaux ainsi fiirmés sont des espace- c\ lindri(|ue- du- sinqtlenuMit à la
(;(»I!m;i-:
103&
I'k,. G28. — (lellulos (ixos de la coriicc.
Impi'égnalioii ncjzative par le iiilrate (l'ai-
iicnl (lapin).
(lissocialioii (les l.niics en Caiscciiix. L(»rs(|iii' des rais<-('!Hi.\ apparuisscul dans
les |)iv|)aralinii> par siiilc de la n'-lraclimi des lissiis. ces laisccatix sont très
ii'iv^nlicrs de loniir cl de xoliiiiit'. —
haiitrc [»ail. r«'\aiiifii des (•cllulcs lixcs
dc'iiioiiln'. à la siirlacc des lames cor-
ji(''(>nnes, l'existence de sillniis paiallèlo
à la tlirectioii des lilniiles; ce~; sdlinis
paiaisseiil répondre à la même divisinii
des lames en iaisi eaux .
Dans « lu-upie lame, loules les lihrdles
(inl une direclion parallèle, mais celle
direcliiin varie d"im(> lame à lanlii'.
("lénéralement les lihrilles on les fais-
ceaux des lames successives se crniseiil
à peu près à angle droit.
La cornée est ordinairement ililïicile
à dissocier en lames, car celles-ci ne
sont pas complètemenl indé|)endanles.
Des fil)rilles et même de véritables lais-
ceaiix de librilles passent dans beaucoup
d'endroits d'une lame à Fanlre. La plui)art sont obli(pies. quehpies-unes.
snrloul dans les couches su[)erliciellcs, sont perpendiculaires au plan des
lames. En outre, chez certains ani-
maux, les lames sont encore unies
entre elles par des fibres d'une sub-
stance élastique allant de la mem-
brane de Bownian à la membrane
de Descemet. Ranvier a étudié ces
libres chez la raie, il les nomme
fibre!< ^uturalex.
Les nouvelles méthodes de colora-
tion du tissu élastique ont permis de
démontrer ijue la cornée ne contient
pas de fibres élastique'^ dans ses
parties centrales. Mais elle en con-
tient de nombreuses, très fines, dans
ses parties périphériques jusqu'à 2
ou 3 millimètres du limbe ; elles
sont légèrement ondulées et vont
dans diverses directions. Elles sont
au niveau de l'insertion de la conjonctive
l'"ir.. l)2'.l. - Cellules fixes de la ooiiiée. Iiii|)ie-
gnalion au rlilorure d'or (lapin).
particulièrement nombreuse
(Stutzer, Kiribuchi).
Entre les lames et dans les intervalles des cellules fixes se trouve une sul>-
slance spéciale, différente du ciment interfibrillaire. D'après Ranvier, si on fait
des coupes perpendiculaires à la surface d'une cornée ayant subi l'imprégnation
négative au nitrate d'argent dont il est question plus loin, on peut voir entre
les lames des lignes foncées qui ne répondent pas aux cellules. Si l'argent s'est
[.1. DRCAILT.]
1036
.\i'i'\i;i:iL b\i LA vi.sio.N.
(Irposé (r.ilxnd sur ces soûles li^^ncs inlerlaiiiollairos, c'est qu'elles sont consli-
luées par une substance spéciale n'existant j)as «'ntre les cellules fixes et les
lames. Cette substance peut èlre <railleurs un rinieni uu nu simple rcvèteuK ni
(le la surface des lames.
Cellules fixes ou cellules cornéennes proprement dites. — Ce sont des cel-
lules conjonctives de forme particulière. Elles ont été étudiées dans de nom-
./
tÈw/i
,^«A.
-,^'
M^
.^
lie. ii:i(). — (".l'jhiles fixe:» «le la curnt'c limiiainc. liiiiin',:;iiatii)ii positive nu chlorure iKor.
.1, ilaiis 1.1 plus grande parlii' dt' l'(.-p.ii>seui' de la conu'e. — li. dans les couches po>lérieiiiv>.
breux liavaux. Les meilleurs procédés pour hieu les voir sont les imprégna-
lions an nitrate d'argent et au chlorure d'or. Le nitrate d'argent peut donner
des imprégnations négatives ou positives
suivant la façon dont il est employé.
Dans le jiremier cas les cellules se déta-
chent en clair sur un fond coloré (fig. 028).
dans le second elles sont plus foncées que
le fond. Le chlorure d'or donne seulement
des imprégnations positives (fig. 020 à 031).
Elles sont distribuées avec une certaine
régularité dans les différentes parties de
lu,. (i:n. — (Bornéo liuinaine. Iiiiprci;iia- , • i -i • i • i i
, . ,, .„ ,. „ ,. , ' • la cornée et situées exclusivement entre
lion au clilorure d or. (.oii]ie ihtiumi-
(liculaire à la surface. les lames. Sur des coujies méridiennes.
Les «cUules fixes vues de profil ont l'appa- 011 voit le iiovaii allongé avec un ])ro-
rence de polilcs traînées noires entre les lamelles i i i i • c • i
.ornêciines longeineiH pfofo|>lasmi(itie tin a chaque
extrémité, le t(»ul situé dans l'interstice de
deux lames. Sur des coupes parallèles à la surface de la cornée, snrtoul
dans l(>s cas d'imprégnation au chlorure d'or, tous les détails de la cellule
se monti'eut avec une grande iieilelé. l'"lle esl l'oinit'e |iar un corps cellu-
laire de forme carrée ou polvgonale dont partent de nombreux prolonge-
ments. Sur chacune des faces du corps cellulaire on <d)serve des crrtcs d'en}-
preinfr (lig. 02*.)) parallèles entre elles, mais perpeiuliculaires à ct>lles de la
face opposée. Ces crêtes ré|)oiulenl aux sillons t|ue présentent les lames entre
(:ni!\i:i:.
1037
lcs(|iicllcs la iclliilc csl >.ilii(''('. I.cs piwdoii^cmciils smil l'cctjlignps ot se coii-
liiiiichl avci' les cn-lcs. Ils iv|kiii(IciiI stiivaiil leur diiccliou aux sillons de riinr
on raiilrc (les lames liinilaiilrs. (](>s prolon^eniciils s'aiiasloinosciit cnlrc v\\\
v\ avec n'iix des cellules voisines, translniiuaii! ainsi les (■cllnlcs (1*110 espace
iiiteilaniellaire en une sorle «le réseau.
Clic/, ccil.iiiis aiiiiiiaiiN, le rai, le coliayc. le tliicn, les jnnloii^cincnts ('clliilai:cs snnl
luliaïu's et tics laifics. Ils s'anaslnmosciil laificnicnt et iip laissent entre eux (nie de petites
mailles nrrundies. !,es noyaux sont relativement petits. Dans ces citmces l'injectioii d'air
s'étend dilTusement sans dcniner naissance à des tubes de l'.owman. — D'après la loinie de
leurs cellules llxcs, Hanvier divise les cornées des dillerents animaux en deux groupes :
cornées à cellules du type cor|)usciilaii-e (Ih)miI'. clii-vai) et nirih-es à cellules du ty|)e nieni-
liraniforme (rat, eli.).
Le noyau a iiiu' l'ornu' très vaiiahle chez l'adulle (iip. (i.L*). mais liéncralc-
mont plus ré^'ulièro (ronde ou
elliptique) chez l'ejifant et le nou-
veau-né. Il |)eul avoir jusqu'à 40 <j.
de long sur 5 à 10 a de largeur
(llenle). Il remplit une grande par-
tie du corps cellulaire. On y trouve
2, 3, 4 nucléoles. Oiielqutvs celhdes
ont 2 novaux.
\
D -
Noyci II
Les cellules fixes de la cornée et par-
ticulièrement celles de l'homme ont été
choisies par Hallowilz ccunme type de cel-
lules conjonctives pour la recherclu; du
microcentre. 11 existe d'une fa(:on con-
stante en dehors du noyau sons la lorme
de deux corpuscules (exceptionnellemenl
trois), les centrosomes, unis par un pont
de substance intermédiaire (centrodes-
mose) moins coloralile, de sorte qu'ils i)araissent parfois complètement séparés. Sa posi-
tion par rapport au noyau est très irrégnlière et sans rapport avec la l'orme de celui-ci
(lii;-. G32). Dans les cellules à deux noyaux, il y a également deux microcenlres. Chez
l'adulte au moins, ces cellules ne présentent jamais de phénomènes de karyokiiièse.
Microccnti
ic. (U2. — Noyaux et microcentres des cellule
fixes de la cornée chez l'homme adulte (iîalb
witz).
Cclluh's tnitirdli'irr^.
(le sont des globules blancs issus des vaisseaux.
Le tissu cornéen est le premier tissu dans le([uel
elles ont été observées (Recklinghausen).
Elles sont plus nombreuses à la périj)hérie de
cette membrane et là elles sont également nom-
breuses dans toutes les couches. Au centre elles
sont plus nombreuses dans les couches superli-
cielles, sans doute à cause de leur affinité pour
Toxygène.
Elles se montrent sous deux types principaux,
suivant qu'elles se trouvent entre deux lames ou
dans l'épaisseur d'une lame. Dans le premier cas
elles sont plus ou moins étalées, membraniforraes,
avec une partie renllée; dans le second cas elles sont plus ou moins allon-
gées, fusiformes, mais elles ont toujours de nombreux prolongements disposés
de la fai'on la plus irrégulière.
l'ni. (■);>;!. — Cellules migra-
trices de la cornée (Ran
vier).
[.I. DnUAULT]
1038 APPAlîFTL I)K I,\ VISION.
Les prcilongemonls se l'ont dans les sillons (jiie pn'scntent les f.icrs ries lames
et la plupart se montrent parallèles à eeux des cellnlfs fixes.
A l'état vivant, le noyau ne peut se reconnaître que dans It-s (('jlnles inlola-
niellaires très étalées; il est i)oIymorphe. T.e protoplasma contient d.is ^^ranula-
lions «graisseuses tenant sans doule à son épuisement, car les cellules s<jnt là
dans de mauvaises conditions de nutrition. Les cellules dans leur migration pré-
sentent la plus grande variété de marche. Cette marche se fait lihrenient à
travers les lames et les faisceaux.
Lacunex inlerlamellaires. — La nature de ces lacunes (ou fentes, ou espaces)
<'t leurs rappoi-ts avec les cellules lixes qu'elles contiennent ont été très discutés.
In fait est certain, c'est qu'il n'existe pas de canaux lymphatiques véritables
ayant un revêtement endothélial continu. Mais plusieurs auteurs et notamment
Waldever ont admis qu'il existe dans la cornée un réseau de canaux interla-
mellaires et que les cellules fixes ne les occupent ((ue partiellement, la paroi
(les espaces se montrant souvent séparée de la paroi cellulaire. En réalili'-. il
ne s'agit là que de rétractions dues aux réactifs employés. Les lames sont
plus adhérentes entre elles qu'aux cellules fixes, de sorte qu'une injection
dans le tissu cornéen pénètre d'abord autour des cellules avant de séparer les
lames. Comme les prolongements cellulaires forment un véritable réseau, il
est ])rohahle que les sucs nutritifs circulent (k' préférence dans ce réseau péri-
cellulaire.
4" Membrane de Descemet. — Elle est appelée encore nu-tiibrane df
Demourx, mcinhrane ha^a/c poslrricurc (Han\iei'). hinx' rlnsl/ij/n' juislérlcxri'
(Bowman).
C'est une membrane anhisle, très réfringente, ((iiume la membrane île Bow-
man. Ses deux faces sont lisses : son épaisseur très régulière est de 12 y.
vn moyenne chez l'adulte et le vieillard. VA\c est un peu moins épaisse
chez l'enfant. A son |)oiii'lour elle j)résenle des \ ciTUCosités, snitonl che/ le
vieillard. D'ailleurs d'une ïiinnx générale elle augnieiit(> d'épaisseur à mesure
(|ue U' sujet avance en âge.
En arrière elle se termine par une l'ormalion dite anneau limitant anté-
l'ieur de Schwalbe, dont il sera question à propos de la région Iralx-cnlaire
scléro-cornéenne.
Elle est très friable et présente toujours une cassure nette. Elle est très élas-
tique et lorsqu'elle est isolée elle s'enroule immédiatement sur elle-même.
L'enroulement se fait toujours dans le même sens, la face antérieure en dedans,
la face postérieure en dehors. Par une ébullilion prolongée, elle se divise en
un grand nombre de fines lamelles superposées. Ouelques réactions chimiques
(action dv la potasse, des acides concentrés) la rajiprocluMit du tissu élasti(|ue.
mais plusieurs réactions colorantes (carmin, hématoxvlim^, acide osmique)
l'en séparent nettement, (les mêmes réactions colorantes la dilTérencienf aussi.
([uolque moins bien, de la mend)rane de Bowniau.
<;oiitiaircMiciil a i.i incinliraiii' de lîdwmaii. la iiioiiilnaiio ilo Doscomot povil se rii-atiiscr.
Apivs une scclion dos couclics luordiulcs de la cdince praliquco do liiiloriour vois rcxlc-
liour, los doux lovros do la jdaio do la mombrauo ilo Poscoiuot sVoarlont on se roooui-
haiil loi;oiomoiil ou avant, suivant on cola le luodo d'onronloMionl indii|no pins hanl. Pnis.
coiîm;!-:. 1039
loisiiiic la pliiic s"(>sl comlili't! ri nM'iiiivcilc (l\'iiil(illii'liuiii. une nuiivcllc irii'iiil)raiie «le
Dcscciiipl est |)iii(iiiit(' par rciKlnIhcliiitii. I.a iiinivollc nioMilirano iw. pari pas dos l)onls di-
r,iliriflim\ m,ii< iriltl poiiil île l.i niiiv cxi le di' la [lailir ii'(iiii|iic\ illcc.
5" Endothéliiim postérieur. Il i'<l appelé encore ('ndollirUuni de In
iiii'tiihrmti' lie l)i's.ci'nicL el iin'inr '/lil /n'Umn /loxlrricur de hi, cornée (Ran-
vier), malgré son oriirinc iietlemnil im'sodermiqm'.
Il est formé j)ar mu- raiiiît'c de crlliilcs disposées légiiliérement. O sont des
cellules polygonales, la |)lii|»arl ;i •<i\ cith's, dont le diamèlrc moyen est de 2."i ;).
cl l'épaisseur de ") à <• 'a clic/ riidinnic. — I>e diamètre moyen de ces cellules
peut être mesuré indireclcmenl, grâce à un phénomène de dilTraclion qui pcul
s'observer sur une cornée en suspension dans l'eau ou nu^-mc sur le \i\anl
(l)ruault).
Xuel et C.oruil décrivent aux cellules de l'endolhélium cornéen vues di' lace
des lilaments ravt)nnés occupant le plan antérieur de ces cellules, (les lila-
ments passent d'une cellule à laulre en formant des sortes de faisceaux (jui
croisent perp(Midiculairenieul Ii's bords droits intercellulain^s. lis |)euvent être
suivis ainsi dans j»liisieurs cellules successivement. Ils sont très apparenis chez,
les oiseaux, mais ils existent également chez les mammilères. rJHniime com-
pris.
Le unijiiu occupe toule l'épaisseur de la cellule mais nel'ailpas saillie surses
faces. — Ballowit/. a (d)servé che/ le chat, le mouton et d'autres mammifères
que sa forme se modifie a\-ec l'âge. (Ihez les animaux jeunes, ces noyaux
sont ronds ou elliptiques, plus tard ils deviennent léniformes ou même en fer
à cheval. Aucune modification analogue n'a été observée chez riKinnne. mi'me
lorsqu'elle a été recherchée (Asayàma).
D'après Hallowitz, ces cellules ne se nmltiplienl que dans les ])i'emiei's temps
de la vie (jusqu'à 2 ou 3 mois après la naissance chez le chat). Plus tard, elles
ne présentent jamais de figures de karyokinèse. La cornée augmente
d'étendue; mais elles deviennent elles-mêmes plus larges en même temps que
leur noyau devient plus volumineux.
De ini-nie (|ue les cellules lixos de la cciinée. les cellules de cet eiidolhéliiim tuiL elé
prises comme type pour certaines études cytologi(iues. Ballowitz y a trouvé d'une façon
constante une volumincuge sphère attractive contenant un niicrocentre. Dans les espèces
nii les noyaux de ces cellules se courbent à mesure que Faninial vieillit, la splière occupe
la concavité du noyau et c'est sa situation qui entraîne les changements de forme de
cette partie de la cellule. Parfois la sphère sort de la concavité du noyau et alors celui-ci
prend une nouvelle courbure en rapport avec la nouvelle position de la sphère. Ballowil/.
considère cette migration de la sphère, et la modification de courbure du noyau «jui eu
résulte comme un phénomène de rafraîchissement de la cellule, destiné à remplacer le
rajeunissement qui se produit dans d'autres cellules, par le fait de leur niulli|dicalion.
Circulation de la cornée. — La cornée normale de l'homme ne possèdi'.
sauf dans ses parties périphériques, ni vaisseaux sanguins, ni vaisseaux Ivm-
phatiques. Les sucs nourriciers circulent dans les espaces contenant les cellules.
Chez quelques poissons osseux, la carpe en particulier, la cornée est vascu-
laire pendant toute la vie.
On attribue ordinairement à la cornée les fins vaisseaux occupant la région
du limbe scléro-cornéen sur une largeur de l millimètre environ et situés sur
deux plans. Le réseau superficiel est formé jiur des anses capillaires dont la
L-l. DRLAULT.]
10(jO
AI'PAI^EIL IjE la V1.<IÛN.
Fiii. (y.\\. — Nerfs de la cornée (lapin).
(I)"nprès Ranvier.)
convexilé est tournée vers la cornée. Le san^r vient des artères cillaires anté-
rieures et retourne au plexus veineux épiscléral qui se jette dans les veines
biliaires antérieures. Le réseau pro-
fond présente un degré de dévelop-
pement très variable. Il est formé
également par des anses; celles-ci
proviennent des vaisseaux qui ac-
compagnent les nerfs à leur entrée
dans la cornée (Berger).
Nerfs de la cornée. — Les
nerfs de la cornée proviennent des
nerfs ciliaires(voy. Nerfs du tractus
uvéal). D'après Ranvier, ils pénè-
ti-ent dans la sclérotique à peu de
dislance de la cornée, se dirigent
vers celle-ci, et à sa périphérie
forment un ])lrxu< annulaire com-
posé de fiiires dépourvues de myé-
line et surtout de fibres à myéline.
De ce premier plexus j)artent des branches de dimensions variables qui pénè-
trent dans la cornée par sa périphérie à des intervalles assez réguliers et s"y
ramifient en se
' ' rapprochant de sa
face antérieure.
1) 'a près Dogiel. 60
à 80 petits troncs
j>énètrent ainsi
dans la cornée, la
plupart (40 à oO)
jilus près de la face
antérieure, les au-
tres (20 à 30) plus
près de la face pos-
térieure. Ces rami-
(io.j. — Coupe transversale d'une cornée de lapin colorce ri- r i
' ,, j. /., • V Jications foruienl
au chlorure d or (Hanvier).
Celte coupe nionlre une portion du plexus rondamenUl. des fibres perforantes (pi\, r -
le plcxu-; ïoiis-épilhélial, le plexus intra-cpitliélial (pi) et les boutons terminaux, occupant toute lé-
tendue de la cor-
née au voisinage de sa surface, j>lexu.< fandamentaL Les branches partant
de ce second plexus vont directement en avant, perforent la membrane de
Uowman (branches jH'iforantes) et arrivent au-dessous de répithéllum oii
elles forment un troisième plexus constitué par des fibres très grêles, ple.ru.<
■<ons-(''pit/iértal. Les fibres fournies par ce j»lexus pénètrent dans répitbélium
et leurs ramifications se distriliucnt surtout dans les parties sup<'rliciell«'>
de Tépithélium au-dessous des cellules aplaties, formations que Ranvier con-
sidère onrore ronime nu |ilt'xus. plr.rus infra-rpll/irlial. Enlin les libre'* si-
i!K(ii(t\ itr MMi'.i: sf;r.i-i!n-f:r)i!\i:i:N.
]0k\
IcniiiiKMil par (li's hoiilnns. — Dans aiiriiii de ers |tlt'Xiis. il n'cxislc de cellules
lieiveiises.
La |tlii|)ail i\r> lilins iici'\ ciises [icrdeiil leur iMyi'-liiir ail niveau du Itnrd de
la eornée. Kn'M|ueiii
Mienl, une lihri' à ,,_^^,. /j^^^^^'i^'^^iJ^i'^!^-^^
Ml véline, a|tiés èlre
devenue une liltre
pi\lc, se revêt (liiii
petitsegmenlde myé-
line, puis redevient
une iihre pâle. —
A ce iii\('aii. Hanvier
a vu souvent les cv-
lindres-axes nus |)ro-
veuant d'un petit
groupe de libres à
myéline s'accoler en-
semble et prendre
l'apparence exacte
d'un cylindre - axe
unique. Dans le
plexus tondamental. cmp,. pamllèle à la surface comprenant répithéliiiin et qncliiufs miuds du
on voit des rameaux plexus fondamental ; elle est vue par sa face profomii-.
voisins s'accoler, mê-
ler intimement leurs libres et se diviser ensuite de la l'ai-on la plus irrégulière.
Les nerfs passent dans les diverses parties de la cornée. Ils entrent parfois
en contact avec les cellules fixes, mais ils ne sont pas logés d'une fai.on prépon-
dérante dans les espaces interlamellaires qui contiennent les cellules. — Tous
les troncs nerveux de la cornée sont aplatis suivant la surface de la membrane.
Les fibres perforantes proviennent du plexus fondamental, cependant un
certain nombre vient directement du bord de la cornée, (liiez Tbomnie, on les
voit quelquefois se bifurquer dans l'épaisseur de la membrane de Bowman.
Arrivées à la face ])rofonde de l'épitbélium, les fibres perforantes se divisent
brusquement en un pinceau de quelques fibrilles, parfois jusqu'à 20 qui s'écar-
tent d'abord les unes des autres, puis se dirigent parallèlement vers le centre
de la cornée (fig. 1)30). Ces fibrilles forment le plexus sous-épithélial. Les fibres
terminales sont de grosseur inégale. Les boutons terminaux ont un diamètre
double de celui des fibres qu'ils terminent. Ils restent toujours au-dessous de la
surface de l'épitbélium.
l'ic. (i:i(i. — Plexus nerveux sous-cpilliclial (euriiee de lapin
colorée au chlorure d'or). (Ranvier.)
B. — REGION DU LIMBE SCLERO-CORNEEX
Cette petite région est importante à connaître, puisqu'elle joue le rùle prin-
cipal dans l'excrétion de l'bumeur aqueuse et que c'est le lieu où l'on incise la
coque oculaire dans la plupart des opérations sur le globe de l'œil. Elle a été
l'objet de nombreux travaux, souvent contradictoires. Nous la décrivons sur-
tout d'après Rocbon-Duvigneaud (IS02).
l'OIHlER ET CUAUPY. — V. 66
[.1. DRUAULT.]
1042
APPAREIL DE LA VISION.
L'union des deux mem])rancs se fait suivant une surface un peu plus rétrécie
en avant qu'en arrière. Ainsi, sur une coupe méridienne, la li^'-ne d'union de
la cornée avec la sclérotique est si oblique par rapport à la surface de ces niein-
hranes que son extrémité antérieure se raj)proche plus de l'axe de Vo-W que son
extrémité postérieure, surtout en haut et en bas (fifr. 041 et 718).
A ce niveau, il se produit un cerlain nombre de modifications dans les divers
plans de la membrane fibreuse de l'œil : — L'épithélium cornéen se continue
avec l'épithélium conjonctival, pavimenteux, stratifié en ce point, mais qui
deviendra bientôt cylindrique. La membrane de Bowman se continue avec la
membrane basale de l'épithélium conjonctival, mais, à cause de la grande
différence d'épaisseur, elle semble disparaître complètement.
Les couches tout à fait superficielles du tissu propre se continuent avec le
chorion ou derme conjonctival, mais la presque totalité de ce tissu se continue
avec celui de la sclérotique sans changement notable de structure; toutefois
il perd sa transparence. Dans cette couche on trouve, près de la face profonde,
le canal de iSddcrtim, et, en dedans de celui-ci, une formation spéciale, le n//>-
tème trabéculaire scléro-cornéen.
C'est dans celte formation que se terminent la membrane de Descemet et
l'endothélium (|ui la tapisse.
Canal de Schlemm ou Sinus scierai (Rochon-Duvigneaud). — 11
a été découvert par Schlemm (1830). Sa nature a été très discutée. C'est un canal
veineux annu-
Rés. vein. viarg. de la cornée
Canal de Schlemm
laire, aplati de
dehors en de-
dans, mais gé-
néralement un
peu plus large
e n a r r i è r e
([n'en avant.
Par sa face ex-
terne et ses
bords il est eu
n- ■ • ■ ; ; 17 w „;.„•; ra|)port avec
lies. vetn. episclo'al y . du muscle cit. 11
,, , , le tissu scierai,
FiG. 637. — Canal de Sclilemm vu par sa partie interne (Lcbcr).
. , et par sa face
Le segment rcprésenti'^ fornip un véritable plexus dans la plus grande parlie de >i^n .
étendue. Le réseau veineux épiscléral, figuré en Meu clair, est situé dans un plan plus interne avec le
superficiel. système trabé-
culaire scléro-
cornéen. Dans la plus grande partie de son étendue, c'est un canal sini|)lo. de
forme irrégulière, mais dans presque tous les yeux il existe quelques j)oints mi
il se divise en deux ou trois canaux secondaires. D'ailliiirs, chez certains ani-
maux (boMif, porc), il est remjdaeé, dans toute son étendue, i>ar une série de
petits canaux anastomosés (Mitre eux.
Structure. — 11 n"a pas de paroi s|iéciale. saut" rendt^iiéliuin et une
mince couche riche en lihrillt^s élasti(|ues. Il est creusé eu jdein tissu scierai.
C'est, comuK^ ]v dit UocliDU-lhivigneaud. un véniable sinus analogue à ceux de
i;i;(.hi\ hi LiMi;!'] >":i.i;i;o-(:()ij\i:i:\. loijij
la tliiir iiitTc. Sa casilc csl la|»iss(''(' par un niddl Ii(''|iiiiii iloiil les iioxaiix soiil
licaiinnip plus lappruclirs sur la paroi iiilcriir (iiir sur rcxirriir. (le l'ail lient
peut-être à Cl' (| ne la parm mirriic csl |)ltis mi moi lis n'I i aihc (| lia ml on ri'xaniinr.
Veines communicantes. — Le canal lir Sdilcmni <'unMniini(|iie avec dos
\cim's (l'iiii calihic inlcrii'ur an sien, sahoncliant siirloiil an ni\caud(' son
bord |)osl(''iM('nr, (|nrl(|mTois en un [lointdesa pai'oi r.Nicnic, d se diri;^('anl en
arrière elcn delntrs. Aj)rès (|iiel(|ues Midliinèlres de Irajel iniia-seli'ral, ces \ei-
luiles devieMiieiil épisclérales. hllles elieminenl souvent par conijles, chaque
couple (Haut accoMipagné d'une artériole. IJIes (uit la même sIiik liire i|iie le
canal, mais une forme réiiulièremenl arrondie.
l'rrinrdhililr 'le la /turai iulcrnc. — Il csl admis f;t'iicialciiiciil i|ii(> lliinnciir a(|ueusL'
csl exercice priiicipaleinenl par le canal de S(;lilciiim cl ([u'cllc pcuclre dans c(;lni-ci on
Iravcrsanl sa paroi inlcnic, mais le mode de i)cnclralii>ii cl siirloiil rcxisiciicc (roriflccs
licanls dans celle paroi onlcli'! heauconp .liscutc's.
Sclivvalltc admcl ces orillccs cl les assimile à des alioiiclicmciils de l\inplialii|iies dans les
veines. Lel)Ci- a dénionlré, an conlraire, (pic les malicres pulvérnlcnlcs les pins fines, ne
passaient pas à lijivcrs celle paroi. Uochon-Dnvifiiieaud a fait la même dcmonslralion poul-
ies i;loliules graissenx dn lail. Kiilln les oxanums liisloIof;i([nes (pii ont pn cire faits de cette
paroi (llcisralli) ont nKMilrc ipi'ellc clait tapissée par nii eiidolhéiinm conliim. sans trace
d'orilii'es. — (^elle ([ueslion est connexe avec celle du conlcnu du r.iiial.
('onLi'.nu du canal de Schlemin. — Snr les conpcsd"\cnx normaux préparés |iar l(>s procédés
oi'dinairi'S, on ne tionve jamais de i^lolmles ronges dans le canal de Sclilcmin pas pins
(jue dans les veinules inlia-sclérales (pii en parlent. Au contraire, dans certains cas (plan-
come, |)endns, ])osition déclive de la tèlc), on le trouve rem|)li de sang-. — .\iissi l)caucon|)
<l'autcurs (Scliwallje, etc.) ont .idmis «[ne, sur le vivant, il contenait scnlemenl de riinmeur
aqueJise, le considcranl comme un espace ai;randi du r<'licnlum scliMo-corncen, c'est-à-dire
comme un espace lyinpiiali(pic. Aujourd'hui on admet iiénéralement ([ne son conlenu normal
est du sang- veincn.x à pcîine dilué i»ar le minime courant d'humeur aqueuse traversant sa
paroi inlcrne. I)'a|)rcs Nuel et IJenoît, l'absence habituelle de sang- sur les préparations esl
due à ce qu'après la mort l'humeur aqueuse continue encore pendant un cerlain temps à
s'écouler par cette voie. Si le canal de Schlemin reste rempli de sang- dans les ycu.x g-lau-
comatcux, c'est que l'éliminalitui de l'humeur a(pieuse est cnlravée.
Ple.Tiix de Leher. — (^e terme doit designer non seulement le canal de Schlenmi, mais
aussi un cerlain nombre de veinules avoisinanles, dont les unes représentent des branches
de bifurcation du canal, les autres des vaisseaux elTérenls allaiil rejoindre les veines
épisclérales (Rochon-Duvigneaud).
Système trabéculaire scléro-cornéen. — Sur les (-on])es méri-
dieuues, il a une forme triangulaire (fig. 0.38). Le jjIus grand côté, long de
l uiilliuiètre, interne par rapport à l'axe de Vœ'û, répond à la chambre anté-
rieure. Le coté postérieur, qui est le plus petit, répond au tissu scierai, et le
coté externe au canal de Schlenini et au tissu scierai. — L'angle antérieur se
continue avec la membrane de Desceinet et son endothélium; l'angle posté-
rieur est en rapport avec l'insertion du tendon du muscle ciliaire, et l'angle
externe est en plein tissu scierai.
L'ensemble de la région est formé par un système de Irahécnles arrondies
s'anastomosant entre elles et formant ainsi des mailles.
Sur les coupes méridiennes où le système trabéculaire forme le triangle
décrit ci-dessus, les Irabécules ayant des directions plus ou moins obliques |)ar
rapport au plan de la coupe, on n'en voit que des fragments isolés, mais ces
fragments sont tous dirigés à peu près parallèlement à la surface cornéenne,
s'étalant toutefois un peu en éventail, c'est-à-dire convergeant en avant etdiver-
00.
'.1. DRUAULT]
10^1 il
Ai'rMîKii. m; i-\ \ision.
ticUJil l'ii arriri'c. (>ii |»(!iil coiiii)!»-!' de 12 ;i 2(1 |)l;iiis de Irahi'ciilr- en aiTiric <l
seulciiiciil (|iicl(|ii('s-iiiis m a\aiil. Kii ihiIit. ces |tlaiis smil |ilii.s seri'ôs on
aA'aii ( .
I^cs Irahi-ciilrs et les mailles cliaii^'eiil dr lui'ine sui\aiil les jxiiiils considé-
rés. Kii allant des parties superficielles (internes) vers les parties profondes
(exiernes) et vers l'angle antérieur, les trabécules deviennent plus larges, sans
s'épaissir, et les mailles plus
étroites. Vers l'angle antérieur
et dans les plans profonds, les
trabécules se transforment ainsi
en lames perforées. Le milieu
des couches internes est forme
de mailles allongées dans lesens
anlér(>-|»ostérieur (fig. 030).
I.uidis ([ue les mailles plus pe-
liles des j)arties antérieures el
postérieu resdes mêmes couches
ainsi que celles des lames ex-
ternes sont allongées dans le
sens transversal. Ces dernière^
doivent donc être agrandies pai-
la contraclidu de liris et sur-
tout du nuiscle ciliaire L\sa-
vama ).
Vcit
— l)'aj)rès
trahécule <>sl
Sclérotique
Muscle ril.
Structure.
llanvier, ( ha(|iu
constituée par trois couches
concentriques qui sont un ou-
dol hélium superficiel. une
écorce épaisse et un axe. —
\.'en(l()(/iéHu))i est lormé pai-
de larges cellides dnnl les
novaux sont situés d»' préfé-
rence dans les angles de bifur-
cation des trabécules. C'esl
niauirt'stement IV'ujuivaleut de
celui (]ui tapisse la membrane
de Descenu't. 11 en dilTère en
ce que les cellules sont plus
larges i-t beaucoup |)bis minces. — l.'rnurr l'orme environ les dtMix tiers de
l'épaisseur des trabécules; elle es[ très légèrement slriét>. ciuume si elle étail
l'urmée elle-même de couches concentriques. Klle est |>lus épaisse chez l'adulte
el le vieillard (pu' che/. reniant. De plus, che/. le vieillard, sa surfac(> devi.Mil
irrégniière. bnsselétv et les trabécules preinuMit tiuel(]Ut^rois une apparence
m(iniliroruu,>. Ces caractères la rapprochent delà uuMubrane de Descemet. Elle
est moins épaisse, mais lescellules qui la recouvrent sont moins épaisses égale-
l'i.
li:;S. — Sysièmc tralx'fulairc sclc^ro-coniéon
(le l'iKiiiiiiic. — Gr. 165 I). (l{oclioii-l)uvii;neaiul).
Ci'lir liiiiii'c ist 1111 .•iiirandissciiioiil du soîriiioiil corri'siidinl.inl Ai
l.i li-iiiT 71S.
i;i:iil(t\ hi i.i\ii;i-; -( i.i.im i-i :(ii;\i:i;\.
104f.
4:/
,>y/
Ï-Q
'^^
Xm/aii .-
Trab.
'-•" /ttiut
Trab.
y plan
Trab.
iili'lil . ( /csl \ l'.'iisriiililalili-iiii-iil iiiir |)i'nilii( i Kiii dis rrll iili"> riiili il lii'j i;i Ic^ cniii liic
la mciiiliiaiic di' hrscciiirj . l'a.iw est \ a^: iiriiicn I lilnillaiir : ("c-l iiiic conlj-
imali(ni (lu lissii pi-ctprc de la idiin'c. Il \ cxislc df^ lilnrs (•lasli(|iit's assez.
iioinhriMiscs (de I jclM-Vollaio).
Les |)ai'ois de l'espace scli''r(i-c(»nH'Tii «oiilenaii I le svsièiiie lral»r>ciilaii-e soiil
lapissées d'eiidnlli(''liiim en coiiliiiiilh'' a\('r (•cIim des li'ahr'cides cl de la iiieiii-
hraiie de Descemcl .
haiis l'aiiiilc aiilciiciir, les Irabéculos. devenues des lames, se conlimieiil avec
les conciles les |tlus iiileiiies de la cornée. La zone de Iransitiori esl désignée
sons le nom d'mnie"" limilanl anléricur par Scliwalbe. Elle est rornn''C de
lames perforées et anastomosées, ayant la même structure que les travées dont
elles sont une continualion. A ce niveau, la membrane de Descemet el Tendo-
lliélium (|ni la recouvi-e s'amincissent considérablement et se laissenl Iraxcrser
par des jirolonge-
oienls du (issu pro-
pre de la cornée ([ni
formeront la cliar-
pente des lames cl
des travées dn réti-
oulum scléro - coi-
nùen. A ces prolon-
yemenls lihren.x, la
mend)rane de Des-
cemet et son endo-
Ihélinm i'ormenl l(>s
minces gaines qui
ont été décrites plus
haut.
En arrière, les
(rabécules se termi-
nent brusquement
dans le tissu scierai.
Les plus superficiel-
les semblent se con-
tinuer avec le tendon du muscle ciliaire. A ce niveau — angle poslérieui- de
la région trabéculaire scléro-cornt'^enne — la sclérotique présente une sorte de
faisceau circulaire mal délimité, auquel Schwalbe avait donné le nom â'an-
ncau liniiUint pn^lrrii'ur.
Chez ic fœlus, le système trahccalairc est lieaucoup plus étalé et occupe tout l'angle irido-
cornéen. Le pnss?.ge à la forme adulte est dû plutôt nu refoulement en dehors des trabé-
cules qu'à leur résorption.
Rainure sclémle. — Cette désignation es( employée souvent dans les huvaux cuncer-
uant la région. C'est le sillon produit pav Varracltement du système trabéculaire scléro-
cornéen. (1ueh|ues auteurs y comprennent le canal de Schlemm.
A.J^^
l'ic. (j:!!). — Syslèmo Iralicculaire sclero-cornéen : laniçlles
(icielles vues de la chambre aiUérioure (homme). — <lr.
( lîochon-Duvianeaudl.
<u|ier-
i:i(l II.
[.1. DItCAUr.T
1046 \ri'Alii:iI, liK LA Vl<|(i\.
C — SCUIHOTIUIK
La forme et les rapports extérieurs de la sclérotique ont di-jà rW- rtudiés à
propos de la conrormation extérieure du globe de l'œil.
KUe est d'une couleur blanche qui, à l'état normal, transparait à travers l;i
tonjonctive. (^hez l'enfant et quelquefois chezl'adulte elle a une nuance bleuâtre
i[ui tient à ce qu'elle a alors une certaine translucidité et qu'on voit le noir de-
là choroïde au travers. Au contraire, chez le vieillard elle prend une teinte jau-
nâtre.
Son épaisscLir est eu moyenne, d'après Sappey, de 1 millimétré au voisinage
du nerf optique, de 0 mm. 8 au voisinage de la cornée, deO mm. 4 à 0 mm. ;J
sur la partie movenue du globe de l'u'il.dans riiitervalle des muscles droits, el
seulement de (I mm. 3 dans les points qui correspondent aux tendons de ces
muscles. Elle est plus mince chez l'enfant. Chez l'adulte, l'épaisseur de la sclé-
rotique serait un peu plus grande chez rhoimnc f[U(' (liez la Crmiiie. mais dlr
\arie surtout avec les individus.
Son pailla moyen esl. d'après ïestut, de 1 gr. 17. la cornée en étant détachée.
C'est un peu moins du sixième du poids moyen du globe de l'o'il.
La surface interne, concave, est d'une coloration brune tenant aux cellules
pigmentées (pii existent à ce niveau. Elle esl en rapport avec la choroïdi" dans
la plus grande [)artie de son étendue, avec le corps ciliaire et la racine de l'iris
en avant. Les deux mendiranes fibreuse et vasculaire sont unii's par un tissu
conjonctif lâche dans toute leur étendue et plus solidement en (jnelques points
par les vaisseaux et nerfs entrant ou sortant, le pourtour du ncrfop!i(pie el
surtout l'inscrlioii ciiculain» du tendon ciliaire.
O/v/Zccs. — Ce sont les lieux de passage des vaisseaux et neil's. Ils sont assez
luuiibreux :
\.'()ri/ii-(' ilii )ii'r/' (ij)lnjiii' est situé eu detlaus du j)ole postérieiu" Av IlcII.
Il a une loi lue eu tronc de cône. Au niveau de la face externe dc^ la sclérotique.
sou diamètre est de .1 millimètres environ : au niveau de la face int(>rne. il esl
seulcMuent de 1 mm. ">. Sou axe est ordinairement perpendiculaire à la paroi
sclérale. mais peut présenter une certaine obliquité par rapport à celle-ci. —
L'union de la sclérotique avec les gaines du nerf a été étudiée h |U"op(»s de
celui-ci (I. III. p. 7S7).
Les orifices des nrlères. et m-rfs rHiaires j)0'<lérieur'< S(MiI grou|ié^ autour de
Torilice du nerf o|»ti(]ue et surtout à sa partie externe. Ils sont au munbre de
1") à 20. dont '2 détachés en avant. — Ces deux derniers .sont situés dans le
plan horizontal, riiii eu (Ie(l;iu<. j'aiilre eu dehors, à (|ut>lques millimètres eu
avant des autres. Ils sont destinés aux deux artères ciliaires longues postérieures.
Le trajet inlra-scléral de ces artères est extrêmement oblique. Elles transpa-
raissent extérieuremeul el [teuxcut servir à l'orientation du globe oculaire,
comme il a été dit plus luiul. — (Juaiit aux autres orilices. ils laissent passer
les artères ciliaires courtes postérienri's et les nerfs. Leur trajet est générah'-
ment un peu obrupie eu a\aut et eu dehors, lu,li^ de direction variable. Il n'v
a pas d'orilice V(>ineu.\ dans cette région. Dans l'épais.seur même de lascléro-
ticpu". autour de l'orilicedu nerfoptiqu(\ les artères ciliaires courtes forment par
s(:Li;i;()Th)i:i.:
1047
leurs anasiomoses, un anneau vasculaire : cercle arlériel tic Ziiin ou de llaller.
Les ori/icc^ tlfx vi-iiie^i rorliciut'ffxcs sonlsilnés un peu en arrière de l'équa-
lenr. (Jes f»ri(ices sont au nouihrc de 4 et (lis])oscs d'une l'açon assez régulière
dans les méridiens intlinés à 4'j" en haut et en dedans, en liant et en dehors,
en lias e( en dedans, en has et en dehoi's. Leur trajet intra-scléral est ohlique
en ariièic, en all.iiil \('rs la surface extérieure.
Les orifirt'x des aiières et veines cUiaire.'i (inlérieures sont disposés au pour-
tour de la cornée. Ils sont plus petits que ceux des artères postérieures.
Structure. — La slruclnre de la sclérotique est analogue à celle de la
suhstance propre de la cornée, mais heancoup plus irrégulière.
La masse principale est formée de fahceaux cvrijonctifs s'enlrelaçant dans
^ô:;^°ë.
Nerf
optique
i . fiCOvicL' ■
Fio. G40. — Tissu clasliciue ilc la p.irlie poslérieiue de la sclcrnliciue et de la lame criblée.
(D'après une préparation de de Lieto-Vollaro.)
Le lissu élastique est (iffiiré en noir, ainsi que la pigmentation de la choioïJe et de l'épilhélium i.igmentaire
de la rétine.
tous les sens. D'après Waldeyer, les faisceaux à direction équatoriale et méri-
dienne sont les plus nombreux. Autour du nerf optique, les fibres méridiennes
prédominent vers la face choroïdienne et les fibres équatoriales vers la face ex-
térieure. En avant, les tendons des muscles droits augmentent le nombre des
fibres méridiennes, mais au voisinage du canal de Schlemm les fibres circu-
laires reprennent une certaine prédominance.
D'après Ischreyt, la disposition des faisceaux constituant la sclérotique est
plus irrégulière dans la partie postérieui-e du globe. Au niveau des insertions
des muscles droits, les couches superficielles de la sclérotique sont formées sur-
tout de faisceaux circulaires (équatoriaux). Les faisceaux tendineux des mus-
cles s'3' enfoncent obliquement sous un angle de 30". Les muscles obliques
s'insèrent sous des angles encore plus aigus, de sorte que leurs faisceaux tendi-
neux paraissent plutôt s'appliquer h la surface de la sclérotique que s'y enfoncer.
00..
[.1. druault:
loits Ai'i'\i;i:iL 1)1-: la vision.
Los faisceaux sont formés de fibrilles conjonctives sondt'-cs par un ciment, f^es
fibrilles j)araissent identiques à celles des aponévroses. Elles sont un peu difîé-
renles de celles de la cornée qui sont très hygrométriques. Ainsi par macé-
ration dans l'eau, la cornée se gonllc. tandis que la sclérotif|iK' conserve son
épaisseur normale.
La sclérotique contient en outre des Jibres élasliqucs. Elles sont plus abon-
dantes dans les couches superficielles, les couches profondes et au niveau des
insertions des muscles. Elles sont très nombreuses en avant, autour du canal
de Scblemm et au voisinage du réticulum scléro-cornéen et de l'insertion du
muscle ciliaire; dans ce dernier point, on les rencontre surtout à la périphérie
des faisceaux conjonctifs. En arrière, au niveau de l'entrée du nerf optique, il
existe un lacis circulaire de fibres élastiques autour de l'orifice. (»t la lame criblée
elle-même est formée presque entièrement de fibres élastiques (fig. OiO). (>es
fibres sont toutes perpendiculaires à l'axe du nerf; elles se continuent avec celles
de la sclérotique et des vaisseaux centraux. Cbe/ le nouveau-né. la lame cri-
blée contient beaucoup moins de fibres élastiques (Saltler. Slut/.er. Kiribuchi.
Ischreyt, de Lieto-YoUaro).
Entre les faisceaux se trouvent des cellules fixes et des cellules migratrices
situées dans des lacunes. Ces cellules sont semblables à celles de la cornée,
mais moins nombreuses, surtout les cellules migratrices.
Dans la sclérotique. f»n trouve encore des cellules pigmentées analogues à
celles de la choroïde. Chez l'homme, on les rencontre principalement le long
des vaisseaux et nerfs traversant la choroïde. Chez quelques mammifères et
quelquefois chez l'homme, il en existe d'autres qui sont disséminées dans
l'épaisseur de la membrane, surtout |)rès de son union avec la cornée.
Vaisseaux et nerfs. — La sclérotique est très pauvre en vaisseaux et
en nerfs. Sa nutrition est assurée par les rameaux d'un réseau arléviel à
larges mailles, situé à sa face externe et la recouvrant dans toute son étendue.
Ce réseau j)rovient des artères ciliaires courtes postérieures et surtout des artères
ciliaires antérieures. Il est beaucoup plus riche en avant dans une zone péri-
cornéenne large de .'i à 0 millimètres. En arrière il «■oinnuinique avec un réseau
analogue alimentant la gaine fibreuse du nerf optiqui'.
Les veinules sclérales se rendent dans un réseau semblable qui se déverse
dans les veines ciliaires antérieures, dans les veines vorticineuses et dans de
petits troncs veineux indépendants (veines ei/itiins eo/n'te.<) mêlés aux ar-
tères ciliaires mais ne pénéirani pas dans la paroi sdérale.
La sclérotique ne possède pas de vaisseaux h/inplinliqurs véritables, mais
seulement des lacunes lympbaliijues. Leur contenu se déverse dans la cavité
(le la capsule de Tenon et dans l'espace supia-ilioroïdien.
On admet généralement que \es /Jlels nereex.r sont très rares, mais. d'aprè<
Hach, ils sont r(>laliveni(Mit assez nombreux pour un tel tissu. — Us provien-
nent des nerfs ciliaires à leur passage à travers la srlêrotiiiue cl dans leur tra-
jet sous-scléral. Us naissent |)rinci|)al(>ment dans la région entourant le nerf
opli(|ue et dans la région ciliaire; ceux ([ui naissent dans l'intervalle pénèlreiil
souvent dans la sclérotique avec des vaisseaux sanguins. D'ailleurs lesraniili. a-
tions des nerfs dt> la scli'-roliipie acconipagiUMit rrt'(]urnini(Mit les vai>scau\.
II{|S. \0ii9
siirloiil les arlt'-rcs. (les nerfs soiil runin's de CiNrcs ;i iiiyrliiic el de fihros sans
invi'linc. Ils sf disl lihiicnl surtout aux deux tiers iiileriies de l'éj)aisseiir de la
nieiiii)raiie. ih (nV-i'iilnil des aii.isidiiioses. Les lermiiiai-oiis, très i-aniifiées,
sont seniltlal)les à relies ([u'uii trouve dans les tendons et l(^ tissu eonjonctiC dense
en ^n'iiéral. Il existe des terminaisons nerveuses pour les parois vaseulaires,
des terminaisons sensitixes lilires et craulres, sans doute de nature trophique,
qui sont appliquées sur des cellides eonjonclives. — D'après Smirnow, quel([ues
eellules nerveuses niultip(daires se rencontrent le lonjj; de ces nerfs.
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MEMBRANE VASCULAIRE
La iiifinhrane vosrii/aire ou traclus. rivéal^ est caract«''risée surtout par une
grande richesse en vaisseaux et en nerfs, de nombreuses cellules conjonctives
ramifiées et pigmentées, et des muscles. On la divise en '.\ parties qui sont, vn
allant d'avant en arrière :
\. L'iris.
B. La zone ciliaire.
(1. La choroïde-.
A. IRIS
L'iris est, comme il vient d'être dit. le segment antérieur du tractus uvéal.
Son rùle essentiel est celui d'un diaphragme avant pour action de limiter la
quantité de lumière qui entre dans l'œil et de ne permettre le passage des
rayons lumineux que dans les meilleurs points de l'appareil dioj)trique oculaire.
Il semble avoir encore un rùle, d'ailleurs très discuté, dans la résorption de l'hu-
meur aqueuse.
Situafion et rapporl-^. — L'iris est tendu dans le plan vertical formé par
l'orifice antérieur de la sclérotique. Sa face postérieure s'applique sur la face
antérieure du cristallin. Sa face antérieure est tournée du côté de la cornée,
mais ne la touche jamais à l'état normal. Il baigne dans l'humeur aqueuse et
divise l'espace qui la contient en deuxcompartiments, la chambre antérieure
1. Nummû ainsi à cau^f ui- ?.< ii»emlil.Tnee avec l'enveloppe d'un grain de raisin noir : uva. raisin.
'-'. Dans beaucoup d'ouvrages d'anatomie, le nom de clioroïde est employé pour l'ensendile des deux parties
postérieures désignées alors individuellement sous les noms de choroïde proprement dite et corps ou zom-
ciliaire. En réalité le corps ciliaire est aussi indépendant de la choroïde (aux points de vue anatoraique, physio-
logi(iue et path(dogique) que de l'iris. D'ailleurs la division immédiate du tractus uvéal en trois parties est en
accord avec le langage ophlalniid<)gi((ue ciinraiil.
M. DRUAULIW
1050
ArrAiiEiL D1-: la visiun.
et la chambre postérieure. Sa racine est accolée à l'extrémité antérieure du
corps ciliaire.
Forme et dimensions. — C'est une membrane discoïde perforée au centre
et plane dans son ensemble. Lorsque l'œil regarde au loin, les parties centrales
sont légèrement bombées en avant. Dans la vision de près, elles se bombent
encore davantage et les parties périphériques se dépriment légèrement en arrière.
Son diamètre est de 1.3 millimètres et son épaisseur d'un tiers de millimètre
environ.
Face antérieure. — Elle est remarquable par les irrégularités de sa sur-
face et par sa coloration.
La face antérieure do riris paraît, déjà à l"<i'il nu. anlVaclueuse et irrégu-
C, cristallin. — CD, coinc'e. — CS, can.il de Sclilemm. — /, iri>. — MC, nius>lt'
ciliaire — PV, veine ciliaire anti'rieure. — R, rétine. — S. sclcroti(|(ie. — Z, zonnle. -
Pour les drtails, voir plutôt les fijinres 642, 71! et 718.
lière, mais pour bien voir le dessin de ces irrégularités, il convient de se
servir dune forte loupe. Elle est recouverte, dans son ensemble, par li's saillies
demi-cylindriques de trabécules à direction radiaire. A l'union du tiers interne
avec les deux tiers externes, ces trabécules s'anastouKiseiit et circitiiscrivent
des dé|U'essions à contours arrondis ou ])olvgonaux. Cette région est le }ictU
cercle de l'iris. En dedans de lui, est la zone pupillaire de la face antérieure de
l'iris ; en dehors, est la zone ciliaire. Dans la moitié externe de celte zone
ciliaire, on voit quelquefois des plis parallèles au bord de l'iris, ce stuit des rides
de contraction.
La couleur de l'iris présente de nombreuses variétés étudiées avec détails par
les anthropologistes. On sait que ces variétés ont des rapports avec la couleur
des cheveux et qu'avec celle-ci elles dilïèrent notablement suivant les races. Les
enfants naissent pour la plupart avec des iris bleu foncé. Celte coloration se
modifie plus ou moins pendant les premières années de la vie.
llilS. lOôl
l.ni'S(Hic l'iris csl (le liiiilc rdiiccc, l)ruiic nu nuire, ccllr colllrui' <'st (lue ail
|ii::iiiriil (1rs oouclu's aiil('iiciir<'s. Au contraire, dans los iris di' teiiili' claire.
Iilt'iic ou lirisc, ce |»i^iii(Mil. des couches antérieures (>xisle à peine, mais celui
lie répillicliuni postérieur est aussi alumdant et on admet ([ue c'est sa teinte
noire qui, vue à travers les foudics anli'rieures agissant comMic miliru lioulde,
parait bleue si l'iris est mince, ^rise s'il est épais. L'iris est souvent tacheté de
points noirs, dus à des dépôts de pigment. Chez les albinos, le pigment de
lépithélium postérieur manque également et l'iris est presque transparent. Il
|iarail' rouge grâce à la coloialinn d(> ses vaisseaux et aux reliefs ronges du
lond de l'ieil.
Pupille. — La [)upille ou pinnrlle n'est pas toujours silui-e exactement au
centre de l'iris; elle est souvent un |)eu en dedans. D'ordinaire arrondie, elle
est j)arrois légèrement allongée dans un sens ou dans l'autre. Son diamètre est
en moyenne de 3 à 4 millimètres, mais il présente de nombreuses variations
anatomicjues, physiologiques ou pathologiques. Ainsi la pupille est générale-
ment plus grande che/ les jeunes sujets et chez les mvopes, plus petite chez les
sujets âgés et chez les hypermétropes. Elle se contracte sous l'action de la
lumière et pendant la vision de près; elle se dilate dans l'obscurité et pendant
la vision au loin. Elle se contracte encore après la section du svmpathique cer-
vical, et après l'instillation d'ésérine. Elle se dilate dans le glaucome, dans la
|)aralysie du moteur oculaire commun et après l'instillation d'atropine.
Le bord j)upillaire de l'iris est légèrement aminci chez l'homme. Sa colo-
ration est noire parce que l'épithélium de la face postérieure vient s'y recour-
ber légèrement en avant. Il est finement dentelé.
Face postérieure. — Elle est entièrement noire et présente des sillons, les
uns radiés, les autres concentriques. Pour bien voir ces sillons, il est utile,
comme pour la face antérieure, d'employer la loupe. Les stries radiées sont
les plus neltes; elles sont dues seulement aux différences d'épaisseur de l'épi-
I hélium pigmenté.
La périphérie de cette face est en rapport avec la trie des procès ciliaires sur
une largeur de I millimètre environ.
Bord périphérique de l'iris. — En continuité avec le stroma de la zone
ciliaire, l'iris est là très aminci, et lorsqu'on l'arrache, c'est en ce point qu'il
se déchire.
Structure. — L'iris est formé de 4 couches qui sont en allant d'avant en
a rrière :
1" l'endothélium antérieur.
2" le tissu irien proprement dit ou couche conjonctivo-vaseulaire,
-■>' la membrane basale de Hruch ou muscle dilatateur de la pupille.
4" l'épithélium postérieur.
1" Endothélium — La face antérieure de l'iris est recouverte par un
eudothélium qui se continue avec l'endothélium de l'angle irido-cornéen et de
la face postérieure de la cornée.
Malgré leur continuité . l'endothélium irien et l'endothélium cornéen sont de
[1 DRL'AULT.i
1052
\i'i'Ai;i:ii. hi-: l\ \i-I(j\.
Ivpcs très (JiHV-n-nls. J/ciulollK'liiiiii iiicii est iiii ciKlitllii-lliiiii séreii.x <jui ne se
voit bien que de face, après imprégnation au nitrate Jargi-nt de la face anli-
rieure de l'iris. Ses cellules polygonales sont aplaties et dépourvues de pignienl.
On lui décrit une membrane basale anhiste. Elle parait ijieii diflicile à démun-
trer.
2 Tissu irien proprement dit (couche conjonctivo-vasculaire).
(^ell(! couche est rornu'c |tar un lissu ((injoiiclir làcbc ruiitciiiinl : '/ ) ilrx-cllnk's
étoilées spéciales, h) des vaisseaux et nerfs, r) nn sphinctei-.
Le tissii conjonctif fondaïuental est formé de tibrillesconjonftivrs et élasti(|m'-
très fines. Il contient des cellules lymphatiques et, comme cclhdes fixes, le-
cellules étoilées.
") Cellule-^ ctoilées ou en araignée. — Ce sont des cellules à in-olniigeuienl>
longs et irréguliers (fig. ^>^'^). Leur ])rotaplasme est chargi' de granulatinn-
-. Dilatateur
-- l'pillirlixnn
pigmentai ces de forme arrondie, de volume variable, de coloration brune assez,
loncée. La coloration de l'iris dépend de leur nombre et de leur pigmentation.
Llles se rencontrent dans toute l'épaisseur du stroma irien, mais sont pbi>
X nombreuses près de la face antérieuie.
La partie antérieure du stroma. qui es!
ainsi formée presque exdusivenu'ntde c<'s
cellules, est décrite par beaucoup d'auteur>
comme couche spéciale : couche limitanle
antérieure (Henle), couche réticulée (Mi-
chel), couche antérieure du slroma irien
(Kaber). couche des novaux (Panas). ('.e>
■ auteurs désignent le rest(^ de la couche sous
l'Ki. (IW. — Colhilos iiigiiuMilc.'s.lc liiis. |,, ,i,,in de meml>raui> vasculaire.
Au Voisinage ilu ndiord pupillaire. un
<('rl;iin nombre de ces cellules >iluces en ph^in slroma changent considérable-
ment de caractère. Elles perdent leur> prolongements, en même l»Mnps qu'elles
auiiinentent de volume. Klle< forment des masses rcKilixcnienl grosses cl sont
très chargées en pigment.
It';i|)ii''s Winicmaii. Ii> lissii niisiii|(>riMii|iic qui fiiitin' li> p.in'iicliymo irien clio/ l"ln«inme
"!!"■ 1053
s.'>l .iiicli- |(Hiil,i |ilii- -T.diilc |i.iilii' ,1 lin -l.nlc <r<'\.i|iili(iii inriTiciin-. — Clir/ rciiilnvuii.
il ot riirmc ilo rclliilc.-. l'Ioilcfs. ituiil les |H(il<iii.i-ciiH'iils livs milices s'aiiasloiiiosciil |Miiir
.liliiiiiliT (les esi)accs dans losiiiiols se ln^iMit, Itcaucmii) |)liis iiniiilirciisos, dos cellules frlu-
liiilcuses juxlapitscos sans cimonl apparent. Cet état est définitif pour la partie siiperflcielie
anlerieiin' du parcmlivinc (Cniiciie des noyanx do Panas). — A la périndo fu-lale, une
-iilislance rnndamenlale miic|iieiisr'. Imin(i';éne, si-paie les eellulos priinitivenient accolées,
cellules ijui d"ariciii(lie> devieiiiieiit éloilées à pndon;;enieiils anasl()ini(li((iies. Ce tissu nni-
ipieux persiste chez Tadulte dans la couche vasculaire. c'esl-à-dire dans la pins frrandc
partie de l'épaisseur de l'iris. — Tu tissu conjonclif (ihrillaire, adulte se développe seule-
ment dans la f)aroi des vaisseaux, à la face antérieure dc' la liniilaiite postérieure, entre le
-|iliiii(ter papillaire ri ri|HllHliiiiii, et dans rintervalle des faisceaux niii.-rulaires du sphincter.
//) V'ai^xi'in/.r. \a'\[v (lis|(osition sera donnée plus Inin. Ils smil |Miiir\iis
iriitu* épaisse yaiiicadvciitici'. Les artères possèdent i-elalivenn'iil peu déli-iiiriifs
iiiiisculaires et beaucoup de tissu élastique. Il u"e.\iste pas de canaux Iviuplia-
li([ues mais seulenienl des la<'unes lvuipliali(pn's cpii sont très faraudes.
c) S/i/niifln- iricn. ('/est un muscle annulaire j)lal. Il \iriil m dedans
(iis(|u'au I»ord de rorilice pupiliaire et s'étend jus(|n"à I millimèfrc cnvinin en
deliors. Il est épais de ^iO y. environ. Il est beaucoup })lus près de la lace j>osté-
rieure que de la face antérieure de l'iris ; la face postérieure du muscle est à
'lO ij. de répilliélium pigmenté. Il est constitué par des libres uuiseulaires
lisses formant des faisceaux allongés parallèlement au buni pupiliaire. (À-s
faisceaux sont séparés par de petites cloisons conjonctives.
Dans l'intervalle qui sépare le muscle de l'épithélium. se hnuxe un tissu
iiuijonctif assez dense et à libres obliques en avant et en dedans.
Stomates iriens {Stomates de Fiichs). — Sur la face antérieure de l'iris,
piès du bord pupiliaire et surtout près du b(trd ciliaire, se trouvent des dépres-
sions nommées stomates ou cryptes, sur le bord desquelles l'endothélium de la
surface se réllécbit pour taj)isser les parties superficielles de leurs parois. Les
plus larges de ces stomates ont
de I à 2 10 de millimètre; les
plus étroits de 8 à 20 a. Le fond
serait formé par le stroma
iiicn, de sorte que les larges
lacunes de ce stroma commu-
niqueraient librement avec la
chambre antérieure. — D'après '^
Venneman. les cryptes de la V;/
/.one pupiliaire et les cratères
de la région marginale de
Kuchs sont des enfoncements
borgnes. Ils ne communiquent 11 C D
])as avec le stroma irien, y^^^^ 044. — Cellules du spliincter (A) et du dilatateur
(B, C, D) de l'iris chez l'homme. (D'après Heerfordt.)
3" Dilatateur de la pu- ^ ^^ ^ f^j^^ ^^ 3„ ^ 3, semaines. — b et c, nomeau-nc. —
pille (Membrane basale de Le> cellules du dilatateur sont représentées les unes de face, les
,-, , , !• -i 1 1 aiilres de profil : dans ces dernières le novaii paraît accolé à la cel-
lîruch, membrane hmitante de ,„|^.
Ilenle). — Cette membrane
tapisse régulièrement à peu près toute la l'ace antérieure de lépilbélium rétiu-
iridien dont elle dérive (voy. Développement de VœU, p. 101 11). Elle est nette-
.[.1. DliUAUf.T]
h % ^ 0.
lObk M'f'AHEIL DI-: LA \1>I<>\.
ment lirniléo sur ses doux faces, fomnie on peut Ijlen sCn rendre euinptc sur
les préparaticnis dans lesquelles l'action des réactils a produit sa séparation dr
l'épithélium. Son épaisseur est de 2 à '.* y.. Sur sa ia«e postérieur»', t-lir pré-
sente des novaux. Vus de face, ceux-ci se présentent au milieu d'une [x-titc
zone chargée de pigment. Sa constitution et son rôle, quoique 1res étudiés, ne
semblent pas établis dune lacon indisciitaMe.
Dans les iioiiibrcux liavaiix où la « membrane de Biutli » a élé étudiée, (:lin(|nç fois elle a tAr
comprise d'une l;u.on plus ou moins spéciale, mais toutes les descriptions rentrent dan-
deux cadres bien distincts : la membrane est ou n'est pas contractile. Pour ceux (|ui n'ad-
mettent pas sa contractililé (Kœlliker), c'est une membrane antiiste, vitrée ou (ibrillain-.
constituant une membrane basale à l'épilbélium. Pour ceux (jui l'admettent (Grynfellt.
lleerfordl, (jui soutiennent également son ori^rine épilbéliale), elle est lonsiituée soit par um-
lame musculaire continue, non divisible en fibres-cellules, plus ou moins fibrillaire d'asperi
((irynfeltl), soit par des cellules musculaires lisses. Cette dernière opinion est défeudur
nolammcnl par lieerrordl, (|ui admet des modidcations nolaitles dans la forme îles libre.--
rclhili's suivant que la pupille est contractée ou ililatée. Lors(jue la pupille est dilatée, h-
muscle dilatateur est plus épais, les libres-cellules, très difficiles ou peut-être impossibles n
isoler, sont raccourcies, et leurs noyaux, à pei ne allong^és, sont reportés en dehors: ils parais-
sent ainsi accolés au corps cellulaire (fip-. 044 15, C, D). .\u contraire, lorsipie la pupilb-
est contractée, le muscle est aplati, les libres-cellules plus long-ueset leur noyau nettement
allonjL^é est |)lacé dans l'épaisseur du corps cellulaire. Dans cet étal, les libres-cellules sont
faciles à isoler; elles ressemblent davantage aux fibres musculaires du sphincter.
4" Épithélium (Pars iridica retin.i'). — ("est la lonlinnalion de ct-hii
(jui recouvre les procès ciliaircs. Il s'arrête au ni\t'au du bord pupillaire. II
représente le bord antérieur de la rétine, moins ce qui a servi à former li-
sphincter et le dilatateur de l'iris. Sur les coupes, il jtrésente une bordure posli--
rieure ondulée, dont les creux correspondent aux sillons ipii ont été décrits sni-
la face postérieure de l'iris.
l/épithélium irien est formé par une dniililr rangi-c de cellnlos. inai> Idlc-
ment chargées de pigment (ju'il est inq)ossil)le à l'étal normal d'en distinguei-
les contours et les noyaux. Après dépigmentation, on voit que ce sont des cel-
lules cubiques plus ou moins régulières, nettement limitées, à novau arrondi et
à peu près central. Le pigment qu'elles contiennent est formé de grains arron-
dis. Son abondance est plus grande qu'en aucun autre point de la zoncciliairc
ou de la choroïde. De plus il existe dans les deux rangées de cellules. La rangée
postérieure commence à se charger de pigment au niveau de l'extrémité anl»--
rieure de la zone ciliaire. un j)eu en arrière de l'angle irido-ciliaire. — On décrit
à la suil'ace postérieure de cette couche épilbéliale une membrane cuticulaire
très mince se continuant avec la membrane xilrée interne <\r l'épilhélinni
ciliaire.
Ligament pectine. Kochon-Dnvigncaud a parliculièrenu-nl étudie la
structure de l'angle iiirn. 11 a démoniré (|n'il existe là deux svslèmes trabécii-
laires, l'un scléro-cornéen (jue nous avons déjà décrit, l'anlre cilio-scléral unis-
sant le premier à la racine de l'iris et au corps ciliaire. D'après Hochon-Duvi-
gneaud, le système cilio-scléral, « formé de grosses trabécules pigmentaircs.
mérite chez les mammifères et oiseaux le nom de ligament pectine. Mais il fait
défaut chez les singes et l'houinu'. Il ne faut donc pas parler chez l'hontme
de ligament pectine; c'est à peine si, ilans rt'rtains cas, on peul observer chez
radult(> une trabéi-ide |»igmentaire — véritable orgaiu> témoin — ipii en oeenpe
r.()\]\'< cii.iMi^i:. 1065
la place cl |iiiiss(* en «'Ire coiisidcrcc coiiiinc un vcslifrc Kn rcvaiicln!, le l'ii-liis
|M»ssc(!(' un ligament peclinc loul à fait aiialo^nu! à celui dos (|iia(liii|)c(les ;
il (iisparail après la naissance, cl riiomiin' adiille ne possède plus que le réli-
culniu sclci'o-cdrnéenqni forme grillaiic cuire le canal deSchlemm et lachanilire
aniérieure ». D'après le mk-'iik^ aiilciir, chez les singes et chez l'homnie, le
muscle ciliaire s'est assez dévehjppé pour constituer à lui seid un moyen suffi-
saut d'adhérence entre les deux memhraues vasculaire et lihreuse. (lorrélative-
meiit le ligament pectine s'est atrophié.
Les c^pdi'es de Fonlana (ancien canal de Fontaua) sont les lacunes de ce
ligament pectine ou système cilio-scléral. Ils manquent par conséquent chez
riiomme adulte comme le ligament |)ectiné lui-même.
B. — COnPS r.II.TATHF. or ZOXK CILIAIHK
Ci'cst le segment moyen du tractus uvéal. Il se continue avec la choroïde en
ari'ière et l'iris en avant. Il présente deu.x parties principales : le muscle ciliaire,
qui l'st le muscle de raccommodation, et les procès cilialres, qui constituent
l'élément l'ssentiel dans la nulrition du segment antérieur de l'ieil. Son pig-
ment em})éche la pénétration dans l'oMlde la lumière extérieure diffuse.
Situation. — La zone ciiiaii'e est située entièrement en avant de l'équatcur
de l'o'il, en arrière de la cornée et de l'iris, en avant de la choroïde, autour du
cristallin.
Forme et dimensions. — Dans son ensemhle, elle a une forme annulaire.
Sur une coupe méridienne de la paroi oculaire, elle est triangulaire. Cet aspect
triangulaire est dû au renllement des procès ciliaires. D'après Terrien, sa lon-
gueur prise enti'e l'ora serrata et l'angle cilio-irien est en moyenne de 6 mm. 7
en dehors, de o mm. 9 en dedans.
liapports. — La face antéro-interne forme la paroi postérieure de l'angle
de la chambre antérieure et est en rapport plus en dedans avec la racine de
l'iris qui y prend, son insertion. En arrière de celle-ci se trouve l'angle rétro-
iridien ou cilio-irien, entre la racine de l'iris et la partie correspondante du
corps ciliaire. Cet angle est très étroit, il est plus ouvert lorsque l'iris se porte
en avant. Il est plus profond au niveau des procès ciliaires qu'au niveau des
vallées, puisque le corps ciliaire est plus épais au niveau des procès. — La
face externe ou plutôt antéro-externe est en rapport avec la sclérotique. —
La face interne est en rapport, sauf à l'extrémité postérieure, avec les fibres
de la zonule, qui baignent dans l'humeur aqueuse et la séparent du vitré. A
son extrémité postérieure, cette face est en rapport immédiat avec le vitré, qui
lui adhère.
Le bord antérieur se continue avec la région trabéculaire scléro-cornéenne
et la racine de l'iris. — Le bord postérieur se continue avec la choroïde au
niveau de l'ora serrata.
Face interne. — Pour examiner cette face, il faut couper un œil suivant
son équateur. Le segment antérieur étant placé dans une cupule, la cornée
tournée en bas, on a sous les yeux toute la zone ciliaire (fig. 697).
Cette face de la zone ciliaire comprend deux segments : l'un antérieur, plus
[-1. DRUAULT.]
1056 AI'I'AHEIL Dli LA VI-KjN.
étroit, furim'- par les procès ciiiaires; l'autre postérieur, à surlace unie. La partie
postérieure de la zone ciliaire a été nommée orbiculus ciliaris par Henle.
Procès ciiiaires. — Leur ensemble forme la corona ciliaris. Ils occupent
la partie antérieure de la zone ciliaire sur une largeur de 2 millimètres envi-
ron, (chaque procès se termine en avant par un renllenient : la « tète » du procès.
La surface en est mamelonnée. Sur les pièces, la base en est plus étroite que
le sommet et les plis de la surface paraissent généralement un peu anguleu.x.
Il est probable que, sur le vivant, la réplétion des vaisseaux leur donne un
aspect un peu différent. Ils tranchent aussi par leur teinte grise très claire,
presque blanche, sur le fend brun plus ou moins foncé de la région. Ils sont de
grandeur inégale. La plupart ont environ 2 millimètres de long; quelques-uns
sont plus courts. Parfois, dans tout un segment de la zone, on voit les grands et
les petits alterner régulièrement. Dans d'autres segments, on voit entre les
procès de petits plis dont la surface est moins pigmentée que celle des vallées
et qui sont mênic quelquefois aussi décolorés que les procès ciiiaires. On a ainsi
tous les intermédiaires entre les petits plis bruns <^t les procès ciiiaires vrais. En
d'autres points, on voit des procès doubles; ceux-ci sont unis par leur extré-
mité antérieure, mais entièrement séparés dans tout le reste de leur étendue;
ils sont de longueur inégale. A cause de ces diverses dispositions, le nombre
des procès ciiiaires est difficile à préciser. Il est de 7(1 à 80, suivant qu'on y
compte un nf)rnbre plus ou moins grand de plis intermédiaires. — BriK'ke a
constaté ([u'ils sont moins développés dans la partie nasale de l'teil que dans
la [)arlie temporale.
Surface de l'orbiculus ciliaris. — Elle s'étend des procès ciiiaires à
l'ora serrata. Sa largeur moyenne est de 3 mm. ;') à 4 millimètres en dedans
et de 4 mm. o à 5 millimètres en dehors, mais la différence dans la largeur des
deux côtés varie d'un individu à l'autre. Sa teinte est très foncée (comme relie
des vallées ciiiaires) en avant sur un peu moins de moitié de sa largeur; elleest
légèrement plus claire en arrière. Chez les sujets bruns, les deux parties ont à
peu près la même coloration. — La jmrlie antérieure présente des plis longi-
tudinaux fins. Ces plis S(»nt lormés par les vaisseaux sous-jacenls.
Sur cette surface et surtout dans sa partie |»ostérieure. on |ieut voir assez
souvent des traînées sombres. slri;i' rllittrcs de O. Schultze. s'étendanl du
sommet des dents de l'ora serrata jusqu'à l'extrémité postérieure des \allées
ciiiaires. l'ailois il existe au-devant de l'm'a serrata uue bande soiybrc de
même aspect. Ces dilïérentes parlirularilés. qui tiennent au développement de
l'ora serrata, seront rtudi(''es |)lus loin (vov. Ora serrata^. La limite entre la zone
soml)ri' silure en avant et la zone claire se fait |»ar une ligne jinenient dentée.
Structure. <>n peut reconnaître dans la zone ciliairi . en allant de
delioi's l'W dedans :
I" la lamina fusca ;
2" le nmscle ciliaire :
'.\' le stronia :
4" la masse des procès ciiiaires;
'■'y la meiid)rane vitrée;
<>• lépithélium.
;(i|;l's cii.i Miii".
1057
1" Lamina fllSCa. — Kllc s'rlciid (\yiilciii('iil, sur la clidroïdc ri sera (N'ci-itf
avec (•(•Ilc-ci. Uoclioii-Diivi.uiH'aiid l'ait i'('iiian|iicr (|ii'aii iil\raii de la /oiic
ciliairo ses laincllcs s(miI c.xI rrinciiiriil. Iriiiics cl cspacrcs. I/('spao(^ sii|»ru-
• 'linrdïdicii csl |)r('s(|ia' IraiisloiiiK' en caxili' s(''r('iis(' ; drs lors il est l)i('ii diriicili-
ilr iir |ias adiiM'Il rc des lilissciiirnls (II' la clmrnïdc sur la srl(''r()li(|ii(' m ci' |i()iiil .
2" Muscle ciliaire. (-cjniisclc (tcctij)»' la [tailic anlrm cxlcriir de lu zone
(MJiuirt'. Sur It's coiiitcs |M'r|)('iidi('ulaii'es à la |)aroi oculaire, il a iiiio forme
Irian^iilairc. avec lani^lc interne arrondi. Les deux Lirands eolés du
trian;ile onl en\ i-
ron 11 à 7 nidliniè-
Ires (le loii^. et
le |)(>tit 0 niiu. S. Il
estd'iinecoIoratioM
^ris jaunâtre (jui
|)erniet de le recon-
naître à Tii'il nu.
La fa(>e externe
est en rappfU't avec
la sclérotique donl
elle pst séparée ]»ar
la lamina l'usca.
La lace postéi'o-
interno ot laniile
interne sont recou-
verts par les procès
ciliaires. L'angle
postérieur se perd
dans le stronia con-
jonctif de la cho-
roïde. L'angle an-
térieur, constitué
par le tendon du
muscle, s'avance
jusqu'à l'angle iri-
do-cornéen.
Le muscle ci-
liaire est formé de faisceaux séparés par un tissu conjonctif lâche et s'ana-
stomosant entre eux. La plupart de ces faisceaux ont une direction longitudi-
nale, c'est-à-dire méridienne. Les plus internes ont, au contraire, une direction
transversale ou équatoriale. La transition des uns aux autres se fait par des
faisceaux à direction ohlique. — Les faisceaux externes se prolongent jus-
qu'au delà de la ligne équatoriale où ils s'attachent à la sclérotique par l'inter-
médiaire des lames supra-choroïdiennes (Vennenian).
Les faisceaux sont formés de libres musculaires lisses ayant 6 a de large et
;*)() à 75 a de long (Chx'étien).
Le tendon du muscle naît de l'extrémité antérieure des faisceaux longitudi-
l'OIlUER ET CEIARI'V. — \ . 07
[.4 DRUAULT.]
H
Fie. (i'i:;.
ïvpos pxtrcmes du miisrlo ciliaire
(riwanoir. 1869).
//, iinisi-li' ciliain; avec un vuhiiiiiinMix faisceau transversal (niuscle de Houji-el ou
(le Miillei'). Type plus rréipient chez l'hypermétrope. — ^f, muscle ciliaire exclusive-
luenl composé de fibres longitudinales. Type plus fréquent chez le myope.
1058 APPAREIL DE LA VISION.
naux. Ses fibres coutinuejil la diroclion des laisceaiix les plus externes. L'in-
sertion fixe se fait sur le bord antérieui- (le l;i selrrolique où le tendon semble
continuer les trabécules internes du riHicnlutn scbl-ro-cornéen. Chez le IVelusde
4 ou 5 mois, tous les faisceaux se continuent directement avec les trabécules
scléro-cornéennes, mais, dans la suite du développement, fibres tendineuses et
trabécules se reportent en dehors, et les faisceaux tendineux les j)lus internes
se courbent en S.
C'est le tendon du muscle ciliaire qui constitue le principal moyen d'union
entre la membrane fibreuse (sclérotique et cornée) et la membrane vasculaire
(Iractus uvéal). Lorsqu'on sépare les deux membranes l'une de l'autre, l'arra-
chement du tendon du muscle ciliaire creuse un petit sillon à l'union de la
cornée avec la sclérotique (sillon scléro-cornéen interne).
On désigne souvent les deux porlions du muscle ciliaire sous les noms de muscle de
Bii'icke pour la portion longitudinale et de muscle de Mijiler pour la portion transversale.
D'après Chrétien, ces deux noms devraient être remplacés par ceux de Wallace et de
Rouget. Le premier a démontré (!8:}.j)la nature musculaire de ce qu'on appelait avant lui
le ligament ciliaire. Hriicke ne l'a découverte à son tour qu'en 1840 et n'en a décrit
comme Wallace que les faisceaux longitudinaux. De même pour les faisceaux annulaires;
Houget les a décrits en ISrjG et Miiller n'a publié ses recherchés qu'en 1857.
IvvanolT a recherché la composition du muscle en faisceaux longitudinaux et transver-
saux dans les différentes sortes d'yeux. H a trouvé que dans les yeux myopes les faisceaux
circulaires manquent complètement, alors que sur des yeux hypermétropes ils sont au con-
traire plus nombreux, mais il a remarqué aussi que, dans des j'eux normaux, on pouvait
trouver de grandes dill'érences. Charles Théodore de Bavière attribue la disposition du
muscle ciliaire des myopes à l'allongement qui atteint toutes les parties des yeux. Heine a
examiné comparativement des yeux de singes auxquels il avait instillé d'un côté de l'atro-
pine, de l'autre de l'éserine. Avant de sacrifier les animaux, il avait constaté que la réfrac-
tion des yeux atropinisés n'avait pas changé, taudis (jue les yeux ésérinisés étaient en forte
accommodation. Au microscope, le muscle ciliaire des yeux atropinisés présentait la disposi-
tion donnée par IvvanolT, comme propre aux yeux myopes, tandis que celui des yeux ésé-
rinisés rappelait au contraire ce qui a été trouvé par le même auteur dans les yeux hypermé-
tropes. 11 est donc probable (|ue les divers aspects du muscle ciliaire ne répondent pas a
un nombre plus ou moins grand de faisceaux circulaires, mais à un état dilTerent du
muscle.
Récemment Tscherning- a remanjué que sur des yeux dont la chambre antérieure a été
injectée à la gélatine avant la fixation, et où elle est devenue très profonde, le muscle
prenait la disposition décrite par hvanolf dans la myopie. Comme les yeux myopes ont
généralement une chambre antérieure profonde, il se peut qu'il y ait là l'explication de la
différence que l'on trouve cuire le muscle ciliaire des myopes et celui des hypermétropes.
En tout cas, cette disposition ne peut être donnée comme preuve de la valeur fonctionnelle
différente dos deux ordres de faisceaux.
3' Stroma. — C'est un tissu conjonctif lâche avec des celhdes fixes char-
gées de pigment (cellules éloilées, analogues à celles de l'iris et de la choro'ide)
et contenant des vaisseaux. Mais ceux-ci sont relativement moins nombreux
que dans la choroïde.
Dans la partie postérieure de la zone, le sUoma de lOrbiindus eiliaris se con-
tinue avec celui de la choroïde, mais en dill'ère par l'absence de la couche des
capillaires qui cesse assez brusquement immédiatement au-devant de l'tu-a
serrata.
D'après Salzinann, à la partie inti>rne di' celte couche se Inune une lame de
tissu com|)renant de dehors en dedans : I" une mince lamelle plane formée de
tissu élastique, comme le montrent ses réactions ((diu-anles. si> continuant en
arrière avec la lamelle externe de la vitrée de la choroïde et se perdant en avant
d'une façon indistincte au niveau île la couronne ciliaire; 2" une couche de
COlîl'S ClI.IAIIii:. 1059
lissti (■(tiiidiirlir lin, s'iiis vaisseaux cl, (•(iiilciia ii I sciiiciiiciil (|iir|(|ii('s noyaux à
sa narlic la i)lns iiilci'iic. (It's <lrii,\ ciiiirlics iic rc|tn''S('ii Iciainil iwcr la rririri-
bi-aiic vilirr suiis-jaciMilc, doiil la (Ifscripliiui siiil, (|iii' la iiiciiihrailc \iln'T de
la cliiiniïili'.
4" Procès cili&ires. — Ils sont ronslilurs |>ar le iiiriiir sli'oiiia a\cr iiixi
uraiiilc ahoiidaiifi' de vaisseaux (|iii s'aiiasIdiiKisciil et se raiiiilienl en do
iiniiiliriMix capillaires. Avec l'à^e, les ca|)dlaires
veineux s'élar^iissenl el s'aliong-ent. f
5" Membrane vitrée (Membrane vitrée
externe de Salzmann). — I^Ho se continne en \^
arrière avec la vitrée de la choroïde, on seulement
avec sa partie interne, d'après Sal/niann. Dans
l'étendue de l'orhiculns ciliaris. elle est délicate et
niinre, mais au niveau des procès ciliaires, elle
atteint souvent une épaisseur de Kt à 12 ;j. (Salz-
mann).
Dans la région de l'orliiculus et les parties posté-
rieures de la corona ciliaris, cette membrane
lornie en dedans des plis iiiiiices, assez élevés,
s'anasloniosant entre eux pour former des mailles
{Hi'liculnm de la mpiiihranc vUrée). Dans la par-
lie la plus antérieure, les mailles sont très étroites
et de forme arrondie; leur diamètre moyen est de
Sa 12 a. Dans la partie; moyenne, elles sont plus
grandes et très allongées dans le sens antéro-
postéricur ; elles atteignent jusqu'à o() ou 60 a de
longueur. Ces mailles grandes ou petites peuvent
être fermées assez régulièrement (J\^. tj40 A et B),
mais assez souvent on trouve une grande prédomi-
nance de plis à direction méridienne. On a ainsi
parfois des figures rappelant celles des corpus-
cules osseux (lleini'icli Millier). Tout à fait vers ' /7 z
l'ora serrata (fig. 640, C), on n'aperçoit plus que
des traces de plis dirigés les uns dans le sens ^'^V ^'^"- - .^^'emhrane vitrée
, . ° , au corps ciliairo (face in-
meridien, les autres transversalement. D après terne). (D'aprcs IwanofT.)
Salzmann, le réticulum manque sur une largeur .i, partie antciieure présentant dis
d(> (I mm. 0 au-devant de l'ora serrata. Ce réticu- '"■■"'""f polygonales arrondies. - D.
zone des grandes mailles. — C, partii'
luin est plus développé chez les adultes que chez avoisinant lora serrata.
les enfants. Les grandes mailles sont plus dévelop-
pées dans les parties externe et inférieure de l'ceil où l'orhiculus ciliaris pré-
sent*^ son maximum de largeur. Les petits plis ne sont formés que par la
membrane vitrée, les grands ont un axe constitué par le tissu conjonctif sous-
jacenl. Au niveau des procès ciliaires où la membrane vitrée est plus épaisse,
il n'y a pas de réticulum à proprement parler, mais seulement des inégalités
insignifiantes de cette membrane.
67.
[.1. DRUAULT.]
1060
AIM'AF^KII. DE L\ VI-IOX.
6' Épithéliiim (Pars ciliaris retinœ). — La rôlioo oiliairc conipn'n»!
tlcux ^coiulics lie (■('lliilcs icjtiésciilaiil les deux l'cuillcls de la vésicule oculaire
secondaire. I^a couche ex-
terne seule est pig-rnentée.
(Vov. ]). 113 ses ^a[)I)ortsave<•
de vaisseaux ^%-: -,,.,4^''*^^^ S«iT..^'*l # la /.oniilc (le /inn .)
Lamelli;
cLasliqnc
M.iuh'i'-educovps
ciliairc
[Couche épithét.
profonde
C. épUhêl.supcr-
lic. {claire)
.\f. Iii/nt. {ritrfie
de'icpilhi'l.)
Corps vitré
Fk;. di"
Pai'lie pdsU'iieiire de roibiculiis oiliiiri.-
(ir. 44(1 I). (Salzmann).
a) Couche rxtcrne ou cou-
chc pigmentée. — Elle se
conlinue avec la couche an-
térieure de répithéliurn irlen
et avec répithéliurn pignien-
laire de la rétine. Elle conihle
en ijrande partie les mailles
du réticuluni, de sorte que sa
face externe est très acciden-
tée dans les points où il
existe ; sa face interne ne pré-
sente que de faibles soulève-
ments au niveau des plis
limitant les mailles du réticu-
lum. — l\lle est formée de
cellules cubiques ou prisnia-
li(jues, ayant 10 y. de dia-
mètre en moyenne, forte-
gl.a couclie proronile tie l'ôpitliéliiiiii est rcprésentre sans pigmcnl. ment charf^ées de pio"nient.
.Mais la teneur ou piirmenf
n'est pas la même dans les dillVrenls [)oiiils de la zone ; elle est notablement
|)]us lorle dans les vallées ciliaires qu'au sommet des procès. Ce sont ces varia-
tions qui produisent les différences de teintes notées
sur la face vitréenne de la zone ciliaire.
Le pigment est formé de grains arrondis, de volume
inégal, mais on y trouve en outre quelques grains iso-
lés assez rares en forme de grains d'orge.
h) Couche interne ou couche des cellules claires. —
Cette couche est nettement limitée de la précédente, à \|
l'inverse de ce qui se passe pour l'épilhélium de l'iris.
Elle représente la continuai ion de la couchesuperlicielle
de l'épithélium irien en a\aiit cl àv la totalité de la
rétine en arrière. Les cellules qui la composent sont
beaucoup plus hautes qnt^ les précédentes (>l par con-
séquent cylindriques de l'ornie. Celles de la portion jdanc
sont ]ilus élevées (]ue celles des ju'occs, surtout à leur
sonunel. Dans la région des grandes liiaillcs du rélicu-
liini elles ])cu\(Mil allcindre une bailleur (\r 'i(> ;i 1'" ;/ |i(iur une largeur Ao H a;
sur les procès, elles uni lll à L» y. dans les (li\eises dimensinns et sont
lu.. liîS. — i'aco iiilenit'
ilo roiiitlicliiim ciliairc
ilans la jiartio antc-
riouro do rorhiruliis ci-
liaris. — (Ir. 2(10 H.
(Sai/niaïuO.
l.a llôilio est (lii-ifîéc en .iv.inl.
f:||()l!(tllti:. 1061
j)Iulùt iiiiiiiis li.iiilcs (jii(> larg'os (Sal/inanii). I.r iiovaii a niic lormc elliptique
dans les cellules allongées, l'ondc dans les cellules cubiques. I']n avant, tout
|)iés (le l'angle cilio-iricn, ces cellules se chargent de pigment comme celles de
la couche posicrieure de l'ii'is qui les conlinuenl.
Dans la plus grande |)ai lie de son étendue, cette couche sadaple sur les
saillies et les dépressions de ré](illiélium pigmenté sans les modifier sensi-
hlenienl. Cet état se modifie ce|)endant dans la partie antérieure de l'orhiculus
ciliaris et dans la [)artie postérieure de la corona ciliaris, surtout sur les cotés
des procès et dans les vallées. Dans ces points, la face interne de l'épithélium
ciliaire présente des sillons irréguliers à direction méridienne prédominante
(lig. (ii.S). Ces sillons n'existent (pie dans l'épaisseui' de l'épithélium clair, la
surface interne de rt'|Hlli('liiiiii |Mi:nieiiir' ne présentant j)as de dépressions à ce
niveau. — C'est dans la région (Kcupée \)ar ces sillons ([ue se trouvent la jdus
grand(» partie des insertions /.onulaires.
Il existe entre les cellides des deux couches de la rétine ciliaire une substance
de nature cuticulaire tout à fait c(nnparable au ciment intercellulaire admis
généralement entre les cellules de répithélium pigmenté de la rétine. La nature
cuticulaire de cette substance intercellulaire est admise notamment par
Schwalbe, Salzmann. Certains auteurs ont pensé qu'il s'agissait de fibres de
Millier modifiées; celte assimilation ne peut être admise surtout parce que les
fibres de Millier sont des cellules pourvues de noyaux et que la substance
intercellulaire de l'épithélium ciliaire n'en contient jamais.
A sa face interne, l'épithélium est recouvert d'une mince lamelle {mem-
brane vitrée interne de Salzmann) se continuant avec la substance unissante
des cellules sous-jacentes. A partir de l'ora serrata, sur une étendue de 1 mm. o,
cette membrane adhère beaucoup plus intimement au corps vitré qu'à répithé-
lium (Salzmann). Cette lamelle est de nature cuticulaire.
('.(M'iains autours la coiisidiToal i-uiuuie la f.ontinuation de la limitante interne de la
rt'tino. Cette dernière est constituée, coinuio ou le verra plus loin, par l'ai^colenienl des pieds
des libres de' Millier et, sur les préparations de face, on voit les ligues d'union de ces pieds
(pii lui donnent un aspect de nienibrane endotliéliale. Sur la vitrée interne du corps ciliaire
il n'existe aucune disposition analogue. D'ailleurs rassiniilation de celte lamelle a la limi-
tante interne de la rétine rejjose surtout sur l'assimilation inexacte, citée plus haut, de la
substance intereellulaire de l'épithélium ciliaire aux flbres de Millier.
Pour d"autres auteurs (Salzmann\ la vitrée interne du corps ciliaire est la continuation
de la membrane liynloïdienue (jui alxmdonnerait le corps vitré au point oii il se sépare de
la rétine. La membrane hyaloïdienne sera étudiée plus loin. En tout cas. elle n'existe nulle
part sous l'orme de lamelle isulable comme cette lamelle vitrée.
c. -^ choroidp:
La ehoro'ide constitue le segment postérieur du tractus uvéal. Par son pig-
ment, elle sert, avec l'épithélium pigmentaire de la rétine, à absorber les rayons
lumineux qui ont traversé la rétine et à empêcher leur réflexion sur la scléro-
tique. En outre, par ses vaisseaux, elle nourrit l'épithélium pigmentaire et les
couches externes de la rétine.
Forme, situation et rajjporls. — (^'est une membrane représentant environ
les deux tiers de la surface d'une sphère de 12 millimètres de diamètre.
Elle est située entre la sclérotitjue, qui la dépasse en avant, et la rétine pro-
prement dite, dont les limites sont exactement les mêmes.
07..
[.l. DRCAl'hT:.
1062
APPAREIL DE LA VISION.
- n J."' f -'',''_ 1"
Lorsque la sclérotique est déjà séparée du muscle ciliaire qui constitue sa
principale adhérence avec le tractus uvéal, il est très facile de la séparer de la
choroïde. Seuls les vaisseaux et nerfs passant d'une membrane à l'autre résis-
tent légèrement pendant cette séparation. Il se trouve en môme temps de fins
tractus conjonctifs qui sont tiraillés et rompus, comme on peut s'en rendre
compte ensuite en plaçant l'œil sous l'eau. La choroïde montre alors sa face
externe noire, brillante, sur laquelle on distingue le trajet des gros vai.s.seaux
choroïdiens parce que le stroma pigmenté se trouve naturellement moins çibon-
dant au-devant d'eux que
dans les intervalles qui les
séparent. Sur cette face, les
nerfs ciliaires postérieurs
courent d'arrière en avant.
Pour mettre la face in-
terne de la choroïde à nu.
il faut ouvrir l'œil et enle-
ver la rétine, qui ne pré-
\2, ^cnte pas la moindre adhé-
'•■':■ rence. On a alors la face in-
terne de la choroïde recou-
verte par l'épithélium réti-
nien qui lui adhère. Cette
face est ainsi uniformément
noire.
Le bord antérieur de la
choroïde se continue avec le
stroma de la zone ciliaire au
niveau de l'ora serrata.
En arrière, la choroïde
est percée d'un orifice d'en-
viron 1 mm. 0 de diamètre
pour le passage du nerf op-
tique. Le bord de cet orifice adhère en arrière à la sclérotique et en dedans
au nerf.
La choroïde présente une épaisseur de .30 à 40 a (Sappey), ou de 80 à
IGO u. (IwanolT), de 50 à 80 a en arrière et un peu moins en avant (GrecfT). de
200 à .'{00 y. sur le vivant (Venneman).
Fir.. Gi9. — Œil après uuverliuc de la cornée
et (le la sclérotique (Sappey).
1, nerf optique. — 2, sclérotique. — 3, surface et 4, coupe des
couches e.\ternes de la lamina fusca ayant suivi la sclérotique. —
5, cornée. — 6, insertion du tendon du muscle ciliaire. — 7, cho-
roïde. — 8, veine voi-licincusc. — 9, limite postérieure de la région
ciliaire. — 10, muscle ciliaire. — il, nerfs ciliaires. — 12, artère
ciliaire postérieure longue. — 13, artères ciliaires antérieures. —
14, iris. — 15, petit cercle artériel de l'iris. — 16, orilicc pupillaire.
Structure. — Toute la choroïde appartient à une même lame méso-
dermique, et c'est grâce à la disposition, à la texliire de ses vaisseaux qu'on
la divise schémati(iu<MiuMil eu cinii couciies. Ces couches sont, eu allant de
dehors en dedans :
1" couche supra-choroïdienne ou lamina riisca.
2" couche des gros vaisseaux ou iuiii([U(' vasculaiit> de ILiller.
'.\" couche des vaisseaux nu>veus.
4" couche chorio-capillaii-e ou uieiuhianc do Huvscii.
")" lame vilrée.
CIKIIIOIDK.
1063
Lamina fusca
C. des gros vais-
seaux.
C. des vais. moy. .
Cliorio-capiUaire .
.Membrane vitrée
Epilh. pigmenté .
--îi-v
Ciioraïde (dessin schûniatique). (D'après R. GreeCf.)
I.os (Itiux premières do ces couclies coiiticnnent des cellules charg(''es de
|tif,niient, rcll.nh's clioroïdierDicii ou cellules en nraii/m'es, ;iii;ilo;:ues à celles
(|ii<' l'ou a dijà reu-
CDiitives dans l'iris et .•yrirmiuii,,-
le corps ciliaire. Ce
sdtil des cellules con-
j(»nrtives pourvues de
prolon^cuienls proto-
|)lasuii(|ues et char-
i^ées de granulations
pignienlaires brunes,
arrondies el de volume
inégal. Dans la cho-
roïde les prolongements
])r()l()piasini(|ues de ces
cellules sont moins
longs et plus gros que
dans l'iris; souvent ils
s'anastomosent entre
eux. Comme pour tous
les organes pigmentés,
la teneur de ces cellules
en pigment varie con- Fio. CjO
sidérablement avec les
individus. Elle peut varier aussi d'une cellule à l'autre chez le même individu.
Le noyau ne contient jamais de pigment. V. der Stricht signale la présence
d'une spiière attractive dans les cellules pigmentaires de la choroïde du chat.
D'après Venneman, le stroma de la choroïde est formé de lamelles de tissu
A B muqueux disposées en plans plus
ou moins parallèles aux plans cel-
lulaires de la sclérotique. L'élément
élastique se retrouve dans toute la
choroïde, mais surtout dans ses par-
ties externes riches en pigment.
I" Couche supra-choroïdienne
ou lamina fusca. — Elle sépare
la sclérotique de la choroïde pro-
prement dite. Elle est constituée par
plusieurs plans de lamelles obliques
FiG. Col. - Cellules pig-mentées de la choroïde, «n avant et en dedans par rapport
.1, dans la couche moyenne. - B, dans la lamina fusca. aUX SUrfaces sclérale et choroïdienne
(Rochon-Duvigneaud).
Ces lamelles sont formées d'un suhstratum de fribrilles élastiques, de cellules
pigmentées et de cellules endothéliales. Elles s'anastomo.sent entre elles,
constituant un réseau extrêmement lâche.
D'après Schwalbe, les mailles de ce réseau sont des espaces lyniphaliciues destinés à
recueillir la lymphe provenant de la choroïde proprement dite; la nature lymphatique de
[.1. DnUAULT.]
1064
AI'l'AliKlI. DK LA VISION
ces la(MiiiL'.s sprail ilciiHMiliée par ce fait que les lamelles sont recouvertes sur les deux
faces d'une couche endolliéliale continue. I)'a()iés Hanvier, les cellules piginentaires ne sont
pas dans Tépaisseur des lamelles, mais sont api)li(iuées sur une de leurs faces, et ne se
touchent pas entre elles. D'après les recherches de Hache, les lamelles offrent cette dispo-
sition particulière que Hanvier a désignée sons le nom de système de tentes, c'est-à-dire
qu'elles sont reliées les unes aux autres par des piliers membraneux limitant des oritices
qui font communi<juer tous les espaces. Une seule face des lamelles est recouverte par un
endothélium continu, l'autre est tapissée par des cellules connectives plates avec ou sans
pigment, et distantes les unes des autres. Les lamelles sont orientées de telle façon que
toutes les surfaces ondothéliales sont dirigées du côté de la scléroticpie, tandis que les faces
connectives regardent la couche des vaisseaux. « En résumé, dans la lamina fusca, on voit
des surfaces endolhéliales alterner et se continuer avec des surfaces connectives ii cellules
pigmentées pour constituer des espaces mixtes. C'est là un fait important au point de vue
de la morphologie d<;s endothéliums, un argument sérieux en faveur de l'analogie des
espaces conjonctifs et des cavités lymphatiques, une des données du problème, depuis si
longtemps posé, de l'origine des vaisseaux lymphati(iues. »
Cette couche n*a pas de vaisseaux propres, mais elle est traversée perpendi-
culairement par tous les vaisseaux choroïdiens. En outre c'est dans son épais-
seur que sont logés les
nerfs ciliaires dans leur
trajet inter-scléro-choroï-
dien.
2' Couche des gros
vaisseaux. — Tunique
vasculaire de H aller.
— Le stronia de cette cou-
che est formé de fibrilles
élastiques, de cellules pig-
mentées et de cellules en-
dolhéliales. c'esl-à-dire des
iiH'''mes élémcnls (juc la
lamina fusca.
Ce slroma remplit seu-
lement les espaces inler-
vasculaires, qui sont relati-
vement petits. Les vais-
seaux formant cette couche
sont surtout des veines.
Celles-ci ont des gaines lymj)hatiques qui les entourent complètement. Ces
grosses branches veineuses ont une disposition en tourbillons tout à fait spé-
ciale. Elles présentent entre elles de nombreuses anastomoses et s'unissent pour
former les veines vorticineuses.
Les artères sont relativement peu nombreuses. Elles ont des parois plus
épaisses et sont pourvues d'une couche musculaire bien développée.
o-^ Couche des vaisseaux moyens. -- Entre cette couche et la précédente.
GreelT décrit une couche endothéliale presqii(> c(»nlinin'. Il la nouwuo deuxième
membrane endolhéiialc, la première étant plus interne.
Le stroma de cette couche est formé par un lin réseau élasli([ue |>rivé de
cellules, saurclie/. l(>s sujets très pigmentés, cho/. lesquels il ((inliciil dt> petites
cellules plaies peu pigmentées et peu raniiliées. Les vaisseaux se continuent
Fk;. 0.52. — Veines de la ( huroïde (Sappey).
ciiniîniiii:.
1065
avec cciix de l;i (•(iiiclic |)f(''C(''(l('iilr. Les xciiics v soiil (\l:.iI<'|ii('|iI |»Iiis
n(jiMl)n'US('s. Seules elles soiil eiiloiin'es de gaines lviii|)liali(|iies.
',,,1.
r'iit'oa
■'■nlralis
1" Couche chorio capillaire. Membrane de Riiysch. A la pailic
exlei'iie de celle iniiclie, |»ai' r(iiisi''([iieiil au nixcau de sa liuiiii' avec la coiudu;
|in''cédeule. se trouve eu-
c(M"(' uno cuuehe (Mididlié-
liale, celle-ci conlinue.
C'est In pn'iitirri' xicm-
hj-(inr c)ldo(h('-/i(il<i de
(m'ccIT. (hi la noinnio ha-
hiluelleuieul niriuhranc
lie Sfill/cr. Salller la ciui-
sidère comme l'ôcjuiva-
leiit (lu la|»is choroïdieu
([ue l'on trouve chez
beaucoup de mammi-
l'ères. Elle ne se continue
pas dans la région ciliaire.
La couche chorio-ca-
pillaire clle-m(''me est
formée par une rangée
de capillaires se touchant
presque. Ces capillaires
ont 10 à 36 ij. de dia-
mètre et sont par conséquent des plus gros de l'économie. I.a sulislance
intermédiaire a une apparence homogène chez les jeunes sujets. Plus tard
elle est linement gi*anulée. Elle laisse un petit espace clair autour des capil-
laires. A l'état normal elle ne contient pas de globules blancs, mais la moindre
irritation y provoque rappariti(ui de
cellules migratrices.
Les mailles formées par les capil-
laires sont plus étroites dans la région
maculaire oii elles ont de 3 à 18 u. de
diamètre. En avant elles deviennent
plus grandes et en nu''me temps s'al-
longent dans le sens antéro-postérieur.
Au niveau de réquat(Mir elles ont de (i à
l2(l a de large sur 3(i à 11(1 y. de long et
au niveau de l'ora serrata de 6 à 36 u.
de large sur 60 à 400 y. de long(I^eber).
Fie. (j."J3. — As|)OCt (iplitiiliMiisc()|)ii|ii('
(K. (irccIT).
I,(ï réseau capillaire de la elioroïde est \isili!e ie
l'épithéliuin pigmenlaire.
ionil lie l"(i'il
ti';ive|-s la l'i'liiii' el
/•'.Y
Fie. (io4. — Tissu élastique formant la lamelle
externe de la membrane vitrée (Sinirnow).
h'i\, ^'l'oupements fibrillaires, d'aspect pseudo-cellii-
D'après Venneman, la chorio-capillaire est
un réseau de cellules étoilées, anastomosées,
creusées en capillaires dans lesquels le ni-
"""' trate d'argent ne décèle pas de contours
endothéliaux. Les mailles sont remplies d'une
sui)staiice lioinopcne, intille, sans lurmes cellulaires, dette substance bomogène s'épaissit
en dedans, sous l'épithéliuin, pour l'onner la lame vitrée.
.1. DIUAULT]
1066 APPAREIL DE LA VISION.
'■)" Lame vitrée (Arnold). — Membrane élastique {Iv()lliker). — Mem-
brane basale (Ilenle). — C'est inie iiieinl)rauo hoîiiogèno de 0a6 à 0 y. 8
d'épaisseur, adhérant à la couche précédente. Chez les sujets Agés et dans
certains processus inflainniatoires chroniques, il se développe des verrucosités,
quelquefois très nombreuses, à sa surface interne.
D'après Saltler, elle est composée de doux lamelles, dont Tinterne est anhisteet l'e-xterno
est formée d'un tissu réticulé fin et pâle. Dans ce tissu réticulé, Smirnow a vu un fin réseau de
fibres élastiques qui, de face, peut donner des figures pseudo-cellulaires (llg. 054). Ces
lamelles se voient mieux au voisinage de la papille, parce qu'en ce point, elles sont plus
épaisses toutes les deux, surtout l'externe. En avant, la lame vitrée passe dans la région
ciliaire, mais d'après Salzmann ses deux feuillets se séparent et dans l'intervalle on trouve
un tissu conjonctif ondulé privé de vaisseaux.
Burd postérieur de la choroïde. — Kn arrière, la choroïde se termine autour
du nerf optique par une sorte d'épaississement très riche en fibres élastiques et
intimement uni au tissu scierai. C'est le tissu limitant à'Ehchmg. La choroïde
envoie en outre dans le nerf des petits vaisseaux et du tissu conjonctif formant
les couches les plus antérieures de la lame criblée (lame criblée clioroïdienne).
Celte partie de la lame criblée contient peu de fibres élastiques. Chez le
chien et d'autres animaux, elle est fortement chargée de pigment, comme la
choroïde elle-même. — La lame vitrée de la choroïde se termine au contact
du nerf optique sans y pénétrer; souvent son bord se replie en avant en ce
point (Sagaguchi).
Tapis. — Lorsqu'on regarde à rophtalmoscope ou qu'on ouvre un u-il de bœuf, de cliien
ou de chat, on est frappé par ce fait qu'une partie du fond de l'œil est verdàtre et très
brillante, tandis que le reste est d'un brun sombre, terne comme le fond de I'omI humain
ou celui du lapin. Si on enlève la rétine, le môme aspect persiste et est même plus net.
Le pinceautagc de l'épithélium rétinien, qui n'est pas pigmenté à ce niveau ne modifie
pas non plus l'aspect de la région. Cet aspect brillant est du à une constitution particulière
de la choroïde et c'est à cette disposition qu'on donne le nom de tapis.
La structure du tapis a été bien étudiée par Tourneux. 11 est formé par l'interposition
d'une couche spéciale entre la chorio-capillaire et la couche des gros vaisseaux. 11 eu existe
deux types: le type cellulaire, qui se rencontre chez les carnassiers, et le type fibreux, chez
les ruminants. Dans les deux types, il s'agit d'une couche de 100 à 200 u. d'épaisseur, appli-
([uée immédiatement sur la chorio-capillaire et traversée perpendiculairement par d'aulres
capillaires (|ui font communiciuer la chorio-capillaire avec la couche des gros vaisseaux.
(>hez les carnassiers, elle est formée de grandes cellules (iridocyles, cellules irisantes, cel-
lules chatoyantes) polygonales, à 5 ou 6 pans, aplaties, ayant 40 u. de diamètre sur 3 ou
4 i;. d'épnisseur. Le noyau est petit, sphérique et central. Le corps cellulaire est clivé en
aiguilles d'apparence cristalline, (^hez les ruminants, cette couche fondamentale est composée
de faisceaux flbrillaires aplatis parallèlement à la surface de la choroïde et termines en
pointe à leurs deux extrémités. Leur longueur est de 200 à 300 ij. environ. Entre eux se trou-
vent quelques cellules conjonctives fusiformes.
VAISSEAUX ET NERFS DU TRACTUS UVÉAL
Les vaisseaux et les nerfs des trois segments du tractus uvéal présentent trop
de rapports entre eux j)our être étudiés séparément à propos de chacun de ces
segments.
D'après Leber, dont la description est devenue classique, le système circu-
latoire de l'œil est formé de deux territoires presque complèleuuMit indépen-
dants. L'un de ces territoires comprend la rétine et la terminaison du nerf
optique, l'autre comprend l(>s deux autres uuMnI)ranes dr \\v\\. le traclus
uvéal et la sclérotique avec un jkmi de tissu épiscléral. Entre les deux réseaux.
\ \issiv\rx i:t nkui's du tiuctus uvkai..
1067
Vais, du limbe
A. et
il.
ccrc. art. de l'iris
d. récurrente
'<. conj. post.
Veine conj.
.-■' post.
Art. cil. ant.
Veine cil.
ant.
il existe si'iilciiiciil ([ii('l(jiics linos anastoiuoses au nivoau du ncif opiiijiic. —
Ici. il no sera ([iicsdoii ([uc de la circiilatioii du Iraclus livrai.
Artères. Les arlèrcs (jui se disliiltucnl au Iractus u\ral portent li; nom
d'artères ciliaircs. Il \' en a .*{ ,i:roupes :
a) Artèrt'x cilinires roKiics j/ostérieures. — Elles naissent directement de
l'artère ophtalmique ou de ses premières branches par 4 à G petits troncs qui
s(> divisent en arrière du glohe, de sorte qu'en arrivant à celui-ci, les artères
ciliaires courbas sont au nombre de 20 environ. Elles traversent la sclérotique
aiilour du n(>rr optique, plus près de lui en dedans qu'en dehors. En pénétrant
dans la sclrroli([Me, quelques-unes lui abandonnent de fins rameaux,
Dans leur trajet inlra-scléral, quelques-unes de ces artères (2 à 4, situées
liénéralenient en dedans et en dehors) donnent des branches qui s'anastomo-
sent entre elles et forment un anneau complet autour de l'entrée du nerf
optique ; c'est Van-
ui-nu vasculairo prie-
rai (le Zinii ou de
llallcr, ou cercle ar-
tériel du nerf optique.
De cet anneau vascu-
lairo partent do petites
branches pour l'ex-
trémité du nerf opti-
que, dans lequel elles
s'anastomosent avec'
les vaisseaux réti-
niens ; mais ses bran-
ches principales vont
à la choroïde, où elles
ont la même distribu-
tion que les rameaux
des autres artères ci-
liaires courtes posté-
rieures.
b) Artères ciliaires
longues postérieures.
— Leur origine est la
même que celle des
ciliaires courtes. Elles
sont au nombre de 2
et elles abordent la
sclérotique, lune en
dedans, l'autre en de-
hors, un peu plus en
avant que les ciliaires courtes. Leur trajet intra-scléral est extrêmement
oblique. Elles cheminent ensuite sans se ramifier à la surface de la choroïde,
jusqu'au niveau du muscle ciliaire.
FiG. 053.
V^eine épi-
scléralc
Artère êpi-
sclérale
Veine vorli-
cineuse
cil. longue post.
il. courte post.
t. oplico-cltor.
rte postérieure
postérieure
Art. centrale du nerf npl.
Veine centrale du nerf opt.
Vaisseaux de Tœil (schéma de Lebcr).
[.4 DRUAULT.]
1068
AI'I'AIIKIL DE I.A VISION.
(■) Artères ciltairr^ (inlérkures. — Ce sont des i-amoaux «les arK-res des
I^f.lil cercla
art. de l'iris
Grand cercle
art. de l'iris
Art. ïécurr.
de la clior.
Entrée d'une
art. cil. ant.
Coupe du u.
Optiqur
FiG. G'iG. — Vaisseaux du Iraclus uvral (d'apn'-s Lebei]
quatre droits niiisclos, dont elles suivent les tendons pour j)énétrer dans la sclé-
rotique. Elles sont générale-
ment au nombre de deux pour
(•haqu(> nuiscle, sauf j)our le
droit externe (|ui n'en a
(|u'une. Elles abandonnent
des brancbes à la sclérotique
et traversent cette membrane
près du bord de la cornée.
De ces trois ^a'oupes d'ar-
tères, le premier est destiné ;i
la cboroïde. les deux autres
au corps ciliaire et à l'iri-^.
Après a\iiir perl'cuv la sdé-
rotiipie, les ciliaires courtes
postérieures se répandent dans
la partie e.xterne et movenne
du siroma rhoroulien. en
s'anastomosant entre elles,
("ertaines de ces artères se
irroupent plus particulière-
nuMit aut(mr de la |)apille.
dans la zone éipiatoriale et
dans la réf;ion niaculaire. Les dernières raniilications d(>s artères ciliaires
courtes postérieures se terininenl dans les capillaires de la meuihraiu' de
l'ui. 0.")"
Arli'ii's ilo Piiis (Aruiil(l).
A, clioi'okle. — /}, iris. — C. muscle riliairo. — I. arlcros ci
liaii'es postérieures ionarues. — 2, artères ciliaires antérieures. —
3, grand cercle artériel de l'iris (anastomoses entre les arlères ci
Maires lonjrues pnslérieiires et les artères ciliaires antérieures). —
'i, petit ci'rcle de l'iris. — j, arléros de l'iris.
VAissKAix i:t m:i;i'
hll TIIACTIS I VKAI..
1069
IJiiyscli. I.ciir Iriiildlic ne s'clcnd jias lotil ;i laii jiis((ii*;'i l'ora serrala. Li'
Itord aiilii leur de la clniniKlr iccoit des arltTcs rc-ciirrciilcs doiil les raiinli-
caliuiis s'aiiasIdiiKisciil a\cc le n'-scaii iioslrnciir.
|j' uiuxclc nh(iin\ la ri''i//<ni ilr I orliictihc^ rihtiri>< cl le /j(jril ri nli'i'iciir <!<•
1(1 i-horiuilc soni aliiiiriil('"> \\av des rameaux vciiaiil, soit'dcs artèrfs filial rrs
aiilri'iciircs, sdil des arlt'fcs cdiaircs Ioniques |)iisl(''i'iciir"c^. Lrs laiiiraiix des
arirri's ciliaiiTs aiilcnciii'cs s'aiiasldiiuisciil ciilrcciix un prii en arrière (lu
li'i'aiid (•ri'clc arh'nrl de liiis. Idriiiaiil iiii aiincaii iiicdm|)li'l dil rcrcle ai'léviei
'h( ni KXflc ri/iiiirr.
Les deux ai'lrrcs riliaii'cs Idiiiiiics |)dsl('Ti('iirc<, arrivùos dans lùpaisscur dii
iiiiisclr ciliaii'c. se di\ iscni clianinc en une l)raindi(' ascendante et une hranclic
dcsrciidaiilc. Les i\vu\ hraiiehes de <lia(|ue artère s'anastomosent avec les deux
lii'aiiclics de l'artère opposée et avec les artères ciliaii-es antérieures, pour i'or-
luei' un anneau artériel complet, (let anneau situé en plein muscle cdiaire,
mais près de la l'acine de l'iiis, est nommé fjr'iiiil cercle arlérit'l île VirU.
(".liez quel(|ues animaux (lajiin) il se trouve dans l'iris même. Ses rameaux
soni pailiculièreinent destinés aux procès ciliaires et à l'iris.
Les artères des procès ciliaires naissent du <^rand cercle artériel de l'iris,
(diacnne de ces artères est destinée, suivant son volume, à lin ou à plusieurs
|)rocès ciliaires. Klles sorleiil du
muscle ciliaire, pénètrent dans
les j)rocès ciliaires par leur ex-
trémité antérieure et s'y divisent
immédiatement en un f^rand
nomhre de rameaux anastomosés
entre eux.
Les artères de Viri^ naissent
du grand cercle, souvent par
des troncs communs avec les
artères des procès ciliaires. Leurs
ramifications suivent la face pos-
térieure de l'iris suivant une
direction radiaire et gagnent le
bord pupillaire. Au voisinage de
celui-ci, au ]ioint où s'insérait
!a membrane pupillaire, il existe i-ir,. (i.-;s. — AiIimcs ei veines ciliaires antérieures
des anastomoses transversales (î^appp.v).
formant le petit cercle artériel
lie liris. Les artères de l'iris ont des parois relativement très épaisses.
Du grand cercle artériel de l'Iris part aussi un troisième groupe de bran-
ches, les artères récurrentes, qui vont s'anastomoser avec les artères clioroï-
diennes, branches des artères ciliaires postérieures.
Veines. — Leur disposition est très différente de celle des artères. Tandis
que le tractus nvéal comprend deux territoires artériels, antérieur et postérieur,
d'importance à ])eu près égale, ses deux territoires veineux sont d'importance
très inégale : l'un, celui des veines ciliaires antérieures, reçoit seulement une
[.I. DRUAULT.]
1070
Ari'Ai^Kii. m; i,a vision.
mèSéMu , >
FiG. 051). — IMpxus veineux des procès biliaires.
Gr. 40 D. (Sappey).
I, 1, pro'-i's ciliaiivs. — 3, veiiiRS allant des procès ciliairos
aux vasa vorticosa. — 4. vciiips de riri> venant se jeter dans
le plexus des procès ciliaiics ([irelles rdEilrihiiciit à former.
Fir,. 0(j(l. — N'eiiies du soyuuMit .lulcricur du li;utu>
uvéal, vues par la l'ace interne (Sappey).
/'c, procès ciliairos. — V.Ch, veines de la choroïde. — \'i
veines de l'iris. — VPrc, veines des procès ciliaires.
j);irtie de.s vaisseaux du muscle ci-
liaire; l'autre, celui des vcinfs
vorticineiises, reçoit le sang de
presque tout le reste du tractus
u\éal.
D'après Sappey, les veines de la
rlioroïdc naissent brusquement
par la fusion de 12, 15, 20 ca-
|)illaires à direction conver^-^enti^
et formant un petit tourbillon
(fig. 6o2). puis ces veines se réu-
nissent avec d'autres, gagnent la
couche des gros vaisseaux et là
forment de grands tourbillons,
visibles à l'ieil nu, dont chacun est
le centre d'une veine vûrticineuse.
Les veines des procès ciliaire>>
forment des pelotons limités en ^
avant par une arcade veineu.se et
terminés en arrière par cinq ou
six veines longitudinales qui, tout
en se groupant, gagnent le réseau
vorticineux.
Les veines de Viri^ ont une dis-
position rayonnée parallèle à celle
des artères, mais elles occu|)enl
un plan plus profond. Elles s'ana-
stomosent entre elles et, dans la
zone ciliaire. s'unissent aux veines
des procès ciliairos pour gagner
les veines vortioineuses. D'après
Leber, aucune de ces veines ne
va au canal de Schlemm.
Les veines du muscle ciliaire
\(iiil en partie en arrière s'unir
aux précédentes. Les autres se
dirigent en avant, pénètrent dans
la sclérotique, entrent en relation
avec le canal de Schlemm et se
jettenl dans les veines ciliaires
antérieures. Ces veines sont plus
p(Mlles que les artères corres]ion-
(laules. et» (|ni TumiI sui'loul à ce
{\\\c leurs raiiitMu.x iulra-oculaires
soiil beaucoup nuuns importants.
Au voisinage du nert" oplitjue.
il existe des anastouioses entre les
VAISSEAUX KT M;|!IS ItT TRACTUS UVKAL.
1071
vi'incs rlc la clioroïde et les Iji-aiidics de la \ciiic centrale du nerf o[itiqiic.
(Voir Vaisseaux rétiniens).
I.es veines ciliaires courtes ])Ostérieures ne proviennent (pie de la sclérotique.
\'i'ines vorlirinr'ifscs. — Elles sont f^énéralenient au nrjndire di; (piatre. (le
sont des veines relativement volumineuses. Elles traversent la s(dérotiqne un
|)eu en arrière de l'équateur, eu quatre points symétriques placés dans les méri-
diens oblicpies en haut et eu dehors, en haut et eu dedans, en has et en
dedans, en has et en deliors. Eeur trajet intra-scléral de l'intérieur vers l'ex-
léricur est légèrement ohlicpie eu arrière. A la sortie de la sclérotique, elles
décrivent j)lusieurs sinuosités et vont se jeter, les deux supérieures dans la veincî
o|)hlalnrK|ue supérieure, les deux inférieures dans la veine ophtalmique infé-
rieure.
Parfois une ou deux de ces veines sont eu quelque sorte dédouhlées et il
existe cinq ou six veines vorticincuses. D'après Sclioute, il existe parfois une ou
deux veines vorticineuses tout près du point d'entrée
du nerf optique ou dans son voisinage.
A leur sortie de la sclérotique, les veines vorti-
cineuses reçoivent de petites veines épisclérales dont
quelques-unes leur constituent des anastomoses avec
les veinules ciliaires postérieures.
lUHine
Choroïde
Espace périclwr.
Espace de Tenon
r , .. tr ' • 1 i ' -i 1,1 '~ --■- V. vorlicineuse
Lymphatiques. — 11 n existe pas de véritables
canaux lymphatiques dans le tractus uvéal, nmais
de nombreux et grands espaces lymphatiques dans
le tissu lâche qui forme son stroma. Il existe en
outre des gaines périveineuses dont la réunion forme
les gaines des veines vorticineuses. D'après Scliwalhe,
ces gaines, dans leur trajet intra-scléral, envelop-
pent complètement la veine dans la partie interne
de ce trajet et occupent seulement la partie postérieure de la veine pour la
dernière portion du trajet (fîg. 661). En sortant de la sclérotique, la gaine lym-
phatique se jette dans l'espace de Tenon.
Fie. 001. — ■ Espace lyinplia-
tique entourant une veine
voiticineuse (Scliwalbe).
D'après Vcnneman, les gaines péri-vasculaires elles-mêmes n'existent pas en tant qu'cs-
liaces ouverts, mais les gaines conjonctives délicates qui entourent les vaisseaux et les
nerfs traversant la sclérotique n'en sont pas moins des voies de prédilection pour la dilTu-
sion des licjuides.
Nerfs. — Le tractus uvéal est abondamment pourvu de filets nerveux. On
les divise en nerfs ciliaires courts, branches du ganglion ophtalmique, et nerfs
ciliaires longs, branches du nasal (t. III, p. 914).
Après avoir perforé la sclérotique au pourtour du nerf optique, les nerfs
ciliaires cheminent entre la sclérotique et la choroïde, dans l'épaisseur de la
lamina fusca, pour gagner le muscle ciliaire.
Parfois le tronc d'un nerf ciliaire peut former une duplicature dans l'épaisseur de la sclé-
rotique. Le nerf, qui était dans l'espace supra-choroïdien, se dirige brusquement en dehors
il travers la scléroti([ue, mais, arrivé près de la surface externe de cette membrane, il revient
on arrière en suivant le même trajet intra-scléral, puis continue son trajet dans l'espace
supra-choroïdien. Sur certaines coupes, on peut avoir ainsi l'apparence presque complète
d'un nerf Volumineux traversant la sclérotique et se divisant immédiatement au-dessous en
deux branches égales, dirigées l'une en avant, l'autre en arrière (Axenfeld, Xaito).
[A. DRUAULT.]
1072 AfPAREll. ni-: LA VISION.
Dans leur trajet sous-scléral, les nerl's donnent des rameaux nombreux à la
choroïde. Ces rameaux, formés de fibres à myéline et de fibres sans myéline,
s'anastomosent et forment un réseau dans l'épaisseur de la lamina fusca; les
branches de ce réseau se rendent surtout aux artén-s et à la couche chorio-
capillaire.
Bietti dccril un réseau spécial en rapport avec la lame vitrée, situé probablement sur sa
face externe. Ce réseau est constitué par des faisceaux entre-croisés et anastomosés entre
eux. formant des mailles tn-s irrég-ulières et donnant des fibrilles (|ui forment à l'intérieur
de ces mailles iTauties mailles |)his fines.
A la surface du muscle clliaire, les nerfs ciliaires se divisent et forment un
plexus serré. Celui-ci donne des rameaux nombreux au muscle et à l'iris, quel-
ques rameaux récurrents à la réirion do l'orbiculus riliaris et des rameaux
externes pour la cornée.
Les rameaux musculaires pénètrent dans le muscle et xont autour de ses
libres. Leurs terminaisons ne sont pas connues.
Les nerfs de Yiris constituent un réseau d'où partent .3 groupes de fibres : a)
des fibrilles dirigées vers la face postérieure où elles forment un réseau très fin ;
elles sont sans doute destinées au dilatateur, d'autres fibrilles trèsfines vont au
sphincter; b) des fibres à myéline dirigées en avant et se terminant par des fi-
brilles nues qui forment un épais réseau près de la face antérieure; elles parais-
sent être sensitives; r) enfin un troisième réseau destiné aux vaisseaux.
Cellules nerveuses. — Lu plupart des auteurs (Iwanoff, etc.) admettent lexistence de cel-
lules nerveuses dans le tractus uvéal. Dans la choroïde, ce sont des cellules multipolaires
très nombreuses, surtout dans les couches superficielles. Dans le muscle ciliaire. ce sont des
cellules bipolaires plus rares. — Dans l'iris, la question a été plus disculée. On admet g-éné-
ralement qu'il ne contient pas de cellules ganglionnaires: c'est notamment l'opinion d".\n-
dog-sky. D'après cet auteur, on a pris pour des cellules ganglionnaires, tantôt des cellules
ramifiées du stroma, tantùt des cellules appartenant aux gaines nerveuses présentant des
noyaux triangulaires à certains points de bifurcation des lilets nerveux.
D'après Seidenmann (1899) il n'y a probablement pas de cellules nerveuses dans le tractus
uvéal et ou aurait pris pour des cellules nerveuses les cellules étoilées du stroma ou les
points de division des fibres nerveuses privées de myéline.
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I!i;tim:. 1073
ki:tim:'
A propos du (It'vcloppotnent de celte meinhriine, on a vu qu'elle dérive eiiliè-
rernent du système nerveux et que, priiuitivenient, elle tapisse toute la face
interne du Iractus uvéal, s'étendant en avant jus([u'au bord pupillaire. — Les
deux sédiments antérieurs de Ja rétine embryonnaire, c'est-à-dire la portion
irienne et la pctrtion ciliaire, ont été décrits à propos de l'iris et du corps
oiliaire, avec lesquels ils sont d'ailleurs fusionnés intimement. La partie optique
de la rétine qui reste à décrire comprend la couche d'épithélium pigmentaire
appliquée à la face interne de la choroïde et la rétine proprement dite.
Axpect de la rétine. — La rétine proprement dite est à l'état normal parfai-
tement transparente, sauf peut-être dans sa couche la plus externe (cônes et
bâtonnets). Aussi, à l'examen ophtalmoscopique, on n'en voit que les vais-
seaux. La coloration générale du fond de l'œil tient surtout à la pigmentation
et à la vascularisation de la choroïde; cependant la présence du « pourpre réti-
nien » dans les bâtonnets peut contribuer, pour une petite part, à la teinte du
fond de l'œil. Cette teinte varie beaucoup avec les individus : plus la choroïde
et l'épithélium pigmentaire sont chargés de pigment, plus le fond de Tipil
paraît uniformément noir; moins il y a de pigment, plus le fond de l'ceil
est rouge et mieux on y reconnaît le dessin des vaisseaux choroïdiens. — Chez
les jeunes sujets, la surface intei'ne de la rétine présente des reflets moirés
surtout marqués au bord de la fovea centralis ; chez l'adulte, on n'observe
qu'un tout petit reflet au centre de la fovea. — D'autres modifications d'as-
pect dans la région de la fovea centralis et dans celle de la papille seront signa-
lées à propos de ces régions. — L'aspect de la rétine et du fond de l'œil est
exactement le même (à part la réplétion des vaisseaux rétiniens) sur l'œil fraî-
chement énucléé et ouvert largement ; mais très peu de temps après l'énu-
cléation ou après la mort, la rétine s'opacifie et prend une teinte blanche.
Elle se sépare aveclaplusgrandefacilitédela choroïde (à laquelle l'épithélium
pigmentaire reste adhérent), sauf à son bord antérieur et au pourtour de la
papille, oîi elle est intimement unie aux parties profondes. Elle se présente alors
sous l'aspect d'une fine membrane extrêmement friable.
Elle a la forme d'une calotte assez régulièrement sphérique. car la portion
de la paroi oculaire qu'elle tapisse est justement la plus régulière. Elle répond
à la surface de plus d'une demi-sphère ; sur des couj)es méridiennes de l'œil,
sa coupe représente environ les deux tiers d'un cercle.
Son épai-iseur y arie de 0mm. 1 càO mm. 4. Elle a son maximum au pourtour
de la fovea et va en diminuant régulièrement vers la périphérie.
Elle présente une face externe, une face interne et un bord antérieur. La
face externe est en rapport avec la choroïde dans toute son étendue et la ftfce
1. Son nom actuel est la traduction de celui qui lui avait été donné parles anciens anatomistes grecs
lijjL'^iÇXïiaTpoî'.Sf,; /tTÛv); il montre que ceux-ci la comparaient à un filet. Il est évident qu'il ne s'agissait pas
de sa structure réticulée, mais bien de sa disposition générale, soit lorsqu'elle est en place, soit lorsqu'elle est
décollée. Il est possible aussi que cette comparaison avec un lilet ait été facilitée par ses rapports avec le en ps
vitré transparent et souvent fluide comme de Teau.
POIRIER ET CHARPy. — V. 08
.!. Dr.UM'LT.
1074
Al 'l 'AU Kl L m-: LA VI.<IOX.
interne avec le corps vitré auquel elle adhère légèrement. — Le bord antérieur,
qui est bien net, forme Vora serrata. En arrière, la rétine se continue avec la
papille du nerf optique.
Prise en bloc, sa compo><it(ijn chiiniqur est la suivante : Eau, 8S0 ; malièros
organiques, HO ; sels, 10.
STRUCTURE DE LA RÉTINE
Dans sa strucluri', la rétine j)résonle une grande complexité. Mais la facilité
relative avec laquelle on peut l'isoler, la fixer, l'examiner, sa fonction bien dé-
finie, sa disposition en couches bien nettes,
l'ont toujours fait choisir par les histolo-
gistes comme un objet d'étude préféré.
Les nombreux travaux qui lui ont (•té coiisacri-s
|)euvcnt L'trc divisés en deux périodes d'après Jes
méthodes de recherches employées. La première
période comprend les reclierches faites avec les
fixateurs et colorants employés pour les autres
tissus, et qui font voir en même temps, mais sans
netteté, tous les éléments rétiniens, In difléren-
riation n'existant guère que pour les noyaux cel-
lulaires. La seconde période comprend les recher-
ches faites avec les « méthodes révélatrices » de
(jolgi et d'Ehrlich, qui présentent le prand avan-
tage de ne colorer à la fois qu'un petit nombre de
«■ellules, et de les colorer avec tous leurs prolon-
i;emenls '.
La première période avait été inaugurée par
lleinrich Mullcr (18.")7). qui divisait la rétine en
S couches. .\près lui, la membrane limitante
externe fut reconn\ie, et l'épithélium ]ugmentaire
rattaché à la rétine, de sorte qu'on lui décrivit
10 couches. Mais les recherches de tous les au-
teurs de cette période sont surtout dominées et
dirigées par l'idée qu'ils se font d'une fibre réti-
nienne unissant nécessairement d'une façon directe
les éléments percepteurs aux fibres du nerf optique
(Hochon-Uuvigneaud).
Dans la seconde période, c'est l'étude des cel-
lules qui a été poursuivie. On vit quelle énorme
extension pouvaient prendre les prolongements
protoplasmiques et, surtout par l'étude de leurs
connexions, on put se faire une idée beaucoup
lilus exacte de leur fonctionnement. Dans cette
voie, les travaux de Ramon y Cajal ont étc cer-
tainement les plus fructueux.
> ;-
X.ÏicmJcl
FiG. CG2. — Coupe de la rétine. Colo-
ration à l'hématoxvline. (^^chéma de
H. GreelT.)
/, épithclium pigmciitiiire. — //, coiRlie des
(tùncs et des bâtonnets. — ///, memt)rane linii-
tante externe. — /F, couclie des g^rains externes
(oorps des cellules visuelles). — V, couciie
iple.xiforme externe. — 17, couclie des gr.iins
internes ou couche des cellules unipolaires et
liipolaires. — VU, couclie plexiforme interne.
— F///, couche des cellules nuiltipolaires. —
-Y. couche des lihres du nerf optique. — .V. niem-
lirane limitante interne. — .V, fibre de Millier.
1. Ces deux groupes de molhoiles semblent aussi dilTén-nls
dans leur mécanisme intime que dans les résultats qu'ils
fournissent. Dans les méthodes ordinaires, le colorant pénètre
le tissu et se fixe sur les éléments, sans doute par le fait d'une
affinité chimiipie spéciale. Dans les mélliodos de Golgi et
d'Iîlirlich, il semble au contraire que l'affinité chimique n'ait
qu'un rôle secondaire et que l'imprégnation des éléments cel-
lulaires soit due surtout .i un phénomène de capillarité, ("e
<|iii nous paraît le mieux en donner l'itlée, est justement l'imprégnation d'une rétine fraîche .nu bleu ib'
méthylène, car ou peut suivre alors sous le microscope la pénétration de la matière colorante le long des
éléments.
hitim:.
1075
A cause (le la complcxitr de la n'-liiie, il iinporle d'étahlir des divisidiiis aussi
nettes (iiie possible
dans étude liis- T ^^■■^■^■^^■^^^^■^^■^^^^
tologlque. Les divi-
sions employées se-
ront les suivantes :
I. Hpil/tcliu))i pi<i-
iitentaire. — Il forme
à lui seul une véri-
table membrane spé-
ciale, aussi bien |)ar
son développement,
qu(> par ses rapports
avec la choroïde, à
laquelle beaucoup
d'auteurs le ratta-
chent encore.
II. Eléments cel-
lulaires. — Les élé-
ments cellulaires
qu'on rencontre dans
la rétine sont dispo-
sés de telle manière
qu'aucun d'eux ne
se trouve en entier
dans une seule des
couches classiques
de la rétine et que,
d'autre part, la plu-
t.U''J)a.^.
FiG. GG3. — Coupe de la rétine. Coloration par la méthode
de Golgi. (Schéma de R. Greeiï.)
/. ('pitliriiiim pigmentaire. — • //, cônes cl bâtonnets. — //A, cellules visuelles.
— IV, cuuche plexit'urnie externe. — F, cellules horizontales. — VI, cellules
bipolaires. — VU, cellules unipolaires ou amacrines. — VIU, couche plexiforme
interne (divisée en 5 zones ou étages). — IX, couche de cellules mullipolaires. —
.V, couche des fibres nerveuses. — • M, fibres de Millier dont les extrémités for-
I>art de ces couches ment les membranes limitantes externe et interne.
sont formées par plu-
sieurs sortes d'éléments. C'est pourquoi il nous a semblé préférable de séparer
la description des couches de celle des cellules et de commencer par l'étude
des éléments cellulaii'es.
III. Connexions des éléments nerveux.
IV. Constitution des différentes conches.
I.
EPITHELIUM PIGMENTAIRE.
Épilhclium pigmentaire liexagonal (Greeff) ; coucixe pigmentée de la rétine.
L'épithélium pigmentaire est formé par un seul rang de cellules appliquées
sur la membrane vitrée de la choroïde et, jusqu'à ce que son développement fût
connu, on l'attribua à cette dernière membrane.
Les cellules ont de 12 à 18 a de diamètre. Elles sont disposées avec une grande
régularité. Vues de face, elles sont nettement séparées lesunes des autres etpré-
f.4. DRUAULT.]
1076 AI'PARKIL HE LA VISION.
sentent presque toutes un contour hexa^^onal (fi^^. 004, a); cependant quelques-
unes ont 5 ou 7 cotés, et on peut même en trouver ayant 4 ou 8 et jusqu'à 12
côtés (Greeff). — Dans la région fovéale, elles sont petites et bien régulières ;
elles deviennent un peu plus grandes et moins régulières vers l'équateur, puis
de nouveau plus petites, mais encore moins régulières vers Tora serrata. La
couche est plus sombre dans la région de la fovea centralis que dans le reste
do la rétine.
Du coté de la choroïde, elles sont terminées par une extrémité légèrement con-
vexe. Du côté opposé, elles pré-
sentent des prolongements qui
pénètrent entre les cônes et les
bâtonnets. Ces prolongements
„.. .„^.. . „ , ,, , , , sont relativement plus courts
''^^0^;^^':./--' ^\^;\-'.yx;y'' ' '< chez les mammifères que dans
WJg^^Wi
W ■;• . .'M les autres classes de vertébrés.
i.l.
^%;^'' ''"•/•■' "''^''' Les cellules sont séparées les
unes des autres dans leur moitié
FiG. 6G4. — Cellules de répithéliuiii piyiueulaire , . ,
de la réline humaine (Max Schultze). supérieure par une couche
a, sommet ou fare externe (appliquée sur la l.-imc vitrée lie la épaiSSe de Ciment qui S étend
fiiioroïde). — 6, parties latérales. également sur leur face choroï-
dienne, formant ainsi un cha-
peau aulour de leur extrémité supérieure. — • Le protoplasma est incolore
dans la partie supérieure des cellules et chargé de pigment dans la partie
inférieure et dans les prolongements. Le pigment, substance nommée /'u<clne
par Kùhne, est brun foncé et formé par des grains arrondis et par de petites
aiguilles ayant de 1 à 5 a de longueur chez l'homnie. 11 n'y a que la forme en
aiguilles dans les prolongements; les grains arrondis deviennent au contraire
de plus en plus noinl)reux en remonlant.
La forme même des uii;uilles v;irit' dune espèce .luiiiuile it lautre. Chez fliomme, elles
sont relalivement courtes et ii pointes mousses (GreelT).
Cette forme eu aiguilles est spéciale au pigment rétinien. Elle permet de le distinguer du
pigment choroidien ou des pigments pathologiques, même dans les yeux les plus altérés.
Le pigment manf[ue complètement chez les albinos. En outre, chez les carnassiers et les
animaux à sabot, le pigment man<iue au niveau du tapis clair de la choroïde (tupchiin
lucidiim). Chez ces animaux, la churoïde et réitithélium lugmentaire de la réline sont ainsi
privés de i)igment dans la même région; mais la i)igmentation de répithélinm est aussi
développée (lue chez les autres espèces au niveau du lapis sombre (laiietinn nii/rum).
Chez quehiues poissons, particulièrement chez la brème, et chez quelques sauriens, il
existe nu tapis purement rétinien dû à la présence dans l'épilhélium pig-menlaire d'un
pigment blanc. Ce pigment est foiinc |>ar une substance calcique {(luuniiir). j^es grains exis-
tent dans toutes les parties des cellules- A côté d'eux, on trouve aussi ties grains de pigment
ordinaire (fuscine). Chez la brème, par exemple, sur l'œil ouvert, on voit que le lapis réti-
nien occupe les deux tiers supérieurs du fond de l'œil, qui est d'un blanc brillant à son
niveau. Ce tapis rétinien a permis d'observer l'existence du pourpre rétinien sur l'animal
vivant. En elTet, à l'examen oplitalmoscopi(iue, le fond de l'œil se montre roug-e à ce
niveau lors(|ue l'animal a été laissé dans l'obscurité; ensuite on peut vnir, pend.inl la diin-e
de l'examen, la rétine blanciiir sous l'action de la lumière.
Chez quelques animaux des dilférentes classes de vertébrés, mais non chez l'homme, on
trouve encore dans l'extrémité choroïdienne des cellules deux sortes de gouttelettes, les
unes formées d'une substance d'aspect graisseux, désignée smis le nom de liporhriue ou
liiléine. et les autres fornu'cs d'une subtance d'aspect cireux dites ijraiiitt myéloïdes'ou
iilrurintu'idcs.
iii:tim;.
1077
Le iioi/dit csl siiiK' (l.iiis la |iailic sii|)(''ricur(', non |>i^iiiciit(''(', de la (•clliihî
(li"-. (■>('»;')). Il icroiili- dans niir ((rlaiiir mesure los ^raiiiilalioiis pi^ineutaires
situées au-dessous de lui, de soilc (juc. dans certaines préparations vues de face,
les cellules paraissent
plus claires au ceuti'c
(11-. (iC.'i, n). Cc'rtai-
iies cellules coiilicii-
uent deux novaux.
li
i[ i i • * '■ •« i-
I
Sous l'action de la lu-
Miii'it', les pioloiipcmonls
iiirciii'iiis (l(>s colliilcs
^iiliissciil un allon.iionionl
|i1ms ou moins fiiaud sui-
vai\t les cspcces animales
(li,u-. (".(iri. 15). Chez les
amphiltios et les oiseaux,
ici alloni;enient est (|ucl-
iiuefois consitk'ijiblc et
les prolongements peu-
vent mi''iiie atleinili(> la
membrane liiiiilanle cx-
lenu>. Par le lait de ce
mouNcmenl . les cônes
el surtout les liàtonnets
sont en partie soustraits
a ra<-tion de la liuiiière.
Kiilinea montré (|ue la présence de repiliiciiuin pif;riu'iilaire csl indispeusalde à la sécré-
tion du pouri)re rétini(M\ contenu dans les segriieuts externes dt's hàlonnets. Par sa situa-
tion entre les capillaiies clioroïdicns et les jiarties externes de la rétine, (pii sont dépourvues
de \aisseaux, eet épitlielium est évidemment a])iielé a tiansincltre à la rétine un certain
nombre de matérieux nutritifs. D'ailleurs, sur le \i\anl, la rclinc décollée, e'est-ii-dii-e
séparée de cet épitlielium, défîénère très rapidement.
Ilii.
~— • ■- . ■ii' w' ^•- ■- ^Y'y-.ii/
Fie. (Um. — Action de la lumière sur les cellules pipnientaires
el les cônes, cliez la grenouille (van (ienderen .Slorl, 1887).
.-1, oliscurilt! : le» (•ellules pigmeiitaires sont rétr.irli'e.s Pt les conos allongés.
— B, hiniiére : les pioluntienients des celbries pifrnientaircs itescenJent jiis-
(|ir:iii vuisina;re de la liiiiiiaiite exleriie; les i-oiies sont rétractés.
IL ELEMENTS CELLULAIRES DE LA RETINE
Les éléments cellulaires propres de la léline {)i"oviennenl fous de Tecloderme.
Les uns sont de nature nerveuse (ou neuro-é[)iUiéliale j)our (|uel<|ues-uns), les
autres de nature névroglique.
La disposition des éléments nerveux a permis de les diviser en éléments à
conduction directe ou centripète (les plus nombreux), éléments d'association et
éléments à conduction inverse ou centrifuge (les moins nombreux). Pour le
premier groupe, le sens de la conduction est certain; |»our les deux autres, la
l'onction supposée par ces dénominations est extrèmenu'ut |)rol)able.
On a ainsi quatre groupes d'éléments :
x\, éléments nerveux à conduction centripète;
R, éléments nerveux d'association;
(i, éléments nerveux à conduction centrifuge ;
1), éléments névrogliques.
A. — ÉLÉMENTS A CONDUCTION CENTRIPÈTE
Ce sont les plus nombreux, les mieux ccuiuus et, il semble, les plus iuqior-
tants.
G8.
[.1. DRUACLT.]
1078 AI'l'AlîKIL I»l-: LA VISION.
Lorsqu'on cxainiiic une nHine oolorùc au moyen d un colorant nucléaire, on
voit ressortir avec évidence tntis rangées régulières de noyaux séparées par
deux intervalles clairs (les couches |)lexi formes). Ces trois rangées de noyau.x
sont constituées pour la pins grande partie |iar les noyaux des cellules à con-
duction centripèle.
(]elles-ci sont en eiïet de trois sortes différentes (une sorte dans chaque
couche de noyaux) : cellules visuelles en dehors, cellules bipolaires au milieu
et cellules mulllpolaires en dedans.
Parfois on les nomme les trois neurones de la rétini" : externe, moyen et
interne, ou premier, deuxième et troisième, en allant de dehors en dedans,
c'est-à-dire en suivant le sens de la conduction lumineuse.
CELLULES VISUELLES
Elles coni])reiineiil deux sortes d'éléments : cellules à cônes et cellules à
bâtonnets; mais ceux-ci présentent les mêmes parties : un prolongement
externe', cvlindrique ou conique, relié plus ou moins directement à un corps
cellulaiic Inrini' piincipalement d'un noyau et se continuant avec un prolon-
gemenl interne terminé par un renflement. Dans la série des vertéhrés. on en
rencontre un grand nond)re de variétés, plus ou moins faciles à rattacher à
l'un des deux tvpes j)rincipaiix. (les deux lypcs existent seuls chez l'Iuimme.
Cellules à bâtonnets
Elles comprennent, en allant de dehors en dedans: le hàtonuet. le prolonge-
ment cellulaire externe, le corps cellulaire et le prolongement interne.
Bâtonnets. Chez l'homme, on peut les considérer comme cylindriques
dans leui- ensemble. Ils sont plus hauts dans la partie postérieure de ruil ((iKy.)
qu'en avant (40 u). I^eur diamètre est de 1,5 à 2 y.. Ils sont formés par deux
parties nettement séparées, les segments e.vterne et interne.
Segment externe. — Le segment externe i-st régulièrement cylindrique.
Il n'v a ni amincissement, ni rendement aux extrémités. L'e.vtrémité externe
est terminée par une surface plane, aux angles légèrement arrondis, l'extré-
mité interne |)ar une surface con\exe articulée avec le segment interne.
Sa siiirace prcscnlc il(> |)cliti's raimnes InniiiUiiliiialt's. mais à (lin>i-(iiin It'^i'iciiient
inclinée sur Taxe, tic surle (|nc lonr trajet fdiine des spirales liés allongées (liir. (îOU n).
Daines Max Sclinll/c. snr des cini|)es transversales de Itàtonnels. on voit ces rainures se
linilon^er sous foinio de IVnles radiaires (flg. GGC h). Pour lireelT, ces rainuie» sont parli-
culiérenienl nettes clu'/ la crenouillo. mais existent aussi chez les nianiniiréres : il les ivui-
sidére comme di's em]ui'inl('s ducs ,ni\ |uidcin::cmciits |iroto|>lasu\ii|ncs des cellules jd^irmeu
laires.
La longueur des segments externes des bâtonnets est de .'!(l à 'dl a chez
l'homme.
Ils sont formés par une en\eloppe et un contenu. I,"enveln|)pe est sans struc-
ture, elle ne recouvre pas le sommet (GrcefT). Le ciuitenu es! constitué par des
|)etits disques disp(»sés en pile de monnaie et unis entre eux par unt> mince
covu'he de ciment.
I. Sur les dessin>(le ivlinr. Ii'^ partii'> cxlerncA (par rappurl .i l'axe do I'omI) sont liiriiri-i's pu liant cl les p.ir-
lics interni'< en li.i^. — C.i'Uo di^posilidii l'si il'aillonrs ('•^aloinonl ciupkiyéo pcuu* la cliiir»ï<l>' ol la sclén'litiin'.
i;i;tim:.
1079
I.c (•oiilcim ilii sr;:tiK'iit cxlciiic paniil (•<nii|ili'leiiiciil lioiimpi-iio à l'i'ldt frais; cependant,
dans riMlaiiirs cniidilions d'cclaiia;:('. on |ii'iil di'ja y iri-onnailio une sliialidii liansvcnsalc
rc|ii)ndanl a la divisicni en dis(|nes. Tirs pen de (eiiips après la iiKirl. celle sirialion devient
lies nelle; elle esl snivie liienlùl d'une separalion des dis(|iies ^
ipii ciiininonce par rexliémilé lilirc du sef;iiient. Très sonvenl à
les disipies coniineneent i'i se séparer Ions snr le iiiènie cidé
du i)i'ilniinel ipii s'incurve par ce fait.
(les disques (inl a peu pics la iiiciiie
épaisseur dans tonte la série des ver-
tehrés. de sorte <|ue leur nombre est
pidpurtionnel à la longueur du sei;-
iiienl externe, t'.elte ejiaisseur est re-
laliveiiieut faible chez ilionime; elle
est de II a h:\ à 0 ;;. (i (Greell). (Jhez
ci'ilains animaux, elle peut s'élever
Jîis(iu"a 0 \>. SS.
Pourpre rétinien (lionne
visuel, Ervlhropsine). — (ÀHle
substance a été étudiée surtout
l'iii. tiCiCi. — Segment
externe de bâtonnets
de tritiMi. — (ir. 1000 par Holl et par Kiihne. Elle est
I). (Max Schult/e). ,.,,i,tenue dans les segments ex-
a. vue j.nlérale. — b. il!
C|ll
l'jii. (iCiT. — Segment externe
des cônes et des bâton-
nets. — (Ir. 1000 I). (Max
Sciinltze). Division en dis-
ques, dans le sérum.
o, bâtonnet (prenonille). — b,
(Imilili- cùiip (porilie).
ternes des bâtonnets. Les cônes
en sont totalement dépourvus, et
(H(> nian(iue oomjilètement dans les rétines qui ne contiennent (|ue des cônes.
Dans la rétine Immaiiie. le pourpre rétinien manque au niveau de la fovea
ceniralis, dans la partie (jui ne contient que des cônes, ainsi (pi au bord
antérieur de la rétine sur une étendue de 3 à 4 millimètres en arriére de l'ora
serrata, bien que cette dernière région contienne des l)àtonnets.
Le pourpre visuel est relativement ri'sistant à la plupart des agents cbimiiiues ou phy-
siques, mais se détruit très vite sous Taction de la lumière. Cette propriété permet de faire
avec la rétine d'un animal sortant de l'id^seurilé des sortes de clichés photograpliiiiues
qu'on nomme optogrammes.
Si le ]>ouipre rétinien est soumis à la lumière rouge, il passe par le Jaune avant de se
décolorer: s'il est soumis à la lumière Ijleue, il se décolore inuuédialemenl sans passer par
celte teinte jaune.
Le pourpre rétinien peut se regénérer complètement dans une rétine en Kl ou l-'l minutes.
Cette régénération ne se fait (jue lorsque les bâtonnets sont au contact de l'épithélium
l)iginentaire, mais elle se fait même après une séparation temporaire de repilbélium et des
bâtonnets. L'épithélium i)iginentaire i)roduit donc une substance (|ui passe ensuite dans les
segments externes des liâlcniicls et i|ui est indispensable à la formation du pouriue.
Segment interne. — Sa furme est également cylindrique, mais avec
une portion moyenne légèrement renllée. En général, il est plus court que le
segment externe. Chez Thomme, sa longueur est de 20 à 23 u.
Dans son tiers externe, il renferme nn appareil fibreux (Max Schultze) ou
i-orps intercalaire filamenteux (Ranvier), composé de nombreuses fines
aiguilles parallèles à Taxe du bâtonnet.
Chez les poissons, les ampliibics, les oiseaux, cet appareil a pour équivalent Vi'UiiiKo'idc
ou corpuscule lentiforinc (corps intercalaire de Ranvier) mieux délimité, plus aplati et
d'une forme variable suivant les espèces (biconvexe, biconcave, en ménisque). Il esl
formé par une substance homogène encore plus réfringente que les parties voisines du
bàtoiniet qui le sont déjà notablement.
Chez certains vertébrés inférieurs (triton, gecko), il existe au-dessous du corps interca-
laire un autre corps, coriis arrcssoirc (Hanvier), dont les propriétés chimiques sont dilfé-
rentes.
.1. DRUAULT.]
1080
Ali'AnKII. DE LA VISION.
La partie interne est fornnée par une subslance transparente, |)arraitenient
liomofjvne à l'état frais, mais qui devient linennent granuleuse j»eu di- tenijjs
après la mort.
J>e segment interne des bâtonnets se colore g-énéralement un peu par les
colorants nucléaires, tandis que le segment externe ne
se colore pas. Au contraire, le segment externe, qui
contient des matières grasses, se colore plus par l'acide
osmique que le segment interne.
Bâlonnel.'i jumraux. — Otjservés par Ranvicr rlaiis la rétine
(lu gecko, ils sont anaIo_;;iies aux cùiies jumeaux (voy. p. 1081).
B'Honnels verts. — Ils se rencontrent chez la grenouille, où
ils sont d'ailleurs beaucoup moins nombreux que les rouges.
Leur segment externe est très court, moitié environ île celui des
rouges, mais il est aussi gros et s'avance aussi loin vers la clio
roïde (fig. (i08, H). On ne saurait encore afiirmer si leur colora-
tion, limitée au segment externe et dispa-
raissant sous l'action de la lumière, tient à 0^ ^
un simple contraste ou à la présence d'une ^ff ^
substance verte (vert visuel ou clilorano- j 2
psine).
Le segment interne présente un corps
lentilorme identique à celui des bâtonnets
rouiics, mais au-dessous il est formé par
rio. (iC.S. — Cellules a \y\- ^^^ '|ii..,„„Mit ^rèle, trrs allon-c.
lonnets chez la gre-
nouille (W. GreelT.
A, bâtonnet rougi'. — D. \<À-
lonnet verl.
3
I-IG. (iG!). -
ture des noyaux
des bâtonnets. —
C.r. loilil I). (11.
tireelT).
!.•.>. 3. i-li.it. — 4. :..
voau. — 6. clicval. -
7, 8. homme noiivt-ai.
Prolongement cellulaire ex-
terne. — (^est un filament très fin.
plus ou moins long suivant la situa-
tion du corps cellulaire dans la couche des grains externes.
Il a un trajet légèrement sinueux entre les corps cellulaires
placés au-dessus (fig. 6(i3. III vl fig. OT.'i).
Corps cellulaire. — C'est ce qu'où nomme liabituelle-
uient le ;/r/iiit dif bâtunnet. Sa forme est un peu allongée
dans le sens vertical. Il est constitué par le noyau entouré
d'une très mince couche d(^ i)rotoi)lasma légèrement saillante i>«— «.'«""meaJ"'!»'
..,,,, . , — Les novaiu 3 et :.
aux deux extrémités ou elle se conlinue avec les prolonge- sont vu* par lextn'-
ments externe et interne. '""'•
T^e noijau présente un caractère très particulier et qui a
donné lieu à de nombreuses discussions; il est strié transversalement . V.r
caractère, très net chez beaucinij» d'aniniaux. l'est un peu moins che/ l'homme.
Il est dû à la disposition de la cbmmatine. C-elle-ci formi* deux lUi li'ois niasse^
(|ui, lorsqu'elles sont volumineuses, ne laissent entre elles qu'un lUi ileu\
espaces plans plus un inniiis étroits. Cependant la chronuitine du uovau n'est
pas entièrement contenue dans ces masses, elle forme encore de très fins
filaments qui unissent les masses eiiln- elles ou à la |)ar(M du novau (W'z. IKt'.l).
La disposition est la uu'''me sur l(>s rétines IVaicbes ipie sur les rétines dui-
cies ((ireelïet Lowenstamm ).
Prolongement cellulaire interne. — Il est semblable au |>n.|nngemenl
externe, m.iis il |)résente deux ou trois varicosités sur son trajet et est ter-
miné par un rentleuuMil pirifornu' {sp/nnu/fr) plus gros, entièrement dépourvu
iiitim:.
1081
(le lil)rill(>s clic/, les iii.iimnil'crcs, en [ircsciiliiiiî, au coiilrairo, clic/, les oiseaux
(le jour, \i'< ;iiii|iliiliies, les repliles (Vny. Ti^. ^\^V^, III e| li;^-. iu'.]).
Cellules à cônes.
Leur (les(ri|)li()U se (rou\era siuiplilii'e |»ar les iionilireiises auali
prôsenleiil avec les cellules à ltàli)nuels.
Cônes. — Ils C(Mn|)ieniH'nl ('^alenienl. un se;iuienl exlei'uc
el, un se<;nienl iulerue. Leur lornie ci leurs dimensions \'arieuL
assez ré^ulièrcniciil cliez l'Iioiunu' de la l'ovea centra-
lis à l'ora .serrata, coinnie le montre La ligure ci-jointe
de (ireell' (lig. G70). Ils sont |)liis gros et plus courts
({ue les cùncs, sauf dans la région maculaire. Leurs
dimensionsvarientheaucoupavec les espèces animales.
qu
'elle
Segment externe. —
8a forme est netteineni
conique avec une pointe ^
très aio-uè. Il présente une J Jff i^
enveloppe et un contenu
ayant le même aspect que
dans les bâtonnets. MaisLen-
velo])pe recoini'c le som-
met du cône alors (pi'elle
ne recouvre pas le sommet
du bâtonnet ((îreelT). Le
contenu se divise également
en disques après la mort
(fig. 607). D'après Max
Schultze, les disques sont
un peu plus épais que ceux
des bàtonnels.
Segment interne. —
Sauf dans la région macu-
laire, il est assez gros et
rentlé au milieu (l'ig. 070).
Il présente deux parties
comme les bâtonnets, et sa
substance parait également
semblable à celle des bàton-
IT
E ff.SfL
121. IJ.
Fig. G7U.
Cùnes dans les dilTércMilcs r(
(H. Greeir).
rions de la rétini
/, près de l'ora sorrata. — //, à 3 mm. de l'ora s;>rrata. — ///, à dis-
tance égale de l'ora serrata et de la papille. — IV', h la périphérie de la
l'ovea centralis. — V, dans la fovea centralis. — VI, an centre de la
l'ovea centralis. — E, longueur du segment externe. — /, longueur du
segment interne. — D. diamètre du segment interne.
nets. Lbez rbonime, le
segment intercalaire occupe les deux tiers externes du segment interne. Le
tiers interne est formé par une substance bomogène cjui, après la mort,
devient rapidement granuleuse. .
Cerlaiiis ;iniiiiau.x ont également, ponr les ci'iiies comme ponr les bâtonnets, un corjix
iiffetisoire au-dessus du corps inlercalaire.
Concs douilles et jumeaux. — Ce sont deux cùnes accolés l'un contre l'autre, mais appar-
[.1. DnUAULT.]
1082
AI'!'.\l;i;iL l>K LA VISION.
tenant h deux cellules dliréionles. Souvent il scn trouve un f:ios et un petit: quelquefois
ils sont (le volume égal. Ils manquent dans les rétines des mammifères.
Matière colorante des cônes. — Il n'en existe pas cliez les mammifères, sauf chez les
marsupiaux et les monotrémes, mais on en rencontre dans heaucoup d'espèces des autres
classes et surtout chez les oiseaux. A l'inverse de la matière colurante des hàtonnets. son
siège est ilans le segment interne. Elle se montre dans les glohules colorés ou sous forme
de pigment didus.
Les (jlolmles colores sont des s]dicriiles graisseuses dont la colnr.'ition varie du rouge au
vert en passant- par le jaune. Il en existe même des bleues. Ils sont situés chacun à
Fextrémité externe d'un segment interne qu'ils remplissent pres(|ue complètement entre le
corps intercalaire et le segment externe. La hauteur des segments internes varie avec la
couleur de la boule qu'ils contiennent. Ainsi on peut trouver sur une coupe transversale
en allant de dehors en dedans, un rang de sphérules orangées, un rang de rouges, un
second rang d'orangées un peu plus grosses que les premières, enfin un rang de petites
sphérules vertes. Dans certaines esj)èces (ii;renouille), il existe des gbdiules graisseux ana-
logues non coioi'és.
Le pujiiu'.nl diffus est sous forme de jielits grains rouges. Il se rencontre dans des cônes
portant une sphère rouge.
Conlraclilitè des cônes. — Ce ])hénoiiiène consiste en un allongement [dus ou moin-
grand de la partie interne du segment interne dans l'obscurité, de sorte iiue cette partit-
s'amincit et que le reste du cône est porté en dehors (fig. 6(55, A). Le phénomène inverse se
produit sous l'action de la lumière (lig. GCo, 15). Le fait a été rdjservé surtout sur la grc-
nuiiille. iii.iis oii a ]iu le cdiislaler aussi sur des oiseaux et des jxtissous.
Corps cellulaire {Grains des cônes). — <lhez les mammifères et la
plupart (les poissons, les «irains des cônes sont situés immé-
r^JkJ diatement au-dessous de la membrane limitante e.vterne. Le
\Q/ grain est uni au segment interne des cônes par un segimnl
^ très court à peine rétréci (lig. 070 et fig. r»G2, G63).
I^h Dans la fovea de l'homme et chez les espèces qui ont 1rs
Ç/jy grains de cônes sur plusieurs rangées, rimion du grain au
2 cône se fait au contraire par un segment allongé, sensiblement
§plus grêle (fig. (iTO, V et VI) comparable au prolongement
cellulaire externe des cellules à bâtonnets.
„ Le grain est beaucoup plus gros que celui des bâtonnets. Il
a une forme un jieu allongée de dehors en dedans. 11 est
rempli ])resque entièrement par le noyau. Cependant la
des cônes. — Gi. couche de |)rotoplasma est un peu ])lus épaisse que dans les
IOU()l).(H.Greeff). grains des bâtonnets.
Le noi/iiK esl (luclipu'fois strié transversalement commi-
elui des cellules à bàlunnets (Krause); mais généralemenl.
chez les mammifères, il ne contient au centre (|u'uue seule
masse de cbronialine plus ou moins volumineuse suivant les espèces, (".elle-ei
(Mivoie de fins prolongements ladiaires, terminés [)ar des reullemenls d'tMi
|iar(('nl d'autres proIougeuuMils lins et courts fixés ii la paroi du noyau
{iï;X- fiT I ) ((ireelf el jjew (•nslainni)-
Prolongement interne. — Il j^art de l'extrémile interne du grain, il
est dioil. non variqueux et |»lus Miluniineux (|ue celui des cellules à bâtonnets.
11 se tenuliie par Mil pied l'Iali' doiil parlent dis liliriiles (durtes. fines et non
vari(|uenses.
Ki(i. 071. — ."Struc-
ture des novaux
I ,ccil)aye. — '2. cliien.
- 3, lioiiniK! nouveau-
ilirriM';
1083
Répartition dos cônes et des bâtonnets.
1" (liez flnniinif. — Dans la n'-tiiir liiiiiiaiiic, celle n'-partiliitii a v\(' vXxuWvv
snrloiit par Max Srluill/x' l'I par Kosler. Les l);\l(tiiii('ls sont l)caiicoii[) plus
noiiilin'dx i|ii(> les (•(•lies, mais en corlains points, la pi'oporlion (iaii-^ le iKiinlti'c
iclalildc ers deux soilrs (rrliMiimls présente de f^raiiclfs variations.
Dans la région de la t'i)\ra ccniralis, il n'existe que des cônes jus(|iia une
dislance moyenne de (I nini. 2'.\ a parlir de son centre. Cependaiil. nicnir dans
cette région cenlralc il cxislciail prf'srpic loiijoiirs un on deux hàlonnets
(Koster).
En s'éloiiiiianl du ccnlrc delà (oxca.dn \(iil les (•('mes se iiK'Icr |teM à pen de
hàl(jnin'ts, mais cciix-ci soûl encore moins nombreux (jiic les cônes jus(|u'à
m^'m^-'
Vu;. 072. — Cùiics cl liàloniiols, do face, dans les difréroiiles parties de i.i léliiic
Gr. 27U i). (D'après Max Schultze.)
.1. an rciitir Je la l'uvea (<()nps seuls). — B, à o iiiiii. 2 du centre de la fovea (cônes seuls). — ('. à o niin. H
lin centre île la l'uvea (ec'mes e( liàlonnels). — D, à :} niin. du centre de la fovea. — B, ix l'ora serrata — l.i; gros-
sissenieiil e-l ini peu iriuindrc en I), nn |ieu |dn> l'urt en E.
0 mm. 4 du centre de la l'oNea. A i mm. 2 du centn' de la lÔNea. on trouve dix
ou on/e l'ois plus de hàlonnets que de cônes. A '^ ou 4 nnlIinK-Ires du centre
de la l'ovea, il y a environ vingt l'ois plus de bâtonnets que de cônes. Cetle
proportion reste sensiblement la même jusqu'au voisinage immédiat de l'ora
serrata où les bâtonnets deviennent notablement plus rares, alors que les
cônes sont encore aussi nombreux et peut-être même un peu plus nombreux
que dans le reste de la rétine; mais, dans l'ensemble, les bàlonnets et les
cônes y .sont l)eaucou[) [)Ius espacés que dans les autres régions.
2" I)uni> la ><éi-i(i i/cs verlébréH. — Dans les différentes espèces animales, la
proportion entre le nombre des cônes et celui des bâtonnets varie beaucoup
d'une espèce à l'autre. Les différences tiennent surtout au genre de vie des ani-
maux (prédominance de la vision diurne ou de la vision crépusculaire); c'est
« un caractère d'adaptation et non un caractère générique » (Rocbon-Duvi-
gneaud).
Chez le singe, celle rcparlilion est, dans la plupart des espèces, la même que chez
rhoMuno. Ciiez les autres niannnifères. la proportioa reste en général à peu près la même
(prédominance des hàlfuinels). sauf en ce qui concerne la fovea qui inan<iue chez eux. — 11
en est de même chez les amphihies et les poissons. — Au contraire, chez les oiseaux, les
cùMcs prédominent et chez la plupart des reptiles ils existent seuls. Chez heaucoup d'ani-
maux nocturnes, mammifères, i)oissons et même oiseaux, les cônes manquent complète-
ment ou à peu près.
D'après Henaut, les deu.x types existent chez les vertébrés inférieurs avec un développe-
ment à peu près égal. Dans beaucoup d'espèces, un type l'emporte considérablement sur
l'autre. Dans ces variations, les bâtonnets disparaissent quelquefois complètement, mais les
d'inos restent toujours, nu moins à l'ctal rudimeutaire.
[.I. DHUMLT.]
1084 AI'I'AHKIL hK LA VISION.
(;'('st la |)inporlioii très (liiïi'rorilc (l.iiis le iiuinlirc des cùiies et des Ijùlonnets, en rapport
avec les habitudes des dillcrents aiiiiiiaiix, (|iii a fait émellre par Max Sehullze riiypotliése
de plus en plus admise que les rônes scrocnl surtout à reconnailre les couleurs, tandis
cjuc les hnlonnets ne donnent qu'une notion quantitative de lumière et sont plus sensibles
i/iie /r's cùnes pour les petites quantités.
Nature des cellules visuelles. — On les a considérées lantùl ( oinnie des cellules ner-
veuses, tantôt comme des cellules épitiiéliales ou encore comme des cellules neuro-épitln''-
liales. Ce (|ui a jjermis ces diverses opinions, c'est, d'une i)art. (jue ces cellules j)rovicn-
nenl du même groupe d'éléments embryonnaires que les autres cellules de la rétine dont
la nature nerveuse est indiscutable et, d'autre part, qu'elles ont une situation j)arliculière.
Kn elïet elles limitent, avec répithélium pigtnentaire, la cavité de la vésicule oculaire pri-
mitive, cavité qui peut être considérée comme une extension 'de la surface i-pidermlipie.
Mais l'étude du développement ne suffit pas à dcjnner la sifrnification de tous les tissus.
|)uis(|uc rectoderme peut en/iendrer des fibres musculaires. Ces cellules sont l'éipiivalent
l'onctionnel des cellules sensorielles des autres sens, c'est pour cette raison (|u"elles ont i-te
désignées ici également sous le nom de cellules neuro-i'pithéliales.
Quant au degré de parenté entre les cellules à cônes et les cellules ù bâtonnets, il ne
sauiait se définir d'un mol en disant (ju'elles sont ou ne sont pas de même nature. Les
analogies de développement, d(' siruclure, de forme, de fonction sont nombreuses entre les
deux sortes de cellules et en l'ont évidemment des (Hérnents analomi<iues extrêmement rap-
prochés. Néanmoins il n'est pas démontré encore qu'on ait pu trouver de véritables formes
de passage entre les deux types. Dans toutes les rétines où il y a les deux sortes d'i-le-
nients, on les dislingue les uns des autres malgré leurs variétés de forme.
Fonction des cellules visuelles. — Les cellules a cùnes et les cellules ii bâtonnets sont
les éléments chargés de recevoir les im|)ressions visuelles. La pre'inière preuve en a été
donnée par 11. Millier en étudiant le (h'])lacemenl de l'ombre des vaisseaux de la rétine
dans certaines conditions. (;('pendanl son ex|)érience n'a pas un degré suffisant de préci-
sion pour indiquer exaclomenl le point où l'impression lumineuse est perçue. La simple
comparaison des éléments de la rétine avec ceux des autres appareils sensoriels montre
d'uiu' façon plus sûre encore que les cùnes et les bâtonnets sont en somme de simples cils
sensoriels et (|ue, |)ar consc(|uent, ce smil eux (|ui sont cliai'gés île recevoir les impressions
lumineuses.
De leurs deux segiiuMils iiilcruc cl externe, celui ipii semble ]ilus |iaiti(ulicrement cliarg-c
de recevoir cette impression est le segment externe, ù cause de sa situation plus periphe-
ri(jue et de son rapport plus immédiat avec les cellules pignienlaires ([ui ont certainement
un rôle dans cette i)erception.
Le mécanisme même par lequel l'cnidc lumineuse agit sur ces elénu'Uts n'est ]>as cornui.
Parmi les nombreuses tlu'ories (|ui ont été données pour l'ex])li(|uer, il en est trois, d'ail-
l(>urs associables en partie, (|ui luésentenl plus de vraiseiublaiu"e que les autres :
1" La perception de la lumière serait due aux qualités optiques spéciales des seg-ments
externes des cônes el des i)àtonnets. Ils sont fornu'S par une substance très réfringente et
offrent par conséquent une grande résistance à l'entrée el à la sortie des rayons lumiiu'ux.
Kn outre, ils ])euvent être décom])osés en dis(|ues dont l'épaisseur (0 y. ^T^ à 0 jj. d) est à
peu près égale à la longueur d'onde des rayons visildes (Lenker. 1807). Ceux-ci ont en elTel
de 0 11. 4 (violet) à 0 \j. 7 (rouge) dans l'air, soit un peu moins dans les points ctuisiderés. à
cause de la différence de réfrinsi-ence. Certains auteurs (Max Schult/e. Henant) penseni
même que les mouvemenls des franges pignuMitées (jui s'abaissent avec la lumière bleue
ou violette, se relèvent dans l'obscuiite ou tians la lumière rouge, protluisent «lans le pre-
mier cas un raccourcissement des bâtonnets et des cônes, dans le second un allong-emenl.
phénomènes s'accompagnant uecessairemenl d'une diminution ou d'une augaienlalion
d'épaisseur des dis([ues, les accommodanl ainsi à la longueur d'ondt' de la lumière agis-
sante.
2" La lumière agirait sur les cônes el les bàlonnels en amenant des transformations chi-
mi(|ues des substances (pi'ils conliennenl. lue prtnive de celte théorie est ibuinee par
l'action de la lumière sur l'érythropsine contenue dans les segments externes des bâtonnets.
."i" D'a|uès riziui, la lumière agirait sur les grains de pigmiMit île l'epilhelium piginen-
lairc aux(|uels elle imprimerait des vibraliiuis. Celles-ci excileraient mccaui<|uemenl le>
cùnes el les bàlonnels.
CELLULES BIPOLAIRES
On vn distingiK» dou.x sorlos priiicipalos, siiivaiil (iiTclli^s soiil (mi rapport avcr
les ItàloMiu'Is (III a\('e les cùnos. En ouUv, il en cwAc (picltiiics-uiios qui. à
lilTIM-
1085
nausn de leurs grandes (linicnsioiis, soiiL ditos géantes ot d'autres présentant
un Ion;;' prnlonyeinent vertical, dites à massues de Landolt. Las corps do ces
dilTérentes cellules sont assez seinhlaiijis, elles dilTèrent surtout par les prolon-
ficinenls.
Cellules bipolaires des bâtonnets. — Les corps reUxItiires sont
épais, allongés M'rlicali'nienl et Tonnés par un noyau enveloppé d'une mince
couche de protoplasma. De leur situation dans la couche des grains externes
Ceilul-
C. plcx. externe ..
Cell. bip. Qêaiile
Fibrille as^cend.
Cell. à ri/l. axe
ascend.
C. plex. interne..
IJell. à bâtonnet
Cell. bip. de bât.
Cell. bip. de cône
FiG. OTii. — Élùiiieuls ii'tiiiicns coiuluclears ccnlripètes ou directs (en noir) et centrifuges
ou inverses (en ronge), (chien). (D'après ('ajal.)
dépend en ])artie la disposition des prolotigcmcnlfi a>;cendont>i. T^orsque le
corps cellulaire est haut placé, les prolongements en naissent isolément; lors-
qu'il est situé un peu plus bas, les prolongements naissent par un tronc com-
mun. Ils se terminent par des ramifications nombreuses, fines, à direction
verticale.
Les dimensions relatives du panache ascendant sont très variables. Les cel-
lules volumineuses ont un panache qui se met en rapport avec 15 ou 20 sphé-
rules de bâtonnets, tandis que celui des plus petites ne touche que 3 ou 4 sphé-
rules.
Le cylindre-axe est au contraire très long. Il traverse toute la couche plexi-
forme interne et se termine par une arborisation courte à branches grossières,
moniliformes, renflées à l'extrémité. Cette arborisation s'étale le plus souvent
sur le corps des cellules ganglionnaires. Dans quelques cellules, le cylindre-axe
est plus court et se ramifie dans un étage quelconque de la couche plexiforme
interne.
Cellules bipolaires des cônes. — Le corps cellulaire est ovoïde,
vertical.
Le prolontjcment protoplasmique supérieur est gros, court et se divise
assez brusquement en un grand nombre de branches horizontales. Il s'étale
sur une étendue beaucoup plus considérable que celui des bipolaires spéciales
aux bâtonnets.
Le prolongement inférieur constitue le cylindre-axe, qui descend dans la
couche plexiforme mterno et s'y termine par une ramification brusque, étalée
[^1. DHUAULT.]
1086
APPAREIL DE LA VI.<IUN.
horizontalement et dont les branches sont vari([ueuses. Cette ramification ter-
minale se trouve tantôt dans l'un, tantôt dans l'autre des cinq étages de la
couche plexiforme interne. Lorsqu'elle est dans l'étage le plus inférieur, ses
branches peuvent toucher la face supérieure du corps de certaines cellules mul-
tipolaires bien que ce fait soit très rare.
Chez les batraciens, les reptiles et les oiseaux, le prolongement inférieur donne des rami-
fications étalées dans les différentes couches, de sorte que ses branches sont disposées
comme celles d'un sapin (Renaut). Chez les mammifères, on peut observer exceptionnelle-
ment une ébauche de cette disposition consistant dans la présence d'une collatérale se
ramifiant dans un étage plus élevé que celui de l'arborisation terminale.
Cellules bipolaires géantes (fig. 073). — Elles sont analogues aux
précédenles, mais plus volumineuses, avec un panache supérieur formé de
branches plus nombreuses et plus longues. Cette arborisation se met en rap-
port de préférence avec les pieds des cônes, mais elle présente aussi des épines
ascendantes qui s'articulent préalablement avec lessphérules des bâtonnets.
Le prolongement descendant se termine comme celui des autres cellules
bipolaires par une ramification aplatie et variqueuse ; cette ramification est
presque toujours située dans l'étage le plus inférieur de la couche plexiforme
interne.
Cellules bipolaires à massue de Landolt. — Ces cellules existent chez les batraciens
et les reptiles, où elles sont très
w
'/VN'^j v\^'»*i ' ''^fr^ — "*-T Xoyan de Cûiic
nombreuses, et chez les oiseaux.
De la partie centrale de leur ar-
borisation supérieure, ou d'une
des grosses branches, part un
prolongement (lexueux, dépourvu
de ramifications et terminé par
un rendement, mass:ue de Lan-
dolt. Ce renflement est situé dans
la partie externe de la couche
Mass.cieLanctoll
-_ Membr. lim.ext.
Noya !(
il
\. de bâlonnel
-Prnl. intra-épit.
(bip. dépl.)
■ - C. plexiT- ext.
-Cel. bipolaii-e
Fin. 074. — Cellules bipolaires
il massue de Landolt (pinili-i.
(D'après Cajai.)
. C. plex-if. iii/.
Fio. 07."). — Cellules bipolaires de la rétine (Dogiel).
L)^ni\ (le« cellules bipolaires ûguréos sont a ilûplacécs * dans
la couche îles grains externes.
des grains externes. Il est coniiiue et sa pointe pénètre à travers la limitante externe
jusqu'entre les segments internes des cOnes et des bâtonnets.
Chez l'homme, Dogiel a décrit une formation analogue constituée par un liiament vari-
queux très fïsinueux traversant plus ou moins obli(iuemont la couche des grains externes,
pour se terminer 'sous la limitante externe par un petit renllement arrondi. Hamon y Cajai
en nie l'existeme cliez les mammifères en gênerai.
Cellules bipolaires déplacées. — Ces cellules ont été deoritos par Dogiel. Leur corps
cellulaire est déplacé et se trouve dans la partie inférieure de la couche des noyaux des
hhtinf:.
1087
(•("(nos cl (les liiilimiii't-< (li;r. (IT.i). Il peut ("'tic complèlomont iiulus dans colle couche ou,
nu conlraire, Taiio une saillio ilaiis la i)arlio oxtcrno île la coiiclio ploxilorruo cxlerue. Dans
le prciuior ras, les luolonpomonts protoplasiui(|uos naissent jiar un tronc couiuiun; dans
le second, ils unissent isoli-nuMit. Il y a une exception à faire pour le proloiijreineul tcr-
uiiiu- par wwo massue de Landolt dont l'existence est, comme (ui l'a vu plus haut, admise
chez les mammifcros par Do^iol. Ce prolongement naîtrait alors le plus souvent de l'extré-
milc siipcriiMirc du c()i|ts cellulaire.
CELLULES MULTIPOLAIRES
On les désigne encore sous les noms de cellules (janfjlio)in aires ou nK-mc de
cellules nen^euses.
Le corps cellulaire présente des variations de volume et de forme assez
grandes dans une même rétine et
surtout dans les rétines des diiïé-
reuls animaux. Son volume est
généralement jdus grand que celui
des autres cellules rétiniennes.
Chez l'homme, le diamètre du
corps cellulaire varie de 10 à 30 y..
Les petites cellules sont de beau-
coup les plus nombreuses. — La
surface de la cellule est irrégu-
lière, ce qui tient à la disposition
des prolongements protoplasmi-
ques naissant des différents c(Ués.
— La couche de protoplasma en-
veloppant le noyau est plus épaisse
que dans les autres cellules réti-
niennes. La méthode de Nissl y
décèle des granulations chroma-
tophiles très irrégulières par leur nombre, leur volume et leur forme. A l'état
frais, sans aucune coloration, on y voit seulement un réseau fibrillaire. Le
noyau contient un nucléole et un réseau de chromatiue très léger.
Outre les variations de dimension et de forme que le microscope montre parmi elles,
ces cellules présentent encore un curieux exemple de variations dans leur constitution
chimi(]ue, démontrées par l'action de certains poisons; c'est ainsi que celles de la région
fovéale sont moins sensibles à l'intoxication quinique (Druault) et probablement plus sen-
sibles à l'intoxication alcoolique que celle des autres parties de la rétine.
Le cylindre-axe, très long, constitue une fibre optique. Il gagne la papille,
suit toute l'étendue du nerf optique et de la bandelette, et se termine par une
arborisation dans les noyau.\ de la région pédonculaire, ordinairement dans
le corps genouillé externe. Il présente une fine striation fibrillaire longitudi-
nale. Jamais on ne lui voit de membrane d'enveloppe séparable. Il n'y a pas de
noyaux appliqués à sa surface. Souvent on v observe des renflements, mais
ceux-ci sont dus à l'action des réactifs. Le volume des différents cylindres-axes
est très variable. D'après Max Schultze, les plus fins ont moins de 0 <j. o de
diamètre et les plus gros .3 à 5 a. Ils restent nus dans la rétine et prennent
une gaine de myéline immédiatement en arrière de lame criblée de la papille
(voy. Xerf optique).
FiG. 070. — Cellule multipolaire de la rétine
(Dogiel).
[-1. DliLAULT.]
1088
MH'MWAL DE LA M-lD.N.
Cependant chez certains animaux (lapin), les cylindres-axes prennent une envelop[)e di-
myéline dans la rétine, bien avant d'arriver ii la papille. La même disposition peut s'ob-
server chez l'homme comme anomalie; on voit alors, à l'ophtalinoscope, la ré;rion péripa-
pillaire de la rétine présenter des taches blanches, plus ou moins p-randes, situées presque
toujours au bord môme de la papille. Mais chez l'homme les fibres qui ont de la myéline
dans ces taches en manquent ensuite au niveau de la papille, jus([u"en arriére de la lame
criblée où elles prennent une gaine de myéline comme les fibres normales.
D'après Aubaret, le cylindre-axe (fibre optique) naît dilTéremment sur la cellule, le plus
souvent au niveau de l'un des angles orientés vers la couche des fibres optiques, quelque-
fois d'une expansion cellulaire s'enfonçant dans la couche plexiforme, exceptionnellement
endn au niveau d'un prolongement cellulaire interne en forme de T. Dans ce dernier cas.
le prolongement se terminerait par deux libres identiques, l'une, le cylindre-axe, dirigée
vers la ]iapille et l'autre à l'opposé (sans doute pour remonter à une certaine distance dans
la zone i)lexiforme interne). Celte sorte de cellule en T — rencontrée chez le lapin — consti-
tuerait un type tout à fait spécial parmi les cellules mullipolaires: mais comme elle n"a
été observée que par la méthode d'Ehrlich, nous pensons qu'elle ne devra être considérée
comme certaine que si la méthode de Golgi montre qu'il ne s'agit pas de l'accolement
accidentel d'une fibre à une cellule étrangère.
Les prolongements protoplasmiques varient avec les cellules, et, d'après leur
disposition, on divise ces cellules en cellules stratifiée^ et cellules diffuses.
Cellules multipolaires stratifiées. — Les prolongements s'étalent d'une façon ana-
logue à celle des prolongements des cellules unipolaires dans un étage de la couche plexi-
forme interne, quebjuefois dans deux étages, rarement dans trois. De même que les».
cellules unipolaires, les cellules multipolaires présentent un nombre de prolongements
i.Leuia
Fio. G77. — Cellules amacrines (en rouge) et multipolaires diffuses (en nok-' ; leurs prolon-
gements protoplasmiques se rainilient dans la couche plexiforme interne (chien). (D'apréî
Cajal.)
variable avec la distance de l'étage dans lequel elles envoient leurs ramifications. Celles
qui sont destinées aux étages supérieurs et, par conséquent, les plus éloignés n'ont qu'un
gros prolongement protoplasmique duquel partent toutes les ramifications. Celles qui
sont destinées aux étages inférieurs et surtout au cinquième ont plusieurs branches proto-
plasmiques naissant du corps cellulaire. Hamon y Cajal en distingue un grand nombre
de variétés :
a) Cellules monoslratiflées formant cincj groupes, un pour chaque étage de la zone
plexiforme interne; et dans chaque groupe il distingue deux ou trois types: petit, moyen,
gros, géant, à arborisation étendue;
II) CclluU's bisliali/îces s'arborisant dans le deuxième et le troisième étages;
c) Cellules Irislrali fiées.
Cellules multipolait^es diffuses. — Leurs ])rolongemenls se distribuent dans toute
l'épaisseur de la couche plexiforme sans contribuer à la formation des zones de cette
couche.
Cellules ganglionnaires jumelles. — Klles ont été observées surtout chez l'homme,
notamment par Dogiel. CreelT, Henaut. Elles consistent en cellules associées par deux, au
moyen d'un prolongement volumineux se continuant avec le protoplasma des cellules. Ce
prolongement peut être court ou long. Il peut i>résenter quelques petits rameaux, mais il
en est complètement dépourvu dans la jdupart des cas.
Des deux cellules, une seule a un cylindre-axe. Klles |>euvent être de volume égal on
inégal et, dans ce dernier cas. c'est la cellule dépourvue de cylitulre-axe qui est la plus
petite.
Cellules ganglionnaires déplacées. — Ces cléments découverts par Dogiel existent en
i;i;riM:.
1089
lirs pclil iiiiiiiliii' iIkv. Ic>- liiili-.icicii-., le- i('|ililrs. 1rs uisciiiix. Ils soiil décrits li;il)ilm;ll(;-
mciil sons le iioiii de s|iiiii^iiililaslcs ii cv liii(lri'-a.\c. Ils sont silin's au milieu «los (■cllulcs
UMipulaiii's cl leurs luoloii^^einciils |in)lo|)lasmi(|ucs ont la incine ilislriliulioii, mais la prc-
seiife d'un c\ liudro-axo so rondanl dans la couclie des (llircs o|»li(|ues montre (|ue le rôle
de ces cléments est le nn'mc (|uo celui des ciillulcs mulli|iolaires. — Ccrt.iincs ir-ilules sniii
dc|dacces sculciiicnl ijaii^ la ccpuclii' plexifiMnie iiiliTiie.
B. — ELEMENTS D ASSOCIATION
<»ii (Ml coimail «If «Iciix siirics : les ccllnli's horizontri/cx et les n-Mides nnipo-
Idirrs. — Les noyaux <lc ( es (■(•Unies appartiennent à la conclu; moyenne de
noyaux (celle des cellules l)ipolaires). Les cellules horizontales AjrnKMit la partie
e.xlenie de cell(> ((Uidif' el les (('llules unipidaires sa parlie interne.
CcIIkIc.-^ Oa.itilc.^ (Uaiivier):
CELLULES HORIZONTALES
■toih'fti: c. subvi'ticulaircs:
(W. Millier).
'//' fclcriiin langcnlicl
Ces cidlules étaient connues depuis longtemps, mais leur nalure n'a ('li'
démonti'ée que récemment. ]"]lles sont caractérisées par réj)aissenr notaldc de
leurs Itranclies |)rotoplasmiques, et surtout par la présciue d'une hrain lie ;i
direction horizontale, ayant les propriétés d'un cylindre-a.\e. Le nom de cellules
horizontales leur a été donné par llamon y Cajal à cause de la distrihution de
leurs rameaux dans le plan nn-me où est situé le corps cellulaire. Grâce à cet
étalement, elles ne peuvent être complètement observées que sur des coupes
horizontales, c'est-à-dire parallèles à la surface. f>eur volume et leur nombre
sont en rapport avec l'abondance des jjàtonnets.
On en distinf;ne, d'aprt's Cajal. trois sortes que l'on désigne, suivant leur
situation et leur l'ornus en externes, internes sans prolongement descendant el
internes avec prolongement descendant.
Cellules horizontales externes (fi;;-. GTS). — Klles siègent dans la n'pion la plus
externe de la zone des grains internes. Le rur-j).-! relliihure est tri-s a[ilati. I)"a[ués le vdliiiiie.
J'rot. protoplasmique
FiG. 07S. — Celliili" horizontale externe (bœuf). (D'npW's C.njal.)
<-es cellules présentent )leux li/pcti, l'un à corps petit (12 à 20 [i.) et à peine saillant en
dedans vers les hipolaires, l'autre à cot-pg très volumineux (jusqu'à 40 (j) et présentant en
dedans une éminence très saillante.
Les prolongements proloplusmiques sont extrêmement nombreux, très rnniiliés, diver-
gents, tout en restant horizontaux et vari(iueux. Aux points de bifurcation, il existe des
renllements triangulaires. Les branches terminales sont très délicates, presque droites,
longues et dépourvues de panache terminal. Ces prolongements pn^'sentent parfois des
épines ascendantes ([ui traversent toute l'épaisseur de la couche plexiforme externe.
Le riiHit<lrc-(i.ri' naît ordinairement d'un gros prolonpement protoplasmique. suit lui
PonUKlt KT (.IIAHPV. — \
00
[.1. DnL.lLLT.
1090
.\i'i'Ai:i;ii. I'l: i-a \i>ion.
Iiajol assez coiiil. liorizonlal cl suavenl lU-xiiciix. Dans ce tiajft. il émet des collaléiales ;<
aiig-le droit qui se ramifient dans la couche plexiforrne externe. 11 se termine en se lésol-
vanl en quelques brandies fines, variqueuses et terminées librement dans l'fta.ce supcrli-
fiel de la couche plexiforme.
Cellules horizontales internes avec prolongement protoplasmique descendant
(lip;. G70). Le rorps cellulaire est de forme conique avec la hase tournée en haut.
Les proloiit/eniPii/s protojilosniii/i'.e'i horizontaux iiartent de la hase. Ils sont plus courts
(juc ceux des cellules horizontales externes. Ils sont épais et. apn-s quehpies division-
(iT'.t. — (Cellules horizontales a jiinluuf.-cni('iits (lesfeiiiliiiil> il'unli. ii>après Caja!.>
dichotomiques, se résolvent en un panache do rameaux courts. vari<|ueux. dii-iti formes, se
terminant au moyen d"un rendement. Des appendices analogues se montrent aussi tout le
lon^ des branches principales.
Le proloitrjPiiieDl priit<ipliisini<iiie descern/oéif est généralement uni(|ue. très épais, ver-
tical et se divise en deux branches dans la partie externe de la couche plexiforme interne,
(les branches se terminent par des ramifications en nombre tns variable. Parfois le pro-»
longement est double dès son orii;ine, mais sa distribution reste la même.
Le riflindre-a.re est très gros et très long. Dans son trajet, «pii est horizontal, il reste à
quelque distance de la zone plexiforme extiMin'. Il n"a jias de collati'rales et ne change
y
Cijlindrc-d.ii: l'rol . iirninydiianiiqur tmpsvriliil'iii'-
riti.OSd. — r.illule horizontale interne dépourvue de prolongement descendant et arborisation
teiruiuale ilii i vliiidrc-axi' (ruiie celluh^ analogue (bœuft. ( D";«P''''* •'••''j'il.»
jamais de direction. Cajal admet qu'il se termine dans l'épaisseur de la couche plexifornu-
externe au moyen d'arborisations libres d'énorme étendue. Les branches secondaires et ter-
tiaiies portent des épines asieudantes qui moulent jus(|u'enlre les sphérules des bâtonnets.
Cellules horizontales internes sans prolongement descendant (fig- '''^" 'i ''■'*'' —
In;. (i8l. — C.i'llules hori/onlales siui> luidongemenl descendant (chienK (D'après Cajal.)
Mlles sont moins connues que les précédentes (cellules à prolongement desceudanlt. Le>
unes sont peu épaisses et ont un pelil nombre de prolongements probqdnsmiiiuos. Lv>
i!i:ii\i-:
1091
nulrcs, plus vnliiiniiicii.x's, mil iIcs proloiip'riiciils protcpphisiiiiiiUL's plus iintiilncux. Lo
cyliiulri'-.ixc esl tirs voliiiiiiinMix, très long- et seiiililc (iii.ilogue à celui des cellules à |)ro-
loii^nincnl (losceii(l.ii\t.
Cellules horizontales déplacées. — Ce sont des cléments dont la nature n'est pas par-
l'aitoinent élahlie. Ils ont été rencontrés par Cajal dans la
l)arli(' infériiMire de la couche des piains des cônes et des
liàtuiiuols. Leur corps cellulaire est petit et de forme ovoide;
l''io. 082. (;ur|)uscule il éiuct des branches horizoutnlcs étalées dans la partie
ovoïde (le Cajal (hœuf). exicrue de la couche plexiforme externe (tlg-. 082). Parfois ces
branches portent des épines ascendantes renflées ii l'extré-
mité et pénétrant entre les bniitoiis terminaux des bâtonnets.
CELLULES UNIPOLAIRES
SpnngioblasU's (\V. Millier); cellules pararéticulaircs (Kallius); cei/u/es amacrùics (Cajal)'.
Kilos sont situées dans la j)arti(' la pins inférieure de la couche des grains
internes, tout près de la couche plexiAjrme interne.
Leurs corps cellidtt ires sont un peu plus gros que ceux des hipolaires; ils
sont également allongés dans le sens vertical.
Tous leurs prolongernenls partent de l'extrémité inférieure et sont sembla-
bles, de sorte qu'on ne i)eut, sauf dans une variété, y distinguer un cylindre-axe
et des prolongements protoplasmiques. D'après leur morphologie, on les con-
sidère généralement comme dos prolongements protoplasmiques. Au point
de vue fonctionnel, il est plus probable que le courant nerveux y est cellulifuge
et alors ils devraient être considérés comme dos cylindres-axes.
C.ijal en distingue trois variétés principales, d'après la disposition des prolongements :
Cellules amacrines stratifiées. — Ces cellules ont pour la {plupart un seul prolonge-
mont épais, ([ui descend jus(iue dans l'une des zones de la couche plexiforme interne ou
Fie. G8:î. — Cellules amacrines (en noir) et multipolaires stratifiées (en rouge);
leurs arborisations s'étendent dans la couche plexiforme interne (bœuf). (D'après Cajal.
il se ramifie en un grand nombre de branches horizontales. — Mais celles qui se ramifient
dans les parties supérieures de la couche plexiforme ont au contraire des prolongements
partant directement du corps cellulaire qui, par suite, présente une forme un peu diffé-
rente.
Un certain nombre envoient des ramifications dans deux couches quelconques rappro-
chées ou éloignées.
Les cellules amacrines déplacées doivent être rattachées aux cellules amacrines strati-
fiées, car elles ont la même distribution.
Les unes sont situées dans la couche plexiforme interne. Elles ont une direction géné-
rale parallèle aux faces de la rétine. Leurs expansions se ramifient à plusieurs reprises et
I . Aucun des noms donnés h ces cellules ne leur convient parfaitement. Ceux de spongioblastes et de cellules
fararcticulnires provenant de leurs rapports (de production ou de situation) avec lacouctie plexiforme interne,
indiquent des caractères qui appartiennent également à d'autres cellules. Les noms de cellules amacrines (pri-
vées de prolongement long, c'est-à-dire de cylindre-axe) et de cellules unipolaires indiquent des caractères
inconstants puisqu'il en est qui sont pourvues de cylindre-axe et d'autres qui ont plusieurs prolongements pro-
toplasmiques.
09.
[.1. DRUAULT.]
1092 Al'I'AliEIL DE LA VISION.
s'olalcnt lioiiz(Piil;ilenient sur une grande étendue. Parfois des branches terminales se por-
tent dans un autre étag-e de la couche plc.xiforme interne.
(Juehiues-une.s de ces cellules arnacrines situées dans la couche plexiforme interne ont
une arborisation dirigée en haut et une autre en bas. Hainon y Cajal les considère comme
des cellules arnacrines bistraliflées.
D'autres cellules arnacrines sont déplacées jusque dans la couche des cellules multipo-
laires. On les appelle encore amacrines inférieures. Leur unique prolongement va se rami-
fier dans un des étages inférieurs de la couche plexiforme. Il forme une ramification étalée
à plat dont les branches variqueuses sont extrêmement fines et serrées.
