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Full text of "Traité d'anatomie humaine. Publié sous la direction de P. Poirier et A. Charpy"

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IRAI  T  l- 

D'ANATOMIE   IILMAINE 


DEL  XI  È  M  i;     F  ASC1CL1.1-: 


DIVISIONS 


TRAITÉ    D'ANATOMIE    HUMAINE 


Tome  I.  -  Introduction.  —  Notions  d'Embryologie.  —  Ostéologie.  — 
Arthrologie.  Deuxième  cdUion.  1  fort  volume  grand  in-S,  avec 
814  figures,  noires  et  en  couleurs 20  fr. 

Tome  II.    --  \"  fascicule  :  Myologie.  Deuxième  édition.  I  volume  grand  in-S,  avec 

551  figures 12  Ir. 

2«  fascicule  :  Angéiologie  (Cœur  et  artères).  Histologie.  Deuxième 
édUlon.  1  volume  grand  in-8,  avec  IM)  figures.     8  fr. 

5°  fascicule  :  Angéiologie  (Capillaires.  Veines).  Deuxième  édition. 
1   volume  gi-and   in-8,  avec    75  figures.    ...     6  fr. 

4"  fascicule  :  Les  Lymphatiques.  1  volume  grand  in-S.  avec 
1 17  ligiu-cs 8  fr. 

Tome  III.— 1"  fascicule  :  Système    nerveux.    Méninges.    Moelle.    Encéphale. 

Endjryologie.  Histologie.  Deuxième  édition.  1  volume 
grand  in-8,  avec  205  figures 10  fr. 

2'  fascicule  :  Système  nerveux.  Hlncéphale.  Deuxième  édition. 
I  volume  grand  in-8,  avec  151  figures.    ...     10  fr. 

3'  fascicule  :  Système  nerveux  Les  nerfs.  Nerfs  crâniens. 
Nerfs  l'acliidieus.  Deuxième  édition.  I  volume 
grand  in-8,  avec  'i'-lX  figures 12  fr. 

Tome  IV.  —  1^' fascicule  ;  Tube   digestif.    Développement.    Bouche.     Pharynx. 

(  »Kso[)hage.  Estomac.  Intestins.  Deuxième  é<litioi}. 
1  volume  grand  in-S,  avec  201  figures.    ...     12  fr. 

2' fascicule  :  Appareil  respiratoire.  Larynx.  Trachée.  Potnnons. 
l'irvr'e.  Tiiyi'oïde.  Thymus.  Dcii.rièmr  édition.  1  volume 
grand  in-8,  avec  12(1  ligures 6  fr. 

5°  fascicule  :  Annexes  du  Tube  digestif.  D(Mds.  Clandes  sali- 
vaires.  Foi(\  \()i(>s  biliaires.  Pancréas.  Date.  Péri- 
toine. 1  volume  grand  in-8.  avec  5(il  figures.     16  fr. 

Tome  V.  —  1" fascicule  :  Organes  génito-urinaires.  Vessie.  Urétie.  Prostate. 

\  (Mge.  P(''riué(\  .\|>iiar(Ml  génital  de  l'homme. 
Appai-eil  géiutal  de  la  femme.  I  volume  grand  in-8. 
avec  .451  figures 20  fr. 

2'  fascicule  :  Les  Organes  des  sens.  Tégument  i'\|<Tnc  et  ses  dé- 
rivés.! t|]  il.  ()i-eille.  Ne/..  Glandes  surrénales  I  volume 
grand   in-8.  avec  54i  ligures. 20  fr. 


iTMS.        lÈiipriiiiiMic  I.Aiii-Ri .  nie  di'  KIt-in  iik,  V,  ;i  l'aris. 


TRAITÉ 

D'AMTOMIE  HUMAINE 


PUBLIE      PAR 


P.    POIRIER  ET  A.   CHAUPY 

Professeur  djuKildiiiie  Professeur  d'aunloMiie 

:i  la  Faculté  .le  Médecine  de  Paris  à  la  Facullé  de  Médecine 

ClururKii'ii  des  llùpilauv  '  lic  Toulouse 


AVEC      LA     COLLABORATION      DE 

0.  AMOËDO  —  A.  BRANCA  ^  A.  CAN.MKU  —  B.  CINÉO  —  G.  DELAMARE 

PAUL   DELBET  —   A.    DRL'AILT   -    P.    FIIEDET  —   GLAMENAÏ   -   A.   GOSSET 

M.    GUIBÉ    —    P.    JACQUES  —   TH.    JONNESCO    —    E.    LAGUESSE  —    L.   MANOUVRIER 

M.  MOTAIS  —    A.  NICOLAS  -    P.  iNOBÉCOURT    —   0.  PASTEAU    —    M.    PICOU 

A.   PRENANT  —   II.    RIEEFEL   —  Cil.    SIMON    -    A.  SOULIC 


TOME   CINQUIÈME 

UEUXIÈMK    FASCieUI.K 

LES    ORGANES    DES    SENS 

Le  tégument  externe  et  ses  dérivés,  par  A.  BRANCA. 

Appareil  moteur  de  l'œil.  |iai-  M.  MOT.XIS.  —  Appareil  de  la  vision,  par  A.  DRUAL'LT. 

Annexes  de  l'ceil.  par  M.  PK.Ol'. 

Oreille  externe  et  moyenne,  par  M.  (illlîÉ.  —  Oreille  interne,  par  A.  CANNIEIJ. 

Nez  et  Fosses  nasales,  par  P.  .lACuUES. 

GLANDES   SURRÉNALES,   par   G.   DELAMAP.E 

[FIS  DE  LUUVJiACE] 


AVEC    5'l'l     FIGURES     EN    NOIR     ET    EN    COULEURS 

PARIS 

MASSON  ET  C'%  ÉDITEURS 

LIBRAIRES      DE      l'aCADÉMIE      DE      MÉDECINE 
120,    BOULEVARD    SAINT-GERMALN 

1904 


PéS 


r> 


Tous  droits  réservés. 


m:  tkgimkm  lATKimK  v:\  ses  I)1':iuvi:s 

par  Je  D    Albert  BRANCA 


(.KXKI{AMTKS 

(liiez  les  animaux  inlV'iiciirs.  la  |)('aii  n'est  [»as  senleiiieiil  un  organe  de  revè- 
Icmenl.  Klle  re[)réseiile  encore  la  totalité  de  lappareil  sensoriel.  Mais,  à  nu.'sure 
<|u'on  s'élèvi'  dans  réelielle  /ooIo^i(|lle,  le  système  nerveux  se  sépare  de  l'eclo 
derme  lé^umentaire;  en  même  temps,  cet  ectoderme  devient  l'origine  de  colo- 
nies éj)itliéiiales  (|ui  ne  tardent  pas  à  s'isoler  de  la  peau;  ces  colonies  entrent 
alors  en  connexion  avec  l'axe  cérébro-spinal,  et,  di*  cette  sorte  de  conjugaison, 
résultent  les  divers  appareils  sensoriels. 

Chez  riiomme,  le  tégument  externe  a  pour  l'ùle  essentiel  de  soustraire  le 
milieu  intérieur  aux  perturbations  que  ne  manqueraient  pas  de  lui  faire  subir 
incessamment  le  monde  extérieur  où  nous  vivons.  l*our  permettre  à  cette  pro- 
tection de  s'exercer  de  fa(;on  réellement  efficace,  le  tégument  externe  est 
devenu,  «liez  l'Iiomnie,  un  organe  complexe,  pourvu  de  propriétés  et  de  fonc- 
tions. 

Grâce  à  ses  propriétés,  li'  tégument  résiste  à  l'action  des  agents  divers  aux- 
([uels  il  est  exposé  (agents  mécaniques,  agents  physiques,  agents  chiuiiques). 
Les  propriétés  de  la  peau  résultent  de  sa  structure  même  :  aussi  les  voit-on 
persister  sur  le  cada\re. 

Les  fonctions  de  la  peau,  tout  au  contraire,  sont  le  propre  de  l'être  vivant. 
Elles  représentent  les  divers  modes  de  réaction  qu'affecte  le  tégument  externe 
mis  en  jeu  par  les  excitations  les  plus  diverses. Et  pour  être  multiples  et  variées, 
les  fonctions  de  la  peau  n'en  concourent  pas  moins  à  un  même  but,  réglées 
qu'elles  sont  par  le  système  nerveux  cérébro-spinal. 

La  peau  est  un  appareil  sensoriel.  Elle  est  le  siège  du  sens  tactile,  le  plus 
étendu  de  tous.  A  ce  titre,  on  a  pu  dire  que  la  peau  représente  une  immense 
terminaison  nerveuse,  étalée  aux  confins  du  monde  extérieur.  Elle  devient,  par 
là  même,  l'origine  de  réflexes  dont  l'importance  n'échappera  point,  puisque  l'un 
d'eux  a  pour  terme  la  régulation  de  la  température. 

Sous  forme  de  sueur,  la  peau  rejette  près  du  tiers  des  liquides  que  perd  jour- 
nellement l'organisme.  La  peau  est  donc  une  glande,  une  glande  comme  le 
rein.  Comme  le  rein,  elle  élimine  les  déchets  qui  proviennent  des  combustions 
de  l'organisme.  Il  v  a  même  une  véritable  solidarité  entre  la  sécrétion  sudorale 
et  la  sécrétion  uriiuiire.  Celle-là  augmente  quand  celle-ci  diminue  et  inverse- 
ment. Il  y  a  plus  :  c'est  par  l'évaporation  de  la  sueur  que  l'organisme  se  défend 
contre  la  chaleur. 

Pour  lutter  contre  le  froid,  le  tégument  externe  est  muni  de  glandes  sébacées 
et  de  poils.  Le  sébum  empêche  le  tégument  de  se  mouiller,  et  de  devenir  ainsi 
un  bon  conducteur  de  la  chaleur  et  de  l'électricité;  les  poils,  en  emprisonnant 

POIRIER   ET   CIIAUl'V.   —    \'.  5() 

1.1.    WM.VC.I. 


722  i.E  tk<;i;mi:m  externe  et  ses  dérivés. 

entre  leurs  liges,  un  véritable  matelas  d'air,  {liniiiniciil  d'autant  le  rayonnement 
qui  s'efîer-tue  à  la  surface  du  tégument. 

La  protection  de  rorganisme  est  donc  assurée  par  le  tégument  externe  ;  mais 
le  tégument  externe  ne  donne  pas  seulement  à  l'individu  des  organes  de 
défense  ;  il  le  pourvoit  encore  d'un  appareil  d'attaque,  l'appareil  unguéal. 
Pour  être  rudimentaire  dans  l'espèce  humaine,  cet  appareil  n'en  garde  pas 
moins  sa  signification  physiologique  :  il  correspond  morphologiquement  à  la 
griffe  des  carnivores,  ausahot  des  ongulés...  tons  organes  qui  procèdent  comme 
lui  du  tégument  externe,  mais  qui  sont  appelés  à  jouer  un  rôle  autrement 
important,  en  raison  de  leur  forme  et  de  leur  développement  considérable. 


AllTICLE  l'IitMIKR 

LA  PEAU 

CHAPITRE  premier 

DÉVELOPPKMKNT   DE   LA   PEAU 

C'est  l'ectoderme  définitif,  avec  sa  rangée  unique  de  cellules  cylindriques. 

Cœ.        Cœ.  ^     Ect. 


,S.M. 


'  ^M"^^^^""^  ' 


\    T^J 


■Mes.  End. 

FiG.  4U2.  —  Coupe  d'un  embryon  de  lapin  poiteui  de  ciuti  proloverlébres. 
(D'après  van  dcr  Strielit.) 

Kcl,  reolodermc  tégumentaire.  —  S.U,  sinus  marfrinal.  —  Mes,  iiK'soderme.  —  Cce,  eœlûine.  —  End,  eudo- 
deriiie. 

qui  constitue,  tout  d'abord,  le  tégument  de  l'embryon.  Plus  tard,  l'eclodernu^ 
se  stratifié;  le  chorion  se  différencie.  La  peau  se  montre  dès  lors  pourvue  d'un 
derme  et  d'un  épiderme  dont  il  nous  faut  étudier  successivement  le  dév;>loppe- 

nieiit . 

I.  —   KIMDKliMK 

1"  Slatle  (le  Vcpidcrmc  simple.  —  .lusque  vers  la  lin  du  pi'emier  mois  (em- 
bryon de  six  à  huit  millimètres),  l'épidemn»  est  formé  dune  assise  cellulaire 
unicpie,  qu\  sv  divis(>  par  karyokinèse  et  donin«  naissanct»  à  des  cellules  jnxta- 
posé(>s.  Les  éléiniMits  ih'  c(>lte  assise  sont  polyédritiues.  mais  lenr  forme  e-l 
essentielleuM'iit    variable.   Chez   les   ujammifères,   cetti'   forme   se   niodilie  iVun 


dkvi:i.(>I'I'i:\ii:ni'  hi;  i.a  ri: m 


723 


groupe  ;i 


r.'iufi 


•l,.l; 


•('  (IniiiH'c,  r/'iiiilrniic  nriit  (inVirdos  aspocts 


•» 
^ 


^  if  ■ 


Fk;.  433.  —  Paroi  thoraciquc  d'un  jeune  embryon  de  cobaye. 

K,  épiilerme  encore  réduit  à  une  seule  assise  cellulaire.  —  D.  ilerme.  —  l' 
i'iiiImIIiôIjhiu  (le  la  séreuse  |ileuro-|iéritonéale. 


,^># 


E. 


(l'i'S  dillV'iciiis,  (laii^ 
les  (lillV-inils  Icrri- 
toircs  »lti  tr^Miinciit 
externe  (Minol)'. 

I/(''pi(l(M'ino  (les  in- 
vertrltrrs  cl  ('cliii  de 
rainphioxiis  no  vont 
pas  au  delà  de  ce  stade 
évolutif,  et  c'est  pour 
rappeler  cette  dis- 
position anatomique 
qu'on  désigne  du  nom 
de  Uadc  d'invertébré  ce  stade  initial  (\u  développement  où  l'épiderme  est 
simple,  c'est-à-dire  non  stratifié  (A). 

2"  Stade  de  l'épiderme  bi-stratifié.  —  Chez  les  embryons  du  second  mois, 
l'épiderme  se  compose  de  deux  assises  cellulaires.  Les  cellules  profondes  sont 
cubiques.  Leur  noyau 
est  rond  ou  ovalaire, 
leur  cytoplasme  est 
peu  développé.  Les 
cellules  superficielles 
sont  aplaties  parallè- 
lement à  la  surface 
du  tégument,  et  pour 
Bowen  -,  elles  ne  sont 
autre  chose  que  l'épi- 
trichium. 


— -s^^^/_: D. 

*  o  CAssi^S  A«l. 

Fia.  4.34.  —  Peau  d'un  embryon  de  cobaye. 

E.  assise  sii|ierficielle.  —  ]î.  assise  prufunile  île  l'épiderme.  —  D.  derme. 

3"  Stade  de  l'épi- 
derme inulti-stratifîé.  —  Au  début  du  troisième  mois,  l'épiderme  s'accroit,  en 
surface  comme  en  épaisseur  ;  à  cet  effet,  son  assise  profonde  multiplie  ses  élé- 
ments; des  cellules  polyédriques  s'intercalent  entre  l'assise  basilaire  et  l'assise 
superficielle.  Ces  cellules,  qui  ont  la  valeur  d'un  corps  muqueux  de  Malpighi, 
entrent  à  leur  tour  en  mitose,  et  j'ai  noté  que  le  plan  de  division  qu'elles 
affectent  est  éminemment  variable.  Les  cellules-filles  sont  tantôt  juxtaposées, 
tantôt  superposées. 

L'épiderme,  épais  de  40  y.,  est  représenté  par  7  ou  8  couches  cellulaires,  à 
la  fin  du  quatrième  mois.  Dans  ces  diverses  couches,  on  peut  distinguer  des 
cellules  profondes  ou  basilaires,  des  cellules  moyennes  ou  polyédriques,  et  des 
cellules  superficielles  (épitrichium)  qui  présentent  des  caractères  indiqués  par 
Eschricht,  Ebsen  (1837),  par  Simon  (1841)  et,  plus  tard,  par  Robin  (1861). 

Les  cellules  basilaires  sont  hautes,  étroites  et  cylindriques.  Leur  contour  est 
nettement  délimité.  Le  noyau  est  souvent  rejeté  vers  le  pôle  superficiel  de  la 
cellule.  Dans  quelques  cas,   les  cellules  basilaires  prennent  un  autre  aspect  : 


1.  1897.  S.  Mi.\OT.  Iluman  einbvyoloijii.   p.  J4,S. 

2.  1889.  Bowen.  The  epitrichial  laver  uf  tlie  luiman  epiderniis,  Anal.  Anzeiger,  p.  412-450. 


[-1.  BRANCA] 


724 


ij:  Tijii  mi:m  extkiîm-;  et  ses  dêhivés. 


elles  coiisliliiciil  une   iiaitpc    |»n)lo|)lasiiii(|ii('  (•oiuiniiiir .   sciiirr  t'c  noyaux  (li). 
i^e   corps   iini((iicii.\   se  (lillrrciicic  plus  ou   moins    ncllrim-iil    ilc   ras>isi'  hasi- 


409 


4» 


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0>       G 


t:ili*t%%**^< 


'^fi^»^«Q?%,  "^^|<»?S^î> 


lu;.   4:{.").  —  K|)idorine  mullistrcTtilio  duii  eiiilirvon  do  cobayi'. 

I).  (iciiiir.     -  II.  cellules  basiliiires.  — .1/,  (■i>i'|is  iiiiii|iieuv;  île  M.fl|iiirlii. 

laire  et  de  répilricliimn.  Ses  éléments  sont  clairs,  de  taille  inégale,  tic  l'oniii- 
irrégulièrement  arrondie.  Ils  se  divisent  par  karyokinèse.  Ils  deviendront  bien- 
tôt polvé(lri(jnes;  jamais,  toutefois,  dans  l'espèce  humaine,  ils  n'atteindront  la 
taille  des  cellules  superficielles  :  aussi  n"(jl)serve-t-ou  jamais  de  formes  de  tran- 
sition, entre  les  éléments  du  corps  muqueux  et  ceux  de  l'épitrichiuni  (Minot). 
Les  cellules  de  l'épibrichium,  durant  tout  ce  troisième  stade,  auirmenlenl 
de  volume.  Leur  diamètre  est  cinq  ou  six  fois  plus   considérable  tiue  celui   de.-. 

cellules  sous-jacentes.  Et    ces  phé- 
>-/— \  nomènes  de  croissance  s'eflectuenl. 

Q\  sans  qu'il  se  produise  parallèlement 

J  des  pbénomènes  de  division.  La  cel 
Iule  devient  irlobuleuse;  son  noyau 
sphéri(jue  ou  oxoïde  mesure  10  i»u 
12  u..  Puis,  peu  à  |)eu,  la  celluli' 
s'élale  :  le  novaii  apparaît  formé  de 
deux  (tu  trois  lobes.  1!  ne  larde  pa-^ 
à  faire  saillie  ;i  la  surface  de  la  cel- 
lule. (|ui  semble  coillee  d'un  dôme. 
Le  uovan  se  |)étlieulise  de  plus  eit 
plus.  Il  liuil  par  tomber  dans  le 
Kl...  /i:t(i.  Kpiliirhiiun  .lin.  r..m>  l.umai..  -  Ji,,,,;,!,.  amniotique  :  aussi  la  .•ellule 
•  lu  r»'  mois.  (D'upri-!!  S.  Miiiot.)  .  . 

,,,,.,..         ,  ,,  .  ,  .  ,.  ,      demeure-t-eile  sans  n.tvau.  pixin  au 

JMi  li.iiil  et  ;i  <liiiit(i  (|..eltiuos   eelliilos  malpi^Muonnes  ili-  ..il 

l.iille  lelaiivei.ieni  petite.  L'épiiri.hiiim   avi'c  ses  noyai. \.     moment  OU  elle  disparaîtra  ]»ai'  des- 
sii.i    p.-(ituplas..ia    péi'i.iiiili'-aiiv,   lî.'aiiiilcux,   et    sou  proli>  ,•  ,  i»    i  •      ,\ 

Pla>.,'ap.4l.é.i.l.l'■t.■è^  clair.     '  ipia mal  i.H.  (  Mobii.  '  )•   ^ 

Les    cellule-,    superficielles    de     la 

peau  forment  autour  de  l'endjryon  luie  mince  pellicule.  Cette  pellicule.  W  eicker 

I.   iHtil.  UtiiiiN.  Si.i' i.iii' paiiitiilaiitéile  (lo\eloppeiiU'iU  de*  cellule^  siiperlicielles  du  fielii-.  Jourii.  de  l'Aïuil. 


J^. 


iti:vr.i.t>f'iM:Mi:NT  hi-;  i.\  l'i: al'.  725 

rolisci\;i  iliilxiiil  clic/  le  |>;iicsscii.\  '  (  |{r.i(l\  |)ii-~)  ;  il  l.i  ici  i(iii\  .i  jiliis  l.'ird  clic/, 
iioiiiltrc  «le  iii.iiiiiiiircrcs  (liuniiiic,  etc.).  (Tcsl  iiii-dcssoiis  (iCIIc,  cnlrc  clic  cl  le 
cnips  iiiiKjiiciiN.  (|iic  s'iiisiiiiic  la  li^M'  des  prciiiicrs  poils.  Vuilà  |Htun|ii()i  W'cl- 
ckci'  la  (|iialilia  (rr'|)ilricliimii  (ÈTri',  Oot';). 

l'ai'loiit  (ti'i  le  Ic^imiciil  reste  p'iahrc,  répifricliiinn  jM-rsislc;  il  disparaît,  an 
«'Oiifraire,  des  régions  pileuses;  il  se  délaclie  loiil  d'une  pièce,  <lie/,  ndiidire  «le 
iiiammil'èros  (cheval).  I/é|)ilri(Iiiiiiii  une  l'ois  ((nnlx-,  les  cNJn'inilés  des  poils  l'unt 
saillie  à  la  sniTace  du  lé^uuienl. 

Tous  ces    pliéncniiènes  se  déroulenl dînant  les  Iroisiènie   id   (|nalrièine   mois. 

C'est  aussi  an  (|nalrièu>e  mois  (Hlascliko')  (|ue  la  face  profonde  de  l'épiderme 
commence  à  émeltre  des  bour<ieons  qui  pénètrent  dans  le  derme  sous-jacent. 
Os  bourgeons  (bourgeons  primaires)  sont  disposés  sur  des  lignes  courbes.  Ils 
apparaissent  d'abord  sur  les  régions  du  tégument  externe  (jui  doirent 
demeurer  glabres,  et  de  leur  sommet  procède  le  germe  des  glandes  sndori  pares"-. 

4"  Stade  de  formation  de  la  couche  cornée.  —  L'apparition  d'une  couche 
<'(»rnée  caraclé'rise  le  qnalrième  slade   de  lévuliilion  épidermique.  ('ettecouche 


CM. 


Vu:.  17(7.  —  l'eau  do  la  main  d"uii  fœtus  liumaiu,au  nioiuenl  où  le?  papille?;  P  apparaissent 

à  la  surface  du  derme  1). 

li.  oout-lie  liasilnire  i\f  1  riiiilpiiinv  —  CM,  corps  muqiieux  île  M.ilpiglii.  —  C,  couche  cornte. 

cornée  s'étale  à  la  surface  des  assises  malpighiennes,  et  tranche  sur  elles  par 
son  aspect  lamelleux.  Elle  résulte  d'un  processus  de  kératinisalion. 

Dans  les  régions  glabres,  la  couche  cornée  résulte  de  la  transformation  directe 
des  cellules  épitrichiales  (Howen).  Elle  est  formée  de  grosses  cellules  vésicu- 
leuscs,  entourées  d'une  épaisse  paroi.  Un  tel  type  structural  s'observe  à  la  plante 
du  pied,  à  la  paume  de  la  main  (t^'pe  A  de  Zander)  '. 

Dans  les  territoires  cutanés  qui  sont  garnis  de  poils  ou  de  phanères  (ongles), 
l'épitrichium  disparait  [{')"  mois).  La  couche  cornée  n'en  existe  pas  moins.  Elle 
provient  alors  de  la  kératinisation  des  cellules  superficielles  d  u  corps  muqueux. 
Elle  se  montre  formée  d'écaillés  aplaties  et  solides  (type  B  de  Zander). 

Pendant  que  se  différencie  la  couche  cornée^',  l'épiderme  s'épaissit,  et  il  con- 
tinue à  émettre  profondément  les  bourgeons  des  glandes  sudoripares  (bour- 
geons primaires). 

I.   18()4.  Welckeu.  Haut  von  Bradypus. 

■-'.   1887.  Blaschko.  .l(r/(.  f.  luikr.  Anat.,  XXX,  p.  49 j. 

3.  Les  cellules  malpighiennes.  conniienrent  à  présenter  une  structure  filamenteuse  fponts  d'union  et  filirilles 
intracellulaires)  dès  le  début  du  J'  mois  (Mac-Leod).  A  la  même  époque,  le  pigment  y  apparaît  chez  les  foitus  de 
race  nègre  (Thomson). 

4.  1888.  Zander.  Arcli.  f.  Anat.  n.  EntiKick.,  p.  il. 

i.  On  ignore  encore  à  ipiel  moment  la  graisse  apparaît  dans  la  couche  cornée. 

[A.  BRASCA.] 


726  LJ-:  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVÉS. 

Dans  C'ortaiiies  régions  (paiinic  de  la  main,  j)lant('  du  pied)  des  cn-tos  papil- 
laires  apparaissent.  Elles  font  saillie  à  la  surl'ace  du  tégument.  A  leur  sommet 
déboucheront  les  orifices  des  trajets  sudoripares. 

Les  crêtes  papillaires  une  fois  constituées,  la  face  profonde  de  répidcrnie  donne 
naissance  à  de  nouveaux  bourgeons  (boui'geons  secondaires).  Ces  bourgeons 
additionnels  se  disposent  entre  les  bourgeons  primitifs,  juste  en  regard  des 
sillons  (sillons  interpaplllairos)  que  laissent  entre  elles  les  crêtes  papillaires 
(voy.  fig.  4;rl). 

5'-  Stade.  Formation  du  Htratum  lucidum.  —  Entre  la  couche  cornée  et  le 
corps  muqueux,  apparaît  alors  une  assise  nouvelle  :  le  stratum  lucidum.  (letlr 
assise  se  doublera  d'un  stratum  granulosum  chargé  d'éléidine  (C). 

Le  stratum  lucidum  se  continue  avec  le  limbe  unguéal.  C'est  à  ses  dépens 
que  s'élabore  la  couche  cornée,  dans  les  régions  oîi  l'épitrichium  disj)araît. 

Vernix  coseosa.  —  Du  milieu  de  la  vie  fietale  à  la  naissance,  l'épidernie 
est  le  siège  d'iuie  d(!squamalion  des  plus  abondantes.  On  voit  apparaître,  à  sa 
surface,  un  ciKhiit  épais,  de  consistance  grasse,  de  couleur  crémeuse.  C'est  le 
smegma  (îmbryonnaire  ou  vernix  caseosa. 

Le  smegma  est  formé  essentiellement  par  des  lamelles  épideniii(jues,  comme 
l'ont  établi  depuis  longtemps  lîischofl",  Simon  et  Robin.  Ces  lamelles  sont 
mélangées  à  du  sébum,  mais  elles  existent  là  même  où  les  glandes  sébacées  font 
défaut,  i^e  smegma  se  montre  en  quantité  très  variable  suivant  les  sujets'.  On 
le  trouve  en  notable  abondance  sur  la  lace  de  flexion  des  articulations(aisselles, 
genou.x),  sur  les  flancs,  sur  la  plante  du  pied,  la  paume  de  la  main,  le  dos,  les 
oreilles  et  la  tète.  Comme  le  lanugo,  le  smegma  tombe  dans  le  liquide  amnio- 
tique dont  il  trouble  parfois  la  transparence.  Aussi,  le  fœtus  avale,  avec  le 
liquide  amniotique,  des  fragments  de  smegma  et  des  poils  de  lanugo.  qu'on 
retrouve,  mêlés  au  méconium,  dans  la  cavité  de  son  tractus  digestif. 

II.  —  DERME 

1°  Stade  du  derme  avasculaire  et  plani forme.  — Sur  Tembryon  humain  de 
deux  centimètres,  on  peut  déjà  distinguer  le  derme  des  tissus  qui  lavoisinenl. 
Ce  derme  apparaît  comme  une  membrane,  séparée  de  I  épidémie  j)ar  unt^itrée. 
mince  et  élastique.  Sa  face  j)rofonde  est  au  contact  du  squelette  ;  elle  se  conti- 
nue avec  le  tissu  conjonctit  des  muscles,  là  où  h'  squelette  fait  défaut.  Au 
commencement  du  second  mois,  le  derme  est  avasculaire  et  planiforme.  11  est 
constitué  purement  et  simplement  par  des  cellules  conjimclives  qui  sont  toutes 
étoilées  et  anastomosées  les  unes  avec  les  autres. 

2"  Stade  de  tli/férenciation  du  lixsa  ctinjttni'lij  sous-cul'inr.  —  Puis  K-  derme 
se  vascularise,  et  se  segmente  en  deux  couches  superposées.  Il  es!  formé  d'une 
/one  superficielle,  à  texture  dense,  le  derme  proprement  dil.  et  d'une  couche 
profonde,  le  tissu  conjonctif  sous-cutané.  Cette  couche,  (lui  s'interjnisi'  entre 
le  derme  el  les  plans   sous-jacents,  est  i-econnaissable  à  sa  te.xfure  lâche,    à  sa 

I.  Elsnss(>r(l833)  (roiive  i|ue  l.i  moilié  des  pnf.'ints  nail  sans  vernix  caseosa.  Qiiaml  le  vernix  ne  fait  point 
di'-faiit,  son  poids  peut  atteindre  3  è  3  drachmes  (Biick,  ISi't);  la  graisse  entrerail  pour  les  9/10  dans  8a  conipo- 
tiilion  (L^luasser). 


DKVRLOrM'EMKNT  \)\'.  \.\   l'EAI' 


72' 


Iransparcncc,  ù  ses ^ros  vaisseaux,  t'iiiiuirs  du  système d(! la cinailalion  générale. 

'.\"  Sifiilc  (r<ipp(trilion  (lu  pKitniciile  /nlipi-ux.  —  Au  voisina^-^e  des  vais- 
seaux sa  ii;^ui  us,  des  cellules  vas(»-saup;ui-roruiali\("-  a|»|iaraisseiil.  I)es  (aj)i  11  aires 
euihrvttunaires  eu  dc'riveul  ([ui  preuueul  le  lype  des  réseaux  liuihiloruies.  Mais 
une  telle  dis|)(»sili(iu  ne  s'observe  pas  daus  toute  rélonduc!  du  tissu  eoujouetil 
sous-deruii(|ue. 

La  partie  profonde  do  ce  tissu  reste  peu  vaseulaire;  elle  constitue  la  nappe  de 


^<^--r:3^^^~'--  - 


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Fio.  438.  —  Coupe  totale  de  la  peau  d'un  embryon  de  cobaye. 
/■,'/>,  épiderme.  — Z>,  derme.   —  7'SC',  tissu  cunjonctif  suiis-cLitiiné  avec  ses  vaisseaux   KS  ;  ce  tissu  se  con- 
tinue avec  le  tissu  interstitiel  des  muscles  M. 

tissu  conjonctif  difTus  qui  permet  à  la  peau  de  se  mobiliser  sur  les  plans  sous- 
jacents. 

Sa  partie  superficielle  au  contraii'e  est  richement  irriguée.  Dans  les  mailles 
que  circonscrivent  ses  capillaires,  des  cellules  commencent  à  se  charger  de  gra- 
nulations graisseuses  (H"*  à  IS"^  semaine).  Ces  cellules  se  grouperont,  un  peu 
plus  tard,  sous  forme  de  lobules  nettement  individualisés  (4'^  et  5*^  mois).  Tel 
est  le  début  du  pannicule  adipeux  qui,  chez  le  nouveau-né,  présente'  un  déve- 
loppement relativement  plus  considérable  qu'à  toute  autre  époque  de  la  vie. 

4*=  ^lade  de  formation  des  crêtes  dermiques  et  différenciation  du  demie 
proprement  dit.  —  Vers  l'époque  où  se  constitue  l'hypoderme,  la  surface 
du  chorion  (paume  des  mains,  plante  des  pieds)  présente  des  crêtes  (crêtes  der- 
miques) qui,  au  sixième  mois,  vont  se  hérisser  de  saillies,  disposées  en  séries 
parallèles.  Ce  sont  là  les  papilles  qui,  d'abord  obliquement  dirigées,  se  redres- 
sent ensuite  et  deviennent  perpendiculaires  à  la  surface  du  derme  (Renaut). 

De  ces  papilles,  les  unes  contiendront  seulement  des  vaisseaux;  les    autres 


Chez  le  nouveau-né,  In  graisse  contient  moins  d'acide  oléique  que  chez  les  adultes  (Jœkie,  1902). 

[.1    BRANCA.] 


728 


LE  TEGUMENT  EXTERNE  ET  SES  Di;i^I\i:<. 


posséderont  aussi,  au  moment  do  la  naissanrc.  des  coriniscides  larlilc<  fKrause 

et  Langerhans). 

Des   modifications  eellulaires  s'observent   ])arallèlemenl  à  ees  modiliealions 

niorj)liolo^i([ues.  Le  deinie  se  réj»arfit  en 
«leux  zones  :  lune  sujterficielle  (zone  papil- 
laire  et  sous-papillaire)  dont  la  structure 
est  celle  «riiii    lissii  edii jniiclir  i-i-L-itivcmenl 


Fin.  439.  —  Ollules  .'i(lii)euses 
du  tissu  conjonctif  sous-cutanc 
(l'un  embryon  île  bœuf  t\o 
45  centimètres  après  injection 
interstitielle  d'acide  osmique. 
Conservation  dans  la  glycérine. 
(D'après  llanvier.) 

a,  cellule  ailipeuse  presque  rompléte- 
inenl  développée,  dans  laquelle  on  voit 
une  boule  de  graisse  colorée  en  noir  par 
l'osmium,  un  noyau  n,  et  des  granula- 
tions f/,  dans  la  masse  de  protoplasma 
qui  l'entoure.  —  d,  cellule  adipeuse  au 
début  de  la  formation  de  la  graisse.  — 
h  et  c,  deux  cellules  présentant  des  stades 
intermédiaires  du  développement. 


Fin.  440.  —  Tissu  cellulo-adipeu.x  de  l'aisselle 
d'un  embryon  de  i)onif  de  Ao  centimètres  de 
lonf'ueur.  (D'après  Hanvier.) 

V,  vaisseau  sanguin.  —  tti,  tissu  conjonriif  embryon- 
naire. —  a.  Ilot  adipeux.  —  c.  cellule  adi|ieii>c  isolée  au 
vuisinage  d'un  ilol. 


jeune,  laiilre  j)i'(d'onde  (derme  proprement  dit,  zone  lendinilorini'  iln  derme 
do  Renaut),  de  développement  plus  avancé. 

Aux  dépens  des  cellules  conjonctives  qui  constituaient,  au  déluiL  le  derme  tout 
entier,  se  didérencient  des  fibrilles  conjonclives  (ii"^  mois)  dis|K>séesen  assises, 
(les  fibres  sont  pai'allèles  entre  elles  dans  une  même  assise.  Elles  sont  perpeu- 
dii'idaires  entre  elles,  dans  deux  assises  superposées.  L'ordonnance  assez  réiru- 
lière  de  ces  faisceaux  est  troublée  seulement  jtar  rappaiilinii  (lr<  vaisseaux 
dermiques  qui  vont  fournir  les  bou(iU(^ts  |)apillaires. 

Les  libres  élasli(|ues  ue  se  montrent,  dans  le  derme,  qu'après  les  libres 
conjonctives,  et  cela,  à  une  époque  (jni  \arie  avec  les  réliions  musidérées. 
Ou  s'accorde  à  fi.xer  leur  première  apparition  au  sixiènu'  ou  septième  mois, 
mais  il  est  des  territoires  cutam'-s  oit  les  fibres  élasli(|in's  n'existent  pas  encore 
ail  miinii'iil  i\t'  la  naissance.  (Juoi  qu'il  en  soit,  c'est  dans  le  derme  pnqjremeiit 
dit   et  dans   riiy|)i»derme  (in'dn  observe  en  premier  lieu  le   réseau  éla^liijue;   ce 


fiKVI-I.OPI'T-MKNT  hi;  I.\   \'\.\\  .  729 

rrsoaii  ne  se  (lilTi'-nMicir  (|in'  plus  l;ir<l.  dans  la  /.une  |ia|)iliain'  i'niiiK'c  (l'iin  (issu 
plus  jfune.   Krosiii^  a  ((niliriin'  ivcciiniiciil  ce  lail  (l<S".li). 

Muscles.  Vaisseaux  et  nerfs  <!<■  lu  firau.  —  Les  imisclos  annexés  à  la  jx-aii 
(ir-rivcnt  du  rcuillcf  fil»r(»-«ulam'' (  l\(tUikcr).  In  pcaucicrsirié  doul)!('lc  ti'jiiiuicul 
i'xlcrnc  sur  pi-cscpir  loulc  sdii  ('•Iciidiu'  ;  il  apparaît  clie/.  les  embryons  de  deux 
niitis  el  demi;  il  esl  bien  (1('\  rl.ippi'  clic/,  les  lupins  de  Ij  nif»is  (lleit/niann)' ;  son 
('•paisseur  nioyeune  allcinl  alors  KMI  y.  mais  avfc  les  pro;.M't's  de  l'àpe,  le  peau- 
<'ier  se  modilie  (LedouMe). 

\À\  où  il  n"est  |>lus  nc'cessaire.  il  disparail  (membres);  à  la  lace  et  au  cou,  il 
s'épaissit,  il  forme,  sur  la  lace  iln  ImIus.  un  masque  continu,  mais  cette  dispo- 
sition simies(|ue  n'est  le  plus  >(in\riil  (pic  Iransitoire.  I.a  nappe  musculaire  se 
(ragmente;  de  là  des  muscles  aniojiomes  dont  les  anastomosi^s  et  1  mlrication 
expliquent  assez  le  mode  de  genèse. 

Les  vaisseaux  sanguins  se  développent  dans  la  j)eau  connue  dans  tous  les 
autres  organes.  (Test  en  étudiant  le  derme  déjeunes  embryons  de  rat  que 
SchafTer  (1874)  a  montré  que  les  hématies  et  les  parois  vasculaires  recon- 
naissaient pour  origine  un  seul  et  même  élément,  la  cellule  vaso-sangui-lorma- 
live. 

Les  lymphatiques  de  la  peau  auraient,  clu  z  l'embryon  ù  ternie,  des  carac- 
tères très  spéciaux.  Ils  sont  disposés  sur  un  seul  plan  et  nous  verrons  que 
chez  l'adulte  il  existe  au  contraire  une  double  nappe  de  vaisseaux  lympha- 
tiques; d'autre  part,  ces  lymphatiques  sont  d'un  tel  calibre  qu'ils  rappellent 
les  sacs  lymphatiques  des  batraciens  ^ 

Les  follicules  clos,  annexés  au  tégument  chez  certains  animaux  (muqueuse 
halano-préputiale  du  chien),  représenteraient,  comme  l'antygdale,  des  dérivés 
épithéliaux  (Retterer). 

Les  nerfs  qui  se  distribuent  à  la  peau  ne  sont  autre  chose  que  les  prolonge- 
ments périphériques  des  neurones  cérébro-spinaux.  (Juant  aux  appareils  ner- 
veux terminaux,  on  n'a  que  peu  de  renseignements  sur  leur  mode  de  formation. 

On  sait  toutefois  que  les  nerfs  ont  végété  jusqu'aux  doigts  chez  les  embryons 
du  deuxième  au  troisième  mois.  Ils  se  ramifient  en  formant  un  plexus  dans 
l'hypoderme.  l*lus  tard,  ils  constituent  un  second  plexus,  sous-épidermique 
celui-Icà,  et  de  ce  dernier  plexus  émergent  les  fibrilles  qui  pénétreront  dans 
l'épiderme  (4"=  mois). 

W.  Krause  et  Langerhans  ont  montré,  d'autre  part,  qu'à  la  naissance,  il 
existe  déjà  des  corpuscules  de  Meissner. 

Bourses  séi'euses  sous-cutanées.  —  Le  développement  des  bourses  séreuses 
sous-cutanées  est,  de  tous  points,  identique  au  développement  des  bourses  péri- 
tendineuses. 

J'emprunte  au  travail  de  Ed.  Retterer'  l'exposé  des  divers  stades  qu'on 
observe  dans  l'histogenèse  de  ces  organes. 

1"  Stade  du  tissu  conjonctif  primordial .  —  Là  où  doit  se  développer  une 

1.   1895.  Heitzman.n.  At'ch.  f.  Det-m.  und  -Si/p/i.,  t.  XXX,  p.  97. 

•i.  1879.  G.  et  F.  HoGGAN.  Étude  sur  les  lymphatiques  Je  la  peau.  Journal  (fe  l'Analomic  H  de  la  Physio- 
iogie.  janw  1879,  p.  50-68. 

3.  1896.  Retterer.  Développement  morphologique  et  histologique  des  bourses  muqueuses  et  îles  t-avités  péri- 
tendineusps.  Journ.  de  l'Anat.  et  de  la  PhysioL,  1896.  Les  grandes  lignes  de  ce  travail  ont  été  conûrmées  par 
r.  Duniéuy  (Arch.  /".  Annl.  u.  Enluick..  1897.  Anat.  Abth.) 

'A.  BRAXCA. 


730 


LE  TÉGUMENT  EXTEHNE  ET  SES  DÉRIVÉS. 


bourse  muqueuse,  ou  observe  une  niasse  constituée  par  un  tissu  plein.  Ce  tissu 
est  formé  de  noyaux  arrondis  ou  ovoïdes,  plongés  dans  une  nappe  indivise  de 
protoplasma  transparent  (hyaloplasma).  A  ce  stade,  la  bourse  muqueuse  repré- 
sente  donc  une   masse    plasmodiale.  un  syncvtimii. 

2"  Stade  du  lis&}(  ranjonctif  rtHkulé  à  maillrs  jjlcincs.  —  Bientôt  on  voit 
une  zone  de  protoplasma  très  colorable  se  diiïérencier  autour  de  cbaqne  novau. 


Fid.  441.  —  Histogenèse  des  bourses  séreuses.  (D'après  Réitérer.) 
1,  2,  3.  Ces  3  figures  se  rapportent  au  stade  du  tissu  conjonctif  primordial. 

p,  protoplasma  commun  semé  de  noyaux  au  repos  r  ou  en  division  d:  sur  la  fiijiire  3.  une  zone  de  protoplasm.t 
tend  à  s'individualiser  autour  du  noyau  (protoplasma  pénnueléaire). 

4.  —  Slaile  du  tissu  conjonctif  réticulé  à  mailles  pleines, 
ji,  noyaux  entoures  de  protoplasma  colorahle  qui  se  prolonge  sous   forme  de  lllaments  chromophiles  anasto- 
mosés en  réseau  ;  l'hyaloplasma  h  est  compris  dans  les  mailles  du  réseau. 

5.  —  Stade  du  tissu  conjonctif  réticule  à  innillos  vides. 

ni,  vacuoles,  —  r/l,  ploliules  blancs. 


A  ce  stade,  Iv  lissii  d'où  dérivt-ra  la  bourse  iimijueiisc  st>  nnnitrc  l'uruié  : 
1°  de  noyaux  ovoïdes  entourés,  chacun,  2"  (rime  écoicc  (l(>  protoplasma: 
3"  noyaux  cl  pr(»to|)lasma  périnncléaire  sont  [)loni;és  dans  une  iiapiu>  indivise 
de   protoplasma  transparent  (hyaloplasma). 

Puis  le  protoplasma  périnucléaire  se  prolonire.  eu  tous  st>ns.  par  des  inadia- 
lious   colorahle-^.  d'.ipiiarcucc   lihrillaire.  ('es   c.\|>aiisioMs  se  raïuilicut,  eutrenl 


DKVIll.ol'l'IlMKNl'  m-:  LA   l'K.M  .  731 

CM  coiincxifMi  h's  unes  avec  les  aulrcs,  de  lacdii   a  limiter  des  riiaillfs  que  rem- 
plit riiyaloplasma.  C'est  là  le  tissu  conjoiiclif  ivliculé  à  mailles  pleines. 

.'V'  Sldilr  il  II  ti.<^u  mil  jiDir/i/  rrln-iilr  à  miii/li'S  riili-s.  —  Dans  tout  le  ter- 
ritoire (|n'(K'cnpera  la  eavité  di-  la  liniirse  nm<|nense,  l'Iivalopiasma  se  trans- 
lurnie  en  une  snl)slan<'e  nHi(|iieiise  <[ui  se  lliiidilie,  et  disparait  finalement.  Tel 
est  le  tissu  conjonilir  à  mailles  vides.  Des  vacuoles  se  sont  donc  substituées  à 
riivalopjasinji.  De  la  cellide  oriiiinelle.  il  ne  reste  que  les  novaiix.  avec  iciii- 
protoplasma  pcrinncdéaire  et  ses  irradiations  anastomosées. 

4"  Stade  'le  /'nrni'ifinn  de  la  cavité  de  la  hotirse  mw/îcuxe.  —  Le  {irocessus 
déroule  continue;  les  vacuoU's  s'ouvrent  les  unes  dans  les  autres  et  s'agrandis- 
sent de  la  sorte;  elles  séparent  les  unes  des  autres  les  cellules  conjonctives,  et 
les  transforment  en (  éléments  libres  («ilobnles  blancs).  Une  cavité,  simple  ou 
cloisonnée,  s'est  substituée  au  tissu  plein  (|ui  l'orme,  à  l'origine,  la  bourse 
muqueuse.  C'est  seulement  à  la  péripbérie,  là  où  se  formera  la  paroi  de  la 
séreuse,  que  le  processus  ne  se  j)oursuit  pas.  Là,  l'iiyaloplasma,  loin  de  dispa- 
l'aitre,  se  diflérencie  à  son  tour;  il  élabore  ces  fibrilles  conjonctives,  qui,  chez 
l'adulte,  formeront  en  majeure  jjarlie.  la  paroi  de  la  bourse  nuiqueuse. 

NOTES 

A)  A  rinverso  de  ce  i|ii*iin  observe  chez  les  Amniotes  où  l'cctoilerme  définitif  est  consii- 
tue  |)ar  une  assise  cellulaire  unique,  l'ectoderme  cutané  des  amphihiens  et  de  (juelques 
poissons  est  de  type  bi-stratilié.  C'est  là  sans  doute  une  disposition  secondaire  dont  In  cause 
nous  ccliappe.  Chez  certains  poissons,  en  elTet  (Fetromyzon),  la  présence  d'un  ectoderme 
ili'flnitir,  disposé  sur  une  seule  assise,  doit  faire  considérer  le  stade  unicellalaire  comme 
l'état  primitif  de  l'ectoderme  tégumentaire. 

H)  Ouand  la  couche  basilaire  est  en  voie  de  prolifération  très  active,  elle  apparaît  formée 
de  noyaux  ploni:és  dans  une  nappe  protoplasmique  indivise.  Henle  (1850),  Hobin  (i8")5), 
Hillrolh  (IS'iS)  avaient  observé  pareil  l'ait.  Hetterer  y  est  revenu  à  maintes  reprises,  depuis 
188;i.  Il  décrit  la  couche  basilaire  comme  formée  d'une  masse  indivise  de  protoplasma  opaque, 
Colombie,  oii  les  noyau.v  sont  pressés  sur  3  ou  4  rangs  (sabot  de  l'embryon  de  porc  de 
20  centimètres). 

C)  Il  importe  de  remarquer  (|ue.  dans  l'évolution  de  la  peau,  l'apparition  de  telle  ou  telle 
formation  ne  se  fait  pas  simultanément  sur  toute  l'étendue  du  tégument. 

.\u  ")"  mois.  l'éléidine  existe  à  la  plante  du  pied  et  fait  défaut  sur  le  dos  de  l'embryon  humain. 

De  même  la  dilTérenciation  des  fibres  élastiques  semblent  varier  avec  les  régions  considérées. 

Un  en  peut  dire  autant  de  la  graisse.  Elle  se  localise,  d'abord,  en  certains  territoires  bien 
déterminés.  Chez  le  lapin  nouveau-né.  le  tissu  adipeux  de  la  face  dorsale  du  tronc  se  limite  à 
deux  nappes  situées  de  chaque  côté  du  rachis.  Le  tissu  adipeux  n'existe  pas  chez  l'embryon 
de  bœuf  de  l.'i  centimètres.  Chez  l'embryon  de  'iO  à  3o  centimètres,  le  tissu  cellulaire  sous- 
cutané  se  charge  de  petits  grains  opalins,  localisés  autour  des  vaisseaux  sanguins.  Ces  grains 
représentent  des  groupes  de  cellules  qui  sont  inégalement  chargées  de  graisse. 

D)  Rapports  du  derme  et  de  Cépidevme.  —  Les  classiques  enseignent  (jue  l'épiderme  est 
d'origine  ectodermique;  le  derme  au  contraire  provient  du  mésoderme. 

Ces  deux  tissus,  d'origine  blastodermique  différente,  entrent  donc  dans  la  constitution  de 
la  peau  et  se  pénètrent  réciproquement.  L'ectoderme  envoie  dans  le  chorion  les  bourgeons 
de  ses  glandes  et  de  ses  phanères;  le  mésoderme,  amené  par  les  vaisseaux,  refoule  le  revê- 
tement ectodermique,  jusque-là  planiforme,  et  détermine  l'apparition  des  crêtes  dermiques 
et  des  papilles. 

Dans  un  travail  récent.  Réitérer  '  interprète  tout  autrement  les  relations  génétiques  du 
derme  et  de  Lépiderme.  C'est  de  l'épiderme  que  procède  le  derme  tout  entier. 

1.  1899.  Retteher.  Développement  et  structure  du  chorion  de  la  nuu|ueuse  glando-préputiale  du  chien. 
Comptes  rendus  de  l'Association  des  anatomistes. 


[A.  BRAXCA.] 


732  LE  TEGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVÉS. 

1"  Chez  rernljiyoïi  et  le  fd-lus.  les  cellules  de  la  coiithe  hasilaire  de  lV'i)ideriiic  se  divi- 
sent; mais  les  noyaux  participent  seuls  ii  ce  processus,  .\ussi  les  cellules  issues  de  la  couclie 
hasilaire  restent-elles  unies.  Elles  sont  constituées  par  des  noyaux  plongés  dans  une  masse 
proto[)lasmi(|iie  indivise.  C'est  là  le  tissu  iinijonrtif  prinioriliol  <|ui  constitue  la  couche 
superficielle  du  derme. 

.\  mesure  ([ue  l'épiderme  se  liansCurme  en  tissu  ronji'uriir  ju  iiiinidial.  la  couche  super- 
liciellc,  antérieurement  formée,  recule  dans  la  profondeur  et  continue  à  evfduer.  Klle  revêt 
successivement  le  type  ilu  tissit  conJDiirtif  rrtiru/c  à  nmiUcs  pleines,  puis  n  iiniilles  vides. 
Pareille  évolution  ra[)pelle  singulièrement  rhistofrenése  de  la  bourse  muqueuse. 

2°  Après  la  naissance,  nu  assiste  à  l'apparition  des  |)apilles  et  ù  la  dilTerenciation  d'une 
trame  conjonctive  et  élastique. 

a)  Moile  de  (léiieln^ipemeid  et  sinn-ture  des  piijiillrs.  —  Les  |)apilles  reconnaissent  pour 
origine  des  ilôts  de  cellules  épitliéliales.  ,\u  niveau  de  ces  ilôts  on  voit  des  groupes  d'élé- 
ments se  transformer  en  tissu  conjonctif,  à  la  suite  d'un  pmcessus  analogue  à  celui  qui  pré- 
side à  rapi)arilion  du  ilerme.  (Test  dire  que  les  papilles  longues  ou  courtes.  sim|)les  ou 
composées,  présentent  un  sommet,  une  j)arlie  moyenne  et  une  hase.  1,'évolutiou  du  derme 
se  faisant  delà  profondeur  de  l'épiderme  vers  les  tissus  sous-jacents,  on  conçoit  «[u'on  trou- 
vera dans  les  papilles  un  tissu  (|ui  paicourl  les  diverses  phases  de  son  evulutiou  du  sommet 
vers  la  hase  d(>  la  |)apille.  Le  sommet  de  la  papille  sera  occupé  jiar  du  tissu  conjonctif  pri- 
mordial qui  se  transforme  en  tissu  coiijnriclir  reliiuli-  à  mailles  pleines,  puis  vides,  à  mesure 
([u'on  avfuice  dans  la  profomleur. 

h)  Déi!elijj)pe))ieiit  des  fuisreiiu.r  eunjouelifs  et  élasli(]nes.  —  C'est  aux  dejjens  des  cellules 
([ue  se  develop|)ent  les  faisceaux  conjonctifs  et  élastiques.  «  Le  réticulum  cliromophile  se 
transforme  en  (ihres  élasti<jues  anastomosées  et  formant  le  réseau  élastique:  l'hyaloplasma 
de  chaque  cellule  élabore  une  série  de  tronc-ons  de  faisceaux  conjonctifs.  séparés  les  uns  des 
autres  par  les  restes  de  l'hyaloplasma.  Clia(jut'  cellule  conlriliuc  dmic  ,iinsi  au  ilcvelop|ie- 
ment  de  la  tnime  conjonctive  et  élastique.  » 

c)  Tissu  eonjonelif  sous-dennique  ou  liiche.  —  'i  A  la  face  ]nofoiiile  du  derme,  les  fais- 
ceaux conjonctifs  i)erdent  peu  à  peu  leur  conslilulion  librillaire  et  Unissent  par  dégénérer 
en  substance  amorphe  ou  nni(|ueuse,  qui  se  lluidilie  et  se  résorbe.  Les  libres  élastiques 
aci|uiérent,  à  ce  niveau,  une  indépendance  complète  par  rajtport  aux  cellules  qui  les  ont  éla- 
borées. Quant  aux  noyaux  et  à  la  zone  protoplasnii([ue  qui  les  entoure,  ils  représentent  pen- 
dant queh|ue  lem])S  des  cellules  plates  »,  puis  le  protoplasma  réduit  son  volume  et  oITre 
des  contours  arrondis  :  on  a  alfaire  à  un  leucocyte.  Ce  protoplasma  achève  de  disparaître 
par  fonte.  Et  c'est  dans  cette  fonte  cellulaire  qu'il  faut  chercher  l'origine  de  la  substance 
amorphe  des  auteurs. 


CHAPITRE  11 

MOUPIIOLO(ilK   DK   LA   PKAU 


I.  TRAJET.  —  ,lt'l('',  eonimc  un  iiKiiilcaii.  à  la  siirracc  de  rurnanisiiir  (Imil  il 
reproduit  ras|)ei't  génc'rai,  1(>  lôiinnient  cxlcrne  so  ooinporlt'  diinc  Tacon  un 
peu  dillerenle,  à  l'é^^ard  des  diverses  parties  qu'il  r(>c>nuvr«\  Tantùl  il  s'épaissit 
en  regard  d'une  dépression  ;  il  s'ainineit  au  niveau  iriiiic  saillir  :  il  tend,  en 
un  mot,  à  niveler  les  l'ornies.  D'autres  fois,  au  conlrairc  il  arrtuidil  les  fornii's 
sans  les  masquer,  il  se  soulève  au  niveau  des  saillies,  il  s'abaisse  au  niveau 
des  dépressions;  aussi  con(.^oil-nn  i\uc  l'aspeet  de  l'écorclié  dilTère  iKdahltMuenl 
de  riiahilus  du  eadavre  et  surt(»ut  du  sujet  vivant.  (Vesf  (jue  la  peau  nuidilie 
sans  rosse  s(in  as|)eel;  elle  réilèle  les  nuidiiicatidus  cpii  se  produisent,  dans  les 
organes  s(»us-ia<'enls,  à  rdccasinn  de  la  ciPiilraclioii  inii-<(nlaii'e. 

II.  ÉTENDUE  DE  LA  PEAU.  —    I  .■étend lie   .le    la    peau   d.'passe  reten.liie   de    la 


Moiirnni.ocii;  iii:  r.\  i"i:\u.  733 

siirf;ic<'  (lu  corps.   l'Ai  rcrtaiiics  ir^uuis,  la  [x-aii  s  adussc  à  (•llc-iiH''iiir  :    la  siii- 
lace   ciilaïu'O  s'arcniil,  (le  la  soilc.  dans  un  l»ii(  de  pfircctiiiiiiiciiiciil . 

(les  (hiplicalurf's  du  (('^inm'iil  cxIimmic  s'(d>srr\  riil  au  iii\cau  du  pasilloM  de 
l'un'illc,  à  l'orifice  cxlcrnc  des  lusses  nasales,  au  pourlour  des  (ui^.'^les  (repli  siis- 
uuguéal),  au  niveau  des  or^^anes  ^--énitau.v  externes  niàies  (prépuce)  et  l'euielles 
(jurandes  et  petites  lèvres). 

Par  divers  procédés(A)  directs  ou  indirects,  on  a  lenii-  ({"('saluer  la  surface 
de  la  p(<au. 

tîette  surface  oscille  de   KKdKlà   Ki ( M )( I  conti mètres  carrés  (Vacher). 

Sappey'  a  trouvé  des  cliill'res  analogues.  Sur  six  hommes  dont  la  taille  variait 
de  I  m.  iiO  à  !  m.  0^)  il  a  trouvé  que  la  superficie  du  tégjimenl  externe  attei- 
i^naiten  moyenne  HitMIO  centimètres  carrés.  Ce  chifl're  peut  varier  d'un  tiers 
et  davantage  quand  la  taille  est  élevée,  la  musculature  bien  développée,  l'em- 
honpoint  exceptionnel.  Cette  superficie  se  répartit  de  la  fa(;on  suivante  (Sappev). 

Surface 

lt('i;liill.  IMI  (iTll.  ClITl'-s. 

Tèlc i:(2:! 

Cou :{in 

Tronc. 'Ml\ 

Membres  inlériiMus .").")l(i 

Membres  supi'iieurs :}.j.^S 

Scroliun,  [x-iiiu'o,  pc-iiis 2H 

Pavillon  (le  l'oreille 02 

La  surface  du  li-gument  externe  serait  seulement  de  11  TiOd  centimètres  car- 
rés, chez  la  femme  de  taille  moyenne. 

Plus  récemment,  Wilmart,  par  deux  procédés  d'étude  un  peu  dilTérents.  est 
arrivé  à  d(^s  chiffres  un  peu  supérieurs  à  ceux  de  Sappev  (l(t4(MI  el  I<S70(I  cen- 
timètres carrés-). 

Lefèvre  estime  ([ue  la  surface  t(dale  de  la  peau  (nioins  la  face)  mesure 
linOOà  mOOd  centimètn^scarrés^ 

Enfin  liordier.  à  l'aide  d'un  appareil  dit  «  Intégrateur  des  surfaces  ».  a  pré- 
cisé les  variations  ([ne  la  taille  fait  sidjir  à  l'étendue  du  tégument  externe.  Les 
cliill'res  (ju'il  a  trouvés  sont  un  peu  supérieurs  à  ci'u.v  des  autres  auteurs. 

T.'iill.-.  Siu'IVH'e  totale  do  la  |iimii. 

1  m.  (i-"> 16  717  cent,  carri'ï:. 

1   III.  (iC. 17t)(>7  — 

1  III.  t;; m  iv:;        — 

III.  POIDS.  —  Ou  évalue  à  '.\  kilogrammes  le  poids  du  té'gument  externe  et 
de  ses  annexes  chez  un  sujet  de  7.">  kilogrammes. 

IV.  LIMITES  DE  LA  PEAU.  —  Le  tégument  externe  se  raccorde  au  t(''gument 
interne  au  niveau  des  grands  orifices  de  l'organisme,  mais  de  ces  orifices  les 
ims  sont  recouverts  par  une  nui([ueuse.  les  autres  par  la  peau.  Les  orifices  du 
pn-mier  gi'oupe  sont  la  houche  et  furèthre;  ceux  du  second  sont  :  les  orifices 
palpébraux,   nasaux,  anal  et  vulvaire. 

V.  ÉPAISSEUR  DE  LA  PEAU.  —  /i)  Epaisseuv  relative.  —  L'épaisseur  de  la 

1.  Ifl76.  Sappkv.  Aimiomie  dcscfiplirr.  t.  Jll. 

'2.   I89fi.  WiLMART.  /m  <'lini({Ui',  j  nuv. 

3.   1!)01.  Lefèvuh.  J(iv.r)i.  de  pliys.  el  de  path'd.  (/en.,  p.  f. 

[.I.  DRAW  A.] 


73i  LE  TÉGUMENT  EXTEHNE  ET  SES  DERIVES. 

peau  varie  (rmi  puiiil  à  l'autre  de  l'organisme.  Réduite  à  son  minimum  au 
niveau  de  la  nieml)raiie  tynipanique,  on  voit  cette  épaisseur  augmenter  toutes 
les  fois  que  la  peau  recouvre  des  régions  plus  exposées  aux  j>ressions  et  aux 
violences  extérieures.  En  ordonnant  en  série  quelques  régions  de  l'organisme, 
on  trouve  que  le  tégument,  mince  sur  les  paupières,  le  pénis  et  le  pavillon, 
augmente  d'épaisseur  sur  le  tronc,  la  face  et  les  membres.  Il  atteint  son  maxi- 
mum au  niveau  des  mains,  des  pieds  et  de  la  partie  postérieure  du  cou. 

Dans  un  môme  segment  du  squelette  on  observe,  d'ailleurs,  des  variations 
d'épaisseur  assez  étendues. 

Sur  la  paume  des  mains,  sur  la  plante  des  pieds,  la  peau  est  moitié  jtlus 
épaisse  que  sur  la  face  dorsale  des  parties  correspondantes.  «  Selon  la  plupart 
des  auteurs,  le  tégument  externe,  sur  les  membres,  serait  plus  épais  en  debors 
qu'en  dedans,  et  du  coté  de  l'extension  que  du  coté  de  la  flexion,  mais  ces 
dernières  différences  sont  peu  sensibles.  »  Le  tégument  est  plus  mince  sur  la 
face  antérieure  du  cou  que  sur  la  nuque.  La  peau  du  crâne  est  plus  épaisse  que 
celle  de  la  face  et  pourtant,  la  face  est  doublée  d'un  puissant  j)auiiicule  diarnu 
(muscle  du  sourcil,  de  l'aile  du  nez,  de  la  lèvre  su[)érieure). 

L'épaisseur  moyenne  de  la  peau  est  de  I  à  2  millimètres  ;  cette  m(»yenne  peut 
descendre  à  oOO  a,  à  .'^00  a  ;  elle  s'élève  à  '.)  millimètres  (paume  des  mains  cal- 
leuses, plante  du  pii'd)  ou  4  millimètres  (partie  supérieure  du  dos,  partie  pos- 
térieure du  cou). 

Nombre  de  facteurs  sont  capables  de  l'aire  varier  notablement  It'paisseur  de 
la  peau. 

Sans  compter  les  injections  qui,  eu  déployant  le  réseau  vasculaire,  peuvent 
augmenter  de  100  à  300  [j.  son  épaisseur,  on  sait  que  la  peau  est  plus  mince 
aux  âges  extrêmes  de  la  vie  qu'à  l'âge  adulte.  Cliez  l'adulte,  la  |ieau  est  plus 
épaisse  chez  l'bomme  que  chez  la  femme,  et  dans  un  même  sexe,  l'exercice  de 
telle  ou  telle  profession  est  capable  de  créer  des  différences  individuelles  consi- 
dérables. 

VI.  ÉLASTICITÉ,  RÉSISTANCE.  —  Sapjicy  (lécoupe  des  baiulelettes  de  peau  de 
surface  et  d'épaisseur  connue;  à  ces  bandelettes  de  peau,  il  suspend  des  poids. 
La  peau  s'allonge,  (mi  raison  de  son  élasticité.  La  limite  de  cette  élasticité  obte- 
nue, on  continue  à  ajouter  des  poids;  la  résistance  propre  de  la  peau  entre  eu 
jeu  jusqu'au  moment  où  la  peau  se  déchire. 

«  Le  poids  ({u'on  suspend  à  une  languette  cutanée  de  3  centimètres  d'éten- 
due l'allonge  instantanément,  jusqu'à  4  centimètres  et  demi.  Arrivée  à  ce  degré 
d'allongement,  elle  résiste  à  la  manière  d'un  lemloii  ou  d'un  ligauieul. 

<(  Les  bandelettes  dont  la  largeur  n'atteint  pas  2  millimètres  ne  possèdent 
qu'une  très  faible  résistance  ;  (dles  se  rompcMil  soii-^  riullueuce  d(>s  moiudn>s 
tractions,  les  libi-es  (|ui  les  composent  l'Ianl  trop  courtes  poui"  eu  |iarcourir 
toute  la  longueur.  Celles  qui  ont  2  milliniètres  de  largtMir  et  .\  milliujèlri'^ 
d'épaisseur  supportent  un  poids  de  2  kilogrammes.  Si  l'on  double  la  largeur,  li' 
poids  peut  être  doublé  aussi.  Si  la  largeur  est  portée  à  10  millimètres,  le  poids 
sera  de  7  à  8  kilogramnu's  et  s'élèvera  jusqu'à  !(•  et  menu*  112.  pour  les 
languettes  prises  sur  les  j)oints  où  la  peau  présente  son  maxiuuim  d'épaisseur, 
l'eiidaut  (pic  leur  résistance  est  ain>i   mise   à   rc|)reu\e.  on    lc<  xoit    non  seule- 


MoFii'iioi.nciK  nr:  i.\  i'i-:.\r.  735 

iiKMil  s'all(»ii^''('r  livs  iiolahlcinciit,  mais  se  nHivcir  an  pf)iiit  do  perdre  la 
iMiiilié  ou  les  deux  tiers  de  leur  lar;:eiir.  Elles  ulTrent  alors  la  ri^idifc-  d'une 
«•orde  de  violon,  el  résoniicnl  coninii'  cfllc-ci  lors(|udii  les  pince.    »  (Sappev). 

Ce  son!   là  les   propriétés  de  la    j)eau  dissi-rpu'c    el    d(''con|)ée  imi   handt'Iettes. 

Dans  la  praticpie,  les  conditions  dans  lesquelles  entrent  en  li^ne  de  compte 
la  ré.sistanoo  et  l'élasticité  du  té;^ument  externe,  comjtlicpient  sin^rnlK'.iciiK.ul 
les  données  théoriques  de  Sappey. 

Tel  traumatisme  mot  en  jeu  la  seule  élasticité.  La  peau  se  mohilisc  et  s'étale 
sous  l'action  du  corps  \  njnérant  ipii  peut  borner  là  son  action'. 

D'autres  l'ois  la  peau  se  déchire,  se  décolle  même  des  plans  sous-jacents,  etc. 
Kt  celle  lésion  est  fonction  du  corps  vulnérant,  de  sa  forme,  de  son  poids,  de 
sa  vitesse,  de  sa  direction  par  rapport  au  té^rument. 

Il  en  est  tout  autrement  quand  la  peau  se  distend,  dune  l'ai-on  lente  et  pro- 
gressive. En  pareil  cas  (grossesse  et  tumeurs,  épanchements  abdominaux), 
les  déchirures  du  tégument  sont  incomplètes  ;  il  n'y  a  jamais  de  plaie  exté- 
rieure, mais  le  tégument  présente  des  traînées  blanchâtres,  d'aspect  cicatriciel, 
les  vergetures  (vergetures  de  l'abdomen  chez  les  mères,  du  thorax  chez  certains 
pleurétiques),  etc. 

VII.  ADHÉRENCE.  —  La  pcau  présente  des  adhérences  variables-  avec  les 
tissus  quelle  recouvre.  Tantôt  les  adhérences  sont  lâches;  la  peau  est  mobile  : 
on  peut  la  pincer  ent^e  les  doigts  et  la  soulever  sous  forme  d'un  pli,  partout  oii 
cette  peau  est  doublée  de  graisse  ou  d'un  hypoderme  celluleux.  Tantôt  les  adhé- 
rences sont  solides;  le  glissement  de  la  peau  sur  les  plans  sous-jacents  est  nul 
(gland)  ou    très  limité  (cuir  chevelu,  menton). 

VIII.  COULEUR.  —  Nombre  do  facteurs  font  varier  la  couleur  du  tégument 
externe,  qui  méritent  d'être  examinés  séparément.  * 

l"  Variations  avec  la  race.  —  La  couleur  (B)  qu'affecte  le  tégument  externe 
dans  l'espèce  humaine,  a  permis  de  distinguer  un  certain  nombre  de  races. 

Au  nombre  de  deux  (G)  pour  certains  auteurs  (races  blanche  et  noire),  de 
trois  (races  blanche,  jaune  et  noire)  pour  d'autres,  de  quatre  pour  quelques-uns 
(races  blanche,  jaune,  rouge  el  noire),  les  races  ont  été  multipliées  h  l'infini 
par  quelques  anlhropologistes. 

Les  races  blanches  ont  surtout  l'Europe  pour  habitat;  les  races  asiatiques 
sont  jaunes;  les  races  noires  sont  originaires  de  l'Afrique  et  de  la  Mélanésie. 
Ouanl  aux  races  l'ouges,  on  les  observe  en  Amérique  et  même  en  certaines 
régions  de  l'Afrique. 

Il  importe  de  bien  savoir  que  la  race  n'est  pas  fonction  du  climat.  Sous  une 
même  latitude  on  voit  prospérer  des  races  difféi'entes;  et  par  contre,  une  même 
race  peut  se  retrouver  sous  des  latitudes  très  différentes  :  telle  la  race  jaune  qui 
vit  de  l'équateur  au  pôle. 

Chaque  race  comporte  plusieurs  types.  Les  races  blanches,  pour  prendre  un 
exemple,  comprennent  un  type  blond,  un  type  brun,  un  type  châtain. 

a)  Des  yeux  clairs,  des  cheveux  blonds,  une  peau  «  rose  et  fleurie  »,  carac- 

I .  Aussi  conçoit-on  que  des  fractures  puissent  se  produire  sans  que  la  peau  sus-jacente  soit  lésée. 

•->.  Lorsqu'il  s'agit  de  tailler  un  lambeau,  au  cours  d'une  amputation  ou  d'une  autoplastie,  il  est  indispensable 
au  chirurgien  de  compter  avec  la  mobilité  du  tégument.  On  trouvera,  dans  le  Manuel  opératoire  de  Farabeuf, 
tous  les  renseignements  utiles  à  connaître,  dans  la  pratique. 

[.1.  BRANCA.] 


736  LE  TEGrMi:\T  KXTEUM-:   ET  SES  DERIVES. 

liirlsent  1(3  typo  blond  ([u'on  observe  en  Scandinavie,  en  Anfrleterre,  en  Alle- 
magne (Nord-Est),  en  Belgique,  en  France  (déparlements  kymriques)  et  plus 
rarement  dans  l'Europe  méridionale,  le  Caucase,  le  Nord  de  l'Afrique  (Kabyles 
de  l'Aurès.  Toiinregs). 

I))  Le  type  i)rnn  est  représenté  jjar  des  individus  dont  les  yeux  s(jnl  foncés 
(noirs  ou  bruns),  les  cheveux  noirs,  la  peau  pigmentée.  On  l'observe  dans  It* 
bassin  méditerranéen,  cbez  les  Sémites,  les  Eraniens.  les  Aryens  di'  ritidt- 
(dont  il  faut  rapprocher  h's  Tsiganes). 

c)  Le  type  châtain  de  Topinard  s'observe  souvent  chez  les  Mrachyréphales. 
On  le  retrouve  dans  les  populations  celti([ues  deTAngleterre.  de  llrlande  ;  dans 
le  Nord-Ouest  et  le  (lentre  de  la  Erance,  dans  l'Allemagne  du  Sud. 

d)  Quant  au  type  roux,  il  serait  la  couleur  de  l'homme  [)riniifif:  pourEusèbe 
de  Salles  et  pour  Topinard,  les  rouges  sont  les  derniers  rejetons  d'une  race 
disparue,  que  représentent  encore,  en  Russie,  (piehjues  individus  dont  les  yeux 
sont  verts.  Ce  type  n'a  pas  de  signification  eilini([ne  puiu-  Meddoi-  et  j)our 
Ueniker. 

Il  existe  donc,  dans  chaque  race,  une  gamme  de  nuances  très  étendue-,  .le 
n'en  veux  qu'un  exemple  :  certains  colons  de  race  blanche,  habitant  les  pays 
chauds,  prennent  une  couleur  tellement  foncée  qu'on  les   prendrait   pour  des 

noirs. 

'r<ihlcmi  (lc>i  foiilrtns  du  tc'jinnciit  externe  K 

!   I.  l'.l.iin-  \)nlp  (pale  wliilc). 

J  2.  IMaiic  rosé  (florid  white,  losy  wliite)-. 

'  :!.  iilanc  basané  (browuisli  wliile)-^. 

!4.  .laune  pâle  (teinte  terreuse,  iiiain  de  l)lé,  ycllewisli  white)'*. 
.").  .laune  (cuir  neuf  de  valise,  olive,  yellow) '. 
(i.  .laune  brun  (feuille  morte,  darlc  yellow  brnwn.  ilarU  nlive)". 
il.  Hri#i  rouge  (cannelle,  red,  cooper  coloured)'. 
8.  Brun  chocolat  (reddish  bniwn,  diocolate)'*. 
!l.   linni  très  foncé  (sootv  black). 
Kl.   Noir  (blacii.  coal  i)lack). 

Cette  gamme  de  nuances  est  d'ailleurs  d'une  appréciation  souvent  difficile. 

«  Nous  considérons  les  Anglais  comme  bhnids.  mais  eux  se  regardent 
comme  bruns;  c'est  que  nous  les  comparons  à  nous  et  qu'ils  se  comparent  aux 
hommes  du  Nord.  M.  Reddof'  a  beaucoup  insisté  sur  ce  genre  d'erreurs  en 
anthropologie.   » 

Ainsi  «  la  complexion  rosée  des  Scandinaves  diffère  du  teint  Henri  des 
Anglais  et  des  Danois.  La  coloration  brune  de  nos  races  frant-aises  au  niidi  de 
la  Loire  n'est  pas  celle  des  Espagnols,  et.  à  plus  forte  raison,  celle  des  Kabyle^ 
bronzés 

«  Le  prétendu  teint  jaune  des  Asiaticiiie-^  oiieulaux  \arie  bien  davantage. 
Tantôt  il  se  rapproche»  du   blanc  au  p»inl  de   ne  p:»n\(tiren  être  distingué"  ; 

1.  Voir  Topinard  (<oc.  cil.).  Vnii  r'jr.ili'iiii'nl  :  is;i>.  G.viiS'iN  l'I  IUai'  (Nutos  aixl   iim>rif-  mu  ,iiUhr(>|)ol<>u'« . 

cilil.  for  lliR  Anthrop.  Iiisl.  :  •_>"  ril.,  l.oiulun,   IS!»'.'). 

'i.  Scandinaves,  Anfflais,  llnll.iiiil:ii>. 

3.  Kspajînols,  llalil'll^;. 

'i.  t'iOi'taiiis  Chinois. 

:>.  Indion.s  do  rAnu'i-ii|UP  nirriilionalc,  INdyiiosicns. 

().  Malais,  rcrlains  Anniriciiias. 

7.  Ifcihas,  PJKMil.s. 

s.  Dravidiens,  M<''lanési('n>. 

!i.  Toiilofois,   im'^nii'  ipiand  la  poau  est  blanL'Iio.  les  Japonais   ne  pri''>iMili'n(  janl.1i^  de  roiiçeur  aux  jone> 


\i(ii;i'iiui.()uii:  hi'  LA  I'i;ai  .  737 

lantol  il  est  \rv\  oliNc,  ItiMiii.  m  passant  par  les  imaMccs  iiif^rn» ''diairr-^  du 
juiiiu'  pâle  nu  (1111)  jaune  pain  (Irpicf 

«  Ll'  iioin  (le  Kou^cs  a  rtr  appli(pi(''  an\  Anirricains,  tnnins  à  cause  de  leur 
n»l(U"alion  la  plus  (•(•uinnine.  (|iie  par  snile  de  leur  usa<,'-e  très  répandu  de  se 
Icindro  los  chi^voux  on  de  se  peindre  la  pean  en  rougo.  Ils  oITrcnt  en  réalit»'-  les 
nuances  les  plus  vai'iécs,  depuis  le  ion  «  lair  des  Antisions  des  Indes  ccMitralcs 
jusqu'au  hrun  olive  des  Péruviens  (d'Orhiguy)  et  au  teint  noir  de  nè^rre  des 
anciens  (Californiens  (Lapeyrouse).  La  teinte  cuivrée  ou  cannelle  leur  est 
souvent  al(ril)ué(>  ce|)endanl.  La  même  colorati(Mi  cuivrée  est  réj)andu<ï  en 
Polynésie  où  se  rencontrent  également  des  Ions  tort  clairs,  jaunes  ou  bruns. 
Kn  Afrique,  enfin,  les  teintes  rouges  ou  jaunes  sont  très  communes,  particuliè- 
l'cment  au  sud,  au  centre  et  vers  le  llant-Xil.  Les  Foulbes  sont  d'un  jaune 
rhubarbe,  les  purs  tirant  sur  le  ronge;  les  liisbaris  sont  très  souvent  d'un 
rouge  acajou  ;  on  sait  (jue  les  anci(>ns  Egyptiens  se  peignaient  en  rouge  sur 
leurs  monuments.  La  classification  ancienne  s'appuyant  sur  la  coloration 
rouge  attribuée  spécialenuMit  aux  Indiens  de  l'Amérique  est  donc  mauvaise. 

«  Si  les  nègres  sont  si  éloignés  des  blancs  par  la  couleur,  ils  se  fondent  insen- 
siblement avec  les  jaunes  ou  les  rouges,  sur  bien  des  points  de  l'Afrique.  Les 
plus  francs,  comme  noir,  s'observent  à  la  cote  de  Guinée;  mais  du  Voloff  an 
iMondingue  et  à  l'Ashanti  seulement,  que  de  nuances  signalées!  Dans  l'Afrique 
australe,  les  Hottentots  et,  en  particulier,  les  Boschimans  ne  sont  plus  noirs, 
mais  d'un  jaune  gris  rappelant  le  cuir  verni  vieux  ;  au  Gabon,  les  Obongos,  vus 
par  de  Cbaillu,  étaient  aussi  d'un  jaune  sale.  On  cite  des  Cafres  rouges.  Parmi 
les  Makololos  du  Zambèse  et  les  Fans  de  Burton,  beaucoup  étaient  café  au  lait. 
Les  expressions  de  brun  clair,  de  couleur  claire  reviennent  souvent,  appliqué(îs 
aux  nègres  de  Lualaba,  dans  le  La!<t  Journal  de  Livingstone,  mais  n'est-ce  pas 

par   rapport  aux    populations   environnantes? La  coloration    noire   de  la 

peau  se  rencontre  ailleurs  qu'en  Afrique;  ainsi  chez  les  Australiens,  chez  les 

Xoirs  à  cheveux  droits  de   l'Inde chez    les  Arabes    noirs   de   l'Yémen    ou 

llymiarites. 

«  En  somme,  la  coloration  dans  les  races  fournit  d'excellents  caractères 
(anthropologiques),  mais  ne  saurait  être  prise  pour  point  de  départ  d'une 
classification.  La  division  des  races  blanches  (et  de  celles-ci  en  deux,  les 
blonds  et  les  bruns)  serait  la  seule  fondée.  Les  colorations  jaune,  rouge  et 
noire  sont  reliées  par  trop  d'intermédiaires  et  ne  sont  pas  caractéristiques. 
Associé  à  d'autres,  ce  caractère  devient  en  revanche  très  précieux  :  certain 
Ion  jaune  sépare  absolument  le  Hoschiman  de  tous  les  autres  nègres;  le 
noir  éloigne  l'Australien  de  toutes  les  autres  races  aux  cheveux  droits.  » 
(Topinard'.) 

2'  Variation^  avcr  r<irlhin  des  iiiUieux  extérieur^.  —  Ghez  les  blancs, 
l'action  combinée  de  l'air,  de  la  lumière,  de  la  température  agit  de  deux 
façons  différentes. 

«  Dans  les  races  blondes  européennes,  le  bàle  rougit  la  peau;  sous  l'action 
d'un  soleil  ardent,  elle  passe  du  blanc  rosé  au  rouge  brique,  ou  bien  se  couvre 
de  taches  de  rousseur.  Dans  le  premier  cas,  la  peau  ne  se  pigmente  pas  ;  elle  se 

I     1877.  ToPiNAUD.  L'AnlUrnpoliifjir. 

POIRIER   ET    CHARPV.    —    V.  47 

[.1   ri  fi  A. \(;  A] 


738  I-i:  TIJ.I  MEM  KXTKRM-:  F.T  >E>  îiÉHlVES. 

l)rùlo  par  une  sorte  dt-ryllu'inc  rluonicjiic.  ]»i)iiv;iiit  sacconipagnrr  d'exfo- 
liation  épidermiquc.  et  même  d'une  fonnalioii  de  plilyctènes. 

«  Dans  les  races  brunes  d'Europe,  le  hàle  brunit  la  peau  iinifortnéinent.  au 
point  de  la  rendre  quelquefois  semblable  à  eelle  des  mulâtres.  [>a  eoloration 
ainsi  acquise  n'est  que  temporaire.  Elle  diminue  en  biver  et  disparait  par  le 
retour  dans  les  pays  tempérés  ou  froids  »  (llovelacque  et  Hervé'). 

J3aus  les  races  jaunes,  les  agents  atmosphériques  n'ont  pas  une  action  moins 
remarquable.  «  A  la  peau  des  Indo-(^binois  et  des  Malais,  ils  communiquent 
une  eoloration  d'un  noir  olive.  Ailleurs  la  nuance  qu'ils  déterminent  est  un 
brun  piqueté  ou  un  rouge  sombre  (Fuégiens,  (lalibis).  La  peau  des  Chinois 
deviendrait  j)lus  foncée  en  hiver  et  pâlirait  en  été  (Lamprey). 

«  Chez  certains  peuples  dont  la  i)eau  est  naturellement  foncée,  les  parties 
exposées  au  i  ontact  de  l'air  sont  souvent  plus  claires  que  les  parties  protégées 
par  les  vêtements.  Il  en  serait  ainsi  chez  les  Fuégiens  (de  liochas)  et  aux  îles 
Sandwich  (Lesson).  »  (llovelacque  et  Hervé,  loc.  cit.) 

«  De  même  que  les  blancs  brunissent  en  se  transportant  dans  les  pays 
chauds,  les  noirs  pâlissent  dans  les  pays  froids  et  tempérés,  ainsi  que  dans  les 
maladies.  »  (Topinard,  loc.  ril.) 

l*ritcbard,  dès  182(1,  avait  déjà  constate  des  laits  analogues-. 

3"  Variations  avec  le  milieu  social.  —  Dans  une  même  race,  l'exercice  de 
telle  ou  telle  profession  modifie  la  couleur  du  tégument.  Dans  les  races 
blanches,  laboureurs  et  soldats  sont  basanés;  les  religieuses,  qui  ne  sortent  pas 
du  cloître,  ont  le  teint  pâle.  Ees  Juifs  de  Cochiu  sont  de  couleur  foncée,  bien 
que  de  race  blanche.  «  Leurs  enfants  naissent  blancs  et  leurs  femmes,  con- 
servées à  l'abri  de  la  lumière,  sont  blanches.  » 

4"  Variations  avec  le  se.ce.  —  Les  variations  a\ec  le  sexe  se  ramènent  en 
somme  aux  variations  provoquées  par  le  milieu  social.  Toutt^-fois.  au  dire 
d'Havelock  Ellis'',  dans  des  conditions  identiques,  la  <ouleur  du  tégument  et 
de  la  chevelure  est  de  teinte  plus  claire  chez  la  femme  que  ehez  Ihoinme.  dans 
les  races  européennes,  tout  au  moins. 

r»"  Variations  avec  làr/e.  —  Dans  les  races  blanche-,  le  nouNcau-né  est 
«l'un  blanc  rose;  l'adulte  d'un  blam-  mat:  la  peau  du  vieillard  e<t  d'une 
touleur  foncée  qui  tire  sur  le  jaune. 

Les  négrillons  nouveau-nés  sont  rougt>s.  C'est  dans  les  jours  qui  suivent  la 
naissance  que  se  développe  la  pigmentation  (voir  chapitre  1\  ). 

Enfin,  les  enfants  de  race  jaune,  en  venant  au  monde,  uni  la  |iean  inniu^ 
colorée  que  leurs  parents  (Chinois.  Malais,  Kalmoucks).  Ntunhre  d'entre  eux 
présentent  des  taches  transitoires  de  pigment,  sur  les  fesses  et  la  région  <aero- 
bunbaire.  Ces  taches,  de  taille  variable,  disparaissent  à  2,  ■>.  'i  mi  ,")  an-.  Elle< 
sont  de  signitieation  encore  énigmatique '. 

Cl"    \<(riationx  avei'  la  région.  —  (^utre  le-  modilicalion-  qu'impriment  les 

t.    1HH7.    HiiVKI.AiXH'l'  i-l    lIl-.nVK.    l'nri.'i  ifAiilliiiifiiiliiiji--.   |i    ;l-.'li  l'I  .(Vl . 

■y   l8-.>(>.  l'unciiAUh.  Krsiairli'it  inlu  //«■  iiiitui-nl  //(.</<»•(/  n/'  Maiikiii<i  ii'  i-.lil  >. 

:<.   t8!)3.  IIavkuiik  Ei.lis.  Mait  ami  Wniiioii.  y.  Ti'i. 

'i.  Etii's  no  sont  p.-is  s;ins  rnp|iiirl  a\iw  les  é|ilii''liil»'s  (|iii  se  (Irveloppent  IV-li'  sur  If*  jeunos  Kiiro|R^ns.  Le  li>j:ii- 
iiionl,  loin  <lo  sfi  lirunir  <l'iiiic  racmi  diiriisc.  \iiil  li-  pi)!iiii'iil  m-  Iin-alisiT  m>iis  forme  <U>  taches,  en  cert.iiiiA 
ierriloirt's  t'xp(isi''S  ii  Wùw 


MdUrMHiIJMilK   I.K  [.A   l'KM.  739 

milieux  ('xlériciirs  ;iiix  iv^ions  exposées  du  corps,  on  oli<ei\-e,  ilaus  les  indi- 
vidus des  dillV'i'eiiIrs  races,  >]('<.  variations  de  couleur  (|iii  soni  en  rapport  avec 
une  plus  alioiidaiilc  di>hilinliuii  de  picrniont  (hyperclironiie  pliysiologi(iue). 

Dans  la  race  Manche,  le  lé^unienl  ([ui  recouvre  la  région  axillaire,  les 
orjranes  j^énitaux  chez  l'hoinnie,  la  peau  de  la  vulve  et  de  l'auréole  nianiniaire 
chez  la  femme,  sont  reniar(|ualdeni(>nt  pigmentés.  I.a  nuance  du  léiruuient  est 
jilus  claire  à  la  face  antérieure  (juà  la  face  postérieure  du  tronc,  [)lus  claire 
à  la  face  de  flexion  des  nienihres  (ju'à  leur  face  d'extension. 

Mans  la  race  noire,  la  piaule  des  pieds,  la  paume  des  mains,  les  faces 
latérales  di's  doifils  sont  moins  foncées  «pie  le  reste  du  corps;  la  face  ventrale 
du  tronc  est  |dus  claire  que  sa  face  dorsale. 

hans  la  race  jaune,  les  nouveau-nés  présentent  sur  le  tronc  des  taches  pig- 
mentaires,  de  couleur  hrune,  qui  disparaissent  ultérieurement. 

7"  Varuilions  en  rapporl  avec  le  eroi>>ement  iJes  races.  —  11  n'est  pas 
sans  intérêt  d'examiner  comment  se  colore  le  tégument  lorsque,  entre  races 
différentes,  s'opèrent  ces  croisemei^ts,  d'où  proviennent  les  hyhridos  chez  les 
animaux,  les  métis  dans  l'espèce  humaine. 

L'anatomie  comparée  nous  apprend  (}ue  les  croisements  peuvent  se  faire 
entre  animaux  :  1''  d'espèces,  2"  de  genre  et  3'^  peut-être  d'ordre  différent. 
!■'  Les  croisements  entre  espèces  sont  communs  et  fertiles.  2"  Les  hyhrides  de 
l'isard  des  1^3'rénées  et  de  la  chèvre  domestique,  en  s'alliant  avec  les  hrehis. 
donnent  les  chabins.  Ces  chabins',  qui  vivent  dans  les  Alpes  chiliennes,  sont 
très  vivaces  et  très  féconds.  3"  On  a  même  prétendu  que  les  jumars  de  l'Atlas 
et  du  Piémont  proviennent  du  croisement  du  taureau  et  de  la  jument. 

Les  anthropologistes  ont  remai-qué  que  les  métis  issus  de  l'union  de  deux 
individus  de  races  très  différentes  (mulâtres  issus  de  blanc  et  de  noire)  ne  se 
perpétuent  pas  au  delà  de  trois  à  quatre  générations,  lorsqu'ils  se  marient 
entre  eux.  Les  unions  de  métis  sont  donc  douées  d'une  fécondité  restreinte  et 
parfois  nulle.  Mais  qu'un  mulâtre  se  croise  avec  un  sujet  de  l'une  de  ses  races 
mères,  que  ce  phénomène  se  reproduise  durant  quatre  ou  cinq  générations, 
il  y  aura  retour  au  t^-pe  blanc  ou  au  type  noir,  selon  que  le  croisement  se 
sera  effectué  avec  des  sujets  de  race  blanche  ou  noire  (D). 

IX  SURFACE  EXTERNE  DE  LA  PEAU.  —  Indépendamment  des  phanères 
([u'elle  édifie,  et  dont  l'élude  sera  faite  ultérieurement,  la  peau  présente  à  sa 
surface  une  série  de  particularités  qu'on  peut  répartir  sous  trois  chefs.  On 
y  voit  :   i"  des  dépressions;  2''  des  saillies;  3"  des  orifices. 

A.  Dkimiessioxs  de  la  pkau.  —  Comme  fa  bien  montré  Bichat,  les  dépres- 
sions qu'on  observe  à  la  surface  de  la  peau  sont  d'aspect  et  de  cause  variables. 

l«  Sillons  mterpapillaires.  —  En  examinant  à  la  loupe  et  même  à  fœil  nu 
le  tégument  externe  de  certaines  régions  (paume  de  la  main,  etc.),  on  y  peut 
voir  des  sillons  droits  ou  plus  souvent  curvilignes,  séparés  les  uns  des  autres 
par  des  crêtes,  les  crêtes  papillaires.  Ces  sillons  sont  très  superficiels  :  on  les 
dirait  tracés  avec  la  pointe  d'une  aiguille.  Au  niveau  de  la  pulpe  digitale,  ils 
se  montrent  disposés  par  groupes  concentriques.   S'ils  affectent  les  formes  les 

I.  Cornevin  (C.  F.  Ac.  des  Sciences,  1896,  t.  GXXIII,  p.  32i)  prétend  que  l'origine  hybride  des  Chabins  esl 
une  faille,  tout  comme  celle  des  Léporides. 

[A.  BRANC4'] 


740  I.I-:  Ti:(;rMKNT  KXTEï^XK  l-T  SKS  DERIVES. 

plus  variées,  ils  comptent,  au  nombre  de  leurs  caractères,  la  fixil»'-  :  ou  les  voit 
persister  à  la  surface  de  l'^piflormc.  alors  nipnio  qnon  a  si'parr  la  ]i('aii  dt*< 
tissus  qu'elle  recouvre. 

2"  llacliuvcx.  —  On  r('mai(|iic  à  la  surface  de  Tépiderme  des  dépressions 
linéaires,  visibles  \\  i"nil  iiii.  (|  ni  s'entrecroisent  en  tous  sens.  Ce  sont  là  les 
hachures  de  la  peau.  IMiis  [irolundes  que  les  sillons  papillaires,  les  hachures 
circonscrivent  des  tn-ritoiics  plus  ou    moins  losangiques.  d'étendue    variable. 

3'  P//.S  musculaires.  — ■  Les  plis  museulaires  sont  déterminés  [)ar  les  fibres 
nmsculaires,  partout  où  ces  fibres  prennent  insertion  dans  le  téprumeut  externe 
(muscles  peauciers). 

La  direction  de  ces  plis  est  perpendiculaire  à  la  direction  des  muscles  sous- 
jaeents.  L'est  dire  que  les  plis  nuisculaires  sont  transversaux  sur  le  front,  ver- 
ticaux sur  la  racine  du  nez.  ravonnés  sur  les  pau[)iérr>.  d'imlinaison  variable 
au  ui\'eau  de  la  face. 

Les  plis  sont  d'abord  transitoires.  Ils  n'apj)arai-senl  (ju'à  rdccasion  de  la 
contraction  nnisciilaire.  Sont-ils  déterminés  par  un  muscle  strié?  ils  apparais- 
sent très  vite  et  disparaissent  de  même  (muscles  de  la  face).  Sont-ils  produits 
par  un  muscle  lisse?  ils  se  montrent  lentement,  et  j)ersistent  beaucoup  plus 
longtemps  que  dans  le  cas  précédent  (dartos  scrolal). 

A  la  longue,  li-s  j)lis  musculaires  deviennent  permanents,  et.  sur  la  physio- 
nomie au  repos,  ils  révèlent  les  groupes  musculaires  que  chacun  de  nous  met 
de  préférence  eu  jeu.  De  là,  un  faciès  qui  permet,  à  l'observateur  exercé,  le 
diagnostic  de  telle  ou  telle  psychose. 

Les  plis  radiés  de  l'anus  rentrent  dans  le  groupe  des  |)lis  musculaires.  Le 
sphincter  externe  les  détermine  «  en  contribuant  avec  l'interne  à  tenir  l'anus 
oblitéré,  forçant  à  rester  plissée  une  portion  de  peau  trop  grande  pour  cet  état 
d'oblitération  et  ne    montrant  toute  son  étendue  que  lorsque  le  passage  d«'s 

fèces  amène  l'ellaciMnent  des  plis  par  extension   de  la   peau Ce  sont  encore 

des  plis  analogues  que  forme  la  peau  des  lèvres.  »  (n(d)in.) 

4"  Plis  ariiculaircx.  —  Les  plis  articulaires  si>nt  déterminés  par  les  mou- 
vements qu'exécutent  les  uns  sur  les  autres  les  divers  segments  du  st|uelettc. 
On  les  observe  au  niveau  des  articulati(tns.  du  coté  de  la  llexion  et  de  l'exten- 
sion, là  par  conséquent  où  les  mouvements  sont  le  plus  étendus.  <(  Hiamélrale- 
ment  opposés,  ils  se  modifient  en  sens  inverse,  sous  rinlinem-e  de  l'aclimi  nuiscu- 
laire,  les  uns  s'efiaçant  tandis  (|ue  les  autres  s'exagèrent  et  réciproquement. 

En  raison  de  leur  lixilé.les  plis  articulaires  ont  wuv  iuqtortance  considérable 
en  médecine  opéraloli'c.  Ils  sont  peu  nels.  là  où  la  |ieau  e>l  trc-  mobile.  i>t  sou- 
vent on  doit  les  recbercber  à  l'aide  d'un  artilice  ;  ils  s(»nt  d'autant  plus  accusés 
<[ue  la  peau  est  plus  adhérente  aux  parties  sous-jaceut(>s  (|dis  de  llexion  du 
poignet).  Ils  consliliieiil  d'excellents  repères  analomiquo. 

Les  plis(|u Ou  obserx f  sur  la  l'acedorsale  des  doigts  et  des  orteils  sont  nond)reux. 
irréguliers  et  très  siqHM-liciels  ;  leurformeesl  généralement  curviligiu' :  ils  sont 
répartis  en  trois  groupes  :  le  groupe  supérieur  lépond  au  corps  de  la  premièi'e 
phalang(>  ;  les  groupes  moycMi  et  inférieur  lépondenl  le  premier  ii  l'articulation 
de  la  première  et  de  la  deuxième  plialaiige,  le  second  à  l'union  de  la  phalau- 
ginc  et  de  la  pbalanL;e|  le. 


M(»i;i'ii(ti.t)(.ii':  hi-:  i..\  I'i;ai 


7^*1 


Sur  la  face  |ialiiiaiir  (Ir-i  (lni;^lscl  sur  la  l'arc  plaulairc  des  (iili-ils,  les  plis 
articulaires  si»nl  itroliimls,  rcrlili^'-ui's  cl  Ai'  dirccrKui  li-aiisvcrsalc.  Ils  soûl  aussi 
lUdins  uduiliri'ux  (|u'à  la  lace  dorsale.  Ils  vniil  indili'liilc-,  (picl  que  -dil  le  degré 
de  fuuiél'acliou  des  dniiils  (I.isIVauc).  , 

Les    |triuci|)au\    plis    de    la    |)aui le    la    main    mihI    au    ui»ud»re    de    sept. 

Tntis  d"enlre  eux  -mil  (  rans\crsau.\. 
<piatre  -(uil  verticaux. 

")  /'//s  Irt'usrcrsfiii.r.  —  Les  plis  Iraiis- 
versaux  snul  coniuis  sous  le  iiniu  de  plis 
|)alniaircs  (K). 

I"  Le  j)li  paluiaire  supérieur  (li^iie  de 
vie  des  (  liironiaueieus)  est  dû  au  nuouve- 
uieul  d'uppiisition  du  pouce.  Il  pai'aît  être 
le  |»renuer  à  se  lonuer.  Chez  les  individus 
>(  ({ui  dinérencient  leurs  mouvenieuls  ddp- 
position  dans  les  travaux  délicats  ou  dans 
roxpressiiin  de  leur  pensée...  le  pli  se  brise, 
s"inlerrMni|)l,  se  com- 
plique, se  dédouble 
même  »  (Féré). 

2"  Le  jdi  palmaire 
moyen  est  déterminé 
})ar  la  flexion  des 
((ualro  doio^ts.  Il  se 
dirige,  obliquement, 
du  bord  radial  de  la 
mam  vers  l'éminence 
hvpothénar.  Il  est  déjà  indiqué  (diez  le 
IVetus  humain  de  .3  mois. 

3"  Le  pli  [)almaire  intérieur  recon- 
naît pour  cause  la  tlexion  du  médius, 
de  lannulaire.  et  de  Tauriculairp.  Il 
s'étend  du  bord  cubital  de  la  main  vers 
le.  deuxième  espace  interdigital.  De 
tous  les  plis  transversavix  de  la  main, 
il  est  le  dernier  à  se  former.  On  l'ob- 
serve constamment  chez  le  nouveau-né.   ""''''°  ''-*  '*  '^^'■"'^''^  ''•''"'"•  -  ^-  P"  dopposiii»"  J" 

I'""''"- 

/>)  P//.S   verticaux.   —  A  Texception 
du  pli  de  tlexion  du  pouce  qui  toujours  est  nettement  indiqué,  les  plis  longi- 
tudinaux de  la  main  sont  assez  mal  marqués. 

Ils  offrent  des  anastomoses  multiples,  et  leur  complexité  est  eu  rapport  avec 
la  mobilité  du  métacarpe. 

1°  Le  pli  de  flexion  du  pouce  est  vertical  à  l'inverse  des  autres  plis  de  flexion  ; 
il  est  situé  sur  le  prolongement  du  bord  radial  de  l'index. 

Les  autres  plis  longitudinaux  se  dirigent  de  la   région  movenne  du  carpe 
vers  la  base  des  doigts. 


FiG.  442.  —  Les  plis  Je  la  face  palmaiio 

de  la  main. 
I.  Pli  de  flexion  des  3  derniers  doigts.  —  ?.  Pli  de 


[.l.  BRASXA] 


7^2  LE  TÉCrMETF  EXTi:n\E  ET  SES  TtÉIUVES. 

2"  Le  pli  (•.•irpo-aiiriculairc  (li^nic  li('pali(pie  des  cliiromanfiens)  altcini  la 
hase  du  petit  doigt.  Il  est  net  sur  les  freins  de  six  mois. 

3"  Le  pli  earpo-médian  a[)parail  après  lui:  il  existe  d'ordinaire  au  luorneiit 
do  la  natssance. 

4"  (Juant  au  pli  carpo-aunulaire.  r"tsl  un  jili  de  pi  rferliouneuient,  d'appa- 
rition tardive,  qui  fait  défaut  assez  fréquemment. 

«  Lorsque  la  mobilité  volontaire  du  métacarpe  est  très  grande,  les  sillons 
carpo-médiau  et  carpo-aurieulaire  forment,  au-devant  des  articulations  méta- 
carpo-phalangicnnes,  des  vallons  profonds,  séparant  trois  émlnences  situées  sur 
le  prolongement  des  espaces  interdigitaux.  Sur  les  emj)reintes.  ces  éminences 
laissent  des  traces,  qui  rai)pellent  celles  des  mamuu'fères  penta-dai-tyliens.  for- 
mant une  surface  trifoliée.  Le  ra|)prochement  est  d'autant  plus  légitime  que 
sur  l'homme,  aussi  bien  que  chez  les  singes',  on  peut  observer,  au  niveau  de 
les  saillies,  des  séries  de  lignes  papillaires,  disposées  en  anses  ou  en  tourbillons, 
comme  on  en  voit  aussi  chez  les  singes  sur  les  régions  palmaires  ou  plantaires 
qui  supportent  les  pressions.... 

<(  Les  quatre  saillies  ou  «  monis  x  qui  existent  sur  \r  prolongement  de  l'axe 
des  doigts  chez  les  sujets  qui  se  livrent  à  de  rudes  tra\aux  lii-iment  au  IVultr- 
ment  et  à  l'épaississemenl  de  l'épiderme. 

«  Chez  les  sujets  dont  les  mouvements  sont  ii's  pins  diiït  renciés,  les  diver> 
plis  offrent  des  anastomoses  variées  qui  sont  les  traces  de  ces  mouvements =.  x 

Variations  des  pli^  palma!rr>i.  —  Les  plis  di-  flexion  de  In  main  sont  sujets 
à  de  nombreuses  variations.  Chez  l'honiuie.  il  n'existe  p.iiFois  ([u'un  pli  trans- 
v^^rsal.  Ce  pli  unique  est  en  rapport  avec  un  défaut  (ro|)j>ositi<in  du  ponce  ipii 
pose  à  plat,  sur  le  plan  hfu'izontal.  à  la  façon  des  aulres  doigts.  11  ne  roïneide 
qu'exceptionnellement  iiwv  une  infériorité  fonriionnelle  de  la  main  (pii  le 
j)orte  (Kéré).  Quand  les  deux  plis  ni(»yen  et  infi'rienr  ne  Innt  pa-<  défanl.  on  le-, 
vt»it  parfois  s'unir  par  un  trait  transversal. 

Enfin,  au-dessous  des  trois  grands  j)lis  |)alinaires.  on  voit  se  former  des  pli- 
accessoires  qui  sont  dus  à  la  llexion  is(dée  des  deux  doigts  ou  d'un  seul  doigt. 
La  llexion  passive,  prolongée  et  réj)étée  de  l'anuulain»  et  du  médius,  pnivoque 
la  formation  d'un  pli  à  concavité  inférieure.  Ce  pli.  (pii  \a  du  second  au  ipia 
Irièmc  espace  interdigital,  esl  désigné  sous  le  nom  d'anneau  de  \énns.  Les 
chirmiianciens  le  supposent  ré\éler  la  lascivité  et  la  luxure  (Kéré-). 

Itiipjiorls  ilc<  pli^  rut(iiic.-<.  —  Ii.iiis  un  travail  ivceiil.  Soulié  a  étiidiè  par  la  radioprnpliic 
les  rapports  des  plis  de  flexion  de  la  inaiii  avec  li'>  inleiliiînes  arlieiilniies,  les  nirade>  arté- 
rielles et  les  synoviales*. 

Je  me  borne  à  transcrire  les  résultats  de  .i-t  aulein.  en  faisant  reni;m(ner  a\ec  lui  ipic 
l'âge,  le  se.\e,  la  longueur  de  la  main  ne  modilient  en  rien,  pratiquement  parlant,  les 
données  qui  suivent'". 

a)  Rapport^  des  plis  <lc  flcrinit  et  '/c*  iiiterliijtten  m-liiulnires. 

{  it  nini.  au-dessus  de  Particulation  de  la  2' et  '\'  plialaui.'e 

1     /'/(  (lirjiUil  iiiférievr ?       (médius). 

(  S  nun.  ."»  au-dessus  île  Tarlicul.  de  2  et  :i' pliai,  (index). 

1.  1897.  Wii.i.i-.ii.  On  llio  ili>|u>.--iliiiii  iil' llir  cpiileniiii-  folil*  u\><-<n  llu- |«;ilins  .tiuI  soIi's  of  prim.-tles.  .lllfl^l■ 
J/)/.•^(•/l''l'  Auzcii/cy,  p.  •Jâo. 

■.'.   e.ioo.  Fkui'.  Note  sur  les  plis  d'oppnsilion  île  l.i  p.-iiiiiio  de  h  in.'iin.  5(w\  Hloliniir.  p.  370. 

:i.  lilOO.  Fkuk.  Note  sur  les  plis  ilo  lloxion  de  l.i  m.Tiii.  l'oni/it.  )r»irf.  Hoc.  ilr  Hinl..  31  mais. 

'i.  190t.  Soui.iK.  Sur  les  r.ippnrls  des  plis  cutanés  .nvei-  les  interlignes  arlirul.iires.  les  vaisseaux  artériels  ol 
les  fi.iines  synoviales  tendineuses.  Jouvtt.  <ir  l'Aunl.  ri  de  la  Phys..  p.  fioi. 

j.   L'auteur  a  éluilié  l 'i  ca.-.'l.a  lunf;uenr  île  l,i  main  altei|.'nail  178  niilliiiii-lres.  relie  des  doijils  77  millinièlivs. 


\i(H;i'ii(ti  iK.ii;  iii;  i,\  I'i;a!  .  i^'i 

.    .1  iiini.    iiu-dcssiis   cil'    l'iiiti'i  li;jiic   iiilii-iil.iii  i-    pour    li-s 

2"  l'il  'lii/itdl  sHprrliuii- .iiilres  doifils. 

f    .)  iiiiii."."»  au-dessus  de  rinlfrli;:iic  jxiur  lo  |miuc(». 

ils  Ml  lu..")  au -dessous  do  la  i  lieu  la  lion  iiiélacai|)0-|)lial;;;i;;-. 
(doipls  du  luilieu). 
Il  nini.  au-dessous  de  iiuli'iligne  (auriculaire), 
i"  /*//  /Kilmiiirc  iiifrrii-iir.    ...        Il    rnui.  au-dessus  de  l'ailieul.  inelaoarpo-|)lialaiiu-.  de 

l'auMulaire. 

.'i'  /'//  jtiiliitiiirr  iiim/cii U  niin.  au-dessus   de  rarliiuialioii  iiielacai  po-phalan^. 

de  l'index, 
(i"  /'//  pubunhc  siiprrirur.    .    .    .       Sa  partie  supérieure  ((ju  Ncrlicale)  est  à  peu  près  éi]ui- 

dislaule  du   hord  radial  (•"):{  inni.)  t-t  du  liord  iiihilil 
(IS  mm.)  de  la  main. 
i    10  mm.  .")  au-dessus  de  rarticulal.  carpo-mélacarpienne. 
"■  IHi  iniii'ijxd  lia  jiDifjiicl.    .    .    ]  IS  mm.   au-dessous  de    l'arlieul.   radio-carpienne  (sur 

I       liyiie  médiane). 

Il)  Itiipjiurts  des  plis  de  jle:i:ii>n  et  des  arrades  casnilaires. 

...         ,       .  ,.      ,  (2.")  mm.  5  au-dessus  du  pli  palmaire  moyen. 

'  '      '  /  .Ri  mm.  au-dessous  du  pu  du  ii(ii;:jnel. 

2"  Arrdde  pnlm<ii)e  super/irielle .  ^   17  mm.  au-dessus  du  pli  palmaire  moyen, 

(rapports  très  varialdes)  f  Ui  mm.  "^  au-dessous  du  pli  du  poif:nel. 

I')  liiippurls  des  pli.<  de  jJe.rùm  et  des  sijnoriides  pnlnunres, 

l.e  pli  supérieur,  dans  sa  portion  verticale,  indique  les  limites  respectives  des  synoviales 
radiale  et  cubitale. 

Les  extrémités  de  ces  synoviales  sont  situées  : 

,     ,  .  .  (  :{  cm.  a\i-dessus  du  pli  du  poignet. 

'  ^1  cm.  au-dessus  de  Tinterli^ne  radio-carpien. 

r  4  à  .5  mm.  au-dessous  de   l'interligne  de  la  phalange 

'2'  rinfcrieurc /      unguéale. 

/  10  à  12  mm.  au-dessous  du  pli  difiital. 
l.e    corps    de   la   synoviale   ne  dépasse  pas   le  jili    palmaire  moyen  (sauf  pour  le  prolon- 
ficmeut  auriculaiie  de  la  synoviale  cubitale).. 

")"  Pliii  séni/es.  —  La  vieillesse  fait  apparaître,  dans  le  téLruineiit  normal, 
(les  rides  et  des  plis.  Les  rides  sont  dues  à  ce  ([lie  la  peau  perd  sou  panniciile 
adipeux  et  voit  s'all(^'rer  son  tissu  (élastique.  (Juant  aux  plis  si^'uiles,  ils  sont 
nombreux  et  j)eu  profonds;  en  s'entreeroisant  sous  des  incidences  variées,  ils 
déterminent,  à  la  surface  du  dos  des  mains,  du  cou  et  de  la  face,  un  réseau 
dont  les  mailles  sont  irrégulièrement  polygonales. 

(>"  Dépros!<ions  permanentes  de  la  peau.  —  Avec  Robin,  ou  peut  désigner, 
sous  ce  nom,  des  dépressions  permanentes  que  provoquent  les  adhérences  de 
la  peau  aux  organes  sous-jacents,  os,  aponévroses.  Tels  sont  le  sillon  interfessier, 
le  sillon  du  pli  de  Faine  ou  du  creux  de  Taisselle. 

W.  Saili.iks  ni-:  i..v  ri;.vr.  —  Des  saillies  qu'on  observe  à  la  surface  de  la  peau 
les  unes  sont  transitoires,  les  autres  permanentes. 

L  —  Saillies  transitoires.  Chair  de  poule.  —  Sous  l'influence  du  froid 
(tu  d'une  émotion  morale  comme  la  peur,  on  voit  parfois,  sur  les  régions 
velues  du  tégument,  de  petites  saillies  se  dresser  brusquement,  au  niveau 
du  point  d'émergence  des  poils.  Ces  petites  saillies  donnent  un  aspect  rugueux 
à  la  surface  de  la  peau;  elles  sont  dues  à  la  mise  en  jeu  des  muscles  arrec- 

.1.  BRANCA.] 


Ikk  I.H  TKGUMENT  KXTERNE  Kï  SKS  |iKI;l\  KS. 

tcurs  dos  poils  (|ui  (létcrmiiionl  une  V(''rital)lc  piuicclioii  du   follicule  j)il»Mi.\. 

Elles  disparaissent  aussitôt  que  cesse  l;i  ronliaclioii  du  niuscle  de  l'iiorripila- 

lion.  Tel  est  le  phénomène  vulgairemenl  coiimi  sous  le  nom  de  cliair  de  j)oule. 

il.  Saillies  p('rmnnente><.  -  \)  Un  filtre.  — Un  d.. une  le  uum  de  rajdiés  à 
des  épaississenieiils  médians  et  linéaires  du  ti'^umeul  externe.  Le  rajjlié  scroto- 
périnéal  marque  la  ligne  de  soudure  des  deux  jjarties  qui  constituaient  au 
début  la  région  ano-génitale. 

2)  Crêtes  papillaires.  —  Enfin  on  observe  à  la  paume  des  mains  et  à  la 
plante  des  pieds  de  fines  crêtes  (crêtes  papillaires),  que  séparent  des  sillojis, 
les  sillons  interpapillaires.  Ces  crêtes,  droites  ou  courbes,  sont  réparties  en 
groupes,  et  dans  cha(|ue  groupe  elles  se  disposent  parallèlement  (F). 

Iliiitorique.  —  Les  dispositions  (|iic  pivscnlciil  1rs  CK-tos  papilhiires  à  la  paume  «les 
mains,  aussi  bien  (]u'à  la  plante  des  pieds,  ont  un  inlcirt  antliropologique  qu'avait  bien 
compris  Pnrkinjc  des  1(S2:!'. 

Alix  publia  en  18(iS  une  série  de  «  Hecliercbes  sur  la  disposition  des  lignes  papillaires  de 
la  main  et  du  pied''  »  et  il  s'efforça  d'opposer  les  dispositions  qu'airectent  les  crûtes  jta|)il- 
laires  cbcz  l'Iiomme  et  cbez  les  antliro[)oi(les. 

Plus  tard,  F.  (laiton'  étudia  les  em|)reintes  du  pouce  de  2."iOO  sujets.  11  montra  le  parti 
<|u'on  pouvait  tirer  de  pareilles  empreintes  en  antbropologie  criminelle,  et  il  les  rapporta  .i 
un  certain  nombre  de  types. 

En  1891,  11.  de  Varigny  vulgarisa  en  France  les  recbercbes  de  (ialton'  et  Ch.  Féré  fil  con- 
naître le  résultat  de  ses  recherches  à  la  Société  de  Biologie''. 

Depuis  celte  époque  Forgeot^  Teslut',  Ch.  Feré  (l'JUO),  ont  apporté  des  docunienls  nou- 
veaux relatifs  à  l'histoire  des  empreintes  digitales. 

Constitution  des  crêtes  papillaires'^.  —  Les  crèles  papillaires  portent,  à  leur  sommet,  les 
orifices  des  trajets  sudoriféres  dispesés  en  séries  linéaires.  Ces  crêtes  sont  séparées  par  des 
sillons.  En  regard  de  chacun  de  ces  sillons,  il  existe  une  saillie  dermi(iue,  dont  l'extrémilc 
se  divise  en  deux  papilles  divergentes  «  un  peu  à  la  l'ai.on  des  branches  divergentes 
d'un  Y  ». 

Les  canaux  sudoriféres  «  passent,  non  entre  les  deux  branches  d'un  même  Y,  mais  entre 
les  branches  adjacentes  des  Y  juxtaposés,  et  si  nous  représentons  ces  canaux  par  1,  nous 
avons  à  la  suite  YIYIYIYIY,  qn\  nous  représentent  des  coupes  de  crêtes  et  où  la  crête  est 
figurée  par  l'unicm  d'un  1  avec  les  branches  adjacentes  des  deux  Y  voisins,  alors  que  les 
sillons  (interpapillaires)  correspondent  à  l'intervalle  (|ue  laissent  eiUre  elles  les  branches 
divergentes  de  chaque  Y  »  (de  Varigny).  (Voy.  lig.  i'il.) 

Crêtes  papillaires  des  phalangettes.  Bases  de  leur  cl'issi/'tralion.  —  La  base  de  la 
classification  naturelle  de  M.  (ialton  est  très  simple,  nous  dit  Ch.  Fere. 

Les  lignes  i»apillaircs  de  la  face  palmaire  ou  |)lantaire  des  |ihalangetles  présentent  une 
disposition  générale  constante  :  1°  11  existe  à  la  base  de  la  phalangette,  parallèlement  au 
pli  articulaire,  des  lignes  i)apillaires  transversales;  2"  Tout  le  |iourtour  de  la  phalang-ette 
est  parcouru  par  des  lignes  ellipti(]ues  dont  les  postérieures  présentent  graduellement  une 
c(uicavité  moins  prononcée,  de  telle  sorte  (jue,  danstpielipu^s  cas,  elles  finissent  par  confondre 
leur  direction  avec  les  lignes  piirnlleles  de  la  base.  M.  Ciallun  ajipi'lle  cette  dis|iosilion  fornu' 
primaire. 

Toutefois  celte  forme  jtrimaire  est  rare.  Le  plus  souvent  les  lignes  transversales  et  les 
lignes  ellipti(|ues  laissent,  entre  elles,  un  intervalle  (jui  se  trouve  rem|)li  |)ar  des  ligues 
|iapilliiires  de  formes  diveises,  el   dont  il  s'agissait   precisenu'ut  d'établir  la   nonuMidature. 

I.    I8'.'3.  PuiiKiNjK.   Ciitiniinildlio  df  i.idiiiiin'  iiliyniiiliiijirn  oriiniii  ci.-iu.'i  fl  syslcinati.-i   vudmci. 

•->.   18(i«.  Ai.ix.  Annatrs  drK  xcioicfs  /ia/imW/cs,  I.  VIII.  |i.  •.'•i:.  cl  I.  IX,  |>.  5. 

3.  1888.  Gai.ton.  Mtilure,  XXXVllI,  |i.  -.'Ol,  et  18<tl.  I'lii'<i.-">j,l,irtil  Tian^aclions,  CLXXXIL  p.  li. 

'i.  1891.  De  Varigny.  lievue  scieiilififiuc,  •.'  iii.ii. 

5.  1891.  FÉRÉ.  Comjil.  Rend.  Soc.  Jiii>l. 

().   1891.  l'dUGiioi.  ï'/icsc  iloctoiat.  I.ynii. 

7.  I89''i.  Testi  1 .  T)ailc  d\xiial<>)iiif  Imiiiainf,  \i\ro  \']. 

H.  Les  crélt's  papillaiics  ont  via  coimuics  des  peuples  pri'lii.slnrii]iK'S.  L'n  pt'U'oglypiic  rooiicilli  sur  le  l.n' 
Kcji'inkoojc  (NouvoUo-Écosso),  par  le  colonel  Ciarrirk  Mallory,  nous  montre  uno  main  luimnine.  où  sont 
indiquées,  avec  une  renLiripialile  sincérité ,  qnel(|ues-unes  lies  crèles  papillaires.  (Voir  ,t»i«(Wfs  du  liureait 
d'Elhnoloijir  d<:<  l-.'Inl.'iL'iti.-i  d'.iiiii'-riijue.) 


Moni'iioLticii-;  1)1-:  i.\  l'i^Aii 


Tîjô 


Dans  1rs  cas  oii  Tcspacc  c^l  synii'li  iiiiii',  il  ('v|  limilt'  l.ili  ralciiii'iil  juir  ili'iix  aii;:lcs  i|iii 
iciKimlctit  aux  pdliits  de  KMicdiilic 
(les  lip;ii('s  <'llipli(iin's  cl  des  lipiics 
Iraiisvcisak's.  C'osl  sur  l'cxislomc 
lie  CCS  deux  aiif;lcs  (|iic  n'iiusc 
loiilc  la  classilicalioii  ^W  M.  Cal- 
lun. 

Ndttiiis  (juc  les  nulles  eu  i|ucs- 
liiiu  peuvcnl  iiiau(|uei'  et  iiu'il  t'aul 
idusliiiire  leur  pusiliim  syniclri- 
(|ueiueut,  rclalivCMieiil  à  nue  li^uc 
passant  par  lo  centre  de  la  llpurc 
i|ui  remplit   l'espace. 

Apiielons  (1  l'angle  dont  le  soui- 
luet  est  dirifié  vers  le  bord  cul)ilal 
<lc  la  plialan^oltc  et  H  celui  qui  se 
(lirifie  vers  le  bord  radial. 

Appelons  A  la  dernière  crête  elli|>- 
lii|ne  t|ui  limite  l'espace  en  avant 
cl  I'  la  première  liii ne  transversale 
i|ui  le  limite  en  arriére. 

(les  deux  lif^iies  peuvent  présen- 
ter avec  les  an^iiles  (1  et  \\  des  rap- 
ports dillérenls. 

Cliissip.('alion  t/cs  crrlcg  pnjiil- 
l'tirea.  —  On  a  établi  une  série  de 
il  types  dont  les  principaux  sont 
ainsi  résumés  dans  la  thèse  de"  l'or- 
^eot  : 

I  ■  Les  lif;nes  \  et  1'  passent  toutes 
deux  en  H  et  G,  en  circonscrivant  un 
•espace  libre  régulier. 

a)  Ce  dernier  peut  être  rempli 
par  des  lignes  antéro-postérieures. 
('."est  là  une  figure  très  rare  chez 
l"bomme,  mais  signalée  par  Alix 
comme  la  plus  commune,  chez  les  |.|,.  j (^;{ 
singes  anthropoïdes. 

/')    Le    plus     souvent,     l'espace 

intermédiaire)  est   rem{)li    par  des    lignes    concentriiiues   en   cercle   ou    en    spirale     |dus 

o<i    moins    allongée.    C'est    le    type     HAC  —  lU'C    de    l'éré. 

2"  Les  deux  lignes  A  et   P  passent  chacune  par  un   angle 

(iillerent;  d'où  la  formule  AC— PR  et  AH— PC  de  Féré. 

■  '  :{'  Les  lignes  A  et  P  ont  un  point  de  commun,  soit  le  seul 

jioint    commun  C  ou   R.   d'où  les  deux    foruuiles  AU — PU  de 

l'eré  et  AC— PC. 

i"  L'une  des  lignes  A  ou  P  passe  par  les  deux  points  C  et 
H,  et   Taulre  ligne  par  un  seul  de  ces  points,  d'où  les  formules 

Ji..—)^\[\ r=::y  12-- '.  p.VC  — PH 

UAC—  PC 
RPC  — AU 
RPC  — AC 

Fie.   444.  —  Schéma    d'une         La  nomenclature  de  Féré  et  celle  de  Testul  sont  calquées  sur 
empreinte  du  pouce  droit,     celle  de  Calton.  Nous  nous  iiornonsà  rappeler  les  synonymies 
(D'après  Fére.) 


empreinte  grossie   des    crêtes  |iapillaires 
l'un  doigt.  (D'après  Forgeot.) 


Ualton 


A,  ligne  antû-îeure  limitant  en 
lias  le  système  elliptique.  —  F', 
ligne  postérieure  limitant  le  sys- 
tème transversal.  —  R,  angle 
jadinl.  —    C.  angle  cubital. 


w 

V 


c  (cubital) 
R  (radial) 
.V  (antérieur) 
P  (postérieur) 


Test  ut 
i  (interne) 
e  (externe) 
<:  (courbe) 
T  (transversal) 


[.l.  BRANCA.] 


746 


LE  TEGUMENT  EXTEHXE  I:T  SES  DÉRIVÉS. 


Ajimtons  nussi  qu'aux  U   types  de  (jalloii  et  Féié,  Testut  sulistitue  dix  types  (ju'il  désig^ne 
•  iiiiiiiie  il  suit  : 

i»  Type  primaire.  :!•  Ce  Ti.  ."»«  Ci  Ti.  ?■  Cie  Tci.  '.)"  Ce  Tei. 

2»  Cei,  Tei.  i»  Ci  Te.  ff  Cei.  Ti.  S'  Ce  Te.  10"  Cei  Te. 


^^ 


MM\^S) 


7        .  f 


/3 


/4         ^^  /^ 


//  // 


/^        ^^        2J       :)2 


FiG.  445.  —  Les  divers  tyi)es  de  crêtes  papillaires.  (It'apres  l'ère.) 

L.i  lifiiire  1  fC  r.i|i|ioilc  au  type  primairo  ;  les  ligtiips  •.>.  :t.  'i.  i  .m  type  HAC-HI'C  :  les  liyuro  G.  T.  .s.  9.  10. 
1 1.  12,  13  au  type  AC-PJi:  li-s  figures  14  et  li  au  type  AK-IH':  les  liyures  16.  17,  18.  19.  'O.  -.M,  Ti  au  Ivpe  Alt 
l'It  ;  les  figures  -iS.  ••'(,  Tj.  '26.  ■>»,  -i»  au  type  HAC-I'H  :  la  fiijure  •.'9  au  type  AfiRI'C  :  le.<  fijjuivs  3o.  31,  Si,  33, 
3  V  3J,  3G  au  type  AL'-PC  :  les  figures  37,  38.  39  au  lypi-  Ar  lll'C:  les  ficuies  iO-'il  au  l>pe  liAC-l'C 

V.vniATioNs  KKs  CHKTKs  l'Ai'ii.i.AiHKs.  —  .\  l  ti liiil loiis  inilivi'liiellei' .  —  n)  Les  empreintes 
sont  de  loriue  plus  variée  à  la  pauinc  de  la  main  (|u'à  la  idanle  du  ]>ied.  .\  la  paume  de 
la  main,  leur  lorme  est  d'autant  ()lns  eomplexe  (pie  les  mouvements  des  doigts  sont  plus 
étendus  et  iilus  dilTéreneiés,  ([ue  rinlellii^t-nci'  est  plus  développée.  (Féré.) 

/')  Chez  un  même  sujet,   il  y   a  une  similitude  plus    ow  moin*  parfaite  des  empreintes  de 


Mn|!|'||(.|.(H,IK  |t|-;  |.\   l'IvM  .  7!i7 

«•lin<|ii('  police  ((ii'illiMi).   l'cic,  i|iii  a  cxamiiic  la  lrci|iii'iirc  ilr  ct'tti-  >t^iii'lrit'  clic/   !cs  cpilcj)- 
li(|iics  arrive  ù  la  ^lati^lii|iic  siiivaiilc  : 

Il  V  a  syiiirliic  piiur  li'  |)niicc  (laii>  ."ij.j'.i  |iniir  Km 

—  liiidcN  —     41. t)'.»         — 

—  le  iiicdiii-  —     ."((;..")'.)  — 

—  rauiiiilaiic       —     ."(2.74         — 

—  raiiriciilniic     —     7"), 27         — 

'•)  Au  niveau  lie  la  iiuiiii.  les  variaiioiis  mi)r|)liulo^i(|ues  soiil  surtnul  fr('(|uenU's  au  niveau 
(In  piiiice  cl  (le  l'index,  (|iii  sont  les  doi.qtsdont  l'importance  fonctionnelle  est  le  plusconsi- 
dcraldc. 

'/)  Oiicls  que  sdiciil  les  aspects  de  ces  empreintes,  on  peut  considérer,  avec  \V.  Her- 
schell  et  Gallon,  «  que  le  dessin  di,i;ital  (qui  existe  à  partir  du  sixième  mois  de  la  vie  intra- 
ulerine....)  demeure  immuahie  de  la  naissance  au  moment  ou.  par  la  piitiéfactiun,  la  peau 
se  desaiirepe  et  se  decomi)ose.  immuahie  dans  ses  dispositions  fondamentales,  immualde 
dans  ses  moindres  détails  »  (de  \'ari,;^iiy)  à  l'inverse  de  tous  les  autres  organes. 

Il  impolie  toutefois  de  remarquer  (jne.  dans  une  ri'gion  donm^'e,  chez  un  sujet  donné,  la 
moridiolo^ie  des  créles  papillaires  suhit  quehiucs  k'gères  modifications  du  fait  de  l'âge,  de 
la  profession,  etc.  C'est  ainsi  i|ue  chez  les  vieillards,  les  crêtes  sont  «  usines,  aplaties,  à 
hords  lions  »  (Forgeot). 

c)  On  sait  que  les  crêtes  sont  jdus  serrées  chez  l'enfant  ([ue  chez  l'adulte,  (iii  compte  <lan!< 
l'espace  de  ;>  millimèlres  : 

Chez  le  jeune  eul'anl l'i  a   IS  crêtes. 

.\  8  ans |:!  crêtes. 

.V  20  ans '••  à  10  cri-tes. 

/■)  Les  cicatrices  professionnelles  ou  accidentelles  déterminent  des  interruptions  dans  les 
crêtes,  ou  encore  des  torsions  des  lignes  papillaires  qui.  de  ce  fait,  se  rapprochent  les  unes 
(les  autres. 

g)  Le  ty|ie  primaire  des  eiiipreiules  digitales  [larail  s"id)?er\i'r  exclusivement  chez  des 
épileptiques. 

B)  Variations  se.iiiclle!<.  —  IJans  le  sexe  féminin,  les  crêtes  pajii  lia  ires  sont  plus  rapiiro- 
rliées  les  unes  des  autres  que  dans  le  sexe  masculin. 

C)  Viirialions  fumUinle.'i.  —  Calton  est  porté  ù  croire  à  l'hérédité  des  lignes  papillaires; 
le  rôle  de  ce  facteur  est  nié  par  Forgeot  de  la  façon  la  plus  l'ormelle. 

D)  l'di'ialiona  elh)ii(jiies.  —  (In  n'est  jins  encore  lixe  sur  les  variations  ([u'imiuime  la 
race  à  la  morphologie  des  empreintes  digitales. 

Les  recherches  d'Alix  ont  montré  que  le  type  primaire  elait  luojire  aux  grands  singes 
anthropoïdes;  mais,  tout  récemment,  Féré  a  infirmé  les  conclusions  de  cet  auteur.  «  Les 
em|)reiutes  dites  primaires  n'ont  jamais  été  ohservées  chez  aucun  singe;  on  ne  peut,  sans 
plus  ample  informé,  les  considérer  comme  des  dispositions  ataviques  >.•.  Le  type  primaire 
n'existe  (lu'exceplionnellement  chez  l'homme,  oii  Féré  l'a  ohservé  cinq  fois,  sur  des  sujets 
épileptiques. 

I.iijnes  jHiftilliiires  tir  lu  païuue  dr  la  mnin.  —  D'une  manière  générale,  nous  dit  Feré-, 
ces  lignes  alîectent  une  direction  parallèle  aux  plis  primordiaux  de  flexion  et  d'opposition. 
Ces  |>lis  primordiaux  sont  les  plis  de  llexion  communs  des  doigts  et  le  pli  d'opposition  du 
pouce. 

Dans  le  cas  de  la  tlisposition  la  plus  sinii)le,  on  voit  les  ligues  papillaires  suivre  le  pli 
d'opposition  du  pouce,  couvrir  réminence  thénar  jusijue  sur  la  palmature  du  pouce,  ou  elles 
deviennent  parallèles  au  pli  de  llexion  commun  des  doigts. 

Les  lignes  parallèles  au  pli  de  llexion  commun  se  relèvenl  progressivement  vers  le  bord 
cubital  de  la  main,  à  mesure  ([u'on  remonte  vers  le  poignet,  de  sorte  tjue  les  supérieures, 
devenues  les  plus  internes,  se  placent  parallèlement  à  celles  qui  recouvrent  l'éminence  thénar. 
La  partie  de  la  main  comprise  entre  le  pli  de  llexion  commun  et  le  pli  de  flexion  spécial 
des  trois  derniers  doigts  est  couverte  de  ligues  papillaires  dont  la  direction  générale  est 
transversale,  et  qui  s'accolent  graduellement  aux  séries  de  lignes  à  concavité  inférieure  ou 

I.  1900.  FÉRÉ.  Notes  sur  les  mains  et  les  empreintes  digitales  de  (pielques  ^inges.  Journ.  de  l'Anat.  et  de  Ui 
l'Iii/xiol..  p.  255. 
•-'.  1900.  l'ÉuK.  Les  lignes  p.ii>ill;iii-fs  de  la  paume  de  la  main.  Journal  de  l'Anal,  et  de  la  Physiol.,  p.  370. 

r.4.  BILiXCA.', 


748 


I.K  TKCIMKNT  KXTKIiM-;  KT  Si:<  DKHIVK 


distnle,  cnrniliniit  Ics^tlciniéies  lignes  traiisvorsales  de  la  face  palinairf  des  (ioip-ts,  Os 
iloiiiièics  lifîiies  courbes  pré^enlent  une  diieclirm  paralU'-le  à  celle  des  lignes  digitales  (|iii 
sont  gcnéraleineiil  transversales  aux  deux  doigts  médians,  tandis  qu'à  liiidex  et  au  petit 
doigt,  elles  sont  nhli(jues  de  bas  en  liant,  et  de  dedans  en  dehors  par  rapport  à  l'axe  de  la 

main,  (x'tte  disposition  simjtle  est  jiresque  cons- 
tante sur  réminence  thcnar:  le  jilus  souvent, 
lontes  les  lignes  papillaires,  à  partir  de  la 
ciMiibe  du  pli  (rnf)posilion  du  pouce,  sont  pa- 
rallèles; elles  s'aplatissent    progressivement  jns- 

ijii'au   ()li  de   llexiou  du  pouce « 

Mais  ce  type  simple  îles  lignes  papillaires  do 
la  paume  de  la  main  est  en  somme  assez  rare, 
et  il  est  de  règle  de  voir  des  figures  accessoires 
iompli(|uer  sa   morphologie. 

(les  figures  accessoires  peuvent  siéger  :  A)  sur 
les  espaces  interdigitaux:  B)  sur  l'eminence 
llicnar;   (1)  sur   l'eminence  liy|)0tliénar. 

A)  l.cs    |iiiiicii)ales  anses    interdigilales  sont  : 

lauM'  cubitale  située  sur  le  |)rolongement  du 

dernier  espace; 

2"   L'anse   médiane 


îiluée  dans  le  prolonge- 
ment de  l'espace  iue- 
dian; 

3'  L'anse  radiale  située 
dans  le  prolongement 
de  l'esiiace  (jui  sépare 
le    médius  de  l'index; 

4°  L'anse  externe  si- 
tuée au  niveau  de  l'an- 
gle formé  par  le  jiouce 
et  le  métacarpien  de 
l'index. 


151  Les  figures  de  la  région  tliennr 
alleclent  deux  types  principaux  : 

1"  Une  anse  à  sinus  ouvert  vers  le 
pouce  (anse  radiale); 

2'  lue  anse  à  sinus  ouvert  vers  le 
poignet  ('Oise  st(péfieure). 


l'io.  iiO.  —  Empreinte  de  la  main  gauche. 
(D'après  Féré.) 

ICIle  présente  des  liirnes  papillaires  parallèles  an  pli  (Tup- 
iisition  du  pouce  et  aux  plis  de  flexion  des  doigts.  On  y  voit 
•s  lignes  transversales  de  l'annulaire  t'ornier  une  anse  à 
iinvexilé  tournée  vers  la  pauiiie,   à  la  liase  de  ce  doigt. 


('.)  Les  ligures  de  la  région  hy|)0the- 
nar  se  présentent  sous  des  formes  plus 
diverses  ; 

i"    Une    anse    ouverte     obliquement 
vers  l'angle  formé  par  le  pli   de  flexion 
commun  et  le  ])li  d'opposilioii  du  pouce  (anse  radiale): 
2"  V[^e  anse  ou  verte  vers  le  poignet  (misr  SHi>érieurt'): 
■\'  Vue  anse  ouverte  vers  le  bord  cubital  de  la  main  (anse  ruhilale): 
i"  Diverses  varieti's  du  ciniiius,  du  tourlnlldu  et  du  double  tourliillon. 

Lignes  pajiiHitires  de  In  jtlante  dn  pied.  —  La  jdaule  du  pii-d  est  |ianininie.  comme  la 
main,  par  des  crêtes  ])apillaires'. 

Sur  le  talon,  ces  lignes  sont  transversales  et  se  uioutrcnl  jdns  ou  moins  iliscontiiuies, 
plus  ou  moins  anastomosées. 

Au-devant  de  la  région  du  labui.  ci^s  ligues  sont  liés  nelU'>  et  louj.uirs  de  diiectiou  trans- 
versale. 

Au  niveau  des  articulations  uiclalarso-pbalangieunes,  elles  soûl  tddii|ues  eu  avant  et  en 
dehors,  telles  reiu-ontrent  les  lignes  transversales  qui  occupent  la  base  du  1  '  et  du  "»  orteil, 
i-l  fminenl  avec  elles  deux  angles  (angle  interne  et  angle  externe). 

Dans  le  territoire  comjjris  entre  ces  deux  angles  se  dévelo|)pe  une  série  de  ligures  acces- 
soires qui  rap|)elleut  les  ligures  qu'on  observe  à  la  face  iialmaire  tie  la  main.  Il  existe  : 
1"  (luatie  iiiises  interdigilales,  '!•  une  anse  externe.    :i"   une  anse   interne.  \    des  cercles  on 


1.    IIKKI.  l'ihu..  Jiiiiiii.  (le  l'Anal..  \>.  tiir.'. 


MdiM'iKii.ocii:  m-:  l\  I'i;ai' 


7^9 


ellipsos.  «   l/aiisc  iiitctiii'  linnir  mir  i.n|in'tti'   |irt's<|iic  ((iMstiiiilc  an  iiivoaii   tic  rarlirulatiidi 
luétalai'SK-plialaii^icmic  tlii  ^ms  «ulril.  >.  Kilo  a  clr  aiitrcldis  ll;,'iiré(3  par  Allix  ((i). 

("-.  OiiiiM.iis  m;  i.A  l'KAi  .  —  (tiili'i-  le-;  Lira  mis  niiliccv.  au  niveau  (lcs(|iicl>  li' 
Iriiiiiiiciil  cxlciiic  SI'  ra((i)i-(li'  aux  iiiii(|ii<'iis('s  (lrnii(i|»a|tillair'('s  (hoiiclic, 
narine,  |ta(i|ii('r(',  |i(>inls  lacrvinaiix,  anus,  tirèllirc,  rlc),  la  [iraii  préscnlc  les 
orifices  «1rs  raiiatix  cxcrrlciirs  aiiiirxrs  à  ses  friandes.  (  hi  v  IrmiN  <•  donc  : 

i"  Les  nrilices  des  canaux  ^alaclo|»liores  qui  déhoiiclienl  à  la  surl'ace  du 
mamelon  et  lui  donnent  l'aspect  d'une  pomme  d'arrosoir; 

2'  Les  orifices  des  glandes  sudori|)ares.  Ces  orilices,  d'un  diamèlre  de  41)  à 
.'»()  y.,  sdiil  espacés  les  uns  des  au!  l'es  de  aO  (dos)  à  200  a  (paume  des  mains).  Ils 
m-  sont  visihies  à  l'icil  nu  ijui'  sur  la  pauuic  des  mains  et  la  planle  des  [)ieds. 
Ils  SI!  montreni  disposés  eu  séries  linéaires  et  s*ou\reul  au  souiniel  des  crêtes 
papillaires; 

3"  Les  orifices  des  olaiides  sébacées,  d'un  iliauiètre  \arialtle,  mais  r'elali\cuieul 
lar^a*,  ne  sont  visibles  (|ue  sur  deux  des  variétés  de  slandes  sébacées  (glandes 
isolées  et  glandes  annexées  à  un  poil  follet). 

(h'ilîces  des  glandes  sudoripares  et  des  appareils  pilo-séhacées  sont  connus  du 
vulgaire  sons  le  nom  de  pores  de  la  peau. 

X.  Si'itKAC.K  iNTKUM-:  DK  i.A  l'KAi".  —  La  surlacc  luleriie  de  la  peau  (surl'ace 
profonde,  surface  adliéi'enle)  esl  heaucoui»  |)lus  irrégulière  que  la  surface 
externe.  Elle  est  munie  d'orilices  qui  livrent  passage  aux  vaisseaux,  aux  nerfs, 
aux  canaux  excréteurs  de  certaines  glandes  sudoripares.  Fdie  présente  des 
dépressions  dans  lesquelles  se  logent  les  pelotons  graisseux  du  i)annicule  adi- 
peux (peaucier  adipeux  de  de  lîlainville)- 

La  surface  interne  de  la  peau  varie  d'aspect,  selon  que  la  peau  esl  mol)ile 
sur  les  plans  sous-jacents,  ou  qu'elle  adhère  à  ces  plans. 

I"  Ouand  la  peau  est  mobile,  comme  c'est  le  cas  sur  le  tronc,  sur  le  bras, 
l'avant-bras,    la   cuisse   et   la   jand)e,    on    observe    la    disposition    suivante    : 

a)  La  face  profonde  du  derme  est 
en  connexion  étroite  avec  des  faisceaux 
conjonctifs  dont  l'ensemble  constitue  une 
ujembrane  réticulée,  dense,  l'ésistante  qui 
n'est  autre  que  le  feuillet  superficiel  (ou 
dermique),  du  fascia  superficieL  Cette 
membrane  est  disposée  parallèlement  à  la 
surface  de  la  peau. 

b)  De  la  face  profonde  du  fascia  superfi- 
ciel se  détacbent  des  Iractus  conjonctifs,  à 
trajet  vertical  et  oblique,  qui  vt)nt  s'insé- 
rer, d'autre  part,  sur  une  membrane  dite 
feuillet  profond  du  fascia  superficiel.  Les 
deux  feuillets  du  fascia  sont  donc  deux 
membranes,  ou  plutôt  deux  séries  de  mem- 
branes, qui  cheminent  parallèlement  à 
distance  l'une  de  l'autre.  Ces  deux  feuil- 
lets sont  reliés  par  des  tractus  conjonctifs  qui  leur  sont  plus  ou  moins  perpendicu- 
laires. Mais  ces  tractus  sont  espacés  les  uns  des  autres.  Ils  circonscrivent  des 


FiG.  447.  —  Un  centimètre  carré  de  lépi- 
derme  de  la  main  vu  par  sa  face  libre, 
à  un  grossissement  de  4  diamctres. 
(D'après  Sappey.) 

.5'i(,    emijoiii-liiiip    lies   jrlamles    smloripares-.    — 
S/,  silluns  interpnpillaires. 


.1.  iiiiAm-A] 


750  LK  ÏKGUMKNT  EXTERNE  ET  <E<  DÉHIVÉ-^. 

loges  qu'occupcnl  des  l(»bul('s  adijM'UX  (|iu  foui  défaut,  ici  ri  là,  sur  écriai ns 
sujets  à  constitution  sèche.  L'ensemble  de  celte  couche  représente  donc  une 
nappe  graisseuse,  épaisse  et  molle,  qui  s'interpose  entre  les  deux  feuillets  du 
fascia.  C'est  là  le  pannicule  adipeux  que  parcourent  les  vaisseaux  et  nerfs  dils 
vaisseau.x  et  nerfs  superficiels  ou  sous-cutanés. 

c)  Plus  profondément  <»n  observe  un  deuxième  feuillcl  «uiijunctif  plus  lUi 
moins  dense,  mais  toujours  mince;  c'est  le  feuillet  iiruiond  dn  fascia 
superficiel  ou  feuillet  sus-aponévrotique.  Par  sa  surface  externe,  ce  lèuillel 
entre  en  rapport  avec  le  pannicule  adipeux.  Sa  face  profonde  est  séparée  des 
aponévroses  par  une  nappe  du  tissu  conjonctif  lâche  qui  jiermel  à  la  peau  de 
glisser  sur  les  aponévroses. 

2'^  Dans  les  régions  uîi  la  peau  est  adhérente  aux  plans  suus-jaciMils  (creux 
d(;  l'aisselle,  j)aume  des  mains,  plante  des  jtieds.  l)ords  latéi-aux  des  doigts),  les 
dispositions  anatomiques  sont  beaucoup  plus  siniiiles.  l)e  la  face  profonde  du 
derme,  se  détachent,  cà  et  là,  des  trousseaux  fibreux  courts  et  résistants:  ces 
trousseaux,  qui  s'insèx'ent,  d'autre  pari,  sur  les  aponévroses,  circonscrivent 
des  aréoles  étroites  qu'occupent  des  pelotons  graisseux.  Ces  pelotons  se  trouvent 
comprimés  dans  les  aréoles;  aussi  font-ils  hernie,  quand  on  sectionne  un 
point  du  tégument,  adhérent  aux  tissus  profonds.  De  telles  dispositions  assu- 
rent une  union  intime  du  derme  et  des  aponévroses.  Ces  Acws  formations  sonl 
donc  incapables  de  glisser  l'une  sur  l'autre. 

Dans  quelques  régions  de  l'organisme,  la  peau,  tout  en  adhérant  aux 
plans  sous-jacents.  participe  à  la  mobilité  de  ces  plans,  quand  ceux-ci 
sont  de  nature  musculaire.  En  pareil  cas  le  pannicule  charnu,  le  peaucier 
charnu  (de  Blainville),  forme  doublure  au  tégument  dont  il  doit  assurer  la 
mobilité. 

Les  nuiscles  annexés  à  la  peau  sont  de  deux  ordres.  Les  uns  sont  striés,  les 
autres  lisses. 

Ce  sont  des  fibres  striées  qui  forment  les  peauciersde  la  tète  (muscles  occipito- 
crànien,  frontal,  sourcillier,  orbiculaire.  temporal)  et  du  C(»u.  Ces  |)eauciei-s 
ne  sont  pas,  d'ordinaire,  enveloppés  d'une  aponévrose.  Ils  sont  beaucoup  moins 
développés  chez  l'homme  que  dans  nombi-e  d'espèces  animales;  chez  les  singes 
inférieurs,  les  muscles  de  la  lace  sont  j)r<>s(|ue  ions  fusidunés  les  uns  avec  les 
autres.  Ils  sonl  en  <'onnexiou  pins  ou  moins  élmile  avec  le  peaucier  du  cnu. 
dont  ils  l'eprésenlent  une  dé|)en(laiKe  pure  et  simple.  D'autre  part,  on  sait  que. 
chez  le  cheval  et  le  hérisson,  le  peaucier  du  cou  se  prolonge  sur  le  tronc  qu'il 
enveloppe,  tout  enlier,  d'une  nappe  musculaire. 

Les  peauciers  à  libres  lisses  sont  moins  nt)ud»reux.  Ce  sont  le  muscle  sous- 
aréolaire,  le  muscle  périnéal  superllciel,  le  darlos  des  bourses  «{ui  s'étendrait 
jusque  dans  le  prépuce,  pour  y  former  le  muscle  péripénieii  de  Sap|Hn'. 

En  certaines  régions,  ou  V(»if  les  muscles  peaucii'rs  disparaître  en  partie  ou 
en  totalité.  Des  formations  élasti(|ues  se  subslitueni  aux  uuiscles  disparus.  C'est 
à  cet  ordre  de  formations  qu'oui  été  rapportés  le  liganuMil  du  «  reiix  di'  l'ais- 
selle et  du  pli  de  l'aincv  L'a|>pareil  suspenseur  des  bourses,  le  sac  des  grandi's 
lèvres  sont  le  type  par  excellence  des  organes  élastiques  annexés  à  la  peau. 
Leur  étude,  cttmme  celle  des  nuiscles  peauciei's.  sera  làiN  dans  d'aulres 
jtarlies  du  présent  ouvrage. 


M(ii;i'iini.()(.ii':  Di;  i.a  i'i-;.\i'. 


751 


XI.  RAPPORTS  DE  LA  PEAU.  —  l 'a f  sa  l'arc  pinlniMlc.  la  pcaii  ciiii'c  l'ii  lap 
port  a\('r  les  nr^'-ancs  les  plus  vari«''s.  I''ll<'  recoin  ic  (lircclcmciil  la  ciaxHiili-, 
h-  slcniiiiii,  la  roliilc.  le  liliia  cl  iioiiiltrc  iripipliNscs  (tiialli'olcs,  de.)  on  d'ajM)- 
|ilivses.  Aussi  eoneoil-oii  raeilcineiil  (|u Cii  de  |)ai"eilles  régions,  Ires  aceossihics 
aux  IVaclurcs,  le  l(''j:iiniciil.  une  l'ois  Icsi-.  se  ié|)are  leiileiiient  parce  qu'il  es! 
uial  uourri,  cl  cela  d'aulaiil  |)lus  (|iie  le  pannicule  adipeux  i'aif  déTaul  :  nu 
l'ascia  eonj<tnclir  lienl  sa  place  iti'i  parHjis  se  développent  des  Ixjurses  muqueuses 
(rotule). 

Le  tégument  exierne  recouvre  les  mnscl(;s  et  dessine  leurs  reliels.  Ces  reliel's 
sont  |)arfois  visibles  à  l'u-il  nu  et  toujours  sensibles  à  la  pulpation.  Oucdques- 
uns  ont  leur  importance.  Fis  servent  au  traeé  des  lignes  d'incision,  en  médecine 
opéraloire. 

An  niveau  du  crâne,  dl-  la  l'ace,  des  doigts  cl  des  orteils,  la  jteau  est  par- 
c(»urue  par  des  artères  (pii  soûl  nou)I)reuses  et  de  taille  relalivement  considé- 
lable.  J)e  là,  l'aisance  avec  laipielle  se  réparent  l(»s  |dai(>s  de  ces  régions,  à 
vascularisalion  luxuriante. 

Les  veines  forment  un  liclie  réseau.  \  isible  à  travers  la  peau  sous  forme  de 
lignes  bleuâtres.  Ces  veines  sont  d'autant  plus  profondes  qu'elles  sont  plus 
volumineuses.  Elles  siègent  toujours  dans  les  points  (jui  sont  susceptibles  de 
facilement  échapper  à  la  compression. 

Ouant  aux  nerfs  et  au.\  lympbaliqnes.  on  ne  les  voit  pas  à  l'état  physiologique. 
(Juélques-uns  d'entre  eux  cheminent  cependant  dans  l'éjjaisseur  de  la  j>eau 
(lymphatiques  et  nerfs  superliciels). 

BOl  USES  MIQUEUSES 

(.%;i.  :  Bourses  séreuses.  Iiourses  celluleuses,  bourses  sous-eulaiiécs.) 

Au  -wn''  et  au  .wur  siècle,  les  bourses  muqueuses  étaient  connues  des 
analomistes  qui  se  hornaient  à  constater  leur  existence  (Camper,  1784  ;  Four- 


r  DALQNE 


Fio.  448.  —  Trois  bourses  préroluliennes  communicantes  (d'après  Pitba  et  Billrolht, 
Tune  superÛL'ielle  (A),  l'autre  moyenne  (B),   la  dernière  profonde  (C). 

croy.  1786).  En  1778,  Alexandre  Monro  (Monro  le  jeune)  consacrait  à  leur  étude 
un  mémoire  de  quelque  importance.  Outre  les  descriptions  d'Hertwig  (1793), 
de  Bichat,  de  Béclard,  de  Malgaigne,   il  a  paru,   sur  l'anatomie  des  bourses 


[^1.  BRANCA.] 


752  LK  TÉdUMKNT  EXTKHM-:  KT  SHS  DERIVKS. 

miKjiiciiscs.  f(ii('l(iii('s  travaux  (rcnsciiihli'  <liis  à  Vcipcan.  à  l'ailiiii.  à  Vcrintis. 
à  (ji-iiImt.  il  Zoja.  à  Ilciiickc. 

Les  l)()ur.ses  niuqueusos  sont  des  cavités  qui  siègent  dans  le  tissu  cellulaire 
sous-cutané.  Elles  sont  de  dimensions  très  variables.  I>eur  taille  varie  avec  leur 
siège,  avec  l'âge  et  la  [)i-ofessi(»n  du  sujet  qui  les  ])orte. 

On  les  observe  parloiit  où  li-  squelette  fait  saillie  sous  le  tégument:  «  Ir- 
téguments  du  d(js  de  la  main,  ceux  qui  recouvrent  la  face  antérieure  de  la 
rotule,  lapopliyse  olécrâne,  l'acromion,  ont  au-dessous  d'eux...  un  tissu  cellu- 
laire qui  ressemble  déjà  à  celui  (jue  l'on  trouve  autour  des  tendons,  quelque- 
fois même  de  véritables  bourses  nmqueuses....  On  les  trouve  même  presque 
constamment  à  un  degré  de  développement  plus  ou  moins  grand  entre  la  peau 
et  les  os,  dans  les  endroits  où  ces  parties  ont  di's  mouvements  fréquents,  comme 
au  coude,  au  genctu.  en  sorte  qu'il  y  a  des  bourses  nuiqueuses.  comme  il  y  en 
a  de  tendineuses  »  ' . 

De  ces  séreuses,  ou  «  cai)sules  synoviales,  ajoute  Cruvelbier.  les  unes  sont 
congénitales  et  enlrenl  dans  le  plan  primitif  de  l'organisation,  les  autres  sont 
accidentelles  >>  ou  accpiises.  Ces  dernières  se  répartissent  en  deux  groiijM-. 
Elles  sont  dues  tantôt  à  l'exercice  d'une  profession,  et  sont  d'un  siège  constant 
pour  une  profession  donnée,  qui  nécessite  des  attitudes  toujours  les  ménM>: 
laiilùt  elles  reconnaisseni  piMir  cause  nue  lésion  anatonii(|ue  (liernie.  tu- 
meurs, etc.). 

Touti!   bourse  séreuse  j)i'ésente  à  <-onsidéi-er  une  paroi  el  uni-  ca\ité. 

La  paroi  est  d'épaisseur  et  de  résistance  variables.  Elle  se  conlond  |»ar 
sa  surface  externe  avec  les  tissus  ambiants.  Sa  surface  interne  est  irrégiilière. 
Elle  présente  des  saillies  et  des  anfractuosités. 

Quanta  la  cavité  de  la  bourse  nui(|uense,  elle  est  cloisonnée,  d'ordinaire,  par- 
des  tractus  conjonclifs.  Ces  tractus  aiïectent  la  forme  de  cordons,  plus  ou  moins 
arrondis  ou  de  lamelles.  Ils  divisent  la  cavité  de  l'organe  en  une  série  de  loges 
qui  demeurent  complètement  indépendantes,  ou  communiquent  les  unes  avec 
les  autres  par  des  orilices  doni  la  taille,  la  fiUMue.  la  disposition  ne  présentent 
aucune  fixité  -. 

l'n  liquide  clair,  transparent.  Inbiélie  les  parois  de  la  bourse;  il  est  fort  peu 
abondant.  C'est  seulement  dans  les  cas  patbologiques  (bygroina)  qu'il  est  éla- 
boré en  assez  grande  ([uanlilé  poui'  distendre  les  parois  de  la  bourse  nuiqueusc. 

Il  v  a  lieu  de  distinguer  dans  les  bourses  séreuses  sous-cutanées  :  a)  les 
bourses  séreuses  normales,  constantes  et  inconstantes;  /»)  les  bourses  profc'*- 
sionnelles  ;  <■)  les  bourses  patbologiques. 

.\)  lluiii'sc!>  !<i'reust'^   )ioriinili's. 

,.,     ,  (   |{(>iM'sc  aiiuiilti-iiiaxill.i'm'. 

A  ,'iMi  I  111  (' ;    1,  ,11 

(   Hoiiisc  ])it'inoiil,ili'. 

V  I5unrsc   scitusc   de    ilcclaid    (au-dcv.nil    do  la    |i  iimin* 
''"'■>"-^ f       dWd.nn). 

()iiio|il.U(' {   lli'iiisc  siis-acromialc. 

I.  1821.  Bér.i.\u\i.  Analomir  yihiérulr  lU'  Birliat,  I.  IV,  p.  'iO'». 

'.'.  Il  peut  arriviii-  que  les  limirsos  inui|iii^ii!«rs  o.(>iniiiiinit|ucnl  avei;  los  soroiisos  arliridairos.  GeUe  comiuunioa- 
liuH  est  d'ulisei'valion  parliriiliiTi'iiii'iil   IVi-ipu-nli!  an  nivMii  du  wiliMi. 


Mi>i;i'iitii,(i(;ii:  hi':  i..\  i'i;\i  vo- 


53 


lliiriiniis ; 

I     ItlIIIIM'    l'|l|l'llllllvlll>lllll' 


Ciiliilii 


\   IWmisi-  ii'Iru-DlciT.iiiiciiMC. 
)  Itotnsr  >tsliiiiliciiiii'  iiilcriKv 


It.iiliiis I    Itniirsc  sl\  Ididii'iiiii'  cxliTiii'. 

)  l»niir.st'rt'lni-iiiclacai|Mi  |>lialaii;;i(Mim'. 

.  l'ourse  rélin-plialaii^iciiiic  (siliiéi^  siii- 

Ailiriilalidiis  iiil('r-|)lialaii,i;i('imcs  .    .    .  la    face   postérieuiti  (!(•   l'exlréiiiilt' 

'  |)i(iximal('  (les  itlialaii;,'-es). 

(    Umirsc  (le  rcpiiic  ilia(|iii'  aiiir'io-siipi'iiiMin'. 

,,  1  liiiiiisf  soiis-isi'liiatiiMit'. 

Itassiii ,    ,,  .,  .     ' 

\  Bourse  rélro-coccyf^ieiiiie. 
i  iiourse  Inichantérieiiiie. 

Kéiniir HdUise  cniidyliiMiiie  externe. 

'  lUmrse  (•(indylieniie  iiilenie. 

,,  ,    ,  (   Bourse  i)ré-rotulienrie. 

l  Bourse  sus-rotulieiiae(aii^le  su |)ern-exleriic  ili-  |,i  luinlc). 

Bourse  de  la  tubérosité  externe  du  iiliia. 
Bourse  de  la  tuhérosité  inteine  du  (ihia. 
Tiliia \  Bourse  de  la  tubérosité  antéi'ieiire  du  lil)ia. 


i 

I  liourse  de  la  crête  til)iale. 
[  Bourse  nuilléolaire  interne. 


,,  ,  (   Bourse  de  la  crête  péronière. 

I  eroni' 

{  Bourse  inalléolaire  externe. 

,.   ,         ,  \   Bourse  rétro-calcanéeiine  (partir   inlV-rieurc   de   la    face 

(.alcaneuni ...  ,         ,        .     ' 

I       postérieure  du  calcaneuiiii. 

...        .^- ,   ^  ^   Bourse  plantaire  de  la  tête  du  premier  métatarsien. 

(   Bourse  plantaire  de  la  tête  du  dernier  métatarsien. 

.V  vkAÎ,-  de  cos  bourses  sércusi^s  lutriiialcs  cl  coiislanlcs'.  on  pciil  iviiconlnT 
un  ti-rtaiii  noinhri'  de  hoiirses  srn'iisos  iionnales.  mais  inconstantes,  qui  se 
dévelo|)|)ent  sur  le  raehis  (a|)oj)liyse  ('-pineuse  de  la  7'-  cervicale),  sur  le  tronc 
(l)ord  antérieur  de  la  clavicule,  région  lombaire,  face  externe  du  grand  dorsal), 
sur  la  cuisse  (face  externe  ou  face  antérieure),  sur  le  pied  (face  dorsale  du  sca- 
phoïde,  articulations  tarso-niélatarsiennes,  etc.). 

Ajoutons  enlin  que  l'exercice  de  certaines  professions  a  parfois  jjour  efl'et 
d'agrandir  une  séreuse  d'existence  normale. 

Les  bourses  séreuses  rétro-olécraniennes  sont  très  déveIoj)pées  des  deux  côtés 
ebe/  les  graveurs,  chez  les  corroyeurs.  les  tailleurs  de  meules,  les  mineurs  (the 
iniiu'r's  elbow  des  auteurs  anglais).  Elles  sont  agrandies  du  coté  droit  seule- 
ment cbez  les  guillocbeurs;  la  bourse  séreuse,  située  au-dessus  de  l'épine 
iliaque  antéro-su[)érieure,  est  volumineuse  chez  les  tisserands  de  Dresde;  la 
bourse  sous-ischiatique  des  tisserands  et  des  bateliers,  la  bourse  malléolairr 
externe  des  tailleurs  sont  encore  très  développées. 

Toutes  les  professions,  et  elles  sont  nombreuses,  qui  nécessitent,  d'une 
façon  prolongée,  la  station  sur  les  genoux,  délerminent  l'augmentation  de 
volume  de  la  séreuse  pré-rotulienne.  L'hygroma  pré-rotulien  (bouse  maid 
knee,  genou  de  servante  des  auteurs  anglais)  est  fréquent  chez  les  frotteurs, 

I.  Oi'ii  au  dire  de  Zimmermann,  apparaissent  après  la  naissance  (Voir  Zimmeismanx,  Real  Lexikon  der  nieili- 
rinisclieu  l'ropadeiitik,  .wticle  Sclileiiiibetitrl.) 

POIRIER    ET    CHARl'V.    \'.  48 

[.!.  UriAXCA.] 


754  I.i:  TEniMI-NT  KXTFHM-:  KT  SKS  TtKHIVÈS. 

Ii.irqvicIfHiis.  iiiaidiis,  as|)liallicis.  On  lObscrvc,  rn'-cnK'inrnf'iil  aussi,  tlicz  It's 
religieux.  Il  iinporU'  de  rcinarqiicr  ici  qiif  «  à  «rfrioiix,  le  corps  droit,  c'est  la 
bourse  prétihialr-  (pii  en  n'-aliié  porte  siii'  le  sol:  mais,  quand  l'attitude  se 
prolonge,  le  tronc  s'incline  un  peu  en  avant  et  la  rotule  par  <:\  face  a:il«''rieun'. 
devient  alors  la  surface  de  pression  »  (Lejars)'. 

H)  Hourxr^  xi-reiiscs  profes.'ïionnr/les. 

On  doit  grou])ei"  sous  ce  nom  les  bourses  séreuses  (\('  nouvelle  l'ormalion  ijut- 
l'exercice  répété  de  certains  ades  linil  |iar  en  rr.  de  Innir-  pièces,  dans  cer- 
taines régions  du  tégunienl. 

Les  bourses  séreuses  du  verlex  cliez  les  ])oiteurs  à  la  halle,  de  la  régiun 
dorso-lombaire  cbez  les  chiffonniers;  la  bourse  pré-slernale  des  ébénistes  et  des 
menuisiers;  la  bourse  pré-claviculaire  des  soldats,  de  l'articulation  acroinio- 
<  laviculaire  gaucbe  chez  les  scieurs  de  long  comptent  parmi  les  plus  fréquentes. 
Il  convient  d'ajouter  à  ces  quelques  exemples  les  bourses  muqueuses  cpi'on 
l'encontre  chez  les  joueurs  d'orgue  (au-devant  du  trochanter  et  de  la  partie 
inférieure  de  la  cuisse  droite),  chez  les  cordonniers  (en  avant  de  la  partie  inlë- 
rieure  de  la  cuisse),  chez  les  frolteurs  de  parquet  (cou-de-pied). 

La  bourse  séreuse  des  lileuses  de  lin  occupe  le  bord  cubital  de  la  l'ace  jtal- 
maire  de  la  main  gauche  (tiers  moyen)  et  la  racine  du  petit  doigt. 

('.)  Bourses  séreuses  potholoi/iques. 

On  voit  aussi  des  bourses  séreuses  se  dévehtpper  sur  les  \ieilles  lu  rnies.  >ni- 
les  tumeurs  de  date  ancienne,  sur  les  tissus  chroniquement  irrités  (durilhms. 
cors),  sur  le  sommet  des  déviations  vertébrales  (cypholiques),  sur  le  uidi- 
gnon  des  amputés  de  jambe  qui  marcluMit  avec  un  pilon,  sur  les  cals  vicieux 
ou  proéminents,  sur  les  exosloses.  sur  la  région  iln  |iie<l  I)ol  qui  piirle  sur  le 
sol,  ete. 

Bibliographie.  —  .Munhu.  Doscii])!.  ol  ail  tlic  l(Uis;c  mucos.i',  Kdiiiilinurg,  178!S.  —  X'ki- 
l'KAii.  Hecheiclies  sur  les  cavités  closes  (Annuleft  de  lu  Cfiiruri/ic  /'ninratae  et  ctvaiiyèif. 
t.  Vil,  1843.  —  I'aihkc.  Des  bourses  séreuses  sous-cutanées,  tliése.  Paris,  1839.  —  Vebnois. 
Bourses  séreuses  professionnelles,  thèse  et  Anindes  d'In/giène  publu/tn',  1802.  —  Bi.evmk. 
Anat.  et  pntli.  tics  bourses  (.ellulaires  sous-cutnnées.  tliéso,  Paris.  i8(M.  — Zoja.  Sulle  borsi' 
sierose,...  Milan,  180").  —  IIkixkkk.  Die  .Vnnt.  u.  Patliol.  (1er  Sclileinilienlel  unti  Sclircnscliei- 
den.  Erlanpcn,  I80S.  —  Vankci.oo.  jCinio  callosité  spéciale  observée  chez  les  flleuses.  liiésc 
Paris,  18!)S. 

N(  ri'ES 

A)  l'rori'dé.<  de  déleriiniiKliun  dr  hi  surface  téguiiH'ut'iire.  —  <i)  (»n  assimile  les  ilivei-s 
segments  du  corps  à  des  solides  péomélriciues.  On  compare  la  léle  à  mie  splà're,  les  mcm- 
iires  à  des  cylindres;  el  l'on  évalue  retendue  superllcielle  de  la  peau  à  laide  de  formulfs 
i:éoinétri(jues  (Sappey). 

(/)  '<  Un  détache  le  téguninil  cNlcrnc;  on  le  cluuc  sur  une  lalilc  en  lui  conservant  exac- 
lement  sa  longueur  el  sa  lari;eur.  i'uis,  a|)rcs  sa  coinpicle  dessiccation,  on  le  découpe  el  Ion 
«'n  rassemble  toutes  les  iiiéces  sur  un  plan  d"un  mètre  carré,  u  (Sappey.)  Itu^  telle  mclhoilc 
<lonne  des  résultats  sensiblement  identiques  à  ceux  de  la  méthode  prcccdenle. 

(■)  Bergonié  el  Ségalas  recouvrent  le  corps  de  bandes  de  sparadrap,  cl  .litcrmincul  cMsiii(e 
la  surface  de  sparadrap  employée-. 

1.   l«i)0.  l.KJAUs.  Trailc  de  cltiriirgie,  I. 

•1.  1898.  Deikjonié  el  Skgalas.  .Me;<ure-<  tli.'>  >»ii'f;iccs  Jii  co\\'^  <.\i'  riKinmi'';  miUli.Kle  «-l  rvsullals.  Coni/tl. 
rriid.  .Stic,  rfc  /*(■<//,,  p.  CiU'i. 


Mniîi'iKii.dcih:  ni-:  i.\  n;\i  .  755 

(/)  lioui'luiril  '  (lccorn|i(isc  lii  siirf.nM;  ilii  ciir|is  en  Iciiilniio  f^i'uiiiflriiiiics.  Il  di-lormiiic  la 
siiiicillcic  (le  CCS  Iciriliiin's  et  lolalisc  les  n-siillals  oIiIi-imis.  (IpIIi-  irH-lliiidc.  plus  pxario  (|iic 
la  iircci'dciilo,  ildiiiic  tics  valciiis  tni|)  iiclitcs.  car  (dir  a^^imilc  a  ilc-  siirlai-cs  pLiiics  i|rs 
siiiract's  (|iii  sdiil  rdiicavcs  nu  l'iumcxc^. 

(■)  Koussy  a  l'ail  roiiii.iilir  nue  ■■  niclliMilr  ilc  uicii^uialiiiu  tic  la  peau  liuuiaiiwî...  au  uiuycu 
iTiiu  Miiu\'cl  appareil,  le  pl.iiuniclii' .1  ruui|il('ui   Inlaliscur  cl  à  siu'racc  vaiialilc;-  ». 

/')  lîiii'dicr  se  sei'l  dans  li;  uieuic  liul  d'iiu  apiiairil  dil  inle^: râleur  de-;  surfaces  doni  il  a 
(iiuiue  la  dcscripli(Mi''. 

lit  u  La  coluraliiin  de  la  peau  s'assncie  liahituellctiieul.  nu  puiirrail  dir(;  corislauiiueul. 
si  les  races  elaieul  pures,  à  une  coluraliuu  di'lcrniinéc  des  yeux  et  des  cheveux.  Ainsi  les 
poaux  Maïu'hes.  à  incarnat  nisc,  supp<ulanl  mal  le  s(deil,  ont  d'cudinaire  les  yeux  et  les  che- 
veux de  Icinle  claire.  Les  peaux  hlîinches  In  unissant  aisi'tnenl  au  sulcil  et  toutes  les  autres 
coloralions  de  la  peau,  jaunes,  ronges  et  noires,  ont,  au  cmilraire.  les  yeux  et  les  cheveux 
lonces.  »  (Topinard,  lac.  fit.) 

(Juanl  à  la  couleur  de  l'iris,  les  Insiruclions  de  la  Socielc  d'aulropidopi»!  y  distinguent 
quatre  nuances  de  coloration  (pii  coini)orlent  chacune  cin([  tons.  Ces  (jualre  nuances  soûl 
le  hrnu,  le  vert,  le  hieu,  le  gris.  Les  yeux  bleus  sont  l'apanage  île  ceux  (pfon  (jualifie  de 
Idonds;  les  yeux  foncés  vont  de  pair  avec  des  cheveux  et  un  tcgiimcnl  richement  pigmentes. 
Les  associali(uis  inverses  (hrnns  aux  yeux  lileus)  sonl  un  indic*;  cerlain  de   métissage. 

C)  On  igi\ore  encore  si  les  races  humaines  dcriveni  d'une  somhe  uui(|ue  modiliee  pai' 
les  inilieu.x  extérieurs  ou  si  elles  proviennent  dv.  types  distincis.  qui,  en  se  croisant  les  uns 
avec  les  antres,  ont  produit  les  familles  vaiiees  (pii  peujjlenl  la  surface  du  globe. 

Beddoi"  a  étudie  la  (luesliou  de  la  selecliiui  sur  la  race  blanche,  il  est  arrivé  à  une 
(•(uiclusion  intéressante.  Il  croit  (pie  le  lype  blond  est  un  tyjie  eu  régression  et  il  s'appuie 
sur  ce  l'ail  (|ue  le  blond  est,  plus  (jne  le  brun,  susceptible  de  contracter  les  maladies  si 
frei|uenles  dans  les  grandes  agglomérations  urbaines  (lubercnlose.  etc.)'. 

D)  (lu  a  longtemps  aiiile  la  question  de  savoir  (pudie  poiivail  cire.  die/,  uik;  bMume,  l'iii- 
IhuMice  d'un  premier  mari  sur  les  enfants  issus  d'un  second  ou  d'un  truisiéme  époux.  Celle 
iniluence  semblerait  nulle  si  l'on  s'en  tientau  l'ait  très  intéressant  observé  par  Hell.  Kn  ISiil. 
une  Kcossaise  eut  un  lils  d'un  nègre  de  |)assage  dans  la  ville  ([u'elle  habitait.  Cet  enlaiil 
fut  mulâtre.  Trente-trois  mois  plus  tard,  celte  même  femme  eul,  d'un  blanc,  une  lllle  qui 
fut  blanche'. 

1')  ■<  <;hez  les  singes  snpérieuis.  les  plis  de  llexion  de  la  paume  de  la  main  aireelent  une 
direclion  transversale,  mais  sont  en  nombril  dilTerent  (2  ou  -"ij  suivant  les  espèces''  ». 

F)  Profcdcs  d'étude  de^  H;/ncf'  jiiipilliiirrs.  Four  eludier  les  crêtes  papillaires,  il  suflll 
«le  poser  le  doigt  sur  une  feuille  de  papier  phob)grapbique  ou  sur  une  feuille  de  papier 
<lu'on  recouvre  ensuite  d'une  couche  d'encre  (pour  le  détail  des  procédés  dWubert,  Conlier. 
l'oitevin,  Florence,  voir  Forgcol,  /oc.  cit.). 

On  peut  encore  a|)[)li(|uer  la  main  sur  un(!  lanu>  de  carton  largement  enduite  île  unir  de 
fumée.  Tour  rendre  permanente  l'empreinte  obtenue  de  la  sorte,  il  [suflit  de  la  traiter  par 
l'un  des  liquides  journellement  employés  pour  «  lixer  »  les  escjnisses  au  fusain. 

G)  llei)burn  sujtpose  (|ue  la  plante  du  pied  des  mammifères  était  primitivement  plate.  Elle 
était  parcourue  par  des  lignes  papillaires  parallèles  entre  elles.  Du  fait  de  la  marche,  des 
épaississemenls  cutanés  se  sont  formés  dans  les  points  oii  la  idante  du  pied  prend  appui 
sur  le  sol.  Et,  sur  les  émincnces  ainsi  formées,  les  lignes  papillaires  ont  [iris  une  dis- 
position concenlriiiue. 

Les  lignes  papillaires,  comprises  entre  ces  éininences,  sont  devenues  i)arallèlesà  l'axe  des 
objets  (|ue  la  main  ou  le  pied  des  primates  sont  appelés  à  saisir. 

Les  éminences  se  sont  transformées  en  véritables  pelotes  dermiques  chez  certains  mam- 
mifères (digitigrades  à  .'i  doigts). 

Chez  les  embryons  de  chat,  les  pelotes  dermiques  sont  seulement  au  nombre  de  trois; 
chez  le  chat  adulte,  les  trois  p  doles  distinctes  se  sont  fusionnées  en  une  pelote  uni([ue 
trilobée'. 

I.  1898.  RûucHARD.  Soc.  de  biologie,  p.  ijii. 

■,'.  1899.  RoussY.  Soc.  de  biol.,  13  mai. 

i.  1901.  BoRDiER.  Journ.  de  physiologie  et  de  pathologie  (jcnérale.  11°  i.  p.  tiTS. 

4.  1896.  Bf.ddoe.  Sélection  in  nian,  Science  progr.,  p.  384. 

5.  1896.  Bell.  Journ.  of  anat.  a.  pliys.  tiorm.  and.  path.,  t.  XXX,  p.  •Jjy. 
ti.  lÉOO.  b'ÉRÉ.  Compt.  rend.  Soc.  de   biol. 

7.  1897.  IIepburn.  Note  sur  le  travail  de  Wilder  intitulé  «  Disposition  des  plis  épidermiques  sur  les  mains  et 
les  pieds  des  primates.  Anat.  An:.   XIII.  p.  '.'jo  ,0  (ia  Anat.  Anzeiger,  XIII,  p.  Vij). 


[A.  BRANCA.] 


756 


I.K  TÉ<irMKXT  KXTKI^NK  KT  Sl>  ItKRIVÈr 


ClIAIMTIiK   VIII 

STIUJCTURE    DE    LA    PEAU 

La  mise  on  œuvre  des  procédés  rudimentuircs.  éhnllilion.  puliéraclinn.  l'Ic. 
que  possédaient  Bichat  et  ses  prédécesseurs,  a  permis  de  distinguer  dans  la  peau 
deux  couches  loi ida mentales  :  le  dertne  et  ré[)idcrmi'. 


1. 


DERME. 


Le  derme  (>sl  constitué  par  un  tissu  d"aspect  Itianrliâlrc  et  dcnii-hanspa- 
rcnt.  (pil.  à  la  coction.  donne  de  la  gélatine.  Ce  tissu  est  disposé  sous  la  rmiin' 
d'une  nappe,  dont  l'épaisseur  oscille  de  300  u.  à  3  millimètres. 

La  face  profonde  du  d(>rme  est  d'un  gris  blanc.  Elle  confine  au  tissu  (cllu- 
laire  sous-culané  par  une  surface  lisse,  et,  là  où  ce  tissu  fait  défaul.  rllc  s"unit 
par  des  tractus  fibreux  aux  os,  aux  aponévroses,  etc. 

Sa  face  sujx'rlicidle,  plus  molle  et  plus  rosée  (pic  l(»iil  le  rcslc  du  (li'inn'. 
est  contigue  à   la    membrane   basalc  et   par  t'Ilc  ;i    répidcrme. 

I.  —  |{ai'|'(ii!is   iu     iiKiiMi;   Kl    i>i;   i.i'iMiiKiiMi;  (.\).  —  ]a's  deux  couches  funda- 


ric.  'î'i'.l.  —  l'.iiiilciiiif  ili'  |l;iT|(iniiiM'  ilr> 
iiuiins.  vu  par  sa  l'aco  prufoiulc  à  un 
fiTOssissement  de  8  diaiiu-lios.  il  rc- 
])résenU'  le  nombre  des  orillcos  (107) 
(ju'oii  observe  dans  cette  région  sur 
un  espace  de  2^;  inilliinclres  carres. 
(D'après  Saiipey.) 

II.  lioiii'{roon>  r'|iiili'rmii|iio>  srnrdin-.int  il.in> 
les  sill..n>  iiitiM-|i.niill.iiivs  ilii  ilrniic. 


,r*'- 


e  V      S 


in;.  l.")(i.  —  Kpideiiiie  de  la  lace  dtii>ali' 
du  pied,  vu  \m\t  sa  face  profondt".  à 
un  /iTOssisseinent  de  8  diamètres.  Il 
montre  ses  orillces  et  eeux  ijui'ii 
oiiservedans  presque  toutes  les  partie> 
du  corps,  sur  l'espace  de  25  milli- 
mètres carrés.  (D'après  Sa|>pcy.) 
|{,  crètos  (lo  la  face  [(rofuinii'  île  ré|iiilenne.  — 

]'.  fosselles  où  sont  reçues  les  papilles  du  derme. 

—  S,  orifiees  des  glandes  suiloripares.  au  nombre 

lie  :t-i. 


nu'ulales  de  la  peau  alVrcIrn!  ciilrc  cllrs  (li'<  iap|inils  \  ariabli--  (|uc  Hla-clikn' 
ramène  à  tpiatre  l\pc^.  Enli'c  rcs  l\pc--(iii  iili'-ri\r,  (r,iillcur>.  ilo  Inrmo  de 
Iransilion. 


1.    ISHT.  IIi..\m:iiki>.  Arch.  f.  niil.i:  Aimt.,  p.  'lOi  j'.'S. 


sTiii'cTi  i:i':  Dr:  i.\  i'i-;\r.  757 

I"    llljf.  l/('"|iiilrfiii('    cl    le    (Ifiiiic   ciiliciil    en    rnii lail    |).ir    une    siiiT.icc 

plane,  ('."('sl  (lii'c(|iic  la  siiilacr  (lriiiii(|llt'  iiCsl  pas  Iktissi'-c  de  saillies;  c  est 
«lire  aussi  (pi'il  iiCxlsic  puinl  de  lidurfrcoiis  ('•pi(l('rmi(|ii('s,  issus  de  la  lace 
pi'olniulc  (le  l'rpidcniir.  i'.v  pcciiiici-  typ<'  est  rcprésonli'  par  la  |iiaii  du  fntiil  et 
le  i'aj)li(''  (In  prriniT.  I  ne  panillc  dispftsition  sdjjscrvc  cncoir  snr  la  |)('an  de 
la  ((iiupic  de  ruicillc,  sur  ccilaims  r<yions  dn  scrcdnin  (en  dehors  du  raplii'-) 
<'l  du  rrtMix  axillairc,  là  iiotaiii  mciil  (m'i  les  lilandcs  siid(iri|iai  rs  sont  très 
développées. 

l/épideiiiie  de  la  lace  inaiipie  la  I  raiisll  loii  de  ce  type  avec  le  deii.xiénie  Ivpe 
de  HIascliko;  sa  face  pndnnde  se  nionlre  inniiie  de  petites  <aillii's  hossidécs, 
(pii  s"inter|)(iseni  entre  les  l'acines  des  jkmIs. 

'-'  ti/j)i'.  —  La  lace  prnl'nnde  de  ré|)ideniie  pr(''sen te  des  é|)aississeineiils  (pu 
se  disposent  sons  ruriiie  de  handes  (iridnlenses.  |)ai'allèles  entre  elles,  (les  ha ndes 
se  l)ifnr([nent  sonvent  ;  en  pareil  cas,  on  voit  i"ré([nonuneiil  s'interposer,  entre 
les  denx  hranches  de  dédonhlenient,  des  crèt(<s  épidernii(pies  liisiformes, 
orientées  coninie  les  grandes  handes  ('pideiniiqnes.  Pareil  Ivpe  s'observe  sur 
la  peau  du  cou  (au-dessus  du  sIerno-niastMïdien),  sur  le  dos  du  pénis,  snr  le 
mont  de  Vénus. 

'.V'  type.  —  Dans  le  '.V  tvpe  de  Hlaschko,  on  trouve,  eiilre  les  lonaiies  handes 
épiderniiques  longitudinales  qui  caractérisent  le  type  précédent,  de  courtes 
handes  épidermiques,  à  direction  transversale.  Ces  «  traverses  »  n'atteignent 
j)as  en  général  les  grandes  handes  longitudinales. 

Dans  son  ensenihle,  la  face  profonde  de  l'épiderme  simule  un  filet,  mais  un 
lilet  qui  n'est  qu'à  demi  fermé.  Les  préparai  ions  de  la  peau  du  ventre  donnent 
do  helles  figures  de  ce  troisième  type.  On  en  peut  dire  autant  de  la  peau  du 
dos,  des  fesses,  de  la  face  d'extension  des  membres.  Mais,  ici,  le  réseau,  consti- 
tué par  les  bourgeons  épidermiques  longitudinaux  et  transversaux,  est  déjà 
plus  fermé;  c'est  un  acheminement  vers  le  type  qui  doit  maintenant  nous 
occuper. 

4''  (ypc-  —  Sur  le  cuir  chevelu,  snr  la  face  de  flexion  des  membres,  des 
orétes  épidermiques  transversales,  droites,  obliques  ou  arciformes,  sont  jetées 
entre  les  bandes  longitudinales  qu'elles  relient.  Elles  représentent  des  anasto- 
moses, jetées  perpendiculairement  entre  ces  bandes.  Les  bourgeons  épider- 
miques constituent  un  réseau,  plus  ou  moins  régulier,  complètement  fermé; 
dans  les  mailles  de  ce  réseau  pénètrent  des  saillies  dermiques,  qui,  à  la  loupe, 
donnent  à  la  surface  du  derme  un  aspect  velouté.  Ces  saillies  sont  souvent  incli- 
nées par  rapport  à  la  surface  de  la  peau,  comme  le  sont  les  cheveux  implantés 
sur  le  tégument.  Ce  sont  là  les  pnpiKcs. 

IL  P.vi'iLLEs.  —  Décrites  par  Malpigbi  en  1664,  les  papilles  dermiques  sont 
des  saillies  de  la  surface  du  derme  dont  la  taille  et  la  forme  n'ont  rien  de 
lixe. 

Dimension^. — On  a  distingué  artificiellement  des  papilles  grandes,  movennes 
et  petites. 

L'examen  du  tableau  suivant  fera  connaître  les  variations  de   taille  qu'on 

[.1.  nr.AxcA.] 


758  LK  TE(;T"Mr:NT  fiXTERNE  ET  SES  FiERIVES. 

observe  sur  uii  certain    iionihrr  de  r('';.Mons.  mais  un  saura  que,  sur  une  mémo 
région  (manidon).  on  j)cut  t»bserver  des  papilles  de  taille  très  différentes. 

Iji.irnptrp  li>nsilii<lin;il.      Diamètre  tnnsïersil. 

Cuir  fliovplu.   p.iupii'ics.  ((ik'Iimips  roirioiis  ilo  /   ...  .    ....  .,,.      .... 

,,.,'.'.           '                    ^  .    'itl  il  .)0  'i  JO  a  .lu  IX 

Iti  lace  (nez.  joues) > 

Plis  articulaires  du  dos  des  doi;;ts '»(i  a  ."iu  ;/.  2it  à  30  ;i 

Pénis :t(i  a  TiO  u.  20  u. 

.Scrotum,  grandes  lèvres MO  a  00  a  2it  à  iit  -i 

Face  dorsale  des  mains  et   des  iim'iii1ii(~.  i\<<>.    / 

.  .       lui)  u  40  'J. 

fesses S 

(Clitoris,  prépuce I2ii  ;j                          tO  u 

.Marge  de  l'anus ."id  a  !.")((  a  :tO  à  5l(  y 

Petites  lèvres Kld  à  2.">0  ;j  40  à  8(»  :x 

Manii'ldii  (-randes   papilles) 2iHt  a  :t(l(l  ;x  100  à  200  >x 

.\oiiibre. —  Le  nombre  des  papilles  est  de  KJO  par  millimélre  earré  (7))  à  i;{f>) 
sur  la  tète,  le  eon.  le  troue  et  la  plus  grande  partie  des  mi'Uibres  (Sappey).  En 
supjxtsant  ([ue  les  papilles  fussent  également  réparties  sur  tout  le  tégument 
e.xterne,  dont  la  surlace  se  cliifTre  par  l'tOOd  centimètres  carrés,  le  nombre  de 
ces  papilles  s'élèverait  à  Kid  millions.  Mais  c'est  l;i  un  calcul  très  appro.ximatil. 
.\  la  paume  (les  mains,  à  la  plante  de>  jtieds.  il  n  va  (|ue  .'îti  papilles  par  milli- 
mètre carré  (Sappev),  et  moins  encore  pour  W'eber.  Nous  sav<uis  d'autre  part, 
((ue  certaines  régions  (scrotum)  sont  plus   ou  moins  dépour\iies  de  papilles. 

Direction.  —  Les  papilles  sont  obliques  ou  perpeudiiiilaire,-.  à  la  surface 
générale  du  uernu". 

Les  papilles  sontol)li(|ues  vUr/.  le  iietus.  Elle>  >e  reilre-.-enl  plus  tard  au  cour-- 
du  développement.  Toutefois,  sur  un  certain  nombre  de  territoires  cutanés 
(face  antérieure  du  bras.de  l'avant-bras.  derme  péri-unguéal).  les  pa[tilli'->  gar- 
dent, dune  fai'on  délinitive.  leur  obli(juilé  première. 

Forme.  —  Les  papilles  se  répartissent  en  deux  groupes  :  les  papilles  simples 
ou  adélomorpbes,   les  papilles  composées  ou  déloin(U-pbes. 

Les  papilles  simples  ont  la  forme  d'un  cône,  d'un  cylindre. d'un  bemisplière, 
d'une  massue.  Elles  se  teruiinent  par  un  sommet  le  |dus  souvent  effilé.  Idies 
sont  essentiellement  caractérisée^  |tar  deux  fail>  :  I  leiu-  sommet  est  toujours 
unique;  2"  la  saillie  que  forme  la  j>apille  n'est  jamais  apparente,  à  la  sur- 
face externe  de  Tépiderme.  .\utrement  dit  lépiderine.  festonné  probmdémeut. 
se  limile.  d'aulre  pail.  par  um'  ligne  plane  :  la  pa|iilleest  adélomm'pbe. 

Les  papilles  composées  s'observent  à  la  païune  des  mains,  à  la  plante  des 
pieds,  sur  la  pulpe  des  doigts  et  des  orteils.  A  leur  ni\<'au  on  voit  le  dern>e  se 
relever  sous  forme  de  longs  plis,  (pii  sont  les  crêtes  dermi(|ues'.Ces  crêtes  larges 
de  2(HI  à  70t)  [JL  se  juxtaposent  les  unes  à  côté  des  autres.  Elles  se  répartissent  en 
séries  concentriques.  Cdiacuue  d'elles  ptute  un  son\mel  ramilié.  on  composé. 
Aussi,  regarde-t-(Ui  li's  j)apilles  couq^osées  connue  tcrunnées  par  une  série  de 
mauu'lons  (2  à  îi).  qui  sont  à  proprement  jiarlei'  des  papilles.  La  surface  l'xté- 
rieure  do  lépiderme  accuse,  par  une  saillie,  la  saillie  de  «hatpie  créle  ilermique; 
vt)ilà  pounjuoi  on  dit  (|ue  les  [tapilles  composées  siuit  délomorpbes.  Mais  on 
ne  voit  jamais  l'épidernu'  révéler  la  présence  de  ces  mamelons  (jui  bérissent    le 

I.  Il  ne  f.ml  p.iN  oniifondr,'  ce-  fiî'le>  lll■rlllilplo^.  avec  le*  lifines  papilLTiri'i.  (crêli'!!-  rpiJermi'iuesl  «loni  il  .i  rlo 
Jiri'rr(l("llllll(.'llt   iHU-sliiui. 


STIU  <:TII!I:   hK   LA   l'IlM'.  759 

sdimiicl  tir--  (Trio  (I('niii(|ii(>.  t-l  i|iii  xiiii,  :i  |»in|iiriiirnl  |>.iilrr,  des  [);i [n'Ilc^. 
(les  |»a|iillfs  ■«('  (lispusciil  en  tiriiiTal  ^iir  ilciix  r.iiiL:-.  h.llr--  sont  si'-parri's  j»;ii- 
iiii  silldii  inv;^iilirr  cl  |tcii  |ii'nriiiHl  mi  m-  Iiphc  un  Ikiiii  :ji'mii  (''pidcrmijuic.  .Vu 
siMiilMcl  lie  ce  Imiii'Lii'dii  s",i ImiiicIic  le  canal  snilunTcrc  <|ni  ti'ax'ccsc  l'cpidcrnic 
cl  s'oiiv  le,  (I  aiilic  |)ai'l,  an  snniincl  i\>'  la  cn''lc  |ta|»illairc. 

Piilii/li'x  rnxcii/inrr.<  et  iifrrriisi\<.  —  l)"a|)rcs  la  iialiirc  i\f-<  (ii'^^ancs  (|iii 
lc>  (xMicl  rcnl,  nn  di^lmunc  encore  les  j)aj)illcs  en  \ascniaircs  d  nervenses. 

Les  premières  uccii|)enl  l<tiile  la  snil'ace  du  léiriinienl  cxlci-nc. 

Les  secondes  se  localiscnl  sur  les  lernloires  (  iilancs.  ({ni  iec(»n\  icnl  Je  squeleUc 
des  exli'i'niiics. 

Kii  réalité,  toutes  les  |)a|)illcs  sont  vascnlaires.  Les  unes  sont  exclusivement 
\  asculaires,  c'est  le  plus  iirand  n<nid)re  ;  les  autres  sont  à  la  fois  vasculaircs  et 
nerveuses. 

Mode  de  répartition.  -  Sur  une  sm-race  de  2:^  inilllinclrcs  carrés,  Meissner 
a  procédé  au  di'nonil'.rement  des  pa|»illcs.  Il  es!  arii\(''  aux  résultats  suivants  : 

i!iVi"ii.  Nombre  de  papille-. 

l'aïuiic  (lo  la  main  (pailie  inoycimcl 8 

KiiiiiuMice  théiiar S 

l"^-  plialaiip'P  lie  liiidex \:\ 

2'-  plialaiiiip  lie  l'iiulox Kl 

:i"  plialaiiiic  de  I"iri(l(>.\ KKS 

III.  Ti;xii  iiK  1)1  iti:it.\iK.  —  Le  derme  doiil  nous  \(;iions  de  faire  l'élude  iiior- 
pliolo^iquo  est  formé  de  «  fibres  »  entrelacées  en  réseau,  (l'est  à  l'existence 
de  ces  «  fibres  »  que  la  peau  doit  ses  propriétés  plivsi([ues.  c'est-à-dire  sa 
résistance  et  son  élasticité  et  c'est  à  déterminer  la  direclion  (pian'ectent  ces 
«  libres  »  que  se  sont  attacliés  nombre  d"(d)servateurs. 

Sur  les  indications  de  Diipiiytren.  Kilbos  fit  j)énélrer  dans  la  peau  «  un 
poinçon  conique  »  ;  il  obtint  de  petites  plaies  liin'aires.  dont  la  direction 
était  constante,  pour  une  même  ré^rion  du  tég-ument  exierne'. 

MaliiaijUMie  reprit  ces  expériences;  il  établit  la  direction  que  [)renneiit  les 
s(»lutions  de  continuité  dans  tel  ou  tel  segment  de  l'organisme,  et  il  incline  à 
penser  que  cette  direction  est  (mi  rapport  avec  un  arrangement  particidier  des 
fibres  du  derme-. 

Langer  continua  ces  recbercbes.  Tl  conclut  que  le  derme  est  formé  de  fibres 
entre-croisées  en  diagonale.  Ces  fibres  circonscrivent  des  mailles  irrégulière- 
ment polygonales.  Plus  ces  mailles  sont  étroites,  plus  les  fibres  qui  les  circon- 
scrivent tendent  à  devenir  parallèles  les  unes  aux  autres'. 

Plus  récemment,  lIofTinann  a  publié'  un  mémoire  oii.  il  étudie  au  point  <le 
vue  médico-légal  la  forme  ([u'afîectent  les  blessures  dans  les  divers  territoires 
i\\\  tégument  externe.  Les  résultats  qui  servent  de  conclusion  à  ses  recbercbes 
sont  de  quelque  importance. 

Tout  instrument  conique  qui  pénètre  dans  la  peau  écai-te  les  fibres  (jui  consti- 

I.  1834.  DupuYTREN.  Traité  des  blessures  par  armes  de  guerre.  !.  p.  6i. 
•-'.   1859.  Malgaigne.  Traité  d'anatomie  chirurgicale,  I,  p.  7G. 

3.   1861-1S6J.   LANTiER.   Ziir  Anal.  ii.  Pliy#.  <lcr  liant.  Silz.  der  I:.  Akod.  d.  U'issench..  t.  XLIV,  p.  19  à  '16, 
ot  XLVl,  p.   133  à  188. 

'1.    1881.  IIiTFMANN.   n'irjtrr  mnt.  Jalirl,. 


[A.  B  RANG  A. 


760 


LE  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  rtÉIMVÉS. 


tuent  le  dernu',  en  majeure  i)artie.  Une  fois  enlevé,  cet  instrument  laisse  après 
lui   une  [plaie  linéaire.  La  direction  de  celte  [tlaie  est   la    méine  f|ue  «elle  d«'s 


c     ^^\ 


es 


^^ 


_-^>-      D. 


Oi 


^^.   - 


X" 


^cé^^^ 


Fio.  4ol.  —  Coupe  d'ensemble  de  la  peau.  (D'après  Darier.) 

Lr|pi(li'riiir  >!'  iiiontio  fniiia'  :  1°  ilniir  iciticlie  cornée  C,  miinip  dp  snillipsqiii  sont  les  ci"èles  p.ipillairps  (".!', 
liiirtanl  à  l<'iir  sommet  les  (ii'itices  îles  i;lniiiles  smloripares  :  •>"  iTiin  lierme  fornu' iPiine  eoiiohe  |>.i|iiilaire  P.  iTim 
ilerme  proprement  dit  Lt.  d'un  liypodernie  lly  formé  de  ioliujes  adipeux,  séparés  par  des  cônes  lllireux  (A':  dans 
cet  liypoderme  on  voit  de  gros,  vaisseaux  sanfinins  VS.  un  nerfN,  trois  corpuscules  de  Paciiii.  des  ^lunit'riiles 
de  glandes  sudoripares  GS  dont  le  canal  exi-rétenr  CS  va  s'aboucher  au  sommet  il'un  bourgeon  épidernii(|iip 
inlerpapillaire.  Les  crêtes  papillaires  CP  sont  séparées  les  unes  des  autres  par  des  sillons  visibles  à  la  surface  de 
la  pc.iu,  (pli  sont  les  sillons  interpapillaires. 

libres  dermi(|iies.  U/rsl  diii'  (|iir  la  iilaic  rv|  xcillcale  stir  les  ineinhrc^  cl  la 
partie  posirrieure  de  la  tètt^  hoii/oiilali'  ^iir  le  cdii  cl  sur  la  ré::ioii  muvemu' 
(\\i  tronc;  oliri(|ue  de  haut  en  has  cl  Af  dedan-s  l'u  dehors  dans  la  réirioii 
scapidaire;  ohrK|ue  en  sens  inx'erse  au  iiiNcau  îles  fesses.  Au  \disinai:e  de  la 
colonne  verléhrale  les  plaies  prennent  tut  a>pecl  iriviridicfeuieiil  éloilé;  la  cause 


^TllL'CTriiK  l>l-:  I.A  l'K.M 


761 


■;!  iM'-duit  à    (lu  lissii 


ni  r-l,  (|ir('ii  CCS  Icnilnircs  rnii\rrtjriil  |ili|v|ciii<  s\>lt''iii('S  de  libres  iI('riiii(|ii('S 
iruriniliilioii  (lillrrciilc. 

Telles  sont  les  iKilioiis  (in'uii  <i  |iii  recueillir  sur  le  ileiiiie,  a  laide  des  iik'- 
t  liddes  aiiaf(>iiiii|iies. 

Les  progrès  de  riiisl(d(»^ie  (iiil  apporté  d(>s  faits  noii)!)reii.\,  capables  d'éclaiier' 
la  stnieliirc  du  deniie,  et  l'on  tromc  déjà  dans  Tood  cl  liowniaii'  une  lionne 
<leseriplioii  de  celle  sliMlcIiii'e. 

I\'.  llisToi.oiar.  nr  iii:it.\n:.  —  <>ii  di^liniine  aclnelleinenl  dans  le  derme  .'{  <-ou- 
<  Im's  supeiposées  ((iii  s(»nl.  en  allant  de  la  prolcnulenr  vers  la  sinlace  :  I"  lliy- 
podernie;  2"  le  churion  jiroprenu'nt  dit;  3"  le  corps  réticulaiie. 

i.a  clini(|ne  jnsUfie  pleinement  cette  distinction  anatomiquc  (Kromayer). 
I.es  all'ections  de  la  couche  réliculaire  et  de  l'épiderme  (Parenchymhant  des 
Allemands)  dilTèrynt  prolondément  de  la  pathologie  du  clutrion  (Lederliaut). 

I"  1 1 j/j)0(lei'mi'.  —  L'hvpoderine  de  Hesnier  répond  à  ce  (|iie  les  aiiato- 
niistes  décrivent  sous  le  nom  de  fascia  superliciel.  11  est  essentiellement  formé 
de  tissu  conjonclif  et  de  tissu  élastique;  les  faisceaux  conjonctifs  y  sont  peu 
-erres  et  s'v  montrent  orientés  en  tous  sens. 

Nous  savons  que,  dans  certaines  réL'"ions.  riivpoderme 
<'onionctit".  Une  telle  dis- 
position s'observe  partout 
où  le  chorion  n'a  que 
des  attaches  lâches  sur  le 
périoste  (rotule,  olécrane) 
ou  sur  les  tissus  sous-ja- 
<'ents  (paupières,  pénis, 
scrotum). 

Ailleurs  (face  ventrale 
(les  mains  et  des  pieds, 
cuir  chevelu),  l'hypo- 
derme  comprend,  dans 
-on  épaisseur,  une  for- 
mation adipeuse  (pannicule  adipeux)^.  C'est  là  une  formation  surajoutée  et 
contingente,  puisqu'elle  peut  disparaître  au  cours  de  l'amaigrissement.  En 
pareil  cas,  on  voit  partir  du  tissu  cellulaire  sous-cutané  des  bandes  fibreuses 
qui  contiennent  des  fibres  élastiques.  Ces  bandes,  après  un  trajet  oblique  ou 
perpendiculaire  à  la  surface  de  la  peau,  vont  se  perdre  à  la  face  profonde 
du  chorion.  Elles  sont  connues  sous  le  nom  de  cônes  fibreux  de  la  peau. 

Ces  cônes  fibreux  délimitent  des  loges  qu'occupent  des  amas  de  cellules 
adipeuses.  Ces  éléments,  qu'on  n'observe  jamais  dans  le  chorion,  résultent 
d'un  dépôt  de  graisse  dans  le  protoplasma  des  cellules  conjonctives  de  l'hy- 
j)oderme.  Leur  ensemble  (>onstitn(^  lui  coussinet  élasti(jue  et  résistant,  où 
pénètrent  des  poils  volumineux  (barbe,  cheveux)  et  les  pelotons  des  grosses 
glandes  sudoripares  (aisselle,  paume  de  la  main,  plante  du  pied). 


A. 


Fie.  4:i2 


Tissu  conjonctif  doublant  la  face  profoinlc  de  la 
peau.  (D'après  Stohr.) 
lliili'-î  adipeiises.  —  T.C.  ti>sii  conjonctif.  —  V 


.  vaisseau  sanffiim 


1.  IS45.  Tood  et  Bowman.  IVttjs.  Annt..  t.  I.  p.  406,  fig.  77. 

2.  La  graisse  est  très  rare  en  certaines  régions  telles  que  la  peau  Je  l'oreille  et  ilii  nez. 


[i.  jm.ixc.i. 


762 


].E  TÉ(il  MKXT  r:XTi;KM-:  KT  SKS  DKniVK.-. 


l'ic.  4o3.  — (li'lliilc  a(li|)cii>('  isulcc 
ilu  tissu  conjniiftif  tlilliis  soiis- 
ciitaiit' (lu  cliien.  après  injectiDii 
interstitielle  île   nitrate  (FarfiCiU 


I.a  collulo.  a(»{H'lt''«;  à  se  (liHV-rcucici- en  (■clliilc  adipeuse,  es!  Imijoiiis  siluée 
an  voisinage  des  vaisseaux   sanguins.   Klle   esl    jiriinitivenient    iiuh.    et  porte 

en  son  ecnlre  un   noyau.  I.a   graisse  y  est  éla- 
borée ?ous  forme  de  fines  granulations,  dissémi- 
nées  dans    toute    l'étendue    du    cytoplasme.    A 
s         mesure  (lue  ces  granulations  grossissent,    t-n  s.- 
I        fusionnant  les  unes  avec  les    autres,   le  proln- 
|-/'     plasme  et  le    novau   se  trouvent  refoulés  à    la 
y -^      périphérie  de  la  cellule.  C'est  seulement   alors 
que  la  cellule  édifie  sa  membrane  d'enveloppe. 

l.a  cellnle  adipeuse,  adulte,  est  une  vésicule 
(l'un  diamtire  de  40  à  loO  >/.  Elle  est  entourée 
d'une  membrane   à    dnnble   cnntiinr.    A   la  face 
interne   de    eetle    (■a{)snle    s'applique    le    proto- 
ii  1  pour  1000.  (It'apies  Itanvier.)    plasma,    réduit   h    une   lame   sphérique.    Kn    un 
m,  m.Mibianc.  —  „.  iiny.m  (iiiniiir  .11-    point   de    sa  surface,   ce  pn»lopla>;ma  s'épaissit 

|irnli)pl,isni.T   frraiiulcux  //.  —  a.   I">iilc'  di-  ,      ,       , 

jiTaiss.'.  300  (tiani.  pour  entourer  un  noyau,  généralement   unique. 

Ce  novau,  d'aspect  vésiculeux.  est  sphéririue  mi 
ovoïde;  sa  surface  porle  |)arfois  des  excavations  (Habl)  que  déterminent  les 
gouttelettes  de  graisse  élaborées,  autour  du  noyau.  «  Le  milieu  de  la  cellule  est 
occupé  par  une  masse  graisseuse  séparée  du  pidluplasma  par  une  zone  qu'oe- 
riq)e  un  li(|uide  transparent.  »  (Man\ier.  ) 

La  firaisse  est  snlulile  dans  l'ctiiei.  le  chliu-ordrine  el  les  earbures  d"liyilropéno.  Klle  n»(luit 
lacide  osiriit|ue  en  se  teignant  en  noir.  Klle  est  colorée  en  lilen  par  le  bleu  île  quinoleine. 
eu  roupe  par  la  leiulure  iroreanelle.  en  roupe  oianpi'  par  le  Sndan  III. 

I,a  i^raisse  esl  un  ruélaufie  irélliers  de  la  plvri-rine  (tristéariiu\  tripaliniliiie.  trimargarineK 
l.a  stéarine  el  la  pahuiline  y  dutninenl  chez  riiiuniue.  Chez  le  Minutnn.  la  irraisse  esl  pres- 
que exi'lusivetuent  tniiiiee  de  sleiirine. 

Kn  étudiant  eiuuparaliveuient  la  ihiniie  de  la  f:raisse  animale.  Ilenrii|ne>  et  llensen  sunl 
arrivés  ii  des  résultats  1res  intéressants.  Ils  ont  montre  i|ue  la  température  de  fusion  de  la 
graisse  s'élève,  à  mesure  (|ue  la  praisse  est  sitiu-e  plus  pndondenient  :  dans  la  peau  (pore), 
la  graisse  (panne)  esl  d'aulanl  moins  lusihle  i|u"elle  esl  plus  eloipnée  de  l'epidernie. 

()n  enseigne  ipie  la  fiiaisse  est  une  elahoralion  cellulaire.  Nourris  de  la  même  façon,  des 
animaux,  d'espèce  dilTéreule,  devniient  donc  élaborer  une  iiraisse  dilTérenle.  .Mais  l'expe- 
lieuce  a  montré  qu'il  n'en  est  rien.  I,es  graisses  introduites  dans  l'organisme  sont  trans- 
portées dans  les  cellules  aili[)eiises,  et  gardent  le  caractère  spécifinue  de  l'org-anisme  dont 
elles  proviennent.  \  titre  d'exemple,  je  citerai  ([uelques  faits.  In  chien  soumis  au  jeiine. 
puis  nourri  avec  de  l'huile  de  colza  (Muuk)  ou  de  l'huile  de  lin  (I.ebedeff).  ou  encore  avec 
de  \a  graisse  de  mouton,  possède,  an  bout  de  iiuelque  temps,  une  graisse  qui  présente  les 
caractères  des  huiles  végétales  ou  du  suif  de  luitutoii.  Celte  graisse  ne  fond  plus  à  20" 
comme  la  graisse  du  chien,  mais  à  iO"  comuu>  celle  du  mnnlon.  Il  y  a  là  inie  simple 
lixatiiiu  d'un  pindiiil  (Icjà  l'Iaburc.  Il  n'y  a  point  uiu-  elalioralion  cellulaiie.  a  proprement 
parier. 


2"  ClioriuK  prujncincnl  illl.  Ca  zone  nmvenne  du  derme,  on  c  Jmnon  pro- 
|uement  dit.  est  es.sentiellenu'nl  ecmstituée  par  du  tissu  i'i»nionili\o-élasti(|in>. 
au  mili(Mi  dn(|uel  soni  novés  des  \aissean\.  des   iierl'-.  des  glandes  el  des  poils. 

Ce  cliorloii  esl  ni>e  sur  le  \  i\  ani  ;  >nr  lei,nla\re  il  e^l  d'un  blanc  gris  qui  tire 
sur  le  jatme:  son  aspeel  esl  demi-lrans|)arenl .  ^.i  ^Irurlure  grossière.  Il  repré- 
.s^Mite  la  majeure  parlieilu  denne(2  .'>  on  i  "i).  H  i-<l  formé  d'élémenlsqui  sont  : 
I"  des  eellnles  riinjoneliN  es  ;  2"  des   liltres  nuijonrliN  es  ;  .{' des  libres  élastiques. 

n)    Les  cellnles  ion joni  liv es  sonI   des  lellnle^  éludées,   anastomosées  les  unes 


sTi:i'i;ri  i:i:  ni':  i.\  i'i;\(  .  763 

;i\cc     1rs    ailliez,     h'.llcs    xiiil     |ii'ii    m  iinltlTiisrs    cl     d  isjiust'cs    à    la     siirraïc  Mrs 
faisceaux  liltrciix  du  diniioii. 

//)  Ces  l'aisccaiix  c(iiii|(acls.  (imliilciix  un  Icmliis.  rvlimlri(|iics  mi  aplalis, 
sniil  l'urmcs  cliaciiii  de  liiic-  liliiillcs  cdiiimicl  i\  es.  iirieiil(''es  |iarallcleiiieiil. 
dans  lin  même  laisceau.  Ils  snnl  disposés  sur  jiliisieiirs  assises.  I.es  l'aisceaux 
lihitMix  d'iUK"  même  assis(>  sont  parallèles  enlreeii.x.  Les  l'ai  serai  i.\  siliiés  dans 
des  assises  dill'éienlcs  ^niil.  lanli'd  |ia 
lallèles  entre  eux.  cl  lanlid  dis|)nscs 
iliiiie  façon  variahle.  Dans  ce  dernier 
cas.  leur  dircclion  esl  perpondicillairc 
nii  u|)li(|iie  a  crllc  des  faisceaux  ."idja- 
criils.  (>n  p("iil  même  siii\  l'c  ci'rlaiiis 
faisceaux  (|iii  pri'seiilenl  une  dispo- 
sition nallée.  Ou  les  \  oit  se  redresser. 
dexenir  ol)li(]nes  ou  perpendiculaires 
à  la  surface  de  la  peau,  passeï"  d'un 
plan  dans  nu  autre  plan.  De  cette 
oiieulatiim  variable  des  faisceaux 
coni(tnctil"s,  résulte  un  asi)ecl  l'eulri'- 
du  cliorion. 

Dans  cerlaint<s  réliions  (pulpe  digi- 
tale), le  chorifui  peut  se  subdiviser  en 
deux  couches,  lune  profonde,  laulre 
su|)erlicielle.  La  preuiière  esl  la  plus 
é|)aisse;  elle  représeute  les  deux  tiers 
(In   cliorion.   Klle  est   formée  de  fais- 


i-eaux  conjonclils  \oluinineiix  et  lâ- 
chement unis  :  on  voit  s'y  terminer 
les  cônes  filii'eux  de  la  peau.  La  se- 
ciuide  est   mince;   elle  est  formée  de 


Vu:,  t.'i'i.  —  Tissu  iiiiiji)iiç.lirsou.s-cLilané  du  chien 
c'iilulte,  préparé  par  iii.jcclioii  intoistiticlle 
irune  solution  au  nitrate  d'argent  à  1  pour 
10(JÛ,  coloré  avec  le  iiicro-carniinate  et  con- 
servée dans  la  glycérine  additionnée  d'aciilc 
rormi(iue.  (D'après  Uanvler.) 
a.  faisccjiiiK  conjomtifs  munis  de  filires  anniil.iii'ps.  -- 

faisceaux      fibreux      très      petits,     très     ''.  lihivs  clastiques.  —  c.  reliule*  i.l.ttts  vues  de  fa.v. — 
,  111  '■  ■  '"'^  nièuips  vues  de  profil.  —  n.  cellules  Ivmpliatiiiiif^. 

serres    les    uns    ciuilre     l(>s    autres;     'amdiani. 

elle  confine    au    cor|)s    papillaire. 

Les  faisceaux  fii)reux  du  derme  forment  donc  un  réseau.  Ils  interceplent 
des  mailles  virtuelles.  qu"occuj)ent  les  globules  blancs  et  une  substance  bya- 
line.  peu  colm-alde.  ([ue  les  anciens  auteurs  désio-nent  sous  le  nom  de  matière 
anior|)he.  Les  bistologistes  contemporains  sont  à  peu  près  unanimes  à  consi- 
dérer cette  substance,  comme  du  ciment  ou  comme  du  plasma  transsudé  des 
vaisseaux  sanguins  ou  lymphatiques.  Pour  ileitzmann'.  cette  substance  est  du 
prolojilasma.  et  Retterer  la  cimsidère  comme  de  l'iiyaloplasma,  c'est-à-dire 
comme  la  partie  périphérique  des  cellules  conjonctives.  Une  partie  de  cet  hya.- 
loplasma  se  ilifférencierait  pour  former  les  faisceaux  conjonctifs;  l'autre  partie 
continuerait  à  assurer  la  continuité  des  divers  éléments  du  cliorion. 

c)  La  présence  de  fibi'es  élastiques  donne  au  cliorion  un  tvpe  structural  qui 
diflérencie  nettement  ce  cliorion  des   formations  conjonctives  modelées  (aponé-- 

1.   ts;H>.  11kit7.man\.  .icc/i.  /".  Ucrin.  u.  ^'y/j/i..  1.  ii.  -'. 


[-1.  BRAXC.i: 


764 


LE  TÈGLMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVÉS 


vrôsos,  loiulons)  avec  lesquelles  il  a  tant  de  points  de  ressemblance.  Larpres  de 
2  h  i2  u.,  de  forme  cylindri(|iM'  on  l.imelleuse,  ces  fihres  sont  droites  ou  ondu- 
leiises,  selon  que  la  peau  (inon  cMiuiine  est  tendue  ou  rétractée.  Elles  se 
ramifient  pour  former  un  ii'seau,  à  mailles  lar;yres  et  irré^'-idières.  dont  la 
masse  représente  le  1  10.  le  I  •'>  de  la  majse  totale  du  derme,  et  parfois  davan- 
tage encore.  Ce  réseau  siiilri(|iie  avec  les  faisceaux  coiijouctifs.  (Jn  répèt»', 
d'di'diiiaire.  (]iie  la  direclioii    tlii    n'-scau    élastique  est   sulioi-doMuéc   ;i    la  direc- 


C.l'.  __ 


Kic.  i'V,').  —  Formation  élastique  de  la  peau  sur  une  coupe  traitée  par  l'orcéine. 

/: .  û|ii(lerni(!  ;  CP.   coiirlie  papillaire  et  soiis-papillaire  avec  ses  papilles  P.  —  Uans  le  derme  on  remarquera 
les  vaisseaux  sanguins  V.  S.  et  le  réseau  élastique  El  (dessiné  en  noir)  qui  se  prolonge  jusque  dans  les  papilles. 

liiiii  (les  faisceaux  lilireux.  (le  réseau  serait  allongé  dans  le  sens  des  faisceaux 
lihreux.  Il  esl  loin  d'eu  être  toujours  ainsi  (Hol)in).  Sur  la  muqueuse  balann- 
j)réputiale  du  chien.  |)ar  exemj)le.  les  fibres  élastiques  les  ])Ius  nombreuses  ont 
une  direction  longitudinale;  les  faisceaux  conjonctifs  leur  sont  perpendicu- 
laires :  ils  sont  disposés  circulairenu'ut  (Hetlerer). 

Le  réseau  élasli(|ue  occupe  t(uile  l'élcMidue  du  clKinitu.  11  idurnil  aux 
urganes  inclus  dans  ce  cborinu  (jtoils.  glandes,  etc.)  des  gaines  élastiques.  (|ui 
sont  plus  ou  moins  nettement  individualisées,  mais  (pii  restent  toujours  à 
distance  d(>s  nerfs,  des  muscles  et  des  vaisseaux.  De  plus  le  réseau  élastique 
(Tood  el  liowman.  IS'iTt)  dn  derme  se  prolonge  dans  le  ('or|is  ivliculaire  et  dans 
riivpoderme.  Dans  riivpodenne,  il  va  former  les  rés(>aux  élasli(|iies  (ju'ou 
observe  dans  l'épaisseiM"  des  cônes  fibreux  de  la  peau,  et  (|ui.  chez  noud)re  de 
niammilères.  <-onsl  ilni'nl.  >on<  la  pean.  une  cunclie  des  |)ln<  |>uissaules. 

'•\"  Corp>i  rrlinilaiff.  —  l  ne  napix'  d'nn  lis^^ii  délical.  qui  doit  ;i  ^a  riche 
vascnlarisation  une  coloration  d'nn  gns  ronge,  constitue  le  c(ii'|ts  réticulaire 
on  /.one  sn|iei  licicllr  du  dci-nie'. 