Cellules amacrines diffuses. — Elles envoient leurs prolongements dans toute la
couche phîxiforme sous-jaccnte, les unes (petites amacrines de Cajal) dans sa partie infé-
rieure seulomont, les autres (g'randes amacrines diffuses) dans toute son étendue, mais
surtout dans les étages inférieurs.
Spongioblastes d'association. — Ces cellules ont été découvertes prr Cajal chez les
oiseaux, mais elles existent aussi chez les reptiles et chez les mammifères.
Le corps cellulaire de ces éléments est situé généralement un peu en dehors de ceux des
autres cellules unipolaires.
Le prolongonenl protoplasmique est volumineux. 11 so divise dans la zone externe de
la couche plexiforme sous-jacente. D'une part, il donne un bouciuet de 2 à 4 branches
Cal. amacrine Am. déplacée Am. bislratifiee Gr. cel. amac. Spong. d'asso<\
-à^
Fio. 68i. — Cellules amacrines de la rétine du moineau (Ramon y Cajal).
courtes, variqueuses, quelquefois réduites à l'état de simples bourgeons. D'autre part, il
envoie dans une direction horizontale un long rameau qui se termine par une arborisation
serrée. Ce rameau peut être considéré comme le cylindre-axe. Il n'émet pas de collatérales
sur son parcours. Dans son trajet, il se porte tantôt dans l'un, tantôt dans l'autre des plans
de la portion la plus externe de la couche plexiforme interne, quelquefois à la limite de
cette couche. Son arborisation terminale, aplatie, siège constamment dans l'épaisseur de la
couche plexiforme, au-dessus du second étage; elle se fait dans un plan horizontal mince
très régulier, de sorte que, sur les coupes perpendiculaires à la surface de la rétine, elle se
I)résente sous forme d'un trait sans distinction possible des détails. Ses branches ne sont
visibles que sur les coupes obli(iues ou sur les préparations à plat.
C'est très probablement autour des corps de ces cellules ([ue se ramifient les arborisations
nerveuses des libres centrifuges du nerf optique.
C. — ELEMENTS A CONDUCTION CENTRIFUGE
Ces éléments comprennent des fibres venant du nerf optique, des fibres
allant de la couche plexiforme interne à la couche plexiforme externe et des
cellules à cylindre-axe a><ccndant situées dans l'assise cellulaire moyenne.
(Tous ces éléments sont en rouf-e dans la iiy-. OT."^).
FIBRES VENANT DU NERF OPTIQUE
Ces fibres ont été découvertes par Uaiinin y Cajal. l'-llos proviennent de cA-
Inlcs situées dans le corps ixonoiiillr externe. On les noninie habituelleniont
Jlhrt's cmtrififf/rii, on considérant bien entendu l'encépbale comme cejitre.
HKTIM-:.
1093
Filam. asc.
ou long.
Fibre centr.
FiG. G8.J. — Terminaisons des fibres centrifuges autour des
spongioblastes d'association, chez le pig-eon (llainon y Cajal).
Dans lii n'tine, ce sont dos eylindres-axes nus, très fins, avec un petit I)uisson
terminal situé dans l'assise cellulaire moyenne et formé de petits rameaux ter-
minés chacun par un renflement.
Hanion y Cajal donne une description détaillée de l'arborisation variqueuse terminale des
libres ccnlrifug-es chez le pig:eon. Cette arborisation est constituée par trois parties conti-
nues, mais ayant des
connexions dilTérentes Dr. inf. mi husitaire
(llg. fiS")) :
l" Le nid pcrir<-llii-
Inirc, (pii est la reg-ion
prirKi|)ale de l'arbori-
sation. II est formé de
2 il 4 branches vari-
(|ueuses, plus ou nmins
verticales, parfois ditlm-
tomisées dans leur tra-
jet et s'ai)pli(iuant à la
surface du corps d'un
spong-ioblaste d'associa-
tion. Ces branches se
terminent par une gra-
nulation fusiforme ou
ellipsoïde, parfaitement
libre et en contact avec
le corps de la cellule;
2" Les brandies inférieiires on basilai)-e.<, qui sont des collatérales généralement courtes
nées de la libre centrifuge avant la constitution du nid, ou du nid lui-même. Ces bran-
chilles se terminent librement entre les spongioblastes voisins;
3" Les /ilamcnts ascendunls ou longa, ordinairement au nombre d'un seul ou de deux,
rarement de trois. Généralement ils proviennent du nid lui-même et s'élèvent jusqu'à la
limite supérieure de la couche des cellules unipolaires pour se terminer soit par une vari-
cosité, soit par une bifurcation.
Fibres centrifuges à terminaison inconnue. — Ce sont des fibres également très
fines et découvertes aussi par Uamon y Cajal. Elles viennent de la couche des fibres
optiijues et remontent à travers la zone plexiforme interne pour devenir horizontales à
didércnts niveaux de cette zone ; mais leur terminaison n'est pas connue.
FIBRES VENANT DE LA COUGHE PLEXIFORME INTERNE
Ce sont des fibres délicates et rares dont la terminaison seule est connue. Elles provien-
nent de la couche plexiforme interne dans laquelle elles ont un trajet horizontal, puis
elles se coudent à angle droit et traversent verticalement la couche des grains internes.
Arrivées à la couche plexiforme externe, elles se résolvent en une ramification k branches
très vari(iueuses et horizontales.
CELLULES A CYLINDRE-AXE ASCENDANT
Ces cellules ont été observées par Ramon y Cajal. Elles sont situées au milieu des
cellules unipolaires. Elles ont un corps triangulaire ou ovoïde. Leur face inférieure donne
naissance à quelques expansions descendantes d'apparence protoplasmique, se perdant
dans la moitié supérieure de la zone plexiforme interne. Leur cylindre-axe droit ou coudé
monte jusqu'à la zone plexiforme externe et s'y termine au moyen d'une arborisation libre
variqueuse et très courte.
D. — ÉLÉMENTS NÉVROGLIQUES
Les éléments névrogliques de la rétine sont les fibres de Millier, qui pren-
nent une part importante à toute sa structure, et des cellules en araignée situées
dans ses parties internes.
[-■1. DRUAULT.]
109i
A['l'AHi:iL DE LA VISION.
FIBRES DE MXJLLER
Nommées encore fibres radiaireH, fibres de soutien, cellules épilhéliales
(Cajal). On les trouve dans toute l'étendue de la rétine, depuis le bord de la
])aj)ille jusqu'à l'ora serrata, Elles s'étendent dans toute son épaisseur et pré-
sentent, en allant de dehors en dedans, les corbeilles fibrillaires, la membrane
limitante externe, la fibre proprement dite contenant le noyau, et enfin la
membrane limitante interne.
Corbeilles fibrillaires (corbeilles ciliées). — Elles existent autour du tiers
inférieur du segment interne des cônes et des bâtonnets et sont plus distinctes
au niveau des cônes. Par leur partie inférieure, elles se continuent avec la
membrane limitante externe. Elles sont formées de fibrilles droites, effilées,
„ ,. ., , appliquées à la surface des secrments
.M. limitanle . ' ' ^ . "
externe internes, surface qui parait ainsi fine-
ment striée dans le sens longitudinal.
c, ... Membrane limitante externe.
(c.deHenie) — Cetli' iiiciiibrano résulte de runioii
des extrémités supérieures des fibres
de Miiller. Sur des coupes transver-
Noyau sales, elle forme une ligne nette, régu-
lière. Vue de face, elle présente des
orifices grands et petits pour les pieds
des cônes et les fibres des bâtonnets.
Lorsqu'il y a beaucoup de cônes, les
orifices, relativement grands, ne sont
., ,. . plus séparés que par de simples tra-
Al. limitante ' x i jt i
^i^». inlcrne vées.
^ ^ Fibre proprement dite. — La
FiG. 68G. — Fibres de Miiller (Dogiel). fibre proprement dite s'étend d'une
^, dans la plus grande partie delà rétine. - R au ^^^mbrane limitante à l'autrC, en gé-
voisinage de la tovea cenlralis. c'
néral assez directement, sauf dans la
région inaculaire, où elle a uu trajet eu partie oblique (fig. 086).
L'extrémité supérieure est, dans beaucoup d'espèces, divisée en plusieurs
branches plus ou moins parallèles, en fourche. La partie moyenne est renfiée
pour contenir le noyau. L'extrémité inférieure est souvent bifurquée, pour
donner passage à un faisceau nerveux. Les divisions en deux ou même trois
pieds terminaux sont plus fré(juentes au voisinage de la papille oii la couche
(les lliires o])tiques possède le maxinunn de dévolop[>einont. CUc/. certains ani-
maux (pigeon), l'extrémité inférieure se (Iivis(> en un grand nombre de longs
prolongements terminés chacun par mw partie renllee.
De la surface de la fibre parlenl des prolongements de deux sortes. Les uns.
au niveau des trois couches de corps cellulaires, sont nu nihraniformes, ana-
stomosés, formant des logettes pour les corps cellulaires, logeltes désignées
quehpiefois sous le nom de corbeilles. Les autres, au niveau des deux couches
plexiformes et de la couche des fibres optiques, sont fibrillain>s. (ourls, légère-
ment varicpieux. ((uehpu'fois bifurques à rextrémib'.
RETINK.
1095
Les cxpansiniis lariielleusos destinôos ;i la coiiclic des r(ir|»s des cellules vi-
suelles eiitniireiil ((Miiiilèteinenl eeiix-ei, les isolant les uns des aiitres. Au ni-
veau des crains internes, cet isolement existe encore, niais il est itnj)arfait. Kn-
lin les expansions destinées à la couche des cellules multipolaires sont courtes
et ^-^rossières. — Dans la couche plexiforme externe, les expansions manquent
ou sont insignifiantes, ce qui donne toute facilité aux rapports i»ar contiguïté
entre les fihres siégeant dans cette couche. Dans la couche plexiforme interne,
les expansions collatérales sont très fines, granuleuses et comme frisées ; elles
se terminent lihrement en ménageant des fentes horizontales pour loger les
|)lexus parallèles qui forment les divers étages de cette couche.
A côté des expansions ordinaires, il n'est pas rare d'en trouver quelques-unes
([ui naissent du protoplasme entourant le
noyau et s'engagent dans la zone plexiforme
interne pour s'y terminer lihrement.
Les noyaux sont situés au milieu de ceux
des cellules l)ij)olaires dont ils se distinguent
diflicilement. Cependant ils ont une forme
plus allongée.
Membrane limitante interne. — Klle
est formée par les extrémités des pieds qui
s'étalent ])lus ou moins et se soudent les
uns aux autres. La soudure se fait par
simple accolement et non par fusion de tissu.
Si on traite cette menihrane par le nitrate
d'argent et qu'on l'examine par sa face
interne, elle se présente exactement sous le
même aspect que les endothéliums, c'est-à-
dire qu'on voit une mosaïque formée par
une grande quantité de figures polygonales dont les hords sont irréguliers ou
dentelés (fig. 1)87).
CELLULES EN ARAIGNÉE
Des cellules en araignée sont disséminées dans la couche des cellules multi-
polaires et dans celle des fihres nerveuses. Elles sont composées d'un corps
cellulaire d'une forme variahle
(ronde, ovalaire, trianaulaire,
semi-lunaire) duquel partent
les filaments de névroglie.
Elles sont analogues à celles
des centres nerveux et du nerf
optique, mais sont un peu moins
grosses que celles du nerf op-
tique.
On en distingue deux tvpes Fie. 088. — Cellules de névroglie (en noir) et cellules
j^„„ -1 •- ,11 ■ multipolaires (en roug-e), (bœuf). (D'après Cajal.)
Q après le siège qu elles occu- ^ ^ ^ ' / ^ »
pent. Celles de la couche des
cellules multipolaires donnent à leur extrémité supérieure un petit faisceau de
AS
Fio. 087. — Membrane limitante in-
terne (le face, montrant les contours
(les pieds des fi bres de Mii 1 1er ; ceux-ci
sont plus serrés sur une traînée ré-
• pondant au ijassage d'un vaisseau
(Henaut).
[.4. DRUAULT.]
]096 APPAREIL DE LA VISION.
filanionls très fins qui vont se perdre dans le tiers inférieur de la couche
plcxiforme interne, tandis que leur face inférieure donne naissance à un grand
nombre de fibrilles délicates qui vont se terminer parmi les fibres optiques. Les
cellules de la couche des fibres nerveuses donnent au contraire des fibrilles
également nombreuses dans toutes les directions, sauf lorsqu'elles siègent
près de la membrane limitante interne, car alors le côté inférieur de la cellule
est relativement dégarni de fibrilles.
Dans la papille (Relziiis), ces cellules ont des prolongements rares et longs
allant jusqu'à la surface, où ils se terminent en ])outons. Ils présentent ainsi un
arrangement régulier en j)alissade ; mais cette modification de forme ne va pas
jusqu'à représenter un type de transition avec les fibres de Miiller. Au niveau
de la lame criblée, les prolongements sont rares et courts.
III. CONNEXIONS DES ELEMENTS RETINIENS NERVEUX
Dans la rétine, comme dans tout le système nerveux, chaque cellule nerveuse
forme avec tous ses prolongements une individualité nettement déterminée
(neurone), dont les rapports fonctionnels avec les autres cellules se font par
simple contact (contiguïté), sans qu'il y ait continuité de tissu. D'ailleurs, la
rétine est un des organes nerveux dont l'étude a particulièrement contribué à
l'établissement de la doctrine actuelle du neurone.
Cependant, dans ces derniers temps, l'existence d'anastomoses entre les prolongements
des cellules rétiniennes a été soutenue encore par Dopiel, liouin, Henaut. Il est vrai que,
pour ces auteurs, il n'est plus question d'anastomoses entre tous les prolongements proto-
plasmiqucs, ni de l'existence des réseaux de (Jerlacli; les anastomoses existeraient seule-
ment sur un petit nombre de prolongements. Mais, même pour ces quelques anastomoses,
Hamon y Cajal pense qu'il s'agit soit d'erreurs d'observation, soit d'accidents de prépara-
tion. En effet, elles ne s'observent (ju'avec la méthode d'Elirlich; or dans cette méthode,
les éléments ne sont fixés qu'après l'imprégnation et celle-ci produit sur les librilles des
rendements irréguliers dont quehiues-uns finissent par se rompre. l\otiipus ou non. il
s'établit des points de contact intime au niveau de ces rcnllcments. Dans la méthode de
(iolgi, les éléments sont fixés d'abord et ces accidents ne i>euvent se produire.
L'existence d'anastomoses, même rares, entre les jjrolongements protoplasmii|ues semble
donc de plus en plus douteuse. iMais à côté de cette (luestion, il en existe deux autres,
celle des cellules jumelles et celle des réseaux d'Apatby, qui apportent des faits paraissant
plus ou moins en contradiction avec la doctrine du neurone.
Les ce tildes jumelles ont été décrites ])lus haut à jiropos des cellules multipolaires. 11
semble (pic ce soient des éléments d'origine commune, incomplètement séjiares dans leur
«léveloppement, tandis que les anastomoses des prolongements protoplasmiques dont il
vient d'être question ne pourraient guère être produites que par des coalescences secon-
daires entre les prolongements. L'existence des cellules jumelles peut donc être entièrement
séparée de la question de l'individualité du neurone.
Les réseaux observés par .Vpathy et Bethe dans certains cas sont formés par des fila-
ments extvêmonent fins. S'il est démontré (pie ces anastomoses existent dans les diffé-
renls points du système nerveux, la conception actuelle du neurone devra évidemment être
modifiée.
Les éléments nerveux de la rétine ont été décrits dans les pages précé-
dentes à peu près indépendamment les uns des autres. Il reste à examiner
comment ils s'articulent entre eux, c'est-à-dire comment se font hnirs con-
nexions.
Les éléments servant à la rinulNCliiDi centripète des sensations visuelles
sont les cellules visuelles, les celhiles biimlaires et les cellub^s niMlli|)(i]aires. Ils
iîktim:.
1097
piV-scntcnl d'alxtrd tiiic prcinicTo arliciilalioii ciitn; les (•clliilcs visncllos et los
cellules l)i|)()lairi's, puis une secomlr nilrc les (■cliiilcs lii|i(ilaiic^ i-l les ('clliilrs
imillipolaires.
I-fs ('Irinriils d'(issocinlio)l sont ceux dmil toutes li-s raniilicatiuiis sont iles-
liiiées an iiu'^iiie étage. Ils comprennent les
cellules horizontales et les cellules unipolaires
dont les connexions sont à voir séparément.
Ia's quehjnes éléments rétiniens à rond/ir-
tion ccnlrifutje décrits plus liant sont imi)ai-
faitiMnent connus. Les seules connexions éta-
blies parmi eux sont celles des fibres centri-
fuges venues du nerf o|)ti(|ne avec les s{)on-
gioblastes d'association.
11 exisle sans doute hiL>n irautres connexions entre
les olonienls nervenx de la rétine. Ces éléments
n'étant pas encore coniplélement connus, à plus
forte raison en est-il de même pour les relations
établies entre eux par renclievètrement de leurs
ramilications protoplasmiques.
Articulations des cellules visuelles
avec les cellules bipolaires. — Ces arti-
culations se font sur deux lignes parallèles
très rapprochées l'une de l'autre. La plus
élevée est celle des cellules h bâtonnets avec
les cellules bipolaires spéciales et la plus basse
celle des cellules de cônes avec les bipolaires
destinées aux cônes.
Pour les éléments en rapport avec les bâ- f"'^- <589. — Schéma des éléments
,,,.,,. 1. £ , 1 n conducteurs centripètes de la rétine
lonnets, 1 articulation se lait entre le renfle- (Mathias Duval).
ment pirifornie qui forme l'extrémité infé- ; ,,n„ie visuelle. - //, cellule bipuiaiic.
rieure de l'élément neuro-épitbélial et les — "^^ «''""'^' muitipoi.iiie. — Les chiffres
., . 1 !■ 1 • • • nrabes placés sur le cùté fraiirhe (Je la fiiîure
filaments verticaux de 1 arborisation COnstl- rappellent les neuf coue/.es dassi^ue* de la
tuant l'extrémité supérieure de l'élément ner- rétine (lépithéiium pigmenté nétant pas
' compte).
veux. Le renflement pénètre dans les angles
des fibres de ce buisson terminal. Quelquefois les boutons terminaux des cel-
lules à bâtonnets descendent plus bas et se mettent en connexion avec les
grosses branches des mêmes bipolaires.
Pour les éléments en rapport avec les cônes, il y a, d'une part, les pieds des
cellules à cônes qui sont aplatis et pourvus de filaments et, d'autre part, les
arborisations étalées des cellules bipolaires correspondantes. Il est certain que
ces cellules bipolaires ne s'articulent pas avec les cellules à bâtonnets, car les
branches de leur panache supérieur ne s'élèvent jamais jusqu'au niveau des
sphérules des bâtonnets situées plus haut.
A ces articulations il faut rattacher, quoiqu'elle ait sans doute une signifi-
cation spéciale, la pénétration des massues de Landolt (ou des formations ana-
logues décrites par Dogiel) au milieu des grains des cônes et des bâtonnets.
Les cellules bipolaires sont bien moins nombreuses que les cellules visuelles,
excepté dans la région maculaire.
[-1. DRUAULT]
1098
APPAREIL DE LA MSION.
Articulations des cellules bipolaires avec les cellules multipo-
laires. — Kilos se font également d'une fai;on diiîérente j)Our les éléments
des cônes et ceux des hùtonnnets.
Les cellules bipolaires en rapport avec les bâtonnets envoient un long pro-
longement qui se termine par un buisson terminal peu développé enveloppant
le corps cellulaire d'une cellule multipolaire.
Le prolongement inférieur des bipolaires de cônes se termine par une arbo-
risation analogue, mais plus étendue; il s'articule avec l'arborisation termi-
nant le prolongement supérieur d'une cellule multipolaire. On a vu que ces
articulations des bipolaires de cônes avec les multipolaires se font sur cinq
étages. D'après Cajal, cette pluralité des surfaces de contact a pour effet de
rendre possible l'existence d'un grand nombre de voies de transmission assez
distinctes sur un petit espace de la rétine.
Les cellules multipolaires sont encore moins nombreuses que les bipolaires
et par conséquent beaucoup moins nombreuses que les cellules visuelles.
Ctîievilz a déterminé en difTérents points do la rétine le nombre relatif des diverses
cellules dans les trois couches de noyaux cellulaires. Voici ses résultats en ce qui concerne
la fovea (arca) et trois points situés en dehors :
AREA
CENTRALIS
A 3 MM. 2
KX DEIIOUS
A 4 MM. G
EN iiKHons
A Cl MM. 1
KN IlElKlItS
Grains externes (Cellules
visuelles)
Grains internes
Celkilos multipolaires. . .
1
•)
1
11
1
42
18
1
80
40
i
La couche des cellules visueltes et la couche des cellules multipolaires sont formées à
peu près exclusivement d'éléments de transmission, mais, comme on l'a déjà vu. la couche
des grains internes comprend, outre des éléments de transmission (cellules bipolaires), de
nombreux éléments d'association (cellules horizontales et unipolaires) et les noyaux des
libres de Millier. Les nombres qui se rapportent à cette couche devraient donc élre nota-
blement réduits, si on n'avait en vue que la proportion des cléments conducteurs par
lesquels passe l'impression visuelle. Dans la région fovéale (maculaire), (lajal a observe
(ju'à chaque cône répondait une cellule bipolaire spéciale; les chilTres deC.hievitz indiquent
(ju'il doit y avoir également une multipolaire spéciale. Dans celte région, les impressions
per(.ues par chaque cône sont donc transmises par une fibre spéciale du nerf optique.
.Mais pour le reste de la rétine, une fibre du nerf opti(]ue transmet les impressions de
plusieurs cônes ou bâtonnets et le nombre de ceux-ci est d'autant plus grand (|u'on
s'éloigne davantage de la fovea cenlralis. L'individualité de la conduction »ians la fovea
opposée à la réduction dans le nombre des éléments transmetteurs en dehors de cette ré-
gion est une des dispositions (|ui permettent le mieux de comprendre pourquoi l'acuité
visuelle est beaucoup plus grande dans la région fovéale que dans les parties péripht>-
ricpies de la rétine.
Connexions des cellules horizontales — On a vu phi< liant qu'il
existait deux sortes de cellules luiri/.ontalos. Les graniles sont en rapport par
leurs prolongements protoplasmiques avec les renilements inférieurs d'un
groupe de cellules à bâtonnets, et par les ramifications de leur oyiindro-axo
avec les renlleineiils a|)p;irlenaiit à des cellules à bàtonnels éloignées du pre-
I!i:tim:.
1099
inicr ■iniiipc. I.cs petites établissent les mémos rapports entre les pieds des
celles (11-. (i!)0).
Connexions des cellules unipolaires. — Les ceilules unipolaires strati-
lires et (lilTiises envoient r^alcnient leurs prolongements dans la eonelie [)lexi-
Fio. 690. — Schéma des éléments conducteurs centripètes (figurés en clair) et des éléments
d'association (flg-urés en noir) de la rétine (Mathias Duval).
/, cellule visuelle. — //, cellule bipolaire. — ///, cellule multipolaire. — CHj, petite cellule horizontale. —
Cllj, grande cellule horizontale. — SP, à SPj, les cinq ordres de spongioblastes. — Les chiffres arabes placés
sur le côté gauche de la figure rappellent les neuf couches classiques de la rétine (l'épithélium pigmenté n'étant
pas compté).
forme interne oi^i ces ramifications sont en contact avec celles du prolonge-
ment inférieur des bipolaires de cônes et des prolongements supérieurs des
multipolaires. En outre, elles ont des rapports avec l'appareil de conduction
centrifuge.
Connexions des fibres centrifuges et des spongioblastes d'asso-
ciation. — On a déjà vu que les fibres centrifuges se terminent par un
buisson assez pauvre et dont deux ou trois branches enveloppent le corps
d'une cellule, lui formant un « nid » (fig. 685).
Les cellules en rapport avec ces buissons terminaux sont des cellules uni-
polaires tout à fait spéciales, qui ont été décrites plus haut sous le nom de
spongioblastes d'association. Le prolongement de ces cellules donne d'abord
quelques petits rameaux à fétage supérieur de la couche plexiforme interne,
puis s'en va horizontalement. Les arborisations terminales forment un plexus
[.1. DRUAULT.]
1100
APPAREII. DE LA VISION.
contenu dans la région supérieure de la couche plexiforme où elles entrent
particuIit'Tcrnont en relation avec l'origine des prolongements des autres cel-
lules unipolaires (fig. GOl).
Spong. d'assoc.
. Cell. amacrine
Cou. plexifofme
interne
Fibre centrifuge
Cell. gang. int.
(mult.)
Fig
GOl. — Arc réflexe des couches internes
de la rétine. (Schéma de GreelT.)
Diffusion des impressions rétinien-
nes dans les voies optiques. — Si l'un
considère d'abord les éléments contenus
dans la rétine, on doit envisager sépa-
rément la région fovéale (maculaire) et
le reste de la rétine.
On a vu plus haut que, dans la ré;/ion
fnvéale, il existe autant de fibres oplii|ues
que de cùnes et qu'on peut admettre fju'à
chaque cône répond une fibre spéciale du
nerf optique et rien qu'une. D'après la
structure de la rétine, étant données les
nombreuses connexions élaidies par les
cellules d'association, il est probable que
l'impression reçue par un cùne est res-
sentie encore par plusieurs autres fibres
opti(|ues, mais la disposition de cette ré-
gion n'est pas encore assez connue pour
permettre d'autres déductions.
Pour les autres parties de la rétine, il existe un nombre plus grand de cônes et de
bâtonnets que de fibres optiques. Chaque fibre reçoit donc nécessairement des impressions
d'un territoire contenant un grand nombre d'éléments percepteurs. .Mais la disposition
anatomi(|ue permet de supposer (Cajal) (ju'elle reçoit aussi des impressions des éléments
percepteurs contenus dans les territoires voisins — et que chaque dément percepteur
transmet des impressions à plusieurs fibres optiques, sauf peut-être en ce qui concerne les
points les plus péripliéri(]ues de la rétine. De sorte que si Ton considère, d'une part, l'im-
pression reçue par un territoire rétinien, on voit qu'il s'opère une réduction progressive
dans le nombre des éléments transmetteurs; mais si l'on considère, d'autre part, l'impres-
sion reçue par un cùne ou un bâtonnet, on voit qu'à chaque étage de neurones qu'elle
franchit, le nombre des éléments transmetteurs augmente.
Cette disposition a sans doute l'avantage de permettre la sensation d'un plus grand
nombre de points qu'il n'existe de fibres. Si. par exemple, chaque libre optique repondait
à un territoire nettement délimité et qu'on suppose alors une impression lumineuse tom-
bant sur un de ces territoires, tant ({u'ello se déplacerait dans les limites de ce territoire,
ses déplacements ne seraient pas perçus; au contraire, grâce aux associations, un conduc-
teur transmet bien la plus grande part de cette sensation, mais en même temps les con-
ducteurs voisins sont plus ou moins impressionnés suivant leur situation relative et le
moindre déplacement du point lumineux doit amener un changement dans cette conduc-
tion accessoire. — Cette disposition i)ermet sans doute encore — lorsque quelques éléments
isolés sont détruits — l'établissement de suppléances par les éléments conservés.
Une dilTusion de sensations existe donc déjà dans la rétine, mais elle est relativement
insignifiante et les plus petits faisceaux du nerf optique peuvent être considérés comme
répondant à des territoires précis de la rétine.
Dans les roics optiqHcs, les sensations visuelles peuvent éprouver une nouvelle diffusion
dans les noyaux oplicjues primaires de la base du cerveau, particulièrement dans le corps
genouillé externe, où elle doit être facilitée jiar les petites dimensions de cet organe.
Projection de la rétine sur l'écorce cérébrale. — Pour quehiues auteurs (von Mo-
nnkov, Bernheimer) les associations produites par les ramillcations nerveuses sont telles
(ju'il est pres(|ue impossible que, dans la dernière partie des voies optiques et dans l'écorce
cérébrale, il y ail des groupes de libres et des régions répondant à des territoires exacte-
ment déterminés de la rétine. Pour d'autres auteurs (Wilbraïul, IlenscheiiK (pielques obser-
vations analomo-cliniiiues démontrent au contraire que cluuiue région de la rcline transmet
ses sensations à une région déterminée de l'écorce cérébrale et qu'il existe ainsi une vt-ri-
table jirojerliu)i de la réiiïie sur t'érorce réréhrale. On a vu, ilans une autre partie île cet
ouvrage, que cliaijue hémisphère cérébral est en rapport avec la moitié homonyme de
cha(|ue rétine. La région visuelle de l'écorce cérébrale (centre cortical de la vision) est
située ù la face interne du lobe occipital autour de la scissure calcarine. D'après llenschen.
qui est actuellement le principal défenseur de la théorie de la projection corticale de la
rétine, la lèrrc supérieure de la seissure ealeari)ie ïépoud à la juirtie supérieure de lu
hitim:. 1101
rétine cl la lèvre ndcurine iiifrriciirc. à lu rrlinc infrrieiirc. Par cxem|)l(', une dfîslruclioii
de lii lèvre calcnriiio inférieure droite amùuora la perle de la visi(jii dans io ((uadraiil infé-
rieur droit des deux rétines et, |)ar suite, la perte de vision de tout ce qui sera dans la
partie supérieure pauclie du cliatni) visuel des deux yeux. Le foml de la scissure catrnrine
serait en rapjiort arec, la rè<jiiin rétinienne située entre les deux précédentes, c'est-à-dire
ilans le méridien horizunlal cl rdntjirenaat laré(jii)n fnvéale [maculaire). On sait d'ailleurs
(|ue cliaiiue héinisplière léréhral reçoit des libres des deux côtés des deux régions niacu-
laires, puis(|ue dans l'Ininianopsie d'origine cérébrale, clia(iue région maculaire conserve
de la vision dans ses deux (("ilc-s.
Si l'on eoMipare ces fîiils avec la disposition des autres localisations cérébrales connues,
on voit (|ue, dans le sillon de Uolando, les centres des membres inférieurs sont au-dessus
des centres des membres supérieurs, et <|ue les centres d'un côté sont dans riiémis|)bére
opposé, tandis (|ue pour les rétines, les centres de leurs parties supérieures sont en" haut
et (|ue les ('entres des parties droites et gauches sont du même côté. Mais ce n'est là
qu'une contradiction a|)parenle. A cause du renversement des images dans l'œil, cha((ue
point d'une rétine répond ù un point opposé de l'espace, et les impressions visuelles reçues
des objets extérieurs sont renversées dans leurs localisations corticales.
IV. _ STRUCTURE DES COUCHES DE LA RETINE
Les éléments cellulaires de la rétine étant connus, il reste à décrire leur
arrangement dans les dix couches. class/(ju<-s (fig. GG2, 003 et 69^j). Ces dix
couches sont, en allant de dehors eu dedans :
1" l'épithélium pigmenté,
2" la couche des cônes et dos bâtonnets,
3" la membrane limitante externe,
4" la couche des grains externes, dont la partie interne forme la couche de
Henle,
5" la couche plexiforme externe,
6" la couche des grains internes,
7" la couche plexiforme interne,
8" la couche des cellules multipolaires,
9" la couche des fibres optiques,
10" la membrane limitante interne.
1" Épithélium pigmenté. — Cette couche a été décrite plus haut (voy.
p. 1075).
2" Couche des cônes et des bâtonnets. — C'est à cette couche qu'on
donne encore le nom de membrane de Jacob.
Elle est constituée par les cônes et les bâtonnets, c'est-à-dire par les parties
supérieures des cellules de la première assise. Sur les coupes, il est facile d'y
reconnaître deux zones qui, chez l'homme, répondent à la division des bâton-
nets en deux segments. En cfTet, les cônes sont bien moins nombreux et plus bas.
Dans cette couche, la névroglie n'est représentée que par les corbeilles fibril-
laires que les fibres de Mûller fournissent aux segments internes des cônes et
des bâtonnets.
Chez l'homme, on trouve habituellement dans la partie centrale de la rétine
des cônes dont le novau est situé dans celte couche, c'est-à-dire qu'il se trouve
au-dessus de la membrane limitante externe et non au-dessous. Ces cônes sont
plus petits que les autres et on ne peut y voir la division en deux segments.
Leur prolongement inférieur ne présente rien de particulier.
[A. DRL'AULT.]
1102 APPAREIL DE LA VL<ION.
L'épaisseur de cette couche va on diminuaut de la fovea centralis à l'ora
serrata. Au niveau même de la fovea, elle atteint jusqu'à 80 y.; au bord de
cette région, elle s'est déjà abaissée à ÙO jj.; puis elle ne diminue que d'une
façon presque insensible et, au voisinage même de l'ora serrata, elle a encore
une hautour de 40 p..
3" Membrane limitante externe. — Déjà décrite comme dépendance
des fibres de Mûller. Sur les coupes, elle se présente simplement sous l'aspect
d'une ligne fine, très régulière.
4° Couche des grains externes (Couche granuleuse externe). — Elle
est formée principalement par les grains dos cùncs et des bâtonnets. Dans
les rétines où, comme chez l'homme, il y a moins de cùnes que de bâtonnets,
les grains des cùnos sont tous situés à la partie supérieure de cette couche au
contact do la membrane limitante externe en une rangée assez régulière.
Outre les corps cellulaires des cùnes et des bâtonnets, cette couche contient
dans sa partie interne quelques corps cellulaires qui seraient des cellules
bipolaires et des cellules horizontales déplacées.
On y trouve encore les filaments protoplasmiques qui partent des grains et
les massues do Landolt (ou formations similaires) avec les filaments qui on
dépendent.
Tous ces éléments sont enveloppés par les prolongements lamelleux partant
du segment supérieur des fibres de Millier.
Cette couche a une épaisseur de 30 à 40 a, diminuant très légèrement et
d'une façon progressive vers l'ora serrata. Elle atteint sa plus grande épaisseur
à 2 millimètres du centre de la fovea. Au bord même de la fovea, elle n'a que
20 à 30 a. De nouveau, elle augmente un peu d'épaisseur en se rapprochant du
centre de la fovea, mais au centre mémo les grains s'écartent sensiblement les
uns des autres et un nouvel amincissement se produit.
Couche de Henle (C-oucho fibreuse externe). — Elle a été vue par Herg-
mann on I8()i, avant (pie llonlo en fasse une description détaillée. Elle n'est
bien nollo (|u'au niveau de la fovea. En dehors de celle-ci, elle existe à peine.
Elle est formée par les fibres de cônes et de bâtonnets, ou plutôt par le seg-
ment de ces fihrcs compris entre les grains externes et les renlloinonts termi-
naux des fibres de bâtonnets. Il ne s'y établit aucune articulation de prolon-
gements cellulaires, ce qui la différencie des couches ploxiformos.
Dogiel signale dans les parties les plus épaisses de cette couche Ki présence de
noyaux appartenant aux libres de Millier.
Très mince à la périphérie de la rétine, elle s'épaissit peu à pou vers la fovea.
A 2 millimètres de celle-ci, l'épaississement augmente plus rapidement et lo
maximum d'épaisseur (40 à 70 u.) osl alliMul un \^c\\ ou d(>ilans du bord i\i' la
fovea .
3" Couche plexiforme externe. C-ajal. (C. du plexus basai. Ranvior; C.
inter-granulairv, II. xMiillor; C. réliculaire externe, Schwallio;C. moléculaire
pxterne). : — Elle comprend les articulations des cellules à cônes et à bâtonnets
avec les cellules bi|)olairos ot horizoïilalos. ainsi cpio les prolongomonis collu-
i;i;ti\i: 1103
l.iircs (|iii ((iiilrilmciil à riiniicr cfs .ir-rKiil.irKui-. .M.un, LitHli-. que les prolonge-
moiils snpriicnrs. In'-s «li'vrl(i|»|M''s. des (clliilcs liuii/onl.ili'^ il hiprtiair'cs s'y
Iroiixciil ;i |>fii |ii(''s cil ciilin-. les |iinl(iii,i:riiicii(s iiilV-iiciir'^ des (■clliilc^ ;i niiirx
iiii il liiilmiiicis n'y immu'IiciiI (|ii(' par Inii- r\l i r-iiiilr.
(".(•Ile nMiclic pivscnlr deux /(Mics hini iicllcs. les ail iciilal ions dr-- (•clliilcs à
(unes cl de- cellules à liàliiniicts >c laisaiil à deux liaiileiirs dilléreiilcs. celles
des cellule- a liàldiiiu Is plus liaiil cl celles îles cellules à cônes plus lias. Siii'
les coupe-, les pieds des cellules il cniies v li^Mirenl |)arlois une vérilaMe litiue
poinldK'c.
Ou \ irniiNc encore des arhoii-aiioiis lerniiiiales de lilire- dont !"oii;^i]ie est
inconnue. Ces liltics \ieniieni de la couche plexiforme inlerne où elles paiviis-
sent avoii- un trajel liori/oiiial. Klles traversent perpendiciilairemenl la couclie
des crains internes (li<^-. G7;i). Celte couche contient parfois dvs cellules dépla-
cées (cellules liasales interstitielles de Ranvier).
Les lihres de Millier v envoient de simples hhrilles non anastomosées.
Son épaisseur esl de (t h 12 y. an hord de la fovea.
• '■ Couche des grains internes (C gan^dionnaire externe. Ilenle). —
l-.lle <■>! l'ormée ])ay le> lirains internes, c'est-à-dire les noyaux de> <-e]lnles
hori/.onlales. hipolaires et unipolaires, ainsi que des lihres de Millier, ix^s
ci>rps des cellules liori/onlales sont à la [)artie supérieure de la couche, sur
deux l'an^^s. comme il ix v\r dil dans leur descri|)tion. Les corps (k's cellules
hipolaires, plus nomhrenx, Ibrment toute la partii' moyenne. Les corps des
cellules nnipidaires (amacrines) sont ;i la partie intérieure. Kniin les noyaux
des lilircs de Millier sont -itiu'- plus ou moins haut dans la jiarlie moyenne
oii on les reconnait ii leur loi'me plus alloiiiiée.
KUe contient encore h's arhorisations terminales des lihres centrii'ug:es.
Les lihres de Millier v l'ourni— eut des pr(»|(m<:ciiienl> plat>. anastomosés en
corheilles.
Cette couche est divisée en dt'iw par \\ . .Millier (couche du ;.;anf;'lioii rétinien
el cMiiclie des s|)ono:iohlasles). ainsi que par Hanvier (couche de- cellules
hipidaii'o et couche des cellules uni|)<daires).
Elle a une épaisseur totale de (iO ;i 7(1 y. au hord de la t'ovea el de iîH ;i .ilt u.
au hord de la pai>ille (r)immer).
7' Couche plexiforme interne. Cajal (C. du plexus cérél)ral. Ranvier:
C. réticuiaire interne; neuros|)ongiuni. W. Millier). — KUe est formée par les
j)rolonoeiuents protoplasmiques et les ai-ficulations di'< cellules hipolaires,
imipolaires et multipolaires.
Sur les coupes, elle se montre straliliée en zones [)Ius ou moins distinctes
suivant les espèces animales. Toutefois, la stratilication est moins nette chez les
mammifères que chez les autres verléhrés. En général on y reconnaît cinq
zones ou étages plus denses se colorant davantage par les réactifs et séparées
j)ar des espaces plus clairs. Les zmies plus denses l'épondent aux plans d'arti-
culations des cellules dites stratifiées. Les cellules diffuses, au contraire, ne
prennent aucune part à la formation de ces zones. D'après GajaL leur nomhre
se réduit à trois dans les parties périphériques de la rétine, et ce fait est en raj)-
port avec ramincissement de la couche des hipolaires.
[1. DRUAULi:
iioi \|'|'.\i;l;ii. di: la msidn.
On y rencontre parfois des cellules dt-placées des couches voisines.
On v Irouve, comme dans la couche plexiforme externe, des fihrilles naissant
des fihres de Millier.
Son épaisseur \arie très prii d.ins li-tendue de la rétine, liaprés iJiuinier.
son maximum n'est pas au lidid de la l'ovea comme pour la phipart des autres
couches de la rétine, mais à une j)elile distance de ce hord, dans les diverses
directions, (".elle é[)aisseur est d'environ 30 y. au hord de la fovea, 35 à iM a
à 2 milliiiiélrcs ])liis loin. M) y. ou un peu moins à la périphérie.
8" Couche des cellules multipolaires ((^. gan^rlinnuairc inirnic. Ilmle;
(-. du ganglion du nerl' opti([ue, W. Millier). — Elle est conslitué-e presque
exclusivement par les corps des cellules multi})oIaires. mais on v trouve ijuel-
quelbis des cellules uni|»()laircs. i'.llc contlcul eiicnic un pclil nouihre de cel-
lules ncvro<;li([U(!s en araignée. Mlle est traversée par la j)artie inlérieiire des
fihres de .Millier ([ui lui ahaiidonnent des prolongements protopla>iiii([ues
a|)lalis. aiiasloiiiosés en corheilles, analogues par coiis(''(|iiciii à ceux des autres
couches de cellules.
f/est une des couches don! l'épaisseur vaiie le [)lus. Elle est composée dans
presque toute léUMulue de la i('liiie jiar un seul rang de cellules qui est même
peu serré à la périphérie. Elle s'épaissit de |»lus en plus vers la fovea. Au hord
de la fovea, où elle a son maximum d'épaisseur, ou trouve jusqu'à «S rangs de
cellules et ré|)aisseur lulajp alteiiil de TiO à Sd a.
Il" Couche des fibres nerveuses ((.. des fihres optiques). — Elle est
formée prin(i|)aleiiieiit |)ai- les cvliudres-a.xcs des cellules multipolaires qui
NonI l'onuiT le iieiT (ipli(|U('. Elle coiiipi-ciid en nuire les pieds des iihres de
Millier cl (les cellules névrogliques eu araignées.
Les Iihres nerveuses y sont dépourvues de mvelinr, sauf les exceptions
signalées déjà. Elles se groupenl |)ar faisceaux ariondis présentant de nom-
hreuses anasiomoses et laissant entre eu.\ des espaces allongés à l)0uls effilés
dans lesquels sont logés les pieds des fihres de .Millier. Ces espaces devien-
nent de plus eu plus grands en se rapprochaiil dr la papille.
Eeiir trajet pn-senle un inlérét spécial. Tl a été étudié surtout par Michel el
|>ar Dogiel. Ees faisceau.x convergent lous vers la papilli> en suivant un trajel
(pu présenle de pclilcs irrégiilarilés pdur chaipie faisceau cl duul la direction
générale varie avec les points considérés. Ces variations snnl causées |)ar la
|)résence de la région fovéale (maculaire) qui fournit un grand nomhrede Iihres,
et ne se laisse pas traverser par celles qui prn\ienneiit des parties plus externes
de la rétine. La fovea étant située en dehors de la papille, les fihres fo\éales
internes se rendent directement au hord externe de la papille. Les fihres venant
des parties supéro-inlernes et inféio-iulcincsde la fnvca la quillcnl m ravun liant,
de sorte que, dans la ]tarlic movenne de leur tiajci. ellc'- sCcartent des Iihres
précédentes et décrivent de leur côté une <nnca\ilc d'autant plus man|uée
(ju'elles en sonl plus éloignées. Les filtres cpii \ienuenl des parties (>xternes de
la fovea conloiiinciil les précédenl<'s en di-crivanl dc< courlics encore plus
accentuées. Lellc< ipn ont leur origine sur la |)arlie du ini'ii<licn horizontal
située en dehors de la l'ovea coulourui'ul loiilc la i<'gion et It's faisceaux se
repoussent ainsi de proche en |>rocli('. mais a\ec dc^ couihe> de moins tMi moins
i;i:ti\i:.
1105
acc('iilin''('s. Kiiliri n'Ilc^- (|iii .ilinrdriil la |ia|iillc à son (■\li'(''iiii(('' inlcnic (uil tm
ti-ajcl (lirc.l (li-. (i!l2).
(Icllf coiiclit' |)i-(-s('iilf snii iiiaxiiniiiii (r('|iaissriii- an lnud de la |pa|iillc cl , à
|iarl la rrLiHui iiiaciilairc. \a en s'amiiicissaiil de plus m jiliis \cr^ la inTiidii'i-ic.
Kl' Membrane limitante interne. — Kllc rst lunnn' pai' ruiiimi dt-s
pieds di's (iltrrs de Midicr (lii;. (1S7). cniiniic il a ('lé dil |)liis liant.
I''n dedans de la membrane limilanle inlerne. se li-onve la inendirane hva-
l'apille Faisc. papiUnmnrul. Fovea
l'ic. (;'.)2. — Cmulio lies liluos nerveuses de la rétine (région iiapillu-iiiaculaire de face).
(D'après Doiiiel et Greell.)
loïde (|ui est à son coulaet, mais, sur les préparations, s'en montre souvent
séparée par de fines fentes. Les deux membranes ont été quelquefois con-
fondues ensemble dans les descriptions.
VAISSEAUX RÉTINIENS
Les vaisseaux rétiniens présentent un intérêt parlicnlier pour le nit''(ieein,
puisipi'il ])eut h's examiner sur le vivant à Toplitalmoscope. Ils peuvent être
observés également par vision en (optique.
La rétine bumaine est très ricbe en vaisseaux. A l'ophtalmoscope, on
distingue facilement les veines et les artères. Les veines ont une teinte plus
foncée et un calibre plus gros, d'un quart à un tiers. On voit aussi un certain
nombre de points où une artère et une veine se croisent. Au voisinage de la
papille, c'est tantôt la veine, tantôt l'artère qui est en dessus ; mais à une
certaine distance de la papille, c'est l'artère qu'on voit généralement passer
par-dessus la veine. — Les veines sont le plus souvent au cùté temporal des
artères et à une certaine distance.
Les vaisseaux rétiniens sont presque entièrement fournis par les brancbes de
l'artère et de la veine centrales du nerf optique. Souvent il existe en outre au
voisinage de la papille quelques vaisseaux cilio-rétiniens.
Branches de l'artère et de la veine centrales. — Les troncs artériels
l'untlEK ET laïAHPV.
7Ù
[-4. DRUAULT.
1106
APPAREIL T)l-: LA VISION.
— • Art. ciiio-rriin .
.Artère centrale
Br. inf. de la v.
cent m te
et veineux ont à peu près la même distribution et le même trajet. Le plus sou-
vent, à leur émergence à la surface de la papille, Tartère et la veine centrales
du nerf optique se divisent chacune en deux grosses branches à direction
verticale et généralement très courtes ; ce sont les nrti'resei vdnoA papillaircs
supéi-icurf'S et ■infi'ricirrr'S. Puis chacune de ces branches se divise à son tour
en deux autres dont l'une va en dedans, l'autre en dehors. On a ainsi quatre
artères et quatre veines rétiniennes; on les nomme d'après leur direction
tempnrnirs .vipérieures, ternpornluii inférienreii, nasales supérieures, nasairs
inférieures. Les branches na-
sales sont généralement plus
petites, les branches temi)o-
rales plus grosses.
La disposition qui vient
d'être donnée comme ty[)e
présente des variations assez
nombreuses, d'abord dans les
points où se fait la division
do l'artère et de la veine cen-
trales, ainsi que de leurs pre-
mières branches, comme on le
verra à propos de la papille,
ensuite dans le volume et la
direction des artères et veines
qui en dérivent.
Les quatre artères rétinien-
nes (ainsi que les quatre vei-
nes correspondantes) se divi-
sent à leur tour en artères de
second ordre auxquelles il
n'est plus possible de décrire
une disposition régulière, sauf
pDiir celles qui sont destinées à la région fovéale (niaculaire).
Art. cilio-rclin.
Ratine
Choroïde
Fiu. G93. — Papille (vue uiililaliiioscopique et coupe)
avec une arlcrc cilio-ictiiiieniie très volumineuse
(Klscliniu).
Vaisseaux CiliO-rétiniens. — On donne ce nom surlmit à (lt>s artérioles
j)r()veuanl du cercle artériel de lialler (lig. OO.'i et 7(1(1) ou d'une artère
ciliaire (très rarenienl dune artère cboroïdienne) et se rendant à la retint-,
particulièrement à la région papillo-maculaire. Il n'est pas exceptionnel d'en
voir à l'examen ophtalmoscopique du fond de r(cil. Ces artères représi-nlenl
un vestige de la première vascularisation de la léline (voy. Développement de>
vaisseaux rétiniens).
Pour les veines, on peut observer une disj)usition analogue, c'esl-à-ilire une
veinule conduisant du sang delà rétine dans les veines choroïdiennes. Mais on a
observé aussi (Klschnig) des veines choroïdiennes émergeant bi'ns(|uemenl au
niveau du bord de la papille et venant se jeter dans la veiiu- centrale, c'est-à-
dire conduisant du sang de la choroïde dans la \ciiu' centrale de la rétint\
Absence d'anastomoses. — Ko dehurs du réseau capillaire, les artères
rétinieiuu's ne présentent aucune anastomose, soit entre elles, stiil avec les
liKTINK. 1107
arliTcs clioroïdicniH's. La (Icslnictioii r(»iii|tlrlc (11111 poiiil «riiiH; arlùrc cii-
(raiiic donc la drsIiiK lidii du Ici'i'iloiiT (((ncsiKiiidanl de la n'-liiic. an moins
dans U's conciii's nilrnics.
D'une fai'on ^i- né raie, les veines j)résenlent ia in(''nie disposition, ceiiendanl
il exisie (|iiel([iies petites anastomoses entre les veinules du voisinage de Toia
serra la.
Sitllcltion. Toiiles les iM'anclirs \as(iilaires aiilrrs ([lie les capillaires
sont siliu'-es dans la coiiclie des lihrcs opli(|iies.
CcipillRires. — De ces branches, naissent les rameanx fini forment le n'--
seaii capillaire, auquel on peut distinguer deux parties principales superposées
et en communication l'une avec l'autre: le réseau interne à grandes mailles,
situé dans la couche des fibres optiques et dans la couche des cellules multi-
|)olaires; le résenu externe à petites mailles, situé dans la couche des cellules
uiiipidaires et bipolaires. Quelques ansrs capillaires du réseau externe attei-
gnent le |)lexus basai, mais jamais elles ne s'élèvent dans son intérieur. Le
réseau interne procède directement des artères, le réseau externe est formé de
bran<di(>s venant du réseau interne et peut en être regardé comme un aj)pendice.
Les veines naissent de la partie interne du réseau.
La partie céréljrate de la rétine est donc seule vascularisée. Toute l'assise
que forment les cellules visuelles avec leurs prolongements est complètement
déj)ourvue de vaisseaux, comme les productions éphUhéliale^ en général.
.\ (ni(>l(|ues rares exceptions près, l"anguille par exemple, les rétines des mammifères
sont seules vascnlarisées. Encore existe-t-il parmi les mammifères des espèces, comme le
cobaye, le cheval, dont la n-tinc ne possède ([iic peu de vaisseaux situés au voisinage de la
papille.
Structure des vaisseaux. Voies lymphatiques. — Les artères sont
relativement bien nuiscl(''es, ayant jusqu'à trois rangs de fibres musculaires
superposées.
Les capillaires sont formés de deux (ntiuiux endothéliaux placés l'un dans
l'autre.
Les veines n'ont pas de fibres musculaires. Elles sont formées, comme les
capillaires, d'un double canal, mais le plus externe est renforcé par du tissu
conjonctif.
Les voies lymphatiques sont constituées par les gaines enveloppant les capil-
laires et les veines. La lymphe circule entre le canal sanguin et sa seconde
enveloppe endothéliale ou adventice. D'après 11 is, les espaces lymphatiques
existent aussi autour des artères, mais ne les enveloppent pas complètement et
forment de simples fentes. — Pour certains auteurs (Mathias Duval. Rochon-
Duvigneaud), ces espaces périvasculaires ne sont pas des gaines lymphatiques.
Ils ne se terminent pas par de véritables vaisseaux lymphatiques, mais dans
les espaces sous-arachnoïdiens.
Xerfs vaso-moteurs. — Il existe autour de l'artère centrale et de ses branches un réseau
nerveux, à mailles très serrées, excessivement riche. Mais ce réseau ne peut être considéré
comme un nerf autonome analogue à celui qui a été décrit par Tiedmann et qui n'existe
pas; aussi le terme de « nerf de Tiedmann « ne peut être employé pour le désigner
(Aubarcf).
1. druavlt:
1108 AI'rAHKII, lii; I,\ VISI(»\.
REGIONS RETINIENNES AYANT UNE STRUCTURE SPÉCIALE
Dans la ivliiic, trois rr<!ions so dislin^Micnl ]);if Iciii's caraclères f)uili(ulicrs;
ce sont \a força ccnlralis^ l'or// sen-fila cl la pnj/i/h' iIk iicrf (/jilii/ue.
A. — MACULA LUTEA, KOVEA CIvVJ'I'.AMS KT AliKA CKNTI! AI.IS
T^a fosi^elle ccntr/ile ou fovea cenlralis fut découverte chez riioimiie par
S(")minering, en 1795; on la trouva ensuite chez le singe, puis chez des oiseaux,
des reptiles, des poissons. En l<S(il, H. Miillcr observa chez des mammifères
nne région de la rétine présentant les mêmes caractères que les bords de la
fovea chez l'homnie et il la nomma arra cenlralis. lJej)uis. des recherches
étendues ont été faites sur cette ([iicslion par Chievitz.
h'area canlralh est une région de meilleure vision caractérisée par une
augmentation du nombre des cellules nerveuses et surtout des cellules multi-
polaires. (;hez la plupart des mammifères, l'augmentation du nombre des
cellules amène sim|)lement un épaississement léger de la couche des grains
internes et un icnllement considérable de la couche des cellules multipolaires.
Elle varie avec les animaux ; si l'on compare par exemple deux animaux ayant
une vision différente, comme le chien, dont les yeux mobiles fixent nettement
les objets, et le lapin, chez lequel la fixation est douteuse, on voit chez le
piemier une arca peu étendue mais avec beaucoup de cellules nuillipnlaiics. et
chez le second une area étalée, diffuse, dans lat|uelle les cellules nmllipolaires
restent sur un rang, (le n'est jamais une région nettement limitée ; on la
reconnaîl siniout à raugmenlation de nombre des cellules nudti|tn|;iires. Mais
à |)arlir de son centre et jusqu'à l'ora serrala. ces (>ellules diminuent de
nombre d'une façon progressive.
l^a fovea cenlralis est une area déprimée à son centre, (-liez l'homme et le
singe, Varea existe; comme chez les autres mammifères pendant les premiers
temps de la \ ie iiilra-nl(''i'ine. mais au sixième mois, chez le ficlus humain, la
//r/vv^ commence à se former par l'écarlement des éléments des couches superli-
cielles qui sont repoussées dans toutes les dircM'Iions. 1. "avantage visuel dt> celte
nouvelle disposition, c'est que les ra\Miis hniiuieux (|ni doivent impressionner
les cônes de la fovea n'ont plus à traverser les couches superlicielles de la
rétine. (Quoique ces couches soient à peu près trans|)arentes. elles consliluenl
cependani encore un h'gei" (ibslacle ;i la |U'opagaliiiii de la lumière, obslacle
d'aulanl plus niar(iué (|iie les (•(niclies scinl pins épaisses.
Il existe encore (|uel(|ues diveif^eiices sur la i^ii^nilioalidii ilii mot ftivrti. On ri'iiipkiic seil
pour désigner tonte la dépression, soit pour eu desiiiiior souleineut le fond. Os diverirences
tieuiu'ut sans doule a la diriiciille de liieii la tixer et de i-miserver oxaeteinenl sa foriiie
dans les eoiijies. I.e nml /iwc/ dnit s'appliquer à tonle la ilepression : l(> ceiUre etaiU tiesi-
i;ué sous le nom de I'hikIiis fuvcx.
(liiez riiomme et le singe, celle région porte égalemeiil le nom de untcnln
luira pai'ce que, dans loule ri'tcMulue de la fov(>a et même un |ttMi au delà, la
n'hue |)rés(>iile une leiiite jaune ne s'ohservanl d'ailleuis (|iie dans cerlaines
i"(i\i;\ (:i;\Ti:\;.i:
]1()9
«•(iinliliuiis. (".(>l(i' Iriiilc ne se nutiilit' clic/ riiuiiiiiM' (|ii".i|»it'-~ l;i iiaissainc. Klli-
lie se \'()il pas à rcxanirii (i|ililaliiii)srii|)i(|ii(' de la n';^i(Hi ; oii ne la voit pas
(la\aii laLic t-n (iiivraiil un nil i|iji niciiI (IcIic (''iiikIi'i'', m siii' iccadavti -1 l'iiii
rsl oiivcrL iiiiiiK-dialcmciil a|>rrs la mkmI ( pcmlaiil la jn'ciiiit'-n- liciiro ciiviroii) ;
ciisnilc t'Ilc appaiail cl, aii^iiiciilc (riiilciisilc pcndaiil |)liisiciirs heures (1).
Aussi nu pourrai! si- ilcuiaudcr si crllc cnlnralinn ne rcsiillr jias viniplfuii'nl
«I iiM pli('U(MiifM(' <'a(la\ criciuc. Mais plusieurs nhservaliniis iunu(i'(!iit snu exis-
leuce (laus l'épaisseur de la réiiue a\aul ([u'elle apj»araisse à la surface. Sur
des ('(>u|tcs de la n\i:inn pral upiccs sur des rclines Iraiclies, la cnlnralinn a ('de
ohservi'e dans tniilc l'épaisseur i\r la rétine, sauf au niveau des cnnes cl des
hàtonnels et de leurs n(i\au.\. (lelte cnloralictn existait dune l'acon dinuso(.Max
S(duill/.e). Elle a été vue aussi sur des rra^ineuts de rétine fraîche détachés d(;
la »du»roïde ot examinés par transparence (l)iniiuer). Knfin elle est décelée par
l'nhservation entnptique de la « lâche de ^Maxwell ».
I.;i hirlir )lc Mii.rivcll s'iiliscivc iMi ri'i;,uil.iiil a liavcis un xi'iir lilcii iiiir siiir.HO lilaiichc
«•(•lairt'c. Au moiiieiit où Turi |)laco le verre (levant l'ieil, on \nil au |iniiil de lixalioii une
tache sonihre (jui s'atténue rapiileinont et disparaît conipléteineiit eu une nu deux uiiuutes.
I.e |>heu()iuéiie s"expli(|ue par l'alisoiplidu des rayons Ideus par la matière colorante jaune.
|uiis(pi'il s'agit des deux cnuieurs coiupléuientaircs. F/élendue de la tache ainsi idjservée
c-^l eu rapport avec l'étendue de la lai'he jaune observée sur le cadavre. Si elle est lùeu
due a la présence du ])ii;inent. elle rnonlie (jue sa reparlilioii n'est i>as uniforme. Kn
oulre. la limite île la ré,:jion est très diflicile à déterminer parce <pie la taciie s'elVace
progressivement siu' les hoids.
Les deux termes maculu et fovcn peuvtuit donc être considérés comme d('signanl la
même région. Le iticmier {macula) a peut-être été le plus cm|)loye jus(iu"à |)r(:'seut, mais
le second (foven) dnil être iiréfcri' parce ipi'il (>st lieaucoup i)lus luccis : les hnrds de la
l'iivea peuvent êti'c recnuiius a rcxaiucii mii'riisciipi(|uc cl s(mi\ciiI >iii' h- \i\aul à rcxaiiii'ii
uplilalmoscopiipre.
Sititafidii. — La fovea centralis de l'homme répond assez exactement au
pôle postérieur de l'o'il. Par rapport à la j)apille du nerf optique, elle est située
en dehors et un peu en bas.
D'après I^andolt, son centre " - ^
est en moyenne à 3 mm. 91")
en d(du)rs du centre de la pa-
pille et à <l mm. 78") au-dessous.
I^a ligne qui joint li^s deux cen-
tres est inclinée d'environ 10'
sur riiori/.ontale.
Forme cl (hnh'n>^ii}n!<.
In:. (i'.Ci. — (loupe de la rcgicui iuvcaie. Les deux
principales luiines (Dimmer).
/■'. ImiiiI (iii Ixjuneict de la fovi'.i. — C, partie ncivcusc (oi'iv-
bi'jilo) de la rétine. — £, neuro -épilliéliiim. — N, coté nasal. —
Vue de face, elle a générale- ï'- '■'"''''• lemporal. — (Dans celle ligm-e, les coiiclies internes de
, „ !.. la ivline sont tournées en haut.)
ment une terme légèrement
elliptique à grand axe horizon-
tal ; plus rarement elle est ronde. Sun diamètre est di' l,."l à 2 millimètres,
à partir du point oi'i la dépression commence.
Sur les coupes, cette dépression débute d'une façon presque insensible. Ila-
1. Il <" forme en même ti-mps dans cettfl réirion de In rétine un petit pli transversnl (p'ica oentralls) qui pon-
diiU lon;;tenips avait été lunsidéré coinnie normal.
70.
[A. DRUAUtr.
1110 Ari'\i:i:ii. i»i; i.v \i.-i'>\.
Itiliicllcinciil. tout le foiid de la l'ovca <jsl concave <lu •uté du vitiv ((i^r. (JDi. H^.
l'arCois la déprcssimi ccii I raie so lait d'une façon dinV-rcntr. Le iinlre est éga-
lement concave du cùté du vitré, mais. i)lns en dehors, se trouve une sorte
de bourrelet annulaire convexe du coté du vitré; puis une zone annulaiic
é^'-alement de courbure inverse, c'est-à-dire con«ave du cùlé du \itré(ng. G'.li, A).
La partie inlcrmédiaire entre le centre et la pt-ripliérie de la fovea présente
une ()l»li(|uil('' de I ■> à '2'.\" du e(Mé nasal el un |ieu moins du cùté t(Miiporal
( himmer).
Le l'oiid de la lovea mesure un diaméire de II iniii. .! à II mm. 'i .
La léliue présente son maxiuuun d'éyy^'/.ss''//; au niveau des bords de r-ette
iv,p;ioii (hou ri-cfi'l </<' Ifi /ni'i'ii). h'après Dimmer. rt'jtaisseur de la rétine au
bord de la fovea est de I '.> de millimètre (27;> i\ illll y.) du cuté interne (coté
pa()illaire)et un peu moins (22(1 à 2."i(l ■/) du cùté externi'. .\u fond de la fovea.
elle c^l (le 1 |ll «le I n i I li I net re ( Tii a 1211 u.).
AsjiccI nj)lilitliiii)scopi<jnc ne la força. — Celle région est iii(ii(jiice. à rexameii npliUiliiio-
s((>|)ii|ue, |iar la convergence des pelits vaisseaux de la rcirion. Sa io\ileur i)eut être ideii-
li(|ue a celle du reste du fond de l'ieil. mais souvent elle est d'un rouge un peu plus
souihre. Elle se voit l)eauconp mieux chez les sujets jeunes: elle est alors entourée par
un lellel annulaire, nuul on nv.iljiiic a grand diamètre liorizonlal. dont les dimensions sont
cigales ou supérieures a celles tic la jïapille. (le rellet est i)roduit par la convexité du bord
de la l'ovea (aux points Kl' sur la lig. (i'.li). Parfois mi rencimtre plus en dedans un autre
icllel annulaire, concentricpie au premier, (pii est produit par la saillie existant entre le
Innil el le lionl dans le -crniiil tyix- de fovea (flg. GUi, .\). Enlin. an centre, on voit uiu"
pelilc laclic soinliic a IxniN diiïus: parfois il s'y produit également un rellel. IMus tard.
relie lâche ceulrale persiste seule. I.e rellel periplirii(iue disparait, cepeiulant sans que la
ici i lie chaiige de forme.
Structure. — Dans rélenduede la fovea. les cellules de rt'pillu'dnMii j)ig-
mentaire sont de coloration plus ft)ncée. de diauu'tre plus jxiil. a\ec des pro-
buiiiements plus longs. Le c(Mitre de cette région ne contient, connue on la
\u. (|ue des cellules à cùnes (i(uil la l'orme est extrêmement allongée. A cha-
cune correspond une cellule bi|ti)laire et, à cha(|ue cellule bi|)olaire. une
cellule uuiUijtolaire. Les cellules d'associalicm existent connue ailleurs.
La tli.<j)()^ilii)n r/es cokc/k'^ est profondément modifiée, sinfoul pour les plus
internes. La couche des cùnes conserve à peu près le même aspect gém-ral ([ue
dans les |)arties voisines. C'est la seule couche de la rétine (|ui soit réellement
(■()in])lète au centre de la l'oNca. ()i'. c(uuiiie c'est justenu-iit le |ioinl <le uu-il-
leure vision, ce l'ait (iéuu)nti-e. avec beaucoup d'autres, (pièce sont bien le>
éléuHMits de celte c(Uiche (pii reiioivent l'impi'ession lumineuse. La limitante
exierne reste à |)eu près ;i la mènu' distance de ri''pilh(''linni |)igineiilaire. La
couche des grains externes subil des modilications plus accust-es. Près du
foiul de la fovea. elle s'épaissit en un lue temps (pie les grains s't'rarlent le<
mis des autres; tout à lait au centre, les grains sont inoins nombreux.
|)liis écartés les nus des autres et la couche ([u'ils foi-meni s'('carle de l.i
rnnitaiile exterm», de sorte (pi'à un faible grossissement, si on ne \oil pas
la liinilanle externe, il senilile (pu' les cùnes j>résenleiit en cette région une
liauleur beancoiip plus grande (pu- celle (pi'ils ont ivelleinent . La i-oiiehe de
lleule est. eoniuie (Ui la \ii. pre-~i|ue -|>('"ciale à la région fovéale. Llle pn''-
.sente son maximuiii d'épaisseur au ui\cau du biuirrelet de la fovea. Au
centre, elle e<l nunee. mais (VMsle encore.
1 (i\i:\ ( i.Mi;\i.i:
1!1
'l"(iiili'> li'> ((lin lir> plii-- iiilcnics se
(Oiiijtdrlriil (rime lacdn .iiialoLiiii'.
(•'('sl-à-dirc i|U Cllc^ jii i-i'iilciil linr
iiiaxiiniiiu irr-paissciii' -iiildiil la
coiiclic (li'> iclliilcs iiiiiHi|M)l;rnTs —
au liord lie la Inxca cl -■aiiiiiicissciil
|)ni:^r('s>'i\i'iiiciil |i(iiii- >c Icniiiiu'i' en
|((iiiilc \ris le Idiid (Ml leurs ('■Ic'Mn'ii l>
s'cnl irnK'Iciii plus nu luoius. Dans
II' (Ciilir lie la lovca. la couclic
liIrMlnniii' iulri-iif sciultlc ainsi dis-
para î Ire (•(iinplririm'iil . de xiilc (|il 011
li(iu\(' drs cellules I»i|Kdair('s à la
siiiracr de la coiiehc plexii'onne ex-
leriie el. iiiimédialenienl en dedans,
(|uel(|ues cellules uiidtipolaires. ("es
deux sortes de cellules v sniil (Tail-
leurs j'ii uoiulu'c Iles Aarialile d"uiie
rétine à l'aulre: parlois uièuie elles
inaïupiciil loiil à l'ait, surtout les
((•Unies iiinilipdiaires. I,a coindie des
lihrcs nerveuses elle-uiiMue ne cesse
pas couipK'tenienI ; au centre mémo
de la luvea, il existe de lins l'ascicules
et des cvlindres-axes isolés à direc-
tion variable. La persistance d'une
certaine éj>aisseiir des c(ni(dies céré-
liiales de la rétine au fond de la
Ibvea peut être considéi'ée comme un
état de dévelopj)eiiieii[ iii((iiii|)lel de
celle-ci (l)iinmer).
La membrane liiiiilaiite interne esl
formée, comme dans le reste de la
rétine, par rélar^issement d<^s pieds
des fibres de Millier, (lelles-ci sont
<d)li(pies (fig. (»80, B) et plus espacées
<[ue dans les autres parties d(^ la ré-
tine, d'où une plus crande fragilité de
la région.
Hans la fovea. presque tontes les
cducbes de la rétine sont plus épaisses
<lu C('»té de la papille ([ue du côté
opposé.
L.. fond .le la lov.a a un.^ vi.lon bien ''<=• ^^- " ^«^"^^^^ conlralis chez, riioinmo.
>iipérieuiv à coUc du rcslt^ d(^ la riHine. La cûiicavii.' de la pailio externe otflue ;> i Mac-
ulais son II champ » no sCtcml (luà un mation de la prcparalion.
.1. DHUALLT
1112 AI'I'AIŒH. I)E I.A VISION.
tloini-dc^rn- du point de fixtTlion dan.s ciiaque direction, alors que le clinrup vi>uel entier
s'étend de OU à !(((( degrés. .M.ilp-ré sa petitesse, c'est le fond de la fovea qui vaut à l'aMl
humain sa |)erfectinn: il est seul utilisé dans la lecture et dans tout travail nécessitant
une vision précise. Dans les examens oplitalmoiojs^iques. c'est la qualité de cette seule
petite région i|ui entre en jeu dans la détermination de l'uruif'; visuelle.
Vaisseaux. — (lelte rétrion n'est jamais traversée par de jïros vais-
seaux. Klle ret.oil des artères fines venant de tout .son pourtour: ce sont les
artères niaculaires (fovéales). Celles-ci sont divisées en artères directes, desti-
nées irénéralenient au tiers interne de la région, et eii artères supérieure el
inférieure destinées aux deux tiers externes.
Artères maculaires directes. On donne ce nom à de petites artères
allant direclenicnf d'un point ({iiciionqiir de la papille à la partie interne
de la macula. D'après llirsch, ces artères existent dans 70 pour 100 des cas.
mais avec des origines diverses. D'après l'examen ophtalnutscopique. sur
100 yeux dans lesquels ces artères existent, on en trouve en moyenne GO où
elles proviennent du tronc même de l'artère centrale, ."ÎO où elles paraissent
en un point de la papille, à quelque distance de son bord, et 10 où elles
naissent au bord même de la pajùlle. Ces dernières sont des artères cilio-ré- *•
tiniennes ; elles ont leur origine dans l'anneau vasculaire scierai (fig. ••'.l.'^).
Lorsque les artères maculaires directes manquent (dans 25 pour 100 des
yeux, d'après llirsch). la macula est nourrie seulement par les artères macu-
laires -upéricurc ri infériiMire.
Artères maculaires supérieure et inférieure. - L'artère maculaire
supérieure est une branche de l'arlère temporale supérieure, et l'artère macu-
laire inférieure une branche de l'artère temporale inférieure. Leur direction
est à j)eu près celle des fibres optiques de la région maculaire. La limite de
leurs territoires respectifs est une ligne horizontale partant du centre de la
fovea et se dirigeant en (IcIkhs. f'.n dedans de la fovea. elles sont séparées par
le territoire des artères maculaires directes.
Dans quelques cas. la dispositinn des artères s'écarte des types précédents.
Il s agit alois (le vérilaltles anomalies parmi lesquelles s'observe la plus grande
va ri ("té.
Capillaires. Ils \iennenl jusiju'au bord du fond de la fovea. ct>m me les
couches cérébrales. Le fond lui-même est dép(Uir\ ii île vaisseaux sur une
surface polygonale irrégulière ou arrondie, de 0 mm. '2 à Ouim. S de diamètre.
l'arlois. la partie privée de vaisseaux a un diamètre encore moimlre (de
0 mm. I.'L Dimnier). Elle j)ent aloi's être regardée comme une maille du réseau
capillaire. sini|tienienl un jien plus grande (pie les mailles voisines. — Celte
étendue n'a été déterminée que dans un petit luuubre »le cas. mais avec beau-
(■on|) (le précision, grâce aux images entoptiques que l'on peut (détenir »les vais-
seaux ( ajiillaii'es de cette réiiion.
I.'alisence ou pluliM la rareté des vaisseaux au fend de la fevea n'a rien de surpreuanl.
puis(pie les couches cérébrjites de la rétine soi\t écartées presi|ue complètement de ci-
point et (|ue ce sont les seules ipii cunliennenl des vaisseaux. (»n lU" peut donc iruére
invo(iuer celtr' ahsence de vaisseaux jiiiur expliquer la pallioirenie des alTecli(in> propres à
la réirion.
(Il; \ -l.l;i; \i\.
m?,
|{.
H(>i{it .\NTi;i{ii;i i{ i»k i.a hkiink oi oha si-.iîhata lu-yrixj';
l/ur.i sciiala ol le Ixinl aiili'iinif de la n'Iiiic |ini|irciiiciil dilc. Son ikhii
vient (le lasiuMl (Irniclé (incllc pir^cnic. I.a li^iic (pTclIc loinic <(»nsli(n(' épra-
Icnicnl la liniilc mire la cimidKlr cl la /.une ciliairt". [)Mis(|ue c'csl sa position
t|iii (It'-lci'niinc cri le liniile.
Klle rsl sitin'r à ((iiel(|nes niillinièlres on arriére du htird de la cornée, mais
n'est pas («xacleineni parallèle à ce bord. Elle s'en rap[>roclie davanla^c en
dedans ((» mm. "•) (jn'en dehors (7 mm. ï). Terrien). Sa silnaliitu semble en
rappcnl av(^c roj)rK[iie de licil. La rétine ()roprement dite ne dépasse (pie de
très peu les points ([ni peuxinl recevoir des ravoiis lumineux du dehors.
Si rmi i-iiiM|)ai-(' relie siliLilimi de l'oia senala avec celle des iiiia,i:es i'mniiies |pai- les
limites exlièinos dti cliaiii|i \i-iiel, cm cinistate {|iril e.xisle en avant Icuite iin(; bun(]e de
iiiinc imililisee. F.ii eilet. pdiir un clianip visuel extn-nie de 0") ù 70 depiés en dedans et
de !).") il l((0 délires en delmis. un |>eiit estinier (jiie les images r('tiniennes n-pondant a
cette limite sont situées à S mm. ."> nu Umm..") du liuid interne et de lOmin.ri à II mm..")
du bord externe de la cornée (l)rnault). La largeur de la partie antérieure de la rd'liiic
i|ui est imililisee peut donc C'ire i-valuee en moyenne à 2 mm. "i en dedans et à 'i mm. .^
eu deliois.
15
<^''fe'
/
t
rie.
Procès
■maires
SI ries
ciliaircs
Ora serr.
Lnc. de
' lUessif)
néllnè
l-'diine. — i/ora sen-ala esl consliluée j)ai' de |)e!iles arcades à conca\ ilé
antérieure et
dont les extré-
mités s'unissent
on formant des
pointes égale-
nienl tournées
en avant. ^lais
cet aspect est
très variable sui-
vant les indivi-
dus et dans les iic. vm;.
diiïérontes diree-
lions d'un même '
.cil.
Los variations ([ui existent dans la forme de lora sorrata entre les diiïérents
sujets ont été étudiées surtout par (L Scbultze. Cliez certains sujets Jos pointes
vont, au moins en ]»artie. jus(|u'ontre les procès ciliairos ; (diez d'autres, l'ora
serrata no forme ([u'inie lit;ne ondulée dont les sinuosités présentent sensible-
ment le même aspect en avant et on arrière ; chez d'autres encore, une partie
de la ligne ne forme même pas de sinuosités. Tous les intermédiaires existent
entre ces types. Mais le plus souvent ces différentes formes sont plus ou moins
mélangées dans l'étendue de l'ora serrata d'un mémo (oil.
En effet, il est rare qu'une ora serrata ait le même aspect dans toute son
étendue. Généralement les dentelures sont beaucoup plus marquées dans la
portion nasale que dans la j)ortion tempoz'ale (Terrien. (). Schultzo).
Parfois, les pointes tournées en avant sont prolongées par des traînées
— N'ariétes d'as|iecl de l'ora serrata et de la région ciliaiic
Formation des stries ciliaires (0. Schultze).
MTs la 30' semaine de la vie intra-iUiTlne. — B e\ ('. ailiiUc>.
l\. DRIMI.T.
nu
Ai'r\i;i:i[. hi-; i.a \i<io\.
(Iro fcri'iitii
Orbiriil. ril.
sombres (slri.i' ciliares de <>. Stl)ull/ej (jui vont jiisfurù l'(,'.\livinit<'' pnsltrienre
(les vallées ciliaires. Parfois aussi il existe iiiirii('<lialeiiienl au-devaiil de l'cira
serrala loiile ime liordiirc -omldc. Ar l,H|tiellc parleiil les mêmes slries. Ces
stries ciliaires.
produites par
une plu-; irrande
alioudaïK.e Aw
j)i^'-Mient réti-
nien àceniveau,
indi(]uent Tem-
|ilae('uient de
dents plus lon-
gues que l'ora
Crisiaiihi serra ta présen-
tait daborddans
ceï; eas. La
r.océs cil. bande sombre
indique égale-
menl *\u"a une
épo(j iif a n té-
rieure de la vie
I'kj. (iOT. — Soi:iii(iit aiitfiieiir «le 1 nil vu diiniùic (Oscar Schullxi'). Jç Tindividu la
r., .rAr intûai. - M. ,oi.- m.-,iinn. ^,^,^■^^^, propre-
ment dite re-
<ouvrait celte n-pinii. I)"aj)rcs(>. Schull/.e. rcllaceiiieul prdprressif de ce bord
antérieur de la rétine se produit par la confluence des vides formés par le
soi-disant <( (edème » de la partie aiiiri-ieure de la rétine.
Partie antérieure de la rétine. — La rétine proprement dite, déjà un
peu amincie (120 y. emiron). se termine par une chute brusque au niveau de
lora serrata ((ig. (iOS). ('.lie/, la plui)art des mamnnlèi'cs. ramincissement se
fait beaucoup moins brusquement que cbe/. rhomme. Chez le ebeval. le ]>as-
sagedela rétine proprement dite à la rétine ciliaire occupe même une lar-
geur de I mm. (Terrien).
La ])arlie antérieure de la f(''line. sur une largeur de I mm. eii\iron,
laisse paraître plus ipie le reste de la rétine la teinte foncée du piguuMit sous-
jacent et est plus adbérente à la eboroïde (Terrien).
A son extrémité, la rétine j)résente déjà des modilications notables. On a vu
que les bâtonnets s(»nt beaucou]» moins nombreux : ils sont aussi plus courts.
Les cônes, courts et épais, sont encore en menu» nombre que dan< le reste de la
rétine (fig. TiTli. K). Les grains externes se fusionnent avec les grains internes
au momeni du passage dans l'épitliélium ciliairt>. L<^s cellules uudti|>oIaires
(pii ont diminué d(> nombre |)iogressivemeiit. dcpui-^ le piMe posl(''neur.
n'existent pour ain<i din> j»lu<. Les libres de .Millier -oui relati\euient voiu-
mineu.ses.
Lartoirs de /.'/c.s-s/;/. — O.uis la pallie .uiliTiciirc ilo ia icliiic, pris lic luia M-nala. ou
ohscrvo smivout iIps (-.nilcs ani>mlic< (jui nut cic dcrrilcs (sous le uoui ilo /.i.voi.-.v) cl lieu-
l'vrii.i r; ih \i i;i (ii'inti i;
iiu
rci's d'alxinl |ijii' lUcssii;- (ISi.")). IwiiiinH .liiisj ijur Miix Srlinll/c lo uni di-critos .sons le
iiiini iiri|ii'ii|iir d" « (nli'iiic » (|iii csl ciicdrc ciiiiilnyc |(,ir lii';iiic()ii|> (r.Milciiis cl (ireeir sous
(■('lui (le i( (Icp'iiéi'cscciicc cyshiMlc |)('Ti|)lHM'i(iii(' do la rcliiic ». (le sdiil dirs ciiviti'-s i'i parois
lisses et icf;iilicros. I'".ii s'ii^iaiidissatil, elles se rappioelieiil les unes des aiilres et arrivent
il n»^ pins ('Ire Sf'parees ipie par de minces travées paraissant luriin-cs snrtonl de (litres de
Miiilei' etirt'cs cl accidi-es eiiti'(> elles. Dans ces travées, on tninve des nityan\ assez noni-
luenx. Mn s'a^randissant davanta;:-e. les lacunes se fusicniiKMit les une> aM-c les anli'cs.
Kllcs conliennent \\i\ lii|uide incolore.
On les rencontre surtout clic/, les indixidns àf^és. mais elle- e\i>leMl (pieli|ucfois clie/.
des sujets jeunes. Klles s(Uit toujours plus développées dans la p(uti(in lempiuale de la
rétine. Kllcs se monti'cnt donc dans les parties de la reline i|ui. ciinime (Ui l'a vu |)lu>
haut, soni piivee< de Inulr cNcila linii liiniiiieuse. H'ailleurs elle- paraissent rcsiilter d'une
— I:'p. jjiiii. ri'l .
Grains e.rl.
■ G ru i us inl.
Cel. niullij)
F. fit- .Uidlcr
lu:. (i!)S. — lici;i(iu de l"(ua serrala (li. Crei'IV).
simple ainiplii,'. i)"apr('s Oscar Sclinllze, par le lait de Iciii limlliicnce, il peut se l'aire
une (lisiiariliim (l'une certaine c'teudue de rétine et un recul de j'ina serrala. Dans les
points oii se l'ail cette disparition, la forte pi^menlalion de la conciie epilhélinle pig'uien-
laire n'est pas modifiée, el ce serait Toriiiine de la petite zone plus foncée (ju'on observe à
la parlie pit~;l('ri(Mii-e de l'oiliiculus ciliaris (voy. celle ri'giou).
c.
l'.M'ILLK J)i: XEHI" ol'TIOl K
[.a jiajiillc est la potilc région siiiuV entre la rétine et le nerf optique pro-
prement dil. Elle est lurmée par la teriiiinaisoii de la e(ni(Iic n'Iinionne (\r<
libres optiques.
Le nom de papille lui \ieul de l'idée fausse que les aueieas se faisaient de sa
forme. Ils croyaient qu'elle conslituait une saillie vers l'intérieur de l'ieil. Sa
surface esl.au conlrairc. L;('ii(''i'al('nuMi[ excavée.
Liiitiles. Les fihri^s nerveuses {[iii eonsliluenl j)resque e.\<'lusi\-eun'ut la
papille se continuant d'une part dans la rétine, d'autre part dans le nerf
optique, I<'s limites établies entre la papille et ces orgaïu's sont convention-
nelles.
Du (ôlé de la rétine, il n'existe aucun cbangement net dans la structure de
la couclie des fibres opti(|ues au point où elle pénètre dans la région papillaire.
La limite (^st établie au niveau de la terminaison des autres couclies dv la
rétine.
Du coté du nerf oi)ti(iue, la papille est limitée par la face antérieure de la
lame criblée. La terminaison du nerf t>plique a déjà été éttidiée à propos de ce
nerf (T. III, p. T.ST à 7!Hl).
Forme. — Sa forme est à considérer de face, comme on la voit à ro|)btal-
.1. DnUMT.T.
1116
\i'i'Ai!i;ii. iii-; i.\ \i-i()N.
tnoscopc ou ;i l'uiiviiUirc cK' lnil, cl sur les couix^s {M'i-pciidiculaires aux parois
oculaires, conmiccllr se présente sur la [)lupart des préparations histologiques.
De face (fi^r. (1!);}), elle est arrondie et l'orme (juclquelois un cerclr assez par-
fait; mais ù l'état normal elle peut être aussi légèrement elliptique à grand axe
vertical. Kn outre, à rt'xamcn ojditalmoscopique, elle peut paraître allongée
dans un sens ou dans l'autre par le lait de l'astigmatismi' de l'u-il fd)servé.
Sur les coupes passant j)ar son centre, on dislingue le Imid. la surface et les
parties lati-ralcs. Le roini ii'jxtiid à la l'ace antc'rieurt' de la lame criblée et est
par conséfjuent plus ou moins convexe en arrière. I.a surface est tournée du
côté du corj)s vitré et son centre présente généralement une petite écliancrure
à sommet aigu répninlaiil ;i une dépression en enlonnnji' de la surface (exca-
\ \ \
lll i
l'io. (i'Jl). — l'iJiK-ipalcs formes de la papille (EIschiiijr).
Côté nasal à gauche; cM temporal à droite. — Cit. clioroïile. — D. piine diirale. — A'. coniLs (anneau ; .li'-
ral). — .V, saine piale. — /', épillnliiim piirinenté. — • h. rétine. — Sri. s ■lérntii|iic.
\alion ])livsiol(»git|ue (le la papille), niiant aux paiiies lati''rales, en avant elles
se coiiliuueiit avec la cnnche fi'liiiieiine des libres (iptiipics, en arrière elles smil
seulement en rapj).irt avec la leiininaisnn des antres couches de la rétine et
avec le bord de la choroïde.
Difiiiii'lrr. -— Le diamètre de la papilli' est généralement de I mm. "'» à
I mtn. 7.
Situation. — Par ia|)|)ort à la fnvea ([ui occupe le pùle |»oslérieur de l'uil.la
pa])ille est en dedans et un peu en haut.
(".(■Ile sihialioii relative se iiieMire exaileiiieiil en traeaiit an campiiiielre la prejeitimi
(le la papille (lâche aveugle, taelie tle .Mariotle) et en tléteriiiiiiaiil sa pnsilion par rapport
au point de llxalioii. On trouve ainsi (|ue le centre de la papille et le centre de la fovoa
sont distants de i niilliinèlres et (|ue le centre de la papille est à 0 nun. (i en moyenne
au-dessus du ( iiilre de la fovea (l.andolt donne pour ces distances 3 niin.'.M'iet U mm. 7S.5).
— La distance aiifiiilaire entre les deux centres est de I.") de,i:r(''s.
Axpect. — L'aspect normal de la |)apille est très important à connaître: ses
variations sont nomin'euses v{ c(Uistituent uiu' des parti(>s les plus im|i(trlantes
de la séméi(»|](|ne (iciilaii'e.
A l'état ncuMual, le disque pa|)ill;iire est limité j)ar le bord de la ch(U'(tïde.
S(»uvent ce bord est surchargé de |)igment cl hu'uie un anneau foncé plus ou
moins com|)lel aiihiur de la papille (anneau choroïdien) et d'aspect variabl(> :
tantôt il |)i'esente une leinle brune sarrèlant brus(|uemeut du ci'dé de la papille
't se d(
egradant du
.pp(.
laiiti'tt c'est un liséré bien lud. noir, étroit.
occupant généralemeni un c(Mc de la pa|>ille et exceptionnelleuïent tout .stm
pourtour. Souvenl aussi le hdid de la cliordide ne présente aucun changemeni
de leinle v\ la couleur ronge du l'ond de l'oll s'aii(de bruscpiemenl au pourtour
de la papille sans s'être modirK''e.
D'après t'.Ischnig et Kuhnl, cel anneau pigmenté n'est pas produit par la
l'M'Il.l i: hl \i;i;|- iil'TK.il !•;. 1117
(•Ili)|-iiï(lr |i|n|)r('lliclll (lllc. Ill.li- |i.ll' |V'|ill|i('lllllll t('l llllrii i|lll c-l |illl'~ |ii;j liicil II-
cl iiiriiir pai-lnis {'|»;iissi en |tliisM'iii's niiirlics su|trr|)(is('('s.
Iiiiliir'(li;ilciii('iil (Ml (Icd.iiis (le ce Ixifd, l,i |i;i|till(' pi'i'sciilc sdil s;i Iciiilc loscf
^^('•iiri'.'ilc. snil mil' liiiidiiiT hlamlic (Icllc dci-iiirir, l()i'S(|ti"cII(' (-xislr. (idVc de
grandes vai'irlt'-s. C/csl <4(''ii(''i'ait'iiir'iil un aiiiicaii rli-dil (aiiiicau scir-ral. a. silr-
roliral.a. conjoiiclir) nu un croissant clroil c^alciiiciil ; mais (|iicl(|ucr(»is ("csl
(III croissaiil largo (rrul>:s/nil pdpi/l/iijr ou /i/.flii-jin/iil/nire, cojwn des ailleurs
allemands, ^(nitki/lniiie pa^lrriritr). (le crnissanl siège le pins souvent sur un
des hoids latéraux i\t' la i)aj)ille, ordinairement le hord externe, ot son di'xelop-
|temeii!, lors(|iril est large, est pres(|iie toujours un |di(''noinciic d"ordic palliolo-
gi(|iie en rapport axcc la mvo()ie ou rastiginatismc.
Aiuit'iiii 1(11 iioiss.iiil. lin ailiiicl pcm'ialiMUcnl ([lie cet asnccl csl dii h rc. (|ii(> rorilic(i
scierai csl plus elioil (pie rorilice clKiniïilicii. D'ailleurs pour les croissarils larges, c'est
iiriliiiaircniciit rdiilice (iidroïdieii (pii s'est agrandi d'iiii (-('ite a|)iès la naissance.
l'iiiir i'.lsclinig. l'aspect de l'aiinean scierai — pioduit le jiliis souvent par un développc-
inenl incoinidel ou nul du lioid de la clioroïde — peut exister encore dans des cas où la
clKiroïde s(> tenniiie exactement au iiK'ine niveau ipie la s(der(iti(|iie, grâce à d(>s proloiige-
riienls (-pais et almudants (non leciinveils par la lame vitiée) (lu'elle envoie dans le nerf
(iplii|ue ri ipii siinl i-iinliiuiiies par les liiiics nplii|ui's de celle pailie du nei'f.
Ton! le reste de la papille, c'est-à-dire la pres(|ue lolalitt'' di; sa surface, pn'--
senle une leinli: rosrc plus niar(pi(''(^ sur les parties p(''ri|>li('"rifpies et surloul à
la partie interne.
Les vari.iliiuis individuelles dans la coloration de la papille sont exlr("'nieinent manpu-es.
Ces variations sont utiles à coiinaitre, alln de iu\ |»as porter' les diagnostics de papillite ou
surloul d'atrophie papillaiie sur des papilles saines, mais plus colorées ou plus pâles qu'il
l'élal ordinaire.
\.'('.rniv((iion physiologique est une dépression du centre de la jiapille. Elle
tient à ce que les fibres nerveuses s'écartent progre.ssivenient en gagnant la
surface rétinienne. Elle existe dans la plupart des yeux et présente de nom-
breuses variétés de dimensions et déformes. Le plus souvent elle est petite, son
diamètre représentant le quart ou le tiers du diamètre de la papille, mais il
arrive, quoique rarement, qu'elle occupe presque toute la surface papillaire.
D'ailleurs, il reste toujours un petit bord non déprimé, surtout en dedans, à
l'inverse de l'excavation glaucomateuse qui occupe toute la surface papillaire.
Ordinairement, ses ])ords sont très inclinés et sa forme générale est en enton-
noir, mais souvent un des cijtés est à pic. La teinte rosée des bords de la
papille va en diminuant vers le centre de l'excavation. Lorsque celle-ci est
profonde, le fond est blanc avec une marbrure grisâtre produite par la lame
criblée dont les mailles paraissent blanclies, tandis que les faisceaux nerveux
qui la traversent paraissent grisâtres.
Structure. — Elle est formée presque exclusivement par les libres ner-
veuses venant de la couclie des libres optiques de la rétine et se rendant au
nerf optique. Ces libres sont dépourvues de myéline ; elles n'en acquièrent
qu'après avoir traversé la lame criblée, presque au même niveau pour toutes.
Cependant, quékpies libres ])reiinent leur myéline plus en arrière, à une cer-
taine distance de la papille (Aubaret). Les faisceaux de fibres continuent à
échanger des anastomoses dans la papille comme dans la rétine.
t-l imCAL'LT.]
1118
APPMiFIL DE I.\ VIPION.
Neuschiiler a observé dans la région lie la lame criblée, surtout au point où les libres
acquièrent leur myéline, des fibres pourvues de myéline, assez volumineuses, ayant une
direction à peu prés perpendiculaire à celle des faisceaux du nerf. Il les a rencontrées chez
l'homme, le chat, le porc et le veau. Elles différent des anastomoses signalées ci-dessus,
mais b'ur imlure n'est pas exactement déterminée.
Au milieu des fibres optiques, se Irouvout des cellules névroo^liques en arai-
gnées. Ce sont des cellules analogues à celles du nerf optique ; mais, tandis que
ces dernières sont étalées, très volumineuses et possèdent dos pridongements
très longs, les cellules ncvrogliques de la papille sont petites, irrégulières, à
prolongements fins, très rapprochés, dont la plupart sont tournés en avant.
Les corpuscules qui touchent à la surface limitante de la papille ressemblent
entièrement aux corpuscules internes de la couche des fibres (»|»tiqiies (Marnon
y (iajal).
La membrane limitante interne manque à la surface de la papille (K<»(hon-
Duvigneaud), ce qui revient à dire que les renflements terminant les fibrilles
névrogliques à la surface de la papille ne s'étalent pas assez pour s'accoler les
uns au.x autres, comme les pieds des fibi-es de Millier. Pour Aubaret, au con-
traire, il y a là une sorte de champ basai qui se confond avec celui (pie forment
les pieds renllés des fibres de Millier.
Enfin du tissu conjonclif forme des gaines aux vaisseaux et s'échappe plus
on moins de la lame criblée et du bord de la sclérotique.
La rrline (abstraction l'aile de la couclie des fibres optiques) présente une
diiniiinlion dans je nombre de ses éléments à environ 0 mm. '"» du btu-d de la
l'ercle arl. du n. opl. (o.
'^'' Ha lier ou de Zinn)
{rtrre ceulr. du u. opl.
- Afli-rc cil. raurlc pn.-'t.
— Veine centrale du n. npl.
lVi"n<; citinirr
Vu;. 7(10. — N'iiisseaux coiilcnus djuis l'épaisseur de la sclérotiiiue auteur du lu'rf (ipti(|ue.
(D'après Leber.)
paj)ille. .\rrivé(> à ce boi-d. elle se termine le plus souvent irune façon un peu
dilîérente du cùté temporal el du (('dé nasal. Du (ôlé temporal, toules ses (-(Ui-
ches cellulaires présenlenl uik» lenninaison sinnillanée jvir un boni relative-
ment net, tandis que du côté nasal la leiininaison est plus obli(|ue. les couches
internes finis-<ant d'abord.
Vaisseaux. — Il v a à distinguer : I" l'artère et la veine centrales avec
liMirs branches; 2" les rameaux du cercle de llaller et '.V' l'irrigation capil-
laire de la réLTion.
l'M'Il.l.l': nu NRIU- ÙI'TiniJK.
1119
Los rm'.s'S''^/?^r fr«/(V(<<js n'émergent pas l'xaclf'iiiciil du (•ciili-i- dr l,i |ia|)ill(
mais un peu en dedans. Lorsqu'il y a
une excavation pliysiologlquo. ils iiais-
sciil (le s(»ii l)()i-(l iias.il.
I,a (li\isi(»H ordinairi'nu'ul dicliolo
iiii([iic de l'arlère centrale de la rétine
en I hranclies se fail soit au milieu de
la papille, à sa surl'ace ou dans son
épaisseur, soit plus profondément dans
le nerf. Suivant (|u"elle se fait plus (ju
moins tôt, il en résulte un aspect va-
riable (fig. TOI). Des premières grosses
branches de l'artère (artères papil-
Idires tiupcripures et inférieures), il
nait s()uv(Mi( directement de petites
artères qui gagnent les parties voi-
sines de la rétine et particulièrement j:„. -,,1. _ A.tère centrale de la rétine et ses
la région maculaire. La division
de la veine présente une disposition
analogue à celle de l'artère, mais sou-
vent se fail pins j)rofon(lément (Ber-
ger).
Le cercle de Halle)' ou de Zinn ou
couronne vasculairesclérolicaleàonnc
quelquefois une petite artère macu-
I . . , -11 ^ 1 en deux Ijranciies à leur pénétration flans ril'il (disposi-
laire qui traverse la papille près de tion tout à fait exreptionneiio).
son bord et se dirige en dehors
(fig. (>93). On observe aussi des veines cilio-réliniennes et optico-ciliaires.
(Voy. Vaisseaux cilio-rktixiexs.)
Les capillaires de la ])apille lui sont fournis par les vaisseaux centraux, le
cercle de Haller et les vaisseaux des gaines du nerf optique (fig. 700).
Des nerfs vaso-moteurs ont été observés par Aubaret autour du tronc de
l'artère centrale et autour des vaisseaux ([ui pénè.trent dans le nerf (i])li(|ite sur
tout le pourtour de la lame criblée.
Variétés de la pupille chez les animaux. — Ces variétés sont extrêmement iKimbreuses.
Parmi les mammifères, le chien a une papille triangulaire à an.cles arrondis, plus on
moins régulière et généralement très vasculaire. Le lapin a une papille e.xcavée dont par-
tent sur les parties latérales deux ailes blanches formées par des libres à myéline. Le
cobaye a une papille très simple, elle parait sous la forme d'une tache ronde, blanc
grisâtre, autour de laquelle la rétine est gris foncé; elle u"a pas de vaisseaux apparents,
(".elle du cheval est allongée transversalement; elle a des petits vaisseaux très nombreux
rayonnant sur toute sa périphérie.
Les oiseaux ont une papille extrêmement allongée située en bas et portant le peigne,
membrane plissée très pigmentée, s'élevant dans le corps vitré; aussi la papille est invi-
sible à Tophtalmoscope.
La grenouille et certains poissons ont une papille très allongée. Chez quelques poissons,
il existe plusieurs papilles, jusqu'à dix. envoyant chacune un faisceau au tronc du nerf
optique (Deyl).
Bibliographie. — Aibaret. Thèse de Bordeaux, 1902. — Bach, Arch. f.Opht., t. XLl.
1899. — Bealregard, Rech. sur les réseaux vase, de Vœil des vertébrés, 1876. — Bern-
HEiMER. A7//'' congrès int. de méd.. Section d'opht., 1900. — Blessig, De retinae lextura
branches. Variétés d'aspect ophtalmosco-
piiiue suivant le siège des points de bifurca-
tion par rapport à la surface de la j)apill('.
(Schéma de Hollet.)
I et 2, Tarière centrale se l)ifurqiie à la surface de la
papille. — 3, bifurcation en arrière de la lame criblée,
invisible à l'ophtalmoscope. — 4, il s'est fait deux bifur-
cations successives en arrière de la lame criblée et les
quatre artères rétiniennes sortent isolément. — 5. il s'est
fait trois bifurcations successives en arrière de la lame
criblée et les artères rétiniennes sont divisées cliacune
[.4. DRUAULT.]
1120 AI'l'AHKK. I»l-: LA VISION.
dis(j. mlrr.: Disti inany. de Dorjial, ISi."i. — H(jin, .Journal de l'nnnl. et de la pliys.,
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1808. — Zexker. A)-ch. f. mikr. .inat., 1. III, 1807.
CRISTALLIN
Lo crislalliii csl imelnitille l)i('onvoxo citiuplétant rappaicll (linjilri.iui' de ro-il
dont la partie ])riricipale osl repivseiih'-e par la c(irnéc. Sur un <i'il au repos. la
j)uissan('(' de réfraction de la cornée est de i") dioptries envinui, celle du cris-
tallin n"('sl (jnc (le I (i (li(i[)trids. Mais, tandis (pie la \aleur de la cornée est inva-
riable, celle (In cristallin, au contraire, peut auiinienler considéraltlenient
(de li dioptries dans le jeune à^c), ])erniellant ainsi la visinn nelle i)our des
|)oints très rapprochés. On pourrait donc délinir le cristallin humain : l'aj)-
pareil de l'accommodation. Mais cette fonction est très variahie : à peine étahlie.
elle commence à diminuei* d"une façon réyulièrenienl proirressivi' et linit par
disparaili'e (•(iniplèlenienl vers (i)'» on 70 ans. »
Silualion. — 1-e crislairin est situé inunédiatemeni en arrière defiris et au-
devant du vitré, à la lianteiir des procès ciliaires.
Sa distance à la cornée \arie hiviucoup dans les dill'crent-; yeux. Kilo est
iiénéralement de .'{ à 't millimètres mesurée entre le sommet de la face anté-
rieure du cristallin et le sommet de la face ittilt'rii'Hri' de la cornét> (en
moyenne .'î,5l) d'après les inensuratiiui^- d" A werhacli ). l'.lle evj irénéralemeni
plus iirande cIk-/ les nivopes.
t.iilSTM.I.lN.
1121
l'iii ;inirir, l.i l'.icr |n isliTicii le d il cn^lalli ii r-l ;i |li m i lli mil ro m iiiom-miii'
(le l;i InM'a. Sun ('■(|ii;ilriii- itsIc ;i | niilliinrlrc cl |ilii- de- pfocrs clli.iircs.
(ici espace pcnlcn liciilairc c^l plus l'Iidil clir/. luiis Ic^ aiiiiiiaii.x.
l'\tnii('. — l.c cn-'lalliii pn'^riilc deux laces n'iiiiies siiixatil une Mliiic ihi'uii
iKiniiiie Ti'ipia leur. Les ceiilre-- de^ di'ii\ lares cdiisl i| ueii I les |)(iies a ii li'-rieii |- cl
poslérleiii'. l/a.\e esl la iitziie ipii jia^'^e par lev |iide--.
Itiimni^inny^. — l.c l'aeleui- esseiiliel de la \ a leii r d'il ne leid il le e-l ja cniir-
Imrc (le ses faces. Klaiii donm'' le i(ile du cnslalhn. sa loi ine a lidal de reptjs
cl, pciidaiil raccommodalioii a donc une importance ca|»ilale. Aussi sa délcrnii-
iialion exacte a-l-cilc heaiicoiip |)réoccupé Jcs clierchour.s, mais elle présente des
diriiciilt(''s loiiles |»arliciilières.
la |iinHi|ial(' ( aiisc de ces (lilliciillcs esl la coiisislaiicc iniillo des p.'irtics jici i|ilM'i ii|ii('s.
Siii un ii'il JiMiiic, oiiM'il, le iiMiiiKiii' altniiilicinciil. nen sciiloinciil du cristallin, mais des
pallies voisines, en inodide la rorine d'une Tai mi ((iiisidcraldc. D'autre part la confiélalioii
cl le (lurcissenienl dans les liipiides lixateins ne pciincltciit jias iieii jjIus d'en conserver la
l'orme exacte. Aussi In meilleure façiui d'étudier la courlture des faces d'un cristallin est de
procéder sur l'œil vivant, dn utilise pour cela les images de léllexion de ses faces (imiiges
lie l'urkiiije) de la nn'-me la(;on (|iie pour la mensuration de la courlture de la cornée, mais
a\('c beaucoup i)lus de diflicultes à cause de l'éclat infiniment moins fiiand des images.
De i)lus il l'état normal le centre seul esl (d)servalile. (les difllciiitcs, déjà très grandes povn-
le cristallin au repos, augmentent encore ])our le cristallin en état d'accommodation,
surtout à cause du rétrécissement simultané de la pupille, et c'est sur la courbure des
parties jiaracenD'ales et périphériques pendant l'accommodation ({u'il existe lejdus dedésac-
coi'd entre les auteurs.
Voici les rayons de ("oiirhnre et l'épaisseur en millimètres du cristallin an
repos et d'un cristallin accommodant de 7 dioj)lries, d'après lltdmlioll/, cl
d'après Tscherning, et du cristallin an repos seulement, dajtrès la movenne des
mensurations d'Awerbach :
,, ^ Repos
IIki.miioi.tz..; . ' , ,. , - ,,
( Accommodalion de / U.
,,, •» Uepos
' Accommodation de / I).
AwERKAcii. . Hepos
H.VVO.N llK rOllUU HK
HK I.A
I- \i:i'. AMiauia HK
11)
(i
lu. 2
•">
10.4
HAYON
DE corniicHE
DE I.A
ÉP.MSSECR
!• ai:k
l'OSTERIECaE
(')
:i.(i
.") . .J
4
G. 2
4.1
5.()
4.4
(i.l
:i.U
-Mais les faces du cristallin n'ont pas le même rayon dans toute leur étendue; ce ne sont
pas des surfaces exactement sphcriques. La surface antérieure se rapproche davantage
d'un hyperholoïde et la surface postérieure d'un ]iaralioloide (Tscherning et Hesiu), toutefois
une forme parfaitement géométrique n'existe pas. En outre les deux surfaces sont reliées
|)ar une courbe de très petit rayon au niveau de l'équateur.
Diamrlre. — Le cristallin a environ il millimètres de diamètre, peut-être
même 9 ou 10 millimètres, comme l'indiquent Truc et Vialleton.
Direction de Vaxe. —L'axe du cristallin présente à peu près la même direc-
tion qut' l'axe de la cornée, c'est-à-dire que le ravon cornéen passant par le
centre de la surface cornéenne. Sa partie antérieure est dirigée généralement
de 3 à 7" en dehors et de 1 à 3" en bas.
l'OnUEH ET CIIAIU'Y. \'
71
[.4. DRUAULT.]
1122 Af'f'AHEII. liK LA \IS10N.
Mohi/ilé. — En se Ijas.iiil siii" rcxaincii des iiiiapres <ulo])lriquL"^ du cris-
l.illin. liesse adrnet que cet organe est mobile prwl'int raccoiiiniO'Iotion et
(|iril lonibe alors très légèrement dans les parties déelives. — D'après Tseher-
ning, il ne s'agit pas dans ce cas irini di'plaeement du cristallin en entier,
mais d'une délormation. la masse crislallinienne glissant un jx-u vers le jja^
dans l'intérieur de la capsule.
Prnpriélrs phi/fiiqiœ^i. — Le poids du cristallin est de l'.l centigraninir*
(Mciiaiil) iMi (le 20 à 2V> centigrammes (Sappe)'). Son pijids spécifique. l.iMiT.
d'après l'riestley Smith, est plus élevé que celui de l'humeur aqueuse et du
vitré; aussi, comme on vient de le voir, à certains moments il se coinporte
comme un corps lourd tombant plus ou moins dans les parties déclives.
Sa coiisisUiJice est très faihle chez reniant, mais elle augmente peu à peu.
surtout au centre. Dès que les parties centrales ont ac([uis une certaine soli-
dité, on distingue dans le cristallin un noyau et des couches corticales. Certains
auteurs le divisent même en trois zones : superP.cielle, moyenne et centrale.
D'ailleurs cette division est en grande partie artilicielle; laugmentation de
consistance se fait graduellement de la périphérie au centre, sans ligne de
démarcation, au moins sur le cristallin sain. Chez le vieillard, le même pro-*
cessus de durcissement continue, le noyau envahit peu à peu les couches corti-
cales et finit par comprendre tout le cristallin.
T^a couleur varie parallèlement à la consistance. l)"ahord incolore cl transpa-
rent, le cristallin prend peu à peu, dans les parties durcies, une légère teinte
ambrée.
tA'Ue Icinle poiil devenir heaucoup plus marquée cliez certains imliviiius. au point
(fenipèdier complètement la vision. C'est à cet ctat e.xtième (fu'on donne le nom de
cataracte noire, bien que le processus n'ait rien lie commun avec les déirénérescences (|ui
constituent la cataracte ordinaire.
{.'indice tli' )'i''/'rnclio)i subit également des varialions |)aiallèles à celles di' la
consistance. Il s'accroit légèrement avec les années; et il augmente aussi de la
périphérie au centre. Comme les ])arties centrales formant le novau sont limi-
tées j)ar des courbes de très petit rayon, l'élévation di- l'indice de réfraction
dans ces {)arlies augmente plus l'ai ti<in convergenle totale du cristallin que si
elle poi'tait sur toute sa masse.
Ce! indice de réfraciion est estimé généralement de \.\'2 à l.'ii par rapport
à l'ail', ci'f|iii le niel de I.Ofi à 1 .OS par rappcH't à l'IuiintMir a(jn(Misc et an cor|><
vitré.
Coin})osilion chimùjue. — Dans son ensemble, le cristallin est composé presque exclusi-
vement de deux tiers d'eau et d'un tiers de substances albuminoïdes. Parmi ces dernières,
la plus abondante est une substance spéciale au cristallin, à lacpu'lle Rei/clius iloinia le
nom de rrisldllinc. Laptscliinsky a donne des analyses du cristallin de btcuf. dont la
moyenne jiour 101)0 parties est de : l'.au, (i:t'.i: matières albuminoïdes. :H0; autres nialièn^s
oi'ganiipies, !l : sels, 7.
Structure. — Ces |tarlies constiluiix es du cristallin sont : I ' une capsule
(jui ren\elop|ie coniplèlenu'ul ; 2' une couche d'ei>itbclium ;i la l'ace profonde
du segment antérieur de l,i capsule: .»" la masse princi|tale formée |>ar les
libres; et i" une substance anior|)be unissant les autres parties entre elles.
I" Capsule du cristallin. Klle est tMUdre désignée st»us le nom de
f'.lUSTM.I.IN.
1123
mt^laUoiili'. (!(' nnin lui avait ('[(' (Imiiik'î par les aiialoinistcs du sci7.if"'m(î sirclo
à cause (le sa rrsscnihlaucc avec iiuc luincc ((luclic de cristal (Sapfuîv).
I']m\ rl(i|>jianl le ( l'islailiii dans smi cnlicr, ciic piMit cire, diviscWî on deux
s(';:uiculs recouvrant l'uu la l'ace aulérieiirc, l'autre la face {xtstérieure. Ces
deux se^uienls soûl Inrniés par une lanio de substance ahsoluuKïnt continue;
mais. cliirur,L:icaleMienl, ilssunl ioiil à l'ail distincts et les opiilalmologistes les
désignent liahituellenienl parles ternies de crialalloïdc antérieure eicrislalloïde
jiosIrricKri-, lerines (jui ont raxanlaf^c d'une hrièvelé relative, mais qui seni-
Menl inipinpK r l'idée de deux nieniliranes distinctes.
(Test, coin me on l'a vu à propos de son dé\eloi)i)ement, une membrane cuticu-
laire développée exclusivenuMit ou pres(|ue exclusivement aux dé])ensdes cellules
épithéliales qui forment le cristallin. Elle est l'équivalentde la membrane basale
de l'épiderme et par conséquent de la membrane de Howman dans la cornée.
Son épriii^seur varie avec les points considérés. Cbez tous les vertébrés le
serment antérieur est plus épais cjue le segment postérieur; mais le maximum
d'épaisseur est tantôt au pôle antérieur, tantôt dans la région équatorlale. Cbez
l'bomme on trouve deux inaxima, l'un sur les parties latérales de la face anté-
rieure, 1 autre un peu en arrière de l'équateur.
Épaisseur (en p.) de la capsule du cristallin {II. adulte).
l'ÙLE
ANTÉRIEIR
K.N AVANT
IIK
I.'KQrATK.rH
KQIAÏKIU
KN AHiui;nic
l'kquateih
PÔLE
POSTÉ lUKLH
U'aprùs lUiii
— 0. 8f:nii.TZ .
2U
2.J
8
12
20
•»
3
(Texte et dessin).
\ '^
11
— U. Bkc.keh. .
24
' :i-2
17
14
— Sai.zman.n . .
13
23
(Moy. de 7 mensur.)
D'après Saizniaim, le point le plus éj)ais de la eristailoide anléricuro n"esl pas au pôle
même, mais en dehors, juste au point où Tscherning a trouvé un aplatissement de la
courbure. Le rapport de l'épaisseur de ce point à celle du pôle serait de 3/3 chez l'adulte,
de "2/1 chez les sujets jeunes, et de 3/2 chez les sujets vieux.
D'après Otto Becker, chez le nouveau-né le point le plus épais de la capsule
se trouve un peu en arrière de l'équateur, immédiatement en arrière de la limite
postérieure du canal de Petit. A ce niveau la capsule atteint une épaisseur de
24 [JL, plus grande c[ue chez l'adulte.
Les chiffres donnés présentent donc des différences assez grandes. Ces diffé-
rences peuvent tenir aux variations individuelles, qui, d'après Rabl, sont
notables, et au mode de préparation employé. Suivant que le liquide fixateur
rétracte ou gonfle le cristallin, la capsule est plus ou moins distendue, particu-
lièrement au niveau des branches des étoiles antérieure et postérieure.
Elle est formée par une substance homogène. Toutefois, dans certains cas
(sénilité, action d'agents chimiques), on peut y observer une striation pai'allèle
à la surface. Chez quelques animaux, cette striation s'observe à l'état normal;
71.
[-4. DRL'AULT.
112'!
APPAIU'IL DE LA VISION.
ainsi, chez le cheval et le renard, qui ont une capsule très épaisse, RabI a compté
22 à 20 couches au pùle antérieur. D'après Berger, elle se distingue du tissu élas-
tique par sa résistance très faible à l'action des caustiques alcalins et des acides.
L'arrachement des fibres zonulaires qui s'insèrent à sa surface entraîne
parfois une mince couche péri[)hérique. Cette couche a été désignée sous les
noms de lamelle zoniddire de la cristalloïde (Berger) ou de membrane p&ri-
capsulaire (Retzius).
La cristalloïde est en effet très élastique. On peut la distendre par une injec-
tion, elle revient ensuite sur elle-même en expulsant le fluide injecté.
Lorsqu'elle est déchirée, les lambeaux s'enroulent sur eux-mêmes en dehors.
Etant (loiuiée la f;rande élasticité de cette membrane, ses inégalités d'épaisseur dans
ses divers segments contribuent peut-être ù donner au cristallin accommodé la forme
bombée au contre et aplatie sur les bords.
Elle présente une friabilité spéciale. Dès qu'elle est rompue en un point, la
moindre poussée sur le cristallin fait propager la déchirure jusqu'aux limites
du segment, antérieur ou postérieur, lésé. Ce fait est utilisé dans l'opération de
la cataracte.
La face externe de la capsule du cristallin est on contact avec l'humeur
aqueuse en avant et le vitré en arrière. L'iris s'applique en avant sur toute sa
j)ériphérie. Elle donne insertion aux libres de la zonule(Voy. Zonule).
2" Couche épithéliale. — La face postérieure du segment antérieur de la
capsule est tapissée par une couche épithéliale formée d'un seul rang de cel-
lules. De face, ces cellules sont assez régulièrement hexagonales. Leur diamètre
est de 20 ;x environ, celui du noyau de 10 u. (0. Scbultze). Leur hauteur, au
pôle antérieur, est évaluée généralement à 8 ou 10 u. ; jiour Rabl, elle est seu-
lement de 2,5 y. au pôle antérieur et de 9 u. à la jiériphérie. Ces cellules sont
unies entre elles par des ponts de substance protoplasmique et séparées par
un ciment intercellulaire formant des cloisons relativement épaisses. Au centre
de la région, les ponts protoplasmiqucs sont plus nombreux et la couche de
ciment plus épaisse qu'à la périphérie (Truc et Vialleton).
Le noi/au con-
tient un réseau
chromatique ex-
trêmement déli-
cat avec un ou
plusieurs nucléo-
les. 11 est rare-
ment situé au mi-
lieu de la cellule;
beauc(>up j>lus
souvent il est
dans une situa-
tion excentrique
et quelqut>fois
tout contre la limite de l'espace cellulaire. Ce fait est j)arli(ulièreuienl net chez
le bœuf (fig. 702) et chez le chien (Rabl).
J.Utuia..
Fio. 702. — Kpitliélium du cristallin. — Cirouppment en rnne-ées
méridiennes à la péripbéric (bœuf). — f.r. IJoO D. (Habl).
n, côté Cfintral ou antt'rieur. — b, cote poriphi'rique ; pdiiit où commence In Ir.insfur-
in.-itinn (les cellules en lilires.
fimsTALMN.
1125
Cet ('•pillH'liiiiii rdiiticnt des li;/iirfs k;iry(»Uyi)(''lif|iics, iik'-iiic clic/ l'IioinriKî
adulUî ((). Mcckcr).
I,es cclltilcs Naricnl |»cii dans loiilc I'cIcikIik; dt; la coiiclic jusqu'à rcqualeiir.
Mais CM rr ilcniicr |»oiiil. elles subissent deux modilicalioiis importantes. D'une
part, elles de\ieuiieul plus hautes et, d'autre part, Hahl a montré qu'elles
s'ordonnaient en même temps en rangées
radiaires (fig. 702). (liiez l'homme, ces ran-
gées radiaires périphéricjues sont relativement
courtes. On n'y observe jamais de figures
karyokynétiques.
ÉpiihciiHin . Entre cet épithélium périphérique et les
fibres vraies, il existe une zone de transition
I dans laquelle on trouve, en partant de l'épi-
l'f ' tliélium, d'abord des fibres à peine plus lon-
i gués que les cellules épithéliales périphéri-
ques, puis d'autres fibres de plus en plus
longues. Elles deviennent ainsi rapidementplu-
sieurs centaines de fois plus
longues que les cellules épi-
théliales périphériques. A
Noijau.v y Jlljlj ÏM\\\\\\\\\\\\\ partir de l'épithélium, les
premières fibres, encore cour-
tes, sont concaves en dehors.
Les suivantes sont à peu
près droites, puis il com-
mence à se produire une
courbe à concavité tournée
en dedans. Les noyaux de
ces premières fibres sont très
apparents. Ils l'estent sur
une même ligne à laquelle
II. Meyer a donné le nom de
zone des noyaux (fig. 703).
?," Fibres du cristallin.
— ■ La presque totalité du
F.G. 703. - Région équatoriale du cristallin. Coupes cristallin est formée par des
fibres, qui sont de longues
cellules.
Crislalloïde
Région équatoriale du cristallin. Coupes
méridiennes (Otto Becker).
^i. nouveau-né. — B, vieillard.
Comme on l'a vu à propos du
développement, les fi lires les plus anciennes dans leur développement sont nu centre, les
plus jeunes a la périphérie et à mesure que des fibres jeunes sont formées à la périphérie,
celles qui y étaient auparavant sont refoulées un peu vers le centre. Cette évolution est à
rapprocher de celle des cellules de l'épiderme, avec cette dilférence principale que, dans le
cristallin, les cellules vieillies ne sont pas éliminées. Dans le cristallin, il n'existe pas
non plus de couches nettes comme dans Tépiderme, les modifications s'y font d'uae manière
insensible.
Les fibres du cristallin peuvent être divisées, comme Rabl le fait, en fibres
principales ou fondamentales situées à la périphérie, fibres intermédiaires au-
[.4. DRUAULT.]
1126
APPAREIL DE LA VLSION.
dessous et fibres centrales au milieu (fig. 704). Les caractères des fibres varient
d'un de ces groupes à l'autre.
Forme. — Chez les vertébrés en général, la forme type des fibres prin-
cipales du cristallin est celle d'un long prisme
hexagonal a])]ati de telle façon que les deux faces
larges sont parallèles à la surface du cristallin.
Dans la région intermédiaire, la section des fibres
devient un peu plus irrégulière. Enfin dans la
région centrale, lirrégularité s'accuse et l'aplatis-
sement disparaît.
Chez riiomme, les fibres superficielles seules
sont assez régulières de forme; plus profondément
elles deviennent très irrégulières. Cette multi-
plicité des formes de section des fibres peut être
regardée comme l'expression de leur grande élas-
ticité, et par suite d'une grande souplesse du
cristallin (Rabl). Les fibres ont la même largeur
dans toute leur étendue, sauf à leurs extrémités
où elles sont légèrement renflées. Assez souvent
le point où se trouve le novau présente également
un léger renflement.
Certaines fibres sont dentelées sur les bords,
tantôt d'une façon régulière (fig. 706), tantôt avec
des dents plus fortes de distance en distance.
Cette dentelure est plus marquée dans la partie
moyenne des fibres; elle manque entièrement
dans les fibres superficielles qui sont lisses, et
augmente à mesure qu'on s'éloigne de la surface.
Di/uenxions. — Les fibres superficielles ont
environ 8 millimètres de longueur, soit les deux
tiers d'un demi-méridien cristallinien. Les fibres
profondes deviennent de plus en plus courtes mais,
dans le centre, leur longueuresi difficile à évaluer.
D'après Oscar Schultze, la largeur des fibres
superficielles est de 10 à 12 y. et leur épaisseur de
I à (1 u., tandis que les fibres centrales ont 7 à 8 a
de largeur et 2 à 3 a iLépaisseur.
Fifi. 704. — GroiipLMiieiit dos libres
nistalliiiienucsen séries méri-
ilieiincs. (Scliéina de Rabl.)
1, fibres principales. — 2, libres de
3, filircs centrales.
tranv<ition.
En adincltant que le cristnilin liuiuain ait J^im lamelles
radiaires (voy. ci-tlessous). le calcul nioi\lre que la lar-
j-eur de ces lamelles est de 12 a 8 à IVquateur du cris-
tallin, immédiatement sous la capsule. — IVautre part, le
cristallin peut doniu-r lieu à un phénomène de dilTraction permettant de calculer que les
libres crislallinienncs (|ui le i)roduis('ut et (|ui sont situées à une petite distance de son
équaleur, ont une largeur moyenne de U [l 4 (Druault. SalouKuisolint.
Structure. — Le. protopla-^ina des fibres parait ontlèrtMuent homogène. Il
est visqueux dans les fibres superficielles et plus dense en même temps que
plus réfringent (hms les fibres profondes.
(:i;ht.\m.i\.
1127
Il csl (•(•mlciisr à la |)rii|tli(''i'i('. loniiaiil ainsi une sorlc (roiNclopj»! ou de
inciiiliraiic rrlliilalic. A l'cMal Irais, la riioliilili- rclalivc ilii |)i'(il(i|tlasma pro-
prcmnil ilil dans ci'llc sm-lc d'rnN r|(i|i|if ((iniinc dans un lidic sni'lniil au |m)IiiI
il.
I'k;. 7(1."). — \ ai i.iliiiiis \W Idiiiic des ni)res crislalliniennes suivant l'espi-co .uiinialc (Haljl
.1, cli,.l. — li, .•lic\,il. — '■. ili.niiiois, — D. |MMi!i'. /•;, rhouelle.
r
I
où dos fibres ont i'l('' enupées. a l'ail donner à ces lihri's le nom [)en ernpiové
de luhcx crislnl/inii'ns.
On a décril an.x liltres des stries transversales, ([ni senihlenl être dues à Tac-
lion des réactifs.
("dia{|ue libi'e présente vers son milieu un noxaii spliérique ou légèremenl
alIoni;é ciuitenant un nucléole et un ré-
seau de clironiatine. I^es novaux sont
bien nets à la périphérie, mais, à vue-
sure (|u'on se rapproche du centre, la
chromaline s'altère et ils Unissent })ai-
dis|taraître. Dans certaines libres, on
lrouv(> deux novaux à une pelite distance
l'un de l'autre. Les libres sont réunies
entre elles |)ar un ciment peu abondant,
homogène, se teignant en noir par le
nitrate d'argent. Il est un peu moins
épais entre les grands cotés qu'entre les
petits.
Fir.. 7Ui;.
J
l'ihies (lu cristallin (Arnold)
Agencement des fibres. — Le cris-
tallin peut être décomposé en lamelles
radiaii'es (Rabl) et en lames concentri-
ques.
Les lamelles radiaire>s de Rabl sont
constituées par des séries de fibres accolées par leurs faces larges (fig. 704).
Cette disposition, qui est plus nette dans les couches périphériques, ressort
surtout sur les coupes équatoriales; elle a été étudiée par Rabl, qui la considère
comme très importante. Le nombre et la disposition des lamelles radiaires
varie considérablement d'un animal h l'autre, de sorte qu'on peut ainsi recon-
naître à quel animal appartient un cristallin donné. Chez l'homme, il existe
environ 2200 lamelles radiaires. Chez le nouveau-né il n'y en a que 1400 à
1500. Leur nombre augmente encore longtemps après la naissance. Chez
l'homme, elles sont relativement courtes. Rabl considère cette dernière dispo-
sition de même que la multiplicité de formes des fibres comme étant en
rapport avec la grande souplesse du cristallin.
71..
[.i. DRCAULT.]
1128
Ari'AHEIL IJI:: ].A VlSlUN.
» O 'S «I • ^ « tt
La coiislilulion du crislallin en lamesi ronifnlrifjues est colle qui ressort à
l'examen macroscopiqut; du rristallin. I*assé dans l'akool ou l'eau bouillante,
le cristallin se laisse dissocier, au moins pour ses parties superficielles, en
lamelles s"enil)oitant les unes dans les autres
(fig. 709). Dans ce cas, il montre éfralement
sur chacune de ses faces une étoile en rap-
port avec la l'ormation des lamelles et se
reproduisantsurtoutes successivement, mais
sans relation avec la division en lamelles
radiaires indi(juée plus haut.
Dans chacune de ces lamelles concentri-
k.
ii;. 7U7. — (Crislallin de noiivenii-iic (Hal)l).
l'oriijlH'ricd'iiiio ("oiipo (Miualorialc mon-
trant le i;rouiiernent des (ihres en la-
iiiellos radiaiies.
l'io. 708. — Cristallin luiinain (adnltel (liait!),
i'éripliério d'une coupe ei|uatoriale mon-
trant le groupement des libres en lamelles
ladiaires.
ques, les libres présenleiil \\]M' disposition |)artirulière, assez simple rhez le
nouveau-né, mais (|ui va iiéiiéralemenl en se com])liquanf un |>eu jKir la suite.
Chez le nouveau-né, lecrislalliii montre à chacun de ses pôles une éluile dont
les trois hranches minces s'éleiideiil jiis(|ii';iu \(>isinai:e de re(|ualeur. l.es
branches d'une face ré|)ondent au milieu des inlerxalles des branches de l'autre
face. La disposition des branches de chaiiiie étoile crislallinienne est très ré^iru-
lière; lime est verticale el les Arwx aulies ()bii(|ucs. Kn a\anl. la bramhe
verticale est en haut (en \), en arrière idle est en lias (en Y)- — Toutes les
libr(>s ont une de leurs extrémités à l'une des branches de l'étoile antérieure
et l'autre extrémité à une branclu» de Teldile |i(istérieine smvant la disposition
indiipiée sur le scliéina III de la lii;ure Tlll. Il e-t à l'enianpier (|ue. dans
(;i:l-T.\! i.l\.
11-29
ccllr (lisposilidii, niic (iln-f ([iii a iiiir Ai- -es (•xln'iiiilt's an hoiif n'ulral <riiiii'
liraixlic (le rrinilc an li'iii'ii le a snn aiilir cxl ivinilr an IkiiiI [M''ii|tln'ri(|ii<' de la
Inanclic de l'/'ldilc |i(isli'ricniT. cl n'ci|ii-(i(]ncnicnl. fjiiani an\ lili!r< i|ni onl
nni' cxliiMnili' an niilirn d'iMic Itranclic, rllrs on\ raiiln- rxlii'inili' ii^alrninil
au niilicn diinc antre liraindir. Dans une même
couclii', lonio les lilir('< ont ilnnc à pcn j)rrs la
inc^nu' lon^ncnr. I'>n nnlrc. les lihrcs so rcccair-
JHMil l(''<:t''n>nicnl à Icnr cxtiV'initr. pour s'insérer
moins nhliijncnicnl >iir les hramlics de rr^ldilc.
(Ihe/ l'honinio adnilc, les libres j)résenlent une
disposition un peu dilTéronle. Les l)ranches do
(liaiine étoile se sont ramifiées par des bour «• 'Tisi-iiiin .ra.iuiip .loni la rouch.'
,., cortirale s'est di-conipusét.' i-n huit sep-
iioons poussant j)ro^ressivement, et les libres n,pn,s à la suii.> dimo immersion «i.-
prennent une disposition plus nettement radiée, quelques jours dans ivau i.-?.-remcnt n.i-
' . . . ' . ^ _ , , dult'-e. — b, 1 un de ces segments repre-
l>"ét(iile i\^^ erislallin a ainsi, obez l'iKnnme sente dp pr.diL afin de montrer les lames
adldt.'. i\v ti à '.I brancbes(ng. 71(1. IV). qui le romposenl (Sappey).
VAivT. certains animaux (sélaciens, lapin),
l'agencement des lilires est plus simple" en ce que l'étoile de cbaque face est
remplacée par une simple ligne (fig. 710, I). Néanmoins, le trajet des fibres
reste le même par rapport aux deux lignes de suture antérieure et postérieure.
Fui. T(»'.).
FiG. 710. — Trajet des fibres suporlicielles du cristallin.
(Les traits pleins se rapportent à la face postérieure, les tracés en pointillt- à la face antérieure). — /. lapin. —
//, disposition type. — ///, homme nouveau-né. — 1\', homme adulte. 1, hlire cristallinienne (segment posté-
rieur) : •>, branche de l'étoile postérieure du cristallin: 3, branche de l'étoile antérieure du cri.stallin.
Cet état se trouve d'ailleurs au début de la l'unnation des sutures dans les
cristallins plus développés.
i° Substance amorphe. — Sous la capsule, dans la région des deux
pôles, c'est-à-diri' entre la capsule et l'épilbélium en avant, entre la capsule
et les fibres en arrière, il existe, surtout en arrière, une mince couche de
liquide albumineiix, dite couche sous-capsulaire. Sous l'action du nitrate
d'argent, on peut observer dans cette couche des traînées plus foncées ayant
l'apparence de cellules endothéliales; mais de telles cellules n'existent pas.
De fines couches de substance albumineuse se trouvent aussi entre la couche
épithéliale et la masse des fibres, ainsi que dans les branches des deux étoiles
cristalliniennes.
C'est à ces minces couches al])uniineuses qu'on donne le nom de sub.^tance
amorphe du cristallin. On peut les considérer comme une simple exagération
du ciment intercellulaire.
[A. DRUAl'LT]
1130 AP!'AI;i;iI. DE LA M<10\.
IJoules perlées.— D'après Donders, on trouve dans les couclics snpfMlicielles du «rislallin.
entre les fibres, de f;rosses boules (0 niin. 2 do diamètre d'après safig-.) d'une substance plus
réfrin,i;ente (pie celle des fibres cristalliniennes. Ces boules se voient au rnicroscoi)e et
surtout il l'cxainen entoplique du cristallin. Jolies existent dans ()resfpie tous les yeux, mais
sont en jtelit nombre (une dizaine environ). Klles peuvent se développer en quei(jues jours
et ([uel(|uefois rester slalionnaires un an el davaulag'e. En général elles deviennent plus
nombreuses avec l'àpe.
ZONCI.K |»K ZIXX
Hii donne ce lumi ;i un sy.stènie de lihrillcs tendues entre les procès ciliaires
cl le cristallin. Sa l'onction est de li.xcr le cristallin et de lui transmettre
raclioii (In muscle ciliaire. Elle joue donc un njle important dans l'acconi-
niodalion.
Four les anciens analoinistes (l'élit, etc.), l'appareil suspenscur du crislallin était formé
par un dédoublement de la membrane byaloïdc dans l'intervalle du(iuel se trouvait un
canal (canal il(> l'etil). c:(!lte 0[iinion de la nature membraneuse de la zonule est restée
[)rédominanle jns(|ue dans ces dernières années.
Cependant des anulomistes avaient vu depuis loni;lemps déjà (|u"elle était constituée par
des liiamenls isolés : Jules Clo(iuet. en 1.S2S, dit (}ue la membrane byaloïde passe en entier
derrière! le crislallin, (pii est fixé par d'innombrables petits tendons", et il répèle en ISol :
« J'ai démontré (fue le crislallin est (ixé par des filaments très lins, nombreux, fascicules,
transparents, d'une nature spéciale, qui se portent des intervalles des procès ciliaires à la
circonférence de la capsule cristalline ». llenle (ISil), Merkel (1870), (ierlacb (1880),
llocfjuard et Masson (IS.S.'J) en donueut des descriptions exactes de plus en plus précises.
bonne. — Dans son cuscnihie, clic coiisliliie un anneau dont la coupe mé-
ridienne j)n''scnlc approximativement la fornu- d un hian^de ayant sa base
appli(|U(''c sur le cristallin. Le sommet très allouiic et recourbe c("d(»ie les
procvs ciliaires dans lonlc leur ctcndiie.
Sitinilnni cl ni jqxtrt^. Sa base concave end)rass(> toute la zone cijuato-
riale du cristallin. Son sommet arrive jiis(|n*;i l'ora scrrala. Sa l'ace antéro-
extfMiic esl en rapport avec la base de l'iris et la lace interne de la réirion
ciliaire dans toute son étendue. Sa face postéro-interne est appliquée sur la
mend)rane byaloïde (jui la sépare du vitré. Enfin ses libres baignent ontière-
inenl dans riuimeur aqneu.se, et res|iace qu'elle occup(> dans son ensiMuble
apj)arlienl à la cbambre postérieure.
Fibres ZOnulaires. — l.a /.omile esl conslilui'c [lar des libres, (les libres
sont Iransparenlcs. élaslitpies et inextensibles. Elles sont droites, rigides et
ont une l'orme arnuulic ou aplatie avec de légères cannelures longitudinales.
i.cui' ( alilii'e. très n'-gulier pour cbaque fibre, varie généralemeni de 2 à S a: il
peiil même atteindre .'Uj a (Salzmann). (juanl aux librilles terminales, elles
son! si ténues que leur dianu''lre est dillicile ;i i''valuer.
Les libres de la /.oiiulc st> ramilienl à leui's deux exlrcmilt''s, mais d'une
ra(;on un peu (Iin'(''renle : du col»'' du crislallin elles se divisent brustpicnicnl
en pinci'au: du ci'ib' du corps (irniir-c elles se divisent (>ii brancbes elles-mêmes
ramifiées, ou liieii aliainloiiiii'iil les lilnilles lair^raliMiieiil les unes a|>rès les
autres comme les barlies (rniie plume, mais sur un seul colc de la libre
(Sal/.manii ).
En réalilc. les libres soiil des faisceaux de librilles, comme c>n peut le rciMtn-
naitre, après mac('M'alioii dans l'alcool el parfois sur |tit'ces colorées, par une
ZOM'I.K l»l'; ZIW.
1131
(iiic sirialiipii loiigiludiiiulc. Urr^nT a iiiriiic pu. après macération dans une
solution (lt( pcrmaiifiaiialc de potasse, dissocier do grosses fibres zoiiulaires
(Ml lil)rilles. Mais la soudure des lihrillcîs entre elles est extrêmement intime
et, dans les conditions ordinaires d'examen histologique, les libres paraissent
l'ormées d'une substance liomofj^'ène.
Agencement des fibres. — Il y a ù distinguer des libres cilio-cristalli-
niennes, cilio-vilréennes et cilio-ciliaires. Les fibres cilio-cristalliniennes, de
l)(>autoup les plus nombreuses, sont tendues entre la région ciliaire et le cris-
lalliii. Sur les coupes méridiennes elles présentent de nombreux entre-croise-
inents à angle aigu, principalement au niveau de l'extrémité des procès
ciliaires (lig. 711). ('ette disposition est due à ce que les libres des procès vont
Corps cHiaii
C. livi. ani. du vih
l'rocrs ciliaire
Fibres zon. anI.
Fibres zon.
moy.
Fibres
zon. vitrcoi
._l, ^Cristallin
Fibres zon.
posl.
Fibres cilio-ciliaires Fibres zon. cire. C. lim. ant. du vitré
de Salzmann
l'ic. 711. — Zonule de Zinn (en rouge).
(Schéma de Salzmann.)
pour la plupart à l'équateur du cristallin et plus en arrière, tandis que les
libres de la région ciliaire postérieure vont surtout en avant. Les quelques
fibres cilio-vitréennes sont celles qui entrent en rapport par une de leurs extré-
mités avec le corps vitré. Enfin les fibres cilio-ciliaires vont d'un point à un
antre de la région ciliaire.
Insertions ciliaires. — Les insertions ciliaires de la zonule se font plus
ou moins à toute la surface ciliaire, mais surtout à sa partie moyenne, c'est-à-
dire dans une zone occupant la partie antérieure de forbiculus et la partie
postérieure de la corona. Les limites de cette zone sont dentelées parallèlement.
En effet, en arrière elle présente des arcades correspondant à celles de fora
serrata et en avant elle envoie des prolongements dans les vallées ciliaires.
D'après Salzmann, les insertions ciliaires s'étendent en avant jusque dans
l'angle cilio-irien chez l'enfant et seulement jusqu'à la hauteur des rentlements
ciliaires chez l'adulte.
Au niveau des procès ciliaires, les insertions zonulaires se font sur les par-
ties latérales des procès et surtout dans les vallées, ou exclusivement dans les
vallées (Rochon-Duvigneaud).
Au voisinage de leur insertion sur la surface ciliaire, la plupart des fibres
zonulaires ont une direction très oblique par rapport à cette surface. Le petit
[-4. druault:
1132
APPAREIL dp: la VISION.
angle qu'elles forment avec celte surface est ouvert en avant pour la plupart.
Mais pour quelques-unes il est, au contraire, ouvert en arrière; cette disposition
répond à l'extrémité antérieure des fibres dont les deux insertions se font sur
la surface ciliairo. Pour un certain nombre de fibres s'insérant sur les procès
ciliaires, surtout dans leur partie antérieure, l'insertion se fait par une extré-
mité perpendiculaire à la surface épithéliale. Il existe enfin des intermédiaires
présentant une insertion plus ou moins oblique.
Le mode d'insertion des fibres zomdaircs sur répilhélium ciliaire a t-té et est encore
très discuté. Dans les figures 712 et 713 sont réunis quatre dessins provenant d'auteurs ré-
cents, qui peuvent
Fibres zonulaires être considérés
comme les princi-
paux défenseurs
actuels des diverses
tliénries émises sur
ce mode d'inser-
tion.
iJ'nprès Salzmann.
les libres zonulaircs
prennent leur in-
sertion sur la mem-
brane vitrée qui
recouvre l'épitlié-
lium ciliaire ( liir.
712, I). Cette inser-
tion se fait d'une
manière analoirue
à celle des mêmes
fibres sur le cris-
tallin. — C'est en
(|uelque sorte l'opi-
nion classi(jue(Cier-
lach, Helzius, etc.).
D'après Schim.
^ les libres zonulaires
sont formées par
Insertions ciliaires des fibres de la zonule. (Voir également l'extrémité même
la figure suivante.) îles cellules super-
/, tl'aprcs Salzmann (dessin inéJil). La lamt; vitrc'e intorne est dûcollce et il existe licielles (fig.712. 11),
(les vacuoles accidentelles entre les deux couclies épilliôliales. Gr. 300 D. —
//, schéma de Schon.
Epilh.pigin.
Epitli. clair
M. vitrée int. —
Epilh.pigvi.
Epilh. clair
Fibrcx
zonul.
FiG. 712.
//
"-Vf
D'après Uamia-
nolT, les fibres zo-
nulaires s'enfon-
cent entre les cellules claires, superficielles de l'épilliélium ciliaire et vont jusque vers
le milieu nu la base de ces cellules, mais non plus bas dans la coucbe pigmentée (lig. 71:1.
111).
D'après Terrien les fibres zonulaires traversent les deux couches de l'épilbclium ciliaire
et vont s'insérer à la i7iembrane vitrée sous-jacente (llg. 7i:<, IV), cet epilbelium ne pré-
sentant de limitante interne (|u'au niveau des crûtes et des parois latérales des procès
où il n'y a pas de fibres zonul.iires.
Insertions cristalliniennes. — Elles se fout à la |)rriplu rie des deux
faces du cristallin et sur son bord. Des deux faces, l'antérieure est celle »|ui
présente le plus d'insertions. De plus, sur cette face, les insertions occupent
une surface plus étendue, large d'environ 1 mm. T) ; elles se rapprochent ainsi
jusqu'à .'î millimètres de l'axe du cristallin. Cette surface d'insertion anté-
rieure est limitée en dedans par une ligue présentant dt^ ondulalions qui
correspondent aux procès ciliaires. En arrière, au contraire, la surface d'inser-
tion est limitée en dedans j)ar une ligne sans sinuosités.
ZONULE \)K ZINN.
1133
Sur les faces, les libres zonulairos arrivent plus ou moins lanprcntiellemfnt
et s'accolent à la cristalloïde avant de se diviser en fibrilles. Sur le bord au
M'
F. zonul.
I-P- P'0>"-
lip. rlair
F. zonul.
Fio. 71:3. — Insertions ciliaires des fibres de la zunule.
///, d'après Damianoff. — IV. d'après Ti-rrien.
contraire, elles arrivent perpendiculairement à la surface de la cristalloïde et
se divisent en fibrilles bien avant le point d'accolement.
Les fibrilles ne pénètrent pas dans la cristalloïde ; elles sont seulement sou-
dées à sa surface,
mais cette soudure
est extrêmement
solide et, au moins
dans les prépara-
tions histologi-
ques, l'arracbe-
ment des fibres zo-
nulaires entraine
une mince couche
superficielle de
cristalloïde.
Ces fibrilles peu-
vent présenter des anastomoses transversales qui ont été signalées par Terrien.
Fibres cilio-vitréennes. — Un certain nombres d'auteurs (hvanoff, Hocquard et
Masson, etc.) admettent que des fibres zonulaires destinées au cristallin proviennent, en
arrière de lora serrata. soit du corps vitré, soit de la rétine en traversant une partie du
corps vitro. Salzmann n'admet cette origine que pour quelques fibres, surtout dans la partie
nasale de l'oeil. D'autres auteurs (Gerlacb, Czermak, Agababow, Terrien, etc.) la rejettent
coinplètement,
Au contraire, des fibres venant de la région ciliaire et se rendant à un point rapproché
du vitré sont généralement admises. Des descriptions détaillées de fibres de cette sorte ont
l'te données par Salzmann et par Campos.
Salzmann décrit des fibres qu'il considère comme venant de la couronne ciliaire et
formant de petits faisceaux qui vont se fixer à la couche limitante antérieure du corps vitré
dans laquelle elles pénètrent. A ce niveau, elles se divisent en un assez grand nombre
de fibrilles dirigées presque toutes transversalement, et formant ainsi une sorte d'anneau
dans la partie la plus antérieure du vitré (fig. 711, fibres circulaires).
Les U(jaments cordiformes de Campos sont des filaments enroulés à la manière d'un
câble, tendus directement entre la membrane hvaloïde et la surface ciliaire. Campos
FlG.
714. — Insertion des fibres zonulaires sur la capsule
du cristallin (Retzius).
[.i. DRUAULT.]
1134
APPAREIL DE LA VISION.
les regarde comme constituant des ligaments suspenseurs pour la partie antérieure de la
membrane hyaloidc. Il pense que ce sont eux qui produisent l'aspect g-odronné de l'espace
de Petit.
Fibres cilio-ciliaires. — <^e.s libres, relativement assez nombreuses, vont
d'im point à un autre de la région ciliaire, soit dans le sens antéro-postérieur,
soit dans le sens transversal. Elles ont en outre des longueurs très variables;
la plupart sont très courtes, mais il en est qui franchissent plusieurs procès
ciliaires.
Nature des fibres zonulaires.
Lamelle zon .
Capsule ant.
i-'liilltélium
-l /.
Fio. 71.J.
Insertion des fibres zonulaires
sur la capsule du cristallin. Face anté-
rieure près de l'équateur. Coupe perpen-
diculaire à la direction des lilires zonu-
laires. — Gr. 540 D. (Salzmann.)
1, "accord est loin d'être fait sur cette question :
Hache (1889) et Hetzius (1894 admettent que
les fibres zonulaires sont des produits de con-
densation des fibres vitrécnnes.
Pour Herger (1893), elles proviennent des
cellules mésodermiques de la partie antérieure
du vitré transformées en fibres. Nussbaum
(1900), d'après l'observation du lapin, admet
(|u'eile est formée i)ar des cellules conjonctives
dépendant du corps vitré qui émettent de fins
prolongements disposés en pinceaux.
Schwalbe considère que les fibres zonulaires
se rapprochent surtout du tissu élastique, à
cause de leurs caractères chimiques. ♦•
Agababow, se basant sur les réactions colo-
rantes et sur la forme des éléments, rapproche
les fibres zonulaires à la fois des fibres élasti-
(jues et des fibrilles névrog-liques.
Pour Salzmann (19U0), les réactions colorantes des fibres zonulaires sont toutes plus ou
moins communes h des tissus divers et ne peuvent servir à les classer. 11 considère la zonule
comme une partie modiliée du corps vitré, mais il estime que l'orig-ine ectodcrmi(iue du
vitré et de la zonule est celle (jui s'accorde le mieux avec les rapports de celle-ci.
Schœn en fait des prolongements des cellules de la rétine ciliaire.
Terrien (1898) admet (jue les fibres zonulaires représentent des fibres de Miiller trans-
formées. Pour cela il considère surtout qu'elles se comportent vis-à-vis de l'épithélium
ciliaire comme les fibres de soutènement (jui y sont décrites par Czerniak, Hcrg-er, etc.
Habl considère la zonule comme une formation appartenant g-enctiquement à la rétine.
Pour Damianolf (1900), les fibres zonulaires sont formées par un produit de sécrétion «les
cellules de la rangée interne (cellules claires) de l'épilbélium ciliaire, sécrétion qui s'est
faite sur la face libre ou interne et sur les faces latérales de ces cellules.
Canal de Petit et canal de Hannover. — Dans le compte rendu
de l'Acadénue des Sciences (1721.)), Petit s"e.\j)rlme ainsi : « .l'ai découvert un
petit canal autour du crystallin, je l'appelle canal circulaire godronné. On ne
peut le voir qu'en le souniant, et lorsqu'il est rempli d'air il s'v fait des plis
semblables aux ornemens que l'on fait sur des pièces d'argenterie, que l'on
nomme pour cela vaisselle godronnée; il est formé par la duplicature de la
metnbran(» bvaloïde. »
En réalité Petit avait injecté l'espace compris entre la /.oiuile et le corps
vitré, comme le démontre la largeur de cet espace qu'il avait notée e.vaclemiMit
et comme l'a remarqué le premier .Iules Cloquet (182'.l). ('ependant l'erreur de
Petit ])ersisla. Plus tard mente (It^ia) liaiiiutver injecta d'une part l'espace
rélro-zonidaire et d'autre jiai't l'espaci' inlia-zonnlaire rompiis enln^ les libres
zonulaires antérieures et postériiMires et ré(|uateur tin cristallin. H crut que
c'était ce dernier espace qui avait été injecté par Petit et ilécrivit comme
nouveau l'espace rétro-zonidaire.
En tout cas ni l'nn ni l'autre de ces espaces ne scint des canaux à propre-
/()M l.l'. hl-: /.IW.
113.^
nient |>;irlcr. Ce >()nl (1rs fs|),icrs injcrl.ililr-, ; encore IjinI il. peur |i(iii\(iii- les
injecler. (|ne la snhslance eni|»lny<'-e soil d une ennsislanee nolahlenienl dinV'-
i-enle de celle dn li(|ni<le (|ni les inihilie |>endanl la vie. Il seiail dune nn'rc'i'ahle
de dire l\^ji((fi- ilf l'rhl cl l'^ijifii-c df Ihnt nori'r.
Recessus de Kuhnt. — Les recessiis dcciils |i,ir Kiilnil smil les pinldn^ciiiciils de l.i
(liainlirc iKistciicinc dans les valli'cs ciliaiics. (>l aiilciii. ailiiii'll.iiil ,ilois la /oinilc iiicm-
liiauc, les sii|)|i(isail liiiiili-s en deilaiis par ci'lk'-ci. Kii iralilr. iN soiil limili's en dnlans
|iar la iiii'tnluam' liyaluïdi'.
AnCOMMODATKtX.
l/acci)iiuiiodation osl celle inodillcatidii de la ndraclion do l'oeil (|iii se pnjduil dans la
vision de près. Descaries lui le preniiiM' à admettre (}u"elle est due à une au^'inenlation de
courliure des laces du cristallin. La lentille cristallinieiuie devient ainsi |dii> convexe, et
par suite pins convergente. Par l'examen des images
i(ue des lumières jirodniscnt par icllexion sur ses l'ai-es, ' '■'
on étahlil (.Max l,ani;-enl)('cU. C.iainer) (|in' rauf;nienta-
liou de l'ourbnre était Iteaucoup plus marquée sur la
face antérieure. D'après Tsclierning- (l'.KKi), le change-
ment aux pôles est plus prononce pour la surface anté-
rieure, mais le changement (mi lotalitc- est jikis consi-
déraltle à la surface [)osteriein-e.
Pour expliquer le mécanisme de ce i)hénomène.
Ilclinholtz supposa rjn'au repos le cristallin est maintemi
aplati par une traction de la /onule, qu'au momeni
de la contracticui du muscle ciliairc, les insertions
postérieures de la zonule sont tirées en avant, et que le
cristallin devenu lilire tend à se rapprocher de la forme
sphérifiue, grâce à sa propre élasticité. Cette théorie
a été généralement admise et elle est encore vivement
soutenue; par Hess et Heine. Cependant elle a été com-
battue, surtout dans ces dernières années, par plusieurs
auteurs an i»remier rang desquels on doit ])lacerTscher-
niiig-. — Pour Hess, le relâchement de la zonule. ])en-
dant racconnnodation, est démontré i)ar la mohilité du
cristallin à ce moment. — Comme on l'a vu [dus haut. Tscherning nie la iiiid)ililc du
cristallin en état d'accommodation. 11 a démontré d'autre part que celui-ci se homlie seu-
lement dans sa partie centrale, tandis (jue les parties paracentrales et périphériques
>"aplalissent (lig-. TKi). Ce phénomène est entièrement dillërent de celui (pie su|(posaient les
partisans de la théorie de Helmledlz, car si le cristallin tendait à prendre la forme sphé-
ri(|ue dans son ensemble, la modilication devrait être plus marquée dans les jtarties
péri|ihcriques, ([ni justement au repos s'éloignent le ]dus de celle forme.
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FiG. 710. — Changement de forme
du cristallin pendant l'acconi-
modation (Tscherning, 1000).
.1, <iistallin en (■tal de repos. — U.
cristallin en (•Xal d'arconimoJation. — La
face ant(;rieure est tournée à gauche.
[.'1. DRUAULT.]
1136 AI'PAIU:!!. ItK I. A MSKiN.
COUPS vnui':
TjC corps vitré — souvent désiprné par les simjdos mots de viln'' ou de rilrt'i/m
— est une masse de consistance gélatineuse qui occupe la jdus grande |tartie
(le la cavité de Td-il, c'est-à-dire toute la portion située en arrière du cristallin.
Il |)arail homogène, transparent. Dans son ensemble, il a une foruie s|diriirjin'
avec dépression de la paiiie antérieure.
IUip/H)rl<. Il est contenu dans un espace formé jiar la n'-tine. la zonide et
le crislailiii.
Sa surl'ace adhère ;ï la rétine, mais jjeul cependant en être séparée, surl(jut
sur les yeux d'animaux jeunes.
Entre Vorfi scz-rnla et le cristallin, elle s'a[)])lique sur les fibres postéro-
internes de la /onule qui la séparent de la région ciliaire.
Au niveau du ciistalliii. elle s'applique intimement à la cristalloïde posté-
rieure, au moins chez riiomme. Sur un (eil frais, divisé en deux par une sec-
lion équaloriale. et dont on cherche à faire couler le vitré, il en reste toujours
une j)arlie adluTcnle à la pai'oi |»ostérieure du «•rislalliii cl il e>^l même assez
difficile de l'enlever couq)lèlement. On donne le nom de foss'i ixiti'Un ris. à la
dépression que présente la partie antérieure du corps vitré et dans hupielle la
partie postéiieure y\\\ ( lislallin est logée.
Consistance. — Dans son ensemble, le corps vitré a une consistance vis-
queuse un peu j)lus ferme que celle du blanc d'œuf. Les parties centrale.s sont
plus molles que les parties périphériques. Si les enveloppes oculaires sont per-
forées, la moindre pressi(*n sur le globe eji fait soitir une certaine (|nanlité.
Otto ((iiisistaiice molle permet, en outre, «ertaiiis mouvements dans sa niasse. Ces
mouve/nents ont été étudiés récemment par Iniliert sous le nom de (lëfurmutlons internen.
ils se prêtent à l'observation subjective, pràce aux nonibreu.x petits corps existant dans
le corps vitré et visibles dans certaines conditions. Si l"a?il fait un mouvement brusque,
ce mouvement n'entraîne d'abord (jue la partie la plus superficielle du «orps vitré ijui ne
l)eul plisser sur la rétine, tandis ipie la masse centrale du corps vitré n'exécute le même
mouvement de lotation (]u"avec un relard appréciable. Mais en outre le mouvement de
cette masse ne s'arrête pas aussi brus,|uement (|ue celui du irlobe. et elle tourne sur elle-
même jdus que n'av.iil r.-iil le ::l(ilif. Kllr revient ,ilnrs en arriére et Unit p.ir s'jirrêter dans
sa |)osition i)rimiliv(' |iai- iMpiinil ;ni\ l'iiM'Iopiics.
I'rnj>riêti''x p/rj/sif^i/i'^^ cl r/iiini(jiics. — Son poids spécilique est de I.IKir».
Son indice de réfracti«»n est de 1 ..'î.'nT). Sa composition chinrniue st'rait ptuir
l(MM) j)ai'ties : eau, !I(S.") ; albumine et autres substances organitjues, .{ ; chlorure
de sodium. I I ; autres sels, I .
Si on ruet un iragmeut de corps vitré sur un filtre, il s'e<-oule un liquide
aussi lliiide que de l'eau. (|ui u'{>st d'ailleurs ({u'une solution prest|ue pure de
chlorure de sodium, et il ne reste sur le liltre (]u'une très petite quanlilé de
substance solide. Cette substance solide est (>ss(MitieII(>ment h\ i:i"omt''tri(]U(\
comme l'a démontré Hache.
Membrane hyaloïdienne (.Meuihraue hvaloïde). - C'esl uiie mem-
brane très mince. Iianspareute. aiihiste, enveloppant le corps \itrt'. Les o])i-
COlil'S W'ÏUE. 1137
nions les pins ((inl l'adirlnii'cs onl l'Ii- «'niiscs sur {ctli' Mii-nilnanc m co (iwi
(•((ncci'nc son cM^li'nrc. sa nalnir. sim ('•Icminc.
Son cxislcm-c est (li'niiinlii'c. au moins an niveau de la ri'tinr |»i'oj)n'moii t
(lil(>, il'ahord par une simple |)i-(''paralion macros(opi(|iie. ( >u peul enlever suc-
cessivement les diverses membranes de l'oil el uietlre ainsi le corps vilré à
un dans la plus jrrande |)arlie de .sou étendue. Il l'orme alru's, avec le cristallin
(|ui resie adlu-icul à son extrémité antérieure, une; masse arrondie se défor-
mant par* sou propre poids, mais dont la sui'l'ace resle régulière. Si on l'ait
une très légère déchirure à sa surface, rouverlure a tendance à .s'agrandir
spontanément et le corps viln'' l'ait hernie à travers l'ouverture; c'est donc
([u'on a déchiré une membrane enveloppante. Mais celte membrane ne peut
être délachée du corps vitré sous-jacent et, à l'examen microscopique, elle ne
s'en montre jamais séparée. C'est en somme une simple condensation des
couches périphéri([ues du corps vilré.
Dans toute l'étendue de la réiine proj)rement dite, la surface libre de (((li'
membrane est en ra|)port immédiat avec la memhi-anc limilante interne de la
rétine. Sur les pièces conservées, on peut observer de. minces fentes entre les
deux membranes. Ces espaces ont été parfois considérés comme des espaces
lymphatiques. Il est bien probable qu'ils n'existent pas à l'état normal.
Au-devant de l'ora serrata, sur la partie |)ostérieure de; l'orbiculus ciliaris,
le corps vitré adhère très intimement à l'épi thélium sous-jacent. Il existe entre
les deux formations une mince cuticule qui se détache parfois de l'épithélium
dans de petites étendu(>s. Elle peut être considérée comme appartenant soit au
corps vitré, soit à ré])ithélium. Mais la détermination de sa nature est liée à
celle de la membrane vitrée interne de l'épithélium ciliaire, diversement appré-
ciée, comme on l'a vu (p. lOtil).
Autrefois on admettait que la membrane hyaloïdienne formait en avant la
zonule de Ziun. dette opinion n'a plus qu'un intérêt historique.
Au niveau de la partie antérieure du vitré, entre l'orbiculus ciliaris et
l'équateur du cristallin, l'existence de la membrane hyaloide est discutée dans
les travaux récents. Pourtant c'est le seul point où la surface du corps vitré
soit libre et où elle est par conséquent le plus facile à examiner. Sur les yeux
que nous avons obsei'vés, nous avons vu à ce niveau une condensation super-
licielle du tissu vitréen identique à celle que l'on voit au niveau de la rétine
proprement dite dans les j)oints où le corps vitré en est détaché. On peut donc
dire que la membrane hyaloide se continue sur cette partie du corps vitré.
En arrière du cristallin, l'adhérence du corps vitré à la cristalloide posté-
rieure devient intime a[»rès la disparition du canal de Cloquet, et l'existence
d'une membrane hyaloïdienne est difficile à démontrer en ce point.
Kn oiïet, il semble que Vesjiace post-ienliculaire admis par Slilling- (comme terminaison
(le son cnnnl hyaloïdien), par Wieger, etc., n'existe pas ù l'état normal. Brûcke, Aeby ne
l'ont pas observé. Berger a trouvé un tel espace post-lenticulaire seulement dans un œ\\
atteint d'irido-clioroïdite.
A l'extrémité postérieure du globe, le corps vitré adhère intimement à la
surface de la papille, et l'existence de la membrane hvaloïdienne ne peut v être
reconnue.
Canal central de Stilling et t'entes du vitré. — Lorsqu'on sectionne un uiil. le corps
runuEU ET ciiAKi'v. — V. 72
[.t. DRLALLT.]
1138 Al'l'\lli;i[. DK LA VISIOX.
vilré seiiihic Inirnci iiur masse entitTcment liomofiéno. Opr-niJant par certains artifices
(injections, coioialidiisj, on pent arriver à y (ifceler un canal, découvert par Stillin^', et
(les fentes.
Le canal de Slillinp- existe clic/ 1 adulte à la |ilace oii ctait l'artère hyaloïdicnne chez le
fietus. il s'étend de la |ia|Miie ii la face postérieure du cristallin, en un jioint situé au
milieu de celle-ci, ou dans le voisinage. Il est cylindri(ine, d'un diamètre de 2 luilliniétrer-
chez l'adulte, alors (|n"il ne serait (pie de fJmm..") chez l'enfant de quelques semaines.
Ses deux extrémités seraient évasées. Cependant l'évasement antérieur ou cristallinien n'a
Jamais été bien nellemcnl observe. Au contraire, l'extrémité postérieure s'étale progressi-
vement pour se continuer avec la surface même du vitré: elle est quelrpiefois désig-née
sous le nom d'arca Marteçjiani, du nom de l'auteur qui l'a décrite le premier.
Les fentes et les couches vitréennes ont été décrites sur des coupes équatoriales et sur
des coupes méridiennes. Sur les coupes é(|ualoriales, la partie centrale présente des fentes
radiaires la divisant en sepments comi»arés à des morceaux d'orange: les parties péri|>lié-
riques sont disposées en couches concentriques. Sur les coupes méridiennes, les fissures
périphéii([ues i)artent de l'ora serrata, se dirigent en arriére le long delà rétine en s'écar-
tant les unes des autres, et vont se terminer sur la jiarlie postérieure du canal de
Slilling.
.Mais il y a lieu de se demander à quelles dispositions intimes rcpoml toute cette struc-
ture observée en se servant de moyens d'exploration relativement grossiers.
Le canal central, considéré par de nombreux auteurs comme un espace lym|ihati(pie, ne
peut être reconnu h l'examen histologique (alors (|ue le canal de (;io(|uet, chez le fœtus.
s'observe avec la plus grande facilité). Il est difficile de ilire actuellement s'il s'agit la
d'autre chose que d'une modification de consistance dans la partie centrale, et jusqu'à
<|uel point les restes du canal de Cloquet contribuent ii sa formation.
Quant aux fissures, ce sont des produits jjurement ai'tificiels. La fissuration concen-
lri(iue de la périphérie est sans doute occasionnée i>ar la condensation lauudlaire de cette
])artie du corps vitré, mais il n'existe pas de fentes véritables. La fissuration rayonnée du
centre s'ex[)li(|uerait plulùt par les vaiiations de consistance de la masse vitréenne.
Structure. On a vu plus haul (juc le cdrits viln- rlail cnuipdsr d'une
petite quantité de sul)slante solide et d'une grande quantité d'eau. La pluparl
des auteurs anciens ont admis que la substance solide lorniait des espaces
séparés, ou coinnmni(|uant entre eux, dans lesquels l'eau devait être conte-
nue. Mais lexanu'n liistologi(|ue ne décèle aucune trace de ces logettes et il est
démontré (Hache) ([ue la substance solide est l'xtrèmement liy<rrométri([ue.
Le corps vitié doit donc être com[)aré à luie liélatine imbibée de li([uide.
Sa nature intime est encore mal connue. (Vov. Développement du corps vitre.)
— L'examen microscopi(|ue montre une strialion librillaire prouvant que sa
substance n'est pas bomotiène dans toutes ses |)arties et y décèle en outre un
certain nombre d'idénu-nls (iiiurés.
Fibrillation du corps vitré. — Celte fibrillation se voit très facilement
sur les préj)arations bistoloi!i([ues. Elle présente^ un aspect dilTériMit au centre
et à la périphérie, mais sans (|ue ces di(lV'reiile< parties aient mire elles une
limite distincte.
Le centre est l'ormi'- de librilles relativement grossières entrenuMées dans tous
les sens.
La péripbéi-ie montre au eonlraire une librillalion réiitdière i^ér.éralenuMit
parallèle à la surface. Mais il ne s'ai;it pas de libres isolées, car le même
asjiect se présente sur les coupes méridiennes et équatoriah's. (\'t aspect ne
pourrait donc èti-e donné que par une lanu'Untiiin de la snbstaïu'e et plusieurs
auteurs décrivent non des fibres, mais des membranes du \ilre. f.iq>endanl on
ne peut pas dire ([u'il s'agit de lamelle< véritabl(>s. car imi n'en voit jamais
d'isoléi's à ([uehjue grossissement {[u\m lasse l'examen. Il s'agit |dutôt de
'•ouc/ii's de ronden.^dtiiHi dans une substance |»res(|ue homogène. M'ailleurs
(KJHI'S VITIîK.
1139
r;is|)('(| lil.slol()^i(|ll(' s"(''l()it:ii(' ciiciirc plus de l'i'l.!! nnriiial |i(iiir ce lissii (|im-
|iiiiii' liiiil aiifi'c à cause ilr {'('iKiriiii' titianlili' *l raii (|n il iiiiil ictil ri (|ii(> les
iiiaiii|nilal iiHis liisiiiloi: i(|iii's lin ciiIrNciil.
|t";i|ii('s Sal/maiin. la ciiuclic |icii|i|irrii|iir ilii ciiiiis \iln' [)i(''SClllc lllic M lu ill.il inii ilillV'-
iciiti' dans ses divi'is sf^iiiciils.
Dans la |iaitie rtuîouviaiil la ii'liiii' |ii(i|ii('iii(miI ilili'. la li In illallnii est assez ri'/^iiliéif'-
iiHMil parallèle à la siii-raee. l-'.lli' e>l |iln> inniiciix'e a la pcii iiliciie. rdiaiiaiil ainsi une
iiinelie liniilanle |i(isleiieui c
Iniinedialcnienl an-(le\anl ilu Toia seriala. se Irnnve une /.one ch; 1 nini. ."i de lar^e dans
la(|nello le \ilré est 1res adhiTCiil à la surlaee epillieliale, coniinc on l"a vn i)lns liant. (^elle
lésion serait le point de dépait de tonte la lilirillalion du corps vitré. Les llhrilles \ieniieiil
se teniiiner à la siirlace de re])illH'liiiiii ili^:. "II;.
■j'oiile la partie corticale du serinent aiiti'rienr dn \itre ])résente é;:;aleiiieiit nin- conden-
sation de tissu, couche liniiltdtte nnlcvieuve. Kiilre le Ijord de cette conclu; et l'insertion
ciliaire du corps vitré, se trouve une sorte de fente remplie de tissu plus lâche.
La couche corticale aniérieure est divisée clle-inèine par .Salzinann en plusieurs zones,
(|u'il désigne en allant de la périphérie au centre sous les noms do zone (jrhicnlaire, zone
coronaire, zone périlenlicnlaire, zone cristallinienne, suivant leurs rapports. Ces zones se
dillerencient aussi i)ar les inégalités de leur surface, traduisant les empreintes des fibres
zonulaircs ou îles procès ciliaires et présentant des sillons annulaires, surtout dans la
zone coronaire. — La zone cristallinienne ne présente pas de condensation appréciable.
Ku fiénéra! la couche corticale aniérieure devient de jiliis en |)lus dense à mesure ipie
le sujet avance en ài;e. Sa (il)rillati(Ui paraît être surtout circulaire.
Cellules vitréennes. — ('liez radullc on rencontre (les cellules très rares
A " c B .
^ 4
@
.Z«i-
-&-
- Fiagnieiils du corjis \ilre conlenanl des formaiiiuis cellulaires
ou pseudo-cellulaires (Ketzius).
,t, l'iiHus iiiiniain nu (■iJiiuiii'iici'mont ilii 5° mois ; \ Uni prdpi'eiiient dit (partie |)ustri'ieure de l'iril). — B. fœtus
huniain. — C. luiniiiii' ndulte. — Z), liciiniiio ndulti^ : rnuclip siipi'i-firiellf ùUiU'-e.
dans la masse même du vitré et j)lus abondantes à la face interne de la mem-
brane hyaloïdienne, snrtout près de Fora serrata et de la papille. 11 s'agit exclu-
sivement de globules blancs plus ou moins modifiés. Scliwalbc en a vu les
dilTérentes formes se produire en introduisant des fragments de corps vitré
dans des sacs lympliatiques de grenouilles. Iwanoff en distingue trois types :
1" Cellules rondes à noyau simple ou polymorphe. Ces cellules sont relati-
vement nombreuses à la face interne de la membrane hyaloïde où elles sont
distribuées d'une fai-on irrégulière.'
2" Cellules fusiformes ou étoilées dont les prolongements portent quelque-
fois de petits renflements sphériques.
3" Cellules vacuolaires, renfermant souvent une vésicule d'un volume supé-
rieur au noyau et quekjuefois plusieurs.
Examen entoplique du, corps citré. — Dans certaines conditions, par exemple pendant
rexamon au microscope, on voit des sortes de filaments paraissant composés de grains
accolés et comparés souvent ù des chaînettes de streptocoques; ces lilaments se déplacent
r.l, DRUALLT.]
lUO ArM'\H[-IL 1)1-: LA M<|nN.
à cli.'ique inouvoment de l'œil [loiir revenir ensuite pin» on moins vite à leur posilion pri-
mitive, comme on Ta vn pins liant. Par certains artilices, par exemple en remaniant um-
lurnirre à travers un très petit tron percé dans une carte, mi peut voir qu'il existe ii cùtc
de ces lilanients (1(! nombreuses petites taches isolées. 11 est Tacile de mesurer le diamètre
ap|)arent de ces lilanients et de ces taches, et par suite de calculer la frrandeur des images
rétiniennes qui les |)roduisent. Ces images rétiniennes ont rie 20 â 80 ;x de diamètre: elles
sont dues à des phémunènes de did'raction se produisant sur le hord de corpuscules
contenus dans le vitré. On peut reconnaître que les coritusculos qui sont vus ainsi siègent
dans les couches postérieures du cor|)s vitré, mais à des distances variables de la rétine.
On peut encore y observer des ligures memliraniformes.
Des examens microsco|)i(|ues du ci)rps vitré à l'état Irais ont jiermis de reconnaître (jue
ces phcnoinènes sont produits, soit par des i-eilules, soit par des granulations réfringentes
ou de Unes memhranules.
lir.MKI K AUIEISK KT CIIAMMHKS DE L'OKIL
Ijhumcur aquptfsc est le liquide qui occupe la partie antérieure de la caviir-
(«îulaire. Elle est contenue dans les esj)aces nomuiés chambre antérieure et
chambre postérieure, dont les parois ont été étudiées successivement dau'^ les
<'liapitres précédents.
Chambre antérieure. — Elle est comprise entre la face postérieure
de la conur en axant et la face antérieure de Tiris en arrière. Au niveau
de la pupille, c'est la face antérieure du cristallin (|(ii laii sa limite. — La péri-
phérie on ani/le de la c/iamhre antérieure est un anirle dièdre formé |)ar la
ntend)rane livreuse en avant et la membrane vasculaire en arrière — ou. jilus
exactement, par le système trahécidaire scléro-cornéen en avant et la face anli--
rieure du corps ciliaire en arrière.
(>n nomme profondeur de la clianihre aiili'i-ieure la distance iduiprise eutiT
la cornée et le cristallin un l'iris. Elle est ordinairetncnt de 2 à 3 millimètres,
un peu plus clie/ les nivopes, un peu moins chez les hypermétropes.
Les diamètres vertical et horizontal de la chanilire antérieure sont sensible-
ment égau.\. Ils sont un peu plus grands que ceux de la cornée, surtout le
diamètre vertical. Ils sont même un peu plus grands (|ne ceu.x de l'iris, puisque
celui-ci ne va pas jusqu'à l'angle de la chambre antérieure. - Hochon-Duvi-
gneaiid a mesuré, chez riiomme adidte. la distance qui séj>are l'angle de la
chambre antérieure du bord transparent de la cornée, considéré(> par sa face
i!)re. dette distance est en m ivcn ne de 2 mm.^:") en haut. '2 millimèlres (>n
bas, I mm. 2") en dedans el en deliors.
C'est une cavité méso(lermi([ne pouvant être cduiparée à \\n t'space l\ nipha-
ru|ue. iMiellcl, la face |)ostérieure de la cornée l't la face antérieure de liri^
sont tapissées par des endiil héliums. La paroi cornéenne est lisse et régulière,
landis (|ne la paroi irienne est irrégulière et |)résente des stomates. Dans
l'angle se trouve lesvstènie li'alti'cnlaire scIcTo-coi-iieeii.
Chambre postérieure. |{eau(nii|t plus in-i-gnliei-e que la chambre
antérieure, elle est comprise entre l'iris en a\anl. les procès ciliaires en deliiir>
et en avant, le cristallin en dedans, le cuips \ihe tMi arrière.
Les deu.x cjunubres sont séparées par l'iiis. i-'.lles i(>iiiinuiii(|iieiil par l'iMiliiT
j)Upillaire. Chez le l'ieliis. la ineiiilnane juipillaire iumplèle la séparation. Chez
cil \\ii;i!h: i'0-'ri:i;ii;iiii: lu: i.(ii:ii.
lUl
r.idiillc, dans ccrlaiiis l'ials jial li(ilML;i(|ui's. la st'paialioii |iciil (lr\ riiir (•<iiii|)li'-lc
par la reniicliiiT de roriliic pii|»illaiic on raiccdcincni de l'iris an riislalliii.
I,a partie |)oslrricnr(' de la clianihiT poslrricnrc fst traversée dans Ions les
sens par les libres de la /.onnie qni liniileiil le canal de l'élit et le canal de
llannover, déjà vns à propos de la /onnlc l'".n arrière, elle se proloni^e dans
Iria
Fie-
ls.
Anjilo (Ifi In ciiniiiliie ,'uitcricuro (homiiic adMltc). — Gv. 70 I).
(D'après Hdchou-Diiviiincaiul.)
n, Tendon du iniisile ciliaire : (-"est en if point que se trouve l'angle de la chambre anli'rieure. — b. Une vei-
nule intra-sck'rale. — ci, Canal de Sclilenini. — i. Muscle ciliaire. — A", Sclérotique. — ji. Système trabéculairo
sck'ro-cornéen. — Cette lii;ure reproduit deux accidents de pn'paration : le muscle ciliaire est écarté de la scléro-
tique et l'iris est trop rapproché de la cornée. Le fragment représenté du tractus uvéal paraît avoir pivoté autour
ilu point a. — Les parties antérieures sont dirigées en has.
les vallées ciliaires et m(''nie en arrière de celles-ci à la partie antérieure de la
surface de l'orbiculus ciliaris. En avant, entre la zonule et l'iris, reste un
espace libre qui peut être considéi'é comme la chambre postérieure proprement
dite. Très petit à l'état normal, cet espace peut s'agrandir notablement par
soudure de l'iris à la cornée (glaucome, perforations de la cornée).
La chambre postérieure n'est pas une cavité exclusivement mésodermique
comme la chambre antérieure. La paroi postérieure formée par le viti'é est
l)robablement de nature ectodermique. La paroi interne est formée ])ar la
membrane du cristallin ; c'est en somme la face mésodermique d'une membrane
[A. DRUAULT.]
1142
\l'I'.\IU:iL hl-; I.A NISION.
basalc. Les parois aiili-ro-oxlcnios furméos par l'iris et les procès ciliaires sonl
puroinciil (''pithr-liales.
Propriétés physiques et chimiques de l'humeur aqueuse.
- L'Iiiiiiiciii- a(|ueiisc est iiii lii|iii(lc ali<(ilumcii t ti'aiispareiit ri lluide cijiiiiiit.'
(le Tcau. Sou poids sp('riii(|ii(. csl de 1 ,(H)8 à 1,()()'J. Son indice de réfraction,
I,3.i7, est le même que celui du corps vitré.
Sa composition clunii(|ue est également très \oisine de celle du corps viln-.
Fibrille.--
/•'ib.znn.aiil.
i'ib. znn.
pnsl.
i-p- pig»'-
EpiiU. ctiii
[•"ic. 71'.). — C.mipc transversale dos ])ioc('S (Mliaires. nionlraiit les prolonfri'ini'iil?
(le la cliainhrc postérieure dans les vallées ciliaires (Helzius).
l'our KMKI parties, il coiiliendrail : eau, USd à '.iS.'i ; clilururc tic sndiiun, l'I'à
13; le reste étant l'orme de matières extractives et de traces d'alhnniine.
l'In/siologîe de l'humeur ai/neusc. — De iKiinlireii.x travau.x ont été faits sur celte ques-
tion: an premier ran^ on doit mettre cen.x de l,ei)or. Plusieurs points sont encore en di>-
ciissicui, mais les principaux semblent ac(|uis délinitivement.
L'iiumcur aijuense est sécrétée par l'épitliclium de la siM-face ciliaire. elle passe yixr i'ori-
lice pupillaire et est résorhée princiitalenient ])ar l'angle irido-ccunéen et accessoirement
jiar la l'ace antérieure de l'iris. — (In a admis aussi tju'inie partie passait par le canal
central du vitré et était conduite au dehors par les paiiics du nerf optique. D'après .Nnel
et Benoit, cette voie n'existerait que chez le lapin, parmi les animaux étudiés haliiluelle-
mcnl.
La Iciisioii de riiumeur a(iuense est de 2.") millimètres de mercure en moyenne.
La sécrétion est très lente à l'état normal; ainsi, si l'on injecl(> une matière coloranh'
dans la chamitre i)ostérieure, celle-ci peut rester un quart d'heure avant d'apparaître dan>
Idrilice pupillaire. Mais lorsque la chamhre antérieure est ouverte, que la pression tombe
|i,ii niiisé(|uent à 0, la sécrétion devient relativement très abondante. L'humeur aijueuse
i|ui est ainsi |)roduite cuiiliiiit licancon|> plus de matériaux lixes. et son jtoids speciliqui-
s'élève jns(|n'ii 1,01(1 ou l.ilIT ( Dcutschmann, (îolowin. etc.).
L'humeur aipieuse ciuilrihuc a la nutrition des cléments i|u'elle baiiiiie et particulière-
ment du cristallin. Klle recouvre la plus iirande partie de la surface de cet organe, et ju>-
lemeiit dans les points où il présente quehpic activité vitale.
Bibliographie. — .\i:iiv, Anh. /". (I/Ju.. t. :tS. — Civccio. l'nlrr.-i. :.. .V.i/iu/. de Molr-
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"/,/,/.. I. i:i. isCi'.). — 11. \ iiicMow. Soc. d'Ilcidclherg, ISS.'i.
ANiNi:xi:s i)i: i;oi:il
par PICOU
SOURCIL
hi-fin'dion. — Les sourcils sont doux saillies rnusculo-cutanées arquées
et |»()ilues qui, de chaque coté de la ligne médiane, séparent le front de la
|)au|)ière supérieure, en surplombant plus ou moins celle-ci, suivant leur degré
de développement. Les poils qu'ils portent à leur surface sont ordinairement
courts, et ne font défaut que dans des cas tout à fait exceptionnels, générale-
ment chez des individus très blonds; on voit alors le bourrelet sourcilier se
distinguer assez nettement des téguments voisins par une teinte hyperéniiquc.
Configurai ion exléiicure. Liutila. — La configuration extérieure des sour-
cils est celle d'un arc à concavité inférieure dirigé transversalement, et dans
lequel on reconnaît généralement trois portions à limites peu précises qui sont,
en allant de dedans en dehors : la tète, le corps et la queue. Si, par une forte
contraction du muscle fi'ontal, l'on dégage la portion interne du sourcil, en-
foncée en majeure partie sous le rebord supérieur de l'orbite, on voit que la
tête ou portion la plus large et la plus riche en poils de la région qui nous
intéresse, s'étend en dehors jusqu'au bord externe de l'échancrure sus-orbitaire,
situé généralement à égale distance du milieu de la glabelle et de la suture
fronto-malaire. La queue du sourcil est cette portion qui recouvre l'apophyse
orbitaire externe du frontal, et dans laquelle les poils s'éparpillent vers la tempe,
en devenant de plus en plus rares.
En gént'ral, le sourcil dépasse à peine, vers le plan sagittal médian, une ligne verticale
menée par ranple interne de l'œil, si bien qu'il existe, entre cette ligne et la ligne homo-
logue du côté opposé, un espace à peu près entièrement glabre qui répond à la racine du
nez. Mais chez certains sujets à système pileux très développé, on voit les têtes des sour-
cils empiéter sur cette région et venir même s'entre-croiser sur la ligne médiane; cette der-
nière disposition est connue sous le nom de si/nopliridie.
Du cùlé de la tempe, la queue du sourcil s'étend rarement au delà de la suture fronto-
malaire qui représente en dehors sa limite la plus habituelle. Néanmoins on peut voir cette
dernière limite elle-même franchie, et dans ce dernier cas les poils de la (jneue du sourcil
divergent en rayonnant vers la tempe; cette disposition donne à la physionomie un carac-
tère spécial de dureté. Chez d'autres sujets, au contraire, on peut voir la queue du sourcil
faire complètement défaut, et la tête seule exister.
L'arc formé par les sourcils est plus ou moins cintré, comme la courbe de l'arcade orbi-
taire à laquelle il se superpose; aussi voyons-nous la courbe formée par les sourcils plus
élancée chez la femme, un peu plus déprimée et souvent presque en accent circonflexe
chez l'homme.
Rapports. — L'arc sourcilier étant moins cintré que l'arcade orbitaire, ne
saurait lui être parallèle. En effet, la tète du sourcil se trouve placée très légè-
rement au-dessous de celle-ci ; le corps s'élève d'une faible quantité au-dessus
de ce même rebord osseux ; quant à la queue, tout en lui restant supérieure,
elle tend néanmoins à s'en rapprocher de nouveau (Merkel, Topoy. Anat., \,
181). Le sourcil répond ainsi profondément, par son corps et la partie supé-
72.
[PICOU.]
1144
ANNKXKS DE L'OEIL.
.1/. sourcil.
M. orbicid.
Téfiumcnts
-■■ Sept, orbil.
Vu,. 720. — Coupe sni;ill<ilc du sourcil.
rieiirc de sa tête, à la moitié inférieure de la cavité du sinus frontal qui le
sépare du cerveau, et, par sa queue, à la glande lacrymale dont il est .séparé
par le rebord osseux de l'orbite.
I.a paroi antérieure du sinus frontal forme sur le squelette une lépêre saillie connue
sous le nom d'arcade sourfilirre : rette arcade est située à 5 ou 0 millimètres au moins
nu-dessus du sourcil et ne fait, par consé-
1/. frotiial (|,ient, nullement partie de la région qui
nous occupe.
Les rapports «lu sourcil avec le sinus
frontal varient comme les dimensions mi"--
mes de cette cavité, dont la grandeur
dépend de la projection plus ou moins
accentuée de la table antérieure de l'os
frontal, projection |)ouvant allei' dans cer-
tains cas jusqu'à l'effacement complet de
la saillie des rebords orbitaires. Far con-
séquent, les sourcils des individus au front
régulièrement bombé et dépourvu de cette
saillie, chez lesquels les sinus frontaux
atteignent leur plus grand développement,
))ourront se trouver dans toute leur éten-
due en rapport avec cette cavité. Inverse-
ment, les sourcils des sujets aux rebords sourciliers tressaillants, comme en ])résentent
certains nègres inférieurs, pourront n'affecter, avec les sinus frontau.x réduits chez eux à
leur plus sim])lc expression, aucune espèce de rapports. Chez l'enfant au-dessous de sept
ans, le sourcil n'entre jamais non plus en rapport avec le sinus frontal, encore à peine
développé à cette période de la vie (Jacques, Bull, méd., 1901). La forme tranchante de
l'arcade sourcilière rend compte de la production, dans les contusions du sourcil, des plaies
profondes qui se forment de dedans en dehors. Ces contusions ont pu s'accompagner
d'amaurose subite, celle-ci étant due dans ce cas, à la compression du nerf optique, soit
par esquille osseuse détachée d'une fissure intéressant le trou optique et ayant son point
de départ au rebord de l'orbite, soit par infiltration sanguine des gaines de ce nerf (.\badie,
Trnitr des mal. des yeux, 2'^^ édit., I, 77).
La portion du cerveau dont le sourcil se trouve séparé par le sinus frontal correspond à
la zone inférieure de la portion dorsale de la deuxième circonvolution frontale <]\ii, jiar
son épanouissement, occupe toute l'étendue de l'arcade orbitaire; celle-(ii se trouve située
environ un demi-centimètre plus bas (d'après (Juain, un sixième de pouce) que le bord
inférieur de la zone cérébrale en (|ueslion. Ce rapport explique la présence parfois constatée
de l'encéphalocèle dans la région du sourcil.
Constitution. — Cinq coucbes régulièrement superposées constituent le
sourcil. Ce sont, en allant de la superficie vers la profondeur : l" la peau:
2" une coucbe cellulaire lâche, interrompue, par places, par des travées i)lus ou
moins développées de tissu conjonctif condensé unissant intimement au derme
les gaines aponévrotiques des divers muscles ou faisceau.\ nmsculaires sous-
jacents; 3" une couche musculaire; 4" une couche sous-musculaire de tissu
cellulaire lâche; 5° le périoste.
1" Peau. — Par l'ensemble de ses caractères, la peau du sourcil s(> raitproche
beaucoup plus de (('lie de la face que de telle du Iront avec laquelle elle se
trouve cependant en continuiié direch\ lîeaucoiqi plus épaisse ([ue celle des ré-
gions voisines, elle adhère inlimement au.x plans sous-jacenls. Elle oITre dans
son épaisseur un nombre considérable de glandes sudoripares et sébacées géné-
jaleuient fort volumineuses, surtout ces dernières dont le développement est en
ra])|»ort avec le nombre des pciils de la région.
Ces puits paraissent dautanl |)lus dévelopin-s \\\\o leur coloration est plus f()nfi-e. (irdi-
naireiuiMil railles, soyeux, longs envinm d'un demi à ileux leulimèties, ils olîreni la même
SOURCIL. 1U5
coloraliuii (jiie les clievoux de la Iric cl les cils; assez souvent cepemlaiil on les voit inoiiis
foncés i|iie ces (Icniiors, noiaiiiiiicul chc/. les femmes blomies, ce (jiie ccrlaiiis auteurs
rep-iideul comme un trait de lieaulé. Il peut enfin arriver que les poils du sourcil préseu-
leul chez un nn"'me sujet des couleurs dillérenles; celle dernicre anomalie fi reçu deWai-
llicr le nom il'lii''lrriilrirli<j>iis. D'une façon f;éucrale, les poils du sourcil sont ohliijuemeut
implnulcs de lelle sorte que leurs exirémilcs libres se diripenl toutes en dehors; cepeii-
daul, au niveau de la Icle du suuicii, leur direcliou la jdus c(uiimune esl autcrieure cl
lé^vremcnt ascendante.
{•ar leur ensend)le, les poils du sourcil décrivent aulour de l'arcade orbilaire une sorte
de li^ne spirale très allou^re dans la(|uelle ceux du hord inférieur convergent, en prenant
une direction très légèrement ascendante, vers ceux du hord supérieur quelque peu dirigés
en sens inverse des précédents; vers le i)lan saf;illal médian, ils teinleul ù devenir de plus
eu |)lus verticaux et prennent une direction anlero-itoslérieure d'autant i)lus nette qu'ils se
rap|)roclient davantage de ce plan. Quand ils atteignent la glabelle, on les voit nu'-me con-
verger vei's ceux du côté opposé.
Souvent on trouve dans les diverses parties du sourcil des poils isolés, raides et plus
longs, (|ui, se ])ortant directement en avant, s'élèvent ainsi au-dessus des autres, dette
disposition rappelle les longs poils qu'on observe dans les sourcils d'un très grand nombre
de mammifères (Darwin), et notamment les poils tactiles (pi'on rencoulre dans les régions
suurcilières de quelques-uns de ces derniers (MerUel).
Les sourcils se montrent de bonne heure chez le nouveau-ué ; lu tèle en esl la première
partie (|ui se forme; le corps et la ([ueue n'apparaissent (|ue plus tiirdivement. On les voit
paifois |)oiirsuivrc leur développement pendant toute la durée de l'existence. Dans les pre-
mières années de la vie, les poils en sont fins et soyeux; puis ils deviennent avec l'âge de
1)1 us eu plus forts, de plus en plus épais, de plus en plus longs : chez les vieillards, il
n'est pas rare de voir les yeux ombragés par une épaisse forêt de poils longs et hirsutes
(Merkel).
l/abondance des sourcils n l'âge moyen de la vie étant des plus variables, on voit sou-
vent la forme de ces derniers changer suivant les sujets. Ainsi il n'est pas rare de voir la
queue des sounils se relever de manière à donnera leur ensemble la formed'une .S itali(iue
(Merkel). Dans les sourcils très développés, Waldeyer (ryrà/c-SV/misc/)' Hdb., I, 248) a vu les
longs poils affecter une direction croisant à angie aigu celle des poils les plus courts. —
Fuchs (Arc/i. /'. Opht., Bd XXXI, Abth. 2) dit avoir vu, dans certains cas, les sourcils occuper
une position beaucoup i)lus élevée qu'à l'état normal, si bien qu'on pouvait les voir alors
situés jusqu'à 2 centimètres au-dessus de l'arcade orbilaire. Chez les sujets présentant cette
anonuilie, il ne serait pas rare, d'après le même auteur, de voir chaque sourcil occuper un
niveau dilférent. — Ilolub, cilé par Mackeazie, a eu l'occasion d'observer des sourcils consti-
tués par une double rangée de poils.
Les glandes de la peau du sourcil sont, pour la i)liipnrt, très volumineuses. Ainsi il rircst
pas rare de rencontrer, dans les parties profondes du derme, des glandes sébacées d'un mil-
limètre et demi de diamètre et, en beaucoup moins grand nombre, des glandes sudoripares
dont le plus grand diamètre peut dépasser un millimètre; quelques-unes de celles-ci pour-
raient mémo, suivant ^lerkel {Tupog. Amit., I, 182), acquérir les dimensions des glandes
sudoripares de l'aisselle.
Les grosses glandes sébacées qu'on observe dans la profondeur du ilerme sont séparées
les unes des autres par des intervalles à ])eu près réguliers d'un millimètre à un millimètre
un quart environ. Dans ces intervalles le derme présente, accolées à la gaine de grands
follicules pileux, des glandes sébacées d'un bien moindre volume. Quant aux grosses
glandes sudoripares, on les rencontre surtout non loin du bord supérieur du sourcil, plus
profondément que les grosses glandes sébacées et dans le voisinage immédiat de celles-ci.
Les glandes volumineuses et parfois même les bulbes pileux du sourcil présentent dans
leur voisinage de nombreux faisceaux musculaires striés, dont les uns plus profonds et en
majeure partie longitudinaux ou obliques, passant au-dessous de ces organes, paraissent
provenir du muscle sourciller, taudis que les autres, pour la plupart transversaux et plus
superllciels que les précédenls, s'insinuant entre leurs faces latérales semblent plutôt appar-
tenir à la portion orbilaire du muscle orbiculaire. Un voit même des glandes sudoripares
traversées par des libres musculaires striées longitudinales ou obliques. La disposition des
faisceaux musculaires dans les couches profondes du derme doit favoriser l'excrétion des
grosses glandes du sourcil, principalement pendant les fortes contractions des muscles orbi-
culaire et sourciller. Un voit d'ailleurs quel([ues-unes des fibres de ces muscles venir s'insérer
directement sur les capsules glandulaires ainsi que sur les gaines des follicules pileux. Le
derme de la région qui nous occupe présente encore, en rapport avec le système pileux,
des muscles redresseurs des poils bien développés dont quelques-uns, après un trajet
[PICOU.]
1U6
ANNEXKS I»E LOKIL.
nl)li(|iie vers la surfane du trguinoiil, liriissciit par lui ik-venir [)arallt'lf's : unfrrnnil nombre
de ceux-ci sont loniritudiuaux.
2" Couche C('lli(liiii'c ^oua-rKliinre. — < »n liniive sons la peau iirn' fourhc
de tissu conjonctir làdio, liitcrroiiij)U(' de distanre en distance par de larges
Tissu coUul.
M. fronUd
,,- 67. sudori/i.
Gl. sëhac.
Arc. avlcr.
M. simrcU.
..•/
îi* ' ^,
Tissu ccllul.
Foltic. ))i(.
(4^^-*^'\
Filets ncrv.
Arc. vcin.
iil. sébac.
Fk;. 721. — Coupe \erlicale du sourcil (Il lMiir>t i.oulon).
travées de tissu oonjonctil' condensé qui, prolongeant le derme au-dessous d'un
grand nombre de grosses glandes sébacées, l'unissent profondément aux apo
névroses musculaires. Ces travées, dans lesquelles on observe des faisceaux
musculaires, des vaisseaux et des nerls, limit(Mit entre elles des ilôts ovalaires.
verticalement allongés, de tissu conjouclif làcbe. (^-es îlots, au sein descjucls
|)cut se formel- di' la graisse, diminuent d'étendue en approelianl du Itnrd infé-
rieur du sourcil. A ce niveau, faisceaux musculaires et tendineux, prolonge-
ments inférieurs de l'aponévrose épicrànienne, tissu conjonctif condensé et
tissu conjonctif lâche paraissent confondus d'une fa(:on inextricable. Il n'y a
donc là rien cpii ressemble an lascia snjierlieialiN admis à luit |»ar (|uel(]ne>
anatomistes.
'M Coi/i'/ii' )iiii!<ci(l"irc. — Celle (■ip|i(l\e roMi|iren(l Iroi-. oi-dn^s de laiseean.x
muscidaires disposés sur deux jilans (ju'dn Irouvt- iiilinu'menl eonfondus ver-
Snl iicil.. 1U7
la |»arlic iiilV'i'ii'iin' de la l'i'ulnii soiii'rilirrc. (',lia(|iM' l'ai^ccaii i<(il('' |iai-ail
ciiloiin'' (riiiic ;L;aiii(' cKiiiicctivc (■iiiaiiaiil <lr r('ii\rl()|»|ir apoïK'vroticjuc du
iimsclc qui lui a (loniK- iiaissaiict'. I.c plan siipcilicicl coiiiiirciul, outre la por-
lioM inrri'icun' des l'aisceaiix Imiil: ihnliiiaiix du niuscic l'roiilal cngainés dans le
l'ascia de ce dernier unisrie, (|uel(|ues l'aisceaux exceiitriijues du uiust.le orhi-
ciilairc, |dus superlicielleiueul |»lacés (|ue le muscle frontal, et |)rincipalenienl
ahoiidaiils vers le Ixu'd inIV'rieur du soiin il. I.r |tlan profond r(unprend surtout
le cor|)s du nuisele soureilier eugainé dans un fascia plus dense que celui du
nuiscle frontal. Entre ces deux ])lans niuseulaires s'interposent, par places,
de lariit's nappes de tissu conjonctif lâche chargé île lohulcs adipeux; partout
ailleurs on voit les deux plans musculaires ]»lus ou moins confondus entrp
eux.
Les t'iivcloitpcs a|)imt''vn)li(|iies tics iinisclos ollreiil en géiu-ial une slnicturo assez com-
plexe |iroveiiaiil de riiUerpositioii, entre les divers faisceaux musculaires, des prolon^c-
ineuls (le l'aiiuncvrose épicrànieune. Ptiiu- raclion des muscles de la rég-ion sourcilière et le
rôle lies sourcils dans In vision, nous renvoyons le lecteur à la .Myolofiic de ce traité. Nous
liTons ici simplement idtserver, avec llyrtl, ([ue, dans la contraction du muscle soureilier
inséré sur toute la moitié interne du soinr.il. ce n'est pas à proprement parler ce dernier
ijui se fronce, mais seulement la peau entourant la périphérie île sa moitié interne. Dans
ce dernier mouvement, connue dans l'élévation en masse de la reiiion sourcilière sous
l'action du muscle frontal, l'extrémité de la i|ueue du sourcil reste presque entièrement
inunobile.
Le léger degré de synergie qui existe entre la contraction de ce dernier muscle et celle
des muscles droit supérieur et releveur de la paupière a été utilisé en pathologie pour
remédier à certains cas de blépharoptose, en mettant la paupière supérieure sous la dépen-
dance encore plus directe du muscle frontal, soit par la création, au moyen de sétons, de
lirides fibreuses interstitielles allant verticalement du sourcil aux cils, soit par la dissection
ilans la partie su|)érieure de la paupière d'un lambeau quadrangulaire qu'on suture ensuite
au sourcil (Kiinigstein. licitr. z. AufjfnheiiU., .\XV. ISUO, ]). V-V.)).