1.  Ce  i-iirps  rétii'ulaire  fait  défaul  sur  rertaines  it'gions  oulaui'e-.  La  papille  est  alors  ccin^liluée  par  du  lissu 
(ilircux. 


sriM  i;'ii  i:i:  l'i-:  i-v  ri:\r. 


765 


^         ?        •         t  v*  i  :■  ri  \  \' 


■A  ■'. 


^.  4' 


(:(.(tt'  /.,.in'  se  liliiilc  pi-nlnlMlrlliriil  par  llli  ivsrail  Vi.sriil.iilV  l.VS  (l.'-vclopi»-. 
I,.  ivs.',u.  sniis -papillaiiv.  Si.p.-Hirirllrmrnl.  rll."  vi.'iil  au  eM.iila.t  (le  la  nx-iM- 
l.raiic  l»a-alc  i|iii  la  sri)aiv  de  [■(•pidnim-. 

Kll.'  allVclc  (l.'s  aspc.-lsvarial)li's,  selon  .inrllc  appartl.-nf  à  un.'  n'-ion -lal.iv 
ou  il  uni'  nVidii  iiiiiirn'dr  poils. 

Dans  le  prriiiiri-  .as.  la  siii-lacr  .'xlrnic  du  (•or|.<  ivli.iilaiiv  pivsrnir  <l.- 
saillifs  ([ui  siuil  plus  ou  moins 
parallèles  cnin'  elles.  De  telles 
cn-les  (Ici-nruiiies  s"ol)ser\-enl  au 
niveau  du  eonduit  audilil'.  des 
lèvres,  du  nianielon,  du  prépuce, 
du  ulaiid.  des  |teliles  lèvres. 

Dans  les  régions  pileuses,  la 
surlace  du  derme  présenle  drs 
aspects  inulti|)les  (Voy.  plus 
haut.  p.  T'i'.l).  Nous  n'envisaj^-e- 
rons  quuu  exemple:  eelui  où  le 
demie  est   hérissé  do  papilles. 

La  couehe  réticulaire  se  |)r('-- 
senlo,  alors,  comme  une  hande  à 
hords  parallèles,  épaisse  de  100  a 
ou  150  IX,  dite  zone  sons-|)apil- 
laire.  Cette  zone  porte,  eà  et  là. 
des  proloni;-enients  :  les  |)apillrv. 
Dans  l'intervalle  des  [)apilles.  elle 
al'lleure  le  sommet  des  bourg^eons 
épidermiqnes  ([ni  s"(>nelavent 
dans  les  sillons  inter-papillaires. 
(touche  sous-papillaire  et  papille 
présentent  à  peu  près  la  même 
structure; 

On  V  lr(»uve.  clie/.  ladulte  : 
a)  Des  cellnles  conjonctives, 
l'usiformes.  stellaires.  anastomosées  les  unes  aux  antres,  et  heaucoup  plus 
abondantes  c[ue  dans  le  reste  du  (horion,  (les  cellnles  «  auraient  une  forme 
d'autant  plus  eompliquée  selon  les  uns.  d'autant  plus  simple  selon  les  autres, 
([u'on  les  examine  dans  des  coucbes  plus  superficielles  ».  Le  protoplasma  de 
nombre  d'entre  elles  est  peu  abondant. 

h)  Les  fibrilles  conjonctives  des  papilles  sont  réprésentées,  non  plus  par  des 
iiros  paquets  de  fibrilles,  mais  par  des  filaments  g:rèles;  ces  filaments,  bien 
moins  nombreux  que  dans  le  cborion,  sont  plus  ou  moins  isolés  les  uns  des  autres. 
Aussi,  comme  le  remarque  KoUiker.  la  structure  fasciculée  de  la  papille  est  loin 
d'être  partout  également  nette.  Nombre  tle  fibrilles  borizontales  du  derme  se 
redressent,  à  angle  droit,  pour  pénétrer  dans  la  papille;  elles  s  y  termineraient 
par  une  extrémité  arrondie  ou  ramifiée  en  pinceau  ;  et  cette  terminaison  s  ap- 
pliquerait sur  la  membrane  vitrée,  au  niveau  des  parties  latérales,  et  surtout 
au  niveau  du  sommet  de  la  papille  :  de  là.  la  présence  de  dentelures  à  la  sui- 


,;.  4;ic,.  _  lue  papille  néoformée  dans  une  cicatrice 
cutanée.   (Comparer  cette   ligure   avec    la    ligure 


[.1.  BRAXCA.] 


766 


\.E  TÉCIMI-M  FXTKHNK  ET  SES  DÉHIVK-. 


lare  (les  |»a|)ill('s.  (Iciitclmrs  fini  s'ciigréiiciif  avec  des  dciilfliij<<  ^ciiiljlaljlcs  de 
Ui  viln'c  cl  (|iii  Ml'  font  défaut  (lu'aii  sijnimcl  des  iMiiir^coii-;  iiilcrpapdlain-s. 

'■)  Les  libres  rlasli(|iics  de  la  coiiclic  l'i-liciilaiii'  -niil  Inuii--  i\r  laiiilc  caldjrt': 
elles  sont  beaucoup  plus  grêles  que  les  fibres  élasli(|iies  du  <lioriun  ;  les  mailles 
du  réseau  qu'elles  constituent  sont  ici  plus  étroites  et  pln^  réf^ulières  (|ue 
dans  toute  autre  région  de  la  peau  ;  1rs  fibres  élastiques  se  ni<inlrent  avec  uiw 
abondance  extrême  <'n  cerlaines  régions  (face)  (U). 

Hal/.ei-'   pense  (|iic  li-s  fibres  élasti([ues  rornicnl  une  sorb-  de  (  âge,  qui  (•ùlnic 

la  niembrani-  basale  et  enve- 
l<)|)]>e  la  j)apille.  surtout  vers 
snn  sommet,  mais  il  n'v  aurait 
jamais  de  libres  élastiques  dans 
Taxe  de  la  papille  (Sederholm  )• 
H  arrivi-  paibiis  que  les  li- 
brillcs  ('la-liiinc^  franchissent  la 
iiMMubrane  basale  et  qu'elles 
pi'nètrent  jii-([ue  dans  les  es- 
|ia(('s  (|iii  <(''p,iirnl  les  cflbili- 
<le  la  ])remiérr  rangée  du  corp> 
mM(|ueu.\.  (".elle  pénétration  se 
\nil  lanlùl  sur  les  parties  laté- 
rales, lanlùt  an  srtmmet  des  pa- 
ImIIcs  »  (Mal/.er). 

lîi'lireus-  a  nié  |)areil  fait  el 
/eiilbr»l'er  écrit  que  les  libres 
('lasliques  se  terminent  libre- 
menl  j)ar  iiiic  i  xlrémilé  effilée 
(IS'.l'i). 

Depiii-.    .1.    Sdiiil/.    (18',lti)    a 

déeiil    la  cnnlinnilé  des    libres 

élastiques  du  derme  et  des  libres 

1  ,.;.  457.  -  Ino  pui-ill.'  .lo  la  peau  du  pouce  .l.e/.  uu.    ,i-„„i,,„  ,|,.  r..,„,l,.rme\  Plus  ré- 

l'cininc  lie  i)0  ans.  Celle  i)aitille  osl  furnitt^  surtoul  ' 

lie  volumineux  laisceaux  conjouclirs.  cemmenl.  Hellerer  soutient  (lue 

l(>s  relliilo  de  répiil(>rme  restent 
unies,  par  des  prnlmigemenl-  pi(il(ipla>Mii(pie<  (irradialions  rlironmpbiles),  a\ec 
les  éléments  de  la  ibarjiente  réticulée  du  derme  qui  en  iléri\ent.  Klles  seraient 
en  oontiaullé,  d'autre  jiarl.  avec  les  libres  élastiques  du   dei-me  <u|ierliciel  ((1). 

ÉLÉMENTS    LIBRES   INTRA-DERMIQUES 

Les  i''li''ineiil-~  lelliilalie-.  ipi'im  (ibserve.  à  l'état  de  liiterté.  dans  le  diM'ine 
normal,  sont  numbreiix.  (bi  v  Inuue  : 

1"  Des  (//(liiuh's  blanr^i  de  tvpes  variés.  I.ev  lenioevle>  jiolvnui  léaires  (mi  à 
noyau   contourné)  sont  toujours  en  très  petit    nombre.    I.a   préseiue  des  leuco- 

1.   I.H87.  ItAi.zKii.  Ueclierclies  leclilliiiucs  sur  le  liso-ii  rlasliquc.  .Ii-c'i.  </<•  ///i;/si(W.,  l.  .\,  p.  3l't. 
•J.   i«U-'.  Hkiiuens.  Ziir  Kenntnis  des  sulicpitholinli-n  clastischen  .Nrtzi-^i.  Th'-se,  Hostock. 
:t.   I8yii.  SiMUTz.  L'i'lii.'r  den  Nactnvei<s  i-iiios  Ziis-nniiiionluises  tli'r  K|iilln«lioii,  Arch.  f.  Devin.  «.  Sifi'li., 
XXXVI,  |i.  III. 


©.« 


fv^ 


riii  en  i;i':  iii;  l\  ri;\r. 


767 


cvlcs  ('(isiiioiiliilo   si'iiililc   rii    i;i|)|i()rl    ;i\('c    des    li'sKms    du    (('■;j  iiiiii'iil    i-.xtcnii'. 

2'  l*la-^tit:i'llfn.  I.<-^    lilasm/cllcii  soiil  des  rclliilr-;.  |ilii>  \  nlimiiiicuscs  (|iii' 

les  lt'iic(K'vlf's.  ([iii  ^(iiiL  cniislaiiiiiicnl  ^^rouj)(';es  on  amas,  an  voisinage  dos  vais- 
soanx  sanguins.  Leur  ((Hildin  r^l  arrondi  ou  jK)Iv<''dri(|no.  Il  n'est  jamais  ninni 
df  iiroloii^cmcnls.  Le  corps  (('lliilaiic  l'sl  très  coNn-ahlf  :  il  fixo  los  coulcnr- 
l)asi(jn('s.  sans  mrtacdironia-^ic  Ij'  iKtyaii.  o\alc  «m  s|dirii(|iic,  est  rejotô,  d'ortli- 
iiaii'c,  à  la  pôriplirrio  du  es  toplasmc.  Il  t-sl  jxtilciii-  diiii»'  sôrio  de  corpusoulos 
iliromali([iics.  ijlnn^rés  dans  un  suo  nucléaire,  iiin;n(|ual)lemont  Iransparenl. 
l/un  do  eos  (■or|)uscules  ocriipe  le  centre  du  novau.  les  autres  sont  répartis  eu 
série,  à  la  surface  inti'rnc  de  la  uieuihrane  nucléaire  (ilodara').  Les  [)lasmzellen 
s(Mît  des  éléments  propres  à  la  peau  iMiinainc  (I  iiiia,  IS'.ll).  (Mi  les  trouve  eu 
ahondance,  quand  la  |teau  est  le  siè^c  de  processus  |)atliolo^i(|ues,  à  évcdulinii 
lente.  Tnna  lai!  des  plasmzellen  dos  éléments  d'origine  conjonctivo.  Von  Mar- 
shalko,  .liidassolin  et  Darier  leur  prêtent,  au  contraire,  une  origine  leucocytaire. 

"î'^  Les  mast/i'ileu  (cellules  engraissées,  c(,'Iliile'<  d'Llirlicli)  <iiiil  îles  cellules 
granuleuses  (jiii  s'observent,  en  assiv. 
grand  nombre,  à  l'étal  normal,  le 
long  des  vaisseaux  sanguins  et  aussi 
à  la  surlaie  des  papilles.  Kusifor- 
mes.  triangulaires,  ou  spliériques, 
{•arl'ois  raminées,  les  mastzellen  ne 
contractent  aucune  anastomose  avec 
les  cellules  qui  les  avoisinent.  Elles 
sont  caractérisées,  et  par  un  noyau 
peu  colorahle,  et  surtout  par  leurcv- 
toplasme.  (le  cytoplasme  est  bourré 
do  granulations  très  distinctes,  qui 
se  teignent  en  violet  rouge  après  \^sg*^i 
lixatlon  par  le  Flemming  et  colo- 
ration à  la  tbionino  ou  au  bleu  do 
l'nna.  Dans  les  mêmes  conditions, 
les  clasmatocytes  ont  un  noyau 
vivement  coloré,  un  corps  cellulaire 

à  peine  visible.  Les  clasmatocvtes  et  les  mastzellen  dos  mammifères  sont  donc 
di^s  éléments  bien  dilTcn>nts  (.lollv*). 

Les  mastzellen  seraient  encore  dos  cellules  mobiles,  lima  les  a  retrouvées 
dans  les  vésicules  épidermlquos  qui  se  développent,  au  cours  de  la  miliaire.  et 
Jlles  considère  comme  d'origine  conjonctive.  Les  mastzellen  sont  des  descendantes 
do  leucocytes  basophilespour  Pappenlieim  (ISlIS)  et  pour  de  nombreux  auteurs'. 

MUSCLES  DE  LA  PEAU.  —  Uutro  los  glaudos  et  les  |)oils,  dont  Tétude  sera  faite 
ultérieurement,  on  observe  encore,  dans  le  dorme,  des  libi-es  mus^nilairos  qui 
sont  de  type  Jisso  ou  de  type  strié. 

I.  1895.  HoDARA.  Monatii.  /".  pi-aki.  Derm.,  XXII,  2. 

■-'.  1900.  JoLLY.  Clasmatûcyles  et  Mastzellen,  ^oe.  de  biul.,  p.  61 1.  —  Clioz  les  batraciens,  mastzellen  et  clas- 
matocytes ont  des  caractères  identiques. 

3.   1898.  F.\PPENHEiM.  Arch.  /".  palh.  Anat..  CLI,  p.  89. 


('l'Unir  adipr 


MiXRtzellc 


Noi/au  d'uni'  ri-ll. 

coiij.  du  di;riiii: 


MastzeUc 


Capill.  saiiijii.iu 


FiG.  l.ïS.  —  Les  maslzellen  de  la  peau. 


[-1.  BRASCA. 


768 


LK  TKC.rMI-NT  K.VTEHM:  KT  s  ES  ItKHlVES. 


"     % 


A  rcxccptiuii  (les  libres  lisses  de  larrecteiir  dos  poils  (Voir  l'rtil).  la  [)luj»aii 
des  libres  lisses  de  la  peau  siègent  non  point  dans  l'épaissenr  du  derme  propre- 
ment ilil.  mais  à  sa  face  profonde.  Les  faisceaux  du  muscle  sous-aréolaire  par 
exeiuple  «  sont  situés  dans  le  tissu  cellulaire  sous-cutané;  les  plus  superficiels 
adlièrent  manifestement  au  derme  mais  manifestement  aussi...  il>  nt-  sont  pas 
inlra-dermiques  »  (Robin). 

Le  dartos  des  bourses  présente  deux  j)arlies  lune  su|)erlicielle.  minci', 
adhérente  au  derme  qu'elle  pénètre:  l'autre  jirofonde.  épaisse,  noyée  dans  le 
tissu  cellulaire  sous-jacent. 

Les  muscles  lisses  n'ont  de  particulier  dans  la  peau  (jue  leur  réseau  élas- 
tique et  leur  mode  de  terminaison. 

Il  existe  autour  des  faisceaux  de  muscles  lisses  de  la  peau,  un  premier  réseau 

-  élastique  (réseau  périfascicu- 

laire).  Un  second  réseau  pé- 
nètre dans  l'épaisseur  du  fais- 
ceau pour  envt'hipper  cliacim 
(les  ('■li'inents  de  ce  faisceau 
(Hal/.erj. 

Pour  effectuer  sa  terniiiiai- 
sdii.  la  libre  lisse  se  soude,  par 
ses  extrémités,  à  des  fibrilles 
élastiques  (Kolliker.  Seder- 
li(  il  ni)qui  lui  servent  de  tendon. 
(Juant  aux  nuiscles  slni's 
annexés  à  la  peau.  il>  sont 
enxcloppés  par  des  réseaux 
élasti(|ues  complexes  (aile  tlu 
nez).  Hobin  les  a  vus  se  dis- 
socier en  faisceaux  de  plus 
en  jdus  grêles,  à  mesure  qu'ils  se  rapprochent  du 
derme.  Ils  arrivent  à  se  réduire  en  fascicules;  T)  on 
10  libres  musculaires,  parfois  une  seule,  constituent 
chaque  fascicule.  Les  fascicules  traversent  le  chorion  et. 
à  100  ou  200  a  lies  bourgeons  interpaj)illaires,  ils 
aboutissent  à  des  petits  tendons.  C'est  à  oO  y.  de  la 
basale  que  ces  tendons  se  ternïinent  «  par  éparpille- 
menl  des  lilirilles  temlineuses,  sous  des  angles  nets. 
|>lus  ou  moins  ouverts,  et  par  enchevêtrement  avec 
les  fibres  élastiipies  et  lamineusesdu  dei'uie  «  (Mohiu). 

l*odwvsso/ki,  elle/  riiomnieet  le  lapin,  a  vu  aussi' 
aboutir  à  des  librilles  tendineuses,  pénétrer  dans  les  papilles  ou  dans  les  bour- 
geons épiihéliaiix  inlerpapillaires  et  se  tei-miner  tantôt  sur  la  membrane  basale. 
tantôt  dans  finlerslice  des  cellules  êpidermiqiies.  Les  ninscle^  poftrraient  donc 
agir  directement  sur  répithélium. 

Il  est  inlêressani  de  rapprocher  cette  disposition  de  celle  qii  on   obsi>r\i'  sur 


FlO.  4.^9. —  Toi  1111  IKlisOll  lie: 

imiscles    dans    la    peau 
(l)"apri's  Poflwyssozici.) 


(1.  Uid.  — TiMiniiiaisoii  dis 
imisclcs  dans  la  peau  ; 
terminaisons  inlra-opi- 
tliéliales.  {  t)"a|»rfs  l'od- 
wvssozki.) —  Partie  de  la 
llfTure  précédente,  vue  à 
un  plus  fort  grossissc- 
iiicnt. 


les  liltres   miisculairi 


I.    I8S7.  l'i.|i\v\>,siiZKi.  .Ii'c/i.  r    iiiilii:   .\iiiil..\i.  illMj 


sTiîi'cri  i{i:  m-,  i.\  i-i:\u.  769 

rciliiiiis  iii\('rl(''l)irs  (.\illiro|)ri(l{'s).  I.r  (('•■^iiliiriil  (■>!  i('(liiil  ;i  une  spiilr  assise 
fie  crllulcs  (''|)illM''liiilcs.  (les  (■(•Unies  se  ((iiiclieiil  |),ii'  leur  pôle  siipei'liciel,  rcxèlii 
(rime  mirasse  de  eliiliiie;  |i;ii'  leur'  |K)le  |ir(iliiiiil.  elles  s(»iil  ('•(•arl(''es  les  unes  des 
aiili'es.  et.  leur  |>r(il))|dasnia  liltnllaire  se  ((niliniK^  (lii'i'i'ieirieni  axci-  la  lilii'e 
niiisciilaire  (l)nlMisc(|)  (v(iv.  li::.  )»ll). 

II.  —  KIMDEHMK. 

Originaire  |»,ir  siiii|)le  |ii(ililV'ialinii  du  reiiillej  cxleriie  du  Idasloderme.  l'i'-pi- 
derme,(l(»nt  (l(''ri\ciil  les  glandes  el  les  |)lianères,  se  présente  sous  la  forme  d'un 
lame  mince  (pii  foiine  la  partie  extérieure  de  la  peau,  recouvre  le  derme,  el 
masijne,  jnsunà  un  certain  point,  les  inégalités  de  sa  surface.  Cette  lame  est 
essentiellement  caracléiisée  par  deux  faits  :  elle  n'est  l'ormée  (|ue  de;  cellules 
épithéliales  cl  les  vaisseaux  n'abordent  jamais  la  mendjrane  constituée  par  ci's 
cellules. 

Xoiis  étndiei'ons  successivement,  comme  nous  l'avons  l'ail  pour  le  derme, 
la  morplndoiiie  puis  la  structure  de  l'épidei'me. 

I  ASPECT  GÉNÉRAL.  —  l/é|)ideriiie  |»résenle  deux  faces.  Tune  siij)erlicielle. 
laiilre  profonde. 

La  face  siiperlicielle,  qui  n'est  autre  ([iie  la  surface  cutanée,  nous  est  c(»nnu{v; 
on  y  trouve  des  dépressions  (sillons  interpapillaires.  lia«liuri's.  plis  museii- 
l.iires,  |)Iis  articulaires,  plis  séniles),  des  saillies  transitoires  ou  permanentes 
(crêtes  «>aj)illaires).  des  oi'ifices  (jue  le  vulgaire  désigne  sous  le  nom  de  pores  et 
(|ui  représentent  le  dél)onclié  des  glandes  cutanées.  Ouelijiies-nns  de  ces  orifices 

I  i\  rtMit  passagf^  aux  poils. 

l'ar  sa  face  profon(l(>.  ré])i(lei-nie  vient  au  conlact  delà  face  externe  du  derme. 

II  se  moule  exactement  sur  lui.  Voilà  pourquoi  l'épiderme  se  limite  par  une 
surface  ])lane.  quand  le  derme  est  planiforme:  pourquoi  il  se  montre  liéris.sé  de 
bourgeons,  quand  le  chorion  présente  des  j)apilles;  en  pareil  cas  les  bourgeons 
é|)idermiques  prennent  place  dans  l'intervalle  de  deux  papilles;  ils  méritent  le 
nom  de  bourgeons  interpapillaires.  Dans  ce  cas,  le  derme  et  l'épiderme  entrent 
en  rapport  par  des  sui-faces  nuinies  de  saillies  :  les  saillies  du  derme  superficiel 
alternent  avec  les  saillies  de  l'épiderme  profond;  il  y  a  là  un  véritable  engrène- 
menl. 

h(>  plus,  (|iiand.  à  la  siiitcd'nne  macération  pndongée.  l'épiderme  se  détache 
du  cb(u-ion.  on  voit  |)eiidrc  à  sa  lace  profonde  une  série  de  filaments.  Ces 
iilaments,  pleins  on  creux,  sont  des  poils  ou  des  canaux  excréteurs  de  glandes 
cutanées.  Ils  repi'ésentent,  en  sonune.  les  organes  qu'édifie  la  face  profonde  de 
r(''piderme,  au  cours  de  son  évolution. 

II.  ÉPAISSEUR  DE  L'ÉPIDERME.  —  I  '  l/épaisseur  de  l'épiderme  varie  suivant 
les  régions  de  l'organisme. 

Drosdorfî'  a  mesuré.  a])rès  l'action  de  l'aciile  osmique,  l'épaisseur  de  l'épi- 
(lerme. 

II  estarraé  aux  résultats  snnanls  :  dans  les  rtVions  où   la    peau  est    mince, 

1.  IS79.  DuosDORFr.  Arch.  de  pinjsiot..  mai?  et  avril. 

POIRIEK  KT    CII.VRPV.   \".  49 

[.1.  DR  ANC  A] 


770 


LE  TEGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DERIVES. 


MENSURATION   l)K   LEPIDERME 

lOM.MK     lir.    ^)0    ANS    .MORT    DllKMOHHAfilK    CKIlKHrtALR 

(  ii"m'iik>    niuisnoiiKK) 


l'AHTIl-:  Dr  COHI'S 


MESLHE  PRISE 

EN  HEOARI) 


COLCHE  CORNEE 


Minim. 


,,       ,  )  U''>  paiii    08 

Front 1  n     1.  -,  •,,  • 

I  Ue  1  es[>ace  inteipapillaire 


,  Nl)es  papilles 

Joue  i 

Ue  IVspace  interpapillaire 


Devant  ilu  cou 


(  Des  i)apilles 

■  1  De  l'espace  interpapillaire 


Hép-ion    sus-clavicu-(  Des  papilles 

laire j  De  l'espace  interpapillaire, 


Rég-ion  brachiale  ex- \  Des  papilles 

terne ^  De  l'espace  interpapillaire. 


Rép-ion  brachiale  in- ^  Des  papilles 

terne i  De  l'espace  interpapillaire, 

Repion    (l'avant-bras  I  Des  i)apilles 

(coté  de  flexion).  .  i  De  l'espace  interpapillaire. 

Région  d'avant -bras  \  Des  papilles 

(cùté  d'extension) ./ De  l'espace  interpapillaire. 


Région     dorsale     de  |  Des  papilles  ....... 

main i  De  l'espace  interpapillaire. 

n  i  ■  \  l*es  papilles 

Paume  de  main.  ..,>,,  .    ,  ...  . 

I  De  I  espace  interpapillaire. 


„    ,         ,     ,-•     ,  '  "es     laniiles , 

Pulpe  de  1  index   ■■),,,'  .  „ 

'  I  De  I  espace  interpapillaire 


\  Des  papilles 

Région  .onhihcale.   .  |  ^.^  y^^^^.^^^  interpapillaire. 


\  Des  papilles 


Région  lombaire  .    -î  ue  l'espace  inteipapili. 


Région  fessière .    . 


\  Des  pa|iilles 

/De  l'espace  interpapillaire, 


Région  fémorale  in-iDes  papilles 

terne )  De  l'espace  interpapillaire 


Région  fémorale  ex- 1  Des  papilles 

terne |  De  l'espaie  interpa|>illaire. 


Région     externe    de^l>es  papilles 

jambe /De  l'espace  interpapillaire. 


D  ■       ,         ,     ,       .    ,   )  Des  iiapilles 

Reg.  dorsale  du  pied.  w.     ,.'    '         .    .  ...   . 

'         I  De  1  espace  mtcrpapi   aire. 


Région   plantaire  du  \  Des  papilles 

pied /  De  l'espace  interpapillaire. 


21 

00 


30(1 
35  a 


21  Ht 
21  11 


21(1 
21,1 


21,1 
22  a 


23  a 

24  a 


21  a 
23  a 


29  a 
33  pi 


37  PL 
42  a 


42.-)  a 
437  a 


r.87  a 
710  a 


25  M 

29  a 


21  a 
2.5^0 


;o  [1 
:.")a 


.ii)  a 
•27  a 


L'.oa 
33  a 


29  ^ 
33  a 


.)-'■)  a 
375  a 


Pulpe  du  2' orteil.    .  \ '»i'^  I'"Pi"es  •    ...... 

/De  I  es|)ace  inter|iapillaiie. 


937  [i 
10.50  p. 


Maxim. 


23(1 
33  PL 


40  pi 
58  a 


42  p. 
58  pL 


37  n 
50  ti 


29  PL 
.33  a 


29  PL 
33  a 


33  a 
.33  a 


40 


58  a 
58  PL 


.500  PL 
505  a 


/  ::.)  PL 
725  uL 


40  PL 
50  a 


42  pi 
.50  pi 


42  UL 
50  a 


42  PL 
iOa 


29  a 
42  PL 


42  pi 
50  a 


33(1 
63  ti 


0(K)  (1 
025  pi 


I0S2 
1175 


COUCHE 
MCQfELSE 

.Minim.     .Maxim. 


37  pi 
42  a 


.50  a 
54  pi 


21  pi 
29  pi 


29  a 
68  pi 


29  PL 
71a 


20  p. 
50  a 


29  PL 
07  pi 


2.5  pi 

05  pi 


50  a 
73  pi 


02, 
10(1 


1.)  Il 
10(1  'j. 


33  a 
63  a 


32  pi 
.50  a 


03  a 
105  a 


li.)  a 
50  a 


63  a 


21  a 
33  a 


:i.)a 
54  a 


.)(! 

:5  a 


(•)  a 

87  il 


04  pi 

82  a 


65  pi 
82  a 


58  a 
84  pi 


42  pi 
84  a 


.50  a 
105  à 


.58  pi 
100  a 


02  a 
90  PL 


71 

92 


50  pi 
73  a 


1.50  pi 
105  a 


l.'iOp. 
175  a 


03  PL 
105  a 


.50  pi 
90  a 


ISO  pi 
231  a 


42  a 
105  a 


39  a 
75  a 


5S  II 
88  a 


42  a 
130,1 


125  pi 
l»i2a 


Minim.  I  .Maxim. 
l 


58  pi 
64  a 


80  a 
89  a 


42  a 
50  a 


50  pi 
89  a 


50  I 
93  I 


48 
74 


50  a 
92  a 


54  pi 
99  a 


88 
115 


487  pi 
537  PL 


702 
810 


.58,1 
92  a 


53  ti 
*75  pi 


88 
130 


:>()  UL 
75  a 


40  a 

90  a 


40  pi 
07  a 


34  pi 

87  a 


000(1 
700  a 


125  pi 
2.5(1  a 


1012  u 
1137a 


1207  '1 
li25'i 


STRur/ni!!-:  iti:  i.\  i-fau.  771 

rr[)i(|(T iiicsmv  r.O  à    1(1(1  ;;.  cil   ri';^;inl  des  |i,i|il  I  Ir^.  IKI  ,i   \'M\  y.  an   iiiscaii  des 

liniir;.^c()iis  iiit('r|)aj)illinn's. 

ï.i'i   (tù   le    hVni lit    csl    i'|)ais  mi    no'iI    r('|iaissciir   ilr    l'(''|)l(lrniic    iiiDiilcr    à 

l'Sd  <j.  (IxMif  (l.'s  (loi^ls)  cl  iiiciiic  h  (i(l(l.  KMKI.  i:")(MI.  KWlOaaii  niveau  «Ir  la 
|iaiiiiic  (les  mains  et  de  la  |)laiil('  drs  |»icds. 

2"  l.(»rs([ir(»ii  compare  réi)aisseiir  relative  de  ré|)iderme  et  (\\i  derme,  mi 
ciiiislale  ([uVn  certaines  régions  l'épidonno  représente  seulement  le  i/iO,  Je  I  S, 
le  I  i,  la  moitié  de  l'épaisseur  de  la  peau;  ailleurs  il  est  plus  épais  qu(;  le 
derme.  I.e  tableau  suivant,  dont  les  données  sont  ein|)runlées  à  l'article  de 
|{<d)iii  el  Hetterer',  résume  l'épaisseur  relative  du  derme  et  de  r(''|»iderme.  an 
nixcan  de  (|nel(|ues  territoires  cutanés. 

f:'/>i(i$.trnr  du  ilerrue  el  de  l'épiderme. 

\{,'-/iti\]<.  K)/i.|pi'iiii-.                         Uciinc 

|>,-iiil :;0  ;x  :!û()  à  i(l(»  a 

Cuir  rhovi'lii '.mil  l.jO  a  270  il  IXiO  ;J. 

S.nitiun 30  a  :K)0  à  400  a 

l'aiipières 50  ;j.                          300  jx 

(iiaiulcs  lèvres 100  ;j.  200  ii  :JOO  a 

l'clili'S  lèvres 100  a  2O0  ii  :t(»0  ;x 

r.an.nciile 100  a                             (10  a 

III.  TEXTURE  DE  L'ÉPIDERME.  —  Dès  1604,  Malpighi'  avait  vu  que  rc|»i- 
(lernu\  traité  par  l'eau  bouillante,  se  sépare  en  deux  couches. 

De  ces  deux  couches,  l'une  est  profonde;  elle  se  présente  sous  l'aspect  d'une 
uuMnbrane  cribléi»  de  trous  :  c'est  le  réseau  de  Malpighi.  L'autre  est  superli- 
cielle;  (die  se  détache  sous  forme  de  lamelles  minces  et  solides  :  c'est  la  couche 
dure  ou  cornée. 

La  couche  profonde  est  molle  et  gorgée  de  sucs  ;  elle  est  friable,  d'aspect  gren  u . 
de  couleur  grisâtre;  sa  surface  est  irrégulière;  l'eau  gontle  et  ramollit  le  corps 
muqueux  que  teignent  aisément  les  colorants  neutres  ou  basiques. 

La  couche  cornée  est  dure,  sèche  et  d'une  remarquable  résistance.  Sou 
aspect  est  homogène;  sa  transparence  est  ])arfaite.  Elle  est  normalement  inco- 
lore, mais  elle  est  aisément  accessible  aux  colorants  acides,  tels  que  l'acide 
pii-riqu(\  Elle  ne  se  gt)nlle  que  lentement  dans  l'eau.  Les  x'évulsifs  appliqués 
sur  la  peau  la  détachent  du  corps  muqueux.  Une  vésicule  pleine  de  sérosité 
se  constitue,  dont  la  couche  cornée  représente  le  toit. 

L'épaisseur  relative  du  corps  mu(|ueux  et  de  la  couche  cornée  a  été  indiquée 
par  Drosdorir  pour  des  régicuis  é[»iderniiques,  d'épaisseur  variable  (voy.  p.  773.) 

Eu  somme,  l'épaisseur  relative  du  corps  muqueux  et  de  la  couche  cornée 
varie  avec  les  régions  considérées.  Là  oîi  le  tégument  est  mince  (pénis,  gland, 
petites  et  grandes  lèvres),  le  corps  nuiqueux  est  plus  épais  que  la  couche 
<-ornée,  et  cette  disposition  est  celle  qu'on  observe  sur  toute  l'étendue  du  tégu- 
ment, chez  le  fœtus  et  chez  le  nouveau-né.  Au  niveau  du  visage,  du  dos,  de  la 
l'ace  dorsale  de  la  main  et  du  pied,  le  corps  muqueux  a  la  même  épaisseur  que 

1.   ISS.'i.  Hrini\  et  Retteuer.  Ailiile  Pimii  du  Dictionnaire  Je  Dechambre. 

'1.  IGCi'i.  Malpighi.  Jîpisto/rt  de  c'j.'te)'«o /nc/!(s  ocgra/io.  «  Quand  on  soumet  lV"|iiiienTie  k  ractio'n  de  l'eau 
liiuiillante,  la  partie  superficielle  ou  cornée,  tenace,  résistance,  bien  que  plus  minée  de  moitié  en  général,  si; 
itélacbe  sous  forme  de  lame,  alors  que  la  partie  profonde  se  présente  sous  la  forme  de  lambeaux  criblés  de 
trous  et  liaiire  un  réseau  .<i 

[.1.  B  RANG  A.] 


772 


i.i:  ti;<;t  Mr:\T  kxteune  kt  se>  i^khives. 


la  crdiclic  (((iiM'c.  Dans  r-crtaiiics  n'-^'-ioiis  coiiiiiic  la  plaiilr  ilii  (miiI.  la  paiiiiio 
«le  la  main,  la  rouclic  (•(tnit'c  dépasse  de  IjcaiKouj»  eu  (''teiKlin'  l-  lurps 
iiiii(|ii('ux;  elle  csl  deux.  Irois,  ([iiatro.  rinq  fois  j)liis  l'-paissc  (|im'  lui. 

IV.  HISTOLOGIE  DE  LÉPIDERME.    -       J.cil  W  cil  liuck    ili'clixit    (1717)    rc|iiilrnili' 

rornnic  l'oriiié  de  lamelles  on  s(|uamides:  Foidaiia  \il.  ^iii'  la  peau  de  l'ai'- 
fi'uille,  que  ces  lamelles  préseiilaieiil  nu  e(trj)s  (i\  ilnriiie  eu  leiii- i cuire  (  I7SI  )  ; 
l'nrkinje.  enliii,  eu  l(S.).{.  aununta  (pie  l'épidémie  esl  Imit  eiilier  formé  de 
eellulos,  c'est-à-dire  de  masses  prutuplasmicpies  iiidi\  idualisées  par  ini  mtvaii. 
Ces  cellules  .se  répartis.sont  en  sepl  euuehes  (Hanvier).  cpii  se  siq>er[»0'.i'ii(  tli- 
la  proIbndcMir  vers  la  surface  dans  Tordre  sui\aul  : 

!  .\ssiso  l»asilairi'. 

(Iiiiir.lic  pidlniidc  ou  iiiollc (kirps  inui|ii('iix  prniuciiicnl  ilit. 

(  Stratum  fiiiiniilo.-^iim. 


Coiiclic  sii|)('i(ki('ll(' ou  cornée 


(    Stratuiii  interiiiciliiiiii. 

)  Slratiim  liitiiliuii. 

\  ."^traluiu  (iiriUMiiii. 

f   Stratlim  clisjuininin. 


S  D <:i  :r^ 


-CM 


MiMiiKANi;  liAs.M.K.  —  l'ne  membrane  mince,  brillanle.   Iianspareule  cumme 
^\^\  veiie,  sépare  le  derme  de  l'épiderme.  fl'esl  la  haseiueul-memltrane  de  Tiiud 

el  iiuwmann  (  ISio). 
la  luendirana  juima 
de  llen.-^eji,  la  niem- 
luaiie  hasale  «le  Han- 
vier. la  \  ilrée  de  qiiet- 
(|iies  auleurs. 

3  i_  (ielle       uieiiiltiMue  , 

—  SG  isiilaMe  s(iu>  l'a^jx'it. 
d'une  lame  élastique 
el  «assanle.  appaiviil 
eiinime  nue  li>rne  foii- 
eée.  sur  les  cdupes  de 
I  i^-ii-  I  lailées  par  I  al- 
"-'    'i  i  »V*  eiiol    el     1  acide     nsnii- 

)j. — -^^^V-"  (pie.  el  |>arliiis  eitmnie 

~-     *    •    — :»^-::>—  ,11,,,     liaude    à    dnulile 

Tii!.  4GI.  —  Les  couches  de  l'epidormo.  (D'apivs  Hauvicr.)         <»>nl(Uir.     N.n     aspe-l 
U,  rumlie  l.asiUiire.  —  CM.  corii.';  ni(K|ii<'iix  do  M.il|.if;lii.  —  Sn.  stiatiim  ;:r.v     llOIlKtirène.    sa     IvIVili- 
iihIksiiim.  — SI,  .><tr;iliiiii  iiitcrnieiliiiiii.  —  SI.,  sir.iluiii  liiciiliiin. — SCI.  ;-lr:iliiiii     ,,■,,.,,..,    dIu^    riiie^iilel'i- 
rcrnciiiii.  —  SI»,  sli'.-iliim  liisjiini'timi.  ""  ' 

Me  (pie  celle  du  derme 

sons-jacenl.  la  caraclériseiil  aiilaiil  ipie  ^a  minceur  (I  a  2  a).  Klle  n'acipnerl 
une  épaisseur  plus  cuU'-ideraMe  (pi'au  ni\('aii  des  (lén\é>  épiderniupies  (poils, 
lilandes  sudori pares).  Le  cai'inin  ne  .se  li.xe  pa>^  sur  la  l)a>ale:  le  iiicro-carmiii 
lui  donne  une  leinle  d'im  orange  pâle,  l.a  hasale  se  leint  encore  eu  \  iolel  uwr 
riiémalo.wrme  au  fer,  en  lilas  pâle  a\ec  riiémaléine.  en  lose  .avec  r(''osine  :  le 
lichtgriin  lui  donne  un  as|)ecl  luillanl  d'une  l»(>aii  \cil.  I,a  lia^ale  eiiiiii  ivsi^lc 
aux  acides. 

Sa  surface  eslciiie  e>l  eu    lapjtorl    a\ec   le  demie:   de>  lilu'e^  (■onjonclive>  du 


D  — 


STiM  i:ti  i;i-:  m-:  i.\  i'i;\i 


73 


(Icniic  \  iriidiviicnl  -'v  Ifiiiiim-r  jtjir  x'-rii'-,  iii;ii>-  Nnilcinciil  sur  l(>  fùlcs  et  sur 
le  sdiiimcl  i\i'^  |);i|iillr-.  I..1.  I.i  r.i<<'  prnliuirlr  de  la  \ilii'c  |»ivst'iilc  des  rivics 
i|tii.  sur  les  cuiiiifs.  l'iil  ra-|)ril  de  liiirs  dnil  i(  nlali(iii>.  (".t's  cn'-li's  suiil  d'uiilaiil 
plus  acciisn-s  (|ii'cll<'- sniil  plus  piiiclii's  dll  srtmiiicl  de  la  papillr.  De  sciiihlahirs 
di'iiliculalidiis  ■«(.  icli'(»ii\fiil  (\:L;al('iin'iil  sur  la  lact'  cxlriiir  de  la  iiicinltraiii' 
Nasale.  Elles  s"ciii:rriicMt  a\rc  le-  pclili's  <aiHic<  ipii  lii'ri<-i'iil  ir  pird  des 
rclhiles  i)asilain>s. 

On  a  lonirlt'inps  discnU-  sur  la  si^^iiiliiatinn   niiiipliiddi^iipic  dr  la  iiieiuhrain- 


'^'^««li) 


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Vu,.  UVI.  —  La  i-uiiclio  Ijasilaiio  l'I  ses  lappurls  avec  le  derme.  (l)"apiès  Weiilenreicli.) 

l»asal(>.  Les  aiuiens  aulcurs  la  ratlailiciil  au  derme.  (^11  doit  la  eonsidérer 
aui»»urd"liui  comine  une  cdineatiun  di's  épitliéliuins.  Les  laits  (jui  plaident  en 
t'avetir  dr  oelle  inferprétalimi  sonl  minibreux.  Ilensen  a  noté  (jue,  ehez  l'eni- 
Itrvtin,  la  basalc  apparaît  avaiil  Idiili-  l'uruia- 
lion  ennionetivr  rt  Mathias  l)u\al.  dans  une  ^, 

réirion  de  la  vrsioule  itmliiliialc  où  répilhé-      ;''  V:j^- 
liuni  «'nd()derini(|ne  entre  au  cdutail  de  l'épi-      '"  '^'%.~i'i^'^^. 
llu'diuin   eetoilernuque,    ;i   vu    une    vitrée  se         v 
dillerencier  au  niveau  de  la  lisne  de  sépara- 
lion  des  deux  épithéliunis. 

1'  AssisK  basu.auif;.  —  .le  désiiineiai  eon-       4", 
stannuent  sous  ee  nom  la  eouelie  profondi^  du      v  .■ 
corps  muqueux  de  .Malpi^hi.   Cette  cuuehe.      ^û' 
Ch.  Robin  l'appelait  autrel'ois  couebe  germi- 
nutive;    Réiny  la  ([ualilie  de  courbe  généra- 
trice;   Kolliker.   dans  sou   édition  de   1889,    k...  '.cij.  -  a.up/.'lu  corps  muquoux 
emploie  également  ce  terme  ;  il  fait  de  cette      ilc  Maliiii^hi.  laile  parallèlement  à  la 

.issise  le  stratum  aerniinativum  et  t.Hit  ré-  •^l'"'"^^'  ''«'  '«  l'^""'  «I'»'^'^  injection 

,    n        ■     '       ,      ,  ■  "'  JKiile  osmi(|ue  ilans   les  vaisseaux 

cemment   Ranvier'  adopte  aussi   (vtte  den..-  et  -lurcisscment    par    la  gomme  et 

mination.  lalcool.  (Daprés  Hanvier.) 

Cette  assise  se  caractérise  essentiellement  <'/orps mu.|ueux  de Maipiehi.  -  t.  c.  tissu 

'■onionctil  «lu  .lernip. 

pour   cet   autour  par  un  lait  essentiel.  Les 

i-ellules  qui  la  composent  «  forment  une  couebe  à  part  »  qui  jouit  >i  de  la 
propriété  de  se  diviser  ».  mais  nous  aurons  l'occasion  de  voir  qu'en  réalité  le 
processus  de  rénovation  ne  se  limite  pas  à  cette  assise. 

!.   1S99.  Hanvier.  Compt.  rend.  .\c.  des  se,  9  janv. 


[.1.  B/î.liVC.4.] 


774  I.E  TÉGUMENT  EXTKHXE  ET  Si:.<  DKHIVK^. 

La  foiu'lio  hasil.iirc  est  ronia-o  d'une  seule  rangée  de  eelluJes.  et.  d'ordinaire, 
son  aspect  est  j)lus  sond)re  que  celui  des  assises  sus-ja<entes.  Elle  doit  cet  aspect 
à  des  causes  multiples  :  les  noyaux  y  sont  serrés  les  uns  contre  les  autres,  et  le 
corps  cellulaire,  souvent  tj'ès  colorahie,  se  montre  semé  de  granulations  pig- 
inentaires.  Examinée  dans  l'eau,  la  couche  hasilaire  est  translucide;  examinée 
à  la  lumière  polarisée,  elle  apparaît  comme  iu;e  handc  sondtre  ;  elle  est  donc 
monoréiringente  (Hanviei-). 

Les  cellules  basilaires',  implanlées  perpendiculairement  à  la  surface  de  la 
peau,  sont  de  forme  cylindrique.  Elles  sont  hautes  de  12  à  10  a,  larges  de  G  à 
8  [jL.  Leur  novau  est  rond  ou  ovale;  dans  ce  dernier  cas,  son  diamètre  vertical 
atteint  8  à  10  a,  son  diamètre  transversal  3  à  4  ;x.  l^n  fait,  dans  ces  éléments 
basilaires,  est  d'une  fréquence  remarquable  :  c'est  le  siège  du  noyau  qui  d'or- 
dinaire tend  à  se  réfugier  loin  de  la  basale;  son  extrémité  supérieure  n'est 
souvent  distante  que  de  2  ou  3  u.  du  pôle  superficiel  de  la  cellule. 

Le  protoplasma  de  la  cellule  hasilaire  est  très  réduit  au  niveau  de  la  zone 
occupée  par  le  novau.  Nous  verrons  de  plus  qu'il  est  chargé  de  pigment,  et 
parcouru  par  des  fibrilles  épidermiques. 

Les  rapports  qu'affectent  les  éléments  de  la  couche  hasilaire.  s(»nt  trèssimjde^. 
I*ar  leur  pùlc  d'insertion,  ces  éléments  sont  au  contact  d'une  ligne  à  double 
contour,  mince  et  festonnée,  la  basale;  ])ar  de  fines  digltations,  ils  s'engrènent 
j)arfois  avec  cette  basale  (|ui  les  sé|)are  du  derme  sous-jacent.  Le  pôle  super- 
ficiel des  cellules  basilaires  se  montreuni  pu-  des  filaments  à  l'assisede  cellules 
polyédriques  (|iii  leur  est  superposée. 

Sur  leurs  faces  latérales,  les  cellules  I  asilaires  sont  séparées  les  unes  des 
autres  par  un  es|)ace  clair,  traversé  par  des  tilaments  d'union,  parallèles  à  la 
surface  du  derme.  Ces  filaments  sont  souvent  aussi  nets  que  ceux  des  assises 
polvédriques  du  corps  mu(|ueux.  Ils  ne  man([uent  que  dans  un  cas  :  c'est 
lorsque  l'espace  situé  entre  deux  cellules  basilaires  est  occupé  par  un  élément 
libre,  par  une  hémalie.  pai'  e\em|)le,  (|ui  passe  du  <borion  dans  ré|)ai>seur  de 
l'épiderme,  à  la  faveur  d'une  hémorragie  dermi(|ue. 

La  couche  hasilaire  est  le  siège  de  prédilection  du  pigment.  Cdiez  le>  blancs 
elle  est  même  le  siège  exclusif  du  j)igmenl  :  clie/.  les  noirs,  au  contraire,  le  pig- 
ment n'est  que  plus  abondant  au  niveau  de  la  couche  hasilaire:  il  se  localise 
aussi  dans  les  assises  prol'oiido  du  coips  iiiii(|iieii\  de  Malpighi. 

Le  pipincnl.  dniil  la  cuiilcui-  varie  du  lilmul  au  luini,  ost  conslilué  par  de  la  mclniunc. 
Il  est  insolulile  dans  Tacide  ac('li(iue  et  dans  l'acide  sulfuriiiue  froid.  Il  se  niontre  .>ii>ns 
l'orrnes  de  pramijations  dont  la  taille  (iscille  de  I  à  ."î  |i.  Ces  i;ranuiations  se  dis|H)seiit.  dans 
le  corps  cellulaire,  de  diverses  façons:  tantùt  elles  simulent  un  croissant  qui  coilTe  l'e.xtre- 
inité  supérieure  du  noyau:  tantôt  même,  elles  se  npandenl  dans  tout  le  protoplasma:  le 
noyau,  siu'  les  coupes.  n|iparail  alois  cumnie  une  laelie  claire:  il  peut  élre  à  son  tour  envahi 
par  le  pipinenl. 

Le  pipinent  disparait  dans  cerlains  cas  de  la  couche  hasilaire  cl  des  urfranes  edilles  |)ar 
celte  assise  cellulaire  :  ralliinisme  est  constitué.  D'ordinaire  assez.  i)eu  aliondant.  dans  le 
légument  normal,  si  ce  n'est  en  certaines  reliions  (aréole  du  mamelon,  jieau  des  organes 
génitaux  externes),  le  piiiinent  i)eut  prendre  |)alliol(Vi:i(piemeut  un  develoi>pement  considé- 
rable, soil  en  des  i)oinls  hien  détermines  de  rori;anisme(laches  iiigmentairesK  Miit  sur  toute 
l'elendue  du  téi;vnnent  (  nialadii'  lircm/ee  d'Addi^nn.  dialiele  iiiuinenlaire,  etc.). 

2"  AssisKs  i'oi.vkhuioi  Ks.  -  -  Syii.    :  couche  de  celbdes  malpighiennes,  couche 

I.  IS'ous  .■tvoii>  di'j.i  lail  riiiiari|iii'r  ipic  ii'>  ci'lliilo>  lMsilaire>  sont  p:uiVi>  l'Uïiiuiiu'e*  on  |>lasmode. 


STKUCTiJi;!';  iii;  la  I'i;\i  .  775 

iiiU(|U(Misc  |)ri)|)i'('iii(>Ml  (litr.  ('iiii(li(>  (le  .M.-il|)iplii.  (■(>r|)s  iiiim|ii<-ii.\  (I<>  Malpigii  i, 
(-(iiiilic  (riii(li\'i(lii;ilisali()ii,    slialiiiii  s|iiii()sitiii,  siraliiiii  lilaiiiciilosuiii,  etc. 

Deux  raisoii'^  imiis  cn^a^ciil  à  (•(tiisrrx cr  les  lriiiic>  anciens  d'assises  polvt'-- 
(lli(|iit's,  (le  rclluirs  iiial|»i^liicii ries.  La  prcniirn-,  c'ol  i|iif  les  relliiles  iiia!- 
pifili'uMiiics  soiil  «  ^rm'Tali'iccs  »  nii  iiicinr  lll ii' (pic  l'assise  hasilaire;  la  seconde 
c'est  (|iic  la  |)n''scncc  Ac  liLiincnls  (LunKin  i\i'  siil'lit  pas  à  earactériser  de  t<'llcs 
cellules,  .lai  dit  ([lie  ces  lilamcnls  cmsIciiI  dans  la  cdiiclie  Itasilairc,  et  je  diiai 
(|ii"(Hi  en  li'diive  encore  dans  je  siraliiin  Liianiilo^nin  de  I'.  Laniicilians  ;  on 
notera,  toutefois,  ([iie  les  lilaiiienls  d  union  soni  plus  ap|>aiciiis  (|iic  pailonl 
ailleurs,  dans  le  corps  iiiii(|iieii.\  |»ro|ticiii(nl  diL 

A  l'iiiNci'se  de  la  coin  lie  liasilaire  (|iii  es!  (Lune  lixiie  i'eiiiar(|iial)le  dans  sa 
pivsence  et  dans  ses  caractères,  le  léseaiide  .Malpi^lii  est  sujet  à  de  noinhreiises 
\arialions.  Ses  (''l(''nieiils  s(nil  p(dv(''di'i(|iies  ;  les  |)lus  siiperliciels  d'entre  eux  ont 
leur  iliand  axe  paialli'-le  ;i  la  smlace  ciilani'-e.  (les  ('li'-inenis  sont  superposés 
sur  un  noinhre  d'assises  qui  \arie  d'un  |H)int  à  un  autre;  cliez  I'Iioiuuun  à 
l'avanl-hras,  ces  assises  sonl  au  noinhre  de  six  à  huit  au  niveau  des  papilles, 
au  iKUuhre  d'une  viiiiitaiiie  an  nixcaii   des  l)ouri;-eoiis  inlerpa jiillaires. 

I*ar  sa  lace  pro((nule,  le  réseau  de  .Mal|)i;^iri  entre  au  contact  de  la  couidu; 
^asilaire  dont  il  suit  lideleinent  le  contour;  il  présente  donc  une  série  de  pro- 
louifeineiits,  (|iii  s'enloncent  entre  les  papilles  dermiques  et  tonne  la  majeure 
partie  des  bouriicons  interpapillaires.  La  face:  superficielle  du  réseau  de  ^lal- 
piglii  est  contij^më  au  slratiiui  f;raiiulosuuj,  et,  comme  le  stratum  granulosuni. 
elle  se  limite  |)ar  un(>  surface  plane. 

Tels  sont  les  caractères  généraux  du  corps  muqueux  de  Malpiglii.  Exami- 
nons maintenant  la  disposition  et  la  structure  des  cellules  qui  le  composent. 

Le  noyau,  d'un  diamètre  de  ('»  à  12  a,  est  arrondi  et  d'aspect  clair.  Il  j)orte 
en  un  point  variable  de  son  étendue  un  ou  j)lusieurs  nucléfjles.  Le  novau  th':^ 
cellules  malpighiennes  est  sujet  ;i  de  nombreuses  altérations  ;  tant(>t  il  est 
déformé  en  calotte  et  occupe  l'extrémité  d'un  es[)ace  clair  qui  s'est  plus  ou 
moins  substitué  à  lui.  au  cieur  delà  cellule;  tantcjt  il  alTecte  la  forme  d'un 
croissant  dont  les  cornes  sont  très  voisines  l'une  de  l'autre  ;  il  peut  simuler 
un  anneau  régulier  ou  rentlé  en  cbaton  sur  un  point  de  sa  circonférence. 
Exceptionindlemenl  la  cellule  malpighienne  contient  deux  novaux  :  un  tel  état 
n'est  pas  l'indice  d'une  division  prochaine;  il  est  le  témoin  d'une  division  cel- 
lulaire ancienne,  qui  a  |iorté  sur  le  novau,  et  n'a  pas  intéressé  le  corps  cellu- 
laire. 

Le  corps  cellulaire  d'un  diamètre  de  10  à  12  a  présente  deux  |)oi'timis  d'as- 
pect très  difTérent;  l'une  est  claire,  l'autre  foncée;  la  première  est  située  au 
pourtour  du  noyau;  la  seconde  à  la  périphérie  de  l'élément. 

La  zone  de  protoplasma  périnncléaire  (endoplasme  de  quelques  auteurs) 
est  difficile  à  colorer;  aussi  nombre  d'anciens  auteurs  la  considéraient  comme 
une  cavité    au  sein  de   laquelle  se  trouvait  le  noyau. 

La  zone  de  protoplasma  périphérique  ou  cortical  (exoplasme  de  quelques 
auteurs)  se  colore  avec  énergie.  Elle  se  teint  en  jaune  avec  l'acide  picrique,  en 
orange  avec  le  picrocarminale  d'ammoniaque,  en  rouge  avec  l'éosine,  en  violet 
foncé  avec  la  thionine.  en  bleu  avec  le  bleu  polychrome  de  Unna.  Elle  présente 
avec   certains   réactifs    un    aspect    assez  homogène,  mais   lorsqu'on    emploie, 

[,4.  BRANCA.] 


776  LE  TÉGIMKNT  KXTKHXE  ET  SES  TtÉlîIVÉS. 

comme  fixateurs,  des  composés  cliromlqiits.  (jii  y  l'ail  appaiailrc  sur  un  fond 
homogène  (hyaloplasma)  un  réseau  lilairc  (sponj^rioplasina)  très  délicat,  «lis- 
posé  au  pourtour  du  noyau  (endoplasma)  cl  des  fibrilles,  (les  fibrilles  occu- 
pent surt<tut  la  périphérie  du  cytoplasme.  Elles  soni  la  continuation  des  fila- 
ments d'union  qui  scjlidariscnl  entre  elles  les  diverses  cellules  du  corjis  muqueux 
de  Malpighi.  Elles  représente  ni  une  partie  difïérenciée  du  spongioplasma. 
Les  filamenU  d'uiiidU  fra\(i>rnl    les  espaces  clairs  qui  réparent  le<  unes  (],•< 


Ect. 


•-^.. 


End.-  F.C 

Fio.  itii.  —  Cellules  du  corps  niuiiucu.x  de  .Malpi^lii. 

N,  noyau.  —  End,  [ji-otoplasma  péri-nuclûaire  (endoplasmp).  —  Erl.  protoplasma  pt'ripln'riqnp  (exoplasmi-). 
—  I- ilanienls  d'union  courts  FC  et  longs  VL.  On  notera  que  les  espaces  inlercellulaires  sont  distendus  et  les  lila- 
nients  d'union  très  loni-'s.  Le  sponpioplasma  n"est  pas  visible  sur  ceUe  coupe  qui  provient  d"uQ  tégument  lede- 

iiiatiê. 

autres  les  cellules  du  corps  intiqueiix.  Ils  sunl  jetés,  cdimne  autant  de  pi>iit>- 
parallèles,  entre  les  faces  pro.vimales  de  den.x  éléments  pdlyéilriqut's.  Arrive-l-il 
qu'un  cùt<''  de  la  cellule  malpighienne  se  Innive  en  regard  de  deux  ou  trois 
autres  cellules,  en  jtareil  cas.  les  filaments  se  dis|)o.sent  en  deu.x  ou  trois  fais- 
ceau.x  qui  simulent  des  échelles,  dixersement  orientées:  chacun  de  ces  faisceaux 
va  pénétrer  dans  l'une  des  cellules  voisines.  De  plaie  en  place,  là  surtout  tiii 
plusieurs  cellules  s"opp(isent  par  leurs  angles,  les  filaments  s'écartent  les  uiiv 
des  autres,  en  circons<rivaid  un  espace  triangulaire  nu  polygonal,  véiilahle 
lacune  (ju'occupe  souvent  un  élément  lihre.  un  leucocyte  par  exemple,  (piaiid 
Tépiderme  est  iulillré  de  pareils  éléments. 

On  observe  souvenl  au  niilicn  de<  lilaiiieiils  d'union,  an  même  ni\t'au  daii^ 
un  même  faisceau  de  lilamenls.  de  petits  nodules  arnmdis  ([u'a  signalés  le 
j)rofesseur  Janvier,  (.e  nodult>  n"es{  pas  le  produit  d'une  lixati<m  défectiu>use, 
comme  le  croit  Henaut. 

Les  filaments   d'union,   comme   on   le   devine  ai-cmi'nl.  ^onl   d'une   extrême 


■\\\\  (Il  m-;  m-:  \.\  \'\:\\  . 


777 


fr;i;:ilil('-.nin'  r('|ii(lcniic  miiI  iiililliv  de  -Idliiilcs  Id.iiics  on  <li'  Iciir.M-ylcs  (''osiiio- 
|ihil<'s,  .|iriiiu'  liriiion-i^ic  m'  pinduisr  (l.iiis  le  dciiiir  cl  itinjcllc  des  Ik'iiui- 
lics  diiiis  les  espaces  claii-s.  "-iliii's  eiilre  les  eellide-  ma I |ii,i.' Iiien nés,  du  (ail  de 
eel  aeeiduiil,  li's  lilaiiieiils  d'iiiiinii  -mil  lii-is('s  par  le-  (■li'meiiU  lilires  (|ui  len- 
deiil  à  («tiiper  leiii'  plaee. 

.Mais  les  lilameiils  (riinioii.  dmil  il  \  leiil  (Teliv  (ineslioii.  ne  ■~n\\\  (\\\  nne  pm-- 
lioii  d'mi  ap[)areil  (ilameiileiix,  livs  dév(do|)|)é  dans  le  cmps  mncpieiix  de  .Mal- 
piphi.  Ils    représenlenl   seuleiiieiil  la  paille  de  cet  appareil  (pii   se  projette  <'n 


l'ici.  i()o. —  Struclure  liluinenleusc  de  rciiiilcrinc.  (I)"ai)iès  Kiuiiiayei'.) 
B,  i-i)iii-.lie  basilaiiv.  —  M,  corps  iiiuc|lii-u\'.  —  S. G.,  slr.-itiiiii  jji';miil.t-.iiiii. 

d(di(irs  de  la  cellule.  La  partie  de  lap|)aieil  lilanienleux.  incluse  dans  le  eor[is 
r(dliilaiiv,  est  plus  développée,  et  plus  complexe  encore. 

Les  lihrilles  de  la  zone  corticale  des  cellules  nialpighiennes  sont  parallèles 
iiifre  elles;  mais  il  n"est  pas  rare  de  les  voir  chevaucher  les  unes  sur  les  autres. 
t)e  ces  lihrilles  les  unes  sont  courtes,  les  autres  longues. 

Les  preuiières  émergent  du  cortex  d'une  cellule  donnée,  Iraversent  l'espace 
clair  qui  entoure  un  des  côtés  de  la  <ellule  (fdaments  d'union)  et  pénètrent  dans 
le  cortex  de  l'élément  situé  juste  en  regard.  Les  filaments  courts  relient  donc 
les  faces  adjacentes  de  deux  cellules  situées  en  regard  l'une  de  l'autre. 

Les  fibrilles  longues  se  dégagent  du  cortex  d'une  cellule  malpighienne,  tra- 
\ersent  l'espace  clair  qui  sépare  cet  élément  de  la  cellule  qui  lui  est  adjacente 
(ponl  d'union),  et  pénètrent  dans  le  cortex  de  celte  dernière.  Loin  de  s'arrêter 
là  comme  les  fibrilles  courtes,  elles  traversent  de  part  en  part  cette  cellule,  eu 
passant  au  voisinage  de  son  novau  ;  elles  abordent  ini  troisième  élément  et 
(inissent  par  s'v  perdre.  Les  fibres  longues  prennent  donc  insertion  sur  deux 
(  ellules  comme  les  fibres  courtes,  mais,  à  l'inverse  de  ce  qu'on  observe  sur  ces 
dernières,  les  deux  pôles  d'insertion  de  la  fibrille  ne  sont  jamais  situés  sur  les 

1.  C<2tte  lijriinicst  extraite  du  mémoire  de  Kromayer.  l89->.  Arch.  f.  mikr.  Anal.,  p.  lil-lOO. 


[.1.  BRANCA. 


778  I.1-:  TKOIMHNT  EXTKHNI-   KT  SES  DERIVES. 

faces  adjarenles  flo  doux  cellules  adjacentes.  On  doit  considérer  les  lon^'s  fila 
ment^  comme  des  filaments  d'union  distendus  par  suite  des  changements  de  rap- 
ports qu'éprouvent  les  cellules  malpighiennes  au  cours  derévolulionépidermique. 

Le  réseau  de  Malpighi  est  donc  solidarisé  par  un  système  de  filaments,  longs 
ou  courts,  droits  ou  curvilignes.  Ces  filaments  sont  <onslitués  unifjni'mcnt  par 
du  protoplasma  difîérencié;  au  niveau  de  la  rrllnlc.  il>  sont  noyés  dan-  Ihya- 
loplasma;  ils  se  dégagent  de  la  cellule  d'origine  sous  forme  de  jjonts  d'union. 
Ils  sont  disposés  en  séries  parallèles,  el  sont  diversement  orientés  dans  ehaqne 
série.  Ils  fragmentent,  en  perles  incolores  et  réfringentes,  l'espace  clair  qui 
sépare  cette  cellule  de  sa  voisine.  Puis  sans  changer  de  direction,  sans  perdre 
leur  individualité,  ils  pénètrent  dans  une  seconde  cellule.  Parfois  même,  on 
peut  les  v(jir  piendii"  i)oinl  d'appui  sur  jjlusieurs  éléments  disposés  en  série. 

En  résumé,  les  filaments  unitifs  sont  jetés  entre  deux  cellules,  que  ces  cel- 
lules soient  voisines  ou  distantes  l'une  de  l'autre.  Dans  ce  dernier  cas.  les  élé- 
inenls  interposés  entre  les  cellules  extrêmes  donnent  point  d'appui  aux  fila- 
ments unitifs;  ils  jouent  «  le  rôle  des  poteaux  télégraphiques  supportant  le  iil 
qui  relie  deux  stations  extrêmes  »  (D). 

Caraclères  liislorliiniifjue.i.  —  Haiivier'  a  n-sumé  les  caractères  liislocliimi<|ues  des  (ila- 
iiients  unitifs.  Traitées  par  l"enu,  même  bouillante,  les  fibrilles  épidermiques  ne  sont  pas 
notablement  modifiées.  Klles  se  gonflent  sous  l'action  des  acides  et  des  alcalis.  Klles  sont 
teintes  en  violet  par  riiématoxyline.  en  rose  par  le  carmin,  en  vert  pâle  par  la  tliionine  <iui 
colore  en  bleu  le  corps  cellulaire.  Examinées  dans  l'eau,  elles  sont  un  jieu  opa(|ues  et  gri- 
sâtres; à.  la  lumière  polarisée,  elles  présentent  un  aspect  brillant  qui  révèle  leur  bi-réfrin- 
gence.  \  ces  caractères,  on  peut  encore  ajouter  les  suivants  :  Fixées  par  l'acide  osmique  ou 
la  liqueur  de  Flemming.  les  fibrilles  sont  teintes  en  jaune:  colorées  ensuite  par  le  violet 
de  gentiane,  d'après  la  méthode  de  Hizzozero,  elles  se  montrent  colorées  en  violet  foncé,  tan- 
dis que  le  corps  cellulaire  est  incolore  ou  à  peine  colore:  traitées  par  l'hématoxyline  au  fer. 
elles  prennent  une  coloration  grisâtre;  le  bleu  polyclnnme  de  Inua  se  fixe  bien  sur  le  cor|)s 
cellulaire,  peu  ou  pas  sur  les  librilles. 

.l'examinerai  ultérieurement  comment  se  fait  la  rénovation  du  corps  muqueux  de  .Mnlpi- 
glii  et  à  ce  propos  je  dirai  comment  se  comportent  les  filaments  unitifs  au  cours  de  la  karyo- 
kinèse.  fjuil  me  suffise  de  rappeler  ici  quelles  opinituis  ont  eu  cours  sur  la  nature  des 
llbriNes  épidermiques. 

IVcitttre  fies  fllamenls.  —  Dans  son  mémoire,  daté  de  18C:i.  Sclirim-  lit  mention  le  premier 
des  librilles  épidermiques;  il  les  interi>réta  comme  des  canaux  poreux,  analogues  à  ceux 
((ii'on  trouve  sur  les  cellules  végétales. 

Max  Scbultze^  (18fi4),  puis  F.-E.  SchulIzeM  I8<)T)  pensent  que  la  cellule  mal|>igliieune 
est  munie  de  prolongements  cellulaires  pleins,  en  forme  de  piquants,  (les  piquants  se  com- 
portent, vis-ii-vis  des  piquants  des  cellules  voisines,  comme  les  dents  t|ue  portent  les 
roues  d'un  engrenage. 

Puis  Hizzozero-'  (1871)  decril  l'esiiace  (|uc  ménagent  entre  elles  les  dents  de  Schullze:  ces 
dentst  loin  de  s'engrener,  se  mellenl  bout  a  bout,  comme  deux  doigts  t|ui  se  touchent  par 
leur  pulpe.  Ces  dents  ne  sont,  d'ailleurs.  i|ue  de  simples  prolongements  de  protoplasma, 
comme  le  dira  également  llcitzmann  (iS7:t). 

Hauvier"^  distingue,  dès  187'.).  les  lilaMU-uts  d'iiniou  couris  e(  les  lilaments  lon^s:  il  décrit 

I.  1899.  Ranvieu.  Ett''linilii>n  cl  iioiiu-nrlaliin'  <lo>  oimclii^s  «le  rrpiilormi^  rlipz  riioiiiiiu'  ot  los  m.iiiimirrr.-!- 
Ciniipl.  rend.   .le.  se.  9  jainiiT. 

■i.  1863.  SciinoN.  Iclicr  «lie  Porenkaiiali-  in  ilcr  Mi-mlirnii  ilcr  Zi'lli'ii  ilo  lioti-  M.ilpi^'liii  lii'iin  Mensriion.  Mnlr- 
srholt's  UnIersucUuugrn  :.  Nitiurl..  IX. 

i.  18Gi.  Max  Sciiii.tzk.  l)ip  Slaclicl  iiiul  Hi>jzelli'ii  iK-r  ticrffivn  Sliicliti'ii  di-r  KpiJfrnii.*.  ilicker  Pflaslpr-o|ii 
Iliclicn,  iimi  iler  Kpitliolialkiclisf  .Irc/i.  /".  jxUli.  Aimt.  u.  Pliys.,  X.\X,  p.  '.'eo.  i-t  Mrd.  Criitialbl..  n*  Vi. 

.'i.   1867.  l'.-K.  SciuuTZE.  Eplllii'l  iind  DnisiMizellen.  Arcli.  f.  viikr.  .l»i<i/.,  III. 

.'i.  1871.  lîizzozEnri.  Sulla  sliiilliiia  ili-gli  l'pilfli  paviint>nlo>i  .-itratilicati,  Ceuli-albl.  f.  ci.  mrd.  M'i.<.<cn- 
schaflm,  y.  'i8'.>. 

6.  1879.  Hanvieu.  Nouvcllos  roclierclie.*  sur  If  iiuiilf  ti'nnii>n  ili-*  cclliile,*  dn  corj>.<  muqueux  de  Malpiirlii. 
Cnmpl.  rend.  Ac.  .«c.  p.  6(>7.  —  IS8'.'.  ^^\n•  In  slrucliirc  dos  ct'llule*  do  corps  iiiiiqurux  do  Malpighi.  Cotnjil. 
rend.  Ac.  se.  p.  i:i7i. 


STi!rr;TF'i!r:  kk  i.a  ri:\rj.  779 

le  nodule  <|iio  |inrtciit.  l'ii  leur  milieu,  iinmldc  de  til.iiiiciit--  (l'iiiiiitii,  et,  en  188:t,  il  revient 
sur  la  i|nesliiin  île  ces  lllaiMenls.  Ils  snnl  essenliellenient  eunstilués  par  des  pnnls  de  jirolo- 
plasnia.  Dans  l'axe  de  ees  pnnts  pénèlrent  des  tllirilles  très  Unes  (jni  sont  en  connexion 
avec  le  treillis  (llirillaire  (|n"on  trouve  dans  le  c(ir|is  de  la  cellule  inalpi^hienne,  aussi  l)ieii 
(|ue  dans  la  cellule  nerveuse  nu  nevrcii;li(|ue.  De;  telles  lihrilles  nut  pnur  rôle  d'assurer  l.i 
s(didite  de  la  peau. 

l'jitre  ces  lllnilles  siuterpusenl  des  espaces  clairs  (|ui  seraient  di'  véritahles  lacunes  lyin- 
pliatii|ues.  susceplililes  d'être  injectées  (Axel  Key  et  Ket/ins".  l,SS:t). 

C'est  à  riiy|iothésc  de  lacunes  i]ue  s'arrêtent  aussi  Klein-  et  Floniiiiin;n-. 

Milroiilianow'"  rapporte;  à  la  retractililé  des  lllanicnts  d'union  l'absence  île  lacunes  (|ii'im 
oliservo  dans  les  couches  superllcielles  de  la  peau.  « 

SliiM-idan  Delepiufi*  rejrnrde  les  lihrilles  de  l'épidernie  comme  les  restes  des  lilamenl> 
achriwnati(|ues  (|ui  sont  constants,  au  cours  de  la  cytodiérése  (1883). 

Kamim  y  Cajal*  accorde  une  structure  cmnjjlexe  aux  ponts  d'union.  Il  voit  dans  chacun 
un  axe  protoplasmiipie  entouré  de  deux  j'aines  coucentrii|ues,  l'une  d'enchyléme,  l'aiilre 
dérivée  de  la  inemhrane  cellulaire. 

Pour  Manille  Ide  (1888),  la  cellule  malpi^hienne  est  eiitouri'e  d'une  memhrane  d'enve- 
lo|>pe;  cette  nuMnhrane  est  constituée  p;ir  un  réseau  lihrillaire;  des  nonids  de  ce  réseau  par 
lent  les  lihrilles  cpii  se  portent  dans  la  cellule  adjacente,  en  constituant  les  ponts  d"uni<ui". 

Pour  K(dliker  (édition  de  1880),  les  |)onts  intercellulaires  sont  de  structure  variable.  Dans 
les  couches  profondes  du  réseau  de  .Malpi^hi,  ils  sont  formés  de  protoplasma;  dans  les  cel- 
lules nialpii;hiennes  superllcielles  (qui  sont  munies  d'une  memhrane  d'enveloi)pe),  les  tila- 
inenls  d'union  sont  une  dépendance  de  cette  inemhrane. 

Ilenueiiuy''  a  fait  la  critique  des  o]»inioiis  do  Sheridan  Dclepine.  (^l'adopte  aussi  Manille 
Ide,  dans  son  mémoire  de  I8!l().  Les  lllaments  achnunatiques  ont  un  tout  autre  as|)ect  que 
les  lilauMMils  épidermicpies.  D'autre  jiart,  li's  ponts  d'union(|ui  existent  en  série,  au  pourtour 
de  la  c(dlule  malpi.chienne,  ne  peuvent  être  du  même  à^e.  «  Lorsqu'une  de  ces  cellules  se 
divise  ]uir  cytodiérése,  ses  contours  s'arrondissent  et  les  ponts  interccllulaires,  en  admettant 
que  ceux-ci  dérivent  tie  la  li'iure  achromatique,  ne  peuvent  prendre  naissance  que  sur  le 
coté  commun  aux  deux  ccllules-lllles.  Si  nous  supposons  (|ue  la  cellule  épithéliale  était 
déitourvuc,  au  début,  île  connexions  avec  ses  voisines,  et  si  nous  supposons  que  son  contour 
soit  hexagonal,  ce  n'est  qu'après  six  bipartitions  successives,  dans  des  directions  dllférentes, 
que  chacun  de  ses  côtés  sera  relié  aux  cellules  voisines  par  des  ponts  intercellulaires. 
Ceux-ci  appartiendront  donc  à  six  générations  différentes.  Or,  à  chaque  division,  le  corps 
protoplasmique  subit  des  modilications  im])ortantes  et  on  ne  comprend  pas  comment  les 
restes  des  diverses  ligures  achromatiques  jjourraient  ainsi  persister,  avec  la  même  valeur, 
pendant  toute  une  série  de  divisions.  » 

Pour  Hetterer^  il  y  a  lieu  de  distinguer  dans  le  protoplasma  des  cellules  épidermi(|ues 
une  partie  colorable  (protoplasma  c.hromopliile)  et  une  partie  hyaline  (hyaloi)Iasm;i).  Les 
lilaments  d'union  ne  sont  ([ue  les  parties  périphériques  du  protoplasma  chnunophile. 

Itanvier'-',  ayant  noté  des  différences  dans  la  fai;on  dont  se  comportent  le  corps  cellulaire 
et  les  fibrilles  des  cellules  mali)ighiennes,  vis-à-vis  des  réactifs  colorants,  écrit  :  «  Les  lila- 
ments épidermiques  aussi  bien  que  les  grains  d'éléidiue  ne  sont  pas  du  protoplasma.  Ils 
sont  sim[)lemeut  élabores  par  lui.  comme  les  grains  d'amidon,  dans  les  cellules  végétales.  » 

Kniin,  à  l'inverse  delizzoni '".  j'ai  pu  voir  sur  les  cellules  malpighiennes  que  l'apparition 
ili's  figures  cfiromaliques  n'entraîne  jamais  la  destruction  des  filaments  d'union  qui  solida- 
risent entre  elles  les  cellules  du  corps  muqueux  tout  entier.  Les  lilaments  d'union  sont  dans 
l'epiilerme  un  élément  fixe  de  la  cellule  adulte.  Sur  la  cellule  chargée  de  granulations 
d'eleidine,  ils  persistent,  quoi  qu'on  en  ait  dit.  On  ne  les  voit  plus  sur  la  cellule  qui  se  kéra- 
liuise,  et  passe  dans  les  couches  cornées,  sur  la  cellule  épithéliale  qui   entre  en  chromato- 

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lilit'e^.  Journal  internat,  mensue'  d'anat.  et  df  physioL.  IIL 

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9.  1897.  Ed.  Rettereu.  Épithéiium  et  tissu  ri'ticulé.  Journ.  de  l'anal,  et  de  la  physioL 
10.  1899.  A.  Bran'ca.  Sur  les  lilaments  duniun.  Soc.  de  biologie,  avril. 


[.1.  BRAXCA.] 


780  I.K  TE'.I  \II:NT  KXTKIlNE  KT  ^^KS  hi;i!l\  K-. 

lysc  (III  se  dillVirinii'  en  riiiparcil  ;;l.inilul.iiic  (.ixolull);  lc>  lil.iiiiciils  ili-pniaissenl  sur  la 
(■(illiilc  i|iii  riicml  cm  cliaii^c  de  rmiclioii.  Mais  les  |)oiits  (l"iiiii(iii  ne  suiil  qu'une  parlic  «le 
lapparoil  lilariitMiteiix  des  cellules  nial|iif:liiennes.  Ils  représeutetit  seulement  la  partir  d( 
<.fl  ap|tai('il  qui  se  piojetli'  en  delifus  de  la  i,cllule  (portion  extiacellulaire).  Le  reslr  de 
Tappareil  lilanienloux  demeure  (purtinii  intracellulaire),  et  nous  le  retrouverons  ju>qur 
dans  les  coiiches  cornées. 

Arnold  rapproche  les  lllanienis  i-pideiiniqncs  des  Ilianients  <|ne  l'fiii.i.'-er  et  Kuf)plTei-  ont 
nliscrves  dans  les  cellules  liépati(|ues:  il  les  compare  aux  InUonnels  des  cellules  rénales,  aux 
liluilles  intracellulaires  que  l'Ieinrnin.ii-  décrit  flans  les  cellules  coujoin:live>^.  Ces  lilainents 
seraient  Formés  de  plasniosoiues.  d'aii-encement  varialde'. 

l'iiua  avait  reiiarilé  la  cellule  e[)i(lerniii|ue  comme  fcu'inée  :  l'd'nn  spon^ioijlasma;  2'irun 
hyaloplasnia  ;  :{■  de  lihrilles.  Pour  Inna,  Italil  et  llerxlieinier'-'.  les  fihrilles  sont  une  moda- 
lité du  sjxui^ioplasMia,  c'est-à-dire  une  modalité  de  la  sulist;ince  fifrurée  de  la  cellule  mal- 
pi,:;liienne.  Kllcs  représentent  une  forme  et  une  partie  de  cette  substance.  Klles  sont  compa- 
rables au  '(  protoplasma  supérieur,  ce  <|ui  ne  veut  i)as  dire  qu'elles  en  soient  formées  » 
<-omme  le  fait  remarquer  l'reuanl. 

C'est  à  cette  conception  que  se  ian;;('  ciialennuit  Weideureicb ''. 

Xiiliirt'  (Jrx  espai-cx  situes  ,'iilrr  1rs  rrllii'c.s  mulpigltienncs.  —  lue  dernière  question 
mérite  examen  :  J'ai  conslauunenl  emplovi'  le  nom  d'espace  clair  pour  di^-si^iruer  les  espiices 
qui  séparent,  les  unes  des  autres,  les  cellules  du  cor|»s  nuupieux  de  .Malpiirbi.  Ce  nom  a 
ravantaije  de  ne  rien  faiie  préjuger  sur  la  nature  décos  espaces,  que  les  lilaments  d'unimi 
fra^rru^ntent  en  ])erles  incobires  et  réfiinj:enles.  Kxamiuons  à  quelles  interpnHations  ont 
donné  lieu  les  espaces  clairs,  et  précisons  tout  d'abord  quels  desiderata  dnit  remplir  tnuH' 
hypothèse  (|ui  veut  rendre  compte  de  la  nature  de  cet  espace. 

Celle  hypothèse  doit  rendre  c(unple  de  la  présence  dans  les  es|)ace<  clairs  il'une  série 
d'éléments  heures  (jui  sont  :  1°  des  pbdjules  routes  venus  du  derme  à  la  suite  d'une  liémor- 
raj^ie;  2°  des  leucocytes  eosinophilcs  dont  la  présence  est  fréquente  au  cours  de  certains 
étals  pathologiques:  :î'  des  globules  blancs  (jui,  pour  certains  auteurs  <mt  immigré  dans 
i"(q)iderme  (Hanvier,  Stœhr.  lienant),  (jui.  pour  d'autres,  ont,  pour  ori.iiine,  le  réseau  de 
Malpi^hi  (Sclnveninger  (1881),  S.  Maier  (IS'.»2),  Réitérer  (I8'J7).  Cette  hypothèse  doit  expli- 
ipier  encore:  i'  le  trajet  des  libres  nerveuses  ijui  vont  se  termiiun'  sur  les  cellules  malpi- 
^hiennes;  ,j"  et  rendre  compte  de  l'expérience  il'Axel  Key  et  Hel/ius  (|ui  auiaient  pu  rem- 
plir ces  espaces  clairs  d'une  masse  à  injection. 

Trois  explications  ont  été  pnqiosées. 

I"  Pour  les  uns,  l'espace  clair  est  occupe  ]tar  du  ciment.  Ce  cimeni  mou  est  réparti  en 
perles  refrin.iientes  puisqu'il  est  traversé  par  des  |iiints  d'uninu.  M.  .1.  Menant  a  adopté  cette 
manière  d(!  voir^  Toulefois  il  imporle  de  reniar(pier.  avec  l'ieinniini:'.  que  la  présence  d'ini 
ciment  dillérencié  n'est  jtas  probable.  l'ii  tel  cimeni  se  cidurerait  par  les  méthodes  usuelles  et 
les  perles  réfringentes  cin-ouscriles  par  les  lilanu'nls  d'iiniioi  restent  incolores  après  Partion 
de  tous  les  réactifs. 

2"  Pour  d'autres,  c'e-i  seiileineiil  du  plasma  ou  de  la  lymphe  qu'on  rencontre  au  nivean 
des  lignes  réfringentes,  lue  leHe  sub-tance  se  retrouve  jnsipi'an  slraluin  luciduui.  Ran- 
vier*",  Flemming'  ont  soutenu  celle  opinion  que  nous  adoptons  ici. 

:(»  Les  espaces  clairs,  ipii  pour  les  auteurs  i|ue  nous  venons  de  ciler  ont  la  valeur  d'uiu" 
substance  intercellnlaire,  biut  iiartie  pour  d'autres '<  du  complexus  protoplasmique  qui  forme 
le  revêtement  épithelial  ».  Réitérer,  en  s'appuyant  sur  s(>s  propres  recherches  et  sur  quel- 
ques l'ails  «le  Schull/.e  et  d<'  Rabl.  a  proposé  celle  dernière  interprétation.  Pour  lui.  le  réseau 
de. Malpighi  esM'ormé  de  cellules  l'nsinuiu'es;  au  pourtour  de  chaipie  cellule  se  trouve  une 
couche  ût".  proloplasma  chromophile:  a  la  périphérie  de  ce  pndoplasma  chromophile  se  liis- 
jioïe  une  nappe  de  substance  claire  (liyabqilasniai.  Cel  byaloidasma  est  traversé  par  les 
lilanu'uls  chromophiles  qui  >cilidari>enl  le  prntiqilasnia  chmmiqdiile  des  di\eis  l'ienu'uts  du 
reseau  de  .Malpighi.  (V.). 

'.\"  SritAiiM  CI!  wri  usi M.  —  C'csl  à  l.;mi;t'i-li;iiis'  iiirun  dnil  la  |>rt'iini''ri' 
(l('.seri|)li()ii  (le  celle  (•(Uieln'  du  coriis  iiukjikmix  (inTii  iia  ipialilic  de  -lia  lu  m  ura- 
luilnsiiin  (jin'l(|U('s  îiiim-cs  ])liis  lard". 

1.  18!)8.  AuMii.i).   Sur  l:i  sliiicliiiv  et  l'.nvIiil.Mliiic-  ,1.-;  .•i-llido<.  Arrh.  f.  ii>il;>:  .iiinl.,  I.ll. 

•-•.  I8!t9.  IIeuxiikimkh.  Slniilui-.'  <lii  iirut'ipl.isiiwi  .!.•  i'i'pKlcrmi-  luim.iiii.  .Ii-c/i.  /".   miUr.  Anul  ,  LtV.  y.  ■.•91. 

;t.  l'.mo.  \Vi-.inKNUKu:ii.  Arrh.  ['.  inil.r.   Aiuit.,  I.Vi.  p.  I(i!>. 

•i.  1897.  Mf.nait.  Traité  d'Iiiiftiitoiiir  jjruluiur,  t.  tl. 

r>.  188.'.  Ranvier.  I^ompt.  rrnd.  ,•!<;.  Scirncr.<i. 

»i.  1873.  I.ANiiKUiiANS.  li'hor  Ta.^korp.  ii.  llcU-  Mnlpi^lii.  Arrli.  f.  iinkr.  Ainil..  I.  I.\'.. 

7.  I87J.  Inna.  .I,v/i.  /'.  i,)tl,r.  Aiinl..  I.  XII.  p.  (>l!i  ;i  7il. 


Tiii  I  rn:i-:  i)i;  i  \  i'i;\i 


781 


Siif  les  riiii|H'-;  non  ((ilun'-r-,,  le  slr.il  il  m  n  laniilioiiiii  runiii-  une  Iraiiiéi' 
l»l.inclii',  (|ii(' (  ll'.lil  cl  S(lii-(iii  ((iiiroiMl.iicnl  ;i\rc  le  >li;iliiiii  liiritliiin.  M;iis  cci'- 
l.iiiis  fi-aclils  \-  l'iiiil  ;i[i|>,i  rail  ic  Ic^  l:  i  amilal  mus  (•ai'acl(''ri--l  l(|iics  <|ii  sli-aliim 
,^'i'aniilosiiiii. 

(le  slrahiiii  apparail  ('(Hiiiiic  une  liamli-  i\  lionU  a  |>i'ii  |irr<  |iarallrlrs:  i-jlr 
|ir('-sriilr  (Ir  iruérrs  (iii(liilal ions  en  rciianl  des  rclicrs  |(a|iillaiics.  l-'ininrc  ici 
(le  Irois  à  «juali-c  assises  cellulaire-^  sii|)er|iips('cs.  elle  se  iiinnlrc  aillciiis  consli- 
liii'c  par  une  seule 
cdiiclic  (réli'incnls.  Sur 
les  le^iinienls  1res 
niinces  celle  assise  es! 
(Iisconliniic  l'illc  |)eiil 
incine  l'aire  iMiii|»lèle- 
nieiil  ilélaiil. 

Le  straliiMi  liramild- 
siiui  répond  j)ai-  sa  l'ace 
inrérieuro  au  corps  nui 
(|iieux  (lo JIaI|)ij:lii.  l'ar 
sa  l'ace  siipc-rlicielle  il 
enlr(>  au  conlacl  des 
cniiclies  ('(tnié(>s,  e! .  en 
particulier,  an  cunlacl 
du  slraluni  mlerine- 
diiiin.  (]*esl  au  niveau 
du  slrahiin  ^i-aiiulo- 
siiin  (jue  répidenne  se 
clive  avec  le  plus  de  l'a- 

cililé      \ussi      l(>s  plilvc-        ""   ^"''  '''"  ''■"""'"''*  ^"'  stratum  gi'anulosiim  G  rhargt'ps  ilVléiilinc.  On  iv- 
'       •  iii.ni|iiir.i  i|iii^  rt's  cflliilcs,  très  rapprochées  1rs  iiiios  des  autres,  sont  unies 

Icnes,  consécul  l\  es  aux     p.ii-  .lo  lil.inienls  dunidn  très  Tins,  très  eowrts  et  très  nombreux. 

Iirnlures,    se    déxclop- 

penl  au  niveau  du  slralnm  Lirannlosiini  (jiii  se  di'^l  mil.  Le  corj»s  inn(|iieii.\  de  Mal- 

piulii  fornif^  le  planclier  de  la  |)lilyclène;  la  coiiclie  cdiMiée  lui  lient  lieu  de  luit. 

Le  stratuMi  ;.^i;inulosnin  est  coiislitiié  par  des  cellules  losaniiiques  dont  le 
uranJ  ax(^  est  j»arallèle  à  la  surface  de  la  peau.  Le  iiovaii  est  clair,  peu  colo- 
rahle:  il  \a  préscMiter  tous  les  sig'nes  de  latropliie. 

Le  corps  cellulaire  se  montre  infiltré  de  i;ranulations  ({ui,  dans  les  couclies 
profondes,  se  disposent  autour  du  noyau  et  qui.  dans  les  celluk's  supei-ficielles, 
s(>  répartissent  dans  tout  le  cor[)s  cellulaire,  sauf  à  l'extrême  périphérie.  L'es- 
pace clair  qui  .séparait  les  cellules  du  corps  muqueux  se  rétrécit  à  ce  niveau. 
De  ce  fait  les  (ilameiils  d'union  s(>  laceourcissent.  Les  perles  réfrin'ïenles  que 
cir<H)nscrivent  ces  lilaments  réduisent  leur  taille  et  finissent  par  se  colorer, 
hans  la  couelii;  siis-jacente,  les  ponts  d'union  ne  seront  plus  distincts. 

(juanl-  aux  fihi'illes  épidermiqnes.  elles  commencent  à  n'être  plus  netlemeni 
piM'ceptibles  dans  l'intérieur  du  corps  cellulaire.  Au  niveau  du  stratuni  granu- 
losuin,  on   assiste,  dit  Uainier'.  h  au  délnil  de  la    l'pji'malion    iriine    membrane. 


l'ici.  iCiC».  —  Slralinii  ^raiiulosum  u  un  lurl  jiid.-sissemcnl. 


1.    1900.  lJ\i;iM:.  /.,'■(  I'r(iliq)ir  dvrmaloloijiipic.  tome  1. 


[,1.  BRANCA.\ 


782  LE  TÈGI'MHNT  KXTKHNE  ET  SES  DKHIVKS. 

aiiluiir-  (les  celliilos  ».  I^ainici'  cxpliciiic  «'cs  deux  laits  cii  nionlraut  que  li's 
lilii'illcs,  «  au  rnoinr-nf,  ilr  rapparilioii  di;  réléidiiic  en  .LTaiiis.  sont  rcfùulùos  à 
la  périphérie  de  la  cellule  et  vont  s'y  condenser  en  une  nienihrane  fenètrée. 
Celle-ei  résulte  doue  du  lasseinenl  de  ces  filu-illes  elles-mêmes.  » 

Toutefois,  la  présence  de  filamcnls  d'union  a  élé  niée  |iar  Hanvier'  an  iii\cau 
du  straluni  granulosnm  el  |)ai-  Kiomayer-.  (>>s  filaments.  ce|»en(lanf .  >ont  l»ien 
visibles,  comme  j'ai  pu  m'en  assur.'r,  en  recourant  à  l'examen  de  conciles 
granuleuses  épaisses,  l'nna'  cX  J^abl*  ont,  les  premiers,  établi  leur  présence 
<[u'accepte  aujourd'hui  Kiomayer". 

Camrlères  de  Céléidiae.  —  Les  f^rnmilalinns  (l"cIt'i(lino  soiil  solides  pour  Waldeypr"  et 
pour  l'iina',  et  constituées  par  de  la  kcratntiyaline.  Klles  sont  licpiides  poui  Hanvier  (IST'.li 
(|ui  leur  donne  le  nom  d'oléidine  granuleuse'*.  JUiz/i^  pense  incrne  (pie  l'éléidine  se  munln- 
sous  la  Ibrine  liquide  et  la  forme  stdide  (tSS,S). 

I/cléidine  serait,  pour  Hanvier,  un  liquide  alliuniiiioïile.  .lyaiil  Tapparence  de  goultelelles 
dliuile,  réi)andues  dans  le  corps  cellulaire. 

Klle  ne  réduit  pas  l'acide  osmi(pie  comme  la  graisse,  mais  >e  montre  rcfractaire  aux 
réactifs  colorants,  ai)rés  raction  de  cet  agent  (ixateur. 

l,(US(|u"on  pratique  des  coupes  de  peau  des.séchée,  ou  lixce,  au  préalable,  par  le  suldimc. 
la  licpieur  de  Flemmig  ou  l'alcool,  l'éléidine  est  très  visil)le  el  présente  une  grande  afiinilc 
pour  les  matières  colorantes. 

Klle  se  colore  en  rouge  par  la  snfranine  et  par  le  picrocarmin.  Celte  dernière  coloration 
est  surtout  nette  sur  les  pièces  li.xées  dans  ralco(d,  et  traiti-es  jiar  l'eau  de  chaux  qui  g'onlle 
le  corps  cellulaire.  Elle  se  teint  en  violet  par  l'hématoxyline.  Iliématéine,  et  parfois  par 
la  lliionine. 

L'éléidine  résiste  à  rébullition,  à  l'étlier,  à  la  potasse  à  40  '^,^,.  à  l'eau  de  chaux,  à  l'eau 
salée  à  O'Vo-  Elle  disparait  delà  cellule  sous  l'action  des  acides  (acide  formique,  acide  ace- 
li(|ue)  :  toutel'ois  elle  ])eut  eiicoïc  être  mise  en  évidence,  si  on  neutralise  l'action  îles  acides 
par  un  lavage  jtrolongé. 

L'eau  salée  il  10%  transforme  l'éléidine  granuleuse  en  éléidine  diffuse,  c'est-ii-dire  en 
larges  ])laques,  vacuolaires,  semblables  à  celles  (|u'on  constate  dans  le  stratutn  lucidum. 
après  l'action  de  l'alcool  et  du  i)icrocarmin.  Cette  transformation  est  ]dus  maniuee  encore, 
quand  on  a  fait  usage  de  chlorure  de  sodium  à  20"/cv 

Mais  (piand  on  traite  par  ce  sel  des  coupes  qui,  au  préalable,  ont  séjourné  dans  l'alcool. 
l'éléidine  demeure  bien  visible  sous  forme  de  granulations.  (|u'il  est  toujours  aisé  île  colo- 
rer, il  moins  (jue  la  coupe  n'ait  trop  longtemps  demeuré  dans  l'alcool. 

Origine  de  l'clcidine.  —  Pour  les  uns,  l'éléidine  provient  en  totalilc  (Kiomayer  (ISIKM  ou 
en  partie  fRenaut,  Kiomayer'",  1807)  de  la  désintégration  des  lilaments  unitifs.  \Vei<lenreich 
et  Apidanl  "  (1!)01)  croient  qu'elle  se  forme  aux  dépens  de  la  substance  inter-librillaire  et 
surtout  au  pourtour  du  noyau.  D'autres  auteurs  afiirmeni  au  contraire,  avec  des  variantes 
(Merlscbing'"-,  Ernst'"',  Habl"),  ([ue  l'éléidine,  loin  de  provenir  du  protoplasma.  represenlo 
une  élaboration  nucléaire.  Hoseusladt  (IS'.IT)  adopte  une  opinion  mixte*'"':  l'éléidine  luovieni 
il  la  fois  du  cytoplasma  el  du  noyau.  En  somme,  l'éléidine  a  la  valeur  d'une  elahoralion 
cellulaire,  mais  on  discute  encore  sur  la  partie  de  la  (clliilc  qui  lui  ilmnii»  naissance. 

Évolution  et  râle  de  l'éléidine. —  Une  partie  de  ré\iiliili(Ui  de  l'éléidine  IHMK 

I.   1889.  Ranvier.  Traité  technique  d'histoloi/ie.  p.  (i'i. 

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fi.   1897.  KiioMAYEH.  Monnlarli.  f.  prnii.  Dmiinl.,  WA  XXIV. 

<!.   188'.'.  Wai.deyeii.  liili'isiicli.  iili.  liii'  iiistdl.  (loi-  lliiiii!;i'liilili'.  Uril,-.  z.  .\iinl.  ii.  I\iiil>rii.  v.  Jnculi  :  l|i'iil<>. 

7.  Loc.  cil. 

8.  1879.  Ranvieh.  Sur  iino  siilisl.ince  imiivclic  ilo  rr|iiili>rnit>  cl -;in' |i>  |iroi'o.-isiis  ili'  kr-r.ilini>:.itiiin  ilii  itm''!""- 
iiiriil  i'piderniiipie,  Coiiipl.  rrnd.  .le  Srieurrx,  30  juin  1879  cl  Arrh.  lir  phiiidiitofiir.  \:,  février  ISH'i. 

9.  1888.  Huzzi.  Arch.  /'.  prakt.  Drrm.,  X.XIV,  il'  9. 

1(1.   1897.  KuioiAVEU.  MonnlHch.  f.  Dcriii.,  XXIV,  p.  'i."iii. 

11.  J.ih:.  ril.  el  1901,  Ai'Oi,.\nt.  Arrh.  f.  iiixrr.  Atinl.  L\ll,  p.  7Ci>. 

IJ.  1889.  Mehtsciiinc;.  Arch.  f.  path.  Anal.,  CXVl,  3. 

18.  \»9:.ERtif.r.  Arch.  f.  palhul.  Anal.,  V.XW. 

l'i.   1897,  Haiu..  Arrh.  f.  inikr.  Anal.,  XLVIll.  p.  '.;t(i  ii  ',9;.. 

i;>.   1S97.  lin-i-NsTMiT.  Arrh.f.  inikr.  .\)ittl.,  I.  XI. 1\. 


sriîi  cTiiii';  \)\-.  i,\  i'i:\r.  783 

»'st  niainlciiaiil  connue.  Nous  sa\uiis  (|u('  l'c-lridiiic  ^Taniilciisc  (l<(''ratr)liv.'ilMi(' 
(les  Allemands)  se  piésenle  sdus  ("nrnie  «le  Unes  ^l'aniilatiiins  dans  le  sli'aliiiii 
yrannldsnin.  Dans  le  siraliini  Incidiiiii,  file  icxèi  l'asiiecl  de  lar'^cs  j)la(|iies; 
elle  cuiisliliie  l'éléidine  diilnse  de  Hanvier,  l'éléidine  des  anlenrs  allemands. 

Kléidine  ^rannlense  el  éléidine  dilTiise  pn'-seiilenl  des  réaclitiiis  <'«tlorées 
dillereiilcs.  (lelle-là  se  leiiil  en  \iiilel  |);ii'  !  InMiialn.wliiic,  (•«•llr-ei  ne  se  colore 
|»niiil  dans  le  m«''nn'  li-aelil. 

Kléidine  ^rannleuse  el  éléidiiie  dill'iise  l'epn'sciilenl  fi'jtciHlan!  les  dnix 
as|)ee(s  d'nne  senle  et  même  sulislance.  l/aetion  d\\  sel  marin  à  Kl  pour  Idd 
Iransforme  l'éléidine  ;^rannlense  en  éléidine  dilTnse  (Hanvier).  D'antre  part,  les 
deux  lurines  de  l'éléidine  sultissent  des  variations  parallèles  an  cours  des  pro- 
cessus patliologiquos  (lUi/.zi). 

De  ces  l'aits  connus,  on  est  passé  à  riivpotlièso. 

L'éléidine  dilTus(>  servirait  h  l'élaboration  de  la  kératine  et  de  la  j;:raisse.  Elle 
mériterait  le  nom  de  prokératine  que  lui  donne  Waldever.  Elle  disparaîtrait 
en  se  conil)inant  au  réticuluni  protoplasmique.  Ernst  aurait  pu  même  déceler 
des  firannlations  de  kératine.  (mi  traitant  la  substance  cornée,  par  la  méthode 
(le  (ira m. 

l  nna  ne  croit  pas  i[u"on  puisse  élablii-  de  relations  entre  l'éléidine  et  la  kéra- 
tine, (le  seraient  là  deu.x  substances  différentes,  sans  aucun  lien  de  parenté. 

En  faveur  de  cette  conception,  plaident  un  certain   nombre  de  faits. 

a)  I^a  couche  cornée  présente  des  caractères  absolument  semblables  (couches 
cornées  nuclées)  dans  les  parakératoses  on  l'éléidine  fait  défaut,  et  dans  le  lichen 
corné,  où  celte  substance  est  fort  abondanle; 

h)  D'autre  part,  dans  l'ichtyose  fu-lale,  la  couche  cnrn(''e  est  sèche,  écaillense; 
elle  ne  piésent«>  jatnais  de  jrraisse  et  cependant,  dans  cette  dermatose,  le  stratum 
granulosiMU  ne  se  montre  nullement  altéré  (F). 

i"  Stuatim  intkkmkdum.  —  Récemment  individualisé  par  Ranvier,  le  stralum 
inlermedium  constitue  la  première  des  couches  cornées;  il  représente  la  partie 
profonde  du  stratum  lucidum. 

De  même  que  le  stratum  lucidum,  le  stratum  inlermeilium  n'est  bien  visibk^ 
que  sur  les  régions  épaisses  de  l'épiderme.  Il  se  présente  comme  une  bande 
mince,  formée  de  deux  à  trois  étages  de  cellules.  La  limite  profonde  de  cette 
I)ande  est  festonnée;  son  contour  superficiel  est,  au  contraire,  rectiligne. 

[/analyse  histologique  du  stratum  intermedium  a  monti'é  que  ce  stratum 
jie  résiste  qu'incomplètement  à  la  digestion  artificielle  :  il  n'est  donc  qu'lncom- 
[)lètement  kératinisé.  Les  réactions  de  ses  éléments  rappellent  assez  bien  les 
réactions  des  cellules  du  stralum  lucidum;  toutefois  Ranvier  a  indiqué  les  carac- 
tères qui  permettent  de  différencier  ces  deux  couches. 

Le  sU'atuin  intormediuin,  fixé  à  l'alcool,  reste  incolore  après  Faction  de  la  thioninc.  .Après 
l'usage  do  la  liqueur  de  Flemminp-,  il  est  rèfractaire  à  la  purpurine,  qui  colore  en  rose  tout 
le  reste  de  l'épiderme.  .Après  l'action  de  l'acide  osmique  et  du  picrocarniin,  le  stratum  inter- 
medium se  colore  en  rouge  vif. 

'■)"  Sru.vriM  LiciDiM.  —   "^'//'î-  :  Couche  cornée  basale,  Hornschicht. 

C'est  à  OF^hl qu'est  due  la  première  description  du  stratum  lucidum'  ;  Schrcjn 

1.   iSjT.Œiii,.  liitlayini  ili  onatomia  micrùscopica.  ,1?!/!.  unie.  d.  medicina,  Milan. 

[.1.  BRANCA.l 


784 


LK  TIXl  MENT  KX'IEHM:  ET  SES  DERIVES. 


i('j»rit  cclto  t'UKlc  (juclqucs  amitTS  [dus  tard',  cl  il  (Miiil  riiyfxilliésr  rjin-  la 
couche  corni'c  n'ctail  que  le  produit  de  la  sécrétion  siidoripare. 

I^e  stratum  lucidurn  doit  son  nom  à  son  aspect  clair  et  réfring-rnt.  Il  c-l  Ire», 
net  sur  les  pièces  (jui  ont  séjourné  dans  les  liiclinmialcs  alcalins,  cl  se  iimnlrc 
sous  ras[)('ct  «riinc  lame  à  contours  parallèle-. 

(>omme  le  >tr;iliini  inlerniediMni.  il  ne  n'-duit  pa<  I  acide  usniicpie.  Il  ne  c<in- 
tient  donc  pas  de  graisse;  mais,  à  l'inverse  du  stratum  intermedinm.  il  rr-ste 
incolore  ajtrés  l'action  successive  de  l'acide  (»smi<|ue  et  du  picri»-carmin. 

Les  élémenl-  du  siraliini  liicidiini  xinl  des  éléiiieiils  polyédriques  et  d"a>- 
pect  hvalin.  Ils  sont  disposés  les  uns  au-dessus  des  autres,  en  assises  serrées 
(pie  l'ammoniarpie  ou  la  [xitasse  à  4(1  pour  10(1  dissocient  aisément.  Le  novan 
des  cellules  du  >tiatimi  lucidurn  n'a  pas  cessé  d'exister,  comme  on  l'enseigne 
d'ordinaire:  il  est  seulement  en  voie  d'atrophie.  Le  corjts  cellulaire  s'est  revêtu 
d'une  coque  kératinisée.  Il  ne  possède  plus  cet  appareil  filamenteux  cunipliqué 
({u'on  retrouve  dans  Idiile  l'étendue  du  corps  muqueux  :  les  iihrillo  se  sont 
simy)lement  tassées  à  la  périphérie  de  la  cidlule.  (Juant  à  l'éléidine  «rranuleiise 
(kératohvaline  de  W'aldever).  elle  a  hrusquement  disparu  :  à  sa  place  ou 
ohserv(^  l'éléidine  difTuse  (éléidine  de  Waldeyer).  (iette  éléidiiie  diffuse  semontic 
sous  l'aspect  de  larjres  froutlelettes  qui  sortent,  comme  d'une  éponge.  de-> 
cellules  du  stratum  lucidum  ouvertes  par  le  rasoir.  Ces  flaques  se  teignent  en 
rose  par  le  carmin;  elles  ne  fixent  j)as  riiémalowline.  l  n  même  réactif,  manié 
délicatement,  colore  donc  différemment  l'éléidine  granuleuse  et  l'éléidine  dilluse. 

CTette  éléidine  diffuse  existe  encore  en  petite  (piautité.  à  la  paume  de  la  niaie 
et  à  la  j)lante  du  pied,  dans  le  stratum  coiiieiiiii  des  ouvriers. 

t)"  Stratioii  rorni'i/iii.  —  De  toutes  les  couches  de  la  peau,  le  stralum  cor- 
neum  (G)  est  relie  qui  présente  les  variations  d'épaisseur  les  plus  étendues,  (le 
stratum  donne,  à  l'ensemhle  des  couches  cornées,  leur  épaisseur  pnqire.  il 
acquiert  son  maximum  d'étendue,  chez  les  manoiivriers  (paume  de  la  main)  et 
chez  les  individus  qui  marchei'.f  pieds  nus.  Dans  .son  ensenil)le.  il  apparaît 
(;onuiie  une  mend)rane  homogène,  translucide,  au  niveau  d<'  laquelle  l'évolu- 
tion épidermique  est  t(»talement  achevée»  (H). 

Ses  cellules  se  disposent  en  lits  superposés.  Ces  lils  sont  séparé>.  i;à  et  là. 
par  des  fissures  virtuelles  que  l'action  des  li((uides 
développe  coiisidérahlemenl.  C'est  à  celte  disposi- 
tion (|ue  1  épideiine  corné  doit  la  propriété  de  se 
gonller.  en  présence  de  l'eau  et  des  s(dutions 
aqueuso. 

Dissociéo  apic»    i  ailion     de-     hicln  i'iiiale>.     Ie-< 
(lissociéi^s.   (IVaprcs    Itaricr.)    cellules  cornées  son!  lenticulaires.  Elle>  présentent 

à    leur  surface  des  dent<  irréi:ulière-.  ipii   leur  |>er- 
inelteiit  de  s"eiigieiiei-    les  unes  avec  les  autre-. 

La  potasse  el  les  acides  gonllcnl  le-  élémeiil-  du  -lialiim  rorneiim  ipii  >oiit 
«  des  utricules  déformés  |)ar  pression  n''ci|Mo(|ue  avant  une  enveloppe  résistante, 
et  un  contenu  cireux  ».  La  memhram'  d'enveloppe  se  piésenic  alors  avec  ni) 
douille  coiiloiir.    E.ile  n'-iille  de  la  I  lan-lnrmarioii  de    ces    lilirille-  épideiiiuqucs 

1.   ISO.'i.  St.iiuo.N.  Coiilriliu:.  alla  tinat,  fil.  drllo  rulf  Itiimana.  Tiiiiii. 


STRUCTI  lii:  1)1  :  l.\  l'IvVU. 


785 


(|iil  rurm.iiciit  le  sciiiclrllr"  de  la  (•clliilc  iiialpii^liiriiiu'.  Ces  (ilaiiiciils,  on  s'ôlo- 
vaiit  dans  la  coiiflic  coriu'-t',  so  sont  localisas  à  la  ix-riplirrif  de  la  cellule;  ils 
s'y  sont  injl)ri(|nés  et  lassés  les  uns  sur  les  autres.  Ils  donnent  à  la  cellule 
l'apparence  d'un  cocon'.  Ils  sont  hieii  visiMes  sur  les  pièces  qui  ont  macéré 
dans  le  li(]uide  de  Millier. 

La  celliiie  s'est  donc  transformée  en  une  vésicule.  Cette  vésicule  est  remplie 
de  pndoplasma  desséché  et  surtout  de  graisse-  (I). 

Celle  graisse  est  fluide;  elle  s'écoule  hors  des  cellules  lorsque  celles-ci  ont  été 
ouvertes  par  le  rasoir.  Voilà  pourquoi  la  couche  cornée,  traitée  par  l'acide  os- 
miqiie,  présente  un    asjxHt  (|ui   varie  avec  l'épaisseur  môme  de  la  coupe.  Les 


v^S^' 


-   ygrir./sC' 


A-  KARMWSK/. 


FiG.  4G8.  —  Coupe  verticale  d'iui  très  petit  fraii-merit  de  la  peau  de  la  face  palmaire  des 
doigts  de  rhomiiie,  faite  après  un  séjour  de  24  heures  dans  une  solution  d'acide  osmique 
à  1  pour  100.  (D'après  Ranvief.) 

La  couctie  cornée  est  colorée  en  noir  à  sa  surface  et  dans  sa  région  profonde,  sauf  sur  les  bords  du  morceau, 
il,  où  elle  est  colorée  dans  toute  son  épaisseur.  La  bande  c,  profonde,  est  plus  mince  que  la  bande  superflcielle  a  ; 
I  «la  tient  à  ce  que  Tacide  osmique  n'est  arrivé  dans  cette  région  de  la  couche  cornée  qu'après  avoir  perdu  du 
temps  à  traverser  le  derme  et  le  corps  muqueux  de  Malpighi.  —  b,  portion  de  la  couche  cornée  dans  laquelle 
l'acide  osmique  n'a  pas  pénétré.  —  /,  stratum  lucidum.  —  gr,  stratum  granulosum.  —  m,  corps  muqueux  de 
M.djiiglii.  —  rf,  derme.  —  s,  canal  d'une  glande  sudoripare. 

coupes  minces  ne  noircissent  pas  :  la  graisse  s'est  écoulée  de  toutes  les  cellules. 
Les  coupes  épaisses  au  contraire  montrent  un  stratum  corneum  coloré  en  noir 
par  l'osmium,  «  parce  qu'elles  contiennent  un  grand  nombre  d'utricules  qui 
n"ont  pas  été  entamés  ».  Les  coupes  d'épaisseur  moyenne  présentent  des  utri- 
cules  qui  sont  les  uns  clos,  les  autres  ouverts,  d'où  l'aspect  tigré  de  pareilles 
coupes.  En  ce  cas  «  les  taches  noires...  sont  toutes  à  peu  près  semblables,  leur 
épaisseur  est  de  5  à  7  a  et  leur  largeur  de  30  à  40  y.,  leur  forme  est  trapézoïde, 
losangique  ou  rectangulaire.  Quand  elles  s'avoisinent,  elles  sont  séparées  par 
des  bandes  claires^  »  (^)- 

1.  1897.  H.  R\BL.  Arch.  f.  mikr.  Anat.,  XL VIII,  p.  430-495. 

2.  1899.  R.\NviER.  La  matière  grasse  de  la  couche  cornée  de  l'homme  et  des  mammifères.  Compt.  rend.  Acad. 
des  Sciences,  20  mars. 

3.  VVeidiïnreich  (1901.  Arch.  f.  mikr.  Anat.,  t.  LVII,  p.  583)  a  repris  récemment  l'étude  de  la  graisse  épider- 
mique.  C'est  la  glande  sébacée  qui  cède  sa  graisse  à  l'épiderme,  dans  les  régions  revêtues  de  poils.  Dans  les 
régions  glabres,  la  graisse  ne  se  différencie  pas  dans  la  cellule  cornée.  La  réduction  de  l'acide  osmique  est  pro- 
voquée parla  paréléidine. 


POIRIER  ET    CIIARPY.    —   V 


50 
[A.  BRANCA.] 


786 


LE  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DERIVES. 


Fio.  4G9. 


Les  noyaux  existent  encore  dans  la  couche  cornée,  mais  ils  sont  profondé- 
ment atrophiés.  Retterer  en  188!^'  a  pu  les  mettre  en  évidence,  en  colorant  la 
couche  cornée,  après  l'action  des  alcalis  dilués.  Il  a  vu  que  ces  noyaux  sont 
aplatis,  longs  de  6  y.,  larges  de  2  a.  Ils  sont  constants,  dans  toute  l'épaisseur  de 
la  couche  cornée;  on  peut  les  déceler  souvent  par  les  techniques  courantes, 
partout  où  la  couche  cornée  est  mince. 

Après  Retterer,  KôUiker-  a  pu  également  mettre  en  évidence  le  noyau  dans 
les  grosses  cellules  cornées  des  organo<  L'-énitaux  (petites  lèvres,  face  interne 

des   grandes   lèvres,   du 
prépuce  et  du  gland). 

Réactions  liisl'M^ltim ifjue>. 
—  Les  réactions  liistochimi- 
ques  (Je  la  couche  cornée 
nous  montrent  que  cette 
couche  a  des  caractères  tn-s 
spéciaux. 

Le  stratuin  corneum.  fixe 
par  raicool,  le  sublimé  ou 
les  bichromates,  se  teint  en 
jaune  avec  le  picrocarmin. 
en  vert  intense  avec  la  thio- 
nine.  en  rouire  oran^^e  avei- 
la  safranine,  en  violet  avec 
la  méthode  de  Weiirert.  en 
bleu  avec  le  bleu  polychrome 
de  Lnna.  Il  fixe  énerpique- 
ment  les  couleurs  acides. 
Téosine,  l'orange,  la  fuchsine 
acide. 
C'est  à  la  présence  d'une  substance  spéciale,  la  kératine,  que  la  couche  cornée  est  rede- 
vable des  réactions  qui  viennent  d'être  signalées. 

Traité  par  l'acide  osmique  qui  laisse  incolore  le  stratum  lucidum,  et  teint  en  gris  jaune 
le  corps  muqueux  de  Malpiglii,  le  stratum  corneum  se  colore  en  noir  dans  toute  son  épais- 
seur. Dans  toute  son  épaisseur,  il  contient  donc  de  la  graisse. 

Caractères  de  la  kératine.  —  La  kératine  est  une  substance  albuminoïde  chargée  de 
soufre  {4,2o  pour  100).  Elle  n'est  pas  attaquée  par  les  sucs  digestifs  (pepsine  en  solution 
chlorhydrique,  pancréatine,  trypsine)  qui  pcptonisent  l'albumine  de  l'œuL  Elle  est  dissoute 
par  l'ammoniaque.  On  pourrait  effectuer  sa  synthèse  en  mettant  des  albuminoïdes  en  |>re- 
sence  de  phénol  et  de  bisulfite  de  soude,  chargé  d'acide  sulfureux. 

Caractères  de  la  graisse  épidermique. —  Pour  obtenir  la  graisse  épidermique,  il  suffit  de 
plonger,  pendant  30  secondes,  dans  l'eau  bouillante,  la  paume  de  la  main  ou  la  plante  du 
jiied.  L'epiderme  s'enlève  d'un  seul  morceau.  Traité  24  heures  par  les  essences  ou  l'ether 
rectifie,  l'epiderme  cède  à  ce  dissolvant  10  centigrammes  d'une  matière  grasse  qu'on  peut 
extraire  par  évaporation,  et  qui  n'est  soluble  qu'en  partie  dans  l'alcool  fort. 

«  La  graisse  épidermiijue  est  jaunâtre,  solide  à  la  température  ordinaire.  Elle  a  la  consis- 
tance et  la  plasticité  de  la  cire.  ï>i  on  la  presse  avec  l'ongle  sur  une  surface  de  verre,  elle 
adhère  à  l'un  et  à  l'autre,  et  pour  les  séparer  il  faut  une  certaine  force  que  l'on  peut  appré- 
cier aisément.  Elle  fond  à  une  température  de  '^o  degrés  centigrades  conune  la  cire 
d'abeilles....  La  graisse  épidermi(iue  de  l'homme  et  des  mammifères  est  comparable  à  la  cire 
lies  abeilles  x,  à  la  graisse  de  laine  (lanoline),  (|ui  elles  aussi  sont  «  nn  [Moduil  de  sécré- 
tion de  la  peau  ».  (Ranvier). 

Origine  de  la  graisse.  —  Tiois  hypothèses  ont  été  formulées  sur  l'origine  de  la  graisse 
épidermique. 

1°  Cette  graisse  provient  des  glandes  sébacées.  .V  cette  hypothèse  on  peut  objecter  (jue 
la  graisse  est  très  abondante  dans  des  régions  qui  précisément  ne  contiennent  pas  de 
glandes  sébacées. 

I.    1883.  Hetteueu.  Cniiipl.  rend.  .lc(id.  drs  fcieurrs.  19  fi''\ricr. 

•J.   1889.  Koi.i.iKEii.  Handbuclx  der  Gewebelliere,  t.  1,  •.>•  éditiui),  p.  I.M. 


Les  cellules  de  la  couche  cornée  en  place. 
(D'après  Weidenreich.) 


sïRrcTUHE  iir:  i.\  I'i;ai  .  78? 

1!'  fU'ltc  graisse  ]tiovi(Mil  ilcs  glandes  sudoriparcs  (l'iiiia).  Mais  la  /.-raisse  n'cxisto  {|ii'rii 
faillie  proportion  ilaiis  la  sécrétion  siulurale. 

:)"  l,a  f;raisse  epi(lernii(|ue  est  une  élaboration  épi(lerini(|ne  (ijebreich)  de  inêriie  que  la 
kératine.  K\\  favenr  de  cette  o|)iniiin  [daide  l'analoniif;  c(tnifiarée.  Les  oiseaux  |>ossédent  un 
eiiiderine  corné,  riche  en  ,i;raisse.  et  piuntant  leur  liunnienl  ne  jiosscde  ni  glandes  sébacées, 
ni  ;:landes  sudoripares. 

Riilc  (U:  la  ip'niase.  —  «  iJc  la  présence  cl  ilu  nnjde  de  dislributinn  de  la  ciic  cpidermiiiue 
dans  le  slraluin  corncutn,  il  résulte  ([ue  le  cmps  entier  est  recouvert  d'un  vernis  protecteur 
ilont  la  solidité  et  la  souplesse  sont  incomparables.  Nous  sommes  proléj:;és  par  une  couclie 
subéreuse  dont  les  cellules  sont  remplies  de  cire.  Le  slratnm  corneum,  autant  que  le  permet 
sa  faible  épaisseur,  nous  défend  i)ar  sa  structure  subéreuse  contre  les  injures  mécaniques 
et  par  sa  ciie  contre  les  actions  cliiiniques  »  (llanvier). 

7"  SruATiM  Disji  Ncii  M  (i,.\.MK  si:t'i:iu-u;ii':i.i.K  dksqla.mantk,  Ricnait). 

C'est  au  nlvoau  de  celte  couche,  dont  la  surface  est  au  contact  du  milieu  cxlé- 
litMir,  que  s'efîectue  la  des({uamation  de  répideruie.  Cette  couclic  d'aspect 
l)rillant  et  poli,  se  soulève,  sans  cesse,  en  lamelles  destinées  à  tomber.  L'acidi; 
osmique  la  colore  faiblement,  bien  qu'elle  soit  chargée  de  graisse,  comme  le 
stralum  corneum  lui-même.  In  fait  d'observation  vulgaire  «  illustre  »  assez  ce 
l'ait,  i.es  mains  sim(>lcment  trempées  dans  l'eau  ne  sont  jamais  mouillées;  par 
routrc,  les  graisses  a|)pliquées  sur  la  peau  pénètrent  facilement  dans  l'orga- 
nisme, «  les  graisses  mouillent  l'épiderme  imbibé  lui-même  de  graisse  ». 

ÉLÉMENTS    LIBRES   INTRA-ÉPIDERMIQUES  (K) 

Iv'dliker  constata  le  premier,  dans  l'épiderme,  des  cellules  ramifiées  qui 
réduisaient  le  chlorure  d'or  à  la  fa(,'on  des  libres  nerveuses.  Langerhans' 
observa  ces  éléments  quelque  temps  après;  il  les  considéra  comme  des  cellules 
nerveuses  terminales,  et  nombre  d'auteurs  (Podcopaiew,  Eimer)  se  rangèrent 
à  cette  interprétation.  Merkel  lit  de  ces  cellules  ramiliées  des  cellules  pigmen- 
ta ires. 

Mais  les  recherches  d'Ebertli-,  celles  de  Arnstein^,  de  Bonnet,  de  llanvier 
ont  fait  justi<;e  de  ces  interprétations.  De  tels  éléments  ne  sont  autres  {jue  des 
cellules   migratrices,  et  Langerhans  a  fini  lui-même  par  adopter  cette  opinion. 

On  n'est  pas  encore  d'accord  sur  l'origine,  sur  le  rôle  et  sur  la  destinée  des 
globules  blancs  inclus  dans  l'épiderme. 

Pour  les  uns  les  globules  blancs  proviennent  du  derme  et  émigrent  dans 
l'épiderme.  Ils  peuvent  abandonner  au  sein  des  tissus  les  substance  qu'ils  ont 
fixées  dans  leur  trajet  dans  le  derme.  «  Il  arrive  même  que  leur  proloplasma 
se  dissout  et  que  les  matériaux  dont  il  est  formé  se  répandent  dans  le  plasma 
ntitritif  au  sein  duquel  vivent  les  organes.  Si  les  leucocytes  absorbent  des  par- 
ticules alimentaires,  c'est  sans  doute  pour  se  nourrir;  mais  ils  peuvent  aussi  les 
abandonner  après  les  avoir  transportées  plus  ou  moins  loin.  Ils  vont  dans  toutes 
les  parties  du  corps  que  les  vaisseaux  sanguins  ne  sauraient  atteindre.  » 
(Kanvier.) 

Pour  les  autres,  les  leucocytes  prennent  naissance  aux  dépens  de  l'épithé- 
lium.  Ce  sont  des  cellules  vieillies  qui  ont  perdu  leurs  connexions  avec  leurs 

1.  tSfiS.  Langerhans.  l'elier  die  Xerveii  der  nienslichen  Haut.  Aivh.  f.  path.  Anal.  u.  Phys.,  1868, 
B.!  XLIV,  p.  32.i. 

■2.   1870.  EnERTH.  Die  Endigiing  der  Hiititnervt'n.  Arrh.  f.  iitikr.  Anal.,  Bd  Vl,  p.  225. 

3.  I87fi.  Arnstein.  Die  Xervefl  der  liehaarten  Haut.  Sitzungsh.  der  W'ien.  Akacl.  d.  Wiss.,  Bd  LXXIV.  III. 
Alitll,.  p.  ■.'03, 

[A.  BRAXCA.] 


788  LE  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVÉS. 

congénères;  elles  sont  incapables  d'entrer  en  karyokinèse  (Réitérer).  Les  glo- 
bules blancs  peuvent  se  détruire  dans  l'épiderme  ;  il  est  vraisemblable  que  cer- 
tains d'entre  eux  sont  rejetés  au  dehors  avec  les  produits  de  desquamation  épi- 
dermique.  On  ignore  si  les  leucocytes  qu'on  constate  dans  l'épiderme  sont  aptes 
à  pénétrer  dans  le  derme  et  dans  les  vaisseaux  dont  ce  derme  est  parcouru. 

m.  —  BOURSES  MUQUEUSES 

La  paroi  des  bourses  muqueuses  est  de  nature  fibreuse.  Les  éléments  qu'on  y 
riMicontre  sont  «  aplatis  parallèlement  à  la  surface.  Par  places,  ces  éléments 
afllcurent  la  sui'face  interne,  mais  les  imprégnations  au  nitrate  d'argent  n»' 
déterminent  que  des  dessins  irréguliers,  analogues  à  ceux  qu'on  obtient,  par  le 
même  procédé,  sur  les  synoviales  articulaires.  »  (Tourneux.) 

IV.  —  VAISSEAUX  SAiNOmNS  DE  LA  PEAU 

Des  deux  couches  constituantes  de  la  peau,  une  seule  est  vasculaire  :  c'est 
le  derme.  L'autre  n'est  jamais  abordée  par  des  vaisseaux.  Toutefois,  certains 
dérivés  do  l'ectoderme  sont  vasculaires  chez  les  vertébrés  :  telles  sont,  par 
exemple,  la  muqueuse  nasale  du  cobaye  (Bovier-Lapierre),  la  muqueuse  palatine 
(Maurer)  de  nombre  d'amphibiens. 

Les  vaisseaux  sanguins  de  la  peau  (L)  proviennent  des  gros  vaisseaux  qui 
cheminent  dans  le  tissu  cellulaire  sous-cutané'. 

Artères  et  veines  pénètrent,  accolés,  dans  l'hypoderme;  très  nombreux  en 
certaines  régions  comme  le  tégument  de  la  face,  de  la  paume  des  mains,  plus 
nombreux  sur  la  face  de  flexion  des  membres  que  sur  leur  face  d'extension, 
les  vaisseaux  ont,  dans  l'hypoderme,  un  trajet  perpendiculaii'e  (plante,  paume) 
ou  oblique  à  la  surface  du  tégument.  Ils  suivent  les  cônes  fibreux  de  la  peau, 
et  dans  leur  trajet,  ils  émettent  des  réseaux  qui  se  distribuent,  à  la  {ea^on  d'un 
filet,  autour  des  lobules  adipeux.  Quand  le  pannicule  adipeux  fait  défaut,  qu'il 
ne  se  soit  pas  développé  ou  qu'en  revanche  il  ait  disparu  (comme  le  fait 
s'observe  dans  l'amaigrissement),  les  gros  vaisseaux  émettent,  cependant,  des 
rameaux  qui  prennent,  dans  l'hypoderme,  le  type  des  réseaux  limbiformos. 

Une  fois  l'hypoderme  franchi,  les  vaisseaux  sanguins  forment,  à  la  face  pro- 
fonde du  chorion  proprement  dit,  un  plexus  horizontal  dont  les  mailles,  assez 
rares,  sont  larges  et  de  forme  allongée.  C'est  là  le  plejcus  sous-(.ler)i>ii(Ut\  le 
n'seau  profoiul  du  derme,  le  réseau  planiforme  profond  des  vaisseaux  de  dis- 
tribution, comme  l'appelle  encore  Renaut-. 

De  ce  réseau  partent  deux  groupes  de  rameaux  :  l 'des  rameaux  descendants 
qui  vont  s'épuiser  sur  les  poils  et  li>s  glomérules  suiloripares  ;  2"  des  rameaux 
ascendants,  remarquables  par  leur  rareté  et  leur  gracilité.  Ces  rameaux  ver- 
ticaux ou  obliques,  traversent  le  derme.  Après  un  trajet  droit  ou  blfurqur 
en  Y,  ils  se  jettent  daus  le  pU\v((:>  sou^-pn pillai re^.  Bref  les  rameaux  iutra- 

1.  Aussi  qunad  le  tissu  cellulaire  est  détruit,  la  peau  sus-jaoente  ne  tarde  pas  à  se  sphaceler. 

a.  Au  dire  de  quelques  auteurs,  les  vaisseaux  seraient  entourés  d'une  traîne  de  tissu  conjonctif  lâche  qui 
permet  leur  auipliatiuu.  Bet'k  a  décrit  autour  des  vaisseaux  santruins  et  lymphatiques  du  prépuce,  une  jraiuo 
él.astique  commune  qui  permet  à  ces  vaisseaux  de  maintenir  leur  calibre  (.-iiv/».  f.  Dernutt.,  t.  XXXVIII,  p.  iOl> 

3.  Ou  susnlermique. 


STRUCTURE  DE  LA  l'EAU. 


789 


(Icrniicpics,  à  dircclion  asr(>ndaiilf',  sfrrvonl  h  (Hal)lir  les  communications  vascu- 
laiivs  eiiliv  deux  plexus  (|ui  sont  ])arallèles.  De  ces  plexus,  l'un  est  situé  à  la 
l'ace  profonde  du  derme  proprement  dit  (plexus  sous-dermique),  l'autre  à  sa 
l'ace  siiperncielle  (plexus  sus-dernii(jue). 

i'.c  dernier  est  fornir  de  vaisseaux   iï  direction  horizontale.  Les  rameaux  (|iii 
le  roniposent  formeni    nn    réseau,    situé  à   la    base  d\i   corps  papillaire.  Ses 


AP 


^ 

i- 


no. 


V 


-;^ 


LU 
D 


FiG.  470. — Coupe  de  la  peau  dont  les  vaisseaux  saiiiiuiiis  et  lymphatiques  ont  été  injectés. 

(D'après  Darier.) 

.1,  vaisseaux  sanguins  de  l'Iiypoderme  qui  tniettent  des  réseaux  autour  des  lobules  adipeux.  Ces  vaisseaux 
forment,  à  la  face  profonde  du  dorme  proprement  dit,  un  plexus  (plexus  sous-dermique  .4')  qui  émet  des  rameaux 
pour  les  glomérules  sudoripares  et  pour  la  partie  profonde  des  conduits  sudorifères.  Le  plexus  sous-dermique  ,1* 
est  relié  par  des  rameaux  verticaux  A-  au  plexus  horizontal  sus-dermique  situé  à  la  base  du  corps  papillaire.  Ce 
dernier  plexus  envoie  des  anses  dans  les  papilles,  et  il  vascularise  la  partie  superficielle  du  canal  excréteur  des 
glandes  sudoripares  RC. 

L,  lymphatiques  de  l'hypoderme.  —  LD,  réseau  lymphatique  du  corps  papillaire  qui  envoie  des  branches  dans 
les  iiapilles. 

D,  derme  avec  ses  papilles  P  ;  corps  muqueux  CM;  couche  cornée  C 

mailles  sont  beaucoup  plus  nombreuses,  beaucoup  plus  serrées  que  celles 
(lu  réseau  sous-dermique.  Tel  est  le  réseau  planiforme  anastomotique  sous- 
j)a|)illaire  de  Renaut,  d'où  partent  des  branches  qui  se  distribuent  aux  appa- 
reils pilo-sébacés,  aux  canaux  sudorifères,  aux  papilles  dermiques. 

Le  capillaire  destiné  à  la  papille  monte  à  côté  de  la  veine;  il  se  dispose 
parallèlement  à  celle-ci  ou  décrit  autour  d'elle  des  spirales;  dans  un  cas  comme 
dans  l'autre,  il  se  termine  par  ime  anse  dont  la  convexité  atteint  le  sommet  de 


[.1.  BnAi\CA.] 


790  LE  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DKRIXKS. 

la  papille;  celte  anse  s'ouvre,  d'autre  part,  dans  la  veine  centrale,  qui  com- 
mence à  quelque  distance  du  sommet  de  la  papille.  Un  brusque  changement 
de  calibre  indique  le  point  où  se  raccordent  le  capillaire  qui  finit  et  la  veine  qui 
commence.  D'autres  fois,  plusieurs  capillaires  .sont  destinés  à  la  |)apille:  ils 
forment  alors  un  réseau  complexe  autour  de  la  veine  et  s'ouvrent  non  plus  à 
l'extrémité  de  la  veine,  mais  sur  divers  points  de  son  trajet. 

En  résumé,  les  vaisseaux  san^ruins,  assez  rares  dans  le  chorion,  sont  très 
nombreux  au  niveau  des  paitillcs.  Mais  il  ne  faudrait  pas  croire  que  la  cir- 
culation du  sang  se  fasse  d'une  façon  uniforme  et  régulière,  dans  toute  l'étendue 
du  tégument.  On- constate  dans  ce  tégument  des  aires  de  pleine  circulation  et 
des  aires  de  circulation  réduite  (Henaut). 

Lorsqu'on  i)ratique,  à  l'aide  du  bleu  de  Prusse,  l'injection  du  tégument, 
surtout  dans  une  région  où  le  derme  est  planiforme,  on  voit  la  masse  colorée 
pénétrer  d'al)ord  dans  le  chorion  sous  forme  de  taches  isolées  :  ces  taches  sont 
arrondies  ou  ovalaires;  en  ce  cas,  elles  sont  allongées  dans  le  sens  des  plis  de 
la  peau.  Chacune  de  ces  taches  est  irriguée  par  uaè  artériole  profonde  qui 
s'épanouit  en  un  cône,  dont  la  base  est  tournée  vers  la  surface  du  derme.  Ce 
cône  représente  un  territoire  vasculairo,  doué  d'une  certaine  autonomie,  puisque 
c'est  lui  que  remplit  d'abord  l'injection  du  tégument,  lui  qui  se  congestionne 
tout  d'abord  dans  la  roséole  émotive  et  dans  nombre  de  dermatoses  (aires  de 
pleine  circulation). 

Quand  on  ne  s'en  tient  pas  à  cette  injection  incomplète  du  tégument,  et 
qu'on  continue  à  faire  pénétrer  la  masse  à  injection,  on  voit  les  aires  de  pleine 
circulation  se  relier  par  des  anastomoses  et  finalement  se  confondre.  L'injection 
ne  pénètre  qu'en  dernier  lieu  dans  ces  systèmes  anastomotiques:  la  circulation 
y  est  difficile.  Ce  sont  les  aires  de  circulation  anastomotique  ou  de  circulation 
réduite,  que  la  stase  veineuse  accuse  en  bleu  violacé  sur  le  tégument  exposé  au 
froid  (M). 

V.  _  LYMPllATinUES  DE  LA  PEAU 

Le  dispositif  du  réseau  lymphatique  rappelle  d'assez  près  celui  du  réseau 
sanguin.  Le  réseau  lymphatique  commence  au  centre  des  papilles  cutanées, 
par  un  gros  capillaire,  occupant  la  moitié,  ou  le  tiers  inférieur  de  la  papille.  Ce 
capillaire  présente,  à  son  origine,  une  extrémité  close,  tanlùt  effilée,  tantôt 
renflée  ou  disposée  en  anneau  de  clef. 

Au  niveau  de  la  pulpe  des  doigts  qui  servira  di'  type  à  noire  description,  ces 
capillaires  débouchent  dans  un  réseau,  à  branches  arciformes,  compris  dans  la 
couche  réticulaire  du  derme. 

Ce  premier  réseau,  réseau  papillnirc,  aboutit  à  un  seiond  ré-^eau  à  mailles 
irrégulières,  situé  dans  l'épaisseur  du  chorion  proprement  dit.  C.o  rcscmi  mtra- 
ilcrviitjue  chemine  donc  à  distance  du  réseau  sanguin  sous-dermique  et  du 
réseau  sus-dermique;  il  est  plus  rap|)roché  pourtant  de  celui-ci  que  de  celui-là. 
Il  est  formé  de  canaux  énormes,  dont  le  calibre  varie  incessanunent.  Ces  canaux 
sont  réduits  à  un  endolliéliiim  leslonné  :  ils  n'ont  pas  de  valvules;  ce  sont  donc 
encore  d(>s  ca|)illaires  Iviuphatique-;. 

Le  réseau  inlratlermiqne  comnuini([ue.  ]iar  des  branches  anastomotiques,  à 


STHCCTIIil':  1>K  l,\   l'KAU. 


791 


C 


,,^saf:%^^\ 


liajfl,  vcrIicaL  avec  le  ivs(\iii  de  riiy|M»(lciim'.  A  ce  niveau,  les  vaisseanxjyin- 
|iliarK[ii('s  soiil  munis  de  (iltirs  niiiscnlaircs  cl  de  valvules,  (^e  ne  sont  plus  des 
capillaires,  mais  des  canaux.  Et  ces  canaux  sont  escortés  de  vaisseaux  sanguins, 
i'arlnul  ailleurs,  vaisseaux  rouges  et  vaisseaux  blancs  cheminent  à  dislance  les 
uns  des  aulres.  Voilà  pour([uoi  les  lym|)liangiles  profondes  sont  seules  à  déter- 
miner la  rniigrnr  du  tégunicnl.  ('.elle  niugeur  est  parfois  nias([uée  par  l'épais- 
seur du  derme  sus-jacent,  comme  cela  se  passe  à  la  paume  de  la  main.  C'est 
seulenuMit  (juand  l'infec- 
tion s'est  propagée  de  pro- 
I  lu^  en  proche,  que  la 
rougeur  apparaît,  siu"  le 
dos  de  la  main  ou  dans 
le  tégument  de  l'avant- 
hras. 

En  somme,  le  réseau 
Ivmphatique  de  la  peau 
est  un  réseau  clos.  Il  est 
formé  de  capillaires  et  de 
canaux  ;  nombre  des  vais- 
seaux présentent,  à  leur 
surface,  des  bosselures, 
(|ui  sont  disposées,  dans 
le  derme,  à  la  façon  de 
drains;  mais  ces  drains 
ne  s'ouvrent  nulle  part 
dans  les  espaces  interfas- 
ciculaires  du  tissu  con- 
jonctif;  c'est  seulement 
par  osmose  que  les  li- 
quides, répandus  dans 
le  derme,  peuvent  péné- 
trer dans  le  réseau  Ivm- 
phatique. 

On  ne  saurait  distin- 
guer,    dans     le    réseau 

lymphatique  de  la  peau,  des  territoires  de  pleine  circulation  et  des  territoires 
de  circulation  anastomotique.  L'injection  pratiquée  sur  un  point  quelconque  du 
réseau  gagne  de  proche  en  proche.  Elle  s'étend  à  la  façon  d'une  tache  d'huile. 
Elle  remplirait  vraisemblablement  la  totalité  du  réseau  si  des  difficultés  tech- 
niques (écoulement  de  l'injection  par  les  efférents,  etc.)  ne  faisaient  obstacle  à 
cette  injection  totale  du  tégument. 


HLySl' . 


VSIP 


Vu:.  471.  —  Vaisseaux  superficiels  de  la  jx-au. 
(D'après  Darier.) 

]'!',  vaisseaux  sanguins  papillaires.  —  CLy,  capillaire  lymphatique  da  la 
papille.  —  VSP,  n'-seau  sanguin  sous-papillaire.  —  RLySP,  réseau  lym- 
phatique sous-papillaire. 


VI. 


NERFS  DE  LA  PEAU 


Système  nerveux  central  et  organes  des  sens  représentent  des  dérivés  de 
l'ectoderme  embryonnaire.  La  peau  n'est  qu'un  de  ces  appareils  sensoriels  : 
pour  assurer  plus  efficacement  la  protection  de  l'organisme,  elle  est  devenue  un 


[A.  BRAXCA.] 


792  LE  Tf-GUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVÉS. 

or^'-ano  de  tact.  Et  comme  son  étendue  dépasse  de  Ijeaucoup  celle  des  autres 
organes  sensoriels,  c'est  par  une  énorme  surface  que  s'opère  le  loucher.  C'est 
en  ce  sens  qu'on  peut  considérer  le  tégument  externe  comme  une  immense  ter- 
minaison nerveuse,  étalée  à  la  limite  du  monde  extérieur. 

Les  nerfs  sensitifs  de  la  peau  sont  fort  nombreux;  ils  ont  pour  origine  les 
troncs  nerveux  sous-cutanés.  Certains  d'entre  eux  se  terminent  dans  le  tissu 
cellulaire  par  des  corpuscules  connus  sous  les  noms  de  corpuscAtles  de  Voter- 
Pacini,  de  corpuscules  de  GoUji-Mazzoni,  de  corpuscules  de  Ruffinl. 

Les  plus  nombreux  pénètrent  dans  l'hypoderme,  accolés  aux  vaisseaux  san- 
guins. Parvenus  dans  le  chorion,  ils  se  divisent,  présentent  un  trajet  onduleux. 
Nombre  d'entre  eux  ne  dépassent  pas  le  corps  papillaire;  ils  se  terminent  donc 
dans  l'épaisseur  du  derme  par  des  corpuscules  :  les  corpuscules  de  Meissner. 

D'autres  nerfs  vont  se  ramifier  à  la  fois  dans  le  derme  et  l'épiderme  (tei'"mi- 
naisons  hédériformcs)  ou  seulement  dans  l'épiderme  {terminaisons  libres 
intixi-épidermiques). 

Toutes  ces  terminaisons  représentent  l'origine  d'un  nerf  sensitif.  Elles  ont  du 
nerf  et  la  structure  et  les  propriétés  chimiques,  mais  leur  aspect  diffère,  comme 
diffère  (Arnstein)  la  nature  de  leur  excitant  ordinaire  (excitant  chimique, 
thermique  (N). 

A.  —  CORPUSCULES   DE  VATER-PACINI 

1"  Historique.  — Abraham  Vater,  en  1741,  décrivit  lo premier,  sous  le  nom 
de  papilles  nerveuses,  de  petits  corps  visibles  à  l'œil  nu  qu'il  trouva  appendus 
aux   rameaux  nerveux  de  la  paume  de  la  main'. 

Cette  observation  anatomique  était  passée  inaperçue  quand  Filippino  Pacini-, 
en  ISSG,  retrouva  les  corpuscules  de  Vater.  Il  les  étudia  au  microscope  et 
établit  les  principaux  points  de  leur  structure.  A  sa  suite,  Henle  et  Kôlliker", 
llerbst,  Hover,  Ciaccio,  Hanvier  ont  repris  l'étude  de  ce  groupe  de  terminaisons 
nerveuses  et  fixé  les  détails  de  leur  structure. 

2"  Morphologie.  —  Sous  le  nom  de  corpuscules  de  Vater-Pacini.  on  décrit 
de  petits  corps  transparents,  longs  de  1  à  5  millimètres,  de  forme  ovoïde, 
d'aspect  brillant,  qu'on  observe  dans  le  tissu  coUulo-adipeux  sous-dermique. 
Ils  sont  appendus  aux  ramuscules  nerveux  qui  vont  se  terminer  dans  le  tégu- 
ment externe.  On  les  trouve  dans  la  jiulpe  des  doigts  et  des  orteils,  sur  la  face 
dorsale  de  la  main,  du  pied,  de  l'avant-bras,  du  bras  et  du  cou.  On  a  décrit 
également  les  corpuscules  de  Pacini  sur  les  nerfs  intercostaux  (nerfs  de  la 
mamelle)  et  sur  les  nerfs  honteux  internes;  Kôlliker  les  a  signalés  dans  les 
plexus  sympathiques,  sur  les  faces  antérieure  et  latérales  de  l'aorte,  dans  le 
mésentère  et  le  méso-colon,  au  voisinage  des  articulations  et  sur  les  nerfs  qui 
cheminent  le  long  des  ligaments  inter-osseux*. 

Haiiber  estime  à  plus  de  2000  le  nombre  des  corpuscules  de  Pacini  dissi'uiinés 

1.  17'il.  Vater.  Dissertatio  de  consensu  parlium  corporis  huwaui. 
'i.  I8'i0.  Pacini.  Nuovi  organi  scoperli  vcl  coi-po  ximnno. 

3.  18'iii.  Henle  iiml  Kôi.UKEn.  Ueho-  die  l'acinis'chen  Korpercltru  des  moischen  und  dei-Thiei-e.  Zurich. 

4.  Los  corpusrules  de  Pacini  sont  rares  chez  (juciques  sujets  et  font  défaut  chez  d'autres.  Ils  sont  très  déve- 
loppes cliez  les  nianouvriers  et  seraient  souvent  énormes  chez  les  vieillards  (IS76.  Genersicb,  S/>iVAcr's 
Jalnbiich,  11.  p.  133).  On  les  rencontre  aussi  sur  le  clitoris,  la  mamelle,  l'enveloppe  fibreuse  de  la  verge  el  dans 
la  prostate. 


STlUJr/rUHE  DE  LA  l'KAi 


793 


dans   le    ir^uim'iil    cxlerno,    (>l    les    trouva    irparlis    dv    la    l'aron    siiivaiile 

Mains S28 

Hrns  el  avaiil-liras.  .  •'{22 

Kpnulcs 24 

l'icds 5:»U 

.lainlies  et  cuisses.   .  17(1 

llanclies 10 

l'ronc '-'2 

'■V'  !SlriiClw-c.  —  A 
loiit  corpuscule  de  Pa- 
<iiii,  on  peut  distin- 
guer  deux    portions  : 

A)  Une  coque  péri- 
plH''ri([ue; 

H)  Une  cavité  cen- 
trale que  remplit  une 
masse  granuleuse  el 
i-él'ringente,  en  forme 
de  massue  {massue 
rcnlrale). 

A.  Coque  conjonc- 
tive. —  L'enveloppe 
des  corpuscules  de  Pa- 
oini  est  constituée  par 
une  coque  épaisse,  for- 
mée d'une  série' décap- 
sules concentriques. 
Ces  capsules  apparais- 
sent séparées  par  des 
lignes  réfringentes,  et 
c'est  dans  ces  lignes 
l'éfringentes  que  font 
saillie  les  noyaux  de 
l'endothélium  qui  re- 
vêt la  face  interne  de 
chaque  capsule. 

Les  capsules  péri- 
phériques et  les  cap- 
sules centrales  sont 
plus  minces  que  les 
capsules      moyennes. 

Quel  que  soit  leur  siège,  ces  capsules  sont  formées  de  fibres  conjonctives,  de 
substance  amorphe,  et  d'un  endothélium. 

a)  «  Dans  chaque  capsule,  ces  fibres  (conjonctives)  forment  en  dedans  une 
couche  longitudinale  et  en  dehors  une  couche  annulaire,  et  ces  deux  couches 
sont    traversées    par    quelques    fibres   transversales    ou    plutôt    à    direction 

1.  Quarante,  cinquante,  cent  et  davantage  suivant  la  taille  du  corpuscule. 


FiG.  472.  —  Corpuscule  de  Pacini,  observé  frais  sans  aucun 
réactif.  (D'après  Ranvier.) 
c,  capsules.  —  d,  lignes  endotliéliales  qui  les  séparent.  —  n,  nerf  afférent. 
—  f,  funicule.  —  m,  massue  centrale.  —  n',  fibre  terminale.  —  a,  point  où 
l'une  des  branches  de  la  fibre  terminale  se  divise  en  un  grand  nombre  de 
rameaux  portant  des  boutons  terminaux. 


[A.  BRA.XCA.] 


794 


LE  TEGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVES. 


rayonnante.  Dans  les  capsules  internes,  les  fibres  longitudinales  dominent:  il 

en  est  de  même  dans  les  superficielles, 
où  elles  acquièrent  un  diamètre  de 
I)his  en  plus  considérable  et  qui  finit 
j)ar  égaler  celui  des  faisceaux  de  tissu 
conjonctif  ordinaire.  Il  convient  d'ajou- 
ter que,  dans  la  région  moyenne  du 
corpuscide,  les  capsules  ne  contiennent 
qu'un  nond)re  extrêmement  restreint 
de  fibres  annulaires.  »  (Ranvier,  lor. 
cit.,  p.  716.) 

b)  L'endothélium  est  formé  de  cel- 
lules, à  contour  irrégulièrement  poly- 
gonal.   Ces    cellules   revêtent    la   face 

interne  de  chaque  capsule.  L'endothé- 

FiG.  4T:i.   —  (Idupo   transversale    de    (luatie  i-  i       i  i       i         i         •    i 

capsules  .le  la  partie  moyenne  de  l'enve-  ^î""^    ^^^    la    capsule    la    plus    interne 

loppe     d'un      corpuscule    de     Pacini     de  limite  la  massue  centrale, 
ri.omme.  -faite     après     injection     d'acide        g)  Quant    à    la    substance    amorphr 
osniKiue.   Coloration  du  corpuscule   entier         •     .       -,   i        pi 

par    le    picrn-carrninate   et    durcissement  ^"1  réunit  les  fibres  conjonctives,  elle 

dans  l'alcool.  (D'après  Ranvier.)  serait    l'homologue    de    la    substance 

a,  fibres   circulaires.    —  t,  fibres  transversales    n,i     hyaline  OÙ  SOnt  COulécS   IcS  fibres  COn- 
r.iyonnantes.  —  c,  noyaux  des  laines  endothéliales. 

jonctives  et  les  fibres  élastiques  du  mé- 
sentère; elle  aurait  donc,  pour  les  uns,  la  valeur  d'une  substance  intercellu- 
laire; elle  serait  pour  les  autres  du 
protoplasme  non  différencié,  de  l'hya- 
loplasma. 

B.  Massue  centrale.  —  Sur  les 
corpuscules  examinés  dans  leur  propre 
plasma,  la  massue  centrale  parait 
renfermer  une  substance  granuleuse 
et  réfringente,  au  sein  de  laquelle  se 
termine  le  nerf  afférent. 

La  structure  de  cette  substance  a 
donné  lieu  à  nombre  de  discussions.   '^  -j- 
Axel  Key  et  Retzius  y  voyaient  des 


vs 


# 


J^ 


«ra 


» 


\ 


\\ 


fibres  conjonctives  longitudinales; 
KôUiker  et  Schafer  pensent  que  la 
massue  centrale  est  formée  de  couches 
emboîtées  les  unes  dans  les  autres. 
Mcrkel  soutient  que  la  massue  est 
entièrement  formée  de  cellules,  et 
Krause  affirme,  de  plus,  que  ces  cel- 

11                 ,1               II    1                  •          !•  Au  conlre,  la  massue  centrale  avec  ses  novaux.  liini- 

lûtes     sont     des     cellules     conjonctives  ,,V  par  des  capsules  concentriques  c.  munies  denoyauv  .V. 

d'un  type  spécial.  Klles  «  resseuiblent  t)»'»";  d»  ces  noyaux  sont  eu  karyokmése  A'.  Dans  une  de 

,,     ,               ,              ,         ,  ces  capsules  on  voit  un  vaisseau  sancuin,  1"^,  donl  la  lu- 

assez  aux  cellules  godronnees  des  no-  miéreesl  occupée  par  doux  irlobules  rouges. 

dules     fibro-hyalins    «     et     semblent 

«    plongées...    dans  une   masse  gélatineuse.    »   (RiMiaul.)    Ranvier    admet   une 


"^ 


Fid.  \'\.  —  (",(ir|iusculc   de   l'acini  en    coupe 
transversale. 


STUUCTi  lii';  1)1':  i.a  im;au.  795 

n|iinii)ii  ('clrcrKim' :  sur  les  coupes  tiansvorsalcs,  la  massue  cciitralo  parait 
riirmi'c  irniic  siihsIaiKc  granuleuse  disposée  eu  couches  concentriques,  (^etle 
suhsianee  f;ranuleuse,  semée  de  (|uel(|ues  noyaux,  apj)araU  (înenient  striée;  en 
liin;^  sur  les  examens  en  surface.  Il  existe  donc  dans  la  massue  des  liljres  à 
direction  Ion<iiludinaIe.  Ndilà  pourquoi,  à  la  lumière  polarisée,  la  massue 
ti  parait  hrillanle  ^ur  les  vues  longitudinales,  lundis  (|ue,  dans  les  coupes 
transversales,  elle  est  <d)scure  ». 

'/)  l\apport  du  nerf  cl  <li/  i'()r})U>^ciih'.  —  Le  nerf  ahorde  1(!  corpuscule 
de  l'acini  par  l'un  de  ses  pôles.  «  Au  point  où  le  nerf  atteint  le  corpuscule', 
les  lames  les  plus  externes  de  sa  gaine  s'écartent  les  unes  des  autres  pour 
(ducouiir  à  la  formation  des  capsules  périphériques;  puis  les  lames  sous- 
jacentes,  après  avoir  accompagné  le  nerf  sur  un  certain  trajet,  l'abandonnent 
les  unes  après  les  autres,  et  forment  de  môme,  par  leur  expansion,  les  cap- 
sules moyennes  et  internes;  enfin  la  dernière  de  ces  lames  ne  quitte  le  nerf 
(|u'au  niveau  de  la  massue  centrale,  pour  donner  la  capsule  qui  la  limite.  La 
|)artic  de  la  gaine  lamelleuse  du  nerf  comprise  dans  l'enveloppe  capsulaire 
du  corpuscule  constitue  ce  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  funicule.  »  (Ranvier, 
rraitc  technique  d'histologie^  1889,  p.  710.) 

Les  corpuscules  de  l'acini  sont  munis  d'un  appareil  vasculaire  sanguin,  occu 
|)ant  les  capsules  superficielles  et  les  capsules  moyennes.  Dans  les  capsules 
superficielles,  on  trouve  un  véritable    réseau;  dans    les   capsules    moyennes, 
seulement  des  anses  plus  ou  moins  longues.  Des  cellules  fixes   séparent  ces 
capillaires,  à  parois  épaisses,  du  tissu  conjonctif  capsulaire  où  ils  sont  englobés. 

La  capside  une  fois  franchie,  le  nerf  aborde  la  massue  centrale.  En  y  péné- 
liant,  il  perd  sa  mvéline.  Réduit  à  son  cylindre-axe  et  au  protoplasma  de  sa 
gaine  de  Schwann,  il  s'élève  dans  la  massue,  et  avant  d'atteindre  son  pôle 
(listai,  il  se  ramifie.  Il  présente  des  branches  latérales  et  des  branches  termi- 
nales qui,  après  un  trajet  plus  ou  moins  flexueux,  se  terminent  chacune  par 
nu  renflement  ou  par  une«série  de  renflements  de  nombre,  de  forme,  de  dimen- 
sion variables  :  telle  est  l'arborisation  terminale  du  cylindre-axe  (0). 

Mais  une  telle  disposition  n'est  pas  constante.  «  Quelquefois  la  fibre  nerveuse 
afférente  ne  se  termine  pas  dans  le  corpuscule,  elle  ne  fait  que  le  traverser  : 
néanmoins  elle  perd  successivement  ses  enveloppes,  et  sa  gaine  de  myéline 
disparait  même  complètement  dans  la  massue  centrale.  Mais  au  pôle  opposé 
toutes  ses  gaines  se  reconstituent  et  elle  poursuit  son  trajet  pour  se  terminer 
dans  un  second  corpuscule,  ou  bien  elle  le  traverse,  comme  le  premier,  pour 
trouver  dans  un  troisième  corpuscule  sa  véritable  terminaison  (P).  » 

B.    —   CORPUSCULES    DE  GOLGI-MAZZONI 

Golgi  (1880),  puis  Mazzoni  (1891)  ont  signalé,  à  la  surface  des  tendons,  des 
corpuscules  nerveux  qui  rappellent,  de  très  près,  les  corpuscules  de  Pacini.  Ces 
corpuscules,  Ruffîni  les  a  retrouvés,  en  petit  nombre,  dans  la  pulpe  des 
doigts  de  l'homme  (tissu  conjonctif  sous-cutané),  et  j'emprunte  à  cet  auteur  les 
éléments  de  leur  description. 

La  fibre  nerveuse  qui  se  distribuera  au  corpuscule  se  ramifie,  à  quelque  dis- 

1.  ('.riiiinie  li>s  l.imelles  du  corpiiscul-e  sont  plus  nombreuses  que  les  lamelles  du  nerf  afférent,  on  doit  admet- 
tre ([lie  les  lamelles  de  la  gaine  lamelleuse  se  sont  divisées  pour  entourer  le  corpuscule  (Tourneux). 

[.4.  BRAyCA.] 


796 


LE  TÉGUMENT  EXTEHXE  ET  SES  UEHIVES. 


tance  de  lui.  Elle  se  divise  en  5,  G  ou  7  branches.  Ces  branches  se  rendent  toutes 
au  même  corpuscule;  d'autres  fois  elles  se  rendent,  isolément,  ou  par  groupes 
de  2  ou  3,  à  des  corpuscules  dilTérenls.  Elles  abordent  souvent  ces  corpuscules 
par  des  points  quelconques  de  leur  surface. 

Les  corpuscules  de  Golgi-Mazzoni  sont  de  taille  et  de  forme  variable,  mais, 
constamment,  ils  sont  entourés  d'un  bouquet  de  capillaires  sanguins  plus  ou 
moins  développé.  Ces  corpuscules  se  rapportent  à  deux  tvpes,  que  relient  d'ail- 
leurs des  formes  de  transition. 

Les  uns  sont  ovoïdes.  Leur  paroi,  formée  d'une  série  d'enveloppes  concentri- 
ques, est  mince.  Elle  entoure 
\ine    massue  centrale   granu- 
leuse au  sein  de  laquelle  pé- 
nètre la  fibre  nerveuse  réduite 
à     son      cylindre -axe.     Cette 
fibre    se   divise    en    plusieurs 
rameaux.  De  ces  rameaux,  les 
uns  sont  courts  :  ils  «  se  ter- 
minent  dans  le  voisinage  du 
point  d'entrée  de  la  fibre  ner- 
veuse  »  ;    les  autres  sont  très 
longs,  ils  se  rendent  à  l'extré- 
mité  opposée   du   corpuscule. 
Dans  leur  trajet  ils  s'entre-croisent  et  s'enrou- 
lent, de  diverses  façons,  les  uns  sur  les  autres.- 
Ils  portent,  sur  leur  trajet,  de  renflements  assez 
rapprochés  et  se  terminent  tous  par  une  extré- 
mité libre,  de  forme  arrondie. 

D'autres  corpuscules  de  Golgi-Mazzoni  sont 
sphériques.  Leur  cogue  est  épaisse  et  formée 
d'un  grand  nombre  de  lamelles  conjonctives. 
La  massue  centrale  est  occupée  par  une  fibre 
nerveuse  qui  se  replie  capricieusement  sur  elle- 
même.  Les  rameaux  qui  se  détachent  du 
cylindre-axe  sont  courts  et  peu  nombreux  ;  ils 
présentent  des  renflements  de  forme  variée. 

Fui.  /,75.  -  Corpuscules  de  Golgi-M.i/.zoni.  G        CORPUSCULES  DE  RUFFINI 

(D'nprès  Rufflni.) 
n„ ..    p        ,...      ,       .  En  1894,   Ruffini   a   décrit-,   dans  le 

Un  remaniuera  sur  cette   figure   1  ulranglemenl 
ijnc  pn'sente  le  cyliiulre  axe  avant  sa  terminaison'.         tégument    de    la    maiu    et   dll    pieil,   dcs 

ory:anes    nerveux  terminaux    désiirnés, 
depuis  cette  époque,  sous  le  nom  de  corpuscules  de  Ruffini'. 

Ces  corpuscules  siègent  à  la  liiuile  du  derme  et  ilu  pannicule  adipeux; 
parfois  même  ils  sont  inclus  dans  l'Itypoderme,  à  côté  des  glomérules  des 
glandes  sudoripares  et  des  corpuscules  de  Pacini.  Ils  occupi^it  l'épaisseur  des 


I.   1896.  nuiFiNi.  Mouit.  zool.  ital..  fasc.  5. 

■i.  189'..  HuFFiNi.  Arch.  ital.  de  Biol.,  I.  XXI,  p.  249. 

3.  Voir  (■calcinent  :  1900.  Si  ameni.  Mèin.  Ac.  (1rs  .«■.  de  Turin,  t.  I,  et  Arcli.  ilul.  de  Biologie,  p.  34 


STUIJCTUHK  1)1-:  la  i-kaii. 


797 


(■(Mics  (ihrciix:  ils  iM'stciiL  toujours  à  (lishnicc  des  Nrsiciilcs  adipeuses. 
De  Mouihn' éniil  ou  suprricur  aux  (;or|)uscules  de  J'acini,  d'une  longueur  de 
240  iï  ilVM)  \i,  d'un  dianuHre  de  "){)  h  200  ;^.,  les  corpuscules  de  Kulliiii  nous 
apparaissent  formés  essentiellenienl  d'iiu  (issu  de  soutien  richement  vascularisé 
et  d'un  réseau  nerveux,  de  forme  cyliudrifjue. 

F.e  tissu  de  soutien  du  corpuscule  est  représenté  par  un  luscau  doni  l'extré- 
milé  superficielle  est  parfois  divisée.  Ce  fuseau  est  de  nature  conjonctivo-élas- 
ti(|uc.  C'est  dire  qu'il  est  formé  de  cellides  fixes,  de  fibres  conjonctives  et  de 
lihi-cs  élastiques.  A  sa  surface,  se  dispose  constamment  un  réseau  de  capillaires. 

Ce  réseau  provient  des  vaisseaux  sanguins 
escortant  la  fibre  nerveuse  qui  s'épanouit 
dans  le  corpuscule. 

Avant  d'atteindre  l'organe  terminal,  la 
libre  nerveuse  se  divise  en  G  ou  7  rameaux 
secondaires.  Ces  rameaux  se  rendent  tous  au 
même  cylindre  terminal;  d'autres  fois,  ils  se 
réunissent  en  3  ou  4  groupes,  pour  aborder 
3  ou  4  corpuscules  différents.  Parfois  même, 
ç-S  chacun  des  rameaux  secondaires  chemine 
isolément;  à  chacun  de  ces  rameaux  répond 
un  corpuscule  de  Ruffini. 

Au  moment  d'aborder  l'organe  terminal, 
par  un  point  de  sa 
surface  latérale  et 
plus  rarement  par 
son  extrémité,  la  fi- 
bre nerveuse  se  dé- 
pouille de  sa  gaine 
de  Henle'.  Elle  pé- 
nètre dans  le  cor- 
puscule, et  parfois 
elle  «  tourne  et  par- 
court une  bonne  par- 
tie de  l'organe  encore  revêtue  de  sa  gaine  de  myéline  ».  Réduite  à  l'état  de 
cylindre-axe,  la  fibre  nerveuse  se  divise  et  se  subdivise.  Elle  émet,  sous  une 
incidence  variable,  de  petits  rameaux  variqueux  qui  restent  isolés  ou  contrac- 
tent des  anastomoses  (?)  les  uns  avec  les  autres. 

Elle  aboutit  donc  à  un  véritable  réseau,  qui  porte,  çà  et  là,  de  menus 
renflements.  Ce  réseau,  capricieusement  enchevêtré,  enveloppe  le  corpuscule; 
il  se  termine  par  des  extrémités  libres  et  renflées,  vers  la  périphérie  du  cor- 
puscule. 

D.   —   CORPUSCULES    DE   MEISSNER 

I.  Historique.  —  Wagner-  a  décrit  le  premier  les  corpuscules  du  tact.  Ces 
corpuscules,    Meissner  en  a  repris    l'histoire  dans  une  monographie  publiée 

1.  Cette  gaiue  fournit  une  capsule  à  la  périphérie  de  l'organe  terminal. 

2.  1852.  Wagner.  Ueber  das  Vorhaudensein  bisher  umbekannter  eigeatiuinilicher  Tastkorperchen  (Gollingev 
Nachrichten,  n°  2). 


Fia.  476.  —  Corpuscule  de  Rufflni.  (D'après  Ruffini.) 

L,  tissu  de  soutien.  —  In,  réseau  nerveux.  —  es,  capillaires  sanguins. 


[.1.  BRAXCA.] 


798 


LE  TÉGUMENT  EXTERNI-:  F:T  SES  DÉRIVÉS. 


raniiôe  suivante'.  Il  y  inoiili'c  (|ii('  le  coiiMisfiilo  est  essentiellement  forini'- 
d'une  masse  granuleuse  au  niveau  de  laquelle  le  nerf  vient  se  perdre,  après 
s'être  dépouillé  de  sa  gaine  de  myéline.  Les  recherches  de  Langerhans*,  de 
Thin'-,  de  Fischer  S  de  Ranvier'',  ont  précisé  les  divers  points  de  l'histoire  des 
corpuscules  de  Meissner,  qui  n'existent  pas  seulement  chez  l'homme,  mais  aussi 
chez  les  singes.  Chez  les  Atels,  par  exemple,  ces  corpuscules  se  retrouvent  jusque 
sur  la  queue  prenarilf.  (pii  jnue  le  rùle  d'im  organe  de  tact. 

//.  Morphologie.  -  Les  corpuscules  de  Wagiier-Meissner,  encore  nommés 
corpuscules  du  tact,  sont  toujours  situés  dans  le  derme,  et  dans  le  derme  des 
seules  régions  glahrcs  de  la  peau.  On  les  trouve,  de  préférence,  dans  l'i-paisscur 
de  la  peau  qui  recouvre  le  s(|ueletle  des  extrémités  (mains  et  doigts,  pieds  et 
orteils).  Ils  sont  surtout  uomhreux  au  niveau  des  phalangettes. 

Ils  occupent  les  papilles  (lciini(|ues,  et  les  remplissent  complètement  avec  la 
boucle  vasculaire  (|ui  les  accouipagne  (Thin).  Ils  se  présentent  comme  de 
petits  corps  olivaires,  dont  le  grand  axe  est  perpendiculaire  à  la  surface 
de  la  peau.   Ils  sont  longs  de  lUO  à   I<SO  a  et  larges  de  30  à  50  <j..  Leur  p6le 

superficiel  arrive  jiresque 
au  contact  de  la  vitrée: 
leur  pôle  profond  est  le 
point  d'émergeme  du  nerf 
(|ui  s'y  distribue;  ce  nerf. 
(Tailleurs,  atteint  souvent 
If  corpuscule  par  un  point 
de  sa  surface  extei'ne. 

///.  Slri/rtKiY.  —  D'a- 
près  leur    forme,    on   dis- 
lingue les  corpuscules  du 
tact  en  corpuscules  simples 
FiG.   477.—  Papille   du   iloigt  de    riiommo   cnntoiiant   un    ou   corpuscules   ccunposés; 
corpuscule  du   tnct  coniposé  do  deux  lobes;  coupe  aprcs    |p^    premiers    sont     unihi- 
l'action  successive  de   l'acide  osniique  et  de   ralcuDJ.  — 
(D'après  Ranvier.)  '••"•■••^'    '^^^     s.r.uuls     sont 

»,  nerf  afférent.  —  a.  ]«W  iiilÏTiinu'  .lu  r.irpiisriilf.  —  h.  smi  \ohc  faits  de  lohes  SUpcrpOsés. 
supérieur.  —  c,  tissu  connei'tif  de  la   |i.ipille.  —  /,  plis  île  l.i  nieml)rane  •  \  ,,  i  •  . 

basale  à  la  surlaee  ,1e  Ir,  papille.  -  rr,  eapillaire  .san;ruin.  A)  t  Orj)l(xrulrS  Simple.<. 

—  Plongé  de  toutes  parts 
au  sein  du  tissu  conjonclil  de  la  ])aj)ille,  le  corpuscule  tactile  ne  présente  pas  à 
sa  périphérie  une  ca|)sule  distincl(\  analogue  à  celle  des  (UgaïU's  de  Pacini.  Il 
est  seulement  (•nl(uiit''  p;ir  des  cellules  c(uij(»nclives  aplaties,  (|ui  se  cnnliuueul 
avec  la  gaine  de  Henle  ilu  nerf  alléreiil. 

Le  corpuscule  du  tact  est  strié  en  lra\(Ms.  Il  est  lornié  esseutielleuu'ul  de 
nerfs    et    de    cidliiles,     dites    (clliiles    m  leislilielles,    cellnles    tactiles. 

Ces  cellules,  considérées  coninu' des  cellules  ganglionnaires  (.MerUel.  ISSU). 
sont  en  réalité  de    nature   coiijdUctiNC,  coiunu'  l'cnit    uu>ntré    Meissner.     Lau- 

I.  I8r)3.  Meissneu.  Drilrntje  :.  Anal.  u.  l'hi/s.  ilfr  lliiiil.  Leipzi?;. 

•.'.  187:t.  Langkiuians.  llel)er  Tastkorpenlieii  uixl  Uele  Malpifilii.  Arrli.  f.  iiiil.i:  AixU.,  IX. 

:l.  1873.  TiHN.  Uelier  ileii  Mail  (1er  T.vsiknrperelien.  Ciinipt.  rnid.  Ar.  dr.<  aciciicrx  </«•  Vian»-.  I.WII, 

■'i.  1875.  Fisciiiui.  Uelicr  tien  Hau  iler  Meissner.*cliPii  Tastkorperelicii.  .Ii-c/i.  f.  wikr.  Anat..  t.  .\l. 

i.  1880.  Hanvieu.  Nouvelles  reelierelies  sur  les  rorpiiscules  du  l;iot.  Cutiipl.  frtirf.  Ae.  Se,  "27  doc. 


STHlCTini':  hK  I.A   l'KAl' 


799 


gorhans,    l\r;iiis(!  et  llaiiN  icr.   Kilrs  oui  un   aspcd  clair,    une  ruiiiic  <iliiliiil('iis(', 

ot  leur  iKivaii  anoiidi  est  de  sir^iî  cxcriitiMiiH'.  Il  (icciipr  lonjuiirs  la  siirracc  du 

(•i»r|uis(iilt'    laddc.    (>ii     admet    ([lie    ces    cellules    soiil 

rni|iilées  les   unes  au-dr'ssiis  des  auli'es,  à  la  l'acoil  des 

lamelles  ({"1111    pàleaii   feiiilleli'.  (les   lamelles  lulrrcep- 

leiil  entre  elles  des  lo/ielles,  où    le    iieri'  du   coipiiscule 

vient  s'é|)anouir  eu  une  arhoiisal inii  terminale. 

Ce  nerl"  atteint  le  corpuscule  par  son  e.\li(''milé 
proloiule.  jiénéralement  un  peu  sur  le  côlé.  Il  décrit 
il  sa  surface  un  trajet  sinueux,  plus  ou  moins  eoin- 
pli(|né;  il  perd  sa  myéline  au  niveau  d'un  étrangle- 
ment interaniiiilaire,  |)iiis  j)énètre  dans  le  corpus- 
cule. Il  émet  des  Itranclies  renllées  en  certains  points 
et  rétrécies  en  d'autres  ;  ces  branches  sont  les  iincîs 
latérales,  les  aiili'es  lermiiiales.  Toutes  aboutissent  à 
une  arborisation,  munie  de  boutons  à  direction  trans- 
versale. Ces  boutons,  spbériqiies  et  ])lus  souvent  dis- 
coïdes sont  étalés  j)arallèlement  à  la  surface  cutanée, 
et  sont  compris  entre  les  lamelles  formées  par  les 
cellules  tactiles. 

H)  (^orj)u><cuIes  composés.  —  Les 
corpuscules  composés  sont  formés  de 
2  ou  .'?  lobes  superposés.  Ces  lobes  se 
touchent,  ou  sont  légèrement  écartés 

les  uns  des  autres;  ils  se  regardent  j)ar  des  faces  planes,  qui 
sont  transversales  ou  obliques.  Chacun  d'eux  a  la  structiii'e 
d'un  corpuscule  simple  et  «  reçoit  une  fibre  nerveuse  dis- 
tincte. Cependant  les  fibres  qui  se  rendent  aux  différents 
lobes  d'un  corpuscule  composé  peuvent  provenir  d'un  même 
Fio.  479.— Corpus-   tube  à  myéline  qui  s'est  divisé  en  deux  ou  trois  branches,  au 

^i"ka-  ^'"  ^'.^  '^■]-    niveau  d'un  étranglement  annulaire....  Lorsque  le  corpuscule 
de  oOjoiiis, traite  <^   .  , 

par  le  chlorure   est  composé  de  plusieurs  lobes,  les  iibres  nerveuses  destinées 

'•'o""- ~  (U'après    ^ux  lobes  supérieurs  contournent  les  inférieurs  de  la  manière 

la  plus  variée —  Il  convient  d'ajouter  que,  dans  le  corpuscule, 

eii  iiicrcni,  n  —   j^^  fibrcs  uerveuses  ne  forment  pas  une   série  d'étages  réaru- 

/'.  bouquet  nerveux  ter-  _  ^  ce 

minah  entre  les  bran-  lieis,  mais  qu'elles  sont  réunies  par  petits  groupes,  consti- 
nùent  les*^  cellules" a,  tuaut  autant  de  glomérules  ou  plutôt  de  lobules  distincts. 
.1(1  noiiuiesous-jacent.  Ces  lobules  nerveux...  montrent  chacun  des  stries  parallèles, 
correspondant  aux  fibres  qui  les  composent.  Dans  la  plupart 
d'entre  eux,  les  stries  sont  régulièrement  transversales,  mais,  dans  d'autres, 
elles  sont  plus  ou  moins  obliques  et  même  dans  certains  corpuscules  on  peut 
en  trouver  qui  sont  à  peu  près  verticales.  »  (Ranvier'). 

Dans  ses  «  Nouvelles  recherches  sur  les  corpuscules  du  tact  ».  Ranvier-  a 
précisé  le  mode  de  développement  des  corpuscules  de  Meissner. 

Chez  le  nouveau-né,  certains  des  nerfs  de  la  peau,  qui  mentent  jusque  dans 


l'io.  4TS.  —  Tiiiic  nerveux 
atréicnt  d'un  corpiisculo 
du  tact  de  l'Iioiume, 
composé  de  trois  lobes, 
observé  dans  une  coupe 
de  la  peau  laite  après 
l'action  successive  de 
l'acide  osini({ue  ot  de 
l'alcool.  — (D'après  Haii- 
vier.j 

il,  nerf  airi'rent.  —  p.  a,  étran- 
îjlenient  annulaire  au  niveau 
duquel  le  tube  nerveux  affé- 
rent ^;e  ilivi.-e  en  3  branilies. 


1.  1889.  Ranvier.  Traite  technique  d'histologir,  p.  70f>  et  707 
•2.  1880.  Ranvier.  Ac.  des  Se,  Comptes  rendus,  27  déc. 


[.t.  BRAXCA.] 


800  LE  TÉGUMKNT  EXTERNE  ET  SES  DERIVES. 

les  papilles  de  la  pulpe  digitale,  se  terminent  dans  la  papille  par  vin  bouquet. 
Ce  bouquet,  situé  au-dessous  de  la  membrane  basale,  est  constitué  par  quel- 
ques rameaux,  à  direction  horizontale,  qui  se  terminent  par  des  boutons. 
Au-dessous  de  lui,  se  trouve  un  nodule  formé  d'un  petit  îlot  de  cellules  rondes. 

Cbez  les  enfants  de  cinquante  jours,  l'arborisation  nerveuse  terminale  a  pris 
un  grand  développement.  Les  branches  nerveuses  ont  augmenté  de  taille  et 
de  nombre;  les  cellules  du  nodule  conjonctif,  situées  primitivement  au-dessous 
de  l'arborisation,  se  sont  élevées;  elles  se  sont  insinuées  entre  les  branches 
du  bouquet  nerveu.x. 

«  .Vu  sixième  mois,  le  lobe  supérieur  des  corpuscules  composés  a  sa  forme 
définitive;  il  est  bien  limité,  et  dans  son  intérieur,  on  aperçoit  un  certain 
nombre  de  bouquets  terminaux,  séparés  les  uns  des  autres  par  des  cellules  qui 
sont  légèrement  aplaties  transversalement.  Le  second  lobe  est  en  voie  de  for- 
mation. En  effet,  à  la  base  du  premier  lobe,  on  aperçoit  un  nouveau  bouquet 
nerveux  au-dessous  duquel  se  trouve  un  groupe  de  cellules  arrondies  qui 
paraissent  destinées  à  le  pénétrer  »  (Ranvier).  Ces  cellules  sont  des  cellules 
mésodermiques;  elles  diffèrent  des  cellules  conjonctives  ordinaires  par  leur 
affinité  pour  le  chlorure  d'or  qu'elles  réduisent  avec  une  énergie  tout  élective. 

«  Chez  les  jeunes  sujets,  les  enfants  d'un  an  par  e.xemple,  on  remarque, 
entre  les  fibres  nerveuses,  des  noyaux  assez  volumineux,  légèrement  aplatis 
de  haut  en  bas,  et  entourés  d'une  masse  protoplasmique  dont  on  ne  peut  pas 
reconnaître  nettement  les  limites...,  A  mesure  que  le  corpuscule  se  développe, 
les  noyaux  qui  étaient  disséminés  dans  son  intérieur  sont  refoulés  à  sa  péri- 
phérie. On  n'en  trouve  plus  d'habitude  aucun  dans  le  milieu  de  l'organe  qui 
probablement  n'est  occupé  que  par  les  fibres  nerveuses  et  les  expansions  proto- 
plasmiques  des  cellules  marginales  »  (Ranvier).  Le  transport  à  la  périphérie 
des  noyaux  disséminés  d'abord  dans  toute  l'étendue  du  corpuscule  rappelle 
donc  ce  qu'on  observe  dans  l'histogenèse  de  la  fibre  umsculaire  striée  des  ver- 
tébrés (Q). 

E.    —   TERMINAISONS    NERVEUSES    HÉDÉRIFORMES 

11  existe  dans  la  peau  de  riiomme,  au  niveau  de  la  pulpe  des  doigts,  par 
exemple,  des  terminaisons  nerveuses  d'un  tvpe  très  spécial. 

Au  voisinage  du  canal  excréteur  d'une  glande  sudoripare,  on  voit  arrivei-. 
dans  le  derme,  une  ou  plusieurs  fibres  à  myéline  qui  se  contournent  de 
diverses  façons  et  abordent  le  bourgeon  épithélial  interpapillaire.  où  débouche 
le  tubi"  sudorifère.  «  .Vu  delà  elles  perdent  leur  myéline,  et  se  divisant  et  se 
subdivisant,  elles  constituent  une  arborisation  d'une  grande  élégance  {qui 
couvre  de  ses  branches  la  surface  du  derme  et  dont  les  derniers  rameaux  se 
terminent  par  des  ménisques  tactiles.  »  Ces  ménisques  tactiles  ne  st)nt  autre 
chose  quo  les  extrémités  du  nerf,  renflées  et  étalées  à  la  façon  d'une  cupule.  Ces 
ménisques  embrassent  dans  leur  concavité,  tournée  vers  la  surface  de  la  peau, 
la  partie  profonde  d'une  cellule  épithéliale  ou  dermique,  qui,  de  ce  fait,  [irend 
1.1  valeur  d'une  cellule  tactile.  «  Connue  l'ensemble  de  ci-s  terminaisons 
lappelle  assez  bien,  par  sa  disposition,  un  lierre  rampant  à  la  surface  d'une 
muraille  »,  Ranvier  donne'à  ces  terminaisons  le  nom  de  «  terminaisons  hédé- 
rilnruies  «.  x  11  est  prob;iI)I(>  que  tous  les  ménisques  tactiles  ne  correspondent 


STRUCTURE  DP]  LA  PI- AU. 


801 


|)as  à  des  cellules.  En  cffel,  si  l'on  compare  les  préparations  dans  lesquelles 
on  no  peut  distinguer  les  cellules  tactiles,  à  des  coupes  faites  dans  les  mêmes 
n'-gions,  après  l'action  de  l'acide  osmique,  on  constate  que  le  nombre  de  ces 


Fio.  480.  —  Coupe  de  la  peau  de  la  pulpe  du  doig-t  d'un  enfant,  faite  perpendiculairement 
à  la  surface,  après  l'action  du  jus  de  citron  et  du  chlorure  d'or.  (D'après  Ranvier.) 

La  réduction  de  l'or  a  été  produite  par  l'acide  formique  ;  s,  canal  d'une  glande  sudoripare  ;  p,  p,  papilles  dénu- 
dées ;  n  et  n,  tubes  nerveux  à  myéline  dont  les  terminaisons  par  des  ménisques  tactiles  sont  hédériformes. 

cellules  n'est  nullement  en  rapport  avec  celui  des  ménisques  de  l'arborisation 
hédériforme ,  tels  qu'ils  sont  dessinés  par  le  clilo- 
rure  d'or.  » 

En  somme,  les  terminaisons  hédériformes 
rappellent  les  dispositions  qu'on  observe  dans  le 
groin  du  porc,  à  une  différence  près.  Dans  la  peau 
de  l'homme,  les  cellules  tactiles  se  rencontrent  et 
dans  l'épiderme  et  dans  le  derme  ;  dans  le  groin 
du  cochon  elles  se  localisent  exclusivement  dans 
les  couches  profondes  de  certains  bourgeons  épi- 
dermiques  înterpapillaires. 

F.   TERMINAISONS    LIBRES    INTRA-ÉPIDERMIQUES 

En  1868,  Langerhans^  au  moyen  de  la  méthode 

de    l'or,     réussit   à    démontrer     que    l'épiderme  Fir,  481.— Terminaisons  hédéri- 

humain  est  pourvu  de  fibres  nerveuses,  exclusive-  formes  sur  une  préparation  au 

„.ii-,i         1                                   juri-u-  chlorure  d'or.  (D'après  Szvmo- 

ment  localisées  dans  le  corps  muqueux  de  Malpighi.  no  vcz  ^ 

Les  résultats  annoncés  par  Langerhans  furent 
confirmés  par  Eberth',  par  Krohn^,  par  Ranvier*,  par  Stoehr  et  Kolliker.  Ils 


1.  1868.La\gerha>!s.  Ueber  die  Nerven  dermenschliciien  WzxA.  Areh.f.pat.Anat.  u.  Phys.,  BdXLIV,p.  325. 

2.  1870.  Ebertu.  Die  Endigung  der  Hautnerven.  Arch.  f.  mikr.  Anat.,  Bd  VI,  p.  225. 

3.  1875.  Krohn.  Dm  folenervenes  forlobi  mangelags   pladeepithelniere  ;  afhandle  for  doktorsgraden  in  med. 
Copenhague.  Schwalbe's  Jahresbericht. 

4.  1889.  Ranvier.  Traité  technique  d'histologie. 


POIRIER  ET   CH.\RPY.   —  V. 


51 

[A.  BRANCA.] 


802 


LE  ÏKGUMEXT  EXTERNE  ET  SES  DEHIN  É: 


furent  étendus  par  un  prrand  nombre  d'auteurs  aux    formations  dérivées  de 
l'ectoderme  cutané  de  l'homme  et  des  vertébrés. 

Dans  la  peau  de  la  pulpe  digitale,  traitée  par  le  chlorure  d'or.  «  on  voit,  nous 
dit  Ranvior,  des  fibres  nerveuses  colorées  en  violet  foncé,  s'avancer  dans  k> 
papilles,  en  gagner  la  surface,  et  après  avoir  suivi  sous  la  membrane  propre 
un  trajet  plus  ou  moins  long,  plus  ou  moins  compliqué,  et  quelquefois  s'être 

anastomosées  avec  des  fibres  voisines,  donner 
des  branches  sans  myéline  qui  pénètrent  dans 
l'épiderme. 

«  Ces  branches  se  divisent  ensuite;  les  ra- 
meaux deviennent  sinueux,  s'anastomosent 
parfois,  se  divisent  encore,  se  recourbent  en 
des  directions  diverses  et  finalement  se  termi- 
nent par  des  boutons  entre  les  cellules  du  corps 
muqueux  de  Malpighi.  Jamais  ces  boutons  ne 
dépassent  le  stratum  granulosum' —  Dans  les 
couches  profondes  de  l'épiderme,  les  fibres 
nerveuses  sont  assez  régulières,  mais  à  mesure 
qu'elles  se  rapprochent  des  couches  superfi- 
cielles, elles  montrent  des  varicosités  de  plus  en 
plus  accusées,  et  souvent  même,  elles  parais- 
sent constituées  à  leurs  extrémités  par  de 
petites  l)Oules  isolées,  disposées  en  série-.  » 
Les  résultats  fournis  par  le  chlorure  d'or 
'.'  '■       ,  ne      tardèrent     pas     à     être     confirmés     par 

F.   E.   Schult/.e.   Retzius"'",  van  Gehuchten*. 
^  '.       •  '-^\  YA  La  méthode  de  Golgi  a  fait  voir  à  cet  auteur 

,',■  *   »    que  les  fibi'es  nerveuses,  une  fois  arrivées  dans 

FiG.  482.  —  Coupe  verticale  de  la  ^^  tissu  conjonctif  sous-cutané,  se  divisent  cha- 
pulpe  du  doifrt  d'un  enfant  de  cune  en  deux  branches  qui  s'écartent  l'une  de 
:;u  jours  après  raction  du  chlorure  p^^^j^^  g^^,^  ^^  ^^.^  variable,  et  constituent 
d  or.  (D  après  Ranvier.)  ^ 

rf.  derme.-,»,  corps  muqueux.- 3,  stra-  par  Icur  ensemble  Un  véritable  plexus.  Dans 
tiiin  grauuiosum.  —  c,  couche  cornée.  —  ,i,  ce  plexus  sous-cutaué  «  les  fibres  nerveuses  qui 

nerf  afTérent.  —  6,  l)outons  nerveux  lernii-  ,  ■•£  •  i  .     •  •       i 

nnux.— <,  cellule  de  Lan?eriians(iei"'ocyie).  le    Constituent   ne   S  anaslomosent  jamais   les 

unes  avec  les  autres,  mais  elles  passent  les  unes 
au-dessus  des  autres,  s'enchevètrant  et  s'entrelaçant  d'une  façon  très  compli- 
quée. 

«  De  ce  ple.xus  part  alors  un  nombre  incalculable  de  fines  fibrilles  ner- 
veuses qui  pénètrent  verticalement  dans  l'épiderme,  s'y  divisent  et  s'y  subdi- 
visent, deviennent  quelque  peu  monoliformes,  et  finissent,  dans  la  couche 
muqueuse  de  Malpiglii,  par  un  petit  boulon  termiuaL  Quelques-unes,  avant  di- 
se terminer,  présentent  un  petit  trajet  horizontal,  d'autres  se  recourbent  sur 

1.  Toutefois,  Fusari  aurait  vu  les  filires  nerveuses  pénétrer  jusqu'à  la  couche  cornée  (1894.  Acad.  des  Se.  nat. 
vl  iiiihl.  dr  Ferrnre). 

2.  issii.  U.vnvieh.  Traité  technique,  p.  691  et  692. 

3.  I89'i.  Hktzics.  Biologische  UiUerauehungett,  Neue  Folge,  III.  S^lockholm. 

4.  1892.  Van  Geiu'chten.  Les  teriniaaisons  nerveuses  libres  inlra-épidermiques,  l'erhandl.  der  anal.  Ge- 
scJ/sc/i.  M'ifii,  p.  (>7. 


■i!i  cTiiii':  iiK  i.\  i'i:.\i  . 


803 


'llr^niiriiic^   ci    iT(l('-(('ml('iil  (|  ii('l(|iic    |ii'ii    vers   1rs    roiiclics  [H'olmiilrs  a\'.i  ni   ilc 

ircsi'iilci'  Inir  IhmiIihi    iinal.    h 
Hiilfc    1rs    iifiTs    sciisilirs.    on     Irmixc   cncdiT    <l;ins    la   |ii';ni   : 
I"   />cs-  iicrf.'i    iiiiile/fr><.  i|Mi  se    rcndcnl    aux    ninsclcs  du    |ianniinlr    cliarnn. 


l"Ki.    483.  —    Tonninaisons   iioiveuses  de   répitlcriue  do    la  lèvre   inféiieme  duiio    s^ouris 
dans  une  préparation  par  la  méthode  de  Golgi.  (D'après  van  Geliiit  litcii.) 

/:'.  t'pidrriiii'.  —  l'SC,  plexus  sous-cutanc  dû  à  la  division  en  Y  des  troncs  neneux  afféiiMits.  —  .V,  ti'irnin.ii- 
-'■ns  intra-i'pid('rnii(|iies.  On  remarquera  rextrènie  abondance  de  ces  terminaisons. 

lisse  (dartos,  aivole  du   sein,    nianiclon)  (ui   slnr    (niiiscles   de  la  face  et   du 
cou.    platysina),    aux     uui^icles    airecteuz's    des    poils. 

2"  Des  nerfti  sécréteurs,  dont  la  démonstration  pliy- 
siolo£iique  a  été  donnée  pour  les   plandes  sudoripares. 

'^"  Des  nerfn  vasc//lairrs,  qui  vont  se  terminer  sur 
les  vaisseau.x  dermiques.  Ce  sont  à  ces  nerfs  vaso-moteurs 
qu'on  doit  vraisemblahlement  rapporter  les  terminai- 
sons nerveuses  dont  les  papilles  cutanées  (van  Gehuchten, 
Ruffuii)  sont  si  abondamment  pourvues.  Toutefois, 
Sfameni  regarde  ces  terminaisons  comme  de  nature 
sensitive  (1900,  .Irch.  ilol.  >h-  b(o/otjk\  XXXIV. 
p.  484). 

Les  nerfs  des  vaisseaux  lymphatiques  ont  été  récem- 
ment étudiés  par  Dogiel,  sur  la  peau  du  pénis  et  du  pré- 
puce. Les  fibres  amyéliniques  qui  les  constituent  se  divi- 
sent comme  les  vaisseaux;  réduites  à  l'état  de   fibrilles  variqueuses,  elle    se 
terminent  sur  les  cellules  musculaires  de  la  paroi  du  vaisseau  '. 

1.   1897.  DoGiEL,  Arch.  f.  mikr.  Anal.,  XLIX.  4.  p.  ->M. 

51. 


Ftc.  484. —  Terminaisons 
nerveuses  dans  une  pa- 
pille de  la  peau,  après 
l'emploi  de  la  méthode 
de  Golgi.  (D'après  van 
Gehuchten). 


[A.  BRAXCA.] 


804  LK  Tl'jirMLi.NT  EXTERNK  HT  >!>  DliHlM-:^ 


No'ri:s 

A)  On  n'est  |)as  oiK.ore  iJ'acconJ  sur  Ir-s  r.i|)[)uils  qu'allfclenl  dans  leur  (liroctinn  le  réseau 
t';|)i(Jerniii|M('  et  les  trousseaux  conjonctils  ilu  derme.  .Mais  un  l'ait  parait  certain  :  «.es  trous- 
seaux se  déplacent  sous  l'action  de  la  contraction  musculaire.  Il  est  très  vraisemblahle  que 
le  réseau  epidermiiiue  subit  des  moililications  parallèles.  \  cliaijue  contraction.  «  il  .s'éteml 
dans  la  dircrtion  de  relTort  nnisculaire,  il  se  montre  dans  un  incessant  mouvement  de  va- 
et-vient.  (JJirime  le  dit  (J.  Simon,  on  peut  fort  aisément  se  rendre  compte  do  ce  mouvement, 
il  l'aide  d'un  carré  de  mousseline.  Ou'on  étende  ce  carré  dans  divers  sens,  on  verra  chaque 
maille  du  réseau  s(,'  dcforinor  et  se  déplacer  dans  la  ilirection  des  tractions  (pi'oii  lui  fera 
subir'.  » 

B)  En  somme,  on  peut  opposer  les  caractères  du  chorion  et  de  la  couche  papillaire.  Le 
derme  est  pauvre  en  cellules.  Il  est  formé  de  faisceaux  con.jonclifs  compacts,  de  libres  élas- 
tiipies  louiiues  et  solides.  Il  n'a  [)as  de  réseau  sanguin  <|ui  lui  soit  propre.  Il  se  régénère 
fort  mal  quand  il  est  détruit. 

Le  corps  papillaire  est  riche  en  cellules;  ses  fibres  conjonctives  et  élasli(|ues  sont  p-rèles. 
et  plus  ou  moins  espacées  les  unes  des  autres.  Ce  ciups  papillaire  est  très  vasculaire. 
Les  terminaisons  nerveuses  qu'on  y  rencontre  sunt  dilférentes  des  terminaisons  nerveuses 
du  derme  proprement  dit. 

C)  D'après  ."^chuberg,  les  cellules  conjonctives  superdcielles  du  derme  peuvent  s'anasto- 
moser avec  les  cellules  basilaires  de  répiderme.  Scliuberp-  a  noté  pareil  fait  sur  les  pelotes 
plantaires  de  la  rainette.  Des  connexions  du  même  ordre  s'observent  encore  chez  l'axolotl. 
I.es  prolongements  des  cellules  conjonctives  pénètrent  «lans  la  basale  épaisse  (jui  double 
I  épidémie:  un  certain  nombre  deces  prolongements  se  disposent  horizontalement  en  réseau, 
dans  l'épaisseur  de  la  basale;  les  autres  se  dirigent  verticalement,  pour  entier  en  continuité 
avec  les  cellules  épithéliales-.  Depuis  cette  époque,  Schuberg  a  étendu  ces  données  et 
montré  que  les  cellules  épidermi(|ues  pouvaient  s'anastomoser  non  seulement  avec  les 
cellules  conjonctives  (Salmoniilés,  (;ra|iaud.  Salamandre),  mais  encore  avec  les  libres  lisses 
intra-dermi(iues.  Il  est  intéressant  <le  rappeler  que  l.eydig  considérait  déjà  comme  un  fait 
très  général,  la  communication  des  cellules  épithéliales  cl  îles  cellules  conjonctives. 

Sur  les  larves  de  batraciens"',  l'é])ideiiue  est  formé  de  cellules,  réunies  |)ar  une  couche 
hyaline  très  réfringente.  .\u  cours  du  développement,  on  voit  a|)parallre.  dans  celte  couche, 
des  vacuoles,  (les  vacuoles  sont  remplies  d'un  liquide.  Klles  restent  à  distaïue  les  unes  tics 
autres.  En  s'accroissant.  elles  réduisent  le  volume  des  cloisons  protoplasmiques  t|ui  les  sépa- 
rent, et  ([ui  représentent,  dès  lors,  de  véritables  ponts  inlercellulaires  (Scluillze). 

Eismoiid  '  pense  que  le  liquide  qui  remplit  les  vacuoles  résulte  d'une  sécrétion  protoplas- 
micpie.  Il  conclut  donc  (|ue  dans  l'épiderme  les  communications  proloplasmit|ues  sont  pri- 
maires :  elles  résultent  d'une  séparation  incomplète  de  cellules  origiiiellemenl  fusionnées. 
Sont  secondaires,  au  contraire,  les  anastomoses  qu'échangent  entre  elles,  au  cours  du 
développement,  les  cellules  de  l'épiderme  et  celles  du  choriuu. 

D)  Le  corps  muijueux  de  Malpighi  «  est  conslitué  |>ar  un  plexus  libreux''  dont  chaque 
point  nodal  est  occupé  par  le  noyau  et  le  protoplasma  d'une  cellule  »  (Hanvier).  Lne 
structure  de  tous  points  analogue  se  retrouve  dans  la  névroglie.  Cellules  névrogliques  et 
cellules  epidermicpies,  bien  qu'ayant  un  rôle  dilTereul,  ont  wne  morpludogie  comparable, 
de  par  leur  commune  (uigine.  Les  parentés  de  l'épiderme  et  «lu  tissu  adamantin  ne  sont 
pas  moins  remanpiables.  «  .Allongeons  les  lilamenls  d'union,  réduisons  le  corps  tie  chaque 
cellule  du  corps  muqueux  de  iMal|)ighi:    nous  obtiendrons  le  tissu  adamantin,  u  (Uanvier.) 

E)  Les  connexions  des  esjiaces  intercellulaires  ont  été  diversement  comprises. 

Les  espaces  intercellulaires  pourraient  s'ouvrir  directement  ii  la  surface  du  tégument.  Le 
fait  s'observerait  chez  la  larve  de  salamandre  (IMltzner)  dont  l'épiderme  est  réduit  à  une 
assise  de  cellules  mal|)igluennes.  Il  s'id)serverait  encore  ciiez  les  mammifères,  au  dire  d'.Vxel 
Key  et  de  lietzius.  mais  les  voies  lympbaliqiu's  que  constituent  les  espaces  iutercellulaires 
commuuii|uent  alors  avec  le  milieu  extérieur,  non  iilusdireclement.  mais  par  l'intermédiaire 
ties  trajets  sudoripares. 

I.  (■.(.nsidtpr  sur  fp  sujet  :  tîl.is(|ik..,/oc.  r//.    -  INS3.  I.cwriski,  .lcc/i./'./)n//i..1iin/.  ».  l'Iii/s.,  B>1.  .\C1I.  |>.  iJi. 
•'.   l.S>)|.  Si  iit'iiEU':.   ]'erh.  fl.  Denise,  zont.  Gesrllscli.  iyi\t/.'v^. 

:t.  l.S'.Mi.   S.  iiri.T;-.E.   l'.'lior   <lii'  N'crliiiuliinir  ili-r  KiùlliclzfJI.Mi  iiiilor  linniuliT.  .Si/;.    .1/.-.  Berlin.    N.\.\l.\. 
p.  971.  |.l.  VIII. 
'i.  l8'.Mi.  EiSMoND.  Cimlriliul.  à  la  i|iu>!*lion  do  l.i  ilivision  ilii  coriis  (vlhd.iir.-.  Trav.  Sur.  ]'nrsovif,  lit.  |.    i. 
j.  ("csl-à-tlire  fonnù  de  liliros  i-|iidoriiii(|iie.s. 


sTi;i  (Il  i;i:  i)i;  i.\  i'i:\i  .  805 

(loriirre,  l'aiiliiki  i-l  (jpjm',  il.iii>  ltMii>  h'cIiitcIics  mit  les  Ariipliilticns,  ont  vu  fonst.iin- 
inciit  r.issisi"  sii|H'ili(iell('  ilii  li',i.iiiii('iil  cxIitiic  icnnivcric  iriiiii'  culiciilf.  O'Itf  ciiliiiilc 
Ifimn  lii  ri'scaii  ili's  t's|>acrs  intiMtclliilaircs  cl  le  ti.iii^fui me  en  lui  sysli-mc  clris. 

I')  l,('ir'i(jiii(»  est  un  proilnil  pmpro  aux  tnainniircrcs.  "  Il  n'y  en  a  ni  dans  rcpidcrnic 
(les  (irscaiix.  des  rcpliles  et  des  poissons,  ni  dans  les  plnnit's  et  les  écailles  do  ces  animaux. 
Tout  an  ccnitiaire,  on  liouve  Tie  réléidino  dans  le  revèleinenl  épitln-lial  de  la  mufjuense 
linccale  et  île  la  langue  d'un  ^laud  uonilire  de  Miainniileies  et  nirine  dans  réi)itliéliuni  île 
l'icsopliage  et  dans  celui  du  friand  cul-de-sac  de  i'estinnac  du  rat  ciiMiinun  (mus  dr-cuma- 
uus).  Les  cellules  e|)ilhéliales  ipii  concourent  a  la  formation  de  rnn;;le,  de  ri'cniie  et  de 
ri'pideiiiiicule  des  poils  n"en  contiennent  pas.  »  (Hanvier.) 

(i)  Kn  thèse  ,i;i'nerale.  le  siratnm  corneiim  est  d'autant  pins  épais  (|ne  le  slralum  frianu- 
liisum  compte  lui-nu'Miie  plus  d'assises.  Mais  les  exce|>tions  à  la  rèiilc  sont  nomlneuses.  ()i\ 
oliscive  des  produits  coriU's,  là  où  ne  dilTerencie  point  un  >tiatum  i;r;mul(isum  (il'corce  des 
|)oils,  [>roiluils  Ui-ratinisès  des  vcrl(d)rés  inférieurs). 

H)  Zandor  a  précisé  les  caractères  i|u'anecte  la  couclie  cornée  au  niveau  des  extrémités. 

Ml  niveau  des  extrémités  (paume  de  la  main,  plante  du  pied),  la  peau  est  épaisse:  les 
papilles  sont  hautes  et  très  vasculaires;  la  couche  hasilaire  est  formée  d'éléments  aplatis; 
les  lilaments  d'union  à  direction  verticale  disparaîtraient  tandis  que  les  filaments  horizon- 
taux persistent.  Le  siratum  ;;ranulosnm  est  épais.  Lu  kératinisation  s'elfectne  lentement. 
L'épiderme  se  desquame  sous  forme  de  lamelles  (type  .\  de  Zander). 

Partout  ailleurs,  l'épiderme  présente  des  caractères  inverses.  Le  stralum  pranulosum  esl 
mince  ou  fait  défaut.  La  couche  cornée  se  réduit  en  (ines  écailles  qui  tomhenl  dans  le  mi- 
lieu extérieur  -. 

I)  Merk'"  croit  que  la  cellule  cornée,  outre  son  enveloppe  lihrillaire  kératinisée,  possède 
encore  un  réseau  lihrillaire  intracellulaire  relié,  par  des  anastomoses,  au  réseau  péricellulaire. 

J)  La  couche  cornée  noircit  par  l'acide  osmique.  à  moins  qu'elle  n'ait  été  traitée  par 
l'alcool  ou  l'étlier.  avant  l'action  de  ce  réactif.  Elle  contient  donc  de  la  i:raisse.  Cette  graisse 
est  répandue  dans  toute  son  épaisseur.  Parfois,  la  réduction  de  l'acide  osmique  ne  se  fait 
pas  uniformément  dans  la  couche  cornée.  «  Si  cette  couche  est  épaisse,  comme  à  la  paume 
des  mains  et  à  la  plante  des  pieds,  il  reste,  en  son  milieu,  une  région  qui,  n'ayant  pas  été 
atteinte  par  le  réactif,  ou  ne  l'ayant  été  que  très  faihlement.  forme  une  zone  incolore.  » 
(Ranvier.) 

Tout  récemment,  l'nna  a  avancé  (]ue  certaines  liqueurs  à  base  d'acide  osmique  étaient 
capables  de  déceler  la  «  graisse  larvée  »,  non  seulement  dans  la  couche  cornée,  mais  encore 
dans  le  corps  muqueux  (noyaux)  et  dans  le  derme  (papilles,  etc.). 

K)  llerxlieimer''  en  I8S()  a  vu  sur  des  coupes  de  pea\i,  traitées  par  la  méthode  de  Gram 
modiliee  par  Weigert*',  des  libres,  disposées  en  spirale,  pénétrer  dans  les  couches  profondes 
de  l'éiiiderme.  Ces  fibres.  Kromayer  (18!10)  les  interprète  comme  les  prolongements  proto- 
plasmiques  des  cellures  basilaires. 

Kddowes'  a  repris  l'étude  de  ces  formations.  (!es  spirales,  de  taille  très  variable,  se  retrou- 
vent, parfois,  jusque  dans  la  couche  cornée.  Elles  se  continuent  souvent  avec  les  coagula 
llbrineux  du  derme  ;  comme  ces  coagula,  elles  sont  digérées  jiar  les  sucs  digestifs.  Pour  ces 
raisons,  et  pour  d'autres  encore  qui  sont  longuement  développées  dans  la  mémoire  d'Ed- 
dowes.  on  doit  penser  que  les  libres  épidermiques  d'ilerxheimer  représentent  simplement 
de  la  fibrine,  coagulée  dans  les  espaces  intercellulaires.  Elles  sont  surtout  abondantes  dans 
les  régions  épidermiques  où  les  leucocytes  pénètrent  le  plus  facilement,  et  l'on  sait  que 
les  leucocytes  se  détruisent,  en  donnant  naissance  à  une  partie  de  la  substance  fibrino-plas- 
tique  nécessaire  à  la  formation  de  la  fibrine. 

L)  Au  dire  de  quelques  auteurs,  les  vaisseaux  c\itanés  seraient  toujours  séparés  de  la 
trame  fibreuse  du  chorion  par  une  atmosphère  celluleuse  lâche  qui  permet  à  leurs  mouve- 
ments d'ampliation  de  s'effectuer  librement. 

M)  Hourceret  a  étudié  «  la  circulation  des  doigts  et  la  circulation  dérivativc  des  extrémi- 
tés )>.  Au  niveau  des  dernières  phalanges  des  doigts  (partie  moyenne  de  la  face  palmaire. 

1.  CoHN.  1895.  l'eber  intracellulalliiiken  uiid  Ivittsubstaiiz,  Refer.  iinJ  Beitrairo  z.  Anat.  u.  Entwick.  Anal. 
nefle,\,  p.  293. 

2.  1888.  Zandeb,  Recli.  sur  le  proc.  de  Kérat.  Arclt.  f.  Anal.  u.  P/ii/.s..  t.  I. 

3.  1900.  Merk.  Arch.  f.  mikr.  Anal.,  p.  52,">. 

4.  1889.  IIerxheimer.  Congrès  de  Prague. 

"  5.   1887.  Weigert.  Forschrille  d.  Med.,  n°  8. 

6.  1890.  Krom.wer.  ^ct7i.  f.  Derm.  u.  Sypitil. 

7.  1890.  ErinriwES.  Mo)ialscli.  f.  prakl.  Derm.  et  Bril.  Journ.  of  Derinalo'..  (Octol)i-e). 

:ii.. 

[.4.  BRASCA.] 


806  I.I-:  TKCIMKNT  KXTKRNK  KT  SES  DÉRIVES. 

parties  lalcr.iles  lie  la  iilialaiifrc,  cl  ileiix  tiers  supérieurs  <lu  cliarup  un;ruéal).  il  a  vu  les 
artères  se  résoudre  lirusiiueiucnl  eu  capillaires.  Ces  capillaires,  volumiueux  et  courts,  sont 
pelotonnés  les  nus  avec  les  autres.  Ils  ne  tardent  pas  à  confluer  pour  constituer  des  veines. 
Il  y  a  donc  là  non  fxiiut  un  type  circulaltiire  nouveau,  mai-  une  simple  modification  dans 
les  connexions  des  artères  et  des  veines  '. 

N)  Blascliko  (Arch.  f.  mikr.  Anal.,  1887.  t.  XXX)  note  que'dans  l'épiderme  il  faut  distin- 
guer les  régions  pileuses  et  les  régions  glalues.  Dans  les  premières,  le  tact  s'exerce  par 
l'intcrniéiliairc  des  plianères  (régions  tactiles  indirectes);  dans  les  secondes  il  s'exerce  par 
la  surface  de  la  i)eau  (régions  tactiles  directes)  munie  de  crêtes  papiilaires.  Ces  crêtes 
|)apillaires  sont  les  analogues  des  séries  linéaires  de  poils:  elles  apparaissent  à  la  même 
époque  que  les  poils  et  dans  certains  territoires  (conduit  auditif,  mamelon)  où  s'opère  la 
transition  des  régions  glalires  et  des  régions  pileuses,  on  voit  les  crêtes  papiilaires  se  con- 
tinuer avec  les  séries  courhes  de  poils. 

0)  Selon  Sala-,  à  cùli  de  la  fibre  nerveuse  centrale,  s'insinue  dans  le  corpuscule  de 
l'acini,  une  antre  lilirilic  (pii  reste  indépendante  de  la  première:  cette  fibrille  sedivise  et  se 
subdivise,  el  l'onne  idoxiis  antuur  de  la  fibre  cciilrale. 

P)  D'après  ce  (jne  nous  avons  dit,  le  corpuscule  de  l'acini  représente  une  simple  termi- 
naison nerveuse,  d'un  lype  un  peu  spécial,  et  Scho'fer  a  pu  établir  les  liornologies  des 
diverses  parties  (jui  le  ccnislituenl  {(Jim il.  Jour,  nf  niic.  Sr.,  1875). 

Arinit  a  donne  nue  interprélatioii  Ittule  différente  du  corpuscule  de  Pacini.  Ce  corpuscule 
rei)réseute  jjonr  .Vrndt  une  anomalie  |)iiysiologique  dont  l'appaiilion  remonte  i\  la  vie  intra- 
utérine;  il  n'est  à  Torigiiie  (^l'une  sfirle  d'anevrysme  développé  sur  l'artère  satellite  d'un 
filet  nerveux;  cet  anévrysiue  s'oblitère  el  se  transforme  en  tissu  plein.  Le  corpuscule  de 
Pacini  ne  serait  donc  (|uun  mode  de  terminaison  des  nerfs  vaso-moteurs  de  l'organisme. 
(Voy.  Arrh.  f.  palh.  Anal.  u.  l'hijf.,  t.  LXV.) 

U)  Il  est  inli'ressantde  rapprocher  ces  faits  de  développement  des  constatations  de  Szyw- 
nowicz  sur  l'histogenèse  des  corpuscules  de  Crandry  (bec  du  canard)''.  C'est  au  moment  où 
les  extrémités  des  nerfs  cutanés  iiénètrent  dans  le  derme,  (|u"on  voit  apparaître,  en  reganl 
de  l'extrémité  terminale  des  ratniiications  nerveuses  les  jdus  fines,  des  amas  de  cellules 
conjonctives  qui  se  transformeni  eu  cellules  tactiles. 

fi)  On  a  longtemps  ]X'nsé  (Merkel)  que  la  forme  des  terminaisons  nerveuses  varie  avec  les 
divers  terriloireà  du  tcgunient  externe.  Szywnowicz  a  vu  (|ue  le  groin  du  cochon  contient,  à 
l'état  normal,  et  cela  à  tontes  les  périodes  de  la  vie,  une  série  de  terminaisons  nerveuses 
de  forme  variée  (terminaisims  intra-é|)illiéliales,  terminaisons  dans  les  cellules  tactiles, 
erminaisons  en  massue,  terminaisons  dendritiriues,  terminaisons  dans  les  jioils  tactiles). 
Ces  constatations  vienneni  donc  a  rencontre  de  l'hypothèse  de  Merkel. 

S)  La  terminaison  (ou  i)lub'it  TiMigine)  îles  nerfs  sensilifs  de  la  peau  se  fait  par  une  extré- 
mité libre,  .\rnslein  a  cru  que  celle  origine  était  reiirésentée  par  un  reseau  nerveux.  Cette 
terminaison  se  fait  entre  les  cellules  é|)itlermiqnes:  toutefois  celle  opinion  com|>le  des  con- 
tradicteurs, (piifonl  nallie  la  fibrille  nerveuse  dans  Tinterieurde  la  cellule.  Le  nerf  émerge 
du  nucléole  pour  llensen  (ISCi'n.  du  rmyan  |iour  llaycrafl  (lS'.l(t|.  du  corps  cellulaire  jiour 
Kowalewsky.  PfilziHM'croil  qu'a  clia(|ue  cellule  tqiidermiiiue  sont  annexées  une  libre  motrice 
et  une  fibre  seiisilive.  l'nna  adopic  celle  iqiiiiion,  el  pense  qu'il  existe  des  lermiuaisiuis 
nerveuses  (pii  sont  les  unes  intcrccjlulaiies.  cl  Ic>  antres  intracellulaires. 


ClIAl'ITIii:   1\ 

KVOLITION    \)]L    LA    PKAU 

l^a  |)oau  osl  nn  (iroaiic  en  ('volnlion  conliiiuc.  A  iiicsiirc  (nrcllc  sr  dcs- 
(liiaiiic  par  .sa  lacr  sniicrlicicllc.  il  se  prodnil.  dans  les  riunlics  linilniidcs  dt>  smi 
(''pidornir,  des  pliriimnciirs  de  pr( .lilV-i'a lion  (|iil  assiin'iit  son  inltyriN'.  l'n»- 
{•(\ss)is  de  dcslrncliuii.    [iniccssiis  ch-  n'iii.\  ;iii(iii  s'dhsci-xciit  -iiiiullaïu'iiu'iil  dans 

I.    l«S:i.    Uni  UibHKl,  Ciini/il.  i:-iiii.  .le.  Sfii-iii-rx.  •!   .iviil.  * 

■-•.    1900.   S.M..\,  .Icc/i.  i/<,'.  ,/,;  Dnil...[.  XXXIV,  |i.  'i.S:t. 

i.   1897.  SzYWN.iwic  z.  .Iiv/i.  /•.  iiiil.r.  .\„>il..  XI. VIN,   >.  \>.  :i-.>9. 


i;\n|.l  T|(i\    hl-:  [,\   l'IlAI.  807 

le  li'-Liiimciil  cvlciiir.  cl  ^c  li.i  l,i  mi'ii  I  dans    une  crrlaiiii'    iiM--iin'.   [priidaii  (  luiilr 
la  (liiivc  (le  la  \  ic. 

D'aiilrc  |)ail,  I'àlh-  ii  i'>I  |ia<  >aii>  iiii|iriiii('r  des  cai'aclrrcs  s|(i''i'iaii\  an  l(''prii- 
innil  cxlcnir  aw^>>i  liicii  ([ira  Imis  1rs  m'^'-aiics.  F, a  |icaii\ari('  d'a^iiccl ,  (  lie/. 
I  t'iiraiit  cl  clic/,  le  \  icdiard,  cuiinnc  \anciil  d'a<|>ccl  la  lalc  nii  le  lc~.hcnlc  aux 
ài;(\s  cxliviiics  (\('  la   \  ic. 

I    —  RÉNOVATION  DE  LA  PEAU 

I  .a  cellule  é|)i(lei'iini|iie  de  la  cniicjie  lia-ilaiic  ('■\(diic  en  ,i:aL:naiil  pro^i'cssivc- 
nieiil  les  cmiclies  siiperlicieik's  du  lé<j;iiMienl .  l'die  s"clc\('  dans  ré[)i(l('niie  :  elle 
lai!  |)ailie  snccessiviMiu'iil  (In  corps  nui<nieu.\.  des  si  lal  nni  praiiulosiini.  inlcr- 
niedinin  el  liiciduni.  Klle  enlre  dans  la  cniiclie  cdrnéc,  el,  liualcnienl .  (die  dis- 
pai'ail.   en   liind)anl  dans  le  monde  e.xléi'icnr. 

On  possOde  dans  la  karvokinèse,  nn  crilériuni  (pii  permet  de  d('lerniiner.  ;i 
coup  snr.  dans  qiiell(>s  condilions  s'ell'eclne  la   rénovai  ion  de  répiderme. 

</"es(  à  \\  .  Klemnimi:  (A)  (pie  rcvienf  riioiineiir  davoir  soii|)iiiiiiii'' '  pnis 
d(''mon[iv- la  pivsiMice  des  mitoses  dans  le  l(\i:iiinenl  e.\lerne.  Après  lui,  l  nna 
cl  Osirv  dans  les  tissus  |)allioloi;i(pies  (l«S8'i).  Dusal  el  HettfM'er  ,l(SS(i)  daiis 
1  épi(]enne  de  cohaves  adnlles  aii.\(piels  ils  a\aienl  ap|ili(pii''  des  \  ('■sical(tires, 
<int  lait  par('ill(<  eonstalalion '. 

Il)  Les  mitoses  (H)  existent  donc  dans  la  conclic  liasilaire.  Voilà  pour'|noi 
noinlnc  d'anlcnis  onl  (l(''sif;né  cotte  couche  sous  le  nom  d'assise  génératrice, 
mais  le  processus  de  r(''novation  de  r(''piderine  est  l(»in  de  se  limiler  à  ( elle 
assise. 

/')  Sur  des  prcparalions  on  le  corj)s  minpicn.x  coni|ilail  12  assis(>s.  j"ai  lrou\é 
d(>s  mitoses  dans  les  t't  assises  profondes  et  il  n'est  pas  douteux  qu'on  en  puisse 
observer  plus  près  encon»  du  stratuni  ^ranulosuni.  si  l'on  s'en  rapporte  à  ce 
([u'oii  peut  voir  sur  l'axolotl  et  le  têtard  de  grenouille,  (diezces  vertébrés,  le 
corps  niuqneux  tout  entier  peut  devenir  le  sièiie  de  ligures  karvokinéli(pies  et 
ces  jiiiui'es  s'observent  même  dans  l'assise  la  plus  superficielle  du  léuumeni  •. 