4" Couche sous-musculaire de tissu conjonctif lâche. — Cette couche, dans
laquelle se passent les mouvements de glissement du sourcil sur le périoste,
forme au-devant de ce dernier une nappe continue hien distincte où se volt du
tissu adipeux.
La couche cellulcuse sous-muscnlaire n'est en somme que le prolongement inférieur de
la couche cellulcuse sous-aponévroti([ue du cuir chevelu. En cas d'hématome traumatiiiue.
de suppuration ou d'emphysème par fracture du sinus frontal, c'est elle et non la peau qui
devient le siège des inliltrations pathologiques. H existe d'ailleurs entre les téguments, la
niuche cellulaire sous-cutanée et le plan musculaire une telle homogénéité que les lèvres
des plaies intéressant seulement ces trois premières couches n'offrent aucune tendance à
s'écarter (Tillau.x).
Les mouvements de glissement du sourcil seraient, d'après .MerUel, aussi étendus du côté
du front que du côté de l'orbite, contrairement à l'opinion de Luschka et de Hyrtl pour qui
le premier de ces deux mouvements serait beaucoup plus limité. Le sourcil toutefois glis-
serait beaucoup moins du cyté de sa tète, fixée au s(iuelette par l'insertion sous-glahellaire
du muscle sourciller, que du côté de sa queue.
0" Périoste. — Le périoste, épais, fortement adhérent au squelette sous-
jacent, se continue, d'une part, avec celui des régions frontale et orbltaire, et,
d'autre part, avec le septum orbitale, qui n'en est qu'une émanation et le rat-
tache au bord supérieur du tarse de la paupière supérieure.
Le squelette nous étant déjà connu, nous ne reviendrons pas ici sur sa description. No-
tons seulement en passant l'existence assez fréquente démontrée par Kimigstein (loc. cit.,
p. 413) de petits canalicules vasculaires qui feraient communiquer, notamment dans le
[PICOU^
1148 ANNEXES DE L'OKIL.
voisinnpc <le ri'clii'iiUTiirc siis-orliil.-iiri'. l,-i surface o.\lt}ricui(' ilo l"os avec la cavitt- ilii sinus
Irorilnl.
\'ais>:caiix d iicrf^. — Le s;u)<i- artf'i'icl j»ar\iciit aux sourcils par (jiialrc
voies différentes qui sont : lai-tère Frontale interne, l'artère sus-orbitaire,
l'artère temporale superficielle et l'artère laervmale. Tous ces vaisseaux,
profonds avant d'aborder le sourcil, ne tardent j)as, après être parvenus dans
le voisinage du rebord orbitaire, à se porter obliquement vers les couches
superficielles du Front qu'ils atteignent à deux travers de doigt environ au-des-
sus de l'orbite. Les artères Frontale et sus-orbitaire offrent en général un calibre
assez étroit, surtout la première qui peut souvent apparaître comme un rameau
sans importance; cela tient à la suppléance réciprfiqnc Fré([uente de ces deux
artères.
I.i's liDiics ailcriels (|ncl((ui' immi iiiiiiinlaiits leposcnt (liicclcinent sur le périoste, fies
Iniiics ne laiileiit pas à se diviser eu fournissant des branches ijui, s'anasloinosant entre
elles à la face profonde du plan musculaire de la région, forment fréciueiiiment à ce niveau.
|)arallèlenient au bord sn])érieur du sourcil, une sorte û arcade arlérielle souvent ilouiile,
dans la struclure de lii(|uelle domine le tissu éJasticpie. De cette arcade jiartent de lins
lamciuix (]ui liaversent ohli(|uemenl, le ])lan nnisculaire. Ceux-ci viennent former à la face
su|)erlicielle de ce plan, par leurs divisions fréqueimnent anastomosées entre elles, une
sorte de réseau à grandes mailles verticales. De ce réseau se détachent des hranches mi-
luiscules dans la struclure descpielles dominent les fihres musculaires lisses. Os fines divi-
sions, après avoir traversé ohli(pi(uiient dans le sens autcro-postérieur, la couche celluleuse
sous-cutance. viennent se bifur(|uer à la face profonde du dernu* : chacun des ramuscules
de hifurcation se rend à la hase d'une grosse glaiule séhacée oii il se ri'sout en un riche
réseau périglaudulaire, après avoir fourni lui-même d'autres divisions impoitantes, dont
<|uel(|ues-unes oiïrent un calibre su|)érieur à un dixième de millimètre. Ces dernières four-
nissent aux poils leurs réseaux piMifolliculaires et viennent finalement s'éjiuiser dans i;n
grand réseau microscopi(|ue terminal situe- dans les couches superlicielles du derme.
Les veines, a[)rès avoir Formé dans la couche celbdeuse sous-cutanée un pre-
mier réseau de quel(|iu^ iinporlance, viennent finalement se jeter dans une
arcade sitiu''e à la l'ace |»rolon(le du plan nnisculaire, parallèlement au bord
inférieur du sourcil. Dans celte arcade (|ui, Iribntalre de la veine opbtalmii|ne
suj)érieure, s'anastomose avec la veine temporale superficielle, la veine* Fron-
l.ile, les veines palpébrales, les veines du dipldé el larcade homologue du ciMé
op|)osé, on observe de noni!)reiises xalvules diri^cinl le sang vers l'angle
interne de lo'il.
Cette arcade, dc<'ri(e par certains anicuis sous Icmioiu d(> veiiu' marginale (c. //no-.'/i/i'i/fs).
forme l'origine de la veine frontale externe; elle se déverse dans la veine ophlalmiiine
supérieure, en dehors, par 1 inleiinediaire de la veine lacrymale, el en dedans, par le
Ironc comnuni ([u'elle forme avec la veine frontale interne. De la veine ophtalmi(iue supe-
lieure, le sang- veineux passe dans le sinus caverneux, puis dans la vei>ie jug-ulaire
inlerne; inie petite |)arlie ce]»endanl de celui de la queue du "sourcil se rend directement
j)ar les veines temporale et faciale antérieure, dans la veiiu* jugulaire externe, (tn cite des
faits dans li's(|uels un furoncb» de la icgion sourcilière se serai! compliiine de phlcbile du
sinus caMMiieuN.
Les vaisseaux I vni|)haii(pies. nés d'un i'l( lie réseau (|iii occupe les couclu>s
les plus siipei'licicllcs du dernu", cl dans Icijuel on observe tles Ironcnles d'un
calibre de II mm. I, se nuuilrant sur les ((Uipcs hislologii|ues de la région
connue de larges lacunes irrégtdières el béantes. \(Uil en majenre partie», avec
les l\in|diati(|iies palpi'hranx externes, se jeter dans lt*s ganglions paredidiens.
I'\l l'li:i!KS. 1U9
l'ii |M'lil Lirnii|ic ii('' (lu lidiil inri'-i-iriir (If l.i Irir du soiirril v;i se rciMlic, iiiii
;iii.\ lviii|»li;iri(|ii('s (II- la iiioilir iiilcnic ilrs |i.iii|nrri'>. ;i di-iix L^ani^lions
soiis-iiiaxillaii'cs siii' l('s(|iicls nous aiiiniis hn'iiiril a rc\i'iiir.
I,a plus ^rariilc iiarlic lies l\ iii|iliati(|ii('^ du sduiril si- icmlcul a deux liuiio l\ iti|)lialiijU('s
liarallcics signales par Kulliicr {/>(•///■. :. I.liii. l'Iiir.. X.W, 1H'.)!I) cl f|ir(m voit uaitic vers
la liiitii" iiiciliaiic au niveau de la lai-iui' du uc/. pour venir ensuite lon^iorlc luml inleriour
lin sourcil i>t se jeter : Tuu supérieur, dans les f,^anf;li(ins parotidi<Mis supérieurs ((tri-au-
liculaire); l'autre, iidV'iieiU'. daii^ les -aii:;li(Uis ])arolidions inférieurs.
Tous 1rs muscles du sourcil sont inncr\{Vs pai" les l'auicaux IVoiilaiix du ni'il
l'acial, (|ui les al)onloiit par leur l'ace jjroloudf. \a's troncs ner\"oux de (|uid(|ue
iuiporlaiice ne s'(d»s('i'veut dailleurs au sourcil que sur les deux laces ou dans
I iulerslice du plan uitisculairc de la ri'piou.
(Juantau.x iilels seusilifs, ils sont l'ournis par les deux nfM'f's Iroulaiix externe
et inleriu', apj)lii[ués sur le rebord de lorbile et situés, le premier à lui travers
de doigt do la ligne médiane (Merkel), le second en dedans du milieu de la
distance séparant de la suliu'e fronto-malaire le plan sagittal médian. I.a tête
du sourcil rei;oit encore des filets du nerf nasal externe (l)araigne/. et I.ahougle.
Arcliir. (I'i)j)hl(il inul .. IS(S'.I); la queue en reçoit égalenuMit du uerl" lacrymal.
D'ajirès i'ndise (l)ii' oln-rjh'iflil. Xcrri-n des A'o/</'es. lîerlin, IS'.l.'i) et d'après Zander (Ann-
liiiti. J/efIc. ISi)7), la (|ueue du sourcil pouirait en outre recevoir assez fré([ucininent des
lilets dos rameaux leniporo-nialaire et auriculo-teniporal, de luèine ([ne la tète se trouve
parfois innervée jiar des filets ascendants du nerf sous-(Ml)itaire. La tète et la queue du
sourcil aiu'aient donc fre(|ueniiuent une innervation tlouhle, et parfois même triple (nerf
lacrymal, nerf tenip(Uo-malair(> et nerf auriculo-temiioral au niveau de; la (|ueue).
D'après IJock et d'ajirès MecUel, il wk serait pas exceptionnel do voir un rameau du nerf
fionlal interne venir se distrii)uer à la tète du sourcil, après avoir traversé le sinus frontal,
sous la nuKiueuse de cotte cavité.
Nous n'avons pas à faire ici romlirvolon-ie de la région sonrcilière; lappelons toulefuis
i|\ie le développement de celle-ci aux dépens de la première fente lirauchiale rend compte
de la préseni-e relativement fréquente des angiomes et des kystes dermoïdes, notamment
clans la queu(> du sourcil.
PAUPIERES
Di"" fini lion. — Les paupières, organes de protection de l'u'il. sont deux
voiles inusculo-membraneux qui, étendus jusqu'au pourtour de l'orbite et
opposés par leurs bords libres, limitent entre eux une ouverture transversale
dont les dimensions en largeur varient sans cesse à cbaque instant, laissant à
découvert une partie plus ou moins grande de la face antérieure du globe
oculaire, sur lequel ces voiles se moulent et s'appliquent directement. L'ouver-
ture qui sépare les deux paupières porte le nom d'orifice palpébral ; à cbacune
de leurs extrémités, les deux bords de cet orifice s'unissent à angles aigus
([u'on désigne communément, d'après leur situation, sous le nom d'anfjlc
externe et d'angle interne de l'o'il, ou encore sous celui de coinmis^frrcs pal-
Itrlrralcx interne et externe.
[PILOU.]
1150 ANNEXES DE L'OEIE.
Les deux paupières sont : l'une supérieure, et lautrc inférieure. La pau-
pière supérieure est plus mobile et plus étendue que l'inférieure; c'est elle qui
recouvre la plus grande partie de la surface antérieure du globe, et cette partie
s'accroît encore elle-ménie quand le regard se dirige en bas, pour atteindre
son maximum, lorsque la fente [)a]pébrale est entièrement close, comme dans
le sommeil. Les deux paupières présentent d'une façon générale la même dispo-
sition anatomique; aussi suffira-t-il de n'en décrire qu'une seule, en signalant
au passage les quelques détails qui peuvent la différencier de l'autre.
Limiter. —- A l'état normal, les paupières paraissent se continuer sans ligne
de démarcation bien nette avec les téguments des parties voisines de la face.
Mais à l'état palliologi(]ue, dans les cas d'iedème ou d'extravasation san-
guine, on voit par le développement spécial de la tuméfaction dans leur région,
ces limites s'accuser nettement. C'est qu'il existe au-dessous de la peau des
paupières une coucbe de tissu cellulaire lâche, entièrement dépourvue de
graisse, et par conséquent non bridée au squel(>lte par des couches conjonctives
à disposition aponévrotique, comme cela s'observe à la face partout où l'on
rencontre des nappes de lobules adipeux; cette couche de tissu cellulaire lâche
favorise dans la région palpébrale, plus que partout ailleurs, les infiltrations '
de toute nature qui font saillir plus ou moins cette région et en accusent ainsi
nettement les limites (Merkel).
Le rebord osseux de l'orbite constitue également pour la délimitation ^\o<^
|)aupières un point de repère des plus importants.
D'ailleurs, pour la paupière supérieure, la limite naturelle répond en haut
au bord inférieur du sourcil, région où la peau, chargée de lobules adipeux,
devient plus dense et présente une autre structure.
Pour la paupière inférieure, les limites du côté de la joue sont bien moins
accusées, et se trouvent simplement indiquées par une sorte de dépression
transversale en forme de gouttière, dont l'axe représente un arc à concavité
supérieure embrassant la partie inférieure du globe oculaire; cette dépression
qui s'enfonce entre ce dernier et le squelette de l'orbite, est située au-dessus
du rebord inférieur de la cavité orbitaire, et est généralement connue sous le
nom de -s/Z/o» ijrbilu-pnii)(''brnl infrru'ur (Sappey). Ce sillon, parfois à peine
accusé, parfois même remplacé par ime sorte de bourrelet légèrement saillant,
est surtout apparent chez beaucoup de vieillards. Les auteurs allemands font
arriver la paupière inférieunMin peu {dus bas, jusqu'au sillnn JKCfO-palpébral.
sur lei|iiel lums rexiendrons jtiiis juin.
Du coté externe, sauf chez, les individus amaigris, les pauj>ières se continuent
insensiblement avec la ])eaM de la tcMupe; à un âge avancé on v aperi;oit des
|)lis lavonnés ap|»elés vulgairement jinlfi' il'oie: l'un d'eux plus aeeentué cor-
respond au lUjdinont pulpclnuil exlcrnc, que nous aurons à t-tudier plus loin
(Panas, Trfiilr ^/cs- indladiPS. des j/i^K.r\ t. IL Paris, ISU'i).
Du côté nasal, l.i liiiiite interne des paupières se trouve encore assignée par
le prolongiMuenl sM[)érieur du sillo)i urliiln-jniljn'ItfKl infr rieur, prolongement
([u'une corde transversale sous-cutanée saillante, répondant au /ii/ainrnt pnl-
pébral interne, ilunl il sera ([uestioii un peu plus lniii. divise en deux
parties.
r\i i'ii:i<ES. 1151
nniii'llKio)l>'. - - D'apivs V[\i-\is ( Anii/ilrs irorullsl ., mA. !I'( cl li;!; cl Arch.
/". (t/i/il.. ISSii), (|iii s'csl particiilirrciiiciil (icciipi'- des (liiiiciisioiis «ii- la |)aii-
|iit''rc sii[)i''ii('iii'(', il V aurait dans les incnsiiralitiiis de celle |taMpière deux
(■Icmciils à coiisidcici- : I" la dislance verlicale cpii sépare le Ixtrd lihre du
milieu du sourcil, l(U's(|ue l'u'iJ ('--l reruic ; li ' rexiension verlicale diuil la [)eau
de celle paupière est susce|»tiljle. l'our celle dernière nuMisui'aliou. qu'un
jiourra regarder citiuiue salisraisanle lorsque loules les rides de la j)eau seront
elTact-es, il lend la |)aupière. en liranl eu has sur les cils, et mesure, pour la
s(>c(inde lois, dans cette nouvelle allilude, la distance qui sépare le bord lihic
du milieu du sourcil. L'e.xtension verlicale ainsi ohlenne indique la quantité
de peau d(uit le sujet dispose pour l'ecouvrir la partie de la lace antérieure du
;.;Iol)e oculaire qui se Irouve cachée par la jjaupière supérieure, lor.sque l'o-il
est l'ernié. Le rapp<ut des deux dimensions verticales que nous venons ainsi de
déliuir renseig:ne sur le degré ])ossible d'occlusion des paupières. D'après
Kuclis. pour (|ue la l'ente palp('I)rale puisse, chez l'adulle, se l'eriner sans dil'fi-
cullé, l'exlensiou verlicale de la peau doit dépasser la moitié de la hauleur de
la pau|)ièi'e. I)ès ([ue Texlension verli<ale descend au-d(>ssous de ce (diillre, il v
aurait du lagoi)litalnios pouvant entraîner du larmoiement et de la l)lé[)liarile
ulcéreuse (Fu(dis). La hauteur de la paupière supérieure, qui mesure 12 uini. o
vers la lin de la première année, atteint son niaxinuini (2") millimètres) vers
l'âge de 20 ans; puis elle diminue dans la vieillesse par suite de l'ahaissemenl
du sourcil (Fuchs). La hauleur de la paupière inférieure che/. l'adulle est de
il à I"? millimètres seulement (Hidiel).
Forme. — La l'orme des paupières, essentiellement liée au volume et au
siège du globe oculaire, dépend aussi, jusqu'à un certain j)oinl, du mode de
conformaliou de r(U'l)ile. Suivant ([ue le globe de l'o'il paraîtra plus ou moins
propulsé, soit par suite d'un (lévelo[)j)ement moindre de la profondeur de la
cavité orbilaire, soit par l'accumulation dans cette cavité d'une i)lus grande
quantité de graisse, on aura des paupièi"es plus ou moins arrondies et plus ou
moins saillantes. Dans le cas contraire, les paupières paraîtront plus ou moins
rétractées. La forme des paupières dépend encore, dans une certaine mesure,
de l'état de tension plus ou moins variable des liquides remplissant le globe
oculaire, tension dont il est facile d'appi'écier le degré plus ou moins considé-
rable en touillant le globe oculaire à travers la paupière supérieure fermée
(A. Terson, Ennjclop. franc, d'opht., t. L 1903). Chez les enfants et les per-
sonnes à peau délicate, on peut voir vers le sommet de la voûte palpébrale,
lorsque l'œil est fermé, une voussure peu prononcée qui répond à la
cornée.
Couleur. — La couleur des paupières est généralement en harmonie avec
celle de la peau de la face ; celle de la paupière inférieure est souvent légère-
ment plus foncée que celle de la paupière supérieure. Cette couleur varie d'ail-
leurs suivant les circonstances et l'état général du sujet. Ainsi, d'après Wal-
deyer ((f/vV/V'-S/n/?/scA' llilh.. I), toutes les causes qui font varier la quantité
de lymphe contenue dans les mailles du tissu conjonctif lâche de la peau des
paupières amènent un changement notable dans la coloration de celles-ci.
Pour L. Dor {La fatigue orulairt', Paris, I89U), l'aréole palpébrale, surtout
IPICOU.]
1152 ANNEXES I>E LOKIL.
visible ;i l;i lalliitic. ne «Icvrail j)as rtrc enlièroiiioiil allriliiiét' au retrait de la
lymphe, mais plulAI à un vi'ritablo réflexe de pigmentation, consistant dans
la migration superdeielle des cellules chromatopliores qui deviennent alors
plus apparentes dans la zone entourant le muscle orbiculaire.
(liiez les sujets très hldiids. il n'est j)as rare de rencontrer au niveau du bord
libre des paupières i\n liséré byperémié. cjui donne à leur physionomie un
aspect assez disgracieux (Panas).
(liiez les individus aux joues colorées, la coloration rouge des téguments ne
s'étend jamais aux pau[)ièrcs. Généralement, même, elle ne dépasse jamais par
en haut une ligne horizontale menée par l'angle externe de l'ieil (Arlt, Arcli.
/'. (tplit.. IX(iH). Dans certains cas la coloration des paupières devient de plus
en plus foncée, mais beaucoup plus du côté interne que de l'externe (Merkel,
Anal. Toi». A. I, p. IS'i). Du coté externe il n'est pas rare de voir une légère
dépressi((n linéaire lisse qui, allant de la commissure externe des pau[)ières au
nrbord tcMoporal de la cavité orbitaire. semble prolonger dans cette direction
1(' bord libre de la |);iu|)ière supérieure. Au-dessous de cette dépression, la peau
l'orme une zone plus ou UKiins pigmeiilée de 2 à '? millimètres de lai'geiir.
(loM 1(11 itATioN i;xri':iui:i lu:. — On dislingue dans chaque paujjière. deux
faces : l'une antérieure et l'autre postérieure; deux hords : l'un adhérent et
l'autre libre; et, enfin, deux extrémités : l'une interne et l'autre externe.
Face anléfiriirc. — A la paupière inférieure, celte face, régulièrement con-
vexe dans tous les sens, répond au globe oculaire dans toute son étendue.
A la paupière supérieure, elle j)résenle deux parties hien distinctes dont
raspe<l varie sui\ ant (jue l'œil est ouvert ou fermé.
Si l'on examine dans tous ses détails la ])aupière supérieure d'un wW fermé,
on distinguera chacune de ces deux parties aux caractères suivants : l'une,
inférieure, à forme pour ainsi dire constante, et dont la fixité se trouve déter-
minée par la présence, dans la paupière, d'une lame fibreuse solide qui' nous
aj)prendrons à connaître plus tard sous le nom de (unie, est lisse, résistante,
moulée sur la face antérieure de l'oil et en contact avec lui : c'est la purtio)!
tarsalc ([(An jiaupière siipérieure(Henle) ; l'autre, supérieure, voisine du rebord
osseux de Idrbite el (|ii"on désigne pour cette raison sous le nom de portiim
orbiUfire (Meule), (>st simjilement culanée, indépendante de la fornu> de l'ieil.
puisqu'elle n'est plus en ra|>|)orl |»r(tfondément (ju'avec la graisse de la cavité
orhitaire vers laquelle elle se di'prime, légèrement concave et inclinée en bas
et séparée dans toute son étendue de la |)récédente par un sillon dont le grand
axe es! incurvé' en arc à concavité inférieure, sillon dont le fond arrondi repré-
senle jdiiiril une fosse : c'est le sillon orbilo-palpclnul ^xpcrirur (Sappey).
peu ap|)arent chez les sujets gras, hien man|ué au contraire chez les individus
maigres et dans les premières années de la vie. Chez la femm(\ la distance
([ui le sépare du sourcil serait nn peu plus grande (pie (lie/ riiomme (.Merkel
et Kallius, li rd/'c-Sdiniscli' Ihlh., 1. l'.KH). Sur l'o-il ouvert, la plus grande
|>arlie des deux portions tarsale et orbit;»ire. entraînées par h^ bord supérieur
du tarse, se déprimeni prorondcmeiil Ncrs la cavité de I orbite, el le sillon
orbito-j)al|)ébral supérieur devient dans ce cas un véritable jili profond, formé
par une grande étendue de la surface de chacune d'elles : la portion orbitaire
i
i'\iii'ii:i;i>
1153
a(»|);ii-;iil ;il(ii's rdiiiiiii' une soilr ilc IkiiiiitIcI I i;iii^\ ( l'^al mii'|)I(iiiiI);iii I le ;:l()lir
<Ii' liiil. iMiiincIcl ,iii-(l('ssniis (lii(|ii('i la |)oi'liiiii laisalc peut .se dissinmlcr
|ii('M|ii(' cil Idlalilc; ce liniin-clct s'a|>laiiil par nue Iraclinn cxci'f •('•(■ sur la [teaii
(lu IVoiil nu sdiis racllidi (In uln^(■le ridiiiai (lleiile).
I*ar ses deuN e\l n'inih-s. le sillim (irlulo-palpélHal siipi-rienr \ieut se jx-rdrc
iuscusihleineiil dans les li\i;iiiiieiils des r(''<!ions Noisiucs : en dedans, à 4 ou
y> uiillinK'Ires au-dessus de l'aiiLile inlerne de l'd'il ; eu deluns, nu peu au-dessus
de l'an^'le exicrne. au niveau de l'apupliN se de Tus inalaire (iii on le noiI parfois
se continuel' avec rnii des jdls de la |ialle (rnie.
I.a l'ai'i' aiili'iifuic de-; |i,iii|iicr('s csl rciiiari|iia lilc par li'> >illoiis cl lc> riilo iiiTuii
ilisi'iils |iiMir la |ilii|iarl clic/ rciilaiil cl cIk
s,7/„„ j„{,„~
p'tlj). (Irsr.
lioirrelet
sut. orbitn-
palp. inf.
L — Sillon ju(/o-
pal/j. asr.
122. — Silluiis (le la ri^-'iioii i)nlpcl)ralc
(ccil (lioil). (D'après .Morkel.)
(iliscivc iioi inalciiiciil. (ics sillons et ces riilc
raiiiillc, cxisleiil Idujimus chez l(^ vieil-
lard. Nous connaissons (ii'jii le sil/mi
(irliilii-iHiljirlirol iiifrrii-iir. (luire rc sil-
lon, on voil encore an-dessons de la
paiipic'ie iiilÏMienre, princi[)alemenl clic/
l(>s individns (l'un cerlain à^-c. un aulic
sillon ipii sit'^'c an niveau du icliord
infciienr de l'orliile. Arit, (|ni, le pre-
mier, l'a ilecril, lui donne le nom de
sill(i/i ji(;/n /iiil/irhni/ et Iiii recoiiiiail
deux parties : ruuc.ascendtinle, formant
un are de cercle dont la concavilt' rc-
iiarde en hnnt et en dehors, r(''pon(l au
hord inlerienr de la ])orlion cutan('e i\[\ miu>c1c orhiciilaire: raulre. descenduiite. concave
en hani cl t'w dedans, commence en liant vers le bord inft'rienr du lii;ament palpebral
externe, el vient en bas, vers le milieu du bord adhèrent de la paupière inférieure, se
réunir il la jiarlie ascendante (]u'elle n'atteint ce]tendant pas lonjonrs : la jiartie descen
liante répond au bord interne dn nuiscle petit 7.y^omati(|ue.
Chez renfanl. le sillon orbito-palpébral inférieur n'est représenté (|uc |iar une simple pou I-
licre peu ]>rofonde : il iTapparail bien neltonuMil ipie vers le milieu de Tàizc adulte; dans
la vieillesse, par suite de la voussure que birmc la |)artie iiifcrieuic de la paujiière, il
devient encore plus accusi'-.
On jient encore obser\('r sur ehai|ne paupière nn autre pli transversal à ](eu prés paral-
lèlement snper|)ose nn bord convexe dn tarse et (|ui, ayant son point de départ au-dessus
ou au-dessous dn lac lacrymal, suivant la paupière considérée, forme un arc de cercle con-
centri(pie à la fente i)alpébrale ouverte, el vient se terminer eu dehors au niveau du liga-
ment jialpébral externe. A la pau])icre inférieure, ce dernier sillon peut parfois être double:
son existiMicc serait des plus constantes : on rapei(,-oit déjà chez les enfants d'un certain
à,ue. et son ixtint de dé|)art. du côté interne, coirespondrail au jioint lacrvmal (Kimipstcin,
l!('!lr. :.. Aixjciilirilk.. XXV, [). 4l(i. IS'Jti).
Les plis horizontiuix des j)auj)ières j)araissent d'ailleurs se multiplier avec Fà^e: et, à
une période avaiu^ée de la vie, il vient encore s'y ajouter des rides verticales ou obliques,
(jui. coupant les plis précédents, donnent lui aspect gaufré à la peau des paupières.
Dans la vieillesse, le lii>ament large des paujjières, ([ue nous étudierons plus loin, perdant
son élasticité, se laisse refouler par la graisse de l'orbite, et la portion orbitaire bombe
alors beaucoui) plus en avant, surtout dans la région située immédiatement au-dessus de
fangle interne de r(r'il, région qui, dans le jeune âge, apparaît ("omme la partie la j)lus
excavée des paupières: la saillie i[ui se f(»rme dans cette région s'accentue encore dans 1(>
regard eu bas (ArIt).
Fitce postéricupc. — Cotto lace est fonmV par la conjonctive : nous v revien-
drons plus loin dans un eliapiire spécial.
hJ.ctréinitrs. — Les extrémités ou comjnissure>< des paupières se distinguent,
d'après leur situation, en interne et externe. Au niveau de la commissure
interne, la peau se trouve soulevée par une petite saillie transversale due à la
présenc(» du tendon sous-jacenl du muscle orbiculaire. La commissure externe
rOUtlKll KT CIl.Mtl'V. — \'. 73
[PICOU.]
1154 ANNKXKS HE l.di:!!..
répond au contraire à nno h'-^rrc dépression linéaire dos téguments parfois
léfièremcnt pigmentée, obliquement dirigée en has et en dehors, et surmontée
de petits plis transversaux qui se creusent de plus en plus avec l'âge.
Bord wlhrrcnl ou honl orhilairr. — Il répond .iiix limites j)éri|ilirTi([iies
des paupières, déîjà décrites. Le bord adhérent de chaque j)aupière di-passant
le niveau du cul-de-sac conjonctival correspondant, il s'ejisuit que chaque
bord adhérent répond profondément aux parties molles de l'oibitc dont le
sépare le ligament large des paupières.
/?o/y/ libre. — Les deux pauf)ières sont opposées par leurs bords lijjres qui
|MMivenl s'é(!arter l'un de l'autre, laissant ainsi à découvert la plus grande
partie de la face antérieure du globe, et limitant alors une ouverture à grand
diamètre transversal communément désigné sous le nom d'orifirc palpébral,
ou au contraire se rapprocher au point d'entrer en contact par toutes leurs
parties, ne laissant plus alors entre eux ([u'une simple fente connue sous le
nom (\p fente pa/}3ébra(e. Les deux extrémités interne et externe de l'orilicc
palpébral sont généralement décrites sous 1(> nom i\''ntf/b'< rb- l'o'il .
Le bord libre de chaque f)auj)ière, long environ de M) millimètres (Lusdika).
présente une épaisseur de 2 millimètres. Sur l'n-il ouvert, chaque bord libre
forme une coui-bc s"opposant par sa concavité à (•elle du bord opposé. <Jnanil
les paupières sont complètement rapprochées, les deux bords libres accoles
forment une ligne légèrement concave en haut.
Chaque bord libre comprend deux ixulions sépai'ées Tune de l'autre par le
tubercule lacrymal (papille larri/iuah' d'un grand nombre d'auteurs) : l'une,
interne ou lacrymale, située en dedans de ce tubercule, et représentant seule-
ment la sixième ou la huitième i)artie de la longueur totale du bord libre;
l'autre, externe ou bulbaire (A. Terson), située en dehorsdu même tubercule (^t
en rapport plijs immédiat avec le globe de l'teil.
A. l'oitiioN i.Aciiv.MAi.i:. — V'nire le tubercule lacrymal, situé à .'"» millimètres
environ de l'angle inf(Miu> de l'nii. et cet angle, les bords jialpébraux. lisses et
arrondis et dépourvus de cils, s'écartent l'un de l'autre en formant chacun une
courbe. Au niveau de l'angle interne de rieil, ces deux courbes, au licni de
s'unir à angle aigu, se conlinuenl entre elles en formant là une sorte de
sommet arrondi, concave en dehors, comparable au sommet d"uu(> idlipse.
L'espace semi-elliplique (|u'elles embrassent ainsi est désigné i)ar un grand
nombre d'auteurs sous le nom de bu- lacrymal \ le fond de ce lac se trouv(>
occupé par la caroncule lacryntule et le repli semi-lunaire de la conjonctive
un nidimeul de la iV paupière des vertèbres inféritMirs. el chacun des bords qui
le circonscril renferme^ dans son ép.iisseur les C(mduils lacryinaux.
U. PoitrioN m i.itAUu:. — Cette portion, (jui com|ir(Mul environ les 7 huitièmes
A\\ bord libre, présente deux lèvres et un interstice, large de '1 millimètres,
(ju'une /v'^i^rà»; linéaire intermaryinale {\. Terson) divis(> lui même en deux
parties : l'une antérieure ou ciliaire, cl Taiilre postérieure, corresptmdani a\i
tarse et aux glandes de .MiMbomius.
La lèvre antérieure, souvent émoussée, se conlinui- avec la peau: la lèvre
post(''rienre, Iraucduinle, avec la conjonctive. (Jiiaiit à l'inlei-stice. il nlTri-
i'\i i'ii:i!i':s. 1155
l'aspect (riiiic [H'Iilc siiil'acr |il;mc (|m rcLiai'flf t'ii liiiiil cl un |)cii en ;i\aiil. sur
la j)aiij)iri'f inriTiriii'c ; en \>;\^ cl un [icii en arriôrc, sur la j)aiij)iôr(! sii|M''i'iciii'f'
(Sa|»|»('v). Mans rdal irorclii^^Ktii dc^ |taii|nrriîs, oos deux siii-raci'S, iiiliinrinciil
a|)|)rKni(''('s rime ((iiiirc raulrc. ne laissent alors en arrière, mire leurs bords
|)(»slérieiirs et la l'ace anli rieni-c d(i i;lol)e oculaire, aucune sorte d'espace.
L'espace prisniali(|ue luni^iludinal di'cril anlrefois entre les lèvres postérieures
des liords libres des paupières fermées et la lace antérieure de l'o-il, sous le
nom de riri/s lacri/iiin/l^. par Hoerliaave. V. Pelif. Winslow et Zinn. ne
saurait pai' conséquent èlre admis.
Sur la /('vrc (intérieure du bord libre s'implantent ohliipiemeni des j)oils
plus épais et plus raides que eeu.\ du sourcil, plus lonps vers le milieu qu'au.x
extrémilés des paupières, moins Ioulîs à la paupière inIV'rieiire (pià la supé-
riinii'e. D'après Moll {Arch. /'. lijibl., 18^)8), les plus lon^^s mesureraient, à la
pauj)ière intérieure, de ('• à 8 millimètres, et à la supéi'ieure, de 8 à 12 milli-
mètres, (-es poils, coloi'és comme ceux de la léte, relativement |»lus lon^s chez
la femme el chez l'enfant que chez l'homme adulte, ne sont autres que les cZ/n.
Leur implantation ne se fait pas sur une seule, mais l)ien sur deux ou trois
rangées irrégulières, occupant vers la lèvre antérieure du hord lihi-e une bande
de 2 millimètres de largeur ])Our la paupière su|)érieure, et 1 millimètre
environ pour l'inférieure. Cette bande enq)iète davantage, tantôt sur les tégu-
ments extérieurs de la paupière, tantôt au contraire sur le bord de celle-ci.
D'après Sappey, on compterait 100 à 120 et même LJO cils pour chaque pau-
pière. D'a[)rès Donders et d'après Moll, leur nombre, à la paupière inférieure,
ne dépasserait pas 50 à 75. Près de l'angle interne de r(eil, ils deviennent plus
fins et plus clairsemés. Enfin, à la paupière supérieure, ils seraient beaucoup
moins écartés les uns des autres qu'à la paupière inférieure (Merkel). Les cils
décrivent une légère courbure, concave en haut pour la paii{)ière supérieure:
en bas, pour l'inférieure. Dans l'occlusion des paupières ils se touchent donc
par leur convexité, mais sans pénétration ni entre-croisement apparents. D'ail-
leurs, bien que leur base d'implantation occupe une surface longitudinale de
2 millimètres de largeur sur la paupière supérieure, et 1 millimètre sur l'infé-
rieure, leurs pointes se rapprochent en avant de manière à n'occuper qu'une
seule ligne sur chaque paupière. Les cils de la paupière inférieure étant plus
fins, se laissent légèrement déprimer vers le bas par ceux de la paupière supé-
rieure, lorsque l'o-il est iermé.
D'après E. Berger (.Ina/. norui. et palhol. de ('œil, Paris, 1893), la peau,
en dedans de la caroncule, pourrait quelquefois présenter des cils aberrants,
et Wicherkiewicz rapporte un cas dans lequel chacun des bords de la portion
lacrymale (angle interne) portait de 10 à 12 cils.
La lèvre postérieure du bord libre est remarquable pai- la présence, en
avant d'elle, d'une série régulière de 25 à 30 petits pertuis représentant les
orifices des glandes de Meibomius. Cette lèvre n'est pas toujours tranchante:
elle peut en effet légèrement s'arrondir dans certains cas, et l'existence d'un
rivus lacrymalis capillaire deviendrait alors possible (^lerkel et Kallius,
Gràfe-Sdmisch' Hdb., I, 1901).
L'interstice ou espace intermarginal présente, nous l'avons déjà vu, une'zone
remarquable par l'absence de toute formation spéciale, zone essentiellement
73.
[PICOU.]
1156
\\M-:.\i:< liK Lni;iL.
chirurgicale, comprise outre la zone ciliaire en avant et la zone nieihomienne
en arri«"'re, et désignée par A. Tersonsous le nom de réfjion linraire intcrmm-
(jlnale.
Dans la iiiajuriti} îles <-as. il existe cxaclciiieiit an milieu «le l'espari' iriterriiar;.'-iiial un
sillon lonfiitndinal i)en niai([U(' et (ilus constant à la paupirie supérieure, parfois simple-
ment indiqué par une li^>-ne Itrune plus ou moins pi,2-menlée et parallèle aux deux lèvres
du bord libre. C'est le sillon inlennafffintil (Frenkel, de Toulouse. Note manuscrite du
professeur (>harpy), sidcus inlennaryinalis de H. Grcef (Der Ben der Aufjrnliiler, Breslau.
1!)02).
l'Ki. ~2'\. — Orifice palpébral tra-
versé par une ligne horizontale
passant par l'angle interne de
l'œil (œil droit).
(".. UiuficK l'Ai.i'KUiiAi. i;t a.\(;i-ks dk l'œii.. — Sur un n'il compli'lcniont ouvert,
cet orifice, limité par les bords libres des |)aupières, présente une forme qui
n'est pas absoluuu'nt svmélriquc: en effet, la
lonrhe formée par chacun de ces bords atteint
sa plus grande hauteur, plus près de l'angle
interne que de l'angle externe de I'omI à la pau-
pière supérieure, cl plus près au contraire de
l'angle externe que de l'interne à la paupière
inférieure. I>e rayon de la courbe formée par le
bord libre de chaque paupière est : pour la supé-
rieure de le» mm. o, et pour l'inférieure de 22 mil-
limètres (Merkel). l*ar suite de la différence qui
existe entre ces deux courbes, 1 orifice palpébral
se montre fréquemment^conformé en amande.
Des deux points de jonction des courbes limitant l'orifice palpébral. ou. en
d'autres termes, des deux aïKjles île l'œil, l'externe, légèrenu^nt plus élevé que
l'interne, dépasse de 4 à ('» millimètres le niveau de celui-ci.
L'orilice palpébral mesure .î centimètres de long (Luschka, Sommering) sur
I centimètre et demi de large; très souvent cependant sa largeur ne déj)asse
guère 10 à 12 millimètres. Chez la femme, ses dimensions sont plus |)etites que
chez riiunime: chez l'enfant il oITn^ une largeur presque égale à c»dle de
l'adulte, mais avec une longueur plus faible; d'où l'aspect jtlus arrondi de
l'orifice palpébral dans les premières années de la vie.
Ces dimensions sont d'ailleurs, à quel(iues millimètres ju-ès, îles plus
variables: elles peuvent en elTet. jus(|u"à un certain point, dépeiulrede la pusi-
tion de la Icnlc ])al|irl)iale qui. chez ceitains individus, fera paraître l'u-il plus
ou moins petit. sui\ant(iue ictte l'ente sera plus ou moins basse; de nuMue la
situation |>lus ou moins proéminente du globe de l'ieil peut faire apparaître
plus ou moins arromlie la l'orme tic ronlice palpébral.
D'après Ivanowsky {('Dir/rèa '/c.s- nulnr., Moscou, 1890. vol. \(.\', sert. daiUlirop.. vol.
Xl.\), chez les peui>lades de l'exlrème Nord (Tcliouktes. lakoutes. Touirouses, Oslia<|ues.
Sanioièdes, Lapons, Ksi|uiniaux). rorilice palpébral serait beauctuip plus petit que dans les
autres races liumaines; il atteindrait par contre ses plus grandes dimensions chez les habi-
tants des pays chauds voisins de réi|ualeur. Dans les contrées interinciliaires lomprises
entre le pôle et ré(|uateur, les divers bouleversements historiques ayant produit un mclang^e
lie toutes les races et de tous les ])euides. il n'existe plus de lien de transition entre la
forme de l'orilice i)alpébral des peuplades de l'extrême .Nord et celle que présente Touver-
ture juilpébralc des indigènes des régions voisines de l'eiinaliMir.
t'.be/. les Mongols, l'ouverture palpébrale, petite, olTre nne obliquiti* en haut et en dehors
plus gramli' ipie dans toutes les autres races, ('ette obliquitc, qu'on peut idiserver chez lon>
r\i i'ii;i!i:s
1157
l'u;
— (Kil moiipji (ii'il (lioil).
(Ii"ii|irc> Mcrkf'l.)
les ropivsciil.iiil- lie l.i i.ici- j;iimt>. .iiiiail, d'.ipri'S MoinliiTc {Mrni. ilr In Sur. (l'nnllnojiol.,
IS7.")). une v.ilciii iiioyium- de 4",'.)". Kiic csl suiivciil i)c;iii<iiii|> plus .ipp.i renie ipie léelle.
el (lue siiiliiiil il la préseiii-e d'une sorte de bride
semi-lunaire cutanée i|ui recouvre l'arifile inteino de
l'œil et le lac iacivrnal et qui, née des téguments
de la portion orliitaiie île la pau|)ièro supéiicuie,
vient se perdre en lias iiisensihleinent dans la peau
de la joue et de la face exteine du nez. C.etli' liiide
a reçu de Kollmann ( Irrlimi'll. dcr iinlurf. (Jcscllarli..
VII. .t, Hasel, I8S4) le nom de pli iiuirt/iiidl. Véfii-
ritiilliii!< des oculistes n'en serait (|uc l'exapératicui
j)atli(dopi(iue. Son bord libre vertical, concave en
ilehors, bien net au-devant «le l'anpfle interne de
ro'il. se perd insensiblement, en liant sur la peau
de la portion orbilaire de la paupière supérieure; en
bas sur celle de la joue et du ne/.. (»n [leut souvent.
par la traction exerci-e eu dedans et en liant, aiiivei'
il elTacer ce pli coinplèlenienl.
Pour .Metsclinikoir (Xellsrhr. f. Ll/ni<,/., IS74). la
bride i[ni caractérise l'œil mon;L:ol ne serait ipie la
liersistauce d'un caractère particulier à l'enfance el
qu'on |)eut plus ou moins observer dans toutes les
races, caractère qui irait s'atténnant avec l'ài^e pour
disparaître même entièrement chez le vieillard. Mais
Deniker (/ici-. d'Anlhroinil.. 1883) a i>u, chez les Kal-
mouks, constater au contraire sou absence dans le jeune à^e et sa présence cliez l'adulte.
D'après Drews (Arvli. fiir Aulluii/ml., 1809). les enfants qui, à leur naissance, ollrent celte
particularité, présenteraient une sorte d'aplatissement de la racine du nez.
L'œil monfîol oiïre encore un autre caractère : c'est une sorte de boursondure de la partie
de la paupière correspondant au tarse, boursoutlure plus accentuée à la paupière supé-
rieure, et qui a pour elTet de renverser eu dedans les bords de l'orifice palpéliral.
l/diilicc palpéliral iliul encore être étiulii'- dans ses rapjxirls avec le rehiml
osseux (le l'orMle et avec le jflol)e oculaire.
L'extrémité externe de cet orifice ou finulc i:iicrnr de l'uil se Inmve située à
5 ou 7 niilliuiètres du rel)ord osseux de lorbite et à I centinirlre de la suture
fronto-inalaire (Merkel ).
Des deux l'xtréuiités de l'orilice j)alpé!)ral ou (Oif/les de l'œil. Vcuicrne. formé
par la rencontre à anjrle ai^iiu des deux bords libres des paupières, entre seul
en rapport avec le globe ocidaire, au niveau de son crrand équateiir ; Yinterno.
arrondi, en reste séparé, connue nous l'avons déjà vu. par un intervalle de ") à
7 niilliniétres. nuelquefois cependant laniilc externe hii-niénir n"aii'i\erait pas
jusqu'au «zlobe (A. Terson).
Le centre de la cornée dans le reiiard direct en avant, se tient à ]»eu près à
égale distance de ces deux angles, tjuanl anx bords palpéliraux. l'inlérieur
arrive au niveau ou reste le plus souvent au-dessous du bord inférieur de la
cornée; le supérieur recouvrirait toujours, au contraire, un faible segment
supérieur de celle-ci, segment dont la largeur peut aller de I demi à 1 milli-
mètre (Merkel).
Ces rapports, toutefois, n'ont absolument rien de constant. Bien des sujets
en elTet, surtout ceux qui ont les yeux proéminents, ont la cornée entièrement
découverte par la paupière supérieure, à l'état de moyenne dilatation
(A. Terson). Ceci se voit fréquemment chez les individus maigres arrivés à un
âge avancé.
Le développement de l'orilice palpébral n'est nullement parallèle à celui du
crâne. Fuchs, qui a étudié ce développement, lui distingue trois périodes qui
IPICOU.
1158 ANNEXES DE LOKIL.
s'étendent de la quatrième année de la vie à l'âge adulte : au moment de la
naissance, sa longueur mesure 18 mm. ") ; de 4 à 8 ans, cette dimension est
de 24 mm. 3; de 8 à 10 ans, de 2') mm. 4: au delà de 10 ans, elle offre
la même valeur que clie/ Tadulle.
Quand les deux paupières se uiettenl eu (((iitaet jtar leurs jjords libres, dans
toute leur étendue, comme cela a lieu, par exemple, dans le sommeil, Torifice
palpéhral se transforme en une fente, la fente
/jal/jchrale. Cette fente à j)eu près linéaire,
^ rormaiil une courbe transversale à concavité
sii|»érieure située au-dessous de la ligne hori-
:^^ /.oiitale passant par les deu.x angles de l'œil,
< ^'FWi?P^ commence en dedans par une extrémité arron-
die, pour venir en dehors se terminer en
Vir,. 72.J. — Posiiiiiii de la lenic pointe. Sa forme est celle d'une 8 italique
palpcbiale par rapport à une lig. 10 (i-^g allongée couchée transversalement. La
horizontale passant par l'an'ilc , i i, , , i , . n i • . i
interne de lœil, dans rocclusion ^oud)e de 1 .^ repondant a 1 angle mterne de
des panpières (itmI droit). l'œil, concave en has, est la plus courte; elle
ne s'étend guère au delà de la portion lacrymale
des bords libres et se trouve généralement située un peu au-dessus de la ligne
horizontale passant par l'angle interne de l'œil. La deuxième courbe de l'.S',
beaucoup plus longue que la précédente et concave en haut, se trouve dans sa
totalité au-dessous de cette même ligne à laquelle l'extrémité externe elle-même
reste inférieure de 2 à 4 millimètres (Merkel).
Dans Focclusion des paupières, l'extrémité interne de l'ouverture palpébrale.
lixée par le tendon du muscle orbiculaire, reste à peu près immobile. Il n'en
est pas de même de l'extrémité externe qui, comme nous venons de le voir,
doit s'abaisser d'un di'uii-centimètre; dans ce mouvement, le bord libre de la
paupière inférieure, pour venir au contact de celui de la supérieure, parcourt
un trajet de 2 à 3 millimètres à peine (Merkel).
La fente palpébrale répond au bord inférieur de la cornée, si bien que
celle-ci, sur un (eil fermé, se trouve entièrement cachée par la paupière supé-
rieure.
Co.Nsri ri rioN ana ro.xuQi i:. — Les paupières, dont l'épaisseur égale souvent
"i millimt'lres au niveau du Ixu-d libi-e, et va en augmentant au fur et à mesure
(|u'on se rapproche du bord de l'orbite, de manière à alteiiulre danscette région
le double de sa valeur initiale, présenleiil dans leur sirnctnri' six couches
essentielles qui sont, en allant d'avant en arrière : I" la peau : 2" une épaisse
couche de tissu cellulaire lâche; '.\' le muscle orbiculaire des pau|)ières plongé
au milieu de celte coucbe; 'i" un plan libro-i'laslique ((unpreiiani le tarst\
le ligament large des paupières et le tendon du nuiscle releveur (ce dernier à
la paupière suj)érieure seulement); 'i" une couche de libres musi-ulaires liss(>s.
mais seulement dans la portion orbitaire des pau|)ières; (>" enfin, une eourlie
nuiqueus(> (|ue nous décrirons à part sttus le nom de rnnjnnrfivi'.
Le bord libre, avec ses formations glandulaires et sa structure un peu spé-
ciale, fera l'objel d'une description particulière.
1" Peau. — Elle est Une cl 1res mince: son épaisseur dépassi> rarement
I'\l l'IKHKS. 1159
I iiiilliiiii'l l'r. Mlle fsl CM iiiilrc I la ii^|i,'i rrii le ri l.ii-»' plus mi iiiiiiii^ .'i|>|)ai'.')ili'('.
«laiis If retrait de la Iviiijtlit' *lii lissii rclliilaiir ^<»iis-jac('ii(, retrait lie à la
laliLiiie un à eeilaiiis élats aiioiinaiix. la culdialiuii des parties situées plus pro-
!<ili(l('iiieiil ( \\ al(le\ cr) : elle/ (|iiel(|iies su je|s nu la Noil à uue eerlaine di-lauee
du liord liiuc. suide\ée par les jieides veines des |ian|»ières.
Klle esl exlérienrenieiit lecuuNcrfe diin lin duvel, assez, rare d "aillenis.
an(|uel sniil annexées des glandes sébacées |»eu \ olmnineuses, jiliis petites à
la paupière inlérieure (pià la siipi-rienre. E.xreplionneileuieiil. nous avons pu
reneontrei', dans la peau de la porlion orhiiaii'e. (\('< glandes séliaeées indéfien-
danles. I,es glandes siidoiipaies soiil |ieliles el |ieii ik milireiises.
Les papilles du denne. toutes \ asciiiaires. son! généraleinent eourles. sanl'
<lans la n'-gion du Itord lilire où on les Irouve heaueoup plus dév(dopj)ées.
Les lilires élasli(|nes <(inl Unes el ])eii nonihreuses. surloul à la paupière
inférieure, (lepeiidaut Seeehi (.IrcA. /'. Ui-niiutnl. /ni'/ Sijj//il/is. XXXiW .!.
ISU(j) et A. AUieri {Annali di OlIoliDoloi/ia, XXVII. 4, ISiJS) ont pu noter
l'existence constante d'un réseau sous-épithélial très serré, qui devient surtout
«lense et ahondant dans le voisinage des cils, autour du rnllicnle de cliaciin
desquels il forine un très riche lacis.
\N aldcycr signale dan-; la j)eau des paupières Texisteuce de cellules piomeu-
laires, plus nonihreuses chez les hruns (|ue chez les hlonds. et renferniani un
pigment dont la coloration varie entre le jaune d'or et le hrun. Ces cellules.
<[u"ou rencontre surtout dans les couches su])erfici(>lles, existent également
dans les tractus de tissu con- ^
joncliriàche,accomj)agnant dans . r •%
la profondeur les vaisseaux et _ Hehord orhii.
les follicules pileux. Certains - Graisse orbii.
(L. I)or) les désigni'nt sous le M. i-dcoeur
nom def/i)'nmafo])/iores, et ioni Y-^. '
jouer à leurs miaralions un rôle \ • ' \
important dans les changements V-;'
, 1 <• 1 • Tcndoii relev.
ne coloration des paupières. ,
Inset-l. tenditi.
2" ('OKcht' <li' li'^Sn ri-l/ulairc \r'^~ Ol. snAonp.
làclii'. — Klle est 1res élasti(|ue, -W
se laisse facilement distendre par '^.-
les épanchements de la région
et permet à la peau des paupiè-
res (les mouvements très éten-
dus, grâce auxquels on peut "W^^ i,v. ,»/.
facilement plisser celle-ci dans
tous les sens, mais surtout dans llmoU
le sens transversal. Au niveau //
<le l'angle externe de l'œil ces f.c 720. - Coupe sagittale de la paupière
mouvements cessent d'être pos- supérieure. (I)"après Aferkel.)
sihles; car il existe à ce niveau
une adhérence assez intime entre le ligament latéral externe et la peau,
adhérence telle que les épanchements limités à la partie externe de l'une
73..
iPICOU.\
;ii_ \f.-;i..
1160 ANNEXES DE L'OEIL.
des deux |)aii|)irirs ne pcinnil (iii'cxccjiHiinm'Iloiiiciil l'iaiicliir ce lig-aineiit
[)oiir passer dans laulre. On ne rencontre jamais dans cette couche de
tissu adij)eux, sauf lont à (ait ;i la périphéiie. le lonp- des vaisseaux et des
nerfs, et encore en Ims priilc (|iianl ih' : nue scinitialile tiainée de lissu adipeux
peut s'ohserver dans la rriiion du hord lil)re, le \(>u<s de l'artère formant l'ar-
tère interne du tarse (Moll, ^lerUel). A. Terson signale en quehjues points la
présence de flhres musculaires lisses dont l'insertion au derme fixerait la
stabilité des plis de la ])eau, disposition essentiellement favorable au bon
l'onclionnement d(; celle-ci dans les mouvements d'abduction des paupières.
l'iofoiKlciiiciil, le lissu cellulaire h'u-he des paupières, mais juiiicipalenieut celui ile la
paupière sui)érieuie juès de rangle inleine de l'œil, se continue à travers les plans sous-
jacents de la répion par les oridces vasculn-nerveux du lif;anient larpe des paupières, avec
le tissu cellulaire làclie qui s'étale au-dessous de la conjonctive du cul-de-sac: ce dernier
est lui-nièiu<' en conituuuication avec les grands espaces lynipliaticiues (capsule de Tenon»
entourant le plolie oculaire et le nerf optique et comniuniciuanl eux-mètnes à leur tour, pai-
des voies s('condaires, avec Tespac-e sui)raclioroïdien el l'espace interv;ig-inal du nerf de la
vision. Ces faits bien connus des patliologistes ont été ni's en évidence jtar des injeclinn>
sous-conjouclivales d'une solution stérilisée d'encre de Chine, pratiijuées près du liord de la
cornée sur des lapins albinos, par .Mellinger et Hossalino {Arrhir. fur AuQenlieill;., .\.\X1).
Ces injections (|ui ineltent 4 ou 5 heures pour dilTuser dans toute l'étendue de la conjonc-
tion oculaire n'ajtparaissent (|ue le lendemain, à la partie interne de la paupière supérieure
après avoir c(iMiplètemenl envahi les espaces périiiuliiaires.
3" Cour/ie musculaire. — I^longée au sein de la couche précédente, elle est
formée par un muscle ajjlati, à fibres circulaires, le m. orhicuhiire des; pau-
pières qui nous est dé^jà suffisamment connu (voy. ^Ivdloi.ii:). Ce muscle,
formé de faisceaux isolés, disposés sur un, deux ou même trois plans, princi-
palement au delà du tarse, est divisé par Gad [Bcitr. z. P/it/siol.. Fetschr..
f. A. Eick., IS!IV)). dans sa partie palpébrale. en [un'l'um /ii''rilni.<iilc *'[ purlion
épita r^dlc. Le faisceau le plus interne et le plus volumineux de celle-ci. sous-
jacent au bord libre dont il reste distant, et en rapport avec les bulbes des
cils et les grosses glandes de la région marginale, est cmmu sons 1»^ n(»m de
Duc^cle. cilidire de Riolan, et la partie la jdns reculée de <e muscle située
au-dessus de la lèvre postérieure du bord libre, en arrière des conduits excré-
teurs des glandes de ^Iciliounus, est désigné (|iii'l(|U('rois sous celui de portion
siihlarsalc du muscle ciliaire (Moll).
Enfin, rappelons l'existence, du colé nasal, du muscle laiivuial postérieur
ou iiiKxrIf lie Ihiriirr {l'Iiilndrl i,liia Jtmrji., IH^'i), muscle antérieurement
signalé par Duverney [L'art île di^^xéqxer na''lhodiiiiifiin'i\l lr.< mu^clrs du
corps Intrnain, etc, Paris, ITi'.l).
Muscle de Horner. — KIodl (.l;r/(. /". miUiKsk. A, ml.. Ml. IS'.llt) ticcril à ce muscle
trois couches principales (|ui sont, en allant de la itrofoiuleur vers la surface : l'un fais-
ceau musculaire naissant de la moitié inférieure tie l'os lacrymal, et dont les libres conver-
gent eu dehors pour venir se continuer dans \v bord libre de la paupière supérieure; 2" un
faisceau prenant surtout son origine sur le tendon relléchi <lu muscle orbiculaire, el dépas-
sant par son bord inférieur le faisceau i»récedenl; ce faisceau assez larg-e pénètre par ses
libres les plus élevées dans la paupière supérieure, et jiar les plus basses dans l'inférieure:
ses libres moyennes s'enlre-croiseul de telle smte ipie les inférieures jiassent dans la jiau-
|)ière supérieure, et récipro(|nemenl : :{' eu avant du plan musculaire précèdent existe
encore un autre petit faisceau t|ui provient de la moitié sujierieure de la c ré le tle l'os lacry-
mal el, par (|uebines-unes de ses libres, tb> la face du lendiui relléchi en rapport avec la
]iaroi postérieure du sac lacrymal et parfois même tIe i ctle paroi: parmi ces dtMuières.
celles de la pan|)ière inférieure font fréquemmeni dèfaul.
i'\i i'ii;i;i;.s.
1161
ri(i. 727. — Musclo i\r \\<
nier.
\'('|-S le liniil llliic ili' ili.M|lir |i,ill|ili'ic. le laiM' >c|i,iir ni ilcilX ciillclics Ics llliTCS (lll
imisclc lie lliiiiH'i : riiiic, .iiilrrii'uii' mi -uiis-ciil.uicc, -r rniilninl a\L'(; le icste du iiiiiscle
uiliiniliiirn; l'aiilie, poslérieiiio ou soiis-cmijuiiclivale, liv- .liuite, vu so coiiliruier avei- la
liiirliiiii siii)lai'sale ilii iiiiiscle ili> Kiiilaii.
I,a |)au|ticre iiilerieuir riani inoiiis élevée
(|iie la siipei'ieiiic. le inii^i le île lliiciier
oiivdie dans celle-ci la iiiajeiire |iarlie de
ses lll. les.
D'après Kliidl i|iieli|iies-iiiies des lilires
du muscle ciliaire les plus rap|U'ncliées
du hiiid palpelual se coiupoiioraieul de-
là luauière siiivaule : les sous-coujunc-
livales furrueraieiil des arcades à cnuca-
vilé postérieure, enihrassaul fii avaul
les l'ollicules des cils; les souH-culauees
vieudraieut efialerucut décrire autour des
l'ollicules des cils, mais sur leur côté
postérieur, des arcs a (uiicavile anté-
rieure, (iesileu.x ordies de libres. s"eiitre-
croisant sur les laces latérales des l'olli-
cules en (piestion, formeraient autour
(Teu.x comme des sortes d'anneaux unis-
culaires complets, lùilin daiués le nu''me
auteur, (piel([ues-uues des lii)res sous-
conjonclivnles se ]>orteraieul eu avant,
eu passant entre les c(uiduits excréteurs
des glandes de Meibomius, autour des-
quels ou [es voit mènu' fréipiemmeut
former de véritables anses. Krehbiebl,
en IS7S (Die Miiskiildlnr ilrr l'In-niicmuerjc itiul fier Augenlidcr, .Stuttgart) avait déjà l'ait
la même observation.
Nous signal(M'ous également la pr(''sence inconstante du muscle hici'i/ninl dulrrii'in-, ipii
naît du tendon direct du nuiscle orbicuiaire et s'applique sur la face antérieure du sac
lacrymal : Arll le désigne à tort sous le nom de muscle dépresseur des sourcils. Sous le
nom de porlimi sdurrilirrr (interne) du muscle orbicuiaire des paupières. A. Oreciï (Die
Slinimuskuhttar îles; Mrnschr/i. luaug. Dissertatio, Tubingeu, 1.S88) décrit eu effet un fais-
ceau assez constant de la pt.rtion é|)itarsale île ce nuiscle, faisceau falciforme vertical qui.
naissant de la crête lacrymale du maxillaire supérieur et du tendon direct de l'orbicuiaire,
vient s'insérer dans la peau de la tète ilu sourcil où il s'eutre-croise avec les fibres du
muscle frontal. — l.e muscle lacrymal auti'iieur, didiMent du jtrécédeut, « s'attache d'une
pari au iig.iiniMit ]ialpébrai interne, et de Taulre aux conduits lacrymaux » (l.e Double).
Vers Tangle ijiternc de rnil, le tissu cellulaire lâche l'eeouvrant le tendon
direct du imisclc or/jiculnire ou lii^anient palpéhral interne, renferme dans
son épaisseur, du coté interne, l'artère nasale, la veine angulaire de la face et
l'élévateur commun. Ce tendon adhérent en arrière au sac lacrymal constitue
lUî point de repère important pour aller inciser celui-ci, qui se trouve en
général à 3 milliuu'tres et demi (U' i "angle interne des paupières (A. ïerson).
Le tissu cellulaire lâche de la paupière recouvre non seulement les deux
faces du muscle orhiculaire. mais encore s'insinue entre ses divers faisceaux
où il accompagne les expansions du tendon du muscle releveur. Cette dispo- ■
sition anatomique dislingue la portion palpéhrale du muscle orbicuiaire de sa
portion périphérique, laquelle adhère plus intimement à la peau; aussi cette
dernière devient-elle plus apparente lors d'une violente contraction du muscle.
In autre caractère les distingue encore : c'est la structure des fibres, qui. dans
la région pal[)ébrale. sont plus fines et plus pâles.
Mouvements palpébraux. — Ces mouvement sont fait l'objet, dans ces dernières années,
de travaux spéciaux de la part de Gad (loc. cit.) d'Henry (Sur le clignement, La Nature,
1899) et de Lans (Nedcrland Tijdsclir. v. GeneesA:. Amsterdam, 1901, 2 H., X.X.Wll, 312).
[PICOU.]
1162
WNKXES DE ï:ŒI
Port. 0,-bit.
l'ovt. p'ilp.
1.1(1. paip.
■ -- rail', m.
l'iii. 72S. — Muscle niliiciil.iirc des paupières ((ihiirjiv).
J/occliisioii palpebialc sans eiïorl se fail 1res rapideiiieiU : elle niminence par ii» relàclio-
ineiU (lu ndeveuide la iiaiipiêre, de courte durée; la [laupiére supérieure se trouve d"abonl
abaissée par les fibres péritarsales de l'orbiculairo. et attirée eu dedans i)ar la contraclKUi
simultanée des fibres éjtitarsales. A la |)aupiére inférieure, les libres péritarsales du ninsclr
palpébral n'entrent pas en action; seules, les fibres epitarsales.se contractant avec les
muscles ])récédents, attirent fortement en dedans par leur action rajjide la pau|)iére infé-
rieure qui ne présente aucune sorte de mouvement délévation; l'anp^le externe de Tœil
se trouvant ainsi déplacé vers le nez, la fente jialpébrale se raccourcit légèrement. Dans
ce inoiiveiueut. les fibres
péritarsales de la pau-
pière inférieure restent
au re()os. de même <pie
celles de la pnition or-
bitaire du imisele orbi-
culaire dans toute son
étendue ((iad).
Dans Tocclusion avec
elfort. toutes les jiartio
(lu muscle orbiculaire se
contractenl.au contraire,
simultanément : il en
résulte un raccourcisse-
ment lép-rement plii>
accentué de la fente |)al-
|)ebrale. avec faible mou-
vement de rétraction de-
]iaupières vers le fond
de Torbile.
.\près un certain temi)s
d "arrêt, s'accompai-nanl
parfois de petites oscil
lations, le mouvement
inverse ne tarde pas à se produire; il est beaucouji plus lent et dépend : à la paupière
inférieure, de la force élastique résidant dans celle-ci seulement; à la pau]>ière supérieure.
<le cette force d"aliiiril pemlant im ciunl espjice di' tiMiip>. puis ili' raction du muscle rele-
veur (Gad, Henry).
(iarlen (/'/^uf/ec's .l/cA/r, I.Wl), par la idiotonrapliie, est arrivé à li.xer les trois princi-
pales |)liases de ce mouvement, et a Irouve : pour la première phase (abaissement) une
durée moyenne de 0",07.") à {l".(l".ll : jinur la 2- (repos), un temps d'arrêt plus variable com-
pris entre 0",13 et 0",1T; enfin jjour la :! (élévation), un intervalle de 0".IT. La somme
!otale de ces trois chiffres n'excède onlinairement pas U".tO. et la durée de II". 17 étant sujtè-
rieure à celle de la réacti(Hi motrice de I'omI, la vision distincte ne saurait dimc être pênee
par le clignement.
Dans le sommeil, la pa\ipicre suiierieure s";iiiaiss(>. l'inférieure s'elèxe, el les libres |)éri-
larsales du muscle palpi'l)ral. mais seulcnienl celles de la /(Uie (obitaiie. parais>ent exercer
leur action sur les deux paupières ((!ad).
Dans l'occlusion normale de la fente palpebrale. le conlacl des bords libres des ileux pau-
pières commencerait, d'après Lans. du côté de la tempe, pour se propager de la presepie
instanlauément du côté du nez. '
D'après le même auteur, la simultanéilé absolu(> <les deux clignements droit et gauche
serait plulc'it rare ('A fois sur 17 cas): 0 fois la paui>ière supérieure gauche s'abaisse tr.tH'J
avani la droite et S fois la droite, ()",0I I en moyenne, avant la gauche. Ce dernier resullal
s'écarte de celui de Frank (DtssrrlnL, Kimigsberg. ISS'.)) qui dit que. la plupart du lemp-.
' I'omI droit commence à cligner 0",(I(I7 environ avant le gauche.
Normalement, il se i)roduit de 4 à 0 battements spontanés des paupières par minute; le^
uouveau-nés font toutefois exception à cette règle.
Donders (.bv7(. /'. Oplil.. .XVII) admet en oulre cin'à chaque clignemeul. la pression
inlraoculaire se tromerail legèremi>ut augmentée. De plus, d'après le tm-nie auteur, le cligne-
ment normal produirait sur le globe del'œil un léger mouvement de recul qu'il évalue
à 0 mm. (>(i. — Millier (.1 /<•//. /". Dp/U.. MV). qui admettait autrefois ce même mouvenient.
l'avait eslimé à I milliuièlre. Outre ce mouvement dt> recul. Tuyl (.Irc/i. /". (>ilil.. I.ll, 2)
[Ned Tijihrln: r. t;enecsL\ l'.KH) admet encore l'existence d'un léger mouvement en haut.
L'ouverture <le la fente jialpébrale s'accompagnerait inversement «l'un faible déplacement
du glidie (irMilaire eu avaiil el en bas ((.ans).
I'\l
1163
Oiiaiil il la xiiinilhnirili'' îles iiioiiv(;iim'iiIs |).il|M'l)iaiix avec roiix du plolu; df l'n-il dans
les (•haii^ciiiciits (le ilirortioii du rc.iiard, cIIp iccouiiailrait |MMir rnust'. : !■ d'aprrs Cuwcrs
(The. niovrniriils »/' llir riiclhls. I.omloii, IS7!)). la |ncssiiiii diicclo (pic lu f:l(dn' do Tfoil
exerce sur la «'oucavilé des paupièn-s leridues au-dessus de lui (opiniuii (oiiihalliie par l.au^'
el j-'it/.p'iald (|Mi. malgré i'ahseuce du phdie neulaire. (Uil vu les uiuuveMieiils dos paii|tièies
rosier normaux) ; !'• d'aiirès l.elir-vanl, le rel'onlenienl r\\ avanl de la f;raisse orhitaire de
rd'ii. par la lontra.lion lies nnisoles dmils (li)'i)()liièse |»eu vraisenihlaide); :t" d'après l)o-
nicck (///. r^„/,, l.yini, ISS4), l'action ([ue chaque paupière doit exercer sur l'autre par
rinlerniediairo des angles de l'o'il et surtout raccolomenl passif (Sahatier et Donieck) sur
uni^ li\rfic surface de la mu(|ueuse |»alpél)rale contre la surface du ^loiie.
Dans les nioiivenienls étendus de Td'il. aucune des raisons précédentes ne saurait sullire
pour expliquer la siiiiullanéité des niouvcnienls oculaires el palpéhraux. Il faut alors néces-
saiiernent faire; intervenir la conliaction musculaire.
I)"ai)rès les lecherclies de Cad, (piaud le regard se porte en liant, les deux paupières
s'(dèventen mémo tem|is : la supérieure sous l'action des muscles releveur el droit supé-
ri -, el rinférieure sous riniluencc dos (Ihres péritarsales du inuscle pal|)é|jral ou même
par la traction que le /jlolie oculaire exerce sur le cui-de-sac conjonctival inférieur; la
paupière infcrieuri' liiiml)(> en avant, refoulée |iar requaleiir dr Cn'il recouvert de ses parties
molles.
.'>i lt> regard au contraire se dirige en bas, le muscle releveur se relùclie, la pau|)ièro
su|)érieure s'abaisse, poussée par la coutniction des fibres péritarsales de son muscle pal-
pobral; il en est de nu''me pour la paupière inférieure alliice en bas par rex|>an-ion (jur
lui envoie le tendon du muscle droit inférieur.
4" Courlte jlbi-o-rlwiiiquc. - Dans l'ellc cuiiclu', (jiii rormc l(>sqii('lt>Ue de la
I)aupière et qui, comme nctiis l'avons vu, se compose du ligament lar^ie des
paupi«"'res, du tars{> et du tendon du muscle releveur, nous n'avons pas à
revenir sur la description de ce d(>rnier dont les expansions, s'irradiant entre les
faisceaux de l'orhiculaire |)alj)él)ral, vont s'attacher à la peau, pas [»lus ([uc sni-
la descri|)tion des ex(>ausions a()onévroli([ues que les tendons des muscles de
l'teil (droit inférieur, petit (d)lique à la j)auj)ii're inférieure) envoient à ce plan
libro-élastique. Nous ne décrirons donc ici dans chaque paupière (|ue la partie
périphéri(|ue de cette couche ou li;/anient^ Irayes. des paupières, scplnin or/n-
lah' de (juehpu's auteurs, et sa partie beaucoup plus dense confinant à l'orifice
palpél)ral mi larses.
A. Li(jaments hou/es îles paupières. — Svnonvmie : Ligaments larges des
tarses (Winslow); fascia
" N.front.exl.
..N. front, ini.
-Y. laerijn).
.I.iij. palp
inl.
r^^l'l
tarso orhitalis; seplum or-
bitale (Zinn, Henle, Mer-
kel).
Chaque paupière possède
son ligament large, mem-
brane fibreuse qui, s'insé-
ra nt au. rebord osseux de
l'orbite d'une part, et au
bord convexe du tarse cor-
respondant d'autre part,
forme, entre le contenu
<le l'orbite et les trois cou-
ches superficielles de la
paupière que nous avons
déjà décrites, comme une sorte de diaphragme plus ou moins complet; pro-
fondément ce diaphragme doublé du côté de l'orbite par fexpansion aponévro-
l'iii. 720. — Seplum orbitale vu ])ar sa face antérieure
avec ses orilices vasculo-nerveux. (D'après Morkel.)
\ÏHC0U.\
U6k \NM-:.\i;s T)K i;oi:ii..
lique reliant au Ijurd osseux de l'arcade orhitaire le tendon du muscle rele-
veur, répond au cul-de-sac conjonctival. En dedans et en dehors, les deux
ligaments larges s'unissent par leurs fibres devenues horizontales. Celles-ci.
au niveau de l'angle externe de l'a-il, se confondent avec le ligament palpé-
hral externe; mais au niveau de l'angle interne, elles se séparent au con-
traire du ligameiil |»ali)él»ral correspondant, pour venir s'insérer, immédiate-
ment en arrière du sac lacrymal et du muscle de ilorner, sur la crête de
l'unguis ; par suite de cette disposition, le muscle de Ilorner, les canalicules
lacrymaux et le sac lacrymal se trouvent complètement en dehors de l'orbite.
L'insertion orbitain; des ligaments larges des paupières se fait plutôt sur la
lèvre postérieure que sur la lèvre antérieure du rebord osseux de l'orbite. Au
iii\eau de celte insertion, ces ligaments s'épaississent légèrement en se confon-
dant avec le j)érioste. Au niveau de la poulie du grand oblique, l'insertion du
ligament large de la pau|)ière supérieure se fait sur une ligne rugueuse, immé-
diatemenl en a\aiil de celle poulie.
Vers le bord convexe des tarses, les ligaments larges, avant de s'unir à ces
derniers, se confondent intimement avec les expansions tendineuses du rele-
veur et (lu droit supérieur à la paupière supérieure, du (huit inférieur et du
petit obli(]ue à la paupi('re inférieure. Il existe entre ces expansions tendineuses
et la face postérieure des ligaments larges un espace cunéiforme dans le(|uel
s'accuMiulc la graiss(> de l'orbite.
Au-dessous du rebord de l'orijite, le ligament large de la paupière supérieure
présente (U'dinairement cinq orifices, dont l'un, interne, livre passage à l'ana-
stomose de la veine angulaire de la face avec la veine ophtalmique supé-
rieure ; un deuxième, situé au-dessus du précédent, est traversé par le nerf
nasal externe et par l'artère du même nom ; un peu en dehors de celui-ci et
en avant de la poulie du grand oblique, en existe un troisième pour le passage
du nerf frontal interne. En se porlanl encoïc un peu plus en dehors, on trouve
l'échancrure sus-orbitaire dont le IhikI csI occupé par les vaisseaux et nerfs
frontaux externes : an lUNcau de celte écbancrure existe un quatrième orilice
t(ui. avec le précédenl. est le plus large de tous. Enlin. tout à fait en dehors.
et à une distance |)lus nu moins grande du bnrd supérieur du ligament
palpéi)ral ext(M'ne. existe un petit orilice pour le passage des vaisseaux et
nerfs lacrymaux. Tous ces orilices seraient en partie fermés par des libres (jui.
détachées de leurs boi'ds libres, généralement concaves en haut, s'enfre-croiseni
au-devani d'eux dans tous les sens (.Mei-kel).
Ees ligaments larges des paupi(''res soûl ciin>lilui'> par do liliro (•(•niiec-
ti\ es aux(|ueiles se uièlciil des libres (■•la>l i(|ucs. l'arnii ces lilires. les unes,
transversales von! de l'angle inU'iiie à l'augli» externe de l'o-il; les autres, plus
ou moins verlicales. s iiiadienl du bord convexe du tarse vers le rebord de
liirltile. ( '.es dernières, à leurs e.\l réunies, devienneni I ransver-ales et vonl se
cnnl'nndre avec les ligaments pal|)ébraux.
[,es ligamenls larges des |)au|>i(''i"es ne piéseiileni pas parluul la même soli
dilé. cl c'esl en deliors. dans la paiipièi'e su|)érieure. (|u'il> smil le plus ri''sis-
lanls. A la ]iau|)i(''re inférieure, les libres du ligamenl large se laissent assez
souNcnl dissocier par des pcdofons adipeux d(> Idrbile. .\ un âge avancé. il>
perdeni en |(ai'lie leur êlaslicilé : ils se laissent alors relonler en avaul par la
i'\fi'ii:nn:s. 1165
uraissc de la cavilr orhitairc, l'ii ililcniiiiiaiit sur- les |iaii|)i»''rps l'apparilidii de
liourrcif'ls (|ii"oii |)i'ii( (•\at;i''i<'r |),ii- une pression ^nl'lis.nife exem-e. »l'a\ anl
en ai'i'iéfe, snr le i^lulie de l'uil.
15. yVr/srs (A's y>/^//yy/V'/-c.s. - (lesiiiil deux lames lilnn r'i.isllijiies denses cL
ivsislanles (pu, dn iinril lilne de rliaipie pan|)iei-e, sVdendent xcrs le li^ainoiil.
lar^^e avec leipud (dies se cunlinnenl. Siiivanl la siUiali(jn de la paupière à
laipndle ils a|t|(artiennenl . on les dislingue en lnr><(' ^iijiilricuri'ihir^i'infi''-
l'irnr. La d(''nuniiiial mn de < arlilages-tarses, (pii leiii- axail ('di'- doinn'e par les
anciens anahnnistes, doit èlre aliandonnée coninie consacrant nue erreur ana-
lomiquo; car on ne rencontre jamais dans leur structure des cellules <arlila-
qi lieuses (W. Ki'anse. I h/h. ili'r tni'nxr/i/. An'il., ISi2).
Les tarses repn'-sentent deux lames, ayant vaguement la l'orme d"nn
seguient de rende qu'on aurait moulé sur la face antérieure du glubc; et qui
présenterait par conséqiieni : une face postérieure concave, une face antérieure
convexe ; deux hords : riin, hord libre ou ciliaire, à peu près rectiligiie, appar-
tenant à la région de Idrilice pal|)él>ral. et l'autre, hord orlJitair(^ ou adln''-
rent, convexe; enfin, deux extn'niilés formées |)ar la rencontre des deux
bords : Tune interne et l'autre externe, celle-ci un peu plus pointue.
Au niveau de l'angle interne et de l'angle externe de l'œil, les deux tarses
s'unissent par leurs extn''mités correspondantes, et se prolongent vers le itdmnl
osseux de l'orbite en donnant naissance à deux ligaments transversaux qu'on
désigne sous le nom de ligaments (/es- tarses ou encore sous celui de ligaments:
jmlpébrou.r. De ces deux ligaments, l'interne se confond avec le tendon
direct du nuiscle orbiculairo dont il partage les insertions; l'externe va se
fixer sur le rebord externe de l'orbite, à 7 ou (S millimètres au-dessous de la
suture fronto-malaire. Ce dernier, formé par une masse condensée de tissu
conjonctif feutré, résistant, ne présente ni l'aspect tendineux ni la texture solide
de l'interne.
Par leur face antérieure, les deux ligaments palpébraux adhèrent à la peau.
Le ligament latéral interne détermine même sur celle-ci une saillie d'autant
plus prononcée qu'on attire en dehors la fente jialpébrale. Par sa face pro-
fonde, ce dernier ligament proémine par son bord supérieur dans la cavité du
sac lacrymal qu'il divise en deux parties inégales : l'une supérieure plus
ladite; l'autre inférieure plus grande.
Le ligament palpébral externe répond en arrière à l'aileron externe de l'apo-
névrose de Tenon, dont le séparent une portion de la glande lacrymale acces-
soire et un peloton adipeux.
Le bord libre des deux tarses n'est pas toujours rectiligne; celui de la pau-
pière supérieure affecte souvent, en effet, une forme légèrement convexe, à
laquelle répond dans ce cas la forme inversement concave de celui de la pau-
pière inférieure. Les bords périphériques ou orbitaires, convexes du côté de la
circonférence de la base de l'orbite, représentent chacun approximativement
un arc de cercle; mais celui du tarse inférieur appartient à un cercle de plus
grand rayon que celui du tarse supérieur. Il en résulte que la forme du pre-
mier se rapproche plus de celle d'un rectangle, et celle du second d'un crois-
sant, et que, leur longueur étant la même (20 millimètres), leur largeur ou
J'ICOC]
1166 ANNKXKS ItK l/olMI,.
hauteur devra èlre (Un'éreute pour eliacun ; le tarse inférieur en effet ne mesure
que îi millimètres de hauteur, lundis que le supérieur en mesure de 10 à 11.
Le tarse inférieur est un peu moins épais que le supérieur dont l'épaisseur
varierait entre 0 mm. 8 et 1 millimètre (Mcrkel); pour Schwalhe celte dimen-
sion serait la même sur les deux, et égale en moyenne à 0 mm. 72. L'épaisseur
(les tarses diminue rapidement au-dessus de ieni- honl convexe qui se eon-
tinue d'une manière inséparalile avec le ligament large des paupières.
En axant, le tarse n'est que faiblement inii aux couches superficielles de la
■ Tarse su p.
raiiil lacr. snp.. . ^ - _ _ X^^ - s^
Lig. ]iuip. int ^-IIT^^ :===rrr^^^i><ïiîSiRr^^~^.,.._^_^ ^^^^ _ - -- Lig. palp. ejrt.
l'oint hier, inf .;-.....:' -' '• Tarxc ini .
Vu:. 7:JU. — Taises et ligniiieiils [jalpcliraiix schcnia. (I)"api-es Clinrpy.)
paupière par le tissu conjonctif lâche de celle-ci ; mais en arrière, son adln'-
rence à la conjonctive est si intime qu'il est impossible de l'en séparer par la
dissection.
Les tarses sont formés de tissu conjonctif auquel s'ajoutent un certain
nombre de lil)res élastiques (\V. Krause). Ils renferment dans leur éi)aisseur
les glandes de Meibomius. Sur chacune des faces du tarse existe, d'après Wal-
deyer, une couche de fibres conjonctives longitudinales serrées. D'après ce
même auteur, le tarse serait, comme la cornée et la sclérotique, creusé d'un
système de lacunes et de canaux lymphatiques, et traversé par des réseaux
vasculaires et nerveux entourés d'un tissu conjonctif plus lâche. Phylogénéti-
quement, le tissu des tarses ne serait autre chose que du tissu dermique ayant
subi, sous i'iiiduence de la tension constante qu'e.xerce sui- lui le globe
résistant de Vn-W, une condensation des plus considérahles (Gegi'ubaur. Anal,
humaine, 18'.)2).
Secciii {lue. rit.) el A. Hielli (Arrhivin ili allalmolor/ia, 189G) décrivent sur les deux faees
(lu tarse un très lin réseau de tissu élasti(|ue formé de fihres qui se enntinuent avec celles
situées dans son épaisseur, l.e réseau jiostérieur apparaît sur une enuiie sai:iltale, entre le
tarse el la conjom'live, eoinmc une sorte de bande à mailles très serrées qui les unissent
élroitenienl.
Les fibres élastiques dans Tépaisseur du tarse se comportent de deux manières dilTé-
rentes, suivant que dans leur trajet elles rencontrent ou non des plandes de Meibomius.
Dans le dernier cas, elles se portent directe;nent d'avant en arrière, de la face antérieure
du tarse vers la conjonctive, soit en restant isolées, soit, ce qui est beaucoup plus fré(]uent.
en formant des faisceaux plus ou moins volumineux dans lesquels on observe des libres de
toute épaisseur, depuis les plus f^rosses jusciu'aux plus ténues. Dans le premier cas, au
contraire, l'interposition de l'acinus d'une ^-^lande de .Meibomius n'interrompt nullement
leur trajet, mais les oblige à se dévier en contournant cet acinus, pour se rejoindre sur la
face i)ostérieure de celui-ci et i>oursuivre leur direction vers la face ojiposee du tarse.
Parmi ces dernières, celles ipii alTectent avec la paroi de l'acinus les rapjiorts les plus
immédiats, abandonnent toutefois leur trajet primitif pour prendre autour de celui-ci les
directions les plus diverses; elles s'entre-croisent alors et s'encbevétrenl dans tous les sens
avec leuis voisines, pour former autour de l'acinus un réseau élastique assez, compliqué.
r*)" Co}i.cJic miixcul'iirc à /Ihn'»^ /i.<scs. — Cette conclu* qu'on ditscrM' sur la
l'Ai l'IKRES. 1167
l'ace |inslrrirm'c ilii li-ainriil lai'Lîi- ilr^ |ia il |iit''nîs, (lùrnii\ cric par Millier
{/<-ilsr/ir. /'. li-'/ss. /.nnl.. I X ; II'/;;/; \'rr/nnnl V. 0, IHIIH). (|ni la (Icsi^iie sous
le iiorn (le iinfxi'lc orliihiiri' //ssc, (li'crilc ciisiiilc |»ar TiuMicr {Xid.. JIi.<l.
/l'ce., IS(»2) cl pai' Sa|>|M'V iC. /■'. .|r. >/cx Se.. ISIIT), (|iii lui ddiiiia le innii de
ii(H.<c/c iirliiln-jKiljii'hnd. est roriiii-c à clia(|iie |)aii|iici'e de lihres miisciiiaii'cs
lisses Ncriicalcs. aiixcjiiclles \ ieiiiiciil s'ajoiilcr (|iiel(|iies (ihres musculaires lisses
Iraiisversales (llenlc, .Merl<<'l). le hiuL enlreinèlé de lilires conjonctives et d'une
assez grande (juanlité de cellules adipeuses (Miilhu-, Merkel;. Il y a donc deux
nmscIcH ])(ilpt''hrau.r ilc Miiller; car c'est ainsi qu'on les désigne souvent :
Tnii, fiUj)(''fi('i(i\- pour la paupière supérieure; et l'autre, inférieur, pour la
paM])ière de même nom. lueurs insertions paljjéhrales se font par de petits ten-
dons élastiques. Ces muscles ne sont qu'un vestige delà membrane conjonctivo-
niuscjdaire complétant le scjiieleUe orl)ilaire incomplet dos mammilères infé-
rieurs (Ciegenbaur). Celti; membrane, indépendante, et s'insérant simplement
sur le périoste orbitaire (Muika 1(1. An-h.f. Anal. u. Pliijti., 1 '.102) ou prolon-
geant dinvlement celui-ci (Groyer), contient dos lii)ros musculaires, striées
elle/, les mammifères marins, et lisses cbez les mammifères terr(îstros(('irover,
]] ien. hlin. U'orh.. l'.Ki:!. p. lir.!)).
Le muscle pulpélirul supérieur de Millier ne s'étend guère, du coté de l'or-
bite, au delà du oul-de-sac de la conjonctive. Tl arrive jusqu'aux extrémités les
plus antérieures des faisceaux striés du muscle releNcui-, à la face profond(! du
tendon duquel il s'insère. Sa bauteur est environ d'un centimètre. En bas, il
vient s'attaclier au bord convexe du tarse.
Le muscle palpébral inférieur de Miiller. presque aussi haut que lo précé-
dent, dépasse à peine, du côté de la cavité orbitaire, le cul-de-sac inférieur de
la conjonctive; dans son trajet, il est directement sous-conjonclival. Ses inser-
tions se font, d'une part, à la face profonde de l'expansion palpôbrale du
tendon du muscle droit inférieur, et d'autre part, au bord convexe du tarse.
b" Couc/ie profonde ou muqueuse. — Cette couche est formée par la con-
jonctive qui, après avoir tapissé la face postérieure des paupières, se porte en
dedans vers l'équateur de l'œil qu'elle n'atteint pas cependant, car elle ne tarde
pas à se replier sur elle-même pour venir tapisser la face antérieure du globe
oculaire. En raison de sa continuité avec cette dernière portion réllécbie, et
malgré la part qu'elle prend à la constitution de la paupière, il sera ])r<'IVM-able
de la comprendre dans la description générale de la conjonctive.
YiowD iJiJKK DKs PAi i'ii;iu:s. Follicules dks cils. (iLAxniis pali'kbralics. — La
région du bord libre des paupières se distingue nettement des autres parties
de celle-ci, par sa texture plus dense, due à la présence d'un tissu conjonctif à
mailles très serrées, et par le développement plus considéraide des papilles
(ju'on observe dans son derme.
A la j)aupière supérieure, la limite de cette région serait représentée sur une
coupe sagittale, par une ligne oblique en haut et en arrière, qui, partant de
la rangée la plus antérieure des follicules des cils, aboutirait par son extrémité
postérieure à la conjonctive palpébrale, après avoir rasé le côté supérieur de
l'arcade artérielle inférieure du tarse (Merkel. Topoijr. Anal., L 102).
Entre cette ligne et le bord libre de la paupière, on trouve, outre les folli-
cules des cils et les glandes de Zeiss qui leur sont annexées, le muscle de
[piœu.]
1163
AXXKXES DE L'OKII..
.1/. fiiolnn (porl.
siihtars.)
r-ulc. iid''riiinr(i.
Riolan, les glandes do !MolI. cl la partie inférieure des glandes de Meibomius,
contenues en totalité dans rr*|)aisseur du tarse. Les organes précédents sont
plongés dans un tissu conjonctir condensé d'aspect tout à fait homogène qui
s'étend sans discniiliiniilc de la face cutanée à la face conjonctivale de la pau-
pière, et se fusionne à lel point avec le bord inférieur du tarse qu'il serait
impossible d'en distinguer celui-ei. Le développement de ce tissu se trouve
enibrvolôgi(|uenienl lié à l'apparition des follicules des cils.
A la paupière inférieure, le tissu conjonctif du rebord palpébral n'atteint pas
un tel degré de condensation; on ne le trouve guère serré qu'autour des folli-
cules des cils; le tarse conserve ses caractères pi'es(}ue jusqu'au bord libre de
la pauj)ière. vers le(|uel on le voit s'amincir. Partout ailleurs existe du tissu
cou jonc! ir j)eii serré.
Le Ixinl libre dos paupières est très riche en fibres élastiques (A. .Mfieri. AnimU di ollal-
■nii)lni/l,i, XWil. 1, ISO.S). Celles-ci l'urtncnt autour de clia([ue follicule ciliaire un réseau
très serré provenant de filtres pnrnl-
(,l .UcIIhiii.Iiis 1''Ips il la direction de ce follicule,
libres qui comblent l'intervalle com-
pris entre deu.x follicules voisins. Les
conduits excréteurs des friandes de
Meiboinius sont épalement entourés
(l'une paine élasti((ue finement réti-
culée avec prédominance des libres
louiiitudinales. Il en est de même
d'ailleurs des friandes de Zeiss et des
-landes de Moll.
L'espacecirconscrit. en avant, parles
follicules ciliaires; en arrière, par les
conduits excréteurs des -landes t\o .Meilmmius : vers la fente palpébrale, par ré|)itlièlium du
bcu'd libre, et du cùte opposé, par le nuiscle de Hiolan, est rempli de faisceaux compacts de
f^rosses fibres élasli(iues, parallèles an bord palpébral. Celles-ci se fusionnent : en avant
avec les izaines élastiques péribdliculaires; en haut avec la iraine du muscle de Hiolan:
vers le bord libre, les pins ténues viennent former des anses dans les papilles du derme:
cnllu, on les voit en arrière, après s'être unies au réseau élastique des conduits excréteurs
des f;landes de .Meibomius, poursuivre leur trajet vers lii conjonclive, an-dessous de laquelle
elles se confondeni avci- le fascia élasli(|ue décrit par Hietli sur la face postérieure du
tarse. Dans la lèvic poslcricure du boni libre, elles se cnndenscnt en une sorte d'éperon
élasti(|ue (.Vllieri).
Du fascia elasti(|ue antérieur du tarse (.\. Hietti) se détache, au niveau de l'arcade arlc-
rielle inférieure, une nappe élastique (pii, suivant dans la paupière supérieure la liirne de
délimitation indiquée par Merkel. vient se confoiulre en avant avec les réseaux élastit|in»s
des cils. Entre cette nappe et le muscle de Hiolan. le tissu élastique forme un lacis des
plus serrés et des jtlus inextricables.
\ la paupière inférieure, le tissu élasti(|ue est beauctiup moins développe; lUi le rencontre
surtout eu assez grande abondance autour des follicules des cils et vers le bord libre, ou il
olïre encore une disposition fasciculée. Sur cluniue face du tarse, an lieu du fascia ela>-
li([ue remaniuablemeut développé qu'an observe à la paupière supérieure, nous ne voynn^
ici (pie quel(|ues libres é|)arses coid'omlues en avaiU avec la iraine du mu.-icle de Hiolan. cl
en arrière avec le tissu sous-conjouclival. L;i plupart île ces libres se portant d'avant en
arrière viennent, comme à la |)anpière supérieure, mais en nombre beancnup moindre,
eulourcr les acini des "landes de Meibomius.
FlG.
7:(1. — l'jord liiire de la paupière
((•ou[)e scbeiiiali(|uel.
i iiUiridcx (/('.< cils. — (les follicules, oliliquenieiil iinpianlés suivant la
direction générale des cils, atteignent souvcnl par leurs extrémités profondes
la face antéri(Mire du tarse a\ec les glandes de .Mcilinniius. (|ui. dans une cer-
taine mesure, s'opposent à leur dévelop[)emeul du colé de la conjonclive:
aussi les \(iil-oii pénétrer plus profondénuMil dans le^ inlci\ allt>s de ces
glandes. Ceux de la rangée la jdus aiili'riiMiie \ ienneiit soiixciil ^c mettre i-ii
I'\l l'IKIiKS. 1169
rappori .ncc l'anadc arliTicllc iiilVTiriin' du larsc; aussi IruijNC-l-oii riv(|iiriii
iiiciil, dans ce cas. leurs cxUvmiU's |»nilbiidt's cnlcnirûcs des lobules adipeux
(|ui at'e(>Mipa,i:iieiil parfois eo vais-
seau. Leur plus i^raude loiiuiieur i;-nii
alleiudrail 2 uiui. ."> à la paupière
supérieure, cl 1 uiui.'ia liiilerieure.
Daprès I Hua. il \ieudrail par- i/ "/•'"'•
l'ois se lirellei' sur ees lullHiiIes des
l'ollieules seenudaii'esd'di'i uailraieul
souvent des cils alleelaul iiiu' direc- ' '' w O /i • , '^
liou anormale. Xctus av(»ns ronciui- ,■,<, m,, a JiiK^' ""vWv ^ "3?
In'' au sDurcil la uii-nic disprisiliou m ^[,j^ '-..'•■'^M'^ O "^ ^ •■'
(|Ui doit e.\|)li(|uer. selnii nous, ,7".
|)Oui't|Uni (111 (d)serv(' souveul dans '*' "'''""" ^
Il I • ■ ' • II' M- orbic. . ,, .
eelte derniero refiiou. surioiit a nioUm r-yj
partir d'un <orlain à-ie, des poils à
direction nettement antéro-poslé- ' 'iiij">'c ■
rieiire. s'élevant an-dessus des au-
tres. D'après Moll et d'après Don- Im'- '■^-- — <-0Lipc horizoïUalc du liunl lilnv
, 1 1 • I" 1 1- 11 ili' 1.1 iLMiiiiLTe supérieure. (U'aïuès .Merkel.)
ders, la durée d évolution de cliaciue ' ' '
cil ne dépasserait guère de 100 jours
à "> et 0 mois. Ce fait expliquerait pouniuoi on rencontre, aux hords libres
des paupières, des cils de toutes dimensions.
iilandc>^ ciliairc^: ou y/rnît/cs ilc Zri^^. — Ces glandes qui sont le siège de
ralTection bien connue sous le nom d'uri/eolet, décrites par Zeiss en 183'")
(.\)nno)is Zeitsc/ir. /'. Opiil., Hd V). ne diffèrent pas par leur structure des
glandes sébacées ordinaires. Au nombre de deux (Sappey) pour cbaque folli-
cule, leur volume peut varier du ilouble au triple suivant les indi\iduset, cbez
le même sujet, ce volume lui-même dépend de l'importance du follicule auquel
la glande se trouve annexée. Elles s'ouvrent en général dans ce dernier, en un
point rapproché de la peau. Elles se composent ordinairement d'un seul lobule
formé de quelques acini. parfois même d'un seul ; mais on peut, bien que rare-
menl, en trouver de plus com[)liqués. Leur développement est relativement
plus grand chez l'enfant que chez l'adulte ; et il est exce])tionnel qu'elles fassent
presque totalement défaut. D'après Sappey, c'est à ces glandes enllammées
(pi apparlienilrail la sécrélioii de la c/iassic.
(ihnidcs (le Mail. — Ce sont des glandes sudoripares arrêtées dans leur
développement, en ce sens que leur tube sécrétant, généralement fort long et
à lumière large, arrivé au voisinage de sa terminaison, au lieu de former un
peloton glomérulé, se contourne simplement en S ou en zigzag. Leur nombre
est assez considérable; d'après Sattler (Arch. /'. itiikrosk. Anaiomie,
Uil XllL 1877), il en existerait au moins une par intervalle séparant deux cils.
Dans la paupière supérieure, elles s'élèvent jusqu'au niveau des extrémités
profondes des follicules des cils ; dans la paupière inférieure, oîi on les trouve
beaucoup plus développées, elles arrivent à une profondeur presque double de
celle de ces follicules, au delà des extrémités profondes desquelles elles viennent
rnnilER ET CEIAUPV. — \". Ti
[PICOU ]
1170
WNEXiis DE i;ni:ii..
,r„; 7:^:j _ Clandes Je Meil)oiiuus vuos par [nm^v^rcm-o
à travers la conjonctive. (Diaprés Sappey.)
,. par.,i interne de forbite. - 2, partie interne du ^^l-;^^''"^^''^^^
3. iuLlion de ee muscle à la partie interne du rebord -^'-h^ , -;-,^^^;
llhreux pour l'arLère nasale et le nerf nasal externe n u b^ n _
_ G, glandes de Meibomius. - 7, portion orb.ta. e de la ?'■'" ;^';' " ' J
« mition nalpébrale de cette «lande. - 9, conduits excrcteui, et (10) -on
;ura:;^ês!^!tï:ie •« .lande lacrymale, avec (t.) leurs eu.boucbures.
.liroctont.nt s„r la partie antérioure do Tesparo 1
p„urviH's cru ne portion st-crétanle assez
large, rappelant un peu celle des glandes
cérumineuses, les glandes de MoU coni-
niencent vers la surface de l'épiderme
par un tube excréteur étroit, long envi-
ron (le 0 uim. 'i^') (Sattler).
(ilawh'.'^ du Mclhomim. — Ces glan-
des, décrites eu lOGO par Meil)oniiuî\.
mais déjà figurées par Casserius en ItlO!»
(A. Terson), sont des glandes en grai)i)e.
de forme allongée, placées parallMemenl
les unes à côté des autres et pcri^'iuli-
culairemeiit au bord liitrc <!•' la l'^'i'-
pière.
Leur nombre est en moyenne d(> 3')
à la paupière supérieure, et de li-) a
l'inférieure. Certains jinalomisles i)rélen-
dent qu'elles seraient jtlns rapprocbées
de la face antérieiife (pie «le la l'ace
postérieure du tarse; en réalité, elles
occupent celui-ci dans toute son épais-
seur. Elles r<»ccupent également dans
toute sa hauteur; aussi reucontre-t-on
les plus élevées vers le milieu, et les
ludlns lonuiies vers les extrémités des
former à la face anté-
rieure du tarse comme
une sorte de revête-
ment continu. Les glan-
des de Moll s'ouvrent
directement, entre les
eils, sur le bord libre
des paupières ; mais on
en voit ([uelques-unes
venant s'ouvrir dans les
follicules mûmes de ces
derniers (Merkel ).
On rencontre les
glandes que nous ve-
nons de décrire, non
seulement entre les fol-
licules des cils, mais
encore en arrière de
ceux-ci ; on les voit
souvent alors s'ouvrir
nlermarginal. IVien que
,.„.,. 7:^( _ ciauilos lie Meiliomius.
(D'après Sappey.)
1 e^iace inlerniai!:inal du bord libre palpébral. —
•. /une dimidanlatiou des cils. -3. lèvre posléne..|-o
,lu bord libre sur la.iuoUe viennent s'ouvrir les iil.in. es
de Meibon.ius.- ., :.. (i. T. S. types divers de ?l.ind0S
de Meiboniius.
i'\ri'ii:i;i:s. ini
larscs. Kiiltilllcllcini'ril elles ne runiieiil (|iriiiie -eiile r;iii:iée. (ielles de l;i
pjirlie iiMiveinie îles larses Sdiil IV.i rirlieiiien I, \ eil irales ; vers les e.\ ( i'(''iiiil(''S
elles iralleiLiiieiil pas Iniiles la iiiiiiie liaiileiir : il \ en a de ((iiiiles el de
luiijilics, celles-ci plus (ddi(|iies el léiièi'eiiieiil iiicImm'is an dessus des précé-
(Icilll^s, vers le ceiilce de la pailpièr'e. l'ai'liii les |)|iis jouLiiies on en N'oit
parfois se r'ejdiei' en roriiie de crosse don! Ii's deux parlies oeciipenl siiii\eii[
cliaciine un |>laii dilVérenl. (lu les a|)er(;oil hieii du ciili'' de la lonioiirlive où
il est l'acile de les reconnaîli'e à leur cidoralion jaiiuàlre due à leur eonleiin
ui'annlo-iii'aisseux.
Leur structure esl assez simple. Aniour diiu lai'iic canal excréteur \cuaiil
s'ouvrir sur le hord lilire de la paupière, iniiuédialeuien t eu avant de; la lèvre
postérieure de ce Ixird. el occupant la glande dans lonte sa loiiiruoiir, canal
dont la largeur nu-sure de 0 nini. (►!) à (I mm. Il (Krdiiker), s''ou\"rent des
acini ou cnis-de-sac ai'rondis avant de (I mm. 0!) à 0 mm. 22 de diamèlic.
Ceux-ci s(Ui( simples ou comi)osés. et sur les plus grosses glandes on peiil.
d"a[)rès Sappey, eu com|)ler jus(|n'à 30 et 40.
Au point (1(> vue liislologi(|ue, ce sont des glandes sébacées dont le canal
excréteur comprend une memluane [)ropre tapissée intérieurement par un
épitliéliuni |);i\ imenleux stratilié, et dont les acini présentent idenli([uement
la même slruilnre ([ne les acini de grosses glandes sébacées vulgaires. Cola-
santi, en I87."i, a décrit, autour de ces acini et des conduits extérieurs, des
libres mnsculair(>s lisses (jui n'ont pas été retrouvées par d'autres auteurs.
VAISSEAUX DES l'AlTIEHES.
I" AuTKKES. — Les artères abordent les paupières par leurs bords adbéreuts.
(]e sont les artères nasale, sus-orbitaire, temporale, superficielle, lacrvniale,
le rameau malaire de la transverse de la face, l'artère sous-orbitaire et l'artère
angulaire, brandie de la faciale. Ces artères forment tout autour des paupières
un ricbe réseau anastomotique, d'où partent des rameaux qui convergent vers
la fente palpébrale, mais sans dépasser la portion orbitalre des paupières, sur
laquelle ils s'anastomosent entre eux ainsi qu'avec les brandies des (]tHi\ rnièrr^
pdlpébrales que nous allons étudier.
Celles-ci, qui constituent pour les paupières la source; artérielle la plus impor-
tante, sont au nond)re de deux : l'une pour la paupière supérieure ou palpc-
hrale supérienre : l'autre pour la paupière luïér'ieure on palpébrolp in férieure.
Elles proviennent en dedans de l'artère nasale, et chacune d'elles .se complèle
en dehors par un lameau de l'artère lacrymale avec lequel elle s'aïuistoniose à
plein canal.
Les branches constitutives des deux artères palpébrales abordent les pau-
pières au niveau de leurs points les plus fixes, c'est-à-dire au niveau du liga-
ment palpébral interne, en dedans, et du ligament palpébral externe en dehors.
En dedans comme en dehors elles naissent par un tronc commun qui ne tarde
pas à se bifurquer en supérieur et inférieur, pour chaque paupière. Dans
chacune de celles-ci, le tronc de bifurcation né en dehors vient s'anastomoser
à plein canal, vers le milieu du tarse, avec le tronc de liifurcation né en dedans.
{l'icor
1172
ANNEXES DE LOI'.If..
En flcdans, lo tronc coninuin provenant de l"arlère nasale passe soit en tota-
lité, soil seulement par une de ses branches de bifurcation, en arrière du ten-
don direct du nuiscl(! orbiculaire.
Avant de pénétrer dans sa paupière, la palpébrale su[)érieure fournit de
nombreux ramuscules à la caroncule lacrymale, au sac lacrymal, aux muscles
orijiiulaire (partie interne) et de Horner, et aux canalicules lacrymaux. De
même, la palpébrale inférieure, avant de pénétrer dans la paupière de même
nom, fournit au canal nasal quel(|ues fines divisions.
Parvenue dans sa paupière, chaqu«; artère palpébrale se bifurque de nou-
veau en dehors et en dedans; en efTet, du tronc principal ([ui lon^^o le bord
.1/7. front. i)il
.1/7. /■/•()///. cri
Arl. na)>
A ri. patji. inl.
Liij. palp. lui.
.1/7. angulaire
\rl. tcmpor. supcrf.
1. larrytii.
1/7. pnlpéhr. cxl.
I /•/. zygotii.
I rr. i)i/'. iiit. lars'-
Arl. fitc.
Fie. 7;K). — (lirculalion artcriello des paupières. (D'iipiès .MeiUel.)
libre de la pauj)ière, et qu'on pourrait pour cette raison appeler (ronc mar-
ginal, se détache une arcade assez forte qui suit le bord convexe du tarse, et
vient, à sou extrémité opposée, se jeter de nouveau dans ce tronc principal.
Scliwalbe (Anal, der Sinncxorr/foie, 1S87) désigne ce dernier, d'après sa
situation par rapport au centre de la cornée, sous le nom d'nrc inlcrnc, réser-
vant à l'arcade artérielle du bord convexe d\\ tarse celui d'/rrc crlfrin'. Nous
préférons à cette nomenclature le terme de iiKiri/iu"/ (bord lil)re de la pau-
])ière) et de p(''rip/iéri(ji(e employés par A. Terson.
Nous décrirons donc à chaque paupière, une (ircadc arlcrieUr irnirgbwli'
ou lire iiitiyrnt'j et une n n-ade a rlc rici le pé riphc riqiie ou tire c.rlcrnr du tarse,
ajoutant à chacune d'elles le qualificatif de supcrieirr ou infth-icin', suivant la
paupière considérée.
Les arcades artérielles de chaijue tarse se confondant plus ou moins au
niveau des angles de l'feil; il en résulle ([uo l'orifice palpébral. comme tous les
autres orifices du cor|)s. se trouve enldiiré dune sorle de cercle artériel
complet.
D'après MerUel. la dislanc(> séparant l'arcade marginale du tarse, du boni
libre j)alpébral, serait de '^ millinièlrcs pour la paupière supérieuri'. cl de
i'\i;i'ii:i{i-:8.
1173
2 m m. Il son Ici MCI il |iniir liiili riciiiT. Celle arc.-uh; rej^ise direcleiiieiil sur l;i l'aci;
aiilérieiire du larse, en arrière dn muscle orhicnlaire. l/arcade périphérique
snpériouiT, silnée entre les denx l'enillcls du tendon du ninscje releveur et, par
conséquent, très nioltile, peut de ce l'ail devenir extrêmement siniKMlse.
I.e mode de dislrilMilion des rameaux pi'ovenant dv^ arcades artérielles du
larse a lait rohjel d"élndes spéciales de la part d(; W'oH'ring {Arrli. /'. ()i)/il.,
XIV. 3. Ahlh., ISdS), de l/dw^ev {Medizini^rh. Ja/trhiir/i., ?,.\\ïi., !S78)etde
Kuchs {Arcli. /'. Ojihl., XXIV, 3. Abth., 1878). Les résultats des observations
de ces deux derniers auteurs sont parfaitement concordants.
^^
Arc.exI.
L'aucadk l'Kiui'UKitnji i: ou aik; kxtkrxk du tarse, beaucoup plus rapprochée do
la conjonctive que l'arcade marginale, envoie à cette muqueuse la plupart de
ses divisions. Celles-ci, rameaux perfo-
rants })rrip/i('ru/ui'x du tarse, franchis-
sent le bord convexe du tarse, au milieu
de lobules adipeux qu'on rencontre à
l'union de ce bord avec le ligament large
des paupières; puis, se plaçant à la face
profonde de la conjonctive où elles for-
ment un très riche réseau sous-ron-
joncliral, elles se dirigent vers le bord
libre de la paupièr(\ où on les voit s'ana-
stomoser avec quelques ramifications beau-
coup moins longues, cheminant en sens
inverse des précédentes, c'est-à-dire dans
la direction du cul-de-sac conjonctival,
et provenant des rameaux perforants de
l'arcade marginale. Le réseau sous-con-
jonclival ne s'anaslomosant avec les ré-
seaux périglandulaires du tarse que par
des ramuscules ténus excessivement peu
nombreux, il existe entre la conjonctive
et le tarse une zone peu vascularisée séparant très nettement leurs territoires
vasculaires (Langer).
Cette arcade périphérique fournit encore d'autres rameaux dont les uns,
antérieurs, vont se distribuer à la peau et au muscle orbiculaire, tandis que
d'autres, périphériques, viennent au-devant du ligament large des paupières
s'anastomoser avec ceux des artères lacrvmale et sus-orbl taire, et d'autres
enfin, assez courtes, viennent sur la face antérieure du tarse s'anastomoser avec
les rameaux prétarsiens beaucoup plus longs fournis par l'arcade marginale,
rameaux dont ils partagent d'ailleurs le mode de distribution.
Quelques rameaux perforants, au nombre de 5 à 8 à la paupière supéi'ieure,
viennent, après avoir traversé le tendon du muscle releveur, s'épanouir à sa
face profonde d'où ils vont ensuite se distribuer à la conjonctive du cul-de-sac
et du bulbe.
A la paupière inférieure, l'arcade périphérique, placée en avant du muscle
palpébral inférieur de Mûller, n'est pas constante et peut, quand elle existe.
FiG. 73G. — Vaisseaux et nerfs de la pau-
pière supérieure (schéma). (D'après
Merkcl et von Mises.)
[PICOUA
1174
ANNKXKS hi: i;ni:|[..
provenir d'autres sources que l'artère lacrymale. Ainsi, on la voit encore assez
IVéqueniment se détacher d'une des divisions de la transverse de la face ou de
la temporale superficielle. A part ce détail, son mode de distribution est le
même qu'à la paupière supérieure. Souvent cependant elle ne fournit j)as de
rameaux perforants, et, dans ce cas, la conjonctive reçoit son réseau artériel
entièrement de l'arcade marginale, ou des artères du muscle droit inférieur
(Inichs).
l/AiîCArn: MAiiciNAi.K OU Alu; iMiciiNK 01' lAitsK. sitiK'c pliis SI ipirficiellemenl 1 1 iii '
In j)récédenle. fournil également : 1" des rameaux antérieurs ou cutanés, (jui
viennent former autour des glandes et des follicules des cils de très riches
réseaux vasculaires; 2" des rameaux marginaux, qui vont se distribuer aux
papilles du bord libre
Arlériolc
l'chnde
A Lii-i^c<^-
Fk;. 737. — Vaisseaux injectés vus à un faible i;in.-.M>Miiiciil sur
une coupe transversale de la paupière supérieure. (D'après
Langer.)
(le la paupière où ils
forment des anses
vasi-ulaires caracté-
ristiques ; 8' de longs
rameaux prêta y-
sien^, qui. venant à
la rencontre des ra-
meaux prétarsiens de
l'arcade périphéri-
(jue, se distribuent,
comme nous le ver-
rons plus loin, aux
glandes de Meibo-
mius; 4" enfin des rameaux perforants marginaux. Ceux-ci fournissent à la
conjonctive du tarse de courts ramuscules qui se distribuent dans son épais-
seur ((iiiiiiie les rameaux conjonclivaux provenant de l'arcade périphérique,
avec lesquels ils s'abouchent pour former le ivseau sous-conjonctival. Mais la
majeure partie vient s'épuiser dans le bord libre de la paupière et dans la zone
marginale de la ((uijuiiclive, différente par sa structure de la conjonctive du
tarse, suivant un mode de distribution que nous étudierons ])lus loin.
])u réseau nrtériel prétarsien partent des ramifications antérieures qui vont
se distribuer au muscle orbicidaire et à la peau, et des ramifications posté-
rieures beaucoup |)lus importantes qui se rendent aux glandes de Meibomius.
autour desquelles elles forment de très riches réseaux. D'ajirès Langer, chaque
glande possède un réseau capillaire sanguin (|ui lui ( "^t iiropn" et ne s'anasln
mose jamais avec celui dune glande voisine. Les ramifications artérielles de>-
tinées aux glandes de ^leibomius provenant toutes du réseau prétarsien, on
r(iin|)rend facileiiiriil pnin^iiini. sur une [)au|tière injectée, les plus grosses de
ces ramilicalions s'observent toutes sur la l'ace antérieure el januiis sur la faee
])ostérieiire du tarse, de la(|uelle on voit se détacher seulement (|uel(jues rares
el grêles rauuiscules anaslomi»rmues allanl des réseaux périglandulair«'s au
réseau sous-conjonclival (Langer).
D'après la des('ri|)liou ipii jtrétède. on peul dire d'une niauit re générale qiir
l'arcade arlérielle périphérique du larst> est siirloul destinée à la conjonctiv(>.
|'\i'I'Ii:i:k
1175
cl l'arcade mai"L:iiialc, ,111 hurd IIImt de
Mciliuiiiius.
pan lucres, ainsi (|ii an \
2' VKfNi:s. — l,cs veines sont pins siipci^ricirlle- (|iie les arici'cs : aussi les
v<iil-(iii s(iM\('iil I i'ans|»araîl re. à lca\ei's la peau cl la cou JmikI i\ i-, pi<(|ii a |)eu
de dislance du hord lihre. (îénéralenienl iii(l»''pen<laiiles des arlères, said' siii'
les deux faces du tarse, elles sonl l)eauc(»up plus ii(jnd)renses et lieaucoup i)lus
lames i|ne celles-ci. l-ji avani cl en arrière du larse. elles rnrniciit un réseau
t|ui ri'-poud exaclenieiil aux n''seanx arliTiels cl [n-i''S(Mile à peu prcs la nième
distrilxilion.
1' Le vi'Hi'ax voineii.r rtHroiarxien ou y«nix-conjonrilval naît exclnsi\-euieiil
des capillaires sous-conjonctivuux ; il s'anastomose néanmoins j)ar (|uelques
liranclu's de peu d'imporlanc avec les réseaux saii,iiuins entourant les ,i;laiules
de Melhomius. La j)liis grande pai'lie de ce réseau se rend. ;i la paupière supé-
rieure, dans la veine ophtalmi(|ue supérieure, i)ar l'inlerniédiaii'e des veines
des nuiscles de l'o'il et de larcade veineuse péripliéri([ne du tarse, dont il est
tributaire. Ctdie-ci, placée entre les deux l'euillets du tendon du muscle rele-
veur, va se jeter dans les veines de ce dernier muscle et dans celles du muscle
droit. La partie du réseau veineux sous-ioujonctival qui avoisine le bord libre
de la paupière aboutit au contr.iire à l'arcade veineuse marginale du tarse, qui
ret'oit également le sang veineux de toutes les parties de ce bord libre. Par l'in-
termédiaire de cette arcade, il devient tributaire des veines sous-cutaiu''es.
A la paupière inférieure, le réseau \eiueux sous-conjonctival se jette, au
contraire, en totalité
dans la veine opiital- ' '"""
mi(|ue inférieure et .
ne se met en com-
numication avec les
\ ci nés sous-cutanées
(|ue par quelques ra-
res raniuscules sans
iniportaïu'e.
2' Le nUeau pré-
ti(fsie)i, tributaire
en majeure partie de
l'arcade veineuse
marginale du tarse,
se rend aussi par ses
branches les plus
rapprochées du bord
convexe du tarse dans l'arcade veineuse périphérique, établissant ainsi entre
les deux une sorte de large anastomose. Il reçoit les veines des glandes
de ;Meibomius, des follicules des cils, des glandes de Moll et du bord libre pal-
pébral. Finalement il vient lui-même se déverser, par de nombreuses branches
traversant les interstices du muscle orbiculaire, dans un plexus veineux
sous-cutané à larges mailles qui commence à se former, dans la paupière supé-
rieure, à .3 ou o millimètres au-dessus du bord libre (Fuchs). — Le plexus
74.
[PICOU.]
V.opht.sup.
{origines)
aniji
V. fac. ani.
Fil'.. 7:JS. — Ciiculatidii veineuse des ijaupières. (U'apiès .Meikel.)
1176 .\N.\Exi::.s i»K i;(>:ii>.
!<0U!<-ciil'inê que nous vciKins de si<i-naler, plongé dans le tissu conjonflif làdic
isous-cutané, on avant du muscle orhiculain', vient se jeter, vers le bord adlié-
rçnt de la paupière, |)ar la totalité de ses branches, dans une grande arcade
veineuse encadrant le rebord supérieur de l'orbite et allant de la veine angu-
laire de la face, en dedans, à la veine temporale superficielle, en dehors. Cette
arcade est tributaire de la veine oplilalmi([U(' siijx'rieiire et, par sa jjarlie
externe, de la veine laciale.
Les rameaux les plus externes du ple.xus pal[)ébral sous-cutané se rendent à
l'arcade précédente, sans avoir à traverser le muscle orbiculaire. Tous les
autres, au contraire, traversent ce dernier muscle près du rebord de Torbite;
aussi, les voit-on parfois se dilater dans les cas de blépharospasme tant soit peu
prolongé.
A la paupière inléi-icurc, le sang veineux du i'(''s('au prétarsien et du plexus
sous-cutané se rend k la veine faciale, soit directement, soit i)ar lintcnné-
diaire des veines voisines de la face.
■o" /j/iiii)/itilit/iic>i. — Les lvmpliali(|ues des coiiciies profondes des paupières
se réunissent pour former également deux réseaux : l'un piélnr.^ien et l'autre
rétrotarxien ou xous-çonjonclivd, l)ien décrits l'un et l'autre par Fuchs
{Med.Cenlr(ili)I.AKl't^)A\o'> deux réseaux communi(|uent entre eux par de fines
anastomoses; on les voit en outre communiquer par des troncs Ivmphatiques
plus importants qui accompagnent les vaisseaux sanguins perforants margi-
naux et périphériques, (les derniers troncs anastomotiqucs paraissent faire
défaut à la paupière inférieure. D'après Fuchs, les lymphatiques du réseau
sous-conjonctival possèdent de nombreuses valvules, tandis que les lynq)ha-
liques du réseau prétarsien en seraient dépourvus.
I^es lymphatiques qui vont former ces réseaux proviennent des régi(»ns voi-
sines; ils naissent aussi de fentes lynij)hatiques allongées, entourant les
glandes de Meibomius (Colasanti, La terinin. dl ncrv. nelle [/lande aehacce.
Homa, 1S73), et d'un très riche réseau qui occupe le bord convexe du tarse et
dont la présence expliquerait la facilité avec laquelle la conjonctive se laisse à
ce niveau envahir par les processus palhologi(|ues (Merkel et Kallius). (Juant
au tissu propre du tarse, il possède très peu de vaisseaux lymphatiques.
Les lymphatiques provenant des glandes de Meibomius se rendent prescjue
en totalité dans le réseau sous-conjonctival, suivant ainsi une direction inverse
de celle des vaisseaux sanguins, qui sont tributaires des réseaux prélarsiens :
quelques-uns seulement aboutissent au réseau de la face antérieure du tarse.
Aux deux réseaux prélarsicn ^'t^^ous-conjonclivul do Fuchs. et conununiquanl
avec eux par de nombreuses anastomoses. (iruiuM't [Ih'rirlit. drr ( ijilihilm .
Gesell<c/i .. Ileidclherg, 1!)0I) en ajoute un troisième (|u"il a réussi à injecter
par le procédé de (lerota. (le réseau, sous-rxlduc. nait. comme partout ailleurs,
d'un système de fines fentes (>t de caj)illaires lvm|)hati(|ues (|u"on peut voir
dans le derme et dans le tissu coiijfHictif sous-jaceni : il ot li'ès dévelopjié.
Les trois réseaux (|ue nous venons de signaler se conlondent au niveau du
bord libre en une sorte il(> réseau marijinal à mailh^s très s(>rrées. occupant
toute son épaisseur.
Du réseau sous-culané naissent, en dt^dans. di^xw pt^lits tront-xpii recueillent
l'Ai i"ii:iii;-, . 1177
la IvMiplic (les l('';;iim('iils cl du lissii (((iiioiiclir srpaïaiil la [n'aii ihi iiiiisclc
orhiciilairc. (les deux Irniics, rliciniiiaiil dans la «oiirlii' (■(•lliil(t-adi|)('iis(; de
la peau de la jniir, drscciidi'iil dalidril \ rrs la rom iiiissiiiT des Icntcs (iii on les
voil sanasionioscr riili'c cii.x, puis, vcis le Ixiid iMli'-riciir de la riiindiuiic iiilV'-
riciirc <»ii ds s'cnlonccnt dans la coiicdicccllido-adipciisc rccoiivranl le pt-rioslc,
pniii- \('iiii' riilin se jclrr dans ini liaiiiilliMi l\ ni|dial i(|U(' silnr au-dessous d(; ce
liord. à (iu('l(|urs niilliiuèlrcs en avant de la veine l'aeiale anlérieure. — En
dtdinrs, le même réseau donne naissance à deux petits troncs lymphatiques
qui reslenl. loni le temps de leur trajet, superficiels et viennent, vers le tiers
supérieur de la parotide, se jeter dans l'un des ganfjlions parotidiens supé-
rieurs. Les deux paires de troncs superficiids s'incurvent vers le milieu de la
jonc. iU- manière à encadrer en avant et en arrière la hoide graisseuse
de Hichal.
Si on enlève ce |)anniculc, on voit, appliiinés sur la face externe du muscle
buccinateur, deux autres petits troncs qui ramènent la lymj)lie de la j)artie
interne du réseau prélarsien. On les voit apparaître au-dessous de l'orblculaire,
au niveau de l'anp^le interne de l'œil, on ils accompag-nent la veine faciale
antérieure qu'ils suivent jusqu'à leur terminaison dans le deuxième fran^lion
sous-maxillaire, placé dans l'angle de jonction des deux veines faciales anté-
rieure et postérieure. — Les vaisseaux lymphatiques profonds externes, au
nombre de 3 ou 4, apparaissent sur le bord externe du muscle orbicidaire.
Un ou deux se rendent dans hvs ganglions lym()haliques superficiels précé-
demment indiqués. Les deux antres aboutissent au ganglion préanriculaire :
l'un par un trajet direcl, l'autre en décrivant sur l'aponévrose temporale une
courbe à conca\ ité antérieure. Avant de se jeter dans le ganglion pi'écédent, ce
dernier émet une branche de bifurcation qui aboutit à l'un des ganglions paro-
tidiens inférieurs (nruncrl).
Xkiîks. — Les paupières reçoivent trois sortes de nerfs : moteurs, sensitifs et
sympathiques.
Xevfs moteurs. — Ils proviennent tous de la branche supérieure du facial
et vont se distribuer aux divers faisceaux du muscle orbiculaire, qu'ils abordent
par leur face profonde. La paupière inférieure reçoit, par sa partie inféro-
externe, le rameau palpébral inférieur. La paupière supérieure reçoit, elle
aussi, un rameau palpébral supérieur cjui l'aborde un peu au-dessus de
l'angle externe de l'œil et poursuit son trajet, cà la face profonde du muscle
orbiculaire, parallèlement à l'arcade orbitaire, jusqu'à la ligne médiane (Frl-
teau. Th. doct., Paris, 1890). D'autres filets palpébraux périphériques, nés en
haut et en dedans, du rameau temporal antérieur; en haut et en dehors, des
rameaux frontaux; en bas et en dedans, des rameaux sous-orbitaires, forment
sur tout le pourtour de l'orbite, par leurs entre-croisements avec les filets sen-
sitifs du trijumeau (que nous allons décrire un peu plus bas), une sorte de
plexus à mailles très serrées, le plexus périorbitaire. Ce plexus fournit des
filets qui se distribuent au muscle orbiculaire et à la peau.
Xerfs scns(li/'.<. — Ils sont fournis par les trois branches du nerf trijumeau,
et leur mode de distribution a fait, de la part de Zander. au cours d'un tra-
[PICOC.
1178
ANNEXES DE LdEIE
IV. Inrryui
vaii sp(''cial sur les ncrl's sonsitiCs do la face, l"ol)jot de la description qui va
suivre (Anritom. Hefle, Tîd IX, p. ;)1), IH1J7). Dans sa plus grande largeur et
dans toute sa hauteur, la paupièi'o supérieure se trouve innervée par des rameaux
qui, sous le nom de nfrfs palpébraux supérieure, proviennent des deux nerfs
frontaux interne et externe. Le point d'émergence de ces derniers, en dehors de
l'orhile, se trouvant situé en dedans, les nerl's palpéhraux supérieurs auront
un long trajet curviligne à concavité inférieure et devront se diriger vers la
tempe (Merkel).
On admet (|ii(' la paupière supérieure reçoit ses nerfs sensitifs de l'ophtal-
mique de Willis, et la paupière inférieure, du nerf sous-orhltaire.
Les recherches de Zander ont donné h cet auteur les résultats fjue voici :
Le nvri frontal interne ei le nerf frontal externe fournissent, jusqu'au hord
lihre de la paupière su|)érieure, des )-ameaux qui innervent les deux por-
tions larsienne et or-
hitaire de cette pau-
pière par des divi-
sions s'écarta ni les
unes des autres à an-
gles très aigus et pre-
luml toutes la direc-
tion du hord lihre de
celle-ci. Près de ce
hord, on eu compte
généralement une
pour deux <iu trois
cils; puis leurs suhdi-
visions deviennent si
nomhreuses que leurs
ramillcations les plus
\(iisines, s'entre-croi-
sant entre elles, four-
nissent, ainsi que Bach [Arch. f. AiHjenheilk., ISiJ(i) l'a très hien fait ressortir,
rillusion d'un véritahle plexus (anastomoses en feston de Merkel, plexf^ h<>r-
ilant de von Mises).
Du nerf frontal interne et du nerf nasal externe se détacheul des lilels t|ui
vont se distrihuer aux téguments de l'angle interne de l'ieil, ainsi (pi'à ceux de
la partie interne non seulement de la paupière supérieure, mais encore de l'in-
férieure; cette distrihulion n'a lieu ([u'à la porlion tarsienne de la paupière.
Le nerf lacrymal fournil des rameaux à l'angle externede l'n-il. ainsi qu'aux
parties externes des deux paupières. A la paupière supérieure, ces ramt>aux
innervent le tiers externe des légumeuls des deux portions tarsienne et (U'hi-
taire; les |)lus internes s'entre-croisent a\ec lt>s divisions les plus externes ilu
nerf IVonlai inlcrnc Les (|uel(|nes lilels l'oui'nis par le nerf lacrviual ;i la |>au-
|)ièri' inférieure s'incurvent en dedans autour de l'angle externe de l'u'il et
viennent se dislrihuer jusque vers h» miliiMi de cette paupière*. Comme ces lilets
s'anastomosent ave<' le l'anieau oi'hilaire ihi niaxiliaii'c supérieur, l'on pourrail
se demander si la |iarlie externe de la pan|)ièi"e inlérieure n(> serai! pas plutôt
V Roiig-orhll.
['m. 73'J. — Ni'il's (l(>s |)iiu|ii(MCs iiauclics. i li",i|in''s Mcikcl.i
i'\i i'ii;i;i:s, 1179
iiiiK'fx (••• |t,ir ce l'amcni i|ii(' |i.ii' Ir-- (li\i-<i(iii'< du in'iT l.icrym.il : mais Zaïiilrr
cuiicliil (le SCS rrclicri'lics (|uc c'csl liii-ii le iiciT lacryiiial (|iii se di-l riluu' à la
paiipicrc iiilV'ritMin'.
I.o nerf si}i/x-i>rliil"iii' iiiiicrNc la |»aii|iiric iiiri'iiniic. à la(|ii('ll(' il rmiriiil (\i'
riches l)oii(|iicls de liiics divisions ([iii s'irradiciil vers son hord lii)r('. (Icllcs-ci
s'crilrc-croisciil ahundammcnl avec leurs vdisiiies, cDiiiine dans la ])aii|)icrc
sii|ii-rieni'e. Le nerf sous-orhitaire envoie r\i oiili'c à la [»aii|)lcrc suj)(''rieiirc dc^
(ilels inlernes qui, conlonrnant l'anLile interne de licil, vonl se dislribiier an.\
léiiiinienls dn liers interne des deux portions tarsienne et orititaire de celle
l>anpière: il n'est même pas rare de les voir s'élever jnsqu'à la tète du sf)ureil.
l'areille disposition ne s'observe ,i:uère dans la région de l'angle externes de
r(cil, |)arce (|u"à i-el endroit la paupière supérieure ro(:oit des filets dn rameau
orbitaire du inaxillaii'e supérieur (|iii remplaceni ceux (juaurail pu fournir le
nerf sous-orhitaire.
Le rameau orhllairv. i\n maxillaire supérieur innerve en efiel par ses deux
branches (lacrynîo-pal[)ébrale et temporo-malaire) la parlie externe des deux
jiaupières dans une étendue assez considérable.
Oe la deserij)lion qui précède, nous pouvons conclure que les j)aupières pos-
sèdent une double innervation sensilive, au moins à leurs deux extrémités : la
paupière supérieure en elTet est innervée^ par des filets non seulement de
l'oplitalmique de Willis, mais encore Au neif maxillaire supérieur (sous-orbi-
taire dans la région de l'angle interne, rameau orijitaire et parfois même nerl'
sous-orbitaire dans celle de l'angle externe). De même la paupière inférieure
reçoit son innervation non seulement du maxillaire supérieur, mais encore
de ro])htalmique (frontal interne et nasal externe en dedans, lacrymal en
dehors) (Zander).
Li\ iliï.'lril)Utioii ^iMiérnlo des ncrl's tlans la paupièic s'écarto peu de celle des vaisseaux
sani;ui»s. Homme pour ces derniers, en ellVt, on voit leurs rameaux de quehiue importance
occuper la couciie de tissu conjonctif lâche qui sépare du tarse le muscle orbiculnire; enfin
on les voit aussi se diviser en rameaux antérieurs ou cutanés, et rameaux perforants ou
coujonctivaux (Von Mises, Silz-. der- Wien. Aku'I.. I8iS2).
Le fiU'j'ug hurcbuit de von Mises, ([ui se distribue aux divers organes du bord libre de la
paupière et qui fournit des fibres venant former des réseaux autour des. follicules des cils,
des i;landes de Zeiss et des glandes de Mcdl, se trouve placé à la face profonde du muscle
orbiculaire. Dans la conjonctive et le tarse, L. Bach (/oc. rit.) a décrit un très rii-he réseau
nerveux compliqué dans lequel on observe des fibrilles pelotonnées, principalement dans
la région du bord convexe du tarse, près des extrémités des glandes de Mcibomius. 13acli
désigne ce réseau sous le nom de retenu /((csic//. — Autour des acini de ces dernières
glandes, Colasanti avait déjà décrit un riclie réseau de librilles nerveuses. D'après Bach.
Dogie! (-Irc/î. /'. mikmsk. Amit., l89o), Fumagalli (Arck. per le Se. vieil., vol. XXII).
Pensa (Hnllel.soe. mcd. chir., Pavia, 1897). les fibres nerveuses, pour la plupart dépourvues
de myéline, mais présentant dans leur trajet de nombreuses varicositcs et même des cel-
lules ganglionnaires, viennent former par leurs anastomoses, entre Pacinus et sa capsule
conjonctive, un réseau pcri-acineux. De ce réseau se détachent des lilnilles beaucoup plus
Unes qui viennent former à leur tour, entre les parties basâtes des cellules de Pacinus, une
série de réseau inlra-acincux. Ce dernier fournit les divisions ultimes qui pénètrent entre
les cellules glandulaires et se terminent même dans celles-ci. Dogiel a vu quelques-unes
de ces terminaisons iutra-i'pithéliales se bifuri|uer chez le lapin. Enfin entre les glandes et
dans les cloisons intcracineuses existe un véritalde réseau inlerijlandulaire dans lequel
abondent les librilles nerveuses pelotonnées (Bach). — D'après Dogiel, certaines papilles
du bord libre de la paupière possèdent près de leur sommet un corpuscule nerveux termi-
nal de (I uim. 02 à 0 mm. Ui de longueur avec une largeur moitié moindre, et analogue comme
structure aux cor|)uscules de Meissner et de Krause. Ces corpuscules se rencontrent surtout
[l'ICOU.
1180
axm:xi:s de lokil.
dans la porlion ilii liuid lil)ie (|iii s'étond de la ii-vie postéiieuro aux orifices des friandes de
Meiboiriius.
.Ve/'/s sympat/iiques. — Ces nerfs se rendent aux vaisseaux, aux glandes et
aux muscles lisses de Miïller. R. Wag-ner et H. Millier ont démontré que l'exri-
tation du sympathique cervical amenait un léo-er écartement des paupières par
la contraction de ces muscles lisses.
Dopiel a étudié la distriI)Ulion des libres sympathiiiues dans les vaisseaux de la paupière :
ces filnes forment ({"aiionl dans l'adventice un réseau très serré d"où partent de fines rami-
fications variqueuses qui se rendent à la tunicjue musculaire, au niveau de laquelle seule-
ment elles se subdivisent en fournissant de très fines ramifications latérales; celles-ci. par
leurs anastomoses, forment un deuxième réseau intramusculaire très fin; de ce reseau
[lartent des divisions ultimes excessivement prèles, pourvues de varicosités, mais sur un
seul de leurs côtés seulement; ces divisions ultimes se terminent librement à la surface
(les cellules musculaires.
CONJONCTIVE
népnilion . — La conjonctive est une membrane muqueuse mince et trans-
})arente qui dérive du tégument externe et qui. tapissant la face postérieure
des paupières et la face antérieure du globe de l'o'il, unit ces organes entre
eux, sans gêner leurs mouvements réciproques. — Nous étudierons successi-
vement sa coniiguration extérieure, sa structure, ses glandes, ses vaisseaux et
ses nerfs.
rifleveut' patp.
CoNFiniRATiox EXTKRiKiRK. — Au uivcau dc la lèvre postérieure du bord libre
des paupières, la conjonctive
se continue directement avec la
peau de celles-ci ; de là elle se
porte profondément vers leur
bord adhérent, en tapissant
d'abord la face postérieure des
tarses auxquels elle adhère in-
timement, puis celle de»; mus-
cles palpébraux de Millier, du
tendon du muscle releveur et
des expansions tendineuses des
autres muscles de l'œil, aux-
tjuels elle se trouve unie par
du tissu cellulaire lâche: à une
certaine dislance du bord de
la cornée, distance qu'on peut
évaluer t>n moyenne à 8 ou
'.) millimètres (Merkel). elle se
réilécbit et passe sur la face
antérieure du glnl)(> de l'd-il en ronnani un cul-de-sae circulaire dont une
Sejil. orbil.
Fnrnix s^up
Bord inf. iris
Forni.c inf.
Sept, orbil.
Pcl. ohl.
Dr. inf.
Tic.. 740. — Coupe sagittale de lœil passant jiar le
nerf optique et le sommet de la cornée. (D'après
Merkel.)
CON.KtNCTIM;. 1181
luoilir iv|»niitl an --illiiii (irliil(»-j)al|)<''hral sujx'Ticur, cl laiilrc ;i riiilV-ricur.
Au niveau de raii;^lr iiilcriH- de l'n-il, ce ciil-dc-sac se trouve iulerrompii, la
coujoiiclivc |)al|)él)rale ne s'a|)|)li(|iianl |)lus là sur 1(î ^lohcî (k iilaire. Au ulxcaii
(le i'anjile cxlenie. nu le \uil passer direelenienl de l'une h laulre paupière;
mais il est dans ceîle dernière région moins profond qu'en haut et qu'en bas.
— A partir de ce cul-de-sac et on allant vers le centre de la cornée, la conjone-
live (apisse la l'ace antérieure du glohe oculaire, d'ahord raihlemenl unie à la
sclérotique par du tissu cellulaire lâche, |)uis intimenienl conlonduo avec la
cornée.
Par suite de son adhérence intime avec des parties solides essentiellemeni
mobiles, la cornée d'une part et les tars(>s d'autre part, la conjonctive doit sans
cesse \arier dans sa l'orme, .\ussi, pour la commodilé de la description, l'envi-
sai:('r(ms-nous telle (jnelle doit être sur un u'il ouvert regardant hori/.ontale-
menl et directement en avant. Dans ce cas, elle paraît aU'ecler la disposition
(Tun sac séreux (sac co)ijonc(livi(, Cunjuncllnalx'irk des auteurs allemands)
dont le leuillet viscéral coifl'erait la face antérieure du globe oculaire, tandis
que le feuillet pariétal, appli(|né sur la face postérieure des paupières, présente-
rait une longue fente transversale répondant à Torifice palpi'bral, fente j)ar
laquelle on pénétrerait directement dans la cavité séreuse. (]ette dernière par-
ticularité est la seule qu'on ne rencontre pas sur les bourses de cette nature; et
ce caractère-là mie à part, tous les autres se retrouvent dans le mode suivant
lequel la conjonctive s'interpose entre les paupières et l'œil. Aussi Merkel
[Tojiixj. Anat., I, 5011) n'hésite-t-il pas à la comparer à la synoviale de l'arti-
culation scapulo-humérale ; celle-ci reçoit même des tendons des muscles de
l'épaule des expansions fibreuses qui se confondent avec elle, comme en reçoit
des tendons des muscles de i'teil le tissu sous-muqueux de la conjonctive
oculaire (Waldever, Grafc-Sdmisch' Jldb., I, 241). Dans l'un comme dans
l'autre cas, ces expansions assurent aux replis la forme et la stabilité néces-
saires à l'accomplissement régulier des mouvements. (Iràce à cette disposition,
le repli formé par la réflexion du sac conjonctival passant de la panjjière sur
le globe oculaire, retrouve sa forme normale, lorsque, à la suite d'un mouve-
ment l'ayant plus ou moins profondément modifié, IVcii revient au repos.
Dans toutes ses régions, la conjonctive présente un aspect lisse et brillant,
et toutes ses parties se continuent entre elles sans ligne de démarcation. Néan-
moins, comme chacune de ses régions possède certains caractères spéciaux,
nous la diviserons en : conjonctive palpébrale ou portion de la conjonctive
tapissant la face postérieure des paupières; conjonctive oculaire ou ImHviire
ou portion de la conjonctive appliquée sur le devant de l'œil, et conjonctive du
cul-de-sac ou du forni.r allemand ou portion réfléchie de la conjonctive
reliant entre elles les deux portions précédentes.
I' Conjonctive ])olpél>rale. — Mince et transparente et d'une coloration
rouge ou simplement rosée, elle s'applique d'abord sur la face postérieure des
tarses, auxquels elle adhère de la façon la plus intime, puis sur celle des mus-
cles palpébraux de Muller, auxquels elle s'unit beaucoup plus lâchement.
Au niveau de la lèvre postérieure du bord libre de chaque paupière, elle se
continue avec la peau. D'abord lisse et unie sur la face postérieure du tarse,
[PICOU.]
— Olob.orul.
ConjonrJ.
- - rieh. ovhil.
1182 AXNI;XI-:S DK I.'OKiL.
elle présento au delà du bord convexe de celui-ci des sillons v{ des j)lis trans-
versaux, surtout développés au voisinage du cul-de-sac.
Ces sillons et ces plis décrits par Fuchs {OpliUialm., W'ien. 1891) sous le
nom de plis horizontaux, ne se forment (pTaprès la naissance; et résultent des
mouvfMiients palpéhraux : ils s'accusent |)endant l'ouverture de l'orifice palpé-
hral. j)()ur s'efîacer en partit; dans l'occlusion des paupières.
2" Conjonclive <lii cul-dc-xoc. — iJe la l'aoc po^li'riciiic (\*'y^ jiaiipiéics. la
conjonctive passe sur la lace antéi-ieuri; du glolx' de rnil. en lormant i-ntre
ces deux orpanes une s(»rte de cul-de-sac circulaire {b'ornix des auteurs alle-
mands), situé, sauf en dehors, à une
certaine distance en avant de l'i-ijua-
leur de Tœil, distance un peu plus
urande du côté interne. Ce cul-de-
sac, déisignésous le nom de cul-de-sac
orido-prilpébral ou ocnlo-ronjoncli-
val , décrit une circonférence à peu
près complète, interrompue seulement
au niveau de la commissure internt»
des paupières, où la présence de la
caroncule lacrymale a forcé celles-ci
Fhi. 711. — Happoiis du rohord osseux do à s"écarter du liloije oculaire.
Torhilo, du kI<'I« oculaire et du cul-de-sac l)'ai)rès Henle {llflb. der luni/r-
coujonclival. sur uu œil ounciI. (D'après . , .o-.ax ■ i i ■ ' i
^Içjil-çl ) ireiil., lo/.i), le cul-de-sac oculo-pai-
pébral s'élèverait à la paupière su-
[téiicure JMs([irau niveau de larcade oi'hitaire et du sourcil : sa prolundcur en
arrièi'e de l'arcade orhitaire serait de 17 à I )"> millimèlres. A la paupière
inférieure, il descendrait, d'après le même auteur, jusqu'au niveau du sillon
jugo-palpéhral de Arll. ([ui répond au rebord de l'orbite. La hauteur sépa-
rant le milieu du bord libre de chaque paupière du cul-de-sac oculo-palpél)ral
serait, sur un u'il fermé : en haut, de 22 à 2") millimètres; en bas. île II à
I .') millimètres (llenle). Au niveau de la commissure externe des paupières,
ce cul-de-sac situé à une profondeur de Ti à U millimètres environ, dépasse
légèrement en arrière le plan de ré((ualeur de l'o'il. — En haut comme en
bas, Mei'kel le l'ail arri\-er seulcnu'iil au niveau des sillons orbilo-palpt'itraux
supérieur et inféri(Hir, et le représente |)ar (•onsé(|u<'nl a\er îles limites un i)eu
moins étendues que celles assignées par llenU\
Ces din'érences tienneni éNiilemmcnl à de grandes \ariations: ainsi, en |)re-
nant comme point de repère le centre de la coiMiée. nous avons rencontre des
cas dans lesquels aux deux extrémités d'im même diamètre, soit vertical ou
transversal, le cul-de-sac oculo-palpébral se trouvait à égale dislance de ce
point. La movenne de nos mensurations, en partant du centre de la cornée,
nous a donné comme distance du cul-de-sac oculo-palpébral à ce centre : en
liant, 17 millimèlres; en l)as, L") millimètres; en dedans. 1 'i millimètres, et en
dehors, 20 millimètres. Ces chilTres xai'ienf d'ailleurs à i haque instant avec
les mouvements du globe oculaire. .Miisi. dans 1rs ukuin c inrnis de rotation du
globe en dehors. l(>s deux dislances verticales, séparant du cul-de-sac orbilo-
CdN.KiNCTIN !•;. 1183
|)al|).M)i'al le ciMilir (II' la |M»rlinii ilii globe oculaire comprise an Immi inilicii dr
la Icnlc (»al|tt''hral(', (iiiissciit par s'égaliser, en liant coniiiic en has.
Les |»lis l'I les sillmis de Incoinolion ipie mms a\(ins rr'nconln's dans la
parlie de la ediiiiMH 1 1\ e palpi'iirale silni'e enli'e le lar<e el le luiid dn eiil-de-sae
exisleni égalenienl dans relie dernière n'unin. oi'i on les IroUM- même pins
nombreux et pins développés. La emijuiiclix c du en! de-sac se tronve làeliemenl
niiie anx parties prolonch-s, l'orméos dans cette région par le tendon dn muscle
relevenr el les expansions ténoniennes des nniscles d(^ l'u-il, au moyen d'un
lissn eelhilalre làcbe (|ui se laisse facilement inlilirer. (J'est dans ce tissu que
se trouvent plongées les glandes lacrymales accessoires. Il est tri's riche en
vaisseaux qu'il laisse facib^ment transparaître, |>riiicipalement au niveau du
cnl (le-sac oculo-pal|)ébral inférieur à travers lequel on aperçoit nettement le
riclie réseau veineux sons-jacent, ainsi qu(^ les expansions aponévrotiques blan-
châtres pnjvenant des muscles droit inférieur et petit oblique (I''uchs).
3" Conjonctive oculaire ou bulbaire. — La conjonctive oculaire qui revêt
la plus grande parlie de riiémisphère antérieur de l'œil est si mince et si
transparente (jn'oii apenoit avec la plus grande netteté, à travers son épais-
seur, la couleur blanchàlre de la scléroticjne (blanc de l'ieil) et les vaisseaux
(]ui rampent au-dessous d'elle. Ceux-ci, comme nous le verrons plus tard, se
divisent en vaisseaux conjonctivaux et vaisseaux ciliaires antérieurs; ces der-
niers, hyperémiés, se distinguent par leur coloration violette, coloration due.
d'après Zitta et Haab, au mélange de leur teinte rouge avec le reflet bleuâtre
que prend la conjonctive oculaire à la lumière réfléchie, dès que le fond réflé-
chissant sur lequel repose cette membrane absorbe une parlie des ravons
lumineux.
On décrit généralement à la conjonctive oculaire deux portions, l'une .sc/è-
ral(\ répondant à la sclérotique, et l'autre corn e>nn/?, confondue avec la couche
antérieure de la cornée.
]/d portion aclérale delà conjonctive bulbaire n'adhère prol'ondéuienl à la
sclérotique que par un tissu cellulaire très Ii\che. Elle répond d'abord aux ten-
dons des quatre nuiscles droits, puis seulement aux expansions ténoniennes
se détachant de ces tendons pour se porter vers la cornée, quelles ne parvien-
nent jamais cependant à atteindre, car elles s'épuisent insensiblement dans le
lissn cellulaire qui s'étale à la face profonde de la conjonctive sclérale dans
laquelle ils vienncMit se perdre.
(le (issu à l;uf;c>s iiKiilIes se laisse très l'aciliMiiciU infiltrer. Ses Incunes, coinniuniciaaiil
avec l'esiiace lyiiipliaticiiio de Tenon, entrent ainsi indirectement en rapport avec les
les chambres antérieure et postérieure de l'œil, par Tintermédiaire des gaines périvascu-
iaires des vasa vorticosa, des espaces lacunaires du corps ciliaire, de ceux de Tiris, et des
stomates de la face antérieure de liris. Une solution alcaline étendue de Kl ou de
KelA'^K* injectée dans le tissu cellulaire sous-conjonctival, à 4 ou "i millimètres du limbe
de la cornée, commence déjà à dilTuser dans l'humeur aqueuse au bout de 5 à 10 minutes.
Cette diffusion atteint son maximum au bout d'une heure, pour ne plus laisser de traces
2 ou 3 heures après (Addario, Arrli. f. Opitl., 1899. Bd XLVlll, p. Wl).
Le tissu cellulaire lâche que nous venons de décrire renferme, à partir de
l'âge adulte, des cellules adipeuses formant généralement une traînée qui
s'étend de l'angle interne à l'angle externe de l'onl, en suivant le méridien
horizontal du globe oculaire; mais c'est surtout dans l'intervalle compris entre
PICOV
1184
ANNKXKS \\E l.'oKII.
le pli semi-luiiairo et la cornée qu'on les observe en pins ^-^rand nombre: sou-
vent même elles forment, à 3 ou 4 millimètres en dedans du bord de celle-ci,
une sorte d'amas graisseux lenticulaire jaunâtre auquel les opbtalmologristes
ont donné le nom de j)aitj)firulo. Un ])areil amas, moins déveloj)pé que le pré-
cédent, peut également s'observer sur le côté externe du bord de la cornée
(Fuchs).
La portion cornéennc, formée du revêtement épithélial antérieur cl de la
lame élaslicjue antérieure de la cornée sur laquelle rej)Ose répitbélium. fait
p.irlir intégrante de celle-ci el ne saurait, par conséquent, en être séparée.
Au niveau de la zone circulaire de so\idure de la cornée à la sclérotique, la
conjonctive oculaire forme une sorle de bourrelet à structure un peu spéciale
décrit par bon nonibre (Tauleurs s(»us le nom de /iinhf ou tV/inncau conjonc-
lival ou Cio-nrcn.
Dans la région de langle inlerue de l'ieil. la conjonctive se continue avec
deux formations de nature un peu différente, et qui méritent par conséquent
une description particulière. Ce sont la cnroncnic lacnjmalc et le rejill .•<<'iiii-
hinnii-c.
(Iaiîo.ncl i.i; i.vcuv.MAi.i:. — La caroncule lacrymale, située au fond du lac
lacrvmal, entre les portions lacrymales des deux bords palpébraux, est une sorte
de mamelon d'apparence muqueuse chez l'iiomme. mais
d'aspect cutané ebez un grand nombre d'animaux (veau).
Presque toujours, elle est unique, mi la \ ne cependant
dans certains cas se dédftubler (Sydney Stepbenson.
Oplitalmif llcvk'W, London. IcSDli). Elle représente,
d'après A. Terson, un fragment du bord ciliaire des pau-
})ières, délacbé de celles-ci par les points et les canali-
cvdes lacrynuiux dont la fourcbe, en soulevant les tégu-
ments autour de lui. l'aurait en quelque sorte refoulé
vers la proloiuleur. Aussi ne faut-il pas s'étonner de
la \n\v. (liez certains animaux (veau), reliée à la paupière
j»ar un xérilable jxtnl cutané. Exceptionnellement d'ail-
leurs on peut observer cbez l'Iumime la même disposi-
tion (A. Terson).
La forme est à peu |»rès celle d'un coin à grosse
extrémité arrondie située dans l'angle même que fttrmenl
les deux paupières par la jonction îles j)ortions lacrvmales
paupières. -13. Glandes st- dcleurs bords libres, au niveau de l'angle interne de
i)acies(i) ot p(.iU(-.') de la l'œil. Sou sommet ou extrémité eflilé(> plonge en bas,
laronculi', vus à un tfroosi»- , , , ., . ., . • i ' i .
semenideTiii.uiiMics. au-dcssous de la paupière ultérieure qui ta cache tou-
jours complètement et Aient se perdre dans la |)arlie
inférieure du repli semi-lunainv En debors. elle se continue avec ce repli.
l*i()fondément elle jrpose sur un coussinet adi|)eux auquel elle doit en partie
sa forme et sa saillie. — l]oinme tliiiieiisi(tns. elle a 'i à li millimètres de li)n-
gueur sur 3 millimèli-es do largeur. — La nuance blanc jaunâtre do sa C(dora-
tion rosée est due h la présence d'un grand nombre de glandes sébacées (|ui
(Mitrent dans sa slrucliiie. Son aspect est brillant, comme celui de la conjonc-
Fic. 742. — Caroncule
lacrymale. ( D'après
Sappcy.)
A. Lac lacrymal : 1, ca-
loneulc. — "i, repli semi-
lunaire. — 3, |>oinls lacry-
maux. — 'i, portion lacry-
male des hurds libres des
I <i\.i(t\(:n\i:.
1185
f:^¥-T^^i
l-;^
l'iii. 71.1. — (^oiiijc (le la caroiiriile. (H'ainès A. Tersoii.)
'. :jl;inilr ili' Kraiisp. — ■ h. r. folliciilo [lilr'iix. - (/, oi>ii|ic ■l'un vaisse.'iii.
liM'i'ii lii'iii'ial, liirii i|iic (I a |)|iai ciici' i/'L^'n'iiiriil iiil: iii-u^r. A -a Mirlacc s'rlr-
\('iil»'ii cll'cl (|iirli|iii's |iiiil> Idllrls i un ildiTs. ail iitiiiilirr di- li!a \'.\, i|iii lui
ildiiiii'iil r<-||c a|>|iai riirr. cl se iiioiilrciit .-.lU" I iril uiixcil cumiin' du j)('lll>
|)(iiiils Maiiiliàli' ■- ( Mciki'l).
La slruclui'f île l.i caidiiciilt' lai rvnialc a rh' surliml liifii cliidit'c par Sticda
( l/v//. /. i,ii/,ro.</,-. .lii'fL. lid XXXVI. IS!l())cl .\.'\\'vsim {Anliir, ,r(lj,fd..
IS!).{). Celle slnicliire -i- ia|t|»r(M|ic eNsriiliidleinetil, de celle du linid ciliaire,
d(Mil la cardiiciile la-
crvinale. ainsi (juc '' '' '' <">^-
[taraisseiil d'ailleurs
le confirmer les don-
nées eniln'vouéniqnes
de C.osniellalos ( 1 h .
^/(w/oe/.. Paris, I8!)8).
ne serait (juun frag-
ment délai lié(.\. Tel-
son).
I/éj)itliélinni dn
commet ressemble à
ccini du l)ord ciliaire :
sni- les pentes do la caroncule, il x' ra[»pi'ocherail de celui de la conjonctive
avec sou revêtement cylindrique (A. Tersou). La charpente est formée par un
tissu conjonctif très dense dans lequel les vaisseaux i-estent béants à la section.
On a trouvé dans ce tissu quelques fibres musculaires lisses (Muller), et du
côté interne, quelques fibres striées du muscle orbiculaire doni un certain
nombre arrivent même jusqu'à la surface (Waldeyer).
Parmi les glandes sébacées, les unes, annexées aux j)iiils. lappellent les
glandes (l(< Zeiss; les auti'es, in(l(''pendautes et Iteaucoup [dus \olumineuses,
ollrent le caractère des glandes de 3Ieibonuus (A. Tersou). — Waldeyer décrit
dans cette région des glandes sudoriparcs modifiées qui uHul été vues ni jiar
Stieda, ni par (iirincione (Rifonna iiicdirtr. ISOO). ni par A. Tersou.
Ces derniers auteurs ne décrivent dans cette région qu'une glarule aclnn-
tnbuleuse.. «le I unn. Ti ilc diani'-li-e. se l'appi'ochaul pai' sa structure i\('>
glandes ct>njonctival(>s de Krause. que nous étudierons plus loin, et représen-
tant une forme de transition entre les glandes sudoriparcs et les glandes lacrv-
inales proprement dites (.\. Terson). Cette glande le plus souvent uuilobulée.
uuiis parfois niultilobulée (Stieda), occupe exactement le centre de la caron-
eule. près de son sommet au niveau duquel vient s'ouvrir, entre les orifices
des glandes sébacées, son canal excréteur large, spirale, tortueu.x et revêtu
d'une couche de ctdlules épithéliales prismatiques. — La structure des tubes-
sécrétants rappelle absolument celle des glandes lacrymales, avec sa couche de
cellules épithéliales coniques, doublée extérieurement d'une couche de cellules
en panier, le tout reposant sur une basale très mince. Elle n'offre aucun lien
de parenté avec la glande de llarder, absente dans l'espèce humaine et dont
nous dirons plus loin quelques mots; celle-ci également occupe fréquemment
cette région (lapin), mais la plupart du temps, à coté de la glande acino-tubu-
leuse que nous venons de décrire (veau) (A. Terson).
rOlniER ET CIIAUI'V. — \'. 7.5
[PICOU.]
1186 ANNEXES J»I-: I.'oEIl..
Hki'u si:mi-i,i NAiiti:. — Si la caroncule lacrymale se rallaclie par son origine
au bord ciliaire des j)au{)ières, le repli semi-lunaire, au contraire, est bien un
repli de la conjonctive hulbaire.
Ce repli falc.iforme, situé en dehors de la caroncule, est presque entièrement
caché par les paupières, qui n'en laissent apercevoir que la jtoi'tion movenne.
l'our hien le voir dans toute son éteiulue, il faut fortement érigner celles-ci en
liant el eu bas. à laidr d'in-arteurs palpébraux. Il allerte la forme d'un crois-
sant vcrlicalement allongé dont le bord concave tourné en dehors s'appIicjiH-
sur le globe de l'u-il. Sa forme d'ailleurs se modifie avec les mouvements hori-
zontau.x de vo. dernier; il augmente en ell'et d'étendue lorsque la pupille s«'
])orte en dehors, pour diminuer au conli'aire dans le mouvement inverse de
celle-ci.
Ce repli formé de deux feuillets nmqueux qui se confondent an niveau du
bord libre, n'est qu'un rudiment de la troisième paupière des vertébrés (mem-
brane clignotante des oiseaux), comme tend à le prouver sa structure dans
laquelle, outre du tissu ccjnjonolif et des vais.seau.x minuscules, entrent encore,
vers son bord adhérent, des libres musculaires lisses, vestiges du muscle orbito-
palpébral de Millier se détachant des muscles droit int. et droit inf. et parfois «.
même du releveur palpébral: chez les ^Mammifères marins ces fibres sont
striées (Groyer, ]\ ien. klin. 11 or A.. 1903. p. W.V.l).
La plupart des animaux (nuninants, anthropoïdes) possèdent dans ce repli
un cartilage hvalin plus ou moins développé. Giacomini l'a également observé
chez 1(^ nègre. Dans la race caucasique, sa présence serait beaucoup plus rare
(3 fois sur 348 individus) (Giacomini, Giom. délia Arcccl. di med. di
Toruio. LX, !). {). fidO. IS07).
(iltuule de Harder. — .\ lappareil ilo lu :{' paupière, rcpirscnlé dicz riminmc par le ropli
semi-lunaire, iloil èlic rallailiée la Irlande «le llaider. Celle-ci ne se lenconlre, pour ainsi
(lire jamais dans notre espèce, l)ien (jne (liacomini ait observé « chez un Hoscliiman. vers
le 1)01(1 inrérieur du carlilafie du repli semi-liinaiie. une toute petite Irlande (|ui devait
être cousitlérée comme représentant chez nous la glande de Harder. .Mais cette découverte
est jusiiu'à présent inii(|uc dans la science, et elle ofFre d'autant plus irinterèt ([ue la
glande en question se trouve avoir lomiilèleiniMil dis|)aru chez les singes anthropoïdes »
((iiacomini, lor. cit., p. GOO).
(jette glande découverte par Harder (.lc/«» Jiniililnritut /iiililii-iiln. I.ipsia", HiOii n"e.\isle
pas chez les poissons et ne se montre chez les urodèles qu'à l'état tout à fait rudimentaire :
mais on la rencontii' chez tous les autres vertéhrés. Klle appartient an type des glandes à
sécreti(m graisseuse, el hien que rentrant dans le groupe des glainles acino-tuliulenses,
ell(> dilTcre ])ar sa structure des glandes hniymales (I.ulz. /fil^rlu-. f. Tlii'-run-d.. N. p..
111. 1S!)1)).
l'rolondémeiit située C(uilie la ])aroi de rorhite. elle s'ouvre par un ou plusieurs conduits
excréteurs, à l;i face profonde de la memhraue clignotante. Klle est remarquable par l'abon-
dance du tissu conjonclif qui séi>are ses alvéoles.
Ceu.\-ci, généralement larges, stmt limités exIérieuremeiU par une membrane vitrée
excessivement mince à la face interne de la(|uelle s'appli(iuent des cellules en panier d'une
extrême délicatesse, formant i)ar les anasiomoses de leurs prolongements des mailles
délicates en général très petites et assez régulièrement circulaires, beaucoup plus étroites
que dans la glande lacrymale (Lacroix, J'rurinri' i))àl., ISiJ.'ih Kn dedans de celles-ci,
l'epithélium paraît formé d'une seule couche de cellules cylindriques basses à liantes
absolument indistinctes. Ces cellules à noyau central sont remplies dune grande «inantile
de gTauulations graisseuses, et leur produit de sécrétion est toujours plus ou moins solide
cl l'pais.
11 ne faut pas confondre la glande de Harder avec rapparcil glandulaire ou la ijlande de
In iiicinhvdiic cliiinuliiiilr (A iVA7i/n(/(/;/(sc des .\llemands). Celle-ci, toujours en rapport avec
le cartilage de la :i'" paupière, appartient par ses alvéoles au type des glandes acinenses.
CONJONCTIVE. 1187
Les (iiiiii siiiil st'parrs les uns «les nulles pnc des cloisons c.onneclivos excessivement
minces; leur epilliclium, fcirmé d'une cuuche de collules pyramidales de plusieurs sortes,
les unes claires, les aulres frranuleuses, ne renrerme aucune ou i)res(|ue aucune granu-
lation graisseuse, i'.cs cellules, à limiles 1res distinctes, ont un noyau pressé contre la hase,
et leur produit de sécrétion a uiu' a|)parence muqueuse. I,e volume de la plando de la
membrane clignotante varie toujours en sens inverse de celui de la glande de llarder et
récipro(]uemeul. Quant a ses conduits excréteurs, ils s'ouvrent indilTérenimenl sur les deux
faces de cette meinhrane (.Miessner, .l/v/i. /'. Wi^sni^^ch. inid jiml:/. 'I Inmlirill;.. \\>\ \\\VI.
lift 2-3, p. 121, l'JOO).
SriuCTinK UK i.A coNMONcrivi;. — (>oninio toutes les mii([ii(Misos, la conjonc-
tive présente deux conciles à étudier : l'une superficielle ou rjntliélialp, l'autre
profonde (|ui ré{)ond au denne ou cliorion de tous les téguments : nous com-
mencerons notre description par colle-ci, après avoir brièvement exposé
ras|)ect que présente en certaines régions la conjonctive examinée à la loupe.
Si l'on pratique ce dernier examen, on observe toujours vers le bord con-
vexe du tarse des sillons superficiels bien décrits par Stieda (Jrrh. f. m'i-
krosk. Annt., III, I8G7); ces sillons, dirigés dans tous les sens, forment un
véritable réseau dans lequel existent même })arfois des fossettes plus ou moins
étendues. Les mailles irrégulières plus ou moins considérables de ce réseau
délimitent de très petits îlots de muqueuse d'aspect et d'étendue variables,
désignés par Eble sous le nom de « corps papillaires » (Ueber den Bau der
Bindehaut des Auges, Wien, 182S).
Les sillons que nous venons de décrire ne s'étendent que jusqu'à 3 milli-
mètres environ du liord convexe du tarse, et c'est dans la partie de la région
orbitaire des paupières voisines de ce dernier qu'on les voit surtout bien déve-
loppés. A la face postérieure môme du tarse, ils peuvent entièrement faire
défaut. Dans tous les cas, ils ne dépassent guère, du côté du bord libre de
la paupière, la moitié de la bauteur du tarse (Reich, Arc/t. f. Opht., 1873);
à quelque distance de la lèvre postérieure de ce bord libre, on voit leurs por-
tions initiales affecter toutes une disposition d'abord verticale qui les rend à ce
niveau parallèles entre eux. A 3 millinièlres au delà du tarse, ils cessent
complètement dans tout le reste de la portion orbitaire, qui prend alors un
aspect lisse et uni, différent de l'aspect velouté qu'on observe sur la portion
tarsienne de la conjonctive et qui est dû à la présence de ces sillons. Le même
aspect lisse et uni se retrouve dans la portion de la conjonctive palpébrale
faisant ourlet autour de l'orifice palpébral, les sillons que nous venons de
décrire disparaissant toujours également dans cette zone.
Derme de la conjonctive. — Le derme ou cborion muqueux de la conjonc-
tive comprend, d'après Villard (.Y. Montpellier médical, 1896), deux couches :
lune, superficielle ou adénoïde, très mince, sous-jacente à répithélium;
l'autre, profonde, fibreuse, plus épaisse que la précédente.
La couche superficielle, d'une épaisseur qui varie suivant les régions, de
0 mm. 013 (conjonctive bulbaire) à 0 mm. 070 (conjonctive palpébrale et du
cul-de-sac), se compose d'un tissu conjonctif délicat se laissant facilement
infiltrer par les globules blancs. Cette infiltration lymphatique, généralement
abondante et diffuse, lui imprime la disposition réticulée. Le tissu connectif se
dispose en effet en mailles plus ou moins régulières. Les fines fibres qui for-
ment celle-ci se trouvent çà et là réunies par des points nodaux et viennent,
73.
[PICOU.]
1188
ANNEXES DE LOEIL.
comme dans tout tissu ivlicult'', s'appuyer sur la paroi des vaisseaux qui tra-
versent la couche superliciollc pour faire corps avec elle. C'est cette disposition
qui a fait appliquer par Villard à la couche sous-épithéliale du derme de la
conjonctive le qualificatif d'adénoïde. La plupart de ses fihres sont perpendi-
culaires aux faisceaux de la couche profonde. Une injection (nitrate d'argent)
poussée dans cette couche profonde dissocie fort bien les faisceaux de celle-ci,
mais sans jamais pénétrer dans la couche superficielle (Villard).
'iJ in pi Ira lion lymphatique peut faire défaut dans la couche superficielle de
la conjonctive bulbaire sans que sa structure s'en trouve sensiblement modifiée
(Villard); elle est moins abondante, d'après Waldeyer, dans la moitié anté-
rieure de la conjonctive palpébrale, et elle atteint son maximum de dévelop-
pement dans la région qui s'étend du bord convexe du tarse au cul-de-sac.
C'est surtout dans cette dernière zone et principalement vers les commissures
palpébralcs, qu'on la voit se concentrer en certains points sous forme de
nodules folliculaires rappelant les vrais follicules lymphatiques qui ont été
décrits chez les animaux sous le nom de plaques de Briicli ; mais celles-ci
n'ont jamais été vues par Waldeyer dans notre espèce, et leur présence, dans
tous les cas, y serait exceptionnelle (Stieda, Ciaccio).
Kii injeclaiit les vaisseaux lyiniiliati(iues de la conjonctive, Leher {G ni fc-Sœmisch.. Il Bil.
XI Kap., p. 87, 1003) a vu, sur les animaux, ces dernier? vaisseaux venir former autour
des follicules ou amas lymphatiques en question de véritables réseaux, et dans un cas même
il a pu réussir à faire pénétrer dans le follicule la masse bleue de son injection.
La couche superficielle répond jusqu'à un certain point au corps papillaire
des muqueuses d'origine dermoïde; toutefois son tissu, un peu moins délicat.
ne formerait jamais, d'a-
près Villard, de véritables
papilles. Stieda, Waldeyer
et d'autres auteurs étaient
d'ailleurs arrivés à la même
conclusion (contraire à
cellode W. Krause). d'après
laquel le les lorma lions d'as-
pect papillaire qu'on ob-
serve sur la conjonctive
ne seraient que de simples
îlots de nuiqueuse cir-
conscrits par les sillons disposés en méandres précédemment décrits au cours
de cet article. Villard et Ciaccio admetlent cependant l'existence de sept à neuf
rangées de vraies papilles dans la zone de transition entre la conjonctive et la
cornée. Sur une coupe sagittale, on voit ces papilles, au nombre de 4 ou )•
assez grandes (oO y.) près de la cornée, puis de 3 ou 4 beaucoup plus petites
(13 à 32 <j.) en s'éloignant de celle-ci, arriver jusqu'au niveau de l'angle
irido-cornéen (Villard). Tous les auteurs s'accordent également pour en décrire
au voisinage du bord libre de la paupière, où on les voit disposées en séries
linéaires de 5 à 7 perpendioidaires à ce bord libre et jvirallèles entre elles
(Langer); celles-ci, élevées d'abord de !(• à 11) <x (Villard). diminuent progres-
sivement de hauteur en s'éloignant du Ixud libre. Enfin Heich (Airh. f.
, . i:pithél.
Couche adén.
. _Couche fibi\
. _ V. lijmplial.
sa»()Ut)t
. — Coupe transversale de la conjonctive supra-
tarsionne de l'homme. (D'après Villard.)
conjonctim:. uso
O/ihl., IST.'i) cl M('i-lv('l (T'ijini/. Aniil.. I. p. 2I(I) nul |)ii ni (»l»sci'\('i" dans la
roiijonctixc (|lii l'cvri la lace pi-dlitiiilc île la |iiiili(iii (iiliilaiic de la paiipirre,
au voisinage du hoi-d cuiivcxc du larsc.
I^a coiiclir jird/iiHilc mi /il>rri(.-«- rsl Irrs prti dcvidoppi'-i- dans la ((iiiionclivc
|)aI|K'd)r;il(' n'd ni-laisiciiiic, on (die se coidund ascf le laisc id avec uni- Itaiidr
lil»i'n-(dasri(|n(' de '.\- millinièlrcs de lianiriir siirninidanl le lionl conxrxi" de
(•(dui-ri. On |niniTait niônic la ((MisidiTri- cnniinc laisanl dciant an ni\<'au de
CL'IU' dcrniriT bande cl an nixcan du larsi-, pnisijnc les injec lions inlcisliliidlcs
poussées dans l'épaisseur de la conjonctive ne pénètrent jamais dans les deux
parties pivcédentes (Villard). An-dessus de la bande juxta-tarsienne, cette
eou(die formée de faisceaux conne( tifs puissants, solidement entrcdacés et
dirif^és pour la plupart perpcndicnlairement au b(»rd libre des paupières, pré-
sente son maximum d'é|)alsseur qui varie dans celtt^ région de 1 inin. 3 à
l mm. (t. Pai'tonl ailleurs cette épaisseur semble diminuer progressivement
à mesure (|u*im appro(die de la cornée; (die est en ellct de (I mm. 7 a I niiili
mètre au niveau du cul-de-sac, pour n'atteindre au-de\anl du j.:lobe oridairc
que 0 mm. l à 0 mm. ").
La couche librense du derme se confond insensildement dans la pi'ofon-
deur avec le tissu conjonctif sous-jacent. Elle contient les vaisseaux et les
troncules nerveux d(! la conjonctive; on y rencontre également des fibres
lisses des muscles palpébrau.x de iMiilIer, ainsi que les glandes de Krause qui,
de la sorte, sont encastrées profondément dans le tissu fibreux (Villard). Une
membrane bannie hyaline, continue avec la lame élastique de la cornée, sépare
le derme de l'épithélium.
Iloppe (.l/v7(. /'. (Jplil.. XIA'III, p. 660, 1899) a |mi. (l.iiis un cas (rnrgvrose, étiidier dans
la conjonclivo Inniiaine la dispdsition du tissu i'lasti(iuo. (Iciui-ci fornu* dans la conjonctive
deu.x. conciles distinctes : Tune su[)erlici('lie et l'antre |>iofond('. La première est séparée de
répitliélitnn jiar une lariie nappe iiréynlièie du tissu conjonctif làciie. (là et là s'élèvent de
la couclie (•lasli(|ne des l'aisceanx aplatis de fortes fibres loniiitudinales on U'gèreinent
ondulées cpii traversent ol)ii([ueinent la couche de tissu conjonctif. Après avoir lonp-é dans
une certaine étendue la meinhrane basale, ils se fixent sur celle-ci. Ces faisceaux, ohjique-
iiient ascendants, présentent à d'assez grandes ilistances des fibres transversales (|ui croisent
à aoiîle droit les libres loiii;iludinalps, donnant à l'ensemble du faisceau un aspect scala-
riforme.
La couche élastique superficielle est eji j;rande partie composée d'un tissu feutré à inailles
polygonales ou arrondies. Les libres arrondies on aplaties formant ces mailles s'infléchis-
sent dans tous les sens ou même se cDiitournent en spires. Les intervalles occupant les
centres de ces mailles sont presque enlièrement comblés par un fin reticulum de tibrilles
élastiipies très Unes, les unes droites, les autres contournées, donnant l'aspect d'une fine
toile d'araignée.
.\u-dessous de la couche précédente, et se continuant insensiblement avec elle, sauf en
certains endroits oii s'interpose une large nappe de tissu conjonctif lâche, on rencontre la
deuxième couche ékisliiiue qui occupe tout le reste de l'épaisseur de la muqueuse; les libres
en sont plus délicates (|ue celles de la couche superficielle: on les voit s'entre-croiser dans
toutes les directions pour former une sorte de réseau dans lequel on rencontre quelques
fibres élastiques plus volumineuses, faiblement ondulées. De cette couche se détachent de
très longues fibrilles légèrement flexueuses qui s'élèvent vers la couche superficielle: elles
viennent dans celle-ci se confondre avec les faisceaux longitudinaux ainsi qu'avec les fibres
transversales qui ilonnentà ces derniers l'aspect scalariforme précédemment décrit. On peut
même les suivre jusqu'au-dessous de l'épithélium, à la face profonde duquel on les voit
s'étendre en formant par leur ensemble une couche élastique très mince.
.\ un faible grossissement, on voit à chaque extrémité de la coupe les deux couches élas-
tiques se diiïérencier nettement par les caraclères suivants : la couche profonde apparaît
limitée par un bord net; la couche superficielle, à texture plus grossière, offre au contraire
[PICOU.
1190 ANM-\i-:< i»K i;ni;ii..
dos limites moins nelles; en clîcl, on voilà i;o niveau ses (ibrilles i'lasli(|nes se conlourner
(liversotnenl sons la forme de spires, de crossess, etc.; seules les libres élasti<|ues les pins
voluniinonses restent ii peu |)r»'S droites.
La structure du tissu élaslitine dans la conjcjuctive oculaire, au niveau du limbe cornéen,
parait un pou moins compliquée. Sa div'siou on doux coucbes est loin d"rtre partout
distincte, (iopondant il est encore facile d'y recon'naitro, immédiatement au-dossous de
lépithélium, dos faisceaux délicats de liiies librillcs élasti(iues à direction longitudinale.
parfailonionl distincts do la couidie élastique sous-jaconte qui occupe tout lo reste de
l'épaisseur do la inu(|ueuse. La i;randeur des mailles du réseau élastiipio de cette rôfrion
ost environ lo triple de (;ellc dos mailles fju'on observe dans la conclie profonde de la con-
jonclivo |)alpébrale; ces mailles sont formées de faisceaux élastiques solides, mais lâche-
ment unis entre eux, et, à l'inverse de ce que nous avons vu aux paupières, les espaces
(lu'elles circonscrivent sont clairs, c'est-à-dire ne sont pas comblés par du lin tissu élas-
ti([ue. Cotte couche s'étend pres(|ue jusqu'au-dessous de l'épithélinm. dont elle reste à [len
prés distincte, bien ([u'ello n'en soit séparée que par une faible (juautité de tissu cellulaire.
La dispositimi ([ue nous venons de décrire est éminemment favorable à l'inliltration de la
conjonctive oculaire; colle-ci est encore favorisée par les sinuosités très accentuées des fines
ramilicilions vasciilaircs qui s'olalonl au-dossous ib- l'cpitiiclium de colle mombrano(lloppe).
l'Jj>il/i(''/iiin/. I."(''|)illi(''liiiiii (•(iiij(»ii(li\ al i)ré.senl(^ sur la conjonotivo palpi--
hralc cl jiis(|iraii l'oml du ciil-dc-sac le lv|n' cylindriqui', et sur la ronjonclivc
oculaire. lo Ivjic paviniouteux
'''""■""- -Tr~ ___^^ stratifié.
ou. ,-!/lhidv ; \,'épuliêlium ri/rtn<lri(/ui\
plus ou moi us ôpais, ost formé
Ccll. coiirhr innij.. - -r •. ' *Ji
Cell. couche prof- - ^^ <mJ^- ^ j^^É.£^b_ i-'l'll''''";il<'"»''llt l'^' cllMIX COUcIlCS :
--^f'^>"'^'--'>'^x^^i''- --^'' ^ AL l'un(>. suporliciello, de cellules
lui. "i."). — Kpilbolium do la ciinjoiiclivo tarsionno ex rm(lritjues,etrautre. profonde.
''" I'""""""- ("''P-''^ \i\Un-d.) j;, (.,.11^,1,.^ pi^,^,,„ ,„„;,^, .,,,,,„.
dies.
I.rs cclliilcs (•viiiidrKpics. de inniic pinl(')l |)vraundali', uiniiis lariics jiar lcur>
cxti'ruiilV's j)ror()iides, qui oonliuent ])ar l(;iirs prulou;:einenls à la membrane
hasale lors(pril n'existe que deu.x couches, ont leurs hases situées à la surface
lilii'c de r(''|)iihéliiiMi. ("elles-ci s'unissant entre elles par leurs Iku'iIs lihres au
moven d'un ciment résistant, il eu résulte à la surface de répilhélium une
sorte de cuticule partout continue, qui (»st la seule partie continuant à relier
enire elles Ie< relliile^ avant siilii l'ai liiiii d'un i-i'ailif dissociant ( Villard).
immédiatement au-des-
- Mucus . . .
■^■^rT^"": sous de cette cuticule.
{.encnc.pnlijmir. OU Voit les cor|>s des
■--''"■'■•''''■"'''■■ cellules cylindriques sV-
carter les uns des autres
^Zr -''■"'■'""■'"'""" pour laire place aux eel-
^- ^ Iules épithéliales de la
Mcml/r. hdsnlj' _ • " ,,.Çi ..Cctl. couche nro/: ~ , ,
^ prolonihnu'.Leuis noyaux
ovalesoccupenl danscha-
l'ic. T'iC). — Kiiillicliuin conicuiclival do riiommo. l'ornix .'
supori.Mn. (l)-apros Villard. I •'"'l'^ "" '^'^"''''1' dilTerenl.
\ ers la surface. le |>ro-
toplasma de ces cellules liiu^m(Mil granuleux s'épaissit léuèiement pour former
à chacune de celles-ci une sorte de plateau ipi'il ne faut pas confondre avec la
mince couche hyaline anior[>he de mucus surmcuitaul assez, souvent celui-ci.
D'après riit/.n(M' (/e//.^r//r. /'. A'/o.'or//.'. IS'.IH). (|ui a suri. Mit étudié la cou-
(;<t\,i(i\( Ti\i':
1191
jiiiiclixc (lu niliic-sac et' |il:il(';ui >ci;iil >liii'' \ i rticili'innil cumiiik' crlm dr
r<'-|)illi<'-li(iiii iiilcslinal.
I,;i coïK-lic i\('^ cclliilo |»i()lniiilr^ rsl L:(''iii''i;ilrrii('li ( .-iiii|)lf, saill dans la
iv^^idii lin ciil-dc-sai-, cl InnI |iir< ilii lniid lilnrdc- iiaiipirrcs, où vicnl >i\\-
li'i'|)(»st'i' IHM' cuiiclic iiinvcnnt' luiiniT d'inic mi de |dii>icnis ranirr'fs de ccllnlr-
pulviioiialcs.
Le hdvaii des (•clliilcs de la rdiirlic jnnlondr. nvalf et [laiallrlc à la siiiTacr
hasalr, |tr('iul k's iTarlils coloraiils a\"('i- iiiic iiiIciimIi- |)1iis ronsidr-ialdc ipii'
les iiovaii.x des antres (•cliiilcs (Villard).
l'oiiccl (de ('.lnii\). Siidii-. cl aincscnx \illai-il, onl di'iril dans rc|iilli(dinni
citii jnnclix al des ^lohnlcs Idancs niipralcnrs ipi il n"csi pas rare de rcniimlrci
entre les cellules cvlin<lii([ncs.
].'<''/iillirliinii juiviiiicnlcrix .<ilr"lifii'- (|iii r'c\cl la l'ace anl(''ricure de la cun-
joiietive hnlbaire in»''rile d'ahord une description spéciale au niveau du liinlje
eornéen. Dans cette dernière réizion, la couche profonde ou griirralrire (Vil-
lard), facile à reconnaître par rinlensité |»arliculière avec laquelle se colorent
ses uoyau.x. est formée de cellules cvlindriques basses ; dans celles-ci. le novau.
de forme ovalaire et perpendiculaire à la meudtrane sous-jacente, rempli!
presque entièrement le corps de la cellule.
La couche moyenne se compose de cellules polvf;onales superposées en rangées,
dont le nombre varie dans chaque zone suivant l'épaisseur de réj)ithélinni.
La couche su|)erlicielle couq>nnd une ou deux rangées de cellules très apla-
ties, à noyau fortement ctdoré :
parmi ces cellules, on en vuil
(|uel(|nes-iines se déta(dier cà et là
de répithélinni.
Dans répitliclHiiii cuniniicliva!
([ui s'étend du cul-de-sac au lindjt'
eornéen, on retrouve à peu près
les mêmes caractères; mais la
couche superficielle, au lieu dèli'e
formée de cellules aplaties, se
trouve conqiosée dune couche de
cellules cubi(pies ou même cvlin-
driques, établissant entre lépilbé-
lium du cul-de-sac et cidui de la conjonctive bulbaire un lien d(> transition
insensible, à tel point cju à ])artir d'un endroit rapproché de •• à 0 millimètres
du fond du cul-de-sac. l'épilhélium slralilié redevient nettement cylindricpie
comme à la conjonctive palpéhrale (Villard).
Les cellules de la couche génératrice et quehjues cellules de la couche
moyenne de la conjonctive bulbaire, présentent autour de leurs noyau.x des
l/ranKlalions pigmentaires, disposées en croissant du côté de la profondeur,
(jelles-ci, absentes au niveau du cul-de-sac, deviennent de plus en plus nom-
breuses en approchant du limbe eornéen où elles sont le plus développées. On
les trouve chez les bruns en plus grande abondance, et Pergens [Annalr<
i.Cociili^l., CXX, p. 42, 181)8) les a vues, chez le nègre, former au niveau de
deux pinguéculas développés à leur place habituelle, des taches pigmentaires
Ctmche super/'.
'iinche moypnïK-
Couche (jéncral.
-- M. bnffilc
Fio. ii~. — Epilhcliuni de la conjonctive Ijiilbairc
de flionnnc au voisinaire de la cornée. (D'après
Mllard.)
\ ^
U'ICOU.
1192
anm:xi:s de i;(h:ii..
,h ,/
- Couclie superf.
Cell. claii'ii'-
Fiii. TiS. — J pitlii liinii (1 f( uilli I iMi->lt'iicui ilo la coniDnctivc
(le I liiiiimic. ( !► .ipii's \ illaid.)
noires de différenls diamètres, et déterminer, j)ar leur alioïKiaiKc au niveau
du ]inil)e cornéen, un véritable anneau foncé périkéraiiquf. Au niveau des
taches et de cet anneau, le pigment envahit jusqu'aux cellules épithéliales
superficielles, dette |)articularité ne serait pas spéciale au nègre; Pergens a
retrouvé en ell'ct l'anneau noir périkératique chez la f)lupart des hommes et
(les aniuiaux des ré-
gions qui s'éloignent
le moi us de l'équa-
tciir.
Lépilhélium de la
conjonctive présente
encore <;à et là. au
sein de ses diverses
couches, des cellules
ovalaires plus claires,
pouvant atl(^indi(' jusqu'à 2);') ;j., à noyau et à j)rotoj)lasuia aplalis refoulés
vers la ])rol'ondeur, et à contenu seud)lal)Ie à celui des cellules à mucus.
Celles de ces cellules (pii occupcMit la couche épithéliale la j)lus superficielle
odrent la plus grande analogie de structure avec les cellules caliciformes de
l'intestin. Aussi leur a-t-on donné le noui de ccUulc^ ra/iciformi'>i: celles-ci
s ouvrent à la surface par un orilice à contour cii'culaire parl'aiteuuMit net.
de 3 a 4 a. Les cellules (|ui, remplies de nuicus et dépourvues encore d'orifice,
occupent les couches profoudes de r(''|)ilh(''lium, sont destinées à les remplacer.
— Les cellules caliciforuies sont surtout ahondantes dans la conjonctive hul-
haire et dans celle du cul-de-sac; à j)artir de celle région, ell(>s devienneui
dans la conjonctive» palpéhrale de plus en plus rares, à mesure qu'on approche
du hord li!)re (les paupières. Leedliani C.reen {Arrh. /". O/ih/.. XL. IS'.l'i) (pii
a pu les ohserver che/. la plupart des
mammifères, chez l'enfaul et jusque
chez le fœtus, les considère comme des
éléments normaux de la conjonctive,
l'our l'Iitzner. ces éléments seraient
analogues aux cellules de Levdig. (|n'on ^''^ '''"• ''■^"'"'''•
|-encontre dans r(''pi(lei'me d'nn grand
nond.re de vertébrés à vie aquati(|W'. j.„^. 7,,., _ |.;p„lu.liu.M .lo la conjonctive
tels que certains poissons et lar\cs de de riKuiiiiic. mi (I(> face. (Ifaprcs Vil-
|{atraci(>ns. '■""'•»
Pour coniph'ter cette (''Inde, nous de-
vons encore dire un mol de certains caractères ipie préseule répithélium
conjonclival au ni\ean de ses ilci/x zuiics de tr/ni^ilimi. d'une part avec l'épi-
théhum ((uiiéen, et d'antre pai't avec l'épiderme dn lioid libre de la paupière.
^ers le bord de la cornée, les ctdiules épithéliales comblent les intervalles
compiis entre l(>s papilles (|n'on observe dans ictte région, de telle sorte que
la surface de l'i'pil ludinni aiiparail lisse.
\eis le bord libr(> de la paupière et jusipTà (Imm.li au-dessus de ce bord, il
en est également d(> uuMue. et l'épaisseur de l'épithélium qui était, sur la face
postérieure du tarse, de i(l .,, atteint ici :V.\ à liH ;/ par accroisstMuent des
Ottr ccll.caticif. .
Pet. cell. épilhcL .
CON.KiNCTIVK.
1193
nmclics (le l,i pui'llmi iri(i\ m ni'. \h' plii'-. Ic^ (•i'lliili"> r\ liii(lri(| iics --iiikm rMicllcs
s'iiicliiiciil (le plus en plus nci's le \»tn\ lihi-c, de iiiaiinTi' a ^c l'ccoinrir Ir^^,".-
l'cinciil CM se (•(»iirli;iiil les nues siii' 1rs aiilrcs, ce (pii |)rrm(l irarrivfr ainsi
|)ar Iraiisilioiis iiiscnsihlcs ;i l'cpillirl iniii sii|M'i'li(ifl aplati de I ('•pidcnnc dr ce
Ihh(I lihrc. Ces caracltTcs se ixtiirsiiivciil hm'iiu- dans la /.(tnc de ICspacc iiilci-
niai-i:inal ([ui conlinc (lircrlcnicnl en arrii'-rt' à la lèvre ptistéricun; du linrd
lihro. Dans celto dcrnit'rc /. , lariic ruviini, di- (I niui. ;>, les oellulos (-pider-
niiquos supprfi('i(dl('s, par suite de raltsmcc (["('li'idiMc ilans les celliile-î sons-
jacenles, ne suijisseni pas rinijuv^uation de la sidistance cornée (Villard).
(ihindex de hi Cimjonrlivi'. — Hu décrit dans la conjunclive trois stjrles de
lilandes : 1" les lilandes acino-luhuleuses de Krause et de Ciaccio, qui aj)par-
liennenl à la conjonctive du cul-dc-sac et à la portion de la c(»njonctive pal|»é-
hrale voisine du
bord convexe du
lai'se ; 2' les clan-
dés lultuleuses de
llenlc, limitées à
cette dernière ré-
i;ion ; .'l' les glande-
ut rien laî res de
Mau/.siiinaléesclie/
les animaux |)ar rc
dernier auteur, ton I
près de la circon
lérence de la cornée,
mais plus contes
lées cli(.>z l'homme. ;
ainsi que nous le m
verrons plus loin. ■
"7
^
Tir,. T.'id. — (Uaïuics de Kiause et de (Ciaccio. (D'après A. Tersoii.)
l'^CrUindc-^acino- J;
lubu leio^cs de K / vu- m
se. — Ces glandes. ^
décritestrabord par
C. Krause {Ildb.
Anat.deaMcn-icJi.,
II, 1842), puis par Sappey {Gaz. méd. de Paris, l8o3), A\'. Krause {Zeilsc/ir.
f. ration. Medicin., I8:)4), Kleinschmidt (Arch. f. Op/il.. IX, 1863), Ciaccio
(Cong. umana, Bologne, 1874), ont fait de nouveau l'objet diine étude spéciale
de la part de A. Terson {TU. doct., Paris, 18U2), et plus récemment de
llocevar {Wioier medicin. M oclienschr., 1900).
Les glandes acino-tubuleuses de Krause, disséminées dans le cnl-de-sac con-
jonctival et, dans le tarse, près de l'extrémité distale des glandes de Meil)o-
mius, diminuent de nombre en allant de l'angle externe vers l'angle interne de
l'œil. A la paupière inférieure, on les trouve surtout dans la région voisine de
Tangle externe, et du côté nasal, rarement au delà du milieu de cette pau-
pière. Par leur ensemble, elles forment donc une sorte de fer à cheval, à con-
[PICOU
1194
.\nm;\i:s |)|-: i.'(ii;ii.
n ;■
cavilV' (liri,L:rr en dedans el en \t;i^. eniltrassunl la «oniniisvure e.\lcrn>- dt-
paupières el la [)(irliun tarsienne de ecdies-ci.
An nombi'e de 21") à .'iO. elles orcupent j)res(|ue lonle- la |)ani)i(ir snjM'rieni'c:
la paupière inlérienre jien [)()ssède guère an délit di- '.\ à (1, le plus sonvenl
caiilcjnnées près de la coinniissnre exlei-ne, mais jxtiivanl sélendre en dedun>
jus([u'an milieu dccrile panpiric. Leur l'orme est géuéralement arrondie ou ova-
laire, ri Iciii- \(diinie assez variahle. A la panpière snpérieure on les voit dispo-
sées en (\i'i\\ séries j)aiallèles : Tune, supérieure, de beaucoup la plus inipor-
laiile. iN'pondanl an cnl-de-sac ; l'autre, inférieure, eu rapport avec les extrémités
dislales des glandes de Meihomins. Les glandes de cette dernière série, étu-
diées d"al»nrd par Wfdfring [Me<l. CcntraUiI.. 1X72). ont été, deux années
pins lard, hien décrites par Ciaccio :
aussi Villard- pro[)ose-t-il de leur don-
ner le nom de i/lfdidi'S rie ('iaccio.
ivserviinl pins spécialement celui dr
;/la)i(lrs de Kroxsc aux formations
glaiululaires acino-luhnlenses (|ui siè-
gent dans la conioncliN r du ml de-sac.
Les ij h ni I !('.'< dr l\rai/-'<c, au nombr»'
de 1") à 2(|, foruuîut une série paral-
lèle an cul-de-sac ; c'est principale-
meiil anx deux extrémités de cette
% série, et surtout \ers son extrémité
.■M externe, ipinn les tronve |)liis nom-
.\., hreuses el j)liis df\ cloppées. landi>
i: (|n'elles s'espacent en devenant plu>
f |»etiles vers le milieu du bord convexe
'i^ (Im tarse. I.eiirvcdnmevarieen moyenne
*■' de !• nmi. )) à 1 mm. '.\ ; mais on en
Ironxc de lieamonp pins petites. Le
tissu ciii) joiiclil i|iii le-; entoure ne
lenr l'orme jamais une coiiiie librensi"
el résistante comme aux glandes
acino lubulenses plongées dans l'épais-
M iir (II! taise. Nous avons vu (jn'elles
sont sini|demenl entourées du tissu
l'iii. 7.")!. — (.ini|u' iruiic i^laiidi" ciiiiiiiiuiiv.ilt- de la «•ouclie profonde ou fibreuse du
.le Krauso. (D'apivs .\. T.msum.) ,,^,,,,_^^, ^,^. ,., eonjonetive.
\.cs ijlKiidcs dt'Ciuccio. nutins nom-
breuses, et tidis on (pialre t'oi> plus \ oliiniinenses (|U(> les précédentes, s'tdiser-
Ncnt aii\ deux paii|)ièi'es. bien (|iie beaiiron|i plus rares dans la panpièi'e inté-
rieure. A la panpière supérieure, elles occupent, au nombre de '2 a .">. la |Kirtii'
moNciine du bord convexe du tarse, dans l'épaisseur et jusipit» sur la face anié
l'ieure dii(|iiel (Wollring) on les\(iil >e placer, à eôti'' des (>\lr(''iniles di>.tale-
des glandes de.Meibomius dont les acini sint rii|uenl souvfnl avec leurs lobules.
('eu.\-ci sont toujours emprisonnés dans une eo(|iie librtMise solide et résislanle.
eoinine cel.i ;irri\(' pour les glande^ de Meiboiniiis (N'illard).
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5- I-. \ya
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CdN.loNCilN i;.
1195
[.(■s i:l;iii(lrs de Kimii-~i' ri ilc Ciaccm |in''sciilrMl imr >lr'llr|i;ir ii Itsdiii iiii'ii I
.iiialo^iic il ccllt' (le la i^lamlc lari'vmalc. La seule dillereiire n'aide ilaiis la
rui-ine (le leurs eaiiau.x excréteurs, ^éuéraleuienl larges et loi'liieii.x.
l'.ii l'.IOll, M.illii.is lloccvai' a pii. par «les cini|ips st-iiées de |iaii[)i(>ros allant ili- la peau de
la liMiipc jusqu'à l'auiïle iiilciaïc il(> r(i>il. «thoutir aux cuiirlusiiHis quf- viiici :
(In lit)uvo (laus le lissu cuu.iiuiclir .s'o/s rM/'//*r qui s'cli'iiil eu deliois «le l'aii^ilo fxliiiiio tii'
l'd'il. ilo an'^tiii' i\\n'. dans le lissu (•(Uijunclir sons-i'ulaiié et soiis-conjonrtival de la paupiéie
-upcrieureet de la nmilic externe de la paupière inférieure, des loliules aberrants delacliés
delà ,i:lande laervrnale et enloiués, enmnie celle-ci, crniie ciupie lil)rouse. (les lobules a()latis
et arrondis se disposent isolement ou par groupes dans la zone qui répond au cul-de-sac
c iinjonctival. On trouve; l'ré(|ueunnenl dans leur structure, cbe/. railiilli'. du tissu adc-nrude,
conune d.ins la i;lande lacr\niale. el leurs conduits excri'teurs s'ouvreni en inajeure partie
dans la portion temporale du cnl-de-sac conjonctival.
Outre ces lobules, nous trouvons encore aux mêmes endroits dans les mailles du lissu
conjonclif des éléments ^glandulaires acino-liibuleux de liés [)etiles dimensions, isoles on
iironpes el privés de conduits excreleurs, ce <|ui, au point de vue de la sécréli(Mi, en fait
des « éléments stériles ». Ces lobules paraissent é^ualemenl détacdiés des i;landes laciy-
males; mais. |>endanl leur deve!o|qiemenl embryo^énicpie, la pr(diféralion active du lissu
1 iinjonctif autour d'eux les aurait complrlement isoles de celles-ci, en les pri\aiil ainsi de
leurs voies trexcrélion.
Kndn Taulenr décrit îles plamles conjonclivales et des filandes para nu même intra-
meibomiennes s'ouvrani au fond des sillons de la eonj(uictive tarsienne, el (|ui réjiondent
aux deux types de notre d(>scription précédente. Olles-ci se latlaclienl l'palemenl. par leur
^Iructure et leur l(q)of;iapliie. à la glande lanymale. cumiiie les iiiaiides acind-lulmleuses
de la bouche, aux friandes sali\aires.
2" Cilnndc-s tuhiilcicae^i de lli'iilr. — Adniisos par un grand nombre d'anato-
misles (IIiMilo, Ciaccio, Reich, etc.) el rejel^'os par d'auiies (Stieda, Sappey,
l'idie 1 fini fil'
,V#
l'.Diid. t'jv
l'uhe ijl.
Tuh,{ii-
l'io. T.yi. — Lilandos tnbuieuses de Uenle, dans la jiortion sus-tarsale de la conjiuiclive.
(D'après Hei.li.)
\\ aldever. A. Torson, etc.), ces lilandes ont élé souvent conlondues. sur les
])réparatluns histologitpies de la conjonctive, avec la coupe transversale de
sillons parallèles au bord |)alpébral. Zaluskowski {Arch. f. mikrosk. Anal..
l'S(S7), qui admet leur existence et les range dans la catégorie des glandes
uuiqueuses, décrit à coté d'elles des amas épitbélianx de même origine qui
pourraient les remplacer dans une certaine mesure. i)n les rencontre surtout
dans la conjonctive qui tapisse la face postérieure des paupières dans le voisi-
nage du bord convexe du tarse. A cet endroit, répitbéliuin fournit des invagi-
nations en forme de doigts de gant, analogues aux glandes do Lieberkuhn,
dans lesquelles les cellules épitliéliales offrent les mêmes caractères et la mémo
[ricoL.]
1196 AXNKXKS l»I-: I.'OKIL.
disposition qu'à la surface; ainsi on y •lislinguc doux couches de ces cellules :
l'une, centrait', forniée d'éléments cylindriques; l'autre, périphérique, composée
d'éléments plus on moins arrondis à noyau fortement coloré par les réactifs.
Au milieu de ces éléments on trouve des cellules calicil'ormes. Ces ^'■landes,
sfdivent i)ifiir([Mées. se termin(Mit dans la profondeur par des extrémités arron-
dies, phis ou moins renflées. Les seuls caractères qui différencient leurs
éléments de ceux de l'épilhélium de la surface sont : une hauteur {dus grandi'
des cellules cylindriques, l'absence de plateau sur la surface libre de ceUes-ci.
en lin la situation de leur noyau situé dans chacune de ces cellules à un même
niveau (Villard). f|ui n''[)ond généralement au niilieii du ef»rps cellulaire.
3" Glandes ulrirulalres de Munz. — Décrites d'abord par Manz (Zeilsrhr.
/'. ration. Medicin., I8")0) chez le porc, vers le bord de la cornée, puis par
Stromeyer {lieiihchc Klini/>\ ISI)*)) chez d'autres animaux, et enfin, chez
riiomme, {)ar ce dernier auteur. j)ai' lienle cl par Ciaccio. ces «.--landes ont été
contestées dans notre espèce par Manz, W . Krause et Kleinscbmidt. — Blum-
berg (hifiuf/. Dissrrl., Dorpat, 1807) les considère chez nous comme des pro-
ductions liées au trachome, et A\'aldever ((ir(ife-S'iiitisc/i\ lid I, 1874).
comme des amas épithéliaux logés dans des sortes de nids creusés au sein"
(lu dei'me de la conjonctive. TbéodorolT ([ui, en I8!l"), a repris leur élude
chez l'homme {Ccntrnihl . /'. juald. Ai'ficii/iei//,.. XIX. 2")7). arrive aux
conclusions (jue voici :
Les glandes de Manz existent dans notre espèce à toutes les périodes de la
vie, même chez le fcclus. De forme ovalaire ou arntndie, avec une lumière
centrale claire, elles offrent des dimensions assez variables. On les trouve dissé-
minées, parfois cependant disposées par paires, dans toutes les parties de la
«•(•nionctive, mais principalement dans sa portion tarsienne: tout à fait près
du bord de la cornée, elles deviennent excessivement rares. Leur nombre
oseille en général entre 18 et 30 à chaque paupière. — Sur des coupes trans-
versales de la paupière, elles offrent l'aspect (]v cavités dilatées en forme de
cul-de-sac, situées au-dessous de l'épilhélium. à la surface duquel elles s'ou-
vrent par un goulot rétréci. Limitées extérieurement par une membrane
liyaline, leur cavité est taj)issée par un épithélium cvlindrique stratifié à
plusieurs couches. La cavité elle-mèui(> renferme du mucus au sein ducpiel
llotleiit (|uel(jues cellules libres à côté daulres pidduits de désintégration.
(Ihijui {Arcliivio di Oltalnwlofjin, \. p. 27(1, I'.l():î) coiilostc aux formations docrites par
TlicodorolV la nalure de vcrilaliles fiiamlcs. De int''ine quo Manz i|ui, le premier, les a
ohservt'os rhi)/. le porc, Cliiari jiense ipie de pareilles l'ornuilions soiU dues à la rélraclion
par places do la conjonctive, lors(|ue, pour rex.uiidi, on dissèipie celle-ci alla de la séparer
des couches sous-jiu-entes.
l'.n outre, l'auleur lurcédent estime que le nom de (jinidcs île Mnnz donne par Klein-
schmidt {Arcli. /'. Ojilit., X, 1803) à ces formations nlriculaircs devrait cire exclusive-
nu'nt réservé aux vraies f;landes. semblai)les à des glandes sudoripares. que .Meissiier
dalioKJ. puis Mauz. oui décrites vers le hord inférieur et interne de la cornée chez le veau
cl clic/, la clicMc. (ics dernières planiies n"onl pu être observées chez l'homme ipie dans
ceitains cas teratoloiiiques cxceptioniu'Is i|u'(MI trouve relates dans un travail assez récent
de Falchi {Arrh. fiir AïKjoihvilh., I?d Xi., Ilcft 1. (iS-SO).
\ AissKAix. — I" Jr/c/'CS. — La jtbis grande |)arlie des rameaux artériels
qui se distribuent à la coiij(Uu-li\ c prii\ii>iit des lirancho |)ostérieures perfo-
CONJONCTIVE. 1197
)';iiilos (le l'arradr |ii''ri|ilicM(|iic mi air r\lci-iir du lai'sc. di'jà (li'ciit avci- les
vaisseaux di's iiaiipiriTs. Deux /.(iiirs sciili'iiinil di' la iiiii(|iicii^(' ((iii j(»iicli\ aie,
laipcs iliacuiif di' .'{ à 4 iiiilliinèlivs, l'croivciil leur saii^" arléricl de sources
dillV'reiiles : l'une de rolles-ei, rorniaiil tn\rh'\ { nanil^rltliiiijensaiini, de Kuclis)
auloiir de roi-ilice |>al|iélual, se li()U\e en elTet artérialisée par des rameaux
des hranidies pusléiieures |>ei loianlcs de l'arcade marginale ou arc inleiiie du
larse; l'autre, située auloiir du Ijord de la cornée, est nourrie par des rameaux
artériels provenant des artères ciliaircs antérieures, branches des musculaires.
Les artères de la conjonctive ont surtout été bien étudiées par Leber (Gr/ife-
Sfim.i.^ch\ II), van Wterden {Bljiirfaje toi de Kenn'is '1er uilwendi(j zifjlbare
\'alcn van hel. Oxg. Di^a^.., Utreclit, I8G4), Langer, Fuchs, etc.
rt. Les branches artérielles perforantes provenant de rare e.iierne du tarse.,
Idiii iiissent d'abord des rameaux récurrents j)our la conjonctive qui tapisse la
face postérieure de celui-ci, et des rameaux direcls qui gagnent le cul-de-sac
autour duquel ils se réiléchissent pour venir, sous le nom iïartères conjonrti-
?v//r's poiitérieures, s'épuiser dans la plus grande partie de la conjonctive bul-
baire. Ces rameaux nombreux, arborescents, situés dans la couche fibreuse du
derme de la conjonctive, Unissent par se résoudre en un réseau capillaire à
larges nuiilles dans les couches superficielles de celles-ci; de ce réseau se déta-
chent les anses capillaires qui vont se rendre aux papilles, là où celles-ci se
rencontrent.
A une certaine distance du bord convexe du tarse, les rameaux artériels nés
des branches perforantes postérieures de l'arc externe, commencent à diminuer
de plus en plus d'importance, à tel point que la conjonctive, cjui ])araissait
rouge dans la région tarsienne, voit sa coloration diminuer graduellement au
niveau du cul-de-sac, pour dis])araitre entièrement sur le glohe de l'œil; ce
n'est que dans des cas de forte hypéremie qu'on la voit reparaître dans cette
dernière région. Au niveau de la conjonctive bulbaire, les rameaux artériels
sont mobiles avec celles-ci. Enfin, à 3 ou 4 millimètres de la cornée, on les
voit s'anastomoser avec les rameaux provenant des ciliaires postéi-ieures.
Dans la portion tarsienne de la conjonctive palpébrale, les capillaires pré-
sentent, d'après Langer, des dilatations latérales irrégulières de leurs j)arois
analogues à celles qu'on observe sur les capillaires du palais et du pharynx,
chez la grenouille et le crapaud. Dans la zone pourvue de papilles qui s'étend
au-dessus du bord convexe du tarse, llyrtl (Wien. medlcin. Wochensc/tr.,
1850) a démontré que la branche descendante des anses capillaires est deux
fois plus large que la branche ascendante : disposition favorable à une sorte
de stase veineuse qui deviendrait la cause d'une transsudation séreuse à
travers la conjonctive normale.
h. Tout autour de l'orifice palpébral, dans la zone marginale pourvue de
papilles, les rameaux artériels provenant des branches perforantes postérieures
de Varc interne du tarse, forment un réseau à mailles plus larges que dans la
conjonctive tarsienne; les mailles de ce réseau vont même en s'élargissant à
mesure qu'on se rapproche du bord libre de la paupière ; une grande partie
des troncules qui s'en détachent se rend perpendiculairement vers ce bord
libi'e; ces derniers abandonnent, chemin faisant, aux papilles qu'ils ren-
contrent, des anses d'abord courtes, puis de plus en plus longues, qui se
[PICOU.]
1198 ANNEXES DE L'OEIL.
disposent ainsi on séries longitudinales et parallèles. Les veinules, plus volu-
mineuses, qui accompagnent ces dernières divisions artérielles, affectant le
même arrangement que celles-ci, il en résulte
,p_ au-dessus de l'arête postérieure du bord libre une
l" _,^-^ disposition pectinée déjà signalée par Eble. Ce
riche développement du système vasculaire dans
la zone de transition du bord libre à la conjonc-
î0 r"î £ JF tive, fait paraître constamment cette zone plus
rouge que les autres régions de la muqueuse
conjonctivale, comme il est facile de s'en rendre
.11 ^*^''*^^^i^ xJJIl compte par l'examen d'une paupière retournée, et
cela aussi bien sur le cadavre que sur le vivant
FiG. 753. — Capillaires de la , ^ x
conjonctive. (D'après Lan- Changer j.
gcr.) c. La zone de la conjonctive bulbaire voisine
du bord de la cornée reçoit ses artérioles des
ciliaires antérieicres. Celles-ci, plus faciles à distinguer que les vaisseaux
conjonctivaux postérieurs, sont également plus profondes; elles ne parti-
cipent pas, comme ces derniers, aux mouvements de la conjonctive et, au
niveau du cercle irido-cornéen, elles semblent cesser brusquement par suite de
leur réflexion eu arrière vers le grand cercle artériel de l'iris qu'elles con-
67. laci'ym.
Art. conionct. posl. ' " -T'- , ,~ . ^ ,^ r,.
■' ' rvl /' .^ ,i^ ^ Caps. Tenon
.M. d>: sup.
Conjonctii'c ocul. .jÇ^-^y^^'^^
yy^y^ y^ lr/.ci7irticea>W.
.Inos/. arl. "/^yy//^ ^yy"
% / .— ,/
Arl.coni. J/r/'^'' /.^HE^- yi.accom.
ant.
Can. j£/ y ,■ ' .^g^S)"^ j- '^W I \ tir. coT.arl. irif
Fi(i. 75i. — Circulnlidn de la conjonctive luilliaiie (scliemaliijiie)
courent à former. C'est au niveau de ce point de réilexion (juil s'en détache
les arlèrea conjonrtivnh's anlrrieurcs. Ce point est rendu i>lus apparent
pendant la vie par la présence de cellules pigmcntaires qui accompagnent les
artères ciliaires dans leur trajet inlrasclérotical vers la profondeur (Merkel).
Les artères conjonclivales antérieures se inirtenl d'abord en avant vers la
f;(»N.iON(:Ti\i:.
1199
l'ciec |)i'(triiii(Ir tic l.'i Clin JDiirl i\ iilaiic. Arn\(''<'s à n- iii\r;ui. cllrs m- dniscnl
cl s'.iiiasloiiinsciil ciilrc elles en Idniiaiit dos aicadcs parallrics an Ixtrd de l.i
coiiit'c. I)(> CCS arcades se délai lienl rr^^ulièn'iiieiil à anirle flroil do Irès lin^
laiiicau.x (|(ii se portent, diiiie |>ail vers cclle-i i. ci d'aiilie jiart vors les dei-
iiières di\isi(»ns des arlères coiijoiictivalcs poslériemes ; ;i ."{ on i iniiliriièti'es
du l»i)r(l (h; la cornée, elles s'anasionioseni avec celles-ci, après avoir lonriii des
raninscules excessivenM-nl lénns an lésean capillaire sous-oonionctival du
linihe cornéen. Ces vaisseanx s'injecleiit t(»njoiii's dans les aU'ections inllani-
nialoires de l'iris et de la cornée, (jui parait dans ce cas eniftnrée dune l>ande-
lelle rosée connue sous le nom de cercle périkéraliquc .
i.es arlères ciliaires antérieures proviennent des arlères des muscles droits.
les(|nelles sinit au nomltre d<' {\i^\\\ pour cliacnn de ces muscles, à Texception
du droit externe qui n'en possède (in'iiiie seule. Mali:ri'' la prolondenr <le leur'
situation, on les aperi;oil bien par transparence, à traxcrs la conjonctive hul-
haire. de la circonféreiu-e [)ostérienre de lacjuelle on les voit se détacher pour
s'avaiu'or concentri(|uement veis le liord de la cornée.
2" Veines. — Les veines, au noml)re d'une ou deux pour ( liaque artère,
accompagnent généralement celle-ci. Celles de la conjonctive palpébrale, de la
conjonctive du cul-de-sac et de la majeure partie de la conjonctive oculaire,
vont se jeter dans les veines palpébrales. Nous avons vu que celles-ci, par l'in-
terniédiaire do l'arcade veineuse du bord convexe du tarse, aboutissent aux
veines du muscle reloveur et des muscles droits.
Dans le territoire do la conjonctive oculaire irrigué par les artères
ciliaires antérieures, les veines, également au nombre d'une ou deux pour
chaque artère, vont se jeter, en accompagnant celle-ci, dans les veines des
nuiscles droits. Ces dernières sont tributaires de la veine ophtalmique. — Los
veines ciliaires antérieures, moins apparentes et l)eaucoup plus ramifiées
([ue les artères cor-
respondantes, for-
ment autour do la
cornée, dans une
étendue de o à
G millimèti'es, une
.sorte de réseau
épiscléral, réseau
plexiforme à mail-
les serrées, qui de-
vient bien apparent
dans les cas d'hy-
perémie (Merkel).
Fui. 73"). — X'aisseaiix lyinphaliiiuos des conjonctives sclérale (2)
'V' Lu innitat i- ^' cornéenne (I) injectés. (D'après Waliieyer.)
qnes. — Les lym-
phatiques de la conjonctive, bien étudiées par Toichmann {Da^ Sauga-
der^ystem.. ].e\])zig, 1801). Leher (Monatf^bl. f. Augenheilk., 1800). Sappey.
Fuchs, etc., forment dans le derme de cette muqueuse deux réseaux reliés
entre eux par des anastomoses perpendiculaires ou obliques. L'un, superficiel,
/ ^p h/)iti)li<il
I -./> lipniilt/it
Vais, lymplial.
Tt'Oiu: lympJial.
W
[PICOU.]
1-200 ANNKXES \)E F/oi:!!..
sitiu- inuiu''ilial('iiM'iil au-clcssniis des capillaires san^iuins, se couipost- de
capillaires lviii[)liali(|uc.s lins on de jiotit diaiiirtrc. L"aulrc. profond, j)la<-r à la
liniile des deux conclics du dcrnic de la conjonctive, est formé de «-apillaires
lynipliaticjnes d'un j)lns <;rand diamètre. Les j)lus gros de ces derniers occupent
dans le derme la couche profonde ou lihreuse. et quelques-uns possèdent des
valvules (Li:ni;ii. (h'iife-Sami^rlL, XI, Md II, 1903).
Dans la région du limhe corné(Mi, les caj)illaires lymphatiques, d'un calihre
1res minime, forment un réseau étroit à mailles tiès serrées. Ce réseau s'élargit
à sa périphérie, en même temps que Ton voit augmenter le calihre des capil-
laires qui le forment. Vers le hord de la cornée on le voit communiquer
directement avec les lacunes et les canaux lyMi|tliatiques de celle-ci (Leher,
Waldever).
Les troncules lvMipii;ili(|iies \\v> des réseaux j)récédents cheminent dans la
couche profonde du derme de la conjonctive, et se dirigent vers les commis-
sures palpéhrales. où ils \iennent s'unir aux lymphatiques des paupières,
(jomme ces derniers, ils vont se jeter : en dedans dans les ganglions sous-
maxillaires, en dehors dans les ganglions parolidiens.
Xkrfs. — Les nerfs de la conioiiclixc proviennent : en dedans, du nerf
nasal externe: autour de la corm'e, des nerfs ciliaires; et en dehors, du nerf
lacrvmal. Ce dernier prend à l'innervation de la conjonctive ime part heaucoup
[dus considérahle qu'à celle des paupières. Les filets des nerfs ciliaires destinés
à la zone de la c(»njonctive qui entoure la cornée, traversent la scléi-olique à ">
ou 6 millimètres du hord de celle-ci. Ils formcMit à la face profonde de la con-
jonctive oculaire un riche [)le\us <li'Iical. dont les divisions nlliiiic- \ leniinil
ahontir à des corpuscules de Ivrause ou se lerminenl lihrement dans re|)ilhé-
I in m. (les modes de terminaison s'ohsin'vent d'ailleurs également dans les autres
|)ortions de la nui(|ueuse conjonctivalc; nous allons avoir à y revenir.
En traitant par l'acide osmique des land)eaux de la conjonctive étalée, il est
facile de voir les nerfs à mvélini». colorés par cet acide, se distrihuer sous forme
lie ramilicalioiiv d(''lié(>s au sein du tissu conjonctival (\ illard).
Teriiiin((i-<(ii(>< par l'.rl i-rniUr^ lihic^. h"après Dogiel. les lihres nerveuses,
parvenues à une cerhiine distance <le r('-|tithéliuni. perdent pour la plupart
leurs gaines de myéline el lormenl, |»ar leurs lamilicalions dirigées dans tous
les sens. \\n jn'emier plexus qudn peu! suivre, dans les couches superficielles
du derme de la conjonclixe. jusiprau-dc^ssous de l'épithélium. De ce pU\ru.<
S0î<s-C7;i7/a'//"/ se délaclieni une foule (l(> Unes ramiiications secondaires sans
myéline qu'on V(tit (dles-mémes s(^ résoudre, au-dessous de la hase «les cellules
lie la couche é|)ithéliale la plus profonde i-n divisituis vari(]ueuses plus ou
moins ténues. Ces dernières, s'unissant les unes aux antres, foinient des mailles
serrées (|iii encadrent les h.ises des cellules épilhéliales. C'est le /*!(•. rt(.< uttrr-
rpilliéll'il. dii(|iiel se détachent (h> très peliles lihrilles finement variqueuses
dont la |ilu|iail [M'iièlrenl. en serpenlaiil. enl re Ii'- cellnic- cpillielialcs d.uis
les(|uelles un rerl.iiii nonihi-e paraissenl --e lerniiner lilnemen I ( I togiel. Uacli.
IVnsa).
I)"a|»rès Hacli. les plexu^ ipie nous venons de dt'ci-ire ollriraienl un dc\elop-
peinenl Ion! ;i fail reniar(|nalile. en deux n'-gions di> la conjonclne palpchrale.
(;u.\.i(i\<.ii\i;.
I 2m I
r(''[)Oii(l;iiil : riiiic. au l)i>i-(l (•luivcxc du lai'sr, cl l'aiilir. an hoMi lihrc de la
|»aii|)irn'. Au si-iii de ces plcxii^, i'ciisa miciiIkuiiic la |)n'-riicc de cri-laiiics
luniialKiiis assez sciiildalilrs à rcllo (in'iiii Liiaiid iMimiin' d.iiitciirs (Hcl/.ius,
h'iisai'i) diTi-ixciil (onmic n-liiiics iiaiii^liouiiai les. Aiilmii' des ^'•landes de
Krausc, j'ni.-a a |iii. m (HiIit. (discTNcr iiii vcnialdc n'scaii iiri-\cii\ (|ni, dans
cliarniu' df SCS mailles, ((tiiiprciiail uiu' cellule ^laiidiilaii-e ; de cf réseau s(^
détacliaieul de liues lilnilles \ariqueiises péiiôtraiit cnln; les cellules et venant
nièiiie se leiiniiici- liliiciiiciil dans leur intéru-ur. Enfin, an niveau de la
caroncule lacrvniale. .Mcrkel si^^nale des terminaisons nerveuses dans les
gaines des poils follets de celte ré<iion.
■ "(■•.■fé!?=^.
- t.'nrpusc. nerv.
FiG. 730. — Papilles neiveuscs de la partie innr-
ginale de la conjonctive palpébrale. (D'après
Do-icl.)
reriiiinaixons ])ni' corpuscule-^ de Krause. — Certains auteurs ont décrit
dans la conjonctive des corpuscules de Pacini et de Meissner, qu'on observe
|)rin(i|ialemeiil clie/. les animaux,
('.lie/, riiomme, W . Krause, en
l(S.")S, (>l après lui C.iaccio. Lonp-
wortli (Arrh. /'. iiiikr. Anul.,
I(S7.")). l*oncet [Arc/i. de p/n/sinl..
I(S7.")), Sucliard {A)ch. de p/nj^^ial..
I8S4), et Dogiel ont décrit dans
la conjonctive des corpuscules qui
se rapprochent j)ar leur structure
de ceux de Meissner : ce sont les
corpu><culcs de Krause. Ceux-ci
abondent surtout dans le domaine
du nerf lacrymal, c'est-à-dire dans la partie supéro-externe de la con-
jonctive (Ciaccio. Poucet); mais on les trouve aussi en assez grand nombre
dans la région du limbe cornéen, innervée par les nerfs ciliaires. Là
oîi ils existent en plus arrande abondance,, on en trouve de o à (> par
40 millimètri's carrés. Leur forme est généralement ovoïde, à grand axe
parallèle à celui de la papille, ou plus ou moins perpendiculaire à l'arête du
pli conjonclival qui les contient. Il y en a de deux espèces : les uns petits, de
20 à 40 y, occupent surtout les papilles du bord libre; les autres, plus consi-
dérables, de 40 à 80 a, peuvent se rencontrer dans toutes les régions de la
conjonctive. Ils siègent presque toujours à très peu de distance de l'épitliélium :
aussi les rencontre-t-on tout à fait au sommet des papilles et sous l'arête des
plis microscopiques de la conjonctive tarsienne. Mais on en trouve également
de plus profonds, comme par exemple à la base des plis précédents, ou dans la
coucbe cellulaire là( lie profonde de la portion orbitalre de la conjonctive. C'est
même dans cette dernière région qu'on observe les plus volumineux; ces
derniers peuvent être composés. Généralement cependant les corpuscules de
Krause sont simples et isolés, bien que pouvant former de petits groupements
de 0 ou It (Dogiel).
Les corpuscules de Krause sont formés extérieurement d'une enveloppe à
plusieurs couches de nature conjonctive, continues d'une part avec la gaine de
Schwann, et d'autre part avec la gaine de Henle du nerf afférent (Longworth,
Dogiel) ; entre celles-ci se trouvent enfouis les noyaux plats et ovales de minces
POIRIER ET cirAurv. — \'. 76
[PICOU.]
1202
ANNKXES l»i: I.mKII.
r,-U. ptalr
cellulfs; (L's dernières taftissenl inbJriL'uremfiit la cdikIic la plus iiilcinc qui
s'applique directeniout sur la masse centrale, (lelle-ci. loruiée d'une subslanfe
amorphe, (iiirnient urannleuse «(nitiendrait des eelluh's inlerstitielles (Siidiarfl I.
• oniparables aux cellules taetiles des ciupiiseulf-
lie Meissner; mais Do^iel n'a jamais j)n. au sein
d(\ cette suhstauee amor[)lie, découvrir d'autri^
cellules que celles qui tapissent la iiiuclic interni'
lie la Niciiilii aiic (rcii\rlnj)[>e. Cliaijllc corpuscule
de Krause rei.oit une, el parfois même deux liltn-^
à mvélinc. En pénétrant dans la mas<e centrale,
la lihrr ner\eiis(' .idV'ri'nli' jierd sa uividine. d
décrit aussitôt dans celle niasse une Inule danses
irrégulières, la {)lupart transversales, ipii émet-
tent de fines divisions; celles-ci se subdivisent
elles-mêmes à leur tour et, par leur enclievétre-
ment avec les subdivisions voisines, rnrnienl une
Vu:. T.iT. — Corpuscule Ici iiiiii.il sorte de /f/r/.s terminal inextricable. I>e cvlindre-
,1c la paitio nrhilai.o .!.< la ^^^ divisions et ses subdivisions présentent
conjonclivc. (I) après nii,i:iel.) ■ i-
de nombreux renflements de forme et de dimen-
sions variées; ceux-ci peuvent occuper tous les points. jns(|u'aux anj-de^
de bifurcation Av> liitiilles. Ces dernières ne se terminent pas toujours dan<
le corj)Usciile : un \(»il en effet certains corpuscules volumineux émettre
à leur surface une. et ([uelquefois même deux ou plusieurs fibrilles eirérentes;
celles-ci vont se terminer dans un corpuscule voisin et peuvent même servir de
lien anastomoti(jiie entre 2 ou '.\ corpuscules; enfin,Hd'autres fibrilles (dïérenle-^
iraient se terminer dans réj)itliélium. Doaiel. qui décrit cette ili^po<itiiiii. dit
iavoir souvent reiicoiitri'-e dans la coiijoncli\e bulbaire.
\l>P\Ui:iL LACIWMAL
La |irolecli(iii du L;liil»e onilaire se Inuive assurée du côti' de la l'ace non stMi-
lemeiil par les paupières el la conjonctiN c. mais encore |>ar un a]ip;ireil dont
les fonctions ont [»oiir but de faciliter le :.:lisseineut d<> ces parties sur rbémi-
spbère antérieur de Tieil. tout imi maintenant à la surface de celui-ci \\n certain
degré conslani irimniiilib' iiècessjiire ;i la \ ilalili' de son épit lii'linm . juive de
couclie suj)erlicielie capable de le ineltre à l'abri de laclion tles corps et ranger-^
et surtout de l'évaporation. Cet appareil a rei;u le nom A'appixi'ril Imnjmal .
[..es vertébrés qui vi\enl dans l'eau (Poissons), l'Ian! |ilacé> dan< ile^ conditions
propres à rendre cet ap|)areil su|ierllu. s'en Ironxciil natnrelieiiient privi's.
Il ne suffit pas à la fac(> antérieure de jnil d'iMie Imineclce, il laiit encore «pie
le li(]uide (pii la liiluiiie et qui. piuir |U'évenir l'éx aporatioii, doit toujours se
trouver en certaine ipiantite. puisse rapidement si' débarrasser de son excédent
M'i'Miiii. l.\<.l;^ \i \i.. 1203
ail muxi'ii «II' \(»i('s sj)(''rialrs (l',il)S(H|irmii. l/apparcil laiiviiial duil (Itnir si; coiii-
[inscr : I (l'ftiyaiK's siMivlaiil <c li(|iii(l('; J" tlf ifuiiliiils <|csliii(''> à en drbar-
rasscr lirll, r"r-.|-,i-i|in' rrs|ia(n inlra rMiijuiiili\ al. I."a|i|)arcil Lilamliilairc dcs-
liiK' à srcit'lci- le li(|iiiilt' (|ui lial;.:ii<' la ((iii jomlix r se iiinnlrc d'aliiud dans la
sri'ic de-- \ rilrlni's à \ ic ai'i'iniiic soiin la luiiiif d'une i^laiidc assez <(»iii|dexe
ciccii|»anl. riiez leTnliui. la |ia iipiére liilerieiire. A mesure (|ii'nii > l'Iève dans
la série des Wiléhrés à saii_u Irnid. mi xuil la ,i;laiide en (|iiesli(iii se ilével<i|)|)ei-
de plus en pins vers les aiiiiles de rnil (in'elle ne larde pas à IVancdiir pour
\eiiir. par ses deux e\l n''niil(''s, se liii^cr liaiis la |iaii|nére <iipi'Mieiiic, iandi-rpie
sa |tarlie eenlrale s'alro|)liie (((iisidéralileineiil. (ielle-ci cejieMdaiil jtersiste loii-
junrs riiez Ii's Vertélirés, iiièine chez riloinnu». à l'étal de vestiges ri'pi'éscntés
par les L;|,iin!es s(ins-e<)iij(inili\ aies; quant aux deux parties extrêmes, elles ser-
vent à lorinei- : l'une, en dedans, la glande de llarder, et l'autre, en dehors, la
glande la.(rvinale (Sardeniaiiii, Zool. Anzei;/.. I8S4). —Les conduits destinés à
déliarrasser la cav ilé de la conjonctive du liquide qui la haigne, conduits dont
l'ahoutissanl est dans les l'osses nasales, feront l'objet d'un chapitre spécial sous
le titre de I 'o/<'.s- lacriimalcs proprement ililes. Bien que le liquide s'écuulant
par ces \nies soit produit par dill'érents organesdont la plupart (glande de I lar-
des des vertéhrés, à sécrétion blanc liàlic. graisseuse, souvent ])resque solide. —
glandes conjonotivales de Krause et de C.iaccio. — glandes tubuleuses de Meule,
— glandes utriculaires de Mauz. — cellules calicifornies) nous sont déjà con-
nus, le seul organe sécrétant ([ii'on ait l'habitude de décrire chez l'homme avec
l'appareil lacrymal, est la t/him/c lacrymale dont le produit de sécrétion a reçu
la déimniiiialidu plus spéciale de Jnrmes.
C.i.AM)!-: LACKY-MALi:
Définition. — I-.a glande lacrymale, formée, comme les glandes en grappe,
de lobules distincts appendiis à des conduits cidlecteurs conuinnis. est
une glande tnbnieuse composée. s'ou\ranl par un certain noml»re de canaux
excréteurs dans la partie su péro-ex terne (U' la conjonctive du cul-de-sac. et
avant ])our fonction de sécrt'der les larmes.
Cararlrre-< i/cnéraiix. — L'aspect de la gland(> lacrymale est éminemment
lidiiili'; mais. l)ien (|ue ses caractères macroscopiques paraissent jusqu'à un cer-
tain point devoir la rapprocher des glandes salivaires. elle s'en distingue déjà
par sa i^cdoration plus foncée, (lelle-ci. sur le vivant, serait jaune rougeàtre, et
non pas fortement rosée comme le prétendent à tort la j)hipart des anatoniistes
(Holmes. Arrh. f. Aiif/en/œilk., Bd XXXIX. p. 17:;, 1800). Cette coloration
serait d'ailleurs sujette à de grandes variations, depuis le ton jaune pâle de la
cire jusqu'à la teinte hvperémique la plus accentuée (Kirschtein, Dissert, inaïuj.
lîerlin, IS9i). (iénéralement cependant la couleur delà glande lacrymale paraît
moins claire que celle du tissu adipeux de l'orbite. Aussi l'en distingue-t-on
assez facilement chez l'adultt-. mais moins facilement chez l'enfant où la coh)-
ration de la glande rappelle toujours plus ou moins la teinte pâle de la cire,
(-liez la femme, la glande lacrymale serait également d'une couleur plus claire
que chez l'Imnime (lluschke. Kirschtein).
[PICOL.]
120!*
ANNEXES hl
ni: II.
l)ii)isio7i. — D'une
manière générale, la
Lilaiulf lacrymale oc-
cupe, presque en tola-
lilé, par rapport au
squelette, la fossette
lacrvmale creusée sur
la face inférieure de
Tapophyse orbitaire
externe de Tos fron-
lal; cette fossette oe-
1 iipe, imniédialement
CM arrière d(i Tarcade
nrhitaire, la partie
FiG. 738.— Les deux porlions de la glande lai-iymale. leurs supéro-externe de Tor-
conduits excréteurs; embouchure de ceux-ci. (D'après Sapp'.>y.) bite. Chez l'homme.
1, paroi interiii> de. l'orbite. — "2, muscle orbirulaire (partie interne). — 3, in- ]^> tendon <lll UlUSCle
scrtion lie ce mii.scle .i la partie interne du rei)or(l orbitaire. — 4, anneau fibreux
pour l'artère nasale et le nerf nasal externe. — 5. muscle de Ilorner. — 6, glande releveurde la paupière
(le Meibomius. — 7, portion orbitaire de la glande lacrymale. — 8, portion pal- sunérieure et les C\-
péliralc de celte glande. — 9, conduits excréteurs de In glande lacrymale. — " ' _
to, conduits excréteurs accessoires. — 11, embouchure de ces conduits. pansionsflbreuses rat-
tachant an côté ex-
terne (le roi'hitc iv bord externe de ce ninscle cl Af sun tendon ainsi que le
bord externe du muscle droit siipé- g
rieur, la divisent en deux parties : ^li
l'une su[)érieure, de beaucoup la plus
iin|)ortantc. dircclcnienl en rappoil
a\('c le squelette de l'orbite; et l'antre
inférieure, accessoire, en rapport avec le
tissu cellulo-adipenx de la cavib' orbi-
taire et la conjonctive du cul-de-sac.
l.a première est décrite sous le nom de
portion orbitaire (Sappey) [glande la-
crymale sii|)('Mienre de Rosenmiiller.
glande innoniinée de (ialien. glande
lacrymale orbitaire de Cniveilbier.
groupe orbitaire de IJéraïub ; la si'-
conde, sous le nom de portion palpé-
hrale (Sappey) [glande lacrymale infé-
rieure de Rosenmijller, glandes conglo-
mérées de Monro, glande lacrymale pal-
pébrale. glande lacrvmale accessoire,
groupe palpébral de Mi'-raudj.
I" PoiiTiox oiuiiiAïui;. .\|)|)li(piée
dans la fossette lacrymale, contre le
périoste de l'oritite, celle porlion répond "'■"'" •"' i"an;'lic»le> excréieurs. — s, conduits excn-
,1 |- I i-i ■ ■ I • tt'urs accessoires. — 0, <-onduil n.iissant de trois glo-
a la partie tir I lieiiiisiilirrc l»oslcn(Mir bulos glandulaires inférieurs aberrants.
In,. T.'i'.t. — |.t«s deux portious de la irlaude
lacrymale, vues par leur lace supérieure.
il)"a|uvs Sapjiey.)
I, muscle i-eleveiir de la paupière supérieure. —
•J. muscle tlroit supérieur. — 3, muscle droit exlernc.
— 1. nuiscle droit inférieur. — 5. petit oldique. —
(i, portion orbitaire de l.-i glande lacrym;de. — 7, por-
tion palpébrale de cette glande, Iravereée par .ses ca-
.\l'l'\l:i:il I.VCliVM \l
1205
(le rn-il. coinin'isc ciilrc le Itiird l'xliriit' du iiiiisclc iclcvcur di- la paiipirn' sii|m''-
l'itMirrrl un plan lioii/iMital |iassaii( par la sii[iii-<' rrniitii-iiialairi-. l'iilf alTi'ili-
«irdiiiaiiriiiciit la rniini' il un coiii^ aplati, plu- ou nmins nxalairc. a\t'i- uih-
lact' It'^crciiifiil (•(iM<a\t' Idunn r du (•ulr du "^lulu- de I n-d et lltic laco coiivcxo
s'applniiiaMl dans la coiicavili' de la fosse lacrvmalc. Son ;:i'aml axu se Iimuv(î
Front. i)it.
tJtIn,)
. <e)it.
V opht
.sup.
Art.
opht.
Et luit.
posl.
,\rl.
01,1. '.
N. opi.
Cliias)/}. opt.
Fui. 70(1. — Situation dans ["(irltile de la glande lacrymale. (D'après Poirier.)
ohliqueuM'ul ilirlyé en lias, eu arrière et en dehors; si. laniit'ntiellenient à la
partie antéro-interne la plus élevée de la glande, on fait passer deux plans ver-
ticaux, l'un frontal et l'autre sagittal, on voit que rextréniilé inféro-externe de
cet axe s'écarte, en arrière, des 7 dixièmes environ de sa longueur du premier
de ces plans, tandis que l'écart existant entre cette même extrémité et le plan
sagittal ne dépasse guère les 45 centièmes de la même longueur. Ceci montre
que la direction de la glande lacrymale orbitaire est beaucoup moins frontale
que sagittale. Néanmoins, lomme les classiques, nous continuerons à décrire
à la portion orbitaire de la glande lacrymale : deux faces. Tune supéro-interne
et l'autre inféro-externe; deux bords, l'un antérieur et l'autre postérieur; et
enlin deux extrémités, l'une interne et l'autre externe.
Jîapj)0)'tx. — La face supéro-exleme convexe, tournée en dehors, répond
au périoste, avec lequel elle est unie par l'intermédiaire de la capsule de la
glande: cette capsule, fortement adhérente au périoste, envoie en efTet dans
le parenchyme glandulaire de fines travées de nature conjonctivo-élastique,
7G.
[PICOL.
1206
ANNEXES 1>E l/ollll..
Exjjans. rel.
Caps, gland.
Expans. dr.
su p.
Gl. lacrym.
Liij. inf.
Expans. dr.
exi.
M. tchipor.
lesquoll(!S coiicourcnl, jusqu'à un certain point, à la fixation de l'organe. — \/a
face inféro-internc, concave et légèrement tournée en avant, répond au bord
externe des muscles releveur de la paupière supérieure et droit supérieur, ainsi
qu'aux expansions latérales aponévrotiques de ces muscles qui la séparent du
droit externe et plus ])rofondénienl de l'hémisphère postérieur de l'œil plongé
dans le tissu cellulo-adipeux de l'orhitc. — Le hnrd anlj' rieur , aminci, parallèh;
à l'arcade orbitaire peut, dans certains cas, dépasser celle-ci d'un ou deux milli-
mètres et venir de la sorte se mettre en rapjmrt avec le ligament large de la
()aiq)ièi-o supiMieurc; mais dans la majorité des cas il reste dans la profondeur
à '1 ou i millimètres
.M.rdec. environ au-dessus
et en arrière de cette
arcade ( Holmes). —
i^e boni pdsti'rieiir.
plus épais que le
j)récédent. répond à
l'union du (|u;irt an-
térieur avec les trois
quarts postérieurs
de la paroi supé-
rieure de la cavité
orbitaire ; l'artère
lacrymale et le nerf
de même nom abor-
dent la glande vers
la partie externe de
ce bord qui répond au tissu (•ellulo-adii)eux de l'orbilc. - l)<'s deux cxlri-mitcs
plus ou moins arrondies, l'une, interne, répond au icicvenr de la paupière
supérieure; l'autre, cxlerne, repose sur la forte expansion latérale aponévro-
tique que le muscle droit externe de l'œil envoie au côté externe de l'orbite,
expansion renforcée par les ])rolongements latéraux de même nature qui se
détachent des bords externes des muscles droit supi-rieur et releveur de la pau-
pière supérieure. I/extrémité exlerne ne descend guère au-dessous du niveau
de la suture fronto-malaire; elle arrive ordinairement en arrière jusqu'au
plan frontal tangent au pôle postérieur du globe de l'o'il. et parfois même,
d'après Héraud {(lazcllc mcdicale tic Pn)'i<. ISri'.l). principalement chez les
jeunes sujels, jus(|u'aux iiiserlioiis [tostérieiires (hi niii^clr droit externe: dans
ce cas, sa face supéro-externe regarde légèrement en arrière : mais il s'agit
évidemment là d'un rapport tout à fait exceptionnel, bien (]ue I,alTay(r/'.
ilocl., Mordeanx. IS'.Hly, dont l(>s reclierclies ont porte sur Il2 sujets, |)rétende
avoir vu dans trois cas la glande sortii- de sa loge et se disperser jnsiiu'en arrière
de l'o'il, sous forme d'une traînée glandulaire.
l'ic. 7(11. — Coupe transversale de Idihile [»aralU'le aux Imrds
posléricurs des doux os inalaires et passant Ires près di- ces liords.
Cdjjsiule. — La i)ortion orbitaire de la glande lacrymale se trouve entourée
de toutes parts d'une capsule propre, de nature conjonclivo-élastique, qui la
sépare complètement des parties enxiroiiuanles et notamment, eu arrière, tlu
tissu adipeux de l'orbite. Pour bien M>ir la |)arlie postérieure de cette ca[>sule
\i'i'\i;i:ii I \^|;^ \i \i.
1207
((Ui' iiicnl le plus i:r,iml imiuhri' des aiiaictiiiisics rniit('iii|i()raiiis. pour (|iji l'cx-
liviiiilt' rxiciiir (le la Lilaiidi' laiiviiialc pldii^crait (liicclcriiciil dans le tissu
adipeux df riulMlc il lanl, roiiiMic le iT|»n''s('ul(' noire drssiu l'ail d'après un*;
prépaialinn, étudier la iviriou par sou ci'ité iulcrue; ou peu! alors se rendre
eoinpie (|n'il sedt'-laclie des j)arois sn|térieur(! ol externe de l'orhile. à peu jjrès
dans le sens IVonlal. une mince cloison IVa^ile cou jonclivo-i'lasliqiie doiil la li^'^ne
d'inserlion en diditus |)asse un peu en avant du milieu de la paroi externe de
l'orbite, (»n ciU'respond même ii ce milieu; cotte mince cloison s'incurve en
avant et reçoit dans sa concaviti' le hord postérieur de la Lilande dont on peut
facilement l'isoler. I*ar son hord inférieur et interne, elle vient se confondre
avec les expansions latérales aponévrotiques des bords externes des muscles rele-
veiir de la paupière supérieure el droil siipi'iienr. ainsi qu'avec la forte expan-
sion ([ui relie au <ôté temporal du rebord osseux de l'orbite, la face externe du
muscle droit externe. — Mien que se trouvant confondue avec ces expansions
aponévrotiques, de même qu'elle l'est en haut et en dehors avec le périoste de
l'orbite, et en avant, dans certains cas. avec le septum orbitale doublé de l'ex-
pansion que le muscle releveur envoie à l'arcade orbitain». la capsule de la
friande lacrymale conserve partout son iiidi\idualit('' |iropre. (>ii ne saurait
donc la considérer, à
n 111 Scnl. orhil. (face post.}
1 exemple de quelques
anatomistes. comme
un dédoublement du
périoste de l'orbite :
ce prétendu dédou-
Idement n'est en réa-
lité ([u'une simple
apparence. — En de-
dans, on voit la cap-
sule se porter direc-
tement du toit de la
cavité oi'bitaire an
bord externe du mus-
cle releveur de la
paupière supérieure
et de son tendon qui
lui adhèrent intime-
ment.
..Caps, fjland.
l'iéfyg. eœl.
.J'Iérijg. iul.
7(i2. — r.npsulo ot lipainent? de la iitaraiL- lacrviiialc oïliitaire.
Liijoments. — J)e
l'intérieur de la cap-
sule que nous venons
de décrire se déta-
chent de fines travées conjonclivo-élastiques qui pénètrent dans le paren-
chyme glandulaire et servent à le fixer; au niveau de l'extrémité interne de la
glande, ces travées, plus nombi*euses et plus épaisses, forment une sorte de
ligament qui vient s'insérer sur la paroi supérieure de l'orbite, en dehors du
bord externe du muscle releveur de la paupière supérieure, et en arrière de
[PICOU.]
1-208 ANNEXES DE L'OEIL.
l'arcade orl)ilairc. (^ost le lii/ainrul ><i(^jii'n.<eur '/-' l" f/lan>le lacri/in'ilr ou
lif/ami-nl de Sœmmcrinr/.
Dans l'angle (|ii(' foiine, avec le srjuelette du côté temporal du rebord df
Torliite, l'insertion des e.\})ansions latérales «les muscles releveur delà paupière
supérieure, droit sujjérieur et droit externe, la friande lacrymale adhère à
celles-ci par l'intermédiaire de trousseaux fibreux assez résistants dont il est
fait mention dans Tanalomie de Scliwalbe. L'ensemble de ces trousseaux fibreux
jieut être considéré comme une sorte de lirjamcnt in fV' rieur.
Scliwalbe signale en outre un feuillet fibreux qui, partant du périoste de
l'orbite, vers le milieu de sa paroi externe, aborderait et engloberait même en
se dédoublant la partie postérieure delà glande. Nous avons pu, à la place de
ce feuillet, observer un trousseau fibreux assez résistant qui. se détafhant du pé-
rioste orbitaire, au niveau de l'iusertion de la cloison postérieure de la capsule
glandulaire, accompagne les rameaux df la branche supérieure du nerf lacry-
mal au moment de leur j)énétralion dans le parenchyme de la glande. On pour-
rait décrire ce trt)usseau fibreux. «|ui parfois j)eut devenir la source «le cer-
taines difficultés au cours de Textirpaliou de la glande lacrymale (Holmes),
comme un véritable Uga/itfnt pnxtr rieur.
Enfin de l'union du tiers antérieur avec les deux tiers postérieurs de la fare
inféro-interne se délacbe un é|iais li-nusscau lilircux. sorte àe lif/ament interne
qui accouq)agne les coiiduils excréteurs de la glande et contient entre ses fais-
ceaux de loul petits lobules glandulaires.
Aucun des ligaments que nous venons de décrire ne présente ordinairement
une grande solidité et, souvent, rien de plus aisé que de les détruire par une
simple traction. Ces trousseaux de tissu <'onjonctif condensé représentent bien
plutôt lies pédicules vasculo-nerveux que de véritables ligaments, .\insi le
ligament suspenseur de So'mmering renferme de fines divisions vasculaires
qui, des vaisseaux lacrvmaux, se portent au périoste ainsi qu'aux muscles
releveur de la paupière supérieure et droit supérieur; — le ligament infé-
rieur renferme les divisions anastomotiques qui, des mêmes vaisseaux, se ren-
dent à des divisions analogues provenant tles vaisseaux temporaux profonds
antérieurs; il contient en Dutie les fines ramifications provenant du filet
anastomotique étendu du iierl' lai iviiijil au rameau orbitaire. ramifications
nerveuses principaleineiil deslinées à la i;lande: — le ligament postérieur
forme ((imiiie une sorte d'oigaue protecteur aux \aissi'aux et nerf lacrymaux ;
— enfin le ligament interne semble plus spécialement destiné à ser\iide tuteur
aux conduits excréteurs de la glande.
Uimensians. — Les dimeusious de la partie militaire de la glande lacrymalt»
dont le poids, d'a|)rès Krause. atteint à peine (l gr. <i7. sont en général assez
variables; aussi les trouve-l-on uu piMi ilillérenles dans chaque traité d'analo-
mie. On peut néanmoins considérer la glande lai-rymale comme (dTraut tlans
son plus grand diamètre, (larallèle à l'arcade orbitaire. \ine l.iii:jrueur de deux
centimètres environ: et dans S(Ui plus petit diauièti-e mi diauielre sagittal, une
étendue d'un centimètre à uu centimètre t>t demi. OuanI à l'épaisseur delà
glande, elle ne Narieuuère : un la ti'onverait en ellet toujnurs comprise, d'après
Hock. enire .'! et "i millimètres. (»iia i>i-i'teiidii . à lurl vrlcui ni>u<.qu(^ la glande
\i'i'\i;i':ii, I \( l;^ m \i . 1209
larrviiialc snail priipurlifiii nrlN nicnl jiliis (!»'■% cldpjirc cUcy. la ('(■iiimc (|iic clic/,
riionmic. hciaiid adiiii'l ilc <nii n'ilc (|ircil<' sciait rclalis ciiiciil plus ^rossr
«lie/, renia lit lie Sun I (I ans i| ne rhc/ I ad n Ile, tandis ipie Kii'selislcni la I l'niiv e
(lie/, le nniivcaii-iic judpdiliiniiicllciiieiil plus |)cli(c ipie dans l'à^c imir.
Dapics ce dernier aiileiir. en elle!, les diiiiensiniis de Idiliile et du iilohe iieii-
laire de renlanl i|ni \ leni de nailre repn'senleiil en\ir<in la initilié on les
;{ riii(|iiièiii('s (le ci-lles de l'adillle, laiidis »|iie les ineiisiiialinns de la jrlaiidc
laci-viiiale ddiiiieiit elie/ le m»iiveaii-iié des valeurs re|)réseiilaiil loiil an plus le
(inarl un le fiers de relier (pidii relè\c sur I limnine arrixi' à son efiniplel di''\e-
l(»|)p(Miu'iit ; mais à parlir de la Iroisieiii,' ou de la ([ualrienie année, on voit la
1; lande auuuicnliM- raj»ideineiil de volume, et sa croissance élaiif même relali-
xcincnl plus rajtide (|U!(elle de l'orliile. on s"ex[)li(jne JnrI hicn (ju'à Tàiic de N
on 1(1 ans, elle |)aiaisse projioi'lioiimdlement plus ^Tosseiiiie clie/ laihilte. (.lie/,
le \ ieillard, la ;^lande lacr\ iiiale s"alro|)liie comme tous l(>s autres (U'iiaiies.
'2" l'ounoN rAi.i'Kiiu \i.i.. La porlitni palpélirale de la ;,:lan(le lacr\ niale esl
rormée de \'.\ à 'i(l lobules (Sappey) de toutes dimensions, les uns ovalaires, les
autres arrondis. L'ensemble de tous ces lobules représente à peine la moitié de
la piniion orbitaire, au-dessous de laquelle la portion palpébrale se trouve
située, dans là partie externe de la paupière supérieure. Bien que séparées liine
de l'autre par le plan libreux résistant que forme, avee Texpansion orbitaiie
du muscle droit supérieur, le tendon du muscle releveur de la paupière suj)é-
rieure, les deux portions orbitaire et palpébrale de la glande lacrymale parais-
sent se continuer au moyen de petits lobules glandulaires occupant des sortes
de brèches ménagées dans ce plan libreux. ïlntre les divers lobules de la portion
palpébrale existent des intervalles d'autant plus irrands qu'on s'éloigne du
centre de la glande; dans ces intervalles ou rencontre souvent des lobules de
second ordre inliniment jilus petits, dont Hocevar (voy. Conjonctive) nous a
donné une description assez détaillée. (Uiaque lobule j)ossède une capsule |U"o-
pre; mais il n'existe ])ùur la portion palpélirale rien de comparable à la capsule
fibreuse qui ferme détentes parts la loge de laporti(Ui orbitaire. Les liinitesdc
la portion palpébrale sont en eiTet des jdus difTuses ; si en dedans elle nés étend
guère |dus loin (|ue rextrémil»' interne de la portion orbilaire. on peut la voir
en revaucbe franchir en dehors les limites de la conimissnii' extcM'iie des jtau-
pières et venir disperser ses lobules aberrants jusqiii' dans le tissu ((dlulaire
sous-cutané de la moitié externe de celle-ci (llocevar). Néanmoins, pour la com-
modité de la description, on peut considérer la portion palpébrale de la glande
lacryniale comme une sorte de masse aplatie, irrégulièrement quadrilatère,
dans laquelle on distingue deux faces : lune supérieur*^ et l'autre inférieure;
deux bords : l'un extérieur et l'autre postérieur ; et enfin deux extrémités : l'une
interne et l'autre externe.
f}a/ijiorls. — La face supérieure est en rapport avec re.xpansion libreuse du
muscle droit supérieur et le tendon du muscle releveur de la paupière qui la
séparent de la portion orbitaire. La face inférieure repose sur la conjonctive du
cul-de-sac et, par sa partie la plus reculée, sur la graisse de l'orbite. Le bord
antérieur, d'où émergent les canaux excréteurs de la glande, est parallèle au
bord convexe du tarse dont il n'est séparé que par un intervalle de 'i à o niilli-
[ricou.]
1210 ANNEXES HE l.(i!:iL.
iiiMrcs environ (Sapjtev). Le boni jxtstt'iiciir cornjjris cnlrc le muscle* droit
cxlcrnc et les expansions latérales des muscles droit supéiieur et reli'veur delà
paupière supérieure, au-dessous desquelles il se trouve situé, peut venir profon-
dément, en contournant ces expansions, se confondre avec le bord postérieur
de la portion orbitaire. L'extrémité interne arrive au même niveau que l'extré-
mité interne de cette dernière. Enfin l'extrémité externe occupe la région delà
commissure externe des paupières, empiétant môme parfois sur la pan[>iéie
inférieure par un ou deux de ses principaux lobules.
.")" Ca.naix iJxcitKi i;i us. — Iaîs canaux excréteurs de la glande lacrvmale. bien
étudiés par Gossel in (Arr/i. gén. deméfl., 1843), Sappey(^jJ«3. méd.. 185.3) et
'filiaux {Gaz. inéd., I<S('»()), doivent être divisés, d'a|)rès Sappev, en canaux
principaux et canaux accessoires. Les premiers, au nombre de 3 à 3 (Sappev)
ou de deux seulement (Gosselin), provenant de la portion orbitaire delà glande
laci'vmale émergent ordinairement de sa face inférieure, près de son bord anté-
rieur et souvent même ;ui niveau de ce bord. (M)liquement dirigés en bas et en
avant, ils traversent la glande palpébrale et viennent s'ouvrir à la surface de
la conjonctive du ciil-de-sac. D'après Sa])j)ev. les canaux princij)aux recevraient
latéralement, sous des angles très aigus, la plupart des canaux excréteurs de
la porli(»ii palpi'lirale de la glande lacrvmale. Pour Gosselin, au contraire, les
canaux excréteurs des deux portions de cette glande resteraient indépendants
dans loMJe leur étendue. Sur 1 "") cas, Tillaux a observé treize fois la disposition
déci'ite par (iosselin, et deux fois seulement celle ((ue Sappev considère comme
normale.
l^es canaux excréteurs ind(''])endants de la portion palpébrale on canaux
rtrccssoï'res siégeraient exclusivement, pour Sappeyqui n'en rec(»nnail (piedeux
ou cinq tout an plus, dans les régions extrèmesde la glande. Scb\\albe prétend
([u'on les trouverait surtout bien développés vei's le coté supéro-interne de
celle-ci. Pour Gosselin, au contraire, ou peut les rencontrer an nombre de (là S
disséminés dans toute l'étendue de la région occupée par la glande.
Les canaux accessoires et les canaux principaux, rectiligues et parallèles
entre eux. représentent des sortes de conduits cylindriques à j>arois délicates,
d'un calibre moven de (I mm. 03 à 0 mm. 04 (Sappev) et d'une coloration
blancbàtre ([ui |»eMl les l'aiic conrondre a\ec de fines veinules entièrement
exsangues ou même avec des tilets nerveux, (le n'est qu'avec la plus grande
dinicnlté ([non arrive généralement à les découvrir, bien (pie, d'après .Merkel.
leiii' profondeur au-dessous de la peau ue dépasse guère ordinairement 7 ou
'.I millimètres.
Les canaux excréteurs de la glande lacrvmale s'ou\ reni (lan< la partie supi'-
rieure et externe de la conjonctive du cul-de-sac. à très peu de distance du fond
de celui-ci et indépendanuuent les uns des autres, par des orifices arrondis et
distincts. Tous ces (»rilices, au uondire de 12 à l'i, se dis|>osent suivant une
ligne à |)eii près régulière concave en bas cl en dedans, pai'alleli' an l'oiid du
cul-de-sa(; c(»njonctival et située, d'a|)rès Sappev, à 'i ou "t millimètres environ
an-dessus du bord convcwe du tarst\ (les orifices sont séparés les uns des autres
par des intervalles assez, rcgidiers cpie Sa|)pev è\ahie à 3 niillinièires. mai- (|ui
restent en réalité liii'u an-desst)ns de ce cbilVre. Luire les plus grands. pro\t'-
\i'r\i;i:ii. i.\(;i;v\i.\i..
121
■^m.
liani siirlniil des |(;i|-|ics ex Iciiirs dr l;i t^l.imlc. s'en i II Icrcillciil (le plus petits
(le loiilcs (liiiirnsiDiis. Le |iIiin laruc de Inii^ cdiicsiioikI m arrière de la coinmis-
siiri' e\lerii(' des |),iiipi(''i-es, an canal eM-ndcnr le (ilii< \ (ilniniiiciix. «aiial diuil
le caliln-c |iiini rail, dans ccrlains cas, allcindrc ins(|ir.i (» nnii. d'i-i» (Scliwallir).
Ilyill -"iLinali' cncure, aii-dcssnns de la cdmini^sii rc cxIitiic des paupières, un ou
deux canaux excréteurs (|ui. |u-(»veiiant do la |M»rti(»ii palpi'-hrale, \ icndialenl
s'diivrir dans la cdiijunctive du cul-de-,sac de la pau|)ièi'e iiiférieui'c.
La description (|ui piiM-ède i-(-j)ond au type classique considéré coin me noruiai.
^lais ce Ivpe, d'après liui l<, ^
sérail loin d'èlre constant.
Sur 1(1 siijels. anlreiiieiit dil
sur xiufit y(!ux dilîéreals,
<-e dernier auteur, eu elTef.
n'a |)U le l'enconlrcr (|iie
V) l'ois. Dans lous les autres
<'as, la portion orhilaire de
la «iiande lacrvuiale s'écar-
lait du tvj)e normal, soit
par la proroudeiir plus
izrande de sa situation dans
la cavité de l'orbite (4 fois),
soit par la direction de son
i^rand axe, l'rontale flans un
cas, sagittale dans un autre,
ou encore par celk; du dia-
mètre représentant sa lar-
geur ({ui, dans deux cas,
s'est montrée parallèle à
l'arcade orhitaire. Elle en
dill'érait également ])ar sa
l'orme, conique dans un cas,
sphéri(|ue dans deux autres,
et même dans un autre cas ueltcment bil(d)ée. Ouaiil aux dim('n>ions. elles
ont varié, pour la longueur de I I à 22 milliiiiMics. et pour la largeur de o à
12 millimètres. — La jiortion |»alpél)rale, elle-même considérée prcsfjue partout
<'ouime constante, manquait sept fois totalement et dans cinq cas présentait à
peine le volume d'un pois ou même d'une lentille. — Enfin, il n'est pas rare
{'.] fois sur 10) de voir sur le même sujet la glande lacrymale présenter des
caractères dilfêrents, de chaque coté.
Fil.. TC)]. — Types divers des celliilos basâtes coiilraclilcs
des aciui de la filaiido laciyinale; en d, on voit la dis-
]i(isition ciii'alToctenl ces (•clliiles envers les cellules sc-
crélantos plus ])rof()iidéiii(Mil situées. (l)".i|Hés Zini-
inerinaiin.)
Stulctlkk dk la (u.anok i.ac.uymalk. — La glande lacrymale» est wne glande
tubuleuse composée, c'est-à-dire formée, comme les glandes en grappe, de lobes
qui se décomposent en lobules, constitués eux-mêmes par un groupement
d'acini : ces derniers sont, au même titre que les glandes de Moll, de véritables
tubes plus ou moins contournés. On dit communément que la glande lacrymale
est identique à la glande parotide. Cela est inexact si l'on considère Tépithélium.
aussi bien celui des acini que celui des canaux excréteurs; en effet, les cellules
[l'ICOU.]
1212
anm:\i;s de lkkii.
de kl jjarolide, d'aspect hcancoui) plus clair que celles de la glande lacrymale,
possèdent des granulations heancoup moins volumineuses que dans cette der-
nière (Nicolas, Arch. 'Il' l'In/siol.. p. l'.i:>. IS!I2). - Nous èlmliiTons sèparè-
. Veine
j.z.ci'a.
l'io. 704. — Gouiic liis[ol(),i2i(iU(' lip la i^laiidc laciviiialc vue à un laihlc cTOSsisseiiiPiil.
(irajuTs Diuauit.)
niciil la sinicliirc de raciiius. (■elle t\r> ((niiliiils excréteurs et enfin celle du
slroina conjonclii' au sein diKpicl se Iroinciil |)l(ingées les parties précédentes.
Arinus. — (:iiai|uc ariinis représente uu tube 1res ioiif;- et plusieurs fois ramifie, pussé-
(iant une eavité ceulrale lelaliveineut larpe, sujette à de nombreuses variations (Zimmer-
mann, Arrh. f. udkrask. Anal., p. rifil). ISl)8). Kxtérieuremeul. cet acinus se tiiuive limite
l)ar une meini)iarie basalo, hyaline, au-di-ssus de laciuelle reposent deux ordres de cellules:
les unes contractiles, forlenienl aiilalies cl. pour la pluiiarl. ramitiees (cellules eu panier
de Boll). directement ai)])lii|uces conlrc celte membrane: les autres sécrétantes, de fornu'
jtyramidalc. limitant par leurs siminicls. dont les bords sont unis au moyen d'un ciment
intercellulaire, la cavilé centrale de lacinus: celles-ci, comme nous le verrons ])lus loin.
siuil de deux sortes.
Cellules liiisalfs. — Les canaux excréteurs sont tapisses interieurenu-nl par une double
raufiée de <'cllules épiihéliales : l'une centrale et l'autre basale. Kn arrivant à l'acinns pro-
])rementdit, on voit les cellules basales, c'est-à-dire celles (pii, plus basses et plus lapires.
leposenl directement sur la membrane basale. s'ajibUir encore davantai;e el prendre une
l'orme de plus en plus allongée, en cessant de se loucher par leurs bords. A peu de distance
de la zone de transition i)récéilente, les cellules basiiles se sont transformées en corpuscules
extrêmement miu( -s et très louiis, pourvus de noyaux allonp-s, orientes dans le sens lon-
,uiludiual et séparés les uns des autres par une certaine dislam-e. Leur proloplasma est. de
la l'açiui la plus nette, strié loniiitudinalenuMit et rappelle tout à fait l'aspect des libres muscu-
laires lisses ai)laties qu'on observe dans les izlandes sudoripares. Si l'on examine une par-
tie plus profonde de l'aciiuis, on voit la forme de ces cellules de simple i|u'elle elail.
devenir ramifiée. ('.ha(|ue ramilicatiou contient uu faisceau de librilles (|ui vient, au voisi-
najie du noyau, s'(Mitrecroiser avec des faisceaux analoi^ues provenant des autres ramilica-
tions. Les i>rolou;;(Mneuts de plusieurs cellules voisines se rencontrent fre(|uemmenl ii le\ir
périphérie de manière à cimslituer une sorte de réseau, sans iiu'ou puisse dire s'il y a
fusion uu simpl(> .juxta|>osilit)n de ces élénients. Vers le fond de l'acinns. la direction îles
cellules eu (piestion cesse d'être loi\,i;iludinale pour devenii' tie plus (>n plus circulaire.
mais leurs ramillcalions cessent d'être aus^i al«ondante< (ZimmermanuK
\ri'\i!i:ii. I.\l:l:^MAl.
1213
I, l'JOO) «•ode iiiômi' ^liihhiii.
f^
('i-lliili's !«'■'■ ri' la}) Ira. — Los cclliilrs sci-irl.iiilcs, icpusaiil ii.'ir leurs Iwisos sur les préci'-
«Iciilcs, on ItiiMi (liiccleiiionl sur la iiiciiiiiiiiiic hnsalc, d.ius les iiilnivdilos (|ui sùpareiil
ci'lU's-ci, sout (le doux siirlcs : I' les unes de rniuio pyiaruidalc. cjhîs i-es <|uand elles soûl
M|„.o,.ps de leurs [jioduilsde srcrcliou. devieriueut lioaucou|i plus basses lors(|u'elles viouucul
d'expulser ces produils. Leur proloplaxiia lirierucnl réticule prr'seule trois ziuies : n) uiu'
preruirre /(uie liasale. slriee daus le sen^ de r.i\e de la cellule, paiail e;;aleiuent striée sur
\n\c coupe transversale de celle-ci, ce i|ui, pour ZiruuH'riuaiiu, seuililerait indicpier uue
siructure lamellaire llueineul granuleuse du proloplasuia daus celte région, tandis (|ni'
pour (iarnier (-hnivn. de rniinl. cl ili' In jilii/siol., p. 22. ii
sérail tilanuMitense et ipie la réaction colorante
du pndoplasnia dans celle zone se rapproelie-
rail <le celle du nii\ au. ( iaruier. (|ui l'ail jouer à
• ■elle dernière pallie i\u pioloplasnia i\\\ rôle
iuiporlaul daus la si'cri'linu. lui donne le nnni
(Vi'ri/'isliijildsiiir. — II) A la zone Ijasale lail
suile nue zone moyenne liuonienl rélicMilee.
niais plus claire et uujins colorahie par les
réacUls (|ue la précédenle. Le noi/aii, plus ou
moins aridudi, n'occupe poinl la base de la
cellule, mais en reste distant à la limite de-
ces deux zones. — c) |,a zone centrale, de
ijoanconp la jdus claire, dans lacjuelle s'ac-
cumuh; le i)ro(luil de sécrétion, conllne à la
cavité de l'acinus; elle préseule dans son milieu
un se;u;iucnl arrondi, lonl à l'ail inodore el ù
limites peu précises, au centre dn(|uel existent
deux petits corpuscules ceuliaux en l'orme de
hàlonnets ou triiallères (Ziuunermanu) forte-
ment colores par les réactifs. I.e segment au
centre (hniuei existent ces corpuscules, toujours
rai»i)rocliés l'un de l'autre, mais diversement
orientés, est souvent limité par une lif;ne cir-
culaire légèrement i)lns colorée que le reste du
])roloplasnui de celle région et vaguement striée
daus le sens radial. — I.e réseau des lignes de
ciment unissant entre eux les sommets des
«•ellnles, est généralement des plus manifestes;
de ce réseau se détachent des bandes de
<'iment qui pénèlicnl profomiémeni entre les
jiarois de cellules eu y de\euanl de plus en
plus minces.
2" Dans le segnuMil lermiual de Tacinus
et principalement veis la périphérie de la
glande, on rencontre une deuxième forme de
cellules épilhéliales; celles-ci, beaucoup plus
basses que les précédentes, i)ossèdent nu réseau
proloplasmique à larges mailles , remplies
<lans toute l'étendue de la cellule par de gros grains de sécrétion; la couche basale,
ayant la même structure qne celle des cellules de la première catégorie, y est cependant
beaucoup plus mince, cl le noyau se trouve toujours directement appli(iue contre la base
<le la cellule; la paire de corpuscules centraux, que nous avions précédemment rencontrée
<lans l'autre forme, se montre toujours ici au-dessous de la surface libre ou tout au moins
<laus sou voisinage immédiat. Ouant au ciment iritercellulaire, il se comporte ici comme
<laus la première forme.
Axenfeld {Bericht ilber die 28"' Versammluno der opht. Gesellsrhdft, lleidelberg-, p. IGO.
l'.M(l) signale la présence de granulations graisseuses dans les cellules sécrétantes de la
glande lacrymale normale; ces granulations, peu nombreuses, faciles à mettre en évi-
dence par l'acide osmique, sont consiilérées par l'auteur comme un produit liabituel de la
sécrétion glandulaire, et non pas comme un signe de dég-éuérescence cellulaire, ainsi que
tendent à l'admettre Stanculéanu et Théohari (.4;r/î. d"(J///iL. 1898, p. 737). Kulin, Nicolas
(Areli. de Plujsiol.. 1S!)2. ji. 193) dit avoir vu dans les acini de la glande lacrymale du chat
de véritables cellules calicil'ormes rares, il est vrai, mais absolument typi(iues i)ar leur forme
et leurs réactions.
.Mécanisme de la sécrétion cellulaire. — Les diverses phases île la sécrétion cellulaire
15
10. 7(w. — A. Cellules sécrétantes du seg-
ment terminal d'un acinns de glande la-
crymale : la lettre a indique des cellules
basales. — 15. Cellules sécrétantes d'un
acinus de glande lacrymale : la lettre a
indique des cellules basales trè
tics. (D'après Ziuimermann.)
ipla-
[PICOU.]
1214 A\NE\i:< lii: J.dl-.II..
iiiodiliciil ;'i cliiKiiie iiist.iiil l,'i .-InntuiL' ili' i.i (eiliiic. iiiiiis en inijn iiii.iiil a cfllc-i-i ilc^ as|iccl-
(lifforonls de ceux qu'avait déjà déciits lU'icliel {Arrh. f. miki: Anal.. 18S0). Dapré.- (iaruior
Hoc. rit.), ces piiases coiupreudraient successivement : I" des pliénoiuénes de dilHision cliro-
inatique dans rintéiieur du noyau: 2' Texsudatiou de inatii-re chromali(|ue autour de ce
dernier, dans la zone basale du protoplasnia «pii prend alors un aspect fihrillaire (er^'asto-
plasnio):3" l'aii'inientation de volume du ])rotoi)lasma cellulaire dont les travées deviennent
I)lus nettes et ne lardent pas à présenter des prains de substance zyniofréne, d"al)0rd aux
points oii elles s'cnlre-croiscnt. I>uis, au niveau de la snlistance basale. dans l'intérieur
même des mailles ([u'elles circonscrivent. A ce moment. Tticle de la sécrétion proprement
dit est terminé; la zone proioplasmiijue de la base de la cellule ne tarde pas a perdre sou
aspect fibrillaire et le noyau, qui a récupéré son volume, en réori;auisant sa structure chro-
matique, se trouve prêt à recommencer les mêmes phénomènes.
L'excrétion hors de la cellule se produit par la contraction du réseau protoplasmiquc ;
cette conlrai'liou. (jui chasse vers la surface libre de l'i-pithelium les |)roduits sécrétés, com-
mencerait, d'apiés Zimmermann. au niveau des deux corpuscules centraux: dans les cellules
l'Ievc'es de la première catép-orie, on voit, du ci")té de la caviti' centrale de Tacinus, la surface
libre de l'élément épithélial se soulever d'abord léirèrement, puis de jjIus eu jdus. jusqu'au
lioinl de ffirmer de véritaliles saillies claires, finement granuleuses, de forme f)lus ou moins
( yliii<lri([ue: ces saillies ne tardent i)as elles-mêmes à se fragmenter, et les jiarticules de
didVrente grosseur, plus ou moins arrondies, provenant de celte frairmenlalion. tombent
dans la cavité de l'acinus. Pendant leur expulsion à travers la surface épithéliale libre, on
voit celle-ci se rapprocher des deux corpuscules centraux jusipi'au point de les atteindre.
.\ i)artir de ce moment, on voit la couche superficielle se. porter de plus en i)lus avec ce>
derniers, vers la profondeur, jusqu'au voisinage du noyau de la ceHule, laquelle arrive à
perdre ainsi près de la moitié de sa hauteur. — Dans les cellules basses, ii giosses granu-
lations, du cul-ile-sac des acini périphériq\ics de la glande, l'expulsion du produit de sécré-
tion se fait cdiuini" dans les petites glandes séreuses de la langue : lors<|ue ces produits se
sont accumules au point de faire saillir légèrement la surface libre dans la cavité de l'acinus.
on voit les granulations se rapprocher de cette surlace en s'éloignant de la zone basale qui
devient ainsi de |)lus en plus claire, et laisse même très bien voir la structure longitudi-
ualement striée de son protoplasma, dès que l'expulsion est terminée. .\ partir de ce moment,
le noyau, qui primitivenu^nt occu|(ait la base de la cellule, se trouve au centre de celle-ci.
tandis que par la contraction du réseau protoplasmi(|uc. les cellules se séparent légèrement
les unes des autres par leurs sommets, vers la cavité centrale de l'acinus.
Les pioduils de la sécrétion lacrymale, une fois versés dans la cavité de l'acinus. sont
ex](ulsés dans les canaux excréteurs par la contraction des cellules minces, ramiliées. situées
dans l'épaisseur de la membrane basale (c(>llules basales précédemment décrites), l/ensemble
de ces [iroduils a reçu le nom de larmes.
Voies il'exrri'liuii iiilni-aciiicu.iics. — (^es voies comprennent la cavité même de l'acinus
et les prolongemenls que celte cavité envoie entre les cellules. INmr iJogiel {Arrh. f.
mikrosk. Anal., Ikl .\L1I, IS'.Ki). les'voies d'excrétion de la glande lacrymale naîtraient chez
le lapin, comme dans les glandes séreuses, par de fins canalicnles inteicellulaiies s'ou-
vrant, d'une part, dans la cavité de l'acinus. et venant, d'autre part, se terminer vers la
iiase de la cellule par une extrémité renflée arrondie ou ovalaire. De la cavité de racinu>
se détacheraient encore parfois de vrais canalicules intracellulaires, analogues aux jtréce-
dents, mais beaucoup plus courts. Enfin des canalicules inter et intracellulaires se déta-
cheraient à leur tour de courtes divisions latérales qui viendraient se terminer en pointe
dans l'intérieur de la cellule, /immeiiii.iiin n'a jamais rien observé de semblable chez
l'homme : en examinant, dit cet auteur, la surface libre des cellules épithéliales basses. ;i
grosses granulations, on voit îles endroits où leurs bordures de ciment s'écartent les une>
des autres et paraissent cesser bru.si|uement. Kn faisant varier la vis micrometritpie, on ne
larde pas cependant à se rendre compte que ces bordures s'accolent de nouveau dans la
profondeur et continuent le réseau des lignes de ciment vers la membrane l)asale, mais
sans jamais atteindre celle-ci. En d'autres termes, nous avons ici devant nous des canali-
cules excréteurs inlercellulaires excessivement simples qui, se détachant de la cavité mènu'
de l'acinus, rayonnent directement vers la membrane basale et se terminent en pointe
enviroli à la hauteur du noyau, (.'.à et là on observe parfois une bifurcation simple île ces
canalicules. Leur présence est très variable. On les trouve en très grand nomlire dans la
portion terminale du cul-de-sac des gros acini. mais non pas entre toutes les cellules. Entre
les cellules élevées de la |)remière catégorie, Zimmermann n'a jamais pu rencontrer que
des indications tout à fait vagues de ces canalicules intercellulaires, c'est-à-dire que de
courtes dépressions superficielles de la cavité de l'acinus entre les cellules, ijuant aux pro-
longements intracellulaires des canalicules précédents, l'auteur se voit forcé, pour la glande
lacrvm.ile. de eoutcsler leur existence.
Ctniiiii.r i:icrrlcui:<. — A lu (-(nili' de raclillis. silcCrdi- cullr il(!S r.iii.iiix l'xcirloiirs plu-
IHcrnciit ilils, foniK's cxIciiiMiiciiiiMil il'iirii' rouflii- de iialiin' curijniiclivi; t-l iiilôiitMirciiii'iil
d"uii t'iiilln-liiim il (li'iix laii^cos de (•clhilcs. La (•(iiiidic ciiiijuiicli\(' à (llirc^^ i-xli-itics ciicii-
laircs cl à lllircs iiili'iiics luii^iliidiiialcs est s('|iai('c
>le r('>|)illicliiirti par iiiii> iruMiiliraiii' liasaln liyalim
ur la(|iii'll(' repose celiii-tM. l,'i'|iillM'liiiiii. avntis- ^^
loiis dit, ((iiiiiiioikI, d'après Nifolas, Ziiniiioniiami. ^ ...^^
nous dit, ((iiniiioiid, d'après Nifolas, Ziiniiioniiami. ^ ..J^J^l ,s»^. ^i^-
Axenleld, o[c., deux lan^i-i-s tic cellules : l'ui
liasse, loruiec d'cl('iiipuls contraclilcs ioM;^iluilinau\ ^jj^i*
lar.i;(>^ cl amincis ipii s'unissent par leurs lionN S^^^ ^ /C • •
au juoycn d'un cinicnl inli.'icellulairc; l'aulrc ccn- ' %-^ ";^''
Irale, liniilaiit la cavité du conduil. coiriposce de X ""
'■'^' ^ l'I"^ Hioiles. mais eu revanche beaucoup ,,„^ TCO. - .,uupelransv..rsale n.onlranl
plus .■levées ,pie les precedenles: ces .-ellules. iVpiiJKdiuni d-nii canal excréteur .le
pnsmati.iuos ..u .-ylin.lrhiues. auuuienleut de ,.^ „,.„„,,. i.^..,,.,„.,|,.. ,|,-.-,pn-,s Zim-
liaut.Mir a luesnre tpie I mi s'i'loii: ne de lai-iuus: nieitnann )
on idtservcrail. d'a]iri''s Axcureld. pré-; de leurs
-OMitnels. c'est-à-dire .lu .;iHe de la caviti' ilu
'ondnit. i|uel.|u.'s ^raïuilations .eiaisseuses. linits de l'activit.; sécr.''toire de leur prolo-
idaMoa. l-jiliu i|ueli|ues-un.'s .!.> .'es .'cllules peu\.'ut attein.lre par leurs exlréinités pi'.i-
l'ondes la nieitilirane liasal.'. dans l'intervalle (]ue laissent parfois entre elles les .•ellules
aplaties reposant directement sur cette membrane : aussi Zimmermann pi'Oi)ose-t-il, pour
exprimer ce fait, le terme i\'(''pillirHii)ii juirtieUeinenl stratifié. ■ ;
Les petits canaux .'xcreleurs faisant suite aux acini se léunisseut à aniiies ai^us pour
former .les canaux plus \.jlumineux: ceux-ci à leur tour forment par leuK jonction des
canaux beaucoup, plus imporlauls venant s'embraucbcr sur le canal excréteur principal
<|ui vi.'ul didioiiclier. i-omme nous l'avons vu. à la surface .le la l'finjiuicliv.'.
ri^.-<i( conjoiKli/ . - - Le lissLi c.înjonch'f de la glande laeryinalc dt-rivc du
derme d.' la conj.inctivo. Aussi devra-t-oii y l'eiiconlrer, (•(niiine dans celui-ci.
.le noiuhrcnscs lilu'os élastiques et mémo des amas lymphatiques tout à fait
.■.im|)ai'al)li>s à cciix (|ii(' n.uis avons .L'-rrils dans j'.^paisseur de celte mii-
.|ueuse.
Le lissu ctinjiMiclir île la ulaude lanymale se détache i\q> cloisons .pio la .capsule .le
celte glande, dérivée elle-même du derme sous-conjoactival, envoie dans son épaisseur,
. Mitre ses divers lobules, (^ette .apsule assez épaisse est formée .le faisceaux conneclifs au
milieu dcs.juels cliemineut de grosses fibres élasti.iues. la |)lupart parallèles à la surface
de la glande. IJe la face interne de la capsule p.'riglandulaire se d.'tacheut des clois.)ns
c.unicclives, également riches en fortes fibres élasti.iues .jui s'.'utre-croisent et s'anasto-
m.isent dans toutes les directions. Ces cloisons séparent les lobes et les lobules et viennent
Unir entre les acini. Cha.jue acinus p.jssède, appliqué sur sa membrane propre, un fin
réseau .le libres élastiq\ies cjui l'englobe de toutes parts. Les divei's réseaux élasti.jues
périacineux v.)isins s'anastomosent entre eux, en formant dans le parenchyme de la glande
une sorte de lacis inextricable. Enfin on aurait vu des fibrilles élastiques très fines .[ui
pénètrent dans l'acinus (>t li» traversent .le part en part (l'umagalli. Il tessuto elastico
nella glandola lagrimale dell" uomo. Monitûre zoolng. italiauD, VIII, 7-8, p. 107, 18!)7).
Le tissu conjonctif interstitiel de la glande lacrymale serait, d'après Holl {Stvirl;ci's
llunilbvrli). [trivé de graisse chez le lapin et la brebis, (".liez l'homme on rencontn» toujours
quel(|ues lobules a.lipeiix, principalement veis le bord inférieur de la glande et surtout
dans l'âge adulte.
Le lissu ronjon.iir interstitiel de la glande lacrymale, beaucoup moins déve-
loppé chez la femme que chez riiomme, commence dt'jà à s'accroître vers
Tàge de 30 ans, et continue parfois à s'hypertrophier jusque dans la vieillesse.
I*ar contre, à partir de la oO année, la glande commence à subir une sorte de
|)rocessus régressif qui fait réapparaître dans sa structure la plupart des carac-
lères infantiles, c'est-à-dire (|u'on voit alors les tubes glandulaires moins con-
tournés et moins ramifiés, avec un éplthélium moins épais et à cellules plus
basses. Malgré ces modifications hist.dogiques, la glande lacrymale continue à
t'ICOf.]
1216 ANNEXES DE L'OEIL.
ronctionncr chez le vieillard, aussi hieu (jue «•liez Ladulle. Chez la feiniiie
cependant la struclnre de la glande conserve beaucoup plus longleuips si s
earach'i-es adultes; ainsi Kirselish-in a i)u ohserver deux feuiuiesde "H ans chez
lesquelles cet organe ne présentait pas encore la moindre trace de rinvolutinn
sénile que nous venons de signaler (Kirschsh'in. Inrn/ij. Di-<.<f'il.. lierlin. 1SU4).
Le tissu conjonelif inlerstitiel de la glande huryniale ])eut devenir normale-
ment, au même lilre (|iie le derme de la conjoneli\e. le siège d'une inlillration
lvm|)liali(|ue pin-; ou moins circonscrite, sous forme de follicules lymphatiques
qu'on ne renconlrerail jamais chez l'enfant nouveau-né. Stanculéanu et
Théohari qui. .sous le nom d' « amas leucocytaires ». signalent des formations
analogues, principalement autour des vaisseaux et des canaux excréteurs, les
considèrent comme le résultat d'un processus inflammatoire chronique: cepen-
dant rcîxistenco à peu près exclusive, dans leur structure, de lymphocytes
mononucléaires, pai'aîlrait |»1mI(M coulraire à cette dernière o])inion (Axen-
feld, foc. Ht.).
Gliuulc lacrymale du iiourean-né. — \.n sliuctuie liisl:jl(if;i(|iic de la glande laciytnak'
du nouveau-né ne dillère nullemenl de relie que fuésente ce même organe examiné chez
le fo'lus. Elle est formée de lubes à peu prés droits et très peu ramifiés, dans lesquels on
observe en beaucoup d'endroits les méuu-s détails microscopi(|ues que chez l'adulte, avec
cette dillérence qua les éléments épithéliaux ne sont pas encore susceptibles de fonctionner:
aussi la sécrétion lacrymale fait-elle défaut chez le nouveau-né. Jusqu'au 40" jour, d'après
Aristote (cité ])ar Frericlis in IV'ar/xcr'.v Ihmdburli), et jusqu'à la deuxième moitié du
second mois, parfois même Jus(|u'au début du troisième, d'après Kirschstein. Un des cara<-
tères qui dillérencie la glande du nouveau-né de celle de l'adulte est le suivant : en cer-
tains endroits, mais principaleuuMit vers les bords, on observe dans cette glande de petits
boyaux épithéliaux fortement contournés iwi sein desquels il est impossible de reconnaître
la moindre cavité centrale; ce sont évidemment des tubes en voie de formation analogues
à ceux (ju'onl observés dans les premiers éléments embryonnaires de la glande lacrymale
von KoUiker et (iegeubaur. rarmi les éléments glandulaires, les uns apparaisseiU. tandis
que les autres, depuis longtemi)S foiMués, continuent à s'accroître. Aussi, au moment de la
naissance, voit-on les ]tetites glandes isolées, dispersées dans les diverses régions de la
conjonctive, complètement développées, tandis (pie les glandes lacrymales volumineuses
poursuivent encore leur évolution. Celles-ci ne sont pas encore en état de foncliuiuier que
les premières fournissent déjà leur produit de sécrétion. Le développement complet de la
glande lacrymale proprement dite n'est achevé qu'à l'âge de '^ ou 4 ans (Kiischsleinl.
Vaiascar/x. — V' Aiières. -- La glande lacrymale reçoit ses vaisseaux arté-
riels de l'artère lacrymale, hranche de l'ophtalmique. Après avoir envoyé des
rameaux dans le canal malaire et ses deux emhranchements qui viennent
déboucher, l'un à la rac(> et l'autre dans la fosse zygomatique, cette artère
poursuit .sou trajet, eu tic les deux muscles droit supérieur et droit externe,
mais beaucoup plus près de ce dernier, jusqu'à ce qu'elle ait atteint la glande
lacrvmale. Parvenue à celle-ci, elle continue son trajet antéro-postérieur en
s'appliquant intiniement contre sa face supéro-externe, ou même en la traver-
sant, jusqu'à ce qu'elle ait atteint la région de l'angle externe de l'ieil. m'i.
considérablement réduite de calibre, on la voit se bifur([uer en ses deux bran-
ches terminales, les artères palpébrales externes supérieure et inférieure. Dans
la dernière )»artie de son trajet, elle al)andonue à la glande lacrymale de nom-
breuses arlérioles qui suivent, en s(< subdivisant, les cloisons du tissu 0(tn-
jonctif intei'stitiel, ])onr \-enir l'onnei- auioui- de la nicndirane |Md|He de ciwupie
tube glandulaire un réseau ca|>illaire à mailles très serrées. — 1/arlere lacry-
male irrigue non seidemeut la portion orhilaire de la glande du méuie nom.
\i'i'\i;i;ii. i,\t;ii\ MAI.. 1217
mais ciicnn' en parlic. ^a |iniili)ii |ia l|M''lu'ali'. (li'llcii rciadl in oiilic des
laincaiix |irrriiraiils ijhc lui nixdii' l'ailrii' |ial|>('lMalc sii|H''ri('iii'('.
2' Vciif'<. — l.i's I l'diiciilcs \riii('ii.\ (le la /^laiidr lacisiiial»; ,i;(''ii(''ral('iiiriiL
assez ii(»inl»i'<'ii.\, accnm|taL;M('iil les arli-i'cs cDriTsiKiiKlaiilrs cl vieiinciit foiini'i-
la veine lacrviiiale, Irihiilaire de la v(>ine (i|)lilaliiii(|iie. D'après (Imw itscli
(Ari/i. /'. Oit/il.. WIX, '1, |i. <'.(■.. I.SS:{). ;;;'. lois sm- HKI sriil.'m.-iit la veine
lacrymale vient direcleniciil s'ahoiicher dans celle-ci. lies |)ics dn sitnis caver-
nen.x, heauconp pins près même qn'aucuno antre \cine de l'cnhite; parfois
même ('.I on Kl l'ois snr KHI), il se détache de son limic uni' mi deux hrancluîs
(jni vont directement se jeter dans ce sinus. iJans les (17 autres cas. la \eine
lacrymale s'unit an.x veines des muscles droits supérieur et externe pour
riMinei' lin tronc commun aboutissant à l'une des veines vorticineuses. Enfin,
d'après le même auteur, il est extrêmement fréquent de voir la veine lacry-
male s'anastomoser par iiiu' branche perforante avec la M'iiic ])a!pél»rale
siipérieur<\
;{" Li/iHit/ndiiiiics:. — Les lvmphali([ues de la ^elaiide lacrymale, encore jkmi
connus, naissent liés vraisemhialileinent de réseaux elandidaires pérituhnlenx.
avant leur orliiliie dans un système de fentes analofiues aux espaces lympha-
li(|ues périacineux décrits dans les glandes acineuses par Holl et par Ranvier.
Les troncs provenant de ces réseaux suivent les cloisons interstitielles de la
glande et doivent i)artager le mode de terminaison des lymphatiques des pau-
pières et de la conjonclive. Dans les tumeurs malignes de hi glande lacrymale,
on trouve fréquemment envahis les ganglions faciaux et préauriculaires.
Xer/'s. — Le nerf lacr\ mal, l(> plus lin des trois rameaux i|iii se détachent
de l'ophlalmique de W'illis, branche supérieure dn trijumeau. i)arvlent à la
glancU» hicrymale, en longeant le bord supérieur du muscle droit externe.
Avant d'atteindre celle-ci. il se divise en deux filets : l'un, supérieur, ([ni tra-
verse la glande lacrymale en lui abandonnant la majeure partie de ses divi-
sions, |)uis vient se terminer dans la paupière supérieure ; l'autre, inférieur,
(jui va, immédiatement en arrière de la glande et quelquefois même dans son
épaisseur (Sappey), en abandonnant également à celle-ci un grand nombre de
Unes divisions, s'anastomoser avec le filet lacrymo-pal|)él)ral du rameau
orbitaire du nerf maxillaire su|)érienr, deuxième branche du trijumeau. Chez
les vertébrés inférieurs, ce dernier lilet seul, d'api'ès Sanleinanii. innerve
la glande lacryniale.
I^es fines ramilicatlons nerveuses qui vont se distribuer à cette glande sont
|)resque toutes des nerfs sans myéline qui pai-vlenneut aux lobules glandu-
laires, soit isolément, soit beaucoup plus habituellenient en embrassant les
vaisseaux et les canaux excréteurs (Dogiel). Par leurs divisions et leurs ana-
stomoses, ces fines ramifications forment un plexus, au sein duquel Puglisti-
Allegra {Anat. Anzeiger, Hd XXIH, p. .392, 1903) signale la présence de
quel([ues cellules ganglionnaires de petites dimensions, pourvues de grêles
j)rolongements protoplasmi({U(<s et d'un prolongement nerveux qu'on voit
souvent venir se fusionner par l'une de ses subdivisions avec des filets de ce
plexus. Leur mode de terminaison autour des tubes glandulaires a surtout
été bien étudié par Dogiel {Arrh. f. nùlcr. Anal.. 1893) sur la glande lacry-
i'oirtiï:R ET r.ii.\nrY. — \ . ~~
[l'JCOi:.]
1218
\\m:,\i;- hK i.ni:ii.
mail- du lupin. |kii' Anislciii {Anni. .\nzci(ii'r. l'd X. ji. Hl'i. IS'.!!)) sur |.i
glande de Hardcr doul la si nid me. (liez un grand nombre d'animaux, diflèii-
peu de celle de la glande lacrymale, el enfin par Puglisti-Allegra {Inr. cil.).
sur la glande laervmalc cllc-nirmc. I)'a|»n's ces derniers auteurs, le cylindre-
axe, parvenu au conlacl de la nirmliraiM' lia^alc du tul)i' giandiiiairc, se divise
ahondamment autoui" de celle-ci pour lormer ;i ce niveau un système com-
|)liqiié de rrnjiifii'nlionxrpilnmrnfih'x rpii s"aj)pli([iie sur celte meinlirane, mai>
non j)as, coiiniii' I "ailincl hogicl. un rrscaii au sens j)ri)jirr du mot. I)c ces
ramifications se dilaclient d<;s fibrilles qui traversent la membiane basai»' el
pcnètrent, eu se subdivisant (rninificatinn-^ hijpolrnimales) au-dessous et
A^ n,,!
N. mol. coin , .
$1.
lianrjt, Gof^Kcr
X w a.
A', vidicn
ri. mfmiig. tu. -.
ht^^
Gung. sphenn-
palal.
N. pal al. .-
.\. (Ii-nl. jio.^t. l\. (Iciil. lldiDcau n. fncial
l'ii;. 7(i7. — Noils lie la ulnmlc lacrymale. (It'aprcs llirsrlirdil.i
ciilre les cellules; les divisions ultimes de ces fibrilles, tantôt lisses et régu-
liî-res, mais le plus souvent vari(|ueuses, entourent celles-ci de toutes |)arls et
si> terminent, en se subdi\isaiil dans leur inir-riiMir. par unr sorte de rcseau
iiilrarellxlnii-r formé de fibrilles excessivement ténues et légèrenu'ut renflées à
leurs points noilaux. I-es divers réseaux iniracellulaires voisins i-ommuniquent
enlre eux par des aiia--loniose> miilli|)les ( IMiglisti-.Mlegra ).
Les fibres sécriHoires de la glande lacrymale pro\ ieiulraient en grande paitie
du nerf facial, par l'intermédiaire du grand nerf péti'eux siipi>rticiel el du nei'l"
vidien (|iii lui lail siillc. du ganglion s|)béno-palatiii. du nerf maxillaire supé-
rieur et du rameau orbilaire de ce net 1' [^(iold/.ieber. .lendrassik. Lafl'ay. Klapp
{Inaii;/. D/.ssr//.. (Wcirswald. IS'.IT). I.ambdl (n/Jii;,cr's .Irchiv, l'.Hi:?) : !.■
iieif lacrvmal contient aussi des fibres sécréloires très muidireuses indépen-
dantes du neiT l'acial ((lampos, Arrh. irophldliiml., ISll"). nuant au sym-
palbi(pi(>, s(m influence sur la sécréti(ui. admise par ^\'ol^e^/. Demtclienka.
Ueicb, 'repliacbine. Arloing. l.aiVay. etc.. n'a pu être mise en é\ idem-e cbe/.
riumime par Campos.
M'PMilll L\(:i;VM\f.
1219
J.iiriiifs. — Les Ijiniifs. |iiii'liiiK i\r -r. iclmii dr l.i i:liiii(lc I.H'iym.ilf, uni une cdiiipo^'i-
liiiii li'p'ri'iiKMil Viirifililc siii\.iiil lil.il lii>hil(ii:ii|ih' >\i- rciiillirliiiiii (|iii li's IViiiiiiil. Aiis>i
les im.ilyscs des (liiriMriils iiiihMirs •niicnidciil-i'llcs p,i-. irunc iii.iiiiiT(! ahsoliic. — Kllcs
mil les c.'iraclrros d'iiii li(|iiiili> iinulinv. clair comtric ilr Iran, de rraflidii Idii.jdiirs alialiiio
(Kiniiicrl, Hni^iialclli cl ravaiclli), de iitiùt IcgciiMiieiil -^alc Leur .|iiaiililc ni 2i liciircs
-(•rail, d"a|tivs .Ma;iaard (Virrlini'-'s Arrlilr, 1882), di' (1 ,i;r. 'i, snil |iniir clia(|ii(" f;laiidc
:i pr. 2.
Viiici <|iirli|iics analyses sur leur idrnpMsiliuii d"a|iiés un laldean eMi|>iiinlc a Williiainl
el SiinpT {l)ii' A'i'itroloiiie ili-s Aikjcs. Wieshaden, IlIOl).
ini) i'.MiiiK< iii; I u;\m:s ihn tmiwkm- : i iikiiicii-
l'.l.l ÎIS.T
(i.l II.:!
I llliai MVdAMUl
'.)S,-.
'.IK.I
I.'.»
'.).s.-J-j:(
llesi.lu.
Déliiis epillielianx
AlliMiniue
Mncns et graisse | '!.:> (i.:i \
C.hicn'iire de sodiuin / il ' ne (i '! 1 (i 'i I I •'•'"
IMin^pliale^ •'
(i.i ii.i ' II.:; i.:i / ii,:i2i)
V(UI-:s LACKV.MAi.KS l»HOl>HKMEXT DITKS
Di'.i'iM noN. — J.cs larmes (•xci-rlt''t's dans la partie oxlenu' dr la eonjonclive
(lu ciil-dt'-sac vieniUMil irabui'd remplir la riiiole circulaire que loniie le (Virnix
aulniir <le riiémisphère antérieur de Tteil, jmiir de là se répandre sui- la l'ace
anh-rienre de celui-ci, uràco aux mouvements des paupi»'rcs.
Nous avons vu (pje le ciil-de-sac conjonctival aboutit, dans la région di'
rangle interne de rdil, ])ar ses deux extrémités très rapprochées, d'une part,
au bord supérieur, el. de Tautre. au bord inl'érieur d'une déi)ressiou des
léguments cpie les anciens anatuniistes avaient désignée sous le nom de lue
hicrijinal. Ce lac, dont le l'ond e*;t comblé par la caroncule lacrymale el par le-
rej)li semi-liniaire, el doni la forme, sur un ceil ouvert, se rapproche de celle
d'une demi-elli|»se à sommet arrondi dirigé en dedans, se trouve circonscrit
par la partie la jdus interne du bord libre des paupières, partie entière-
ment dépoui'vue de cils.
La caroncule lacrymale située au fond du lac lacrymal dévie les larmes veis
les papilles lacrijnmles ou tubercules lacrymaux, sortes de légères saillies
cratériformes au nombre de deux, une pour chaque paupière, placée à la jonc-
lion des deux portions lacrymale et bulbaire du bord libre palpébral. Chacune
fie ces deux saillies porte à son sommet un petit pertuis, connu sous le nom de
point lacrij)nal, auquel l'ait suite le conduit ou canalicule lacrymal, logé
dans l'épaisseur de la portion lacrymale du bord libre de chaque paupière. Les
deux canalicules lacrymaux viennent se jeter dans une sorte de petite cavité à
peu près verticale, profondément située en dedans du lac lacrymal, et connue
sous le nom de sac lacrymal. Au sac lacrymal succède un assez large conduit
presque vertical désigné sous le nom de canal nasal ou encore sous celui de
'■anal naso-lacnjniaL dont l'extrémité inférieure vient s'ouvrir dans le méat
inférieur des fosses nasales. Les points lacrvmaux. les conduits lacrymaux, le
P/COf/.l
1220
ANNEXES DE L'OEIL.
sac lacrymal et lo canal nasal forment pour les liquides qui ijaiprnt'ul la con-
jonclivc. une sorte (ra[)j)areil de résorption dont leusenilde a rei.u la dénomi-
nation de voirs lacnpnnle^i.
GoM'on.MA I lox i:xii';itn:i KK kt ixiiîeukitm;. — Rapi'ohts. — Les voies lacrymales
se composent départies extérieures, telles que les tubercules et les points lacry-
maux, pour l'examen d(;squelles il n'est besoin d'aucune préparation spéciale,
et de parties profondes cachées par les parties molles des paupières ou le sque-
lette de l'orbite et du nez, comprenant les conduits lacrvmaux, le sac lacrvmal
et le canal nasal.
1" TnbeiTAilcs el /loinls Ifirri/mfiii.r
sommet des Inbercnles de même nom.
7 l«i>;;.
Fh;.
— Les points lacrvmaux. situ(''s au
int deux petits orilices arrondis ou
ovalaires, à grand a.xe trans-
versal (Gkrlach, Beilr/ifje
zur noniKilen Anot. i/rx
menKchlirJicn Ai(f/t'.<, Leip-
zig. 188(1), occupant à jxmi
près le même plan (|ue les
orifices des glandes de !Mei-
l)omiii<. (loiil lis ne se dls-
linguenl (jue par leurs dia-
mètres un peu plus considé-
rables. L'orifice de la glande
de MeiixMuius la plus interne,
situé dans leur voisinage im-
médiat, s'en trouve encore
séparé par un intervalle de
0 mm. "j à I millimètre. Un
comme les
7(1S. — Pdiiils lacrjiiiniix, couduils liicryniaux,
sac Icicrymal. (D'après Sappey.)
I, coiuliiits Iricryniaiix. — 'i. iinrlinn verticale de res conduits. -
:!. tar.ses supérieurs el inri'-i'ieiii's. — 'i. Ixird libre des paupières avi
les orilices des glandes de Meibumius. — 3, sac lacrymal. — 6. tendon Jgj; distin"'lie,
lie Torbiculaire. — 7, point de bifurcation de ce tendon. — 8. gaine , "" . ,
fibreuse que cliaiiue mnili,' du tcndun bifuniUL' fournit au .onchiit tubercules. ([Ul les portent.
laeryinalrur,-espond,M,l. pj ^|,^,^j ]^ situallon Vers la
lèvre postérieure du lionl
libre de clia(|Ue paupière, à l'union dr la [loilioii lacrvmale avec la porlioii
ciliaire de ce bord, nous est déjà connue. — en supérieur el inlerieur. Le poini
lacrymal inférieur est situé à ('» mm. "» de la commissure palpébraie inlerne.
landis que le supérieur n'en est dislanl (|ue de (i millimètres, d'oîi. entre ces
deux distances, une dill'érence d'ini demi-millimètre grâce à laquelle, dans
rocclnsioii (les paupières, les deux poinis lacrvmaux se ju.\lapost>nL ntais ne se
siqjcrpo.sent jamais. La largeur des points lacrvmaux serait, d'après lleinlein
{.lic/i. /'. Up/il.. IST.'t). de 0 mm. I "t ;i II mm 1': pour .Merkei. celle du supé-
rieur mesure (le II mm. 2 ;i 0 mm. 2."», et celle de l'inlèrieiir. toujours un peu
plus grand, enxiroii Jl mm. '.\. L(» diam('tre de cha(|U(> point lacrymal reste
iii\arial)l(\ gi'àce à un tissu conjonctil' dense (|ui entre dans sa structure et
u est (|u'une dépendance de celui du tarse, (le tissu. (|ui entoun> les points
lacrymaux à la manit-re d'un anneau rigide, les nu\intient toujours béants.
L(>s tnl)(>rciiles lacrvmaux. au sommet (les(|uels s'ou\i'eiil le-; [xtints lacry-
maux (|ui leur donnenl un a^i)ecl cralt'riforme. sont deux petites éle\ iwe- à
\i'i'Ai;i:ii. I Al l;^ \i \i.
Ii221
|tciiH' siiillaiilcs, (lirif;r('s \crs la l'ait' aiiliTiciiic de luil cl uiaiiilcnaiil . ;^ia<('
il relie direction, les deux |)((iiils lacrymaux (•oiislaiiiiiicnl ploii^rs dans le
li(|iiid(' du lac lucrvinal. Leur saillie parait s'acceiiluei' a\<'c l'à^^e; coiimie ils
soiil jiénéraleineiit peu vascnilaiisés, leur coluraliou pâle tranche toujours sur
civile des j>arlies voisines. Celui de la paiipièi'e supérieure est beaucouj) moins
étalé, mais lép'rement plus saillant (|ue celui de la paupièn; opposée. Dans
l'occlusiou (les pau|)ières le tnhercule lacrymal suj)éi'ieur s'abaisse en jrlissant
le Ioul; du hord coiicaxi' du repli seini lunaire et décrit ainsi un [tetil arc de
cercle, tandis que le tubercule lacrymal inférieur s'élève perpendiculairement
pour venir se; j)lacer sur le côté interne du précédent (.Merkel et Kallius).
(Jiiaud le regard se dirige en dedans, la cornée vient se mettre en rapport avec
les deux points lacrymaux; lorsqu'au contraire il se porte en dehors, ceux-ci
reposent directeuu'ut
sur la face antérieure ^l
du repli semi-lunaire - ''j-â>l.
dont l'étendue s'ac-
croit dans ce dernier
mouvement. . ^
2" Conduils lacnj-
inaifx. — Les points
lacrymaux que nous
venons de décrire re-
présentent l'entrée de
deux canalicules cou-
dés à angle obtus pres-
que droit (Gerlacb),
occupant l'épaisseur
de la portion lacry-
male du bord libre de
chaque paupière, et
pouvant être distin-
gués par conséquent,
comme les points aux-
quels ils font suite,
en supérieur et infé-
rieur.
Ce sont lesco/i'/»//s
ou ccoialirules lacrij-
I II aux. Au delà de la
commissure interne
des paupières, ces con-
duits se réunissent
j)0ur former une por-
tion commune ou ci
vient se jeter dans
1 centimètre environ
l'ii;. TO'.I. — Conduits lacrymaux, muscle de lloruer, sac lacry-
mal, saillie formée par le canal nasal sur la paroi interne du
sinus maxillaire. (D'après Sappey.)
1. |piirtiun commune des conduits lacrymaux. — •>, Muscle de Horner se divi-
■i.iul en dehors, chaque division correspondant à un des deux conduits lacry-
maux. — 3. conjonctive palpébrale. — 4, tarse et glande de Meiboniius. —
j, Icvre postérieure du bord libre des paupières et embouchure de ces glandes.
— 6, lèvre antérieure du même bord, avec les cils. — 7, sac lacrymal. — 8, re-
lief formé par le canal nasal sur la paroi interne du sinus maxillaire. — 9, orifice
du sinus précédent.
nal ifidiion {Sammelrolir des auteurs allemands) qui
le sac lacrymal. Merkel qui, après Gerlach, estime à
leur longueur totale, ne croit pas qu'il existe entre eux,
l'iroi
1222 .\nm:xi:.s jh: lokii..
au sujet (le celle longueur, une difrérence aussi prononcée que celle de
0 mm. 5, admise, à l'exemple de Bochdalek, par la plupart des auteurs, en
faveur du conduit lacrymal infcrieur. Notons en passant que cette diiïérence
est la même que celle des distances séparant les deux points lacrymaux de la
commissure interne des paupières. Chaque conduit lacrymal étant, comme
nous venons de le dire, coudé [)resque à angle droit, présente donc doux
portions : l'une verticale, ascendante à la pau])ière supérieure et descendante
à la |)aupière inférieure, et l'autre horizontale. Ces deux portions se continuent
par une sorte do sogmont arrondi qui occupe le coude du conduit et en repré-
sente la partie la plus large. Nous allons passer successivement en revue cha-
cune des portions précédentes.
a) Pnrllon verticale. — Cette [)orli()ii coiinnenco d'abord j»ar un segment
long do 0 mm. 5, sogmont évasé en forme d'entonnoir ou à'infuwUhiihdit
(Foll/, AniKilcx croculixl ., 18(i0), dont la base répond au point larrvmal. tan-
dis (|uc le sommet, représentant la partie la plus étroite de tout le conduit,
mesure à |)oino, d'après Gerlacb, 0 mm. \ de diauièlro. ce (|ui lui a valu, do la
])arl do l'autour précédent, le nom A\in(jii^l'ia. Au delà i\v celte angustia, qui
siège à peu près au niveau do la base de la j)apillc lacix inale (Schwalhe), le
conduit s'élargit au point do former une sorte de dilatation ampullaire qui on
occupe le coude et qui cesse brusqueu)enl au niveau du point où commence la
portion horizontale. La dilatation que nous venons de signaler n'est pas régu-
lière; en effet, vers le sommet du coude existe ime sorte d'éperon épais qui
s'avance dans l'intérieur de celle-ci et la subdivise en doux autres cavités
secondaires : l'une piriforme, faisant suite à l'angustia. et l'autre sacciformo,
dépassant de beaucoup par son fond le niveau de la portion horizontale.
La longueur totale de la j)()rtion verticale mesure, d'ai)rès lleinlein. depuis
la base de l'infundibulum jusqu'à l'origine de la portion horizontale, environ
1 mm. 0. D'après le même auteur, le calibre du conduit lacrymal serait, au
delà de l'angustia, de 0 mm. 0 au niveau de la première dilatation, de 0 mm. i
au niveau de l'éperon, et de 0 nmi. 7 à 0 mm. 8 au niveau do la deuxième
dilatation qui se continue, pour ainsi dire, brusquement avec la portion
horizontale du conduit dont le diamètre à peu près uniforme dans toute son
étendue, ne mesure guère plus, à partir do cet endroit, que d mm. .! à II mm. 'i .
h) Portion horizontale. — Cette portion n'est j)as absolument borizcuitalo;
mais elle s'incline légèrement, à chaque païq^ière, vers la commissure j)alpé-
bralo interne qui devient ainsi le point de convergence dos doux conduits
lacrymaux.
La portion horizontale du conduit lacrvmal supoiicur est doni' Icgèromont
oblique en bas et on dedans; collo du conduit laci'vmal inlV'i'ieur so dirige \\i\
pou on dedans et en haut. La forme de la |)ortion horizontale, à pou près roc-
liligno lors(pio l'ieil est formé, représente sur l'o-il ouvert, une courbe allongée
dont la concavité regarde le somuid do la caroniulo lacrvuialo.
Sa longueur, plus grande que collo do la portion vorticalt>. mesure, ilaprès
Cerlach, 0 à 7 millimètres. Son calibre à pou près régulier et cvlindriquo. so
lrouv(^ partout compris entre <l mm. W ol il niiii. i. llràce à l'élasticité et à
l'extrême minceur des parois du oomliiil lacrx mal. c(> calibi'o pi'ul. par une
.\i'r\i:i:ii. i.\<;inM\i.
1223
Inrlc (lislciisioii, allciiidic cl iiiciiie dcpassor h; Iriplf de sa valeur noriiialc;
dans ce dciiiicr tas, il se produit dans l'inlérieur de la cavilû du roiiduit des
replis plus (lu umius spiroïdcs donl WyvÛ (Cor ro><ionx-AnalO)nic, \\ icii, 1S7.'{)
uous a doMiu' d'cxccllenics prépai'atious, tuais qui u'cxisiciil jaruais uonualc-
nionl sur le vivant. I.a minceur et l'élaslicité des parois du conduit lacrymal
nous e.\|ili(|ucnl encore la ^^rande facilité avec laquelle on |)eut redrosser le
coude d(! ce c(uiduit, en lendant forlement la [»auj)ièr(! dans le sens d(! l'an^Me
externe de i'u'il. Celte mameuvre facilite ljeaucou[) le calélliérisme des voies
lacr\ inales.
I>ien ({ue revêtue de tous côlés par les fibres du muscle orliiculaire, celte
portion peut, par suite de la faihh^ épaisseur des couches qui la séparent des
téguments, transparaître à travers la j)eau mince de la réirion de l'angle
inlerne de r(eil, lorsqu'on |)Ousse une injection colorante dans l'inlérieur du
conduit lacrvmal.
I.a [)()rtion horizontale de chaque conduit lacrvmal est recouverte dans son
tiers interne, avant de se jeter dans la ])orlion commune ou canal d'union, par
le ligament palj)él)ral inlerne qui lui adhère très lâchement (Ileinlein).
A0"'
(loiiimciit se ilisi)()seiit les lilnes du iiiiisck' orliiculiiirc .luliinr des cfuiduils lacrymaux".'
I" .Vulour de la liaso du tuticrculo lacrymal, Gorlach, .Mcrkcl, Walzltprp: (l.'dier den Bau drr
Tltriinvniveije, Uostock, IST'i), clc, adnw'llcnl rcxistcucc (Tuu vcrilablc sphincter formé par
rcntii^-cniisoiiKMit des lilucs du nuiscle (U hiiulairc sui- les laces latérales de celle piiili(ui.
le s|diiucler eu (|ues-
tiiiu ue s'eteiu! jamais --:;-—,
jus(|u"au sounuel du ■^■^^^:^S^^^^?S^z-^:''' -''-''^'''■--
[\\\wïv\^\Q, furiuc' d'uu
lissu eoujuuctif v\y,\\<
cl résistant: mais ou
cemuu'ucerait à l'aper-
cevoir, sur lies coupes
hori/ontales sériées de
celte dernière saillie,
d'abord sur son côté
antérieur, puis , vers
sa base, sur toute sa
]iéripluM'ie, de manière
à former à ce niveau
un anneau musculaire
complet, composé de
seiiinents indépen-
dants.
2"' .\utoin' do la por-
tion verticale, voici
comment, d'après KIodt,
se comporteraient les
faisceaux musculaires : en avant comme en arrière du ciuuluit, les uns poursuivraient
sans s'arrêter leur trajet primitif parallèle au bord libre des paupières, tandis que les
autres, se déviant sur ses faces latérales, viendraient s'eulrc-croiser à ce niveau avec des
faisceaux venus de la face opposée de la paupière, de manière à former des sortes de bou-
tonnières musculaires dans lesquelles s'enp-age le conduit lacrymal. Parmi les fibres nius-
culiiires subissant cette dernière déviation, il s'en trouve qui, après s'èlre entre-croisées sur
fini des côtes du conduit, s'entre-croiseut de nouveau sur l'autre cùté, et. au lieu de gairner,
comme les libres ue subissant ([u'un seul entre-croisement, la couche musculaire de la face
ojtposée de la paupière, rentrent de nouveau dans la couche musculaire qui les avait
émises. Ces entre-croisements se feraient surtout aux dépens de la couche sous-conjoncti-
vale du muscle de llorner qui diminue ainsi de plus en plus, en passant dans le plan
musculaire prétarsien. D'après Klodt, et contrairement aux opinions émises sur ce sujet
par Gerlacli, Ileinlein, Walzberir et Krelibiel, il est à peu près impossible de dire d'où
Fi(
0. — Coupe transversale de la base d'un tul)ercule lacry-
mal, montrant la disposition sphinctérienne des libres du muscle
orbiculaire à ce niveau. (D'après Merkel.)
[PICOU.]
122i .\NMAI-> liK i;"ii:ii..
piovienneul les libres musculaires qui entourent le conduit lacrymal, tant sont nombreuses
là-dessus les diverses variations.
Pour Hochon-Duvipneaud (Arch. d'ophtalmoL, 1900,. p. 240), les fibres qui se recourbent
et se mélanfrent au-devant de la base du tubercule lacrymal et de la portion verticale des
conduits lacrymaux, donnent simplement l'apparence d'un sphincter; il ne saurait donc
être ici question de sphincter véritable; car ainsi que le reconnaît lui-même Merkel, la
résistance scléreusc du tissu où sont creusés les points lacrymaux rendrait l'action de ce
sphincter coniplétemcnt illusoire. D'après ce même auteur, le muscle de Horner. bien (|iie
ne constituant pas toute la musculature des conduits lacrymaux, est cependant le véritable
muscle canaliculaire, et il ne doute pas qu'il ait un rôle essentiel dans la fonction de ces
conduits, l'absoipt'on des larmes.
3° Autour de la portion horizontale, les fibres du muscle orbiculaire se disposent paral-
lèlement, en avant et en arrière de cette portion; on en voit cependant quelques-unes qui,
se portant d'un plan vers l'autre, passent, soit au-dessus, soit au-dessous du conduit lacry-
mal, en décrivant à ce niveau des sortes de spires allonp-ées (Heinlein, Krehbiel, Walz-
ber^, Klodt, etc.).
Il est encore difficile de prouver linsertion des libres musculaires sur la paroi externe
du conduit lacrymal (Gerlach, Klodt). Cependant .^appey admet ces insertions sur les deux
cùlés du conduit. Heinlein les décrit seulemertt sur le côté tourné vers le globe de l'œil.
Knfin Waizberij-, et, après lui, Krehbiel signalent également sur les conduits lacrymaux,
l'insertion de quelques fibres musculaires.
c. Portion commiine des conduits lacrymaux; leur abouchement dans le
sac lacrymal. — Avant de s'ouvrir dans le sac laci-ymal, les deux conduits
lacrymaux se réunissent, dans la majorité des cas, en un canal unique, assez
souvent désigné sous le nom de canal d'union ; mais avant de se joindre pour
former ce canal, ils doivent perforer séparément le pont périostique renforcé
de tissu fibreux qui, passant de la crôte lacrymale de l'un^ruis à la crête lacry-
male de l'apophyse montante du maxillaire supérieur, transforme la fosse
lacrymale osseuse en une sorte de cavité close (Sclnvalhe); c'est donc dans
cotte cavité que le canal d'union se trouve entièrement contenu, et c'est par
l'intermédiaire du plan fil)reux qui la ferme en dehors qu'il entre en rapj^ort.
par son côté antérieur avec le liofamenl palpéhral interne ou tendon direct
(hi muscle orbiculaire. Ce dernier musch> étant donc séparé du canal d'union
par les plans fibreux précédents, on ne trouve jamais de fibres musculaires
autour de ce dernier canal.
Le canal d'union des deux conduits lacrymaux a une direction à peu près
biirizontale. Sa longueur, difîérenlr suivant les sujets, varie généralement
entre 0 mm. 8 et 3 milli-
\\l'?ifrf>7ï/ mètres; son calijjre. de
I) nnn. li au point de jonc-
tion des deux conduits la-
crymaux et près de son
point de pénétration dans
le sac lacrymal, serait, d'a-
l'i(i. 771. — Coupe longitudinale d'un conduit l.iciynial. près Heinlein, un peu pbis
(D'après Cerlacli.) ... , ,.- , ,, ,
' petit dans I intervalle des
deux points précédemment
m.li(|ues. l'arvi iiii au sac la. rvuial. il s'abouche, d'après Lesshaft {Arch. /'.
Anat. iind Phy^ioL, 1860), non pas au bon milieu de son côté externe, mais
un peu en arrière de celui-ci. à peu de distan<e de l'extrémité supérieure du
sac, et à peu juès exaclemeni en arrière du milieu du ligament palpéhral
iultuiie.
V ^
\l'l'\l;l-.ll, l.\(■.l;^M \i,. 1.225
Au lieu (le s'ouvrir dans le sac lacrymal par un canal commun, les
tlriw coiidiiils lacrymaux viennent souvent s'y ahouclier s(''[)arémeiit, ou bien
ils se jellcMl encore i^oji'inciil dans une soric de dilalalion divcrlicuiaire du
sac, connue sous le nom de sin//.-^ ilr Muïcr. l/ahoucliemenl si'-paré des d(MJ\
conduits lacrymaux s'oltserve normalement chez les mammifères dont le canal
naso-lacrymal, corres|)ondanl j)ai' sa porlion initiale élargie au sac lacrvnial
de riiomme. cnnlinue à peu jjrès leur direction (W'al/.herg). Les deux c(uiduils
lacrymaux, aboutissant séparément au sac lacrvmal, s'ouvrent généralement,
en conservant leurs rapports réciproques, l'un au-dessus de l'autre. Cependant,
dans les cas où il existe un sinus de Maïer, Schwalbe a vu parfois le conduit
supérieur s'ouvrir quelque |)eu en arrière et au-dessous du conduit lacrymal
luIV'rieur.
ravinlions suivant l'i'u/r. — Les condiiils lacrymaux apparaissent déjà pendant la vie
intra-utérine, très nettement coudés à angle droit. A cette période et dans les premières
années qui suivent la naissance, leur trajet, à peu près réfiulier, permet facilement, d'après
(ierlach, de comprendre dans toute leiu- étendue, sur une même coupe frontale, les deux
conduits avec le sac lacrymal dans lei|uel ils s'abouchent. Mais il ne saurait en être de
même chez l'adulte; car le ])lan vertical qui les contient subit ici une sorte d'incurvation
parallèle à la face antérieure du bulbe. Chez le vieillard, il arrive parfois que sous l'iu-
llueuce du relâchement tie la paupière inférieure, le point lacrymal inférieur, suivant le
lé;:;er degré d'ectropion atoniciue du bord palpébral, cesse d'être en contact avec la con-
jonctive; d'où (|ueli[uefois un peu d'épiphora (Schreger, Versuch eines verrjl. Anal, des
AïKjes und d. l'Itrdneinveije des Mensclien, Leipzig, iSlO).
Anomalies. — La paroi des conduits lacrymaux s'écarte dans certains cas du type de la
description que nous venons de donner; ainsi quelques observateurs signalent des dilata-
lions et des diverticules secondaires pouvant occuper tous les points de leur trajet. On voit
même parfois dans son intérieur des replis saillants de la muqueuse pouvant en imposer
pour de véritables vttlvules : telles sont la valvule annulaire décrite par Bochdalek (Beitr.
zur Anat. der Thninenorgaue. Prager \'ierteljahrssclirift, Rd II, 1863), à l'entrée même du
conduit et celle que Foitz a signalée au niveau de r.-ingustia; celle-ci, de forme semi-
huiaire, insérée sur le côté externe du conduit lacrymal, faisait saillie par son bord libre
tiaiis la dilatation ampullaire du coude de ce conduit.
Hocbdalck a vu des tubercules lacrymaux très dévelo])pés pouvant atleiiuire jus(|u'ii
•1 millimètres de bauleur. D'après le même anatomiste, il existe des cas dans lesquels le
point lacrymal, au lieu d'occu|)er le sommet du tubercule précédent, s'ouvre sur l'un de
ses versants, soit antérieur, soit i)ostérieur. La forme de ce même pertuis, au lieu d'être
arrondie, peut se présenter parfois sous l'aspect d'une fente (WickerUiewicz, H" tjmifjrès
inlevnaiion. de mcd., Rome, 1890).
Les cas de dédoublement ou d'absence soit partielle, soit totale des points et des con-
duits lacrymaux, bien que constituant un fait relativement rare, puisque WickerUiewicz
n'a pu, sur 00 000 sujets, observer qu'un seul cas de double point lacrymal avec dédouble-
ment des caualicules, ne sont plus aujourd'hui à compter. Ce sont, d'après N'ielsen (Th.
doct., Bordeaux, I89()), des anomalies congénitales par e.xcès ou par défaut, tenant : les
premières, à un excès de canalisation des bourgeons épilhéliaux primitifs, et les secondes,
il un arrêt évolutif. Pour Cabaïuies (Arch. d'ophl., 1890), les anomalies par e.xcès s'expli-
queraient encore par un bourgeonnement secondaire du bourgeon normal. Le cas signalé
l>ar Traulas (.4/v7i. d'opht., 189()) de double point lacrymal congénital avec canalicule sim-
ple, dans leiiuel existait, à 2 nnii. 5 en dedans du luiint lacrymal normal, vers l'angle
interne de l'œil, une sorte de fente ellipsoïdale parallèle au canalicule. circonscrite par des
lèvres fibreuses et s'ouvrant directement dans la portimi liorizoutale du cnuduil lacrymal,
doit être rangé dans cette dernière catégorie de faits.
Portion intraosseuse des voies lacrymales. — ^a direction générale.
— Nous désignons sous le nom de portion intraosseuse des voies lacrymales,
la partie de ces conduits comprise dans le squelette de la face. Elle est formée
de deux segments distincts : l'un supérieur, enfermé dans la gouttière lacry-
male que forment par leur arliculation l'unguis avec l'apophyse montante du
[l'ICOU.]
1226
ANNHXIvS 1)1' i;(n;i[,.
maxillairn supériciir : c'est le sac (orrijrnal; l'autre inférieur ou rnnnl nn>;nl
conlenii clans le canal osseux de même nom.
La direclion do la iiorlimi iiUiaossoiisc des voies lacrymales se trouve liée, chez l'homme.
il rincurvation à concavité interne que ])résente le canal lacrymal pendant la vie intra-uté-
rine. Cette incurvation est toujours plus accentuée chez le jeune fo'tus que chez le nou-
veau-né, ce que Rochon-Duvi^neaud attribue au développement du maxillaire supérieur
(Stanculéanu, Arcli. d'opitt., i'JOO). Grâce à elle, le sac lacrymal apparaît chez l'adulte
obliquement incliné en bas et en dehors, tandis que le canal nasal s'incline au contraire
en bas et un peu en dedans. Ces deux parties des voies lacrymales décrivent encore chez
l'adulte, i)ar leur ensemble, une sorte de courbe paraboliipie très ouverte dont le sommet
répond à rorilice supérieur du canal nasal, tandis que les deux branches se trouvent
représentées : l'une, en haut, par le sac lacrymal, et l'autre, en bas, par le canal nasal.
Le sac lacrymal et le canal nasal occupent à peu prés un même plan fransvcrsiil qui,
passant en haut par le milieu de la po\itliére lacrymale, vient aboutir en bas, d'après
Luschka, au niveau de
la !"■ ou de la 2' mo-
laire proprement dite,
ou même entre la 2' et
la 3' molaire (Merkel).
Pour Thomas {Oslêol.
descript. et comparée
de l'homme et des uni-
maux. Paris, p. 201,
1805), la direition de ce
plan, en ra|>port avec
l'allonp-ement des os de
la face, serait très obli-
tjne en bas et en avant
chez les animaux, tels
que le chien et le mou-
ton, et à peu prés ver-
ticale chez l'homme
(Voir : Le Doible. Os
lacrymaux. Dibliogr.
anatom., 1900). Ceci est
vrai en elTet dans (|ucl-
ques cas; mais généra-
lement le plan tran;*-
versal passant par les
deux canaux naso-lacry-
maux droit et pauche,
s'écarte léirérement du
plan frontal en bas et
en arrière, en formajit
avec ce dernier un an-
gle dièdre ouvert en
bas. Cet anirle (|ue nous
avons mesure par des
calculs trijroiionu'lri-
ques sur 10 cadavres,
pris dans le laboratoire de M. le professeur Poirier, nous n paru compris entre Kli'
et 15".S8' avec une moyenne de 1) dcprés. Par consé(|uenl le chilTre de I.Tà 2."» deirres donne
par Testut dans son Anatomie, chilTre corres|)ondant à la valeur do 70 deirres t|ue Schwalbe
attribue à l'angle ouvert en avant, formé par In direction de la portion intra osseuse des
voies lacrymales, avec un plan horizontal inférieur, nous parait un peu trop eleve. f.hez les
individus au nez aplati, l'angle que nous venons d'cludier serait cependant un |>eu plus
ouvert (Ponteau).
Ouant au degré d'écartemenl (lui existe entre le plan sagittal et le sac lacrymal, tddiqne
en bas et en dehors, nous l'avons trouvé comjuis entre !:< degrés et :!7 degrés, avec une
moyenne de 20 degrés; la direction du sac lacrymal est donc ii peu près parallèle à celle
de la portion ascendante du sillon jugo-pali)ebral de .\rlt.
Pour ce qui concerne la direclion du canal nasal pnqiremenl dit, /abel (Variel.ilen des
Thranenbeines. Disacrl. inaidj.. Uosluck. l'.HlO) «lil que les deux canaux dmit et gauche
Fiii. 772. — Kireclion générale et rapports avec le squelette
du canal lacrymo-nasal. (D'après Sappey.)
1, cloison (les fosses nasales. — 2, exlréniité .-intiTieure du cornet moyen. —
3, ment moyen. — 'i, coupe du cornet inférieur au niveau de remboucliure du
iinal nasal. — 5, méal inférieur. — 6, sac lacrymal. — 7, conduits lacrymaux.
— 8, canal nasal. — 9, valvule de Hassner. — 10, sinus maxillaire.
Ai'i'\i;i;ii. i,A(;ii\ MAL.
1227
cimvorp'iil itn'S(|ii(' luiijuiiis |i;ii' leurs cxUviiiili's iiilV'i ii-iiics ; cii .rilciii ii'.iiir.iiL oIi.-itvc
la (lircitioM verticale ilu canal en (|iieslii)ii i|iie dans un pelil rniiiilno île i as, cl jamais il
iu\ Tniirait vu s'écarter. i»ar s(in oxiréiiiité iiilerieuie, du |daii sa^illal iiiediau. Cependant
ndus avons |in nntor celle (lovialiun en dehors dans une dr- nos observations, où, avec un
nez normal en <ipi>airncr, sa valeur élail représenléi,' par un anf;lc de 4"i:{'. l'ar contre, la
plus forte déviation en dedans qu'il nous ail été donné de constater, mesurait 27 degrés.
Cette déviation dépend évidei eut du depré de develo|)pement plus ou moins considé-
rahle du sinus maxillaire. D'une manière f;éiiérale, <ni peut dire (pie la direction ilu canal
nasal |)r(donj;ée jusipi'au pl.in saj^ittal nn-dian, l'ornuTail avec ce plan un an-le ouvert
en liant, d'environ 12 demies.
Les grandes variations individuelles qui existent au sujet de l'ecartement île l'extrémité
inférieure du canal nasal, dans le sens transversal, monlrenl (|u'il ne faut i)as toujours
compter sur le procéilé de Arll (finifc Siimisrh' Hdh., \" édil., III. 48i) i)our savoir sur le
vivant, si ce canal est vertical ou dévié en dedans; dans le premier cas, d'après cet auteur,
la distance séparant les insertions sur la joue, des bords inférieurs des deux ailes du nez,
serait égale ;i celle (pii réunit les extrémités des deux ligaments i)al|)él)raux inU'rne droit
et gauche; dans le second cas au contraire, la première de ces deux distances serait |)Ins
petite, et la moitié de leur dilTérence mesurerait le degré d'inclinaison du canal. D'une
fariin générale, c'est chez les individus au nez épate ([u'il faut s'attendre à rencontrer, de
iliai|iie côté, un canal nasal à direclinn verticale. C'est même de préférence, d'après l'on-
teaii, chez ces derniers sujets qu'un uh-erverail la divergence inférieure des deux canaux.
Sac KAcitvMAL. — Fiirmo et dimensions. — Le saclacrvin.il dniil mnis venons
(le voir la dii-ecliDii el la siliialioii dans la gouttière lacrymale, sur le côté
interne» de la Itase de l'orbite, est un réservoir meni-
hraueu.x, ayant la forme d'un cylindre un peu
incline sur le plan sagittal, légèrement aplati dans
le sens transversal, et à grand axe faiblement in-
curvé en arrière. Sa bauteur est de 12 à 14 milli-
mètres; ses autres dimensions, très réduites norma-
lenuMit sur le vivant, puisque sa section transversale
apparaît pendant la vie comme une l'ente antéro-
postérieure de 3 millimètres tout au plus de lon-
gueur, sont au contraire, sur un canal injecté avec
une matière solidiflable, de 8 millimètres environ
dans le sens antéro-postérieur, et de 4 millimètres à
4 mm. 5 dans le sens transversal (Hyrtl). Sa capa- Fio. 773. — \ oies lacrymales
.,,.,,,41,, ] .-,A -ir ouvertes par leur partie
Cite qui, d après Arlt, est, au repos, de 20 mdli- ^^^^^^^^.^ (D'après Sap-
mètres cubes, peut facilement arriver jusqu'à 120
millimètres cubes (Arlt, Arch. /'. Opiit., IX, 1,
p. 88, 18G3).
l*our la commodité de la description, nous envi-
sagerons le sac lacrymal comme s'il nous apparais-
sait distendu, et nous pourrons alors lui décrire quatre faces et deux extrémités.
Des deux extrémités, l'inférieure se continue directement avec le canal nasal;
la supérieure, arrondie, forme une sorte de cul de-sac, le fond du sac lacrymal
{Forni,r sacci lacrlni(((i-<). Les faces se distinguent en antérieure, postérieure,
interne et externe; nous allons étudier leurs rapports.
Rapporis. — Le fond du sac lacrymal, entouré par le tissu cellulaire qui
s'étale au-dessus de lui, entre la face profonde du muscle orbiculaire en avant,
et le ligament large des paupières en arrière, dépasse légèrement (2 millimètres
environ) le bord sui)érieur du ligament palpébral interne, et se trouve placé à
pey.)
1, conJuits l.icrym.nux. — 2, sac
lacrymal tlont la imi(|iieuse offre de
légers repli.s. — 3, repli semblable
appartenant à la mu((ueuse du canal
nasal.
J'ICOU.]
1228
ANM'XKS |)i; l.'oKII..
io inillinièLres au-dessous du niveau de la j)Oulie du muscle grand oblique
(Stanculéanu, 77/. de doct.^ Paris, p. 20, 1902); l'intervalle qui sépare le fond
du sac lacrymalde colle-ci, livre passage à un groupe vasculo-nerveux iin|tor-
lant formé, en allant de dedans en dehors, par la racine inférieure de la veine
ophtalmique, l'artère nasale et le nerf nasal externe.
La fa>-e anlérieure est en rajjport avec le ligament f)alpéhral interne (jui
s'applique sur elle transversalement et en lui adhérant d'une manière assez
intime, ;i ]"iinii)ii de son tiers su])érieur avec ses deux tiers inférieurs. Entre le
hord inférieur de ce dernier ligament et l'orifice supérieur du canal nasal, la
face antérieure du sac, simplement recouverte par la j)eau et quelques grêles
faisceaux du muscle orbiculaire, offre peu de résistance à la distension par
accumulation de liquide (pus, larmes) dans le sac, distension dont le maximum
d'effet a d'ailleurs toujours lieu à ce niveau. Il peut même arriver que. les
fibres du muscle orbiculaire
disparaissant par atrophie.
■0» frontal cett,. région devienne le siège
d'une sorte de dilatation pas-
Ligamcnt
patp. interne
qve.
l-:iln,foi,le
Fin.
Cou|K' liaiisvcrsalc du sac lacrymal
(l)'aprcs Mcikel.)
La face posté fie ui'e est en
rapport avec le tendon réfléchi
du muscle orbiculaire, doublé
(lu muscle de llorner. et, au-
dessus comme au-dessous de
ce tendon, avec le ligament
large des paupières qui. ve-
nant s'insérer sur la crête
• kurymale de l'unguis, le sé-
])are du contenu de l'orbite.
Ainsi que l'a fait observer
(lerlach, le nnisile de llurner n'affecte avec le sac lacrymal aucun rapport
direct; il en reste en effet sé|)aré, non seulement par le tendon réûéchi de
l'orbiculaire, mais encoi'c, en avant de celui-ci, par du tissu conjdncfir rirhe en
vaisseaux veineux et lymj)hati(|ues.
La face exLerne, comprise dans l'angle d'écartement ([ue foiine le tenddii
direct avec le tendon réfléchi d\i nmscle (irbiculaii-e, répond vers l'union de son
tiers supérieur avec ses deux tiers inférieurs, à la [tortion commune des ctm-
duits lacrymaux ; celle-ci. nous l'avons déjà vu. \ient (IcIkmk liei- dans la cavité
i\\i sac lacrvmal. à 2 mm. '1 environ au-dessous tle son tond, tout près de la
limite postérieure de la face qui nous occupe. Lnmédiatement en arrière de ce
point. Krelihlel a \n plusieurs l'ois appliipié contre h^ sac un |>i'lit nmlult'
lvmphali(|ue.
Celte lace est encore en rapport par sa partie tout à fait inférieure avec l'insertion lixo
(in muscle petit obli(iue dont iiueliiiies lihres naissent directement de la membrane lUtreuse
qui, provenant d'un dédoulilement du périosle de l'unguis et tendue entre les deux crêtes
lacrymales anlc'rieure et postérieure, transforme en cavité close la iroutticre lacrymale
osseuse dans la(|uelle repose le sac lacrymal. Cette membrane recouverte eu dehors par
les nuiscles orbiculaire et de llorner. et perforée par les conduits lacrymaux à chacun
des(iueis elle i'iuiinit une painc coniplctc jusi|u"à son oriiriue au point iaiiymal. est formée
AI'l'Aill-.ll. l.\t.l;VM \l.. 1229
p.ir II' |ii'i'insto r(iiii|)l(>(, avec sa ((Hiilic nsli'cii^ciic (Knliiii i-l liailial. I.i-. Iim ni.i;. ISUiliniir.
'iii'il.. IIIOII. |>. 171). Aii-di'ssniis (lu ('(iiiiliiil liiciymal iiilrricnr. dit' o^5l itMiidicce par une
liaiiclc liliiiMisc pins (III imiiiis |iniiiiimt't', cti'iiiliic i-iilie li's pailios iiifcriciirt's des (ioiix
frôles lacrymales et iiiiii( russillcatinii riniinil Vlumuilr; (iii désigne ainsi nu osselet inter-
inédlaiie à ces crêtes, avec lesipiellcs il sarticule en avant et en arrière, et ilont la hase
sdiidée il la lace nriiilaire du maxillaire suj)érienr est snnvent percée diin trou [tonr le
jiassage d'nne petite aiti'ii(de. ("et (isselel, <(ue l'on voit parfois renuintei' le lonj;- de la partie
inreiieme de la panii e\leine du sai lacrymal. i'\islerail. d'après l.e Donlilo. enviinii 2 l'ois
sur liin.
La face iiticrnr du sac l;i(i-\ mal est unir au [irridslc rdilciiicnl adluTciil ilti
IoikI de la pouKirrc larrx iiialr, |)ar- un drusi- l'f'-scau de lihrcs conjoindivos.
proluiiLivnu'iil de la ;.;ainc vasculaifc si riclio f(ui onldtirt- le canal nasal dans
sa jxirtion osseuse. Au sein de ce lissu existe un |)le.\us veineu.x tivs dévelopjn'
(|ui n'es! ([u'uiie dé|)endance de ( ciul ciilnuranl le canal précédent. Les veines
(jui le l'ornienl refoulent en (hdKus. par leur lurgescence, la paroi interne du
sac lacrymal qui se rapproche alors de sa paroi externe, eu rétrécissant la
cavité de ce réservoir uieml)raneux.
Profondément la face interne du sac répond au i:roupe des cellules ellimo'i-
dales qui vont s'ouvrir dans la youttièie de 1 "nncirorme. Lorsque ces cellules
sont 1res développées, non seulement la face interne, mais encore les deux
faces antérieure et postérieure du sac peuvent entrer en rapport avec elles
(Stanculéanu, 77/. durl.. l'ails. I'.)()2). Ces rapports expliquent la difficulté que
l'on peut avoir à dilltTencier une dacrvocvslite d'avec une ellimo'i'dite à compli-
cation orbitaire.
Conformation inW'ricurv. — Le sac lacrymal est tapissé intérieurement par
une muqueuse rosée, formant un grand nombre de plis, principalement du
côté interne; nous étudierons plus loin ceux qu'on a décrits sous le nom de
valvules ; pour le moment, contentons-nous de signaler un repli spiro'i'de que
Ilyrtl aurait vu plusieurs fois et qui aboutirait en bas à la valvule de Héraud
ou de Krause dont nous donnons plus loin la description. Hocbdalek. de son
coté, aurait rencontré parfois dans l'intérieur du sac des trabécules qui le tra-
versaient librement
Le sac lacrymal présente en outre assez fréquemment deux diverticules :
l'un supérieur, allongé dans le sens vertical, occupe la paroi externe du sac.
près de son bord postérietir, tandis que l'autre occupe la paroi antérieure de ce
même réservoir, immédiatement au-dessus de l'orifice supérieur du canal
nasal qui présente, en avant et en dehors, un bourrelet périostique saillant
dans la cavité du sac. Le premier de ces divertic\des n'est autre que le >^inu$ de
Mater: le second est connu sous le nom de sinifS ou recessns de ArU.
Le sinus de Ma'ier présente vers son fond le ou les orifices ovalaires. à grand
axe vertical, des deux conduits lacrymaux. (Juant au recessus de Arlt, il
représente plutôt une sim|)le dépression due à la saillie, dans la cavité du sac,
du bourrelet périostique précédenunent signalé.
Canal xasal. — Forme et dimensions. — Situé dans le canal osseux que
concourent à former sur la paroi externe des fosses nasales, l'unguis, le maxil-
laire supérieur et le cornet inférieur, le canal nasal membraneux, dont la direc-
tion nous est déjà connue, fait suite au sac lacrymal et vient s'ouvrir par son
extrémité inférieure dans le méat inférieur des fosses nasales. Cette ouverture
l'ICOU.
1230 \\m:\i:s 1)1-: L(ii;ii..
inférieure ])eiil coïiicitler avec eelle du canal osseux et occuper alors le somniel
(lu uiéat; mais il arrive le plus souvent que la portion membraneuse du canal
nasal se prolonge quelque temps au-dessous de la mviqueuse de la face externe
du méat inféripui'. et vient alors s'ouvrir plus ou moins bas sur cette face, à 'A,
i et même '■> niilliinrlics plus bas que l'orifice osseux (Sappey). Il en résulta
pour la longueur du canal, dont la valeur moyenne est de I cm. 't environ,
d'assez grandes variations, coujprises entre 10 et 27 millimètres.
I.n lorii^ucur du dînai nasal ilc-poiul de la iiosilioii plus ou inciius éicvi-e du coniel iuiV-
rieur dans les fosses nasales (Zahel). Ainsi Zahel a vu riiez un .\paclie riuserliiui de ce
«ornet se faiie presque au niveau «le la lace oihilaiic du maxillaire supérieur, et, dans ce
cas, le canal nasal était e.\cessivein<>nt coui l. dette dernière particularité s'observerait é;.^!-
lemenl chez les nèfires qui, généralement pourvus d'un canal nasal lar^-^e ci court, seraient,
irioins que les autres races, prédisposés aux aireclions des voies lacrymales (.1. .'santos
Ferxaxdez. .iiiiilr.< ilc Oflnhinilof/l'i, Mexico. \'. ii' 11. IDO:!).
La l'ornic du canal nasal csL ap|)roxinialiv(!ment celle d'un t ylimirc aj)lati
latéralement; son diarudi-e anl('ro-})ostérieui' mesure en moyenne iJ millimètres.
Son diamètre transverse, de 2 mm. )"> environ (Rochon-Duvigneaud). peut
dans certains cas enlièremenl s'eiTaccr par suite de la turgescence du tissu ca-
verneux qui entoure le canal niendiraneux.
Le calibre du canal nasal u"est ]uis parloul uniforme; enefîet ce canal. (|ui com-
mence en liant ])ar un orifice la plu|)art du temps rétréci, s'élargit un jieu vers
son tiers inlV'iieur. en formant à c(^ niveau ime sorte de dilatation anipuUaire
d'un calibre de i millimètres (Rocbon-l)uvigneaud). Kn outre, d'après Serres,
et même d'après Ifvrlt (Topogr. Annt.. 2. Aufl., iHo3). le canal mendtraneux
gauclie sei-ait moins large (|ue le di'oit: une telle diiïércMice ne s'obsei've guère
sur le s(juele[te pi'ivi'- de ses pai'ties niolles (Zabel).
Jiapporls. — ■ J^e canal nasal mend)raneiix est uni solidement au j)ériosle du
canal osseux de même nom, par une combe de tissu conjonctif dense, ricbe en
libres élastiques, au sein duquel s'étale un ricbe plexus veineux très développé;
ce j)lexus n'est lui-même qu'un prolougi'ment du tissu caverneux (|ui entoure
le cornet inférieur. Ce tissu caverneux, depuis longtemps déjà signalé par
llenle aubnir du canal, ollre une l'-paissiMir plus considérable sur son cùlé
interne qui répond au cornet inférieur, ([ue sur son côté externe: en (tulre. sa
ricbesse diminu(> à mesure que l'on s'élève du coté du sac lacrymal autour dii-
(|U(d. connue nous l'avons mi, on le houve encore assez bien développé.
J^e canal nasal osseux, situé au milieu des cavités de la face, dessine en
deliors, sur la i)aroi interne du sinus maxillaire, inie légère saillie verticale; en
dedans, il répond aux fosses nasales, en a\an[ du uiéal moyen, ou un-me dans
la partie antérieure de ce niéal cIk^z le brins el cbez le uou\ eau-né.
Co)}/l(ji/ra(t()n iiilri'iei/rc. — La nuKpieuse du l'anal nasal, ipii (dire a peu
près le même aspeci macroscopique (pie celle du sac lacrymal, doit cependant
au lissu caverneux (pii l'enbuire sa coloralion bleiiàlre K'gènMnenl plus l"(uué(>.
Klle présente frécpiennueul. principalemeni v(Ms le tiers inféri(Mir d(> ce canal,
des bourrelets el des saillies. v(>sliges des (lia|)bragmes annulaires qu'on voit
cbez le firlus et cbe/ 1(> nouveau-né. et doul les deux plus constants et les plus
importants existent mms rexlri'-mité iidï-riiMire Aw canal (l\ocbon-l)uvign(\»ud).
\i'i'\i;i:ii i,\i;i;VM \i
1231
'■•" "iili'' il iiVsl (.,iv i;iiv ,||. iTiicdiilivr. Il' Imio (l(; ce (Icniin. de |.clils sitiii-
l.ili'r.iiiN loMiH's |i,ir la iiiiii|iit>ii>i' d diitii la posiliim n'a rien ilr lixc.
Ih-ijlcc infrrifiir. — Cet (trilicc. |)liis on iii(iiii< (.v.ilaiiv ri soiivcnl livs dilli-
cilo il (l(''((iii\ rii-. s"(ni\ri'
dans le iiK'al, inIVTiciir. à
(l(ts ni\('aii\ (linV'rriils siii-
\iiiil les individu^.
Silunlimi. — On ;i(liiicl ^ciii--
rnlciiient (|Uf l'diilico iiiri-rioiir
(lu canal nasal se lrouv(! ii pou
im'-s situé il Tiinion du (juail
anti-iicur avec le lueinier <iuarl
moyen de la longueur du cor-
net inférieur (Sclnvalbe), i)oinl
éloigné de ."( ccnliniétros envi-
ron du Ijord postérieur de l'ori
ficc inférieur de la narine cor-
respondante. Celte ouverture
])eut se faire au sommet du
méat inférieur, comme tout près
du |)lanchor des fosses nasales,
dans le cas où ù la portion
intraosseuse du canal fait suite
un segment meiniu-ancux sitm-
il la face profonde dr l,i mii-
((ueuse pituilaire.
Itre de recliei-clies, arrive aux conclu-
ouve placé à une distance du plan-
(i miilinn'tres, avec une longueur
fie. 77."). — Orilicc inférieur du caii.il ii;i>
(foriii(> jirrnnilic*.
Ilohnes, (jui s"esl livré sur ce sujet à un certain
sions suivantes : Torilice inférieur du canal nasii
cher des fosses nasilles pouvant \.\iicr cnlrc
moyenne de 10 millimètres.
L'espace (|ui le sépare de l'ex-
trémité iinti'rieure du liord
adhèrent du cornet inférieur
varie entre 10 et I millimètre,
avec nue moyenne de G milli-
mètres. Du bord [lostérieur de
l'orilice inférieur de l;i n;uine
à l'orilice inférieur du ciin;il
nasal corrt'spcmdant. existe une
distance moyenne de 30 milli-
mètres, pouvant varier entie :i'i
et 2.") millimètres. Kniin l'éciul
moyen exist;int entre le hord
inférieur du cornet inférieur cl
ce dernier orifice, mesure lo
millimètres, iivec variations jiou-
vanl s'étendre de li à 3 milli-
mètres.
nomi
se tr
Sillon \'erga ''
FiCi. 770.
Coiijiyuralion. — Chez le IVe-
tus et chez le nouveau-né, l'ex-
trémité inférieure du canal na-
sal, encore imperforée et recou-
verte par une mince memhrane
résultant de l'accolement, à ce
niveau, des deux muqueuses
lacrymale et nasale, forme une
vésicule t.criiiuialf {Endobisc de Bochdalek) plus ou moins saillante dans la cavité du
méat inférieur. C'est par la déhiseence de cette vésicule ([ue se forme l'orilice nasal, et il
est toujours possible, même chez l'adulte, surtout du côté médian, de reconnaître les vestiges
Orifice inférieur du canal nasal
(sillon de Verga).
[PKOU.]
1232 AXNEXKS IiK l.'uKlL.
(les Ijiinls iiioiiilir.inoiix piuvciiaiil de coUi' ili-liiscencL'. Le iiioiJe cxlréiiieiniMit varialjlc sui-
vant lequel lelleei saccomplil. cxiiliiiiie les nombreuses variétés qu'on observe dans Tori-
(ice inférieur du canal nasal.
Il est des cas où, au lieu de se borner à la vc-sicule terminale, la déliis"en<o en (|uestion
intéresse la cloison interne du segment membraneux terminal sous-pituitaire du canal.
soit dans toute son étendue, soit dans une portion tout à fait limitée, soit enfin en deux
points isolés. Dans le premier cas. on aura en baut, siégeant à un niveau plus ou moins
élevé de la face externe du méat inférieur, un orilbe arrondi ou ovalaire, auquel fera suite
une gouttière superficielle plus ou moins longue, oblique en bas et légèrement en arrière,
bien décrite par Boclidalek et généralement connue sous le nom de sillon /arrjfiual de
Verga (Del solco lagrimale. Annnli itni''rrs. di Med'h-inn, p. 1)2-07, 1872). Dans le second
cas, on pourra voir li' canal membraneux s'ouvrir par une fente plus ou moins longue et
plus ou moins oblique, ([u'il ne faut pas confondre avec la courte fente transversale observée
parfois à la place de Torifice arrondi de ce (;anal. Dans le troisième cas. enfin (Walzberg.
Sclnvalbe, Teslut). on pourra avoir deux orifices su|)erposés, dis|)osilion qu'on rencontre
fréquemment cbez certains mammifères, tels que le Cbien et le Coclion.
Dans le cas où la déliiscencc se produit siinplement au centre de la vésicule, on peut
avoir un orilice ovalaire ou arrondi, limité par deux replis valvulaires s'opposant par leurs
bords libres concaves : lun, inférieur petit et inconstant: l'autre, supérieur et médian, tou-
jours bien dévelo|)pé et connu sous le nom de valvule de Hmtner; ou bien on peut avoir
encore une sorte de diaplirag-me perforé à son centre d'un pertuis souvent à peine visible
(Boclidalek). et la vésicule terminale peut dans ce cas continuer ii faire saillie dans le
méat.
Le cas le i)lus simple est celui oii le canal meinliraneux s'nuvrant au sommet du méat,
comme le canal osseux, présente un larg-e orilice, bordé par (juelques rares vestiges plus
ou moins atropbiés de l'opercule mu(|ueux (|ui fermait en bas le canal nasal: mais un
pareil orifice ne se rencontre peut-être pas dans plus de .T pour 100 des cas (Hocbon-
i)uvigneaud). D'après tout ce qui précède on voit combien peu, dans ta majorité des cas,
doit être prali'-able le procédi' de cntelbérisme du canal imagine par I.aforest.
Yai.vi LIS. — Nous avons vu (juo lintôriour de la cavité des voles lacrymales
est riche en plis uiuqueux. l'n grand nombre de ces plis ont été décrits sous le
nom de valvules, bien que ne pouvant, dans la majorité des cas, en jouer le
rôle.
Nous nous bornerons à dt'crire les })lus connus de ces plis. Uéjà. en étudiant
les conduits lacrymaux, nous avons rencontré au niveau de leurs points, la
valvule de Borhilnlel: et plus profondément, au niveau de l'aniruslia. la val-
vule (le Fiillz.
Au jxiini (raboiichenienl des conduits lacrymaux dans la jiartie externe du
sac, existe une disposition rappelant C(dle de ramponle de Vater dans le duo-
dénum. A ce niveau, en eiïel, le sinus de Maïer communique avec la cavité du
sac par une large lunerlnre. b(irdée. en baut comme en bas. par deux replis
mufiueux dont les bords libres, concaves, sont opposés; lorsque le repli supé-
rieiH" jirend un développement anormal, il ferme ce qu'on est con\enu d'appe-
ler la ralviile île Ro>ii'niiii'illi'r; lorsqu'au contraire c'est le jdi inférieur, on a
la valvule de Ui(-icltke, beaucoup plus constant»* que la précédente.
Au point de jonction du sac lacrymal avec le canal nasal, existe, sur le bord
antéro-externe de l'orifice supérieur du canal osseux, une sorte île bourrelet
périoslique dont le développement exagéré fait saillir dans la cavité du sac une
sorte de repli muqueux connu sous le nom de valvule de Béraud ou de l{)'au.<c.
Arlt et Hochdalek ont vu cetl(> valvule remplacée par une sorte de diaphragme
percé à son centre d'un tout [>etlt pertuis à j)eine perceptible. C'est d'ailleurs
dans cette région que l'oblitération des voles lacrymales allelnt s«ui plus grand
degré de fréquence.
Vers la partie movenne du canal nasal existe parfois une sorte de repli
\i'i'\i;i;ii. i.\i,ii\ \i \i
1233
iiiiKluciix s.iill.iiil sur sa jiarui cxlcriH' cl (|u il laiil coiisidi'TL'r ••oiiiiiic le rcsle
«riiii ancien (lia|iliraf>;me fœtal : c'est la tuilvule de Taillc.fer.
Enliii, sur le li(U'(I interne de l'oriliee inférieur du canal nasal, existe une
sorte do repli niu((ueii\ conslant qui, d'a|)rès A. Hert (Hull. Soc unat., p. SS,
IIKII), piiiirrail jouer, .'» fois sur IK cas. le lùle d'une véritahie valvule, en
cnipèclianl un lupiide ou de l'air (action de se niouclier), poussé sous {)ression
dans les fosses nasales, de relluer dans les voies lacrvinales. (^est inènie. j)arnii
les |dis nni(|iicn\ (pie nous a\ons déciils j(is([u'à présont, le seul (pii nu rilciait
♦,.
.... „.^,^ ^kf^
__^' Vir'"^- ""'^ ■"'-'^^.^^ L'nnal lacryianl
r 7^ x^i^c.^
'jfy. ^S^çSî^'\_ ^_ l'ii semi-lunnirr
Grai'HSC orhilnlre _._','^ -- -^-^ ; -y-^^_- - ScUroiiqun
Wrline :
KiG. 777. — C.iuipi' horizontale du sac lacrymal et du canaiiculc lacrymal inférieur.
(D'après Horhon-Duvigneaud.)
réellement le nom de valvule. Ce pli, généralement connu sous le nom do vol-
ciile de Horner, représente un vestige de la vésicule terminale du canal nasal
du nouveau-né et se trouve, par conséquent, constitué par l'accolement des
<leux muqueuses lacrymale et nasale, lesquelles se continuent entre elles au
niveau de son bord libre. Ce bord libre, concave, tourné en bas, s'oppose souvent
au bord à concavité supérieure d'un autre petit repli valvulaire qui encadre
l'orifice dans sa moitié inférieure.
Structlrk t)ks voiKs i.ACRVMALKs. — Los voics lacrvuialos sont essentiellement
constituées par une muqueuse continue, en haut, avec la conjonctive, au niveau
des points lacrymaux; en bas, avec la muqueuse pituitaire, au niveau de l'ori-
liee inférieur du canal nasal.
Cette muqueuse se trouve renforcée : 1" sur les conduits lacrymaux, par la
gaine musculaire extérieure provenant de Forbiculaire et du nuiscle de Horner,
gaine que nous avons déjà décrite, et, en dedans de celle-ci, tout autour du
conduit, par une exj)ansion des doux branches du tendon de l'orbiculaire.
expansion allant s'insérer sur l'extrémité interne des tarses (Sappey) et que
l'OllUEIÎ KT ClIAIlil. — \'. 78
[picnu.]
123i
ANM:xt:s i»i-: i:n\A\..
[•'nudiiH Uicripn'il
rcnfoifo profoiul.'TMcnt le mince prolongement engainant fourni ix ehaqiK-
eonch.it, jusqu'au point lacrynial, par le p.'rioste tendu sur la face externe du
sac. entre les deux crêtes lacrymales (Uobin et Cadiat). Mais ce qui domine au
milieu de tous ces éléments, c'est le tissu élastique. Celui-ci se dispose au-des-
sous de répithélium en une sorte de réseau circulaire très dense, de 0 y. d'épais-
seur (ScliNvalhe),
fournissant par sa
face externe de pi'-
tits faisceaux, com-
posés pour la plu-
part de H à 10 gros-
ses libres élastiques
qui vont se perdre
dans les régions
voisines (muscles
orhiculaire cl de
liorner, tissu élas-
tique du derme cu-
tané, tissu élasti-
(|ue de la conjonc-
li\i'. tarses, etc.).
{\.\VieHi.Arc/>.'li
OttalnioL, fasc. I,
p. 93, ISOC). Dans
les tubercules la-
crvmaux existe en
outre, autour de la
couche élastique
précédente, vn
stroma conjonctif
serré comme celui
du tarse dont il
n'est qu'une dépen-
dance', ("iiàce à la
couche élastique
"que nous venons
de dt'crire. les rou-
duils lacrymaux
sont très extensi-
bles et deuïeurenl
idii^ (les faisceaux
'X: Feule jjuIii
U. orhirul.
l'alvide^ii/j
Rebord orlii t.
osseu.r
canal naMol
Saillie v(i.<'
Gl. ua^alr
Trnjrl
.Sf)l(.S-»IMI/.
Si II- III n.
l'Hi. TTS.
Coiiiie liiii,i:iUi(liiuilc ilu cinal lai ryiiiii-ii;i>;il.
(D'aiiii'S HdClioii lliivi,i:iicauil.t
phis flirtes co
11 Ira
Iroiive renforcée
toujours béants, même pendant le
musculaires (jui les enserrent.
2" Sur le sac lacrvinal el \r eanal nasal, la iiuKiiiense
par l'épaisse couche libro-élaslitiue cren>ée de nt.mhreux canaux veineux que
nous avons déjà signalée, et qui l'unit solidement au périoste, surloul dans le
canal nasal, l'anni les canaux veineux précédents, fm-manl dans cette régit.n
un plexus serré qui prolon,-.- en liant le tissu caverneux du cornet inférieur.
\l'l'\l!i:il. l.\i;i!VM\I.. 1235
s'en rcncniilrent im certain ii(»iiil)rc dont le raliltn» atteint 0 nini. 0 (W'alzbfrg).
En dedans de la couche c'lusti(}U(; que nous avons signalée, la structure his-
lologiijue des conduits lacrymaux comprend encore des éléments cellulaires
surtout alioiidanls au-dessous de ré|)illiéliuni. Tlelui-ci repose sur une niern-
hrane hasale liiienienl dentelée du ( rilt- de la lumière du conduit. Il est [)avi-
menlenx, sli-atilié et se compose d'une dizaine de couches de cellules forniaiit.
par li'ur ensemhle, une éj)aisseur de 1211 à 1.50 y. (Schvvalhe). La couche la
plus profonde se compose île cellules cvlindri(|ues ; les moyennes, de cellules
polyédriques, et les superficielles. d'éliMnenls d'aiilant plus ajtlalis qu'on se
rapproche davantage du centre du conduit.
La mu(|ueuse de la portion commune (canal d'union) des conduits lacrv-
maux. du sac lacrymal et du canal nasal, analogue à celle de la conjonctive,
possède un derme très délicat, au-dessous duquel s'étale un réseau lijinpha-
lique xou^-muqueux , comparable à celui de la membrane muqueuse qui revêt
>.'..■
^1-..-^.
llrrinr
Follic.vli^
-^-— hjmph.
Xi «
Fui. 779. — (loupe? Iiisloldiiiquo de la iiiu(|iieuse du canal lacrymal .-ululte.
(D'après Rochon-Duvig-neaud).
la face postérieure des paupières. Ce derme, formé en grande partie de tissu
conjourtif réticulé, apparaît infiltré chez l'adulte, mais jamais chez le fœtus ni
chez le nouveau-né, de petites cellules lymphatiques qui se disposent souvent en
foUici/(i:-< (Rochon-Duvigneaud). L'épithélium cylindrique stratifié, formé de
4 à 0 assises de cellules, ofïi'e une épaisseur moitié moindre que celui des
conduits lacrymaux et ressemble à celui de la conjonctive. On trouve dans cet
é[)ithélium des cellules caliciformes. La couche la plus superficielle est compo-
sée d'éléments cvlindriques, terminés vers le centre du canal par une sorte de
plateau à la surface duquel certains auteurs admettent la présence de cils
vibratiles. Ces derniers n'existeraient pour Kuhnt (Bericht d. op/itli. (Jes..
lleidelberg, 18U1) qu'en certains endroits seulement, tandis que Schwalbe
ni Rochon-Duvigneaud n'ont jamais pu les rencontrer.
(Haiidc.-i. — La même divergence d'opinion existe en ce qui concerne les g-landes du
conduit naso-lacrymal. .Stanculeanu, dans ses recherches embryologiijues (loc cit.), n'a
jamais pu. à aucun stade tie la vie intra-utérine, en ol)server les premiers éléments. Rochon-
Duvigneaud n'a guère mieux réussi à les mettre en évidence chez l'adulte, et la plupart des
auteurs (|ui les ont décrites les ont confondues avec des productions pathologiques consis-
tant en des dépressions diverticulaires de la muqueuse, semblables aux glandes de Manz,
et revêtues intérieurement de cellules calicilormes.
[PICOU.]
1236 ANNKXES DE l.'nKII..
Jocrss (Mislol. dos ïhrjincn.sclilaiiclios. ISeitr. [z. Auijfnlipilk., p. 3.")."), 1898) a pu
cependant, dans 8 pour 100 des cas, par des coupes sériées, arriver à découvrir dans la
sows-nuKpieuse du fomi du sac, de ix'tites glamles séreuses, visibles parfois à l'œil nu.
s'ouvrant |)ar un lar^c conduit exircleur dans un diverliiule de la niui|iieuse: ces glandes
seraient, d'après l'auteur j)récéd{'nl, identiiiueinent analof-'ues, cmnitie structure, aux
i:landes çonjonctivales d(; Krause.
On ne saurait donc les confondrez avec les friandes niu(|neuses <|n'ou rd)serve à l'orilice
inlï-rieur du canal nasal, dans les replis valvulaires qui entourent cet orifice, et (|ui sont
lorincs par l'acccdenient des deux nnupieuses lacrymale et pituitaire. Klles appartiennent
loiijours d'ailleurs à celle-ci et s'ouvrent conslaninienl a sa surlruc.
Vaisskaix i;t m:ui-s i»i;s voiks i.acuvmai.ks. — I" Le sac la;rviiial t'I le canal
nasal reçoivent leur san^- artériel de la palpéhrale inférieure et du rameau
interne de la nasale, branches de l'ophtalnûque. Le canal nasal re<;oit en outre,
dans sa partie inférieure, des divisions de la branche externe de Tarière
sj)héno-palatine, branche terminale de la maxillaire inlei'ue, (£ui s'anastomo-
sent avec les ])récédentes.
2" V('iric.'<. — Le l'iche plexus veineux (jui entoure Ir sac lacrymal, après
avoir reçu une branche qui lui provient du canal nasal, d parfois même une
anastomose de la faciale antérieure, vient déboucher en haut dans les veines
sus-orbitaires, et en bas dans la veine angulaire de la face.
Huant au plexus veineux encore plus riche qui entoure le canal nasal et qui
émane du tissu caverneux du cornet inférieur, il vient, comme ce dernier,
ab(»utir à des branches qui vont traverser le trou sphéno-palatin pour se jeter
<lans le plexus veineux maxillaire interne.
3" LiiiiiplKili'jiiC'^. — Les lvm|)liati(|ues, encore nuil connus, se jettent, d'une
part, dans les troncs qui accompagnent l'artère faciale et. dautre part, dans le
réseau lvm|)liati(]ne des Htsses nasales (Panas), réseau Iriliiilalic des ganglions
rétro-pharyngiens, parotidiens et sous-sternomastoïdiens internes supérieurs.
4° Nerfs. ■ — Les nerfs, difficiles à découvrir, sont représentés par des filets
excessivement fins qui proviennent du nasal externe. En bas, le canal reçoit
eu outre du filet externe du nerf dentaire antérieur quebpies ramilicalions
extrêmement ténues.
Il existe entre l'iniu'rvalion du sac lacrvmal et (•clic de la glande bu i-Niuale.
une certaine relation physiologique que ])araissenl établir les faits de suppres-
-sion de la sécrétion des larmes, consécutive à l'ablation du sac (Lstor. Juurn.
de l'anal., ISIKi, j). I<I2; — Tscherno-Scbwai/. hun/y. Dhacrt., St-Pélers-
bourg, iS'.JS; — Scbwar/, Oy;/,///.^/o/. h'liiiiL\ ISlIll).
Mi'cKiiisiiic (II' Vvcimleinent de.<; hirnies. — l.e inécanisiue de rcceulenient des larmes a
«Idunc lieu à un f;rand nomlue de théories basées, |iour la plupart, sur de simples vues île
resprit et non point sur l'cxpcrimenlalicui. .Vussi n'exposerons-nous ici i|ue les faits rela-
tivement récents (|ui nous paraissent n'ellenn'iU bien fondes sur des expériences hors île
toute critiipie.
Hien n'empêche dalionl (i'adnicllrc la Ihcurie de Ciirand-Tenlun (.lin/. iVncnlisl.. I.XIX.
11. 227) svu' les niiMixciiicnls s|iiriinlfs ilrs paupières dont l'elTel serait de chasser les liniues
vers l'anple interne de l'ipil: ikuis avuiis \u. m elfel, cjne l'orbiculaire, par sa conlraction.
rapproche non seulement les jtaupières, mais encore les attire en dedans; en outre, d'aprcs
l.ans, la c(uitraction du nniscli» orbiculaire conMneni.anl Uuijours du ci'ite de la tempe pnur
venir se terminer du côté nasal, le léj;er accroissement de pressiiui que ce nuiscle exerce,
à ce UKunenl-là. sur le j;lobe oculaire devra avoir pour elTet de faire proirresser les larmes
loujdurs dans le même sens, c'est-à-ilire dans la ilireclion de l'auiilc inlenu^ de l'o-il. et
\l'i'\i;i;ii. l,\(:l:^ M\i.. 1237
ri'l;i s;ms leur r.iiii- lï.iiicliir le». IkhiI^ |p.il|irlii ,iii\. iiiiirc à l;i sci nlhiii /mi liniincimi' i|iii
('tii|H''i'li(> ces hni'ds iri'lrc iiKMiilli's.
l'.iixr'mii's (Ml lac Iju'in iiml. les l.iiiiio |)cni'ti('iil d.iiis les noIl-s l.iiiyiii.ilc- soii^ riiilliicMit'
ilr ficiix ciuiscs i|iii sdiit : (rmic |i(iil \i\ •■(ipillaiilc de ces viiics, pii'icc a la(|iirlle ri'foiili'-
iiH'iil lies larmes ne s'aiTrlc jamais. |)(Miivii (|ui' le niveau des |(i)iiits Jari-ymaiix di-passc
Imijduis au miiiiis de ."i millimètres celui de rorillce iuleiieur du canal nasal (S(im(;mi.
Arrli. /'. /'Iii/sinl., IS'.H'), el (raiilic pari, Taelion dilatatrice (jne les nniscles orhic iilairc et
de llornci' exeni-nt [lar leurs c(Uitractii>ns sur le sac lacrymal; i-otte action, frém'ialemcnl
admise à Tlieure actuelle |)ar tous les olfservnleui's consciencieux, est l<i seule (|n"on ait |)U
constater. I,c l'ôle des valvules, |>resi|ue toujours d"ailleurs iii-iillUaiites, n'a rien à l'aire
avec le inecanisnu' de l'écoulement des laiines.
{.'écoulement incessant produit par la capillarité, et un peu sous l'inlluence du méca-
nisme (lu siphon, admis par .lean-I,ouis Petit (Scitnemi), est simidemenl ni'<-é|éré par la
contraction lïr:^ muscles orliiculaire et de Ilmner. (|ui déterminent une dilatation du sac
laci'ymal. l'endant cliar|ue hattemenl ])liysiolo^i(|iH' des jianpiéres. Scimemi a vu la capa-
I ite du sac s'accroilre de 2 millimètres culies; dans Tocclnsion iialiieluale avec elTort
modéré, elle atteif;iiait !() millimètres cubes, et '.iO milliniètres cultes dans l'occlusion forcée,
lue traction en haut et en dehors exercée sur la paupière supérieure airrandit la cavité du
sac heanconp plus (|ne ne le ferait la contraction la plus eiu»rpi<iue des muscles précé-
ilents. L'élévation de la pupille reste sans elTel sur la dilatation du sac; mais il n'en est
pas de même de son ahaissement, qui peut aufrmenter de 4 millimètres cultes la capacité
de ce reservoii- memltraneux (Scimemi).
I.a réiluction de la capacité du sac ijui accompa^Mie roiiverturc des paupières, indépen-
dante de ce deruicM- mouvement, est très lenl(> a se produire et n'est jamais complète. Le
sac lacrymal en eiïet ne se vide jamais à fttnd : il revient lentement sur lui-même après
chaciue contraclion, grâce à l'élasticité de ses pamis; mais il reste toujours dans sa cavité
la mitilié au moins de son contenu liquide (Scimemi).
La présence accidentelle de l'air dans le sac lacjymal peut ralentir ((uelqne peu les phé-
nomènes précédents, mais jamais elle ne les empêche. Ouant au rùle exercé sur le cours
des larmes par l'inspiration, l'expérimentation a démontré qu'il était nul (Scimemi;.
[l'ICOU.}
APPAIU:iL AUDITIF
Envisagé dans son ensemble!, Tappareil audilil' comprend :
1° Une partie principale, Voreille interne, essentiellement composée d'un
épilhérmiii sensoriel dans lequel viennent se Icrmiiicr les raniilicalitins (\\\
nerf auditif.
2" Des parties accessoires qui sont :
Un appareil collecteiir'dvs sons, formé d"nn grand cornet acoustique, le
Ca/l.tL-Aoj:
Fie. TStl. — Scliéina île rapp.iroil aiulilil'.
pavillon de Voreille, prolongé par un lulie, le rondail audilif rxh'rnr : l'en-
semble constituant V oreille externe.
Un appareil transmetteur, formé d'une membrane vibrante, la metiibrone
du tijinpnn, et d'une chaîne osseuse articulée, les os>ii'let.< de l'oreille; ces der-
niers sont contenus dans une caisse pleine d'air, la raisse du tympan, qui
d'une part se prolonge dans les os voisins par des cavités aériennes, \i^<- annexe^
pneumali(/ucs de la caisse, et d'autre part communique avec le pbaryn.x par
un canal, la trompe d'Eustac/ie. Touti's ces formations cunstitunit roreille
moyenne.
Nous étudierons successivement ces trois j)artics i-n allant Av ronille iwleriie
à l'oreille interne.
OKKILLK EXTEUNE
par M. GUIBÉ
l'rii-rcliMir
F.nilKr .1.- .\|. ■,!.■, i,,,. ,,-• l'.rns.
l/orcillc cxlcriR' se C()iii|)(isc dim ilonlilc ;i|i|);in'il.
l" l'a (tppareil de réception, InrI alinplilr clnv. riKiiniiic, très développi'- an
conlraire chez la plupart dos animaux. <(mslitiiaul au jutiiit de vutî physique
un vérilablo cornet acoustique, ayant d'ailleurs la lornu» d'un «urnct plus ou
lunins évasé : le pavillon de roi'cillc
2" l n appari'il ilr cnuductioii, conduit plus ou moins cvlindriqui-. on
pallie carlilagineux. en partie osseux, le conduit auditif externe.
DÉVELOPPEMENT DE LOHEILLE EXTERNE
Le ((tudnil auditif externe et le pavillon se développent aux dépens de celle
partie de la première fente hraiicliiale (|iii est située au tlehors de la mem-
brane d'occlusion.
Développement du pavillon. — Les jjords et le fond de la première
fente branchiale, limitée ])ar les deux premiers arcs branchiaux, se héris-
sent de mamelons ou bourjieons
(Heichert, Dursy. KoUmann), sur-
tout bien décrits par Mis. au nombre
de six. Trois de ces tubercules ap-
|)artiennent à l'arc mandibulaire (L'"
arc), les trois autres à l'arc hyoï-
dien ('2'' arc); le sommet de la fente
répond à l'interstice (jui sépare le
tubercule 3 du tubercule 4. Enfin,
outre ces six tuhercules, il faut si-
gnaler un repli de peau, complète-
ment indépendant des tubercules
branchiaux {Hélix hyoïdien, Grade-
nigo), situé en arrière des trois bour-
geons hyoïdiens, parallèle à eux et
séparé d'eux par un lin sillon.
( )n n'est pas encore bien d'accord
sur la part récipr(»({ue que prennent
ces diverses saillies à la formation du pavillon (llis, liradenigo, Schwalbe);
cependant certains points de détail semblent aujourd'hui démontrés. Le
tubercule 1 forme le tragus. les tubercules 2 et 3 contribuent à former
l'hélix, le tubercule 4 forme l'anthélix. Enfin l'hélix hyoïdien formerait le
lobule et une grande partie de l'hélix. < >n décrit même un hélix mandi-
bulaire qui cmitribuerait lui aussi à former l'hélix (Ri'pli antérieur de
iïOJCil injar.
Fie. 781.
'MojrU. su/i~
Embnou de 11 milliinéUes (llis)
C, hélix hyoïdien.
{GUIBE
12iéO
AI'I'AIM-IL MIilTII".
Vliélix, Schwalbe). Quoi qu'il on soit, f-es divers luliercules se soudent i»;ir-
tiellenient entre eux et déterminent la formation du pavillon.
An commencement du '-V mois, la partie postérieure et supérieure du
pavillon coMimence à se détacher de la tète. Vers le
milieu de la grossesse,
les soudures sont ter-
minées : toutes les par-
ties définitives de l'o-
reille sont rcconnais-
sables. sauf la conque,
à déveloi)pement plus
tai'dir.
D'après His, le car-
tila;^*' commence à se
développer à la lin du
2' mois comme une
'Jnx:Lsura. mUrlia^ica
Fkj.
"<S2. — Oreille d'un einluyoïi
de l."i millimètres (Ilis).
l'iii. 78:]. — rMeillf (riiii
fo'tusaucommencemenl
<lii 8 mois(His).
lame uuKjue : a aucun
moment, le cartilage
du li-agus n'est relié au cartilage de l'hélix; il dépend j)luti'd du cartilage du
conduit auditif que de celui du pavillon.
i/é\olulion du [)avilIoii n'est pas terminée à la naissance; sans parler de
sa croissance, le pavillon, qui
axait chez le hetus des sillons
étroits et des saillies pressées
les unes contre les autres, subit
alors un véritable épanouisse-
ment d'où résultent des saillies
arrondies et larges et de^ silIi>n-<
larges et profonds.
La fistule congénitale de l'u-
reille s'explique pai- un défaul
de soudure du silhin rom|tri-;
entre le Iragu^ et la r.nine de
riiéllx.
Jncis aurts
i/ncisii . inlcri.
Tub. trJijgL.
Développement du con-
duit auditif externe. —
F,„. TSV. — or.'ille (liiu f.i'liis de :; mois (Ilis). j,. ,.,,nduit auditif externe se
forme aux dépen- de la /b-s.<'"
<iu>it(liiiri' (Ilis), partie dorsale de la |>ivmière fente hrancliiale. isolée du reste
de la l'ente par le déveloitpement du pavillon. Cette fosse est divisée en deux
j)ar un bourrelet, le huiirrrh-l rcnlml : la partie supérieure constitue la
Con(|ne. la paiiie inlériem-e plus |u-ofon(le foi-me le conduit. A rrl elTel le
bourrelet central, (|ui daliord regardait direetement en dehors, ilevient de plu>
en plus oblicpieet linit par constituer le plafond du conduit et utème une partie
de la membrane dn tvm|)an.
l'W ii.i.oN iii: i.(ii!i:ii,i.i;. 12^1
ciiM'iTi;!-: i'iii;Mii:i!
PAVILLON DL L'OIILILLL
\a' /iai'illii)i (le /'oreil/f on tnirir/da est culU' laiiic cartilagineuse el (''lasliqiu'
si lii/arrenient contourner (indu désigne vulgairement sous le nom d'oreille.
Le |)a\ill(tn de rorcillc os( une l'ormalirm propre aux rnainiiiifères ; on ne
peut en elïi'l lui homologuer les oreilles des crocodiles; seuls quelques oiseau.v
(le hibou par exemple) sont pourvus d'appendices analogues. Chez les mam-
mil'ères. le dévelopjiement du pavillon est extrêmement variable : on le ren-
contre développé surtout chez les animaux nocturnes on obligés di' se tenir sur
une défensix-e perpétucHe (lapin), (".'est chez les chéiroptères et tout [larficu-
lièrement chez la chanve-sonris oreillard, où il atteint presque les dimensions
du corps, qu'il acquiert sa taille maxima. Il s'atrophie au contraire chez les
mammifères vivant sous terre (taupe) et disparait complètement chez les
cétacés.
Chez les primates le pavillon s'atrophie peu à peu à mesure qu'on se rap-
proche de l'homme. Chez ce dernier, quoique réduit comme dimensions et comme
mobilité, le pavillon n'est pas dépourvu d'importance comme le voulaient
Itard et Kicherand : tout le monde s'accorde anjourdhui à lui accorder un rôle
sérieux dans la réception des sons et surtout dans l'orientation du bruit. La
rotation si facile de la tète remplace chez l'homme l'action du cornet si mobile
chez les animaux. (Voir à ce sujet Cii. Riciikt, Dicf. de PliysioL, art. « Audi-
tion », tome I. p. Sdl.) ,
Situation. — Le pavillon de l'oreille est implanté à la partie antérieure
de l'apophyse masto'ide, qui laisse apercevoir sa saillie quand on attire le
pavillon en avant; il répond à la partie supérieure de cette gouttière bien
marquée chez les sujets maigres, comprise entre le bord postérieur du maxil-
laire inférieur et le bord antérieur du sterno-masto'idien : il est situé en un
point où viennent s'unir la face, le crâne et la nuque. Au niveau de son bord
antérieur se trouve l'origine de l'arcade zygomatique; un peu au-dessous, on
voit et on sent remuer le condyle du maxillaire dans les mouvements d'ouverture
et de fermeture de la bouche. En haut et en arrière, il est encadré par les che-
veux, en avant par les favoris chez l'homme adulte.
Topographie. — Le pavillon de l'oreille répond à peu près au milieu de
la dislance qui sépare l'angle externe de l'œil de la protubérance occipitale
externe, un peu plus rapproché toutefois de cette dernière. En anatomie artis-
tique, on répète depuis Jean Cousin que les oreilles s'étendent en hauteur
depuis la ligne des yeux jusqu'à celle du nez. La vérité est que la ligne hori-
zontale menée par le contour inférieur du lobule passe au-dessous du nez à peu
près à mi-chemin entre la lèvre supérieure et la sous-cloison, et que la ligne
\GIJBÉ.]
1242 \r'['\l!KIl. AlTiITIF.
horizoïilalc rasant le conlour siipériciir altciiil le point fulininant do Tarcadc
^ourcillièrc. Lo pavillon do rorcillccst donf on ^--(''nôral plus Ion;: (pio le nez ot il
n'est qu'approximati.V('ni('nt exact de dire avci- AIImiI lliiici-. i|iriin(' orcilli-
l)i('n fonlorniéo doit avoir la lon^'-ucnr et la largeur dn Jicz (Poirici-).
Direction. — Lo ^rand axe du pavillon n'est point vertical, mais un peu
incliné en haut et en arrière, faisant avee la verticale un an^rle de 10" ouvert
en haut; il est, comme rindi(|ue Iv. Mever. à peu près parallèle à la hranche
montante du maxillaire inférieur.
Le pavillon de l'oreille s*in.sère sur la paroi latérale du crâne en faisant un
angle ouvert en arrière, angle d'ailleurs très variable. Chez quelques indi-
vidus, le pavillon reste •|)arallèl(' à la région temporo-niastoïdienne: chez
d'autres, il s'en écarte plus ou moins au ])oint même que parfois la face con-
cave du pavillon regarde directement en avant. La valeur de cet angle
(yl. irinserdon me A. airrlcAilo-tenipornl. Frigerio, 18HS) varie généralement
entre 25 et 45", mais elle peut atteindre et dépasser 1)0". Frigerio, (jui a
étudié cet angle, est arrivé à des chiffres beaucoup plus élevés (70' à 0(1" dans
52 ])our 100 des cas). Mais ces chilTres, évidenmient exagérés, sont dus à son
procédé di''lcclu('ux de mensuration. Lorsque l'angle déj)asse 0(1". on a loreillr
(,Mi anse ( l,oMii»roso) plus fré([uente, semble-t-il, chez les dégénérés, les fous cl
les criminels.
D'après les recherches de Huchanan. raplatissemcul cl I r-cartemenl
exagérés sont également nuisible^ an bon ruiictionncniciil (h- lOuïe : « Une
conque large et profonde, la parlie suj)éricuro de 1 hélix bien détachée, la
fosse naviculaire non saillante, le lobule obliquement incliné en avant, l'angle
d'insertion variant entre 25** et 45" », tels sont d'après lui les caractères les plus
favorables pour recueillir et conc(>nlrer vers le conduit auditif externe le plu<
grand nond)re de vibrations sonores.
Le pavillon de l'oreille a ses caractères de beauté, de distinction (»u de dilTor-
mité (jui sont parmi ceux qui se transmettent le j)lus par l'hérédité (.loux). On
a dit aussi (pie l'oreille bien faite, aux formes harmonieuses, dénotait l'intelli-
gence et la distinction, taudis que l'oreille épaisse et massive était un signe de
mauvais penchants ou d'appétits vulgaires.
La mobilité du pavillon de l'oreille autour de son point de continuité avec le
<onduit auditif est assez considérable, elle varie suixant les sujets. quel(|ues-
uns jouissant même de la possibilité d'imprimer eux-mêmes des mouvemi'uts
au pavillon grâce aux muscles qui s'y insèrent. 11 est suitoni mobile en haut
et en arrière, disposition favorable pour l'inspcx'lion du condnit.
La coloration du pavillon e>^t en général rosée. dia|)hane : le ]ia\illon par-
ticipe aux changements de coloration de la face dans les ('motions : .. on rougit
inscju'aux oi'eilles ».
Dimensions. — Les quatre dimensions les ]dns iinporlanles à étudier
(Schwalbc) sont :
l" La lomixeur iiinxlnm </(' roirillr. allant du poinl le plus elexi' de la
circonférence su|»érieiire au point le pins has d(> la circonlérence inférieure.
Klle varie entre "dl et Si! inilliinèt res, en inovtMine •''• niin. '"> ( '). (ili mill-
l'AMI.IdN hl
■oi;i;ii.i.
12^3
inètiTs ( ? ), rnri'ill»' flnulf ('Liiil iii'iii'i'alcim'iil un |i('ii plus Itm^-'iK' <|ii(' I.i
2" La hii'iji'itr iiHi.rmin mi le [tins ;j|-.in(l <l i.i mrlrc» du |);i\ illoii iiciix-ndii'ii-
lairc ail |)rr('<'Mlcnl. (2S .'i !>;> iniirnin''li'('s. .Movcrme .i'.l iniirniirlres(r^"), •'{•'• niilli-
Miètres ( 2 ).)
.*{" La Iniit/Ki'i/r lie In hase de roveiHc, allani du pniril d"iiiscrlii)n sii|>i'Ticiir
an jxiinl d'inscrlion inIV'ricnr. (i?."} à (il niiillnirln's. .Movcnnr \\ mm. ''i- (q^),
'lO millinH'trcs ( 2 ).)
i" La linif/Hriir rraii' dr /'o/x'/7/r, allant du liihcrcnir de harwln à l'inclsuro
ant/'i'icnrc de l'orrilli"'. {'2'2 à l!) millimrl ii-s. Movcniic ;')(i millimrtnîs (rf),
X\ mm. 7 ( , ).)
Configuration extérieure. — On itcnl r(»mj»arci- le pavill.m de
roroillo à iino coquille allonj^ée à grosse exlrômili; supériouro, «'ntièreinent
libre dans sa plus grande étendue, se continuant j)ar son tiers antérieur avec
le conduit auditif externe et avec les téguments des parties voisines.
11 ntais présente à considérer deux laces et une circonférence.
Face externe. — Otte face, bien visible quand on regarde la tétc de
prolil, est tournée en dehors et en avant; elle nous présente un certain nombre
de saillies et de dépressions.
J.a circonférence du pavillon
<'st limitée en avant, en haut
et en arrière par un repli nu
ourlet presque circulaire : c'est
Vhclix. Suivi de son origine à
sa terminaison, nous voyons
r hélix prendre naissance dans
la cavité de la conque par une
crête mousse ou tranchante,
la racine <le V hélix (Crus Iwli-
ris), puis se porter en avant et
en haut, soit directement, soit
en décrivant une courbe légère
ù concavité supérieure : là il
ihange de direction d'une façon
plus ou moins sensible, devient
ascendant {portion antérieure
de l'hélix), puis horizontal (p.
supérieure) et enfin descendant {p. postérieure) : en bas il se prolonge, en
s'effaeant graduellement, jusqu'à la naissance du lobule. Il circonscrit ainsi
la plus grande partie du pavillon et décrit mi tour de spire presque entier;
parfois même, comme le remarque Sappey, il tend à son origine à s'en-
rouler autour de lui-même, de façon à commencer un deuxième tour de
spire. L'hélix peut présenter 4 dispositions (Schwalbe) : soit un bourrelet,
soit un tranchant qui regarde directement en arrière, ou bien il regarde
simplement en dehors, ou bien enfin il s'enroule sur lui-même et tourne en
dedans son bord libre.
M>s (.& l'cuiUi _
Traguo
FiG. 78.J.
Le pavillon do l'oreille.
[GC7ii/:.]
12^!* AIM'AMEIL ArKITH".
l'iii fxamiiiaiil avec soin l'In-lix, on rfniarquc ([u"à |M'n près à l'union drs
portions horizontale et descendante, il existe souvent un rentlenient mousse ou
parfois effilé, c'est le tiihcrcAilc tic JJnrivin {'I iihcrculum apicale). Ce tubercule,
considéré par beaucoui) d'auteui-s comme une anomalie ou une malformation,
doit être considéré simplement comme une « variété normale » (Schwalbe)-
Nous aurons à y revenir.
Plus rapprochée du condiiil aiidilif externe que l'hélix, se trouve une
dciixiciiie saillie curvili<rnc. Va idhrl'i.r. l/anlhélix naît dans la concavité de la
p(U"lion ascendante de l'hélix par deux branches, les bra^ de l'anthélix
(l'ruvd rf)il /tel iris); l'inférieur plus lon^, légèrement incurvé en S italique, est
un bourrelel tranchant qui se porte horizontalemeni en airière: le supérieur
plus court, sur le j)ro'ongemenl du([uel se trouve l'anllK'lix. est une saillie
mousse, obli(iue en bas et en arrière. j)lus ou moins marquée, j)arfois même
complètement absente. Kormé par la n'-union de ces deux branches, l'anthélix
descend un peu obliquement en bas et en arrière, en avant de l'hélix et paral-
lèle à lui, mais s'en rapj>rochant à mesure qu'il descend. Il se termine en bas
dans l'antitragns. un peu en avant et en haut derextrémité inférieure de rin-lix.
Kntre l'hélix et l'anthélix se trouve un sillon presque circulaire, la (joutlicrf
(le riirlix; elle résulte surtout du degré d'enroulement de l'hélix et varie par
consé(pieiit avec lui. Elle commence à la partie supérieure de la conque, se
dirige en haut, croise l'extrémité antérieure des deux bras de l'hélix, se recourbe
pour devenir horizontale, puis descendante, et se termine au niveau de l'extré-
milé inférieure de l'hélix en s'épanouissant sur le lobule. C'est dans sa jiartie
antérieure qu'elle présente sa profondeur maxima.
De même entre les deux bras de l'anthélix se trouve limitée une petite fos-
sette, la fosxcttc de Vonthélix ou fossette navicuhàre des auteurs français, peu
profonde, de forme un peu allongée ou triangulaire, à sommet postérieur et
à base se jetant dans la gouttière de l'hélix.
l'oiir Scli\\iillM', la jLjoiilliùre <le Tliclix est l'orruce de ilciix parlios : une partu' antciieuro
(■()m|iiis(> dans la concavilc de la [)oiliiiii asccMidaiilc de riudix : c'est la fossa prxcriir dis : et
iiii(> iiai'tie postérieure, coiuprise entre les portinns lidiizoutale et descendante de l'Iiélix et
l'antiiélix : celte iiortion est ijiiurlui la fu.-'Si' iiaviculaire ou scaplidicle ou /"os.sc de rhéli.r.
I..I fossette (■oni[)rise entre les deux bras de l'anthélix ne porterait que le nom de /*o.n".<c triin-
(juhdrc ou de iauthclLc.
A la partie inférieure de l'anthélix. limitant la conque en bas et en arrière.
se trouve une saillie généralement bien marquée et à jhmi près triangulaire :
c'est Vantitragiis.Kn haut il est situé sur le prolongement de l'anthélix tlnnt
le sépare, tantôt une sim|)le dépression, tantôt un sillon profond, le sillan jtus-
li'rii'ur (ht j)(ivillon{Si(lci(^ un rirnhv jiosh'ritir) ou iiirifUii'i' ilr In iil/n'li.r. Kn
avant, juste en regard de lui, se tnuive le Iragus, niai< entre deux il existe tou-
jours iMie échancrurc profonde, régulière, arrondie et qui regarde en haut cl
en arrièi'e : Vind^ure inh'rlrdi/irnne {hicion'a iulrrt rai/ira).
Sur le coiiloiir aiili-rieur du pavillon, eu a\aiil du ineal auilitilse voit nue
saillie qui recouvre plus ou moins ce méat comiiu» un opercule et (|u'il faut
récliuer en avant jxnir aj)ercevoii' le conduit auditif externe, c'est le l)-nif>f.<.
Le tragus a une forme triangulaire. Sa base se continue avec la portion carti-
laginense du comliiil andilil exienie et avec le cartilage du pavillon à son
l'.w ii.i.dx hh: f;(ii:kii,i.i;. 12^0
cxtiviiiilr iiifriiciirc. Son somiiicl, dirige'' cii anirrf! cl en dehors, csl, laiilùl
iiioiissc cl, aiToiidi, taiilùl coiipr cancmciil : le plus sonvciil, cri v rctrarrlanl
d(; près, toujours en tous cas pai' la palpalimi, on piul se coiivaiiicic (pie ce
sotnnicl csl hilidc! et se compose en réaliléde deux IiiImtcuIcs : un iiilVTieiir plus
voliiMiiucux, tpii est le traj^iis pro|)reirieiit dit, cl un supérieur liahiluelicuicnt
j)lus pelil, le litbcrcnle HHS-lra[/ien {T/zlirri-iilKni sujimlr/n/ir/nii. Mis). Sa lace
(îxterne plane se continue avec la jieaii de la joue. Sa face inicrne concave
présente ordinairement un petit liouquet de poils qui lui ont valu son nom
(xcayo;, bouc) et qui senililenl destinés à jouer vis-à-vis dos corps étrangers \e
même rôle que les cils aux yeux. En haut le tragus -est séparé de la partie
antérieure de l'hélix par une échancrure ohliquement dirigée en bas et en
ai'rière et bien inar(|uée : le xillon anlérieur de V(ir('iJle{iSidcu>i m/ris foilerior
ou Incisui-alra(jo-/ielicina); en bas il est séparé de l'an titragus par l'échancrure
intertragiennee.
f.a conque (ConcJta /(îov's) est une o.xcavalion large et profonde, creusée au
inilien de la face externe du pavillon, plus près ce|)eiidant du bord antérieur et
de l'extréinih' inférieure, (|ue du bord postérieur et de l'extrémité supéi'ienre.
La conque est liniilée en a\ant j)ar la face postérieure du tragus et la partie
ascendanli' de l'hélix, en liant par le bras inférieur de l'anlhélix, en arrière par
l'anthélix, en bas par lantitragus.
La racine de lliélix divise la conque en deux [lortions : une partie supérieure
(l'yiiiha ronr/iœ), plus petite, et une inférieure, plus importante (Covkhi
roiic/iœ). En avant celte partie inférieure se continue avec le conduit auditif
«'xterne recouvert par le tragus; au point où la conque se continue avec
lui (Mi'fil (nidilif) se trouve habituellement un repli saillant qui le limite et le
rétrécit en haut et en arrière, d'où la nécessité de tirer le pavillon eu liant et
en arrière pour redresser ce repli et permettre l'examen du conduit.
Fa.ce interne. — La face interne du pavillon se compose de deux portions
bien distinctes : une partie adhérente et une partie libre.
La partie adhérente correspond au segment antérieur du pavillon : celui-ci
s'insère sur la partie latérale de la base du crâne se continuant à ce niveau
avec le conduit auditif externe et avec les téguments des parties voisines. La
surface d'insertion du pavillon a la forme d'un ovale à grand axe sensible-
ment vertical et à grosse extrémité supérieure : elle est beaucoup plus rap-
prochée des deux extrémités de l'oreille (8 à 12 millimètres) que du bord
postérieur (IG à IS millimètres); la saillie inférieure est la plus variable et
dépend du dévelopi^ement du lobule. La limite antérieure de cette surface
<'onslitue la base du pavillon. Cette surface d'insertion dépasse les dimensions
du conduit auditif externe : elle s'étend à 8 centimètres environ au-dessus
de lui sur le temporal et recouvre en arrière la moitié antérieure de l'apo-
physe mastoïde.
Dans le reste de son étendue, la face interne est libre, mais, pour la bien voir,
11 faut porter le pavillon en avant. Moins étendue que la face externe, elle
j)résente le même aspect qu'elle, également pourvue de saillies et de dépressions
<iui répètent exactement celles de la face externe, mais en sens inverse, une
saillie correspondant à une dépression et vice versa.
[GUiDi-::.]
1246 AI'PAREII. AUbll IK.
On V remarque : 1" l'a IjMurrelet à peu i)rès circulaire entourant lout le
pavillon jusqu'au lobule et répondant à la gouttière de Thélix i Eininrnti'i
l'ossœ naoicularis).
2" Ya\ avant do lui, un sillon généralement assez bien marqué qui lui e>t
parallèle et qui répond à Tanthélix ; en haut et en avant cette gouttière
s'élargit et s'aplatit : elle est alors surmontée par une saillie mousse répondant
à la fossette de l'anthélix de la face externe.
lî " Dans la concavité de ce sillon, une saillie formée par la conque, volumi-
neuse et bien marquée, plus ou moins régulièrement hémisphérique, nuiis
dont une grande partie est cachée par la surface d'insertion.
Circonférence. — .Dans la plus grande partie, en avant, en haut et en
arrière, la circonférence du pavillon est constituée par l'hélix.
En bas elle correspond au lobule de l'oreille : celui-ci est un repli purement
cutané formé en avant par la peau qui descend de l'antitragus, du tragus et
de l'hélix, en arrière par celle de la face postérieure de la conque; long de
12 à K"> millimètres, il se porte verticalement eu bas. Il est arrondi à son som-
met; sa base est séparée de l'antitragus par un sillon plus ou moins marqué
[Villon sus-lobulaire) ; de même en arrière un sillon ou une encoche (Sillon 4.
/•(Hro-Iohuloire) le sépare de l'hélix; en avant enfin il est plus ou moins lon-
guement adhérent à la joue, limité par le sillon prélobulaire et rattaché à la
peau de la joue par un petit chamj) : Vai-ea prselobularis de His.
Le lob\ile est de consistance plus molle et plus douce au toucher que le
reste du pavillon; il est aussi plus souple et moins sensible. Dans tous les
temps et dans Inus les pavs. il a servi à accrocher des ornements petits et légers
chez les peuples civilisés, lourds et volumineux chez les sauvages, si bien que
chez ces derniers il est souvent déformé et hypertrophié.
Kn avant, le conldiir iln jjavillon. ii rt'gulier, est formé par l'hélix en haut,
puis par le tragus et entre deux par le silhui antérieur de l'ureille; enfin l(»ut à
fait (Ml bas l'incisure intertraglenne relie le tragus à l'antitragus.
Structure. — La partie essentielle du j»avillon de l'oreille est un libm-
cartilage qui en constitue le squelette et lui donne sa forme et son élasticité:
ce libro-cartilage est recouvert par un manchon cutané et il donne insertion à
des muscles et à des ligaments destinés à le mouvoir et à maintenir en position
ses différents reliefs.