(•)  Examinons  maintenant  (|uelle  oi'ientalion  alTecte  le  plan  de  seunicntaiion 
\  is-à-vis  de  la  surface  libre  de  la  peau. 

On  a  longtemps  enseigné  qne  les  mitoses  aboutissent  à  la  j)roduçlion  de  cel- 
lules-filles superposées.  11  n'en  est  rien  cependant.  JJans  la  couche  basilaire 
aussi  bien  que  dans  les  assises  profondes  du  corps  muqueu.x  de  ^hilpighi.  les 
cellulos-tilles  se  disposent  tantôt  à  côté  l'une  de  l'autre,  tantôt  l'une  au-dessus 
<le  l'autre,  et  parfois  dans  inie  situation  obli<jue,  intermédiaire  entre  la  super- 
position et  la  juxtaposition.  La  direction  du  plan  de  segmentation  n'est  donc 
soumise  à  aucune  règle  fixe. 

d)  C'est  seulement  dans  les  travaux  de  Kleininini;  et  de  Tizzoni  C[u"on  |>ent 
voir  aborder  l'étude  des  filaments  d'union  dans  les  cellules  en  karvokinèse.  Sur 
l'embryon     de  salamandre,  Flemming  figure,   schéniatiquenient,    semble-t-il, 

1.  1880.  Fle.mming.  Arch.  f.  mikr.  Anat.,  Bd  XVIil.  p.  34. 
•>.  188'i.  Flemming.  Arch.  f.  miki-.  Anal.,  Bd  XXIII,  p.  148. 
3.  1886.  Duv.\L  et  Retteuer.  Compl.  rend.  Soc.  de  Biol. 

'i.  1899.  A.  BnANC.A.  La  karvokinèse  dans  la  cicatrisation  du  ti'-giinient  exlrriu'.  >nr.  de  lii'd.  cl  l'.cihcrclies  sur 
1  •icatrisation  épillicliaie,  Jomj-h.  de  VAnat.  et  de  la  Pliys. 

51 . . . 

.1.   BnAX'A.] 


808  I.I-:  Ti-raMKNT  i;.\Tr-;i:M:  i:t  sk>  kkhives. 

dos  follulcs  en  mitose  (|iii   ont  idiisciM-  leurs  filanieiils    (l'iiiiinii.  cl  fjiiclfjnos- 
im«   (\v  fcs   fil;im('ii(s  soiil  disposés  en  '^'.  •■"(•sl-îi-din'  di\is('-  Mir  iiiic  jtarlic  de 

leur     Iniii:  iiciir.   Ti/./oni.  lin    ;iiis^i.    a  pu 
^  ,  donner  la    "    di'iimn-l  lal  lun   des  cils  (fila- 

iiicnls  diiiiion)    dan-  i|iicl([ncs-nncs    des 
Q'.".r  ceilidc>  il    iio\aii  en    iiioii\  l'iiicnl    >> .    ci    il 

ajoiilc:  \'oir   ces   lllanienis   d'union   «est 
f     _,       iiiipossilde  dans  ces  phases  de  la  carvoci- 
/i'."  'i  ^.  1  lèse  où  rasiierl  ijair.    Ire-  Iraiisiiareiil  de 

\       y':  •   ijÉ  -2  p      \IA  *  celle  |)oi-iion  du  jirolopiasina  (|ui  sul)sis(e 

1       \'j^  Tl~  an  milieu  cl  aiitoiii"  des  diverses  fondions 

niiili'aires.    a    einalii    loul    ri'déincnl  '    ». 

.Mais   a\ec  des  j)rocédés   techniques    j)lus 

i  »v  <  \  .v^^;  nerrecliounés     fine     eeu.x    dont    disposait 

'•.*./?  Tiz/oni.     il     est   po.ssd)le.    sur  les    cellules 

malpi_i:liieiines.    de    inelire  constamment 
en   évidence   les    |M)inls   d  nninn    et  cela  à 
IM.  is:i  -r,H..-,'lhile.lu(-.,ii>smu(,ueii.v    ^„^j„  j,.^   stades  de  la  mitose^(C). 
(]<•  Mal[)i^lii /:  cil  voie  (lp  karvokiiicse.  i     i-.    -i 

,. ,.       ,,,        ,    ,.'    .       ,,    ,  loutes    ("S  ce    lies  ( c     épiderme  ne  sii- 

(.l'Itf  c-eliiili>  a  f;;ii-il(;  SOS  lilaiiicnis  il  iinidii.  Quel-            ^ -"-■  I                        ■ 

(liifs-ims  (le  «es  filanienls  |)i)i-tpnt  en  I •  iiiilicii  un      hisseilt  |)as   réxoiutlon     (|lll     \ieul     d'être 

lii'lil  n.i.liilc /■■.                                                                       I'       •(  il       I                                               i                I 

décrite.  (Jiiel(|ues-uiies  nieiirent  sur  J)lace 

à  la  suite  de   pinMioinènes  de  chromalolvse.    La   chnunaline  de  leur  novau  se 

condense  en  un  hloc.  ipii  s(>  fragmente  et  disparait:  le  corps  cellulaire  se  colore 

énergiquemenl   par  les  teintures  acides   (éosine)-    H    snliira    la    des(|iiamation 

comme  les  cellules  (|ui   renvironnent  (D). 

II.  —  TÉGUMENT  EXTERNE  CHEZ  L  ENFANT 

I"  liaces  blanches.  —  La  (leau  chez,  renranl  se  cai'aclérise  par  sa  couli-ur 
rosée  et  par  sa  finesse;  elle  ne  présente  jamais  de  riih^s.  Elle  est  pourvue  d'un 
pannicule  adipeu.x.  relali\('menl  plus  dt''\  clopité  ipie  ((lui  de  l'adulle.  Les  cel- 
lules de  l'épiderme  sont  unies  |)ar  des  lilainenls  (riininn.  C/e-l  seulement  a|)rés 
la  naissance  qu'on  voit  le  pigment  a|>pai'aili'e  <laiis  ri'pidenne.  Dans  les  races 
hianches  ce  pignient  commence  à  s'élahorer  au  cours  cU'  la  première  annéi»  (2' 
et  ."{'■  mois);  il  se  localise  dans  les  cellule-^  de  la  couche  hasilaire.  Encore  ne 
I  ohserve-t-on,  en  ahondance,  (pi'aii  iiiNcau  île  ceiiaines  ivpimis  (oi"<ranes  géni- 
taux   externes,  ai'i'oie  du  mamelon). 

2"  /tarcx  jdiincx.  —  Les  nouveau-nés  de  rai-es  jaunes  ouf  la  peau  moins 
colorée  que  leurs  parents  (Chinois.  .Malais,  KalmoucUs).  .\omhre  d'entre  eux 
présentent,  sur  les  fesses  et  la  région  sacro-lomhaire.  des  taches  liausiloires 
de  pigment.  Ces  taches,  (](>  taille  variable,  disparaisssent  à  2.  .'..  i  ou  Ti  ans. 
l'illcs  ont  été  ohservées  chez  les  Japonais  |)ar  Ciiiinm  ri  Maeiz.  clic/  les  Chinois 
par  .Matignon  (I89li),  chez  les  'l'agals  des  l'IuUppiiics  |iar  Collignon  (  IS'.lli).  chez 
les  Esquinuiu.x  par  Soreii   llanseu  (IS!i:{). 

.'{"   Itiires  nnircs.  —  hans  les   races  nègres,    reniant    liait  rosi-.   Sa  coloration 

I.    I«8'i.  TlZZONl.  Archivrs  iliiUnnirs  ,i,-  Ulnliuji,-. 

•i.  IH>iii.  A.  lluAM  A.  Sur  Ic^  lil.iiiioiils  d'iinidii.  So,-.  (/,.  liiol. 


i:\iil.l  Tl(i\   KM  LA   l'KAl'.  809 

csl  ;i  peine  tlillV'iTiilr  (le  crllc  (riiii  l'!iir(i|M''eii .  I  ,a  |ml:  iiieiil;il  iiiii  ;i  |i|i;i  r.iil  hieiilôl'. 
l'allé  se  localise  «r.ilMPi'd  :iii  |iimiiI((II  r  (iesiniijjes  el  de  r.iiM'nle.  Idle  eii\  .1  II  il  les 
oi'i^aiies  ^éiiilaiix  le  liiMsième  imn  a|iiès  la  naissance.  A  la  lin  de  la  |ii'eiiiière 
semaine  lecorps  Imit  enlier^e  inmilre  |»i;^  iiieiili'.  (I*.  ( ',aiii|pei'.  <ili''  |iar  Kulliker.) 

'  IfUjinr  et  )>l<i<lc  ilr  /'nriiui  I  mil  du  //ii/nn-iil .  —  1 /(ii'i^'i  lie  el  le  mode  dc  lor- 
nialiiin  du  pi^ineiil  ciilam''  (Mil  duniM'  lien  h  iKiinlire  di'  conl  l'oversos.  Deux 
li\[)(illièses  uni  (dé  sdiileiine-. 

l'diir  J<]I)V-.  le  |>i<iiiieiil  esl  apporlé  à  la  |K'au,  |»ai'  les((dliiles  ini^^i ralliées  (|iii 
an  dire  de  |{i(dil'',  se  désagrègent  en  cédanL  leur  |iii;iiieiil  an.\  ((dliiles  épider- 
iniipies. 

l'imr  l{el(erer'',  l^)sensla(lr'.  etc.  le  pigment  est  élaboré  d'aliord  dans  ré|)i- 
derme  el  ses  dérivés.  C/esl  seiileinent  j)lus  lard  (|u'il  apparaît  dans  les  cellules 
conjonclives,  situées  autour  des  vaisseaux  sanguins. 

I'.  (larnot  a  repris  récemment  celle  question  à  l'aide  de  la  mélliode  exjjéri- 
nieiilale  (lirefTes)  et  il  est  arrivé  aux  conclusions  suivantes  : 

H    l>a  cellule  |)igmenlalre  |)ai'ait  si'créti'r  elle-même  ses  granules. 

«    La  j)igmentation  e|)i(lenni(|ue  est  autochtone. 

w  La  i»iginenlalion  deniiii|ne  |)eut  être  également  autoiditoiie  :  elle  |tenl,  par 
conire.  déri\cr  de  la  Iranslonnalidii.  en  él(''menls  fixes,  des  cellules  mobiles  ser- 
vant il  la  résorplion  iln  pigmenl  épiderini([ue  vers  rinlérieur. 

«  lue  cellule  é|)idenni(|iie  piginenlée,  Iransplantée  sur  un  lernloiie  non  |)ig- 
ineiilé,  donne  naissance  à  des  celliiles-iilles  faisant  du  pigmeni  :  l'origine  esl 
d(UU'  bien  autoclilone. 

((  lue  cellule  mésodermique  pigmentée  (cellule  choroïdieniie)  Iransplanlée  de 
la  même  manière,  donne  naissance  à  des  cellules  mésodermiques,  également 
pigmentées  :  l'origine  est  dmic  autochtone. 

«  Si  ou  suit  l'évolution  d'vme  grelTe  épidermique  ])iginenlée,  on  voit  que  la  pig- 
mentation, d'abord  épidermique,  devient  ensuite  dermique.  Si  même  la  grefîe 
se  résorbe,  la  j)igmenlation  devient  à  un  certain  moment  uniquement  der- 
mique :  ceci  prouve  l'existence  du  pigment  dermique  par  fixation  dans  le 
derme  des  produits  de  résorption  du  pigment  épidermique. 

«   Le  phénomène  inverse  ne  s'observe  jamais '"'.   » 

III.  —  LE  TÉGUMENT  EXTERNE  CHEZ  L'ADULTE 

A)  Races  hhinrlii'^i.  —  Le  tégument  externe  de  l'adulte,  de  race  blanche,  a 
servi  de  type  à  notre  description, 

Nous  nous  bornerons  à  préciser  ici  les  modifications  structurales  qu'éprouve 
le  tégument  externe  du  fait  de  la  grossesse. 

I.  Chez  les  Oiiolofs,  C.Dllignim  iioli'  ijiie  W  jour  île  la  naissance,  les  pieds  et  les  mains  sont  rose  clair.  Le  corps 
est  rose  rouge  (n"  i'4  de  récliellc  chinMiaticiuc  «le  Broca).  Les  oreilles,  les  organes  génitaux  et  l'an'ole  sont  plus 
Innées  (n"'  28  et  29  de  1  ïchelle  ciironiaticiuo).  Le  lendemain,  la  coloration  est  plus  foncée  encore.  Elle  est  repré- 
-cntée  par  le  n°  29  pour  le  corps,  par  le  n"  3j  pour  les  organes  génitaux. 

i.   188j.  .^BY.  Cenlvalbl.  f.  med.  Wiss..  n"  16. 

3.   1881.  RiEHL.    l'ierteljalirrssch lifl  /".  lli-nnul.  v.  Supliil. 

'i.  1887.  Retteuer.  Soc.  de  Biot. 

5.   1897.  RosENST.\DT.  Arch.  f.  xiikr.  Anal.,  L,  \<.  350-384. 

(i.  189(>.  P.  C.\RNoT.  rtechet-clirs  stu'  le  mécanisme  de  la  pigmentation.  (Thèse  Doctorat  es  .sciences, 
Paris).  Je  rappelle  que  cet  auteur  a  vu  des  cellules  non  pigmentées  édilier  des  phanéres  pigmentés,  et,  inverse- 
ment, lin  épidémie  pigmenté  peut  donner  naissance  à  des  phanéres  complètement  dépourvues  de  pigment. 

[.L  BRAXCA.] 


810  I.K  TKfilMKXT  K.XTKHM-;  KT  SKS  HKKIVÉS. 

(Mioz  JKiiiihic  (le  rciiiines  (iii  \<iil  .ipii.ir.iiln'  iiiw  j)i^'-|ii('iilaliMii  i''j»i(lciiiii(jii(,' 
très  accusée  sur  le  visafro  (masque  de  la  ^.MOssesse),  sur  les  seius  (an'ole  laclie- 
tée  ou  mouclietéo),  sur  la  lif^ue  niédiaue  de  Tabdoiuen  (lifrne  brune). 

De  jdiis  la  1»  au.  distendue  j)ar  riil(''iiis  ^ra\ide.  jtrésonte  des  éraillures.  des 
vei'getures  (stri.e  ^lavidaruui).  (les  verficlures  sont  superficielles.  Elles  appa- 
raissent à  partir  du  cinquième  mois  de  la  grossesse.  Elles  sont  sous-f»nd»ili<ales 
pour  la  plupart,  mais  elles  se  renconlrenl  éi:aleuieul  sur  la  partir  antérieure 
des  cuis.ses,  sur  les  fesses  et  sur  le  dos. 

Tout  le  tempi?  que  dure  la  jrrossesse,  elles  sont  rosées;  la  grossesse  achevée, 
elles  prennent  un  aspect  blanc  nacré,  (|ui  permet,  lors  d'une  seconde  grossesse, 
de  distinguer  les  vergetures  anciennes  et  les  vergetures  récentes. 

Ouand  la  peau  se  distond,  Tépiderme  s'amincit  ;  les  papilles  dernii<]ues 
disparaissent  presque  coniplèlenienl.  f.es  faisceaux  conjonctifs  du  clnirion. 
jusque-là  en  Ire-croisés  en  tons  sens,  s'allongent  et  se  disposent  en  bandes 
parallèles,  d'un  bout  à  l'autre  de  la  vergeture.  Les  fibres  élastiques  s'étirent 
dans  le  même  sens  ;  un  ceilaiu  nond)re  d'entre  elles  se  rompent.  Les  fibres  t'la<;- 
tiques  rompues  se  rétractent,  et  leurs  deux  extrémités  se  contournent  eu  lire- 
bouchon.  Ces  fibres  élastiques,  d'ailleurs,  ne  semblent  pas  s'être  modifiées  dans 
leur  structure. 

La  disposition  des  vaisseaux  sanguins  diiïère  dans  la  vergeture,  selon  qu'elle 
est  récente  ou  (in'elle  est  dr  date  ancienne.  La  vergeture  récente  est  rouge,  parce 
(jue  la  peau,  amincie  à  son  niveau,  y  laisse  voir  par  transparence  les  réseaux 
capillaires  du  derme.  T^a  vergeture  ancienne  est  incolore,  jtarce  que  les  vais- 
seaux sanguins  étirés  ont  jicidii  Jeiii-  (lis|i(i>iti(in  en  réseau  et  se  sont  nbliti'-rés 
|>our  la  plupart  '. 

H)  liacefi  noires.  —  «  La  peau  du  nègre  ])résenle  un  aspect  velouté  qui  est 
en  partie  la  conséquence  du  développement  considérable  de  l'appareil  glandu- 
laire. 

«  Les  assises  profondes  de  l'épiderme  sont  surchargées  de  pigment. 

«  Le  derme  y  est  plus  é|)ais  que  dans  les  autres  races,  principalement  au 
crâne,  à  la  paume  de  la  main  et  ii  la  |)Iaiile  du  pied.  •  Dans  ce  derme  >-iint 
éparses  des  cellules  conjonctives  jiigmeutées. 

«  I^e  tissu  cellulaire  est  très  abondant  smldut  aux  mamelK's.  an  pi''ni>.  aux 
lèvres.  La  graisse  est  toujours  d'ini  jaune  de  cire  et  une  coloraticui  analogue 
s'observe  dans  toutes  les  memi)ranes  cellulaires  et   fibreuses.  jus(|u'au  périoste. 

«  C'est  à  raccumidaliou  de  la  graisse  à  la  région  lessière  (ju'est  dû  le  singu- 
lier caractère  de  la   sléalopygie  (|ui   existe  nalurelkMuenl  chez  les   femmes  de 

l'Afrique  australe  (hoschimaues.  Ilotteulotes) Tl  v  a  distension  des  arétdes  du 

tissu  cellulaire  sous-culané  des  fesses  |>ai'  une  coliei  tion  damas  liraissenx.  com- 
muniquanl  à  l'ensiMuble  l'aspect  duu  \aste  li[)ome.  Ces  niasses  libro-graisseiises 
se  piolougent,  sur  la  fai-e  antérieure  des  cuisses,  en  nue  lame  e|)aisse  qui  ne 
s'arrête  (|u"au  voisinage  du  genou.  Il  en  ri''>nlle  nu  dé\('lopiieineiit  l'nornii'  de 
la  saillie  des  fesses,  airivanl  souvent  à  un  tel  dt'gré  (|ue  les  enfants  v  gi-iuq)enl 
et  s'y  tiennent  debout.   La    saillie   lessière  de  la    Vénus    botleutote.  mt^siiree   à 

I.  is.sii.  l.\N..i.ii.  I  l'I.ci-  ili.-  Ti'Miir  il.T  So,i;i>ii.inlrii  ii\:i\U[[loA-.  Xurbcii  in  ^l,irl;r.\<  ,„r,l.  Jnhrh.:  —  el 
1887.  TitoisiEii  et  Mknktiiif.ii,  Sur.  df  Hiolnijii;  •.>!)  oilolue. 


i:\(ii.i  Ti(i\  hi;  I  \  i'i:\r. 


811 


l'aide  (l'iinr  ('ircniiiV-rciicc  allaii  I  d Un  u  raml  I  idcliaiilci'  ;i  I  aiil  it.  <-ii  passant  |)ar 
les  [Miiiils  les  plus  pnM''iiiiiiciils  en  aiiirrc.  a  (l"',7".ll  ilc  Idiir  :  la  iiiovcmit'  iirsl 
(|ll('  (le  <l"'Ji'l '(  clic/  lc<  l'jiiupi'ciiiics.  »  r.lic/.  le- W  (ilorcs  (lie  |{(  M-|iel(llllie  '  ),  rlic/ 
les  reiiiiiies  (JiKiltil  el  (jimaiis  (  DeiiiUei),  riivperliupliie  <:iaisseiise  de  la 
région  l'essière  e.xisie  à  un  deiiiv  plus  uu  niniiis  proniineé  suixanl  là^c  des 
sujets,  uiais  ce  nesl  poinl  la  sli'alupvi^ie  vénialtle.  «  Les  auias  adipeux  ne 
snnl  pas  sdiis-ciila  ne-,  mais  lulerposés  enire  les  j'aisceaux  du  uni-clc  ;jraiHl 
l'essier.    »    (  lln\-elac(pie  ei   ller\(''.) 

l-a  linide  ^l'aisseuse  s(ius-culan(''e.  (|ui  dclerniine    la    sl(''al(i|»\L;ie.    es!    d  ajipa- 


MI' 


Tic..  4S().  —  Cuiipc  (le  la  peau  dini  iiègTe  (lèvre). 

D.  il^vMo.  —  Pli.  |i.i|iilli'>  (In  il''iiiii\  —  B.  iiiiirlii-  iKisilaiii-  iliarfrée  Ae  piirnioiit.  —  .U.  •  oi|i-  nnii|iiPiii;  ili> 
M-illiiylii  iloiil  (|iic-li|ii.'>  i('1ImIi'<  |Frnt'imiii'~  Ml'  siint  ch.irgi'PS  «le  pigment.  —  '',  imikIu'  i-unu'e. 

liliou  précoce.  FJle  e.xisie  déjà  idu'z  les  lillelli'S  de  3  ans.  el  tout  nu)uvenienl 
du  corps  la  fait  «  remuer...  cnmuie  une  gelée  tremblante  »  (Levaillant). 

Les  «iihhosités  lessièi'es  étaient  très  accentuées  sur  une  fille  d'environ  douze 
ans,  au  dire  de  Flower  et  Mûrie;  «  elles  aup:menteiit  à  partir  de  la  grossesse. 
(-liez  les  Ilottentotes.  (|ui  ne  les  présenlent  point  aussi  constamment,  leur  déve- 
loppement est  moins  i-apide  et  moins  complet;  peut-être  même  n'apparaissent- 
elles  (pra|)rès  la  première  grossesse.  Coexistant  avec  riiypertro|diie  des  petites 
lèvres,  la  stéatopygfie  constitue  un  caractère  authropologiqued'une  haute  valeiu' 
(pii  a  dû  appartenir  jadis  à  toute  une  race  répandue  du  golfe  d'Aden  au  caj) 
de  Bonne-Espérance,  et  dont  les  Hoscliimans  seraient  les  derniers  représentants 
non  métisés.  Elle  disparaîtrait  par  le  croisement  des  Boschi mânes  avec 
d'autres  races  (Pérou  et  Lesueur,  Knox).  » 

l^lle  existe  dans  les  deux  sexes,  mais  elle  n'est  bien  développée  que  chez  la 
femme.  Sa  «  signification  est  loin  d'être  clairement  établie,  Contrairement  à 
l'opinion  de  Cuvier,  elle  n'a  rien  de  commun  avec  les  protubérances  fessières, 

1.    I8S1.  7lE  RiiciiEBRUNE.  lier,  'i'.inlhropol..  p.  2r)7. 


[.1.  Blt.iNCA.] 


812  i,i;  Ti:i.iMi;\T  kxtfrxk  it  ses  dérives. 

vasrulains  r-l  ('tccUIcs  de  corlains  siiiprcs.  (Joiisidrivc  par  1rs  j)cni)ladfs  (|iii  |;i 
j)n''s('iit('iil,  «(Miimc  un  caractrrc  de  l»<'aiit(\  il  v  a  licii  de  se  dfiiiander  si  cfllcs-ci 
iraiiraiciil  (las  eu  l'ccoms  à  (|iicl(|iir  inudc  dciilr.iiiirinciil  jioiir  le  dr-v(do[)per. 
Pciit-êlrc  n'csl-ellc  qu'iiiic  simple  vaiitHc  acquise,  sous  riiiihieiice  du  milieu  et 
du  ^(^nre  de  vie,  couime  la  sléalo]>y^ie  des  ra<-es  ovines  africaines'  ».  Elle  n'est 
pas  sans  analogie  à  la  Ixtule  graisseuse  de  Miclial  :  comme  elle,  elle  j)ersislj; 
alors  même  que  l'individu  en  arrive  aux  de^'-rt-s  e.xlrémes  de  lémacialion. 

0)  Ua (■('!<  jfnniPfi.  —  Dans  les  races  jaunes  comme  dans  les  races  noires,  la 
paume  des  mains  e(  la  |»lanle  des  jtieds  sont  de  coiilcnr  jiliis  claire  f|ue  le  re-tr 
du  léiriinienl. 

IV.         LA  PEAU  CHEZ  LE  VIEILLARD 

Ea  dégénérescence  sénile  <(  coiistilue  le  Ivjte  le  pins  pur  des  allérations  cuta- 
nées du  groupe  des  dégénérescences  primitives.  Elle  s'observe  chez  tous  les 
vieillards,  mais  jxMit  débuter  même  a\ant  ([uarante  ans.  la  sénilité  de  la  peau, 
pas  plus  que  celle  d'autres  organes,  n'étant  en  rapport  exact  avec  l'âge  du 
suj(!t.  Elle  commence  et  prédomine  à  la  face,  au  cou.  au  dos  des  mains  et  j)arait 
en  relation,  dans  une  certaine  mesure,  avec  l'exposition  habituelle  de  ces  régions 
à  l'action  de  la  lumière,  des  variations  de  température,  etc. 

«  Ea  peau  sénile  est  mince,  parcheminée  et  ridée  parce  ({irelle  a  perdu  snu 
élasticité,  et  souvent  jiignienlée  en  excès  n)ais  irrégulièrement.  On  y  voit  fré- 
quemment des  taches  hypochiomiques  et  des  télangiectasies.  ainsi  que  des 
élevures  cornées  (kératome  sénile  de  Did)reuilb.  crasse  des  vieillards). 

«  E'histologie  v  décèle  de  l'hyperkératose  accentuée,  avec  une  atrophie  du 
corps  nniqueux  (|ui  est  très  aminci,  et  de  la  couche  granuleuse  qui  fait  défaut 
par  places  ;  souvent  ré|)id(Tme  ensoie  dans  la  pndondeur  des  prolongements 
pleins  qui  [xiurionl  devenir  le  point  de  départ  d'éinlbéliomas.  »  (l)arier-.) 

Ees  modilications  (ju'éprouve  le  derme  sont  bean((iu|t  pins  importantes  ([ue 
celles  de  réj)iderme  :  «  nuebinelois  les  |>apilles  seniMnil  plii>  développées,  mais 
en  réaliti-  le  corps  papillaire  s'est  atrophié  sur  presipie  tout  le  corps.  On  est. 
an  premier  abord,  frappé  par  la  disparition  |)res(|ue  complète  des  noyaux  du 
tissu  dermique.  »  (Hemy.)  Unna  considère  comme  un  caractère  constant  de 
la  peau  sénile,  la  présence  d'amas  de  cellules  rondes  on  allongées,  mais  la  plu- 
part des  auteurs  contestent  l'exactitude  de  ce  fait. 

Ees  faisceaux  conjonclifs  sont  plus  raitpinclii's  cl  jibis  serrés  qu'à  ICtat  nor- 
mal. Ees  fibrilles,  «pii  les  constituent,  luil  <>  dimiinK'  de  Mdnin(\  elles  sont 
grêles  cl  moins  trans|)arentes   ». 

Ees  libres  élasti(|ues  snperlicielles  s'épaississent.  Elles  sont  irrégulièrement 
ondulcuses  et  subissent  la  dégénérescence  colloïde.  Ee  tissu  élasliipie  di's  parties 
|)rofondes  du  derme  garde  au  contraire  .ses  caractères  noiinanx. 

Ea  pannicule  adipeux  s'alrophi(>  (Robin). 

«  Ees  hbres  lisses  musculaii'es  ont  subi  le  sort  des  l'aisceanx  musculaires 
striés;  elles  oui  diininne  de  nonibie  ri  inriiie  di-~p;iiii.  C'est  à  la  diminution  d(> 
volunu"  des  libres  lamineuses  (|u"est  dû  l'amincissement  de  la  peau.  Ea  dispa- 
rition des  libres  lisses   nous  semble  être   la  cans(>  de   la   perte    de  la    tonii  ilé 

1.     IH87.  IldVEI.MVIF.  t'I   IIeUVK.    /.oc.   vil.,   |l.    SdT. 

■.'.   n.xtilKli.  I.n  Cliiiiiiiir  ilrriiKildloçiiiiiir,  I.  I. 


i:v(iijrn(»\  ni':  i.\  i'i:\i  .  8i3 

ciilaïK'-c  clic/,  les  \icill;inU.  |.,i  loiiicilc  coiiiiiiciicc  h  dispai'ail  r'c  [»n''cisciiiciit 
dans  les  |Miiiils  ui'i  l'on  renconli'c,  à  Télal  adulte,  le  nioiiis  de  fihi'cs  lisses, 
(l'ace  dorsale  ili-s   mains). 

«  Les  vaisseaux  (ajtillaires  ont  |)res(|iie  loujoiirs  leurs  parois  allérées  par  la 
d(''^éiiéi'alion  ;^raisseiise  on  pi;.;ineiilaife  de  leiii's  cellules  endolliéliales.  » 

.NouiImc  d  enire  eux  on!  snlii  la  d/'iiéutTcscence  livaline. 

Aux  uiodilii-alions  inor|diolo^'i(|ues  de  la  peau  ré|)ondenl,  des  iiiodificalions 
d'ordre  (diiuii(]ue  (Inna).  Les  (■lénienis  élasli(|iies  qui  soûl  noruialeuient  aci- 
dopliiles  (élasliue)  se  I  l'ansTonnen  I  en  une  snlislance  lia-oplide,  l'r'lai'iue.  el 
(l'Ile  irausforuialiou  esl  apprécialde  ipiand  on  les  colore  dans  nu  nir'lan.i^e  de 
Itleu  de  uiéllivléne  el  de  sari'aniue.  I,es  réaclions  liisio-cliiini(|nes  des  l'aisceaiix 
(■onjuiictifs  soni  |iareilleiueiil  inoilili(''es.  Cdiez  le\ieillaril,  trois  substances  so 
nMicoiilri^iit  dans  ces  l'aisceaiix  :  la  cidlasline.  la  ((dlaciue  el  le  colla,i:ène 
basopliile  ' . 

r.diisiillcr  sur  la  vieillesse  île  la  |ie,iii  :  1.  ISTI.  I'.m knotiie.  ^l/<.  de  lit  peau  riiez  les  vieil- 
l.fii-(ls.  'l'hése  l'aiis.  —  2.  I.S7S.  Hk.mv.  Ili-rli.  In'sl.  aur  iimul.  nonn.  de  la  pcnu  de  l'homme  à 
ses  dllfcrents  ih/es.  tlièso  l'aris.  —  :!.  IS'.ll.  SciiMinr.  Allersveraiwl.  (1er  eiast.  fascrii  in  ilor 
liant.  Arch.  ]'irclinu\  vol.  125.  —  4.  IS'.tl.  Iîkizknstki.n.  Allersveranil.  (1er  eiast,  fusern 
in  (1er  liant.  Mminl.  /'.  pvnkt.  Derni.  —  "i.  ISOti.  Ohhante.  Mtj/(.  sé)iiles  de  ht  peau.  Thèse 
.^aint-Petersli.  —  0.  ISU4.  U.nx.v.  Die  llislopalh.  d.  Haut.  Krauklieilen  et  Mimais,  f.  prakl. 
de  II),..  MX. 

V.  "  ANOMALIES 

i,e>  anmnalies  (In  te,i:u!iienl  exleriu'.  coimiMiilales  un  ac(inises.  s(int  des  pins  noiiihrenses. 
Klles  stnit  |)atli(tl(ipi(ines  ininr  la  |ilii|iail  el  iiniis  devons  inins  borner  à  passer  en  revue 
i|nel(pies-unes  d'entre  elles. 

(I)  Al'-ophie  nihiiice.  —  Les  atrophies  cutani'es  tout  sonveni  (pialilier  <(  d'Iiouiiiie  sipie- 
letle  11  les  snjets  (|ui  en  sont  aflligi''s;  ces  alro[)hies  sont  ronction  de  sfl(>roderinie  on  d'atro- 
phies innsculaires  diverses,  i.eur  c^tude  ressortit  à  l'anatoniie  patliolrj^:ii((ne.  Onel(iues-unes 
d'entre  elles  sont  de  cause  inconnue.  .Ius(|n'à  ])lns  ample  inrorme,  on  les  (h'si,:;ne  sons  le 
nom  d"  «  atro|)hies  idiopatlnipies  ». 

(les  atrophies  i(iio|)athi(pies,  circonsciil^'s  ou  dillnses.  (hdmtent  ;i  Tape  adulte  ou  chez  les 
vieillards,  i.a  peau  est  ridc-e  et  eomi>aral)le  «  à  une  l'enille  de  papier  ii  cigarette  ipfon  au- 
rait l'roissC'e  dans  les  doigts  ».  l.es  lésions  (ju'on  y  rencontre  sont  nudli|)les  :  le  (•ori)S 
niiKlueux  est  atrophié;  les  papilles  disparaissent;  le  derme  proprement  dit  s't^paissit  et 
«iiihil  la  (léiiénérescence  vitr(>e:  riiypoderme  perd  sa  graisse  normale;  les  ])oils  tombent;  les 
.nlandes  se  raredent.  Je  ne  puis  ([ue  renvoyer  aux  traites  et  aux  recueils  de  dermatologie 
pour  les  détails  concernant  ces  atrophies. 

/()  Cuth  laxa.  Sous  le  nom  de  <(  Cutis  taxa  »  on  a  décrit  une  curieuse  anomalie  du  t('\i;u- 
iiient  externe.  La  peau  pincée  entre  les  doigts  peut  s'étendre  dans  des  proportions  extrêmes. 
Helàchée,  elle  reprend  sa  disposition  primitive. 

i.u  peau  du  front  arrive  à  recouvrir  complètement  les  yeux  chez  un  sujet  observé  par 
Schwimmer-. 

Tom  .Morris,  «  i'honune  à  la  peau  elasti([ue  n.  «  peut  se  tirer  la  ])eau  des  joues  et  celle  de 
la  poitrine  de  manière  aies  faire  se  rejoindre.  11  fait  de  même  pour  la  peau  du  front  et  des 
sourcils  ».  l-",nlin,  il  s'élire  la  peau  du  nez  jusfpi'à  lui  donner  l'aspect  d'une  trompe  d'élé- 
phant '". 

SeilTerl  a  observé  un  lait  analogue  chez  un  sujet  île  1!)  ans.  11  a  montré  que  les  fibres 
elasli([ues  de  la  peau  étaient  normales;  mais  le  derme,  loin  d'avoir  une  structure  dense  el 
tibieuse,  était  représenté  par  un  tissu  conjonctif  jeune  «  d'apparence  myxomateuse*    ». 

c)  Anoiiudie!!  de  la   j)ujinentalion.    Les   anomalies    cutanées   dues  au  dépi'd  anormal  de 

I.  I.a  collastine  spi-.-iit  une  comliinaison  ilc  rriastine  nunn.ile  et  de  collagrne  ilégi'm'n'':  la  rollacine  serait  (ine 
riiiiiliiiiaison  d'('!ai'in('  et  de  collagi-ne.  Les  léaitimis  liislocliiniitiLies  de  ce.-;  diver.sc.s  sul).stan(es  sont  inJi(llli.'es 
(tins  les  travaii.K  de  L'una  et  dans  In    Dei-)nnlo-liix:ologisclte  Tccl;nil{,  de  Josepli  el  Lievenljach  (1900).' 

■-'.  1893.  SciiwiMMER.  Soc.  de  méd.  de  Budapest,  7  janvier,  et  )l'ien.  med.  Wochenscit. 

3.  1898.  EiFFER,  Le  Correspondant  médicnt. 

'i.   1390.  Seiffert.    Ceniralbl.  f  l;'.in   Med..  n°  3. 


[A.  BRANCA.] 


814  LE  TK(;r\ii;\T  i:.\ri:i:.NL  u  .-ii>  i>i.i;i\É5. 

pigmpnl  sonl  d'obscrvalion  fn-iiuciilc.  Ce  «li-pùl  ilalp  parfois  de  la  naissanee:  il  peut  t-ire 
tri-s  accusé,  et  Genser  a  observé  des  nouveau-nés  dont  le  tép-utnent  externe,  très  pigmenté, 
présentait  çii  et  là  (genoux,  coudes,  lombes)  des  taches  de  coloration  noire  (nigritie)'. 

Je  rappelle,  à  titre  de  curiosité,  qu'()rlan<li  a  vu,  chez  un  sujet,  les  taches  pigmentaires 
du  thorax  se  déplacer  lentement-. 

(Juand  le  pigment  normal  se  résorbe,  il  en  résulte  une  anomalie  connue  sous  le  nom 
d'acbromie,  de  leucodermie.  De  ces  anomalies  par  défaut,  une  seule  nous  retiendra  :  c'est 
lalliinisme  ipii  s'observe  chez  l'homme  comme  chez  les  autres  vertébrés  (oiseaux,  mammi- 
fères, etc.). 

Atbinisiite.  —  (l'est  une  dilformité  congénitale  caractérisée  par  l'absence  de  pigment  dans 
le  tégument  externe  et  ses  dérivés  (poils)  et  dans  le  globe  oculaire  (iris,  choroïde).  «  Les 
albinos  ne  peuvent  supporter  la  lumière  solaire  et  voient  mieux  la  nuit  que  le  jour....  Leur 
](eau  est  décolorée  ou  d'un  blanc  mat:  leurs  cheveux  aussi  :  leurs  yeux  sont  rougeàtres....  ils 
sont  indolents  et  sans  vigueur  niusciilaire. 

'(  Il  existe  des  albinos  incomplets  chez  lesquels  tous  les  symptômes  précédents  s'observent, 
mais  à  un  moindre  degré.  Ils  passent  facilement  inaperçus  parmi  les  blancs,  mais  sont  très 
remarqués  chez  les  noirs  (nègres  pies),  heurs  cheveux  sont  blonds  ou  roux:  leurs  yeux  bleu 
clair  ou  rougeàtres;  leur  peau  café  au  lait  ou  tachetée. 

«  Les  deux  degrés  se  rencontrent  dans  toutes  les  races  et  sous  tous  les  climats.  .Sur  la  cote 
occidentale  d'.Vfricjue,  ils  sont  l'objet  dans  quel(|ues  cours  indigènes,  notamment  au  Congo, 
d'une  certaine  vénération  sous  le  nom  de  Dandos,  Le  docteur  Schweinfurth  en  a  vu  un 
grand  nombre  chez  le  roi  des  Monboultous,  sur  les  bords  du  Bahr-el-Ghazel  :  Pritchard 
faisait  de  leur  présence,  parmi  les  populations  les  plus  noires  du  globe,  un  argument  consi- 
dérable en  faveurde  linduence  des  milieux  et  de  la  dérivation  de  toutes  les  races  humaines 
d'un  même  couple  primitif.  Il  se  complaisait  à  y  revenir,  et  cepen<lant.  il  était  le  premier  ii 
constater  ([u'ils  avaient  les  cheveux  aussi  laineux  et  les  traits  aussi  nègres  que  leurs  com- 
patriotes de  la  même  tribu....  L'albinisme  n'est  qu'une  monstruosité,  un  état  pathologique. 
On  en  a  vu  guérir  spontanément.  »  (Topinard.  VAnlliropùInf/ie)'. 

d)  Cornes.  —  Le  tégument  externe  porte  parfois  à  sa  surface  des  excroissances  connues 
sous  le  nom  de  cornes.  Ces  cornes  paraissent  surtout  fré(|uentes  chez  la  femme  (75  femmes 
sur  i'20  cas).  Kn  additionnant  les  statisticiues  de  Wilson  et  de  Villeneuve  qui  portent  sur 
171  cas,  nous  les  voyons  se  réi)arlir  comme  il  suit  : 

Tète 'Il   fois. 

Tronc 27    — 

Cuisse 28    — 

Jambe  et  pied H»    — 

^  Mâles 8    — 


Organes  génitaux 


(  Femelles "    .    .       I 


Ces  cornes  apparaissent  le  plus  souvent  chez  des  sujets  âgés  (iU-'itt),  et  pauvres,  là  mi  le 
tégument  est  soumis  à  des  irritations  continuelles  (contusions.  |>laies.  cicatrises,  lupus,  etc.); 
mais  il  est  souvent  difllcik;  île  préciser  leur  origine  anatomi(|ue,  con»me  l'a  montré  llland 
Sutton.  Klies  sont  de  forme  conique,  et  souvent  elles  sont  tordues  (cas  de  Fran(;ois  Trouillu 
(13!)!))  rapporté  par  Mezeray  et  par  de  Thon).  On  a  vu  leur  extrémité  se  ramilier(cas  de  Paul 
Hodrigues).  Ces  cornes  qui  peuvent  atteindre  30  centimètres  de  longueur(Vidal).  3  ou  i  cen- 
timètres de  diamètre,  présentent  des  sillons  transversaux  et  des  cannelures  longitudinales. 
Leur  couleur  est  jaune  ou  brune.  Leur  consistance  est  dure.  les  cornes  qui  sont  tantôt 
fixes,  tantôt  moliiles,  brûlent  avec  une  odeur  si  spéciale,  i|ue  cette  odeur  a  permisde  déter- 
miner leur  nature,  avant  l'emploi  du  microscope. 

Les  cornes  a|q>araissent  sous  la  forme  d'une  élevure  C(mi<|ue.  de  consistance  molle.  Elles 
grandissent  en  iierforaut  la  couche  cornée  ipii,  dès  lors,  se  tlispose  en  collerette  autour  de 
leur  point  d'im|dantation. 

Kaposi  a  montré  i|ue  l'axe  des  cornes  était  constitué  par  un  n  groupe  de  papilles  hyper- 
trophiées à  vaisseaux  tlilatés  »  et  sur  cet  axe  se  dispose  une  envebqqte  constituée  par  un 
cpiderme  stratifié,  de  type  malpighicn. 

Beaucoup  plus  rares  que  les  cornes  sidilaires  sont  les  cornes  généralisées.  Ingrassias  les 
idiserva,  en  l.'i.'i:!.  sur  une  jouvencelle  de  l'alerme  qu'il  guérit  «  avec  la  grâce  de  Uieu  »: 
Sainl-deorges  .\sh  en  KiS.'i  a  vu  un  cas  analogue  chez  une  Irlandaise.  .Vnne  Jackson:  chez 
celte  jeune  llllc,  les  cornes  étaient   a|>parues  à  l'âge  de   :i   ans.  .Uibert  a  étudie  les  frères 

!.   I8i>f>.  Henseu.   Soc.  l'ientt.  (le  Dermat.,  i!)  .iviil  I8!>(i. 
•.'.   ISiij.  Oiii.AMii,  nifornin  nvdica,  niiveniliri-.  i>.  .'iiHi  i-t  518. 

3.  IJarwin  oI  K.wviTZ  ont  t^ign-ilc,  chez  qiiol(|iu>s  aiiiiiiaiu,  une  com-lalion  vOrilaMo  entro  rall>iui>iiip  iiicuni- 
plct  cl  la  surditr. 


KMil.l  Thi\    lil'i   l.\    l'i:\l  .  815 

l.,iml)(Ml  (|iii  s'exliiltaiciil  h  l'aris  cii  (iiialili-  «  rriiomiiK-H  porcs-ôpirsM.  Ki  celle  niairorma lion 
a  n-jinc  sur  trois  ^^ciiératioiis,  dans  la  faniiii(!  tics  Lanilierl.  (In  Ironvera  dans  le  Irailé  de 
l'allioloiiie  pMU'iale  tic  (Ilianleniesse  et  Podwyssosky  '  le  dessin  dn  cas  de  SinirnolT. 

Je  rappelle  (|ne  les  cornes  sonl  d'oliservation  ancienne.  Leur  présence  indi(inait  la  force  et 
la  sagesse,  et  Micliel-An;ie,  dans  sa  statue  de  Moïse,  a  placé  deux  cornes  sur  le  front  dn 
patriarche.  Dans  nri  certain  nombre  de  cas,  les  auteurs  oui  noté,  chez  les  porteurs  de  cornes, 
une  tendaui-i'  à  la  rumination.  Hhodins  aurait  été  le  témoin  d'un  pareil  fait,  et  Faljricins 
d"Ai|uapend(>ut(!  aurait  vu  ruminer  le  (ilsd'un  homme  cornu*.  D'autres  auteurs  ont  parlé  île 
moines  italiens  «  cornus  et  méricisles  ».  A  ce  propos,  on  s'est  fort  éfjàyé  des  maîtres 
anciens.  Mais  il  est  très  possible  qu'ils  aient  observé  le  méricisme  sur  des  individus  porteurs 
ih>  cornes.  De  là  à  rap|U'ucher  les  faits  et  à  les  généraliser,  il  n'y  avait  ipTun  pas.  Ce  pas,  ils 
l'ont  franchi.  (In  aurait  mauvaise  frràceà  leur  en  faire  un  crime. 

Rappelons  cjuc  les  cornes  ne  sont  pas  très  rares  chez  les  animaux  domcsti(|ues  (chien, 
rheval).  Thomas  Hartholin  (IT.'ii)  ligure  dans  son  ouvrage  un  cheval  porteur  de  cornes. 

<")  Oiisi/iriilioiia  denniijues.  Les  ossilicalions  dermiques  ne  sont  pas  rares.  Gegenbauer 
les  considère  comme  déterminées  par  les  pressions  prolongées.  Elles  s'observent  égale- 
ment chez  les  animaux.  C'est  ainsi  que  Latasle  a  vu  chez  un  buflle  du  Ca[)  un  os  der- 
mique occuper  tout  l'espace  compris  entre  les  deux  cornes. 

Il  y  a  lieu  de  séparer  de  ces  ossifications  vraies  les  concrétions  phosphati(iues  et  les  cal- 
lilicalions  dont  la  peau  peut  devenir  le  siège  ^. 

VI.  —  PROPRIÉTÉS  ET  FONCTIONS  DE  LA  PEAU  ^ 

La  peau  est  nn  organe  de  protection  an  sens  le  plus  large  du  mot.  Pour  assurer  cette 
protection  le  tégument  présente  des  propriétés  et  des  fonctions  bien  caractérisées. 

«  Par  sa  surface  lisse  ((ni  facilite  le  glissement  des  corps  contondants,  par  son  épaisseur, 
sa  résistance,  son  élasticité  et  sa  mobilité,  la  peau  s'oppose  à  la  pénétration  des  instru- 
ments piipiants,  étale  les  chocs,  se  prèle  à  la  distension  dans  une  certaine  mesure  et  pré- 
serve aussi  efllcacement  nos  tissus  contre  les  actions  mécaniques  offensives.  Le  coussinet 
graisseux  fourni  jiar  l'hypoderme  concourt  pour  sa  part  à  atténuer  leurs  ellels.  » 

Le  tégument  externe,  en  raisim  des  corps  gras  dont  il  est  imbibé,  est  un  mauvais  conduc- 
teur de  la  chaleur  et  de  rélectricité.  La  graisse  rend  l'évaporation  difllcile  à  sa  surface  et 
limite  considérablement   les  phénomènes  d'absorption  dont  la  peau   peut  devenir  le  siège. 

L'absorption  cutanée  des  solutions  aiiueuses  ou  salines  est  nulle  ou  insignifiante,  dans 
les  conditions  ordinaires.  Seules,  les  substances  volatiles  pénètrent  la  peau  qui  n'est  péné- 
trée que  par  les  corps  gras,  employés  en  frictions. 

La  peau  sécrète  trois  humeurs,,  le  lait,  la  sueur  et  le  sébum. 

Certaines  de  ces  sécrétions  permettent  à  l'organisme  de  se  débarrasser  des  produits  toxi- 
ques, accumulés  dans  le  sang. 

La  peau  est  sensible.  Son  irritabilité  peut  être  mise  en  jeu  par  des  excitations  si  légères 
que,  portées  directement  sur  les  nerfs  sous-cutanés,  ces  excitations  ne  seraient  point  perçues 
et  n'auraient  aucun  elfet.  Les  terminaisons  intra-épidermiques  (dos  de  la  main,  joues),  per- 
mettent à  la  peau  d'apprécier  la  température.  Les  corpuscules  de  Meissner  assurent  le  tact 
(pulpe  des  doigts);  (juant  aux  corpuscules  paciniens  situés  au  voisinage  des  articulations, 
ils  nous  font  connaître  les  phénomènes  de  pression.  Toutefois,  Blix  et  (joldscheider  pensent 
que  les  sensations  de  pression,  de  tact  et  de  température  sont  perçues  par  des  territoires 
distincts  dn  tégument  externe. 

Enlîn  la  peau  intervient  dans  le  phénomène  de  régulation  de  température.  Les  nerfs  vaso- 
moteurs  entrent  en  jeu  pour  accroître  ou  pour  diminuer  le  rayonnement  et  la  sécrétion 
sudorale. 

NOTES 

A)  (In  ignore  encore  le  nombre  de  chromosomes  que  possèdent  les  cellules  épidermiques' 
en  mitose.  Sur  la  cornée  humaine,  qui  n'est  qu'un  territoire  différencié  de  l'épiderme, 
Flemming^  a  noté  que  les  éléments  en  karyokinèse  possédaient  23  chromosomes  au  moins 
et  27  au  plus.  Le  nombre  des  chromosomes,  constant  dans  les  seules  cellules  embryonnaires, 

1.  1901.  CiiAXTEMESsE  et  PoDWYSSosKY.  Lcs  Processus  généraux,  t.  I,  p.  158,  flg.  85. 
■2.  On  siit  que  le  méricisme  est  souvent  héréditaire,  Je  même  que  les  cornes  cutanées. 

3.  Voir  sur  ce  sujet  ;  1900.  Profichet,  Tlièse  Paris.  —  1899.  Derville,  Congrès  français  de  médecine 
(août). 

4.  Pour  toute  cette  piiysiologie,  consulter  1  "article  de  Ch.  Richet  dans  le  Dictionnaire  de  Jaccoud  (1878). 
j.   1898.   Flemmixg.  Anat.  Anzeiger.  t.  XIV,  n°  6.  [i.  171-174. 


r.4.  BRANCA.] 


816  LE  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVÉS. 

s'élevait  donc  prohal.lcment  à  24.  J'ajouterai  quo  Zimmcrmann',  qui  a  signalé  la  présence 
de  corpuscules  centraux  dans  un  grand  nombre  de  cellules  épithéliales  (la  cornée  y  comprise), 
n'est  jamais  parvenu  à  démontrer  les  microcentres  dans  le  tégument  externe. 

B)  La  karyokinèse  est  susceptible  de  présenter  dos  anomalies  diverses,  du  fait  des  condi- 
tions anormales  auxquelles  est  soumis  l'épiderme.  Kn  appliquant  des  courants  électriques 
sur  la  peau,  Galeotti  a  vu  les  cellules  épidermiques  s'allonger  dans  le  sens  du  courant.  Les 
figures  karyokinétiques  présentent  une  orientation  identique. 

Le  même  auteur  a  soumis  des  salamandres  à  des  températures  de  33  et  30  degrés.  11  a 
vu  se  produire  dans  l'épiderme  des  mitoses  anormales  (mitoses  pluripolaires,  mitoses  sans 
figures  achromatiques,  mitoses  asymétriques-). 

C)  L'intervention  de  l'amitose  dans  la  régénération  physiologique  de  l'épiderme  n'est  pas 
encore  tranchée.  L'état  lobule  des  noyaux,  si  fréipient  chez  les  larves  de  salamandre,  n'est 
pas  un  signe  de  division  directe  comme  l'a  cru  Ooppert.  Van  der  Stricht^  rapporte  cet  état 
à  la  persistance  des  saillies  que  forment  les  chromosomes,  avant  de  se  rétracter  au  centre  du 
noyau.  Chez  nombre  d'Amphibiens  (Triton,  .Axolotl,  etc.)  jeunes  ou  adultes,  j'ai  observé  que 
la  plupart  des  cellules  épidermiques  étaient  parcourues  par  des  incisures  étroites,  de 
nombre,  de  forme  et  de  situation  variables.  En  raison  même  de  leur  multiplicité,  ces  incisures 
ne  sauraient  être  regardées  comme  l'indice  de  phénomènes  de  division  directe. 

D)  Wentscher  a  recherché  de  quelle  vitalité  étaient  capables  les  éléments  de  l'épiderme 
humain,  séparés  de  l'organisme.  L'auteur  a  pratiqué  des  greffes  de  Thiersch  ;  ces  greffes, 
plongées  10  jours  dans  l'eau  salée  physiologique,  ont  pu  alors  être  transplantées  avec  succès. 
Des  lambeaux  épidermiques,  conservés  3  semaines  dans  un  milieu  sec  et  stérile,  et  grelTés 
alors,  ont  continué  à  vivre  dans  la  moitié  des  expériences  (30  succès  sur  .39  essais).  Pour  les 
détails  histologiques  de  ces  expériences,  je  renvoie  au  mémoire  de  l'auteur*. 

1.  1898.  ZiMMERMANN.  Conliili.  h  réludc  de  quelques  gland«s  et  de  quelques  épithélium».  .4 rcA.  f.  mikr. 
Anat.,  LU,  p.  552-706. 

2.  1896.  Galeotti.  Prodiicl.  expérimentale  de  karyokinèses  anormales,  Beitr.  z.  palh.  Anal.,  XX,  p.  192-219. 

3.  1894.  V.  D.  Stricht.  BuU.  de  l'Ac.  roy.  de  Belgique. 

k.  1898.  Wkntscher.  Recherches  exp.  sur  la  vitalité  de  l'épiderme  humain  séparé  de  l'organisme.  Bcilrag. 
z.paih.  Anal.,  XXIV,  p.  1O1-I02. 


aiiticm:  II 
LES  GLANDES  CUTANÉES 

(iKNKIîAMTKS 

l';irl(»iit  (III  recliMlcriiH"  (iriciilc  sdii  (''Xiiliitidii  xcrs  le  l\|tr  rpidcnniqur.  p.ir- 
liiiil  (Idiic  où  rélt'idiiu' iiilriv  iciil  [titur  assurer  la  krraliiiisalidu,  des  glandes  se 
développent,  qui  inériU'iil  le  nom  de  glandes  cutanées. 

(les  glandes  caractériscMit  les  vertébrés  supérieurs  au  iikiiic  lilic  (|iic  Ir-.  poils 
ou  les  (Migles.  Klles  sont  connues  sous  le  iioni  de  glandes  si'-liarées,  glandes 
sudoripares  et  glandes  niaumiaires. 

Toutes  trois  proviennent  de  linurgeons  émanés  de  reclodei'nie  li'gnnienlaire. 
Tantôt  les  bourgeons  glandidanes  procèdent  direeteuient  du  eor|»s  uuiqueu.x, 
tantôt  ils  émanent  des  germes  pileux,  qui  sont  eux-mêmes  des  dérivés  eetoder- 
ntiques. 

Malgré  leur  j)rovenance  et  l(Mir  forme  originelle  commune,  les  glandes  tégu- 
menlaires  actiuièrent,  au  cours  du  dévelo])pement,  une  inorj)bologie  un  peu 
dilTérente.  Les  glandes  sudoripares  sont  des  tubes  cylindriques,  assez  régulière- 
ment calibrés;  les  glandes  sébacées  et  les  mamelles  sont  du  tvpe  acineux  :  les 
•  anaux  excréteurs  aboulissent  à  des  culs-de-sac,  renflés  à  leur  base,  qui  son! 
les  grains  glandulaires,  les  culs-de-sac  sécréteurs. 

llistologiquement  parlant,  les  glandes  cutanées  comprennent  deux  segments. 

Le  segment  sécréteur  est  multistratifié  dans  la  glande  sébacée;  dans  la  sudo- 
ripare  comme  dans  la  mamelle,  on  y  compte  seulement  deux  assises  cellu- 
laires. L'assise  interne  peut  être  qualifiée  d'épitbélium  glandulaire.  L'assise 
externe  est  de  nature  contractile,  dans  la  sudoripare  (cellules  myo-épitbéliales). 
comme  dans  la  mamelle  (?)  (paniers  de  Boll). 

Le  canal  excréteur  est  représenté,  sur  toutes  ces  glandes,  par  un  épilliélium 
si  ratifié. 

La  sueur,  le  lait,  le  sébum  sont  les  trois  produits  de  sécrétion  des  glandes 
rulanées.  Os  trois  produits  ont  un  caractère  commun  :  ils  contiennent  tous 
de  la  graisse.  C'est  de  la  graisse,  presque  exclusivement  que  sécrètent  les 
glandes  sébacées.  Les  sudoripares  élaborent  un  liquide  séreux  oîi  la  graisse 
n'existe  qu'en  infime  proportion.  Dans  la  mamelle,  graisse  et  plasma  se  for- 
ment en  abondance  :  le  lait  tient  donc  à  la  fois  de  la  sueur  et  du  sébum,  et 
par  sa  composition  cbimique  et  peut-être  par  son  mode  de  sécrétion. 

Tandis  que  le  sébum  résulte,  en  effet,  de  la  destruction  d'éléments  cellu- 
laires, tandis  que  la  sueur  provient  d'un  travail  bistologique  qui  permet  à  la 
cellule  glandulaire  de  survivre  à  son  fonctionnement,  il  semble  que  la  mamelle 
occupe  une  place  intermédiaire  entre  les  glandes  bolocrines  (telles  que  les 
glandes  sébacées)  et  les  glandes  mérocrines  (telles  que  les  sudoripares).  «  Elle 
est  surtout  mérocrine,  nous  dit  Renaut.  Ses  cellules  ne  deviennent  pas  cadu- 
ques pour  passer  ensuite  dans  la  sécrétion.  Certaines  d'entre  elles,  en  revan- 
cbe.  détacbent  des  bourgeons  cellulaires  destinés  à  subir,  au  sein  du  produit 

POIRIER   KT   CIIAIUV.   —   \".  52 

[-1.  BRANCA.] 


818  l.K  TIJ.I  MKNT  KXTI^RM-;  KT  -ES  DHim  K?. 

(li'-jà  sérivlr.  une  (lissuliiliiiii  de  leur-  él/'iiiriils  ((tiislit  ni  ils.  iiiic  suri»'  iriii-lt.- 
Ivsc.  J.a  mamelle;  est  done  aussi,  hieii  (jiie  1res  accessoiremeiil,  iitie  ;/lamIi- 
lioloerine.  Elle  lournit  à  la  sécrétion  lactée  certains  éléments  issus  de  la  snlt- 
stance  même  de  ses  cellules  glandulaires  ». 

Enfin  les  o-landes  tég-umentairos  se  difïérencient  encore  \>:\y  un  autre  carac- 
lère  de  leur  sécrétion.  I>es  glandes  sébacées  déversent  leur  -ihuni.  à  la  surfaee 
de  la  peau,  d'une  façon  régulièrement  continue.  I>*excrélion  de  la  sueur  est 
continue,  mais  irrégulière;  elle  subit  des  variations  incessantes  (jui  sont  eom- 
mandées  par  le  jeu  des  organes  (digestion,  exercice  musculaire)  ou  par  Tétat 
j)livsi(jue  du  milieu  extérieur  où  nous  vivons.  Quant  à  la  mamelle,  c'est  seule- 
ment j)en(lant  la  période  d'allaitement  qu'elle  fonctionne.  Sa  sécrétion  es| 
alors  continue,  mais  l'excrétion  du  lait  ne  se  produit  f[u';i  l'occasion  des  suc- 
cions du  nouNcau-iié  :  elle  est  iiilninil  lenle '. 


I 

LES  GLANDES  SUDORIPAIŒS 

CIIM'ITIIK  l'HKMlEU 

DKVKLOPPEiMENT    DES   GLANDES    SUDOKIPAIILS 

1"  Slade  (lu  (ji'iiiii'  si/doripnrc.  —  (Mie/  remhryon  du  i|uatriènie  au  cin- 
quième mois,  on  xoit  apj)araitre,  au  sommet  des  crêtes  primaires  de  l'ectoderme. 
des  l)ourgeons  pleins  et  rectilignes,  qui  proviennent  de  la  <-ouche  hasilaire.  (".e>- 
bourgeons,  de  couleur  jaunâtre,  pénètrent  ])erpendiculairement  <lans  le  derme. 
L'absence  de  tout  nodule  conjonclif.  au  p(turtour  du  boui-gecm  l'pillielial.  sullil 
déjà  à  diUérenciei-  le  germe  i)ileux  ilu  germe  sudoripare'. 

Eoriné  de  cellules  épit béliales.  toutes  semblables  enirc  elles,  le  germe 
sudoripare  liaxcrse  le  cboriou  el  s "ari'èle.  chez  l'Iioniuie,  d.ins  |,i  l'égiou  où  se 
dé\elo|>|>era  li'  paunicnle  adipeux. 

Rappelons  que  les  germes  sudoripares  ai)|)araissent.  dabord.  sur  les  région^ 
glabres  el  plus  tard  sur  les  régimis  pileuses.  Ils  .se  développent  plus  tôt  sur  la 
face  i)almaire  tpie  sur  la  face  dorsale  des  doigts,  plus  tôt  sur  le  troisième  doigt 
([ue  sur  tous  les  autres  (Kt'dlikfM'). 

.\u  cours  du  cin(piièm(>  mois,  l'extrémité  profonde  tlu  germe  pileux  se  renlle 
légèremi'iit  el  se  replie,  à  la  manière  d'un  ciocliet  il(»nt  la  c(nica\  ité  legarde  la 
surface  de  la   peau. 

i'.i'  crocliel  dis|)osé  en  crosse  se  replie,  de  plus  cii   plus,  sur  lui-même. 

!.  ('.'('Si  ilonr  à  colê  îles  glanilos  st-liarôc*  et  smlorip.iros  iiii'oil  tlt>vi-,iil  l>i;;it|iienuMit  l'crin"  l'Iiisluire  ilfs  ^laiitlo^ 
iii.ininiaiiT-;-.  mais  révolulioii  lie  1,1  mamelle  esl  intimeilieiil  liée  à  révoliilioil  île  1  appareil  île  repiMiiticlion.  En 
raison  de  ces  liens  ph'Ysiulugiqiics,  c'est  avec  les  organes  génilniix  qu'est  étiidice  la  glande  mammaire,  dans  ce 
h-aité,  comme  daus  lienucoup  d'autres. 

1.  Nous  verrons  iillérieiiremeni  i|ue  le  germe  pileiiv  se  caractérise  encorv  par  sa  couleur  Manche,  el  par  sou 
uldiiiuité  vis-à-vis  de  la  surface  du  IcgumenI  extertic. 


\.\:<  (.i.\\i>i;s  -I  iHii;ii'\i;h;s. 


819 


2'  SInilr  ilr  ili/f')'-iciici(ilmii  <lr.<  si'ffiiii-)ll:<  ■•«''<•  rt''li'i/ r  rt  rxrri'li'i/ r.  -~  l.' ;\\>\);{- 
l'ilinii  ilii  ;^'lntiirnilr  lii.'il')|lir  le  drltiil  de  rrllc  jirrioilt'.  Kiiloiliv  ilr  (clliilcs 
<  iiiiiniirli\«'s.  Itifii  ili>>f  imlrs  ilii  ilriiiic  .iiniM.'inl.  la  ;^l;i  iiilr  csl  liiiiil('-i>  par  une 
iiM'iiihraiif   ha^ali'.    i|ni    c-l    ^nrldiil    r|iai>^r  (Liii>   la    |ir(iriiiiil('iir   du    hmirt^fuii . 

I.i'  -ciiiiiriil  siTivlciif.  I(''^t'icm('iil  rciillc  ri  |Miiiiili\ c- 
iiii'nl  |driii,  se  crciisr  dune  liiiiiirrc  lai'L:c  (jnc  liiiiifi'iil 
deux  assises  ccllidai  rcs.  l'imr  iiilci'iir.  l'aiil  ic  r.xicnic.  La 
|in'init'iT  csl  loniiéc  d'éli-iiiciils  ulaiidulaiivs  ilc  roiiiic  |»ris- 
iiiali(|ii('.  la  seconde  es!  re|)réseiiire  |»ar  nue  raniiée  decellides  ':':^j '■'■■: :';:^^:'^ 
li'ès  minces.  i|iii  de\  icnd  inni  MlleruMiienienl  nivn-é|idlié-  -o.'!— ^'ij--"^*'-'--'"- 
liales'. 

(Juanl  an  canal  cMrt'Ienr-.  sa  Inniièi'e  appai^ail  an  (V  on 
7''niiHs(.Mac  Leud).  c'esl-à-dire  après  celle  dn  ^Innirnde.  Sa 
|)anii  est  cnnsliluée  [)ar  denx  assises  cellulaires.  Une  mince 
cnlicnle  revêt  le  pùle  lihre  de  la  plus  inlériiHire  de  ces 
assises.  C'est  seulemeni  pins  lard  (pie  se  déxcioppent  les  ré- 
seaux vasculairesipii  se  disirihneiil  an  ponrlonr  de  la  iilaiide. 

'.\"   Slndi'  (le  /'(inii((tio)l   '/c    Inrijice    (''ini'<s(iirL'.   —     l'eii- 

danl    tout  ce  troisième  stade  les  «rlandes  s'allongenf .  Leur 

i;loinérnle  se  crtniourne  de  jtlus  en  plus.  I  k,.    IST   ot   488.    — 

.Insinrici,   le  seiinient    excréleui".    bien    (pie  canalisé,    ne       Hcvoloppemont  des 

,    ,  -,  ,      ,  ,.   M       •      .  I  lilandcs     sudoripn- 

s  on\  re   pas   a  la  surlace   de   la   pean.    (,elle-ci    n  accuse  la       les  de  la  plante  du 

piésence  de   la   jilande  jiar  aucnne  déjiression  infundihnii-       pied.    (D'après  von 

l'iirme.  C/esl   seulemeni   chez  le  («etus  du  "'•  mois  (Minot)  ou       "l'unn.) 

,  ,  1       1         .     1      .!„  •  •         •  ■        l,a  liKiire487  S(>  r.innorte 

même  seulemeni  an  cours  du  I  "^  el  du  J'^  mois  (pu  snivenl  à  „,,  fccin^tieâ  mois,  la  fi- 
la naissance.  (pTon  voit  l'épiderme  se  creuser  d'nii  trajel.  -''""f ^s»  à  n"  f"'''!^  '■'' 
en  re<rard  de  clia([ne  canal  sud(U'irère. 

Ce  Irajel  dessine  une  spirale  dont  les  tours  seront  de  plus  en  |dus  fermés  et 
de  plus  en  plus  nombreux.  Oiiand  lorilice  émissaire  est  devenu  perméable,  la 
sueur  commence  à  se  déverser  à  la  surface  du  téiiiunent.  En  raison  même  de 
r(''po(pie  lardive  on  se  forme  le  pcu'e  émissaire,  on  ne  saurait  admetlre  que  le 
lit|ui(le  amniidupie  pi(i\  iciil  des  lilandes  sudoripares. 


ClIAPITHE  11 

MORPHOL(»GIi:   DES   GLANDES   SUDORIPAIŒS 

I  HiSTORiauE.  —  Des  ^irlandes  sudoripares.  on  n"a  connu  tout  d'abord  que 
Lorilice  cutané.  Sténon  en  ir»83,  Crew  en  l(t84.  Albinus  (10<Si-1085),  Leu- 
wenhoi^ck  en  1717  font  mention  des  pores  de  la  peau"'.  C'est  seulement  en 
IS;V'(,   (ju'cn    France,    Koussel  de    Vauzème    et    Breschet,    qu'en  Allemagne. 

i.  Au  J°  uicils.  le  M'guuMU  pi  (Vente  un  Calibre  de  'lO  à  'i5  ;jl  :  au  (j«  uioi>,  son  ilianiëtre  s'élève  à  65  ou  70  'ji. 
•->.  Au  :•*  mois,  le.  iliamctre  du  canal  excréteur  est  de  •>()  k  -ii  ;jl  :  au  6*  mois,  ce  diamètre  sëléve  à  40  -i,  ('3(i 
ij   ;jLi. 

3.  Il  est  probable  que  bien  avant  tous  ces  auteurs,  Rabelais  a  obsené  les  pores  de  la  peau.  L'un  de  ses  héros 
n.jit  i  l'épiderinis  coinme  un  bidiiteau  »  (c'est-à-dire  comme  un  crible). 


[-4.  BRAXCA.] 


820 


Ll^  TK(iUMi;\T  i:\Ti:i:\K  KT  r^K-   liKIUVKS. 


l'iiikinjc  cl  W'enot  drcrix  irciil  siiiiiillam'iriciil  les  ;rl;tinlc<  siidorip.irc-  de  r.i(liillc. 
II   ASPECT  GÉNÉRAL.  I.cs    j:l;iri(lcs   sudoi-ipaiTs    sont    (•((iisliliit''('s   j)ar  nit 

loii^'  lul)f  duiil  Icxln'-iiiili'  prol'iMidr  csl  l('niiim''t'  en  cid-df-sai-,  et  dont  Icxtiv- 

ini té  superficielle  s'ouxic  ii  la  sinTacc  de  la  peau.  pai-   un  ipiilicr  arinudi.  il('-si- 

uiit'  du  \idpaire  sdiis  le  nom  de  poir. 

Le  luhe  siidoriparc  ronijn'cnd  dt'iix  poilidiis  :  Inné  csl  cnimilcc  sur  cllc- 
iiième,  ù  la  faïun  d'un  peloton  :  c'est  la  région  sécrc- 
li-icc  ou  ^'■loniciidc  sudoripare.  I/aulrc  est  destinée  a 
c(»ndnire  an  (hdiors  les  produits  de  l'cialioration  *\ii 
Lilonicrnlc  :  c'est  le  tube  sudorilcri'  i|iii  prcsenic 
di'ux  sc^nienls  :  I"  lui  segment  profond,  (jui  traverse 
le  derme  en  ligne  droite,  et  doit  porter  le  nom  de 
canal  sudorilère;  2"  un  segment  superficiel,  enroulé 
en  tire-boudion,  qui  est  creusé  dans  l'épiderme  et  n'a 
pas  de  paroi  propre  :  c'est  le  trajet  sudorifère.  Telle 
est  la  glande  siidoripai-e  dans  ses  parties  essentielles. 

III.  SIEGE.  —  Les  glandes  sudoripares  sont  semées  à 
la  surface  de  la   peau.  Elles  existent  sur  foute  la  sur- 
face du  léiiiimenl  externe  au  dii'c  d'un  (''léxc  de  Sticda. 
Ilorschelmanii '.  dépendant  il  est  un   certain  nomfiie 
de  ]vgi(ms  de  l'organisme  où  les  glandes  sndoi-ipar<  > 
foiil   (b'I'aui.   Telles  snni    la   l'ace  anli'rieure  do 
(Uigles,  les  ]Hdiles  lèvres^,  la   partie   inlérieure 
des  grandies  lèvres,  la  face  inteiiie  du   prépuce 
el     le    gland,    la    face   iiderne   i\\\    pavillon    de 
roi'eille.   .\  ces  régions,   il   importe  de  joindre 
^  ^  encore    (llohin^)    la    peau   tics   sourcils    el    le- 

réglons  (lu   tégunn-nt  externe  où   le-  muscles 
peaussiers  vi(Minent    pi'cndri'   inseilioii   (IVoni. 
joncs,    ailes  du  nr/). 
'-.Àj^  l*arloiil  ailleurs,  les  glandes  sudoii|»ares  se 

ri.i.  4SÎ).  —  .Moii.li(.lo,2ic(lola,£l,ni.lc    "••'Ironvenf  à  la  surface  d.'  la  peau.  iném.>  sur 
siKJdrip.iic.  la  i  aïoiiiiile   I  aciv  m  a  le  (  Desfosses),  même   suf 

i>n^  fif,'..r..,  ompninirc   ;>  von   Hnmn  n    |.,    |'.,,.,,   ,,\|, ,,.,,,,  J,,   p.ivilloii  de    l'oreille  (Ifi.rs- 
(Ics.siiiro  à  un  grossisscmi'Ul  lie  'i  j  ili.iinrlrcs,  ' 

ii'im'scnio   la  tolaliti'  ilimc  friande  siidcii-    cfielmaiin)   où    leur    pioeiire  a   jadi-  clé    niée. 

|iare.  i^lle  provient  d'une    eoU|ie  é|iai>;se  di'  la 

peau,  liailée  pai  laeide  aiéti.|ue.  IV    NOMBRE.  —  I  .e  1  loi  II  I  ne  de-  -  1.1  lldcs  sudo- 

iipares  ipii  s"oii\  reiit  ,i  la  snirace  de  la  |iean  a 

été    apprécié    1res    (li\  ersemenl.    I.enwenlioei  le   estime   le   nombre  des  glande- 

sudoripares   à    2  dlli  (KKMKKI  ;    Kieliorn    donne   le  cbillre  de    l 'i    millions.    Pour 

Ki'ause,  les  glandes    sndoi'ipares  soiil   au    nomlire   de  '1  iddlKMI.  ci   |iour  Sap|>ev 

de  1  nullions  siMilemeiil. 

V   RÉPARTITION.  —  I  .es  glande- -iidoii  pa  les  >on  I    Ire-   iii(\L:al(>meiil  i-epai'lie- 

à  la  surface  de  la  peau.  Haies  sur  la    face  exieiiie  ilii  pavillon  de  l'oiiille  et  -iir 

I.   IH7:>.  lIonscilF.i.MANN.  Thèse  llorpal. 

i.  S.iul'  peut-èli'e  à  leur  partie  .nnlérieiirej W.li~li'i  i 

:t,    IStn    l'ii:Arit:u.  Thèse  l'aris. 


^ 


^^ 


LKS  (;l..\Nlu:s  siiii(ii;li'\i;i:s  821 

li's  |(aii|)irn's.  cllo  ■-nul  |ilii->  iininhicii^cs  ;i  l;i  Lut  .i  mIiih'II  it  du  ((iijis  (|ii  à  hi 
r.icc  |t(»sl(''iiriii'<',  plus  imiiihrciiscs  ;iiissi  sur  la  lace  ilc  llrMon  (pic  --iir  la  Incc 
(rc\lciisi(tii  <l('s  iiicinltiTs  (('.i-ii\clliici). 

Sappcv  ((imiiir  1211  Lilaiidcs  par  ((■ni  iiiicl  rc  (•arr('',  là  nii  rcpidcriiic  rsl  mince; 
là  (ii'i  ccl  ('pidcrnic  c^l  l'pais  (|ilaiilc  du  pied,  pannie  des  niaiiis),  ce  niinilire 
s'(''l(''\('  à  ."571.  Dans  le  creii\  de  laisselle,  ccl  aiileiir  a  iiieine  signalé  une  n'^jioii 
eirciilaii'e,  diin  diainidre  de  .5  il  i  ceiil  iiik'I  res.  di'i  les  t^laiides  siidnripares 
élaienl   pins  ndnihreiises  encore. 

Kranse  a  cnin|)l(''.  par  ponce  carre,  le  noinitre  des  ijlandes  ann<'.\ées 
an\      di\crs     lerriloires     ciilaiM's.      Il      e--l     airi\(''     an.\     jM'snlIals      snixaiils     ; 

.\ l.iv  .II'  iihnuU':, 

lir^inii  ji.ij-  |ioiir(;  (■.•(rn-. 

l'ainno  des  iiiaiiis 2700 

l'iaiile  (les  pieds. 2700 

Dos  (le  la  iiiaiii .  l.'iOO 

Front  et  ('(ni i:tOO 

Thorax,  ahddiiicn.   lu  as 1100 

Dos  (lu   pied !)00 

.joncs  et  cuisse :iOO  a   000 

.N'iKpic,  dos  ol  si(',i;e 'lOO  a  000 

VI.  RAPPORTS.  -  Le  iilonK'rnle  des  glandes  snddi'ipares  se  reconnail  l'acile- 
nient  à  sa  couleur  jannàh't!  on  rosée  (|Lii  (ranelie  sur  la  couleur  IdaiK  lie  du 
lissn  anil)ianl.    Sa  situaliou  varie  avec  les  réo-ious  consi(l(''rées. 

TanliM  les  ^■|oin(''rnles.  is(d(''s  ou  rtMinis  par  i:ron|)es  de  1.  '.')  ou  (1,  occnpeiil 
lépaisseur  de  la  peau;  ils  soûl  iuti'a-derini(|ucs,  ils  se  inoulreut  lo<;és  dans  les 
jiréoles  du  choriou.  (Vost  là  leur  siè^e  le  plus  rare,  celui  (|u"on  observe  [)ar 
e.xoinple,  sur  la  iiu(|ue  el  sur  la  partie  suiM'rieuic  (]u  dos. 

Tantôt  et  c'est  la  rèyle,  les  gloiuérules  sont  sous-derniif[ues.  Ils  sont  j)l(jiif;és 
dans  le  tissu  sous-cutané.  Une  telle  disposition  .s'observe  aux  extrémités  des 
membres  et  du  tronc  (mains,  pieds,  ai-éole  du  sein,  organes  génitaux,  aisselle). 

Tantôt  enfin,  comme  à  la  ])aume  de  la  main,  les  glandes  sudoripares  sont  de 
siège  variable  :  elles  sont  ici  sous-dernii(|ues;  ailleurs  elles  sont  inlra-dermiques. 

vu.  DIMENSIONS.  —  La  taille  des  glaiules  sudori|)ares  est  sujette  à  des  oscil- 
lations f(U't  étendues  ;  d'après  le  volume  de  leur  glomérule.  on  a  distingué  des 
glandes  sudoripares  grosses,  moyennes,  et  petites. 

Les  grosses  glandes  sont  celles  de  l'aisselle  et  du  front.  Leur  diamètre  atteint, 
1,  2,  3  ou  '(  millimètres,  et  davantage.  Les  glandes  les  plus  volumineuses 
seraient  les  glandes  du  mamelon,  bypertropbiées  du  lait  de  la  grossesse. 

Les  glandes,  dites  moyennes,  ont  un  diamèti'e  de  •'  à  'iHO  y.:  on  en  observe 
il  l'aine  et  sur  la  région  antéro-latérale  du  tborax. 

Les  petites  glandes  ne  dépassent  pas  10(1  ou  2(10  ;/.  Elles  sont  réparties  sur 
toute  la  surface  du  corps,  et  sont  isolées  ou  mélangées  aux  glandes  grosses  et 
moyennes.  On  les  trouve  à  l'aisselle,  sur  les  jjaupières,  le  nez,  le  fourreau  de 
la  verge,  le  scrotum,  etc. 

La  taille  et  l'abondance  des  glandes  sudoripares  varie,  d'ailleurs,  avec  nombre 
de  conditions  (race,  âge,  etc.). 

I"  Itace.  —  Les  glandes  sudoripares  sont  très  développées  chez  les  nègres  et 
les  Ethiopiens,  d<tnt  le  tégument  doit  lutter  sans  cesse  contre  une  température 

[.1.  BHANCA.] 


822  I.1-:  Ti'-:(iiMr:\T  kxtkhm:  i  t  -i>  ukiunks. 

lurl  rl( -s ('■<•.  l-'Jlcs  sciaiciil  livs  rai'cs  clic/,  les  Kiii'Liicn-.  .ni  ilircdc  l»i-i  li(ilT(  ISSJ). 

2"  .  I7C.  -  l>çs  ^liiiidcs  s",ili-(i|»liiciil  ;i\cc  Tat^c  |-Jlc~  -oiil  plus  |tctilcs  clic/, 
le  vieillard  fjiic  chez  radiillc 

.'{'■  Viiriationx  indiciilin'Ucx.  —  \a's  glandes  stidmipaiX's  sont  parinis  livs 
rares.  Elles  peuvent  lairc  cdinplètenient  dcfanl.  Taendlau  a  observe  un  lioninie 
de  47  ans  qui  n'a  jauiai-^  pu  Iran-pii'ci',  cl  ipii  soulTrait  beaucoup  à  la  nmindrc 
élévation  de  tempéi'ature.  Se  trouvait-il  au  soleil  ?  sa  température  nuintait  à 
'iir,K.  (;hcz  ce  sujet,  toul  rectodernie  avait  siii)i  un  arrêt  de  dévelop[)enient. 
I.a  peau  était  lisse  et  mince  :  la  dentition  se  ri''(luisail  à  1  incisives  et  2  molaires 
implantées  à  la  màclioiie  su|)érieure  ;  le  svslème  pileux  «'-tait  remanjnablement 
|)eu  fourni.  Los  glandes  cutanées  semblaient  l'aiii-  délaut  :  le  su'p  t  n'avait  pa< 
de  mamelles:  les  cIicncux  naxaicnl  \r,\<  i\i'  i^laiidcs  sébacées  pour  annexes;  les 
glandes  sudoripares  (daient  absentes  à  laNanl  bras  que  l'auteur  a  spécialement 
examiné;  elles  étaient  vraisemblablement  ai)sentes  sur  le  reste  du  corps,  car 
Taendlau  na  jamais  jm  |irn\(i(|iici-  >{{•  sucni'  à  I  anir  d  nijrctions  *\t-  pilo- 
cari)ine  '. 

VIII.  FORME.  —  (l'est  llc\  iinjd  -  qui  le  prcnii.'i-  (iST'i)  a  distingui'  ilau-  la 
glande  le  glomérule.  qui  (■laborc  la  sueui'.  et  leconduil  cxcri'-teur.  (|ui  amène  le 
produit  de  sécrétion  à  la  surface  de  la  |iean. 

A)  Ghnnéiiilc.  —  l.i'  glomérule  iii'ésenle.  dans  sou  ensemble,  une  forme 
arrondie.  Il  est  nellemeni  spbéi'i(|ue.  ipiand  il  e-l  NiliK-  dans  le  li-su  ccllidaue 
sous-dernn(pie  :  \\  allecte  la  loruie  d'un  rmie.  d  une  |)\raniide  à  grand  axe  \fr- 
tical,  (|uaiul  il  siège  dans  répaisseiir  du  deiiiie. 

Il  es]  loi'iiie  d  un  tube  conloiiriK'  sur  liii-iiieiiie.  Il  "  pend  il  rextii'-mité  ilu 
canal  excréteur,  comme  une  pelole  au  bon!  du  lit  qui  la  forme  et  qu On  aurait 
déroulée,  dans  une  fraclioii  de  s(ui  parcoiiis  »  (Kenaiil).  Ce  tube  est  uniformé- 
ment calibré  et  les  dilatai  ions  ipiil  piésentc  parfois  >oul  patbologiques.  l'ar 
lune  de  ses  extrémités,  ce  tube  se  termine  en  cul-de-sac  sans  présenter  de  reii- 
llement  U*rmiiial:  par  l'autre  il  s'aboucbe  avei-  le  canal  excréteur.  Les  llexiio- 
sités  qu'il  décrit  \aneiil  (riiiie  glande  à  une  aiilre  el  ^r-  ileii.x  extrémiti'--  iioiil 
aui'une  situation  lixe.  lune  [lar  ra|)poi'l  à  raiilie. 

15)   Ciindi/il  xKdnri/rrr.  Kleiidii  du    liIoum'IIiIc  à    la  ^11  iTace  de  la  peau.  Ii' 

tube  sudorifère  émerge  de  rmléiieiir  du  gloiiieiiile'  ou  d  un  |ioinl  (pielconqne 
de  sa  surface.  Il  est  plus  étroit  ipie  le  glomérule.  Il  conunence  par  un  reiille- 
iiient  léger  du  tube  sécréteur  et  pai'court  successivement  le  derme  et  rt-piderme. 

Il)  Dans  le  derme  sou  Irajel  e-l  rei  liligue  et  sensiblement  xeitical.  c'est-à- 
dire  perpendiculaire  ou  légèrenieiil  obTupie  a  la  surface  du  tégument  externe. 
Parfois  cepeiidaiil.  il  est  un  peu  coiiloiiriK-  au  iiixeau  de  son  extrémité  i:lomé- 
riilaire:   il  ne  tarde  pas  loiilefoiv  à  de\ciiir  reddigiie. 

//)  iJans  ré[)idernie.  ce  coiidiiil  se  coiujinijc  d  i\  ('r-eineni .  -iiivaiil  ipie  I  epi- 
derme  est  mince  ou  ipi'il  (>sl  épais. 

(Jiiand  I  ('pideniie  est  miin-e.  le  conduii  eiiibiiKlie  un  bourgeon  iiiterpa|iil 
la  ire.  Ira\  (  rse  le  coi'ps  iuu(|ueiix  en  ligue  droite.  l'I  ^e  cou  ion  me  en  spirale  dan- 

1.    I!UII».     r.vi.:Mii..\ii,    Jlcil.  iiiril.   lies, 'Ils, -liiill.    :ll  .n|..l.ii'. 
•-'.   I87'i.  IIeyn(ii.I).  .liv/iircs  iti-  \'irch<>iv,  I.  I.XI. 

i.  Uf  fi'tio  (Icsiripiinii  ivsullo  ilnm- un  f.iil  ini|>nii.'iMl  :  If  v'Ii'Hio'il n'|.iv>i'iili'  |i.i>  M'iili-iiirtil  li'  x'giiioiil 

.v'i-n'li'iir  ■!';  l.i  i.'l;iii"li'  Mii|iiii|i,iri'.  Il  .•i.m|iii'n.l  l'n.oii-  uni'  p.irlii'  iN"  »im\  >• Iiiil  .l'oxriTliKn. 


I.i:<  (il.\Mii:<  SI  Iiû|;||'\|;i:s.  823 

l.'l      nilli'lir      ('(i|-|ii''r      {lulir    '  .1 1  ii  tli  I  1 1'     .1      »     Mil    jinir    »      i|lll     r(  )||->I  i  I  llr     ^iili     (il'ifiir 
l'IllISSMII'C. 

I,.i  nii  I  i''|iiilr|-|nr  fsl  ('it.iis  (|);iiiiiic  tir-  iii.iiii-».  jilaiilr  de-  |iirils),  Ir  dcniir  ('->! 
Mllnimt-  (le  nvlcs  (l<'^lm(|ll(-^  dunl  le  ^(uiiiint  r-l  nui  m  de  deux  |i,i|)illi'>.  I.c  t  ni  i- 
sudni'd'rr)'  <'il)ni'd(>  I  l'itidcrnic  an  '-nninii'i  dn  liuniiii'iin  i'|iiil('nni(|nr  (ini  >(''i);nr 
1rs  deux  |ia|idl('-:  i\  s'cnidnic  ^nr  Ini-nirnic.  m  |ii''nr'li  anl  dan-  le  n'--raii  i\r 
.Mal|»iL!lii.  cl  drciil  dans  r{''|»id('rin('  UO  à  M)  Iniirs  dp  s|>ir('.  (les  loius  de  spiic 
-uni  Iles  ir:;nli('rs  :  ils  snnl  aussi  (iV-s  i-a|»[)i'(i(li(''S  ;  ils  ne  siuii  j)as  cfitciKlanl 
('Xai'icMicnl  sn|ii'r|insrs  :  l'axe  de  la  s|)ii'f  iiCsl  pas  l'cpivscMlr  par  iin<>  li<rn<' 
litinurriiscnicnl  |)('i'|M'ndi(Mlaii'('  à   la  surlaco  lilirc  ilii   Ir^iinicnl . 

I/urilicr  ciilani'  du  canal  cxcndcnr  s'ouvre  au  souiuiel  des  ci'clc-  |ia|»illaircs. 
|iar  un  |((ii'e  (|ui  préscnlc  une  doiililc  uliiiijuih''  :  il  est  (ddi(ine  pai'  ia|i|Mii-|  à  la 
surface  de  la  peau,  (dtli([ue  |)ar  rappuil  a  l'axe  dn  canal.  Aussi,  le-  c(Up-elran- 
i:ers  n'v  pénèlrenl-ils  (|ue  dillicilcuienl . 

Dans  certaines  i:landes  siidnripares  (glandes  céruuiiueuses)  l'oridce  superli- 
ciel  du  lid>e  sudurifére  ue  s'ctuvre  |)lus  à  la  surface  du  léi;urueu(.  Il  ahnulil  au 
r<dlicule  |)ileu.\.  el  ruu  peut  \(»ir  deux  <iu  trois  glandes  délioucher  dans  clia(|ue 
l'ollicule  (llassal.  S(  liultze.  Scliwalhe.  Al/.lieinier). 


CI!  vrMTlil-:  III 

HISTOLOGIE   DES    GLANDKS   SUDOIUPARES 

La  distincliiMi  ([irelaldil  la  niorpImlnLiie  cuire  le  Lilouicrule  el  le  canal  sudc- 
rd'ère.  se  lé^i:dinie  encore  ipiand  un  éludie  lii-t(il(>L:ii|iieuienl  les  deux  parties 
de  la  glaudo  sudoripare. 

I.  GLOMÉRULE.  A    uu   l'aible  ^irrossissonieut.  le  ;^Iouiérule  a])parait.   sur  les 

i'oupes.  cduiuie  lornié  d'une  série  de  cavités  accolées  les  unes  aux  autres,  (les 
cavités,  h  contour  ai'rondi  ou  elliptique,  ne  sont,  en  réalité,  que  la  section, 
sons    divei'ses  iucideuces,  des  divers    segments  du   même    tuhe  glomérulaire. 

A  uu  fort  grossissement,  on  trouve  le  glomérule  limité  par  une  membrane 
\drée  (|ui  donne  insertion  à  Ar\\\  assises  cellulaires,  l'une  externe,  l'autn* 
interne. 

I"  B/is(ili\  La  uHMuhrane  hasale  des  glandes  sudoripares  est  j)lus  épaisse 

(2  à  4  a)  ([ue  la  vitrée  du  revêtement  épiderniiqne,  avec  laquelle  elle  se  continue 
d'ailleurs.  Elle  a  les  mêmes  réactions  (|ue  cette  vitrée  :  elle  se  coloi'e,  comme 
elle,  en  Ideu  pur  avec  l'hématoxyline.  Sa  face  externe  est  en  rapport  avec  les 
cellules  conjonctives  et  les  réseaux  élastiques  du  derme.  Sa  face  interne  porte- 
rait de  fiu(>s  crêtes  f[ui  sengrènent  avec  les  crêtes  que  présente  le  pôle  péri- 
phérique des  cellules  gloniérulaires. 

2'  .  I>s.s/.sc  i,n/n-(''j)il/iêli(ih'.  —  î/assise  externe  de  répithélium  sudoripare 
est  constituée  par  des  cellules  musculaires,  d'origine  épithéliale,  c'est-à-dire  j)ar 
des  cellules  myo-épithéliales.  Ces  cellules  ont  le  type  d'éléments  peu  difîéren- 
cics.  Elles  présenteni  à  la  fois  les  |»ropriélés  du  muscle  et  de  lépithélium.  et  ne 

r.l.   />7M.VC.l. 


824 


M-;  ÏÉrnMKNT  EXTKIlM-:  HT  SES  DKRIVKS. 


s(nit  nos  sans  aiialo^if  avec  les  (•cllnlc^  iiivd  (■•|iil  li('lialr-  (jnc  Kli'iiH'iihciy  a  di'-- 
rrites  dans  riiydrc  d'caii  (Umn'. 

T.es  rcllulos  invo-ôpillK'-lialcs  (A)  ont  rlr  si;:iialn's  |»ai'  Kollikcr  (IS'i'.l)  ri  |.ar 
llcvnold  (IST'i).  (|iii  les  croyaient  extérieures  à  la  membrane  basai*-,  l.fnr 
iHiide  a  été  reprise  par  Ilernnan';  lianvier,  deux  jours  plus  tard,  publiait  uni' 
note  à  l'Académie  des  sciences  «  sur  la  structure  des  glandes  ».  Herrnian  et 
Jianvier  établissent  la  situation  exacte  des  cellules  externes  du  gloniérulc 
mais  sont  divisés  sur  la  nature  de  ces  éléments,  qiTon  s'accorde  généralement 
à  regarder  comme  musculaires  (H). 

Situées  entre  la  basale  et  l'assise  interne  des  cellules  glomérulaires.  les 
cellules  mvo-é]»itbéliales  se  montrent  comme  des  éléments  fusifurmes^  dirigés 

obliquement  par  rapport  à 
l'axe  du  tube,  autour  (lnf|nel 
ilsdessinent  une  spirale  allon- 
gée. 

Ces  cellules  sont  formées 
d'un  corps  cellulaire  et  dun 
novau.  Le  noyau,  allongé  sui- 
vant Taxe  de  la  cellule,  fait 
saillie  sur  la  face  interne  de 
rélémeut:  il  est  au  contact 
des  cellules  glandulaires.  Le 
corps  cellulaire  comprend  deux 
portions  :  I"  l'une  interne. 
claire,  envelo])pe  le  noyau 
(protoplasma  périnudéaire) : 
2°  l'autre  externe,  fibiillaire. 
vient  au  contact  de  la  basale. 
Elle  représente  une  véritable 
semelle  contractile  :  sa  surface 
p(»rb'  de  longues  crèies  (|ui 
s'incrustent  dansla  membrane 
Aitrée.  et  demeurnil  --nlide- 
nieut  allacbées. 

Les  auteurs  ne  sont  pas  (["acioiil  snr  les  lapporls  ([u'alïectent  entre  elles  le^ 
cellules  mvo-é|)ilbéliales.  Pour  les  nus  (Ki-naul).  les  ci-llules  myo-épilbéliales 
sont  disposées  en  iia|t|)e  continue.  Klles  sé|.arent  d'une  façon  complète  l'épitlié- 
lium  glandulaire  et  la  basale.  entre  lcs(|nels  elles  s'interposent.  i*onr  Kanvier. 
bien  au  contraire,  les  cellules  uuisctdaires  ne  sont  j)as  disposées  en  coucbe  con- 
tinue; elles  sont  sé|)arées  les  unes  des  antres;  I(Mu-  ensendtle  dessine,  à  la  sur- 
lace du  glonirnilc.  un  grillage '.  .l'ai  l'ail  niic  |.ai('illc  obsei'x  ation  snr  la  pulpe 
(les   doigts  des  Lénuiriens   :    ri-jiitlK'rnim   glandulaire    vient   an   contact    de   la 

I.  IHTil.  IJKUUMAN.  l'.iilinil.irih's  ii'hili\r-  .1  l.i  -Ijinliiri' «lo  :;l;iii.li'>  .-.iiiluriii.ii-.^-,  <  u/,!^.;.  (V)i,<.  >".)<■.  iJi'«/. 
•.>7  .lir. 

•i.  En  raison  do  Imir  oliliiniilô,  Ifs  lilucs  imisculairos  .igissenl  à  la  fois  conimo  lilires  lonsilndinales  et  comme 
libres  circulaires.  Kllcs  r.iccoiircisscMl  le  lulio  scircliMir  en  nn'nic  Icnips  qu'elles  réduisonl  son  diamètre  Irans- 
M'rsnl. 

3.  Celle  disposition  permet  .tu  plasma  de  pénétrer  rapidement  jns(iu";i  la  cellule  jrlandulaire  qui  parfois  e>l 
appelée  à  sécréter  rapidemeni  une  (|uanlité  de  sueur  considcralde. 


l-'iG.  400.  —  Coupe  Iraiisvcr-.ilc  de  r.iiiipnulr  (Tiiik 
glande  sudoripare  de  la  imiiK'  ilii  (liii,i:l  ilc  riinnuin', 
—  (D'après  Hanvior.) 

;/.  celUiles  frlandiihiircs.  —  m.  (■i'lliili>   niii-cnlaires.  —  ji,  nieni 
l'i-.ine  propre.  —  /,  tiiniipii'  (•luinciiiM'. 


ij-.s  (>i.\M>i'; 


;ni(inii'Aiii-> 


826 


iiiciuhranc  li.o.ilc  |iailniil  (ni  les  .•clliilrs  iiiy(»-t'|»illi(''lialcs  loiil  driaiil.  pailuiil 
iii'i   ii  t'xisic  (les  mailles  ilaii^   je  ii'scail  (|iic  dcssiiifiil  ces  rrlliilcs. 

.'{"  A-^-^isr  (//niKh/hn'ir.  I/assisc  ii.lcnic  (in  r('\  ('•Iciiiciil  izloirM-nilairc  ol  dr 
iialurc  ^laiidulaiiT.  h'Jlc  (•<!  iv|ii(''st'iilr('  [)ai'  dis  crlliilr-.  |nisiiiali(|in's,  dispo- 
sées sur  un  seul  rani:,  el  i ni|ilanl'''es  |».  r|iendienlaiienienL  à  la  inend»rane 
vilrée  (C). 

Le  |)('ile  d"ini|»lanlalion  de  la  cellule  jj;landula  re  est  tourné  vers  la  |M''ri]»liérie 
du  liilui  ^louiériilaire  ;  il  \  i(  ni  au  contact  de  la  nienihrane  basale,  (inaiid  les 
cellules  myo-épitliéliales  sont  absentes  à  sou  niveau.  Partout  où  se  développe 
lidénient  uuisciilaire,  la  cellule  glandulaire  reste  à  dislance  de  la  vilrée,  ou  se 
relie  à  celte  vitrée  j)ar  des  prolougeuieuts  lauielleux,  qui  s'insinuent  entre  les 
cellules   niyo-épithéliales.    Aussi    les   cel-  s 

Iules  musculaires  sont-elles  entourées,  sur 
I  rois  lie  leurs  faces,  par  les  éléments  i^laii- 
dulaires.  i.e  pôlea|)ical  de  la  cellule  siido 
ri  pare  est  tourné  vers 
la  lumièr(>  du  j.;lomé- 
iiile.  Ses  faces  latérales 
sont  en  rapport  avec 
les  faces  latérales  des 
cellules  voisiiH's.  Çà  et 
là,  on  voit  la  lumièi'c 
i:landulaire  se  prolon- 
ger, entre  les  laces  de 
deux  cellules  épitlié- 
lialcs,  sous  forme  d'un 
itinalicule  intercellu- 
Inire,  à  dii'ection  ra- 
diée, qu'on  peut  sui- 
vre' jusqu'au  voisi- 
nage de  la  basale  (D). 

(".e   Canalicule    se   pn»-  Tic.    ini.   —  (ilatidi'  sudoripaii'  de  la  puliic  du  doi^t  de  lliiiiiiiiif 

lono-e  même  dans  l'in-  (coupe  nu  niveau  du  glomérule).  (D'après  Knuvier.) 

1  ,  _•'       _      ,         .         1,11    1^  s.  tiilie  sri-réteiir. — a,  ampoule  du  tiilie  >r'(ivlcMii- au  point  où  il  se  ciiiitiiiiic 

lelieUl      ue     la     CellUie  .n,,,.  |^,  ,-,.,,i;ii  pxiTi'tcur.  —  g,  cellules  glandulaires  renfermant   iiiieUpies  jira- 

Sudoripare        (  CCDudi  -  nulations  firaisseuses,  colorées  en  noir  par  laciile  osmicpie  (la  ^damle  a  été  lixi'e 

,           .                  ;;     /     •  1'"'""  'iij«''i"ii-  dans  les  vaisseaux  sanfruins,  dune  solufinn  osnii(|iie  à  I  pour  lou. 

l'KIC        linrdi'eUuhl  l  re  —  „)^  fibres  musculaires  (cellules  contractiles).  —  m',  ces  mêmes  éléments  cou- 

<le    /irnmerman^  '"*  obl"li'*'nien'- —  '':  canal  excréteur  revêtu  d'une  double  couche  épithéliale(rf). 

'"  _  ,>.  sa  cuticule  interne. — yj.  menduane  jjpopre  (vitrée)  des  canaux  sécréteurs. 

Les  cellules  glandu-  —  /.  tunique  conjonctive. 

laires  examinées,  non 

jtlus  dans  leurs  rapports,  mais  dans  leur  structure,  nous  montrent  un  petil 
iiovau  arft)ndi,  nucléole,  situé  à  ini-hauteur  de  la  cellule.  Au  voisinage  du 
iiovau,  Zimmerman  trouve,  dans  le  cytoplasma,  une  |)aire  de  microcentres  (E). 
Le  corps  cellulaire  est  nu:  il  est  cbargé  de  fines  granulations  qui  se  disposent 
à  la  file,  en  série,  parallèlement  au  grand  axe  de  l'élément,  et  donnent  à  la 

1.  Le  canalicule  intercellulaire  e>t  une  formation  permanente.  11  e>t  entouré  par  les  schlussleisten  de  Bonnet 
(bandelettes  obturantes),  c'est-à-dire  par  du  ciment  ou  plutôt  par  du  protoplasma  différencié.  Le  canalicule 
inlra-cellulaire,  tout  au  contraire,  c-t  une  formation  vraisemblablement  transitoire,  creusée  dans  le  cytoplasme 
'le  la  cellule  sécrétanle. 


\^     /i  KARMA^SKI  iùl. 


{A.  BR.LYCA.] 


826 


i.K  Ti-;(.r\ii;\T  i;\i  i;i;\i:  1:1  -i>  i>i;i:i\i: 


cellule    lin     ;is|)crL    strié.    C-rs    ji^i.iiiill.itioiis    ^onl    con^tiliii'o    les    iiiir^    |).ii-    iln 
|)i<fnieiit.  les  aiilri's'  par  de  la  graisse. 

II  MODE  DE  CONTINUITÉ  DU  GLOMÉRULE  ET  DU  CANAL  EXCRÉTEUR.  —  lv\a- 
ininoiis  nialiilcn.iiil  ((iiiiiih'iiI  se  (■fiiiliimciil  Ir-  ilciix  -(■;jiiiciil-  dr  l.'i  L:l.iiiilr 
siiiloripan  .  Au  jniinl  ou  siiin^sciil  le  hihc  (•\ri(''lcur  cl  le  L^niin'iiilr.  la  xiln'-i- 
se  poursuit  sans  iiili'i'i'ii|)liuii.  \.r^  ((lliilc-  invo-épithéliaii'-  >c  (li-pu~ciil  i-u 
sphincter  et  elles  l'oul  sniff  aux  cellulrs  hasilaires  du  eanal  e.\(  ivlcui'.  Kicaliir 
déclare  n'avoir  jamais  |iii  xoir  uellcuiciil  le  poini  où  disparaissent  les  cclluli- 
mvo-épithéliales.  (Juaul  aux  (•cliulrs  inlciiirs  du  canal,  elles  succèdent  aux 
cellules  glandulaires  du  glouM'iiiic. 

III.  CANAL  SUDORIFÉRE.  —  In  li'iicr  icn  llcuicn  I  du  luhe  glouiérulairr- inanpic 
le  déhnl  d\i  canal  sudorii'ère.  (!e  canal  apparaîl  ioruié  essentiellemeni  d'une 
double  assise    de  cellules  épilliéllales    iniplanlées   sur  uni'  ha<ale  : 

1"  Bnaalc.  —  La  liasale  du  canal  ^ndoi'il'ère  e^l  en  rappoi'l  pai'  sa  l'ace  ex- 
lerne  avec  le  tissu  (((njunclir  du  demie  cl  a\cc  lc<  réseaux  (''la-t  M|iie-  i|iii  eufrai- 
nent    la  glande  sud(U'i|>are. 

Des    cellules   épilli(''liales.  disp(is(''e<   siii-   deux    i'aug(''es    reposeni    ^iii-  elle    :    l.i 

l'angée  externe  réjvuid  à  ra--i>e  lia- 
silaire  de  lépiderme:  la  rangée  inlerni- 
limite  la  linnière  du  canal. 

2"  ('i'lhi/,'.<  externes.  I.e<cc||ide- 
externes  sont  allongées,  et  leur  prold- 
plasuia  est  (dairef  transpareni  comme 
celui  dev  (•(■Ilule<  de  la  gaine  externe 
des  poils. 
rr         •'{"  Cellules  inleriii's. —  Li'Ncellides 

internes   -ont  «''paisses;   leur  pi'de   lilue 

est    revêtu    d"une    cuticule     rigide     et 

...      ,,,.)        ,  .,     ,         1     ■,■  résistante.  «lue  liriinit  l'orlemeut  l'acide 

ri«).  l'.lJ.  —  (.anaux  siiiliirilcics.  _  i 

lha|irrs  KiilliktM.)  «»smi(|ue.  I.a  pr«''senc«'  de   cette   t'onna- 

L.  liiiiiiiTi' lin  iMii.il.        /■;.  .l'iliili--  ri.iUirii.ili'^  .a.v    lion    ln«li«[u«'    assez    (|u'il    ne    -e  |)a>^i' 

liMir  iiiliciili'  r.    —    7'C.  Iis>ii  riininnclirrl  v.ii»r;iil  >;iM  i     .  .  ,  •         •■• 

-iiiii  I-.Scnin„iMiii  l.-,;ui.-,M\  ,ii,r..,iiv,r..  aucun    plieiiiuiiene    «le    s«'creli«ui.     au 

niv«'au  «lu  <'anal  ^ndorilcre. 

Ajout«)Us«pra(i  xoi-^inagi'dn  lioiiig-eon  épilliéllal  iiiler-pa|Hllalre.  r«''i>il  hélium 
du  canal  sU(loiirei«-  se  slialilic  sni'  Irol^  ou  «|ualre  a'<>-i>i-.  Sur  loiil  «m  lia- 
ji't.   la  lumièiv  «lu  .anai  «•>!   -«■•néi-alenient  ciivnlai  re  -ui  «le  loni val«-. 

IV  TRAJET  SUDORIFÉRE.  —  l.ois«pi.-  le  canal  su.I« uiléiv  eiuerg«'  «lu  derme,  il 
aliorder('pid(>riu«'  «d  perd  sa  paroi  pr«.|)iv.  lue  simple  la. uiu-.  Imu.Icc  «le  toule-< 
|.aiN  |tar  d«'s  cellules  .■.pid(.nni,|iir^.   repiv-enle  le  liajel  -ihloiiléiv. 

.\u  iiiv«-audu  c.nps  inu«pi«'iix  di' .Malpiglii.  ce  trajet  .>sl  limite  par  «Iti^s  r«dlul«- 
•  pu  se  sont  «lispos('-es  ««Micent  ii«piem«>nt  sur  deux  «m  trois  rangs  aul«tur  du  trajet  : 

I.  Ts>-hIciion"a  dccril  itvciiiiiionl  .l.'s -i;uiiilali..ns  .|iii  ivilnisml  la.iil."  ..Mni,|iie  cl  se  t.-imient  en  r..iiiro  pat- 
in liichsine  |)lièni.|ti(;o,  coinnii'  le  1,.,,  illo  ,to  Korli.  «  .o>  -ranukilioiis  se  colormi  m  n,.ir  après  Va.liuii  dos  .'lis-o|- 
\aiiis  (le  la  frraissp.  i-.'  ne  smil  point  d.-s  praniilations  ?raissoiises  ;  mais  laul.Mir  no  di<rnte  puinl  leurs  relali..ns 
avec  lopigmonl  (Voir. I,r/,./-.  D,-n„<il..  i.ssisi,  i.  .\I.1.\.  p.  i.sj,  ol  n-.us  savons  par  les  travaux  ,lo  Ledermann. 
de  Rarlow  (18!).-.)  de  iHvysol  (iS'ifii.  quiino  parliodos  piirnienls  oiitanés  ivduil  laoide  ..>nii<nie.-onime  la  émisse 
1  raiie  au  proalaldo  par  los  solutions  .■lir.>iiii.|iios.  re  pisinenl,  mis  en  prosenoo  d?  l'acide  osminue,  ne  so  col..re 
pinson  mur    :.  l'im .•.-..  .le  |,i  sraiss,. 


.1-  i.l.Whi;-  -1  lHi|:ii'.\|;i:<. 


8-2" 


cllfs  Miiil  .iplatio  ri    >(•    iiiuiilrciil    rli,ii',i: ('•(■■<   de    i;i-;imil;tli(iii-  dV-lt'idi  ni',   cl    (■cla 

>iii'   lin  plan    hifii   iiiiV'rii'iii'  à   ccliii 

i|ii"(ic(ii|H'   le  siraliiin   ^Taiiiilnsniii . 

j-'Jic^   mil    (luiir   siilii    une   cNdiii I  lun 

liàlivc.    L  assise   la   |tlns    inlcnic  de 

ics  n'Iliili's  t'-lalxiic  uni'  cnlimlc '. 

Kaiis  la  ruiirlic  ((iriicc.  le  Irapl 
siidoiilciT  drcril  des  li»iirs  de  spire 
sern's  le'>  uns  cdiili'e  les  anlres.  La 
sueur  s'iiilillre  dans  la  ('((iielie  nir- 
iiée  <(  eitinine  un  lleinc  dans  les 
saldes  ».  Mlle  s'i-cdiile  à  la  siii-l'aee 
du  lé^ninenl  par  le  p(Me  siidoi'al. 
dis|)(tsé  (il)li(pieineiil  par  i'a])p()rl  a 
la  siirlace  de  la  peau  e!  |)ai'  rappurl 
;i  l'axe  du  trajet. 

Telle  est  la  slniclnre  de  la  glande 
siidiu'ipaie  (die/,  ladulle. 

Cdie/.  le  vieillard,  la  glande  sa!  ro- 
|diie  et  ses  épithéliiinis  sécréteurs 
s'inliltrent  dégraisse  et  de  pignienl. 

V  HISTO  PHYSIOLOGIE  DE  LA. 
SÉCRÉTION  SUDORALE.    Des    C(d- 

liilcs    glandulaires    et    des    cellules 


•Ki.    i'XL  —  (;ou|i('  (1(!  i'é|)i(lt'rmc  cl  ilc  la  pjuli 
superficielle  du   derme. 


musculaires   coiistlllieill    les   parties        û/i,  (lemie  avec:  ses  p.ipil  les  /-■;  l'i'-piderine  avec  ses  diverse 
,•    Il         I         1  ,       I        ,,         ,  louches,  B,  couche  basiiaire.  —  jl/,  corps  muqueux  de  Mal- 

essentielles  du  lilmnerule.   (<es  deu.K     |,ifjhi.-G,  straU.m  granulosum.-L,  stratum  lucidum.^ 
ordres  d'éléinenls  peuvent  entrer  en     ''^  •■o>"'hc  cornée.  —  D,  lame  desquamanle.  —  s,  trajet  su 

iliiriféic  bordé  de  cellules  qui  se  sont  cliari.'-ées  iroléMinr. 

jeu     séparément,     sons     I  intliieni'e 

d'excitants  divers,  et  il  est  possible  d'étudier 

C'  ^^  les    modifications   cellulaires  (iiii   açcomiia- 

*'  ■       •'■■•i^>  gnent  les  actes  sécrétoires  et  la  contraction 

^         '  .-  -  )  -J  :   .1  musculaire  du  srlomérule' 

•  ^ .' 

o)    P/téiwitièncx  secrétaires   (V).    —    La 

glande  qui  vient  de  sécréter  abondamment 
présente  des  cellules  glandulaires  de  forme 
basse  et  de  taille  exiguë.  Leur  protoplasma 
est  clair  et  n'a  plus  l'aspect  strié.  Le  noyau 
(>st  volumineux  au  point  de  représenter  la 
majeure  partie  de  l'élément. 

La  lumière  du  glomérule  est  large,    l'n 
caillot  l'occupe,  dont  le  contour  est  muni 

l.r  trajet  smioripare  vu  en  coupe  tn.u>versale,  d'cnCOches.  CeS  CnCOches  SOnt  dueS  auX 
MIT   >a  lumiei-e   ronde,   sa  cuticule,  et  sa  linr- 

dure  <ie  cellules  charjîéesd'éiéidine.  gouttes   sarcodiques  émanées   des    cellules 

1.  Cette  cuticule  est  formée  d'autant  de  pièces  qu'il  existe  de  cellules  internes  dans  le  canal  sudorifére. 

■.'.  Consulter  sur  ce  sujet  :  1S8I.  Bi  b.xoff.  Arch.  f.  mikr.  Anat.,  XX,  p.  109.  —  1891.  M.vx  Joseph.  Arrli.  f. 
Atutt.  V.  Pliyx..  p.  81-87.  —  1894.  Rex.mt.  Dispositif  aiiat.  et  niécau.  de  l'excrét.  des  glandes  sudoripares.  Am,. 
de  Dcnnat.,  août  et  septembre. 


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1-ia. 


[.I.  />'/;. i.v M.] 


828  IJ-.  TKCIMKNT  KXÏKIiM-;  l!!    -i;-    l>i;i{lVi;<. 

glaudiil.iii'cs.  (le  ciillr»!  est  r-onstilii(''  |i;ii- <lii  |il;isiii,i  à  |irim'  inndilii'.  Il  c-l  (je 
natui-c  ;ill)iimiiicus('  et  coa^iilahlc  par  li>  r('a(lir-:  il  coalii'iit  parl'ois  des 
dtHriliis  (•(■ilulaii'cs;  son  t'Iiiiiiiialini)  dimiic  llrii  ;i  la  -m-iii- visqueuse  de  )"a;_'-()- 
iiie.  Ajuiihtns  (|iie  le  lissii  cdii jdiicl il'  [iéri;ilniiii''nilaii-e  est  seiin'>  di-  Lrlohilles 
rouges  et  hJancs.  (les  dei'iiiers  |t(iunaiciil  [lasscr  dans  le  iirddnil  de  séiré- 
lion. 

//)  l^hcnoiiK'nf'x  roiil rncliloi.  —  si  Mil  e.Naiiiiiie.  nimuii'  la  l'ail  l'ieiiaiil. 
des  glandes  sudoiipares  lixées  à  rélal  de  coutraelinu,  on  conslate  des  umdili- 
calions  qui  ])orlenl  eiicdre  sur  le  segment  séeiéleur  de  la  glande. 

(le  segment  présenie  une  liimiére  île  InriiH'  irrégulière  tonjuiii^  |.lii^ 
étroite  qu'à  l'état  normal.  Jx's  ecdlules  glandulaires  ont  subi  îles  niodilira- 
lions  dans  leur  forme,  dans  leur  structure,  dans  leurs  iclalions  réciproques. 
Elles  son!  dr^l'ormées  et  soiiveul  aplalles.  h",ile<  ])n'--ciiliiil  de  larges  vacuoles. 
I.es  cellules  d'un  côlé  de  la  glande  viennent  au  ronlad  des  cellules  de  la  paroi 
opposée,  de  telle  soi  le  que  la  lumière  du  glomérule  seuihle  cloisonnée  par  des 
jionts  épithéliaux.  Huant  aux  cellules  nivo-épithéliales,  elles  sont  au  contact 
les  unes  des  autres,  l^eur  contraction  raccoiwcit  donc  le  tube  glonuMMilaire  cl 
détermine,   en  même  temps,  nne  diminution  de  son  calibre. 

dette  démonstration  indirecte  de  la  contractilité  des  éléments  myo-épitliéliaux. 
Hanvier  l'avait  établie  par  rexamen  direct.  Sous  l'intluence  de  l'excitation 
électrit[ue.  il  a  pu  observer  sons  le  cbamp  i\\\  inicioscope  la  contraction  des 
cellules  musculaires  annexées  aux  glandes  de  la  ineinlnai.e  niitilante  de  la 
gi'enouille'. 

VI.  TISSU  CONJONCTIF  PÉRIGLANDULAIRE.  Le  tissU  conjouctif  qui   enloiire 

la  glande  siidoiipare  est  riche  en  libres  élasticpies.  Sur  le  segment  sécréteur. 
on  voit  (|uel(jues  libres  élastiipies  pénétrer  à  l'intérieur  du  glomérule  (libres 
intragloiiiérulaires);  la  plupart  de  ces  fibres  se  disposent  autour  du  tube  glan- 
dulaire et  perpendiculairement  à  lui.  Klles  forinenl  une  séi'ie  d'anneaux  ana- 
stomosés, et  rappellent  l'aspect  bien  connu  d'une  trac  bée  dinsecte  (Hal/.er).  Ces 
anneaux  sont  reliés  par  (piehjues  libres  longitudinales  qui  limiteraient  leur 
écartement.  —  Sur  la  portion  dermique  du  canal  excréteur,  les  libics  éla>- 
liijues  cliangent  de  direction  et  se  conlniideiil  in>en-;iblemenl  avec  le  réseau 
(•lastique  du  coi'ps  paj)illaire  (Sedeiliolin). 

VII  VAISSEAUX.  —  |{ien  décril  pai'  Tood  el  lîow  iiiaii.  des  ISrt.  le  ré^'aii 
\asciilaire  de  la  glande  siidoripare  provieni  de  rameaux  ai'lenels  émane-  i\\\ 
plan    bori/.ontal   pr<»fond  du  légiiment  externe. 

I"  lU'^eidi  y/oiiirru/dirr.  —  IMusieiirs  raineaiix  \a-culaires  >e  rendent  à 
chaque  glomérule.  Ils  rm'meni  à  sa  siiriace  un  réseau  dont  les  mailles  polvgo- 
nales  atteigiie?it  2(1  ou  'id  a.  l'ar  sa  richesse  même,  ce  réseau  se  dislingue 
iiellemeiit  (l(>s  vaisse.uix  Aw  lissii  conjoiK  lil  anihiaiii .  I>ii  i('-seau  |>érigloint''ru- 
laire,  on  \oil  pénétrer,  dans  l'inlérieiir  du  glouiernie.  quelques  lins  rauu'aux 
tpii  ne\oiil  Jamais  jusqu'à  enserrer  dans  leurs  maille-  le  luhe  sudoiipare.  Tous 
les  \aisseaux  glouiénilaires  sont  plongés  dans  le  tissu  conioiii'l  il';  ils  v  l'oiintiil 
des  arcades  (|ue  relient  des  aiiasloino>e^  curx  dignes. 

1.    I.SHT.  Hanvikii.  1.1'  iiin;iiii-.im'  des  si'rivlions,  Jiniriinl  lif  niirriiijriiiihir.  .|o  l'i'lli-l.in. 


l.KS  (ii.whi;?  si'iiiii;ii'Ai:i:s. 


829 


2"  lîi'-xctiK  ilii  i-nii"/  r.rrii'-li'i'r.  —  F-cs  vais'^r;iii\  ilii  cari.il  cM-n'-lciir  |»rii- 
viriUM'lil  (le  (IrilX  sniircrs.  {',r\\\  (|iil  sciiil  ilc-^Illii'S  a  la  ii'i'ioii  luiirumli'  de  ce 
canal  inil  |i(MII"  (HIuiiic  le  r(''scaii  ;^  loiinTiilairc.  Cciin  (|iii  ildnctil  iiil;^iif'r  la 
jMtrlKiii  siipri'licicllr  du  canal  sii(l(irilV-i'i>  ('■niiuicnt  du  réseau  sous-|)a|)illairt'. 
Ilt'\ni)ld'  a  ('laldi  (|ni'  le-;  drii\  svsicnics  \  a-^cidaircs,  dcstiiirs  an  sc^nn-nl 
cxci'i'lciir  de  la  i;  lande  ^ndi  ni  |ia  rc,   ne  [H'ésenlaicnl   jamais  danasiitnmses. 

VIII  LYMPHATIQUES.  —  Les  I  \  111  |dia  I  li|  Iles  issns  de  ra|i|iaieil  snddiipa  le 
^a^iient  les  canaux  \eiiiisdii  n'sean  sdiis -j»a|(illaire. 

IX.  NERFS.  —  Les  pceniiefs  Iraxanx  enlrepns  sni'  les  nerfs  des  glandi-s  sndu- 
ii|)ares  ont  mnniré  (jnil  exisie  aiiioni'  de  la  iilande  nn  |)le\us  norveii.x  des 
[tins  riches.  Ce  |tlexns  esl  cdnslihK'  par  des  fibn^s  sans  myéline  (Tonisa,  Her- 
luanii,  Kicaiier.  ('.(lyne)  (|ni  Iraxcisenl  la  membrane  propre  et  aboutissent  à 
la  ninseulature  jxinr  Kollikei'.  l'onr  I  niia.  les  fibrilles  nerveuses  présentent  à 
leiii'  exhéniili'  des  lionlons  ner\(ii\  (|ui  s'appli(|uenl  sur  les  épitbéliums  sécré- 
lenis,  el  sur  les  épilbéliiuus  de  Iransdidu  (|ni  s'interposent  entre  k' p-loméru le 
el  le  canal  excréteur  propremeni  dil. 

Hanvier-  a  donné  des  délails  précis  sur  le  réseau  p(''rii;]andulaire.  Ce  léseaii 
esl  li'ès  lin  ;    ses    mailles   serrées  snni  albtniiées   |)erj)endiciilairenienl   au   ,i;ranil 


l''i(i.  i'J.").  —  Le  plexus  nerveux  si  lue  au  |)()urtour 
(lu  ^lomérule  d'une  plande  snilori|tare.  D'après 
.\rnsteiu .) 


^,y^^^. 


l-'ic.  i'JCi. —  Teriiiiuaisuus  des 
nerfs  dans  les  cellules  de 
la  sudoripare.  (D'après 
Arnslein.) 


a.\e  du  tube  sécréteur.  Des  fibrilles  s'en  dégagent,  qui  traversent  la  nu'mbrane 
propre  et  arrivent  cà  la  eonebe  mvo-épithéliale. 

IMus  récemment,  Arnslein''  a  lepris  l'étude  des  nerfs  sudoripares. 

Du  réseau  périglaiidnlaire  si(ué  à  la  face  externe  de  la  basale  (réseau  épilem- 
matique)  se  détacbent  des  librilles  ténues,  qui  traversent  la  basale.  Ces  fibrilles 
(librilles  hypolemmatiques  d'Arnstein)  restent  indivises  ou  elles  se  ramifient. 
LJles  se  garnissent  d'appendices  qui  sont  les  uns  latéraux,  les  autres  terminaux . 
Ces  appendices,  plus  (tu  moins  rapprochés,  s'appliquent  sur  les  éléments  du 
segment  sécréteur  et  s'y  terminenl  vraisemblablement. 

I.    IST'i.  llEYNnI.li.  An-h.  /■.  liât],.  .\n<H.   ii .  Plnjr...  |,.  7-.>,  LXl. 

•.'.    ISST.    liANVlER.  Jiiiirii.  ilr  MSi-rnijr..  M"  j . 

3.    18',i:>.  AmvsTEiN.  Ai.ii.nviU  nciv.  Irnn.  .Ir>  -l.nidos.  Anal.  Anzfirj,-,-.  X.  ii°  i:!.  p.  'lUi-'ilO. 


[,l.  BRANCA.] 


830  \^V.  TKf.l  MKM  K.XTKHM-:  KT  SI>   r>!:iil VKS. 

Sf.iiiiciii  '  (■•(■lil  (Il  IS'.IS  (|iril  cxislc.  d.iiis  la  mcinhiaiH'  j)ropre  du  gloiiiérulr. 
1111  réseau  iicivcux.  iJc  ce  réseau  paileiil  des  liltrilles  (|iii  se  terminent  sur  l'épi- 
Ihéliinn  sécréteur.  11  pense  (|ue  le  léseau  auiyélini(|ue  déerit  par  les  aneii'ii> 
iiuleurs  est  de  nature  Naso-motrice. 


ClIAIiTl!]-:  1\ 

DE   QUELQUES  GLANDES   SUDOUII'ARES 

1°  (ilnndes  !<ndoripareg  ordinaires. 

I.ps  j;lainlos  sudoripares  qu'on  trouva  dans  la  majouro  ))arli<'  <lii  tc^iiiiH'iit  >r  |in'*iii- 
lonl  connue  iIps  plandos  isolées,  invisibles  à  Tœil  nu.  Le  frloineiule.  d'un  diauiétie  de 
"iOO  !J.,  PSl  f(umé  d'un  lube  do  ."iO  a  00  jj..  ilonl  les  llcxuosités  sont  serrées  les  unes  eonlre  le> 
aulros.  Ce  tube  présente  une  lumière  étroite  qu"occu|io  un  contenu  irrauuleux.  On  y  trouve  : 
1°  une  membrane  l)asale  épaisse  de  I  à  C  a.  Cette  basalc  est  au  contait  de  cellules  llxes 
très  nombreuses;  2"  les  cellules  myo-épitbéliales  (cellules  basilaires  d'Hermann)  smit  petites 
et  distantes  les  mies  des  autres.  Leur  loiifiueur  atti^int  20  à  40  a.  leur  lar;.'eur  .j  ti,  leur 
épaisseur  niaxiina  o  à  0  ;j..  Leur  pioto|)lasma  montre  des  irranulations  disposées  en  série. 
<|ui  sont  très  nettes  chez  le  cheval.  :t"  Les  cellules  jiilandulaires  sont  très  ailong-ées  et  lenr- 
prolon/iements  liasilaires  sont  courts.  Les  cellules  glandulaires  ont  2j  ù  28  (x  de  hauteur, 
leur  base  atteint  10  a,  leur  sommet  3  à  4  ;j..  Leur  noyau  irénéralemeiit  unique,  |>ri'siMite 
un  dii'imètre  de  G  \i..  Leur  protoplasma  ne  se  nnuitie  jioint  chaiiré  de  pigment. 

(Juant  au  canal  excréteur,  sa  membrane  basale  n'att-eint  riu'ini  u. 

On  doit  rapprocher  des  glandes  sudoripares  ordinaires,  les  glandes  circum-anales.  décrites 
parGay  en  1871 -.  Os  glandes  ne  présenteraient  aucune  particularité  (Heynold,  Ficatier)  à 
l'inverse  de  ce  (lu'afMrme  Gay.  Toutefois,  Stiihr  affirme  que  le  [leliitun  gldiiieiulaire  y  est 
constitué  par  plusieurs  branches  enroulées  sur  elles-mêmes''. 

2°   (ilmides  nxUlnircs. 

Les  glandes  axiilaires  sont  le  type  d'une  série  de  glandes  volumineuses.  <|u'on  trouve. 
<lissémiuées  au  milieu  de  glandes  sudoripares  ordinaires,  dans  la  région  de  l'aine,  sur  la 
face  cutanée  des  grandes  lèvres,  sur  l'aréole  (Ficatier),  sur  les  pnrtions  velues  do  la  face  et 
<lu  cou.  FJlos  mit  été  décrites  par  Hobin  en  18i.j*. 

Ces  glandes  se  caractérisent  |>ar  leur  grand  volume  et  leur  mode  do  ro]»artition.  Kilos 
sont  réunies  par  groupes  et  donnent  aux  coupes  du  tégument  de  l'aisselle  un  aspect  lacu- 
naire. Filles  sont  visibles  à  l'iei!  nu.  Leur  glomerule  atteint  :(  à  S  iiiillimètres  et  présente 
une  coloration  d'un  rouge  jaune. 

Kilos  sont  formées  d'un  tube,  làcliemeiil  enroule  sur  lui-même,  qui  montrerait,  au  dire 
<lIlorschollmau.  des  régions  altornativomoiil  rétrécios  et  dilatées.  Ce  lube,  d'un  diamètre  do 
100  ou  200  u.  est  muni  d'une  largo  lumière.  Il  est  limité  par  une  basale  très  mince  (2  \x). 
Les  cellules  musculaires  y  sont  V(duiiiiiiouses  et  i>rossoes  les  unes  contre  les  autres.  Los 
cellules  glandulaires  sont  de  forme  variable.  Kilos  sont  tantOit  cylindriques  et  hautes  «h' 
24  il  :t(>  u,  tantôt  cubicpios  et  hautes  de  18  à  24  u.  taiiiril  aplaties:  leur  diamètre  alors 
ne  déliasse  jtas  12  [x.  Ces  cellules  portent  en  leur  centre  un  noyau  arrondi,  et  parfois  2  ou 
:t  noyaux.  Leur  partie  profonde,  très  ccdoiablo,  est  chargée  do  grains  do  pigment  jaune, 
parfois  réunis  en  amas.  Cette  zone  prnfonde  se  lixerait  sur  la  membrane  basilairo  par  des 
prolongements  très  longs.  Ouaut  à  la  zone  suporllciollo  do  la  cellule,  elle  est  transpa- 
lento  et  hyaline.  Klle  se  colore  mal  par  les  réactifs  sur  les  cellules  de  forme  cyliudriciuo; 
elle  se  pediculise  parfois,  à  la  façon  d'une  birme  (casque  hyalin  d'Ileyuold),  pluir  tomber 
<l.iiis  la  lumière  du  glomerule.  Mais  il  est  vraisi'mblable  qu'un  pareil  aspect  est  du  à  une 
lixalion  défectueuse,    on    ce   sens    (|u'olle  purlo   sur  des    l'Ieiiienls  frappes  do  iimrt. 

1.   1HU«.  Sk.\mem.  Ï.TiM.   iii'n.  .!.•>  v'l"i"i<iiili-.  <li'>  i;l.inil('>  -ii.l..ii|i.nv>   .li-  j  ji.iinme.   .Icc/t    i/»r'    dv  Bi"l 
I     \.\l.\".  |i.  373. 

■-'.   1H71.  Gay.  Silz.d.   Uiiii.  M,a,1. 

3.  iSîtj.  Gigonli.uipr.  diin-.  son  livn- (ran;ilomi(',  insiste  sur  re  fait  que  les  gl.indes  anales  de  I>|m-  lul-ulé  s.int 
|iiM|>res  à  l'espoio  liiimaine.  Clic/.  Unis  les  autres  nianniiiforos,  ces  glandes  sont  île  ty|>c  notneux. 

'i.    IS'iS.  Ili'UlN.  Vniii/il.  yciid.  .le.  drs  Si',  cl  .\iiit.  </cs  8c.  uni. 


I.Kri  GLANDES  SI  li(  i|;ll' \|;i;s. 


831 


l.cs  f,'l;Miilrs  .ixillaiio  >r.iil<iil  iiiir  -iiimii   i|iii'  c  .iiiirlcri-ciil  ^oii  imIlmii-  ri  s.i  ^jiiiinlc  iiciilid'. 

:|'  liliiiiilcs  ri'-riiiii!iirusi's. 

I.t's  ;:l.iii<los  (  r'iiiiiiiiioiiS(\s  ii(iii|n'iit  le  {niwliiit  .imlilir  rxicmc:  <;llcs  soiil  lies  .iImhiiI.iiiIc»; 
SIM  l.'i  piiitic  imsli-rit'iiic  r[  suix'iii'un'  île  ce  ((iiKliiit  :  elli's  se  dis[i(iscnl  sur  2  a  i  |(lans 
>ii|»er|it>s('s. 

l-'.llf's  sdiil  ramilii-es.  Imil  au  iiiniii- «lie/,  li'  iiiiii\  caii-iir.  ('.liez  lui.  elles  s'ouvrent  ilans  le 
l.illieule  pileux,  et. Mime  li's  ^laii. les  scliacees  (Massai.  Scluill/e,  Siliwalbe,  Al/lieinier),  siiil 
i-.iliMneiil.  soil  par  ^iuui)e  de  deux  ou  trois.  A  mesure  ([u'on  nvaiu-e  eu  à^e,  on  assiste 
,1  une  mii:raliuu  de  roiidce  du  eaiial  lénuuiiuMix.  Les  ijô  des  glandes  céiumineiises  s'ou- 
MiMil.  .lie/  l'adulte,  à  la  surface  de  la  peau.  Les  autres  gardent  leur  disposilion  primilive 
l't  s'alioueheiit  dans  le  follicule  pileux  (Alzlieiiiier). 

I.e  tulie  sécréteur  est  de  caliluc  irré^uliei';  son  diamètre  oscille  de  2.")  à  2.')(l  u..  Il  com- 
prend :  I"  une  membrane  propre  très  mince;  2'  une  assise  de  cellules  myo-épitlieliales. 
«l's  cellules  seraient  disposées  sous  forme  d'une  nappe  continue.  Nulle  part,  l'assise  plan- 
ilulaire  ne  viendrait  au  contact  de  la  memluane  vitrée;  '-i"  Les  cellules  glandulaires  sont  de 
luiine  variable;  leur  as|)ect  varie  avec  le  stade  de  sécreliou  auquel  ou  les  considère.  Ces 
•  (■Mules,  pénéraleiiu'ul  ciibiijues.  présentent  :    a)  une  zone  ^s;»^ 

luoronde,  liomo^ène.  Iiien  colorable; /y)  une  zone  movenue.  -^'"''         '    '   - 

.  hariiée  de  jiiginenl,  où  siège  le  noyau;  c)  une  zone  siipei- 
liciellc.  claiie,  dirigée  vers  la  lumière  du  tube  sécréteur, 
où    l'on  observe  des  granulations  graisseuses. 

le  pigment  se  montre  sous  forme  de  grains,  de  l'orme 
(i  de  laiile  variables.  Os  grains,  toujours  plus  petits  (|ue 
le  noyau,  sont  de  couleur  j.iune  ou  brune.  Ils  iw  lixeut 
pas  les  réactifs  colorants.  Ils  ne  réduisent  |)as  l'acide 
osmiiine.  Ils  se  disposent  en  série,  dans  le  protojdasma 
el  lui  donnent  un  aspect  strié. 

La  graisse  apparaît  dans  les  mailles  du  reseau  prolo- 
plasiui(|ue  i|ui  nnistitue  le  pôle  apical  de  la  cellule  glan- 
dulaire. 

lue  (lilatatiou  aiu|iullaire  uni!  le  gloiiii'iule  au  laiial 
>udoril'ère. 

tle  canal  est  régulièrement  calibré,  relati\emeut  court, 
el  fieu  sinueux.  Scliwalbe  l'a  vu  se  bifurquer.  Nous  avons 
dit  qu'il  peut  débouclier  dans  le  follicule  pileux. 

On  donne  le  nom  de  ct'rumeu  à  la  substance  (|ui  s'accu- 
luule  dans  le  conduit  auditif  externe,  dette  substance,  de 
iiiulcur  jaune  brun,  de  saveur  amère,  est  semi-li(juide 
i|iiaud  elle  est  de  sécrétion  récente.  Elle  se  dessècbe  el 
prend  l'aspect  de  la  cire  (bouchons  céruniinenx,  cire  des 
oreilles)  (|iiaud  elle  est  exposée  à  l'air. 

Le  céruuu'u  représente  un  produit  c.unplexe  ou  iHii 
Iroiive  des  déchets  cellulaires,  des  grains  de  graisse  el  de 
pigment,  agglomères  par  un  liquide  dont  la  constitution 
I appelle  celle  de  la  sueur.  Les  auteurs  ne  sont  point 
il'accord  dans  la  jiart  qu'il  convient  d'attribuer  aux  divei- 
>es  glandes  du  conduit  auditif  dans  relaboratiou  du 
cérumen. 

Pour  Alzheimer'  la  glande  sudoripare  serait  capable 
d'élaborer  le  cérumen,  puisqu'elle  trouve,  dans  ses  élé- 
ments, les  granulations  de  graisse  et  de  pigment  qui 
représentent  la  partie  essentielle  du  cérumen. 

Schwalbe  pense  au  contraire  que   les  glandes  sébacées 
-ont  l'origine  de   la  majeure  partie  des  corps  gras  du   cérumen;    les   glandes  sudoripnres 
lournissentau  cérumen  sa  partie  li.piide  et  son  pigment.  Il  n'y  aurait  donc  point  de  glandes 
4erumineuses.  au  sens  propre  du  mot. 

i"  Glamles  rlUaires  de  MoU. 
Moll-  (Ltrechl.  lS.j7)et  Hubert  Sattler,  vingt  ans  plus  tard^,  ont  étudie  des  glandes  longues 

I.   18S8.  Alzheimer.  Ueber  die  Olireu-M.lini.ililiiisi?ii.  'lliritc.  Wiol/lioiirtr. 
•.>.   1857.  Moll,. l/y/i./-.  0/)/i/..  Bd  III,  II  Ahth.,  p. -.Hil. 
;t.   1S77.  S.MTLEi;.  Avflt.  f.  u>ikr.  Aiuit.,  XlII. 


ic.  4'.)7.  —  L  ne  glande  cérumi- 
ueuse  ouverte  dans  nu  folli- 
cule pileux.  (D"a])rès  ^tielir.) 


[-1.  Bli.WCA.] 


832  LE  Tl':«,I  MKNT  KXTUFAE  HT  SES  DEHIVÉS. 

(le  t.")(i  ;j.  (|iii  ocruiient  lï'|taisscur  des  it.iiipiùres  el  s'ouvrent  entre  les  cils,  qui  liérissent 
le  bord  111)10  de  ces  paupières.  Quelques  détails  de  leur  niurpliolojL-ie  méritent  détre  rete- 
nus :  les  p-landes  ciliaires  de  Moll  ne  sont  pas  pourvues  d'un  glomérule.  Leur  segment 
sécréteur,  à  peine  contourné  en  S  ou  en  zig/.afr,  se  raccorde  au  canal  excréteur  par  un  sejr- 
ment  rétréci.  Ce  canal  présente,  à  son  origine,  une  dilatation:  il  s'ouvre  parfois,  d'auln- 
part,  dans  un  follicule  pileux. 

.Saltlor  a  montré  que  le  canal  des  glandes  de  Moll  est  revêtu  de  2  ou  3  assises  cellulaires: 
les  cellules  qui  bordent  la  lumière  du  canal  sunt  kératinisées  dans  toute  la  région  où  le 
canal  est  de  calibre  uniff)rine. 


CIIAPIThE   V 

LA    SUEl K 


Le  produit  de  sécrétion  ((i)  des  glandes  sudorii)ares  se  déverse  à  la  surface  du  tegutneni 
externe.  Ou'il  «  se  dégage  pendant  la  trans|)iration  insensible  >•  ou  qu'il  ruisselle  sur  la 
peau,  sous  l'influence  d'une  température  élevée,  ce  produit  de  sécrétion  présente  des  carac- 
tères constants  qu'il  importe  de  passer  en  revue. 

1°  C'irnrlrres  plnjsi(juc)<.  —  La  sueur  normale  est  un  liquide  incolore  comme  de  l'eau. 
Elle  est  limpide  quand  elle  a  été  débarrassée,  par  filtration.  des  épitbéliums  et  de  la  graisse 
qu'elle  entraîne  avec  elle.  Son  odeur  est  caractéristique,  tout  en  variant  un  peu  avec  les 
réçions  du  corps  où  elle  est  déversée.  Sa  saveur  est  salée  et  parfois  un  peu  acre'.  Sa  densité 
moyenne  atteint  l,O0."i.  mais  celte  densité  varie:  elle  est  plus  considérable  au  début  de  toutf 
sudation.  La  réaction  de  la  sueur  est  acide.  (;ette  acidité  provient  des  acides  gras  ou  peut- 
être  des  pbosphates  acides  de  potasse  et  de  sourte  (|u'elle  contient.  La  sueur  des  aisselles, 
de  l'aine  ((lautier),  de  la  ])aume  de  la  main  serait  alcaline.  Serait  alcaline  également  la 
sueur  qui  a  fermenté  (fermentation  ammoniacale  de  l'urée). 

L'examen  cryoscopique  de  la  sueur  a  montré  que  le  point  de  congélation  est  à  —  (I"'.2:1T. 
Les  variations  de  ce  i)oint(  -0,08  à  — 0^40)  sont  en  rapport  avec  une  teneur  plus  ou  moins 
considérable  en  cblorure  de  sodium  (Ardin-l)elteii;. 

((  In  adulte  sécrète  de  700  à  '.JOO  grammes  de  sueur  par  j^ur.  Sous  rinlluence  de  la  clia- 
leur.  de  l'exercice,  ou  suivant  des  conditions  individuelles  très  variables,  cette  quantité  peut 
dépasser  2  litres  par  24  heures.  Le  corps  placé,  à  l'exception  de  la  tète,  dans  une  étuvc 
cbautTée  vers  40  à  "iO",  un  homme  qui  boit  abiuidammeni  peut  sécréter  jusqu'à  l>  et  S  litres 
de  sueur,  en  un  jour  »  (Gautier). 

2"  Propriétés  chiinù/iies.  —  «  La  sueur  constitue  une  solutii>n  aqueuse  très  étendue  de 
sels  minéraux,  où  domine  le  chlorure  de  sodium,  nu'lé  d'un  peu  de  chlorure  de  potassium, 
(le  sels  alcalins  à  acides  organiques  (lactales,  sudorates".'»,  d'un  peu  d'urée,  d'une  très  petite 
(|uantité  de  matières  grasses  et  de  substances  odorantes  «  acides  gras  volatiles,  formique.  acé- 
«  ti((ue.  propioni(iue.  butyri(iue  ».  Ce  sont  des  bases  volatiles  (triméthylamine,  metbylamine» 
des  acides  gras  (acide  butyri(iue  d«s  graisses,  éthers  caproùjue.  valérique.  etc.»,  (|ui  don- 
nent à  la  sécrétion  sudorale  son  odeur  «  agréable  ou  fétide»,  et  cette  odeur  se  répand  dans 
les  locaux  oii  vivent  réunis  un  grand  n(unbre  de  sujets  (odeur  d'h(">pital,  odeur  de  caserne». 

Voici,  citées  par  A.  (lautier*,  «  (|uel(iues  analyses,  d'après  Favre,  Scliottin  el  Kùnke.  La 
façon  dont  sont  |)résentés  les  résultats  analyli(iin's.  in(li(iue  suflisamment  la  marche  suivie 
par  les  autours.  Tous  les  nombres  sont  rapportes  à  HKHI  centimètres  cubes  de  sueur.  » 

Sdi'iir  in-iHT.tlo 

|ir..vu,nu-.> 
|i.(r  i-k'V.Tliuii  >((ci(i- 

lit'  Idiiin-riduiv         'les  iiieinl>rivi 

l".i\i'r  Silmtli»     l'(iiil>i> 

l'iiflii'  aultil'li'  dmis  l'enit  : 

Chlorure  de  sodium 2,2:t(i  :L(1 

(Ihlorure  de  iiolassiuiii 0.2U  >■ 

Sulfates  alcalins. ii.(il2     /      .  -.i  <  ■^^■ 

l'Iiosidialos  alcalins Immv      \ 

.M  bu  mi  liâtes ii.nu.'i 

1.  «  Toiilp  siKMir  csl  saleo.  Ce  (juc  vnus  iliriv.  eslre  vrai  #i  vous  \«>uli'z  tasliT  de  la  \ulre     iRalitlaisl. 
•-'.    I.S'.l'i.  li.\(TiEl!.  Cliiniic  biolnijifitir.  |i. 'i7(i. 


LA  SrEri'u  833 

'  Siii'iir  gi'nrnlf 

provuqiu'-e 
|),ir   élév.itiiiii  Miriir 

(If  iPmpi'raliire        îles  incnilnTs 

l-'avrc  S(-lhilluiTiiiikr 

l'arlie  lirsaluhle  idins  l'eau,  snliihic  dans  Peau 
nridnlce  : 

Pliospliales  IciToiix Iniis  0,:j!J 

l'iirlic  soliibli'  dans  l'alfonl  : 

Laclatcs  alcalins (),:tl7     '              \       .  ,,, 

Suiloiate«  alcalins I,.")(12     /  ,,  .,,,   r    ,   '"',  .... 

Uree 0,(14.!     l              l       ,. 

Matières  g:rnsses 0,01  \     :             ; 

Partie  insoluble  dans  l'eau,  mente  acidulée,  cl 
ilans  l'alcool  : 

Kpiliicliiini Irarcs           4,20            2,4!» 

Kaii fll):>,r)73    977,40          <J88,'.0 

Rùle  de  la  sueur.  —  Outre  le  rôle  considi-rable  qu'elle  joue  dans  l'acte  de  la  réfiulation 
<le  la  température,  la  sueur  constitue  un  licpiide  d'e.xcrétion  ([ui  peut  anormaleniont  se 
fhar:;er  île  produits  colorants  (indijio,  matières  colorantes  de  la  hile,  du  sani:),  et  de  médi- 
caments variés  (iode,  arsenic,  mercure,  etc.). 

La  toxicité  de  la  sueur  normale  est  encore  controversée. 

Cette  toxicité,  acceptée  par  Holiri^-,  .Vrioint; '.  n'est  pas  admise  par  un  certain  nombre  d'ex- 
l)érim(Mitalo\irs  (ijueirolo,  .Mairct  cl  .\rdin-l)elteil-). 

NOTES 

\\  Sfameni  pense  ijue  les  cellules  myo-épitliéliales,  si  nettes  sur  les  glandes  de  l'aréole  et 
de  l'aisselle,  font  défaut  sur  les  |tetites  ghrudes  sudoripares. 

IJ)  11  est  intéressant  de  rappeler  ici  (|ue,  chez  certaines  annélides,  la  paroi  cutanée  est 
constituée  par  une  rangée  uni(|ue  d'éléments  épitliéliau.x.  Ces  éléments  i)résentent  chacun 
deu.x  zones  :  1"  une  zone  glandulaire  où  se  trouve  le  noyau;  2"  une  zone  musculaire''. 

C)  A  l'aide  de  sa  méthode  à  l'acide  osmique  et  au  tannin,  Kolossow  voit  que  les  cellules 
sécrétantes  sont  reliées,  par  des  ponts  protoplasmiques,  aux  cellules  myo-épithéliales'. 

D)  La  présence  de  ces  canalicnles  inter-  et  inira-cellulaires  rappelle  la  disposition  que 
nous  observons  au  niveau  du  foie. 

K)  Zimmermann  décrit  des  microcentres  dans  les  cellules  sudoripares,  comme  dans  beau- 
coup d'autres,  mais  il  n'est  pas  démontré  que  ces  corpuscules  soient  des  centrosomes''. 

F)  On  sait  (jue  la  sécrétion  sudorale  peut  être  provo(|uée  par  l'injection  de  jiilocarpine. 
L'acétate  de  thallium  possède  un  eifet  inverse. 

G)  -Ui  dire  de  Meissner,  la  glande  sudoripare  se  borne  à  sécréter  de  la  graisse. 

Selon  cet  auteur,  toute  la  graisse  cutanée  proviendrait  du  glomérule.  Le  glomerule  em- 
lirnnte  aux  vaisseau.x  sanguins  les  matériaux  de  sa  sécrétion,  l'ne  fois  l'élaboration  achevée, 
la  glande  se  décharge  de  sa  graisse,  et  la  verse  dans  l'hypoderme  qui  la  transmet  au  corps 
papillaire.  Du  corps  papillaire,  la  graisse  passe  dans  l'épiderme  en  cheminant  dans  les 
espaces  lymphatiques  intra-épidermiques  qu'ont  injectés  .\xel  Key  et  Hetzius.  Ellese  déverse 
finalement  dans  le  trajet  sudoripare. 

Le  glomérule  fabriiiue  donc  de  la  graisse.  C'est  même  là  son  unique  fonction,  car 
Meissner  juge  invraisemblable  que  la  glande  puisse  encore  fabriquer  de  la  sueur. 

.\  cette  conception  nne  série  d'objections  peuvent  être  opposées  :  1°  la  sueur  ne  résulte 
pas  de  la  simple  filtration  du  plasma  sanguin  dans  un  organe  glandulaire.  La  sécrétion  est 
indépendante  de  l'état  du  système  vasculaire.  Elle  est  sous  la  dépendance  du  système  ner- 
veux. 2"  D'autre  part,  il  se  produit  dans  la  glande  qui  fonctionne  une  série  de  moditica- 
tions  cellulaires.  La  cellule  au  repos  est  haute  et  trouble.  La  cellule  qui  a  sécrété  est  basse 
et  claire.   .3"    11  n'est  pas  jusqu'au  produit  de  sécrétion  qui  ne  subisse  des   variations   en 

1.   IsyT.  AuLoiNG.  Joiirn.  de  Palliol.  et  de  Phijs.,  p.  -^49  et  -iGS. 
•-•.  isioo.  M.\iRET  et  Ardin-Dei.teil.  Soc.  de  Biol.,  p.  982  et  1013. 

!.  IS97.  GiLSON.  Verhand.  der  anat.  Gesetlscli.  Gand. 

i.   1398.  IvoLOSSow.  Arch.  f.  mikr.  Anal.,  LU.  p.  1  à  43. 

.1.  1898.  ZiMMER>L\N'x.  Contrib.  ,i  lï'tmle  de  quelipies  glandes  et  de  quel(|iies  épitli.  .Icc7i.  f.  mikr.  Anal. 
t.  LU.  p.  jj>7(i6. 

POmiER    ET    CII.^RPV.    —    V.  .j3 

[-1.  DRA.\(:a.\ 


834  I.K  TI-crMKNT  i;,\Ti:i!M-:  KT  Si:6  l)Kl;l\I.S. 

ra|)poTl  avL'(;  la  diiicc  de  la  sccicliuii.  Au  d(djut  la  sueur  fsl  riche  en  ^naisse;  clle',esl  .fai- 
blcinenl  airaliiie  a  la  lin  de  la  séerélioii. 

Aussi  acconle-l-nn,  aujourd'hui,  au  Kl'>'"L'rulc  sudoripare  une  double  fonction  :  il  sécrète 
de  la  sueur  el  de  la  graisse,  et  ces  di'ux  sécrétions,  au  dire  de   llenle.  se  succèdent  tour  à 

1(111  r  dan<   le  iiiéiiic  plomerule. 


LES  GLANDES   SÉBACÉES 

cil Ai'iTi!!-:  I'Ri:\iii-:m 

développi:aiilm  J)i:s  gla.ndi:s  sébackks' 


Los  glandes  sphacrcs  se  (IrNcloiipcnl  aux  (lr|i('iis  de  r(''|Milrriiic,  mais  Iciii' 
ôvolulioii  (lin'èrc,  selon  (|iir  la  ulaiulc  dérive  direcleiiient  de  reclndeniie  lé^Mi- 
montaire  ou  ([n'olle  procède  du  ^-eniie  jiileiix  (|iii.  lui-même,  repfésenlc  un 
dérivé  é|)id('rim(|ii('. 

1"  Glnndi's  annexée^  au.r  ]toil'<.  —  An  iiiiniiciil  (ui  le  li-ermc  pileux  e<im- 
riienoe  à  présenler  une  j)apille,  on  voit  aj)paiaîlre  à  sa  l'are  inférieure,  au-des- 
sous de  la  réaioii  (|u'oc('ti]ienl  les  pajiilles  (lermi(|ues,  le  rudimeni  des  plandes 
sébacées.  Ce  nidiineiil.  \('rilalile  Ixiiiriieon  i;relle  sur  le  ii'erme  pileux,  ne  tardr 
pas  à  s'allon_i;cr.  Il  présenle  hiciilnt  deux  extrémités.  1^'extrémilé  proximale. 
conrondue  avec  le  ^erine  pileux,  reste  élroitis  I/extrémité  distale  se  renlle  en 
am|)iiiilt'.  I''dle  \é;.;ète  dans  le  tissu  eonjonctil'  amliiaiit,  Elle  «  pnuluit  ensuite 
une,  ]uiis  jiliisieurs  hosselures  Inniianl  de  la  même  manière  autant  de  culs- 
dc-sae  d'un  aciniis,  dont  la  iircmièi'c  iii\  oliilinii  dcxlciil  le  raiial  excrélenr  » 
(Hobin). 

Si  Ton  étudie  les  modiliialioiis  slnntiirales  (pi'du  nbserx  c  |)arallrlement  dans 
le  germe  sébacé,  on  conslale  (pie  ce  i:'erm('  l'eiircrmc.  huil  d'aliord.  dos  olo- 
inents  semblables  à   ceux    du    ucrmo    |»ileux. 

IMiis  les  cellules  de  la  glande  sébacée  se  dill'érencienl.  Les  cellules  péripli.- 
liipies  siiiil  poli  les  et  granuleuses.  C'est  d'elles  que  proviennent  li's  acini  nou- 
veaux (piémel  la  glande  au  cours  de  son  évidution.  C'est  d'elles  (pie  provitMinenl 
encore  les  éléments  qui.  dans  cbaipie  aciniis,  sont  appelés  à  assurer  la  régéné- 
l'aliiin  des  cellnles  centrales,  di'l  miles  par  le  processus  sécréloire.  Ces  collldi's 
centrales  sont  volumineuses,  de  contour  net,  de  l'orme  S|diéri(pie  ou  ovalaire; 
leur  proloplasma  esl  semé  de  vacuoles cpie  rtMnplissent  des  gonllelelles  adipeuses. 

Il  se  dillérencie  doiic.  an  ((iiln'  dr  la  Lilande  sébai'ée.  nneciilonne  de  cellnles 
d'abord  «  gloltuleiises.  puis  ensnile  cidoraldes  en  noir  dilln^  par  l'osmium, 
enlin  lormées  de  grains  de  graisse,  ivgnlièrement  disposés  autour  du  noyau 
central  ».  —  «  La    cdlniiiii'  axiale   de   cellnles  sébacées,    partie  des  germes  des 

1.  La  phylogéncso  des  };1.tiuIcs  sébacoos  rsl  iiuliiiiico  dans  le  tr.iv.iil  di-  UoluTls  (lHiiO).  Journ.  of  denniln- 


Illlllllc 
Ml.       >.       I 

(îocllc   (|iii     |in''|i 


smis-j; 


i.lis  (ii,\Mn;s  si;i;\(:i;i;s 

,1.1    l'MlIlnilr     cl     (l.m^     r.w'l 


iMlIlnilr 
Ir  rliciiilll 
([(''t'iiiil  mil 
ni    (|nr   II' 


.Ir 

.'III 

pnll 


il.'llis     r.'IN 
Jlc       Idllll 

II'.'  I;i  \u 
|)iiil,  cl  cela.  I(iii^lciii|ts  ; 
lie  SDil  coiisl  iliM'. 

Sur  le  Id-iiis  (In  sc|)liciiic  innis.  la  Lilaiidc 
es!  ivpivscnlcc  par  une  iiiciiiltraiic  liasali- 
1res  mince,  |)ar  des  ccllnlc>  coi'iicales  dis- 
posivs  sur  plusieurs  i'ani:ées,  ciilin  par  des 
éléuieiils  avant  siihi  riiililliarKin  ;;raissouse, 
(•ai'a('(crisli(|ne  de  révitlnlion  schacôe. 

JMns  lard,  la  dégénérescence  graisseuse 
s'élend  pnigressivenient  aux  cellules  péri- 
pliéri(pies.  J/assise  basilaire  reslera  qnel([ue 
leni|)s  la  seule  assise  où  la  graisse  ne  soit 
pas  élal>oré(>.  Ses  éléuienls  iiniront  eux- 
mêmes  |)ar  se  montrer  infiltrés  de  quidques 
granulations  graisseuses. 

Les  glandes  sébacées  apparaissent  à  un 
stade  défini  de  l'évolution  du  poil.  Comme 
les  poils  se  développent  les  uns  après  les 
autres,  on  conçoit  que  sur  une  même  coupe 
on  puisse  trouver  des  germes  sébacés  aux 
divers,  stades  de  leur  évolution.  Au  dire  de 
Krdliker,  les  germes  sébacés  commencent  à 
apparaître  sur  la  tète  (fœtus  de  4  mois  1/2). 


835 

iilci'inc    eiiilir\-oiiiiaire 


C'est  seulement  au  cinquième  mois  qu'ils  se    Fui.  498.— Développement  du  poil  et  de 
montrent   sur  le   reste  du  corps.    On  n'est       lagUindc  sébacée  chez  un  emi)i'yon 


pas  d'accord  d'ailleurs  sur  l'époque  d'appa- 
rition des  divers  germes  sébacés. 

Certains  auteurs  disent  qu'aux  petites 
lèvres,  par  exemple,  ces  germes  apparais- 
sent à  la  lin  du  deuxième  mois  de  la  vie 
extra-utérine  (Robin). 

Wertheimer  fixe  seulement  au  ([ualrième 
mois  après  la  naissance  l'apparition  des 
bourgeons  sébacés.  Sur  l'enfant  de  d(uix  ans 


hiunain  de  4  mois  et  demi.  Coupe 
perpendiculaire  à   la  surface  de   la 
peau  et   passant  par  l'axe  du   poil, 
faite   après  durcissement  jiar  le  li- 
(juide    de  Mullcr.  Coloration  par  le 
picrocarminate.  (D'après  lianvier.) 
ji,   papille  du   poil   iloiit  le  sommet  donne 
n.iissnnee   nu   poil    /",    t.indis    que   ses] parties 
kitérales  forment  la  gaine  épitliéliale  interne  i. 
—  /i%  portion  kératinisée  de  cette  gaine  qui  est 
demeurée  incolore.  —  e,  gaine  épitliéliale  ex- 
terne. —  6,  l)ourgepn  de  cette  gaine  destiné  à 
servir  d"in.sertion  au  muscle  redresseur.  —  s. 


glande    sébacée    embryonnaire.    —  t.   sébum 
les     bourgeons    ont     doublé    de     volume,     et     fourni  d'une  manière  indépendante  au  sein  de 

leur    extrémité     nrofonde    s'est     bifurauée     ''''  "'"'""''  '■piti"'ii--'ii'.  dans  la  région  où  s'éta- 

ILUl      «.VUtmilL.       piOlOllUL       St.Sl        UUUiqULt.      blira  plus  tard  le  col   du  follicule. 

C'est   seulement  au  cours  de  la    quatrième 

et  de  la  cinquième  année  que  les   glandes  acquièrent   leur  conslitulion  défi- 
nitive. 

2'  Cilandi-s  OKverli's  à  la  jicau.  — Les  glandes  sébacées  de  l'aréole  et  des 
petites  lèvres  proviennent  d'un  bourgeon  issu  directement  de  la  couche  basi- 
laire  du  revêtement  cutané.  Leur  évolution  ne  semble  pas  dilTérer  de  l'évolu- 
tion des  glandes  annexées  au  poil. 


[.1.  BRAXCA.] 


836  ï.i:  TKdl.MKNT  KXTKliM-:  KT  SKS  HKHIN  r:-. 

CUAITlIli-:  Il 

MORPHOLOGIE   l)i:S   GLANDES   SÉBACÉES 

Les  ^laiidos  sddorijjan's  srirriciil  l;i  siiciir  cl  -nul  siliiccs  dans  la  jinirniidriir 
dii  drnno.  Elles  soni  disséminées  sur  Idule  r(''lrn(lnc  l\^\  ti\L'-iiMicnl  exlnne.  I,es 
f:i:landes  sébacées,  au  contraiic,  élahorenl  une  snlislaiice  crasse,  le  sébum,  et 
elles  déversent  leur  pntdiiil  de  sécrélion,  lanlùt  dans  un  follicule  j)ileux, 
tantôt  à  la  surface  de  Tépidenne.  Klles  sont  situées  dans  les  couches  superficielles 
du  derme  el  Ton  a  pu,  a\ec  (|uel(|iie  e.\a;.n''ration,  désig'ner  les  glandes  séba- 
cées sous  le  nom  de  plandes  (  iilanées  siij)erlicielles,  tandis  que  les  glandes  sudo- 
i'i])ares  |turlai('iil  le  noiii  de  iilaiidcs  |)|(i|imhIcs. 

I  SIÈGE.  —  Les  glandes  sébacées  sonI  inégalement  réparties  à  la  surface  de 
la    peau.  Elles  font  défaul  sur  la  ])aume  des  mains  et  la  plante  des  pieds'. 

II.  VOLUME.  —  Le  vdliimc  Inlal  des  glandes  sébacées  est  représenté  par  une 
masse  (|ui.  an  dire  Ai'  Hdbiii,  «  ne  doil  pas  s'éloigner  du  volume  du  poing  ». 

Considérées  is(dément,les  glandes  sébacées  sont  de  taille  très  variable.  (Juand 
la  peau  est  mince  elles  peuvent  faire  saillie  sous  Tépiderme  et  devenir  \  i^iblcs 
à  l'u'il  nu.  Les  glandes  sébacées  les  |)lus  xolnmineuses  sont  rcpréscnlées  par 
les  glandes  de  Meiboniiiis. 

III.  NOMBRE.  —  Le  nombre  des  glandes  sébacées  ne  saurait  être  déterminé 
avec  précision.  En  tout  cas,  ces  glandes  sont  beaucoup  moins  nombreuses  que 
les  glandes  sudorii)ares.  «  La  différence  est  surtout  très  sensible  sur  les  mem- 
bres, le  tronc  et  le  cou,  où  la  proportion  des  nues  aux  autres  est  de  I  à  11  ou  8. 
A  la  tète,  cette  proportion  se  niodilic  très  notablement.  Ainsi  sur  le  cuir  che- 
velu, le  })avillon  de  l'oreille  et  une  partie  des  téguments  de  la  face,  il  v  a 
presque  égalité  entre  les  deux  ordres  de  glandes.  Sur  le  front,  les  ailes  du  nez, 
les  bords  libres  des  |»aupièrcs,  et.  clic/,  la  rcnimc.  sur  les  organes  génitaux 
externes,  la  différence  est  en  faveur  des  glantles  sébacées.  Les  rapports  de 
nondn'e  entre  c(dles-ci  et  les  glandes  sudoripares  ofl'rent  donc  de  très  grandes 
variétés  »  (Sappey). 

IV.  FORME.  —  DIMENSIONS.  —  Les  glandes  sébacées  sont  des  glandes  en 
grappe  el  leur  l'orme  vaiic  comme  leur  Noliimc.  Tontes  |)résentenl  un  segment 
sécréteur  el  un  canal  d'excrétion. 

1"  Sc(j)iic'nl  sécivli'i/r.  —  Tantôt  le  scgmcid  siMn-tcur  est  formé  dnn  cid-dc- 
sac  simpl(>,  ovoïde  ou  bilobc.  Sa  longiicni'  atteint  (i  à  S()()  y.,  sa  largeur  c>l 
moitié  moindre. 

Tantôt  les  culs-de-sac  sont  nnilli|ilics.  Ils  sont  an  nombre  Ar  jtl.  Ac  lll)  cl 
davantage.  Sap])(>y  ligure  une  glande  poiu'vnc  de  \ingt-se|tt  acini.  ('.es  acini 
convergent  les  uns  xcrs  les  antres  et  se  réunissent  .-^ons  un  aniile  irénéralemcnl 

1.  C.o  l'ail  n'i'sl  poiilrlri'  pas  .nissi  alisolii  (in'un  li>  iv|irli'.  J'ai  i-ii  Toc -asioii  d'cMininor  lli$lologiqiiemrnl  iiii 
Kyste  srliacé  ilr  la  pauiiio  de  la  main,  i|iie  m'a  oinciu''  lo  je  A.  .M.'iriail. 


i.i>  (,i.\\i>i; 


;i:i;.\(:i:i;s. 


837 


;ii^ii.  I  )',iii(  ri's   l'ius  iiii  Ic^  \(iil   ^c  iciinii'  |).ir  ■^(•lics  :  ils  Inniiciil  des  loltiilo  i|iii 

piU'Inis  se  ^roiipriil:  ;i  leur  liiiii'  pour  liniiicr  do   Idlics.  Aussi   a-l-oii    r(''[),i  ili  1rs 

^■landes  srli.icrcs  m  drii\  urniipcs  scidii   la  ((iiiiidcMli''  de  Iriii-    roriiic.   Hn  a    i\r- 

nal  (1rs  glandes  SI  ri  i|»lrs  l'I  des  glandes 

cnmpdsrcs.  J)iins  les  picniirics,  l'aci- 

mis  (>sl    iino  (''vaj^iiialiiMi    diicclc  du 

raiial  cxci'i'-lciir.  Dans  les  srcdiidcs,  la 

glande    csl    rainilirr    (i^landcs    al\(''(»- 

laiivs'). 

I,('  diaiiirli't'  des  glandes  (■(iiii|)(is(''cs 
est  au  iniiiinuiiii  do  ijllO  a.  Il  |iciil 
dépasser  deux  niillimèli'es.  (diaciiii 
des  ciils-de  sac  es!  Imiy  de  2  à  400  y.. 
De  lidies  ulaiides  sont  assez  l'ares  el 
assez  peu  dévelop|)ées  dans  le  légii- 
iiieiii  (In  ((iii,  (In  ii'diic  el  des  iiieiii- 
hres.  Mlles  se  inunli'eiil  en  iii'aiid 
ii(ind)re  sur  la  h'Ie,  le  niaiiiclnii  el  les 
organes  génilaux  de  la  reiinne. 

2''  CnU'il  cxrriHcur.    —   l>e   canal 

cxcréleur    des    glandes    S(''I)ac(''es    esl 

généralement    coiul.   Il  est  cyliiulri- 

qne,  parfois  élargi  en  eiiloniidir  à   sa 

partie    superticielle,     parfois    encore 

d  lia  lé    en     fuseau     dans    sa     région 

iiiovenne.  Son  diamètre  oseille  de  <S0 

à    VM)  a.   Il    l'ait  suite   à    la    glande 

proi)rement  dite  et  s'ouvre  tant(jt  à  r  ^"^l^'A't^M' 

la  surface  de  la  peau,  tantijt  dans  le  'il'/^^''  ^-yi^-"^'"- 

lollicule  pileux.  De  là  une  elassifica- 

.  .1        •  Fio.  4!)'.). —  donpf'  (le  cuir  cliL'vi'lii  |M'r|i('iiilicu- 

lion    des  glandes  sébacées.  l.,i,.e  ^  la  surlaco  .le  la  peau  cl  passant  par 

Taxe  du  poil.  (D'apn'S  Hanvicr.) 
V.     CLASSIFICATICN     DES      GLANDES  f  \        i 

,         ,  ,.         ,  Le  (lurci.sspnient  île  la  pièce  a  éti;  uhlenu  par  raclinn 

SEBACEES.  —   L('S  glandes  sébacées  se     suc-essive  du  lilchromate  a  ammoniaque,  .le  la  gomme  et 

réi)artissent  en  trois  groupes.  Ou  dis-    '''■  i''"''^"'-  -  '■•col  .!..  follicule  pileux.  -  .s,  gian.le  s.j- 

'-^  '  haiif.  —  III,  nniscle  reiiresseur.  —  '",  iraine  epilneliale 

tltlgue   :  externe.  —  /.  gaine   l'pitliéliale   interne.  —  6,  bulbe  du 

1,1    I  .,_,     „i. ^1  ,„        '!,,„',,  i         poil.  —  ?J,  sa  papille.  —  n.  envelope  .ronneclive  du  folli- 

1"  Les    glandes   sel)acees    oi  vertes       ,        '        '  ,'         .  -  ' 

c»  ru  le.  —  c,  niend)ran.'  vitr.e. 

dans     la     cavité    du   foHicul(^  pileu.v  ; 

'!"  Les  glandes  sébacées  ouvertes  à  la  surface  de  la  peau,  et  livrant  passage 
à  tm  poil  rudimentaire  ; 

3"  Les  glandes  sébacées  ouvertes  à  la  peau  el  ne»  présentant  aucune  con- 
nexion avec  les  phanères. 

\"  Glandes  sébacéeaouvertrx  danshi  cnvité  du  foUirnle  pileux.  —  Les  glandes 
pileuses   représentent  les  !)/!()  des  glandes  sébacées.    î^lles  ont  pour  caractère 

I.  Conrad  Liauer  dislingue  les  glandes  tubulo-alvéolaires  et  les  glandes  alvéolaires.  Dans  les  premières,  les 
euU-de-sac  s'élendent  dans  une  direction  unique;  dans  les  secondes,  ils  se  disposent  en  tous  sens,  car  rien  ne 
fait  obstacle  à  leur  développement  :  on  trouvera  dans  le  travail  de  Bauer  les  dessins  .le  six  reconstructions  de 
glandes  sébacées.  (1894.  .Uofphol.  Arbcll.) 


[A.  BRANCA.] 


838  LE  TÉGUMENT  EXTEMNK  KT  SES  DERIVES. 

d'ôlre  aniicxtM's  ;i   un    poil,  de  (aille  variable,  el  de  s'ouvrir  dans  sf»n  foilicnle. 

A  laplnpart  des  poils  rudirnonlairos, 
à  tous  les  jtoils  bien  développés,  sont 
annexées  une,  et  généralemenl  deux 
g^landes  sébacées.  (k'S  glandes  sonl  de 
volume  égal  ou  inégal  ;  elles  s'ouvrent, 
j»ar  un  trajet  obb'que.  dans  le  follicule 
pileux,  sur  un  même  plan  borizontal 
et  en  des  points  diamétralement 
(tpposés.  (Juand  elles  ?ont  au  nombre 
de  trois  ou  quatre,  elles  débouchent 
il  la  même  hauteur  ou  à  des  hauteurs 
dilTérentes. 

En  règle  générale,  la  taille  des 
glandes  sébacées  est  en  raison  inverse 
de  celle  du  poil  auquel  elles  sont  an- 
nexées. Les  glandes  sont  énormes  sur 
les  poils  du  duvet  (paupières,  pavillon 
de  l'oreille),  elles  sont  relativement 
petites  sur  les  cheveux  et  la  barbe. 
Cependant  les  glandes  des  poils  de 
barbe  sont  plus  grosses  que  les  glan- 
des du  cuir  chevelu,  bien  que  le  poil 
de  barbe  soit  de  diamètre  supt-rieur 
au  cheveu. 
Quand  [il    existe,    côte   à  côte,  des  glandes   pileuses   ouvertes  dans  le  folli- 


FiG.  ."iOn.  —  Glandes  sétiarées  annexées  à  un 
poil.  (D'après  Sappey.) 

Il  y  .n  ici  deux  gl.'indcs  ouvertes  à  la  niènie   li.TiidMir  : 
l'une  petite,  l'autre  voliimineiise. 


A 


'V,.i'"'..V;Vy«".-.; 


D('V)nr.  — 


^ 


lî/iiderme. 


^  Poil  follet. 


l-'nvmalion        Aciiiiia 


l'a:.  ."iOl.  —  Cilamlo  scliacfo  ainioxco  à  im  puil  fuliot.  (Dt'ini-srlu'niatiinic.) 

cille  el  (les  glaïuies    ouverles   à    la   peau,   les   premières  sont   petites  et  supi-rli- 
cielles;    les  secondes  sont  \oliiinimiises  el  itrolondt^s. 

2"  (ihmih'S  srhdcées  ourrrlci  à  In  surfncr  de  hi  jhniu  rt   lirranl  ]ia!i.<'i{/e 


i.Ks  (ii.AMiKs  si:i;\(:i:i-;s. 


839 


i'>  ilr^  j)i)iU  l'iillfl>s.  —  Les  l;I.iii(I('s   s(''1i;hi''cs  de   ce  sccoimI    i;r(iii|!c  ,i  ltrii:i:ciil    Ir 

Millliiif  le  |»llis  (■(tiisitlt'-ralilc  cl   la    Inc la    plus   cninitliiiiicc.  (In    1rs    Iniiur   sur 

le  \i<aL:('.  les  iiiciiiIh'cs,  rali(l(irii('ii.  la  |iailic  sii|>('"ririin'  ilii  (nuic  (aiw-nlc). 

I.i's  |)liis  ijTdsscs  ()ccii|iciil  la  [icaii  liii  \w/..  de  la  l'arr,  ri  des  jdiirs.  l'illcs 
mil  pour  (  aiaclric  dr  s"(»n\rir  à  la  siiiTarc  de  la  peau,  cl  d'avdir  pdiir  annexe 
iiii,  cl  parluis  {\v\\\  puils  Iulicts.  I.c  Inilicnic.  (|iii  csl  droit  on  incurve  en  arc, 
(Mciipc  sonvcnl  Tcspacc  cnniiJiis  cnirc  iU'ux  lidics  schac('s;  il  ne  larde  pas  à 
s  enua^^er  dans  le  ca- 
nal excrcicnr  de  la 
iîlandc.  Il  le  |)arc(»nrl 
dans  huile  son  élcn- 
diie  et  émerge,  à  la 
snri'ace  dn  léi:iiincnl 
ext(>rne.  par  l'orilice 
<Hilané   de   ce  canal. 

On  peut  considé- 
rer les  i: landes  de  ce 
i:i'(»npe  (111111  ne  ('la- 
Missant  nii  Ivpe  de 
Iraiisilidii  entre  les 
deux  antres  l'orines 
«le  glandes  sébacées. 
l\Iles  font  partie  du 


TC 


Vu,.  oU2.  —  (ilandc  soljacéc  oiiveile  à  la  peiiu. 


,  ,        j  li.  ('■|)i(lei"nie.  —  S,  lobule  sébacé.  —  TC,  tissu  conjonclil'.  Cette    glamle   ino' 

groupe     des    glandes    vient  de  la  lèvre  inférieure. 

pileuses,  et  à  ce  titre 

idles  ont  des  rap|ioits  de  coiiliguïté  avec  des  phanères.  D'autre  part,  coniinc 
les  glandes  indéjtendantes  des  poils,  elles  ont  un  canal  excréteur  oiiNcrl  ;i  la 
surface  de  la  peau. 

3"  Glandes  indépendante'^  des  puils.  —  Les  glandes  sébacées  qui  sont  indé- 
pendantes des  poils  sont  peu  nombreuses.  Elles  ont  pour  caractère  fondamental 
de  s'ouvrir  à  la  surface  de  la  peau. 

On  les  observe  sur  les  nymphes,  sur  le  bord  nuiqueux  des  lèvres,  sur  le 
mamelon.  Elles  constitueraient  encore  les  glandes  très  rares  et  très  rudimen- 
taires  de  la  cavité  balano-préputlale  (glandes  de  Tyson)  (voy.  plus  loin). 

VI.  VARIATIONS.  —  Les  glandes  sébacées  sont  susceptii)les  de  présenter 
([uel([ues  variations. 

1°  -i(/e.  —  Au  dire  d'Arnozan  et  de  Greciet,  la  sécrétion  sébacée  ne  com- 
mence pas  avant  l'âge  de  o  ou  6  ans.  Elle  débute  dans  le  sillon  naso-gènien. 
Klle  atteint  son  maximum'  chez  l'adulte.  Elle  va  diminuant  chez  le  vieillard. 
Pour  établir  de  pareils  faits.  Arnozan  a  mis  à  profit  la  propriété  que  présen- 
tent les  graisses*  d'arrêter  instantanément  les  mouvements  giratoires  de  l'eau, 
chargée  de  cam|)hre  pulvérisé. 

1.  Ex(;rètenl  de  la  grafs>e  la  tète,  la  nuque,  le  dos,  la  région  présternale.  les  épaules,  le  pubis.  Les  autres  ter- 
ritoires cutanés  n'en  contiendraient  pas  normalement.  «  La  transition  entre  les  parties  graisseuses  et  les  parties 
non  graisseuses  se  fait  graduellement  ».  Voir  :  1892.  Arnozax,  Répartition  des  sécrétions  grasses  de  la  peau. 
l/i>i.  de  Dennatol.  —  189'.J.  Greciet.  Tbèse  Bordeaux. 
i.  Et  les  corps  chargés  de  graisse. 


M.  nniXCA. 


840  I.K  TÉGUMENT  EXTKhNi;  KT  SES  DÉRIVÉS. 

2"  Rare.  —  Les  glandes  sébact-es  sont  Irt's  xdliiiiiliicuscs  chez  les  m'-gres  et 
donnent  à  leur  tt'-gument  externe  un  veloutt*'  tirs  spiM-i-il. 

."i"  Volume.  — Enfin,  rertaiiies  glandes  sébaci'-cs  peinent  |)r(ii(lre  des  dimen- 
sions anormales.  D'Abundo  a  oljservé  deux  glandes  dr  ce  lypi'.  Elles  étalent 
nynii^triqucmcnt  piaeées.  du  oùté  droit  et  du  cùlé  gauche,  aii-dcvant  de  l'hT-lix. 
Elles  s'cHaiciil  dévchippées  clie/.  un  dégénéré  et  d'Abundo  Irur  prèle  une  sigiii- 
(icalidii  alavi(pi(>  '. 


CIIAPITI^E  111 

HISTOLOGIE   DE   LA  GLANDE   SFJiACÉE 

L'histologie  de  la  glande  sébacée  se  réduit  à  Lcxamcn  de  l'acinus  et  du  canal 
excréteur  (pii  constituent  les  deux  parties  de  la  glande. 

I.  —  AciMS  SKBACK.  —  A)  BdSdJc  —  l'ue  nuMubrano  transparente,  à  bords 
nets,  épaisse  de  2  à  3  ;/,  limite  à  sa  périphérie  la  glande  sébacée.  Par  sa  face 
externe,  cette  basale  re])Ose  sur  le  tissu  conjonctif  qui  sépare  l'acinus  glandu- 
laire des  acini  voisins.    Par  sa  l'ace  interne,  elle  donne  insertion  à   la  couche 

|)roliin(lc  (les  cellules  sébacées. 

H)  lij)il/ir/iinii  srbaré.  —  L'épithélium  des  glandes  sébacées  est  nn  (•pil hé- 
lium pavimenteux.  Son  évolution  se  lait,  comme  celle  de  la  peau,  de  la  |»rofon- 
deur  vers  la  surface,  de  la  membrane  basale  vers  le  canal  excréteur,  ('/est  dire 
qu'on  trouve  successlvemenl,  dans  les  assises  superposées  de  la  glande,  des 
zones  cellulaires  ayant  des  caraclères  bien  Irancliés. 

a)  Assise  bo^ila'trc.  —  Sur  la  membrane  basale.  on  Irouxe  une  pn-niière 
assise  cellulaii'e  ([u'on  peiil  (inalllicr  d'assise  basilaire.  en  raison  même  de  sa 
situation.  Elle  est  formée  d'éléments  de  forme  variable,  bien  (|ue  généralement 
basse.  Cos  éléments,  qui  seraient  réunis  les  nns  aux  autres,  par  des  ponts  pro- 
toplasmiques  (Kolossow-)  se  di\  isent  par  voie  karvokinélitpie  ;  ipiaml  ils  ont 
acquis  une  taille  de  15  à  20  a,  ils  commencent  j)arfois  à  élaborer  de  la  graisse. 

I))  .l.ss/.so's  st'bacrcs.  —  Les  assises  cellulaires  qui  s'élagenl  au-dessus  de  la 
concile  basilaii-e  présentent  des  caractères  de  plus  en  |>his  dilférenciés  à  mesure 
qu'on  s'éloigne  de  la  mendirane  basale. 

('os  cellules,  d'aboi'd  irrégidièrement  ]iol\gonales,  pi-(''sentent.  en  leur  ceidre. 
nn  novaii  iMii(|iie('t  |)arl'ois  double.  I  .ciir  |>iiil(i|»lasma  est  chargt'  de  granula- 
tions rélVingent(<s  (|ul  se  colorent  en  rouge  Iniipie  aprr-  fixation  |tar  l'acide 
<tsmi(pie  et  coloration  par  l'éosine. 

Ces  grannlatiiins  ne  tardei'ont  pa--  à  piriHlre  les  caractères  de  la  gi'ais^e  et  à 
rédnii'e  l'acide  osmi([ue.  l'dles  se  montrent  comnu'  des  sphérules  transparentes, 
à  centi'c  !)rillant.  à  contour  foncé,    d'un   diamètre  moven  de  'i    à  'i  ;j..  Puis  ces 

I.   I8!I7.  ir.\iuMio.  Ai-rh.  <ii  l'.-'ii-hinlrin.  Se.  jirnnl  r  .lii/rn/).  rriiii..  Wlll.   . 
■-'.   IS'.iH.  KiM.os^iiw.  .lir/t.  r.  niiln:  Annt..  I.  II.  \,.  l-d.T. 


LKS  (iLAMH-.S  SKIlACKIv 


S'il 


-r.iiiill.iriMiis  ;ui,i;iiiriili'iil    ilf  l.illlr  cl  de   iK.inhiv.    La    (clliilc    si'liacrr    dcviriihlr 
|»liis  en  |>liis  voliiiiiint'iisc. 

Kiiialcmciil   la  cclliilt'  scltacrr  ol    rcpivx'iiln-    par   une   masse  -  Lliiilcii-i-  au 


^^ïf*>^p^ 


6-S 


^*;« 


''y.'Y#  V '■. .^ 


.*« 


• •••  ••  • 


Fie.  rUci.  —  l'n  lobe  do  la  :;laiule  sébacée,  représeiUéc  ilans  la  liiiure  002, 
et  vu  à  un  fort  grossissement. 

B,  coiiclie  bnsilairi'  des  cellules  glandulaires;  ces  cellules  sont  ap[ielées  à  se  transformer  en  cellules  sébacées  S, 
reronnaissables  h  leur  noyau  rond,  à  leur  proloplasnia  réticulé,  cbarjré  de  gouttelettes  de  graisse;  au  terme  de 
leur  évolution  ces  cellules  ï^'  sont  remarquables  par  leur  taille  volumineuse,  leur  aspect  clair,  leur  noyau  étoile. 
—  FC ,  formation  cloisonnante.  —  TC,  tissu  cnnjonctif. 

centre  de  laquelle  011  observe  un  noyau  qui.  (•oiiq)rinié  |)arles  ptoduils  de  sécré- 
tion ])rot(»plasniique,  prend  une  forme  irf(\:Litilièrem(Mit  (i(''rhi(]iii'l(''e  :  il  afl'ecte 
l'aspect  d'un  bâtonnet  ou  d'une  étoile: 
sa  cliroinatine,  primitivement  baso- 
phile,  finit  par  li.xer  les  colorants  dillus; 
elle  est  acidopbile.  Le  protoplasma  est 
réduit  à  un  réseau  délicat  dont  les 
mailles  sont  cliargées  de  graisse;  ce 
réseau  est  en  continuité  avec  la  zone 
protoplasinique  qui   enveloppe,   à   la   fai'on    d'une  éeorce,    la    cellule    sébacée. 

f'nfin  la  cellule  sébacée  se  libère  de  ses  connexions  avec  ses  congénères.  En 
même  ten^ps,  elle  se  défruit  par  éclatement.  Le  noyau  disparait,  comme 
émietté;  le  corps  cellulaire  s'affaisse,  se  plisse  et  prend  un  as|)ect  cbifTonné  ; 
mélangés  à  des  gouttelettes  graisseus(>s,  les  débris  cellulaires  s'engagent  dans 
le  collet  du  poil,  ou  sont  déversés  directement  à  la  surface  du  tégument;  ils 
constituent  le  sébum. 

En  somme  la  cellule  sébacée  représente  «  une  cellule  épidermique  cjui  s'est 
cbargée  de  graisse  et  dont  l'évolution  a  pour  terme  sa  destruction  et  la  mise 
en  liberté  du  matériel  formé  au  sein   du  protoplasma;  de  sorte  que  le  sébum. 


I-IG. 


io'i.  —  Deux  ccllulps  sébacées  charg-ées 
de  cranulations  "raisseiisps. 


.1.  braxca: 


842  i.K  Ti-;(irMi;NT  i:.\ti:i!m;  kt  sls  dkiuvks. 

|ii'o(liiil  iillitiic  (Ir  la  NrcriMioii,  csl  cniisliliir'  non  sciilciiicnt  par  (li's  iiialii'-i'fs 
crasses,  mais  par  les  débris  de  la  r-c||iilc  dans  hnincllc  ces  rnalit-rcs  ^'■rassos  se 
sont  (ornircs  »  (Hanvicr). 

La  ^'•landc  srljacrc  est  donc  nnc  ulandr  ilc  Ivpr  liolocnnc.  C'est  par  Ir  nii-inc 
processus  de  fonte  ('cllulaire  (|uc  la  pilandc  i\[\  noir,  chez  la  seiclif.  daliorc  cl 
met  on  liberté  soji  pigment  ((«(jodsir,  !<S'i2). 

r)  Farmalion  cloi^onnavli'.  (Icriains   (■•lf''ni('nls   de  racinns   glamlnlaire 

ne  subissent  j)as  révolution  sébacée,  ils  l'orment  des  travées  qui  englobent,  dans 
leurs  mailles,  des  groupes  de  cellules  sébacées,  (les  travées  sont  formées  de  cel- 
lules qui  revêtent  le  tvpe  de  l'ectoderme  cnlané;  elles  sont  reliées  entre  elles 
par  des  lilamenls  d'union;  elles  subissent  la  Iransformation  cornée  en  se  ra|i- 
prochant  des  parties  centrales  de  la  glande  ;  elles  ont  successivement  la  valeur 

.1  /;  ir 


^. 


1/-'-' 


K^ 


Fiu.  dOo.  —  Evolution  du  noyau  dans  la  cellule  sébacée. 
A.  rollulcs  bnsilaiiTS. —  U,  B',  rclliiles  sôbiiciVs  siliit'cs  incs  de  Tassise  basilaire.  —  C,  C,  cellule*  au  ti-rnie  île 
leur  évolution. 

do  cellules  basilalres,  j)nis  de  ((llnlcs  malpigliiennes  ;  elles  se  chargent  ensuite 
d'éléidine,  elle  se  kéralinisent  eiilin  l't  se  dissocient  à  la  manière  des  cellules 
cornées  du  tégument  exlorne.  Ouel(|ues-unes  d'entre  elles  sont  chargées  de 
mélanine,  chez  les  animaux  pigmentés  (Hermann).  L'ensemble  des  cellules 
([ui  subissent  l'évolution  épidernii(|uo  constitue  la  furmation  Hohi'nnanlc. 

II.  —  Canal  i:x(:iu':ri;rit.  —  Le  canal  excréleur  des  glandes  sébacées  est  géné- 
ralement fort  court . 

Ouand  il  apparCuMità  une  glande  pileuse,  il  se  montre  formé  :  1"  d'une  basale 
conlinue  d'une  pari  a\"ec  la  basale  de  la  glande  et  d'autre  |iart  avec  la  mem- 
brane \ilrée  du  poil:  2'  île  cellnle^  ('pilbéliales  stratifiées.  (|ui  re|)ré<entenl  un 
prolongenieni  de  la  gaine  épilbéliale  externe  de  la  phanère.  Ia'  produit  de 
sécrétion  de  la  glande  se  trouve  versé  dans  l'espace  virtuel  ménagé  entre  la 
gaine  et  la  phanère.  «  La  graisse  pénètre  de  plus  le  long  de  la  |)oition  radicu- 
laire  de  la  tige,  favorisant  ainsi  son  glissement  sur  la  gaine  interne,  connue  le 
fait  l'huile  dont  (»n  mouille  un  trocait  pour  le  faire  j(Uier  dans  sa  canub'.  » 
(Uenaut.) 

Ouand  le  canal  excréteur  s'(Uivre  directement  à  la  peau,  sa  basale  est  en 
continuité  avec  celle  do  l'épidermo.  I''dle  est  revéluo  de  cellules  épilhéliales  de 
type  uialpigbien. 

III.  Tissi  coNMONc.ru'.  Du  11— -Il  rnnionitivo-éla>ti(|ue  en\  l'Ioppe  la  glande 
et  son  conduit  excréteur.  Il  se  confond  insensiblement  avec  le  derme.  Les 
libres  é'lasti(|ues  de  la  ( micbe  sous-é|tidermi(pio  s(>  prolongent  sur  les  glandes 
sébacées  el    li-s  en\  eloppeiil  (riin    \eritable   tilel.    Ce    lilel   est    très    puis>aiil   sur 


ij:s  (;i,aM)i:s  si;iîA(;i;i:s.  Skz 

le   canal  ('\cr(''lriir  (Scdciliuliii  )  :    il  r^l    (N'^jà  nmins  (l(''\(l(»|i|i('  an    ixinrloiii' de  la 
Lilanilr  ;  il  csl  |tlns  i;i(''l('  cncoi'c  an  h  m  r  de  cliacinc  acinns  (  iJal/ci'). 

Tonlrldis.  le  lissii  (•(Mijoiiclii' on    <(miI    |ili)n^(''cs  les  .^laiulcs  de   .Mcilidniins  rsl 

rcniar(|nahl('nictil    ii(  I n    HImcs   dasl  i(|n('s.   (l'est    an    i'(''scan    (■■la^l  iipic    |)(''ri- 

t:iandnlaii'c  (|n'alMiiiliss(Mil,  m  pailic,  les  Irndons  de  l'ai  rnl  en  r  dn  pod  (  I  >anrr) '. 

IV.  —  Vaisskai  x.  —  l.cs  xaisscanx  san^nins  ciilonrcnl  la  glande  dnu 
n'soaii  lâche.   Ils  sctnl  en  c<ninexion  avec  rap|)ar('il  vascnlairc  du  (Icrinc 

(,('s  Ivniidialiqiics  des  L;landcs  s(''l)acc('S  no  soni  pas  cdnnns. 

V.  —  Xi  uis.  —  On  a  cm  l(tni:l('ni|)s  qu'il  n'existait  [)as  de  nerfs  capables  de 
faire  passeï'  la  filande  de  l'état  de  repos  à  l'état  de  foiictiouneinent.  I>a  sécré- 
Tmii  séhacée,  disait-on,  est  une  sécrétion  continue;  elle  résulte;  d'une  éxolnlion 
|)ar(icidière  de  cellules  épiihéliales.  (Vest  tout  au  jjIus  si  les  nerfs  peuvent 
avoir  (piehpie  iniluence  sur  l'excMrtiou  du  sébum,  (piand  ils  déterminent  la 
conlraclion  (liesse-)  du  muscle  arrecleur  dn  poil. 

Cependant,  Arloin^-  reconnut  que  la  seclion  du  sympathique  détermine  sur 
l'oreille  de  l'âne  une  hvpersécrétion  des  plandes  sébacées.  Cette  liyi)ersécrétion 
débute  IS  à  2(1  jours  après  la  seclion  du  lu'rf.  persiste  3  jours  et  disparait 
ultérieurement.  Ell(>  semble  due  à  l'excitation  de  nerfs  glandulaires  (nerfs 
excito-sécrétoires"'). 

La  démonstration  des  physiologistes  devança  de  qu(>lques  années  la  consta- 
tation anatomique. 

Après  Arnslein,  Pensa 'vit,  dans  les  paupières,  des  fibrilles  nerveuses  partir 
des  plexus  péri-vase u lai res  et  du  plexus  sous-épithélial  qui  eu  i)rovient  en 
partie.  Ces  fibrilles  enlacent  d'un  réseau  (réseau  épilemmal)  la  surface  de  la 
glande  de  Meibomius.  De  ce  premier  réseau  naissent  des  fibrilles  qui  traversent 
la  membrane  propre,  pénètrent  entre  les  cellules  sél/acées,  et  se  terminent  sur 
ces  cellules  par  des  renflements  de  taille  et  de  direction  variées. 

Fuinagalli'%  sur  les  glandes  de  jMeiboinius,  a  vu  les  nerfs  former  un  second 
réseau  hvpolemmal,  réseau  intra-acineux).  Ces  nerfs  présentaient  à  leurs  l'xtré- 
mités,  de  petits  renflements,  en  forme  de  tète  d'épingle. 


CHAriTRE  IV 

DE   QUIXQUES  GLANDES   SÉBACÉES 


Outre  les  glandes  pileuses  et  les  glamles  ouvertes  à  la  surface  du  tégument  externe,  ou 
rencontre  encore,  dans  rorganisme,  un  certain  nombre  de  glandes  sébacées  qui  méritent 
une  mention  :  ce  sont  les  glandes  de  Mcibomius,  les  glandes  ciliaires,  les  glandes  du  ma- 
melon et  des  petites  lèvres. 

1.  1894.  Bauer.  Morphol.  Arbeil..  III,  p.  'j39. 

2.  1876.  Hesse.  Zur  Kenntniss  dor  Hauldruseii  uikI  ihrer  Miisktln.  Zcit.  f.  Anal.  Enin-ick.,  t.  II.  i>.  27i. 

3.  1891.  Arloing.  Relat.  du  synipntli.  avec  Irpidernie  et  les  glandes.  Soc.  nat.  de  Lyon. 

4.  1897.  Pensa.  Recli.  sur  les  nerfs  de  la  conj.  palpcbrale,  des  cils  et  des  glandes  de  Meibomius.  Bull.  Soc. 
ined.  chiv.  de  Pavie,  n"  2,  p.  111. 

5.  1898.  FuMAGALLi.  Arch.  per  le  Se.  med.,  XXII. 

[.I.  B/?.l.VC.l.] 


844  Lr:  TKCCMKNT  KXTFRM-:  ET  >i:>  DKIUVES. 

1"  Glandes   de  Mei/iomins. 

(le  sont  de  petites  f:lan(les  à  direction  verticale  (|iron  trouve  dans  l'épaisseur  dos  tarses,  ii 
qui,  dans  chaque  jtaupière ,  se  dirif-n-nl  parallèlement,  du  bord  adhérent  vers  le  bord  libn-. 

Au  nombre  de  2.j  à  30  pour  la  paupière  supérieure,  de  20  à  25  pour  l'inférieure,  ce- 
frlaridfs,  qui  sont  les  plus  grosses  dos  {^landes  sébacées,  présentent  une  disposition  particu- 
lière. Auliiur  d'une  caviti'  centrale  à  peu  près  rectili;;ne,  revêtue  d'un  éjjilhcliurii  |iavimen- 
teux  stiati/ié,  sont  disposés  une  série  do  l'ollicules  sébacés,  fiénéraloment  rondes  à  leur 
base,  isolés  ou  réunis  en  ^ra|)|)e.  des  culs-de-sac  d'un  diamètre  é^'-al  ou  supérieur  (ÎMJ  à 
220  |j.)  à  celui  du  coniluit  o-xcn-leur  (90  à  110  ix)  sont  insérés  sur  ce  canal  collecteur,  comnio 
des  follicules  sur  un  pétiole  commun.  La  structure  des  glandes  île  Meibomius  n'a  rien  de 
particulier;  cependant  (lolasanti  a  rlécrit  (IHl'.i)  au  |)Ourtour  dos  acini  une  corbeille  de  libres 
musculaires  lisses  et  un  réseau,  constitué  par  dos  libres  de  Kcmak,  iju'on  a  supposé  se  trT- 
mincrdnns  les  cellules  sébacées  (/,o  Spcriineiilulr.  1ST:{.  p.  OSO).  Arnstoiu  (I81J.")^.  Pensa  (ISiiSi. 
Fumai;alli  (ISOS).  (uit  précisé  lo  modo  do  torminaisdn  dos  noris  dans  les  friandes  d'' 
-Meibomins. 

2'  (ilnndcs  cilinires. 

A  clia(|ue  c:il,  sont  annexées  deux  filandes  sébacées  rudimentaires  :  les  iilamlos  ciliaires. 
Chacune  de  cfs  glandes  est  réduite  à  un  simple  cul-de-sac.  ou  à  2  ou  :}  lobules  sébacés. 
L'orillce  excréteur  s'ouvre  très  i)rès  du  boid  libre  de  l;i  paupière.  Le  produit  complexe  t|ni 
se  concrète,  à  l'état  pallmlo^iiiue,  le  long- du  bord  libre  des  paupières,  et  (|u*on  désiirne  soû- 
le nom  de  chassie,  représonto  le  produit  de  sécrétion  des  glandes  ciliaires  et  des  glando 
do  >l('iliiiinius. 

3'  Glandes  de  l'aréole.} 

L'aréole  porte,  à  sa  surface,  10  à  20  petites  saillies,  disséminées  irrérrulièrement.  on  répai- 
ties  suivant  une  ligne  ciiculaire.  Ces  saillies,  dites  tubercules  de  Morg-ag-ni,  représentent 
(les  glandes  sébacées,  annexées  à  un  poil  follet.  .\u  cours  do  la  grossesse,  elles  acquièrent 
un  dével(q)pcnient   loi  (|u'elles  soulèvent  le  tégument. 

4»  Glandes  de  Ti/son. 

(In  a  décrit  sous  lo  nom  de  glandes  de  Tyson,  dos  glandes  sébacées  occupant  la  face  interne 
du  prépuce,  le  sillon  balano-préputial,  les  fossettes  latérales  du  frein,  la  couronne  du  gland. 
Ces  glandes  ont  été  mises  en  doute  par  Hobiu  et  Cadiat',  et  par  Finger  (188.")).  Sprunck- 
et  Stieda^  ont  également  nié  leur  existence  sur  lo  g-land. 

rj"  Glandes  des  ]}eliles  lèvres. 

Les  glandes  sébacées  dos  nymphes  sont  surtout  nombreuses  à  la  partie  moyenne  de  la 
petite  lèvre  et  n  ses  extrémités.  .*>ur  la  face  interne  dos  nymphes  où  elles  atteignent  leur 
volume  maximum,  on  en  compte  13.')  jiar  conlimètro  carro  et  2S  seulement  sur  la  face  externe 
des  mémos  re])lis''. 

Ces  glandes  sébacées  apparaissent,  4  nuiis  apiès  la  naissance,  sous  la  forme  do  bourireons 
do  250  ;j..  A  l'àgo  de  2  ans  elles  ont  doublé  de  volume  et  leur  extrémité  profon.le  s'est 
bifurquéo.  Ce  n'est  ((uo  vers  l'âge  do  ."i  ou  (1  ans  (|ue  les  glandes  sébacées  se  niontrent 
doliiiilivement  constituées.  Kncoro  n'atloignont-ollos  leur  dovoloppement  complet  qu'à  l'oc- 
casion do  la  grossesse  (Worllioim(>r,  1883). 


CIIAI'JTIU-:  V 

LE  SÉnUM 

pHidiiil  (le  (Icstniclion  des  plandfs  scltarccs.  lt>  sôbiiiii  [.\)  es!  iiiu"  siiltslainr 
luiilciisc  (|iii  s'rpaissil  à  l'air  sons  la  loniu'  irmi  curps  irras.  solido,  de  roiilcur 
Itlaiicliàirc.  de  i(''aclinii  acide. 

I.  1S7..  liiHiiN  01  CvniAr,  Jniirii.  ,ir  l'.iiinl.  i-t  dr  In  l'Iii/sinl..  p.  f.oT. 

•i.  I.S!i7.  Scm  N.-K.  Hifv.-rm.  Tyson's.li.Mi  Unisoii.  Tlosè.  K.i-iiiî.'>l.cri;. 

:i.  1M97.  Stiki.a.  ]'ri'haudl.  der  iinnl.  Grsrllsrlt.  (J^iml. 

'i.  I86'.  MAitriN  ol  LÉGEn.  .Icc/i.  j/rii.  de  nird.. 


iiisToi.di.ii:  T(ii'()i;i;\i'iii(jri;  m   Ti:(;i\ii:\T  i:\ti:|{m;.         8^.5 

Il  coiiliriil  (le  rciii,  (l('v  ('•(lici^;  (nli'iiic.  iii;ir;,farin(')  cl  des  sels  d'acide  gras 
(oli'-alcs,  iiiai'Li.iiafcs),  des  cldoi-m'cs  alcillns.  des  pliovph.ilcs  Irrrciix.  <\r<  sels 
d'aiiiiiiiiiiiiiiii. 

Schmidl  el  i.rliiiian  uni  l'Ialdi.  li-  inciiiicr  |i(tiir  les  kvslcs  séltacés,  le  second 
]H)ur  le  siuc^iiia  |»i(|)iilial.  la  coiriiKisilinn  (  cnlcsiinale  de  la  inalière  sébacée.  Je 
<ile  (d'après  (laiitiei)  la  |irciiii(ic  de  ces  t\t'\i\  analyses  : 

Kystft  sth.icc. 

Kaii UlT 

Kpitlit'Iiiini  el  iiiaticros  piolciques (HT,.") 

(liaisso,  acides  fjras,  sels  ammoniacaux 41. (i 

Acide  liiityri(|iie.  valéiiiiiic,  (•a|ii(iï(|ii(> 12,1 

Extrait  alcuoli(|iie » 

Extrait  a(|ueux , » 

Cendres 11,8 

NOTES 

A  .  On  a  vu  iirécédcmment  «jne  le  sébum  est  surtout  formé  de  ^-raisse.  La  sueur,  elle 
aussi,  conlient  de  la  fiiaisse,  <'omme  Tout  constaté  depuis  longtemps  E.  Simon.  Krause 
l'anu',  Kidliker.  Muller,  .Meissner,  llcnle,  (irunlinp-pn  et  Hanvier. 

Quelle  part  revient  d(Mic  <uix  ijlandes  seliacecs  et  aux  t:landes  sudoripares  dans  la  for- 
mation de  la  graisse  épidt'rmi(|ue? 

«  Le  sébum  lubrélie  le  poil.  La  sueur  fournit  a  ICpiderme  la  graisse  ([ui  l'empécbe  de  se 
desséclier  u.  Telle  est  la  doctrine  développée  récemment  par  L'nna. 

-V)  11  est  certain  que  le  sébum  lubrélie  le  poil;  mais  nous  savons  :  1"  (|ue  les  glandes 
sébacées  ne  sont  pas  en  rapport  de  volume  avec  le  poil  follet  au(iuel  elles  sont  annexées  : 
aux  poils  follets  répondent  des  glandes  énormes:  a  des  poils  volumineux  (épines  du  héris- 
.<on)  répondent  de  très  petites  glandes;  2''  nous  avons  vu  d'autre  part  ([u'il  existe  des 
glandes  sébacées  ouvertes  à  la  peau.  Force  est  bien  de  conclure  que  les  glandes  sébacées 
versent  du  sébum  à  la  surface  de  la  peau. 

H)  On  sait  qu'il  existe  de  la  graisse  dans  les  régions  épidcriuiciues  (paume  de  la  main, 
jdante  du  pied)  oii  l'absence  de  glandes  sébacées  est  certaine.  l)"où  vient  cette  graisse?  elle 
provient  de  la  glande  sudoripare.  Elle  réduit  avec  lenteur  l'acide  osmi(iue,  et  cet  acide  lui 
(■ommuni(iue  une  teinte  grisâtre.  Elle  se  comporte  comme  les  acides  gras,  solides,  qu'on 
Irouve  d;ins  la  sueur  (acides  [)almitiqup.  sté;iri(|ue:  idiolesterine). 

Le  sébum,  tout  au  contraire,  contient  surtout  de  l'acide  olei(|ue,  et  cet  acide  gras,  liijuulc, 
réduit  instiintiincnu'itt  l'acide  osmique  et  se  teint  en  ïioir  divoire  *. 

.Mais  on  peut  alors  se  demander  d'où  provient  la  graisse  cutanée  chez  les  animaux  qui 
n'ont  pas  de  glandes  sudoripares.  En  pareil  cas,  la  graisse  paraît  être  une  élaboration  de 
la  cellule  épidermique. 

lùi^  fv^timé.  la  graisse  cutanée  provient,  selon  les  cas,  soit  de  l'épiderme  |iii-ménie,  soit 
des  glandes  qu'édifie  cet  épidémie. 


APPENDICE 

HISTOLOGIE  TOPOGRAPHIQLE  DU  TÉGUMENT  EXTERNE 


La  structure  de  la  ])eau,  telle  «lu'elle  est  précédemment  exposée,  est  forcément  artilieielle. 
Certaines  rég-ions  du  tégument  externe  sont  d'aspect  si  dilTérent  ((u'il  est  facile  de  les 
reconnaître  sur  une  coupe.  Ouelques  données  d"histolog:ie  topographique  ne  seront  pas  inu 
tiles  pour  corriger  le  schéma  que  nous  avons  donné  plus  haut. 

1°  Cuir  chevelu.  —  Le  cuir  chevelu  présente  un  corps  papillaire  très  mince;  son  derme. 

I.  Voir  sur  ce  sujet  :  1S93.  W'allace  l^)E.vTTy.  Brit.  Journ.  of  Dcrmatolog.,  avril  1S93. —  1894.  Unna. 
l'.ungrcs  des  Assoc.  med.  brit.,  sect.  de  Dermat.  Comptes  rendus.  Bristol,  1"  août. 


[A.  BRA.XCA.] 


8!.6 


LI-:  TKdUMKNT  KXTKIiXK  KT  SKS  DKHIVÉS. 


>t  relié  ix  l'npont-vrfKi 


h- 


"v"*. 


Fui.  riÛG. —  (^iiir  clicvclii  de  IIkuiiiik 
(l)"apn''S  Kiillikor.) 

n,  lissii  conjoni-tir  entourant  ot  i^ulnnt  Ir-  uns  île 
les  l'dllieules  pilen\  réunis  par 


au  conlrairc,  est  fort  épais,  el  le  paniiicule  adipeux  qui  le  <Ioui»le 
épicrànieune  par  des  tractus    fibreux   courts  et   résistauls. 

On  trouve  dans  le  cuir  chevelu  :  1°  des  poils  qui  sont  répartis  en  groupes;  2'  îles  glandes 

sudoripares;  :l' des  glatuJcs  sébacées.  Ces  glandes  sont   volumineuses  et  abondantes;  elles 

occupent  l'épaisseur  du  derme.  Klles  sontd'abord  annexées  au  poil;  (piand  vient  la  calvitie. 

elles  continuent  à  verser  du   sébum  à  la  surface  du  cuir  chevelu  qui  prend  un  aspect  lui- 

,  saut.  C'est  seulement  chez  les  vieillards 

que  la  glande  sébacée  s'atrophie;  le  cuir 

(Chevelu  prend,  dés  lors,    un  aspect  terne 

et  plissé'. 

2"  Face.  —  La  peau  de  la  face  est  mince 
et  son  réseau  élastique  est  très  développé. 
Certaines  régions  de  la  face  sont  munies 
d'un  pannicule  adipeux.  On  y  trouve  des 
glandes  sudoripares  volumineuses  et  des 
.^landes  sébacées  énormes  qui,  au  lieu 
(lélre  situées  dans  l'épaisseur  du  derme, 
comme  c'est  la  régie,  sont  noyées  dans 
(lu  tissu  adipeux. 

Là  où  le  pannicule  adipeux  fait  défaut. 
le  derme  se  continue  insensiblement  avec 
le  tissu  conjonctif  interstitiel   des  |»eaus- 
sicrs  qui,  pour  la  plupart,  n'ont  pas  d'apo- 
névrose d'enveloppe.  Les  glandes  sébacées, 
lus    f|"'  sont  extrêmement  nombreuses  sur  le 
iie /<,  an  iK. mine  (le -.>.:(. 'i.    uez,   les  poils,   (juand  ils    sont    long-s   et 
volumineux    (moustache),    peuvent  donc 
se    trouver    entourés    de    fibres    musculaires    striées. 

.3"  Front. —  La  peau  du  front  est  remanpiable  par  son  aspect  lisse,  ses  g-lande-;  sudori- 
pares volumineuses,  son  réseau  élasli(|iie  beaucoup  plus  développé  que  celui  du  cuir  chevelu. 

4»  Cou.  —  Le  tég:u-  .  ^  ^ 

meut  du   cou  n'a   rien  Jkiïw-  i'  •     ,                               ''^é^'^^^^-^UL^^-^     r- 

de    bien     caracterisli-  ■-    ~       ;-  |  i-    -  ^^-  ■                       :    •.  ^   v*^,  ^*  ^ 

que.  L'épiderme  en  est             ',  Ç  ^    ^;  ^^-^^    /  _ 

mince;    le   derme    est  ' ■■    ,.''.''..^.,1?,     ^     ^      .  •  • 

'  ,       ,f  -j  •.■■y\    \JE  ■■  I    ''  • .     .  - 

doublé   :   1°  d  un  i)an-  Vf/''    '.',''¥■■      :       ■■'    '■" 

nicule  adipeux;  2"d"uii  ,    ,'    .'.{..■''  f  '      ','.  ..'.'■''' 

pannicule  charnu.   Ou  ;   •'■•.•■■:_■'■•,'•.,■  /c 

trouve,      connue     au-  '"•:■.''"■'/".• 

nexes,  dos  poils  follets.  •'.  •••■■...':■'-.     - 

des  glandes    sébacées  '■  r  ■'■■,■"■ 

et  sudoripares.  Ces 
dernières  sont  de  deux 
ty()es.  Les  moins  nom- 
breuses (i/lO)  sont  pe- 
tites; les  |)ius  iioiu- 
breuses  ((i/l")  sont  de 
grande  taille;  leurrlo- 
mérule  atteint  KlDU  à 
l.'iOU  |j.;  le  diamètre  de 
leur  tube  sccrdeur 
peut  dépasser  lUO  ou 
110  -Ji. 

■  >"  Conduit  iiudilif  cxlrriir.  —  Le  Icgiimcul  du  conduit  auditif  externe  est  formé  d'un 
épulernie  cpii,  bien  que  très  mince,  est  le  sit'ge  d'une  abondante  des(inamation  (.\lbespyh 
La  couche  cornée  représente  la  moitié  superlicielle  de  l'epiderme:  7  à  Kl  assises  de  cellules 
malpighiciiiies  constituent  le  reste  du  revèlemeut  ecloilermi(|ue.  Le  derme  du  coiutnit  auditif 
n  est  pas  hérissé  de  papilles.  On  y  trouve:  1"  des  jioils  ipii  n'ont  pas  de  muscle  arrecleur 
(Al/lieuuer);  2''des  glandi>s  sébacées  et  sinloripares.  Dans  le  tiei-s  exterue(carlilag-iueux)  du 
conduit,  ces  glandes  soi\l  réparties  en  nombre  à  peu  prés  égal;  dans  le  tiers  moyeu  (Il breuxl 

I.    1880.  Kkmy.  Surlelal  aiiat.  du  cuir  olu>velu  à  divers  âges  dcl.T  vie  (,/oi<c»i.  rfr /'.liin/.  cMe/n  /7ii/>-.  P- i")- 
189!).  Pissi.r.  l-;ssai  sur  les  iilandes  du  c.indiiit  aiidilir  exierno.  Tlii-itc  dr  l\iii.-=. 


■F 


v\'V.. 


Fiii.  .")07.  —  l'eau  du  conduit  auditif  externe.  (O'après  Pissol-,) 

E.  ('iiidenne.  —  Ti'.  ti>>(i  iiiniiiMiiif  derniiiiiic.  —  S.  L'Iainles  eénuilineuses. 


iii^ioi.ocih;  Toi'ociiAi'iiKM  I-;  m    iklimiat  i;\ti;i;nI':.         8^7 


les  ^Ifiiiili's  siidoiipiiiTS  sniil  di!  I)c;iiiiuii|)  les  pins  iiomliioiises ;  h.'  lifis  iiilciiiu  <lii  coinliiil 
ne  iiirsciiU'  pas  (\o  f;laml('s  (iii  prcsi'iilc  seiilomonl  dos  glandes  omlnvuiiiiaircs '.  Do  plus 
les  ;.  landes  siiddiiparcs  ihi  i-niidiiit  aiidilil'  cxtciiio  sont  d'im  ly|)e  un  pou  spécial  :  Jour  ;:lo- 
incrnlo  séoirle  une  nialièic  jaune,  de  saveur  anién;,  do  (;(tMsislaii(;c  cpaisso  :  le  cérunion  : 
leur  canal  oxeieleur  s"nu\  le  parl'dis  dans  le  l'ollionlo  pileux  (vuy.  Clandos  oorumiiieusos). 
Les  norl's  du  cuniliiil  amlilir  piovionuenl  du  idcxus  ceivical  ol  du  ])neninop;aslriiinc. 

(•)•  Ciinniriili-  hii-i-i/iiKilf.  —  l.a  cannicnlo  lacrynialo  osl  une  répion  oulain-e  sans  cesse 
nimiilli'e  par  les  laïuies.  l.a  couelie  curnéo,  à  peine  (loveli)ppoo,  re('onvre  un  épidenne  ilonl 
repaisx'iii  atteint  Klll  a.  Le  deiino,  unini  de  papilles  courtes,  n'atleini  ipie  (10  ;;..  On  y  trouve 
des  -landes  siuliiiipaies  de  petit  calilire  (Deslbssos)  el  des  folliculi's  pilo-scliaces  qui  n'ont 
pas  de  muscle  arrecleur. 

7'  Fiirc  iinxtcrieurc  du  tronr.  —  Sur  la  l'aei»  puslcruMire  du  lionc.  i'epiderrne  est  mince  ; 
le  eorp^  papillaire  est  muni  de  courtes  papilles;  le  dorme  est  d'épaisseur  considérahle;  il 
est  doulde  duu  pauuicule  adipeux,  fornu'  d'aréoles  circonscrites  jiar  des  cloisons  lihreuscs 


f  f  ^ 


■Se 


}     si*- 


>r-|. 


>5fr 


Fic.  o(lS.  —  Coupe  (lu  tei^ument  du  siimmet  de  In  rei;ion  axillaire  chez  un  sup[»licié. 

(I)"a|)rés   ricjilier.) 

A'.  p|iiili'niii>.  —  /'.  |ioil.  —  Se.  ylaiKte.s  s('li.irL'e>.  —  Sl"^  yi-nsscs  jrl.indcs  siiiliiri|i,-iri's  l^l.iinii's  ;ixillair('s).  — 
>'".  glaiuli',^  siulciri|iMn>s.  —  LA.  lobules  adipeux. 

tort  épaisses.  Des  glandes  sudoripares,  les  unes  sont  courtes,  el  ne  de|)asseuL  pas  le 
derme:  les  autres  sont  volumineuses;  elles  ont  un  long-  conduit,  et  leur  glomérule  occupe 
le  pannicule  graisseux. 

8'  Aisselli'.  —  La  peau  de  l'aisselle  est  pigmentée:  elle  est  garnie  de  poils  de  teinte 
claire,  el  d'un  appareil  glandulaire  très  develojipé.  On  y  trouve  :  I"  de  petites  glandes 
sébacées,  annexées  aux  poils,  el  2°  des  glandes  sudoripares  nomhreuses  au  point  (]ue  leurs 
glomérules  forment  une  couche  continue.  De  ces  glandes  les  unes  sont  petites,  les  autres 
énormes  (glandes  axillaires);  les  cellules  de  ces  dernières  sont  cliargées  de  graisse  et  de 
pigment. 

U'  Mamelle.  —  La  peau  de  la  zone  i>r'ripluMii|ue  de  la  mamelle  est  doublée  de  graisse: 
on  y  trouve  des  glandes  sébacées  V(dumineuses  et  do  petits  follicules  pileux,  mis  en  mou- 
Noment  par  des  muscles  volumineux. 

Le  tégument  de  l'aréole  est  pigmenté.  11  n'est  |)as  doublé  d'un  pannicule  adipeux,  mais 
on  y  rencontre  un  muscle  lisse  dont  les  libres  sont,  les  unes  circulaires  (muscle  sous-aréo- 
laire)  et  les  autres  radiées  (muscle  radié  de  Meyerholtz).  Entre  la  peau  et  le  muscle,  on 
constate  :  1°  des  glandes  sudoripares  1res  volumineuses,  dont  le  canal  excréteur  est  vari- 
ipuHix:  2°  des  glandes  sébacées  énormes  à  poil  rudimentaire  (tubercules  de  Morgagni);  3°  et 
des  glandules  mammaires  accessoires  (tubercules  de  .Montgomery). 

La  peau  du  mamelon  est  munie  de  nombreuses  papilles,  volumineuses  pour  la  plupart. 
i>n  y  trouve  des  glandes  sébacées.  Les  glandes  sudoripares  et  les  poils  y  font  défaut. 