Fibro cartilage du pavillon. — Le libro-cartilage du pavillon occupe la
plus grande jiarlie du j)avill(>n de l'oreille, à l'exception du lobule formé par
lui simple repli de la peau. Mis à nu. il reproduit sur cbacune de si's faces les
saillies et les dépressions du iiavillon lui-nième. mais en les accentuant assez
forU'inent.
Le tibrn-t artilage de l'on-illr externe se conipdse en réalité de ih'us portimis
distinctes, n'-unies j)ar un pont rétréci nu isllnnc du cartilage de l'oreille : la
portion postérieure constitue le cartilage du pavillon; la portion antérieure
IxM'me le cartilage du conduit auditif externe; le cartilage du tragus fait partie
de cette dernière portion, si bien (jue, logiipiement. ou dt'vrait. ainsi ([ue \v fait
Schwalbe. le décrire avec ci' l'artilaire.
r.wii.i.ox iii: i;(ti{i;ii,i.i:. \2k7
\.r liliid-cirlilaLic ilii |i;i\illuii ikuis |in'srMlc à ciiiisidi-irr cci-laiiis dt'-lails
iiiiiiM'aiix :
I" Mil a\aiil, au poliil m'i la laciiic <lc l'Iirlix s(^ redresse pinir drNcriir asct'ii-
(laiile. se Iroiixc une |i('lilr saillie cuikikIc à soiuriu!!. dirijrr en axaiil cl en Itas
siiniionlaiil le tiai;us ci (|ii"nii |pcul aiii\ci- à seiilir sous la jicaii. (icilc saillie,
longue d"cn\ir(iu 2 ù '.\ luilliuirlrcx, porte le nom d"'/y/oyy////.se ou (['('■pinc 'le
r/u'lir.
Au-dessous de celle ('-pinc se Iroinc un aii;^le rculraul dans leipiel \ieul se
lo^-er I cxlréniilé supérieure du earlila^;»' du trugus.
2" Le lioi-il lihrc de l'hélix se nionlre inégal el eréiielé (jiuuid il est d('poiir\ u
de peau. D'après Sappey, le relief qu'il lornie se termine le plus souxen! au
niveau d'une ligne horizontale jiassanl par le centre de la eoiiqiie.
.'{' \']\\ Itas, le cartilage de l'anthélix se confond avec celui de l'anlitragus :
i-elui de lliélix au contraire continue à descendre et forme une langnelte à
souniiel lihre |)lus ou moins longue, parallèle à peu près au bord supérieur de
l'antitragus. dette languette, inn)roj)renieiil iioniniée par Santorini l/tnr//fclli'
C<ni(l(ili' (!<■ l'hélix et de ranlliélLi: et i|iii doit porter le nom de (juc/fr de
l'/u'li.r (ou f.in;i)(h', llis), est séparée du cartilage de l'anthélix ])ar une
profonde incistire généralement assez large et à sommet supérieur el postérieur
(F/.ss?//7/ anlitrago-helicina., Schualhe), comltlée à l'état frais jiar des muscles
el des ligaments.
4" Le cartilage de ranlliélix. lisse dans le jeune âge. rugueux chez l'adulle
et le vieillard, présente une face interne plus ou moins concave et une face
externe faisant un relief dans l'intérieur de la con([ue (P/ira nntitrof/iro. llis).
T)" La face interne du cartilage se fait remarquer par le renforcement des
reliefs et des dépressions qu'on y remarque lorsqu'elle est recouverh' de tégu-
ments et particulièrement des reliefs correspondant à la fossette de l'anthélix
et à la conque. Entre elles deux est un sillon profond formé par le bras infé-
rieur de l'anthélix (Sillon transversal de l'anthélix); en arrière, au point où
les deux bras de l'anthélix se réunissent, il devient plus profond, puis se
recourbe pour venir se jeter dans l'incisure antitrago-hélicine. Sur tout le
pourtour du ])avillon se trouve un renflement correspondant à la gouttière de
l'hélix, qui se termine en bas par la queue de l'hélix. Sur la saillie de la
( onque se voit un sillon dû à la racine de l'hélix, et de plus une saillie linéaire
plus ou moins marquée naissant un peu au-dessus de l'extrémité j)ostérieure
de ce sillon et se portant en bas et un peu en avant pour se terminer au voisi-
nage de l'isthme : c'est le ponlicule, formé par l'insertion du muscle auricu-
laire jîostérieur ; sa partie supérieure, plus saillante, simule parfois une véri-
table apophvse. Vapopliy^e de la conque.
6° Le squelette du tragus est formé par une lame fibro-cartilagineuse
{Laiii'nvi tragi). de même forme que lui, dont la base se continue avec le car-
tilage du conduit auditif; son sommet présente toujours deux éminences sépa-
rées par une faible dépression : l'inférieure, plus volumineuse, est Véminence
traf/ieuue: la supérieure, plus petite, ou éminence sns-tragienne, forme le
tubercule, sus-tragien de llis. En haut, le cartilage du tragus est réuni au
cartilage de la conque par des ligaments. En bas, il se continue avec le car-
tilage de l'anthélix par un pont d'union, large de 8 à 9 millimètres, ïisth/ne
Oi'nÉ:,
12ii8 AI'PAIiEIL AUDITIF.
<lu rarlilayc de roroille. (>et i-stlime, à peu près horizontal, à faco supérieure
l'aiblonient concave, présente un bord externe et un bord interne libres : le
bord externe l'orme le fond de l'incisure intertragienne; le bord interne forme
aussi le fond d'uni; profonde échancrure qui sépare le cartilage de la conque
du cartilage du coiuluit auditif, la grande inclsure de Sanlorini ou inrisiira
lerminalU (Scbwalbe). Cet isthme réunit le cartilage du conduit, qui est vu
avant, au cartilage du pavillon, qui est en arrière.
Le fibro-cartilage du pavillon ne présente pas pailoiit la même épaisseur;
mince au niveau de Khélix, ])lus épais à Tanthélix. il atteint son épaisseur
maxima (2 à 2 mm. 5) au niveau de la conque.
C'est un cartilage jaune ou réticulé, dont la substance fondamentale contient
beaucoup de tissu élastique sous la forme de fibrilles assez minces (Covne) et
des cellules cartilagineuses grandes de 22 a. (Je cartilage est revêtu d'un péri-
chondre épais, très riche en libres élastiques, ipii l'ait corps avec lui et lui
donne un aspect nacré. Parfois de petits nodules cartilagineux isolés se ren-
contrent, surtout vers le bord libre de l'hélix, au niveau du tubercule de Darwin
(Tataroiï).
La structure de ce cartilage est j)eu homogène; .Mever, Tataroiï et Pilliet ont
signalé dans son épaisseur, surtout au niveau de l'hélix et de l'anthélix, des
nodules étendus qui ne contiennent pas de fibres élastiques, et où la substance
fondamentale se présente sous l'aspect d'une large tache claire; dans ces
|>oints, il v a pénétration du cartilage par des vaisseaux émanés du péri-
chondre. C'est là que l'on voit apparaître le plus souvent les modifications
pathologiques du cartilage, le ramollissement et la calcification.
Ligaments du pavillon de ïoreille. — On désigne ainsi des faisceaux
de tissu coujunctif qui, nés du périchoudre, se portent, soit à un autre point
du pavillon, soit aux os voisins; d'où deux groupes de ligaments : intrinsèques
et extrinsèques. .
Ligaments intrinsèques. — Ces ligaments, insérés par leurs deux extrémités
sur le pavillon lui-même, relient entre elles les dillerentes jiarties du cartilage,
comblent les incisures qui existent entre les languettes cartilagineuses et main-
tiennent la forme du pavillon,'
Lu premier s'étend de l'antitragus à la queue ile l'hélix, coiiililaul ainsi
l'incisure aiilitrago-liélicine.
Un deuxième, plus ou moins confondu avec le ligament extriiisè(]ue anté-
rieur, relie le bord supérieur de la lanu^ du tragus à la petite incisure de la
C(»n([ue située au-dessous de l'origine de lluTix. servant ainsi à iumbler le
sillon anlérieui- de l'on'ille.
lu troisième va de la conxt'xité de riieiix ;i la convexilé de la fossette de
ranlliélix et de la conque, recouvrant ainsi surfout le sillon transversal de
raiilhélix. Ce liganienl, aiii<i que le snivauL e<l situi- à la l'ace interne
de l'oreille.
Un quatrième, plus fort, bien distinct, à libn's courtes et nef les, unit la
convexité delà fossette de l'anthélix à la convexité de la coii(|ue.
Ligaments extrinsèques. — ■ (.oiistilués sim|)leiiieiit par ilii tis<u conjonclif
i'.\\ii.i.(t.\ UK i;(ii;i;iLLi;. uk^
(Ifiisc, ([lie, ir,i|iii''s Mcrkrl, on ne peut diviser ni li^aiiicnls, ils miisscuL le
jmvilloii an l(iii|i(»i al. <>ii rn distingue gcMirralrinriil deux.
lAi/amcnl (iulrriciif un '/'• \' aUnl m . — Il se cotiipose dr deux l'aiscoaux
iriTguliors sduvrui conloiidus eu un seul. I.r plus v\v\v iialt de l'aponévrose
Icuiporalc, iuiuiédialenient au-dessus de l'ajKjplivse /,vgoinati(|ue, se poile
liori/.ontaleuieni en arrière et vient saltacher à la partie antérieure de la
(•on<|ue, très prés de Tapoplivse de l'hélix, et même, pour fpiehpies anieurs, ii
l'iipophvse de l'Iiélix et à la partie voisine de l'hélix.
Le l'aisecaii inférieur s'insère sur le tubercule /ygouiatique et de là \ ient se
terminera l'hélix, au bord antérieurde la conqueet au bord supérieur du trafrus.
Entre ces deux ligaments passe quelquefois l'artère temporale superficielle.
lJl/(iinent po.^té rieur. — Plus large, plus épais et [dus iirégiilier, il est
silué en arrière du précédent, en arrière et en haut du conduit auditif externe
et en dedans du pavillon. Par une extrémité, il s'insère à la base de l'apophyse-
mastoïde, par l'autre à la convexité de la conque et au ponticule. Il est sous-
jacent aux muscles auriculaires.
Muscles du pavillon de l'oreille. — Les muscles du pavillon de lOreille
soiil, coinnie les ligaments, de deux sortes :
Les uns. muscles extrinsèques, s'étendent du pavillon de l'oreille aux parties
voisines.
Les autres, muscles intrinsèques, vont d'un point à nii autre jxiint du fibro-
cartilage du ])avillo]i.
(lomiiH» l'ont monli('' vn j)artiçulier les travaux de Uuge, tous ces nuiscles-
dérivent du muscle |)eau(ier du cou. profondément dillérencié au niveau de la
tète. Là, en elTet, il se décompose en trois groupes : le muscle auriculo-labial.
inférieur, dépendant du bourgeon maxillaire inférieur; le nuiscle auriculo-
occipital, situé en arrière de l'oreille; et le muscle sous-cutané de la face, divisé
lui-même en muscle auriculo-labial supérieur pour le bourgeon maxillaire
supérieur et en muscle fronlo-temporo-auriculaire. Le muscle auriculo-occipital-
donne naissance au muscle auriculaire postérieur et à deux petits muscles
dérivés de celui-ci, les muscles oblique et transverse du pavillon.
Le muscle auriculo-labial inférieur fournit les muscles du tragus et de
l'antitragus.
Le muscle auriculo-labial supérieur fournit les muscles de l'hélix (grand et
petit) et le muscle pyramidal.
Le muscle fronto-lemporo-auriculaire fournit les muscles auriculaires supé-
rieur et antérieur.
Tous ces muscles sont atrophiés chez l'homme par rapport aux autres-
mammifères. Cependant, pour ce qui est des muscles intrinsèques, ils sont
plus développés chez lui que chez les anthropoïdes, comme le prouvent les
recherches sur l'orang (Schwalbe). sur le gorille (Ehlers) et sur le chimpanzé
(Schwalbe. Ruge).
Muscles extrinsèques, — Les muscles extrinsèques sont au nombre de trois :
IU1 antérieur (muscle auriculaire antérieur ou attrahens auriculsé), un supé-
rieur (muscle auriculaire supérieur ou attollens auriculœ) et un postérieur
(nuiscle auriculaire poslérieiu" ou retrahens auriculœ).
rOlRlER ET (.IIAIU'V. — \'. "'^
[GUIDÉ.]
1250 APPAREH. AUDITIF.
Ces muscles ont déjà été éludiés à la iiiviilogic; nous ne nous on orciiperons
donc pas ici (Voir Mvologie, p. .312). Rappelons simplement (|uc rauriculairi'
antcrieur s'insère sur la face postérieure de l'apophyse de lliélix cl au bord
antérieur de la con(|ue. fjuc l'auriculaire su|)érieur s'insère à la «(invexité de
la fossette de rantln'lix cl an hnrd ;iuléi-iciir de riiéli.x. (juc r.uirirnlaire j)osté-
rieur enlin s'insère sur le |)onlieule.
Muscles intrinsèques. — Conformément ;i leur orii.Mne, nous les diviserons
en trois groupes.
Groupe du muscle auriculo-labial supérieur. — Grand iiiit-<cle de r/ié/ix
(Sanlorini). — C'est le plus «irand des muscles du pavillon, mais il n'est pas
constant. Il est allongé, long de 10 à 20 millimètres et toujours très pâle.
11 naît en bas de l'apopbvse de l'hélix, monte au devant de la partie ascen-
dante de riu'lix, dont le séparent souvent (juclques vaisseaux, de la graisse et
<iuel([ues libres du muscle auriculaire supérieur avec lesquelles d'ailleurs
quelques-unes de ses libres se continuent; puis il se recourbe en arrière et
s'insère à la partie supérieure du relief de la fossette de l'anthélix sur la face
interne (Schwalbe), non au cartilage, nuiis à la peau qui le recouvre (Sappey).
à la fois à la peau et au cartilage pour d'autres auteurs.
Petit muscle de l'hélix (Santorini). — Ce petit nuiscle rose pâle, long à
peine comme la moitié du grand, est situé h runimi de la |i(ii'tiiiii ascendante
et de la racine de l'hélix.
Pour llenle, ïheile et Gegenbaur, ce muscle nail en arrière de rapoi)liyse
de l'hélix, longe la face externe de la racine de l'hélix et, descendant (djlique-
ment en bas et en arrière, il vient se terminer tendineux dans la peau de la
racine de l'hélix. i*our Sappey, ses deux insertions sont cutanées. Pour
Talaroff, son insertion antérieure est mixte, se faisant ;i la fois à la face j)ro-
l'onde de la peau et sur le bord libre du caitilage.
Musrh- pyramidal du pavillon (.lung) ou faisceau accessoire ou sitper/lrirl
du uiusrlc du lra(jus (Sappey), musculus trago-helicinus(Sc\\\yd\he). — C'est
un faisceau inconstant, long, grêle et arrondi, plus superficiel que les libres
verticales du muscle du tragus. Pour Sappey. ce faisceau nait du sonnnel du
tragus; pour Schwalbe, partie de l'extrémité inférieure de ce cartilage, partie
de la ])eau au voisinage de l'incisure intertragienne. De là. il se porte verfiea-
lemenl en haut pour se terminer sur ra|)ophyse de l'hélix.
Groupe du muscle auriculo-labial inférieur. — Mu^^rh' du trui/us (Valsalva).
— Le système des libres nuiscnlaires ([ul coui|ioseiit le uuiscle du tragus peut
ètn; divisé en muscle du tragus [)roprement dit et nuisde de la grande inci-
sure de Santmini.
Le uuiscle du Iragus |)ro[)remeul dit est une lame nuisculaire aplatie, géné-
ralement bien dével(»ppée. jtlus on moins rectangulaire, recouvrant la face
antéro-exierne convexe du tragus, recouverte par les lobules supérieurs de la
pai'otide et le ganglion lyuipbati(|ne j)rélragien. 11 >e compose de libres de
trois directions.
Les plus nombreuses et les mieux connues sont les fibn^s verticales. »]ui lon-
gent pour la plupart le btu-d libre du Iragus. s'insérant eu bas sur la face
convexe du cartilage du tragus; en liant, partie sur le liord du cartilage.
l'WiLLox Di: i;()i;i:ii.M'.
1251
M. de l'anlil.
Fifi. 780.
partie sur le tissu lil)reux (jui l'unit à l;i conque et à l'ori<^ine de l'hélix.
Les deux autres ordres de (ll)res ont été étudiés surtout par Tataroll' sur des-
coupes sériées: les unes, sagittales
et horizontales, longeant le hord
supérieur de la lame du tragus, ne
se renconirent (pie dans le tiers
supérieur du tragus; en arrière,
elles sont recouvertes par les fibres
verticales, parfois cependant elles •'^- ''"''• ^"/'
passent au milieu de celles-ci ; en
avant, au contraire, elles sont
i-, Gi\ M. de l'Ii
libres.
Les autres (fibres frontales ou M.aur.ant.
,. , .^ . . . l'.M.de LU.
perpendiculaires) se portent per-
pendiculairement de la face pro- ,, , , ,
fonde de la peau vers le cartilage
et se perdent au milieu des autres -^f-duimoun
fibres.
Le muscle de la grande incl-
sure de Santorini (Arnold), mit^-
ciilus dilatator concA.7' (Theile),
constant pour TatarofT, très fré-
quent seulement (Schwalbe), « re-
couvre seulement la partie infé-
rieure basale delà grande échan-
crure avec ses fibres obliquement ascendantes. Tantôt, c'est un muscle com-
plètement indépendant; tantôt, ses fibres postérieures se continuent avec les
fibres verticales du muscle du tragus » (Schwalbe).
TatarofT lui décrit en outre une deuxième couche,
composée de fibres perpendiculaires aux premières.
Muscle de Vantitragus (Valsalva). — Ce muscle
un peu allongé s'attache en arrière à la base de la
queue de l'hélix et au bord postérieur du cartilage
de l'antitragus; puis, se portant presque horizonta-
lement en bas et en avant sur la face externe de l'an-
titragus, il vient se terminer sur cette face le long du
bord qui limite en arrière l'incisure intertragienne.
Un groupe de fibres aberrantes, formé par les fibres postérieures, a été décrit
par Tlieile et TatarofT sous le nom de deuxième muscle de l'antitragus. Ces
fibres, qui comblent en grande partie l'incisure antitrago-hélicine, descendent
presque verticalement, parallèles à la queue de l'hélix et s'insèrent en bas, en
partie au bord postérieur de l'antitragus, en partie au sommet de la queue de
l'hélix.
Groupe du muscle temporo-auriculaire. — Muscle transverse du pavillon {\a.l-
salva). — Situé ainsi que le suivant à la face interne du pavillon, ce muscle se
compose de fibres courtes et nombreuses, richement entremêlées de fibres ten-
79.
— Muscles du pavillon de l'oreille.
Face externe (Tataroll).
F. Iiori:.
F. vert.
FiG. 787. — .Musclo du tragus
Détail (Tataroff).
[GVIBÉ
1252
.\l'J'Al'.i:iL AUDITIF
.1/. inn\ su/j
Sail. trtnnri .
r.r.M.de ih.
Epine hélix
<lin('iisf's; d'ailleurs, il est très variable de structure. Il recouvre à la manière
■(l'un pont le prolongement vertical du sillon transverse de l'anthélix, passant
ol)li(juoni('nt on bas et en avant de la convexité de l'iiélix à la convexité de la
conque. Ses fibres
supérieures re-
montent jusqu'à
l'apopbyse de la
conque (extré-
mité supérieure
du ponticule ) ,
rarement plus
liant ; en bas, il
. M.nur.nnt. se termine à la
Em. concli. , , ,
base de la queue
del'liélix, se pro-
longeant parfois
sur la fente anti-
trago-hélicine.
Qneue hélix- ^.-''^ ^ S^
Muscle oblique
(lu pavillon (Ar-
nold). — Ce mus-
cle se compose
d'un ou plusieurs
petits faisceaux musculaires, obliquement étendus de la convexité de la fossette
de l'antbélix à la partie; supérieure de la convexité de la conque, recouvrant
comme d'un ])ont le sillon transverse de l'antbélix. Ce muscle dépend du
muscle précédent, dont Sappey ne le distinguait pas. Gegenbaur en fait sim[)le-
ment un faisceau détacbé.
Parmi les faisceaux laiiseiilaires accessoires api>arleiiaiil aux muscles exlrinsé<[ues,
citons :
1° Le muscle slylo-auriculaire(Ilyrtl), inséré sur Paiiophyse styloïde au-dessus ilu muscle
stylo-glosse; ce muscle, assez rare d'ailleurs (1,0 (iruher), moule sur la face externe de
l'apophyse styloïde et s'insère au-dessous du ponticule, au bord postérieur de Tincisure
terminale.
2' Quelques faisceaux aberrants du sterno-cléido-mastoïdien allant s'insérer à la face
j)ostérieure du pavillon, signalés par Luschka, .Macalister, J. (!ruber.
Voir au sujet de ces muscles. Tatarofk. Avrh. fiir Anal., 1887. — I.edoiiii.k. Truite des
variations ))iusci(laire!i chez l'homme, t. I. p. ti:5-T7. — Hiue. Morphulor/isclies Jahrlmrh,
M il et 12.
Fis. ant. hél
Fio. 788.
Muscles du ]tavill(in de roicille. Face postérieure
(TatarolT).
Physiologie. — C'est surtout l)u<lienne (de Houlogne) (/>'• l'élcrlri.<ation
localiser, l<Sr)v), p. 38(S, et J^hysiologie îles mouvements, 1807, p. 8.'U)). qui.
grâce à la faradisation localisée, a étudié avec soin l'action de cbacun de ces
muscles. Les résultats ont été depuis confirmés par Ziemssen (18^)7).
l.e muscle du trnr/us par sa contraction soulève la peau de la face
interne du tragus, diminuant de 0 mm. ") à 1 millimèlre le diamètre trans-
versal du fond de la conque; quelquefois même, on obtient une dépression
<lu Iragus. Pour Sai)pev, au contraire, il dilalerait un \n'U l'tMitri'e du conduit
auditif.
l'A\II.I.n\ hl-: I.n|;i:il.|.K. 1253
Le iini-^rli' ilf l'inilili-afius. in'odiiil I'i'Ii'N allnn de r,iiili(r;i;iiis cl le soulrxc-
mciit tli' 1.1 |)('.iii (le sa faci» iiilcriic; j)iiis il aUaisx- cl |)()rlc en avaiil la parlic
postcriciii'c (le laiillicllx. aiiyinciitanl sa (-(Mirhiirc cl aliaissaiit en masse la
ninitic sii|tcri(Miic du |ia\illnii de rorcilic, d'oi'i ii'irécisscinejil di' la circonlé-
rcnce de la con(|nc.
Tous deux soni donc ronslriclcnrs de la cnuiiiic, le nnixli- du (ra^iis ('danl
le eonslriclcur sii|»cri(Mii- ( Dnclicnnc), celui de lanliti-a^us le conslriclcur
inférieur.
Le fjrand mufirle de riirllr amène ren'acemcul d(; la jxtrlion asccndanle d<'
riiclix ([u'il applique contre la hranche inférieure de bifurcation de l'anlliélix,
si l)icn (pie la moitié supérieure du pavillon se porte un peu en haut et en
a\aiil. l'iiur Sappey, au contraire, il attire en bas les téguments qui bordent
l'hélix cl tend ainsi à donner j)lus de profondeur à la gouttière qu'il cir-
conscrit.
Le iielit muscle <lr l'/ti'lix concourt à ce petit mouvement d'élévation el
déprime la partie de l'hélix située en arrière et au-dessus du tragus.
l*endant l'élévation de la moitié supérieure du pavillon, la crête du cartilage
semi-lunaire de l'orifice externe du conduit auditif s'efface légèrement.
Quant au muscle pyramidal, Sappe\' lui attribue comme fonction, de rap-
procher le tragus de l'hélix et d'iucliner au dehors l'opercule du conduit
auditif.
Les muscles oblique et transver^ie, rapprochant l'hélix de la conque,
modifient la courbure des saillies du pavillon, en même temps qu'ils concourent
à maintenir le repli qui constitue l'anthélix.
En somme, les muscles du tragus et de l'autitragus protègent l'organe
auditif contre les impressions trop vives produites par les sons intenses :
1" En rapprochant la paroi interne du tragus contre la crête semi-lunaire
de l'orifice externe du conduit auditif, d'où obstruction partielle du conduit et
diminution du nombre des ondes sonores qui peuvent y pénétrer;
2" En rétrécissant la circonférence de la conque et diminuant la surface de
réllexion des ondes.
Les muscles de l'hélix sont leurs antagonistes, l^ar l'effacement du bord
antérieur de l'hélix, ils favorisent l'arrivée des ondes sonores; par le soulève-
ment de la moitié supérieure du pavillon, ils agrandissent l'orifice du conduit
auditif externe. Ces nuisdes n'obéissent pas à la volonté et se contractent sans
doute sous l'influence d'une action réflexe. Jung admet même que ces muscles
ne peuvent se contracter isolément, mais seulement en même temps que les
muscles épicrâniens. Quelques auteurs, sous prétexte que ces muscles sont
atrophiés chez l'homme, leur refusent toute action chez lui. Sans doute, ces
nuiscles sont dégradés chez l'homme et leur action ne peut être bien considé-
rable; d'ailleurs, certains d'entre eux manquent souvent. Néanmoins, il
semble exagéré de refuser toute action à un muscle, si dégénéré qu'il soit, du
moment qu'il existe.
Peau du pavillon de l'oreille. — La peau du pavillon de l'oreille fait suite
sans limites distinctes à celle des parties voisines à laquelle elle ressemble,
tout en étant plus rose, plus unie et plus douce au toucher; elle est habituel-
1254 APPAREIL AUDITIF.
lement d'une grande minceur, si bien qu'on aperçoit souvent ses vaisseaux
par transparence. Elle revêt le cartilage du pavillon dont elle reproduit fidèle-
ment, quoiqu'en les diminuant, les saillies et les dépressions. Le long du bord
de l'hélix, elle déhorde un peu le cartilage pour former en j)arlie le bourrelet
de l'hélix; en bas, elle déborde largement, comblant l'incisure antitrago-héli-
cine et venant plus bas former le lobule de l'oreille.
Tissu cellulaire sous-cutané. — Sur la face interne, il est riche en fibres
élastiques, en lobules graisseux, si bien que la peau est peu adhérente au car-
tilage et jouit d'une certaine mobilité sur lui. Sur la face externe au contraire,
la peau est très adhérente et absolument immobile sur le périchondre. La
graisse est très variablement répandue sur la face externe; tandis qu'elle
manque complètement dans une partie de la conque sur la branche inférieure
de l'anthélix, elle est, au contraire, très abondante dans la partie ascendante
de l'hélix, à l'antitragus et au tragus, et surtout au niveau du lobule, où
elle est à son maximum. Avec l'Age, la couche cellulaire graisseuse sous-
cutanée s'épaissit souvent au niveau du tragus du lobule et de l'hélix dont les
contours s'arrondissent; l'anthélix et la conque conservent en général leur
configuration première.
Les fibres élastiques du tissu sont en continuité avec celles du périchondre
et du cartilage.
Epiderme et derme. — A peu près normaux du côté interne, on les trouve
sur la face externe avec un epiderme mince quoique pourvu d'un stratum
corneum s'exfoliant facilement et avec des papilles rares et parfois à peine
indiquées par places.
Poils. — Les poils du pavillon de l'oreille sont très nombreux; on en trouve,
dit Tataroff, partout où il y a de la graisse, ils ne manquent que sur la
branche inférieure de l'anthélix, dans la partie supérieure de la conque et la
fossette de l'anthélix. Ils sont très développés particulièrement au niveau du
tragus, et aussi de l'antitragus et de l'échancrure qui les sépare; ces poils gros
•'t raides sont surtout développés chez les hommes et dans la vieillesse et
forment une véritable houppe rappelant les vibrisses des fosses nasales.
Partout ailleurs les poils très nombreux sont très rudimentaires, et pour les
bien voir il faut, comme l'a conseillé Sappey, regarder l'oreille à jour
frisant.
Ils forment ainsi un léger duvet, analogue à celui des paupières, extrême-
ment touiïu au niveau du lobule. Les follicules pileux, nombreux, très petits,
s'implantent obliquement, si bien que le sommet du poil est tourné en haut et
en arrière. Les poils de la face convexe appartiennent au tourbillon du vertex;
ceux de la face concave au tourbillon de l'oreille, divergeant régulièrement à
partir de l'orifice du conduit auditif externe (Von Rrunn); mais dans le tiei-s
antérieur du pavillon, la pointe se tourne en arrière, dans ses deux tiers pos-
térieurs, elle se tourne en avant, si bien qu'au point oii ces courants se ren-
contrent entre eux et avec celui de la face inl(>rne. il existe une sorte de touffe
qui correspond au tubercule de Darwin (('hiarugi).
Glandes sébacées. — Situées dans l'éjiaisseur du derme, ces glandes sont
très développées, comme celles du lobule du nez; elles le siuit surtout dans la
l'wii.i.oN KK i;(ii;i-:iLi.i'.
1255
civil/' (le la coiuiiic et dans hi (osscllc Ar r.inl ln'lix où elles forment parfois do
])(>lils kvsles séhai-és. |,enr enilioiicliiin' esL sunvcnl iii(li(|iié(! par une p(!lilo
^dulleiellc liiiileiise on nn |>oint noir. D'après Sa[>pe\'. les nnes s'ouvriraient
dans les l'ollicnles pilen\, les ;iiilres ilireclenieiil à la peau.
liliin'lc^ sinl<iripu)-cs. — IMaet'Cs dans la eonelie profonde; du derme, ces
tilandes sont petites et peu nombreuses. TatarofT a montré que certains points
(In |>a\illon en élaienl totalement dépourvus, tandis qu'elles étaient assez
aljondanlcs en d'autres, sur la convexité de l'anthélix, le lobule et la face
externe de l'an titra irns. Au niveau de l'entrée du conduit auditif externe, elles
se modili(>nl peu à peu pour se transformer en glandes cérumineuses.
VARIÉTÉS DU PAVILLON DE L'OREILLE
Variétés de forme. — A. Hélix. — Tubercule de Darwin — Co ltibei(Milo ost un
simple cpaississemont ou une saillie pointue située sur le liord lii)re de l'liéli.\, à la partie
supérieure de son bord i)oslérieur et tout à fuit comparable à la pointe de l'oreille des
animaux. La forme de ce tubercule est assez variable pour que Scbwalbe ait pu distinguer
.") formes : cependant la plupart des auteurs n'admettent que les :] ]Memiéres, les 2 der-
nières n'étant pas à leur avis assez dévelopftées ])our mériter d'être com[)tées.
Dans les 2 ])remiers cas le tubercule de Darwin est suflisamment aigu j)Our mériter le
nom de pointe de Darwin (Ciradeniiio), le terme propre
de tubercule étant réservé à la 3° forme.
1" lijpe ou type du Macaque. — Le tubercule de
Darwin est une saillie aiguë située à la limite du boni
supérieur et du bord postérieur du pavillon. L'bélix est
normalenieut ourlé à sa partie initiale, mais l'ourlet
diminue jumi à peu en se ra|)i)ropliant du tubercule et
dis|)araît complètement uu
peu en avant de lui; il ne
reparaît pas en dessous, si
bien que le tubercule re-
garde directement en ar-
rière.
2'" lii}>e ou li/pe du Ccr-
ropilhèijue. — C'est ici en-
core un épaississemeut an-
guleux du bord de l'bélix,
mais il est situé un peu
plus bas : eu outre, de
même ([ue le segment sous-
jacent du tragus, il regarde
non plus en arrière, mais
en debors.
FiG. "SU. — Pavillon de l'o-
reille de Macacus rbesus
(Scliwalbe).
Fio. 790. — Pavillon de l'oreille
buniain. Type du .Macaque
(Scliwalbe).
lape. — Tout le bord
de l'iielix est ourlé et le
tubercule de Darwin se pré-
sente simplement comme une saillie aigué de ce bord, qui regarde en bas et en avant.
Dans le 4' lijpe le tubercule est semblable, mais arrondi et obtus.
Le 5" ti/pe ne présente qu'un faible épaississement du bourrelat de l'bélix qui n'est guère
appréciable que quand on le regarde d'en arrière.
Enfin (6° type) le tubercule manque complètement.
Darwin, qui l'a le premier imVu[ué (La descendance de l'homme), le comparait à la pointe
de l'oreille de certains singes et le considérait comme une formation d'origine atavique.
L. Meyer et C. Langer n'ont voulu y voir qu'une simple saillie du rebord libre de l'hélix
comme on en rencontre parfois; mais les recherches d'anatomie comparée et d'embryologie
de Schwalbe ne laissent aucun doute sur sa véritable nature. 11 s'agit d'une formation nor-
male chez les singes, normale chez l'embryon, quasi-normale chez l'adulte : on ne peut
vraiment pas dire qu'il s'agisse d'une anomalie. Ce tubercule a la valeur morphologique de
[guibé:
1256
API'Al^KII. AUDITIF.
la pointe do roreille des animaux h loiipuo.s oreilles, pointe i|ui tend de plus en plus a
s'atrophier fiiez rhommeet qui y arrive parfois complètement. Comme l'ont montré Schwalhe
et Chiarugi, les poils des bords supérieur et postérieur du pavillon convergent vers ce tuber-
cule comme le font les poils du pavillon vers la pointe
de l'oreille chez les animaux, ce ([ni serait encore une
preuve, s'il en était besoin.
Sa fréijuence semble très variable: Scliwalbe. en réunis-
sant les .') types, trouve que le tubercule existe dans 7:i,4
pour 10(1 (\c< (■!\< (J-) et dans :}2,8 pour 100 (2); il manque-
rait au contraire dans 20,6 pour
100 des cas (cT) et dans 07,2
pour lOO { î ). si bien que, chez
les .Usaciens du moins, sa pré-
sence est de règle chez Thomme
et son absence chez la femme.
Kn ne réunissant que les 3 pre-
miers types, il trouve le tuber-
cule dans 30,7 pour iOO des
cas (d") et 12,7 pour 100 ( î ).
(iradenigo, en Italie, ne trouve
que 3 à 3,.') pour 100 des cas.
Schœffer, en Weslphalie, trouve
des chilfres variant de lo à
2:; ur.iir IOO.
Fin. 701. — Pavillon de
l'oreille de Cercopithecus
cynosurus (Scliwalbe).
lu;. T'.)2. — Pavillon de l'oreille
humain. Type du cercopi-
thèque (Scliwalbe).
Pointe du sommet ou
pointe de satyre (Schwaliiei.
— (k'tle saillie, (]ui donne à
l'oreille une forme toute particulière (oreille de faune ou de satyre), occupe le point le plus
élevé, le sommet de la courbe de l'iié-lix. Elle existe normalement à une certaine pciiode du
développement, mais dis|>araît dans la suite : elle est d'ailleurs très rare.
Racine de l'hélix. — Elle peut s'unir en arrière avec l'antliélix, divisant ainsi la conque
eu 2 porlions absolument séparées (Féré et Séglas). Dans (luelques cas se détache de son
(■(uitour inférieur une bandelette (jui descend en arrière du bord postérieur du conduit
auditif. Les 2 formations se rencontrent normalement chez l'embryon.
Bord de l'hélix. — Son degré d'enroulement est très variable; largement replié dans
(|iii'i(|ues cas, si bien, que le bord du cartilage se soude à la gouttière de l'hélix, il est
quelipiefois absolument plan et tourné directement en arrière.
B. Anthélix. — Il peut manquer complètement : souvent c'est seulement sa branche de
liifiircation supérieure qui est absente.
I,a saillie de l'anthélix est très variable : elle peut rester en dedans d'un plan mené par
le tragus et l'hélix ou le dépasser en dehors (Bertillon).
On peut observer des anthélix accessoires.
3"= liranche de l'anthélix. — Celte branche, normale chez certains singes, se porte ilu
point de réunion des 2 branches en arrière et un peu en haut vers le tubercule de Darwin.
d'où formation d'une fossette de l'anthélix supplémentaire.
C. Antitragus. — 11 peut être vertical ou incliné en dehors. Son bord peut être hori-
zontal ou oldi(iue en bas et en avant, rectiligne ou angulaire.
D. Lobule. — Les anomalies et variétés du lobule de l'oreille ont été très soigneusement
étudiées dans un mémoire de Mis (.Irc/n'c /"(V;- ,l/(((/., 1880) auquel nous ferons de nombreux
emprunts.
Varlélèii de relief. — l.i' sillon sus-lobulaire peut man(|uer ou èlre 1res devebqqu'. se
continuant avec le sillon de l'hélix: parfois, dans ce sillon, on trouve un petit tubercule
(EmiiieiHid nnonyiHd, Mis).
Parfois entre la queue de l'hélix et le lobule se trouve un tubercule, le tubercule rélro-
lobulaire (Mis), séparé en haut de l'hélix par le sillon oblique ou sillon postérieur do
l'oreille, en bas du lobule par le sillon rélrolobulaire.
(In a vu des cas de division ou de bifurcation du lobule (Fissure ou Coloboma du lidmie).
Cette tissure |>araît due à l'absence de soudure entre l'extrémité inférieure du repli libre de
l'oreille (hélix hyoïdalis) et le tubercule de l'anlitragus; par conséquent elle appartient
entièrement à l'arc hyoïdien (Scliwalbe) et ne passe pas, couinie le veut Israël, entre l'arc
l'W'll.l.iiN lih; l.()lii;il.l K. 1257
m;iii(liliiil;iin' cl l'.irc IimikIm'ii. rdiii Srliinidi cl (Mii>lciii. celle division s'observerait chez
(les siijris iliiiil la iiicie (iinin.nl une -ciiililalili' iJiviMnii (liir aux Imiiclos d'oreillps. Ilis,
il est vriii, prftcml ([iic lo sicfic n'est |ias le même.
Antres xurrirtéft. — On a nol(' l'alisence du hdiule ; i'adliiicnie du lnlaile a la peau de
lajouo; i|ue!i|Ui>rois luèiiM' le hdiulc se pr(donf;o plus ou moins sur la joue.
Tanint il est p.nallèle au |)lan latéral de la tète, tantôt au contraire il est incliné en dehors
ou (Ml dedans.
K.irement les deux oreilles d'un niciiic sujet siuit enliérement synn'lri(|ues, mais le plus
souvent les aniunalies se reni'onlrcul des deux cotés sur le même sujet.
Variations suivant les sexes. — Chez In femme l'oreille est plus linemenl morleléc,
moins éjjaisse (|ue chez l'homme : son hélix est [tins parfaitement enroulé. Klle serait aussi
moins variahle (Langer). Kile s'en dislinf;ue en outre en ce (pie le tiihercule de Darwin est
chez elle moins souvent dev(dop|i(' (pic chez l'homme.
Variations suivant les âges. — Ces variations puileiil surtout sur les dimensions,
l'endant la vie fielale, le pavillon de l'oreille fii'andit en loiifiucur de 4 millimétrés environ
par mois, jus(iu'ii atteindre ItO millimètres au mcunent de la naissance. .Vprès un hruscpie
accroissement aussit(H après la naissance, il arrive à avoir environ ."i(J millimètres à la lin
de la première année : puis il n'auginenlc plus (prinsensihlement pour atteindre sa taille
delinilive à lo ans (Schwalix'j.
Variations suivant les races. — On appcdie indice auriculaire en anthropologie
le rapport d(> la Inugueur à la largeur du pavillon.
, ,. . , . Largeur x HiD
liidic(» auriculaire =z: —
Longueur.
h'ajirès Topinard, l'indice aiirirulaire seiail le suivant :
Européens 4,S,(i (iorille ()'.).!
Hace jaune 49, ;J (Chimpanzé 71,1
Nègres 44,4 Orang 8:5,1
Négresses 47,8 Cebus 81
Mélanésiens .">"), 8 AIaca(pie 88
l'cdynésiens 52 Cercopitliè<iue. 90,5
Alallieureusement ces chilTies sont elablis sur trop peu de cas ])our être considérés
comme délinitifs.
Pour ce ([ui est de la longueur absolue du pavillon, on |)eut avec Schwalbe diviser les
races humaines en 4 classes.
Macrolie (Longueur =; Go mm. el au-dessus). — Patagoniens, Indiens de r.\méri(|ue.
Mcsolie (Longueur ^ GO-Oo mm.). — Européens, Haces jaunes, (Jana(iues, .luil's
Microtie (Longueur = o4-G0 mm.). — Nègres, Cafres, Australiens.
llijpcrniicrolie (Longueur = moins de 54 mm.). — llottentots, Hoschinians, Nubiens.
Quant à ce (jui concerne les rapports des malformations de l'oreille avec les maladies
mentales et la criminalité, nous renvoyons aux ouvrages si)éciaux (Bertillon, Lombroso,
(Iradenigo). Rien n'est encore moins tléinontré à l'heure actuelle que la fréfjuence plus
grande des malformations auriculaires chez les dégénérés, et les recherches de quehiues
auteurs (Lannois, Féré et Séglas, (Jradenigo) conduiraient à admettre (|ue « Its déforma-
tions ne sont pas plus fré(|uentes chez les aliènes et les criminels que chez les gens sains
d'esprit et sans casier judiciaire. «
Vaisseaux et nerfs. — Artères. — Les artères du pavillon de Foreillc
viennent toutes de la carotide externe par l'intermédiaire de l'auriculaire pos-
térieure et de la temporale superficielle. Embryologiquement, le domaine
de l'auriculaire postérieure appartient à ce qui l'orme l'arc hyoïdien, celui de
la temporale superficielle aux trois tubercules antérieurs dépendant du bour-
iieon maxillaire inférieur, si bien que tout le pourtour de la pointe ou tuber-
cule de Darwin appartient à l'auriculaire postérieure et que c'est au niveau
du sommet de l'oreille que les deux territoires se rencontrent.
Branches de V artère temporale superficielle ou artères auriculaires antérieures.
— Ces artères sont généralement au nombre de trois; la supérieure est la
jilus volumineuse, la moyenne la plus petite.
[GUIBÉ:]
1258
APPAREIL AUniTIF.
.1. de i hélix
A. de la rac. de
l'hélix
A. du Iragus
A. uni. du lobule
A.carot. cxl.
Fit;. 71)3.
1. pcrf.sujj
À .pcrf .mou .
ArliTos (iii i)nvillon de l"oreille. Fnrc externe
" (Merkcl).
Artère auriculaire antérieure supérieure ou artère de lliéli.r. — Cette
artère à trajet ascendant chemine le long de l'hélix ascendant, remontant sur
son Ijord antérieur
jusqu'au sommet de
roreille. où elle s'ana-
stomose avec des ra-
meaux de l'artère auri-
culaire postérieure et
supérieure. Elle donne
des rameaux au mus-
cle auriculaire anté-
rieur et au grand mus-
cle de l'hélix et une
hranche pour la fosse de
i. pi-rf. i,if. l'anthélix (.l>'fè/'e cir-
conflexe antérieure).
Artère auriculaire
antérieure moyenne
ou artère de la racine
de r hélix. — Très sou-
vent simple hranche
de la supérieure, elle se porte en arrière le long de la racine de l'hélix et four-
nit au ])etit muscle de l'hélix.
Artère auriculaire antérieure inférieure ou artère du tragus. — Cette
arU'-re se porte en arrière et en l)as vers le tragus et le lohule de l'oreille sur
lequel une hranche plus impor-
tante(.lr/ère antérieure du lobule)
s'anastomose avec Fauriculairo
postérieure. La face interne du
tragus reçoit ses vaisseaux de deux
hranches : une artère perforante
(lu Iragus qui ]iasse à i mm. au-
dessous du hiii'd supérieur cl uiié
artère circonllexe du iragus ipii
fait le tour de, son hord lihre.
Branches de l'artère auriculaire
postérieure. — L'artère auriculaire
postérieure, dans son Irajet rétro-
auriculaire, fournit un certain
nomhre de branches qu'on j)eut
diviser en deux groupes, supé-
rieur ou inférieur, suivant qu'elles
naissent au-dessus ou au-dessous
du muscle auriculaire ])ostérieur.
Le ijroupe supérieur fournit à tout i c qui est au-dessus du tubercule di'
Darwin sur la face interiu-, au somnirl de l'oreille, aux raiines de l'antliélix
[ri. pcrfor.
Fie. T',)i. — Artères du navilloii île roroillo,
F;\oe interne (Merkel).
l'AVII.I.oN I)|' I.dlîKILIJ-:.
1259
et à la fdsscUe de raiillirlix sur la laco cxlt'rne : il se coiiiposc, tantôt do deux
hranclies, taiilùl vl h- plus souvent d'uno seule.
I.e </)'(>)/pi' iiifcrtru)', coniposi' de deux on li'ois hi aiiclics. lonrnil sur la face
ext(>rne et sur la fare interne à loiile la snilace située an-dess(»ns du Inliercnic
de Darwin et en arrière du conduit auditif externe.
(^iCs artères fournissent directement à la face interne Au pavillon : leurs
hranches pour la face externe y arrivent par deux voies.
Les unes [Artères circonflexes postérieures) y arrivent en contournant le
FiG. 795. — Lymphatiques du pavillon de l'ureille (face interne).
a, collecteurs du pavillon de l'oreille. — 6, ganglions mastoïdiens. — c, ganglion sterno-mastoïdien (groupe
externe). — d, ganglion de la chaîne jugulaire externe. — e, ganglion sterno-mastoïdien (groupe interne, chaîne
jugulaire interne). — /, ganglion aberrant sous-hyoïdien, placé sur le trajet des vaisseaux efférenls des gan-
glions sous-mentaux.
bord libre de rbélix, une plus importante est située un peu au-dessous du
tubercule de Darwin.
Les autres (Artères perforantes^) passent directement de la face interne à la
face externe à travers l'épaisseur du pavillon; celles-ci sont assez constantes,
on en distingue généralement quatre : une passant à travers l'incisure anti-
trago-hélicine, deux autres dans la conque et une quatrième dans la fossette
de l'antbélix.
Voir à ce sujet : Schrœder H. Untersuchungen ùber das Blutgefâssystem des ausseren
Ohres. Jnaug. Dissert. léna (1892).
Veines. — Les veines afTectent un trajet assez indépendant de celui des
artères dans le pavillon. Leurs troncs se rapprochent des troncs artériels;
comme les artères on peut les diviser en deux groupes.
Le groupe antérieur va à la veine temporale superficielle; le groupe posté-
rieur, composé de troncs plus nombreux et plus gros, aboutit aux veines auri-
culaires postérieures ou occipitales ■<uperfîcielles. Toutes se terminent en
[GUIBÉ.]
1260 Ar'r.\iu:ir. at-ditif.
(Icriiior lion dans la rrinr jufjidaire externe, ù laquelle les branches ilo la partie
iniï'riciire du pavillon aboutissent directement.
Lymphatiques. — Les lyinpiialifjiics (\u pavillon de rorcille. bien étudiés
par Sappey, forment un réseau extrêmement riche sur toute la surface du
pavillon.
Les troncs qui naissent de ce réseau forment trois groupes.
Les anlérieurs., au nombre de deux, se portent de la conque et de la fossette
de l'anthélix vers le ^/o.s (janglion qu'on observe en avant du trntju^.
Le-i postérieurs, au nombre de six ou huit, partent pour la plupart de la face
interne du pavillon; deux ou trois cependant émanent du pourtour de la face
antérieure et se dirigent aussitôt vers l'hélix qu'ils contournent pour se mêler
aux précédents. Ces troncs postérieurs se rendent dans les fjamjlions mas-
toïdiens.
Les inférieurs, au nombre de quatre à cinq, se portent du lobule de l'oreilli-
dans les ganglions parotidiens.
Enfin, pour IL Stahr (Die Lymph^efiisse und Lymphdrijsen des iiusseren
Ohres. Anat. Anzeiger, Hd. XV, S. 384), quelques lymphatiques de la face
postérieure du pavillon iraient directement aux ganglions cervicaux situés sous
la face profonde du muscle sterno-mastoïdien.
En outre, Stahr a montré que les territoires lymphatiques de l'oreille externe-
étaient peu limités et que d'une même région on pouvait voir partir des troncs
se rendant aux ganglions mastoïdiens, aux cervicaux et même aux parotidiens.
Nerfs. — Les nerfs moteurs pour les muscles du pavillon sont fournis par
]e facial, surtout par ses rameaux temporaux, sauf pour les muscles oblique
et transverse qui les reçoivent de la branche auriculaire postérieure : c'est lui
<[ui innerve aussi les muscles extriiisè(pies du pavillon.
Les nerfs sensjtifs du f)avilIon viennent des rameaux (iu.riculairr.< du nerf
auriculo-temporal, pour le tragus et la partie ascendante de l'hélix; pour le
reste du pavillon, de la branche auriculaire du plexus cervical super f ciel.
Il faut signaler l'abondance des filets du grand sympathique et des nerfs
vasomoteurs; la section du sympathie] ue ou l'arrachement du ganglion cervical
supérieur produisent l'hyperémie du pavillon avec élévation de la température
(Cl. Bernard, SchifT).
coNuriT AihiTii' i:\Tr:nM-: 1261
(■.iiAi'iTiii-: 11
CONDUrr ALDITIF I-XTERM:
Définition. — !.(' conduit auditif extoi'iio est un fanal en partie cartilagi-
neux, en |)arlic osseux qui continue directement lentonnoir formé par le
pavillon, lui fait, jiavillon et conduit forment un seul et même organe, l'oreille
(wlerne, collecteur et cf)nducteur des ondes sonores.
Limites. — Il s'étend du fond de la conque à la membrane du tympan,
([ui le ferme en dedans.
La démarcation enlr(> le pavillon et le conduit auditif externe n'est point
nettement tranchée : cependant l'examen attentif de nmulagesdu pavillon et du
conduit montre qu'à l'évasement de la conque succède un rétrécissement qui
marque le commencement du conduit. Aussi peut-on prendre, sur la face pos-
térieure, comme limite entre eux deux le rebord saillant, semi-lunaire, dû à la
saillie du bord antérieur libre de la concavité de la conque.
Sur la face antérieure, la limite est moins nette : le tragus forme par sa
face j)ostérieure une excavation connue sous le nom de fosse du conduil
(ludilif (Huchanan), recouverte de poils analogues à ceux du tragus.
Quelques auteurs mettent la limite externe du conduit au milieu de cette
fosse, une partie seulement du tragus appartient au conduit et son ouverture
est dans un plan oblique en arrière et en dedans.
La plupart au contraire (Jarjavay, Tillaux, Sappey, Bezold, Schwalbe, etc.)
rapportent la limite du conduit auditif externe au bord libre du tragus; alors
le plan de cet orifice est non plus sagittal, mais presque frontal, dautant
plus exactement que le tragus se porte davantage en arrière par son liord
libre.
En haut la limite est faite par la saillie du ligament qui unit le tragus à la
conque.
En bas elle correspond à l'isthme du cartilage de l'oreille externe.
Pour Merkel {Anat. Topofjr.), la limite externe du conduit ne saurait être
rapportée en arrière au bord antérieur de la conque, mais plus en dehors; les
coupes horizontales montrant, d'après lui, que la cavité de la conque appar-
tient déjà au conduit. Mais cette opinion est évidemment exagérée.
La limite interne ou profonde du conduit est beaucoup mieux marquée : là
eu effet le conduit est entièrement fermé par une membrane (Membrane du
tympan) et sa limite est formée par le cadre osseux sur lequel la membrane est
tendue. Cette membrane n'est pas verticale, mais fortement inclinée, si bien que
son axe se dirige obliquement en dehors, en bas et en avant. La membrane
fait avec le plan horizontal un angle de 4o à 53 degrés ouvert en dehors, et
avec un plan sagittal un angle de 30 degrés environ ouvert en arrière.
[GUIBli:.]
1262
APPAREIL AUDITIF.
Trajet. — Pour étudier le trajet du conduit auditif, il faut avoir recours à
trois préparations :
1" une coupe horizontale;
2'' une coupe frontale ;
3' un moulage (au plâtre par exemple).
L'axe du conduit auditif est à peu près transversal, un peu oblique
cependant en avant et en dedans, faisant avec un plan sagittal un angle de
73 à 80 degrés ouvert en arrière. Il est parallèle à l'axe du conduit auditif
interne et non, comme ou le dit trop souvent, à l'axe du rocher. Rien n'est
plus facile -que d'obtenir une coupe rectiligne transversale passant par les
deux conduits : l'externe et l'interne. On constate alors que la ligne de section
fait avec l'axe du rocher un angle de 25 à 30 degrés.
Cet axeestflexueux, et ses inflexions appartiennent à des courbures de grand
rayon : elles varient suivant qu'on les étudie dans les différents plans et sur
les différentes parois.
Courbures dans le plan horizontal. Étude d'une coupe horizon^
Cdui^i. /irc ■ CLUJ-
Art . Ccrn/u.
ffcrfCLLWL,
Tarot p<?sc ..
Art.CLurL.ftosl
Fio. 7'JG. — Coupe liurizoïilale du conduit auditif externe (Gr. nat.).
taie. — Examiné sur une coupe horizontale, le conduit auditif externe pré-
sente un trajet en 8 italique.
Dans une première portion, la plus exttM-ne, le conduit se porte fortement
en avant. Cette première portion répontl en avant à la face postérieure du
tragus; en arrière elle n'existe pas.
A cette première portion fait suite uiu> chnixiènie, (|ui se iiorte transversale-
ment en dedans et s'unit à la précédente en faisant un angle de 10.") degrés.
En arrière, cette deuxième portion absoliinitMit transversale s'étend du carti-
lage delà conque au conduit auditif osseux; elle est uniquement fibreuse : en
avant, elle est encore un peu obruiuc» en a\ ant cl, en dedans et son éltMulue. un
(.(i\hi iT \i hi III' i;.\ti:hm;.
1263
|KMi plus (■(•iisidrr.iMc (iii'cii aiiii'ic. coi-i'csiKuid ;'i loiil rcspacc <niii|)ris ciilrc
lii lame du Iru/^Mis cl le cundiill u-scnx (rarlllaiir du couduilcl scurnriil liJM'OUX
de SapjK'y cl |{c/.<dd. )
Kuliu la Iruisicnic porlimi, (|ui s'iinil a la dcuxirmc cii laisaiil un aii;jlc île
1.").") (Ie<ircs, se purlc de innixcan en a\aiil : clic ((mii prend le ((induil audilil
osseux [U'cscpic cnlicr. l/au^lc t|ui sépare la dcuMcnic |Mii'liiin de la Inii-icinc
ue ('(U'i'cspond liahiluclleinenl j)oiiil exac-
Icuicut à l'uninn de la |)(n'li(in earlMagi-
neuse avec la porliou nsseusi; ; son som-
met est pres([ue (((ujoui-s formé par une
avancée à l'inlérieui' du condiiil de la
paroi osseuse antérieure. C'est cette saillie
osseuse ou bourrelet, à peu près con-
slante, (|ui masque le segment inlViicur
(le la membrane du tympan : lors([n'cllc
est très prononcée, elle constitue un
obstacle à l'examen et rend dillieile la
mamcuvre des instruments.
l'ii;. "1)7. — Munie lin ((111111111 .iiiililir
Courbures dans le plan frontal. exieiae vu .iva ii.mi.
Étude d'une coupe frontale. — Etant
donnée la direction non l'xactement transversale du conduit auditif, cette
coupe ne doit pas être absolument frontale, mais faire avec le plan sagittal
un angle de To à SO degrés ouvert en arrière.
La paroi supérieure est celle (|ui s'éloigne le moins de Ibori/fuitalc. Dabord
Cif/ia aiuL uu-
Fin. 708. — Coupe fnjiiliile t\u LOiuliiit aiidilil' externe ((ir. iiat.).
borizontale, on la voit près de la portion osseuse commencer à déciirc une
courbe à convexité supérieure dont la brancbe descendante se continue presque
sans ligne de démarcation avec la partie supérieure de la membrane du
tympan.
La paroi inférieure est ascendante, convergeant ainsi en dedans avec la
paroi supérieure. D'abord faiblement excavée au niveau de l'isthme, elle décrit
[GUIBI-: ]
1264
AI'r»AIU:iL AIDITIF.
£UUj t Ocui CUC-X.
Fie. T'.l'.l.
Moule du conduit auditif externe
vu d'en .•iiricie.
eii.suHf une Ir^rèrc f'ourl)0 à coiivoxiti'- siipriicurf cjui vient ahoiilir an [xilc
inléricnr du tympan. En s'unissant à la nienil)ran<' du tynij)an. la jtaioi infé-
rieure du conduit tonne
un sinus à an^le ai^uru
(27 degrés environ), ou-
vert en haut et en dehors :
c'est le rccessu^ met < tus.
cmditorii externi (Bezold)
ou le sinnsi mpatus (H.
Mever) où se logent faei-
lenient de petits corps
étranfrers.
De l'étude de ces coupes
nous pouvons tirer plu-
sieurs renseignements.
La paroi antérieure et
la paroi inférieure sont
plus longues que la postérieure et la su])érieure. En outre chez l'adulte
l'orifice externe est un peu inférieur à l'orifice interne ; l'horizontale menée
par le bord supérieur de l'orifice externe rencontre le bord supérieur de la
membrane du tvmpan, mais, menée par son bord inférieur, elle passe bien
au-dessous de cette membrane, le conduit est donc légèrement ascendant.
Chez l'enfant, au contraire, il descend très ol)li(juement vers le tvmpan.
Enlin le tragus éliminé, nous vovons que le conduit auditif externe présente
2 portions à direction diflérente : dans la première, le conduit se dirige un peu
en haut et transversalement; dans la deuxième, il se porte en bas et un peu
en avant; comme ces deux portions répondent à peu près aux portions cartila-
gineuse et osseuse et que celles-ci sont mobiles l'une sur l'autre, il est possible
de redresser partiellenuMit le conduit en portant le pavillon en haut et en
arrière tout en attirant le tragus en avant : le conduit devenu ainsi rectiligne
permet rinlroduclion d'inslruiiienls droits et l'exploralion de la ineuibrane du
tvui[)an dans la |)lus grande partie de sou étendue.
Forme et dimensions. — Forme. — La forme du conduit auditif
externe est variable dans les dilTérents points, comme le montrent des coupes
verticales per|)eudiculaires à l'axe du conduit. Sur toute sa longueur, la coupe
(\u conduit l'esle elli|)li(]iu'. mais il se produit une torsion autour de l'axe du
conduit, si bien (]ueia|)aroi pi-imitivement antérieure (h'vient anti''ro-iiilérieure
(i{ichet, Sap|)ev).
A l'entrée de la portion cartilagin(Mise. la coupe es! oxalalre à grand
diamètre vertical, la face antérieur(> étant moins iiicnrv t-e (]ue la l'ace po-ili'-
l'ieure.
Vers la fin de celte portion se trouve un piciniei' n'-lrécisseineul oii la coupe
est pres([ue régulièrement circulaire.
An commeuceinenl de la portion o^^seuse, le conduit -^e dilate de nouveau et
devient ovalaire à grand axe oblicpie en bas et vn arrière, la pai(u antérieure
est aplatie, la paroi postérieure saillante.
CdNDI IT AI liITll- lv\Ti:i!\K. 1265
Dans l;i j)f)i'li(»ii osseuse, elle est rr.iiicluMiient oviilaire, et rexiréinifé supé-
rieure (le J'oNcile s'iiieliiie fie plus eu [)lus eu avant; près (1(^ la uieuiljranc! du
Ivinpau la liLiure île cnupe (liante el le coudiiit, troiK[u6 très ol)l i([ueuient par
la uieuihiane (In Iviiipan, jtaiail s"(''lar^''ir.
Calibre. - Les diauiètres varient suivant les diir(''rents points. Voici les
(•liilïres ipien a donnés Bczold :
Di.init'lrc vcriii'.il. hi.Kiiolii' lioiizoïital.
on itiaxididiii un iiiiiiiiiiKni Calibre moypn.
I " Orillcecxlcriio. ... i) mm. 08 fi mm. 5i 7 mm. 8
2" .Milieu (le ])(irli(iii cai-
tilii^incuse 7 iikk. 7'.I "i mm. '.)'.) 0 mm. 9
■\° (^(imiiipticomeiit de la
portion osscuso. . . S mm. (17 Ci iiiiii. 07 7 mm. 4
4° Fia (le la |Hntion
osscusp S MMii. i:i 4 mm. OU 0 mm. 4
Poirier les a uiesur«''s sur 20 tètes à ramphithéâtre, ses chiffres sont uu [kui
(lifTéreuls t\{'<' précédents :
lii^iMii'li'i> vritical. Diam. aiUr'Cu-iiosii'ricMr.
Kiilroc (le l;i |>mtinn carlilagineuse. . lu imii. 9 mm.
.\liliou (le la poiliua cartilagineuse. . S min. 8 mm.
l'ortidii osseuse S mm. 4-.") mm.
II faut dire que ces dimensions varient beaucoup suivant l'àfre et les indi-
\ idus et parfois même entre les deux cou-
(luils sur le même individu, quoi qu'en ait ■' 2 3 4
dit Bezold. ^^
Comme on le voit, il existe dans le con- ^w
duit auditif une portion plus étroite ou ^^
détroit du conduit située, non pas à la Fio. 800. — Coupes du conduit auditif
jonction des portions cartilagineuse et os- externe perpendiculaire à son axe
"' 1 ju + • ■ (Bezold).
seuse, comme on le dit souvent, mais a
, . . 1 i> 1 1 1. Cummcucoment (le la portion cartilan:inei!S(>.
(juelques millimètres au delà dans la por- _ •.. rm de cette portion. — .. Commence-
tion osseuse, à 111 millimètres environ du ment de portion ossense. - 4. Fin de portion
osseuse. (La face antenenre est a droite et la face
fond de la contjue et à une distance de postérieure est à gauche.)
la meinlirane du tympan qui varie de 2 ou
.î millimètres sur la paroi postérieure à 7 à 8 millimètres sur la paroi antérieure.
Longueur. — La longueur du conduit, mesurée du rebord saillant de la
conque au centre de la membrane tympanlque, est en moyenne de 24 milli-
mètres chez l'adulte (Trôltsch, lîezold) ; Poirier l'a mesurée sur 23 sujets adultes :
l(>s chiffres extrêmes furent 22 et 27 millimètres. Sur ces 24 millimètres, 8 en
moyenne appartiennent à la portion cartilagineuse et 16 à la portion osseuse.
Vu l'obliquité de la membrane du tympan, la paroi antérieure est plus
longue que la paroi postérieure, et la paroi inférieure que la paroi supérieure.
Voici d'ailleurs les mensurations de Trôltsch pour les quatre parois.
p. cartilagineuse. F. osseuse. Conduit entier.
Paroi inférieure 9 +18 =21
Paroi antérieure. . . . 10 -p 10 = 20
Paroi supérieure. ... 7 +1.") =22
Paroi postérieure ... 7. -p 14 = 21
POIRIER ET CII.\RrY. — V. 80
[GUIDÉ.]
1266
APPAREIL AUDITIF.
Rapports. — Le conduit auditif reprùsonte donc un cylindre aplati
davaiit en arrière, si bien qu'on peut en somme lui distinguer 4 parois,
Paroi supérieure ou crânienne. — Cette paroi, conslitu<!-e par le tenj-
poral, est épaisse dans ses deux tiers externes; mais dans son tiers interne,
près de la membrane, elle devient plus mince et est creusée par de nom-
breuses cellules qui communiquent avec la partie supérieure de la cavité tym-
Arcade zygi^m.
Ccnd. otMiixL
Tanfioral —
Mcnisque
Cond.
Yaii.iunp.SU/i.
Facial '■■
raroL
..l^ph. masi^i^
SiiUnUU
FiG. 801. — Coupe sagittale du comluil auditif externe (portion cartilagineuse).
panique, ce qtii explique que des collections purulentes de la caisse puissent
se vider dans le conduit auditif sans perforation de la membrane du tympan.
La paroi osseuse, qui peut atteindre 7 à 8 millimètres, mais est très sou-
vent beaucoup moins épaisse, sépare le conduit auditif de la fosse temf>oro-
spbénoïdale du crâne et de la base du lobe temporal. Dans la partie externe
de cette lame se trouve quelquefois, d'après Kircbner, des cellules aériennes
communiquant avec les cellules mastoïdiennes et pouvant même s'étendre
jusque dans l'apophyse zygomatique.
Paroi postérieure ou mastoïdienne. — Dans sa portion osseuse, elle
est constituée par los lynipanique et l'apophyse mastoïde, dont la ligne d'union
se présente sous la forme d'une fissure qui donne passage au rameau auricu-
laire du pneumogastrique, la tissure tviupano-squaineuse postérieure, impro-
prement appelée tympano-mastoïdienne : de. fins vaisseaux passant par cette
fissure établissent d'étroites connexions entre les cellules mastoïdiennes et le
conduit. Cette paroi n'est souvent séparée de ces cellules que par une lamelle
osseuse mince, de 1 à 2 millimètres d'épaisseur, siu'lout ilans sa partie interne.
Plus loin, elle répond à l'étage inférieur du crâne et au sinus latéral. d()nl la
sépare une distance de Kl à 12 inillimèlres.
I (INDUIT AIJItlTII' KXTEHNK
1267
Dans s(jii liers cxlcriic elle i(''|)iiih1 aux parties molles de la ié;.Moii mastoï-
dienne.
Paroi antérieure ou glénoïdienne. — Celte paroi est constituée par
une minée lamelle osseuse, appartenant à l'os tym[)anal; assez souvent, elle
reste perforée d'un oriliee ovalaire, assez larg-e, indice d'un arrêt dans l'ossifi-
eation de l'os tynipanal : en haut, elle est limitée par la scissure de (Jlaser.
Cette paroi répond à la cavité glénoïde du temporal et aux deux tiers
internes du condvle du in;i\ill;iii'e inlV'i'ieiir : le liers externe de ce condvle
Oslcmpoiul ,
Os tymiiaiiai
rtiiy t^
Condylc
urc lyaifi nmstoC.
rUrij cxt. - \'^^.
.Jrt riiajiU uU
^'MufasUxqtLC
FiG. 802. — Coupe sagittale au conduit auditif externe (portion osseuse).
entre en rapport avec la partie cartilagineuse de cette paroi antérieure ; aussi
pendant les mouvements de mastication, lorsque les mâchoires se rapprochent,
la partie cartilagineuse est repoussée vers l'intérieur du conduit auditif, ainsi
qu'il est facile de s'en assurer en introduisant la pulpe du doigt dans l'oreille.
C'est en dedans que la paroi antérieure et le condyle sont le plus rapprochés.
En dehors, la paroi antérieure entre en rapport avec les vaisseaux tempo-
raux superficiels, le nerf auriculo-temporal et le ganglion préauriculaire et avec
les lobules supérieurs de la parotide.
Paroi inférieure ou parotidienne . — Cette paroi est formée par l'os
tympanal dans la moitié interne, par le cartilage dans sa moitié externe ; elle
entre en rapport immédiat avec la parotide qui, en ce point, adhère fortement
au périchondre.
Structure. — La charpente du conduit auditif externe est constituée par
un cylindre osseux, continué en dehors par une gouttière cartilagineuse.
La portion cartilagineuse ou externe du conduit est un peu moins longue
que la portion osseuse. Les deux parties, reliées par un tissu fibreux intermé-
diaire au périchondre et au périoste, sont mobiles l'une sur l'autre.
80.
[GUIBÉ]
1268
APPAlU:i[, AThlTlF.
Portion cartilagineuse. — Le /Ibro-rarlilage du conduit n'est que la
prolongation directe du «arlilagedu pavillon, auqnel il est relié par une portion
rétrécie qui nous est déjà connue sous le nom (risllunc. Il représente, nf)M nu
cylindre complet, mais une gouttirrc Iransvcrsalcmcnt dirigée, ouverte eu
haut et en arrière.
Son Jjord externe se continue directement avec la lame du tragus, qui lait
partie intégrante du cartilage du conduit.
Son bord iiupérieur ci (intérieur est à peu près transversalement dirigé de
dehors en dedans : dans sa partie externe, il vient se placer dans Tangle ren-
trant qu'on trouve sur le hord antérieur de la conque au-dessous de l'apo-
jihvse de l'hélix.
Son bord interne, qui se continue avec le supérieur en formant un angle
ohtus, décrit une courhe à concavité sui)éro-postéricure et présente un contour
Ûs tijinp.
JjC fUcd.
Kjujve
1-u;. S03.
irvcLSure
.-. TnxgtLs
OiceiLC die l'JtcUx
Le caililaiic du iiavilliiu et ilii toiuluil ;uulilif.
en N italique ; il est uni par du tissu fihreux au pourtour du conduit osseux.
Vers sa partie moyenne, le cartilage présente un prolongement, sorte d'apo-
physe cartilagineuse épaisse et aplatie par laquelle il i-epose et glisse sur la
surface externe de l'os tympanal; c'est le pied ou apopliy>ie trianguhiirc du
cartilage auriculaire, très large, ordinairement décomposé en deux facettes,
dont l'une s'unit à la surface rugueuse de l'os tympanal. tandis que l'aulre
s'applique sur le hord antérieur de l'apftphyse ujasloïde et glisse sur ce hord
dans les mouvements du conduit : il y a lii une sorte (rarli.ulation.
Son l)ord ])o^(éricur se porte ohliciuemeut en haut et imi ilehors. en formant
le hord antérieur de l'incisun» terminale : à son union avec le hord internt> se
trouve un court prolongement.
Cette gouttière présente deux solution'^ de continuité sous formi» de fentes
ctiMd ir \i iii I II- i:\ti:i{m:. i269
assc/, I.'irp's, les inci^/ffi's di' Ditrrriu'H ( HiS.'{), iiii|ir(i|iiriiiiiil ,i |i|M'l(''rs orJi-
iiaircinonl incUurex ilr \'a/sniui uu df Stniloriiti.
('('S iiicisuroi^ sont (iidiiiainMiiciit au iioiiilji'c de dnix, (|iirl(|iicrnis i\t' trois
( l)ii\ ('nif\ ). |''ll('s ii.iissnil ilii ipI.iihIk r cl hkhiIi'iiI cm idiix rriiraiil vci's l'ail^le
sii|»rin-iiit('riu'; dislaiilfs de |ll iiidliiiH'lii's en l)as, elles ne soiil plus éluifrnées
<|ue de 2 à ■'{ millinièlics en haut (Scliwalhe). L'incisure ('xferne uu grande
iurisiire est la jtlus (•Icndue : [tlus aiili'iieure (|ue riiiii-iiir. rllc uiunto ol)li-
(juenieMl m liaiil et eu dedans; elle (i('(U|)(! pi'es(|ue la liase du Iragus et
sunvenl lui pont cartilagineux l'interrompt vers sa |)arlie moyenne. L'incisure
interne ou petite incisure appartient presque exclusivement au ])lan( lier.
D'ailleurs le nombre, la forme et la direction de ces incisures sont soumis à
(|uel([ues variations,
(l'est à ces incisures, dues à un arrêt de développement dans le cartilage du
(•(uuluit, que celui-ci est redevable en partie de sa mobilité; le tragus ne
[xturrait être si facilement rabattu vers le conduit ou vers la joue sans l'inci-
sure qui est à sa base; de même pour l'ensemble du conduit qu'on peut
allonger ou raccourcir. Ces incisures ne divisent jamais complètement le carti-
lage en deu.x ou plusieurs pièces séparées, comme pourraient le faire croire
les coupes du conduit sur l(>s(|uelles les incisures séparent des segments qui
paraissent isolés.
Les incisures sont rem[)lies par un lissii fibreux (|ui contiiiiie le pi'ricliondn!
des cartilages voisins.
Au point de vue bistologi([ue, le cartilage du conduit ne dlflere en rien du
cartilage du [)avillon.
Portion fibreuse. — Sous ce nom, Sappey désigne la lame fibreuse en
forme de gouttière à concavité inférieure qui unit les deux bords de la gout-
tière cartilagineuse et la ferme ainsi en un cylindre complet, dont elle constitue
le tiers supérieur environ. En baut, elle se confond plus ou moins intimement
avec le ligament postérieur de l'oreille; en dedans, elle se fixe solidement au
temporal, spécialement à l'épine tympanale ; on ne saurait mieux comparer
cette lame fibreuse qu'à celle de la tracbée qui se dédouble en certains points
pour entourer les anneaux cartilagineux; comme celle-ci, on peut considérer
la lame fibreuse du conduit auditif comme constituant le périchondre du carti-
lage, fermant ainsi les incisures de Duverney; et, en outre, c'est elle qui réunit,
à la manière d'un ligament, la portion cartilagineuse à la portion osseuse.
i\>ur cela, la surface tympanale est encroûtée d'une couche de cartilage assez
épaisse sur laquelle vient s'attacher le tissu fibreux. Elle se rencontre donc
partout où manque le cartilage, et ses dimensions varient exactement en
raison inverse des dimensions de ce dernier.
Portion osseuse. — Conduit auditif osseux. — La portion osseuse du
conduit auditif externe, comprise entre la cavité glénoïde et l'apophyse mas-
loïde du temporal, se présente sous la forme d'un conduit cylindrique, con-
stitué chez l'adulte |)ar un os particulier, os tympanal, ayant la forme d'une
gouttière, qui vient s'appliquer à la partie inférieure de l'écaillé, de façon à
former avec elle un canal osseux complet.
Les (Uiiieny<iûns de l'os tympanal sont très variables, et, par suite, la ])arti-
80..
[GUIBli.]
1270
API'AIîKII. \("l»ITiF.
cipalion des parties tvmj)aniqiie et écailleuse à la formation du foiidiiit auditif
osseux est fort diflerente suivant les sujets. Ordinairement Vos tympanal ne
forme qu'une simple gouttière qui, réunie à la face inférieure de l'écaillé.
coiistitnc le conduit osseux ; parfois la jL-^outtlère tend à devenir un xéritahii-
(■\lindre ou tube osseux complcl. tout à fait semitlaljie à celui (ju'un rencontre
< lie/, un grand nonîbre d'animaux.
En avant, l'union des deux os répond au point où se rencontrent les faces
antérieure et supérieure du conduit, c'est-à-dire à la crèle glénoùUenni'; il en
résulte la lurmation d'une fissure {ScU-^vre de Gloser ov 8c/is>>iire tympano-
Os tym^ianat,
Fio. 80'i. — Face oxtcnio do l'os temporal.
srjunineu>ie anlêi'ieurr); en dedans l'os ivmpanal s'unit, non plus à lécaille.
mais au rocher, si ])ien que, simple en dehors, la ^r/.s-.s^^/v' de Ghi^^er se bifurque
en dedans en scissure pétro-scjuameiise et scî'.s.surc pélro-ti/nipanii/iie anir-
rieiire, ces deux scissures étant séparées l'une de l'autre par une étroite bande
osseuse appartenant au rocher {Prohini/emenl inférieur du teijnien l>/iiip">}i.
Ih^nle) et très variable comme développement. l".n deliors. la scissure de
(ilaser se termine en séparant l'os l\iu|)anal du tulieii iile /ygomalicpie posté-
rien r (|ui s'appuie Mir lui.
Vax arrière, la lèvre postérieure de la gouttière tyuipanale. large et rugueusc.
se soude à l'écaillé en dehors (^>^cissure I tpnpa no-scjua nieuse po.<t(''rieure) et au
vuclier en d(>dans (Sris!<Kre pélro-ti/mpanique postérieure).
\ la partie postérieure et supérieure de la lirconl'érence externe du conduit
auditif ossiMix. on ti'ou\e haliilnellemenl une pelile éminence o-seuse qui revél
l'aspect d'une laniclle ciiin illL:iie, eoncenlrI(|ne à l'axe dit inndnil et assez.
\analile coinuK^ dunensioii^. (|ni donne ni^eition à la poilion lilin'UM' du
f:(iMii II \i iiii II i;.\Ti:i'.M-:. 1271
• •(Midiiil. INiiiil (le rc|M"'i-(' iiii|)iirl;iiil (l;ms l.i ( i-(''|i;iii;ilinii de I ;i|mi|iIivs(' iiias-
hiïdc, ccUc r-piiK' a l'h- rnljjct (l"rlii(lc (le iiiiiiihn'iix ailleurs : (•"«■si la Spinn
xiipra mcdliini (lîr/.nld), I* rorcsodi niolilnrluf^ (Anal. nom.). J'opine tj/iiipfi-
ii/ilr ( l'dirici). l'jilnr lie llfuh' de 1,1 |ilii|i;iil de ^ ( lii m i';^ Iciis Ira ncais. Cdicz
radiillc. rlir M- rencontre presipie conslanmient. I.enoir rie laurait vue rnaii-
(|Ui'r ([iTune seule fois sur 2(1(1 cas ; mais dans 2(1 eas elle élait peu marquée.
J)('s statisli(|ues assez concordaiiles de Kiessolbach (82 j)Our 100), do Schultze
et de Lenoir (!!(> pour KKI). on ])eul <lonc déduire qu'une épine tympanale.
lacilemenl apj)réeiai)l(^ cliirur^icalenuMil. se rencontre en moyenne dans 8 on
il cas sur 10.
Cluv. l'enrant, il est loin d'eu être ainsi ; Hroca et Lenoir, après avoir soi-
iiueuseuKUit étudié ce point sur l 'i crânes d'enfants de 2 à 15 ans, concluent :
«( On lie peut ^uère compter l'olitenir d'une façon régulière au-dessous de
4 ans, et c'est seulement à partir de 10 ans qu'on peut se considérer comme
certain de l'avoir toujours avec n(4teté » (Hroca, Chir. op. de Vor. moyenne.
p. îl).
Au-de.ssus et en arrière di' l'épine tympanale, on trouve une pelite fossette
(Foi'eo/rt .s/îîi?œ) assez variable comme aspect : ce peut être une simple fente
en coup d'onpie ou exceptionnellement un trou profond et volumineux; mais
ordinairement c'est une pelite excavation plus ou moins marquée. Toujours
cette dépression est percée de trous vasculaires en nontbre variable et pro-
fonds, qui \(>ut jus([u'aux cellules limitrophes du condiiil atidilif externe et
même jusque dans la cavité crânienne.
(les trous correspondent aux trou^ pnraglénoïdien>< et particulièrement au
Irou po<t-i/fcnuï(lie)i qui. chez les mammifères inférieurs, sert d'issue au saup
du crâne et met le sinus latéral en comnumication avec la veine jugulaire
externe par i"inlermédiair(> du sinus pétro-squameux.
(iJiioi(iiic l.usrlika place son foiainoii jugulare spurium en avanl du conduit auditif externe,
en dedans du tubercule zygomati([ui' postérieur, dans la scissure pétro-squameuse, Lenoir
a bien montré (pu", dans certains cas, il était possible de faire pénétrer directement un stylet
(!<' la foveola spin;c dans le sinus pétio-s(|uaineux. quand colui-ci existe.)
Chez l'enfant au-dessous de deux ans, l'aspect de celte région est très diffé-
rent. A la place de l'épine on trouve une lamelle osseuse mince et friable,
criblée de trous et qui correspond exactement à l'antre ; elle se présente
comme une tache arrondie et violacée (Tache î<ponr/ieu^e. Broca; Zone criblée
rélro-méalitjue, Chipault). Mais, d'abord située directement au-dessus du con-
duit, elle se déplace ensuite en arrière pour occuper la place qu'elle a chez
l'adulte. En même temps on voit se développer l'épine pendant que la fosse
diminue d'étendue, et la saillie osseuse est directement en rapport avec la
profondeur de la fosse située en arrière.
A quel os aj)])artient l'épine tympanale? Pour Poirit>r. cette lamelle est une
dépendance de l'os tijmpanal, avec lequel on pourrait la trouver en continuité
directe. Certains auteurs tendent plutôt à la rattacher à Vécaille, car habituel-
lement elle reste séparée de l'os tympanal, et. de plus, chez certains animaux
(cheval, g(u-ille), ou la voit très nettement séparée de cet os, qui passe au-
dessous d'elle. Il faudrait peut-être la rattacher au point osseux décrit par
[GCIBÉ.]
1272 Mi'Al'.KII. AlhlTIF.
Gcodroy Salnt-Hilaire sous 1.- iioiii iVépilt/mpannl (lîroca, Lenoir). Dans
celte hypothèse, elle mériterait dom- le nom (Vrj/iite éjiUijin/j" imle.
Les sutures qui unissent l'os tynipanal aux os voisins sont (IiUVitiiiiiii'IiI
développées; parfois la soudure est si complète, que toute trace en a disparu;
lantcjt, au contraire, les hords de la ^(.iitlière tyuipanique sont nettement
dégagés et, par suite, les siiluics hien visibles.
La paroi mpérieure est foruu'e par la |)artie du plan hasilaire de l'écaillé
du temporal qui se trouve com[)rise entre la scissure de (llaser en avant et
l'apophyse mastoïdr en arrière. Klle présente une forme assez grossièrement
triangulaire; son sommet, tourné en dedans, est émoussé et large d'environ
2 à 3 millimètres; sa hase en (hdiors est large de 8 à 10 millimètres et se con-
fond peu à peu avec la crête sus-mastoïdienne ou racine longitudinale de
l'arcade /ygomaliipie. De telle soite qu'en dedans, les sutures de l'os tympanal
appartiennent ])res([ue à la j)aroi supérieure, tandis qu'en dehors, elles sont
nettement sur les parois antérieure et postérieure.
En dedan>>, le conduit osseux sertit la memhrane du tyuqtan (jui le ferme.
En dehors, il se termine par un hord rugueux, large et triangulaire dans sa
partie inférieure, qui donne insertion au cartilage du conduit et spécialement,
en bas, à l'apophvsc triangulaire de ce cartilage. Cet orifice est surmonté et
protégé en haut ])ar la racine longitudinale de l'apophyse zygomatique, en
arrière jiar l'apophyse mastoïde.
Le conduit auditif, tant cartilagineux (pi'osseux, varie beaucoup au conrs du
<léveloppemeut.
Chez le nouveau-né, ce conduit auditif externe se présente comme une fente
aplatie de haut en bas et dont les parois dilfèrent notablement comme consti-
tution de ce qu'elles sont chez l'adulte. La paroi xupériciir>' est constituée
par deux segnu'uts. Le segment externe osseux est formé par le plan hasi-
laire de l'écaillé du temporal, comme chez l'adulte; mais, au lieu de se con-
tinuer à peu j)rès à angle droit avec la lace exh-nie de l'écadle. ce plan forme
avec elle un angle de Lid degrés (Schwalbe). Le segment interne est mem-
l)raneux et constitué par la membrane du tympan, très faiblement inclinée
el dont le jtlan conllnne ])res(|ue exaiiemeiil celni du toit osseux du conduit.
11 n'y a pas de portion cartilagineuse à celte époipie; le cartilage ilu |Kivillon
vient s'insérer au niveau de l'orilice externe du conduit osseux.
A cet âge, le ((Uiduit esl recliligne et obli(|uement dirigé en bas el en
dedans et non j»as horizontal, comme on le ré|)èle trop sctuvent : de telle sorte
(|ue, |)Our voir la membrane du tympan, il faut ici. non pas tirer le pavillon eu
haut et en ai'rière. mais, au contraire, porter le ioluile l'u bas et en a\ant.
Il parait continuer en dehors le plan tle la membrane du tympan.
hdi paroi inférieure j)résente aussi deux [lortions ; une externe cartilagi-
neuse, c'est le cartilage du comluit ; une interne librense, constituée par nm-
lame {Lame fihreaxe li/mpa nii/ue. Symington). dans laqutdle se dévelo|)|)e l'os
lvmj)anal; les deux p(uti(Uis se rt-unissenl sons un angle obtus à -(unmi't
tourné en haut. Tandis (jue la portion cartilaginmise man(|ue enlièremenl sur
Ja paroi supéri<'iire. elle est. an contraire, très dévelop|)ée sur la |»aroi infé-
rieure, qui se porte ainsi beaucoui» i)ins loin en debors.
I.-e conduit osseux n'existe donc i|u";i peiui' à celte i'pi'i|iic: •-aul' sur la paroi
coNiii II \i iHTir i.\Ti;i;.\K. 1273
sii|M'rinii('. il si'liiiiiNr rciliill. :iii iiimm'iii ilc l;i n.iis^aiicr. a un aniiraii lyiii-
|)aiii(|ii(>. (W'sl nii cnclc osseux, (iu\cil a sa |»ailir supi-iicurc sur une (•Iciiduc
(le I à 2 MiilIiuK'In's, où il csl ((luiiih'-lé par ri-cailIc du Irnipor-al ; celle porliou
porle s(iu\ cul le uiiui (lescLiuirni de l!i\iuus'. I ,e |ilau de ci'l auueau lyuijia-
ui(|iie est ioiu dèire vertical, c(iuiuie celui de la uieuduaue du l\ uipau (|ui s'y
oncadre; il esl, liés (dilique, son ()l)li«|uilé variani, d'ailleiiis suivaut l'à^c du
siijel (Voir Mi'nihrnur ilu h/nijitni).
Tuul l'auneau ue reste pas dans le même pl.iu ; ses deux exirémilés ou
cornes, et surtout rautérieurc, se leplient comme si ou les avait tordiU's de
dehors en dedans, si liieii
Cortu- p11.1l. Corne uni l'rteure
(|U*eu ce |)oiut la lace m
terne devient visilth; en /O-^ cf^^'^
,,,,,.■. / /"'^ >i ^ .■lui. Iinnn, rjosl.
(hdiors. Knliu, I anneau /y J-^'""
I ''II' I m V ■'il ...Crète ihiin.
présente une sei'ie de de- y# mr% ' '
lails utiles à connaître. / 1 C W\ ''"^' '"'"''' ""''
Au point où les C(U-nes \& Iv^^-- A>. t,j,„i,. n„i.
conuuencent à se lordre, I lé] 1 ■■, ,. ,, ,,
( jLJ I \., ■• (lovtl. mail.
se lr(iuvent deux renlle- Vn'L JJ V '■'^'''- ''-i'"!'-
ments osseux, l'un anié- Tub. lymp. po.-i.- ^h;^ ^.^^ 'T
rieur, situé un peu |)lus , ^^-^ >f
en dehors, est le tlihci'i'iilf , , -'
■>iilciis h/iiipailiCK.'i
liliini(ini(ii(e antérieur ;
; , . Fii;. ,S((."). — AiuiiMU lviM|iai)i(|U(' du umi vcaii-iu!
1 auti-e postérieur [tiiber- (Kaic inieinc).
ci(lf liiiiipii nique /)Oslé-
licKv), souvent pei-fiuv par un pelit trou, ]>résenle sur son bord tourné vers le
conduit auditif plusieurs dentelures, dont une, située juste en l'ace de ré|»ine
tympanique postérieure, a été dénommée par llelmlioll/. jx'lile épine lijraji'i-
ni</ne.
\'u par sa l'ace interne, il pn'seute en avant un sillon ou i/(n(tliére rtinlleo-
iaire oblique en avant et en bas ; c'est là que passait < lie/ l'embryon le carti-
lage de Jleekel, et (|ue chez l'adulte se trouve logée une partie des organes
qui en dérivent ou lui sont annexés : l'apophyse grêle du marteau, le ligament
antérieur du marteau, la corde du tympan et l'artère tympanique; plus lard,
cette gouttière sera com|)rise dans la scissure de Glaser par où passent, en
elTet, tous les organes cités.
Cette gouttière malléolaire, en liaut comme en bas, est limitée par deux
crêtes à peu près parallèles, l'inférieure, toutefois, un peu plus verticale. La
crête supérieure, c'est la. crête épinière de Eenle (Crista spinarum); elle doit
son nom aux deux épines qui la terminent. Tune saillant en bas et en avant
{Épine tyrnpjanique antérieure, llenle), l'autre faisant saillie en haut et en
arrière (Épine tympanique postérieure, Henle; ou (jrande épine tynijKinique,
Ilelmhollz).
I.a crête inférieure, plus mousse, est la rrèle lijiHjjaniqiK; de Gruber. En
1. Ln prôspiicf du segment ùe Uivinii;; est due à la pénétrntion du manche du marteau dans répaisseur de la
niemlii-ane. T. Mnyer (Lnngfiiherlc's .Irrlu'v., Bd. XXIX. S. 50). a relaté un cas on lanneau tympanique était
complet et où le marteau man(piait : c'est ce qui arrive normalement chez lc> .inini.nix ([ui, comme les phoques,
ji'ont pas d'osselets.
{GUIBE.
127^
\l*P.\ni:iL AlItlTIF.
arrière on trouve un aulrc sillon ou froullièrc liibairo qui, s'unissant à une
denii-^iiouttière du rocher, contribue à l'ornier ce qui sera chez Tailulle le canal
nujsculo-tuhaire.
Par ses deux cornes, l'anneau tynipanal se soude avec les deux autres por-
tions : par sa corne antérieure, il se soude à l;i
portion écailleuse; par sa corne postérieure il s'unit
avec le prolongement de l'écaillé qui constituera
l'apophvse uiastoïde au point où il se soude au
rocher. En dedans il reste assez indépendant du
rocher, dont il est séparé par une véritable fente
(pii, par ossification et soudure ultérieures, donnera
naissance aux dillVrentes scissures de l'os tvmpanal.
En dehors, il ddiine insertion à la lame Ivmpanique
Ki(i. SlXi. — Tomjxnnl (liiii (i|ji-(^.||se
(Mil'iinl iiouvo.iu-iié Sap|)cvj. , , i-., i i • i
hur pres(|ur loulr I clciKhii' de sou ijord concave.
rè^nc un petit sillon, le xillon tyiiij)rnucpii\ dans lequel s'insère la mem-
brane du tvmj)aii; ce sillon est limité par deux bords ai^'-us. l'externe plus
ii;. 807. l-"iG. 80.S.
Tcnipor.il (riiii (Mir.uit de doux .-nis (Sajjpey).
éle\é (|ue l'interne, de sorte qu'il n'est visible que |)ar sa face intérieure,
sauf au niveau Acs deux exirémilés où. par suite do la torsion de l'anneau,
le sillon l\ ni j»ani(pie devienl \i<ih!e en ilciiors: il ii'e.M^le (|ne >ni' lannean
cl disparail an niveau du serment de l{i\inus. (|ni \ienl conibli r en hani
rinler\alle si'parant les deux cornes de rannean.
(Jnalre points osseux concoureni à l'oi'iner ( lie/, li- licliis le railre o>sen\ de
la membrane du lyinpan. Trois. a|iparlenant à l'os tvuq)anal. apparaissent
vers le 45"' jour et s(ml Inn antérieur, l'autre |)ostrM'ienr. le troisième infé-
rieur, et se sondent \er> le troisième mois en nn anneau coniplet : le (pia
trième. (|ui forme la \'oùle. ap|)artient à lécaille : c'est le jKiint iiii(i/iii-
])nni(jin' (pii ajtparait et se soude a\ei le reste de lécaille à |m>u près aux
mêmes époqiies.
r.ommenl ('-xolne l'annean tvmpaniipie ponr former le conduit auditif
osseux?
'loni le bord externe de l'anneau ne croit |)as d'nne l'acuii nnifoi'me. de façon
CnMtMIT AlhlTir i:\Ti;i!\i:
1275
i"i iTin|tl;Hi'r l.i l.iiiic liltrciisc l\iii|);iii ii(iir |p;ii' iiiir Liiiirllc (ls>(•ll-^(•. l,cs dnix
[Kiiiils ()s>.('ii\ (|ii(' lions ;i\(jiis (l(''si;:iirs sdiis le ihiiii de Idltci'cnlcs lviii|i;iiii(|iif>
.1 iil(''ii<Mii' ri poslrriciii-, coiiiiiiriicnit ;i appai'.iîln- xers le sf>|tli("'iiM' (»ii liiil
I iriiii' iiMii- (le l.'i \ le ml t;i iilc'ii Jir.
h";i|trrs Uiidiii^rr (//i'/7/vV^/i' ziir A nnlnuin- ilr>i (icAôror^^/z/s. clr., .Miiiiclini.
ISTCi) cl I^irUiicr. le liilxM'ciilc [KKli'-iiciir so (l(''veloj)[)e pins lui (juc l'aiilriifiii-.
Titiis (l(Mi\. lis pdusMMil CM (Iclinis (ii'ux 1 111 ilnniicn icM Is a|)lalis (|iii progressent
(le plus en plu-, en deliur--. scpan'-s Tiin de l'anlre par ini inlervalli' en foi-nic
decdln; pni'^, an nixcan de Icnr Ixtrd cxlerne. ds niar(lienl Inn \cr> lanlrc
cl se sondeni cnscinldc en déliniilanl ani^i nn «n'ilicc on rossificalioii fait
d(''ranl. ('.cl orilicc. silni'' à rnnion de la paroi aiilci'icnrc avec lu paroi inlc-
rieiire dn eondnit. csl de dimension^ \arial)lcs, Ar 1-2 niilliinèli-cs à i-T niil-
linièlres, de l'oriue irré^nlièreinenl ovale on senii-lnnaire à <4ranrl dianiclrc
aniéro-pnstérienr. (Tesl an eonrs de la deiixieuie année que ce trou est le mieux
développé; de i\('\\x à cinq ans. il ((unnicnce à se fermer; après ce dernier âge,
on ne le retrouve luihilnellcnienl ])\us. (:ci)endaut il n'est pas rare de le voir
persister jusqu'à rage adulte; si l'on en croit lîi'irkner, cela se rencontrerait
dans 2(1 jiour 100 des cas, ce qui est évidcmincnt exagéré, et plus souvent (dic/
la fcinnie (pu' (lie/, riioninie, sans influence de l'ace. Tout à fait cxc(>ptionnclle-
nicnl ct'pendant, le bord externe de l'anncan lynipanicpie croit uniforniénient
et il ne se l'orme pas de trou (Zu<d<erkandl).
A partir de cin(| ans. le conduit auditif lornie donc une gouttière coinj)lèt(>
et il ne croit plus alors que par apposition
d'os le long de son hoi'd externe, an point de
icniplacer absolument tonte la lame l\nipa-
niipu' llbrensi'.
l*our passer de ce condnil de reniant au
conduit de l'adulte, deux modilicalioiis se pro-
duisent :
La face externe du temporal dc\ieiil nette-
ment verticale r[ se distingue bien <lu plan
Iiasilaire qui forme le toit du conduit auditif,
les deux surfaces se joignant sons nn angle
droit.
Enfin, le conduit auditif s'élargit considéra-
blenu'ut ; vers la lin de la grossesse, la moitié
interne si'ule. comprise entre la membrane du
Fifi. 809. — (;oupn frontale du
^^ ."\
lympan et la lame tynq)anique fibreuse, est conduit auditif exlerne (nouveau-
aplalie de liant en bas; la moitié externe est en né),
rorme d'entonnoir ouvert à l'extérieur, le tout
d'ailleurs comblé par des débris épithéliaux et du vrrnlx ca^^eosa. Peu après
la naissance, en même temps que se débouclie le conduit, sa forme en enton-
noir augmente de plus en plus vers la profondeur, si bien qu'à partir du
deuxième mois on peut lui décrire des parois antérieure et postérieure.
(Juant au cartilage du conduit, d'après Scbwalbe. il se développerait par
trois pièces cartilagineuses demi-lunaires, lame du tragus, lame intermédiaire
cl lame basale. La lame du tragus s'unit en arrière par l'istbme avec le cartl-
[guibé:
1276 Al'l'AHKII. M ItlTIF.
lao-e du pavillon. Ces trois pièces se soudent entre elles, vers le moment de la
naissance, d'abord par leur bord postérieur, puis en avant, jamais dans leur
partie moj'ennc, qui reste fibreuse et constitue les incisures de Santorini.
Cependant les rechercbes toutes récentes de Miincb tendraient à modifier cette
manière de voir, en :;e sens f[ue le cartila^M' formerait d'abord une pièce
unique qui se diviserait en trois pièces secondaires.
Peau du conduit auditif externe. — Ke revêtement du conduit auditif
exlerni' est formé ])ar la peau (|ui ta|)isse tcnile Tétendue du conduit et va
former la coucbe externe de la mendirane du tympan.
Dans la portion cartilatjineKse, la peau est dense et épaisse (1 millimètre a
l mm. 5), recouverte de papilles très basses, et doublée d'une faible quantité de
tissu adipeux. I^lle est abondjHnment pourvue de lins poils à pointe dirigée en
debors, de i^laiides sébacées et siiddi'ijjan-s (|iii lui donnent un aspect gras et
crildé.
(In trouve à la })ai(ii su])érieure du cniidiiit auditif osseux une bande cuta-
née plus épaisse s'étendant jusqu'au tympan, ([ui ])résente une structure sem-
blable à celle de la portion cartilagineuse.
Dans la. portion o.sseuse la peau est mince (Omni. 1), lisse, sèche, dé|K»urvue
de glandes et de poils et intimement adhérente au périoste: elle va en s'amincis-
sant à mesure qu'on se rapproche de la mendirane du tympan.
Au voisinage de la membrane du tympan, on n-marque sur la }u'au iine
série de crêtes annulaires (Kaufmann) dues à un soulèvement du derme et ex-
ceptionnellement garnies de papilles qui forment une série de cercles concen-
triques à la membrane du tympan. Ces stries, très nombreuses et très déve-
loppées chez le nouveau-né (3(>-.3"), Kaufmann). diminuent plus tard en liauteur
et en nombre. En tous cas elles simt tiinjoiirs moins nombreuses à la partie
supérieure.
Annexes de la peau. — Poils. — Absolument absents delà porticui os-
seuse, ces poils sont aucontraire très nudiipliés. mais rudimentaires. dans la
partie cartilagineuse.
Glandes ■<ébacérx. — Annexées aux follicules pileux, elles sont moins
développées que (•elles du pavillon. '>n ne les rencontre que dans la por-
tion cartilagineuse du comluit. FJIes occupent les couches superlicielles
du derme et ([uel(|ues-unes s'ouvrent directement à la surface de la peau
(Sappey).
Elles ont plutôt la l'orme de glandes tubuleuses tjue de glandes acineuses :
elles sont formées de tubes allongés et ramilles, pourvus de dilatations en
massue.
Glandes cérumineuses. — Les glandes cérumineuses, simple variété de
glandes sudoripares, sont situées au-dessous de la jieau qui revêt les portions
cartilagineuse et fibreuse; elles forment là. enlic la peau cl le> plans sous-
jacents. une coucbe glandulaire continue tie i-ouleur jaune luunalre: ([uelqties-
unes cependant, plus petites, smil aussi plus superlicielles.
Ces glandes, facilement reconnaissables à leur couleur el à li'ur volume,
l'oruieut autour du ronduil une i-ouronue donl ftpais-iiMir diuiiuue au l'iir et
COMilJlT MIiiriF MXTIIRNK.
1277
à iiicsiii'c (m'oii ;ip|tin(li(' (le la ixulioii osseuse : sur celte dernièn' portion, on
ne les relmuve ;inère (|ii'aii niveau de la handc cutanée qui suit la paiY»i
supérieure juscpTau Ivuipan. Leur nombre \aii(! entre 1000 et 2000; ou en
Iniuverail de i à 0 |iar uiiliiiiirlic carié (Buclianan).
Leur volume est (•ousidérai)le : un ^--rain de millet, ditSappey; (l(; 0 mm. 2
à l millimèlre (Henle) ou même I mm. ") (Scli\vall)(!) dans leur j)lus ^'•rand
diamèiro, ([ui se dirige (il(li(|U('menl vers la surface.
Slfifrlure. — Ij' cntiil exrrétt'ur des glandes cérumincuses. \tm\x de
'm:
tSffv
1^
Fir.. SIO. — Cundiiil auditif extenio. Coupe transversale au niveau de la partie interne
de la portion cartilagineuse (Pissot).
0 mm. T) environ, épais seulement de 12 y., présente 2 couches de cellules
épithéllales.
Ce canal se bifurque généralement du cùté glandulaire ; à son embouchure, il
présente une dilatation en entonnoir qui se jette dans un appareil pilosébacé,
pour s'ouvrir avec lui à la peau. Cependant Alzheimer a montré que si, chez le
nouveau-né, toutes ces glandes s'abouchent dans le follicule pileux, plus tard
elles viennent de plus en plus s'ouvrir isolément à la surface de la peau dans
la proportion de 80 pour 100.
Le tube glandulaire est très épais (0 mm. 1 de diamètre). Sa lumière, rela-
tivement large, est limitée par une couche de cellules épithéliales cylindriques,
en dehors de laquelle on trouve une couche unique de libres musculaires lisses
à direction longitudinale, puis une membrane basale amorphe.
Les celUdes 86'créfan^f s présentent une cuticule, puis une zone claire, suivie
d'une couche granuleuse, et enfin dans la portion basale se trouve le noyau.
Les granulations qu'on trouve dans ces cellules sont de nature différente : les
plus nombreuses sont des granulations de pigment brun jaune : on y trouve
aussi de fins corpuscules moins abondants, réfringents, qui brunissent par
l'acide osmique, mais ne sont pas solubles dans l'éther, ce qui les différencie
de la graisse. Nulle part on ne trouve de graisse dans ces cellules.
[GUIBE.
1278
APPAREIL AUDITIF.
Cérumen. — Le produit de sécrétion des glandes du conduit auditif porte
le nom de cérumen, mais le cérumen n'est pas exclusivement produit par les
Follic. 'pu.
r>:f^- . -% y'' ■•■■'■■■ :i^^Mif:'^^^^^
jI . T, e^t^ «. ,
Fk;. 811. — Glandes cérumineuses (Pissot).
GL sébacée
01. cérutn.
glandes cûrii mineuses, ou y rencontre le produit de sécrétion des glandes séba-
cées, des écailles épidermiques et souvent aussi des poils.
Sa composition, pour E. Chevalier, serait la suivante :
Eau 0.100
Matière grasse U,260
Savon de potasse 0,520
Matière organiciue 0,120
Chaux et traces de soude traces
i.OOO
Pour Sehwalbe, les glandes cérumineuses ne contienntuit absolument }>;is de
graisse et il est probable ([ue toute la graisse du céruuien vient des glandes
sébacées; les glandes cérumineuses ne sécréteraient qu'un li(juide brun jau-
nâtre.
La quantité de sécrétion du cérumen est très variable suivant les constitu-
tions ; au point de vue delà quantité, il existe un rapport incontestable entre
la sécrétion du conduit et les autres sécrétions à la surface du corps. Chez les
individus à la peau sèche, rugueuse, la sécrétion cérumineuse est aussi beau-
coup moindre; par contre chez les personnes à peau grasse et brillante, à che-
veux gras et luisants par production exagérée de matière sébacée, la sécrétion
cérumineuse est plus abondante. En général, cette sécrétion est modérée et le
cérumen forme dans la portiou cartilagineuse du conduit une mince couche
dont la superlicie se dessèche, se détaeiie et s'éuiiette sous linlluenee des mou-
CONDUIT ACIHTIF EXTERNE. 1279
vcnicnts (juc Ir (•ihhIvIc An iii;i.\ill;iii'c inlV'i-imr impiline .111 <'oii(liril .nidilir
«•xlcl'iic.
Viiii au sujet des glaudcs céruiuineuses : Ai.7.ni;i.\iEn, IJeber die Ohrenschmalzdriisen.
Wur-Jmr;/ Iminij. Dtssert., 188.S. — I'issot, («landes du conduit auditif externe (glandes
dites l'crumiiKMises). 77i. duct., l'aris, 18',)!).
Vaisseaux et nerfs. — Artères. — Les artùrcs du <()ii(liiit audilif
oxlcnic viennciil loutcs do. la carotide externe.
l*()ur la portion cartila^inousp, elles viennent, soit do Vaurirulfiire jjoslé-
ricurc, soit de la temporale superficielle par l'intermédiaire de l'artère du
Iragus, dont un rameau passe dans une incisure de Duverney, soit de fins
rainiisfuK's venant de la maxillaire interne ou des parotidicnnes (Sappey.)
i'uur la portion osseuse, elles viennent de l'artère ti/mpanique ou auricu-
laire profonde, branclu! de la ma.xillaire interne ([ui passe à travers l'os
ly m panai ou dans la scissure de (1 laser et se distribue à la partie profonde du
«M)nduil ainsi qu'à la peau du tympan.
Veines. — Les veines du conduit auilitif se divisent en plusieurs groupes :
\]i\ (jroupe auriculaire inférieur, qui aboutit aux veines auriculaires posté-
rieures.
Un f/roitpe auriculaire profond, qui accompagne l'artère tympani([ue et se
jette dans le plexus articulaire.
En outre, Schrœder a décrit des veines auriculaires supérieures qui abouti-
raient au réseau du cuir cbevelu.
Il existe de nombreuses anastomoses entre les vaisseaux du conduit et ceux
du voisinage par de petits rameaux vasculaires dont certains passent par les
fissures tympano-mastoïdienne et de Glaser. Un faisceau vasculaire important
suit la bande cutanée de la paroi supérieure du conduit et passe avec elle sur
la membrane du tympan où il s'étend le long du bord postérieur du mancbe
du marteau.
Lymphatiques. — Les lymphatiques vont aux ganglions préauriculaires,
mastoïdiens et parotidiens.
Nerfs. — La brandie auriculaire du plexus cervical superficiel donne
quelques filets à la partie la plus externe du conduit; Vauriculo-temporal
donne des filets qui passent par le tissu fibreux unissant les deux portions
du conduit.
Le rameau auriculaire du pneumogastrique, venu du ganglion supérieur de
ce nerf, suit un petit canal osseux qui finit dans la fissure tympano-mastoï-
dienne. Dans l'épaisseur de l'apophyse mastoïde, il se partage en plusieurs
filets dont la plupart viennent se terminer dans les téguments de la paroi anté-
rieure du conduit et dans la membrane du tympan.
[GriBiL]
OUEJLLK MOYENNE
Par M. GUIBÉ
DÉVKLOPPKMMM DE L'niiEILU: MOYKWE
L'oreille moyenne se développe aux dépens de la partie supérieure ou fond
de la fj^oiiUière interne de la première fente branchiale et de son voisinajEre. La
vésicule auditive, née au-dessus delà première fente branchiale, vient se mettre
bientôt en rapjmrt avec elle en se transformant en labyrinthe.
Cette gouttière interne (ou cnnal tuho-tynipaniqiio) se transforme peu à peu
en un canal complet par soudure de ses bords : elle donnera naissance à la
caisse du tympan et à la trompe d'Eustache.
Dans les deux arcs branchiaux qui limitent cette gouttière, se développent
de petites pièces cartilagineuses et les muscles qui en dépendent.
Aux dépens du premier arc ou arc maxillaire se développent le marteau,
l'enclume, le muscle du marteau et le cartilage de Meckel : celui-ci s'unit au
marteau par une petite baguette osseuse, d'abord libre, plus tard soudée au
marteau et qui formera l'apophyse longue du marteau.
Aux dépens du deuxième arc ou arc /lyoïdien se développent l'étrier et le
muscle de l'étrier : l'étrier ne se forme pas seulement aux dépens de cet arc, car
sa platineprovient de la capsule du labyrinthe, mais l'anneau vient du deuxième
arc branchial et doit sa forme au passage en son milieu de l'artèi'e staj)édienne.
L'innervation des muscles de l'étrier et du marteau se ressent de leur origine :
le muscle du marteau, venu du premier arc, est innervé par le maxillaire infé-
rieur, et le muscle de l'étrier, venu du deuxième arc, par le facial.
Toutes ces formations sont d'abord développées en dehors de la cavité de la
caisse, noyées en un tissu muqueux très lâche. La cavité tvmpani(]ue est
alors réduite à une fente étroite, aplatie latéralement, et revêtue dun épi-
thélium, cilié par places. Peu à peu, dès avant la naissance et surtout chez \v
nouveau-né, le tissu nuiqueux des parois de la caisse se résorbe et disparait ;
la muqueuse, entraînée par cette résorption, s'insinue entre les osselets. lc>
tapisse de toutes parts, si bien qu'ils paraissent libres dans la caisse du tvmpaii.
alors qu'en réalité ils restent toujours en dehors de cette cavité, ciuume les vis-
cères de l'abdomen sont en debiu's de la cavité périlonéale et sont simplement
susjjeiidiis aux j)ar(»is de la caisse par des rejilis nnupicux. xérilables mésos.
La membrane du tvmpau se forme aux dépens de la membrane d'occlusion
de la première fente branchiale. .Mais elle a d'abiu'd l'aspect d'une lame con-
jonctive épaisse, formée surtout de tissu muqucMix. dans lai|uellt> les arcs voi-
sins poussent des j)rolongemeuts mésodermi(|ues (jui l'ormerout les osselets el
|)arti(ulièrement le manche du marteau et la corde du tympan. INus tard la
membrane s'amincit par résorption de ce tissu muqueux; son tissu se condense
et elle se transform(> (mi uik^ \a\\\r vihranl(> et elastiqiie.
MEMBRANE DU TYMPAN. 1281
CHAPITRE I
MEMBllAiNE DiJ TYMPAN
Définition. - La membrane du tympan est une membrane fibreuse
qui ferme en dedans le conduit auditif externe.
Forme. — T. a membrane du tympan est assez exactement circulaire cbez
l'enfant; chez l'adulte, elle s'allonge très légèrement dans le sens vertical
comme la partie interne du conduit auditif; assez souvent môme elle devient
ovalaire. Quelquefois elle est comme échancrée à sa partie supérieure et prend
l'aspect cordiforme. Elle n'est jamais régulièrement circulaire, si bien qu'on
peut toujours facilement lui distinguer un pôle supérieur et \in pôle inférieur.
Dimensions. — Le diamètre vertical est en moyenne de 9-10 milli-
mètres et même ti millimètres (Sappey), en moyenne 10 millimètres.
Le diamètre horizontal est un peu plus petit, suivant les sujets, de 0 mm. ;)
à 2 millimètres; il varie de 8-9 millimètres (Trôlsch) et même 10 millimètres
(Sappey), en moyenne 8 mm. 5.
Les dimensions sont, à p(>u de chose près, les mêmes chez le nouveau-né,
car déjà le développement de la membrane du tympan est terminé.
Remarquons que, vue par le conduit auditif, la membrane paraît d'autant
plus grande qu'elle est moins inclinée.
L'épaisseur peut être évaluée à 0 mm. I .
Inclinaison. — La membrane du tympan n'est pas située dans un plan
cardinal : elle est au contraire inclinée de telle sorte qu'elle regarde en bas, en
avant et en dehors, et que son plan coupe obliquement l'axe du conduit auditif
externe de haut en bas, de dehors en dedans et d'avant en arrière. L'angle
que la membrane du tympan forme avec l'horizontale, ou angle d'inclinaison,
est chez l'adulte de 4")" environ, variant généralement de 20" à 30°. Quelques
auteurs lui donnent une valeur un peu différente : 36° (Testut) et jusqu'à 35°
(Siebenmann). Cet angle est tel que, si on fait tomber une verticale du pôle
supérieur de la membrane du tympan sur la paroi inférieure du conduit audi-
tif externe, la distance du pied de cette verticale au pôle inférieur de la mem-
brane du tympan atteint 6 millimètres (Troltsch) : d'après cet auteur, elle
atteindrait 8-9 millimètres cbez les nouveau-nés, mais il ne semble pas qu'il y
ait de différence sensible entre ces deux périodes, et la distance dépasse rare-
ment 6 millimètres. Avec un plan sagittal, la membrane du tympan forme un
angle (angle de déclinaison) de 50" ouvert en arrière.
Avec les parois du conduit auditif externe, la membrane du tympan forme
en haut un angle d'au moins 140" (Troltsch), tandis qu'avec la paroi inférieure
cet angle n'est que de 25 à 30" (Bezold) (sinus du conduit auditif externe).
POIRIER ET CHARPY. — V. 8J
[GUIBÉ.]
1282
API'ARIJL AUJJITIK.
£cLn..^£/Tu. •circuit^
Can./aaial'
pity su/v.
l/inclinaison de la membrane du tympan varie avec l'acre, mais peu.
Pour l)caucoup d'auteurs (Ilenle, Trultsch, Gruber, Merkel, Tillaiix.
Schwalbe), chez le fœtus, le cercle tympan al dans lequel est enchâssée la mem-
brane du tympan faisant partie de la Jjase du crâne, la membrane du tympan
est presque horizontale; elle se relève peu à peu, mais, à la naissance, YohW-
(|iiit('' est encore très prononcée (10", Tillau.x): an fur et à mesure que l'os tym-
panal se développe,
l'inclinaison dimi-
nue jusqu'à devenir
telle qu'on la trouve
chez l'adulte. Pour
!Morkel deu.K causes
interviendraient
pour ce relèvement :
l'élargissement de
la tète par rotation
en bas de l'axe lon-
gitudinal du rocher,
en même temps que
le sommet du rocher
se porte en arrière.
Au contraire, pour
i*russak, Syming-
ton. Poirier et Sie-
benmann, le degré
d'inclinaison de la
membrane du tym-
pan serait, chez li'
nouveau-né, à peu
près égale à celle
([uc nous lui trouvons chez l'adulte et l'erreur viendrait, d'après Symington.
de ce que, chez le nouveau-né, le conduit auditif externe, dont la jiortion
osseuse fait presque entièrement défaut, est assez fortement ol)lique en bas.
tandis qu'il est beaucoup plus horizontal chez l'adulte. En somme, paroi
supérieure du conduit et membrane se continuent pres(|ue directement chez
le nouveau-né, et ce qui se modifie, c'est siu'lout leur angle d'union, la
])aroi supérieure se raj)|)rocliaiit de plus en plus de l'Iuirizonlale. en se déve-
loppant.
Siebenmann, qui a étudié la (|ueslion sur dix crânes de nouveau-nés. donne
pour les deux angles la valeur suivante à cet âge :
FiG, 812. — Coupe tiansvcrsalo de la caisse du lyuipan
(partie poslorieure de la coupe).
Angle d'inclinaison.
— de déclinaison
.31-42''
21)-:î8°
En niovonne
3G»
'XI"
Dans trois cas l'angle d'inclinaison avait mie valeur exceptionnelle: T)!)'^ dan^^
un cas, et IS" et 22" dans deux cas de crânes prognathes.
Chez le nouveau-né, les plans prolongés des deux membranes tympanicjues
viendraient se rencontrer vers la partie postérieure du voile du palais (Poirier).
mi;mi;i;\\k ik; tvmi'W. i283
l/iii(liii;iis()ii (ic l.'i iiioiiihraiir lid lvrii|)aii pn-sculc de grandes vari(''t(''.s indi-
viduelles, eoiiipalihhis avec, une ouïe sullisaiile. MoMuarmil , S(di\vart/, Ijic(f,
'rrrillscli ont constaté (|iie elie/. les inusieiens la ineinhrane du lyinpan est
|)res(]ue verticale, co (|iii est bien en rappcu'l avec les expériences pliysiolo-
^i([nes de Kick. 11 semble, en elïet, (ju iinc! nienihrane très inelin(''(! s(»it plus
favorable à la réilexion qu'à la transmission des sons.
On dit : étant donné que: l'os tympanal se redresse à mesure que le crûne se
développe, à un développement crânien incomplet doit correspondre une incli-
naison considérable de la membrane du tympan : les recherches de Troltsch et
de Vollolini sur des idiots auraient confirmé les assertions de Vircliow. Ce
point mériterait néanmoins des recherches nouvelles.
Division topographique. Si on mène un premier diamètre suivant
le grand axe du manche du marteau, la membrane du tympan est divisée en
deux moitiés non absolument antérieure et postérieure : l'antérieure est dite
pré-ombilicale, la postérieure rétro-ombilicale. Eu pratique on ne s'occupe guère
de ces deux moitiés, mais menant un deuxième diamètre perpendiculaire au
premier, on subdivise chacune de ces deux moitiés en deux quadrants sus et
sous-ombilicaux. On se trouve ainsi en présence de quatre secteurs ou qua-
drants qui portent le nom d'antéro-supérieur ou inférieur, postéro-supérieur
ou inférieur.
Ces quadrants n'ont pas des dimensions égales en surface, comme le mon-
trent les chiffres de Troltsch, Hezold et Schwalbe. Voici les dimensions qu'en
donne ce dernier auteur.
Quadrant antéro-supt-ricur 22 inm([.
— — inférieur 0 nniui.
— postéro-sui)éricur 27 nini(|.
— — inférieur 14, .'5 unnci-
.\ un autre point de vue on divise parfois la membrane en zone centrale,
zone marginale et zone intermédiaire. Nous ne ferons que signaler la division
de (ioltstein en douze secteurs.
Épaisseur et résistance. — La membrane du tympan est fort mince :
ou peut la comparer à une feuille de baudruche; son épaisseur est d'environ
(t mm. t, un peu plus chez l'enfant, par suite du développement de la couche
épidermique.
Son élasticité est assez développée : par suite, l'extensibilité est notable.
C'est ainsi que la membrane peut être repoussée jusqu'au contact de la
pai'oi interne de la caisse, inversement on la voit parfois bomber fortement
dans le conduit auditif externe". Gruber a constaté qu'une pression méthodique
permet d'augmenter la surface de la membrane du tympan de 15 à 13.
L'étendue de son mouvement en dedans ne dépasse pas, à l'état normal,
(I mm. l (Helmholtz, Gellé), le mouvement en dehors est beaucoup plus
étendu.
Quoique mince, la membrane est fort résistante; Schmidekam et Hensen
ont constaté que la résistance de la membrane du tympan est beaucoup plus
considérable chez l'homme que chez la plupart des animaux; chez l'homme
[GUIBÉ.]
128ii
AI'PAHEIL ALIJITIF
M. Shrapn
Courte iip
Pli anl
Reflet .
Pli posl.
elle supporte sans se rompre une colonne tic mercure de 140-1 fJOcenliniètre^.
Cependant un changement brusque dans la pression de la colonne atmosphé-
rique en contact avec la face externe de la membrane du tympan peut dr* hi-
rer celle-ci: une onde sonore puissante, comme celle que met en mouvement
un coup de canon tiré à proximité, peut briser la membrane; un soufflet vio-
lemment appliqiié aura le même effet. Quelquefois la membrane érlate j)ar le
fait d'une augmentation brusque de pression dans la caisse, comme il peut
arriver dans un éternuement, un accès de toux violent, ou par une douche
d'air poussée sans précaution. Dans les violences extrêmes on aurait observé le
décollement de la membrane du tympan de son cadre osseux. Ouoi qu'il en
soit, c'est surtout du coté gauche et dans le quadrant antéro-inférieur que la
mond)rane se rompt dans les ruptures traumatiques (Hartmann, l'iljan-
tscliitscb, Treitel).
Configuration extérieure. — Face externe. — Lorsqu'on regarde
la membrane du lvnij)an par sa face externe, elle parait légèrement déprimée
vers sa partie centrale, comme un entonnoir très largement évasé. Le sommet
de cet entonnoir constitue l'ombilic : il ne correspond pas exactement au centre
géométrique de la meml)rane, mais est situé un peu au-dessous et en arrière
de lui. L'excavation de l'entonnoir est
telle que l'ombilic est à 2 millimètres
en dedans du plan de la membrane.
Lorsque le manche du marteau est
très incurvé, le point le plus excavé
de la membrane du tympan ne cor-
respond pas exactement à l'extrémité
du manche du marteau, mais se
trouve un peu au-dessus.
Sur une coupe on voit la partit'
centrale de la niend)rane du tympan
très déprimée, attirée en dedans par
le manche du marteau tandis (|u';i la
périphérie, surtout en haut et en bas, la membrane du tympan est demeurée
convexe, si bien que, d'après Schwalhe, l'angle que forment en se réunissant
au centre les deux parois ((|>posées est de 13^)-I40" dans le diamètre (|ui
passe par le manche du marteau, de 120" seulement dans le diamètre bnri-
zontal.
Cette face est obli(juement traversée de haut en bas et d'avant en arrièn-
par une ligne blanchâtre ([ui répond au manche du marteau contenu dans
l'épaisseur de la membrane et que l'on aperçoit par transparence : l'extré-
inité inférieure de ce manche, renflée en spatule, descend jusqu'à l'ombilic.
Plus la membrane est concave et plus l't'xlrémité du marteau seinliir se
tourner vers le haut. Celte obliquité, très forte ap|Kiremment alois (]ui'
normalement le manche du marteau est presque vertical, tii-nl à sa faillie
obliquité en dedans (1^0" environ) et à la direction oblique sous laquelle on Ir
regarde.
A l'extrémité supérieure du mautlie du marteau v\ un luni eu a\ant. près du
FiG. 813. — Membrane du tympan, vue
par sa face extcinc.
mi;mi!I:\m-: i»ij tvmivw.
128'
cerclo tymi)aiii([ii(\ so Vdll une pclilr saillie afi-ondie (|iii i('|ioml à la coiirle
apophyse <lii marleaii.
Celle saillie soiilèxc la meiiilii'.iiie el (l(''leriiiiiie l'appa rilimi de deux replis
(jui iiiiiileiil la meinhraiu^ de Slira|iiiell : |<! pli aiiléricMir est l)eaLic(jii|) plus
cdiirl, mais plus apparenl (pie h; posléiieur qui iiiaïupie quelquefois,
Scinvalhe décrit et ligure comme constant un tioisième j)ii qui divisi; v.n
deux territoires la nieinhrane llaccido : celle-ci, moins épaisse et moins tendue
que la memhrane du tympan, ])roémine dans le conduit auditif externe.
up. mnrt.
Face interne. — La face inlei-ne ou muqueuse de la membrane du
tympan ajjparlient à la caisse, dont elle forme en partie la paroi externe; elle
présente des courbures en sens inverse de celles de la face externe, convexe
vers son centre, concave sur la plus «jurande partie de sa périphérie : dans son
ensemble, elle est plus convexe que la face externe n'est concave.
A sa périphérie on peut apercevoir sous l'aspect d'un cercle blanchàtrel'anneau
tendineux qui fixe la membrane du tympan dans le sillon de l'os tympanal.
On y remar(|ue le manc he du marteau qui, recouvert par la mucpieuse, fait
une saillie notable dans l'intérieur de la caisse.
La muqueuse enlevée, on voit à la partie supérieure de la membrane du
tympan deux lii>aments aplatis à
bord inférieur libre et concave en
bas qui soulèvent la muqueuse
en deux replis saillants (^replis de
Trultsch ou replis malléolaircs
antérieur et postérieur). Ces deux
ligaments naissent derrière l'an-
neau osseux dans lequel est en-
châssée la membrane du tympan
et descendent vers l'intérieur de
la caisse pour s'insérer sur la
partie supérieure du manche du
marteau, l'antérieur s'arrêtant au
niveau de l'insertion du muscle
du marteau, le postérieur descen-
dant un peu plus bas. Ces liga-
ments, ou tout au moins le postérieur (Troltsch), sont constitués par des fais-
ceaux de la membrane du tympan représentant un feuillet détaché de cette
membrane. Dans l'épaisseur du repli antérieur cheminent le ligament anté-
rieur et l'apophvse grêle du marteau et l'artère tympanique; le repli posté-
rieur contient la coi-de du tympan.
En soulevant la muqueuse tympanique, ils limitent deux poches ou bourses
de la membrane du tympan (Troltsch) (Recessus M. T. antérieur et jioslé-
rieur) dont la membrane du tympan revêtue de sa muqueuse forme la paroi
extérieure. Les deux poches ainsi formées sont sépai'ées par le col du marteau :
l'antérieure, moins profonde et moins large, se termine en cul-de-sac ; la pos-
térieure communique souvent avec ce que nous appellerons le recessus M. T.
supérieur ou Espace de Prus^ak.
Poche
tijmp.
cuit.
FiG. 814. — Face interne de la membrane
du tympan et paroi externe de la caisse.
[GUIBÉ.]
1286 M'I'AIIKII. AUItlTIF.
Coloration. — • La coloralion de la membrane du tympan est difTérente
suivant qu'on l'examine sur le vivant ou sur le cadavre.
Sur le cadavre, la membrane du tympan est terne, blanchâtre, opaque parce
que son tissu a su])i une sorte de ramollissement et d'inibihition. Mais si l'on
lait tomber sous l'action d'un filet d'eau cette couche épidermique, on obtient
une préparation forl belle de la nuimbrane sur laquelle on \n'ul étudier les
différents détails.
Sur le vivant, la membrane est brillante et transparente : sa coloration varie
un peu suivant différentes conditions et particulièrement suivant l'éclairage^
employé : à la lumière du jour, elle est gris clair ou gris-perle; à la lumière de
la lampe, elle présente une coloration l'ougeàtre. Politzer a fort bien analvsé et
défini les conditions qui créent et celles qui modifient la coloration de la niem-
brane du tympan, montrant comment «la membrane du tympan, milieu trans-
parent, mais trouble, rélléchit une partie de la lumière qu'elle reçoit et en
laisse passer une autre et comment sa couleur est composée de sa coloration
propre, de celle de la lumière qui sert à l'éclairage et enfin de la couleur et de
la quantité de lumière que renvoie le promontoire ».
Son intensité varie individuellement, surtout d'après la transparence de la
membrane : la coloration la plus claire correspond au quadrant postéro-
supérieur et à la région de la membrane flaccide; c'est le quadrant antéro-
inférieur qui est le plus foncé.
Sa coloration se différencie partout nettement de la paroi osseuse correspon-
dante, sauf en haut au niveau de la membrane flaccide, où la transition se fait
insensiblement du conduit à la membrane.
Chez l'enfant, la membrane du tympan est d'un gris plus sombre et moins
transparente par suite de l'épaisseur plus grande de la couche épidermique et
de la nujqueuse. Chez le vieillard la coloration est plus mate et blanciiàtre.
Elle j)eut ])araitre bleuàtr<; par transparence en cas de déhiscence de la pan m
inférieure laissant apercevoir le bulbe de la jugulaire. A l'état normal, la
membrane du tympan est revêtue d'une mince ("ouche de malière graisseuse:
traitée par l'acide osmique (Schwalbe), elle devient noire; l'eau s'y dépose en
gouttelettes, mais ne la mouille pas.
Image OtOSCOpique. — Vue à l'otoscope. la membrane du lyui]tan
apparaît comme un ovale dont le grand diamètre, coïncidant avec le dia-
mètre malléolaire, est oblique en bas et en arrière. Au niveau du pôle supé-
rieur, on reconnaît assez bien le segment de Rivinus. Parfois la paroi infém-
antérieure du conduit auditif externe forme un arc fortement saillant qui
cache le segment correspondant de la membrane du tympan : mais, d'après
Bezold, chez l'adulte ou peut arriver, dans au moins 7() pdur 100 des cas, à
voir la membrane tout entière. De |»lus, par suile de sa grande (il)li(|uitt''. la
membrane paraît plus petite.
Le manche du marteau apparaît dès l'abord sous l'aspect «l'une ligne blan-
châtre à la partie supérieure de laquelle on peut toujours distinguer une
saillie conique, petite, plus lumineuse, quelquefois éclatante. Idut près de la
circonférence, un peu en avani du pôle sujH'rieur : elle répond à l'apophvse
e.\lern(\ l,(^ manfb(> du marleau se dirige en arrière et en bas |>«iur se terminer
Mi:Mr,i;\\i; i>r tvmi-w. i287
lin |M'ii an ilclà du cciilic lic l.i ini'nilii'aiir |iai' uni' rxl n'iiiili' arninilic un ru
spaliilc (|iii lunni' riiniln lu'.
Si la nirniltiaiic a stilii nnr ili''|)n-ssinii, le inaiii-lii> du iiiailcau, vu en rac-
courci, parait, moins Ioiil; : son a|)o|divsc cxlcnir, (|ni a hasciilr en dehors, iaiL
nnr saillie |)liis ((insidiTaMc I,oi-i|im' la d(''|ii'cssinii csl I l'rs c(Hisid('ral)lc, la
saillie de ra|to|>livse exieine esl exa^én'c et les deux replis f|iii iiinitenl la
nieinluaue de Slirapiiell ajtparaissenl nollenient liori/.outaiix, l'un en avant,
laiilre eu arrière.
Soiixciil, siirlont dans l'ào;o avancé, on trouve, correspondant à ranneaii
leudiiieux. nue l'ailde /.(uie l'oncée occnj)ant le l)ord nièiue de la ineuihrane du
Ixinpau. On Iroine parfois aussi, eiilouraiit rexln-inilé du inanclie du iiiai-
leau, une /one ^ris jaunâtre se prolongeant en l'ornie de croissani sur le
([uadrant inréro-postérifMir (Sieheninann).
Ouel(|uerois, lorsfpie la inenihraiie est très transparente et l'éclairage; !)on,
on aperi'oit à travers la lueiuhiane la grande branche de renclunie et le jani-
hago inférieur de lélrier, le promontoire au-dessous et en arrière, duquel une
lâche soinhre indi(|ue la niche de la fenêtre ronde. Parfois on peut apercevoir
une ligne hlancliàtre traversant la membrane près du pùle supérieur, à I milli-
nièlre au-dessous du contour : c'est la corde du tympan.
lic/h'l lumineux. — Dans la |)artie sous-ombilicale et antérieure de la iiieni-
brane du tympan, on constate" toujours un reflet lumineux triangulaire et
brillant.
(le Iriaugle ou cùnc lumineux, signalé pai- Wilde, a son souiiuet correspon-
dant à roiubilic eu a\anl. du soiniuet du inanclie du nuuieau: il se dirige en
s'élargissant vers la partie iulérieure du cercle tynipanique, formant ainsi avec
I(! nu\nche du marteau un angle obtus ouvert en avant : uii plan passant par
les deu.x triangles lumineu.x couperait le sommet du menton.
Ordinairement la base du triangle n'atteint pas la périphérie de la mem-
brane du tympan. Ilelmholtz et l*olitzer ont montré (jue ce rellet était en
l'apport avec les angles d'incidence des rayons lumineux sur la surface courbe
de la membrane. Si l'on tend uniformément une membrane brillante sur un
anneau, on ne constate |)as de rellet lumineux; mais, si l'on vient à déprimer
le centre de cette membrane, un rellet lumineux se produit aussitiM, et il
devient d'autant plus étroit ([u'ou déprime plus profondément la membrane.
<i'est ce qui arrive sur le vivant : on peut voir le triangle s'élargir lorsque
l'insufllation d'air dans la caisse repousse la membrane en dehors, tandis
qu'il se rétrécit lorsque, par suite de la raréfaction artificielle de l'air dans
<ette cavité, la membrane se porte en dedans et devient plus concave. En
même temps qu'il se rétrécit, il augmente de longueur et d'intensité et se
porte un peu plus en baut.
Sa forme varie sur le même individu suivant qu'on l'examine dans différentes
positions (debout, couché, la tète en bas), dans des conditions d'éclairage iden-
tiques : il y a là à la fois variations de situation et de forme suivant les modifi-
cations de courbure de la membrane ; c'est ainsi que le reflet s'élargit lorsqu'il
se produit sur la partie postérieure de la membrane, moins concave que l'an-
térieure.
SI.
[(JUJBf.]
1288
APPAREIL AI DITIF
Fi(i. SI."). — -Meiu-
braiic du tym-
pan très con-
cave.
Fio. 810. — Mem-
brane du tym-
pan convexe.
D'ailleurs \\1klc, 'J'Wiilscii. Tillaux, etc., s'accordent ;i dire (|iie la niem-
brane du tympan présente de nombreuses variétés individuelles dans son incli-
naison et sa courbure, d'où des variétés infinies dans la forme du reflet, sans
que l'ouïe en soit altérée. Parfois il est réduit à un point ou k un petit faisceau
dont la lonpieur ne dé()asse pas 1 millimètre. I*arfois le faisceau lumineux est
interrompu par une bande obscure, ou bien
encore^ il se montre décomposé suivant la
longueur en trois Caisceaux distincts.
On peut trouver toutes ces formes très
diflerentes du rellet lumineux chez des per-
sonnes entendant toutes également bien.
D'autres reflets, moins accentués et moins
nettement limités, se montrent en daiilies
points (le la membrane.
Le j)lus fréquent est le reflet du Mllon
(lîezold) qui est presque constant ; c'est une bande brillante, presque linéaire,
située à la partie antérieure et inférieure de la membrane du tympan; il
correspond au sillon (|ui sépare la membrane du conduit et se trouve au point
où l'axe du triangle lumineux coupe ce sillon.
Enfin, normalement, on peut encore rencontrer trois autres reflets : un
répond au sommet de l'apophvse courte quand celle-ci est arrondie.
L'autre, formé coninie le rellet du sillon, est au Ixu-d antéro-suiiérieur de la
membrane flaccide.
Assez rarement on trouve un reflet du promontoire, tache arrondie, jaunâtre
et maie. \u\ peu en ai'rière et en has de l'onihilic.
Mode d'insertion. — La membrane du tympan est tendue sur l'anneau
lympanal, gouttière tympanale chez l'adulte. A cet efl'et, sur la circonférence
interne de cet anneau se trouve un sillon plus ou moins profond (N. tympa-
nique) dans lequel la membrane du tympan se trouve enchâssée comun* un
verre de montre dans sa rainure métallique. Nous verrons comment les diffé-
rentes couches de la nu^.mbrane contribuent à cette insertion : c'est surtout la
flhreuse qui s'épaissit eu ce point en une bande annulaire {^Anneau tcmlineux
ou bourrelet annulaire de (ierlac/i).
VjvX anneau tendineux n'est pas complet : arrivé au snuiuiel des deux cornes
de l'anneau tvm|)anal, 11 ahandonne l'os pour venir se fixer à l'apophyse
courte du marteau, conslituani ainsi deux petits ligamiMits ou ligamenl de
Hiviuus. Ces devix petits ligaments séparent très nettemenl la memlirane du
tvin|)an eu deux portions bien distinctes : une portion inférieure, c'est la |»or-
tion dense de la nu'uihrane du lvm|)an ou membrane A\i Ivmpan proprenu^jt
dite, (|ue nous avons surl<tut étudiée ius(|u';i |)n''senl : el une ixirlidU su|ii''iirure.
c'est la memlirane llaccide de Sliraiinell. qui nous ri'sie niaiiil<Mianl à déi-nre.
Membrane flaccide de Shrapnell. — l.a meiulnane de Shrapnell.
dont la liauleur est d'en\ii'on l! mm. I 2 à À niillinu"'h'es. a la l'(U"me d'im
triangle à sommet inlei-ienr : elle n'est pas luclluée comme la memhraui' du
proprement dite, mais à peu |»rès vertical(\ Sa lias(\ cpii n'est pas ahsolumenl
supérieure, mais légèrement tournée en a\anl et en haut. ni)ond à cette portion
Mi'.\ii;i;\\i; m \\ mi-w.
1289
Itl-pll ])OKl.
i/lllllll-
Cm
'lie }i>artcan
I-k;. SI7. — Meinijiaiie ilu t>iii[);Mi el meiiiliranc de
Shrapnell, vues par leur face iiitcnic.
(le l.'i l'ace iiilV'ririirc de r(''( aillr du lciii|inral (•(iiiiiiic ^mi-; le ikhm de sc^inciil
de Hiviniis; par >(•-; driix r\l n'iiiilis. elle ((iMr-iiuiid aux deux roriics de l'ail-
iicaii I \iii|iaiial, l'Ilc fsl ainsi siliii'c à la haiilciir de la hase di- lapoidivsc
/VLiniiial i(|iir.
Les deux aiilrrs (•(Mi''s du Iriaiiijlr siml r((riiii''s |iar 1rs liiiaiiK'iils ilc Hi\iiiiis :
laiitrriciir hcaiH-diip pins ciMirl (|iii' le posli-i'iciir. le piiMuicr <('ii<ild('iiiriil i-cc-
liliiiiic. If dciixit'iiif li-L-'èri'iin'iil
rdiirhc à cdiiraxiir' iiilV-i'iciirc.
Le soiiiiiici (lt> la iiinnltiaiie de
Slirapiicll ('(tiTcspoiid à la
(■uiii'lc a|)()plivsc du iiiailcaii.
I*ar sa lace externe, celle
meinhrane est en ra|)port avee
](> (•oiidiiil aiidllil' e.xlerne an
l'ond dn([ii(d (in l'apercoil par
l'examen otos('0|)i([ii(^(v()\ . plus
liaiil). (lertains auteurs y ont
déerit un (iriiice, trou de
HIvinus, dn nom de celui qui
l'a découvert. Décrit de nou-
veau comme normal par Hodi-
daleck, cet orifice est actuellement considère'' cnninie |)atli()l(»^n((ue, lors(jn'il
existe.
lîezold ne l'a jamais retrouvé (liez le nouveau-né : on ne peut donc sou-
tenir qu'il s'agisse là d'une non-oblitération de la première fente bran-
chiale : d'ailleurs, depuis longtemps déjà, Ilis a uKniIré que cette fente
n'était jamais perforée. Le plus souvent, il semble bien qu'on soit le jouet
d'une illusion.
Par sa face interne, la membrane de Shrapnell est en rapport avec le col du
marteau et avec la corde du tvmpan qui passe au dedans de lui et le contourne;
en arrière, elle se termine un peu eu avant du bord antérieur de la longue
apopbvse de lem liiine.
Bibliographie. — A ce sujet vovez la liii-se de A. {{aoiit. Perforation de (a membrane de
Shn'inicll. l'aiis, ISW.
Structure. — La membrane du tvuqian est constituée par Irois coucIk^s :
l" La couche externe ou cutanée, (|ui C(jntinue directemenl la peau du ((in-
duit auditif externe;
2" La couche movenne ou fibreuse, membrane propre;
3° La couche interne ou muqu(Mise, formée par la muqueuse de la caisse.
La couche cutanée, formée par la réflexion de la peau du conduit sur
toute la périphérie de la membrane, est très mince (0 mm. 01 en moyenne.
Siebenmann), Elle se compose essentiellement de plusieurs couches de cellules
reposant sur une mince membrane anhyste, doublée d'un chorion extrêmement
mince, nié par Siebenmann. L'épilhéllum, si on en excepte les couches cornées,
comprend deux assises épithéliales. La couche profonde génératrice constitue
une couche unique de cellules aplaties à gi'os noyau arrondi et à limites indis-
[GUIbJ.]
1290
Al'l'AHEIL MIilTIl'.
liiicles' la (Iciixit'iiK' conclu', (ui coiiclic iiidvciiim', resseniMc au >lialiiin liici
du m de la peau : on ik
. C. cornrc
C fjermii
■'^-^_.. r.fibrru.r
Ombilic
pf'iit ]»1us guère V colo-
rer (le iiovaux, sauf de
place en place. Au-dessus
de ces deux couches se
trouve la couche cornée
■^ "^ -~2^ _ — — --^— ^_— . niinceetsouvenlahscnlc :
__ ~ ^ — "^ __^ I- ni/Il raisyr c'cst U UC COUchc à Ccllu IcS
l ]^ multiples, transparente
y,,;. SIS. — (Àmpi" ilo la iiKMiiliiaiic .lu lyriipaii (Siclioiiiii.irn:). '"t dans lacjuellc on ne
peut di'-cc'cr de novaux.
(>ii ne reiic(tiilr(' dans cette couche tu pmls. m Lilamle-;. m [i;i|iilles. En haut,
au niveau de La uienihraue llarcide, la ,, ,
hju'l.siip.poxl.du
•siruclure est identicpie: mais sous l'a sillon tympan.
nieuihi'ane hasale on trou\e une couche Memhr. fiacc.
relaiivcuient é])aisse de tissu cellulaire. Mnnchf Mart.
reut'ei'niant des vaisseaux etdesneiTs: il hxi.ani.mt. sr
eu est de même sur hmie la [t(''nphéne
•<Ie l'anneau, au niveau du hourrelet
<'t sur une hande épaisse (|ui descend
|)ai°allèl(>menl au manche du marteau,
hande (jui tait smle à la hande ana-
logue ([ue l'on li(iu\(' le long de la
paroi supérieure du conduit osseux et
<|ui était autrefois désignée sous le nom Fir,. sio. — Les deux cnuches de fihres do
de onuscidlix levator hpnpani udnnr, '-' "'Oi"l>iam' du lympaii (face e.xlerne)
, , ,' , . (>i-li\valli(M.
<Mi raison de la nature musculaire
<[u'on lui supposai!.
La couche moyenne ou fibreuse, memhranc j)r()pre. se cdiiipuse de
faisceaux, aplatis à la périphé-
CCLflit- • 1 • 1 I I
ne. arrondis au centre, dont
le diamètre est ih' 0 mm. IS à
<l mm. ali. ('.(institués par des
Il lires conjonttives, ces fais-
ceaux s'entre-croisent plus ou
moins entre tMix et sont soli-
deuiiMil l'eulrt's: ils sont homo-
gènes el forleiiieiil reiriiigenls ;
enlin. au milieu d'eux, on
lr(iu\<' lies cellules du ti>su
cdiiimiclir eluilee- el ipielipies
l'aivs lihri's élaslitjues; traitée
|iar les acides el les aKalis.
celle couche si" dissout com-
|i|èlemenl. l/é|iaissenr maxima
C'ao. iHi'dull.
Muq. tympan
l>ci-ii,.-ite
Mu(j. tympan.
I-'ilireuae
"' lymjian.
j<.i«Tir"
V, et )i. (le la memb. tynipnn.
l'ic. S2(l. — (jOUJio du manche du marteau vers
sa [larlio movcuue (Sciiwallie).
<le la memhrane se trouxt'à la hiis à la peripht'rie el au centre; l'épaisseur
mi;mi'.i;.\\1'; im twii-w.
1291
niiniiiia ;i riiiiidii des /.(mes cciilralc et iiilcniirdiaii'c, ;i raiisc des dinÏTcnccs
(r(''|)aiss('Mc (les ((iiiclirs lihrciiscs aux dinÏTciils poiiils.
(îos fibres s'organisent en deux lamelles : iineexieriie un les (ihres onl nne
direclinn radii'-e, el une inleine de lihii"^ rii-<nlaires.
Couche des fibres radiées.
(il)
"iSAi:
^omtni'l du manche
du marteau
Epith. inl...
C. fibres radiées-
C. fibres circttl.
--■Epilh. exl.
radiées forment nn svsl»''nie i|iii
semble avoir ponr cenlie
l'ombilic de la memhiane
«In lynipan. I>es libres de
la inoifu' inféiieure de la
membrane convergent à
peu près exactement à
l'ombilic et s'v insèi-ent
sur rextrémiti- élargie dn
maiicbc du marteau;
Fio. 821. — (;ou[)e ilii iii,u\ilio du maric.ui au niveau ile celles de la moitié supé-
l'uiiiliilic (le la MKMiilaano du tviupau (Sriiwalbe). rieure viennent s'insérer
sur l'arête ext«' rieure du
manclie du niarleau, surtout dans ses deux tiers inférieurs. Dans le quadrant
antéro-supérieur, les fibres sont
beaucoup plus verticales (jue
dans le quadrant postéro-supé-
rieur.
Couche des fibres circulaires.
— Cette couche varie notable-
ment d'épaisseur suivant les
points : elle va en diminuant
de la périphérie vers le centre
et manque à peu près complè-
tement au niveau de l'onibilic.
Quelques auteurs admettent
que les libres circulaires pas-
sent entièrement en dedans,
c'est-à-dire sur la face mu-
queuse du manche du mar-
teau. Ce n'est pas complète-
ment exact. Comme l'ont bien
montré Prussak , Politzer,
Troltsch, Kessel, ces fibres se
comportent un peu différem-
ment. La plus grande partie
des fibres circulaires vient
s'insérer sur les deux cinquièmes supérieurs du manche du marteau en
passant sur sa face muqueuse et en s'intrlquant avec les fibres périostiques.
En haut, les fibres périphériques s'incurvent vers l'ombilic et viennent s'in-
sérer sur la courte apophyse du marteau, là où les fibres radiées n'existent
plus.
Vaisi
iourr. ann
Cell. cart
Os. tijmp.-
Fio. 822. — Coupe de la membrane du tympan
au niveau de son insertion à l'os (.Moldenhauer)
[GUIBÉ.]
1292
Al'PARKIL AIDITIF.
L'union du niancho du marteau et de la membrane du tympan est surtout
faite au niveau de la courte apophyse et à l'extrémit*^ du manche : cela tient
à la différence de surface d'insertion que le* manche du marteau présente aux
fibres, et surtout aux fibres radiées. D'ailleurs l'insertion des fibres ne se fait
pas directement sur l'os, mais par l'intermédiaire d'une couche de cartilage
hyalin; cette couche présente son maximum d épaisseur là oii la membrane
du tympan s'insère le plus solidement.
A la périphérie, on voit les deux couches prendre part à la formation du bour-
relet tendineux. I^es fibres circulaires forment une couche épaisse, subdivisée
en fascicules par les fibres radiées. Les lil)res radiées vont s'insérer dans le sul-
cus tympanicus en traversant les faisceaux des libres circulaires ; les plus super-
ficielles de ces fibres se continuent avec le périoste du conduit auditif externe ;
les plus profondes avec celui de la cavité tympanique. Chez les animaux on
trouverait en ce point des cellules
0/:-^
■i\
.'rx-
FiG. 823. — Memliraiu- du lyiiiiian. lorination
dendiitique (Gruber).
cartilag-ineuses (Bertelli) : niées
chez l'homme par Siebenmann,
ces cellules y auraient été retrou-
vées par Kessel, qui y décrit même
de nombreuses fibres élastiques.
Dans le quadrant postéro-supé-
rieur de la membrane tympanique,
Oruber a décrit une formation un
peu spéciale à laquelle il a donné
le nom de formation dendritique.
Presque constante, remarquable
par sa solidité, elle repose sur la
face profonde de la couche radiée
et fait saillie dans l'intérieur de
la cavité tympanique; son épais-
seur atteignant parfois 0 mm. 08, c'est-à-dire à peu près fépaisseur de la
membrane tympanique tout entière. Il s'agit vraisemblablement d'un reste
devenu fibreux de l'épaisse couche de tissu sous-muqueux qui, pendant la
première partie de la vie fœtale, remplit la moitié postérieure de la cavité; et en
effet on voit parfois s'y insérer des replis revêtus de muqueuse qui traversent
et cloisonnent la cavité tympanique. Pour Kessel, il s'agirait de la membrane
basale de la muqueuse tympanique modiliée.
La couche interne OU muqueuse fait partie de la muqueuse de la caisse.
Ilistologiquement e]l(> a plutôt la structure d'une séreuse que d'une muqueuse.
Elle est en effet constituée par une couche unique de cellules larges et ajdaties
qui sous l'action du nitrate d'argent apparaissent comme champs polygonaux
de différentes grandeurs, limités par des bords sinueux et irréguliers ; de
place en place se voient quelques vides ou stomates. Ces cellules reposent sur
une membrane propre hyaline ou formée, pour quelques auteurs (Kessel), par
de très fines fibrilles.
Il n'existe pas de sous-nuupieuse : la muqueuse repose direclcMiieut sur la
fibreuse, sauf au niveau du bourrelet tendineux. En ce point et au niveau des
fossettes tvmpanales el du manche du marteau se trouveraient d(^ petites papil-
MKMr.inM-; i>ij tvmi'an
1293
<lu iiuirteau,
Fie. 821. — Vaisseaux sanguins de la caisse
(face externe) (Schrceder).
les vasculairi's ((Icrlacli) (jiic Pnissak aurait retrouvées sur toute la surface delà
Mieuil)rane : eu réalité ces pa[)ill('s seraient très rares (Siel)euuiaun).
I.a nieniliraue (le Sliia|iiiell ne dillèrc du l'csie de la membrane du tympan
(|ue par ee fait que la couche
librouse niaur|ue entièrement : la
peau et la muqueuse sont directe-
Ari.duM. /^''\;^'f^"S meut acrolées. Aussi la membrane
llaceide est-elle beaucoup moins ré-
sistante et livre-t-elle facilement
passage au pus en cas d'otite
nioveunp.
Vaisseaux et nerfs. — Ar-
tères. ^ ' hi trouve dans la niem-
l)raue tympanique deu.\ systèmes
vasculaires : celui de la couche der-
mique et celui de la couche mu-
queuse : de très nombreuses ana-
stomoses vont de l'un à l'autre.
La couche cutanée de la mem-
brane tvmpaniquc reçoit des ra-
meaux artériels, terminaison des artères du conduit auditif externe : c'est ce
qu'on voit sur toute la zone périphérique de la membrane. Parmi ces arté-
rioles, il en est toujours une ou
deux plus volumineuses, branches ^^SW ^ i.mén.moy.
généralement de l'auriculaire pro-
fonde qui abordent la membrane
tympanique au niveau de la partie
j)Ostéro-supérieure, descendent vers
l'ombilic tantôt en avant, plus sou-
vent en arrière du manche du mar-
teau, pour venir s'anastomoser au-
tour de l'extrémité du manche. De
cette artère simple ou double par-
tent de nombreuses branches qui
se portent en ravonnant vers la
périphérie pour rejoindre les autres
branches directes. Lorsque l'inflam-
mation injecte ces vaisseaux, on Fio. 823. — Artères de la membrane du tympan
peut les voir descendre de la paroi (^«^^^ interne) (Schrœder).
supérieure avec le prolongement
cutané et former une bande rougeàtre autour du manche du marteau. Une
figure de Tillaux montre même la plupart des ramifications injectées.
La couche muqueuse reçoit ses artères de deux sources : de la tympanique,
branche de la maxillaire interne, et de la stijlo-ma--<toïdienne, branche de
l'auriculaire postérieure. Le réseau ainsi formé est surtout abondant au centre
et à la périphérie.
Aft. trompe
[guibé:
U9k AI'I'AREll. AIDITIF.
En outre Kessel décrit et figure dans la couche fibreuse un très riche réseau
formé de capillaires fins entourant les faisceaux fibreux d'un plexus à mailles
allongées parallèlement à la direction de ces faisceaux et communiquant abon-
damment avec les réseaux cutanés et muqueux. Ce riche réseau est générale-
ment nié par les auteurs qui se sont occupés de la question et particulièrement
par Moos (Untersuch. ûber das Verhalten dos Blutgefasskreislaufes des Trom-
melfelles ui.id des Ilandgriffcs. Ayrh. f.Auf/cn- itnd O/irenUeilk.. 1878, Bd VI).
D'après ce dernier, les deux réseaux ne communiqueraient que par des veines
perforantes, sauf au niveau du manche du marteau. Là se trouvent de nom-
breux vaisseaux perforants artériels plus nombreux dans le tiers supérieur, plus
rares dans le tiers inférieur : ces vaisseaux, fournis par le réseau cutané et sur-
tout par le réseau muqueux, se rendent dans le périoste du manche du marteau
et s'y anastomosent richement.
Veines. — Les veines, qui résument la circulation capillaire, forment égale-
ment deux plexus : les veines de la couche dermique se rendent dans la veine
jugulaire externe; celles de la couche muqueuse en majeure partie au plexus
veineux situé entre la trompe et l'articulation temporo-maxillaire : quelques-
unes se rendent dans les veines de la dure-mère et par celles-ci dans les sinus.
Les deux plexus veineux cutané et muqueux communiquent plus largement
entre eux que les plexus artériels correspondants. En particulier le sang, pour
revenir de la caisse vers le conduit auditif externe, peut suivre trois voies cons-
tituées par des veinules perforantes qu'on rencontre sur toute la périphérie de
la membrane, sur toute la longueur du manche du marteau, mais surtout à
sa base au niveau de la niemljrane flaccide, enfin sur toute l'étendue de la zone
intermédiaire de la membrane tympanique (Moos).
Lymphatiques. — Comme les vaisseau.x sanguins, les lymphatiques se
trouvent répandus dans les trois couches. Dans la peau on trouve un très fin
réseau; itnmédiatement au-dessous de la couche épithélialedece réseau partent
des capillaires qui, accompagnant les vaisseaux sanguins, se portent vers la
périphérie de la membrane et plus particulièrement vers sa partie supérieure
et postérieure, pour se jeter enfin les uns dans les ganglions mastoïdiens, les
autres dans les ganglions situés en avant du tragus.
Dans la muqueuse se trouve un plexus sous-épithélial pauvre et surtout
développé autour du bi^urrelet aniuilairo : rappelons (|ue Kessel a tlécril sur la
muqueuse des stomates qui mettraient en conununication les lymphatiques et
la caisse. Accompagnant l'artère tympanique, les troncs efTérents de ce réseau
se portent aux ganglions inlra-parotidicns.
Ouant aux Ivinphaliques de la fibreuse, ils seraient constitués pour Kessel
])ar un système de cavités irrégulières, faciles à nitratcr et (lui abouliraitMit
aux lvmphati(iues de la mucjueuse et de la peau ainsi largement anastomosés.
C'est tout i)articulièremenl au niveau de la formation dendriti»[ue de Cruber
(jue l'on rencontre de ces espaces lyMii>liali([ues bien développés.
Nerfs. — Les nc^rls de la iiieiulirane du tvnipan. très nombreux, viennent
deVaiiriculo-lenipordl et du rameau auriculaire i(u p)i''uinoijastri'jue.
Pour la couche dermique, les profonds sont fournis par le j)lexus tympa-
f:AI.-si; hl TVMl'W. 1295
iii(|iit'. I.c lilcl ncrxciix le plii^ Iiii|)orl;int, clesccndaiil paiallrlciiiciil ii I "artère
tlii iiiaiH'lii' (lu niai-lcan. cliriiiiiir dans la couche de tissu ci'lliilaii'c (jiii dnuble
lu peau au niveau de ce niamlic.
Les nerfs se ramilient ('(luiine les vaisseaux dans les trois couthes, les j^ros
troncs nerveux accompagnant les gros troncs vasculaires. Kessel distingue
([ualre [dcxus nerveux. On [)eut se contenter d'en décri redeux : un [)Iexus fonda-
mental, formé par les nerfs à gaine de Schwann qui {)énètrent dans la mem-
Itrane tvmpanique, et un plexus sous-épithélial, situé dans le chorion delà
peau et formé de fibres sans mvéline. C'est de ce dernier que partent les
lihrilles terminales qui vienncMit se terminer librement dans la peau. (Jn trouve
ces deux j)l(\xus aussi bien du roté de la muqueuse que de la peau, mais beau-
coup moins développés de ce côté.
Kniin dans la lame fibreuse propre on trouve des fibres renfermant de places
en places des petits renflements noueux pourvus de noyaux que Kessel consi-
dère comme probablement des cellules nerveuses.
CHAPITRE II
CAISSE DU TYMPAN
Cavité intermédiaire au conduit auditif externe et au labyrinthe, la caisse
du tympan est remplie par de l'air venu du pharynx nasal par la trompe
d'Eustacbe et traversée par une chaîne d'osselets qui rattache la membrane
tympanique à l'oreille interne ; ces osselets sont maintenus entre eux et aux
parois de la caisse par des ligaments et des muscles qui les meuvent ; enfin
une membrane muqueuse tapisse le tout (parois et osselets), formant des replis
ou poches dans la partie supérieure de la cavité.
Forme. — On compare généralement la caisse du tympan à une de ces
caisses |)lates en usage aujourd'hui dans nos musiques, mais il faut ajouter que
les deux bases du tambour sont courbes et déprimées vers le centre de la cavité
et que le cylindre est aplati sur quatre points ou faces. Elle ressemble donc plutôt
à une lentille biconcave à contour quadrangulaire. Il faut d'ailleurs convenir
qu'aucune comparaison ne peint d'une façon parfaitement satisfaisante la forme
très irrégulière de la caisse du tympan,
Direction. — Aplatie de dehors en dedans, la cavité de l'oreille movenne
n'est point située dans un plan vertical ; la lentille est obliquement placée de
haut en bas, d'avant en arrière et de dehors en dedans ; son obliquité est bien
représentée par l'obliquité de la membrane du tympan qui forme la paroi
externe de la caisse.
Dimensions. — La hauteur de la voûte au plancher est de 7 millimètres
[GL7BÉ.]
1296
APPAREIL AUDITIF.
Lig. sup. mart.
en avant (paroi antérieure) et de Hj en arrière ; sa longueur, mesurée de
l'orifice de la trompe aux cellules mastoïdiennes, est en moyenne de 13 milli-
mètres; l'épaisseur ou profondeur varie sur les divers points ; elle est mlnima
et varie entre 1 et 2 millimètres au niveau du point le plus convexe du pro-
montoire. On dit partout que l'ombilic de la membrane du tympan et le centre
ou promontoire sont exactement en regard ; en général, l'ombilic est à 2 milli-
mètres en avant du sommet du promontoire. A la voûte, la largeur est de 5 à
6 millimètres; sur le plancher elle est de 3 à 4 seulement. Ces dimensions de
la caisse présentent d'ailleurs des variations individuelles assez considérables.
Parois. — Les parois et faces de la caisse sont désignées, d'après leurs
rapports essentiels, en paroi externe ou tympanique, paroi interne ou labyrin-
thique, paroi supérieure, voûte ou p. crânienne, paroi inférieure, plancher ou
p. jugulaire, paroi antérieure ou tubairc, paroi postérieure ou mastoïdienne.
Paroi externe ou tympanique. — La paroi externe de la caisse est
formée de deux portions bien
distinctes, une portion mem-
braneuse et une portion osseuse.
La portion membraneuse est
constituée par la membrane du
tympan complétée en haut par
la membrane flaccide de Shraj)-
nell. Nous venons de les étudier.
La portion osseuse prolonge
m haut et en bas la portion
membraneuse.
En bas l'anneau osseux dans
lequel est enchâssée la membrane
Face interne de la membrane du tympan tl" tympan forme avec le plan-
et paroi externe de la caisse. cher de la caisse une gouttière
(le profondeur variable suivant
les individus (4 à o millimètres, lluguier; M mm. 75 à 4 mm. 5, avec
une moyenne de 2 mm. 7, Bezold). Dans cette gouttière {Reccssus hypotym-
paniciis, Kretschmann) peuvent se loger les corps étrangers, et le pus peut
s'y accumuler. Exceptionnellement ce recessus envoie en dehors un prolon-
gement qui passe sous le cadre lympanal et s'étend sous la paroi inférieure du
conduit auditif externe.
En haut, au-dessus de la nuMiibrane. la paroi externe est formée par une
lamelle osseuse du temporal (jni présente une large excavation logeant la tête
du marteau et de l'enclume. Au niveau de cette excavation, la caisse s'élargit
et empiète au-dessus de la paroi supérieure du conduit auditif externe : ce qui
nous explique que des abcès de la caisse puissent aller s'ouvrir sur cette paroi
supérieure sans traverser la membrane du tympan, (^.etle lamelle osseuse, dure
cumme de l'ivoire, constitue le mur de la loi/rllr.
Entre la corne antérieure de l'anneau tympanique et le toit de la caisse,
la scissure de Glaser vient s'ouvrir sur la paroi externe de la caisse; elle donne
passage au ligament antérieur du marteau et à une artériole, l'artère tympa-
Pochc
tymp.
pont.
Facial
FiG. 82G.-
Poclif.
,tlimp.
(Dit.
CAISSE nu TYMPAN.
1297
iii([U(' aiilri'ifiin'. iii;iis ikui pas à la corde <lii lympaii, fuiiiirKî tiii le dit 1i'o|>
S(MIV(Mll.
Paroi interne on labyrinthique. — C'est la plus iinporlanlc a causo
(les lappoils (lu'cllc aH'cclc a\rr le lahyriullio ; clic prcscnlc les ouvertures (jiii
incitent en coiniminicali*»!» les organes de transmission avec ceux de jM'r-
(■e|)lion.
Vers le centre de cette paroi en regard de l'ouihilic lyinpaiiique,on lioiivc h;
jn'ornonloire ; c'est une saillie osseuse, généralement de 8 millimètres de large
sur G millimètres de haut, lisse et large, parfois conique ; elle constitue la paroi
extern(! du |)reuii(M" tour de spire du limaçon.
A la partie inférieure du promontoire se voit un petit orifice auquel fait
suite tout un système de gouttières ramifiées sur la saillie du promontoire;
c'est rori/îce supérieur du canal de Jacobson, qui livre passage aux nerfs du
même nom dont les ramifications sillonnent le promontoire.
Au-dessus et un peu en arrière du promontoire, on trouve un orifice ellip-
tique ; c'est la fenêtre ovale ou vestibulaire qui reçoit la platine de l'étrier et
s'ouvre dans le vestibule. La fenêtre ovale a 3-4 millimètresde long sur 1 mm. ">
de haut; elle, n'est j»as absolument elliptique, mais son bord inférieur est
plan ou faiblement convexe, ce qui donne à la fenêtre une forme un peu en
haricot. Elle est parfois hori/.outale, |)arfois oblique en arrière et en bas ; elle
occupe le fond d'une
fossette de profondeur
variable, la niche de
la fenêtre ovale ou
fosse ovale. Cette fe-
nêtre est fermée par
une membrane qui
n'est autre que le pé-
rioste du vestibule ;
c'est sur cette mem-
brane que vient se
souder la partie
moyenne de la base
de l'étrier.
En arrière et au-
dessous du promon-
toire, presque sur la
paroi inférieure de la
caisse, se trouve une dépression profonde (fossette de la fenêtre ronde), qui se
présente comme un étroit canal de 1 à 2 millimètres de large, oblique en haut,
en avant et en dedans, surplombé et en partie recouvert par le promontoire.
Au fond de ce canal se trouve un orifice, la fenêtre ronde ou fenêtre cocJUéaire,
qui correspond à l'extrémité inférieure de la rampe tympanique du limaçon.
Elle n'est pas absolument arrondie, mais un peu réniforme à bile tourné en
dedans; ses dimensions varient de 1,3 à 3 millimètres. Sur le sujet vivant,
la fenêtre ronde est obturée par une membrane qui porte le nom de membrane
POIRIER ET CHARPy. — V. 82
[GUIBÉ.]
,, AUique
Bc'cdecuillc
Fcn. ovale
Pyram.
- Facial
F en. rondo
--- .V. Jacobson
Paroi interne de la caisse.
1298 AI'PAIŒIL AUDITIF.
de la fenèire ronde ou tympan secondaire. Celui-ci est situé dans un plan
oblique en dedans, en bas et en avant, presque horizontal; il n'est pas plan,
mais représente un segment de cylindre dont la concavité est tournée vers la
caisse. Il forme ainsi avec la paroi interne de la fossette un recessus cunéiforme,
comme le fait la membrane du tympan avec la paroi antéro-inférieure du con-
duit. Ce tvmpan secondaire est formé par une triple couche : une couche
moyenne, formée de fibres conjonctives radiées; une couche externe, qui n'est
autre que la muqueuse tympanique ; une couche interne, endothélium de la
rampe tympanique.
Entre la fenêtre ovale et la fenêtre ronde, et un peu en arriére de ces ouver-
tures, est une fossette très profonde, la cavité sous-pyramidale (Huguier) ou
le sinus tynrpani (Steinbriigge). Le fond de cette fossette, dont la profondeur
atteint parfois 4 ou o millimètres, est quelquefois perforé et séparé seulement
de la cavité du vestibule par la muqueuse tympanique et la membrane vestibu-
laire. Elle répond à l'extrémité ampullaire du canal demi-circulaire postérieur.
La cavité sous-pyramidale est séparée en haut de la fo.sse ovale par un repli
muqueux ou osseux [Ponticulus promontorii, Schwalbe); en has une crête
osseuse qui prolonge le promontoire en arrière (Subiculurn pjromontorii,
Schwalbe) la sépare de la fenêtre ronde. La largeur et la profondeur de cette
cavité sont des plus variables, parfois un pont osseux ferme en partie son
entrée. En arrière elle s'avance jusqu'à la portion verticale de l'aqueduc de
Fallope et jusqu'au-dessous de la pN^amide qui la coiffe comme d'un dôme.
Immédiatement au-dessus et en arrière de la fenêtre ovale apj)arait une
saillie cylindrique, légèrement oblique en has et en dehors sur une longueur de
10 à 12 millimètres. C'est le relief osseux de la deuxième portion de Caquedur
de Fallope qui se coude en décrivant un arc au-dessus de la fenêtre ovale.
L'aqueduc de Fallope est formé chez l'adulte d'une lamelle osseuse mince et trans-
parente; chez l'embryon, il est membraneux et ce n'est qu'à partir du quatrième
mois que sa paroi commence à s'ossifier. Mais elle ne le fait pas toujours com-
plètement et parfois elle reste criblée de trous ou largement fenêtrée, si bien
(|uc le nerf facial contenu dans l'aqueduc n'est plus séparé de la cavité de la
caisse que par le périoste de l'aqueduc et la mu(|ueuse tympanique ; il est
donc très exposé dans les otites moyennes, d'autant que l'artère slvlo-mastoï-
dlenne, qui accompagne le facial dans l'aiincduc. fournit des vaisseaux au nerf
lui-même et à la mu([uensede l'oreille moyenne. C'est d'ailleurs un fait anjour-
dliul universellenieiit admis depuis Troltsch, que le plus grand nombre de--
paralysies faciales diles rbumalismales résullent d'une otlle movenne mé-
connue.
Au-dessus et un pcMi en arrièri' du ri'lief de l'aqueduc se voit une émlnence
arrondie peu saillante qui répond au canal demi-circulaire antérieur ou hori-
zontal. La paroi est plus dense et pins épaisse que celle de l'aqueduc : aussi sa
perforation est-elle très rare.
En arrière de la fenêtre ovale, descend à l'union des parois postérieure et
interne de la caisse \sxtroislèn}e portioii ou jk vi-rtiralede l'aqueduc de Fallope.
Elle ne fait aucune saillie dans la cavité de la caisse, mais à sa partie supé-
rieure, on observe une saillie ossens(> : c"(>sl la /n/raitiide de forMu» coiiiqu(\
à sommet \\n peu recourbé en crochet et dirigé en avant et un peu en banl. à
CAI-SI-; l>r T^ \lt'\\. 129'J
l);isc i-('|Hiii(I;iiil ;i riiiiiiui de l;i rjicc |«)slriifiii'f et dr la l'arc iiilrriif de la
• •aissc jiisic aii-drssiis du sinus lviii|>aiii : la jtyraiiiidf csl (nhuli'-r cl |)crr<)rcc à
son c.xln-iiiili' |),ii- iiii orilicc circulaire par on sori le li'i]:lon <hi iiiU'<cle ilc
l'ôlrii-r. Le cnr|>s di> n' iiiiisclc csl l((_i:i' à liiilcrictir \\v la |)yraiiiidc cl dans un
canal i|ui lui l'ail suite cl (|ui descend en aiiieic cl en l»as. |)arallélcincnl à
ra(|ueduc de h'allojK' cl en avani de lui ; seule les sépare uru' mince lainclle
((sseusc jterrorce de iu>ndu-eux Intiis pour le passafTi' des vaisseaux el neils
([ni de rarlèrc slvlu-iuasloïdiennc et du nerf facial se rendent vers le
uiuscle.
J.e voUnne et la l'orme de la pyramide sonl 1res varlahlcs ; jjarl'nis cllen'cxislc
|)as et à sa place (»n trouve une excavation dans laquelle s'insère le muscle
de létrier. Iluguier a Itien indiqué ces différents aspects.
Au-dessus et en avant du promontoire, on voit une goutliere ou un canal
osseux ([ui reçoit le nniscle interne du marteau. Ce canal débouche sur la face
inl'éiieure du crâne, dans l'échancrure séparant le bord antérieur du rocher
de récaille cl où vient s'articuler l'épine du sphénoïde. De là il remonte en baul.
en deliois cl en ariière. |tarallèle et sus-jacent à la trompe osseuse. Les t\('n\
canaux sont tous deux ccuislitués par deux dcmi-tioullières se conq)lélanl réci-
pro()uement et creusés l'une sur la face exocrànienne antérieure du rocher,
l'autre sur la face supérieure de l'os tympanal. Arrivé à la partie anléricure el
supérieure du |)romontoire, le conduit se recourbe de dedans (mi dehors et fait
dans la cavité de la caisse une saillie conique, le bec de ruiUer, perforée à son
cxlrémilé pour laisser passer le tendon du nuistde. Hui^uicr a bien établi ([ue
le conduit de ce muscle, lon^;- de 12 à lo millimètres, forme un canal osseux
«•omplet, indépendant de la ti'ompe. Si ce canal apparaît souvent sons la forme
(rune gouttière osseuse, c'est que sa paroi externe, extrêmement mince, a été
détruite au cours de la préjKiralion nécessaire pour la mettre à nu.
Paroi crânienne ou voûte de la caisse. — Elle est formée par une
nunce lamelle osseuse. lari:e de o à ('• millimètres {tegmen tympani). qui relie
la base de la pyramide du rocher à Técaille du temporal el qui fait partie de
la face antéro-supérieure du rocher; elle n'est pas horizontale, mais, comme
cette face, inclinée en avant et en bas. Vue par l'intérieur du crâne, eUe est
lisse et présente à sa limite externe les vestiges de la suture pétro-squameuse :
celle-ci répond à celte partie de la cavité qui s'avance au-dessus du conduit
auditif externe. Vue par la caisse, elle se montre inégale, anfractueuse et donne
attache aux ligaments qui suspendent le marteau et l'enclume.
Par l'intermédiaire de cette lamelle, la caisse se met en rapport avec l'étage
moyen de la base du crâne, et en particulier avec le sinus pétreux supérieur
qui chemine sur le bord supérieur du rocher.
L'épaisseur de cette voûte osseuse est très variable; elle est généralement
plus épaisse en dedans qu'en dehors. Fréquemment on y rencontre de petites
cellules nombreuses et aplaties qui s'ouvrent dans la caisse. Parfois la voûte
devient si mince qu'elle est transparente et même perforée ; toujours au niveau
de la suture pétro-squameuse, il existe des orifices qui donnent passage à des
vaisseaux méningés, et chez l'enfant la suture pétro-squameuse, encore large,
laisse passer de nombreux vaisseaux dure-niériens, issus de la méningée
82.
[GUiBi::
1300 Ai'rAi;i:ii, ai nnii .
jiioyeniie, (jiii vuuL s'anasloinosor avec les vaisseaux de 1 (jieille iiiuyeiiiie (Ar-
nold, llyrll.)
1! n'est pas très rare fie voir la lamelle mince qui forme h' toit de la caisse
mnii([uer en partie ; de telle sorte que la dure-mère et la inuqueuse de la caisse
s(»jit en contact immédiat, d'où facilité des méningo-encéphalites. Ilyrtl pense
(pic cette anomalie, à laquelle il a donné le nom de déliiscence spontanée du
lolt du tymj)an, est due à un arrêt de développement.
Paroi inférieure ou jugulaire {Plancher de la caisse). — Moins large
(pic la sii|)érieure, elle est conslilu('-c |)ar une étroite portion de la face infé-
lieun; du rocher. (Jiiehpiefois lisse, la paroi inférieure est le plus souvent
creusée d'anfractuosilés ou l(»getles osseuses. Elle forme une véritable gouttière
en conire-bas de la membrane du tympan, plus large en arrière ({u'en avant et
où jH'uvent s'accumuler le pus et le sang. Elle présente des orifices j)ar oii
pén(''trent le j-ameau de Jacobson et une artère tym])anique.
Elle i(''|)on(l au golfe de la veine jugulaire; et comme le sinus lat(''ral droit,
(jui reçoit le j)lus souvent le sinus longitudinal supérieur entier, est babituelle-
uKMit plus \olumineux que le gauclie, les rapports de la caisse et de la jugu-
laire sont plus intimes à droite qu'à gauclie, dans ('» cas sur 1(1 (Uùdinger, Ko-r-
ncr). La paroi inférieure est d'épaisseur variable ; la lamelle qui la constitue
est parfois d'une minceur extrême : on l'a même vue présenter des lacunes au
niveau desquelles la paroi de la jugulaire et la muqueuse tympanique étaient
en contact direct. Ainsi s'explique la propagation parfois observée d'une intlani-
mation de la caisse directement à la veine. Bien plus, ])arfois le bulbe fait ainsi
saillie par la déliiscence dans la caisse, donnant à la membrane du tvmpan
une coloration bleuâtre et risf|uanl d'être blessé au cours d'une paracentèse de
cette membrane,
A sa partie antérieure, le plancher est souvent soulevé par le coude du canal
carotidi(>n.
Sur le j)lanchcr de la caisse prennent naissance de nombreuses cellules à
direction généralement radier. Absentes quand le bulbe de la jugulaire est
très développé, elles sont au contraire parfois très développées et peuvent
venir s'appliquer au sinus pétreux inférieur, ou se diriger vers le sommet
du rocher au-dessous du lima(;on, immédiatement api)li([uées au canal caro-
lidien.
Paroi antérieure, tubo-carotidienne. — l>ans son tiers su|iéricur.
cette paroi est occupée par la large embouchure de la tr(»nq)e d'Eiistacbe.
au-dessus di; la([uelle est j)lacé le canal osseux qu.i contient le muscle interne
du marh>au. Entre l'orilice de la trompe et l'extrémité suj)érieure du sillon
tym|);ini(pi(>, s(> trou\c l'oriUce intei'iie en l'orm(> de fente de la .<rissurc pétro-
lijxijinnKjUi' ou ^ch^yurc de Cilascr, pai- oii passent l'arlèrt" tympani(pie et le
ligament antérieur du marteau, l'n orilic(> l)eaucou|) plus petit se trouve situé
au-dessus de lui : c'est rorilice |i;ir leipiel la corde du lvin|i;iu sort de la caisse
on (iri/icc inlerttc du (yiiinl d' Il xyiiii'r; et' canal, long de I centimètre envi-
ron, vient s'ouvrir dans l'angle du rocher et de l'écaille du temporal, immé-
diatement derrière r('|)inc du spluMioïde.
Dans sa partie carolidieune ou inicrieure. la jiaroi antérieui'c est formée par
CMSSI'. hl \\ MI'W.
1201
iiii;' l.iiiicllc (issciisc Ires iiiiiicc (idfMjiic jamais I iiiilliiiirl rc), rrciisi't' de rcl-
liilcs osseuses el cnl)!!'!' de liniiv par les(|iiels des xciiies de la iiiii(|iieiise Iviiipa-
iiii|iie \iiiil -."aliMiK lier dans le simis carolidieii.
Celle ii'Ljioii esl loii jiiii|-s m raj»|M»i'l avec le
cdiide de la eandide. (d sdinenl celle ilei'iiiéj'e
lail -aillie dans la caisse. D'adires I idus desliiiés
I d( -^ lilels nei\eii\ dii plexus carolidieii perlu-
■/■'•!/'"•'.'/'"/'• -
< nnul uiuffid. Ai/, hatloiie
Allniuc
Cond. auil.
cvl.
l'iiiiil. iiiid.
iitl.
Or. sorti
Tromjie Anncmi hjwixin. l'nrui iiif.
I"i<;. S2'.). — Coupe fnmlalo «le la caisse du tympan. Muitic anlcrieure (l'olil/.er).
rent aussi cette paroi, (loniine les autres parois, la ])aroi antérieure peut pré-
senter des déhiscences, si bien que la carotide peut faire
Vestibule Aq. Fallopc l'ijranddc Anlr
h. Il
w
/
-. Or. entrée
corde
Promoiduire K^ittoii tijriip. l'rolub. >^tijl.
FiG. 830. — Coupe frontale de la caisse du tympan. Moitié postérieure (Politzer).
[GUIBÉ.]
1302
\l'l'Al!i;il. M lilill
saillie dans la caisse, l'ail iioiiiial clicz les singes, ce qui |jeiil rexpijx-r a des
blessures au cours de la [laracentèse.
Paroi postérieure ou mastoïdienne. Klle présente en haut lOri-
lice qui l'ail (■(iuinMiiii(|uci' la caisse avec les cellules niaslo'idiennes : cet orilice
(iccupe la partie supérieure de la
j)aroi niasto'idienne, et se trouve
placé sur le prolon^icnieiit de la
Irouqje d'Eustache, si Imcu (|u"uue
sonde intr(jduite par celle-ci \a loul
droit en suivant la voûte du tympan
dans les cellules masto'idiennes. A sa
partie inférieure on trouve une pe-
tite surlace rugueuse avec laquelle
entre en contact la courte apophyse
de renclunie.
Au-dessous de ce large orilice. la
paroi postérieure se montre formée
de tissu spongieux dans les aréoles
du(|uel il n'est pas rare de rencon-
trer d'autres orifices plus petits qui
conduisent aussi dans les cellules
inasicudiennes.
Vei's le tiers nioven de cette j)ariii.
entre rextréniité ])Oslérieure du sillon
tvmpanique et la pvraniide. on trouve
Fie. s:}!.— Couik; a travers l",i]u.i)liyseslyloidi' >'" 1>«^'''' "•''ili*'"' taillé en hiseau très
clic/ railiill('(l'(ilil/(-i). oblique : c'est Vorificc d'cntrce de la
corde du t;/mp/in.
A la partie iiir(''i'ieure, on \(iit une priduhr-rauce j)lus ou moins dé\'elujipé(>.
ébnrnée, lisse et sans cellules pneumatiques : cesl
Vrminenrc xti/hAdi' (l\ditzer) qui répond à l'inser-
tion sur le rocbei' de l'a-
n
|)()|)liyse stylo'i'de.
La paroi postérieure,
dans toute sa moitié infé-
l'ieure, répond à la partie
descendante de ra(|ueduc
de Kallope et eu a\ant de
lui au canal ilu niu>cle de
l'étrier.
Emiii. siyL
Ap.siyl.cai:
in éd.
niicl ap
styl.
lT"'
i"'i(j. 832. — (Ihaiiicdcs ussc-
lels vue par sa iiailic
antérieure.
1, Tôle du luartoaii arlii'iili'i' vn
arrière avec le corps de rcncliiino.
— 2, Apophyse extenic du nièim-
osselet. — 3, Son apophyse grêle
mi antérieure naissant de la partie
inlV'rieuro de son col. — 'i, ISon
iiiaiiclie. — â, Longue liranclie de
l'enclunu'. — 6, Os louliciilaire. —
7, Rtrier vu par son hord autérieiir.
Chaînes des osse-
lets. — l-a cliaiue des
osselets est l'ormée par
trois os : le iiiiifti'oii . Vi'ii-
cliniti' et Vririi-r : ou en
distinguait jadis un inuitrième. l'ns lcn(irill<(irr. iuteruiédiaire ;i l'étiier cl ;i
l'ui. 833. — r.liaino dos osselets
vue par sa jtartie e.xlerne.
I. Tèle du m.irteau. — 'i. ï?on
.ipopTiyse courte. —3. Son apophyse
grêle. — '(.Son manche. — 5. Base
MU corps de l'enclume. — fi. Sa
iciurle liranclie. — 7, Sa longue
hi.Miclie. — S. IClrier \» par --ou
voiiinii'l
flAISPi; [)]■ TVMI'W. 1303
rciicliiiiir cl (ludii faK.iclic aiiidiird'liiii ii ce dci-iiicr. h'Jlc Inriiic un a|)[)ai'(Ml
r(»ii<lr (|iii \.i (le la iiiriiilii'aiic du lviii|)aii. dans ['(''iiaissciir de la(|ii(dl<! csl
conlrini le iiiaiii'iic du iiiai'Irail. à la ((Miri rr ii\'a Ir. dans lai|ii(dlr s'ciicdiàssc
l'rlricr. Des ailicnlaliiMis ndirnl ciilrc elles oos dinÏTcrilcs pii-ces osseuses (|ue
des li-rameiils lixeril aux parois de la caisse; des inuscles assurent leurs inou-
\cnieuls; l'iiliii la nni(|nruse de la caisse les recouvre.
La chaîne des ossclcls Iransuiel les ondes sonores de la niend)ianc l\ui[)a-
ni(|ne au lahyrintlie.
Osselets. — Kes osselets de l'ouïe sont de xcrilahles |)ièces s(|uelelti(|ucs.
car. cduinie le maxillaire inlV-rieur cl l'os iivoïde. ils d('-ii\cnl du s(|nelcllc (lc<
(\r\\\ premiers cartilages hrancliiaux.
Marteau. — C'est le plus externe et le plus long des osselets (T-!) millimètres);
son poids varie entre 22-20 milligrammes. Il ressemble beaucoup plus à une
massue qu'à un mart(Mu. (>n lui considère une tète, un col. un mam lie et
deii.x apophyses.
La tète, partie supérieure de l'os, se présenle comme un gros ovoïde lisse
qui se continue avec le col. A sa partie postérieure, il |)résenle une surface
articulaire elliptique à grand
axe oblique en baut et en de- thc---/—-,. <^ ^ _}.... yv//-
bors. qui est divisée en deux
plans inclines par une petit(>
crête verticale td est limitée par ° , , -^ ^ ^
. '. Courte np. \/ ' ^^ ^ ' V -'^P- ^l'''^^"
un bourrelet osseux qui servira
de dent d'arrêt dans ses mouve- -.«.
, Manche ■'i
ments.
Le col est aplati de dedans
, , i , I Sommet
en detiors et tordu sur son axe;
il est croisé à angle droit en
dedans par la corde du tympan. ^>MX..-- •-"''/' "'"'•
Le manche du marteau ne
continue pas directement l'axe
du col et de la tète, mais forme Ap. grèie ■==^^-^^''^ ^^ iii.-<. tin M.duM.
avec lui uu angle obtus ouvert
en haut et en dedans. Il naît à
la périphérie de la membrane u ^
du tympan, descend obliquement ^
en bas et en arrrière vers l'om- Fio. 834. — Marteau. Face postéiieuio.
bilic, en décrivant une légère antcieuie et interne,
courbe à concavité externe, et
s'y termine par une extrémité élargie en forme de spatule aplatie d'avant en
arrière comme le col ; il est presque entièrement inclus dans l'épaisseur delà
membrane du tympan entre sa couche fibreuse qui v prend de solides inser-
tions et sa couche muqueuse. Rappelons que le manche du marteau est
longé en dehors par une traînée de tissu cellulaire oi'i se trouve une artère
importante.
A la limite du col et du corps, deux apophyses se détachent du marteau.
GUIBE.
i30i Ai'f'\ni:ii. MhiTir.
I/une ost la rrurrle ou petite apop/iijfie. ou npoplnjse externe du marteau :
longue fie I iiiiliirnètre environ, elle se dcHadie de la partie inféro-ex terne du
col, se dirige en dehors vers la membrane du tympan à laquelle elle se fixe et
qu'elle soulève en formant des plis que nous avons ('-tudiés.
I. "autre est lV//5o/>// //se lonrpie ou (jrf^le, encore appelée opjop/ti/se antérieure,
■apophyse de Baw : longue de 4-5 millimètres chez l'adulte, elle naît de la
face antérieure du col, se dirige en avant, curviligne ou sinueuse, vers la
scissure de Glaser. Chez le nouveau-né, cette apophyse est très longue et
s'engage dans la partie la plus externe delà scissure; chez l'adulte, elle est
fort réduite, mais continuée par un ligament qui s'engage dans la scissure.
Strurh/rc. — F.e marteau est formé de tissu compact dont les canaux de
llavers. ailleurs irréguliers, suivent dans h- manche une direction longitudi-
nale. Dans la tète on trouve quehjues cavités médullaires plus ou moins déve-
loppées, mais jamais de vérltal)le canal médullaire. Le périoste qui l'entoure
entre en connexion intime au niveau du manche avec les faisceaux fibreux de
la membrane du tympan.
Vn divers points (jn trouve, même chez l'adulte, sous le périoste, du tissu
cartilagineux hvalin, restes d'une ossification non achevéedu cartilage embryon-
naire. Un en trouve surtout des amas : a) sur la facette articulaire de la tète:
h) Sur le manche, sur toute la longueur du bord externe et en différents
points sur le bord interne;
r) Au niveau de la petite apophyse dont il peut constituer le I l ou le I 3.
(I) Au point d'insertion du muscle du marteau.
Brunner et Mohienhauer en (Uif même décrit des ilôts dans l'intérieur même
de l'o^.
Enclume. — Située en ari'ière et en dedans du marteau, renclume est com-
parée depuis Meckelàune molaire pourvue de deux racines et dont la couronne
ou corps répond à la face articulaire du marteau. Son poids est d'environ
25 milligrauiuies àsixans(Eitelberg), un peu supérieur à celui du marteau : ce
serait l'inverse à la naissance.
('orjj:<tli' renrhiiiie. — C'est un cube fortement aplati transversalement : sa
face postérieure sert à l'insertion des deux apophyses, les faces interne et
externe se continuent en courbe régulière l'une avec l'autre en haut A en bas.
<Juaiit à 1.1 l'ace aiilt'rieiire. elle présente la facetli" articulaire avec la*[uelle
s'arlicule le niarleau et ([ui empiète un peu en bas sur la face externe : cette
facette en foiiue de croissant est partagée en deux versants par un sillon
ipIpIuIiii' en l).i< cl en dehors et chacun de ces versants est convexe, si bien (|nr
raiticulaliiiii représente une articulation en selle.
Les deux /■urines iapop/njse^ on /)/vn?cA^'.s-). de rendu nie. ui't'- de la facc^
postérieure du corps, s'écartent aussitiM eu l'oruianl \\n angle de |(MI à lll'i degrés
ouvert en bas et en arrière.
La rarin" suprrieure ou cotrrie npop/iij.<<: représente un cme aplati de
dehors en dedans : elle se dirige horizontalement en arrière vers l'orilice mas-
toïdien; là. son s(»mmet présente une petite facette (»valaire rugueuse et tapissée
de cartilage (|ui entre en contact a\ec l'excavaliou t]ue uou< avon«i décrite sur
la partie iiilci'ienre de l'cirilicc uiasloïdien.
(:\i--i; hi rvMi'W.
1305
|,;i /-(tenir ni fé r'nni rr un loiii/uc /i jinji/n/sr (Icsccml |)r('S(|llO vcrlicillciliciit
cil lias |i,'ir.'illrl('iii('iil Mil iii.'iiirlir ilii ma rlcaii , mais iiii peu cii ai'rirrc de lui.
Kllc (•(Mi'-I il lie une miiirc
r/iK
."^urf. Il ri.
lim. itii liii.
<iirl'iiri'
Os Imt
■ On limlic.
iîr. vcriii'.
Col (leliiKl'-nl.
I-K,. s:i:i. — r.iiclimic. — Face externe et interne. iJélails
.liisiiiiiimndc laliramtic verticale (Or. liioite) (Schwaibe).
Iiauiii'llf i'vliiiilrii|iir ini pi'ii
iiii'iiiir aiiliiiii' (le siiii axe,
iiiiii rrcl ili!j ne , inai^ |tn''-
M'iilaiil imc lt''i;rn' ((iiii'lic à
luiicavilr anlrrinirr. A sa
|iarlii' iiilV'ririin', rclli- ra-
rliic se l'cctilirhc prcsi|ii(' à
aiiiilr (Iriiif et se tci'miiic
|iai' une r\l n'^iinir ri'iillrc
(Ml bdiilim, Viijiiijifii/sr h'ii-
firitl/iirr, scpaivc (lu l'csic
(le Tds par un jinilnml sil-
lon cin-ulairc ([(li coiistiluc
lin p(''(liriii(' large île !)0 a
sur 2')0 ij. de long. La face interne île eelte apophyse esl ((iincxc iccdiixcrte
d'un re\ètement cartilagineux et s'articule avec l'citrier.
Scliwalhe fait remar(|uer que l'extrémité des deux racines de ICih I c et du
niauclic i\u marteau smil sur imc même ligne dmile.
()■•< (('iiticiil/dri'. On a longtemps décrit l'apophyse lenticulaire de reii-
clume comme un osselet séparé (o>< Icntiriilnire ou oasrJot (h' Si/lriiis). Otte
(M-reiir tient à la gracilité extrême du |)(''diciile (|iii le relie à la longue racine de
rencliime; la fracture en est tn's facile, d'oii n-siille la séparation arlilicielle des
deux os. On peut avec quelipie précaution les trouver en contact : en outre,
Schwalhe a (■lalili (|iie dès le sixième mois de la vie intra-utérine, ces os étaient
formés d'une coulée osseuse unique.
La structure de l'enclume est identi(|U(> à celle du marteau : dans le tissu
compact ipii le constitue on trouve, dans la tète et au centre des racines, des
cavii(''s int'dullairo très di'velopp(''(>s chez les sujets âgés (Riidinger). On trouve
un revêtement cartilagineux au niveau des deux surfaces articulaires pour le
marteau et l'étrier. et au sommel de la cinirte apoidiyse. là on celle-ci entre en
contact avec la caisse.
Étricr. — L'élrier s'éteinl liori/.oiitalement de ra])opliyse lenticulaire de
rencliime à la i'eiiêire ovale, «'.'est le ]iliis petit des osselets de l'ouïe : il ne UK^sure
(pie 2 millimètres (son [)oi(ls varie entre l et 3 milligrammes) (Kitelherg). Ainsi
nommé à cause d(! sa forme, l'étrier présente à considérer une tête, deux
liranclies inégales et asviiiétri(|ues. et une hase, plateau on ]ilatine.
Tf'lc. — La tète est aplatie de haut en has et un peu irrégulière. Sa face externe
pivsente la facette articulaire pour l'apophyse lenticulaire : c'est une surface
faiblement excavée. une \érital)le cavité glénoïde revêtue de cartilage. Sur le
hord postérieur existe une petite surface rugueuse pour l'insertion du muscle de
l'étrier, parfois remplacée par une épine osseuse (épine musculaire). Sa face
interne est séparée des deux branches par une incisure circulaire peu profonde,
d'où formation d'un col qui peut manquer dans quelques cas.
GUIBÉ.\
1306
\i'i'\i:i:ii. \( i)iTn-
fir. pnsl. Crête
Fio. 830. — Klrier. Face supérieure.
Hnsp (faro inlnrne ot face externe) (Sc(iwalbn).
hase (lit phtline. — ■ UcM-upanl la l'ciK'lre ovale, elle eu a la forme et les
dimensions. Elle présente une forme grossièrement ovalaire; son bord inférieur
est j)lan ou légèrement concave.
l'inlitir ,1 , .
son bord supérieur convexe; ses
deux extrémités sont arrondies,
l'antérieure étant plus aifrut' que
la postérieure : ses dimensions
siint d'un pôle à l'autre '^ milli-
mètres et dans le sens vertical
1 mm. ").
De ses deux faces, l'interne ou
vestibulaire est légèrement con-
vexe et présente un notable épais-
sissemenl dn à la présence d'une lame cartilagineuse byallnc ([ui se réfléchit
tout autour de la circonférence de la platine (^t remonte même un peu sur la
naissance des branches. Cette lame est plus éitaisse, 0(1 y., que la platine
osseuse, 30 <j. (Eysell) : tllc lui est solidement unie par de petites travées
os.seuses qui s'enfoncent dans le cartilage.
La face externe ou tympanique est concave avec bords faiblement incurvés :
souvent elle est divisée en deux fossettes secondaires par une faible crête, la
Crète de l\''trii'r. étendue d'un pùle à l'autre un peu obliquement en arrière et
en haiil .
L;i |)latiiie de l'étrier occupe, mais ne remplit pas absolument la fenêtre
oNale : elle en est partout séparée par une distance qui varie de \") à lOII •/.
Branches. — Elles naissent des deux pôles de la platine, sur sa face externe,
mais non de leur extrémité même, car elles laissent en dehors d'elles le bord
épaissi de la ])latine. Elles s'unissent entre elles pour former un arc à concavité
interne situé dans un plan, non pas horizontal, mais oblique en bas et «mi
dehors. La circonférence externe de cet arc est convexe; l'interne au contraiie
est creusée d'une gouttière j)r(»loiid(> [s}/lrî(s sfapedis), ce qui leur d(Uine à la
coupe une forme en croissant.
La branche antérieure est ])lus courte et moins recourbée t|ue la postérieure:
d'après Doran, elle serait même rectiligne chez l'enfant.
La brunclie po^lérieiire est plus large. L'espace qui s'étend du sommet de la
courbe des branches à la base atteint environ 2 niillimètres.
Les deux branches sont réuni(>s par la miKinense (|iii passe de l'uni^ à l'autre
en obturant tout l'espace qui les sépare.
Strurtifrc — (Test encore un os foruié de tissu i-ompaet; au niveau de la
Irle. on Irouxc liabiluellement quelques cavités niéilullaires.
Connexions des osselets. — Les counexioL'sdes osselets doixcnl rire exa-
minées entri' les dillérents osselels entre eux. et entre les osselets et le< jtaroi^
de la caisse.
Articulation des osselets entre eux. I ' Articulation du martenu et de l'en
clume. — Les surfaces articulaires «lu marteau et de renclume. revêtues «lune
mince couche de cai'tilage. un |)(mi plus (•pjii'-se <ur l'encliune (|ue sur le niar-
I \|->i; iii w Mi'.w.
1307
Icaii, sniil n''imii'< |i.ir iiiir caiisiilr Irrs l'aililc ri se (Iccln raiil axer la jilii-
jiTaïuIc racilili'. ilniililcr (riiiic s\ ii(i\ ialc. I.cs siii-raccs de-, deux u^ v,,iil crllc-
(l'une arlinilalidii |»ar t'inhuilciiicnl réciitrutiuc cl il cxislc un iiK'iiisijiic (l*aj)
|t('nliciiii ) (|iii <li\is(' l'arliciilalinii en (Ifiix : il liait df la l'act- inlniic fie la cait
Mlle l'I. a|ii'rs oinri'iiirr de l'a il iculalidii . il rcslc liahilurlli-iiicnl ad Ii/tciiI à
rciK-liiiiic.
I.c im'caiiismi' i\f irllc arliculalinn a r\r ciimiian' |iar lirlmlidll/, au svslriiic
daiicl |iai' driiU de riiih-rinir d'iiiic cirl' de iiiniiln'. Lorsque le niciiieiie du
Mmlvuu
- Cuijsulc CCI.
l'ic. ,S:i7. — Arlit'ulnlion du mailoan cl ilc ICiirlunio. (Imipp liistoloi;ii|ii(' (Kes'Scl;
uiarleau s'enlonce. la deiil darrcl du niarleau vient heurter la dent darrèt de
rencluuie dont le corps liascule en dehors et dont la lon^'^ue apophyse est ainsi
(d)li<;ée de suivre le inouvenu'iit en dedans du marteau. Au contraire, dans le
mouvement en dehors du manche, les dents d'arrêt des deux os s'éloignent :
aussi l'enclume ne suit que iaihiement le mouvement en dehors du marteau.