1.  1S82.  CiMJEi.i.i.  An.  per  le  Se.  mcd. 


[A.  BRAXCA.] 


8!i8 


]A-:  Ti';(irMi;\T  i;\Ti:iiM-:  kt  sks  t»i;hi\i;-. 


10"  Membre  suiiérieur.  —  CpsI  .siirtniil  à  In  fncc  palmaire  des  mains  eliles  plialani-ps  (|uo 
le  tépumenl  externe  iln  membre  snpérieur  présente  un  aspect  très  spécial,  l/t-piderme  est 
épais  et  se  montre  représenté  par  7  ou  8  couches  superposées:  le  derme  est  muni  de  pa|)illes 
composées,  fort  nomltreuses  et  de  très  grande  taille.  Ces  papilles  sont,  les  unes  vasculaires 
et  les  autres  vasculo-rierveuses  (corpuscules  du  tact).  Le  derme  repose  sur  un  pnnnicule 
adipeux  fort  épais,  réiiarti  en  loges  ])ar  des  tractus  libreux.  Dans  cet  liypoderme  sont  log-és 


I'k;.  "M).  —  (loupe  lolale  de  la  lace  plantaire  d"un  orteil. 

/'(■.  priiosle  d'oi'i  parlent  des  cônes  lilireiix  Ch'  liniilanl  des  .iréoles  remplies  de  graisseP.4  ;  dans  ces  aréoles  on 
liiMiM'  .uissi  des  vaisseaux  l'S.  des  corpnscides  de  Facini  Pn,  des  frloniéndes  de  irlandes  sudoripares  5u  ;  le 
ili'iiiii' |ii'o|ireiiient  £>  est  hérissé  de  papilles;  il  est  recouvert   dépidei'nie  formé  d"iin  corps  nnii|iieii\  mince  .W  et 

d'iiiic  Cdiiclie  l'urnée  épaisse  C. 


(les   corpuscules   do    Pacini,  dos  gioinorulos  sudoripares.  \\i  niveau  do   la  ])lialan,i;otlo,  la 
rac(>  iirofonde  du  logiuucut  so  cniilond  avec  le  périoste. 

W"  Membre  inférieur.  —  l.o  Icguinoul  du  nioruliro  iiiforiour  ra|ipollo  de  très  prés  le 
légument  du  membre  supi-riour. 

Au  niveau  de  la  face  aniérieuro  du  genou,  la  couclio  cornoe  est  épaisse:  les  pa|iillos  du 
dorme  sont  longues  et  ii(liom(Mil  vasciilarisoos;  les  ]>liaiU'ros  et  les  glandes  auuoxros  à  la 
peau  sont  dos  i)lus  rares. 

La  structure  do  la  plante  du  pied  osl  ili'  lnu-  pinuls  coniparaliio  à  collo  do  la  paumo  de 
la  main. 


i.i';  ti;(;imi:nt  KXTKiiM';  dans  la  si;i;ii-:  ammaii: 


849 


u:  Ti:(;iiMi:.\T  ixierne  dajns  la  sékiivanimalk 


I.  —  INVI.ItTKBRKS 


Il  se  confond   iivoc   les  tissus 


A.  l'rotozodUTn.  —  Bien  ([u'ils  soient  consliliii's  par  une  cellnio  inii(|iic.  la  plupart  des 
]irii|(iz()aires  «  sont  protèges  par  dos  formations  dont  la  puissance,  la  variété  et  souvent 
Ifle^anee  sufllraient  ii  mettre  eu  luinièrcla  féconde  activité  de  la  cellule  animale  »  (Cliatin). 

(Test  ainsi  ([ue  la  cellule  s'entoure  d'une  memlirane  cuticulaire*.  d'un  squelette  siliceux'-, 
cliiliiu'ux  ou   calcaire,  ou  même  d'une  véritable  coquille-'. 

li.  Métiizotiirea.  —  (liiez  les  métazoaires  le  tégument  externe  est  représente  |)ar  un 
derme  et  par  un  épiderme. 

l.e  derme  n'a  pas  la  complexité  du  derme  des  vertébrés, 
amliiants.  Les  éléments  conjouctifs  (jui  le  constituent  se 
dilfcrencient  souvent  ])our  former  des  cliromatopbores*,  des 
iridcicvtes',  des  fibres  musculaires.  C'est  également  dans  le 
(il  rme  (|u'apparaissent  les  appareils  de  soutien  (spicules) 
qu'on  observe  cbez  les  spongiaires  et  les  écliinodermes. 

I. "épiderme  des  invertébrés  est  représenté  i)ar  une  assise 
uni(|ue  de  cellules  épitbéliales.  C'est  là  son  caractère  fon- 
ilamenlal.  Les  éléments  t|ui  le  composent  préseuleut  un 
polymorpliismo  des  plus  remaniuables.  Ce  sont  îles  éléments 
aplatis,  cylindri(|ues  ou  polyédriijues.  Leur  corps  cellulaire 
est  nettement  délimité;  d'autres  fois,  il  se  fusionne  avec  le 
corps  celluliiire  des  cellules  voisines. 

1, 'épiderme  des  métazoaires  est  capable  de  diiïércnciatious 
niulliples  et  variées.  Certaines  cellules  se  transforment  eu 
aiqiareils  de  défense  (nématocystes),  ou  de  sécrétion  (cel- 
lules caliciformes).  D'autres  élaborent  des  organes  de  mou- 
vement (cils)  ou  des  organes  de  soutien  (spicules).  D'autres 
encore  constituent  des  organes  sensoriels. 

Par  sa  face  superficielle,   l'épiderme  édifie  une  cuticule  | 

souvent  épaisse,   et  cette  cuticule,  cbitineuse  ou   calcaire, 

n'est  pas  le  trait  le^  moins    remarquable  de  l'épiderme  des    Fig.  .jII.  —  Peau  d'un  artluo- 
métazoaires.  podc.   (D'après  0.  Duboscq.) 

Eulin  le  tégument  des  métazoaires  présente  des  glandes.  r.  cuticule,  élaborée  p.n- les  cellules 
Ces  glandes  sont  abondantes  cliez  les  mollusques;  chez  les  épidermiques  E,  disposées  sur  une 
ailbropodes  elles  sont  représentées  par  les  glandes  défen-  seule  assise.  Ces  cellules  .■pidermiques 
si  vos,  par  les  glandes  ciriéres.  Cbez  les  Insectes  et  les  Myria-    *°"'.''"  <^ont.'"u.té  avec  les  fibres  mus- 

,        ,         ,       ,  .       ,  ...  ■      .      culawes  stnees,  iV,  sous- acentes. 

podes,  les  glandes  cutanées  «  se  relient  aux  organes  respi- 
ratoires, par   des   liens  originels  fort  étroits.  Les  trachées   semblent  ne  représenter, 
des  glandes  tégumeutaires  modifiées  «  (Chatin). 


Il 


M 


que 


VERTÉBRÉS 


I"  Poissons.  —  La  larve  de  l'Ampliioxus  est  pourvue  d'un  ectoderme  cilié.  Sur  l'animal 
adulte,  le  tégument  est  formé  de  cellules  prismatiques,  disposées  sur  un  seul  rang,  qui  por- 
lenl  un  plateau  à  leur  pùle  libre.  La  vitrée  est  épaisse  et  se  montre  formée  de  plusieurs 
lames  superposées.  Le  derme  se  continue  avec  le  tissu  conjonctif  inter-musculaire. 

L'épiderme  des  autres  poissons  est  stratifié  :  on  peut  y  trouver  des  cellules  caliciformes, 
le  plus  souvent  disséminées.  Le 'derme  ne  renferme  ni  muscles  ni  glandes,  à  quelques 
exceptions  prés  (glandes  venimeuses,  glandes  cutanées  des  dipneustes).  En  revanche  il 
élabore  des  écailles  qui  représentent  un  véritable  squelette  extérieur,  parfois  ossifié.  Ces 
écailles  sont  recouvertes  de  cellules  épidermifjues,  durant  toute  la  vie,  ou  seulement  pen- 

I.  Infusoires. 

■i.  Radiolaires. 

3.  l'oraminiferes. 

Ji.  Ce  sont  des  cellules  spluMii|ues,  chargées  de  pigment,  qui  s'aplatissent,      certains  moments,  et  donnent  au 
tégument  une  coloration  foncée. 

i.  Les  iridocytes  sont  des  cellules  conjonctives  minces  et  striées,  .i  la  surface  desquelles  se  réfléchissent  les 
rayons  lumineux. 


POIRIEU   ET    CIlARPy. 


V. 


.34 


[.1.  BRA.XCA.] 


860  LE  TÉGUMENT  EXTERNE  ET  SES  DÉRIVES. 

(lanl  la  période  embryonnaire  (Sélaciens).  La  peau  des  poissons  est  encore  pourvue  de  clno- 
inatobiastes;  ces  éléments,  situés  dans  le  derme  ou  dans  Tépiderme,  sont  en  connexion 
avec  des  nerfs  qui  permettent  à  l'animal  de  modifier  sa  teinte  à  son  gré.  11  y  a  là  un  curieux 
phénomène  d'adaptation  au  milieu,  bien  connu  des  zoolog-istes*. 

2°  Amphibiens.  —  Certains  ampbibiens  présentent  des  glandes  unicellulaires  incluses 
dans  l'épiderme  (Axolotl);  d'autres  portent  des  glandes  pluricellulaires  qui  s'enfoncent  dans 
le  derme  (glandes  à  mucus,  glandes  à  venin  du  Triton  et  de  la  .Salamandre).  Cette  abon- 
dance de  glandes  est  un  trait  caractéristique  du  tégument  des  ampbibiens.  Le  derme  se 
montre,  chez  eux,  pourvu  de  libres  lisses,  de  cellules  pigmentaires,  de  dépots  calcaires  et 
môme  d'un  squelette  osseux  (Cératophys).  Chez  quelques  batraciens  (Salamandre),  l'assise 
épidermique  superficielle  se  sépare  du  revêtement  buccal  au  niveau  des  lèvres,  et  c'est  par 
cet  orifice  unique  que  l'animal  sort  du  sac  que  lui  forme  cette  assise.  Chez  la  Cecilie,  il 
existe,  sur  le  tégument,  des  écailles  rudimentaires.  Ajoutons  que  poissons  et  ampbibiens, 
présentent  des  organes  sensoriels  à  la  surface  de  leur  tégument.  Ces  organes,  qui  rappel- 
lent les  bourgeons  du  goût,  sont  très  nombreux  et  très  développés.  A  mesure  qu'on  s'élève 
dans  l'échelle  zoologique,  ces  organes  émigrent  dans  l'épaisseur  de  la  peau. 

3"  Reptiles.  —  Destinée  à  une  mue  annuelle,  «  la  peau  des  reptiles,  à  l'opposé  de  celle 
des  amphibiens,  est  extraordinairement  pauvre  en  glandes.  La  propriété  caractéristique 
de  la  peau  des  serpents  consiste  dans  la  faculté  de  produire  des  écailles,  des  tubercules, 
des  piquants,  des  scutellcs,  des  griffes  et  [autres  formations  analogues.  Toutes  ces  produc- 
tions... dérivent...  d'une  prolifération  des  cellules  épidèrmiques  »  (Wiedersheim).  Un  ren- 
contre encore,  chez  les  Sauriens  et  les  Crocodiliens,  desos  dermiques.  De  tels  os  constituent 
la  carapace  des  Tortues.  «  11  faut  aussi  signaler  la  présence  du  pigment  dans  la  peau  des 
reptiles  (Caméléons,  Ascalabotes,  Serpents  et  Scinques)  et  la  faculté  que  celle-ci  possède  de 
changer  de  coloration.  »  (Wiedersheim). 

4°  Oiseaux.  —  Les  oiseaux  sont  les  vertébrés  qui  présentent  le  derme  le  plus  mince,  le 
moins  vasculaire,  le  plus  riche  en  organes  sensoriels  (corpuscules  de  type  pacinien,  cor- 
puscules de  Grandry).  Ce  derme  est  parfois  séparé  des  parties  sous-jacentes  par  des  vési- 
cules aériennes. 

La  couche  basilaire  de  l'épiderme  est  chargée  d'huile,  partout  où  la  peau  est  recouverte 
d'écnilles.  Les  éléments  du  corps  muqueux  sont  solidarisés  par  un  appareil  filamenteux  de 
forme  compliquée.  Le  straliim  granulosum  fait  défaut,  comme  chez  les  reptiles.  La  couche 
cornée  est  infiltrée  de  cire  (Hanvier). 

L'épiderme  est  capable  d'élaborer  nombre  de  productions  cornées  (étui  du  bec  et  des 
eigols,  peau  des  doigts,  ongles  et  plumes).  Le  derme  ne  présente  aucune  trace  d'os  dermi- 
([ues;  il  est  complètement  dépourvu  de  glandes.  Toutefois,  chez  nombre  d'oiseaux,  on 
trouve,  près  de  l'extrémité  de  la  queue,  une  glande  sébacée  volumineuse,  «jui  constitue  la 
glande  du  croupion  ou  glande  uropygienne.  Celte  glande  est  en  rapport  avec  un  muscle 
constricteur  puissant.  C'est  à  son  orifice  que  l'oiseau  puise,  avec  son  bec,  la  matière  sébacée 
([u'il  répartit  ensuite  sur  toute  la   surface  du  corps. 

Lo  pigment  n'est  pas  élaboré  dans  la  peau  des  oiseaux;  on  ne  le  trouve  que  dans  les 
]>lumes.  Ces  plumes  sont  mises  en  jeu  par  des  muscles  puissants  (muscles  lisses)  qui,  selon 
quebjues  auteurs,  présenteraient  des  traces  de  striation  transversale. 

0»  Mammifèves.  —  Le  tégument  des  mammifères  rappelle,  à  quelques  dilTérences  jirès.  le 
tégument  humain-. 

L'épiderme  subit  une  mue  incessante.  Sa  couche  cornée  s'épaissit  pour  former  les  callo- 
sités ischiatiques  des  singes,  les  châtaignes  du  cheval,  les  plaques  écailleuses  île  la  queue 
du  castor  et  du  rat. 

Le  derme,  pourvu  de  papilles  de  taille  monstrueuse  chez  les  Cétacés  et  les  Ruminants 
(museau),  élabore  un  véritable  squelette  chez  le  Tatou  et  chez  la  Taupe;  il  renferme  une 
musculature  puissante  chez  le  Hérisson,  le  Porc-épic  et  chez  les  Solipèdes;  cette  musculature 
s'attache  à  des  tendons  insérés  sur  la  face  profonde  du  derme. 

La  peau  de  certains  mammifères  s'adosse  à  elle-même  pour  former  des  replis  qui  rappel- 
lent la  membrane  interdigilale  de  la  Grenouille,  la  palmaturede  certains  oiseaux  (Canards). 
Tel  est  le  cas  des  ailes  de  la  Chauve-souris  et  des  Galcopilhèques. 

La  peau  contient  3  ordres  de  glandes,  i\m  toutes  trois  sont  capables  d'élaborer  de  la 
graisse  ;  ce  sont  les  glandes  mammaires  (voy.  .Mamelle),  les  glandes  sudoripares  et  séba- 
cées. 

'()  Dans  toute  la  série  des  mammifères,  les  glandes  sudoripares  affectent  la  forme  lubu- 
leuse. 

I.  Ce  n'drxo  disparait  (|uanil  les  nerfs  optiques  ont  été  coupés. 

•2.  LVlûidino  est  une  substance  propre  aux  mammifiTes.  Toutefois  elle  n'e.visle  pas  chez  tous  les  mammifères. 
La  plante  <lu  pied  de  l'omyilidrynquc  n'en  contient  jamais  (Pu.i.iet.  Soc.  anal.,  tSiVi.  p.  3l8i. 


LK  TI'CrMI'NT  l'XTKliNI'    DANS  LA  SKRIK  ANIMAI, 11.  851 

i;il('ss(ml  foriiH'cs  d'im  r.iiial  rcctiiifiiic  chez  Ifi  Taiipo,  crimuli-  en  ciosso  à  son  cxIn'Miiilr 
|iior(iii(l(>  chcY.  le  l,(i|iiM  cl  lo  I,i(''vie,  rmncliciricnt  ploiiHTuU'!  chez  lo  (Ihovnl.  dos  :{  ly])es 
iii(ii|ilnil(i^i(|iics,  lie  plus  en  plus  (•(imiiliinK's,  rnppollerit  les  :t  stados  du  (irvcloppoiiient  de 
l'appaii'il  siidoriparc  dans  l'espi-ce  liuniaine.  Ils  sont  reliés  ])ar  des  Iransilions  insensibles. 

Les  .lilandes  sudiiii|)arps  sont  simples  on  rarnidées.  (^ette  dernière  disposition  s'observe 
rhc/.  le  (lliien,  le  l'orc,  le  l,a|)in  (friandes  de  la  bande  pileuse).  Ces  friandes  comprennent 
deux  serments  :  le  serment  exeréleur  et  le  segment  sécréteur,  que  séparent,  cliez  le  (Jbat, 
lin  canal  rciréci;  le  seg-menl  sécréteur,  avec  ses  cellules  glandulaires  et  myo-('pilb<'liales, 
|ircscnle  lui-même  deux  pnrlimis  :  Tune,  profonde,  est  Cfintournée  en  gloim'iule;  ranirc, 
Mipcriicicllc,  est  recliligne.  (liiez  la  (Ibaiive-souris  les  glandes  sont  ovoïdes  ou  amiiullaires; 
cl    li.iiivicr   .1    pu  y   constater   la    contraction    de    fibres   musculaires   d'origine   l'iiillicliab,'. 

(llic/  TAiic  cl  le  Clieval,  les  glandes  siidoripares  alleclent  des  rapports  inlcressauls  avec 
les  poils.  I.ciu'  glomérule,  situé  dans  l'épaisseur  du  derme,  s'éteinl  du  bulbe  pileux  à  la 
glande  sébacée;  il  occupe  toujours  lo  côté  du  ])oil  où  s'insère  lo  mnscb!  arrecteur.  Ce 
muscle  présente  souvent  une  boutonnière  oii  s'engage  le  canal  excréteur  de  la  glande. 
Aussi,  ipiaud  le  ])oil  se  redresse  sous  l'cirel  du  froid,  le  muscle  contracté  rétrécit  ou  fait  dis- 
pai.iître  la  lumière  du  canal.  Aucune  sudation,  ou,  tout  au  moins,  aucune  sudation  abon- 
dante ne  peut,  dès  lors,  se  produire  à  la  surface  du  tégument  (Henaut). 

Outre  les  glandes  sudoripares  ordinaires  qui  s'observent  cbez  la  plupart  des  mammifères 
(Cdiicn,  Chat,  Cobaye,  Cheval,  Hat)  on  observe  encore  dans  cette  classe  do  vertébrés  des 
glandes  volumineuses  qui  sont  chargées  de  pigment  et  rappellent  beaucoup  les  glandes 
axiilaires  de  l'espèce  humaine.  Telles  sont  les  g-landes  du  mufle  (Bœufs),  les  glandes  laté- 
rales des  .Musaraig'nes,  les  glandes  du  larmier  de  la  Gazelle,  du  sinus  bidexe  (Mouton  et 
l.aina),  de  la  pochette  inguinale  (Mouton,  Gazelle),  de  la  brossette  (Chevreuil),  do  l'aréole 
(lu  inaniolon  (Porc,  Jument),  du  fourreau  de  la  verge  (Cheval)'. 

Ciioz  certains  mammifères  des  glandes  lubuleuses  ou  à  caractère  mixte,  élaborent  des 
sécrétions  colorées  en  rouge  et  on  bleu.  On  les  rencontre  sur  la  poitrine  et  l'abdomen  du 
Kangourou,  et  chez  l'Antilope.  La  sécrétion  possède  chez  le  mâle  une  odeur  pénétrante  <(  ([ui 
semble  exciter  la  femelle  pendant  la  période  du  rut  ». 

/')  Ouant  aux  glandes  sébacées,  elles  sont  extrêmement  développées  chez  le  Bœuf,  chez 
le  Chien,  et  chez  le  Cheval  dont  le  système  pileux  est  très  développé.  Les  glandes  séba- 
cées ouvertes  à  la  surface  de  la  peau  et  munies  d'un  poil  rudimeutaire  font  défaut  chez  la 
|ilu|)artdes  mammifères;  «  ce  n'est  (jne  sur  les  ])arlios  glabres  du  corps  qu'on  en  rencontre 
quelques-unes  »  (Sappey). 

'(  Los  glandes  nidoriennes,  glandes  à  parfum,  etc.,  si  répandues  chez  les  mammifères, 
]irincipalement  chez  les  carnivores  et  les  rongeurs,  sont  des  glandes  sébacées  formant  sou- 
vent des  niasses  considérables, "et  caractérisées  par  l'odeur  de  leurs  sécrétions.  Cette  odeur 
est  parfois  tellement  fétide  ([ue  l'appareil  glandulaire  ainsi  constitué  peut  être  considéré 
comme  réellement  défensiL  permettant  aux  Mouffettes,  etc.,  d'éloigner  leurs  ennemis  et 
d'échapper  à  leurs  atteintes.  Les  glandes  odorantes  sont  généralement  situées  dans  la  région 
anale  ou  périnéale  :  telles  sont  les  glandes  à  parfum  des  Civettes,  les  glandes  à  musc  des 
Moschidés,  les  glandes  à  castoreum  des  Castors. 

On  doit  en  rapprocher  les  glandes  préputiales  des  Rats,  les  glandes  caudales  dos  Dasmans, 
les  glandes  faciales  des  Chéiroptères,  etc.  »  (Chatin). 

1.   I.S8I.  FiCAiiKu.  litiiile  aiiati)niii|iic  des  glandes  sudoripares.  Thèse.  Paris. 


[-4.  BRANCA. 


ARTICI.i:  III 

L'ONGLE 

CHAPITRE  I 

DÉVELOPPEMENT  DE  L'ONGLE 


ip 


FT . 


Comme  tous  les  phanères,  l'ongle  procède  d'une  involution  d'origine  ecto- 
dermique.  Organe  annexé  aux  extrémités  des  membres,  il  suit  la  loi  générale 
du  développement  de  ces  extrémités  (Zander,  Retterer).  Son  apparition  est  donc 
plus  précoce^  au  membre  supérieur  qu'au  membre  abdominal. 

JMais,  pour  donner  quelque  précision  aux  indications  chronologiques  qui  mar- 
quent les    diverses  étapes  de  l'évolution, 
nous  n'aurons  en  vue  que  l'ongle  du  pouce. 
Disons  ici,  une  fois  pour  toutes,  que  «  la 
genèse  de  l'ongle  est  un  phénomène  abso 
lument   continu   ».   Les  stades   que  nous 
distinguerons  chevauchent  les  uns  sur  les 
autres  :  un  stade  commence,  sans  que  le 
stade  antérieur  soit  terminé.    Aussi  «  les 
seules  divisions   qu'on  puisse   établir   ici 
doivent  répondre  aux  époques  où  débutent 
F.c..r312.- Coupe  longitudinale  .lu  pouce    les  diverses  modifications    cellulaires   qui 
(fœtus  (-/^  de -^.   (D'après  Curtis).       impriment  à  l'évolution  épithéliale  ses  mo- 

Premiers  vestiges  de  l'involution  postérieure /P    dalités  SUCCeSsives^  ». 
et  de  la  fossette  terminale  FT.  —  La  piiaiangette  JnC/-/       7       l't  r]  t    ^      '        I  I' 

montre  sur  sa  face  palmaire  la  coupe  du  tendon  fié-  1      ^tClO.e   ClU    lit  uOrSO-terminot .  —   l   \\ 

chisseurP,  et  sur  sa  face  dorsale  la  coupe  du  len-   ^]\  ,'.pi,lormiqTio  de  direction  transversale 

don  extenseur. 

apparaît  sur  le  dos  du  pouce,  un  peu  au- 
devant  de  la  base  de  la  troisième  phalange  (l""'  semaine  du  S*"  mois).  Il  circon- 
scrit en  arrière  le  champ  unguéal. 

La  délimitation  du  lit  primitif  se  complrlc.  un  peu  plus  fard,  par  l'ap- 
parition d'un  sillon  arciforme,  dont  l(>  i)li  postérieur  représente  la  corde. 
Les  parties  latérales  de  ce  sillon  sont  à  peu  près  verticales.  Sa  partie  antérieure 
est  transversale.  Elle  occu])e  l'extrémité  du  doigt  ;  elle  esta  égale  distance  de 
la  face  palmaire  et  de  la  face  dorsale  du  jxiuce;  elle  est  située  dans  li>  prolonge^ 
ment  de  la  face  antérieure  de  la  dernière  phalange. 

1.  La  terminologie  qu'appliquent  les  auteurs  aux  diverses  parties  de  l'ongle  est  tellement  variable  qu'il  im- 
l)orte,  une  fois  pour  toutes,  d'indiquer,  au  début  de  ce  chapitre,  les  synonymies. 

La  face  superficielle  de  l'ongle  est  encore  appelée  face  libre,  face  postérieure,  face  dorsale,  face  supérieure. 
Toutes  ces  appellations  se  justifient  suivant  qu'on  examine  l'ongle  en  place,  sur  le  dos  des  doigts,  comme  le 
l'ont  les  anatomistes,  suivant  qu'on  le  considère  sur  des  coupes,  comme  le  font  les  histologisles. 

La  face  profonde  ou  adhérente  est  encore  dénommée  face  palmaire,  face  antérieure,  face  inférieure. 

Le  bord  adhérent  de  l'ongle  porte  aussi  les  noms  de  bord  supérieur,  de  bord  postérieur  ou  proximal. 

Le  bord  libre  est  souvent  qualifie  de  bord  inférieur,  de  bord  antérieur,  de  bord  distal. 

2.  De  ■->  à  3  semaines  (Mac  Lcod,  Driltsh  Jouru.  of  Dermal.,  IS98).  Voilà  pourquoi,  à  la  naissance,  «  les 
ongles  dépassent  l'extrémité  des  doigts,  mais  non  pas  celle  des  orteils  »  (Lacvssagxe.  Mvdrciiiv  jiidiciaiir). 

3.  1889.  !•'.  CruTis.  Sur  le  développement  de  l'ongle  chez  le  fcvtus  humain  jusqu'à  la  naissance.  Jouriin/ rff 
l\lnat.  et  delà  Physiol.,  p.  r.'j. 


dI':\i;i.()I'I'i:mi-:nt  MoruMioi/jfiioiiK  kv  histogenèse. 


853 


T  - 


Ail  lit  (le  l'oii^lc  ainsi  (Ic'liiiiilr,  on  peut  n'coiiiiaîlrc  deux  so^menls,  liiii 
anlrrieur,  l'antre  poslrricnr,  ([ni  s(!  raccordent  à  angle  droit,  au  niveau  de  la 
région  qui,  clie/.  l'adnlte,  répond  à  l'angle  de  l'ongle.  Le  segment  antéricMir 
du  lit  occu|)e    la    moitié  dor-  j.-j-  f  //, 

sale  de  l'extrémilé  dn  doigt; 
le  segment  postérieur  occupe 
l'extrémité  distale  de  la  face 
dorsale  du  |)once. 

Dans  ce  premier  stade  (lu 
développement  de  l'ongle,  la 
délimitation  du  lit  [)rimitir 
est  assu  rée  par  une  dépression 
de  l'épiderme,  et  cette  dépres- 
sion très  superficielle  déter- 
mine,    dans    la    profondeur. 

l'apparition   d'un   mur    plon- 

.n         .         ,.•  •      .■  FiG. 51:!.  —  Coupe  lons'ituiliiialedu  noui^e  surlc  fœtus  r/ 

géant  forme  par  1  invaguiation  j^  _^P  (^,^p^.g  ^.^^^.^^  C5 

d  une  band(î  e[)ldernuque.  On  rcmaniue  le  champ  unguéal,  limité  en  arricie  pai  l'involutiuil 

2"  StClde  du  lit  doVStll  })ri-  l"'^l'''''''"''e  ^/^,  et  en  avant  par  la  fossette  terminale   FT,  qui  se 

.    .,                                                    1  '''ouve  reportée  sur  le  dos  du  doigt.  L'extrôniité  (lu  doigt  est  en  7'; 

rintlj .     —    Sur     le      pouce     du  le  tendon  nédiisseur  s'insère  sur  la  face  palmaire  de  la  phalangette/'. 

fo'tusde  —.^  le  litprimitif  n'est 

plus  dorso-terminal  ;  il  est   tout  entier  sur  le  dos  du  doigt  (A).   Le  segment 
/.  ■/■       CD  antérieur  ou  terminal  du  lit  pri- 

mitif s'est  donc  déplacé;  il  oc- 
cupe maintenant  le  dos  du  doigt, 
comme  le  segment  postérieur  au- 
devant  duquel  il  est  situé. 

A  ce  stade,  le  sillon  qui,  en  ar- 
B  rière,  circonscrit  le  lit  primitif  est 
très  superficiel;  en  regard  de  lui, 
on  constate  la  présence  d'un  bour- 
geon épidermique  long  de  123  à 
130  a,  constitué  par  l'assise  basi- 
laire  et  par  des  cellules  malpigbien- 
nes,superposéessur  Kjà  20rangs. 

„     „,,       „       ,,   .       ■,,-<•♦.    7.™  Le  sillon  épidermique  de  l'in- 

FiG.  ol4. — Fossette  terininnle  d  un  fœtus  de  5;ns^.  .  /.  ^ 

(D'après  Curtis.)  volution  antérieure  est  très  net: 

L'assise  basilaire  B  est  formée  de  cellules  cubiques.  —  Les  il  est  COnnU  SOUS  le  nOUl  de  foS- 
cellules  des  assises  malpighiennes  CM  augmentent  de  taille  en  , ,        ,  '       1  '        - 

se  rapprochant  de  la  surface  du  tégument  ;  les  cellules  superfi-  ^^tte    temimaie  ;     a     SOn     ni\eau 

cicUes  CD,  dépourvues  de  filaments  d'union  présentent  un  as-  l'épiderme  déprimé  s'cst  auiinci. 

jiect  remarquable.  Elles  sont  volumineuses  (20  jjL),  polyédriques  -,  J     1      r  "1/ 

ou  irrégulières,  et  lâchement  unies  les  unes  aux  autres.  —  Un  L  examen  de  la  llgure  Ol4,  mieuX 

noyau  arrondi  occupe  la  partie  moyenne  de  l'élément.  Au-des-  qu'une  longue  description,  mon- 

sus  de  lui,  le  protoplasma  se  colore  cnergiquement  par  le  car-  ^  .        . 

min.  Ce  sont  là  les  cellules  desquamantes  de  Curtis.  trera  la  constitution  de  la  tossette 

terminale. 
En    même  temps  que  le  lit  primitif  se  localise  tout  entier  sur  le  dos  du 
doigt,  on  constate  la  première  apparition  des  crêtes  dermiques  de  Henle,  sur  les 
bords  et  sur  les  parties  antérieures  du  champ  de  l'ongle. 


[A.  BRANCA.] 


854 


L'OxXGLE. 


C'est  seulement  plus  tard  que  le  lit  primitif  se  transformera  partiellerncnl 
en  lit  définitif.  Le  segment  antérieur  ol  le  segment  postérieur  du  lit  primitif 
se  séparent  par  un  sillon  transversal  (1'^  semaine  du  o''  mois).  Le  lit  délinilif 
se  constituera  aux  dépens  du  seul  segment  postérieur. 

3°  Stade  de  réponycliiurn.  —  L'apparition  des  processus  de  kératinisation 

à  la  surface  de  la  zone  ectodcr- 
mique  qui  représente  le  rlianq»  dt* 
l'ongle,  marque  le  3*  stade  du  déve- 
loj)pement  (stade  de  l'éponvchium 
de  Curtis). 

Au  début  du  4''  mois  (fœtus  de 
[|^)  on  voit  apparaître,  dans  l'extré- 
mité antérieure  du  lit  de  l'ongle,  une 
couche  cornée  que  Unna  désigne 
sous  le  nom  d'éponychium. 

Cette  couche  s'accroit  rapidement, 

d'avant  en  arrière,  jusqu'au  niveau 

de  l'involution  épidermique   ptisté- 

Fm.  .513.  —  Involution  postcrieure  sur  le  fonus      rieure.  Mais  à  peine  réponvchium 

de^.  (D'après  Curtis.)  ^_^_-^^  recouvert  la  totalité  du  lit  de 

Corps  muqueux    CM  et  couche   basilaiie  de   la   face       i'„„„ip    „,,„      „    rpfonlé  nar  le  dévp- 

postéro-supérieure  B  et  de  la  face    antéro-inférieure   B'       ^  Ongie,  que,    «    reiOUie  par   IC   ae\  6- 

de  1.1  fjouttièie  iingiiéaie.  loppemeutdes  parties  sous-jacentes, 

il  se  déchire,  au  milieu  du  lit,  vers 
la  fin  du  4''  mois.  Ses  deux  extrémités  seules  persistent  »  et  vont  continuer 
leur  évolution. 

Son  extrémité  antérieure  devient  l'origine  de  cette  corne  épaisse  qui  persiste 
au   niveau  de  l'angle  j.^      j,        ,  ,p 

antérieur   de   l'ongle. 

L'extrémité  posté- 
rieure de  l'éponv- 
chium prend,  dès  lors, 
le  nom  de  périonvx. 
Sur  les  embryons  de 
11  à  12  centimètres, 
un  prolongement  se 
détache  de  sa  face  pro- 
fonde. C'est  là  l'éperon 
radiculaire.  Il  va 
s'enfoncer  d'avant  en 
arrière  et  de  haut  en 
bas  dans  l'involulion 
postérieure,  (jue,  de  ce 

fait,  il  partage  en  deux  couclies,  l'uiic  aiilrro-inféricure.  l'autre  postéro-supé- 
rieure.  Celle-là  deviciidia  la  inalricc  |trimilive;  celle-ci  représente  répidt>ruu 
réfléchi  du  repli  sus-unguéal.  Finalement  (f)''  mois),  l'éperon  radicidaire  att(Mn- 
dra  le  fond  derinvolulion  postérleui'c»  ;  il  v  prolong(\  en  quelque  sorte,  la  trans- 
formation cornée  «  commencée  à  la   surface    lil)re  île  l'épiilerme  ». 


rii;'.  ."ilC).  —  Coupe  lonpituiliuale  du  pouce  (fci'tus  ç^  de  t*^)- 

(D'après  Curtis.) 
//',  involution  posti''iieure.  —  FT,  fossette  terminale.  — !..  champ  unguéal. 
—  E,  éponychiuni.  —  7",  extrémité  du  pouce.  —  P,  face  palmaire  de  la  phalan- 

P'ite. 


MKVKI.ol'PEMENT  MUHPlKJLOdlQUE  ET  DISÏOGÉNÈSE. 


855 


Il  iiii|i(ti-lr  lit'  rciii,ir(|ii('i'  ici  (|iic(I;iiis  1rs  (mis  ([iiarls  aiiliTinirs  du  lit  iiri,!^ii(''al, 
la  tiansforinalioii  tiirm'r  de  l'i-pidcrinc;  est  const'oulivr  ;ï  la  loniiatioii  d  iiii 
sliatimi  ^i-amiKtsimi.  Il  n'en  est  plus  de  nii^ine  dans  le  (|uart  posl(''riinirdu  lit. 
Là.  plus  d'éh'idiiH»  :  la  kératinisalion  «  s'elTectue  par  uii  a|)latissement  et  un 
lassiMiicnt    des    élé- 


/•■•/•    /•;/• 


liSu 


K     E 


uicnls  rpillirliaux  » 
cl  par  une  nindilica- 
lidu  cliiuiitiuc  ((ui 
dchulc  à  la  pcriphc- 
rio  du  ci)r|)s  cellu- 
laire. 

I/ép(iiivcliiuni  ne 
rcp resente  donc 
|)oint  «  lin  toutho- 
uiojrène.  Son  mode 
d  "origine  et  sa  struc- 
ture diffèrent  en  ^^^  g,.^  _  ç^q^^-^q  longitudinale  du  pouce  sur  le  fœtus  de  |4i=-", 
avant     et      en     ar-  (D'après  Curtis.) 

rière  ».  Rupture  de  1  oponychium  EP,  qui  laisse  à  nu  l'ongle  primitif  0.  —  FT,  fossette 

terminale.  —  P,  périonvx.  — /îSk,  repli  sus-unguéal.  —  7",  extrémité  (lu  doigt. — 
4"  Stade  de  l  on-     p,,^  phalangette. 

(/le  pt'iiniiif.  —  Le 

stade  de  l'ongle  primitif  débute  au  milieu  du  4«  mois.  Il  s'éfend  jusqu'au  milieu 

du  3'"  mois. 

Ce  stade  est  marqué  par  d'importantes  modifications  cellulaires  qui  seprodui- 

sentdaiis  le  corps  muqueux, 
commencent  au  centre  du 
lit.  et  se  propagent  à  sa 
partie  postérieure  (fin  du 
4*^  mois). 

Sur  l'embryon  de  jp^,  le 
corps  muqueux  est  formé 
de  «  cellules  ovoïdes  dont 
le  grand  diamètre  atteint 
^  20  UL,  et  qui  affectent  une 
tendance    à    s'orienter    en 

Fia.  318.  -  Coupe  intéressant  le  segment  antérieur  du  lit  Aies,  obliques  de  haut  en 
et  la  matrice  primitive  chez  le  fœtus  de  \~B,.  (D'après  bas  et  d'arrière  en  avant  » . 
Curtis.)  Leur     corps    transparent , 

B,  couche  basilaire.- Cl/,  corps  muqueux;  les  cellules  du   segment  ,  filaments 

antérieur  du  lit  sont  situées  à  gauche  ;  leur  corps  cellulaire  est  de  cou-  muni      acjd      ue      Uidiueiiis 

leur  grise;  les  cellules  de  la  matrice  primitive  sont  claires  et  inclinées  ffunion,  «  présente  deS  COn- 
les  unes  sur  les  autres  ;  les  plus  superlicielles  sont  chargées  de  grains  x  +     „    r^„^r>,,„ 

de  kératineA'.-  E,  éponychium.  tours  nets...  et  renferme  un 

novau  pâle  à  fines  granula- 
tions. Ces  éléments,  au  contact  immédiat  de  la  couche  cornée  superficielle,  se 
chargent  de  grains  volumineux  (l  à  2)  arrondis,  anguleux,  ou  en  forme  de 
croissant  et  qui,  semblables  à  de  grosses  gouttes  d'un  liquide  coagulé  sur  place, 
se  colorent  fortement  en  jaune  par  le  picrocarmin.  C'est  là  évidemment  un 
premier  dépôt  intracellulaire  de  substance  kératinienne  ». 


CM 


[A.  BliAXCA.] 


856 


L'ONGLE. 


0     PE 


PE     C 


rnxESHi. 


Le  dépôt  de  la  kératine'  marque  donc  le  début  du  stade  de  l'ongle  primitif. 
Ce  dépôt  se  localise  dans  des  éléments  situés  au-dessous  de  Téponvchium  ;  ces 
éléments,  dont  l'aspect  est  remarquablement  clair,    voient  leur  jjrotoplasma 

s'entourer  d'une  coque  <]<• 
kératine  (kératinisation 
marginale  de  Curtis).  L'en- 
semble des  cellules  ainsi  mo- 
difiées constitue  la  matrice 
primitive  de  l'ongle. 

Dès  lors,  l'éponvchiiim 
cjiange  d'aspect  ;  il  n'est  plus 
uniformément  coloré  en  rose 
par  le  picro-carmin;  sa  zone 
profonde,  la  plus  récemment 
formée,  se  teint  en  jaune. 
Sur  les  coupes,  cette  zone 
semble  se  prolonger,  dans 
les  parties  superficielles  de 
la  matrice  unguéale.  j)ar 
des  filaments  cornés  qui  re- 


Fiu.  519.  —  Lagouttiôrc  do  Tongleet  réperoii  radiculaire. 
(D'après  Curtis). 


Coupe    longitudinale    de  la    gouttière    de   l'ongle,  sur   le    fœtus  présentent    l'exoplasme    des 
de  '-j^^,  laissant  voir  l'éperon  radiculaire  formé  de  2   bandes  dis-  ij    i  1    '    I  "  -     1'" 

tinctes,  l'une  0,   formée  de  substanc'e  unguéale,  l'autre  PB,  de  sub-  celIUlCS    maipigniennes   Cleja 

stance    cornée;   cette  dernière    déborde    la    substance    unguéale    et  kératinisé  (B). 
s'avance  plus  près  du  fond   de  l'involution.  —  B,  coucbe  basilatre  ,  «      j    j    r- 

du  repli  sus-unguéal.  —  JS',  coucbe  basilaire  de  la  matrice  de  l'ongle.  ^^^  7.0ne  protonde  de  1  epo- 

nvcliiiim,    teinte   en  jaune 
par  le  picro-carmin,  est  le  rudiment  de  l'ongle  primitif,  mais  «  il  est  impos- 
sible de  préciser  d'une  manière  absolument  exacte  Tépoque  où  apparaît  pour 
la  première  fois  une  lame  dis- 
tincte méritant  le  nom  d'ongle. 
C'est  par  une  substilution  lente 
et  continue  que  l'ongle  primitif 
déplace    et   remplace    l'épony- 
cbium    »   ((Airtis). 

Quand  l'épouychium,  st)ulevé 
par  l'accroissement  des  tissus  ï 
sous-jacents,  se  décbire  et  dis- 
parait de  la  partie  moyenne  du 
lit  de  l'ongle,  l'ongle  primitif  se 
trouve  mis  à  nu. 

C'est  une   lame  de  structure    l'"Hi.o20. —  Coupo  loiigiludinalc  de  la  matrice  priinilivo 
li\cbe,  d'aspect  feuilleté,  et  dont  s"'"  ""  fœl"s  ^f  de  i^\  (D'aprùs  Curtis.) 

la    surface   libre   s'exfolie  sans   ,M.!i;/^ÎSr..l'in!''"'n  7  "'^  ^■"'•.P^  ";"<i"^''.'=^  "ng"'---'-  -  A", 

giain>  (le  keralmo.  —  0,  1  ongle  primitif  qui  a  ce  st.ide  est  .i  nu. 

cesse.  Cette  lame  a  bientôt  re- 
couvert tout  le  cliaui])  de  l'ongle,  et  de  la  lin  du   '('■  mois   au  début  du   '.I.   elle 
s'étend,  connue  la    matrice,  d'avant  vu  arrière;  elle  s'enfonce  dans  l'iiivolulion 


I.  Signalé  par  Brookc  (l883)(S/ic(iA's  .l/i///ici/.,  Wien,  IW.  II.  II.  3)  et  par  Zander. 


DKVKI.orriiMI-NT   Nrolil'IloLtKJlQUE  ET  HISTOGENÈSK. 


857 


poslrriciiic.   eu  lonj,--!';!!!!    la    paroi     inlV'rioure    de    l'éj^Toii    i  adiiiilairc    cjui   la 
(li'lionle   l'I    «t    semble  lui   servir    de  guide  ». 

Aussi    l'euibryon    de  \^  possède-t-il    une    iuvululiou   postérieure  que  cloi- 
son ue,  de  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrière,  l'éperon  radiculairc.    La  zone 


RSu 


I  ... 


î«  e«««U> 


FiG.  o21.  —  Coupe  longitudinale  du  pouce   sur  le   fœtus  de  5^  2.  (D'après  Curtis). 
RSu,  repli  sus-unguéal.  —  FPT,  fossette  pré-terminale.  —  T,  extrémité  du  doigt.  —  PIt,  phalangette. 

située  au-devant  de  la  cloison   prolonge  la   matrice  et  va  prendre  ses  carac- 
tèi'es;  la  zone  située  en  arrière  représente   déjà  l'épiderme  réfléclii   du   repli 


FT 


PE 


FiG.  322.—  Coupe  longitudinale  du  pouce  sur  un  fœtus  ^  de  ||^.  (D'après  Curtis.) 
rr,  fossette  terminale.  —  Ep,  éponychium.  —  FPT,  fossette  préterminale.  —  0,  ongle.  —  MD,  matrice  unguéale. 
—  PE,  périonyx.  —  P,  phalangette. 

sus-unguéal.  C'est  seulement  dans  le  fond  de  l'involution,  là  précisément  où 
ne  se  prolonge  pas  l'éperon  radiculaire,  que  ces  deux  zones  ne  peuvent  être 
distinguées  l'une  de  l'autre. 

0''  Stade  de  V ongle  définitif.  —   «  Tandis  que  la  partie  postérieure  de  la 
matrice  se  déplace  avec  l'ongle  primitif,  sa  partie  centrale  devient  le  siège 


[.1.  DRAXCA. 


858 


L'ONGLE. 


d'une  évolution  nouvelle,  qui  débute  dans  \a2"  semaine  du  ^V  mois.  Les  cellules 
épithéliales  subissent,  à  l'entrée  de  la  gouttière,  une  transformation  in  situ.  » 
Elles  prennent  une  forme  nettement  polyédrique,  et  loin  d'élaborer  des  grains 
de  kératine,  rares  et  volumineux  (0  a),  on  les  voit  se  charger  de  granulations 
fines  et  nombreuses,  que  le  picrocarmin  colore  en  rouge-brun.  Ces  granula- 
tions sont  identiques  à  celles  qu'on  observe  sur  l'ongle  de  Tadulte.  Elles  sont 
formées  de  substance  onychogène. 

De  telles  modifications  s'étendent,  peu  à  peu,  sur  toute  la  matrice,  et  au 
début  du  0«  mois,  la  matrice  définitive  s'est  substituée  à  la  matrice  primitive; 
la  substance  onychogène  y  remplace  la  kératine. 

Aux  dépens  de  la  matrice  définitive,  et  là  où  elle  a  d'abord  apparu,  se  déve- 
loppent des  couches  unguéales  nouvelles.  L'ensemble  de  ces  couches  constitue 
une  lame  de  corne  épaisse,  compacte,  qui  n"a  nulle  tendance  à  la  desquama- 
tion. 

L'ongle  définitif  s'est  substitué  d"une  iin^on  lente  et  continue  à  longle  pri- 


nsu 


FiG.  523.  —  Coupe  loiiiiiludiiialc  du  iiii'diiis  sur  le  fœtus  de  J4|^.  (D'après  Curlis.) 
La  couche  cornée  de  l'épiderme  s'est  détacliée,  |)ai-lout,  sauf  sous  le  bord  libre  de  l'ongle  C;  elle  représente  le 
reste  de  réponycbium. —  T,  extrémité  du  doigt. —  MD,  matrice  de  l'ongle.  — RSu,  repli  sus-unguéal. 


mitif,  dont  il  suit  le  mode  de  progression.  Au  9''  mois,  il  atteint  en  arrière  le 
fond  delà  goutlièrc  iingurale  (rn-ius  de  ,"?'!):  en  avant,  il  commence  à  proé- 
miner  et  présente  un  bord  liltre'. 

Pendant  que  se  succèdent  ces  Iransl'ornialions  fondamentales,  la  l'osselle 
terminale  s'efface,  mais  le  lit  de  l'ongle  est  limité  par  rap|)arition  d'un  sillon, 
situé  en  arrière  de  la  fosselle  leiuiinale.  Ce  sillon.  (|n'ini  nomme  fossette  pré- 
lerminale.  est  net  sur  le  ftetus  de  ^I;  il  a  disparu   sur  le  fo-lus  de  U^. 

Telle  est  la  description  que  donne  le  professeur  Curlis  dans  son  mémoire 
de  I8S9;  depuis,  i-et  auteur  a  repris  l'étude  du  stade  de  l'ongle  définitif,  et 
dans  une  note  (|u'il  a  bien  x'oiilu  me  remettre  (juilli^t  l'.HKl),  il  mo(lili(>  comme 
il  suit  sa  première  inbM'prélation  : 

I"  Les  gi'ains  de  kér;iline  se  l'orment  jusqu'au  moment  de  la  nai-<sani'(>. 
tout  en  devenant  de  plus  en  plus  lins  et  d(^  plus  en  plus  rares;  leur  zone  de 
production  recule  incessamment  vers  le  fond  de  la  gouttière  iniguéale: 

2"   La  sidistance    nnvcliogène   n'existe  point.  Ce  (|u'ou  a  pri-^  pour  elle.  c'i>st 

I.  L'ongli'  roumicnce  à  prési'nter  un  bord  lilirc  au  di  bul  du  7*  mois.  Ce  détail  a  son  iniporLince  en  médecine 
légal,.. 


i>i;vi;ij)|'|'i;\ii;nt  Mtiiii'iiDLdi.ini  i:  i:r  iiistogknkse  869 

1,1  coiiiw  (li's  lilaiiii'iiU  iriiiiioii.  lilaiiiriils  (|iii  soiil  (li'j/i  N'isiblcs  sur  lo  fn'liis  do 
I  »'■■•■ . 

U'-  •  • 

'V'  Il  i\'v  aurait  |)as  lieu  (r(ij)|)ii.st'r  Idiitilc  priunlil'  cl  I'cju^Il-  déliiiilil'  en 
(lisant  :  Idugle  priinitir  so  luruic  à  la  suite  d'un  dépôt  de  kératine,  l'onfrle 
di'linilir  à  la  suiti'  d'un  dép('»t  de  sulistanif  nny<'li()f;t'iic.  Lonirle  se  forme  i)ar 
un  procossus  univoque,  toujours  snnhlaMe  à  lui-rnènn'.  Mais  dans  le  stade  de 
rnni^lc  primitir,  la  production  de  ki-ratiac  se  l'ait  sur  tout  le  lit  de  l'ongle;  dans 
le  slaile  de  l'ongle  définitif,  celle  jtrctduction  se  localise  au  fond  de  la  goiiltlèi'e 
uiiguéale. 

Iv'-^iiiiii'.  —  lu  pli  éj)idi'ruu([ue  circonscrit  le  champ  uù  se  développera 
l'ongle.  Ce  lit,  revétn  de  cellules  épithéliales,  se  recouvre  bientôt  d'une  couche 
cornée  (éponychium).  Puis  une  plaque  unguéale  se  difTérencie  ;  elle  s'interpose 
entre  le  corps  muqueux  et  la  couche  cornée;  elle  a  donc  la  valeur  d'unstratum 
lucidum;  elle  s'enfonce  dans  l'involution  postérieure,  où  elle  constitue  la  racine 
de  l'ongle.  L'éponychium  une  fois  rompu,  le  limbe  unguéal  est  à  nu  dans  la 
majeure  partie  de  son  étendue  ;  il  ne  cesse  de  croître  par  l'apport  de  couches 
nouvelles,  issues  du  corps  muqueux  sous-jacent.  Tout  d'abord  lâche  et  friable, 
l'ongle  ne  tarde  pas  à  se  montrer  solide  et  dur.  A  l'ongle  primitif,  qui  ap|»araît 
d'avant  en  arrière,  se  substitue  l'ongle  définitif  dont  la  croissance  se  fait  en  sens 
inverse'. 

NOTES 

A)  Siluatiun  du  lit  primilif.  —  Zander-  pense  que  le  lit  uni;uéal  occupe  primitivement 
l'extrémitL-  du  doigt.  L'ongle,  chez  l'homme,  est  terminal  comme  la  griffe  de  certains  mam- 
mifères. Secondairement,  il  se  déplace  en  totalité  et  se  trouve  reporte  sur  le  dos  de  la  pha- 
langette. Voilà  pounjuoi  la  région  unguéale  est  innervée  à  la  main  par  les  nerfs  palmaires, 
au  pied  par  les  nerfs  plantaires. 

Curtis  {loc.  cet.)  n'admet  qu'une  migration  partielle;  le  segment  distal  du  lit  de  l'ongle 
se  déplace  seul;  une  fois  parvenu  sur  la  face  dorsale  du  doigt,  il  acquiert  un  stratum  gra- 
nulosum;  il  élabore  ces  couches  cornées  épaisses  qui  plus  tard  font  corps  avec  la  face  infé- 
rieure de  l'ongle,  au  voisinage  de  son  bord  libre.  Le  segment  antérieur  du  champ  unguéal 
est  l'homologue  de  la  sole  des  solipèdes^. 

Gegenbaur*,  comme  Zander,  admet  que  l'ébauche  de  l'ongle  est  terminale.  Il  lui  distin- 
gue deux  parties  :  l'une  ventrale  (lame  cornée  inférieure),  l'autre  dorsale  (lame  unguéale), 
aux  dépens  de  laquelle  se  constitue  le  lit  déflnitif.  La  première  de  ces  parties,  loin  de  se 
déplacer,  s'atrophie  chez  l'homme;  chez  les  vertébrés  porteurs  de  griffes  ou  de  sabots,  elle 
acquiert  un  développement  considérable. 

B)  Kératinisatiun  dans  le  Ut  nn'utéal.  —  La  kératinisation  marginale  ne  s'observe  pas 
seulement  au  niveau  de  la  matrice  primitive  (Curtis).  Tandis  que  l'ongle  définitif  se  con- 
stitue dans  la  matrice,  les  cellules  superficielles  de  la  région  antérieure  du  lit  (deux  tiers 
antérieurs)  se  chargent  de  granulations  de  kératine,  et  cela  du  sixième  au  neuvième  mois. 
Ces  cellules  seraient  donc  capables  de  former  de  l'ongle,  mais  un  ongle  à  structure  lâche  et 
irrégulière,  un  oug-le  facile  à  dissocier,  sans  cesse  en  voie  de  desquamation.  C'est  tout  au 
plus  si  la  région  antérieure  du  lit  fournit  un  plan  de  glissement  au  limbe  solide  et  compact 
qui  naît  dans  la  matrice  déflnitive,   quand  celle-ci  élabore  la  substance  onychogène. 

1.  Consulter  sur  le  développemenl  de  l'ongle  :  1880.  Ivûlliker.  Embryologie  ou  Traité  complet  du  déve- 
loppemoit  de  l'homme  et  des  animaux  supérieurs.  —  1SS5.  Réitérer.  Sur  le  développement  du  squelette 
des  extnniitt's  et  des  productions  comtes  chez  les  mammifères.  Tliêse  doctorales  sciences,  Paris. 

2.  1884.  Z.\\DER.  Die  friihesten  Stadien  der  Nagelentwicklung  und  ihre  Beziehungen  zu  den  Digitalnerven. 
Arclt.  f.  Anat.  und  Entwick.  Anat.  Abtheilung,  103. 

3.  1884.  Bo.\s.  Ein  Beitras  zur  Morphol.  der  Nàsel,  Krallen,  Hufe  und  KJauen  d.  Sausethiere.  Morpliol. 
Jahr..  IX. 

4.  1885.  Gegenb.\uer.  Zur  Morpholog.  des  Xagels.  Morplwl.  Jaliresb.,  X,  p.  465. 

[.1.  DRAXCA.] 


860  L'UNGLE. 


CHAPITRE  II 

MORPHOLOGIE  DE  L'ONGLE 

Une  lame  de  corne  transparente,  flexible  et  résistante,  tang-ente  au  dos  de  la 
phalangette  des  doigts  et  des  urteils,  tel  est  l'ongle  dans  l'espèce  humaine. 

Cet  ongle,  comme  le  poil,  représente  un  produit  de  kératinisation  de  l'épi- 
derme,  et,  comme  l'épiderme,  il  concourt  au  rùle  de  protection,  dévolu  à  l'ec- 
toderme  tout  entier.  Mais,  chez  l'homme  comme  chez  les  primates,  qui  sont 
les  seuls  mammifères  pourvus  d'un  ongle,  il  constitue  un  appareil  de  défense 
et  d'attaque  des  plus  rudimentaires.  11  correspond  morphologiquement  à  la 
griffe  des  carnivores,  au  sahot  des  ongulés  et  même  au.x  cornes  des  ruminants, 
tous  organes  qui  procèdent,  comme  lui,  de  l'épiderme,  mais  qui  sont  appelés 
à  un  rùle  autrement  important,  en  raison  même  de  leur  forme  et  de  leur  déve- 

loj)j)ement  considérable. 

A  l'appareil  unguéal  ainsi  compris,  on 
dislingue,  comme  à  la  peau,  deux  parties 
fondamentales  :  1"  l'épiderme,  dont  la  partie 
superficielle  se  modifie  pour  former  le  limbe 
unguéal;  2"  le  derme  sous-unguéal,  dont  les 
vaisseaux  doivent  assurer  la  nutrition  de 
iongle  sus-jacent. 

De  plus,  l'ongle  a  trois  de  ses  bords  sertis 
dans  un  repli  cutané,   en  forme  de  croissant. 
*  C'est  le  repli   sus-unguéal    ou    manteau    de 

(|nelques  anatomistes. 
FiG.  524.  —  Repli  péri-unguénl. 

(D'après  Sappey.)  a.  ONGLE.   —    L'ongle  est   une   plaque    de 

/tô,  repli  sus-ung..éai  dont  une  partie  a     gome    d'aspect    blanchâtre    et    transparent. 

été  sectionnée  pour  laisser  voir  sa  forme,  sa  *  * 

hauteur  et  la  gouttière  qui  loge  la  racine  de     Légèrement  convexc  de  liaut  en  bas.  beau- 
''"t^~nfr;i'.""hTltif '■.r„ti'n".l'i'!-'     ^oup  plus  couvexc  dans  le   sens  transversal. 

—  Il,  L,  parties  du  champ  unguéal  qui  rc-  i    i 

pondent  à  la  racine /? et  à  la  lunule /-.  l'ongle   apparaît  comme    «   un    segmeut    de 

cvliiidre  creux  ».  Ce  segment  est  quadrila- 
tère. Par  trois  de  ses  bords,  il  est  iMuhàssé  dans  un  repli  cutané  «  comme  une 
feuille  de  verre  dans  la  sertissure  d'un  cadre  ».  Seul,  son  bord  inférieur  est 
libre  et  se  projette  directement  en  bas. 

Il  occupe  le  dos  de  la  dernière  phalange  des  doigts  et  des  orteils,  .\ussi 
désigne-ton  ((nniiiiiuément  cette  jibalange  sous  le  nom  de  phalange  unguéale. 
bien  (jue  l'ongle  ne  répond(\  en  réalité,  qu'à  ses  quatre  cinquièmes  inférieurs. 

Un  dislingue  à  l'ongle  trois  parties  qui  sont,  de  haut  en  bas.  la  racine,  le 
corps,  l'extrémité  libre. 

1"  La  racine  est  la  partie  cachée  de  l'ongle.  Elle  occupe  l'angle  rentrant 
déterminé  par  la  rencontre  du  repli  sus-unguéal  et  du  derme  sous-unguéal. 
Elle  est  molle  et  flexible.  Elle  a  pour  étendue,   l'étendue  même  du  repli    sus- 


MORPIKtl.di.II':  l)K  i;ON(iM-:. 


861 


im^iK'al,  (Idiil  on  priil  la  (h'MdlIcr  .lisi'-iiiciil .  Son  hord  |)ro.\iiiial  es!  Iivs  iiiiiicc 
et  liiicniciil  (Iciilclr.  I*ar  sa  l'arc  jjroroiulc,  aux  (if'pcns  (l(!  lacjiiclic  l'ongle  est 
laillt'"   t'ii   hiscaii,   la  racine  est  fortement  uni(î  aux  lissns  sous-jaeenfs. 

2"  Le  riirps:  de  l'oncle  s'iMcnd  de  la  racine  an    sillon    ([ui    sépare  de   la   |)nl|M' 
rcxlrcniilt'  lilni'  de  la  |)Iianrn'  (angle 
de  roii-lc).  -^  '' 

Deux  on  trois  l'ois  pins  long  (|nc  la 
racine,  d'épaisseur  à  peu  près  uni- 
l'orine  dans  toute  son  étendue,  le  corps 
de  rongleoirre  à  considérer  deux  faces 
et  deux  bords. 

Sa  face  superlicielle  (face  posté- 
rieure ou  libre)  est  convexe.  Elle  est 
parcourue,  sur  toute  son  étendue,  par 
des  stries  longitudinales  qui  sont  con- 
stantes, mais  plus  ou  moins  appa- 
rentes. Une  zone  ovalaire.  opaque,  à 
grand  axe  transversal,  de  coloration 
blancbàtre,  représente  la  partie  supé-  : 

rieure  de  cette  face  :  c'est  la  lunule.  ^%  --^ 

Par  son  bord  proximal,   à  convexité 

supérieure,  la  lunule  se  prolonge  dans  ^''«-  323.  — A,  l-ace  inférieure  de  la  moitié  d'un 
,  .  1       1    T  j    1  ongle  et  de  sa  matrice.  —  U,  Face  supérieure 

la    racuie  ;   son   bord  distal,    convexe     ^i^    ^lerme   sous-unguéal    du    ménic    ongle. 

en  bas,  tranclie  nettement  sur  le  reste     (D'après  Blascliko.) 
du  corps  unguéal,  coloré  en  rose.  La 

lunule  est  plus  développée  sur  le  pouce  que  sur   les  autres  doigts;  sur  l'auricu- 
laire, elle  fait  parfois  défaut. 

La  face   profonde  (face  antérieure,   face  adhérente)  du 
corps  de  l'ongle  est  plane. 

Les  deux  bords  latéraux  de  l'ongle  sont  verticaux;  ils 
augmentent  d'épaisseur  de  haut  en  l)as. 

.3'  V extrémité  libre  de  l'ongle  est  d'un  blanc  gris  et  ses 
dimensions  sont  très  réduites  lorsque  l'ongle  est  coupé  ou 
usé  par  le  travail.  Mais  lorsque  l'ongle  est  respecté,  elle  s'al- 
concave  ou  adhérente   l<J"ge  au  point  d'atteindre  2  ou  .3  centimètres  et  davantage, 
de  l'ongle.  Disons  ici,  une  fois  pour  toutes,  que  la  description  qui 

après,    appe}.)       précède  s'applique    non  point    k   la  totalité,   mais    à  une 

-U,  partie  qui  n'poiul   à  -  ■       i      ,1  ,  ,         ,.  , 

la  inatiice.  —  L,  partie  l^Hie  de  t  ectoderme  unguéal,  a  1  ongle  proprement  dit. 
qui  répond  a  la  lunule  --   Lorsqu'on  «  arrache  un  ongle  »,  on  n'enlève  en  réalité  nue 

(..corps  du  limbe  unguéal  .  . 

/?,  son  extrémité  libre.        la  portion  duvc  et  Superficielle  de  l'ectoderme  unguéal; 
cette  portion  constitue  l'ongle  proprement  dit.  Elle  répond 
histologiquement  à  un  stratum  lucidum,  d'épaisseur  considérable. 

La  portion  molle  de  l'ectoderme  unguéal,  entrevue  par  Albinus,  est  plus  pro- 
fondément située;  elle  reste  adhérente  au  derme  sous-jacent;  elle  a  la  valeur 
d'un  corps  muqueux  de  Malpighi.  Sa  face  superficielle  est  plane;  elle  entre  en 
rapport  avec  le  limbe  corné;  sa  face  profonde  est  concave.  Elle  présente  des 


FiG.  526.  —  Fa 


[A.  BRAXCA.] 


862 


l/ONGLE. 


crêtes  et  des  sillons  qui  s'engrènent  avec  les  crêtes  et  les  sillons  du  derme  sous- 
jacent  auquel  elle  adhère  solidement. 

En  résumé,  l'ectoderme  unguéal  comprend  deux  couches  comme  l'ectoderme 
cutané  :  l'une  de  ces  couches  est  molle  et  profonde,  c'est  le  corps  muqueux  : 
l'autre  est  dure  et  superficielle,  c'est  le  limbe  unguéal  ou  ongle  proprement  dit. 

A  ce  limbe  unguéal  nous  avons  distingué  deux  régions  :  l'une  supérieure,  le 
corps  de  l'ongle;  l'autre  inférieure,  formée  par  la  lunule  et  la  racine.  Le 
corps  muqueux  unguéal  double  ces  deux  régions;  à  la  première,  il  constitue 
un  plan  de  soutien  :  le  lit  de  Vongle;  il  représente  l'organe  formateur  de  la 
seconde,  c'est-à-dire  la  matrice  luujuéale. 

B.  DERME  sous-UNGuÉAL.  —  Situé  à  la  fâce  profonde  de  l'ectoderme  unguéal^ 
le  derme  sous-unguéal  est  formé  par  une   zone   rectangulaire,  à   grand   axe 


(MU 


1J.<L 


Fiu.  527.  —  Coupe  antcro-postérieure  de  l'ongle. 

O,  limbe  unguéal  avec  son  bord  libre  BO.  —  .10,  angle  de  l'ongle.  —  CMC,  corps  muqueux  ungu<'al  dont 
la  partie  postérieure  épaissie  représente  la  matrice. —  DSU,  derme  sous-unguéal. —  RSU,  repli  sus-unguéal  avec 
son  versant  cutané,  VC,  et  son  versant  unguéal,  VO.  —  P.  périonyi.  — On  remarquera  que  .^ur  cette  pièce,  le 
limbe  unguéal,  usé,  s'amincit  de  plus  en  plus,  à  mesure  qu'on  se  ra[iproche  de  .son  bord  libre. 


longitudinal.  Beaucoup  plus  convexe  dans  le  sens  vertical  que  dans  le  sens 
transversal,  le  derme  sous-unguéal  remonte  jusqu'à  l'insertion  tendineuse  de 
l'e.xtenseur  des  doigts,  sur  la  phalange  unguéale. 

Sa  face  antérieure  se  confond  avec  le  périoste  de  cette  phalange,  auquel  elle 
adhère  solidement.  Sa  face  postérieure,  convexe  dans  le  sens  transversal,  est 
parcourue  par  une  série  de  crêtes  dermiques,  les  crêtes  de  Henle.  Ces  crêtes 
partent  toutes  d'un  pôle  commun,  repré.senté  par  la  partie  médiane  du  bord 
supérieur  du  derme  sous-unguéal;  les  crêtes  moyennes  descendent  verlicale- 
nienl,  en  suivant  l'a.xe  du  doigt;  les  crêtes  latérales  se  portent  en  dehors; 
elles  s'écartent  donc  des  crêtes  médianes,  puis  bient«')t  se  redressent  et  leur 
deviennent  parallèles.  L'arc  de  cercle  ([u'elles  décrivent  est  d'autant  phisconsi- 
(li'iaMc.  (|irrlles  sont  ])his  latérales.  Href.  ces  crêtes  s'écarli'iit  dr  Irnr  ceiilre 
d't)riginc  ou  pôle  «  comme  autant  de  iurridi(Mis  «.  suivjinl  la  comparaison  très 
exacte  de  Henle. 

A  la  face  postérieure  du  derme  sous-unguéal.  comme  à  la  face  postérieure 
de    l'ongle,    on    distingue    deux    zones,    l'une   supérieure,    l'autre    inférieure. 

La  zone  supérieiwe  convexe  de  haut  en  bas  présente  une  coloration  blan- 
châtre. Elle  double  la  matrice. 


Mdhi'ifor^ocir:  ni'  i;nNY;i,i.:. 


863 


Lu  zone  iiilriiciire  est  j)lanc  de  haut  en  has.  l'illt;  csl  soiis-jacenle  à  la  f)arli(' 
rosvo.  (lu  corps  de  l'oncle,  c'csl-à-dirc  au  lit  de  lOn^ilc. 

C.  REPLI  SUS-UNGUÉAL.  Un  rcjiji  (  iilaiH-,  eu  (oiinc  de  croissant,  recouvre 
la  l'acine  et  les  bords  latéraux  d(^  ronfle,  à  la  rai(tii  d'un  manteau.  Ce  repli 
(repli  sus-unpruéal,  manteau  de  l'oncle)  atteint  sa  plus  prande  étendue  (">  à 
(1  millimètres)  au  niveau  de  la  racine  de  Ton^de;  assez  saillant  sur  la  [)artie 
supérieure  du  bord  de  l'ongle,  où  il  atteint  2  à  3  millimètres,  il  s'atténue 
progressivement  et  s'eflile  en  pointe,  en  se  rapprochant  de  l'extrémité  du 
ddiii't.  Il  disparaît  bientôt.  La  partie  inférieure  du  bord  latéral  de  l'ongle  se 
Irouve,  de  ce  fait,  mise  à  nu. 

Etudié  sur  des  coupes  du  doigt,  le  repli  sus-unguéal  aj)parait  sous  la  forme 


Epidémie  du 
feuillet  superficiel  du  repli  sus-unguénl 


Epiderme  du  fci'Ul-l 


Ongle 

Mal  vice, 
le  l'ongle 


Epongchiu» 


C  horion 
du  repli 

sus- 
'inguval 


Devine 

soux- 

unguéal 


Miili-irc  lit-  (a  ruciid-  a.e  l  oiujlr 

Fir..  o28.  —  Repli  sus-unguéal.  (D'après  Szcymonowicz.) 

d'un  triangle.  Le  sommet  de  ce  triangle  est  dirigé  vers  le  corps  de  l'ongle;  sa 
face  superficielle  est  libre;  sa  face  profonde  entre  au  contact  du  limbe  unguéal. 
Mais  ce  triangle  varie  d'aspect  suivant  les  points  considérés. 

Au  niveau  de  la  racine,  il  est  très  haut  et  se  termine  par  \\n  sommet  plus  ou 
moins  effilé.  Sur  les  bords  de  l'ongle,  le  triangle  est  d'autant  moins  haut  qu'on 
se  rapproche  davantage  de  l'extrémité  du  doigt;  son  sommet  est  mousse. 

(jouttière  ou  rainure  ungiiéalc.  —  On  désigne  sous  le  nom  de  gouttière,  de 
rainure  unguéale,  l'angle  rentrant  qui,  sur  les  sections  du  doigt,  apparaît  cir- 
conscrit par  la  réunion  du  corps  muqueux  unguéal  et  du  repli  sus-unguéal. 

Cette  gouttière  affecte  la  forme  d'un  croissant  comme  le  repli  sus-unguéal  qui 
provoque  sa  formation  ;  et  elle  disparait,  là  oi^i  ce  repli  cesse  d'exister.  Son  ouver- 
ture regarde  le  corps  de  l'ongle;  sa  partie  supérieure  est  profonde  et  transver- 
salement dirigée;  ses  parties  latérales  sont  verticales,  et  très  superficielles. 


f.l.  BIIAXCA.] 


86k 


L'ONGLE. 


Celte  gouttière  forme  un  cadre  où  le  limlje  unguéal  vient  enchâsser  la  tota- 
lité de  sa  racine  et  une  partie  de  ses  bords  latéraux. 

Nous  aurons  l'occasion  de  voir  dans  un  instant  que  la  gouttière  unguéale 
résulte  d'une  apparence  grossière.  En  réalité,  le  derme  sus-unguéal  se  continue 
avec  le  derme  sous-unguéal;  l'ectoderme  unguéal  se  poursuit  avec  l'épiderme 
dorsal  de  la  phalangette  dont  il  ne  représente  qu'une  zone  différenciée.  La 
gouttière  unguéale  n'existe  point,  histologiquement  parlant,  à  moins  qu'on  ne 
désigne  sous  ce  nom  le  sillon  virtuel  déterminé  par  la  rencontre  du  limbe 
unguéal  et  des  couches  cornées  du  manteau. 

D.  VARIATIONS  DE  L  APPAREIL  UNGUÉAL.  —  1'^  Varia tiotis  claus  VaHpect 
(jênéral.  —  Les  ongles  des  orteils  sont  d'ordinaire  plus  épais  et  plus  solides 
que  les  ongles  des  doigts. 

A  la  main  comme  au  pied,  l'ongle  le  plus  développé  est  celui  du  pouce  ou 


Fio.  52y.  —  Ongle  d'un  enfant  de  huit  jours.  Coupe  perpendiculaire  à  la  surface 
et  à  la  ligne  médiane  de  l'ongle,  au  niveau  de  sa  partie  moyenne.  (D'après  Ranvier.) 
Celte  coupe  a  été  faite  après  durcissement  par  l'alcool.  Coloration  par  le  picrocarminate  faible.  Cùnser\'ation 
dans  la  glycérine. —  C,  corps  de  l'ongle.' — E,  lit  de  l'ongle  avec  ses  crêtes  papillaireset  son  corps  muqueux.  — 
D,  derme  sous-unguéal.  —  P,  parties  latérales  du  repli  sus-unguéal,  dans  lequel  la  couche  cornée  est  séparée  du 
corps  nuiqueux  par  un  stratuni  granulosum  chargé  d'éléidine,  tandis  que  cette  substance  fait  complètement 
défaut  dans  le  revêtement  épithélial  du  lit  de  l'ongle.  —  A,  commencement  de  la  pulpe  du  doigt  dans  laquelle 
on  distingue  ce  derme,  le  corps  muqueux,  le  stratum  granulosum,  et  la  couche  cornée. 

du  gros  orteil;  le  moins  développé  est  celui  du  cinquième  doigt.  Souvent  même 
un  tubercule  corné  représente,  h  lui  si-id.  l'ongle  du  cinquième  orteil,  déformé 
par  le  port  de  la  chaussure. 

2"  Variations  portant  sar  l'une  des  parties  de  Vomjle.  —  ^0  Lunule.  — 
La  lunule  est  très  diversement  développée  chez  les  divers  sujets.  Plus  petite  au 
pied  qu'à  la  main,  la  lunule  varie  d'aspect  avec  le  doigt  sur  lequel  on  la  consi- 
dère. Bien  visible  sur  le  pouce,  elle  est  souvent  à  peine  apparente  sur  l'auricu- 
laire, où,  parfois  même,  elle  fait  défaut.  D'autre  part,  la  lunule  est  à  jieu  près 
aussi  développée  chez  l'enfant  tjue  chez  l'adulte. 

Chez  les  nègres,  qui  ont  l'ongle  de  couleur  bistre,  la  lunule  présente  une 
coloration  bleuâtre  qu'elle  doit  au  pigment  infiltré  dans  le  derme  et  le  corps 
imi((ueux  sous-jacent.  Les  derniers  vesliges  d'un  métissage  qui  «  fait  retour 
au  Manc  »  sonl  la  coloration  jaune  de  la  sclérotique  et  iV^  la  lunule  des  ongles. 
Pareil  fait  est  bien  connu  des  créoles  de  l'Amérique. 

h)  Corps  de  row/le.  —  Le  corps  de  l'ongle  est  plus  oti  inoiiis  plal.  ])lus  ou 
moins  bomlté.   Il   jirésente  souvent   de   ]>etites  taches  [/'!iirc<  U}i;/Ui'Uti>,  nwn- 


iii^'T()[.(m;iI':  m;  i;\i'i'\i;i;ii.  in(;ii;\i..  865 

xoni/e-^)  Maiicliàlrt's,  ilc  ikhiiImt  \  .iiliIiIc  de  rnniic  cl,  ilr  sir;^c  inv^^iilicrs.  (l('s 
tach(>s  sont,  parfois  cniilliiciilcs  :  le  r()i-|ts  de  roii;jl('  csl  lilaiif  (l.iiis  (oiit(!  son 
('•IcikIiic.  Parlicl  on  lolal.  lalItiiLi'o  csl  ^cm'Talciiiciil  (l'niiLiiiic  lraiiiiialii|iM'.  Il 
c<l  d'olisci-x  alioii  IV(''(|iiciilc  chez  les  [)crs(»Miics  i[tii  l'oiil  iisauc  du  «  coiilcaii  a 
(■iiIIcmIc  »  |tiMw  faire  disparailrc  r(''[)onv(diiiim  (rima,  llcidin^sfcld ').  Il  est 
didcrniiiic  |iariiiic  ki'rali  iiisal  ion   anormale 

'•)  l'Jji  ré  utile  (i)ilci'h'i(ri'  de  Conijh!.  (Imirlc  ([nand  on  la  foupc  on  (pTclIc 
s'ns(>  par  le  (ravail.  l'c.xtrcmHc  antcriourc  de  I'cmi^^iIc  pent  être  longue  de  .'),  4, 
."»  ccnrinii'lie^.  l'"Jle  alli'inl  li  on  7  cenlimèlrcs  clie/,  les  (lliinois  et  les  Anna- 
miles  ipii  ne  se  livrcnl  à  aucnn  travail  niannci.  En  pareil  cas,  rcxlrcniiti'-  anlé- 
l'ieure  de  Tonale  se  reconrhc  en  crosse  vers  la  |»anme  de  la  main. 

(I)  Iti'/ili  xii><-/()ï<in(''al .  -  Ce  repli  s"a\ancc  pins  on  moins  snr  la  face  doi'sale 
de  l'oniile.  I^cs  soins  de  la  toilette  le  font  souvent  partiellement  disparaître. 
Hcnanl  fait  remaripKU'  que  la  face  libre  de  ce  repli  est  dilTcrenlc  an  nivean  des 
doluts  cl  des  oi'IciU.  An\  doi^N,  les  papilles  dermi(|ncs  ne  font  ancnnc  sadlie 
il  la  surface  de  la  |)eau  ;  aux  ortt'ils,  elles  déterminent  rapj)arilion  de  petites 
saillies  i:l(djnleuses,  bien  visibles  dans  les  espaces  interpapillaiics. 

'^"  \''(ri'il((jnx  profi'Sf^ionnelli'fi.  --■  [/exercice  de  certaines  professions  déter- 
mine de  profondes  modificaiions  dans  la  conlenr  cl  l'aspect  général  de  ron^i-le 
des  mains. 

A  l'clat  normal.  Tonale,  arracbé  de  son  lit,  j)résentc  sur  tonte  son  étendue, 
la  coloration  blanclie  qu'alTecte  son  bord  antérieur. 

(ibez  les  préparateurs  de  toiles  pour  llcurs  artificielles,  Tonizle  est  d'un  jaune 
franc;  il  est  jaune  brun,  cbez  les  ouvriers  des  mannfacinrcs  d(>  tabac  :  ilesld'nn 
l)run  roujieàtre,  cbez  les  tanneurs  et  les  corroyeurs,  et  brun  ou  noir  cbez  les 
ébénistes.  Les  peintres  ont  Toniile  cliargé  de  plomb,  et  cet  onple  noircit  au 
contact  des  préparations  snifuren-es. 

L'onple  est  aminci  cbez  les  teinturiers;  il  est  rugueux  et  ses  Iku-cIs  sont  l'ele- 
vés  en  cupule  cbez  les  ouvriers  qui  manipulent  les  alcalis.  L'oniile  du  pouce 
droit  est  déformé  et  usé  chez  les  pastilleurs;  l'usure  de  bipartie  externe  delà 
pbanèrc  s'observe  chez  les  écosseuses  de  pois,  etc.  Tous  ces  caractères  ont  leur 
importance,  eu  médecine  légale,  dans  la  recherche  de  l'identité. 


CIIAIUTHE  m 

nisïOLOGiK  jn:  l  appareil  uxguéal 

A.  LOXGLE  ET  LE  DERME  sous-UNGUÉAL.  —  Comme  le  tégument  dont  il 
n'est  qu'une  dépendance  et  qui  lui  fournit  un  appareil  de  protection  connu 
sous  le  nom  de  manteau,  l'appareil  unguéal  comprend  deux  parties  :  1"  le 
derme  sous-unguéal,  homologue  du  choriou  ;  2''  l'ectoderme,  dont  l'ongle  pro- 
prement dit  ne  constitue  ([u'une  partie. 

1.  1900.  IlEiDiXGSFELn.  Joufti.  of  cut .  aiid.  rjrnit.  uv.  difeascs,  p.  490.  Dans  ce  travail,  Tauteiir  noie  que 
li's  cellules  unguéales  se  teliinent  hs-aucoup  plus  énergiguenient  qu'à  létal  normal,  au  niveau  île  la  zone  acliru- 
iniquo. 

POIRIER    ET    CIIA!trV.    —    \ .  00 

[.1.  brasca: 


866 


L'ONGLl-:. 


1"  Derme  soit'>-iin(/aéal.  —  Le  dcniic  sons-ungural  iTi'sl  point  un  dcnih' 
planiforme.  Il  porteà  sasurlacc  iinc  si'ric  de  crêtes  lon^iliidinalçs,  les  crêtes  de 
Ilenle,  qui  sont  toutes  parallèles  entre  elles.  Aussi,  lorsipi'on  examine  une 
coupe  verticale  de  l'ouiile.  rigoureusement  orientée,  voit-on  le  derme  se  limi- 
ter par  ime  surl'acc  plane:  les  coupes  ti'ansversalcs.  au  cuntraicc.  nous  font 
voir  une  série  de  j)apilles  é(juidistantes,  dt'  forme  régulière,  qui  sont  la  coupe 
des  crèles  de  Ilenle.  Ouclqueinis  même,  ces  crêtes  portent  à  leur  sommet  de 
minuscules  saillies;  ces  crêtes  de  second  ordre  sont  le  rudinienl  de  la  di>pM- 
sition  l'oliée  qu'alïecte  le  derme  dans  le  sai)ot  des  ongulés. 

Le  derme  sous-ungiiéal  est  de  nature  libreuse.  11  est  mun;  d'un  réseau 
élasti(|ue  des  plus  ahondanis  (|iii  se  j)rolonge  jus(|ue  dans  les  crêtes  de  Ilenle 
(Sperino').  La  présence  dune  l'oiinaliou  de  ce  genre  est  intéressante  à  con- 
slaler  ici.  Il  est  de  règle  de  \(tii'  les  fibres  élastiques  se  dévelop[)er  sur  les 
organes  susceptibles  de  se  déplacer.  Ici.  lout  au  <  (inlraire,  ces  libres  se  sont 
dilïérenciées  dans  un  territoire  d'une  iuinioi)dilé  parl'aile.  Le  derme  soiis- 
unguéal,  en  elTet,  adlière  solidement  au  p('Tioste  de  la  pbalange  unguéale 
d'une  part,  au  corps  mn(|iieii\  de  l'ongle  sus-jacent  d'autre  part. 

Dans  ce  derme,  ou  ne  rencontre  aucune  formation  glandulaire.  On  n'y  a 
jamais  décrit  de  cor])uscules  nerveu.x.  Les  crêtes  qu'il  présente  sont  e.velusive- 
nient  vasculaires  et  nous  aurons  l'occasion  (rindi(|uer  i)liis  loin  le  mode  de 
distribution  ({u'y  alTectent  les  vaisseau.K  sanguins. 

2"  EctOilenne  i'ii(/t/é((l.  — Au-dessus  d'une  membi'ane  basilaiic  très  nette 
(pii    i'ap])elle  en    tons  |)oinls  la   vitrée  de  r(''[)idei'me.  dont  elle  u'esl.  d'ailleurs. 

--  Otujlr  {siral.  luci'l 

_Sli-nli(tn   graïuihi 


Cirle  dr  Ilvnir i^^ 


\»  *  - 

Couche  basilaivc         %,  0(^/^ 
du  corps  muqueiix — '■ — Vv-_^  ' 
wujnvdl.  *    ■■**' 

Dkviho  sous-uniivi'nl — r^ —  .  c     ■«'■"■       /»"  «^    ^sif^ 

^       ■  •*'     ■»•         -^y^-»--  "*■     "^       _^     **     *■  T     »  >• WiUM-au  samiuiii. 

"»        C  ._   ^   .*-'     ^  *  ■»■    ••'-"     •''« 

t'ic.  .">:!(».         C.ouiio  Idialc  (li^  roniilc.  (It'aiHi-s  S/cyiiitmowicz.) 

qu'un  segmenl.  s'élage  ré|)illi('-lniin  |)a\  inientcux  slralilii-  (|iii  ron>lilue  l'ecto- 
derine  unguéal. 

Cet  ectodei'ine  com|)n'nd.  comme  dans  la  jieau  : 

rt)  Une  assise  prolonde.  ou  iiasdaire.  conslilmc  pa  r  un  la  n^de  cellules  cvlin- 
driqnes. 

//)  I  n    cor|)s   nuupieiix.    dont    le-~     (('llules    pol\édrii[Ut  >.    mu'.iies   d'un    gros 


I  ,      IS!I',.    SPI-KIN,.,    '. 


''    /;.  .le.  d.  Mcd.di  T, 


iii.>i'(ii.()(,ii:  iii-:  i;\ri'\iii;ii.  r\(,i  i:\i.. 


867 


iKixaii.  M)iil  (lis|i(isi''rs  sur  |)liisiciii's  i';iii^s.  (  les  (•clliilcs  soiil  (r.-iiilaiil   |ihis  ,ijil;i 
lies  (|ii"f||i's  xiiil    plus   sii|ii'ili(irll('s.    l"'Jlcs    siiiil    tiiiics  les    tiin's    ;iii\  ailliez  jiai' 
(les  lilaiiiciils,   li('a(i('nii|)  iimiiis  iicls  (|ii('  (•eux  (|ir(»n  ohscrvc  dans  le  h'^iiiiiit'iit. 

r)  In  slraluni  ^raniilosnni.  an  niveau  (ln(|n('l  le  rorfjs  ccllnlairr,  loin  de  se 
cliariicr  di'  Lionllclrllcs  di'lr'id  nie.  coninic  dans  la  |)fan.  iti'i'scnlc  des  ;^(iii(lc- 
Icllfs  (riinc  snltslancc  s|)rcial(',  la  nialiric  onNcluiiirnr. 

(I)  In  slralnni  Incidinn  ('xlirnicnifni  ('pais.  rr|n'(''scnl(''  par  le  Inniir  nni^Ufal 
proprcnirnl  dil,  (|ni  se  d/'laclic  rn  Mur  du  cnrits  niinpiciix  sous-jaconi  (piand 
(lU  pralKinc  ICxlirpalKin  de  Inniiic.  an  cniii's  de  rnjxTalion  de  Tonale  imarne, 
par  exein|)le. 

Examiné  sni-  nn<'  ((inpe  verticale,  aniéro-postérienre.  le  limlie  apparaît 
conime  une  lame  dont  répaissciir  augmente  progressivemenl  de  liant  eu  bas, 
dans  les  limites  de  la  matrice  (racine  et  lunule).  Il  semble  taillé  en  biseau  aux 
dépens  de  sa  face  adbérente.  Dans  loiile  Ti-teudue  du  lit  unguéal,  l'épaisseur 
du  liinbi'  ne  varie  guère;  ses  deux  laces  restent  à  peu  près  parallèles;  longle 
ne  s'aeiidî!  o\\  épaisseur  qu'au  ni\(an  de  sa  matrice. 

Trailé  par  les  coltiranls  bis|(Mliinii(|nes,  [tai' le  picro-cai'niin  en  parlieiilier.  le 


l'ii;.  ."i:îl.  ^   (iL'Uules  ungiu'ales  dissociées    [)ai'     l'oljullilion    dans    une   soliilion    de  sonde. 

(D'après  KiJlliker.) 

l'iii  A  ii'llidcs  viios  (le  iH'ulil  ;  linirs  iiiijati';  sont  vus  de  face  on  h  et  de  prolil  en  c.  —  lin  B  cellules  vues  de 
r.ice  avec  leur  imyau  b. 

limbe  unguéal  ne  se  colore  pas  en  jaune,  comme  l'épiderme  corné.  II  a  l'aspect 
bomogène  et  translucide  du  stratum  lucidurii,  dont  il  tient  la  place,  dans  l'épi- 
derme modifié  de  la  région  unguéale.  Les  noyaux  qu'on  y  observe  sont  atro- 
]diiés  ;  ils  apparaissent  ratatinés,  linéaires  ou  moniliformes.  Ces  caractères  du 
novau  se  retrouvent  dans  le  stratum  lucidum,  à  cette  difTérence  toutefois  que 
dans  le  stratum  lucidum  de  l'épiderme,  le  noyau  est  plus  réfractaire  aux  ma- 
tières colorantes.  Enfin,  dans  le  limbe  unguéal,  les  cellules  sont  pressées  les 
unes  contre  les  autres  ;  elles  se  disposent  en  assises,  étagées  les  unes  au-dessus 
des  autres  ;  toutes  ces  cellules  sont  solidement  soudées  entre  elles  ;  aussi  l'ongle 
ne  subit-il  jamais,  comme  l'épiderme.  la  desquamation  insensible'. 

Lorsqu'on  traite  le  limbe  unguéal  par  les  réactifs  dissociateurs,  la  potasse  à 
40  pour  100  ou  les  acides  forts  (acide  azotique,  acide  sulfurique),  les  cellules 
unguéales  se  séparent  les  unes  des  autres  et  se  montrent  gonflées.  Elles  sont 
plus  ou  moins  arrondies,  l'n  noyau  atropbié  occupe  leur  centre.  Autour  de  ce 
noyau,   ou  observe  une  couronne  «  de  fines  granulations  réfringentes  qui  pa- 

1.  A  l'état  pathologique.  Tongle  peut  se  des(|uamer.  En  pareil  cas,  on  constate  qu'il  s'est  produit  de  réléidine, 
et  non  plus  de  la  substance  onychogène,  dans  son  stratum  granulosum  (Suchard). 


[-1.  BRA.yCA 


868  LTjXflLi:. 

raissciil  noires  sur  les  pr^-parations  non  coloréi-s  et  (jul  se  teignent  en  rouge 
irronal  foncé  par  l'éosine  liénialoxyliqne  »  (Henant).  (jcs  frrains  pigincntaires 
sont  originaires  des  grains  de  substance  onychogène  ;  on  ne  les  retrouvera 
point  dans  la  partie  toute  sujx'-ricnre  du  limbe,  car,  dans  la  région  correspon- 
dante de  la  matrice,  les  cellules  cpidcrmiques  se  kéralinisent  sans  présenter  de 
grains  de  sMl)slancc  oiiychogène. 

Quant  il  la  couche  cornée,  elle  n'est  plus  représentée  dans  l'ongle  adidtc,  si 
ce  n'est  j)ar  le  périonyx.  Nous  avons  vu  que  la  couche  cornée  existe  chez  Tem- 
bryon  (stade  de  r(''piiii\<|iiiini)  et  disparail  en  grande  |)arlle  au  (•onr>  du  di''ve- 
loppement. 

Tel  est  le  schéma  de  la  slnielure  de  Tongle.  Il  iinpurtede  préciser  ce  schéma 
])ar  l'indication  des  modilications  structurales  (pidii  nbserve  dans  les  diverses 
j)arlies  constituantes  de  l'ongle. 

1"  lîan'n''  (h'  ronf/h'.  n)  Dans  la  j)artie  siip(''rienre  de  la  région  radiiulaire. 
la  coM«die  basilaire  est  mal  accusée;  le  corps  iiiii(|iieiix  est  lornn''  de  rriluies 
((  disposées  en  lits  sei'rés.  Tondues  les  unes  avec  les  autres  dans  une  substance 
homogène  eL  réfringente,  et  présentant  <'hacune  un  novau  petit  et  comme 
linéaire  ».  Au-dessus  de  ce  corps  muqueux  s'étale  un  ongle  parfaitement  formé, 
qui  résulte  de  la  transformation  «  de  cellules  e(lii(lernii(|ues  kéralinisées  sans 
avoir  contenu  de  grains  onv(diogènes  »  (Renaul). 

b)  Dans  la  partie  inlérieiiic  de  la  racine,  les  éléments  cellulaires  profonds 
sont  représentés  par  des  cellules  dont  le  corps  se  teint  mal  par  le  carmin  et 
dont  le  noyau  fixe  énergiquement  les  réactifs  nucléaires,  tels  que  l'hématoxy- 
line.  !>(>  reste  du  corps  nuiqueux  est  formé  de  cellules  «  disposées  tàngentielle- 
ment  en  lits  serrés  et  (|ui  se  colorent  en  rouge  brun  par  le  picro-carminate 
d'ammonia(|iie.  en  rose  pur  par  l'éosine  hématoxvliijue  »  (Henaut).  Cette 
coloration  est  due  à  la  présence  de  gi'annlalions  scdides  et  n'fringentes.  l'ormées 
de  substance  onychogène'. 

2°  Lunule.  —  Au  ni\-eau  de  la  liiiuile,  (pii  répond  à  la  partie  \isible  de  la 
matrice  unguéale,  on  observe  une  structure  semblable.  Les  assises  superlii-ielles 
du  corps  nuu|ueux  sont  encore  chargées  de  granulations  onycbogènes.  Hanvier 
et  Renaut  signalent  encore  la  présence  de  cette  substance  dans  la  région  du  lit. 
Les  cellules  (pii  la  contiennent  ne  forment  là  ([u'une  bandi'   étroite  et  linéaire. 

Disons  ici  (pie.  dans  de  récentes  leçons  au  (".(diège  d(>  Kranee.  lianvier^ 
enseigne  (pie  les  granulations  colorables  sinil  la  edupe  de  jilanieiil<  d'union, 
(''est  l'opacité  de  ces  fibrilles  épidermiques  cpii  dmiiierail  à  la  lunule  l'a^pei  t 
o|)alin  qu'elle  pn'-sente  à  l'état  normal. 

V.n  résumé,  la  n'-gion  |)()slérienre  du  corps  inuipieiix  uiigiiéal  eoii--lilue  la 
matrice  de  l'ongle.  Fdl(>  double  la  racine  et  la  blinde.  A  son  ni\t'au.  le  limbe 
unguéal  augmente  d'épaisseur  de  haut  en  bas:  il  <eiuble  laillé  en  biseau  aux 
dépens  de  sa  face  adln-reiile. 

.'i'  H'iiiitii  (lu  lit.  I.es  parllciilarllés  ipi'dii  (ili-er\i'  dans  la  ivgion  antt'- 
rieure  du  limlie  unguéal  sont  les  suivantes: 

Les  cellules  basilaires  s(»ut  implanlées  obliquement  sur  la   \ilree.    Klies  sin- 

I.    ISS:).  liwviKii.  Troilr  lri-l,iii(iiir  il'hirliiliiiiir.  -.'"odil.,  [i.   S89. 
•.>.    11)110.  l)Aui:;u.  La  l'^Uii/nr  il"n)iiitoluiji,i,„\   |.  1". 


iiHTdijH.ii:  hi;  i.M'pMŒif.  r\(;i"i"\[.. 


869 


clilKMll  «  (le  |tliis  en  \)\i\<.  (I",i\  ;i  ni  en  .iiiiiTc  en  ^('ii>  iii\iT'>c  ilr  la  [Kiiissrc  de 
l'oiiplf  )>. 

Les  crlliili's  iiial|iiL;  liicii  iii'N,  inclim'-cs  cnin  nie  Ic-^  rclliilc^  lia-ilaircs.  smil  ili'^- 
posi'cs  siii'  pliisiciiis  jilaiis  ;  elles  soiil  reliées  partie  hiii^s  lilaiiieiils  (riiiiioii. 

Au  niveau  de  la  zone  antérieure  du   lit,    dans  la   pai'lie    moyenne   des  bour- 
geons é|)illii''liau.\  (pie  separeni  les  crêtes   de    llenle.    lîenanl    a    oliservé   la    pré- 
s(Miee  déliMuenls  diin  aspect  un  |)eii  pai"l  icu  lier,  (le  sont  des  cellides  globuleuses, 
(ras|)ecl  clair,  (pii  [)ivsenlenl  un  petit  novaii  arrondi,  l'élrin^cnt,  peu   coloraMe 
par  le  picro-carniin .  Ce  iio\an   esl    ceniral  ou   excenlriipie  :  le  pi'olnplasnia  (pii 
l'entoui'e  ne  pri'senle  ancinie    (race  de   i:  ranidalions  :    le   |)rnliipla<nia    p(''ii|die 
rique  émet  en  tous  sens 
des    lilamenls   d'union, 
lui    raison    de    leur   vo- 
lume el    de    leur   re|>ar- 
lilloii    en   si'rie,    de    lels 
éléments  di'rormeni    l(>s 
cellides    malpi_L;Iiieiiiies 
(pii    les  environnent   et 
n'ont     pas     subi     cette 
sorte  de  transformation 
vésiculeuse;  ees  cellules 
s'aplatissent    et     pren- 
nent un  aspect  étoile. 

Dans  toute  l'étendue 
du  lit,  les  cellules  les 
plus  superficielles  du 
corps  muqueux  appa- 
raissent, tantôt  réunies 
par  groupes  de  deux  ou 
trois,  et  tantôt  isolées 
par  des  filaments  qui, 

d'autre  part,  s'engagent  et  se  perdent  dans  la  lame  cornée  du  limbe.  Ces  fila- 
ments, colorés  en  jaune  par  le  picro-carmin,  occupent  les  lignes  inlercellu- 
laires;  ils  représentent  des  tractus  cornés  et  leur  présence  montre  assez  que 
la  kératinisalion  commence  dans  les  espaces  intercellulaires,  envahit  le  proto- 
plasma cortical,  se  propage  au  protoplasma  périnucléairc,  sans  toutefois  ame- 
ner la  disparition  du  noyau.  Les  cellules  ainsi  modifiées  sont  appelées  à 
s'engager  d'arrière  en  avant  dans  le  limbe  où  elles  ne  perdront  point  leurs  ponts 
d'union  (Renaut).  C'est  là  la  cause  de  l'extrême  solidité  du  limbe,  comme 
aussi  la  raison  de  son  adhérence  au  corps  muqueux  de  la   matrice  et  du  lit. 

B  REPLI  sus-UNGUÉAL.  —  Le  tégument  de  la  face  dorsale  des  doigts  et  des 
orteils  forme,  au  pourtour  de  l'ongle,  un  repli,  connu  sous  le  nom  de  repli 
sus-unguéal,  auquel  on  peut  distinguer  une  partie  supérieure,  le  pli  sus- 
unguéal  proprement  dit,  et  deux  parties  latérales,  qui  sont  les  bourrelets  enca- 
drant les  bords  latéraux  de  l'ongle. 

l"  Pli  su>i-un(/ué(il.  —  Le  derme  sus-unguéal  forme  un  coin  aplati  de  haut 


:VS1.  —  (loupe  (lu  corps  inii(|iioiix  uiii^iii'al.  parnllcie 
à  la  surface  du  limljc  un^rucsnl.  (D'apiès  Hcnaul.) 

i-flliilc  malpiirliienne.  —  ('.s',  oeilule  slobuU'dse  vue  en  surface.  — 
"S',  cellide  filoliulcuse  v(ie  en  coupe  optique.  —  '/'(',  tissu  conjonctif  des 
l'êtes  ,1e  Ilenle. 


I"i(; 
CM, 


[A.  BRAXCA.] 


870- 


i;ONGLIi. 


on  l)as  (loiil  la  hase  se  continue  avec  le  dernie  dorsal  des  doijrls  et  des  orteils; 
l'épidernie  cutané  revêt  la  face  superficielle  du  repli,  contourne  son  sommet  ou 
genou,  (ît  se  réiléchit  sur  sa  face  profonde  pour  se  continuer,  au  fond  de  la 
gouttière,  avec  les  assises  unguéales  qui  lui  répondent  morphologiquement. 

a)  Sur  la  face  superficielle  du  repli,  le  tégument  garde  le  type  cutané.  On  y 
trou\f  lin  (Irniic,  iniiiii  de  noinlireuses  papilles,  de  fornie  conique,  qui  sont 
des  j)ajjillcs  \asculains  on  nerveuses;  un  épidémie  qui  présente,  comme 
annexes,  des  glandes  sudorijjares  et  des  glandes  sébacées.  Les  poils  font  con- 
stamment défaut  à  ce  niveau. 

b)  Sur  la  face  profonde  du  l'cpli,  les  papilles  (lciMiiH|ncs  ont  à  jxmi  jtrcs  com- 
l)irlcMicnl  dispai'u.  cl  avec  elles  les  apjiareils  Lil.imlnlaii'es  annexés  à  la  peau. 
L'épidernie  garde  sa  structure  normale. 

On  v  li'oiive  :  1"  une  assise  liasilaire  dont  les  (■léiiieiits  s(tnt  obliquement 
iin|)laiilés  sous  le  derme  soiis-jaceiil  :  2"  nii  corps  nin(|iieii.\  de  Malpighi  formé 
de  deux  ou  trois  assises  cellulaires;  '^"  un  stratum  gi-anulosum  très  mince  qui 
cesse  d'exister  vers  le  fond  de  la  gouttière  uiiguéale;  4"  un  slralum  liicidum  : 
5°  une  couche  cornée. 

r)  Sur  le  bord  libre  et  tranchant  du  repli  sus-unguéal,  la  couche  cornée  s'est 
épaissie  ;  elle  apparaît  comme  une  mince  lamelle  (pii  tend  à  empiéter  sur  le 
dos  de  l'oiigh!,  et  lui  adhère  sur  l'étendue  de  (piel(|ues  millimètres.  Cette 
lamelle,  (jue  fout  souvent  disparaître  les  soins  de  la  toilette,  est  l'épidermicule 
de  l'ongle.  Elle  est  riioiiiologue  du  périople  qui  recouvre  le  sabot  du  cheval. 
Elle  représente  le  reste  de  cet  éponychium  qui,  sur  le  fœtus,  revêt  la  tolalilé  de 
l'ongle  et  disparait,  en  partie,  à  un  stade  donné  du  développement. 


2"  Jio)rrrrlel'>   lalérau.r  de  l'onnU' 


Les  bourrelets  latéraux  de  l'ongle 
présentent  la  structure  typique  de 
la  peau;  leur  stratum  granidosum 
cesse  au  point  où  le  tégument  se 
lacconle  avec  les  couches  de  lon- 
gle  (jui  lui  sont  homologues;  la 
couche  ctn'uée  s'épaissit  dans  des 
proportions  considérables,  sur  li' 
versant  iutiM'ne  ou  réfléchi  du 
bourrelei.  versant  qui  regarde  le 
liiiilie  ungni'al. 

C.  RAPPORTS  DE  L  ONGLE  ET  DU 
TÉGUMENT  EXTERNE.  —  L'éludc 
hislologiciiie  du  repli  sus-unguéal 
nous  a  fait  couiiaitre  < nmmeiil  se 
modilie  le  tégument  pour  s»'  rac- 
_  corder  avec  l'appareil  ungiiéal.  au 
iiixeaii  des  trois  liord<  adhérents 
de  l'ongle.  Examinons  maintenant 
coniment  se  conq>iM't(Mit,  vis-à-vis 
I  lin  (le   l'auli'e.    le    téLiiiiiicnl    leiininal   du  doiul   cl    le  bord    aiil(''neiir  du  liiiilie 


Fie.  '.\'.V.\.  —  Cdupc  lraiis\L'rsale  de  lOiii;!!' 
et  (le  son  boiiirelel  lalt'ial. 

t>,  liiiilic  iinfiiK'.il.  —  CM,  v»r\\<  niii(|iiiMi\  niifiiièal.  — 
U.  ilorino  S(Mis-iiiijJrii(ial.  —  RSU,  p.nrlic  lalcnlc  du  rfpli  sds- 
iiiiî-'nral  iiii  bniirrolct  laloral  île  l'onfrlc.  —  /',  hunrfiiMins  é|ii- 
llicliaii\  iiil('i'|ia|>illaircs. 


IIISTO[.Oi;lK  DK  [.-AI'I'AI'.KIL  r\(  iCi:  \f,.  871 

l/niiiilc  (|iii(t('  son  lit  l't  si'  projcilc  (lin'clciiii'nt  vu  avant  au-di'ssiis  de  la 
|)ul|M'  (lu  (l(ti;^t  f)ii  (Ir  r()rl(»il  fil  conscrvaiit  sa  ilirccfioii  [)riiniliv<'.  Son  lit,  an 
(•(inlraÏM'.  -c  Icrniinr  l)rMS(|ii('Miriil.  I.rdrnnc,  siii\i  |iar  ri''|iillir'iiiMii  sli'atilié 
(|iii  le  n'foiiN  rc,  se  s<''j)ar('  du  lunlic  suivant  un  ani,"^!!'  droit  ou  [)n'S(|u<'  droit 
(an^Hi!  de  l'on^^k')  et  s'abaisse  l)rus([ueniont  à  [)io.  De  la  séparation  du  lindjo 
et  du  tr^Minicnt  résulte  la  formation  de  la  ^'•outtière  sous-un^uéale. 

l/épitliéliuin  stratifié,  en  s'éloi^i'nant  de  l'onfrlo,  récupère  les  caractères  de 
l'ectodernn»  cutané.  Le  derme  présente  des  papilles,  Tépiderme  reprend  un 
-tratuni  ^ranulosum,  un  stratum  lucidum,  une  couche  cornée.  Les  glandes 
sudoripares  réapparaissent;  leur  canal  excréteur,  au  niveau  de  la  rigole  sous- 
unguéale,  se  dirige  obliquement  de  haut  en  has  ;  un  peu  plus  loin,  sur  la 
pulpe  du  doigt,  le  canal  redeviendra  perpendiculaire  à  la  surface  du  tégu- 
ment. 

D.  HOMOLOGIES   DE    L  ONGLE  ET    DU   TÉGUMENT   EXTERNE.    Elaboré     dans 

un  territoire  diiïérencié  du  tégument  e.\terne,  l'ongle  reproduit,  dans  sa 
disposition  générale,  la  disposition  générale  de  l'ectoderme  cutané  dont  il 
provient.  Et  lorsqu'on  examine  le  point  où  se  raccordent  l'appareil  unguéal  et 
le  repli  sus-unguéal,  il  est  possible  de  suivre  les  homologies. 

Couche  basilaire  et  corps  muqueux  de  Malpighi  sont  représentés  dans  l'une 
et  l'autre  formation.  Au  stratum  granulosum,  à  éléidine,  qui  cesse  à  quelque 
distance  du  fond  de  la  rigole  unguéale,  et  sur  son  versant  cutané,  répond  un 
stratum  granulosum,  à  matière  onychogène,  qui  commence  à  quelque  distance 
(lu  fond  de  cette  même  rigole  et  sur  son  versant  unguéal.  Le  stratum  lucidum 
(le  la  peau  est  l'homologue  du  limbe  corné.  Le  stratum  corneum  est  exactement 
représenté,  chez  le  foetus,  par  l'éponychium,  et,  chez  l'adulte,  par  les  restes  de 
cet  éponychium. 

E.  VAISSEAUX  ET  NERFS  DE  LONGLE.  —  [°  Vaisseaux  saiiguins.  —  Les 
vaisseaux  sanguins  se  distribuent  dans  l'appareil  unguéal  et  dans  ses  dépen- 
dances (repli  sus-unguéal).  Ils  présentent,  ici  et  là,  des  caractères  hien  tran- 
chés que  Renaut  a  mis  en  lumière. 

A)  Réficaux  vf^calairrs  du  repli  sus-i'ugiféal.  —  a)  Au  niveau  du  feuillet 
superficiel  du  repli  sus-unguéal,  on  voit  les  vaisseaux  à  direction  oblique,  qui 
proviennent  du  réseau  sous-cutané,  émettre  :  1°  des  rameaux  qui  formeront 
une  cage  vasculaire  aux  glandes  sudoripares,  et  2°  des  branches  très  grêles 
qui,  bient(')t,  constituent  un  réseau  planiforme.  De  ce  réseau  partent  des  bou- 
([uets  de  capillaires  ;  ces  capillaires  forment,  dans  les  papilles,  des  anses  mul- 
tiples. 

h)  Au  niveau  du  feuillet  rétléchi  du  repli  sus-unguéal,  la  disposition  des 
vaisseaux  se  simplifie  du  fait  de  l'absence  de  papilles  et  de  glomérules  sudori- 
pares. Les  vaisseaux  de  distribution,  nombreux  et  serrés,  se  relient,  par  une 
série  de  larges  branches,  au  réseau  planiforme  ;  les  mailles  de  ce  réseau  sont 
plus  nombreuses  et  de  diamètre  plus  considérable  qu'au  niveau  du  feuillet 
superficiel  du  manteau.  Le  réseau  planiforme  ne  porte  plus  de  bouquets  de 
capillaire;  il  représente  donc,  ici,  la  terminaison  de  l'appareil  vasculaire  de 
l'ongle. 

B)  Réseaux  vasculaires  de  la  matrice  et  du  lit  de  l'ongle.  —  a)  La  partie 

o3. 

[.1.  DRAXCA .] 


872 


L'ONGLE. 


la  plus  reculée  de  la  région  radiculaire  nous  montre  une  dislribullon  vascu- 
laire  analogue  à  celle  du  feuillet  réfléchi  du  manteau. 

b)  La  portion  distale  de  la  région  radiculaire  (région  sus  ou  rétro-lunu- 
laire)  nous  montre  un  réseau  planiforme,  porteur  de  boucles  vasculaires 
simples,  obliques  en  avant;  ces  boucles  sont  au  nombre  de  .S  ou  4  sur  une 
coupe  d'ongle. 

c)  Au  niveau  de  la  lunule,  le  réseau  vasculairc  est  planiforme. 

d)  Au-devant  de  la  lunule  (région  du  lit),  les  vaisseaux  de  distribution  du  lit 
sont  volumineux,  sinueux,  fréquemment  réunis  par  de  larges  anastomoses. 
Des  brancbes  arciformes,  très  grêles,  en  émergent.  «  Elles  se  dirigent  d'ar- 
rière en  avant,  à  la  façon  d'arcs  de  cercle  superposés  »,  qui  sont  d'autant  plus 
courts  qu'on  les  examine  plus  près  de  la  racine.  Ces  brancbes  aboutissent  à  un 
réseau  superficiel,  horizontal,  qui  court  à  la  base  des  crêtes  de  Ilenle  et  ne 
présente  que  de  rares  anastomoses  de  crête  à  crête.  De  ce  réseau  superficiel 
naissent  les  anses  capillaires  qui  occupent  l'axe  des  crêtes. 

Les  anses  situées  au  voisinage  de  la  lunule  sont  obliques  en  arrière;    les 


JW 


RL 


AP 


FiG.  SSi.  —  Coupe  antéro-postéiieiire  de  l'ongle  et  de  son  appareil  vnsculaire. 
(D'après  Henaut,  emprunté  à  Arloing.) 

Cetlo  coupe  est  un  peu  oblique.  Elle  laisse  voir  les  crêtes  de  Henle.  —  AP,  anses  papillaires  du  feuillet  direct 
lUi  repli  sus-unguéal.  —  SU,  réseaux  vasculaires  des  glandes  sudoripares.  —  /ÎP',  réseaux  planiformes  du  feuillet 
réfléclii  (lu  repli  sus-unguénl.^  }'D,  vaisseaux  de  distribution  du  lit  avec  leurs  rameaux  terminaux  dont  l'obli- 
(|iiité  varie  d.ins  l.i  région  de  la  raiine  et  de  la  lunule  (RL)  et  dans  la  région  du  corps  de  l'ongle  {HP). 


anses  plus  antérieures,  simples  le  plus  souvent,  sont  longues  et  grêles.  Elles 
présentent  une  direction  verticale. 

Dans  le  segment  le  plus  antérieur  du  lit,  les  boiieles  vasculaires  font  défaut  ; 
le  réseau  planiforme  est  redevenu  sous-é])idermiqiie. 

Examinons,  maintenant,  comment  se  modifie  le  type  vasculaiic  ilt>  la  région 
unguéale  pour  reprendre  le  type  vasculaire  propre  au  tégument  cxtenu'. 

En  suivant  sur  une  coupe  antéro-jHistérieiife  de  Toiigle  le  mode  de  distribii- 
tinn  des  vaisseaux,  on  constate,  au  niveau  de  l'angle  de  l'ongle,  la  présence 
de  «  bouquets  papillaires  typiques,  longs,  à  anses  nuiHiples,  et  tous  dirigés 
parallèlement  à  la  direction  primitive  de  l'ongle,  de  telle  sorte  qu'ils  sont  exac- 
tement bori/.oiilaiix. 


i'.VOLrTION'  [)!•:  l.'ONfW.i:.  873 

«  IMiis  loin,  an  niveau  de  la  pnipc  nn^nralr,  les  l»(»M([Uf'(s  vasculaircs,  au  lieu 
lie  (((inniunifincr  cnlic  rnx  |»ar  rinicrinrdiairc  d'un  réseau  j)lan  d'anasto- 
moses..., l'ont  diiTcleniciil  suite  aux  luanches  émanées  dcs  vais.seaux  distril)u- 
leurs.  Il  n'y  a  donc  pas  iei,  comme  dans  la  peau  de  la  prilpe  dos  doigts  et  dans 
la  l'ace  libre  du  manteau  de  l'onfrle,  d'anastomoses  prèles  entre  le  réseau  des 
pa[)illes  et  les  iMniilicalions  des  vaisseaux  (|ui  disIrlhiieiiL  le  sang  à  la  j)ean.  » 
(Renaut.) 

IMus  loin  encore,  on  retrouve  le  type  vasculaire  propre  au  tégument  exlernc. 

2"  ]'nis!>eaux  liiinplKithiucx.  —  Signalés  par  Bonamy  et  j>ar  Ancel',les 
vaisseaux  lvmpliati(|ues  ont  été  figtirés  par  Sa|>pey-,  qui  a  vu,  sur  le  pouce,  le 
réseau,  jiaiti  de  la  matrice  unguéale,  s'avancer  sur  le  dos  du  doigt. 

'■\°  Xcrf>i.  —  Les  nerfs  cheminent  nombreux  dans  le  derme  sous-unguéal. 
Ils  sont  parallèles  aux  crêtes  de  Ilenle.  On  admet  qu'il  n'existe  point  de  ter- 
minaisons nerveuses  pour  l'appareil  unguéal. 


CHAPITRE  IV 

ÉVOLUTION  Di:  L'ONGLE 

A.  CROISSANCE  DE  L'ONGLE.  —  L'ongle  cst  uu  orgaue  en  voie  de  croissance 
incessante;  aussi  le  stade  qu'il  parcourt  depuis  la  naissance  jusqu'à  la  mort 
a-t-il  pu  être  désigné  sous  le  nom  de  «  stade  de  l'accroissement  longitudinal  » 
(Curtls), 

i"  Organe  formateur  de  l'onyle.  —  L'organe  formateur  de  la  plaque 
unguéale  est  constitué  par  l'ensemble  des  cellules  malpighiennes  occupant  la 
lunule  et  la  racine.  Ces  deux  régions  du  corps  muqueux  doivent  donc  porter  le 
nom  de  matrice  de  ronr/le.  L'ongle  ne  s'accroit  pas  sensiblement  dans  son 
trajet  sur  le  lit,  à  la  surface  duquel  il  glisse  «  comme  sur  des  rails  ». 

Un  certain  nombre  de  faits  vient  confirmer  cette  manière  de  voir.  L'ongle 
s'acci'oit,  en  épaisseur,  du  bord  postérieur  au  bord  antérieur  de  la  matrice  ;  sur 
une  coupe  il  représente  un  triangle  à  base  antérieure;  au  delà,  l'ongle  garde 
une  égale  épaisseur;  il  se  limite  par  deux  lignes  à  peu  près  parallèles. 

D'autre  part,  lorsqu'on  pratique  l'arrachement  de  l'ongle,  l'ongle  se  régé- 
nère; la  régularité  de  son  contour  seule  n'est  pas  conservée.  Une  lamelle  ru- 
gueuse, qui  naît  sur  toute  l'étendue  du  lit,  et  se  desquame  facilement, 
marque  sa  place.  A  cette  lamelle,  se  substitue  bientôt  un  ongle  véritable,  qui 
naît  au  niveau  de  la  matrice  et  envahit  d'arrière  en  avant  la  surface  du  lit. 

Mais  quand,  à  la  suite  de  l'ablation  de  l'ongle,  on  pratique,  comme  l'a  fait 
Quénu^,  la  résection  de  la  matrice  (régions  lunulaire  et  radiculaire)  l'ongle  ne 
se  reproduit  plus.  De  là  un  élégant  procédé  opératoire  pour  le  traitement  radi- 
cal de  l'ongle  incarné. 

1.  1868.  Ancel.  Des  oniïles  au  |)oint  de  vue  anatoinique,  physiologique  et  pathologiiiue.  Thcse,  Paris. 

2.  1877.  Sappey.  Traité  d'analomic,  t.  II,  p.  873. 

3.  1887.  QiÉNu.  Des  limites  de  la  matrice  de  l'ongle.  Application  au  traitement  de  l'ongle  incarné.  Bulletin 
de  la  Soc.  de  Chirurgie,  p.  ■ij2. 

[A.  BRAXCA.] 


874  LOM.I.E.  ^ 

On  conçoit  sans  peine  que  rintéfrrité  al>solue  de  la  matrice  soit  la  condition 
nécessaire  et  sulïisante  de  la  production  d'un  ong-Je  normal.  Que  la  matrice  se 
trouve  donc  accidentellement  divisée  dans  le  sens  de  sa  lon/ïueur,  et  qu'elle 
répare  incomplètement  sa  perle  de  substance,  l'ongle  qu'elle  élabore  présenteia 
une  solution  de  continuité.  Les  deu.x  moitiés  d'ongle  seront  situées  sur  le  même 
plan,  ou  inclinées  l'une  vis-à-vis  de  l'autre,  comme  les  deux  versants  d'un  toit 
(voy.  Ancel,  loc.  cit.).  Au  lieu  d'une  division  permanente,  on  observe  parfois 
un  amincissement  de  l'ongle;  c'est  le  long  de  cette  ligne  de  moindre  résis- 
tance que  l'ongle   peut  se  décliirer,  secondairement,  à  la   moindre  occasion. 

2"  Mensuration  de  V arxrohsement  de  Vongle.  —  On  admet  que  l'ongle 
pousse  de  sa  longueur  en  70  jours  (Béclard),  en  75  à  IJO  jours  (Sappey).  Mais 
l'ongle  ne  croît  pas  également  vite  au  membre  supérieur  et  au  membre  inCt'- 
ricur.  Il  s'accroît  par  semaine  de  1  millimètre  à  la  main,  et  seulement  de  I  i 
de  millimètre  au  pied.  Ces  chilîres  donnés  par  Beau  ont  été  contrôlés  et  recon- 
nus exacts  par  Ménard  et  Randon'  et  par  Dufour-. 

On  est  allé  plus  loin  dans  ces  mensurations.  On  a  reconnu  que  les  ongles  de 
la  main  droite  s'accroissent  j)lus  vite  que  ceux  de  la  main  gaucbe,  el  que  sur 
une  même  main,  les  ongles  poussent  de  quantités  inégales,  qui  sont  représen- 
tées par  les  clii lires  suivants  : 

Croissance  Durée  du  renouvellement 
par  semaine.  de  l'ongle. 

Pouce l'»"'.20  138  jours. 

Petit  doigt 0'""'.95  121      » 

Doig-ts  intermédiaires (J""".88  124     » 

Moleschott  s'est  adressé  à  une  autre  métbode  pour  déterminer  l'accroisse- 
ment de  l'ongle.  Au  lieu  de  mesurer  la  longueur  dont  s'accroît  la  pbanère  en 
un  temps  donné,  il  a  calculé  le  poids  de  substance  unguéale  que  produisaient 
quotidiennement  les  deux  mains;  il  a  trouvé  que  ce  poids  était  de  cinq  milli- 
grammes, et  qu'il  est  un  peu  plus  considérable  l'été  que  l'biver.  En  un  an. 
la  production  unguéale  des  mains  se  cliilTre  par  1825  et  par  2(lSli  milli- 
grammes. 

S"»  Variations  dans  l'accroissement  de  Vongle.  —  Nombre  de  causes  sont 
susceptibles  de  déterminer  un  arrêt  brusque  dans  la  croissance  des  ongles. 

Tels  sont  les  pblegmons  (Dubreuilb  ol  Frècbe),  les  traumatismes  des  nerfs 
(Bernbardt,  cité  par  Heller;  Weir  Mitchell,  Arnozan).  Telles  sont  encore  les 
fractures  des  membres  (Guntber,  1842;  Broca,  Zeisler).  Un  sillon  transversal 
marque,  sur  l'ongle,  la  reprise  de  la  croissance,  reprise  qui  d'ailleurs  ne  coïncide 
point  avec  la  consolidation  delà  fracture,  comme  on  l'a  cru  pondant  I(»ngtem|>s. 

B.  DIMENSIONS  DE  LONGLE.  —  C(»midètement  développé,  l'ongle  présente 
des  dimensions  longitudinales  et  transversales  qui  varient  commt>  les  dimtMi- 
sions  de  la  pbalangette  dont  il  doit  protéger  le  dos^. 

Son  épaisseui-  est  plus  lixe.  ^lesurée  sur  une  coupi^  médiane  et  longitudinale, 

I.  I8G0.  MioNAUD  el  liANDo.N,  Gtizctlc  dfs  hôi>ilaiij.\ 

■->.   Ifi7-'.  LluKouu,  Socii'lé  vaiidoise  d'liix(oin<  ttalinrlle. 

3.  Dans  son  livre  sur /fndc/ais  a»rttr»;ii.s/fp/ ^^/ii/sio/oj/ts/c,  Ledouble  re|irii(iuil  une  iiiam  de  .-i-i:.-iieiir  .11111.1- 
inite  dont  les  ongles,  coiilouriiés  en  vrille,  alleignenl  ou  dé|).isseut  'lO  centimètres.  Cet  .lutcur  r.ippelle  i|ne  d.ins 
riC.vtrème  Orient,  il  est  de  mode,  dans  la  classe  éléjjante.  de  prol<-;.'or  les  on;;les  à  l'aide  d'un  étui  d'or  ou 
d'aruenl. 


K\i)IJ  Tl(i\    hi;   l.dXiil.i:.  875 

l'Ile  .•iMcilil  .''.SI  .;.  <  lie/  riiuiiiiiic,  .'t'ili  u.  «lie/  l;i  l'ciiiliic  .111  iii\c;iii  tir  1,1  paille 
aiili''rieiire  du  cdiiiv  de  rmiL^le.  «•'est  a-dire  la  nii  roiiule  a  ari|iii^  liiiile  siiii 
é|tais>eiii'' . 

Les    ciiiipes    liaiisxci'sales    iiioiilreiil    (|iie    l'oiiule  diininiie   d'é|»aisseiir   en   se 

ia[)|»r(icliaiil  de  ses  jidi'ds;   il    alleele   dune   la  Inr fl'nn  ei(.i-<-<anl    à   eniieaxilé 

inIV'iienre.  Ces  didÏM-enees  (r(''|)aisseiii-.  enire  >a  i»ailie  nii'diani'  et  ses  |)arlies 
lah'i'ales,  s"alténiienl  à  niesiiic  ipidn  >e  ia|»pi'()ciu'  de  l'exlréinilé  du  dcjijil. 

I^shaeli  a  insish''  sur  les  niddilicalinns  (|ue  l'dnLiIe  peut  subir  dans  sa  riirnie 
el  dans  son  é|)aisseni-.  Il  a  inonlit'  ipian  ((inrs  de  la  grossesse  l'ongle  «llniinne 
d'i-paisseur  (2(10  a).  Chez  les  nianouvriers  Tonale  aceentue  sa  courbure;  son 
épaisseur  s'aceroîl  avec  l'à^c,  el  elle  augmente  d'antanl  i)lus  (|ne  le  sujet  est 
sduniis  ;i  des  Iraxanx  plus  iMides,  o'est-à-dire  ;i  une  dia|)lidrèse  j)lns  active. 

.remprunte,  à  cet  auteur,  deux  séries  de  mensurations.  Ix^s  |)remières  ont 
el('  prises,  dit  rantenr.  sur  des  individus  à  «  professions  douces  »,  les  secondes 
dut  trait  à  des  maudux  riers. 

l'iciiiicii'  >i'iir.                              Iqjnissi'ii; .  Driixii'llii'  .--ri  ii\  Ep.iissciir. 

l'eiimie  2'i-  il  -U  ans 207  ij.  ;  Fciniiie  "JS  à  34  ans :îOO  ;;. 

n        :i2  il  i6  ans :«■)()  u.  »        :!•"•  à  4()  ans i(lO  [l 

Il(inune30  à  80  ans '-Vl")  v.  lloininc  2!)  à  -W  ans -i-'yi  a 

»        37  il  44  ans 'idU  ]j.  )  »        40  à  ."i:!  ans 'il.'i  i). 

C.  ANOMALIES  DE  L'ONGLE.  —  1"  Absence  de  l'oii;/l('.  —  1,'alpsoncc  (•()nf;énilalc  de 
riin-lc  csl  i'.\(c|ili(iini('ll('.  l-.ilc  a  clé  obscrvi't'  par  lilcci;  sur  nn  l'irUis  ilii  ninsùe  df  lîorlin 
(litc  |>ar  AnccI).  tVlursen  -  l'a  cUidiéc  sur  nn  sujet  de  30  ans,  ol  Ternowski  a  fail  c-onnaîtri- 
nn  l'ail  analui;ue  à  la  même  séance  de  la  Société  russe  de  sypliilisraiJJiic  et  de  dciniato- 
Idjiie  de  Saint-Pétersbourg-. 

2"  (hiylc  ruiliinentaire.  —  L"aliii|diic  de  l'onule  csl  lanlùl  (•onfiénilalc.  tanlùl  acquise. 
Contiénitale,  elle  peut  s"accom])ai;iu'r  de  l'alropliie  du  systèuH'  i)ilcux.  C'clail  le  cas  clicz  nn 
sujet  observe  par  Xicnlle  el  llalipré^.  D'autres  fois  an  contraire,  l'atrophie  inignéale  existe 
seule:  les  phancres  (poils,  ilcnts)  ne  présentent  aucune  allcration  (I.indstrcin  *).  —  Wliite 
a  vu  rouiile  s'atro|)liier  à  partir  de  i)  ans  chez  nu  enfant.  Depuis  ([ualrc  i;i'nciatinns, 
l'ongle  s'atrophiait  aussi  dans  la  famille  de  cet  enfant"'. 

3°  Hypertrojiliie  de  Vongle.  —  Ces  hypertrophies  semblent,  imiir  la  plu|)art.  de  nature 
patholngiipie.  l/ongle  n'est  pas  seulement  volumineux,  il  présente  encure  des  sillons  trans- 
xcrsanx,  curvilignes,  iiarallcles  entre  eux.  Parmi  les  exemples  d'ongle  hypertrophiciue.  on 
cite  souvent  le  cas  de  Hayer  (ongles  de  10  cm.  de  longueur  et  de  10  cm.  d'épaisseur)  et 
celui  de  Saillant  (observation  de  la  femme  aux  ongles). 

i'  Ilctéropie  de  l'onole.  —  lîartholin  a  observe  une  jeune  fille  (|ui  avait  l'ongle  de  l'index 
implanté  sur  le  côté  du  doigt,  l'n  sujet,  chez  leipiel  les  dnigts  iiiani|unieiil.  avait  des  ong-les 
lixés  sur  le  moignon  de  la  main. 

5°  Ongle  surnuméraire.  —  llayer  a  observé  un  sujet  dont  la  main  |)resentait  six  doigts. 
(Chacun  de  ces  doig-ts  avait  son  extrémité  gaiiiie    d'un  ongle. 

0'  MiillipHrilé  (le  l'ongle.  — J'ai  observé  un  sujet  (pii  avait  lauriculaire  gauche  muni 
d'un  ongle  normal,  mais  cet  ongle  elait  icciMivert  en  partir  par  un  pelil  (ingie  inséré  sur 
l'un  des  bourrelets  de  l'ongle,  au    niveau  de  la  lunule. 

l"  Ongles  d'urigine  accidentelle.  —  (tu  a  publié  (luelqucs  exemples  de  plaipies  ccu'nées 
développées  sur  la  peau  normale  on  palhologi(iue  (cicatrices). 

8"  Chute  des  ongles.  —  Monlgommery  a  observé  nn  homme  de  3.j  ans  ([ui  depuis  son  en- 
fance, avait  constamment  sur  les  mains,  nn  on  deux  onules  en  voie  d'élimination.  Cette 
chute  permanente  des  ongles  était  héréditaire  dans  la  famille". 

I.  187(i.  I-^SBACH.  Mûdilications  dp  la  plialangette  clans  la  sueur,  le  rachitisiiift  pt  l'hippocratisme.  Thi-se,  Paris. 

"i.  1894.  Peterskn  (29  octobre).  Analysé  dans  Ann.  de  dermat.  el  de  syphiliijr. 

>.  ISsj.  Nicoi.LE  et  IIalipré.  .lim.  de  dermatologie. 

.  1»97.  LiNDSïRE.M.  Soc.  physicti-iiiéd.  de  Kiefi",  'JO  mars.  Analysé  dans  Ann.  de  dermal.  et  de  syphil. 

■I.  I89t>.  White.  JoHc»!.  ofcui.  and  genit.  «)■.  rfiseoses,  juin  1896. 

''■  1897.  MoNT(;oMMEnv.  J.  nf  eiit.  and.  genit.  nrin.  diseascs.  p.  2j->. 


[-1.  BRAXCA.] 


876  i;ox(iLr:. 

cil  \i'iTi:i-:  V 
LES  ONGLES  CHEZ  LES  VLRTEURLS 


Cioppcrl  a  tonti'  d'cHablir  rcrcrnment  la  pliyln^ônrse  de  l'appareil  unp-uéal. 

Sf'lon  cet  auteur  les  <int;los  apparaissent' sons  une  forme  rudiinentaire,  chez  les  animaux 
a(|uati(|ucs. 

Le  doigt  est  tcruiiiic  par  uiu'  exIiiMiiilc  airondie  qui  se  rende  en  massue  l'Iiez  le  i-ra- 
paud. 

(Ihe/  la  sirrne.  le  doigt  s'ellilc.  il  se  relourue  vers  la  l'aee  ventiale  de  la  patte.  Son 
extrémité  se  recouvre  d"uue  conclie  cornée  fort  épaisse. 

(lest  seulement  à  la  face  dorsale  du  doigt  que  se  développe  la  corne  chez  lonvclioda»  - 
lylus:  l'ongle  de  cet  urodéle  est  l'homologue  de  l'ongle  des  primates. 

L'homme  et  le  singe  sont  les  seuls  niaunniféres  (pii  ])réseutent  un  ong-le  véritable,  c'esl- 
à-iiire  nue  placjue  cornée  réduite  à  sa  plus  simple  expression. 

-Mais  des  productions  cornées  plus  ou  moins  co[npli(|uées  s'observent  chez  nombre  de 
vertébrés  sui)érieurs.  Klles  sont  connues  sous  le  nom  de  sabots,  de  frrilTes,  de  cornc<.  Flic- 
sièg-ent  aux  extrémités  digitales',  (|u'elles  entourent  parfois  d'une  sorte  d'étui*. 

Tous  ces  organes  ont  une  structure  assez  compliquée. 

Chez  le  cheval,  la  ptnui  (\n\  répond  à  l'ongle,  se  montre  pénétrée  par  de  long-ues  papilles 
dermi(|ues.  Eu  regard  de  ces  papilles,  l'ectoderme  nng-uéal  se  dispose  en  cordons  pleins.  Ce> 
cordons  sont  connus  sons  le  nom  de  tubes;  ils  sont  volumineux  et  disposés  parallèlement 
à  la  surface  de  la  paroi.  Entre  eux  «  est  coulée  une  substance  unissante.  Ces  tubes  ont 
pour  éléments  constituants  les  éléments  des  poils;  rien  n'y  manque  pour  établir  l'analogie, 
pas  même  la  substance  médullaire.  De  sorte  que  les  tubes  cornés  sont  comme  d'énormes 
productions  pileuses  (|ui  deviennent  libres  et  (lottent  au  bord  inférieur  du  sabot  si  l'humi- 
dité, le  sable  et  la  boue  des  chemins  détruisent  la  matière  intcr-lubulaire.  Ouant  à  cette 
dernière,  elle  possède  la  structure  de  la  substance  des  tubes,  .\insi  donc,  grosse  production 
piloïde  agglutinée  par  un  amas  de  cellules  épidermiqnes  inler-tubulaires,  telle  est  l'idée 
que  l'on  ])eut  se  faire  de  la  constitution  du  sabot  d('<^  ruminants  «.  (.\rloing-.  lac.  rit.) 

De  telles  productions  cornées  représenleraieul  un  groupe  de  poils  agglutinés.  Hicn  ne 
mancjue  d'ailleurs  juiur  établir  les  homologies  de  l'oug-le  et  des  productions  cornées. 
flrciïi'cs  sur  un  animal  de  même  espèce  ou  d'espèce  dilTérente.  <'es  |>hanères  continuent  à 
se  développer  quand  on  les  transplante  avec  la  matrice  (jiii  les  produit  (Voy.  Paul  Bert.  Dr 
la  greffe  animale.  180:3.) 

Bibliographie.  —  Consulter  parmi  les  récents  travaux  :  ISSU.  Inna.  Mimalsch.  f.  prakl . 
Dertii..  t.  Vlll.  —  1S1)2.  EicironsT.  .\ngeborener  Nag-elmangel.  CcnlraUiL  f.  kliu.  Med.. 
14-^.lahr.  —  18i)4.  Boas.  Zur  Morphologie  tler  Wilbeithier-Krallen.  Mnrph.  Jaltr.,  X.XI.  — 
18i).").  EcnEVKRRiA.  Etude  hislolog.  de  l'cuigle  sain  et  malade.  Mmials.  f.  yirakt.  Drrtnal.. 
t.  .X.\'.  p.  78.  —  1900.  (lKA>MiiA.  L'eber  d.  Entwick.  d.  Nagels  bei  Menschen.  Arrh.  f.  Demi. 
H.  Si/ph..  t.  LU.  ]).  22:t.  —  l'.lOO.  N'AiDHAsi.iroKK.  Sur  la  croissance  des  ong-les.  l'nitch,  i:t  jan 
vier  lllOO.  —  l!MM)..li  lus  IIki  i.kii.  I)ie  Krankheiteti  der  Xm/et.  Ilirschwald,  Berlin.  l'.MH». 

1.  IS<)(i.  GoppF.UT.  /uil'liyloL'.  ili'iWiilM'iMiit'rkrall.'.  .Uoc/./i.  yn/ic.,X.\'V,  pi.  I. 

2.  On  ohsei'vp  il';iiilii's  pi'cultuliiiiis  (•(niircs  cho/.  lt>s  ni.iiiiniiriMTs;  siir  \f  front,  sur  lo  noz  (rliinorcros).  sur  !•• 
prroin  (poir),  sur  la  (piPiic  (lion).  Kilos  ont  In  forme  d'un  i-oin.  iliuio  pl.iiiiic.  olc.Ort.iinos  île  ces  produclions  cun- 
.■^tituenl  des  anomalies  :  on  a  cité  des  exemples  de  .liiens,  de  eliats  et  de  elievaux  conuis  (Hartholin). 


Airiii'.i.i:  IV 
Li:   IMHL 

ClIAlMTIiK  Pr.KMIKl! 

dkveloi>i>i-:mi:m  \)V  vow^ 


Les   nrciniors  poils  se  développent    vers  la   lin  du  Ifoisiriiic  mois  (  Valeutin), 
tlu'/.  le  lodus  hmnain  de  dix  centimètres. 

(^cst  au  niv(>;ui  de  l'orifice  cutané  des  fosses  nasales  (vihrisses)  et  de  la  marge 
du  IVont  (cheveux  et  sourcils)  qu'ils  apparaissent  tout  d'abord. 

A  ce  moment,  la  peau  est  représentée  par  trois  ou  quatre  rancis  de  cellules 
cpidermiques  ;  il  n'y 
a  j)as  de  couche  cor- 
née, au  sens  propre 
(lu  mot.  Les  cellules 
superficielles  sont  seu- 
liMiient  plus  claires  et 
plus  volumineuses  que 
les  cellules  profondes, 
situées  au  contact  de 
la  nuMubrane  hasale. 
Ces  dernières  appa- 
raissent, sur  les  cou- 
pes, comme  une  bande 
sombre  «  vivement  co- 
lorée, ce  qui  tient 
«l'une  part  à  la  nature 
du  protoplasme  »  ho-  ^-•ç^l?'^ 

niogène,      opaque     et  Yig.  3:3o.  —  Développement  du  |H.il  (eiiiltiyon  du  (■ulp.iye). 

linement      granuleux,         Lïpidprme  formé  <riin  corps  mmiueux-  {CM)  et  iriine  rouelle  basdaiie  (fi)  on- 
1      1        !•.      ,  voie  dans  le  derme  (D),  déjà  muni  de  vaisseaux  dans  sa  profondeur  (\'S),  un 

ue     lauire     «     aux     bourgeon  (GP)  qui  est  situé  en  reirn-l   i"-  'L-Inle  conjonctif(.VCi. 


GP 


^C 


^^s 


nondjreux  novaux  (de 

o  à  G  a)  pressés  les  uns  contre  les  autres,  en  raiMin  (ii<  faibles  diinensinns  du 

corps  cellulaire  (7  à  \)  a)  '  ». 

i'"''  Stade  :  du  c/crme  pileux.  —  De  distance  en  distance,  des  bourgeons  pleins, 

qui  sont  visibles  à  l'œil  nu,  apparaissent  à  la  face  profonde  de  l'épidémie  (A). 

Ces   bourgeons  équidistants  sont  disposés  régulièrement,   en  série  linéaire. 

I     1886.  Ed.  Hetterer.  Article  «  Pileux  »,  Diclionnairc  rncijdopijdiiju':  d'ss  scit-nccs  nU'dicaies  et  Co>itj>lex 
l'Ius  de'Ja  Sociélé  de  Biologie,  18  décembre. 

I.l.  llItAXCA.] 


878  I.I-;  l'ull.. 

Leur  Licaiid    axe  n'est  pas  |M'i'[(i'ii(li(iiIairc.  mai 


.^é^ 


4 


<  !;!»li(Hic  à  la  <()ii(li<'  hasilaiiT. 
et,  dans  une  mènie  s»h'ie. 
(;},i  ils  se  disposent  parallèle- 
ment les  uns  aux  autres. 

Tout  d'abord,  le  hour- 
^"^eon  fi^'ure  un  foin  dont 
la  base  se  confond  aver 
l'assise  hasilaire. 

Puis  ce  bourgeon  s'al- 
lontre:  il ie|»n''senteunetige 
r ég n  1  i è i"e m e 11  t  c a  1  i  b rée . 

Finalement  son  e.xtiV- 
niité  profonde  se  renfle  à  la 
façon  d'une  baguette  de 
tambour.  Le  germe  pileu.v 
est  constiliii'. 

Mais  le  follicule    pileux 


FiG.  r)36. —  Ut'veloppeinent  du  poil  (embryon  de  cobaye). 

Lp  {,'erme  pileu.v  {GPj  sV^t  allongé,  le  nodule  conjonctif  (NC)  Tenve-  ^  l'St  pas  exclusivement 
loppp  et  se  icconnait  à  ses  noyaux,  beaucoup  plus  lapprocliés  que  ceux  (ornié  par  UUe  ébaucbe  ec- 
(lu  derme  ambiant  (D).  —  L'épiderme  comprend  une  assise  basiiaire  (B)  .  . 

et  un  corps  inuqueux  (CM).  toderuiique.   Le  tissu  con- 

jonctif  intervient  dans  sa 
conslitulion.   Parlonl  mi  se  di'neloppe  un  poil,  on  observe  une  disposition   par- 
ticulière du  derme  ^ 
embryonnaire.  En 
d'autres  termes,  à 
lout  germe  pileux 
r(''poii(l    un  iiimIiiIc 
cou  jouet  if. 

('e  iiodide  con- 
jonclir  a  sou  im- 
pur lance.  11  n'ap- 
para  i  t  jamais 
(|u'en  regard  des 
phanères  (germes 
pileux  et  dentai- 
res). Aussi,  est-il 
loiijoiirs  possible 
de  distinguer  ini 
germe  pileux  des 
bourgeons  glan- 
dulaires (|iii  se 
développent  à 
son        \disiiKige  '. 

('(>   nodult»  apparail    dans   le   liidiMon.  en    regard   de   rexlremite   piuronde  du 
germe   pileux.  (>l  juste  en  même  l('m|is  ipie  lui.   .\    mesure  «pie  le  germe   pileux 


lie.  ")M.  —  Doveltippeiiieiit  du  pdil  icnilwydii  do  cobaye). 

p:i^rini'  pileux  (Gl')  s'est  encore  alloniiè  et  son  exlr.'-milc  profomle  commence 
à  >e  reiiller  ;  ce  fierme  est  toujours  au  conlacl  du  nodule  ronjonctif  (AT).  —  D. 
ilernie.  —  H  et  CM  épiderme  avec  sa  couche  basiiaire  et  son  corps  inuqupux. 


1..- 


I.  I.e  tieruu' 
derme. 


|>ileux  se  dillereiicie  encore  par  sa  cok/ckc  J>/(iiic/ia/)v'  cl   par  Son  i>Ji/i'(/ui"/c    vis-à-\is  de  IVpi- 


iii;\  i:i.tii'n;\ii;.M  im    roiL. 


879 


s'alldiiiic.  il  s'riirniicc  |ilii>  |(n il'i imh'iiirii I  (l.iii-.  le  (Iciiiii';  il  ir |)( iii'sx'  |ir( iLircs- 
sivrinriil  .111  (ic\  aiil  (le  lui  il'  iiuiliilr  n  m  je  iiirlil  :  il  le  ili'ini  iiii-  cl  s'en  coillr. 
l' iiialfiiH'iil.  If  iioiliilr  coiijdDclir  rdiisliliic  une  sorlc  de  sac  an  lioiirj^con  cclo- 
(lciini(|n<';  ce  sac  esl  iiiince  dans  ses  |)arlies  sn|M'r(icielles  ;  il  an^nienlo  pro- 
:jressi\enieiii  iri''[)aisseur.  à  inesiire  (|ii'il 
enuaine  des  portions  j)lns  prolondcs  t\[\ 
ucrnie  pileux.  I.e  loiul  du  sac  rei-oil  rexlii' 
niili'  reiilliT  du  i^icrnie  |)iliMi.\.  de  la  iim'iih' 
1.111111  (|iic  la  cupide  lendincnse  rei-oil  la 
lilnr  iiiii<iiilaire  dans  sa  caviti''  (II). 

Au  slade  re|»résenir'  dans  la  ligure  538. 
le  Lii'ruH'  coin|)ri'nd  dmic  un  cordon  (ra- 
cine) leruiiué  |)ar  un  reiillenient  (liulbe). 
Le  ^ernie,  liniilé  par  une  mcMuhraue  vitrée, 
esl  l'ornié  de  cellules  liasilaires.  disposées 
sur  une  seule  cou(die.  (les  cellules  cid)iques 
s'aplatissent,  en  se  rapprochant  de  la  por- 
tion renlléedu  gernH\  on  elles  disparaissent. 
Les  cellules  épiderniiqnes  (|ni  constituent 
la  racine  du  germe  sont  allonffées  verliea- 
li'uient  ;  elles  sont  polvuonales  au  niveau 
du  hulhe. 

(Juant  au  tissu  conjonctil;  il  l'orme  une 
iiaine.  T  C.  autour  du  germe  pileu.x  etcoifl'e 
son  extrémité  d'une  calotte  épai.sse.  P.  Il 
esl  formé  de  «  tissu  connectif  endjrvon- 
naire  »  (iîenaut). 

2"  Stade  :  Sto'le  de    la  papillr.   — -  Le 
germe  ectodermique  a  grandi.  Au-dessous  de  la  région  qu'occupent  les  papilles 
dermiques,  il  porte,  sur  ses  cotés,  une  série  de  x-entlements  aliformes,  qui  sont 
les  rudiments  des  glandes  sébacées  annexées  au  poil  (i''  mois)*. 

Dès  ce  moment,  on  peut  donc  distinguer  au  germe  pileux  deux  {)arties;  runc 
est  sus-jacente  aux  glandes  sébacées  (collet  du  follieuie  pileux);  l'autre,  située 
au-dessous  de  ces  glandes  (racine  du  follicule),  est  terminée  par  une  partie  ren- 
llée.  le  bulbe. 

Le  sac  tibreux  du  poil  suit  dans  son  allongement  le  pbanère  (|u'il  engaine  de 
toutes  parts,  et  au  moment  on  le  poil  cesse  de  croître,  ou  voit  s'élever,  du 
centre  de  la  calotte  ([ui  coilïe  l'extrémité  du  germe,  un  bourgeon  conjonctif.  Ce 
bourgeon  est  avasculaire,  mais  des  vaisseaux  s"v  dévelojiperont  plus  tard.  Il 
re|)résente  la  future  papille  du  poil  tlont  il  déprime  l'extrémité. 

De  ce  fait,  le  bulbe  du  germe  s'excave,  à  la  façon  d'un  fond  de  bouteille 
pour  loger  le  nodule  conjonctif  qui  devra  assurer  sa  nutrition. 

Une  coupe,  analogue  à  celle  de  la  figure  539,  nous  montre  le  germe  pileux, 
limité  par  une  membrane  basale  V.  qui  s'amincit  considérablement ,  au  niveau 
lie  la  papille  P. 

1.  C'est  à  cctio  t'po(|uc  que  se  niunlre  également  rêlpauelie  du  muscle  arieeîeur  (Mac  Leoil,  IS9S.  loc.  cit.). 


r/%J— -  /' 


li(..   ."i-JS.     —    ILxliTiiirlc'    inférieure   du 
,i;tMnie  d'un  puil  pris  au   voisinng-e  do 
IVmiïïIoii  de  venu.  ( D'après  lîcnaut.) 
r,  racine  du  germe  pileux.  —  B,  son  extn'mili' 

riMilli'e  en    Imllie.   —  \',  memlirane  liasilaire.  — • 

/'.  niidule  conjonctif. 


f.l.  /?/.'. I.VC.  1.1 


880 


1.I-:  l'oii.. 


Le  germe  esl  conslikié  par  une  assise  de  cellules  ^asilaires,  régulièrement 
evlindriques  B.  Au  contact  de  la  papille,  ces  cellules  se  disposent  sur  deux  ou 
trois  rangs  et  le  contour  de  leur  cor[)s  cellulaire  est  indistinct.  Aussi  la  cotichi* 
liasilaire  G,  au  niveau  de  la  papille  du  |ioil.  prend-elle  le  caractère  d'une  lame 

|trolMplasmi(juc  indi  vise,  semée  de  novaux  : 
cCsl  un  plasmode. 

Les  autres  cellules  constituantes  du  poil 
(iiil  des  caractères  identiques  à  ceux  qu'elles 
(dirent  au  stade  précédent  ;  elles  sont  j)oly- 
gonalcs  au  niveau  du  liulhe.  losangifjues 
au  niveau  de  la  racine.  Les  premières  con- 
tiennent, de  plus,  quelques  granulations 
graisseuses. 


S-- 


i:M 


FiG.  539.  —  Extréniité  inférieure  du  peinie 
d'un  poil  pris  au  voisinaize  de  l'iin;Lrlon 


3'-  Stade  :  Sladc  du  rôn''  jnlexx primi- 
tif. —  Les  modifications,  qu'on  observe  à  ce 
stade  sont  au  nombre  de  trois. 

i"  In  l'éseau  capillaire  à  larges  mailles 
apparaît  dans  la  gaine  conjonctive  du  jxiil. 
et  bientôt  il  pénétrera  dans  la  papille,  sous 
forme  d'un  bouquet  cai)illairi'. 

2"  Au  niveau  de  la  |)apille.  les  cellules 
du  veau,  nu  stade  lie  la  papille.  (D'.iprcs    basilaires  se   dilîérencient.    Elles   forment 

Henaut.)  ,,  •  i  ii       . 

,    ,,     ,  un  (tome  nui  recouvre  la  i»apiiie  et  se  mon- 

C,  racini»  du  ïcniic  |iili>iix.  —  Aiu,  liiilho  ilii  tri-niu'  '  ... 

pileu.v.  —  r,  nienilir.ine  basilaii-e.  —  u.  (-elliilcs    treut  SOUS  forme  d^'li-menls  ailouirés  Ver- 

hasilair...  -  G    cellules  ec.o.lermu,«es  e„,l..y..n-     ,  |,..,|,.„,,.,^t.  Ces  éléments  SOUl  d'aulanl  plus 
naires,  (pu  sont  les  cellules  {Ti-neratrices  Un    pm!  i 

el  de  la  gaine  l'pithéliale  interne.  —  /-",  papille.  —     bauls  ([u'ils  SOul   plus  |)rès  de  l'aXC  (lu  |)oil. 
.S,  vaisseaux  saneuins.  On  voit,   dans  les  cellules       ,.      ,    i-     i         ,  -i  •      -.-i-     • 

du  germe  pileux,  des  granulations  graisseuses.  <'  ''^t   ''^   '«^'  ^'<'»*'  P''^'l'-^   prinillli,  a  sa  |)rim.- 

origine. 

{>e  cône  pileux  s'accroît'.  Son  somtnet  s'engage  dans  l'axe  du  puil.  et 
l)ientôt  il  atteindra  le   niveau  des  glandes  sébacées. 

'.]"  En  même  tenqts  ([ue  s'allonge  le  cône  pileux,  les  lellules  ecl(»dermi(|ues 
(jui  restent  en  debors  de  la  jdianère.se  répartissent  en  deux  zones.  L'une  recmi- 
\i'e,  à  la  facdii  diiu  cornel.  le  (('me  pileux  :  c'est  la  gaine  épitbéliale  interne. 
L'aulre.  située  ;i  la  jh' ripln'iie  du  geniu'  pileux,  dexieiit  la  gaine  épitbéliale 
e.xleriie. 

Ku  résumé,  le  gernu'  du  poil  présente,  au  cinquième  mois,  trois  parti«>s  : 

1"  Le  j)oil,  qui  simule  un  cône  plein  ilont  la  base  surplombe  le  sommet  de  la 
papille,  se  UKUitre  lormé  de  cellules,  allongées  verticalement,  ('es  cellules  ont 
subi  la  transf(U"mation  coriu-e  el  sont  reliées  par  des  lilamenls  d'union. 

2"  Le  ])oil  est  coilTé  par  nu  c(~ine  creux,  très  mince,  puisqu'il  est  réduit  à 
deii.x  rangs  de  cellules,  cbargées  d'eléidine.  Ces  cellules  constiluenl  la  g;>ine 
épilbéliale  interne;  elles  son!,  à  ce  stade,  le  salellile  du  poil  t(»ut  entier:  elles 
IX'eiineiit  naissance  siu'  les  parties  latérales  delà  papille,  el.  comme  le  poil  lui- 
même,  elles  ont  une  éxolulion  ascendante. 

3"  «  Ce  qui  reste  du  germe  ectodermi(|ue.  entre  la  gaine  inlerni'  cl  la  \ilii'e 

1.   Par  di\i>ii«n  >iic-/>^i\i>  ,ir  -es  l'Iiiiii'iil»  imi-l  ilii.niu 


hi;\  i:i.i'I'I'i;\ii;m  ni    l'dii 


881 


tlil  tlmiic...  cniisliliir  la  Liaim-  rxlcnic  du  |iiiil.  ('.■•(le  ^aiiic  r^l  liiiiil'-i'.  ilii 
)-ùtt'>  (lu  tnwv  ruriiH'  pai'  la  ^aiiii'  iiilcnic,  par  une  lii^nf  iit-tlt;  ili>  riiliiiilisalioii. 
Ses  ('•li'iiH'iils  siil)i«;s('ii(  mit' i''V(iliili(in  dii'i/ivt'  (laii-<  le  sens  ladiaiii-.  »  Ils  sdiil  de 
naliirc  iiial|Mi:liii'iim'.  «  La  i;aiiir  cxlcriic  cniisliliir  siiii|)|ciiiriil  je  inllii'ii  cctit- 
<lfiiiii(|m' dans  l('(|ii('l  le  pliant'i'c  si- (l(''\  c 
liipi»'  cl  cliciiiiiic  à  sa  naissance  »  (l{c- 
iiatil)'. 

4''  S'aile  :  Le  poil  l)-/irrr^e  la  l'i'-ijinn 
ihi  collet. 

Le  (|ualrit'iiie  sladt'  de  rrMdiilinn  du 
poil  s'étend  depuis  le  niuineut  où  le  |)oil 
dépasse  la  izlande  séi)a(ée  jusqu'au  nio- 
iMcnt  oii  il  ap|)araif  à  la  surfaee  de  la 
peau. 

f.e  poil  a  eonliiuié  à  pousser  dans  l'axe 
du  follicule,  mais  sa  croissance  est  plus 
rapide  que  celle  de  la  ^aine  épilliéliale 
interne.  Aussi  ne  tarde-t-il  ])as  à  huter 
contre  celte  gaine,  puis  ;i  la  pcrlmcr: 
au  delà  du  niveau  de  la  lilaiidc  séhacéc. 
le  |ioil  n"a  plus,  pour  satellite,  la  gaine 
é|)illiéliale  interne. 

Celte  gaine  s'est  détruite,  mais  celte 
destruction  n'est  pas  complète  :  on  trouvi' 
encore,  à  son  niveau,  les  cellules  cornées 
de  la  gaine  interne,  plus  ou  moins  désa- 
grégées. Elles  ont  j)ris  ras|)cct  décailles 
libres-. 

Le  j)oil  chemine  donc,  dans  l'axe  de  la 
gaine  épithéliale  externe,  puis  dans  l'épi- 
derme.  11  y  chemine  d'autant  plus  aisé- 
ment que  les  cellules,  situées  sur  le  trajet  qu'il  doit  parcourir.  ontsui)i  la  trans- 
i'ormation  sébacée.  Et  celte  transformation  a  cela  de  remanjuable  qu'elle  est 
de  beaucoup  antérieure  à  l'émergence,  et  même  à  la  formation  du  poil.  Elle 
est  contemporaine  de  l'édification  du  nodule  papillaire.  L'ensemble  des  cellules 
ainsi  modifiées  j)résente  la  forme  d'une  colonne  ou  d'un  cône,  dont  la  base 
aflleure  la  surface  de  l'épiderme.  Ce  cùne  plein  constitue  le  chemin  de  Gotte^, 
la  glande  sébacée  dilîuse  de  Ranvier'. 

Dans  sa  région  effilée  ou  profonde,  le  chemin  de  Gotte  est  entcairé,  de  toutes 
parts,  par  les  cellules  de  la  gaine  épithéliale  externe,  chargée  de  fines  granula- 
tions graisseuses;  dans  sa  région  superficielle  ou  élargie,  il  est  circonscrit  par 
des  cellules  de  l'épiderme  «  tassées  latéralement  et  remplies  de  granulations 
déléidine.  alors  qu'il  n'eu  n'existe  nulle  part  ailleurs  ». 


I"i(i.  ."i'iU.  — Kxliéiiiilé  inlï'riciire  du  perme 
(l'un  poil  pris  au  voisinage  de  l'oniiloii 
du  veau,  au  slade  de  ruppaiitiou  ducùno 
pileux.  (D"après  Henaul.) 

('.  racine  ilii  germe  iiileux.  —  l',  membrane  basi- 
laire.  —  B,  cellules  basilaires.  —  G,  cellules  géné- 
ratrices ([iii  par  leurs  divisions  successives  donne- 
raient le  cône  pileux.  —  /-*,  papille.  —  S,  vaisseanx 
sanguins,  —  TC,  tissu  conjonctif  entourant  le 
germe  pileux. 


1.  IS97.  Rex.\ct.  Traité  d'histologie  pratique. 

•-'.  1878.  UÉMV.  Loe.  cit.,  p.  46. 

;i.  1868.  Gotte.  Morphologie  der  llaare.  Arch.  fur  mikr.  Anal. 

'i.  1887.  Ranvier.  Journal  de  Micrographie,  p.  6'i. 


IV.  11.  273. 


POiniEU   KT    CIIARPY. 


y 


5G 

[A.  BRANCA.] 


882 


LE  IMJII.. 


Le  poil  s'insinue  <l(uic  «liijis  lu  coIdiiih' s(''lja(('-o  qui  prépare  sa  voie  (Lirup- 
tion;  il  suit  sou  axe,  mais  sa  poinli'  ne  perce  pas  la  couche  cornée  de  Tépi- 
dernie.  Celte  pointe  se  recourLe;  elle  se  couche  à  plat  à  la  face  profonde  du 
stratum  corneuni  ou  même  dans  son  épaisseur  (KoUiker).  Elle  émergera  lihre- 

ment  sur  le  téjrii- 
'■■/'i0r^  _^_.  ment       externe 

kW^f^îTiT'-       quand     les    élé- 
ments  kératini- 
qui     recou- 


tement  consti- 
tué. Il  présente 
une  racine,  in- 
cluse dans  le  té- 
irumenLuneti,i.M' 
qui  Hotte  à  la  su r- 
lace  de  la  peau 
et  s'accroit  de 
jour  en  j»»iir. 

La  racine,  en- 
tourée de  son  f(d- 
licule.  est  iru- 
|)lanlée  oltlique- 
nienl  par  rapport 
à  la  surface  de  la 
peau.  L'auirle 
Cl  u  '  e  1 1  e 


o.c\ss^s,  lici'  - 

Fin.  541.  —  Dévoloppenieiil  du  l'oil  (muspau  dii  conayc). 
Le  [loil  l\  avo.-  sa  papiil.'  l'a,  cs\  rnloiin;  <lo  ses  graiiu-s  é|.iHu'li;il.',-i  inlcrno  (il  fl  «-x-   oht  U: 
l.-ino  GE\  il  est  prés  de  l'aire  iiuplion  à  la  siirfaïc  de  la  peau  :  IVpi.lorme  E  fait  saillii-   ..  i  j^. 

ri,  n-anl  du  fcllinile  pileux  .iiii  plon-e  da!i<  le  tissu  ronjonetif  deiMii.|iie  VT. 

surface  est  sous- 
tendu  i)ar  un  muscle,  ranv.ieur  du  poil,  inséré,  irune  part,  dans  le  derme 
(portion  rétî^iilaire).  et.  (Laiiliv  pari,  à  la  parlie  inoytMmedii  loilicule.  renllé  à 
ce  niveau.  Dans  le  Irian-le  ainsi  tlélermiiié.  t>n  trouve  la  ulande  sehacee 
annexée  au  jioil. 

Les  poils  (pii.  .lie/,  le  lo'liis.  se  dressent  sur  loule  la  -urlare  de  la  peau.  >ont 
appelés  tous  à  être  remplacés. 

Les  uns  voient  liMir   pai»ill(>   croilre    et)  hieulôl   s'atrophii-r.  (."est    le    sort  du 


iii;\  i;i,(i|'I'i;mi;m  iii    roii..  8S3 

(lincl   rip'l.il  (l.inii.ijip)  (|iii   ne  l.iidc  pas  a    -c  d/'laclici-  dans   la    poclic  des   caii.N.   il 
parlir  du  ('»'  d  du  7'   mois. 

Les  anli'cs   diif    une    diiriT    |diis    l(in;^iic   cl    imk-    laillr    plus    \  oldiiiiniiisc.    (le 
S((iil  les  pdll^  |)i'(ipi'('iii('iil  diU.  Ils  ne   IoiiiIm'IiI   (|u"a|iirs   la  iiaissaiirc.  A\aiil  de 

I IxT.  iKHiilircdriilrc  eux  ('■iiicllciif  un  ^cmn'  de  i'cni|»la(('ni('nl .  I.rni-  oiilicc 

pil(»-s(''I)a<('  sera  le  s\i'<n'  d'iinr  srric  (rrriifilions  pileuses  qui  rappellenl.    de  très 
pivs,  ce  iiu'nn  nliser\c  dans  riAolulliHi  de  l'apiiarcil  dcnlaire. 

NOTES 

.1)  lU'issiicr  cl  Collo  (cites  par  Kdilikcr).  rcici  (ai: '.  Kil.  liotlcrci-,  uni  dliscrvc  (|iic.  ■lans 
ccriains  cas.  raiipariliuii  du  uciine  ]iilcii\.  (clic  (|uc  iiniis  Taviiiis  c.\]i(isi'.c,  csl  prcccilcc  .l'un 
autre  s(a(lc  cpic  iTadriicl  pas  Maincr'". 

On  voit,  au  point  (pic  doil  occu|)er  le  ficriiio  |)ilcu.\.  l'cpidciiiic  prcscntcr  de  pclilcs  (dc- 
vures.  Il  s"a^il  là  (Tuu  siini)lc  soulcvcniciil  qui  liaduil  l"a|)paritioii  d'niio  saillie,  à  la  sinlacc 
du  ticriiip.  Plus  lard  le  ficrmc  pileux  se  fonue  cl  s'cn;;:i-c  dans  le  cliorion.  Son  cvoliilidii 
nllcrieure  ne  dilTcie  eu  rien  do  révolution  indi(pice  ])lus  haut. 

(Ictle  variante  dans  les  i)reniiers  développements  du  poil,  se  réduit,  en  snnnne.  à  rap|)a- 
rilion  d'un  stade  i)réliniinaire;  elle  a  été  observée  par  Feierlag-  au  niveau  des  poils  tac- 
tiles el  do  ipu'lipies  poils  do  la  télé.  Gel  auteur  eonsiilcre,  comme  la  iiapillc  du  poil  futur, 
la  saillie  tpie  l'ail  le  cliorion.  Celte  papille  est  ensuite  refoulée  dans  la  pr^fondciii,  du 
l'ait  de  l'apparition  et  do  rallonj^ement  du  bourgeon  eclodermi(|uo. 

nctlcrcr,  i|ui  a  clmlic  rébauclie  pileuse  dans  les  poils  tactiles  dos  lèvres,  chez  le  cheval 
cl  chez  le  pure,  a  vu  que  les  elovures  du  derme  ne  se  montrent  que  dans  les  poils  iTap- 
parilion  i)récoce.  Pour  cet  auteur,  elles  ne  représentent  nidlement  la  papille  du  poil;  elles 
sont  seulement  en  rapport  avec  les  phénomènes  (riiyporiuitrition  dont  sont  le  siège  les 
territoires  où  se  tlévelo]>peronl  les  poils. 

0.  Herlwig*  se  range  à  i'opinion  de  ses  compalrioles.  Il  homologue  la  .saillie  superli- 
cielle  du  derme  à  la  papille  pileuse.  La  pajjille  du  poil  se  forme  donc  suivant  deu.x  modes. 
Dans  le  ])remier,  elle  apparaît  après  (pie  le  germe  eclo(lermi(pie  du  poil  a  pénétré  dans  le 
ilerme  ;  dans  le  second,  «  la  papille  s(>  développe  à  la  surface  de  la  peau  x,  puis  le  eermo 
pileux  apparail.   el  il  refoule  la  papille  dans  la  profondeur. 

K  I,e(piel  de  ces  deux  modes  de  formalion  est  le  luimilif.' ajoute  llertwig.  Selon  moi.  c"esl 
la  formation  de  la  papille  à  la  surface  do  la  jieau.  Kn  elîet,  c'est  à  coii])  sur  le  mode  le  ])liis 
sim])le  el  le  moins  perfectionné;  raulre  en  est  un  dérivé,  el  peut  s'expli(juer.  Si  les  poils  se 
sont  engagés  dans  la  profondeur  de  la  peau,  ce  n'est  que  pour  être  mieux  nourris  et  inieiix 
lixés.  .Nous  trouvons  le  pendant  de  ce  phénomène  dans  le  développement  des  dents.  Cli'e/. 
les  sélaciens,  les    papilles  des  dents  culanées  pciiètieiit  à   l'iiilcrieur  de  l'épiderme.  » 

B)  Les  germes  pileux  apparaissent  dans  un  ordre  lixe:  les  poils  du  front  et  du  sourcil 
se  monlrcnl  à  la  i:{'  semaine,  ceux  de  la  tète,  du  dos,  de  la  poitrine  et  du  ventre  à  la 
Ki"  ou  17"  semaine,  les  jKiils  des  extrémités  à  la  20  semaine.  En  irgle  générale,  le  ci'uie 
pileux  primitif  se  dilTcrencie.  dans  le  germe,  :}  à  5  semaines  après  l'apparition  de  ce  i:('rme 
(Kolliker). 

'')  K  dliker  pense  (£'//»  y/7/')/o.7((;  ou  Irinl!-  du  'lérclo/ijxnneid  coniplel  de  llioiuine  cl  dc.i 
iininumx  domesluju.es)  i\iie  le  p(jil  (pii  a  dépassé  la  glande  sébacée  el  va  émerger  à  la  sur- 
face de  la  peau  est  encore  entouré  de  sa  gaine  épithéliale  interne. 

Sur  le  développement  du  poil,  voir  : 

1808.  (J'iTTE.   Zur  Morphol.   der    Haare.    Arrh.   fur   inilcr.    Auat.  ,  IV. 

187(5.  Hkssk.  Zur  Kennlniss  der  llautdruscii  iind  ihrer  .Muskeln.  Zcitsr/i.  f.  Awit.  J:',il- 
rrirk.,  t.  II. 

187(j.  L'.NNA.  Beilrage /.lu- IlisUilog.  uml  Entwick.  der  mensch.   Oberhaul.  .^/''7(.  fur  niikr. 
A„(tt..  t.  .\ll. 

1876.  V'iiN  EuNEii.  Miknisk.  Stiid.  iiber  ^^■acllstllm  und  Wechsel  der  llaare.  Conijit. 
rend,  df  l'Ac  de  Vienne,  t.  LXXIV. 

1882.  Wai.dever.  rnlorsuchungen  ùber  die  Histogenèse  der  Ilorngebilde,  insbesondere  des 
llaare  und  Federn.  Be'Urmjc  z.  Anal.  u.  Embrij.,  als  Festgabe  f.  Jacob  1/enlc. 

1.  1875.  Feiert.vi;.  Ueber  dir,  Bi'duur/  der  llanri'.  J\ù'f.e,Dor[inl. 

■2.   1894.  Rettereb.  Premi(>rs  iléveloppenienls  tlu  poli  du  cheval.  Soc.  de  Biol.,  13  janvier. 
3.   1S9.;.  Malrer.  IlaiittsiniiPsorgnne,  Fcder  und  Ilaarlangen.  MnrpJwl.  Jahr.,  X\'II1. 
'i.  18î)|.  Hkrtwig.  Tende  d'Enibryolngie,  trad.  franc.,  r"  t'di!..  p.  463. 


r.l.  UnAXCA.] 


884  J.I-:  l'OlL. 


ClIAl'ITliK  11 

MORPflOLOGlK  1)1    IMHL 

J)ES  POII.S  EX  (lÉXÉHAE 

A  tout  poil  on  distingue  un  corps  cl  deux  cxtri'iMih's. 

De  ces  extréinilcs,  Tune  est  effilck'  :  c'est  l'extrcuiilc  libre;  l'autre  est  pru- 
fonde  et  légèrement  renflée.  Elle  porte  le  nom  de  liull)e  ou  boulon  (capituni 
j)ili  de  Malpigbi). 

Le  corps  du  poil  présente  deux  parties.  L'une  est  la  lige  (scapus  ou  flèche), 
qui  flotte  à  la  surface  du  tégument  externe;  l'autre  est  la  racine,  incluse  dans 
l'épaisseur  de  la  peau. 

Cette  racine  entre  donc  successivenieiil  en  rapjxirt  avec  les  diverses  couches 
de  l'épiderme  el  avec  le  choridii.  Epidémie  et  i  Ikii'kiii  lui  fournissent  un  revê- 
tement (folliculiis  piloruin),  ciinslitiié  par  deux  gaines  concentriques. 

La  gaine  intérieure  est  ectodermique;  elle  est  de  nature  épilhéllale.  C'est  la 
gaine  épithéliale  ou  gaine  épithéliale  externe  (vagina  pili).  La  gaine  extérieure 
est  mésodermique,  elle  est  fcu'niée  par  du  tissu  conjonclif:  on  l'appelle  gaine 
fibreuse  ou  follicule  proprement  dit. 

Au  niveau  du  bulbe  du  |inii.  la  surface  interne  de  la  gaine  fibreuse  se  renfle 
et  prend  l'aspect  d'un  bourgeon.  Ce  bourgeon  fait  saillie  dans  l'extrémité  pro- 
fonde du  bulbe,  excavé  pour  la  recevoir,  à  la  façon  d'un  cul  de  bouteille.  Il 
représente  la  papille  du  poil. 

A  MORPHOLOGIE  DU  POIL.  —  [•'  BiiUx'  ihi  poU.  —  Le  renflement  terminal 
du  poil  est  piriforme.  8a  grosse  extréniilé  est  creuse  quand  le  poil  qui  la  porte 
est  en  pleine  vitalité  (poil  à  bulbe  creux);  elle  est  pleine  au  ctuitraire  quami 
le  poil  a  achevé  sa  croissance  el  va  tuinber  dans  le  milieu  extérieur  (poil  à 
bulbe  plein).    L'extrémité   effilée  du  bulbe  se  continue  avec  le  corps  du  poil. 

2"  Corp^  du  poil.  —  Le  corps  du  poil  n'est  j)as  loujoiirs  régulièrement  cali- 
bré. Sa  forme  est  en  rapport  avec  l'état  de  la  papille (voy.  chapitre  III).  La  sur- 
face de  la  tige  est  lisse,  mais  il  n'est  pas  rare  de  la  trouver  inégale  ef  munie 
d'excroissances  irrégulières,  lue  telle  disposition  s'observe  sur  les  poils  de 
l'aisselle.  i\n  pubis,  etc.  Elle  est  due  à  la  destruclion  des  couches  suj)erficielles 
du  poil  par  les  liquides  de  l'organisme  (sueur,  urine),  et  par  le  contact  prolongé 
du  vôtemenl. 

3"  ExlvémiU''  lihre.  —  L'extréinilé  superficielle  du  poil  si>  lermine  en  pointe 
effilée,  quand  le  |)oil  n'a  jamais  été  coupé.  Mais  l'usure,  la  ca>sure.  sont  ca|)a- 
bles  d'émousser  cette  extrémité,  et  de  la  déformer  de  diverses  façons'. 

1.     18S0.  (.i.M.ll'I'E    l't   lÎEAt  UECVIlll.    I.OC.    Ci(.,  p.    Itjl'. 


M()|;l'll()|.H(.ll-:   hl     l'iill 


885 


Oii.'UkI  Ir  |iiiil  ;i  ('-II'  cniii»',  son  cxl  it'iriili'  ^c  iiKHilir  jiliis  nii  iimiiis  (inciin'iil 
(livis(M';  ('Ht'  csl.  (r.iiili'cs  l'ois,  rciin'-ciih'c  |i;ii-  une  -nlidii  ncl  Ir.  (ilili(|iic  mi 
liansvt'isalr. 

(•Ksicrii'ii.  (|iii  a  l'IiKlii'  les  cnisrs  ilr  ces  dillÏTciils  a^pccls.  csl  arrivi'-  aux 
niiirliisiuiis  siiivaiilcs  :  aiissili'il  ijnc  le  |)iiil  viriil  diMir  ((iiiik''.  sa  siirlacc  (1(3 
scrlioii,  Iraiisvorsalr 
ou  ()i»li(|in',  (>st  assez 
iicllc.  mais  elle  pré- 
scnU'  tU's  in(''fiali((''s. 
Ces  iiu'palilrs  ilispa- 
l'aisscnl  dans  les  se- 
mailles (|ui  suivent, 
aplanies  par  Insajro 
du  peigne  on  de  la 
brosse.  Au  houl  de  \'2 
semaines,  la  surlaee 
de  seetion  du  poil  j)rt''- 
sente  des  bords  nets. 
Puis  cette  surface  s'a- 
mincit, sans  jamais 
atteindre,  toutefois,  la 
linesse  de  la  poinle 
primitive. 

Vaillant'    a    étudié 
l'état  de  la  pointe  sur 


l'id.  ."ii'i.  —  Types  «[iratlecteiil  les  extréinili-s  ilc  (|ucl(iu('s  pdils. 
(D'après  Vibert.) 

1.  Kxtrt'initt'- irun  poil  du  pubis  chez  riiomme  ailullp.  —  i.  l''iil  'li'  l'.iv.iiii- 
l.r;is  diin  iionime  adulte,  avec  son  extrémité  mousse.  —  3.  Cheveu  d'un 
liomme  juhilte,  loupé  depuis  trois  jours.  —  4.  Poil  du  pubis  dont  lextrémitc  .-st 
renik'e  en  massue.  —  5.  Cheveux  de  femme,  terminé    en  pinceau.  —  6.  Cheveu 

femme,  à  extrémité  fourchue.  —  7.  Cheveu  dun  enfant  nouveau-né,  à  ternu' 


-.,.-.  I  ,.,  lie  lemme.  a  extrémité  lourcnue. —  /.  L.neveu  a  un  euiaiii  iiiuni-.. 

/Im»      elieveu.X.      (-ette    Os  poils  sont  devinés  à  un  même  grossissement  (100  diamètres) 

pointe      était      effilée 

dans  241  cas.  arrondie  dans  22  et  coupée  carrément  dans  les   i'.IT  autres  cas. 

n.  SIÈGE.  —  Certaines  réofions  de  la  peau  sont  totalement  dépourvues  de 
poils  :  ce  sont  la  paume  de  la  main  et  la  face  palmaire  des  doigts;  la  plante  du 
pied  et  la  face  plantaire  des  orteils,  le  dos  de  la  troisième  i)lialange  des  doigts 
et  des  orteils;  le  mamelon,  la  face  interne  des  grandes  lèvres,  les  nymphes,  la 
face  interne  du  prépuce  et  le  gland,  le  rebord  rouge  des  lèvres.  , 

Partout  ailleurs,  le  tégument  externe  est  revêtu  de  poils.  Certains  terri- 
toires de  la  face,  le  cuir  chevelu,  le  creux  axillaire,  la  région  pré-pubienne 
se  font  remarquer  par  l'énorme  développement  qu'y  acquiert  le  système 
pileux. 

D'autres  régions,  comme  le  tronc  et  les  membres,  ne  sont  revêtues  que  de 
poils  courts  et  fins. 

Sur  l'oreille  externe  et  la  mamelle,  le  système  pileux  est  représenté  par 
un  fin  duvet  qu'on  ne  voit  bien  (ju'à  l'aide  de  la  loupe. 

En  résumé,  le  système  pileux  n'est  pas  seulement  irrégulièrement  réparti 
sur  les  diverses  région/du  corps;  il  y  est  aussi  inégalement  développé.  Linné 
avait  déjà  fait  cette  constatation  ;  il  avait  reconnu  son  importance,  et  dans  sa 
classification,  il  caractérise  l'espèce  humaine  comme  il  suit  : 

1,   IStil.  V.viLLANT.  Essai  SU)'  le  systi'MC  pilcii.r.  Thèse,  Paris. 


[1.  BRAXCAA 


886  LE  POIL. 

«  Di/frrl  Uaque  a  relique  corpore  erecio,  nwlo;  ni  pi/oso  capile.  mpor- 
ciliis,  cililsfjue.  in  matvris  pvbe,  aocillis,  in  ma^icuh  sexu,  monto^   » 

C.  DIMENSIONS.  — Nous  allions  l'dccasidii.  |ilii>  lanl.  (riiiili<|ii(i'  1rs  diiiieii- 
sions  des  poils.  Disons  st'iiloiiiciit  ici  que  la  laillc  des  poils  \arie  avec  la  région 
(•onsidérée,  et  dans  une  même  région  avec  les  poils  considérés,  snr  un  même 
poil  avec  le  niveau  de  sa  section. 

I*ar  ordre  de  calibre  décroissaiil.  les  poils  se  rangent  comme  il  suit  :  ISaihe 
(menton),  —  ])oils  du  pubis  v.\  moustache,  —  poils  des  joues,  —  poils  du  stjiir- 
,.||,  —  poils  du  scrotum,  — j)oils  de  Taisselle,  —  clic\t'u.\  {\i'>  temjM's.  —  che- 
veux du  vertex,  —  cils,  cheveux  du  bregma,  —  chesriix  du  fiiuit.  —  poils  des 
narines.  —  ])oils  de  la  nuque  (Tialippe  et  licau regard)-. 

!)  COULEUR.  —  Nous  étudierons  uIltMieurcmcnl  la  c(»ult'ur  du  puil.  mais  ou 
|)eut  se  demander  déjà  quels  rapports  alTectent  le  système  pileux  et  la  coloration 
de  la  peau.  |{|(»cq  pense  que  le  système  pileux  est  d'autant  plus  dévelopj)é  (|uc  le 
téo^ument  externe  et  ses  dérivés  sont  moins  chargés  de  pigment,  il  s'i-lablirait 
uième  un  balancement  véritable  entre  le  pigincnl  de   la  peau  el  celui  des   pba- 


iieres- 


E  NOMBRE.  — Sappey  enseigne  (|iie  le  nombre  des  poils  est  invariable  dans 
resi)èce  humaine,  quels  que  soient  la  race,  le  sexe  ou  l'âge  des  individus 
considérés.  Vaillant  {lor.  cil.)  estime  au  contraire  que  le  nombre  des  poils 
augmente,  à  mesure  (pie  diminue  leur  diamètre. 

\\'ithof  a  recherché  commeul  se  Iroiivaienl  distribuTs  les  j)oils  à  la  siuTace 
du  iénument  externe.  Sur  im  quarl  de  pouce  carré,  il  en  a  observé  : 

IS'oiiitirp  ilo  |ioils 
Ut'iiioii.  par  police  i-arn'. 

.V  la  lace  aiitcripuic  (le  la  ciiisso i:^ 

A  la  lace  dorsale  (les  mains 10 

\  ravaiU-liras 2:! 

.\  la  région  iiic-iiiihieniK' 'M 

Au  iiieiUoii Mil 

Au  siiiii|iul li'.i:t 

I  MODE  DE  GROUPEMENT  DES  POILS.  —  Les  poils  se  grou|)enl  eu  série,  à 
la  suite  les  uns  des  autres. 

(les  séries  allectent  la  loiine  de  lignes  courbes  régulières,  connues.  de|iuis 
l''.s(briclit  ■',  sous  \v  nom  de  llemes  (ui  courants. 

(kîs  courants  se  disposent,  à  la  l'accui  de  l'ayons,  aiiloiii'  iriin  cenlic.  le  tour- 
billon, l.e  plus  connu  de  ces  tourbillons  occupe  le  c  wir  ciie\ehi.  il  est  écpii- 
distant  du  hregnui  et  de  la  nuque. 

(Juand  les  j)oils  dirigent  leur  extii'inité  libn»  \ers  le  tourliilloii.  les  (durants 
sont  convergents.  Tels  sont  les  courants  de  l'angle  de  la  mâchoire,  du  xniunet 
de    l'olécrâne,  du  dos  du  nez,  de  la  racine  du  pénis,  de  l'ombilic  et   du  coccyx. 

Sont  divergents  au  (  (Uitraire  les  courants  dont  les  |ioils  oui  l'extrémité  tour- 
née à  l'inverse  du  tourbillon  (conranls  Ayi  sommet  de  I.-»  tète,  de  l'angle  inttM'ue 

1.  178').  LlNNÎ:.  .s'i/'"''-   II"'-.  I><'ll- 

■>.  1«80.  (iAi.H'lM'.  ot   Bf.ai  nE(i.\ui>-  (lultirilr  Mirroiii-njihif.  cli.  XII.  p.  SIS. 

:t.  1890.  Bi.oix».  Biitt.  (il'  In  Soc.  d'AnIropit!..  p.  So>>. 

'i.  1H37.  r.SC.llUU'.in  .    li'licr  ilif  U'n-llllini.'  ili'i    ll.i  III'  ;iiii  miMI<  lillrli     Kniipi'H      MuUrr'x     li-c/i.    IS:lT. 


MORI'IIOIJJCIK    nr    l'OlI,.  887 

de  l'œil,  de  l'cnlivi-  du  cniidiiiL  .iinlilir  cxlcrne,  de  raiss(!lle,  du  pli  di;  raine,  du 
dos  du  pied). 

Les  couraiils  (|ui  l'onL  pai'lie  de  loiirliillons  \(»isiiis  se  rencontrent  suivant 
des  lignes  droites,  courbes  ou  irré'j'ulières.  Ces  lignes  sont  connues  sous  le  nom 
de  lignes  nodales  ;  elles  sont  parfois  peu  apparentes  ;  la  plus  nette  d'entre  elles 
est  verticale  ;  elle  occupe  la  partie  anttTO-latérale  du  thorax  et  de  l'abdomen  ; 
elle  s'étend  du  tourbillon  jixiilaire  au  tourbillon  inguinal. 

Parfois,  autour  d'un  point  commun,  on  voit  converger  quatre  lignes 
nodales;  quatre  séries  de  courants,  orientées  chacune  autour  d'un  tourbillon, 
se  sont  rencontrées  deux  à  deux.  Les  lignes  nodales  prennent  alors  la  disposi- 
tion d'une  croix.  On  observe  plusieurs  croix  sur  la  ligne  médiane,  sur  la 
partie  latérale  du  troue,  sur  le  nez,  le  sternum,  l'hypogastre,  la  nuque,  les 
lombes  et  les  membres.  Quelques  sujets,  dont  les  sourcils  sont  particulièrement 
développés,  présentent  une  croix  sur  la  racine  du  nez. 

Courants,  tourbillons,  lignes  nodales  et  croix  sont  d'une  étude  facile  sur  les 
fœtus  de  0  à  7  mois.  Plus  tard  ils  sont  moins  nets.  Ils  n'en  existent  pas  moins, 
et  l'anatomie  comparée  nous  apprend  que  des  groupements  analogues  se 
retrouvent  chez  nombre  de  mammifères  (chien,  cheval,  etc.).  On  observe  des 
tourbillons  au  niveau  du  front,  du  vertex  (gorille),  de  l'obélion  (bonnet  chi- 
nois), de  la  nuque  (orang,  gibbon). 

J'empnmtc  à  C.  Voigt'   la   descriplion  des    touibillons    et   îles   territoires    cutanés   (do- 
maines   du    tourbillon)    qui    leur    sont    an- 
nexés. 

1°  TouRBu.LON  DU  vKuïEx.  —  Le  domaluo  du 
tourbillon  du  vertex  (1)  s'étend  sur  hi  partie 

postérieure  de   la  tôle.  De  ce   tourbillon  font  i        ^   v  " r ^ 

partie  une  série  de  départements,  dits  cbamps  A  \      \   \  /^ 

pilaires.  Ce  sont  :  \       ^^MNaV^'  ' 

a)  Le  champ  moijen  de   la  nuque  (2).    Ce 

champ  se  rétrécit  en  descendant  le  long  du  ra-  17  ^v/\     /i/'... '^ 

chis;  il  finit  en  pointe  du  côté  du  coccyx.  il  9'^ 

h)  Les  champs  latéraux  de  la  nuque  {Z)  oc-  ^^  •^^^^^-..^^^^ 3 

cupent  la  tête  et  la  région  supérieure  des  par-  y^"'^  _\ 25 

lies  latérales  du  cou.  Ils  s'étendent,  en  arrière, 

jusqu'au  cbamp  moyen  de  la  nuque.  En  avant,     — 

ils  se  rétrécissent    progressivement  pour  se 

perdre  sur  le  tourbillon  cervical.  j        /  1  l\    V -26 

c)  Le  champ  occipital  (4)  se  confond  avec 
la   région   supérieure  des   champs   latéraux 
de    la   nuque,  au-dessus   desquels  il    est  si- 
tué; il  s'étend,  d'autre  part,  tantôt  jusqu'au   FiG.o4:3.-Champs  pilaires  de  la  tète  et  du  cou. 
bord    de    l'hélix,    tantôt    jusqu'à   la    partie  (D'après  Voi"-t  ) 

haute  de  la   surface  d'insertion  du  pavillon.  "^ 

d)  Le  champ  temporal,  est  parallèle  au  champ  occipital  et  ne  s'en  sépare  qu'au  niveau  de 
l'oreille. 

e)  Le  champ  frontal  latéral  (5)  n  a  pas  non  plus  de  limites  précises.  C'est  sa  situation 
topographique  qui  permet  surtout  de  l'individualiser. 

Champ  temporal  et  champ  frontal  latéral,  plus  ou  moins  confondus,  occupent  le  cuir  che- 
velu et  la  région  parotidienne;  ils  descendent,  en  se  rétrécissant,  jusqu'au  tourbillon  cervical. 
La  limite  postérieure  de  ces  deux  cbamps  se  tient  à  quelque  distance  du  bord  antérieur  de 
l'oreille. 

1.  1857.  C.  VûiGT.  Abhandl.  ilbcv  die  Richiung  der  Ilaarc...  Wien. 

06. 
[A.  BRANCA.] 


L1-:  POIL. 


f)  Lechamp  frontalmoyen  (Q)eslimpaiT,  comme  le  champ  moyen   de  la  nuque.  Il  s'étend 
(le  la  glabelle  à  la  croix  des  sourcils. 

2°  TounDu.i.ox  ocLXAiRE  ou  FACIAL  (7).  — Cc  tourhillon.   dont  sont  tributaires  les  poils  du 
visafre,.  confine,  en  haut  comme  en  dehois.  au  tourbillon  du  vertex  ;  en  bas,  il  s'étend  jusqu'à 

l'os  hyoïde  et  jusqu'au  tourbillon  cervical;  en  de- 
dans, c'est-à-dire  sur  la  lig-ne  médiane,  il  est  en 
rapport  avec  son  congénère. 

3"  ToiRnu-Lox AiRicui-AinE.  —  Ce  tourbillon  (8).  le 
plus  petit  de  tous,  est  complètement  entouré  par 
les  champs  pilaires  qui  dépendent  du  tourbillon  du 
vertex.  Il  embrasse  la  partie  cartilagineuse  du  con- 
duit auditif  externe,  et  la  surface  concave  du  pavil- 
lon de  l'oreille.  Les  poils  qu'il  renferme  divergent 
du  «  Forus  acusticus  externus  »  à  la  façon  de  rayons. 

4""  ToLRBiLLOx  AxiLLAmE.  —  Lc  domaine  du  tour- 
billon axillaire  (9)  est  très  étendu.  Outre  le  membre 
supérieur,  il  embrasse  presque  toute  la  partie  infé- 
rieure (lu  cou,  la  région  pectorale  tout  entière,  la 
partie  supérieure  de  l'abdomen;  en  arrière,  il  con- 
fine au  champ  ;uoyen  de  la  nuque;  à  cc  tourbillon 
se  rattachent  une  série  de  champs  : 

1"  Le  champ  pectoral  latéral  (10)  dont  les  poils 
ont  une  direction  descendante  et  oblique.  ^ 

2'  Le  champ  piecloral  Iransverse  (11)  dont  les 
poils  ont  une  direction  ascendante  et  oblique. 

Ces  deux  champs  superposés  sont  limités  par  le 
fleuve  pectoral  transverse  (12).  Ue  plus,  les  champs 
du  C(jlé  droit  sont  séparés  des  champs  du  coté 
gauche  par  le  fleuve  médian  convergent,  t|ui  cons- 
titue la  frontière  des  deux  tourbillons  axillaires. 

Fleuves  pectoraux  transverses  et  fleuve  médian 
convergent  se  coupent  à  angle  droit  pour  constituer 
la  croix  du  sternum  (i:}). 

La  présence  dun  lleuve  divergent,  dans  le  pro- 
longement supérieur  du  champ  pectoral  transverse, 
détermine  la  formation  de  deux  champs  nouveaux. 

3°  Le  champ  (14)  confine  aux  tourbillons  de  la 
face  et  du  vertex.  Avec  le  premier  il  forme  la 
croix  de  l'os  hyoïde  (lo);  avec  le  second  il  constitue 
le  tourbillon  cervical  convergent. 

D'autre  part  le  lleuve  divergent  (10)  forme  avec 
le  tourbillon  du  vertex  la  croix  de  la  nuque  (17). 
4"  L&  champ  (18)  situé  derrière  le  lleuve  diver- 
gent (IG),  s'ajtpelle  le  champ  humerai  atilcrieur. 
5"  Le  champ  (10)  situé  derrière  le  tourbillon 
axillaire  porte  le  nom  de  rhainp  htimcral  ponté- 
rieur. 

Ces  deux  champs  (18  et  19)  entourent  l'épaule. 
En  bas.  ils  sont  séparés  des  champs  de  la  partie 
supérieure  du  bras  (20  et  21)  par  les  fleuves  luiméraux  (22  et  2:1)  qui,  sur  la  partie  laté- 
rale de  l'épaule,  forment  la  croix  du  deltoïde  (24). 

Eu  arrière,  les  champs  huméraux  se  rencontrent  dans  le  lleuve  converg-enl  (25)  et  se 
prolongent  jusqu'au  champ  moyen  de  la  nuque. 

Le  fleuve  moyen  du  bras  descend  dans  le  sillon  du  biceps,  puis  au  pli  du  coude.  De  là 
il  passe  sur  le  bord  radial  do  l'avant-bras,  puis  sur  la  face  postérieure  du  poignet;  il  se 
termine   vers  le  bord   cubital  du   poignet.   Il   sépare  deux   chami^ 


l'io.  544. 


^—-^iSSi' 


Les  champs  pilaires  du  fœtus. 
(D'après  Voigt.) 


(liric-es  verticalement. 


G"  Leo/iam/)a>j/c'rit'i(r(21)  est  bien  visible  sur  la  ligure  ."il."). 

7"  Le  champ   postérieur  (20)  apparaît  sur  la  llg.  541. 
Ces   deux  champs   partent   de   la  croix   du  deltoïde  et  de  la  partie 
moven  du  bras. 


supérieure  du   fleuve 


MOP.IMIOI.OC.II'    lil'    l'OlF, 


889 


Ajoutons   ([Il "à   la  if^-ion   du  coude,  nu-dcssus    de    l'épicondyle,    il    existe    un   touritilloii 
converpont,  le  tourhiilon  cubital  (20). 

A  la   partie   inférieure  de   ravant-i)ras,   deux   courants   pilaires,    l'un  convergent,  lautre 
divergent,    se   rencontrent   à   angle 

droit  -sur  l'apophyse  styluïde  du  cubi-  B 

tus,  pour   former    la   croix  ulnaire 
■■■11). 

.")"  Tnriuin.i.iiN  iNdriNAi..  —  Toute  la 
jiartie  inl'erieure  du  coi|)s  relève  du 
tourbillon  inguinal  (28). 

De  ce  tourbillon  partent  cincj  lleuves 
ilivergents  : 

(i)  1,'un  monte  verticalement  en 
haut  (2'.))jus(|u'ù  la  croix  latérale  (30) 
illeuve  ascendant). 

/<)  l'n  autre  (31)  se  porte  transver- 
salement vers  la  ligne  blanche  qu'il 
atteint  un  peu  au-dessous  de  l'ombi- 
lic, en  un  point  connu  sous  le  nom 
de  croix  ombilicale  (32)  (tleuve  trans- 
versal). 

c)  L'n  troisième  lleuve  (33)  se  dirige 
(Ml  bas  et  en  dedans,  de  manière  à 
couper  la  face  interne  de  la  cuisse, 
un  peu  au-dessus  de  sa  moitié  infé- 
rieure (fleuve  oblique  interne). 

(/)  L'n  quatrième  courant  (34)  se 
détache  du  fleuve  (33)  et  se  porte  ver- 
ticalement en  bas,  sur  la  partie 
moyenne  de  la  face  antérieure  de  la 
cuisse  (fleuve  descendant). 

e)  Le  dernier  fleuve  nait  de  deux 
rai.ons.  Tantôt  la  première  partie  de 
son  trajet  est  commune  avec  celle 
des  deux  fleuves  précédents.  D'autres 
fois,  au  contraire,  ce  fleuve  nait  à 
quelque  distance  du  tourbillon  ingui- 
nal. I)ans  un  cas  comme  dans  l'au- 
tre, ce  courant  se  dirige  en  dehors 
et  contourne  la  face  externe  de  la 
cuisse.  Ce  courant  (35)  qu'on  peut 
qualifier  d'oblique  externe,  rencon- 
tre au  milieu  de  la  croix  fémorale 
(36)  le  fleuve  (33)  qui  mérite  le  nom 
d'oblique  interne. 

Examinons  maintenant  quels 
champs  circonscrivent  les  fleuves 
dont  il  vient  d'être  question. 

1°  Le  r/iom/)  aMomi/ia/(37),  limité 
par  le  courant  ascendant  et  le  cou- 
rant transversal,  confine  au  domaine 
du  tourbillon  axillaire.  D'autre  part, 
il  rencontre  le  champ  du  même  nom,  FiG.oiri. —  Les  champs  pilaires  du  fœtus.  (D'après  Voigt.) 
sur   la    ligne     médiane     antérieure 

qu'occupe  un  fleuve  convergent.  Il  participe  donc  à  la  formation  du  tourbillon  ombilical 
convergent,  caractérisé  par  ce  fait  que  tous  ses  poils  dirigent  leur  pointe  vers  l'ombilic, 
autour  duquel  ils  sont  placés. 

2"  Le  champ  génital  (38)  renferme  une  partie  des  poils  situés  entre  le  fleuve  descendant 
et  le  fleuve  oblique  interne. 

3°  Le  cliamp  muai  supcricur  (39)  est   constitué   de  .la  même  façon. 

11  importe  de  remarquer  que  le  champ  génital  et  le  champ  crural  supérieur  se  séparent 


[A.  BRA.WA.] 


890  LE  POIL. 

seulement  au  niveau  de  la  racine  du  pénis.  Là,  leurs  poils  divergent  en   formant  la  croix 
du  pénis  qui  n'est  pas  figurée  sur  les  figures. 

4°  Le  champ  coxal  (40)  occupe  le  territoire  situé  entre  le  fleuve  ascendant  et  le  fleuve 
oblique  interne.  Il  répond  à  la  partie  inférieure  du  dos,  à  la  fesse  et  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  cuisse  (faces  postérieure  et  interne).  Les  poils  de  ce  champ  convergent  vers  sa 
partie  moyenne  pour  constituer  le  fleuve  iliaque  convergent  qui  (41)  se  dirige  vers  le  cocciTC. 
Là,  il  rencontre  les  fleuves  convergents  du  champ  moyen  de  la  nuque  et  forme  avec  eux 
le  tourbillon  coccygien  (42). 

5"  Le  champ  crural  antérieur  (43)  est  situé  en  dedans  du  fleuve  vertical  descendant,  sur 
la  face  antérieure  de  la  cuisse  et  de  la  jambe. 

6°  Le  champ  latéral  (44)  occupe  les  faces  latérale  et  postérieure  des  mêmes  segments  du 
membre  abdominal. 

Ces  deux  champs  convergent  vers  une  ligne  qui  descend  (45)  le  long  du  droit  interne, 
coupe  la  croix  crurale  et  Tarticulation  du  genou,  et  suit  la  crête  antérieure  du  tibia  jus- 
qu'à la  malléole  interne. 

6°  Tourbillon  latéhal.  —  Quand  il  existe  un  tourbillon  latéral  (40),  le  domaine  du  tour- 
billon axillaire  et  du  tourbillon  inguinal  sont  diminués  d'autant.  Le  tourbillon  latéral  em- 
brasse la  moitié  de  l'abdomen  et  de  la  partie  inférieure  du  dos;  il  s'étend  en  bas  jusqu'à  l'aine. 

La  croix  latérale  est  située  à  la  limite  de  ce  tourbillon  et  du  tourbillon  axillaire. 

La  croix  abdominale,  le  champ  génital,  et  bipartie  supérieure  du  champ  iliaque  sont  dis- 
traits au  tourbillon  inguinal  par  ce  tourbillon  latéral. 

Variations  des  tourbillons.  — a)   Variations  individuelles.  Les  tourbillons  sont  su-, 
jets  à  de  fréquentes  anomalies.  Pour  prendre  un  exemple,  nous  dirons  que   le  tourbillon 
du  vertex  peut  s'écarter  de  2  ou  3  centimètres  de  sa  situation,  chez  des  individus  normaux. 

Chez  les  dégénérés,  ces  déviations  sont  beaucoup  plus  considérables.  Le  tourbillon  du 
vertex  est  franchement  latéral.  D'autres  fois  il  est  dédoublé*. 

b)  Variations  en  rapport  avec  les  espèces  animales.  Chez  le  bonnet  chinois,  il  existe  un 
tourbillon  au  niveau  de  l'obélion.  Chez  l'orang-outang  le  tourbillon  de  la  septième  cervicale 
répond  à  notre  tourbillon  du  vertex.  Cette  différence  de  siège  des  deux  tourbillons  homo- 
logues entraîne  des  variations  parallèles  dans  les  champs  pilaires  et  dans  les  courants  qui 
les  limitent.  Aussi  les  territoires  pileux  et  les  territoires  glabres  ne  se  répondent  pas  chez 
l'homme  et  chez  l'orang.  C'est  là  un  des  arguments  à  opposer  aux  auteurs  qui  fon- 
descendre  l'espèce  humaine  des  grands  singes  anthropoides. 

Division  des  poils.  —  Avec  Vaillant  (loc.  cit.)  on  peut  répartir  les  poils  en 
cinq  groupes,  dont  nous  indiquerons  successivement  les  caractères. 

1°  Cheveux. 

2"  Barbe. 

3°  Poils  des  aisselles, 

4°  Poils  des  organes  génitaux. 


Poils. 


r  Sourcils, 
1'  Vue  .    .  \  Cils. 
Poils  annexés  aux  organes  j  '  Poils  de  la  caroncule, 

des  sens )  2"  Odorat.       Vibrisses. 


.5^  ..  ..  (  Poils  du  pavillon. 

(  Poils  du  conduit  auditif  externe. 

Poils  de  la  surface  cutanée  aénérale.    .  -,  ,.     "1 
'^  (  Duvet. 

I.  CHEVEUX. 

Développés  sur  la  peau  qui  revêt  la  voûte  cr;\nienue  (cuir  chevelu),  les 
cheveux  nous  apparaissent  comme  les  poils  les  plus  souples,  les  plus  fins  et  les 
plus  longs  que  porte  le  tégument  externe.  De  leur  longueur,  Bichat  tirait 
même  un  argument  en  faveur  de  la  station  bipède,  qu'il  considère  comme 
propre  à  l'espèce  humaine. 

1.  1881.  FÉRÉ.  Rov.  d'AntUropoL,  p.  483.^ 

2.  BiCKAT.  Anal,  gén.,  l.  IV,  p.  498,  édit.  1830. 


M(ii;i'ii(»ijH,ii:  hi    l'dii,.  891 

I.  LONGUEUR.  I,;i  l()ii,i:iii'iir  (|iii'  |ifii\fiil  allciiiilii'  li>  cIk'si'ux  varie  uncc 
une   si'i'ie  (le    Licleiirs   : 

I"  A(/('.  C.lie/  le  l'ieiiisrl  clie/.  renr.iiil  de  race  lilanclii'.  nu  la  hiii:^  iieiir 
(lu  clieveii  esl  (Tmie  a|)|tn''ci;ili(in  |iliis  aisi'c  (|ii('  cIm'/,  I  adtillc.  le-  iin'ii-iiralKjiis 
oui  (Idiiiié  les  ivsuKals  siiivaiils  : 

Afic.  I,i>nt,'iiciir. 

Fd-liis  .")  iiutis 8  à  10  iiini. 

Kd'Ids  il  Icrme l.'i  à  liO  iiiki. 

Kiiliml  20  jouis 10  à  2")  iiiiii. 

Kiiliiiil   li  mois 2.")  à  ;(0  iiiiii. 

2*^  Ne.re. —  La  |)liis(iii  immis  <;raii(le  loiiiiiieiir  dinlieveii  no  eoiisliliie  jamais 
un  caraclère  sexuel,  l-es  cheveux  soiil  senlenieiil  un  peu  plus  lon^Lis  eliez  la 
l'eninie  (|ue  cliez  riioiiuiie  (races  hlaiiches),  mais  les  individus  du  sexe  masculin 
portent  les  cheveux  courts,  chez  nomhre  dépeuples,  et  cette  coutume  accentue 
enc(tre  U^s  difTc'reuces. 

Nous  verrons  (|u'il  existe,  eu  revaur  lie.  (Ie>  dillV-rences  uotaldes  dans  la  crois- 
sance, considi'rée  dans  h)s  deux  sexes. 

3"  llacc.  —  (".liez  les  lùiro|)(''eunes,  ou  voit  les  cheveux  descendre  jnsiin'a  la 
ceinture,  la  racine  de  la  cuisse  et  même  la  paitie  moyenne  du  niollel.  Ils  attei- 
gnent 0  m.  1)0,  1  m.  et  parfois  davantage. 

C'est  dans  la  race  jaune  (Chinois)  que  les  cheveux,  rassemhlés  en  natte, 
atteignent  leur  plus  grande  longueur.  C'est  dans  cette  race  ([uc  les  cheveux 
sont  aussi  les  plus  gros  et  les  plus  roides.  Toutefois,  au  dire  de  l*runer-Bey,  les 
l*eaux-Rouges  (Sioux  et  Pieds-Xoirs)  portent  une  chevelure  ronde  et  lisse  dont 
ri'xtn'Muiti'"  tomhe  jus([u'aux  talons. 

Les  noirs  ont  une  chevelure  g(!'iu';ralement  courte.  Les  cheveux  altcigucut 
au  uuixiiuinu  20  centimètres  chez  les  Cafres,  et  o  centimètres  sculemeat  chez 
les  lîoschimans. 

Nous  préciserons  ultérieurement  cjuels  rapports  existent  entre  la  longueur  et 
la  forme  du  cheveu. 

II.  DIAMÈTRE.  —  Le  diamètre  du  cheveu  est  en  rapport  avec  une  série  de 
facteurs  qu'il  l'st  utile  d'envisager  successivement. 

l"  Wo-'tKtiun^  urci-  la  race.  —  Pruner-Bey  a  nujntré  que  le  diamètre  du 
cheveu  varie  dans  de  larges  proportions.  Ce  diamètre  oscille  de  50  à  410  a. 
Les  résultats  auxquels  est  arrivé  Pruner-Bey  sont  résumés  dans  le  tahleau 
suivant  : 

rmo  Ui.iinètre  du  clu'vcii.  Rare.  Dianii-Iro  «lu  cheveu. 

Fi-an(;-ais    . 50  à  80  u  Nègre  d'Océaiiic 2.jÛ  ,a 

Juif 90  ;JL        '  Guarani 300  -i. 

liotteiilol 150  ;x  Malais 320  [x. 

.Nt'grc  (CUriquc^ 150  a  Femme  guarani 41C  a 

Aiahc 230  ;j. 

2°  Variations  avec  le  sexe.  —  OEsterlen  n"a  trouvé  que  des  différences  insi- 
gnifiantes dans  le  diamètre  du  cheveu,  en  étudiant  des  cheveux  d'adultes  de 
sexe  différent. 

[.1.  BRAXCA.] 


892  l.i:   l'OlL. 

Sexe.  hi.iMiclif  «lu  i-Ik'vcii. 

1"^  uhservnliiin  .   .    .     o4  ;j.  ^ 

\  ■>■  »                        0'^  -j  I 

.Masculin  ...    -,  .ï  '    '    '     /-o  '    î   •'^•^''1  f"  iiiovomio  :  (li  a  T.» 

^  .î"  11           ...     (>8  ai 

4'^  )i            ...     '">  ;j.  , 

!'''■  ol)s('iv.'ilinii.    .    .     .")8  :j. 

\  'i"  >»           ...      (...  ,.  ,     .   .                                 -       „ 

l'cmmiii -,.  '     /  >iii(  CM  iiiiivcniic  :  (m   -j.  .>() 


')8  ;j.  J 

.      i."t  ;j.  ' 

^  :{-•  .1  ...     T(i  |j.  r  ^"' 

i'  »  .    .    .      ~~  '1.  J 


3"  Variations  arcr  l\'aj<'.  —  OEsterlcn  '  a  monliv  r|iic  dans  une  niùinc 
race  (race  blanche)  le  il ia mètre  du  poil  varie  avec  l'âge  dn  sujet.  Le  j)i»il 
fin,  chez  l'enfant,  grossit  chez  l'adulte,  pour  diminuer  de   diamètre   chez  le 

xiclllai'd. 

L(!s  résultats  de  (lalippe  et  de  Malassez,  ceu.x  d'OI-'sterlen  sont  consignés  dan< 
les  deux  tableaux  qui  suivent  : 

L)i;imètre  des  cheveux. 

Affo. 


Fœtus  4  mois 

l'd'tiis  r;  mois 

Td'Uis  7  mois  1/2  .  .  .  . 
Imi'Uis  8  mois  1/2  .  .  .  . 
Presque  à  Icrmc   .    .    .    . 

.V  terme 

(Jaiçoii    I   .jimr 

l'ille  2  jours 

(iarçoii  2  jimrs  12. 

(■ar(;on  ."i  jours 

(iarçoii  0  jouis  (chauve). 

Fille  II  jduis 

Kiifaul  20  jours 

Kiifaul   I  '(   mois 


.Movennc  cle 

10  men.-;iirations. 

F 

;c;irts. 

18 

\x 

10 

il  20 

;j. 

2i 

•1. 

20 

il  28 

a 

M 

•J. 

28 

à  40 

'X 

n.i 

|X 

28 

il  40 

'X 

:t2.() 

•A 

28 

il  30 

<x 

:i7 .  (•) 

;x 

28 

il  48 

•X 

:î1.2 

a 

20 

il  40 

IX 

28 

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20 

il  ao 

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.")!).(') 

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il  80 

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:i7.2 

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il  48 

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•1 

:!7 .  i 

•1. 

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il  40 

a 

:{1.2 

'i 

24 

il  40 

M. 

42 

|X 

28 

il  48 

[X 

1 

tiiimMre  «lu  c 

lieveii, 

Movenne 

Fulaul  (le  12  jours 20  ii  20  ;x 

Fulant  (1(!  0  ii  18  mois :i4  ;x 

Futaiil  (II'  I.")  ans ."iO  ii  02  vx 

Ailulle  liiimme ."»4  à  7.^  [x 

.\dulle  lemme .18  il  70   ;x 

Nieillanl TiO  i»  03  jx 

4"  \'a  riathms  arec  l/i  rrijinn  il  a  clu'vra  riatsitlrréc.  -  A  rniNcrsc  de 
nombre  d'aulres  |)(iils.  le  cdrps  du  cheveu  est  de  diamètre  iinilniiiu'  dans  toute 
son  élendue.  Toiildois,  re.xlrémilé  libre  est  plus  ou  moins  cIliltH'  et  le  bulbe 
génér.ileiiu'iil  rcnlli'. 

III.  COULEUR.  —  Les  cdiilciii's  (|n'alTi'il('ii I  les  cIkaciix  oui  r[r  rai)|iorféi>s 
|)ar  Topinard  à  six  Ivpes  :  le  iHur.  le  brun,  le  cliàlam.  le  imux.  le  blond  doré, 
le   l)lanc   de   lin. 

(les  types  diil  été  niiilllprn  ■-  |)ar  lunubrc  d'anlbrdpdlogisles.  el  Hroca  a  ras- 
semblé, dans  un  lablcau  (|tii'  lHii  IroiiNc  à  l'iiislilut  aiillirdpdldgi(|ue  de  Paris, 
un  éohantilldii  des  diverses  cdldiatidiis  ipie  |ieu\enl  all'ecler  les  ciievcux. 

I.  187'(.  tEsTKiii.i-.N.  />i.s  inrnscliticlif  llnnv  intd  .^i'ii)r  iii'rirhlsnrlzlirlif  llrdriiluiui.  Tiiliingen.  .Vn.ilysé 
clans  Ailiiali:s  il'lii/fiiinr  ri  ilr  tiirili-rhir  h'-)jaU',  1.  XLVll,  'i'  srri.'.  p.  ;tSl. 


\|n|;ni(tl.ii(,|i;    1)1     poil,.  893 

M  Ce  l.ihlcai!  iTiircrjnr  '.\'\  iiii.iriiTN  s',i|ijili(| ii.i ii I  .iiix  ciicxciix  cl  h  l;i  peau. 
I.cs  \iii^l  |)r('iiiicrs  miiiK'ros  comcriiciit  (''^alciiiciil  liiis  ;  les  \iii^'-|  |u-('iiii('T('s 
miaiiccs  scml  (lisposrc.s  cil  scrics  rc^iilicrcs.  à  sa\()ir  :  I — !'».  nuances  bniiios; 
('• — 10,  nuances  \crlcs  ;  Il  I.").  imanccs  idciics;  l(i — 20.  nuances  f^risos.  Lo 
icslc  (lu  lahlcaii  csl  (lis|t(isc  aiilrcincnl.  La  iiinl(i|tlicil(''  cl  la  pro.xirnilc  des 
nnances  londanicnlales  ([iii  relc\-enl  ijc  deux  cniilciiis  sciilcinen  I.  jaune  el 
l'nimc,  cl  (le  Iciir  ini'lan^c  en  jti'opnrl  kiiis  (•(•n\  enahics,  rendanl  ini[iussil)lc 
celte  classiiicadon,  on  s'est  Ixinié  à  conlVoiiler  sur  liiii  des  cotés  du  tahleaii  les 
teintes  les  |)liis  soniNri's  afin  de  rendre  la  coinpaiaison  plus  facile.  On  a  clier- 
cjic  à  l'aii'c  siiiNic  les  antres  dans  un  certain  ordre,  mais  cet  ordre  n'a  |in  être 
i'ci:iilier;  il  a  l'alln  pins  d'une  l'ois  l'ciidrc  les  s(''rics  naturelles;  le  nnnn'ro  iS 
représente  le  noir  alts(»lu'.  » 

!"  \'nri((tiiii)^  (hiii^  hi  coidci/r  du  clicri'K.  —  La  conicnr  des  clie\eux  ne 
[K'ul  s'apprécier  (|iiesur  une  nièclie  de  cheveux. 

Selon  que  l'on  regarde  cette  inècdie  à  la  lumière  n'allée  liie  on  à  la  lumière 
directe,  l'aspect  change,  comme  l'a  dit  Vaillant  {loc.  ril.). 

A  la  lumière  directe,  le  rellel  du  cIicmmi  varie  a\('c  rintensité  et  avec  l'inci- 
deiice  des  rayons  Inmineiix. 

A  la  lumière  réfractée,  le  cheveu  noir  pai'ait  hrun  acajou,  le  clieveu  (diàtain 
semhle  acajou  clair,  le  cheveu  rouge  est  d'un  jaune  clair  orangé,  le  cheveu 
blanc  est  IranspanMil  avec  un  léger  reflet  jaunâtre.  (Vov.  Vaillant,  lo<\  cit..  el 
.loannet-.  ) 

2"  ]'aria(ious  arec  le  sexe.  —  Au  dire  d'IIavelock  Ellis,  les  Européennes 
ont  la  peau  et  les  cheveux  plus  clairs  que  les  Européens"'. 

•'?'  \'(tri(itio)i!<  avec  l'ajc.  —  Les  cheveux  de  l'enfant  deviennent  de  plus  en 
|»lus  foncés  à  mesure  qu'il  avance  en  âge  (Bcmté).  L'enfant  blond  deviendra 
ibàtain  ;  l'enfanl  châtain  sera  ]»lus  tard  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé. 

4"  l'fjriations  e)i  rapport  avec  l'action  des.  milieux  extérieurs.  —  Il  arrive 
fréquemment  que  la  chevelure  ne  présente  pas  la  même  couleur  dans  toutes 
ses  parties. 

La  partie  adhérente  des  cheveux  est  plus  foncée  que  la  partie  libre,  exposée 
aux  radiations  solaires.  J^a  première  est  par  exemple  couleur  châtain,  tandis 
que  la  seconde  est  d'un  blond  roux. 

D'autre  part,  il  arrive  souvent  que  deux  mèches  blanches,  provenant  de 
deux  femmes  âgées,  sont  profondément  dilTérentes.  «  L'une  a  appartenu  à 
une  dame  ayant  soin  de  sa  tète,  vivant  au  salon  :  elle  est  d'un  blanc  d'argent: 
l'autre  a  appartenu  à  une  paysanne  travaillant  au  grand  air  :  elle  est  jaune.  » 
(Arloing). 

T)"  Variations  en  rapport  arec  l'usage  des  teintures,  etc.  —  La  chevelure 
prend  une  teinte  plus  foncée  à  la  suite  de  l'usage  répété  des  pommades. 

L'usage  des  teintures  et  des  décolorants  change  profondément  son  aspect. 

I.  ISli'i.  Broca.  litiU.  dr  la  Soc.  d'Aiillirojiol.,  'i  rôrier. —  Tableau  cliroinatiqiiP.  Mé)i).  de  la  Soc.  d'An- 
lliropoL,  t.  II,  p.  1-23). 

•-'.   1878.  JoANXET.  l.c   jioH    Itiiinain.  ses   variélés  d'asijccl,  leur  sitj)tification  en  méderitte  judiciaire. 
TliLse.  l'iiii.. 
■    j.    ISSU.  IIavi;i,m,  i;  Kli.i^.  .Man  ami  U'oinan,  [>.  2ri. 

(.1.     B/.'.I.VC.l.: 


894  l-l-^  i'"",. 

L'eau  oxvfrc'iu''»',  j)<ir  oxniiitlc,  fait  jjasscr  les  cheveux  noirs  au  ltl<»nd  ol  int'-mc 
au  rouge.  Topinard  a  pu  s'assurer  du  i'ail  sur  des  chevelures  chinoises'. 

0°  Variations  en  rapport  arec  la  race.  —  La  couleur  des  cheveux  est  'fii-né- 
ralement  en  harmonie  avec  la  couleur  de  la  peau  et  celle  de  l'iris,  l'ne  p«'au 
blanche,  qui  bi'uiiit  aisénienl  ;iii  voici],  ne  va  guère  sans  (]>'>  yeux  I)leu<  et  des 
poils  blonds. 

De  cette  (djservalion  exacte,  (|uel(|ues  anlhropologistes  ont  voulu  tirer  un 
caractère  de  classification.  C'est  ainsi  que  les  Européens-  ont  été  répartis  en 
(ieux  groupes  :  les  bruns  et  les  blonds.  Parmi  les  premiers  figurent  les  Maltais, 
les  Ligures  et  les  Bretons;  parmi  les  seconds,  les  Danois  ot  les  Wallons,  mais 
«  les  nuances  claires,  et  en  particulier  le  blond  clair,  ajoute  Arloing.  sont 
très  peu  répandues;  les  races  qui  les  présentent  appartiennent,  eu  grande  |)ar- 
tie,  à  l'Europe,  et  surtout  aux  rauieaux  germanique,  slave  et  celliiiur  de  la 
souche  arvenne  et  au  rameau  finnois  des  ïouraniens.  On  en  trouve  quelques 
exemples  dans  le  Caucase,  chez  les  Aruiéniens,  chez  les  Sémites  de  la  Syrie, 
quelquefois  parmi  les.ïuifs  et  peut-être  en  Afrique  chez  les  Berbères  de  l'Atlas^  ». 

La  couleur  des  cheveux  ne  saurait  donc  constituer  (|u"un  caractère  de  <ecoiul 
ordre,  et  cela  pour  diverses  raisons. 

a)  On  observe  des  couleurs  diveises  sous  vui  même  climat,  el  inversement  la 
même  couleur  s'observe  sous  des  longitudes  différentes. 