2" Articulation de l'enclume et de ïétrier. — C'est une véritahle énarthrose.
La t«''te (|ue l'orme lajxiphvse lenticulaire de l'enclume s'unit à la cavité glé-
noïde (le la tète de Ïétrier à l'aide d'une capsule et d'une svnoviale : les deux
os eu présence sont revêtus de cartilage. Pour Riïdinger, il existerait encore ici
un véritahle ménisque inlerarticulaire; pour lîrunner, l'articulation serait
une véritable svmphvse. llenle et Evsell se rangent à l'opinion classique.
Connexions des osselets avec les parois de la caisse. — 1 Connexions du mar-
teau avec la membrane du tympan. — A propos de cette membrane, nous avons
vu comment la courte apophvse et le manche de cet os étaient unis à la mem-
brane du tympan.
2" Connexions de l'étriev avec la fenêtre ovale [Arliculalioil sk(pédio-vc>ili-
hulaire). - - Les bords (l(< la })latine de l'étrier sont, nous le savons, revêtus de
cartilage : il en est de même de ceux de la fenêtre .ovale. La lente circulaire
qui séjiare ces deux bords est comblée par un ligament élastique dinil les fibres
[GUIBÊ]
1308
.M'i'Ai;i-;i(> \i DiTii
rayonneiiL dv. la hase de i'élrirj- sur If jtuiiitoiii- de la rcnclrc ovale : c'est le ////.
annulaire de la hane (le Vélrlcr (Riidiiiprer). I.a lar^reur de re ligament est
égale à l'espace qui sépare les deux os : il va eu augrneulant d'arrière (l'i \j.) en
avant (100 a) où il est le plus épais. L'épaisseur du ligauieut est bien supé-
lir. vert, emluine
l'rriush;
Us lenliculairi;
Curlil. d' rue roui.
■ CnrI. dr Crtrier
Cavilrg iiudull.
Prrtosie fin ri'stih. ■■'
KiG. 838. — (luupc (le l"eUier olde
llr. uni.
•> il(Mi\ .iiliriil.ili.ms (.Scinvallic).
rieure à sa largeur, car elle varie eiilre I2ll y. cl 'iHH , . luuidin^ iiKiiinln' >ui'
le bord de l'étrier (jue sur le bord |)lus éjiais de la Irnétn' nxalc
Ku outre, le périoste du vestibule passe coninic un |>niil sur la base de i'clrier
et lui adlière tandis que le périnsle cl la inu(|ueuse l\ ni|iani(]iic pasvcul diri'c-
teuientsur les brandies de cet os.
Les uiouvements, 1res simples, snni des uiouxcniculs de glisseuicul en de-
dans (»ii en debors. ['('-Irier se uKunanl dans la l'cnclre (i\ale coiunic un |>isliin
dans sou cvliiidre.
Ligaments des osselets. — // Ligaments du marteau. Li<iaincnl SVjiéririir
ON Hijainoil si/spoïKi'itr. N'ariable connue l'nrce et crunnie développement,
il va de la b'Ie du uiarican au lull de la caisse cl se icnd l(ii-.(iiii' le niaiiclic du
marteau es! Inrlemcnl pnih' en (IcIkus.
LuiainenI (inlrrieur. ('.'(--1 le |ibis Inrl : il eubuire la Iungue apopbyse du
marteau et s'insère axcc elle s\ir le cul du marteau : |ims. se portant en avant et
en bas, il s'(>ngage dans la scissure de (ilaser cl \ icMil se lixcr sur l'cpine du
spbénoïde (mi envovanl (|ucl(|ucs libres au ligamenl lab'ral iulcrnt> de l'ai'licu-
/'-,(••/,-• »-»7- ''Jii'l'- l-i'.l- '■■'■!■ M'"'-
CAISSK 1)1! T\'\Ii'\\. I3,j<j
liilidii lciii|)(.ri) iii,i\ill,iirc. Ce li^aiiiCMil iv|irrsciilc im voli^c du (•.irlila-c de
MccUcI : rr nC-.! en nrn un muscle (.\/. rxlrnii' ih/ ni(irlcnii\. cDuiiiii' ou Ta
jxirlnis (Ircill .
l.njnninU r.rh'nir. — C'csl iinr l.an.lricllr ((.iiilr. uiai< sulldr. i|ui \a de la
lace cxlfi-nc de la Irlr du uiarlcau a son uuinu avec le col a la paroi rxlcrnc
de la caisse où il -.'iusiTe sur loule la inoilié |tostéri(Mire du honl du se^uienl de
IUnIiius jus(|u a la pclije ('ijine I \iu |ian i(| lie ; il liuiile lo uioincuieuls de ro|a-
lioii eu deli(U'sdu uiamlie.
Les lihres |ioslérieuies (jiii '^'"n'" el hr. Iiori:. ,lr frnrtnmc Trie mnrlnw
\oiil du niarleau à Tex-
li'enule [losh'iieiii'e du
sei^uieul de |{i\lnus oui
élé souvenl distraites sous ''''""'.'■'''''
caisse
le nom de J'uiamenl /lO^^lr- "
rii'iir (ll(dudiolt/).
Leslihi-espc.stérieuresdu '"'• '^■'•'- - '/■''"^ '1'; r'-nchu,... n ,lu inailp.ni. vis iFcn hnul
' avec leurs li,i:aiiii'iils (>r|i\valli(') ("r. iliuilc).
Iiiiaiiieiil êxtcrni» se Irou-
veut dans la inèuu' direc-
lion que les libres uioveniu's du liirainoiit antérieur dont elles sont séj»ar(''es
[)ar le marteau. IMivsioloi;i(|uement. on peut dire que ces filtres se conlinuent
el lorment un iiiiauieiii unique (|ui repn'senle l'axe de rnialioii du jiiarleaii
[lll/aiiicnt aj-ih' de iielnilioU/). Le marteau exécute autour de cet axe untéro-
postérieur des mouvements de rotation en dedans et en dehors, tendant ou
relàchanl la memltraiie d'.i Ivmpaii.
Ligaments de rencliime. — On en décrit liahituellemenl tieux :
Le lUjaiiienl supérieur de l'enelume est inconstant et (|uand il existe ce
n'est guère qu'un repli de la mu([ueuse.
Ia^ ligament jjoxléj'wur réunit le scunmet de la courte racine à la lossette de
la paroi postérieure de la caisse. (Juoique toutes deux revêtues de cartilage, les
deux surl'aces en question ne s'articulent jamais directement ensemble, mais
|)ar rintermédiaire du ligament postérieur : il n'y a donc jamais articulalion
véritable, mais svuq)liyse. malgré l'opinion de lluschke, Arnold et llenle.
Muscles moteurs des osselets. — Ils sont au nombre de deux, le nniscle
i\u marteau et celui de l'élrier. contenus tous les deux dans un canal osseux
dont le sommet saillant dans la cavité de la caisse est perforé d'un orifice ([ui
laisse passer le tendon du muscle inclus.
Muscle du marteau ou tenseur du tympan. — (jest un muscle l'usirornie. de
2 centimètres de long, qui occupe le canal osseux qui surmonte la trompe
d'EustacIie sur la paini interne de la caisse. Il nait du toit du cartilage de la
(rompe, de la partie a\oisinante de l'aile du sphénoïde, enfin des parois mêmes
du canal qui le contient, surtout de la paroi supérieure. Son origine est con-
ligui' à celle du [)éristaphvliii externe et les deux muscles échangent même
([uelques fibres. Le tendon apparaît dès fe milieu du canal au milieu du muscle;
une fois libre, il se réfléchit à angle droit, se dégage par l'orifice du bec de
cuiller.se dirige en dehors en tra\ersanl la caisse sur une longueur de 2 mm. 5
[GUIBli.]
1310
Ai'i'AiiKiL \ri)riii
cl vient s'insère I" .'i l.i partif siifx'ri^ iirc cl interne du niandie tlu mar-
teau. Il reçoit (In Miaxillairc inférieur nu lilcl nujleni- iiui xinvent traverse le
Miirteau
Tendon du »«.
du mart.
M. nifirleav
N. gr. pélreux
supeif.
..V. faciul
Fi(i. S4(). — Muscle .lu iiinrlciu (l'i.lilzerl
i;an_L:linn (ili(|iir (ui hii esl inlinienirnl accnli'. (1(111 rcireur (|ni en lail une
l)ranclie de ce uanizlidu .
L(»rs(pril se contracle. il imprime an marteau un m(jn\'cmcn( de l)as(nlc en
veilu (iiH|ncl la l(He de celni-ci se porte en dehors et son man( In- en dedans,
(le mouvement a jiour elTet de tendre la membrane du ivmpan et denioncer la
hase de rélrlcr dans la cavité A\\ vestii)ule ; car le mancho Au marteau se ])or-
lant en dedans, sa léh' se porle en dehors et entraîne dans le même sens le
corps (le liMiclume. dont la i)ranche verticale s'incline alors en dedans en refou-
lant l'étrier vers le veslihule. Il est donc tenseur du tym|»an. A létal normal,
il ohéil à l'actiun r(''llexe, ses conlraclioii^ ('■iaiil ('■\('lli(''es par la sensation sonori'.
Muscle de l'étrier. — Ce muscle prcscule un corps charnu de 7 nnllimètres
(Mivircni de lon^', logé dans un canal osseux vertical (|ni répond à la paroi pos-
térieure de la caisse el est parallèle au canal du nerf facial. Ses lihres s'insi-renl
sur le périoste du ca-
nal ; au niveau de la
pyramide, son tendon
1res grêle se dégage
par le petit orifice
percé au sommet de
celle-ci, se réiléchit à
angle ohtus pour aller
s'insérer au c('dé pos-
térieur i\v la |('le de
l'elricr. Il reçoit un
l'ameau i\y\ facial.
H parait avoir |)our
fonction de régler re-
tendue des mouve-
menls d'entrée et de
"""'"' "'•' l'I'i.'!' dans la léuélre ovale cl par la de diminuer la pression
l.ihyrinlhi.iuc. l.ors(p,-il se coulraclc. il p,. rie eu deliors la hasc.Ie IV-lrier cl lait
amsi hasculer eu dedans la Idc d,- rcucinuie. .-ulrainanl dan- le u.éme ^ens la
Vu\. S/il. — .\luscl(> (le rcliicr ((ncillc dniilci. ( |',i|ii/,.r.)
CMSSI'i 1)1' TYMPAN. 1311
t(^l(^ (lu iiiariraii doiil le iiianclic se pcirli; alors en dehors : il est iclàclii'iir iln
Ivinpaii, |)ai' coiisiMiuciil aiilauomslc du iimsclc du iiiailcaii.
Dans ce iiiom ciiirnl . Iliisrjikr, S,i[)|)c\, rdlil/ci adniri Icnl {pic la l)as(! dr
l'étricr en hasculaiil sCiiroiicc dans le vcslihiilc |)ar sa parlio postérieure et se
relève |)ar sa partie aiiléiieiire. ('/est là une erreur, comme l'ont montré
lleliiilnill/. ci (iellé. I , es oscillai ions
de la platine de l'ctrier dans la
fenêtre ovale sont des monveuients
totaux, c'est-à-dire qiuî ses deux
pAles sont poussés à la fois en
dehors ou en dedans. Aucun liga-
ment ne permet des mouvements
partiels de hascule sur place.
Muqueuse de la caisse F,r.. Sii. — Muscles ot nerfs de loieille moyenne
du tympan. — Tous les oriianes (Arnold.)
inclus dans les cavités de la
caisse, osselets, tendons, ligaments, sont primitivement situés en dehors de
cette cavité; ce n'est que plus tard, par les progrès du dévclop|»enienl,
qu'ils pénètrent dans la cavité, en se coifTant de la mu(|ueuse (\\n en
revêt les parois. Il en résulte la formation de replis muqueiix analogues aux
replis mésentériques, qui limitent avec les parois de la caisse des poches,
logettcs ou cellules formant autant de compartiments dans la cavité générale,
('es poches présentent un intérêt pathologi([ue indiscutable, car elles peuvent
retenir le pus et favoriser les lésions profondes de la caisse.
Replis et poches de la muqueuse de la caisse. — Ces replis ou liuii-
lets muqueux sont quelquefois incomplets, représentés par de simples travées
ou ligaments. On les rencontre surtout dans la parlie supérieure autour des
osselets et de leurs ligaments.
Notons d'ahord que la caisse, que jusqu'à présent nous avons étudiée en hloc,
se compose en réalité de deux portions.
La partie inférieure ou ea/.s.se prop remplit dltr forme une cavité à peu près
unique qui communique en avant avec la trompe d'Eustache.
La partie supérieure ou ailitus ad antruui, rercsfiU'^ epili/nipnntcus, s^us-ca-
vilé ou attique, constitue une cavité très complexe par suite de la présence de
nombreux ligaments et replis muqueux. Elle contient la plus grande partie de
l'enclume et du marteau : seules leurs apophyses descendantes viennent jusque
dans la caisse. L'attique conununique en arrière avec l'antre et par suite avec
les cellules mastoïdiennes : en bas il se continue avec la caisse. La limite entre
les deux parties est formée : en dehors, par le contour supérieur de la mem-
brane du tj-mpan et les ligaments, pour venir s'insérer sur le marteau ; en
dedans, par le bourrelet du canal de Fallope et l'insertion des ligaments et
replis qui continuent le tendon du tenseur.
Cette distinction n'est pas seulement anatomique, mais elle présente une
importance pathologique considérable.
Poche supérieure. — Située dans la cavité sus-tympan ique, elle est limitée en
[GUWÉ.]
1312
AITAREIL AT DITIF.
dedans par un repli rnuqueux qui revêt la tête du marteau, Tenclume et le
ligament supérieur du marteau; en dehors par la paroi osseuse; en bas parles
ligaments qui vont du col du marteau à la marge du tvmpan. Elle a son
ouverture dirigée en
haut ; son fond re-
pose en bas sur la
paroi supérieure du
conduit auditif et un
peu aussi sur la
membrane llaccide.
Schwalbe divise
cette poche en deux
compartiments se-
condaires, l'un an-
nexé au marteau,
l'autre à Tenclume.
Cette division est
quelquefois réalisée,
mais le plus souvent
les deux poches com-
muniquent très lar-
cyi. goment.
FiG. 843. — Paroi externe de la caisse. Ligaments du marteau
et de Tenclume.
Poche de Prussak
ou poche de la mem-
A et B, Les doux. compartiments de la poche sus-lympanique. — K. Li|;r. sr.pé- jjj-ane flaccide Im-
ricur du marteau. — D, poche postérieure de l'enclume. — E, Branche verticale
de l'enclume. — F, Tendon du muscle du marteau. — G, Aqueduc de Fallope. médialeuient en des-
sous de la |X)che su-
périeure, sur le pourtour du tympan et répondant à la membrane llaccide,
«tn trouve une pochette très petite : c'est la poche de Prussak. Elle est
comprise entre le ligament externe du marteau en haut et la courte apo-
physe en bas, la membrane flaccide en dehors et le col du marteau en
dedans. Séparée en avant de la poche antérieure de la membrane du tympan,
elle communique en arrière avec la poche postérieure par un orifice de com-
munication dirigé en haut et en arrière. Cette cavité nest pas toujours unique.
Politzer la décrit comme formée par un système de cavités de nombre et de
grandeur variables.
Poches de la membrane du tympan. — A la partie la plus élevée de la mem-
brane du tympan, sur sa face interne, on trouve deux replis valvulaires à con-
cavité inférieure qui, soulevant la muqueuse de la caisse, limitent, avecla por-
tion supérieure de la membrane, deux poches ou poches tvmpaniques de
Troltsch. L'antérieure, fort iietite, représente une simple fente; la postérieure*,
plus profonde, vient communiquer en avant avec la poche de la membram»
llaccide qui pourrait en somme être considérée comme un simple prolonge-
ment de la poche postérieure. Les deux poches delà membrane du tymjiansont
largement ouvertes en bas.
Poche postérieure de l'enclume. — Schwalbe cleeril encore sous ce nom un cul-
CAissr: Di' T^ \ii"\\.
1313
(Ic'-sac inu<|U(Mix (|ui s'enfonce enlri; l;i poche posli-rieun; tlu Ivinp.in et le pli
nin(|iieii\ sonlevé parla courte a|)op|iyse de rencliinie.
Il serai! lacile île iiiiill ipliei' ces poilus en liaplisant loiis l(\s culs-de-sae f|ne
l'orme la nin(|nense
enh'e les osselets,
h's tendons et les
parois de la caisse :
il n"v a (|u'inconvé-
nient à cela, d'au-
tant qne les variétés
sont nombreuses. 11
suffit de signaler les
pi'irH'ipales d'entre
elles ipii, pai' leur
situation ou leurs
dimensions, présen-
lent quelque intérêt
en |)a(liolof;ie.
Parmi lescloisons
muqueuses qui oc-
r
Fio. 844 cl 84o. — Coupes liaiisversalos de la caisse (Clialellier).
FiG. 844. — Coupe passant par le tiers moyen
('., Cnviti' siis-tyiiii)niiiriiir divisée en 2 poclies A et B par le li^'ameiil >u|ié-
liriir ilii iiiartcaii. — 1', l'miie Je Pru.ssak.
FiG. 845. — Coupe passant par le tiers postérieur.
Cavité sus-tympaiiique divisée en 2 poches A et B. — PI'MT, Poche postérieure
CUpent la J)artie su- de la membrane du lympan.
périeure de la cavité
tympani([ue, il faut encore signaler un pli muqueux qui descend du toit sur le
tendon du tenseur et qui existerait 32 fois sur 40 chez l'adulte (Urbantseliitsch) :
c'est le ligament suspenseur du tendon du muscle interne du marteau (Gellé).
Structure. — Chez l'adulte, la muqueuse se présente comme une pellicule
mince, blanchâtre, intimement adhérente au périoste et cependant assez facile
à détacher de la paroi osseuse. Leur vascularisation est commune, ce qui a
fait dire à TrOltsch que toute inflammation de la muqueuse est une périostite.
L'éjnl/iélium, plat dans la plus grande étendue de la caisse, devient peu à
peu cylindrique et se garnit de cils vibratiles
aux environs de l'embouchure de la trompe.
C'est dans cette région seulement que l'on
rencontre quelques rares glandulcs; il n'v en
a point dans le reste de la muqueuse.
La muqueuse revêt toutes les parois de la
caisse, les osselets et les ligaments, formant
ainsi un certain nombre de replis. En dcbors
de ces replis, Politzer a décrit dans la caisse
des cordons de tissu connectif qui présentent
des renflements ovalaircs. formés de couches
concentriques. Wendt, Krause, Kessel con-
sidèrent ces corpuscules comme des formations de tissu conjonctif : on les ren-
contre surtout dans la partie postéro-supérieure de la caisse et dans l'antre
mastoïdien.
Cbez le nouveau-né, la muqueuse de la caisse est extrêmement épaisse, de
l'OlRIER ET CHARPY. — V. 83
FiG. 846. — Épitliélium de la caiss
du tympan (Kessel).
[GUIDÉ.]
1314
APPAREIL Al'DITIl'
sorte que la cavité se trouve réduite à une fente capillaire. Au dire de tous les
auteurs, la caisse du nouveau-né serait remplie d'une gelée de tissu muqueux ;
mais nous venons de voir que la cavité est pour ainsi dire virtuelle, et il parait
vraisemblable que ce tissu muqueux n'est autre que le tissu de la membrane
(M. Du val).
La transformation en tissu adulte se fait par transformation du tissu
muqueux embryonnaire en un tissu conjonctif dense : la cavité tympanique
auo-mente ainsi de dimensions. Mais cela n'a rien à voir avec l'établissement
de la respiration.
On a beaucoup écrit sur 15 contenu de Toreille cbez le fœtus et le nouveau-né.
Wendt a trouvé dans l'oreille du nouveau-né du méconium, du liquide amnio-
tique, des mucosités vaginales : on n'admet plus aujourd'hui en médecine
léo-ale qu'il soit possible d'établir, d'après le contenu de l'oreille, si un fœtus a
ou non respiré.
AncLBL mé/i~nu>y
Vaisseaux et nerfs de la caisse. — Les artères naissent des deux raro-
Ikles, surtout de Vexterne.
Celle-ci donne : a) Le rameau tympanique, né de la maxillaire interne qui
pénètre par la scissure de Glaser;
b) Vartère stijlo-mastoïdienne , qui donne des rameaux à la membrane du
tympan et à la partie postérieure de la caisse.
c) Vartère pharyngienne inférieure, qui abandonne quelques ramuscules à
la paroi inférieure.
(/) La méniïiyée
moyenne,qui donne
des rameaux péné-
trant par la suture
pétro-squameuse et
se répandant dans
la partie supérieure
de la caisse.
La carotide in-
terne, au niveau de
la portion verticale
de son canal osseux,
donne de fins ra-
muscules à la muqueuse qui revêt la paroi antérieure de la caisse. Vn de ces
rameaux passe entre les deux branches de l'étrier pour aller s'anastomoser
avec les autres artères de la caisse : c'est Vartère slapèdienne ou artère de
l'étrier.
Toutes ces arlérioles s'anastomosent entre elles et ['(trment un riche réseau
commun à la muqueuse et au périoste et même sur certains points à la paroi
osseuse (Sappey, Politzer). Ils entrent en outre en relation avec ceux du
labyrinthe à travers la paroi osseuse qui sé|)are les deux parties. Eniin.
il existe de nombreuses communications vasculaires entre la dure-mère et la
caisse.
Les veines vont au plexus pluirynyieu, à la juyulaire interne et à la
jrt /thar- <uc ;
Y m. 847.
I/oroillo moyenne et son système artériel
«liez le nouveau-né.
Ti;u\iri; i)i;i srvciii:, 1310
i/i(''}iiii(j(''(' iiiuiioinc. d'csl siirloiil par cllf-s (|iic des coiiiicmuhs infinies s'éta-
Idisscnl entre la caisse et la diiic-mère.
Lymphatiques. - Des Irnirs un rspacrs |\ nipli.il i(|nes analo^nes ,'i ceux de
la iiieiiihrane du Iviiipaii niit été vus par Kessel. On trouve sous la niii(|nense
iiit certain nombre de Ibrnialions particulières, (|ue d'Assilod' considèi'c coniint'
des ganglions Ivuipliaticpies uiii roscopiques.
Nerfs. — Les deux niiiscles niolenrs des osselets reçoivent leurs lilels dn
trijumeau pour le muscle du mai'leau, du Facial pour le muscle de i'/lrier.
Les filets sensilils \iennenl du rameau de .lactdjsolin et d'un liiel du pelil
pélreux siiperliclel.
Des lilets svmpalliiques naissent du plexus qui accouq)a^ne la carolide
interne dans le canal cartdidien et pénèli'cnt dans la caisse par des Irons perci'-s
dans la paroi aniérienre de celle-ci. La riMinion de hms ces lilels nei\enx rornic
le plexus lvnq)ani(|ne occn|)anl les sillons ci'ensi's sur le prdmonioiri'.
(iiiAi'nnt: m
TROMPE DEUSTACHE
La trompe d'Eustache est nn conduit à charpente osléo-cartilafrincuse (|ui
va d(> la partie antérieure de la caisse à la paroi externe de l'arrière-cavité des
fosses nasales. Ainsi étendue de la caisse au pharynx, elle permet Taccès de
l'air dans la caisse : c'est le tuyau d'aération ou de ventilation de la caisse :
accessoirement', elle est une voie d'(\xci'étion j)our les mucosités qui prennent
naissance dans la caisse.
L'importance physiologique de la trompe est considéiahle ; en peiinellanl
l'accès de l'air dans la caisse, elle permet à la pression atmosphéri(jue de
s'égaliser sur les deux faces de la membrane du tvrnpan, condition essentielle
pour le fonctionnement pai'fait de la membrane. Lors(]ne la lrom])e \ ient à
être obstruée', l'état moyen de tension dn lymj)an est changé et l'audition est
altérée.
Direction. — Le conduit auditif externe, la caisse et le conduit auditif
interne sont sur une même ligne transversale : la trompe, se détachant de la
caisse pour se porter en avant, en bas et en dedans vers le pharynx, forme
avec le conduit auditif externe un angle très obtus de 35 à 40 degrés et avec
le conduit auditif interne un angle aigu ouvert en avant et en dedans. Son axe
fait avec l'horizontale un angle de 30 à 40 degrés. Prolongé en arrière, il irait
couper l'apophvse masloïde dans sa moitié postérieure et supérieure.
(liiez l'enfant, la trompe, moins oblique que chez l'adulte. s(» lapproche
davantage de l'horizontale.
Constitution. — La Ironqie est d'abord constitiuV par nn conduit osseux
S:î.
1316
\l'!'\[U:il. AlhlTll'
silur dans laii^k' renlraiil que l'oniiont la portion jh-Iitiisc el la porlicjii ûtail-
leusc du temporal, c'est la portion osseu)<e ; puis un cylindre nienibrano-
carlila^ineux continue ce canal osseux ius(|n au pliaivnx. c'est la portioi
cnrtilnfjini'u^c.
La ironipe u;iif de l.i caisse p;ir un <irifice largement évasé, occupant
pi'es(jiu' toute la j)aroi antérieure de la caisse (orifirr lijmpanifjue). ¥A\(' va
s"al)ou(liei' d'autre part dans l'arrière-cavité des fosses nasales par un lar»«'
orilice (''j);ni(iiil cl pidi'niinenl en lurnie de pa\illon {oiifii-e plmryngien).
La louiiueur de la tronii»' serait en moyenne de 35 millimètres (Trrdtsch).
un peu |)lus pour Sappev. Hezold et Poirier, de 35 à 4(1 millimètres, dont un
tiers en\ii'nii |)(inr la |i()iti(in osseuse et deux tiers i)onr la [)ortion cartilatri-
neuse. Clie/. l'eidanl. la poilion osseuse est relativemeni plus huigue.
Forme. — D'une façon ffénérale. la trompe repiésente nn cundnil aplati
de dedans en dehors, à parois
acc(dées, béant à ses deux ^^^'^^È^H^^- Aniruim.
bouts ou orifices. Par suite de
l'aplatissement du conduit,
le diamètre vertical l'emporte
partout SOI' le diamètre trans-
versal. Le calibre et la forme
du canal tubaire varient d'ail-
leurs (Ian< les différentes ])or-
lions (In conduit : le calibi'e
est minininni à la jonction
, . ■ i'ic. Sis. — Munie lit' la Uoiiipc vu |.,ir <a fai'o iiilori\('.
des |)ortions osseuse et car-
tilagineuse, on il ne mesure
guère plus de 2 mlllinièlres de haut sur I inillinièlre de large : et encore le
plus souvent la largeur du cunduif tubaire au niveau de l'isthme n'atteint pa>
1 millimètre. A l'orilice tyinpanicjne le diauiètrt^ vertical est de o millimètres
et rhorizontal de 2 ou
: nèpr. rarot.
£ir-C
,SiU (cas-ttjm/1
orytymft
..Aditus ad antrum
|)lus souvent 2).
L'drilice pharvngien
mesure S à 11 milli-
mètres de haut sur 5
de large.
Donc la trom|te qui
commence à la caisse
j)ar un orifice assez
large. \ a en se rétrécis-
sant jusqu'au point de
jonction des portions
osseuse «'l cartilagi-
neuse; àpaitirde ce pu in t. elle s'élargit el s'évase progressivement jusqu'à l'orifice
pharyngien, .\insi la trompe peut ('«tre comparée à deux cônes, l'un osseux ou
lympaui(pic. l'aiilre meiubrano-carlilagineux ou pharyngien, réunis par leur
sonnnel lriiiii|ii(' : le point de jonction des deux cùne>; purle le nom d'isthwi'.
août UncL.cLu.teaiseur
Orî/' l'Jiarijn
Fio. 84'.). — Moule de la U(iin[)e vu par sa face externe.
TiKiMi'i': iri:isTACiii;.
1317
ArCmÀn m.
I)'aj)n'"< Tidiiscli, l'islliiiic luhairc ost moins rtHriMîi clicz rciilaiit (!{ inilli-
riiMrcs (Ir liaul sur I niilliiiiMrc (h; large;). En outre Sichoiiiiianii rciiiarqucï
(|ii(! le ijlal'Miul (le la liniii|)e osseiiso ne IbrriKï pas orcliiiaircmont une gouttière
t'iroilc^ DU uni' Icnlc, mais une surface plus ou moins plane dont la fornus
correspond au plamlicr du canal ilii niiisclc iln marteau sus-jacent : des
coupes transversales |)rati(piées à ce niveau donnent donc à la lumière de la
trompe une forme triangulaire à base supérieure.
L'axe de la trompe n'est pas rectiligne, c'est-à-din; (|ue l'axe du cône;
|)liarvngien ne conlinue pas ert ligne directe celui du cône tympanique : ils
forment un angle très obtus ouvert en bas et en avant eit dont le sommet,
répond à l'isthme; cette courbure n'intéresse nullement le toit de la trompe,
mais seulement son plancher. Cette très légère incurvation n'est pas un
obstacle au cathétérisme complet du conduit avec des sondes ou bougies demi-
rigides, qui s'accommodent facilement à cette déviation fort légère.
En outre cet axe est légèrement tordu sur lui-môme, si bien que son coté
externe tend à devenir inférieur et son coté interne supérieur.
Portion osseuse de la trompe. — La portion osseuse de la trom])e
est constituée par un canal osseux, prolongement effdé de la cavité tympa-
ni(|ue : long de 13 à
Li millimètres, il s'ac-
cole en haut au canal
osseux qui loge le
muscle du marteau;
eu bas, 11 suit la scis-
sure de Glaser ; en
avant, il répond à
l'épine du sphénoïde.
Dans sa moitié in-
terne, la trompe os-
seuse est limitée en
haut par la capsule
osseuse compacte du
limaçon , dont la
pointe est tournée vers la région de l'ostlum tympanicum; plus bas, elle
répond en arrière à l'angle que forment les portions ascendante et horizon-
tale du canal carotidien : une très mince lamelle osseuse, toujours transpa-
rente, quelquefois perforée, sépare l'artère de la trompe : d'où les dangers
du cathétérisme forcé.
Le conduit osseux se termine en dedans par un orifice irrégulicr, dont hi
pourtour donne insertion à la portion cartilagineuse.
Portion cartilagineuse. — L'extrémité interne du conduit osseux,
obliquement taillée et dentelée, se continue directement avec la charpente car-
tilagineuse.
Cartilage de la trompe. — Le cartilage de la trompe se présente comme
une gouttière à concavité inférieure, dont la portion ouverte est fermée par
du tissu fibreux qui la transforme en un véritable canal.
83..
[GUIBL.]
Trom/ie d/£tJLsK
M rvUr ext .
Arimauc LnX. .
.. Oolfe Ju^iUaire
E.^,CuN(ER
FiG. 850. — Coupe sagittale de la trompe (portion'osseuse).
1318 APPAREIL AUDITIF.
Dans son ensemljle il représente une longue laino Iriaiigulairc, dont le
sommet se fixe au canal osseux et dont la base libre fait saillie sous la muqueuse
du pharynx. Sa hauteur diminue de l'extrémité pharyngienne vers l'isthme
de 12 à '.i millimètres en même temps que son épaisseur décroît de
7 à 2 millimètres. Tandis que le reste du cartilage se termine sur l'extrémité
interne de la trompe osseuse, le crochet cartilagineux pourrait s'y prolonger
sur une certaine étendue jusque dans la caisse (Zuckorkandl).
La gouttière ainsi formée n'est pas régulière : en dehors, près de l'insertion
osseuse, les deux bords descendent à peu près au
même niveau : il n'en est plus de même en dedans.
Le bord antérieur est raccourci : c'est le crochet du
cartilage tubaire sur lequel vient s'insérer le pérista-
phylin externe ; il descend beaucoup moins bas que
le bord postérieur. Ce dernier, plus épais, constitue
une lame cartilagineuse qui occupe presque toute la
paroi postérieure de la trompe; il descend jusqu'à
la paroi inférieure de la trompe (ju'il peut même
dépasser, mais souvent aussi il ne l'atteint pas.
FiG.Soi. — Coupes tiansver- Par sa convexité ce cartilage est solidement fixé à la
sales du caililage de la jj^se du crâne.
trompe (Sclnvalbc). :. i ' r ■ . «♦ i ♦ .i •
Le plus ordinairement cette charpente cartila^ri-
1, Près ue son insertion. — * ...
•2 ei 3, Dans sa portion initiale. — neuse est formée d'une j)ièce unique dans laquelh*
4, A la partie moyenne. - 5 An j^^ fissures occupécs par un tissu libro-cartilaginpux
voisinage du pavillon. — A, Bord ' ^ ~
antérieur. — B, Bord postérieur. permettent l'ouverture et la fermeture de la gout-
tière. La j)lus constante de ces fissures se trouve h
la jonction du crochet et de la lame postérieure : c'est la charnière de cette
gouttière cartilagineuse.
Au lieu d'incisures superficielles, on peut avoir des fentes intéressant toute
l'épaisseur du cartilage, si bien que les deux pièces sont alors séparées et la
gouttière est formée de deux pièces reliées par du tissu conjonctif, ce qui est
normal chez de nombreu.x mammifères. Souvent on voit une sorte de crochet
postérieur, qui peut aussi se présenter sous forme d'une pièce isolée. Il est
encore très fréquent de rencontrer des lamelles cartilagineuses qui se détachent
de la face externe ou convexe du cartilage principal pour se porter dans
diverses directions.
Le cartilage tubaire est, cho/ l'adulte, formé en giande partie de tiiu'o-
cartilage; aussi est-il élastique comme celui du pavillon de l'oreille, mais on v
rencontre des îlots entiers de cartilage hyalin, et c'est ainsi en jiarliculier
qu'est constitué tout le segment supérieur du cartilage tubaire, même à un
âge avancé. La calcification est loin d'être rare. Sur les coupes on voit très
facilement à l'icil nu les coupes de canaux i|ui contiennent des vaisseaux
volumincu.x.
Lame fibreuse. — Les ihm.x hiu-ds de la goutlicre sont réunis par une
lame fibreuse, qui achève le conduit tuliaire dont elle forme la paroi antérieure
et le bord inférieur. Elle s'épaissit en descendant du crochet au bord inférieur
du carlilaiic tubaire.
TliOMT'l-: D'EUSTACIIi:.
1319
[.a face cxlcrnc atlliric aii\ ortrancs voisins et reçoit rinsorlimi du péri-
sluplivliii cxlriiic.
(ii'Acc à n'Ilc roiislitiiliiiii. la [tni'liiiii carrilaiziiiciisc de la Iroinitc est siisccj)-
lihlc (le s'ouvrir, et de se fermer
|iar ri-carlriiicut de sa partie
lihreiise.
,..{pn,jl,.,,l,-
:A
hord'pns'i. Rapports. — (.a portion
cartilagineuse est unie à la base
<iu crànc par le tissu fibreux qui
leniplit la fissure sphéno-pé-
treuse. La face antéro-exlerne
entre en rai)port d'abord avec
l'épine du splién(/ide; elle est
croisée par l'artère méningée
moyenne, passant par le trou
petit rond, et le nerf maxillaire
inférieur, descendant du trou
ovale avec le ganglion annexé
(ganglion otique); puis elle
entre' en rapport avec le muscle
ptérygoïdien interne dont la
sépare un plexus veineux : elle
répond au péristaphylin externe
qui y prend insertion et plus en
dedans au bord postérieur de
l'aile interne de l'apopbvse pté-
rvgoïde ; ce bord présente sou-
vent une large échancrure au niveau du point où il est croisé par la trompe.
En arrière, elle répond
au péristapbylin interne '
auquel elle donne inser-
tion, et tout cà fait en de-
dans, à la muqueuse plia-
ryngienne. En haut son
bord supérieur est soudé
au tissu fibreux qui rem-
plit les sutures pétro-spbé-
noïdale et pétro-basilaire ;
en bas son bord inférieur
est longé par le pétro-sta-
pbylin : il répond à l'in-
terstice des deux pérista-
phvlins.
Il est intéressant de pré-
ciser ses rapports avec les
aponévroses du pbarynx. En réalité ils sont très simples. Les deux pérista-
ji.iwtii
FiG. 832. — Rapports du caililaiic de la trompe
avec le squelette du crâne (Schwalbe).
. . itrC caroL titc
^,Ci}it/tr du /ic^ist .
-..ylit ccvocmt.
.Cou/le Jil p.crc^t <\rc
FiG S3.3. — Coupe sag-ittale de la trompe
(Portion cartilagineuse).
[GUlBlL]
1320
APPAREIL AUDITIF.
phvlins engainent la trompe : l'externe, présalpingien, est sur sa fare anlé-
rieure; l'interne, rélrosalpingien, est sous sa lace inférieure et le croise en
arrière. En dedans et en arrière, le péristaphylin interne est entouré par une
aponévrose qui vient se fixer à la basedurràne à peuprèsdans la suture pétro-
l)asilaire; en avant et en dehors du péristaphylin existe aussi une aponévrose
([ui vient en haut s'insérer sur la hase du crâne au niveau de la suture pétro-
sphénoïdale. Comme ces deux aponévroses se soudent en arrière du hord posté-
l'ieur des péristaphylins, il en résulte que muscles et trompe se trouvent
compris dans une môme gaine fibreuse. En outre, entre les deux péristaphy-
lins chemine une lame fibreuse qui complète leur gaine et vient s'insérer sur
le bord inférieur de la membrane fibreuse de la trompe.
C'est cette lame, étendue de la trompe au crochet ptérygoïdien et à la paroi
latérale du pharynx, qui a reçu de Trôltsch le nom de fascia salpinyo-
Mnnb. lymp
Carol. int. ■•
-J
"^
l'iancher
caisse'
Trompe
l'aroi 'phar.
Cell. luh
i_ Altiqm
\erf facial
Cell. mail.
'^ £-eu.i,
Foss. liosenmûller Wjuy. int.
Fio. 854. — Moule par corrosion des cavités de l'oreille moyenne (Siebenmann).
Le trait de Tattique doit être prolongé jusqu'au-dessus de la membrane du tympan.
pharyngien. De même Weher-Liel a décrit comme fascia indépendant allant
au muscle ptérygoïdien interne, la lame aponévrotique qui recouvre la face
externe du péristaphylin externe.
La lumière du conduit lubaire prend dans sa portion cartilagineuse la forme
d'une fente linéaire, les j)arois de la tromju', toujours fermée à l'état de repos,
étant ati contact. En deux points du conduit, vers rorillce pharyngien et
près de la portion osseuse, la fente linéaire qui répond à l'accolement des
])arois tubaires est surmontée d'un petit orifice toujours béant, sorte d'amorce
pour faciliter l'ouverture de la trompe et l'entrée de l'air, quand les puissances
musculaires entrent en jeu pour dilater le conduit tubaire. Les recherches
de Trôltsch et Politzer ont en eiïet montré que la trompe était complète-
ment fermée dans la moitié externe de sa portion cartilagineuse, et qu'il
n'y avait pas au-dessous du crochet cartilagineux de la trompe le petit
espace ou conduit toujours libre décrit par Hiidinger, qui mettrait tou-
jours en libre communication la ca\ité Ivmpairuiue et la cavité pharyn-
gienne.
TiKiMi'i-; Il i;i
Aciii;.
1321
Appareil moteur de la trompe. — Deux muscles principaux .sont
.uint'xrs à la portion nirnilirano-carlila^'-ineuse de la (rompe : ils ont été déjà
('•ludic's (voy. Splanolinnlo^no, p. 711).
Le péristapliylin externe s'insère sur le tiers supérieur de la portion meni-
hraneuse de la trompe sur uno étendue variable suivant les sujets : parfois elle
s(> fait à toute la hauteur de la portion memiu-aneuse. Lorsqu'il se contracte,
il attire en has et en avant toute la portion antérieure ou membraneuse de
la Iromiic. (lomme ce conduit est solidement fixé à la base du crâne par sa
|)aroi ojjposée, la paroi antérieure ainsi attirée se sépare de la paroi postérieure
et la trompe s'ouvn^ lai'-^'-ement.
Le périslapbyliu interne s'attache à la face postérieure du cartilage de la
trompe; cette insertion est peu étendue, mais constante. Son corps musculaire
adhère à la face postérieure du cartilage sous le bord inférieur duquel il
s'engage au niveau de l'orifice pharyngien.
Son action sur la trompe est plus difficile à déterminer : on s'accorde cepen-
dant à dire qu'il rétrécit l'orilice |)baryngien de la trompe : lorsque la con-
traction grossit le corps charnu de ce muscle, il tend à soulever le bord infé-
rieur ou plancher de la trompe dont la lumière en forme de fente devient plus
courte et plus large, ce qui est surtout sensible au niveau de l'orifice pharyn-
gien dont le bord inférieur est soulevé et tend à prendre une forme en fer à
cheval. Mais cette modification de forme est bien légère : le pétro-staphylin
est avant tout un élévateur du voile qui n'a rien à faire avec la trompe.
Quelques faisceaux plus ou moins nombreux du pharyngo-staphylin, dont
l'ensemble constitue le muscle salpingo-pharyngien, viennent s'attacber sur une
certaine longueur à l'extrémité pharyngienne du cartilage tubaire. En attirant
en arrière l'extrémité interne légèrement mobile du cartilage tubaire, il tend
à ouvrir l'orifice pharyngien.
Orifice tympanique. — L'orifice tympanique répond à la partie anté-
rieure de la caisse. Cet orifice, très
• ii- , , 1 Atlique
évase, mesure o millimètres de :
haut et constitue à lui seul presque
toute la paroi antérieure de la
caisse, avec le plancher de laquelle
il se trouve presque de niveau. Cet
orifice est donc à bien peu près
situé à la partie la plus déclive de
la caisse, et il suffit d'une très lé-
gère inclinaison de la tète en avant
pour permettre l'évacuation totale
du contenu de la caisse.
L'évasement de cet orifice fait
comprendre d'autre part que les
sondes introduites dans la trompe par l'orifice pharyngien suivent la paroi
supérieure du conduit tubaire, puis la voîite de la caisse, si bien que, passant
en dedans du manche du marteau, elles se rendent directement dans les
cellules mastoïdiennes.
Anneau tymp.
. Trompe
FiG. 8.J0. — Embouchure de la trompe
dans, la caisse du tympan (Politzer).
[GUIBÉ.
1322
APPAREIL AUDITIF.
Orifice pharyngien. — Il ap|»;irail sur la paroi latérale de larrière-
cavité des fosses nasales, au-dessus du voile du palais, en arrière du cornet
inférieur, sous la forme d'un pavillon évasé (-t proéminent dont le ^rand a.xe
s'incline obliqueuient en bas et en arrière parallèlement au voile du palais. Le
bord postérieur de ce pavillon est plus proéminent que l'antérieur, si bien que
l'ouverture ne regarde pas direetement en dedans, mais en dedans, en avant
et en bas.
Sa forme et son calibre sont très variables : tantôt il est elliptique à grand
diamètre vertical; plus souvent il se présente sous la forme d'un triangle
équilatéral à base inférieure, à angles arrondis; exceptionnellement il est r-ir-
culaire. Dans la forme commune, triangulaire, le bord inférieur ou base du
triangle fait saillie vers l'intérieur de l'orifice, écartant les deux autres bords,
qui prennent le nom de lèvres antérieure et postérieure. La saillie du bord
intérieur est un bourrelet qui répond au corps du muscle i)éristapliylin
interne : la lèvre postérieure, très saillante, est soulevée par le cartilage de la
trompe en un bourrelet saillant, oblique en bas et en arrière; la lèvre anté-
rieure, beaucoup moins marquée, répond à la paroi membraneuse de la
trompe et à un feuillet celluleux qui descend du crocbet de la trompe vers le
voile palatin.
Tout ce contour de l'orifice pbaryngien fait saillie sur le plan pbaryngien.
surtout dans son contour postérieur et inférieur; dans la moitié antéro-infé-
rieur de ce contour, il ne dépasse pas
le niveau des parties voisines, ('es
détails sont très importants au point
de vue du cathétérisme de la trompe.
Des lèvres ou pilir)-!< de l'orifice
pbaryngien descendent sur la paroi
latérale du pharynx deux replis mu-
queux. Le repli postérieur est le repli
sa I pin go-pharyngien (Zaufall); con-
stant et toujours très prononcé, on le dit
formé par le muscle salplngo-pbaryngien (Zaufall, Merkel); il est plus exact de
dire qu'il résulte du soulèvement de la muqueuse par la saillie très marquée
du cartilage, car il est d'autant plus prononcé que le cartilage fait une saillie
plus forte à l'intérieur du pharynx : une traînée glandulaire sous-muqueuse
accentue sa saillie.
Le repli antérieur ou pli salpingo-palalin (Tourtual) est beaucoup moins
marqué : le plus souvent il manque; dans quelques cas cependant, il se pro-
nonce davantage et pourrait être assez marqué pour faire un obstacle
sérieux au passage de la sonde et rétrécir n\ème l'orifice postérieur des fosses
nasales. Ce pli contient un ligament qui double le bord iiostérieur de l'aile
interne de l'apophyse ptérygoïde.
Les deux ])lis muqutnix qui continuent les lèvres de l'orifice tubaire inter-
ceptent avec la saillie du bord inférieur deux sillons : l'un, antérieur, qui se
prolonge vers le voile (s.saljiiniin-palalin): raulrc postérieur. (|ui se prolonge
vers le voile et la partie latérale du pharynx (s. salpingo-jJta rgngirn). V.vs
sillons sont quelquefois très prononcés (/uckerkanill.)
' Vu:. 856. — Orifice pharyngien de l;i trompe
Rapports avec la cloison.
TiîdMi'K hi;usT\(;iii;.
1323
sont rrlalivf'im'iit considéraljlcs
Au-dessus (lororilicc tiihaiic, ciilic Inicl la voùlcdu [)liarviix, on Irouve une
lnss('ll(! (/". >ii(^-l iilxtirc). V.w arrière du |>li |)()sl(''rieiii' se li'oiivc! la ftjusellc de
Hiisoniiii/ler. \\n avani du pli aiih-neiir, on vitit (|uel(|uerois (;t on sent lou-
joui's une saillie 1res a|»|»n''cialile l'orrnée par* le bord [)oslérieur di" l'aile interno
de ra|)()|)livse |)lérvi;<Mde, (|ui peut ('-tre utilisée pour le calliétérisuK! de la
I i'oni|)e.
Les dinieiisioMs de Torilice pliarvn^'^ien
son ^raiid diamètre mesure S à !) niil-
liniètres en nuîyenne, le petit en
eompte 4 à 5. Lorsque l'oi'ificc! prend
la forme d'un trian^i^ie arronili, chacun
des cùlés du triangle mesure en
moyenne (S millimètres. Chez le nou-
veau-né, cet orifice pharyngien afTecte
assez souvent la ibrme d'une fente ou
d'un orifice elliptique à grand dia-
mètre de 4 millimètres environ, pa-
rallèle à celui du palais. En outre,
chez lui le bourrelet tubaire est très
peu saillant, le tissu lymphoïde du
plafond et des parties latérales du
pharynx forme un volumineux bourrelet qui aplanit la fossette de Kosen-
mûller, de sorte que rorifice pharyngien ne se présente que sous forme d'une
fente difficile à trouver.
La situation de l'orifice |)liaryngien est importante à dét(M-minei" au point de
vue pratique. Il n'est pas suffisamment exact de dire que l'orifice pharyngien
est situé à une distance sensiblement égale de l'apophyse basilaire, du voile du
palais, de la pai'oi postérieure du pharynx et du cornet inférieur. En effet, cet
orifice est beaucoup plus rapproché de l'extrémité postérieure du cornet infé-
rieur que de la paroi postérieure du pharynx :
La distance de cet orifice au cornet est en moyenne de . . . 8 millimètres.
— — au voile du palais 9 —
— — à l'apophyse basilaire il —
— — à la paroi postérieure du pharynx .14 —
Fin. 8.j7. — Orifice piiaryiifiieii do la Inimpe.
Hupports avec le cornet inii-rieur et le voile
(lu palais.
Le centre
de l'orifice est toujours placé sur une ligne prolongeant en arrière
l'insertion du cornet inférieur.
a>rn mot ^^ résumé on peut dire que
corn.int: Torifice pharyngien de la trompe
T.yotue iicuau est situé à un petit centimètre en
arrière du cornet inférieur, sur le
prolongement de la ligne d'inser-
tion de ce cornet, et à un petit
centimètre au-dessus du voile du
palais.
Chez l'enfant la situation est
' Orcf pjuxryng.
Ui'ilice pharyn^iicn de la tioinpe
(nouveau-né).
autre. Lors de son apparition, l'ori-
[GUIBÉ.]
132^
APPAREIL AUDITIF.
fice pharviifrien est situé l)ien au-dessous de la ligne palatine; sur le nouveau-
né, il est situé immédiatement au-dessus du voile du palais sur une ligne con-
tinuant en arrière la voûte palatine : il remonte peu à peu avec les progrès
de l'âge, et n'atteint sa place définitive que lorsque le développement de la face
est achevé.
La distance qui sépare cet orifice de l'ouverture des narines est intéressant
à connaître pour le cathétérisme.
Epilhélinrn
Couche
ymphoidr *
*s^^^'-'
Couche
des glandra ^
muqueuse
Péi'ichondrc <
Kostanecki Ta mesurée jusqu'à l'é-
pine nasale antérieure : elle varie
entre 3.3 et 73 millimètres. Jusqu'au
hord postérieur de l'orifice externe
des narines, toujours visible pen-
dant le cathétérisme de la trompe.
• ■Ile est en moyenne de 65 milli-
mètres chez la femme, de 70 milli-
mètres chez l'homme (Poirier), un
peu plus longue chez les progna-
thes que chez les orthognathes. Le
chiiîre de Hartmann (75 milli-
mètres en moyenne) est trop élevé.
Muqueuse. — La muqueuse
i[iii tapisse la trompe se continue
en dehors avec la muqueuse de la
caisse, en dedans avec la muqueuse
du nasophar}'nx. Elle tapisse la
face interne du squelette osseux et
cartilagineux, et adhère intime-
mont à leur périoste ou périchondre.
La muqueuse diffère dans les
deux portions de la trompe.
Dans la portion pharyngienne,
la muqueuse est épaisse et présente
de faibles replis longitudinaux pres-
que invisibles à l'œil nu sur le
cadavre frais, plus abondants à la
partie inférieure qu'au niveau du
toit de la trompe. Il est très exa-
géré de décrire avec Moos et l'r-
bantschitsch des replis développés
au point de constituer une valvule dans la trompe.
La structure de la muqueuse est identique à celle du nasopharynx : unt^
couche d'épithélium vibratile, formé par des cellules très hautes surtout
à la partie inférieure, et dont les cils se meuvent de la caisse vers le
pharynx. On y rencontre en outre quelques cellules calioiformes.
A cette muqueuse sont anne.xées des glandes et du tissu lymphoïde.
Les <//anWt's sont des glandes muqueuses, acineuses : elles sont surlt)ut déve-
Fihro-carti
lage
ê
'■'■•■^«M.ic^
FiG. 859. — Coupe transversale de la paroi interne
de la trompe cartilagineuse (Siebenmann).
TiioMi'i'. i>"i-:i-sT\(:iii:.
1325
loppiVs sur le pl.iiirlicr cl sur la paioi iiilriiir île la Iroriipc; elles sniil raïc^
sur la paroi cxlrrue el >iir le loil. Mlles soiil |iriirnii(l(''iiieiil sidiées dans une
sous iiiii(|iieuse lâche cl niènic iii^cpic dans le pcricliomlrc. cl leur canal excré-
teur Iraverse la cimicIic I\ niplioïde pour dcltonidn-r dans la lroni|)e ; souvent le
tissu Ivniphoïde l'oi'inc ini amas plus dense aiilour de leur orilirc. si hirn (|ue
souNcnl celui Cl e~-f nidi(|iii'' |)ar un riilliciilc.
Klles disparaissent dès le milieu de la |)orli()ii carlila^ineuse sur la paroi
externi' ; sui' le j)lan(lier. elles se ])rolongeiil jusqu'il risllmie cl disparai«enl
hrusquemenl.
Le //.s,s« h/Ni/ihoïdc est très abondant dans la trompe, où il conslitue une
vérilahle <-ouclie : il se continue avec c(dni du nasojdiarvnx et fait ainsi [)artie
de ce vasie cercle lymplioïde du |diaryiix (|n'a décril W'aldever. (Ihc/. le jeune
enfant, son abondance est telle (|U*on a pu le décrii'e sous le nom iVn nnjtjihilc
tllbdlrc {{Wv\i.\v\\. 'reulleben); (die/, radulle. il s'atrophie.
Dans la portion Inhaire ou (l'ompe osseuse, la mn(|iH'Use s'amliicil peu à
peu. j)erdant les caractères do la muqueuse pharynfrée jxiur j)rendre ceux de
la nuKiueuse tyinpani([ue. Les glandes se réduisent à de simjiles utricules
siégeant dans de petits récessns de la paroi osseuse (Siebenniann). Le tissu
lynipboïde disparait: .seul Miidinger en anrail trouvé au foit de la portion
osseuse.
A la mu(ineuse tubaire sont annexées des cryptes aériennes tapissées di'
muqueuse, les cellules t uba i res, (in'i n'ont
guère été décrites que par Mezold et Sie-
benniann, au(|utd nous emprunterons sa
description. Elles sont peu (iéveloppées
et difliciles à trouver : absentes chez le
nouveau-né, elles apparaissent dans le
cours des six premiers mois. Chez l'adulte,
elles naissent du plancher, de la paroi
interne et de l'angle supéro-interne de la
trompe.
Les cellules tubaires inférieures, con-
stantes, ne se rencontrent que dans le
segment tympaniqne; elles sont petites, le plus souvent arrondies ou cvlin-
driques, et cheminent sous la trompe, parallèlement à celle-ci.
Les cellules tubaires internes sont inconstantes et plus variables.
Les cellules tuhaires supérieures sont généralement en nombre unique;
celle-ci s'enfonce entre la mince paroi osseuse du canal carotidien et le canal
musculaire.
Jamais à leur terminaison elles ne communiquent l'ntre elles ou avec
d'autres cellules voisines. Elles sont revêtues d'un épilhélium cvlindrique élevé
et contiennent dans leur paroi des glandes muqueuses très simples.
Ci'lt. lub. Cetl. Iiili.
FiG. 860. — (leilules (Je la tromj)p
d"Eustaclie. Pu'CQ par corrosion (Sic-
benin;nin).
"Vaisseaux et nerfs. — Les artères viennent, pour la trompe cartilagi-
neuse, de la phariinyienne ascendante, qui monte entre les deux péristaphvlins
pour se perdre dans la trompe; d'autres rameaux viennent de la maxillaire
\GUIBÉ. 1
1326 ArrAIlKlL MlilTIl".
inlcrne (vidienne, palatine fiuprrieiire); de lin-- ramiistiilcs. vernis de la caro-
tide inlerne, se rendent à la j)ortion osseuse.
Les veines, très abondantes dans la muqueuse du rinidiiil. se rendent en
majeure partie au jiIp.xuh veineux ptérygoïdien.
Les lymphatiques, continus avec ceux de la caisse en drhors. du pliarvnx en
dedans, se l'ciidrul aux jianglions situés au iii\<'aii dr la liiliircation i\v la
carotide.
Les nerfs de la trompe rinanent du L:aiiL:li(in s|)lii''no-palatin : des rameaux
du iiciT ptéi'VTio-palatiii donnent au j)avill<»n une sensibilité très vive, l ii filet
tubaire, venu du j)]exus fympani(|ue. se rend dans la iMU(|ueusc de la pnrlinu
osseuse.
CIIAPITHK IV
ANM^:\ES PNEUMATIOIES DE L'OKEILLE MOM.WE
La caisse du tympan communique avec une série de cavités osseuses creu-
sées dans les os qui fornu'ut st>s parois : c'est en arrière, dans la base du rocher
et dans l'épaisseur de l'apophyse mastcïde, que se rencontrent les principales
de ces cavités osseuses. Les unes, normales, se présentent chez tous les sujets,
les autres, inconstantes, ollrenl un développement très variable suivant l'âge
et le sujet.
Ces annexes sont très souvent envahies par les processus morbides de la
caisse, et leur inllammation constitue une complication redoutable en raison
de leurs connexions vasculaires et de leurs rapports de Vdisinap-e avec les
organes voisins : sinus veineux, méninges, encéphale; l'ouverture j)ar trépa-
nation de ces foyers osseux peut seule mettre fin à des accidents qui, aban-
donnés à eux-mêmes, deviennent rapidement mortels. Aussi est-il indispen-
sable d'avoir présente à l'esprit l'anatomie de ces annexes lorsqu'on veut
pratiquer leur tré|)anation, et, suivant que l'opérateur connaît ou ne connait
pas dans ses moindres détails l'anatctmie de la région, cette trépanation e>t
une opération efficace l't j)eu dangereuse ou reste une intervention incomplète
et parfois mettant la vie en danger.
Toutes ces anne.ves sont comjirises sous la dénomination générale de rrllulrs
mastoïdiennes. A première vue. leur dis|)osition présente une grande diver-
sité : elles se montrent variables dans leur disposition, leur lurme. leur déve-
loppement, non seulement d'un sujet à l'autre, mais enciu'e dune apopbv-^e à
l'autre sur le même sujet. Cependant, il n'est pas exact de dire t|u"elles
échappent à loule description régulière; si le déNcloppemenl est variable, la
disposition présente une certaine régularité et. gràc(> ;i de nombreux travaux,
nous sommes en mesure de décrire la tlisposition lU'dinaire des cellules pneu-
matiques et leui's principales variétés.
Il iMipoite dès l'abord. |)iiiir ne ponil s'égarer (lau< la descn[>lion de ces
ANNEXK8 PNEIM\TIijri:s hi: i;<)IU:il.I.I': MOYENNE. 1327
cavilrs ot des types divers (|ii't'll('s peuvent anWtcr, do reconnaître et de sépai'ci-
netteniont dans l'enscnihlc des cavités niasloïdicnnos deux ordres ou systèmes
de caxités tivs dinÏTciiU : \'\\\\ ('(instant, pn'S([ue inNarialdc dans sa forme, ses
diniciisidiis. sa situation, a pour (^entrc et partie principal; l'antre dit mastoï-
dien; l'autre, à dcjveloppement très variable, à typ(; midliple comprend les cel-
lules mastoïdiennes, rocheuses ou squameuses.
Antre pétreux. — Tne cavité mastoïdienne est çonslanle, c'est Vnnlrf
iinixloïdii'n, (|u'il est mieux d'appeler iintrc pétveux, car il est développé dans
la |)(irlion pétreuse
, , , . An Ire nctrcux.
(lu iiiciier et n a ; '
ri(Mi à voir avec
l'apoplivse mas- CeUul2s^^p.circitsc3
toïde. l/antre jv- | ^■^s-^.\^.^'dllH\
Ireux existe chez ; ^x '■t^'^'-^Jp^W.^r''
le nouveau-né avec f~rT-~^--^'''^'^^^f''''''^^ y^^y0^ ^
des dimensions V. J— ^^^^C .^^pj l\ ^êi
prescpie enraies à V^^-^^^^ ^ 0^^ -«^■^^JjK
celles qu'on lui tîBlLà^^y^^ '^dm^-
voit chez l'adulte ^^"^^^^^^l^S* •^1 ~ T'§ k
et le nouveau-né ^^"^^^"îrx.y^'^'^^i^^!^^ .C3lLdes nuxstoM
n'a pas d'apophyse Ex.CyER^
mastoïde.
L'antre pétreux „ „,.. ,, -.i i i • » 1 1- i i- i
_ r Fifi. 8()1. — (-(lupe sng-ittale légèrement oblique de 1 apophyse
est la continuation masloïde, de l'antre et de la caisse.
directe de la cavité
tympanique, sur la paroi postérieure de laquelle il débouche par Vadilus cul.
antrum. Il Continue en arrière l'attique dont il n'est qu'un prolongement
dans le tissu du rocher.
Quelques auteurs les réunissent môme en une seule cavité surmontant la
caisse et se prolongeant dans le rocher. Bezold compare cette cavité unique à
un haricot dont le hile répond à la marge supérieure du tympan et dont les
deux extrémités s'avancent en avant et en arrière de l'oreille moyenne. Cepen-
dant l'indépendance entre l'attique et l'antre pétreux paraît résulter de ce fait
qu'une cloison muqueuse placée au niveau de l'aditus établit une séparation
parfois complète entre les deux cavités (Huschke, Zoja, ljrl)antschitsch. Poi-
rier). Sur l'adulte, cette cloison manque souvent : elle est constante chez le
nouveau-né; toujours très mince et transparente, elle parait témoigner que
les deux cavités se sont développées à part.
Forme et dimensions. — • Examiné sur des moules, l'antre apparaît
comme une cavité réniforme à bord concave, tourné en bas, à grand axe
oblique en arrière et en dehors, et dont la moitié postérieure est plus spacieuse
que l'antéi'ieure.
Les dimensions varient dans des limites assez étendues (Bezold).
Longueur 0 à 1.5 millimètres. Moyenne 12.7
Largeur a ii 8.5 — — 6,7
Hauteur G à 10 — — S,o
[GUIBÉ.J
1328 M'I'AIiFJL MIUTIF.
Situêltion. — Au cours du développerncnt, l'antre subit une VL'ritable
migration. Si lue. avant terme, juste au-dessus de la voûte d'entrée du conduit
auditif osseux, le centre de l'antre est, chez le nouveau-né, au-dessus et un jjeu
en arrière de ce point. Puis il se déplace peu à peu en bas et en arrière.
Vers dix ans, il est sur une horizontale menée j)ar l'épine de Henle et à partir
de ce moment, il ne s'abaisse plus, mais se porte directement en arrière jus-
qu'à une distance à peu près fixe de 7 millimètres rpril atteint vers l'adoles-
cence (Broca).
En même temps, l'antre, superficiel chez l'enfant, devient profond chez
l'adulte : cela résulte d'un double mécanisme. 11 y a d'abord des modifications
résultant de l'élargissement du crâne par augmentation de volume de l'encé-
phale, si bien que des portions osseuses qui primitivement entraient beaucoup
plus dans la constilution des parois latérales que dans celle de la base du crâne
viennent prendre une part importante dans la formation de cette base
(Millel). Il faut aussi tenir compte de l'activité osseuse propre du tem|)ora]. [.'antre
devient plus profond parce que, dans sa paroi externe, il y a depuis la nais-
sance production d'os nouveau, ce qui explique aussi comment, au milieu
d'une mastoïde qui se pneumalise, l'antre, cavité préformée, (liminur plulùl
ou n'augmente pas de volume.
Rapports. — Paroi supérieure. — Très mince en général, (•cite ])ar(M est
formée par le legmoi IjjhijhoiI, commun ])ar conséquent à l'antre et à l'at-
tique. Souvent lorscjue l'antre est très dévelopj)é et haut situé, il soulève cette
paroi supérieure en une saillie qui apparaît sur la face endocrànienne du
rocher, ininiédialenient en dehors de la saillie formée par le canal demi-circu-
laire supérieur.
Dans cetle paroi passe la suture pétro-scjUdineusi^ légèrement béante chez
l'enfant, mais fermée solidement chez l'adulte. Parfois cette paroi est perforée;
dans ce cas, l'extension de la suppuration de l'anlre aux méninges se fait avec
la plus grande facilité.
Le toit de l'antre contribue à former le plancher de l'étage moyen du crâne
au milieu de la UT' circonvolution temporale, mais on ne peut préciser
ces rapports, à cause des variations d'inclinaison du rocher. Notons eu outre
cjue, chez l'enfant, l'antre est externe et répond à l'angle qui sépare les circon-
volutions de la face externe des circonvolutions de la face inférieure; chez
l'adulte, il est plus profond et se trouve complètement sous la face inférieure du
cerveau.
C'est toujours dans cette région que siègent les abcès cérébraux d'origne
otique. Aussi la meilleure voie pour les ouvrir et les drainer est-elle la voie
attico-antrale (jui consiste, après évidenuMil pélro-masIoïdicMi. à faire sauter la
paroi supérieure de l'antre et de ralti(|ue, ce (jui mène ilirei'tement sur la
dure-mère au point malade.
Paroi antérieure. — (i'est par la paroi anlérieure t|ii(' lanlic r(>niinuni(|ue
avec l'attique. I/aditus ad antrum débduihe toujours à la partie profon«le de
la j)aroi antérieure; chez le nouveau-né, il débouche à la |tarlie movtMine di'
celte paroi, mais à mesure (pic l'anln' (lescciul da\antagc. (•"i'>t |ilns haut >iu'
la paroi antéi-icun> (pi'il t'aul clirichcr l'aditiis.
\\m:\i:- I'\i;i \i\iinr|.;s ni'; Ldiiiiii.i: .M(im;\m:
132'.t
Paroi inférieure.
Il.'ll'lll lllll'I'ICII II' (l(
le I"
Kr >iir II" lissii (li[»li)ï-
(|iir ilic/. rciilaiil;
clir/. r.HlllIlc et' tissu
est onliiiain'iiinil
rempIcKM' pardc iMirii-
breusos (•clliilcs mas-
toïdioiHics.
Le seul rapport in-
lùressant de cette pa-
roi est le nerf facial.
C'est au niveau du
(•(ludc, (|iii srpai'e sa
deuxième de sa troi-
sième portion ])é-
treuse, que le facial
entre eu rapport avec
Sclifiii;i (les rapports du facial avec i'aiilic pclroiix. i' ■ » <
,,,.'. n.- • i 1 antre. Ai)rfs avoir
(I) aj)rc's Poirier.) '
cheininè dans sa
deu.x'iènie portion sur la paroi interne de la caisse à l'union de la caisse propre-
ment dite et de l'attique, le facial passe sous le seuil de l'aditus où il se coude
pour devenirvertical ;
ce coude est recouvert
|)ar une lamelle, os-
st'use parfois très
mince. En profon-
deur ce coude est en
moyenne à 1.3 milli-
mètres de l'épine de
Henle (Noltenius). Un
plan sagittal passant
par ce coude coupe,
eu général, la partie
interne de l'orifice de
l'antre; mais l'antre,
étant oblique en ar-
rière et en deliors, se
trouve situé en debors
de ce plan ; il est donc-
plus superficiel que le
facial. Il en résulte
que l'on peut sans
danger enlever toute
la paroi externe de
l'aditus et de l'antre,
mais toute tentative pour élargir la brècbe vers le plancher aura pour consé-
quence fatale la section du nerf qui, à ce niveau, commence son trajet
vertical.
Liinar.
iMii. 80:i
SL-hému (les rapports du facial avec le lalivriiillH
et l'antre pétreu.x.
Les organes inU'a-osseuxsont supposés vus par Iransjiareiice,
l'UIUIER ET CIIAIU'V.
84
[GL'IUÉ.]
1330
\l'l'\l;i:iL Al lilTll
Ccsl ordinaireinnit en ce jxiiiit que Ir iicil' est lilr-si'- dans Irs r-Nidciuciil-;
pOtro-masloïdlens.
Dans sa troisième portion verlicalo. le facial est profondément log»'' dans un
hloc de tissu fompart qui, sur une coupe sagittale, apparaît interpo^sé entre la
paroi postérieure de la caisse et les cellules mastoïdiennes. Le facial descend
(tbliquement en bas et en dehors, mais étant donnée l'obliquité en sens inverse
delà membrane du tvmpaii, il croise le plan de «elle-ri ; cet entre-croisement,
qui }vpond au lirr> inli riiiir de la membrane, se fait à la moitié du trajet de
cette troisième prirlion du facial.
Il faut donc se souvenir (juou ne doit jamais ijilurvcnir sur Ja moitié infé-
rieure de la paroi postérieure du conduit au voisinage immédiat de la mem-
brane du iympan.
Les rapports de l'aiilre axcc le Facial sont beauioujt jiliis lulnues ibez
radulie ipie clic/, rciilaiil: chez celui-ci. l'antre se trouve ]»res(jue entièrement
au-dessus du facial ; chez l'adulte, l'antre est situé l)ien jdus bas derrière le
conduit auditif et son extrémité inférieure en est séparée par le coude du
facial.
Paroi postérieure. — La |iaroi poslt'iieure est de forme irrégulière. Dans le
jcuine âge, la sépare du sinus latéral une couche de tissu diploïque, parfois
assez mince pour qu'une simple lamelle sépare le tronc veineux de la cavité
antrale. Plus tard s'y creusent des cellules mastoïdiennes, et, chez l'adulte, si
l'apophvse est pneumatique, les cellules postérieures qui vont jusqu'à la paroi
du sinus le sépai'cnt de l'antre sur une étendue variable. Pour Stanculéanu.
la paroi postérieure de l'antre est distante de 7 à 8 millimètres en moyenne de
la paroi du sinus latéral et. même dans les cas où la gouttière sigmoïde est
très profonde, il \ a loujoiirs (witre les deu.x au moins i millimètres de tissu
osseux.
Paroi externe. — La paroi exieriie. géiiéi-aleiniMit épaisse et compacte, est
constituée par celte parlii-
de lécaille qui \ient fornu-r
le tiers antérieur de l'apo-
phvse masloïde. Liiez le
r nouveau -né. c'est une la-
' Anin.: peu-.-ji mellc écaillcuse ipiil suflil
dabraser d'un coup d(» bis-
touri pour ouvrir l'antre;
son épaisseur varie de I à
'i millimètres. Ldiez l'adulte
elle s'est considérablement
épaissie : on trouve l'antre
à une profondeur moyenne
d(> L"> à 2(1 millimètres.
|)ouvant aller jusipi'ii 'S.\ et 27 milTunèlres (Hnua). 'l'anlôt ce tissu est «'om-
|>act. scléreux et diflii-ile à >eclionner au ciseau. tantiM il est creusé de
nombreuses cellules aérieiim^s d.nil nue plus (lévelo|>pce peut être prise pour
l'antre.
AlLXi/g.
l'ic. SCi'i. - l."aiilri> |i('lioii\ ilii iiiMivo.ui-iic (.-'■• "'•I-''
\\M.\i;- i'\i;i \i \ii(ii i:- i.r. i;ni;i:ii.i,i: momam;
1331
(!cllr (i.ii'ni cxicriu' rsl In ihiim rlnnii^îMcilf |i;ir rxctllcnir, cir cf^l par
clic (111(111 \ a ouvrir l'aiilrc, ImiI |»icmicr tic Idiiic iiilcrvciilinii sur la inas-
loùlc. Dans celle (t|)crali(»ii, il cs| ncccssairc d'iiiic |>arl darriNcr ii trddvci'
laiilrc cl daiilrc |iarl. <'ri rmnraiil. >](' ne léser aucun des «^yanes voisins, de
ne pas pénélrer en liaiil dans la (a\il('' crânienne, de ne |»as perforer en
arrière le sinus laléral, de ne j)as scilionneron bas le lacial. Hien n'est plus
lacile (jue d'éviter ces divers (trganes en trépanant en hoiiiie place.
Clie/. le nouvoau-né, l'antre correspond à la tache spori<,MeusL' cl, ciMnnie (die,
est sihié au-dessus et en arriére (\\i condiiil. (Jiez l'adulte, de qu(d(|ueiige qu'il
soit, l'antre est toujours situé au-dessous de la crête sus-niastoïdi(iine, au-dessus
et en avant de la suture pélro-s(|uameuse externe (inasloido-scjuanieuse). Si,
Antre /leircujo
Rocher
/' fnM.stoiiù^nm
Fie. 80.'). — l/;uilrt' [létroiix chez reiifant do 2 ans (er. nul.)
chez lui, on veut trépaner correctement, il faudra opérer dans une région don!
les limites sont bien fixées. C'est im carré de 1 centimètre de coté situé à
v) millimètres en arrière de la moitié supérieure du conduit, marquée par
l'épine de Ilenle, affleurant en haut la crête sus-mastoïdienne et dont le bord
inférieur est à I centimètre an-dessous de celle-ci. Encore est-il prudent pour
éviter le sinus de ne pas inciser l'os eu arrière perpendiculairement à sa sur-
face, mais obliquement. Chez l'enfant, le carré sera réduit à S millimètres de
C(jtt; et placé à '.\ millimètres seulement du bord postérieur du conduit.
Paroi interne. — La paroi interne de l'antre, ou mieux de l'apophyse mas-
toïde, ce qui, au point de vue chirurgical, revient au même, varie suivant le
point considéré : son tiers antérieur e%i pt'ti'ciix. son tiers moyen veineux, son
tiers postérieur cérébelleux.
Dans son tiers antérieur, l'antre est en rapport avec la base du rocher
creusée de petites cellules : il est situé un peu en arrière du canal demi-circu-
laire horizontal.
Dans son tiers moyen, l'antre se met en rapport avec le sinus laléral au
niveau de son coude ; à cause de son importance chirurgicale, ce rapport
mérite d'être précisé. Si on peut trouver le sinus laléral occupant le tiers anté-
84.
[GUIBÉ.]
1332
M'I'AhKII. \UI>ITIF
Ad.ad.aJitrw!i
ArUrum. '.
. ji^cU fu'lrciuc
-r\
Vu,. SliCi. — ll,i]iiiiirls (If r.iiiliL- iifliciix.
rieur (Tillaux) ou le tiers postérieur (Kican]) de l'ajiophyse mastoïde, e'est le
plus souvent au tiers moyen cpTon ^^.^^
le trouve (Poirier). ■
Il serait intéressant de déterminer
à quelle profondeur est situé le canal
veineux, quelle épaisseur d'os il faut
traverser pour arriver à la paroi du
sinus; mais les ehilTres sont trop va-
riables suivant le volume de la mas-
loïde, le développement des cellules,
la situation du sinus. On ])eut dire
toutefois que le sinus est d'autant
plus profond (|u"on se raj)})roche du
sommet de raj^ipliyse, car il se di-
rige obliquement en avant et en
dedans pour atteindre le trou dé-
chiré postérieur; dans la partie su-
périeure de la région, il répond à
la suture pariéto-mastoïdlenne où la
paroi osseuse n'a que 3 à o milli-
mètres d'éjiaisseur; à partir de ce
point, il s'éloigne j)rogressivement de la surface dont il est distant de 1 à
3 centimètres au trou déchiré postérieur. On ne peut donc donner de moyenne.
Les anomalies de situation sont très
Mi-mbr. u/inp. uombreuses : la gouttière du sinus est
""■-., plus ou moins large, son coude plus ou
nioins é'ievé et jdus tm moinsantérieur.
et cela d'un sujet à l'autre, ^t même
d'un côté à l'autre sur le même sujet.
Ordinairement la gouttière est plus
profonde à droite (ju'à gauche.
Lorsque Ir sinus j^résente sa disposi-
tion normale, lanlre lui est à la fois
antérieur et superficiel, et le sinus ne
ns<]ue guère délrc allcint <laU"- la Iré
paualiun. Mais il est des cas où la
gouttière du sinus, généralement située
à 11* millimètres euvimn en arrière du
eonduil auditif externe, se trouve fout
j>rès de ce conduit sur une loupe hori-
/onlalr: clli' pciil même être reportée
t'ii avant, être pmcideiile à un degré tel
qu'elle soit on avant de lanlre. Si dans
ces ca<. r.nilre cesse dètre antérieur au
sinus, du moins res(e-l-il toujour>
sur un plan plus >uperliciel ijkc lui.
m jioincon dans Tus au ni\rau <lu i|uadranl tir tré-
lllll lin
liiti-rnl
Vu.. SUT. — Dappoils noiiiiaiix du sim
liil.T.il il .le r.iiilrr il'cilil/er).
et.
'llioli
annkm:s I'm:im ATiniivs hi; i,(ii;i:ii.i,i, \1()m;\.\i;.
1333
l'it;. 8G8. — Rapports de raiilre et du sinus
laléral en cas tic procidencc exagérco de
fo dernier (l^olitzer).
|)aiialiiiii lie lanh'r, «c |iniin;iiM ira Imil ilrnii |iii|ii('r le sinus an lini «It-ii
Ircr dans le nànc on a\aiil de lui:
mais aujiaravant il anra Iravcisr l'an-
Irc; j)ar (•(»iist''(|n('n(, ici cncovi' Vmi-
verlnrc de l'anlrc sera itossihic sans
Irsion dn sinus (|{n»ca).
Toiildois, il y a dos cas on ranlic
0^1 icporlo Ijoaiiconj) pins on avant et
on d(;dans, ol n'osl j)lus iiitorposô
onlro le jKtinl d(; trépanation ot le
siiuis (liarbarin) ((ig. <S(i8).
Pour ôvitor d'ouvrir lo sinus, il est
donc indispensable de ne pas trépaner
à l'aveuglotte avec un instrument per-
forant, mais d'opérer au grand jour
ol d'y voir, Tœil précédant l'instru-
ment. On peut ainsi arriver à voir
très distinctement la paroi du sinus ol
à l'éviter.
Chez reniant on bas âge, le sinus
même très procident est toujours fort
éloigné de l'antre superficiel.
Le tiers j)Ostérieur de la face interne
(\v l'apophyse mastoïde est i^n rap|)<irl avec le cervelet et prend une part
appréciable à la constitution
do la ])aroi latérale do la
fosse cérébelleuse. Réduite
au minimum à la naissance
([uand la face postérieure
du rocher semble se prolon-
ger directement jus<[u'à la
suture occipito-mastoïdien-
\\v. une surface osseuse se
l'orme peu à peu, qui fait
partie de la paroi latérale
de la fosse cérébelleuse, vé-
)'itablc écaille mastoïdionno.
r.oUe région correspond à
la partie a ntéro -externe du
cervelet, et rien no serait
plus facile que d'aller par
collo voie ouvrir les abcès
de cette région, les plus fré-
quents dans les otites, si le
sinus latéral ne venait bar-
rer la route. Mais ce n'est
|)as là un obstacle insurmontable. Outre que dans certains cas où il est
84..
[GL'IBÊ.
/bssc sixJicnoUm/i
tlrl./ncri.jTioy...
. .. J/iijfcir d: l'ctTLc-
J'osse aivbcl.
Fk;. SO'.i. — Happort des cellules mastoïdiennes.
Cette cou|>e passe un peu plus bas quecelle delà fig. SGO.
1334
\i'r.\i;i:ii. Arr)iTiK.
lliiNtiiilxjsi'. rien Ji'csl jdiis siiiiplc (|iie de li- rrs(''(]iicr jimir se (Imiufr <lii
jour, on peut lo\]jfiur.s alleiiidre le cervelet en y)assanl en avant ou en arriére
(le lui. Dans un eas, a])rrs avoir reconnu le sinus. (\n efrondre en avant et en
dedans de lui la paroi postéi'ieui'c du roclicr; dans l'autre cas, il suffit d'aifran-
dir en arriére l'orifice de tn-paiiatioii vers l'ccallle inastoïdirnue rt au besoin
vers Toccipilal.
C.licz renlaiil. oi'i TapupliYsc niasloïdc ii'Aistc pas encore, le cervelet ne pré
sente aucun rapj)ort avec le svsténie aérien; c'est ce qui explique la rareté cliez
lui des coiuplicalioiis cérébelleuses au cours des niastoïdites.
Ca/vcLc/ni cire. h. ^.
Cellules mastoïdiennes. — A cùti'' de l'antre pétreux dont l'existence
est constante el la position
Autre p^UiIUj: 1
^ à peu près fixe, le système
*d a.d 0,10-.. :- des annexes pneumatiques
de l'oreille niovenne com-
prend encore des cellules
\ ariables d'un sujet à l'au-
lii' el rayonnant autour
de l'antre. Ces cellules sont
inconstantes et leur déve-
loppement montre qu'elles
ne sont que des annexes
de l'antre. Chez le nou-
veau-né, l'écaillé et le ro-
cher sont formés d'un tissu
spongieuxordiuaireet n'of-
freiil ((ue (les Iraces de cellules aérifères : l'apophyse mastoïde n'existe pasenoore.
Dans le cours de la premièri' année, le tissu spongieux commentée à être
résorbé et quelques cellules aéi'ifères
'y?\
CaU nuietoùi
FiG. 870. — L'apophyse masloiile; lypo paeiuiialiipio
apparaissent dans la base du rocher,
el dans celle partie de l'écaillé qui
confine à la cavité tvmpanique. Vers
y\v\\\ ans. l'apoplivse (iiinuKMice à se
dessiner et devient aussi lût h» sièi^c
d'un processus de résorption qui porte
sur le tissu spongieux et aboutit à la
formation de cellules mastoïdiennes,
l'eu à peu, rayonnant de l'antre vers
la ])ériphérie, elles envahissent la
mastoïde, lécaille, le rocher, et le
tvpe adulte i^st (léfinitiv(Muent ((in-
stitué.
Si on \ient à prali([uer une section
d'apophvse niastoïde. on est frap|)é
de l'aspect dilTi'-rent ((u'elle présente
sur les divers sujets, el, suivant l'as-
pect d(> ces sections, on a |)u déci'ire divei
Anirc p^irciaxr
F-lCi-xl
Mivst. sdJrsii^A
I'k!. STI. — Lapopliyso mnslokle
type scli'ieux.
livers tvpes d'apoplnscs : iip. jnU'ii-
ANM'XIIS l'\i:i M\T|(,)I i;- m: l.n|;i:ii,|.|.; mdvi-nm;.
1 33.^
iii(ili(/t<t:<, où les (clliilcs |)iiiMiiiiali([ii('s srml In'-s (l<'\ rldpjx-cs ; /ip. srléiC/tScs,
où les (('llulfs iiiain|m'iit |ircs(|ii(' nilirn-iiioiit, tes (Icniirrcs pouvant rire
(''//iir)}(''c^ (|iiaii(l l'apophyse est l'iinm-c de li-;>ii cMiiiiiacl, mi i/iiilniiin(.'< iiiiand
on a alïaiic à dn tissu spon^.'-iciix.
Znck<'i'kan(ll a «licn'lié (|n(^ll(! ('-lail la rn'(|mtirc de ces divci's Ivprs (iiiil
avait ainsi ('•tal)lis. Sur 2.")() tenii)oraii.\ , il a lioinr le Ivjx' pnciinialiiiiir
;50,S pour 100, le typ»' s»l(''r<>ux 20 pour 100 .•! |(> lypc niixic (aj». en parlic
pncMunaticiue, en partie sdércusc) 'i.'{.2 jioiii- 100. liarharin, sur 00 cas,
arri\o à des cliillVcs analogues : type pnciinialiquc 'M) pour 100, type scléreux
20, 0 pour 100, type mixte 43,3 pour 100. Mais, comme le fait remarquer ce
dernier, une pareille division est toute factice, car il existe bien rarenicnl
d(>s types nels, la structure de l'apophyse n'étant pas partout identique : une
apophyse peut être scléreuse en un point et présenter ailleurs un group<' C(d-
lulaire fort développé. Outre ces variations, les unes sont congénitales, les
autres ac(|uises (sclérose progressive de l'ajviphyse dans les suppuratimis diid-
niques de la caisse).
Disposées comme les rayons d'une sphère dont le centre est formé |)ai'
l'antre mastoïdien, les cellules ont toujours leur ])Ius grand axe sur un rayon
de cette sphère, leur développement se faisant toujours du centre vers la péri-
phérie (Schwart/e et Eysell). Plus les cellules sont éloignées de leur centre,
l'antre, plus elles atteignent de grandes dimensions : les cellules terminales
sont heaucûup plus volumineuses que les cellules de passage ou inlernu'-
diaires.
On peut diviser les cellules mastoïdiennes en deux groupes, suivant la p.iilic
osseuse dans laquelle
elles se développent :
cellules squameuses
ou écailleuses, cel-
lules pétreuscs. Celte
distinction est loin
d'être artificielle, car
ces deux groupes son t
séparés par une lame
osseuse, vestige de
la séparation primi-
tive de récaille et du
rocher; cette lame
{l. de Schwnrtze-
Eysell) est compacte
à sa partie supérieure
et se dissocie à sa
partie inférieure en
tissu spongieux : c'est
le vestige de la suture pétro-squameuse ; elle se retrouve même chez
l'adulte, nuiis chez le vieillard elle subit ime résorption complète. Cependant
elle ne forme pas une cloison hermétique entre les deux groupes de cellules, de
nombreux orifices font communiquer les deux portions de la mastoïde.
d/rnjiw
E\.C
l'ic. 872. — Moule ilo la caisse, de TaïUie mastoïdien cl des
cellules mastoïdiennes (liezold). Cellules mastoïdiennes voliiini-
neuses.
[GUIBÉ.]
1336
\i'i'Ai:i:ii. \ri)iTiF
\d.n'l.n,U
CcU. masl
Cellules squameuses ou écailleuses. — Situées dans la partie antéro-
supérieure de la mastoïde, c'est-à-dire dans <ette jxjrlion de Treaille qui leriui-
e;i arrière le conduit auditif exterue, elles euviruniicnt la moitié antérieure de
Tantre. D'abord horizontales, elles se rapprochent peu à peu de la verticale en
descendant. Ouelques-unes.
au contact de la paroi pos-
térieure du conduit auditif
externe, forment le groupe
des cellulea limitroplies de
ce conduit. En dehors de
l'autre se trouve souvent
une grosse cellule commu-
niquant avec lui par un
orifice étroit {aditus cxler-
nu>^, Lenoir) et qu'on pour-
rait prendre facilement pour
^1, l'antre lui-même; maisl'ori-
lice de communication n'est
pas en haut et m avant
Trowiir comme le serait l'"dili(s o<l
(ni/>7o//,maisenbas(liroca).
Ces cellules se prolongent
Cond. ami. c:ri. parfois au-dessus du con-
Fi.;. 87;;. -Muuie de la caisse, de 1-antrc el des cellules ^'^''^ auditif externe et même
iiiastoïdieiiiies (Bezold). (icllules riiastoidienncs peu en avant dans la racine de
•'•■^■'^'^•'l"'^'"- l'apophyse zygomaliquejus-
(|u"au-dessus de 1 arlicula-
Ikmi l('Ni[»(ii'(j-in;L\illalrr. V.n arrit'i-e elles peuxeul s'i'leiidi'e le long de la créle
sus-nuastoïdienne et même la dépasser assez notablement en haut.
I^es cellules écailleuses sont généralement plus petites (jue les cellules
j)étreuses.
Cellules pétreuses. — Elles oçcupenl la |Kulie jiosléro-inlérieure de
l'apophyse mastoïde. c'esl-à-dire la j)arli(' iini esl lormée aux dépens du
rocher. Elles préseiilenl un dé\cl(ip{)ement variable sni\anl les -njci^. mais
toujours elles sont plus im[)ortantes que les cellules éc.iilleuses.
I'"ii a\aii( elles s"a\aiicenl jus(|ii"aii «anal ibi fai'ial.
l'ji arriére elles se dii'igeul vei's le sinus latéral au-devant dtiqui'l elle> peu-
Ncnl s étendre : habituellement séparées de lui par une lame compacte lanb'l
épaisse, tantôt très mince, elles [)eu\cnl ilans certains cas s'avancer jusque
derrière h' sinus et même alteintlri' l'occipital en enlourani de foules parts le
canal de la veine émissaire mastoïdienne. Parfois elles passent en dedans de
l'antre le low^x de bi face postérieure du rocher.
Il en est aussi (jui, situées en dessus et en dedans de la rainure digaslri([ue.
longent la partie inférieure de la gouttière sigmoïde l'I \onl même jusqu'au
golfe de la jugulaire.
En ba'< e||r< -. ('lendeiil iii>(|n';i la poinle de la ma^loïde el jiiM|u"au goM'c de
WMAI,- l'\i:i M\IH,il I.- m. I.M|;|,||.| I, MiiM-.Wl.. 1337
la jii^iiiilain'. Sous le iniiii de cclluli'^ iii'itiloiihi'nni'>i i)iijj)j'i:iiii:iil »/</'■>, IJrocu
isole Mil Ljroupc <li' tcllulcs siliiécs au-dessous il'uue li;^iie liori/oulale passant à
riiiiinii (lu lieis supérieui' cl des deux tiers iulV'iieui-. du .nuduil ;iudilir
exlenie. Ces etdiules (ee///^/('.s ijc Iti pi)inli.') ne soûl (|Ue des auilcAes des eellulcs
pélreiises el ne uii''i'ilenl point d'en èlre dislraites. Mais elles s(Mil souvent tivs
dé\clop|)i''es el ne soûl ordiuaifeuien I recouv elles au iiixcnu i\i\ ^oiniiiel el de
la l'aee inlerne (rainure di^aslriqne) de l'apophyse niast(ȕde tpie pai- une niiiue
eocpie osseuse : d'où, en eas d'enipvèine de ees e(dlules. la IVéïiueule [lerloralioii
de relie laiiielle et le ((iinplexiis s\iiipt(iiiial ii|ue (|iii eara<li''rise la niastoïdite
de Me/.old.
Structure. — Toute< les cellule^ aériennes de l'apopliyse inasloïde, y eoni-
|)ris l'antre, sont revêtues d'une niinee iiiii(|ueuse, délicate et tiansparenle
(|u"il est iinj)ossil)le de décoller de l'os au(|uel elle ?crt do i)érioste. (lelle
iiiu([ueuse est rçcon\-erte par une seule coiielie de cellule^ l'pilliéliales aplaties et
ne contient pas de lilandes.
Si> développant par lioui'soutlenieiit pro^ressil' de l'anlre. les cellules inas-
loïdienncs sont loujoui-^ eu (■oniinunication avec ce dernier id |»ar lui avec
l'oreille movenne. Le canal île coininuuicalion peut être plus ou moins difticile
à mettre eu évidence, mais il ne saurait jamais y avoir indépendance de ces
cellules. Cela se remarque nettement sur les corrosions d'apophyse mastoïde
de Siebenmann. Il y aura eu souvent confusion à cet égard entre des cellules
aériennes et des cavités du tissu spongieux de l'apophyse. Cependant il est
possible que secondairement, à la suite de phénomènes inllammaloires, cer-
taines cellules s'isolent du reste de l'apophyse par sclérose.
Les artères de ces cellules, y compris l'antre, viennent de la méningée
moyenne, en traversant le teQmert ttjmpani, ou surtout de la stylo-mastoï-
dienne et de l'auriculaire postérieure.
Des veines les unes, traversant le luit de lanlre. se rendent aux veines
méningées moyennes ou au sinus pétro-squameux, les autres vont directement
au sinus latéral en deux groupes : l'un supérieur, l'autre inférieur, distants
de 1 centimètre et se jetant dans le sinus au milieu de la saillie que celui-ci
fait vers la partie movenne de l'apophyse.
On comprend combien les relations intimes de la circulalion masloïdienne
avec les sinus de la dure-mère facilitent l'infection de ceux-ci dans les suppu-
rations mastoïdiennes.
'tirini::.
OREILLE INTERNE
par André CANNIEU
Professeur d'iniatijinie ;i l.i l'.iciiilc il'' iiii'tlri.iiie .Ji? Bordeaux.
1"^' l'Ait 1 II-:')
l 1. GENERALITES.
L'oreille externe et roreillc moyenne ne sont (\\\v des parties accessoires Je
Fortianc de l'ouïe. La partie essentielle est représentée par l'oreille interne.
Elle apparaît la première dans le développement ontogéniqiic, recueille les
vibrations sonores et les transmet au cerveau par l'intermédiaire du mil'
Cfl n a l sein i-poslcrien r
\ Canal semi-liovizoutal
; Can. semi-sùpéricur
1 ; Ventibule
,' Ponèlve ovale
l.imaron
l'en, ronde
(^ond. nuit.
A/jûpli
iiiasl.
Vio. 874. — Foiiue el siliialioii «lu laliyrinllu; (oreille interne) dans le roclier.
Temporal droit.
acoustique. L'orcilii' interu(> est située dans 1(> rocher, en dedans et un peu eu
arrière d(; la caisse du tympan (lii;-. S7i). E.xlérieurenienl. elle se eonl'oud a\cf
le roclier dont elle forme la partie la plus dure.
lue descrii)li()U elassicpie de j'iircille iuierne, |inur èlre coutplète et former
un tout l)ien lié, doit èlre juécédée d'un exposé rapide de (|uelques données
emI)ryoloi:i(jues.
I. .r,ii iIMmJ l'rliuli' lie luri'illi' iiilerui' en ileiiv ii:irlie>. U.ins la première, j'ai l'Ioigné .systénialiquemoiit l.>
dtlails inutiles, les noms d'auteurs, les mensurations. Dans la seconde, j'.ii exposé les rcclierohes les plii-
récenles el les plus importantes.
Des deux parties la première s'adresse aux éUidiants, la seconde aux analouiisles de profession.
MM. .\nd)lard. Dague, Gendre, Gentes et Philip, anciens élèves de mon lalioraloire, m'ont prèle une aide
précieuse dans le cours de ce travail.
(ii:\i:ii\i,iTi:
133t)
IJullir
, Cnvilf du xnr
'v ' (icniiKlifiiir
A. A II lie |)i'Ti()(lr reculer d u iliA el( i|)|m'|i leiil de Tel rc, l'nreil le ,i |i|),irai I Mlli'liia-
ll(|(l('llieil! edlisiiliK'C |);ir Mlle Vi'SHMlIr l'iii Hii'l la II- |»l.ieee >iir les (•ùl(''s de la
moelle allnii^ée. en |deiM im'Suderine
(fi;_^. 87'i). Sur sa pallie iiilenie >e \(iil une
sorle lie leiilleiiieiit. I /(''j)illl(''lilim esl
emisliliK''. en ce pciiiil, pai' une on pln-
sieiirs conciles de graiulos cellules c\ lin-
drl(|nes. tandis (|iie parldiil ailleurs il esl
iiKiins éle\é.
(lelle |»arliculanl('' e-| impdilaiile à
relenir : ImiiI(<s les porliniis de Idreille
inlerne. (|ne ihuis passerons plus lard en
revue, |)résenleront ces dispositions. Nous
IroKi'Crnnx parhixl. (mi elTet. des >i(iil- 1"h:. st:;. — IJnliryoio'iic du sac aiidiiir
//('S inlrrues, bien dislincles du reste rie
l:nndi; di' rnlliili'
' /lithrlinlp ■/liiix
(Schéma).
I • Ml" ' I I 1 1 1 I. a véhicule priinilive. plonf-'ôc dans le nu-so-
la paroi, saillies ou se rendiMiil |iliis lard ,i,.,Tnn, n'est i " ^
les lilels ner\eii\ de randilH'.
, pas encore séparée du Teuillct eclo-
ilprmM|ue. La vésicule présente à sn partie interne
lo rendement ncuro-épilhélial.
B. Dévelopiieiiicnt du sac endohjm-
phaiiqur^ des canaux semi-circulaires et du limaron (fig. STlij. — Dans la
suite du développement rinq bourgeons creux se développent aux dépens des
parois épithéliales.
L'un est situé à la partie interne: il formera le canal cndolyniphatique.
Cn»al cl .<«<•
cndnhjmpli.-
Dnnde fpithil.
rpaissie Umu
l'rnQmentcc).
Cav. lim. non _
enroulée
Lim. enroulé
Can. scmi
--'''/^ circiil.
\ , . /"' . ...Cav. sacc.-ntncul. pfim.
i ^ Labyrinthe épilhéUal
\ _^ Tissu mésod. prc-épilh.
J Zone moyenne, tissu
y " mésodermique
1 Tissu mésod. pré-osseux
r~ (plus tard périoste)
_ Tissu mésod. devenant
labyrinthe osseu.v
Fie. STC. — (Très sciiénialiqiic).
1.0 limaçon, les canaux semi-circulain'7;, lo canal ondolyn)pliatit|iio se sont développés. Lulrioiilo ot le siccnle
no sont pas encore différenciés Tun de raiilre. La bande ncuro-épithéliale n"est pas encore fragmentée. Le méso-
(lorme entourant le labyrinthe épithélial est séparé par des traits indiqii.-int I0-; 7,inos qui se développent chacune
in un organe spécial de loreillc inlerne.
dont rextivinité se renllera. Ce renflement constituera le ^ar cndoh/m-
p/ialifjue.
La paroi postériour(\ par le niéine processus, donnera naissance au.x Ij'ois
[CAX.MEl.]
1340
OREiLi.i; i\ti:iîm:.
canaux semi-circulaires. La partie iaférieun; de la vésicule acoustique pro-
duit le cinquième bourgeon, qui, faute d'espace, ne tarde pas à s'enrouler sur
lui-même pour constituer Ic^ limaçon ou cochlée. Toutefois la partie pro.xi-
iiiale, la plus rapprocluk- de la vésicule primitive (fi*,'. 876), ne décrit pas de
spirales et permet en conséquence de diviser le limaçon en deux portions, l'une
vi'ctUlgne, Vautre enroulée. La cavité de cet organe a reçu le nom de canal
(■(ic/iléaire.
Cj. Drucloppemenl de rulric/dt'. ilu saccule et des deur hranche-> du sac
Canal soiii-civculaive
Tache ac.
Dr. siij). eau. endol. \
Lab. (inaiiu
Crète acoustique
Sac cndnl. et
nqueduc du _j
vcslit/nlc
JJsj). pcril. _.
B-
Canal de )-cH)iion
Rampe vcsliUulaiii
Tissa co)ij. prê-épithél
Couche épilhétiali
(endolhùiium)
Crête acoustique
/ Kspace périhjmjjhatique
f.abtjr. osseux
^^t'^'''^'' — A'
Périoste
" Ksp. jjérilymphatique
Tissu conj. pré-épithil.
Pli sép. iutric. du sacc.
fonflvenl pêi-Hymphal.
- - -- t'trier et fenêtre ovale.
l de-sac tintaçon
fenêtre ronde
B'
l'artie non enroulée
Ai/ueduc du limaçon
(irijane de Corti
Hampe tympaniquc
■--- Périoste
Fid. 877. — (Très schéaiatique).
L'iilriculi' et le -..icriile se sont séparés l'dii de l'aulrc ; la bande neuru-épiihéliale sVst fragmentée . Le limaçon
s't'.-.t séparé du sacciiU'. Le niésodei'me s"(>st transformé en tissu conjnnctif pi'é-épitliélial, on périoste, en espaces
pénlynipliatii|ues, en tissu osseux (labyrintlie osseux). Les organes mombraneuv compris enlro les deux lignes
A.\' et BB' sont renfermés dans une seule et même enveloppe osseuse : le veslibulr.
ei^doli/inp/ialiijue. — Ces organes se (léveK)ppent en même temps, grâce à un
pli ([uOn voit apparaître sur la paroi e.vteriie de la vésicule primilivc
Tout d'abord la vésicule centrale est séparée en deu.K autres plus petites par la
ju-oduction de ce repli (fig. 877). Celui-ci. eu s'exagéraul dan^ la même direc-
tion, c'est-à-dire de debors en dedans, atteint la partie iulti ne du canal endo-
lyinpbatique et le partage en deux petits conduits. (|ui restent eu rapport
cbacun avec l'une des petites vésicules dont nous venons tle parler (lig. 877).
Le produit de la division de la vésicule primitive est le saccule cl rutiiculc.
I/utricule est situé en arriére et eu bauf, par rapport au sactule j)lacéeu a\ aul
et en bas. Le premier reçoit les canaux seuii-circiilaires, le st>cond est eu raji-
j)ort avec le limaçon (lig. 877). Tous duu.\ enliu communitiucul ensemble, au
(ii;M,i; \i.ni:s. 1341
liinxt'ii (les ili'iiN hi'iiiiclirs. m hixcIIi'Iimii I 111111110. ilii >,ir niili il \ m |)li''i I i(|iir
(li-. ST7).
nil.nil ;iii liiii.hoii . il iir l.inic |i.i- ii se liillV'n'iicicr du s;ii;ciilr. Toiilcldis il
lui rcsic uni par uu priil raniil. a|i|>('ir' /'■ rniinl tic rriniinii {('ftiinli>i miiiifiix,
ctDial ilr llt'it^i'ii (li^-. S7T).
Les «lilTriviilcs parlit's i|U(' uni:-, xenous ilc iiouiuirr smil sini|(l<'Miriil con-
slilui'cs par la iduclic cpil ln'lialr Leur ruscuililc a reçu li' umu de l"hi/iintlir
r liilhrl ml .
I). FdiJiintimi (le>> l'ic/ics, (les crèlcsi fudilires d de lorf/anc de Cnrl'i. —
PcndanI les dinV-rcntcs phases de celle évoliilion, les parties épaissies du sac
|»i'iuiilir (■■|)illiélial. <|ue nous savons être siliK-cs sur la paroi iulcrnc (fi;j. XTCi).
se sont (lévelopp«''es et sont le siè;^e de c<'rlaius |diénoiuènes parliciiliers.
D'abord elles suiv(Mit lévolulion de la vésicule pi'inullvt^; elles ^raiidissent
els'élendent coniuie une loniiiie !)ande épiUiéliale sui' lous les organes nouvel-
lement lorniés; (dies constituent une longue paj)ille faisant saillie dans leur
intérieur. Le sac eiid(dyinpliati(|ue simiI en est dépourvu (fig. 87('»).
(Juand les dilTérentes portions du labyrinthe .se sont dilTérenciées, celle
jiapille se sefiuiente en autant de fragments correspondants.
Celui (jui a|)partient à l'utricule et celui du saccule prennent le nom de
laclieti. acousli(/ue^. Ceux qui appartiennent aux canaux semi-circulaires s'ap-
pellent /es crêtes acoustiques, et celui qu'on rencontn^ dans le limaçon consti-
tue Vovgane de Corti ou papille spirale (fig. 877).
Les filets du nei-f auditif ne lardent pas à se rendre à ces renllemenls épi-
Ibéliaux.
E. FoeiH'/tiiHi du Inhijrhitlie osseu.r el des espace-^ péri-li/iii/di'ili(p/r>i. —
U nous reste à parler du développement de la zone niésodermique. (jui a\oi-
sine le labyrinthe épilbélial.
Lelabvrintbe t'-pilliélial (>st plongé dans le mésoderiue (lig. S7."i el S7r(j. Hicntôt
cette zone mésodermi(|ue subit une évolution différente, selon qu'on considère
ce tissu en un poini éloigné ou rapproché du labvrinlhe épilbélial.
La portion éloignée ne tarde pas à former, à distance, une enveloppe carti-
lagineuse qui subit bientôt la transformation osseuse (Labyrinthe osseu.r). Ce
dernier n'est pas directement appliqué contre le labyrinthe épithélial. Il existe
une certaine quantité lie tissu mésodermique entre ces deux organes (fig. 87(>
et 877).
Otte partie intermédiaire, qui ne s'est pas transformée en os, peut être
divisée en trois portions. Une portion juxta-osseuse, une portion juxta-épithé-
liale et une portion comprise entre les deux autres. La première et la seconde
se densifîent, prennent la structure fibrillaire du tissu conjonctif. Celle qui est
appliquée contre le labyrinthe osseux en devient le périoste, celle qui est juxta-
épithéliale contribue à former la paroi du labyrinthe épithélial.
Quant à la portion moyenne, on la voit se creuser de cavités, de lacunes qui
grandissent de plus en plus. Elles forment bientôt des espaces parcourus par
des travées conjonctives, appelés espaces périlyit/jj/tatif/ues, remplis par un
liquide nommé périh/mphc. L'intérieur du labyrinthe épithélial est également
Occupé par un li([uide. qui est désigné sous le nom àendobjurpln'.
CAXMt:U.]
i3ki r»i!Kii.LK intkbm:.
Autour (lu lima(;on, toutdois, les espaces périlyiujtlialiqiies sont parcourus
par (les Iractus conjonctil's pendant les premiers stades ernljryounaire.s seule-
ment. Plus tard, ces travées se résorbent, et il se forme de vastes cavités, sans
tractus, remplies d"('ii(lo]vm[)lie. appeh'es ronijK'^ (Itoiripc^ fijiiipaiiif/ur et
vrslibuhrire) (fig. S77 et 8'.I2).
Le labyrinthe épithélial, à celte époque, n'est plus formé simplement par
l"é|)ithélium; il s'est adjoint une roucbe conjonctive justa-épitliéliale pour la
constitution de ses parois; il (juilte alors son nom de hihijrintlii- i'jiitluUial et
prend celui de lnhi//ùiilhe mcmhrancu.r.
En r(''snmé, à ce stade. n(»us avons un labyrinthe osseux, un labyrinthe
.membraneux, et, entre les deux, des expa''e< pérHyiiijtfuitif/iij''< qui les
séparent (fig. 877).
Le lal)vrinthe osseux se moule, à distance, sur le labyrinthe membraneux.
(>omme lui, il présente des canaux semi-circulaires et un limaçon. II forme
donc à ces parties membraneuses une enveloppe propre à chacune d'elles.
Quant à l'utricule, au saccule et à la portion non enroulée du limai:on mem-
braneux, ils sont enfermés dans une enveloppe osseuse commune. Il n'y a donc
point un utricule et un saccule osseux, mais une enveloppe unique, formant
un organe spécial, présentant une cavité, et qu'on appelle le vcstibi'fe du laby-
rinthe osseux (fig. 877).
F. lJrri'l()j)peiiieiU dr faqucdi/c iJn vestibule et ilu lliiifieoii. — Nous savons
ce qu'on désigne sous le nom de canal cndohj niphatique . Au moment de l'os-
sification, il sera enveloppé par ce processus, ainsi que tous les autres organes
dérivés de la vésicule auditive primitive. Il se forme alors un conduit osseux
contenant le canal membraneux; c'est Yaiiueduc du voitibule (fig. 877). Il ren-
ferme ('gaiement une veinule.
Au niveau du limaçon, on observe, dès les premit'res j)hascs de développe-
ment, une petite veine. Ouand se produit l'ossification, elle est entourée par
l'os : il en résulte un |telil canal qui a reçu le nom (Wiipieduc du Jimaron
(fig. 877).
^ II. — ANATO.MIi: m I.AliVRINTlIE MKMlîK ANKl X.
Le lalnrinlhe nienibraneux compnMul Ir laltvrinlhr épillii'bal au(|uel s'est
jointe une l)ande mésodermique poni' former la couche conjonctive de ses
parois.
IMnsieiirs parties le coniposenl : ruiriciile. Ie>acciile. les canaux semi-circu-
laires, le limaçon membraneux el le sac en(lolvniplialii|ue.
Caractères du labyrinthe membraneux. — hérivc> de la même
vésicule primitive, les différents organes du ialtvrintlie membraneux offrent
un certain nombre de caractères communs iiu poini de \ ui^ de leur structure
et de leur anatomie. Xous ne nous (tccuperons ici (|ne de ( ctte dernière.
I" Caractères communs. — ('es organes se |ircsenl(>nt sous la forme de
sacs niendiraneiix. (hi leur considère deux |>oi'lions: lune épaissie, correspon-
(;i;\i:i; \i.iTi:s. i34:{
(l;iiil ;i I i|)i I licliiiiii M'ii-Miiicl. ,iii.\ rn-h'--. ,i ii\ Imlics ;ii()ii>li(|iirs mi ;i I iir;^,iiir di-
(loi'li ; laulrM-, plus iiiiiicc ri li><c. ((in^lilii.iiil \r ri-.|c i\r^ parMiN.
(Icllcs-ri |»rrs('iil('iil iiim' lace iiilci iir il uni' I.ht cNlci'iir ipic ikmi- allmis
(li'cniT.
'0 I .a l'ai'c cxIci'Mc rs| l'iMiiiic an [iriàoslc par des liarlii- « ucmiisci'iv aiit «les
mailli's mi ciniilc \r liipiiilr jii'-rih/itijih/ill(fi/i'. Anlmir ilti limaçon fcttc tlis|Hi-
silioii cxislc si'iilniiciil pcihlaiil les prcmifi's siatlrs ciiiluNdiiiiaii'cs. i.cs li'a\rrs
(■(III jniiil i\ es ne lardciil pa^ a d isparail l'c. cl à leur place (tii troiuc tli' vastes
ca\il(''s : les laiiijio du liiiiacdii (/vo/zy/cx rcsl i/j//hiircx cl ranippfi lij)iipn-
iii(p(('x; voy. ii^^ 877).
Kn certains points, le tissu conjdiiclir (pii dduMe rrj)itli(''liuni des sacs (tissu
jiixla-épilliélial) se confond axer je pi'iinsle. Ces faits s'ol)servenl ordinairement
aux poinis où les Ijlcls iicrNciix Iraxcrsciil le lahvrinllie (isseux |i(iiir aiieindrc
le lahvriiillie inendiraiieiix. (tn nhservc ailleurs les m(''iii('< l'ails. (pu soiil
variables cdniMic di^posilioiis avec chacun des orpanes.
h) La face inlerne est lisse; elle est soulevée par la saillie des appareils sen-
soriels lerniinaiix de raconslicjue (rrrlc^. InrJio^. elc..; vov. li^ii". 877).
2" Caractères particuliers. ~ Utricule. Il eonslilue une de ces vésicules
cpii. a\('c le saccule et la pai'lie iiiiliale iimi enr((ul(''e du linia<;(^>n, sont enfer-
mées dans le vestibule osseux, (jiii leur IViruie une emcloppe couimune
(Hg. 877).
Silt/alion. — Il est placé au-dessus du saccule, el occupe, par conséquent, la
partie supérieur(^ du vestibule osseux.
l'Oi'iilc. — Il se pr(''seule sdusla forme d'un tube alloiiiié (fii;'. 878).
Or///rc.s'. — On observe cinq orilices d'où partent les canaux semi-circulaires,
au nombre de trois. Quatre de ces (u-ifices sont placés en h.iut sur la paroi
supt'rieure. le (•in(piième est situé en arrit'-re sur la paroi postérieure.
Eu dedans et en liant on apen.-oit une ouverture ])lus petite : elle conduit dans
la brandie postéi'ienre du coial ('n(hihiiii})ltnliqni'.
T((che aialitivc . —Vaisnn[ saillie sur la lace interne, on voit un petit orirane
blanchâtre légèrement e.xcavé au c(Mitre, c'est la tache acoustique du \ ieni se
perdi'e le rameau niriculaire de l'auditif (fig. 877).
Saccule. — Silutilion. — Le saccule est situé en bas et en dedans de
l'utricule.
Forme. — Il est arrondi et plus petit (pie la vésicule précédente.
0)'iftces. — Il présente deux ouvertur(>s. l'une en liant et en dedans, qui
donne accès dans la branche antérieure et inférieure du canal endolympha-
lique; l'autre, placée en dehors et en bas. est l'orifice du canal de réunion
(Canalis reunkn<, canal de Hensen), (pii rattache cette vésicule à la partie
vestibulalre du limaf'on (fig. 878).
TiirJie auditive — La paroi interne du saccule présente comme celle de
l'utricule une tache acoustique de même couleur et de même forme, consti-
tuant la partie épaissie de l'épitbélium (tlg. 877).
CAXXŒU:
Ukk
OIlKlIJ.i; INTKllNJ;.
Canaux semi-circulaires. — 1" Caraclèrc^ commun^. — Cos canaux
IHTsciilcnl les ji.irticiilurih's (•(niunuiics suivantes :
Ce sont des tuhes recourl^és eu deuii-cercle, de loiine arntiidie sur une
eoupe trausversalc.
Ils j»reuiient tous leur origine sur riilrirule et se terminent également sur
celte vésicule.
Ils ont une partie dilatée s"ouvrant dans l'utricule, Vampoule fin canal, et
une partie, dont les diamètres sont plus petits, qui s'ouvre également dans
Cfin. smii-ci
Caii. semi-cif. horiz
Amjioute horiz
Ilriiiirlir rommuite
Atnpoulc ])oxl.
iiijinnle rail, scmi-cir. .si//j.
iili's cn'lolymjjliat .
Suc et canal e»-
ddlymphal.
Saccule
Ulrio'lr
Canal de rciinion
Limaçon, j/arlie non enroulée ou cestibnlnirr
Fk;. 87S. — L;il)yiiiilli(' iiiemlji-aiicux (ciilc droilj.
Limaçon, partie
. ];- enroulée OU co-
~* rhicaire
celle vésicule. Le |»rcinier de ces orifices a reçu le U(un d'ofi/irc iiiujiulhiiir et
le second celui d'orl/ire non oinpuUaire (fig. 87S).
Crète auditive. — La paroi n'est épaissie dans les canaux semi-circulaires,
qu'au niveau des ampoules, à l'endroit où l'épilliélium reçoit les filets termi-
naux de racousli(|U('. Cet épaississenuMit a reçu le nom de crèle acoustique.
Sur une coupe pci'pendiculaire à l'axe du canal et passant par cet épaississc-
nient. la créle ap|)arail avec une forme convexe (fig. 877, S'.)7 et SOS), qui lui
a fail donner son nom.
2" Caraclèrex jKiiiiciilii'i:<. — Silunlioii des catiau.v /es utts par rap-
jtort aux autres. — (-es canaux se dislinguenl les uns des autres par jilusitnirs
caractères.
L'un est appelé canal semi-circnlaii'c supiTicni-. I anire posiéncnr. cl le
troisiènu', liori/.onlal (lig. S7S el S7'.l)-
Le premier est |terpendiculaire à I a\e du rocher, le sectunl lui «'sl paral-
lèle, le li'oisiènie esl liori/.oiilal.
Sihndinii par raji/inri aux phni^ de l'i'.^paee. — L'un esl parallèle au
plan sagittal ]»ar rapport à l'individu : ces! le canal semi-circulaire postérieur.
L'autre est perpendiculaire ou à jmmi près ii ce même |»lau. c'est le tanal scmi-
circulaii'c su|)érieni'. I .e troisième esl |»ai'allèlc au plan lion/ontal.
wMtiMii; m I \i;M;i\Tiii. Mi.\ii;i; \\i;i x. \3kb
Tina,u'innns lin ciilic |i;iir,iil dmil mi Miiiail riili'\('' l,i [lai'oi ^iiprrii'urc, une
(!(_'s parois lalVvrali'^. I CnIciiic. cl la |iaiiii [xish'ririiic ; ri, -ii|,|„i>(iii^ i|ii(' sur
cliariiiii' lirs ailircs |iar(iis mi Iracc uni- liniir sciiii-rirciilairc, nu aura la dircc-
lioii. ■^rlnii jc-^ (rois plans de IV^-
|)a<'<'. lie t'o raiiaiix ( Iil: . N/!!). ^ ^Êm^ • •
Il I I 1 I I 1 I '. xrini-ch: tiiml. . ■\'t/ m ■
lliiiilrilr. — \a' hliis liant îles ' / >JL JBl . ,
' . . Ilroi.rhecomiii. ..\H J^^-JfJ^-- '"'/"'"'''
Irois est le canal (Icini-circnlairc i,„ „,iy/,. -4i^ff ;^><... l"'/-"'«^>
suorriciir. '«*^^ ■-- rnroiini: nu
' .-' Iiorizonlali:
I III I l'un, xeini-cir. hurizonlal
Liilii/llcKr. — lA' |tliis loiii; ol
lo poslcriciir. cl le pins conrl. l'Iio- ' "■• ^'■^- — l»t;^liii«-e à inuntrer la sitiinlion des
, canaux seiiii-circiilaires par rapiiort aux
'■'•/•""<•■''■ ,,l.ii.< .le Tcsparc.
.\lnti(clii;nn'Hl iliins l' i/l rii-il/r. --
Ia's orifici's (le ces canaux son! au iioinhrc de ciii(| : ipialrc ^nr la jiaroi
supériinire. cl un sur la paroi jioslcricurc. ('.ouiinc nous avons trois canaux,
il faut de loiilc luV-ossitc ipic deux trcntre eux aient un orilice couimnn. 11
ap|)arlient aux canaux seiui-ciniilaires postérieur el siipi-ricnr. Il conslitue
pour tous les deux l'orilice non anipullaire (liii". <S7S et SS,"»).
Nous avons vu pins haut (pie des cincj orilices, l'un se trouvait sur la paroi
posti'i'ieure. c'est riirilice anipullaire du canal semi-circulaire post('>rieur, ol
([uatre ('faient plact'-s deux à deux sur la paroi sup(''rieure. l*arnil ces dei'iiiers,
deux sont ant(''rieurs et deux posfi'-rieurs : ceux-ci apparlienn(Mil au canal
semi-circulaire liori/.ontal ; roiilice externe correspond à l'ainpoiile (orifice
anipullaire).
Des deux anl(''rieurs, Tun, l'inlerno, est l'orilice comniiiii aux canaux semi-
circulaires post(>rieur et sujtérieiir : l'autre, l'externe, est l'orifice ampiillaiic de
ce dernier canal (fip-. K7S).
Limaçon. — Le liina(:on peut iHre (îtutlié de deux fa(:ons. En place dans
le roclier, c'est-à-dire le sommet dirigé en bas et en avant, ou bien encore la
base en bas et son sommet dirigé en baut. La description de cet organe, dans
cette dernière situation, est celle que les auteurs admettent généralem(>nt,
Nous étudierons la portion vestibulaire ou non enroulée du limaçon, puis sa
portion enroulée.
Paiuik VKSTiiM i.AiiîK. — - Si lualiiDi . — Xous décrirons ici la portion non
spiralée. Cette partie est située au-dessous du saecnle, dans l'étage inlerieur.
en conséquence, du vestibule osseux.
Paonne. — Elle affecte l'aspect d'un lnl)e se terminant en arrière par un
cul-de-sac, et se continuant en avant par une iargi» ouverture donnant accès
dans la cavité du limacjon enrouli-. sans aucune ligne de démarcati(m du côté
des parois (fig. 877 et S7S).
Orifice. — En liant et en arrière existe l'orilice inférieur du (anal de réu-
nion (fig. .S77 et 878).
Ori/one ilc Corti. — Sur une coupe transversale, se voit l'épaississement
neuro-épithélial ou organe de Corti. Il se présente sous l'aspect d'une saillie
POIRIER ET CIIARPV. — V. S")
cAxyitrr
1346
()Ki:ii.i.i: iNii;i;M
l'ami .•.(//;, (///
iiieiiibfiiiie de
fieixsne)-
Paroi cxinrnn
Can. cochicaire
l'in-oi iiif. (Il'
tn-^mbr. Iiiisl
laire
Orijanc de C'uli
Fid. 8S(J. — Fragmenl ilii liiiiii(;iin
iiioml)raneux.
Iriaii^iilairc à hase alUiclirc h la jtami inlV'nciiic <lii liihr. ;i soiiiiiicl >ujH''ririir
et à bords lalùraux libres, externe et inlcrnc (i'iis. S77 et <SH(I). Colb* bande pa-
pillaire se continue avec rvWv du liuiai-on s[)iral.
l*AuiiK i:.\uoi;m':i:. — Forme. — La l'orme de celte [)arlie est enroulée. Le
liuiarou buniain décrit de trois tours à deux tours et demi de spires. Son
sommet se tc^rmine en un cnl-de-sac.
Sur une c(iii|k' transversale, on voit qu'il a la forme d'un prisme trianjru-
laire. enroulé selon l'arête vive que forment les
deux parois supérieure et inférieure, en se réu-
nissant vers la partie interne du côté de l'axe
d'enroulement. Dans les liuiaçons étudiés en
place, la paroi supérieure devient antérieure, et
l'inférieure, postérieure. Quant à la paroi ex-
terne, elle conserve' la place que lui assigne son
nr.m (fig. 8SU).
La paroi convexe ou externe est en rapport
intime avec le limaçon osseux. Il en est de
même de l'angle de réunicjn des deux j)arois, supérieures et inférieures. (Nous
étudions plus loin les rapports des deux liinacuns osseux et membraneux.
fig. 891 et 892.)
Ori/nnr de Cûrli. — La j)aroi inférieure supporte l'épaississement en forme
de papille au([uel on a donné le nom de papille spir((U', de crête spirale, ou
encore^ (Vor(/ane de Corli. Cette paroi est encore appelée membrane hanilaire
(fig. 877, 880 et 892).
La paroi supérieure est absolument lisse : on la désigne sous le nom de
memhram' de Reis^ner, du nom de l'anatomiste ([ui l'a découverte (fig. SSO,
sut (>t 892).
Situation. — Le limaçon est situé normalement eu avant et en lias du ves-
tibule. Les tours de spire vont de droite à gaucbe pour le limaçon de l'oreille
droite, et de gauche à droite pour celui de roreille gauche. La ca\ ité dn lima-
çon a reçu le nom d(^ cannl corhléaire (fig. 8S(I. S'.ll <>( S'.)2).
Sac endolymphatique. — Un certain nombre d'auteurs l'étudient
avec l'ulricnle, le saccnlc et la partie non enroulée du limaçon membraneux.
Il suffit de se rappeler son iMubryologie pour se persuader que ce canal n'est
pas un organe vestibulairc. Il constitue une partie du labyrinthe membra-
neux avant son enveloppe osseuse propre, comme les canaux semi-circulaires
et la partie enroulée du limaçon (fig. 877 et 878).
Ce sac endolymphatique est pair et formé par la réunion de deux jtctils
canaux (voy. Emhryolof/ic) provenant l'un de l'utricule, l'autre du saccule. Il
fait conununiquer le système de ces dt'ux vésicules. Il est situé dans l'aque-
duc du vestibule (son enveloj)pe osseuse) et délxmche à la face postérieure du
rocher, sous la dure-mère, on il se termine par nu cnl-dc-sac en form(> de ren-
llement (fig. 87G, 877 et 878).
(^et organe ne possède pas de saillie interne neiiro-r|)illirliale. comme les
autres parties du labyrinthe mcMnbraneux.
\\ \in\iii; i»r \.\\\\ i;i\Tiii-; (»ssh;i x.
13ij7
^ III. — A.NAÏOMIK 1)1 I.AliMil.NIIIK OSSKl X
KT Dr l'KniOSTK
I. LABYRINTHE OSSEUX
Le liiln//'inl/if oxxi'ii.r scri (IVn\i'Io|i|ic :ni l.il)vriiiUi(' nicmltriiiifiix. Il ii'csl,
pas (lircclciiicnl ;i|)|»Ii(|U('' siii- ce dciiiirr. I .es ('sj)ac('s j)(''rilyiii|)liîiti(Hi<'s les st'-pa-
rcnl cl ce nCsl (|ir('ii cci-laliis poiiiU (|ii(' ces orna lies sont eu cou lad iniincilial .
(ytH. .<flmt-ctrc._
ptiftfrieHf
Clin, xi'iiii-rirc.
lutrizonliU
Aiiiji. lin ean. Iinr
Ani/i. du Clin
liraiichc Miiiiiuti
xciin-cir. siipi:rteur
I.hnanon
Fenêtre ronde Veslilnde I.linnçnn
FiG. 881. — l.ahviiiilli(3 osseux.
liulcpoiulamiuent des aqueducs du vcslilnile el du limaçon, jious avons à
ctudicr dans le labyrinthe osseux, le vestibule, le limaçon oiseux et les
canaux >>o mi -circulaires.
1" Caractères généraux du labyrinthe osseux. — Le labyrinthe;
osseux esl la])issé sur ses j)arois inlcrncs par une couche mésoderuiique con-
jonctive, le périosle. De cette couche partent des travées de même origine,
irrégulières, plus ou moins volumineuses, (pii réunissent le périoste à la couche
conjonctive de la paroi du labyrinthe membraneux. Au niveau du limaçon
ces travées disparaissent et les espaces périlymphatiqiies sont constitués par
des cavités, les rampes vestibulaire et tymj)anique (llg. (STT, (S'.)l et 892).
2" Caractères particuliers. — ^0 Vestibule. Le vestibule osseux
conslitue la partie centrale de l'oreille interne.
Situation. — 11 est situé sur la ligne qui unit le conduit auditif externe au
conduit auditif interne. II correspond en dedans, au fa ml de ce dernier conduit ;
c)i (/e//o/"s,àlacaisse du tympan; en arrière, il se confond avec la partie posté-
rieure du rocher. En avant, il répond au limaçon osseux (fig. 874, 882 et 883).
Forme. — C'est une cavité creusée dans le rocher. Le vestibule a la forme
d'un tambour dont les faces membraneuses seraient externe et interne, et dont
[c.hVA7/;f;.j
13W
OREILLE LMEHNE.
les autres parties ryliiidrirjues constitueraient le contour. l*oiir la facilité de la
description, nous lui supposerons la forme d'un cube ayant par conséquent
des parois antérieure, postérieure, supérieure, inférieure, interne et externe.
La paroi supérieure présente quatre ouvertures, deu.\ antérieures et deux
posti-ricurcs {ùg. 881. 882 et 883). Des deux antérieures l'externe est l'orifice
anipullaire du canal semi-circulaire supérieur, l'interne est l'orifice commun
aux canaux supérieur et postérieur (ï\g. 881, 882 et 883).
Les deux orifices postérieurs appartiennent au canal semi-circulaire hori-
zontal. L'externe répond à l'extrémité anipullaire de ce canal.
La paroi externe est commune au vestibule et à la caisse du tympan. Elle-
Amp. can. semi-cir. sup.
Amp. can. semi-cir. horiz. |
Can. posl.
I Canal horiz.
Branche commune
Mcmbr. tympan. ..i^ %
Cond. and. cxt. .. ,, .
Fenêtre ovale ■' jikf '^^2. ^■rr'f^ij^i
Cond. auditif
interne
Fenêtre ronde
y
■"f,.''^ji;'«i?'niii[t'i''i'^i«!iiKii'L.."'';i!Uîl,'fî'lB!trt>r
A..Uula.
Liuiai'oii
FiG. 882. — Le labyrinthe osseux, dans le rocher.
Lp> pnrtios antérieures de la caisse chi tympan et des condiiils auditifs externe et interne ont été enievù'
est percée d'une ouverture ovale, à grand diamètre antéro-postérieur. la
fenêtre ovale, qui est normalement obstruée par la plaque de l'étrier.
Au-dessous et en arrière de cette fenêtre ovale, on distino-ue. toujours sur l;i
face externe, \\n orifice arrondi donnant accès dans une cavité située au-dessous
du vestibule, et qui se continue en avant avec le tubeosseux du limaçon. Nous
l'appellerons cavité sous-vestihulairr. Elle est en effet séparée du vestibule par
la paroi inférieure de ce dernier. L'ouverture qui la fait communiquer avec la
caisse du tympan a n^u le nom de fenêtre rotule. Klle est fermée par une
expansion du périosle qui tapisse la face interne île la paroi où elle est creusée.
I^a paroi antérieure présente ime ouverture en forme de demi-cenle. à
concavité supérieure. Cette ouverliire correspoiul ;i la moilii- supérieure i\\i
îiihe du limai'on osseux. La moitié inférieure de ce mènu^ tube correspond,
ainsi (pi'on peut l'observer {Ug. 883. 88i et 8'.I0) à la cnrilé ^oiia-vc^lihul'iirr.
\.a /laroi postérietirr olTre à considérer une miverluif donnant passaire à
l'exlrémilé am[)iillaire tlu canal siMui-circulaire postérieur. Elle est placée a la
partie interne et inférieure de cette |)aroi [Wg. 88!? et i>^'t).
\\\T(iMii: nu i,\iîM;i\Tiii-: osskix. i3w
L.i prirnl iiifcnit' rrpoiid an coinliiit aiidilir interne. Elle présente un certain
nonihre de parlicularilés : on y observe des /ossaltcfi, creusées dans la paroi, au
nombre de trois. L'une est située ;i la paitii! supérieure, c'est la fosaetle semi-
iiriiiih'. l'n peu en a\anl et dans la |)arlie nioveiine se trouve la fu^sedc fiérni-
sp/i(''i-l(fiif. Kn arrière et en bas on aper(;oit une petite dépression, c'est la
/ns.seltc ror/ili'dire. Nous avons dit |)récédemment que le labyrinthe' membra-
n(Mix entrait en contact avec le labyriiiibe osseux plus parlicnlièreinent aux
endroils où passent les lilels de racousli(|ue. C'est au niveau de ces fossettes
([ue cette iniion s'ell'ectue. Kn ees points, les vésicules inend)raneusesont creusé
Ofif. OUI II. mil. Iioriz. Orif. nmp. can. gcmi-supéf.
Fenêtre iiiuilc | { Orif. non ainpul. can. Itoriz.
; Orif. non ampiillaire, can. .senii-cir. sup.et pom.
;-._ : Gnutl. sulcif.el can. endolytnphatiquo
;' '■••,^ ! Fossette cochlcaire
I osstlle semi-ovoïde
Foss. héinisjih.
fond. aud. inl.
Hampe veslibid.
— ^ I.nme spirale
Or. nerv. ext. de
la lamespir.nss.
À Leiiin
/' lllt^
Hampe tympan.
Fenêtre ronde \
Car. sous-veslib. ou lympanique \
Plancher du vesllbiih'
I i Origine limaçon osseu.v
! Origine lame spirale
'■rif. amp, can. semi-cire. pasl.
Fio. 88:i. — .Mdiilrant les diverses parties de l'oreille en général et en particulier
du labyrinthe osseux.
Dc^ >i'(ii(iiis ont été fnitps dans les parois alin d'apeiTevoir les différentes cavitrs.
dans la paroi osseuse les dépressions ou fossettes que nous étudions. La fns-
aette se/n<-oeo«/e correspond donc à l'utricule; Yhént'uiphériqHe, au saccule;
et la dernière, la fossette cochléaire, ù la portion vestibulaire ou non enroulée
du limaçon membraneux (Rg. 883 et 884).
Entre les deux premières fossettes la paroi forme comme un bourrelet osseux
provenant de l'existence des deux dépressions entre lesquelles il se trouve. On
l'appelle la crête du vestibule. En avant, cette crête s'élargit en une surface
triangulaire à base antérieure (fig. 883 et 884).
Cette partie triangulaire, dont le sommet se continue avec la crête du vesti-
bule, a reçu le nom de pyramide du vestibule.
A la partie supérieure et postérieure de cette même paroi, on voit un petit
orifice (lig. 883 et 884) situé au fond d'une gouttière, c'est la gouttière sulri-
l'nrmc.
La. paroi inférieure forme le plancher du vestibule. Elle ne {)résente rien
[CAXyiEU.]
1350
OHKII.I.K JMKFlNE.
do particulier. Toutefois il est à remarquer qu'elle sépare la cavité vestibulaire
d'une cavité sous-jacente que nous avons appelée cavité sous-vestihulairc. En
Orif. ext. can. endolymphol. Goutt. snicif. Fogxelle semi-ovoïde
Paroi vest. posl.
Foss. cncliléaire
Orif. can. semi-
cire, poster.
Plancher vestib
Car. sous-vesl
' rrte du vest th.
Pijratn. du t'e</.
l'oss. Iirinisjili.
nu: Sjjir. oss.
j.Leufo'
Cav. sous-veslib. ou tympan.: orig. rampe tympan.
FiG. 884. — Paroi inlciiie du vestibule, montrant les fossettes et les taches criblées.
avant, ainsi que le représentent les 'figures 88.3 et <S(Si, elle partage l'orilice du
tube du liinaron osseux en deux parties: une supérieure ou vestibulaire, l'autre
Anire masioidicn ('an. semi-circ. horizontal
Can. semi-
< cire, super. Vestibule
■Cond. aud. int.
Lame spir. oss.
. . .. et à la pai-t.e.rl.
fente vestibulo-
tyinpaniiiue
■Caisse du tymp.
Apop. masl
In.. 8S."i. — Vestibule et orii:ine du limaçon. Coupe du rocher passant par la partie
anti'rienre du vestibule.
iurérieuro ou tvmpaiii(|ue. V.r fait est d'une Imulr imjiortdivi'. Ntuis v revien-
drons plus loin.
11 est également l'K^rnlirl de retenir (|ue la moitié interne de cette ménn^
paroi >i(' continue en avant dans le tube osseux du limaçon sous forme d'une
\\\T(i\iii-: hi i.\i;N niNTiih: os^^hux. 1351
lame qui (>n parc<»iii'l loiilc la ( avili'-, (l'csl la lumi' r-pirah' du limaçon osseux
(li^-. .SS;{, HM, 8«:i, SSKct .S'.HI).
Tacuks ciimr.KKs. — ludr-pcudammcul de ces orilices cldc cos d<''|)r(!sions visi-
hles à l'ci'il un, il eu cxislc de licauroMp plus jx'lils rrunis [)ar frroupcs. deux-
ci donnent passade aux lilcls nciNciix des hraiicli('-> iln ncil' xcsliliMlaiic
(li-. SS;{ et HU).
Les ^Toupes en (|U('sli()u prennent chacun le mun de lâche c.iiblée.
Nous avons une laelie criblée dans la Fossette semi-ovoïde, pour le nerf de
l'utrieule et des ampoules des canaux semi-circulaires supérieur et horizontal ;
wno. tache criblée pour le nerf du saecule, située dans la fossette hémisphéri-
(|ue; une autre pour la fossette cochléaire, correspondant à la partie vestibu-
laire du limaçon. La première a reçu le nom de lavhe iilriciilairc, la seconde
de tac}ie sacculaire et la troisième de tache cochléaire ou tache de Reichert
{l'ig. SS3 et (SK'i). Ces trois groupes d'orifices sont situés sur la paroi interne.
Sur la paroi postérieure, au niveau de l'orifice ampullaire du canal posté-
rieur, on trouve une quatrième tache criblée ; elle a reçu le nom de fac/ic
criblée pustéricKvc (fig. S(S3 et SSi).
(Î0LTiii:uK or i'Ossktte scLcrFouMi:, ou orifice intkrxic dl" canal exdoi.ympiiati-
01 K. — Nous savons que le sac ou canal endolymphatiqueest enfermé dansun
conduit osseux appelé l'aqueduc du vestibule. L'orifice de cet aqueduc est
placé sur la paroi interne (fig. SS3 et 884), en arrière et en haut de la fossette
semi-ovoïde ou utriculaire. Il se présente sous forme d'une gouttière qui ne
tarde pas à se transformer en canal en pénétrant dans la paroi osseuse ; on
lui a donné le nom de (joiiltière ou fossette sulcifonne.
Cavuk sols-vi:siiiu laikk. — Nous savons que le bord antérieur du plancher,
ou paroi inférieure du vestibule partage la partie postérieure du tube limacéen
en deux parties: une partie supérieure conduisant dans le vestibule, une partie
inférieure conduisant dans la cavité sous-jacente, cavité sous-vestibulaire. Cette
dernière communique avec la caisse du tympan par un orifice arrondi on
fenêtre ronde (flg. 883 et 884).
Entrons dans quelques détails et voyons ce qu'est en réalité cette cavité
sous-vestibulaire : Vn examen attentif montre qu'elle est constituée par une
paroi supérieure presque plane (la paroi inférieure du vestibule), à laquelle
vient s'ajouter un demi-tube formant ainsi les parois inférieure et latérales de
la cavité. On dirait, en résumé, que la demi-portion inférieure du tube limacéen.
au lieu de s'arrêter au niveau de la base du limaçon osseux (comme le fait la
demi-portion supérieure du tube), se continue au-dessous du plancher de la
cavité du vestibule jusqu'à la fenêtre ronde (fig. 883 et 884).
On peut donc considérer cette cavité sous-vestibulaire comme le prolonge-
ment de la moitié inférieure du tube osseux limacéen pénétrant sous le vesti-
bule et communiquant avec la caisse du tympan par la fenêtre ronde ou
fenêtre tympanique.
/>) Limaçon osseux. — Nous ne nous occuperons ici que du limaçon
osseux enroulé. Il n'y a point en effet d'enveloppe osseuse spéciale à la partie
[CANNŒU.]
1352
oiikiij.j: jntj:i!m:.
rectiligiie du liiiiaruu lueiuhraneux. Celte deniierc est reureriuLO dans li-
vestibule osseux, avec l'utricule et le saccule.
Le lirnaron osseux est ainsi nommé [)arce qu'il drrrit des tours de spire comme
la coquille du mollusque de ce nom. 11 est sittK" dans un i)lan inférieur au ves-
tibule osseux et un peu en deliors de ce dernier.
On distinfiiiedans le limaron osseux trois parties:
1) Un noyau central autour (hi(juel se fait l'enroulement, la cohinirllr
(fif<. HHO A, %•. .SSTetfi-. SSX).
2) Un tube enroulé sur lui-même, le tube limaccen ({\<:. 880 et 887).
3) Une lamelle osseuse, la lame spirale, enlermée dansle tube et partageant
incomplètement sa cavité interne en deux parties ou rampes (fig. 880, C). Celle
lame décrit autant détours de spire que le tube lui-même.
Etudions ces dilTérentes parties.
Le noyau osseux aubiur (lu([uel s'enroule le tubi' du
1) La Columelle.
l'.'iiipole
Dec de la Imite si.irnie
i:
Columelle
Car. coll. Car.clu luhe Tnhr des conl. Lame sp. {base) I.atne spir. 'J'iihedcs co)iloiii-s
Fir;. 880. — Parties constitutivos du limaçon osseux.
Le |ioiiilillé (le 1,1 fig. I) iiiili(iiir 1.1 iil.ici' (jci-upée par la coliiiiii-lli'. It, la lame spirale en plact- dans h- liib'-
Jes continu^.
limaçon se présente sous l'aspccl (l'iin cùne creux. 11 est en conséquence plu-
large à la base qu'au sommet. i.,a cavi é interne égahuuent conique, reioil le
rameau cocliléaire ou limacéen du nerl' audilil" et lui sert d'envelopix-
(lig. 880. 887 et 888).
La paroi de celte cavité présente une double série d'orifices disposés suivant
une double llf/iie spirale, décrivant comme le tube limacéen lui-ménu> deux et
<lcmi ou trois tours de spire (fig. 887). Le groupement de ces orifices en rcc
tangle (fig. 887) constitue autant de taches criblées dont l'ensemble forme ce
<iue les analomisles ont appelé le crible fipiroïde ou encore le hricti(.< Hjiirtilia
forarninalenlus {i\'^. 887). (bi peut les boniolnguer a\i>c les lacbcs cril)l(''cs.
décrites dans le vestibule.
(^-bacun des orifices consliluanl l;i rangée supéiieure on iiirérieure du crilile
s|)iral donne accès dans un pelil canal creusé dans la paroi de la columelle et
dont le trajet est obli(jne (lig. 887. 8!ll e( i)i')) ; ces canaux sont occupés par des
filets nerveux et aboutissent à un c;mal plus l.irge. L'orifice externe de ces oana-
licules es! situé sur le paroi inl(>nu' île ce canal de grande dimensitui. Ce der-
nier est arrondi, légèreuu'nl ovalaire parfois. r[ snil le tube spiral du limacuii
\\ \i(iMii; m I \r,M;i\Tiii: (i--i:i \.
1353
pîirallrlcmciil. à lui en coiislilii.nil un \( rilahlr r.ni.il .ipiiclr ranol siiirnl ili-
lioxciil/ifi/ (li^-. SST. ,S!)1' ri !ll'i).
11 est cHMisr (Ml p.iilir (l.ins la paroi cxlrriir de la ((iliimcllc, en pailic tia.'is
in paroi inlcnir ilii Itihc liiiwK-rcii. La paroi cxlrnic du canal de Hosciillial esl
pcrci'»' (rmic toiilc d'oriliccs dr iM»''tn(' <:raiid<'nr, disposes sviii(''lri(|m'iiicnt ot
doiiiiaiil acrrs dans de jx'lils canaliciilfs (|iii I l'avcrsoiiL la paroi iiilcnir du
lul)t', pônrlrcnl dans la lame spirale osseuse et se lerininenl sur l(; hord (îxleriie
cl concave d(^ celle lame par de petits orilices bien visibles sur les figures KS!»,
.S«0 et HS7.
Le canal spiral contient un cordon de cellules nerveuses ganglionnaires
auquel on a donné le nom de i/aii(/ lion spiral ou (jaiy/iion de Corii.
La face externe de la columelle se confond avec la paroi inierne du liilie du
IJrliroIrcma Crorliet de In lame njiirttlv
Lame sjiirale
. ■• Tube des
_ ■■■•'oiint
Terminaison de
iaxii coiumeltaire
Hampe l'est.
('an. iierr.
de la
lame Sjjir.
Rampr
h/miiaa .
('anal df
I!osi-ulhal
l.nme spir.
l'ami
du Cm. oss.
eu** . A'ei/.s afférents
Crible spii al i
ou spiroïde
Cnrité de la fotuiiielle I Ganrj. de Corti dans le canal spiral
.\erfs efféreids de Rosenlhal
Fie. 887. — l.imaron osseux.
limaçon. On ne doit et ou ne peut séparer ces deux organes que pour la com-
modité de la description.
Quant à la cavité conique de la columelle, elle n'est auti'e chose que la par-
tie antérieure du conduit auditif interne, pénétrant avec le nerf cochléaire
dans le noyau du limaçon. Le sommet de la columelle n'atteint pas le som-
met de cet organe. Il n(^ dépasse pas la partie supérieure du deuxième tour
de spire (fig. S<ST).
2)TuJbe du limaçon ou lame des contours. — Le tube du limaçon s'en-
roule autour de la columelle. Son diamètre diminue à mesure qu'on s'avance
vers les derniers tours de spire.
Nous savons qu'on doit diviser la cavité du tube en deux portions, une partie
supérieure continuant pour ainsi dire la cavité vestibulaire, rampe vestibu-
laire, et une partie inférieure prolongeant la cavité sous-vestibulaire, rampe
tynipanique.
Pour la facilité de la description, nous le décrii'ons comme nos devanciers,
le sommet du limaçon tourné en haut ; puis nous supposerons au tube la forme
[CANNIEU.]
1354
(JUKII.I.K IXTEHNE.
d'un prisme à quatre faces, et nous lui roronnaîtrons des parois supérieun'.
inférieure, interne et externe.
La ]ini-oi interne ou concave est adhérente à la columelle et su]»porle le
bord interne également concave de la lame spirale (fig. 8H0, lietD et fig. <S87).
La paroi externe est convexe et se confond avec la substance osseuse du
rocber.
La parni in/rrieiire d'un tour de spire quelconque (excepté du premier) se
confond avec la paroi supérieure du tour de spire situé au-dessous pour ne
}'e>!l!hule, pami inférieure linm/je tympan. Rampe veslib. Lame spirale
Oreille mmj.
Elrier
Fente vestibu-
lo-tymp. (orig.
lame spiraie)
^.Orif. ran. sr-
mi-circ. pOil.
Apoplnjsc mnsloïde
Fig. 888. — Le vcslilmle (paroi iufciieiiri') t'I la itarlie basalc du limai;(m.
Ctiupi^ «lu rocher, vue il'eii haut.
constituer à ce niveau qu'une seule et unique cloison séparant les cavités des
tours de spire dilTérents (fig. 887 et 8U1).
La paroi supérieure se confond en conséquence avec la paroi inférieure du
tour de spire situé au-dessus, pour former également une seule cloison.
Nous ferons remarquer que nous nous sommes sei'vis du nom tiihc lirnaccen
au lieu de lame des contours emplo3'é par les anatomistes. Nous pensons que
le premier mol est préférable, car il iii(li(iue mieux la forme de l'organe.
'^) Lame spirale. - La lame spirale osseuse est constituée p;u- une lamelle
adhérente à la paroi interne du tube limacéen. Klle l'ait saillie dans la partie
interne de sa cavité. On lui «lécril une l»a<c. un siuiiuicl. deux faces. su|)éritMire
et inférieure^, un bord inlcinc roiica\('ct un biird externe «onM'xellig. 8811. ('.
et D),
La base ou (irit/ine commence au niveau du \eslilude. Nous avons vu pré-
cédemment (|u"i>n p«)U\ait la ((insidéi-er comme une expansion de la moitié
\\\T(i\iii: iii i.\r.vi:i\Tiii; ris;-i:i\.
1355
interne du plaiiclicr du vcsHliiilc, >c |)n.l(inL;"aiil ilaii- le liin.noii (li-. NS.'}. (SSi,
SSr., SSS cl .SÎMI).
(lelle l'acnii de (■(iiii|trcii(li(' la lame s|iiial(' imiis rend liini coiiiiilc (|iirllf
coiitrilMie a si'parer Ui liniai.oii usseiix en 2 cavilés (iii rani|tes.
Les faces: sont, l'une supérifiire, l'aulre inférieure. La premitTc n''|)ond à
la pallie siij)rricuiv de la cavilr dn liihi' limacéen, rautre à sa paille Inl'é-
rioure.
]ù\rlréiinté s)ijiérieurei)i\ Kaiiniiel i\ la Iniiiie d"iiii eriicliel (fi^--. <S(S(i. (S,S7elSS'.));
un lui donne encore le nom de hrc on rnslrum. A ce niveau, la lame spirale
n'est point adhérente (liji-. S.S(i. SS7 et .SS!)) au tube limacéen, eomme cela
existe ailleurs, La partie comprise entre le crochet et la paroi du tuhe se pré-
sente sons la forme d'un trou arrondi, incomplet, appelé /ic//co^>r///c< (fiJ-^ HS7
el <S8'.)). Le pourtour de cet orifice est absolument formé dans les labyrinthes
où subsiste le limaçon membraneux. L'extrémité supérieure de celui-ci dépasse
Limnç.
llélicotrema viemOr.
Bec de ta lame spirale
Laini' i'jjirn
llvticol.
Tube des contours
nirnle
Tir.. 88i). — L"lielicolroina ou orifice faisant communiquer les deux rampes du liuuiçun.
En I et ■-', lit'liiotréma incoiiiplel ; en 3, roniplet.
le crochet di' la membrane spirale et vient appliquer son extrémité supérieure,
en cul-de-sac, contre la paroi osseuse et former ainsi complètement l'hélico-
trema (lio-. SSU, .'{). Cet orifice, situé sous la coupole osseuse, permet à la rampe
vestibulaire et tympanique de communiquer entre elles.
Des deux bords, Y interne est convexe et adhérent à la paroi interne du tube;
Vexterne, concave, est libre dans les labvrinthes |)rivés de leurs parties molles.
On y aperçoit une rangée de petits trous régulièrement placés (fig.H<S3 et SS'J, 2);
ce sont les orifices externes des canalicules qui prennent naissance sur la paroi
externe du canal spiral de Rosenthal.
R.viU'ES DU LIMAÇON. — La lame spirale sépare incomplètement la cavité
du tube limacéen en deux parties, supérieure et inférieure, de même que le
plancher du vestibule sépare la cavité vestibulaire de la cavité sous-vestibu-
laire(fig. 883, 890 et 891).
Si on suit la cavité inférieure du limaçon on arrive dans la cavité sous-
vestibulaire.
Si on suit la partie située au-dessus de la lame spirale, on arrive dans le
vestibule. Ces deux parties limacéennes, séparées par la lame spirale ont reçu
le nom de rampes, et comme elles sont en communication vers la base du
\C.\NMi:v
1356
OHI.II.I.K INTKl^NK
limaroii l'une avec le vestibule, l'autre avec la partie sous-jacenle, la prcuiièrc
prend le nom de rampe vcslibulalrc, et la seconde, de rampe sous-vestibulaire
ou rnmjx' lijinprniiffur. Co
dernier nom est dû en efîet
à ce que la feiK-lre ronde
fait communiquer la rampe
inlV-rieure avec la caisse du
tympan (fig, 883 et 890).
La lame spirale os.s.'use
sépare les deux rampes fort
incomplètement. Dans le
limaçon complet, les [)arties
molles (limaçon memljra-
ueux) contribuent à la sé-
|)aration absolue de ces
rauq)es (fig. 801 et 802).
A la partie supérieure,
dans la coupole, les deux
rampes communiquent
l'une avec l'autre au
moven de l'hélicotréma.
Feiutre i oinl
Cai'ilti sons-veslibulnii,. /
et rampe lympanique ■-'
Rampe vcstibiddirc
Lfune spirale osseuse
FiG. 800. — I.aliyriiillie osseux.
Lp> parois oxtcnii'silii vcstibiili^ cl du liiiirn-im niit t'-té en partie eiilevrcs.
' ) Canaux semi-circulaires. — Xous n'insisterons pas sur leur ana-
tomie. La dcsciiptioii (|ue nous avons consacrée aux canaux semi-circulaires
membraneux peut
s'appliquer à leurs
homonymes os-
seux, ainsiqueleurs
rapports de situa-
tion, de direction,
etc. (fig. 881, 882.
883 et 8!)(l).
Hampe reslibul.
Limofon mcmh.
Canal cochléaive
et ovg. de Corti
Rampe tympan.
rtnmpe vestih.
Limaç. memhr.
Canal cochlcairr
. 'J. Ram)je tympan.
In;. S'.'l. — [.(' liiiiiK.'on osseux ot nuMnlnaueux.
AQi'i'.nrc nr vks-
rnu'i.i".. — L'aque-
duc du vestibule
est un petit con-
duit contenant la
|);iiln' mlernc, im-
paire (lu canal endoiynq)balique. Les deux brandies de division ne sont pas
routenues dans ce conduit osseux. L'orifice externe C(unmence dans le fond
de la gouttière sulciforme du vestibule», l'interne est silué à la partie posli'--
rirui- (lu rocher. Kntre le canal end(dympa(iqu(> el l'aqueduc on observe.
comuH! dans (outes les aulres j)arties du labyrinthe d(>s espaces j>érilympha-
ticiues. Au milieu de ces derniers, on aperçoit unt> veinule parcourant ra<in(nluc
(fig. 877, 878 et 8'.)(i).
A(,MF.ni c lie MMAcoN. — (".'es! un pclil condiiil osseux i|ni c(Uilicnt une
\\\in\iii; iii i.\i;\ i;i\Tiih: (»ssi-:i;.\'.
1357
vriiiiilc |)|;ir('c au iiiilit'ii (rc>^|»ac('< [ii'i-il\ iii|)liali(|iic^. Il relie la l'arnpe (\iiij)a
iii(|iie (In IJiiiacun a la [laiile |i(iv||.|ieiire ilii rorlier nu il s'ipuniv |)ar un |»eliL
•'lili''' place un peu eu deliius de la lu-x- jni^nlaire ( lii^ . <S77 el <S!l(ij.
II. PERIOSTE.
■\- Généralités. — Xuus u"a\(ms lieu de paihVulier ;i décrire .sur le
j)(''ri()sl(> (lu vesiihule et drs canau.x seini-t'irculaires. Du sa face interne se déta-
chent des Iractus le réunissant au tissu conjonctif pré-épltliélial du labyrinthe
Mciiih. Coiiflia McmU. l'Iticr Cell. ciliée Ci-lt, (Jlaudius
liltilhélium basais conj. Corli de Coiti inl. i)U. el sillon spiral inici ne
li;i- "/i. c.rf.
ri crrir d'in-
xi-rlio)i (le
mvnilir. ilr
/{(■('.s.s'/ier
Mrn,h. Cnrli
-y-i^if /V^i ;4 v; ;. ^ Périoste
Bnndelvllr.
sillonnée
■ Serfs (iffér.
Memh. spir.
Cniirh. coHJ
i • ■ '■- - ~ Vaiss. spir.
Cell. exi. Claudius Cell. Cell. ciliées Périoste Filets nerv. dans tunnel
rx'il'-rs de Corli de Corti
Fk;. S02. — Coupe Iransveisak' d'un Idwr do spire des liiiia(.'ons osseux et membraneux.
Lr |iérin^te en rouge.
membraneux, excepté toutefois aux endroits où ils se confondent, c'est-à-dire
au niveau des points d'émergence des rameaux nerveux.
Dans le limaçon ce périoste mérite une étude plus approfondie. Comme dans
le labyrinthe, il tapisse la face interne du tube limacéen ainsi que les deux
faces de la lame spirale osseuse (fig. 8U2).
Pour la facilité de son étude, prenons cette membrane dans la rampe infé-
rieure ou rampe tympanique, au point A où il recouvre la face inférieure de
la lame spirale osseuse. Il tapisse la face inférieure de cette lame et, arrivé sur
la paroi interne du tube limacéen, il se recourbe vers le bas et recouvre cette
paroi. De là il se dirige en dehors, tapisse la paroi inférieure puis la paroi
externe jusqu'au limaçon membraneux. En ce point il se pai'tage en deux
portions, l'une qui se confond en haut avec le tissu conjonctif du limaçon
'CANMEU.
1358 oliKIMJ; INTERNE.
osseux (fig.802)et l'autre qui se conlimie en dedans avec la coufhe conjonctive
qui double la lame basilaire (fig. H'.I2).
Dans la rampe vestibulaire étudions le i)érioste sur la lai;:e spirale, en par-
tant du point H, où s'insère la membrane de Reissner. et suivons-le de dehors
en dedans.
Il recouvre d'abord la face sujjérieure de la lame spirale, puis la panti
interne de la rampe vestibulaire, sa paroi supérieure, et atteint ainsi le point
d'insertion supérieur de la membrane de Reissner. Là il se divise en deux |)or-
tions. l'une qui continue à tapisser la paroi externe du tube limacéen, au point
où il est eu lapport avec le tissu conjouclir {)r('-épithélial de la j)aroi externe
du limaçon membraneux, et l'autre qui se dirige obli(|uemeiit en bas et en
dedans pour se continuer avec la couche conjonctive de la meml)rane de
Reissner (fig. H02).
Il ressort de cette description, ainsi que le fait prévoir le dévelo}»pemeut de
ces organes, que le périoste et le tissu pré-épithélial (qui double le limaçon
membraneux) ne sont qu'une seule et môme chose, que deux tissus de même
origine et de même nature, qui se confondent au niveau des points de contact
des lima(:ons osseux et membraneux. Leur structure seule diffère par cer-
tains détails seulement.
R. Ligament spiral et bandelette sillonnée. — Ces deux derniers
organes sont formés par de simj)les épaississements du jii'rioste qui tapissi' le
tube limacéen. I/un est situé sur la paroi externe du tube: c'est le Uijamfiil
>>piral. L'autre, la bandelette sillonnée, est placée sur le boni de la face supé-
rieure de la lame spirale osseuse (fig. 8!I2).
1) Ligament spiral. — (let organe présente sur une coupe transversale du
limaçon la forme d'un croissant dont la face convexe est adhérente à l'os
(fig. S!)2). La face interne oITre à considérer un renflement nu^dian (|ui donne
insertion au bord externe de la mem])iane basilaire (fig. S!l2).
L'extrémité supérieure du croissant sert d'insertion à la membrane de
Reissner [crête d'hiscrtion de la iiieuihruiie de Bei<i><tier). Entre les deux
])oints d'insertion externe des deux membranes, on observe une autre saillie
appei(''e Hounclet du ligament spiral (fig. X',)2).
Entre la crête d'insertion de la membrane de Reissner et le bourrelet on
remar(|ue une dépression en gouttière (fig. S'.I2). C'est la strie ou Ixnide va.<rn-
laire.
Entre le bourrelet et la membrane basilaire on aperçoit une autre dé|tres-
sion, moins étendue, c'est le sUlmi xpirnl iwlerite.
2) Bandelette sillonnée. — La coupe transversale de cet organe se présente
sous l'aspect d'un triangle à sommet interne. La base externe est creusiH>
d'une gouttière, le ^ittoit x])ir((l /n/('/7)('(lig. (S'.ll'. S'.l.i et S'.IV). Ce sillon présente
deux lèvres : l'une supérieure, proche île la ram|»e \tslibulaii-e. la lèrri' vesli-
/'î;/^///v> (labium vestibulare) : l'auli-e inférieure, la /("'/■;•(' li/m/KDiitjtie (\i\\num
lympanicum), où s'insère la uienibraue ba>ilaire.
Ce nom de bandelette sillonnée provient de sa >lruclure. Nou< en ilirons ici
(juebjues mots, et uv reviendrons |)as sur cet (irgaue dau< le ( liaitilre consacré
à l'histologie de l'oreille interne.
\\ \ïii\l|i: hi I \|;M;IMI||, osslMX.
1359
La jtarlir Mi|ii'ii('tirc de |,i li.indrlrlU' silliunn'-c paiail ((nisliliirr par drs
ran-fées (If di nls. daiilaiil plus hautes qu'on se raiiproclif davatila-t- de sa
hase (fi-. S!).'? et .SMi).
Les donis sont séparées les unes des autres par des sillons, d'ui'i son nom de
l.audelette sill.»nnée (li^^. Sî):^ et H'.li).
Si on vcul se rciulrr ('((uiplc de l,i nalnrc de rcs siilun^. il Tant i apidrnirni*
fini. i„i: ii»-mh ,l,- /Irisxnrr l)„l trltulr^ r,,iijn,irlhfs
l'cltulrs
ÊJ-nl
Sillnn siilr. lui.
Y.i»i*fct.. ■ . ... Mcinbr. busil.
Th.. S'.Ci. — Hnndolotit' sillonnt'e (Coupo trnnsversnio). (l)",-ipivs S;i|ii.cy. i
rappeler la structure du tissu oonjonetif ordinaire. Ce dernier peut être sché-
niatiquement considéré comuie constitué par des cellules éparses. séparées les
unes des autres par de la substance intercellulaire, de structure filirillaire.
l'orniant le tissu conjonctil".
Dans la bandelette sillonnée les cellules conjonctives sont placées côte à côti'.
loiiées dans un même espace et séparées par des faisceaux conjonctiCs très
Dcnix Ottulrs
.\feiiil>ranr
de lîi'issnei
Villon spiral inlerne
I oromina nevvina
Zone lisse de la memhr. bnsil.
'. Z. sir. de la memh. /<rts.
1 niss. I Couc. vili: de la memli.
Couche conj. basilaire
d( la mcmb. basil.
Faisc. ncrv. a/]f
M'-inbra»e spirale otseu>e
Fin. soi. — Bandelello sillonnée. Membrane basilaire et origine de l.i nienibrauo
de Reissner. (D'après Snppey, modifiée.)
épais. Les sillons sont constitués par la disparition des cellules dont nous
venons de parler, et les dents, par les faisceaux conjonctifs restés en place. Telle
est la signification de cet épaississement du périoste dont le nom spécial et la
description qu'en doiment certains auteurs ne sont dus qu'à des accidents de
préparation (fig. 893 et 804).
La lèvre tympanique de la bandelette sillonnée se coutume smis démarca-
\CA.\.\ŒU.:
1360
tillIJi
i\ti;i;m:.
I'kjh avec lu uiciiibrane basilaire. A runiuii de Tuiir et de laulre oa aper<;»>it
(flg. 893 et 894) de petits orifices correspondant à ceux que nous avons observ»*s
sur le bord e.xterne de la lame spirale osseuse. (>e sont les fnrn mind nervinn
par où passent les filets de Taudilir (fiir. 894).
>; IV. — iiAn'oKTs f:xTiU': les lai',vi;i.\thi:s (isskix
i:t mkmmhanei X
A plusieurs reprises, dans le cours de nos descri))ti(tns analoiniiiucs, n«Mis
avons traité cette question; aussi passerons-nous rapidement sur ce sujet.
A) Vestibule. — Au niveau du vestibule, les j)arties menibiaueuses
entrent en contact avec la paroi interne du vestibule osseux. A cet endroit se
trouvent les trois fossettes. C'est donc au.x points où le nerf auditif traverse
la paroi interne osseuse du vestibule que les parties du labyrinthe membraneux
s'accolent à la paroi osseuse. Cette adhérence s'elVectue par l'accolemenf de la
couche externe conjonctive des sacs membraneux avec le périoste,
Entre la paroi externe du vestibule et les sacs membraneux, il existe un
espace occupé par des tractus conjonctifs, beaucoup plus longs et moins nom-
breux qu'ailleurs et contenant du liquide péri-lynq)hatique. Cet esj)ace a reçu
le Hdin de r(,)}/h(e>i( péri-lymplinlique (fig. 877). .
V>) Canaux semi-circulaires.
Can. sflml-eirr.
osseux
('fin. scmi-circ.
inembra».
Les canaux semi-circulaires osseux
et membraneux sont en rapport
immédiat au niveau des am-
poules et Jiu niveau de leur jxir-
lion imie (»n circulaire.
Au niveau des ampoules l'ac-
colement du périoste et du tissu
conjonctif préépithi'lial s'elTectue
aux endroits oi'i pénètrent les
filets ner\<'ux.
Quant à leurs parties unies,
elles s'accolent l'une à l'autre
par leur portion convexf^ de telle
sorte que le canal semi -cir-
culaire membraneux n'occupe
point le centre de son Imnionvme osseux, comme on le voit dans la
ligure 89").
("') Limaçon. — La partie enroulée du linun.on nu'mbraneux est en con-
tact avec le limaçon osseux par deux points (lig. 891 et 892).
Au niveau de leurs faces convexes, comme dans les canaux si'mi-circulaires.
leurs |)arois s'accolent l'une à l'autre. Cette l'usion s'elTeclue dans to\ile l'étendue
(le la moitié supérieure du ligament spiral e.xterne. formé, comme nous l'avons
vu, |)ar un épaississement du périoste (lig. 892).
Ces deux organes entrent également (mi conl.irl \iis leur partie conrave.
Travées couj.
S!)."). — Cdiiiio (l'un canal senii-circul.iiic
(l)';ipi('"s lUidin.cor.)
r.nMil II \i hil II l\ïi:i;\r:. 1361
aux |Miiiil> (III Ir liiii.iiiiii iiH'iiihraiicn.x innit lr> lili'U iici-\ru\ du iioi'l'
(■oclili'-airr, (■ol-à-diic ;iii iiiNcaii <lii Imnl rxiiiiif de la lami' spirale
osseuse.
I.a paroi iniV-rieurr An liiiiarnu uiniiliiaiii'iix seinhle aiusi èlrc la roulinua-
liou delà lauie spirale osseuse, (lette paroi. <|ui a reçu le noui de itn-nihrinif
/iiisihun\ porte »''^aleniont celui de /uiih' >ipiitile iiiintibrtnn'i/.-<i'. Les anciens
analouiistes croyaient, en elTet, (jn'ello taisait partie intégrante de la niem-
Itrane spirale, et (ju'elie en constituait la portion externe. Ils l'appelaient
encore itortinii iiiollc de la hune spirale, par oj)position à la partie interne,
osseuse, qui en constituait la portion dure {i\f>;. S'.I2).
I.e linia<;on membraneux est placé à la partie externe du lulte limacéen
osseux. Sa paroi convexe et externe vient prendre appui sur celle du même
nom du tube osseux. Son angle interne vient s'appuyer sur le bord et une
petite élendui' de la face supérieure de la lame sj)irale. recouverte à ce niveau
par la handelelte sillonnée (lig. S!)2).
Le limaçon membraneux sépare ainsi nettement et complètement le tube
limacéen en deux ramjtes. à peine indiquées parla lame spirale osseuse, sur le
limaçon osseux.
Nous saviuis qu'on nomme la rampe supérieure rampe vestihulairc et la
rampe inférieure rampe I i/mpniiiijKe,
>; V. — CONDI IT AIDITIK INTERNE
A l'exemple des auteurs classiques, nous rattachons à rt-lude du labvrinllie
i»sseux celle du conduit auditif interne.
Le labyrinthe membraneux est formé avant rossilicalion, avant le labvriiitlie
osseux. Le nerf auditif, qui dessert les crêtes, les taches acoustiques et l'organe
de (>orti, se développe également avant le processus osseux. (Juand ce dernier
s'efTectue, il se moule pour ainsi dire autour du nerf, comme autour des sacs
épithéliaux.
Le conduit osseux aiusi foi'mé autour du uerf auditif et des nerfs voisins
(lacial, intermédiaire de Wrisberg), constitue le ronduit auditif interne,
appelé de la sorte par opposition au canal ouvert au dehors, et donnant accès
jusqu'à la membrane du tympan de l'oreille moyenne, nommé conduit auditif
externe. Il suffit de rappeler les notions embryologiques pour se convaincre
que le nom est mal choisi, puisqu'il s'adi'esse à des organes n'ayant nullement
la même signification morphogénétique.
Large de 4 à o millimètres de diamètre, long de 1 centimètre environ le
conduit auditif interne suit un trajet oblique d'arrière eu avant et de dedans
en dehors.
Son orifice interne est elliptique et son fond correspond à la face interne de
la paroi interne du vestibule, ainsi qu'à la base du limaçon.
Lue crête horizontale divise le fond du conduit en deux étages, un étage supé-
rieur et un étage inférieur (fig. 896).
(^.ette crête a reçu le nom de crête folriformc du conduit auditif interne.
Chacun des deux étages est séparé en deux parties, l'une antérieure et l'autre
POIRIER ET CHARI'Y. — \'. 86
CASSIF.V:
1362
(ii!i:ii.i.i-; intkkm:.
postérieure, par des crêtes verticales, (^elle de l'élafre sii|)i ricui' t<t sfiili- hien
marquée.
La partie aulérieure de 1 étage supérieur présente un (iriJi<e. Tririfice de
laqueduc de Fallope pour le P^aciai et l'Intermédiaire de Wrisherg; la posté-
rieure est creusée d'une fossette où l'on observe plusieurs trous pour les filets
nerveux de l'utricule ainsi que des ampoules dc^eanaux semi-circulaires supé-
rieur et horizontal.
I/élage inférieur uionlre aussi un trou anti-rieur et une fossette [jo^^lérieure.
lirnache coiiiniiinf l'an.scn
{ III ;)Oule cnn. Iioriz.
.\m}ionle canal supérieur
l Foss. veslibul. supérieure
Aqued. de Fallope
\ : Crète perpend. xii/ifr.
('r. /nie. Cri-If iierjj. infifr.
Cnv. colu)nell.
i ci-ible spir.
-? I.hnaroii
r,—. Cnnd. auditif
Interne
Aijuedur i^nxlibulc Aqued. liw. \ Fu^s. vi'dlHj. infir.
Forum, de Morgagni
l'ii.. S'.JCj. — [,ali\ liiillic (issciix (fi'icc iiitcriic). Conduil aiulitif interne. Aiiiioiluo du liiii.n.-uii
cl (lu veslilmlc.
L'itrifice est celui de la cavité de la coluuielle ; la fossette présente plusieurs
trous pour les nerfs du saccule (lig. SîMl).
En arrière de la fossette du saccule, sur sa liuiite puslérleun-. nu voit ou
orifice pour le nerf de l'ampoule postérieure, (l'est le foraiiien -^iiiii'/hni' il'-
Mocf/Of/ni
(les fossettes présentent de pelils orilices currespundaiil ;i ceux des taches
criblé(*s (jue nous avons étudiées plus haut sur la paroi iulcnie du M-slibule
osseux. Ils sont moins nomlireu.K cependant.
'i VI.
sTurc/riuK
La structure ilu lai»vriuthe uiemhraiicux Mii-nlf sciilr iiii(> description
détaillée.
l/emhrvologie nous enseigne ([ue cet organe se dé\cloppe tout d abord aux
dépens d'un sac épithélial, se dilTérenciant bientôt en ces dillerentes parties,
dont l'ensemble constitue le Iabvrintb(> épithélial. A ce sac. vient bientùl s'ad-
joindre une bande conjonctisc, la couche juxta ou pré-épithélialc. t|ui C(>ntri-
bue à former la paroi du labvi'inlbe: alors seuicincnl . >-r dernier prend le nom
de Idlii/i'inthe iiii'iiibniitcK.r.
Il est naturel, d'après ces faits, que tous les organes (limaçon, canaux, ulri-
STIil ( TII|;i: 1363
ciilr (III s.iiiiilc, fie), aifiil l.i iiiiiiic slriicluic, (lillfrciil jk-ii 1rs iiii-^ des ,iiil its.
(•1.(1111111 [Miisso l'acilfMiKMil i.iiiicm'i- leurs cai-actèrcs liislolo^niiiics ;i riimlc'.
A. Caractères communs du labyrinthe membraneux. —
Ont- nous avons allaiic a liilriculc, au sacculc. aux (anaux, au limaçon ou
cncoi'c au sac ciulolv ui|»lialitju(>. la slructuri" fféiu'ialf de ces organes csl iden-
tique. De l'exlérieui' à rinlérienr, on lenronlre :
I" Une eouclu' (dnj(Micli\c;
'2' Fne couche vitrée ou ineuihrane i)asale;
."{" lue concile épilliéliale.
I" La couche conjonctive présente partout la nièuie structure. (Jn y rencontre
«les cellules à prolonji^einents ramifiés et des cellules migratrices. Entre ces
cellules, se trouvent des faisceaux conjonctifs. accompagnés de quel(|ues (iUres
élastiques.
Les auteurs divisent celle couche en une couche externe j>t;/'/o.s/<^?^c et une
couche interne /ihi'euKc La direction seule des faisceaux conjonctifs justifie
une |)areille division d'après nous. Dans la couche externe, ils sont disposés
sans ordre; dans la couche interne, leur direction s'effectue toujours selon des
plans parallèles. La structure do cette dernière est identique à celle «h' la
cornée.
2" La couche vitrée est claire, transparente, vitrée en un mol; on l'appelle
encore memhrane basale; elle est située entre la zone conjonctive et l'épithé-
liuiii.
'.V' La couche épithéliale dill'ère, selon qu'elle est examinée au niveau n) des
parties minces, ou b) des bourrelets neuro-épithéliaux.
a) Parties minces de la paroi des sacs labyrinthiqiies. Lépithé-
lium est aplati, polyédriciue. Les cellules offrent l'aspect pavinienteux. Elles
possèdent un noyau central avec un nucléole. Cette structure s'observe dans
les canaux semi-circulaires, dans l'utricule et le saccule, en dehors des crêtes
et des taches acoustiques, enfin, dans le limaçon, sur sa paroi supérieure on
membrane de Heissner.
h) Parties nerveuses ou parties épaissies de la paroi des sacs
labyrinthiques. — Ces y)ortions épaissies proviennent de la dilTérenciatîon
de la couclu' épithéliale et du développement un peu plus marqué de la couche
conjonctive sous-jacente. Au niveau des points, on les sacs labyrinthiques
reçoivent les filets nerveux, l'épithélium est constitué non seulemenl par des
cellules ])lus hautes, mais encore disposées sous plusieurs assises.
Nous savons, par rex|»osé embryologique précédent, que les parties épithé-
liales, différenciées en vue de remplir un rôle spécial, proviennent de la bande
plus épaisse des cellules, qu'on obst^rve dans les figures S70 et 877 et qui est
déjà fragmentée dans la ligure 877.
La structure détaillée de ces petits organes neuro-épithéliaux terminaux
appartient aux caractères particuliers de chacun d'eux. Toutefois, nous pen-
sons qu'on peut en donner une description générale, ainsi que le fait pressentir
l'embryologie.
Les crêtes des ampoules, les taches de l'utricule et du saccule. la papille ou
'CA.\xii:r.]
1364
nliKlI.IJ-, INTKliM-:.
crèlf s|)iial(' (lu liiii;ii;(iii, .iiitivniciit dii oiyane 'le ('orll. sont toujours consli-
tuécs ]);ir deux oi'drcs de crllulcs impDi'Iaiilcs. au.\(]iicll('s nous ajoiilrrons les
cellules de la /.ont' intfruH'diaire.
1) (]i;i,i,i i,i:s cu.uÔKs. — J.,es unes sont en rapport avec les filets nerveux
terminaux et possèdent des cils rigides. (>es laits leur ont valu le nom de ri-l-
lules ci/ire^. C'est par cette a|»pellation (|u'on les désigne dans les crêtes, les
taches auditives (lig. HîJT, H\)i>, et 'JUii). Dans le limaçon, toutefois, ces mêmes
cellules ont encore reçu des noms div'ers; on appelle les unes rellnles '///ces '/'•
('orii, et les autres, fcllulfx ihf somnicl (fig. 890). Ces deux espèces de cellules.
Tissu '•(injnnctif de la erfle
Cell. delà zone
inlei-uiêd.
■Ccll. endnih
. Tissu conj.
pré-éjiilh.
Heliculum
péfihjmjih.
Filets nerveux
de la crête
-^^^i}T^i 'V. . - ' ' > .' ; — -J>-.>^v^-t■'
i»^
l-"i(i. 81)7. — Crèle ariiiisli(|ii('. /niic iiilcriiicdidiii' (cliez li' chai).
posscdciil, coiiinie nous IcNcrroiis plus loin, la niènie l'orme cl la uièmc struc-
ture; toutes deux sont en contact avec les filets nerveux: elles difTèrenl j»ar
la ])lace qu'elles occupent dans l'organe de Corfi. Les cellules de Corti sont
situées à la partie externe, les cellules du sommet à la partie interne de cet
organe. Cette situation a encore valu aux cellules du sommet le m un de cc/-
\u\(is cillées infenirx, et aux cellules d(^ (^orti, celui de rel!itlc'< rilicc^ e.rteriir^i
(fig. .S!)2, «00 et î)00).
l'.n fésurné, dans les renflements épithéliaux. dout nous parluns. (in ren-
contre des cellules spéciales, en rapport avec les filets nerveux et portant des
cils. On les nomme cellules cilic'cs. Dans le limaçon, elles sont encore dc'si-
gnées sous d'autres appellations, indépendamment de ces dernières, jtuisqudn
les nomme cellules du xoimnel et cellules de Corti. Quoi qu'il en soit, le |>rc-
mier de ces noms aurait avantage à remplacer cette terminologie qui pivle
à la conliision.
2) Ci:li.li.i:s i»k soitikn. — Indépendaniiuenf d(» ces cellules ciliées, il on est
d'autres, priv(''es de cils, qui remplisseni un rt'de de soutien, un r(~ile isolateur.
un vo\o secondaire, car elles ne soni jamais en contact direct avec les filets
nerveux. Ce sont h^s reltules de soulieu.
Dans h^s crêtes et les taches auditives, elles iu> sont désignées (juc par celle
Ti;n:Ti liK.
1365
;i|H»cll;ilinii : r,-l///lfs (Ji' sa/tl/cn . I)fiiis h' liiitnnnu Jt;ir «oiilre, It-s aiialoi)ii>(r^
se sont plu à ('i)iii|ili(|iM'r les clutscs. [j-s iims oui reçu le nom de ccllulcx. iln
Jh'ilers et les aiiliTs celui de pKierti <Jc Corli {i\'^\ .S'.I2, S!)!) d (UIK), i|iii -uni
îles cellules de soiilieii niodiliées,
Il est donc à reiii;xit|iier (|iie la leiiuiiiolo^ie des cellules sensori(,'llr'S ciliées
et celle (I('s cellides de soiilieii du limaçon est moins simple (pie celle des civles
l'iiiial snni lire. l'mrii iiin/jnii'ii l'ur. niniiniilc
l'inol osseuse (nnjjoulu
l'ii/nitc Ivnniunle
' f'etl. épitliêl. ciUi'fs
de la crèlc
('rite ncousliiiiti:
ZOHC
interin.
■f niiip.
posl.
liangl.
^carpa
Vu;. 8'J8. — Aiupuiilt' ol migiiie du ciiuil scini-ciieulairc |iusluricur. Son neif, f;;uij;linii
lie Scarpa. Kspace i)érilyiiiijhi\ti(iuc; cicle aceiistiiiuo: cupule leiiniiialc (chez U>. chat).
et des taches auditives. On retrouve partout cependant les deux espèces de
cellules, celles qui reçoivent les filets nerveux et celles qui remplissent sim-
plement un râle de soutien, un rôle secondaire.
3) ZoNK 1MER.MÉUIAIKE. — L'épitliéliuiii seiisoricl, sur les bords des crêtes,
des taches et de l'organe de Corti, ne ])asse pas brusquement à l'endothélium,
([ui tapisse les autres parties des sacs auditifs membraneux. Il existe entre
ces deux formations une zone, à laquelle nous donnerons le nom de-3one inter-
médiaire. Cette zone est constituée par des cellules épithéliales, d'autant moins
•élevées qu'on s'éloigne davantage des organes sensoriels éplthéliaux (crêtes,
taches, etc.), dont nous venons de parler. Elle est constituée par des cellules
80.
[CANNIEU.]
1366
oHKIi.l.K IMI-ilM-:.
allongées, piismali(]U('s. diiiiiiiuaiil insensiljleiucul de hauteur, devenaul riihi-
ques et passant, en délinitive, à rendothéliuni (lig. 8'J2, 807 et 808).
Celte zone intermédiaire n'a point reeu de nom spécial, de la part des aua-
tomistes, dans VulricKle, le saccule et dans les crêtes.
Dans l'organe do Oorti, les cellules qui la constituent ont i-e<;u le nom de
cellules deClaudius. La situation de ces dernières (flg. 802) les a fait diviser en
deux catégories, les ccllidcs externes et internes de Claudiiis. Nous pensons
qu'à tous ces noms dilîéronts, il est {)référal)lo de substituer celui de cellules
de la zone intermédiaire aussi bien dans l'organe de Corti (lu'au niveau des
crêtes et des taches acoustiques (fig. 892, 807 et 898).
Des trois couches du labvrintlie membraneux, les deux externes (conjonc-
tive et vitrée) ont partout la même structure, à quelques détails près. La couciie
Ccll. souli'i^ii do Dcilei'S
Crll. cil. de Coili
J ieuSi
i'ilfts ncrv. Iri-min. duns tunnel dr Ccrti
l'i,;. sill). — Ui-iaiii' lie Corli.
é|)ithéliale seule se modilie selon les ])oiu(s obserxés. Toutefois, même pour
l'épithélium, on peut ramener sa structure, qui paraît tout d'abord si dilTé-
rente, à des données simples et générales. Les j)arois minces possèdent un endo-
thélium; les parties épaissies répondent aux coussinets, où se rendent les filets
nerveux; on y rencontre deux ordres de cellules, les cellules amdtivcs ciliée^
et les ccUides de soudi'n. Il existe de plus, entre les appareils épithéliaux ner-
veux et l'endothélium, une zom: im Kit.Mi'.oiAiiii;, l'ormaul un passage insensible
des uns à l'anlre.
Ainsi donc la slruclure des sacs laliyriulhii|ues membraneux ol des plu-
simples. La difliculté de leur élude, l'ordre chronologique oii leurs dilïérenles
|»arties ont été découverti-s, ont amené les anatomistes à embrouiller la dr--
iri|tlion d'organes, qui dllfèrent si peu les uns des autres eependanl.
Appareil otolithique. — L'épithélium. où se ri'iultMit les lilels leiininaux
de l'auditif, sécrète, comme celui des animaux inférieurs, un appari'il plu> ou
moins mobile, mais ])assil', un appareil ololithi(iue. 11 est constitué par un ou
plusieurs corjis, situés au-dessus des cellules ciliées. i>t s(> iléplacant sous Tin-
llnence des vibrations sonores. I,"a|)|tareil. ([ni se trouM> au-dessus des crêtes,
a re(:u le nom de ciijji(lc< trrtninalcs:. Celui (jui se trouve en regard des taches
est a|)|)elé ptiussièr)' ainlitirc ou ntoconirs: A celui t|u'(Ui renciuitre au-dessus
STIUJCTUHK.
1367
|!%
Snniiiirl ilr lu
cii}i. tcniiiiKili;
■ Alvéoles
l'ic. 000. — Cupule IprmiiiJile de
riioinmo. Figure luoiiliaiit les
cavités alvéolaires où pénètrent
les cils des cellules é|)illiéliales.
l'io. 'JOI. — Poussière auditive
des taches du saccule et de
l'utricule.
tli' ^(»l•^^•^ll(• (le Corli. est iioiiimr un-inhmna (i-rAorin, 1,'rloria, ou inembirinr
'le Corli (li.ii-. '.MIO, !)(ll cl !l()2).
H. Caractères particuliers du labyrinthe membraneux. —
1 " Couches conjonc-
tive et vitrée. —
Nous avons vu quo ->.
ces deux couches
avaient la même
structure dans
toutes les parties du
labyrinthe mem-
braneux. La couche
vitrée de la paroi
inférieure du lima-
•:on, appelée mem-
hrane basilaire, présente certains caractères
particuliers. Pour nous conformer à l'exemple général, nous décrirons plus
loin cette paroi en détail.
2" La couche épithéliale dilTèrc au niveau des crêtes, des taches et de l'or-
pane de Corti. Encore la structure des crêtes et des taches auditives est-elle la
même. Nous étudierons ensem-
ble l'histologie des crêtes et /
des taches auditives, et nous
consacrerons un second para- ^ ^ _ _,-^
graphe à la structure de l'or-
1 p . Fio. 902. — Aspect de la membrane de Corti
gane de Lorti. ^^^^^ Thomme (coupe radiale).
a) Structure de Vépithé-
liuïïi des crêtes et des taches auditives. — En général, les classiques
décrivent cet épithélium chez les rongeurs. Sa structure n'est nullement
semblable à celle de l'homme, cependant.
Depuis les travaux de Schulze, on considérait trois couches de cellules :
1), les cellules ciliées;2), les cellules de soutien, sous-jacentes aux premières;
-3), les cellules basales, contre la membrane vitrée ou basale.
La description que nous en donnons en diffère presque complètement.
l) Cellules ciliées. — Les crêtes et les taches auditives sont constituées
par des cellules ciliées de deux sortes : les cellules ciliées à col long et les
•cellules à col court (fig. 003 et 904).
Ces éléments sont, en effet, disposés sous deux rangées. Comme ceux de la
seconde (fig. 903 et 904) se terminent au même niveau que ceux de la pre-
mière, au niveau de la surface libre de la crête ou de la tache auditive, il s'en-
suit que leur prolongement supérieur ou col sera plus long que celui de ces
dernières.
Les cellules ciliées présentent un ventre ou corps l'enflé, ovoïde. De la partie
supérieure part un prolongement, devenant de plus en plus mince jusqu'au
milieu de sa longueur. Puis, il augmente de plus en plus de volume, et finit
80..
[CANXIEU.]
1368
(iliKii.i.K intkrm:.
en se coin'aiit d'une sorte de plateau, bourrelet réfringent, arrondi, surmont»''
d'une foule de poils (fig. 003 et OOij.
On peut fomparer la forme de ces cellules
à des amphores. De la partie inférieure du
corps de la cellule (fig. IJO.S et !J04), s'échap-
pent un ou plusieurs prolongements proln-
plasmiques. Ils se terminent par un [)ied.
étalé sur la membrane basale ou vitrée. Lu
gros noyau, garni d'un nucléole, occupe If
corps de la cellule (fig. !)03 et OOi).
2) Ci:i,i.Li.i:s \)K soi'TiKN. — Chez riioMuiH'.
les cellules de soutien forment deux couches
distinctes.
I^a couche, sous-jacente aux cellules ciliées,
est constituée par des éléments, présentant
un renflement ou corps avec noyau et nu-
cléole. De la partie supérieure, s'en échappe
un prolongement, qui prend fin à la surface
de l'organe, entre les bourrelets terminaux
des cellules ciliées. De la partie inférieure,
on voit sortir plusieurs expansions proto-
plasmiques, qui s'insinuent entre les cel-
lules sous-jacentes pour rejoindre la mem-
brane basale et s'y terminer (fig. OOi).
La couche inférieure est située au-dessous de la précédente, contre la mem-
brane basale ou meml)rane limitante. Ses cellules possèdent également un
prolongement supérieur, allant
prendre fin à la surface épithé-
liale (fig. 904), entre les renfle-
ments terminaux des cellules
ciliées. Le corj)s de la cellule est
plus ou moins arrondi, généra-
lement conique et a]>p]iqué con-
tre la membrane vitrée. Il pos-
sède un gros noyau avec un
nucléole.
Les cellules <le soutien n'ont
pas de cils. Le ventre renllé de
ces différentes couches de cel-
lules occupe des niveaux dilTé-
rents. Ce fait a faussement per-
mis de ranger les crêtes et les
taches parmi les épithéliums cv-
rnulri(|ues stratifiés'. Elles a|i|tarli(Minenl à la classe di's épitlu-liums cyliii-
Fio. 903. — Cellule ciliée,
pliore, des croies et di
acoustiques.
Cell. de soittii'
uvf. libre dr Irt
crête ou de la
tnche acouxt.
Cell. de soulir
(cell. basale)
. .\[embr. vitrée
Fie. UO'i. — Structure îles tnclies et crêtes
acoustiques (Chez l'Iionune).
•>, 3. 'i, stralifualiuil des nny.iux et de* i-orp# relliil.iiivi.
1. t)i's I8i).'i. iiiin> .ivlons (ItTi-it l'olte disposilion. Di'j.i, ii la môme l'poqiip, nous .ivam-ions, pour lavoir r-jri
l(Miioiit (ilisiTvi'o. cctto niêino slnii-liiro dans la nni(|UtMiso piluitaire ol dans celle de la traelu'e.
srinciiHE.
1369
(lri(|ii('s siinplf's, |tuis(|ii(' fcuilcs les (•clliilcs parlnil de la rnctiihranc Itasalo et
se Icrmiiiciil à la siiilaco libre de r(''|iilli(''liiirii. F, es iiDvaiix seuls sont stra-
lili(''s. Dans les ladics el les nvles aci)ii>li(^n('s de riiuniinc, il v a ilrnx rangées
a|)[)arlenaiit an.\ irlliilrs ciliiM-s et dnix i-an;:(''es aux cellules de soutien.
/') Épithéliiim de la papille ou crête spirale du limaçon, rjùthé-
liuni lie l'orijanc de To/// (li-. .S!I2, S!)!), !)():i A '.)(l(i). La |.ai)ille spirale,
Mt'mh. Cniirhe Mfwh. Pilier Coll. ciliée Cell. Claudiun
L'iiillicliuni banale cou). Corli dcCorli. inl. inl.cl milton sjiiral inicfiic
.;:^
l.ifj. sp. ext.
el cirle d'in-
seflion de
iitcmbr. de
Iteissner
f-'
;>7riV vascul ■■ — Sl.'
Memh. Covli
Bourrelet
du lig. sp.
Coucli. conj.,-
-" , ' ''^•. l'ai'.»:."!, spir.
Cell. ext. Claudius CcU. Cell. ciliées Periusle i- ilcls nerv. dans tunnel
Dciters de Corli de Corli
FiG. 90."5. — Coupe transversale d'un tour de spire des limaçons osseux et niemiiranoux.
Le périoste en ronge.
eneore nommée organe de Corti, offre à étudier deux rangées de cellules.
Celles de la première rangée sont les cellules auditives ciliées; les autres,
placées au-dessous, constituent les cellules de soutien. Les unes et les autres
vont de la membrane basilaire à la surface de l'organe (fig. 905).
L'organe de Corti n'occupe point toute la face interne de la paroi, où 11 est
situé, mais la moitié médiane environ (fig. 905).
Comme l'épithélium des crêtes et des taches, il est dû à une différenciation
de l'épithélium cylindrique primitif. Cet organe forme une saillie qui court en
spirale dans toute la longueur de la cavité du limaçon membraneux ou canal
cocidéaire (fig. 905).
Les cellules, qui forment la partie Interne de l'organe de Corti, sont dirigées
obliquement en dehors. Celles qui constituent sa partie externe, beaucoup plus
nombreuses, sont dirigées en dedans. De là, entre ces deux groupes d'éléments,
la formation d'un tunnel, placé à l'intérieur de la crête spirale (lig. 905 et 899).
Ce tunnel, à forme triangulaire et à base inférieure, repose sur la membrane
[CANXIEU.]
1370
OREILLE IMEl'.NE
..Cils
. J'orps ccllul.
_ .\oyau
...Xucléole
i'folong. iuf.
l)asilair(î, qui en est le plancher. Ses parois sont constituées par des cellules de
soutien, d'aspect spécial, qui se touchent par leur sommet. Ces cellules, qu'on
ne rencontre qu'à celte place, ont reçu le nom de piliers de Corti. Ce tunnel est
donc formé en dedans et en dehors par des éléments cellulaires, qui le sou-
tiennent et en constituent comme les piliers ; de là leur nom (fig. 892, 891.1,
905 et 910).
A droite et à gauche des j)iliers, sont placées les cellules ciliées ou cellules
sensorielles ;' elles alternent avec des cellules de soutien, autres que les piliers
(fig. 899 et 90:')).
On compte une seule rangée de ces cellules en dedans des piliers (fig. 899 et
905) et quatre rangées en dehors de ces éléments, chez l'homme.
1) (]iCLLiLEs cii.n':i:s ou cei.i.iles aiditives dk l'organk de Couti. — Ces cellules
présentent un corps cylindrique, assez long, au
milieu duquel on aperçoit un gros noyau avec un
nucléole (fig. 906).
Elles possèdent un pied, qui ne continue pas
la partie centrale du corps (fig. 906), mais est
rejeté sur le cùté. Aussi ces cellules présentent-
elles une encoche du coté opposé.
Pour les celhilcs ciliées externes, le prolonge-
ment est placé du cùté interne; et j)our les cellules
ciliées internes, sur le cùté externe. En un mot. il
est toujours placé du cùté du tunnel (fig. 8^9 et
905).
Fio. 90G. - CeUulc ciliôc son- ^e prolongement inférieur vient s'insérer sur
sorielle de l'organe de Corti la memhrane hasilaire. I/extrémité supérieure de
(cellule externe). jg^ cellule est arrondie; elle est recouverte par un
plateau cuticulaire, de môme forme, portant un
certain nouihre de cils, rangés en fer à cheval. La concavité de ce fer est
tournée, pour chaque groupe de cellules auditives, du cùté du tunnel (fig. 899),
eu dehors, par conséquent, pour les cellules auditives internes, en dedans.
pour les cellules auditives externes (fig. 899 et 905).
Les cellules externes, rappelons-le, sont appelées cellules de Corti, et les
cellules internes, cellules du sommet.
2) Cemales de souTn:N. — Ces cellules sont de deux sortes : les piliers de
Corti cl les cellules de soutien internes et externes. Ces dernières alternent avec
les cellules ciliées : on les a encore nommées cellules de Deilers.
Cellules de Deilers (fig. 899, 905 et 907). — Ces éléments présentent un
corps et un prolongement, comme les cellules ciliées, avec cette dilTérence.
cependant, que le j)rolongement est supérieur. Il est situé sur le cùté; mais de
façon à ce que l'encoche corresponde à celle de la cellule ciliée de Corti. Ou
dirait, vue en place, que cette c(^lhile (1(> soutien sert de siège à la celhile (h>
Corti. Le corps de la cellule de Deiters est < \ limlrique; elle possède un noyau
avec un nucléole (fig. 907).
Le prolongement supérieur se ternuiit> à hi surface de l'organe de Corti par
n;rr. ri m:.
1371
riuilaiiijr
iiii j)l;ilfiiii (li,i:. '.HiTj |ii't''N('iil;iiil nu rclncis^itnciit niidiaii cl deux (■.\U'riiiil(''.s
renlléi^s, le philciui a lii'ossiricimiil la Imiiic diinr ji/iKlanf/c, tandis que celui
de la i-i'llnic de (',(H'li a ras|)t'it d"iiii nnul. Il est iiii|)(ii'taiil de relciiir rcs noms
cl ce (|ii'ils si;,niilii'iil, |tiiiir cMiniJifiidio la sIriicUirc
de la inciiiliriini' rclic/rhiiri' doiil nous parldiis plus
loin.
Les deux ciMi's lA idc's de la |tlialaiiL;c. uns cii
regard de cciix d'une anirr rcllulc de ni("'nic nalnre,
l'onsliluenl un oi'ilice ari'ondi, dans lr(|nrl \ ienl se
In^er r<'xlréinif('' sM|>(''rienre dtine ecllidc ciliée de
Corli.
Les cellules de Dcilers sont au nombre de ([iialre
rangées, à la partie externe de l'organe de (lorli
-. . Mciiih.bdsii. (cellules externes) et d'une scnlr à la parlli' in-
|.|,;. 007. — Cellule de smi- tf'i'"^' '■
tien (lie Deilers) (le l'oriiane . . i /■ • i •■• . i
,1,, Ciiiii. l'ilit'rs (II- ( (jiit. — J^es piliers sont au nondjre
de deux, sur une coupe transversale : le pilier
interne et le pilier externe. Les auteurs leur considèrent une partie médiane.
un corps et deux extrémités. Nous ne croyons pas devoir nous jilier devant
une division qui n'a rien de scicntitique.
Nous leur considérerons, comme aux c(dlules de Deilers, leur liomologuc
comme fonction et comme mor-
])hologie, un corps cellidaire,
un prolongement supérieur et
un plateau (lig. !IOiS).
Le corps cellulaire (tig. !)08) ^èxi.
est plus petit et plus has que
celui de la cellule de Deilers;
il présente un noyau et un
nucléole. Les auteurs lui don-
nent le nom de hase; elle iHUcr
repose sur la membrane hasi- pmèr
laire. ''''•
Le prolongement est reporté
sur un des côtés, comme pour 1.^. ;j„,s. _ l>ilicI•:^ inleines et exlernes ,1e r.M-^aue
la cellule de Deilers ; du côté tle Corli.
interne pour le pilier interne, ipiiitis départs. - % piliers ai-pinV-s inii .unin- r.uure .i
. iMi-iiiailt If tunnel do Corli. — 3, pilier cxlcnie vu par sa fatc
du cote externe j)our le pilier ixtornc.
externe. Ce fait les rapproche
encore des cellules de Deilers (fig. !H)7 et '.MIS) où l'on (observe les mêmes dispo-
sitions.
L'extrémité supérieure ou tète du pilier présente un [)laleau avec une
apophvse, plus ou moins longue. On peut l'homologuer à la phalange de la
cellule de Deilers. La trie du pilier interne est creusée d'une cavité, qui reroil
IHlicr
Pilier
ex t.
I. La cplhilo lie soutien interne n'est pa^ lialiitiiellcnienl appekV cellule do Dcitcrs. Elle a cependant la
même IVirmiv Nous pen~on~ iju'il v.iul mieux lui dnnner ce nom pi»ur simplifier les choses.
c.i.v.v//a'.,
1372
()i!i;ii.i.i-: i\Ti:iiM
Membrane rcticului)
Traces laissées par
l'épilhélium
lie la membr. ha^il.
<cllo du pilier externe (fig. 008). Ces piliers, au niveau de leur l.He, ne sont
unis que par simple juxtaposition.
La partie nirdiane du prolongement est plus étroite que le corps ou base et
que la tète. Il existe done.
entre les piliers d'une
même rangée, des fentes,
par où s'insinuent les filets
nerveux qui se rendent
aux cellules ciliées externes
(fig. 899 et 910).
Le pilier interne repose,
])ar sa base, immédiate-
ment en dehors des ori-
iices donnant passage aux
filets nerveux (foramina
nervina).
Membrane réticulaire. — Nous avons vu que les cellules de (^orti avalent
leur plateau représenté par une surface cuticulaire portant des cils. Ce plateau
est arrondi et présente l'aspect d'un rond. Nous savons aussi que l'extrémité
supérieure des cellules de soutien (cellules de Deiters et piliers de Corti) est
Tunnel
Piliers int.
' Membr. basil. ■
Piliers exl. {couche Memb. basil.
conj.
(couche vitrée]
Fir,. 909. — Meinbiano réticulaire, ciment iiitercellulaire
(le l'organe de Corti privé de ses ronds et de ses pha-
iang-es. Piliers de Corti; niemlnane hasilaire. (l)'aprcs
Cruveilhier, modifiée.)
Cell. cil
Place des cell. inl.
de Claudivs
Pilier externe
Membrane réticulée
Pilier interne
ftilerv. entre
les pil. int.
.Membr. réticulaire
(traits noirs)
Cellules de Claudius
Phalanges des cell.
saut, [cèll.de Deiters)
Cell. ciliées externes
(ronds)
Intervalle entre
les pil. externes
Tunnel de Corli Vaiss. Kptr
Piliers internes
Piliers externes
l'i,;, f)10. Menilirane rrtic\ilaire représentée par les traits noirs, unissant les cellules
de l'organe de Corti.
i;n lileu les collides ciliées (plateaux supérieiirs ou roinls). En jaune, cellules de Deiters (plateaux supérieurs
i.u iihalan"-esV En rouge, cellules externes de Claudius. Entre AB cl CD, membrane réticulaire, seule admise
par les auteurs.
formée par des plateaux ctiticulaires, appelés lèles pour /('■< piliers et p/ialan-
(j es pour les celliilt''^ de Deilcr.<. Tous ces jtlaleaux, ces lèles, ces phalanges,
ces ronds sont unis les uns avec les autres par un ciment inloreUidain'. .sem-
blable à celui qui existe entre /es cellules de tout épitliélium. Ce eiineut
d'union, lorsqu'il subsisle i>t que les élémenls de l'organe de Corli ont disparu
pour une raison t[ucl»onque. se présente sous la forme d'une membrane réti-
<[\\\ (Il l!i;. 1373
«•iilir. |)ciii'(' (rdiiiircv. ( '.('S oiiMccs sr prést'iihMil s(iii> r.isjtcct île ligures ^l'o-
iii('lri(|iics, ;iii\(|iii'li(^ (ni a duiitn' le non de co/m/s cl de plialailifcn, fifr. *M)U
cl '.MO.
I.cs phulangi'.s, nous savuii- i|u elles desiuiit ni respuce (j( tuik- par la eellule
de Deilers, et les ronds, eelui (jiie remplit la eelluli; ciliée de Corti. Dans la
ligure 110!) cl !)|() les lignes noires repn''senlenl le einienl d'union, dont /'/'«-
!<ciiiftl(' Cdiixlihir In iinnuhrnni' fi'tirxlaire; les portions bleues indi(|nenl les
endniils on les |)laleau.\ des cellules ciliées sont restés adhérents à celle ineni-
liranc, cl les jaunes, les points où les j)lialangos continuent d'occu|)cr leur
j)lace normale. Kniin les parties rouges représentent les plateaux suj»(''ri(Mirs
des (cllnles externes de (llaudius réunies également |)ar un ciinenl inleislicicl.
conlinuanl, d'après nous. la mcniliraiie r(''liculée ;i ce niveau (lig. "iMlj.
Zhm, im i:uMi';niAiin'; or zonk. iiks cki.h i.ks iik (Ii.ai nus. — Les cellules de
C.laudius sont li's éléments cellulaires qui constituent j)our le limaçon la zoid-
intermt'diaire, placée en dehore et en dedans de l'organe de (^orti, entre ce
dernier et l'épithélium ajdati des autres régions.
('e sont des cellules cylindriques, divisées d'après leur situation en cellules
internes et cellules externes de (3laudius. Les cellules internes se conlondent
insensiblement avec celles du sillon spiral interne (fig. OOo); les cellules
externes, avec celles de la partie externe de la membrane basilaire (fig. WO"»).
r) Structure des parois du limaçon membraneux. — I) IVmiui
iNi'KiUKuuE OU MKMBRAXE nAsiLAutE. — L'épilliéliuiu de la membrane basilaire est
déjà connu de nous. L'organe de t>orti en occupe une grande partie; à droite
et à gauche de ce dernier on observe les cellules de ("daudins se continuant avec
les cellules cubiques, qui tapissent le reste de cette membrane. A sa partie
interne, les cellules restent cubiques jusqu'à l'inserlion inférieure de la mem-
brane de Reissner.
La inemhrn ne ha^il'iire ofTre à étudier de dedans en dehors, c'est-à-dire en
allant du canal cochléaire à la rampe tympanique : i" un épithelium déjà
connu (fig. 8iJ0 et 90^)) ; 2" une vitrée possédant ici des caractères spé-
ciaux, ils se voient très facilement, ({uand l'épithélium est enlevé. La vitrée
offre alors à considérer deux parties : l'une interne lis->e et l'autre externe
striée radialement (zone lisse et zone striée). A l'union de cette membrane et
de la lèvre tympanique du sillon spiral interne, on aper(;oit les orifices pour
les filets d\i nerf du limaçon (foramina nervina) (fig. <S'.)4 et '.llDi).
La rour/ip ronjonctive.,se continuant avec le périoste, forme la couche externe.
Elle est parcourue par un vaisseau, le vaisseau spiral (iig. S04 et 005).
2) Structure de i.a i'aroi exterm:. — Sur la paroi externe, l'épithélium est
cubique dans le sillon spiral externe. Au niveau de la bande vasculaire
(fig. ÛOo), cet épithelium se dispose sur deux ou trois couches. Au-dessous
de ces cellules, disent les uns, au milieu même de l'épithélium, prétendent les
autres, on rencontrerait un grand nombre de vaisseaux, de là, le nom de
bande vasculaire, donné par les anatomistes à cette partie de la paroi externe
et supérieure du canal cochléaire (fig. 003).
3) Structure de i.a .membrane de Reissner. — C'est, pour nous conformer
[C.i-V.v/^r.]
I31k
(fiiKiLi.i: inteiim:.
à l'usage établi par les classiques, que nous étudierons spécialement la struc-
ture de cette paroi, qui nous est déjà connue en grande partie. La membrane
de. Reissner constitue la paroi supérieure du limaçon membraneux.
La iiiomhrane de Roi^sncr présente, en allant de dedans en dehors, c'esl-
à-dirr en allant du canal cruhléairc ;i la rampe vestibidaire : 1" un endotbé-
,Vf/'/' cudilil
Ololilli
ICpilh. sensoriel
i;
\r,f
. l'nvoi
Ololllh.
l-lpilli. i»eui-r>-
r/iilhi'-tinl
l'Ki. !»ll. — .\p|i;m-il ol.ilillii.in.
A. Aiiudiiiilc
li. Hélix.
- t;. Gùryunitlcs. — Lt. c-rèlt» .-)i'iiu>tii|iic. — K. I.hIk- ,iciiii>lii|iic.
F. liniacun et membr.ine ilt- Corli.
lium : '2" uni- mciobrane vitrée ou nuMMbraiic basait', ou iMicore nicniluanf
limitante; ii" une coucbe conjonctive se continuant a\fr le pi-rioste (lig. '•iiri).
Remarque. — lii certain nombre d'auteurs, et nos obsi-rva lions nous jhm'-
mcllt-nl de n(»us ranger à leiu" avis, décrivent une quatrième coucbe endtdbé-
liale à toutes les parois des sacs audilils meuduaneux. i'.lle tapisse extérieure-
ment la ct)uclie conjoncti\('. .lai >uivi le développement tles espaces périlym-
phatiques : Us se lormenl connue les b(»urses sén-uses et les svnoviales. I!
m;|{|' i;t \ \issi:vi;\.
1375
L'sl (l(Hlc iialllirl (le irhoMM'i- (l.iiis <('S ciivilV'S iin i''/tillii'-lniiii n/ihili. D.'iiis le
v«'slil(iil('cl les caiiaiix sciiii-cii riilaiirs, les Iravres coiiiuiiclivo soiil é^alniiciil
lapissiTs |(ai I rii(l(illi(''liuin, aussi les espaces ([ii'ellcs circoiisciivriil mit leurs
|)ar<tis rcxrliics ciiiMiilt'lt'iiu'iil par les ccllnlfs ('iKldllii'liah -.
Appareil otolithique. — Nous eu avons il
is ilria iliiiKi
la ilt-liiiilioii. i.i[
appareil, roiisliliié |»ai' nn ou jiliisieurs corps inerlrs, esl st'créli' par répillu'-
liuni seiisoi'irl plan- au-ili-ssous de lui prjuf lai ililii' la ivci pliuu ilcs \iliialions
sonores.
(Juauil on e.xaiuirie l'appaicil o!olilliii|iir ilrs aiiiuiau.x iiilerieurs. ou voil
(piil '|)eut se ramener à ileux l'oiiues |»nnri|ialrs : la lonue eu i/ri'lnl el la
forni(> en hnlUinl de chu'hr.
La roriiie en grelot se présente sous deux aspects: le corps inerte est uiii(|(ir
ou niulliple. CJiez l'anodonle. on observe la première de rrs (lisjxisitiuns. il
chez le limaion, la seconde (li;.i. III I, A el l{).
(Juanl à la forme en battant de cloche, nous l'observons chez les (leryoni-
des, où nous l'avons très schématiquenient représentée (fig. III I. C).
Ces dillerentes dis|K)sitions de l'appareil otolillinfitc des animaux inférieurs
sont repn'-sentées chez l'homme, (^elui des crêtes, appelé, nous l'avons vu.
cupule terminale, reproduit le premier type; celui des taches, avec l'otoconie ou
poussière auditive, représente celui des Hélix (fig. IM I, B et E), el, enfin, celui
de l'organe de Corli, par la mcmhrane de C<>rli ou mcmbrana tertoria. res-
semble à l'ololithe en battant de cloche des deryonides (fig. Vlli, C et F).
i^ Vil. - XERF ET VAISSF:AIX
A. Nerf. — Le nerf acoustique ou auditif n'est pas uormalcmenl divisé,
chez l'homme, en deux branches (fig. 912 et 913). Ce n'est que sur les coupes
transversales qu'on voit une
cloisouconjonctiveplusépaisse . _ ft(impe.<
séparant les faisceaux ner-
veux en deux portions. La
bifurcation s'elVectue assez
loin, à peu de distance du
fond du conduit interne ;
l'une des branches esl posté-
rieure et supérieure : c'est la
Gatiy. Sj/irtil
" de Corli
Tacite
acousl
m
.\. rocUI.
I)ranchc vestibidairc ; l'au- Oang.
tre, inférieure et antérieure:
c'est la branche cochléaire.
Les filets nerveux qui consti-
tuent chacun de ces rameaux
se jettent, avant de se rendi-e
au labyrinthe membraneux,
dans deux ganglions qui por-
tent le nom : l'un de ganglion de Scarpa ; l'autre, de ganglion de Corti. Ce
dernier esl enfermé dans le canal spiral creusé dans la paroi de la cnlnmellc.
WlÉi
Fie. 912. — Le iierl' aiulitil' do riiumiiir.
[CANNILU.]
1376
(ii:i:iij,i; i\ti:iim;.
I) Rameau vestibulaire. — Ce sont les liljres nerveuses efFérenU-s (ou
centrales) du ganglion de Scarpa qui constituent ce rameau. Il est fornu'-. non
|>ar deux parties, comme le |)n''tendeut certains auteurs, mais par un nerf
iini(|ue qui va s(> jeter ou plutôt qui part sous forme d'éventail, du ganglion
veslihulairc ou de Scarpa (lig. '.112 et !li:{).
(ÎAN(ii.ioN iii; ScAïu'A. — Il est formé par une seule masse de cellules
ganglionnaii'es bipolaires et constitue une véritable bande étendue de la fossette
postérieure de l'étage supérieur {foss(!tte utriculaire), à la fossette de nicnii-
nom de l'étage inférieur (fossette sacculaire); il déhorde un peu lelte dernière
en avant.
liidurlips ti/}'é)'('ntes on pérlphér'upd'^ du t/<in;/lion de Scarpn. — Ces
hi;incli<'s sont au nond)re de (juatre : un rameau supérieur et postérieur nu
Memhr. de Ilrissuer
Organe dn Corli
Tvhi; lies cnnlonrs
^ __^^_ ,. \ ,.-' Can. sctni-circ. iisit. itii/t,
''"(^orli A / .^£>^-' memhi: 8ujii-r.
diutr/l. sjtiriil
'le Corli
Haeciile '■ \ .\erl muii. ji'jst.
Serf can. seini-horiz. Xrrf uli-icule
•K;. '.)I3. — Nerf acoustique. (D'aprùs .Mathins Duv.il.i
l.i- iMiuil s(>iiii-circuhiiro liiiiizont.-il n'est pas fijjiirr
utriculaire; un rameau inférieur ou sacculaire; un rameau postérieur ou
anijtullaire ; enlin un lameau pour la j)artie vesliUulaire du limai'on. Xnus
avons étudié précédemment les divers orifices (|ui l«Mir permettent <le |tenctrer.
à travers la chtison osseuse, dans le vestibule.
Le rameau utricidaire se subdivise (>n trois faisceaux plii> ptlils : un |i(iur
l'utricule et les deux autres pour les am|>oules des canaux semi-circulaires
supérieur eHiorizontal. Les faisceaux alïérents sont constitués par des cvliu-
draxes s'échappant des cellules bipolaires par le pôle opposé à celui (|ui est en
coidiniiité axcc les cvlindra.xes des faisceaux l'Ilérents.
Mi)dr de lenninaison t/es hemirhes ti/}erenle>i du ;/tnn/lion dr Scurpn
dcoia les crêtes el /es taches auditires. — Les filets alïérents dont nous venons
de parler se rendent aux crêtes et aux taches auditives, plongés dans le tissu
c(»njonctif qui. à ce niveau, réunit les sacs miMubraneux à la ]>aroi osseuse
(voir pai'agrapbes consacrés au labyrintbe osseux el au labvrinllie membra-
M:i!r iT VAissivMx. 1377
noiix). Arrivt'-s à la civlc (iii à la laclir acoiisliciiic, cliacmi de; ces ramoaux S(^
partage en deux faisceaux ([ui se rciidciil aux deux versants d(; V()V<s;iiiU' senso-
riel (Ken*'). Au niveau de la niemliiane liasale nu \ili'(''e, (diaciine d(;s fibrilles
([ui les conslilnent se dé|»(inille de sa niyt'line et travers(? la conflit; hyaline à
lrav(M's les j)elils lions dont celle-ei est perforée. Au sein de ri'pitliéliuni, le
cylindraxe se glisse entre les cellules de soutien : il traverse, sans s'arrùter,
les deux ranp^ées inférieures formées par le corps de ces dernières. Dans la
deuxième et la première rangée des cellules ciliées, les fibrilles se résolvent en
de petits houcjuels de filaments très déliés qui viennent s'appliquer conln; h;
ventre de chacune de ces cellules. Ces filets terminaux
prennent fin par un renfleuient en massue {(ig. 914).
2) Rameau COChléaire. — Ce nerf pénètre dans la c(»lu-
melle. Il est conique comme la cavité qui le contient; car,
au fur et h mesure qu'il s'éloigne de l'entrée, il émet de
petits faisceaux et diminue ainsi insensiblement de volume.
Ces petits faisceaux pénètrent dans les orifices de la double
rangée spirale que nous avons observés sur la face interne
dans la coluinelle, et suivent les canaux osseux creusés dans
la paroi de cette dernière (fig. 1)1 a). Ils arrivent ainsi dans le
canal spiral rempli par les cellules du ganglion de Corti.
Chacun des cylindraxes qui les composent n'est que le prolon-
gement central d'une de ces cellules (fig. 887 et 014).
Gancuox m: Coirn. — Le ganglion de Corti est constitué Fig.014. — Termi-
nar un amas de cellules bipolaires. Par un de leurs noies, "^'*o|i neiveuse
' , . * _ i ' au niveau des
celles-ci reçoivent le cylindraxe central qui, en s'associant cellules ciliées
avec un certain nombre de prolongements de même nature des crêtes et des
1 1, , . . , -, . p , ,., taches acousti-
emanes des cellules voisuies, contribue a lormer les petits ,,^çg
faisceaux dont nous avons parlé ; l'autre, pâle, fournit le
prolongement péripliérique. Ce ganglion décrit, comme le canal qui le
contient, deux tours et demi à trois tours de spire (fig. 887, 892, 905
et 915).
FaUceaux afférents du ganglion de Corti. — Les petits faisceaux afférents
du ganglion pénètrent par les orifices qui existent sur la paroi externe du
canal spiral (fig. 887, 892, 905 et 915). Ils s'engagent dans les petits con-
duits qui font suite à ces orifices et qui sont creusés dans la lame spirale osseuse
(fig. 887, 892, 905 et 915). Arrivés sur le bord externe de cette lame, ils
sortent par les petits trous qui se voient sur la figure 883 et 889, et qui corres-
pondent à ceux que nous avons décrits sur la membrane basilaire, sous le nom
de furamina nervina (fig. 894). De là les faisceaux de fibrilles nerveuses se
dirigent vers l'organe de Corti oii ils se terminent.
Mode de terminaison des faisceaux afférents du ganglion de Corti dans la
'papille spirale. — En traversant les foramina nervina, les fibrilles qui
composent ces faisceaux perdent leur myéline. Les cylindraxes nus rampent
alors sur la partie lisse de la membrane basilaire, passent entre les cellules
Internes de Claudius et, arrivées à peu de distance des piliers internes, se sou-
POIRIER ET CHARPY. — V. 87
[CANNIEU.]
1378 nuKWA.v: intkhm:.
lèvent obliquement vers le haut et se subdivisent en deux parties : 1 une.
Hampe veslibulaire Tube des contours
Lame spirale Bandelette
et nerfs afférents siltonin'e
Anfs afférents
Gangl. de Corti
Vaiss
L'an, inlra-columell
Memhr.Be
1,,^. (jl.j. _ Cuupe tl'iui tour de s|)iic du limaçon «le rhommo.
rinterne, se dirige Immédiatement vers les cellules ciliéi's inteimes ou cellules
Cellules de Deiters i'e"\i'>- ciliée externe
Pilier %nl.
'ftlule di"
sont, iul
Filets veit'eux terminaux
Vu;. '.)!(). — Or.uanc tic C-orti. Terminaisons norviMi-,--
ilu soni))i>H ; l'autre, rexlerius passe entre les piliers. traver>e le tunnel el va
prendn- lin au niveau des ci'llules t:ilirt'tic.rlernc>i ou eellules de Corti (liir. S!)2.
m:i!I' i;t vaisskaux.
13"9
('ylindra,! c
l'iolonq.
prolopl.
!)()'■) (>L !)l()). Arrive'' a\i voislnanv de la pai-tio iiiftW-icinv Ar la irlliil»' du
sonimol on il(^ la ci'lliilc (le Coiii. If cyliiidraxn se* divise en lihrilles très (incs
so terminant par nu hoiitou ([iii viciil s"a|»|irM|iiii- cuiihc la siirfarc cxlcrnc. du
corps de la ccllnlc (li^. !)1(i).
Structure du nerf auditif et des ganglions de Scarpa et de
Corti. — Nous n'insisterons ()as snr la slniclnro du nerf anditil', car il
présente, à peu de chose |)n's. les caractères communs à tous les autres
nerfs.
Quant aux cellules 'ganglionnaires de Scarpa et de Corli, elles représentent
le c(n'|)s du neuroin^ an-
ditil". Elles sont bipolaires
et chacune d'elles donne
naissanci^ à deux prolon-
f^enients principaux : les
cylindraxes périphéri-
ques et centraux. Indé-
j)endanini(Mit de ces pro-
longements, les cellules
bipolaires des ganglions
de ('ortl et de Scarpa
possèdent des prolonge-
ments protoplasrniques
plus grêles (fig. 917).
Parmi ceux-ci, les uns
ne dépassent pas la cap-
sule dans laquelle cha-
que cellule est enfermée
(Ferré, Martin, Van Ge-
huchten, Cannieu); les
autres la traversent et,
parmi ces derniers, certains vont dans les cellules voisines (Ferré et Cannieu),
tandis que les autres se perdent dans le tissu conjonctif inter-capsulaire (Can-
nieu) (fig. 017).
B. Vaisseaux. — ") Artères. — L'oreille interne reçoit le sang d'une
artère principale, l'artère auditive interne, branche du tronc basilaire. Elle se
détache de ce dernier un peu en avant d'un plan transversal, passant par les
deux orifices du conduit auditif interne. Elle se dirige en dehors et en arrière,
et elle pénètre dans ce conduit où elle accompagne les nerfs de la S" paire, le
facial et l'intermédiaire de VV^risberg.
L'artère auditive interne, encore appelée par Siebenmann artère labyrin-
t/dque rommunc, se diviser en deux rameaux : l'artère vestihulaire antérieure
et l'artère coc/ife'ai>'c commune (fig. 918).
L'artère vESTiBULAuiK antérieure suit le nerf vestibulaire, arrive au niveau du
vestibule, et là donne naissance à trois artérloles. La première se rend à l'utri-
cule ; la seconde au canal semi-circulaire supérieur et à son ampoule ; la troi-
sième à l'ampoule et au canal semi-circulaire horizontal.
Vu:,. 1)17. — Cellule des ganglions de l'oreille interne.
A. D'après Ferré. — B. D'après Cannieu.
[cannieu:
138Û
ORiiii.i.i; intehm;.
L'autkuk cocin^KAiiîi-; commim:, l)ran(lu' de division de rartf-rc auditixc
forme tout d'abord un tronc assez court (Viis. DIS), qui ne tarde pas à donner
naissance à TartiL-re vestihulo-corhiéaire et à Varlvrc coc/ik'aire pioprcim'ut
(///e(rig. 918).
L'artère vestibulo-cochléaire se distriiuic au vestibule, au canal semi-
circulaire postérieur, ainsi qu'à la partie basale du limaçon (fig. IMS).
Elle est constituée par un tronc unique qui fournit des collatérales et des ter-
minales.
Les brancbes collatérales sont formées par deux petits rameaux, se rendant
de bas en liant : 1 " au nerf de l'ampoule postérieure, 2° au saccule.
Les artérioles terminales sont également au nombre de deux, l'une anté-
Art. cocliléaire
'■ -■ Art. vestibulaii-e
■■ .1/7. sacculnire
A', cocliléaire
Art. cocli. prop. dit
A)U, cochl. ciunmunr
■■..Art. du nerf ampiill.
posl.
1 )7. vestibulo-cochléaire
■1)7. vestibutairc atilcrieure
irl. labijrinlltirjtie
FiG. 018. — .\ilcies labyriiitliiques. (D'npri-s Siebeniiiann.)
Le limaçon est déroulé cl éicmlii.
rieure ou c.ochlOaire, irri,i.;uant la portion ])asa]e du liniav m. l'autre posté-
rieure, l'artère ve^tibulawc, allant à lulricule. au canal semi-cireulaire
postérieur ainsi qu'à son am|)oule.
L'artèi^e cochléaire proprement dite est destinée au liuKU.on qu'elle irriirue.
à l'exclusion de la partie basale de cet organe qui est desservie par l'arlèie
précédente.
Ce vaisseau suit le li'ajel du nerf du liuiai'on el se perd par des ramuscules
terminaux au niveau de la coupole de cet organe (lig. U2I).
Il parcourt dans son trajet spiral un chemin parallèle à celui du tube des
contours, en émettant de nombreuses collatérales en dedans et en dehors.
Les collatérales internes se rendent au tronc du nerf cochléaire. les collaté-
rales externes vont irriguer les organes du tube des contours (lig. lll'.l).
Au niveau de la hune spirale osseuse, ces collatérales e.xternes se détachent
lune après l'autre de l'artère cochléaire sous forme de nombreux petits tmiK s
artériels, se divisant chacun eu trois rameaux.
l.'undtM-es trois rameaux, le supérieur, se dirige de bas en haut et de «hvlans
en ilehors, irrigue d'aboid la |)orlion de la paroi commune à deux tours de-
spire, puis il contourne la paroi exti'rne de la spire à laquelle il apjKirlienl.
m:i:i- i;t \ \i<>i:.\i'x. issi
|>(»iir aller se |»cr(ln' sdtis rnniir dr i;i|tillain'-; dans la ^Iric rfis^oilnire cl, dans
le ligament spiral cxlcrnc ((i^. 'Il'.l).
Le sccoiui, ou arlèrc n/di/ciith', se dintjr diii rlcnicnl \ris 1,1 laiiK! spirale,
<|u'il parcourt l'adialcnicnl, irnuiic relie nieiidirane, donne des artcriolcs à la
haiidelelte sillonnée, ii la niendiiane de Ueissncr, à la nieinhrane basilairo, et va
se lerniiner au niveau du vaisseau spiral, situé au-dessous de l'organe de Ojrti
(lig. '.II'.) el '.121). Cv. vaisseau spiral n'est autre chose que la coupe transversale
d'iuie capillaire intermédiaire entre cette artériolc moyenne et la veinule cor-
l'espondanle (jue nous élndierons plus loin.
La troisième, l'artère Inférieure., encore appelée artère ganglionnaire, di"-cend
Memlirnne de llni.'iisncr Art. de ta paroi supérieure
■' ,•' AfI. rad. de la lame gpirale
^^^^^B^B^tok^^ /' Arlériole de la paromupvr.
^ . Mk''I \ .' HK .Arli're xpirnli;
Strie rascuhtirc ^ ^
llésen II dx l iij . sp irai ._
Ori/anc de l'orli
/;■■.■■■('«(( cupiH. du
tiil<iiii. .<pltttl
-Veine de la lame xp.
. Art. ganglionnaire
^^-~~/T^, \ >■' "A^ "^D.'ïTT "^^ iAX Veine spirale anlér.
-ft^^^^^^^^ -M-...1W.,..
mi--' ^^A"------l
'S^g*?! M^^^îrv """- i»! — Veine de la lame s p.
^\lissl'au capilliiire ■■' ^^^\ J^^^^Âw- '~ti'J
spiral ^S^^->^"\ -^^^^S^V^^ ''--.Art. ganglionnaire
.Ganglion de Corti
l'cine spirale postérieure Veine ganglionnaire
Art<;re do la paroi inférieure du tube du limaçon
Fie. '.Il'.l. — Inii:;itiiiii du tube des contours et tles organes qu'il contient.
(D'après Sicbcnmann.)
vers le ganglion de Corti. Arrivée à la partie supérieure de cet organe, dans le
canal spiral de Rosenthal, elle se divise en une branche externe et une interne,
qui embrassent ce ganglion.
Dans le premier tour de spire, la paroi inférieure du tube des contours est
desservie par une expansion vasculaire de cette artère ganglionnaire
(fig. lltO).
.Schwalbe décrit, à l'origine de ces artérioles. des dispositions spéciales, de
forme enroulée, des pelotons, qu'il nomme des (/lomérules (fig. 920). Cet
auteur distingue deux sortes de glomérules, les grands et les petits. Les pre-
miers se trouvent situés à l'origine du vaisseau qui se rend à la strie vascu-
laire, les seconds sont placés à la naissance du vaisseau, se rendant à la lame
spirale.
D'autres artères concourent encore à la nutrition de l'oreille interne. Elles
proviennent des vaisseaux de la caisse du tympan, des artères du rocher. L'une
d'elles, venant de la stvlo-mastoïdienne, irrigue une partie du labyrinthe
osseux.
[CANNIEU.
1382
OFŒILU: IMEHNE.
Glomérule
("ss. affireuls
FiG. 920. — Glomérule artériel.
(D'après Schwalbe.)
b) Veines. — Les veines de l'oreille interne .sont : la veine accessoire de
l'aqueduc du vestibule; la veine accessoire de l'aqueduc du limaçon; les veines
Vaiss. auditives internes, encore appelées par
efferen s s;çijf.n,^j(^ann , veines du conduit auditif
interne.
1) La VEINK ACCESSOIRE DE l'aQUEDLC Df
VESTIBULE est ainsi nommée parce qu'elle
accompagne le canal et le sac endolyni-
phatique dans l'aqueduc du vestibule.
Ce vaisseau tire son origine de plu-
sieurs veines plus petites : — 1" de trois
veinules desservant chacune un des ca-
naux semi-circulaires et son ampoule. —
2" de vaisseaux veineux desservant une
partie du vestibule et les organes qu'il
contient (utricule, saccule).
Ces différents vaisseaux se réunissent
à la partie postéro-supérieure du vesti-
bule et, par leur réunion, constituent la
veine de l'aqueduc du vestibule, qui se jette dans le sinus pétreux supérieur.
2) La VEINE ACCESSOIRE DE l'aquedic DU LIMAÇON 86 jcttc dans la jugulaire
interne. Quand on la suit dans son conduit osseux, et qu'on arrive à la faer
interne et basale du limaçon, on voit qu'elle est formée par la réunion de deux
vaisseaux principaux : La veine spirale postérieure et la veine spirale anté-
rieure (Siebenmann).
Comme leur nom l'indique, ces vaisseaux accompagnent le tube des contours
dans son trajet en spirale; l'un est situé en avant et l'autre en arrière de ce
tube (fig. 921).
La veine spirale postérieure dessert la partie basale du limaçon et une cer-
taine portion du tour de spire située immédiatement au-dessus. Avant sa
réunion avec la veine spirale antérieure, elle reçoit une branche postérieure
venant du vestibule et lui amenant le sang de la face postérieure de cet organe
ainsi que du saccule et de l'utricule.
La veine spirale antérieure est située sur la paroi antérieure du tube des
contours. Comme la veine précédente, elle reçoit, avant sa terminaison, une
veine tributaire : la veine vestihulaire antérieure <le Siebenmann. Ce dernier
vaisseau dessert la partie antérieure du vestibule, du saccule, de l'utricule ainsi
que de l'ampoule du canal semi-circulaire supérieur.
3) Les veines auditives propre.ment dites ou veines du con'luit auditif
interne sont constituées par une grosse veine et plusieurs petites. Elles se
jettent le plus souvent dans le sinus pétreux supérieur ou dans le sinus trans-
verse. Elles prennent leur origine dans le labyrinthe osseux et membraneux,
ainsi que dans les différentes parties du nerlaiulitii'.
Parmi ces veines, Siebenmann décrit, d'une façon spéciale, un vaisseau im-
portant qu'il appelle la veine centrale du limaçon. Elle occupe, en effet. I»'
centrr «lu nnT < m liléaire (fig. 921) et tire principalement ses orli.'-iiifs de la
m:i;i- i:t VAissi;\r\.
1383
veine de la lame spirale (dp-. Dl'.l el li^-. '.IL'I). (lelle deniièi'e recoil elli'-nièiiie le
san^^ (le la iiiemliraiie spirale, di» la Itaiidelelle silldiiiiée, de la iiii'nihiaiie
hasilaire, etc.. el prend naissance an nixeaii dn \ aisseau s|tiral, silnt- aii-iiessrins
de l'nr^ane de ('.(irli.
C.oninie (tu le xdil dans la liiinre !I2I, el |)lns pariicidièrenieni dans la
liirure '.)l'.l. le sani:- veineux provenanl de la strie xasndaire el dn li-anieni spi-
ral externe levient, pai" la|)ar(ii inl'iTiem-e dn tiilie des conlonrs. dans la vainc
Mt;mbv, dç licigsner
(Ifinrjl. de Coi'ti
Arirriolcii
Onnglion
\'cine spir. pofi
ArliTC corltlcairc
propre iiienl diie
Oiinr/. .<pii
de Curli
l 'eiiie xpir.
anlériviirc
Ram. coclil.
■le l'art, nnc-
reslibulairc
Ganf/l. Kpir.
Ram. vestili.
■ le l'art, vefl.
coch U'airi:
.1/7. veslibulo-cocld.
Veine du rond. Veiiic cent. Art. coclil. _
auditil' hit. du limaçon propr. dite ~-j
.\erf cochléuirc
Fie. 1121. — Inii^atioii du limaçon. (I)"apiès Siclieinuaini.)
.<pirale postérieure, pour la partie hasale du lima<(in. et dans la reh}'^ spirale
antérieure, par les tours de spire supérieurs.
('os difTérents groupes veineux sont réunis, dans le labyrinthe, par des
-anastomoses nombreuses.
'•) Lymphatiques. — T.eslynipliatit|ues de l'oreille interne sont peu connus.
On considère comme tels les espaces remplis de périlymplie. Ceux-ci commu-
niquent d'une part avec les espaces arachnoïdiens par l'intermédiaire do
l'aqueduc du limaçon et du vestibule; d'autre part, avec les espaces sous-
arachnoïdiens, par les gaines lymphatiques qui entoureraient le nerf auditif
(Axel Key et Retzius).
Enfin, le vaisseau spiral interne est entouré d'une zone claire qui semble
indiquer l'existence d'un lymphatique autour de ce vaisseau (Bottcher).
[CANNŒU.]
OREILLE LMERNE
(2' I'AKTIK)
A. — Labyrinthe membraneux. — Le rcslihule rneinhraneux n'occupe, d'après Kollikor
et Rùdinger, que les 2/:i du vestibule osseux. La face externe du saccule ou de l'utricul»-
n'est jamais en contact avec la base de l'étrier.
L'utricule a la forme d'un sac de 3 12 à 4 millimètres, selon son grand diamètre tran>^-
versal; l'antéro-postérieur et le vertical mesurent 2 millimètres environ. La face inférieure
repose sur la face supérieure du saccule. La tache auditive à O^^.i d'épaisseur sur 3 milli-
mètres de longueur et 2 millimètres de largeur. Steiffensand aurait vu une seconde saillie
dans cette vésicule où se rendraient des filets nerveux. L'ouverture utriculaire du canal
endolymphatique est située en arrière, en bas et en dedans de cette partie du vestibule
membraneux. Nos recherches nous ont amené à admettre ces dispositions.
Le saccule est assez régulièrement arrondi. Son diamètre est de 1 millimètre et demi ii
2 millimètres. Il est uni à la face inférieure de l'utricule par un tissu fibreux assez dense.
Au niveau de la fossette hémisphérique, le tissu conjonctif est lâche et contient des
cellules pigmentaires en assez grande quantité.
En avant et en bas, on rencontre le canalis reuniens; rorifice du canal endolymphatique
est place en haut, en arrière et en dedans.
La tache auditive a 3 millimètres de longueur, comme celle de lutrifule; sa largeur est
moins considérable, elle ne dépasse point l'"",.5 (Kolliker).
Canaux semi-circulaires. — Le canal supérieur est ellipsoïde, ainsi (|ue le canal externe.
Le postérieur est arrondi. D'^après Sappey, ils occuperaient la moitié et même les trois
(|uarts de la cavité osseuse. Pour Coyne, ils n'en rempliraient que le quart environ. Ces
canaux ont reçu différents noms de la part des anatomisfes, ([ui les ont étudiés. Le canal
antérieur est appelé supérieur par Duverney. miaor par Valsalva, supérieur et vertical par
Winslovv. Le postérieur est désigné sous les appellations de major (Valsalva), vertical
postérieur (Winslow), inférieur (Duverney). Quant à l'horizontal, il est nommé minimuy-
|)ar Valsalva. horizontal par Winslow, moyen ]iar Duverney.
Les travées conjonctives peuvent être plus ou mains nombreuses et plus ou miins épaisse^
dans le vestibule et les canaux, selon les espèces examinées.
Chez certains poissons, le tissu mucjueux mésodermiiiue persiste pendant toute l'exis-
tence et constitue une zone muqueuse, réunissant le labyrinthe osseux au labyrinthe
épithélial. Chez la grenouille, on observe les mêmes dispositions. De plus, chez cet
animal, la jiaroi conjonctive des canaux est farcie de cellules pigmentaires.
(ihez l'homme, dans cette couche conjonctive, on aperçoit également de grosses cellules
multipolaires, pigmentées, découvertes par Kolliker. .\vec la méthode de Golgi, un certain
nombre se colorent en noir et peuvent faire croire à la présence de cellules nerveuses.
Quant aux végétations internes papillaires elles ont été observées par Rùdinger. Vollo-
lini et 'admises par la généralité des auteurs. Lucœ les a également observées, mais les
considère comme d'origine pathologique. Chez l'homme, comme chez les animaux, nous
n'avons jamais trouvé ces végétations villeuses. l'Itz et Rùdinger prétendent qu'on ne les
rencontre que chez l'adulte : ils les ont retrouvées chez des nouveau-nes, atteints d'otite
moyenne. Coyne admet l'existence de ces villosités internes.
Limaçon membraneux. — La bandelette sillonnée suit la laine spirale osseuse, dont elle
est le revêtement |)ériostique épaissi. Elle diminue considérablement d'épaisseur et de
largeur, au fur et à mesure qu'elle décrit les tours de spire. .Au niveau ilu jiremier tour de
spire, elle est de 0'"°'.10.
Cette bandelette, sur une coupe radiale du limaçon, se présente sous l'aspect d'un ren-
dement bien marqué vers sa partie externe. .Vussi cette partie plus développée a-l-elle reçu
le nom de pioiuttérance de Huschke.
Membrane de Reissner. — Il est assez remarquable que des auteurs, tels que Claudius.
Bœttcher, Deiters aient nie l'existence de cette membrane i]ui n'est que la paroi supérieure
(illI'II.IK INTERNK. 1385
(lu canal corhlcnirc. Ouolle i(l«'C les autours, ainsi (|iic les classi(|ucs i|iii iiailnfrcnt leur
(loulc, se fonl-ils du limaçon inernluaneux?
klKMDKANE BAS1LAIHK. — Nous avous VU quG Hous considérlons cet organe coiiirne forme
par les inAmes couches que celles des autres parois des sacs acoustiques. I.'épithéiiuni de
l'organe de (lorli constitue une [larlie de la couche épithéliale interne. Au-dessous, la
membrane vitrée est stri«'e dans sa portion extérieure et lisse dans sa partie interne.
Les stries, appelées stries de llensen, sont dues au ciment, qui unit la base des cellules
épithéliales, jtiacées au-dessus, ainsi (|u'il ressort de mes recherches.
Au-dessous de la membrane, sur la face tympanique, en i)lein tissu c<injonctif. se trouve
le vaisseau spiral. 11 est entouré, d'après Btettcher et Rauber, d'une gaine lymphatique.
Les forumina nerviint sont très ncunbreux sur cette membrane; Waldever les évalue à :}
ou 40(»(».
h'aprés l.owenberg. la ulrie ou bande vascutaire comprendrait trois couches; deux sim-
plement, d'après certains autres. Les vaisseaux seraient situés au milieu des couches
efiitiieliales. Muschke est le premier (jui ait signalé ces dispositions vasculaires, Corti les
a décrites ensuite. Ces vaisseaux ont de 3 à 7 millimètres de diamètre: ils s'anastomosent
fréquemment les uns avec les autres et produisent ainsi un réseau à mailles très Unes, qui
donnent à la bande un aspect aréolaire spécial. Katz s'élève contre cette interprétation.
Pour lui, les vaisseaux sont situés au-dessous du revêtement épithélial. Le liquide endo-
lymphati(iue serait en grande partie produit par transsudation à travers lépithélium. Pour
Retzius. la strie vasculaire est entièrement épithéliale. Les capillaires sont situées entre les
cellules épithéliales et la strie est un véritable épithélium vasculaire (Prenant).
H. — Labyrinthe osseux. — H n'est pas possible, chez l'adulte, de séparer le labyrinthe
osseux du rocher. Théoriquement, on peut abstraire de ce dernier une enveloppe autour des
sacs auditifs membraneux. Chez les fœtus (homme et animaux), au moment où commence
il s'effectuer le processus d'ossification, on observe dans le rocher un labyrinthe, mi-partie
osseux, mi-partie cartilagineux, ([u'on isole assez facilement, comme j'ai pu m'en rendre
compte.
Tous les auteurs sont loin de s'entendre sur l'anatomie du labyrinthe osseux. Nous avons
cherche à nous faire une opinion personnelle sur cette question.
Nos recherches ont porté sur la situation exacte des oriflces des canaux s,emi-circulaires.
Sur certaines préparations, nous avons vu trois de ces oriflces, placés sur la paroi posté-
rieure. Ailleurs, deux d'entre eux sont situés à l'union de cette paroi et du toit du ves-
tibule, le troisième restant sur la paroi postérieure et, dans quebiues cas enfin, les quatre
orifices, rangés par paires, occupaient la paroi supérieure de cette cavité. La seconde de ces
dispositions est de beaucoup la plus fréquente; puis vient la troisième. Nous avons adopte
cette dernière comme offrant de réels avantages pour la description (Cannieu et Gentes.)
De ces quatre orifices placés sur la paroi supérieure, les deux externes sont fréquemment
destinés au canal horizontal ; les deux internes sont dévolus aux canaux semi-circulaires
supérieur et postérieur. Celui qui est en arrière est commun à ces deux derniers canaux
dans ce cas.
Le plus souvent cependant, ainsi que nous l'avons décrit, les deux orifices antérieurs
sont pour les canaux supérieurs et posiérieurs et les deux postérieurs pour le canal hori-
zontal.
Il s'est donc produit dans ce cas une sorte de translation, s'elTectuant de dehors en
dedans et d'arrière en avant. Le canal horizontal n'est plus externe mais postérieur; le
canal supérieur d'interne devient antérieur; et le postérieur devient interne et se con-
tourne légèrement en dehors pour atteindre son orifice ampullaire, placé sur la paroi
postérieure.
On voit donc que ces différents canaux devraient changer de terminologie. L'horizontal
doit s'appeler de ce nom à l'exclusion de l'épithète d'externe; le postérieur peut conserver
le sien à cause de son orifice ampullaire, et le troisième ne doit être désigné que sous le
nom de supérieur* (Cannieu et Gentes).
Quoi qu'il en soit, il est intéressant de faire remarquer que les deux canaux verticaux
peuvent changer de plans. Au point de vue fonctionnel, la suppléance réciproque ne
serait-elle pas possible"?
En résumé, des orifices des canaux semi-circulaires, l'un est impair et les quatre autres
associés deux à deux. Le premier est constant et placé à la partie inféro-interne de la
I. Le canal semi-circulaire horizontal, ainsi que le prétendent les auteurs, possède parfois deux estrémilés
ampullaires. Deux fois, nous avons observé ce fait. Une fois ce canal était franchement interne (Cannieu et
Gentes
[CANNIEU.]
1386 OHKILLK INTERNE.
paroi postérieure'. La paire anlérieure est toujours située sur le toit du vestil)ule. Ouant â
la paiie postérieure, clic est souvent ])lacéo sur celte même paroi, presque toujours à
runion du toit avec la paroi postérieure et quclijucfois au milieu de celle-ci.
Fente vestibulo-tvmpaxiqie. — Nous avons divisé l'étude du vestibule en deux parties,
l'une comprenant celle de la cavité vesti))ulaire proprement dite, et l'autre celle de la
«avité sous-vestibulaire. Le plancher du vestibule les sépare l'une de l'autre. Cetlf
description ne répond que rarement à la réalité, il existe presque toujours, sinon constam-
ment, entre le plancher et la paroi externe du veaVibule, une fente 1res étroite, fjue nous avons
toujours trouvée dans nos préparations (fig-. 88.jet888). Aussi, plutôt que de prétendre que
le plancher du vestibule se prolonge en avant jxtur constituer la membrane spirale osseuse,
il est plus exact d'avancer que celte membrane se prolonge en sélargissant et sépare cetlf
cavité en deux autres, l'une supérieure ou vestibulaire proprement dite, l'autre snus-vcsti-
bulaire ou tympanique. ("-elle fente vestiljulo-tympanifjue est visible sur des rochers, pri-
vés de leurs parties molles. \ l'élal normal, elle est obstruée par le vestibule membraneux.
Dans quelques cas, cependant, la fente n'existe i)oint.
Fossettes. — La fossette hémisphérique fut appelée carrefour par Vieussons. fossette ellip-
tique par Cassebohm. C'est à Morgagni qu'elle doit le nom qu'elle a conservé depuis.
La fossette sacculaire se nomme éminence osseuse de la conque (Vieussens), fossette
orbiculaire (Cassebohm), fossette semi-ovoïde (.Morgagni). Cet auteur étudia l'orifice et la
gouttière qui donnent accès dans l'aqueduc du vestibule et les nomma fossette sulci-
forme.
Cotugno décrivit le premier la pyramiiie et la créle du vestibule. 11 appelait cette der-
nière Yépine du vestibule.
Canaux SEMi-cmcuLAiRES ossel:x. — Le supérieur a 2.') millimètres de hauteur, le posté-
rieur 18 millimètres et l'horizontal 12 millimètres.
Limaçon. — La columelle a reçu ce nom de lîrcschet ; elle a encore été appelée modiolus
par A^ilsalva. Sa base et sa hauteur ont les mêmes dimensions, 3 millimètres. Le sommet
de la columelle s'évase en forme de cornet et présente un gros orifice, le scijplius d)'
Vieussens, par lequel s'échappent les filets terminaux du nerf cochléaire.
Chacune des fossettes rectangulaires, conslituant les spires criblées columellaires possè-
dent de 4 à 8 orifices, nommés les foramina modioli.
Le tube des contours mesure environ 30 millimètres de longueur et diminue de volume
de la base au sommet; à son origine, il mesure 1 millimètre à 2 nullimètres et demi de
diamètre.
La lame ou tube des contours répond en haut au facial, au coude que forme l'aqueduc
de Fallope, en bas et en dehors, à la caisse du tympan; en avant et en bas au canal caro-
tidien, en arrière au vestibule, en avant au conduit du muscle du marteau.
La partie la plus large du tube répond au pronuuitoire de l'oreille moyenne. Le dernier
tour de spire est situé au-dessus de la columelle et se termine en se rétrécissant de plus
en plus (Cupula). Son extrémité terminale et supérieure forme une lame mince, fragile,
enroulée en doni-rûnc, qui descend de la ccuipole et se continue en bas au niveau de son
sommet avec le sonunel du noyau, ou columelle. (^etle production lamelleuse est apjie-
lée lamelle spmi-inrnndihuliinrme du tube du limaçon, et le demi-cone ({u'cllc forme a
reçu le nom d'inruuililinimii.
Lame spirale. — La lame spirale s'attache par son bord convexe au tube des contours.
— .\u-dessous de la ligne dimplanlation, il existe des saillies osseuses séparées par des
sillons: on les a appelées co/u/f/ic.s de in rantpe ti/injhuiipue de Co/i<.'/'K<(fig. 887 et 888). La lame
spirale est formée pour certains par deux lamelles osseuses, entièrement indépendantes
l'une de l'autre, l'our d'autres elles smit réunies i)ar des travées osseuses constituant
autant de canaux occupés par les filets nerveux. Corti. Kidliker adoptent celte opinion.
Chez l'adulte nos préparations nous ont toujours permis d'ajtercevoir de véritables canaux
(llg. 883).
Krausc et Ueiters admettent les inemières dispositions; Lœvenberg croit que les canali-
cules qui s'observent chez les animaux n'existent point chez l'homme.
Nous savons ce (ju'on entend par helicotiema de Hreschet. Il a reçu encore d'autres
noms : Hiatus (Scarpa), (ianalis communis Scalarum (CassebohuO. Infundibulum
(Cotugno).
Caxatx nE SiEBENMANX. — Ku ISTO. Siebenmann décrit à cote de l'aipieiluc du limaçon
de petits vaisseaux (pii se rendent aux dilTcrenles parties de cet organe. Ils sont contenus
I. QiioNiiicfois. ce|ioiul.int. on Wx roiuuiUro #ur l.i iiii'im' p^trui, mais ;i la partie extorne.
(iFîKII.I i: INTKHM:. 1387
ilnn? (lo [iclils rondiiils osseux, les •■.iii.uix df Siclifiiiiiami. dti pout (lotie los considérer
.(iiiimc autant de voies lymi»liati(|ues (|u"oii doit placer a cMv de celles que nous avons
décrites plus liaut.
C. _ Structure.— Les crêtes auditives sont placées transversaleiueiil i>ar lapfioit à 1 axe
de larupoule.
l.a structure des crêtes et des taches est identique. Celte structure, nous lavons retrouvée
dans tous les épiihéliums dits stratilh-s, en particulier <lans ceux ilc la [lituilaire et de In
trachée.
Dés ISiU. nous avions ete amené à admettre ([ue la stratillcntion des cellules n"elait qu'ap-
parente et (lue tous ces epithéliums pourraient être ranpes iiarmi les épiihéliums cylin-
driipies simples, car toutes les cellules louchent la memhrane hasale et atteifrnenl la surface
epithéliale. Klles nedilTèrent (ju'en ce (jue leur noyau et leur renllemenl pr()loplasmi(|ues
correspondants ne sont [las disposés sur le même plan (flg. î)04).
Max Schuize a donné au.x cellules voisines de la vitrée le nom de rp/lulra hnsiden; Hasse
les appelle rellides m furme île (tciitx; Meyer, «-c/Z/Wcs mo-lr.iirrs; llebner, rfl/ules du
li'iaeinent meiiihiniic: Retzius est le seul auteur qui admette la forme que nous leur don-
nons.
La seconde couche des cellules de soutien est en général décrite comme formée par des
cléments ayant un seul prolonfremenl. le supérieur (Ranvier. etc.). Quant aux prolonfre-
Mients inférieurs que nous avons fifrurés. ils ne sont admis (lue par Retzius.
Les cellules en amphores, les cellules ciliées à col Ioiil- et à col court possèdent (l.'s
expansions inférieures décrites pour la première fois par nous. Retzius. Ranvier, Mathias
Duval leur décrivent une extrémité inférieure arrondie (cellules de Retzius, de Ranvier et
de Mathias Duval. cellules arrondies de Steinhnifrpe). Il en est de ces cellules comme des
éléments de même nature décrits par nous dans la pituilaire et la trachée : elles possèdent
un ou plusieurs [irolonf-ements allant s'étaler en forme de pied sur la membrane basale.
Les cellules ciliées à col Ions: constituent la deuxième rangée. Nos prédécesseurs, à
l'exception de Retzius, les considèrent comme des éléments fusiformes.
Schultze les compare aux cellules avec prolonirement des fosses nasales; liasse les appelle
cellules en bâtonnets « St-ihchen-Zellen »: .Meyer, Pritchard. etc.. etc., les décrivent et
leur donnent la forme de fuseaux surmontés d'un gros cil unique, terminal.
La généralité des auteurs classiques décrivent les taches et les crêtes des rongeurs. Chez
riiomme, il y a deux couches de cellules ciliées; chez les rongeurs, les cellules à col long
n'existent point, les cellules à col court seules s'observent. La structure n'est donc pas
iilenlique chez les deux groupes.
L'endothélium qui tapisse la paroi interne des canaux, du saccule et de l'utricule est
constituée par des cellules polygonales ayant une largeur de 12 à 21 a et une hauteur de
5 à 4 [1 (Schvvalbe). Il est de forme aplatie. Au niveau de la zone intermédiaire, les élé-
ments cellulaires atteignent de 9 à 10 jx de hauteur, tandis que celui des crêtes et des
taches présentent de 30 à 3o ix d'épaisseur.
Le corps des cellules ciliées contient un pigmont jaunâtre; leur poyau mesure île 4 à 5 a
de diamètre et leurs cils atteignent chez l'homme de 20 à 2.'î u. (Retzius).
Organe de Corti. — Les piliers que nous avons comparés aux cellules de Deilers en pré-
sentent en effet tous les caractères. Nous avons comparé ces dernières à un siège, avec
dossier et plateau supérieur. Supposons (fue le corps de la cellule diminue considérable-
ment, nous aurons un siège plus bas. a dossier plus développé relativement, mais offrant
les mêmes dispositions générales (Rinnier, Cannieu). D'ailleurs [chez l'embryon et dans la
série animale, chez les êtres inférieurs aux mammifères, l'organe de Corti ne présente
paint à observer ces cellules de soutien différentes des autres : les piliers.
Retzius a décrit au niveau des plateaux supérieurs ou tètes des piliers un corps cellulaire
que nous n'avons jamais observé.
Chacun de ces organes s'unit avec deux piliers opposés, c'est-à-dire qu'un pilier quelconque
est en contact par sa partie supérieure avec deux moitiés de tête des piliers en regard.
Les piliers internes seraient plus nombreux que les piliers externes, dans le rapport de 3
à 2 12. D'après Retzius et Schwalbe, on en compterait 6000 pour 4500. Pour Lowenberg,
les piliers internes seraient moins nombreux au contraire. — Pritchard partage cette opi-
nion. — Ils seraient dans le rapport de 5 à 8.
Le- piliers externes sont plus longs et plus grêles que les piliers internes: ils sont égale-
ment plus inclinés. Les premiers mesurent de O^^.Oio dans le premier tour, 0°'",054 dans
le second, et O^-'.OeO dans le troisième (Corti). Les seconds ont O'°'",0où dans le second tour
efO'"°'.034 dans le troisième (Corti). Dans le premier tour, ils mesureraient la même lon-
gueur que les piliers externes, c'est-à-dire O^'-'.Oi."). Hensen donne des mesures différentes,
[CAXmEU.]
1388 OHEILLE IMKI^M:.
Chez les niiimaux, ils nuut jtas la inùinc loii^L'^iieur. W'aldcver leur donne 00 à 70 mil-
lièmes (le millimètre.
Le tunnel de Corli est plus large dans les derniers tours de spire que dans les premiers.
Les piliers externes sont plus frièles, aussi forment-ils, selon l'expression de Honnier,
« une balustrade très ajourée contre une palissade i)res<|ue cohérente des piliers internes »
(lig-. 910).
Les cellulrx de Corli sonl généralement décrites acluelleinent comme des cellules en dé,
sans prolongement inférieur. Nous avons toujours oltservé ces derniers. Tnfani l'a égale-
ment décrit. Ce dernier a cru cependant que la cellule de Deilers entourait l'expansion
inférieure, comme une lamelle qui s'enroulerait autour d'elle. L'opinion est fiartngée à ce
sujet. D'après Hetzius, Steinhriigge, .Schwalhe. Hanvier et Malliias Duval, elles ne posséde-
raient pas de prolongement inférieur. tan<lis que Kiilliker, Deiters, .Middendorp. 15ottcher,
Winiwatcr, Nuel, Lavdowsky, Coyne, Ferré et nous-mème leur décrivons un pied, qui va
rejoindre In membrane basilaire.
On a décrit la cellule de Corti comme faisant corps avec l'élément correspondant de
Deiters {Cellule.'! jumelleîi de rorfjniie de Corti).
Le plateau de la cellule de Corti ])résenterait, d'après Hensen et Bonnier, une petite
capsule, sous la(|uelle on observerait un petit organe ovale, entouré par un filament spiral.
Hensen considère cet organe comme un corpuscule tactile: nous ne l'avons jamais observe.
Les cellules externes de Corti des trois premières rangées seraient aussi nombreuses que
les piliers externes. Hetzius a pu observer une ou plusieurs rangées supplémentaires.
On a désigné les cellules de Corli par un grand nombre de noms : eellule-^ de Corli
(Ivilliker), relliiles de recourrement exlerne (Ilenle), cellules auditives ascoidontes (Biitt-
cher), eelhiles hâtonnels (LavdovvsUy), eellides pnintues (Leydig). Les cellules ciliées
internes sont aussi riches en appellations : cellules en bdionnels internes (Hensen), ce/7i</c.*
auditives internes (Boltcher), cellules ciliées internes (Kidliker), plnteuu de recoiivremenl
interne (Ilenle), celltdcs terminales internes {Laxûowsky), rellules internes de Corti (Wini-
vater).
Chez riiomme et le singe, on compte quatre rangées de cellules externes de Corti. trois
seulement chez les autres mammifères. Toutefois, à la base du limaçon, on n'en rencontre
g-énéralement que trois chez les primates (Retzius. Schwnlbe, Ferré. Cannieu), Waldeyer et
l.œwenberg auraient observé quatre rangées chez le chat et le chien, trois chez l'homme,
(^oyne partag-e cette dernière opinion.
D'après Hetzius, le limaçon présenterait à ce point de vue de fréquentes irrégularités de
nombre.
Les cellules de Corti ont de 18 à "2(1 u. de hauteur el (i à 0 u. de largeur Waldeyer.)
Les cils sont au nombre de '2(1 chez l'homme, alors que chez le lapin et le chat on n'en
observe que 8. Ils ont 4 à .'i |j. de hauteur (Hetzius).
Si les piliers internes sont plus nombreux, les cellules ciliées qui leur correspondent,
les cellules du sommet, sont eg-alemeut en plus grar.d nombre. Pour dix cellules internes,
il y en a neuf externes, et pour trois iiiliers internes on trouve sept cellules du sommet
(Retzius, Schwalbe).
Membuank I)K Corti. — La membrane de Corti ou leeloria, nienil>rana propria, inentbrane
du toit, rnenihrane striée, membrane de recouvrement, apparaît dès les premiers stades
embryonnaires au-dessus de l'org-ane de Corli. C'est alors une cuticule striée radinlemenl.
Klle constitue une sorte de membrane limitante placée sur la face supérieure de l'eiiithc-
lium. Bientôt, au niveau des cellules ciliées de la pai)ille si>irale, cette cuticule s'epaissil
considérablement, tout en restant en contact avec répilhélium qui la forme. Ces dispo-
sitions qui, chez les mammifères, ne sont que passagères, sont normales et définitives,
d'après Meyer, chez les reptiles et les oiseaux.
Chez les mammifères, on voit bientôt la tectoria passer comme un jiont au-dessus tlu
sillon spiral interne. Les cellules (|ui tapissent ce dernier, en elTet. n'ont point suivi dans
le développement en hauteur les éléments qui conslituent l'organe de Corli proprement dit.
Bien plus, chez le chat et le chien il existe, à la naissance, de grandes cellules faisant
suite aux cellules internes de Clandius. ce sont les cellules de Waldeyer. C.es cléments ne
tardent pas à s'atrophier, à disparaître, et le sillon spiral s'agrandit d'autant vers sa partie
externe.
Corti, Claudius, Ilenle admeltenl l'inserliou extcrni" de celte membrane, LiAvenberg la
fait attacher sur le ligament spiral externi>. .\ l'heure actiu'Ile. Hanvier. Hetzius. .Malhias
Duval, Tafani, etc., etc.. pensent <iu'elle ne possède point d'insertion externe et (|u'elle se
lirésente telle «pie nous l'avons décrite et figurée plus haut. Waldeyer, Hensen, Buttcher
avaient déjà soutenu cette opinion.
•Juant il nous, dans un mémoire publie en collaboration avec Coyne. nous faisons adhe-
()l!i;ii.l.i: IMIillNK. 1389
ILT cpllp moiiiliiaiK* il la ita|iilIo spirale, dciniis les cclliilcs iiiloinos de Olaiidiiis jiis(|ii'aijx
cellules cxlenics de im'iiu^ ikuii, où oIIo si» coiilimin avoc la (;oiiclic (iiliiuiain; ipii iccduvit!
CCS dcniicifs. Kllc rcslciait ddiic Imijours dans sa siliialiuii ('tiihmjiinaire et sa s('[iaialinii
«le rt|Mllu'limii s"('.\|di(|iirrail pardcs accidents de preparalinii.
(Icltc iiitciprétalioii est hasée sur les faits suivants ,
1 " l.a Iciliiria est de nature cutieulaire (Hanvier, (;uyne, Cannieu).
■J" Touli's les fuis ([u'iui observe l'or^iane indépendant de réi)itliéliutn sensoriel, il a
entraîné avec lui, dans son ascension, des cellules de (llandius, de lieiters ou de Oorti. Ou
hien encore, on voit très souvent sur le t)ord interne de la cuticule des cellules de (llau-
dius, des irréj^ularilis correspondant a celles (|u\in trouve sur le bord externe de la tectoria
el iiuli(iuanl des faits d'arraclienient.
:(•' Sur un ^rand nninlire de i>reparations humaines et sur toutes les préparations portant
sur le limaçon des carnassiers (<-|iat, chien), l«i lertot-ia se continue insensiblement avec la
cuticule des cellules externes de Claiidius. Dans ce cas, elle adhère intimement à la pa|)ill('.
Dupuis a observé les mêmes faits dans sa thèse inaup-urale.
4" iMeyer décrit les mêmes dispositions d'adhérence épithéliale de la membrane de (lorti
chez les oiseaux et les reptiles. Kilo se présente toujours comme une cuticule placée au-
dessus de répitlielium sensoriel, creusée de cavités pour les cils des cellules de (lorti, et
adhère à cet ori;ane.
La strucUire de la tectoria est des plus remarquables. Elle est constituée sur une
c(uipe par une membrane d'aspect aréolaire. En 1895, nous Tavons décrit avec Covne,
comme formée par une substance cutieulaire, circonscrivant des cavités faiblement poly-
p)nales, se présentant sous la forme d'un réseau transparent. Les mailles du réseau
assez larjies au-dessus de l'organe de Corti correspondent comme forme et étendue à la
f(U'me et aux dimensions des cellules sensorielles ciliées. Les travées qui les circonscri-
vent s'adaptent très bien aux plateaux ou phalanges des cellules de soutien. De ce fait, il
semble naturel de conclure (jue ces dernières cellules ont seules contribué à la formation
de cette membrane, en sécrétant, en (juantité à leur surface, la substance cutieulaire qui
la constitue. Comme tous les plateaux et les phalanges rentrent en contact les uns avec
les autres, il s'ensuit que leur sécrétion formera un tout continu, excepté au niveau des
cellules sensorielles, des cellules ciliées de Corti où la sécrétion ne s'elTectue pas. En ces
points, en consé([nence, se trouvera une cavité, contenant les cils de la cellule sensorielle.
Ferré, .\yors, Bonnier, considèrent la tectoria comme formée par les cils agglutinés des
cellules de Deiters. Cette conception, il faut l'avouer, explique la structure de ces organes,
tout aussi bien que celle que nous émettons (structure cavitairc et striée). Toutefois nous
ferons remarquer que la striation, comme nous l'avons dit en 18!J.'), peut provenir de la
réunion des cloisons des cavités. Cette union s'elfectue selon une ligne d'adhérence, plus
épaisse à cet endroit du fait de la réunion de plusieurs d'entre elles (Coyne et Cannieu).
C>e sont les parties linéaires épaissies aux points nodaux ([ui constituent la striation.
Au point de vue morphologique et fonctionnel, il importe peu d'admettre l'une ou l'autre
de ces théories. Les cils des cellules de l'organe de Deiters ne sont pas des organes vivants
comme les cils vibratiles des autres régions, mais des sortes de bâtonnets passifs, rigides,
de nature cutieulaire. Que la membrane soit donc formée par des cils ou par des épaissis-
sements cuticulaires en forme de cloison, — leur origine et leur nature morphogénétique
est la même : c'est toujours une production cutieulaire des différentes cellules de soutien.
.Mkmiîrane RKTicri.AUïE. — Qu'à la suite d'un accident la tectoria soit arrachée de la sur-
face épithéliale, elle laissera sur l'organe de Corti une partie de sa portion réticulée. La
partie qui est restée adhérente, s'ajoutant au ciment interstitiel de l'épithélium sous-jacent,
forme la membrane rcticulaire. Supposons encore que les cellules de soutien, les cellules
4le Deiters aient disparu de la place qu'elles occupaient, nous aurons le réticulum de la
membrane avec ses ligures géométriques bien apparentes, les ronds correspondant aux
cavités contenant normalement les cellules de Corti, les phalanges à celles des cellules de
Deiters.
La généralité des auteurs n'accordent le nom de membrane réticulaire qu'à la partie qui
est comprise entre les piliers et les cellules externes de Claudius (flg. 910). Nous avons
toujours vu cette membrane comi)rendre en dedans les cellules du sommet et en dehors
se prolonger sur les cellules externes de Claudius. Dans la figure 010, l'espace compris
entre les deux lignes indique la portion de membrane réticulaire décrite seule par les
auteurs. L'ensemble de la figure la représente telle que nous la concevons. Nos recher-
ches basées sur de très nombreuses préparations nous ont amené à une pareille interpré-
tation au sujet de cet organe cutieulaire. Ou'on y réfléchisse et l'on verra que cette façon
<le comprendre les choses les simplifie singulièrement (flg. 910).
[C.liY.V/ff.]
1390 OREILLE INTERNE.
Cupui.iis TKUMiNALKS. — Ellos Ont étij éludiocs par Lang-, Helzius, Hasse, chez les animaux
inférieurs. Meyer les a décrites chez les reptihis et les oiseaux. Celles des mammifères ont
été étudiées par Coyne et plus particulièrement par Ferré dans sa thèse inaugurale. C'est
même à ces deux derniers auteurs que l'on iloit les premières descriptions de ces org-anes
chez l'adulte.
Lang prétend ([ue la cupule est formée par des lihres réfringentes onduleuses formant
un lacis serré. Pour Retzius, ces libres sont réellement entre-croisées, tandis que Hasse
attribue dans ses premiers travaux la striation aux réactifs fixateurs. Dans un mémoire
postérieur, cet auteur considère cette structure comme le résultatde formations successives
.sécrétées par l'épithélium. Ferré fait remarquer ijue les stries ne sont pas parallèles, mais
perpendiculaires ou obli(iues à la surface épithéliale. D'ailleurs la structure fibrillaire est
admise par la grande majorité des auteurs (Lang, Hetzius, Riidinger, Meyer, Kuhn. Coyne,
Ferré, Cannieu, etc.).
La str\icture des cupules terminales est identique à celle de la tectoria. Nous n'y insiste-
rons pas longuement. Pour nous, elle est formée par des cloisons de substances claires
et par des lignes foncées correspondant aux points nodaux de réunions de ces dernières.
Pour Meyer, la substance qui la constitue est muqueuse et d'origine cuticulaire. Ferré
pense (jue les stries sont formées par de grosses granulations plongées dans une substance _
fondamentale plus claire.
Hasse, Ferré, (^oyne et nous-mème admettons l'existence de petites «avités qui con-
tiennent les cils des cellules sensorielles.
La cupule terminale se présente avec des caractères identiques chez tous les vertébrés.
Hasse prétend (jue, chez les cyclostomes, elle est constituée par de petits fragments isolés,
éraillures de nature calcaire. G. Ferré, dans sa thèse sur la Crète audilive, a observé des
corpuscules assez gros, arrondis, distincts les uns des autres, et placés au-dessus de l'éiti-
thélium sensoriel.
Ces faits nous permettent d'établir des analogies encore plus étroites entre l'appareil des
crêtes auditives, la poussière auditive des taches de l'utricule et du saccule. La cupule
chez les mammifères atteint les 2/3 de l'ampoule (Coyne, Ferré). J'ai observe des cas ou
la cupule atteignait la i)aroi opposée.
(janglions mi i.'oHKu.LK. — Lcs ganglions de Corti et de Scarpa sont les véritables noyaux
d'origine des libres nerveuses qui forment l'acoustique (Retzius, van Gehuchten, Hiss,
Cannieu, etc.). Le ganglion (jue Bottcher décrit sur le rameau qui se rend à la partie non
enroulée du limaçon i)ar la tache criblée de Heichert (Cannieu), ainsi que celui que Corli
et Schwaibe prétendent exister sur le nerf ampullaire postérieur, ne constituent point des
ganglions autonomes (Cannieu). Ils font partie du ganglion de Scarpa.
Le nerf ampullaire postérieur et le nerf sacculaire ne sont pas des branches du nerf
çochléaire. Leur situation seule a pu leur faire reconnaître une pareille origine. Sur les
coupes en série, il est facile de se rendre compte du contraire. L'anatomie comparée d'ail-
leurs concourt à de pareilles conclusions.
Nos recherches reposent sur l'examen de plusieurs centaines de rochers d'animaux el
de plus de cinquante oreilles humaines débitées en coupes sériées.
Loin de moi l'idée de nier l'exactitude des faits observés par Hetzius. Je crois au con-
traire qu'on peut les considérer comme des faits relevant d'une évolution plus avancée.
Les diliérentes parties des ganglions de l'oreille interne ont sûrement une tendance à la
spécialisation; et cette masse unique (le ganglion de Scarpa) n'est peut-être pas très éloi-
gnée d'une épociue où elle se segmentera en autant de petits ganglions «ju'il existe de
filets nerveux se rendant aux dilférents appareils sensoriels épithéliaux. .\ l'heure actuelle,
cependant, nos observations ne nous permetleni pas de partager les vues de Hetzius.
Toutefois l'idée (juc nous venons d'emellre repose sur des faits indéniables d'ontogénie
et de philogènie. Hiss a vu, chez l'embryon humain, les ganglions de Corti, de Scarpa el
'^éniculé, ne former (ju'une seule masse ganglionnaire. D'autre part, nous avons relate,
dans notre thèse inaugurale, que les ganglions de ScarjKi et géniculé étaient unis l'un à
l'autre chez la souris adulte, et que la séparation complète ne s'elTecluait «juc ilaus les
groupes supérieurs, ou bien au fur et à mesure du développement ontogeni(iue.
Dès l'année KS'Ji, dans notre thèse inaugurale, nous décrivions des prolongements pro-
toplasmiques autres (]ue les prolongements cylindraxiles dans les ganglions de Corli et de
Scarpa. Depuis nous avons retrouve les menues dispositions sur les autres ganglimis céré-
bro-spinaux.
Ces expansions i)rotoplasmitiues s'échappent de tous petits c6nes dont la base est con-
fondue avec le corps cellulaire. Ces |)rolongements possèdent de véritables prliles ramili-
cations secondaires (jui i)cuvent être divisées en prolongements extra et inlra-enipsulaires.
Ces derniers, peu nombreux, rampent sur une petite étendue de la face interne tle la cap-
niîiiii.i.i'; iNri:i!NM.
1391
siilc; les piiMiiiors, nii cdiilrairi'. s'ccliapiicul en |jclil noiiihro de cvAU' i-apsiilc, cl voiil so
pcnire dans le tissu conjoiiclil' iiil(;ria|)siilairn ((!;>•. î)17).
("-es (lis|i(tsilioiis ont tléjà èti; décrilos cai i)ailie par nu ccitairi nimiluo d'ailleurs. Drs
1S'.):{, Lenhosseck (lSfl:{). Helzius (181)4), Martin el van (".clinclitfMi (ISliri). ont observé des
faits pareils. Bien avant eux, Ferré avait vu les mêmes dispositions et décrivait les prolon-
fli'incnts inlra-cnpsnlaires et ceux (|ui Iruverscnl lu mcinfnane d'envelop])r et fonl s'anaslo-
inose)' avec ceux des crilulcs vaisines.
Ces dispositions permettent d'établir des analogies très étroites entre les neurones de
l'acoustique et des f^ansiions, et ceux du système nerveux des centres ((Cellules delà moelle
et du cerveau). D'autre part, Kanikdll a observé dans le f^anglion de Gasser des lilets ner-
veux d'origine étian^cre a ce liangliim se résolvant en dendriles extra-capsulaires et péri-
ccllulaires. (^es derniers sont intra-capsulaires. On peut admettre que les proloiif^ements,
([lie nous avons décrits, correspondent aux dendrites de Kamkoll el rentrent en rapport de
c()utif,Muté avec eux, soit en dedans, soit en dehors de la capsule.
Uamon y ('ajal, Kitjliker. Het/.ius ont remarqué que les prolongements cylindraxiles
d'une même cellule ^aiij;lionnaire ou d'une cellule voisine dilïèrent entre eux sous le rap-
l>iirt du volume. \'an (icliuclileu et Benda, par contre, s'élèvent contre ces observations. Nos
reclierches sur les panifiions en général, et plus particulièrement sur ceux de l'oreille,
nous ont amené à admettre l'une et l'autre de ces conclusions : en général l'un des cylin-
diaxes est plus gros; ([uebiuefois ils sont égaux; souvent ceux d'une cellule sont beaucoup
plus petits (jue ceux d'une autre.
Les résultats de nos recherches cadrent très bien avec ce qu'on sait de la structure du
(■\lindraxe. Ce dernier possède deux modes de terminaison : les collatérales et les termi-
nales. Qu'on ait alîaire aux unes ou aux autres, elles se présentent toujours sous forme de
librilles très (lues, se terminant par un renflement en bouton et provenant delà dispersion
des faisceaux librillaires constitutifs du cylindraxe.
Si ce dernier innerve un petit nombre d'organes, il possédera peu de terminaisons col-
latérales et terminales; il aura peu de librilles constitutives; il sera peu volumineux en
conséquence. IJans le cas contraire le cylindraxe sera plus ou moins gros. Quand ces pro-
huigeinents sont égaux, c'est que le nombre de fibrilles est le môme dans chacun d'eux.
Chez la souris, dans certains cas, nous avons observé que la couche de myéline entourait
la cellule ganglionnaire, ainsi que Ranvier l'a vu chez le brochet, il y a déjà longtemps.
Becemmenl Aloral et B(»nn ont décrit le même fait dans les ganglions spinaux de la
grenouille.
Terminaisons NEiivKUSKs dans les cuètes eti.es taches auditives. — Indépendamment des
terminaisons vues par Belzius, Ranion y Cajal et Lenhosseck dans les crêtes et les taches,
nous en avons observé un mode nouveau. Les fibrilles terminales arrivent dans ces organes
jusqu'à la surface épithélialc.
Là, chacune d'elles se rentle en boulon et de ce renllemenl pari un cil assez gros. Ce
fait permet d'établir des honiologies entre ce mode de terminaison, et celui qu'on observe
dans la muqueuse piluitaire.
.Mais il existe une dilTérence : c'est que la cellule nerveuse, dans ce dernier organe, est
enfermée dans l'épithéliuin lui-même, tandis que, dans l'oreille, elle a migré dans les tissus
du mésenchyme.
Nous ferons remarquer que ce cil unique, plus gros que ceux que |)orl(Mit les cellules
ciliées, a déjà été vu par liasse, Pritchard, Coyne, Ferré, elc.
Ces auteurs regardent ces cils comme les prolongements des cellules en bâtonnets, les
iilabchenzellen de liasse, de Pritchard, de
(îriimni et d'Ebner. Retzius, Bainon y
Cajal, Lenhosseck, Morill et nous-mème,
admettons la terminaison des fibrilles
nerveuses par un renflement en bouton
venant s'appliquer sur le ventre des cel-
lules ciliées, sans jamais entrer en rap-
port de continuité avec elles. Ayers,
parmi les auteurs qui se sont occupés le
plus récemment de cette question, est le
seul à décrire l'union intime entre les
filets nerveux et les cellules.
Pour Lenhosseck (fig. 922), les fibres
pénètrent dans l'épithélium et se résol-
vent en arborisations libres situées au-
dessous de l'extréniilé profonde des cellules ciliées. Ramon y Cajal, un [)eu ()iu
(>H. ciliées
•II. gangl.
{Gang,
àcarpa)
Fig. 922.
— Terminaison iR'rNeu>i' au niveau
des crêtes et des taches acoustiques. (D'après
Lenhosseck. Méthode de Goliri.)
s tard, a
[CANMEU.]
1392
ohkilll: interne.
Nerf
u.
FiG. !)2:{.
— 'rcniiiiKiisoii iH'ivciise A^\\<
acoustiiiuc (Hamoii y (>.ijal).
la CTi'le
observé « quon voit pénêlrer. sur une sertit, n perpenrliciihiirc fie la riête avlitive, lc.<
<( fibrillea nerveuses venues des cellules bipolaires résidant à une grande distante fie
« lépithélium. Les .ramiflcalions terminales sont variqueuses : elles forment à leur origine
« de petits arcs à concavité supérieure
« et s'achèvent non loin de la surface
« épilti('!iale liliro |inr une varicosité ».
(flg. 923).
TkUMINAISOX dans L'oilfiANK DK (jiJKTI.
— Les fibres nerveuses perdent leur dou-
■■_»( ; ; , , . ble contour au niveau du septum (lui
p '. ,'' f----', w/. //,/.,. /i,ni/«/ sépare le canal spiral de Rosentbal du
canalicule nerveux. A partir de ce point
'^y\:i:"lii^llM}M7:ÀK^ ^CeU.cUiées ^"fs forment les fibres pâles qui, arri-
1 J VL'^T A''^!a''wK'' ' " ^'(^es au niveau des orifices des canicules
', Ui\\.Oj^^'xj(..i&y^ nerveux, donnent naissf.nce ii deux or-
* * ^ "* dres de fibrilles très diiïrrentes par leur
trajet. Les unes ont une direction ra-
diaire : ce sont les fibrilles radiai^e^ :
les autres ont un parcours spiral : ci-
sont les fibrilles spirales (Lœwenberi.'.
Retzius, KoUikcr, Coyne, Ferré, Can-
nieu. etc.).
(^es auteurs admettent l'existence des
deux sortes de fibres. Vau Gehucliten n'a
jamais vu que les fibres radiaires. Nos
recherches nous permettent d'avoir sur
ce sujet une opinion personnelle et nous ont amené à nous rang-er à l'avis de Retzius.
Nous avons divisé précédemment les fibrilles nerveuses en deux faisceaux, un interne
et un externe. (Chacun d'eux, arrivé au niveau des cellules ciliées de l'orirane de Corti so
partage en deux portions: l'une, constituant les fibres radiaires, va directement se terminer
sur la cellule du sommet ou de Corti, tandis (fue l'autre se recourbe vers le haut parallé-
IcMHMit aux tours de spire, entre les cellules de soutien et les cellules ciliées. Ces dernières
(ilirillos forment les faisceaux spiraux. Elles peuvent ainsi dépasser un certain nombre de
cellules et se terminer sur la première, la seconde, la sixième au plus, d'après nous: et
pour Retzius sur une cellule encore plus élevée.
Tandis (|ue Retzius et Lœwenberg admettent six faisceaux spiraux, nous n'en 'avons
jamais observé que cin(i. Les auteurs précédents ont vu un sixième faisceau courant parai
lèlerncnt dans le tunnel de (lorli.
Les auteurs anciens, ainsi ([ue le fait remar(iuer Walileyer, ont décritdans l'épithélium d(>
l'oreille tous les modes de terminaison i)ossibles : en anse, en plexus intra-epitbélial. en
lerminaison libre dans le li(iuide endolympliatique, etc., etc.
Rien avant l'apijlication de la méthode de (iolgi et de celle au bleu de méthylène, o\\
avait décrit les terminaisons nerveuses par contiguïté.
Buttcher, dès 1800, pense que « les ccUules nudenls de Corli iie sont pas nerveuses (/<!<-
lesens propre du mot... Ce sont des api>areils an-essoires... elles ne sont pas la contiituu
tio)i directe des filets nerveux. »
Lavdowsky admet la terminaison par continuité mais aussi par contiguïté : « il y a sim
plement accolenienl cl ces fihrilles se terminent /mr tine sorte de renllentent. »
Cisow croit que les fibrilles terminales « j)assent entre les cellules et vont jusiju'à la culi-
cule. Toutes tes cellules ne sont ici que le soutien des fitanwnls nerveux. »
Quant au mode de terminaison des fibrilles.' nerveuses par un rentlement. surmonté d'un
gros cil, (jue nous avons observé dans les crêtes et les taches aussi bien que dans l'orgam*
de Corli, Lavilnwsky l'a représenté dans ce tlernier ori/anc (lig. S) de son mémoire.
I). — Morphologie. — Le lahurinlhe »ie»i/»r(J))c»M', d'après les travaux d'.Vyers, d'Allis. de
Reard et de Ronnier doit être considéré au point de vue morphogenelique connue un
organe sensoriel de la ligne latérale.
Les recherches des frères Sarrazin sur VL'picriu.m ç/lulinosum viennent à l'appui tle celle
conception. Ces auteurs ont décrit un organe latéral, en forme de cupule, tapissé d'un
épilhélium cilié, eu communication avec l'exteiieiir et dans rinlerieur dmiuel se trouve
un ololillie en forme de massue.
lloussaye considère l'oreille interne comme le vestige incomi)lètement develojqiè d'une
fente branchiale chez l'.Vxololl. Chez cet animal, il a observe une invagination ontodormique
()i!i:ii,i.i; i\ri:i!M:. 1393
<-iint'S|)iiml;iiil(' (|iii s'iili(i|iliiiT.iil liii'iitùl. I.ciirillr iiilciiir' rcpiociilcniil >ciilt'iiu'ril l.i
|iiii'li()ii i'i'l(iiliM'iiiii|iii> (le colli' fciili* lij'fiiii'liialc.
Sm iMiiii ^ mi'iutk.m 1:. — Ijiii'llc csl 1.1 si^;iiillc;ilioii «lu sar. <Miiliilyiii|ilialiiiiii' '.
Au |i(iiiil (If viio (ii7iami^'-ciii(|iio, «■'csl mu; cxiiaiisiiiii ilc la vcsinilc ainlilivc; primiliv<'.
tout cDiiimc les canaux sciiii-circiilaiics ri If limat.nii. Ocllc cxitaiisioii fsl |iiiv('C «rcpillir-
liiiiii sciisiiiiel : toutcrnis, (cilaiiis f;riMi|)cs ilr cflliilos «le l'i,'mlcilln'iiiiiii seraient «ainctérisés
|)ar une |ii,i;nienlali(in analn^ne à celle (|n'i»n lenconlte dans les cellules «les taches et
cièles auililives et pniiriaienl «^tro c«»nsi(l«'iï's comme un vesli;;t> «l'un a|i|iareil nerveux
tiMininal (Haiilii-i). fin y aurait (railleurs reiiconire de la [lonssien- auilili\e -euiblahie à
«;elle de l'utiicule et du saccule.
Le canal eii«l«)lymidiatii|ne est encore «•onsidéné comme la tracH' de Tinva^ination |Himi-
live i|ni réunirait la vésicule à lexliMienr : Chez les Cliintèrra et les Kair.i, cet organe met
le laliyrifitiie memhraneux en commnniiation avec l'exltTieur. Tonterois. comme le fait
remaniuer Honnier. le canal suit le «lévelop|)emenl de TtHrc, fiiandit nn-me plus i|ue les
autres luf^anes labyrinlhi«ines et n'est guère «It-pass.*- que par le lima<;on. Chez les paissuiis
tissrii.r, il est en rapport avec la vessie natatoire. Chez les ni'iiniiiil'i'rcx, avec le li«|uid«'
léphalo-racliidien. Toutes ces dispositions n'ont d'autri» but <|ue «le faire |)eri:evoir soit la
pression ext«'ricure, soit la tension de la vessie natatoire, soit celle du li«|uide endocranicn.
Ce i\'est donc pas un vestige; c'est un organe semblable aux autres dériviis de la vésicule
auditive primitive, mais r«'duit à la simple perception des tensions «les liquides
(Ronnier).
("lANoi.ioNs. — Les ganglions «le roreilb" auraient la signillcalion morphol(igi«pi(' do
ganglions spinaux placés sur la racine postérieure des nerfs mixtes. Ils sont d'ailleurs
unis au facial chez les souris (Cannieu). Ce dernier nerf aurait ainsi la valeur d'une racine
mtdrice.
Otte «lisposilion nous permet de le coniiiarcr à un nerf spinal ou au glosso-(iliaryngien el
plus parliculiérement au trijumeau.
Comme chez (;e dernier les filets nerveux constituent une branche exclusivement sensi-
live, le nerf auditif, comparable au nerf oplilalmi«iue de Willis, l'intermédiaire de Wris-
berg el U» facial rei)réscnlanl les rameaux mixtes, les rameaux sensitivo-moleurs (.Malliias-
Duval, Cannieu).
D'ailleurs les prolongements des cellules bipolaires qui «xuislituenl les ganglions de
Scarpa et de Corli se conduisent vis-à-vis de la moelle et «les terminaisons épitliéliales
comme ceux des racines spinales postérieures, lloussaye a décrit un rameau post-branchial
des ganglions de l'oreille. Il lui accorde un certain rc'de dans le système sympathiiiue de la
région. Bonnier fait remanpier (|u"Krlilzky aurait vu dans le tronc «lu nerf auditif des
fibres de Uemak qui pourraient bien trouver l'explication de leur existence dans les fails
rapportés [)ar Ibuissaye.
Chez la s<unis, on rencmilie un prolongement antérieur «le gangli«m de Sc;irpa. Il donne
naissance à un véritable neif (pii dessert la por'.ion non enroulée ainsi <|ne le premier loui
«le spire du linuK-on (Cannieu).
Ce nerf devient de plus en plus grêle au fur et à mesure qu'on remonte la série animale
et ne constitue plus chez l'homme «[u'un très fin filet qui s'échappe delà partie distale du
ganglion de Scarpa. Il doit être considéré comme l'équivalent morphologique du nerf «le
la IfKjeiKi bien développé chez les animaux inférieurs (Cannieu).
Chez l'homme, le nerf du limat-on ne contient pas des cellules gangli«)nnaires, comme
l'avaient cru et décrit certains auteurs. Chez les carnassiers, chez le rat, la souris et le chat,
le nerf cochleaire s'échappe d'un |irolongement bulbaire particulier.
Ce probmgenienl pénétre dans le conduit autlitif, dans une étendue de quelques millimè-
tres chez le cliat, jusqu'à la partie inférieure du dernier tour de spire chez la souris.
Chez celte «lernière, cet organe remplit toute la cavité de la columelleet les filets cen-
traux des «ellules du ganglion spiral s'y perdent, tout comme les filets du ganglion pitui-
laire pénètrent dans le bulbe olfactif apn-s avoir traversé la lame criblée de rethmoïd«'
((Cannieu).
Ce prolongement n'est autre chose que l'expansion latérale de la portion ventrale du noyau
antérieur (Cannieu) qu'on peut assimiler lui-même à la tète des «ornes postérieures (Bon-
nier). Il est morphologiquement comparable au bulbe olfactif et à la partie cérébrale de la
rétine (Mathias Diival : Histologie); de telle sorte «juil est possible «l'établir une homologie
complète et aljsolue entre les organes «le la sensibilité spéciale.
Les cellules nerveuses qui constituent ce prolongement ne sont pas simplement bipolaires,
connue le veut Sala; mais elles possèdent encore une foule de prolongements proloplasmi-
«lues très grêles, indépendants de leur prolongement cylindraxile (Cannieu).
Nous ne rentrerons pas «lans les di-tails au sujet de la morpliologie générale des nerfs
i'OUtlEU ET CHARl'V. — \'. 88
CANNIEU.]
39^1 oi'.Eii.Li: inïfj^m:.
crânions. C.e^onbaur. \'an W'i^lie, Wiederslieim. Ilis, lloussayo ont fait de longues rt-clici-
cliossiir ce sujol. Je rne conlcnlerai de lenvoycr a leurs Iravaux. Toutefois, je crois que les
recherches enihryolofiiques iriloussaye sur TAxolotl, les nùt/es sur les poissons osseux el
les poissons carlilajiiiueux ne pertnelleiit point de considérer, avec Van Wijfhe, Wiedersheini.
Ilis, (lauiilio l'aoli, le facial conirne constituant, associé à Tacoustique, une paire crânienne
dorsale, mais bien comme une paire de nerfs mixtes dont l'acoustique constitue le rameau
dorsiil et le facial le rameau veniral.
K. — Liquide péri et endolymphatique. — Périlymphe et Endolymphe.— Jusqu'en
l(18:i les analomistes i)eusaicnt ipie le labyrinthe était [dein d'air. On lappelait air roiu/r-
iiital, air implanUt : car on croyait ([ue, les sacs acoustifpies étant fermés de toutes parts,
il V |)ronait directement naissance, \alsalva eu 1084 découvre le liquide périlymphique, et
(lolupno en 17(i() montre quel est son rùle. De là le nom donné encore à la périlymphe
ilhiimeur de (dliigiio. (;'est lireschet (jui l'appela le premier /xh-Hy/uplie.
I. "endolymphe a également été désignée sous le nom iVInimeur ilr Scarpa, du ncun de
iaiialomisti' qui la découvrit (171)4) et sous celui (Vcndoh/mj/ftc par Breschet.
La périlymphe varie avec les espèces animales. Elle occupe les deux rampes tympa-
iiiquc et vestihulaire. Comme celles-ci communiciuent entre elles au sommet <lu liina<;on el
(|U(! la rampe vestihulaire conduit dans le vestibule, le liquide périlymphique forme uni'
couche ininterrompue autour des sacs auditifs. La périlymphe est un lii|uide clair, trans-
parent, lluide, léiièrcment salé.
L'endolymphe est limpide chez radulle : clie/ le lu'tus el lenfant uouveau-nc au con-
traire, elle a un reflet rougeàtre. Llle est parfois assez consistante. Chez les poissons, elle
a un aspect pélaliniforme. Lendolymphe remplit toutes les cavités du labyrinthe membra-
neux.
I.'('iid(>b/))t/>lir contient du cliUuure de sodium, du pliospliatc d'ammoniaque, du mucus
el de l'albumine (Barruel).
Les otoconies seraient formei^s par des cristaux de carbonate de chaux associé au carbo-
n.ile de magnésie (Barruel). Krause les considère comme formées par de l'aragonite.
la iirfilyinjdic est alcaline, salée. On y rencontre des carbonates de potasse et de soude
en solulion, ainsi que de l'alburniiie (Kiimmer).
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(iiiz.i'flf /ifliitifiiuKliiin- tirs sririic.es i)Ki(liciil»:-<, i\ini\i'i\\i\. I!)()ll: — Hor lie relies sur le |ilari-
elier (In veslilmle osseux el la feule vcsliliiiio-lyuipaiiiiiue. (inzeUc lirliihnrKidiiirc des
sriciK-cs iitrillciilrs. HiiiilcailN. l'.ldO.
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'hiiiIdiiiIiw (If iiiidilii l'I nlfalii. I7S!I. — (Iomi-aiuctti, (Jlisrrnfiliones tindUimirx dt' iiiirr
iiil"rn'i coinjuirnlii. I7.S!I. — Wimusciim \s\. Dr jienitiori aurix in iim/ihifns strurlnni. IS'M.
— llrse.iiKK. Frnrii'p Xnliz-ni, tSitli. el l.ilnc mn doi EU/rnœni'Icu uiul Sinnesoryune den
iiKUisrlilirlini h'iiriii'fs, IS44. — IJhw.mann et Toon. The pln/sitdogli-nl inidliimy ntid ))hi/><iii-
lofi;/ (if Mdii. — IIannovkh, lU'clu'vchi'H mirvdHCDpùjucx skv le nyxlèmc nn-vcii.r.dopcnhn^uc.
ISSi. — Hkicii, l'elier ilen feiueren Haii des l!eliiiror^-anes vuu Pelioiiiyzdn uud Arniuocetes.
I:'il;i'r'f! lliilcrsii'liiinijcn zvv Iflilialiii/ir, \Ku. — Sciirri./.K, Miilln-'s Afrhiv flir Aualotr.ic
inid Plii/Kit>l(i(iic, I8.")8. — Lkidk;. Lrlirlnirli dcr IIUlnliKiic des Mcnsr.licn und dcr Thicrc.
tSriS. — Stkikknsani), Unlersueliuiifjeu iiltei' die Ampullon des (îeh'tior^an. Miillrr's Arrhiv
l'iir Analomif und l'In/sinlm/ip, lS;i.").. — Cokti, Uorherches sur l'organe de l'ouïe des mam-
mifères. Zi'ilschrifl /'. ii'iss. ZiKdoiiie. 18.")1. — Lanc, Das (Jehiu-or^au dcr Oypriuoïden
mil besouderer Heruchsichligurip des Nervcneiida]tparates. i^lelio^Ts ini I I\<illiki-rs Xdl
srhfift l'iir Z<i(d<i!/i<\ liS(i:i. — Ci.Assd.N, Die Moi piicdo^ie des (ielnirs(ir^ans d(!s Kidechseu.
/Idsse's Atiiil. Sliidioi, Heft. — Ouknms, l'eher das Kpilhel der Macula' aciislicœ heim
Menselieii. Arrhiv. f. niicnisrojiisrlif AïKiloniir. 1S07. — Dkiïkhs. Heilrape ziir Keuutiiiss
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139'
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I.rlirlinrli lier Aixtlniiiii- 'Irr ^linirsnii/'iiii'. Kridii;;!'!-, ISST.— Ili:i:ini;iii;\v, Ziir l'"r;ifr(; iil)er
lier I rspniiif^- ticr lldinci mm nml nlici dir |iliysiiiln^isc|ic hcdcnlmif:- dcr \. vcsliliulîiris.
.\riin>l. r,-)!/., ISS7. — l'.i MM. lA|MTiiiiriil.il<'r Iti'iliii- /iir KiMiiiliiiss des lliurinrvcri
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ISlIi. — Ht'ciicnlios iMnr|iliidiipi(|U('s sur le uerf audilil'. Annales dis innliiilicn dr l'orcHlc,
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anlcricur de ra(o\isli(|uc. Iirrii<- dis .'<rii')ircs nul. dr l'OiirsI. l'aris. I.S!)."i. — IUMnan|no sur
rcinliryiiliiiiic du nerf aconsli(|iu' clic/, les pdissuns (isscux. Soc d'Annl. f'I île l'Iii/.-iiidor/ic
'le /liiidcnii.v. ISD.'i. — |{eiuari|ncs cuiliry(tlo^i(|uçs sur riulcriucdiairc de Wrisiicr.i;. ^(;»</</c.^
rciidi's Ani'i. dis srioirrs. IS'.I."). — Note sur les ganglions ccrcliid-siiinaux cl leurs proloii-
i:einenls. liUdiniiraplne iiiiiili,niii/iii\ ISil'.l. — Note sur la slrnclure des f:an;;li()ns de
Idivillc. Ili'riti- hi-hdnmndiiivf dr hirDuijijloijic, d'nlidni/ir l'I de riiinnliujie, Uordcaux. IS'.l.j.
CA.X.MliC.
m:z i:t fossks \as\li:s
Par JACQUES
Creusées dans répaisscur du uiassif lucial supérieur, qu ello iniiieul eu Inu^
sens, les fosses nasales, avec leurs annexes, constituent un vaste système cn\ i-
taire, anfractueux, |)anouru |)ar l'air inspiré : véritable carrefour où secùlnirnl
sans se coiiroïKln' Vm-i/'ini' oJfncl'if et Vnpjjnrcil rcsph-atoire. Un cf»ui<iir
comiimii. |ii'(tl()iiL:('iiicnl i\c> liiiii([ii('s cxlcriirs du corps, la narine, donne acc.'^
de rexléricur d;ms rliaciiiic des fosses nasales.
L'histoire ciomeiitain' du ili'vcluiipcmcnt ne nous a-t-elle pas fait assister aux i»lia>c<
successives de l'évolutiiui de ces cavités, jetant une vive lumière sur la cotnpiexilc i\f^
dispositions réalisées chez I adulte et nous expli<[uant du même coup les dilTérences de
structure du revêtement mutjueux en ces diverses réirions? Au-dessus et imlépendanimeut
de la cavité huccale primitive qui partap'e la communauté orifrinelle des appareils di^L-estir
et respiratoire, nous avons vu s'isoler du revêtement externe la fossette olfactive, pre-
mier rudiment de l'organe de l'odorat. Kt taudis (|ue celle-ci, s'enfonrant aux conlliis du
crâne et de la face, marche au-devant du lohe olfactif du cerveau, une ,ii;outlière. hicntut
transformée en canal, unit sa lèvre iiiféri(»ure au hord supérieur de l'orilice buccal. Les
deux fosses olfaclives entieul alors en large communication avec Textrémité supérieure du
conduit alinicutaire et n-spiratuiie. disposilioii ([ue maiutient parfois chez l'adulte l'alisenc-c
cougéuitale ilu |)alais.
Mais l'apparition des ih-ux laines i)alatincs, issues de la lace interne des deux hourgeou^
maxillaires supérieurs, va hieut(')t étendre au-dessous des fosses olfactives une cloison hori-
zontale com|)lèle H mi-hauteur de la cavité huccale primitive. La moitié supérieure de la
bouche emhryonnaire, unie à l'organe olfactif, va désormais se mettre au service exclusif
de l'appareil respiratoire, tandis ipie la moitié inférieure demeurera dellnilivement partit'
constituante du tuhe iligestif. Les canaux de Stenson (mammifères) ou incisifs (hommci
resteront les seuls indices de la comnmnication. |)rimitivement si larg-e. «les deux elagc^.
F^nfin. une cloison verticale, née vers la même cpiKiue de la base du crâne, viendra, ébaucln'
du seplum, diviser sagillalement le conduit res|)iratoire en deux moitiés latérales el symé-
triques, fusionnées chacune avec la fosse olfaclive correspondante pour constituer les fusses
nasales |iropr(>nn'ut dites de l'adulte.
Ce ((Miil aperçu, jelé sur le diA rl(i|»|icni('iil, nous |)cnuet de recnuuailre des ;i
présent dans les fosses nasales deux réliions hien dislinctes par leur ori^Mue el
ipii devront Tétre aussi j)ar leurs l'(uiclions et la structure de leur revétenieni
uuKpieux : u\u* région sensorielle nccupant la partie la plus élevée des ca\ iti's
nasales, el une région respiralnire. premier seuiuenl de Tarltre aérien, (pu en
occupera la partie inférieure, Kn outre il faudra distinguer r[ décrire à part
une troisième réiiion, antérieure, portion du téuinnent externe (pu s"es| (>nfoncée
à la snile de l'oiyane oUaclirel -~"esl mise nllei'ieurement au service t\o l'iMyane
respiratoire, vestihule connnun (pie nous dislini:uerons des l'o->-e- na-ales pro-
prement dites sous la dénomination de narines.
An point de \ ne [Miremenl anatomi(pM' on a lonjonrs réuni en une seule les
deux premit'res i('i:ions. ipie la nainre nnupiense de leur revêtement ra|>[)roclie
1 nue de l'antre en les o|)posant an rexétement cutané du \e-til)ule. Confor-
WIIINKS.
1399
inrmciil ;i ccl le dix i^ioii li.iliil iicllc ihmi'^ |»;ii'l.i;jrr(iiiv nul ir iliiili' m dciix l'Iia-
j)ilr('s |iriii(i|);iii\ :
I" \'('>ili/nile ou luirvics:.
"2" /•'o.s.sv'.s- it/f^ftlf-i pra/n'i'iiifiil il'ilcx.
101 (luiis rliiiciiii (If I l's cliapilics nous exaiiiiiicruiis Miccessixenii'iil, :
I" [ja (lisposilioii anat<)iiii(|iic du rovùtonient et ses i-apporls avoc Ir >(|m!l('ll(3;
2" La slnirhiii- liisl(iI(»iii(|U(' ilc ce ri'\rlriiiciil en ^rs dinViciilcs r('';:i«)Ms.
I' XAIUNKS
Définition. — La narine csl ceUt; porlion vcstihnlairc d(\s cavités nasales
([iii dérive de l'eelodernie et |){)ssède un revèlement de nainre enlani'e.
cl iiicmo l'ii iiallm-
(loiii- a liirl i|ii cil (Icsiiinc pailcis
<(His le nciii (le iiaiiiic la rcs>c nasal
;iiis le lou^a.i^c iii'iliiiain
ilaiis toute son clçniine.
Limites. — Ainsi délini |»ar la nature de son rovètenienl interne, le vesli-
hnle des fosses nasales, limité inférieuronicnt par son milice extérieur, a sensi-
lileinenl pour liniile supérieure un plan
(d)rK|ne regardant à la lois en haut, en
arrière et en dedans, (jui passerait par
le li(M(l aniérieur lihre de l'os nasal, et
par l'épine nasale anlérieiire en empié-
tant légèrement sur rins(!rlion anté-
rieure du cornet inlerienret sur la région
avoisinante du plane lier ( hlcker).
Cetle délimitation supt'neui'e n"a rien
d'al)solu. Le passage de la peau à la
nui(|ueuse ne se lait pas, bien entendu,
d'une façon absolument brusque, mais
par l'intermédiaire d'une zone de transi-
tion, ainsi (|ue nous le verrons plus loin.
Fio. 924. — Les orifices nariiinux vus
infoiieurenicnt. (D'après Zuckcrkamll.)
fji'. pli (in VKStibiili'.
Configuration extérieure. —
La |)eau qui revêt l'intérieur des narines ne présente pas des caractères iden-
tiques dans tonte leur élendue. D'aulant plus épaisse, riche en glandes et en
poils, (|u'on la considère plus près de l'oriiice externe, elle s'amincit progressi-
vement à mesure qu'elle s'enfonce, rappelant de très près ce que l'on observe
au niveau du conduit auditif externe (zone de transition).
Sur la paroi externe ou alaire on reconnaît facilement deux régions bien
distinctes d'aspect :
I" l^ne région inférieure de formi^ semi-lunaire, sous-jacenle au cartilage de
l'aile. La ])eau s'y montre avec tous ses caractères, notamment des glandes
sébacées volumineuses et des poils très développés (vibrisses), implantés perpen-
diculairement à la surface et formant un bouquet proéminant dans la cavité
narinale. Sa texture est remarquablement serrée, au point qu'il est ordinaire-
ment impossible de reconnaître au travers d'elle [)ar le louche)- le mince feuil-
let du cartilage de l'aile.
[JACQUES.^
1400
m;/. Kl l(tSSi:.- NASALK.-.
2" Une région sujx'ricnrc, plus ('•Iciidiio. corrcspoïKlaul ;i la lace intonir du
raililage alairc, cl se prolongeant |)lii> on moins au-dossus et on arrière de lui.
\Âi nous voyons la peau s'amincir, pâlir, picudro un aspect entièrement uni ei
perdre toute Irarn de produ( lion pilin-c Celte réprion supérieure ap[)arli('nl
Idut entière à la /.une de Iiansilion.
In relief lon-iiludinal, piolongeanl la direction du <ornel inlérieur sur la
partie membraneuse de la paroi nasale e.xlerne. sépare ces deu.v régions : c'esl
•U' pli du vestUnelc de Zuckerkandl. il eoirespiuid à rinlerslice des cartilages
alaire et triangulaire.
T.a paroi internp ou srpin/r de la narine ullVe des caivictères analogues. On
V distingue aussi :
I ' Tne région intérieure correspondant a la sous-cloison et soulevée vers son
niilieii par la saillie de re.xlrénilté de la L>iaiu-lie interne du cartilage de Taile.
I^a peau y est é[)aisse. un peu mobile et [)orle des vibrisses.
2° Une région supéi-ieure, mal di'limilée (mi liant, correspondant à la cloison.
Dans cette région de passage, la peau est nn'iice. unie. ailliiTente au cartilage
septal et dépourvue de poils.
Les deu.x ]»arois en s'unissant en a\ant cii'conscriNcnl un recessus as.sez pro-
lond que lerme inléiieuremeul un rejili cli(indro-cntané. c'est b' mitru'ulr <hi
nez ou cavilr >lu luhule. \a\ |>eau.(|ui tapisse cette cavité ouverte en arrière, est
mince, mais |>orle constamment un buisson de poils.
s|)ir('' vienl se ilciKuiillcr (h
Les trois lidiniuels de vil)risses, issus de la région puslerieure des parois internes el
externes de la narine ainsi ipie du ventiieule. convergent vers le centre de la cavité nnri-
nale et s'y entre-croisent de IVumui à l'oriuer une manière de treillis au travers du(|uel l'air
ini|iui('tc- i|u'il icni'ernie en suspension, (lomnie le fait justc-
incul oliserver .'<;ip[)ey, les nombreux ébranlements
i|ue subissent les vibrisses nasales dans l'état de
santé, sous l'inlUience du moucher, de l'élerinie-
ment. des expirations éneri:i(|ues. dégrafent con-
slannnent le crible des dépôts <]ui le souillent. Il
n'en est pas de nu''me dans les états pallio|iijri(|ue>
ou prcdomiiu' l'adynamie. La sup|uession tempo-
raire des icactions vitales entraine bientôt l'eiicom-
liicuicnl (In liltre par les poussières almospbe-
ri(|ues et iorilice desséclié des narines se montre
revêtu d'un enduit poussiéreux plus ou moins ejtais.
(In donne en seméiologie à cet état le nom de /<i'/-
r(')-i(lencc ilex iKiriticfi.
Structure microscopique. — A
partir du rebord de l'uniice naruial. le re\é-
ti'Uient cutané se réllecliit dans l'intérieur
l'iG. 92.">. — Nue rliinoscopi(|ue ,|,| vcsiiluile du nez en cdnservani lnus ses
postérieure des l'osses nasales. .i. ,
' etenuMils,
,l,.ison.lesrl.oanes.-.l.S.,.nlcions,.plal.-^ \^ r/>,l Ih'Ii H,j> . du type l.avimeuleii x -tra-
/,.<.. pavillon lul.airo.-n. /., orilire tiibaiiv. Cii,; ,.,„.|,,.. ii',,|lVc ici rien de -iiecial.
— f. H., fossette (le Roseiimullcr. — I'. ;>.. i ; • • il
voile (lu palais, face dorsale. I-C iiffiiic. épais, csl surinut reuia npiable
par la densité d(> son tissu. .\u s(>in du
leiitrage ciinjouclir sei'r('' ipii en ruinu' la cliai'penle s't'-lend un ik lie i-i'"»eau
élasticjue dont les libres, de plus en plus fines ;i mesure iprelles se rap|>r(Mlieut
de la surface, st prolongent jusqu'au voisinage immédiat de l'épilbélinm. Le>
.\\l;l\l>.
uoi
Am. (yr;.
yya/5/7/L'S siml lorl rlc\rr> ri. il;iii> Inir Inlcix a Ile .I.ImmkIiciiI Av I.i'ciiso
llbnulfs srhtfrrrs rcmiiniiialilrs par leur -laml \..limn', aiiiir\rr- aux ril>ri>ises.
Sur II' |ilaii(licr Ai' la iiaiiiic mi \nil .nuiiiaii (Ic>--mii< ilc- -laiidr-. il parltii-
>'iiisiiiu('r ml ir inii'^ ( iils-
ili'-sar, les raiscraiiv >lii(''S
(lu |>rlil uiiisrir nii^nl
(ScJiilli'nlciUci). Les raïK-
!<i'(ili.i\ assez (l('\ rlnppr's.
ollVcul les nièuics <lis|>()si-
lidiis. \ is-à-\ is (les papillfs
uolaniiucnl . tjuc ilaus la
uruéi-aliltMlf la pcau.nuani
aux itrr/'s. Iivs ('ludirs ;i
la lace cxlcrur ilc l'aile du
ne/, cl du hdiule. «ni ilscou-
slihnMii (lie/, les animaux
des huissdus leruiinanx en
ra|>p()rt av(>c la Innciicni
ladilc du museau, ils iTonl
l'ait à la lace nilcrnc des
pantis narinalcs rohjcl
(Taiicun tia\ail spécial.
Au niveau du hdi'd iniï--
riour du earlilap' alairc
sur l'aile el du bord inl'é-
i-i(Mir du cai'tilaiic (juadran-
liulairc sur la cldison. le
re\èl(Mnent cnhnK'- de la
uarin(^ perd cerlanis de ses
caracièivs cl la znDi' de
lran.<(tioit ou réiiicm supé-
l'ioure de la naiine c(ini-
mence. Celle /.(ine. inler-
mcdiaire à la peau propre-
ment dite et à la muqueuse,
n'a pas de limite suj)érieure
lixe. Généralement elle em-
piète plus ou m«»ins eu
haut sur le earlilauc Irian-
, . , , ' , , I-k;. 1)20. — Coupe froiilaie de Inile du nez d un faillie-
-ulaire en dehors el sur la grossissement (en partie d'après ZuckerkandI).
cloison cartila-iineuse en ^. j,,,^,.^ gian.iessu.loripares. - G. .«»-//., glandes si^bac.-es et poils.
dedans. Kn allanl de bas ■ r. «/., -arlilage de laile. — r. .s/-s., eort. sésamoïde. — C. /ci..
, ', ., ,p ,>i/.\ cai-t. tnani;iilairo. — .1(11. /;/'"•• amns lymphatique. — G. /., glandc>
eu haut on voit(ii.i>-. \Ui)) ,!« i, .nuquon.c.
disparaître d'abord les poils
et les glandes sébacées (bord ini'érienr de la branche externe du cartilage de
l'aile); les saillies papillaires s'élai'gissent et s'abaissent (région du cartilage^
alaire). puis s'elTacenl presque entièrement en nu'-mc temps que s'amincil
û.séA
PSAV
jACQrt:>.
U02 M-:/. HT FOSSES NASALES.
considérabloiiipiil le (Iciiiic ( |><iili(' iiilV'iicurc du carlila/jrc,' triaiigiilain') <,'l ([iic
l'ensemble du revétemeni iniml l'aspect de la [)eau du conduit auditif osseux.
Aux confins supL-riours. ri-pilln-liiun. tou[ eu consorvant le tvpe pavimenti'ux
stratifié, |)rend le caractère rmujucux : les* (•••lliilcs superficielles cessent de st-
kératiniser et conservent leur noyau; des cryptes mucipares apparaissent an
sein de l'épiderme, tandis qu'au-dessous de lui le chorion s'infiltre par place
de tissu adénoïde, (là et là, on peut rencontrer encore quelques glandes sébacées
réduites de volume et démunies de poils ainsi que certaines glandes sudori-
pares modifiées. Dans toute l'étendue de cette région supérieure delà narine les
fibres élastiques du demie demeurent abondantes; dans la profondeur ces
fibres s'amincissent et se condensent au voisinage du périchundre avec lequel
elles se fusionnent intimement: d'où l'adhérence étroite de la peau au cartilage
qu'on observe à ce niveau. Les vaisseaux enfin offrent un développement
moindre que dans la peau |)ropreinenf dite et que dans la nniqueuse.
J"ai observé que, chez Venfunl nouveau-né, les papilles, les poils et les ^laiiiles sfb<icée>
disparaissaient siinultancnipiit au niveau ilu bord inférieur du carlilag-e de l'aile du ne/
(jtaroi extcine). rcpillicliiuii conservant le lype paviiiienteux stratifié.
L'origine de la muqueuse est indiquée par le caractère nouveau de l'épitlié-
lium, la suppression définitive des élevures papillaires et l'apparition dans le
derme d'acini glandulaires nombreux, enfin j)ar un développement manifeste
du système sanguin et spécialement des réseaux veineux.
2" FOSSES NASALKS l>n( il'nK.MK.XT DITES
Définition. — Limité en avant par le bord supérieur de la cavité nari-
nale, le rinèteineut muqueux des fosses nasales proprement dites ou memlxi-ane
pitiiitaire reçoit en arrière pour frontière conventionnelle la circonférence de
l'orifice choanal. Au delà il se continue directemeut avec la muqueuse du naso-
pharynx. C'est à cette portion des voies respiratoires supérieures (ju'appar-
tiennent les cavités annexes du nez, sinus ou cellules, dont la muqueuse est
un proldngemeni (livei'iiculaire de la j)iluilain'.
A. Caractères généraux. — la pilnilaiit' revêt intimement tout le
squelette (les l'ossi-s nasales, en épousant les saillies, se moidant sur les dépres-
sions et s'insiuuant dans les orifices (|u*elle rétrécit. Le eonliguralion géné-
rale des fosses nasales cbe/. le vivant reproduiia donc assez exactement celle
(jue nous connaissons sur le crâne macéré. Les modifications consistent essen-
tielleuient dans une atténuation des rugosités de l'os avec exagération de cer-
taines saillies grâce à un épaississenieiit localisé de la nieniliraiu' Miii([ueus(>.
Épaisseur. — Lapiluilaire est liiiii. en ell'el. d'avdir une e[)ais>enr nnirurme.
De cette inégalité la raison est facile à saisir et la loi à formuler.
L'épaisseur est fonction dii'ecle du (lé\-elo|)peinent dans le cliorion t\c l'appa-
reil vasculairc el (In svsiènie glandulaire. Or. i'onnalions \asi'ulaires et glandu-
laires ont pour linl principal de fournir à l'air inspiré un di^irré favtwable de
cluilem- el d'humidité; il fanl donc ^"atlendrc à les vdir alleindre leur maxi-
l-(»ssi:s \ \s \i.i;s. un:',
iiilllii (le (l(''\ ('liiiiiiciiiciil (Lilis Ii'S l'i'ii |(lll~^ (les l'osscs iia>.ilrs on le rdiil.ict csl le
jdiis (liiccl cl Ir plus pniloii^i' ;i\('c l;i coloiinr d";!!!' iii-|)i M'. ()n jinil citiis.t''-
(/ueiiiincnl j)(>s('r en /ii-'iici/ic (jur ri'iiii'ts^ciir de In luioiueu'^ti nastile drjiciiil
l'SficflfirUciiiriil ilii tlfijrr ili' raiilni-t <l<' ses ihjfi' ri'tlls. jtnnilK nvc If fniirnnl
iTair im^/iirr.
(Tcsl ainsi (|ii(', (riiiic l'acoii ^rin'ialc, sur la |iaiuic.\l('nic coiiiiik' siii' la (loi
son, c'csl dans rt-la^c iiilV'rit'nr du nez, rtaji-c rcspii-alctirc, (|ti(< nous \ri loiiv
la |>iliiilàin> n^Minvrir Ir s(|urli'll(' d un i'c\ clcimiil rliaiiiii; cl, dans celle
région inlcriiMirc, le Imrd lilire des coriicls niovcn l'I surloiil iiderieur. \én-
laliles cl raves haii: iiaiil dans la ('(donne aérienne (|u'elles l'cndenl. nous nutn
Irera des re|)iis inni|iicn\ de trois à (pialre rniilinielrcs d (''paisscur. Mans le-
in(''als an conirairc la nienihrane s'aniincil, el cet aniincissenienl s'acccnliic
encore l)rns(|nenicnl an nixcaii des liialus faisant (•onunnni(|ner les sinus a\cc
la cavili' princi|»ale. (Tesl cnliii dans les annexes, (li\-erliciilcs rcjch's en (lcliur>
de la voie de l'air, ([ne le rcM-lcnienl nuKpicnx alleini son ('•pal^■-cnr la plu-
faible.
{/(•paissi'ur de la iiuhiuimisc nasale dans sou (Miseinble est sujetl(; a dos varialimis Ucs
(■'lOMiliics soil [di_vsi(d((,i;i(iii('s (coiiiiesl ons aclivos), soit palhiilopifiiios(sfascs, ti\ iicitiupliiiM.
l'iihindion. — E.\aniini''e .s/<r le cadavre, la pituilaire oH're ;j,én(''ralenienl
une leinle rouge sombre qu'elle doit à un (Hat de stase sanguine dans ses
réseaux veineux très dévelop|)és. Chez, le vivant sa couleur est beaucoup i)lus
claire, franchement rosée. Toutefois les bords libres et surloiit les extréniib's
postérieures (queues) des cornets présentent une coloialiou liraut sur le ^ris
violacé, qui doit être attribuée à l'existence du systi'nu! érectile'. Kniin, dans la
région olfactive, un léger rellet jaune viendrait se surajouter (Ecker) à la colo-
ration rosée ambiante. Cette tache jaune, évidente chez les batraciens et facile-
ment aj)préciable chez beaucoup de mammifères, m'a paru faire défaut le ])lus
souvent ( bez l'homme.
On remar(|ue en outre sur toute la surface du revêtement interne des fosses
nasales, et particulièrement dans les points d'(''paisseur maxima, un semis
serré d'orilices glandulaires (jui lui donnent un appert criblé.
Conxi>^lanc('. — La pituilaire est assez molle : Sappey la com|)are à la
muqueuse utérine. Celte friabilité est surtout, il Faut le dire, la consé(|uence de
la macération cadavérique ; car, chez le vivant et en dehors d(!s altérations
pathologi({ues, la muqueuse nasale supporte assez facilement le contact réitéré
d'instruments mousses sans saigner.
Adhérence au sc/ueletfe. — Bien qu'histologiquement distincte du périoste
des fosses nasales, la pituilaire est assez intimement unie à cette mend)raiM'
libreuse pour entraîner son décollement du support osseux (|uand une cause
d'arrachement vient à s'exercer sur la mucjueuse elle-même. Toutefois l'adhé-
rence de cette muqueuse périostée, comme on la nomme (ou hbro-nuiqueuse).
au squelette varie dans d'assez larges limites suivant les régions considérées ;
très faible au niveau du jdancher, de la cloison osseuse, des méats, des cavités
I . l'^il ri'v;iMi-|ic l;i|i|),iuvi'issi'iiii'iil du n'seaii vasi'iilairc ilan* k'S points aiiiiucis i\f la miii|ucuse se Iraduit [lar
uni' [làlcur plus mu niuiiis leintrc ilo jaunâtre par l'os sous-jacent (ri'gion iuruniiilmlairi". face anti'rieuro du
^plu'nuulo. poiii'loui' lies i-lioanes).
[JACQL'KS.]
UOi
m;/ et iosshs nasalks.
,iiiii('.\ielI('S (^l eu général jtai-li»iil mi le s(|m'li'llc (ilTre une siirfar-c lisse, i-clti-
adluTcncc aii;^iiifiil(' iKtlaljlcriiciit an voisin aire des sinus, sur les corncls. <■!
j>arlifulièn'in('iil sur leur
convcxiU'' cl leurs l>ord>
libres, que nous savons être
hérissés de crèles el criblés
de dépressions. L'adhérence
est p^néraleinent plus mar-
quée sur je cartilage que
sur \'o>.
\'>. Configuration
extérieure — Nous sui-
\ rous la muqueuse nasale,
en parlant du plancher,
successivement sur la clni-
s(»n. le fuit el la pami
exti-rne.
1" l'i.ANCHKii. — (lelle
région se présente sous
lorme d'une «routtière peu
j>rofonde. unie de surface,
plus large à sa partie
niovenne. (|ui est déprimée,
qu'à sesexiréniilés narinale
et chnanale. i|n: <nnl rele
vées.
Parfois un l'aihle enlon-
cement boVs-nc. situé ;i
!i(;. 027. — IManclior des lossps nasales. — Coiip^^ liori- .,. .... .. ' . ,
/nntale de la lôlc par lo nu-al inférieur. - Scv^monl -" "uilimetres envirnn d..
inférieur de la coupe. l)ord antérieur, tout cunlie
V, vestibule, —si, (ir-pn^siuii .lu c.iii.il iucisif. — i„. oriiicf iiiiv- la cloisou. marque 1 orifice
rieur du c;inal lacrvnio-uasal. — Sm. sinus maxillaire. — (', cloisou , • i / '/ i /
nasale avec clievauclipuieut .lu rarlilatre c, sur le vomer v. cr.>ant un.' ï^upi'l'IPlU' «" COmiKU ptll"-
i-rète. — Cl, cornet inférieur a.lliéraut à la paroi externe au niveau de fj^i fj jj/,'y,"(V//'(canal incisll.
s:i queue (le omet infti-rieur droit aélérése(|ué). — Fp, Toile palatin. i i ci 1
— .l}),amyg.laleplinr\npienuc. — o6. apophyse l.iliaire.—/'«. f..ssetle Canal de MeUSOU dl'S maui-
dn Uoseumulier. — ï',coupedu carlilaire luliaireau voisinagedu pavillon. uiilères " VOV. < >sléolo"'ic).
— La miKpieuse du jdaii-
clicr iliniinne gf.iduellenieni dépaisseitr de dedan< eu dehors, ainsi tpie d a\aiil
en arrière, l-^lle se ((uiliiine direcItMiienl an l'und axer le re\i'lemenl >n[>e-
rietir du voile du palais.
2" (".{.OISON. — Sur la paroi inicrne la niii(|nensr re\él réuiiiièremeiil le -qne-
leKe. ,\ peu |)rès |ilaii(' lors.pic lex'pluin osléo-carlilagitieirx oll re lin-inénie
une surface régulière, on v reinari(iie |iourlant d'une façon coiislaule. bien
qu'avec un d(''velop[)ement inégal, un botirrelet allongé hori/.onlalemenl ([ui a
recti le nom de h/hri-ciile tli' la <-/iii.<iin. ( ".e bon rrelel. nniqnemeni conslilué par
un ép.iississemenl localisé de la mu(jueti>e. el non pas. eomme on sérail leiilc
de le cr(»ire, par une prolubérance du si|nelelle, est di'i priticipalement a un
l'OSSKS \.\-\l.l.-
1 Mf)
.iiiias altuiidaiif dr Lilamlcs dans le clioiioii iiiiii|iicu.\. Siliir \ci's le ci-rilic di' la
<l(iis(»ii, rii lace de la h-lc du <oriicl iiiuvi'ii. le IiiIm-ii-uIc scpial liiiiilc avcr le
«•tinirl la /'iilf olfnclii'r, i^\}'\\ cniil i iliiii'. |iiiiir iiiir lari^r pari. ;i nHivcir.
Alisiractidii l'aile ilc relie eiiiiiieiice iiorni.ile. I.i > luisiiii ilii ne/. es| le sié^p de saillies
e.\trèinemenMVei|iieiiles. mais Iniit à l'ail \aiialiles eumiiie sir^X' el i-niniiie ilevcliippenienl.
i|iii recDiiiiaisseiit |MMir eaiise une ain)iiialie <le (■iinll;:iii'aliuii ilii sipielelto. On les cniiiiail
sipiis je iiiilii iVriii'iniix i|nanii lenr fiirnie e-l cnnuKle un |i\ raniiil.ili' el rie rri'lrs |nisi|ne
l'io. '.I2S. — Cloison des losses nasales iIkv. Tadulle.
l'ne (rôle iiinu.ssi' po-^U-iifiire. — c, jalonne le bord siipéiieiii du vomer. — F, portion vrsiibiilairfi ou narinnlo.
avec i', Ib ventricule du ioliule. — /, lubercule de la cloison. — (, dépression infuiidibulirorme marquant l'origine
du canal i icisif. — p.ravile rbino-pbaryng'onne limilce en .irriere par l'amygdale pliarynsiienne «, empiélant
Cl) avant sur le loil nasal. — s, sinus spheno'idal.
leur hase s'ailoupe. Leur lieu d'élorlion correspond à l'uninu dn liord snpeiieur du vonn-r
avec le hord inl'érieur du carlilaije seplal (suture voméro-cliondrale). Ki)erons et crêtes sou-
lèvent la niu(|ueusesnns la niodilier. a moins (jue leur dévelo|ipemont excessif n'amène leur
sommet au contact de la paroi externe.
l'ne autre variété de voussures est réalisée par les unnirculinna ou les rléviatinns de la
cloison, si l'réi|uenles qu'elles constituent presque la rè^'-le : elles dilTèrenl des précédentes
par leur l'orme arrondie el non acuniinée. et par la coexistence de dépressions correspon-
dantes sur l'autre lace dn seplum.
A (jnelque caléiiorie (|u'elles appartiennent, ces dél'ormations squelellii|ues portent exclu-
sivement sur la rcijion anlérieureet sur la région moyenne de la cloison (cartilage quadran-
gulaire. lame perpendiculaire, bord supérieur du vomer). 11 est tout à l'ait excepliimnel
d'observer des asymétries osseuses au niveau du bord postérieur du vomer. Ce (|u'en
revanche on rencontre fréquemment dans cette région (septum clioanal), ce sont des épai.s-
sissements irréguliers, blanchâtres, d'aspect nonenx. parfois bilatéraux mais presque tou-
jours asymétri(|ues, ([ui surchargent l'étrave vomérienne et rétrécissent d'autant l'aire de la
choane. Ici les parties molles sont seules en cause : à ces épaississenn^its muqneux on
donne le nom i\''iiler:)ns de lu cloi.^oii.
A (|ii(d([iit's inlirmit'trcs au-dessus et un peu m a\anl i\\] |!niiil du planrlicr
JACQrES.]
1406
NEZ ET l'OSSES NASALES.
qui correspond ii l'orifice supérieur du conduit incisif on remarque parfois sur
la cloison une étroite gouttière obliquement dirigée en liant et en arriére et
.il)outissaMl il un petit pertuis en bec de flûte. (Jelui-ci donne accès dans une
cavité luhulaiie, de forme aplatie dans le plan vertical, ofîraul ordinairement
deux étranglcMuents consécutifs et deux dilatations correspondantes, diIatation>
dont la seconde est toujours l.i plu^ considérable, (le petit organe, dont la lon-
gueur totale varie de 2 à S millimèlres, possède une largeur qui oscille
entre 1/2 (dimension verticale de rruilice) et 2 millimètres (2^ dilatation). Il
cliemine au-dessous de la muqueuse septale et parallèlement à sa surface, revêtu
(|u'il est d'un prolongement diverticirlaire de la pituitaire.
Miidimentaire et inconstant clie/. l'homme, cet organe équivaudrait à iinr
r :)-se nasale dont il représenterait hislologiquement (vov. plus loin) une réduc-
lion. On le connaît sous le nom d'organe de Jarolxon ou voméro-n"Sfil.
Telle esl. du iiii)iiis, ro|)iiiiuii professée depuis long-temps par Kidliker, et continuée depui>
p.ir Morkol. Anton et .Matliias Duval. (;onlraiiement à ces savants, (îegenhaur ne voit dan>
le diverlicule en (jueslion (|ue le rudiment d'une (jUindc srpl ilc, (ju'un retrouve plus dcve-
lu;)pée dans (faulrcs espèces (Prosimiens).
l-réquenl. sinon constant, rlie/ le fœtus et le nouveau-né, le diverlicule vfunéro-nasal esl
rui. 11211. — l/organe de Jacobsiuï chez le nouvean-ne,
((. orifici' du canal h la n.irlie .ink'ic-iiiri'Tifiiro «le !;i rloisoii.
rclalivoincHl rare tlic/ riiiMuiin' ailullc. Sur cimi a si\ nulle examens de fo.-ses ua>alo^
pratiiiués sur le vivant, je nai oltserve i|uiine di/aine de fois la |)ei-sislance liien nette de
ii'tli> formation : le cnl-de-sac nunpu'ux elait dans la plui>art tie ces cas hilateral et sicireait
a 1.) millinn'lres en arriére i>l à lu millimétrés environ au-ilessus de la coiiunissine posté-
rieure des narines, faisant sur le fond rose de la unn|ueuse septale une tache trris jaunàlre.
ulilmij^uc, de I millimétré de lar,i:eur.
C.hey, pres(iue Ions les mammifères il m- rencoulre à lilre conslant et aciuii-rl même de^
(iinu'usions uotal)les. (".liez plusieurs il souvre ilans le canal naso-palatiu ou de Stenson :
d'où riiypothése que Toruane de .lacolisiui constituerait nu apjiareil olfactif accessoire, une
fosse nasale en minialure. deslince à recueillir les emanaluuis odiuaules des suhstauce^
I'Y)?;Si;s N \S\|,|.S lit07
aliintMiliiiros |)ciiil.'iiil In iiuislicatinii. - <,lic/ les aiiiiii.inx r^zalcniciil mi vnit li> ilivertic.iilf
rmi(|iii'iix s'ciildiinM- iriini' cjipsiilc culilafiiiifusc s|n'ciiilr, iinli'|>riiilaiiti' ilii carliliiH-f sc|ital :
('■('sl le riirti(it<i<- ili' ,/iinilisuii. Dans r('s|icci' liiiniaiiic la caiisiilc a siihi un (Ic^ri' de rc^-res-
sioii plus acceiiliii' ciinirn (|ii(' ruifiaiif iiii-nn'iiic. (li- n'est (|ii'ii un sla(l(,> lies |iri'rnce (In
ili-v(>ln|i|i(Mncnl (|irnn pcnt l'i'ciinnailii' antiMir iln Inlii* l'iiilln-lial une iltanclK; ircnvi'loppc
i'artila;;in)Misi>. (ilic/. le t'ii'ins cl le nonvi-an-nc k> ((inilnil V(nncii)-nasal lainpr lilni'ini-nl
iMili'c la (■liiis(Mi carlila^incnsi" ot la ininincnsc (|iii la rcvél. Tuiilcrois, si le car'lilap- Miini'-ni-
nasal a perdu tmil ii'ile i|i> pritliMlinn vis-à-vis dn canal hii-rnrni(;, il n'a pas pour cola
cnlit'it'inonl disparu. Sciiinidl l'a cunstarnincnl ren<()nlic chez l'cnfanl cl le l'celus à lerine
sdus forme d'une petite pièce de laihle épaisseur, légèrement incurvée, de fmine semi-lunaire.
Les cartilages de ilia(|ue ci'ilé s'adnssent |)ar leurs faces convexes et diverfienl |)ar leurs
extremiles inférieures. Situés au-dessous des tubes mui|neux qu'ils déhordenl. ils ne con-
I raclent avec ceux-ci que des rapports di- viiisinat-e, sans jamais arriver à les erivelo|iper.
'■]" Torr. — Kii se ivlli'cliissaiil ilc la cldisdii sur la pai'oi rxlcrnc. la |)iliiilairc
iTvrl Ir loit (li's fosses nasales.
Très mince dans loulc cotto région snjtérienrc. elle icprodiiit lidèliHiienl la
eonli^iiralion du stinelelle ostéo-carlila^iiieiix. Aussi oflre-t-ello dans son
enseni!)ie, de nièiue (pie h' planelier, mais à un degré l)cau(ouj) plus marqué,
une concavité à la fois transversale et sagittale. D'antre part nous voyons les
dimensions transversales du toit diminuer progressivement d'arrière en avant :
large d'un centimèlre ou plus au niveau de l'arc supérieur de la choane el de la
région adjacente de la face antérieure du corps sphénoïdal, le toit se rétrécit
ensuite en s'élevant, pour se réduire, dans sa portion horizontale correspondant
à la lame crililée de rellimoïde, à une gouttière de 3 millimètres d'ouverture à
peine; enfin, à partir de l'épine nasale du frontal, les parois interne et externe
se réunissent à angle aigu el il ne saurait plus être question, à piupreiiieni
parler, d'un toit dans tonte l'étendue de l'auvent nasal.
En recouvrant la face antérieure du sphénoïde la muqueuse du toit présente.
cDiiime l'os soiis-jacent. une diiectiou presque verticalement ascendante et
regarde en même temps légèrement en dehors. Trop verticale pour être vue par
le rhino-j)harvnx, elle s'ollre an contraire de face au rayon visuel pénétrant
|)ar la narine et montre une teinte rosée claire, contrastant avec la coloration
[»lus sombre de l'amvgdale pharyngienne située au-dessous.
Pourtant il n'est pas exceptionnel de voir le tissu adénoïde de la voûte du ( avum émettre
dans les régions immédiatement adjacentes de la fosse nasale des prolongements erra-
tii|ues, dont riiypertiopliie. (^Iiez les adénoïdiens, donne naissance à de petites tumeurs
sessiles'susceptihles de réduire dans une i-erlaine mesure le champ de la choane.
Au travers de cette j)ortion ascendante du toit nasal est percé ïoriftce du
!<inu>> xphf'noïdal^ pertuis assez variable comme situation et comme dimen-
sions. C'est généralement à mi-hauteur de la face antérieure du sphénoïde, ou
bien un peu plus bas (Hertemès contre Zuckerkandl). qu'apparaît cet orifice
sous forme d'un ostiuni ovale, à grand axe vertical de 3 millimètres en moyenne,
taillé comme à l'emporte-pièce ou partiellement dissimulé par un repli valvu-
laire de la muqueuse. Il est aussi plus rapproché de la paroi externe que de la
cloison, parfois situé à l'union même du toit avec la paroi externe. L'ostium
osseux dépasse toujours notablement (l à 2 millimètres) l'orifice membraneux
dans toutes ses dimensions.
Sinus sphénoïdal'. Comme celle des autres sinus, la muqueuse du
1. .le <roi> utile de roinpléler ici par (|iieliptes mot- ri-latifs à la ronfig-aration du sinus chez le vivant les
iiutions osteulugiques exposées au louie I île cet ouvrage.
[JACQi'ES.'
1408
NEZ Kï I ossi:s .\V,<,\U>.
>iiius spliùncyidui (jsl d"mie grande; iiiiiiceur. Son aspocl csL uni; t'ik' nimili-
(idèlenicnt les dépressions comme les crêtes et les cloisons incomplèti^s. (|ui
-oulèvont si souvent les parois de cclto cavitc, sans leur adhérer du resle. Sa
Icintc. en dehors de toute inllarnnialion. est jrrisàtre, à peine rosée. Les varia-
tions liés étendues de Torme et de capacité de l'annexe sphénoïdale s'opposent
à toute description méthodique de la conliguralion du rcvélcmcnt muqucu.x.
L'asymétrie est la régie : elle j)eut élrc |)oussée à un degré extrême. <Jnr»i (pTil
en soit, l'importance (ju'acquiérenl chez certains indi\idns le< .-avités du
Vil.. '.):î(I. — (iniiite l'ioiiLiIe ilc la lèlc passant i)ai' la parlic rnuyi'iun' ilii liun! plianni,'-ici
liii voiner (se,i;iiieiil antérieur).
•s, s' panii aiiléri^;ure .ii-s sinus sphi'-noïil.iux. — o, o', leurs orilices. — vc. cluisoa clKiaii.fle foruirT par 1
V'iiicr oljliiiuemciit coupé. — cb, cavilc' luioralc.
sphéuuïih' expliijue l.ihimdauee |»ai'l'(iis cunsideiahle do >écn''tiiiii< |ialh(i|(i-
giques de ce diverlicult» de la pituilaire.
En ])assant du sphénoïde sur rethmoïde. la muqueuse du tmt r(iuser\e sa
uiimeui'. mais prend avec son siihstratum osseux une adhereme luliuie. qu il
l'aul altrihuer i\ la pém-lratiim dans son intérieur des troues de lollactir issu>
des perliiis de la lam(> crihlée et dont les gaines conneclives. émanations de la
diire-mére. se l'usiomieiil a\ee le clioricm de la piluilairc. l.épaissi'ur l'csle
l'aihle. mais radliiTeme illminiie daus la gouttière ON|(Mi-eartilauineuM' de
lauvent.
V" P.Mtoi i:xii.iiM\ On |»nuiiail ju>lemeul l'appeler //"/o/ ?/;(H''.c/e//c. car
l'Ile eduslitue en Idialile le iiiiii- de -^iparalioii entre la cavité natale principale
t les eavités diveitieiilaires maxillaire. iVontale et ethmoïdale». dmil les orifice-
FOSSKS N\SAIJ-:S. U09
la pcrlorciil en ni.iliil ciidniil. r.'c^l d'elle ;iii-si (|iie ^e (lédielienl Ions les eor
iicis; ce (|iii. idii Iraireiiieiil .1 ee ijiie mms ,i\(iii'^ \ 11 [Miiir l;i eloi^on, eoiilriliiie
il l'iiire (le celle |»anii la |ilii- cmn j)lii|iir'e de loiiles c(iiiiiiie con li;j mal nui el
ciMiiiiie fa|)|ii»rls.
Au pniiit (le vue sliurliiral (>l lo|i(i^r.i|ilii(iiic, comiiK! à regard îles ii-aclions |ialliulo.:;i<]iies,
lieux étapes siiiil à ilisliii^iiei' dans la paroi nasale cxleine : un plan liiiri/.nntal lancent ii
laie su|tfrieiir de la rlioanc scpaie i-i-s doux élnjres, dont l'inféiieur, ou maxillaire, ciirres-
piind tnpii^rapliii|ueiMenl à l'antre d'lli;;liin(>re, et le supérieur, ou etlinioidal, répond à
liirliili' i>ar rinlernicdiaire du lai)yriullii' ellinioïdcil. Le premier, uiiifiuemenl aiîeclir ii la
rnniliiPii respiratoire, possède une mui|neuse charnue, tandis que le revêtement du second,
plus spccialemeiil en rapport avec, la fonction olfactive, est remaniuahle par la minceur et
la délicatesse de la piluitaire à sou niveau : c'est aux dépens de celle-ci i|ue naissent les
dc,:;i'neresciMices o'ilcmaleuses si connues sous le nom de polypes muipieux.
(lénéraloniont ohliqiic en bas cl en dehors, la paroi externe offre dans son
ciiseinhle une concavilé très marquée, qui contribue dans une large mesure ù
accroître la capacité des fosses nasales; toutefois cette excavation est masquée
et parliellouient comblée par la saillie des différents cornets.
h^ii avant de l'insertion antérieure des cornets inférieur el moyen, la paroi
nasale externe possède une configuration dont la simplicité contraste avec la
complexité de celle des deux tiers postérieurs. En cette région la piluitaire
re|)ose directement sur la face interne de la branche montante du maxillaire
supérieur et de l'os nasal en haut, du cartilage latéral en bas. Il en résulte un
champ uni de surface, triangulaire de forme, confinant en bas h la limite supé-
rieure du vestibule, limité en avant })ar la convergence des parois interne et
externe, et en arrière par la tôle des cornets. C'est à cette région antérieure et
généralement plane de la paroi externe, correspondant à peu près à l'auvent
nasal, qu'on a donné les noms iVar/f/er (Zuckerkandl), ou de carina (Merkel)
nasi. Elle est parfois un peu soulevée au voisinage de la tête du cornel moyen
par la saillie du canal lacrymal.
En arj-ièrc, la paroi nasale externe est séparée du cavum naso-pbaryngien
par le sillon nasal postérieur, el de la portion la plus reculée du toit (face anté-
rieure du sphénoïde) par une gouttière étroite et profonde, le recessKS sphrno-
l'ilimoïdal. A la partie inférieure de cette gouttière s'ouvre, sur le squelette, le
trou sphénopalatin, que traversent les vaisseaux et nerfs destinés à la
muqueuse nasale et venus de la fosse ptérygo-maxillaire. La piluitaire ferme
entièrement le trou chez le vivant.
Abstraction faite de l'agger, la paroi externe de la fosse nasale, examinée de
face, se dérobe presque entièrement à la vue, dissimulée qu'elle est par les
saillies parallèles des cornets. Il faut préalablement réséquer ceux-ci pour
prendre une connaissance suffisante des régions qu'ils recouvrent. Aux espaces
allongés en forme de gouttières ouvertes en bas el en dedans qui s'étendent
dans l'intervalle des attaches des cornets on donne le nom de méats. Il existe
autant (1(> méats que de cornets el chacun d'eux porte le nom du cornet qui le
1 i m i le su périeuremen l .
Nous étudierons successivement les cornets, en place, puis la configuration
des méats telle qu'elle apparaît après résection des cornets.
A) Cornets. — Au nombre de 3 — - parfois de 4. quand le supérieur est
l'OUUER i:t taiARi-v, — V. 89
[JACQUES.]
UIO
NEZ KT FOSSES NASAI.KS
fl(''doublé — les cornets se distinguent d'après leurs situations respectives en
inférieur, moyen et supérieur. Tous ont une extrémité antérieure élargie (tèle).
un corps fusiforme et une extrémité postérieure. (7î<'3?<^), tantôt effilée et tantùl
renflée, parfois môme pédiculée. Leur face interne ou septale est convexe, ainsi
(|ue leur bord inférieur libre; leur face externe ou méatique est creusée d'une
gouttière élargie en avant, offrant en son milieu son maximum de profondeur
et s'atlénuant progressivement en arrière. Leurs dimensions décroissent rapi-
(iement de bas en haut, mais la réduction en longueur s'effectue presque mii-
(|uement aux dépens des extrémités antérieures ; les trois cornets, en effet, ont
Fi(i. 1k;1. — l'.iK.i nasale exleinc rcviHiie de ses cornets (adulte).
a, agger nasi. — i», vestibule. — Ci, cornet inférieur.
.S.<, sinus spliénoïdal, ici de grandes dimensions.
Cm, cornet nii>yen. — Cs, cornet sii|>érieur.
leurs queues dans un même plan sensiblemcnl vertical, aflleuranl les cboanes:
tandis que leurs tôtes se disposent suivant une ligne ascendante oblique dirigée
comme Tarète du nez extérieur et siluée à 2)') millimètres en arrière de celle-ci.
a) Cornet i^Kjxn-ic'ur. — De la lame criblée la piluitaire descend sur la j^ami
interne des cellules cthmoïdales, puis sur la face septale du cornet supérieur,
dont la moitié postérieure seule est libre, la moitié antérieure se montrant tou-
jours fusionnée avec la tète du cornet moyeu, riénéralement plan(> ou légère-
ment convexe sur le cornet lui-même, elle alTeele au-dessus de lui une forme
irrégulièrement gondnlée, due au smilèveuieiit varial>li>des cellules elbmoïdales
sous-jacentes. Il n'est pas rare en outre que sa faible épaisseur laisse transpa-
raître les stries divergentes des lilets olfactifs: toutefois ceci s'observe mieux
sur la cloison (|ue sur la paroi exUM'ue et spécialeineiil sur des jiièces ayant
sul)i un certain degré {\v macération. Quant à la leiule jauiiàlre sttuveni
décrite dans cette région, il est, je crois, exceptionnel de l'observer.
I.e cornet supérieur possèdi> un bord libre redili^^ne. aminci. I.a (luene. lorl
étroite, se cacbe au fond du recessus s]ibéno-etliiiniï(lal el s'arrête au \(iisinage
i'(»ssi:s \.\s\[,i:<. un
(In li'oii siihrnu pali'iliii. Sa \\<^\\r il'insfrtinii, (|iii itioloii^c en liaiif cl en avaiil
la dii'crtidii du luit du iias()-|)liar'viix. iiutiitc ()l)li<|U(>iiii'nl ('diiiiiic lui (-n laisani
av('<' riion/iin un anLilr Ac 'i.V' niviinn.
CcUc (lis|Misili(iii classiciiic ne coiicsikhhI pas a la rcalilc ilaiis un ^lariil nuinliic di- ras :
»■(» sonl coiix lin il <'xist(' mire le corni'l nmycn {rnnict ctlintn'iilnl infiTicnr) ft la laMM! cri-
lili'i- iimi |ias nn seul cimiu'I, mais 1, '.\ cl nirnic 4 ciirncts. Alisliacliini faitt^ «ifs cas, fort
iiilcit'ssants an pniiil do vue aiillMM|inl(i^-ii|nc. mais 1res cxccptidiuicls, nn rcthmoulc porte
4 ou 5 conu'ls, il faut tenir compte en pratiipie îles faits on la |)aroi nasale externe porte
«leux cornets au-dessus <lu moyen : le |)liis eleve porte ahus le nom de iinatrienu; cornet
nasal ou cornet tir S'inlariiu, le tioisième recevant le niun di> cornet de Mdvi/atjni.
Or. il faut savoir (|ue. ijansdesi'aspîireils, le cornet surajoute n'est pas le plus élevé, mais
rii\termediaire (coriu't ellunoïdal moyen). Ouand existe ce <lernier. le cornet de .Santorini
((MHuet etiunoïdal supérieur) est moins lon^- ([ue lui. sa tête continuant le mouvement |)ro-
fjiessir de retrail des cornelssous-jacents; il est, eu revanche, sensihiemeni |)lus lar^c. C/estune
lamelle plus ou ins convexe, à queue eflllée, unie de surface cl ri'couverle d'une mu-
(|ueuse de uiiture olfactive. Killian. par des recherches a|)profoudies iroMilirMilu^'ie et d'ana-
tomie ciunpan'e. a clucidi' la lienèse des cornets surnuméraires.
p) ('omet iHoiji'ii. — Hoaii<'oii|) plus volumineux qm- le précédent, ce cornel
possède une Iclc clar^'-ie (opercule), dans laquelle vient se perdre l'extrémité
antérieure du cornet su|»érieur. Sa forme générale est celle d'un segment de
cùnc tron([uc à sommet dirigé en arrière. La muqueuse qui le revêt, mince au
niveau de l'attache à la paroi, s'épaissit considérablement le long du hord
libre, dont elle dissimule d'habitude toutes les aspérités sous un bourrelet rosé
régulier. La queue, (irdinairemcul rentlée, se montre souvent blanchâtre et
comme macérée.
L'insertion dn cornel nioven figure d'habitude une ligne brisée à angle
droit à l'union de son tiers antérieur avec ses deux tiers postérieurs : oblique-
ment ascendante d'arrière en avant dans sa partie postérieure, parallèlement
à l'insertion du cornet supérieur, elle se réfléchit brusquement en bas et en
avant au niveau de la tète. D'autres fois elle est rectiligne et obliquement ascen-
dante dans la totalité de son étendue.
Il n'est pas exceptionnel de voir renroulemenl du cornet fiiiurer une S et une concavité
de !a face septale se sulistituer à la convexité normale. On rencontre parfois, d'autre part,
dans l'épaisseur du corucl des cavités aériennes, dépendances des cellules ethmoïdales.
y) Cornet inférieur. — Le plus long des trois, il affecte la figure d'un seg-
ment de cvlindre déformé par un méplat en regard de la cloison. La pituitaire,
en le recouvrant, rend unie sa surface et régularise son enroulement.
Comme pour le cornet moyen, la muqueuse acquiert ici son maximum
d'épaisseur au niveau du bord inférieur, les parties molles prolongeant vers en
bas de plusieurs millimètres la lèvre du cornet osseux. Tout ce bord libre,
ainsi que la face convexe, est criblé d'orifices glandulaires. La teinte est rose,
tirant, surtout en arrière, sur le violacé. — La queue s'arrondit fréqueiument
en un assez volumineux bourrelet sphérique, plus ou moins mamelonné, sus-
ceptible éventuellement d'obstruer par son développement excessif la choane
correspondante. — La tête n'existe pas à proprement parler, du moins en tant
que renflement localisé. Au contraire, à son extrémité tout antérieure le cornet
s'amincit en une sorte d'étrave divisant le courant d'air inspiré.
La ligne d'insertion du cornet inférieur offre une concavité inférieure bien
8'j.
[/.icyr/i.s.
lk^2
\i:/ I;T Ins^KS NAS M. H
inar(iiic(', doiil le soiiiiik'I. sis ;ï liinifia tlii lifrs anlrriVui' cl <lu Im'i< iikincii.
rrpond à riMubouchure du canal lacryirio-iiasal.
NoiiMalcniciit le cornet infcrieiir prcsenle sur sa face scptale des sillons Innfiilndinaiix
|)lijs ou moins aciiisés. Quant aux hourrelets pédicules ou non, communément niiniformcs.
■ [u'on rencontre souvent appendus à son bord libre, il faut les considérer comme des pro-
ilMCtions |)atliolo,:;ii)ues, conséquence d'une irritatifui locale [iroUtufrée ou d"un liouhic circu-
latoire.
]]) Méats. — Si Ton secllonnc les cornets au ras de leur attache à la paroi
nasale externe, celle-ci apparaît creusée d'une série de froultières ou méats, en
iioinhre é^ral à celui des cornets. Comme les cornets eu.x-mémes. <■('> irontlièn-^
lui. '.y?,'I. — Paroi nasale e.vterne (type normal schematnjuel.
L.i buUo elliinoïdale est bien développée; ri)rifice frontal, of, est .situé à h p.nrtie supérieun- .l.' la u:oulliorc
iriliindibnlaire; il " n'existe pas d'orilice arcessoire du sinus maxillaire. — .</", sinus frontal, — •''•, orifices des
■i'lhtle> cthinoïdales antérieures. — om, orilico normal du sinus maxillaire. — nh. orifice de la liolle ethm^îdale.
afleotenl une direction f^énérale antéro-postérieure, loul eu divergeant en avani
en même temps qu'elles s'élargissent à la manière des laines d'un éviMitail.
dont l'a.xe serait au nasopharynx et passerait par l'orifiee tubaire.
Sauf l'inférieur, qui dépend de la région maxillaire, tous les un>als appar
tiennent au domaine de l'ethmoïde et se montrent perforés de nombreux m-i-
fices donnant accès dans les cavités péri-nasales.
De même que l'ethmoïde, dont elle fait partie, la région supérieure de la
paroi externe des fosses nasales est sujette à de fréquentes variations. .Vussi
est-il impossible d'en fixer la configuration dans une desciiplioii unique,
valable pour tous les cas. Ne pouvant passer en revue ici toutes l(>s dispositions
variées qu'allecte cette région suivant les individus considérés, je me conlen-
lerai de réunir les dispositions les plus communes en un lype compiwile. sorle
de scliènu' an(|iiel puisseni élre ranieni's les dilTériMîls cas parliculici».
l(is>i;s \ \<\i.i;s. 1W3
a) lirr/iini flhmniilnh'. — a) Mritl lunt/ni. — l'-ii siiixaiil d'avaiil m arrirrc
la iMii(|iiciisr clliiiKiïdalc ili> la |)an>i rxlcriic. iiiiiis la Mtvniis s(iiili>\<''r, <>ii
arrirrc de 1,1 >aillic |ilii^ ou mniiis acciist'-c de ra;jt;cr, par une riclr |)i('S(|iic
truiicliatili'. ()l)li(|ii(>iiicii( diri^vc dt' liaiil m lias cl d'avant rii arrière, eoiiiiiie
le hurd liltre de la lèie du loniel iiinveii el, ('oiiiiiie lui. déei'ivaiil une courbe
doiil la coucaN ilc rcLiarde eu arriére cl eu liaul : ccsl la saillie de VrijKiplujfie
iincif<iri)tc de rclliiiioïde. .\u didù de <'ell(' saillie la piluilaire s'eiiloiicc dans
unr étroilf cl prolonde soiillicrc; puis se relève en un hoiirrclel liéinisjdiénqiic
de proéiuiueiici' \arialtlc. (|ui liiiiilc en arrière la gouttière et se Irouvi-
embrassé par la conca\ ilé qu'elle décrit. I.a gdullièrc a reçu le nom de sillon
ou de i/oidllrrr ui/'inKlihul'iirc (/lialus si'niihm'iirc »Ie ZncUcrUandl), parce
t|u"elle l'ail suite à riuruudibuluiu du sinus l'i-onlal; sa lèvre antérieure, tran-
cbanlc. est c(»nstituée par lapopbvsc uncirorme, la postérieure |)ar une cellule
ethmoïdale de dév(dopj)einent iné^zal suivant les cas et (b)iil la j)ro(''iuineuce.
parfois considérable, justilie le nom de hu/lr rl/nnoidnlc. (|iie lui a attacbi'-
Zuckerkandl.
Le sillon inlundiliulaire s'ouvre vi'rs en arrière. .\ sou e.\tn''iuité supéiieure,
l)ien qu'il diniinue de profondeur, il se transforme en un eanal complet : .ses
deux lèvres s'unissent par une lamelle osseuse, sorte de pont émané de la racine
du cornet moyen, et la tranchée devient tunnel en s'engageant sous l'insertion
de celui-ci. Ce tunnel n'est autre que le c/oial naxo-frontal, dont la partie
supérieure, évasée aux dépens des cellules etbmoïdales el largement ouverte dans
le sinus frontal, constitue Vinfunililmlum.
Cette liisposiliim lypituic. où lu gouttière iiilinulilmlairc se lennine directenu'iit eu haut
par l'orilice du canal rioiital — dispositi(ui la plus lavoinliJe au poiut de vue du calhété-
lisiue du siuus frontal — est toutefois loin d'ètie constante. Hieii souvent la g-outliere voit à
son extrémilc supérieure ses horils s'abaisser et se perdre sur la paroi externe d'une cavité
en forme de coupole, dont la paroi o|)posée est formée jiar la tète du cornet moyeu, cavité
dans laquelle s'ouvrent isolement le sinus frontal el plusieurs cellules etlimoïdales du
groupe antérieur (recessus frontal du méat moyen de Killian).
Dans les cas de ce genre l'orilice fnuital, souvent fort exigu, peut être aisément confondu
avec falioucliement de l'iuie des cellules etlimoïdales, et le cathétérisme en devient iirati-
Huement impossible. I.e canal naso-fiontal se trouve alors très réduit en longueur |)ar suite
du re|)uit en li.uil de son orilicr iiiliTii'iir.
A son extrémité inférieure la gouttière s'élargit par divergence et aplanisse-
ment de ses bords (apophvse unciforun- et bulle). Elle se continue sans démar-
cation précise avec la moitié postérieure, à peine concave, du méat moyen.
C'est dans la partie inférieure de la gouttière que s'ouvre ['orifice normal.
ovalaire ou semilunaire, du .^inus maxiUair<\ dissimulé sous la saillie apo-
physaire antérieure; tandis qu'apparaît éventuellement, dans l'évasement qui
la suit, le trou circulaire, qui constitue Vorifice accessoire. Dans cette dernière
région (fontanelle nasale : voir Ostéologie. t. I"''), la muqueuse du méat est
directement adossée à celle du sinus.
Dans la partie niovenue du sillon infundibulaire on remarque d'ordinaire un
ou plusieurs [)etits orifices arrondis. f(ui appartiennent aux crllulcx ethmoïdaies
antérieures.
La bulle ethmoidale est une protubérance de forme et de volume très
variables. Tantôt véritablement huileuse, hémisphérique, elle figure une sorte
de soufflure du labvrinfbe etbmoïdal. dilatant le méat et refoulant le cornet
141^
M-.z i:t iossks nasai.ks.
contre ia cloison ; tuntùl, rùtluite ù un hourrclet assez mince, ellr loinic à la
gouttière infundihiilaire une lèvre postérieure presque semblable à l'antérieure
(apopliyse unciforme), et se montre creusée d'une cavité insi;^niiiante.
En arrière de la bulle, et la séparant de la racine du cornet moven. nous
rencontrons une nouvelle gouttière à peu près parallèle à celle de l'infundi-
luilum : c'est la irouttière rrlro-bullairr (Moyn'i'l). Anu^ laquelle <'uii\rr sous
Kk;. '.):i:t. — l'ami iinsalo oxlciiie après rcsoctiou îles cdiiipls (il existe 4 emiicts).
.1/,, .Vj, .1/,, ,Vj. les 'i mttats. — Ci, l'm, i'.. (\, les iiisntions des cornets. — sf. >ii)iis frontal ;iM'C >oii
orifice nasal in'lopendant do, la goutlière infuiulibulaire. — rf, récessus frontal. — rn, orilkv ifuiie ci-lhile
elhmoïdaic antérieure. an, asger nasi. — nu, apophyse uncil'ornie. — ç/i, goutlière iiifumlibnlaire, axer o»<i.
lorilice du sinus maxillaire. — oa, orifice accessoire du sinus maxillaire. — Bf, hullte elhmoidal. — f/b. a^out-
tière rétrohiillaire, avec l'orifice de la bulbe. — cl, orifice inférieur du canal lacrymal. — rp, cellule ellimoidali-
postérieure avec son orifice dans le 3" méat. — 8»;). sillon nasal postérieur. — pT. pavillon lubaiiv a\ec le repli
salpingo-pharyngien coupé loiifiitiidinalcment.
l'orme (run perluis, allon-ié d'ordinaire on l'ente \eiticali', la <\\\\[r de la htille.
Le degré de développement de celle-ci régit la largeur des deux -illons ([ui la
limitent en avant et en arrière : à une bulle larireuient déxcloppée el proénu-
nente correspondent des lissui'es inliindibulaii-e el rétni-lnillaire étroites et
profondes; au lieu (|ue, rédtiileà une simple cièle miiussi' inleiuiédiaife à l'apo-
pbyse unciinrme el à l'allacbe du (•(U-net. la même btdle lai«-se bâiller libre-
ment dans le méat moyen les gouttières ([(l'elle sé|)are.
Contrairement à ee (|ue nous venons de voir pour la inoilie aiileiieuie. la
seconde partie du méat moyen est tort jieu accidentée, j'.n debors du trou
maxillaire accessoire déjà menlionni', j(> ne vois à signaler dans celle léirion
que ce fait, qu'à la loucax ile plus ou moins accusée (|ii"elle olVrc d'babiluile
peut e.\c(»|)lionn('llenienl se siibsliliier. vurloul en arrière ( palalin ). une vous-
rossKs wsMJ'S.
'.- |>ru|.(.i
1^41;
|i.irliib
coiisinciahli's
sure ilonl rcllVl es! de n'iliiiri' daii-
liliiiiri-c (le la lusse nasale.
I.a |)ai'()i nasale exlei'iie e>l ne! feiiieii I liniili'i' du d'île du |>liai'yn.\ par le
s///o/( mi^nl iioxtr finir i\.\\\^ le duiiiai ne du nieal inoNcn.
p) Mi'dl sHjtrrifiir. — De conlif^iiralion lies simple l'I (ri-lcnduc l)('aiicoii|»
moindre que li> préeédcnl, le méat supérieur se présente, sur le .sujet rcîvètu de
ses parties molles, comme une ^'•outtière élargie et approfondie à son extrémité
antérieure. Trois ori/ici'.< la perforent le plus sonxeni, (|ui eoiuluiseiit <lans les
fclhi/t'x l'tIniKiïdiilcs iiii><lt''rirHrcs : un supé-rieur, un anti'-rieur et un postérieur
(llajek). Tonleluis leur mtmhie peut se réduire. C'est à rextrémité postérieure
de ce méat que se trouve sur le s(|ueletle le trou sj)hénopalalin.
T^e quatrirtnc mi-nl^ quand il existe un 4'' cornet, sert dOrdinaire. lui au<si.
d'abouelieinenl aux eavités les plus jiostérieures de reihnKtïde et parlienliè-
reu)enl à la ci-l/ii/r liliiiio^/t/K'iKJÏiInlr. (|uand elle coexiste avec lui.
APPENDICE A LA REGION ETHMOIDALE DE I.A PAROI EXTERNE
SINUS MAXILLAIRE, FRONTAL, ETHMOIDAUX
."^aiif lo ilivciticiik' splicnoiclal, tmiles les cavités annexes îles lusses nasales s'ouvrent au
niveau de In région ethnumlale de la paroi externe et ne eonstiluent que des évaginations
• le la pitnitaire laitissant les méats
moyen et sn|)érieur. Il me fiarail donc
l()^i(|ne (l'élndier ci^s annex(>s diverlicu-
laires à la suite des méats i\'n\\ elles
(li'riveiit.
I" Sinus maxillaire. — l>i'
sinus maxillaire ou antre <rHigh-
inorc est ordinairement la plus
vaste des cavités annexes des fosses
nasales. Sa forme peut ètn^ com-
parée à celle d'une pyramide qua-
dran^ulaire à base interne, formée
j)ar la paroi externe de& fosses
nasales (1/2 inférieure), et à som-
met externe, creusé dans lapci-
physe mal a ire.
Des quatre faces, la supérieure
ou orbitaire est seule plane; l(^s
trois autres sont incurvées : l'an-
térieure ou canine est concave ;
l'externe ou jugale et la posté-
rieure ou luhérositaire sont con-
lio. t)3'i. — Disposition schématique du sinus
maxillaire à l'intérieur du maxillaire supérieur.
f, p;iroi canine. — j, paroi jugale. — t, paroi lubérositaiie.
- o, paroi orbitaire, constituant les 4 faces de la pyramidr.
(lunt la base correspond à la moitié inférieure de la paroi
nasale externe et dont le sommet répond à l'apophjse ma-
vexes.
La sttrface inférieure de cell
cavité n'est pas plus unie que celle
des autres annexes : constatument on voit les parois voisines s'unir par des travées
osseuses falciformes, dont une muqueuse très mince épouse étroitement les
saillies sans les dissimuler. Ces travées toutefois occupent de préférence cer-
[JACQUES.]
H16
m;/ i;'r inssi:.- n.\>ai,i;-.
laines rcyiolis : ainsi en vuil-on lidijours qiiel(jucs-iincs jetées de la paiwti orlji-
faiic il la paroi nasale et, plus ((tnsfarnnient encore, cloisonner transversale-
ment la gouttière inférieure (pii résulte de l'union des faces nasale et jugale de
la pyramide. Une crête mousse de ce genre se détaelie sagittalement du toit en
avant et contient le canal sous-orbitaire.
L'arôtc inférieure de cette pyramidt- n'est pas rectiligne, mais légèrement
convexe en dehors, coinnie la |)aini jngale elle-inênie: l'angle dièdre, qui lui
correspond du coté
du sinus, repré-
sente une gouttière
creusée dans l'apo-
phvse alvéolaire du
maxillaire, gout-
tière dont la pro-
londeur varie dans
une large mesure
suivant les indivi-
dus avec le degré
de résor[)li(m du
maxillaire. e"est-à-
dire aveclampleur
de la cavité sinu-
sienne elle-mèmi'.
Dans les sinus de
dimensions moven-
nes le jxiint le pln<
déclive de la gout-
tière alvéolaire se
trouve sur un
mènie plan hori-
zontal que le plan-
cher nasal ; il descend |»lus has dans les grands sinus et s'élève à un niveau
supérieur au plancher du ne/. (|naiid l'antre est de dimensions inférieures à la
moyenne.
Souvent on voit la nim|ueusc (|ui revêt le tond de la gouttière soulevée par
de petits mamelons conicjues, (jul. tantôt rej»résentent le toit des alvéoles de;»
molaires sous-jacentes proéminant dans le sinus, tantôt ne sont autre chose
que l'ajH'x même de leurs racines simplement recouvert de son périoste. ('ett«'
|jrotrusion inlra-sinusienne des racines dentaires résulte, on le conçitit. d'une
forte résorption du tissu spongieux de l'apophvse alvéolaire, et varie par suite
avec le degré de cette résorption. Klle se renciuilre. d'autre part, le plus fré-
([uemnuMit dans la ré_i;i(m la plus déclive d(^ la gouttière, région oii normale-
ment est minime l'épaisseur du toit alvt'olaire. Or. cette région de dcrlivitê la
plus prononcée C(U-resp(uid soit à la deuxième prémolaire, soit |dulôt à la pre-
mière grosse molaire et. pour celle-ci. ce sont constamment le- racine- le>
plus externes (jui a\(iisinent de plus près la cavité du sitius.
La goutlièi-e. ou rêressns inlV-rietir de l'antre (riii-liiuore -■(•tend sai;itlale-
Fu;. 03.").
iiitalc (le 1.1 l(''lo |)ar la paiiie iiioyoïme
(lu sinus ii((i\illaii('.
Cs, Cm, Ci, les 3 coriu'l.-. — 6, 6'. la liulle ellimoVdiile. — ob, ob\ son orilicc. -
«■o, expansion orbitaire d'nne cellule clIinuKdci-froiitale. — Sm,Sm' sinus maxillaire
— ()«, son orifice accessoire.
i'()ssi:s NASAi.i;-. un
iiiciil (le 1,1 ilciil ili' s.i^cssr, eu .iiTicrr. il l.i |»ii'Miii rc |in''iiiol.iiii' en ;i\;iiil. <",c
Il Csl, (ju't'M (•;!> (le (li''V('l(i|)|ii'liicii I r\c('[)l Miiiiicl ilii '«iiiiis (|iic l.i I |iii''iiinl;ii rc.
[Kirlois int'iiir l:i imiiiiii'. \ii'iim'iil en r,i|i|M)il a\rc' >;i lasili'.
il est aise ili> ilriiiiin- de ( es iliiniii-c» .'iiia|nriiii|iii's ilrs a|i|ili('aliiiiis |iialii|iir^ a l'i-linloiL^ic
ri au tiaitfiiKMil ilc r('in|iyi'iii(' lii;.-liiiiiirifii ildiii^iiH' dciilaiii'. l.'Dhseivalioii iiioritie pm
l'ITi'l (|iu' l'iiilVctiiiii (le raiiiii'Xf iiiaxiliaiiT ii'siiilc lialiitiiclIciiK'iililuin^ liciioslilc latlirulairc
lie l'une des undaiics et s|>(rialrin<'ut ilc la prcMiirreu rosse mnlaiic. l/cxin'iicuce a a|»pris
ilaulic part (pic i-cst ii Iravcis lalvciiic ilc riiiii' des racines externes de celte dernière denl
i|ue la perruraliiiii lliciapcuti<|ue de ce sinus s"e(Teclue avec le plus de l'acilité.
Kxceplionnelleiiieiit mi peut vuir proeminci- dans la cavili' du sinus des dénis en presque
tdlalile : il s"ai;il alors d'une anomalie d'cvolulion de riiii (!es pennes dentaires. Cela
s'oltserve surlnul. ainsi que J'en posst'dc un exemple lypii|uc. pour la dciil de sa;resse.
La parni intcriic uu nasale ilii sinus iiia.xillairr ulTrc un inliTiM loiil parli-
ciilicr, puisijircllc piirle l'orilicc île la cavid': clic c^t. en milic. ir(''pais<ciir lies
iiié^'^alo iMi ses dillV'renls [xiiiils.
Dan.s son ensemi)le. elle pr('senle mu' légère convexité tournée vers la cavit»'-
sinusienne. nutatniiieiil dans sa partie inférieure, qui corre.spond au méat infé-
rieur. Vers son centre, dans une étendue de I centimètre carré environ, elle se
réduit à une simple lame membraneu.se formée par l'adosscment immédiat des
iiuKjueuses nasale et antrale (fontanelle nasale postérieure). Dans le domaine
de cette lacune osseuse, l'amincissement de la paroi va souvent jusqu'à la per-
foration : c'est alors qu'il existe un orifice maxillaire accessoire. Quand cet ori-
fice existe, c'»'st-à-dire dans 10 pour 100 des cas environ, il est le plus souvent
circulaire nu un peu allongé d'avant en arrière. Les dimensions varient beau-
coup ; mais elles excèdent bien souvent celles de l'orifice normal. Ses bords
sont nets et trancbants. Il réj)ond en hauteur à l'union des deux tiers infé-
rieurs avec le tiers supérieur tin sinus, à la |»artie moyenne et inférieure du
méat moven.
L ne autre région membraneuse moins étendue s'observe en avant de l'apo-
physe unciforme (fontanelle nasale antérieure) : elle peut être également le
siège d'un orifice accessoire, mais très exceptionnellement. Enfin, une autre
•/.one d'amincissement s'étend dans la région correspondant à la partie moyenne
du méat inférieur : ici pourtant la cloison osseuse, si réduite (|n'elle soit,
demeure continue.
L'orifice normal de l'antre (rilighniore, (jue nous avons vu s'ouvrir du coté
du nez dans la j»artie la plus basse de la gouttière infundlhulaire, siège, du coté
du sinus, tout au voisinage du toit, au-dessus et en avant de l'orifice accessoire,
([uand il existe. C'est une fente elliptique à peu près horizontale, souvent dissi-
mulée par une travée osseuse placée en arrière d'elle. Ses dimensions varient
de 3 à 19 millimètres en longueur (Hajek) et de 3 à (i en largeur.
(!(uuine on le voit, rorilice normal du sinus maxillaire occupe une situation tout à fait
del'avoralile à récoulemenl îles sécrétions ((ui peuvent s'accumuler à son intérieur, du
moins dans l'attitude droite de la tète. 11 n'en est pas de même dans le décubitus latéral
opposé, ou dans la flexion lorle de la tète, où il devient plus ou moins déclive.
La muqui'usc du sinus maxillaire, diverticule de la pituitaire ethmoïdale, est
très délicate. Sa teinte normale est d'un gris rosé uniforme, laissant transpa-
raître la teinte jaune de l'os. Elle se confond avec le périoste et adhère peu au
substratum osseux.
UArijl'E:
U18
\J:Z Kl l"()<Si:< N.\>\LK"
Variétés. — \J' sinus maxillaire est un de ceux i|ui vaiienl le nioin». Sa caiiai-iti- toiito-
lois peut <li(r<;rcr du sirnj)ii' an double. Il se produit alors un halancenienl r-ntre le déveloji-
jiement de Tanlre d'Higliniore et celui des autres sinus.
Les asymétries de eapaeité chez un même in<iividu sont assez rares mais méritent d'être
connues. Elles se traduisent à Textérieur, quand elles sont assez accentuées, par un enfon-
cemenl de la joue au niveau de la fosse canine, en rapport avec une dépression plus ou
moins accusée de la paroi canine du sinus. I*arfois aussi la niduction de volume de la cavité
est fonction d'un élariiissement exce|)tionnel de la fosse nasale correspondant avec propul-
sion en dehors de la jiaroi nasale externe au niveau des méats inférieur et moyen. — l'ne
injéressante anomalie consiste dans la division complète du sinus par une cloison frontale.
La chambre antérieure s'ouvre alors normalement dans la gouttière infundibulaire tandis
((lie la postérieure a p-énéralement son orilice dans le méat supérieur (Zuckerkandl). La
bipartition par une cloison horizontale est plus exceptionnelle encore.
2" Sinus frontal. — Le divc rticiilc (jue pousse la muqueuse du méat
nioven entre les deux lames du fiMiilal esl d'étendue extrêmement variable.
Parfois réduit à une va-
cuole sphérique à peine
plus volumineuse que les
cellules elhmoïdales voi-
sines, il acquiert d'nrdi-
iiaire la valeur d'une
large cavité en forme de
pvramide trian^rulaire
dont la base interne est
située dans le plan mé-
dian de la tête et dont le
-commet atteint le milieu
du sourcil.
La face antérieure (/v«-
roi >^ourciUèrr) est con-
lio. '.KJO. — Disposition schémati.|ue des sinus IVuntaux ''ave vers Tintérieur : les
de diverses dimensions. (D'après Hajek.) deux autres, c esl-à-dire
l^rojftclirtn sur le plan Trontal. — En trail plein, sinus de ilimensiuiH l'inférieure (PKi'oi n'i'bl-
lUûjennes. — En pointillé pras, sinus à expansion oibitaire. — l']n poin- . . . .
lillé fin, sinus à expansion éraillcuso. taiVC) et la postérieure
(paroi endocrànienne),
iillrent au contiaire une ((inNcxilc niar(|iiée. I,a plus épaisse de ces parois
est l'antérieure, que forme la talde externe du l'ioiital : sa puissance croit
régulièrement de la racine du ne/ vers l'apophvse orbitaire externe. La
lable \uirrno (paroi posiéricfn^c), qui sépare la nuupieuse dt' la diu'e mère, esl
plus mince cl peut UM-me l'enfermer des lacunes. Mais la moins résistante (h*
loules est l'inférieure dans la réuion de l'angle supéro-interne de l'orbite. Des
Iravées jdiis ou moins saillantes, des colonnes osseuses j)arf(iis. jetées d'une
paroi à l'autre, donnent constamment au sinus bdutal une dispusilinn très
anfractueuse dès qu'il atteint une certaine cajtacili'.
Ln bas et en dinlans, vers la racine ilu ne/., la « a\ité se |)ri)liini:i' jusqu'à
I (istium nasal par un cniidnil progressivemeni ii'lréci eu l'nrme d'rnlitniKiir.
auqnid doit être, à ncdre avis, allribiié le nom i\'infi(ii(lil)i(h(i)i. Iiien plutùl
([u'à la gouttière, ouverir dans le nu al nuiviii. qui lui fait suite babiluelle-
ment(gotiltière infnndibidaire). Han-meul un \érilable canal ivlindriipie d'une
certaine longU(>nr nnil l'usliiim nasal à la cax ilé sinnsi(>nne. ri la di-nninina-
|(ISSi:S NASAI.K
li»l9
lion (If cdit'il ii(i<(>-/'r(ni(ol s';i|i|)li(|ii(' trdi'diiiairc ;i un (uiirl liJiji'l ciciisr au
milieu (ii-s (-('llulcs clliUKnilalrs aniiTiruirs cl dunl les parois a|)|iai'li<>uiionl
partii^ à lus IriiriLil, ii.iilic à relliiunïtlc ; ce «icniici' us snil concfiurt à Inriurr
l'orilirc inlV-rirur. La «lin-rliMn du canal naso-iroulal csl, cuniiiic sa longueur,
soumise il des variations individuelli-s étendues, en raj)p(jrt étroit, j)f)ur l'une
aussi l)ien (|ue |ioni- l'anlrc. avec le mode d'abouchement dcijà signalé du sinus
dans le méat et le deiiié de dévelo()poment de la bulle etbmoïdale. Ordinaire-
mont oblique en liant, en avant et en dehors, le canal peut aussi, rel'otili- en
dedans par une celhile cl hiiioïdale. alïecici- une dircclion iihlii|iic iiilciiie avec
Fiii. y:{T. — Los sinus Iroiilaux. irapics Ziickerkuiidl. — Les deux sinus luit de ouverts
|Kn' résection de leur paroi antérieure.
/"», prolongement externe ilans l'apophyse orliit.iire.
foison inlersinusienne. — of. orifice frontal.
m, expansion orbilaire. — li/'. laille froninic. — ci,
un trajet contourné. L'orilice nasal, lui aussi, varie dans ses dimensions, entre
l et 4 millimètres de diamètre en moyenne; sa forme, circulaire ou elliptique,
dépend du lieu d'abouchement.
Les deux sinus, adossés par leurs bases, sont séparés ])ar une c/o/son osseuse
généralement très mince. Cette cloison est rarement située dans le plan mé-
dian. Partie en bas de la ligne médiane, elle se dévie à mesure qu'elle s'élève
et s'incline parfois à droite ou à gauche à un degré tel. que l'un des sinus vient
entièrement recouvrir son congénère et l'emporte considérablement sur lui en
capacité.
Variétés. — La forme pyramidale que nous avons décrite à la cavité du front est très
riequemment modifiée par un prolongement postérieur qui dédouble le toit de l'orbite dans
une étendue varialjle. Cette cliambre sus-orbitaire, toujours basse, s'étend parfois en dehors
jusque dans l'apophyse orbitaire externe iju'elle évide, et en arrière jusqu'au sphénoïde.
Son plancher, régulièrement convexe comme la vmile orbilaire, diffère de son loit que sou-
.lAiijL'ES.]
i^iso m;/. 1:1 K(issi;> \\-Ai.i:s.
lèvent jiif^iilicn.'iiiriil le.- impu-sriiuiis digitales de la lucc l'iiiJucraiiiciiiic. — Anccci' ilivn
ticule po^léiioiir (•nincide souvent un i)rolongernciil supcrioui- rreusi- entre les deux lames
de récaillo du frontal jusqu'il )(, 4 et rnènie H eentiniètres du reiiord urltilaire. I.'ns parail
alors avoir été iire,;;iilièretnonl souillé.
D'autre part la caviti' du sinus est souvent rcdiiile jiar uu soulèvement licmisphériiinc
de sa paroi |)ostéiieure dans sa région inféro-interne. Otle saillie est due à un état ilr
développement fiarticulier de la plus antérieure des cellules etlimoïdo-rrontales. à laipielic-
en raison de sa riiM|iirnle di-;piisiliiui am|Mill,iiie. ZuckerkandI a donni' Ir nnfn dt- liiil/,r
frontal.
Habituellement les i>arois céréhr.ile et orhilaire du sinus frontal se réunissent en arricn-
en formant un an^le très aigu. Il n'est pas exeeptionnel de V(jir cet angle, îuif/lc nh-rbr"
iirbitairi; (Mourel). rem|»laré par une paroi verticale pinson moins élevée. Cette disposition,
très impmlante a reccuinaître (piand on intervient sur le sinus pour un empyeme ctir<>-
ni(|ne, es! lindice. non jias d'un cloisonnement vertical de la cavité frontale, mais d'un
dedoulilenienl du luit ortiitaire en ariière du sinus par une ex[>nnsion des cellult's etlimoïdo-
rrontales.
Quoi (juil rii sdil du licNcluppement du sinus iKiiilai. ce serait s'exposer a de sérieux
mécomptes (jue de préjuger de son degré d'après la saillie extérieure plus ou moins forte de
l'arcade sourcilière. .l'ai sous les yeux une pièce provenant d'un individu avance en âge, el
sur laijuelle la proéminence très mar(|uée des bosses sourcilières semblait dénoter la pré-
sence de laiges cavités frontales. 1,'évidement au burin de ces saillies osseuses les montra
entièrement formées de tissu diploii|ue sans la moindre trace de cellule aérienne. Et cel
exemple est loin d'être nnii(ue : les nègres possèdent avec îles arcades sourcilières tre>
saillantes, des sitnis tiès réduits. Eu revanche la transillumination des cavités frontale^
chez le vivant mel rre(|ueniment en évidence, l'existenee au sein des fronts les plus lissc^
de cavités iernar(|ual(!t nient s|)acieuses. Il ne famliail pas conclure de là que c'est uni(|ue-
ment au refoulemenl de sa paroi endocrànienne (|ue le siiuis doit l'accroissement de s.i
capacité; mais, comme l'observe judicieusement ZuckcrkandI, la saillie de l'arcade sourci-
lière ne comporte d'enseignement, relativement à l'étendue de l'annexe nasale sons-jacente.
«in'autant que celte saillie se continue régulièrement en haut iivec la région snpra-orbitaire
soulevée eu une voussure uniforme et surplombe le glol)e oculaire.
L'absence du sinus frontal doit être considérée comme très rare, à moins ipie Ion ne
range sous cette nibri((ue les faits encore assez nombreux oii l'annexe frontale est réduite
à un petit globule souillé dans la région glabellaire de l'os el dont une eleinlue variable
de paroi ajqiarlienl a rellimoïde. •
3' Cellules ethmoïdales. — L'oiisi'inljlr do ces petites anne.Kes conslituc
un système très compliqué et assez variable, qui mérite bien le nom dr
labyr'udhc ellimo'idaL sous lequel on le désigne habituollonient. Il renq)lit
tout l'espace limité par la paroi interne de l'orbite en dehors et la paroi nasale
externe dans sa moitié supérieure en dedans; |)ar les (»s nasaux en avant et le
corps du spbénoïdc en arrière; par la base du crâne en liant et le toit du sinus
maxillaire en bas.
La plupart des cellules qui le constituent niipparlienuent (pieu partie à
retbnioïde, el se trouvent complétées par des cavités plus ou moins profon-
dément creusées dans les t)s voisins : IVdiil.il. Ia( ivmal. spbénoïde. (Jnehjues-
unes siMdenu'ut (bidle) |)Ossèdenl une paroi entièrement elb moniale.
Quand ou examine sur le cadavre IcMir arraniîcnu'ut réii[>riique, on est tenté,
comnu^ le l'ail justement obserNcr /arniko aiuès .MerUei. de les cdusidérer
connue une s(M'ie dévaiiiiuitious nées sinmltanénuMit de la pituilaire et (jui se
seraient dirii;ées en deluuN pour semparer coiM'urremun'ul de res[>ace demeure
disponible entre Tteil et le ne/ ; de là leur nnmbre très \ariable (1' a 1(1).
leurs délornuttions par |>ressicui uuilin'lle, leur cbevaucluMuent, rinirieation île
leurs cavités contrastant avec roidonnance ndativenn-nt lixe de leurs (uilices.
Cette nuuiière d"envisap'f les eboses. pmir ne n'iKindic qu'en jiartie ;i la réalité
(dévelo|)penieiil post-eml)iv««nnaiie de^ i-elliile- ellinninjale-). n'est pa^ moins
inssKS WSALKS.
U21
sfilisriiisaiilr i|iiaii*l un I (''Ifiiil ;ui\ iiiilrcs anncxi's, aniicM- ipir Inns iclalioiis
avec r(>tliiiioï(i(> fiiLia^ciil (''fialciiiriil à ciHisidiTcr cniiitiic (!(••> ex atjiiiali(»iis pri-
iiiilivriiuMil flliiiiuïdalfs. avant scnitHlaiiciiicnl crixalii 1rs os \ nisiiis (l'ictiilal,
inaxiliain'. splM-ridïtlf).
l'.ii réalité il l'aiit (listiiii:iii'i' il.iiis le i.ilix i inllir liliiiiniij.'il uni' Im iii.iliuii niiln Miiinairc,
l'iéant los (livisiuiis pi'iiii-i|)<ili>s, t>l iiiii< liiiriialiDii |ios|-cmiIii yniiiiaiii', aliunlissaiit ;i l'fMiva-
liisseinoiil partiel «les us liiiiili()|)lies el à la ^tiuctiiraliuii ilediiilive du système. Il est Mon
etahli anjoiinriiiii. notainiiienl |iar les roman|iialiles lecherclies de Seydel el dr- Killiaii,
(|ue le laliyriiillic liait d'une série de laniollos fondainentales, à' diroctimi voisine de la ver-
ticale, sV'Ievanl delà lace nasale ue la lame papyracée de l'orhite (paroi nasale exlerne pri-
mitive) (>l |)r(iéminaiil dans la cavité nasale sons l'orme de cm'nels etlimoïdanx. De ces
rfnnets primilils des traces persistent riiez l'adulte dans l'apophyse iinril'orme, la huile
l'ihmoïdale (ayant l'iiiie et l'autre la valeur d'un cornet elhmoïdal), le eornel moyen, le
eornel sn|)érieur et evcMitnellemenl le i" cornet. Le développement iillérienr de cloisons
entre ces lamelles lianstorme ces méats primitifs en cellules, variahles dans leur étendue et
leurs relations, mais ielali\ eiiieul coiislantes dans leur mode d'ahouiliemeiil nasal.
On (lislinfiiie ordinairenuMil les cellules elliiiKtnlales en rellidi's rnilérirures
et en ccl/iilt'fi pO!<t(''ricuri'!<. Il est pins juste au poiiil de viu" de leur signification
ontogénique, aussi
bien que j)lns avan-
lageu.x an point do
vue clinique, de les
diviser en rellule-^
i'fhmoïdal('sdi(méol
moyen (antérieures),
et cellules etlmioi-
i/ali'fidu mi-at siipr-
rieur (postérieures)
(Zarniko).
Leursorilices seuls
se groupent svslé-
inatiquenient dans
les méats ; quant aux
cavités cellulaires
elles - mêmes, elles
n'affectent aucun or-
dre fixe daus leur
juxtaposition et sem-
hlent. comme je le
disais plus haut, n'o-
héir dans leur ex-
pansion qu a la lui
de moindre résis-
tance. Aussi a-t-on
|)U dire qu'il n'exis-
lait pas deux laby-
rinthes, non pas
identiques, mais même semblables. Poui'tant Mouret, en se basant sur l'étude
approl'ondie d'un assez grand nombre de pièces recuoillies sur des cadavres
Fio. 'J:{S. — Coupe horizontale de la lèle passant par les commis-
sures palpebrales pour montrer le labyrinthe ethmoïdal (ser-
ment inférieur).
/o, fente olfactive. — Oi, cloison nasal. -- l.c, lal.yiinllie elhnioï.lal. — .S, .S',
sinus sphénnïdaux asymétriques.
[JACQUES.
1/422 m:/, ht i'u.ssi-s .na>ai.i:s.
d"adull('s, a Icnlr une rlassilicalioii toj)u^raj)hiqu(' des cellules ftliiiioïdalt^.
J'exposerai brièvement ici ses conclusions.
Parmi les cellules ethmoïdales antérieures, cellides du méat moyen, il l'aiil
distinguer i sous-groupes, qui sont, en allant d'avant en arrière :
1» Le groupe des cellules ethr/Kjïdo-unguéak'S. sous-jacentes à Tagger, s'ou-
vrant au milieu de la gouttière infundibulaire:
2" Le groupe de rinfundibulum. formé par les cellules ethmoïdo-frontales
situées sur le trajet du canal frontal: elles s'ouvrent au voisinage de la [)artir
supérieure de la gouttière, sur la paroi externe du réccssus frontal du méal
moyen ;
3" La bulle et/iuioïdale, cavité entièreuieni limitée par retliimVide, proémi-
nant dans le méal moyen et s'ouvrant dans la Moultièit' rétrolnillairi- vpts son
milieu ;
4'^ Le groupe des cellules rélro-infundlbulnircs. (•('Ilulrsellini(tïdi)-rn»nlalf>.
à orifices situés à la partie supérieure de la même goultièn-.
Les cellules ethmoïdales postérieures sont au nombre de '.\ à ••. Creusées en
partie aux dépens de la m(»itié postérieure des masses latérales de rethmoïdr.
elles sont complétées par des demi-cellules creusées dans le frontal, les maxil-
laires supérieurs, le sphénoïde, empiétani |)lus ou moins, comme les anté-
rieures, sur ces os limitrophes. Elles s'ouvrent constamment dans le méat
supérieur ou dans le quatrième méat, mais peuvent émettre les expansions les
plus variables soit en avant (entre les cellules antérieures), soit en dehors (dans
le toit de l'orbite), soit en. arrière (au-dessus du sinus sphénoïdal). C'est à ce
groupe qu'appartient la cellule qui, parfois, évide le cornet moyen : elle s'ouvre à
la face supérieure de ce cornet.
Toutes les cellules ethmoïdales siuit indépendantes les unes des autres,
séparées qu'elles sont par des cloisons osseuses souvent très délicates, mais
toujours complètes. Leurs orifices sont arrondis, de faibles dimensions. La
muqueuse qui les tapisse est pâle et très délicate; elle adhère très' peu au
squelette'.
Mkai iNFKiuKin. — La portion méat ique inléricme de la paroi nasale externe
offre une disposition généralement excavée, tant dans le sens vertical que
dans le sens antéro-i)ostérieur. Cet enfoncement, parfois très accusé, réduit
notablement la capacité du sinus maxillaire.
La ligne (rinsertion, concave également, du itirnet (|ui limite supéiieii-
rement ce méat, lait (|ue cette région alTecle la forme dun ovale à grosse
extrémité antérieure, le plus grand diamètre vertical de l'ovale correspondant
à l'union du tiers antérieur avec les di'ux tiers postérieurs. C'est en ce dernier
point, au sommet de la courbe d'insertion du cornet inférieur. (|ue débouche le
canal lacrgmaL tantôt sous forme d'un orllice arrondi de '1 à '.\ millimètres, à
bords nets, immédiatement sous-jacent à l'attache du cornet, tantôt et plus
souvent sous fornu' d'ime fente verticale située quehpies millimètres plus bas et
dlflicilement visible : ceci a lieu quand le conduit nieuibraneux des larmes
court quelque temps sons la nuiquense du méal ;(|>iè< s'être dégagé dt^ son
tunnel osseux.
I. Piiiir II' ilrvcln|i|ii'il|i'i|l (IcN ililiïTi'Ilts simi». Xoir I. I. Uslroloiiir.
VMSSKMX HT NKRI-S |»K l.\ l'IÏI ITMIIi:. Ik23
l.n (lispiisilioii v.ilviilain' ci-dessus (h-fiilo roiisliliie un avanla;:e j)liysi(ilop-i(|iio pu s'oppct-
-aul au rcllux di's sccn-linus n.isalos dniis li's vnios larrvinalcs dans Pacte du inuuclicr ou
cil- rclcruiicuicnl.
Clicz rcnlaiil iiiiiiM-aii-iic rniilicc iulriiiMir ilu canal lacrynial csl lialiilurllt-nionl ini|M'r-
Itiré. I.e cul-dt'-sac nnnini'ux i|ni en n-sulle pcul si; ililatcr en ain|Miul(; rapalili! d'idislrucr
les voies nasales et de uietlre parlielieiuenl idislaeie à la respiration. D'ordinaire la rupture
spontanée a lien dans les premiers jours qui suivent la naissance cl le cours rejrulier des
larmes s'elaldit.
I/itrilicc n.isal du «aii.il lacrviiial sk'-l'^c, chcy. radiiUc, a M iciiliiin'lfcs ciivinm
(lu hdi-d j)Ost('ri(Mir dr rurilicc iiariiial (Arlt), et à I cenlimètrc en arrière de
rt'xtrrmité anlrriciirc du iin-at iiift-nCiir (Sieur et Jacol)).
I,a luuit(Mir du inrat iulV'rieiir au uivrau de l'oriliee lairvrnal. Iianirur
inaxiiua, est vu moyenne de 20 niilliuiètres; elle diminue ensuite pro^ifressi-
voment à mesure qu'on s'enfonce. Un centimètre en arrière de cet orifice, vers
le milieu du méat, elle est encore de 17 millimètres environ : c'est la région la
plus mince de la paroi méatique (union des os maxillaires, palatin et cornet
inférieur). La line lame osseuse qui sépare la pituitaire de la paroi antrale
V est transparente et parcheminée; c'est là le lieu d'élection pour la ponction
exploratrice du sinus maxillaire.
La uiuqueuse nasale est d'épaisseur moyenne au niveau du méat inférieur
(I uiui.); elle est lisse et rouge. Le tissu érectile ne serait bien développé qu'à
ses extrémités antérieure et postérieure (Sieur et Jacob).
VAISSEÂIX ET XERFS DE LA I'ULITâIHE
L — VAISSEAUX.
Placées aux confins du crâne et de la face, les fosses nasales participent à la
fois à la circulation intra-crânienne et à la circulation extra-crânienne. Les
artères leur viennent des deux carotides; les veines se déversent en partie dans
les troncs faciaux, en partie dans les sinus duraux; les réseaux lymphatiques
enfin établissent des connexions indirectes entre les espaces sous-arachnoïdiens
de l'encéphale et la circulation lymphatique de la face.
1'^ Artères. — De la carotide externe le revêtement des fosses nasales
rei.oit deux rameaux d'inégale importance : la sphéno-palaliuc, branche ter-
minale de la maxillaire interne; — l'artère de la sous-cloison, branche colla-
térale de la faciale.
De la carotide interne naissent les deux ethmoïdales, collatérales de l'ophtal-
mique.
Chacune de ces branches artérielles fournit à la fois des vaisseaux à la paroi
interne et à la paroi externe. A chacune appartient un domaine bien distinct :
la sphéno-palatine est l'artère de la région respiratoire de la pituitaire; les
ethmoïdales irriguent la région olfactive; l'artère de la sous-cloison appartient
à la région vestibulaire.
Les troncs artériels du nez courent au fond de gouttières creusées à la sur-
[JACQUES:
1424
NKZ ET FOSSES NASALES.
face du squelette ou dans des canaux osseux complets. Les rameaux secondain-s
se divisent dans les couches profondes du chorion niuqueux : ils afTectent
souvent la forme hélicine ou en tire-houchon. indice des variations considi-ra-
Ijles de longueur auxquelles les soumettent les fréquentes variations d'épaisseur
de la muqueuse.
A. AitTi:iu;s di; i.v i'aiuh imkiink. — ■ Splirno-palathie interne. — Au sortir df
la fosse ptérygo-palatiiie. la terminaison de la maxillaire interne, en pénétrant
Elhm.
Sj3li. pal. irit
Pal. aup.
FiG. 939. — (iirculaiioii artt'iielle do la pituilaiie : ck>i^i-in.
par le trou sj)lunio-palatiii dans la fosse nasale correspondante, se partage
en deux branches.
La branche médiate ou >^pliéno-palatine interne est destinée à la cloison. Elit-
court d'abord, obliquement ascendante, de dehors en dedans, au-devant du corps
du sphénoïde vers l'attache supérieure du vomer, qu'elle aborde à 8 ou 10 mil-
limètres en avant du bord choanal de cet os (Sieur). Elle fournit alors un
rameau osseu.x vomérien ; puis, se réiléchissant en avant à angle droit, elle ne
larde pas à se diviser en deux brandies qui parcourent la cloison en diagonale.
])arallèlement au bord supérieur du vomer. l'une au-dessus, l'autre au-dessous
de ce bord.
La branche supérieure, la [)lus grèU", destinée principalement à la lame per-
pendiculaire etlimoïdale. s'anastomose avec les brandies septales des ethmoï-
dales. — L'inférieure s'unit, à l'orilice nasal du canal incisif, avec la termi-
Jiaisou de l'artère palatine supérieure. — 'l'oule^ deux, au voisinage de leur
\ \issiv\i X i;t m:i;is iii; la i-itijitaii!i:.
U2r.
('xUéiinir-, cniisliluciil avec di's laincaii.x issus des ai-lrr-iolrs vcslilmlaircs (arlt're
(1(! la soiis-cidisdii) (.'t les laiiiilifalioMs Irniiinalcs <lc rclliiii(iï(l;ilc aiit(''ri('iirft un
plexus ai'l<''ri('l assez riclic ;i la siirlacc ilu rarliia^c ([ua(li'aii;.nilairc. imii loin du
bord iiil't'riiMir de celui-ci.
(!(' cairermu" aitciicl, siliii'; à 1 coiilimclic oiiviidii aii-ile^ssiis ilc l'cpiiie iiasaln aiili'-
lieuio, 011 Idi.lic l'iisi-nl'iirf de la clnismi (Sieur t>t Jacol)), est l'oiifriiic lialiitiiollc île i'épis-
taxis. On ne saurait tnulefois iueriiMiiicr exclusivonn-at les disixisitiuiis aiiatoiui(|U('s dans la
;^(Mu''se ili" celle héuu)rrn;:ie : il faut faire é^aleiuctil la part des Irauuialisuies réitérés (p-ral-
lages dif-itaux), aux((uelles sa superfleialilé expose d'une nianiérc toute particulière celte
région auléro-inférieure de la piluilaire. (l'est également au niveau de cette tache que se
développent les polypes angioniateux de la cloison.
Etliutiiidalcs intCi'iK's. — I^s dt'ux elluuuïdales, nées de ruplitahnicfue, se
divisent, avant de péiiéti-er dans la fosse nasale correspondante, en plusieurs
l'ai. f-up.
Fu;. '.lio. — (arcuialion artérielle de la piluilaire : paroi externe.
branches qui traversent isolément les trous de la lame criblée en couipagaie
des filets olfactifs, dont elles partagent la distribution. Deux ou trois de ces
branches se jettent sur la paroi interne, qu'elles parcourent de haut en bas
et un peu en avant. Les plus postérieures ont un trajet assez court et ne
tardent pas à s'anastomoser avec la branche supérieure de la sphéno-palatine
interne, en couvrant de leurs ramifications la lame perpendiculaire. Le rameau
antérieur, plus développé, descend non loin de la gouttière de l'auvent et se
termine dans la tache vasculairc.
Irlêre de la sous-cloison.
POIRIER ET CHARI'Y. — V .
Cette artériole, issue soit de la coronaire supé
90
[JACQUES.
U26 m:z et fosses nasales.
rieiire, soit do luiière de l'adc du nez, paivourt la sous-cloison d'arrière en
avant et s'épanouit dans la peau du lobule et de son \cnlii(ul.'. contribuant à
l'irrigation de la paroi septale du ventricule.
lî. AiiTKiiKs r)K i.A l'Anoi KXTKUNi:. — Lc développement considérable de la
nujqucuse qui tapisse cette paroi (cornets, méats, sinus) nécessite un important
apport sanguin, qui lui est Iburni par la branche externe de la sphéno-j»alatine.
les branches externes des etlunoïdales et l'artère de l'aile du nez, collatérale de
la faciale.