«  La  couleur  noire  est  celle  qu'on  rencontre  sur  tous  les  point-  du  globe.  Elle 
est  l'apanage  de  l'Esquimau,  tout  autant  qu<'  du  nègre,  de  lllindou  luauiah- 
nique.  du  Malais,  et  les  nations  européennes  en  offrent  de  nombreux  exemples'.  » 

h)  Dans  une  même  race,  d'autre  part,  on  observe  des  individus  dont  la  che- 
velure est  de  couleur  dilTérente.  Les  .luil's  sont  rouges,  blonds,  châtains  ou 
bruns. 

c)  Enfin,  dans  toutes  les  races  connues,  la  che\clure  rouge  est  représentée 
chez  un  petit  nombre  d'individus.  Ce  fait  a  été  diversement  interprété.  La  che- 
velure rouge  n'a  pas  de  signification  ethnique  pour  Beddoi';  pour  Eusèbe  de 
Salles,  l'homme  primitif  était  rouge,  et,  pour  Topinard.  les  rouges  sont  les  der- 
niers rejetons  d'une  race  disparui-.  (|ue  icprésentent  encore,  en  Russie.  ([uel([ues 
individus  dont  les  yeux  sont  verts. 

Toutefois,  Deniker  éciit   tout  récemment  :  >>  11  n'v  a  |tas  de  raci-s  aux  »  hevenx 

roux Les  cheveux  l'ouges  sont  très  communs  dans  les  ])avs  où  se  sont  mélt-es 

plusieurs  races,  blanche,  brune  ou  blond(\  (hi  trouve  abtrs,  dans  ces  races  croi- 
sées, des  chevelures  de  toutes  les  couleurs,  noires,  lu mu-s.  blondes,  rousses, 
cendrées,  châtain  :  c'est  le  résultat  naturel  du  mélange  de  sang.  Mais  Iors(|ue 
chez  un  peuple  aux  i-heveux  noirs  qui  n'a  subi  aucun  mélange.  (|ui.  i]u  nuiins. 
ne  s'est  jamais  uu^lé  ([u'avec  des  races  aux  cheveux  noirs,  nail  par  eN<'e|iliou 
un  individu  aux  cheveux  rouges,  cela  «'onslitue  un  cas  pathologique  aj>pelé 
érijlhris)ne  par  Hroca.   L'érylbrisnu'  ne  peut  se  manifester  que  dans  certaines 

I.  (".es  niodificalioiis  tlans  la  couloiir  dos  cliovi-iix  sont  parallèles  aux  modifiMlions  i\u'on  oliservc  «latis  l.i  rou- 
li'iir  ilo  l'iris.  Nombre  ilICinopiViis  (|iii  naissoiil  avec  des  yeux  liions  ont  plus  tard  l'iris  gris,  hrun  on  noir,  lie 
telles  variations  dépendi'ut  de  l'évolution  du  pii;nient. 

'î.  18"!).  Topi.N.vuD.  l'.oiuuuinieatiou  sur  la  eollection  de  cheveux  européens  exposa»  dans  l.i  galerie  •' •  '"■'•■i- 
(léro.  liiillft.  de  la  Soc.  d'AnlIimijol.. 

3.   tSSO.  AnuiiNG.  Poils  et  oufiles,  leurs  organes  producteurs.  Tliiae,  ngrrgniinn. 

'i.  1803.  PncNEn  Bev.  De  la  elievelure  eonune  earaeléristiipie  des  races  liuniaines.  d'après  des  rciicnlios 
iiiicroscopitpies.  ^^oc.  d'ATitltropoL,  t!)  mars. 


Mi)|!l'lltil.(i(,||-;    m      l'dIL.  S95 

races;  ilii  iiHiiiis.  un  M'en  a  cili'.  jnsiiuici.  ainiiii  (',\('iii|)lc  clic/,  les  Xc^Tcs  ;  [lar 
coilll-c,  r(''|-\lliii>in<'  est  assez  )Vci|iiciil  clic/  les  .liiils  de  ri'.iiiu|M'.  clie/  ll'«-(|iiels 
il  est  le  |>liis  sdiiveiil  assucii"  aux  cheveux  IVisi's'.  » 

7"  llKjijitirl^  (le  lu  riii/li-iir  cl  ilc  tii/rhji/es  aulir.s  en raclrrc^  (■l/inifji/i.'<.  — 
(>ii  a  reinar([iic  (lu'eii  Kranoc  les  individus  bruns  sont  souvent  petils;  les 
Idoiids  sont  au  contraire  de  grande  taille. 

La  race  blonde  est  la  plus  |)r()lili([ue.  Chez  les  jeunes  lilles  de  celle  couleur, 
linstauration  menstruelle  est  plus  tardive  que  chez  les  brunes;  mais  elle  est 
j)lus  précoce  ([ue  eliez  la  lemuie  obàlain  foneé. 

I*runer-Hev  a  noté  {|ue  les  enlanls  issus  de  couples  Mouds  on  liiiiii-  -niit 
éijalemeut  blonds  ou  bimis.  Mais  (|uaiiil  l'un  des  conjoints  est  blond  et  l'autre 
brun,  renfanl  peut  pivs(Mibu"  un  type  de  couleur  interuK'diaire  :  mais  il  e-.l.  le 
plus  souvent.  IrancluMneul  blond  ou  franchement  Inun-. 

Xous  rappellerons  la  prédisixisilion  (juallcMlenl  ponr  certaines  lualudies,  et 
en  parliculi(>r  poiu-  la  luhcrculose,  les  individus  d'un  blond  roux  (Ivpe  vi'-ni- 
lien). 

IV.  NOMBRE.  —  Le  nomhre  des  cbcNcux  varie  avec  la  race,  avec  la  couleui*  et 
le  diamètre  des  cheveux. 

L'  Variation'^  de  race.  —  De  Ouatrefages  écrit  déjà  que  la  chevelure  estsur- 
bnit  fournie  cbez  les  races  boréales"-.  Ililgendorf  *  a  voulu  préci.ser  Tinlluencede 
la  race  sur  le  nombre  des  cheveux.  Jl  a  com|)té  chez  quelques  sujets  de  race 
dilTérente,  le  nombre  de  cheveux  (ju'on  trouve  implanté  sur  I  cenlimèlre  carré 
de  peau.  Il  a  trouvé  : 

Uace.  Nombre  de  clicveii.\. 

Aïnos 21  i 

Japonais 20!)  (2:)2  à  280) 


.\Ileinaiul 


272 


2'  Variations  avec  la  couleur.  —  \\'ilbof  a  montré  que  le  nombre  des  che- 
veux implantés  sur  une  égale  étendue  du  tégument  externe,  augmente  quand 
la  teinte  des  cheveux  s'éclaircit. 

Cniiliiii'.  Xonil)i-o  (le  clicveu.\ 

Noire 147 

l'.rune 102 

IUdikIc IS2 

On  sait,  d'autre  part,  que  le  diamètre  des  cbeveux  est  d'autant  moins  consi- 
dérable que  la  couleur  du  cbeveu  est  plus  claire.  Les  cbeveux  blonds  sont  les 
plus  lins  et  les  plus  nombreux. 

V.  FORME.  —  l^orv  de  Saint-Vincent  a  ré[»artl  les  races  bumaines  en  deux 
groupes,  d'après  la  foruie  du  cbeveu.  Il  distingue  les  races  léioliicpies  (à  che- 
veux lisses)  et  les  ulotriques(à  cbeveux  crépus). 

Cette  classification  répond  assez  exactement  à  celle  de  Virey  qui  disliniiue 
seulement  deux  groupes  de  races  :  les  races  blancbes  et  les  races  noires  \ 

1.  liioo.  Dexiker.  Races  H  peuplades  delà  terre,  p.  fio. 

•->.  I8(i0.  Pruneu  Bey.  Voir  Bull,  de  la  Soc.  d'Anthropol. 

i.  1877.  De  Qu.vtref.\ges.  De  l'espèce  liumaine,  3*  cdit. 

'i.  1875.  ]hi.r,v.saonF.  MUllidlungen  der  deiU.  Gesellsch.  f.  Nal.  u.  Vol/cesI;undc  Ostasicns. 

3.  1860.  Tab'.cau  synoptique  des  races  humaines 


-1.  /i/M.V'    I. 


896 


I.K  l'olL. 


Isidore  (jL-olTroy  Saiiil-llil.iiic  a  développr  la  fla<sili<alii)ii  de  liorv  de  Saiiit- 

Vincenl,  et  dressé  le  tableau  suixaiit  : 

1    (^■luiasiiinc. 

l   AIlL'KaniciiiK'  (Pcaux-ltoii^'^os». 
1  Ilvpoiliorccmio  (Ksi|uiinaii.\). 
,„,..,.  )  Malais.'. 

I  .M(ni^()li(|iic, 

I   l'araljoréciine. 

(  Australienne  (Taïliciis). 

(  (Ktiiiopioiis. 
,     ,  ,  1  Cafres. 

'  1  Mélanésiens. 

(  IloUenlols. 

l"  Li'iotriques.  —  A  iiii  point  di-  \"m'  pureiiiont  descriptif,   les  iiistru<tions 


[■"i(i.  ."iiO.  C.lioveiix  dniilsou  lisses'  (l'eau-Uuupe). —  Fir..  "ilT.  Cheveux  liouelés  (Française). 

de  la  Société  d'Antlirop.dogie  distinguent  dans  le  groupe  des   léiotri(|nes  (pialre 
Ivpes  de  cheveu.x  (|ue  relient  des  formes  de  transition  innombrables  : 

a)  Les  cheveux  droits,  lisses  (straight  ^  stralT,  schlicbl). 

b)  Les  cheveux  ondes  (waved  ^t^^  wellig). 

c)  Les  cheveux  bouclés. 

(I)  Les  cheveux  frisés  (eu rly.  fri/.zly  =  lockig). 

(i)  Les  cheveux  droits  sont  rectiiignes  dans  toute  leur  ('tendue.  A  i'exeeplion 
de  ceux  des  Finnois  oecidenlaux.  ils  sont  raides  et  diiis.  eouime  le>  rriiis  d'un 
cheval-. 

h)  Les  cheveux  ondes  on  undnN's  sont  disposés  en  éli-nieiil  de  ccun'be.  sur 
une  longue  étendue". 

c)  Les  cheveux  sont  boncli's  ipiand.  en  s'i'nnuilanl.  d>  >.ininlenl  un  anneau 
large  de  phisieurs  eentimèlre^.  mais  iiu  nniitlèlemenl   leriué '. 

1.  r.cs  ligiin'>  mil  rlô  exôciitéi'ï  il'iiiuv.-.  dos  iilii)l(p^r.i|iliii'>.   Li'>    i   ileriiicies  lij;nri'>  |ii\i\i<'nnoiil  «Its  (-olU'c 
tii.in>  (In  Miisi'-inii. 
•,'.  l{:ii'i's  .illaùiii  '  ft  .■iiiu''rif.iiiu',  F.^qiiiiiinux,  I.;i|ii>us. 
;{.  Eiirupi'-nis. 
'i.  l'".mii|)rL'ns,  iioinlii'e  tlo  Pnlyiu'jii'iis.  Aïnns,  Diiiviilions. 


Mdlil'IhU.Di.ll-;    lll:     l'Illl.. 


H97 


(/)  l.c^  clicxciiN  IVisi's  Miiil  -i)ii\ci:(  rallie-.  I  .'an  iicaii  (|ii'ils  l'uiinciil  rst  cdiii- 
|ilrl  ;  (le  plus  ccl   ai an    ne  lii'^iiassc    -iiriv  ciiliniclrc  de    diaiiKHrc. 

2"  I  Inlrif/Kcs.  —  (Jiiaiil  aux  tlicNcnx  laineux'  on  ir('|ins.  ils  sont  essenlielle- 
Mieiil    caraclérisi-s    par  ce   lail  (|n"iU   ruinieiil    «le--    aiineaiix    s|iir(M(les.    phi»-   mi 


■^ 


Fio.  :i'i-S.  —  Clicveu.K  frisés 
(Indi-i'iic  irobock). 


10.  .'i'i9.  —  Cheveux  laineux  eu   loison 
(OUnla.  (tu-dwit. 


Fio.  :m.—  Cheveux  hiiucux  eu  vailrouille  Kio.  ool.  —  <;heveux  hiiueux  eu  crain 

(huliiiène  de  Tile  des  l'ius).  Je  poivre. 

moins  rapprochés  les  uns  des  autres,  et  toujours  d'un  diamètre  exigu  (I  à  8  mil- 
limètres, 2  millimètres  chez  les  Cafres).  De  plus,  ils  s'enroulent  par  petites 
touffes,  dont  l'apparence  est  celle  de  la  laine. 

Les  cheveux  laineux  sont  de  diamètre  comme  de  longueur  variables. 

Ils  forment  de  longues  torsades  chez  les   Tasmaniens.  Chez  les  Xéo-Calédo- 

1.  Australiens,  Xiiliicns.  Mulâtres,  Cafusos  (métis  d'huliens  et  de  Nègres). 

POIRIER    ET    CU.VRPV.    V.  <' ' 

M.    BllAXCA.] 


898  I-I-:  l'OIL. 

iiiciis.  choz  ccrlaiiis  (iaCrcs,  ils  se  dressent  en  layrinnaiil  à  lu  smiace  ilii  <iiir 
«•Ik^'cIii.  sans  Inriuer  (Je  lonfles;  ils  simnlent  nne  sorte  de  casijnc  mi  d'ann-ole, 
liante   parfois  de   'M)  eentiinèli'es  (dievelnre  en    vadronille). 

IU'anroii|»  |(lns  ri('(|iicninicnl,  les  clie\'en.\  iainenx  sont  coutU.  |-',n  [lareii  eas, 
ils  loiinent  une  iia|)j)e  (|iii  tantôt  semble  eontinue,  et  qui,  dautres  fois.  send)le 
(•onstiluée  par  de  petits  îlots  séparés  par  des  espaces  <rlal)res.  Ce  groupement 
lappelle  celni  des  «  loquets  »  d'une  brosse.  Telle  est  la  chevelure  en  prrain  de 
poivie  (chevelure  en  huisson  de  Miinludl.  chevelure  en  hrosse  à  souliers  (hard 
shoe  hrush)  de  Prilchard'.  (le  tvpe  de  chevelure  r^l  ((lui  des  Hottenfots  et  des 
|{(is:liini;ins. 

Ces  deux  nindc^  d'iniplaniation  de  la  (  licNcliirc  oui  seuddé  dune  iiripor- 
lance  capitale  à  nombre  d"anlhroj)olofi'istcs.  cl  rnii  d'eux,  liaeckel.  a  cru  devoii- 
distinguer  les  races  né<:ritiques  en  deux  groupes,  les  ériocomes  et  les  lopho- 
comes.  Mais  celle  disli)iction  ne  saurait  être  maintenue  dans  toute  sa  rigueur. 
Il  n"v  a  la  (|u'iine  apparence,  due  à  ce  que  des  cheveux,  répartis  en  gi'oupes. 
saccrochent  ensemble  pour  former  de  petites  lonfles.  «  Tous  les  cheveux,  réu- 
nis en  une  même  loull'e,  convergent  vers  l'axe  de  la  toidïe,  et  cette  conver- 
gence tend,  d'une  part,  à  rapprocher  leur  insertion,  dune  autre  part,  à  établir 
des  intervalles  entre  les  toulfes  voisines.  Cette  dis|)osition.  qui  mérite  d'être 
signalée  comme  caractère  descrlpld",  n'a  aucunement  la  valeur  d'un  caractère 
anatomiqne:  car  lors(|n"on  cou|)e  les  (  bexcnx  très  piV's  de  la  jhmu.  <ui  voit 
(|iie  rimj)lanlalion  est  uniforme  et  continue  et  (piil  n'y  a  i»oint  d'i-space  glabre 
entre  les  prélendns  |»inceanx.  »  (lloNclacqin'  et  llei"vé-.)  C'est  tout  au  plus  si. 
chez  les  nègres,  fail  remar(|uei'  l)end<ei'.  les  (liexeux  sont,  par  eudroil>.  j)ln< 
raj)prochés.  el.  par  endroits,  pins  espac(''s  les  uns  des  antres. 

HaI'I'OHTS     KMlii;    I.A     l-or.MK    DU    eUKVKL      i:r    OIKLOIKS    CAUACIKIIKS     DK     1,'aI'I'AUKII. 

i'ii.i:i  X.  —  1°  Forme  el  loi}(/iicur  du  e/icvcu.  —  Il  existe  un  rapport  constant 
eidre  la  longjienr  el  la  forme  du  (  lieveu.  l^es  (  he\enx  droits  son!  le-^  plii<  bmgs 
de  tons((diinois,  l'eanx-Houges).  Ils  alleignentjustiu'à  deux  mètres.  j,es  che- 
veux crépus  n'atteignent  (|ue  ')  ou  10  cenlimèlres  (  Moschimans,  liidlenbds). 

2'  l'iirnie.  ItnKiKenr  et  .■<e.re.  —  Dans  les  races  à  (  lie\tMix  droits  el  dans  ctdles 
à  cliexeux  (('(''ixis.  la  (  lie\  cliiif  preseiile  les  mêmes  dimensions,  dans  les  deux 
sexes. 

An  coniraire  (die/.  Ions  le~;  peuples  à  (  beveiix  olidés  ou  boU(dê<.  che/.  cer- 
tains peuples  fri'^i's.  la  (  bevtdnre  de  rhoinme.  abandonnée  à  sa  libre  ca»i>- 
sance.  sérail  plus  cinirie  (.'{Il  à  10  cenlimèlres)  (|ue  cidle  de  la  femme  ((»rt  à 
T.")  (■(•nrnnèlre-  an  maximum).  • '<"-  (lilférenc(>s  >oiil  |ii'ii  considérables  :  elle> 
ne  sauraient  constituer  un  caractère  sexuel. 

.'{"  Forme  du  rheveii  el  (ijipftfi'il  p'tleii.r.  -  l,(>s  i-ac(>^  aux  cbexciix  droiN 
sont  glabres  :  les  races  aux  tdieveux  oiidnlés  on  frise-  oui  im  ■-\sleme  pileux 
biiMi  dévelo|tpé:  des  races  aux  cheveux  couris  el  cre|)us.  les  unes  sont  glabres 
(lioschimans.  n(''gres  occidentaux)  ;  le^  anlre<  <onl  <>  assez  poilue^  »  (.Xb'laiié- 
sieus,    Acbanlis). 

1.    IS.Mi.   l'udi  ii\i;l..   Itr.-irairlirs  iiilii  Ihr  iiln/sicdl  /iis/iiri/  iif  Maiil.^lHl,  I.  II.  p.  (iïT. 

•->.   IHS7.  lliivi.i.Ai  1,11  F.  cl  llr.uvi';.  l'rrrix  (l'Anlhropdloiiir.  Vny.  .iiisii  /iii'r  rff /<i  ^oo.  d  .tn(/ii  17.11;..  i  n" -, 
|i.  (il  l'I  S)'i,  cl  IS.SO.  |i.  •.'•.'«1  cl  .■)!IH. 


M(ii;i'inii.(M,ii:  m    roii..  899 

Caisiis  m:  i.a  i'kisi  m;  iii:s   imiii>.  I"  I .a  j figure  du  pnil  es/   finirlinii    ili'    In 

j'oinn'    lie  smi    folliculr.  —    ('.elle  lliiMiric  ol   cclli'  de  l)()iiiii'',  (le    Xal  liii^iiis '. 

(les  ailleurs  piM'IciKlciil  (|iic  11  iiiiii\  .il  inii  du  lujlinilc  |iilciix  es!  I;i  r.iiisc  de 
l.'i  IVisiirc  (les  |inil-. 

Sli'W  ail  -,  clic/,  le  iièirre,  a  si<i:iialé  riiiciirvali<»ii  en  (lemi-cercli'  du  iDllniile 
|illen\  i|iii  est  liés  ItiiiL:.  Dinderl''  a  «(tiiliniié  ce  lail.  Il  a  vu  (|ue.  clie/,  le 
iiiiiuloM  iiu'i'iiKis.  les  [Kiils  dioils  iials<('iil  dans  des  follieiiles  di'dits,  el  les  poils 
IVist's  dans  des  Inllicides  incurvés. 

L'"  1.(1  /'rixurc  ihi  poil  rxl  fnnr l'uni  df  houblex  de  la  nidrillon.  —  Ce  sont 
des  alleriialives  de  Uoiine  et  de  mauvaise  nourriture  (jui  constituent,  pour 
Saiison,  la  cause  première  de  la  Irisiire  des  |)oils.  Les  troubles  de  la  nutrition 
dclcruiineiil,  sur  le  poil,  une  série  de  rétrécissements.  Cette  modification  mor- 
plinlo^i([U(>  détermine  à  son  tour  renroulement  de  la  phanèrc. 

'.\'  La  frisure  du  poil  eut  fnnrliou  dr  rnplatii^^^cmcnl  du  cheveu.  —  Le 
cheveu  Irisé  est  aplati  et  s'enrouli'  sur  le  plat. 

Cette  conception  a  été  défendue  par  Weber.  Hrown.  Iliiile,  Krdliker,  l'rn- 
iier-Bey»  liroca,  To})inard.  «  Plus  le  cheveu  l'st  aj)lati.  plus  il  s'enroule;  {)lns 
il  s'arriMidil,  plus  il  devient  lisse  et  roide.  L'une  des  extrémités  de  l'échelle  est 
icprésenlée  par  les  Papous,  les  Hoschimans  et  les  nèfi-res,  l'autre  par  les 
l'olvnésiens.  les  Malais,  les  Siamois,  les  .laponais,  les  Toiiranieus  et  les  Amé- 
ricains »  (  Pruuer-I{ev),  dont  les  cheveux  sont  durs,  gros,  arrondis.  On  observe 
lin  Ivpe  de  transition  chez  les  Aryens  et  les  Européens'. 

In  lait  ressori  nettement  de  rexamen  de  ces  théories  :  la  frisure  est  liée  à 
l'aplatissement  du  i)oil,  mais  cet  aplatissement  relève  lui-même  de  deux 
causes,  chez  le  nègre  tout  au  moins  ■  :  au  lieu  d'être  droit,  le  follicule  est  en- 
roulé en  lame  de  sabre;  au  lieu  d'être  sphérique,  la  papille  du  poil  est  aplatie. 

Eu  désianant  par  «  indice  du  cheveu  »  le  rapport  centésimal  du  petit  au 
grand  diamètre  du  poil,  Pruner-lîev  a  montré  que  cet  indice  atteint  son  maxi- 
mum chez  les  léiotriques.  Il  diminue  à  mesure  que  le  cheveu  ]>rend  la  forme 
ondulée,  frisée,  laineuse  ou  crépue. 

I{,ice.  Iiidirc  du  ilieveu. 

.....  (  Samovt'dps 90 

Lciolruniei^.    .   \   ,         '  ■  o; 

■'  (  Japonais 84 

,-,  ,   .  (  Nègres  (l"Atïii|uc .")2 

l  loir  unies  .-In  m 

'  (  Papous w 

VI.  DIRECTION    DES    CHEVEUX    DANS    LE    TÉGUMENT    EXTERNE.   —    Le   cheveU 

s'implante  obliquement  dans  le  derme.  Cependant  les  cheveux  sont  parfois 
disposés  perpendiculairement  à  la  surface  du  cuir  chevelu  (Pruner-Bey).  Dans 
les  races  blanches,  cet  aspect  s'observe  seulement  pour  une  mèche  ou  deux  de 
cheveux,   lesquelles  se   redressent   en   «    épi    ».  Chez  les  Hottentots,  les  Pa- 

1.  IS06.  N.\THfSius.  La  laine  du  mouton  sous  te  rapport  hisloloijiquc  et  teclinoloijique.  Berlin.  Voir 
.uiVi  liuU.  delà  Soc.  d'AnthropoL,  1868,  p.  717. 

".'.   lS7;i.  Stewart.  Montlily  microsc.  Journ.,  n°  2.  p.  34. 

:i.  1S88.  ItrcLEUT.  Journal  de  l'Anatomie  el  de  la  Plii/siologie. 

U.  V.onsuUcr  à  ce  sujet  Pruner-Bey.  Sur  la  chevelure  comme  caractéristique  des  races  humaines  d'après  des 
recherches  microscopiques,  Mém.  de  la  Soc.  d'AnlIiropol.,  t.  II  ;  et  Deuxième  série  d'observations  sur  la  cheve- 
lure, Mém.  de  la  Soc.  d'AnthropoL,  t.  III, 

j.  Voy.  a  ce  sujet  :  1896.  Unna.  Ueber  die  Ilaar  als  Rassenmerkmal.  Deut.  7nedi:in.  Zcitxcit.,  a"  82  et  83. 
—  1832.  AndersonStuart.  JowrH.  ^4na/.  f/iys.,  XVI,  p.  362. 

[.1.  BRA.\CA.] 


900  II-  l'on.. 

pons  et  qiif'lqiK's  autres  ll^n^^os,  tftuli-  la   clicxclun'    présente  eette  disposition. 

VII.  MODE  DE  GROUPEMENT  DES  CHEVEUX.  —  Les  clieveii.x  sont  r(''iini<  par 
groupes  de  2  à  o;  ils  sont  isolés  des  frroupes  voisins  pur  des  Caiseeau.x  ((inidiu'- 
tifs.  Dans  chacun  de  ces  groupes  j)ileu.\,  les  poils  sont  de  même  taille  on  de 
lailli!  dinV-reiile;  (piclques-uns  d'eiiln-  eu. \'  peuvent  émerger  d'un  seul  orilice 
de  la  peau.  JJe  tels  poils  a|»parliennent  à  des  rollicules  ramifiés.  Kolliker.  W'ts- 
treim,   Robin.   Sapjx'v   en  ont  observé  des  e.xemples. 

Cette  répartition  en  groupes  juxta[»osés  serait  pro|)re  au  système  piieu.x  du 
fo'tus.  On  ne  la  rencontre  plus  guère  chez  l'adulle.  si  ce  n'est  au  niveau  ih-s 
poils  follets  et  du  cuir  chevelu. 

VIII.  MODE  DE  DISTRIBUTION  ET  ZONE  D  IMPLANTATION  DES  CHEVEUX.    —  l.i'S 

groupes  de  cheveux  ne  sont  pas  plantés  au  hasard'  dans  le  cuir  chevelu.  Ils 
se  disposent  autour  d'un  centre  qui  répond  à  peu  près  à  l'angle  supérieur  de 
l'occipital.  Ils   s'irradient,  de  là,  suivant   des  lignes  spirales  assez  régulières. 

La  zone  d'im|)lantation  des  cheveux  n'est  ])as  limitée  par  une  ligne  réguliè- 
rement arrondie,  chez  les  races  caucasiques  tout  au  moins.  En  avant,  le  <uir 
chevelu  jxirle  "»  proiongenienls:  l'un  est  médian,  il  occupe  le  milieu  du  frnnl: 
les  autres  sont  pairs,  ils  sont  situés  respectivement  au  niveau  de  l'angle  exli-rne 
de  l'orljiteet  au  niveau  des  tempes.  Sur  les  côtés  de  la  tête,  on  voit  les  cheveux 
conlounici-  l'oreille,  j)asser  au-dessus  de  l'apophyse  mastoïde  qu'ils  laissent 
toujours  j)lus  ou  moins  dégarnie.  En  arrièn».  les  cheveux  descendent  plu<  uu 
moins  bas  sur  le  cou. 

].,es  cinq  prolongements  anlérieuis  de  Gazenave'  font  défaut  chez  les  Hotten- 
tots;  un  contour  régulièrement  circnlaire  marque  la  limite  du  front  et  du  cuir 
chevelu. 

En  résumé,  en  dehors  de  leur  longueur,  souvent  considérable,  les  cheveux  se 
caractérisent  surtout  par  leur  diamètre  presque  toujours  inférieur  à  8(1  ;jl  et  par 
leur  extrémité  libre  qui  ne  se  termine  jamais  par  une  pointe  régulièrement 
{'l'Iiléc.  La  ])(iiHt('  régulièrement  effilée  s'observe  seulement  chez  les  tout 
iciiiics  cillants  dont  les  poils  n'ont  jamais  été  coupés,  et  chez  les  adulte^  j>nr- 
tcurs  (le  (  lif\cn.\  aciiminés  (nov.  j)lus  lo-in).  De  plus,  la  racini"  des  clievcux  est 
plus  volumineuse  chez  l'houMue  ([ue  chez  la  femme,  et.  chez  le  premier,  la  sub- 
stance pileuse  se  nutnlrcrait  plu'^  r(''sist:inte  aux  lessives  causti(pies  (Hagi'r). 

il.   K.MUŒ. 

Tiintc  la  l'ace  est  cduverlt'  de  dux'et  ;  les  poils  pmprement  dits  n'existent  que 
clic/.  rii(Miiiiie  ;  ils  se  localisent  à  certaines  régions  de  la  face.  Leur  ensemble 
constitue  la  barbe. 

I  DISTRIBUTION.  Le  >iege  de  la  liai'lie  \arit>  avec  les  races  qui  la  jiorlent. 
Liiez  li's  blanis.  la  barlie  se  localise  aux  joues  (favori),  à  la  lè\  re  supérieure 
(moustache),  à  la  lè\  re  inférieure  (mouche),  au  miMiton  (bouc),  à  la  régiiui 
su-^-byoïdienue  (collier).  Chez  les  Australiens,  la  moustache  fait  tléfaut  ;  le  reste 

I.   l.s:ts.  M.wni..  An».  (Ifs  sciencs  iki/. 

'.'.   lojo.  C.AZENAVE.  Traite  ries  maladi'')'  du  cuir  chevelu .  \\.  38. 


Molll'llol.ndli:    hl      l(i||..  901 

ilr  I  I  liailic  rsl  assez  l)irn  riiiiiiii.  I  ne  (li-|p()sil  nui  iii\  rrsi-  s'oIisci'nc  clir/,  le-  I  liii- 
(l(iii>  cl  dans  la  race  jaiiiic.  (Jiicl(|ii('s  <  hicnl.iii  \.  rnliii.  oiil  Ic^  l'avoris  Irrs 
iirlti'iiifiit  (Irliinilés  «lu    i-(>slc  de  la  Itarltc 

II.  DIMENSIONS. —  A)  l.i)iii/i/ri/r.  —  [,a  loiiL-'iiriii'  (le  la  l»ail)c  rsl  c.xlivim'- 
iiiriil  \;wialil('.  l'-llc  allriiil  (l.  |(l.  2(1,  i!"  (l'iii i iiirtrcs  et  (la\anla;.M!  encore. 
Uaillidliii'  rilr  le  cas  (riiii  certain  Al\ariis  Semcdiis,  [«Te  de  la  < ',(»mpa^nie 
de  .lésns,  don!  la  harbe  descendait  jusqu'au  sol.  .Mais  c'est  l;i  une  de  ces  ano- 
malies (|iie  lions  passerons  en  i'e\iie  nllt''iienrenienl . 

M)  Diniiièlrc.  —  Le  diamètre  d(;  la  barhe  est  notahlenienl  supérieur  à  celui 
(In  cheveii,  dans  les  races  l)lanclies  tout  au  moins.  OKsterlen  (/oc.  c//.)  a  donné, 
de  ce  diamètre,  les  cliillVes  sni\anls  : 

UiV'i"ii.  |li.iMii-(f.-. 

Poil  (le  la  joue lO'i   ;j. 

Poil  (le  inoilstiK'liO ll."i   ;;. 

Poil  (lu  monlon IJ.")  ;j. 

La  barbe  se  présente  sous  des  aspects  aussi  variables  (pie  les  clie\cn.\. 

Certaines  races  de  l'Asie  (Moufiols),  de  l'Afrique  et  de  rAméri{[ue  (race  allé- 
^anienne)  sont  imberbes,  ("/est  sous  cet  aspect  que  se  représentent  éfralemenl 
les  anciens  Egyptiens  sur  leurs  monuments.  IVut-èlre  doit-on  mettre  cette 
abs(Mn-e  de  barbe  sur  le  compte  de  l'épilalion  prati(pi(''e  par  mode  et  transmise 
par  bérédité. 

D'autres  races  ont  la  barb(>  peu  fournie:  tels  les  (Ibinois  et  les  Japonais  dont 
les  cbeveu.x  sont  pourtant  bien  développés  -  :  la  nioustacbe  de  ces  peuples  est 
représentée  seulement  par  qnel([nes  poils  Ioiilis  et  rigides. 

La  barbe  est  abondante  et  longue  cbez  les  .\ïnos.  les  Iraniens  et  certains 
Sémites.  Elle  est  enchevêtrée  en  broussaille  chez  les  Australiens,  les  Todas,  les 
Védas.  Elle  est  remarquablement  abondante  et  courte  chez  certains  nègres, 
('liez  les  nègres  d'Afrique,  elle  est  civpue  à  la  lèvre  supérieure,  frisée  sur  les 
joues  et  le  menton. 

m.  COULEUR.  —  La  l)arl)e  varie  dt>  nuance  clu  z  les  divers  individus  de  la 
race  blanche  et  elle  est  généralement  «  assortie  »  à  la  couleur  de  la  chevelure 
et  du  tégument.  Dans  toutes  les  autres  races  h\  barbe  est  noire. 

l'aridtions.  —  Nombre  de  conditions  font  varier  l'aspect  général  de  la 
barbe. 

1"  Rac('f>.  —  Nous  avons  indiqué  précédeinmenl  les  modifications  que  la 
race  apporte  au  développement  et  à  la  topographie  de  la  barbe. 

'2' Agt\  —  La  barbe  n'apparaît  qu'à  l'âge  de  la  puberté.  Les  exceptions  à 
celte  règle  sont  généralement  en  rapport  avec  des  anomalies  de  l'appareil 
pileux. 

3"  Se.cc.  —  La  barbe  est  propre  au  sexe  masculin.  Toutefois,  on  voit  parfois 
chez  la  femme  une  fine  moustache  ombrager  la  lèvre  supérieure.  Pareil  fait 
serait  commun  cbez  les  Européennes  du  Sud  (Espagnoles)"-;  il  est  d'observation 

1.   I(>j4.  Bautholin.  Uisl.  rar.  anal.,  p.  63. 

'i.   1880.  Voy.  St.xmland  Wake.  La  barbe  considérée  comme  caractère  de  race.  Revue  d' Anthropologie ,  p.  3^. 
3.   Il  s'observerait  aussi  cliez  les  femmes  aïnos  qui   dailleur:-  accentueraieut  cette  disposition  en  teignant  de 
bleu  leur  lèvre  supérieure. 

[.1.  ZJ/.'.l.VC.l.] 


902  LI-:   l'"IL. 

assez  fréquente  dans  nos  pays,  chez  les  brunes,   apn'-s  la  ménopause.  W-salc 
avait   déjà   fait  cette  remarfpin  (\u<'   ff)nfirni('  IîohU'. 

4"  J-Jlaf  (le.^  organes  f/énlliiu.i:.  —  Ja's  anomalies  de  siège  des  organes  géni- 
taux, et  en  particulier  la  bi-cryptorchidie,  peuvent  influer  sur  le  développe- 
ment du  système  })il('u.\'.  Mais  le  fait  n'est  pas  constant.  Certains  ectopiques, 
d'âge  adulte,  ont  la  peau  glabre;  pubis,  aisselle  et  face  sont  dépourvus  de  poils, 
la  voix  est  aiguë,  les  organes  génitaux  mal  développés,  l'aspect  grêle.  D'autres, 
nu  (oulraire,  sont  robustes;  leur  voix  est  grave,  leur  clicvcliin'  bii-n  fimrnit". 
leur  i)arbe  parfois  «  superbe  »^ 

Aristote"',  d'ailleurs,  avait  déjà  remarqué  (|ue  cbcz  les  eunuques  châtrés 
avant  la  puberté,  la  bai'be  faisait  ((instanuncnt  défaut;  sa  présence  était 
constante  ([uand  la  castration  était  pratiquée  cbcz  l'adulte:  la  vieillesse  venue, 
l'eunuque  jx'rd  sa  barbe,  mais  devient  raicmcnl  cbau\c. 

En  résumé  «  plusieurs  poils  étant  (binnés,  longs  de  4  à  (1  centimètres,  larges 
de  120  ijL,  avec  tige  d'épaisseur  uniforme,  frisés,  à  pointe  constituée  par  une 
surface  de  section  ol)li(|ne.  non  amincie,  sans  inégalités,  peuvent  être  considé- 
rés comme  des  poils  de  i)arbe  »  (OEsterlen).  Ajoutons  que  la  substance  médul- 
laire, loin  d'être  centrale,  se  trouve  reportée  vers  la  convexité  du  poil 
(Pouchet). 

Les  favoris  se  reconnaîtraient  à  leur  lige,  dette  tige  est  plus  épaisse  ([ur  la 
racine  et  sa  surface  est  irrégulière. 

HT.   rolLS  DKS  AISSELLES. 

Ce  sont  (les  j)olls  longs  de  'i  à  (S  cenlimètres  et  dun  diamètre  de  7."j  à  80  y.. 
qui  se  distinguent  des  cbeveux  :  1  "  j)ar  leur  teinte  plus  claire  et  souvent  rou- 
geâtre;  2*^  par  leur  lige  rugueuse;  '.\"  par  leur  {)i)iiile  émoussée  en  cijne 
troiupié  (llager).  Les  menues  saillies  que  porte  la  tige  du  poil  sont  dues  à  la 
destruction  de  sa  surface  par  la  sueur,  le  frottement  des  babils,  etc.  Les  poils 
de  l'aisselle,  comme  rv\\\  du  ]Mibis.  sont  rares  cbez  les  nègres.  Ils  l'ont  complè- 
tement dér-iul  cbez  les  Fuégiens.  en  deliois  de  lonle  pratique  d'éiiilalion. 

IV.   l'dll.S  DES  (iKC.ANES  (.ÉMTAI  X. 

Les  ])oils  des  organes  gi'niiaiix  apparaissent,  comme  la  barbe  au  moment 
de  la  pubeili'-. 

Ce  sont.  clic/,  riionimc.  des  |)(iils  couils  et  frisés,  de  couleur  plu>  loncée  (jue 
la  barbe  et  les  clic\cn\.  Longs  de  11  à  (S  centimètres,  ils  émergent  parfois  à 
deux  d'un  même  oi'ilice  ciitani'.  I  .c-  poiU  du  piM-inée  se  rel  ron\ cul  jusipi'an 
voisinage  tic  l'anus. 

Cbez  la  l'cmnie.  les  poiU  annexes  à  rai)]vired  génital  |)réseiileiil  des  carac- 
tères à  peu  près  identiques.  Les  poils  du  pubis,  jilus  grêles  que  cbe/.  riiomme. 
acquièrent,  dans  certains  cas,  un  dêxcloppemenl  considérable.  Siebold  et  Voig- 
tel    les  ont    ^•n  dex-endi'c  jiisqiiaii  gcnoii.    Les  graiiiles   lèvres  sont    aussi    mu- 

1.   I.s:l3.  Rœot.  Dhsrrl.  rfc  l'Ui».  GroninpiiP. 

•J.    IK!C2.  V.  \iK:.\si\^y.  h.'liide  sur  l'crtapif  Iraliciiliiiir  ,,„  j,  „,,<  à.ir.    I  ln>.-.  l'ui-.   l^■•.•. 

3.  .VuisToTK.  Jlist.  des  niuiiiaii.r,  \i\rv  III,  r|i;i|>.  n. 


\|nl;l'll(i|.n(.li:    hl      l'HlI..  903 

llli"^  lie  |I(mIs,  111.11-,  .1  riri\rr<i'  de  rc  (|iic  IDii  (lUsriAr  il.lll-  li'scxc  lli.'ilr,  li- 
[•('•l'ilirc  m'csI  ^■;il'lii  (|iir  de  [iiiiU   l'nllcl'-. 

Kd'tll,  iitMis  a|)|»i'('ii(l  •  riiiiii  i|iir  !(->  |inil-  fifs  (ii-i;;iii('s  m'^ii  i  Lui  \  ■^uiil  coldivs. 
iiit'iiic  clic/  les  alhiiKis. 

hnT,  ('(iiiiiiic  les  |i(uls  (le  1,1  h.nlic.  Ic<  poils  ilii  |iiiliis  sdiil  luii^^sdc  i  à  (S  ccii- 
liiiicircscl  leur  (llaiiiclic  allcliil.  clie/.  rii(Miiiiic.  Mil  a  I  211  a  (  I  I.")  ;ï  loO  y.  clic/. 
la  reiiiiiie).  Ces  |)nilss{iiil  l'iisi's  :  leur  c(iii|>e  es!  diine  elli|ilM|iie.  I.,('s  poils  du 
piiliis.  (|iii  son!  les  deniieis  à  i^i-isniiiicr  (  A  nslipje).  se  recdimaisscnt  encore  à 
leur  racine  |ir(ir(iiid(''iiieiil  iiii|)laiil(''e.  a  leur  lii^c  dniil  la  siirl'ace  est  inéjrale,  h 
leur  e\l  ri'iiiilé  (|iii  se  |»r(''seiile  laiiiiil  ir'uèreiiieiil  reiill(''e  cl  laiil('d  (■(iiiiiiie  une 
|)(iinle  ciiiirle. 

(jiiaiil  aux  poils  du  sciuluni.  ilssoul  loiii^'s,  Frisés,  plus  luliices  (pic  les  poils 
du  piiltis.  mais  plus  épais  (pie  les  cheveux  («S")  à  !HI  a)  et  uetleiiieii t  l'usirornics. 
Ils  oui  d(uic  un  veiifro  roiillé  eL  deux  exlréniilés  el'lilées.  I,a  sulisfaiice  iiK'dul- 
laire  v  esl  conslanle. 

(Jiielipies  ailleurs  pens(Mil  ipi'oii  pont  distinguer  les  jxiils  annexi'saux  oruanes 
Liénitaiix.  dans  rtin  et  l'aulre  sexe,  (llie/  riioinme.  les  poils  du  piiliis  seraieni 
pins  iiiinces  ipie  ceux  de  la  reinine;  leur  racine  s'iiiiplanle  |iroroiideiiient  dans 
le  derme  et  elle  esl  ]>lns  volumineuse  ([ue  la  liac  (liiez  la  leinine.  les  poils  du 
piihis  soni  volumineux;  liMir  racine  a  le  inèine  diamèlre  ipie  leur  [i<n'.,  elle 
s"implaiile  à  la  siirlace  du  derme.  Aussi  le  |ioil  a-l-il  une  iinplanlalioii  moins 
solide  (pie  dans  le  sexe  niascnlin. 

V.   POILS  ANNEXÉS  Al  X  ORGANES  DES  SENS. 

A    POILS  ANNEXÉS  A  L'APPAREIL  OLFACTIF. 

]'ihrl^S'j.-<.  —  Implantés  cirenlairement  à  l'entrée  des  Cosses  nasale.s,  à  la  lace 
interne  des  narines,  les  vibrisses  sont  constitués  par  des  poiLs  rigides  et  courts, 
dont  la  section  alTecte  souviMitla  roi'ined'uiie  i;uilare  (Hager),  et  dont  la  surface 
est  inégale.  Leurs  pointes  eflilées  se  dirigent  en  lias.  Elles  viennent  au  contact 
les  unes  des  autres,  et  forment  une  sorte  de  tamis  sur  lequel  se  déposent  les 
impuretés  de  l'air  inspiré. 

.\  l'élat  normal,  les  mouvements  dont  la  face  est  constamment  le  siège  vien- 
iieiil.  sans  cesse,  détacher  des  vibrisses  les  corps  étrangers  qu'elles  interceptent. 
-Mais  que  ces  mouvements  cessent;  on  voit  l'orifice  des  nai'ines  «  dans  l'espace 
de  quelques  jours,  se  couvrir  d'une  sorte  de  poussière  (jui  d'abord  entoure 
chaque  poil  el  <[ui  plus  tard  remplit  leurs  intervalles  en  (d)struant  en  partie 
l'tMitrée  des  narines.  C'est  cet  état  d'ol)struction  qui  a  été  décrit  par  les  séméio- 
logistes  sous  le  nom  de  pulvérulence  des  narines  »  (Sappey). 

B.  POILS  ANNEXÉS  AUX  ORGANES  DE  PROTECTION  DU  GLOBE  OCULAIRE. 

Les  poils  annexés  aux  organes  de  protection  du  gl(d)e  oculaire  se  répartissent 
en  trois  groupes;  ils  sont  disposés  de  chaque  coté  de  la  ligne  médiane  sur  les 
■sourcils,  sur  les  paupières,  sur  la  caroncule. 

L'  PoUs  lies  xo/fi-cih.  —  La  saillie  musculo-cutanée  ([ui  constitue  le  sourcil 
est  revêtue  de  poils  roides  et  soyeux,  dont  la  couleur  rappelle  celle  des  cheveux. 

I.  Loc.  cil.,  p.  i9. 

:.l.  BRAXCA] 


90i  LE  PMII.. 

Os  poils.  lonjiis  do  (i  ;i  IH  iiiilliiiH'tn's,  sont  inclinés  les  mis  sur  les  aiilrc-;  df 
façon  à  sr  rofoiivrir  |)ar  leur  base.  Ils  sont  obliqnomoiit  diri^'^és  de  dedans  en 
dehors,  mais  tandis  que  les  poils  les  ])lus  internes  sont  obliques  de  bas  en  haut, 
les  plus  e.xternes  sont  ()l)li(|ues  en  sens  inverse.  Ouant  aux  poils  de  la  ré^-^ion 
moyenne,  ils  affectent  assez  souvent  une  direction  anormale. 

Phis  gros  (iJ(J  ;x),  j)lus  nombreux  et  moins  ri-gulièrement  implantés  che/. 
l'homme  que  chez  la  femme  (30  fx),  les  poils  des  sourcils  sont  moins  développés 
chez  li's  peuples  du  Nord  que  dans  les  races  du  Midi.  C'est  surtout  chez  ces 
dernières  que  l'intervalle  de  Kl  à  lo  millimètres,  qui  normalement  sépare 
les  deux  sourcils,  se  couvre  de  j)oils.  En  pareil  cas  (femmes  persanes),  on  vnit 
les  sourcils  «  former  imc  ligne  non  interrompue  dont  la  partie  moyenne,  plus 
clairsemée,  descend  en  pointe  sur  la  raciiic  du  nez  ou  bien  décrit  un  arc  à 
concavité  supérieure  ».  Cdiez  les  nègres,  les  sourcils  sont  peu  fournis  et  à 
peine  arqués*. 

Le  sourcil  ne  se  contente  pas  d'intercepter  une  partie  des  rayons  lumineux 
qui  pourraient  blesser  l'organe  de  la  vue  par  leur  trop  vil'  éclat.  Il  «  sous- 
trait cet  organe  au  contact  de  la  sueiu"  qui  coule  du  front Kn  outre,  il  con- 
court puissamin<Mil  à  l'expression  de  la  physionomie  »  (Sappey). 

2"  Cils.  —  Peu  développés  chez  les  races  mongoles-,  les  cils,  à  l'inverse  des 
sourcils,  sont  plus  fins  chez  l'homme  (07  a)  que  chez  la  femme  (90  a).  Les 
plus  longs  occupent  la  partie  moyenne  des  paupières  et  leur  couleur  est  plus 
foncée  que  celle  des  cheveux.  Us  sont  disposés  sur  un  seul  rang,  à  l'état  nor- 
mal, el  stu"  plusieurs,  dans  les  cas  de  trichiasis;  ils  sont  implantés  sur  la  por- 
tion ciliaire  du  bord  libre  des  paupières.  Ils  sont  sentes  sur  la  lèvre  antérieure 
de  ce  bord,  mais  leur  zone  d'iuqilanlalion  est  non  point  une  ligne,  mais  une 
surface,  large  de  1  à  2  millimètres. 

Sur  la  paupière  supérieure,  on  compte  loo  à  l'id  cils,  longs  de  I  I  à  |.'!  milli- 
mètres (Mahly).  et  ces  cils  sont  recourbés  en  avant  et  en  haut. 

Sur  la  paupière  inférieure,  les  cils  sont  moitié  moins  nombreux  (•>(•  ii  T'O. 
moitié  moins  longs  (7  à  8  mm.  3)  (Mahlv)  et  recourbés  en  avant  et  en  bas: 
aussi  les  cils  des  deux  paupières  ne  s'entre-crolsent  jamais  quand  les  deux 
paupières  viennent  à  se  rapprocher''. 

3"  I^ûi/s  (le  1(1  rtironcuh'  hn-ri/ii/'ilc.  — lue  don/ainede  polisse  dressent  à  la 
surface  de  la  caroncule  lacrvmale.  Ces  poils  soni  si  |)etits  qu'on  ne  les  voit 
bien  (|u'à  la  loiq)e.  Ils  occupent  donc  cette  région  de  la  conjonctive  en  regard 
de  laquelle  le  bord   libre  des  paupières  se  montre  totalement  dépourvu  de  cils. 

C.  POILS  ANNEXÉS  A  L'APPAREIL  AUDITIF 

Les  poils  annexés  à  rap[)areil  aiiditir  occupent  le  paxillon  de  l'oreille  et  le 
conduit  auditif  externe. 

I"  y-'o/V-s  (lu  jxi rillttn  <li'  VorcUlf.  —  Le  pavillon  de  l'oreille  est  recouvert  par 
des  poils  exIrémeuKMil  nombreux  mais  rudimeulaires.  Le  duvet  (>st  surtout 
tonlVu   au    iii\('aii    du   lobule   Je    l'oreille.   Cliiarugi    a    montré  que  les  courants 

1.  Au  iliri-  ili"  .Mme  Koiki' («'iK'  parDiMiikiT.  Utc.  cil.).  Ir  l'.urrrii  ursliiiic  tl.ni.-.  lo  |i|i\»i>|tii'  .!.•  I.i  fi-miiu'  iiniiii. 
aboiul.iiflc  clii'vpliin»  ol  dos  soiiivils  «  Tins  coiiiiiu'  un  lîl  ■'. 

2.  l'.otli"  ilis|iosition  t-st  en  M|i|iort  .nvtr  la  forme  do  l'iirilire  |i.'d|ii'-l>i'.il. 

3.  I»î>>.  Mahi.y.  Conlribiilioii  à  l'anatomie  el  à  In  pittliologie  di's  ril».  Tlié>e.  SliiggnrI. 


M(»l;l'll(t[,(H.li:    hl'    lMt|[,.  905 

niiisliliK's  p.ii'  1rs  pdils  de  ilincl  cdin  criicii  t  Imis  \ci^  l;i  i(\L:i(Hi  (|ir(i(cii|ic  Ir 
liihci-ciilc  (le  Darwin.  A  cdlc  de  ces  poils  de  diivrl,  dniil  la  pdiiilr  csl  Idiiriirr  en 
liaiii  cl  en  arrirrc.  mi  iviicdiilrt",  clir/  ccrlaiiis  siijcls.  un  l)i)U(|ii('l  de  poils 
\(diiiiiiiicii.\.  iiiiplaiilr  à  la  l'ace  iiilcnic  du  li-a,i!iis.  (  ic  |inii(|iicl  (liailiida  liirci) 
ne  SI'  d(''V(d(ip|»c  ,micn'  avani  'i.""i  mi  i'iU  ans. 

2  l'iiiU  ihi  Conduit  ntnHlif  l'.iicrnr.  — A  rcalivc  ilii  cundiiil  audilil'  cxlcrnc. 
un  li-oiivc  parfois  (luchpics  pdils  \crilal)les.  Dans  le  reste  du  conduil.  le  sys- 
lènie  pil(Mi.\  n'est  représenté  (pie  pai-  le  duvet,  et  ce  du\cl  n'existe,  en  ^n'-nc- 
lal.  qu'an  niveau  de  la  portion  fihro-carlilagincuse, 

V.w  n'sniné.  les  |)oils  anne.M's  an\  organes  des  sens  sont  des  poils  roides, 
de  lu  à  2(1  miilinièlres.  de  couleur  l'oiicée.  Ils  ont  la  fornii-  d'un  t'u<eau.et  la 
diuiinution  du  diamètre  transversal  se  l'ait  hrusqnenient.  en  raison  de  la  laihle 
loii-ueiir  de  la  |)lianère;  leur  extrémité  pi-ofonde  est  nellenient  e('(ilée;  leur 
exirémiii'  libre  est  souvcul  émonssi'c  par  le  rroltenient. 

l*arini  les  poils  courts  de  la  lace  ou  compte  : 

<i)  Les  sourcils,  qui  ont  un  diamètre  de  'j(l  à  '.M)  a; 

/)  Les  cils,  (pii  attiMgnent  de  (i?  à  '.Mi  y.,  et,  au  dire  dé  Malily,  de  *.K»  à  120  y.. 
ils  sont  renumpiables  j)ar  leur  énorme  pajiille  (.Mahly)  et  par  ce  l'ait  (|ue  la 
canltie  s'y  oI)sei"ve  rarement; 

r)  Les  vibrisses,  que  caractérisent  leur  diamètre  (oG  y),  leur  lacine  (pil  sur  les 
conpeseu  longa  la  forme  d'u  ne  guitare  (Hager);  leur  tige  inégale,  leur  imintefine. 

(/)  Les  poils  de  l'oreille  (4o  a)  rappellent  beaucoup  les  vilirisses.  Toutefois,  leia- 
lige  serait  moins  rugueuse  et  leur  racine  se  terminerait  par  un  c(')ne  j)bis  ellile. 

VL  POILS  DE  LA  SIJIFACE  CUTANÉE  GÉXÉKALK. 

Les  |)oils  de  la  surface  cutanée  générale  occupent  le  cou,  le  Irouc.  l(>s  mem- 
l)rt>>.  Certaines  régions  en  sont  cependant  dépourvues;  ce  sont  la  paume  de  la 
main  et  la  face  palmaire  des  doigts,  la  plante  du  pied  et  la  face  i)Ianfaire  des 
orteils,  le  dos  de  la  pbalange  unguéale  des  doigts  et  des  orteils. 

Le  système  pileux  est  rejjréscMilé  cliez  l'adulte  :  l"  par  des  poils  proprement 
dil>  (toidïes  pileuses  de  l'omoplate,  etc.)  ;  2'^'  et  aussi  par  un  duvet  qu'il  faut 
bicii  distinguer  du  duvet  fodal.  C'est  sur  la  face  antérieure  du  tronc  que  les 
poils  sont  surtout  développés;  une  disposition  inverse  s'obsei've  chez  tous  les 
nianunifères;  un  type  de  transition  nous  est  présenté  par  les  singes,  qui  sont 
également  velus  sur  le  dos  et  sur  le  ventre  (Aristote,  loc  cit.,  1.  IIL  ch.  XII). 

<hi  observe  des  variations  nondjreuses  dans  le  développenu'ut  des  poils  de  la 
surface  cutanée.  C'est  surtout  dans  le  sexe  masculin,  à  partir  de  la  puberté,  que 
le  système  pileux  atteint  tout  son  développement;  mais  on  note,  à  cet  égard, 
d'importantes  variations  ellini(pies. 

A.  Les  poils  du  tronc  cl  des  membres  peuvent  être  caractérisés  comme  il  suit  : 
a)  Les  poils  de  la  poitrine  se    rapprochent  des   poils  de  l'aisselle.  Ils  sont 

seulement  plus  courts  et  plus  rouges;   leur  racine  est  épaisse;  leur  extrémité 

libre  est  une  pointe  effilée  ou  une  massue. 

/))  Les  poils  des  memhres  sont  longs  de  1  à  2  centimètres,  comme  les  poils  du 

troiM'  ;  ils  sont  toutefois  plus  grêles,  et  d'autant  moins  colorés  qu'ils  sont  plus 

r.l.  BRAXCA., 


906  •  m:  itul. 

(•omis.  Leurs  deux  ('.\ln''iiiil(''s  smil  cllili'cs,  mais  assf/.  soiivinl  ICxfn'initr'  libre 
est  énioussée,  j)]iis  on  moins  aii'ondie,  el  parlbis  renllée.  Les  poils  <|ni  retdu- 
vrent  lo  dos  des  mains  ont  celte  extrémité  en  ha/.'-nette  de  lamhonr.  (lette  extré- 
mité est  plus  Miliimineiise  que  la  tige  du  poil.  qui.  ellc-i.ième,  est  plus  épaisse 
que  la  portion  radiculaire.  Les  poils  du  membre  snpi'rienr  ninverirent  vers  le 
eoude,  ehe/  l'homme  comme  eliez  les  anllii'oj)oïdes. 

I>.  Le  'hli'i'l  ilc.-<  ii(liille>i  conslilne  les  |»oils  follels,  el  ce  dini'i  reiouvre  le  lira- 
el  l'aréole  du    manieioii  clic/.  i;i   femme,  le    paxillon    de  roreille.  elc. 

Le  diamètre  de  ce  du\cl  al  Ici  ni  '.\\  ;i  .'xS  <i..  a\ec  des  écarls  de  10  a  à  44  y.. 
La  pointe  en  est  souvent  fendillée  en  halai  :  le  corps  du  poil  peut  présenter  un 
axe  de  substance  médullaire.  I^'s  niensuralions  ]Malir|n(''cs  |(ar  Malassez  el 
lialippe  ont  donné  les  résullals  suivants  : 

Di.iim'lrc  niiiyiMi  lJi;iiiiflrc>  biamëtre 

I III  iii<'ii>iii';ili<jns).  iiiiniiiiiiiii.  iii.iximiim. 

Fciiiinc  2(1  an>.  «luvel  abomlaiil.  .    .             88.4  a                2S  ;j.  .")2  u. 

Kcniine  27  ans.  duvol  rare :{|.2   a                 l'i  ;jl  :tS  a 

.Itnmc  fciiiiiio .17.4   ;j.                  2.S   -s.  ii   ;x 

Mais  il  importe  de  dislin/.;uer.  dans  le  «iroupe  des  p(iil<  nidimentalres  qui 
constituent  le  duvel.  le  duvet  de  l'adnlle  et  le  duvet  belal. 

(]e  dernier  est  conslilué  par  des  poils  1res  lins  dont  le  dt''veliq)()ement  sarréle 
à    un    certain   moment,   tandis  (|iie   les  pdils  \(iisins   conlinuent  à  s'accroître. 

Le  duvet  l'n'Ud  est  cai'actérisé  jiar  sa  pointe  fine  et  réiruliére.  par  l'absence  à 
peu  près  constante  de  substance  médullaire,  par  sa  cinile  -|i(iiitanée.  Ce  duvet 
atteint  10  à  18  a  sur  le  dos  des  nouveau-nés  :  c'est  là  un  <liilTre  moven  ;  les 
cbifTres  extrêmes  trouvés  par  ^lalassez  et  (îalippe  sont  12  el  2ia. 

I-a  cliiilc  (In  (liiNcI  l'o'lal   se  produit  lanli'd    axant,  tantôt    après  la  naissance. 

Dans  le  premier  cas,  les  j)oils  sont  parfois  a\alés  j)ar  le  lotus.  Un  les 
retrouve  dans  l'intestin  (Osiander)  mélangés  au  méconium.  à  la  irraisse,  à  la 
c|iolesl(''i'iiie.  à  des  débris  épitbélianx.  Dans  le  second  cas.  au  cmit  raii'e.  ce  duvet 
tombe  dans  le  milieu  extéi'ieui'.  au  coui's  des  semaines  qui  suivent  la  nais- 
sance, dette  iiinc  pbvsioloi:i(pie  est  surtout  ap])arente  pour  les  poils  qui  recou- 
\  rent  le  cm  r  cliex  clii.  le  Iront  cl  le  ti'Liument  soiircilier. 

1  (ii-i(ilii))is  cilutiijiies.  Les  poils  de   la  surface   cutanée   générale   pré>eii- 

lenl    (rinq)ortanles  variations  elbni(|iies. 

Les  Australiens,  les  'rasmaniens.  les  'l'odas.  les  Neliihiris.  les  anciens  .\->v- 
riens,  certains  Hébreux  (blende  d'Ksaii)  axaient  tles  poils  très  développés.  Les 
Aïnos,  des  îles  Kourik's,  ont  un(>  véritable  toison  (|ui  dérobe  aux  reirartls  la  sni'- 
lace  de  la  |)eaii.  sur  le  tlinrax  el  sur  le<  mcm!iie<.  Ivosnv  a  \u.  cbe/.  un  un'-ti^ 
d  Aïnos  et  de  .lajionaise.   celte    toison  atteindre   17  ci'ulimèlres. 

Cluv.  les  nèiîi'es  d'Afrique,  dans  l(>s  races  mongoles  el  amér!<aines.  le  svstènie 
l)ileux  est  i'(irt  |ten  diA  eloppi'.  et  cela  ])oui'  diverses  raisons,  'bi  doit  incriminer 
dune  part  r(''pilatinii ,  |»rati(piée  de  i^énération  eu  liénéralion.  cbez  ces  peu|ile^ 
doiil  les  poils  sniil  rares,  rt  dautre  part  l'Iiérédité  qui  lixe  les  résidlals  (d)tcnus 
de  la  sorte. 

ORIGINES  DU  SYSTÈME  PILEUX.  Darwiu   croit   que  riioninie.  descendant 

d  ancêtres  velus,  était  à  roriiiine  couN'erl  de  poils.  Sa  nudité  relative  esl  ac(|nise. 
Llle  est  due  à  la  sélection  natiu'cdle.  Les  poils   auraient  disparu  de  bonne  lieuri' 


lll<T(i|,()i.ll':    hl     l'OIL.  907 

;i  la  l'i'iiliin  aiil(''ii('iiic  «lu  Iruin  fni  ..  la  liillc  cunl  rr  Irs  parasi  les  ((|iil  se  iiicl  Iciil 
dans  1rs  riidinils   cliaiKU.    la    in'l   1rs  pclils  loiicliriil    \r  iny^t-  ilc    la    iiii'l'c   i|ili    les 

allailc)    a    |iii pi'ox  n(|ii('i-    la    disparilioii     t\i'^     [nul-.     (111111111'    rrla     se    voit, 

(railicms  clic/,   les   siiiiics  »  (  Dcnikcr)  ' . 

haiilrcs  aiil('iii-s,  au  coiilraiiv,  priisciil  (|ii('  riioimiic  (■lail  (iri^iiifllciiii-iil  nu. 
Sa  iiiidilc  |tiiiiiiliv('  s'est  plus  ou  moins  consei-vée.  I/a|»f)arition  d'un  système 
julciix  est  secondaire.  Mlle  a  une  sm  inlical  1011  |ii'o^ressi\'e  :  c'est  un  caraclèn' 
ar(|uis-.  Si  riioiiiiiie  r'iaii  à  l'orif^ine  couM-rt  de  poils,  ajoiiteiil  les  |»ai-lisaiis  de 
celle   lliéorie,   oii    ne    \(ill  pas  comment  il  aurait  pu  les  perdre. 

.Mais.  ri''po!ideiil  leur--  ad\ crsaircs.  Ii's  IVollemeiils.  (pii  d(''\-elu|)pciil  (lc<  callo- 
silés  sur  les  fesses  des  siiiyes  de  raiicleii  continent,  ont  leur  n'ile  dans  celle  dis- 
parition d(>s  poils.  Xiî  sait-on  ])as.  ([irii  l'état  sauvage,  les  cliameaux  ont 
(  PrjeNalskv)  le  urasset,  le  slernnm  et  les  <i('noii.\;  couverts  de  poils  (Kogliata)? 
C'est  seulement  sur  les  animaux  soumis  à  la  domesticité  que  les  |»oils  du  genou 
tombent,  en  laissant  à  nu  un  territoire  cutané  dont  la  couche  cornée,  progres- 
sivemenl  épaissie,  constitue  la  callosité"'. 

Telles  sont  les  livpotlièses  émises  sur  les  origines  du  système  pileux.  La  con- 
ception de  Darwin  a  rallii'  les  plus  nond)reux  suffrages,  car,  à  di^l'aut  de 
preuves  directes,  les  argumeiils  (lu'elle  invo(|iie  s'imposent  et  par  leur  iionihre 
el  [)ar  leur  valeur. 


chapitrl:  m 
HISTOLOGIE  DU  POIL 

\.  poil.  l'HoPRKMEXT  DIT. 

Tout  poil  |)résente  deux  parties.  L'une  Hotte  à  la  surface  du  tégument,  c'est 
la  tii/i';  l'autre  est  incluse  dans  l'épaisseur  de  la  peau,  c'est  la  mclit''.  \  ctdte 
dernière,  <ui  doit  distinguer  deux  régions  :  l'une  est  profonde,  courte  et  de 
forme  coni(|iie;  (»n  l'appelle  rùne /pileux.  Sa  base,  excavée  pour  recevoir  la 
juipille,  prend  le  nom  de  Indbe  ou  /joiflon.  Son  .-commet  tron([ué  se  continue 
avec  la  r'iciiK^  proprement  dite.  ipii.  dans  toute  son  étendue,  |)résente  [\i\  dia- 
mètre à  peu  près  invariable. 

nuehjue  région  du  poil  qu'on  considère,  on  trouve  le  plianère  formé  des 
iiièines  parties  essentielles.  C'est  un  cordon  de  ■<itb-<tance  pileuse  dont  la  surface 
l'st  recouverte  d'un  revètemeni,  ['éjùdcrmicule,  et  dont  l'axe  est  souvent  occupé 
jiar  inie  colonne  de  rcUules  nii'-dullnires. 

L' Sriisr.wcr.  MÉDiLLAunc.  —  {^]P^-  ^loelle,  partie  celluleuse  ou  libreuse  du 
poil.) 

I.  1!M)0.  ltES\KEn.  Races  cl  jiciiiili'x  de  la  Icrre.  —  I87'i.  Bei.t.  Tic-  nalucaUsl  in  Nicamfjua,  \>.  'JOg.  — 
I8i>l.  CiiEVYnEF.  Les  parasites  île  la  peau.  Trav.  Soc.  Nat.  Sl-Pelei-gO.  en  russe  (cité  par  Deniker). 

'i.  IS'JI.  Mme  Clémence  Royer.  Le  système  pileux  de  Ihomnie  et  dans  la  série  des  mammifères.  Revue 
d'.inthropoL.  n'  1.  15  janvier.  Voir  Hypertrii'lios,'. 

3.  1896.  Cattanej.  Munit.  Zool.  iliiL,  t.  Vil,  p.  IGJ. 

A.  BRA.X'].' 


908 


LI-:  l'oii.. 


Fk;.  .").j2.  —   Cellules  médullaires  du   poil. 

'■.  (;ni|,-  .■•lliil.iii- :  .V.  iiuv.iii     (rj'.-i|iir>  K.illik^r.i 


L'ne    colomie   «(lliil.ilrc,  de   forme  assez  ré^uliéreiiieiil  (vlindriiiiic.   n'iiijilit 

Taxe  du   poil.  (Tes!  la    moelle  ou  siilt- 

stance  médullaire. 

Tantôt    neltemeiil  <-enli'ale.    taiili'it 

déjetée  du  coté  de  la   convexité   des 

polis,   sur  les   moustaches  et   les  eils 

(Pouehet).    la     substance    médullaiiM; 

apparaît     Mamlic     et      transparente 

lorsqu'on    la    regarde    à    la   lumière 

transmise.   Elle  est  noire  et  opaque 

(|uand  on  l'e.Kamiiu'  ])ar  reflet. 

Originaire  des  cellules  chargées  dï'lùidi ne  ijul  ocru|)e]il  la  partie  ceuti'ale  et 
,  culminante     de     la     papille,    la 

.    :       .;  moelle      est     constituée     par    de 

petits  éléments  dont  le  diamètre 
atteint  lo  à  30  'x.  Ces  éléments, 
glohuleu.x  ou  polvédrir|ues,  pré- 
sentent à  leur  centre  un  noyau. 
Leur  protoplasma,  bien  colora- 
l)le.  est  chargé  de  granulations 
d'éléidine.  de  graisse  ou  de  pig- 
meiil.  l)au<  rc  dernier  cas.  les 
granulations  sont  de  couleur 
hrune.  rouge  ou  noire  (.V). 

Les  cellules  médullaires  ne  sont 
pas  adhérentes  les  unes  au.x  au- 
tres; elles  sont  simjdement  acco- 
lées l'ace  contre  lace,  et.  dans  la 
tige  t\i\  poil,  on  voil.  cà  et  l;i. 
s'interp(»ser  enire  elles  de  Unes 
bulles  d'air. 

Ces  cellules  s'empilent  les  unes 
au-dessus  des  autres  et  se  dispo- 
sent en  deux,  trois  ou  (juatre 
colonnettes.  Mais  à  mesure  (ju'on 
se  rapproclu'  de  l'extrémité  du 
poil,  la  substance  médullaire  e>l 
moins  abondante.  Klle  n'est  bien- 
li'il  représentée  que  jiar  uni'  ran- 
gée de  cellules,  disposées  en  lile. 
et  dont   la    taille   a    diminué.    .\ 


I 


-% 


6/ 


FiG.  TwS. 


Coupe  loiifiiluiliualf.  mais  un  iicii 
oiiliiiuc,  «l'un  fullicuie  pileux. 
HP,  racine   du   pnil,    ilont    le   luilhe   li   e>l    creux  et    reçuil 
une  papille /';  celle   racine  cunipreml  la    sulislance   nu'ilullaire 
,1/  ot  le  ciirtex  C;  elle  est    entourée  des   «jaines   èpitlii'liales  in- 
lerue  a/ el  externe  ^7;'.  et  de  tit;su  conjunclif  V'C.  —  La  coupe    quel(|Ue      doiaiice     de      rexirème 

(lui,  dans  la  partie  supérieure  de  la  lifrure,  passe  en  dehors  du  •     ,       i  i  i  Ml" 

'    ,     '        .•  ,         .1      1  •  -.1  •!•  1  nom  ('(11  i>  lanec    a  moelle  tli>- 

piul,  atteint  laii^reiltielleineul  les  deux  ^'ailles  epillieliales.  >  ' 

parail  conq>lèlemenl . 
I  ,a   siilislance   iiK'duIlaire    n'es!    pas    une    |>arrie   romlanienlale    du    ]tbanère. 
Aussi  sa   disposition  est-elle    siijetle    à   des   \ariaii(Mis   nombreuse?.. 

Au  lieu  de  se  nuuitrer  comme  uiu'  tige  régulièrement  calibrée,  la  moelle  petit 


iii<'ii)L(ii.ii-:  m    l'oii. 


909 


n'Nrlir    rM-^pf-rl  d'iiii    liniiiliii    i  ni'';j  iil  ici' :    ;iil    lii'ii   de  s'i-li'iid  rr  à    Idnl    le  poil,  nii 
[H'iil     ne   IKltsi-rvcr  (|ii('  sur  l;i  li^c  ;  au   lieu  de  IViniicr  un   Iradiis    ronliiiii,  la 
iiincllc   se  IVaiiiiKMilf   parinis,   cl  c'est  en    |»ai'liciilicr  i|ii;ind  le  pdil  |in''scnle  des 
l'cnllcnii'nls  cl  des  ('■(  i  an;:lcnii'nls  siicccssds.  Il    \' 
a  plus,   (innstaute    dans   la  hail I   les  cheNCU.x       -y*  »     'i 

,  à.".  «   -^  ■  '  ■"'•■'■ 

de  riii»niin(>.    la   suhsiauee  UK-dullau'i'  esl  totale-       £.'.  •     iiç 

uicnl  ahscnic  du  lanui;(»   jnd/il.    Klli'  l'ail  soineiil 


({('■l'aul     sur     le     duvet    et,     pai^lnis     UK'nie,      sui*       &•      mmi        ''"^        '''''" 


^\\Mm  ll^W^h^  ,,<mM| 


end.^    ,, 


nouiltre     de     poils    très    volumineux    (poils    du  ^^^  ':: 

.\è-re,  du  l'apou.  du  .Malais   (  ri'uiicr-Hcy)   (H).  É  .  J.  .  i/ocUc 

2"    Si  lîsiANCK    coitrir.Ai.K  {SijJi.    :    cortex,    suit-  'ki      ^"^ 
<lance    l'ondanientale  de   l*oueliet   et  Tourneu.x, 

-^iihslance    pro|tre    ou    pileuse   de    H(d)iii.     j)artir    I""--  •'•>''•  —  '-''-^  <clliiles  piamcii- 

,1  1     I      >.■  I-  Cl  I  -i         laiics   dans    la    iikioIIo    <Iu    poil 

iiltreiisc  ou  poil   (le  Sappev,   tissu    i  ireiix  du  i)oi  ,  r  ,      .,., 

'  11.  I  chez    iiiic    fciiiiiin    do    2S    ans. 

de  Kolllkcr)  (JfapW's  Metcliiiikoiï.) 

Selon     (|iie    la    sulislance     médullaire    occupe 
l'axe  (lu  poil  ou   l'ait  (hM'aut  dans  le  phanère.  la  sulislancc    corticale  ipii   ('(U'iiie 
la  majeiire  parlie  du  poil  (2/3,  4/3)  prend  la  l'orme  d'un  cvliiidre  creu.x  ou  d'une 

liiic  j)leiue.  Elle  a  pour  cellules  ^cu(''ra- 
!A\\M'iiy  i((m>ii  lric(>s  les  cellules  molles  (jui  recouvrent 

\        \ Il  -         f        le   sommel   et  les    faces    lali'-rales   de  la 

papille,  et  j)ren(l  naissance   à  la  péri- 
pluM'ie    (le    la    sulislance     médullaire, 
'^\      ||))|(  toutes  les  fois   (juc   celle  substance  ne 

fait  point  défaut.  —  La  substance  cor- 
n      ticale  est  solide  et  élasticjue.  Son  aspect 
est  homogène  et  lrans[)arent. 

a)  Examinée  au  niveau  du  cône 
pileux,  elle  se  résout  en  éléments  irré- 
guliers, qui  sont  souvent  effilés  en 
fuseau.  Ces  éléments,  longs  de  50  à 
70  a,  sont  assez  larges  (30  a)  mais  très 
minces  (4  à  10  a). 

Les  réactifs  nucléaires  v  décèlent  un 

Vuj.  .^.>).   —   (loupe  lansentielle  de  la   sul)-  ,       ,        i  ••     »   ' 

stance  corticale  du  poil  au  voisinage  de  la    iioy*»!  ^'^^^d,  atrophie.  A  m(>sure  qu  on 

papille.  (IVaprC's  Honaul.)  s'élève    dans    la     racine   du    poil,    ce 

net  a",  noyaux  des  cellules  kc'iaiinis(V>.  — oiff.  zoni-    novau     s'allongc,     parallèlement      au 

lie  nrotoplasma  ncri-nticU'aiie  ilont  l'aspect  est  iri'.nin-  '      i        '         i       i  ii    i  '-i     •      i-    ■ 

Jeux.-/- et  rjibnllesf..nnant  la  partie  périphén.ine    gnuidaxe    de    la    Cellulc    qu  il    indlVI- 
lies  cellules  corticales  ilii  poil.  duallSC. 

Le  protoplasnia  j)érinucléaire  est 
linement  granuleux  ;  il  se  montre  chargé  d'un  pigment  dont  la  couleur  varie 
avec  celle  du  cheveu.  Ce  pigment  est  dissous,  ou  à  l'état  de  granulations.  C'est 
son  absence  congénitale  qui  provoque  l'albinisme. 

Quant  au  protoplasma  périphérique,  il  élabore  de  longues  fibrilles  qui 
sont  de  nature  cornée,  comme  le  démontrent  leurs  réactions  histochimi- 
i|ues.  Ces  fibrilles,  plus  longues  que  les  cellules  corticales,  se  poursuivent 
d'un  élénu'ut   à   un    autre.  Elles   sont  les  homologues  de  l'appareil  filamen- 


r.l.  BHAXCA.] 


910 


I.K  l'HlL. 


Icii.N    ((ii"on   observe    dans    1rs    (•clliilrs    iiialj)i;.>-lii('iiiM's    du    tri^imiciil    externe. 

A  liiiverse  des  ccllidcs  mt'didlaires,  les  cellules  cornées  du  cortex  sont  don<- 
solidement  unies  les  unes  aux  autres,  grâce  à  la  présence  de  fibrilles  entre- 
vues par  Kolliker  ci  bien  étudiées  par  Waldeyer'. 

h)  Aussitôt  que  cesse  le  cône  pileux,  commence  la  racine  proprement  dite  A 
ce  niveau,  la  substance  corticale  perd  son  aspect  strié.  «  L'écorce,  sectionnée 
en  long  ou  en  travers,  paraît  alors  homogène.  Tous  les  détails  des  crêtes  et 
des  fibres  luiitives  sont  novés  dans  la  substance  cornée  qui  leur  est  isfu'éfrin- 
gente  cl  de\iennent  pour  celte  raison  in\isibles.  Les  noyaux  subsistent  el 
subissent  les  mêmes  modifications  (|iie  dans  le  limbe  unguéal.  »  Longs  de  20 
à  ")()  ;j..  larges  seulement  de  '1  à  '.\  y.,  ils  apparaissi-nl.  sur  les  coupes  verticale-, 
réduits  à  une  ligne  colorée. 

Vax  i'(''siini('',  les  cellules  cdrlieales  du  poil  sont  des  cellules  uuinies  dun  a[i[ia- 


"~^?V, . 


FiG.  ririf).  —  Suli>l,uii('  corticale  ilii  puil:  à  paiiclic.  cellules  isolées:  à  diuite,  cellule; 
dans  Icms  i,i|)|iiirls  réciproques.  (U'nprès  Ktilliker.) 


reil  lilanieiilenx.  Ce  smil  ili'  phi-  des  cellules  cornées  el  leur  ki'i'alinisalion 
s'elTecliie  loujours  sans  l'iuliMMuédiaire  de  Télt-idine -. 

Traitées  |)ar  le  picro-carmin.  elles  se  ('(doi'eul  en  brun,  (".es  deux  eai'actères 
rappi'oclient  les  élemenls  du  curlex  des  cellules  de  re])ideruucule.  uu^is  le  pig- 
ment, si  abondant  dans  les  |)reniières,  t'ail  cniislauinieMl  di'l'aut  dan<  les 
secondes. 

De  [iliis.  les  cellules  corlicales  sont  dilTérenles  au  niveau  Ay\  r^nw  pileux  el  de 
la  racine.  Les  éléments  de  la  racine  sont  de  foruu'  plus  aplatie:  leur  novau  est 
linéaire;  les  éléments  du  (('me  |)ileux.  beau(*ouj)  moins  l'ésistanls  à  Taclion  de 
Tacide  acéti(|ue  (pie  ceux  de  la  l'aciiie.  sont  lin  peu  plu-  t'pais  ;  leur  novau  e-l 
rond  ou  ovale.  Leur  protoitlasma  est  uuiui  de  lilamenls  très  nets.  Il  va  sans  dire 
que  des  transitions  insensibles  l'éunissent  ces  deux  fvpes  cellulaires  (wlrémes. 

;{"  Li'ii)i;i!\nc.i  i.i;  (N///;.:  eut  iciiliini  |»ileiix).  —  LCpidermicnle  lurme  à  la  sub- 
stance corticale  un  manteau  des  |)lus  minces,  puiscpTune  rangée  unique  de 
cellules  le  couslilue.  Le  manteau  adlière  à  la  gaine  i''[tilliéliale  inl(>rue.  dan> 
toute  la  région  du  poil  sous-jacenle  à  la  glaiule  sébacée. 

I.  I8.S-.'.  Wai.deyku.  l'nlcrsiicluinirt'ii  (iIht  die  lli^ltijrcncse  <lor  ll<ii-ii^vliilili>  Itfilrtigi'  ziir  Aualomif  u. 
E^nbriinUujie  ala  l-'eKigahr  pif  Jnoh  Ilrnlr, 

•2.  A  l'iincrsc  do  H.invicr.  \V;ddi>y(M-  iiciisc  i|ii'd  y  a  do  I  oit'idino  d.iiis  los  rollidos  form.itivos  do  récorce  du 
|mil,  el  «lans  los  l'h'monls  d'où  dorivoni  los  |>liiiiios  dos  oiso.-iii\  pl  los  (Vailles  dos  ivplilos. 


iiisi(ii.(M,ii;  iii    l'Mii..  911 

Xr  (le  cclliilc-  iiinllrs  ic|ii.^aiil  <m-  le--  |i.iilir-;  lali'i-.ile-  dr  la  |ia|iillr.  en 
«IcIkii's  (les  crlliilcs  LK'm'Tal riir-;  ilii  luilcx.  en  dcilaii^  dc^  crlliilrs  «le  la  ;^aiii(' 
(■•|iilli(''lialr  iiilrnii'.  r('-|)i(lfniii(iili'  a  |»|iara  il  nrllriiirnl  ■~iir  lis  ((iiipcs,  ;i  la  liaii- 
Iciir  ilii  sniiiiiii'l  (le  la   |)a|)illr. 

n)  Sur  la   liasc   du    cimic    piliMix.    il   c^l    ri-nm''  de  [pi'lilrs  cclliilcs,  iiii[tiaiitét'S 
|)ri|KMi(licnlaiiciiiciil    a    la    siiilaïc    diicurlcx.   Sur    la    |>ai'lic  su|)ri-iciin'   de  cr* 
(l'iuc,    les   (■(•llulcs    aiiiiuiciilrnl    de   liaulciif:    elles    s'iueiiuenl    les    nues   sur    les 
autres    et     se    reeuiix  iciil     pai'iielle- 
lueiil .  f    -  ""'^ 

/')    lu    peu    |)lus   liaul,  sur  la    i-a-  -.   ■  "X^-^j^  "" 

riue  |)i'(i|treuieu  I  dile,  les  eellides  de         'l  '  .<- 

re|»ideruiieule  se  xpiil   a|dalies;  idle>         ";-,  '•- 

ne     son!     |)lus     disliucles     les     uue<  . 

des   autres.    Mlles     Inruieul    sui'     le-> 

riiiipes    une    l)ordure    chure     d  élé- 

,     1   ,      ,•    •    .  iMG.o.'iT.— Kiliilcriniculedupoil.(l)nprèsKulliker.) 

uients  koralinises.  "  ,       -,       ,^      , 

.      .  .  /•;,  IVpiilcniiiciili- en  |)l.ic(' a  la  siirf;ifc  ihi  |jciil.  — /i  ,  ccl- 

l.es    (lissdcuitions  pratiquées  sur   hih-;  .le  i\'|ii'l''iiiiiiiii.' i>(il(i->. 
une  telle  bordure   y   déuiuntrent  la 

présence  de  cellules  polygonales,  allongréos  Ncrlicaleuieut.  (les  cellules,  hautes 
de  r»0  à  70  ;j.,  lari;-es  de  .{O  à  (»0  <j ,  sont  d'une  extrême  minceur.  Leur  noyau  très 
allon^ué  est  c(tloi-aI)le  par  le  carmin  ;  il  est  alrophié  et  mesure  seulement  2  à  3  a. 
Le  coi-ps  cellulaire  est  t  rans|)ai-ent  couinie  du  Ncrre;  il  ne  contient  jamais  ni 
|)ii;nient,  ni  granulations  d'éléidine. 

ivxaminées  en  place,  à  la  surface  du  cortex,  les  cellules  de  l'épidermicule 
apparaissent  non  point  juxtaposées,  mais  iinl)i'i(|iiées  comme  les  tuiles  d  iiii 
toit.  Elles  se  recouvrent  de  dedans  en  dehors  et  de  has  en  haut.  Leur  hoiil 
libre  est  donc  tourné  vers  rexirémité  de  la  tige  pileuse.  Leur  contour  dessine, 
à  la  surface  du  jxiil.  un  réseau  (|ui  rappelle  «  l'aspect  bien  connu  d'une  queue 
de  rai,  garnie  de  ses  écailles  ».  Les  éléments  de  Tépidermicule  apparaissent 
encore  «  parcourus  dans  le  sens  de  la  longueur  par  des  crêtes  luiitives  d'une 
admirable  régularité,  parallèles  entre  elles,  et  se  poursuivant  de  cellule  en  cel- 
lule, sans  s'interrompre  au  niveau  des  chevauchements  ».  La  présence  de  ces 
filaments  assure  à  ré()idermicule,  comme  à  la  substance  corticale,  une  cohé- 
sion qu'on   n'observe  jamais  dans  la  substance  médullaire. 

B.  ENVELOPPES  J)l    PolL. 

I.    GAINE    ÉPITHÉLIALE    INTERNE. 

l'ne  première  gaine  é|iilliéliale  entouri'  le  poil  et  procède,  comme  lui,  des 
assises  cellulaires  qui  recouvrent  la  papille.  Cette  gaine,  dont  l'évolution  est 
ascendante,  comme  celle  du  poil,  s'étend  du  bulbe  à  la  région  qu'occupe  la 
glande  sébacée.  Au-dessus  de  cette  glande,  la  gaine  épitbéliale  interne  fait 
iléfaut  :  la  gaine  épitbéliale  externe  arrive  au  contact  du  poil.  Cependant  un 
étroit  espace  virtuel,  où  se  déverse  le  sébum,  sépare  le  poil  de  sa  gaine,  dans 
buite  la  région  du  collel. 

La  gaine  épitbéliale  inlerne  a  la  l'orme  d'un  cylindre  creux,  d'égale  épaisseur 

[-1.  BRAXCA.] 


912  M-:  l'OII.. 

sur  [luilc  son  ('■Iciidiic  :  clic  prcsciitc  un  aspect  vili'cux,  (jui  la  (lifîérencic  iicltc- 
Mient  (le  la  ^aainc  cxIcimic.  plus  souiluc  cl  plus  (ipa(|uc.  Kllc  floll  cet  asficct  à  la 
présence  de  cellules  Ui'Talinisi'Cs.  dunl  le  juviioplasina  lionio^cne  est  clair  et 
réfringent. 

KUe  provient  de  ces  ccdlules  ecliMlernii(|ur's  à  caractère  enduvonnaire.  ijui 
constituent  tout  li'  hnllte  pileux;  les  cellules  génératrices  de  la  gaine  int<'rne 
siègent  au  niveau  du  lol  de  la  papille;  elles  sont  situées  en  dehors  des  assises 
génératrices    du    jioil,    et  sont   J'eniar(|ualtles  j)ai-    la    [)résence  de    gouttelettes 

Courlte  de  Jlenle        Cuticule  de  la  gaine  inlerne 


(,'rU  II  Ij-slbns  Un  hT.<  d- 
la  gaine  exlerur 


f-A         hpidcrintctil'- 


Couche  externe  de  / 
ijalne  fibreux)' 


Courlte  inlerne  de  l 
(jnine  fibreuse 


■    i'. 'IL- Moelle 


Fio.  o.")S.  —  (itjiipc  Iniiiiitinliiialc  iTiui  |)oil  à  lui  fort  g-nisj^isseincnt  ("ud  diniii.'. 
(ICapn-s    Scynioiiiiwic/..) 

d'éléidine;  aussi  fixent-elles,  avec  une  élection  véritable,  les  solutions  colorantes, 
le  carmin  en  particulier.  C'est  de  là  (|ne  leur  vient  le  nom  de  »  manteau 
rouge  »,  que  leur  donne  Unna. 

Trois  assises  cellulaires  constituent  le  uianleau  roui^e  et  la  traine  inlerut'  iiui 
lui  fait  suite.  Ces  assises,  de  moins  en  moins  solides  à  mesure  (ju'idles  s.>ul 
plus  excentriques  au  poil,  se  disposent  concentri(|iienient.  Ce  sont,  de  dcilans 
en  dehors,  la  cuticule  de  la  gaine  iutt'iMie.  la  couche  de  llnxlev.  la  ct»uche  ilc 
lleule. 

Ces  cellules  génératrices  de  c(>s  trois  c(»uches  occupcMit  la  rigide  circiim- 
|)a|)illaire.  Clles  occujient  un  niveau  d'autant  plus  élevé  ([u'elles  sont  plus 
internes.  Ces  c(dlules  génératrices  de  la  cuticule  iutt>rne  sont  situées  (>n  dedans 
des  cellule^  géu(''ralrice><  d(>  la  couche  de  llu\lc\.el  aiisM  ^nr  un  jdan  supérieur 
à  ces  dernières;  les  cellules  génératrices  de  la  comhe  de  Meule  ne  sont  pas 
seulement  les  plus  extérieures  du  numteau  rouge  ;  (dies  émergent  de  la  rijjole 


iiisTuLdcir;  hi   iMiiL. 


913 


(■ii'ciiiii[);i|hII,iii-('  mii'  un  iii\c,mi  iiilV'iiriir  ,i  (('liii  dr  |,i  ruiiclic  i\i-  lliixicv.  (^cs 
iniisidrralions  sur  les  rapimiU  l'i-ciproinics  dc^  [lailic^  (|iii  roii^liliirnl  la 
iiia(i'i(*('  (li>  la  ^aiiie  <'>|)illi('-lial('   iiilci'iic  aiiroiil  Iciii'  iiiiitoilaiicc. 

I"  (a  im;i  i.K  m,  i.\  i;\i\k  imikm;.  l-'oniMM'  à  sa  |»arli('  litiit  iiilV'riciiic  (riiiii' 
assise  dr  (clliilcs  plaies,  iiilei  [idSi^e  eiili'e  ["(''pideriiiicille  du  poil  e(  la  ^ailie  de 
liiixlev,  la  euliciile  de  la   i^aiiie   iiilenie  --e  kéraliiiise  ra jiiderneul,  lii'àee  à  l'iii- 


I"m;.  ri.V.I.  —  Coupe  tiiuisvoisale  diiu  |iuil  à  liiilhc  creux  ol  de  sou  l'ollicule.  faite  iiumcdia- 
leiiuMil  au-dessus  de  la  papille  njui-s  durcissenieiit  de  la  peau  par  le  bichromalc  d'aiii- 
laouiaque,  la  guuiiue  et  l'alcool,  et  colorée  i)ar  le  picro-carminate.  (I)"aprùs  Hauvier. ) 

ji,  corps  ihi  poil  ilont  Ir-  rclliili-s  smit  (li>lincte>.  —  /.  iraine  l'pillu'Ii.Tle  iiili'i'iie.  —  />,  gaine  ..'pillirliali' 
.'xIcMMic.  —  (•'.  l'pidci-niii-nli-  .lu  pnil.  —  c.  c-iiti.iilo  de  l.-i  -aine  l'pitlicliali'  ind'rnc.  —  /;,  ci-lluips  de  la  i-on>-lic  de 
Huxley.  —  (t.  ei'lhiles  de  la  roiiriie  de  llenle.  — /'.  enveluppe  r-ijnneelive  du  folliiMile.  —  r,  vaisseau  san.îinin. 


lervenlioii  do  réléidine.  ([u'on  trouve  dans  la  matrice  de  la  ^naiue  interne.  Klle 
n'est  l)ienl(U  représentée  (|ue  par  une  liiine  lioniogène,  véritable  cuticule. 

2"  (lAiM.  i)K  llrxi.Kv.  —  La  ^aine  de  Huxley  présente  des  caractères  varia- 
ides,  selon  le  niveau  qu'elle  occupe. 

a)  Au  niveau  du  bulhe,  elle  apparaît  formée  d'un  ran»;  de  cellules  cul»if|ues, 
de  35  à  45  a,  inclinées  les  unes  sur  les  autres,  à  la  façon  des  tuiles  d'un  toit. 
KUes  sont  imbriquées  de  bas  on  haut,  et  de  dehors  en  dedans,  dans  le  sens 
ascendant.  Elles  ont  donc  une  disposition  inverse  dos  cellules  de  répidonnicule. 
Des  granulations  d'élcidine  remplissent  les  éléments  de  cette  couche,  jusqu'au 
niveau  où  s'unissent  le  cône  pileux  et  la  racine  proprement  dite. 

b)  Au-dessus  de  ce  point,  les  cellules  de  la  gaine  de  Huxley,  qvii  représentaient 

l'OlRIER   ET    CIIAIU'V.    \  .  oS 

[1.    /,7M.V'     1.] 


91^  I.K  l''>ll.. 

jus(jiic-lù  un  Klrahrm  (ji-tinulo^uin,  se  ((iloiciil  cii  rose  pàli'  «(imiiic  le  ■<trri(>oit 
lucidurn.  «  Cette  coloration  exislo  dans  une  certaine  zone  au  delà  di'  laquelle 
les  cellules  sont  de  nouveau  incolores.  De  cette  réaction,  on  doit  conclure 
qu'ajjrès  la  disparition  de  l'éléidine  la  kératinisation  n'est  pas  enrore  achevée 
et  qu'elle  se  complète  progressivement.  »  (Hanvier.) 

c)  Plus  haut  encore,  la  gaine  de  Huxley  est  réduite  à  des  cellules  claires  et 
transparentes  où  l'on  constate  les  vestiges  d'un  n<nau  atrophié. 

3"  Gai.nk  I)K  11i;.m,i;.  —  a)  Dans  le  cul-de-sac  circumpapillaire.  la  gaine  de 
llenle  présente  les  mêmes  caractères  que  la  gaine  de  Huxley.  Les  cellules  géné- 
ratrices des  deux  gaines  sont  cuhiques  et  imltri(]n(''('s  les  unes  au-dessns  des 
autres,  dans  le  sens  ascendant. 

b)  Fuis  la  couclie  de  Ilenle  se  charge  (["('ir-idine. 

c)  l'n  jM'u  plus  haut,  à  la  hase  du  cône  pileux,  son  éléidine  disparait.  On 
voit  les  éléments  de  cette  gaine  se  colorer  en  rose  par  le  carmin,  puis  devenir 
rapidement  tout  à  fait  transparenles  :  le  noyau  n'y  est  plus  visihli'.  si  ce  n'est 
dans  les  poils  très  jeunes,  dans  le  lanugo  hi'tal  par  exemple. 

P^n  somme,  la  gaine  de  lliMile  comme  la  gaine  de  Huxley,  considérée  de  lias 
en  haut,  présente  successivemenl  la  slructure  dune  couche  génératrice,  d'un 
stratum  granulosum.  d'un  stralum  liicidum,  d'un  revêtement  corné;  mais  la 
gaine  de  llenle  ])résenle  ces  niodilicalions  dans  une  région  inférieure  à  celle  où 
on  les  constate  dans  la  gaine  de  Huxley.  Pour  prendre  un  exemple,  la  gaine  de 
Huxlev  perd  son  éléidine  granuleuse  au  sommet  du  cùne  pileux:  c'est  à  la  liase 
de  ce  même  cône  que  l'éléidine  disparait  de  la  couche  de  llenle. 

La  raison  de  ces  diiïérences  nous  est  connue  :  les  cellules  génératrices  de  la 
gaine  de  llenle  sont  situées  plus  has  que  les  cellules  génératrices  de  la  couche 
de  Huxlev;  c'est  donc  toujours  plus  tôt,  c'est-à-dire  à  un  niveau  moins  élevé, 
qu'elles  doivent  suhir  la  série  des  modifications  dont  le  terme  est  la  kératini- 
sation. 

(  n  dernier  détail  mérite  d'être  mentioum''.  Les  <'ellules  de  la  comhe  de 
llenle  sont  sinq>lement  juxtaposées  et  ne  présentent  jamais  de  filaments 
d'union.  Sur  l(>s  coupes  Aw  poil,  on  h^s  \-oit  s(»nvent  laisser  entre  elles,  de  dis- 
tance en  distance,  un  interxaile  (ri'tendiie  \aiialile.  Dans  cet  intervalle,  s'en- 
gagent les  prolongements  issus  de  la  face  externe  de  la  couche  de  Huxlev,  qui. 
elle,  ne  présente  aucune  s(dution  de  continuité.  De  cet  engrènemenf  réci- 
proque, il  résulte  (pie  les  deux  couches  externes  de  la  gaine  épithéliale  interne 
sont  solidement  luiie^.  I>iK's  ne  peuvent  glisser  l'une  sur  l'autre,  au  cours  de  la 
«•roissance  du  poil. 

Pareille  solidarili''  s'oliserve.  d'aulre  i)art.  entre  ri''j)i(leniii(iile  et  la  snhsiance 
corticale  du  poil.  Mais  les  cellules  (pii  constituent  chacune  de  ces  deux  for- 
nuitions  sont  soliden\ent  unies  entre  elles  :  di's  filaments  unitifs  assurent  la 
c(d»ésion   de  la   lige  cornée,  de  sa  laciiie  à  son  extri'iiiitc  liiire. 

H  n'en  est  ])lus  de  même  ici.  Le  inanteau  du  jutil  i^st  tonné,  comme  la  suhsfance 
médullaire.  d(>  cellules  sim|)lemenl  juxtaposées,  (les  c(>llules  suhissent  la  Irans- 
Ibruiation  épideiiiiitpie  dans  la  parlii'  du  jioil  qui  s'éteiuf  du  IiiiIIk»  à  la  glande 
séhacé(\  Au  ni\eau  du  collet  du  |)oil.  ces  cellules  sont  arri\ées  au  terme  de 
leur  évoliilioii.   Llles  se  dissocient  facilement,   cl.  comme  le  téirument  exterm*. 


IIIST()|,(i(,|i:   IH     l'dll.. 


915 


elles  se  rédiiiseiil  à  l'élal d'i^eailles  tlhre^.  l'.lles  elieiiiiiieiil .  iiii'li'-es  ail  séljlliii, 
«laiis  Tespacc  \iilii('l.  ménagé  entre  la  ■iaiiie  épilJK'liale  externe  et  le  plianèrc. 
Mêlées  à  la  sécrétion  sébacée,  elles  ne  lanlent  |>as  ;i  lniiiher  dans  le  milieu 
exiérieiir. 

i'ji  suinni(\  les  i^aines  iiilerncs  «  sont  coniparaMes  an  j)éri((iivx  dans  les 
oncles,  an  j)ério|>le  dans  les  sahols.  Coinino  les  deux  lunnations  précitées,  elles 
sont  |)eiior(>es  par  le  pliaiièie  pr(»pi-einenl  dit.  à  ])aitir  d"iin  certain  stade  de 
révolnlion.  el  ne  rernin  reiil  pins  dès  lors  ipie  sa  racine.   »  (Menant.) 


/;.. 


II.  GAINE  ÉPITHÊLIALE  EXTERNE. 

(>'(/;(.  :  lame  iiiiii|ueiisc,  foiiclio  vaginale,  (•pitloiiiic  n-fiéclii.) 
1-0  [)oil.  re(diiv(>rt  de  son  manteau,  est  entouré  ]»ar  un  saeépiderinicjiie,  la  gaine 
épitliéliale     externe.      Cette 


gaine,  plus  épaisse  que  le 
nianlean,  représente  un  pro- 
longement de  rectoderme 
tégumentaire;  elle  constitue 
1(>  lit  du  poil  (Unna),  c'est- 
à-dire  le  milieu  où  le  pha- 
nère  évolue.  Elle  est  doublée 
extérieurement  par  un  sac 
fibreux  fourni  par  le  derme. 
.\ussi  peut-on  considérer  le 
poil  et  sa  gaine  interne 
comme  entouré  par  un  reflet 
delà  j)eau, constitué,  comme 
la  peau,  par  le  derme  et  par 
lépiderme. 

La  gaine  épitliéliale 
externe  s'étend  de  lépiderme 
cutané  jusqu'au  niveau  du 
bulbe,  ('/est  une  bande  à 
contours  jiarallèles  f|ui  s'a- 
mincit progressivement  à 
partir  du  moment  oîi  elle 
atteint  le  cùne  pileux.  Elle 
semlile  taillée  en  hiseau  au.x 
dépens  de  sa  face  interne. 
Elle  va  s'effila nt  et  semble 
se  perdre,  à  angle  aigu,  sur  l'ic 
le    versant    externe    de    la 


D 


IGO. 


—  Coupe  longitiulinnio  de  la  racine   R   et  du 
bulbe  B  d'un  poil.  (D'après  Kollikcr.) 

,  .  -Il-  ^'  P^'P'""  *^"  P'*''-  —  ^^'  gaine  fibreuse  du  poil.  —  Ba,  basale.  — 

rigole    CirCUmpapillaire,     GE,  gaine   épillu-liale  externe.  —   GI,   gaine  épitliéliale  interne   avec 
comme       l'a        bien        établi    ^'V,  la  couche  de  Henle.  —  i/.Y,  la  couche  de  Huxley.  —  C,  sa  cuti- 
cule. —  E,  énidermicule  du  poil. 

Molescbott.      dés       1846'. 

A  la  gaine  externe  on  peut  distinguer  trois  régions  :  l'une  répond  au  collet 

I.  iS'iG.  Moi-EScnoTT.  Ueber  innere  Wurtzolseheide  und  Epithelium  de;  Haares.  Mu'.lcr's  Arch.,  XII,  p.  303. 


[.1.  BRAXCA.] 


916  I.I-:  l'OIL. 

ilii  i)()il,  l'aiiliT  à  la  racine  jtroprfincrit  dilo;  l.-'.  dernière  est  située  en  regard  du 
(•une  i)ileii.\'. 

a)  Dans  la  région  du  collet,  la  gaine  épilliéliale  externe  a  la  constllulioii 
de  rectoderme  légumentairo.  Considérée  de  dehors  en  dedans,  on  y  trouve  : 
1"  des  cellules  hasilaires,  cylindriques,  implantées  par  un  de  leurs  pôles  sur 
une  vitrée  fort  épaisse;  2"  ini  corps  luuqueux  de  Malpighi,  dont  les  cellules 
polyédriques  sont  reliées  les  unes  aux  autres  par  des  filaments  d'union'  ;  3'  au- 
dessus  de  ce  corps  nuu|UOux,  s'étage  un  stratum  granulosum.  I/éléidine.  dont 
sont  chargés  les  éléments  de  cette  assise,  se  retrouve  encore  dans  le  stratum 
hicidiiMi,  et  jus(nie  dans  la  couche  cornée  de  la  gaine épithéliale  externe.  Cette 
couche  coriu''e  est  séj)arée,  par  un  es[)ace  virtuel,  de  la  surface  externe  du 
])hanère. 

(J'est  dans  cet  espace  que  s'accnmnlenl  les  jtroduits  de  la  sécrétion  séhacée 
et  aussi  les  produits  de  la  desquamation  de  deux  gaines  épilhéliales.  Dans 
certaines  dermatoses,  la  hase  du  poil  est  entourée,  connue  d'une  hague.  par 
l'épidei-me  desquamé   qui    j)rovieiil    du   collet    de   la  gaine  épillu-liale  externe. 

h)  Au-dessous  de  la  glande  séhaci'e,  la  gaine  épithéliale  exli-rne  comprend 
une  assise  hasilaire  et  un  corps  rnuqucux  de  Malpighi.  disposé  sur  plusieurs 
assises,  et  nuuii  de  filaments  d'union  hien  développés.  La  couche  granuleuse 
et  la  couche  cornée  font  constamment  défaut,  dans  cette  région  de  la  gaine 
qui,  sur  l(>s  coupes  totales  du  poil,  apparaît  comme  une  hande  somhre,  à 
hords  parallèles. 

c)  Enfin,  en  regard  du  cône  pileux,  la  gaine  externe  s'effile  progressivement. 
Elle  est  taillée  en  hiseau  aux  dépens  de  sa  face  interne.  Aussi,  au  moment 
où  elle  disparait,  la  gaine  épithéliale  externe  se  trouve  réduite  à  son  assise 
hasilaire. 

Cette  assise  est  l'oiiiK'e  de  crllules  cvlindri(|ues  inijilantées  perpeudiculai- 
rement  à  la  memhrane  vitrée.  Ouaiul  le  corps  mu([ueux  qui  la  douhle  a  disparu, 
on  voit  la  couche  hasilaire  pnmdre  la  forme  cuhique  et  s'aplatir  progressive- 
ment ])our  se  perdre  à  la  partie  supérieure  du  versant  externe  de  la  gouttière 
iircum{)aj)illaii"e. 

Le  corps  nui(|ueu.\.  ipii  s'étage  au-dessus  de  la  couche  hasilaire,  voit  ses 
assises  diminuer  de  nomhre,  à  mesure  qu'on  se  rapproche  de  la  hase  du  cône 
pileux.  11  est  formé  de  cellules  qui,  pour  la  plupart,  ont  pris  une  forme  gl(»hu- 
leuse.  Entre  ces  cellules  ont  pris  place  des  éléments,  disposés  en  série,  qui 
présenlenl  une  l'oiine  l'Ioilée  et  s'anastomosent  en  réseau.  C'est  là  la  forma- 
tion réticulaire  de  la  gaine  externe,  très  accusée  dans  les  cils  di'  l'àne  et  du 
cheval-. 

he  1,1  dcsci'iplion  ([ui  |)récède.  il  résullc  (|ue  la  gaine  épilliéliale  externe 
doul>l(>  la  gain(>  épithéliale  interne  depuis  le  niveau  de  la  glande  séhacée 
jusipie  vers  la  partie  moyenne  du  hulhe  pileux.  Au-di'ssus  de  la  glande 
séhacée,  la  gaine  externe  existe  seule  (région  du  collet).  A  la  |tarli(^  inféritMire 
du  bulhe  pileux,  la  gaine  externe,  (|ui  s'est  progressivement  eflilée.  fait  défaut. 
Les   cellules  génératrices  de  la  gaine   interne   constituent  en  totalité  la  partie 

I.  l.i'S  ninmonls  d'union  sonl  (laralli'li's  à  la  vilinV  dans  la  oonolie  l>asilairi>:  ils  alTci'lonl  une  di.sposiii.m 
iMyonni'o  dans  les  assises  siis-jai-entes.  Ils  pn'sentent  sur  le  Irajel  un  petit  nodule  arrondi.  senil>lal>le  .i  l'eliii 
qu'on  (diserve  dans  le  corps  niuqueux  de  Malpijrlii.  (1895.  V.  Pri  nn.  .1iy/i.  f.  mikr.  Anal..  XLIV.  p.  •:oT  . 

i.   1880.  Uënal't.  Cnuipt.  »v>irf.  de  l'Acad.  di-s  ttcimrfis. 


iiisTdijM.ii;  1)1    l'Dii 


917 


|i('>ri|)lii''iM(|iir  (In  liiilhc;  leur  fiisciiililc  rr|irn(liiil  «  l;i  Innnr  ilf  Iriiaillcs  fiii- 
Itrassaiit  »  les  ('•Irinciils  rui'iiialciii's  du  (luil  iiniprciin'iil  ilil.  (''Iium'IiIs  insères 
sur  le  soiiiinet  de  la  |)a|»ille. 

Mi'iiihf(HiC  iKisfilr.  —  La  ,i:aine  exlniie  est  sépari-e  du  sae  lilneiix  dn  | ml 
|>ar  iine  meiuhrane  vilii'e.  Celle  menduane 
ainorpiie.  niinee  scms  Irclddci me  cnlani'. 
s'épaissil  à  |)ai'tii'  dn  edllel  ijn  [xiil.  Mlle  |ieiil 
allciiidiv  S  ou  11  \j..  Mais  au  niveau  Aw  linihe 
pileu.x.  elle  s'auiincit  cunsidérableuicnl,  et.  sur 
la  i)a|)ille,  on  la  soiipeonnc  plus  qu'on  ne  la 
\  (tit. 

La  l'ace  externe  de  la  inendirane  hasale  est 
lisse;  sa  face  inteiMie  se  nionlre  li(Tissi''e  d'une 
série  de  cotes,  disposées  hori/.ontaleuienl,  au- 
dessus  les  unes  des  autres.  (l(>s  côtes,  en  l'orme 
d'anneau,  présentent  de  lines  denlicnlalions 
qui  s'en<rrènent  avec  les  denlelures  (pie  jué- 
senle  le    j)ied    des    cellules  hasilaires. 

Au  voisinage  du  bulbe,  les  crêtes  annulaires 
s'accusent  au  point  de  présenter  l'aspect  de 
festons  qui  font  saillie  du  C(Hé  de  la  ^laine  épi- 
tbéliale  externe.  C'est  au-dessous  de  ces  festons 

que  la  membrane  basale  s'amincit,  pour  devenir  à  peu  près  indistincte,  dans 
toute  l'étendue  de  la  papille  et  du  sillon  circumpapillaire. 

La  membrane  basale  sendile  formée,  comme  la  membrane  de  Descement,  de 
lamelles  nombreuses,  anbistes,  disposées  parallèlement  les  unes  aux  autres. 
Nous  avons  examiné,  en  traitant  de  la  |)eau,  quelle  signification  il  convient 
d'attribuer  à  pareille  membrane. 

]'a/ei(r  iiiorjj/ioloyKjitc  du  poil  et  de  ses  enveloppes.  —  Le  poil  propre- 
ment dit  est  un  produit  transformé  du  corps  muqueux  de  Malpiglii.  La  gaine 
épithéliale  interne,  qui  constitue  son  manteau,  nous  présente  une  évolution 
ascendante,  comme  celle  du  poil.  Quant  aux  enveloppes  du  poil,  elles  sont  un 
prolongement  du  tégument:  la  gaine  épithéliale  externe  se  raccorde  avec  l'épi- 
derme:  la  "aine  fibreuse  fait  suite  au  cborion. 


/; 


Gli 

l)";i|)ifs  KiilliLer.) 

B,  tiasalc.  —  TC,  t:s>u  rcjnjonclif  (l«;  l.i 
gaine  libreiise  ilii  poil.  —  GÉT,  gaine  l'pitlu'- 
liale  externe. 


III    GAINE  FIBREUSE. 

Syn.  :  Sac  lil>re\i.\.  sac-  pileu.x. 

Le  tissu  conjonctif  du  derme  fournit,  au  poil  et  à  ses  enveloppes  épitbé- 
liales,  un  sac  fibreux,  nacré  comme  une  aponévrose,  qu'on  peut  isoler  par  dis- 
section. 

L'orifice  du  sac  se  perd  dans  le  tissu  dermique,  au  niveau  de  la  glande  séba- 
cée; sa  face  interne  est  au  contact  de  la  vitrée,  et,  au  niveau  du  fond  du  sac,  elle 
présente  un  renflement,  la  papille  qui  pénètre  dans  une  excavation  du  bulbe 
pileux  ;  sa  face  externe  donne  insertion  aux  appareils  moteurs  du  poil,  qui  sont 
formés  de  fibres  lisses  dans  les  poils  ordinaires;  dans  les  poils  affectés  au  tact, 
les  muscles  sont  striés  et  composés  de  fibres  pâles  et  de  fibres  foncées. 


[.1.  BRAXCA.] 


918 


LE  PO  H. 


On  dislingue  deii.x  coiulios  fonrcnlrifjiios  au  sac  fibreux: 
1"  La  couche  interne,  la  moins  avancce  eu  rvolution,  est  f(jrni(''e  de  nom- 
breuses cellules  conjonclives*  et  de  fibres  annulaires,  jiori/onlalcment  dispn- 
sées  les  unes  au-dessus  des  autres.  Sur  f  liatuiic  de  ses  faces,  et  surtout  sur  sa 
face  interne,  celte  couche  circulaire  est  rcviHne  d'une  nappe  de  fibres  élastiques. 
2"  La  couche  externe  (gaine  iauieileuse  du  poil),  épaisse  de  20  -j.,  est  formée 
de  faisceaux  libreiix  à  direction    longitudinale.    Serrées  les  unes   contre   les 

autres,  à  l'inverse  de  ce  qu'on  con- 
state dans  la  couche  interne,  les 
fibres  conjonctives  sont  nombreuses 
(it  les  cellules  rares. 

Les  fibres  élastiques  forment  au- 
tour du  follicule  pileux  un  véritable 
j)anier  (Slirling).  Sont  longitudinales 
la  plupart  des  fibres  élastiques  qui 
sont  |)roches  du  follicule  pileux.  l*bis 
en  dehors  il  existe  des  fibres  longitu- 
dinales et  des  fibres  transversales.  Le 
réseau  élaslique  est  très  développé  au 
niveau  du  <ol  du  follirule.  Il  lait  dé- 
l'aul  dans  la  pa|iille  (  Halzer.  Seder- 
liolm). 

Cette  paj)ille.  (|ui  s'élève  du  fonil 
du  sac  libreux,  est  analogue  aux  pa- 
pilles qui  hérissent  la  face  sujx'rll- 
cielle  du  derme.  Haute  de  30(1  à  X)()  a, 
lai'ge  de  11(1  à  200  a,  elle  s'enfonce 
dans  le  bulbe,  excavé  pour  la  rece- 
voir. Elle  circonscrit,  avec  la  face 
profonde  de  la  gaine  fibreuse,  une 
sorte  de  rigcde  circulaire,  dite  rigole 
circuuïpapillaire. 

La  forme  de  la  papille  varie  avec 

Fi(3.  o62.  1  Coupe  .lu  cuir  chevelu  perpcndi-    1^^»   espèces   animales,   et,    dans    uu»« 

culaire  à  lasurfaccilc  la  peau  et  passaut  par    même  espèce,  elle  présente  un  aspect 

Taxe  (lu  poil.  (D'après  Hanvier.)  dilTérent  suivant   les  poils  qu'elle  .-si 

Le  dureisscmonl  (le    la   pièce  a  «'té  nMiiiii  par  rarlinii  ,       .  •        i\  i      i        i        i 

«ucccssive  du  bichromate  d-ainm..niaqiie,  de  la  j;,.iiiine  et     cliargeC  lie  lUMM-rir.    MailS  la    ltarl)e  (le 

de  l'alcool,  -c,  c.d  du  f.diicile  piienv.  -s.  (.Mande   l'homuic,  la  pai)ill.'esl  tantôt  laucéo- 

sébacée.  —  m,  muscle  redresseur.  —  c,  fiaine  epithéliale  _                  ,         •«             ,       , 

externe. —  f,  gaine  épiliitllale  interne. —6,  bulle  du  poil,  lée,    tault'tl    hifurtjuée    à    .son    .somiUel. 

-  p,  sa  papille. -7..  enveloppe  connective  ou  follicule.  j.^,i^,   ^,^j    parfois    élrauirléeàsa  partie 

—  V,  meiubraiie  \ilrce.  '                                ^                        ■ 

moyenne  ou  à  sa  hase  :  c'est  lt>  cul  de 
la  ])ai)ille.    Sa  sinicinre  est    des  plus  simples.  ]"JI(>  est  (-onstiluée  par   un    tissu 

1.  llciile  cl  Kolliker  considèrent  comme  des  libres  lisses,  les  cellules  conjonctives  qui  forment,  en  majeure 
partie,  la  couche  interne  île  la  paine  libreuse  du  poil,  l.n  rétraction  de  cette  couche,  après  la  chute  du  poil,  plaide 
(tn  favi'ur  de  la  nature  contractile  des  éléuu-nts  ipii  la  composent,  nous  dit  Hiesiadecki.  Uetterer,  i|ui  cite  cet 
auteur,  ajoute  :  «  Cependant  en  tenant  compte  des  connexions  de  cette  couche  qui  représente  la  couche  supcrn- 
cielle  du  derme,  on  s'explique  facilement  comment  les  cellules  conjonctives  se  trouvent  dans  un  étal  de  plus  en 
plus  jeune,  au  fur  et  a  nn-sure  qu'on  s'approche  de  la  couche  basilaire,  » 


iiisTor.ocii-;  [tr  poil. 


919 


coiijonclir  jeiiiu',  l'oriné  ossuiiliclli'niciit  de  (.'ellLilcs  (.(jnjoiicUvfs  ;  elle  so  montre 
parcoiinnN  lo  plus  souvent,  par  un  bouquet  de  capillaires  sanguins,  moins 
(It-vcl(»|)|)(''  chez  riioninie  que  chez  nombre  d'animaux.  Quand  le  poil  est 
arrivé  au  lerme  de  sa  croissance,  la  papille  voit  ses  éléments  évoluer  vers  le 
lype  adulte.  C'est  1(>  commencement  de  l'atrophie  papillaire  qu'accompagne  la 
lormation  d'un  hulhe  plein  et  bientôt  la  cbute  du  cheveu. 

Toutes  les  modilicalions  de  forme  ou  de  structure  dont  la  papille  peut  deve- 
nir le  siège  retenlisseni  sur  la  morphologie  du  poil.  Tant  que  la  papille  est  en 
voie  de  croissance,  le  poil  ([ui  s'implante  à  sa  surface  est  de  forme  conique. 
Quand  la  papille  reste  slalionnaire,  le  poil  qu'elle  édifie  est  cylindrique.  Aussi- 
tôt que  la  papille  s'atrophie,  la  racine  du  poil  s'effile  de  plus  en  plus.  Et  quand 
la  papille  subit  des  alternatives  d'accroissement  et  de  diminution,  le  poil  est 
l'ait  de  parties  alternativement  rendées  et  amincies.  Tel  est  le  cas  des  poils 
moniliformes  de  la  taupe  (Ranvier). 


C.  ANNEXES  DU  POIL. 

A.  MUSCLE   ARRECTEUR     DU    POIL    (Muscle    de     riiorripilation).    —    Le     follicule 

pileux  est  obliquement  implanté  par  rapport  à  la  surface  de  la  peau.  L'angle 

obtus  qu'il  forme  avec  cette  surface  est  sous-tendu  par  un   muscle  lisse,   le 

muscle    arrecteui;  du    poil, 

bien  décrit  par  Moleschott'. 

Ce  muscle  ne  fait  défaut  que 

sur  un  petit  nombre  de  poils 

(poils  follets,  cils). 

Très  net  chez  l'enfant  et 
le  nouveau -né,  beaucoup 
moins  développé  chez  l'adulte 
et  surtout  chez  le  vieillard, 
ce  muscle  est  formé  de  fibres 
lisses,  réparties  en  deux  ou 
trois  faisceaux  de  taille  va- 
riable. 

Il  s'insérerait  dans  le  ré- 
seau élastique  du  corps  pa- 
pillaire du  derme  par  de 
petits  tendons  élastiques  ; 
d'autre  part,  il  s'attache  sur 
la  vitrée  du  follicule  pileux. 
Cette  insertion  est  située 
«  tantôt  à  la  partie  moyenne 
du  follicule,  renflé  à  ce 
niveau  »,  tantôt  plus  pro- 
fondément, vers  le  fond  du 
sac  fibreux  ;  mais  on  voit,  parfois,  le  muscle  arrecteur  contourner  l'extrémité 
profonde  du  follicule  et  s'attacher  sur  le  côté  opposé  du  phanère.  En  pareil 
cas,  l'insertion  mobile  et  l'insertion  fixe  de  l'appareil  musculaire  siègent  de  part 

58. 
[.1.  BRAXCA.] 


FiG.  563.  —  Papille  d'un  poil  avec  les  vaisseaux  (en  rouge) 
et  les  nerfs  qui  s'y  terminent.   (D'après  Ksjunin.) 


920  LE  POIL. 

et  (l'autre  du  follicule  pileux,  que  le  muscle  embrasse  dans  sa  concavité  connue 
dans  une  sangle. 

Le  muscle,  en  se  contractant,  redresse  le  follicule  pileux  et  le  rend  plus  apte 
à  percevoir  les  contacts'.  C'est  là  tout  son  rôle  chez  Thomme.  Chez  quelques 
animaux,  comme  l'âne  et  le  eheval,  les  canaux  sudorifères  de  l'aisselle  s'en- 
gagent souvent  dans  une  boutonnière  que  leur  fournit  l'arreclcur.  Aussi,  pen- 
dant le  frisson,  quand  les  poils  se  redressent  sous  l'action  du  muscle  con- 
tracté, la  lumière  du  canal  sudorifère  s'aplatit  ou  s'efface.  Une  sudation 
abondante  devient  dès  lors  impossible  (Renaut). 

B.  GLANDES  SÉBACÉES.  —  Dans  le  triangle  circonscrit  par  le  poil,  le  muscle 
arrecleur  et  le  tégument  externe,  se  trouve  logée  la  glande  sébacée  annexée  au 
poil. 

Cette  glande  a  pour  origine  un  bourgeon  de  la  gaine  épithéliale  externe.  Mais 
tandis  que  dans  la  gaine  épithéliale  externe  la  formation  de  la  graisse  est  dis- 
crète et  disséminée,  dans  l'acinus  sébacé,  tout  au  contraire,  la  matière  grasse 
est  élaborée  dans  la  presque  totalité  des  cellules  qui  constituent  la  glande. 
Echappent  seuls  à  la  fonction  sébacée  quelques  groupes  cellulaires,  qui  subissent , 
l'évolution  cornée  et  constituent  la  formation  cloisonnante  de  l'acinus  sébacée. 

Nous  avons  dit,  en  traitant  de  la  peau,  que  les  glandes  annexées  aux  poils 
se  répartissent  en  deux  groupes  :  les  unes  sont  annexées  à  un  ])oil  bien  déve- 
loppé, les  autres  à  un  poil  follet.  Dans  le  premier  cas,  la  glancU'  semble  une 
dépendance  du  follicule  pileux;  dans  le  second,  c'est  la  glande  qui.  en  raison 
de  son  volume,  semble, avoir  le  phanère  pour  dépendance. 

Dans  un  cas  comme  dans  l'autre,  la  glande  sébacée  lubréfie  le  poil  qui  lui 
donne  naissance.  Le  sébum  est  un  agent  de  protection  pour  le  tégument 
externe.  La  graisse  empoche  l'eau  de  mouiller  la  peau  et  la  défend  contre  le 
froid,  en  raison  de  sa  mauvaise  conductibilité. 

D.  VAISSEAUX  ET  NERFS  DES  POILS. 

A.  VAISSEAUX  DES  POILS.  — Les  vaisseaux  destinés  aux  pttils  proviennent 
du  réseau  sous-cutané.  Ils  se  répartissent  en  deux  groupes  interconnnunicants  : 
1"  les  vaisseaux  papillaires;  2"  les  vaisseaux  du  follicule. 

Les  vaisseaux  papillaires,  moins  développés  chez  l'homme  que  chez  les  ani- 
maux, peuvent  faire  défaut  dans  la  papille.  Généralement,  ils  y  dessinent  des 
anses  ([ui  arrivent  pres(pie  au  contact  de  la  vitrée;  ces  anses  sont  constituées 
par  (les  capillaires  qui  parfois  seraient  en  connexion,  dune  part,  avec  deux 
petites  artérioles,  et  d'autre  |)art,  avec  deux  petites  veinules  (Hiesiadecki). 

Les  vaisseaux  de  la  gaine  lil)reuse  sont  des  vaisseaux  à  dirt>ction  ascendante. 
Pour  Hiesiadecki',  la  vascularisation  des  poils  est  assuré(>  jKir  une  artère  et 
une  veine,  situées  entre  les  deux  couches  de  la  tunique  fibreuse.  Ces  vaisseaux 
se  résolvent  en  capillaires,  qui  s'épuisent  dans  la  couche  circulaire  du  sac 
fibreux. 

1.  On  Siiil  (|uo  il.niis  le  phriiomono  ilc  l:i  chair  ili'  pniili',  l'arrecteiir  ilu  poil  iMitri»  on  jou.  I!n  nionio  lonip-  qn  il 
ûri^'i'  11'  poil,  il  ontrave  l;i  ciriMilation  :  il  est  syneririque  des  vaso-constriiteiirs.  Lewaiiilnwsky  a  monlré  nue 
l'exlrail  de  cupsiilc  siii'réiiale,  iiijoi-lé  sons  la  pean  du  chat,  prov<.ii|iie  la  contraction  des  muscles  pilo-mnlcm^  <'n 
même  lenips  cpiil  agit  sur  la  circulation  sanguine  (Cetilrathl.  f.  l'Iiys.,  -J'i  novembre  1900,  p.  433). 

'.'.  C.ilo  par  Uetterer,  Pileux,  Diclionnaire  do  Ucohanibrc. 


HISTOLOGIE  DU  POIf.. 


921 


Mans  (|iicli|iics  (-as,  lo  rrsraii  vasciilairc  du  rolliciilc  proxicnl  de  liranolies 
arlriirllcs  nu  Nciiiciisrs  rinaiircs  de  diverses  sources,  mais  ces  branches  restent 
disliiicics  des  raiiicaiix  (|ui  mhiI  se  i('diiin'  en  iiiaillcs  sur  les  f,'landos  sébacées 
aim('X(''(>s  an  poil. 

B.  NERFS  DES  POILS.  -     I.cs  iicrfs  scnsilifs  destinés  aux  pnils  proviennent  des 
lanieaux  nerveux  (jui  se  distribuent  dans  ]o   tégument  externe.  Sous  la  forme 
(le  libres  à  myéline,  isolées  ou  irnnipées,  ils  abordent  le   follicule  au-dessous  de 
la  glande  sébacée,    perdent    leur  j:aine   médul- 
laire et  trav(>rsent  la  vitrée. 

A    la    face    inb-rne    de    cette     membrane,    ils 
lornient  autour  du   poil  des  tours  de  spii'e   dont 

l'ensemble  dessine 
une  série  d'an- 
neaux, perpendi- 
culaires au  grand 
axe  du  poil. 

De  ces  anneaux 
se  dégagent  des 
brandies  longitu- 
dinales, ascendan- 
tes ou  descendan- 
tes. Ces  branches 
se  terminent  par 
des  ménisques  qui 
vont  prendre  con- 
tact sur  certaines 
FiG.  304.  —  Terniiiuiisous  ner-  cellules  globuleu-  Fk?.')*):). —  Termin.ùsons  nerveuses 
yeuses  clans  le  poil.  Mélliode  de  .    .         .       ,    .  dans  le  poil.   .Méthode    de   l'or. 

For.  (D'après  Sc/ymonowicz.)        ses  ae  la  game  epi-        (ir;ipn:.sSczyMiono\vicz.) 

théliale     externe. 
Tout  récemment,  Oustromow  Arnstein',  puis  1*.  Ksjunin-,  figurent  des  termi- 
naisons nerveuses  dans  la  papille  du  poil.  Ces  terminaisons  sont  comparables 
à  celles  que  l'on  observe  dans  les  papilles  du   derme  ;  elles  seraient  destinées 
aux  bouquets  vasculaires  des  papilles. 

E.  CARACTÈRES  DE  LA  COUPE  TRANSVERSALE  D'UN  POIL. 

Les  détails  donnés  précédemment  permettent  de  déterminer,  dans  une  coupe 
horizontale  du  tégument,  à  quel  niveau  se  trouve  coupé  un  follicule,  sectionné 
transversalement. 

1"  Coupe  au  niveau  de  la  papille.  —  La  partie  centrale  du  poil  est  occu- 
pée par  du  tissu  conjonctif  et  des  vaisseaux.  Autour  de  la  papille  se  disposent 
des  assises  épitbéliales  répondant  aux  cellules  génératrices  du  poil  et  de  sa 
gaine  interne;  les  cellules  génératrices  de  la  gaine  interne  sont  caractérisées 
par  la  présence  de  gouttelettes  d'éléidine. 

1.  1895.  OusTnoMow  Arnstein.  Die  Nerven  der  Sinushaare.  Anal.  Anzeigev. 

•î.  1899.  P.  KsjLxi\.  Zur  Frage  ùber  die  Nervenendigungcn  in  dcn  Tast  oder  Sinushaaren.  Arch.  f.  inikr. 
Allai-,  p.  403. 


A.  BRANCA.] 


922 


LE  POIL. 


ce 


CM 


=»^g<jj-, 


—   PS 


2"  Coupe  ail  niveau  du  cône  pileux.  —  La  substance  corticale  du  puil  pré- 
sente des  noyaux  bien  colorables.  L'épidermicule  est  clair;  ses  noyaux  sont 

distincts.  Les  cellules  de  la 
couche  de  Huxley  sont  rem- 
plies de  granulations  d'éléi- 
dine;  les  cellules  de  la  cou- 
che de  llenle,  plus  avancées 
en  évolution,  sont  colorées 
en  rose  par lecarmin,  comme 
le  stratum  lucidum  de  l'épi- 
derme,  ou  sont  tout  à  fait 
incolores  quand  leur  kéra- 
tinisation  est  achevée. 

3°  Coupe  au  niveau  de 
la  racine.  —  Autour  du 
poil  proprement  dit,  repré- 
senté essentiellement  par  sa 
substance  cornée,  se  dispose, 
sous  forme  d'un  anneau,  la 
gaine  interne  réduite  à  des 
éléments  incolores,  déjà  ké- 
ratinisés.  Plus  en  dehors, 
c'est  la  gaine  externe,  avec 
son  corps  muqueux  de  Mal- 
pighi  muni  de  filaments 
d'union,  la  membrane   ba- 


FiG.  56G.  —  Terminaisons  nerveuses  dans  les  poils  (mu- 
seau 'd'une  souris  de  5  à  6  jours).  —  Méthode  rapide  de 
Golgi.  (D'après  Retzius,  mais  un  peu  simplifié.) 

ce  et  CM,  couché  cornée  et  corps  nuiqueux  de  1  épidémie.  —  P, 
poil.  —  GP,  gaines  du  poil.  —  S,  glande  sébacée.  —  A^,  nerf  sensitif 
qui  donne  une  couronne  nerveuse  au  poil,  CNP,  au-dessous  de  la 
glande  sébacée.  —  PS,  plexus  nerveux  superliciel.  Quelques-unes  de 
ses  branches  se  distribuent  dans  le  corps  muqueux  CM, 


sale  et  la  gaine  fibreuse  du 


poil. 

4"  Coupe  an  niveau  de  la 

(/lande  sébacée.  —  Le  folli- 
cule pileux  est  entouré  à  sa  périphérie  de  lobules  appartenant  à  l'appareil 
sébacé  annexé  au  poil. 

5<*  Coupe  au  niveau  du  collet  du  poil.  —  Autour  du  poil,  la  gaine  épithé- 
liale  interne  fait  défaut.  Un  espace  virtuel,  où  s'écoule  le  sébum,  sépare  le  ])oil 
de  la  gaine  épithéliale  externe  représentée  par  un  eoloilorme  stratifié  typique. 
C'est  dire  qu'on  trouve,  dans  cet  ectoderme,  couche  cornée,  stratum  granulo- 
sum,  assises  ma]])ighiennes  et  couche  basilaire. 


NOTES 

A)  Le  siège  du  pigment  dans  la  substance  corticale  est  diversement  localisé  par  les  au- 
teurs. Il  est  intercellulaire  pour  Unna;  il  est  intracellulaire  pour  Waldeyor  et  Hiehl. 

Son  origine  est  encore  objet  à  litige.  Pour  Hiehl  {Vierteljalir.  f.  Dcrm.  u.  Syplt.,  p.  33, 
1884),  il  est  apporté  au  poil  par  les  cellules  migratrices;  pour  d'autres,  le  pigment  est  une 
élaboration  du  corps  cellulaire  ou  du  noyau  (Mortsching)  des  cellules  pileuses. 

Ouoi  qu'il  en  soit,  le  i)igment  de  la  substance  corticale  est  reparti  tanlCit  uniformément, 
et  tantôt  irrégulièrement,  sous  forme  de  petits  amas. 

11  se  montre  sous  deu.x  étals:  le  pigment  dissous  et  le  pigment  granulcu.v  (ou  grenu). 


IIISTOI.OCIK  ])\:  l'dll..  923 

l.c  pif-'iiifiit  dissous  r.iil  |)n'si|ii<'  ciiinplrloinciil  di'laiil  (l.iiis  les  cIh-vlmix  hlanfsnu  hloiids; 
il  est  ahoiiilaiit  dans  les  clicvciix  rmix,  cliàlaiiis  et  noirs.  Les  deux  furmi's  du  pifrinctil  sttul 
réunies  ilans  les  cheveux  fonees;  elles  y  sumI  |iailni<  é^ali'iiieiit  ié[(ailies:  iiarl'oi-^  ["iine 
d'entre  elles  prédomine  sur  l'aulre. 

I.a  nuaneo  des  elieveux  dé|)end  donc  et  de  la  subslaiice  niéilullaire  et  surtout  île  la 
suljslance  corticale  (llaper).  «  I.a  suhslance  liitrense  cornée  est  noire,  ou  plutôt  pris  foncé, 
dans  les  (llires  isolées  des  cheveux  noirs;  dans  les  cheveux  roux  elle  est  roupe>dans  les 
cheveux  châtains  elle  est  hrune:  dans  les  «cheveux  blancs  elle  est  jaune.  Le  de,t;ré  d'inten- 
sité do  ces  colorations  dépend  de  la  (|uantité  de  matière  prasse  élahmée  par  les  plandes 
annexes  du  cheveu  ou  ajouh'e.  »  ((ialippe  et  Beanregard,  loc.  cit.) 

/?)  Kn  médecine  léi;ale.  il  y  a  parfois  un  inli'rèt  considérahle  à  savoir  si  les  poils  sou- 
mis à  l'examen  de  rex|iert  sont  ciiix  d'un  animal  ou  d'un  homme.  Dans  ce  cas,  l'expert 
piMil  avoir  ù  désigner  de  quelle  reiiion  proviennent  les   |)oils  <|ni  lui  sont  présentés. 

A  l'inverse  de  ce  qu'on  observe  d'ordinaire  chez  les  mammifères,  le  poil  humain  ne  pré- 
sente jamais  de  zones  de  coloration  différentes.  La  substance  médullaire  y  fait  assez  sou- 
vent défaut,  et  (juaml  elle  existe,  elle  occupe  seulement  le  tiers,  le  (jnart  ou  le  cinijuième 
de  la  surface  de  la  section  du  poil.  In  épais  étui  île  substance  corticale  l'enveloppe  de 
toutes  parts. 

IMus  délicat  est  le  rôle  de  l'expert  (piaud  il  lui  faut  indiquer  de  ([uelle  région  provient  le 
lioil  (|ui  lui  est  soumis.  Considérés  isolément,  les  caractères  qu'on  accorde  à  telle  ou  telle 
variété  de  poils  n'ont  point  de  valeur  absolue  et  c'est  surtout  par  leur  réunion  que  valent  ces 
caractères.  Nous  avons  indiciué  d'après  Œsterlen  (/oc.  cit.).  et  Joannet  (lue.  cit  )  les  parti- 
cularités «lue  présentent  les  divers  poils  de  l'organisme.  Nous  citons,  d'après  Œsterlen,  les 
rapports  observés  entre  la  moelle  et  la  tige  du  poil  humain.  Il  est  intéressant  de  comparer 
ce  tableau  à  celui  qu'on  trouvera  chapitre  V. 

HAPCORÏ    1>K   I.AIU.KI  It    KNTHK    I.A    MOEI.I.K    KT   I.A    TIOE  Dr   POIL   Ç.HKZ   l'iIO.MMK    ((EsTKRI.EN). 

Morll.'.         Tii;i'.  Moelle.  Tigi'. 

1'  lîiifant  I  an   12  : 

Front '.I  ;j- 

Vertex 10  u.  i(i  a  Bregma .    .....         (la  .■i2  a 


i°  ilnmmc  : 

:!!)   a 

iC)   'j. 

Bregina 

Vertex. 

Tempe. 

:;<)  -i. 

Front . 

Cl    a 

Cil  .    . 

....        18   a  .")0  !x 

Enfant  io  ans:  Tempe Il  :j.        I'-)C  ;x 

Bregma 12  a          .'iO  ;j.                  Front.    ......           12  a         190  a 

Nuque 10  a  (il    a  Cil i   i-i-  W  ;i 

Vertex lia  .j.'i  ;x  Sourcil 10  ;j.  42  ;j. 

Moustache :{2  \i.        123  u. 

:}•  Femme  :  Aisselle S  ;x  TO  a 

Bregma 7  ;. 

Vertex \2  [. 

Tempe 1:{  ;. 

Front S  ;. 

Cil II   ;. 

Sourcil II;. 

.\isselle t'i  ;. 

Pubis 12   '. 


tS   a 

Pubis 

.  .      1:3  :i 

m  ;JL 

SI      'A 

(iC.   'j. 

.")  '^   'J. 

"i"   l'ieillar'/.  : 

7(i    a 

(iO   ;j. 

Bregma 

12  a 

.-il)  :x 

SO   a 

\  ertex 

.    .    .        12  a 

(w    u. 

LJo   'J. 

Tempe 

Il  u. 

(»:i  0. 

[.1.  BRANCA.] 


92i  1-E  l'OIL. 


ciiAPrnu;  i\ 

KV()LIT!0\  DU   POIL  ET   DL  SYSTKMK   riLIXX 

A\oM\Lli:S 

I.  _  EVOLUTIn.X  |»|     |'(i||.. 

A.  CROISSANCE.  —  l)u  joiii"  OÙ  il  émerge  à  la  surface  de  la  peau  (A),  chez 
renfanl  comme  chez  l'adulle,  le  poil  croît,  tombe  et  fmalement  se  trouve  rem- 
placé par  un  poil  nouveau. 

Croissance  du  poil,  chute  du  poil,  remplacement  du  p(»il,  tels  sont  les  trois 
termes  de  l'évolution  de  chacun  des  phanères  qui  constituent  le  système  pileux. 

La  durée  de  la  croissance  du  poil  a  été  évaluée  de  deux  à  quatre  ans. 

On  sait  aujourd'hui  que  les  cheveux  croissent  de  K'  à  2(1  centimi'tres  par  an 
sur  les  sujets  qui  ne  coupent  pas  leurs  cheveux,  etc.  ^lais  il  y  a  ici  une  distinction 
à  établir  :  chez  riiomme  le  système  pileux  est  sans  cesse  en  voie  de  croissance; 
mais  la  coupe  des  cheveux,  leur  usure  (frottements,  frisure),  les  arrêts  que  peut 
subir  la  croissance  du  ])hanère  sont  autant  de  raisons  qui  diminuent  et  limitent 
sans  cesse  la  longueur  de  la  chevelure  et  de  la  harhr.  Chv/.  la  fenime.  tnul  au 
contraire,  la  chevelure  cesse  de  croître,  ou  ne  croit  que  d'une  façon  insigni- 
fiante, du  jour  où  la  menstruation  s'est  établie  (A.  (lautier). 

La  barbe,  coupée  toutes  les  30  heures  ou  toutes  les  24  heures,  croît  en  un  an 
de  12  et  de  Li  millimètres;  coupée  toutes  les  12  heures,  la  quantité  dont  elle 
aurait  poussé  se  mesure  par  27  millimètres,  (lierthold,  cité  par  Frey.) 

On  a  calculé  enfin  le  poids  de  substance  pileuse  qu'élaborait  chaque  jour  le 
cuir  chevelu,  aux  divers  âges  de  la  vie  : 

Poids 
Aj-T.  '!••  rlieveiiï  priHliiil^. 

18  il  2(1  ans (I  pr.  2(1 

:{2  il  4.")  ans (•  v-r.   Il 

\((riati<in'<  dnn^  lu  rroissancc.  —  Les  facteurs  ([ui  Imit  varier  la  cmissancc 
du  poil  sont  nombreux. 

I>e  cheveu  crnil  plus  vite  l'été  que  l'Iiixer  (hicbat),  plus  vite  la  nuit  ([iie  le 
jour  (Herlhold.  cité  par  Krev),  j)lus  \  ile  (|uand  il  est  cnupé  t-t  d'autant  plus 
\ite  (iii'il  csl  \)\u<  rir(|U('mm('nt  ((lupr-.  La  ciiu|)c.  (|ni  acli\c  la  croissance,  aug- 
uieute  également  le  diamètre  du  cheveu. 

Lt»ntrairement  à  l'opinion  courante,  sonlenui»  par  Hemesow.  (1.  W.  IbscboiT' 
pense  que  la  section  des  poils  ne  provo([ue  pas  un  accroissement  plus  rapide  du 
phanère.  Les  mitoses  ne  sont  pas  j)l(is  nombreuses  sur  un  jioil   sectionné  tjue 

I.  ISi»,S,  Hisi  lieu  K.  K.'ili.  Iii-I.  MM-  i  inlIu.Mico  ili'  l.i  >.■.  li.iii  ~iii-  li- .1.  \rl"|i|M'im-iil  «l«'s  |.miIs.  i.ln/i.  f.  iiiiA. 
.1)10/.,  Ll.i.  |i. «y  1-703). 


i;\(ii.i  Tiii\  hi    mil,.  920 

»iir  lin  |)nil  inifiii.il.  r.'csl  liiiil  au  |)lii--  si  la  (•(iiipc  urci'-lrrc  la  division  des 
irlliilcs  \i\  ailles  dn   jinil  (  U). 

La  crdissaiirc  des  |»iiils  |»imiI  sVIl'rcI ncr  a|)r(''s  la  iiKirl.  La  harltc  de  (lliarlo- 
ina;iiu'  avait  cru  dans  s(,ii  ((unlirau  :  pareil  l'ail  csl  (''fralciiicnl  si^-'iialé  dans  le 
|in»c(>s-vorl»al  dr  rcxlinnialuMi  du  rnrps  de  Xapolénn  I''". 

I  n  cci-lain  allnnL;('in('nl  i\\\  \)i>'\\  esl  [Kissililc  \raiseiiil)lal)l('nn'nt,  car  tous  les 
1  ir'nicnis  analoniKiurs  ne  nH'iii'cni  |ias  eu  iiirnic  temps',  mais,  à  cet  allonge- 
ment réel,  il  Faut  joindre  rallongemenl  apparent,  du  à  cefiue  la  racine  du  |)(iil. 
IVaieliemi  ni  rasé,  |ienl  faire,  en  (|iie](|iies  jours,  une  saillie  perceplihle  an 
loncliei'.  du  l'ail  de  la  dessiccali(jii  et  de  la  rétraction  du  derme,  sur  le 
cadavre. 

A.  (îaiitier-  a  montré  récemment  (pie  Torganisine  humain  était  pourvu  d'ar- 
senic  à  l'état  normal.  Cet  arsenic  est  éliminé  tout  entier  (liez  riioinino  par  la 
peau,  les  ongles  et  les  jjoils,  tous  organes  rpii  assimilent  énergi(]ueinent  cette 
suhstance.  .\ussi  le  IraileiiuMil  arsenical  a-t-Il  une  inlluence  manifesle  sur  la 
croissance  des  plianères. 

Des  pliénomènes  semidahles  s'observent,  chez  la  jeune  fille,  jus(pi'au  mo- 
ment de  la  puherlé.  Tant  (pie  s(>  fait  ch(>z  elle  «  racci'oissement  de  la  chevelure, 
les  règles  ne  se  produisent  pas  ».  Puis  la  menstruation  appâtait  à  cette  époque 
de  la  vie  qui  répond  chez  riiomme  à  l'éruption  de  la  harhe.  La  menstruation 
étahlie,  les  cheveux  «  ne  poussent  (|ue  ])eu  ou  pas  »,  C'est  que  l'arsenic  s'éli- 
mine chez  la  femme  non  plus  par  l(>  l('gumeiit  exierne.  mais  par  le  sang  mens- 
linel.  Vient-on  à  dériver  rélimination  de  l'arsenic  vers  le  tégument  e.\terne, 
\  ient-on,  chez  une  femme,  à  couper  les  cheveux  au  moment  des  règles,  en 
pareil  cas  on  voit  les  époques  s'éloigner  ou  devenir  «  irré'gulières  ». 

En  somme,  chez  l'homme  «  la  crue  des  cheveux  et  de  la  harhe,  ainsi  que  la 
desquamation  épidermique  continue,  correspondent  donc,  au  j)oint  de  vue  de 
l'élimination  des  nucléines  arsenico-iodées,  à  la  perte  menstruelle  de  la  femme 
dont  la  peau  lisse  suhit  moins  d'exfoliation,  qui  n'a  pas  de  harhe,  et  dont  les 
cheveux  ne  poussent  que  peu  ou  pas,  dès  ([u'à  la  puberté,  ils  ont  atteint  leur 
entier  développement  ». 

I)(^s  faits  du  même  ordre  s'observent  chez  les  animaux  à  température  con- 
stante :  chez  les  mâles  comme  chez  les  femelles  (qui  pour  la  plupart  n'ont  pas 
d'écoulement  sanguin),  on  voit  coïncider  avec  l'époque  du  rut  la  mue  pileuse, 
la  chute  des  bois,  et  de  diverses  productions  cornées.  De  telles  modifications 
du  tégument  externe  se  produisent  précisément  au  moment  où  l'ai'senic  cesse 
de  s'éliminer  par  la  peau,  détourné  qu'il  est  par  les  organes  reprodiic- 
leiirs. 

B.  CHUTE  DU  POIL.  —  Tant  qu'une  papille  est  capable  d'assurer  sa  nutrition, 
le  poil  ne  tombe  jamais  spontanément  (poil  à  bulbe  creux,  Uanvier  :  poil  en  bou- 
ton, Heule). 

Les  poils  à  bulbe  creux  «  saignent  parfois  et  toujours  donnent  une  sensation 
de  pi(|ùre  d'aiguille  quand  on  les  arrache  ».  Examine-t-on  un  pareil  poil,  à  la 
loupe?  on  constate  que  son  diamètre  est  invariable,  que  sa  couleur  est  uni- 
lorine.  l'ne  extrémité  renn(''e  le  termine  :  c'est  le  ])ulbe.  C-e  bulbe  est  fortement 

I.  Voy.  Peau  (cli.ipitre  V),  les  exemples  de  vitalité  de  la  cellule  épiJermitjue  (.létaclite  de  loriranisme. 

■.'.  1900.  Gaitieu.  L'arsenic  normal  chez  ['•s  animaux.  Conyrès  de  Médecine  de  Paris,  rjecl.  Physiol..  p.  80. 

M.  BP.AXiA. 


926 


].E  I'()IL. 


coloré;  il  csl  liiimidc;  en  séclianl.  il  .idlièrc  à  la  lame  de  verre  sur  laquelle  on 
le  dépose;  de  plus  ce  bulbe  est  mou  :  il  se  déforme  sous  la  pression  des  doigts, 
il  l'inverse  du  corps  du  pbanère  Hige  et"  racine)  qui  est  ri^'ide.  et  se  détend 
comme  un  ressort  quand  on  cesse  de  le  maintenir  replié.  Ilistolo^ifiuement,  le 
poil  vivant  présente  une  substance  miMlMllaiic  ((inrniiir.  et  une  couclic  corti- 
cale l'ortement  pipinenlée. 

i/arracbement  du  poil  ne  provoque-t-il  aucune  sensation  d(Hiloureuse?(C)e'est 

que  le  poil  est  au  terme  de  son  évolution.   Abaiidonm'-  h  lui-même,  un  tel  poil 

serait  tombé  spontanément  (j)oil   en   massue,   j)(»il  ;i  liulbe  plein).  Il  n'eut  pas 

tardé  à  se  trouver  remplacé  par  un  autre  poil.  C'est  là  le  pbénomène  de  la  mue. 

yjl  La  mue  pilaire   est   un   pbénomène  continu,   mais  qui  se 

il|       réj)ète,  avec  une  fréquence  inusitée,  à  certaines  périodes  de 

la  vie. 

Les  mues  qu'on  observe  cbez  l'enfant  aussitôt  après  la 
naissance,  cbez  l'adidte  au  printemps  et  à  l'automne,  chez 
les  femmes  à  l'occasion  de  la  menstruation,  cbez  les  malades 
à  la  suite  de  l'érvsipèle.  'de  la  typboïde.  de  la  svpbilis,  toutes 
ces  mues  ne  sont  que  l'oxa'.'^ération  momentanée  de  la  mue 
pbvsiologique  dont  le  caractère  est  d'être  continu. 

L  Pincus  a  cbercbé  à  évaluer  quel  nond^re  de  cbeveu.x 
tombe  cba(|ue  jour,  aux  divers  âges  de  la  vie.  et  l'on  trouvera 
représenté  dans  le  tableau  suivant  les  cbilTres  (jui  résultent  de 
ses  recbercbes  : 


A^'i'.  Nnnilii'c  (le  cliovoiix  tiinili('>  (|uotidii'nnemcnl. 

Eulant UO 

.Adulte  (le  iS  à  -j:;  ans.    .    .    .  :!S  à  lOS 

Vioillarcl 12(1 


nvoc  inmnnum 
nvei-  inaxiiiuiiii 


1:1  à     70 
(Vl  il  211;» 


n 


Consulter  à  ce  sujet  : 

PiNCcs.  18(i(').  Zur  Itia.i^iiosis  tles  ornsteu  Slaiiium  iler  .Vlopeeia  (.4?r/i. /". 
patli.  An.  u.Plii/s..  X.WVII,  p.  IS):  —  18G7.  Das  /weite  Sladiuin  ilerAlo- 
pecia  Pilvioides  (Id.,  XLI.  i>.  322);  —  1S(W.  Id.  Berl.  Iclin.  Woch.,  VI. 
p.  :J'il);  —  187").  1(1.  (M.,  XII,  p.  42  eto9):  —  1883.  Id.  (W..  XX,  p  .  Olo). 


FiG.  .")07. 

/I,  poil  à  tiilie  creux. 
D,  poil  à  liiilbe  ph'iii. 


Ij's   modilicalions  liis|(il(ii;i(|ues  ([u'un  observe  dans  le  poil, 
(bml  la  cbule  va  s'eiVi'cluor,  sont  les  suivantes  : 

Le  bulbe  pileux  diminue  de  diamètre  (D).  La  |>apille  s'atro- 
pbie.  La  cavité,  qu'elle  creusait  à  la  base  du  bidbe.  disparaît.  Le  Idllii  ule  prend 
la  forme  d'un  doigt  de  ganl. 

Dès  l(U"s.  la  gaine  interne  du  ]>(»il  cessi'  d(>  se  lormei' ;  la  racine  \ieiil  an  C(>n- 
tactde  la  gaine  épilbéliale  e.xlenie.  et  lui  adbère  ]»liis  mi  moins  y^w  (|(>s  prolon- 
gements «  en  i'oi'me  il'épines,  plus  ou  moins  nombreux,  plus  ou  moins  saillants  » 
(llanvier).  prolongements  conslilnés  par  les  cellules  corticales. 

«  .\iiisi  maiiilenu  en  |ilace.  (|noi(|ue  ]in\é  de  sou  point  dallacbe  luu'mal  (la 
papille  (pii  a  disparu),  le  cbeveu  s'élève  progri>ssivement  dans  le  follicule,  jus- 
qu'à c(>  (|u'il  arrive  à  son  orifice  cutané;  alors  il  tondie.  «  Il  tombe  spontané- 
menl,  repoussé  par  les  mulliplicalions  cellulaires  ([ui  se  font  au-dessous  de  lui. 
ou  par  le  poil  iu>uveau  qui  \a  le  rtMuplacer. 

11    apparaît    leru\iné   par  uni"  sorte  de   biuilc   blanclie.  sècbe.  cornée.  Cette 


i:\()i.i  Ti()\  m    l'iiii. 


927 


Itiiiilc  est  |p|ii>  (III  iiMiiii--  |ii'iii(ill(''c.  h'.llc  n"^sciiil)lr  .1  iiiir  larme  |(i\()(aiil('.  à  un 
iia\('l.  l'.llc  csl  il  pciiii'  |ilii<  \  ((liiniiiiriivc  ijnr  |r  i(i|-|)s  du  |iiiil  ;  rlli'  rT|)i'(''- 
■~riil('    II'    liiillic   |ilciii.  r.ii-acliTi^l  ii|iir  (le  Idiil   pnil  (l(''lil^cciil . 

A   iii('sii|-c  i|iic  le  piiil  ".'l'IéNc  \rr-  la  --iicraci'  t\>'    la   prail,   il   laisse.  (Ici-i'irir  lui. 
III a\il(''  Ixinh'!'  |)ar  les  i''pilli('l  iiinis  lolliciilaii'cs.  Ces  (''pil  lnMiiiiiis   riilrcnl   m 


oalcscence.  f^a  caviU-  tlis- 
larait.  Au  puits  pilaire  s'est 
ubstitué  un  cordon  plein, 
ul  se  réfracte  vers  la  sur- 
ice  de  la  peau. 

La  gaine  conjonctive  du 
oil  s'est  modifiée.  Sa  par- 
ie superficielle  forme  tou- 
jurs  enveloppe  au  cordon 
épithélial  qui  représente  le 
follicule  ancien.   Sa  partie 
profonde,  au  contraire,  est 
sous-jacente  à  ce  cordon  ; 
l"ui.  :>(iS.  — Poil  il  liulljc  plein  ilc  nioiiiim-.  Coupe  periien-     elle  adosse  ses    parois;    ce 
dieiilnire  à  la  siuince  de  la  i.eaii,   passant  par  rax(!  «lu      ,-j'g^t  plus  une  gaine  creuse, 
poil.  (D'après  Hanvier.)  .     ,  ... 

c  est  un   «  pilier  ronionc- 

C.otte  coupe  a  lit'' faite  après  ilurcisàoniént  par  l'action  successive  ilu         .  .  i  -i  i    • 

liirhroniate  d'ammoniaque,  de  la  gomme  et  de  lalcool.  Coloration  par  llf  »  •  l^e  pilier    ((  SUDlt  lUI- 

la  purpurine,  —m,   masse  t'pithéliale   occupant  le   follicule  atrophie  même  Ulie  léo'ère  rétraction 
et  au  sein  de  laquelle  se    trouve  fixé   le  bulbe  du  poil  6.  —  c,  col  du  '-' 

follicule  qui   a    t'I-  ouvert  accidentellement  dans  la    préparation.  —  ascendante,    déprimant     la 

.-.  slande  sébacée.  -  o.  bourgeon  épithélial  au  niveau  de  linsertion  du  ^         profonde  du  derme,  et, 
muscle  redresseur.  r 

dans  le  cône  creux  ainsi 
l'oriné,  s'engage  le  pannicule  adipeux  sous-cutané»  (Sabouraud'). 

Dès  que  le  poil  est  séparéde  sa  papille,  il  ne  se  forme  plus  ni  moelle-,  ni  gaine 
épilhéliale  interne  :  le  poil  ne  peut  que  tomber  (Gotte,  Ebner.  Ranvier.  Reinke). 
I'i)iir  Unna.  au  contraire,  le  poil  «se  creuserait  un  lit  dans  la  partie  supérieure 
de  la  gaine  épitbéliale  externe,  s'y  grefferait  et  continuerait  à  vivre  d'une 
seconde  vie,  grâce  à  l'apport  d'autres  éléments  de  renouvellement  qui  lui  seraient 
fournis  par  le  nouveau  lit  des  cellules  de  la  gaine  épitbéliale  externe  ». 

A  cette  conception,  nombre  de  critiques  ont  été  faites.  La  saillie  du  follicule 
qu'Lnna  considère  comme  le  lit  du  poil  ancien  (poil  intercalaire  de  Giitte,  poil 

1.   1901.  S.vBOiRAiD.  Les  maladies  séborrhéiques. 
'î.  La  moelle  s'arrête  brusquement  au-dessus  du  bulbe. 


[.1.  BRAXC  \. 


928 


l.K    IMIII.. 


couchr  de  l  nna)  est  (ousidéitc'  par  Scliulen,  vun  J'Jjiici'  el  Kanvier,  loiiuiio  la 
saillie  qui  sort  d'insertion  an  ninscle  arrecteur.  D'autre  part,  Reinke'  n'a,  dans 

celle    saillie,    jamais    trouvé 
df  mitoses. 

C.  REMPLACEMENT  DU  POIL. 

l'cndant  une  j)ériode  assez 
longue  de  la  vie,  le  nondjre 
des  poils  demeure  sensilde- 
ment  le  même.  Il  ne  peut 
en  être  ainsi  que  si  le  poil 
(jui  tombe  est  remplacé  par 
un  autre  poil,  de  même  ca- 
libre ou  de  calibre  supé- 
rieur. 

Toutes  les  lois  que  le  jKiil 
de  reuqilacement  est  j»lus 
grêle  que  le  poil  auquel  il 
suocède,on  voit,  au  bout  d'un 
temps  plus  ou  moins  btug.  le 
cuir  chevelu  se  dégarnir  : 
l'amincissement  du  poil  de 
remplacement  est  le  phéno- 
mène avant-coureur  de  la 
<alvilie,  sénile  ou  prématu- 
rée. 

On  sait  comment  se  lait 
la  chute  du  poil-;  une  lois 
tombé,  le  poil  a  laissé  der- 
rière lui  son  f(»lli(Mde.  Sur 
cet  ancien  lollicule  prentira 
naissance  le  poil  de  reni|da- 
cément. 

("est  seulement  elle/  le 
i'iclus  (pie  le  follicnle  pileux 
provient  d'un  bourgeonneuuMit  de  l'assise  basilaire.  Il  y  a  là  un  j)hénomèMe  en 
tout  point  comparable  à  celui  qu'on  observe  dans  l'évidution  des  diMits. 

Les  auteurs  sont  encore  |»artagés  sur  la  façon  doiil  il  faut  coiu|)ren(lrc  la 
genèse  du  poil  de  remplaci'uient.  aux  dépens  de  laucicMi  lollicule. 

Ce  poil  nail  sur  l'ancienne  papille,  disent  [>angi'r.  Kt'dlikcM*.  v.  Kbner.  F>olT': 
il  naît  au  conlraire  -ur  nue  ]>apille  de  nouNclle  HuMuation.  souti(<nnent  Slein- 
lein.    Klein.   Slieda.  l'eieiiag  •.  (Juant  à  I  nna.  (ièdle  et    Hanvier.  ils  admelfcnl 


l'io.  -iO'J.  — l*oil  (Icliisieul  l'I)  avec  son  Ijiillje  plein  Ul'. 
Au-ilessous  (le  lui  comnicnre  à  se  furnier  une  nouvelle  papille  y-'A'.  — 
Le  poil   est  entuiiré  par  In  fraine  c'pitlirliale  externe  GE,  et  le  tissu 
.•ijnjiini-lif  Tl',  où  Idn  Imuve  l.i 


rianile  srbaiée  S. 


I.  IH87.  Ukinke.  .ii-i'/i. /■.  i/iiAi'.  .i(i«ir,  na  x.vx,  p.  isi-wi. 

'->.  l.e  puil  se  ili'l.ii'lie  (le  sa  papille  cpielques  semaine- avant  de  l>in)l>er.  Il  e>|  ivnipla(-('  un  certain  nonilire  »le 
l'ois.  La  papille  (>st  donc  snjelle  à  des  disparitions  et  .i  des  n-apparitinns  successives.  K|le  se  iitvel<ip|>e  dans 
I  i'|iaisseiir  du  pilier  conjonctif  (Sal -aud). 

3.  1877.  l\S(iKF.  Arrli.'le  Virrhn»-.  IM  LXLK.  p.  '07  Vil.  On  Irouvcr.i  dans  ce  nu'nioire  t.. nie  la  liiidiojcra- 
pliie  ancienne  de  la  (piolion. 

■'i,  Kl  aussi  lleu-inircr   \'.i  iIm^oh    ,  i. 


les  deux  nidilcs  (Innijinc  :  k   Le  ikiiim 
cicniK^    |)a|)ill(>   |)liis    un    rnniiis 
alropliirc.  mi  sur  une  |i.ipillc  de 
nouvelle  roi-iiialioii  si  I  aiiciriiiie 
a   (lispani.    » 
l'einlaiil 


i:\'(t|.l  T|(i\    Kl     l'iill.. 

Il  |iiiil  se  (li''\'eln|i|H' 


.|.|. 


929 

^ll|•^a^(•  (le    Taii- 


-  l'Il 


,Ê  .r  ■ 


^'■HS' 


./;/ 


|iie    le    |iiiil    luiiihe, 

on  \(»il  naître  aux  (l(''|>eiis  de  sa 

j^aine    épilliéliaie     exierne     un 

hoiir^oon  |)leiii.  Ddi'dinaire,  ce 

lioiir^con  esl  (dili(|neinenl  dirigé 

|)ar  ia|t|)orl    à   la    direclioii   du 

|toil  en  voie  de  déliiscenco.  D'a- 

lionl  evlindrique,  il  ne  larde  pas 

à   se   renller  au    niveau  de  son 

exlréinilt'  |)ror()nde,  (|ui  l)ieiil('il 

s'excave.  à  la  l'aion  d'un  cul  de 

liouleille,  pour  lo^er  une  papille. 

Le  germe  pileux  de  remplaee- 

nient  évolue  eomine  le  i;erino  pi- 
leux })riinilif.  \  \\  nouveau  poil 

s'y  dilVérencie,  dont  la  destinée 

sera  celle  du  poil  au([iiel  il  suc- 
cède. 

Oue  la  papille  nouvelle  ait  le 

même  diamètre  que  la  papille 

ancienne,  le  poil  nouveau  aura 

le  même  diamètre  que  le  poil 

ancien  ;    que  cette   papille  soit 

plus  grosse  (comme  c'est  le  cas 

ilans  la  barbe  des  jeunes  gens) 

nu  plus  j)etite  (comme  c'est  la 

règle  sur  1(>  cuir  chevelu  des 
\ieillards),  le  poil  qu'elle  édi- 
iiera  présentera  des  modilica- 
lions  de  diamètre  rigoureuse- 
ment parallèles. 

Eu  résumé,  le  poil  de  rein- 
jilacement  procède  d"un  bour- 
geon épithélial.  Ce  bourgeon 
fu-ovient.  non  de  la  peau,  mais 
d'un  follicule  pileux  :  il  y  a  là 
un  phénomène  comparable  à 
celui  qu'on  observe  dans  le 
développement  des  dents  :  le  bourgeon  d'attente,  appelé  à  fournir  la  dent  défi- 
nitive, prend  naissance  sur  la  dent  de  lait.  Une  seule  différence  est  à  relever. 
Germes  de  la  dent  caduque  et  de  la  dent  définitive  apparaissent  en  même 
temps;  le  bourgeon  du  poil  de  remplacement,   tout  au  contraire,  n'apparaît 

POIHIER   ET    CIlARl'Y.    —    V.  .59 

{A.  BRAXCA  ] 


VS 


':m^/ 


Fui.  .jTlI.  —  dette  lipiirc  iirnvieiit,  cdiiime  la  précé- 
dente, (l'une  coupe  de  la  lèvre.  Elle  montre  le  poil 
déhiscent  à  bulbe  plein  PD  avec  sa  glande  séba- 
cée S. 

Au-dessous  de  lui,  se  trouve  un  poil  de  rempjacpuient  PJliinnt 
le  bulbe  creux  embrasse  une  papille  P;  ce  poil  est  entouré  de  ses 
gaines  interne  et  externe  GP  GL',  et  de  tissu  conjonctif  TC.  — 
Uans  ce  tissu  conjonctif  on  trouve  des  vaisseaux  l'S.  de  la  sraisse 
ï'.l,  des  muscles  stries  .1/. 


930  I-I-:   l'OIL. 

sur  le  follicule  pileux  qu'au  uiDuieut  où  le  poil  est  <;i(luc  et  se  montre  pourvu 
d'un  hulhe  plein. 

Cependant  Gotte  (honinie,  cils  du  lapin),  liesse  (front  de  rhonime  adulte) 
pensent  que  certains  poils  peuvent  se  iornier  directement  aux  dépens  du  corps 
muqueux  de  Malpighi,  après  comme  avant  la  naissance.  Ce  serait  là  un  pro- 
cessus de  formation  direct,  bien  diilV-rent  de  celui  qu'on  observe  d'ordinaire; 
ce  processus,  Kolliker  l'admet  égaleinciit.  «  Je  puis...  indiquer  une  région, 
dil-il,  qui  montre  la  production  de  poils  clie/.  l'adulte,  avec  une  facilité  et  une 
ncitteté  extrêmes  :  c'est  la  peau  (jui  revêt  lu  ramée  des  cbevreuils  et  des  cerfs, 
ainsi  que  le  savaient  déjà  O.erniak  (4  Lanuer  '.  » 

D.  RÉGÉNÉRATION   ET  GREFFE  DES  POILS.   —   Arracllé,  le  poil  à    bulbr   civux 

se  détache  au  niveau  de  sa  matrice  et  l'emporte  en  majeure  partie.  La  gaine 
épithéliale  interne  est  entraînée  avec  le  poil,  en  partie  ou  en  totalité.  La  gaine 
externe  demeure,  en  général,  inaltérée.  Puis  la  paroi  folliculaire  se  ratatine; 
les  cellules  des  deux  gaines  épithélialcs  j)r('nncnt  nu  aspect  unif(u-me  jus- 
(|u'au  jour  où  le  poil  se  regénèi-e. 

De  41  à  72  jours  après  l'épilation,  il  se  |)rotluit  des  mitoses  au-dessus  de 
l'ancienne  papille;  un  cône  pileux  et  une  gaine  épithéliale  interne  se  différen- 
cient ;  le  poil  grandit  ;  il  ne  tarde  pas  à  perforer  la  gaine  épithéliale  interne,  et 
à  prendre  contact  avec  la  gaine  épithéliale  externe.  Le  poil  finit  par  atteindre 
la  surface  de  la  peau  :  c'est  alors  seulement  que  le  pigment  se  distribue  avec 
régularité  dans  les  éléments  du  phanère  ((iiovannini-). 

Chez  le  cobaye,  la  régénération  du  poil  arraché  demande  14  à  10  jours  le 
j)lus  souvent,  exccptionnelliMnent  moins  (S  jours),  ou  plus  (20  jours).  Le  poil 
croît  de  4  millimètres  en  8  jours,  de  1)  milliuièlres  en  10  jours'". 

(Juant  à  la  greffe  des  poils,  elle  a  été  diversement  jugée  par  les  auteurs. 
D/.ondi,  Dieffenbach,  NViesmann,  I*.  Bert,  ont  obtenu  des  résultats  contradic- 
toires qui  s'expliquent,  pinit-êlre.  par  ce  fait  que  le  follicule  se  trouvait  greUV- 
avec  le  poil,  tandis  qu'en  d'autres  ;as.  la  greffe  portait  sur  le  j>i»il.  isnii'  de  ses 
enxcloppes.  Dans  ce  dernier  cas.  le  poil   ne  saurait  se  greffer. 

H.  _  KVOLITIOX  Dr  SYSTÈME  PILEUX 

A.    LE     SYSTÈME    PILEUX    CHEZ    L'ENFANT.         -     L'IlOUime      naît      COUVCrl       lie 

lanugo.  Dans  les  senuiines  (|ui  |>ré(èdent  et  (jui  suivent  la  naissance,  ce  lanugo 
loud)e.  Son  remplacement  ne  s'elliH-tue  que  sur  li's  régions  de  l'organisme  appe- 
lées à  se  revêtir  de  |>oils. 

A)l{(ice&  blanches.  —  Chez  le  nouveau-né,  les  poils  follets  persistent  sur  le 
front  et  les  tempes,  pendant  des  semaines,  des  mois,  des  années  même,  et  ces 
poils  se  continuent,  par  gradations  iusiMisiltles.  a\i'c  les  cheveux  cl  les  souinils. 
Ils  sont  d'ailleurs  appelés  à  tomber. 

«  lîien  des  gens  prétendent  que  les  cIicncux  (]Uc  reniant  apporte  en  naissant 
sont  toujours  bruns,  mais  (pie   cc-^  iircuncrs  cheveux  tonihent    hienliM    et  sont 

1.  18H0.  ICôLLiKEn.  L:inbrtjologip,  trad.  franc.,  p.  8-.>-.'. 

•2.  1890.  GiovANNiNi.  Des  altérations  des  follicules  dans  lopilation  et  du  mode  de  réiionér.ttion  des  poils  arra- 
cliés.  Arcli.  lia'.,  de  biologie,    XV. 

3.  Voy.  à  ce  sujet  :  Vaillant,  lof'  cil.,  et  parmi  les  mémoires  anciens  :  is-'î.  IlEcsiNGEn.  Sur  la  régéné- 
ration des  poils.  Joitni    complvnvjut.  du  Dicl.  des  Sciences  mi-.lica'es.  t.  XIV.  p.  •,>•,>!•-■-' il  et  339-3V.'. 


i;v(ii.ni(i\  hi    .<^.<T i:\ii-;  riijirx.  931 

rcmplacr-s  par  iraiilrcs  <lc  coiilciii'  (lillVrculc.  »  l'iidon'  (pii  fait  cotte  rcrnariiuc, 
se  (Iciiiaiiilc  si  elle  (•<!  juste.  Ilegiiault  a  xoulii  Vt'iilii'r  sou  cxai-liliHle  et  il 
éerit  :  «  l.a  ,i:raii(lc  iiiainiili''  des  enfants  iiail  a\('i-  des  (  lievenx  (1(111  Ittiiii  plus 
on  moins  foncé  allani  jnsi|iraii  noir.  Les  clu'venx  lilonds  à  la  naissanct;  .sont 
exceptionnels.  Ivs  loiix.  par  coiilre,  naissent  tels  (pi'ils  sercjnl    ioule  leur  vie.  » 

l"'il    Ueiinanil    ajoiile    :    «   Les   ciiexciix    hiiins   iji'    |;i    naissance    loniltenl jxiiir 

l'aire  place  à  d'anlres  clie\enx  ((pii  sont  géni-raienienl  i)londs).  .le  n'ai  jamais 
observé  la  récipro([ne  ». 

/))  Rares  dr  coi/h'i/r.  —  Il  serait  intéressant  de  coniiaili-<'  l'étal  du  svslème 
pileux  (lie/  les  enfants  appartenant  au.v  races  de  roideiir. 

MallienrensenuMit,  les  rensei^iiiiements  que  nons  possi''dons  sur  ce  point  sont 
extrêmement  rares. 

Blumenbach  déclare  que  les  fœtus  nègres  ont  le  système  plleu.x  très  développé. 
Au  dire  de  Micluco-Maclay,  les  enfants  papous  auraient  la  face,  le  dos  et  les 
épaules  couverts  de  poils.  Collignon-  a  vu  des  nègres  nouveau-nés,  présenter 
des  cheveux  noirs,  lisses,  à  peine  ondulés.  Ces  cheveux,  fins  cl  souples,  étaient 
très  abondants.  Ils  atteignaient  3  centimètres.  Ils  différaient  notablement  des 
cheveux  de  leurs  parents  :  les  Ouolofs  ont  en  effet  des  cheveux  courts,  rudes, 
et  rassemblés  en  grains  de  poivre. 

«  Les  IVau.x-Houges  de  l'Amérique  dn  Xord  ne  se  distinguent  en  rien  des 
blancs. 

«  Je  pourrais'  on  dire  autant  des  Hindous  que  j'ai  pu  voir  »  (Regnault)  ^ 

B.  LE  SYSTÈME  PILEUX  CHEZ  L'ADULTE.  —  Xous  avons  OU  l'occasion  d'indi- 
quer les  caractères  dn  système  pileux  chez  l'adulte.  Xous  avons  signalé  les 
variations  qu'il  subit  dans  les  diverses  races.  Bornons-nous  à  dire  que  si  la 
canitie  et  la  calvitie  s'ohsorvont  chez  les  adultes,  elles  atteignent  leur  maximum 
de  fréquence  chez  le  vieillard. 

La  calvitie,  fréquente  chez  les  blancs,  est  exceptionnelle  chez  les  rouges.  Chez 
les  nègres,  elle  est  10  fois  (33  à  44  ans)  et  même  30  fois  (de  21  à  22  ans)  moins 
fréquente  que  chez  les  blancs  du  mémo  âge.  Une  remarque  identique  s'applique 
à  la  canitie^. 

Rappelons  que  lorsqu'il  s'établit  des  mélanges  entre  les  races,  les  caractères 
dos  cheveux  se  fusionnent.  «  Ainsi  les  métis  entre  les  nègres  et  les  Indiens  de 
l'Amérique  ont  le  plus  souvent  les  cheveux  frisés  ou  ondes.  Mais  il  y  a  aussi 
des  retours  fréquents  vers  le  type  primitif,  cependant  presque  toujours  un  peu 
atténué.  » 

c.  LE  SYSTÈME  PILEUX  CHEZ  LE  VIEILLARD.  —  Deux  particularités  de  l'évolu- 
tion du  poil  s'observent  avec  une  fréquence  inusitée  chez  le  vieillard  :  c'est  la 
canitie  et  la  calvitie. 

SI  ces  deux  phénomènes  ont  été  constatés  chez  l'adulte  et  parfois  même  chez 
l'enfant,  nombre  de  vieillards  ne  les  présentent  jamais.  On  sait  que,  chez  les 
Chiquitos  du  Pérou,  les  cheveux  du  vieillard  sont  jaunes  et  non  pas  blancs  et 

1.  BcFFON.  Œuvres  complètes,  I8'i5,  édition  Ledoiix.  t.  III.  p.  229. 

2.  1895.  CoLLiGNON.  BiM.  Soc.  d'anlhrop.,  p.  687. 

3.  1895.  Begx.wlt.  Médecine  moderne. 

4.  Pour  les  autres  détails  sur  le  système  pileux  de  l'enfant  noir,  voy.  chapitre  II. 

5.  1869.  GouLD.  Investig.  in  llie  milit.  and  anthrop.  slati.'i.  ofameric.  soldiers.  New-York, 

[-4.  BRAXC.i.] 


932  l.l-  I'<-)1L. 

les  exemples  iKî  sont  pas  rares  de  <i;ntenaires  qui  mmhI  ([iie  de  rares  cheveux 
blancs.  D'autre  part,  nombre  de  sujets,  arrivés  au  terme  extrême  de  la  vieil- 
lesse, ont  gardé  une  opulente  chevelure. 

Je  renvoie  donc  au  paragraphe  suivant  pour  tout  ce  ([ui   regarde  la  fauilie 
et  la  calvitie,  considérées  en  général,  et,  chez  les  vieillards,  en  particulier. 


III.  —  CANITIE 

A  un  ccrlaiu  ùge  de  la  vie,  le  système  pileux,  jusque-là  coloré,  grisonne, 
puis  blanchit'.  C'est  là  la  canitie. 

Exceptionnelle  chez  reniant,  déjà  moins  rare  chez  les  jeunes  gens,  et 
surtout  chez  les  adultes,  la  canitie  est  de  règle  chez  les  vieillards.  Elleconstitue 
un  des  phénomènes  delà  sénilité,  mais  ce  phénomène  n'est  pas  d'une  constance 
absolue.  Une  vieille  femme,  actuellement  hospitalisée  à  la  Salpêtrière,  a  seule- 
ment quelques  cheveux  blancs,  toute  centenaire  qu'elle  est. 

La  canitie  débute  d'ordinaire  sur  le  cuir  chevelu  et  sur  la  barbe  ;  elle  se 
manifeste  plus  tardivement  sur  les  autres  poils  de  la  surface  cutanée.  Elle  at- 
teint en  dernier  lieu  les  poils  de  la  région  génitale.  C'est  surtout  à  la  canitie  du 
système  pileux  céphalique  que  se  rapportent  les  détails  dans  lesquels  il  est 
nécessaire  d'entrer  maintenant. 

A)  Canities  permanentes. —  1"  Canihe>>  parli('llc!<.  —  Qu'elle  soit  précoce  ou 
tardive,  la  canitie  apparaît  tantôt  sur  la  tolaliti'  duc  iiir  clicvelu.  tantôt  sur  un 
territoire  nettement  localisé. 

Les  mèches  de  cheveux  blancs  sont  d'observation  fré([ucnte.  Elles  ap|iaraissent 
au  niveau  d'une  cicatrice  et  parfois  sans  cause  apparente.  Elles  sont  parfois 
multiples,  et  Féré  a  observé  ")  mèches  blanches  développées  sur  la  tète  d'un 
enfant,  à  la  suite  d'une  violente  frayeur.  Ces  cinq  mèches  se  trouvaient  situées 
là  même  oii  la  mèi*e  de  cet  enfant  avait  a])pliqué  la  main,  pour  lui  soutenir  la 
tête.  Ces  canities  régionales  se  transmettent  parfois  par  iiérédité.  Blanc  a  con- 
staté le  fait  dans  une  famille  lyonnaise. 

Plus  rarement,  la  canitie  occupe  une  partie  considérable  du  cuir  chevelu  : 
tel  était  le  cas  d'un  enfant  observé  par  Hartholin  :  une  moitié  de  la  tête  était 
couverte  de  cheveu.x  blancs  et  l'autre  de  cheveux  noirs. 

Brissaud  (1807)  a  vu  une  canitie  unilatérale  se  dével(q)per  subitement  chez 
un  apoplectique,  et  se  développer  seulement  sur  le  cuir  chevelu*. 

2°  CanUics  totales.  —  Comme  les  canities  locales,  les  canities  totales  et  pré- 
coces soni  liiriMlilaires.  Féré  les  a  vues  coïncider  avec  la  longévité  héréililaire'". 

La  canilie  totale  s'installe  d'ordinaire  d'une  façon  lenle  et  graduelle,  mais 
il  est  certain  ([ue  son  apparition  est  |)arlbis  brusque'  :  j'enqirunte  à  la  thèse 
d'Arloing  '  (piclipics  laits  de  cet  ordre. 

1.  Sur  ccrUiiis  poils  colurcs,  on  cuiislalc  iim>  la  racine  est  incolore.  De  tels  poils  poussent  blancs  après.ivoir 
été  pigmentés.  D'autres  poils,  au  contraire,  ont  une  racine  colorée  et  une  ti^e  blanche  :  pareil  fait  est  suscep- 
tible de  deux  interprétations.  Le  cheveu  a  blanchi  à  partir  de  son  eslrémité,  ou  bien  il  pousse  coloré  après 
voir  blanchi.  (1877.  Malassf.z,  Soc.  de  Inoltuiie.  p.  .'SS.) 

2.  1897.  BnissAUD.  l'rogrrs  médical,  n' 6. 

3.  1900.  Fkrk.  Soc.  de  bioL,  lo  mars. 

'i.   1900.  UûitssKAU.  De  la  canitie  subite  émolionnelle.  7'/ic.sc,  Hoiilcaux. 
ô.  Loc.  cil.,  p.  I(i9. 


i;\\iin:.  933 

«  'riiitiiias  r,am|»;iii('Il;i  raconlc  (in'iiii  jcimc  moine,  camlidal  à  l'(''[)isc()|>al, 
|)ail  |t(Hir  |{(iim'  aliii  (rdltlciiir  iiiir  dispense  dàire.  Sur  le  refus  du  l*a[)e.  il 
Idancliil  en  une  nnil.  si  Inen  (|iir  le  I'.'i|m'.  criivanl  voir  dans  ce  elian;:'enienl 
l)riis{|ne  une  nianil'estaliini  du  \o'ii  i\r  la  l)i\inil(''.  Ir  nomme  ('NriiiH'  sui'-li'- 
l'Iiauip  ((l|'",s|(>r!en,   loc  cil.). 

«  Mcdestliol  t  (IS7S)  rapprlle  (|ne  Louis  Slor/a  lilam  liil  |)i'es(|ue  eomplèlemeni 
pendant  la  nuit  (pii  suivit  sa  dél'aite  après  sa  cauipa<;ne  eonire  Louis  XII. 

«  On  raconte  (|ue  Thomas  Morus  et  la  reine  Marie-Antoinelte  Idaneiiirent 
pendant  la  miil  (pii  |)réeé(la   leur  sujipliee 

«  Hiidiat.  .Molesclmtt,  Cliarcot  ( LSIil  ),  Urown-Scquard  (iSIlU)  virent,  eo  der- 
nier sni-  lui-même,  qu'un  certain  m»nil)re  de  poils  peuvent  hlaïudiir  en 
I  2  heures. 

«  Le  docteur  i'arrv  (LSCtl)  aurait  vu  un  (Tipave  de  l'année  du  IJenjiale  gri- 
sonner uniforménu-nt,  en  une  demi-heure,  pendant  qu'on  se  jtréparait  à  le 
j)asser  par  les  armes.  » 

H)  ('ANrrucs  tkansitoires. —  La  canltie  est  apparue  :  elle  est  définitive  le  plus 
souvent,  mais,  dans  quelques  cas,  elle  est  transitoire. 

Ténnjin  cette  anecdote  que  Rœdt  rapporte  d'aj)rès  Shenck  :  «  Vir  quidam. 
(|ui  asinis  onerariis  adesse  illosque  ducere  solebat,  subito  incanuit,  cum  asinus 
ei  furtiin  esset  suhiatus  :  cum  autem  recuperavissef .  pili  colorem  niprrum 
iterum   receperunt.   » 

A.  Korel'  a  vu  la  canitie  survenir  subitement  cbez  une  malade,  à  la  suite  de 
fatigues  et  d'émotions.  Au  bout  de  quelque  temps,  cette  malade,  qu'on  avait 
mise  au  repos,  perdit  ses  cheveux  blancs,  que  des  cheveux  noirs  ne  tardèrent 
pas  à  remplacer. 

Plus  nombreuses  sont  les  observations  de  canities  temporaires  d'apparition 
lente.  Graves  nous  rapporte  qu'un  officier  anglais,  épuisé  par  la  dysenterie,  vit 
blanchir  ses  cheveux.  Il  (juitta  les  Indes,  revint  au  pavs  natal  et  ses  cheveux  ne 
tardèrent  pas  à  récupérer  leur  teinte  primitive.  Graves  a  d'ailleurs  observé  des 
faits  analogues  chez  des  dyspeptiques,  des  typhiques  et  des  tuberculeux. 
Laborde-  a  noté  sur  lui-même,  au  cours  d'une  maladie  grave,  l'apparition 
d'une  canitie  des  plus  marquées  ;  la  convalescence  terminée,  ses  cheveux 
repoussèrent  avec  leur  ancienne  couleur. 

Certaines  canities  transitoires  présentent  une  évolution  particulière.  Elles 
méritent  le  nom  de  canities  à  bascule,  de  canilies  à  répétition. 

Maver^  a  observé  un  garçon  dont  les  cheveux  étaient  blancs.  A  trois  reprises, 
et  cela  pendant  une  période  de  deux  à  trois  semaines,  ce  sujet  présente,  au 
voisinage  de  la  nuque,  une  bande  de  cheveux  roux,  large  de  deux  travers  de 
doigt. 

Enfin,  il  est  certain  que  les  poils  d'un  sujet,  atteint  de  canitie.  depuis  de 
longues  années,  peuvent  se  recolorer  spontanément. 

Griffiths  a  publié  l'observation  d'un  ingénieur  de  soixante-cinq  ans,  dont  les 
cheveux,  jadis   blonds,  étaient  blancs  depuis  trois  années.   Cet  ingénieur,  au 

1.   1898.  FoREL.  Zeitschrift  /'.  HypnoL,  Vli,  p.  140. 

•>.  1879.  L.\BORDE.  Soc.  de  Biol. 

3.  1897.  M.vYER.  Soc.  viennoise  de  dermatologie, '2  mai. 

[.1.  BRAKCA.] 


934  LE  POIL. 

cours  d'un  infcndie,  resta  toute  une  nuit,  Ja  tète  exposée  à  l'eau,  au  vent,  à  la 
gelée.  Dei)uis  lors,  ses  cheveux  poussèrent,  colorés  en  nf»ir'. 

Cn  médecin,  le  D'  Roveas  d'Amoi'gos^  avail  ('■l('  allrint  (]{>  c.iiiilic  |)rénia- 
turée.  Il  mourut  à  quatre-vingt-dix  ans,  et  six  mois  avant  sa  mort,  sa  harhe 
et  sa  moustache  prirent  une  coloration  noire,  «  à  la  grande  stupéfaction  de 
tous  ceux  qui  le  connaissaient^  ». 

D'autres  canities  à  hascule  sont  caractérisées  par  ce  fait  que.  pendant  la 
croissance  d'un  même  poil,  on  voit  la  canitie  paraître,  disparaître,  et  reparaî- 
tre un  certain  nomhre  de  fois.  Aussi  le  poil  est-il  composé  d'une  série  de  seg- 
ments hlancs  et  de  segments  colorés.  In  fait  comparable  s'ohserve  chez  les  ani- 
maux. «  Plusieurs  mammifères  possèdent  des  poils  annelés  de  diverses  cou- 
leurs et  le  porc-épic  nous  en  olfre  un  exemple  macros('o|)i(|ue.   »  (Arloing.) 

Mi':cAXTs.\M-;  i)K  LA  CANITIE.  —  Dcux  facteurs  ont  été  invoqués  pour  expliquer 
la  canitie  :  \"  la  pénétration  de  l'air  dans  le  ph.'inère  ;  2"  l'absence  de  pigment. 

1"  Pénélraiion  de  rah'.  —  La  pénétration  de  l'aLr  suffit  à  déterminer  la 
blancheur  du  poil.  Elle  se  produit,  aussi  bien  dans  les  canities  lentes  que  dans 
les  canities  brusques,  et  Landois  a  constaté  une  énorme  quantité  de  bulles 
d'air  sur  des  cheveux  devenus  gris,  dans  l'espace  d'une  seule  nuit. 

Mosler,  dans  un  cas  analogue,  a  vu  les  cheveux  l)lancs  garder  tout  leur 
pigment.  La  |)énétralion  de  l'air  dans  le  poil  suCfirail  donc  pai-fiMs.  à  déter- 
miner la  canitie. 

Le  mode  de  pénétialion  de  l'air  est  incoiniu,  mais  on  est  mieux  renseigné 
sur  les  modifications  que  j)ro\o(|U('  ccl  air  dans  la  disjiositinii  ré(ipr(i(|ue  des 
éléments  constituants  du  |)oil. 

Gegenbauer  et  Krdliker  ont  soutenu  que  les  huiles  d'air  soiil  inlraicllnlaires; 
elles  seraient  intercellulaires  pour  Ueissner,  car,  dit  cet  auteur,  le  cheveu  privé 
d'air,  par  une  ébullition  prolongée,  ne  tarde  pas  à  récupérer  rapidement  l'air 
dont  il  était  porteur. 

Waldeyer^  a  observé  que  dans  les  plumes,  les  bulles  d'air  apparaissent  dans 
l'intervalle  des  cellules  médullaires,  entre  les  ponts  d'union  qui  ndient  ces 
cellules.  Puis  quand  les  éléments  médullaires  sont  enveloppés  d'un  matelas 
d'air,  ils  constituent  un  tissu  éjjithélial  aérifère  (aéro-épithélium).  lue  telle 
disposition  s'observe  dans  les  poils  de  l'homme  et  de  noud)re  de  mammi- 
fères (singes,  carnivores,  rongeurs). 

Mais  chez  un  certain  nombre  d'entre  eux  (cerf,  porc-épic.  etc.)  et  chez  tous 
les  oiseaux,  les  bulles  d'air  ne  restent  pas  confinées  entre  les  cellules.  Elles  ne 
sont  plus  seulement  inlercellulaires  ;  elles  devieiineiil  intracellulaires  et    pren- 

1.  1895  Griffitiis.  Journ.  ofrul.  (uhI  (jritil.  tiiiii.  dis.  p.  37(>,  —  (irillitlis  s'est  assure  <iiie  ce  m.ilaile  ne 
s'élait  jamais  teint. 

■2.  1900.  ItoBBius.  Jouvn.  amevic.  med.  Associalio»,  {-2  mai. 

3.  Dos  faits  (le  cet  ordre  ont  peut-être  été  eoniiiis  des  aiieiens,  ils  ont  vraisenildaMenient  t'to  r<irii;ine  de 
rerlains  mythes.  Tels  sunt  par  e.xeniple  le  niyllie  de  Jouvenee  et  le  mythe  de  iMiidée.  Jupiter  transforme  en  fon- 
taine la  nymphe  Jouvence  et  donne  à  cette  fontaine  la  vertu  de  rajeunir  ceu)C(|ui  sy  liaii;nenl.  Midie  endort  le 
vieil  lOson.  lille  lui  ouvre  la  gurfre.  laisse  couler  son  vieux  sang  {rcicrmt  exire  cruovein)  et  le  remplace  par  un 
philtre,  «  des  (|u'l']son  a  reçu  ce  |diiltre  dans  sa  houche  et  dans  sa  hlessure,  sa  barbe  et  ses  cheveux  noircissent 
tout  à  coup  ». 

Barba  coma-cpie, 
Canitie  posita,  nigrum  rapuere  colorem.      ^Oviue,  Mclatiiori  Iioscs,  VII.  -.'Ss.) 

4.  l8,S-.>.  \\"m  m  ^fi!     / !l. 


CVMIIi:.  93ô 

nciil  la  place  (|ir(iccii[)i'iit  les  j)aitiis  li(|iii(|(>  ilii  iirolnplasiiia.  (piaiMl  *•<■  |»iot(»- 
plasma  arln"'\<'  «le  se  (Icssi'-clicr. 

.Mr|(  IiihImiII''  a  ir|>i'i^  n'iciiiiiicnl  liMiidi' ilc  la  lanilir.  Il  l'ail  ii'iiia  i'(|iii'i°i{ii  il 
existe  (le  lair  dans  les  clieveux  culnrés,  aussi  liieii  ([ue  dans  les  pcids  Idanes. 
Aussi  se  refuse-t-il  à  voir  dans  sa  présenee  l'un  des  faeteurs  de  la  eanilie.  (IVsrt 
(diil  an  plus  <i  la  di-paiilhin  dn  piLiuirnl  lacilite  la  pénélraliun  des  gaz  au 
nlxeaii  du  plianère. 

2'  Al/'O'tire  di(  jiitjrnoil .  —  Le  |»ii:inenl  l'ait  généralenienl  défaut  dans  le  |)()il 
l)lane  :  c'est  là  un  fait  certain,  mais  j)ourquoi  ce  pigment  fait-il  défaut?  Y  a- 
t-il  diuiinulion  on  arrêt  de  la  formation  du  pigment?  S'agit-il  d'un  trouhli'  dans 
la  circulation  du  pigment?  Le  pigment  est-il  élaboré  et  circule-t-il  comme  à 
l'état  normal,  mais  sa  destruction  est-elle  exagérée?  L'absence  du  pigment 
tient-ell(>  à  un  seul  de  ces  pbénomènes?  est-elle  fonclion  de  troubles  portant  à 
la  fois  sur  la  formation,  l'apport  et  la  destruction  du  pigment?  Telles  sont  les 
questions  qu'on  s'est  posé,  sans  les  résoudre. 

Pour  Riebl,  pour  Krdliker,  pour  Ebrmann-,  le  pigment  est  apporté  au  poil 
par  les  éléments  conjonttil's  du  derme.  Ces  éléments  pénètrent  dans  le  bulbe  et 
dans  la  racine.  Ils  abandonnent  leur  pigment  aux  cellules  du  plianère.  Dans 
les  canities  précoces,  les  cellules  dermiques  sont  chargées  de  ])igment,  ce 
pigment  fait  défaut  dans  les  canities  séniles,  mais,  dans  un  cas  comme  dans 
l'autre,  les  cellules  dermiques  restent  dans  le  derme.  Elles  ne  montent  plus 
dans  le  poil. 

.larisch',  Hetterer.  au  contraire,  nu)ntrent  que  le  pigment  est  d'origine  ecto- 
(lermique.  Il  représente  une  élaboration  des  couches  médullaire  et  corticale. 
Le  pigment  existe  dans  le  poil,  bien  avant  qu'on  ne  le  trouve  dans  lechorion. 
La  canitie  ne  peut  donc  tenir  qu'à  une  destruction  du  ])igmcnt  élaboré  par  le 
phanère. 

Post^  prend  position  entre  ces  deu.x  conceptions  opposées,  et  se  montre 
éclectique.  Le  cheveu  est  capable  d'élaborer  du  pigment,  mais  une  partie  du 
pigment  qu'il  renferme  provient  du  derme. 

Tout  récemment,  MetchnikofT^  a  étudié,  sur  le  chien  et  sur  Ihomnie,  le 
mécanisme  de  la  canitie.  Comme  Jarisch,  comme  Retterer,  il  a  vu  le  pigment 
naître  sur  place  dans  le  phanère,  et  il  a  examiné  comment  ce  pigment  dis|jarait. 

Quand  le  poil  commence  à  blanchir,  certaines  des  cellules  médullaires  pénè- 
trent dans  les  cellules  qui  les  avoisinent,  et  se  chargent  de  leur  pigment.  De 
ce  fait  elles  grossissent,  elles  prennent  une  forme  irrégulière  et  présentent  des 
expansions  de  forme  variée.  Elles  se  mobilisent  alors.  On  les  trouve  d'abord 
entre  la  couche  médullaire  et  la  couche  corticale;  elles  passent,  de  là.  dans 
la  couche  corticale,  et  elles  absorbent  son  pigment.  La  cellule  rameuse  con- 
tinue sa  migration.  Tantôt  elle  «  se  rend  à  la  périphérie  des  cheveux  et  passe 
totalement  au  dehors  ».  tantôt  elle  descend  dans  la  racine;  elle  arrive  au  bulbe 
et  de  là  dans  le  tissu  conjonctif  voisin.  Le  cheveu  est  blanc  dans  tonte  son  étendue. 

Metchnikoff  considère  le  mécanisme  de  la  canitie   comme  un    acte  de  plia- 

1.  1901.  Metchnikoff.  Annales  de  l'InslUut  Pasteur. 

•2.  I88Ô  et  1886.  Ehrxi.\nn.  Avch.  /.  Deivnal.  u.  Sijph. 

i.  1892.  Jarisch.  Arch.  f.  Dermat.  m.  Syph. 

4.  1894.  PosT.   Virchotv's  .Irc/i.,  t.  CXXXV,  p.  479. 

5.  1901.  Metck.nikoff.  .l)in.  de  l'Institut  Pasteur,  p.  86j. 

[.-1.  BRAXCA] 


936 


POIL. 


gocvtose.    ]>(•    pig-ment    normal    du  cliovcu    dispaiail.    al)>orl)i''    par    ccilaiiics 

(■("Unies  ('■j)i(l('riniqiics.  (jui  sont  dès  lors  de  vé- 
lilablfîs  ((  pigmenlophages  ».  Ces  pignionto- 
piiag^es  ne  se  trouvent  ni  sur  les  poils  blancs, 
ni  sur  les  poils  normalement  c(jlorés.  Il  suffit 
de  les  chercher,  pour  les  voir,  sur  les  poils 
en  train  de  blanchir.  En  pareil  cas.  le  prélè- 
venienl  du  dicveu  doit  être  fait  la  nuit,  car 
c'est  la  nuit  (jue  les  pig-mentophages  mani- 
festent surtout  leur  aclivitc!-. 

MetchnikolT  pense  que  cette  conception  per- 
met d'expliquer  et  le  blanchiment  inlermittent 
ou  annek's  el  les  modifications  morphologiques 
qu'on  observe  parfois  dans  les  poils  blancs. 

T(d  serait  le  m(!'(anisme  de  la  canilie  ipii  se 
d(''velopj)e  sur  un  poi'  colon'-. 

La  canitie  peut  (!4re  encore  due  à  la  ni'-ofor- 
mation  de  poils  sans  j)igment,  mais  on  ne 
possède  encore  aucun  document  précis  sur  cet 
autre    ctUi^'   de    la   question. 

Caisf.s  dk  la  camtii:.  ^  Dn  prête  à  la  cani- 
tie des  causes  multiples.  (Juand  la  canitie  sur- 
vien'.  à  la   suile  des  maladies  infectieuses,   on  peut  supposer  que  les  to.xines, 
don!  est  chargé  l'organisme,  s'éliminent  par  les  poils,  _ 

et    leur  élimination  détermine  des   modifications  (jui  â 

porleiil    sur   cei-jaines  cellules    pigmentaires    du   plia-  m 

\ivvr.  >*'. 

La  canitie  survieiil -elle  à  la  suite  d'une  émotion 
violente,  d'un  chagrin,  d'une  lésion  du  névra.xe  (apo- 
ple.xie?),  on  la  dit  d'origine  nerveuse.  Elle  est   peut-  ' 

être  encore  du(>  à    une  toxine. 

IV.  —  CALVITIE'  ^ 


Fi(j.  371.  —  l'i^iaeutopliagcs  du 
cheveu,  lloiiimc  de  28  ans.  (D'a- 
près iMetcliiiikdlV.) 

A,  moelle.  —  AJ,  iiigmentoplinge  en  voie 
«le  migration  dans  le  cortex.  —  C,  cortex. 
—  I).  pigmentopliage  encore  situé  dans  la 
lUdelle. 


\ 


La  calvitie  ne  paraît  plus  être  le  terme  phvsiolo- 
gique  de  l'évolution  du  système  pileu.x.  Ce  serait 
<(  une  maladie  d(mt  les  causes  générales  et  locales 
sont  uuiltiples  ».  Elle  est  «  caractérisée  en  tant  que 
microbe  par  la  j)résence  du  micro-bacille  ».  Elle  se 
révèle  clini(iuemenl  par  y\n  «  trépied  svmptom;ill(inr  >'. 
la  séborrhée  (ou  llu.x  sébacé).  rhy|)erhidros(>  et  lalo- 
pécic  (Sabouraud). 

En  raison  de  ses  caractères  pathologi(|ues,  l'étude 
de   la   calvitie  ne  saurait  entrer  dans  le  cadre  de  ce  traité,  mais  étant  donn 


FiG.  372.  —  PiiTinento- 
plinires  d'ini  clievou 
d'il  ne  femme  de  28 
ans.  (D'après  Metoh- 
niU.dT.t 

.1,  nuielle.  -  /(,  [ligmon- 
topliage  émigré  dans  le  cor- 
lox.  —  (.'.  eorleï. 


1.  l.ii  calvitie  semlile  avoir  été  connue  dés  la  plus  haute  ant;(|uit,'.  Nous  lisons  dans  la  UiLde  : 
«  Parce  i|ue  les  filles  de  Sion  sont  orgueilleuses...  le  Seigneur  rendra  chauve  la  tête  des  fliles  de  Sion....  Au 
lieu  de  riievcu\  frisés,  il  y  aura  des  lûtes  chauves.  »  (Isaïe,  III). 


^      £.  ■  f  ^t 


»! 


CAI.MTIi;.  937 

(|m'  l';il(t|H''ciL' s'accoiiipa^iic,  (|iirllc  (|iic  sni(  s;i  ciiisr,  de  iiimlilicafions  du  |)()il 
d'iiiir  imirorinilr  coiislaiilc,  ridiis  j)asscruiis  ra|»i(lciiiciil  m  rc\  ne  xui  liisicdrc 
aiia  l(iini(|iir. 

l/alit|ti''ci('  sr  iiiaiiirr^lc  à  des  à;:cs  Irrs  \  aiialdrs.'IVI  siijcl  de  (  renie  ciiKi  ans, 
cl  de  moins  eni-(ire,  a  le  enir  elievelii  rnniiilèlenienl  deijaiiii:  le!  aiilre,  arri\é 
an  leiine  e\li('iiii'  île  la  \  ieiilesse.  a  Liaidi'- 
nne  opidenle  rlie\ehire.  Aussi,  ne  (Idii  (Ui 
pas    cunsidi-rei'     la    caKiiie    coniine     un     des  )} 

s\tn|)lnnu's  de   la  S(''nilile. 

l/alopécie      est      plus     IVéïiiienie     clie/.     les  '    , 

hianes  (|ne  clie/.  les  nègres.  l''dle  est  |iliis  l'ré- 
(|iienli'  et  plus  précoce  chez  l'IioniriH^  (|ii(' 
elle/  la  leinnie  (Cr(»(  l\er).  plus  IVécpienic  aussi 
dans  la  j-ace  hlaïudie  (|ue  dans  loulcs  les 
aulirs. 

(loinnie    la    canilie.    la    ralvilie    pi'ul    èli'c 
lenle  (in  Iti'uscjue. 


J^/irnaiiièiirs  inilinii.r  ilr  lu  riilrilir  jjro- 
grt's^ivc.  —  Dans  les  elu'vcduns  (|ni  ne  sont 
pas  coupées  rré((U(Mnnient,  on  observe  des 
cheveux  de  7  à  «S  cenlinielres  doni  rexlréiniii' 
libre  esl  acuinini'e.  La  croissance  de  tels  che- 
veux est  lenle;  leur  durée  est  courte  :  elle 
se  chilTre  j)ar  4  à  ij  mois;  leur  ncnnlnc  est 
restreint,  puisqu'ils  ne  représenleni  (pie 
1/lS  de  la   totalit(>  des  cheveux.  „.,..,^  j^^„,  ,,,  j^,,,,,,.  p^i^,,^  ^^  ^^^^^ 

Toutes  les  fois  que  la  chute  des  cdieveux  ne  le  dertno  d'iui  vieux  chien  danois, 

s'accompagne  pas  de  phénomènes  de  rempla-  (l>'apiès  .Mettluukoir.) 

cenieni  parallèles,  les  poils  acuminésse  déta-         ••'  nt-P"  f'""'^  '•''">'''■  conjonctive  <ioi- 

-  miiiue.    —    B.  pigmontopliages    descendus 

chent  en  g-rand  nombre.   Ils  représentent    le      d.ms  i,>  i.uibe  du  p.. il.  —  c,  poil.  —  D, 
quinzième,  le  neuvième  et  parfois    même  la      'i'r.»e.  - /?,pi-mentoph,ige  émigré  dans  le 

•*      .    .  .  '  .  derme.  —  y- ,  piginenluplinges. 

moitié  des  cheveux  qui  tombent.  L'interpré- 
tation qu'il  convient  de  donner  de  ces  faits  est  la  suivante  :  les  cheveux  nor- 
maux sont  remplacés  progressivement  par  des  cheveux  de  plus  en  plus  grêles. 
De  tels  cheveux  ne  mesurent  que  40  ou  50  a  ;  et  leur  diamètre  peut  tomber 
à  12  ou  i")  a.  Ils  croissent  de  plus  en  plus  lentement  ;  leur  chute  est  de  plus 
en  plus  rapide,  leur  longueur  de  moins  en  moins  considérable.  Ils  finissent 
par  disparaître   complètement.    L'alopécie   est  constituée. 

Marc/te  de  la  calvitie.  —  Ou'elle  soil  prématurée  ou  tardive,  la  calvitie  pré- 
sente les  mêmes  caractères.  «  Elle  débute  en  général  par  le  vertex  ;  ])uis,  for- 
mant tache  d'huile,  la  tonsure  ainsi  constituée  va  s'élargissant.  En  même  temps, 
les  parties  latérales  du  front  se  dégarnissent.  Partie  de  ces  trois  {)oints  d'atta- 
que, l'alopécie  s'étend  avec  une  rapidité  plus  ou  moins  grande.  Bientôt,  elle 
élargit  de  plus  en  plus  le  front,  ivlève  la  limite  antérieure  des  cheveux. dénude 
peu  à  peu  tout  le  sommet  de  la  tête  en  respectant,  parfois,  pendant  un  certain 
tem|)s.  un  petit  Ilot  de  cheveux  à   la  partie  antérieure  et  médiane  du  front,  et 


[.l.  BRAXCA-l 


938  LI-:   l'Olf.. 

une  bande  plus  ou  moins  élroile  de  ciieveux  (jui  va  d'uue  tempe  à  l'autre,  en 
passant  par  le  sommet  de  la  tête,  et  en  s'amincissant  de  plus  en  plus  à  mesure 
qu'elle  approche  de  la  suture  bij)ari(''(al(;'.  » 

La  marche  de  l'alopécie  est  toujours  syniélri([ue  et  le  plus  souvent  elle  allecte 
les  localisations  successives  signalées  plus  haut.  C'est  exceptionnellement  qu'on 
la  voit  débuter  par  les  tempes. 

Les  autres  régions  du  tégument  externe  ne  sont  ([u'exceptionncllement  le 
siège  de  la  calvitie. 

La  durée  d'évolution  de  l'alopécie  est  sujette  à  des  variations  fort  éten- 
dues et  les  dermatologislcs  ont  distingué  des  formes  subaiguës,  aiguës  de 
l'alojjécie. 

Les  lésions  de  la  calvitie.  ■ —  Selon  l'âge  auquel  apparaît  la  calvitie,  le  cuir 
chevelu  présente  des  aspects  bien  difTérents^  Dans  la  calvitie  des  jeunes,  le  cuir 
chevelu  a  l'aspect  de  l'ivoire;  il  est  poli  et  luisant,  en  raison  de  l'enduit  sébacé 
qui  s'écoule  à  sa  surface.  Chez  les  vieillards,  au  contraire,  les  cheveux,  avant 
de  tomber,  ont  grisonné,  puis  blanchi;  la  peau  du  crâne  devient  sèche,  écail- 
leuse  et  terne. 

A  ces  types  anatomiques  différents,  répondent  des  structures  différentes. 
Dans  les  calvities  précoces,  le  derme  n'est  pas  atrophié;  on  constate  un  déve- 
loppement exagéré  des  appareils  sébacés,  qui  contraste  avec  la  disparition  ou 
ratro|)hie  des  organes  pileux  ;  les  cheveux  qui  ])ersistent  ont  un  diamètre  infé- 
rieur à  la  normale,  et  l'on  sait  que  les  sujets  dont  la  calvitie  est  précoce  ont 
toujours  eu  une  chevelure  fine. 

Dans  les  calvities  séniles,  l'élat  anatomique  du  cuir  chevelu  est  l)ien  diffé- 
rent. La  peau  est  amincie  ;  le  chorion  est  moins  épais  qu'à  l'état  normal,  ainsi 
que  le  tissu  (('liiilaire  sous-cutané  ;  les  lobules  graisseux  ont  disparu.  ()n  ren- 
contre encore,  dans  le  tégumeni,  des  fovers  constitués  par  des  granulations  pig- 
mentaires.  Les  glandes  su(lori|)ares  demeurent  indenuies  de  toute  lésion.  Les 
glandes  sébacées  s'atrophienini.  aussitùl  (|ue  le  cheveu  (|ui  leur  est  annexé 
sera  tombé.  Ce  cheveu  voit  son  bulbe  diminuer  de  volume  ;  puis,  la  papille,  à 
son  tour,  s'atrophie  (Stieda)  eu  raison  de  l'altération  des  vaisseaux  et  des  nerfs 
qui  s'y  rendent  (Kiilliker).  La  vitrée  s'épaissit  (Unna)  ;  le  tissu  conjonctif  du 
j)oil  subit,  comme  le  derme,  la  dégénérescence  vitreuse  (Neumann).  Les  folli- 
cules pileux  onl  leurs  gaines  plus  ou  moins  altérées.  Ils  renferment  un  poil 
follet  très  mince  qu'entourent,  de  toutes  parts,  des  débris  épidermiques. 

Telle  est  riiisloire  de  la  calvitie  banale  du  cuir  chevelu,  d'apparition  lai'dive 
et  d'évolution  lente. 

Mais  il  est  di's  calvities  bnis(nies.  des  calvitit>s  eircousci'ites,  des  calvities 
généralisées. 

1"  Calvilles  ùfi/scjnes.  —  Comme  tvpe  de  caKitie  l)ni>([ue.  je  citerai  une 
observation  de  lîidon''.  A  la  suite  d'une  émotion  vive,  sur\'eiuie  pendant  la 
nuit,  un  enfant  de  onze  ans  vit  ses  cheveux  tomber  en  l'espace  de  deux  heures. 
Cils  et  sourcils  disparurent,  quelques  jours  après  les  cheveux.  A  dix-huit  ans, 

1.   1900.  RuocQ.  La  Pratique  dei'malolngiquc,  I.  I,  |i.  3(i8. 

■•'.  1880.  lUcMY.  De  l'i'l.it  aiinlciinitiiie  (lu  ciiir  ilicvclu  à  ilivers  ;îito#  île  la  \io.  Journ.  de  t'aital.  el  <lr  la 
jiliysiol.,  janvier. 

:i.   188'.).  HinoN.  .1(1)1.  de  denit.  et  de  fujithitiij. 


\\(i\i  \Mi:s  hi    -^.-Tl•;Ml•:  iMi.i:r\'.  939 

h's  |)(tils  (If  la  |»iil»('il('  (bailic,  |t()il.s  du  piiliis)  se  (IrNciopixTcnl  clu'/,  lo  iik'-iiio 
siijci.  Ils  ilispariiiciil  l)nis(|iiciiicnl .  s(ii.\anl(!  ans  plus  laid,  à  rurcasif)n  diiiir 
(-liiilc. 

2"  l'alrilir^  lol/i/r^  ri  i-nlr'ilic^  jui ri l)'l les.  i,a  rahilic  allrinl  jtaiTdis  la 
lolalili*  du  svsU'-nii'  pilrux  ;  plus  suiivrtil.  elle  se  localiîsc  au  ciiii'  clit-M'Iu  ;  |»ar- 
lois  uK^mo,  ello  allcctc  la  roiiiic  de  iilaipics  (calvilic  en  plaques)  sur  le  cuir  (-lie- 
vclii.  I^os  faits  fie  cet  ordre  sonl  hicii  ((nimis.  (lu  eu  Irouvei'a  des  e.\eui|)les 
unuiluTUX  daus  tous  les  recueils  de  dei'iualoloiiie. 


V.  _  ANOMAMKS  \)V    SVSTIvMK  IMIIJ  X 


I.  Agénésie  pilaire'. —  [.es  aiAciH'sics  pilaires  soiil  pailois  luie  anomalii'  laiiiili.ilt'. 
Daiiz  a  vu.  dans  une  famille  israclile.  deux  eiiiauls  (|ui   n'avaient  jamais  eu  ni  dénis,  ui 

cheveux;  et  un  liomme  de  M  ans,  suigné  |)ar  Alkinson.  ])r('sentait  une  semblable  partieu- 
Inrilé.  qu'un  reliouvail  aussi  chez  sa  ^rand'uMMe  maternelle,  et  cbez  Sfui  onele. 

Scbcrde-  a  observé  un  liére  ((1  mois)  et  une  sœur  (13  ans)  dont  le  téf^umout  externe  élait 
alisohunent  j;labie.  F/examen   liislolog-ique  démiuitia  l'absence  totale  des  [)lianères  :  toutes 
les  glandes  sébacées  de  ces  deux  sujets  s'ouvraient  à  la  surface  de  la  peau. 
I.'apénésie  pilaire  est  jiarfois  bérédilaire  (l)ulrinp). 

Elle  |)ourrait  nuMue  constiluer  un  caraclère  elbui(iue.  Toute  nue  Iribu  de  nègres  du 
Ou(>euslaud,  (|ui  vivait  sur  le  «  CreeU  »  Wallam.  à  cinii  cenls  milles  a  iduest  de  Brisbane, 
en  elail  allcctée'.  Deux  individus  de  celte  race,  le  frère  et  la  so'ur,  se  trouvaient,  en  1880,  à 
(iuliuuber  (Queensland);  ils  ont  été  vus  par  KirU,  et  pbotograi)hiés  par  lui  explorateur  russe, 
le  bar(ui  .Macleay.  La  surface  île  ieui'  corps  était  totalement  dépfuirvue  de  poils,  et  ce  fait  est 
d'autant  plus  intéressant  que  les  Australiens  ont  un  système  pileux  des  plus  développés. 
F.es  afîénésies  pilaires  ne  sont  pas  toujours  persistantes. 
Klles  sont  circonscrites  ou  i;énéralisées. 

Delabantle  pense  (|ue  certaines  des  apénésies  en  pb-upies  reconnaissent  pour  cause  un 
na'vus  dont  la  guérison  s'est  etfectuée  spontanément  cbez  le  fœtus  ou  cbez  le  nouveau-né*. 
IMus  rares  sont  les  afiénésies  totales.  Ziepler  a  observé  une  jeune  lllle  de  dix-sept  ans 
qui  n'a  jamais  eu  de  cbeveux.  dette  jeiuie  tille  est  restée  dé])Ourvue  de  système  pileux  jus- 
qu'à treize  ans.  A  cet  àj;e,  la  nuMistruation  s'est  étalilie,  et  depuis,  toutes  les  ([ualre  semaines, 
cette  enfant  a  vu  naître  et  disparaître  une  i)etile  touffe  de  cbeveux  noirs.  Sou  système  pileux 
est  représente  par  (piel(|ues  cils,  par  quelques  sourcils,  et  par  un  très  léj^er  duvet  répandu 
sur  les  joues.  L'examen  bistoiogique  du  cuir  chevelu  a  montré  (lu'il  n'existait  aucun  folli- 
cule pileux  sur  presipie  toute  l'étendue  du  cuir  chevelu'. 

II.  Dysgénésie  pilaire.  —  .\  côté  de  ces  agénésies  pilaires,  il  est  des  «  dyspéiiésies 
pilaires  ».  Le  sujet  naît  avec  un  système  pileux  atrophique. 

Hayer  a  rapporté  le  cas  d'un  certain  Beauvais  (]u'il  observa  en  1827  à  la  (Ibarite.  Il  fallait 
un  examen  attentif  pour  trouver,  sur  ce  sujet,  queb[ues  follets,  épars  sur  le  cuir  chevelu,  sur 
les  sourcils,  la  lèvre  supérieure  et  le  menton.  Ouel(|ues  poils  véritables  s'implantaient,  pour- 
tant, au  niveau  des  aisselles  et  de  la  région  pubienne. 

L'histoire  de  la  dysgénésie  pilaire  a  été  tracée  par  Sabouraud  :  k  Les  cheveux  sont  fins, 
lanugineux,  rares,  et,  à  aucun  moment  de  leur  vie,  l'étal  pilaire  général  ne  deviendra  nor- 
mal, la  puberté  demeurant  sans  iniluence  notable  sur  un  état  qui  la  précède  d'ailleurs  de 
beaucoup.    Fréciuennuent,   cette   dysgénésie  pilaire  s'accompagne,  en  certaines  régions,  de 

1.  Il  est  bien  entendu  que  j'élimine,  de  l'agéncsie  pilaire,  les  alopiV-ics.  Dan.s  l'alopécie,  les  poils  ont  existé  : 
ils  disparaissent  secondairement  parce  que  la  région  qu'ils  occupaient  est  devenue  le  siège  d'une  cicatrice,  d'une 
infection,   etc. 

2.  187'i.  SCHCEDE.  .Irc/i.  flic  Wi')!.  C/u'c,  Bd  XIV. 

3.  18.S1.  IIiGHAM  lliLL.  Ilairless  Australian  Al)()iiginals.  Brit.  med.  Jour».,  p.  177. 
•'i.   1895-1896.  Delab.\nde.  De  l"aIoi)ccie  congénitale  circonscrite.    Tlti'.^c.  Bordeaux. 

5.  1897.  ZiEfiLEu.  Alopécie  congénitale.  Arch.  f.  Dcvm.  u.  Syph.  t.  XXXIX,  p.  213.  —  On  consultera  avec 
intérêt  les  [danelies  annexe  es  à  ce  travail. 


r.l.  BRANCA. 


940  i.i:  roiL. 

l'(Mnl  moniliforme'  des  cheveux,  <|iii  p.iraîl  accompa.irncr  con«lamriienl  les  cas  de  dysgénésic 
pilaire  i;rave.  Il  s'agit  dans  tous  ces  cas  <run  éla!  conu-énital,  au-dessus  des  ressources 
lli(>iapeuti(|ues....  L'enfanl  naît  avec  des  cheveux  normaux,  qui  tombent  à  0  semaines  et 
ne  sont  pas  remplacés  normalcinent.  A  partir  de  celte  époi|uc  la  malformation  est  consti- 
tui'c.  Klle  peut  s'accuser  peu  à  peu  ou  demeurer.  Je  ne  Tai  jamais  vue  ré^jrresser  avec  l'à^'e-, 
(|uel  (|ue  soit  son  type  d'ailleurs  (aplasio  moniliforme  '',  atrichie  ou  dystrichies  diverses...).  J'ai 
vu  le  père  et  le  fils  atteints  de  ceUe  malformation.  L'un  et  laulre  (.").")  et  18  ans)  présen- 
taient une  calvitie  ty|)ii|ue  de  forme,  mais  du  type  le  plus  complet,  celui  que  j'ai  désifrné 
sous  le  nom  de  monasli(iue.  Le  lils  lui-même,  a  18  ans,  ne  présentait  plus  qu'une  couronne 
circulaire  de  follets,  moins  lar:;e  (|ue  le  doigt.  Le  tégument  mince,  atrophié,  ressemblait  au 
tégument  de  certaines  pelades  (u|)liiasi(iues).  » 

III.  Hypertrichose^.  —  L'apparition  de  jmils,  de  taille  et  de  siège  anoriBaux.  s'observ.» 
exceptionnellement  chez  l'enfant-,  i)lus  souvent  à  la  [inherté  et  à  l'âge  adulte,  plus  souvent 
chez  l'homme  que  chez  la  femme''. 

1°  Hy/ierlrirhosc  da  .tc.rc  fémiiun.  —  L'hyperlricliose  apparaît  ;i  tous  les  âges  de  la  vie. 
et  elle  présente  une  topographie  variable. 

Chez  les  enfants  de  2  à  3  ans,  on  l'a  vue  siég-er  sur  la  face",  sur  le  tronc^.  sur  la  totalité 
«In  tégument'-'. 

-Vu  moment  de  la  puberté,  l'hypertrichose  est  plus  fréquente. 

La  chevelure  de  miss  Owens,  une  .Vméricaine,  qui  s'exhibait  dans  les  foires,  mesurait 
S  i)ieds  et  3  pouces.  Le  iléveloppement  d'une  barbe  bien  fournie  est  signalé  par  Hippo- 
craie  (cas  de  Pliœtuse,  épouse  de  Fythias),  et  depuis  par  un  grand  nombre  d'auteurs 
(Kcker,  Ledouble,  etc.).  L'hypertrichose  peut  enfin  se  généraliser.  Une  chanteuse  espagnole 
.Iulia  Faslrana,  fut  surnommée  la  femme  ourse,  parce  qu'elle  avait  une  forte  barbe,  tout  le 
corps  velu,  ainsi  que  le  front  et  le  cou  (Darwin). 

Les  hyperlrichoses  de  l'âge  adulte  et  de  la  ménopause  sont  connues  depuis  Vésale.  Elles 
ont  pour  siège  de  ])rédilection  les  lèvres,  le  menton,  les  seins,  la  paroi  abdominale.  Elles 
sont  durables  ou  transitoires.  Dans  ce  dernier  cas,  elles  disparaissent  (juand  disparaît  la 
cause  (jui  les  provoque  (grossesse,  observation  de  Slocum;  gastro-enterite.  observation  de 
Hricheleau).  De  ces  hyperlrichoses,  je  ra|)iu-ocherai  le  fait  de  Zaroubine  (18'.J0)  :  Lue  femme 
de  27  ans,  au  cours  de  sa  Iroisiètne  grossesse,  perdit  la  plupart  de  ses  cheveux,  mais  le  reste 
de  son  système  pileux  présenta  un  développement  byperlrophique. 

2"  Ih/perlrirhose  die:  l'homme.  —  Les  observations  d'hypertricliose  infantile  ne  sont  pas 
rares.  Tantôt  l'anomalie  se  localise  à  la  face  :  le  petit-lîls  de  Schwe-Maong  avait  à  It  mois 
la  mousiache  et  le  reste  de  la  barbe  très  développés. 

Tanlùt  Ihirsulie  envahit  tout  le  corps;  ce  fut  le  cas  chez  l'un  des  (ils  de  Rébecca  :  «  le 
premier  qui  vint  au  monde  était  roux  et  velu  comme  un  manteau  de  poils  »  et  on  l'appela 
Ksaii,  c'est-à-dire  velu  (Genè.se,  X.W). 

L'hypertrichose  de  la  ])uberlé  et  de  l'âge  adulte  présente  des  localisations  analogues. 
Klilc  dit  qu'à  la  Cour  du  roi  d'Edain  vivait  un  charpentier  dont  la  barbe  mesurait  2  m.  70. 

Comme  type  d'hypertricliose  généralisée,  je  citerai  le  cas  d'.VIrien  Jeflichew  *^'. 

«  Adrien  Jeflichew  avait,  au  moment  où  je  l'ai  vu  (.'îi  ans,  en  1873),  le  front,  les  pau- 
pières, les  oreilles,  les  joues,  les  lèvres,  le  menton,  l'entrée  des  conduits  auditifs  externes 
revêtus  de  longs  poils  fins,  de  couleur  indécise,  et  de  nuance  mélangée  de  fauve  clair  au 
brun.  La  paume  ddi  mains  el  la  plante  des  pieds  étaient  absolument  glabres  et  les  poils 
qui  garnissaient  tout  le  reste  du  corps  étaient  beaucoup  plus  clairsemés,  moins  soyeux  que 
ceux  de  la  tèlc,  à  l'exception  de  la  région  supérieure  du  dos  qui  présentait  deux  longues 
toulfes   analogues  aux  épaules  de  sanglier.   Cet    homme-chien    n'avait  jamais   eu.    comme 

I.  Le  poil  csl  pourvu  il'iino  sri-ic  d'on-anglemonts.  Le  pigment  el  la  siilisl.mro  nn'iliill.iire  font  gciuTalenienl 
iléfaul  au  niveau  de  ces  élranglenienls. 

■-'.  190'J.  Sadoiraud,  Les  maladies  scborrliéiqucs,  p.  270. 

3.  Syn.  :  Nodosité  d'S  poils,  poils  noueux,  monilotliric,  aplasii'  nionilifornie  de  Wircliow.  alropliii-  en  s.ildier 
d'ihllopeau. 

'i.  Syn.  :  Hypertropliic  des  poils,  Iriehose.  polytrichie,  hirsutie,  etc. 

5.  Nous  éliminons  de  ces  faits  les  obs-'rvalions  arasez  fréqtieates  où  un  enfant  couveri  A'un  lanujro  ahond.int 
Voit  disparaître  ce  duvet  dans  les  premiers  mois  qui  suivent  sa  naiss:iric.'. 

f..  Ledocule.  Canitiv-  et  pilosisme.  Gaz.  im-d.  du  Cenlre. 

7.  Cas  de  Viola  M...,  3  ans. 

».  Cas  de  la  fille  de  Schwe-Maong,  2  ans. 

!».  Observations  de  Lesser  (1900)  (enfant  de  2  ans),  de  Fauvelle  (cas  de  Krao,  lo  à  12  ans),  de  Loniltroso  (cas 
d  •  'l'eresa  Gambardella,  12  ans). 

10.  Ces  hyperlrichoses  ont  donné  matière  aux  exhibitions  foraines  de  riiommo-chieu,  de  l'iiomme-caniche.  de 
rhi'inme-grilFon,  de  l'honio  hirsulus,  de  l'homme  primilif.  etc. 


A\(iM\i.ii;s  iii    s\sti:mi;  pu 


\. 


Si»! 


.poç^^^     ,'  ■     i" 


y 


pariiiliirc  ri)iM|ilcli'  dfs   iiiaxilliiiics,   i|iic  ciiKi  dciils  »  (l.cddiililc),   (|iii   soiil  <-\w\    incisives. 

.lo-Jii,  riitinuiii'  laiiiclic.  l'xhilic  à  l'aiis  en  llMI'i,  ni'  |i(issi'(lail  (|in'.  dcnx  canines  an  tnaxil- 
laii'e  sn|ierieni-  ri  c  ini|  a  l'inlV:  icur. 

l'',n  sninnie.  Ilix  |ieiii  iilmse  ol  iiiir  annnialic  par  exirv;  ('||(>  ,i|i|i.irail  senlrnn'nl  siii' 
les  lefiitiiis  iKirnialeinent  revélues  de  puils.  Kilo  n'a  jamais  ele  sif;nalee  dans  les  léj^inns 
;;lalires  (panine  des  mains,  piaule  des  pieds);  elle  esl  parfois  rindieo  d'une  pnlieité  précoce. 

Rapports    de     l'iiypertrichose    et    de    l'appnieil  dentaire.  —    Les  anlenrs   ipii   ont 
(Ml  l'occasion  d"<djsei'verdes  liyperlriciiiipies 
ont   éle   frappés   des    rajiporls    i|n'alïecle   le 
développemenl      de     l'iiypeili  iclinse     el     de 
l'appareil  ilenlaire. 

Si,  dans  i|nelipies  cas.  lappaieil  drniaire 
est  normal  ((dis.  C.onlon).  il  esl  pin-  smi- 
vcnl  le  siè,::e  d'anomalies  pai-  excès  un  par 
defant. 

Hliam-a-Sama,  (diservc  parUehonl  en  IS'.t" 
el  ]iar  Dnliansset  en  l'.KK),  «  avait  les  al- 
cades maxillaires  f;arnies  de  dénis  snppic- 
niiMilaires  (|ni   en  donidaient  le  nombre  ». 

D'aulrcs  auteurs,  avec  .Magilol,  préton- 
denl  (|u'il  y  n  anlaiionisme  entre  le  déve- 
lop|)ement  des  deux  a])pareils.  Des  faits 
nombreux  semldenl  jnsliller  celle  assertion 
(cas  de  .Iulia  Pastrana,  de  Schwe-.Mamii;-  el 
de  sa  tille,  cas  des  ,leniclic\v,  d'Klienne 
Stéphane,  etc.). 

Tout  ce  (|n'on  peut  afdrmer,  c'est  ((ue  le 
développement  exagéré  du  système  pileux 

s'accompapne  généralement  de  tronides  dans  l'évoluliiui  ilu  système  dentaire.  Les  dents 
naissent  en  relard,  et  souvent  en  nombre  inférieur  à  la  ncninale  ;  elles  sont  mal  plantées; 
elles  se  carieraient  vite. 

Quant  aux  relations  du  itilosisme  avec  les  anomalies  de  l'appareil  ficnital,  elles  ne  sem- 
blent ])as  devoir  être  retenu(>s.  lanl  les  obsi'rvalioiis  publiées  sur  ce  sujet  sont  contradic- 
toires. 


.^- 


/ 


m 


Fie.  "û'i. —  Adrien  .lefticbe\v.(l)'a|ucs  l.edonblc). 


Signification  de  Vbypertricbose.  —  lu  enfant  liypei  tiiciiique  iiail  jiaifois  de  j)arents 
de  conformation  normale,  (^ette  anomalie  avjiit  frappé  les  anciens,  mais  je  ne  m'arrêterai 
pas  à  l'exposé  des  interprétations  fantaisistes  (|u'on  a  données  d'un  iiareil  fait. 

C'est  dans  l'atavisme  (pi'il  faut  chercher  la  cause  probable  de  celle  iiersislance,  mais  le 
r(')le  de  l'atavisme  esl  compris  de  diverses  façons. 

Pour  les  uns  (Mme  Clémence  Boyer),  l'espèce  humaine  aurait  été  iilabre,  à  son  origine. 
.Mais  ciiez  certaines  races  primitives,  le  système  pileux  peut  avoir  pris  des  proportions  con- 
sidérables :  (|iie  deux  individus  se  croisent  qui  proviennent  de  ces  races  primitives  depuis 
«  longtemps  séparées  »,  il  se  produira  un  idiénomène  d'atavisme  convergent  ipii  sera  la 
cause  de  l'anomalie. 

Pour  d'autres,  il  a  toujours  existé  des  races  velues.  Parmi  ces  races,  on  a  fait  mention  des 
anciens  .\ssyriens,  et  d'une  «  race  éteinte  dont  les  restes  se  retrouvent,  çà  et  là,  parmi  les 
bruns  de  l'Kurope  méridionale  ».  (Topinard.)  Piette'  conclut  aussi,  d'après  l'examen  de 
ligurines  d'ivoire  qu'il  a  trouvées  dans  des  fouilles-,  à  l'existence  d'une  race  velue  qui  a 
vécu  dans  le  midi  de  la  France.  Les  femmes  de  cette  race  étaient  comme  «  les  femmes 
lioschimanes  actuelles,  stéatopygiques  et  longinymphes  ». 

A  ces  auteurs  (jui  croient  en  somme  à  l'existence  de  races  velues,  Dcniker''  répond  : 

«  Il  n'y  a  pas  de  race  d'hommes  velus.  Tout  ce  que  l'on  a  dit  de  différents  «  sauvages 
poilus  »  de  l'intérieur  de  l'Afriiiue  ou  de  l'Indo-Chine,  se  réduit  à  la  présence  d'un  léger 
duvet  (probablement  les  restes  tle  laniigo  embryonnaire)  chez  les  .Xkkas  du  Haut-Nil  ou  à 
r  «  existence  fortuite  »  d'individus  poilus  qui  parfois  appartenaient  à  une  même  famille. 
Tous  ces  sujets  ne  sont  que  des  cas  particuliers  d'atavisme  ou  de  retour  à  la  condition 
primordiale  probable  de  riionune  ou  de  son  précurseur,  <[ui,  semble-t-il,  était  aussi  poilu 

!.  189'i.  PiETTE.  Sur  de  nouvelles  figorcs  humaines  d'ivoire,  provenant  de  la  station  (pialernaire  de  Brassem- 
pouy.  Ac.  des  Sciences,  CXIX,  p.   9'27. 
•>.  A  côté  d'ossements  d'animaux  disparus  (éléphants,  rhinocéros,  etc.). 
3.  laoo.  De.mker.  Loc.  cil.,  p.  Ji. 


[A.  BRAXCA.] 


942  Li:  POIL. 

que  le  sont,  par  exemple,  anjounniui  les  singes  anthropoïdes  :  ce  ne   sont  nullement   le- 
représentants  (riine  race  poilue.'  » 

IV.  Hètérotopies  du  système  pileux.  — .Vccréilitée  par  IMutarque  et  jtar  Pline,  la  lé/ïende 
raconte  que  le  cirur  (IWcliille  élail  couvert  de  poils.  Sans  nous  arrêter  à  discuter  ce  fait 
invraiseuil)lal)le,  disons  (pTon  a  observé  la  présence  «le  follicules  pileu.x  au  niveau  de  la 
vessie,  de  la  bouclie  (Hœdt)-.  au  niveau  du  pliaryn.x  et  du  rectum  (.^édillot). 

Nombre  de  n;uvi  pigiuentuires  présentent  à  leur  surface  une  ^-arnilure  de  poils  volumi- 
neux et  fortement  i)ij:uieul('S.  Ces  poils  simulaient  une  palatine  jetée  sur  les  épaules  et  la 
jiartie  su|)érieure  du  tronc  d'un  enfant  de  (piatre  ans  (Boij.ird.  ITiSj. 

\';\n  Swielon  les  a  vus  se  développer  sur  le  cou  d'une  belle  jeune  fille,  «  venustissima 
])uella  »;  ils  donnaient  au  iue-vus   l'aspect  d'une  clienille  aux  couleurs  variées. 

Lodouble,  qui  rapjjorte  les  deux  faits  précédents,  a  observé,  avec  Lapeyre,  chez  un  jeune 
homme  de  l'J  ans,  un  nanus  pilaire  en  «  cale(;on  de  bain  »,  et  Chaumier  a  constaté  un 
cas  absolument  analogue.  Ce  dernier  auteur  a  vu,  chez  une  femme,  un  na'vas  pilaire  cou- 
vrir toute  la  joue  et  donner  à  celte  malheureuse  l'aspect  d'une  «  femme  à  baibo  >i. 

La  j)résence  de  poils  est  banale  dans  la  paroi  des  kystes  dermoïdes. 

Kn  résumé,  la  présence  de  poils  n'est  pas  rare  dans  les  ti.ssus  sains  ou  pathologiques, 
quand  ces  tissus  sont  d'origine  ectodermique  ou  voisins  de  formations  ectodermiques. 

Il  est  intéressant  de  rappeler  ici  ([ue  chez  "le  lièvre  et  le  lapin  on  observe  une  bande 
étroite  de  muiiueuse  buccale,  qui  commence  à  la  commissure  des  lèvres  et  finit  au  niveau 
des  dernières  dents.  Cette  bande,  de  forme  triangulaire,  fait  relief  sur  la  unu|ueuse  des 
joues;  on  y  trouve  implantés  des  follicules  pilo-sébacés  fort  nombreux  et  des  glandes  dont 
la  forme  est  intermédiaire  entre  la  glande  en  grappe  et  la  glande  en  tube.  Les  muqueuses 
ectodermiques,  tout  comme  le  tégument  externe,  sont  donc  capables  de  former  des  phanè- 
res,  et  si,  chez  l'homme,  on  a  pu  constater  des  poils  au  niveau  du  pharynx,  du  rectum  et  de 
la  vessie,  c'est  <[u?  l'ecloderme  voisin  a  dû  envoyer,  au  niveau  de  ces  organes,  des  colonies 
épithéliales  erratiques. 

"V.  Albinisme.  —  L'albinisme  est  un(>  anumalic  de  l'ectoderme  tégumentaire  caractérisée 
l)ar  l'absence  congénitale  de  pii:riu'iit.  L{>s  (loils  de  l'albinos  sont  l}|atics.  ù  l'exception  de 
ceux  des  organes  génitaux  (Ud'dt). 


VI.  —  PROPRIETES  ET  FONCTIONS  DES  POILS 

1°  Le  poil  est  llexible  et  élastique.  On  peut  l'enrouler  sur  lui-même  de  mille  manières  :  il 
revient  toujours  ti  sa  direction  primitive  quand  ou  l'abandonne  à  lui-même.  «  Soumis  à  une 
extension  lente  et  graduelle,  les  poils  se  laissent  allonger  d'un  cin(|uiême  pour  la  plupart 
et  quelipies-uns  même  du  «piart  de  leur  étendue:  après  cette  extension  ils  ne  reprennent 
pas  tout  à  fait  leur  grandeur  i)rimitive.  » 

2°  Le  poil  est  d'une  extrême  solidité.  On  a  vu  rarraciienient  du  cuir  chevelu  se  produire 
chez  des  ouvrières  dont  la  chevelure  s'était  trouvée  prise  dans  l'engrenage  d'une  machine. 
Kn  médecine  judiciaire,  nous  dit  IKsterlen.  toutes  les  fois  «  (jue  l'on  trouve  des  cheveux 
brisés  sur  un  marteau,  sur  une  pierrre,  cet  état  fragmenté  des  cheveux  devra  faire  supposer 
l'enqiloi  d'une  telle  force  (pi'un  plan  résistant  d'appui,  comme  un  os,  aurait  été  du  même 
coup  infailliblement  brisé"'    ». 

Toutefois  Cialippe  et  Heauic,i;anl  pensent  qii'iKsicrien  a  singulièrement  exagéré  cette 
résistance  du  ])()il.  En  n'exen.ant  de  tractions  (|ue  sur  un  cheveu  à  la  fois,  ils  ont  vu.  à 
l'inverse  d'Œsterlen,  la  tige  du  cheveu  se  briser  et  la  racine  demeurer  implantée  ilans  le 
tégument  externe.  Kn  saisissant  une  jniignée  de  cheveux,  «  les  choses  se  passent  dilTerem- 
ment  ».  Il  faut  bien  savoir  (jue  nombre  de  circonstances  rendent  le  cheveu  facilement  cas- 
sant :  telle  l'application  fréipiente  du  fer  à  friser,  telles  certaines  maladies  ^listules  biliaires). 

'i"  Mis  eu  ijnsence  tle  l'air  humide,  le  poil  dégraissé  s'allonge  il'un  quarante-sixième  de 
sou  étendue.  Cet  allougemeut.  qui  serait  surtout  régulier  jiour  les  cheveux  blonds,  était 
connu  de  Th.  de  Saussure,  qui  l'ajqjliqua  dans  la  ciuistruction  de  siui  hygromètre. 

4"  Soumis  à  la  chaleur,  les  poils  présentent  des  iullexious  arlilicielles.  Ils  prennent  une 

I.  BuANDT  consiili'ro  riiypprU-irliosc  cumme  l'expression  d'un  airaililissenieiit  du  système  lé^Mimeiil,iiro.  Il  on 
donne  pour  preuve  ce  fait  ipie  le  revêtement  pileux  est  identique  an  lanuifo  fielai.  L'anomalie  pourrait  être 
qiialifii'c  d'hyperti'icliose  du  lanu^o  fœtal.  Le  lanugo  persiste,  tout  conuiie  persiste  la  ramure  des  eerfs  alTaibiis 
par  la  castra! ion. 

■.'.  Hiiiir,  /()(■    cit.,  p.  77.  nei'ili"  cette  observation  que  par  oui-dire. 

3.  ISSU.  Ci.vi.ii'PE  ET  Huai  «EGAun,  loc.  cit.,  p.  soo. 


im:()I'I!Ii:ti:s  irr  i-oxction-  iii;<  imiii.s.  943 

rdi'iiic  frisée,  ol,  (|ii;m(l  l.i  ti'iii|iiMaliin'  {iii^iiiciilc  oiirmc,  ils  so  crispcnl,  (lin'icniieiit  secs  et 
cassiiiils,  e(  se  coiisiuncMl  en  (l('^iif;('iiiil  une  ll.iiiiiiie  vive  cl  iiik;  odeur  de  eoriie  assez,  parli- 
ciilièrc. 

."i"  l.fs  clicvciix  liieii  si'cs  s'i-liTlrisenl  iiarfois  sdiis  le  rriilh-riii'iil  du  |(ci.:;iie.  Ils  nciiili'iil 
el  |iiMi\ent  iiii'me  pinduire  des  éliiictdles. 

«  l.c  fait  If  jdiis  aii(-ieii  de  ce  frenre  esl,  d'apics  l.aiidois  (7';vjj7''  dr.  /'hi/sioloi/ii').  ia|)|)i»il(' 
pai'  (lardaii,  le  mc<lcciii  iiiathcinaticieii.  (|iii  fait  ineiilidii  d'cliiicclh^s  soilaiil  des  cheveux. 

.1.  Moni  C.assiiii'  |)aile  d'iiii  seifiiieiir  russe  ipii  uvail  des  iiropriclés  analupiies  à  celles 
de  la  torpille. 

Dans  la    Dracriiition  du  ijalriniisnir.  Iliiiiiliold  cite  un  cas  aiialufiue  (ITil'.l). 

Loyer  \'illerinay,  dans  son  Tt-nité  des  muliuliex  iicri'cuses  oit  capeurs,  rapporte  l'obser- 
vation (l'une  liyslériciue  (|ui,  au  moindre  contact,  dé/ïageait  des  étincelles  électriques. 

.\ra,;;-o.  Iloiïinann  (ISii)),  I.ooniis  (ISriT).  ont  signale  des  faits  seinlilahles  chez  des  sujets 
uiirinaux. 

Chez  les  malades,  iloslurd  (0/>s.  de,  la  dame  (Hei-lri(/ue,\'^'M),  IlolTmnnn,  Mussy,  Girard, 
l'eré,  .Vrndl,  Lowenfcld  on!  |)ul)lié  des  observations  du  même  ^enre.  qu'on  trouvera  réunies 
dans  la  thèse  de  Lueddeckcns". 

.\  titre  de  document,  je  transcrirai  le  résume  de  la  belle  observation  do  Feré. 

«  Il  s'aiiit  d'une  névro|)alhe  (|ui,  vers  Tape  de  II  ans. s'aiien.-ut  que  sa  chevelure  crépitait 
el  dégageait  des  élimelb's.  .\  Vàiiv  de  27  ans,  le  phénomène  se  manifeste  avec  plus  d'inten- 
sité. Ses  doigts  attirent  les  corps  légers  (fragments  de  papier,  rubans);  ses  cheveux,  non 
seulement  donnent  des  étincelles,  mais  sont  plus  rebelles  à  cause  de  leur  tendance  à  se 
redresser  et  ù  s'écarter  les  uns  des  autres.  Quand  ses  vêtements  approchent  de  la  peau,  il 
se  produit  une  cré]iitali(Ui  lumineuse,  i)uis  les  vêtements  adhèrent  à  la  jieau,  parfois  au 
point  de  gêner  les  mouvements.  Les  émotions  morales  augmentent  la  tension  électrique  et 
i'inlensilé  des  phénomènes  :  il  se  produit  une  sensation  de  lassitude,  d'impuissance,  tandis 
(|ue  les  temps  secs  exagèrent  la  tension  électrique  et  amènent  une  excitation  générale,  une 
suractivité  nellemeut  ai)préciable.  Les  phénomènes  sont  plus  marcfués  du  côté  gauche  où 
existent  des  troubles  sensoriels.  »  M.  Féré  observa,  en  1884,  de  l'œdème  des  membres  infé- 
rieurs el  des  troubles  vaso-moteurs  qui  disparaissaient  sous  l'influence  de  l'électricité  stati- 
que. La  peau  était  d'une  sécheresse  extrême,  comme  on  put  le  noter  à  l'aide  d'un  hygro- 
mètre spécial.  L'électromètre  subissait  spontanément  une  légère  déviation  à  droite,  dévia- 
tion augmentant  beaucoup  au  moindre  frottement. 

Le  (ils  de  celte  malade,  à  l'âge  de  M  ans,  présentait  les  mêmes  phénomènes. 

Deux  faits  semblent  à  retenir  de  ces  observations.  Les  phénomènes  électriques  s'observent 
surtout  chez  des  névropathes  ;  ils  nécessitent  pour  se  produire  «juc  la  peau  soit  sèche,  et 
celte  sécheresse  de  la  peau  ])rocède  d'un  trouble  vaso-moteur. 

Il  y  a  lieu  de  se  demander  si  des  faits  de  cet  ordre,  observés  également  par  Eble. 
Sappey,  Félizel,  n'ont  pas  été  la  source  des  légendes  qui  relatent  une  auréole  lumineuse 
sur  la  tête  de  certains  sujets. 

()"  Les  poils  sont  d'une  grande  résistance  à  la  putréfaction.  On  les  relnuivesur  les  momies 
égyptiennes,  en  état  de  i)arfaite  conservation. 

«  Des  cheveux  d'un  enfant  nouveau-né  ont  pu  séjourner  plus  de  deux  ans  sur  le  sol  et 
être  retrouvés  adhérents  encore  à  un  linge,  alors  que  toutes  les  parties  du  corjjs,  même  les 
os,  avaient  disparu.  La  couleur  des  cheveux  ne  paraît  pas  s'altérer  sensiblement  »  (Galippe 
el  Hi'auregard,  loc.  cit.),  bien  ([ue  certains  auteurs  ailniettent  qu'en  pareil  cas  le  che- 
veu pâlit. 

D'après  Orlîla  (cité  par  Joannet,  loc.  cit.),  les  poils  sont  encore  solidement  adhérents  à  la 
peau  15  jours  après  une  exhumation.  Ils  se  détachent  facilement  au  bout  de  4(1  jours.  Après 
2  mois,  les  cheveux  sont  presque  tous  détachés  des  parties  molles.  Des  faits  analogues 
s'observent  sur  les  cadavres  jetés  dans  les  fosses  d'aisance;  le  sulfhydrate  d'ammoniaque 
pourrait  même  retarder  la  putréfaction  (Joannet). 

.Vjoutons  que  l'influence  du  milieu  est  capable  de  faire  varier  dans  de  larges  limites  les 
chilTres  donnés  par  Orfîla.  Beauregard  et  Galippe  ont  vu  le  cuir  chevelu  presque  entière- 
ment garni  de  cheveux  sur  le  crâne  d'une  femme  ensevelie  depuis  un  temps  «  relativement 
ancien  »  dans  une  île  du  Morbihan. 

7"  EnOn  les  poils  sont  capables  de  retenir  à  leur  surface,  enduite  de  sébum,  nombre  de 
matières  organiques  ou  minérales.  Les  cheveux  des  meuniers  et  des  boulangers  sont  recou- 

1.  1777.  C.\ssixi.  Note  à  l'Académie  des  sciences. 

2.  1895.  LuEDDECKEXs.  Zur  Ivasuistik  der  Neurosis  electrica.  Thèse,  Leipzig.  —  Voir  également  :  1896. 
VifiouRoux.  Les  névroses  électriques,  Revue  intern.  de  l'électricité,  p.  377  et  39->. 

3.  1888.  Féré.  Soc.  de  BioL,  l'i  janvier. 


f.l.  BRASCA. 


9k'i  LE  POIL. 

verts  de  grains  il'nmidoti  ;  ceux  des  rafflrieurs,  de  poussière  de  sucre;  le  charbon  teint  en 
noir  le  cheveu  des  charbonniers,  en  brun  roux  celui  îles  individus  exposés  à  la  poussière 
de  la  h.iuilic  (Hol)in.) 

8"  Traité  par  certains  réactifs  chimiques,  le  cheveu  se  décolore  (eau  oxygénée)  ou  se  teint 
de  différentes  façons.  L'usage  du  henné,  des  teintures  à  base  de  bismuth,  d'argent  »u  de 
plomb  est  en  honneur  depuis  la  plus  haute  anli(|uité. 

L'exercice  de  certaines  professions  peut  encore  modifier  la  couleur  des  poils:  ces  poils  j^ont 
verts  chez  les  individus  (jui  travaillent  le  cuivre,  noirs  chez  ceux  (|ui  manipulent  la  céruse 
(par  réduction  du  sel  de  plomb  par  les  produits  sulfurés,  dégagés  par  le  cheveu),  etc. 

!)"  Coiii|iosilion  chimi(iue  des  poils.  Gorup  Besanez,  dans  sa  C/umie/>/ij/s2'o/ojfj</i<e,  attribue 
à  la  kératine  du  poil  la  cnnstiliition  suivante  : 

Carbone .50.0.") 

Hydrogène O.'ÎC) 

Azote 1 7 .  H 

Oxygènf^ 20.8"! 

Soufre .") 

Rôle  Lies  poils.  —  Les  poils  sont,  avant  toul,  un  (u-gane  de  protection,  comme  la  |ieau 
dont  ils  dérivent. 

IJarbe  et  cheveux,  surtout  quand  ils  sont  secs,  emprisonnent  entre  leurs  tiges  un  matelas 
d'air;  ce  matelas  d'air  diminue  d'autant  la  déperdition  de  calorique  qui  s'effectue  à  la  sur- 
face d^i  tégument,  exposé  aux  intempéries. 

Les  vibrisses,  la  moustache,  les  i)oils  du  conduit  auditif  externe  filtrent  l'air  qui  pourrait 
souiller  et  irriter  les  appareils  respiratoire,  auditif  ou  visuel. 

Les  cils  préservent  la  cornée  d'une  lumière  trop  vive  ;  les  sourcils  arrêtent  la  sueur  qui 
roule  sur  le  front  et  menace  de  tomber  dans  l'œil. 

Ses  poils  tactiles  une  fois  enlevés,  la  chauve-souris  est  incapable  de  diriger  son  vol  :  le 
cliat  (le  chasser  la  souris. 

«  La  coupe  d'une  barbe  ou  d'une  chevelure  abondante  abaisse  la  température,  augmente 
le  chilfre  des  combustions  organi(|ues.  éveille  l'appétit,  et  favorise  le  retour  des  forces  et 
l'engraissement  si  l'homme  prend  en  même  temps  une  plus  grande  (|uantilé  d'aliments.  Au 
contraire,  la  conservation  d'une  chevelure,  en  lalentissant  la  croissance  de  cha(|ue  poil,  en 
particulier,  diminue  l'élimination  qui  se  fait  par  cette  voie,  amène  une  rétention  dans  l'éco- 
nomie des  matières  minérales,  de  graisse,  de  produits  azotés,  lesquels  se  feront  jour  par 
une  autre  voie.  «  (Arloing).  Les  poils  ne  servent  pas  seulement  au  rejet  de  l'azote.  Ils  sont 
encore  utilisés  par  l'organisme  pour  éliminer  des  nucléines  arsenico-iodécs,  à  l'instar  du 
tégument  et  de  ses  autres  dérivés  (A.  Gautier). 

NOTES 

.\)  Follicules  piteux  ramifiés.  —  Il  arrive  parfois  (|ue  |dusieurs  jioils  de  mémo  taille  ou 
de  taille  diiïérenle  émergent  d'un  orifice  unique  tle  la  peau.  Kn  pareil  cas,  on  admet  avec 
Kiilliker,  Westreim,  Robin,  (jue  ces  poils  appartiennent  à  des  follicules  ramifiés:  de  tels 
follicules  s'observent  surtout  au  niveau  de  la  face  et  des  organes  génitaux. 

(iiovannini'  a  eu  l'occasion  d'étuilier  chez  un  enfant  des  cheveux  géminés.  Les  2  poils 
étaient  contenus  dans  une  mémo  gaine  éi)ithéliale  interne.  Chacun  d'eux  était  muni  d'utu' 
pa]iille.  mais  les  maliices  îles  deux  poils  étaient  fusionnées  |)ar  leur  |)arlie  inférieure.  L'au- 
teur rappelle  (jue  Klomming  a  vu  juscju'à  trois  poils  émerger  d'un  même  follicule  pileux. 

B)  L'allongement  du  poil  est  consécutif  à  une  néo-formation  cellulaire.  Les  mitoses  sont 
surtout  niunbieuses  dans  les  3  ou  4  assises  cellulaires  cjui  surmontent  la  papille  et  servent 
de  couche  généiatrice  à  la  substance  corticale  et  à  la  cuticule.  Oi\  en  observe  dans  la  gaine 
épilhéliale  externe. 

C)ll  résulte  de  ces  faits  i|ue  le  poil  delaclie  de  la  peau  se  présente  sous  deux  aspects.  C'est 
un  poil  à  bulbe  plein  ou  a  bulbe  creux.  Le  i*remier  peut  tomber  spontanément  ou  peut  avoir 
tié  arraché.  Le  second  a  toujours  été  arrache  :  il  a  souvent  empiuté  avec  lui  ses  gaines 
ejiithélialcs. 

D)  Nathusius"  a  vu  qu'au  nnunent  «le  la  nnn>  le  corps  du  poil  est  aplati.  Il  contient  seul 
cette  substance  médullaire  ipii  fail  delaul  sur  les  extrémités  du  phanère.  L'auteur  se 
demande  donc  si  l'aplatissenieut  du  poil  est  en  rapport  avec  la  présence  de  la  moelle. 

I.  1893.  GiovANMNi.   .lir/i.  f.  Dmii.  ii.  ^i//''""'.,  p.  IS7. 

V!.   1884.  W.    Fi.EMMiNG,    Zi'lltliriliing  in  den  Keimsi-iiii-hloii  dos   ll,n,ire>.  Moimlshefle  f.  praki.   D<-.  iiioi.. 
n'  j. 
;i.   IS'.is.  Xaiiusus.  Sur  les  causes  de  la  fonnalion  dos  puils  .lir/i.  lùilw.  Mrcli..  VI.  p.  3ti(î. 


I,i:s    l'on, s   liAN.S   I.A    SKIllK   AMMAI.i;.  945 


ClIAl'ITIIi;   \ 

Li:s  miLS    DANS    LA    SÉimi  A.MM\IJ' 


l.c  ixiil  est  rar.iclcrislii|iio  di-s  vt-ilL-liics  siipiTiiMirs  (()ilif('Mr-)  aii  iiiriiio  lilrc  (|iio  la 
f;laml('  iiiaiiimnire  ou  l'appairil  sébacé;  mais,  avant  do  passer  en  revue  le  sysléiiie  |iileu.\ 
lies  uiamiiiiféres,  il  ne  sera  pas  saus  intérêt  d'iuilicpier  ce  (ju'esl  le  pnil  iTuii  iiiv(Mlel)r(''.  re 
i|u'esl  la  plume  d'uu  oiseau. 

I"  Poils  des  invertébrés.  —  Le  poil  des  arlliropuijes  est  couslitue.  non  |»ar  un  ;L;iiiupe 
de  cellules,  mais  jiar  uu  produit  de  dilTeieuciatiiui  eellulaire,  la  chitine.  La  chitine  forme 
uiw  co<iue.  sécrétée  par  le  revêtement  Pctodermi(|ue,  et  dans  cette  co(|ne  viennent  se  log-er 
(les  cellules  semhlables  à  celles  qu"cui  rencontre  dans  le  cluniou.  Ouelques-unes  d'entre  elles 
sont  des  cellules  uerveust>s.  des  neurones  sensilifs  peripherii|ues. 

2°  Plume.  —  La  plume  est  une  production  êpitiieliale  entourée  d"uii  rollirule  (|ue  lui 
fournit  une  |)apille. 

«  .\u  jioint  ou  doit  se  dexelopper  une  idume.  le  derme  fait  saillie  vers  l'ecloderme  et 
produit  de  la  sorte  une  papille,  (lelle-ci  s'accruit  de  fa(;on  à  constituer  un  long  cône  à 
sommet  libre,  le  porme  de  la  plume,  et,  en  même  temps,  elle  s'enfonce,  par  sa  base,  de  plus 
en  plus  dans  le  derme,  de  sorte  (|n'elle  se  trouve  ainsi  contenue  dans  une  sorte  île  poche, 
le  follicule  de  la  i>lume.  La  couche  cornée,  ainsi  (|ue  la  couche  de  Malpiuhi  de  Tépiderme 
se  continue  sur  le  fond  du  follicule,  et  de  là,  sur  le  germe  de  la  pluiue.  dont  l'intérieur 
ou  pulpe  est  formé  comme  précédemment  par  les  cellules  du  derme.  » 

La  portion  du  p-erme  de  la  plume  incluse  dans  la  peau  ne  subit  aucune  modiPication  : 
c'est  le  tuyau  ou  racine  de  la  plume.  La  portion  qui  fait  saillie  à  la  surface  du  légiiment 
continue  à  évoluer. 

Les  cellules  malpighiennes  prolifèrent;  elles  lormeut  des  bourg:eons  saillants  du  côté  île 
la  pulpe;  ces  bourgeons  se  kératinisenl  etse  séparent  les  uns  des  autres.  Quand  se  déchire 
la  couche  cornée  (|ui  les  recouvre,  ces  bourgeons  (rayons)  deviennent  libres:  ils  sont  tous 
semblables  entre  cu.x:  ils  constituent  le  duvet  embryonnaire  ou  plumule. 

La  plume  peut  persister  durant  toute  la  vie:  elle  peut  se  trouver  remplacée  par  une 
plume  définitive. 

«  Dans  ce  dernier  cas,  il  se  forme  de  bonne  heure.au  Huid  du  follicule  de  la  itlumule,  un 
second  follicule  qui  se  conlinue  avec  le  premier  par  un  cordon  cellulaire,  qui  [irésente  les 
mêmes  phénomènes  évolutifs. 

«  La  papille  qui  se  déveliq)pe  dans  son  intérieur- s'accioit  rapidement,  et  repousse,  peu  à 
peu,  au  dehors  le  tuyau  de  la  pluunile  jusqu'à  ce  qu'il  tombe.  La  nouvelle  plume  ressemble 
beaucoup  au  début  à  la  plumule.  Elle  est  en  effet  composée  jjrimitivement  de  rayons  tous 
semblables  munis  à  leur  tour  de  rayons  secondaires. 

«  Mais,  au  bout  de  peu  de  temps,  un  des  rayons  s'épaissit,  s'allonge  de  plus  en  plus  et 
devient  la  hampe  ou  axe  primaire.  Sa  portion  basilaire  constitue  le  tuyau:  sa  |)artie  libre, 
saillante,  la  tige  ou  rachis.  Les  autres  rayons,  dont  raccroi>senient  a  été  moins  rapide, 
forment  les  barbes  (vexilhim).  Chaque  branche  latérale  lie  la  tige,  c'est-à-dire  chacune 
des  barbes,  représente  ainsi,  avec  ses  petits  rayons  secondaires,  une  répétition  de  la 
plume  tout  entière.  C'est  ainsi  que  se  développent  les  pennes,  telles,  par  exemple,  qu'on 
les  rencontre  à  l'aile  et  sur  la  queue.  Dans  ces  régions,  les  barbes  sont  très  intimement 
unies  les  unes  aux  autres,  de  façon  à  former  une  sorte  de  feutrage  très  résistant,  imper- 
méable à  l'air. 

«  La  papille  renfermée  dans  la  base  de  chaiiue  tuyau  sécrète  périodiquement,  à  sa  sur- 
face, des  membranes  emboîtées  les  unes  dans  les  autres,  auxquelles  on  donne  le  nom 
il'àme  de  la  plume. 

«  La  chute  des  plumes  et  leur  remplacement  par  des  plumes  nouvelles  ou  mue,  (|ue  l'on 
oliserve  i)ériodi(|uement  chez  tous  les  oiseaux,  doit  être  considérée  comme  un  phénomène 
analogue   au  processus  de  desquamation.  »  (WieJersheim  '). 

I.    I8;'i.  WiEiiERSHEiM.  Analomir  compaire. 

poiKiER  ET  cu.vnpv.  —  \'.  60 

fA.BRA.\CA.\ 


9^6  11'  l'"!!-- 

3°  Poils  des  mammifères.  —  l.cs  poils  des  niammirèros  so  li'pnrlissonl  en  deux  p-roii|)es. 
Cuvier'  les  distin-ruo  en  iioils  laineux  cl  poils  soyeux. 

Analomt''.  —  les  poils  laineux,  ou  laine,  sont  fins,  inmls  cl  peu  colores:  ils  sonl 
frisés  et  conihlent  les  espaces  situés  entre  la  base  <rirn|)lanlation  îles  poils  soyeux  qui.  sou- 
vent, les  dérobent  à  la  vue.  Les  poils  laineux  correspondent  au  duvet  et  à  la  bourre  de 
Milne-Edwards.  Ils  constituent  la  laine  du  mouton. 

Les  poils  soyeux  ou  soie,  sont  gros  et  lustrés;  ils  sont  ri;iides  cl  long-s;  ce  sonl  eux  qui 
déterminent  la  couleur  de  la  robe  de  l'animal.  Ils  répondent  au  jarre  de  Milne-Kdwanls. 
Ils  constituent  les  poils  tactiles,  les  soies  du  porc,  les  crins  du  «beval,  les  épines  du  béris- 
son,  les  piquants  du  porc-épic. 

La  répartition  de  ces  deux  ordres  de  poils  est  différente.  Dans  les  pays  chauds,  la  four- 
rure est  presque  uniiiuement  constituée  par  des  soies.  Dans  les  pays  froids,  on  trouve  un 
duvet  abondant  entre  les  soies  (fourrure  d'été),  et  ce  duvet  prend,  pendant  l'hiver,  un  déve- 
loppement exubérant  (fourrure  d'Iiiver).  Il  est  d'autant  plus  abondant  que  la  fourrure  est 
plus  souple  et  plus  chaude. 

Les  poils  sont  f.'-roupés  chc/  l'homme  comme  chez  les  animaux.  «  Les  épines  du  porc- 
épic  naissent  par  séries  de  7,  9  ou  11,  sur  une  lig-ne  courbe:  dans  le  paca.  c'est  par  une 
série  de  3  poils;  dans  l'aï,  les  poils  semblent  implantés  en  <|uinconce  »  (Cuvier).  De  plus. 
on  observe  chez  les  mammifères  (chien,  cheval,  etc.).  à  la  réiiion  du  front,  de  la  nuque,  etc.. 
des  courants,  des  lourbilbuis,  des  lignes  nodales. 

C'est  chez  les  cétacés  célodontes  que  les  poils  sont  le  moins  développés;  ils  sont  repré- 
sentés uniquement  par  une  paire  de  soies  implantées  sur  la  lèvre  supérieure,  et,  chez 
quelques  cétacés,  ces  soies  n'existent  que  pendant  la  période  fo'tale. 

Les  poils  des  mammifères  sont  généraloiueut  ]>lus  nombreux  «(ue  chez  l'homme.  On 
en  compte  par  millimètre  carré  : 

Anini.il.  Xi.iubre  de  poils. 

Mouton  mérinos fii  à  88 

Lièvre i"^"» 

Taupe WO 

Ornithorhyniiuc f^iOO 

Les  poils  sont  également  plus  développés  sur  le  dos  qu'à  la  face  ventrale.  Nous  avons 
noté  une  disposition  inverse  dans  l'espèce  humaine.  Toutefois,  chez  l'orang,  les  poils  de  la 
face  antérieure  du  tronc  sont  très  dével()i)pés  (l)eniker  et  Chudzinski.  1882). 

En  règle  g:énérale,  la  fourrure  est  plus  foncée  sur  le  dos  (|ue  sur  le  ventre,  mais  les 
exceptions  à  la  règle  ne  sont  pas  rares  :  le  blaireau  par  exemple  a  le  ventre  noir. 

La  couleur  du  poil  varie  avec  le  climat.  Knlln.  sous  un  même  climat,  et  dans  les  climats 
froids  en  particulier,  on  observe  des  variations  saisonnières  (pie  précède  le  phénomène  de  la 
mue.  L'écureuil  dont  les  poils  sont  d'un  brun  roux,  pendant  l'été,  devient  gris,  pendant 
la    saison  d'hiver. 

La  forme  des  poils  ne  varie  pas  moins  que  leur  couleur.  Les  poils  sont  droits  ou  on- 
iluleux,  ronds  ou  aplatis  ou  creusés  en  g-outtière  (Musc). 

Engainés  dans  un  seul  follicule,  on  les  voit  souvent  sortir,  en  plus  ou  moins  grand 
nomlire  (l.'i  sur  le  lapin,  30   sur  loruilhorhymiue)  (Welcher).  d'un  même  orilice  delà  penn. 

Enfin  «  beaucoup  de  singes  nul  le  visage  orné  de  barbe,  de  favoris  ou  de  moustache. 
apanage  du  sexe  masculin  ou  la  lélc  recouverte  de  cheveux  pouvant  atteindre  une  grande 
longueur-  ». 

Tels  sont  les  caractères  analomi(iues  du  poil.  Ces  caractères  seraient  beaucoup  plus  fixes 
qu'on  ne  s'est  plu  à  le  dire  jusciu'ici.  Les  particularités  de  forme  et  île  couleur  que  présente 
le  poil  chez  les  écpiidés,  domestiques  ou  sauvages,  semblent  assez  constantes  à  .Nalhusius 
pour  servir  à  la  taxinomie.  Elles  pourraient  être  utilisées  «  pour  remonter  à  l'origine  des 
races»  toutes  les  fois  (]ue  les  études  craniologiques  demeurent  sans  résultat'. 

Slriicluvc.  —  .\  des  nuMlilicalicins  secondaires  près,  le  poil  des  mammifères  est  d'une 
structure  com|)arable  ii  celle  du  poil  humain.  . 

C'est  ainsi  ([ue  le  sac  llbreux  des  poils  tactiles  prend  chez  le  cidiaye  l'aspect  des  laïuc-^ 
cornéennes  et  chez  la  lau|H\  il  présente,  (.-à  tH  là.  »les  points  d'ossillcation. 

La  papille,  renllée  en  bdulmi  dans  les  poils  du  mulle  du  cobaye,  est  conique  dans  le  groin 
(lu  cochon,  et  spbéro-couitiue  dans  les  poils  tactiles  du  rat  et  ilu  cobaye. 

I.   1805.  CcviKU.  Lrçnns  d'attat.  roiii/).,  ï"  vi\..  t.  11.  leçon  xiv.  |i.  :);ti  et  m"i|. 
•-'.   187-2.  Dauwin.  [.ti  dfsri'iidaiicr  dr  l'Iioiinitr.  I.  I.  |>;i(;o  -J'i  et  I.  •.',  |i.  30'i. 

:».  1897.  Natiusu  s.  Sur  l.i  fiMiiie  et  la  «oiileiir  <les  |i.iils  eini-i.iîlés  roniine  .  riléiiiim  «le  riièrèilité  elle/  le- 
1-Jluiilcs  et  s|)iM-i,ileiiieiii  i-jie/  le.;  iiyliriiles.  I.miduùrllisch.  Jnhr.,  XXVI,  p.  317, 


LKS   IMIII.S   hWS    I.A   SKIilK   ANIMAI. !■;. 


947 


Los   ^iaiiios  ('iiillK'liiiles  sultissciit,  aviM-    les   espèces,  des  variations   assez  considérables. 
(Test  ainsi  (]iio,  chez  le  chien,  la  ntnclie  de  Huxley  coinj)te  4  à  (5  assises  cellulaires. 

i.e  poil  lui-inènie  dilTère  (|ueii|n('  peu  du  poil  liutnaiu.  «  Il  y  a  des  animaux,  la  taupe  par 
exemple,  dont  les  poils  présenlenl  des  parties  alleiiiativement  lendées  et  amincies,  ce  qui 
indi(|ue  des  alternatives  <  urresi)ondanles  d'accroissement  et  de  diminution  de  la  papille,  et 
comme  une  sorte  de  rythm(>  dans  son  évolution  »  (llanvier).  D'autres,  ciunme  le  porc-épic 
ont  des  poils  dont  la  couleur  se  répartit  sous  forme  d'anneaux 
superposés,  alternativement  clairs  cl  foncés.  ;  . 

l.'épidermicuU^  est  f(uiu<' de  cellules  diuit  U's  hords  sont  très  i^,    tj 

apparents.  /j  N      ' 

Certains  animaux  (c(Hnnic    les  édentes,    le   tatou),  ont  une  '■■  f-  'j 

couche  d'air    iiilerposé(>    cnlre    l'i^pidermicule    et    le    cortex 
(Welker).  •   / 

Chez  la  plupart  des  vérléhrés,  le  cortex  forme  un  étui  des  /  '   ' 

plus   minces  à   la  substance  médullaire   qui   est  à  peu  près  ":\^  i 

constante  et  toujours  bien  (lcvel(>|)fiée.  Ce  sont  là  des  caractères  é  i/  '  ,7 

1res    spéciaux,    et  leui'  importance   est  telle  (ju'ils    sont  ton-  ^^ 

jours   ])ris  en   considéralimi.  en    matièic   iTcxperlise   médico-  ':lM'^'^   iI!l!l..S 

.\ussi  d(mnons-nous,   ;i  titre   de  document,  le  tableau   sui-  I  iff    ff;!^"'" 

vant.  11  permet  d'établir  le  rapport  de  largeur  entre  la  moelle  /  i»    r  f    Kfi 

du  poil  et  sa  tipe  chez  (luphpies  animaux.  ,    y?    r 

Animal.                                                                Mudlr.  Tige.  p'f     1    :l      ff-  /J.) 

Barbet 8  [i.  25  li,  /)7T    I 

(Ihien  (dos) Si  [j.  \l  y.  l'n    t    l   \    )i'( 

Chien  jeune 8  [i.  24  [a  i:  " f   ulf» 

<:i>at(dos) oT  (j.  75  H-  i'':^fi)-J/       R 

Chat  (ventre) 10  [j.  15  [j.  &''h#/1  Ir^Vf 

Vache  (dos) ."i"  a  96  |j.  •  V\iUf //]',; ;îyj| /' 

Lapin 57  a  7.')  u.  ^\  ff     ^  l''\y 

Lièvre 1)0  a  108  fj.  ''^-^C^ 

Taupe  (poil  lin) 0  ij.  8  y.  ^^^^ 

Taupe  (poil  f,'ros) 1S  ij.  24  jj.  // 

_.,.,,,...  .            .  ,  Fio.  57."».  —  Coupe  d'un  poil 

Potiti  lactnes. — Bien  qu  on  ait  cru  en  voir  au  niveau  delà  lielile 

joue,  de  l'orifice  des  narines,  (lu  conduit  auditif  externe,  il  est       ^       ,■  ,       ' 

I    ^ïi  i  i'^''f*  p  roi  on  "ce  p(ir  une  rn  - 
certain  que  les  poils  tactiles  font   défaut  chez   l'homme.  cin(aen..inéc  par  un  rennement,  B, 

.Situés  surtout  au  niveau  des  lèvres  et  du  museau,  ils  sont  le  bulbe.  Ce  bulbe  est  excave  pour 
connus  sous  le  nom  de  moustaches.  On  les  observe  chez  recevoir  une  papille  vasculalre  P. 
le  rat,  le  lapin,  le  cobaye,  le  chat,  etc.  Imjjlantés  sur  une  La  racine  du  poil  e&l  bordée  par 
courte  surface,  ils  ont  l'aspect  de  longs  poils,  soveux  et  raides,  ""«  ''■''"''•'  ?''*  '■'«''■•  C'est  la  gaine 
et  s'écarlenl  de  leur  surface  d'implantation,  à  "la  façon  d'un  «'*■'"«  «1"  poil,  limitée  en  dehors. 
.    -,  dans    la    moitié  -supcneure  de    la 

éventail.  „•        i-  •  •  i,i 

racine,  par   un  mince  liseré  blanc, 

La  structure  du  poil  tactile  est  eu  (out  semblable  à  celle  le  corps  conique,  rende  à  sa  partie 
d'un  poil  ordinaire.  C'est  dire  qu'autour  du  poil  on  trouve  inférieure  pour  former  le  bourrelet 
une  gaine  épitliéliale,  une  membrane  basale,  un  sac  fibreux  annulaire  HA.  Les  vaisseaux  san- 
fnrt  épais,  nue  papille  volumineuse  et  souvent  effilée.  «  Dans  !?uins  forment  un  réseau,  dans  la 
les  grands  iioils  tactiles,  la  papille  vasculaire.  après  avoir  moitié  inférieure  de  la  racine,  et  un 
fourni  un  reseau  dans  la  base  du  bulbe  pileux,  se  continue  si""»  ■§.  <'•-;"«  la  moitié  supérieure 
,   ■  .  X   •        ,  de  cette  même  racine.  Plus  au  de- 

en  une  anse  vasculaire  qui    parcourt  une  certaine  longueur   ,,0,..,.  la  gaine  fibreuse  du  poil  C. 
de  1  axe  de  la   racine  du  poil,  anse   vasculaire  accompagnée 

il'un  tissu  presque  amorphe,  vaguement  fibrillaire....  Ce  n'est  qu'à  partir  du  point  oii  se 
termine  l'anse  vasculaire  centrale  qu'on  trouve  dans  l'axe  du  reste  du  poil  la  véritable 
substance  médullaire  formée  de  cellules  épidermiques  arrondies  ou  polyédriques,  souvent 
aplaties.  »  (M.  Duval*.) 

.\  ces  parties,  fondamentales  du  poil,  s'ajoutent  un  certain  nombre  de  formations  qui  sont 
tout  à  fait  spéciales  aux  poils  tactiles. 

1"  Tout  d'abord,  une  masse  de  tissu  muqueux  s'interpose  entre  la  membrane  vitrée  et 
la  gaine  fibreuse  du  poil.  Ce  tissu  muqueux  occupe  la  moitié  ou  les  deux  tiers  inférieurs 
de  la  racine  du  poil.  Il  est  constitué  essentiellement  par  des  cellules  conjonctives. 

2°  Outre  ce  tissu  muqueux  on  remarque  encore,  dans  le  poil  tactile,  un  appareil  vas- 
culaire   complexe.  L'artère  de  distribution  du  poil  ne  donne  pas  seulement  naissance  aux 

1.  1873.  Dkval.  Poil  et  plume,  note  pour  servir  à  1  étude  de  quelques  papilles  vasculaires.  Vaisseaux  des 
poils,  substance  médullaire.  Journal  de  Innatomir  et  de  la  physiologie,  janvier. 

60. 
[-4.  BRA.YCA.. 


9kS 


].[■:  POU,. 


réseaux  vasculaires  do  la  fiainc  fibreuse  et  de  la  [iapille.  Aussitôt  après  avoir  traversi'  la 
gaine  fibreuse,  Tarière  afTcrentc  envoie  de  longues  hrancbes  latérales  qui  contournent  b- 
bulbe  du  poil  et  so  prolongent  sur  la  moitié  ou  les  deux  tiers  inférieurs  de  la  racine.  Il> 
entourent  cette  racine  d'un  véritable  mancbon  vasculaire. 

Dans  sa  moitié  profonde,  le  mancbon  vasculaire  est  constitué  par  des  vaisseaux  qui  sont 
comme  coulés  dans  la  gangue  du  tissu  nu^jucux  interposée  entre  la  vitrée  et  le  sac  fibreux 
du  poil. 

Ces  vaisseaux  en  s'élevant  augmentent  de  calibre,  multiplient  leurs  anastomoses,  vien- 
nent au  contact  les  uns  des  autres,  si  bien  que  le  tissu  muqueux  de  soutien  disparait  pres- 
que complètement.  La  moitié  supérieure  du  mancbon  vasculaire  représente  un  véritable 
«  sinus  circulaire  »  ou  lac  sanguin  «  construit  à  la  façon  exacte  d'un  angiome  caverneux  >,. 
Bref,  entre  la  gaine  épitbélialo  et  le  sac  fibreux  s'interpose  dans  le  poil  tactile  une  forma- 
tion vasculo-connective.  Cette  formation  entoure  la  partie  profonde  delà  racine,  et  les  deux 
parties  qui  la  constituent  i)ar  leur  pénétration  réciproque  présentent  un  développement 
inverse.  Le  tissu  muqueux  est  abondant  dans  la  moitié  inférieure  du  manchon  et  rare  dans 

sa  moitié  supérieure.  Ouant  au  réseau  vas- 
culaire, il  forme  un  filet  dont  les  travées 
délicates  augmentent  de  nombre  et  de  ca- 
libre, au  point  de  constituer  un  véritable 
sinus  dans  la  moitié  supérieure  du  mancbon 
vasculaire. 

3°  Certaines  cellules  de  la  gaine  épithé- 
liale  externe  se  chargent  de  graisse,  et  su- 
bissent l'évolution  sébacée.  Comme  elles 
sont  situées  au  voisinage  les  unes  des  au- 
tres, elles  simulent  un  glomérule  au  centre 
duquel  il  existe  une  lumière  pleine  de  sé- 
bum. La  «  glande  sébacée  glomérulée  » 
(Hanvier)  n'a  pas  d'enveloppe  conjonctive; 
elle  n'est  qu'un  territoire  dilTérencic  de  la 
gaine  épitbéliale  externe. 

4"  Enfin,  au-dessous  de  la  glande  séba- 
cée, on  voit  le  derme  se  prolonger  par  un 
coin  de  tissu  fibreux;  ce  tissu  fibreux  s'in- 
terpose entre  la  vitrée  d'une  part,  et  la 
moitié  supérieure  du  lac  sanguin,  d'autre 
part:  il  constitue  le  corps  conique  dont  le 
sommet  dirigé  en  bas  se  renfle  brusquement 
l)our  former,  autour  du  poil,  une  sorte 
d'anneau,  le  honrrelet  annulaire. 

Ce  bourrelet  annulaire  est  constitué  par 
du  tissu  niu(|ueux  chez  la  taupe  et  le  lapin, 
par  du   tissu    fibro-hyalin  chez    le  rat.  On 
y  voit  donc,   chez   ce  dernier   animal,  des 
faisceaux  conjonctifs  délicats   (|ui    circon- 
scrivent des  mailles  occupées  par  des  cel- 
lules rondes   et   transparentes   comme   du 
verre. 
3°  Les  muscles  destinés  aux  poils  tactiles 
sont  des  muscles  striés.  Insérés  d'une  part  à  la  partie   profonde  du   derme  et  d'autre  pari 
sur  le  sac  fibreux,  ils  sont  constitués  par  un   mélange  de  fibres  pâles  et  de  libres   foncées. 
G"  Les  nerfs  des  poils  tactiles  proviennent  de  laVhel  de  la  VU»  paire  crânienne. 
Hetzius  a  montré  que,  chez  l'embryon,  ces  nerfs  aboutissent  à  des  arborisations  librillai- 
res.  C'est  seulement  plus  tard  (lues'eltectue  la  terminaison  des  nerfs,  dans  les  disques  tactile>. 
Chez  l'adulte,  les  nerfs  destinés  aux  poils  tactiles  sont  formes  chacun  par  quatre  ou  cinq 
faisceaux.   Ces   faisceaux,   enveloppés  d'une  gaine    lamelleuse.    sont   composes   chacun   de 
(juinze  ou  vingt  libres,  (|ui  sont  des  libres  de  Hemak  ou  des  fibres  à  myéline.  Ces  nerfs  per- 
forent obli(|uemenl  le  sac  libreux  au  niveau  du  bulbe  du  poil;  ils  cheminent  à  la  surface 


Fig.  370.— Coupe  longitudinale  d'un  poil  tactile, 
intéressant  la  région  du  bourrelet  annulaire. 
(D'après  Renaut,  emprunte  à  Arloing.) 
77,  gaine  ilu  poil  limitée  cxtérioui-emenl  par  la  basalc  H. 
—  En  dehors  de  la  basale,  se  trouve  le  bourrelet  annu- 
laire B.l,  qui  est  comme  appcndu  à  un  mince  cordon  cel- 
lulaire, le  corps  conique.  —  A^,  tubes  nerveux  distribués 
au  bourrelet  annulaire.  —  S,  sinus  sanguin.  —  C,  ti.<su 
conjonclif  (gaine  conjonctive  du  poil). 


(lu  poil,  au  milieu  du    tiss\i  mui|ueux 


et  des   vaisseaux  sanguins  interposes  entre  la  mem- 


Arrivés  au  niveau  du  bourrelet  annulaire,  ils  s'insinuent  entre  lui  et  la  vitrée,  puis  ils 
M>  braucbeut  en  Y.  Les  segments  inlerannulaires,  que  présentent,  dès  lors,  les  tubes  à  myé- 
line, sont  reman|uablement  courts.  Ils  cheminent  entre  les  cloisons  conjonctives,  qui  sei)a- 
rent  les  éléments  globuleux  du  bourrelet,  et  perdent  leur  myéline. 


I.KS    POILS    liANS    LA  SKHIH   AMMALL. 


9^9 


tà^^^. 


FiG.oTT.  —  Poil  tactile  (loin  moiistuclic  tlii  lapin,  tr.iitii  par 
le  chlorure  d'or  et  l'acide  formique.  —  Coupe  transversale 
au  niveau  du  bourrelet  annulaire.  (D'après  Ranvier.) 

n,  lîlire  nerveuse.  —  m,  ménisque  tactile.  —  e,  gaine  épitliéliale  ex- 
jaine  cplthéliale  Interne.  —  p,  poil. 


lerne.  — 


V,  membrane  vitrée. 


I.cs  (Mires  nerveuses,  nées  de   la  soile,  se  ri-parlisscnt  imi  dcu.x  ^'roiipcs.   Les  unes  restent 

en  dcJHirs  de  la  vitrée,  les  autres 

traversent  cette  nieinhrani'.  ''  ,- 

Les    premières    se    terniincnl 

par  un  prolongement  élargi,  soit 

entre  les  cellules  fjlohuleuses  du 

Itourrelet  soit  à  la  Mirl'acc  de  l.i 

vitrée. 

l-es   cylindres-a.\es   ([ui  fran- 
chissent la  hasale  ilu  poil  tactile 

sont  de  beaucoup  les  plus  nom- 

hreu.x.  Ils  se  divisent  et  se  sub- 
divisent à  la  face  interne  de  la 

vitrée  et  se  terminent  de  deux 

façons.   Les  uns  forment  des  ar- 

lu)risalions  terminalesautour  des 

cellules    rnalpiiibienncs     de    la 

fjaine    épitlicliale    e.xterne;    les 

autres    se    terminent    par    des 

ménisques,  étalés  parallèlement 

à  la  surface  du  ])oil.  Ces  menis- 

(jues,  par  leur  concavité  inféro- 

externe,  embrassent  une  cellule 

c|)itheliale  de  forme  plobuleuse. 
Uuand   une  excitation  vient  à 

mettre  en  jeu   le  poil  tactile,  il 

se   produit   d'abord    un    réflexe 

moteur.  Sous  l'inlluence  de  ses 

muscles,  le  poil  se  redresse.  En 

se   redressant,   il  comprime  les 

vaisseaux   veineux  du    lac  san- 

fiuin;  celui-ci  ne  tarde  pas  à  se  distendre,  d'autant  plus  (jue  les  artérioles  afférentes,  moins 

compressibles  que  les  veines,  lais- 
sent encore  arriver  le  saup-.  Aussi 
les  terminaisons  nerveuses  sont-elles 
comprimées  entre  le  poil  et  le  lac 
sanf;uin.  Elles  sont  prêtes  à  fonction- 
ner et  à  transmettre  aux  neurones 
sensitifs  péripliéri(iues  les  impres- 
sions qu'elles  vont  recevoir. 

On  consultera  sur  cette  (juestion  : 
Èni.K.  Lchre  von  der  llaarea,  1, 
p.  181. —  JoBERT.  Éludes  d'anatomic 
comparée  sur  les  organes  du  toucher. 
Annales  des  Sciences  naltcrelles, 
XVI,  1872.  —  SciioBL.  Das  aussere 
Ohr  der  Igel  als  Tastorgan.  Arch.  f. 
mikr.  Anal.,  VIII,  1872;  —  Ueber 
die  Nervenendigung  an  dem  Tast- 
haaren  der  Saugethiere.  Arch.  f. 
mikr.  Anat.,  IX,  1873.  —  Arnstein. 
Die  Nerven  der  behaarten  Haut.  Ac. 
des  S'-iences  de  Vienne,  octobre  1876. 

—  Lœwe.  Bemerk.  /..  Anat.  der  Tast- 
haare.  Arch.   f.    mikr.  Anat.,  1878. 

—  Bo.NNET.  Studien  iiber  die  Inner- 
vation der  Haarbalgeder  Hausthiere. 
Morph.  Jahrb.,  W,  1878.  —  Renalt. 
Nerveux  (système),  in  Dict.  Encycl. 
des  Se.  méd.,  1878;  —  Traité  pra- 
tique cr histologie.  H,  p.   1050,  1899. 

—  R\NviER,  Traité  technique  d'his- 
tologie,   1889,    p.  701  {2"    éd.).    — 

Olstromow  Arnstein'.  Die  .\ervon  der  Sinusluiare.  Anat.  Anzeiger,  189o.  -    P.  Ksjlxi.n.  Zur 


I'k;.  o78.  —  Poil  tactile  de  la  moustache  du  lapin, 
traité  par  le  chlorure  d'or  et  l'acide  formique.  — 
Coupe  tangentielle  comprenant  la  membrane  vitrée, 
la  gaine  épithéliale  externe  sous-jacente.  (D'après 
Hanvier.) 

»,  fibre  nerveuse  donnant  une  arborisation,  «,  sur  les  branches 
(le  laquelle  se  trouvent  des  ménisques  tactiles,  t. 


[A.  BRAXCA.] 


950  LK  P<'IL. 

Frage  ùber  die  Nervenendi^un^en  in  don   Tasl  oder  Sidus  Ilaaroii.  Arch.  f.  mikr.  Anal.. 
1890,  p.  403. 

Évolution.  Anomalies.  —  L'évolution  du  poil  el  du  sysléinc  pileux  est  la  même  chez 
les  mammifères  que  chez  l'homme;  c'est  dire  que  la  mue  ou  la  canitie,  par  exemple,  s'obsei- 
vent  chez  les  divers  mammifères  (chien,  chat). 

11  n'est  pas  jusqu'aux  anomalies  du  système  pileux  (|u"on  ne  puisse  retrouver  chez  le> 
mammifères. 

L'alopécie  congénitale  a  été  observée  aux  Ktals-l'nis  et  au  .Mexique  sur  une  race  de 
(  hiens  d'origine  chinoise.  Elle  a  été  notée  également  chez  le  cheval  (Savary'.  lOOOj  et  chez 
le  chat.  Elle  s'accompagnait  de  l'atrophie  du  système  dentaire. 

L'hypertrichose  est  également  connue  :  Louis  II  (le  Samson  de  la  race  chevaline)  avait 
une  (|ueue  de  onze  pieds  et  une  crinière  de  seize  (cité  par  Ledouble). 

L'albinisme  total  ou  partiel  n'est  pas  rare  chez  les  cervidés  (Rorig). 

Phylogénèse  des  poils  chez  les  mammifères.  Ouatre  hypothèses  ont  été  émise?- 
sur  l'origine  des  jjoiis  chez  les  mammifèrfs. 

1"  Four  certains  auteurs,  les  poils  sont  comparables  aux  écailles  cornées  des  reptiles. 

2"  Pour  d'autres  ils  dérivent  des  proliférations  épidermiques  qui  sont  disséminées  sur  le 
tégument  des  animaux  à  température  variable. 

3°  Maurer  a  tenté  d'homologuer  les  poils  aux  organes  sensoriels  de  la  peau  des  amphi- 
biens,  en  raison  de  leur  mode  de  développement.  Les  uns  et  les  autres  procéderaient 
d'ébauches  uniques,  qui  bourgeonneraient  pour  donner  naissance  aux  germes  des  poils  et 
des  organes  sensoriels.  De  Meijère-  a  soulevé  des  objections  contre  cette  hypothèse.  Pour 
lui  les  poils  sont  originellement  groupés  3par  3;  les  poils  de  la  triade  pileuse  proviennent 
d'un  germe,  isolé  dès  l'origine.  Le  poil  médian  atteint  toujours  la  taille  la  plus  volumi- 
neuse. Cette  disposition  primitive  se  complique  plus  lard  du  fait  de  l'apparition  de  nouveaux 
poils. 

4°  Tout  récemment,  A.  Hrandt  ''  écrit  que  les  poils  sont  comparables  aux  dents  et  aux  écaille^ 
placoïdes  des  Sélaciens.  Il  a  eu  l'occasion  d'observer  sur  la  gueule  d'un  requin,  des  piquants 
roides  dont  la  structure  était  celle  des  poils.  11  conclut  que  les  i)oilssont  des  dents  cutanées 
<iui  n'ont  pas  subi  la  calcification  :  autrement  dit,  les  dents  buccales  seraient  des  poilsjniné- 
ralisés.  A  l'aide  de  ces  données,  l'auteur  cherche  à  établir  l'arbre  généalogiiiue  des  verté- 
brés. Les  Sélaciens  seraient  les  ancêtres  des  mammifères.  Les  reptiles  qui  sont  revêtus 
d'écaillés,  les  oiseaux  avec  leurs  plumes  se  rattacheraient  à  une  autre  source*. 

1.  1900.  Sav.arv.  Rcc.  de  méd.  vétér.,  t.  'VII,  p.  538. 

2.  1899.  De  JIeuère.  Anat.  Anzeig.,  W'I,  p.  •.>49. 

3.  1898.  A.  Brandt.  BM.  Cenlralhl.,  XVIII,  p.  •.>i7. 

4.  Pour  la  bibliographie  du  légumenl  externe  kI  <le  ses  (Jérivi's,  je  me  borne  à  renvoyer  aux  dictionnaires  di- 
.laccoud  (article  de  Ch.  Richet)  et  de  Dechambre  (articles  de  Robin  el  Reticrcr),  an  traité  de  Koliiker  cl  à  l'articii- 
de  V.  Brunn  (Handbiich  d.  Anal.  d.  Menschen). 

Décembre  1902. 


Arr\rii:ii.  i\ioTi:yri  de  loeil 

Par  M.  MOTAIS  (d  Angers). 

Atctiibrn  ciM-ri'-;poriil;inl  .li-  lA.  ,iil>irii.-  Ar  .Mnli-rin,-,  rmlrss.'iir  '!■■  r|inM|iic  <i|ilil.iliiw>logiiii 


L'uiialcjiuic   de   iapjjareil    UKjUuir   de   Idil    de   l"li(tiiiiiic    roiiipirnd    :    1  '    le 
iiiusclea,  2"  Vaponévrose,  désignée  sous  le  nom  de  cap!<>(lr  <le  Tenon. 


CHAPITRE    imKMIKP. 

MUSCLES 

Les  muscles  ('(iiilciiiis  dans  Inrljite  se  parlaiiciil  en  deux  calé^ories  : 
Les  muselés  intrinsèques  d{?  rieil  :    muscle  c'diaiic  et  muscle  de  liris,  à 
libres  lisses.  Ces  muscles  seront  étudiés  au  cliapilir  de  lanatomle  de  l'œil. 

Les  muscles  extrinsèques  au  nombre  de  six  :  <{iialre  rmiHcles  dioits  v\ 
Ai'iw  ii}H^cle.<  ob(iijUi'>:,  anx(|nels  nous  joindrons,  dans  son  trajet  orbitaire,  le 
ninscli'  l'clovonr  il<'  hi  pmipirrr.  Ces  sept  nuiscics  seuil  à  libres  striées  '. 

I.         MUSCLES  DROITS 

Nombre.  Définition.  —  Chez  rhommc,  coninic  (liez  tous  les  \ert('brés, 
les  muscles  droits  sont  au  nombre  de  quatre. 

On  les  désigne  sous  le  nom  de  muscles  droits,  parce  qu'ils  se  rapprocbent 
du  parallélisme  avec  l'axe  a ntéro- postérieur  du  globe.  CiCtte  dénomination, 
consacrée  par  l'usage,  n'est  rigoureusement  exacte  ni  an  }>oint  de  vue  anato- 
mique,  comme  un  simple  coup  d'œil  permet  de  le  constater  (fig.  ^80  et  581), 
ni  au  point  de  vue  physiologique,  les  muscles  dits  droits  étant  tous,  par  leur 
insertion  orbitaire  antérieure,  des  muscles  réfléchis.  Elle  est  cependant  accep- 
table, sous  ces  réserves,  chez  l'homme  et  les  mammifères. 

^lais,  dans  un  grand  nombre  de  vertébx'és  (poissons,  reptiles),  les  muscles 
([non  appelle  toujours  mus(  les  droits  forment  avec  l'axe  du  globe  un  angle  très 
ouvert,  parfois  obtus,  en  sorte  qu'ils  sont,  en  réalité,  autant  ou  plus  obliques 
que  les  muscles  obliques  proprement  dits  (fig.  57!)). 

Forme.  —  Le  corps  nuisculaire  est  aplati  et  rubané  en  forme  de  triangle 
isocèle  dont  la  base  est  en  avant.  Il  se  termine  en  arrière  par  des  fibres  tendi- 

I.  Nos  figures  ont  été  dessinées  d'après  nos  pièces  anatomiques  par  M.  le  IJ'  Mareau,  professeur  danatomie  à 
l'École  de  médecine  d'Angers. 

Se  reporter  pour  la  discussion  complète  des  parties  nouvelles  de  ce  travail  h  notre  mémoire  sur  l'a  Analomie 
et  la  physiologie  de  l'appareil  moteur  de  l'œil  de  l'homme,  »  in  Eneyclopcdic  française  d'ophtalmologie,  t.  I. 

[MUTAIS.] 


952  AlTAliKII.  MoTKIl;   liK  I/OEIL. 

lieuses  courtes  et  serrées,  en  avant  par  un    Irutlun   :i\\<'\\<n'\  minic.    jilii^    large 
(|iM'  If  iinisclc. 

Volume   et    longueur.  T. a    scclioii    du   coiii^.^    ''"    "nr^cle   (Innue   les 

surfaces  suivuiilcs  (Volkiiiaiin)  : 

Muscle  droit  interne 17°"", 4 

Muscle  droit  externe 10,7 

Muselé  droit  inférieur I">.!' 

Muscle  droit  supérieur tl.'J 

D'api'ès  le  même  auteur,  t(jus  les  uiusdcs  droits  j)n'sciilciit  à  peu  prrs  uni- 
longueur  égale;  ils  atteignent,  en  moyenne,  40  niilliinètres. 

On  remarquera  que  les  muscles  les  plus  volumineux  sont  le  muscle  droit 
interne,  chargé  de  la  double  fonction  de  convergence  et  d'adduction,  et  le 
nuiscle  droit  externe  (pii  lui  fait  équilibre. 

Insertion  orbitaire  ou  postérieure.  —  Tous  les  musdes  droits  — 
accompagnés  du  nmsde  obli(|ue  supérieur  et  du  muscle  releveur  de  la  paupière 
—  groupent  leurs  insertions  orbitaires  dans  un  cercle  très  resserré  entourant 
le  trou  opti(iue.  Ils  se  fixent  sur  la  gaine  du  nerf  optique  et  sur  le  tendon  ou 
liyanient  de  Zinn  (fig.  580). 

Le  tendon  de  Zinn  est  une  lame  libreuse,  très  résistante,  qui  s'insère  dans 
une  fossette  —  transformée  parfois  en  un  petit  tubercule  rugueux  —  du  corps 
du  sphénoïde  et  se  divise  en  trois  languettes  destinées  à  trois  des  nui<cl(»; 
droits  : 

Le  nniscle  droit  interne  (OIN)  s'insère  :  1"  sur  la  branche  interne  du  liga- 
ment de  Zinn;  2"  sur  la  partie  interne»  de  la  gaine  du  nerf  optique. 

Le  muscle  droit  externe  (DE)  s'insère  :  1"  sur  la  branche  externe  du  liga- 
ment de  Zinn;  2"  sur  l'anneau  fibreux  du  nerf  moteur  oculaire  externe. 

Le  muscle  droit  supérieur  (DS)  s'insère  :  I"  sur  la  gaine  du  nerf  opliquf. 
au-dessous  du  muscle  releveur  de  la  paupière;  2"  sur  la  partie  interne  de  la 
fente  spliénoïdale,  entre  cette  fente  et  le  trou  oplicjue.  faisant  suite  à  flnsertion 
du  nuiscIe  droit  externe. 

Le  )ni(sc/e  droit  inférieur  (DI)  s'insère  à  la  branche  moyenne  -  la  plus 
large  —  du  ligament  de  Zinn. 

luQ  muscle  releveur  de  la  pni'jiièrc  (MK),  (pie  nous  mentionnons  ici  à  cause 
de  ses  rapports  av<'c  le  nnisclc  droit  siq)érieur  sut'  Icscjucls  nnus  auinns  à 
revenir,  s'insère  sur  la  gaine  du  nerf  optitiue,  au-devant  du  trou  optiqui'.  au- 
dessus  de  l'insertion  du  uuiscle  droit  supérieur. 

Direction  et  rapports.  —  l'e  leur  insertiou  orltitaire.  les  (|uatre 
uuiscles  didits  se  ])ortent  en  a\ant,  en  divergeant.  jus<|u';i  l'eciuateur  ilu  globe. 
De  l'équateur  jusqu'à  l'insertion  sclérolicale.  ils  s'enroulent,  en  convergeant, 
sur  l'hémisphèn»  antérieur.  Ils  formiMit  donc  un  cône  dont  le  sommet  est  v\\ 
arrière,  la  base  ouxcrte  en  avant  et  la  partie  la  plu-^  large  au  ni\e;ui  de  l'éipia- 
teur  de  l'u'il. 

Dans  leur  trajet,  les  inusides  tlnuts  pre-enteni  deux  pailie-;  dont  li'>  rappoil- 
s(»nt  distincts. 


MUSCLKS 


953 


Une  /xiiiir    / 


Ki^lrriruii'    on     (ivhitnii 


ilurc    dans    la    loirc   orljitairc,    en 


/irrière  de  l'uilmni. 

Vnv^^  partie  anlérieiini  on  oriilairc, 
I  a\il(''  lie  'IV-iHiii,  en  f(VKiil  lie  l\ii- 
leron. 


Porlion  oelntaire.  —  Elle  est 
('•t('ii(liio  (le  rins('rli(»ii  iKisU'riciin* 
à  la  naissance  de  l'aileron;  «'lie 
est  la  pins  lon^nic.  mais  variable 
suivant  la  p<»silion  de  l'aileron. 

Dans  la  loge  orbitaire,  la  face 
profonde  des  muscles  droits  re- 
pose sur  une  masse  graisseuse  qui 
la  sépare  du  nerf  optique,  des  vais- 
seaux et  nerfs  ciliaires.  Cette  couche 
adipeuse  se  prolonge  en  avant, 
sur  l'hémisphère  postérieur  de 
l'œil,  jusqu'au  point  (n"i  la  gaine 
musculaire  profond(!  se  replie  en 
arrière  sur  cet  hémisphère. 

La  face  superficielle  de  la  por- 
tion orbitaire,  recouverte  de  sa 
gaine,  est  en  rapport  avec  le  pé- 
rioste de  la  cavité  orbitaire  au- 
(|nel  l'unissent  des  trabécules 
celluleux  plus  ou  moins  nombreux 
(>t  résistants. 

J)ans  toute  cette  région,  c'est- 
à-dire  du  fond  de  l'orbite  à  la 
naissance  de  l'aileron,  la  face  su- 
perficielle du  muscle  apparaît  en 
effet  à  peu  près  à  nu,  recouverte 
seulement,  en  des  points  varia- 
bles, de  quelques  lobules  adipeux 
isolés,    du   moins   chez   les  sujets 


Fui.  ."iTU. 


-  Muscles  de  l'œil  du  maquereau 
(scomber  scombrus). 


DA,  DA',  muscle  droit  antérieur  (correspondant  au  muscle 
liroit   interne  de  l'homme).  — DP,  DP',  muscle  droit  posté- 

maiffres       ou       d'un       embonpoint      rieur  (correspondant  au   muscle  ilroit  externe  de  l'homme). 

—  Dl,  muscle  droit  inférieur. — DS.  muscle  droit  supérieur. 

moyen.  L  étendue  de  cette  surface      oi,  muscle  oldiciue  inférieur.  —  O,  orifice  du  canal  sphénoï- 

à  peu  près  dénudée  dépend  natu-     '.''•''■  ^^  ."""f  !^  ^';"f  P^^i^rieur  se  réfléchit  sur  cet  orifice. 

'  ^  *     _  Le  canal  sphenoïaal  est  ouvert  a  gauche  Ou.  la  paroi  iniero- 

rellement     du    point    d'origine     de       externe  étant  enlevée.  Ce  canal  se  prolonge  jusqu'à  larticu- 
i,    -1  lation  occipito-vertébrale  et  loge  tous  les  muscles  droits.  — 

N,  nerf  optique.  Les  muscles  droits,  notamment  le  muscle 
Pour    les  muscles  droits   interne.      droit  antérieur,  forment  avec  l'antéro-postérleur  du  globe  un 
•         ,  ,,  ,    1       ^,i  ,     ^^       -i         angle  plus  ouvert  que  celui  <les  muscles  ohliiiues. 

et  externe,  elle  est  de  20  a  22  mil- 
limètres;    pour    le    muscle     droit 

inférieur,  de  22  à  24  millimètres;  pour  le   muscle  releveur.  de  27  à  28  milli- 
mètres, 
l^ar  leurs  bords,  les  muscles  droits  sont  en  rapport  avec  leurs  voisins  dont 


IMOTAIS.l 


954 


Ali'AIlKlI.  MDTKUH   l>K  I.UKII. 


ils  sont  .s«''paivs  j)ar  des  ljourn'l(4s  adipeux.  En  ontrc  dt-  <r[U'  disposili(in  gi-m'-- 
ralc,  qnciqucs  rappoi-ls  particnlicrs  à  certains  muscles  sont  à  signaler. 

Le  ganglion  ophtalmique  s'appli(|ue  sur  le  nerf  optique,  on  regard  de  la  l'ace 
profonde  du  muscle  droit  externe,  à  •")  millimètres  environ  du  trou  optique. 
Entre  les  deux  hranches  du  tendon  postérieur  du  muscle  droit  externe  exi>te 
une  boutonnière  lihreuse  dans  lafjuelle  passent  les  nerfs  moteur  oculaire 
externe  et  nasal.  A  sa  sortie  du  Ii<mi  optique,  lartère  ophtalmique  se  place 
entre  le  nerf  optique  et  la  face  profonde  du  muscle  droit  externe. 

La  face  supei'licielle  du  muscle  rli-oit  SKpi'rieur  oi]'ro  des  rapports  qui  lui 
sont    pmjues.    Elle  e<f    recouverte,   dans  ses  deux    (iei<    infii  nés  en    arrière,   et 


l'iti.  .jSO.  —  .\[iiscles  de  Iti-il  chez  riimniiic. 
liK,  IjK,  muscle  ilroit  fxlonie  sectionm''.  —  bl.  nuiscle  ilroit  inférieur.  —  DIN,  iiiusole  ilri.it  iiitenir.  —  n>. 
muscle  droit  supérieur  écarté  pour  découvrir  linsertion  bulbaire  du  muscle  oblique  supérieur.  — OS,  niustle 
i)blit|uc  supérieur.  —  01,  muscle  oblique  inférieur.  —  MH,  muscle  relevcur  de  la  paupière  dont  le  tendon  e>l 
excisé.  —  N,  nerf  optique.  —  Le  tendon  de  Zinn  —  non  désigné  —  se  reconnnitra  facilement  par  l'insertion  de> 
trois  mu.scles  droits  externe,  inférieur  et  interne. 

complèt(Mnent  en  avant,  par  le  muscle  rele\t'ur  de  la  paupière.  Les  deux 
muscles,  issus  du  même  point  de  départ,  se  superposent,  suivent  exaeleineni 
le  même  trajet,  décrivent  la  même  courbe,  jusqu'à  leur  partie  antérieure  où  des 
connexions  aponévrotiqiies  assez  denses  les  unissent  encore  plus  intimement. 

Signalons  encore  la  direclitui  du  muscle  droit  supérieur  légèrement  inclinée 
d'arrière  en  avant  et  de  dedans  en  dehors.  Le  muscle  droit  inférieur  s'incline 
dans  le  même  sens. 

l'oiiiDU  oculaire.  —  Etendue  de  l'aileron  à  l'insertion  bidbaire. 

Cette  portitin  est  la  plus  c(turle;  elle  varie  dans  son  étendue,  (•ouime  la  |ior- 
lion  orbitaire,  mais  en  sens  inverse,  suivant  la  position  de  l'aileron. 

Elle  apparaît   très  nettement  après  diss(Htion  de  la  conjonctive  et  de  la  ca|)- 

sule  antérieure.  Eormée  de  rextrémité  antéritMire  du  muscle  et  de  son  lendim, 

elle  oITre  les  longueurs  suivantes  (moveunes  de  I  'i  mensurations)  : 

Muscle  droit  supcriciir r»""" 

Muscle  druil  inférieur !• 

.Muscle  droit  interne If» 

.Muscle  droit  e.xternc 1!» 


Ml  s(:ii:s. 


955 


En  avaol  de  riiiiplaiiladoii  de  lailrnMi.  la  pn-,-  superficielle  «lu  muscle, 
doublée  de  la  eapsuli;  anlériemc,  se  trou\c  dans  le  cul-dc-sac  conjonctival. 
l/aileron,  près  de  son  point  de  départ,  se  couche  sur  clic,  puis  s'en  ccarle  poiii- 
^ajitier  le  rebord  orbilaire.  La  e(»njoii(tive  lui  sue<'ède  et  recouvre —  la  capsule 
aniérienre  «'•laiil  toujours  inlerprtsée  —  l'exlréniiti'  aniérieure  du  nuisch;  et  le 
l(  iidoii  JMS(|irà  riiisrrlioii  sclérolicale.  Les  !)/!()  de  la  portion  .antérieure  du 
UMiscle  sont  donc  silnés  sous  la  conjonclixc  La  prol'ondenr  des  culs-d(!-sac  coii- 
jcnictiviiux  est  limitée'  par  la  lon<iueur  de  la  |)artie  oculaire  du  nuiscle.  on.  <c 
(|ni  est  é(|uivalent.   par  le  |)oiiil  de  ({('part  de  laileron. 


prolontic   de    la    portion   ocidaire  est  m   rapport 

01  AU 


Face  profonde.  —  La  Ijk  i 
nvec  la  séreuse  oculaire  et 
la  cavité  de  Ténou  et  forme, 
à  ce  niveau,  la  paroi  ex- 
ler)U'  de  celte  cavité. 

Hords.  —  A  la  lèvre 
superficielle  des  bords  des 
muscles  et  des  tendons 
s'insère  la  capsule  anté- 
rieure; à  la  lèvre  profonde. 
la  séreuse  oculaire. 


Insertion    scléro- 
ticale  des  muscles 

droits.  —  L'étude  ana- 
tomique  du  tendon  anté- 
rieur et  de  l'insertion  sclé- 
roticale  des  muscles  droits 
prend  un  grand  intérêt  des 
opérations  fréquentes  qui 
s'y  pratiquent  (strabotomies 
par  reculement,  straboto- 
mies par  avancement,  opé- 
ration de  Motais,  etc.)  Nous 

avons  mesuré  avec  soin  les  tendons  et  les  insertions  bulbaires  de  10  sujets. 
Les  mesures  déjà  prises  par  les  auteurs  s'accordent  à  peu  près  avec  les  nôtres, 
mais  nous  les  avons  complétées  sur  plusieurs  points  importants. 

Structure  des  tendons.  —  Les  tendons  sont  formés  de  fascicules  fibreux 
parallèles,  rectilignes,  sans  anastomoses.  Une  seule  couche  fibreuse  existe  près 
des  bords  toujours  plus  minces  ;  vers  le  centre,  deux  et  parfois  trois  couches 
(muscle  droit  interne)  sont  superposées. 

Les  fascicules  sont  réunis  par  du  tissu  conjonctif  assez  résistant.  Cependant 
ces  lamelles  conjonctives  que  n'entrecroise  aucune  anastomose  fibreuse  se 
laissent  assez  facilement  couper  par  une  suture.  On  a  proposé  divers  artifices 
opératoires  pour  parer  à  cet  accident.  Dans  tous  les  cas,  il  est  rationnel,  non 
seulement  de  comprendre  dans  la  suture  la  capsule  antérieure,  mais  de  passer 
l'aiguille  dans  la  partie  épaisse  du  tendon,  à  3  ou  4  millimètres  du  bord.  Cette 


Fii;.  .jSI, 


—  Muscles  (le   l'œil  de  riiorniue 
face  inférieure. 


DIX,  iniisclc  droit  interne.  —  DIF,  muscle  droit  inférieur.  —  DE, 
muscle  droit  interne.  —  OL  muscle  oblique  inférieur.  —  CF,  crav.itc 


livreuse. 


Ail-',  aileron  inférieur 


[MOTAIS] 


956  APPAREIL  MOTEUR  DE  L'(JE1L. 

précaution  est  encore  plus  indiquée  dans  les  yeux  myopes  dont  les  tendon- 
s'amincissent  par  rallongement. 

Kn  outre  des  faisceaux  réguliers  qui  forment  le  corps  du  lendon.  nous  avons 
souvent  rencontré  près  des  bords  et  surtout  au  centre,  des  fibrilles  détachée-^ 
de  la  face  profonde,  s'implantant  sur  la  sclérotique  de  1  à  5  millimètres  en 
arrière  de  l'insertion  principale.  Nous  avons  constaté  ce  fait,  non  seulement 
dans  les  vieux  strabismes,  mais  ;ï  l'état  normal.  Dans  toute  strabotomie.  d'ail- 
leurs correcte,  dont  l'elfet  demeure  à  peu  près  nul,  il  sera  donc  prudent  de 
passer  le  crochet  à  quelques  millimètres  en  arrière  de  l'insertion. 

LONGLECR    DES    FIIIHES    TENDINEUSES. 

(Mesures  prises  sur  la  face  superficielle). 


\  ••entre R""" 

I  bords  8 

.,,,...,..  (  centre 7    > 

Muscle  droit  inférieur  ...;,.  ,       , 

(  bords lai 

.,,,,.,  (  centre 7°"^ 

Muscle  droit  interne.    .-■',,, 

(  bords  I 

{  centre S"" 

/  bords  H 


Muscle  droit  supérieur 


Muscle  droit  externe. 


I.AUOEIH    DES    TENDONS. 

(Mesures  prises  à  .'i"""  au-dessus  de  rinsertion). 

Muscle  droit  supérieur 8°"'", 

Muscle  droit  inférieur (3,5 

Muscle  droit  interne 7 

Muscle  droit  externe G 

I.VHOELR    DE    l'iNSERTION. 


Droit  su|>érioui 
Droit  inférieur 
Droit  interne. 
Droit  externe. 


FlT-IIS. 

MOTAIS 

IO"->.0 

11°"" 

lt.8 

'.»..") 

10.:î 

I(l,.-j 

'.1,2 

'.) 

PiWiriON    I»KS   INSKRTIONS    l'Ml    ItAl'i'Olir    AIX    .MKIlHtlKNS   PK   I.\  CORXKE.    Le   milieu 

(les  tendons  et  des  inserlions  bulbaires  n'est  jamais  eu  regard  du    méridien 

•■(UM'espondant  de  la  cornée.  Les  chiffres  suivants  sont  pris  du  point  de  l'inser- 

lion  situé  sur  le  prolongement  du  nu  ridicn   aux   deux   extrémités  dt-  l'attache 

feiidineiise  (fig.  r>83). 

,,     ..  {  cxtréiiiile  externe 7"™ 

Droit  supérieur .        •.     ■    .  i 

^  f  cxtrcmile  interne v 


Droit  inférieur 
Droit  interne  . 
Droit  exicrne    . 


\  exlreniité  externe 4,2.5 

f  extrémité  interne ri,25 

(,  extrémité  supérieure 5,.~) 

/  extrémité  inférieure.    .  i,.") 

\  extrémité  su|HMieure   .  "i,."» 

/  exticmilc  inférieure.    .  !.,"» 


L'éleiidiie  de  l'insertion  ex<"ède  dune  : 

.\Uistle  droit  interne.    .    . 
Muscle  droit  inférieur.     . 

Muscle  droit  externe 

.Muscle  droit  supérieur '\ 


|..im    ,,„ 

baul. 

t           <M1 

dedans. 

2       eu 

liant. 

■■\       en 

dehors. 

MUSCI.KS.  957 

]|  est  iiitlis|)ciis.il»Ic  (Ir  iiolcr  rcs  cliidVcs  : 

I"  Dans  les  sli'.ihiiloiiiics,  pmir  |»rnlnn;.M'r  le  crmi)  de  ciseaux  dans  le  sens 
in(li(|ii('-.  Dans  la  stialK»loniic  du  iiimscIc  droit  snpi'rifur  t'ii  jtarticnlici',  si  la 
sitiialioii  Irt's  excentrique  el  la  diicclidii  liiyanlr  m  arrière  de  l'exlrénjUé 
externe  n'était  pas  présente  à  l'espril.  on  l;iis-.riail  laiileiiieiit  échapper  rpiel- 
(pies  libres  tendineuses. 

2'  Dans  notre  opération  de  ptosis,  nous  tenons  à  prendre  la  languette  au 
milieu  même  du  tendon  pour  ne  pas  modifier  l'action  complexe  du  muscle. 
On  se  souviendra  donc  que  la  houtonnii-re  doit  être  pratiquée  et  la  laiiiiui-lte 
taillée  im  |ieu  vu  dehors  (2  à  ."?  nililliiirti-cs)  ihi  n)(''ridien  de  la  coriiée. 

DniKcrio.N  hk  i..v  lignk  d'inskuiion.  —  Pour  toutes  les  parties  du  tendon  qui 
ne  sont  pas  situées  en  face  des  méridiens  de  la  cornée,  nous  prenons  nos  mesu- 
res sur  une  tangente  passant  par  l'extrémité  de  ce  méridien.  Si  nous  disons 
pour  simplifier  «distance  à  la  cornée  ».  il  s'agira  donc  en  réalité  de  la  distance 
à  la  tangente. 

Muscle  droit  supérieur  (fîg.  583,  DS).  —  L'extrémité  externe  est  à  1 1  milli- 
mètres de  la  cornée.  Partant  de  ce  point,  l'insertion  se  porte,  dans  un  coude 
hrusque  de  .î  millimètres,  en  avant  et  un  peu  en  dedans.  Le  sommet  du  couder 
est  à  9  millimètres  de  la  cornée.  De  là.  la  ligne  devient  régulièrement  oblique 
en  dedans  et  en  avant  jusqu'à  3  millimètres  de  l'extrémité  interne.  En  ce  point. 
la  distance  à  la  cornée  est  de  G  mm.  T)  (milieu,  <S  millimètres).  Puis  l'inser- 
tion s'infléchit  assez  fortement  en  arrière  et  légèrement  en  dedans  jusqu'à  Tex- 
trémilé  interne  située  à  7  mm.  3  de  la  cornée. 

Dans  la  ténotomie  du  muscle  droit  supérieur,  il  est  donc  formellement 
indiqué  d'introduire  le  crochet  par  le  bord  interne  et  de  pousser  l'instrument 
en  dehors  et  en  arrière. 

Muxcle  droit  inférieur.  —  L'extrémité  externe  est  à  8  millimètres  de  la 
cornée.  La  ligne  d'insertion  se  dirige  de  dehors  en  dedans  et  d'arrière  en 
avant,  jusqu'à  ('•  millimètres,  point  le  plus  saillant,  situé  à  o  mm.  o  de  la 
cornée  (milieu,  t»  millimètres).  Puis  elle  s'infléchit  de  dehors  en  dedans  et 
d'avant  en  arrière  sur  une  longueur  de  3  mm.  T)  à  4  millimètres  jusqu'à 
l'extrémité  interne  située  à  7  millimètres  de  la  cornée  (fig.  o83.  DIF). 

L'insertion  du  muscle  droit  inférieur  décrit  donc  une  courbe  irrégulière, 
à  convexité  antérieure,  dont  le  sommet  est  plus  rapproché  de  l'extrémité 
interne.  Sa  direction  générale  est  oblique  d'arrière  en  avant  et  de  dehors  en 
dedans. 

Dans  la  ténotomie  du  muscle  droit  inférieur,  comme  dans  celle  du  muscle 
droit  supérieur,  on  introduira  le  crochet  par  \q  bord  interne;  on  poussera  le 
crochet  de  dedans  en  dehors  et  d'avant  en  arrière,  comme  dans  la  ténotomie 
du  muscle  droit  supéi'ieur,  mais  dans  une  direction  moins  oblique. 

Muscle  droit  interne.  —  L'insertion  du  muscle  droit  interne  n'est  pas 
exactement  rectiligne,  comme  on  l'enseigne  habituellement.  Elle  décrit  une 
courbe  légère,  à  convexité  antérieure.  La  partie  la  plus  saillante  est  au  centre 
(à  3  mm.  5  de  la  cornée,  fîg.  383,  DIN). 

Son  extrémité  supérieure  esta  6  millimètres  de  la  cornée;  son  extrémité 
inférieure  à  7  millimètres.  On  pourrait  déduire  de  cette  différence  que  la  ligne 

[MOT A  J  s.] 


958 


APPAREIL  MOTETlî  hïi  L'(>:il. 


n? 


|il\ 


(llnscrlioii  se  dirige  ohliquomfMit.  flans  son  ensemble,  de  haut  en  bas  et  d"a- 
vanl  en  arrière.  Il  n'en  est  rien.  I^'extrémit»;  inférieure  seule  forme  brus- 
([uement  un  petit  coude  de  i  millimètre  en  arrière  comme  rextrémité  externe 

du  nuiscle  droit  supérieur.  (>(• 
retour  n'est  du  reste  pas  assez 
prononcé  pour  mettre  obstacle 
à  l'introduction  du  crochet  par 
le  bord  inférieur. 

Muscle  droit  exlenvj.  —  La 
courbe,  à  convexité  antérieure. 
existe  encore,  mais  à  peine 
sensible.  Entre  son  point  sail- 
lant et  les  extrémités,  la  dis- 
tance à  la  cornée  ne  varif 
que  de  14  et  12  millimètrt' 
(fig.  583,  DE). 

Fucbs    signale     une     légère 

obliquité    de    l'insertion.    Une 

obliquité    existe,   en    effet,    de 

haut  en  bas  et  d'avant  en  ar- 

Fui.  :\%2.  —  Sclicma classique  des inseilions scleiulicules   rière ;      l'extrémité      inférieure 

des  muscles  droits.  (D"apiès  Tillaux.)  s'éloignant,     de    1/4    de    milli- 

ItlX,  muscle  (Iroil  intoirip.  —   DIF,  muscle  dioil  inférieur.—    mètre   en    nlus     de    la    COrnée 

1)1-;.  nuisnlc  (Iroil  externe.  —  DS,  mu.-^cle  droit  supérieur.  .     .  "  . 

dette  minime,  mais  très  con- 
slanle  différence  ne  s'explique  pas,  comme  dans  l'insertion  du  muscle  droit 
interne,  par  une  inflexion  brusque  de  l'extrémité  setde.  La  ligne  d'insertion 
du  muscle  droit  externe  est  liés  légèrement,  m.ii--  liien  réellement  oblitjur 
dans  son  ensemble. 

L'insertion  du  muscle  droit  e.xlerut'  dépasse  le  méridien  de  la  cornée  de 
'.\  mm.  ;')  en  haut  et  de  5  mm.  ;>  en  bas.  Dans  une  ténotomie  de  ce  muscle,  on 
|)roloiigera  donc  la  seclion  dans  cette  dernière  direction. 

DisiANCE  OES  i.NSKRiiONs  .\  I. A  ccMtNKK.  —  Tous  l(>s  auteius  out  uicsuré  cette 
distance  en  prenant  comme  uni(|ue  point  de  repère  le  mUh'xi  dit  lendon   : 


-M 

KRCKKl.. 

SAn'Ev. 

lll.l.M 

\. 

\M:t\>. 

Tkstit. 

MOT.VI: 

Ihoil  interne.   . 

0,0 

î)..") 

i; 

•  i.M 

ri.s 

ri.."» 

Droit  inférieur. 

0.8 

0,7 

II 

li.'i 

(i.:i 

r> 

Droit  e.xlerne.  . 

7.2 

7.'2 

7 

(i.i) 

7.1 

o.s 

Droit  supérieur. 

S 

S.;i 

S 

1 .  1 

s 

s 

Les  écarts,  peu  importants  du  reste,  tians  ces  résultats,  sont  attribuable>- 
aux  dilTérences  individuelles  vl.  priiKMpalement.  au  volume  dt>s  yeux  exa- 
minés. 

<>ii  peut  adnieltfc  en  |»ratii]iie  (|iic  le  inilieii  de  l'insertion  du 

do  la  cormo. 


Muscle  droit  interne  est  ii  l.i  dist.uuc  d 
Muscle  droit  inférieur  —  — 
Muscle  droit  interne  —  — 
Muscle  droit  supérieur      —        — 


:i  a  !>'" 
r.  il  0" 


l)"aj)rès  cette  inélliodc  de  mensiii  atioii.    il  apparaît  donc    qiit>    les    insertion? 


Mr-(ji.i;s.  959 

<l»'s  imisclcs  deuils  runiit'iil  iiiilniii- de  l.i  roriu'c.  lum  |i;i<  tiii  (•(•l'clc,  iii;ii<  uiir 
s|)iral('  iVirnrM'rr  dunl  la  li^nc  rsl  de  |iliis  en  |ilii-  di^laiilr  du  iimsi  le  drmi 
iiiici'iir  ail  inii^ijc  ili'dil    >ii|t(''i'iriir  (  lin .  .">S2|. 

.Mais  (clif  li<;-ure  <'sl  (oui  à  l'ail  arlllicii'llr  cl  dr  (  iiiixciilion.  Kii  ('(Tri,  le 
indien  du  Inidoii  n'est  en  iiièiiie  leiii|is  le  |iuinl  le  plus  rapiinx  lu-  de  la  euriiée 
(|ne  dans  le  >eiil  muselé  droil  iiilerne.  il  ne  peni  jamais  èlre  edusidéré  comme 
une  iimyenne  enli'c  le  pmnl  le  plii^  axaiicc  cl  le  puiiil  le  plus  l'cciih'  de  l'inser- 
linii;  enijn  il  n'ol  (amais  >ilur'  en  l'ace  du  inr'iidicn  coi  rc^pdiidanl  de  la 
citrii(''e. 

(^-e  j)oinl  de  lepére  l'-l  donc  mal  clidisi  ;i  luns  é^'-ar<ls  cl,  eu  l'ail,  la  s|>irale 
classique  ne  donne  aucune  idée  e.xacle  de  la  vérilalde  liLiiie  d'inserlion  de< 
nnisclos  droits. 

An  lien  dn  poini  de  repère  |)urenient  conventioiuiel  dn  milieu  du  lendon. 
prenons  les  distances  cornéennes  des  points  les  jdns  rapprochés  et  les  plus 
éloignés  des  insertions.  Nous  aurons  les  <  liilTres  siii\aiils  (11g.  583)  : 

KISIANCK    A    I.A    CIIHNKK    llK    I.A     l'AHTIK    I  A    IM.IS    AXANCKK    lll      TKMXIN. 

Muscle  droit  inU'rno ."i""",.") 

Muscle  (lioit  iiifcrieur ■')..\ 

Muscle  droit  externe (i.7 

Muscle  droit  supérieur (1..") 

DISTANCE    A    I.A    (UIIINKK    llC    IMIINÏ    I.K    IM.lS    liKrlI.K    IH      ÏKNDO.N. 

Musclo  droit  interne """" 

Muscle  droit  inférieur 8.0 

Muscle  droit  externe T.o 

Muscle  droit  supérieur II. il 

Fixons  tous  ces  jioinls  de  repère  :  dessinons  la  ligne-  de  jonction  de  tontes 
les  extrémités  tendineuses  —  cette  ligne  forme  en  même  temps  la  ligne  d'in- 
sertion de  la  capsule  antérieure  et  la  limite  de  la  ca\  ité  de  Tenon:  —  nous 
obtiendrons  ainsi  la  ligure  ^(Si  qui  aiu'a  le  mérite  d'exprimer  une  vérité  ana- 
lomique. 

Vahikïés  i»ks  mcscles  droits.  —  Ces  variétés  sont  assez  rares.  Le  muscle  droit  interne  cl 
le  inus(de  droit  inférieur  peuvent  être  réunis  dans  tout  le  tiers  iKistérieur  de  l'orbite  (Mncn- 
lister).  Les  deux  faisceaux  d'origine  du  muscle  droit  externe  i)ouvent  être  plus  ou  moins 
fusionnés.  Zagorski  et  .\lbinus  ont  noté  la  complète  indépendance  des  deux  faisceaux. 
Macalister  a  siiiualé  l'absence  du  faisceau  externe  sur  deux  cadavres,  lairnow  a  vu  le 
muscle  droit  externe  envoyer  deux  faisceaux  sur  le  tarse  de  la  paupière  inférieure  (?). 
Schlemm  a  signalé  un  faisceau  anastomoticpie  entre  le  muscle  droit  externe  et  le  muscle 
droit  inférieur.  Nous-mème,  nous  avons  disséqué  sur  les  deux  yeux  d'un  sujet,  un  faisceau 
volumineux  émanant  du  bord  externe  du  muscle  droit  inférieur,  se  dirigeant  vers  le 
musclo  droit  externe  et  se  perdant  en  éventail  dans  la  gaine  de  ce  dernier  muscle.  Cette 
anomalie  rappelle  une  disposition  normale  de  certains  ruminants  et  solipèdes.  Les  muscles 
droits  interne  ou  externe  peuvent  faire  défaut  dans  des  cas  de  strabisme  (Testut).  Tous  les 
muscles  de  l'œil  étaient  absents  dans  un  cas  de  Kleiscosli. 

Muscles  droits  des  vertébrés.  —  Les  muscles  droits  sont  au  nombre  d(>  ([uatre  cliez 
tous  les  vertébrés  dont  l'ccil  n'est  pas  atropbié. 

Nous  avons  établi  (Anatomie  et  pliysiologie  de  l'appareil  moteur  de  l'o'il  de  l'homme  et 
des  vertébrés.  Encyclopédie  française  doplitalmologie,  t.  I  et  t.  111)  ([ue  le  développement 
des  muscles  oculaires  est  principalement  régi  par  la  loi  suivante  : 

Plus  l'animal  a  besoin  d'étendre  son  clianip  du  refjard.  plus  ses  nixseles  oculaires  fc 
dêceloppent. 

Et  inversemcnl. 


[MOTAI.^.] 


960 


Aprm;i:ii.  NuriKi-R  i»k  i.titii. 


Par  suite,  li*s  muscles  droits  sont  extreinemeni  •.-réles  clicz  les  o|)liiilienâ.  les  clielo- 
iiieiis  et  les  batraciens.  Chez  ces  derniers.  Ciivier  n'avait  vu  qu'un  seul  muscle  droit: 
nous  les  nvftns  tous  isoli-s  et  dessinés:  mais  leur  p-racililé  rendait  excusable  cette  erreur 
du  scal[ie!.  Les  muscles  droits  des  oiseaux  sont  courts  et  minces  relativement  aux  dimen- 
sions du  globe,  l'extrême  mobilité  du  cou  suppléant  an  peu  de  mobilité  de  l'u'il.  .\u 
<ontraire,  les  muscles  droits  sont  bien  ilévelop|tés  cliez  les  poissons  et  la  plupart  des 
mnminiréres. 

Les  insertions  orbitaires  ou  postérieures  des  muscles  droits  présentent  des  variations  très 
importantes  dans  la  série  des  vertébrés,  (iroupées  nvlmu-  du  vcvf  oj/liquc.  dans  l'anjrle 
posiéro-interne  de  la  cayilé  orbitaire  cliez  les  mammifères  et  les  oiseaux,  elles  se  jtlacent 
chez  d'autres  (sauriens,  crocodiliens,  nombreux  téléosléens).  en  arriére  du  nerf  optique,  dans 

un    canal    spécial    {canal 


DS 


Fi(i.  583.   —  Insertions 


scléroticales  des 


muscles  droits. 


!).<,  nnisi-le  droil  siipû-iciir.  —  IJIN.  nniscle  droit  inlf'rn»\  —  DE,  mtisolo 
«Iroil  pxtprne.  —  I)IF,  iniiscle  droit  inféritîiir.  —  L.  L,  L,  L.  li^'iics  d'insorlion 
cli;  la  capside  anliTicure  à  la  selérolique. 


])lién<i'idal)  avec  lequel 
elles  jtcuvent  arriver  jus- 
qu'à l'articulation  ocripi- 
to-verlébrale      (Scomber. 

Ine  dis|)Osition  inverse 
se  produit  cbez  les  srjuales 
et  les  rajides,  etc.  Leurs 
muscles  droits  s'insèrent 
non  plus  au  fond  de  l'or- 
bite, autour  ou  en  arrière 
du  nerf  o|jti(|ue.  mais  sur 
une  tig-e  cartilag^ineusi- 
implantée  au  milieu  du 
septum  intcrorbilaire,  en 
avant  du  nerf  optii/ue. 

Les  variations  des  in- 
sertions scléroticales  ne 
sont  pas  moins  intéres- 
santes. Leur  distance  à  la 
cornée  varie  suivant  une 
loi  que  nous  avons  établie 
dans  toute  la  série  des  ver- 
tébrés. l'tu><  l'anijle  forme 
par  l'axe  du  mtiarle  et 
Vace  antéro-postérieurdu 
(jlobc  est  ouvert,  plu!<  l'iu- 


sertiiiit   hulbaire   du    niusrle    rcule    verx  l'/i'hitisplière   poslêrivur. 

Et  iin'er.<ement. 

Nous  n'avons  pas  trouvé  d'exception  à  celte  rè.eric  dont  l'application  ttevienl  particulière- 
ment évidente  dans  la  ligure  57!).  Le  muscle  droit  postérieur  du  scomber.  presijue  parallèle 
il  l'axe  du  gloi)e  a  partir  de  son  point  de  réllexion  sur  l'orillce  du  canal  spbenoïdal.  s'in- 
sère tout  près  de  la  cornée.  .\u  contraire,  le  muscb'  droit  antérieur,  presque  iierpeiidicu- 
laire  a  l'axe  du  globe,  recule  son  insertion  jusi|u"au    voisinag-e  du  pôle  postérieur. 

Chez  l'homme,  le  muscle  ilroit  interne  dont  la  direction  se  rapproche  le  plus  du  parallé- 
lisme avec  l'axe  antéro-poslérieur  de  l'œil,  possède  rinsertion  la  moins  distante  de  la  cornée. 

La  raison  de  cette  loi  est  facile  à  saisir:  nous  l'avons  long-nement  discutée  ailleurs  (in 
l:')iei/clopêdie  française  d'o)>hlalmolinjie,  t.  I.) 

.V  propos  des  muscles  droits  des  vertébrés,  nous  devons  mentionner  le  muo-lr  •hoaniâdr. 
inconnu  chez  l'homme  et  les  singes  élevés.  Nous  l'avons  trouvé  chez  quebiues  cétacés,  chez 
les  liatraciens  anoures,  les  sauriens,  les  crocodiliens.  les  chéloniens  el  la  plupart  des  mam- 
mifères (lig-.  .")!):;  et  ")!)(»). 

Il  alTecte  la  (igure  d'un  cône  assez'  régulier,  à  snmmcl  postérieur,  indus  dans  le  cône 
rormé  i)ar  les  (juatre  miiscles  droils. 

L'insertion  scleroticale  a  lieu  en  arrière  de  celle  des  muscles  droils.  sur  riicmisphèie  posto- 
lieurdu  globe;  elle  ne  dépasse  que  très  rarement  l'etiuateur  sur  quelques  points  ic>"nivores). 

Le  cône  musculaire  est  fermé  chez  les  rong-eurs:  il  luesente  un  tui  deux  interstices  cellu- 
leux  chez  les  ruminants  et  les  solipèdes;  chez  les  carnivores  il  se  divise  en  quatre  faisceaux 
tout  aussi  nettement  sépares  que  les  quatre  muscles  droits.  Chez  les  singes  inférieurs,  il 
s'alnqdiio  et  se  réduit  à  une  seule  bandelette  musculaire  (macaques). 

Le  muscle  choanoide  est  retracleur  et  suspenseur  du  g-lobe.  Kn  outre,  il  est  cliargre  de 
déployer  la  paupière  clig-nntante  lorsqu'elle  n'est  pas  pourvue  d'un  appareil  moteur  spécial. 


Mis(:i.r:s.  961 

II.  Ml  SCLKS  (ilU.Kjl  KS 

Muscle    oblique    supérieur    ou    grand    oblique.  —  Inskmtiiix 

(iiiitl  I  Miii;  (11'  l'osiKUiKi  UK.  —  Le  liilisclr  priiiid  oMiqnc  s"iii<cr'c    ;mi    IoikI    de  Idr- 
l»ilc.    sur   la   fraiiic  du    iii'il"  «ipllcjuc,    l'iilrc   les   iimsrlcs  flinits  siipr'-riciir  cl  in- 

iriiir  (li-.  :;s(i). 

hiiiKc.i  i(i\,  itAi'i'niîis.  —  Il  se  (liriLir  cil  a\aiil  cl  ni  liaiil,  en  se  |(laiaiil  dans 
ran<il('  siipéro-inlcrnc  t\i'  la  ravilc  de  rorhile,  enire  le  innside  droll  inleriie 
en  dedans,  les  ninsi  les  didil  supérieur  et  relcveur  de  la  jiaupière  en  haul.  Il 
ui(U|)c  lin  plan  pins  élevi-  ([ne  ces  muscles,  et  sa  face  snperlieielle  émerge  du 
lissii  adipeux  à  jieu  |)rès  dans  loule  son  étendue. 

A  laiiplc  siipéro-interne  du  rebord  orbitaire,  à  3  ou  'i  iiiilliinclrcs  en  .iiricrc 
«le  ce  reliord.  il  Iraverse  la  poulie  du  muscle  grand  oblique. 

Celle  poulie  est  lormée  par  un  demi-anneau  fibro-carlilairineux  sinsi'-rant 
sur  les  bords  (rune  fossette  frontale;  Tanneau  tout  entier  est  donc  osléo-ljbro- 
cartilagincux. 

En  sengageant  dans  la  poulie,  le  corps  musculaire  fait  place  à  un  tendon 
épais,  un  peu  aplali.  à  fibres  nacrées  et  brillantes  qui  lui  donnent  l'aspect  d'un 
ligainenl  ailiciilaire.  diiiie  largeur  de  o  mm.  Ti  et  d'une  longueur  de  'l'I  mil- 
limètres. 

Sa  direclion  esl  I(miI  aiili'c  (|iie  celle  An  innsclc:  Il  >c  poiic  d'avant  en 
arrière,  de  liant  en  bas  et  de  dedans  en  dehors;  passe  sous  le  muscle  droit 
supérieur  et  s'insère  sur  la  partie  supérieure,  postérieure  et  externe  du  globe, 
entre  les  muscles  droits  supérieur  et  externe.  Des  brides  fibreuses,  en 
nombre  variable,  relient  habituellement  le  tendon  à  sa  gaine. 

IxsERTiox  SCLÉROTICALE.  —  En  arrivant  à  son  insertion,  le  lendon  s'élargit 
brusquement  en  éventail. 

L'insertion  mesure  11  millimètres  de  largeur.  Elle  forme  une  courbe  très 
accentuée,  à  convexité  tournée  en  dehors,  vers  le  muscle  droit  externe. 

Son  extrémité  postérieure  est  à  10  millimètres  du  nerf  optique. 

Son  extrémité  antérieure  est  à  14  ou  13  millimètres  du  bord  de  la  cornée, 
('elle  extrémité  antérieure  atleiul  et  dépasse  même  souvent  d'un  millimètn; 
l'équatenr  d(>  l'œil. 

Muscle  oblique  inférieur  ou  petit  oblique.  —  Insertion  orbitaire 
ou  ANTÉRIEURE.  —  ]>e  musclc  petit  oblique  (fig.  580  et  o81)  s'insère  à  la 
partie  inférieure  et  interne  de  la  circonférence  de  l'orbile,  à  2  millimètres  en 
dehors  du  sac  lacrymal,  par  de  courtes  fibres  tendineuses. 

Direction,  rapports.  —  De  ce  point,  il  se  dirige  obliquement  de  dedans 
en  dehors  et  d'avant  en  arrière,  passe  sous  le  muscle  droit  inférieur  avec 
lequel  11  contracte  une  adhérence  aponévrotique  très  intime  (fig.  381  et  393), 
s'applique  et  s'enroule  sur  la  sclérotique  dans  tout  l'espace  situé  entre  les 
muscles  droits  inférieur  et  externe. 

Insertion   scléroticale.  —  Le   tendon   sclérotical    est  large   et    aplati.    Les 
fibres  tendineuses  sont  mélangées  de  faisceaux  charnus  jusqu'à  l'insertion. 
romiER  ET  ciiARrv.  —  V.  (il 

[MOT Aïs.] 


962  APPAI'.KK.  MOTKUH  DE  I.'OKIL. 

Il  s'insère  à  la  partie  ])ost('Ti('iin'.  inlriieurc  et  externe  du  globe  sous  le 
muscle  droit  externe,  mais  obliquenieul  par  rapport  à  ce  muscle;  l'extrémité 
antérieure  de  l'insertion  étant  située  sous  le  bord  inférieur  du  nuisdr  droit 
externe  et  l'extrémité  postérieure  arrivant  près  du  bord  supérieur  du  même 
muscle  (fig.  5S(I,  01). 

La  largeur  de  l'insertion  est  de  12  millimètres;  elle  se  dirige  d'avant  en 
arrière  et  d(!  bas  en  liaut  en  formant  une  légère  courbe  à  concavité  supérieure. 
Toutefois,  l'extrémité  postérieure  s'inllécbit  brusquement  en  bas  sur  une  lon- 
gueur de  4  millimètres. 

L'extrémité  postérieure  esta  7  millimètres  du  nerf  ()pli({ur  ;  elle  est  plus 
rap|)ro(liée  de  ce  nerf  que  l'extrémité  postérieure  de  l'insertion  du  muscle 
grand  oblifjuc.  L'extrémité  antérieure  est  à  l<i  millimètres  du  boM  de  la 
cornée. 

Les  insertions  scléroticales  des  deux  muscles  obliques  ne  sont  donc  ni 
])arallèles  ni  linéaires,  comme  l'indiquent  la  plupart  des  auteurs.  Nous  venons 
de  voir,  en  effet,  qu'elles  décrivent  une  courbe  très  accentuée  pour  le  muscle 
grand  oblique,  irrégulière  pour  le  muscle  petit  oblique.  Quant  au  parallé- 
lisme, les  deux  insertions  se  placent  en  regard  l'une  de  l'autre,  mais  sui- 
vant deux  lignes  obliques  qui  s'éloignent  d'arrière  en  avant:  en  sorte  que 
les  extrémités  postérieures  des  insertions  s'écartent  do  H  millimètres;  les. 
extrémités  antérieures  de  14  millimètres. 

VARiKTiis  DES  MUSCLES  OBLIQUES.  —  Lcdouble,  cinns  le  cours  de  ses  reinanjualjJos  travaux 
sur  les  vaiialioiis  du  système  musculaire,  signale  deux  anomalies  fort  rares  du  niusck' 
oblique  supéricnr. 

Dans  le  premier  cas,  remaniiialde  en  outre  ]»ar  sa  bilatéralité,  toute  la  portion  orbitaire 
du  muscle  était  supprimée.  La  poulie  cartilagineuse  n'existait  pas.  Le  muscle  frrand  obli(iue. 
réduit  à  sa  j)ortion  réliécliie,  s'insérait  directement  dans  la  fossette  destinée  à  la  poulie.  Il 
s'insérait  d'autre  part  à  la  sclérotique  dans  la  région  habituelle  et  par  un  tendon  eu  éven- 
tail, mais  la  partie  comprise  entre  ses  deux  insertions  était  charnue.  * 

Dans  le  second  cas,  une  prèle  bandelette  musculaire  accompagnait  le  bord  supérieur  du 
tendon  du  muscle  grand  oblique  et  s'insérait  à  la  sclérotique  près  du  tendon. 

Ledouble  croit  pouvoir  faire  remonter  ces  anomalies  à  un  retour  alavi(|ue  vers  les  verté- 
brés inférieurs.  Pour  de  multiple»  raisons,  nous  croyons  à  un  simple  i)hénomène  tératolo- 
gii|ue.  \  rapprocher  des  cas  de  Ledouble  :  sous  le  nom  de  ;ir<i<-ilHmtts  urbilis,  .\lbinus  et 
a|)rès  lui  Bochdaleck  ont  signalé  un  faisceau  surnuméraire  ([ui  lonireait  le  bord  supérieur 
du  p-rand  oblique  et  venait  s'attacher  sur  sa  poulie  de  réilexion  (ïestnl). 

L'insertion  scléroticale  du  muscle  oblique  inférieur  est  habituellement  telle  que  nous 
l'avons  décrite,  mais  elle  présente  des  variations  fréciuentes  (]uaiU  à  la  position  qu'elle 
occupe  sur  l'hémispiière  postérieur.  Nous  avons  observé  un  sujet  chez  lequel  Vextrcmilé 
poslcficHvc  de  ritu^erlion  lourludt  le  nerf  o/iI'kjuc. 

Muscles  obliques  des  vertébrés.  —  lue  comparaison  rajùde  des  nuisclos  obliquer 
des  vertébrés  avec  les  mêmes  muscles  de  l'honnue  ne  sera  pas  sans  intérêt. 

Insertion  oriiitaihe.  —  Chez  tous  les  vertébrés,  sauf  les  mannnifères.  les  deux  muscles 
obliques  s'insèrent  sur  deux  points  très  rapprochés,  ii  l'angle  antéro-interne  de  l'orbite 
(lig,  571)).  (^hez  l(>s  mammifères,  à  l'exception  des  cétacés,  le  muscle  oblitiue  supérieur 
s'insère  au  fond  de  la  cavité  orbitaire. 

Direction.  —  Les  muscles  oblit|ues  des  poissons,  des  batraciens,  des  reptiles  et  des 
oiseaux  se  dirigent  de  dedans  en  dehors.  Klant  donnée  la  situation  latérale  des  orbites, 
cette  expression  de  dcdn)is  en  dehors  é(|uivaut  a  celle  iVnrrière  en  <niiiil  chez  riiomme. 

La  direction  des  muscles  obliques  des  vertèbres  inférieurs  est  donc  op|iosee  à  celle  des 
muscles  td)liques  de  l'homme. 

Chez  les  ruminants  et  les  solipèdes,  l'inserliiui  orbitaire  du  muscle  grand  oblique  ^nous 
n'envisageons  en  ce  moment  «lue  l'insertion  i>hysiologique,  c'est-à-dire  la  poulie)  et  celle 
«lu    muscle   |)etit   oblique  sont    très  éloignées   du    reluutl   orbitaire:    l'iiiserlion   scléroticale 


CAPST'I.M  riK  TI:N()N. 


963 


s'avniice  «u  coiilrairo  vers  la  cornco.  Il  pu  ri'sullc  <iiii'  la  dircrtiim  eut  prest/uc  Irunnnersah:. 

Chez  les  {aiiiivoies,  l'iiiserlion  orliilaiie  s'avance;  riiiserliuu  scléruticaic  reste  à  peu  près 
an  nii'^inc  point  :  dircrlimi  un  pi'u  (iliHijur  en  arrière. 

Clit'/.  les  siii;^('s  et  rimtnnie,  l'insertion  orhilaire  s'avance  encore  et  rinserlion  sclérolicnle 
se  fait  {ont  cnlifre  sur  riiétnisplirMC  posti-rienr  :  dircclion  très  ohliijue  d'avant  en  arrière. 

I, 'élude  comparée  îles  muscles  ol)li(|n('s  présente  un  grand  nomlue  d'autres  poitits  iiitc- 
rcssanls;  mais  nous  signalons  parlicnlièrenient  cette  translormalicui  dans  la  rlirection  de 
CCS  nniscles,  parce  cpu;  la  régularité  de  la  progression  avec  laipielle  elle  est  elahlii;  des 
verlélires  intérieurs  aux  veridircs  sufn'rienrs  et  à  l'honinie,  constitue  un  l'ait  exceptionnel 
dans  l'analomie  comiiarcc  de  l'appareil  moteur  tie  l'œil. 


CHAPITRE   II 


CAPSULE  DE  TENON 

Définition.  —  Nous  maintenons  ce  nom  consacré  par  l'usage.  Il  est  juste 
(railleurs  de  rendre  hommage  à  Xénon  qui,  le  premier,  décrivit  la  membrane 
d'enveloppe  du  globe  oculaire  et  les  ailea  ligamenteuses. 

Nous  devons   dire    loulefois.  dès    maintenant,  que  le  terme  de  ca[)sule  est 

FS  FS 


DE  '  DI 

Fui.  384.  —  Schéma  de  la  capsule  de  Tenon  de  l'horarae  (coupe  horizontale). 

Aponévrose  en  bleu,  muscles  en  rouge,  séreuse  en  noir. 
DE,  muscle  ilroit  externe. —  DI,  muscle  droit  interne.  —  A,  gaine  des  muscles. —  AR,  feuillet  profond  de  la 
jïaine  des  muscles  abandonnant  le  muscle  et  se  repliant  sur  riiémisphère  postérieur  du  globe  qu'il  tapisse  en 
formant  la  capsule  postérieure  CP.  —  \K,  aileron  ligamenteux  externe.  —  AIN,  aileron  ligamenteux  interne. 
—  FS,  fascia  sous-conjonctival  ou  capsule  antérieure.  —  BS,  bourse  séreuse.  —  S,  membrane  séreuse  de  la 
cavité  de  Tenon.  —  SR,  cette  membrane  se  repliant  en  suivant  dans  son  repli  le  feuillet  profond  de  la  gaine  du 
muscle. 

inexact  en  ce  sens  qu'il  donnerait  à  penser  que  la  calotte  fibreuse  de  l'œil  est 
la  partie  principale  de  l'aponévrose  orbitaire.  On  doit  en  réalité  entendre  par 
capsule  de  Tenon,  Y  aponévrose  du  groupe  musculaire  de  l'orbite  se  dédou- 
blant, comme  toutes  les  aponévroses  des  groupes  musculaires,  pour  former  les 
gaines  particulières  des  muscles,  les  enveloppes  des  glandes  (glande  lacrymale) 
et  des  viscères  (œil)  de  la  région. 


[MOTAIS.] 


964 


AITARIIIL  MOTEUH  OI-    I.OI-II, 


Description  générale.  —  Suivons  l'apftiK'n'rose  orbitairo  d'arritTe  en 
avani  en  parlai) l  du  Coiid  de  l'orbite  (iïg.  ))<S4  et  080). 

Celluleuse  en  arrière,  elle  se  soude,  avec  le  périoste  et  la  gaine  fibreuse  du 
nerf  optique,  aux  points  des  insertions  des  muscles.  Elle  accompagne  les  mus- 
cles en  avant,  leur  fournit  une  gaine  et  s'étend,  dans  les  intervalles  muscu- 
laires, en  une  la- 
melle très  mince 
qui  cloisonne,  dans 
ses  dédoublements 
celluleux,  les  lobu- 
les adipeux,  les 
vaisseaux  et  les 
nerfs. 

Au  niveau  de 
l'iiémispbère  pos- 
térieur du  globe, 
les  deux  feuillets  de 
la  gaine  des  mus- 
cles s'épaississent 
et  prennent  une 
disposition  très  dif- 
férente. 

Le  feuillet  pro 
fond  ne  suit  pas 
jusqu'à  l'insertion 
scléroticale  la  face 
profonde  du  muscle 
et  du  tendon,  qui 
doit  glisser  libre- 
ment dans  la  cavité 
séreuse.  7/  aban- 
donne totalement 
le  muscle  pour  se 
replier  sur  l'hémi- 


Fk; 


oSo.  —  Siliéma  de  la  capsule  de  Ti'imn 
(coupe  verticale). 


Aponévrose  en  bleu,  muscles  en  rouge,  séreuse  en  noir. 
DE,  muscle  droit  inférieur.  —  DS,  muscle  droit  supérieur  —  H,  muscle  releveiir 
de  la  paupière.  —  CI,  coupe  du  muscle  petit  oblique.  —  TI,  cartilage  tarse  infé- 
rieur. —  TS  cartilage  tarse  supérieur.  —  CON,  espace  conjonctival.  —  A,  aponé- 
vrose formant  la  gaine  des  muscles.  —  AR,  feuillet  profond  de  la  gaine  des  nuis- 
rles  abandonnant  les  muscles  et  se  repliant  sur  riiémispbère  postérieur  du  globe  sphère  pOStétieUr 
(lu'il  tapisse  en   formant  la  capsule  postérieure  CP.  —  CF,  cravate  libreusc  dont        1.    ,i.l„    ^..•:i    ,-,„ 

■  1  1    1    •.  •  f  ■         r       1  1      .-•11-  f     •  du  (ilooe  nu  u  en- 

la  gaine  du  muscle  droit  inférieur  entoure  le  muscle  petit  oblique.  —  fascia  sous-  '^  "^  .'/               1 

conjonctival  ou  capsule  antérieure.  —  LT,  LT,  lamelles  terminales  de  l'entonnoir  veloppeCOmmC  UUe 

aponcvroti(|ue  se  rendant  aux  cartilages  tarses  et  aux  rebords  orbilaires  (Pun  des  ,                pi. 

lirels  de  gauche  qui  devrait  s'arrêtera  la  ligne  se  rendant  au  cartilage  tar.-ie  est  CalOlie    IlDIt  US(. 

prolongé  par  erreur  jusque  dans  le  sac  conjonctival).  —  S,  membrane  séreuse  de  la  {Cai)Sulc       l)OSt  é- 

cavité  de  Tenon.  —  SU,  cette  membrane  suivant  la  gaine  profonde  des  muscles  •           \ 

dans  son  repli  sur  riiémisphère  postérieur.  rU'U)'e). 

Ouaiil   au  fuil- 
rale- 


equaleur  ilc  1  d'il 


rn   deux  lascias  ine 


Ici  super/iriel,    il    se   divise    von 
ment  étendus  et  résistants. 

Le  premier,  souple,  élastique,  translucide,  continuant  exaclemtMit  ce  feuillet 
superficiel,  accompagne  la  partie  oculaire  du  muscle  et  le  tendon  dont  il  forme 
la  gaine  super/icielle,  puis  s'étale  sur  la  scléroiitiue  dans  les  intervalles  muscu- 
jairi>s  (>l  se  j>roloiige  jusqu'à  la  cornée.  (*u  lui  d(Mine  le  nom  île  fascia  sous-con- 


CAPSUI.h:  lil':  TKNON.  965 

|(tiM'Il\al  (III  r(ij)xii'('  anU'rieurc.  La  capsule  aiitérioiirc,   unie  h  l;i  (■a|)siile  pos- 
léi'ieiii'e,  consliliie  la  nijinidc  fîhrcifxr  rmnjihHr  ilu  (/lohe. 

Le  secoiitl,  s\'<arlaiil  du  /^lohr,  se  reiul  aux  j)aupiHres  cl  à  la  rirconlV-renccî 
(le  l'orliile  CM  Iniiiic  d'eiUonnoir  fihmix  ou  ccllulu-lihreux,  doiil  les  faisceaux 
situés  au  niveau  des  muscles,  considérablement  renforcés,  pi-cnncnt  le  nom 
d'aile)'on>i  l'uiamcnleux. 

En  résumé,  les  muscles  de  l'orhilc,  comme  lous  les  muscles  de  ["économie, 
sont  pourvus  de  gaines  dont  l'ensemble  constitue  l'aponévrose  du  groui)e  mus- 
culaire de  l'orbite.  De  cette  aponévrose  musculaire  se  détachent  deux  expan- 
sions principales  : 

1"  La  capsule  libreiise  du  gl()i)e  formée,  en  arrière,  ]»ar  le  l'cpli  du  fciiillcl 
|)rol"()iid  et, en  avani,  par  l'étalemenl  du  rciiillct  superliciel  ; 

2"  L'entonnoir  ajjonévrolique  avec  ses  ailerons,  émanant  du  feuillet  super- 
ficiel et  des  lames  intermusculaires,  agent  de  fixation  et  de  susi)ension  de 
ra|)par(>il  moteur  et  du  globe. 

I)'aj)rès  Scliwalbe,  la  structure  de  la  capsule  fibreuse  du  globe  à  laquelle 
nous  pouvons  assimiler  la  plupart  des  gaines  nmsculaires  et  l'entonnoir  aponé- 
vrotique,  sauf  les  ailerons,  est  la  suivante  : 

«  On  y  trouve  des  faisceaux  de  fibrilles  de  tissu  connectlf  des  grosseurs  les 
plus  dillerentes  s'entre-croisant  dans  toutes  les  directions  sur  le  plan  de  la 
membrane.  Souvent  ces  fibrilles  sont  réunies  en  rangs  tellement  serrés  dans 
un  faisceau  que  celui-ci  paraît  presque  homogène  ;  les  fibres  élastiques  cou- 
rent également  dans  toutes  les  directions  et  sont  remarquables  |)ar  leur 
finesse  ;  en  général,  elles  courent  de  longues  distances  sans  se  diviser.  Le 
faisceau  leur  doit  la  facidté  de  se  rétrécir  quand  il  est  arraché  de  ses  points 
d'insertion.  » 

L'aspect  extérieur  de  l'aponévrose  orbilaire  répond  à  cette  structure.  Cel- 
lulo-libreuse  ou  très  dense  suivant  les  régions,  elle  est  de  couleur  grisâtre  ou 
blanchâtre  ;  sa  caractéristique,  avec  une  résistance  variable,  est  la  souplesse  et 
l'élasticité. 

Reprenant  l'aponévrose  à  son  origine,  au  sommet  de  l'orbite,  et  la  suivant 
dans  son  trajet,  d'arrière  en  avant,  on  trouve  à  décrire  successivement  : 

1"  Les  gaines  musculaires,  du  sommet  de  l'oi'bite  à  la  naissance  des  ailerons; 

2"  Les  ailerons  et  l'entonnoir  aponévrotique  ; 

3"  Le  fascia  sous-conjonctival  ; 

4"  La  capsule  fibreuse  du  globe  ; 

u"  La  séreuse  oculaire  et  la  cavité  de  Tenon. 


I.  _  APOiNÉVROSE,  DU  SOMMET  DE  L'ORBITE   A  LA  NAISSANCE 

DES  AILERONS. 

Aux  points  d'insertion  des  muscles  droits,  du  muscle  releveur  de  la  paupière 
et  du  muscle  oblique  supérieur,  l'aponévrose,  réduite  à  une  couche  celluleuse, 
se  soude  au  périoste  et  à  la  gaine  du  nerf  optique.  Elle  se  porte  en  avant,  en 
accompagnant  les  muscles  à  chacun  desquels  elle  fournit  une  gaine  jusqu'à  la 
naissance  de  l'aileron. 

[.l/0r.4/8.j 


966 


APPAIŒIL  MOTEUR  DE  LTJEIL. 


Gaines  musculaires.  —  Les  gaines  musculaires  présentent  un  feuillet  super- 
ficiel et  un  feuillet  profond. 

Feuillet  superficiel.  —  Nous  avons  observé  précédemment  que  la  facf 
superficielle  des  muscles  droits  interne,  externe  et  inférieur  et  du  muscle  rele- 
veur  de  la  paupière  apparaissait  à  peu  près  à  nu  dans  la  moitié  postérieure  de 
leur  trajet,  les  masses  graisseuses  qui  recouvrent  la  partie  antérieure  des  mus- 
cles ne  devenant  régulièrement  abondantes  qu'à  la  naissance  des  ailerons. 

Le  feuillet  superficiel  de  la  gaine  des  muscles  se  présente  donc  en  général 
sans  dissection,  après  avoir  enlevé  les  parois  orbitaires,  le  périoste  auquel  il  est 

uni  par  de«  filaments 
conjonctifs  et  quelques 
P5    lobules  adipeux. 
-T  Celluleux  tout  à  fait 

Y{S  ^^^  fond  (l<»  Torbile,  il 
-AR  forme,  à  |)arlir  de  7  à 
S  millimètres  jusqu'à 
l'aileron,  une  mem- 
brane mince  et  pres- 
que translucide 
comme  l'aponévrose 
des  oiseaux,  mais  de 
plus  en  plus  appa- 
rente en  se  rappro- 
cbant  de  l'aileron.  On 
peut  la  saisir  et  la 
soulever  avec  une 
pince  à  dissection, 
bien  qu'elle  soit  assez 


2  en  t> 


Fif).  o80.  —  Coupe  horizontale  des  muscles  et  de  leurs  gaines. 

AA',  gaine  des  muscles.  —  A,  feuillet  supei-ficiel.  —  A',  feuillet  profond.  — 
AU,  repli  du  feuillet  profond  abandonnant  le  muscle  pour  tapisser  riiémi- 
splière  du  glolie  en  formant  la  capsule  postérieure  CP. —  .^E,  Al,  ailerons  liga- 
menteux externe  et  interne.  —  FS,  fascia  sous-conjonctival  ou  capsule  anté- 
rieure.—  A",  lames  intermusculaires  de  l'aponévrose.  —  S,  membrane  séreuse  ajlj-iprpntp  -i  la  surface 
<le  l'œil.  —  RS,  son  repli  accompagnant  le  repli  de  la  gaine  du  muscle  sur  l'Iié- 
misplière  postérieur.  —  TT,  tendon  scléroticai  du  muscle.  musculaire,     mais    OU 

la  mot  mieux  en  évi- 
dence en  la  soiilevunl  indirectement  par  des  tractions  de  la  masse  graisseuse 
de  la  base  des  ailerons  sur  laquelle  elle  envoie  des  tractus  celluleux. 

(lelle  description  s'applique  au  feuillet  superficiel  de  la  gaine  des  muscles 
droits  inlerne,  inférieur  et  externe. 

Le  muscle  droit  supérieur  est  à  peu  près  complètement  sous-jacent  au  muscle 
releveur  palpébral.  Son  feuillet  superficiel  est  généralement  plus  dense  que 
celui  des  autres  muscles  droits.  Près  du  hoid  interne  du  inuselt>.  ee  feuillet  se 
porte  à  la  face  profonde  du  muscle  releveur  île  la  paupière,  se  dédouble  et  l'en- 
veloppe. Il  est  très  aisé  de  se  rendre  compte  de  celte  dis|>osilion  soit  en  prati- 
quant une  coupe  transversale  des  deux  muscles  et  de  leurs  gaines,  soit  en  sou- 
levant le  muscle  releveur  (fig.  58^  et  301).  Nous  avons  plusieurs  fois  rencontré 
une  petite  bourse  séreuse  signalée  par  Denonvilliersdans  l'épaisseur  du  feuillet 
qui  relie  les  deux  muscles,  vers  la  |)artie  antérieuri',  à  !(•  on  llî  millimèlres  de 
la  naissance  du  tendon  du  muscle  releveur. 

Quant  au  muscle  oblique  supérieur,  sa  diiecrKMi  c.\ctMilri(]ue  et  sa  situation 
superfici(>lle  dans  lonie  l'étendue  de  la  cavité  orbitaire  le  laissent  en  dehors  d»' 


CAPSULE  DE  TENON. 


967 


la  (]('S('ri[)li(iii  (nii  |)r(''C('(l(\  Sa  gaine  ost  lorniro  par  los  laines  interniusculaircs 
venant  des  niii.scics  droils  iiilcciic  et  sMi>t'Tieiir.  IMus  eelluleuse  que  eellc  des 
Muisoles  droits,  elle  s'étend  luiil  inruic  de  l'insertion  orhitaire  à  la  poulie. 

FruiUrt  prnfiint/.  —   !>.(•  Icuillet  iirofond  de  la  gaine  musculaire  re[)osf  sur 
les  couches  adipeuses  qui  le  séparent  du  nerf  optique. 

Gelluleux  en  aiiière,  plus  ivsislanl,  c[uoique  mince  et  transparent,  dans  ses 
deux  liers  anl(  rieurs,  ilollVe 
la   même    sirucluie   (|ue    le 
feuillet  superficiel. 

Mais,  au  niveau  du  pôle 
postérieur  du  globe,  en  un 
j)oint  correspondant  à  peu 
])rès  îf  la  naissance  de  l'ai- 
leron sur  la  face  superfi- 
cielle du  muscle,  il  s'épaissit 
tout  à  ct)up  et  |)rend  rasjH'ct 
d'une  membrane  élasli(|ue 
d'un  blanc  jaunâtre.  H 
s'avance  ainsi  sous  le  mus- 
cle —  auquel  il  n'adhère  pas 
—  jusqu'à  2  ou  3  millimè- 
tres de  l'équateur.  Puis,  au 
lieu  de  continuer  sa  marche 
on  avant,  il  abandonne  tout  pi-j.  537 
à  fait  le  muscle  pour  ne 
replier  sur  l'hémisphère 
postérieur  qu'il  tapisse  en 
formant  la  partie  postérieure 
de  la  capsule  fibreuse  de 
l'œil  (capsule  jiostérieure). 
Cette    disposition  est  d'une 

évidence  telle  qu'elle  ne  peut  être  discutée.  Ou'on  soulève  simplement  le 
muscle  d'arrière  en  avant,  après  avoir  enlevé  les  masses  adipeuses  post- 
bulbaires, ou  qu'on  fasse  une  coupe  antéro-postérieure  du  muscle  à  ce  niveau, 
il  est  parfaitement  clair  que  la  gaine  profonde  abandonne  le  muscle  pour  se 
replier  sur  l'iiémispbère  postérieur  du  globe  (fig.  58(3  et  ;J87).  On  ne  trouve 
plus,  sous  la  partie  oculaire  du  muscle  et  sous  le  tendon,  que  la  séreuse 
oculaire  et  quelques  trabécules  de  tissu  celluleux  qui  séparent  celle-ci  du 
repli  de  la  capsule. 

La  comparaison  classique  de  la  dépression  de  cette  partie  de  l'aponévrose  en 
doigt  de  gant  (Tillaux,  Sappey,  ïestut,  etc.)  est  donc  erronée. 

Toute  cette  partie  de  Taponévrose  se  retrouve  avec  les  nu-mes  caractères  dans  la  série 
des  vertébrés. 

Chez  les  poissons,  la  iiaine  musculaire,  toujours  celluleuse  près  de  l'insertion  orbitaire 
des  muscles,  devient  bientôt  assez  résistante,  son  rôle  contentif  prenant  plus  d'importance 
dans  une  cavité  orbitaire  remplie  d"une  substance  gélatineuse  assez  molle.  Son  caractère 
particulier  consiste  dans  le  pont  cellulo-fibreux  très  remarquable  qu'elle  jette  des  muscles 
droits  sur  les  muscles  obliques. 


Capsule  de  Tenon  de  l'homme,  .aponévrose 
vue  d'arrière  en  avant  sur  l'hémisphère  postérieur  du 
globe.  Le  tissu  graisseux  est  enlevé.  La  cavité  de  Tenon 
est  ouverte  au-dessous  d'un  muscle  droit  M  par  l'inci- 
sion du  repli  de  la  gaine  profonde  et  de  la  séreuse. 

A  A,  lames  celluio-fibreusesintci-musculaii-es. — \\\\,  feuillet  profond 
(le  la  gaine  incisé  au  moment  où  il  abandonne  le  muscle  pour  se 
replier  sur  riiémisphère  postérieur  où  il  forme  la  capsule  postérieure 
CP  incisée  en  partie.  —  S,  membrane  séreuse  incisée. 


\M0TAIS.] 


968 


APPAHKII.  MOTKCI;  fiK  I.OEII.. 


Nous  donnons  ici  (fig.  088)  le  schéma  de  l'aponévrose  orbilaire  des  squales  dont  TomI  est 
supporté  par  une  tige  et  une  capsule  cartilagineuses.  Il  suffira  de  comparer  ce  schéma  avec 
celui  de  1  homme  (tig.  584  et  o85)  pour  constater  leur  identité  dans  toutes  les  parties  essen- 
tielles. 

Ciie/  l'esturgeon  (acipenser  sturio)  dont  l'œil,  dans  une  cavité  orbilaire  encore  plus  éten- 
due, n'a  pour  soutien  qu'un  cornet  mince  et  celluleu.x,  toute  la  j^artie  postérieure  des 
muscles,  le  nerf  optique  comme  le  globe,  sont  entourés  d'une  gaine  aponévrotique  extrê- 
mement dense  et  résistante. 

Chez  la  plupart  des  mammifères,  la  gaine  de  la  partie  postérieure  ou  orbilaire  des  muscles 
suit  la  loi  générale  :  elle  est  celluleuse  près  de  l'insertion  orbilaire,  dans  l'étemlue  où  le 

déplacementdes  muscles  est  insignillant. 
Plus  épaisse  en  avant,  elle  prend  les 
caractères  d'une  aponévrose  des  mem- 
bres chez  les  grands  carnassiers  et  cer- 
tains luminanls  (asinus). 

L'annloinie  comparée  ne  laisse  donc 
pas  de  doute  sur  l'existence  d'une 
aponévrose  musculaire  dans  la  loge 
orbilaire,  aponévrose  plus  ou  moins 
fibreuse  suivant  la  région,  les  espèces 
et  les  individus,  suivant  le  développe- 
ment général  des  muscles  ou  des  con- 
ditions particulières  d'équilibre,  mais 
toujours  bien  nette  dans  son  ensemble. 
Chez  l'homme,  la  gaine  de  la  moitié 
postérieure  des  muscles  est  habituelle- 
ment, comme  nous  l'avons  dit,  mince 
et  transparente;  son  peu  d'épaisseur  à 
ce  niveau  est  en  rapport  avec  le  faible 
déplacement  des  muscles  soutenus  par 
la  couche  graisseuse  rétro-bulbaire  et 
conforme  par  conséquent  à  la  loi  qui 
régit  le  développement  de  toutes 'les 
aponévroses.  Cependant,  chez  quelques 
sujets  maigres  et  fortement  musclés, 
nous  avons  rencontré  de  véritables  gai- 
nes fibreuses,  d'un  tissu  donse  et  blan- 
châtre, lue  des  pièces  de  noire  collec- 
tion, déposée  au  musée  de  l'École  de 
médecine  d'.\ngei"s.  en  offre  un  ex(>m]tlc- 
très  rcmartiuable. 


l'ic.  388. 


Schéma  de  l'aponévrose  orbilaire 
du  squale. 


Aponévrose  en  bleu,  muscle  en  roufre,  séreuse  en  noir. 

M,  muscle  droit.  — ■  A.'\.\,  aponévrose  formant  la  fr.iine 
(lu  muscle  et  de  la  tige  cartilagineuse.  —  Ali,  repli  du  feuillet 
profond  de  la  gaine  du  nniscle  tapissant  l'Iiémisphcre  pos- 
térieur du  globe  pour  former  la  capsule  posli'rieure  CP.  — 
EN,  entonnoir  aponévrotii|ue.  —  FS,  fasciasous-conjomiiv.d 
ou  capsule  antérieure.  —  S,  membrane  séreu.^e.  —  SH,  snn 
repli  arrompagnant  la  capsule  postérieure.  —  N,  noyau  car- 
trlagineux  de  la  sclérotique.  —  T,  tige  cartilaginoii~r. 


Nous  venons  de  décrire  la  partie 
outre  le  soniiiiot  de  lorbite  et  les 


postérieure  des  ^^aincs  musculaires   coiiiinisc 
ailerons. 

Nous  avons  conduit  le  feuillet  profond  jusqu'à  sa  terminaison  sur  l'hémi- 
sphère postérieur.  Nous  le  retrouverons  plus  lard  à  ])ro|)os  t\o  la  capside  lihreuse 
du  glohe. 

Nous  avons  laissé  le  feuillet  i>upcrficiel  L  la  naissance  de  l'aileron. 

Reprenons  ce  feuillet  superficiel  à  partir  de  ce  point. 

.\  la  naissance  des  ailerons,  le  feuillet  superficiel  se  divise  en  di'u.x  fascias  : 
l'un,  qui  comprend  à  la  fois  les  ailerons  li(jamenleu.r  et  Venltinnair  celluln- 
fihreux^  s'écarte  des  muscles  et  du  glohe  pour  se  rendre  à  l'orhile  et  au.\  pau- 
pières; l'autre,  sous  le  nom  de  fascia  sous-conjonclival  ou  capsule  anférieure, 
prolonge  par  sa  dircclion  et  sa  dis|iosilion  le  fetiillet  superliciel.  forme  la  gaine 
suj)erniielle  du  nmsclf  dans  sa  partie  oculaire  et,  s'éleudanl  ilans  les  espaces 
inter tendineux,  recou\  ic  la  ludilié  antérieure  de  la  sclérotique. 


<:\i'si'i.i':  m-:  ti:\(»n.  969 


II.  —  Aii.KiîoNs  i,i(;.\.Mi:.\i'Ki:x 


A  211  (III  22  iiiilliiiirlrcs  (lu  Iniid  (II'  l'oi-hili'.  à  peu  pn-s  à  la  jiaiilciir  du  [xMc 
|)(isl,(''rieur  <lu  j^loht!  pour  liois  des  iiiiiscics  droits,  à  li  ou  0  iniliiiiii'tres  plus  en 
avant  pour  le  iiiiisclc  droit  suj)ori('ur,  le  feu  il  tel  superficiel  delà  gaine  muscu- 
laire, jii-;(pi('  là  milice  et  transparent,  devient  tout  à  coup  dense,  épais,  d'un 
Maiic  iégiM'emciil  jaunâtre,  et  s'implante  l'orlemeiit  sur  le  muscle  ;  la  ou  les 
l)andes  libreuses  (ju'il  l'orme  se  rendent  au  rebord  orbitaire  et  prenneiil. 
depuis  Tenon,  le  nom  d'(iih:-<  ligamenteuses  ou  ailerons  ligamentetix. 

Chacun  des  muscles  droits  possède  au  moins  un  aileron  :  le  muscle  droit 
interne,  l'aileron  interne;  le  muscle  droit  externe,  l'aileron  externe  ;  le  muscle 
droit  siipc'rieiir,  deux  ailerons  latéraux  ;  en  ISS7.  nous  avons  découvert  e(  des- 
siné l'aileron  du  muscle  droit  inférieur  (|ui  sert  également  de  bande  fibreuse 
de  renvoi  au  muscle  obli([ue  inférieiii".  En  outre,  nous  avons  démontré  cfue 
le  muscle  relevenr  de  la  paupière  est  pourvu  comme  le  muscle  droll  siip(''rieiir, 
de  deux  ailerons  latéraux. 

Les  ailerons  présentent  comme  caractères  communs  : 

1°  Leur  épaisseur  considérable  relativement  aux  autres  parties  de  l'aponé- 
vrose orbitaire.  Ils  sont  tous  formés  par  un  épaississement  brusque  du  feuillet 
superficiel  de  la  gaine  musculaire. 

2"  Leur  forte  résistance  qui  n'exclut  pas  une  certaine  élasticité.  Sappey  a 
décrit  dans  les  ailerons  interne  et  externe,  outre  des  fibres  élastiques  nom- 
breuses, des  fibres  musculaires  lisses  et  leur  a  donné  le  nom  de  muscles  orbi- 
taires  interne  et  externe. 

3"  Leur  adhérence  à  la  face  superficielle  du  muscle  est  tellement  intime 
qu'elle  a  pu  faire  croire  à  l'existence  di;  tendons  proprement  dits.  Chez 
l'homme,  il  n'y  a  pas,  à  l'état  normal,  continuité,  mais  simple  contiguïté 
entre  les  faisceaux  musculaires  et  fibreux.  Toutefois,  nous  avons  très  nettement 
constaté,  chez  deux  sujets,  de  véritables  tendons  orbitaires  du  muscle  droit 
supérieur  :  un  tendon  occupant  la  moitié  externe  de  l'aileron  supérieur  externe, 
un  tendon  occupant  la  partie  superficielle  de  l'aileron  supérieur  interne. 

Cette  anomalie  des  muscles  de  l'homme  rappelle  un  fait  normal  chez  un 
grand  nombre  de  vertébrés.  Les  carnivores  (canis)  présentent  des  tendons  orbi- 
taires très  accentués;  nous  avons  dessiné  de  superhes  tendons  orbitaires  éma- 
nant de  tous  les  muscles  droits  et  obliques  du  poisson  lune  (orgathoriscus 
mola)  (fi*.  593)  et  du  thon  (thynnus). 

4"  Leur  direction.  — Alors  que  les  muscles  s'infléchissent  en  convergeant 
sur  l'hémisphère  antérieur  du  globe,  ils  prolongent  à  peu  près  la  direction 
primitive  des  muscles,  soit  directement  en  avant  (ailerons  interne  et  externe), 
soit  obliquement  et  en  bifurquant  (ailerons  doubles  du  muscle  droit  supérieur 
et  du  releveur  de  la  paupièi-e),  mais  toujours  dans  le  même  plan, 

5°  Leur  insertion  au  rebord  orbitaire.  —  Tous  les  ailerons  s'insèrent  au  rebord 
orbitaire.  Nous  verrons  plus  tard  que  cette  insertion  fixe  est  leur  raison  d'être. 

6"  Les  ailerons  ne  sont  pas  des  bandes  fibreuses  isolées;  ils  font  partie  d'un 
entonnoir  aponévrotique  complet  qu'ils  renforcent  au  niveau  des  muscles. 

7°  Les  ailerons  —  qu'ils  soient  de  véritables  tendons  comme  chez  un  grand 
nombre  de  vertébrés  ou  des  pseudo-tendons  comme  chez  l'homme  —  consti- 

[MOTAIS.] 


970 


APPAREIL  MOTEUR  DE  L'OEIE 


tuent  pour  tous  les  muscles  de  l'œil,  sauf  le  muscle  ^rand  ojjlique,  une  ficronde 
Inacrlion  orbilaire  en  avant.  Leur  disposition  anatomique  indique  clairement 
qu'ils  servent  de  bandes  fibreuses  de  renvoi  et  que,  par  suite,  tous  les  muscles 
oculaires,  même  les  muscles  droits,  sont  en  réalité  des  muscles  réflécl'.is. 

Aileron  externe.  —  ('et  aileron  est  le  plus  développé  et  le  plus  saillant. 


ASE 


DI    A  ^'^  AE   ASE 

l'iG.  iJS'J.  —  Aileron  ligamenteux  externe. 

DE.  muscle  droit  externe.  —  .\Iî,  aileron  externe.  —  A.^,  I.Tmelles  inlernnisculaires.  —  EN.  entonnoir  apo- 
iii-vrolique.  —  ASE,  aileron  ligamenteux  supérieur  externe  du  muscle  droit  supérieur.  —  ATE.  aileron  tendi- 
neux externe  du  muscle  relevour.  —  Mit,  muscle  relcveur.  —  IJS,  muscle  droit  supérieur.  —  DIN,  muscle  droit 
interne.  — DI.  muscle  droit  inférieur. 


non  seulement  chez  l'homme,  mais  chez  tous  les  animaux  où  les  faisceaux 
iihreux  existent  (lig.   HS'.)). 

Pour  le  rendre  bien  manircslc  —  la  graisse  étant  enlevée  —  il  suflit  d'atti- 
rer en  arrière  le  muscle  droit  externe.  • 

L'aileron  se  dessine  alors  comme  une  épaisse  haiulelelle  diin  Manc  irrisàtre. 
formant  une  saillie  très  i)r(»noncée  sur  l'entonnoir  Iihreux  a\eo  h'qui'l  il  se 
continue  cependant  de  l<»us  les  côtés. 

Il  part  de  la  partie  médiane  de  la  face  superncii'lle  du  muscle  droit  externe 
sur  laquelle  il  s'implante  avec  une  telle  solidité  qu'en  l'arrachant,  on  déchire 
toujours  des  fibres  musculaires;  sa  surface  d'implantation  est  de  i  à  .">  millimè- 
tres. Il  se  diriire  d'arrière  en  avant  et,  très  lé.irèremetil.  <le  dedans  en  dehors 
vers  l'angle  externe  du  rebord  orbilaire.  Sa  largeur  moyenne  est  de  7  à  S  milli- 
mètres; sa  longueur,  depuis  le  point  le  plus  reculé  de  son  adhérence  au  muscle 
jusqu'à  son  insertion  orbilaire,  est  de  IS  à  20  millimètres.  Son  épaissetir.  qui 
varie  de  'À  h  (1  iniHiinètics,  alleiiit   le  ina.ximuui  à  son  insertion  orbilaire. 


CAPSUIJ-:  hi-:  TK\(tx.  971 

En  roxamiiiant  allcnlivoinont  a|)ft's  Tavctir  (Irl)arrassc;  de  l'ainas  (•clliilo- 
adipeiix  qui  le  rcCDiiNrc.  nous  r(Miiar([ii(tns  (pi'il  n'est  [)as  formé  d'un  faisrcaii 
«•onipat't,  mais  (le  plusieurs  Lin^i-uettes  parallMes  doni  (iiielfjues-unes  sont  très 
It'iHies.  La  plus  volumineuse  se  reneonlre  conslammeiil  au  bord  supérieui', 
renlorcée  par  une  partie  de  l'aileron  externe  du  muscle  droit  supérieui- 
(li^.  ")80)  qui  passe  sous  la  iilaude  la<ryni;ile  et  s'accole  au  lioid  supérieur 
de  l'aileron  du  muscle  di'oit  externe.  Sur  des  coupes  transversales  ou  antéro- 
postérieures,  nous  constatons  que  c(>s  faisceaux  sont  séparés  entre  eux  par  des 
noyaux  adipeux,  i);ir  des  \einules  et  par  des  loiiules  de  la  Irlande  lacrymale 
qui  s'en^'-a^^ent  dans  les  interstices. 

D'après  Sappev  et  la  i)lupart  des  auteurs,  «  la  face  externe  du  imi^ide  droit 
externe  répond  antérieurement  à  la  portion  orbitaire  de  la  glande  lacrymale 
qui  la  croise  à  angle  droit  mais  qui  ne  s'étend  pas  cependant  jusqu'à  sa  partie 
inférieure  ».  Nous  devons  relever  celte  erreur.  La  glande  lacrymale  située 
près  du  rebord  orbitaire  ne  peut,  en  quoi  que  ce  soit,  affecter  des  rapports 
avec  le  muscle.  Elle  est  logée  entre  Wdleron  externe  et  Yaileron  supérieur 
c.rterne,  débordant  sur  ce  dernier. 

L'aileron  externe  offre,  dans  ses  deux  tiers  postérieurs,  la  structure  de  la 
plus  grande  partie  de  l'aponévrose  orbitaire,  mélange  de  tissu  fibreux  et  élas- 
tique. Dans  son  tiers  antérieur,  près  de  l'insertion  orbitaire,  Sappey  a  décou- 
vert de  nombreuses  libres  lisses.  Cette  accumulation  de  fibres  musculaires  en 
ce  point  est  contraire  à  ce  que  nous  avons  observé  cbcz  les  vertébrés.  Lorsque 
les  ailerons  contiennent  des  fibres  musculaires,  celles-ci  émanent  directement 
du  muscle  droit  lui-même  et  l'aileron  devient  déplus  en  plus  fibreux  en  s'u- 
vançant  vers  le  rebord  orbitaire. 

Variétés.  —  Les  mesures  que  nous  venons  de  donner  indiquent,  par  Técart  des  chifTres, 
les  variations  notables  (jue  Ton  rencontre  dans  le  volume  de  l'aileron  externe.  Nous  dirons 
pour  lui.  comme  pour  les  autres  ailerons,  que  son  épaisseur  est  généralement  en  rapport 
avec  le  développement  musculaire.  Cependant  nous  avons  vu  des  sujets  dont  les  muscles 
atteignaient  un  développement  moyen,  ne  présentant  que  des  ailerons  relativement  faibles. 
Dans  ce  cas,  nous  avons  toujours  remarqué  que  l'entonnoir  aponévrotique  devenait  plus 
épais  et  plus  résistant  dans  son  ensemble,  comme  chez  les  ruminants,  les  solipèdes,  etc. 

Aileron  interne.  —  L'aileron  ligamenteux  interne  est  moins  épais  et 
plus  large  que  l'aileron  externe.  Sa  surface  est  tomenteuse  surtout  en  arrière 
où  de  nombreuses  cloisons  cellulo-adipeuses  viennent  se  jeter  sur  lui.  Il  ne 
présente  pas  d'interstices  comme  le  ligament  externe.  Sa  couleur  est  d'un  gris 
jaunâtre  et,  près  du  rebord  orbitaire,  d'un  rouge  pâle  (fîg.  o90). 

Bien  que  la  saillie  qu'il  forme  sur  les  parties  voisines  de  l'aponévrose  soit 
beaucoup  moins  apparente  que  celle  de  l'aileron  externe,  on  peut  le  distinguer 
facilement  en  le  tendant  par  la  traction  en  arrière  du  muscle  droit  interne. 

On  se  rend  encore  mieux  compte  de  ses  limites  en  appliquant  sur  lui  la 
pulpe  du  doigt  près  de  son  insertion  orbitaire;  une  traction  brusque  du  muscle 
droit  interne  imprime  une  tension  plus  forte  à  Faileron  proprement  dit 
qu'aux  parties  aponévrotiques  qui  l'entourent  et  le  doigt  peut  suivre  aisément 
la  bandelette  ainsi  tendue.  On  observe  alors  que  l'aileron  ne  vient  que  des  trois 
quarts  inférieurs  de  la  surface  du  muscle  (fig.  300);  au  quart  supérieur  fait 
suite  l'entonnoir  aponévrotique  continu  sans  doute  avec  l'aileron,  mais  qui 
s'en  distingue  par  une  épaisseur  moindre  et  une  tension  plus  faible. 

[MOTAIS.] 


972 


AI'l'AliKII.  MOTEUR  DE  L'OEIL. 


La  largeur  de  l'aileron  interne  est  de  8  à  10  millimètres.  Sa  longueur  est 
de  13  à  18  millimètres,  son  épaisseur  moyenne  est  do  1  millimètre;  elle  prend 
1  mm.  o  près  de  l'insertion  orhitaire. 

Sa  surface  d'adhérence  intime  au  muscle  est  de  3  à  4  millimètres.  Après 
avoir  abandonné  le  muscle,  il  se  porte  vers  l'angle  interne  de  l'orbite  et  s'in- 
sère sur  la  moitié  supérieure  de  la  crête  de  l'unguis,  et  sur  la  suture  fronto- 
ethmoïdale. 

De  sa  face  antérieure,    près  de    l'insertion    orbitairc    pailent  des   brides 


KiG.  o'JO.  —  Aileron  ligamenleux  interne. 

DI,  muscle  droit  interne.  —  AI,  aileron  interne.  —  AA,  lamelles  inlermusculaires.  —  EN.  EN,  entonnoir  apn- 
névrotique.  —  DF,  muscle  droit  infcrieiir.  —  DE,  nniscle  droit  externe.  —  DS,  muscle  droit  supérieur. — 
H,  iniiscle  relcvciir  de  la  paupière. 


fibreuses  qui  plongent  dans  la  caroiictih^  et  runissent  intimement  avec  ci-lle-ri. 
en  sorte  qu'un  recul  notable  de  l'aileron  s'accompagnera  nécessairement  d'un 
enfoncement  de  la  caroncule. 

L'aileron  interne  contient,  dans  toute  sa  longuetir,  des  libres  élasIiqiK^s  en 
plus  grand  nombre  que  dans  l'aileron  externe.  Sappey  lui  a  décrit  des  fibres 
musculaires  lisses  occupant,  comme  dans  l'aileron  e.xterne,  le  voisinage  de 
l'insertion  orhitaire  {muscle  orbitairc  interne,  Sappey). 

VAniÉTÉs.  —  Dans  les  oi'bites  où  la  graisse  est  très  abondante  et  les  mnscles  atrophiés, 
l'aileron  interne  est  le  plus  indistinct  do  tons  les  ailerons  et  sa  dissection  devient  très 
iliflkile  pour  (|ni  n'a  pas  une  firande  expérience  des  nniscles  île  l'tnliite.  Dans  les  conililions 
opposées,  nous  l'avons  vu  aciiuérir  une  épaisseur  de  "2  et  nu'Mue  :t  niilliuiétres  et  former  une 
saillie  presipie  aussi  prononcée  ((ue  la  saillie  normale  de  l'aileron  externe. 

Ailerons  supérieurs.  —  Si  nous  tendons  h^  nuisde  droit  supérieur  par 


C.M'Sn.l':  DK  TKNON. 


973 


MR 


une  Iraclion  en  .iirit'ro,  apirs  avoir  souIcm'  It'  imiscit;  rclcveur  delà  j)aiii)it'-if, 
iKtiis  vdvoiis  livs  dislincUMncnl  nii  coidoii  fihnnix  qui.  |iar(aul  du  hord  inlcine 
du  uiiisclc  di-(ii(  supri-ifUi-  à  liT  ou  2S  iiiillliiiil  irs  du  loiid  de  I"(iiltil(',  se  diri'ic 
OU  avant  cl  en  dedans  vers  la  poulie  du  muselé  grand  obliciuc;  à  laquelle  il 
s'insère  avec  la  graine  de  ce  nuiscle  ('lilrron  sKptniciir  intcruf')  (fig.   oOI). 

J)e  ccl  ailcidii  se  délaclient  rréqueiiinienl,  coninie  l'a  constaté  Cruveilhier. 
un  ou  deux  laisceaux  (jui  se  jellenl  sur  la  fzaine  du  leiulon  du  muscle  grand 
oblique  (lig.  lV,y2),  rap- 
pelant les  connexions 
niusculo  -  aponévroti- 
ques  normales  entre 
les  inènu's  muscles 
d'un  grand  nombre 
de  manunii'ères. 

Il  n'es  t  pas  très  rare     p  , 
de  voir  des  libres  mus-     ASÊ 
culaires    se    détacber     AE- 
du    corps   du    muscle 
droit  supérieur  et   se 
rendre  dans   cet  aile- 
ron qui  devient  ainsi 
un     véritable    tendon 
orbitaire.  Deux  pièces 
de  notre  collection  le 
démontrent  d'une  ma- 
nière   certaine.    Mais 
on   ne   doit   admettre   f"'"- 
cette  disposition  qu'a 


ASE 


BTS 


DE  J)S    DI 

)01.  —   Ailerons  ligamenteux  supérieurs  du   muscle  droit 
supérieur.  Ailerons  tendineux  du  muscle  releveur. 

.„  DS,  muscle  droit  supi'rieur.  —  DI..  muscle  droit  infi-rieiir. —  DIX,  muscle 

près  examen  altentll  ;  Ji-oli  interne.  —  de,  muscle  droit  p.xterne.  —  Mli,  muscle  releveur  de  la  pau- 
l'adbérence  du  cordon    Plère.- —  os,  muscle  oblic|ue  supérieur  —  GL,  glande  lacrymale  soulevée  de  sa 

loge.  —  AA,  lames  cellulo-adipeuses  intermusculaires.  —  ASK,  aileron  supe- 
IlbreUX  au  liord  du  rieur  externe.  —  ASI,  aileron  supérieur  interne.  —  ATIO,  aileron  tendineux 
muscle     est     en     effet    ^''terne  du  muscle  releveur.  —  ATI,  aileron  tendineux  interne.  —  A'  gaine  du 

muscle  droit  supérieur  se  jetant  sur  la  face  profonde  du  muscle  releveur. 

tellement  intime  qu'au 

premier    abord  tous   les   ailerons  semblent  contenir   des  fibres  musculaires, 

tandis  qu'en  réalité  il  n'y  a  là  qu'un  fait  exceptionnel  cliez  l'homme. 

Sur  le  bord  externe  du  même  muscle,  une  bandelette  fibreuse  plus  aplatie 
que  le  cordon  précédent  se  rend — après  avoir  jeté  une  expansion  qui  passe 
sous  l'extrémité  postérieure  de  la  glande  lacrymale  et  se  termine  dans  l'ai- 
leron ligamenteux  du  muscle  droit  externe  —  à  l'angle  externe  de  l'orbite,  entre 
l'aileron  externe  et  l'extrémité  tendineuse  externe  du  muscle  releveur  avec 
laquelle  elle  se  confond  en  partie  (fig.  591).  C'est  Vaileron  supérieur  externe. 

Le  muscle  droit  supérieur  possède  donc  deux  ailerons  latéraux  au  lieu 
d'un  aileron  médian.  Cette  disposition  tient  à  la  présence  du  large  tendon  du 
muscle  releveur  qu'un  aileron  unique  médian  aurait  dît  traverser  pour  se 
rendre  à  l'orbite. 

Chez  les  vertébrés  munis  d'un  muscle  releveur  de  la  paupière,  les  ailerons 
du  muscle  droit  supérieur  sont    également   dédoublés.    Dans  les  vertébrés  où 


[MOTATS.] 


974 


Al'l'\l!i:il,  MOTKUR  DE  F/OEIL. 


les  paupières  et,  par  conséquent,  1<!  muscle  releveur  manquent,   on  ne  trouve 
qu'un  aileron  supérieur  médian  (thynnus). 

AiLi:noxs  texdixelx  dc  .misclr  rki.kveiu  m:  l\  i>ai  l'ifcni:.  —  Les  liords  interne 
et  externe  du  large  tendon  du  imisclc  nlrvciir  (muscle  orbito-palpéhral  df 
Sappey)  s'incurvent  en  dedans  ou  en  dehors  en  suivant  exactement  la  courbe 
des  deux  ailerons  supérieurs  qu'ils  recouvrent.  Ils  s'inst;rent  avec  eux  ou  près 
d'eux  aux  angles  de  l'orbite  (fig.  591  et  592). 

Lorsqu'on  exerce  une  traction  énergique  sur  le  muscle  releveur,  ses  deux 
extrémités  tendineuses  insérées  aux  angles  de  l'orbite  arrêtent  le  mouvement. 

La  ligne  de  tension  qui 
va  de  l'une  à  l'autre  se 
dessine  nettement  sous 
forme  d'une  corde,  d'une 
saillie  transversale  et 
concave  en  avant. 

En  même  temps,  toute 
la  partie  antérieure  du 
tendon  du  muscle  rele- 
veur qui  se  rend  au  car- 
A  iilage  tarse  est  immobi- 
DC^  lisée  ;  le  mouvement  d'élé- 
vation de  la  paupière  est 
enrayé. 

{'.et te  disposition  rap- 
pelle exactement  —  tant 
au  point  de  vue  anato- 
mique  que  physiologique 
—  la  double  insertion  en 
avant,  fixe  et  mobile,  des 
muscles  de  l'œil  et  se 
calque    particulièrement 


DI 


Fin.  o92.  —  Aileron   supérieur  interne  du   muscle  droit 
supérieur  vu  de  prolll. 


MR,  muscle  leleveur  de  la  paupière. —  DS,  imiscle  droil  supérieur. —  ii      i  11'» 

DIv  muscle  droit  externe.  —  DIN,  muscle   ili-oil  interne.  —  Dl,  muscle  SUr  celle  tlU  mUSCle  ClrOll 

droit  inférieui.  — OS,  muscle  oblique  supérieur.  —  .\SI,  aileron  supérieur  gupgi-ieur.  La  seulc  difTé- 
intcrne  du  muscle  droit  supérieur.  —  ATI,  aileron  tendineux  interne  du  »  "     . 

muscle  releveur.  — TO,  tendon  réiléclii  du  muscle  {îrand  obliiiue  dont  la  rsnce     COnSlstC     dans    la 

tïainc  —  ouverte  en  partie  —  se  soude  avec  l'aileron  supérieur  interne  ASl  otriicture    de    ces    expan- 
el  s'insère  avec  lui  à  la  pnulii'.  _  ^_    . 

sions  orbitaires  :  véri- 
tables tendons  poiii'  le  iiuiscle  releveur.  p.-eudo-tendons  pour  les  muscles 
droits. 

Pour  fixer  à  la  fois  cette  analogie  et  cette  diiïérence,  nous  désignerons  les 
tendons  orbitaires  du  muscle  releveur  sous  le  nom  d'ailerons  tendineiu-  du 
muscle  releveur  de  la  paupière. 

Aileron  inférieur.  —  Nous  avt)ns  donné  »n  \^^~i  {Anntomie  de  l'ap- 
pareil moteur  de  l'œil  de  l'homme  et  <le^  vertéhrés)  la  première  description 
exacte  et  précise  de  l'ailemn  inférieur  (pii  présente  une  disposition  toute  parti- 
culière. 

A  22  millimètres  du  loiid  de   l'orbite,    le   l'euillel    stiperfieiel  de  la   gaine  du 


CAPsn.K  Di:  ti:n()\. 


97.J 


iinisch^  droit  iiift'-ricMir  s'(''[)aissil  l(i-iis(|ii<'iii('iil  et,  pcii(l;iiit  (\u('  lo  iimsflc  s"in- 
<nr\('  vers  son  inscrlioii  scIriMilicalc  en  |)assaiit  sons  1(>  imisclu  pclil  oI)li(|ii(', 
la  haiuli'  liltriMisc  ainsi  l'ornuM'  se  \t'\U'  sur  le  Itonl  poslc'-riciii'  dr  la  [larlic 
iiiovriinc  tlii  niuscld  jM'lit  ol)li([ii('.  VA\e  se;  (Irdoiiblc  eu  se  rcnrori.ant  de  la 
propre  paille  de  ce  dernier  inuscle  qu'elle  enveloppe  comme  imkî  cravnic 
/ihrei(se{i\f^.  58 1  el  IVXi). 

Jiis(|n'ifi  il  n'v  a  pas  d'aileron  pro|)rement  dit  puisqu'il  n'y  a  pas  dinscr- 
lion  à  l'orhile. 

JMais,  du  bord  antérieur  du  muscle  petit  oblique,  faisant  suite  à  rexpansif)n 
du  muscle  droit  inférieur,  part  une  bandelette  fibreuse  qui  se  dirige  obli- 
(inement  d'arrière  en  avant  et  de  dedans  en  dehors.  Elle  s'insère  à  4  ou  ;3  mil- 
limèlres  au-dessous  du  rebord  orbitaire,  à  peu  près  à  égal(>  distance  de 
l'aileron    (>.\terne    et   de 

l'insertion    orbitaire    du  ^^       ^^^ 

muscle       petit       obliiiue 
(lig.  oSl  eto'J3). 

Sa  longueur  est  de  12 
à  13  millimètres.  Sa  lar- 
geur varie  suivant  les 
points  de  son  trajet.  Au 
milieu,  elle  est  de  2  ou 
3  millimètres;  à  son  in- 
sertion musculaire,  de 
7  à  8  millimètres;  à  sou 
Insertion  osseuse,  de  y  à 
(')  millimètres.  Elle  pré- 
sente donc  la  forme  de 
deux  triangles  réunis  par 
le  sommet. 

Nous  venons  de  dé- 
crire l'aileron  inférieur 
tel  qu'il  se  présente  ha- 
bituellement. 

Il  est  donc  composé  de 
deux  parties  :   l'expansion  fibreuse  du   muscle  droit  inférieur  sur  le  muscle 
petit  oblique  et  l'aileron  proprement  dit. 

Chez  tous  les  sujets,  l'expansion  de  la  gaine  du  muscle  droit  inférieur 
est  la  plus  nacrée,  la  plus  nettement  fibreuse  de  toutes  les  lames  aponévro- 
tiques  de  l'orbite.  Elle  forme  un  lien  d'une  extrême  solidité  entre  les  muscles 
droit  inférieur  et  petit  oblique. 

Quant  à  l'aileron  proprement  dit,  il  varie  singulièrement  dans  son  déve- 
loppement. Tantôt  d'un  tissu  dense  et  très  résistant,  il  forme,  par  la  plus 
légère  traction  du  muscle  droit  inférieur,  une  saillie  très  apparente  sur  l'en- 
tonnoir aponévrotique;  nous  l'avons  vu  comparable,  par  son  aspect  et  son 
épaisseur,  aux  ligaments  articulaires.  Chez  les  sujets  adipeux  et  peu  musclés, 
il  s'efface  au  point  de  ne  se  dessiner  que  sous  la  traction  énergique  du  muscle 
droit  inférieur.  Dans  ce  dernier  cas,  nous  avons  fait  la  même  remarque  que 


DLN 


FiG.  393.  —  Aileron  ligamenteux  inférieur. 

DI,  muscle  droit  inférieur.  —  US.  muscle  droit  supérieur.  —  DE,  mus- 
cle! droit  externe.  —  Dl.\,  muscle  droit  interne.  —  01,  muscle  oblique 
inl'i'rieur.  —  AA,  lamelles  intermusculaires  et  gaines  des  muscles.  — 
AGI,  aileron  inférieur.  —  CF,  cravate  fibreuse  de  la  gaine  du  muscle 
droit  inférieur  enveloppant  la  partie  médiane  ilu  muscle  petit  oblitiue.  — 
Al.N,  aileron  interne.  —  AE,  aileron  externe. 


[MOTAIS.] 


976 


.\rM'Al!KII.  MOTECR  DF  ITir-If.. 


pour  les  autres  ailerons  alTaililis  :  rentf)nrioir  aponévrotiqm-  (li-\ii'iil  relati- 
vement plus  épais. 

L'aileron  que  nous  venons  de  décrire  sert  de  double  insertion  orbitaire  et 
de  bande  fi])reuse  de  renvoi  à  deux  mnsrles  :  le  muscle  droit  inférieur  et  le 
muscle  petit  ohliciue. 

En  simulant  la  contraction  du  muscle  petit  (»blique  par  une  traction  vers 
s'on  insertion  fixe,  l'aileron  proprement  dit  se  tend  en  se  rapprochant  du 
rebord  de  l'oibite.  L'expansion  fibreuse  du  muscle  droit  inférieur  se  tend 
égalemcnl.  Le  muscle  petit  oblique  se  rén(''(liil   donc   à  la   fois  sur  le    muscle 


A. M 
A  M 


r-^'% 


^O 


<<:■ 


DP      N        DA 
DS     DI 


OS    OJ 


^^^ 


Fio.  304.  —  .Mloroiis  musculaires  do  rorgallioiiscus  mola. 

DP,  muscle  droit  posli'rieur  (miiscln  droit  «sterne  de  Tiiomme).  —  DA,  muscle  droit  anli'rionr(niu>cle  droit 
interne  de  l'honime).  —  DS,  muscle  droit  supérieur.  —  DI,  muscle  droit  inférieur.  —  OS,  muscle  oblique  suix'-- 
rieur.  — 01,  muscle  oblique  inférieur.  —  .\M,  .-VM,  .\M,  AM,  ailerons  nuisculaires,  simples  ou  doubles,  s'épa- 
nouissant  en  forme  de  coUercltc  sur  l'entonnoir  aponévrotiqne.  —  N.  nerf  npiique. 

droil  iiiIVrirur  ]>ar  sa  cravale  fibreuse  et  sur  lanule  iiifém-exlcnie  de  idibile 
par  laileron. 

Dans  la  traction  en  arrière  du  muscle  droil  infériiMir,  l'aileron  se  tentl 
manifesleiuent  de  dedans  en  dehors.  La  partie  antérieure  du  muscle  petit 
obli([U(>  comprise  entre  la  cravate  fibreuse  et  son  insertion  fixe  se  tend  égale- 
ment, mais  de  dehors  en  dedans.  Le  muscle  droit  inféiitnir  se  meut  sur  ces 
deux  cordons  de  renvoi,  l'un  fibreux,  l'autre  musculaire. 

Lr  muscle  petit  oblique  a  donc  deux  points  de  réilcxion  :  l'aileron  propre- 
meiil  dit  cl  le  muscle  droit  inléritMir  p.'.r  rintin'médiairc  de  la  craNate  fibreuse. 


CAPSUI.I-:  liK  THNON.  977 

La  rélloxion  du  muscle  droit  Infrricur  est  (''galcMni'ut  double  :  sur  l'aileron 
proprement  dit  et  sur  la  partie  antérieure  du  muscle  petit  oblique  ;  cette  Ijil'ur- 
cation  présente  une  certaine  analogie  avec  la  disposition  des  deux  ailerons 
latéraux  du  uuiscle  droit  suj)érieur. 

Ailerons  chez  les  vertébrés.  —  Nous  avons  Iroiivê  non  plus  des  ailerons  ligamenteux, 
(■'esl-à-iliio  dos  simples  icnfoiceinenls  ilbreux  de  la  gaine  des  muscles  se  rendant  à  l'orbite, 
mais  do  vorilaliles  tondons  urhitairos,  dans  tous  les  ordres  de  [toissons. 

Parmi  les  toloostoons,  le  tlum,  parmi  les  ganoides,  l'esturgeon,  iirosentcnt  des  tendons 
accessoires  (|ui  se  détachent  des  six  muscles  et  se  jettent  sur  l'entonnoir  (Ibreux.  L'orgatlio- 
riscus  mota  oITre,  à  cet  égard,  une  disposition  remarquable;  ses  tendons  accessoires,  très 
longs,  s'épanouissent  en  éventail  sur  l'entonnoir,  et  leur  série  forme  une  collerette  élé- 
gante (flg.  rWi).  Nous  avons  dii  rectifier  l'erreur  de  Cuvier  (pii  avait  pris  cette  collerette 
pour  un  muscle  orbiculaire. 

Chez  certains  mammifères,  notamment  chez  les  carnivores,  les  tendons  orbilaires  sont 
aussi  nets. 

ENTONNOIR  APONÉVROTIQUE 

Comme  nous  venons  de  le  voir,  le  feuillet  superficiel  de  la  gaine  muscu- 
laire s'épaissit  en  avant,  pour  former  les  ailerons. 

Du  fond  de  l'orbite,  jusqu'à  ré(|uateur  de  l'œil,  les  intervalles  situés  entre  les 
muscles  sont  remplis  par  une  couche  abondante  de  graisse.  Cette  masse  adi- 
peuse est  enveloppée  et  cloisonnée  par  des  mailles  cellulo-fibreuses  plus  ou  moins 
serrées,  émanant  des  lames  intermusculaires,  des  gaines  et  des  bords  des  ailerons. 

Il  est  visible  que.  dans  toute  la  partie  comprise  entre  l'équateur  de  l'œil  et 
le  fond  de  l'orbite,  les  muscles  se  déplacent  à  peine  et  que  leur  effort  n'est 
supporté  que  par  les  ailerons.  Ils  n'ont  donc  nullement  besoin  d'être  reliés  et 
maintenus,  à  ce  niveau,  par  une  membrane  contentive  d'une  grande  solidité. 
Un  tissu  de  remplissage  est  seul  indiqué  et,  comme  il  arrive  dans  toute  autre 
région  de  l'économie,  l'aponévrose,  n'ayant  à  subir  ici  aucun  effort  de  trac- 
tion ou  de  contention,  se  résout  en  une  mince  lamelle  intermusculaire  émettant 
de  nombreux  et  fins  cloisonnements  sur  les  lobules  adipeux. 

Il  est  facile  toutefois  de  se  rendre  compte,  en  absorbant  la  graisse  par  une 
compression  entre  deux  feuilles  de  papier  buvard,  que  tout  ce  tissu  aréolaire 
se  rattache  directement  aux  gaines  musculaires  et  aux  ailerons.  Une  excep- 
tion dont  l'explication  nous  échappe,  très  remarquable  pour  sa  constance, 
nous  le  démontre  encore  plus  nettement.  Entre  le  muscle  droit  supérieur  et  le 
muscle  droit  externe,  l'aponévrose  se  reconstitue  sous  la  couche  graisseuse  et 
forme  une  large  expansion  triangulaire  qui  s'étale,  comme  la  membrane  inter- 
digitale des  palmipèdes,  du  bord  supérieur  du  muscle  droit  externe  et  de  l'aileron 
externe  au  bord  externe  du  muscle  droit  supérieur  et  de  son  aileron.  Son  bord 
postérieur  concave  s'étend  souvent  jusqu'au  niveau  du  pôle  postérieur  du  globe. 

Nous  ajouterons  —  fait  beaucoup  plus  significatif  — •  que  chez  quelques 
sujets  d'un  développement  nmsculaire  et  aponévrotique  exceptionnel,  la  dispo- 
sition que  nous  venons  de  décrire  s'étend  à  tous  les  intervalles  musculaires. 

Mais  la  continuité  de  la  gaine  de  la  partie  postérieure  des  muscles  avec 
l'entonnoir  que  nous  allons  décrire  se  manifeste  directement  le  long  des 
muscles  droit  supérieur  et  releveur  de  la  paupière.  La  gaine  s'étend  ici  sans 
interruption  du  sommet  de  l'orbite  à  sa  base.  Ce  point,  qui  n'a  pas  été  suffi- 
samment remarqué,  démontre  clairement  l'unité  du  système  aponévTotique  de 
l'orbite. 

POIRIER   ET    CHARrv.    —    \'.  02 

[MOT AÏS  ] 


978  APPAREIL  MOTEUR  DE  l/OEFL. 

En  se  raj)prochant  du  liord  orbitairc,  lo  rôle  de  l'apom-vrose  réapparaît  dans 
toute  la  circonférence  de  l'or  bile. 

On  constate  en  effet,  par  le  tiraillcmcut  d'un  iniisclc  (|ueUon(juc.  (jue  si 
le  principal  effort  s'exerce  toujours  sur  l'aileron,  l'aponévrose  adjacente  subit 
cependant,  à  ce  niveau,  un  certain  degré  de  traction.  Il  s'ensuit  qu'à  partir  de 
l'équateur  du  globe,  l'aponévrose  se  reconstitue  partout  sous  la  couche  grais- 
seuse pour  former  avec  les  ailerons  un  entonnoir  inernbraneux  roinpl''!  qui 
s'insère  sur  tout  le  pourtour  orbitaire  et  sur  les  paupières  et  ne  présente  aucune 
interruption,  comme  il  est  facile  de  le  constater  soit  d'arrière  en  avant,  après 
extraction  de  la  graisse,  S(jit  d'avant  en  arrière,  après  avoir  excisé  la  conjonc- 
tive et  le  tissu  cellulaire  des  culs-de-sac. 

^lais  il  ne  faudrait  pas  chercher  ici,  pas  plus  (|ue  dans  la  plupart  des  autres 
parties  —  mêmes  les  plus  saillantes  —  de  l'aponévrose  orbitaire,  du  tissu 
fibreux  pur  présentant  l'aspect  nacré  et  brillant  de  l'aponévrose  fémorale. 

Nous  n'avons  sous  les  yeux  qu'une  toile  cellulo-fibreuse  ininterrompue,  à 
mailles  assez  serrées  cependant  pour  constituer  dans  son  ensemble  une  mem- 
brane parfaitement  définie.  Elle  représente  un  entonnoir  ou  un  diaphragme 
concave  en  avant.  ïillaux,  qui  l'a  bien  observée,  constate  qu'en  s'unissant  en 
arrière  à  la  capsule  fibreuse  du  globe  elle  sépare  la  cavité  orbitaire  en  deux 
loges  :  une  loge  postérieure  ou  orbitaire;  une  loge  antérieure  ou  oculaire. 

Ce  fait  est  exact  au  point  de  vue  anatomique  comme  au  point  de  vue  chi- 
rurgical. Nous  noterons  toutefois  que  le  tissu  de  ce  diaphragme  n'est  pas  assez 
dense  pour  former  une  barrière  infranchissable  entre  les  deux  loges.  Un  abcès 
ou  une  hémorragie  intraoïbitaire  s'inliltreront  peu  à  peu  dans  l'épaisseur  des 
paupières  et  sous  la  conjonctive. 

Prenons  maintenant  l'entonnoir  membraneux  aii  hur'l  supérieur  Je  ini- 
leron  externe  et  suivons-le  autour  de  l'orbite. 

11  envoie  en  arrière  un  prolongement  que  nous  axons  décrit  eulrc  les 
muscles  droit  supérieur  et  externe.  En  avant,  près  du  rebord  orbitaire.  il 
comble;  l'étroit  espace  triangulaire  compris  entre  l'aileron  externe  et  une  partit- 
de  l'aileron  supérieur  e.\t(>rne. 

11  s'unit  à  l'aileron  su|)éri(Mir  externe,  puis  se  jette  sur  lailcidii  tendineux 
externe  du  muscle  releveur.  11  se  dédouble  sur  le  bord  de  cet  aileron  |iour  l'uve- 
lopper  le  large  tendon  du  releveur. 

Sa  hune  superfirielle  tapisse  la  face  supérieuiT  du  tendon  du  muscle  rele- 
veur et  s'insère  au-devant  de  lui,  à  la  lèvre  supérieure  du  Ixu-d  supérieur  du 
cartilage  tarse;  mais  en  passant  sous  l'arcade  orbitaire.  elle  envoie  à  celle-ci 
un  mince  feuillet  qui  prend  insertion  sur  le  rebord  de  rorhili".  coniplélani  ainsi 
la  cloison  de  la  loge  orbitaire  (lig.  oS'),  I/l'). 

Sa  lame  prol'o)idc  tapisse  la  face  inférieure  An  leiulon  cl  s'insère  au  Ixu-d 
supérieur  du  cartilage  tarse.  Cette  lame  profonde  ilu  releveur  re(;oit,  comme 
nous  l'avons  dit,  toute  la  gaine  superliciellc  du  muscle  droit  supérieur  (|ui  se 
soude  avec  elh>  et  la  renforce  (lig.  TxSr»  et  W.W). 

Ces  connexions'aponévroliques  enlre  le  muscle  droit  supérieur  et  le  nuiscle 
l'éleveur  rendent  encore  plus  intime  1  Union  (|ue  nous  avons  déjà  t'onstalée 
entre  les  deux  muscles  élévateurs  du  globe  et  de  la  paupière. 

Au   bord   interne  du   tendon   du    ninscle   relexcur.    les    feuillels    su|>erliciel  et 


cAi'si'i.i'.  m:  Ti:\ti\. 


97. 


prolorHl  (lu  rclcxciii'  se  sdinlciil;  li-  l'a^ri.i  de  rciilnii  noir  aiii'^i  rccoiisliliii'  sr' 
joiiil  il  la  ^ainc  latrralc  du  imisclc  droit  siijx'riciir  j)oi(r  roniicr  \'<ii/cron  si/pr- 
rh'ur  inlenii'  (liy.  •'•'■Jl),  coinljlc  Tcspace  cnlre  celui-fi  cl  l'aileron  inlcnu'. 
s'iiiiil  à  Vni/i'ron  interne,  s'ôtciid  jusiiu'à  la  |).ir(i(;  aiilt'Ticiirc  du  muscle  pctil 
oidii|ui' (ju'il   cn\('lo|»pc,  s'cpaissil   pour  la  rfinali'  /i/ir<'i(sr  t\iic  le  muscle  dru  ! 

0 


Fie. .")!).").  —  Aponévrose  orbitaire  du  clieviil. 

OS,  muscle  olili((ue  siipéiieur.  —  01,  nuiscle  oblique  inférieur.  La  gaine  de  ces  deux  muscles  est  enlevée. 
MC,  muscle  choanuidc  recouvert  de  sa  Raine  .\'.  —  A,  A.  lames  aponévrotiques  intermusculaires  et  gaines  iU  ■ 
mu.^cles  droits.  —  E.\,  1^.\.  entonnoir  aponcvpitiquc.  —  X,  nerf  optique.  — ■  P,  poulie  du  mu.sclefgrand  obliqi- 

inférieur  envoie  sur  le   muscle  petit  oblique  et  se  diris^e  vers  Y  aileron  extern^ 
en  englobant,  chemin  faisant,  l'aileron  inférieur. 

De  l'aileron  interne  à  l'aileron  externe,  l'entonnoir  membraneux  s'insère,  ce 
se  dédoublant  comme  dans  la  moitié  supérieure  de  lorbite,  par  une  lamelle  au 
rebord  orbitaire  et  par  l'autre  au  cartilage  tarse  de  la  paupière  inférieure 
(fig.  585).  (ïettc  dernière  insertion  permet  au  droit  iiiféricur  d'abaisser  légère- 
ment la  paupière. 

Entonnoir  aponévrotique  chez  les  vertébrés.  —  11  existe  chez  tous  les  vertébrés. 
Parraitement  net  chez  les  poissons  dépourvus  de  tous  les  ori;anes  accessoires,  plus  on 
moins  épais  et  dense  dans  les  autres  classes,  suivant  le  développement  des  muscles  di 
l'orbite,  il  devient  très  apparent  chez  les  carnivores,  mais  il  prend  son  maximum  d'épais- 
seur chez  les  solipèdes  (âne)  et  chez  les  ruminants  qui  ne  possèdent  pas  d'ailerons  (fig-.  oO.-i  . 


[MOT A  T.- 


980  APPAREIL  MOTELH  DK  L"i  lEH.. 

m.  _  FASCIA  SOrS-CONJONCTIVAL  OT  CAPSILK  ANTÉHIEIR?: 

Nous  avons  vu  que  le  l'cuillct  superiiciel  de  la  ^aine  des  muscles  se  divise, 
à  la  naissance  des  ailerons,  en  deux  fascias  ;  le  premier,  que  nous  venons  de 
décrire,  s'écarte  des  muscles  et  se  dirige  vers  la  circonférence  de  l'orbite  et  des 
paupières  (entonnoir  aponévrotique  avec  ses  ailerons). 

Le  second  [jrolonge  exactement  en  avant  le  feuillet  superiiciel  dé  la  gaine, 
en  suivant  la  face  antérieure  du  muscle  et  du  tendon,  et  sétalant  sur  la  scléro- 
tique dans  les  intervalles  musculaires,  jusqu'à  la  cornée.  C'est  le  fascia  S0fM-<- 
conjonctival. 

Vu  j)ar  devant,  après  excision  de  la  conjonctive  et  du  tissu  cellulaire  sous- 
conjonctival  des  culs-de-sac,  il  semble  naître  de  l'angle  ouvert  en  avant  formé  : 

Au  niveau  des  muscles,  par  l'aileron  qui  se  rend  à  l'orbite  et  par  le  muscle 
qui  s'infléchit  sur  l'hémisphère  antérieur. 

Dans  les  intervalles  musculaires,  par  l'entonnoir  qui  s'écarte  vers  le  rebord 
orbitaire  et  par  la  capsule  fibreuse  postérieure  du  globe.  De  cet  angle  se 
détache  une  membrane  molle,  comme  la  capsule  postérieure,  et  presque  trans- 
lucide. C'est  le  fascia  sous-conjonctival ,  prolongement  direct,  conmie  nous 
l'avons  dit,  du  feuillet  superficiel  de  la  gaine  musculaire; 

Dans  les  intervalles  musculaires,  ce  fascia  s'avance  jusqu'à  la  cornée  en  se 
moulant  sur  la  sclérotique.  Au  niveau  des  muscles,  il  gagne  également  la  cornée 
après  avoir  recouvert  la  face  superficielle  de  la  portion  oculaire  du  muscle  et  du 
tendon.  L'ensemble  de  ce  fascia  enveloppe  tout  l'hémisphère  antérieur  jusqu'à 
la  cornée  et  prend  le  nom  de  capsule  antérieure.  La  capsule  antérieure  et  la 
capsule  postérieure,  soudées  vers  l'équateur  de  l'œil,  sur  la  ligne  de  départ  de 
l'entonnoir,  forment  la  capsule  fibreuse  du  fjltihe. 

Nous  reviendrons  sur  cette  capsule  fibreuse  complète. 

Reprenons  quelques  points  intéressants  de  la  capsule  antérieure. 

Souple  et  à  peu  près  translucide  sur  le  vivant  et  sur  le  cadavre  à  l'état  frais, 
elle  est  assez  variable  dans  son  épaisseur  suivant  les  sujets.  En  général,  elle  est 
relativement  plus  développée  chez  les  enfants  et  chez  les  individus  bien  mus^ 
clés.  Elle  est  toujours  moins  épaisse  au  milieu  de  l'espace  intertendineux. 

Rapports.  —  On  peut  lui  considérer  une  extrémité  postérieure;  une  extré- 
mité antérieure;  une  face  superlicielle;  une  face  jirol'onde. 

Extrémité  postérieure.  —  Nous  venons  de  dire  que  la  capsule  antérieure  se 
détachait  de  l'angle  formé  par  l'aileron  et  le  muscle  et,  dans  les  intervalles 
musculaires,  de  l'angle  formé  par  l'entonnoir  et  la  capsule  postérieure  aux- 
quels elle  se  soude. 

Extrémité  antérieure.  —  La  capsule  antérieure  s'arrête  au  pourtour  de  la 
cornée. 

Eace  superficielle.  La  face  superlicielle  est  en  rapport  d'arrière  en  avant  : 

Avec  la  face  profonde  des  ailerons  ou  de  l'entonnoir  dans  un  très  court 
espace  de  1  à  '2  millimètres;  puis  avec  le  cul-de-sac  coujonctival,  dont  elle  est 
séparée  par  un  tissu  cellulaire  lâche  —  tissu  cellulairi'  sou.'<-conjonrtiv(il. 

Elle  se  place  ensuite  sous  la  conjonctive  bulbaire  et  s'avance  jusqu'à  la 
cornée.  Le  tissu  cellulaire  sous-conjonctival  devient  de  moins  en  moins  distinct 


I  \i'-i  i.i;  iti:  Ti:Nn\.  gsi 

ili'   Ici   iiiciiilir.iiir  liliiciix'  (Ml  -^r    r;i|i|>ini|i;iiil  ilr   l.i  rdiiii'c.  cl    se  luiirnml    imil  ;i 
l'ail  a\i'c  elle  sur  If  |»iiiiil(iiir  rniiii'-cii. 

l-'iicf   f)r<)fond('.  Ses   ia|)|)ni-ls  xanciil    >iii\aiil   (|in'  ikhi^   la   |)rriiniis  aii- 

(Irvaiil  (les  inuscics  cl  des  (('iidniis  ou  daiis  les  iiilcix  ailes  niusciilaircs. 

Ihiii^  Icx  iiih'rrnlli'.-<  m>f'<i'l<lfilr(:s.  --  l,a  lare  iiidiniuli;  ilr  la  capsule  aiilt'-- 
licurc  csl  eu  i'a|i|inrl.  il  in-rit're  l'n  avntil  :  I"  avec  la  casiti-  de  Tciiuii  cl  la 
séreuse  oculaire,  (|ui  la  scpareiil  de  la  scl(''i'(ili(|uc  sur  la([uclle  elle  glisse  sans 
lui  adhérer;  2"  à  partir  de  la  lipiu'  irré^ulière  ipii  rejoint  les  extréiuités  des 
insertions  leudinouses  (fifr.  ."xS.i).  la  cavité  de  Tenon  n'existe  plus  cl  la  capsule 
antérieure  s'appliiiue  directement  sur  la  scléroli(|iii'  à  la(|ncllc  elle  adlicie. 
Son  adhérence  à  la  scléroti(|ue  devient  de  plus  en  |iliis  intinie  ius(|n'au  linrd  de 
la  cornée. 

Ait-((i;i'aul  (/('S  m('^sv7(.'^•  l'I  «/es  Ifiulmix.  —  La  face  profonde  de  la  caj)sule 
antérieure  contracte  avec  la  face  sujierlicielle  et  les  hords  des  muscles  et  des 
Icndons.  des  adhérences  très  impoi-lanlcs  au  poinl  de  \  ne  cliiniriiical.  snii^ncu- 
senient  décrites  par  Houcheron. 

[.a  capsule  ant(''rieure  adhère  à  toute  la  l'ace  snpcrlicielle  du  iinisclc  d  du 
icndoii  (adhérences  prémusculalres  de  Houcheron).  sauf  dans  un  espace 
médian,  très  variahle  dans  ses  dimensions,  occupé  par  une  bourse  sc/r/rsc  de 
forme  alloniiée. 

Bourses  sércuse!<  pivtfnidineiisCfi.  —  Au-devanl  de  rextrémitt''  anté-iieui'c 
de  chaque  musdo  droit,  s'étend  une  cavité  de  forme  allongée,  (doisonnée  par 
des  lilanïents  celluleux  très  déliés  (Bourses  séreuses  prétendineuse.<  de  Mou- 
cheron). 

Ces  bourses  séreuses  sont  limitées  :  profondément  par  la  face  aniérieure  du 
muscle  et  du  tendon;  superflciellernent,  en  avant  et  en  arrière,  par  les  adhé- 
rences préniusculaires  de  la  capsule  antérieure.  Au-devant  du  muscle  droit 
externe,  la  bourse  séreuse  s'arrête  à  3  ou  i  millimètn^s  de  l'insertion  s(déroti- 
cale  du  tendon.  Sa  longueur  est,  en  movenne.  de  11  ;i  12  millimètres.  Elle 
occupe,  en  largeur,  la  plus  grande  partie  du  tendon  et  du  muscle,  refoulant 
les  adhérences  prémusculaires  de  chaque  côté  à  1  ou  2  millimètres  des  bords. 
La  bourse  séreuse  du  muscle  droit  interne  est  la  plus  parfaite.  Elle  ne  laisse 
qu'un  millimètre  de  chaque  côté  aux  adhérences  prémusculaires.  Sa  longueur 
est  de  '.I  à  10  millimètres,  sa  cavité  est  plus  libre  que  celle  du  muscle  droit 
externe  et  ses  cloisonnements  celluleux  plus  déliés.  La  bourse  séreuse  du 
muscle  droit  supérieur  est  encore  manifeste,  bien  que  ses  limites  soient  ntoins 
nettes  et  sa  cavité  plus  cloisonnée.  Au-devant  du  muscle  droit  inférieur  la 
boursjî  séreuse  devient  rudimenlaire  et  peu  distincte. 

Telle  est  la  disposition  habitu<'lle.  Elle  varie  fréquemment;  nous  avons  assez 
souvent  constaté  l'absence  ou  l'état  rudimentaire  de  toutes  les  bourses  séreuses 
sauf  de  celle  du  muscle  droit  interne  qui  nous  a  paru  constante. 

La  capsule  contracte  donc  des  adhérences  prérnusrxloires  avec  la  face  anté- 
rieure du  muscle  et  du  tendon,  de  chaque  coté  des  bourses  séreuses.  En  outre, 
elle  s'unit  à  la  lèvre  antérieure  des  bords  des  muscles  et  des  tendons  par  des 
adhérences  solides  [adhérences  latérales).  En  avant  du  tendon,  la  capsule 
s'insère  immédiatement  à  la  sclérotique  et  s'avance,  de  plus  en  plus  éti'oite- 
ment  unie  à  la  coque  fibreuse  de  l'œil,  jusqu'à  la  cornée.  Par  les  adhérences 

[.\for.\is  ] 


982  \i'iv\i;i:ii.  MdTiMK  i(i-:  i.iii;ii.. 

|uriiiiisculaires  cl  latt-i-ales.  les  muscles  et  les  t4'nd(»ii>  Iniit  f(ir[ts  avec  Im  rap- 
siilc  anlcrieurc  qui.  d'aulre  part,  s'iusèroà  la  srléniti((uc  au-dovaiit  des  Icuditu- 
cl  daus  toute  la  larircur  des  intervalles  tendineux.  Il  en  rcsullc  (|uc  le  nnt^rlr 
ne  s'iinplanle  pas  s.eulemcnt  nia-  le  globe  par  son  tendon.  maU  am-<i  jiar 
la  IniUfC  insertion  complément n ne  de  la  capsule. 

\ji\  pratique  de  la  strabotomie  démontre  que  rinscrtiou  <a]»sulaii-c  est  aussi 
impoilante  que  Tinsei-tioii  Icndincuse,  une  section  du  tendon  sans  dcbridemenl 
capsulaire  uavant  f[u'uM  cfTcl  n)inimc  sur  le  recul  du  muscle.  I.,es  consé- 
quences opératoires  d'une  (elle  ili--|iii>iti(iii  ressortent  d'elles-mêmes.  Pour 
(ilitciiir  un  recul  notahle  du  nuiselc  dans  la  stralmtoniic.  il  sera  nécessaire  de 
compléter  la  scetiini  leiidineuse  par  une  scetido  de^  adhi-icnccs  lalérale<  de  la 
capsule. 

IV.  —  cAPsn.i-:  l'ihiiEisK  di   (.loiîk 

l.a  capsule  liltreuse  du  ^h»!»!-  a  élé  considiMée  par  Ti-nou  cl  par  Inus  les 
anlciirs  cimiihic  la  j)artie  esscnli(dle.  le  cenlrc  dirradiation  de  raponévi'Osc 
oihilairc.  Xims  lui  axons  leiidu  xm  véritable  rôle  anatomlque  de  simple  divcr- 
liculiini  de  rajxmévrosc  nnisculairc.  dont  ntius  ne  contestons  pas  d'aillcui'^ 
limporlancc  au  pdini  de  \\\v  ])]ivsioloi:ique. 

La  capsule  librcii-c  du  iiloltc  csl  fcirméc  en  arrière  |iar  le  repli  de  la  Lraiiie 
jjrolonde  des  muscles  (rap<ulf  pitxlériei'ri')  :  eu  avant  j)ar  le  lascia  sous- 
coMJctiiclival  (caj).<ule  antérieure).  Ces  deux  mendirancs  se  soudent  vers  récpia- 
leiir.  dans  rinlcr\;dlc  des  nMi<(  les.  pinir  <(iii<lituer  renveln|>pc  fibreuse  du 
-lobe  (flir.  :')8fl). 

La  ca|)sule  de  l'icil  cincidppe  ccl  (ii'uanc.  du  nerl  tiplnpic  à  la  cornée.  Llle 
j)résenle  donc  la  lurnic  d'une  >plicre  creuse  ouverte  à  ses  deux  pôles. 

])"unc  leinle  ^ris  jannàhe  en  arrière,  translucide  en  avant,  elle  oITre  son 
nia.xinuim  d'épaisseur  à  la  parlie  moyenne.  8a  caractéristique.  indis|tensable  à 
sa  lonclion.  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  est  la  souplesse  et  l'élasticilé 
alliées  à  une  l'ésislance  suffisaiilc  pour  |iai'liciper  à  la  conlenfinn  d'un  orirane 
très  mobile. 

l\\cc(Uiis.  Llle  |)résenle    :    un    (inlii-e  |i(isténcui'.  un  niiticc  antérieur,  une 

l'ace  snpci'licielle,  une  l'aci'  |)r(il'(in(le. 

Uri/ier  jKisIérieiir.  -  -  Il  cntiinrc  le  nerl'  oplupie.  La  cap>nle  se  prulouirc 
siu'  ce  nerf  en  envel(q)panl  sa  i:aine  libreuse  propre.  Llle  est  traxcrsée  parler 
vaisseaux  cl  nerfs  ciliaires.  .\  leur  niveau,  elle  se  résout  eu  traclus  multiples, 
sortes  de  «raines  poui'  le  pacpiel  vasculo-nerveux.  par  les<p/el<  l"  çf/i^nh- 
adhère  fnrtenwnl  à  In  fieléroliijKC  tnitnur  ilu  nerf  njitiijite  (l\<j:.  ".'iWi). 

(hifice  antérienr.  —  La  ca|)sule  s'arrête  autour  de  la  ciu'uée.  Llle  forme, 
entre  la  cornée  et  la  lipne  d'insertion  des  teiubuis.  une  larye  ceinlni'e  ndli,- 
rente  à  la  sclérotique  (lifr.  ^)!tT)(/.one  épiscdérale,  sièi:»'  principal  de  Tépiscléritisi. 

Face  supcr/icielle.  — ^a  lace  suj)erlicielle  est  en  rapport,  en  arrière,  avec 
le  tissu  cellulo-adipeux  rétro-bulbaire  et  la  face  |)rt>fonde  des  nmscles:  ver> 
réqiu\teur.  avec  'entonnoir  et  les  aileron^;  en  avant.  a\ec  la  conii>nclive. 

Faee  prii/'onde.  —  Dans  la  plus  i:ran(b'  partit'  «le  >ou  étendue,  la  face  pro- 
fonde recouvie  la  sdéroticpie  dont  elle  est  séi)arét>  par  la  séreu.se  oculaire, 
'rontcl'oi-.  la  partie  ocidairc   de-    muxles  il    le   tendon    s"interpo<enl   entre  elle 


CVPSI  l.i;   1)1.    I  l,\(i\.  983 

fila  sc|('i'nli(|iic  :  cl ,  ilaiis  l;i  /.itiic  i'|iis(l('T;ih',  clic  s'.i  |(]»li(|uc  (llriTlriiirii  I  -m- 
la  <-(M|ii(>  iM'iil.'iiir,  1.1  (','i\  ili' (le   I  l'iiuii  m  i'\i.slaiil  plus  ii  rc  niveau. 

La  «ap'^iiic  lilii'riivc  (je  ru'ij  i'>l  I  ra\  crsi'-i'.  m  aiiinc.  par  le  m'iT  oiilnpir. 
It's  vaisseaux  cl  iici'ls  riliaircs;  xcis  rcipialciir.  |)a  |-  lr- ipial  ic  Inuu'^  tics  \asa 
vorlicitsa. 

La  capsule  lihrcu.se  de  1  ccil  i^njc  rej  (Mi:aue.  .Nous  (le\(»lis  à  linuncl  ilavipir 
«Icnuinlrc  *e  l'ail  anaiiuui(|uc  iuipnrlaui  au  |)iiint  ilc  vue  eliii'ur^ical.  Il  pcriuci 
en  eiret  de  |)i'ali(|uer  ri'uiMh'aliun  (lu,i:l(»l)e  sans  ouxrir  larpeuieiil  la  l();^c  nrlii- 
lairc  ;  mais  risdieun'ul  u Csl  pas  cdiuplel .  c(uuuie  on  le  cruil  eoinuiinicnicnl  :  on 
ne  peul  en  ell'el  éuiiclt-cr  sans  sceliuunei'  le  pa(|uel  des  vaisseaux  cl  ucrls 
eiliaiies  anluur  du  nerl"  upTuiui'  cl  les  tnictus  capsulai l'es  qui  les  aecoinpaj:nenL 
<  >u  (luvr'e  ainsi  une  hrèelie  dans  la  lo^o  inhilaii'c. 

Iloninie  l'enlonnoir  lihi'cux,  la  caj)snle  lihrcuse  de  l'ieil  ne  j)ri''senle  pas  une 
lexturo  assez,  serrée  pour  arrêter  lonf>lcinps  rinlilliallou  des  liipiidcs.  Dans 
riiy^runia  aiiiu  de  la  cavilc  st-rciisc  de  r(cil  nu  ténnnile,  la  sérosité  iiilrah'- 
uonieune  passe  dès  le  dciixiènic  (lu  Iroisiènic  jour  dans  le  lissu  épiscléral. 

Capsule  fibreuse  des  vertébrés.  —  l..i  ciiisiilc  lilMeii<e  de  i"ii'il  recuil  îles  iiniililica- 
lioiis  n()iiil)roiis('s  ilans  la  série  des  VL'rk'lircs. 

Chez  les  poissons,  elle  esl  seinhlahlp,  dans  sa  disposition  fiéncrale,  ii  celle  de  {"lioiniiie. 
Klle  n'en  dillére  (pie  par  son  épaiss(>ur  considéral)le  dans  cerlaines  espèces.  Chez  les  sipiales. 
elle  s'insère  en  arrière  sur  la  circonférence  de  la  capsule  carlila^ineuse  qui  supporte  le 
iilohe.  Klle  devient  sous-jacente  à  fappareil  niusculo-tendineu.v  de  la  troisième  paupière  et 
<lu  muscle  choanoïde  chez  les  reptiles,  h>s  oisean.x  et  un  ,i;rand  nombre  (h?  m;unmifères. 
Chez  les  ruminauts.  elle  présente  une  disiiositinn  speiiaie  (|iie  nous  ilccriroiis  plii<  lard 
liifj-.  ri!)7). 

L'énnch-ation  îles  yeii.x  ptjurvus  dnn  muscle  choanoïde  <'.x|)oserait  non  seulement  à  des 
difliculles  o|>èratoires,  mais  à  des  complications  dues  à  l'ouverture  béante  de  la  lojiC  orbitaire. 


V.  ^  cwriK  i)i:  TKxox.  —  skheuse  dk  i;ukil 

Enli'cla  ra|)sidc  lihi'cuseel  la  sclér()H<|ue  e.xiste  un  esjiacc  lyniplialiipie  (pidn 
«lési^'ue  sous  le  nom  de  cavité  ou  de  l'cnle  de  'I^'Ikhi.  Celle  caNili'  csl  virlnellc  à 
l'état  iKM-mal  (li,!'-.  :)8C»  et  ")S7). 

Xiins  lui  déei'iruns  nue  liniile  antérieure,  une  limite  |)0stérieure,  une  l'ace 
viscérale,    une    l'ace  parii'-lalc. 