Sphéno-pal a l ine externe. — Plus forte que l'interne, elle nait un [»eu au-
dessus de la queue du cornet moyen et descend au-devant du sillon nasal pos-
térieur. Elle émet alors deux rameaux principaux à direction posléro-antt'--
rieure : l'un destiné au cornet et au méat moyens, l'autre au cornet et au nn-at
inférieurs. Cette dernière fournit, chemin faisant, des artériolcs destinées à la
muqueuse du plancher nasal et en rap[)ort anastomotique avec quelques per-
forantes de la palatine supérieure; à son extréniilé clic s'nnit aux plexus arb'--
riels du canal lacrymo-nasal.
L'artère du cornet moyen fournit des branches ascendantes destinées au
méat supérieur et à la tête du cornet correspondant, branches qui s'unissent
aux rameaux externes des ethmoïdales. I^a région postéro-supérieure de la paroi
externe, le récessus etbmo-s])hénoïdal, sont habituellement irrigués par une
collatérale de la sphéno-palatine interne, née tout près de son origine.
Enfin quelques petites branches, nées de la palatine supérieure dans son
trajet descendant, perforant les parois du canal i)alatin j)ostérieur et se répan-
dant dans les ])arlies les plus reculées des méats Inférieur et moven.
Ethmoïdales externes. — Elles irriguent surtout l'ellimoïde antérieur et la
région de l'agger. L'ethmoïde postérieur reçoit la plus grande partie de son
sang artériel par la collatérale sus-énoncée à la sphéno-palatine interne. Elles
s'anastomosent entre elles et avec l'artère du cornet moyen, svmétrique de la
branche supéuieure de la sphéno-palatine interne.
.Ir/ère de raile du nez. — Cette petite collatérale de la faciale lournit des
ramuscnles vestibulaires dunt les terminaisons s'unissent à celles de la sphéno-
])alatine et surtout de l'ethmoïdale externe antérieure.
Artères des sihu^i. — Elles sont mal connues. La circulation artérielle des
sinus est en gi'ande partie sous la dépendance des vaisseaux de la |)aroi externe,
dont certaines branches pénètrent dans les diverses cavités par leur orifice
nasal (artère du méat moyen, branches ethmoïdales externes).
En outre le sinus riuixUbdre reçoit des rameaux alvéolaires pour sa pari>i
jugale et des rameaux sous-orbitaires pour son toit. — L'irrigation du sinus
frontal est en partie assurée par des branches de l'ophtalmique. (]ui traver-
sent son j)Iancher et sa paroi antérieure (artère frontale interne). — Le sinus
xidunididdl doit à des branches jierforantes de la viùicnne et Ai' la ptérvgo-
palaline (|uelques-uns des rameaux artériels qui lampent sur son plancher.
2" "Veines. — A. Circuln/ion rc/'/hv/sc. Appareil éreclili-. — Les
vaisseaux veineux de la i>iluitaire forment, dans toute l'épaisseur de la mem-
\ \i>-i,\i \ l'T \i:i;i- hh; i.\ l'iTi iT\ii;i: U27
li(|llr l|■(•'^ lirlic. (I.in^ l('(|lli'| il r.'iiil (lisl iii;:i|{'r «IcllX
hraiic, lin --x --Irmc .inM^liii
ivs(>;ui\ :
I" I II n''.«in/ ^Kper/ir.ir.l^ senv. ('(iiiiii' de ci naiix de laiMc (iillhrr. à onCiit.i-
lioii ^VTHM'alc aiiir'rn-pnsir'rinirc. (le n'-scaii s'rlrinl à la lolalili' <li' la (>iliii-
tniro et iv^iic dans la (•(tiiclic s()iis-(''|iilli('lialr;
lî" I II )'i'-sriii/ j)i))/'n)iil, (''^'•;||(.|H(.||| iicjic, mais coiisliliK' jtar des vaisseaux de
ralihn- plus i'ori, cl (U'iciilés ()Iiilnl |iri|M'iidi(iilair('iiiriil à la siirracc. (li; vr-
scaii prurniid. Irrs inr^aliuririii dc\cl(i|>|)(' <iii\aiil les n'-^idiis considérées,
ivj^nc dans (outc Tcpaissciir de la inii(|U(Misc, depuis Tassise s(nis-ci)illicliale,
où il conflue au réseau su|)crliciel, jus(|u'aii [x'-rioslc . c'esf lui qui loiine le
i-orps ércrlile de la pUuifalrr.
On rencontre celte lonnalioii \asculaire hien développée dans tous les |)oints
où la inii(|neuse nasale esl en cinitact direct avec le coiiranl d"air inspiré :
li'te, liord libre, convexité et ((iieiic du cornet inlë-
rieur ; l)t)i'd libre et ([ueue du cornet inoy<'n ; |»ai'lie
moyenne de la cloison. Dans le méat, sur le plaii-
(ber, dans la ivirion elbnioïdale. il ne saurait être
([uestion de l'ormation ('■reclil(>, bien que les vais-
seau.x veineux présentent j)arlout une remarquable
densité.
Des préparalions par corrosion, portant sur des
régions où la formation érectile est le mieux caracté-
risée, permettent d'y reconnaître une série de colon-
nettes veineuses juxtaposées, à base élargie reposant
sur la coucbe périostique, à sommet aminci si^ diri-
geant vers la surface. De nombreuses anastomoses
transversales ou obliques unissent les troncs parallèles.
F/intervalle des canaux v«Mneux est comblé par du
tissu conjonctir làdie. au sein diKjiiel s'insinuent di
glandulaires.
Les veines du corps érectile ont une forme régulière et des parois normale-
ment structurées, même particulièrement riches en tissu musculaire. Nulle
part, Zuckerkandl n'a pu constater dans ses injections de relations directes
entre les artères précapillaires et les réseaux veineux.
On voit ]tar celte coiirle (Icsniplioii les (lifféreiiccs ((ui sépniTiil I .i[p|iai('il rro( iili' des
Idsses nasales et celiii des organes ^^éiiitaiix. Ziickeikniidl les Inrinnle dans ces trois jn-opo-
si lions;
l" 11 n'existe |)as dans la idlnilaiic de tiansilion vasculaiiediiccle des ailéres anx veines.
2° Les caractères des veines y deincnrent neltement prononcés, par suite de la disposition
rej^ulière de leur nuisculaluie.
'■i" Le tissn éredile y renleiine des rmiiialions glandulaires : il est loi^r dans une
inu((ueuse.
Dans les corps caveineux du pcnis. an contraire, les cavités veineuses prennent la iorine
de lacunes de configuration variée, limitées par des parois à musculature très irréiçulière-
ment répartie. Elles sont en relation directe avec les artères précapillaiies et ne renfer-
ment dans leurs interstices que les éléments du tissu conjonctif. D'autre part, une com-
pression extérieure ne fait ici qu'exagérer la rigidité de l'organe sans diminuer son volume,
tandis qu'elle vide les vaisseaux veineux de la pituitaire et réduit son épaisseur. Par ce
dernier caractère et les relaticuis qu'il adecle avec une muqueuse l'appareil érectile des
fosses nasilles présente de grandes analog-ies avec le corps spom/icu.r de l'urètre : il appar-
li(Mil à la cali'gDrie des fonn'ilions éreclifes compri'ssl.hlcs.
90.
■/.irouES.]
I'k;. !)'iI. — l'i('|)aialioii
par corrosion du corps
«■avernenx nasal, inon-
Irant les colonnes vei-
neuses. (D'après Zucker-
kandl : grossie.)
nombreux iiils-de-sac
U28
m;/ i:t I (jssk> na^alls.
Suivant le dcfiré de. léplétinii «le ce système de canaux veineux, la muqueuse
nasale est sujette à des variations considérables d'épaisseur. Celle-ci dépend
donc essentielloinent ^lu dep;ré de relâchement, de tonicité ou de contraction
de la tunique musculaire des veines, phénomène placé sous la dépendance du
ganglion sphénopalatin.
^^.-^^.
^MH'^
\i. ('anaux c/fcrenls. — Des réseaux veineux, qui parcourent en tous sens
le choriou muqueux, naissent des troncs efférents qui sortent des fosses nasales
en divers points prin-
cipaux , correspon-
dant grossièrement
aux difTérenls points
oii les artères abor-
dent les fosses na-
sales. 11 serait erroné
toutefois de consi-
dérer ces troncs prin-
cipaux comme de<
satellites des artère> :
autour de celles-ci ne
se rencontrent que
des canaux veineux
de faible calibre, unis
entre eux par des
anastomoses trans-
versales et formant
autour du vaisseau à
sang rouge une gain r
plexiforme dépressi -
Itle, dontle rùleessen-
liel semble être de lui
constituer, dans les
tunnels osseux qu'il
traverse, une albmo-
l'io. t)V2. — Coupe Iransversale ilc i;i nui(|iu'uso du coruet infé- sp^^^re élastique fa-
lieur, pour moulrer la r('|Kiititiou lies vaisstMux veineux. (D'après vorable à son am-
Zuckeikauill.)
(i, couche sous-i'pilliéliale ;ivi!C le réseau cortical. — /i, ri-pion caverneuse.
— «W, artère montant vers la couche sous-épilhelialf, ou elle se résoudra eu
capillaire-. — r. veines caverneuses. — gl, glandes delà muciueusc. ""Uer (lUatre irroupes
de veines elTérentes :
I" l 11 gidupe antéro-infr rieur, recueillant le sang du vestilmle et de la
luiujucuse adjacente et sortant de la cavité nasale au niveau des fvirlies laté-
rales de l'orifice piriforme pour gagner la veine faciale ;
2" Un groupe niipéricKV, essentiellement représenté par les veines ethmoï-
dales. satellites des artères. Ces deux veines principales établissent une com-
munication indirecte entre les veines cérébro-méningées et les plexus |titui-
taires par des anastomoses situées au niveau de la lame criblée (face cérébrale).
pliation diaslolitiue.
Il V a lieu dedistin-
\Aissi' AI x i;t m:i;is i>i-; i.a piti itmisi:. u29
— I.a rflalioii dircclc ilii sinus loii^^iliiiliiial sii|i('Tii'iii- a\rc les veines nasales à
travers le Iroii ImijLine, Innylenips admise |)ar les analnrnistes (IJeaunis, llyrll,
Kraiiss), seinlile devttir èlre considéive (ftninie une exceplion, nuMiie clii'z l'en-
fant. — Kn onire des veines salollites des artères etiinioïdales, il existe d'autres
troncs plus petits, traversant isolément l'os etlimoïde au niveau du loit du
lahyrinllio et metlant directement en eommunication les veines méningées et
les plexus nasaux (ZuekerkandI) ;
3" Un groupe /i(i.<lrfO-infi''ri('ur, collectant principalement le sang du réseau
superficiel de la pituitaire au niveau de la partie postérieure de la cloison et des
cornets en quelques gros troncs, dont les uns se jettent dans le voile, les autres
dans les plexus pharyngiens latéraux;
'i' l'n gr()U|)e posli'ro-sujjéricur, voie efTérente principale du système caver-
neux, formé des branches satellites des artères sphéno-palatines et traversant
avec elles le trou s|)hénopaIatin pour se déverser dans les plexus ptérygoï-
diens.
(In U' vdit. 1,1 (irciiliitidn veineuse du nez possède des voies de dérivation proporlionnéos
il sa licliessc. Aux conliiis do In pituitaire le réseau veineux communique largement avec
les veines superliciollcs et ju-ofondes do la face (proupe antéro-inférieur et piuupe po^léro-
supérieur des veines elTorentos), avec ro|)lilalmique(etlimoïdnles et plexus du canal laerymo-
nasal), avec les veines méuinjiées (elhmoïdales), les plexus ]»liaryngiens et vélopalatiiis
(groupe postéro-iul'éiieur). Aussi les contestions nasales, d'ailleurs si fié(iuentes. sont-elles
plus souvent atlrihuahlos à un apport excessif de sang artériel qu'à une insuffisance de
la circulation de retour. Pourtant la compression des plexus pharyngiens latéraux par les
tumeurs adénoïdes du rliinopharynx est susceptible d'entraîner, par stase dans le domaine
des troncs elTérents postérieurs, une notable tuméfaction des extrémités postérieures des
cornets.
\'eines des sinu'<. — Les voies de retour du sang de la muqueuse anlrab'
sont, comme celles du nez, multiples. Une part importante traverse les fonta-
nelles nasales pour se joindre aux veines tributaires de la sphénopalatine externe.
D'autres branches elférentes gagnent directement les plexus ptérygo-maxil-
laires à travers la paroi tubérositaire. Les veines de la paroi anléro-externe
contractent d'importantes anastomoses avec celles des alvéoles dentaires. Celles
du toit vont soit à la sous-orl)itaire, soit à l'ophtalmique inférieure.
Ces relations des veines du sinus maxillaire avec la circulation veineuse intra-crùnienne,
tant par l'intermédiaire de roplitalmi(iue ([ue par le moyen des plexus de la fosse ptérygo-
maxillaire, fournissent l'explication de certains accidents mortels survenus par propaga-
tion, aux vaisseaux encéphaliques, d'une phlébite primitivement antrale. — Les relations
anatomiques et pathologiiiues sont |)lus étroites et mieux démontrées pour les autres
annexes.
Les réseaux veineux de la muqueuse du sinus frontal connnuniquent à la
fois avec ceux du nez, par rinfundlbulum ; — avec ceux des téguments fron-
taux, par de petits pertuis dont est constamment percée la bosse sourcilière;
— avec l'ophtalmique, par les canalicules qui traversent le plancher; — avec
les veines méningées, par des rameaux perforants grêles, mais constants, de la
paroi postérieure. Il y a également relation, à travers la cloison intersinu-
sienne, entre les réseaux veineux de la muqueuse qui en tapisse les deux faces.
Comme les artères, les veines principales du sinus sphénoïdal empruntent
l'orifice nasal pour gagner la fosse ptéi-ygo-maxillalre; mais de nombreux ra-
meaux perforent directement la paroi externe pour se jeter dans les sinus vei-
90..
\JACQUES.]
1430 NEZ ET FOSSES NASALES.
neux caverneux ou coronaire. Enfin, la majeure partie du sang issu de la mu-
queuse du laljyrinlhe elJunoïdal est tributaire de l'ophtalmique.
.3" Lymphatiques. — • On sait, depuis Simon et Sappey, que la lymphe
delà pituilaire est drainée par un réseau ténu, à grandes mailles, très super-
ficiel. Deux troncs jtrincipaux naissent de ce réseau et se dirigent en arrière
pour se jeter : l'un, dans le ganglion préaxoïdien; l'autre, dans un ganglion
adjacent à la grande corne hyoïdienne. Les lymphatiques du plancher se con-
fondent en arrière avec les lymphatiques du voile. Les Ivmphatiques du vesti-
bule se rendent aux ganglions sous-maxillaires.
Une intéressante et très importante question a été soulevée et d'ailleurs partiel-
lement résolue par les travaux de Key et Retzius : c'est la question de la com-
munication des voies lymphatiques de la pituitaire avec l'espace sous-arachnoï-
dien du cerveau. Les susdits auteurs ont réussi, en injectant sous faible pression
dos liquides colorés non dilTusibles dans le cavité sous-arachncïdienne de divers
animaux, à remplir le réseau lymphati(|uede la pituitaire. Lexpérience. répétée
depuis, a fourni des résultats tout aussi concluants. Il faut donc admettre l'exis-
tence d'une communication normale entre la grande cavité Ivmphatique péri-
encéphalique et les réseaux nasaux, chez les animaux du moms. car l'expérience
n'a pu être réalisée chez l'homme. Retzius admet que cette communication a
pour organes de fins canalicules traversant isolément la lame criblée et totale-
ment indépendants des gaines péri-olfactives (décrites tome III. p. 777 de cet
ouvrage). Le courant lymphatique s'y effectuerait du nez vers le cerveau.
Les mômes auteurs auraient vu d'autre part les réseaux de la pituilaire
déboucher librement à la surface de la muqueuse par de fins canalicules tra-
versant l'épithélium. Cette singulière disposition, qui mettrait en constante
communication la cavité sous-arachnoïdienne des organes nerveux centraux
avec l'air extérieur, a été contestée et attribuée à une effraction artificielle par
excès de pression du li([uide injecté (Voy. plus loin : Histologie).
Il ne serait pas moins intéressant de connaître les relations possibles des lymphatiques
des sinus frontaux, elhmoïdai'x, sphénoïdaux, avec les espaces péricérébraux. Nous
sommes malheureusement réduits encore sous ce rapport à des conjectures unii|uement
basées sur les faits cliniques t\t^ contamination des méninges à travers une paroi osseuse
intacte dans les indammations suppuratives des cavités aérées péricràniennes. Il est vrai-
semblable que les veinules perforantes de la paroi cérébrale des sinus en question sont
entourées de f^aines lymphatiques en rapport avec l'espace sous-dural.
Pour ce qui est du sinus nuixiltitire, ses infections ne sauraient menacer par la voie
lymphatique les espaces périencéphaliques, si ce n'est par l'intermédiaire des espaces lym-
]>liatiiiucs de l'orbite.
Les aboutissants ganglionnaires des léseaux sinusiens se confondent avec ceux des
réseaux nasaux; peut-être faut-il leur adjoindre, pour lanlre d'Ilitrhmore du moins, cer-
tains ganglions de la région sous-maxilhiire, et, ixuir les annexes postérieures, quelques
éléments de la ciiaine ganglionnaire profonde du cou.
II. — NKUKS
L'innervalion de la pituilain» a été suflisamment exposée dans la partie de
cet ouvrage consacrée à la névrologie(vov. tome III, nerfs olfaclifel trijumeau),
pour {\u"]\ soil sii|t(Milii (rentrer ici dans une description nouvelle. Je me bor-
nerai à ra|)p(>ler. en la précisaul. la jtarl ri'S|)ediM' cpie prennent à l'innerva-
\.\issi:Ar\ i;r .\i:iii's m; i,\
Il iTAiiii':
U31
lion ilr la imi(|iiciisr iiiisair 1rs diNcrs i'aiii(!ani.\ sciisftrirls. sciisilifs cl sympa-
llii(|iies.
\iOlfaclil' 111! iH)iuiiiuuK[iiu la .sunsihililé spéciale, cliiy/. radullc du iiioiiis, ([uà
Il 110 région très liiniléc des fosses nasales. Cette région, suivant von Hriinii,
auteur des recherches les plus récentes sur la matière, n'excéd(;rait j)as sur la
paroi externe I cinii. ') de surface, et sur la cloison ne dépasserait pas la pro-
jection du l)()nl inlt rieur du cornet supérieur. Quelques anatomistes auraient,
en outre, découvert dans la inucfueuse des difTérentes annexes supérieures (fron-
tales, elhinoïdales, sphéiioïdales) les éléments caracti-ristiques de la sensihilité
olfactive.
Le trijuinetiH se distrihue à la totalité de la pituitaire, à laquelle il fournit
la sensihilité générale par ses deux premières hranches, l'ophtalmique et le
maxillaire supérieur. Ses divers rameaux se répartissent topographiquement
comme suit :
A. Cloison :
V.n iiaut ot en avant : neil' nasal interne (rameau interne) (V,).
Kn bas et en arrière : nerf nasu-palalin (V'^).
Naso-paV.
Nas. inl.
FiG. 943. — Scliéma de la distribution des nerfs de la cloisoji.
Hachures verticales : ophtalmique. — Hachures horizontales : maxillaire supérieur. — Semis de croix
olfactif.
B. Paroi externe :
Région de l'agger et gouttière de l'auvent : nerf nasal interne (rameau externe) (V,).
( nerf naso-palatin(V^)
en avant : / et rameau nasal du filet
Plancher et méat inférieur <^ ^ alvéolaire antérieur (Vc) ;
l filets inférieurs du nerf
en arrière : \ ... ^, . ... ,
( palatin antérieur (V^).
Cornet inférieur et méat moyen : branches supérieures du nerf palatin antérieur (V^).
Cornet moyen, méat et cornet supérieurs : nerfs nasaux supérieurs (\ .,).
[JACQUES.]
ikn
NEZ KT FOSSES NASALES.
(;. Annexes :
Sinus maxilli'iiro :
nerfs alvéolaires (V^).
^ nerf |)alatin antérieur (V^).
Sinus frontal et cellules etlimoïdales antérieures : nerf nasal interne (V,).
( nerfs nasaux supérieurs (V^);
Cellules elhrnfiidales postérieures : ' rameaux orMtaires du maxillaire supérieur(\'
( nerf nasal (filet elhmo-sphénoïdal) (V,).
,,..,,( nerfs nasaux supérieurs (V,);
Sinus si)lienoidal : ] ,. , ,,,, ,' ,, \ r" .. , , ,,. ,
' ( nerl nasal (filet ethmo-sphenoidal (\ ,).
Fie. l)4'i. — Schéma re|nésenlaiil la dislriliulion des nerfs de la paroi externe.
Les liachures liorizontales marquent le iloiiiaiiie du maxillaire supérieur ; les verticales, celui de l'ophUlmiiiui'
: semis de croix, la zone oU'active.
Le î^iimpalliiqiic l'ouniit iiiic riehe innervation aux vaisseaux et aux {.^landes
(le la muqueuse nasale par l'intermédiaire du ganglion sphéno-palatin, gan-
iilion de la chaîne céphali(|ue du svmpathique. relié au plexus carolidien par If
nerl'vidien et le grand pélreux profond. Les filets sympathiques émanés de et-
ganglion partagent la distrihution des rameaux émanés de la 2"' branche du
dijumeau. D'autres filels svmpalhiques accom|)agnent aussi sans douli' les
hranches du nasal interne; ils lui arrivent directement du plexus caverneux
par l'anastomose qu'en reçoit le Innic de Tophtalmique.
GLANDES siJi;r.ÉiN\Li:s
par Gabriel DELAMARE
^!/ii. : (;a|)sule, rorps, orfiane surrônal. — Nclieiinioro des auteurs allemands.
Adreual, supraienal Ixuiy des auteurs anglais.
Découvertes par Eiistache', les surrénales ont été considérées tantôt comme
des organes nerveux, lanlùt comme des organes embryonnaires.
Ce sont des glandes closes, à systématisation paravasculaire qui, constantes
chez tous les vertébrés, se trouvent, chez l'homme, derrière le péritoine, à la
l)artie postérieure et supérieure de l'abdomen, au voisinage des reins et des gros
troncs vasculaires.
En réalité, de même qu'il existe un 6//.s/è//;c fA/yroiY/tcn constitué par rasso;ia-
tion morphologique de deux séries d'organes, fonctionnellement très différents
{t/njroïdcfiot parat/njruïdc^), il y a un système surrénal construit sur un type
à peu près identique (formations médullaires et corticales). Tantôt la moelle
est isolée (corps suprarénal des élasmobranches, glandes médullaires accessoires
des vertébrés supérieurs), tantôt elle est incluse dans l'écorce (surrénale prin-
cipale des vertébrés supérieurs). On sait que les parathyroïdes sont parfois
indépendantes et parfois aussi incluses dans les lobes thyroïdiens.
Nombre. — Chez rhomme comme chez les autres mammifères et les
oiseaux, les glandes surrénales sont normalement au nombre de 2. Chez les
batraciens, les ganoïdes et les élasmobranches, leur nombre est bien plus con-
sidérable : on en compte 20 chez les urodèles et 13 à 20 paires chez le scyllium
catulus (élasmobranches); chez les téléostéens, le nombre varie avec les espèces
et parfois même avec les individus. En général, on en trouve une ou deux,
voire quatre ou six.
Très condensé en apparence chez les vertébrés supérieurs, le parenchyme
surrénal se fragmente chez les vertébrés inférieurs (A. Pettit). L'histologie
comparative nous montrera que les organes corticaux et médullaires, réunis
chez les vertébrés supérieurs, sont séparés chez les vertébrés inférieurs.
Contrairement à ce qui se passe pour les organes hématopoiétiques, le type
de perfectionnement des glandes surrénales est représenté par la condensation,
la diminution numérique et l'accroissement du volume.
Couleur. — La surrénale de l'homme est jaunâtre à l'extérieur, brun
foncé à l'intérieur. Par contre,' chez les oiseaux, les chéloniens et les crocodi-
liens cette glande est d'un jaune vif, tandis que chez les téléostéens, elle
possède un aspect blanchâtre, brillant et nacré (A. Pettit).
I. Délia Chiaje avait cru trouver une mention de la surrénale dans les livres mosaïques, mais le professeur
Blanchard a montré que cet auteur avait été induit en erreur par la traduction latine de saint Jérôme (Vulgate).
WELAMARE.]
1«4 GLANDES SURRENALES.
Consistance. — Très fragile, le parenchyme surrénal présente, en dehors
de toute altération cadavérique ou niorhide, une consistance assez ferme,
presque élastique, assez coniparahle à celle de la rate et inférieure à celle du
corps thyroïde et du Ihvnins.
Poids. — Le poids moyen de la glande surrénale paraît très variahle : il
serait de 4 gr. suiv'ant Meckel et Cruveilhier, de 7 gr. suivant Sappey, Charpy.
Beaunis et Bouchard, Testut. Les limites extrêmes entre lesquelles il jieut
osciller ne sont pas fixées avec précision et les classiques affirment que. sans
cause connue, le poids de la surrénale est capable de doubler ou de tripler.
En réalité, ce poids varie comme les poisons de l'organisme : lorsque les
poisons augmentent, la glande s'hypertrophie, se congestionne, présente des
hémorragies et, par suite, devient plus lourde. Ainsi, par exemple, tandis que
chez 25 tuberculeux pulmonaires, les deux surrénales pèsent en moyenne
!) gr. 5, le poids de ces mêmes organes atteint lo gr. 2 et même 10 gr. 5 chez
des sujets morts d'infection aigué (streptococcie, fièvre typhoïde, etc.) ou de
grande intoxication (urémie).
Le poids des deux glandes est ])resque toujours inégal : taulùt ("est la droite,
tantôt, et le plus souvent, c'est la gauche qui pèse davantage (liuschke, Cru-
veilhier). Sur 28 pesées comparatives, je n'ai trouvé qu'une fois l'égalité de poids
entre les deux organes; Il fois, le poids de la glande droite l'emportait sur
celui de la glande gauche ; 10 fois, c'était l'inverse.
Les glandes surrénales paraissent un peu plus légères chez la femme que chez
l'homme, puisque ensemble elles pèsent, en movenne, 8 gr. 7 chez celle-là et
10 gr. 20 chez celui-ci.
Le rapport pondéral surrénorénal, naturellement très variable, est exprimé
par les fractions l/Hj, l/2o, 1 30. De même, dans la série animale, ce rapport
est très variable, ainsi qu'en témoignent les chilTres suivants obtenus par Cuvier :
TiyiT
Poids suiTciiiil I
l'oiJs du rein loU 3U Ri 12 S-."i
Il en va de même j)()ur le rapport du poids de la surrénale au poids du corps.
(Uiez l'homme, ce rapport est exprimé par les fractions I 1800 , 1 iOOOO, I IO8111I
(Liuschke ). Langlois admet l/IOOOO en moyenne. Voici les thillrt>> trouvés
par ce physiologiste chez quelques animaux :
l'oids ^iiiTCiiii
Puids du corii
Un kilogramme de cobaye adulte possède 0 gr. i et (pielquefois 0 gr. 5 de
tissu surrénal, chiffre absolument analogue à celui trouvé par .L Xoé chez le
hérisson. L'alimentation animale n'a donc pas diniluenee appréciahle sur le
poids des surrénales. « (lomparé à la masse nuisculaire totale, le |)arenchynu'
surrénal paraît un peu plus abondant chez l(> jeune (jue chez l'ailidte. ^iais
on pe\it aihneltre, suivant Noé, que le rapport est lixe et celte fixité est inté-
ressante à ra|)proclier (lu rôle (pie joue l'orgMoe dans la l'ali::iii' luiisculaire. »
Clipv.il.
1
CilIPIlllTl.
1
R.it.
1
Col.ny.
1
d . . . .
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l.,,|UM.
1
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1 1
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IS . . . .
. . IL'OOU
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titaio
ItClIKI
l.'iiiu JUdd
WOMALII'S. 1435
Dimensions, Volume. ■ l-i li.iiilrui- de la ;jlaiiilc ^iiii'i'iialc cslcnvi-
nm (II! .'{ (•('iiliint'lics a\cc îles (''carlsilc 2 à A ciii. ii ; la largi'ur csl de 4 cm. .">
et \'ari(> ilc 'i à '.\ cin. !> ; 1 l'itaissciir est de 2 ;i (i cl iiiciiic S iiiilliiiictrcs
(Liisclika) : clic c>| plus i^iaiidcaii tiivcaii de la hase ((S iiiillimèti'cs) (|ii"aii
niveau des liords ( 'i iiiilliiiièlres).
Déjà les anciens analoiiiisles avaient cssavé de, pcnclicr le nivsicrc des varia-
lions V(dnni(''lii(|iics indi\ idncllcs. ( iinvciiliici- et IMasius avaient si<:nalé l'iiy-
|)erlr(>|>liie (•(»nsideral»le des surrénales, l'un, dans une double atrophie ivnale,
l'autre, dans une suj)puration prolongée. — Tandis ([ue, dans un cas d'ah-
sence du rein droit, Rott signalait l'atrophie de la surrénale correspondante,
r<crsler, llacUenherg et Kiister ont mentionné dans les mêmes conditions
l'hypertrophie de la surrénale correspondante.
Isolées, ces observations demeurèrent sans significatien et sans portée géné-
rales; la fonction antitoxique étant inconnue, elles ne pouvaient être com-
prises.
Meckel et Otto ont, autrefois, signalé l'existence d'un parallélisme entre les
hypertrophies surrénales et le développement anormal des fonctions ou des
organes génitaux. Depuis, cette intéressante question des synergies surrénogé-
nitales a fait l'ohjet de nombreux travaux. Comme nous le verrons j)lus tard,
elle n'est pas encore définitivement résolue.
D'après Cassan et Meckel, les surrénales sont plus grosses chez le nègre que
chez le blanc. Les rech(>rches de Cruveilhier prouvent que cette assertion ne
saurait être généralisée. Remarquons à ce propos que, chez cei'tains animaux
(cobaye, lapin, rat et souris), les surrénales ne semblent pas plus volumineuses
chez les exemplaires pigmentes que chez les types albinos. Cependant Langlois
et Rehns ont constaté ([ue les glandes des fœtus de brebis noires étaient plus
foncées, un peu plus lourdes et fournissaient une réaction plus nette avec le
perchlorure de fer que celles des fœtus de brebis blanches.
Chez les mammifères, le volume des surrénales varie de 1 à .3t) suivant les
espèces (A. Pettit).
Très considérable chez la loutre (Mohring), le cobaye et le paca (Dau-
benton, Meckel, Cuvier, Frey, Stannius) et chez l'ornithorynque (Pettit) ainsi
que chez les oiseaux coureurs, la plupart des chéloniens et des ophidiens, le
volume de ces organes est, au contraire, minime chez les galéopitbèques
(Meckel), le phoque (Steller, (-uvier et Pettit), les cétacés, les marsupiaux
(Meckel).
De même, on trouve de très petites surrénales chez les batraciens, les téléo-
stéens et les élasmobranches (A. Pettit). Ici le volume très faible est en raison
inverse du nombi'e, relativement très grand.
Anomalies. — Les anomalies portent sur la situation et le nombre.
Anomaijks de situ.vtiox. — Parfois, mais très rarement, on a observé que les
surrénales étaient sous-jacentes à la capsule propre du rein (Grawitz.
Kokitanskv, Wevler et Ulrich).
ij.
Anomalies mméuiqies. — Elles sont de deux ordres: par défaut ou par
excès.
AnouiaUes par de faut. — Meckel a signalé l'absence complète des deux
[DELAMARE.]
1436 GLANDES SURRÉNALES.
surrénales chez des monstres atteints de graves malformations crùnlo-encé-
pIialiquoK. Plus récemment, Weigert a conclu que, dans ces condition-, il
n'y avait pas absence mais aplasie de ces organes.
L'absence complète, chez les sujets exempts d'autres malformations, est
encore plus contestable. Pour admettre ces faits en contradiction absolue avec
les enseignements les plus positifs de la physiologie, il faudrait être certain
qu'une pareille anomalie a été observée sur des cadavres dépourvus de glan-
dules ectopiques.
Par contre, il peut n'exister qu'une seule glande surrénale. Le fuit a été
signalé chez riiomme et chez les téléostéens (A. Petlit).
(]ette anomalie résulte soit de l'absence de l'une des deux glandes, soit de
la soudure de ces organes qui, normalement, sont assez éloignés l'un di-
l'autre.
Otto a signalé une symphyse surrénale eliez l'houime ; Stannius. r\iet-<li.
Owen et Pettit ont fait des constatations analogues chez certains oiseaux.
Bien que de nombreuses malformations ri'noles, les ectopies en particulier,
ne s'accompagnent pas d'anomalies surrénales, il importe de ne pas oublier
que l'agénésie de la surrénale accompagne parfois l'agénésiedu rein. Les obser-
vations de Stoïcesco, Plaise, Scheiber, Duckworth, Steiner et Xeurentter.
Cless, Menzier prouvent la réalité de l'agénésie bomolatérale ; celles de Carrieii
et Uouville, de Zaaija montrent qu'en l'absence du rein droit, seule la surré-
nale gauche s'est développée.
Anomalies par excès. — Glandes accessoires. — Les surrénales accessoires
sont connues depuis longtemps, puisque Bartholin, Morgagni, Huschke,Meik(l
les ont signalées chez l'homme et le hérisson.
L'exiguïté de ces glandules, leur teinte jaune grisâtre très discrète, la di\er-
silé de leur siège expliquent les incertitudes qui régnent encore sur le degré de
leur véritable fréquence. Il est toujours classique, quoique peut-être erroné,
de les considérer comme des formations anormales. La dissémination est en
eflet une disposition morphologique habituelle aux parenchvmes des glandes
closes (îlots de Langerhans, organes héniolymphatiques, para thyroïdes) et il
est fort possible que, malgré sa condensation, le tissu surrénal des vertébrés
su|)érieurs conserve, en partie au moins, le type fragmentaire évident chez les
vertébrés inférieurs (chéloniens, batraciens, ganoïdes, élasmobranches). Cette
manière de voir est justifiée par les recherches de Stilling, qui tendent à établir
la constance des surrénales accessoires chez le chien, le chat et lela|)in. En ce
qui concerne le lapin, les résultats de Stilling ne i-oncordent pas avec ct>ux
d'Alezais et d'Arnaud, ([ui u'dul Inmvé ces glandules qu'une fois sur l'd.
Ouoi (ju'il en soit de ces divergences, il j)arait bien établi que les novaux
aberrants sont beaucoup plus rares cliez le cobavi' l l fuis sur 70 d'après
Abelous et Langlois).
(liiez l'homme, au contraire, les surrénales accessoires sunl Irr- rréi|uenti'-
puis(|ue H. iMay les a trouvées 10 fois sur 12 autopsies.
Ainsi, les surrénales accessoires soni 1res fréquentes lorsipie le< >nrrénales
piincipales sont petites (homme, lajjiu) ; elles sont très rares loisque l(>s
ghindes j)rinci[)ales sont grosses (cobave).
drosses tantôt ccuunie une tète d'épingle. l;\nti'il connut' un pois, les surré-
\N(i\i \i.ii;-.
ik'.ii
iialcs acc('ss( lires suiil aiTomlic-., uvalaircs. [lailuis aplalirs cl |i|iis (ui iiidins
al [(Misées.
De (■niisislaiicr assez, l'eniie, île leiiile jamie luuii.il le. cex :^|;m(|iilcs |ieii\-eiil
ucctiper les sièp-s les |tliis (li\ eis. (»ii les lidinc sons la eapsiile el dans la sul)s
lance corticale de la iilaiide principale, an voisinage du rein el rn(''ine suns
J.B.U\'£ILLE.D£L
Vu;. IJio. — Les sin rénales: situation, directiun, forme, rapports. (Sapiiey.)
I. I. li>s (.li'ux iTJiis, — •>. ■>. i-apsiile filtreusc (|iii les rattaclie à la paroi postérieure de i'abdomen. — :i. Iia>-i^
Met. — 'i, uretère. — j, artère rénale. — 6, veine rénale. — 7, capsule surrénale. — 8, 8, le foie <|ui a élé sou-
levé pour iuontrer les rapports de sa face inférieure avec, le rein droit — y, vésicule biliaire. — 10, partie teriiii
iiale «lu tronc de la veine porte au-devant ducjuel on voit Tartèrc hépatique à gauche, les conduits hépatii|ui-
et cysti(|ue à droite. — 11, l"origin(' du conduit cholédoque résultant de la fusion des deux canau.v (|ui précè-
dent. — 1>. la rate tlont la face interne a été renversée au dehors pour la montrer dans ses rapports avec h; rein
.cauche. — 13, repli demi-circulaire sur lequel repose son extrémité inférieure. — l 'i, aorte abdominale. —
15, veine cave inférieure. — 16, artère et veine spermatiques gauches. — 17, veine spermatique droiti; allaiii
s'ouvrir dans la veine cave ascendante. — 18, lame eellulo-fibreuse sous-péritonéale ou fascia projjria se dédou
Mant au niveau du Imnl convexe des reins pour former l'enveloppe cjui les fixe ilans leur situation. — 1!), extré-
mité inférieure du muscle carré lombaire.
sa capsule. Cette situation, signalée chez Tliomnie par Rokitanski. (Iravitz,
Moglia, Pilliet, est fréquente chez les téléostéens.
Les noyaux erratiques s'observent aussi derrière la veine cave inférieure,
au voisinage ei parfois à l'intérieur des ganglions sympathiques (Jaboulav) :
plus souvent encore, ils sont appendus aux rameaux du sym[)athique. Stilling
a pu compter 30 surrénales parasympathiques chez un jeune chat.
Parfois même, ces glandules se trouvent dans le mésentère, près du pan-
créas, du foie (Soulié). (Uiiari, Marchand, (Irawitz. Dagonet, Pilliet ont signalé
[DELAMMti:.
U3S (.LAMtKS SIl!F{i:.N\l.l>.
leur pr(';scii(t' au xoisiiiage des gjandcs jLri'nitali--. le lou^ des \ai.s>oau\ spcrina-
tiques, à l'origine du cordon, dansle niésoépidid\ me. dans jo corps flUi^hmore,
à côté de l'or^^ane de Rosenrnidler el du paroopliore. (On sait depuis Meckel
et Pettit (juels rapports intimes aiïecteut. clie/, les discaux et les reptiles, les
surrénales principales et les organes génitaux).
Ces glaiidiiles n'ont pas toujours une enveloppe coujonelive propre. La glan-
dule de Pilliet et Veau était pénétrée par les libres musrulaires lisses du liga-
ment large.
Au pr)int de vue structural, on p(nit distinguer (rois sortes de surrénales
accessoires : I" les r/lattdules romph'tfs, formées de substances corticale et
médullaire: 2" les glandules purement rortirah':<: .{' les glandules unique-
ment iiirdullaires. .Malgré l'ordinaire fusion des deux organes cortical et
uiédullaire, le souvenir de l'indépendance ancienne n"a donc pas complète-
uient disparu.
On ne saurait admettre d'une façon absolue que les surrénales génitales sont
|)urement corticales (Marcband) et les surrénales sympathiques uni(|uement
médullaires, puisqu'il est possible de trouver des glandules complètes dans le
pelvis (Pilliet) etau voisinage du ganglion semi-lunaire(obscrvation personnelle).
Il est inutile d'insister ici sur l'intérêt évident que présente au |>oint de vue
phvsiopatbologique la connaissance de ces glandules accessoires. Il nous suffira
de rappeler qu'elles sont parfois l'origine de néoplasmes demeurées longtemps
énigmatiques et que leur hypertrophie compensatrice, signalée par Ilanau et
Wiesel, Stilling. Mott. est peut-être capable \\v suppléer, dans une certaine
mesure, les défaillances de l'oigane principal. Pilliet dailleurs, en les voyant
réagir au.x infections comme l'organe pi'iucip.il. ,1 di'nmnlré la léalité de leur
vie fonctionnelle.
D'après Ai<'hel, tandis (pie les >ui"réiialc^ piMucipales d(''n\('iit des euloniinirs
du mésonéphros et, par suite, re|)n''senleMl le corps inlcrn'-ual. les sum'iialc^
accessoires se développent aux dépens des canalicules transversaux du mésu-
néphros et sont assimilables au corps suprarénal des vertél)rés inférieurs. <',et
auteur distingue deux sortes de surrénales accessoires : les surrénalesi acres:-
sot/'es propremt'ul f/Z/cs elles Kurrrufi/rsilc/ilnrccs mnflanihi/r.^ ih- Marrhaml.
Ces dernières constituent une formalicm noruialeau même titre qu(^ les glande<
l»rincipales.
D'après Soulié. les surrénales coniplèt(>s dérivent soit d'une partie détachée
de l'organe principal à un stade assez avancé du développenuMit suit, plus vrai-
semblablement, de la pénétration dans une surrénale corticale de quebpies
cellules parasvmpathiques. Les surrénales corticales, dérivées de l'ébauche
corticale ])rincipal(>, sont assimilables aux nodules isolés don! rensemble ct»n-
stitue le corps interrénal de certains poissons (les raies, (irynfelll). Les surré-
nales médullaires résultent île la prolifération isolé(> des amas parasymjia-
Ihiques (?) (pii ndiil pas pénétré dans l'ébauche corlicale. .\ualogues aux corps
suprar(''naiix des Sélaciens, soux'cnl elles s"alro|)liicnl cl (lis|iar.iissciit.
Situation. — Les corps -nni'naux >oiil >i(uc- a la parlic -u|)cncurc de
l'abdomen, deri'ièrc le pi'i'lloine, an xoi-inagc dc> r^ins cl ilc^ i:;ms iroiirs \ as-
culaires ju'évei'ir-branx.
M()Vi;\- 1)1. 1 ixiTi;.
U39
l)'.i|irrs A. l'rllil, rlic/. les .M.iiiimirrn's, l;i crm iirxidii \ .iscul.iirc C'sl coiis-
lanlr, ruiHl.'iiiicnl.'ili', la niinicMon rciiali' arrissuii'c cl iinuiislaiili'.
("Jh'Z riioiiiiiir adulte, CCS ;^laii(lcs sdiil laiilùt vcrilaldciiiciil .s/^/'/"én«/e.S", car,
comme clic/, le l'œliis, elles coin'i'iil le |)ùle .siipi'riciiidc ri)ipaiic iirinaire ; tnntnt
ellessonl purarénales ou vcrlchro-rtinali'yt, car elles s'insiinicnl cuire le racliis
et le rein doiil elles ne dé|)assent pas Iniijoiirs l'cxlrcmil/' siijx'Tieuic.
Winslow avail nl)ser\c (|iie. par sniic de leur idilMpiilé, les snnénales se raj)-
procliaicnl plus du liord iiilcnic du iclii ipic di- sa conN'cxili''. lienle, Ti'eil/,
Ouain et, plus récemmeni, ( ioiislanlinesco ont li^^uré des surn-nales situées
entre 1(^ rein et la colonne vcrli-hralc. Alliaiwan et Callieliu ont étudié îi nou-
veau les diverses silnalions de la siirit'nalc Ces anaio-
mist(>s distinguent trois positions :
I" l.a j)osilio)i h(is.-<c, la plus rrécjnenle, dans la(|iielle
la glande, organe ver tébro-rénal, est située entre le hoid '
interne du rein et la colonne v(>rtébrale, au-dessus du
pédicule rénal; l'extrémité supérieure de la glande sur- /,
rénale ne dépasse pas le pôle supérieur du rein.
2" La position haute, plus rare et spéciale à l'organe
droit; dans cette situation haute, la surrénale droite se
trouve très profondément dans l'angle formé par la veine
cave et le foie, sans rapport avec le pédicule rénal.
3" La position survenait; classique. Albarran et Ca-
thelin n'ont vu que 3 fois sur 'M) la surrénale de l'adulte
recouvrir l'extrémité supérieure du rein.
Moyens de fixité. Tous les anatomistes s'ac-
cordent à reconnaître la très grande stabilité de la sur- r,(j 94^
rénale. Cette glande n'accompagne jamais le rein ecto- ijame n'tiorénaie. — 2,
pique dans ses migrations parfois si lointaines. Gerota '^"^'^ preren.iie. — D dia-
* J^ D I ^ plira^mp. — C. glandi; siir-
a même démontré que, cbez l'enfant, elle constituait rénale. — /?, coupe du nin.
un moyen de fixité important pour le rein. Après avoir
détruit toutes les autres attaches du rein, il a suspendu à son extréniib' infé-,
rieuredes poids de plus en j)lus lourds, l'ne traction de 700 à 1000 grammes
fut nécessaire pour détacher le rein de la surrénale.
Les moyens de fixité de la glande surrénalesont nombreux mais d'importance
inégale. Signalons la masse intestinale (Albarran et Cathelin), le péritoine, les
nerfs et surtout les vaisseaux qui, assez courts, paraissent peu extensibles.
La capsule fibro-conjonctive dont les expansions vont s'attacher à tous les
organes voisins (diaphragme, aorte ou veine cave, foie,, pancréas et rein) est un
agent de fixation beaucoup plus utile.
Les recherches de Zuckerkandl, Gerota, Charpy, Glantenay et (inssel
semblent établir que cette gaine fibreuse est formée par les fascias pré et rétro-
rénaux dont la fusion, au lieu de s'accomplir sous la hase de la surrénale, se
fait au-dessus de son sommet. L'étude histologique de la région surrénorénale
du nouveau-né montx'e l'absence de tout feuillet fibreux difTérencié entre les
deux organes, mais l'existence de lamelles conjonctives anastomotiques, plus
ou moins envahies par la graisse. Chez l'adulte toutefois, il est, eu général.
DELAMARE.]
1440
GLANDES SURRENALES.
facile de constater l'existence d'une lame conjonctive intersurrénorénalc et de
contourner avec la main le pôle supérieur du rein sans pénétrer dans la lo^-^c
surrénale proprement dite (Voy. flpr. 947). Cette lame conjonctive peut même
suffire à empocher l'envahissement du rein par un néoplasme surrénal, comme
nous avons pu le constater sur des préparations histologiques de Lecène.
Albarran et Cathelin ont décrit la plupart des expansions de la gaine con-
jonctive sous les noms de ligaments sumnio-iliaph ra (j ma lirjitc , surréno-fai'i'.
surréno-aortiquc, fiurréno-lu'patiqiee.
D'après leur description, le ligament >iiirréno-cave est une uu-ndjrane assez,
résistante; mais le plus net et le plus fort de ces faisceaux est, sans contredit.
I. diniih. i,<f-
' .1. surréii. )i>i
A. surré)i. inf.
l'iii. '.)i7. — \;iiss('aiix cl capsule ireiivrluinPL' librouse des glandes suriénalcs.
H('iii;iri|iii'i' l\•.\i^tt'lloe iruiic laiiie (■(■llulc'ii>o eiilio le |mMi' supi'rieur du rein et la hase do la siirrriiale.
le iiUrréno-du(phraQ ntati(i\(e . qui s'étale en éventail à cliarime de ses extré-
mités.
Forme. — Cdiez l'homme et dans la série animale, le ])(tlymorphisn:e delà
surrénale délie toute comparaison et rend diflicil(\ <-\u>\u iiii|ic>ssil)Ie. le nmindre
essai de schématisation.
Rover comparait la surrénale de l'homme à un casque aplati: d'aines
Alharran et Catlu>lin. elle ressi'mhle plutùl à une gross(^ virgule reuversé(>.
En i-éalilé, c'est une lame, souvent a|)lalie, (|ui taiilnl tiuiii'e un tixnïile.
une ellipse, un croissant, laniiM alTecte la l'orme irnne |i\ranii(le Iriangiilalii'
ou (piadrangulaire.
Chez l'adulte, risomor|)hie des diMix glandes est exceptionnelle : la ilroite e>t
souvent pyramidale, la gaviche resseniMe plutôt à une ellipse A surtout à un
croissant.
cdM'Kii ii\ri(t\ i:.\Tr.i{ii;ri;i-: i i" i;\I'I'()|;t
ikiii
Direction. — l.<' ^^ruml .-ixc de la ulamli' >iirr(''iialc
cl CM (IcIioiN, l'ail a\('<' je
plan iiK'tiiaii vertical ilii
corps un aii;^lc de 2)> à
M)" (All)airaii cl Callic-
liii).
CONKIC.IIJATIOX
KXTKIUKIUK
ET HA IM 'OUÏS
On pcnl admettre (Hie
le corps siirrciiaj poss^'de
3 faces. 2 hoi'ds cl iiii
soin me I. d'ailleurs incon-
stant, ("e s(»mmel esl rem-
plai'é par un ixml supé-
rieur, lorsque le bord
interne convexe se conti-
nue par une courbe douce
et insensii)lc avec l(> bord
externe (type de crois-
sant).
Etant donnée la direc-
tion de la glande, les
3 faces sont (inlrro- V\
externe, poslcnv-inlmu'
et inférieure ou hosale.
Lisses cliez beaucoup il'ani-
maiix, elles sont, cbez
riiomme, hérissées de saillies
arrondies et creusées de sil-
lons dont la prof(M)deur est
variable.
Le plus imporlani de ces
sillons vasculaires se trouve
presque toujours sur la face
antéro-externe. qu'il jiarcourt
transversalement, oblique-
nient ou même presque verti-
calement.
Longé souvent ])ar Tartère
surrénale moyenne et par la
veine principale, ce sillon
est désigné sous le nom de
liile; c'est en effet Tun des
POIRIER ET CHARI'Y. — \'.
Ikiiic en arniTe
J
/
'.lis. — Surrénale droilo ailnllc. —
vcilic.ilcs [lassaiil par les plans I.
^
%
$
IIMI|U'S
1 2 d
^.
J
3
Jf
Fiii. lliK. — Surrénale frauche adulte. Série
verticales passant par les plans I. 2. :
(le coup
lililAMAlU:
14^12
(iLANDES SURRENALES.
lilles de cet organe dont les pédicules vasculaires sont multiples.
Convexe ou concave, la face antéro-exlerne de la (jlanile gauche est recou-
verte par le péritoine pariétal postérieur qui forme à ce niveau le fond de l'ar-
rière-cavité des épiploons ; par l'intcsmiédiaire de ce feuillet péritonéal et de l'es-
pace virtuel, à l'état normal, de l'arrière-cavité, la glande surrénale entre en
)apport direct avec la face j)oslérieure de la grosse tubérosité de Testomar:
chez l'adulte, le bord postérieur de la rate ne prend contact avec la surrénale
que dans des cas anormaux (rate horizontale).
Chez le nouveau-né, ainsi que le iiioiifre la coupe de T3raune reprniiiiitt-
Ri'in g.
iV - -/'"<'•
F.fioiiiac
■■t. ir.ut^v
V](,. O.'jO. — Forme et rapports de la surrénale che/, renfant. Coupe antéro-poslérieure
passant un peu à j^auclie de la coluiuie vertehrale. Sujet fi.xo au formol.
ici, les rapports de la rate et de la surrénale sont importants. Par contre, la
(|ueue du pancréas croise, dans tous les cas, la ïave antérii'ure de la glande
surrénale an ni\('au de s;i jiarlie iiilérieiire : ((iiuiiie Tartèi-e et la veine splé-
niques longent le bord supérieur i]n pancivas, ces vaisseaux contractent égale-
ment des i'a|)p(trts plus ou moins immédiats avec la face antérieure île l'organe
surrénal'.
,1 ch'oite, la face antérieure delà glandesurrénaleentreen rapport en avant,
avec ou sans interposition de péritoini', avec la face postérieure du foie, l.a fa-
<'ette (|iie i"(iii Iroiixc, en elTel. mar(|iiée sur le |i.ireii(livme liépali(|ue, li.xi'
1. JIM. Alharran (>l Callioliii dnnnonl cuninip r.ippnrl conslaiil ili' la f.'laiulo siirronale jraiiclie, la face inff
rii-wre du lobe fiauche du foic\ ûlounc do ('(.'Itc assiTtinn i|iij, .i priori, seinlilc diflicilemonl ailiiiissililo, j'.ii
li'iité, avec mon ami P. Leeèno, de CDnlroler co dôlail ; je ilnis dire ipie sur aiiriin sujet nous n'.ivons pi
.ipi'rrt'voir 11- iiKiindrc rapport iiomédial oniro le lolic gauchi' du foie i>t la surrénale gauclie, toujours scpan ^
par l'épaisseur de la grosse tuliérosité gastrii|ue.
l;\l'l'(iHT:
\kk3
dans sa roniic a\aiil roiixcridicdii cadavre (llis), n'est pas sur la lare inlV-i'ieiire
du loic, mais Iticii sur sdii Imrd |)nslérii'iir, si é|»ais rpril inérilc le rmin de lace
iMisIér'iriirc (('diar|)\). Dans ccrlains cas. le |M''nl(iMie |ias<c dii-eilenii'nl de
- /•;«/.
— Œnnjilt.
I.,le
Hi'iii .S///-C.
Fin. M.jI. — l'idjoclioii des organes sur la face iiilViicuic du loic.
Le i-diitciur ili's i)rf.';ini'-; l'st indiqiK^ en l'ipiiiie.
l'exlrémilé snpérienre du i-ciii droil -^iir le foie sans pénétrer entre cet (ir;^ane
ot la ^lando snrrénale; |)lns s(in\ciil on trouve un cnl-de-sac j)érit(ini''al de pro-
fondeur varialde.
Par sa partie la
plus inférieure,
la face antérieure
de la glande sur-
rénale droite, qui
peut descendre
très bas, presque
jusqu'au hile du
rein, entre en /-•'''> f
rapport avec l'an-
gle sous-hépati-
que du duodénum
et la deuxiènu' /}„/,> Su'rr. Sun-.
portion, vertica- i--,,,. icj-j. — Coupe transversale du foie sur un nouveau-nc.
lement descen- (D'après Braune.)
dante de ce Seo-- '^''"'•"•'1"<''' •'" "•■'PP^"' '•'■ '■' -nm'uale .In-lte avee le foie et IVxlension de ceiui-ei
' _ ' ^ sur la rate.
ment intestinal.
Placée sur le bord externe de la veine cave inférieure, la glande surrénale,
recouverte du péritoine pariétal postérieur, se trouve séparée des élénuMits du
pédicule vasculaire bépatique (canal cholédoque, veine porte, artère hépatique)
par l'hiatus de Winslow.
La face postéro-interne des deux glandes, moins haute, assez souvent plane
fli.
DELA M ARE.
Ikkk
GLAM)i:.S SURRENALMS.
ou ln''s légèreiiieiit convexe, repose sur la pfjiiioii cliariiui' des j)ilicrs du dia-
phragme, qui la séparent des (tarties latérales des corps vertébraux. A gauche,
la glande surrénale correspond à la 12'- dorsale; et à la I"' lonihaire; à droite,
la surrénale correspond à la 12'' dorsale (lAischka. Sappey). Les surrénales se
trouvent séparées du dernier espace intercostal par l'épaisseur du diaphragme
elle sinus pleural costodiaphragmatique. De plus, en arrière de la glande gau-
che, on trouve l'anastomose veineuse réno-azygo-lombaire de Tuffier et Lejars.
eh arriére de la glande droite, l'origine de la grande azygos, aux dépens di' l.i
l"i(i, !).")3. — Coii])o sur un sujet congelé passant par le disque intermédiaire
à la 12' dorsale et à la !'"•■ lombaire (Constantinesco).
es, surrûnalp. — AC, arrière-cavilci L'iiipliriquc. • — fp, feuillet postérieur de cette cnvité. — 6a, liord crénel.'
(le la rat(^ — bp, boni obtus. — bi, boni interne. — fG, faee gastrique. — /g, portion de rette face comprU-'
entre le bile et le bord interne. — /"/?, face rrnale. — eOS, épiploon gastro-splénique (la paroi postérieure Au
l'estomac a été un peu écartée en avant pniir laisser voir ce ligament). — aS, artère spléiiit|ue. — P, pancré.is.
— cp, cavité pleurale.
veine lombaire ascendante droite. Le tronc du sympathique, qui a traversé
la ])artie externe des ])iliers diaphragmatiques. prend aussi contact avec la face
postéro-interne des glandes surrénales.
I^a lace inférieure ou haxnle décrit une courbe à concavité inférieure. Taillée
suivant un plan oblique en haut et en arrière, elle descend fréquemment sur
la l'ace Jinlérieure du rein, jamais sur sa face postérieure (voy. (ig. 1)54).
11 est classique de dire que la base de la surrénale répond au pôle supérieur
(lu rein. Chez l'adulte, au moins, cette notion serait inexacte, d'après Albarrau
(!t Catlielin. Pour eux, la base de la surrénale repose presque toujours sur le
I)édicule du rein. En réalité, sans atteindre généralement l(^ bile du rein, la
glande sm lénales'en raj^proche beaucouj) plus que ne l'admellciil les classiques.
Les Ao/v/.s- de la glande suriMMiale soiil, l'un nnlcrD-inlcriit' et \'au\vi' poslé)-o-
e.rternc.
Le bord o nlrro-inlerne, sou\on\ prestpie recliligne. se trouve à gam'li(\ dans
le voisinage du ganglion semi-lunaire gauche et de TaorU'. au niveati de la
naissance du tronc cceliatiue; nous verrons, en étudiant les nerfs. (|ue du
STHUCTIJUK.
\kkb
2
l'ic. '.)o4. — Ucin droit et surrénale de nouveau-né: série
de coupes verticales passant par les plans 1, 2, :i.
plexus sdlairc se (liMiiclinil un ^raml uonilu'c de lilcU imi\(ii\ i|iii .ilturdciil
la sui'rrualc |)ai° son hord iulrruc.
A (Iniilc, cr hurd oi eu ((inlail iiillnic avi-c la xciui' vww inlV'ncurr, (|ui
parfois MiiMiic le rc-
(•(»u\ fc ((iniplt'lc-
UM'UI. Il l'(''|>(lll(l
cucori' au ^an^linii
scnii-lunain; droit
cl à l'anse de Wris-
l»er^. C'est é<iale-
ment au niveau de
ee bord interne c[U(î
l'artère surrénale
moyenne aborde
la illande; (juant
aux vaisseaux dia-
pliragmatiques su-
périeurs, ils lon-
gent la partie supé-
rieure de ce bord
interne.
f^e bord j)cM('>ro-
ciicriu; est lantôt
régulièrement con-
vexe, tantôt plus ou moins sinueux. Il est en rapport avec la surface du rein
et même, parfois, avec le pédicule rénal. Le diaphragme le sépare de la plèvre
(^t des cotes.
structurp:
Étude macroscopique. — La glande surrénale possède une enveloppe
conjonctive bien développée et assez adhérente à son parenchyme dont le poids
spécifique est de 1,0163 d'uprès Krause.
Examinée à l'œil nu, une coupe verticale de cet organe montre l'existence de
deux zones, qui dilTèrent l'une de l'autre par leur situation, leurs caractères
physiques (couleur, consistance, dimension) et leurs réactions chimiques.
A la périphérie, sous la capsule conjonctive, c'est l'écorce qui apparaît comme
une bande homogène, jaunâtre, de consistance assez ferme, dont l'épaisseur
varie, chez l'homme, de 1 à 2 millimètres. Elle représente environ les deux tiers
delà glande.
En dehors, elle est hérissée de saillies nombreuses, arrondies et creusées de
sillons dans lesquels pénètrent, avec des vaisseaux et des nerfs, les nombreux
tractus conjonctifs émanés de la gaine d'enveloppe.
En dedans, elle est nettement séparée de la zone centrale par une mince ban-
delette d'un brun plus ou moins noirâtre.
Au contact de la teinture d'iode, des bichromates alcalins, du perchlorure de
fer, l'écorce ne présente aucune réaction caractéristique, mais elle brunit et noir-
cit sous l'influence de l'osmium.
[DELAMARE.]
\kk6 (ILANDES SI'RHKNALES.
Au centre et complètement enveloppée par lécorce, se trouve la moelle.
lîrune ou rouge, souvent assez molle, la moelle présente en son milieu l'orifice
toujours béant d'une grosse veine. Très difficile à bien fixer, la moelle <'st souvent
le siège d'altérations morbides et surtout cadavériques qui. longtemps, ont fait
croire à rexistencc d'une cavité centrale et légitimé l'cxjjression, si malheureu-
sement classique, de capsule surrénale.
Très mince au niveau des bords où elle mesure un quart de millimètre, elle
s'épaissit assez pour mesurer 2 ou 3 millimètres à la partie moyenne de l'or-
gane. Elle parait ne représenter que le tiers de la surrénale.
Elle ne devient généralement pas noire sous l'inlluence de l'acide osmique.
mais normalement elle s'imprègne de façon élective par les sels de chrome
(tïenle); elle prend une teinte rose carminée au contact d'une solution aqueuse
d'iode ; elle verdit au contact des sels ferriques (Colin, Vulpian). La réaction de
Vulpian est surtout visible à l'ull nu : je n'ai pu l'obtenir ni sur les coupes de
pièces fraîches congelées, ni sur les coupes de matériel fixé par le perchlorure
de fer et inclus à la paraffine. Cependant Ciaccio a été, parait-il, plus heureux
en coupant à la main des fragments très minces qui avaient été immergés au
préalable dans une solution alcoolique de perhlcorure de fer, dans un mélange
d'alcool et d'ammoniaque, et enfin dans l'alcool absolu. Mubtn a obtenu le
même résultat au moyen d'une te(lini([ue diflérente.
Étude microscopique. — Nous étudierons successivement la capsule
d'euvelojipe. i'éccu'ce et la moelle.
Capsule. — D'épaisseur assez variable sui\ ant l'espèce animale, l'âge, la
capsule d'enveloppe est formée, comme celle de la rate et des ganglions, de fibres
conjonctives, de fibres élastiques j)lus rares et même de quehjues faisceaux
musculaires lisses (llarlev, Mœrs et Fusari). Chez le cobave jeune, on trouve
quelques cellules d'Ehrlich (Mastzellen).
Les fibres conjonctives, au milieu desquelles on remarque la couj)e dt' nombivux
vaisseaux, sont, en général, parallèles à la surface de l'organe. Soulevées par les
saillies de l'écorce, ces fibres envoient des prolongements externes aux parois
de la loge fibreuse surrénale, à la capsule pro|)re des reins, et des prolongements
internes qui. de place en place. j)énètrent dans l'intérieur de la glande.
\ ialleloii distingue deux sortes de travées conjonctives émanées delà capsule :
les lirivce< de premier ordre, assez épaisses et bien développées, atteignent le
centre de l'organe, qu'elles lobulisent plus ou moins, et vont se confondre soit
avec le tissu conjonctif qui entoure la veine cenlrale. sctit avec celui qui en-
oure les ganglions nerveux. Les tntrees de deu.riènie ordre, plus liues. tlescen-
dent radialement vers le centre de l'organe, qu'elles n'atleignent pas ou dans
lequel elles arrivent extrêmement fines. Ce sont ces travées qui, avec les vais-
seaux, semblent régler la disposition des cellules glandulaires.
Un peut donc concevoir qu'.Vrnold ait basé, sur les dispositions de cette
charpente conjonctive, une classification des zones de l'écorce (jui. dans ses
grandes lignes, correspond aux classifications établies ensuite sur la imu'pholo-
gie et l'agencement des cellules parenchymateuses. Toutefois, il faut observer
que l'importance du tissu conjonctif est très variable suivant les espèces consi-
dérées : ce tissu est. par exemple, bien plus abondant chez le chien que chez
sTHi cruiii:.
ikk'i
1(» cohave; chez le cliini, (ni (romc une haiidclcllc conidiicliNr iMlcr'iiii'diiiii'c
à lu moelle et à l'écorce.
Les libres iiiusciilaires lisses ai(imi|iaLriieiil les vaisseaux el les nrifs dans les
septas eonjoneiirs iniraulandulaires (Sliliin^'-) ; nous aurons l'oeeasidn de mon-
trer ullérieureuii-ni riuli'ièl plivsiolo^Mijue de celle conslatation.
Écorce. — ivxamint'e ;i un laihle frrossissemeiit, ItTone apjtarait comme
nue nappe cellulaire ([iii. hieu limitée en dehors par la capsule, semble, chez
certains auinuuix, se continuer en dedans avec la moelle.
Klle est l'ornu'e de cordons cellulaires qui se (lirii:cnt de la pi'iMplu'iie au
^v-
ï
.1.
Yr.ûc.Z
05.2
Vu,. '.)").""). — Suncii.ilc (le chien (\'éiiek oc. 2, ol)j. 2).
Hpniarqiicr : 1° l.i li.iiule conjointive i|ui sépare l'écorte de la moelle; T l'aspect très .spécial de la zone j^'lomé-
rulaire située à la partie supérieure de l'écorce au-dessous de la capsule d'enveloppe.
centre, vers lequel ils convergent à peu près comme les rayons d'une roue vont
de la jante au moyeu. Séparés de place en place par des fentes vasculaires, ces
cordons se pelotonnent en amas arrondis, se contournent en S ou se courbent
en fer à cheval immédiatement au-dessous delà capsule, tandis qu'au voisinage
de la moelle ils s'anastomosent et se dirigent en tous sens, formant un réseau
compliqué au niveau duquel la disposition radiaire, si nette à la jiartie moyenne,
cesse d'être apparente.
Les éléments cellulaires dont le groupement forme ces cordons épithéliaux
ne présentent pas, malgré les fréquentes analogies qu'ils doivent à leur com-
mune origine, une structure et une constitution chimique absolument iden-
tiques. C'est pourquoi il convient de distinguer dans Yecorcc trois zones princi-
'fJhl.J.UMU-:
ïkkS
GLANDES SLHHE.NAI.ES.
•Si]
^yP<r.:
■■■: ;v-^t
^f W^:Siï?S-^- -^^W'-'^^IS^!
pales qui sont, en allant de dehors en dedans, la (jloiiienilaire, la f^sfiruli'c cl
la réticulée.
Zone glomén/loire (zone bulbeuse de (îottscliau, zone des arcs de Renaut).
— Formée de cordons cellulaires qui se courbent et se replient sur eux-mêmes
à la façon des glomérules sudoripares ou des circonvolutions cérébrales, celli-
zone présente un aspect assez variable suivant l'espèce considérée.
Chez le cheval et surtout chez le chien (voy, iig. 053), la disposition arci-
forme des travées cellulaires est très nette. Ce sont des arcs, enveloppés de tissu
conjonctif, dont la convexité
:^r^:7^^;^^^^S^^^^^'^^-':S^^wi '■'r'>''de la gaine d'enveloppe et
dont les extrémités semblent
se continuer avec les éléments
de la couche sous-jacente.
Déjà moins nette chez If-
lapin, le chat, la souris, cette
disposition fait défaut chez le
cobaye, le bn'uf et riioninit-.
dont la glomérulaire est consti-
tuée par des amas cellulaires
spliériques ou globuleux (vési-
cules closes des anciens histo-
logistes). Ces amas sont i)lus
ou moins nombreux suivant les
espèces. On n'en trouve qu'une
seule rangée dans la très mince
couche glomérulaire du cobaye,
tandis qu'on en compte deux
ou trois assises dans celle, plus
épaisse, de l'homme.
Chez les mammifères, les glo-
mérules ne possèdent pas de
F.G. 950.'- Surrénale de cobaye (préparation *''^^'^''' f^e^trale. Ils sont formés
personnelle photographiée par le florleur HeiKiîl). par des cellules superposées ou
tassées les unes contre les
autres et souvent aplaties par pression réciproque. Chez le chien, les cellules
glomérulaires sont comparables à des prismes allongés et étroits. Leurs noyaux
forment à mi-hauteur du corps protoplasmique une sorte de bande mouvante
dans l'axe de chaque cordon (Henaut).
Leur protoplasma, très clair, serait, d'après Renaut, rempli do boulin
comparables à celles du mucigène et disposées en séries parallèles suivant Ir
grand axe du corps cellulaire.
Dans les mailles du réliculum cvtoplasmique, on trouve des gouttelettes
graisseuses parfois abondaut(>s et. parfois aussi, quelques grains pigmentaires
signalés par Slilling.
Chez d'autres mammifères, les cellules glomérulaires sont spliéritiues ou
ovoïdes, LtMir prolojilasma et suilout leur novau oifreni d(>s variations struc-
turales assez fréquentes ([ui expliqiitMit en parti(> les discoidaïues que pré-
1^
■^ •■■' '' ...
STIilCTIHK.
Ikk'è
^^f-^
.<.^
sciilciil les cl('scrij)lionH(l()iim rs |),ii- les cylolo^islcs. Ainsi, pdiir Viallclon, ces
t'iriiieiits, souvciil ass(v/. Vdlmiiiiiciix, pdssrdciil iiii iioNaii aii-Diidi, assez ^ros cl
(|uiescent, piiiscuie son réseau rlirnniatiniciH'~-l |)cii ciiluialilc. I) après (iuieysse,
au eonlraire, les cellules ^loniérulaires ilu eohayr sont Irrs |)<'liles : elles ne.
mesurent pas |»lus de Kl à 12;;.. Mlles sont très lurtenieiit cdlorahles. Leur
novau ovaiairr, oscillani mire '.'> cl 7 a, est tantôt presque lionriogène et très
loncé, fanlùl pondue par (pu'hpics i:i-ains de clironiafine. Le j)rot()[»lasma, très
dense, très honio^^ène, eonlient (piel(|ues (ines^^nuttes graisseuses, mais ne pré-
sente aucune dillerenciation cai)al)le d'tHre mise en éviilcncc ]>ai' la laque
l'erriipie.
Vin réalité, la glomérulaire cuntienl des noyaux claiis cl des noyaux foncés.
Ces novaux ne varient pas seulement |)ar leur coloi aliilil(\ mais encore
parleur taille et leur forme. Contrairement à (".uieysse, .Mulon soutient que
l'amitose est un pro-
cessus constant dans la
iilomérulée. Celte ami-
tose nucléaire ne s'ac-
compagnant pas tou-
jours de division prolo-
plasmique, il en résulte
de véritables syncy-
tiums. Les karyokinè-
ses seraient, par contre,
exceptionnelles. i
Fiu. O.jT.
Zone fciHciculéc. —
Dépourvus de toute
gaine conjonctive, uni-
quement séparés par
des capillaires sanguins,
les cordons cellulaires de la fasciculée convergent radialemenl vers le centre
de l'organe, comme les travées hépatiques convergent vers la veine centro-
lohulaire.
Guieysse distingue deux parties dans la fasciculée du cobaye : à la partie
externe, il donne le nom de spongieuse; à la partie interne, celui de /flsc/a</éc
proprement dite.
Partie externe de Ja fasciculée (spongieuse de Guieysse). — Assez large,
cette couche représente, avec la glomérulaire, le quart de l'écorce surrénale du
cobave. Dans cette région, les colonnes cellulaires sont moins individualisées,
leur disposition radiaire est moins évidente que dans la fasciculée proprement
dite.
C-ubiques ou polygonales, les cellules spongieuses sont grandes, puisqu'elles
atteignent environ 20 a. Leur noyau arrondi mesure 3 à 10 jx. Sa teneur en
chromatine est variable. Tantôt il est presque homogène, tantôt il est clair, car
il ne renferme que deux ou trois grains basophiles. Il est très difiicile et sou-
vent impossible de mettre en évidence un nucléole vrai, acidophile. Examiné
après dissolution préalable de la graisse, le protoplasma de ces éléments pré-
1. roUules glomrTuIaii-es chargées de granulations graisseuses (surrénale
(le cliien Usée par le liciuide fort de Fleniming; eoiipe examinée, sans colo-
ration, dans une goutte d'huile de cèdre). — 2. cellules glomérulaircs du
cobaye (matériel Rxé par le liquide fort de Flemming; coupe montée, après
coloration et déshydratation dans le baume au x\ loi).
[DE LAMA RE.]
U50
i.LANDK.S SUHHKNALES.
sente, tvpiqne. la stnirtnre alvéolaire de liiitsclili. Il rosseriible à une écume
légère, à une délicate éponge (voy. fig. U'iS).
Les fines travées de ce protoplasma circonscrivent des mailles arrondies, des
alvéoles qui, en augmentant de volume, deviennent des vacuoles. A la [>ériphé-
rie, le proto])lasuie se condense et limite exactement chaque élément cellu-
laire, comme lorsque la tension superficielle est forte.
I^'individualité des cellules spongieuses est évidente sans l'intervention des
fixateurs osmiés. Dans les mailles ou sur les points nodaux du réticulum cyto-
})lasmique, Ciaccio signale l'existence de quelques rares granulations oxyphiles.
Petites, arrondies, réfringentes, insolubles dans l'alcool, l'éther, le chloro-
forme et les huiles essentielles, ces granulations réduisent l'osmium et se colo-
m-
%
•f*)
Fm. '.ns.
I. 'ellules r.isriculée* (li.irjjôt's «le friMniilatinris iji-.iisseusfs (>iirivnale île cliieni. — •.'. i-cllule> s|M.n£ri>Misi-!i rt
f.t--i'icuk'es cliarfrée.s de ;rr;iis-;e (surrénale du col>ayei. - - 3. cellules »|ningieu»es dégraissi'es (surrénale ilu ruhayei.
— Certaines niasse> graisseuses dit'. •,•! muiI a-sez M)liiiiiineii>e> |Miiir oicuper ie> varimles des .-rM.iiL'in.vl.-s diL'. :!i
relit par le carmin neutre, l'hématoxyline, les couleurs acides d'aniline. Le
nombre, le siège, la forme et les dimensions de ces grains varient lieaucoup
suivant la zone ou la cellule considérée, suivant l'espèce animale, etc. Ciaccio
décrit et figure dans les cellules de la zone interne de l'écorce des cor|)uscules
sidérophiles à centre clair situés autour du novau et des formatii>ns ergasto-
plasmiques (?) placées à l'un des pôles de l'élément.
Mais l'étude des préparations partiellement ou totalement dégraissées ne fait
connaitre que la charpente de la cellule. Elle fournil des renseignements faux
ou incomplets sur son contenu véritable. Ainsi, sur la foi de semblables
iiiétli(»des, on a pu croire (|ue les alvéoles des spongiocvtes sont remplies d'un
li(|uide aqueux iiiibibaiil leur |)rotopla'<ine comnie l'eau imbibe une éj)onge.
alors qu'en rcalilé les alvéoles et les travées sont renqtlis (b> graisse, t'es
gouttes de graisse sont onliiiaircinrnl ])etitc-- nu uiovnincs. |iliis rarnuent très
grosses.
Leur nombre et leur taille x'iiiblent iraillenrs varier non seulement avec les
espèces, mais encore avec ies individus, les ciiconstance> physiologiques (gros-
STl;l CTIlii:. l^-.l
scsso, r;ili<:iic. m^c)- n'api'rs lliill^'-icii ri Amlcrsnii. elles vei'.iieiil jiliis ahoii-
(lantcs clic/, les caniiviM-cs cl les sulipèdcs (|iie clic/, les iiiiniii.inl-.
Kllcs suiil, |)res(|iie loiilcs très sdliililcs dans l'alcdol, le xylnl, le clilnnifoniic,
les essences cl |»eiil èli'c niènic, snivanl cerlains liislolo^risles. dans la L-^lvciTinc.
Leur soluldlili" |iaiail ^imimiiI ri-(iili-e avec leur' solniiie. Il en e-l de très
lines ({iii. itarl'ois, ivsisienl aux dissdlvanls énnnit'rt's plus lianl.
I)'a|)rès riecnik cl Lcwinsulin, ces <r!'annlalions >j:raissenses lunni'-^enl par
r^sniium ; elles ne noircissent (|n"a|)rès acliim de I alcddl. ('.(ininie la inM'Iine.
elles se cnlorent en bleu [)ar la niiHInidc de Pal. De ini-nic, .Mnlmi li"- a (olmi'c-
en hieu |)ar l'ancienne niélhode de \\'ei;.a'rt modifiée par Répand.
Elles ontd(»nc (pielqnes-iinsdes caractères propres aux j^raisses phosphorées'.
Par l'étude polari métrique de coupes fraîches, Mulon a déterminé la réparti-
lion des corps liiréfrin^MMits présentant le phénomène de la croix de polarisation
signalé autrefois par Dareste. Il a constaté l'existence de ces cor|»s au niveau
de la spongieuse; en se fondant d'une part sur les recherhes de Uastre et
d'autre part sur l'absence il'oléate de soude dans la surrénale, il conclut (pie la
lécithine se localis(> surtout dans cette partie externe de la fasciculée-.
Quoique chargés de graisse, les spongiocytes peuvent présenter les phéno-
mènes de la division indirecte observée dans l'écorce par Canalis, Gottschau,
Henaul, Mulon, hardier et Honne. (liiez tous les animaux examinés, sauf chez
les femelles pleines, Mulon a trouvé des mitoses, surtout dans les 4<', 5' et 0'' ran-
gées cellulaires de la spongieuse. Hardier et Bonne ont pu déceler quelques rares
cinèses au stade du spirèine jusque dans les profondeurs de la fasciculée.
Dans le tissu cellulaire de l'écorce et parfois même au voisinage de la glonié-
raire, Guieysse a trouvé de petits amas leucocytaires (leucocytes mononu-
cléés). Oppenheim et Lieper ont observé des amas lymi)hocyli(iucs sous-
capsulaires.
Partie interne de la fasciculée. — Très évidents. les cmulons cellulaires de
la partie interne de la fasciculée sont formés par la juxtaposition de cellules
souvent un peu plus petites que les spongiocytes.
Cubiques, grands de lo à 20 a, ces éléments possèdent un et même deux
noyaux de 0 à 8 ia. Là encore, il faut distinguer des noyaux clairs et des noyaux
homogènes. Le protoplasma, assez dense, légèrement granuleux, est souvent
assez tassé autour du novau. Au moyen de l'hématoxyline ferrique, Guieysse
a mis en évidence des formations très polymorphes, qu'il désigne sous le nom
de corps sidérophiles et qu'il regarde comme des formations ergasloplasmiques.
Ces formations, retrouvées par Ciaccio, se présentent sous la forme de lignes
rrégulières. de masses juxta-nucléaires, de disques, à centre clair.
En réalité, les corps sidérophiles ne ressemblent pas aux véritables forma-
tions ergastoplasniiques ; leur polymorphie étrange, leur absence dans les zones
dont la fixation est irréprochable, me conduisent à les considérer, avec Bardier
1. Pniiirétiiile liislocliimiiiiie «les graisses neutre» el des lécitliines, (.onsulter Liusf.l, Bull, de la Soc. de
Biologie, 6 juin 1903.
2. L'analyse iliiiniqiie démontre que la surrénale contient des graisses neutres et des k'citiiines. Alexandcr a
trouvé une assez forte proportion de lécithine, 2,80 à 4,50 pour 100. D'après Bernard, Bigart et Labbé, le rappor
des graisses phosphorées aux graisses totales est de 45,3 pour 100 chez le cheval, de 48.8 chez le mouton, de
52,7 chez le lapin et de 13,1 chez rhomme. Loisel, d'autre part, a constaté que 3 gr. 30 de surrénale, recueillis en
décembre sur le cobaye mâle et préalablement débarrassés de toute la graisse extérieure, fournissaient i gr. 393
d'extrait éthéré Ijrun et 0.09'i d'extrait alcoolique (lécithinesi.
/v/;/..i.u.4/?/r.i
U52 GLANDES SURRÉNALES.
et Monnc, comme des produits urlificicls sans rapport démon trahie avec l'acti-
vité sécréloire. — Certaines cellules de la fasciculée contiennent des granula-
tions colorables par le gram, la fuchsine (Mulon).
D'après Guieysse, la fasciculée proprement dite est assez pauvre en graisse,
ha plupart des cellules n'en contiennent |tas, mais celles qui en contiennent en
renferment une très grande quantité sous la forme de quatre ou cinq grosses
gouttes. Par contre, Bernard et Higard trouvent beaucoup de graisse dans le
point oii la fasciculée proi)rement dite fait suite à la spongieuse. Et. dans le reste
de son étendue, ils constatent que presque toutes les cellules renferment de 4 à
12 gouttes moyennes et petites. Mes recherches confirment entièrement sur ce
point celles de Bernard et Bigard.
Zone rélkidée (pii/utcntairc). — En s'aiiastomosant et en se dirigeant en tous
-m
Wà
l'ii;. OriO. — (k'Uulcs réticulées chargées de pigment (surrénale de vieillard fixée par l'alcool
à 9U" et montée dans le baume au xylol).
sens, les cylindres de la fasciculée forment un vaste réseau dont les mailles sont
occupées par des capillaires : c'est la zone réticulée.
Semblables aux cellules de la fasciculée, les éléments de la réticulée en dilTè-
i-ent parce qu'ils contiennent parfois des amas pigmentaires étudiés par Grandv
et Stilling. 11 semble bien que ce pigment, qui chez le bunif peut s'observer dans
la glomérulaire, existe chez l'homme et le cobaye uniquement dans cette couche
et jamais dans la moelle (IlnUgren et Anderson, Pfaundier, duievsse. (Viaccic»
contrairenuMit à l'illiel et à Swale Vincent). — Le itigment surrénal fait défaut
chez les sujets très jeunes, il semble pcni abondant chez les cobayes albinos; il
augmente sous l'inlluence de la gestation, de l'âge, etc. Il se dépose dans le
pridoplasma cellulaire sous forme d'amas plus ou moins volumineux qui par-
lois nias(|ueiit presque complètement le noyau, généralement inaltéré. Les élé-
ments |)igmentaires sont tantôt très fins, à j)eine visibles, tantôt plus volumi-
neux, atteignant I, 2 ou .'î a et parfois davantage. Les uns sont assez régulièr»'-
ment sphériques, les autres sont souvent irréguliers.
Cq pigment jaunâtre. insolubl(> dans l'alcool, le ihloroforme. le xylol. résiste
à l'action des acides et des alcalis. Les grains moyens et vidumineu.x sont inco-
PTIMCTini:. U53
loi'iihlcs; .Miildii a jxi li-indrc par la rticlisinc ina^ciila les ;ir-amilcs (rrs fins,
(liaccio a ((ilort- rcrlaiiics s|ili(''iiilfs pi^MncMlairt-s par rii(''iiial(»\vliiic rcrrifinc cl
la liirlliddc «le |{ii>srl|. Des intéressantes reiiii'rriirs ilr .Miilim il MniMe
résiiller ([iie eliacpie ('•It'-nient pi^Miienlaire est consliliH'' |»ar un slrruiia aliin-
ininoïde imprégné (rime siihslance coloranle \arialtle. Tanlùt c'est nne ((inihi-
naison lerrugineuse. tanlùt e'esl un lipixlirunie, iint> h-ciliiinc.
Si le passa<re de ce pi^nnent dans les vtties sanguines el lvnipliali«ines (•>{
indisenlaltle, la manière dont s'ellectue le passage est bien moins eonnue.
On a siiriiali' an niveau de cette zone des niasses orangeophiles ; Auld. v
décrit ili's cellnles héniatophages. Dans le protoplasma des cellules réticulaires,
et dans les vaisseaux de cette conche, on trouve de nombreuses et fines granu-
lalinns coiorables en noir par l'hcMnaloxyliiie rcrrlipie ci «(impan'-cs aux grains
/.ymogènes du pancréas.
Dans la réticulée, la graisse est assez ahondanlc et assez régulièrement
ré|)artie; prescjue toutes les cellules en renfer-
ment sous forme de gouttelettes de moyenne
grosseur; par contre, les surcharges adipeuses
send)lenl relativement rares.
t»
rJr &
'.".
Moelle. — La moelle est formée de cordons
cellulaires qui, comme ceux de la réticulée, se
dirigent et s'anastomosent en tons sens, for-
mant un réseau complexe dans les mailles du- Fie. OOo. — Cellules réticules cdiar-
(luel se trouvent de très nombreux capillaires. ?'''^* '^^ f-outlcs graisseuses (sur-
rénale de chien fixée par le liquide
(jliezl nomme et chez le cobaye, ces cordons fo,.t de Flemuiin").
cellulaires se continuent, sans démarcation ap-
préciable, avec ceux de la réticulée dont ils sont, chez le chien, séparés par une
cloison conjonctive (voy. fig. Mo")). Chez le bœuf, ils pénètrent dans la réticulée
et même dans la fascieulée au niveau de laquelle ils se recourbent en dessinant
des anses et des glomérules.
Les travées cellulaires de la moelle sont plus larges que celles de la réticulée,
les capillaires sont plus nombreux et possèdent un calibre plus considérable
que ceux de la réticulée.
De la veine centrale partent, ainsi que Ta montré von Hrunn, des faisceaux
musculaii'es. Les uns s'insèrent sur les cordons cellulaires de la moelle, tandis
que les autres vont s'épanouir dans l'écorce. On peut dire avec Renaut que
les cellules surrénales sont, comme certains autres éléments glandulaires, em-
prisonnées dans les mailles d'un véritalde filet contractile.
On trouve aussi dans la moelle des cellules nerveuses isolées ou agminées que
nt)us étudierons ultérieurement, des amas arrondis, des cellules corticales et des
amas lymphoïdes signalés par Hultgren et Anderson, Gnieysse, Oppenheim et
Lœper.
Les cordons médullaires sont formés de grandes cellules accolées par deux ou
par trois.
(-ylindriques, ces cellules mesurent de 25 à .30 a. Leur novau, ovoïde ou
arrondi, est central. Gottschau et Vialleton décrivent l'existence de quelques
éléments multinucléés (vov. fig. îlo9).
[DELA}fARE.]
Ikbk
(il.\NL»i:s SI JîHKNALKS.
l fty-jaS
i-^
M-/
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^•
W fM"^
m
^
.l.i.
Trùs difficik' à bien lixcr, le pi'otoplasmc se rétracte inégalement et simule,
de façon plus ou mciins grossière, le erups d une cellule nerveuse multipolaire.
I^es cellules médullaires
sont prohahlemeiil pour-
vues d'un on drnx cen-
trosouies ((janalis, (lar-
lier, ÎM'auudler et
Guieysse). Entouré d'es-
paces péricellulaires
c(»muuiui(|uaut avec les
vaisseaux (L. Kelicine),
creusé de canalicules l'ic. !i02. — Celliilos mnlullni-
FiG. 961. - Cellules rn.MluI- :„,„„,,j|,,|.,;, .,./(-• ,„,.•, res du chien .ra|.rés C.rvn-
Idires, du coJja>e(Leil/.oc..{. ,. . , feUt(oc.l),comp. I IS itiniuM-.
obj. 1/12). Holmgren)et fiarlois de Uçy^o^. Stiassnic).
vaCUoles(Stilling,(lrvil- , ^^„^,^ ^^arpéc a. grain, cl.ro-
feltt), 00 prol((I)lasilUl n'est pas homogène, mais mophiles et creusée .le varuoles. —
, , , , . -î, lellule dans la(|uelle les prain^^
charge de granulations. sont plus clairsemés.
Constantes, mais plus ou moins ahondanles, j)lu6
ou moins volumineuses suivant les éléments, les animaux considérés, ces gra-
nulations sont hues, arrondies, moins réfringentes que les gouttes de graisse.
Grynl'eltt a pu les ohserver à l'état frais.
ii'aprèsGiaccio, les unes seraient acidophiles. les au 1res hasophiles. Les grains
liasoj)liiles, les mieux connus, sont
1
,„tÉUja_
»^f3
«0
l'n\. U(i:i. — (4ir(lnii> iiicliillailo liu tiili,l\r ||il
])ariUion persouiicllc iiiuilograpluéc par le tli
leur IJeiioîl).
colorables par la safrauine. le
rouge magenta, le \ inicl de gen-
tiane, l'hématoxvline lerricjue. Par
la thionine. le hleu polv(hromede
I nna. ils se teignent melaihroma-
ti(|uement en vert. \ cet égard,
ils se comportent comme les glo-
Iniles rouges. In^ohildes dans
lacide acétique, les esseui'es. le
wlol. l'éther. mais soluhles dans
l'alcool alisolu. ces grains hru-
nisseiil. puis noircisseuf aii'coutact
de rosmium (Grvnl'eltl. Muhtu).
Cette réaction ne se proilnil pas
sur les coupes préalaldement la-
\ées; tout se passe comnu* si l'eau
de lavage avait entraîné ou dissous
la substance qui donne lieu à la
pi'oiliicl ion du i)h(''nonirnc. Ciaccio
et Mulon soni |iar\('nii< à colorer
m(t\cu du |»rrclil(niii'e de Icrcl. |tar <uile. à
pi(|ncnii'nl lou-
hichro-
ces grains en gris verdàlre au
montrer (?) qu'ils élaient resj)onsaldes il(> l;i réaction macro
slatée par Vulpian. Enlin. sous rinilueuce de l'acide* chromiipie el d
mates alcalins, ces granulations jaunissent d'une fa<;on rapide et intense. On
STIMCTI |;i:. U5r,
jM'iit (Iniir adiiD'Itrc avec riiacoiiiiiii, (li-viili'llt, ( ilarcio. cl cinilrairciiiciil à
Diainarc, (|ii(' ces ;:raiiiilaliuns suiil les aiiciils (l(> la «lironutidiilic du prold-
plasiiia iiirdiillaiif, |ini|irii'l(' aiiliclnls (li'c(iii\ cflr jiar llnilc. (les Irciis ivaclioiis
(Ir Viil|tiaii. Ilciilc, (Iryiirclll v\ Miiluu, stiiil 1res iiiipoilaulcs, car. in vifro,
radrciialmc, le principe vasnhmifuic sccrclc' par la iikicIIc siirrénalr'. s(! ooloi'r»
en vcri |>ar le pcrdildnirc (\r l'cr ( I akaniiiic). en rdsc puis en liriiii cl en noir
par l'osniiiini, en (M're rnu-re par le hicliruniale de pnlassc (.Miil(in). repeiidanl.
elles ont une valeur révélalrice assez, incfrale : seule, la réaelion de Viilj)ian.
malgré les tliflîeultés et les erreurs auxquelles est sujette sa constatation, carac-
térise vraiment l'adrénaline, produit spécifique de la cellule niédullo-surrénale.
Isolée, la réaction de rosiuiuui n'a pas f^rande significatir)n, car les corps alhu-
minoïdes ou ternaires sont nombreux, cpii Itrunissent et noircissent au contact
<le cet afrent chimi([ue. On peut en ilire autant de l'action des bichromates
alcalins qui, comme nul ne l'ignore, sont capables d'imprégner non seulement
les éléments de la moelle surrénale, mais encore les hématies, la mvéline.
D'ailleurs, chez l'embryon, les cellules surrénales élaborent le principe hyper-
tenseur alors qu'elles ne sont pas nettement chromophiles. Chez l'adulte, la
substance vasoloni(jue j)asse sûrement dans les veines efîérentes; or. d'après
('iaccio, contrairement à Manasse et Giacomini, seuls les matériaux sidéropbiles
sont histologiquement appréciables dans les vaisseaux sanguins. Après la
mort, les propriétés vasotoniques et la sidérophilie ])ersistent, tandis que la
chrnmophilie disparait.
On sait, depuis les travaux de Stilling, de Kohn. de Kose, etc., que les cel-
lules (lu ganglion tym])anique, de la glande carotidienne. de l'organe de Zuc-
kerkandl et de la glande de Liischka (paraganglions de Kohn) possèdent une
chromophilie comparable à celle des cellules médullaires'. Cette réaction
commune ne suffit pas à établir que les paraganglions sont formés de cellules
médullaires, qu'ils représentent des glandes surrénales médullaires, accessoires
mais constantes, vestiges atrophiés des corps suprarénaux décrits, depuis Bal-
four, chez les élasmobranches. Pour démontrer cette notion, il faudrait prouver
que les cellules paraganglionnaires verdissent au contact du perclilorure de
fer et sont capables d'élaborer un principe hypertenseur. Mulon croit, il est
vrai, que les cellules carotidiennes sont vasotoniques, et présentent la réaction
de Yulpian. Mais, pour être acceptée sans réserve, cette dernière constatation
mérite d'être confirmée. D'autre part, si Biedl a provoqué des effets hyperten-
seurs avec l'organe de Zuckerkandl, Allen Cleghorn a provoqué des effets
hypotenseurs avec les ganglions sympathiques. Comme ces ganglions con-
tiennent des cellules chromophiles. il faut donc supposer avec Svale Vincent
que l'effet hypertenseur de ces éléments trop peu nombreux a été effacé par
l'action antagoniste propre au tissu nerveux (Osborne et Vincent). Le doute est
encore permis et de nouvelles recherches sont nécessaires pour trancher scien-
tifiquement cette question.
Quoi qu'il en soit, si, morphologiquement, la cellule médullaire diffère assez
peu de la cellule corticale, elle en diffère beaucoup au ]>oint de vue chimique et
fonctionnel. Tandis que la cellule corticale élabore et transforme des graisses,
I. Je l'onservc les termes de Stiliing : cliromopliUie el cliromopltilt-, nfin do ne pas employer les barbarismes
de Kohn : chfO)naffinitr, chroina/'/ine.
[DELAMARE.]
U56 GLANDliS SUllHKNALHS.
des pigments, la follulc médullaire [troduit des substances chroniopliiles. colo-
i-ahk's par le perchlorure ([)rincipes vasotoniques). La surrénale des mammi-
fères est donc réellement formée par l'association de deux organes fonction-
nellcmcnt très diflerenls, l'écorce et la moelle, qui, confondus chez les verté-
brés supérieurs, s'isolent chez les vertébrés inférieurs. Tandis que, chez les
mammifères, Fécorce enveIo[)pe complètement la moelle, les deux formations
se pénètrent irrégulièrement chez les oiseaux et s'accolent chez les Reptiles, pour
se séparer et s'isoler complètement chez les élasmobranches oii elles forment les
organes inlcrréiiaiix cl suprarénaux.
Surrénale des Oiseaux. — D'après l{enaut. la surrénale du poulet pos-
sède une mince capsule conjonctive, doublée en dedans et en dehors par des
ganglions sympathiques. Cette glande est formée de cordons cellulaires pleins,
dépourvus de membrane d'enveloppe.
KabI et Manasse, trompés sans doute par des arlilices de j)réparalion. ont
cru observer une cavité centrale glandulaire qui, en réalité, n'existe pas.
Au centre de certains cordons, Renaut comme Pfaundler a (tbservé la coupe
d'une cavité vasculaire.
Séparés les uns des autres par des capillaires sanguins, les cordons surré-
naux se conlounienl et changent souvent de direction.
Un examen allenlif permet de conslater l'existence dedeux sortes de cordons
inlri(|ués dans toute l'élendue (!(> l'organe : ces cordons répoiidciil aux travées
corticales et médullaires des mammifères (Uabl). Hapjx-lons que, chez le bn'uf.
nous avons déjà signalé la pénétration des éléments coi-ticaux et médullaires.
Les cordons homologues des cordons ((H'Iicaux sont l'ornit-s de cellules j)o-
lyédriques à noyau central, souvent p{tlymoiphe. Le cori)s cellulaire, toujours
bien limité, présente un réticulum protoplasmi([ue bourré de granulations
graisseuses (|ui l'éagissenl à rosiiiiuiii connue la mvéline. I^es cordons homo-
logues des médullaires renferment des cellules très délicateset très réfringentes,
mais dépourvues de graisse, l^eur })rot(»plasina. malgré son apparence hyaline,
renferme de très fines granulations. Leur noyau est ordinairement arromli et
central'. C'est Kose qui a démontré la cbroninphilie des cellules de la glande
carolidienne des oiseaux.
Surrénale des Reptiles. Soulié décrit la surriMiale du lé/ard des
murailles comme un petit corps jaunâtre, long de 1 millimètre et formé de
deux parti(!s, antérieure et postérieure. La partie antérieure, corticale, est plus
grande. Elle est formée par des cordons cellulaires, anastomosés, de 40 à o() u.
Toutes ces cellules sont chargées de graisse; leur iiovaii est refoulé vers les
capillaires sanguins. La j)artie postérieure, médullaire, est l'oriuée par des
cvlindres de cellules polyédri(|ues, acidophiles l't (•liroiiio|iliilc^. Tar endroits,
les cordons corticaux se continuent avec les cordons médullaires sans jamais se
prolonger et .se mélanger avec eux. Mayer et \\iesel ont décrit des nids cellu-
laires chromophilcs, parasympathiques.
I. Soiilir cliinno de la surrénale tir la piMi-uclic iiiu' iloscriplion à pou près identique: les .im.is île cpllules
iiiiliialt'> ri médullaires sont inlri(iués les uns dans les autres; plus é|)nis, les amas corticaux alTeclenI une
(lis'posilion curdonnale assez réi^niliere. Déj^raissées, les eellules curlieales sont claires, assez viduuiineuses, leur
noyau esl très safranopliile. Plus petites, les i-ellulcs iiicdullairos mil un noyau légèronu'nl vésiouleux el un
pru|ii|ilasiiie cliarf^é de i;ranul.iliiin> ehriinu>|diile^.
sTi;i (in i;i;. \kbi
SlirrénaleS des AmphibienS (<'>, /m/n /irlcrat/rnin de Sw.inmicrd.im).
(►il hm^'tcmps disciili'- l.i (|ii('sli()ii de -^.iMilr si la siirn'iialc des A inpliildcns
('•lail lii)m<>l(»;^ll(' ilr relie des iiiaiii iiiirères. Idiil n''cciiiiiieiil eiictirc, pcndaill
(|lie Sfdiiikn sdilleiiail l'eMsIeiiee de cellules iiiédullllil'cs el eorlieales, SoiiIh'
n'osait alMiiiiei' la n'alili- des i' l(''iiieiils iiH'didlain's. (jiacoiiiini a liaiielié déli-
iiitivciMOiit celle <|iiesliiiii et |trmiv('' (|iie clie/. les Aiwiiircs ((jniiiie (lie/, les I ro-
<lèles. il cxisle des loniialiitiis corlico-iiiédiilluires. Les loniialious niédiillaii'es
suiil dissi'iiiiiiées an iiiilieii des cdiduiis corticaux et au xoisina^e des ganglions
sviiipa(lii(|ues.
La péiiélraliuii di's deux (ir;^aiies esl iiiuiiis intime die/, les | iddèlcs ipie cin/,
les Anoures. Les cellules im-dnllaires sunl IouJihiis |iIiis iHiiiild'eiises ipie les
iiK'd II Maires. D'après ("irvnl'elll, coiitraircnicnt à Stilliny, il n'y aurait pas de
/.(iiie ;inalu,i;iie à la iiluiiK'riilée. Les aniitosos, décrites par Srdinko. ne seraieni
(|ne des dér<»rnialiiiiis niiclt'aiies |)ro(liiiles par les gouttes ;.;raissenses du cvln-
plasini'. Les gmitles peiivenl atteindre S y.. Les amas de cellules cliivjinopliiles
sont plus udinlireux (die/, les .\noures que chez les l'rodèles. Les grannlalions
sont plus Niduinineuses (lie/ le crapaud que chez la grenoiiille. Kniin. chez les
anoures du genre rana. il existe un troisième élémenl. la cellule estivah; de
Slilling, ([ui, en hiver, ne serait représenté que par des rares vestiges atm-
phiques (cellules du summeil). Les observations de Ciaccio, Bonnamour et
Policard, Crynlellt senihlent prouver que cet élément ne mérite pas son nom.
car. au moins dans certaines conditions, il persiste durant l'hiver. Très riche
en chromatine. le iiovau de cette cellule est arrondi on incurvé et excentrique.
Le protoplasme renl'erine des granulations colorahles par l'éosine, la sat'ra-
nine, le magenta, l'hématoxvline l'errique, le dahlia, en rouge par l(d)leu poly-
( liroine. l*our Ciaccio, ([ui parait ignorer les recherches antérieures de Stilling.
il s'agit d'une nouvelle espèce de cellule glandulaire; pour (irynfellt, il s'agit
peut-être d'un leucocyte.
Surrénale des Poissons. — D'après Swale Vincent, la surrénale des
dipneustes est inconnue, celle des téléostéens et des gano'ides ne représente que
l'écorce des vertébrés supérieurs. Tiiacomini a découvert la moelle des téléos-
téens; celle des ganoïdes reste à ti'ouver.
]^a surrénale de l'anguille est. suivant Petlit, enveloppée d'une capsule con-
jonctive de laquelle partent des travées intraparenchymateuses. Lepan^ichyme
est uniquement formé |>ar des cylindres cellulaires clos dont les dimensions
sont comprises entre ini dixième et un quart de millimètre. Très polymorphes,
ces cylindres sont arrondis, allongés, parfois polyédriques. Ils ne possèdent
jamais de membrane propre mais, fait inouï, présentent une lumière centrale.
\ai surface interne des cylindres est tapissée par une série de cellules disposées
sur une seule rangée (vov. fig. 964). Ces éléments mesurent de 15 à 20 a; leur
protoplasma est finement granuleux et renferme un noyau de "> à 0 <j., à l'inté-
rieur duquel se trouve un nucléole safranophile.
Au centre du cvlindre, dont elles occupent la lumière centrale, existent
(|uelques cellules volumineuses dont le noyau est moins colorable et dont le
j»r(doplasme, parsemé de grains acidophiles, tend à devenir sphérique et clair.
On trouve aussi d'autres éléments, dont le noyau s'atrophie de plus en plus et
POmiEIi Kï CIIARPV. — V. 92
\DEL.\M.inE.]
U58
GLANDES SUHHKNALKS.
dont les contours sont très effacés. Il on résulte un nia^ma central parsemé d<'
noyaux. Lorsque ce magma central est très abondant, le cylindre surrénal est
tapissé de cellules surbaissées, sans limites distinctes.
Cette description et la figure 964, reproduction fidèle d'un dessin de IVtlit.
montrent que, s'il s'agit d'une glande, cette glande ne ressemjjle guère à la
surrénale des mammifères, dont les cylindres ne sont jamais creux et sont
caractérisés par la présence à'éléments adipo-pi(jmcnté.< d"une part, d.'éléiitenl<
rhromophiles d'autre part.
Chez les plagiostomes, les deux formations médullaire et corticale s'indivi-
dualisent complètement pour former deux séries d'organes indépendants : !.■-
//yV.
FiG. 1)04. — (Uapios l'cltil).
I, glande surrénale cran?;tiiiie. — 'i, glande surrénale d'anguille soumise à des injeclions de pilocrirpine.
i-oï-ps auptrarénaiix et /n/e/'iv'ym?^/', dont je résume la structure d'après la tbè-r
récente de Grynfeltt.
Les organes interrénaux possèdent une mince capsule conjonctive qui n'en-
voie pas de prolongements à l'intérieur du parenchyme. Celui-ci est constitué
par des cordons cellulaires qui forment un réseau inextricable dans les mailles
duquel circulent de nombreux capillaires sanguins. Diamare distingue des cor-
dons vrais, allongés, et des vésicules pleines. Les. cordons sont constitués par
des cellules épithéliales régulières, à bords nets et bien distincts. Le protoplasme
contient de nombreuses granulatimis graisseuses, colorables en noir par
l'osmium (Leydig, Kohn, Diamare, Ville et Grynfeltt). et (]uelques boules safra
iiopbiles.
Le noyau, régulièrement arrondi, présente de liiies gianulations eluomati-
uiennes et un nucléole parfois excentrique dans les cellules peu adipeuses. l)an-<
les cellules très graisseuses, le noyau est plus volumineu.x. irrégulier, lobé et
profondément incisé. En général, ces noyaux sont plus sal"rano|)Iiiles t|u"liéma-
léinophiles.
Certaines cellules contienncMit deux et même trois noyaux, drynleltt a ob-
servé quelques karyokinèses. 13'après Diamare, les cellules >ympalbi(jue> sont
VAiSSIvMX. i^.i'j
rares. La i-i-llulr iiilcni'-iKilr |)n''S(Mili' <li' rrappanlcs aiial(t<ii(*s avec la ('clliilr
l'orlicalo, |)ins(|iic, toiimic rllr, elle se rliai'i^c (If liraissc, se r('|»r(i(liiil l'I ne
|ir'i'iul aiiciini' |iai'l à I l'Iaiinialidii «lu |)niiri|M- li \ pcrfcn'^riii' (Swalc Niinciil
a ttiiislali' (|m' rr\li-aj| de (•nr|)s inlci iviial icsiuil sans aclioii sur la prcssidii).
Les co/yy.s- XII lira rrnif K.r sont ('iivcl(»|)|t(''s |)ar mif mince enveln|)|ie coMiuMclive
et présentent un nuvaii de lissii conjonclir l(tiijuuis liien diAclupité aiilnnr de
de l'artère ([ni occupe leur cenlic. Ces corps stint l'onnés par des amas cellu-
laires. Entre ces amas et [(arfois à leur centre, se trouvent des vaisseaux. Les
cellules sont polyédri(|ues. irr(\iiidières. et présenlent parfois des pointes. Elles
(Hit alors un asjtect ('-toilt' (|ui ra])|>elle vaguement celui des cellules nerveuses.
Leur protoplasma est vitreux et souvent vacuolaire. Il possède une grande
allinité pour les sels de clwome. Dans ce proto|)lasnia, ("irvnfeltt lrou\c des
grains très lins, visibles à TcHat (Vais, moins réfringents (jiie les granules grais-
seux, colorables en brun par le bicluomate de potasse à Ti p. 100 et colorables
encore par l'osmium, solublesdans l'alcool absolu. ins(dubles dans les essences;
ces grains ne se colorent j)as par riiématowline, léosine, mais se cobtreiit
après les réactions cbroni(iues par la safranine, le rouge tnagenla, le \ iolel de
gentiane. l'Iiématoxyline île lienda. D'après ]Mulon. ces granulations se
colorent en gris verdàtre par le perclilornre de fer. I^orscpie les vacuoles sont
très développées, les grains cliromopbiles disparaissent.
Parfois le noyau est ])e(it et spbérique. 11 renferme (juelques granulations
cbromaliques Unes qui sont disposi'-f's sur un réseau de //ïi/;^' assez serré. Huel-
(|uefois les nucléoles prcuiienl nu (b'Ncioppeinent coiisidr'rable.
Parfois, plus volumineux, ovoïde ou spliéricjue, le novau est plus clair et se
(•(dore moins vivenu'iit, car les grains de cbromatine sont plus disjiersés.
Dans ce noyau, on trouve fréquemment un nucléole appliqué, en général,
à la face interne de la membrane nucléaire. Ces novanx sont plus safrano-
pbiles qu'liéniatélnopliiles. Cependant il est possible, par l'action combinée de
ces deux matières colorantes, de mettre en évidence des corpuscules [)réseiitaiit
ces deux affinit(^s différentes.
Etant donné que ces éléments sont cbromopliiles et sidérojibiles, (|ii'ils con-
tiennent un principe puissamment vasoconstricteur (Swale Vincent, liicdl). il
est logique de les homologuer aux Cidiules médullaires des vertébrés.
(ilacominl a décrit les formations corticales et médullaires des cyclostomes.
"Vaisseaux sanguins et lymphatiques
Artères et veines. — La glande surrénaleest très richement vascularisiV:
elle re(;oit trois artères distinctes dont les brancbes anastomostiques permettent
aisément les suppléances circulatoires.
La surrénale sxpér'u'urc naît de la diaphragmatique inférievire. Assez grêle,
cette artère longe le bord supérieur de la glande ou sa face antérieure. Elle four-
nit des rameaux qui sont obliques ou perpendiculaires à son tronc.
\ati mirrénalc rnoijcnni' émerge de la face latérale de l'aorte abdominale, à
quelques millimètres au-dessus de la rénale. Elle atteint la glande par son bord
interne et se ramifie sur ses deux faces, après avoir envové quelques rameaux
qui pénètrent directement dans la moeUe.
DELAMARE.]
l'ieo
CI.ANDKS SI|{HI;NALI>
La xufi-én'i/r Inlrrienrc iiail de la rriialc mi de ses hraiiclir's et allciul I'im--
«rane au niveau de son extrérniléinfùro-intiTiic. Mcmarquonsen passant que la
surrénale est lion sciilcnient siliiéc au voisinage du rein mais (|ii'ill(' [)Ossède
une rircidalion en partiecoininiine avei- la sienne.
Anomalies. — I^es anomalies par délaiit sont plus rares que h-s aiiomali<>s j)ar
exeès. L'absence de la surrénale moyenne est très rare ; celle de la surrénale
inférieure est plus fréquente. Sclimerher en a observé S cas.
J^arfoisla smrénaie inférieure esl rem|)laiée par une artèreérnanée du paren-
chyme rénal (Hona-
niy. Hroca et Meau.
Albarran et (lathelin).
I.auth a vu la
dia|)braf:niatique in-
férieure donner troi-;
surrénales supérieu-
res ; j'ai pu cumpler
0 rauiuscules acces-
soires qui. en outre de
la surrénale supé-
rieure, se détacbaienl
de la diapbragmati-
que inférieure comme
les dents d'un peig'ue
(voy. fig. 065).
Sur le même sujet.
j'ai constaté l'exis-
tence de deux surn-
nales movennes : la
Fin. '.10."). — .Vilcres de l;i stirii'iialc cliez un nuuveaii-iic.
La Jia|ilii;igmatiqiic iiil'érieure rduniit. en nuire ilc la suriviialf Mi(H-iieiirf. pjyv; élevée naissait
(i l)ranclii'> ati-essoircs qui se clélaclieiit de son Ironr coiiime lesdenls d'un peigne.
— 11 exista une surrénale moyenne accessoire issue du Iroiie iu'liai|iu'. et nue (lu trODC Cteliaque.
>nrri'iiale inlrrieure accessoire, née de l'artère sperniatiiiiie. ratllre provenait de
la partie latérale de
ra(U'te au-dessus de roriiiiiie de la ri'iiale. l'.iilin il existait une surrénale iufé-
i-ieure accessoire (|ui naissait de la sju'rmaiiipie : siii\anl Kraiise la s|iermati(]iie
et lasurréiiale inovenue gauches naissent souvent aux dépens d'un tronc com-
mun issu de l'aorte. On sait que chc'/. les Sauriens et les Ophidiens la vascula-
lisation de la siiriéiiale el du lesliciile e>t toujours assurée par des artère-,
communes.
D'ailleurs le tvpe de vascularisation est rondamentalemeiil identi(|iie daii>
presque toute la série. On com|»te trois paires d'artères chez les lémuriens, les
cétacés; on ou com|ile deux clie/. I(>s oiseaux, trois chc/. les crocodiliens. Ie>.
sauriens.
Nous avons vu que, sauf exceptions rares, presipie tontes les artères abor-
daient l'organe par la |)ériphérie. ('es artères donneni un nomhic variable de
branches. KiWliker in a compté l'(l. (",omme l'a liien \ ii (irandry. ces artères
forment un véritable réseau dans la capstde libreusc. De ce réseau |)arlent deux
sortes de rameaux : les uns conservent leurs tuni([ues nuisculaires ol desc»'n-
\ \l--l. \l \
1461
m
/^^
(l)'iil le luii^ (les liuviTs [ti'iii(i|»;il('s |Miiir se raiiiilicr dans la iiiofllc après avoir
('|tar|)ill»'' liMirs lihi-cs iniisnilaircs au milieu des ('ir-nuMifs musculaires, (le sniil,
les lUn.'Oii'nK.r nnnrr'irifr^. I.e^aiilris se caiiillaii^eiil de siiitcM'l au^Mneiileiil
pro^rcssiveiiiciil de calihri' de dehors eu dedaus, de It-corce à la moelle. (ies<»nl
les iui'i!i>iiu(ii.r /'oiictiiinni'/x. (|iii seuihlenl. eu eei'taius [toinls, préseuler la
siruclure des i apillaires eudu'vouiiaires. I,eiir eudollii-lium sérail un |»lasuiode
dans le(|uel le nitrate d'ar;^eut ne poiiri'ail |»a^ luujinirs réxiMer de liL;nes de
eimeul intereellnlaiie ( N'ialletoii. i\enaut).
.\près avoii- lornn- un reseau pi''ri,i:lomê-
nilaire, ces capillaires descendent dans la
l"asciculé(>, au niveau de laquelle ils suivent
un Irajel parallèle à celui des cvlindres
cellulaires. De même au niveau de la réticu-
lée. iJi se lorment. par des dilatations
énormes, les capillaires veineux <|ui, au
niveau de la moelle, interceptent un lar;:^»'
réseau dans les mailles duijuel se trouvent,
nous le savons, les travées cellulaires.
Les veinules forment souvent des man-
chons autour (les cordons nerveux. Fina-
lement, elles ahoutissent à la veine centrale,
béante et pourvue de libres musculaires
longitudinales. Cette grosse veine centrah .
après avoir traversé l'oriiane. déhouche au
niveau du hile pour se jeter à gauche dans
la veine rénale, à droite dans la veine cave
inférieure. Elle ne possède pas de valvules.
Les veines satellites des artères nourri-
cières suivent les cloisons conjonctives et se
jettent les unes dans les veines rénales.
dans celles de la capsule adipeuse du rein.
les autres dans les diaphragniatiques et parfois même directement dans la cave
inférieure. A gauche, il n'est pas rare, suivant Alharran et (latlielin, de con-
stater l'existence d'une veine qui tantôt fait suite à la diaphi-agmatique infé-
rieure, tantôt émane de celle-ci et se jette dans la veine centrale.
L'arc périrénal de llaller, découvert à nouveau par Tuffier et Lejars. qui
communique avec les veines diphragniatiques inférieures, traverse la hase de
la glande surrénale et se jette en dedans dans la veine surrénale. Pettit sup-
pose que cet arc veineux surrénorénal est peut-être un vestige du système
porte surrénal qui existe chez les oiseaux, mais atteint son maximum de déve-
loppement chez les sauropsidés.
.i.Lr,,/....
Kiii. '.)()(i. — VaisseiMix san^ruins de la
surrcnale de cidjaye (Injection de
Ideii de l'iusse en solution étliéto-
tciclieiitliinée).
Lymphatiques . — Les lymphatiques d(» la surrénale ont été étudiés par
Mascagni, Unschke. Stilling, Sappev et, plus récemment, par Cunéo et Marcille.
Sappey a constaté leur existence chez le cheval où ils sont nombreux et faciles
à injecter. Suivant Stilling, le calibre des vaisseaux blancs varie chez l'homme
de 0 mm. 3 à I mm., chez le cheval et le bœuf de l mm. à I mm. o.
DEL.\M.\nE.]
1462
(iLAM)KS >UHhi;\.\I.I-r
D'après N ialli'lon, Jcs capillaires Iviiiplialifjuos. nés dans 1 inlt-rvalle des cor-
dons de la fasciculée et même dans l'épaisseur des amas cellulairas de la glo-
inériilaire, forment un riclie réseau dans la cajjsule fibreuse.
Dautres 1ynipliuti(|ues s'engagent dans les cloisons fibreuses el reioivent.
clieuiiii faisant, de courts rameaux venus de la fasciculée, puis s'ouvrent dan-
le réseau beaucoup plus déveloy)pé de la moelle. F. à. ils finiiient des vaisseaux
])arfois én(U'mes et t(jujours satellites des veinules.
Ces voies se résument en deux et parfois en ti'ois graml< linncs collecteurs.
D'après Cunéo et Marcille, ces collectf^urs émergent au niveau du bord interne
de lorgane. Le j)lus antérieur passe devant la veine cave, se coude assez brusrpic-
ment, parfois, à angle droit, et descend pour aboulii- aux iranglions les plu-
élevés du groupe laféro-aorti(/i(e prccovc.
I.e deuxième collecteur se porte en dedans, traverse trois nodules inleiru|p-
lenrs et se termine dans un ganglion placé sur le bord interne fibreux du pi-
lier diapbragmatique droit, (le ganglion appartient au groupe lah''io-oortlfj>i!''
rétrocavc; il est sensiblement plus
élevé que le ganglion auquel abouti!
le premier collecteur.
Le troisième collecteur, incon —
tant, passe au travers du dia|)hragnii'
par Torilice du petit splancbnique et
gagne unganglion lalévo-vevtébrol.
Les ganglions, par leur pigmen-
tation, prouvent qu'uiu' partie au
moins des élaboralions surrénale-
FiG. 967. — Les uerLs de la surrénale. suit la voie lynipbalicjue.
(D'après Bourgery cl Jacob. )
Nerfs. — Les nerfs de la surré-
nale sont fort nombreux : Kfilliker a pu compter .'i-J rameaux allant à cette
glande. Ces nerfs proviennenl du plexus solaire et du plexus rénal. (Juelques-
iins émanent du piieunHigas(ri(|iie et Au pliréni(|ue (lU'rgniann. Sapjiev). II-
abordent la surrénale par son bord interne et par la j)artie interne de la base.
Les nerfs corticaux sont des troncs assez volumineux, formés surtout par
(les libres de Remak. Parallèles aux éléments conjonctifs de la capsule d'enve-
loppe, ils éniftttent deux ordres de brandies : les unes fines et courtes, le-
autres volumineuses et longues.
Parmi les brancbes fines, il en est qui s'arborisenl autour des glomérules :
d'autres descendent directement en suivant un trajet identique à celui des
cordons fascicules. Toutes ces brandies fines se terminent par des extrémités
I ibres légèrement rentlées(Voy. fig. IRiS).
Les grosses brancbes s'engagent dans les travées conjonctives et, après avoir
fourni des rameaux pour les différentes parties de l'écorce, elles atteignent la
moelle. I^à elles se divisent et se subdivisent en troncules souvent entourés par
lies veines. Elles s'arborisenl et entrent dans la constitution du ricbe plexus
médullaire central. Les ramifications de ces fibres sont souxcnl très couq>lexes ;
ell(>s s"enlr(>-croisent nuiis ne s'auastiunosent pas (Manouélian).
Dans la moelle, et parfois même dans l'écorce (llolni). on trouve des cellule-
NKHI"
U63
iicrvcnscs isolt-cs on .i^iiiiiK-cs. (i'osl pdiircjiuti l'on a j)U dii'c (|ii(' l'oi-'.'-anc surrr-
nal ('tait ivcllcmnil constiliK', clic/, les iiiainiiiil'crrs. par la jx-iiclralion l'éci-
|trii(|iic (liiiic rnniialion •ilandulairc cl <rmi iraii^lidii nerveux. (>he/. les oiseaux,
le paii^lioii et la ^^laiide sdiit siiiiplciiiciil jiixlap(»sés.
Kii iiéiH'ral les luniialioiis i:;mi:lioiiiiaircs sdiil presfjiie iiiii(|iieiiieiil nié
(lullaircs. |{a|>pel(iiis Idnlelnis <|ue llniiii cl l)(i^ie! (Mil lidUM' des cellules ner-
veuses dans récurce du lapin, du chien cl du chai. Le noinhre des cellules ner-
veuses esl d'ailleurs 1res variahie, suivant les es|>('ces, les individus, et suivant
les histologisles. TandM les cellules nerveuses se pTroiipeiit |),ir deux, hois cl
nu''ine dix. jxiur lor
nier de vérilahies
ganglions ; tantôt
elles sont isolées le
long des nerfs. Iles
cellules sont les unes
petites, les autres
grandes (l)ogiel).
Les petites ressem-
blent aux éléments
sympathiques mul-
tipolaires. Pourvues
d'un noyau arrondi,
elles émettent trois
ou quatre prolonge-
ments protoplasmi
ques. b imprégnant Kk,. UOS. — Xeils corticaux et médullaires, d'après une piopaialiuii
hien par le chroinate '1p Manouélian. (Surrénale d'un chat nouveau-né).
d"ar"'ent el le bleu l'.i'in.ntiner rimpivgnalion chrtimique très appareutc des cciliiles métliiliaires.
de méthylène, elles
s(int faciles à voir (voy. lig. !)('»'.)). Les grandes cellules, au contraire, échappent
dcirdinaire à l'une ou l'autre de ces imprégnations. Sur les préparations ordi-
naires, elles sont reconnaissahles aux caractères suivants : leur grand axe
atteint ."^0 a; leur protoplasme, très homogène, se colore un peu plus énergi-
([uement (pie celui des cellules médullaires. Leur novau, circulaire, mesure de
10 à L) <x. Il possède un gros nucléole central de 3 à G u.. Chez le cohave, ces
éléments présentent souvent deux noyaux (Vialleton. Guievsse). Ils sont
entourés par une couronne de petits noyaux arrondis et fortement colorés. Sur
les préparations faites après imprégnation, on peut les reconnaître, à la cor-
lieille que forment autour d'eux les filaments nerveux issus des petites cellules
ganglionnaires voisines. Les branches du plexus médullaire se terminent les
imes dans les vaisseaux, les autres au voisinage des éléments glandulaires et
nerveux.
Fusari et Dogiel ont décrit deux sortes de terminaisons péricellulaires.
Fusari a constaté que les fibres nerveuses étaient variqueuses et présentaient
des épaississemeuts sous forme de plaques ovalaires, triangulaires ou multipo-
laires. Ces fibres se terminent par de fines arborisations dont l'ensemble con-
stitue un glomérule arrondi autour de quelques cellules médullaires.
[Di:LAMArŒ.
1464
i.l,AM)I> SIUliKNM.L-
l)(tgic'l a vu (jiie les liljiilJcs nerveuses roiiiieiil aiilour des cellules ('•piUiélialc-
des corbeilles ou des paniers. Ces corbeilles, placées dans les intervalles cellu-
laires, embrassent une ou plusieurs cellules (Vov. fi^r. WfiU). Au conta<t ^\l^<
éléments épitliéliaux, les fibres se terminent par une extrémité renflée fii
baguette de tambour, comparables aux terminaisons décrites dan^ la niu(|uiii-.'
lino-uale par Fusari et l'anasci.
11 va sans dire que la richesse de la siirn'-nali' m libres et en irlliilc-
nerveuses ne prouve rien contre sa nature glandulaire. Autant vaudrait sou-
tenir (|U(' la pai'oi intestinale fait partie du système nerveux sous prétcxti-
l"i(i. 1)0!). — l.es nerfs de l;i moelle, il'niJiés une prt']i;u;iliiMi do Maiiouéliaii.
(Siirn-nnle de souris âgée de quelques jours).
l!i-iriai(|U('i- : I" les i-drlx'illes ; 'J" le* tci-minaisons liluvs : 11" les lelltiles munies Je iirolongemenU prolopla--
iiiKiue.s courts.
<|u'elle cdutient les ])lexus d'Auerbacb et de Meissner. T.es terminaisons j>éri-
rclhdaires de b'nsari ne prouvent pas davantage la nature nerveuse des élé-
ments médullaires.
KVni.l Tl(»\
Développement. Nims savons (|ue la -lande >ui ivuale d«"s \crlébn-
supérieurs est ioruiée de deux organes morplioloL;i(|uem(Mit et surtout ronction-
neilemenl dillereuts. Ces deux organes |)roviennent-il-< d«' tleux ébaucbcN
distinctes, secondairement fusionnées? Sont-ils. a\i contraire, le sim|>lr produit
d'une différenciation morpbologique et foncti(tun»dle survenue, a^sez tardixe-
Mirnt. dans le cours de révolution ontogéni(]ue d'une ibaucbe primordialemonl
unique? Ce problème d'origiufM'st assez diversement résolu par le«- embrvolo-
gistes qui se montreuf. les un< partisans di^s lliéoiic- duall-lr-. le^ aulre> df^
théories unicisles.
Les lhéoric.< iinirlsilefi supposent, en généial. que le> i-ellul(>s médullaire^
dérivent des cellules corticales. (îollscbau et. plus re<eiumenl. Srdinko crt»ient
i;Vt)l.l l|(i\. ikèb
avoir vu (les (oniics iiilcniH'diaircs ; mil n'ignore ciniiliicii il csl parfois dilTi-
<-ik> (lo (lisliii^iicr. clic/, cfrlaiiis inaiiiiiiilV'rcs, Ir (Iri)!)! <lr la iiiiii-llf cl la (in <]>•
l'ccorcc. .Mais la |ilii|»ail de-- liisl(ilu;.''islcs, sacli.inl (|iic. clic/ les (''lasiiioliraii-
(lies, la moelle el l'ecun e InniieiiL des or^^aiie.s disliiiels par leur siliialiou el
par leur ori^^aie hlaslddermicjiie, l'eslenl sce|»li(jues à l'é^-'aiii des éléments de
transition di'ciils par (Intlsclian. Srdinkn, elc
Vovoiis ipielles sont les (»ri;iiues présuim'cs de l'écorce el de la moelle.
he nomlireux auteurs, iinieisles ou dualistes, ont soutenu (|ue l'écorce prove-
nait du mésodcrntf. (liions, |iariiii li'> unicistes, \ alenlin, l^atlike, (loodsir,
(irav, \ . nriinn, Sed^wick, (lollscliau ; |»armi les dualisles. nous trouvons
Kemak, Kulliker. lirauii, Halfour, .Mitsukiu'i, Minol.
l'our d'aulres. il sul'fit d'examiner des stades assez précoces pour constater
(|ue i'éUauehe cortii-ale provient non du niésenehyme mais (]eVi''pil/téliiini r/er-
ni'niaiif du cœlome. Telle est, parmi les unicistes, l'opinion de Janosik, Valenli,
.Mihalco\ic/, el, parmi les dualisles, celle de l""iisari. Inalta. W'irsel, liiaiier el
Sou lié.
Kniin, il est des emiirvolo^isles qui font (léri\ei- l'ecoice dn im-soiiéplirns ;
pour d'autres, elle tire son origine du pronépliros.
D'après llis, W'aldeyer, elle se l'orme aux dépens des restes épilhéliaux du
corps de WolfT; d'après Weldon et llofTmann, des tubes segmentaires du mé-
sduépliros; d'après Aieliel. des entonnoirs du rein |U"iinordial. Semon el Hahl
pensent ({uelle est issue du pronéphros. Soulié smilieni (|n'elle dérive toujours
de l'épi thélium cœlomique.
Huant ta la moelle, tous les dualisles saccordeut pour anirmer ([u'elle
provient des éléments ganglionnaires primitifs du grand syinpatlii(|ue. J.a
fusion avec l'éliauclie corticale serait précoce, d'après Hemak, Kolliker, Halfoui-.
Habl, Inaha, elc. ; l'immigration des éléments sympalliiciues serait beaucoup
plus tardive, d'après Wiesel el Klinl. Suivant ces auteui's. rimmigration se j)ro-
duirait encore <bez l'adulte pour rénover la moelle au furet à mesure de sa des-
truction. I>a pénétration de l'ébaucbe surrénale |>ar des cellules sympathiques
est \\\\ fait indiscutable mais banal. 11 serait j)uéril dénumérer tous les viscères
(jui sont le siège d'une semblable pénétration, et personne ne doit plus soute-
nir que la moelle est un simple ganglion nerveux, cela est im-possible au
doul)le point de vue morphologique et fonctionnel.
Peut-on, en s'appuyant sur les recherches embryologiques précédentes,
affirmer que la cellule médullaire, originellement nerveuse ou du moins ecto-
dermique, devient, par le fait d'une dillerenciation évolutive particulière, une
cellule glandulaire".'* A priori le fait n'est pas impossible et l'on sait que cer-
tains dérivés de l'ectoderme neural peuvent acquérir et manifester une fonction
sécrétoire. Mais il faudrait prouver cette hypothèse en montrant l'existence de
formes intermédiaires aux cellules médullaires el aux cellules nerveuses. Cer-
tains histologistes ont soutenu la réalité de ces transitions, mais sans entraîner
la conviction générale. Pour résoudre ce difficile problème embryologique,
Soulié, après Flint et Wiesel, s'inspii'e des idées récentes de Kohn. La fré-
quence des éléments chromopbiles paraganglionnaires chez l'adulte le conduit
à supposer leur constance dans les ganglions sympathiques embryonnaires.
Et comme il admel que les cellules chromopbiles adultes sont des éléments
[Di:i.AM\i;i::
1466 flLAXDKS SUHHL;NALK>.
m (''(lu 11 ai les orraliques, il peut conclure avec hjgique que la moelle provient
d'une formation parasympalhiqiie incluse dans le ganglion sympathique
embryonnaire. Malheureusement la nature m(''dullaire des éh-ments paragan-
glionnaires de l'adulte n'est pas d(>fiuitivement d(3montré'e et la cet/ule paro-
^ympathiqne embryonnaire a des caractères bien vagues, puisque Souli»' lui-
UK^me la diVrit comme un noyau entour»^ d'une aunVile j)rotoplasmiqu('. Elit-
n'est pas chromophile et jie peut «Hre sûrement distinguée des neuroblastes
qui doivent évoluer vers le type multipolaire.
Envisageons maintenant le d(!'veIoppement ontog(''nique de la surn-nale.
IJ apn's Souli('', chez tous les vertébr('s, lï'corce provient d'une végétation de
VéjHlIn'IiKin cœloDiique. (Suivant Rabl et Poil, l'interrénal des plagiostomes
se développe de la même fa(:on.) L'épithélium co-loniique qui revêt la face
interne du mésonéphros s'épaissit et des centres de prolifération se constituent
au voisinage de la racine du mésentère. Tant(U, c((iiinic dicz 1rs ruminant-,
la prolifération est diffuse; tant('»t, comme chez la perruche et la tauj)e. elle
résulte de la fusion de bourgeons émanés de centres de pntlifération distincts
et qui demeurent quelque temps attachés à leur lieu d'origine par un mime
pédicule. Le poulet offre un type mixte. La zone surrénale, comprise entre la
racine du mésentère et l'aire génitale, s'étend (mi haut vers le sommet du corps
de Wolff, d(''passe l'aire génitale, mais reste toujours à une notable distance
au-dessous du pron(''phros.
Au début, sa longueur n'excède pas 1 mm. ."». Liiez les oiseaux et (jiiebpies
mammifères, elle est lisse, tandis que. chez les ruminants et les rongeurs, elle
se monti-e creusée de sillons.
Les nodules surrénaux adhèrent bieut(')t aux veines rénales efférentes anté-
rieures du mésonophros et à la veine interne du corps de W'oiff. Puis les
nodules épithéliaux se condensent en un amas plus homogène qui. s'étalant
dans le mésenchyme, contracte des rapports secondaires avec les glouïérules et
I(^s tube!^ wolffiens, l(>s organes génitaux et le foie.
Les cellules se divisent et forment des cordons que séparent les vaisseaux
sanguins. A ce moment, l'ébauche surrénale (^st conqiarable au corps inter-
rénal des élasmobranches.
Les modifications ultérieures résultent de l'apparition de rébauclie médul-
laire ([ui s'accole à l'écorce. Cette disposition persiste, définitive, chez les
reptiles. Ensuite la moelle pén('lre irr(\irulièrement l'écorce. ainsi qu'on le voit
chez les ois(viux adultes. Et linalemcnt, chez les nuimmii'ères. la moelle est
conq)lètement entourée par l'écorce.
L'(''Corce, d'apparition plus précoce, se différencie et fonclionru^ plutnt (|ue la
moelle. Loisel a nu)ntré que l'ébauche surrénale d'un embrvon de colin de
Laliruiiiie du ;■)' jour rlaJKirait delà graisse. Suivant Langlois et Reims, l'éla-
l)oralioii du |)rinci])e hypertenseur se manifeste au (UI' jour intra-utérin chez
le mouh)n (la brebis porto lid jours) et au :^(»'' jour intra-utérin chez le cobaye
(la gestation est detiO à (i:') j(»urs chez cet animal).
RcMuarquons en passant (|ue au moins en ce (jui concerne le cobave. la réac-
tion au perchlorure de fer et la production de la substance vaso-loni(jue sont
déjà manifestes à une épo(|ne ou les (MdluU^s nuMullaires ne présentent (lu'unc
tW's laiblc^ affinité pour les sels diromicjues. Nous avons \u (|ue Liaccio. par ses
i:\iiU TloN.
ue'
rcclien'lics (riiistm-liiiiiir. ('lait aniciir à (lisliii;riicr la snhsiaiiri' <liroiiii)|)liilt
(le la snhsiaiu'i' \ .isnlnitiiiiH'. (-(iliiiahlc par If imtcIiIhiiiit.
Reins
Glande
gcnil.
Développement de 1h surrénale humaine (ilapivs les (loiiin'-cs dt-
W it'scl cl (Ir S.iiillc).
La prcinicrc a|i|tanlion doil se l'aire ciiln- le 21 cl le 2"»' iniir, [niis([iic. sur
un cuihrvnu dr i uiil-
liinctros. Soulic n'en
a pas \ii la iiioiinirc
trace et (juc, sur un
cnil)rv«)n de d uiilli-
iiiètrcs (2"»'' jour), le
uicmc auteur a cdu-
statc l'existence crune
chauche surrénale au-
dessous de l'extrémité
supérieure du cor|>s
de WollV, de chaque
côté de la racine du
niésenlère. O'tteébau-
che surrénale était re-
présentée par des amas
cellulaires arrondis de
8(1 y.; quelques-uns
d'entre eux présen-
taient encore des con-
nexions avec 1 epitne- i;, ^i,ri,:.n,iif.
lium cœlomique.
Sur un embryon de (S millimètres (28' jour), l'ébauche surrénale mesure
IH-") ;j.. Elle est placée à l'extréniilé supérieure du corps de WoHT, entre les
irlomérules wolfliens en dehors, la veine cardinale en arrière, l'aorte en
dedans, l'organe génital en avant. Laccolenient de l'ébauche surrénale
à l'organe génital est intime. Il n'v a pas de limites nettes entre les deux
tissus. Ce fait s'explique par l'urigine commune et permet de comprendre
pourquoi, chez l'adulte, la vascularisation de ces deux glandes est parfois
commune.
L'ébauche surrénale est formée de cellules épithéliales tassées les unes contre
les autres et non encore disposées en cordons.
Sur un embryon de 12 mm. ^i.AViesel constate que l'ébauche surrénale mesure
I mm.") et possède une mince membrane conjonctive; il n'observe pas de péné-
tration svmpathique. Sur un embrvon de 14 millimètres (.3o'" jour), l'ébauche
<t\ alaire est épaisse de .320 u. large de 22o. (Juelques formations ganglionnaires
sympathiques viennent s'interposer entre l'aorte et l'ébauche surrénale. Cette
ébauche est formée de cordons épithéliaux anastomosés entre lesquels serpen-
tent des capillaires sanguins. Sur les coupes verticales d'un embryon de
17 millimètres, j'ai constaté que l'ébauche surrénale, beaucoup plus volumi-
neuse que l'ébauche rénale, avait la forme d'un triangle à sommet inférieur.
FiLi. 1(7(1. — 1-^nine el raiiports tic rdiauclie surrénale sur une
coupe verticale d'embryon humain (collection Cunéo).
Hemai'(|iicf rin-^i^iti'iii ^nrpiriiiiic. .li.i|ilir.ni.'ni.ilii|iio ilr l.i rapsule libreu^e ili-
DELAMAliE.]
U68
(;LAM>t:s SI nni-wu:
I
p]n haut, ci'llc l'Iiuuche est eu rappùrt avec le diaphrajrnu*; en avant, dit'
répond au foie et à l'estomac; en l)as. an irin cl a la jrlande «rénitalf. La
capsule d'enveloppe, dcjà très nette, se cmiiIuikI cm ha- a\ec celle du rein et
sinsère en haut sur le diaplira^nie.
A un faible grossissement , le |tarencliyme ,i;landnlaire aj)parait cuninie un
amas de eellules dans lerpiel on penl distinguer deux zones : luie adiu- péri-
phérique plus homogène, phis conipacle, et une zone centrale dans laquelle des
cordons celinlaires, anastomoliipies l'orment des mailles occujiées j)ar de nom-
hreu.x vaisseaux. Il n'y a pas encore de ghtmc-rulaii-e : il ji'v a pas <le réirion
pigmentaii'e. Les karvokinèses sont éparses dans tond' l'étendue de léhauche.
Par j»iai'e on lron\-e, à c(~it('' des cellules glandulaires. qu(dques petits éléments
arrondis, à novau liyperclirouuiticjue. à très mince hordure protoplasmique.
acidophile (cellules embryonnaires à tvpe de lympliocvtes). Enfin jai con-
l-ui. 'JTl.
I. suii-L'iiales d'un fœliis humain ili" 'ij niiii. (la surrénale est haute île 'i niiii. cl large de 3 mm».— ï. g. s. .fiia
lu lus lie 8 ini. j (hauteur 9 mm., largeur? mm.) — 3, g. s. d'un fœtus de I3im. (hauteur 13 mm., largeur to mui.)
•'i. g. s. d'un fielu.« de 7 mois. (Cette dernière ligure est empruntée à Gegenliaur).
<laté l'exisience de cellules géanles dont le prolojilasnia. cniilraifemenl a celtii
des cellides géantes hépati([ties. était peu coloré. CiiK] on six lois |>lus grands
(|ue les cellules environnanh's. ces éléments possède un novau ovoïde ou
allongé, fréquemment étranglT' on |)orleur d'incisnres. (le no\au est parfois
polymorpli(\ jamais midtiple. 11 présente un délicat réseau de chiomalinc et
tm nombre variable de faux nucléoles.
Sur un embryon de lU millimètres, Wiesel constate l'organisation définitive
de l'écorce et raj)|>arition de la zone glomérulaire. La dilférenciation est beau-
coup moins avancée sur l'embrvttn de PI millimèli'es examiné par S)ulié. La
surrénale mesure T'id a. La droite adhère en avant ;i la veiiu' cave inférietire
et la gauche répond à la l'a<t' postérieure de l'esltunac. 'roules deux sont par-
tiellement séparées de l'aorte par des formations svmpathiques. En tlehors.
elles adhèrent au corps de W'olIT. dont la régression est manifeste.
Pourvue d'une (Mivelo|)pe conjt)nctive. la surrénale est, à cette épo(|ue. formée
• le cordons épitbéliaux qui mesurent de 2t à 2S y., (les cordtms résultent de
l'accolement de Avnx rangées celinlaires et sont séparés par <lcs capillaires
sanguins dont le nombre et le volume augmentent vers le centre de l'organe.
L'immigration des cellules |)arasvinpatbi(pies (?) débute dans lébaudie
corticale.
Sur un embrvon de 2'i niillimètris ("•(■!'' jour), la liantenr de l'organe (-1 t'c
.\(ll.l ll(t\
U69
1 iiiiii. .'». I,.i (lillViciiii.ilidii (II- 1,1 Lîloim'Tiilairr iirst |i;is ciicdrc (crlaiiK'. lu
assez ^M.i ml iioiiilnr ilamas parasx iii|»a(lii(ni('s (?) sdiit (•ii,l'-IoIm''s dans r»''l(aiicli»'
primipalc.
An (il' j'iiir, |iln- i^riissc (pic Ir ivin. la -iinViialc r^l liaiilr <lr I min. S.
lar^M- (If 2 mm. l'.'i. (''ijaissc île I mm. '.V.\.
l-c r('|)li ;:asli(i-<'tili(pif' sinlcrpcisc mire la lare jxislcricnic «le l'cslmnai- ri la
l'ace anlt'i'itMnv de la sniri-nalc. La uloinriiilairc csl L'hauchùe.
A la lin lin .! nidi-.. sur nncmlnvnn (le ."i icnli mètres, les snrn'"nal("^ snnl
Inninnis pins i^rosscs (pic le i-cin. \\ iescl ((nislalc (jnc les trois zones corli-
talcs son! bien licites. Les cellules in(''(liillaircs (leviennenl chromophiles.
\u i' mois, la siirn-nalc est
aussi irrossc (pic le rein. Les
ccllniescliromnpliiles se^n'oupent
aiildiir (le la xcim» cenirale et.
par place, on remanpie des îlots
de c(>llnles corticales an niveau
{\r la moelle.
An <i' nidis. le poids de la siir-
n'iialc csl la inoilii' de ccini du
rein.
An "■ mois, son ('paisseur est
de 2 millimf'tres. Les trois zones
corticales sont manilestes. mais
la rt'tionli'e se prolon^(> encore
jusqu'à la veine centrale. Les
cellules nu'dullaires sont encore
en amas; la disposition cordonnale n'est pas nettement cHablie. Klles mesurent
de S il 12 y.; leurs novanx sont très cliromatiipics, tandis (pie les cellules
n''ticnl(!'es attei<rneut 2(1 a et possi-dent des noyau.v V('sicn]eu.\.
.\ S mois, la surr(^nale pèse la moitié ou le tiers du poids du rein ( llnschUc)'.
A la naissance, elle pèse ."î grammes environ, soit le tiers du poids du rein
(lluschke, ('ruveillîier. Ribemont). les 475 millièmes on les TOo millièmes du
poids corporel (lluschke). Son poids sp(^cifl(|ue. I.(i:i.33 (lluschke), est plus élevé
(jne chez l'adulte.
-Vu premier mois de la vie extra-utérine, la surrénale est épaisse de 2 mm. ."I
(Sonlié).
Voici les dimensions trouvées par Soulié chez le iionvcan-iK' cl ehez
l'adulte :
ii;. '.t72. — Surrénales de iiuiivcaii-iu'
((iraïKleiir iiatinellc).
.Vlin.TK
Fibreuse 90 <i KM» •;..
Ecorce H'OO à ^ [:>orac.uIe.^. . ll(JaI20 a.
I.-.OU a. / ;'^!"',''^'^ • • Î-IJ à 7.-50 u.
( Heliculeo. . . iUO o..
MU"VE.\l-NK
Fibreuse i(t a.
* i Gloinéiulce. . 8(1 ii lOU u.
Écorce ""iU u.. . < Fasiicub'C . . 300 à 3.jO a.
( litMiculée. . . l'M) à 300 y..
.Moelle : 70 à SO y.. — Cellules : 10 à 12 u. — Moelle : 2U0 ii 2.jO il.
I. Contrairement à ce i|ui se produit cliez l'Iioiiinie, les siirr(?nale> ne sont pas propurtiunnellement plus déve-
loppées chez le fœtus de cobaye et de paca quecliez l'adulte, au conlraire (Pettit). Le naême fait a été constaté
chez le hérisson par .\oé. On ne saurait donc aftirnier que la surrénale est toujours un orfrane à prédominance
enihrvonnaire.
[DL-LAMAIif
U70
(;L\Mti;s sri!i!i:N\Li>
Il ressort ilf ces mensurations ([iic, juvtporlioiiiicllfiiicnl. la ::lumérulée est
Ijeaucouj) plus développée et la moelle beaucoup moins di-Ncloppéi" ilit/.
l'enfant que chez, l'adulte. La moelle serait d'ailleurs muins volumineuse ilie/.
riiomme que chez les autres animaux (Soulié). La disposition radiée e-^l très
nette dans toute la hauteur de Técorce; il n'y a pas le moindre pigment.
A la (in du premier mois exlra-utéi'in. la surrénale pèse le sixième dn ri-in.
'h^
Sénescence. — (liiez 11 sujets àiiés de "iO à lit ans. j'ai conslati' (|uc la
iiri'énale pesaiL en movenne. i gr. SU. Son poids n'est donc pas inlérifur a
celui de la suriV-nale adulte.
,'■(&% Parfois même il est plu-^
élevé et att('int "> à (i ^.-^ram-
mes, — Les dimensions ne
sont i)as toujours iulérit'ures
à celles enregistrées chez
l'adulte : la glande droite
d'une femme de 70 ans mc-
-mail \ centimètres dr
liaulenr. ") cm. 7 de largeur
cl S millimètres d'é{)aisseur.
' >ii lie saurait donc adnu'ttre
avec Iluschke que la surré-
f.;> iV: Kr;.;S( .1^^ i,;^|,. séuile csl toujours lica u-
,0|jj; couj) |»lus petite que la siir-
32i
S"
S: s "t'
-sMt:
l'i(i. !t7:î. — SiimMiale il'oul'anl iiuii\c;ui-iic et ikhIiiI
nutiiaiiN accessoires iiilia-cjipsiilaiics.
rénale adulte. Ku réalité, la
glaiule (In \ieillard ('gale
sonxcnl cl dt'passc parfois,
siiivanl la ri'mar(|ue de C.ru-
vt'ilhier. l'orgaiu" adulte,
llistologiquenient. la surré-
nale stMiile est le siège de
deux ju-oiessus din'érents.
antagonisics : rangiosclérose alioplii(|iic. \nlga:i'c. cl llnpcrgenèse cellulaire,
adénomateuse. Le di'rnii'r processus c\|)li(|uc la plupart des augmentation^
pondérales et voluméti'i(|ues.
L'écoi'ce et la moelle dilfèrciil rime de lanli'e par Iciii' >énesi'ence. D'appari-
lion plus lardive. la moelle vieilli! |»lus t('il et |)r(''seiilc rapidenu'ul les signes
d'une alro|)hie lidale el dune pliléhosclérose inlense. L'écorce ne dégénère
d'ahord qu'au iiixcaii des zones glomérulaire et l'élicnlée : elle -"li\ pertniphi»>
an niveau de la fascicnlée doiil ccrlaiiis ('N'incnl» exagèrent leurs activités
adipogéni(|ue et reproductrice.
L'épaissis.semeiil de la capsule d*enveloj)pe est, en généi'al. pro|)ortionnelle-
inenl uu)ins considéialile (pic celui des cloisinis intraparcnchvmaleuses. Il >"agit
d'niu: sclérose lihrillaire. sans inliltration c(dlulaire aliondanlc>. sans cellule^
d'Khrlich. Les amas gIonu''iuIés sont entouri's cl cn\alii-- pai' les lihrilles con-
jonctives. LependanI l'atrophie de la gloménilec n'est pas toujours très pri-ciice.
car j'ai pu assister à ses débuts sur li's glandes d'un l'hien déjà \icu\ cl d'une
i:\(ii.i iioN.
liVl
ri'iiiiiic (le Tli ans. Les cclliilr^, |i('iil iln- ii^('r-- jiar iiii riiiicliniiiiriiiciil li(i|i
Iniit;-, (■(iiii|»riiiir'cs par 1rs liamlcs ^r|('rcii>cs cl mal ikhiiiics par des v;iisscaii.\
ultélTS, <lc'^i''n(''r('nt eu (Iclmrs dr lniilc ailiun ollnivuc. pniiiili\c tics plia;.'-(i-
cvtos. Dans la l'asciciili r
au riinl rairr, 1rs rmiclHiiis
atlipttp'iiii|iir cl n'|ir(i(lii('-
Irici* s'cxallfiil. Il est pos-
sible d'observer à ce niveau
(les aMiitoscs ([ni l'iviincni-
Nirnl donnent lien à des
éléni en I s ninlIiniK léés
(Voy. li.t:. '.»7:i).
Sni\anl Pilliel, la >Mr
(•barge graisseuse, an lien
de se l'aire en napj)e, |)reii(l
nne l'orme nodniaire el
c'est, dit-il, au milieu ou
au contact de ces nodules
((ue se dévolo])pe l'adénome
si rré([uent cliez les vieil-
lards. Les causes réelles
de ces altérations prolifé-
ratives sont (>ncore obscu-
res : Pilliet invoque 1" irri-
tation provoquée par les
débris Cfdlulaires v(»isins.
Peut-être relèvent-elles
aussi de l'auto-intoxication provoquée par raritu-iosclérose, l'atropbie rénale, etc.
Ouoi (|n'il en soit et bien que la décbéance (dégénéi'escence graisseuse) succède
à la suractivité fonctionnelle (byperadipogénie), il
n'en est pas moins intéressant de constater que les
#d^ cellules de Ta fasciculée, quoique vieilles, sont
^^ encore assez vivantes pour édifier des adénomes
([ue respectent les phagocytes.
La plupart des cellules de la réticulée sont char-
gées de grains pigmentaires qui, en règle très géné-
rale, ne bleuissent pas par leferrocyanurede potas-
sium et ne noircissent pas par le sulfbydrate
d'ammoniaque. Cette surcharge pigmentaire d'élé-
ments qui, à l'état normal, sont chargés d'élimi-
lêes de la surrénale (rua ner, de transformer voire d'élaborer des pigments,
yieiUanl de 75 ans presen- ^^^ ^^.^^^^j^ ^^ j^ déchéance définitive de la zone
tant des phénomènes de di- ^
vision directe. réticulée. Elle tend seulement à prouver que, chez
. le vieillard comme chez la femelle gravide, la sur-
rénale doit détruire ou élaborer plus de pigment que chez l'adulte normal. Et
de fait, on trouve, même (diez des sujets très âgés, des cellules réticulées
parfaitement saines qui accomplissent encore leurs rôles pigmentogénique ou
?5urrénale d'un vieillard de T.'i an?
I"i(j. 973. ^ Cellules fascicu-
DE LUI A RE.
Ikli (il.ANDKS SlHIiliNAIj:-.
pigmenlopliag"iqii<'. I) aiilros par cftnlrc. cuiihiic dans les cxjx'iicnces d«Mlarnut.
comme dans certaines grossesses, succombent à cet excès de travail et. une f(tis
mortes, deviennent la proie des phagocytes. La fonction éliminatrice de la
réticulée devient insuffisante et c'est peut-être à cette insuffisance que sont
dues les |)igmentations anormales des vieillards.
La dégénérescence de la rélimléc ne pnjduit jamais la (•aj)siili.--atiuu séiiile
décrite par Pilliet. La formation de la cavité centrale est toujours une altéra-
tion ( adrivi-riiiue : l'examen des organes frais ne laisse aiiciiM doiilc à cel
égard.
ïi'ès atrophiée, allcinlc de pliléboscléroso intense (vov. (ig. 'iT'i ). la moelle
conserve souvent ses amas leucocvlaires.
IIISTO-IMIYSIOLOGIK
(.M'KItcr ANAI.VTIQrK)
Influence de l'activité sexuelle. — Il y a ionglemps (pie les analomisles
s'elTorcent d'établir lexistiMiee d'une relation fonelionnelle entre li's organes
génitaux et les surrénales. Nous savons que Meckel et Otto ont, autrefois,
signalé l'existence d'une hypertrophie surrénale chez des sujets atteinte
d'bvpertrophie génitale (?). D'un autre côté, Vanqueiin signalait la çalcifica-
lion des surrénales d'un castrat, et lluschke faisait remarquer que, chez les
monstres, l'absence des surrénales coïncidait fréquemment avec celle des
organes génitaux. Tout récemment I^aunois a constaté des signes d'infanti-
lisme chez un adolescent atteint de maladie d'Addison. I^anglois a remarqui'
(|ue la surrénale de grenouille est beaucoup |ilus |)etite et contient beau(oii|i
moins de pigment jaune en hiver qu'en été.
^lais cette question complexe reste encore très obscure, car à côté des faits
(|ui tendent à démontrer (jue l'hypertrophie génitale s'accompagne d'une
hvpertrophie surrénale, l'atrophie génitale d'une atrophie surrénale, il en est
d'autres qui semblent prouver que l'aplasie génitale s'accompagne, au contraire,
d'une hvpertrophie surrénale. (Irecchio a observé une hvpertrophie colossale
des surrénales dans un cas de |»seudo-hermaphrodisnu^ féminin avec atrophie
des (»\aires. Marchand a constaté la présence de surrénales dans le liganient
large d'une femme bermaj)liiddile dont les ovaires étaient atrophiées.
Le ntème auteur signale une hypertrophie manifeste d(^s surrénales die/ ini
nègre atteint de sarcocèle sy|)liiliti(|iii'.
On ne peut, à cet égard. invo(|uer sans réserves la présence de la cellule
estivale de Stilling, car c(>t élément de signification obscure peut persister pen-
dant l'hiver et même s'observer avant la maturité sexuelle (drvnfeltt ). Tout
récemment ceijendalit, (liaccio vient de constater (|ue, chez la grenouille, la
castration est suivie dune hyju'rtropbie et d'une hvpei'hémit> surrénale avec
augmentation des cellules granideuses de Stilling. Linjection de sin leslicu-
laire produirait des efTefs opposés (?) D'autre part ( '.esa Uianchi a signait-
l'existence d'une altération ovarienne après l'ablation de la surrénale.
On conçoit sans doute que les formations surréno-géiiitales, toutes deux
dérivés de l'épithélium cielomique i)uissent man(|uer sinudtanément. On conçoit
aussi, étant donnée l't'xistence d'une veine porte surrénale et celle dune secré-
iiisTD-i'ih-Ku.iK.ii:. \'r,A
lion iiilcnic ((VJiro-lcsIiciil.iiiv. (|iir Ar^ |iiuiliiiU. ('Lilinii'^ par l'or^.'-ani' ^('•nilal.
|)iiiss('iil ari'ivcr au conlarl de la iclliilr xiinVii.ilc d l.i iiMidiCicr. Ou coiircM-a
aussi la |)(issil(ilil(' iriiiic xicarianci- si l'on .kIiiicI les aiialo^nos saisissantes
trouvées par Crci^lil nlie la cclliilr ((.i lir.ilr ' cl la crllnle du corps jaune
ovarien, r.etle vicai'iancc scuihlc d'anlanl iimiiis i iiipnilialilc (pic IT-corce snr-
rénah' esl IcciliiiiioLicne au incni:- lilii' (|iic les l'pll lii'liuiiis st-niiiiaux (Loiscl.
He-aud).
Mais si ces ohservatiiiiis. cxpi'riciiccs cl iiiduclioiis, inli'rcssanlcs à coup sur.
posent le prohlènie des relations surréno-^énilaies, il serait iniprudcnl Ar
croire (pi'clles le résohcnl (h-rinilivcnieiil , car les inlluences sunl hien nom
hrenscs (pii nKidilicnt le Nolnnic cl la sliidurc de la siii'rciialc. D'ailleurs tmif
récemment, (irynl'ellt a conslalé (pie les çori)s suprarénaux et inlei'ivnaux des
IMa*iiostomes ne prcsenlaienl aucune modificalion si l'uchiraii' a|>précial(le sou<
l'inlluence de la \ ie ucuitali'.
Influence de la gestation. — Ktant données les fonctions aniiloxiqiies
connues de la surrénale, il est loiiique de penser que cette glande s'liyi)erlro-
phic dans la fiestalion. puisque, dans cet état, les poisons de ror^-^anisme
augmentent d'une façon incontestable. Et de lait, les recherches <le (lottschau.
d'Alezais et de (uiievsse jirouvent que le volume et le poids de la surrénale
augmentent indisenlahlemenl chez les femelles pleines. Tandis (jue, chez le
cobave mâle, le grand diamètre de la surrénale vaiie de <S ;i |0 mm. ">, ce
grand diamètre oscille entre 10 mm. o et 14 millimètres chez les femelles
pleines où il mesui'e, en moyenne, il à 12 mm. o ((îuieysse). J'ai constaté
(pie, chez trois lemmes mortes de tuberculose pulmonaire, quelques jours
après raccouduMuenl, les deux glandes pesaient 16 grammes en moyenne.
Il est intéressant de remanjuer ([ue, malgré cette augmentation de volu
et de poids, il n'y a aucune mitose dans la fascicul(''e ; seules persistent les
divisions directes de la gl(»mérulée (Mulon).
Ç.ett(> hypertrophie volumétrique i\st d'ailleurs loin d'exprimer une hyper-
activilé de toutes les fonctions.
La moelle, organe élaborateur du principe hypertenseur, reste sans modili-
cations bistologiques appréciables-. Le protoplasme de certaines cellules
médullaires parait se charger de granulations graisseuses.
Par contre, l'écorce de la femelle pleine diffère presque toujours heaucouj)
delà zone corticale du cobaye mâle (Guieysse).
Ces modifications structurales épargnent la glomérulaire et portent sur la
spongieuse, la fasciculée et la réticulée. 11 y a formation de vacuoles, augmen-
tation du nombre des corps sidérophiles^, des grains zymogènes et des granules
pigmentaii'es.
Dans la spongieuse et dans la fasciculée, le protoplasme est tassé et refoulé à
la périphérie de la cellule par des vacuoles parfois énormes qui atteignent '20 y.
et plus. Elles sont si nombreuses que le tissu de cette région ressemble h un
1. Cetli' cellule ne ressenilile pas seulenn'nt aux éléments du corps jaune; elle ressemble beaucoup à certaines
cellules pituitairos qui, loiiinie on le sait, sont également juxtanerveuses.
■i. Il serait important de rei-liercher les moililîcalions des granulations adrénalinogènes.
:i. 11 est important de remarquer que le ternie sidérophilie est employé dans deux sens différents : la sidéro-
pliilie corticale de Guieysse caractérise l'aflinilé pour l'hématoxyline ferrique; la sidérophilie médullaire cardc-
lerise l'aflinité pour li' perclilorure de fer.
PdiniEll ET CU.VUl'Y. — V. 93
Df^LAMAHE.]
nik G[,\N[)KS SLRHÉNALi:s.
rriblf. Apn-s la rupture des vaciKilcs, ir pri)toj)lasiiii' se conlraclc et se ramasse
autoiJi' (lu noyau.
Les corps sidérophiles al)(»ndent au niveau d<' la jtartic interne de la fasei-
culée. Certaines cellules en renlenuent une telle (pianlilé rpie tout le proto-
plasme est coloré en noir.
Dans les éléments de la réticulée prédominent les ^lains /.\ luo^W-nes et les
granules pigmentaires, toujours plus nombreu.x que chez le niàle.
Guieysse n'hésite pas à affirmer (|iie ces modifications structurales sont les
manifestations histologiques, le suhslralnm morphologique de la sécrétion cor-
ticale. Et. non sans logique, il conclut ([iie. sous l'influence de la gestation,
l'écorce du col)aye exagère ses processus sécrétoires. Analysant ce processus
secrétoire, il soutient que la spongieuse et la partie externe de la fasciculée
produisent un liquide très aqueux. Ce liquide doit diluer le produit de sécré-
tion, invisible, élaboré par la partie interne de la fasciculée. Finalement, tons
ces produits de sécrétion et les grains zymogènes de la réticulée se déversent
dans les gros sinus veineux de la moelle. Cette théorie est passible de quelques
objeclions. Tout d'abord, l'examen des coupes obtenues par l'inclusion à la
paraffine et montées dans le baume ne permet pas daffirmi'r que les vacuoles
contiennent un li(|uJde très aqueux el non de la graisse. Ce fait ne peut être
démontré (|ue sur des coupes obtenues par la congélation et examinées, après
action de l'osmium, dans l'eau glycérinée. Comme jamais les préparations
faites dans ces conditions ne laissent voir la moindre vacuole, il est probable,
sinon certain, que la sécrétion du lifjuide aqueux n'existe pas réellement.
La réalité des formations ergastoj)lasmiques n'est pas mieux établie: tuul
porte à croii'e (ju'il s'agit de précipités sans grande signification fonctionnelle.
Seuls les grains de la réticulée paraissent exister réellement. Et. en invo-
quant des analogies séduisantes, on peut, sans invraisemblance, supposer qu'ils
sont les témoins d'une activité secrétoire. Mais, toute hypothèse mise à |iarl.
l'écorce suri'énale se montre, dans la grossesse comme à l'état normal, un
organe qui, élaborant des graisses et transformant des pigments, ne sécrète
aucun produit soluble. Des recherches nouvelles sont nécessaires pour établir
d'une façon indiscutable l'hyperadipogénie de la femelle gravide.
Dès maintenant, les observations de (iuievsse permettent d'aflirmcr re.\alt,i-
lion de la fonction pigmentaire pendant la gestation du cobave. 11 ne parait
pas toujours en être ainsi dans l'espèce humaine où la fonction j)igmento-
Iransformatrice est assez souvent en déficit. En eflef. riiyperpigmentallon
cutanée n'est pas rare chez les femmes enceintes; or les expériences de Carnol
tendent à établir que ces pigmenlalions cutanées se produisent lorsque la sur-
rénale n'est plus capable de jouer, avec une activité suffisante, son rôle d'organe
transformateur el éliminateur du |iiguient.
Influence du travail musculaire. — Lauglois. Albanèvc d Alulon-
ayant établi (jue la surrénale déliMiisait les substanc(>s toxiiiues résultant du
travail musculaire, il él.iil nécessaire d'étudier la structure île i-etle glande
elle/, des aniuuuix surmeiK's nu l'aïadisés. Dans cet ordre d'idées. Mernard el
Higart. Dardier et Donne* ont lait (l'intéressantes lenlati\-es. Hernard et Higarl
ont constaté que la graisse de l;i l'asciculée augmentait. Dardier et Donne
llls■|■()-lMi^•sl(ti.(»l;Il•:. i475
coiirliirnl (|iir l.'i li''l;i II is,'i I inii iiHisciil.n l'c |)ni\(ii| ne ilc^ iiimlificntions (|iii traiiiii
siMil une cxa^i'-ral i(»ii de la si-civliiiii iinriiialc ; (niniiii' il> I ruinciil ces iiioflilica-
lions dans la spoii'ririisr ri dans 1rs zones |)('-n|)lii''iii|iiis i\r |,i rasciciih'i', ils
pciisciil. (|ii(' r(;s deux cutirlics iraiiissciil les pn'iiiifrrs a la soIlK^ilaiion des
produits de (l»''cli('ls de la cniii rarliim miisciilair*'. (icllc cliidc liislopliysiolo^j^icjiic
les (■ondiiil à din» (|iic la nmrllc ne scinhlc |»iriidn^ aucune part à la neutralisa-
tion des sulistantcs l(».\i(|ii('s.
('(> travail osl jjassildc des inrmrs ohjcrlions <|iir icliii de (iuicvssc. l^es au-
teurs décrivent eux aussi des va<'iiul(;s rliai'^'^ées d'iiiic mystùrieuso sécrétion,
|)ar("e (|ii'ils ont pi"ovo(|iié la dissolulion partielle des graisses. Il suffit, d'ail-
leurs, de coniparei' les liiiui'es 2 et '.\ de leur niénioire pour constaler que les
dimensions des vaciiides ne di'passent j)as celles de certaines goutt(!s grais-
seuses, (lliacun jK'iit trouver dans la Kiirrrnalc normale des gouttes grais-
seuses assez volumineuses |)our atleindre les dimensions des pseudo-vacuoles
secrétoires.
D'ailleurs il est hien inutile dinvocjner une sécrétion liquidi; hypothétique
pour e.\pli([uer les fonctiiuis aniitoxiques de l'écorce surrénale, pniscjue cette
é(;orce sécrète des graisses et que les graisses possèdent des propriétés atté-
nuantes. D'après Kempner et Schepilewsky, la lécithine, mélangée à la toxine
du botulisme, |)rotège la souris autant que la substance cérébrale. De même
l'huile d'olive émulsionnée et neutralisée par la soude. Suivant Stoudewsky,
le carmin qui dérive du corps adipeux de la cochenille exerce vis-à-vis de la
lf)xine tétanique une iniluence modificatrice analogue à celle de la macération
des centres nerveux. Remarquons que l'écorce surrénale exerce son rôle anti-
toxique tout en étant dépourvue de glycogène. Ce fait n'est pas surprenant,
puisque le placenta, quoique riche en glycogène, est dépourvu de tout pouvoir
aiititoxiqne (Charrin et Delamare).
Influence de la pilocarpine. — l'ettit a constaté que, sons rinlluencede
la pilocar|)ine et du curare, la surrénale de l'anguille (organe peut-être homo-
logue de l'écorce des vertébrés) présentait des modifications très conq)arables à
celles de rhypertroj)hie compensatrice. Seule la vaso-dilatation était moins
mar({ué(>.
L'assise cellulaire double de hauteur, la lumière centrale est plus jx'tite. Les
cellules mesurent 3.") y.; leur cyto[)lasuu^ granuleux renferme un gros noyau
dont le nucléole, plus volumineux, est hyperchromatique. Le magma central
est comparable à celui observé à l'état normal ou comparable aux coagula des
tubes urinifères (vov. fig. '.Mi4). Il y a prolifération cellulaire et augmentation
de volume des éléments sécrétants : la surrénale, dit A. Pettit, est le siège
d'une hypersécrétion.
11 convient de remarquer que, dans les deux expériences de Pettit, l'action
de la pilocarpine est encore manifeste 24 heures après la dernière injection,
au moment de la mort de l'animal intoxiqué.
Par contre, chez les Plagiostomes, (irynfeltt a constaté ([ue la pilocarpine
ne produisait aucune modification structurale susceptdDle d'être considérée
comme la manifestation histologique d'une sécrétion.
Seules, les carvocinèsL's de l'interrénal (organe homologue de l'écorce desver-
DELAMARE.]
1476 (iLA.XDES SURRÉNALES.
tébrés supérieurs) ont augmenté do nombre sous rinfluence de cet alcaloïde'.
En injectant 2 centig. de chlorhydrate de pilocarpine à un cobaye mâleeten
le sacrifiant cinquante minutes après, Ouieysse a constaté l'augmentation de
volume des surrénales. La zone glomérulaire était congestionnée, ses cellules
contenaient de grosses boules graisseuses. La fasciculée présentait de nom-
breuses vacuoles et de très nombreux corps sidérophiles. Dans la réticulée, les
granules pigmentaires et zymogènes étaient plus abondants qu'à létat normal.
J3 an s les quatre couches corticales, la plupart des noyaux présentaient une
augmentation et une condensation de leur chromatine.
Quelques notions intéressantes paraissent se dégager de ces faits qui, toute-
fois, sont encore trop peu nombreux pnm permettre des conclusions définitives.
Tout d'abord la pilocarpine ne semble agir que sur l'écorce. Petlit a étudié
un organe purement cortical ; (îuievsse n'a observé aucune modification delà
moelle du cobave; ("irvuleltt a conslalé (pic la ijllocarpine restait sans action sur
l'organe suprarénal (m<ielle isolée des IMagiostouies).
L'action livpersécrétrice de cette pilocarpine est encore douteuse puisque, si
l'ettit l'a signalée deux fois, Guieysse une fois, Grynfelttl'a vainement recherchée.
Par contre, l'alcaloïde semble agir plus constamment sur les noyaux dont il
modifie la chromatine. Cependant j'ai ()U injecter de la pilocarpine dans les
veines d'un lapin, sans provoquer d'autres phénomènes appréciables qu'une
salivation abondante et une congestion très vive de la surrénale. Les vacuoles
n'étaient pas agrandies, les grains zymogènes, les granules pigmentaires et
les caryocinèses n'étaient pas plus abondants qu'à l'état normal. Le sang
afférent ne contenait aucun débris cellulaire.
Hypertrophie compensatrice. — Après l'extirpation unilatérale, IVllil
constate, chez l'anguille, l'augmentation de volume, la vasodilatation et des
modifications cellulaires. L'épithélium double presque de hauteur; il y a deux
ou trois rangées de noyaux. Les cellules contiennent des noyavix volumineux
et hyperchromatiques. Le magma central est comparable aux coagula des
tubes urinifères.
Chez le lapin, Slilling a signalé l'augmentalion du volume, des caryoriné-
ses et du pigment.
Inconstante d'après Alezais et Arnaud, assez faible pour Langlois. l'hyper-
trophie compensatrice serait assez considérable suivant Liicebelli et Uppenbeim
qui, après Ribbert et de Mattei, ont repris cette ((ueslion.
Greffe. — <>n ne saurait arUriuer avec Strehl et \\'eiss que jamais une
grefie surrénale i\e réussit, car les recherches d'.VIbanèse. Abelous, Schmiedeii.
Lecène et Cristiani pr<tuvent le contraire. La surrénale de grenouille résiste
à la transplantation et l'onctioime assez ])our rinprcher la mort d'iiii anmial
préalablement i)riv(' de ses (trganes surrénaux, l'ar contre, chc/. les mainini-
1. Jp (lois inici'cssaiit ili' i',ip|iolor .i co propos iiiu-, dès ll><i;(, j"ai olili'iui dis iisuHjIs idi'iiliiiiu's d.ins If irni-
glion lympli,ili([ii('. Voy. IVurier, Anal. Iitnii., I. Il, fasc. ■>. (".olto aclioii de la pilofarpini» ost iniporlante linU
seulement parce ([u'elle prouve qu'un poison exofrèiie, excitant des sécrétions, active la caryooinèse. mais au>.-i
et surtout parce i|u"elle suggère que des substances endogènes (ilioline, lécitliiue) sont susoeptihies de provoquer
la reproduction cellulaire. La choline, en effet, renferme, comme la pilocar|iine. un groupi'ment de trimélhyla-
mine [.■\z(CH')'!, et, comme elle, se dédouble à chaud, sous l'intliience de Teau. en produisant celle base. Desjrrei
(C. R. Ac. .Sciences, 7 juillet 1902) a montré (pie la trimethyl.imine de la choline favorisait les scc(vtions comme
l'cllc de la pibn-arpine.
lllSTo-l'IIW-lol.oi.li;. 1477
lï'i'("^. l'rcoiTc sciili" ("^1 sii^crplildc Ai' I r.i n^|ll;l niai ion cl jamais elle ne priil
l'('';^('n(''iTi' la nmcllr (l'idi, IIiiIIuitii ri AimIci-iiii. Si Ii niicilrn. Litcim', (Iris-
liaiii). Dans CCS (-iiiiiIiIkiiis, un coniiiil aiscincnl I iii'^iiriisani'c rnncImniK'llc des
^relies |)rali(iiiccs cli(>/. les \ cili'lncs sii|iriiciir> '.
Cristiani a iviissi la ^rcITc [M'iiloni'alc Je IViiine ciic/. le rai. I)ès le
(Iciixicnic jour, radlicicncc cxislc, les cellules sniil «foiillécs, IroiiMcs et se
(•((inreiil mal. An liir el à mesiiie de la péïK-lralinn des vaisseaii.x, les lissiis se
revi\iHenl cl, |»ar siiile. se cdidieni liieii : mais les lia\(''es épithélialns sont
séparées par des Irainécs (riiifillialinii emhrvoiinaii'e. I)ii (i'' au 12' jour, dans
les grolles vulumincuscs, on coiislale (|iie la rcviiu/lr.aUon se limile aux seiiliis
parties périphériquos el (|ue, dans la |)ror(mdeiii-. la i(''par'aliun se l'ail pai' un
processus de rr^iinirralion. L'n an après, les tissus corticaux rcrivi/ii'-!< et r('fj('-
nrrrs persistent et sont normaux; seule, la moelle a complètement disparu.
Rôles. Fonctionnement. - l^a surrénale Ai-s vertéhivs supérieurs ré-
sulte de rassociation pinson moins inlime de Acyw glandes closes très diflé-
rentes : Técorce et la moelle.
Non indispensable à la vie, Técorce apparail el l'onclionne plus lot que la
nuudle'. Elle accomplit son rôle antitoxi(|iie en j)ro(liiisaiit des graisses neutres
et phosphorées, en transformant et en élaborant des pigments. Ce pouvoir
antitoxique explique la fréquence des réactions morbides de l'écorce, la fré-
quenc(> de ses modifications sous l'inlluence des poisons endogènes (travail
musculaire, gestation, etc.) et des poisons exogènes (curare, pilocarpine, etc.).
La fonction pigmentaire apparaît plus tardivement cjue la fonction adipogé-
nique. Elle semble ne pas exister chez le fœtus et le nouveau-né. Elle aug-
mente sûrement sous l'influence de la vieillesse, de la gestation, sous TinHuence
des poisons héniatiques (Pilliet, Guieysse).
Les pigments corticaux sont de nature et d'origines variables. Les uns parais-
sent autochtones; les autres, de provenance héniatique ou exogène, parviennent
à la glande par la voie vasculaire. En faveur de l'origine plasmatique soutenue
par Lukjanow, on peut invoquer les intéressantes observations de ^lulon et de
Ciaccit). En faveur de l'origine héniatique, on peut invoquer la nature ferru-
gineuse de certains granules et les constatations de Mac Mumni, Auld, Pilliet
et Guieysse.
Les expériences de Carnot démontrent la provenance vasculaire. Si, comme
l'a fait cet auteur, on injecte sons la peau ou dans le péritoine une assez grande
quantité de pigment choroïdien, on constate qu'une partie de ce |)igment
atteint la surrénale et s'y fixe. Très abondants, ces grains détruisent la cellule
corticale et peuvent, sans ohstacle, gagner les autres organes. Moins nom-
breux, ils sont absorbés par la cellule réticulée qui les digère et probablement
les décolore'".
1. On poiin-ail ètro tenté ilc voir ilans In façon ilont sp ijrpffe la siin-énalo il(>> grenonillos un argumenter!
l'aveui- (le sa naturo iiuroment corticale. Mais si cette glande réponilait nniiinemenl à lecorce des mammifères, sa
suppression, même ooniplète, ne devrait pas être mortelle. Les cellules médullaires, éparses au milieu des cel-
lules corticales, sont peut-être moins vulnérables que les cellules médullaires isolées. A ce point <le vue, il .se-
rait intéressant de voir comment se comporte la surrénale des oiseaux.
•2. Son apparition phylogénique est peut-être aussi précoce que son apparition ontogéniciue. car un jour vien-
dra sans doute où il sera permis de considérer le corps adipeux des insectes comme l'organe précurseur du
corps adipeux surrénal des vertébrés.
3. Si la cellule réticulée contient des pigments, ce n'est donc pas parce qu'elle est vieille et défaillante. Ost
'DELAMARE.]
1478 GLANDES SURRENALES.
Maintenaiil, faul-il ranger l'érorcc j)armi les ^Mandes lidlociiiics ou parmi les
glandes mérocrines? Dans la surrénale de raugiiille. Pettit a mis en évidenee
lin processus de sécrétion holocrine. Peu af)pareiil sur les glandes normales des
mammifères, ce processus existe sans doiile, mais très allénur, jjuistju'on
observe quelques rares phénomènes d'hislolyse et quelques phénomènes indis-
cutables de l'eproduction cellulaire (Canalis, Gottschau, Mulon et moi-même).
Quoique dépourvue de glycogène, Técorce peut se régénérer. (Les phénomènes
de régénération ont été étudiés par Tiz/oni, Slilling, Hibbert, Matléi, etc.)
Quant au passage intravasculaire do cellules entières ou fragmentées, il fau-
drait, pour le prouver, montrer l'existence de ces éléments non sur des coupes
mais sur des préparations faites avec le sang recueilli avec une pipette dans l;i
veine efTérente. Or, ce sang, même après injection préalable de pilocarpine.
ne contient pas, chez le lapin du moins, la nidindre cellule surrénale entière
ou fragmentée. D'ailleurs, le passage iiilra\ asciilairedes léeilhines (Alexander)
ou des granulations sécréloires (danalis, IMaundIer, Carlier, llultgren et An-
derson, etc.), paraît un argument assez sérieux en faveur d'une sécrétimi
mérocrine.
Indispensable à la vie, la moelle élaboïc un principe hvpertenseur. l'adré-
naline. Cette substance existe dans le i)rotoplasme cellulaire sous Inrme de
granules, colorables en vert par Iv perchlorure de fer. Ces granules passent
dans les vaisseaux en dehors de toute destruction de la cellule qui les con-
tient. On peut donc affirmer que la moelle sécrète suivant le mode mént-
crine. D'ailleurs les éléments de cette glande ne présentent ni carvocinèses, ni
amitoses. Transplantés, ils sont incapables de se régénérer ou d'ètn^ régénérés
par les cellules corticales.
La fonction hématopoiélique, admise par Srdinko, est au moins improbable:
le rôle hématolyti(|ue paraît bien plus vraisemblable : rhy[)erglobulie est mani-
feste après la capsulectomie et chez les addisonniens, tandis que l'hypoglobulie
est non moins évidente après les injections vasculaires d'extraits surrénaux et
d'adrénahne (Lœper et Crouzon). Nous avons di\jà constaté que la cellule
médidiaire était, comme les globules rouges, chromophile. orangeophile et
colorable en vert mélacbromatique par le bleu polvchrome. Pourquoi c»>s
réactions histochimiques identiques? Les recherches futures nous diront peul-
ètre la raison de ce phénomène en nous a|)prenanf. soit (|ue la moelle détruit
normalement .des hématies, soit qu'elle utilise des matériaux ferrugineux
élaborés par l'écorce.
liien que la moelle contienne quel(|ues amas lympboïdes. bien que Matsoukis
(lalogero ait oI)servé une hyperlropbii» ganglionnaii'e après la capsulectomie,
la fonction leucopoiétique semble peu importante. Toutefois, la lvuq>hocvtose
|>rovo(jiiée par les injections asepti(|ues d'adrénaline indi(|ue peut-être (|ue la
moelle surn-iiale est susceptible d'exciter les organes Kinplioïdes.
Les |)r(iduils de si'cn-lion des glandes surrénales passent, comme (>eux de
toutes les glandes closes, dans les veines et arcessoirenienl dans les lvui|ihati
IKiiTi" qiiVl|(> py| |ii}jni('iiliif;i'ii<' (III |iif,'nii>iili.|»lia,i:i' cl. par xiilc. ciiliIIi' -..il .1 .•ii-rii.liiT. -..ii ,|,. lUMilraliM-r r.'-
Iiigmciils i|iii, l'ciiiiiiii' liiiis h's pioiliiils cxciviiiiMllilicls. siiiil tiixi(|iit's. l.a n'iluli- -iirivn.ili" pi-iil <uis .loiilo sur
(■(inil)cr par oxccs. Il- h-av.iil et laisser passer dans les vaisseaux les débris île >iiii priili.pi.isine ..ii .lu iiuiins le^
graïuiles pigineiilaires. Il n'en faut paseonchire aToe (iollselian el qup|i|iies nnlres liisloloiriMe^ ijne l.i rouclir
réticulée est la couelie eonsomptivede lï-oorce el que la cellule réticulée er.t séuescenle puisque pifrmentéo.
i;ii;i.i(MiH\i'iiii:. i'<79
(|ii('s (i:;iiil:Iiiiiis |iii:iii('iili's). I,"c\rn''li(iii '-iiiTi'iialc iloil (''Ire siii;:iilirrcm('iil
racilili'c par Ic^ (iliTcs iiiii^-riilaiics (|iii. iiiiam-cs des [tarviis vasciilaircs,
ciisciTciil l('>. cclliilcs u lamltilaiirs ilaii^ un \aslc r('"-caii ((iiil larlilc.
Bibliographie. — Aiti;iiirs. (In-ITcs de i-.'ipsiili' siirn'iialc. r. /;. Sur. Jlinl.. \2 iiov. IS'.IJ.
— AiciiKi., Viiilaiid^!!' Milllicil. ii. Ncl.L'iiiiicrtMiciiIwickl. dcr Saii-cr. AikiI. An:.. l'.KKI, XVII :
\'iMf;l('iclMMitl(' l'.iitw irklim,i:s;:('s- ii. Slaiiimi-siicscliiclilo «lor Ncliciiiiii'icii. Arr/iin /'. niikr.
Aiiiil.. I!I(M), p. I ; .{ftid. .\iizfii/ri\ l'.KM), IM. .WIN. — u'Ajitoi.o, Su ili mm slniina sii|na-
renalt' acccssoria in un icmc. liiiUrllimi ilrlle srimci: mcilirlir ili linliKjnn, Série l\', ISS^.
vol. XVII; ISSC). vnl. Will. — Ai.ii.\\i;si:, Hecheiclies sur les eapsules surrénalos. /liiilot/ic.
IS!)2, I. W'III, l'asc. I, p. i!l-.");t. — Ai.m.muian el C.atmki.in, Aiialuuiie dcscriplive et topiif^ra-
plii(|ue (les rapsulos suri'i'uaies. I{i'i.<. ilr Oiinrcdlin/ir el '(<■ i-liiriiri/if nlxinminnlr, l'.IOl, ii" (1.
p. !)7:t. — Ai.Kx.vMiKii, I iiteisuciiuui;(Mi ii. die NelieMiiieron u. iliio BczieliuM^'eii zurn Nervoii-
sysleni. l:eil,<i<jr ziir /.«l. Anal, li z. nll. l'uUi., IS()2, lUI. XI. II. 1, [). U.ï-li)7. — Ai.kzais.
ContrilMiliim à l'élude de la capsule sunéuale du coljavc. Arrh. de l'In/s. norm. el pulli..
I8'JS, p. lii. — Ahnoi.ii, llmutbiiili drr .Xnulomie des Mensrlien. I"rcil)urg-, IS8I, IJd. II.
p. i;{27. — AuMM.i», Kiii Ik'ilraf,- zur der l'eineron Structure u. zuin (Jlieinisinus der Nelicn-
uicion. Arcli. /'. patli. Anal. ii. l'Ui/s.. I.SdCi, t. .XLV. p. (it. — Arrkn, Kssai sur les capsules
surrénales. Thèse l'nris, IS94. — At sciikk, Bull. Sor..Aaal., I8!)2, p. :{2J. — Hai.koiii. V.
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1881, n"5;.\ nioiiofirapli cd' (lie deveiopinent dI" Klasmohranch Fislies, p. -iCiT. Works o/'
y-'. M. Ihtifour, Londres. ISSri; Trnllè dlùnlu-ijolitriie., ISKo. t. Il, p. (il I. — Barihkr et Honnk.
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[DELAMMlt:.]
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loxcn Mixsr/rlnii-irn, l.andshut. IS4:t. — Tiikiku, La caiisule adipeuse du rein, Uro. Chi-
riirjiif, IS!H). — Ti khikh et I.kjaus, Les veines de la capsule adipeuse du rein. Airh. l'Inis..
1S'.(2. — \ai.kmi, SuIIo sviluppn délie ca|)sule surrenali nel polio cd in alcuni ruainiriifeii.
l'isa. ISS8. Ai-dtiv. itnl. liioloyic. ISS!), l. XI, p. 421. — Vai.sai.va, I>iss. ad excrelor. duclus
renuin succentur. Z)is.s, Annt.. III. — \iai.i,kton, Slruclure de la <'apsule surrénale. Aouc.
Monlju'Uier uirrlicnl. IS'JS. — Vntcirow, Zur C.heniie der Neltennieren. A>'i-h. f. jmth. Anal,
u. /'/(//s., IS.'iT, .\ll. — N'oiGïKL, llamUinch der jinth. Anal., l. I, p. .").")o. — \oiot et Vinc,
Irnité d'Anal, rooi/iarce prat., IS!)4, p. U'iT. — Vn.i'iAX, Note sur quelques réactions propres
il la subslance des capsules surrénales. ('. R. Acadihnic d'S .ScfCHces, IS.")G, p. (i03; Monileiir
des liùpilaii.r, Paris. I8(i(î. — W'F.roKRT. Ileinicephalic u. A|)lasie der Xehennierne. Ankir.
f.palh.Anat. u. Pliys. ISS:i, Hd C, p. 170; ISSd. lid. Clll, p. 2()4. — Wku.on, <tn tlie supra-
renal Bodies of verleb. ^tud. fvom Ihe morplml . I.nliunilory In llie Unir. <>/' Cumin idtjc.
t. Il ; (Junrlevly Joiirn. of mirrosc. Scienre. ISSi, t. XXI\', |). 171 : Ou the suprarennl liodies
(if verleliiata. (Juarlcrly Jaitrn of tnirrosr. Srirncr, ISS."!, t. XX\'. p. |:17. — Wki.scm et Dki.-
l'iuNc. /■.'.i-anwnrcnutn .<iirrcnlnvialoni)u, Lipsia', 1091. in-l°. — WKU.NEn, IJe capsulis surre-
nalihus, ImnKj. Diss.. Dorpat, ISr)7. — Wichmann, Beilrafre zur Keulii. d. lîaues u. Kntwick.
der Niereuorgane der Ralrach. Inauq. Dixs., Bonn. ISS4. — W ikiikusheim, Manuel d'anal,
rinnpai-re des vrrtrhi-rs, Irad. Moquin-Taudou. Paris. IS'.H). — van W'unK. Arrliiv. f. niilxro-'^lc.
A)ia/., ISSU, XXXIII, p. 401. — Wikski.. T. die Knlwickluui;- der Nebenniere des Scliweines
liesoudersder Marksuhst. Analomisrlic Ilcfle, lUOI, I, X\I. p. lITi; f. die Entwickluufr der
Nebenniere der Meuscben. Cenlralblalt f. Pln/.<ti„l.. 11102, n» 2; Anat. Ilcfle, l'J02, I. XIX.
p. 4S:{. — WiNCKKi.. Happ. au XIII" Gong-, iulernational .Munich. Hev. Gyncc. sept. HKHI.
p. 822. — Zandkr. r. lunct. u. penelisclie He/.ieliungen der Nebenniereu zu andern Org-aii,
speciell zu (Irosshirn. Kritisclie Studieii aul" (!rund von Beobacbt an menscblicben Missg-e-
burten. Bcilr. z. puth. Anal. u. zu ally. Palh., 1890, Vil, p. 439. — Zem.wkger, IJntcranch-
ungen u. die Nehentiieren, Frnucnfeld. I8.")8. — ZtcKEiuiANUL, l'. Xeben organe des syni-
palbiciis ini Retroperitonealraum des .Menschen, Vcrhandl. der anal. (Icsrllsch. Dnnn.
mai 1901. léna.
[Di:lamare.]
TABLE Di:S MATIÈRES
DU KASciciiJ': II nu tomk V
ORGAAES DES SENS
LK TÉGUMENT EXTERM: ET SES HÉIIIVÉS
par A. BRANGA
(iénérniilés 721
ARTICLE I
F.A F'KAC
(liiAriTRi, I". — Développement de la peau 722
I. Kpideriiic 722
II. DiTiiip 72(1
CirAi'iTiiK II. — Morphologie de la peau 782
(icncralih's 732
Homscs iiiiii|ui'iist>s 751
(JiM'imi: III. — Structure de la peau 750
I. Donne 756
11. Kpiilerme 7G'.)
III. Bourses rnu(|ucuses 78S
IV. Vaisseaux saiii;uiiis de la peau 788
\'. I.yinphati(iues de la peau 7<)0
VI. Nerfs de la peau 7i)|
(In.M'iTnF l\'. — Évolution de la peau 800
I. — HciKivalioM de la peau 807
II. — Téiiuuient cxleiue chez l'enfant 808
III. — Téfiunient externe cliez l'adulte SO'.t
IV. — La peau chez les viiMllaids .• 812
V. — Anomalies 813
VI. — Pmpriéli's et Inuilinns de la peau 8Ki
ARTICLE II
I.r.S C.F.ANDKS CrTAXKK.-^
(iénéralités S 17
I. Les Glandes sudoripares.
CiiAi'iTiu: I ■^ — Développement des glandes sudoripares 818
— II. — Morphologie des glandes sudoripares SI'.)
— III. — Histologie des glandes sudoripares 82:t
— I^ . — De quelques glandes sudoripares $M\
— \". — La sueur 832
Tvr.i.i: iii:s \i \tii;i;i;s. u85
II. Les Glandes sébacées. Pages.
uiiiii; I '. — Développement des glandes sébacées. s:M
— II. — Morphologie des glandes sébacées . s:i(;
— III. — Histologie do la glande sébacée sid
— I\'. — De quelques glandes sébacées . Si:t
— \'. - Le sébum «44
icnilicc. — llis|ii|(it;io luii(ip-r;i|>lii(ni(' ilii ir-fi'iiiiiriit externe. S4."»
l.e lepiniieiil exleiiu' daiis la série nniiimle .... S4!)
Airrici.K m
i;().\(;i.K
CiiMMTHK 1". — Développement de l'ongle 8.j2
II. — Morphologie de l'ongle 86U
— III. — Histologie de l'appareil unguéal 86.T
— I\'. — Évolution de l'ongle KTIt
— \ . — Les ongles chez les vertébrés ,S7(1
AllTlCI.E IV
LK POIL
(ji.MMiiiE 1". — Développement du poil S77
— II. — Morphologie du poil 884
— III. — Histologie du poil !)0T
— I\'. — Évolution du poil et du système pileux. — Anomalies .... !)2i
— \'. — Les poils dans la série animale i)4."i
APPAHKIL MOTEIH DE E'OEIL
par M. MOTAIS (d'Angers).
(>ii.\i'iTRK 1'. — Muscles Ij.jl
I. Muscles droits !)5i
II. .Muscles (ililiiiucs 961
(".ii.MMTitK II. — Capsule de Tenon î)fi:{
I. .Vpoiievrose ilii soiniiiet de Tuibile à la naissance des ailerons. 96."}
II. .Vilerons ligamenteux • 969
III. Fascia sous-conjouctival ou rapsule antérieure 980
IV. Capsule filireuse du itlobe 982
\'. Cavité de Tenon, séreuse de i'o'il 984
Cii.'.iMTiiE III. — Mouvements du globe 99:{
APrAREIL DE LA VISION
par A. DRUAULT
Généralités JOlj.")
Développement de l'oeil et de ses annexes 1006
Rétine iOUT
Cristallin 1012
Zonule de Zinu. — Corps vitre 1016
Tractus uvéal 1019
Cornée et ScIéroti([ue. — (dobe de Tteil 1021
Paupières 1022
.\ppareil lacrymal i02."5
Muscles extrinsèques de l'œil 102.'^
i/i86 t\i;lk i>i:s matikhes
Œil ou globe oculaire 102 i
(iiMKT.ililfs 1024
Conslitution du ploln- (iiiil.iiic l()2'.l
Meiiibrinic fibreuse 1030
A. Coince 10:n
15. Hépinn ilii liinlic sclcro-Cdriiccii lOtl
(1. Seli'r(ili(|iic lOili
Meinbrmtc vascul/iire 104'.)
A Iris 1040
H. Corps cili.'iiro ou zouc ciliaire lO.Ti
C. Clioroïdc lof)!
N'aisseaux et uciTs <lu Irarlus uNcal 100(1
RHinc IOT;i
Sliuclurc de la icliric 1074
I. l'.iiitlifliuMi vasculaiic lOT.")
II. l'.lcinciils cpjlulaiies 1077
m. Coiiue.xioM dos cicinpiils rdinipus iieivou.x lOtKi
l\'. Slruciiin' des couches de la rétine IIOI
Vaisseau.\ réliniciis 1105
Régions léliniennes ayanl une structure spéciale IIOS
A. Macula hilea. l'ovea centralis et area centralis IIOS
H. lîord anierieui- de la reline nu aica seirala lelina' Ili:t
C. Papille (lu nerf o|iliiiue lll.j
Crislalli,! ll'iO
(leuéralités . ■. Il2i)
Structure 1122
Zoiuile de Zinn 1130
AcccuMi talion 11:}."!
("orpy. vitre II-JO
lluiiicin- a<jnei(s(' (■Icliaiiibrcs de L'(Cil 114(1
ANNEXES i»E L'OEIL
par M. PICOU
Sourcil 1 1 43
Paupières 1 140
Ciénéralités. — (',onlii;uratioii extérieure 1140
Conslilulion anatomi(|ue lloS
lîord liliredes i)aupiéres. — l'(dliiiiles des cils. — (ilaiides palpelirales. 1107
\'aiss(>au\ des pauideres 1171
Conjonctive liSd
('.ouli,:Jurali(Ui extérieure IISO
C.aioncule ]acr\ mate 1 1S4
Hepli seini-Innaire llSti
Structure de la conjonctive I1S7
X'aisseaux llOd
Nerls 1200
Appareil lacrymal 1202
(dande lacrymale 1203
N'oies lacrymales pri>iireme:il dile> 1210
tai'.m; hi;- matiimîks. us?
A1M»AUKIL AIIHTir
()i!i:iLLi: e\ti:i;m:
par M. GUIBÉ
I)(h>cluj)iin,i>-iit ilr liirrilli- crlnnir VIW.)
CiiAi'iTiti; l". — Pavillon de l'oreille 1241
— II. — Conduit auditif externe 1201
OHKILLi: MOVKNNK
par M. GUIBÉ
iJrrcliipjioiioil ilr inrcilh' inniicii ne I2S0
(Iii.u'iiiii. I '. — Membrane du tympan 1281
— II. — Caisse du tympan 12'J.')
— III. — Trompe d'Eustache i;tl.')
— I\ . — Annexes pneumatiques de l'oreille moyenne 1320
oHKiLLi: intkiim:
par André GANNIEU
rKKMIKKK PARTI K
I. ccii.T.iiiii's rcis
II. .Vn.ildiiiic (lu liiltyiinltic iiieiuhraiietix 1342
III. .Viialiiiiiic (lu laliyrinllic (jssciix et du pih-ioslo 1347
I. I,ai)yiiiillu> (isseu.x 1347
II. l'c'iiosle 13.")7
l\'. Haitports eiltn! les laliyriiitluis osspii.x cl nuMnitraiiciix 1300
\ . ildiidiiil audilir iiilcrne 1301
VI. Stnichnc 1302
\ll. .\Cii> l'I vaisscau.x 137o
DEUXIÈME PARTIE
.\f)poiidic(' CDiisaLTc aii\ n-iluMclics récentes 1384
nihlio^raidiie 13'J4
NEZ ET FOSSES NASALES
par JACQUES
(WMieialiles 13U8
I. NaviiH-s 1399
Cuiill.iiiiratioii extt-rieure 1399
Strucliire iiiicnisc()|)i(iue 140(1
][. Fos>"'s nasales proitrement dites 1402
Délinition. Caracl(^'res gciiéraiix 1402
Configuration extt'rieiire 1404
Sinus sphénoïdal 1407
Sinus maxillaire 141a
Sinus frontal 1418
Cellules ellinioïdales 1420
1^88 TABLE DES MATIERES.
r.it:.fS.
Vaisaeaux et ner/'f île hi piluilaire . . \V1'\
I. Vaisseaux I '^l'i
Artères Wl'A
Veines . . I i"J<'
l,vrnpliatii|ues \VM)
II. Nerfs Ii:5n
GLANDES SURRÉNALES
par Gabriel DELAMARE
(iénéralilés \V-','-',
(lonriguraliiin extérieure et lappnrts IHI
Structure lii.'i
Etude microifeo pique lild
C.apsule I m»
Kcorce . . 1417
.Moelle Il.>i
Surrénale des Oiseaux I i.")!!
.'>urréuale des Heptiles I '(."iCi
Surrénale des Poissons I 'i."iT
Vaisseaux sanguins et lyinphatiiiues ! l.'i'.l
-Vrtères et veines 1 i'i'J
l.vnipliatii|nos litil
NerIs lSfi2
h'volutidu I Kii
Développement lUJi
JIisto-pli!)si()l<>(/ie 1472
liiiiiiogiapliio 147S
47;jlS. — l'aris, imprimerie L.miirk, i(, rue de Kieuru.-^
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Poirier, Paul
Traité d'anatomie humaine
BioMed
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