Li.Nuri-:  vNTKiuKi  UK.  —  Sa  liinilc  antérieure  est  iiitéressauto  pour  Idplilal- 
mologiste.  Elle  est  tracée  par  rinsertioa  des  tendons  des  muscles  droits  et  j)ar 
la  ligne  de  jonction  des  extrémités  tendineuses  sur  larpielle  s'insère  la  capsule 
librense  (lia.  T^K.]). 

Cette  ligne  est  irrégulière.  J'rès  de  l'extrémilé  exlerue  du  leiulou  du  nuiscle 
droit  supérieur,  elle  s'éloigne  de  la  cornée  de  II  iiiilliuicli-es.  l'artout  ailleurs 
<'lle  varie  entre  I)  et  S  milliniétres. 

Si  l'on  veut  pousser  une  injccrKiii  dans  la  ca\  ilé  de  Tt'non  nu  pratiquer  la 
paraceutèse  sclérale  au  traxcrs  de  celle  ca\  ité,  cl  non  dans  la  zone  épisclérale, 
suivant  1(>  procédé  »|ue  nous  avons  recommandé  à  plusicui-s  reprises,  on  toui- 
llera, sans  erreur  |)ossil>le.  dans  la  séreuse  oculaire  eu  ])ouclionuant  à  ill  milli- 
mètres de  la  corrH''e.  sauf  près  de  rcxlréniilé  cxtcfn''  du  tendon  du  uni-cle 
droit  siq)énciii'. 


.U07'.t/.s. 


98;*  \l'l'\l{i;il.  MoTKI  I!   hi;  l.ul.ll.. 

Dans  SCS  injections  tlt-  la  <  avilr  de  Tenon  on  tU-  l'cspan-  >u|)ra-elioroï(li('n. 
Schwalbc  a  vu  souvent  le  Ii([uid('  sinliltrcr  jus(|n'ii  la  circonfércnrc  de  la  eor- 
née.  Il   en   <(»n(lnl  que  la  cavité  de  Tenon  ne  s'arrête  qu'autour  de  la  cornée. 

Celte  déduction  n'est  pas  exacte.  Il  est  vrai  que  les  adhérences  <le  la  capsule 
à  la  scléi(»tique  ne  sont  pas  assez  solides  ni  son  tissu  assez  serré  pour  s'opposer 
longtom[)s  à  l'infiltration  soit  du  licpiide  d'une  ténonite,  soit  du  liquide  d'une 
injection.  Mais  il  ne  s'ensuit  pasque  les  adhérences  n'existent  jms.  La  dissection 
|)(Minet  do  les  constater  avec  toute  évidence.  Nous  affirmons  avec  Ilenle,  Magni 
et  la  jdupart  des  anatoniistes  (jue  la  capsule  nhieuse  de  l'teil  s'insère  à  la  sclé- 
rotique sur  la  ligne  d'insertion  des  muscles  droits,  limitant  ainsi  en  avant,  à 
l'état  udiiiial.  la  cavité  de  Tenon. 

LiMiiK  l'osiKiuKiiu;.  —  Km  arrière.  I.i  liiiiilc  e^l  moins  précise.  Scliwalhe.  dan> 
ses  l',('c/i('i'chcsi><urlesvai.-iSe((U.r  lipniih'ilhjKcx  'le  l'œil  ri  leur  ilrliuiilnlvtii. 
la   délinil  en  ces  termes  : 

((  Km  ce  (|ui  coMccrne  r(''tcM(lMc  de  la  <a|i-<Mlc  di'  Ti'non  vers  le  |)ôle  postérieur 
de  l'u'il.  LnschUa  et  Ilenle  sont  d'accord  (|uelle  s'élend  jusqu'à  l'entrécdu  nerf 
oi)li(|ue  et  t|Melle  v  jmssède  une  ouverture  circulaire  ]>ar  où  le  nerf  (q)tique  et 
les  vaisseaux  (  iliaires  postérieurs  parviennent  au  ^.--lohe  de  Tœil;  le  faisceau  ne 
SI'  soude  pas  à  la  gaine  extérieure  du  nerf  optitpie.  .le  ne  puis  que  confirmei- 
cette  cqiinion,  mais  en  v  ajoutant  que,  j»ar  l'ouverture  en  question,  la  cavité  de 
Tenon  se  trouve  en  communication  directe  avec  une  autre  cavité  qui  entoure 
coninie  une  enveloppe  la  gaine  extérieure  du  nerf  optique  et  peut  être  suivie 
jus(|u"au  canalis  (iplicus.  l.a  paidi  pèriphéri(uie  de  cette  cavité  fusiforme. 
entre  le  retractor  hulhi  et  le  nerf  opti([ue,  est  formée  par  une  prolongati(m  du 
faisceau  de  7c'non  (capsule  fibreuse  du  globe)  et.  au  milieu,  par  une  prtdonga- 
tion  du  tissu  1res  fin  lapissant  le  (jlobe  île  l'n'il  (membrane  séreuse  de  la 
cavilt' de  Tenon)  et  qui  s'étend  au-dessus  de  la  gaine  extérieure  de  l'optitpie. 
(".nniiMc  MiMis  allons  le  voir,  cette  cavité  fait   comnuini(iuer  la  cavité  de  Témui 

avec  le  cavvun  arachnoïdale  ;  comme  le  Mire   le  résultat   des  injections,  elle 

est  parl"ailem(Mit  fernu'e  de  tous  les  auti'es  côtés.  » 

D'après  Scbwalbe,  la  capsule  libren>e  du  glube  se  continue  donc  en  arrière 
avec  la  couche  du  tissu  citnjonclif  ([ni  environne  le  nerf  optique,  et  nun  avec  la 
uaine  libieuse  projjre  du  nei-f.  La  nu^ubrane  séreuse  se  prolnnge  aussi  sous  la 
l'ace  |)rotunde  de  celle  concile  cellulo-libreu>e  >u|>erlicielle. 

Aucune  commnnii'alicMi  n'exisle  donc  entre  la  ca\  itè  de  Tenon  cl  les  (>space> 
Ivmpbaliques  sous-dural  et  sous-aracluKu'dal  du  nerf  optiqut'. 

.Mai^  nue  large  comnumicalion  es!  établie  entre  cette  cavité  el  l'espace  sou^ 
aracliMoïdien  du  cerveau  par  le  canal  coMi|tri>  entre  le  prolongement  de  la 
capsule,  en  dehors,  et   la  gaine  libreuse  pr»»pie  du  nerf,  en  dedans. 

Scbwalbe  a  renqtli  la  cavité  de  Tenon  |»ar  une  injection  poussée  (laii>  lacaxit» 
ai'ailinoï(lieiine  iIm   cei'\ eau. 

Kaci.  \  isci'.uai.k.  —  Klle  est  formée  |)ar  une  lié-  belle  couche  (Mulolhéliale 
ap]>rKiiiée  sur  la  scléroti(pie  (.^•c/r/^^•(■  r/s<-c/v//(). 

K\ii  l'MUKi  Ai.i:.  —  Celte  l'ace  es!  liuilh'-e  par  nue  niembi'ane  conjonctive  d  une 
cxhèine  linesse.  I  l'ansparcMle.  rexèlue  ilnn  endolbélnini.  |>rest>nlant  Ion-  le- 
caraclère-     (rnne     niembrane    séren-e     (f^rii'usc    ji"  rii-h'h')-     Molm-os.     Ihidge 


lAi'sri.i-  hi:  Ti:\(»N.  98o 

ri  Scliw.iMjc  l'oill  ,i(lim>t'.  Xttiis  avcms  n'-ussi   ;i  lisulrr  dans  (niilc  son  rtciifllir. 

l-a  srrciisc  (x-iilaiic  parirtalr  (liir.  'hSCi)  csl  fiailmit  adcissi'-c  à  la  <a|»sulr 
liltrnisc  (lu  (ICI  r  (p|il  i(|iii'  iii-i|ii";'i  la  /oiic  (•in-^clcralc.  l'allé  ^'inst-ic  a  la  l'ace  nm- 
luiitlr  (h>  la  partir  (Miilairc  ili's  iniisclfs.  à  (|ii(l(|ii(s  iiiilliiiit-lrcs  en  avant  <lii 
|Hiint  (tù  la  _:,Minr  |)ntr(iii(Ii' ahandonrif  ics  nitisclcs;  puis,  apirs  s'être  avanci'-i' 
siins  le  niii-^clt»  et  le  li-niliin  iiis(|iraiiprrs  di'  rinsciiion  IriMlimii-r.  elle  snil  l.i 
liainc  liltiTiisc  dans  son  npli  siif  riiéniispliiTc  pcish-ricnr  ri  lapissc  hnitr  la 
rapsnlt'  jMtstériourr.  Kn  avant  elle  s'insère  snr  la  lèvic  profonde  des  Itords  des 
muscles  et  des  tcMuloiis,  et  lapissc  loiile  la  iap<ulc  anli'iieure  jiis(ju'ii  la  ligne 
•  l'iiisertion  de  celle  ei  à  la  scléroli(jue.  A  celle  limite,  la  couche  conjonctive  dis- 
parait et  la  couche  endothéliale  seule  se  rej)lie  sur  la  scléroli(|ne  fju'elle  tapisse 
(séreuse  viscérale). 

!^a  disseclion  exiiîc  assnr(''nienl  riialiiliide  du  -calpel  :  cepcnilan  I  nn  la  nicl 
l'ai-ilemenl  à  nu  jtar  le  ludii'ilr-  suivanl  (liir.  ">S7)  : 

Sectionner  et  soulever  l'un  des  muscles  droits  eu  arrière  de  l'oil;  enle\cr 
loule  la  graisse  réiro-hui liai l'e  et  découvrir  la  capsule  postérieure;  tendre  le 
muscle  eu  dehors;  le  icpli  de  sa  gaine  profonde  apparaît  immédiatement;  inci- 
ser ce  repli  de  haut  en  lias:  diviser  avec  prudence  une  couche  de  tissu  celluleux 
1res  délié;  écarter  les  lèvres  de  l'incision;  on  apercevra  alors  une  mendn-ane 
d'une  e\lr(''me  finesse  et  d'une  transparence  telle  qu'elle  permet  de  vnir  la  face 
oculaire  du  muscle;  poursuivre  sa  dissection  dans  lous  les  sens. 

Les  faces  pariétale  et  viscérale  sont  lâchement  unies  par  des  lilanienls  cellu- 
leux très  lénus.  (les  lilanienls  sont  (udinairemenl  moins  nomhreux  et  la 
cavité  esl,  par  coiisé(|uenl,  jilus  libre  sous  la  face  oculaire  des  muscles  et  jirès 
de  leurs  tendons.  Le  liord  îles  lendons  sera  donc  le  lieu  d'élection  pour  para- 
centèse sclérale. 

Nous  avons  noté.  d'a[)rès  Schwalhe,  la  communication  de  la  cavité  de  Tenon 
avec  l'espace  sous-aradinoïdien.  Le  même  auteur  s'est  assuré  de  la  communica- 
lion  de  la  cavité  de  Ti-non  avec  l'espace  sii|iraclioroïdien  par  les  orifices  des 
Iroiics  veineux  des  vasa  vorticosa. 

Cavité  de  Tenon  des  vertébrés.  —  Cluv.  les  iioissoiis  et  (|iiclques  reiitiles  (ophidiens) 
i|ui  ne  [tosscdont  qm'  les  six  muscles  de  l'homme,  la  cavité  de  Tenon  ne  dilTèic  pas  de 
celle  i|ue  nous  venons  de  décrire.  Mais  elle  devient  inégnlière  et  parfois  sing-ulièrement 
rédnite  par  les  muscles  et  les  tendons  de  la  troisième  paupière  des  batraciens,  des  reiitiles 
et  des  oiseaux,  et  par  le  muscle  choanoïde  d"un  prrand  nomhre  de  vertébrés. 

Elle  est  rndimentaire  chez  certains  mammifères  (ruminants)  (fiir.  ."jllO).  Dans  ce  cas.  la 
cavité  de  Tenon  est  remiilacée  par  une  bourse  séreuse  développée  entre  la  face  super- 
lii'ielle  lit'  }nus<:lc  clmano'idc  et  ta  /(ce  profoiide  des  muselés  droits. 

Chez  reslurueon  (aeipenses  sturio)  la  capsule  fibreuse  du  globe  est  d'une  épaisseur  et 
dune  densité  extraordinaires  (i  à  o  millimètres);  en  outre  elle  est  assez  intimement  unie  à 
la  sclérotiipie  par  un  tissu  aréolaire  libreux  et  serré.  La  surface  articulaire  est  ég-alement 
transportée  à  la  sioface  externe  de  la  eapsule,  dans  ses  deux  tiers  postérieurs. 

HISTORIQUE  DE  LA  CAPSULE  DE  TENON 

Suivanl  llélie.  la  ca|»-nle  de  Tenon  esl  signalée  dans  (îalieu,  (lolondjo,  Cas- 
sérius.  Kialon,  (1.  liriggs.  sous  les  noms  de  tvinica  adnata.  membrana  innomi- 
nata.  Mais  les  notions  des  anciens  à  ce  sujet  étaient  extrêmement  vagues. 

Le  2*.l  fructidor  an  XTIl.  le  chirurgien  Tenon  donna  lecture  à  l'Institut  d'un 
mémoire  dans  lequel   11  pii'<enta  une  description  magistrale  de  la  membrane 


.\fOTAl> 


986  .\i'i'\iii;ii.  MnTi:rR  L)i-;  i.Mi:ii.. 

à  la(|iicll('  il  alliu'lia  son  ikhii.  (ic  document,  d'une  iiii|MPilaiice  capllale  dans 
I  liisluirc  des  aponévroses  de  l'orhite,  étant  trop  pcii  connu  de  nos  jrint^.  non< 
i-royons  devoir  en  reproduire  un  des  passages  les  pins  saillanis. 

«  Il  ne  serait  pas  étonnant  que  Von  cherchât  en  v.iin  la  liiiiii|iii  liont  ji' 
vais  parler,  elle  est  difficih;  à  trouver;  il  lallait  hien  (juc  cria  lïil.  |)ni-(|n'clli' 
a  échappé  aux  eiïorls  tU'  tant  d'anatoniistes  célèbres  qui  se  sont  dciiipés  de 
recherches  sur  r(eil.  (letlc  ltini(|ue  est  commune  au  nnT  (iplirpie,  an  j-Hobe  de 
I  n-il  et  au.\  |)auj)ières.  Elle  fournit  une  enveloj)pe  ;i  rnij  ;  elle  sert  de  plus  à 
le  suspendre  en  dexant  à  l'entrée  de  l'orhite  et  à  le  lier  avec  les  paupière^, 
hile  passe  du  glohe  de  Wv]]  à  la  conjonctive,  sadosse  avec  elle  dans  les  pau- 
l)ières,  raccompaprne  jusqu'aux  ligaments  tarses,  passe  sur  la  convexité  de 
<'es  cai'tilages.  el  la  conjonclixc,  à  si  m  lonr.  j)asse  ;i  leur  l'ace  c(inca\('.  (lefle 
lunique  ressemble,  pour  le  tissu  et  la  couleur,  à  la  conjonctive;  elle  Ji'est  pas 
aussi  éj)aisse  ;  est  fort  adhérente  au  nerf  optique  ;i  l'endroit  où  ce  nerf  a  son 
entrée  dans  l'u'il.  Klle  est  assez  adhérente  à  la  scléi-oli(|ue  en  arrière,  n'v  e<l 
liée  eu  devant  que  j)ar  un  tissu  cellulaire  très  fin  :  elle  donne  passage  aux 
lendous  des  muscles  droits  et  obliques;  elle  fournil  une  gaine  au  tendon  du 
nuiscle  grand  obli(|ue.  Parvenue  à  l'insertion  des  muscles  adducteur  et  abduc- 
teur du  globe  de  l'œil,  c'est-(à-dire  près  de  la  conjonctive,  et  avant  de  s'adosser 
à  cette  membrane,  elle  ])rocure  de  chaque  côté  une  espèce  d'aile  ligamenteuse 
<|ui  attache  le  globe  de  l'o'il  à  l'orbite,  au  grand  et  an  |telll  angle.  Ces  ailes 
ligamenteuses  sont  formées  de  l'adossement  des  f)orlions  de  «elle  tunique  qui 
passent  l'une  dessus,  l'autre  dessous  le  globe  de  l'œil....  » 

C'est  donc  bien  à  Tenon  que  revient  le  mérite  d'avoir  dé<-ouveil  la  <  apsule 
qui  j)orlc  son  nom.  Il  l'a  décrite  dans  ses  principales  dispositions.  11  a  reconnu 
<ju'elle  embrassait  V>r'\[  dans  sa  concavité,  qu'elle  semblait  traversée  par  tou^ 
les  nuis(des  (»ciilaires  ;  il  a  indi(pié  ses  i'aj)|)(n"ts  avec  le  globe  dans  l'héniisphère 
postérieur.  Il  a  décrit  enfin  les  ailes  ligamenteuses  on  faisceaux  tendineux  di'< 
n)uscles  droits  interne  et  externe,  qu'il  a  seulement  le  toil  de  j)résenter  conmu' 
des  tendons  continus  avec  les  fibres  musculaires,  'l'énon  considère  déjii  la  cap- 
sule (ibn'use  de  l'ieil  comme  le  centre  d'où  j)artenl  les  expansions  orbitairo 
traversées  par  les  nniscles. 

Ce  mémoire  si  iiMuanjuable  resta  cependant  longleiiqis  dans  l'oubli.  Mais 
vers  184(1,  la  découverte  de  Stronu'ver  (strab(domie)  remit  à  l'ordre  du  jour  les 
<|uestions  relali\-es  aux  nniscles  de  l'icil  el  aux  apoiiévrif-e-^  orbilair' -. 

JMalgaigne  icproduit  à  peu  près  l'opinion  de  Téiuni  ;  de  plus,  il  signale  la 
pai'lie  de  la  ca[)sule  <|ui  relie  les  tendons  des  nuiscl(>s  didits  sur  riiemisphère 
antérieur  (fascia  sous-conjoncli\  al).  .Malgaigne  ajonic.  ci  a\i-c  laison  :  .■  Celle 
membrane  ne  serait-elle  |)as  le  siège  s|M'ciaI  de  ro|ililalniie  iliiiniali-niale  ou 
arthriTuine?  »  (('pisclérite). 

Handens  observe  les  six  gaines  (|iie  la  ca|)sule  enxdii-  aii\  niii-^cles  de  j'u-il. 

Lucien  Hoyer  et  .Iules  Cuérin  re\ ciurKiiienl  la  décoin  erte  du  la^cia  sou-- 
conjonclival  san-  (pTil  soit  j)ossible.  aujourd'hui,  irelaldir  leur>  Mires  de 
prittriié. 

Melie.  dans  une  description  très  coiirt(>.  mais  assez  exai'le.  nienliomie  som- 
mairement les  ailerons  du  uuiscle  droit  siipi-rienr  et  la  leruiinai-on  de  Tapo- 
nevi'ose  à    l'orbite.  Il  |iai-|e  (•galenienl  d'un    aileron  de^  nuiscle--  droiU  iiirerieiii- 


i:aI'si  i.i:  \)K  Ti;\ti\.  98? 

ri  sii|((''rii'iir,  iiiiiis  ^.•iii>  l'Irr  Inm  lixi'  à    li'iif  -iijcl .  siiiloiil   (  ii    rc  t|iii  i-iuiccriii' 
r.illci'oii  iiilV'riciii'. 

Il  rcrlii'iclir.  Il'  |)i('iiiii'r.  I.i  n.iliirc  cl  roni^iiic  de  l;i  (•.■ipsiilc  de  Ti'iinii.  l'oiir 
lui,  ('(illc  iiiriiihiiim-  iicsl,  (lu'iiii  jiro(u)it/riitcnl  <!(•  In  durc-nière  ri'àincnnc. 
If  ni  se  mil  II  nue.  en  nrniil,  avec  h'  pri-iii^li-  facial  apfèx  S(Hre  replié  i>ur  h- 
(/lii/ir.  Il  (''iiirl,  (clic  raiiMMisc  r((iii|)ai'.i  i^ini  du  /nniin'l  ilr  rnloii  (iiii  tjrxail 
(Iniiiici'  lien  à  laiii  de  discussions. 

«  l*ar  CCS  dilTcrcnls  iiiovciis.  on  aiii\c  à  rccnimailic  (|irclic  luriiic  une  surlc 
(le  sac  sans  imvciliirc.  ou  cncnic  Ai'  Ixiiind  de  colon  dont  \n\i'  [lailio,  rcpliro 
sur  cllo-nicnic,  scri  Ai'  coijuc  ii  ruil.  landi-  (|uc  Taulfc  pailic  rccouNPc  les 
parois  de  rorhilc.  » 

MoMiicl  [Traité  '/'.s  ■•<i'iiloiis  tendineuiic^  el  noKvelles  recherches  sur  C ana- 
hnitif  ih'x  apnnérrnse^  cl  des  iirii><r/p^  tie  /'(cil  ri  Annales  d'ociilislir/ue,  L  V. 
I».  27.  ISil)  reprend  rcinde  de  la  capsule  de  Tenon  au  point  de  vue  cliirui- 
tîical.  Il  doniu'  son  |>rocc(l('-  de  préjiaralion  de  la  capsule  postérieure  (section 
des  nuiscles  droits  el  olili(|nes,  du  nerf  oplitjuc.  énucléali(»n  du  ^lohe),  pro- 
ri'Ar  devenu  classi(|ue.  Il  précise  les  rap[)orts  des  tendons  avec  le  lascia  sous- 
coujoncliN  al.  Il  se  liase  sur  ces  raj)|»orls  jxtur  suhsliluer  à  la  nivotoinie  la  (éno- 
loinie  des  nuiscles  de  l'oil.  et  variei'  rellcl  opi'raloii'c  suixani  le  ])lus  ou  moins 
de  déitridenieni  laléial  du  l'aseia  sous-c(»njoncli\  al. 

Lenoir  (/>('.s  operalionx  (jiii  xe  praliipicnl  >iur  /es  nu/xcles  de  ra'il)  fait  piv- 
céder  sa  llièse  (i(S"»n)  de  (|uel(|ues  cousidi-rations  sur  la  capsule  de  Tenon  (pii 
n'apporleiil  lien  de  nou\('au. 

Vax  I<S'(.'{,  Hichel  dé|)osa  au  nuisée  <  h'iila  j)Iusieurs  i)ièces  fort  reniar<[ual)les 
sur  la  capsule  de  Tenon  (Concours  de  jn-osectoral,  ISi."{).  Dans  son  Traité 
d'iinatomie  ehiruiujieah'  (IS'irV),  il  déniontre  l'iuserlion  de  la  capsule  sur  toiil 
le  pourtour  du  rel)(U"d  oi-l)itaire,  mais  présente  les  ailerons  lioamenleux  couime 
détarlié.s  de  la  face  interne  de  raponévroxe,  ne  Faisant  pas  corps,  par  consé- 
(|uent,  avec  ce  diaphragme  cellulo-fibreux. 

(IruNcilliier  (Traité  d'anatuurie  descriptive.  I.  II.  2"  partie.  [>.  (iO.?)  donne 
une  descrij)lion  plus  complèle  ({u'IIélie  des  faisceaux  orhitaiivs  du  muscle  droit 
supérieur. 

Sappev  [Traité d'anatoiiiie  descripfire,  t.  II)  découvre  des  filtres  musculaires 
lisses  dans  l(>s  ailerons  interne  et  externe,  anxquels  11  donne  le  nom  de  muscles 
orl>itair(>s  interne  et  externe  ;  il  établit  que  les  ailerons  émanent  de  la  gaine  du 
muscle  el  non  du   nuiscle  lui-même,  comme  on   l'avait  cru  depuis  Tenon. 

Il  démontre,  en  outre,  que  le  large  tendon  du  muscle  releveur  de  la  pau- 
pière n'est  point  une  aponévrose,  mais  un  nnisclc  à  fibres  lisses,  qu'il  désigne 
sous  le  nom  de  muscle  «  orbito-palpébral  ». 

D'après  Sappev,  le  triangle  du  muscle  orbilo-palpébral  arrête  la  capsule  de 
Tenon  et  l'empèclie  d'arriver  jusqu'au  cartilage  tarse  et  au  rebord  orbitaire. 
Mais  nous  avons  vu  que  l'aponévrose  du  muscle  droit  supérieur  se  jette  sur  le 
nuiscle  releveur.  qu'elle  enveloppe  ainsi  que  son  tendon,  tapisse  par  conséquent 
les  deux  faces  du  nuiscle  orbito-palpébral,  et  se  rend  avec  ce  dernier  au  car- 
lilage  tarse,  puis  au  rebord  orbitaire.  par  une  lamelle  détacbée  du  feuillet  super- 
liciel  de  la  gaine. 

Sappev    a    réfnlé    Topiniou   d'ib'die.    ado[)t(''e   par   Kichet  et  la   plupart   des 

•       f.l/07  l/.s'.] 


988  \ri'AI:i;!I.  MUTKIJIÎ  DK   l.itl.li.. 

;iuteiirs,  sur  l'origine  de  l.i  <  .ijoiilc  de  'IV-noii.  cl  rl.ilili  (jik;  celli*  iiiciiiltraiif 
n'est  pas  une  dép<;ndaii(;i'  <li'  l.i  diirc  iin'ic  ciàiiicuiir  cl  du  péri(ts|.e  «irhituirr. 
Nous  partageons,  à  cet  égard.  i"ii|iimnii  de  Saf)j)cy:  mais  nous  ne  prouvons  !<• 
suivre  lors(jne.  api'ès  avoir  dcnit  l'apcjnéviose  orbitaire  entourant  toute  la  |n)i- 
lion  sclérotieale  du  globe,  il  ajnutr  :  "  De  rct  organe  eoinnu!  d'un  centre,  (die 
s'irradie  sur  les  muscles  (|ui  le  meuvent  :  |)uis  s'étend  de  eeux-ii  jusqu'aux 
|)an)is  de  l'orbite,  et  au  bord  adbérenl  (b-^  paupières,  (^etle  aponévrose  nous 
olîre  dono  ;i  considérer:  I"  une  portion  rculraie  ou  oculaire;  _!"  six  gaine> 
musculaires  ou  prolongements  du  premier  ordre:  .!  ■  eint]  faisceaux  tendineux 
ou  prolongements  du  second  ordre.  » 

l*anas,  dans  ses  fierons  ■•<ur  le  slrribisiiir,.  reproduit  ;i  jteii  près  rofiinioii  de 
Sappev.  Plus  lard,  dans  son  Tiaité  des  maladies  (le>^  yeitr.  il  se  rallia  ;i  notre 
opini(tn.  Panas  et  Berger  ont  pleinement  adopté  noire  description. 

Tillaiix  lait  remanjuer  avec  raison  les  caractères  pbysiques  de  la  capsule  di' 
Tenon  de  l'Iiomme,  dilîérents,  sur  la  jduparl  des  points,  de  l'aspect  fibreux  et 
nacré  des  autres  aponévroses.  Il  ajoub'  :  «  l/idée  générale  que  Ton  doit  se  taire 
de  l'aponévrose  orbitaire  est  donc  en  définitive  celle  d'un  diapbragme  peu  résis- 
tant en  arrière,  plus  résistant  en  avant,  ou.  si  l'on  \(iil.  d'un»»  sorte  de  cupule 
recevant  dans  sa  concavité  le  globe  de  l'o'il.  (^elte  capsule  présente  une  face 
postérieure,  une  face  antérieure  et  deux  extrémités.  La  face  antérieure  est  con- 
cave, lisse,  unie,  moulée  sur  l'hémisphère  postérieur  du  globe  qu'elle  embrasM- 
lâchement.  La  l'ace  postérieure,  convexe,  est  en  rapport  avec  les  graisses  de 
l'orbite;  mais,  à  l'encontre  de  la  précédente,  elle  fournil  des  prolongement^ 
très  résistants  qui  se  portent  les  uns  sur  les  muscles,  les  autres  vers  la  base  de 
l'orbite  et  constituent  en  réalité  la  partie  c.'<srnlielle  de  raponérnixe.  »  De 
cette  dernière  phrase  que  nous  soulignons,  il  n'y  avait  (ju'un  pas  à  faire  poiu' 
renverser  l'opinion  en  cours  et  reconnaître  ()ue  la  <apsule  fibreuse  est  non  pas 
le  centre  et  le  point  de  départ  de  l'aponévi'ose  orbitaire.  mais  un  simple  diver- 
ticulum  de  celle-ci.  Si  Tillaux  n'est  pas  aile  ius(|ue-là.  il  observ(>  (|ue  «  l'aponé- 
vrose de  l'orbite  est  constituée  par  une  lame  cellulo -fibreuse  étendue  du  poitr- 
Iniir  de  l'orhite  au  pôle  postérieur  de  r(eil.  Llle  partage  l'orbite  en  deux  loge<. 
l'une  antérieure,  largement  ouxei'le  en  a\anl.  destinée  au  bulbe  oculaire: 
l'autre  postérieure,  contenant  graisses,  muscles,  vaisseaux,  nerfs.  »  Tillaux 
admet  donc  avec  raison  la  continuité  de  l'e.rjjnnsion  orbitaire  à  la(|U(dle  nou< 
avons  doiiiK-  le  nom  iVrninnnuir  aponév rotique . 

Parmi  les  plus  récents  auteurs,  Teslut  affirme  encore  a\er  plus  de  |ii'eciMon 
l'erreur  que  nous  avons  relevée  chez  tous  ses  devanciers  : 

«  Prolon;iement.-i  envoyée  par  la  capsule  de  Tenon  sur  les  w/zsc/cs-  qui  la 
traversent.  Devant  chacun  des  muscles  précités,  la  capsule  de  Tenon,  au  lieu 
de  se  laisser  pt-rforer.  ne  déprime  en  doigt  de  r/ant.et  arcompaffne  les  Irn- 
dons  jusqiù'i  leur  insi'rtion  s//r  ht  sclérotique.  D'autre  part,  an  moment  où 
elle  se  déprime  en  avant  sur  les  tendons,  elle  envoie,  eu  sens  in\crse.  sur  le> 
corps  nuisculaires  eux-mêmes,  des  pn»longements  qui  constituent  les  gaines  tie 
<'es  muscl(>s.  /."  ca/)s/(lc  de  Tenon  jette  donc  sur  les  muscles  qui  la  I in- 
versent deux  ordi'es  de  gaines  :  des  gaines  antérieures  ilestinées  aux  lendcms. 
ce  sont  des  gaines  b>ndineuses  ;  des  gaines  postérieures,  destinées  au  cf»r|» 
mnscidaire,  ce  sont  les  «raines  nuisculaires.  » 


cAi'sui.i':  m-:  Ti:\n\,  989 

Kl   plus  liiiii   : 

«  Les  rcclicrclics  de  Scliwalhc  sur  Jos  voies  lyiii|)liati(|iirs  de  l'iiil  nous 
(léiiioiilrciil  <|U('  la  raijsulc  de  Tenon  ost  constituéf  en  n'alili"  |)ar  deux  rciiiljcts 
«•oiiionrliis  cunccnlrMinrs  iiiii  ;i  l'aiiliT  :  1'  un  li-niilcl  jxisli'nfnr  un  cxlcrnc 
relalivcnuMit  t''|)ais  (|ui  n'est  autre  (jue  la  cociue  lihicnse  ((u'on  a  sous  les  yeux 
après  rr-nurléalion  de  l'ceil,  (|ui  n'est  autre  <|ue  la  »a[)sule  de  Tf'non  elle-même 
Iclle  (pic  la  dôcnxcnt  les  auteurs;  2"  un  ieudiet  anl<''iMcnr  on  inlrrnc  infi- 
niuient  pins  niinrc  (séreuse)  ([ni  recouvre  la  scl(''roti(pic  et  lui  adli(!^'re  inti- 
nieuient.    » 

Personne  n'avait  affirnu''  avec  plus  de  nettel(''  la  prédominance  presque 
absolue  de  la  capsule  fihreuse  du  criobe.  Cette  étran^n'  erreur  ne  sendjiait  donc 
pas  en  voie  de  disparaître. 

llenle  et  Magni  font  terminer  en  avant  le  faisceau  de  Tenon  (capsule  fibreuse 
du  globe)  sur  la  ligne  d'insertion  des  muscles  droils.  Htidge,  Lusclika  et 
Schwalbe  le  poursuivent  jusqu'à  la  cornée. 

Les  uns  et  les  autres  ont  raison.  La  ea|)sule  fibreuse  pren(/  insertion  h  la 
sclérotique  sur  la  ligne  d'insertion  des  muscles  droits,  mais  se  prolonge 
ensuite,  toujours  adhérente  à  la  sclérotique,  jusqu'à  la  cornée. 

La  cavité  de  Tenon  ou  séreuse  de  l'ieil  a  relativement  moins  attiré  l'atlenlion 
des  anatomistes. 

La  surface  interne  de  la  capsule  fibreuse  du  globe  est  lisse,  unie,  très  régu- 
lière. Elle  n'adh('re  à  la  sclérotique  que  par  un  tissu  cellulaire,  bumide,  très 
fm  et  très  lâche,  qui  a  pu  être  considéré  comme  une  sorte  de  séreuse  rudimen- 
taire  (Sappey,  loc.  cit.).  Tous  les  auteurs  avaient  en  effet  regardé  la  cavité  de 
Tenon  comme  une  pseudo-séreuse.  Bogros  remarqua  que  les  tendons  des  mus- 
cles droits  et  obliques  pénétraient  dans  cette  cavité  qu'il  décrivit  sous  le  nom 
de  séreuse  des  tendons  de  l'œil. 

Schwalbe,  dont  les  recherches  ont  été  jusqu'ici  les  plus  complètes  sur  ce 
sujet,  établit  que  l'espace  auquel  il  donne,  le  premier,  le  nom  de  cavité  de 
Tenon,  était  bien  une  cavité  séreuse  ou,  plus  exactement,  un  espace  lympha- 
tique tapissé  dans  toute  son  étendue  par  une  très  belle  couche  d'endothélium 
reposant  sur  une  membrane  conjonctive  excessivement  fine.  Il  démfmtre  les 
deux  communications  importantes  de  la  cavité  de  Tenon  avec  l'espace  supra- 
choroïdien  d'une  part  et  la  cavité  sous-arachnoïdienne  du  cerveau  d'autre  part. 

Nous  croyons  avoir  apporté  notre  contribution  personnelle  à  l'étude  de  la 
capsule  de  Tenon  de  l'homme  sur  les  points  suivants  : 

1"  Nous  avons  établi,  par  des  preuves  tirées  de  ranatomie  humaine  et  de 
l'anatomie  comparée,  sa  véritable  nature  :  La  capsule  de  Tenon  est  l'aponé- 
vrose du  groupe  musculaire  de  l'orbite. 

2"  Nous  avons  présenté  une  description  plus  simple  et  plus  rationnelle,  basée 
sur  cette  interprétation. 

3"  Nous  avons  non  seulement  admis,  avec  Tillaux,  la  continuité  de  l'enton- 
noir aponévrotique,  mais  nous  l'avons  identifié  avec  les  ailerons. 

4"  Nous  avons  découvert  l'aileron  inférieur  et  la  connexion  aponévrotique 
si  remarquable  des  muscles  petit  oblique  et  droit  inférieur. 

o"  Contrairement  à  la  description  de  tous  les  auteurs,  nous  avons  démontré 
d'abord  que  l'expansion  orbitaire  n'est  pas  traversée  par  les  muscles;  en  outre, 

[MOT. il  HA 


990  Af'l'AliKII.  MOTi:ri!  DK  I/OKII.. 

(|iic  la  ^--ainc  proloiidc  des  muscles  abandonne  ceux-rl  pour  se  rrjilier  sur  l'hr- 
misphêre  postérieur  du  //lobe  où  elle  J'oi-mc  la  capsule  postcrieiirc 

0'  Nous  avons  Isolé  par  le  scalpel  toute  la  membrane  séreuse  (jiii  ta])is<c  l,i 
face  pariétale  de  la  cavité  de  Tenon  et  décrit  cette  memjjrane. 

7"  Aj)n''s  a\'oir  étendu  nos  recherches  à  toute  la  série  des  verlébivs  et  pré- 
senté une  descri|)li()n  j)articidiére,  toujours  d'après  nos  pièces  auatomitjues.  de 
la  capsule  de  'iV'iiun  il.ins  cIlkiiic  classe  (;l  dans  un  ;^i-aii(l  iiumhrr  de  ^'■enrcs  et 
d'espèces,  nous  avons  pu,  j)ar  une  synthèse  de  toutes  ces  iccherches.  ramener 
la  capsule  de  Tenon  à  un  seul  ty[)e,  commun  à  tous  les  vertébrés  et  à  l'homme. 
ré^i  par  les  mêmes  lois  générales,  dans  son  ensendilc  cnniinc  dans  ses  détails. 

L'observation  exacte  des  dispositions  anatonii(|ur>  iiuns  ont  conduit  aux 
déductions  suivantes  : 

Description  du  véiil.iblc  uu''canisme  des  mouvements  de  rolalinn  ilu  p^lobe 
comparé  à  tort  juscpiici  aux  mouvements  énarthrodiaux. 

Analvse  complète  du  rôle  des  ailerons  pendant  le  repos  et  la  contraetion 
nuisculaircs. 

A|)plications  opératoires  à  la  chirurgie  des  nuiscles  de  Tnil  cl  «les  paupière-; 
(Théorie  des  strabotomies;  opération  de  Motais,  etc.)  '. 

SIGNIFICATION  ANATOMIQUE  DE  LA  CAPSULE  DE  TENON 

Nous  venons  de  voii'  que  deux  o])inions  ont  été  émises  sur  la  manière  d'inter- 
prétiM'  la  capsule  de  Tt-uon. 

1"  Pour  Hélie,  Hichet  et  quelques  autres  anatomistes  de  cette  période,  la 
capsule  de  Tenon  est  un  prolmif/cmcnt  de  la  dure-rncrr  et  du  périoste  orbi- 
tairc  auxi|uels  elle  l'ail  suiic  du  sommet  à  la  circoiirt''rcncc  de  l'orbite.  La  com- 
j)araison  des  deux  l'euillels  du  bonnet  de  rolon  tra<luisail  bien  cette  hypothèse. 
Peisonne  ne  la  soutient  plus  dej)uis  la  réfutation  de  Sappey.  Sappey  a  dé- 
montré en  elTcl  (piil  n'cxisie  aucune  analogie  di'  structure  ni  de  fonction 
entre  la  capsule  et  le  jx'iiosle.  L'aponévrose  orhitaire  et  le  périoste  se  riMi- 
conlrent  dans  leur  insertion  comuuine  aux  saillies  osseuses.  Mais  ce  point  t\i' 
contact  n'implique  |)as  plus  poui'  elle  (|ue  pour  les  autres  aponévroses  une 
continuité  de  tissu. 

2"  La  partie  essentielle  de  l'aponévrose  orbitaire  eM.  la  capsule  /ibreu<e 
ne  l'ieil. 

«  De  cette  capsule,  comme  d'un  centre,  partent  des  prolongiMuenls  de  |ire- 
inier  ordre,  gaines  des  muscles,  et  des  prolongements  de  second  lu-dre.  ailerons 
ligamenteux.  »  —  Les  muscles  traversent  ces  prolongenuMils  (Sa|)pey). 

Ix  passage  de  Tenon  que  nous  avons  cité  prouve  que  rinxenieur  île  l'aptmé- 
vrose  orbitaire  avait  déjà  celle  o|tniion.  l'Ile  est  presque  unannncment  admise 
aujourd'hui. 

dette  inlci'|»i'cl;irion  doit  èlre  aliaudonuce.  I",lle  lail  di'  la  ca|i<ulcdc  Tenon 
une  mcndti'anc  uni(|nc  dans  iccoiKunu^  el  n'est  conlorme  m  aux  laits  bien 
observés,  ni  aux  lois  gciK'ralcs  (|ui  régissent  le  svstème  musculo-aponé- 
vroti([ue. 

1,  Ptiiii' t'Imlo  plus  cuiniiU'Ii',  cinisiilliT  !'«  Aii.ilomii'  l'I  |i|i\su>loirii'  île  r.i|>|i;iroil  inoti'iir  ilo  l'irii  «lo  riimnnn- 
in  lùirycloprdu-  l'raiiraisr  d'nphlaliiKihxjir  cl  imlir   li.iilo  iWiiiiitinnir  dr  rup/jaivil  inoletir  de  l'ceit  "■ 
riiniiitiic  e(  des  vcrtrln'cg. 


CArsi'I.I-    1)I-:  Tl'NdX.  991 

La  capsule  de  Triinn  est  I  ii polir V rose,  roininunc  ili(  i/raupe  rnuxrulaire  (.!<■ 
rorhih'. 

Coiiiiiic  Idiis  les  ;ii-nii|H's  imisciilaiiTs  de  rrcdiiiiiiiic,  les  imiscics  de  rcirlillc 
sont  reliés  entre  eux  par  une  apoiiévrosi;  <'oiiiiiniiie  (|iii,  se  diMloiililaiit  sur 
leurs  bords,  rniirnit  à  cliaciiii  d'eux  une  «raine  particulière. 

Dans  Torhite  ('(ininie  ailleurs.  l'apouéNrosc!  orijilaire  ne  l'orme  pas  seidenieni 
la  fraine  des  muscles,  mais,  j)ar  des  prolongements  ([ui  s'en  détachent,  enve- 
loppe les  oryanes  qui  se  trouvent  sur  son  parcours  :  vaisseaux,  viscères  (o'il), 
glandes  (glande  lacrymale),  etc.  La  capsule  fibreuse  du  globe,  loin  d'être  la 
partie  essentielle  et  le  point  de  départ  de  l'aponévrose  de  l'orbite,  n'en  est  donc 
qu'un  diverticulum,  (juelle  que  soit  son  importance  au  point  de  vue  plivsiolo- 
gique. 

Lorsque  la  stabilité  ou  la  structure  des  muscles  et  des  organes  l'exigent,  les 
aponévroses  s'insèrent  solidement  sur  le  pourtour  des  ceintures  osseuses  ou 
ostéo-llbreuses  et,  par  l'entonnoir  ou  le  cercle  fibreux  ainsi  formé,  les  protègent 
contre  des  déplacements  ou  des  compressions  dangereuses  (insertions  aponé- 
vrotiques  sur  le  pubis  et  l'arcade  de  Fallope,  sur  l'arc  sterno-claviculaire,  sur 
les  branches  Ischio-pubiennes,  etc.). 

L'aponévrose  orbitaire,  chargée  d'assurer  la  fixité  et  Finlégrité  fonctionnelle 
de  l'appareil  moteur  et  du  globe  plongés  dans  une  cavité  relativement  vaste, 
prend  également  des  points  d'appui  étendus  et  solides  sur  le  rebord  orbitaire. 
C'est  la  raison  d'être  de  l'entonnoir  aponévrotique  et  des  ailerons  ligamenteux. 
Nous  savons  que  la  structure  des  aponévroses  musculaires  se  modifie  suivant 
les  fonctions  qu'elles  ont  à  remplir.  L'aponévrose  du  groupe  musculaire  de 
l'orbite  se  conforme  à  cette  loi.  Celluleuse  au  fond  de  l'orbite  et  dans  la  plu- 
part des  intervalles  musculaires  où  les  tractions  des  muscles  sont  très  limités, 
elle  prend  une  grande  épaisseur  au  niveau  des  ailerons  qui  supportent  la  plus 
grande  partie  de  l'efTort  musculaire.  Toutefois,  nulle  part  elle  ne  présente 
l'aspect  nacré  et  l'inextensibilité  des  aponévroses  des  membres.  Ces  qualités 
fussent  devenues  j)our  elle  les  plus  graves  des  défauts.  L'aponévrose  et  son 
entonnoir  orbitaire  devaient  être  assez  l'ésistants  pour  assurer  l'équilibre  des 
muscles  et  du  globe,  mais,  en  même  temps,  assez  élastiques  pour  se  prêter  à 
leurs  mouvements.  Une  gaine  inextensible,  un  aileron  ou  im  diaphragme 
rigide  auraient  coupé  court  au  raccourcissement  du  muscle  et  à  son  effet 
physiologique  de  rotation  du  globe  dès  le  début  de  la  contraction. 

C'est  pourquoi  la  structure  de  l'aponévrose  musculaire  de  l'orbite  est  remar- 
quable par  l'abondance  des  fibres  élastiques  (Schwalbe)  et  même  par  la  pré- 
sence, dans  ses  parties  les  plus  résistantes,  de  fibres  musculaires  lisses.  Cette 
structure  lui  donne  un  aspect  particulier  qui  a  contribué  à  en  faire  mécon- 
naître la  véritable  nature. 

La  capsule  de  Tenon,  observée  chez  l'homme  seul,  apparaît  donc  claire- 
ment, non  plus  comme  une  membrane  d'exception  unique  dans  l'économie,  mais 
comme  l'aponévrose  musculaire  commune  du  groupe  musculaire  de  l'orbite. 

Dans  les  vertébrés,  cette  interprétation  s'impose  de  toute  évidence.  Chez  les 
sujets  très  nombreux,  de  toutes  les  classes,  dans  lesquels  le  muscle  choanoïde 
existe,  recouvrant  une  partie  de  l'hémisphère  postérieur,  la  capsule  fibreuse 
du  globe  est  nécessairement  rudimentaire.  Chez  les  ruminants,  en  particulier 

[MOTAIS.] 


992 


APPAREIL  MOTEUR  DE  L'OEIL. 


(fig.  590)  l'hémisphère  postérieur  tout  entier  est  occupé  par  le  muscle  choa- 
noïdc,  ses  faisceaux  accessoires  et  des  lobules  adipeux  adhérents  à  la  scléro- 
tique. Ici  la  capsule  fibreuse  est  réduite  à  sa  partie  antérieure.  La  cavité  de 
Tenon  n'existe  pas.  Elle  est  remplacée  par  une  large  bourse  séreuse  située 
entre  les  muscles  droits  et  le  muscle  choanoïde.  Nous  sommes  donc  en  pré- 
sence d'orbites  dans  lesquels  —  si  l'on  admettait  la  théorie  en  cours  —  la 
[)artie  essentielle  —  capsule  fibreuse   du  globe  —  disparaît  à  peu  près  tola- 


M'    N      à: 

Fio.  rj'JO. —  Coupe  liori/.oiUale  des  muscles  et  de  l'aponévrose  truu  d'il  de  bci'uf. 

DD,  muscles  droits  interne  et  externe.  —  C,  muscle  choanoïJe.  —  C,  faisceaux  acccssuires  ou  profonds  du 
même  muscle.  —  AA,  gaine  des  muscles  droits.  —  A'A',  gaine  du  muscle  clioanoïde.  —  .\",  gaine  d*»*  faisceaux 
accessoires  du  même  muscle.  ^  R,  feuillet  profond  de  la  gaine  des  muscles  droits  abandonnant  ces  muscles, 
comme  chnz  l'Iiomme,  pour  se  repli<>r  en  arrière,  mais  au  lieu  de  former  la  capsule  po-^térieure  du  globe,  il  ne 
tapisse  que  quelques  millimètres  de  la  .sclérotique  et  rencontre  presque  immédiatement  le  muscle  choanoïde  C 
sur  lequel  il  s'étale  pour  former  le  feuillet  superficiel  de  sa  gaine  A',  passe  dans  les  interstices  du  muscle  clio.i- 
noïde,  forme  la  gaine  des  faisceau-V  profonds  de  ce  muscle  A"  et  se  perd  en  cloisonnements  sur  les  masses  adi- 
peuses GG.  11  n'existe  donc  pas  de  capsule  filireuse  postérieure  du  globe. —  FS,  fascia  sous-conjonclival.  — 
EN,  entonnoir  aponévrotiquc —  T,  tendon  du  muscle  droit.  —  N,  nerf  optique. 


lement,  pendant  que  la  partie  considérée  comiuo  soooudairo  —  aponévrose 
musculaire  —  qui  ne  dériverait  que  de  cette  capsule  abseiiii-,  prend  un  déve- 
loppement remarquable. 

Nous  devons  donc  conclure  avec  certitude  t[iie  l'ap[)ariMl  nKMul)raiu'iix 
dénommé  capsule  de  Tenon  n'est  que  l'aponévrose  du  groupe  musculaire  de 
rorbile;  que,  par  son  développement  et  sa  texture,  cette  aponévrose  est 
adaptée,  dans  son  ensemble  couiine  dans  ses  parties,  au  volume  des  muscles, 
au.v  tractions  (pi'i'lle  subit,  aux   tVtiu'tions  ([u'elje  doit   remjilir;  (|ue,  d'autre 


|i;irl.  I<'i  rai)"-!!!!'  liliiTii^c  ilii  i^ldhc  [\'i'-~\  (iniiii  (livci'liciiliiiii  dr  celle  a|Him''- 
vnise,  au  iiiéiiie  lilie  (|ne  les  eii\clo|>|)es  libieiises  <les  glandes  lacrvmalos 
e(  (le  llanlei-.  de  la  liinile  i; raiss-jnse  el  de  la  ti;^c  carldaiziiieiise  de  eortain-i 
verléhivs'. 


CllAIM'rHK   III 

MOUVEMEMS  DU  GLOliK 

l/ae(i()ii  de  rliai[ue  muscle  de  Iceil  el  li'  n'de  di'  lapnuévrose  ne  |iiMi\aieiil 
èlre  (lélinis  isolément.  Nous  les  réunissons  dans  un  oliapitre  spécial. 

ACTION  DES  MUSCLES 

Au  point  de  vue  phvsiol()t:i([ue.  les  nuiscles  de  In-il  sont  groupés  en  trois 
paires  : 

Première  paire  :  niusole  droit  interne,  muscle  droit  externe; 
Deuxième  paire  :  muscle  droit  supérieur,  muscle  droit  inférieur; 
Troisième  paire  :  muscle  oblique  supérieur,   muscle  oblique  inférieur. 

Première  paire.  —  I.es  nuiscles  droits  interne  et  externe  s'inséranl  à  la 
scléroti(|ue  suivant  une  courbe  rég-ulière  dont  les  deux  extrémités  sont  à  dis- 
tance à  peu  près  égale  de  la  tangente  au  méridien  transversal  de  la  cornée. 
leur  action  sur  l'œil  sera  simple.  T^eur  limite  de  rotation  extrême  est  de 
4(t  degrés  pour  l'abduction.  4i  degrés  pour  l'adduction  (Landolt). 

I^a  légère  obliqulié  de  l'insertion  du  muscle  droit  externe  que  nous  avons 
signalée  après  Fuchs  a  été  négligée  jusqu'ici.  Notons  cependant  que  Volkman, 
dans  ses  déterminations  sur  le  cadavre  de  l'action  des  muscles  de  l'œil,  dit 
avoir  trouvé  une  légère  inclinaison  en  avant  de  l'axe  de  rotation  correspondant 
à  la  première  paii'e  musculaire. 

Deuxième  paire.  —  La  direction  des  nuiscles  droits  supérieur  et  infé- 
rieur est  légèrement  oblique  de  dedans  en  dehors  :  leur  insertion  est  plus 
oblique  encore  de  dedans  en  dehors  et  d'avant  en  arrière.  Leur  action  sera 
donc  complexe. 

Nous  remarquerons,  toutefois,  que  l'obliquité  de  l'insertion  du  muscle  droit 
supérieur  est  plus  prononcée  que  celle  du  muscle  droit  inférieur.  Pour  le 
muscle  droit  supérieur,  le  point  le  plus  rapproché  de  la  cornée  est  G  mm.  3,  le 
plus  éloigné  à  H  millimètres;  différence  4  mm. 3.  Pour  le  muscle  droit  infé- 
rieur, le  point  le  plus  rapproché  est  à  3  mm.  3,1e  plus  éloigné  à  8  millimètres; 
(li/fèrence  2  mm.  3. 

Il  est  admis  cependant  que  l'axe  de  rotation  des  muscles  de  la  deuxième 
paire  forme,  avec  l'axe  optique,  un  même  angle  de  6.3  degrés  ouvert  en  dehors 
Le  muscle    droit   supérieur  tournera    donc    l'œil  en   haut    et    en   dedans  ;    le 

1.  Pour  plus  amples  déTeloppements  de  cette  discussion,  se  reporter  h  1\<  Anatomie  et  physiologie  de  l'appn- 
ri'il  moteur  de  l'œil  de  l'homme  »,  in  Encyclopédie  française  d'ophlulmologie.  t.  I. 

POIRIER    ET    CIIARPV.    —    V.  63 


994  \I'I"Al!i:il,  MoTELH  HK  I.UKII.. 

niiistle  droit  iiiCéiiciir  en  has  cl  en  dedans.  Ils  ne  peuvent  produire  seuls  m 
l'élévation  ni  l'abaissement  directs. 

Los  muscles  droits  supérieur  et  inférieur  sont  anta^'^onistos  pour  les  mouve- 
ments d'abaissement  et  d'élévation,  mais  associés  pour  rincliiiaison  du  méri- 
dien vertical  en  dedans. 

La  limite  extrême  est  p(jur  rabaissement  de  oU  degrés,  et  pour  l'élévation 
de  44  degrés  (Landolt). 

Troisième  paire.  —  Mxsi-lcs  ohlit/ue^.  —  Les  muscles  o!di(|ucs  forment 
avec  l'axe  optique  un  angle  de  o9  degrés  ouvert  en  debors  (Landolt).  Leiii- 
axe  de  révolution  traverse  le  globe  liori/.ontalemcnl  et  se  dirige  d'avant  en 
arrière  et  de  debors  en  dedans. 

Le  muscle  oblique  supérieur  tourne  la  cornée  en  bas  cl  en  debors.  le  niii-<  le 
oblique  inférieur  en  haut  et  en  debors. 

Les  muscles  obliques  sont  donc  antagonistes  pour  l'éli-xalinn  cl  l'abaisse- 
ment et  associés  pour  la  rcdalion  en  debors. 

Les  muscles  obliques  étant  à  la  fois  élévateurs  ou  abaisscurs  et  (ihdur leurs. 
les  muscles  droits  supérieur  et  inférieur,  élévateurs  ou  abaisseurs  et  whhir- 
Icurs,  on  conçoit  que  l'action  combinée  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  paire 
produira  le  regard  direct  en  baut  ou  en  bas. 

De  l'action  successive  ou  combinée  des  six  muscles  résultera  la  rotation  de 
l'œil  dans  tous  les  sens. 

La  convergence  a  lieu  ])ar  raction  .<iiiiult(inéi'  des  deux  muscles  droits 
internes.  Cette  fonction  cxisle  cbez  tous  les  animaux,  mais  à  un  degré  d'autant 
])lus  faible  que  la  latéralité  des  orbites  est  plus  ])rononcée.  Elle  acquiert  une 
importance  plus  grande  cbez  riiomme  et  les  primates,  la  présence  de  la 
macula  donnant  à  la  vision  binoculaire  pins  d'acuité  et  de  précision. 

On  sait  donc  que  le  globe  exécute  des  mouvements  de  rotation  autour  d'un 
axe  vertical  (muscles  droits  interne  et  externe);  d'un  axe  à  peu  près  trans- 
versal (muscles  droits  supérieur  et  inférieur);  d'un  axe  situé  aussi  dans  le  plan 
borizontal,  mais  se  rapprocbant  de  l'axt^  anféro-postcrieur  (muscles  grand  et 
petit  obli(|ues). 

On  sait,  en  outre,  que  le  globe  ne  subit  pas  ou  très  peu  de  mouvements  de 
translation  en  masse  et  que  le  centre  de  rotation  reste  à  peu  près  invariable. 

Ces  faits  sont  tous  bien  établis,  mais  leurs  raisons  anatomiques  et  pbvsiolo- 
giques  n'ont  pas  été  rigoureusement  étudiées. 

ÉQUILIBRE  DU  GLOBE 

Le  centre  de  rotation  hk  i."(Kii.  i;si  itxk.  —  Disi'oshkins  an akinuoi  ks  kt  imiv- 
siOLOC.iQiES  Qii  iiÉTKiiNUNKNT  CETTE  FIXITÉ.  —  Lc  ceutiv  Ac  rolatiou  de  l'u-il  est 
il  peu  près  invariable.  II  ne  subit  de  lt'g<Ms  déplacements  (jue  près  des  limites 
extrêmes  des  rotations. 

Comment  un  organe  à  parois  souples,  plongé  dans  une  masse  molle  cl 
animé  de  mouvements  assez  rapides,  peut-il  conserver  une  telle  fixité? 

Le  globe  est  suspendu  dans  l'orbite  et  maintenu  dans  une  position  inva- 
riable par  l'action  combinée  d'un  certain  nondtre  tl'cléments  anatomiques. 


\i()ij\K\ii;.NTs  1)1'  (ii,(ii;i:.  995 

Antagonisme  des  muscles  droits  et  des  muscles  obliques. 

Hii  >ail  i|ii  un  iiHi-^clc  a  \'r\n\  i\c  idiil  laclidii  mi  iiiriiic  à  li-lal  ilr  irpos. 
pnr  x(i  liiiiicilr  ^fi/lr.  Iriid  l(iii|(iiiis  à  lariM'iicr  son  |iumiI  diiisi'il  khi  mctltilc 
vers  son  |M)iiil  li\c. 

l/inscrlinii  (issciisc  des  (|iialiT  muscles  diniU  a  liiii  au  l'und  de  rnilnlc;  (■>•< 
muscles  sdul  donc  des  rrlrurlciin^. 

l/iiisei'lioii  (tsseuse  du  muscle  pelil  oi)li(|iie  se  liiil  |tiès  \\yi  relioid  uiltilaire, 
et  sou  iuseiiicui  sclérfdicale  sur  riiéuiisplièi'e  [)ost(''rieui"  du  ^l(d)e.  Il  est  doue 
un   nui'-cle  jiiiil rni-tcitr. 

Le  ^raïul  olili(|ue  s'insèfe  au  l'oud  de  I  (»il)ile  avec  les  muscles  droits  ;  r'cs/ 
xon  ln^rrlioii  nnaloiiiii/uc.  Mais  il  se  réllécliit  dans  une  poulie  situt'e  près  du 
l'clioii!  (iiliilaire.  Son  pninl  de  ri'llexion  conslilue  xon  in^crlinii  ]jhi/si()/o<jifjt/(U 
la  seule  (|ui  nous  iiilt-resse  eu  ce  momenl.  De  là,  le  tendon  se  diri^'-e  en  arrièn* 
et  va  s'insérer  sur  rhémis|)hère  posiérieui-  du  globe.  Le  mu.sele  grand  ohrKjue, 
comme  le  muscle  |telil  olili(]ue.  est  donc  un  muscle  jjrolrac leur. 

Ce!  antagonisme  enhe  les  muscdes  droits  et  obliques  est  l'é!(''meiit  a<iif  dr 
réc|uilibre  du  gl(d)e. 

Notons,  à  ce  propos,  les  counoxions  fibreuses  intimes  qui  unissent  le  nuiscle 
petit  oblique  au  muscle  droit  inférieur  (cravate  fibreuse)  et  le  muscle  grand 
obli([ue,  par  sa  gaine  tendineuse,  au  muscle  droit  supérieur.  Il  eu  résulte  (|iie 
ces  muscles  s'appuicnit  l'un  sur  l'autre  et  ueuhaliscnl  réci|ir(i((iiemcnl  leur 
tendance  à  déplacer  le  globe  en  sens  opposés. 

Appareil  fibreux.  —  Le  globe  est  reçu  eu  arrière  dans  une  calolle 
fibreuse  Formée  par  la  gaine  j)rofonde  des  muscles  droits  repliés  sur  Tliémi- 
sphère  postérieur.  Vers  réqiuiteur,  cette  capmde  postérieure  se  soude  à  l'enton- 
noir a[)ouévrotique  et  à  ses  ailerons  qui  si»  fixent  solidement  à  toute  la  circon- 
férence de  l'orbite.  Ce  vaste  diaphragme  concave  s'oppose  au  déplacement  du 
globe  en  arrière. 

L'appareil  fibreux  (|ui  s'ojjjjdsc  au  déplacement  en  avant  est  formé,  crcUi- 
!<iremcnt,  de  la  cipsule  antérieure,  c'est-à-dire  de  la  moitié  anlérieure  de  la 
capsule  fibreuse  du  globe.  Nous  savons  que  la  capsule  antérieure  coiffe  tout 
riiémispbère  antérieur  de  l'ieil  jusqu'à  la  cornée;  que  d'autre  part,  elle  est 
adhérente  aux  uuiscles  droits  qui  sont  rétracteurs.  r]lle  xouliciit  l'I  réijxUtri.^e 
l'action  rétraclrice  des  uuiscles  droits,  en  l'étendant  à  toute  la  surface  sdéro- 
ticale  antérieure.  L'importance  de  ce  rôle  de  la  capsule  antérieure  ressort 
des  conséquences  de  la  strabotomie  que  nous  avons  signalées  :  La  section 
seule  du  tendon  n'expose  pas  à  un  exophtalmos  appréciable;  la  section  trop 
large  des  attaches  capsulaires  donne  toujours  une  protrusion  choquante. 

Coussinet  adipeux.  —  Le  globe,  recouvert  de  ses  membranes  d'enve- 
loppe, est  plongé  dans  une  épaisse  masse  graisseuse  qui  l'entoure  de  tous  les 
côtés,  sauf  en  avant.  Ce  tissu  de  remplissage  était  indispensable  dans  une 
cavité  orhitaire  aussi  vaste,  par  rapport  au  volume  du  globe.  Nous  avons  sou- 
vent constaté  qu'après  avoir  enlevé  le  tissu  adipeux  de  l'orbite,  sans  toucher 
aux  muscles  et  aux  aponévroses,  le  globe  se  déplaçait  assez  facilement,  soit 
latéralement,  soit  en  arrière.  C'est  pourquoi  le  tissu  adipeux  de  l'orbite  est  tou- 
jours abondant   même  chez  les  sujets  les  plus  amaigi'is.  Dans  les  vertébrés, 

,. MOT  Al  s.] 


996  APPAREIL  MoïKIl;  DK  l/nr-ll.. 

lorsque  ce  tissu  de  support  manque  (squales,  scvHiuni  cauieula).  l'appareil 
(ihreux  tout  entier  prend  un  drvelopfK'nient  eonsidérahle. 

Paupières.  Les    paujiirii^   conlrihuent   dans    une   eertaiue   mesure   à 

maintenir  le  ^lobe  en  avant.  Leur  action  est  surtout  appréciable  dans  l'ex- 
<»plitalmos  qui  s'exagère  habituellement  par  Técartement  artificiel  des  pau- 
])ières.  Nous  avons  présenté  à  la  Société  de  médecine  d'Angers  la  premièri' 
acromégalie  connue  (IS8I).  avant  les  travaux  de  Marie,  chez  Uuiuelle  l'exo- 
phtalmos  était  tel  que  le  simple  écartement  des  paupières  déterminait  une 
brusque  luxation  des  deux  globes  en  avant. 

"Vaisseaux  et  nerfs.  —  Hicn  (luil  soil  iuq»ossible  df  la  mesuriT.  I.i 
résistance  qu'opposent  au  déplacement  en  avant  les  vaisseaux  du  fond  de  l'œil, 
les  nerfs  ciliaires  et  j»rincipalernent  le  nei'f  <»ptique.  ne  saurait  être  niée. 
Cependant  ces  organes  se  piétcnl  par  une  ilistmsion  Icntr  à  un  allongement 
qui  peut  devenir  considérable. 

En  résumé  : 

Le  déplacemriil  de  l'oil  iVacant  en  arrière  est  donc  arrêté  par  :  les  muscles 
oldiques,  la  capsule  postérieure  apj)uyée  sur  l'entonnoir  a|)onévrotique  et  ses 
ailerons,  le  coussinet  adipeux. 

Le  déplacement  de  \'an\  d'arrière  en  avant  est  arrêté  par  :  les  muscles 
droits.  la  capsule  antérieure,  les  paupières,  les  vaisseaux  et  nerfs  post-bulbaires '. 

Mais  la  suspension  du  ^^iobe  n'est  pas  seule  en  jeu  dans  le  problème  assez 
comple.Ke  de  la  lixité  du  centre  de  rotation.  Si  l'appareil  moteur  n'est  pas 
maintenu  lui-même  dans  une  direction  constante,  ses  tractions  seront  inégales 
et  varia])Ics.  Les  déplacements  de  son  point  d'insertion  mobile  seront  égale- 
ment vaiiables.  Comme  toutes  les  aponévroses  musculaires,  l'aponévrose  du 
grou])e  musculaire  de  l'orbite  est  chargée  d{>  remplir  le  rôle  d'agent  de  con- 
tention vis-à-vis  de  ce  groupe,  partout  où  une  tenilance  à  son  déplacement 
|)oin'rail  se  manifester. 

Les  mU'^cb'S  droil'i  forment  un  cône  très  resserré  près  de  leur  insertion 
orl)itaire.  Dans  cette  partie,  la  conclu'  adipeuse  située  à  l'intérieui'  du  cône 
-■iillil  |)(>ur  les  soutenir.  A  N  ou  1(1  millimètres  de  l'insertion,  les  bords  des 
muscles  s'écartent  de  plus  en  plus  jus(|u'à  l'aileron  :  au  coussinet  graisseux 
sous-jacent,  s'ajoute  la  gaine  cellnlo-fibreuse  ipii  devient  de  plusen  plus  résistante 
en  se  rapprochant  de  l'ailei-on.  Vers  l'équateur,  le  muscle  s'inllécbit  sur  l'hémi- 
sphère antérieur  du  globe.  En  se  redre.ssant  pendant  la  contraction,  il  pourrait: 
1"  comprimer  l'œil;  2"  se  déplacer  en  glissant  latéralement  sur  la  partie  la  plus 
saillante  du  globe.  L'effort  musculaire  portant  presque  en  entier  >ur  ce  point 
devait  être  maintenu  par  nue  résistance  énergique.  Les  ailerons  et  l'iMilonnoir 
adjacent  prennent  naissance,  s'opposent  à  toute  déviation  et.  ctunnie  nous  le 
verrons  plus  loin,  éloignent  la  corde  musculaire  de  ré(|uateur  du  globe. 

Le  tendon  du  muscle  oblique  supérieur  est  maintenu  en  place  par  sa  gaine 
fdtreuse  qui  prend  son  insertion  sur  la  ponli(>,  et  par  une  expansion  libreusc 
(le  l'aileron  interne  du  nuiscle  tlroit  supérieur  (pii  se  soudi'  à  sa  gaine. 

Le  uiKsclr  ohliijue  inférieur  est  sididemenl  lixé  par  la  cravate  libreuse  île  la 
gaine  du  nniscl(>  droit  inférieur  et  par  l'aileron  inférieur. 

I.  .Nous  verrons  (paiie  lOO'i)  ii.ir  niiol  im'cauismc  le  jîloln"  (■>l  (iréservi'  cunlro  If  (li'|>lni.-eincal  l.itoral. 


M» Il  \i;mi:n-is  m:  (,i/ji;i:.  937 

l'.ll  (illlic.  Inlis  \f-  lu  lri'\  ;illi'^  ili's  r.iisci'ailX  lilil'clix  cl  rr>ji.lri'  ^ilin'-  rllllc  l;i 
lace  Mipi'rlicicllf  (les  imisclcs  cl  ilc  ra|)MiM\  ihm'  d  le  |Miin>|c  mmiI  iriii|ilis  par 
(les  masses  crlliiln -a(li|>i'iis<'s. 

Les  rappcirls  cl  la  diri-crKiii  Ar-^  imi-^rli  <  ilc  I'iuIpiIc  muiI  aiii-i  iiiaiulfiiiis 
dans  une  pdsilidii  roiislanlc  |tai'  les  diverses  parlics  de  i'apoin'vrdsc  et  j)ar  le 
nmssinel  adipeux,  l/éipiilihie  de  l'iirtiaiie  imd)ile  el  celui  de  lappaivd  iiinleiir 
sniil    ddiii'    (\i;aleiiieiil  assures.  diMeriiiiiiaii!   la  li.xile  du   rculrede  lolatidii. 

MÉCANISME    DU    MOUVEMENT    DU     GLOBE 

l'niir  Idiis  les  ailleurs  aiiriens  el  nnideriies.  I  arlieidatmn  de  lœil  est  une 
éiiarllirose;  Td'il  roule  dans  sa  capsule  lihreusc  comme  la  lète  du  fémur  dans 
sa  cavité  colylnïde  :  «  11  ne  doit  être  comparé  Co///;>c(?  iiK'cail'isme,  qu'à  une 
tète  articulaire  reçue  dans  une  cavité,  comme  la  tète  fémorale  dans  le  cotyle.  » 
(llelmli(dl/..  Opli(jta'  p/nj^iologiquc,  p.  r»3.) 

(".elle  erreur,  aussi  étrange  par  son  énormilé  (|ue  par  son  universalité,  repose 
>ur  une  apparence.  L'œil,  en  elTel,  ne  suint  que  des  mouvements  de  rotation; 
mais  le  véritable  inéranisvir  dv  ces  mouvements  est  heaiicoiip  plus  conij)le.\e 
<[ue  celui  de  Ténarthrose. 

Xous  avons  vu  que  le  globe  esl  adhérent  à  sa  capsule  lihreuse.  en  arrière, 
dans  retendue  traversée  par  les  vaisseaux  et  nerfs  ciliaires;  en  avant  dans  toute 
la  zone  épisclérale  (fig.  T)!)?  et  ''»'.tS).  Il  est  intimement  uni  au  nerf  optique  et 
relié  aux  (U'ganes  environnanls  par  les  vasa  vorticosa.  les  tendons,  etc. 

En  présence  de  ces  connexions,  on  nad mettra  plus  (jue  la  spbère  oculaire 
puisse  rouler  librement  dans  une  capsule  iiljreuse  à  Uiffi/clle  clic  est  ad/térente, 
notamment,  aux  deux  pôles.  11  est  de  toute  évidence  (jue  cette  capsule  et  les 
organes  voisins  suivront  le  globe  dans  ses  mouvements. 

Xous  avons  établi  le  vérilable  mécanisme  des  mouvements  du  globe  par  nnv 
série  d'expériences'  dont  nous  donnons  ici  les  conclusions. 

La  rotation  du  globe  comporte  les  phénomènes  suivants  : 

I"  Intlexion  du  nerf  optiqu(>  dans  le  sens  de  la  rotation;  2'  déplacement  du 
tissu  eellulo-graisseux  rétro-bulbaire  dans  le  sens  de  la  rotation;  3"  la  capsule 
suit  le  globe  dans  son  mouvement  de  rotation;  cependant  le  mouvement  du 
globe  est  un  peu  en  avance  sur  le  mouvement  de  la  capsule  par  suite  d'un 
léger  plissement  de  celle-ci. 

En  définitive,  le  ylobe  entraîne  dans  .<un  ntouvement  :  le  nerf  optique,  les 
couc/ies  profondes  de  Vatmosplière  eellulo-graisseusc  qui  Ventoure  et  sa 
laenibrane  d'enveloppe  qui  s'in/léchissent  dans  le  sens  de  la  rotation.  C'est 
là  le  phénomène  principal.  Grâce  à  l'élasticité  de  la  capsule  et  à  ses  attaches 
extérieures,  son  mouvement  propre  est  un  peu  plus  étendu. 

Au  premier  abord,  ce  mécanisme  complexe  semble  peu  s'accorder  avec 
l'aisance  des  mouvements  du  globe.  Mais  il  faut  remarquer  (jue  les  limites 
extrêmes  des  rotations  par  rapport  à  la  position  primaire  varient  entre  40  et 
•'»<l  degrés,  soit  10  millimètres  environ.  L'élasticité  de  tous  les  tissus  intéressés, 
leur  permet  de  se  prêter  facilement  à  ce  léger  déplacement. 

I.  Anatomie  ri  |ili\<iologie  de  l'appareil  mutoiii- ilo  l'œil  •le  riiomme,  in  Lncijclopàlie  franraise  d'ojiUlnl- 
iiiokxjie,  I.  I. 


:.i/or.i/; 


998  \PPAI!EII.  MOTKUM  DI-:  I.'OKII..   . 

Chez  lin  frrand  nombre  de  vcitéhivs  (ccrtaiiis  s(|ijalrs,  niiiiinanls,  etc.),  dont 
les  nif»nv<'inents  oculaires  présenlenl  eependant  une  étendue  et  une  aisance 
normales,  la  cavité  de  Tenon  n'e.xisie  même  plus  et  la  siirlace  de  glissement 
est  transj)ortée  à  la  face  externe  du  muscle  clioanfVide  ou  de  la  coque  fibreuse. 
Tl  s'en  suit  que  le  muscle  clioanoïde  liii-mèine  prend  [)art  à  la  rotation  du 
globe,  sans  (pie  ce  mouNcment  en  j)araisse  gêné. 

FONCTIONNEMENT    DES    MUSCLES    EXTRINSÈQUES    DE    L  ŒIL 

Les  muscl(!s  droits  j)rennent  leur  inseilioii  li.xe  an  lond  de  Tru-bite  et  leur 
ijisertlon  mobile  à  la  scléroticpie,  sur  riiémis|)bère  antérieur  de  l'ieil. 

L'action  des  muscles  oculaires  se  résoiil  eu  des  luiniv  l'ini'iits  de  rulalmn.  Le» 
muscles  droits  tendant,  j)ar  leur  contraction,  à  raj)proclici'  jciii'  iuserliun 
UHdjile  de  leur  iiiserlion  fixe  détermineroul  donc  tous  la  i-olallon  eu  arrière  du 
pôle  antérieur  de  r<cil. 

(^etle  rotation  eu  arrière  s'opérera  dans  le  sens  vertical  sup(''iicur  nu  inféi'ieur 
ou  dans  le  sens  bori/.onlal  interne  (»ii  externe. 

Nous  savons  encore  (pie  les  muscles  droits  s'enroulent  sur  l'hémispbère  anté- 
rieur à  partir  de  r(''(piateur.  L'arc  qu'ils  décrivent  se  redresse  pendant  la  con- 
iraction,  et  la  corde  |ilus  ou  moins  droite  ainsi  fornn^e  comprimerait  l'éipiateur 
du  globe  si  d'autres  ('déments  anatomiqucis  n'intervenaient. 

En  elTet,  l'action  des  muscles  de  l'o'il  est  singulièrement  niddilii'c  par  ih'< 
annexes  fibreuses  (pie  nous  avons  soigneusement  d(Vrites  dans  la  piilic  aiiatu- 
mi(}iie  de  ce  tia\  ail. 

Il  s'agit  des  ailerons  ligamenteux  et  de  renlomuiir  apiméx  l'otupie  :  dans 
l'exposé  qui  va  suivre,  nous  ne  parlerons  guère  que  de  la  partie  princijialr  : 
l'aileron.  Disons  une  fois  pour  toutes  (pie  Venlonnoir  (iponévroliquc  .soutien I 
cl.  réfjiflnri.^p  l'influence  des  aileron^^  en  Ci'h'whntl  n  hmii'  In  i-irron/'érrnrr 
de  l'orbilc. 

Du  rôle  de  l'aileron  sur  le  muscle  en  contraction.  —  I"  .1/' 

point  (le  vi/i'  phnxiidixjupn',   rnilcrnn  cioislili/r  jiouv  Ic^  muscler  droite  int 
Iruisiènir  tendon,  tendon  de  i-enroi. 

Par  son  épaisseur  considérable  rclat  iNcuirut  au  \iihinii'  du  (oi  i^  iiiu^cnlaire. 
par  son  implantation  sur  le  nuiscle  aussi  solide  (pir  -~i  clic  ciuanail  du  muscle 
lui-mém<\  |)ar  sa  large  insertion  sur  le  rebord  nrliilaiic.  jiar  la  iiKnlilicatidU 
de  direclidii  (pi  il  imitnme  au  muscle,  railernii  icm|dil  au  |iiiiiil  de  \  ne  iilivsin- 
logiqne,  le  n'de  d'un  lembui. 

Nous  venons  de  dire  ipie  le  redresseineiil  de  lan-  musculaire  dc\  rail  <(>m 
primer  r(Vjuateur  de  Id'il.  Mais  Taileroii  s"allacbe  précisément  au  muscle  au 
niveau  de  ré(pialeur:  ciiiiiine.  d'autre  |)ai'l.  il  s'i-lnigiic  {\\\  globe  pour  se  rendre 
à  l'orbite,  il  entraîne  le  muscle  lui  iiii''me  dans  sa  direction  exc(>nlri(pie.  1| 
forme  un  \  (''lilalile  IcihIou  de  riMiMii  sur  liMpicl  le  muscle  (//'f)?/  se  rrjh'fhit .  La 
direction  du  muscle  contracté  est  donc  la  ivsultante  de  ses  trois  iusertious. 

2"   l.'iiili'ron  est  nn  t('ndon  d'arrêt  pmir  h'  ))H/.<rlr. 

N(iii<  dexoii--  h  Tcnoii  lui  mr'Uie  la  cniinaissa  iice  de  ce  pniiil.  Lm-'^ipie  le 
muscle  se  raccourcit  vers   le   rmul  de  ruibile.  il  eiilraiiie  avec    lui    railermi.    Au 


M(»rvi;Mi:NTs  du  (iijjiiK.  999 

delà  (riiiic  cortaiiio  (lislciision,  r.iilcntii  oppose  une  ivsislanrf  inviiK-iblc  à  la 
Iracliim  iiiusciilain'. 

Los  ailerons  suiil  donc  hii'u  des  tendons  d'arrèl.  La  façon  dont  l'arrêt  scî 
produit  pour  les  muscles  droits  interne  et  externe  est  connue  depuis  lonp:- 
tenips.  l*our  le  muscle  ihoit  ^uprriew',  on  n'a  décrit  jus(ju'ici,  crmirne  Ir-ndon 
d'arrèl,  (jue  l'exjjansion  de  sa  praine  sur  le  muscle  releveur  de  la  paupière, 
dette  expansion  existe  et  contribue  même,  comme  on  sait,  à  relier  les  deux 
nuisdes  ensemble,  de  telle  sorte  que  le  muscle  droit  supérieur  élève  un  peu  la 
pau]tière  en  même  temps  que  la  i)upille. 

Mais,  outre  cette  expansion,  nous  avons  signalé  deux  bandelettes  fibreuses  qui 
parlent  des  bords  du  muscle  droit  supérieur  pour  se  rendre  aux  angles  interne 
et  externe  de  rorl)ile.  (les  ailerons  supérieurs  sont  les  véritables  tendons 
d'arrêt  du  muscle  droit  supérieur.  On  le  démontre  facilement  en  observant 
leur  tension  pendant  la  traction  en  arrière  du  muscle.  Ils  arrêtent  le  mouve- 
ment avant  que  l'expansion  du  releveur  soit  elle-même  complètement  tendue. 

Xous  avons  déjà  signalé  la  remarcpiable  disposition  anatomique  à  l'aide  de 
laquelle  le  muscle  droit  inférieur  prend  Insertion  à  l'orljile.  en  avant,  comme 
les  autres  muscles  droits. 

La  gaine  épaissie  du  muscle  ilroil  inférieur  embrasse  comme  une  cravate 
la  partie  médiane  du  muscle  petit  oblique,  qui  se  fixe  lui-même  à  l'angle  interne 
(\u  rebord  orbitaire  inférieur  par  son  propre  tendon  et  à  l'angle  externe  par 
laileron  inférieur. 

Le  muscle  droit  inférieur  prend  donc  son  point  d'appui  à  l'orbite  par  l'in- 
termédiaire de  l'anse  musculo-aponévrotique  du  muscle  oblique  inférieur,  et 
son  arrêt  se  produit  par  la  tension  successive  de  sa  cravate  fibreuse,  de  l'ex- 
trémité  antérieure  du  muscle  petit  oblique,  et  de  l'aileron  inférieur. 

L'arrêt  du  muscle  petit  oblique  se  produit  également  par  la  tension  de  l'ai- 
leron inférieur  qui  lui  est  commun  avec  le  muscle  droit  inférieur.  Dans  une 
contraction  énergique,  l'insertion  musculaire  de  l'aileron  du  petit  oblique  se 
porte  en  avant  avec  le  muscle  raccourci,  en  sorte  qu'au  moment  où  il  devient 
un  tendon  d'arrêt,  l'aileron  se  trouve  couché  le  long  du  rebord  orbitaire  infé- 
rieur et  presque  transversalement  dirigé  de  l'angle  interne  à  l'angle  externe. 

Le  muscle  grand  oblique  présente  une  disposition  particulière.  Il  est  arrêté 
dans  son  mouvement  par  les  brides  fibreuses  qui  s'étendent  du  tendon  lui- 
même  au  tube  fibreux  de  sa  gaine.  Ces  brides  fibreuses  s'opposent  au  glisse- 
ment exagéré  du  tendon  en  s'arc-boutant  contre  l'orifice  inférieur  de  la  pou- 
lie. Elles  forment,  en  réalité,  un  aileron  divisé  en  cinq  ou  six  bandelettes. 

Les  six  muscles  de  l'œil  possèdent  donc,  dans  leurs  ailerons,  des  tendons 
d'arrêt.  Nous  avons  à  nous  demander  toutefois  si  cet  arrêt  ne  coïnciderait  pas 
avec  l'épuisement  de  la  puissance  contractile  du  muscle  lui-même'?  Dans  cette 
hypothèse,  il  n'offrirait  plus  d'intérêt  physiologique. 

L'arc  d'excursion  de  la  cornée  est  de  40  à  30  degrés.  En  l'évaluant  en  milli- 
mètres (chaque  millimètre  valent  4  ou  5  degrés),  nous  trouvons  que  cet  arc 
équivaut  à  peu  près  à  10  ou  12  millimètres,  c'est-à-dire  au  maximum  de  dis- 
tension de  l'aileron. 

La  longueur  des  muscles  oculaires  est  d'environ  40  millimètres.  Leur  rac- 
courcissement se  limite  donc  au  quart  de  leur  longueur.  Or,  dans  les  autres 

03. 

[MOTAIS] 


1000  Ai'i'\i;i;ii.  MnïKL'u  hi-!  i;ui:ii,. 

muscles  striùs  de  réeoiioniie,  le  raecoiircissciiieiil  allciiit  la  iiinilii-  de  la  lon- 
•iueur  du  muscle.  Il  n'a  pas  été  signalé,  (jiir  nous  sachions.  daiH»malic  de 
structure  des  innsdes  de  Tteil.  Nous  pouNotis  donc  conclure  délinilivement. 
avec  Tknon-,  Mkkkki.,  etc.,  (pie  l'arrêt  j)rériiatun''  du  muscle  ai)|)artieiit  à  lailf- 
ron,  et  à  l'aileron  seul. 

Non  seulement  l'aileron,  à  son  extrême  limite  de  tension,  joue  le  rolc  duii 
tend(»n  d'arrêt,  mais  nous  ajouterons  que  dès  le  dêhui  de  la  contraction  mus- 
culaire, l'aileron    siiliil    un  (cilain    dc;.;iv   de   tension;  cette  tension   aiiLMiit-ntc 


lu..   ;iUT.  —  Srlicin.i.  —  (Kil  à   l'état  de  K'im-. 
AI.   .ilrniM  inl.inc.    -    Ai:,  .nirrun   cMcinr.   -  ZA.    /A,  /A,    ZA,    zones   .ladlinvnre*  de  l.n  .-.ipsiilo   ;.    !.. 

>iir'i-uticiiii'. 

progressivement  avec  le  reculement  du  muscle;  en  sorti  (pie.  (/es  /.■  ilcb"!  et 
/x'iuliinl  loide  la  durée  de  la  contraction  musculaire,  faUrrou  es/  un  o'/'iH 
modérateur  dex  mouvemenl^^  du  globe. 

Cette  action  que  nous  én(m(,'Ons  le  premier  et  (pie  nous  avons  démontrée 
par  une  série  d'expériences  ',  est  d'une  grande  impoilamc  dans  la  tluMuie  des 
slral)oloinies. 

Tels  sont  les  pliénomi-nes  (pii  se  |)assenl  .lu  eôtê  du  uiusclr  m  conlrarlnDi 
el  (le  mn  aileron. 

I  AiiMomic  cl  plivsiologi.'  de  I;i|)|):iiimI  nioleiiT  de  l\uil  de  lliomme,  in  tincyrloiicdie  françait'e  tioplilal- 
m'ilnijic,  t.  I. 


Mdi  \i:\ii;ms  i»i   iii.oi;i':. 


1001 


l*('ii(laiil  ci'llc  ((Uilraclioi),  (jiic  (li'vinil  ranta^oiiislc?  I.'ohscrvalioii  diroclo 
MOUS  pcriiicl  de  ivpoiulrc  à  celle  qucslion  :  le  niunde  antagoniste  ^''  cllxtenrj, 
x^a/longe  et  se  porte  en  avant  en  ii  enroulant  i>ur  le  (jlohr. 

Nous  tenons  h.  préciser  :  il  s'enroule  et  s'applique  inliinniicnl  sur  Je  gl()l)e 
s^nj.s  que  son  aileron  puisse  l'en  écarter. 

Va\  eiïet,  l(^  muscle  agissant  tend  son  aileron  par  une  lra<lion  d'avant  en 
arrière.  L'aileron  [oudw  réagit  sur  le  muscle  et  modifie  sa  direclion. 

An  conlraire.   le   muselé  antagoniste  se  porte  en  avant;   //  n'iàr/ii'  donc  son 


FiG.  598.  —  Schéma.  —  Pendant  la  contraction  du  muscle  droit  externe. 
ZA,  ZA,  ZA,  ZA,  zones  d'adhérences  de    la  capsule  à  la  sclérotique.  —  CP.  capsule  postérieure  suivant    le 
mouvement  du  globe  et  se  plissant  légèrement.  —  AE,  aileron  externe  tendu  éloignant  le  muscle  droit  externe 
de  l'œil.  —  AI,  aileron  interne  porté  en  avant  et,  par  suite,  relâché.  Le  muscle  droit  interne  senroule  sur  le 

i;lohe.  Le  nerf  opticiuo  est  inflçchi  dans  le  sens  de  la  rotation. 

aileron  qui  n'a  }>lus  d'action  sur  lui  (fig.  598  et  599).  Les  conséquences 
de  ce  fait  sont  assez  importantes.  Le  muscle,  en  s'enroulant  directement  sur 
le  globe,  exerce  une  compression  sur  lui,  d'autant  plus  foi-te  que  l'enrou- 
lement est  plus  étendu.  Celle  compression  est  allénuée  par  sa  régularité,  mais 
réelle. 

Les  partisans   de   la   compression  par   les    muscles    extrinsèques   dans   la 
palhogénie  de  la  myopie  trouvent  ici  un  argument  sérieux. 


[MOTAIS] 


1002  AI'I'AHHIL  MOTEL'15  DE  LuKll,. 

Mais  qu'on  ne  s'y  trompe  pas,  celle  co7ûpre><sion  ne  peut  avoir  Heu, 
comme  on  l'a  dit,  pfrr  le  muscle  ofjissont.  Celui-ci  est  écarté  par  son  aileron. 
Elle  se  produit  par  Venroulemenl  du  irniscle  ontof/oniste. 

Il  est  vrai  que  toute  compression  sur  un  point  su[)pose  une  résistance  sur 
le  ])oint  opposé.  Nous  dirons  où  et  comment  se  produit  celte  résistance 
après  avoir  écarté,  pour  ne  plus  y  revenir,  une  autre  erreur  qui  a  cours 
sur  le  rcMc  de  VaUeron  de  rantngonisle. 

La  plupart  des  auteurs  admettent  que  l'arrêt  du  muscle  agissant  se  produit 
non  seulement  par  l'aileron  correspondant  —  ce  qui  est  vrai  —  mais  par  Voi- 
h'ron  de  l'antayoniste.  Quelques-uns  interprètent  même  uniquement  dans  ce 
dernier  sens  l'opinion  de  Tenon. 

«  Le  globe  ne  peut  se  porter  ni  en  dedans  ni  en  drhors  puisque  le  prolon- 
gement latéral  externe  l'immobilise  dans  le  premier  sens  et  le  prolongement 
latéral  interne  dans  le  second  »  (Sappey,  Traité  d'anatomie  descriptive). 

Or  nous  venons  de  constater  (fig.  î*)!)'.))que,  pendant  la  traction  d'un  muscle, 
l'aileron  de  l'antagoniste  se  relâche,  l^endant  cet  état  de  laxité,  il  est  de  nu! 
eiïet  sur  son  muscle  et,  à  plus  forte  raison,  sur  le  muscle  opposé.  Assuré- 
ment, si  le  mouvement  en  avant  du  muscle  antagoniste  était  tel  que  son 
aileron  fût  entraîné  au  delà  du  rebord  orbitaire.  il  arriverait,  par  cet  extrême 
allongement,  à  se  tendre  d'arrière  en  avant,  et  deviendrait  en  effet  tendon 
d'arrêt.  Mais  en  évaluant  sa  longueur  à  20  millimètres  et  son  renversement  à 
10  millimètres,  l'arc  d'excursion  serait  de  30  millimètres.  Nous  savons, 
d'autre  ])art.  que  l'aileron  du  muscle  en  contraction  l'arrête  net  après  10  à 
12  millimètres  d'allongement.  Il  s'ensuit  que  l'aileron  de  l'antagoniste  ne 
peut,  dans  aucun  cas,  remplir  le  rôle  de  tendon  d'arrêt. 

Revenons  maintenant  à  la  question  précédente.  Le  muscle  antagoniste 
dont  l'aileron  est  relâché  s'enroule  autour  du  globe  qu'il  tend  à  déplacer  laté- 
ralement du  côté  du  muscle  en  activité.  Ce  déplacement  ne  se  produit  pas.  On 
peut  se  rendre  compte  par  l'expérience  suivante  des  phénon)ènes  qui  s'y 
oj)posent. 

Si  l'on  simule  la  contra<lion  du  muscle  droit  externe  ])ar  une  traction  de 
ce  muscle  en  arrière,  V aileron  externe  se  tend  immédiatement.  Les  masses 
graisseuses  étant  enlevées  de  ce  côté,  nous  constatons  que  la  tension  de 
l'aileron  externe  se  communiqu»^  à  l'entonnoir  (ihreux.  en  bas.  jusqu'à 
l'aileron  inférieur  ;  en  haut,  jusqu'à  l'aileron  externe  du  muscle  droit  srq>é- 
rieur.  Dans  la  traction  du  muscle  droit  interne.  Vailerun  interne  conununitiue 
sa  tension  à  l'aponévrose  jusqu'à  l'aileron  inférieur,  en  bas,  et  jusqu'à  l'ai- 
leron interne  du  muscle  droit  supérieur,  en  haut.  Dans  la  traction  du  muscle 
droit  inférieur,  la  tension  de  l'aileron  inférieur  se  communi(iue  à  l'entonnoir 
jusqu'aux  ailerons  interne  et  externe.  Dans  la  traction  du  muscle  droit  supé- 
rieur, les  deux  ailerons  interne  et  externe  de  ce  muscle  qui  s'insèrent, 
comme  nous  l'avons  dit,  aux  angles  interne  et  externe  du  rebord  orbitaire. 
se  tendent.  Entre  ces  deu.x  ailerons  toute  la  gaine  du  muscle  qui  se  jette  sur 
le  muscle  releveur,  pour  se  rendre  à  l'orbite  et  au  cartilage  tarse  supérieur, 
participe  à  la  tension,  et,  dans  les  tractions  énergiques,  on  voit  la  tension  de 
rai)onévros(>  gagner  le  boni  supéiieiii-  des  ailen)iis  des  muscles  druils 
interne  el  exIiM'iie. 


\i(ii  \  i:mi:\t-  ur  i\\a)\\\:  1003 

Kii  sdiiimc.  Iitrs(|iriiii  itiii-^ilr  »li"i»il  su  <-(»iilracl(',  a  ninllir  tir  Irnlonnoir 
fihri'iir  i/iti  lia  <-<irr.'<iiii)rl.  |Mis  iMilrc  sc^  atlaclic-;  aiilrriciircs  an  rcliord 
orhitaii'i'  et  la  Irarlidii  ilii  iiiiisrlr  <>ii  arni'ic,  se  trn'l  l'I  /orme  iiiir  Ini/r 
conctirc  il  niifdiil  /ilit^  rii/iilc  tjiOi  I"  Irarlmn  mK-iculfiirc  est.  j)lus  furie 
La  toile  Uhrciisc  ainsi  leiuliic  s'appiiic  sur  les  niasses  ^Taissenses  (pii  appor- 
tent ellos-mi^nies  un  élément  de  n'-sislance  d'anlant  plus  eflieace  (jiie  les 
travées  cellnlenses  (|ni  la  divisent  en  lobules  nonihrenx  émanent  de  l'aponé- 
vrose, l'ont  cor[)s  avec  elle  et  partieipeni,  dans  une  ciM-taine  mesure,  à  sa 
tension. 

(le  n'es!  (l(»ne  pas  ;i  l'aileron  relâché  dn  muscle  antaironiste  (|n"on  doit 
allril)uer  ré(|uililire  latéral  dn  plolie  pendant  la  contraction  mnsculaire.  mais 
à  la  Iriisioii  ili'  hi  iiiiidic  de  Coilonuoir  /ihrriix  (jui  cnrrcxpnnil  nu  uuisclc 
en  (iclivilr. 

Le  ^hdK'  n'es!  pas  relenn  j)ar  laileron  du  côté  opposé;  il  est  rcpouo^r  par 
la  tension  de  laponévrose  <ln  mi'-me  ciMi'. 

L'o'il  est  donc  pris  entre  le  mnscle  anla^tinisle  qui  s'onronle  et  l'aponé- 
vrose du  muscle  en  action  qui  se  tend.  I>a  compression  (jui  doit  en  résulter 
ne  sera  ([u'insigniliante  et  sans  elTel  nocil'  dans  les  iNdalions  moyenucs  qui 
n'e.xigent  qu'une  action  musculaire  faihie.  daulanl  (|ue  la  souplesse  et  l'élas- 
ticité des  ay-enis  de  compn^ssion  viennent  l'atténuer.  Mais,  près  des  limites 
extrêmes  de  la  rotation,  alois  (|ue  le  centre  de  rotation  a  tendance  à  se 
déplacer,  et  notamment  dans  la  convergence  excessive  produite  par  l'attitude 
scolaire  habituelle,  il  est  diriicile  d'admettre  que  la  compression  de  l'o'il  ne 
soit  pas  appréciable.  Si  nous  tenons  compte,  en  outre,  de  la  sangle  des 
muscles  obliques  et  de  sa  cttmpression,  non  seulement  sur  le  globe,  mais 
encore  sur  les  veines  vorticineuses  (Arlt,  Fuchs),  nous  serons  amenés  à  attri- 
buer à  la  compression  de  l'o-il  [)ar  les  muscles  extrinsèques  une  part  impor- 
tante dans  la  pathogénie  (>l  le  développement  de  la  myopie. 


r.llil.KKiUAI'IIIK   IIK   I.ANATO.MIK   l/f   DK   I.A   l'Il  VSK  ll.(  i(i|i: 
1)K   LAI'I'AKKII.  MOTKI  li  1»K   l."(i;il.. 


ANATlIMIK. 

Haï  iii;\s.  I.cçoti  publiée  le  2(i  iiuvciiiliii'  ISlil.  —  Iîkiu-.kh.  Anatumir  itonnalc  el  pallioto- 
(l'Kjiie  de  Vœil.  Paris.  l.S'j:t.  —  IJunnkï.  Des  muscles  el  des  aponévroses  de  l'œil.  Ann. 
d'Orulialique.  vol.  V;  Reclierches  nouvelles  sur  lanatoniie  des  aponévroses  et  des  muscles 
de  l'œil.  Bulletin  de  thcnipeulù/ue,  vol.  X.\,  1841.  —  Bovkh  Lic.ien.  Gnzetlc  des  hù})ilaux. 
février  1811.  —  lîi  hdacii  (Fr.).  Ban.  u.  Leben  d.  Gehirns,  vol.  Il,  1822.  —  Ci«ivKii.niKn. 
Traité  d'au'tlonne  desrriptive,  vol.  11.  1879.  —  Dai.hvmpi.e.  The  anatomy  of  tlie  liiiDiun  eye. 
I.ondou.  IS:i'i.  —  Frcus.  Manuel  d'ophlalnudogie,  1892.  —  IIelik.  Recherches  sur  les 
nuiscles  de  ro'il  et  l'aponévrose  orbilnire.  Thèse  de  Paris,  1841.  —  IIkm.k.  Annlmnie.  1871). 
—  Ki.iNcoscii.  In  Otto.  Pathol.  Anal.  Sunth's  Traiislation.  p.  24:i.  —  LKnoriii.E.  Variations 
des  muscles  de  l'œil,  îles  |)aupiércs  et  des  sourcils  dans  l'espèce  humaine.  Arrliivcs 
d^ophtalnwloffie,  1894:  Traité  des  variations  musculai-es  de  l'homme  et  de  leur  si>/nifica- 
iion  an  point  de  vne  de  l'aiithrojiolorjie  z-oolof}i</iie,  vol.  I.  p.  4.5  à  03.  —  Lenuuj.  Des  opé- 
rations qui  se  pratiquent  sur  les  muscles  de  l'œil.  Thèse  de  Paris.  18"JtJ.  —  Mai.oaigxe. 
Anatomie  ehiruri/irale,  vol.  1.  —  Mkhkei,.  Macroscopische  Annt.  d.  .Auges.  Areh.  /'.  micro- 
si-opiselœ  Anal.  Bonn.  1870.  —  Mm  vi^.  Contrihution  à  l'étude  de  Tanatomic  comparée  des 
muscles  de  l'o'il  et  de  la  capsuli'  de  Tenon.  Associition  fr.  p.  rnvaneement  des  srieures: 
Congres  de  la  Roehelle.   ISS2:  t'.oulribuliou  à  l'élude  de  l'anatomie  comparée  des   muscles 


[MOTM.<.] 


1004  APPAREIL  MOTKI  I!   DE  l.'nEII.. 

<\o  rœil  cl  (lo  la  capsule  ilc  Tenon.  Bullelhi  de  lu  Sor.  fr.  d'ojflil.,  1883:  Recherches  sur 
les  muscles  «le  l'œil  chez  riioiunie  et  dans  la  série  animale.  Bulletin  df  lu  Sor.  fr.  d'ojdiL. 
188."»;  Capsule  de  Téniin  de  Ihomme.  Bulletin  de  la  Sor.  fr.  d'opitt.,  188.j:  Ohservalioris 
,'inaloniiiiues  et  pliysiolosrifiues  sur  la  slrahotomie.  Bidlelin  de  la  Soc.  fr.  d'ophl..  1880: 
Anatnmie  de  l'appareil  moteur  de  l'œil  de  riiomme  et  dex  verléljré.f.  Déductions  physiolo- 
giques et  chirurgicales  (strabisme).  Paris,  1887;  Théorie  du  traitement  chirurfrical  ilu  stra- 
bisme. Sor.  fr.  d'ophl..  18!)."5:  l'oints  île  repère  anatoniiques  |tour  les  opérations  cliirur- 
,iiicales  de  la  région  orhitaire.  Instrument.  .Soc.  fr.  d'oplit..  I89.j.  —  Panas.  Tmité  des 
maladicf  des  ijeu.r.  18!)4.  —  IticuKï.  Traité  d'anatoinie  niédiro-rhirurf/irale.  l'aris,  IS.j.").  — 
Sapi'ky.  Traité  d'analomie  dcarriplive,  vol.  II.  187'.).  —  .Sciiwaijik.  necherches  sur  les  vais- 
seaux lymphatiiiues  de  l'œil  et  leur  délimitation,  (iraefe  ».  Sdmiscli!>  Hamlb.  vol.  I.  chap.  i. 
]S7'k  —  Tknon.  Mémoires  d'analomie  et  de  ph>jsiolo;/ie  (1806).  —  Tkstit.  F.es  anomalies 
musculaires  chez  riiomrne.  1884;  Traité  d'anatoinie.  Paris.  <).  Uoin,  éd.  —  Tnj.Ai  x.  Traité 
d'analinnie  topofiraphif/n.e,  1"  rasciculc.  l'aris.  IS7.").  —  (Consulter  les  Traités  irénéraux 
<rAnatomie  et  d'dplit.ilmologie). 

nn  ^iiii.iKiii-; 

l)<iMii;iis.  De  |)riiji'çlie  d.  gcsiclilvcrscliynsclen  iiaar  di-  riclitingslugen.  Ondezock  <icd.  in 
lict.  pli'js.  I.abor.  (1er  Utrer/itsche  lloogschoid  III.  I.  1872:  \ersuch  einer  fresset.  Krkl.ïr  d. 
Augenbeweg-.  Arrk.  f.  d.  r/e^t.  PhysioL.  .Xlll,  1870.  —  Dondkhs  kt  Kovkh.  Explication  g-énc- 
lique  des  mouvements  oculaires.  Ann.  d'Oen.Usl'u/ue,  vol.  L.XXVI.  p.  213.  —  Donukms  (F.  C». 
l'eb.  d.  (k'setz  der  Lage  d.  Netzii.  in  Hczieh.  zu  der  Blikbene.  .l/c/(.  fiir  Opht..  vol.  .\.\i.  2, 
1873.  —  GutAiD-TKri.oN.  I.a  vision  et  ses  anomalies.  1881.  —  Cr-efe  (.\.  vos),  l'eber  ri. 
iiewegungen  d.  .\uges  beim  Lidscbluss.  Arrli.  f.  Opht..  18.j.ï,  vol.  I.  —  Hering  K.  l'eb.  d. 
Hollung-  d.  Auges  um  d.  (lesichtslinie.  Arrh.  fiir  Opht..  vol.  .\V,  1,  1800.  —  Ukrixo.  I>as 
Sehen  mit  bewegten  .\ugen.  IIermann\^  lland.  d.  Phi/siol.,  III.  Ciesichlssin,  1879.  —  Javai.. 
De  la  vision  binoculaire,  Ann.  d'OruL,  vol.  I.X.Wl.  1881.  —  .Ion.  Miller.  I.  lergleirh. 
PhysioL  d.  Gesiehtssins.  Leipzig-,  1820.  —  Landolt.  Ktude  sur  les  mouvements  des  yeux  à 
l'état  normal  et  a  l'étal  pathologique.  .\rih.  d'Opht..  novembre-décembre  1881:  De  l'ampli- 
tude de  convergence.  Arclt.  d'Opht.,  mars  188.").  —  Lamkjlt  et  Éperon.  .Mouvements  des 
yeux  et  leurs  anomalies.  Traité  complet  d'ojihtalmologic  par  de  Wecker  et  Landolt. 
vol.  III,  fasc.  111,  1887;  Lerons  sur  le  diaynostir  des  maladies  des  yeux,  187."5:  Ktnde  sur 
les  mouvements  des  yeu.r  à  l'état  normal  et  à  l'état  palholorjiipie,  1871  ;  Nouvelles  recherches 
sur  la  physiologie  des  mouvements  des  yeux.  Arrh  d'Opth..  p.  38."),  1801.  —  Mutais.  Ana- 
toniie  de  l'appareil  moteur  de  rœil  de  l'homme  et  des  vertéltrés.  Déductions  pliysiolog-i(|ues 
el  opératoires  (strabisme).  1887;  Du  même  auteur,  se  reporter  à  la  bibliogra|)liie  de  l'.Vnn- 
lomie.  —  Nagel.  Bas  Sehen  mit  zwei  Augoi.  Lei|)z.  u.  Ileidelberg-,  1801.  —  Voi.kman.n.  A'c»/c 
Beitr.  f.  PhysioL  d.  (icsirhtsinns.  1820.  —  Windt.  leber  d.  Augenbewegungen.  .{rch.  fiir 
nphl..  vol.  NUI,  2,  1802;  lieschrcib.  eines  kunsll,  .Vugenmuskelsyslems  z.  liitersuch.  d. 
P.e\vcgungsgesetze  d.  mensihl  Auges,  .\ri-h.  fiir  Opht..  vol.  \'1II.  2.  IS02:  l.ehrh.  d.  Phy- 
sioL d.  Mensrhcn.  I.cip/ig.  187:».  —  Consulter  les  Traités  gciu'raux  de  Physiolojrie  cl 
^l'Oplitalmologie). 


APinUKIL   l)K   LA   VISIDN 

par  A    DRUAULT 


I^ii  sensibilili''  à  la  Itiiiiière  est  un  [)hénonièn(î  l)iolofri(|iie  ^'•('■néral.  liifii  des 
expériences  la  démontrent  chez  les  êtres  unicellulaires.  Chez  les  animaux  mul- 
ticellulaires, des  cellules  superficielles  sont  didérenciées  en  vue  de  la  perception 
lumineuse,  ('etto  difrérencialion  s'est  faite  de  hruinc  heure  dans  la  série  ani- 
male, à  peu  près  en  même  temps  que  les  premiers  rudiments  de  svsti'inc  ner- 
veux. 

Chez  les    invcrti'hrc'i,   l'appareil   visuel  montre  les  plus  grand('>  variations 
morphologiques.   Des  nombreuses  dispositions  ([u'il  présente  il  en  est.  parmi 
les  plus  déveloj)pées,  deux   qui  sont  par- 
ticulièrement   intéressantes    à    comparer 
avec  ce  qu'on    rencontre   chez    les  verté- 
brés. 

La  première  dispiisition  semble  pré- 
senter son  maximum  de  perfection  chez 
le  poulpe.  La  rétine  est  formée  essentiel 
lement  par  des  cellules  dont  l'extrémité 
|)erceptrice  est  tournée  vers  l'extérieur, 
tandis  que  de  l'autre  extrémité  part  un 
cvlindre-axe  qui  pénètre  dans  la  profon- 
deur sans  changer  de  direction  (fig.  ^)'.ll) 
et  tiOO).  Cette  rétine  provient  d'une  simple 
invagination  ectodermic|ue  du  point  où  |.-,(;.  soo. 
elle  se  trouve.  Le  cristallin  est  formé  par 
un    épaississement    du    même    feuillet     à 


—  hpicleriii 


épiderni. 


c  it- à.J 


.Rcline   (ci-l. 
r'isnelle.f) 


..  \.,.pt  !(,»,■ 


Développcmenl  il"iiii  œil  à 
véline clirerle  (d'il  de  poul|)L').  (D'après 
Réitérer. ) 


.         ,      ,         -,  I       II-  •       ■•  La  rt'tlnpcsir'iiiiH'e  i;ai' une  tlriire.-sioii  de  l'i'i-i- 

1  endroit  ou    les   lèvres   de  1  invagination     ,i,.,mo. 
se  sont  rapprochées   et   soudées.   C'est  le 

tvpe  de  l'œil  à   rétine  (lircrte,  formée  sur  place,  présentant  ses  éléments  per- 
cepteurs tournés  directement  vers  la  lumière. 

La  seconde  disposition  à  signaler  chez  les  invertébrés  est  tout  à  fait  exception- 
nelle chez  eux.  On  la  rencontre  dans  l'o-il  d'un  autre  mollusque  (Pectcn  Jaco- 
l>œ((!<)  :  la  rétine,  provenant  sans  doute  d'un  point  ectodermique  éloigné  de  sa 
situation  définitive,  est  Inversée,  c'est-à-dire  que  ses  éléments  percepteurs  sont 
tournés  vers  la  profondeur,  à  l'opposé  de  la  lumière. 

Ces  deux  dispositions  générales  de  la  rétine  caractérisent  essentiellement  les 
deux  types  d'yeux  qui  se  rencontrent  seuls  chez  les  vertébrés  : 

Le  premier  tvpe,  à  rétine  directe,  est  l'exception;  il  ne  s'observe  à  son  com- 
plet développement  que  chez  quelques  vertébrés  inférieurs  (surtout  des  reptiles) 
et  toujours  en    même  temps   que  l'autre  type.  C'est  l'reil  pinéal  on  organe 


M.  DltrAL'LT. 


1006 


\pi"\i!i:ii.  iii-:  F,\  vi-ioN. 


Epiili-niii' 


parir-tal   di^i-rit  dans    une  antre    |)arlie    de   rel    fiuvra^e  (voy.    t.   TIT.    p.    40   el 
iig.  2'..). 

Le  second  l\[)e.  à  rrlim'  inversée,  est  constant.  Il  comprend  les  deux  veux 
latéraux,  dont  la  conslitulion  se  modifie  à  peine  d'une  classe  à  l'autre  et  qui 
sont  formés  essentiellement  par  une  rétine  résultant  d'une  invagination  ecto- 
dermique  prenant  naissance  en  un  point  relativement  très  éloigné  de  son  em- 
|)lacenienf  d(''(inilir.   el   |)ai'  un   cristallin  formé  sur  place,  par  conséquent  aux 

dépens  d'une  ré'gion  différente  de  l'ecto- 
derine. 

An  ])oint  de  vue  optique  ces  deux 
lyjtes  d'yeux  se  comportent  de  la  même 
façon.  Les  images  s'y  forment  comme 
dans  l'appareil  photographique,  ce  sont 
des  images  renversées  du  monde  e.xté- 
rieur.  Dans  un  travail  récent  (ISIV.I). 
Uamon  y  Cajal  montre  que  ce  renver- 
sement des  images  nécessite  un  entre- 
croisement des  nerfs  optiques.  11  admet 
eu  outre  que  c'est  sans  doute  cet  entre- 
croisement (jui  a  déterminé  celui  des 
autres  conducteurs  nerveux. 

Lanatomie  de  l'u-il  a  donné  lieu  à  des 

travaux     particulièrement    nombreux. 

l'i(i.  ()ij(t.  —  SciMiiia  il  un  n'\\i\rciineiHrciii'    En  elTet.  certaines  parties,  par  exemple 

(..'il  de  poulpe),  (ir.pres  Réitérer.)  j^  ,.,.;^taHin.    le  corps  vitré,  constituent 

des  formations  absolument  uniques 
dans  l'organisme.  D'antre  part,  sa  disposition  permet  une  étude  facile  de 
divers  éléments,  par  exemple  des  cellules  fixes  de  la  cornée  comme  types  de 
cellules  conjonctives,  on  encore  des  cellules  rétiniennes  comme  types  de  cel- 
lules nerveuses. 


^,,,ih,< 


i<:vi:l()Ppemem  dk  i;okil  i«:t  di:  sks  \n\exes 


Le  dévelo|»penient  de  rap|»areii  dculaire  se  fait  aux  dépens  de  l'ectoderme  et 
du  mésoderme.  Le  feuillet  ectodernii(|ne  donne  d'almrd  naissance  à  la  rétine, 
puis  au  cristallin.  Par  la  |)récocité  de  leur  développement  et  par  leur  impor- 
tance, ces  deux  organes,  particulièrement  la  rétine,  conimanilenl  en  (juelque 
sorte  le  développement  des  autres  parties  de  licil  :  l'étude  (!»•  leur  développe- 
ment doit  d(»nc  viMiir  en  |nemier  lii'U. 


iti;\ i;i.(H'i'i:\ii:\T  m-:  i..\  liiriiM;. 


1007 


HKTIM-: 

A  |»rit|i<)s  (In  (l('"vrIn|)|»(iii('Ml  (lu  sysh'-nic  iiorvoiix,  ou  a  vu  (I.  III,  |».  '.V.\  cl 
liii'.  Il»  ù  l'.))(|U('  la  luciiiii'rc  (''hauclic  des  nHines  consistait  en  deux  cx[)an- 
sions  lal(''ralcs  (''niiscs  pai'  ICxl  i(''niil(''  aiiti'iiciirc  de  Taxe  crr(''l)ro-ni(''(liillairc 
(Il  un  |)iiin[  di'pendant  du  cerveau  anU'-rieur  j)riniaire. 

I»  aines  Daii'slc,  l'extriMiiitc  aiilrricnre  «le  la  ^iOiitliiTc  (•cnHnd-incilullairc.  (|iii  se  soude 
irarric^'i'O  ou  avant,  acliino  sa  IViiiicImc  ih'-s  «[ik;  los  vésicules  (i|)ti«|ues  priiiiilivcs  ,ip|)aiais- 
seiit.  I.a  iiaili(^  iuilcriewre  de  la  poullif'ic  (•(■celirn-inediillaire  seiail  donc  di'jà  presque  com- 
pléleinent  Iransforniee  en  canal  au  niomenl  de  rapparilion  du  lenllenienl  o|)li(iue.  Kn 
outre,  pour  Dareste,  à  parlir  du  iiioMient  ou  les  lèvres  de  rextreinité  antérieui(>  de  la  froul- 
lière  se  sont   lapprodiees  ius(|u";ui   iiioiiieiil    ou    elles  s(>  soudent,  il   se  l'ail  suc   les  hoids  île 


lid.  (KM.  —  Dd'veloppeniont  de  lavt-sicule  optique  (D'après  Dareste.)  (schémas  de  Déjeiine). 

.1,  U,  C,  U.  slailfs  successifs  montrani  le  dcplacomcnt  <li>  la  région  rétinienne  (fijiiirée  en  gv'.s).  —  CI},  cris- 
tallin. —  lipi-,  épi t hélium  pigmenté.  —  frin,  fonte  veHico-médiane.  —  Le,  lame  cornée.  —  U,  lame  terminale 
embryonnaire.  —  PO,  pédicule  optique.  —  //,  l'ellules  rétiniennes.  —  Vo,  cavité  de  la  vésicule  optique  primitive. 
—  r,  première  vésicule  encéphalique. 

I  orilice  un  (jli.'moitcnl  de  recliulerme  vers  rintérieur  de  la  cavité  (liy-,  001).  De  cette  fa<;on 
le  point  (lui  donnera  naissance  à  la  vésicule  optique  est  encoie  éloigné  de  sa  situation  déli- 
nilive  au  moment  ot'i  les  bords  de  la  g-outtièrc  se  rapprochent.  Cette  théorie  semble  surtout 
appuyée  sur  ce  fait  ([u'entre  le  moment  du  rapprochement  des  bords  de  la  fiouttiérc  à  ce 
niveau    el    celui    de   leur  soudure,  l'auiiiiientatidu    de    vidume  de  rextiémité   antérieure  tlu 


Canal  méd. 


Fiisselle  ojil.. 


Fm.  002. 


l'rgiciile 
optique 

Aftére  caro- 
■   lide  interne 

Cerveau 
—  moyen 

-—  '.ipiderme 


Formation  de  la  vésicule  optique  chez  la  taupe  (Heape). 
Deu.x  stades  successifs,  A  et  B. 


canal  cérehro-méduUaire  n'est  pas  accompagnée  d"(ui  allongement  de  la  fente  située  entre 
les  bords. 

Pour  d'autres  auteurs,  au  contraire,  les  fossettes  optiques  existent  déjà  sur  les  parties 
latérales  de  la  gouttière  nerveuse,  même  avant  le  rapprochement  de  ses  bords  (lig.  002). 

Van  Duyse,  Déjerine,  Renaut  admettent  la  théorie  de  Dareste,  tandis  que  la  seconde  ma- 
nière de  voir  est  défendue  surtout  par  Kolliker,  van  Wijhe,  Heape.  Nussbaum. 

Locy  a  noté  chez  quelques  animaux  (acanthias,  poulet)  la  présence  de  vésicules  optiques 
accessoires,  surnuméraires,  (lui  disparaissent  avant  lapparition  des  vraies  vésicules. 

Quel  que  soit  le  moment  de  leur  apparition,  les  fossettes  optiques  se  creusent 
de  plus  en  plus,  en  mt^-me  temps  qu'elles  se  renflent  à  leur  extrémité.  Elles  de- 


[.1.  OnUAULT.] 


1008  AI'I'AI'.KIL  lii;    I.A  MSluN. 

viennent  ainsi  itirilornics.  jxtiir  constituer  les  vésirulp^  optiques  primilivc<.  Le 
sommet  de  ces  vésicules  arrive  au  contact  de  l'ectoderme  au  point  où  celui-ci 
donnera  naissance  au  cristallin  ;  le  pédicule  se  continue  avec  la  partie  ventrale 
du  névraxe  au  point  d'union  du  cerveau  antérieur  secondaire  avec  le  cerveau 
intermédiaire  ou  thalarnencéphale;  la  cavité  se  continue  dan-;  le  pédicule  et 
s'ouvre  dans  la  cavité  de  la  vésicule  cérébrale. 

Au  point  de  vue  du  développement,  on  divise  la  vésicule  optique  primitive 
en  deux  se^rments  ou  parois:  la  paroi  proximalr  (la  plus  rapprochée  du  cer- 
veau) et  la  paroi  dkUile  (la  plus  éloignée  du  cerveau).  Dans  le  cours  du  déve- 
loppement, la  paroi  proximale  garde  à  peu  près  sa  forme  et  donne  naissance  à 
la  seule  couche  pigmentée  de  la  rétine  ;  an  contraire,  la  paroi  distale  s'invagine 

dans  la  précédente  et  donne  naissance  à  toutes  les 

autres  couches  de  la  rétine. 

Le  processus  d'invagination  de  la  paroi  distah- 
ne  se  fait  pas  par  une  dépression  régulière  du  pùle 
opposé  au  pédicule  de  la  vésicule,  mais  par  la  dé- 
pression de  toute  une  ligne  allant  de  ce  pùle  au 
pédicule  en  passant  par  la  partie  inférieure  de  la 
YiG.  (io:i  —  roiriiaiioii  de  l;i  vésicule,  ("e  n'est  donc  pas  exactement  l'hémi- 
vésicule  optiijuc  secondaire,     sphère  le  plus  éloigné  du  cerveau  qui  constitue  la 

Une  écliaiicrure  montre  les  deux  paroi  distale.  La  vésicule  primitive  est  ainsi  trans- 
parois de  cette  vésicule. —  En  avant,     n  ,  ,       ,  i  i  i 

le  cristallin.  lormec  en  une  sorte  de  gros    capuchon    dans    la 

partie  antérieure  duquel  le  cristallin  se  développe 
(fig.  (i(Ki).  C'est  ce  (jue  Ton  nomme  la  vésicule  optique  secondaire.  En 
réalité,  ce  ne  sera  une  vésicule  que  plus  tard,  encore  restera-t-elle  toujours 
ouverte  en  avant.  Les  bords  inférieurs  de  la  vésicule  secondaire  sont  primitive- 
ment séparés  par  le  tissu  mésodermique  qui  a  pénétré  dans  la  cavité  formée 
par  l'invagination  de  la  paroi  distale  de  la  vésicule  primitive.  Ces  deux  bords 
se  rejoignent  et  se  soudent  d'abord  vers  le  pùle  postérieur  ;  puis  la  soudure 
gagne  en  avant  et  eu  arrière,  jusqu'à  ce  qu'elb^  ait  atteint  les  bords  dans  toute 
leur  étendue,  sauf  à  leur  extrémité  pédiculaire  où  reste  une  petite  traînée 
conjonctive  contenant  des  vaisseaux  qui  seront  l'artère  et  la  veine  centrale  de 
la  rétitie.  j'.ii  iiniiie  temps,  la  cavilé  de  la  vésicule  secondaire  se  remplit,  sa 
paroi  devient  relati\einent  plus  mince  et  son  orifice  antérieur  j>lus  resserré. 

Les  vésicules  opti(|ues.  qui  étaient  d'abord  dirigées  transversalement,  se  por- 
tent ensuite  de  plus  en  plus  en  avant  pendant  le  cours  du  développement.  Kn 
outre,  la  ligne  de  soudure,  qui  était  dirigée  en  bas  et  en  dedans,  exécute  vers 
le  commencemenl  du  deuxième  mois  de  la  vie  intra-uté'rine  un  mouvement  de 
rotation  de  45"  en  bas  et  en  dehors  et  se  trouve  ensuite  dirigée  directement  en 
bas  comme  chez  l'adulte,  ainsi  que  le  point  de  pénétration  des  vaisseaux  situé 
à  sa  partie  postérieure  (llenckel). 

Celte  évolution  morphologique  est  accompagnée  d'une  évolutiitu  histningique. 
.lusqu'au  moment  de  l'invagination  de  la  paroi  de  la  vésicule  primitive,  celle-ci 
et  son  pédicule  daient  formés  d'une  paroi  relativement  épaisse,  se  continuant 
sans  changement  dt>  structure  avec  l'écorce  cérébrale.  D'abord  épilhéliuin  stra- 
tifié, puis  méritant  plutùt  le  nom  de  tissu  nerveux  enibrvonnaire,  celle  paroi 
ne  (•(iinin(Mice  à  se  iliilérencier  dans  ses  diverses  parties  qu'au  moment  de  la 


iii:\i:i.nn'i;\ii;\T  m:  i.\  niiiiM-: 


1009 


foniialioii  de  la  vésicule  secondaire.  I.a  |iai(ii  di^^lale  in  \  a::  im'e  roslo  é[)aiss('  cl 
lornii'-e  de  |)lusienrs  ediiches  de  ccllnles,  (oui  en  an^nienlaiil  d'étendue  ;  la  pa- 
loi  |»rii.\iniale  s'aniincil;  le  Imid  aniirii'nrde  la  vi'siciile  serondaire  el  le  [lédi- 
enle  sidiissent  une  e\(ilnlinn  |ia  ri  Hulière. 

Paroi  distale  de  là  vésicule  primitive.  —  Kilo  présente  d'abord 
niH'  ninllipli<ali(in  eellnlaire  (|ni  s'dJKeixc  snrl(jul  et  le  pins  lonfrleni[)s  dan< 
les  eellnles  les  pins  rap|)r(t<di(''es  de  la  pai(M  proximale  el  |)ar  eonsé(|nent  de  la 
cavilé  primitive.  Les  <'ellnles  inlernes  de  la  rétine,  c'est-à-dire  les  eellnles 
ninltipolaires,  sont  tonnées  en  premier  lieu,  puis  ce  sont  les  cellules  bipolaires 
et  enfin  les  cellules  des  cônes  et  des  bâtonnets.  Dès  qu'elles  sont  formées,  les 
cellules  commeneeni  à  ("melfre  lenrs  proloniiements. 

Haillon  y  (lajal  a  fliuiie  le  (icveldiiiiciiiciil  des  celliilrs  aervpiisos  «le  la  réiiiic  choz  plu- 
sieurs inaiiiniifércs  (clial.  chien,  lapin,  vcan,  souris). 

Les  cellules  inulli[>olaires  sont  les  premières  développées.  Le  cylinilre-a.\e  sV  formerait 
avant  les  prolongements  proloplasmi(jnes.  (^eiix-ci  se  forment  d'abord  dans  tontes  les  direc- 
tions, mais  les  iiroloniicmenls  ascendants  continuent  seuls  à  se  développer',  les  i)roloui;e- 
inents  descendants  s'atrophient  et  disparaissent. 

Les  cellules  uuiptdaircs  n'ont  ([u'unc  sorte  (!e  proloni;cments.  LIies  ont  un  déveln|)pe- 
aient  précoce. 

Les  cellules  liiixdaiic-  fonuenl   en    même   temps   les   e.vpansioys    cclluli[(cles  el    l'e.xpan- 


C.  à  bâlApli.  unipol.) 


à  cône  (pli.  bipoL) 


C.  horizontale .'_L 

C.  amacrin 

I'.  iiiullipolair 


C.  àcône(ph.unipol.} 
C.  épith.  à  2  nnyav.i- 

C.  bipolaire 

C.épilIt.il-'.dcMïdlcr) 
('.  à  bât.  (noy.  drpl.) 

C.  amacr.  déplacée 


Fio.  604.  —  Développement  de  la  retiin»  (chat  nouvcau-ne).  (!$amon  y  r.njnl.) 
Les  ditr^reiitcs  sortes  Je  cellules  i-ommenccnt  à  être  nettement  dilTérenciii- 


shui  cellulifnpe.  Les  premiers  éléments,  (pii  semldenl  être  des  cellules  hipolaires.  sont  des 
cellules  ayant  deu.x  prolouirements  très  prèles  (fig-.  604)  et  dont  le  prolongement  supérieur 
idteint  la  membrane  linutante  externe,  constituant  ainsi  une  «  massue  de  Landolt  »  ana- 
logue à  celle  que  les  cellules  bipolaires  adultes  présentent  chez  les  oiseaux  et  chez  les 
vertébrés  inférieurs.  Mais  chez  les  mammifères,  cette  massue  de  Landolt  serait  seulement 
transitoire.  A  un  stade  plus  avancé,  les  cellules  bipolaires  montrent  un  panache  supérieur 
et  un  prolongement  inférieur.  Elles  sont  très  nettement  différenciées  en  cellules  bipolaires 
de  cônes  et  cellules  Idpolaires  de  bâtonnets,  sans  qu'on  observe  de  formes  intermédiaires 
entre  ces  deux  types. 

Les  cellules  horizontales  présentent  d'abord  des  prolong-emenls  développés  dans  tous  les 
sens,  puis  le  corps  cellulaire  s'amincit,  les  prolongements  protoplasmi(iues  se  disposent 
d.ins  un  plan  occupant  une  zone  étroite  de  la  couche  plexiforme  externe,  tout  en  s'allon- 
geant.  En  même  temps  le  cylindre-axe  s'accroît  en  long:ueur. 

Les  cellules  des  cônes  et  des  bâtonnets  donnent  naissance  d'abord  au  proloneemeiit 
externe  (phase  unipolaire  de  Cajal)  qui  les  réunit  à  la  membrane  limitante  externe.  A  cette 
époque,  les  corps  cellulaires  de  cônes  et  de  bâtonnets  sont  entremêlés  et  présentent  le 
même  aspect;  leur  seule  différence  se  trouve  dans  le  plus  grand  volume  de  la  masse  prolo- 


POIRIER  ET   cn.MU'V.    —   \'. 


64 


[.4.  DRUAULT.] 


1010  AI'l'\l;i:iL  DE  LA  VI>Iu\. 

|i]asiniqii(>  ilii  forps  ilos  cônes  eiiiliiyoïinaires  qui.  à  cuise  .le  cola,  parail  plus  coloré.  — 
l/fixparision  doscenilanle  se  forriio  onsiiito  (phase  hipolairo  «le  fiajal),  mais  descend  à  des 
liauteiiis  très  variables.  Pour  cerlaiiics  cellules  ce  iirohin^-^cuieiit  s'arrélc  au  milieu  de  la 
légion  des  noyaux  des  cônes  et  des  bàlonnels,  tandis  rpie  [mur  d'autres  il  atteint  jiresfpie 
la  rc^^ion  des  cellules  unipolaires.  —  Enfin  plus  lard  (phase  adulte  de  (iajall.  les  noyaux 
des  cônes  se  rap|iroclient  rie  la  meinbrano  limitante  externe:  rexjiansion  qui  les  unissail 
déjà  il  celle  memltraue  s"épaissil  en  se  raccourcissant  et  les  ]trolongemcnls  descendants 
vont  se  terminer  tous  au  même  niveau. —  Cajal  considère  les  cellules  des  cônes  et  des  bâton- 
nets comme  des  cellules  spéciales  diiréraiit  des  cellules  nerveuses  et  des  cellules  névrogliques. 
Pour  cela  il  s(ï  base  suitout  sur  l'anlériorilé  de  dévelo|)pement  du  j)rolongement  cellulipète. 

La  formation  de  la  rétine  s'achève  par  la  poussée  des  cônes  et  des  hàlonnels.  IJ'a[ire> 
Talchi,  ceux-ci  commencent  à  apparaître  dans  l'espèce  humaine  chez  l'embryon  de  21  cm.  :t. 
(;hez  le  nouveau-né  ils  n'ont  encore  <|ue  4  à  0  ix  de  lon.i.'neur  dans  la  fovea  (K.  v.  Ilippel). 
Chez  les  animaux  qui  naissent  aveugles  comme  les  lapins,  le  développement  des  cônes  et 
des  bc'itonuets  ne  se  fait  qu'après  la  naissance. 

Les  fibres  de  .Millier  sont  ditrérenciées  de  bonne  heure.  Sur  nue  rétine  embryonnaire, 
elles  sont  reconnaissables  à  ce  ([u'elles  vont  d'une  membrane  limitante  à  l'autre,  ce  qui 
revient  à  dire  qu'elles  ont  déjà  formé  ces  membranes  limitantes.  Leurs  noyaux  sont  d'abord 
disséminés  dans  toute  l'épaisseur  de  la  létine,  sauf  dans  les  couches  des  cellules  multipo- 
laires et  des  fibres  optiques.  Plus  tard  ils  se  réunissent  dans  la  couche  des  grains  internes. 
An  stade  représenté  par  la  fig.  GOi,  (]uel(iues-unes  de  cc^i  fibres  ont  deux  noyaux:  il'nprès 
(^îïjal,  c'est  parce  qu'elles  sont  on  voie  do  prolifération.  Les  ex|)ansions  latérales  soit  lamcl- 
lenses,  soit  filiformes  émises  par  les  fibres  de  Millier  ne  smit  pas  antérieures,  mais  posté- 
rieures à  la  différenciation  morphologique  des  corpuscules  nerveux:  leur  développement  est 
subordonné  à  l'elui  de  ces  corpuscules. 

l'ji  inriiic  tein|»s  (jiic  se  fail  l^'yiiliitioii  moi'|)li()loi:i([ui'  des  «''h'-iiicnts  nerveux 
(le  la  rétine,  ces  éli'nienls,  qui  étaient  d'abord  plus  du  moins  entremêlés,  s'or- 
donnent en  couches  régulières,  les  couches  plexiformes  l'ormées  j)ar  les  ])rolnn- 
gements  cellulaires  séparant  les  couches  de  noyaii.x.  Les  couches  les  plus 
internes  sont  les  premières  diflérenciées,  mais  Tajiparition  des  étages  ou  zones 
parallèles  de  la  couche  plexiforme  interne  est  un  |)hénomène  relativement 
tardif.  D'après  Chievitz,  la  couche  des  cellules  ganglionnaires  est  presque  en- 
tièrement distincte  de  la  couche  des  cellules  bipolaires  chez  le  fu-tus  humain 
de  quinze  semaines. 

l'ji  outre  ce  dévclop[)ement  de  la  rétine  no  .se  l'ait  pas  simultanément  dans 
toutes  ses  parties,  il  commence  au  pôle  postérieur  et  est  de  plus  en  plus  tardif 
à  mesure  qu'on  s'en  éloigni».  La  région  maculo-pai)illaire  est  également  celle 
dont  le  développement  en  sni'faci^  s(>  fait  le  plus  vite  :  il  est  achevé  dans  les 
mois  qui  suivent  la  naissance. 

H  après  ('.iiie\ilz,  cliez  le  fœtus  de  ^itt  à  '.V2  semaines  le  centre  de  la  fovea  est  à  ■"{  mm.  ■"! 
lin  bord  do  la  papille  et  chez  le  ftetus  de  34  à  30  semaines,  à  3  mm.  .">.  Chez  un  enfant  ilc 
J  mois,  W.  Kosler  a  trouvé  4  mm.  lO.'i  entre  le  centre  do  la  fovea  et  le  centre  de  la  papille 

du  niM'f  iiptiqne.  c"esl-à-ilire  la  même  distance  <|ue  chez  railulle. 

La  fovea  centralis  n'est  pas,  comme  lUi  le  croyait  auti'efois,  un  reste  de  la 
fente  de  la  vésicule  optique  (Chievitz).  Elle  man(|ue  cnmplètement  chez  l'em- 
hryon  de  24  semaines  et  commence  à  se  lormer  au  7  nmis  d'avant  en  arrière. 
r*est-à-dire  des  couches  intei-nes  vers  les  couches  exteiiies. 

Rétine  Ciliaire  et  ora  serrata.  —  Le  développement  de  la  rétine  ciliaire 
et  de  l'cua  si'rrata  se  l'ail   par  nu  amincissement  progressif  il'avant  en   arrière. 

Ce  développement  a  été  étudie  surtout  par  (l.  Schiill/e.  —  La  rétine  ciliaire  est  d'abord 
formée,  comme  la  rétine  inoprement  dite,  |)ar  plusieurs  rangées  de  cellules.  Il  en  est  encore 
de  même  vers  la  \'.\'  semaine  quand  les  saillies  des  proies  ciliaires  commencent  à  appa- 
raître. Mais   par  la  suite,  le  dévolopitemont   dos  procès  ciliaires  entraîne  un  accn)issoment 


I)i:vi:i.()I'I'I':mi:\t  i>i:  i  \  i:i;ti\i:. 


101 


«•Oiisitlt'l'iililr  lit'  siul'iin'  pour  l.i  |>nrlniii  de  nlinc  ircmix  laiil  l.i  rc-imi  cl,  |i,ii'  if  l.iil.  un 
aiMiiicisst'iiiciil  de  ci-tlc  rcliiit'. 

\'oi"S  la  I.")'  1(11  l(>"  sciiiainc,  Ic^  [H'iicrs  ciliaiics  snul  ilrj.i  liirn  luiiiii-s,  la  rcliiK!  s'fsl 
airiiiicii'  à  leur  siiifacc  cl  d.iiis  Ic^  vallées  (|iii  les  «;('|i;ii  ciil.  niais  l'ura  serrala,  c'esl-à-ilire 
le  lionl  (le  la  icliiie  épaisse,  sic^t-  iiniiie<liaieinent  en  aiiieie  de  la  «oiiroiiric  eiliaiie.  <ie 
IkikI  esl  (leiiieh-  avec  des  pointes  louinées  en  avant  c(nnrnc  clie/,  l'adulte,  (les  pointes  s"en- 
t'oncent  nn'^rne  nn  peu  dans  les  vallées  ciliaires  on  l'ainincissorncnl  (\('  la  icline  s'est  ninins 
clondn  en  arrière  iiiTan  nivcan  des  procès. 

l'Ins  lard,  la  lif;ne  de  l'ora  serrala  s'éloigne  pcn  a  peu  de  rcxlicinilc  |)usleiicurc  dc> 
procès  ciliaires.  I,'es|)ace  lisse  ainsi  deconvcrl  piirl('  le  nom  d'oiliicnlns  ciiiaris.  Parfois  cel 
espace  rr^sle  traverse  [lendanl  nn  certain  temps  par  de  lon^nos  dénis  dont  la  pointe  va 
jns(|n'à  la  partie  posterienre  des  vallées  ciliaires  et  (|ni,  le  pins  sonvent.  se  racconrcis- 
senl  ensuite  en  laissant  à  lenr  place  des  Iraim-es  lirnnes  (ii^!'.  fi'.Ki);  mais  elles  peuvent  |ier- 
sistei'  au   moins  dans   j.i   portion   nasale 


Paroi  proximale  de  la  vésicule  primitive.  —  Hi(Mi  que  I<s  (d 
Iules  de  cette  couche  se  multiplient  également  par  karyokinèse,  raugmenlallnn 
de  nombre  des  cellules  n'est  pas  proportionnée  à  rauginiuitation  de  surrurc,  de 
sorte  que  cette  paroi, formée  primilivement  de  [)lusi<!urs  rangs  de  cellules,  n'en 
présente  bientôt  plus  qu'un  seul  rang,  qui  sera  la  couche  pigmentain;  de  la 
rétine.  Le  pigment  s'y  dévelopj)e  en  commençant  j)ar  la  partie  interne  des 
cellules.  En  outre  il  parait  plus  tôt  dans  la  région  de  l'ii'is  et  du  muscle  tiliaiic 
que  dans  les  autres  parties  de  Tmil  (Kriukmami  ). 

Le  développement  de  cette  paroi  est  précoce.  Clic/,  l'cnilirvon  humain  de 
(jO  jours,  l'épilhéliimi  pigmenté  de  la  rétine  a  déjà  l'aspect  et  la  structure  qu'il 
conservera  toute  la  vie  (Hoclion-Duvigneaml). 

Pédicule  de  la  vésicule.  —  C'est  le  lutui'  iiert  opiicpie  dont  le  déve- 
loppement a  de^jà  été  abordé  dans  cet  ouvrage  (t.  III,  p.  7«S2).  Les  cellules 
<[u'il  contient  à  l'origine  ne  forment  pas  de  cellules  nerveuses,  mais  seulemeiil 
des  cellules  névrogliques.  Les  fibres  nerveuses  du  nerf  optique  sont  les 
cylindres-axes  des  cellules  multipolaires  de  la  rétine.  Leur  développement  de 
la  rétine  vers  le  cerveau  est  démontré  par  la  constatation  des  libres  dans 
l'extrémité  oculaire  du  nerf  optique  avant  qu'on  puisse  la  faire  dans  son 
extrémité  cérébrale.  Il  existe,  en  outre,  quelques  fibres  à  direction  inverse  qui 
prennent  naissance  dans  les  ganglions 
de  la  région  pédonculaire  et  se  termi- 
nent dans  la  rétine. 

La  myéline  se  développe  dans  le  nerf 
<»ptique  vers  la  10'  semaine  après  la 
naissance  (E.  von  llippel). 


liU     A)-l.  Injaloïde 


0.  OU.j.  —  Origine  de  la  membrane  vas- 
cnlaire  de  la  rétine  (embryon  do  monton, 
2.J  mm.)  —  (ir.  -45  D.  (Voll.) 


Vaisseaux  rétiniens.  —  C'est  sur- 
tout aux  travaux  d'Oskar  Schultze  et  de 
Voll  qu'est  due  la  connaissance  du  déve- 
loppement des  vaisseaux  rétiniens.  Il  se 

développe  d'abord  dans  la  papille  un  bourrelet  de  tissu  mésodermique  (fig.  W.]), 
en  continuant  à  se  multiplier,  les  cellules  de  ce  bourrelet  s'étalent  à  la  surface 
interne  de  la  rétine,  pour  former  la  future  membrane  vasculaire^de  la  rétine 
(lig.  600,  f»06  et  (ill  B).  Les  vaisseaux  se  forment  dans  cette  mendirane  à  par- 
tir de  la  papille;  l'extension  en  avant  se   fait  plus  vite  pour  la  partie  inférieure 


[-4.  DRUAULT] 


1012 


\I'l'\ni:iI,  hl.  I.\  \'l-|iiN. 


(lu  ^l()l)('  fjiio  pour  sa  partie   siipériciin'.    Ces  vaisseaux    cnxdieiil    hienlùl   des 

rauieaiix  dans  les  couches  interne-^  de  la  jvtine. 

An  di'liiil  ils  sdiil  CM  rap|)nrl  a\er  ceux  de  la  choroïde  et  «les  gaines  du  nert 

opli(|ne  et  ne  sont  unis  que   par  des  capillaires  avec   le  tronc  rie   Tartère  hva- 

l(»ïdienne.   Plus  tard  les  vaisseaux  rétiniens  ne  sont  plus  que  des  dépendance> 

des  vaisseaux  centraux  de  la  ré- 
line  dont  l'artère  n'est  que  !•■ 
Ivnwc  i\i'  lancienne  artère  liva- 
loïdiennc.  Toulefoi-  la  première 
disposition  persiste  souvent  chez 
l'honinie  pour  quelques  vaisseaux 
dits  eilio-rétiniens  et  plus  sou- 
vent encore  dans  d'autres  espèce- 
(chat,  cheval). 

A  aucun  nionienl.  Ie<  artère- 
propres  du  corps  vilré  n  en\oient 
de  hranches  à  la  rriine.  contrai- 
rement ;i  une  Mpiiiidii   ancienne. 


(iOC. 


Il) 


—  Développement  dos  vaisseaux  réliiiicns 
-  1.1  membrane  vasculaire  (f<i.'.tus  de  ]i(irc  de 
IN.  de  longueur).  (U'apri's  Oskar  Scliull/e.) 


Coloboiiica  iTliiiiciis.  —  Les  colo- 
Itomes  sont  considérés  connue  de- 
défauts  de  soudure  des  lèvres   de   l.i 

NcsicMilc  (ipli(|M('  secdudairi'.  I.r  Ir.iciii-  iim'jiI  iii.iiKiue  à  leur  niveau,  et  c'est  ce  ipii  en 
conslilue  le  caraclére  le  plus  a|ipareni.  Ils  ])euvent  siéger  en  bas  ou  en  deliors,  sur  lui 
pdint  (lueiconque  entre  le  bord  iiupillaiie  et  la  papille.  Sur  l'iris,  ils  se  présentent  sous  i.i 
rmine  d'une  fente  partanl  du  rclmid  pnpillaiie.  Lorsqu'ils  siègent  dans  la  rég-ion  équato- 
riiile  de  l'œil,  la  scb'roliiiuc  ;i  iiii  l'orme  une  taclie  blanolie  plus  ou  moins  grandi*. 
Lnrs(|uc  le  cnlobome  se  liniMi'  ;ni  iiixciu  de  l;i  papille,  (•clle-ci  csl  hi's  ag-i'andic  et  rriMi-n' 
d'inir  ur.iiidc  p\r;i\aliiiii. 


CKISTALLIX 


I .Ccloderme  donne  naissance  au  cristallin  dansle  pmntnii  la  vésicide  o|ili»|ur 
|iriniili\('  arrive  à  son  contact.  11  se  produit  dahord  un  léiier  épaississement  île 
l'echMlernie  i'oriné  à  ce  niomenl  d'une  seule  couche  de  cellules,  ptiis.  t>n  même 
lemps  (|ne  l'c-paississemenl  s'accnsc.  la  |)arlie  épaissie  se  déprinu'  en  une  fos- 
s<'lte  dahord  larficment  ouverte.  |ji>uilc,  la  dépression  se  creuse  et  augmente 
(le  dimensions  en  prolondeur  pendani  «pie  la  partie  superlicielle  se  ressern'. 
( '.e  icsserrement  est  plus  accus(''  à  la  partie  supérieure  ré|H»ndaiit  au  hord  supé- 
rieur de  la  \"ésicnle  optiipie  secondaire  ipi'à  la  pailie  inférieure  n'-pondant  a 
la  renie  oculaire.  I,a  l'ermeture  conq)lèle  de  la  partie  ress(>rrée  Iranslorme  la 
dépression  en  vésicule,  el  hienlôl  cidie-ci  se  détache  de  rectoilernu'. 

De  Imis  les  travaux  ou  fut  Ir.iilce  i.i  (|iie>liiiii  du  cic\  (•liippcmenl  du  çiistalliu.  celui  di- 
It.'ibl  mérite  particulièrement  d'être  mentiiunie.  Cet  auteur  a  fait  une  étude  comparée  du 
dexidoppemenl  du  cristallin  d.ins  les  dillerentes  classes  de  \ertebres.  Les  |>riiu-ipau.\  points 
de  ce  processus  sont  les  mêmes  dans  toutes  les  classes,  mais  l'éltule  des  détails  niiuilrc 
ipi'il  existe  des  types  principaux  répondant  aux  diirérentes  classes  et  des  types  secondaires 
npiindiint  aux  dilTérentes  espèces.  I>ai\s  la  ligure  (>(I7.  les  ))rinci|)aux  lypos  d'ébauches 
crisl,illiiii(MMies  sont  représentés  exactem(>nt  au  même  staile.  Le  nonilue  des  cellules  est  a 
peu  |)iès  (>n  rapport  avec  le  nombre  des  llbi(>s  du  eiislallin  aiiulle.  (le  nombre  de?  cellules. 
leur  (lis|iiisiti(>u.  la  Ituiu?  de  ridiaiicbe  permettent  i\  eux  seuls  de  recunnaltrc  la  classe  a 
laquelle  m|i]i,'ii  lient  nu  auim.il. 


iii:\i':i.nri'i;\ii.M  m   i;i!Ist.\i.i,i\.  1013 

<:iliv.    Ii'>    ,'iililll.iil\    iliiiil     rrclddi'iiiic  r(iin|iiriiil    ili'J.i    |il  ii^M'ii  is    r(illcllOs    iiu    liHililcill   ilc   In 


!"iii.  (iOT.  —  Fniiii.iliou  (lu   liinir-cuii  crislalliiiirii  ,ni\  dciicusdc  l'cjudcrme.  —  .Mt'iiic  sl.idi 

dans  les  dillÏTonles  classes  de  vorU-liics.  (Kaltl.) 

L  rri-liiinis  (sfhiciiMi).  —  /;.  A\..|ntl.  —  C.  Lé/.;ii-d.        U.  i  :niiIiMi\]v.        /:'.  ('.aniiril.        /■'.  L;ii)iii. 


fonimlioii    du    ciislallin.  iclui-ri 
(Axoliill.  liu.  (iOT  l'.l. 


dc\rlii|i|ir    i|ii',ni\    di'|)cus   de    la    cinirlic    iiinr Ii 


Au  nioiMCiiloi'i  l'(''h;uiilic  (lu  ci'isl.illiu  se  (I(''1;icIm' de  rccldilcruic,  clic  |>r('S('iil( 
une  cavité  à  soiiccnlrc.  ('.liez  ccrlalns  animaux  (  Prisliunis),  celle  jx'iile  ca\il( 
iuan(|ue  an  nionieiit  de  la  sé|>aralii>n 
(Tavoc  reclodernie,  mais  elle  se  Iniine  peu 
après.  La  cavité  de  la  vi'sicide  n'est  pas 
«'xactement  centrale,  car  la  paroi  posté- 
rieure est  déjà  plus  éj)aisse  que  l'anté- 
rieure. Par  la  suite,  la  cavité  est  reportée 
<'ii  avant,  en  même  temps  qu'tdle  s'aplatit 
dans  le  sens  autéro-postérieur  par  le  dé- 
veloppement des  filu'cs  dans  la  |)aioi  jios- 
lérieure. 


i 


î**»,»ê 


^.s^Ji^^^f 


Vu..     (KIS.    —    Cristallin    d"iiii     l'uilnvnu 
liumaiudc ;](l jours. —Gr.  170  1).  iliald.) 


Amas  cellulaire  ceiiliutl  de  l'ébaurhe  rritilaUi- 
iiienne.  —  Chez  riioiniiie  ol  clur/.  la  plupart  des 
luainiuiiï'i'cs,  (raprè's  Hald.  la  ])r(iliferation  des 
ccdlulcs  de  la  russetle  el  de  la  vésicule  ciislal- 
linieiuies  produit,  outie  les  cellules  iéguli(''re- 
iiieiit  disposées  dans  les  parois,  des  cellules  (jui 
se  (létaclient  et  tombent  dans  la  cavité  de  la 
vésicule  où  elles  forment  un  amas  central  irn-gulier  (lig.  007  F  et  008).  Finalement  elles  dis- 
paraissent sans  prendre  paît  à  la  formation  du  cristallin  définitif.  Leur  évolution  commence 
•<ur  la  fossette  cristallinienne  encore  ouverte  et  se  termine  dans  la  vésicule  cristallinieinn' 
[leu  après  sa  fermetiu'e. 

F/6/r.v  cristallhuennrs.  —  Elles  sont  formées  par  rallongement  des  cellules 
«le  la  paroi  postérieure.  Elles  sont  d'abord  dirigées  directement  d'arrière  en 
avant,  mais  lorsqu'elles  s'accroissent  davantage  elles  s'incurvent  et  prennent 
les  formes  qni  seront  décrites  à  propos  du  cristallin.  Sur  le  cristallin  plus  déve- 
loppé, les  fibres  les  plus  anciennes  sont  amassées  au  centre,  formant  une  sorte 


[-1.   DllUAUl.r. 


lOl^i 


\i'i'Ai!i;iL  iii;  i.\  vi.<](t\. 


(le  iKivaii  plus  (leiisc.  les  filti'fs  siiivaiilrs  les  ciixclupiiiiil  d  il  -i-n  l'uiinc  cnforc 
(le  nouvelles  à  la  |t(''ii|»liéric. 

Formation  des  sillons  et  étoiles  des  faces  du  cristallin.  —  A  un  iiioiiu-nt  ilonin-. 

les  (ihrcs  rciitiiiles  du  ciislallin  (rsx'iil  df  >";ifcroilre  .ilnr^  cjuc  Ifs  (ilircs  voisines  conli- 
nuenl  leur  allonfieiiuMil.  Do  «cUe  la(;(in  il  se  forinc  une  dépressinn  à  cliai|ue  pôle  du  rris- 
tallin,  à  lextréinité  des  filnes  renlraies.  Clie/  quelques  animaux  ces  dépressions  anliMieun- 
el  postérieure  restent  plus  on  moins  arrondies:  ordinairement  elles  s'allonfrent  suivant  un 
diamètre  et  constituenl  nn  sillon  horizontal  en  arrière  et  un  sillon  vertical  en  avant.  Ce 
slade  est  dèlinilif  chez  (juelques  espèces,  mais  le  plus  souvcnl.  chacun  de  ces  sillons  se 
transforme  ensuite  en  une  étoile  à  trois  branches.  Connue  Hahl  la  oll^cr^é  chez  le  porr-.  Ir- 
sillon  primitif  s'incurve  et  un  sillon  vient  se  former  sur  le  milieu  de  sa  convexilc.  Cetti- 
troisième  branche  coimncmc  au  centre  du  premiei'  sillon  et  s'allon^^e  peu  h  peu:  mais  elle 
reste  longtemps  plus  courte  que  les  deux  autres.  Kniin,  chez  Ihomme.  à  chacune  des  troi> 
branches  ainsi  formées,  s"en  ajoutent  une  ou  deux  nouvelles  après  la  n.iissance. 

Capsule  du  cristallin.  —  La  (a|tsulc  <  ri-laHinicunc  ne  iv-iillc  pas  d'uni- 
liansTorniatinii  de  cellules;  eesl,  au  moins  pour  la  plus  firande  partie,  une 
rdiiiialioii  eutieuiaire  sécrétée  ])ar  les  cellules  eristalliuiennes.  Elle  couiuienee  a 
a|i|iaiallie  de  très  Ixinne  heure,  au  niunient  où  se  rornie  la  cuftule  épithéliale 
(|ui  donne  naissance  au  i  ri^tailin.  l)'ahoi'd  li't"-  mince,  die  sépaissit  ensuite 
j)ro^i-essi  veulent. 


'l'onlcrois  certains  auteurs  (Isvanorf.  olc.)  uni  attribue  ii   l.i  capsule  <lu  cri>lalliu  une  ori- 

irine  mesoderuiiquc 
part  icuiièrement 
aux  dépens  de  l.t 
tunique  vasculaiic 
Mais  il  a  été  olisei- 
vé .  sauf  chez  jc- 
mammifères  (KnbJi. 
que  la  capsule  m- 
moiUic  avant  l'ap- 
|iarition  des  éb- 
menls  niésodermi- 
qncs  à  ce  niveau, 
et  couMuc  d'autie 
pari  elle  continue 
aau.irnu^nterdcpais 
seur  après  la  dis|>;i- 
rilion  de  la  tiniique 
\ascnlaire,  ce  ne 
peut  être  sa  seule 
iiriirine. 

lue  ori^'im»  mixte 
(cclodermiipieet  me- 
so(lermiqiu')  de  l.i 
capsule  a  de  ad- 
mise par  .^cliwalbe 
et  (Icfcnilue  plu» 
iccemmenl  par  l>a- 
mianolT.  Truc  cl 
\  iallelon.  Les  fait» 
iinoqm's  par  «e» 
derniers  auteurs  ;t 
l'appui  de  leur  Opi- 
nion s(uil  les  suivants  :  l.i  cipsule  adulte  presenli'  exterii-nreiiient  une  mince  couche 
qui  se  comporte  vis-à-vis  de  certains  réactifs  d'une  manière  tlilTerenle  du  reste:  la  tuni(|Ue 
vasculaire  n'est  pas  isoiable  de  la  crislalloïde  embrymniaire:  les  libre>  «le  la  zonule  >'inse 
lanl  d'abord  sur  la  tunique  va^iiilaire.  -i  celle-ci  di^paiaissail  enlieremeul.  Ic<  libres  pei- 
draieul  leur  insertion  a  la  cn^lalloïde. 


l'ii..  (iii'.i.  —  Vaisseaux  du  cristallin  embryonnaire  (iiorc.  |:iciu.'. 
(iCaprès  Oskar  Schuitze.) 

'(,  ^(,  .irlcri'S  provpnnni  (II- l'iiis.   -      <•.  r.  rnpillairi-s  di'  l'i-qualiMir  ibi  rri-l.illici 
;/.  ij.  arli-ro-i  ilii  corps  vilrr. 


iti:\  i;i  ni'i'iMiAT  m   <;i!i-i\i.[  in. 


1015 


Tunique   vasculaire  du  cristallin.  —  On  iloniic  n-  tnnn  .m  ivxmm 

\  iiscuJ.iirr  (|iii  cm  cldintc  le  cil  si. il  lui  |)('ii(l;inl  son  (l«''S'ci(»|»j»ciiiciit  (  li^.  (idll).  I.cs 
iirtôi'i's  (|iii  .iliiiiciilciil  ce  n'sciii  sniil  r.ii'tci'c  livaloïdiciiiic,  les  aiirrcs  propres 
(In  corps  vilrc  et  le  firaml  cercle  aileilel  de  l'iris  ;  h'saii^:  n-vicnl  par  les  veines 
(le  l'iris.  Kn  arri(''re  les  \,iiv^eaii.\  de  celle  liiiii(|iie  Iniiiieiil  des  inailles  dont  les 
opaces  sdiil  \ides.  I",ii  avaiil  ils  sont  lo^és  daii>  une  iiienihiane  très  délicate,  la 
iiieinliraiie  pnpillaiic  de  W  aclieiidmiï.  l)"apr(''s  l)aniiaii(j(l",  Ti'iic  et  Viallelon. 
les  jiarlies  siipeilicielles  de  la  crislalloïdi!  (înibryouiiaire  l'ont  partie  de  la 
liiiii(pie  \asciilaiie  a  laipielle  elles  adhèrent  intimeiiieni . 

Accroissement  du  cristallin.  —  l.e  crlslallin  aiii;iiieiile  lapidemenl  de 
\iilnnie  pendant  les  premiers  mois  de  la  vie  inli"i-nl(''rine,  pnis  reste  presque 
slalionnaire.  ("die/,  le  l'o'lns  (h-  4  mois,  il  pt^se  d(''jà  123  milligrammes.  pres([iie 
les  denx  tiers  de  son   poids  clic/  l'iKHiime  adidie  (  Ueiiani  ). 

Régénération  du  cristallin.  CCsi  un  ijes  iiliciinninics  1rs  |p|ns  ciinciix  de  rè^-d'iicra- 
lidii    il'iii  iiniics.    Il    (■(;iit    l'diiim    licpiiis    assez    luij^U'iiiiis    dcja    lnrs(iir(jii   se    |jréoccii|ia  de 


-Corne 


'■<■(/■ 


Crisliil- 
lin  }•<■- 
fjè>»jrr 


In;,  lilil.  —  Itrpcmialidii  du  ciislalliii  après  exlraclion  cmii|ili'le  clicz  la  salamandre. 

(ir.  oO  1),  (Fischel.) 
.1.  5'i  jours  et  B,  2\2  jours  apros  rextrnclion. 

savoir  d"(Mi  |iiiiveaail  le  t  rislalliii   réi^cneiv.  Cette  uri^i;iiie  du  crislalliu  n'iiéaerc  a  ete  décou- 
verte par  (:oluc(;i,  puis  (Jliidiée  par  WollI,  par  Koehs  et  par  l'iscliel. 

Chez  des  tritons  jeunes  et  même  iidultes,  après  Tablation  du  cristallin,  cet  organe  se 
régénère  non  pas  aux  dépens  de  la  région  ectodermitiue  «[ui  lui  a  donné  naissance,  mais 
aux  dépens  de  répitliélium  de  la  face  postérieure  de  l'iris  (]ui  n'est,  comme  on  le  verra  plus 
loin,  querextrémité  antérieure  de  la  vésicule  oculaire  secondaire.  Le  cristallin  régénéré  esl 
donc,  comme  le  cristallin  primitif,  inie  formation  ectodermique.  C'est  seulement  la  partie 
supérieure  de  l'épilliélium  irien  (jui  prend  part  au  processus.  Les  cellules  perdent  leur  pig- 
ment, prulifèrent.  formeul  une  vésicule:  celle-ci  prend  la  place  du  cristallin  et  la  forniatioii 
des  libres  s'y  fait  comme  dans  un  cristallin  normal. 

Pour  chercher  à  expli(iiier  le  phénomène,  Fischel  a  enlevé,  en  même  temps  que  le  cris- 
tallin, la  partie  supérieure  de  Tiris  su]iportant  l'épithélium  aux  dépens  duquel  se  fait  hahi- 
luellemenl   la   régénératiiui.  Il    a    vu    alors  que   les  autres    parties  de  l'épithélium  iricu  ne 


1-1.  DIIUAULT.] 


1016  AITAHEIL  Itl-    LA   VI<ION. 

lormoiil    pas   de    noiivt'au    ciislalliii,  iii.iis   r|iic   (•clni-i-i   se    rcpiuiliiil   l'Hijoiiis  en    haut  aux 
ilopcns  du  bord  aiiléiieur  de  la  rcliiic. 

ZOMI.K    |(K   ZI.NX. 

Do  nomhreuscs  livpdllir.scs  ont  <''t(''  rmi.st's  [jour  e.xpliqucr  l'ori^iiif  cl  la  na- 
ture de  la  zoniilc  de  Ziiin  (voy.  Xaliav  des  fibres  zonulalres,  p.  I.'JO). 

Nussbaiim.  d'a|)rè.s  des  recherches  sur  le  lapin,  admet  qu'elle  est  formée  par 
des  cellules  vllrceiiucs  qui  cinctlent  di;  fins  prolon<i-enients  pincillcs. 

D'après  DaniiaiKjlT,  (lie/  les  fn-lus,  les  proccs  ciliaires  adhèrent  d'abord  par 
une  substance  tenace  sur  une  large  surface  au  cristallin  sur  lequel  ils  sont 
appliqués.  Cette  substance  serait  sécrétée  par  les  cellules  claires  de  l'épithéliuMi 
des  procès  ciliaires  qui  se  souderait  ainsi  à  la  membrane  vasculaire  du  cris- 
lallin.  Les  filtres  de  la  zonulc  seiaicnl  engendrées  par  riMii-oment  de  «c  [iruduil 
de  sécrétion. 

Mais,  pour  d'auli'cs  auteurs  (Terrien,  etc.),  on  ne  peut  distinguer  les  libres 
zonulaires  au  microscope  que  lorsque  la  surface  ciliaire  est  déjà  notablement 
écartée  du  cristallin.  D'après  Hochon-Duvigneaud,  elles  se  montrenl  d'abord 
dans  le  fond  des  vallées  ciliaires,  vers  le  'M  mois  chez  le  fœtus  buinain. 

COUl'S  VITUE 

La  cavité  de  la  vésicule  optique  secondaire,  devenant  plus  tard  la  grandi- 
cavité  vitréenne  comprise  entre  la  rétine  et  le  cristallin,  est  occupée  sucecessive- 
ment  par  une  masse  de  tissu  mésodermique  end)ryonnaire,  par  un  corps  vitré 
primitif  vascularisé  qui  l'ésulte  de  la  transformation  de  ce  tissu  mésodermique 
et  enfin  par  un  corps  viti'é  définitif  privé  de  vaisseaux  et  probablement  d'origine 
ectodermique. 

Au  moment  où  se  fait  linvaguuiliou  qui  Iranslornie  la  vésicule  oculaire  pri- 
mitive en  vésicule  secondaire,  une  petite  masse  de  iL-^mi  mt'i^odermique  suit  la 
paroi  de  la  vésicule  dans  son  retrait.  Elle  est  en  continuité  de  tissu  avec  le  mé- 
soderme  céphali(|ue.  d'abonl  au  niveau  de  la  fente  oculaire  fictale,  ensuite  sur 
lout  le  pourtour  du  cristallin.  A  ce  niveau,  la  continuité  de  tissu  cesse  seule- 
ment au  moment  de  la  disparition  de   la  tunique  vascidaire  du  crislallin. 

Vaisseaux.  Dans  la  masse  de  tissu  niésodermicjue  (|ui  <tccupi' ainsi  la  cavité 
de  la  l'étine,  des  vais.seaux  se  (lév(doj)pent  rapidement.  Ce  sont  l'artère  hvaloï- 
dienne  et  les  vaisseaux  propres  du  corps  vitré. 

Warlèrc  hi/aloïdicniie  va  de  la  papille  à  la  surface  postérieure  du  cristallin, 
où  elle  se  ramifie.  Elle  est  exclusivement  destinée  au  cristallin.  Les  viii!<.-<e(ni.r 
/)ropres  du  corps  vitré  sont  également  des  artères;  ils  proviennent  du  même 
tronc  que  l'artère  hyaloïdienne.  Dans  les  premiers  fiMiips.  ils  sont  situés  pour 
la  plupart  dans  les  couches  les  plus  péripbéricjues  de  cellt»  masse  nn-soiler- 
mi(|ue.  près  de  la  surface  létinienne.  Ils  se  ramifient,  s'anastomoseni  et  leurs 
branches  terminales  vont  i-ontribuer  comme  l'artère  hyaloïdienne  à  la  forma- 
tion de  la  tunique  vasculaire  du  crislallin  (|u"ils  abordent  par  sa  péiipbérii>. 

Corps  vitre  primaire.  —  En  même  temps  tpie  les  \aiss(\uix  se  sont  dévelop- 
pés, la   masse  mésodtM'mique  ipii  leur  a  donné  naissance   s'est    transformée  (>n 


iii;\i;i  ni'Pi-MiAT  m    coiii's  \iti:|'-. 


lor 


«^ 


un  lis>ii  \ilnrii  (|ii('   iioii^  .1  |i|K'llrrniis  le  i-iir/)<  lui  r(''  inniitiirc  mi  /iri  uiilif.'^uy 

les    coiini's,      ce     \  iln''    ;i    un 

Jispofl  (linV'i'tMil   (le  icini  (|ni 

rxisU'    chez   rmlnllc:     Il     >r 

pn'sciitt'   sfMis   laspcrl   d  un 

lissu      liliiill.iirc      Ik';iiii(»ii|i 

plus   grossier    cl    |>lus     liir- 

uiilicr. 

Corps  vitré   secondaire.  — 
A  nu  ('crhiiii   nionicnl   (cni- 
hrvon  humain  de  (rois  niois), 
lors(|U('     les     vaisseaux     du 
corps  vilré   ont  acquis  leur 
plus  grand    dcvidoppeincnf. 
il  se   l'orme  à  la    périphérie 
du  corps  vitré   priiuitil',    an 
coutact    do    la    réiiuc.    une 
couche  ayant  tous  les  carac- 
tères du  corps  vitré  de   l'a- 
dulte  et  qui,  par  la   suite, 
s'épaissit  de   plus   en    plus. 
Cette  couche  doit  être  regar- 
dée comme  le  début  du  corp>i 
vitré  secondaire  ou  définitif. 
A  mesure  qu'elle  s'épaissit, 
elle  écarte  de  la 
rétine  les  vais- 
seaux   superfi- 
ciels   du    corps 
vitré    qui,    au- 
paravant ,      en 
étaient  très  rap- 
prochés (G.  Ret- 
zius). 


Régression 
des  vaisseaux 
vitréens.  — 
Cette  régression 
commence  dans 
la  partie  infé- 
rieure du  corps 
vitré  où  d'ail- 
leurs, même  au 

début,  les  vaisseaux  sont  un  peu  moins  abondants.  La  régression  se  lait 
d'arrière  en  avant,  c'est-à-dire  que  les  petites  branches  et  les  mailles  du  réseau 
disparaissent  d'abord  en  arrière,  ne  laissant  que  les  troncs  parallèles  à  l'artère 


A.Injol. 


V\>-.  (ill.  —  Evolution  des  vaisseaux  du  corps  \ilic  l'hcz  le  poic. 
(Oskar  Schultze.) 

A.    Ijiibrynii  di»  9   <mii.  —  B.  Kinbryou    de  il  cm.   —  ("'..  Embryon   de  ij  cm.,    vu 
anièiv.  —  (ir.  7  D.  environ. 


[-1.  DRL'AULT.] 


1018 


M'I'AlîKII.   Iii:   l.\   \I-I(t\ 


livalôïdicnne  qui  conduisent  lu  sang:  à  la  |)aitl('  antéruMirc  du  vitré  (fiL--.  <il  I  ('.}. 

Enlin  les  vaisseaux  livaloïdicns  disparaissent  (-ùinplêtement.   l'artère  hyaloï- 

dlenno  reste  seule  pendant  un  certain  temps  et  finit  par  disparaître  k  son  tour. 

Persistance  de  l'artère  hyaloïdienne.  —  La  n'sorptlon  de  l'artirt- 
hvaloïdlcnne  est  norinalcrneiit  coinplflc  <lic/.  i'Iionimc  au  monient  de  la  nais- 
sance, exception  faite  pour  un  petit  cordon  spirale,  j)lein,  lon^r  d'un  ou  deux 
M 1  il li mètres,  qui  persiste  normalement  pendant  les  premiers  mois  (Rodion- 
l)uvi<rneaud,  V.  Terrien)et  ([ueUpiefois  pendant  toute  l'existence  (voy.  fi^'.  42S. 
I.  III.  p.  TSC)). 

A  côté  (le  cette  persistance  évoliilive  do  l'arli-ic  liyaldidieniic,  il  en  exisle  une  antre  qui 
présente  des  caractères  tout  dillÏMcnls  :  c'est  nn  lon^'-  cordon  fibreux  (|ni  Hotte  dans  le  vitn- 
nu  (|ui  vient  s'insérer  au  pôle  i>oslerieur  du  cristallin:  de  jdns  il  existe  .i:énéraieinent  en 
iiiènie  leinps  des  altcralions  souvent  très  intenses  du  cristallin  ou  de  la  rétine,  flans  c- 
dernier  cas.  on  doit  admettre  avec  van  Duyse  qu'il  y  a  eu  pendant  la  \\e  inlra-ulerine  de> 
accidents  emlaires  inllaninialnires  et  que  les  lésions  persistantes  n"en  siuit  que  les  cica- 
trices. 

Canal    de   Cloquet.  —  (".etie  l'oniiation   a  ('té  découverte  pai-  .Iules  tllo 

(juet  en  IS22.  Elle  présente  s.i 
disposition  tvjie  au  <•' mois  de  j.i 
vie  intra-utérine  chez  l'iiomine. 
Il  ne  s'airit  nullement  d'un 
canal  véritahle:  e'e>t  seulement 
un  cordon  élar^ri  en  avant. 
occupant  l'axe  du  corps  vitré 
et  juésentant  une  structure 
;  -peciale.  En  elTet,  cv  cordon 
représente  le  cor|is  vitré  pri- 
inilif  rel'oulé  au  centre  de  l'ui! 
par  le  (léveloppen)ent  du  corp^ 
vitré  délinitif.  Ce  fait  a  éti 
oliservé  d'ahord  |tar  (l.  Kel- 
/.ius:  nous  avons  jui  le  vériliei 
sur  plusieurs  espèces  animale- 
La  liuiili'  du  canal  de  t'ioquet 

est  lorniée   par   la    couche   viu- 

l.,.n-islallin  est  on.-oiT  enveloppé  do  sa  U.niMm.v.-.sculairoaont      .  j^^    ^^  ^.■^^,^,    ^^,^.,,nj,.^i,... 

I(>  \,iissoaux  sont  seuls  visd>lcs  a  ce  jîrossisstmonl.  Li'  corps  vili"-  i 

c.^t  traversé  par  le  canal  de  Cloquel  élarfri  en  avant  cl  d.>nl  la  parlir    paraissant  plus  dense, 
niiivennc  manque  pari-o    qu'elle  so  Innivail  en  «leliors  di- In  ruupr.  i-      t-        i        i    ••!•    „ 

AumiiMu  du  .anal  do  (  .l 'qu.i .  iar...,v  hyal,..d,..n„,..  Lorsquel  artère  h>  aloulienuc 

se  résorhe.  il  se  rétrécit  en- 
core. En  avant,  le  vitré  secondaire  se  rapproche  alors  davantaiic  de  la  lace  pos- 
térieure du  crislallin  et  sv  a|tpli(]ue  peu  ;i  peu  en  comnieneant  par  la  périphérie. 
Enliii.  cJM'/.  l'iHiiiiine  a|ires  la  naissanci'.  on  ne  trouvt>plus  trace  de  ce  canal, 
le  corps  vitré  primaire  (pii  occupait  sa  ea\  ité-  a  coniplètenu'iit  dis|»aru  et  toul 
l'espace  compris  entre  la  rétine  cl  le  <  li^lalliii  est  occupé  par  le  cor|)s  vitré  dé- 
finitif. 

Nature  du  corps  vitré.  —  l.(>  ((ups  vitre  |iriniaire  deiive  inconleslaldenienl  d'un»' 
transTiirnialien  sur  place  du  tissu  niésoderniique  ipii  a  |iénetr4'  dans  la  foule  oculaire,  et  il 
coiUieiit  des  vaisseaux,  ce  (pii  c'»!  liien  en  rapport  avec  son  oriirino  nu'sodernii(]uo. 


l'ic,.  012. 


(VÀ\  d"un  l'iL'Ius  Imnuiin. 


iti:\  i;i  nri'i;Mi;\T  i>i   ti;\(  ti  <  i  \  i;\i  .  lorj 

Mais  le  iiups  viln-  ilcliiiilil  a-t-il  la  iiirnic  (iri;;iiie '.' Jusiiii'ii  |ircs(;iil,  cello  «lisliiiclidii  ili- 
ili'iix  (;or|is  vitnv-  iirlail  pa-  l'aile  —  saiil'  par  (i.  Ucl/.iiis  —  ot  il  ne  ixiuvail  giirrc  ('lu- 
i|iiesli(m  (riiiic  aiilic  <iri;:ini'  i|iii'  de  l'nri^'iiu;  iii('sii(l(Miiiii|iic.  ('.l'iicnilaiil.  depuis  qui-liiiic- 
aiiiii'cs,  Toniatola  sniiliciil  i|ii('  If  corps  vilré  |»r(jvieiit  diis  clcmciils  di-  la  ndiiir'.  Il  donne 
ini''MU'  nn  eoilain  mmilire  do  Humes  dans  lesiinelles  il  i'e|iresenle  la  foinialion  du  corp> 
ville  par  îles  lllnilles  piovenanl  direeteiiUMil  des  rellules  lélinieiines.  y  compris  les  plus 
externes  et  allaiil  se  perdre  iiisi|ii'aii  milieu  des  vaisseaux  liyalnïdieiis.  ,'t'ailleurs,  il  n'admel 
pas  l'existenee  des  memluaiies  liinilanle  interne  et  liyaloïdieniie  qui  empêclieraienl  le  trajel 
des  lllirilles  en  i|iiesti<iii.  Uien  que  ces  opinions  aient  éti'  ronlirmées,  notammenl  [lai 
llaemers.  il  est  difliiile  d'admettre  avec  ces  auteurs  que  le  corps  vilré  a  sou  orifiiiie  dans 
des  parties  |)lus  ou  moins  iMul'ondes  de  la  rétine.  Kn  elVet,  on  peut  objecter  à  cetti-  théorie 
rexistence  ri-elle  de  la  meiiilpiane  liyaloïde  et  de  la  uieinhrane  limitante  interne  de  la  rétine, 
ainsi  que  la  strucliire  lamelleuse  et  non  lilirillaiie  des  couches  péiipliéiiqiies  du  corps  vitri'. 

Il  esl  prolialile  au  contraire  que  le  corps  vitré  délinitif  se  forme  et  vil  aux  dépens  des 
pieds  des  lihres  de  Millier  et  de  la  surface  de  la  partie  postérieure  de  la  n-lino  eiliaiie.  Il  ne 
peiil  eu  être  aulrenienl  puisi|u"il  aiiparail  .111  iiinmeut  de  la  dis|)aiitiou  des  vaisseaux 
lixaliiidiens.  Ce  corps  vitre  ne  contient  pas  de  cellules  j)ropres,  mais  seulement  des  cellules 
mi^iiatrices.  il  nous  >euilile  (|iie  ces  faits  iiermelteul  de  rejeter  son  origine  mésodermiqiie 
el  de  le  considérer  ciiiiiine  nue  foriualiou  culiculaire  d'une  nature  spi-ciale  el  d"oii;jine 
eclodermique. 

Dans  un  travail  receiil.  Addario  adiiiel  e-aleiiieiil  une  orif;ine  ectodeiiiiiqiie  i\{\  cmp- 
vitré,  mais  il  pense  que  cVsl  e.xclusiveineiil  aux  di'peiis  de  riqiitlielium  eiliaiie  qui  se  lion  ve 
iiiimédialement  en  avant  de  l'ora  serrata. 


T|{.\(:TI  S    I  VKAL 

l.a  mi'iuhraiir  rdriiifr  |»ar  la  rliiii'iHilr.  le  i-iir|)s  riliairr  ri  liris,  sp  (1(''\  rlnjtpr 
iiiauircslciuont  sous  riiillueiicr  dr  la  ivtiiio.  En  cllrt.  ellr  la  ircoiiv  ro  très  cxar- 
li'inont  dans  iuiiii'  son  rlcudiio,  depuis  la  papille  jusqu'au  bord  pu|)illaii'e  :  si 
la  rétine  manque  en  un  point,  par  e.xeniple  dans  le  cas  de  persistance  d(*  la 
l'ente  oculaire  fietale,  la  clioro'ide  ne  se  développe  pas  à  ce  niveau,  tandis  que 
la  .sclérotique  s"v  développe  normalement  et  on  a  un  colobome  de  la  rétine  et 
de  la  clioro'ide. 

Cette  membrane  iivéale  est  formée  dans  son  ensemble  par  la  dillérenciation 
des  éléments  mésodermiques  aj)pliqués  sur  la  rétine,  mais  quelques  parties 
ont  une  origine  diiïérente. 

Épithélium  du  corps  ciliaire  et  de  l'iris.  —  C'est  la  partie  anté 
rieure  de  la  rétine  qui  s'est  beaucoup  étendue  en  surface,  mais  s'est  réduite  à 
dcu.x  couches  de  cellules,  une  pour  chacune  des  parois  de  la  vésicule  primitive. 
De  ces  deu.x  couches  de  cellules,  l'externe  se  charge  d'abord  de  pigment,  puis 
la  formation  pigmentaire  contourne  le  bord  de  la  vésicule  et  gagne  le  feuillet 
interne  sur  lequel  elle  s'étend  jusqu'au  corps  ciliaire. 

D'autre  part,  au  niveau  du  corps  ciliaire.  cette  double  couche  épithéliale 
subit  un  maximum  de  développement  en  surface  qui  entraîne  la  formation  de 
nombreux  plis,  les  procès  ciliaires.  Les  plis  se  produisent  d'abord  dans  la 
couche  profonde,  puis  dans  la  couche  superficielle. 

Muscles  de  l'iris.  —  Ces  muscles  sont  le  sphincter  et  le  dilatateur  de 
la  pupille.  Heaucoup  de  discussions  ont  porté  sur  la  nature  et  même  l'existeiice 
de  ce  dernier.  Quoi  qu'il  en  soit,  ces  muscles,  ou  tout  au  moins  le  sphincter, 
étaient  considérés  comme  des  muscles  à  libres  lisses  et  leur  origine  mésoder- 
mique n'était  même  pas  discutée.  Mais  l'écemment  sont  parus  plusieurs  tra- 
vaux lUHis  niiintrnnl  ([u'ils  sont  au  contraire  d'origine  épithéliale. 

[.I.  uniAULT] 


1020 


Ari'\Hi;ii.  i>i-;  i.\  vishin. 


c'csl    d'.ihord    (ii\  iilclll .     j)iii-    |»ri'sqiic  en  iiiiTiii-   li-iiips 
M.P 


I^oiir  le  dilulalciir 
Ile<'i'fordt,qui  re- 
connaissent que 
«•('  muscle  est 
J'ormé  par  les 
parties  profondes 
(les  (-(dlules  si- 
tuées au  contact 
immédiat  de  l'i-  j, 
ris,  sans  que;  les 
iioyaux  de  ces 
cellules  entrent 
dans  la  constitu- 
tion des  libres. 

Ouant         au 
sphincter    pupil- 

laire,  son  origine     IK..  (il:;.—  l'nrin.ilion  iln  s|»liiiicler  |>\i|iillaiie  aux  «Icpciis  «le  la  cmiclu- 
eitilln'liale    a    ele        aiitiTiciirc  ilo  repilliflimn  irieii  (fœlus  humain).  (U'apn-s  une  piéiia- 

ration  de  HocJKin-Uuviçneaud.) 
(lecouverle       par        ,      , .  .  . 

!*,  splunctcr  u'ion  dont  quelques  fal^ceaux  sont  loinpletemenl  ciiveloiiiiés  île  lis>ii 

Aussbauni         sur    i-onjonctif,  tamlis  que  les  autres  se  continuent  d'une  façon  insensiMe  avcr  la  r<>u<-lie 
dos    'sfiiiri';    lil-in-    •'"'*'''fi"'c  de  l'épithélium  A.  —  C,  cristallin.  —  1,  iris.  —  M.P,  meuilirane  |iu|>illaire. 
—  P.  couche  postérieure  de  l'épitliélium  irien,  sépan'e  accidentellenienl  >-n  av.mt  de 
ches         n(tineau-     l'  couche  antcrieure.  —  V,  vaisseau. 

nées.     Klle    peut 

se    vérifier  avec    la  plus    arande    facilité   sur  le  fuliis   Inimain   (veux   de  <i  ;i 

!l  millimètres  de  diamètre).  (Vov.  liii-.  (ii:{.) 

Muscle  Ciliaire.  —    Ce   muscle    cnmmence  à  se  dinVicncier  ver>   la   lin  du 

2'  mois  de  la  \  ie  intra-iil(Tine.    .Iii^(|u".i    présent.    lieii    n'indique   qnil    ait  une 

„- -  oriiiine    réiinienne   cnniine    les 

muscles  de  l'iris. 


pliih'iques 


[iisrs 
Irai,- 


Membrane  pupillaire. 
—  Elle  est  appelée  aussi  nieni- 
brane  de  Wachendorf.  du  nom 
de  l'anafomisle  qui  l'a  décou- 
\crleeii  IT.ÎS.  Klle  n'existe  pas 
chez  tous  les  vertébrés,  mais 
seulenuMil  cbe/  les  mammi- 
fères. 

Après  que  le  pédicule  cristal- 
linien  s'est  complètement  élian- 
i:lé.  le  cristallin  reste  encore 
quebpie  temps  appliqué  contre 
lectoderme.  mais  |teu  à  peu  le 
tissu  inésodermicpie  vient  s'insinuer  sous  recloderme.  Lorsqu'une  lame  méso- 
dermi(jue  est  ainsi  c(Mistituée  entre  le  cristallin  et  reitodorme,  il  >v  produit 
une  fente,  \éritable  espace  lyinphati(|ue.  (|iii  la  divise  en  deux  couches  dont 
I  une   sera  le    tissu  conjonctif  de  la  cinée  et    dont    l'autre    fornuM-a  l'iris  et  la 


i,:;.  Cil  4.  —  Nfcmliranc  |>u|iillairc  (l'ini  rirlii>  Imuiain 
(le  S  mois,  ((iskar  Scliull/.o.) 


iii:\  i;i.iii'i'i;\ii':\'r  m   (,i,(»i;i';  m-;  i;(>i;ii..  1021 

iii('iiil)i';iin'  |iupill;iin'.  l'.ii  l'ITcl,  (Icrrirrr  idlc  (Iciniric  Linic  iii(''S(Ml('riiil(|iir 
s'(''l('ii(l  le  l»()i'(l  aiilciicii  !•  (le  la  \  (''siciilc  n|»li(|ii('  sccomlai  ic  (|  m  a  (lûnassù  r(''(|iia 
leur  ilii  ri-i>lalliii  cl  \irnl  se  resserrer  sur  ^a  l'ace  aiil(''rieiire  en  «(''parant  jtcii  a 
|icii  ce  lissii  niés(Mleriiii(|ii('  de  celui  (lil  corps  viln''.  La  ciiiiclie  iiiéso(leriiii(|iie 
(|iii  répond  au  l)oid  de  la  vésicule  loi'uiera  l'iris  jtar  s<»u  union  avec  ce  hord  :  la 
pari  le  <'enlrale  s(>ra  la  nienilirane  |inpillaire.  (ioinnie  on  l'a  (h'-jà  \ii,  la  nieni- 
hrane  pupdiairc  se  c(»nlinuc  sous  le  l)onl  pu|)illairê  a\'('c  la  cap-ule  \as<ulaire 
du  crisiallin.  ou  mieux  elle  n'en  est  (jne  la  [»arii(;  anlérieiire. 

Les  vaisseaux  de  la  nicnilirane  pupillaire  l'oiMuent  des  anses  plus  on  moins 
r(\i;ulièn's  à  conve.\ii(''  ionrm'e  xcrs  le  cenire.  mais  pr(''senlaiil  de  nombreuses 
anastomoses  (lii;-.  (Il  'i  ). 

La  résorplnni  de  la  mendirane  commence  pai'  son  cenire  el  si'dend  pi'oi^res- 
sivcmenl  vers  le  liord  de  la  |»npdle.  (llie/  l'adulle.  on  (d)serve  parfois  dans 
le  cliHm|)  |)n|)illaire  des  lilamenls  |)innieniés  reliés  à  la  l'ace  anlérieui'e  de  l'iris 
cl  (pii  soni  des  l'esles  de  <'el(i'  membrane. 

(llie/.  riiomme.  la  membrane  {)upillain'  évolue  enlièremcnl  pendani  la  \  le 
fa'lale.  elle  se  l'ornu"  \ers  la  fin  du  '-'  mois  et  se  résorbe  dans  le  courani  du 
S''  mois.  Au  conlruire.  chez  les  animaux  (jiii  naissent  nvcc  les  paupières  son- 
dées, elle  ne  disparaît  qu'après  la  naissance. 

Ligament  pectine.  —  il  existe  d'i façon  Iransiloii'c  cbe/  le  f(ctns  bu- 
main.  (\'ov.  p.  IO')i.) 

Procès  Ciliaires.  —  Us  commencent  à  se  foiiner  à  la  I."!"  semaine 
(().  Scliult/.e).  (Voy.  plus  haut  Orvcloppcmeiit  delà  réiinc  ciliuin'.) 

Choroïde.  — Chez  le  Hetusde  i  mois  1/2,  elle  est  entièrement  diflerêuciée 
de  la  membi'ane  fibreuse,  sauf  an  xolsinaiic  du  nerf  optique.  —  Le  pigmeni  du 
siroma  cboi'oïdien  apparaît  \ ers  le  7'  mois. 

LOllNÉK  ET   SCLKUOTlnLI-: 

La  coi'iiée  el  la  st'léroli([ne  délavent  éi;alement  du  lissu  mésodermi(pie  (pil 
entoure  l'o'il. 

L'é])auclie  de  la  cornée  se  trouve  formée  chez  les  vertébrt'-s  inférieurs  (|iii 
n'ont  |)as  de  mendirane  })Uj)illaire.  dès  (pie  le  tissu  mésodermicpie  s'est  insiiiu('' 
entre  le  cristallin  et  l'ectoderme.  An  contraire,  chez  les  mammifères,  la  coi'née 
n'existe  qu'à  partir  dn  moment  oii  la  membrane  pupillaire  s'est  séparée  de 
celte  niasse.  Les  cellules  qui  limitent  la  chambre  antérieure  se  disposent  pour 
former  un  endothélium.  La  membrane  de  Desceniet  est  un  produit  de  sécrétion 
de  ces  cellules.  —  D'après  Ranvier,  etc.,  la  cornée  embryonnaire  pré.senlerail 
un  réseau  vasculaire  dans  la  couche  superficielle  sous-épithéliale.  Mais  d'autres 
auteurs  (Rochon-Duvifrneaud,  Leber)  affirment  que  ce  réseau  n'existe  pas. 

CLORE   DE   L'OKN. 

Dans  son  ensemble,  le  lilobe  de  l'ieil  présente  un  dévelop])ement  ou  jtlutôl 
une  croissance  très  précoce.  A  la  naissance,  la  région  j)apillo-maculaire  a  déjà 
ses  dimensions  définitives  et  l'iril  entier  a  environ  les  deux  tiers  de  ses  dimen- 
sions et  un  tiers  de  son  poids  définitif.  Après  la  naissance,  son  augmentation  de 

[.1.  diwmi.t: 


1022 


\l'l'\l!i;iL  l>K  LA   \1-I0\. 


Yoluiiic  se  lail  surtout  avant   làgo  df   4  ans.  (jclt»-  croissance  est  jtarallèle  à 

celle  du  cerveau.    —  Au  contraire,  pour  l'enseniUli'  «lu   corps,  le  poids  à   la 

naissance   est   d  un    vin,i:- 

liènie  ;i  peine  du  jMiids  de 

1  adulte  (Weiss). 
Xotii-efiu-ne      I  '\  I  /    ''  ""■" 

L\cil  du  nouveau-né  a  de  17 
il  iS  riiillim('tre>!  do  di.imt'lrf 
|iir>i|ii'il  ^"n^'-it  d'crif.Miits  liicii 
ilivcloppi'-s.  Il  présente  dnii> 
s.i  partie  postérieure  un  certain 
lenllenient,  la  proluhé  ranci- 
srlériitf  'f'Amuion.  répondant 
à  lu  réfrion  maculaire et  tenant 
sans  doute  au  développement 
encore  plus  précoce  de  «ett»' 
n-p^ion.  <i'est  toujours  un  "il 
liy[termi'trope.  La  lijrne  visuellr 
sécarte  jdus  de  Taxe  de  IH-il 
c|ue  chez  l'adulte  (an^Me  a  po- 
sitif, très  fiiand).  fait  é;rali'- 
nient  en  rapport  avec  le  déve- 
loppement de  la  région  macu- 
1.1  ire.  La  cornée  est  relative-  * 
luent  grande  (9  à  10  millinu-tres 
de  diamètre)  et  épaisse;  mais 
s(m  épaisseur  varie  considérn- 
Mcmeiit  d'im  sujet  a  r.uitre  (0,1  à  I  niilliniètre):  inversement  à  ce  qui  existe  plu^ 
tant,  sa  courliure  est  plus  acreiituce  aux  bords  (|u"au  centre:  sun  rayon  de  courlune  est 
en  moyenne  de  (i.o  à  7  millimètres.  La  clioronle  est  relativement  épaisse.  Le  corps  ciliaire 
est  encore  peu  développé;  le  muscle  ciliaire  s"y  montre  sous  les  deux  types  signalés  par 
Iwanoir  chez  Tadulte.  Le  cristallin  moins  aplati  que  chez  Ladulte  a  de  :L.")  ii  "y  millimètres 
d'épaisseur,  de  0  à  7  millimèlres  de  diamètre.  La  chambre  antérieure  est  peu  profunilc.  I.c 
nerl'  optique  est  dépourvu  dr  myéline  (Merkel  et  Orr,  K.  von  llippel,  etc.). 


A'h.llr 


(ilo 


Déveliqipemeul  du  globe  de  To'il  après 
la  naissance.  (Weiss.) 


PAUPIERES 

l,;i  foniialion  des  |);uipicr('s  coniinencc.  chez  ri'Md)rvuii  Ininiain.  au  2'  mois 
de  la  vie  intra-utérine. 

l/an<ile  interne  des  paii|)ièrrs  |)rii\ient  de  rc.xlrcuiilc  O-xicinc  du  Itourp'on 
Frontal  primitif  (voy.  t.  1.  ii.ir.  ;).tl,  1);  la  paupière  inférieure  est  formée  par  la 
peau  ([ui  recouvre  le  hourycon  maxillaire  supérieur:  enfin  la  paupière  supé- 
rieure par  le  ])li  cutané  qui  unit  ces  deu.x  bourgeons  au-dessus  dela-ii. 

L'aceroissemenl  se  faitsnrl(Uil  eu  haut  et  en  bas.  les  pau]>ières  s'étoiulenl  au- 
dessus  de  l'u-il  ei  arrivent  an  contact  au  '^''  mois.  Il  se  lait  alors  entre  li's  deux 
paupières  uw  soudure  ([ui  persiste  jus(pie  mts  1,i  lin  de  la  \\r  intra-utérine 
(lie/,  riiomme.  (.liez  beauc(Hip  d'animaux  (chien,  la})in,  etc.).  les  paupières  ne 
se  dessoudent  ([ue  plusieurs  j(Uirs  après  la  naissance;  chez  ces  nu"'mes  animaux, 
les  autres  parties  de  loil  xuil  également  retardées  dans  leur  évolution. 

La  surface  des  deux  paujtières  commence  à  se  dilTéri'iicier  dès  quelles  recou- 
\  l'eut  lo'il.  La  soudure  se  l'ait  seidenient  par  raccolemeni  de  lépidemn'. 

La  troisième  paupière  (repli  s(Mni-luiiaire  cluv.  rimuime)  ^e  develoj>pe  xmi- 
les  deux  autres  et  ne  s'acc«de  pas  avec  elles. 

Au  moment  où  li's  paupièri's  se  soudent,  les  i/liniili<  <!••  Miiboiii>>i>i  se  foruienl 
>ur  leurs  bords  par  bourgeouneuieni  du  cor|)s  lumpieux  dt>  Malpiirhi. —  Les 
C//.S  apparaisseiil  en  inénie  temps. 


i)i;vr.i.(ii'iM;\ii:\'r  di-  \ii  si;li;s  i:,\TiiiN-i:nri:s.  1023 

AI'l'MîKII,    LACRYMAL 

\  .('^  ilfiiiiilr.<  lin-ri/iiiiili'--<  se  »l(''\  rln|i|irii  I  |i.ir  iiii  liniiiL:i(iiiiiriiiciil  i\f  tVjiiIlM'- 
liiiiii  (In  niLdc-sac  (•(»iiinii(li\;il  (|iii  rninmcncc  ;iii  'A'  iimis  dr  la  \'\r  inlra- 
iilrriiir  clic/  l'Iumimc. 

Les  l'DK's  /arfi/iiin/cx  pn-sciilciil  un  (ii-\clii|)|tcnicnt  assez  complexe  (|ni  iiesl 
liiiMi  cnnnn  (|ne  depnis  p^ii.  Klies  proviennent  de  la  l'eiile  l'itrinée  en  has  |)ar  le 
iKiiir'icon  ina.xillaice  snpi'rienr  cl  en  liaiif  par  la  partie  e.xlenie  du  li()nr,L''eon 
IVonlal  pniniliripn.  nii  peu  pins  lard,  rm'ini'  ;i  ce  niveau  le  lionr^^eon  nasal 
externe  (voy.  (.  I.  liii'.  XW).  A  cause  de  sa  deslinaliun.  celle  i'enle  es|  nDinniée 
l'i'nic  liicnjnialc.  puis  >ii/loii  hn-riinail. 

<  >n  a  cru  l()nf:lein[)s  ipie  le  canal  étail  l'iirnu'  -;im|»leiiienl  par  iiii  accoleineiil 
des  It'vres  (In  sillon  un  jieu  an-dessns  de  son  l'ond.  En  n'alih'  c'est  une  Iraim'c 
('pillu'liale  pleine  (prenant  rapj)arenco  d'un  liourf^con  sur  des  coupes  transNci'- 
sales)  (|ui  p(''n('tre  dans  le  uKisodcriiie  au  fond  du  sillon  lacrvinal.  dette  traiiK'-e 
('•pitli<''liale  ne  se  creuse  dune  Inmii'MV  ([ne  longtemps  apW's  s'iMre  s(''])an'•ede^ec- 
lodernle. 

L'extrémité  inférieure  du  canal  (^st  d'abord  séparée  de  la  cavité  n.isale.  mais 
elle  s'en  rapproche  peu  à  peu  et  finit  par  s'y  ouvrir  peu  de  temps  a\ant  la  nais- 
sance, ordinairement  à  la  tin  du  hnilième  mois,  mais  souvent  jdus  lard  el 
inèine  après  la  naissance  (Stanculéano). 

Le  développement  de  l'extrémité  supérieure  des  voies  lacrvmales  a  été  étudié 
surtout  sur  les  animaux.  L'extrémité  du  tractus  épithélial  j)rimitif  se  forme  an 
niveau  de  la  paupière  inférieure.  Klle  s'enfonce  dans  le  derme  et  donne  pai' 
hourgeonnement  le  canalicule  supérieur.  Des  deux  canalicules,  c'est  le  supé- 
rieur, dernier  formé,  qui  s'ouvre  le  premier,  au  rebord  palpébral(Cosmettatos). 
L"<tn\-ei-lnre  des  deux  canalicules  se  fait  avant  la  naissance  chez  riiomme. 

MUSCLES  EXTRINSÈOUES  DE  L'OEIL 

La  pi-einière  él)auche  reconnaissable  de  la  musculature  externe  de  l'oil 
consiste  en  un  conglomérat  de  cellules  étroitement  unies,  à  gros  novanx.  pan- 
vn^sen  protoplasma,  fusiformes,  se  distinguant  nettement  du  mésenchyme  péri- 
cérébral  relativement  pauvre  en  cellules.  Cette  ébauche  envoie  des  prolonge- 
ments vers  le  globe  (chez  plusieurs  animaux,  avant  la  séparation  complète  des 
muscles  droits  et  obliques,  la  couche  interne  de  cette  ébauche  caliciforme  se 
sépare  pour  former  le  muscle  rétracteur  du  bulbe).  L'élévateur  de  la  paupièi-e 
supérieure  se  forme  le  dernier  par  séparation  de  la  partie  interne  du  droil 
supérieur  ;  plus  tard,  il  en  recouvre  le  bord  interne. 

Sur  les  endjryons  humains  de  24  et  de  29  millimètres,  les  muscles  droits 
sont  —  sur  des  coupes  —  faciles  à  distinguer  du  tissu  conjonctif  environnant, 
mais  il  n'est  pas  encore  possible  de  délimiter  l'élévateur.  —  A  la  iin  du  .'}'  mois 
(  t  au  commencement  du  t' .  les  muscles  peuvent  di'jà  être  ju'éparés  macrosco- 
pi(|nement.  l'élévateur  recouvre  le  droit  supérieur  pres([ue  comme  chez  l'adiille 
(IlenckeL  Reuter.  Strahl). 

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[A.  Dlîi'Ai'f.r.] 


1024  \l'l'.\lii;il.  1)1.   LA   \1>I()>. 

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Riccrche  einbriolngiche  suW  occhio  dei  vertchrali.  Messine,  1808.  —  Nota  di  Emhriologi'' 
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in  KiHlikcr  Festschrifl,  1802.  —  \Vei<<.  Ah'iI.  Hefle.  t.  Viil.  W.mii.  Siiznngsher.  d. 
phgs.  med.  Ors.  zu  Wilrzbnrij.  1800. 


OEIL  OU  (.LOHK  OCULAIRE 


Configuration  extérieure.  Dans  son  enscmldc  r.iil  a  nnc  r.irnir 

s(<nsiblenient  sphéri(|U('.  à  pari  un  \r'j.vr  aplatissonicnl  <Ians  lo  sens  vcrlical. 
(leile  forme  ost  niènio  assoz  rr^iilit'ic  dans  riuMiîisplièrt>  poslrriciir.  famlis  (pir 
rii(''niis])lièro  antérieur  comprend  la  cornée  don!  la  conrhuic  est  ndlcinent 
plus  l'orle  que  celle  de  la  scléroiicpie.  It'ailleiirs  la  [larlic  anlcririne  Ai-  la  <ili' 
rnli(pi('  présenle  elle-même  une  courluire  un  peu  plus  acceninee  (|ue  la  partit- 
|)oslérieure.  .\  runion  de  la  cornée  et  de  la  sclérotique,  la  surface  e.xlerne  tin 
iilobe  présente  un  étranglement  :  sillon  sc/c/vy/  ou  ><iilini  .<rli-i'al  cx/erH.'. 
liC  centn^  de  riiémisplière  postérieur  se  trouve  sensihlcMnenl  au  milieu  d(>  l'a.xe 
auléro-postéri(Mir  de  I'omI.  Si  Ion  prend  une  cdupc  d'nil  d  ipi'un  complète  en 
avant  le  denii-ccrcle  formé  par  la  moitié  postérieure,  un  vient  donc  passer  au 
sommet  de  la  cornée  (schéma  de  .MiM'kel.  fiir.  C'It»  .\  )  ou  |dus  exactement  à 
un  demi-millimètre  au-dessous  dn  soninul. 

I.a   |)lnpart  d(>s   yeu.x  s'écarl(>nt   pln-<  «m   nioin>  de  celte  fornu"  schématique. 
lion  sciilcmciil  par  uni'  \arialioii  dans  la  loiiiiucnr  relative  du  méridien  antéro- 


ci.fii'.i:  (ii:i  i.Aiiih: 


1025 


|»()sl(''ricMir,    lii;ii>    ciiioir    |);i|-    r;i[il;ilis->i'iii('iil    de   ccil 
(l'upràs  Koslci). 


A  cause  de  sa  rurnic  oi 
somiiu'l  (le  la  ((irnée. 
Il  II  itùlc  postérieur  au 
|Huiif  ()i)pt)sé.  un  axe 
(|iii  réunit  les  deux  jmi- 
les,  un  équateur  jtlacé 
dans  un  plan  perpen- 
diculaire à  l'axe,  à  égali^ 
distance  des  deux  pùles. 
et  des  méridiens  formés 
par  les  cercles  passa  ni 
par  les  deux  pùles. 


^  n\;^  iiMi>   (liv.   (i  I  li   I',. 
dis(iii;jiii'  dans  l'iril  un  pi'ilr  .iiiltricnr  i|iii  répdiid  an 


It 


Fiii.  GIO.  —  Forme  du  ^loho  oculaire. 
A.  il.iiHvs  Meikel.  —  B,  d'ajuès  Kosler  (coiipo  sagiltalei. 


Vitxe  de  l'œil,  tel  qu'il 
vient  d'entre  indifiiic,  ne  lé- 
poiid  pasexacteiiieut  à  r;i.\e 

de  toutes  les  parties  de  rn-il.  mais  seulement  à  celui  de  la  cornée  el  de  la  sclérotique. 
Ku  outre,  il  s'écarte  sensiblement  de  la  li^-ue  visuelle,  surtout  dans  le  plan  lioiizonlal.  Kn 
iiphtjilmolo^ie,  on  considère  généralement  comme  axe  de  Tieil  le  rayon  rornéen  passant 
par  le  centre  do  la  pupille  (ui  mieux  encore  l'axe  optique  de  la  cornée  et  du  cristallin. 
La  ligne  visuelle  passe  par  la  fovea  centralis  et  par  le  centre  opti(|ue  de  TomI.  Clini- 
qiiement,  c'est  la  ligne  (pii  unit  ce  centre  au  point  fixé.  L'angle  que  forme  Taxe;  de  I'omI 
avec  la  ligne  visuelle  est  désigné  sous  le  nom  d'angle  a.  Presciue  toujours  l'axe  de  l'œil 
est  dirigé  en  dehors  de  la  ligne  visuelle,  dt;  sorte  que  I'omI  semble  regarder  un  peu  en 
fleliors  du  point  fixé,  et  même  si  l'écart  entre  les  deux  lignes  est  grand,  on  peut  croire  que 
les  yeux  sont  atteints  d'un  léger  strabisme  divergent.  Cet  angle  est  généralement  de  4  à 
7  degrés.  .Vwerbacli  l'a  trouvé  en  moyenne  de  ."î  degrés  chez  l'homme,  de  0  degrés  chez  la 
femme.  11  est  généralement  plus  fort  chez  les  hypermétropes,  et  plus  faible  chez  les 
myopes.  Chez  ces  derniers  il  peut  même  être  nul  ou  négatif;  alors  l'axe  de  l'œil  coïncide 
avec  la  ligne  visuelle  ou  est  dirigé  en  dedans. 

ï'ouvent  cette  déviation  de  l'axe  de  l'o-il  par  rapport  à  la  ligne  visuelle  n'est  [)as  direc- 
tement en  dehors,  mais  en  même  temps  de  2  ou  15  degrés  en  bas.  Toutefois  la  déviation 
verticale  est  beaucoup  plus  souvent  nulle  ou  négative  que  la  déviation  horizontale  (Tscber- 
ning). 

Le  centre  clf  rololiou  esl  situé,  d'après  Donders,  un  ])eu  en  arrière  du  milieu 
de  l'axe  de  l'u'il,  à  14  millimètres  en  arrière  du  sommet  de  la  cornée  ou  à 
10  millimètres  en  avant  du  pôle  postérieur. 

Surface  extérieure  du  globe  oculaire.  —  In  œil  éuucléé,  débarrassé 
de  la  conjonctive  et  de  la  capsule  de  Tenon,  présente  encore  à  la  surface  de 
la  sclérotique  des  traces  de  tendons,  de  vaisseaux  et  de  nerfs. 

Les  insertions  musculaires  ont  été  examinées  en  détail  dans  un  autre  cha- 
pitre (voy.  Muscles  de  l'œil),  mais  il  y  a  lieu  de  noter  ici  leurs  situations 
approximatives.  Pour  les  quatre  muscles  droits,  l'insertion  se  fait  suivant  des 
lignes  à  peu  près  parallèles  au  bord  cornéen  et  situées  à  une  distance  de  ce 
bord  variant  avec  le  muscle.  Cette  distance  a  été  donnée  d'une  façon  approxi- 
mative mais  commode  à  retenir  par  les  chiffres  suivants  :  5  millimètres  pour 
le  droit  interne,  (>  pour  l'inférieur,  7  pour  l'externe  et  8  pour  le  supérieur. 

Les  deux  muscles  obliques  s'insèrent  dans  l'hémisphère  postérieur,  le  petit 
oblique  au  pôle  postérieur  même,  en  dehors  de  l'entrée  du  nerf  optique,  le 
grand  oblique  au-dessus  et  un  |)eu  en  dehors  du  nerf  optique. 


l'oiuiKU  i:r  CHAitrv.  —  V 


C.j 
[.t.  DftUAULr. 


1026 


AITMIKII.  1»E   I.A  VISION. 


T.os  vaisseaux  ([u"on  l'i-connait  à  la  surface  de  la  sclérotique  sont  les  deux  ar- 
tères ciliaires  longues  postérieures  et  les  quatre  veines 
vorticineuses.  Les  deux  artères  ciliaires  longues  posté- 
lieures  sont  dans  l'épaisseur  mémo  de  la  sclérotique  et 
situées  dans  le  méridien  liorizonlal.  Klles  se  voient  géné- 
ralement par  trans- 
parence depuis  le 
nerf  opiiipie  jus- 
qu'à r(''(pialeur.  Les 
(pialre  veiiu^s  vorti- 
cineuses ne  montreni  ;T  ~ 
{[uc  leni'  point  de 
sortie  sur  l'o-il   énu-  ' 

cléé.    Elles     contien- 


l'iG.  <jl7.  —  lIcniispiicK 
postérieur  d'ini  f^loln 
ocul.iire  paucln'  (S.ip 
pey). 


I,  nerf  optique.  —  3,  'i,  5, 
fi,    artères    ciliaires     posté- 
rieures ;  entre  les  arlércs  d'un    lient  rarement  assez 
eôté  et   celles  de  l'antre,  on      ,  ,   ,, 

aperçoit  les  nerfs  ciiinires  qui     de  saug  pOUr  qu  elles 
s'entremêlent  en    pmtie  ;,ve,:    goJeni  eu  évidence. 
les  branches    artérielles.    — 

7,  artère  ciliaire  postérieure  L  entrée     du      nerl 

longue  du  côté  externe  et  nerf    ,,pji„ue  g^t  située  UU 
qui  l'accompagne.  —  8.   ar-       ^       '■ 
tère  et    nerf   correspondant     peu      en      dedans    (lu 

,   côté  opposé. -9,  10,11,      .,         o^térieur    de 

\-î,  veines  churoidicnnes.  —     1  I 

13,  attache  du   muscle  petit    l'œil.     Le    ceutro    du 

oblique.  —    14,    tendon  du  »        i     ■      •>         -ir 

muscle  grand  oblique.  nert    ost    a    .i   milli- 

mètres   environ    du 


K    J 


Vu.,  (ils.  —  Hémisphère  antérieur 
dun  globe  oculaire  gauche  (Sappey). 

1,  tendon  du  muscle  droit  supérieur.  —  'î.  ten- 
don du  droit  e.xterne.  —  3,  lenilon  du  droit 
inférieur.  —  4,  tendon  du  droit  interne.  — 
Les  lignes  d'insertion  de  ers  tendons  sont  île 
plus  en  plus  rapprochées  de  la  cornée  dans 
l'ordre  ci-dessus. 


pôle.  Autour  du  point  d'entrée  du  nerf  opli([ue   pénètienl  les   nerfs  ciliaire: 
et  les  artères  ciliaires  courtes  postérieures. 


Mise  en  position  d'un  œil  énucléé.  —  Ou  doil  leiliorclicf  ifalMinl  le  niéiiilifii  liuri- 
zoulal,dout  on  leconuailru  eu  niéinc  lem])s  la  partie  inleruo  et  la  partie  e.vterue.  Giàce  aux 
insertions  des  muscles  droits,  on  ne  peut  prendre  un  méridien  (d»li(jue  pour  le  méridien 
horizontal;  il  suflit  donc  de  distinguer  le  méridien  horizontal  du  vertical.  .A  In  rigueur 
les  insertions  des  muscles  droits  pourraient  suffire,  mais  la  position  do  l'entrée  du  nerf 
optii[ue  rend  la  <lislinction  encore  plus  facile;  en  elTot,  dans  le  méritlien  vertical,  le  nerf 
est  à  peu  près  à  égale  distance  do  la  cornée  eu  haut  et  eu  bas,  tandis  ([ue  dans  le  méridien 
horizontal  il  est  heaucoup  plus  près  du  bord  interne  de  la  cornée  ([ue  du  bord  o.xlerue. 
l,ors(iue  les  artères  ciliaires  longues  postérieures  sont  apparentes,  elles  iudi<iuent  immedia- 
leiuenl  ce  méridien. 

La  distinction  ciitit'  la  pailic  sii|i('iieiire  et  la  pallie  infeiiiune  du  ghdie  est  généralement 
un  pou  plus  délicate.  La  dilference  entre  les  distances  ([ui  séparent  l'insertion  des  droits 
supérieur  et  inférieur  de  la  cornée  pourrait  sufllre  dans  certains  cas.  L'u  moyen  plus  sur 
consiste  à  chercher  l'insertion  du  grand  obliiiue  tiu'on  place  en  haut.  L'oeil  étant  ain>i 
orienté,  on  voit  alors  do  (juel  côté  est  tourné  son  côté  externe,  et  par  conseipient  à  iinel 
côté  du  corps  il  appaitiiMit. 


Dimensions.  —  Llles  ont  été  déterminées  avec  lit>aucoup  de  snin  par 
Sappey.  Il  a  observé  d'abord  que  les  dimensions  d'un  u'il  pouvaient  être  prises 
d'une  façon  sensiblement  e.xacle,  même  si  cet  ceil  apparlient  à  un  sujet  mort 
depuis  24  ou  ."Ui  lieures.  Kn  viUoi,  la  sclérotique  et  la  cornée  sont  des  mem- 
branes non  extensibles,  et  si  l'on  comprime  modérénu'nl  un  o'il  flasque  aux 
deux  extrémités  d'un  de  ses  diamètres,  il  reprend  exacl(Mni>n(  ses  dimensions 
primilives  dans  le  plan  perpendiculaire  ;i  ce  diamèlre. 


(.|.(U:l-:  MCI  l.AilîH. 


1027 


Sii|>|irv  a  aillai  Innivi-  Ifs  cliillrcs  ^iiivaiiU  ru  r.xaiiiiiiaiil  2li  vnix  (riiidix  nliis 
adullf's  (  I  V  lininiiics  et  \'2  rcininrs). 


i 

UIWIKTIIK 
\M  l.llii-l'ilSiKIIIKI  II 

|i|.\.MKTHK 
lltANSVKHSM, 

1 
nr.WKTiiK             ' 

\KHTH:.VI, 

Mdvcillir 

M.'ixiiiMiiii 

i  Miiiitinim.  ...... 

2l\A 
■22,'.) 

2:1.  li 

27.1 
22  2 

2:i .  S 

Il  Irouvr  tlitiic  iiin'  prrdiiiiiiiiaiiri'  du  cJiaiut-tro  anlrro-postérleur  sur  le  dia- 
mèln*  Iransverse.  Il  est  en  it-la  d'atcord  avec  .Mcrkid  ([ui  donne  2i  niiiliinètrcs 
pour  le  diamètre  antéro-poslérieur,  '2l\J)  pour  le  Iransverse  et  '2'.\  j)our  le  verli- 
eal.  Daulres  aulenrs  (  Krause,  etc.)  ont  froUM'.  an  conliaiii',  une  léiière  prriN»- 
niinance  du  diamètre  transverse. 

Sappev  trouve,  en  outre,  que  ohe/.  l'Iiumme  chaque  diamètre  oculaire  a  en 
inovenne  "i  à  0  dixièmes  de  millimètre  de  plus  que  chez  la  leuimo. 

Le  rappoil  entre  les  divers  méridiens  est  sujet  ii  une  certaine  variabilité,  il  e.\i>te  jjar 
e.veniple  dans  le  talileau  donné  jiar  Sappev  deux  yeux  dont  le  diamètre  transverse  a  :t  nnn.  I 
et  3  mm.  7  de  plus  (|ue  le  vertical.  J"ai  pu  observer  deux  yeux  semblables,  ils  elaieiU  dans 
un  état  de  conservation  iiarf.iite  et  la  skiascopie  montra  (ju'ils  ])résenfaient  un  astigmatisme 
lie  |)his  de  3  dioptries  indicpiant  nue  dérormaliun  de  la  cornée  dans  le  môme  sens  «lue  la 
déformation  fïénérale  du  i^lolie. 

Rapports  entre  la  longueur  de  l'œil  et  la  puissance  de  son  appa- 
reil dioptrique.  -On  donne  le  nom  d'o'il  emmétrope  à  celui  dans  lequel 
les  images  d'objets  éloifinés  se  font  exactement  sur  la  rétine  lorsque  l'accom- 
modalion  est  complètement  relâchée  ;  cette  détermination  ne  s'appliquant 
exactement  qu'à  la  liorne  visuelle.  Dans  l'icil  hypermétrope  les  images  se 
forment  en  arrière  de  la  rétine  et  dans  l'o-il  myope  en  avant  de  la  rétine. 

(".es  variations  peuvent  tenir  a  la  constitution  de  l'appareil  dioptriijue  ou  à  la  l'orme  de 
ro'il.  Dans  rfiypermetropie,  raccord  insulllsant  entre  la  longueur  de  IVeil  et  la  puissance 
de  son  appareil  dioptri(iue  doit  être  regardé,  le  plus  souvent,  non  comme  une  maladie  on 
même  nue  uuiliormation,  mais  connue  une  forme  spéciale,  un  simple  caractéie  anthropo- 
logique. Dans  la  myopie,  au  ciuUraire.  il  s'agit  presque  toujours  d'une  véritable  maladie 
de  l'œil  dont  l'extrémité  postérieure  s'est  allongée;  chaque  millimètre  d'allongement  pro- 
duisant 2,.')  il  3  dioi)tries  de  myopie.  Par  <-onsé([uent  en  auatomie  normale  les  dimensions 
de  l'ieil  hypermétrope  sont  généralement  à  considérer  au  même  titre  que  celles  de  l'œil 
emmétro|)e,  tandis  que  celles  de  l'o'il  myope  sont  à  éliminer  comme  celles  de  tout  autre 
ii'il  palludogique. 

Poids.  —  Le  poids  de  Tieil  varie  d'un  individu  à  l'autre;  de  plus,  l'œil  .se 
vide  après  la  mort  par  évaporation  ;  aussi  est-il  difficile  d'établir  le  poids  moyen 
exact.  Sappev  l'estime  à  7  ou  8  grammes.  Testut  a  trouvé  7  gr.  14  comme 
moyenne  de  10  yeux  pris  sur  le  cadavre  et  Weiss  7  gr.  io  comme  moyenne  de 
">  veux  emmétrop(>s. 

Consistance.  —  Elle  lient  à  la  tension  intérieure  qui  équivaut  en  général 
à  une  pression  de  2o  millimètres  de  mercure. 


Situation. 


Elle  est  à  considérer  principalement  par  rapport  aux  bord^ 


.1.  DRUACLT. 


1028 


\l'lV\|{i;iL  iiK   LA   VISION. 


cl  i)ar-  rapport  aux  parois  de  rorhilc.    l'illc   a   été  étudiée    par  Mork*'!  sur  fie- 
,1/.  iir.  >>!(,).  H  rru-i-rvr  coupcs  dc  sujets  (ongclés. 

L'œil  est  généralomcnl  liiin  j)ni- 
lépré  par  lo  robord  orhitaire  on  haiil 
cl  en  dedans.  11  Test  moins  hien  en 
has  et  surtout  en  dehors  :  une  li/rnc 

Sriil.  iirinl.         .         ,  ,  .... 

Cid-dc-ti(ir     situcc  dans  un  plan  sagittal  et  joi- 

conj.  s,i,K    o-nm^t    le    i„,rfi   supérieur   au    IjonI 

inférieur  dc  l'oiliilc  c>t  tangente  au 

sonunet  de   la   c<u'née  ou  passe  un 

peu    en   arrière  (Merkel,   fig.   (il'.)). 

co»'i.h,i.     |).j,j^   j,.      ],j,^   horizontal,   au   .nn- 

Scpl.  ovbil.  .  '        . 

traire,   une  ligne   joignant  le    l»(iid 
interne  au  bord  externe  traverse  le 
segment    antérieur    de    l'u-il.    Klle 
1/  (In, Il  !  Il  fr, •!,■!,,■  pénètre  le  globe  en  dedans  au  ni- 

veau   de    l'union    de    l'iris    avec    le 
(•or|ts  ciliaii'c.   en  delinrs  au  niveau 


Cul-dc-xui 


!\f.  ,ii'l.  nl.l. 


Vu.,  (il!).  —  Mapporls  dc  i"œil  (i:()ii|)C  sauillalr) 
(D'après  Merkel.) 


(le  Tura  serrala  ou  nu  peu  eu 
arrière  (fig.  (i2(l).  D'ailleurs  ces 
rapports  varient  notabh^njent  avec 
les  individus  suivant  que  les  yeux 
sont  plus  ou  moins  saillants. 

T.a  situation  de  Tceil  par  rap- 
j)ort  aux  parois  orbitalres  est  à 
considérer  sur  une  coupe  frontale 
passant  par  l'équateur  de  l'œil, 
l/ieil  est  plus  près  de  la  paroi 
e.xlerue  (|ue  de  la  ])aroi  inlerne: 
il    esl    pres(pie   à    égale    dislance 


Fin.  020.  —  IJapiK.rls  de  l'œil  (coupe  liiirizontalc 
(D'après  .MorUcl.) 


Glohv  oculoi 
Coiijonclive 


:  Oihilr 


des    parois    siipiTiciire    cl     iiilc 
rieure.    ccpciidaiil    un     peu    pin- 
})rès  peul-ètrc  de  la  paroi   supé- 
rieure. Sur   une   coupe  de  pièce 
congelée.  Tes! ni  a  trouvé,  comme 
distances  oculo-orbilaires.  '.(  mil 
limèlrcs  (Ml   baul,   il  millimèfre-^ 
en  bas.  Il  milliniètrcs  en  dedau- 
et  Cl  milliimlrcs  t>n  dcluM's. 
I.'érar!   eiilre  les  deu.x   veux  se  mesure  facilemenl  par  les  procédés  optiipies 
sulijeclirs   i|ui   (loiiiieul   la  dislainc   i(Uiiprl-e  ciilre  les  Ay'xw  cenircs  de  rolalioii 


l'Ki.  ('.21.     -  Happ.Mls  ,li'  I(,mI  (MimU.'I). 


(.i.oi'.i':  iici  i.\ii;i: 


1029 


ri  |iiii'  l.'i  lunisiii'arinii  (ihjrclivc  t|iii  ildiiiir,  mais  iimin--  raiilciiiciil .  la  dislaiM  c 
ciili'c  les  rciid-cs  tics  piipillfs.  l/rcail  ainsi  im-siirc  rsl  de  (i  (rnlinirl  ic^  cii 
mnvcnnc  ;  il  \nv\o  ciiln'  (Ut  cl  'iS  millimclrcs  dit  ciicon!  iiioins. 

Rapports  de  l'axe  de  l'œil  avec  l'axe  de  l'orbite.  —  On  a  vu  pins 

liaiil  ([lie  si   la    liLiiic  \isiicllc  csl   dirip'c   (lircrlcinciii    en    a\aril.    Taxe  ixiilairi' 


lui.  022.  —  Cuiipc  vcrlicd-liausversale  de  i'oii)it('  (l"iiii  iKiuvt'au-ué  (Roclioii-Uuvigncaiid). 

itr.  di,  din,  ih.  le^  qLKili'o  musdi'-;  ilruits.  —  ijo,  pu,  les  Jeux  obli((ues.  —  )•,  releveur.  —  ci,  loge  iiiiionii- 
III'.',  coiTcspondanl  à  la  soi-disant  fossette  Inn-ymale  (la  glande  lacrymale  se  trouve  sur  des  coupes  plus  anté- 
rieures au  niveau  de/'/»).  —  /"<*.  fosses  nasales.  ^  nso,  nerf  sous-orbilaire.  — ps,  paroi  orbitaire  supérit-urt-. 
—  .<«,  sclérotique. —  r,  veine.  —Les  nicnibraues  ilu  f;lobc  O'ul.iire  préseiUcnt  des  déformations  aciidi'nli.'lli's 
proiliiiles  par  les  i-éaclifs. 

prcsenlc  sa  paiiie  uuléiieure  dcvicc  en  dehors  {".)")  et  en  bas  (2").  L  a.\e  oibi- 
laire  présente  une  déviation  dans  le  même  sens,  mais  beaucoup  plus  accusée  ; 
sa  partie  antérieure  est  portée  de  2'.\  h  2^'^  en  dehors  et  15  à  20"  en  bas. 

Rapports  avec  les  parties  molles. —  Ces  rapports  seront  étudiés  surloiil 
avec  les  annexes  de  rnil  :  nins<les  orbilaircs  et  capsule  de  Tenon,  pan[)lèrcs, 
conjonctive,  ylandes  lacrvniales. 

Bibliographie.  —  Awkuu.vcii,  Thèse  de  Mij.-<rnu.  lUOO.  —  Koster,  Arcli.  f.  Opid.,  52,  ■\. 
—  Kr.m  SK.  Arrli.  f.  Anal.  u.  Phj/.^iol.,  VI,  I8:{2.  —  .Mkrkki.,  Handb.  d.  fjesariU.  Aiu/enli., 
i"  odit.  —  Mkkkki.  et  Ivvi.i.ils,  Ilandh.  d.  gesamt.  Auyeiili.,  2"  édit.  —  P.vn.vs,  Trailé  dea 
mal.  des  yeux.  US'Ji.  —  ïsciieumxg,  Optûjue  phi/siulu(ji<]ue,  ISU7.—  Weiss,  Anat.  llcfle,  VIll. 

CONSTITUTION  DU  GLOBE  OCULAIRE. 

Le  ylube  de  ricil  est  formé  d'une  paroi  et  à\u\  contenu.  La  paroi  est  formée 
[lar  trois  membranes  qui  sont  en  allant  de  dehors  en  dedans  '  :  la  membrane 

: .  Li.in~  Inutes  les  deseriptiuus  cuncernant  le  globe  Oiulaire.  les  désignations  interne  et  externe  se  rappor- 


.1.  DRUMLT.] 


1030 


AI'I'AIILII.  I»l-;   I.A  Vl>luN. 


lilircusc    conipiviiant  clle-incmo  la  sclrroliqvu-  cl  la  coriii'-r  :  —  la   im'mhrano 
vn^fiilaire  comprenant  la  chorftïdc,  Ir  <oi-i»s  ciliaiit'  ft  l'iris:  —  la   membrane 

nerveuse  comprenant  la 
rétine  et  l'épithélinni  du 
corps  (iliaire  et  de  liri^. 
Ce  dernier  épithélium 
est  intimement  uni  aux 
partiesqui  le  supportent 
et  doit  être  étudié  avec 
elles. 

Les  Irois  mcmbraiiossmil 
(Ml  (iiiilimiili'avef  lecerveaii 
et  ses  enveloppes.  On  a  vu. 
à  propos  du  développemenl. 
(|ue  la  rétine  est  une  expan- 
sion cérébrale.  Les  deux 
autres  nieml»ranes  réiion- 
dent  aux  méniufres.  La  s<lf- 
rotitiue  se  eontinue  avec  l.i 
gaine  duialeilu  nerf  optique 
qui  se  continue  elle-niènn' 
avec  la  dure-mère  au  niveau 
(lu  Iniu  n[)li(|UP.  cl  1,1  slru'luie  fibreuse  reste  sensiblement  la  même  depuis  la  sclertili(|Ut' 
jusi|Uii  la  dure-mère.  La  clioroide  est  dans  un  ra|)port  moins  évident  avec  la  pie-mère  du 
nerf  optique  (|ui,  elle.  n"est  qu'un  pvoUin^ement  de  celle  tlu  cervea\i.  En  elTet.  la  clioroide 
est  séparée  de  a  gaine  |iie-mérieiiiiê  du  nerf  (q»ti(]ue  au  niveau  tie  la  lame  crildée  el 
l'aspect  des  deux  nienibranes  parait  assez,  différent,  ^lais  ce  ne  suut  là  que  des  dispositions 
d'ordre  secondaire,  car  la  différence  daspeii  lient  surtout  à  la  surcharge  pigmentaire  tb- 
la  choroïde.  Au  contraire,  la  vasculaiisaliim  de  la  chnioide  et  stm  rapport  intime  avec  la 
rétine    suflisent  pour  en  faire  l'Iionudogiie  de  la  pie-mère. 

La  masse  contenue  dans  l'u-il  est  entièrement  transparente.  Elle  est  formée 
de  trois  parties  :  le  cristallin  suspendu  en  arrière  de  l'iris:  le  corps  vitré  en 
arrière  du  cristallin:  l'iiuineur  aqueuse  autour  et  en  avant  du  cristallin. 

Dans  l'étude  des  parties  constituantes   de   l'ieil,   un  aura  donc  : 

I"  Vne  membrane  fibreuse  :  sclérotique  et  cornée  : 

2"  ('ne  membrane  va^culaire  :  cliomide.  corps  ciliaire  et  iris; 

.'i"  La  rétine  ; 

4"  Le  cristallin  ; 

')"  Le  corps  vitré  ; 

Cl"  \.' humeur  aqueuse. 


l'iG.  02:].  —  Coupe    horizontale  de  Tojil  droit  (Panas). 


MEMKRANE  KIBUEISI 


La  coque  lilircii.-e  iK'  1  dil  est  riinuéc  dr  deux  |)arlies  Im-ii  disliiules.  la  ctirnée 
et  la  sclérotique.  JNLiis,  malgré  la  iirandedillVreiice  (ras|>erl.  la  dilTérence  histo- 
Idjilque  entre  les  deux  parties  est  très  faillie,  si  on  t>xce[ile  le>  couches  superfi- 
cielles et  profondes  de  la  cornée.  Toutes  deu.x  sont  essentii'llement  formées  d'un 

tonl  ;i  Taxe  dt>  l'oeil  et  non  au  plan  nu'dian  do  la  \l-W.  —  l.<>r»|ii'uii  viMit  désisriicr  lui  (•("lU'  oii  Taiitir  du  gKd'f 
«n-uiaire,  on  s^c  siTt  de*  expression?  uasal  on  uiriiùui  el  IviniHini!  ou  lolrro'. 


(:iii!\i;i; 


1031 


slidin.i  (•(nijuiiclir  liltrciix    |»;irs('iiir  de   rrlliilc-    |»rii  iKtinbrciiscs  a\ n-  (Ir-i  v;iis 
siaiix  rares  (liiiis  1,1  s(lri(>li(|iif  cl  sans  xai-^scaiix  dans  la  eoriiéc.   A    I  iiiinni    de 
ros  deux  iiiciiild'aiH's.   se    hniivc    la    l'é^iim  du  liitdic  scléro-conircn   [tivsculanl 
iliir  siriiclui'c  sprcialf.   {/(''Inde  di'  la  Iiiiiii|ih' lilticii-^r  de  l'u-d  i'iini|iM'iMli'a  donc 
rt'-lmlc  siU'CCssivc  de  : 

A.  La  rornrc. 

15.  La  ré(/ion  il  h  liiiih<!<r/rro-corw''C)i. 

L.  La  ^clérdtiij/c'. 

A.  —  COHXKL 

La  conirr  ou  coDice  (vonsparcnlc  est  le  scgmonl  anlrricur  de  la  riH\ui^ 
livreuse  (le  l'd'il.  (ïràce  à  sa  forme  arrondie  et  régulière  et  à  sa  Irausparcncc. 
elle  joue  le  rôle  d'une  lentille  convergente  et  constitue  la  partie  essentielle  de 
ra|ipareil  (lioplri(|uc  dculaiic. 

La  siluation   de  la  coi'ik'c   au   pôle  antérieur  de 


Sili/filioii   cl  /■>i/ijiiiii> 


\'n..  024.  —  lare  and- 
rieure  ou  ovalaiie  do  la 
cornée  (Sappey). 


["u'il  et  ses  rapports  avec  les  pau- 
])i''res  n'ont  pas  à  être  décrits. 

Par  son  pourtour,  elle  se  con- 
liuue  avec  la  conjoncti\e  cl 
rextréniilt'  anléi'irure  de  la  s(dé- 
rotique  ou  légion  du  limbe  si  lé- 
ro-cornéen.  La  surl'ai-e  de  séj)a ra- 
tion entre  la  corné(>  el  la  s<déro- 
Hqne  est  inclinée  de  telle  sorte 
que    la    face    postérieure    de   la 


Vu. 


(i2."i.  —  Face   postc- 

lieuic  ou   circulaire  de 

la  cornée  (Sappey). 

l,cornép. —  2,  sclérotique. 

1,  cornée.  —  2,  sclérotique,    oornée    est    plus    grande    que   la     —    3,  canal   de    Schlemm.  — 

-3  et  4,  bord  de  la  sclérotique  4,  orilin-s  de  pénétration   de- 

.ivanoant  sur  la  cornée.  tace    antérieure.     Lu     outre,     cet     ;,rières  .illaires  antérieures. 

empiétement    de    la    sclérotique 
sur    la    cornée    est    plus    marqué    en    haut    et    en    bas   que    sur   les   côtés. 
La  face  postérieure  forme  la  paroi  antérieure  de  la  chambre  antérieure.  L'hu- 
meur aqueuse  contenue  dans  cette  chambre  la  sépare  de  l'iris  el   du  cristallin. 

Transparence.  —  La  cornée  est  formée  par  un  tissu  parfaitement  transpa- 
rent à  l'état  normal.  Mais  toute  altération  de  ce  tissu  lui  fait  perdre  sa  trans- 
parence. Elle  est  définitivement  perdue  sur  des  points  plus  ou  moins  étendus 
dans  les  cas  de  cicatrices  (taies),  d'arc  sénile. 

Forme.  —  Dans  son  ensemble  la  cornée  est  un  ménisque  dont  la  face  anté- 
rieure est  convexe,  la  face  postérieure  concave  et  les  bords  plus  épais  que  le 
centre. 

L'étude  de  la  forme  de  ta  face  antérieure  est  d'un  grand  intérêt  pui.sque 
c'est  à  ce  niveau  que  les  rayons  lumineux  pénétrant  dans  l'œil  subissent  leur 
plus  forte  réfraction.  Dans  son  ensemble  c'est  une  surface  sphérique,  mais  la 
partie  centrale  est  seule  régulière  et  de  plus  elle  présente  une  courbure  généra- 
lement plus  accusée  —  de  rayon  plus  petit  —  dans  le  méridien  vertical  que 
dans  l'horizontal.  Cette  partie  centrale  se  rapproche  donc  de  la  surface  d'un 
ellipsoïde.  En  réalité,  elle  dliïère  un  peu  avec  chaque  individu  et  n'appartient 


[A.  DRUAl'LT.] 


1032  APPAIIKII.  DK   I.  \   VI-KA. 

jamais  à  une  surface  géoni(''ti'i(|iie  parlaiLc.  (Juaiil  aux  pai'lit's  périphériques  de 
la  cornée,  elles  sont  relativement  très  irréguliéres  et  généralement  plus  apla- 
ties —  à  rayon  plus  long  —  que  les  parties  centrales.  L'aplatissement  est  plus 
mar(|ué  dans  la  partie  interne  de  la  ('(irDéc  (juo  dans  la  partir  externe.  Il  esl  ;"i 
[)eu  près  le  même  en  haut  et  en  has. 

Le  rayon  de  cette  surface  varie  de  7  millinn  Iro  à  S  mni.  r»,  et  est  en  movennc 
de  7  mm.  S.  Il  serait  un  peu  plus  grand  clie/  les  indi\  idus  de  grande  taille  et  à 
tète  volumineuse  (fscliei'iiing). 

La  riiesurn  exacU'  lics  courluires  do  la  l'acL'  aiitciicmc  de  la  cornée  rsl  de  la  ]dn>  irraiidc 
importance  ponr  les  (iphtalniologistes.  Elle  a  pu  être  faite  dans  quelques  cas  par  llelm- 
lioltz  au  moyen  de  son  oplitalmomètre.  Aujourd'tiui  elle  se  fait  avec  une  grande  rapi- 
dité au  moyen  de  roplitalmométre  de  .lavai  et  Schiotz.  .Vvec  cet  instrument,  on  peut  évaluer 
le  rayon  de  courbure  d'une  région  donnc-e  à  l/'iO  de  millimètre  près  et  comparer  très  rapi- 
dement la  courbure  de  dilTérents  méridiens  de  la  cornée. 

La  l'orme  de  la  face  antérieure  de  la  cornée  a  été  étudiée  dans  de  nombreux  travaux,  et 
iriiuc   l'açon    pailicuiirrcinPMl   précise   dans  un  travail   récent    de    v.    lîrudzewski. 

La  Kourhutc  de  la  face  postérieure  de  la  cornée  est  heaucoup  moijjs 
exactement  connue.  Son  rayon  est  de  6  millimètres  à  G  mm.  T)  ;  il  est  sensible- 
ment plus  court  que  celui  de  la  face  antérieure,  de  sorte  (jue  la  cornée  est 
j)lus  épaisse  à  la  péiiphérie  qu'au  centre. 

Cette  face  se  trouve  com|irise  entre  le  tissu  cnrnéen  dont  l'indice  «le  réfraction  est  de 
1,377  et  l'humeur  aqueuse  dont  l'indice  n'est  que  de  1.337.  .Vyant  sa  convexité  du  colé  de 
la  substance  la  pins  réfringente,  elle  agit  à  la  façon  d'une  lentille  divergente  et  diminue 
la  réfringence  de  la  siiiface  antérieure  d'environ  un  dixième.  Tandis  (jue  l'action  positive  de 
la  face  antérieure  île  la  cornée  est  d'environ  oO  dioptries,  l'action  lU'gative  de  la  face 
postérieure  |)eul  être  i'\aluée  à  ."i  dioptries. 

Diiiieaxions.  —  Vue  d'avant,  la  cornée  a  une  forme  légèrement  ellipticjue  ;i 
grand  axe  horizontal.  Son  diamètre  horizontal  esl  de  12  millimètres  euviron 
et  le  diamètre  verli-al  de  I  I  niilliiiièlres.  Chez  le  iiouveau-né.  ces  diamètres  ne 
sont  que  de  !)  mm.  2  et  '.I  mm.  '1  (Schneller). 

Vu(!  d'ai'rière.  elh^  esl  à  [teu  près  circidair,'  el  (liiii  diamclre  île  1.'^  iiiilli- 
mètres. 

Son  épaisseur  est  de  1  millimètre  en  moyenne.  (I  mm.  S  au  centre  el  I  mm.  I 
à  la  périphérie.  <'es  chilTres  ])résentenl  (juelques  variations  généralement 
faibles.  Le  centre  est  toujours  ithis  mince  et  l'épaississemeiit  est  d'abord  faible, 
puis  de  plus  en  plus  accentué  en  se  rapprochant  du  bord,  un  peu  plus  mar(|ue 
en  dehors  (|u"en  dedans  et  j)eut-èlre  aussi  un  peu  plus  en  bas  qu'en  haut.  mai> 
sans  régularité.  —  (.hez  le  nouveau-né.  au  contraire.  Tepaisseur  de  la  lornée 
est   très  Aariable  :    (1  mm.   41   à    I    mm.  02.  d'après  I'..  \.  Ilippel. 

Structure.  La  cornée  est  l'oiinée  en  [)resque  totalité  par  la  charpente 
libreuse  se  continuant  avec  la  sclérotique  et  sur  chacune  des  fnces  de  la(|uelle 
s(>  trouve  une  membrane  anhiste  recouverte  d'épithélinm  t>ii  a\aiil.  (reiidollie- 
Imm  en  arrière.  On  a  donc  ">  couches  successives  : 

I"  l'Jjnl/iélium  ; 

2"  Membrane  de  lion'iiian  ; 

'■\"  Tissa  propre  de  la  cornée  ; 

i"  Membrane  de  Descemcl  ; 

"•"  Knd(dlirlii/in. 


COlîNKK. 


1033 


Dans  l»c;m<(iii|)  (le  -rs  (It'IalU  (iclliilcs  fixes,  ('•|iillM''liiiiii .  iiril's),  la  .(h-imt  a 
('•(é  ni'isc  comiiic  snjcl  (l'.'liidrs  uriiiTulcs  >;ràcc  à  sa  lraiis|tan;m't',  son  aljseiicc 
(le  vaisseaux,  rlc 


I;: 


i"  Épithélilim.  (l'csL  nu   (''iiillitliiiiii    jtax  iiiicnleux  sLralilic.   Sun  r-itais- 

>(iir  nidycnnc  rsl  de  U\  <j.  au  ccnlrc,   (il)  -j.  a  la   périphrrio.  On  peut  1(î  déla- 

tlicr    coinplèlonicnt    en     raclant    la    siir(;nr    de    la 
•  ornée  au  moyen  d'une  curelle. 

Sur  les  coupes,  les  cellules  sont  polyj^onales,  mais, 
comme  dans  tous  les  épilliéliums  |»avimenleux  stia- 

ii(i(''s,  elles  changent  nolahle nL  de  cai-aclère  dans 

les  dillV'i-entes  couches.    Les  cellules    iiniloNdes   sdiil 
alloui^ées    [)erpen- 
diculairemeiit  à  la 
surface  de  la  mem-      " 
hrane,   les  moyen-  -'---' — — - 

nés  sont  à  peu  près  ""~"~>^ 

cul»i({uesetlesplus     r  4       •■ 

superlicielles    sont  ! 

aplaties  parallèle- 
ment à  la  surface, 
l'^.n  réalité,  ces  dif- 
férentes formes  ne 
sont  que  les  étapes 
successives  des  mê- 
mes éléments.  Les 


B 


/i.«f«. 


Imc.    (320.    —  Cdiiclios   super-  pi 

llcielles  do  la  cuince  (W.il-   "'''llides    profondes 


A 


ileyer). 

.1,  li.  C,  D,  épilhulinm. 


.a 


seules     se 

.1.  cil-    plient,  refoulantles  f,g.02T.  —Cellules  epilhéliales  isolées 
hnesc>lindr.im..fcr-lh,lesàp.edclo     .^, ,           ,       ,^.^  j.  jg  la  cornée  humaine  (Waldeye.). 
Kollell).  — /<,  relliili's  [lolymorplios.     elelnenl^^    iieiri  lui  v              j 
—  (',  cellules  ilonlcléns.  —  O,  cel- 
lules plates  superlicielles. —  /..Mem-       _                                       ^      , 

lirane  rie  Bowman.  —  //,  rouihcs    clcnnes  touibent   à  cli;iilifonnps.  —    C,    cellules    épineuses.   — 

D,  cellule  plate  superficielle  vue  de  profil.  — 


i.i/.o  •    U.c!    tJiic    in  -1,   cellules  profondes  (cell.  a  pied  de  Hol- 

mes ,  les  i)ius  dii-    ,  „     ,,  ,  .       ,  , 

'  ^  lett).  —  B,  ce  Iules  moyennes  a  prolongements 


.■mlérieures  ne-  la   substance   propr 
(riches  en  libres  de  soutien). 


D\  cellule  plate  superficielle  de  face. 


la    surface    de 
cornée. 

Les  cellules  ])r()fontles  présentent  souvent  une  extrémité  inférieure  légère- 
nu'ut  étalée,  d'où  le  nom  àe  celhdcs  à  itied on  relhde>< pi'dah-^^àonnè^iiY  Rollett. 
De  i)lus,  la  face  tournée  vers  la  membrane  présente  un  plateau  d'une  substance 
réfringente.  C-e  plateau  est  très  mince  chez  les  mammifères  et  très  épais  chez 
les  urodèles.  Chez  la  salamandre  terrestre,  il  peut  atteindre  la  moitié  de  l'épais- 
seur de  la  cellule.  Dans  ce  plateau  épais,  Ranvier  distingue  à  la  base  une  mince 
bordure  claire  et  au-dessus  une  slriation  line  perpendiculaire  à  cette  bordure. 

Les  cellules  moyennes  sont,  à  peu  près  aussi  hautes  que  larges.  Leur  face 
profonde  présente  des  fossettes  —  cellules  à  fossettes  —  et  leur  face  superfi- 
cielle est  convexe.  Les  fossettes  sont  particulièrement  profondes  chez  l'homme. 

Les  cellules  de  la  couche  movenne  et  de  la  couche  profonde  présentent  sur 
toute  leur  surface,  à  l'exception  du  pied  des  cellules  profondes,  une  dentelure 
line  (extrêmement  délicate  (Ranvier). 


.1.  onuAULT] 


1034  Ari'\i;i;iL  m;  j.\  \i>i(i\. 

Le  noyau  est,  commo  les  cellules  elles-lll('lm•^s.  ajd.ili  dans  les  cellules  superfi- 
cielles et  allongé  j)er|)i'n<liculairenient  aux  laces  de  cette  couche  dans  les  cel- 
lules }>rofondes. 

U.invier  a  inoiilrc  (|ue  ci-s  cellules  .joui>Miil  ilr  ini^prirlcs  loinaniiiahlcs  <rclaslicilc.  dr 
Mioiiilité  et  (Je  plasticité.  Kii  cITct,  ajdcs  une  |>lair  l'iioitc.  les  cellulo  siliicos  sur  les  bords 
glissent  dans  la  prolVuidciir  jusi|ii";i  ce  que  la  plaie  suit  coinl)lée,  ce  qui  demande  ^'ém-- 
lalement  nioins  de  vingl-(|uati-e  heures.  Si  la  surface  détruite  est  très  étendue,  réiiillielium 
peut  arriver  h  ne  plus  former  (|u"une  couclie  de  cellules  presipie  aussi  aplaties  que  c.ellc> 
d'uu  endotliélium.  I.a  nivellation  de  ré[)itliéliuni  se  fait  sans  au^rmenlalion  du  nombre  dc> 
cellules,  mais  elle  est  suivie  rapidement  de  divisiuns  cellulaires  Jusqu'à  ce  que  le  nomlire 
primitif  des  cellules  soit  reproduit. 

2'  Membrane  de  Bowman.  —  Klle  est  désiijnée  euciue  par  les  nums  de 
mciiihrane  banale  antérieure  {Wanyiev),  honc  élastique  anléricurc  (Mowuian). 
couche  limitante  antérieure,  lue/nb/ane  de  Reic/iert.  Elle  fut  découverte  et 
décrite  presque  siniult;uiéuient,  en  1845,  par  Bowman  et  par  Reichert. 

(l'est  une  meml)ran(>  aiiliiste  d'environ  Kl  <j.  d  é])aisseur. 

D'après  Hergei',  sui-  des  préparations  sftuuiises  à  l'action  du  perniauL'^anale 
de  potasse  ou  provenant  d'yeux  atteints  d'irido-cvclite.  elle  se  numlre  consti- 
luée  par  des  fil)rilles  extrêmement  délicales.  A  l'état  normal,  ces  lihrilles  ne 
s(»nt  pas  visibles,  parce  (|u'elles  sont  unies  par  une  sulistanee  de  méuie  pouvoir 
réfringenl.  —  Par  la  plu|»arl  des  méthodes  de  coloration,  elle  s(>  différencie  très 
nettement  des  couches  v(»isines.  épilhélium  et  lissu  ])rf(pre.  Klle  est  forun'-i 
d'un  tissu  élasticpie  spécial,  qui  nesl  pas  le  lissu  élastique  proprement  dit. 
C'est  une  niend»rane  basale.  sans  doiile  la  plus  épaisse  de  l'orgaiiisuH'. 

L()rs([u'elle  est  délriiile,  elle  ne  se  régénère  pas  et  si,  dans  un  processu> 
iiitlammatoire.  il  se  fornu'  i][\  lissu  conjonclil'  eulre  elle  et  ré])ithélium.  elle 
resie  séparée  de  répllli('liiini . 

3  Tissu  propre  de  la  cornée.  —  l.e  ll-~-n  pmpre  de  la  n.rnée  est 
l'drmé  par  une  cliarpeiile  fibreuse  jjarseuH'e  de  cellules,  cellules  lixe- el  cellule- 
migratrices. 

Charpente  /ll>rei(se.  —  l^lle  cdiuprend  une  série  ilc  lauu's  sU|ierposées. 
d'épaisseur  et  de  disposition  1res  régulières,  (les  lames  sonl  au  nombre  d'euvi- 
rou  ;')()  dans  une  cornée  humaine.  <lhacune  d"(dles  est  cousiiluée  par  une  série 
<le  faisceaux  de  hhrilles  disposés  parallèlemenl  el  plus  nu  moins  lusioiinés  par 
leurs  l)(u'ds. 

Les  fibrilles  conjoncli\('s  (pii  consllluenl  la  Iranie  ((Uiieeiine  presenU'ut  une 
propriété  spéciale  (|ui  esl  de  se  gonller  au  (  (uilarl  de  l'eau  sans  se  dissocier, 
tandis  que  le  tissu  conjonclif  ordinaire  se  dissocie  en  fibrilles  par  macération 
dans  l'eau.  A  cause  de  celle  |)ropriélé.  llanvier  les  dil  c  c(dloides  ».  l  u  cimeni 
les  unit  entre  elles. 

Le  groupenu'iit  des  librilles  en  faisceaux  se  recniinait  surt<»ut  par  des  arli- 
liees  de  préjtaratioii  :  rétraction  des  tissus  sous  l'intluence  de  ci>rtains  réactils. 
injections  inlracorui'ennes  d'aii'.  (riiiille.  tie  mercure,  pindiiisaut  les  rnnuu.r 
(te  BnwiU'/n.  Dans  ces  injections,  particulièrement  avec  linjeclion  d'air  l'aile 
sur  des  cornées  fraîches,  on  voit  a|»|)arailre.  tout  au  moins  chez  le  bo'uf  el 
le  cheval,  une  slriation  comparable  à  relie  diine  cassure  de  vilrt\  Les  préten- 
dus canaux  ainsi    fiirmés   sont   des   espace-  c\  lindri(|ue-  du-  sinqtlenuMit  à   la 


(;(»I!m;i-: 


103& 


I'k,.  G28.  —  (lellulos  (ixos  de  la  coriicc. 
Impi'égnalioii  ncjzative  par  le  iiilrate  (l'ai- 
iicnl  (lapin). 


(lissocialioii  (les  l.niics  en    Caiscciiix.   L(»rs(|iii'   des  rais<-('!Hi.\    apparuisscul  dans 

les  |)iv|)aralinii>  par  siiilc  de   la    n'-lraclimi    des    lissiis.   ces   laisccatix  sont   très 

ii'iv^nlicrs   de   loniir    cl    de   xoliiiiit'.   — 

haiitrc  [»ail.  r«'\aiiifii  des  (•cllulcs  lixcs 

dc'iiioiiln'.    à   la  siirlacc   des  lames   cor- 

ji(''(>nnes,  l'existence  de  sillniis  paiallèlo 

à    la  tlirectioii   des   lilniiles;    ce~;  sdlinis 

paiaisseiil  répondre  à  la    même  divisinii 

des  lames  en  iaisi  eaux  . 

Dans  «  lu-upie  lame,  loules  les  lihrdles 

(inl    une  direclion    parallèle,   mais    celle 

direcliiin    varie    d"im(>    lame    à     lanlii'. 

("lénéralement    les    lihrilles   on    les    fais- 
ceaux des  lames  successives  se  crniseiil 

à  peu  près  à  angle  droit. 

La   cornée  est  ordinairement    ililïicile 

à    dissocier    en    lames,    car   celles-ci    ne 

sont  pas    complètemenl    indé|)endanles. 

Des  fil)rilles  et   même  de  véritables  lais- 

ceaiix  de  librilles  passent  dans  beaucoup 

d'endroits   d'une   lame  à   Fanlre.   La    plui)art   sont   obli(pies.    quehpies-unes. 

snrloul    dans    les    couches   su[)erliciellcs,  sont  perpendiculaires  au    plan    des 

lames.  En  outre,  chez  certains  ani- 
maux, les  lames  sont  encore  unies 
entre  elles  par  des  fibres  d'une  sub- 
stance élastique  allant  de  la  mem- 
brane de  Bownian  à  la  membrane 
de  Descemet.  Ranvier  a  étudié  ces 
libres  chez  la  raie,  il  les  nomme 
fibre!<  ^uturalex. 

Les  nouvelles  méthodes  de  colora- 
tion du  tissu  élastique  ont  permis  de 
démontrer  ijue  la  cornée  ne  contient 
pas  de  fibres  élastique'^  dans  ses 
parties  centrales.  Mais  elle  en  con- 
tient de  nombreuses,  très  fines,  dans 
ses  parties  périphériques  jusqu'à  2 
ou  3  millimètres  du  limbe  ;  elles 
sont  légèrement  ondulées  et  vont 
dans  diverses  directions.  Elles  sont 
au    niveau    de    l'insertion    de    la    conjonctive 


l'"ir..  l)2'.l.   -  Cellules  fixes  de  la  ooiiiée.  Iiii|)ie- 
gnalion  au  rlilorure  d'or  (lapin). 


particulièrement    nombreuse 
(Stutzer,  Kiribuchi). 

Entre  les  lames  et  dans  les  intervalles  des  cellules  fixes  se  trouve  une  sul>- 
slance  spéciale, différente  du  ciment  interfibrillaire.  D'après  Ranvier,  si  on  fait 
des  coupes  perpendiculaires  à  la  surface  d'une  cornée  ayant  subi  l'imprégnation 
négative  au  nitrate  d'argent  dont  il  est  question  plus  loin,  on  peut  voir  entre 
les  lames  des  lignes  foncées  qui  ne  répondent  pas  aux  cellules.  Si  l'argent  s'est 


[.1.  DRCAILT.] 


1036 


.\i'i'\i;i:iL  b\i  LA  vi.sio.N. 


(Irposé  (r.ilxnd  sur  ces  soûles  li^^ncs  inlerlaiiiollairos,  c'est  qu'elles  sont  consli- 
luées  par  une  substance  spéciale  n'existant  j)as  «'ntre  les  cellules  fixes  et  les 
lames.  Cette  substance  peut  èlre  <railleurs  un  rinieni  uu  nu  simple  rcvèteuK  ni 
(le  la  surface  des  lames. 


Cellules  fixes  ou  cellules  cornéennes  proprement  dites.  —  Ce  sont  des  cel- 
lules conjonctives  de  forme  particulière.  Elles  ont  été  étudiées  dans  de  nom- 


./ 


tÈw/i 


,^«A. 


-,^' 


M^ 


.^ 


lie.  ii:i().  —  (".l'jhiles  fixe:»  «le  la  curnt'c  limiiainc.  liiiiin',:;iiatii)ii  positive  nu  chlorure  iKor. 
.1,  ilaiis  1.1  plus  grande  parlii'  dt'  l'(.-p.ii>seui'  de  la  conu'e.  —  li.  dans  les  couches  po>lérieiiiv>. 


breux  liavaux.   Les  meilleurs   procédés    pour    hieu  les  voir  sont  les  imprégna- 
lions  an  nitrate  d'argent  et  au  chlorure  d'or.  Le  nitrate  d'argent  peut  donner 

des  imprégnations  négatives  ou  positives 
suivant  la  façon  dont  il  est  employé. 
Dans  le  jiremier  cas  les  cellules  se  déta- 
chent en  clair  sur  un  fond  coloré  (fig.  028). 
dans  le  second  elles  sont  plus  foncées  que 
le  fond.  Le  chlorure  d'or  donne  seulement 
des  imprégnations  positives  (fig.  020  à  031). 
Elles  sont  distribuées  avec  une  certaine 

régularité   dans    les    différentes   parties  de 

lu,.  (i:n.  —  (Bornéo  liuinaine.  Iiiiprci;iia-     ,  •         i       -i     •  i      •  i  i 

,    .  ,, .„  ,.  „  ,.    ,      '     •  la   cornée   et    situées   exclusivement    entre 

lion  au  clilorure  d  or.  (.oii]ie  ihtiumi- 

(liculaire  à  la  surface.  les    lames.    Sur    des   coujies    méridiennes. 

Les  «cUules  fixes  vues  de  profil  ont  l'appa-    011   voit    le    iiovaii   allongé    avec    un    ])ro- 

rence  de  polilcs  traînées  noires  entre  les  lamelles     i  i  i       i  •  c         •        i 

.ornêciines  longeineiH    pfofo|>lasmi(itie    tin    a    chaque 

extrémité,  le  t(»ul  situé  dans  l'interstice  de 
deux  lames.  Sur  des  coupes  parallèles  à  la  surface  de  la  cornée,  snrtoul 
dans  l(>s  cas  d'imprégnation  au  chlorure  d'or,  tous  les  détails  de  la  cellule 
se  monti'eut  avec  une  grande  iieilelé.  l'"lle  esl  l'oinit'e  |iar  un  corps  cellu- 
laire de  forme  carrée  ou  polvgonale  dont  partent  de  nombreux  prolonge- 
ments. Sur  chacune  des  faces  du  corps  cellulaire  on  <d)serve  des  crrtcs  d'en}- 
preinfr  (lig.  02*.))  parallèles  entre  elles,  mais  perpeiuliculaires  à  ct>lles  de  la 
face  opposée.  Ces  crêtes    ré|)oiulenl  aux   sillons  t|ue   présentent   les  lames  entre 


(:ni!\i:i:. 


1037 


lcs(|iicllcs  la  iclliilc  csl  >.ilii(''('.  I.cs  piwdoii^cmciils  smil  l'cctjlignps  ot  se  coii- 
liiiiichl  avci'  les  cn-lcs.  Ils  iv|kiii(IciiI  stiivaiil  leur  diiccliou  aux  sillons  de  riinr 
on  raiilrc  (les  lames  liinilaiilrs.  (](>s  prolon^eniciils  s'aiiasloinosciit  cnlrc  v\\\ 
v\  avec  n'iix  des  cellules  voisines,  translniiuaii!  ainsi  les  (■cllnlcs  (1*110  espace 
iiiteilaniellaire  en   une  sorle  «le  réseau. 

Clic/,  ccil.iiiis  aiiiiiiaiiN,  le  rai,  le  coliayc.  le  tliicn,  les  jnnloii^cincnts  ('clliilai:cs  snnl 
luliaïu's  et  tics  laifics.  Ils  s'anaslnmosciil  laificnicnt  et  iip  laissent  entre  eux  (nie  de  petites 
mailles  nrrundies.  !,es  noyaux  sont  relativement  petits.  Dans  ces  citmces  l'injectioii  d'air 
s'étend  dilTusement  sans  dcniner  naissance  à  des  tubes  de  l'.owman.  —  D'après  la  loinie  de 
leurs  cellules  llxcs,  Hanvier  divise  les  cornées  des  dillerents  animaux  en  deux  groupes  : 
cornées  à  cellules  du  type  cor|)usciilaii-e  (Ih)miI'.  clii-vai)  et  nirih-es  à  cellules  du  ty|)e  nieni- 
liraniforme  (rat,  eli.). 

Le  noyau  a  iiiu'  l'ornu'  très  vaiiahle  chez  l'adulle  (iip.  (i.L*).  mais  liéncralc- 
mont    plus     ré^'ulièro    (ronde    ou 


elliptique)  chez  l'ejifant  et  le  nou- 
veau-né. Il  |)eul  avoir  jusqu'à  40  <j. 
de  long  sur  5  à  10  a  de  largeur 
(llenle).  Il  remplit  une  grande  par- 
tie du  corps  cellulaire.  On  y  trouve 
2,  3,  4  nucléoles.  Oiielqutvs  celhdes 
ont  2  novaux. 


\ 


D  - 


Noyci  II 


Les  cellules  fixes  de  la  cornée  et  par- 
ticulièrement celles  de  l'homme  ont  été 
choisies  par  Hallowilz  ccunme  type  de  cel- 
lules conjonctives  pour  la  recherclu;  du 
microcentre.  11  existe  d'une  fa(:on  con- 
stante en  dehors  du  noyau  sons  la  lorme 
de  deux  corpuscules  (exceptionnellemenl 
trois),  les  centrosomes,  unis  par  un  pont 
de   substance    intermédiaire   (centrodes- 

mose)  moins  coloralile,  de  sorte  qu'ils  i)araissent  parfois  complètement  séparés.  Sa  posi- 
tion par  rapport  au  noyau  est  très  irrégnlière  et  sans  rapport  avec  la  l'orme  de  celui-ci 
(lii;-.  G32).  Dans  les  cellules  à  deux  noyaux,  il  y  a  également  deux  microcenlres.  Chez 
l'adulte  au   moins,  ces  cellules  ne  présentent  jamais  de  phénomènes  de  karyokiiièse. 


Microccnti 


ic.  (U2.  —  Noyaux  et  microcentres  des  cellule 
fixes  de  la  cornée  chez  l'homme  adulte  (iîalb 
witz). 


Cclluh's   tnitirdli'irr^. 


(le  sont  des  globules  blancs  issus  des  vaisseaux. 


Le  tissu  cornéen  est  le  premier  tissu   dans   le([uel 
elles  ont  été  observées  (Recklinghausen). 

Elles  sont  plus  nombreuses  à  la  périj)hérie  de 
cette  membrane  et  là  elles  sont  également  nom- 
breuses dans  toutes  les  couches.  Au  centre  elles 
sont  plus  nombreuses  dans  les  couches  superli- 
cielles,  sans  doute  à  cause  de  leur  affinité  pour 
Toxygène. 

Elles   se   montrent  sous  deux  types  principaux, 
suivant  qu'elles  se  trouvent   entre   deux  lames  ou 
dans  l'épaisseur   d'une  lame.   Dans  le  premier  cas 
elles  sont  plus  ou  moins  étalées,  membraniforraes, 
avec    une   partie    renllée;   dans  le  second  cas  elles  sont  plus  ou  moins  allon- 
gées, fusiformes,  mais  elles  ont  toujours  de  nombreux  prolongements  disposés 
de  la  fai'on  la  plus  irrégulière. 


l'ni.  (■);>;!.  —  Cellules  migra- 
trices de  la  cornée  (Ran 
vier). 


[.I.  DnUAULT] 


1038  APPAlîFTL  I)K   I,\  VISION. 

Les  prcilongemonls  se  l'ont  dans  les  sillons  (jiie  pn'scntent  les  f.icrs  ries  lames 
et  la  plupart  se  montrent  parallèles  à  eeux  des  cellnlfs  fixes. 

A  l'état  vivant,  le  noyau  ne  peut  se  reconnaître  que  dans  It-s  (('jlnles  inlola- 
niellaires  très  étalées;  il  est  i)oIymorphe.  T.e  protoplasma  contient  d.is  ^^ranula- 
lions  «graisseuses  tenant  sans  doule  à  son  épuisement,  car  les  cellules  s<jnt  là 
dans  de  mauvaises  conditions  de  nutrition.  Les  cellules  dans  leur  migration  pré- 
sentent la  plus  grande  variété  de  marche.  Cette  marche  se  fait  lihrenient  à 
travers  les  lames  et  les  faisceaux. 

Lacunex  inlerlamellaires.  —  La  nature  de  ces  lacunes  (ou  fentes,  ou  espaces) 
<'t  leurs  rappoi-ts  avec  les  cellules  lixes  qu'elles  contiennent  ont  été  très  discutés. 
In  fait  est  certain,  c'est  qu'il  n'existe  pas  de  canaux  lymphatiques  véritables 
ayant  un  revêtement  endothélial  continu.  Mais  plusieurs  auteurs  et  notamment 
Waldever  ont  admis  qu'il  existe  dans  la  cornée  un  réseau  de  canaux  interla- 
mellaires et  que  les  cellules  fixes  ne  les  occupent  ((ue  partiellement,  la  paroi 
(les  espaces  se  montrant  souvent  séparée  de  la  paroi  cellulaire.  En  réalili'-.  il 
ne  s'agit  là  que  de  rétractions  dues  aux  réactifs  employés.  Les  lames  sont 
plus  adhérentes  entre  elles  qu'aux  cellules  fixes,  de  sorte  qu'une  injection 
dans  le  tissu  cornéen  pénètre  d'abord  autour  des  cellules  avant  de  séparer  les 
lames.  Comme  les  prolongements  cellulaires  forment  un  véritable  réseau,  il 
est  ])rohahle  que  les  sucs  nutritifs  circulent  (k'  préférence  dans  ce  réseau  péri- 
cellulaire. 

4"  Membrane  de  Descemet.  —  Elle  est  appelée  encore  nu-tiibrane  df 
Demourx,  mcinhrane  ha^a/c  poslrricurc  (Han\iei').  hinx'  rlnsl/ij/n'  juislérlcxri' 
(Bowman). 

C'est  une  membrane  anhisle,  très  réfringente,  ((iiume  la  membrane  île  Bow- 
man. Ses  deux  faces  sont  lisses  :  son  épaisseur  très  régulière  est  de  12  y. 
vn  moyenne  chez  l'adulte  et  le  vieillard.  VA\c  est  un  peu  moins  épaisse 
chez  l'enfant.  A  son  |)oiii'lour  elle  j)résenle  des  \ ciTUCosités,  snitonl  che/  le 
vieillard.  D'ailleurs  d'une  ïiinnx  générale  elle  augnieiit(>  d'épaisseur  à  mesure 
(|ue  U'  sujet  avance  en  âge. 

En  arrière  elle  se  termine  par  une  l'ormalion  dite  anneau  limitant  anté- 
l'ieur  de  Schwalbe,  dont  il  sera  question  à  propos  de  la  région  Iralx-cnlaire 
scléro-cornéenne. 

Elle  est  très  friable  et  présente  toujours  une  cassure  nette.  Elle  est  très  élas- 
tique et  lorsqu'elle  est  isolée  elle  s'enroule  immédiatement  sur  elle-même. 
L'enroulement  se  fait  toujours  dans  le  même  sens,  la  face  antérieure  en  dedans, 
la  face  postérieure  en  dehors.  Par  une  ébullilion  prolongée,  elle  se  divise  en 
un  grand  nombre  de  fines  lamelles  superposées.  Ouelques  réactions  chimiques 
(action  dv  la  potasse,  des  acides  concentrés)  la  rajiprocluMit  du  tissu  élasti(|ue. 
mais  plusieurs  réactions  colorantes  (carmin,  hématoxvlim^,  acide  osmique) 
l'en  séparent  nettement,  (les  mêmes  réactions  colorantes  la  dilTérencienf  aussi. 
([uolque  moins  bien,  de  la  mend)rane  de  Bowniau. 

<;oiitiaircMiciil  a  i.i  incinliraiii'  de  lîdwmaii.  la  iiioiiilnaiio  ilo  Doscomot  povil  se  rii-atiiscr. 
Apivs  une  scclion  dos  couclics  luordiulcs  de  la  cdince  praliquco  do  liiiloriour  vois  rcxlc- 
liour,  los  doux  lovros  do  la  jdaio  do  la  mombrauo  ilo  Poscoiuot  sVoarlont  on  se  roooui- 
haiil  loi;oiomoiil  ou  avant,  suivant  on  cola   le  luodo  d'onronloMionl  indii|no  pins  hanl.  Pnis. 


coiîm;!-:.  1039 

loisiiiic  la  pliiic  s"(>sl  comlili't!  ri  nM'iiiivcilc  (l\'iiil(illii'liuiii.  une  nuiivcllc  irii'iiil)raiie  «le 
Dcscciiipl  est  |)iii(iiiit('  par  rciKlnIhcliiitii.  I.a  iiinivollc  nioMilirano  iw.  pari  pas  dos  l)onls  di- 
r,iliriflim\   m,ii<  iriltl   poiiil   île   l.i   niiiv  cxi  le  di'   la   [lailir    ii'(iiii|iic\  illcc. 

5"  Endothéliiim  postérieur.  Il  i'<l  appelé  encore  ('ndollirUuni  de  In 
iiii'tiihrmti'  lie  l)i's.ci'nicL  el  iin'inr  '/lil /n'Umn  /loxlrricur  de  hi,  cornée  (Ran- 
vier),  malgré  son  oriirinc  iietlemnil  im'sodermiqm'. 

Il  est  formé  j)ar  mu-  raiiiît'c  de  crlliilcs  disposées  légiiliérement.  O  sont  des 
cellules  polygonales,  la  |)lii|»arl  ;i  •<i\  cith's,  dont  le  diamèlrc  moyen  est  de  2."i  ;). 
cl  l'épaisseur  de  ")  à  <•  'a  clic/  riidinnic.  —  I>e  diamètre  moyen  de  ces  cellules 
peut  être  mesuré  indireclcmenl,  grâce  à  un  phénomène  de  dilTraclion  qui  pcul 
s'observer  sur  une  cornée  en  suspension  dans  l'eau  ou  nu^-mc  sur  le  \i\anl 
(l)ruault). 

Xuel  et  C.oruil  décrivent  aux  cellules  de  l'endolhélium  cornéen  vues  di'  lace 
des  lilaments  ravt)nnés  occupant  le  plan  antérieur  de  ces  cellules,  (les  lila- 
ments  passent  d'une  cellule  à  laulre  en  formant  des  sortes  de  faisceaux  (jui 
croisent  perp(Midiculairenieul  Ii's  bords  droits  intercellulain^s.  lis  |)euvent  être 
suivis  ainsi  dans  j»liisieurs  cellules  successivement.  Ils  sont  très  apparenis  chez, 
les  oiseaux,  mais  ils  existent  également  chez  les  mammilères.  rJHniime  com- 
pris. 

Le  unijiiu  occupe  toule  l'épaisseur  de  la  cellule  mais  nel'ailpas  saillie  surses 
faces.  —  Ballowit/.  a  (d)servé  che/  le  chat,  le  mouton  et  d'autres  mammifères 
que  sa  forme  se  modifie  a\-ec  l'âge.  (Ihez  les  animaux  jeunes,  ces  noyaux 
sont  ronds  ou  elliptiques,  plus  tard  ils  deviennent  léniformes  ou  même  en  fer 
à  cheval.  Aucune  modification  analogue  n'a  été  observée  chez  riKinnne.  mi'me 
lorsqu'elle  a  été  recherchée  (Asayàma). 

D'après  Hallowitz,  ces  cellules  ne  se  nmltiplienl  que  dans  les  ])i'emiei's  temps 
de  la  vie  (jusqu'à  2  ou  3  mois  après  la  naissance  chez  le  chat).  Plus  tard,  elles 
ne  présentent  jamais  de  figures  de  karyokinèse.  La  cornée  augmente 
d'étendue;  mais  elles  deviennent  elles-mêmes  plus  larges  en  même  temps  que 
leur  noyau  devient  plus  volumineux. 

De  ini-nie  (|ue  les  cellules  lixos  de  la  cciinée.  les  cellules  de  cet  eiidolhéliiim  tuiL  elé 
prises  comme  type  pour  certaines  études  cytologi(iues.  Ballowitz  y  a  trouvé  d'une  façon 
constante  une  volumincuge  sphère  attractive  contenant  un  niicrocentre.  Dans  les  espèces 
nii  les  noyaux  de  ces  cellules  se  courbent  à  mesure  que  Faninial  vieillit,  la  splière  occupe 
la  concavité  du  noyau  et  c'est  sa  situation  qui  entraîne  les  changements  de  forme  de 
cette  partie  de  la  cellule.  Parfois  la  sphère  sort  de  la  concavité  du  noyau  et  alors  celui-ci 
prend  une  nouvelle  courbure  en  rapport  avec  la  nouvelle  position  de  la  sphère.  Ballowil/. 
considère  cette  migration  de  la  sphère,  et  la  modification  de  courbure  du  noyau  «jui  eu 
résulte  comme  un  phénomène  de  rafraîchissement  de  la  cellule,  destiné  à  remplacer  le 
rajeunissement  qui  se  produit  dans  d'autres  cellules,  par   le   fait  de  leur  niulli|dicalion. 

Circulation  de  la  cornée.  —  La  cornée  normale  de  l'homme  ne  possèdi'. 
sauf  dans  ses  parties  périphériques,  ni  vaisseaux  sanguins,  ni  vaisseaux  Ivm- 
phatiques.  Les  sucs  nourriciers  circulent  dans  les  espaces  contenant  les  cellules. 

Chez  quelques  poissons  osseux,  la  carpe  en  particulier,  la  cornée  est  vascu- 
laire  pendant  toute  la  vie. 

On  attribue  ordinairement  à  la  cornée  les  fins  vaisseaux  occupant  la  région 
du  limbe  scléro-cornéen  sur  une  largeur  de  l  millimètre  environ  et  situés  sur 
deux  plans.   Le   réseau  superficiel  est  formé  jiur  des  anses  capillaires  dont  la 

L-l.  DRLAULT.] 


10(jO 


AI'PAI^EIL  IjE  la  V1.<IÛN. 


Fiii.  (y.\\.  —  Nerfs  de  la  cornée  (lapin). 
(I)"nprès  Ranvier.) 


convexilé  est  tournée  vers  la  cornée.  Le  san^r  vient  des  artères  cillaires  anté- 
rieures et  retourne  au  plexus  veineux  épiscléral  qui  se  jette  dans  les  veines 
biliaires  antérieures.  Le  réseau  pro- 
fond présente  un  degré  de  dévelop- 
pement très  variable.  Il  est  formé 
également  par  des  anses;  celles-ci 
proviennent  des  vaisseaux  qui  ac- 
compagnent les  nerfs  à  leur  entrée 
dans  la  cornée  (Berger). 

Nerfs  de  la  cornée.  —  Les 
nerfs  de  la  cornée  proviennent  des 
nerfs  ciliaires(voy.  Nerfs  du  tractus 
uvéal).  D'après  Ranvier,  ils  pénè- 
ti-ent  dans  la  sclérotique  à  peu  de 
dislance  de  la  cornée,  se  dirigent 
vers  celle-ci,  et  à  sa  périphérie 
forment  un  ])lrxu<  annulaire  com- 
posé de  fiiires  dépourvues  de  myé- 
line et  surtout  de  fibres  à  myéline. 

De  ce  premier  plexus  j)artent  des  branches  de  dimensions  variables  qui  pénè- 
trent dans  la  cornée  par  sa  périphérie  à  des  intervalles  assez  réguliers  et  s"y 

ramifient      en     se 

'  '  rapprochant  de  sa 

face  antérieure. 
1) 'a près  Dogiel.  60 
à  80  petits  troncs 
j>énètrent  ainsi 
dans  la  cornée,  la 
plupart  (40  à  oO) 
jilus  près  de  la  face 
antérieure,  les  au- 
tres (20  à  30)  plus 
près  de  la  face  pos- 
térieure. Ces  rami- 
(io.j.  —  Coupe  transversale  d'une  cornée  de  lapin  colorce  ri-  r  i 

'         ,,  j.     /.,       •    V  Jications     foruienl 

au  chlorure  d  or  (Hanvier). 

Celte  coupe  nionlre  une  portion  du  plexus  rondamenUl.  des  fibres  perforantes  (pi\,  r     - 

le  plcxu-;  ïoiis-épilhélial,  le  plexus  intra-cpitliélial  (pi)  et  les  boutons   terminaux,     occupant   toute  lé- 

tendue  de  la  cor- 
née au  voisinage  de  sa  surface,  j>lexu.<  fandamentaL  Les  branches  partant 
de  ce  second  plexus  vont  directement  en  avant,  perforent  la  membrane  de 
Uowman  (branches  jH'iforantes)  et  arrivent  au-dessous  de  répithéllum  oii 
elles  forment  un  troisième  plexus  constitué  par  des  fibres  très  grêles,  ple.ru.< 
■<ons-(''pit/iértal.  Les  fibres  fournies  par  ce  j»lexus  pénètrent  dans  répitbélium 
et  leurs  ramifications  se  distriliucnt  surtout  dans  les  parties  sup<'rliciell«'> 
de  Tépithélium  au-dessous  des  cellules  aplaties,  formations  que  Ranvier  con- 
sidère  onrore   ronime  nu   |ilt'xus.  plr.rus  infra-rpll/irlial.  Enlin   les  libre'*    si- 


i!K(ii(t\  itr  MMi'.i:  sf;r.i-i!n-f:r)i!\i:i:N. 


]0k\ 


IcniiiiKMil  par  (li's  hoiilnns.  —  Dans  aiiriiii  de  ers  |tlt'Xiis.   il  n'cxislc  de  cellules 
lieiveiises. 

La    |tlii|)ail    i\r>    lilins  iici'\ ciises    [icrdeiil   leur    iMyi'-liiir   ail    niveau  du   Itnrd  de 
la  eornée.  Kn'M|ueiii 

Mienl,    une     lihri'     à  ,,_^^,. /j^^^^^'i^'^^iJ^i'^!^-^^ 

Ml  véline,  a|tiés  èlre 
devenue  une  liltre 
pi\lc,  se  revêt  (liiii 
petitsegmenlde  myé- 
line, puis  redevient 
une  iihre  pâle.  — 
A  ce  iii\('aii.  Hanvier 
a  vu  souvent  les  cv- 
lindres-axes  nus  |)ro- 
veuant  d'un  petit 
groupe  de  libres  à 
myéline  s'accoler  en- 
semble et  prendre 
l'apparence  exacte 
d'un  cylindre  -  axe 
unique.       Dans       le 

plexus  tondamental.        cmp,.  pamllèle  à  la   surface  comprenant   répithéliiiin  et  qncliiufs  miuds  du 
on  voit  des  rameaux    plexus  fondamental  ;  elle  est  vue  par  sa  face  profomii-. 

voisins  s'accoler,  mê- 
ler intimement  leurs  libres  et  se  diviser  ensuite  de  la  l'ai-on  la  plus  irrégulière. 

Les  nerfs  passent  dans  les  diverses  parties  de  la  cornée.  Ils  entrent  parfois 
en  contact  avec  les  cellules  fixes,  mais  ils  ne  sont  pas  logés  d'une  fai.on  prépon- 
dérante dans  les  espaces  interlamellaires  qui  contiennent  les  cellules.  —  Tous 
les  troncs  nerveux  de  la  cornée  sont  aplatis  suivant  la  surface  de  la  membrane. 

Les  fibres  perforantes  proviennent  du  plexus  fondamental,  cependant  un 
certain  nombre  vient  directement  du  bord  de  la  cornée,  (liiez  Tbomnie,  on  les 
voit  quelquefois  se  bifurquer  dans  l'épaisseur  de  la  membrane  de  Bowman. 

Arrivées  à  la  face  ])rofonde  de  l'épitbélium,  les  fibres  perforantes  se  divisent 
brusquement  en  un  pinceau  de  quelques  fibrilles,  parfois  jusqu'à  20  qui  s'écar- 
tent d'abord  les  unes  des  autres,  puis  se  dirigent  parallèlement  vers  le  centre 
de  la  cornée  (fig.  1)30).  Ces  fibrilles  forment  le  plexus  sous-épithélial.  Les  fibres 
terminales  sont  de  grosseur  inégale.  Les  boutons  terminaux  ont  un  diamètre 
double  de  celui  des  fibres  qu'ils  terminent.  Ils  restent  toujours  au-dessous  de  la 
surface  de  l'épitbélium. 


l'ic.  (i:i(i.  —  Plexus  nerveux  sous-cpilliclial  (euriiee  de   lapin 
colorée  au  chlorure  d'or).   (Ranvier.) 


B.  —  REGION  DU  LIMBE  SCLERO-CORNEEX 

Cette  petite  région  est  importante  à  connaître,  puisqu'elle  joue  le  rùle  prin- 
cipal dans  l'excrétion  de  l'bumeur  aqueuse  et  que  c'est  le  lieu  où  l'on  incise  la 
coque  oculaire  dans  la  plupart  des  opérations  sur  le  globe  de  l'œil.  Elle  a  été 
l'objet  de  nombreux  travaux,  souvent  contradictoires.  Nous  la  décrivons  sur- 
tout d'après  Rocbon-Duvigneaud  (IS02). 

l'OIHlER    ET    CUAUPY.   —    V.  66 

[.1.  DRUAULT.] 


1042 


APPAREIL  DE  LA  VISION. 


L'union  des  deux  mem])rancs  se  fait  suivant  une  surface  un  peu  plus  rétrécie 
en  avant  qu'en  arrière.  Ainsi,  sur  une  coupe  méridienne,  la  li^'-ne  d'union  de 
la  cornée  avec  la  sclérotique  est  si  oblique  par  rapport  à  la  surface  de  ces  niein- 
hranes  que  son  extrémité  antérieure  se  raj)proche  plus  de  l'axe  de  Vo-W  que  son 
extrémité  postérieure,  surtout  en  haut  et  en  bas  (fifr.  041  et  718). 

A  ce  niveau,  il  se  produit  un  cerlain  nombre  de  modifications  dans  les  divers 
plans  de  la  membrane  fibreuse  de  l'œil  :  —  L'épithélium  cornéen  se  continue 
avec  l'épithélium  conjonctival,  pavimenteux,  stratifié  en  ce  point,  mais  qui 
deviendra  bientôt  cylindrique.  La  membrane  de  Bowman  se  continue  avec  la 
membrane  basale  de  l'épithélium  conjonctival,  mais,  à  cause  de  la  grande 
différence  d'épaisseur,  elle  semble  disparaître  complètement. 

Les  couches  tout  à  fait  superficielles  du  tissu  propre  se  continuent  avec  le 
chorion  ou  derme  conjonctival,  mais  la  presque  totalité  de  ce  tissu  se  continue 
avec  celui  de  la  sclérotique  sans  changement  notable  de  structure;  toutefois 
il  perd  sa  transparence.  Dans  cette  couche  on  trouve,  près  de  la  face  profonde, 
le  canal  de  iSddcrtim,  et,  en  dedans  de  celui-ci,  une  formation  spéciale,  le  n//>- 
tème  trabéculaire  scléro-cornéen. 

C'est  dans  celte  formation  que  se  terminent  la  membrane  de  Descemet  et 
l'endothélium  (|ui  la  tapisse. 

Canal  de  Schlemm  ou  Sinus  scierai  (Rochon-Duvigneaud).  —  11 
a  été  découvert  par  Schlemm  (1830).  Sa  nature  a  été  très  discutée.  C'est  un  canal 

veineux  annu- 

Rés.  vein.  viarg.  de  la  cornée 


Canal  de  Schlemm 


laire,  aplati  de 
dehors  en  de- 
dans, mais  gé- 
néralement un 
peu  plus  large 
e  n  a  r  r  i  è  r  e 
([n'en  avant. 
Par  sa  face  ex- 
terne et  ses 
bords  il  est  eu 
n-       ■     •  ■    ;      ;       17  w  „;.„•;  ra|)port     avec 

lies.  vetn.  episclo'al         y .  du  muscle  cit.  11 

,,   ,     ,  le  tissu  scierai, 

FiG.  637.  —  Canal  de  Sclilemm  vu  par  sa  partie  interne  (Lcbcr). 

.    ,  et  par  sa  face 

Le  segment  rcprésenti'^  fornip  un  véritable  plexus  dans  la  plus  grande  parlie  de  >i^n    . 
étendue.  Le  réseau  veineux  épiscléral,  figuré   en  Meu   clair,  est  situé  dans  un  plan  plus    interne  avec  le 

superficiel.  système  trabé- 

culaire scléro- 
cornéen.  Dans  la  plus  grande  partie  de  son  étendue,  c'est  un  canal  sini|)lo.  de 
forme  irrégulière,  mais  dans  presque  tous  les  yeux  il  existe  quelques  j)oints  mi 
il  se  divise  en  deux  ou  trois  canaux  secondaires.  D'ailliiirs,  chez  certains  ani- 
maux (boMif,  porc),  il  est  remjdaeé,  dans  toute  son  étendue,  i>ar  une  série  de 
petits  canaux  anastomosés  (Mitre  eux. 

Structure.  —  11  n"a  pas  de  paroi  s|iéciale.  saut"  rendt^iiéliuin  et  une 
mince  couche  riche  en  lihrillt^s  élasti(|ues.  Il  est  creusé  eu  jdein  tissu  scierai. 
C'est,  comuK^  ]v  dit  UocliDU-lhivigneaud.  un  véniable  sinus  analogue  à  ceux  de 


i;i;(.hi\  hi    LiMi;!']  >":i.i;i;o-(:()ij\i:i:\.  loijij 

la  tliiir  iiitTc.  Sa  casilc  csl  la|»iss(''('  par  un  niddl  Ii(''|iiiiii  iloiil  les  iioxaiix  soiil 
licaiinnip  plus  lappruclirs  sur  la  paroi  iiilcriir  (iiir  sur  rcxirriir.  (le  l'ail  lient 
peut-être  à  Cl' (|  ne  la  parm  mirriic  csl  |)ltis  mi  moi  lis  n'I  i  aihc  (|  lia  ml  on  ri'xaniinr. 

Veines  communicantes.  —  Le  canal  lir  Sdilcmni  <'unMniini(|iie  avec  dos 
\cim's  (l'iiii  calihic  inlcrii'ur  an  sien,  sahoncliant  siirloiil  an  ni\caud('  son 
bord  |)osl(''iM('nr,  (|nrl(|mTois  en  un  [lointdesa  pai'oi  r.Nicnic,  d  se  diri;^('anl  en 
arrière  elcn  delntrs.  Aj)rès  (|iiel(|ues  Midliinèlres  de  Irajel  iniia-seli'ral,  ces  \ei- 
luiles  devieMiieiil  épisclérales.  hllles  elieminenl  souvent  par  conijles,  chaque 
couple  (Haut  accoMipagné  d'une  artériole.  IJIes  (uit  la  même  sIiik  liire  i|iie  le 
canal,  mais  une  forme  réiiulièremenl  arrondie. 

l'rrinrdhililr  'le  la  /turai  iulcrnc.  —  Il  csl  admis  f;t'iicialciiiciil  i|ii(>  lliinnciir  a(|ueusL' 
csl  exercice  priiicipaleinenl  par  le  canal  de  S(;lilciiim  cl  ([u'cllc  pcuclre  dans  c(;lni-ci  on 
Iravcrsanl  sa  paroi  inlcnic,  mais  le  mode  de  i)cnclralii>ii  cl  siirloiil  rcxisiciicc  (roriflccs 
licanls  dans  celle  paroi  onlcli'!  heauconp  .liscutc's. 

Sclivvalltc  admcl  ces  orillccs  cl  les  assimile  à  des  alioiiclicmciils  de  l\inplialii|iies  dans  les 
veines.  Lel)Ci-  a  dénionlré,  an  conlraire,  (pic  les  malicres  pulvérnlcnlcs  les  pins  fines,  ne 
passaient  pas  à  lijivcrs  celle  paroi.  Uochon-Dnvifiiieaud  a  fait  la  même  dcmonslralion  poul- 
ies i;loliules  graissenx  dn  lail.  Kiilln  les  oxanums  liisloIof;i([nes  (pii  ont  pn  cire  faits  de  cette 
paroi  (llcisralli)  ont  nKMilrc  ipi'ellc  clait  tapissée  par  nii  eiidolhéiinm  conliim.  sans  trace 
d'orilii'es.  —  (^elle  ([ueslion  est  connexe  avec  celle  du  conlcnu  du  r.iiial. 

('onLi'.nu  du  canal  de  Schlemin.  —  Snr  les  conpcsd"\cnx  normaux  préparés  |iar  l(>s  procédés 
oi'dinairi'S,  on  ne  tionve  jamais  de  i^lolmles  ronges  dans  le  canal  de  Sclilcmin  pas  pins 
(jue  dans  les  veinules  inlia-sclérales  (pii  en  parlent.  Au  contraire,  dans  certains  cas  (plan- 
come,  |)endns,  ])osition  déclive  de  la  tèlc),  on  le  trouve  rem|)li  de  sang-.  —  .\iissi  l)caucon|) 
<l'autcurs  (Scliwallje,  etc.)  ont  .idmis  «[ne,  sur  le  vivant,  il  contenait  scnlemenl  de  riinmeur 
aqueJise,  le  considcranl  comme  un  espace  ai;randi  du  r<'licnlum  scliMo-corncen,  c'est-à-dire 
comme  un  espace  lyinpiiali(pic.  Aujourd'hui  on  admet  iiénéralement  ([ne  son  conlenu  normal 
est  du  sang-  veincn.x  à  pcîine  dilué  i»ar  le  minime  courant  d'humeur  aqueuse  traversant  sa 
paroi  inlcrne.  I)'a|)rcs  Nuel  et  IJenoît,  l'absence  habituelle  de  sang-  sur  les  préparations  esl 
due  à  ce  qu'après  la  mort  l'humeur  aqueuse  continue  encore  pendant  un  cerlain  temps  à 
s'écouler  par  cette  voie.  Si  le  canal  de  Schlemin  reste  rempli  de  sang-  dans  les  ycu.x  g-lau- 
comatcux,  c'est  que  l'éliminalitui  de  l'humeur  a(pieuse  est  cnlravée. 

Ple.Tiix  de  Leher.  —  (^e  terme  doit  designer  non  seulement  le  canal  de  Schlenmi,  mais 
aussi  un  cerlain  nombre  de  veinules  avoisinanles,  dont  les  unes  représentent  des  branches 
de  bifurcation  du  canal,  les  autres  des  vaisseaux  elTérenls  allaiil  rejoindre  les  veines 
épisclérales  (Rochon-Duvigneaud). 

Système  trabéculaire  scléro-cornéen.  —  Sur  les  (-on])es  méri- 
dieuues,  il  a  une  forme  triangulaire  (fig.  0.38).  Le  jjIus  grand  côté,  long  de 
l  uiilliuiètre,  interne  par  rapport  à  l'axe  de  Vœ'û,  répond  à  la  chambre  anté- 
rieure. Le  coté  postérieur,  qui  est  le  plus  petit,  répond  au  tissu  scierai,  et  le 
coté  externe  au  canal  de  Schlenini  et  au  tissu  scierai.  —  L'angle  antérieur  se 
continue  avec  la  membrane  de  Desceinet  et  son  endothélium;  l'angle  posté- 
rieur est  en  rapport  avec  l'insertion  du  tendon  du  muscle  ciliaire,  et  l'angle 
externe  est  en  plein  tissu  scierai. 

L'ensemble  de  la  région  est  formé  par  un  système  de  Irahécnles  arrondies 
s'anastomosant  entre  elles  et  formant  ainsi  des  mailles. 

Sur  les  coupes  méridiennes  où  le  système  trabéculaire  forme  le  triangle 
décrit  ci-dessus,  les  Irabécules  ayant  des  directions  plus  ou  moins  obliques  |)ar 
rapport  au  plan  de  la  coupe,  on  n'en  voit  que  des  fragments  isolés,  mais  ces 
fragments  sont  tous  dirigés  à  peu  près  parallèlement  à  la  surface  cornéenne, 
s'étalant  toutefois  un  peu  en  éventail,  c'est-à-dire  convergeant  en  avant  etdiver- 

00. 

'.1.  DRUAULT] 


10^1  il 


Ai'rMîKii.  m;  i-\  \ision. 


ticUJil  l'ii  arriri'c.  (>ii  |»(!iil  coiiii)!»-!'  de  12  ;i  2(1  |)l;iiis  de  Irahi'ciilr-  en  aiTiric  <l 
seulciiiciil  (|iicl(|ii('s-iiiis  m  a\aiil.  Kii  ihiIit.  ces  |tlaiis  smil  |ilii.s  seri'ôs  on 
aA'aii  ( . 

I^cs  Irahi-ciilrs  et  les  mailles  cliaii^'eiil  dr  lui'ine  sui\aiil  les  jxiiiils  considé- 
rés. Kii  allant  des  parties  superficielles  (internes)  vers  les  parties  profondes 
(exiernes)  et  vers  l'angle  antérieur,  les  trabécules  deviennent  plus  larges,  sans 

s'épaissir,  et  les  mailles  plus 
étroites.  Vers  l'angle  antérieur 
et  dans  les  plans  profonds,  les 
trabécules  se  transforment  ainsi 
en  lames  perforées.  Le  milieu 
des  couches  internes  est  forme 
de  mailles  allongées  dans  lesens 
anlér(>-|»ostérieur  (fig.  030). 
I.uidis  ([ue  les  mailles  plus  pe- 
liles  des  j)arties  antérieures  el 
postérieu  resdes  mêmes  couches 
ainsi  que  celles  des  lames  ex- 
ternes sont  allongées  dans  le 
sens  transversal.  Ces  dernière^ 
doivent  donc  être  agrandies  pai- 
la  contraclidu  de  liris  et  sur- 
tout du  nuiscle  ciliaire  L\sa- 
vama  ). 


Vcit 


—      l)'aj)rès 
trahécule  <>sl 


Sclérotique 


Muscle  ril. 


Structure. 

llanvier,  (  ha(|iu 
constituée  par  trois  couches 
concentriques  qui  sont  un  ou- 
dol  hélium  superficiel.  une 
écorce  épaisse  et  un  axe.  — 
\.'en(l()(/iéHu))i  est  lormé  pai- 
de  larges  cellides  dnnl  les 
novaux  sont  situés  d»'  préfé- 
rence dans  les  angles  de  bifur- 
cation des  trabécules.  C'esl 
niauirt'stement  IV'ujuivaleut  de 
celui  (]ui  tapisse  la  membrane 
de  Descenu't.  11  en  dilTère  en 
ce  que  les  cellules  sont  plus 
larges  i-t  beaucoup  |)bis  minces.  —  l.'rnurr  l'orme  environ  les  dtMix  tiers  de 
l'épaisseur  des  trabécules;  elle  es[  très  légèrement  slriét>.  ciuume  si  elle  étail 
l'urmée  elle-même  de  couches  concentriques.  Klle  est  |>lus  épaisse  chez  l'adulte 
el  le  vieillard  (pu'  che/.  reniant.  De  plus,  che/.  le  vieillard,  sa  surfac(>  devi.Mil 
irrégniière.  bnsselétv  et  les  trabécules  preinuMit  tiuel(]Ut^rois  une  apparence 
m(iniliroruu,>.  Ces  caractères  la  rapprochent  delà  uuMubrane  de  Descemet.  Elle 
est  moins  épaisse,  mais  lescellules  qui  la  recouvrent  sont  moins  épaisses  égale- 


l'i. 


li:;S.  —  Sysièmc  tralx'fulairc  sclc^ro-coniéon 
(le  l'iKiiiiiiic.  —  Gr.  165  I).  (l{oclioii-l)uvii;neaiul). 

Ci'lir  liiiiii'c  ist  1111  .•iiirandissciiioiil  du  soîriiioiil  corri'siidinl.inl  Ai 
l.i  li-iiiT  71S. 


i;i:iil(t\  hi    i.i\ii;i-;  -(  i.i.im  i-i  :(ii;\i:i;\. 


104f. 


4:/ 


,>y/ 


Ï-Q 


'^^ 


Xm/aii    .- 


Trab. 
'-•"  /ttiut 


Trab. 
y  plan 


Trab. 


iili'lil .  (  /csl   \  l'.'iisriiililalili-iiii-iil    iiiir  |)i'nilii(  i  Kiii  dis  rrll  iili">  riiili  il  lii'j  i;i  Ic^  cniii  liic 
la  mciiiliiaiic  di'  hrscciiirj .  l'a.iw  est  \  a^:  iiriiicn  I   lilnillaiir  :  ("c-l   iiiic  conlj- 

imali(ni    (lu    lissii    pi-ctprc  de    la    idiin'c.    Il    \    cxislc   df^  lilnrs  (•lasli(|iit's   assez. 
iioinhriMiscs  (de  I  jclM-Vollaio). 

Les  |)ai'ois  de  l'espace  scli''r(i-c(»nH'Tii  «oiilenaii  I  le  svsièiiie  lral»r>ciilaii-e  soiil 
lapissées  d'eiidnlli(''liiim  en  coiiliiiiilh''  a\('r  (•cIim  des  li'ahr'cides  cl  de  la  iiieiii- 
hraiie  de  Descemcl . 

haiis  l'aiiiilc  aiilciiciir,  les  Irabéculos.  devenues  des  lames,  se  conlimieiil  avec 
les  conciles  les  |tlus  iiileiiies  de  la  cornée.  La  zone  de  Iransitiori  esl  désignée 
sons  le  nom  d'mnie""  limilanl  anléricur  par  Scliwalbe.  Elle  est  rornn''C  de 
lames  perforées  et  anastomosées,  ayant  la  même  structure  que  les  travées  dont 
elles  sont  une  continualion.  A  ce  niveau,  la  membrane  de  Descemet  el  Tendo- 
lliélium  (|ni  la  recouvi-e  s'amincissent  considérablement  et  se  laissenl  Iraxcrser 
par  des  jirolonge- 
oienls  du  (issu  pro- 
pre de  la  cornée  ([ni 
formeront  la  cliar- 
pente  des  lames  cl 
des  travées  dn  réti- 
oulum  scléro  -  coi- 
nùen.  A  ces  prolon- 
yemenls  lihren.x,  la 
mend)rane  de  Des- 
cemet et  son  endo- 
Ihélinm  i'ormenl  l(>s 
minces  gaines  qui 
ont  été  décrites  plus 
haut. 

En     arrière,     les 
(rabécules  se  termi- 
nent    brusquement 
dans  le  tissu  scierai. 
Les  plus  superficiel- 
les semblent  se  con- 
tinuer avec  le  tendon  du  muscle  ciliaire.  A  ce  niveau  —  angle  poslérieui-  de 
la  région  trabéculaire  scléro-cornt'^enne  —  la  sclérotique  présente  une  sorte  de 
faisceau  circulaire  mal  délimité,  auquel  Schwalbe  avait  donné  le  nom  â'an- 
ncau  liniiUint  pn^lrrii'ur. 

Chez  ic  fœlus,  le  système  trahccalairc  est  lieaucoup  plus  étalé  et  occupe  tout  l'angle  irido- 
cornéen.  Le  pnss?.ge  à  la  forme  adulte  est  dû  plutôt  nu  refoulement  en  dehors  des  trabé- 
cules  qu'à  leur  résorption. 

Rainure  sclémle.  —  Cette  désignation  es(  employée  souvent  dans  les  huvaux  cuncer- 
uant  la  région.  C'est  le  sillon  produit  pav  Varracltement  du  système  trabéculaire  scléro- 
cornéen.  (1ueh|ues  auteurs  y  comprennent  le  canal  de  Schlemm. 


A.J^^ 


l'ic.  (j:!!).  —  Syslèmo  Iralicculaire  sclero-cornéen :  laniçlles 
(icielles  vues  de  la  chambre  aiUérioure  (homme).  —  <lr. 
(  lîochon-Duvianeaudl. 


<u|ier- 
i:i(l   II. 


[.1.  DItCAUr.T 


1046  \ri'Alii:iI,  liK  LA   Vl<|(i\. 


C  — SCUIHOTIUIK 


La  forme  et  les  rapports  extérieurs  de  la  sclérotique  ont  di-jà  rW-  rtudiés  à 
propos  de  la  conrormation  extérieure  du  globe  de  l'œil. 

KUe  est  d'une  couleur  blanche  qui,  à  l'état  normal,  transparait  à  travers  l;i 
tonjonctive.  (^hez  l'enfant  et  quelquefois  chezl'adulte  elle  a  une  nuance  bleuâtre 
i[ui  tient  à  ce  qu'elle  a  alors  une  certaine  translucidité  et  qu'on  voit  le  noir  de- 
là choroïde  au  travers.  Au  contraire,  chez  le  vieillard  elle  prend  une  teinte  jau- 
nâtre. 

Son  épaisscLir  est  eu  moyenne,  d'après  Sappey,  de  1  millimétré  au  voisinage 
du  nerf  optique,  de  0  mm.  8  au  voisinage  de  la  cornée,  deO  mm.  4  à  0  mm.  ;J 
sur  la  partie  movenue  du  globe  de  l'u'il.dans  riiitervalle  des  muscles  droits,  el 
seulement  de  (I  mm.  3  dans  les  points  qui  correspondent  aux  tendons  de  ces 
muscles.  Elle  est  plus  mince  chez  l'enfant.  Chez  l'adulte,  l'épaisseur  de  la  sclé- 
rotique serait  un  peu  plus  grande  chez  rhoimnc  f[U('  (liez  la  Crmiiie.  mais  dlr 
\arie  surtout  avec  les  individus. 

Son  pailla  moyen  esl.  d'après  ïestut,  de  1  gr.  17.  la  cornée  en  étant  détachée. 
C'est  un  peu  moins  du  sixième  du  poids  moyen  du  globe  de  l'o'il. 

La  surface  interne,  concave,  est  d'une  coloration  brune  tenant  aux  cellules 
pigmentées  (pii  existent  à  ce  niveau.  Elle  esl  en  rapport  avec  la  choroïdi"  dans 
la  plus  grande  [)artie  de  son  étendue,  avec  le  corps  ciliaire  et  la  racine  de  l'iris 
en  avant.  Les  deux  mendiranes  fibreuse  et  vasculaire  sont  unii's  par  un  tissu 
conjonctif  lâche  dans  toute  leur  étendue  et  plus  solidement  en  (jnelques  points 
par  les  vaisseaux  et  nerfs  entrant  ou  sortant,  le  pourtour  du  ncrfop!i(pie  el 
surtout  l'inscrlioii  ciiculain»  du  tendon  ciliaire. 

O/v/Zccs.  —  Ce  sont  les  lieux  de  passage  des  vaisseaux  et  neil's.  Ils  sont  assez 
luuiibreux  : 

\.'()ri/ii-('  ilii  )ii'r/'  (ij)lnjiii'  est  situé  eu  detlaus  du  j)ole  postérieiu"  Av  IlcII. 
Il  a  une  loi  lue  eu  tronc  de  cône.  Au  niveau  de  la  face  externe  dc^  la  sclérotique. 
sou  diamètre  est  de  .1  millimètres  environ  :  au  niveau  de  la  face  int(>rne.  il  esl 
seulcMuent  de  1  mm.  ">.  Sou  axe  est  ordinairement  perpendiculaire  à  la  paroi 
sclérale.  mais  peut  présenter  une  certaine  obliquité  par  rapport  à  celle-ci.  — 
L'union  de  la  sclérotique  avec  les  gaines  du  nerf  a  été  étudiée  h  |U"op(»s  de 
celui-ci  (I.  III.  p.  7S7). 

Les  orifices  des  nrlères.  et  m-rfs  rHiaires j)0'<lérieur'<  S(MiI  grou|ié^  autour  de 
Torilice  du  nerf  o|»ti(]ue  et  surtout  à  sa  partie  externe.  Ils  sont  au  munbre  de 
1")  à  20.  dont  '2  détachés  en  avant.  —  Ces  deux  derniers  .sont  situés  dans  le 
plan  horizontal,  riiii  eu  (Ie(l;iu<.  j'aiilre  eu  dehors,  à  (|ut>lques  millimètres  eu 
avant  des  autres.  Ils  sont  destinés  aux  deux  artères  ciliaires  longues  postérieures. 
Le  trajet  inlra-scléral  de  ces  artères  est  extrêmement  oblique.  Elles  transpa- 
raissent extérieuremeul  el  [teuxcut  servir  à  l'orientation  du  globe  oculaire, 
comme  il  a  été  dit  plus  luiul.  —  (Juaiit  aux  autres  orilices.  ils  laissent  passer 
les  artères  ciliaires  courtes  postérienri's  et  les  nerfs.  Leur  trajet  est  générah'- 
ment  un  peu  obrupie  eu  a\aut  et  eu  dehors,  lu,li^  de  direction  variable.  Il  n'v 
a  pas  d'orilice  V(>ineu.\  dans  cette  région.  Dans  l'épais.seur  même  de  lascléro- 
ticpu".  autour  de  l'orilicedu  nerfoptiqu(\  les  artères  ciliaires  courtes  forment  par 


s(:Li;i;()Th)i:i.: 


1047 


leurs  anasiomoses,  un  anneau  vasculaire  :  cercle  arlériel  tic  Ziiin  ou  de  llaller. 

Les  ori/icc^  tlfx  vi-iiie^i  rorliciut'ffxcs  sonlsilnés  un  peu  en  arrière  de  l'équa- 
lenr.  (Jes  f»ri(ices  sont  au  nouihrc  de  4  et  (lis])oscs  d'une  l'açon  assez  régulière 
dans  les  méridiens  intlinés  à  4'j"  en  haut  et  en  dedans,  en  liant  et  en  dehors, 
en  lias  e(  en  dedans,  en  has  et  en  dehoi's.  Leur  trajet  intra-scléral  est  ohlique 
en  ariièic,  en  all.iiil  \('rs  la  surface  extérieure. 

Les  orifirt'x  des  aiières  et  veines  cUiaire.'i  (inlérieures  sont  disposés  au  pour- 
tour de  la  cornée.  Ils  sont  plus  petits  que  ceux  des  artères  postérieures. 

Structure.  —  La  slruclnre  de  la  sclérotique  est  analogue  à  celle  de  la 
suhstance  propre  de  la  cornée,  mais  heancoup  plus  irrégulière. 

La  masse  principale  est  formée  de  fahceaux  cvrijonctifs  s'enlrelaçant  dans 


^ô:;^°ë. 


Nerf 
optique 


i .  fiCOvicL'  ■ 


Fio.  G40.  —  Tissu  clasliciue  ilc  la  p.irlie  poslérieiue  de  la  sclcrnliciue  et  de  la  lame  criblée. 
(D'après  une  préparation  de  de  Lieto-Vollaro.) 

Le  lissu  élastique  est  (iffiiré  en  noir,  ainsi  que  la  pigmentation  de  la  choioïJe  et  de  l'épilhélium  i.igmentaire 
de  la  rétine. 

tous  les  sens.  D'après  Waldeyer,  les  faisceaux  à  direction  équatoriale  et  méri- 
dienne sont  les  plus  nombreux.  Autour  du  nerf  optique,  les  fibres  méridiennes 
prédominent  vers  la  face  choroïdienne  et  les  fibres  équatoriales  vers  la  face  ex- 
térieure. En  avant,  les  tendons  des  muscles  droits  augmentent  le  nombre  des 
fibres  méridiennes,  mais  au  voisinage  du  canal  de  Schlemm  les  fibres  circu- 
laires reprennent  une  certaine  prédominance. 

D'après  Ischreyt,  la  disposition  des  faisceaux  constituant  la  sclérotique  est 
plus  irrégulière  dans  la  partie  postérieui-e  du  globe.  Au  niveau  des  insertions 
des  muscles  droits,  les  couches  superficielles  de  la  sclérotique  sont  formées  sur- 
tout de  faisceaux  circulaires  (équatoriaux).  Les  faisceaux  tendineux  des  mus- 
cles s'3'  enfoncent  obliquement  sous  un  angle  de  30".  Les  muscles  obliques 
s'insèrent  sous  des  angles  encore  plus  aigus,  de  sorte  que  leurs  faisceaux  tendi- 
neux paraissent  plutôt  s'appliquer  h  la  surface  de  la  sclérotique  que  s'y  enfoncer. 

00.. 


[.1.  druault: 


loits  Ai'i'\i;i:iL  1)1-:  la  vision. 

Los  faisceaux  sont  formés  de  fibrilles  conjonctives  sondt'-cs  par  un  ciment,  f^es 
fibrilles  j)araissent  identiques  à  celles  des  aponévroses.  Elles  sont  un  peu  difîé- 
renles  de  celles  de  la  cornée  qui  sont  très  hygrométriques.  Ainsi  par  macé- 
ration dans  l'eau,  la  cornée  se  gonllc.  tandis  que  la  sclérotif|iK' conserve  son 
épaisseur  normale. 

La  sclérotique  contient  en  outre  des  Jibres  élasliqucs.  Elles  sont  plus  abon- 
dantes dans  les  couches  superficielles,  les  couches  profondes  et  au  niveau  des 
insertions  des  muscles.  Elles  sont  très  nombreuses  en  avant,  autour  du  canal 
de  Scblemm  et  au  voisinage  du  réticulum  scléro-cornéen  et  de  l'insertion  du 
muscle  ciliaire;  dans  ce  dernier  point,  on  les  rencontre  surtout  à  la  périphérie 
des  faisceaux  conjonctifs.  En  arrière,  au  niveau  de  l'entrée  du  nerf  optique,  il 
existe  un  lacis  circulaire  de  fibres  élastiques  autour  de  l'orifice.  (»t  la  lame  criblée 
elle-même  est  formée  presque  entièrement  de  fibres  élastiques  (fig.  OiO).  (>es 
fibres  sont  toutes  perpendiculaires  à  l'axe  du  nerf;  elles  se  continuent  avec  celles 
de  la  sclérotique  et  des  vaisseaux  centraux.  Cbe/  le  nouveau-né.  la  lame  cri- 
blée contient  beaucoup  moins  de  fibres  élastiques  (Saltler.  Slut/.er.  Kiribuchi. 
Ischreyt,  de  Lieto-YoUaro). 

Entre  les  faisceaux  se  trouvent  des  cellules  fixes  et  des  cellules  migratrices 
situées  dans  des  lacunes.  Ces  cellules  sont  semblables  à  celles  de  la  cornée, 
mais  moins  nombreuses,  surtout  les  cellules  migratrices. 

Dans  la  sclérotique.  f»n  trouve  encore  des  cellules  pigmentées  analogues  à 
celles  de  la  choroïde.  Chez  l'homme,  on  les  rencontre  principalement  le  long 
des  vaisseaux  et  nerfs  traversant  la  choroïde.  Chez  quelques  mammifères  et 
quelquefois  chez  l'homme,  il  en  existe  d'autres  qui  sont  disséminées  dans 
l'épaisseur  de  la  membrane,  surtout  |)rès  de  son  union  avec  la  cornée. 

Vaisseaux  et  nerfs.  —  La  sclérotique  est  très  pauvre  en  vaisseaux  et 
en  nerfs.  Sa  nutrition  est  assurée  par  les  rameaux  d'un  réseau  arléviel  à 
larges  mailles,  situé  à  sa  face  externe  et  la  recouvrant  dans  toute  son  étendue. 
Ce  réseau  j)rovient  des  artères  ciliaires  courtes  postérieures  et  surtout  des  artères 
ciliaires  antérieures.  Il  est  beaucoup  plus  riche  en  avant  dans  une  zone  péri- 
cornéenne  large  de  .'i  à  0  millimètres.  En  arrière  il  «■oinnuinique  avec  un  réseau 
analogue  alimentant  la  gaine  fibreuse  du  nerf  optiqui'. 

Les  veinules  sclérales  se  rendent  dans  un  réseau  semblable  qui  se  déverse 
dans  les  veines  ciliaires  antérieures,  dans  les  veines  vorticineuses  et  dans  de 
petits  troncs  veineux  indépendants  (veines  ei/itiins  eo/n'te.<)  mêlés  aux  ar- 
tères ciliaires  mais  ne  pénéirani  pas  dans  la  paroi  sdérale. 

La  sclérotique  ne  possède  pas  de  vaisseaux  h/inplinliqurs  véritables,  mais 
seulement  des  lacunes  lympbaliijues.  Leur  contenu  se  déverse  dans  la  cavité 
(le  la  capsule  de  Tenon  et  dans  l'espace  supia-ilioroïdien. 

On  admet  généralement  que  \es  /Jlels  nereex.r  sont  très  rares,  mais.  d'aprè< 
Hach,  ils  sont  r(>laliveni(Mit  assez  nombreux  pour  un  tel  tissu.  —  Us  provien- 
nent des  nerfs  ciliaires  à  leur  passage  à  travers  la  srlêrotiiiue  cl  dans  leur  tra- 
jet sous-scléral.  Us  naissent  |)rinci|)al(>ment  dans  la  région  entourant  le  nerf 
opli(|ue  et  dans  la  région  ciliaire;  ceux  ([ui  naissent  dans  l'intervalle  pénèlreiil 
souvent  dans  la  sclérotique  avec  des  vaisseaux  sanguins.  D'ailleurs  lesraniili.  a- 
tions  des   nerfs  dt>  la    scli'-roliipie    acconipagiUMit    rrt'(]urnini(Mit  les    vai>scau\. 


II{|S.  \0ii9 

siirloiil  les  arlt'-rcs.  (les  nerfs  soiil  runin's  de  CiNrcs  ;i  iiiyrliiic  el  de  fihros  sans 
invi'linc.  Ils  sf  disl  lihiicnl  surtout  aux  deux  tiers  iiileriies  de  l'éj)aisseiir  de  la 
nieiiii)raiie.  ih  (nV-i'iilnil  des  aii.isidiiioses.  Les  lermiiiai-oiis,  très  i-aniifiées, 
sont  seniltlal)les  à  relies  ([u'uii  trouve  dans  les  tendons  et  l(^  tissu  eonjonctiC  dense 
en  ^n'iiéral.  Il  existe  des  terminaisons  nerveuses  pour  les  parois  vaseulaires, 
des  terminaisons  sensitixes  lilires  et  craulres,  sans  doute  de  nature  trophique, 
qui  sont  appliquées  sur  des  cellides  eonjonclives. —  D'après  Smirnow,  quel([ues 
eellules  nerveuses  niultip(daires  se  rencontrent  le  lonjj;  de  ces  nerfs. 

Bibliographie.  —  .\>av.\.\i\.  Arch.  /'.  ()j,/,l.,  I.  :i:i.  l'.HJl,  —  l$.\.:ii.  Anl,.  f.  Ainjcl,..  l.  ;j:t. 

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MEMBRANE  VASCULAIRE 

La  iiifinhrane  vosrii/aire  ou  traclus.  rivéal^  est  caract«''risée  surtout  par  une 
grande  richesse  en  vaisseaux  et  en  nerfs,  de  nombreuses  cellules  conjonctives 
ramifiées  et  pigmentées,  et  des  muscles.  On  la  divise  en  '.\  parties  qui  sont,  vn 
allant  d'avant  en  arrière  : 

\.  L'iris. 

B.  La  zone  ciliaire. 

(1.  La  choroïde-. 

A.         IRIS 

L'iris  est,  comme  il  vient  d'être  dit.  le  segment  antérieur  du  tractus  uvéal. 
Son  rùle  essentiel  est  celui  d'un  diaphragme  avant  pour  action  de  limiter  la 
quantité  de  lumière  qui  entre  dans  l'œil  et  de  ne  permettre  le  passage  des 
rayons  lumineux  que  dans  les  meilleurs  points  de  l'appareil  dioj)trique  oculaire. 
Il  semble  avoir  encore  un  rùle,  d'ailleurs  très  discuté,  dans  la  résorption  de  l'hu- 
meur aqueuse. 

Situafion  et  rapporl-^.  —  L'iris  est  tendu  dans  le  plan  vertical  formé  par 
l'orifice  antérieur  de  la  sclérotique.  Sa  face  postérieure  s'applique  sur  la  face 
antérieure  du  cristallin.  Sa  face  antérieure  est  tournée  du  côté  de  la  cornée, 
mais  ne  la  touche  jamais  à  l'état  normal.  Il  baigne  dans  l'humeur  aqueuse  et 
divise  l'espace  qui  la  contient  en  deuxcompartiments,  la  chambre  antérieure 

1.  Nummû  ainsi  à  cau^f  ui-  ?.<  ii»emlil.Tnee  avec  l'enveloppe  d'un  grain  de  raisin  noir  :  uva.  raisin. 

'-'.  Dans  beaucoup  d'ouvrages  d'anatomie,  le  nom  de  clioroïde  est  employé  pour  l'ensendile  des  deux  parties 
postérieures  désignées  alors  individuellement  sous  les  noms  de  choroïde  proprement  dite  et  corps  ou  zom- 
ciliaire.  En  réalité  le  corps  ciliaire  est  aussi  indépendant  de  la  choroïde  (aux  points  de  vue  anatoraique,  physio- 
logi(iue  et  path(dogique)  que  de  l'iris.  D'ailleurs  la  division  immédiate  du  tractus  uvéal  en  trois  parties  est  en 
accord  avec  le  langage  ophlalniid<)gi((ue  ciinraiil. 

M.  DRUAULIW 


1050 


ArrAiiEiL  D1-:  la  visiun. 


et  la  chambre  postérieure.  Sa  racine  est  accolée  à  l'extrémité  antérieure  du 
corps  ciliaire. 

Forme  et  dimensions.  —  C'est  une  membrane  discoïde  perforée  au  centre 
et  plane  dans  son  ensemble.  Lorsque  l'œil  regarde  au  loin,  les  parties  centrales 
sont  légèrement  bombées  en  avant.  Dans  la  vision  de  près,  elles  se  bombent 
encore  davantage  et  les  parties  périphériques  se  dépriment  légèrement  en  arrière. 

Son  diamètre  est  de  1.3  millimètres  et  son  épaisseur  d'un  tiers  de  millimètre 
environ. 

Face  antérieure.  —  Elle  est  remarquable  par  les  irrégularités  de  sa  sur- 
face et  par  sa  coloration. 

La  face  antérieure  do  riris  paraît,  déjà  à  l"<i'il   nu.  anlVaclueuse  et  irrégu- 


C,  cristallin.  —  CD,  coinc'e.  —  CS,  can.il  de  Sclilemm.  —  /,  iri>.  —  MC,  nius>lt' 
ciliaire  —  PV,  veine  ciliaire  anti'rieure.  —  R,  rétine.  —  S.  sclcroti(|(ie.  —  Z,  zonnle.  - 
Pour  les  drtails,  voir  plutôt  les  fijinres  642,  71!  et  718. 


lière,  mais  pour  bien  voir  le  dessin  de  ces  irrégularités,  il  convient  de  se 
servir  dune  forte  loupe.  Elle  est  recouverte,  dans  son  ensemble,  par  li's  saillies 
demi-cylindriques  de  trabécules  à  direction  radiaire.  A  l'union  du  tiers  interne 
avec  les  deux  tiers  externes,  ces  trabécules  s'anastouKiseiit  et  circitiiscrivent 
des  dé|U'essions  à  contours  arrondis  ou  ])olvgonaux.  Cette  région  est  le  }ictU 
cercle  de  l'iris.  En  dedans  de  lui,  est  la  zone  pupillaire  de  la  face  antérieure  de 
l'iris  ;  en  dehors,  est  la  zone  ciliaire.  Dans  la  moitié  externe  de  celte  zone 
ciliaire,  on  voit  quelquefois  des  plis  parallèles  au  bord  de  l'iris,  ce  stuit  des  rides 
de  contraction. 

La  couleur  de  l'iris  présente  de  nombreuses  variétés  étudiées  avec  détails  par 
les  anthropologistes.  On  sait  que  ces  variétés  ont  des  rapports  avec  la  couleur 
des  cheveux  et  qu'avec  celle-ci  elles  dilïèrent  notablement  suivant  les  races.  Les 
enfants  naissent  pour  la  plupart  avec  des  iris  bleu  foncé.  Celte  coloration  se 
modifie  plus  ou  moins  pendant  les  premières  années  de  la  vie. 


llilS.  lOôl 

l.ni'S(Hic  l'iris  csl  (le  liiiilc  rdiiccc,  l)ruiic  nu  nuire,  ccllr  colllrui'  <'st  (lue  ail 
|ii::iiiriil  (1rs  oouclu's  aiil('iiciir<'s.  Au  contraire,  dans  los  iris  di'  teiiili' claire. 
Iilt'iic  ou  lirisc,  ce  |»i^iii(Mil.  des  couches  antérieures  (>xisle  à  peine,  mais  celui 
lie  répillicliuni  postérieur  est  aussi  alumdant  et  on  admet  ([ue  c'est  sa  teinte 
noire  qui,  vue  à  travers  les  foudics  anli'rieures  agissant  comMic  miliru  lioulde, 
parait  bleue  si  l'iris  est  mince,  ^rise  s'il  est  épais.  L'iris  est  souvent  tacheté  de 
points  noirs,  dus  à  des  dépôts  de  pigment.  Chez  les  albinos,  le  pigment  de 
lépithélium  postérieur  manque  également  et  l'iris  est  presque  transparent.  Il 
|iarail' rouge  grâce  à  la  coloialinn  d(>  ses  vaisseaux  et  aux  reliefs  ronges  du 
lond  de  l'ieil. 

Pupille.  —  La  [)upille  ou  pinnrlle  n'est  pas  toujours  silui-e  exactement  au 
centre  de  l'iris;  elle  est  souvent  un  |)eu  en  dedans.  D'ordinaire  arrondie,  elle 
est  j)arrois  légèrement  allongée  dans  un  sens  ou  dans  l'autre.  Son  diamètre  est 
en  moyenne  de  3  à  4  millimètres,  mais  il  présente  de  nombreuses  variations 
anatomicjues,  physiologiques  ou  pathologiques.  Ainsi  la  pupille  est  générale- 
ment plus  grande  che/  les  jeunes  sujets  et  chez  les  mvopes,  plus  petite  chez  les 
sujets  âgés  et  chez  les  hypermétropes.  Elle  se  contracte  sous  l'action  de  la 
lumière  et  pendant  la  vision  de  près;  elle  se  dilate  dans  l'obscurité  et  pendant 
la  vision  au  loin.  Elle  se  contracte  encore  après  la  section  du  svmpathique  cer- 
vical, et  après  l'instillation  d'ésérine.  Elle  se  dilate  dans  le  glaucome,  dans  la 
|)aralysie  du  moteur  oculaire  commun  et  après  l'instillation  d'atropine. 

Le  bord  j)upillaire  de  l'iris  est  légèrement  aminci  chez  l'homme.  Sa  colo- 
ration est  noire  parce  que  l'épithélium  de  la  face  postérieure  vient  s'y  recour- 
ber légèrement  en  avant.  Il  est  finement  dentelé. 

Face  postérieure.  —  Elle  est  entièrement  noire  et  présente  des  sillons,  les 
uns  radiés,  les  autres  concentriques.  Pour  bien  voir  ces  sillons,  il  est  utile, 
comme  pour  la  face  antérieure,  d'employer  la  loupe.  Les  stries  radiées  sont 
les  plus  neltes;  elles  sont  dues  seulement  aux  différences  d'épaisseur  de  l'épi- 
I hélium  pigmenté. 

La  périphérie  de  cette  face  est  en  rapport  avec  la  trie  des  procès  ciliaires  sur 
une  largeur  de  I  millimètre  environ. 

Bord  périphérique  de  l'iris.  —  En  continuité  avec  le  stroma  de  la  zone 
ciliaire,  l'iris  est  là  très  aminci,  et  lorsqu'on  l'arrache,  c'est  en  ce  point  qu'il 
se  déchire. 

Structure.  —  L'iris  est  formé  de  4  couches  qui  sont  en  allant  d'avant  en 
a  rrière  : 

1"  l'endothélium  antérieur. 

2"  le  tissu  irien  proprement  dit  ou  couche  conjonctivo-vaseulaire, 
-■>'  la  membrane  basale  de  Hruch  ou  muscle  dilatateur  de  la  pupille. 
4"  l'épithélium  postérieur. 

1"  Endothélium  —  La  face  antérieure  de  l'iris  est  recouverte  par  un 
eudothélium  qui  se  continue  avec  l'endothélium  de  l'angle  irido-cornéen  et  de 
la  face  postérieure  de  la  cornée. 

Malgré  leur  continuité  .  l'endothélium  irien  et  l'endothélium  cornéen  sont  de 

[1    DRL'AULT.i 


1052 


\i'i'Ai;i:ii.  hi-:  l\  \i-I(j\. 


Ivpcs  très  (JiHV-n-nls.  J/ciulollK'liiiiii  iiicii  est  iiii  ciKlitllii-lliiiii  séreii.x  <jui  ne  se 
voit  bien  que  de  face,  après  imprégnation  au  nitrate  Jargi-nt  de  la  face  anli- 
rieure  de  l'iris.  Ses  cellules  polygonales  sont  aplaties  et  dépourvues  de  pignienl. 
On  lui  décrit  une  membrane  basale  anhiste.  Elle  parait  ijieii  diflicile  à  démun- 
trer. 
2   Tissu  irien  proprement  dit  (couche  conjonctivo-vasculaire). 

(^ell(!  couche  est  rornu'c  |tar  un  lissu  ((injoiiclir  làcbc  ruiitciiiinl  : '/ )  ilrx-cllnk's 
étoilées  spéciales,  h)  des  vaisseaux  et  nerfs,  r)  nn  sphinctei-. 

Le  tissii  conjonctif  fondaïuental  est  formé  de  tibrillesconjonftivrs  et  élasti(|m'- 
très  fines.  Il  contient  des  cellules  lymphatiques  et,  comme  cclhdes  fixes,  le- 
cellules  étoilées. 

")  Cellule-^  ctoilées  ou  en  araignée.  —  Ce  sont  des  cellules  à  in-olniigeuienl> 
longs  et  irréguliers  (fig.  ^>^'^).  Leur  ])rotaplasme  est  chargi'  de  granulatinn- 


-.  Dilatateur 
--  l'pillirlixnn 


pigmentai  ces  de  forme  arrondie,  de  volume  variable,  de  coloration  brune  assez, 
loncée.  La  coloration  de  l'iris  dépend  de  leur  nombre  et  de  leur  pigmentation. 
Llles  se  rencontrent  dans  toute  l'épaisseur  du  stroma  irien,  mais  sont  pbi> 
X  nombreuses  près  de  la    face   antérieuie. 

La  partie  antérieure  du  stroma.  qui  es! 
ainsi  formée  presque  exdusivenu'ntde  c<'s 
cellules,  est  décrite  par  beaucoup  d'auteur> 
comme  couche  spéciale  :  couche  limitanle 
antérieure  (Henle),  couche  réticulée  (Mi- 
chel), couche  antérieure  du  slroma  irien 
(Kaber).  couche  des  novaux  (Panas).  ('.e> 
■  auteurs  désignent  le  rest(^  de  la  couche  sous 

l'Ki.  (IW.  —  Colhilos  iiigiiuMilc.'s.lc  liiis.     |,,  ,i,,in  de  meml>raui>  vasculaire. 

Au  Voisinage  ilu  ndiord  pupillaire.  un 
<('rl;iin  nombre  de  ces  cellules  >iluces  en  ph^in  slroma  changent  considérable- 
ment de  caractère.  Elles  perdent  leur>  prolongements,  en  même  l»Mnps  qu'elles 
auiiinentent  de  volume.  Klle<  forment  des  masses  rcKilixcnienl  grosses  cl  sont 
très  chargées  en  pigment. 

It';i|)ii''s  Winicmaii.  Ii>  lissii  niisiii|(>riMii|iic  qui  fiiitin'  li>  p.in'iicliymo   irien  clio/   l"ln«inme 


"!!"■  1053 

s.'>l  .iiicli-  |(Hiil,i  |ilii-  -T.diilc  |i.iilii'  ,1  lin  -l.nlc  <r<'\.i|iili(iii  inriTiciin-.  —  Clir/  rciiilnvuii. 
il  ot  riirmc  ilo  rclliilc.-.  l'Ioilcfs.  ituiil  les  |H(il<iii.i-ciiH'iils  livs  milices  s'aiiasloiiiosciil  |Miiir 
.liliiiiiliT  (les  esi)accs  dans  losiiiiols  se  ln^iMit,  Itcaucmii)  |)liis  iiniiilirciisos,  dos  cellules  frlu- 
liiilcuses  juxlapitscos  sans  cimonl  apparent.  Cet  état  est  définitif  pour  la  partie  siiperflcielie 
anlerieiin'  du  parcmlivinc  (Cniiciie  des  noyanx  do  Panas).  —  A  la  périndo  fu-lale,  une 
-iilislance  rnndamenlale  miic|iieiisr'.  Imin(i';éne,  si-paie  les  eellulos  priinitivenient  accolées, 
cellules  ijui  d"ariciii(lie>  devieiiiieiit  éloilées  à  pndon;;enieiils  anasl()ini(li((iies.  Ce  tissu  nni- 
ipieux  persiste  chez  Tadulte  dans  la  couche  vasculaire.  c'esl-à-dire  dans  la  pins  frrandc 
partie  de  l'épaisseur  de  l'iris.  —  Tu  tissu  conjonclif  (ihrillaire,  adulte  se  développe  seule- 
ment dans  la  f)aroi  des  vaisseaux,  à  la  face  antérieure  dc'  la  liniilaiite  postérieure,  entre  le 
-|iliiii(ter  papillaire  ri  ri|HllHliiiiii,  et  dans  rintervalle  des  faisceaux  niii.-rulaires  du  sphincter. 

//)  V'ai^xi'in/.r.  \a'\[v  (lis|(osition  sera  donnée  plus  Inin.  Ils  smil  |Miiir\iis 
iriitu*  épaisse  yaiiicadvciitici'.  Les  artères  possèdent  i-elalivenn'iil  peu  déli-iiiriifs 
iiiiisculaires  et  beaucoup  de  tissu  élastique.  Il  u"e.\iste  pas  de  canaux  Iviuplia- 
li([ues  mais  seulenienl  des  la<'unes  lvuipliali(pn's  cpii  sont  très  faraudes. 

c)  S/i/niifln-  iricn.  ('/est  un  muscle  annulaire  j)lal.  Il  \iriil  m  dedans 
(iis(|u'au  I»ord  de  rorilice  pupiliaire  et  s'étend  jus(|n"à  I  millimèfrc  cnvinin  en 
deliors.  Il  est  épais  de  ^iO  y.  environ.  Il  est  beaucoup  })lus  près  de  la  lace  j>osté- 
rieure  que  de  la  face  antérieure  de  l'iris  ;  la  face  postérieure  du  muscle  est  à 
'lO  ij.  de  répilliélium  pigmenté.  Il  est  constitué  par  des  libres  uuiseulaires 
lisses  formant  des  faisceaux  allongés  parallèlement  au  buni  pupiliaire.  (À-s 
faisceaux  sont  séparés  par  de  petites  cloisons  conjonctives. 

Dans  l'intervalle  qui  sépare  le  muscle  de  l'épithélium.  se  hnuxe  un  tissu 
iiuijonctif  assez  dense  et  à  libres  obliques  en  avant  et  en  dedans. 

Stomates  iriens  {Stomates  de  Fiichs).  —  Sur  la  face  antérieure  de  l'iris, 
piès  du  bord  pupiliaire  et  surtout  près  du  b(trd  ciliaire,  se  trouvent  des  dépres- 
sions nommées  stomates  ou  cryptes,  sur  le  bord  desquelles  l'endothélium  de  la 
surface  se  réllécbit  pour  taj)isser  les  parties  superficielles  de  leurs  parois.  Les 
plus  larges  de  ces  stomates  ont 
de  I  à  2  10  de  millimètre;  les 
plus  étroits  de  8  à  20  a.  Le  fond 
serait   formé    par     le    stroma 
iiicn,   de  sorte  que  les   larges 
lacunes  de  ce  stroma  commu- 
niqueraient librement    avec  la 
chambre  antérieure. —  D'après        '^ 
Venneman.  les  cryptes  de    la       V;/ 
/.one   pupiliaire  et  les  cratères 
de    la    région    marginale    de 
Kuchs  sont  des    enfoncements 
borgnes.  Ils  ne  communiquent  11  C  D 

])as  avec  le  stroma  irien,  y^^^^  044.  —  Cellules  du  spliincter  (A)  et  du  dilatateur 

(B,  C,  D)  de  l'iris  chez  l'homme.  (D'après  Heerfordt.) 
3"    Dilatateur     de    la    pu-        ^  ^^  ^   f^j^^  ^^  3„  ^  3,  semaines.  —  b  et  c,  nomeau-nc.  — 
pille      (Membrane     basale      de    Le>  cellules  du  dilatateur  sont  représentées  les  unes  de  face,  les 
,-,        ,  ,  !•      -i       1      1      aiilres  de  profil  :  dans  ces  dernières  le  novaii  paraît  accolé  à  la  cel- 

lîruch,  membrane  hmitante  de  ,„|^. 

Ilenle).   —    Cette    membrane 

tapisse  régulièrement  à  peu  près  toute  la  l'ace  antérieure  de  lépilbélium  rétiu- 

iridien  dont  elle  dérive  (voy.  Développement  de  VœU,  p.  101  11).  Elle  est  nette- 

.[.1.  DliUAUf.T] 


h      %    ^       0. 


lObk  M'f'AHEIL  DI-:  LA  \1>I<>\. 

ment  lirniléo  sur  ses  doux  faces,  fomnie  on  peut  Ijlen  sCn  rendre  euinptc  sur 
les  préparaticnis  dans  lesquelles  l'action  des  réactils  a  produit  sa  séparation  dr 
l'épithélium.  Son  épaisseur  est  de  2  à  '.*  y..  Sur  sa  ia«e  postérieur»',  t-lir  pré- 
sente des  novaux.  Vus  de  face,  ceux-ci  se  présentent  au  milieu  d'une  [x-titc 
zone  chargée  de  pigment.  Sa  constitution  et  son  rôle,  quoique  1res  étudiés,  ne 
semblent  pas  établis  dune  lacon  indisciitaMe. 

Dans  les  iioiiibrcux  liavaiix  où  la  «  membrane  de  Biutli  »  a  élé  étudiée,  (:lin(|nç  fois  elle  a  tAr 
comprise  d'une  l;u.on  plus  ou  moins  spéciale,  mais  toutes  les  descriptions  rentrent  dan- 
deux  cadres  bien  distincts  :  la  membrane  est  ou  n'est  pas  contractile.  Pour  ceux  (|ui  n'ad- 
mettent pas  sa  contractililé  (Kœlliker),  c'est  une  membrane  antiiste,  vitrée  ou  (ibrillain-. 
constituant  une  membrane  basale  à  l'épilbélium.  Pour  ceux  (jui  l'admettent  (Grynfellt. 
lleerfordl,  (jui  soutiennent  également  son  ori^rine  épilbéliale),  elle  est  lonsiituée  soit  par  um- 
lame  musculaire  continue,  non  divisible  en  fibres-cellules,  plus  ou  moins  fibrillaire  d'asperi 
((irynfeltl),  soit  par  des  cellules  musculaires  lisses.  Cette  dernière  opinion  est  défeudur 
nolammcnl  par  lieerrordl,  (|ui  admet  des  modidcations  nolaitles  dans  la  forme  îles  libre.-- 
rclhili's  suivant  que  la  pupille  est  contractée  ou  ililatée.  Lors(jue  la  pupille  est  dilatée,  h- 
muscle  dilatateur  est  plus  épais,  les  libres-cellules,  très  difficiles  ou  peut-être  impossibles  n 
isoler,  sont  raccourcies,  et  leurs  noyaux,  à  pei ne  allong^és,  sont  reportés  en  dehors:  ils  parais- 
sent ainsi  accolés  au  corps  cellulaire  (fip-.  044  15,  C,  D).  .\u  contraire,  lorsipie  la  pupilb- 
est  contractée,  le  muscle  est  aplati,  les  libres-cellules  plus  long-ueset  leur  noyau  nettement 
allonjL^é  est  |)lacé  dans  l'épaisseur  du  corps  cellulaire.  Dans  cet  étal,  les  libres-cellules  sont 
faciles  à  isoler;  elles  ressemblent  davantage  aux  fibres  musculaires  du  sphincter. 

4"  Épithélium  (Pars  iridica  retin.i').  —  ("est  la  lonlinnalion  de  ct-hii 
(jui  recouvre  les  procès  ciliaircs.  Il  s'arrête  au  ni\t'au  du  bord  pupillaire.  II 
représente  le  bord  antérieur  de  la  rétine,  moins  ce  qui  a  servi  à  former  li- 
sphincter  et  le  dilatateur  de  l'iris.  Sur  les  coupes,  il  jtrésente  une  bordure  posli-- 
rieure  ondulée,  dont  les  creux  correspondent  aux  sillons  ipii  ont  été  décrits  sni- 
la  face  postérieure  de  l'iris. 

l/épithélium  irien  est  formé  par  une  dniililr  rangi-c  de  cellnlos.  inai>  Idlc- 
ment  chargées  de  pigment  (ju'il  est  inq)ossil)le  à  l'étal  normal  d'en  distinguei- 
les  contours  et  les  noyaux.  Après  dépigmentation,  on  voit  que  ce  sont  des  cel- 
lules cubiques  plus  ou  moins  régulières,  nettement  limitées,  à  novau  arrondi  et 
à  peu  près  central.  Le  pigment  qu'elles  contiennent  est  formé  de  grains  arron- 
dis. Son  abondance  est  plus  grande  qu'en  aucun  autre  point  de  la  zoncciliairc 
ou  de  la  choroïde.  De  plus  il  existe  dans  les  deux  rangées  de  cellules.  La  rangée 
postérieure  commence  à  se  charger  de  pigment  au  niveau  de  l'extrémité  anl»-- 
rieure  de  la  zone  ciliaire.  un  j)eu  en  arrière  de  l'angle  irido-ciliaire.  —  On  décrit 
à  la  suil'ace  postérieure  de  cette  couche  épilbéliale  une  membrane  cuticulaire 
très  mince  se  continuant  avec  la  membrane  xilrée  interne  <\r  l'épilhélinni 
ciliaire. 

Ligament   pectine.  Kochon-Dnvigncaud  a    parliculièrenu-nl   étudie   la 

structure  de  l'angle  iiirn.  11  a  démoniré  (|n'il  existe  là  deux  svslèmes  trabécii- 
laires,  l'un  scléro-cornéen  (jue  nous  avons  déjà  décrit,  l'anlre  cilio-scléral  unis- 
sant le  premier  à  la  racine  de  l'iris  et  au  corps  ciliaire.  D'après  Hochon-Duvi- 
gneaud,  le  système  cilio-scléral,  «  formé  de  grosses  trabécules  pigmentaircs. 
mérite  chez  les  mammifères  et  oiseaux  le  nom  de  ligament  pectine.  Mais  il  fait 
défaut  chez  les  singes  et  l'houinu'.  Il  ne  faut  donc  pas  parler  chez  l'hontme 
de  ligament  pectine;  c'est  à  peine  si,  ilans  rt'rtains  cas,  on  peul  observer  chez 
radult(>  une  trabéi-ide  |»igmentaire  —  véritable  orgaiu>  témoin  —  ipii  en  oeenpe 


r.()\]\'<  cii.iMi^i:.  1065 

la  place  cl  |iiiiss(*  en  «'Ire  coiisidcrcc  coiiiinc  un  vcslifrc  Kn  rcvaiicln!,  le  l'ii-liis 
|M»ssc(!('  un  ligament  peclinc  loul  à  fait  aiialo^nu!  à  celui  dos  (|iia(liii|)c(les  ; 
il  (iisparail  après  la  naissance,  cl  riiomiin'  adiille  ne  possède  plus  que  le  réli- 
culniu  sclci'o-cdrnéenqni  forme  grillaiic  cuire  le  canal  deSchlemm  et  lachanilire 
aniérieure  ».  D'après  le  mk-'iik^  aiilciir,  chez  les  singes  et  chez  l'homnie,  le 
muscle  ciliaire  s'est  assez  dévehjppé  pour  constituer  à  lui  seid  un  moyen  suffi- 
saut  d'adhérence  entre  les  deux  memhraues  vasculaire  et  lihreuse.  (lorrélative- 
meiit  le  ligament  pectine  s'est  atrophié. 

Les  c^pdi'es  de  Fonlana  (ancien  canal  de  Fontaua)  sont  les  lacunes  de  ce 
ligament  pectine  ou  système  cilio-scléral.  Ils  manquent  par  conséquent  chez 
riiomme  adulte  comme  le  ligament  |)ectiné  lui-même. 

B.  —  COnPS   r.II.TATHF.  or  ZOXK  CILIAIHK 

Ci'cst  le  segment  moyen  du  tractus  uvéal.  Il  se  continue  avec  la  choroïde  en 
ari'ière  et  l'iris  en  avant.  Il  présente  deu.x  parties  principales  :  le  muscle  ciliaire, 
qui  l'st  le  muscle  de  raccommodation,  et  les  procès  cilialres,  qui  constituent 
l'élément  l'ssentiel  dans  la  nulrition  du  segment  antérieur  de  l'ieil.  Son  pig- 
ment em})éche  la  pénétration  dans  l'oMlde  la  lumière  extérieure  diffuse. 

Situation.  —  La  zone  ciiiaii'e  est  située  entièrement  en  avant  de  l'équatcur 
de  l'o'il,  en  arrière  de  la  cornée  et  de  l'iris,  en  avant  de  la  choroïde,  autour  du 
cristallin. 

Forme  et  dimensions.  —  Dans  son  ensemhle,  elle  a  une  forme  annulaire. 
Sur  une  coupe  méridienne  de  la  paroi  oculaire,  elle  est  triangulaire.  Cet  aspect 
triangulaire  est  dû  au  renllement  des  procès  ciliaires.  D'après  Terrien,  sa  lon- 
gueur prise  enti'e  l'ora  serrata  et  l'angle  cilio-irien  est  en  moyenne  de  6  mm.  7 
en  dehors,  de  o  mm.  9  en  dedans. 

liapports.  —  La  face  antéro-interne  forme  la  paroi  postérieure  de  l'angle 
de  la  chambre  antérieure  et  est  en  rapport  plus  en  dedans  avec  la  racine  de 
l'iris  qui  y  prend,  son  insertion.  En  arrière  de  celle-ci  se  trouve  l'angle  rétro- 
iridien  ou  cilio-irien,  entre  la  racine  de  l'iris  et  la  partie  correspondante  du 
corps  ciliaire.  Cet  angle  est  très  étroit,  il  est  plus  ouvert  lorsque  l'iris  se  porte 
en  avant.  Il  est  plus  profond  au  niveau  des  procès  ciliaires  qu'au  niveau  des 
vallées,  puisque  le  corps  ciliaire  est  plus  épais  au  niveau  des  procès.  —  La 
face  externe  ou  plutôt  antéro-externe  est  en  rapport  avec  la  sclérotique.  — 
La  face  interne  est  en  rapport,  sauf  à  l'extrémité  postérieure,  avec  les  fibres 
de  la  zonule,  qui  baignent  dans  l'humeur  aqueuse  et  la  séparent  du  vitré.  A 
son  extrémité  postérieure,  cette  face  est  en  rapport  immédiat  avec  le  vitré,  qui 
lui  adhère. 

Le  bord  antérieur  se  continue  avec  la  région  trabéculaire  scléro-cornéenne 
et  la  racine  de  l'iris.  —  Le  bord  postérieur  se  continue  avec  la  choroïde  au 
niveau  de  l'ora  serrata. 

Face  interne.  —  Pour  examiner  cette  face,  il  faut  couper  un  œil  suivant 
son  équateur.  Le  segment  antérieur  étant  placé  dans  une  cupule,  la  cornée 
tournée  en  bas,  on  a  sous  les  yeux  toute  la  zone  ciliaire  (fig.  697). 

Cette  face  de  la  zone  ciliaire  comprend  deux  segments  :  l'un  antérieur,  plus 

[-1.  DRUAULT.] 


1056  AI'I'AHEIL  Dli  LA  VI-KjN. 

étroit,  furim'-  par  les  procès  ciiiaires;  l'autre  postérieur,  à  surlace  unie.  La  partie 
postérieure  de  la  zone  ciliaire  a  été  nommée  orbiculus  ciliaris  par  Henle. 

Procès  ciiiaires.  —  Leur  ensemble  forme  la  corona  ciliaris.  Ils  occupent 
la  partie  antérieure  de  la  zone  ciliaire  sur  une  largeur  de  2  millimètres  envi- 
ron, (chaque  procès  se  termine  en  avant  par  un  renllenient  :  la  «  tète  »  du  procès. 
La  surface  en  est  mamelonnée.  Sur  les  pièces,  la  base  en  est  plus  étroite  que 
le  sommet  et  les  plis  de  la  surface  paraissent  généralement  un  peu  anguleu.x. 
Il  est  probable  que,  sur  le  vivant,  la  réplétion  des  vaisseaux  leur  donne  un 
aspect  un  peu  différent.  Ils  tranchent  aussi  par  leur  teinte  grise  très  claire, 
presque  blanche,  sur  le  fend  brun  plus  ou  moins  foncé  de  la  région.  Ils  sont  de 
grandeur  inégale.  La  plupart  ont  environ  2  millimètres  de  long;  quelques-uns 
sont  plus  courts.  Parfois,  dans  tout  un  segment  de  la  zone,  on  voit  les  grands  et 
les  petits  alterner  régulièrement.  Dans  d'autres  segments,  on  voit  entre  les 
procès  de  petits  plis  dont  la  surface  est  moins  pigmentée  que  celle  des  vallées 
et  qui  sont  mênic  quelquefois  aussi  décolorés  que  les  procès  ciiiaires.  On  a  ainsi 
tous  les  intermédiaires  entre  les  petits  plis  bruns  <^t  les  procès  ciiiaires  vrais.  En 
d'autres  points,  on  voit  des  procès  doubles;  ceux-ci  sont  unis  par  leur  extré- 
mité antérieure,  mais  entièrement  séparés  dans  tout  le  reste  de  leur  étendue; 
ils  sont  de  longueur  inégale.  A  cause  de  ces  diverses  dispositions,  le  nombre 
des  procès  ciiiaires  est  difficile  à  préciser.  Il  est  de  7(1  à  80,  suivant  qu'on  y 
compte  un  nf)rnbre  plus  ou  moins  grand  de  plis  intermédiaires.  —  BriK'ke  a 
constaté  ([u'ils  sont  moins  développés  dans  la  partie  nasale  de  l'teil  que  dans 
la  [)arlie  temporale. 

Surface  de  l'orbiculus  ciliaris.  —  Elle  s'étend  des  procès  ciiiaires  à 
l'ora  serrata.  Sa  largeur  moyenne  est  de  3  mm.  ;')  à  4  millimètres  en  dedans 
et  de  4  mm.  o  à  5  millimètres  en  dehors,  mais  la  différence  dans  la  largeur  des 
deux  côtés  varie  d'un  individu  à  l'autre.  Sa  teinte  est  très  foncée  (comme  relie 
des  vallées  ciiiaires)  en  avant  sur  un  peu  moins  de  moitié  de  sa  largeur;  elleest 
légèrement  plus  claire  en  arrière.  Chez  les  sujets  bruns,  les  deux  parties  ont  à 
peu  près  la  même  coloration.  —  La  jmrlie  antérieure  présente  des  plis  longi- 
tudinaux fins.  Ces  plis  S(»nt  lormés  par  les  vaisseaux  sous-jacenls. 

Sur  cette  surface  et  surtout  dans  sa  partie  |»ostérieure.  on  |ieut  voir  assez 
souvent  des  traînées  sombres.  slri;i'  rllittrcs  de  O.  Schultze.  s'étendanl  du 
sommet  des  dents  de  l'ora  serrata  jusqu'à  l'extrémité  postérieure  des  \allées 
ciiiaires.  l'ailois  il  existe  au-devant  de  l'm'a  serrata  uue  bande  soiybrc  de 
même  aspect.  Ces  dilïérentes  parlirularilés.  qui  tiennent  au  développement  de 
l'ora  serrata,  seront  rtudi(''es  |)lus  loin  (vov.  Ora  serrata^.  La  limite  entre  la  zone 
soml)ri'  silure  en  avant  et  la  zone  claire  se  fait  |»ar  une  ligne  jinenient  dentée. 

Structure.  <>n    peut    reconnaître   dans  la    zone  ciliairi  .  en    allant   de 

delioi's  l'W  dedans  : 
I"   la  lamina  fusca  ; 
2"   le  nmscle  ciliaire  : 
'.\'  le  stronia  : 

4"  la  masse  des  procès  ciiiaires; 
'■'y  la   meiid)rane  vitrée; 
<>•  lépithélium. 


;(i|;l's  cii.i  Miii". 


1057 


1"  Lamina  fllSCa.  —  Kllc  s'rlciid  (\yiilciii('iil,  sur  la  clidroïdc  ri  sera  (N'ci-itf 
avec  (•(•Ilc-ci.  Uoclioii-Diivi.uiH'aiid  l'ait  i'('iiian|iicr  (|ii'aii  iil\raii  de  la  /oiic 
ciliairo  ses  laincllcs  s(miI  c.xI  rrinciiiriil.  Iriiiics  cl  cspacrcs.  I/('spao(^  sii|»ru- 
•  'linrdïdicii  csl  |)r('s(|ia'  IraiisloiiiK'  en  caxili'  s(''r('iis(' ;  drs  lors  il  est  l)i('ii  diriicili- 
ilr   iir  |ias  adiiM'Il  rc  des  lilissciiirnls  (II'  la  clmrnïdc  sur  la  srl(''r()li(|ii(' m  ci'  |i()iiil . 


2"  Muscle  ciliaire.  (-cjniisclc  (tcctij)»'  la  [tailic  anlrm  cxlcriir  de  lu  zone 
(MJiuirt'.  Sur  It's  coiiitcs  |M'r|)('iidi('ulaii'es  à  la  |)aroi  oculaire,  il  a  iiiio  forme 
Irian^iilairc.  avec  lani^lc  interne  arrondi.  Les  deux  Lirands  eolés  du 
trian;ile  onl  en\  i- 
ron  11  à  7  nidliniè- 
Ires  (le  loii^.  et 
le  |)(>tit  0  niiu.  S.  Il 
estd'iinecoIoratioM 
^ris  jaunâtre  (jui 
|)erniet  de  le  recon- 
naître à   Tii'il    nu. 

La  fa(>e  externe 
est  en  rappfU't  avec 
la  sclérotique  donl 
elle  pst  séparée  ]»ar 
la  lamina  l'usca. 
La  lace  postéi'o- 
interno  ot  laniile 
interne  sont  recou- 
verts par  les  procès 
ciliaires.  L'angle 
postérieur  se  perd 
dans  le  stronia  con- 
jonctif  de  la  cho- 
roïde. L'angle  an- 
térieur, constitué 
par  le  tendon  du 
muscle,  s'avance 
jusqu'à  l'angle  iri- 
do-cornéen. 

Le  muscle  ci- 
liaire est  formé  de  faisceaux  séparés  par  un  tissu  conjonctif  lâche  et  s'ana- 
stomosant  entre  eux.  La  plupart  de  ces  faisceaux  ont  une  direction  longitudi- 
nale, c'est-à-dire  méridienne.  Les  plus  internes  ont,  au  contraire,  une  direction 
transversale  ou  équatoriale.  La  transition  des  uns  aux  autres  se  fait  par  des 
faisceaux  à  direction  ohlique.  —  Les  faisceaux  externes  se  prolongent  jus- 
qu'au delà  de  la  ligne  équatoriale  où  ils  s'attachent  à  la  sclérotique  par  l'inter- 
médiaire des  lames  supra-choroïdiennes  (Vennenian). 

Les  faisceaux  sont  formés  de  libres  musculaires  lisses  ayant  6  a  de  large  et 
;*)()  à  75  a  de  long  (Chx'étien). 

Le  tendon  du  muscle  naît  de  l'extrémité  antérieure  des  faisceaux  longitudi- 

l'OIlUER   ET    CEIARI'V.  —   \ .  07 

[.4    DRUAULT.] 


H 


Fie.  (i'i:;. 


ïvpos  pxtrcmes  du  miisrlo   ciliaire 
(riwanoir.  1869). 


//,  iinisi-li'  ciliain;  avec  un  vuhiiiiiinMix  faisceau  transversal  (niuscle  de  Houji-el  ou 
(le  Miillei').  Type  plus  rréipient  chez  l'hypermétrope.  — ^f,  muscle  ciliaire  exclusive- 
luenl  composé  de  fibres  longitudinales.  Type  plus  fréquent  chez  le  myope. 


1058  APPAREIL  DE  LA  VISION. 

naux.  Ses  fibres  coutinuejil  la  diroclion  des  laisceaiix  les  plus  externes.  L'in- 
sertion fixe  se  fait  sur  le  bord  antérieui-  (le  l;i  selrrolique  où  le  tendon  semble 
continuer  les  trabécules  internes  du  riHicnlutn  scbl-ro-cornéen.  Chez  le  IVelusde 
4  ou  5  mois,  tous  les  faisceaux  se  continuent  directement  avec  les  trabécules 
scléro-cornéennes,  mais,  dans  la  suite  du  développement,  fibres  tendineuses  et 
trabécules  se  reportent  en  dehors,  et  les  faisceaux  tendineux  les  j)lus  internes 
se  courbent  en  S. 

C'est  le  tendon  du  muscle  ciliaire  qui  constitue  le  principal  moyen  d'union 
entre  la  membrane  fibreuse  (sclérotique  et  cornée)  et  la  membrane  vasculaire 
(Iractus  uvéal).  Lorsqu'on  sépare  les  deux  membranes  l'une  de  l'autre,  l'arra- 
chement du  tendon  du  muscle  ciliaire  creuse  un  petit  sillon  à  l'union  de  la 
cornée  avec  la  sclérotique  (sillon  scléro-cornéen  interne). 

On  désigne  souvent  les  deux  porlions  du  muscle  ciliaire  sous  les  noms  de  muscle  de 
Bii'icke  pour  la  portion  longitudinale  et  de  muscle  de  Mijiler  pour  la  portion  transversale. 
D'après  Chrétien,  ces  deux  noms  devraient  être  remplacés  par  ceux  de  Wallace  et  de 
Rouget.  Le  premier  a  démontré  (!8:}.j)la  nature  musculaire  de  ce  qu'on  appelait  avant  lui 
le  ligament  ciliaire.  Hriicke  ne  l'a  découverte  à  son  tour  qu'en  1840  et  n'en  a  décrit 
comme  Wallace  que  les  faisceaux  longitudinaux.  De  même  pour  les  faisceaux  annulaires; 
Houget  les  a  décrits  en  ISrjG  et  Miiller  n'a  publié  ses  recherchés  qu'en  1857. 

IvvanolT  a  recherché  la  composition  du  muscle  en  faisceaux  longitudinaux  et  transver- 
saux dans  les  différentes  sortes  d'yeux.  H  a  trouvé  que  dans  les  yeux  myopes  les  faisceaux 
circulaires  manquent  complètement,  alors  que  sur  des  yeux  hypermétropes  ils  sont  au  con- 
traire plus  nombreux,  mais  il  a  remarqué  aussi  que,  dans  des  j'eux  normaux,  on  pouvait 
trouver  de  grandes  dill'érences.  Charles  Théodore  de  Bavière  attribue  la  disposition  du 
muscle  ciliaire  des  myopes  à  l'allongement  qui  atteint  toutes  les  parties  des  yeux.  Heine  a 
examiné  comparativement  des  yeux  de  singes  auxquels  il  avait  instillé  d'un  côté  de  l'atro- 
pine, de  l'autre  de  l'éserine.  Avant  de  sacrifier  les  animaux,  il  avait  constaté  que  la  réfrac- 
tion des  yeux  atropinisés  n'avait  pas  changé,  taudis  (jue  les  yeux  ésérinisés  étaient  en  forte 
accommodation.  Au  microscope,  le  muscle  ciliaire  des  yeux  atropinisés  présentait  la  disposi- 
tion donnée  par  IvvanolT,  comme  propre  aux  yeux  myopes,  tandis  que  celui  des  yeux  ésé- 
rinisés rappelait  au  contraire  ce  qui  a  été  trouvé  par  le  même  auteur  dans  les  yeux  hypermé- 
tropes. 11  est  donc  probable  (|ue  les  divers  aspects  du  muscle  ciliaire  ne  répondent  pas  a 
un  nombre  plus  ou  moins  grand  de  faisceaux  circulaires,  mais  à  un  état  dilTerent  du 
muscle. 

Récemment  Tscherning-  a  remanjué  que  sur  des  yeux  dont  la  chambre  antérieure  a  été 
injectée  à  la  gélatine  avant  la  fixation,  et  où  elle  est  devenue  très  profonde,  le  muscle 
prenait  la  disposition  décrite  par  hvanolf  dans  la  myopie.  Comme  les  yeux  myopes  ont 
généralement  une  chambre  antérieure  profonde,  il  se  peut  qu'il  y  ait  là  l'explication  de  la 
différence  que  l'on  trouve  cuire  le  muscle  ciliaire  des  myopes  et  celui  des  hypermétropes. 
En  tout  cas,  cette  disposition  ne  peut  être  donnée  comme  preuve  de  la  valeur  fonctionnelle 
différente   dos  deux  ordres  de  faisceaux. 

3'  Stroma.  —  C'est  un  tissu  conjonctif  lâche  avec  des  celhdes  fixes  char- 
gées de  pigment  (cellules  éloilées,  analogues  à  celles  de  l'iris  et  de  la  choro'ide) 
et  contenant  des  vaisseaux.  Mais  ceux-ci  sont  relativement  moins  nombreux 
que  dans  la  choroïde. 

Dans  la  partie  postérieure  de  la  zone,  le  sUoma  de  lOrbiindus  eiliaris  se  con- 
tinue avec  celui  de  la  choroïde,  mais  en  dill'ère  par  l'absence  de  la  couche  des 
capillaires  qui  cesse  assez  brusquement  immédiatement  au-devant  de  l'tu-a 
serrata. 

D'après  Salzinann,  à  la  partie  inti>rne  di'  celte  couche  se  Inune  une  lame  de 
tissu  com|)renant  de  dehors  en  dedans  :  I"  une  mince  lamelle  plane  formée  de 
tissu  élastique,  comme  le  montrent  ses  réactions  ((diu-anles.  si>  continuant  en 
arrière  avec  la  lamelle  externe  de  la  vitrée  de  la  choroïde  et  se  perdant  en  avant 
d'une  façon  indistincte  au  niveau  île  la  couronne  ciliaire;   2"  une  couche  de 


COlîl'S   ClI.IAIIii:.  1059 

lissti  (■(tiiidiirlir  lin,  s'iiis  vaisseaux  cl,  (•(iiilciia  ii  I  sciiiciiiciil  (|iir|(|ii('s  noyaux  à 
sa  narlic  la  i)lns  iiilci'iic.  (It's  <lrii,\  ciiiirlics  iic  rc|tn''S('ii Iciainil  iwcr  la  rririri- 
bi-aiic  vilirr  suiis-jaciMilc,  doiil  la  (Ifscripliiui  siiil,  (|iii'  la  iiiciiihrailc  \iln'T  de 
la  cliiiniïili'. 

4"  Procès  cili&ires.  —  Ils  sont  ronslilurs   |>ar   le   iiiriiir   sli'oiiia    a\cr   iiixi 
uraiiilc    ahoiidaiifi'  de    vaisseaux    (|iii   s'aiiasIdiiKisciil    et   se    raiiiilienl  en    do 
iiniiiliriMix    capillaires.    Avec    l'à^e,    les  ca|)dlaires 
veineux  s'élar^iissenl  el  s'aliong-ent.  f 

5"  Membrane  vitrée  (Membrane  vitrée 
externe  de  Salzmann).  —  I^Ho  se  continne  en  \^ 
arrière  avec  la  vitrée  de  la  choroïde,  on  seulement 
avec  sa  partie  interne,  d'après  Sal/niann.  Dans 
l'étendue  de  l'orhiculns  ciliaris.  elle  est  délicate  et 
niinre,  mais  au  niveau  des  procès  ciliaires,  elle 
atteint  souvent  une  épaisseur  de  Kt  à  12  ;j.  (Salz- 
mann). 

Dans  la  région  de  l'orliiculus  et  les  parties  posté- 
rieures de  la  corona  ciliaris,  cette  membrane 
lornie  en  dedans  des  plis  iiiiiices,  assez  élevés, 
s'anasloniosant  entre  eux  pour  former  des  mailles 
{Hi'liculnm  de  la  mpiiihranc  vUrée).  Dans  la  par- 
lie  la  plus  antérieure,  les  mailles  sont  très  étroites 
et  de  forme  arrondie;  leur  diamètre  moyen  est  de 
Sa  12  a.  Dans  la  partie;  moyenne,  elles  sont  plus 
grandes  et  très  allongées  dans  le  sens  antéro- 
postéricur  ;  elles  atteignent  jusqu'à  o()  ou  60  a  de 
longueur.  Ces  mailles  grandes  ou  petites  peuvent 
être  fermées  assez  régulièrement  (J\^.  tj40  A  et  B), 
mais  assez  souvent  on  trouve  une  grande  prédomi- 
nance de  plis  à  direction  méridienne.  On  a  ainsi 
parfois  des  figures  rappelant  celles  des  corpus- 
cules osseux  (lleini'icli  Millier).  Tout  à  fait  vers  '  /7  z 
l'ora  serrata  (fig.  640,  C),  on  n'aperçoit  plus  que 

des    traces  de    plis   dirigés    les  uns  dans    le   sens   ^'^V  ^'^"-  -  .^^'emhrane  vitrée 
,   .  °  ,  au  corps  ciliairo    (face    in- 

meridien,     les    autres    transversalement.    D  après       terne).  (D'aprcs  IwanofT.) 

Salzmann,  le  réticulum  manque  sur  une  largeur      .i,  partie  antciieure  présentant  dis 

d(>  (I  mm.  0  au-devant  de  l'ora  serrata.  Ce  réticu-    '"■■"'""f  polygonales  arrondies.  -  D. 

zone  des  grandes  mailles.  —  C,  partii' 
luin     est    plus   développé   chez   les   adultes  que    chez     avoisinant  lora  serrata. 

les  enfants.  Les  grandes  mailles  sont  plus  dévelop- 
pées dans  les  parties  externe  et  inférieure  de  l'ceil  où  l'orhiculus  ciliaris  pré- 
sent*^ son  maximum  de  largeur.  Les  petits  plis  ne  sont  formés  que  par  la 
membrane  vitrée,  les  grands  ont  un  axe  constitué  par  le  tissu  conjonctif  sous- 
jacenl.  Au  niveau  des  procès  ciliaires  où  la  membrane  vitrée  est  plus  épaisse, 
il  n'y  a  pas  de  réticulum  à  proprement  parler,  mais  seulement  des  inégalités 
insignifiantes  de  cette  membrane. 

67. 

[.1.  DRUAULT.] 


1060 


AIM'AF^KII.  DE  L\  VI-IOX. 


6'  Épithéliiim  (Pars  ciliaris  retinœ).  —  La  rôlioo  oiliairc  conipn'n»! 
tlcux  ^coiulics  lie  (■('lliilcs  icjtiésciilaiil  les  deux  l'cuillcls  de  la  vésicule  oculaire 

secondaire.     I^a    couche    ex- 
terne   seule    est    pig-rnentée. 
(Vov.  ]).  113  ses  ^a[)I)ortsave<• 
de  vaisseaux        ^%-:     -,,.,4^''*^^^      S«iT..^'*l      #  la  /.oniilc  (le  /inn .) 


Lamelli; 
cLasliqnc 


M.iuh'i'-educovps 
ciliairc 

[Couche  épithét. 
profonde 


C.  épUhêl.supcr- 
lic.  {claire) 


.\f.   Iii/nt.   {ritrfie 
de'icpilhi'l.) 


Corps  vitré 


Fk;.    di" 


Pai'lie  pdsU'iieiire  de  roibiculiis  oiliiiri.- 
(ir.  44(1  I).  (Salzmann). 


a)  Couche  rxtcrne  ou  cou- 
chc  pigmentée.  —  Elle  se 
conlinue  avec  la  couche  an- 
térieure de  répithéliurn  irlen 
et  avec  répithéliurn  pignien- 
laire  de  la  rétine.  Elle  conihle 
en  ijrande  partie  les  mailles 
du  réticuluni,  de  sorte  que  sa 
face  externe  est  très  acciden- 
tée dans  les  points  où  il 
existe  ;  sa  face  interne  ne  pré- 
sente que  de  faibles  soulève- 
ments au  niveau  des  plis 
limitant  les  mailles  du  réticu- 
lum.  —  l\lle  est  formée  de 
cellules  cubiques  ou  prisnia- 
li(jues,  ayant  10  y.  de  dia- 
mètre   en    moyenne,     forte- 

gl.a  couclie  proronile  tie  l'ôpitliéliiiiii  est  rcprésentre  sans  pigmcnl.       ment    charf^ées   de    pio"nient. 

.Mais  la  teneur  ou  piirmenf 
n'est  pas  la  même  dans  les  dillVrenls  [)oiiils  de  la  zone  ;  elle  est  notablement 
|)]us  lorle  dans  les  vallées  ciliaires  qu'au  sommet  des  procès.  Ce  sont  ces  varia- 
tions qui  produisent  les  différences  de  teintes  notées 
sur  la  face  vitréenne  de  la  zone  ciliaire. 

Le  pigment  est  formé  de  grains  arrondis,  de  volume 
inégal,  mais  on  y  trouve  en  outre  quelques  grains  iso- 
lés assez  rares  en  forme  de  grains  d'orge. 

h)  Couche  interne  ou  couche  des  cellules  claires.  — 
Cette  couche  est  nettement  limitée  de  la  précédente,  à  \| 
l'inverse  de  ce  qui  se  passe  pour  l'épilhélium  de  l'iris. 
Elle  représente  la  continuai  ion  de  la  couchesuperlicielle 
de  l'épithélium  irien  en  a\aiit  cl  àv  la  totalité  de  la 
rétine  en  arrière.  Les  cellules  qui  la  composent  sont 
beaucoup  plus  hautes  qnt^  les  précédentes  (>l  par  con- 
séquent cylindriques  de  l'ornie.  Celles  de  la  portion  jdanc 
sont  ]ilus  élevées  (]ue  celles  des  ju'occs,  surtout  à  leur 
sonunel.  Dans  la  région  des  grandes  liiaillcs  du   rélicu- 

liini  elles  ])cu\(Mil  allcindre  une  bailleur  (\r  'i(>  ;i  1'"  ;/  |i(iur  une  largeur  Ao  H  a; 
sur   les    procès,    elles   uni     lll    à     L»   y.  dans    les    (li\eises    dimensinns   et    sont 


lu..  liîS.  —  i'aco  iiilenit' 
ilo  roiiitlicliiim  ciliairc 
ilans  la  jiartio  antc- 
riouro  do  rorhiruliis  ci- 
liaris. —  (Ir.  2(10  H. 
(Sai/niaïuO. 

l.a  llôilio  est  (lii-ifîéc  en  .iv.inl. 


f:||()l!(tllti:.  1061 

j)Iulùt  iiiiiiiis  li.iiilcs  (jii(>  larg'os  (Sal/inanii).  I.r  iiovaii  a  niic  lormc  elliptique 
dans  les  cellules  allongées,  l'ondc  dans  les  cellules  cubiques.  I']n  avant,  tout 
|)iés  (le  l'angle  cilio-iricn,  ces  cellules  se  chargent  de  pigment  comme  celles  de 
la  couche  posicrieure  de  l'ii'is  qui  les  conlinuenl. 

Dans  la  plus  grande  |)ai  lie  de  son  étendue,  cette  couche  sadaple  sur  les 
saillies  et  les  dépressions  de  ré](illiélium  pigmenté  sans  les  modifier  sensi- 
hlenienl.  Cet  état  se  modifie  ce|)endant  dans  la  partie  antérieure  de  l'orhiculus 
ciliaris  et  dans  la  [)artie  postérieure  de  la  corona  ciliaris,  surtout  sur  les  cotés 
des  procès  et  dans  les  vallées.  Dans  ces  points,  la  face  interne  de  l'épithélium 
ciliaire  présente  des  sillons  irréguliers  à  direction  méridienne  prédominante 
(lig.  (ii.S).  Ces  sillons  n'existent  (pie  dans  l'épaisseui'  de  l'épithélium  clair,  la 
surface  interne  de  rt'|Hlli('liiiiii  |Mi:nieiiir'  ne  présentant  j)as  de  dépressions  à  ce 
niveau. —  C'est  dans  la  région  (Kcupée  \)ar  ces  sillons  ([ue  se  trouvent  la  jdus 
grand(»  partie  des  insertions  /.onulaires. 

Il  existe  entre  les  cellides  des  deux  couches  de  la  rétine  ciliaire  une  substance 
de  nature  cuticulaire  tout  à  fait  c(nnparable  au  ciment  intercellulaire  admis 
généralement  entre  les  cellules  de  répithélium  pigmenté  de  la  rétine.  La  nature 
cuticulaire  de  cette  substance  intercellulaire  est  admise  notamment  par 
Schwalbe,  Salzmann.  Certains  auteurs  ont  pensé  qu'il  s'agissait  de  fibres  de 
Millier  modifiées;  celte  assimilation  ne  peut  être  admise  surtout  parce  que  les 
fibres  de  Millier  sont  des  cellules  pourvues  de  noyaux  et  que  la  substance 
intercellulaire  de  l'épithélium  ciliaire  n'en  contient  jamais. 

A  sa  face  interne,  l'épithélium  est  recouvert  d'une  mince  lamelle  {mem- 
brane vitrée  interne  de  Salzmann)  se  continuant  avec  la  substance  unissante 
des  cellules  sous-jacentes.  A  partir  de  l'ora  serrata,  sur  une  étendue  de  1  mm.  o, 
cette  membrane  adhère  beaucoup  plus  intimement  au  corps  vitré  qu'à  répithé- 
lium (Salzmann).  Cette  lamelle  est  de  nature  cuticulaire. 

('.(M'iains  autours  la  coiisidiToal  i-uiuuie  la  f.ontinuation  de  la  limitante  interne  de  la 
rt'tino.  Cette  dernière  est  constituée,  coinuio  ou  le  verra  plus  loin,  par  l'ai^colenienl  des  pieds 
des  libres  de' Millier  et,  sur  les  préparations  de  face,  on  voit  les  ligues  d'union  de  ces  pieds 
(pii  lui  donnent  un  aspect  de  nienibrane  endotliéliale.  Sur  la  vitrée  interne  du  corps  ciliaire 
il  n'existe  aucune  disposition  analogue.  D'ailleurs  rassiniilation  de  celte  lamelle  a  la  limi- 
tante interne  de  la  rétine  rejjose  surtout  sur  l'assimilation  inexacte,  citée  plus  haut,  de  la 
substance  intereellulaire  de  l'épithélium  ciliaire  aux  flbres  de  Millier. 

Pour  d"autres  auteurs  (Salzmann\  la  vitrée  interne  du  corps  ciliaire  est  la  continuation 
de  la  membrane  liynloïdienue  (jui  alxmdonnerait  le  corps  vitré  au  point  oii  il  se  sépare  de 
la  rétine.  La  membrane  hyaloïdienne  sera  étudiée  plus  loin.  En  tout  cas.  elle  n'existe  nulle 
part  sous  l'orme  de  lamelle  isulable  comme  cette  lamelle  vitrée. 

c.  -^  choroidp: 

La  ehoro'ide  constitue  le  segment  postérieur  du  tractus  uvéal.  Par  son  pig- 
ment, elle  sert,  avec  l'épithélium  pigmentaire  de  la  rétine,  à  absorber  les  rayons 
lumineux  qui  ont  traversé  la  rétine  et  à  empêcher  leur  réflexion  sur  la  scléro- 
tique. En  outre,  par  ses  vaisseaux,  elle  nourrit  l'épithélium  pigmentaire  et  les 
couches  externes  de  la  rétine. 

Forme,  situation  et  rajjporls.  —  (^'est  une  membrane  représentant  environ 
les  deux  tiers  de  la  surface  d'une  sphère  de  12  millimètres  de  diamètre. 

Elle  est  située  entre  la  sclérotitjue,  qui  la  dépasse  en  avant,  et  la  rétine  pro- 
prement dite,  dont  les  limites  sont  exactement  les  mêmes. 

07.. 

[.l.  DRCAl'hT:. 


1062 


APPAREIL  DE  LA  VISION. 


-  n  J."'  f -'',''_  1" 


Lorsque  la  sclérotique  est  déjà  séparée  du  muscle  ciliaire  qui  constitue  sa 
principale  adhérence  avec  le  tractus  uvéal,  il  est  très  facile  de  la  séparer  de  la 
choroïde.  Seuls  les  vaisseaux  et  nerfs  passant  d'une  membrane  à  l'autre  résis- 
tent légèrement  pendant  cette  séparation.  Il  se  trouve  en  môme  temps  de  fins 
tractus  conjonctifs  qui  sont  tiraillés  et  rompus,  comme  on  peut  s'en  rendre 
compte  ensuite  en  plaçant  l'œil  sous  l'eau.  La  choroïde  montre  alors  sa  face 
externe  noire,  brillante,  sur  laquelle  on  distingue  le  trajet  des  gros  vai.s.seaux 
choroïdiens  parce  que  le  stroma  pigmenté  se  trouve  naturellement  moins  çibon- 

dant  au-devant  d'eux  que 
dans  les  intervalles  qui  les 
séparent.  Sur  cette  face,  les 
nerfs  ciliaires  postérieurs 
courent  d'arrière  en  avant. 
Pour  mettre  la  face  in- 
terne de  la  choroïde  à  nu. 
il  faut  ouvrir  l'œil  et  enle- 
ver la  rétine,  qui  ne  pré- 
\2,  ^cnte  pas  la  moindre  adhé- 
'•■':■  rence.  On  a  alors  la  face  in- 
terne de  la  choroïde  recou- 
verte par  l'épithélium  réti- 
nien qui  lui  adhère.  Cette 
face  est  ainsi  uniformément 
noire. 

Le  bord  antérieur  de  la 
choroïde  se  continue  avec  le 
stroma  de  la  zone  ciliaire  au 
niveau  de  l'ora  serrata. 

En  arrière,    la   choroïde 
est  percée  d'un  orifice  d'en- 
viron 1   mm.  0  de  diamètre 
pour  le  passage  du  nerf  op- 
tique.  Le  bord  de  cet  orifice  adhère  en  arrière  à  la  sclérotique  et  en  dedans 
au  nerf. 

La  choroïde  présente  une  épaisseur  de  .30  à  40  a  (Sappey),  ou  de  80  à 
IGO  u.  (IwanolT),  de  50  à  80  a  en  arrière  et  un  peu  moins  en  avant  (GrecfT).  de 
200  à  .'{00  y.  sur  le  vivant  (Venneman). 


Fir..   Gi9.  —  Œil  après  uuverliuc  de  la  cornée 
et  (le  la  sclérotique  (Sappey). 

1,  nerf  optique.  —  2,  sclérotique.  —  3,  surface  et  4,  coupe  des 
couches  e.\ternes  de  la  lamina  fusca  ayant  suivi  la  sclérotique.  — 
5,  cornée.  —  6,  insertion  du  tendon  du  muscle  ciliaire.  —  7,  cho- 
roïde. —  8,  veine  voi-licincusc.  —  9,  limite  postérieure  de  la  région 
ciliaire.  —  10,  muscle  ciliaire.  —  il,  nerfs  ciliaires.  —  12,  artère 
ciliaire  postérieure  longue.  —  13,  artères  ciliaires  antérieures.  — 
14,  iris.  —  15,  petit  cercle  artériel  de  l'iris.  —  16,  orilicc  pupillaire. 


Structure.  —  Toute  la  choroïde  appartient  à  une  même  lame  méso- 
dermique, et  c'est  grâce  à  la  disposition,  à  la  texliire  de  ses  vaisseaux  qu'on 
la  divise  schémati(iu<MiuMil  eu  cinii  couciies.  Ces  couches  sont,  eu  allant  de 
dehors  en  dedans  : 

1"  couche  supra-choroïdienne  ou  lamina  riisca. 

2"  couche  des  gros  vaisseaux  ou  iuiii([U('  vasculaiit>  de  ILiller. 

'.\"  couche  des  vaisseaux  nu>veus. 

4"  couche  chorio-capillaii-e  ou  uieiuhianc  do  Huvscii. 

")"  lame  vilrée. 


CIKIIIOIDK. 


1063 


Lamina  fusca 


C.  des  gros  vais- 
seaux. 


C.  des  vais.  moy. . 

Cliorio-capiUaire . 
.Membrane  vitrée 
Epilh.  pigmenté  . 


--îi-v 


Ciioraïde  (dessin  schûniatique).  (D'après  R.  GreeCf.) 


I.os    (Itiux   premières  do  ces  couclies  coiiticnnent  des  cellules  charg(''es  de 

|tif,niient,   rcll.nh's  clioroïdierDicii  ou  cellules  en  nraii/m'es,  ;iii;ilo;:ues  à  celles 

(|ii<'    l'ou    a    dijà    reu- 

CDiitives    dans   l'iris   et  .•yrirmiuii,,- 

le    corps     ciliaire.    Ce 

sdtil   des   cellules  con- 

j(»nrtives    pourvues   de 

prolon^cuienls     proto- 

|)lasuii(|ues     et     char- 

i^ées     de    granulations 

pignienlaires     brunes, 

arrondies  el  de  volume 

inégal.    Dans   la    cho- 
roïde les  prolongements 

])r()l()piasini(|ues  de  ces 

cellules      sont      moins 

longs  et  plus  gros  que 

dans  l'iris;   souvent  ils 

s'anastomosent     entre 

eux.  Comme  pour  tous 

les  organes  pigmentés, 

la  teneur  de  ces  cellules 

en   pigment  varie  con-   Fio.  CjO 

sidérablement  avec  les 

individus.  Elle  peut  varier  aussi  d'une  cellule  à  l'autre  chez  le  même  individu. 

Le  noyau  ne  contient  jamais  de  pigment.  V.  der  Stricht  signale  la  présence 

d'une  spiière  attractive  dans  les  cellules  pigmentaires  de  la  choroïde  du  chat. 
D'après  Venneman,  le  stroma  de  la  choroïde  est  formé  de  lamelles  de  tissu 
A  B  muqueux  disposées   en  plans   plus 

ou  moins  parallèles  aux  plans  cel- 
lulaires de  la  sclérotique.  L'élément 
élastique  se  retrouve  dans  toute  la 
choroïde,  mais  surtout  dans  ses  par- 
ties externes  riches  en  pigment. 

I"  Couche  supra-choroïdienne 
ou  lamina  fusca.  —  Elle  sépare 
la  sclérotique  de  la  choroïde  pro- 
prement dite.  Elle  est  constituée  par 
plusieurs  plans  de  lamelles  obliques 
FiG.  Col.  -  Cellules  pig-mentées  de  la  choroïde,    «n  avant  et  en  dedans  par  rapport 

.1,  dans  la  couche  moyenne.  -  B,  dans  la  lamina  fusca.        aUX  SUrfaces  sclérale  et  choroïdienne 

(Rochon-Duvigneaud). 
Ces  lamelles  sont  formées  d'un  suhstratum  de  fribrilles  élastiques,  de  cellules 
pigmentées    et    de    cellules   endothéliales.    Elles   s'anastomo.sent    entre  elles, 
constituant  un  réseau  extrêmement  lâche. 

D'après   Schwalbe,   les  mailles   de  ce  réseau  sont  des  espaces  lyniphaliciues  destinés  à 
recueillir  la  lymphe  provenant  de  la  choroïde  proprement  dite;    la  nature  lymphatique  de 


[.1.  DnUAULT.] 


1064 


AI'l'AliKlI.  DK  LA   VISION 


ces  la(MiiiL'.s  sprail  ilciiHMiliée  par  ce  fait  que  les  lamelles  sont  recouvertes  sur  les  deux 
faces  d'une  couche  endolliéliale  continue.  I)'a()iés  Hanvier,  les  cellules  piginentaires  ne  sont 
pas  dans  Tépaisseur  des  lamelles,  mais  sont  api)li(iuées  sur  une  de  leurs  faces,  et  ne  se 
touchent  pas  entre  elles.  D'après  les  recherches  de  Hache,  les  lamelles  offrent  cette  dispo- 
sition particulière  que  Hanvier  a  désignée  sons  le  nom  de  système  de  tentes,  c'est-à-dire 
qu'elles  sont  reliées  les  unes  aux  autres  par  des  piliers  membraneux  limitant  des  oritices 
qui  font  communi<juer  tous  les  espaces.  Une  seule  face  des  lamelles  est  recouverte  par  un 
endothélium  continu,  l'autre  est  tapissée  par  des  cellules  connectives  plates  avec  ou  sans 
pigment,  et  distantes  les  unes  des  autres.  Les  lamelles  sont  orientées  de  telle  façon  que 
toutes  les  surfaces  ondothéliales  sont  dirigées  du  côté  de  la  scléroticpie,  tandis  que  les  faces 
connectives  regardent  la  couche  des  vaisseaux.  «  En  résumé,  dans  la  lamina  fusca,  on  voit 
des  surfaces  endolhéliales  alterner  et  se  continuer  avec  des  surfaces  connectives  ii  cellules 
pigmentées  pour  constituer  des  espaces  mixtes.  C'est  là  un  fait  important  au  point  de  vue 
de  la  morphologie  d<;s  endothéliums,  un  argument  sérieux  en  faveur  de  l'analogie  des 
espaces  conjonctifs  et  des  cavités  lymphatiques,  une  des  données  du  problème,  depuis  si 
longtemps  posé,  de  l'origine  des  vaisseaux  lymphati(iues.  » 

Cette  couche  n*a  pas  de  vaisseaux  propres,  mais  elle  est  traversée  perpendi- 
culairement par  tous  les  vaisseaux  choroïdiens.  En  outre  c'est  dans  son  épais- 
seur que  sont  logés  les 
nerfs  ciliaires  dans  leur 
trajet  inter-scléro-choroï- 
dien. 

2'  Couche  des  gros 
vaisseaux.  —  Tunique 
vasculaire  de  H  aller. 
—  Le  stronia  de  cette  cou- 
che est  formé  de  fibrilles 
élastiques,  de  cellules  pig- 
mentées et  de  cellules  en- 
dolhéliales. c'esl-à-dire  des 
iiH'''mes  élémcnls  (juc  la 
lamina  fusca. 

Ce  slroma  remplit  seu- 
lement les  espaces  inler- 
vasculaires,  qui  sont  relati- 
vement petits.  Les  vais- 
seaux formant  cette  couche 
sont  surtout  des  veines. 
Celles-ci  ont  des  gaines  lymj)hatiques  qui  les  entourent  complètement.  Ces 
grosses  branches  veineuses  ont  une  disposition  en  tourbillons  tout  à  fait  spé- 
ciale. Elles  présentent  entre  elles  de  nombreuses  anastomoses  et  s'unissent  pour 
former  les  veines  vorticineuses. 

Les  artères  sont  relativement  peu  nombreuses.  Elles  ont  des  parois  plus 
épaisses  et  sont  pourvues  d'une  couche  musculaire  bien  développée. 

o-^  Couche  des  vaisseaux  moyens.  --  Entre  cette  couche  et  la  précédente. 
GreelT  décrit  une  couche  endothéliale  presqii(>  c(»nlinin'.  Il  la  nouwuo  deuxième 
membrane  endolhéiialc,  la  première  étant  plus  interne. 

Le  stroma  de  cette  couche  est  formé  par  un  lin  réseau  élasli([ue  |>rivé  de 
cellules,  saurclie/.  l(>s  sujets  très  pigmentés,  cho/.  lesquels  il  ((inliciil  dt>  petites 
cellules  plaies  peu   pigmentées  et  peu  raniiliées.    Les  vaisseaux  se  continuent 


Fk;.  0.52.  —  Veines  de  la  (  huroïde  (Sappey). 


ciiniîniiii:. 


1065 


avec    cciix     de     l;i     (•(iiiclic    |)f(''C(''(l('iilr.     Les    xciiics     v    soiil    (\l:.iI<'|ii('|iI     |»Iiis 
n(jiMl)n'US('s.  Seules  elles  soiil  eiiloiin'es  de  gaines  lviii|)liali(|iies. 


',,,1. 


r'iit'oa 
■'■nlralis 


1"  Couche  chorio  capillaire.       Membrane  de  Riiysch.       A  la  pailic 

exlei'iie  de  celle  iniiclie,    |»ai'  r(iiisi''([iieiil  au  nixcau  de  sa  liuiiii'  avec  la  coiudu; 

|in''cédeule.  se  trouve  eu- 

c(M"('  uno  cuuehe  (Mididlié- 

liale,     celle-ci     conlinue. 

C'est   In    pn'iitirri'  xicm- 

hj-(inr    c)ldo(h('-/i(il<i      de 

(m'ccIT.  (hi  la  noinnio  ha- 

hiluelleuieul    niriuhranc 

lie  Sfill/cr.  Salller  la  ciui- 

sidère    comme    l'ôcjuiva- 

leiit  (lu  la|»is  choroïdieu 

([ue     l'on     trouve     chez 

beaucoup     de     mammi- 

l'ères.  Elle  ne  se  continue 

pas  dans  la  région  ciliaire. 
La   couche    chorio-ca- 

pillaire     clle-m(''me     est 

formée    par  une   rangée 

de  capillaires  se  touchant 

presque.    Ces    capillaires 

ont  10  à    36    ij.   de    dia- 
mètre  et   sont  par  conséquent   des    plus   gros  de    l'économie.    I.a    sulislance 

intermédiaire  a  une  apparence   homogène  chez  les  jeunes  sujets.   Plus  tard 

elle  est  linement  gi*anulée.  Elle  laisse  un  petit  espace  clair  autour  des  capil- 
laires. A  l'état  normal  elle  ne  contient  pas  de  globules  blancs,  mais  la  moindre 

irritation   y   provoque   rappariti(ui    de 
cellules  migratrices. 

Les  mailles  formées  par  les  capil- 
laires sont  plus  étroites  dans  la  région 
maculaire  oii  elles  ont  de  3  à  18  u.  de 
diamètre.  En  avant  elles  deviennent 
plus  grandes  et  en  nu''me  temps  s'al- 
longent dans  le  sens  antéro-postérieur. 
Au  niveau  de  réquat(Mir  elles  ont  de  (i  à 
l2(l  a  de  large  sur  3(i  à  11(1  y.  de  long  et 
au  niveau  de  l'ora  serrata  de  6  à  36  u. 
de  large  sur  60  à  400  y.  de  long(I^eber). 


Fie.  (j."J3.  —  As|)OCt  (iplitiiliMiisc()|)ii|ii(' 
(K.  (irccIT). 

I,(ï  réseau  capillaire  de  la  elioroïde  est  \isili!e  ie 
l'épithéliuin  pigmenlaire. 


ionil  lie  l"(i'il 
ti';ive|-s  la    l'i'liiii'  el 


/•'.Y 


Fie.  (io4.  —  Tissu  élastique  formant  la  lamelle 
externe  de  la  membrane  vitrée  (Sinirnow). 

h'i\,  ^'l'oupements  fibrillaires,  d'aspect  pseudo-cellii- 


D'après  Venneman,  la  chorio-capillaire  est 
un  réseau  de  cellules  étoilées,  anastomosées, 
creusées  en   capillaires  dans  lesquels  le  ni- 

"""'  trate    d'argent    ne   décèle    pas   de    contours 

endothéliaux.  Les  mailles  sont  remplies  d'une 

sui)staiice  lioinopcne,  intille,   sans  lurmes  cellulaires,  dette  substance  bomogène  s'épaissit 

en  dedans,  sous  l'épithéliuin,  pour  l'onner  la  lame  vitrée. 


.1.  DIUAULT] 


1066  APPAREIL  DE  LA  VISION. 

'■)"  Lame  vitrée  (Arnold).  —  Membrane  élastique  {Iv()lliker).  —  Mem- 
brane basale  (Ilenle).  —  C'est  inie  iiieinl)rauo  hoîiiogèno  de  0a6  à  0  y.  8 
d'épaisseur,  adhérant  à  la  couche  précédente.  Chez  les  sujets  Agés  et  dans 
certains  processus  inflainniatoires  chroniques,  il  se  développe  des  verrucosités, 
quelquefois  très  nombreuses,  à  sa  surface  interne. 

D'après  Saltler,  elle  est  composée  de  doux  lamelles,  dont  Tinterne  est  anhisteet  l'e-xterno 
est  formée  d'un  tissu  réticulé  fin  et  pâle.  Dans  ce  tissu  réticulé,  Smirnow  a  vu  un  fin  réseau  de 
fibres  élastiques  qui,  de  face,  peut  donner  des  figures  pseudo-cellulaires  (llg.  054).  Ces 
lamelles  se  voient  mieux  au  voisinage  de  la  papille,  parce  qu'en  ce  point,  elles  sont  plus 
épaisses  toutes  les  deux,  surtout  l'externe.  En  avant,  la  lame  vitrée  passe  dans  la  région 
ciliaire,  mais  d'après  Salzmann  ses  deux  feuillets  se  séparent  et  dans  l'intervalle  on  trouve 
un  tissu  conjonctif  ondulé  privé  de  vaisseaux. 

Burd  postérieur  de  la  choroïde.  —  Kn  arrière,  la  choroïde  se  termine  autour 
du  nerf  optique  par  une  sorte  d'épaississement  très  riche  en  fibres  élastiques  et 
intimement  uni  au  tissu  scierai.  C'est  le  tissu  limitant  à'Ehchmg.  La  choroïde 
envoie  en  outre  dans  le  nerf  des  petits  vaisseaux  et  du  tissu  conjonctif  formant 
les  couches  les  plus  antérieures  de  la  lame  criblée  (lame  criblée  clioroïdienne). 
Celte  partie  de  la  lame  criblée  contient  peu  de  fibres  élastiques.  Chez  le 
chien  et  d'autres  animaux,  elle  est  fortement  chargée  de  pigment,  comme  la 
choroïde  elle-même.  —  La  lame  vitrée  de  la  choroïde  se  termine  au  contact 
du  nerf  optique  sans  y  pénétrer;  souvent  son  bord  se  replie  en  avant  en  ce 
point  (Sagaguchi). 

Tapis.  —  Lorsqu'on  regarde  à  rophtalmoscope  ou  qu'on  ouvre  un  u-il  de  bœuf,  de  cliien 
ou  de  chat,  on  est  frappé  par  ce  fait  qu'une  partie  du  fond  de  l'œil  est  verdàtre  et  très 
brillante,  tandis  que  le  reste  est  d'un  brun  sombre,  terne  comme  le  fond  de  I'omI  humain 
ou  celui  du  lapin.  Si  on  enlève  la  rétine,  le  môme  aspect  persiste  et  est  même  plus  net. 
Le  pinceautagc  de  l'épithélium  rétinien,  qui  n'est  pas  pigmenté  à  ce  niveau  ne  modifie 
pas  non  plus  l'aspect  de  la  région.  Cet  aspect  brillant  est  du  à  une  constitution  particulière 
de  la  choroïde  et  c'est  à  cette  disposition  qu'on  donne  le  nom  de  tapis. 

La  structure  du  tapis  a  été  bien  étudiée  par  Tourneux.  11  est  formé  par  l'interposition 
d'une  couche  spéciale  entre  la  chorio-capillaire  et  la  couche  des  gros  vaisseaux.  11  eu  existe 
deux  types:  le  type  cellulaire,  qui  se  rencontre  chez  les  carnassiers,  et  le  type  fibreux,  chez 
les  ruminants.  Dans  les  deux  types,  il  s'agit  d'une  couche  de  100  à  200  u.  d'épaisseur,  appli- 
([uée  immédiatement  sur  la  chorio-capillaire  et  traversée  perpendiculairement  par  d'aulres 
capillaires  (|ui  font  communiciuer  la  chorio-capillaire  avec  la  couche  des  gros  vaisseaux. 
(>hez  les  carnassiers,  elle  est  formée  de  grandes  cellules  (iridocyles,  cellules  irisantes,  cel- 
lules chatoyantes)  polygonales,  à  5  ou  6  pans,  aplaties,  ayant  40  u.  de  diamètre  sur  3  ou 
4  i;.  d'épnisseur.  Le  noyau  est  petit,  sphérique  et  central.  Le  corps  cellulaire  est  clivé  en 
aiguilles  d'apparence  cristalline,  (^hez  les  ruminants,  cette  couche  fondamentale  est  composée 
de  faisceaux  flbrillaires  aplatis  parallèlement  à  la  surface  de  la  choroïde  et  termines  en 
pointe  à  leurs  deux  extrémités.  Leur  longueur  est  de  200  à  300  ij.  environ.  Entre  eux  se  trou- 
vent quelques  cellules  conjonctives  fusiformes. 

VAISSEAUX  ET   NERFS  DU   TRACTUS   UVÉAL 

Les  vaisseaux  et  les  nerfs  des  trois  segments  du  tractus  uvéal  présentent  trop 
de  rapports  entre  eux  j)our  être  étudiés  séparément  à  propos  de  chacun  de  ces 
segments. 

D'après  Leber,  dont  la  description  est  devenue  classique,  le  système  circu- 
latoire de  l'œil  est  formé  de  deux  territoires  presque  complèleuuMit  indépen- 
dants. L'un  de  ces  territoires  comprend  la  rétine  et  la  terminaison  du  nerf 
optique,  l'autre  comprend  l(>s  deux  autres  uuMnI)ranes  dr  \\v\\.  le  traclus 
uvéal  et  la  sclérotique  avec  un  jkmi  de  tissu  épiscléral.  Entre  les  deux  réseaux. 


\  \issiv\rx  i:t  nkui's  du  tiuctus  uvkai.. 


1067 


Vais,  du  limbe 

A.  et 


il. 

ccrc.  art.  de  l'iris 
d.  récurrente 
'<.  conj.  post. 
Veine  conj. 
.-■'     post. 

Art.  cil.  ant. 


Veine  cil. 
ant. 


il  existe  si'iilciiiciil  ([ii('l(jiics  linos  anastoiuoses  au  nivoau  du  ncif  opiiijiic.  — 
Ici.  il  no  sera  ([iicsdoii  ([uc  de  la  circiilatioii  du  Iraclus  livrai. 

Artères.  Les  arlèrcs  (jui  se  disliiltucnl  au  Iractus  u\ral  portent  li;  nom 
d'artères  ciliaircs.  Il  \'  en  a  .*{  ,i:roupes  : 

a)  Artèrt'x  cilinires  roKiics  j/ostérieures.  —  Elles  naissent  directement  de 
l'artère  ophtalmique  ou  de  ses  premières  branches  par  4  à  G  petits  troncs  qui 
s(>  divisent  en  arrière  du  glohe,  de  sorte  qu'en  arrivant  à  celui-ci,  les  artères 
ciliaires  courbas  sont  au  nombre  de  20  environ.  Elles  traversent  la  sclérotique 
aiilour  du  n(>rr  optique,  plus  près  de  lui  en  dedans  qu'en  dehors.  En  pénétrant 
dans  la  sclrroli([Me,  quelques-unes  lui  abandonnent  de  fins  rameaux, 

Dans  leur  trajet  inlra-scléral,  quelques-unes  de  ces  artères  (2  à  4,  situées 
liénéralenient  en  dedans  et  en  dehors)  donnent  des  branches  qui  s'anastomo- 
sent entre  elles  et  forment  un  anneau  complet  autour  de  l'entrée  du  nerf 
optique  ;  c'est  Van- 
ui-nu  vasculairo  prie- 
rai (le  Zinii  ou  de 
llallcr,  ou  cercle  ar- 
tériel du  nerf  optique. 
De  cet  anneau  vascu- 
lairo partent  do  petites 
branches  pour  l'ex- 
trémité du  nerf  opti- 
que, dans  lequel  elles 
s'anastomosent  avec' 
les  vaisseaux  réti- 
niens ;  mais  ses  bran- 
ches principales  vont 
à  la  choroïde,  où  elles 
ont  la  même  distribu- 
tion que  les  rameaux 
des  autres  artères  ci- 
liaires courtes  posté- 
rieures. 

b)  Artères  ciliaires 
longues  postérieures. 
—  Leur  origine  est  la 
même  que  celle  des 
ciliaires  courtes.  Elles 
sont  au  nombre  de  2 
et  elles  abordent  la 
sclérotique,  lune  en 
dedans,  l'autre  en  de- 
hors, un  peu  plus  en 

avant  que  les  ciliaires  courtes.  Leur  trajet  intra-scléral  est  extrêmement 
oblique.  Elles  cheminent  ensuite  sans  se  ramifier  à  la  surface  de  la  choroïde, 
jusqu'au  niveau  du  muscle  ciliaire. 


FiG.  053. 


V^eine  épi- 
scléralc 


Artère  êpi- 
sclérale 


Veine  vorli- 
cineuse 


cil.  longue  post. 
il.  courte  post. 
t.  oplico-cltor. 
rte  postérieure 
postérieure 

Art.  centrale  du  nerf  npl. 
Veine  centrale  du  nerf  opt. 
Vaisseaux  de  Tœil  (schéma  de  Lebcr). 


[.4    DRUAULT.] 


1068 


AI'I'AIIKIL  DE  I.A  VISION. 


(■)  Artères  ciltairr^  (inlérkures.  —  Ce  sont  des   i-amoaux   «les  arK-res  des 


I^f.lil  cercla 
art.  de  l'iris 

Grand  cercle 
art.  de  l'iris 
Art.  ïécurr. 
de  la  clior. 
Entrée  d'une 
art.  cil.  ant. 


Coupe  du   u. 
Optiqur 


FiG.  G'iG.  —  Vaisseaux  du  Iraclus  uvral  (d'apn'-s  Lebei] 


quatre  droits  niiisclos,  dont  elles  suivent  les  tendons  pour  j)énétrer  dans  la  sclé- 
rotique. Elles  sont  générale- 
ment au  nombre  de  deux  pour 
(•haqu(>  nuiscle,  sauf  j)our  le 
droit  externe  (|ui  n'en  a 
(|u'une.  Elles  abandonnent 
des  brancbes  à  la  sclérotique 
et  traversent  cette  membrane 
près  du  bord  de  la  cornée. 

De  ces  trois  ^a'oupes  d'ar- 
tères, le  premier  est  destiné  ;i 
la  cboroïde.  les  deux  autres 
au  corps  ciliaire  et  à  l'iri-^. 

Après  a\iiir  perl'cuv  la  sdé- 
rotiipie,  les  ciliaires  courtes 
postérieures  se  répandent  dans 
la  partie  e.xterne  et  movenne 
du  siroma  rhoroulien.  en 
s'anastomosant  entre  elles, 
("ertaines  de  ces  artères  se 
irroupent  plus  particulière- 
nuMit  aut(mr  de  la  |)apille. 
dans  la  zone  éipiatoriale  et 
dans  la  réf;ion  niaculaire.  Les  dernières  raniilications  d(>s  artères  ciliaires 
courtes    postérieures    se    terininenl    dans   les  capillaires    de    la    meuihraiu'    de 


l'ui.  0.")" 


Arli'ii's  ilo  Piiis  (Aruiil(l). 


A,  clioi'okle.  —  /},  iris.  —  C.  muscle  riliairo.  —  I.  arlcros  ci 
liaii'es  postérieures  ionarues.  —  2,  artères  ciliaires  antérieures.  — 
3,  grand  cercle  artériel  de  l'iris  (anastomoses  entre  les  arlères  ci 
Maires  lonjrues  pnslérieiires  et  les  artères  ciliaires  antérieures).  — 
'i,  petit  ci'rcle  de  l'iris.  —  j,  arléros  de  l'iris. 


VAissKAix  i:t  m:i;i' 


hll  TIIACTIS   I  VKAI.. 


1069 


IJiiyscli.  I.ciir  Iriiildlic  ne  s'clcnd  jias  lotil  ;i  laii  jiis((ii*;'i  l'ora  serrala.  Li' 
Itord  aiilii  leur  de  la  clniniKlr  iccoit  des  arltTcs  rc-ciirrciilcs  doiil  les  raiinli- 
caliuiis  s'aiiasIdiiKisciil  a\cc  le  n'-scaii  iioslrnciir. 

|j'  uiuxclc  nh(iin\  la  ri''i//<ni  ilr  I  orliictihc^  rihtiri><  cl  le  /j(jril  ri nli'i'iciir  <!<• 
1(1  i-horiuilc  soni  aliiiiriil('">  \\av  des  rameaux  vciiaiil,  soit'dcs  artèrfs  filial rrs 
aiilri'iciircs,  sdil  des  arlt'fcs  cdiaircs  Ioniques  |)iisl(''i'iciir"c^.  Lrs  laiiiraiix  des 
arirri's  ciliaiiTs  aiilcnciii'cs  s'aiiasldiiuisciil  ciilrcciix  un  prii  en  arrière  (lu 
li'i'aiid  (•ri'clc  arh'nrl  de  liiis.  Idriiiaiil  iiii  aiincaii  iiicdm|)li'l  dil  rcrcle  ai'léviei 
'h(  ni  KXflc  ri/iiiirr. 

Les  deux  ai'lrrcs  riliaii'cs  Idiiiiiics  |)dsl('Ti('iirc<,  arrivùos  dans  lùpaisscur  dii 
iiiiisclr  ciliaii'c.  se  di\  iscni  clianinc  en  une  l)raindi('  ascendante  et  une  hranclic 
dcsrciidaiilc.  Les  i\vu\  hraiiehes  de  <lia(|ue  artère  s'anastomosent  avec  les  deux 
lii'aiiclics  de  l'artère  opposée  et  avec  les  artères  ciliaii-es  antérieures,  pour  i'or- 
luei'  un  anneau  artériel  complet,  (let  anneau  situé  en  plein  muscle  cdiaire, 
mais  près  de  la  l'acine  de  l'iiis,  est  nommé  fjr'iiiil  cercle  arlérit'l  île  VirU. 
(".liez  quel(|ues  animaux  (lajiin)  il  se  trouve  dans  l'iris  même.  Ses  rameaux 
soni   pailiculièreinent  destinés  aux  procès  ciliaires  et  à   l'iris. 

Les  artères  des  procès  ciliaires  naissent  du  <^rand  cercle  artériel  de  l'iris, 
(diacnne  de  ces  artères  est  destinée,  suivant  son  volume,  à  lin  ou  à  plusieurs 
|)rocès  ciliaires.  Klles  sorleiil  du 
muscle  ciliaire,  pénètrent  dans 
les  j)rocès  ciliaires  par  leur  ex- 
trémité antérieure  et  s'y  divisent 
immédiatement  en  un  f^rand 
nomhre  de  rameaux  anastomosés 
entre  eux. 

Les  artères  de  Viri^  naissent 
du  grand  cercle,  souvent  par 
des  troncs  communs  avec  les 
artères  des  procès  ciliaires.  Leurs 
ramifications  suivent  la  face  pos- 
térieure de  l'iris  suivant  une 
direction  radiaire  et  gagnent  le 
bord  pupillaire.  Au  voisinage  de 
celui-ci,  au  ]ioint  où  s'insérait 
!a  membrane  pupillaire,  il  existe  i-ir,.  (i.-;s.  —  AiIimcs  ei  veines  ciliaires  antérieures 
des     anastomoses    transversales  (î^appp.v). 

formant  le  petit  cercle  artériel 
lie    liris.    Les    artères   de   l'iris   ont   des   parois    relativement   très   épaisses. 

Du  grand  cercle  artériel  de  l'Iris  part  aussi  un  troisième  groupe  de  bran- 
ches, les  artères  récurrentes,  qui  vont  s'anastomoser  avec  les  artères  clioroï- 
diennes,  branches  des  artères  ciliaires  postérieures. 

Veines.  —  Leur  disposition  est  très  différente  de  celle  des  artères.  Tandis 
que  le  tractus  nvéal  comprend  deux  territoires  artériels,  antérieur  et  postérieur, 
d'importance  à  ])eu  près  égale,  ses  deux  territoires  veineux  sont  d'importance 
très  inégale  :  l'un,  celui  des  veines  ciliaires  antérieures,  reçoit  seulement  une 


[.I.  DRUAULT.] 


1070 


Ari'Ai^Kii.  m;  i,a  vision. 


mèSéMu    ,      > 

FiG.  051).  —   IMpxus  veineux  des  procès  biliaires. 
Gr.  40  D.  (Sappey). 

I,  1,  pro'-i's  ciliaiivs.  —  3,  veiiiRS  allant  des  procès  ciliairos 
aux  vasa  vorticosa.  —  4.  vciiips  de  riri>  venant  se  jeter  dans 
le  plexus  des  procès  ciliaiics  ([irelles  rdEilrihiiciit  à  former. 


Fir,.  0(j(l.  —  N'eiiies  du  soyuuMit  .lulcricur  du  li;utu> 
uvéal,  vues  par  la  l'ace  interne  (Sappey). 

/'c,  procès  ciliairos.  —  V.Ch,  veines  de  la  choroïde.  —   \'i 
veines  de  l'iris.  —  VPrc,  veines  des  procès  ciliaires. 


j);irtie  de.s  vaisseaux  du  muscle  ci- 
liaire;  l'autre,  celui  des  vcinfs 
vorticineiises,  reçoit  le  sang  de 
presque  tout  le  reste  du  tractus 
u\éal. 

D'après  Sappey,  les  veines  de  la 
rlioroïdc  naissent  brusquement 
par  la  fusion  de  12,  15,  20  ca- 
|)illaires  à  direction  conver^-^enti^ 
et  formant  un  petit  tourbillon 
(fig.  6o2).  puis  ces  veines  se  réu- 
nissent avec  d'autres,  gagnent  la 
couche  des  gros  vaisseaux  et  là 
forment  de  grands  tourbillons, 
visibles  à  l'ieil  nu,  dont  chacun  est 
le  centre  d'une  veine  vûrticineuse. 
Les  veines  des  procès  ciliaire>> 
forment  des  pelotons  limités  en  ^ 
avant  par  une  arcade  veineu.se  et 
terminés  en  arrière  par  cinq  ou 
six  veines  longitudinales  qui,  tout 
en  se  groupant,  gagnent  le  réseau 
vorticineux. 

Les  veines  de  Viri^  ont  une  dis- 
position rayonnée  parallèle  à  celle 
des  artères,  mais  elles  occu|)enl 
un  plan  plus  profond.  Elles  s'ana- 
stomosent entre  elles  et,  dans  la 
zone  ciliaire.  s'unissent  aux  veines 
des  procès  ciliairos  pour  gagner 
les  veines  vortioineuses.  D'après 
Leber,  aucune  de  ces  veines  ne 
va  au  canal  de  Schlemm. 

Les  veines  du  muscle  ciliaire 
\(iiil  en  partie  en  arrière  s'unir 
aux  précédentes.  Les  autres  se 
dirigent  en  avant,  pénètrent  dans 
la  sclérotique,  entrent  en  relation 
avec  le  canal  de  Schlemm  et  se 
jettenl  dans  les  veines  ciliaires 
antérieures.  Ces  veines  sont  plus 
p(Mlles  que  les  artères  corres]ion- 
(laules.  et»  (|ni  TumiI  sui'loul  à  ce 
{\\\c  leurs  raiiitMu.x  iulra-oculaires 
soiil  beaucoup  nuuns  importants. 
Au  voisinage  du  nert"  oplitjue. 
il  existe  des  anastouioses  entre  les 


VAISSEAUX   KT  M;|!IS   ItT  TRACTUS  UVKAL. 


1071 


vi'incs  rlc  la  clioroïde  et  les  Iji-aiidics  de  la   \ciiic  centrale  du    nerf  o[itiqiic. 
(Voir  Vaisseaux  rétiniens). 

I.es  veines  ciliaires  courtes  ])Ostérieures  ne  proviennent  (pie  de  la  sclérotique. 

\'i'ines  vorlirinr'ifscs.  —  Elles  sont  f^énéralenient  au  nrjndire  di;  (piatre.  (le 
sont  des  veines  relativement  volumineuses.  Elles  traversent  la  s(dérotiqne  un 
|)eu  en  arrière  de  l'équateur,  eu  quatre  points  symétriques  placés  dans  les  méri- 
diens oblicpies  en  haut  et  eu  dehors,  en  haut  et  eu  dedans,  en  has  et  en 
dedans,  en  has  et  en  deliors.  Eeur  trajet  intra-scléral  de  l'intérieur  vers  l'ex- 
léricur  est  légèrement  ohlicpie  eu  arrière.  A  la  sortie  de  la  sclérotique,  elles 
décrivent  j)lusieurs  sinuosités  et  vont  se  jeter,  les  deux  supérieures  dans  la  veincî 
o|)hlalnrK|ue  supérieure,  les  deux  inférieures  dans  la  veine  ophtalmique  infé- 
rieure. 

Parfois  une  ou  deux  de  ces  veines  sont  eu  quelque  sorte  dédouhlées  et  il 
existe  cinq  ou  six  veines  vorticincuses.  D'après  Sclioute,  il  existe  parfois  une  ou 
deux  veines vorticineuses  tout  près  du  point  d'entrée 
du  nerf  optique  ou  dans  son  voisinage. 

A  leur  sortie  de  la  sclérotique,  les  veines  vorti- 
cineuses reçoivent  de  petites  veines  épisclérales  dont 
quelques-unes  leur  constituent  des  anastomoses  avec 
les  veinules  ciliaires  postérieures. 


lUHine 
Choroïde 
Espace  périclwr. 
Espace  de  Tenon 


r  ,      ..  tr       '       •    1  i         '    -i    1,1  '~     --■- V.  vorlicineuse 

Lymphatiques.  —  11  n  existe  pas  de  véritables 
canaux  lymphatiques  dans  le  tractus  uvéal,  nmais 
de  nombreux  et  grands  espaces  lymphatiques  dans 
le  tissu  lâche  qui  forme  son  stroma.  Il  existe  en 
outre  des  gaines  périveineuses  dont  la  réunion  forme 
les  gaines  des  veines  vorticineuses.  D'après  Scliwalhe, 
ces  gaines,  dans  leur  trajet  intra-scléral,  envelop- 
pent complètement  la  veine  dans  la  partie  interne 

de  ce  trajet  et  occupent  seulement  la  partie  postérieure  de  la  veine  pour  la 
dernière  portion  du  trajet  (fîg.  661).  En  sortant  de  la  sclérotique,  la  gaine  lym- 
phatique se  jette  dans  l'espace  de  Tenon. 


Fie.  001.  — ■  Espace  lyinplia- 
tique  entourant  une  veine 
voiticineuse  (Scliwalbe). 


D'après  Vcnneman,  les  gaines  péri-vasculaires  elles-mêmes  n'existent  pas  en  tant  qu'cs- 
liaces  ouverts,  mais  les  gaines  conjonctives  délicates  qui  entourent  les  vaisseaux  et  les 
nerfs  traversant  la  sclérotique  n'en  sont  pas  moins  des  voies  de  prédilection  pour  la  dilTu- 
sion  des  licjuides. 

Nerfs.  —  Le  tractus  uvéal  est  abondamment  pourvu  de  filets  nerveux.  On 
les  divise  en  nerfs  ciliaires  courts,  branches  du  ganglion  ophtalmique,  et  nerfs 
ciliaires  longs,  branches  du  nasal  (t.  III,  p.  914). 

Après  avoir  perforé  la  sclérotique  au  pourtour  du  nerf  optique,  les  nerfs 
ciliaires  cheminent  entre  la  sclérotique  et  la  choroïde,  dans  l'épaisseur  de  la 
lamina  fusca,  pour  gagner  le  muscle  ciliaire. 

Parfois  le  tronc  d'un  nerf  ciliaire  peut  former  une  duplicature  dans  l'épaisseur  de  la  sclé- 
rotique. Le  nerf,  qui  était  dans  l'espace  supra-choroïdien,  se  dirige  brusquement  en  dehors 
il  travers  la  scléroti([ue,  mais,  arrivé  près  de  la  surface  externe  de  cette  membrane,  il  revient 
on  arrière  en  suivant  le  même  trajet  intra-scléral,  puis  continue  son  trajet  dans  l'espace 
supra-choroïdien.  Sur  certaines  coupes,  on  peut  avoir  ainsi  l'apparence  presque  complète 
d'un  nerf  Volumineux  traversant  la  sclérotique  et  se  divisant  immédiatement  au-dessous  en 
deux  branches  égales,  dirigées  l'une  en  avant,  l'autre  en  arrière  (Axenfeld,  Xaito). 


[A.  DRUAULT.] 


1072  AfPAREll.  ni-:  LA  VISION. 

Dans  leur  trajet  sous-scléral,  les  nerl's  donnent  des  rameaux  nombreux  à  la 
choroïde.  Ces  rameaux,  formés  de  fibres  à  myéline  et  de  fibres  sans  myéline, 
s'anastomosent  et  forment  un  réseau  dans  l'épaisseur  de  la  lamina  fusca;  les 
branches  de  ce  réseau  se  rendent  surtout  aux  artén-s  et  à  la  couche  chorio- 
capillaire. 

Bietti  dccril  un  réseau  spécial  en  rapport  avec  la  lame  vitrée,  situé  probablement  sur  sa 
face  externe.  Ce  réseau  est  constitué  par  des  faisceaux  entre-croisés  et  anastomosés  entre 
eux.  formant  des  mailles  tn-s  irrég-ulières  et  donnant  des  fibrilles  (|ui  forment  à  l'intérieur 
de  ces  mailles  iTauties  mailles  |)his  fines. 

A  la  surface  du  muscle  clliaire,  les  nerfs  ciliaires  se  divisent  et  forment  un 
plexus  serré.  Celui-ci  donne  des  rameaux  nombreux  au  muscle  et  à  l'iris,  quel- 
ques rameaux  récurrents  à  la  réirion  do  l'orbiculus  riliaris  et  des  rameaux 
externes  pour  la  cornée. 

Les  rameaux  musculaires  pénètrent  dans  le  muscle  et  xont  autour  de  ses 
libres.  Leurs  terminaisons  ne  sont  pas  connues. 

Les  nerfs  de  Yiris  constituent  un  réseau  d'où  partent  .3  groupes  de  fibres  :  a) 
des  fibrilles  dirigées  vers  la  face  postérieure  où  elles  forment  un  réseau  très  fin  ; 
elles  sont  sans  doute  destinées  au  dilatateur,  d'autres  fibrilles  trèsfines  vont  au 
sphincter;  b)  des  fibres  à  myéline  dirigées  en  avant  et  se  terminant  par  des  fi- 
brilles nues  qui  forment  un  épais  réseau  près  de  la  face  antérieure;  elles  parais- 
sent être  sensitives;  r)  enfin  un  troisième  réseau  destiné  aux  vaisseaux. 

Cellules  nerveuses.  —  Lu  plupart  des  auteurs  (Iwanoff,  etc.)  admettent  lexistence  de  cel- 
lules nerveuses  dans  le  tractus  uvéal.  Dans  la  choroïde,  ce  sont  des  cellules  multipolaires 
très  nombreuses,  surtout  dans  les  couches  superficielles.  Dans  le  muscle  ciliaire.  ce  sont  des 
cellules  bipolaires  plus  rares.  —  Dans  l'iris,  la  question  a  été  plus  disculée.  On  admet  g-éné- 
ralement  qu'il  ne  contient  pas  de  cellules  ganglionnaires:  c'est  notamment  l'opinion  d".\n- 
dog-sky.  D'après  cet  auteur,  on  a  pris  pour  des  cellules  ganglionnaires,  tantôt  des  cellules 
ramifiées  du  stroma,  tantùt  des  cellules  appartenant  aux  gaines  nerveuses  présentant  des 
noyaux   triangulaires  à  certains  points  de  bifurcation  des   lilets  nerveux. 

D'après  Seidenmann  (1899)  il  n'y  a  probablement  pas  de  cellules  nerveuses  dans  le  tractus 
uvéal  et  ou  aurait  pris  pour  des  cellules  nerveuses  les  cellules  étoilées  du  stroma  ou  les 
points  de  division  des  fibres  nerveuses  privées  de  myéline. 

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TsciiEnxiXG.  Congr.  inl.  de  méd.,  Sect.  d'Ophl..  Paris,  1900.  —  Wiumark.  Mitteil.  ans.  d. 
Augenkl.  zu  Stockholm,  1901. 


I!i;tim:.  1073 


ki:tim:' 

A  propos  du  (It'vcloppotnent  de  celte  meinhriine,  on  a  vu  qu'elle  dérive  eiiliè- 
rernent  du  système  nerveux  et  que,  priiuitivenient,  elle  tapisse  toute  la  face 
interne  du  Iractus  uvéal,  s'étendant  en  avant  jus([u'au  bord  pupillaire.  —  Les 
deux  sédiments  antérieurs  de  Ja  rétine  embryonnaire,  c'est-à-dire  la  portion 
irienne  et  la  pctrtion  ciliaire,  ont  été  décrits  à  propos  de  l'iris  et  du  corps 
oiliaire,  avec  lesquels  ils  sont  d'ailleurs  fusionnés  intimement.  La  partie  optique 
de  la  rétine  qui  reste  à  décrire  comprend  la  couche  d'épithélium  pigmentaire 
appliquée  à  la  face  interne  de  la  choroïde  et  la  rétine  proprement  dite. 

Axpect  de  la  rétine.  —  La  rétine  proprement  dite  est  à  l'état  normal  parfai- 
tement transparente,  sauf  peut-être  dans  sa  couche  la  plus  externe  (cônes  et 
bâtonnets).  Aussi,  à  l'examen  ophtalmoscopique,  on  n'en  voit  que  les  vais- 
seaux. La  coloration  générale  du  fond  de  l'œil  tient  surtout  à  la  pigmentation 
et  à  la  vascularisation  de  la  choroïde;  cependant  la  présence  du  «  pourpre  réti- 
nien »  dans  les  bâtonnets  peut  contribuer,  pour  une  petite  part,  à  la  teinte  du 
fond  de  l'œil.  Cette  teinte  varie  beaucoup  avec  les  individus  :  plus  la  choroïde 
et  l'épithélium  pigmentaire  sont  chargés  de  pigment,  plus  le  fond  de  Tipil 
paraît  uniformément  noir;  moins  il  y  a  de  pigment,  plus  le  fond  de  l'ceil 
est  rouge  et  mieux  on  y  reconnaît  le  dessin  des  vaisseaux  choroïdiens.  —  Chez 
les  jeunes  sujets,  la  surface  intei'ne  de  la  rétine  présente  des  reflets  moirés 
surtout  marqués  au  bord  de  la  fovea  centralis  ;  chez  l'adulte,  on  n'observe 
qu'un  tout  petit  reflet  au  centre  de  la  fovea.  —  D'autres  modifications  d'as- 
pect dans  la  région  de  la  fovea  centralis  et  dans  celle  de  la  papille  seront  signa- 
lées à  propos  de  ces  régions.  —  L'aspect  de  la  rétine  et  du  fond  de  l'œil  est 
exactement  le  même  (à  part  la  réplétion  des  vaisseaux  rétiniens)  sur  l'œil  fraî- 
chement énucléé  et  ouvert  largement  ;  mais  très  peu  de  temps  après  l'énu- 
cléation  ou  après  la  mort,  la  rétine  s'opacifie  et  prend  une  teinte  blanche. 

Elle  se  sépare  aveclaplusgrandefacilitédela  choroïde  (à  laquelle  l'épithélium 
pigmentaire  reste  adhérent),  sauf  à  son  bord  antérieur  et  au  pourtour  de  la 
papille,  oîi  elle  est  intimement  unie  aux  parties  profondes.  Elle  se  présente  alors 
sous  l'aspect  d'une  fine  membrane  extrêmement  friable. 

Elle  a  la  forme  d'une  calotte  assez  régulièrement  sphérique.  car  la  portion 
de  la  paroi  oculaire  qu'elle  tapisse  est  justement  la  plus  régulière.  Elle  répond 
à  la  surface  de  plus  d'une  demi-sphère  ;  sur  des  couj)es  méridiennes  de  l'œil, 
sa  coupe  représente  environ  les  deux  tiers  d'un  cercle. 

Son  épai-iseur  y arie  de 0mm.  1  càO  mm.  4.  Elle  a  son  maximum  au  pourtour 
de  la  fovea  et  va  en  diminuant  régulièrement  vers  la  périphérie. 

Elle  présente  une  face  externe,  une  face  interne  et  un  bord  antérieur.  La 
face  externe  est  en  rapport  avec  la  choroïde  dans  toute  son  étendue  et  la  ftfce 

1.  Son  nom  actuel  est  la  traduction  de  celui  qui  lui  avait  été  donné  parles  anciens  anatomistes  grecs 
lijjL'^iÇXïiaTpoî'.Sf,;  /tTÛv);  il  montre  que  ceux-ci  la  comparaient  à  un  filet.  Il  est  évident  qu'il  ne  s'agissait  pas 
de  sa  structure  réticulée,  mais  bien  de  sa  disposition  générale,  soit  lorsqu'elle  est  en  place,  soit  lorsqu'elle  est 
décollée.  Il  est  possible  aussi  que  cette  comparaison  avec  un  lilet  ait  été  facilitée  par  ses  rapports  avec  le  en  ps 
vitré  transparent  et  souvent  fluide  comme  de  Teau. 

POIRIER  ET  CHARPy.   —  V.  08 

.!.  Dr.UM'LT. 


1074 


Al 'l 'AU  Kl  L  m-:  LA  VI.<IOX. 


interne  avec  le  corps  vitré  auquel  elle  adhère  légèrement.  — Le  bord  antérieur, 
qui  est  bien  net,  forme  Vora  serrata.  En  arrière,  la  rétine  se  continue  avec  la 
papille  du  nerf  optique. 

Prise  en  bloc,  sa  compo><it(ijn  chiiniqur  est  la  suivante  :  Eau,  8S0  ;  malièros 
organiques,  HO  ;  sels,  10. 


STRUCTURE   DE  LA  RÉTINE 


Dans  sa  strucluri',  la  rétine  j)résonle  une  grande  complexité.  Mais  la  facilité 
relative  avec  laquelle  on  peut  l'isoler,  la  fixer,  l'examiner,  sa  fonction  bien  dé- 
finie, sa  disposition  en  couches  bien  nettes, 
l'ont  toujours  fait  choisir   par  les  histolo- 
gistes  comme  un  objet  d'étude  préféré. 

Les  nombreux  travaux  qui  lui  ont  (•té  coiisacri-s 
|)euvcnt  L'trc  divisés  en  deux  périodes  d'après  Jes 
méthodes  de  recherches  employées.  La  première 
période  comprend  les  reclierches  faites  avec  les 
fixateurs  et  colorants  employés  pour  les  autres 
tissus,  et  qui  font  voir  en  même  temps,  mais  sans 
netteté,  tous  les  éléments  rétiniens,  In  difléren- 
riation  n'existant  guère  que  pour  les  noyaux  cel- 
lulaires. La  seconde  période  comprend  les  recher- 
ches faites  avec  les  «  méthodes  révélatrices  »  de 
(jolgi  et  d'Ehrlich,  qui  présentent  le  prand  avan- 
tage de  ne  colorer  à  la  fois  qu'un  petit  nombre  de 
«■ellules,  et  de  les  colorer  avec  tous  leurs  prolon- 
i;emenls  '. 

La  première  période  avait  été  inaugurée  par 
lleinrich  Mullcr  (18.")7).  qui  divisait  la  rétine  en 
S  couches.  .\près  lui,  la  membrane  limitante 
externe  fut  reconn\ie,  et  l'épithélium  ]ugmentaire 
rattaché  à  la  rétine,  de  sorte  qu'on  lui  décrivit 
10  couches.  Mais  les  recherches  de  tous  les  au- 
teurs de  cette  période  sont  surtout  dominées  et 
dirigées  par  l'idée  qu'ils  se  font  d'une  fibre  réti- 
nienne unissant  nécessairement  d'une  façon  directe 
les  éléments  percepteurs  aux  fibres  du  nerf  optique 
(Hochon-Uuvigneaud). 

Dans  la  seconde  période,  c'est  l'étude  des  cel- 
lules qui  a  été  poursuivie.  On  vit  quelle  énorme 
extension  pouvaient  prendre  les  prolongements 
protoplasmiques  et,  surtout  par  l'étude  de  leurs 
connexions,  on  put  se  faire  une  idée  beaucoup 
lilus  exacte  de  leur  fonctionnement.  Dans  cette 
voie,  les  travaux  de  Ramon  y  Cajal  ont  étc  cer- 
tainement les  plus  fructueux. 


>  ;- 


X.ÏicmJcl 


FiG.  CG2.  —  Coupe  de  la  rétine.  Colo- 
ration à  l'hématoxvline.  (^^chéma  de 
H.  GreelT.) 

/,  épithclium  pigmciitiiire.  —  //,  coiRlie  des 
(tùncs  et  des  bâtonnets.  —  ///,  memt)rane  linii- 
tante  externe.  —  /F,  couclie  des  g^rains  externes 
(oorps  des  cellules  visuelles).  —  V,  couciie 
iple.xiforme  externe.  —  17,  couclie  des  gr.iins 
internes  ou  couche  des  cellules  unipolaires  et 
liipolaires.  —  VU,  couclie  plexiforme  interne. 
—  F///,  couche  des  cellules  nuiltipolaires.  — 
-Y.  couche  des  lihres  du  nerf  optique.  —  .V.  niem- 
lirane  limitante  interne.  —  .V,  fibre  de  Millier. 


1.  Ces  deux  groupes  de  molhoiles  semblent  aussi  dilTén-nls 
dans  leur  mécanisme  intime  que  dans  les  résultats  qu'ils 
fournissent.  Dans  les  méthodes  ordinaires,  le  colorant  pénètre 
le  tissu  et  se  fixe  sur  les  éléments,  sans  doute  par  le  fait  d'une 
affinité  chimiipie  spéciale.  Dans  les  mélliodos  de  Golgi  et 
d'Iîlirlich,  il  semble  au  contraire  que  l'affinité  chimique  n'ait 
qu'un  rôle  secondaire  et  que  l'imprégnation  des  éléments  cel- 
lulaires soit  due  surtout  .i  un  phénomène  de  capillarité,  ("e 
<|iii  nous  paraît  le  mieux  en  donner  l'itlée,  est  justement  l'imprégnation  d'une  rétine  fraîche  .nu  bleu  ib' 
méthylène,  car  ou  peut  suivre  alors  sous  le  microscope  la  pénétration  de  la  matière  colorante  le  long  des 
éléments. 


hitim:. 


1075 


A  cause  (le  la  complcxitr  de  la  n'-liiie,  il  iinporle  d'étahlir  des  divisidiiis  aussi 
nettes    (iiie    possible 

dans  étude  liis-  T     ^^■■^■^■^^■^^^^■^^■^^^^ 

tologlque.  Les  divi- 
sions employées  se- 
ront les  suivantes  : 

I.  Hpil/tcliu))i  pi<i- 
iitentaire. — Il  forme 
à  lui  seul  une  véri- 
table membrane  spé- 
ciale, aussi  bien  |)ar 
son  développement, 
qu(>  par  ses  rapports 
avec  la  choroïde,  à 
laquelle  beaucoup 
d'auteurs  le  ratta- 
chent encore. 

II.  Eléments  cel- 
lulaires. —  Les  élé- 
ments cellulaires 
qu'on  rencontre  dans 
la  rétine  sont  dispo- 
sés de  telle  manière 
qu'aucun  d'eux  ne 
se  trouve  en  entier 
dans  une  seule  des 
couches  classiques 
de  la  rétine  et  que, 
d'autre  part,  la  plu- 


t.U''J)a.^. 


FiG.  GG3.  —  Coupe  de  la  rétine.  Coloration  par  la  méthode 
de  Golgi.  (Schéma  de  R.  Greeiï.) 

/.  ('pitliriiiim  pigmentaire.  — •  //,  cônes  cl  bâtonnets.  —  //A,  cellules  visuelles. 
—  IV,  cuuche  plexit'urnie  externe.  —  F,  cellules  horizontales.  —  VI,  cellules 
bipolaires.  —  VU,  cellules  unipolaires  ou  amacrines.  —  VIU,  couche  plexiforme 
interne  (divisée  en  5  zones  ou  étages).  —  IX,  couche  de  cellules  mullipolaires.  — 
.V,  couche  des  fibres  nerveuses.  — •  M,  fibres  de  Millier  dont  les  extrémités  for- 
I>art    de    ces   couches    ment  les  membranes  limitantes  externe  et  interne. 

sont  formées  par  plu- 
sieurs sortes  d'éléments.  C'est  pourquoi  il  nous  a  semblé  préférable  de  séparer 
la  description  des  couches  de  celle  des  cellules  et  de  commencer  par  l'étude 
des  éléments  cellulaii'es. 

III.  Connexions  des  éléments  nerveux. 

IV.  Constitution  des  différentes  conches. 


I. 


EPITHELIUM  PIGMENTAIRE. 


Épilhclium  pigmentaire  liexagonal  (Greeff)  ;  coucixe  pigmentée  de  la  rétine. 

L'épithélium  pigmentaire  est  formé  par  un  seul  rang  de  cellules  appliquées 
sur  la  membrane  vitrée  de  la  choroïde  et,  jusqu'à  ce  que  son  développement  fût 
connu,  on  l'attribua  à  cette  dernière  membrane. 

Les  cellules  ont  de  12  à  18  a  de  diamètre.  Elles  sont  disposées  avec  une  grande 
régularité.  Vues  de  face,  elles  sont  nettement  séparées  lesunes  des  autres  etpré- 


f.4.  DRUAULT.] 


1076  AI'PARKIL  HE  LA  VISION. 

sentent  presque  toutes  un  contour  hexa^^onal  (fi^^.  004,  a);  cependant  quelques- 
unes  ont  5  ou  7  cotés,  et  on  peut  même  en  trouver  ayant  4  ou  8  et  jusqu'à  12 
côtés  (Greeff).  —  Dans  la  région  fovéale,  elles  sont  petites  et  bien  régulières  ; 
elles  deviennent  un  peu  plus  grandes  et  moins  régulières  vers  l'équateur,  puis 
de  nouveau  plus  petites,  mais  encore  moins  régulières  vers  Tora  serrata.  La 
couche  est  plus  sombre  dans  la  région  de  la  fovea  centralis  que  dans  le  reste 
do  la  rétine. 

Du  coté  de  la  choroïde,  elles  sont  terminées  par  une  extrémité  légèrement  con- 
vexe. Du  côté  opposé,  elles  pré- 
sentent des  prolongements  qui 
pénètrent  entre  les  cônes  et  les 
bâtonnets.  Ces  prolongements 
„..      .„^..       .  „  ,   ,,       ,       ,   ,       sont    relativement    plus   courts 

''^^0^;^^':./--'  ^\^;\-'.yx;y''  '  '<       chez  les  mammifères  que  dans 


WJg^^Wi 


W       ■;•  .     .'M  les  autres  classes  de  vertébrés. 


i.l. 


^%;^''   ''"•/•■'   "''^'''  Les  cellules  sont  séparées  les 

unes  des  autres  dans  leur  moitié 
FiG.  6G4.  —  Cellules  de  répithéliuiii  piyiueulaire  ,   .  , 

de  la  réline  humaine  (Max  Schultze).  supérieure     par      une     couche 

a,   sommet  ou  fare  externe  (appliquée  sur  la  l.-imc  vitrée  lie  la    épaiSSe    de    Ciment     qui     S  étend 

fiiioroïde).  —  6,  parties  latérales.  également  sur  leur  face  choroï- 

dienne,  formant  ainsi  un  cha- 
peau aulour  de  leur  extrémité  supérieure.  — •  Le  protoplasma  est  incolore 
dans  la  partie  supérieure  des  cellules  et  chargé  de  pigment  dans  la  partie 
inférieure  et  dans  les  prolongements.  Le  pigment,  substance  nommée  /'u<clne 
par  Kùhne,  est  brun  foncé  et  formé  par  des  grains  arrondis  et  par  de  petites 
aiguilles  ayant  de  1  à  5  a  de  longueur  chez  l'homnie.  11  n'y  a  que  la  forme  en 
aiguilles  dans  les  prolongements;  les  grains  arrondis  deviennent  au  contraire 
de  plus  en  plus  noinl)reux  en  remonlant. 

La  forme  même  des  uii;uilles  v;irit'  dune  espèce  .luiiiuile  it  lautre.  Chez  fliomme,  elles 
sont  relalivement  courtes  et  ii  pointes  mousses  (GreelT). 

Cette  forme  eu  aiguilles  est  spéciale  au  pigment  rétinien.  Elle  permet  de  le  distinguer  du 
pigment  choroidien  ou  des  pigments  pathologiques,  même  dans  les  yeux  les  plus  altérés. 

Le  pigment  manf[ue  complètement  chez  les  albinos.  En  outre,  chez  les  carnassiers  et  les 
animaux  à  sabot,  le  pigment  man<iue  au  niveau  du  tapis  clair  de  la  choroïde  (tupchiin 
lucidiim).  Chez  ces  animaux,  la  churoïde  et  réitithélium  lugmentaire  de  la  réline  sont  ainsi 
privés  de  i)igment  dans  la  même  région;  mais  la  i)igmentation  de  répithélinm  est  aussi 
développée  (lue  chez  les  autres  espèces  au  niveau  du  lapis  sombre  (laiietinn  nii/rum). 

Chez  quehiues  poissons,  particulièrement  chez  la  brème,  et  chez  quelques  sauriens,  il 
existe  nu  tapis  purement  rétinien  dû  à  la  présence  dans  l'épilhélium  pig-menlaire  d'un 
pigment  blanc.  Ce  pigment  est  foiinc  |>ar  une  substance  calcique  {(luuniiir).  j^es  grains  exis- 
tent dans  toutes  les  parties  des  cellules- A  côté  d'eux,  on  trouve  aussi  ties  grains  de  pigment 
ordinaire  (fuscine).  Chez  la  brème,  par  exemple,  sur  l'œil  ouvert,  on  voit  que  le  lapis  réti- 
nien occupe  les  deux  tiers  supérieurs  du  fond  de  l'œil,  qui  est  d'un  blanc  brillant  à  son 
niveau.  Ce  tapis  rétinien  a  permis  d'observer  l'existence  du  pourpre  rétinien  sur  l'animal 
vivant.  En  elTet,  à  l'examen  oplitalmoscopi(iue,  le  fond  de  l'œil  se  montre  roug-e  à  ce 
niveau  lors(|ue  l'animal  a  été  laissé  dans  l'obscurité;  ensuite  on  peut  vnir,  pend.inl  la  diin-e 
de  l'examen,  la  rétine  blanciiir  sous  l'action  de  la  lumière. 

Chez  quelques  animaux  des  dilférentes  classes  de  vertébrés,  mais  non  chez  l'homme,  on 
trouve  encore  dans  l'extrémité  choroïdienne  des  cellules  deux  sortes  de  gouttelettes,  les 
unes  formées  d'une  substance  d'aspect  graisseux,  désignée  smis  le  nom  de  liporhriue  ou 
liiléine.  et  les  autres  fornu'cs  d'une  subtance  d'aspect  cireux  dites  ijraiiitt  myéloïdes'ou 
iilrurintu'idcs. 


iii:tim;. 


1077 


Le  iioi/dit  csl  siiiK'  (l.iiis  la  |iailic  sii|)(''ricur(',  non  |>i^iiiciit(''(',  de  la  (•clliihî 
(li"-.  (■>('»;')).  Il  icroiili-  dans  niir  ((rlaiiir  mesure  los  ^raiiiilalioiis  pi^ineutaires 
situées  au-dessous  de  lui,  de  soilc  (juc.  dans  certaines  préparations  vues  de  face, 
les  cellules  paraissent 
plus  claires  au  ceuti'c 
(11-.  (iC.'i,  n).  Cc'rtai- 
iies  cellules  coiilicii- 
uent  deux  novaux. 


li 


i[  i  i  •  *  '■  •«  i- 


I 


Sous  l'action  de  la  lu- 
Miii'it',  les  pioloiipcmonls 
iiirciii'iiis  (l(>s  colliilcs 
^iiliissciil  un  allon.iionionl 
|i1ms  ou  moins  fiiaud  sui- 
vai\t  les  cspcces  animales 
(li,u-.  (".(iri.  15).  Chez  les 
amphiltios  et  les  oiseaux, 
ici  alloni;enient  est  (|ucl- 
iiuefois  consitk'ijiblc  et 
les  prolongements  peu- 
vent mi''iiie  atleinili(>  la 
membrane  liiiiilanle  cx- 
lenu>.  Par  le  lait  de  ce 
mouNcmenl  .  les  cônes 
el  surtout  les  liàtonnets 
sont  en  partie  soustraits 
a  ra<-tion  de  la  liuiiière. 

Kiilinea  montré  (|ue  la  présence  de  repiliiciiuin  pif;riu'iilaire  csl  indispeusalde  à  la  sécré- 
tion du  pouri)re  rétini(M\  contenu  dans  les  segriieuts  externes  dt's  hàlonnets.  Par  sa  situa- 
tion entre  les  capillaiies  clioroïdicns  et  les  jiarties  externes  de  la  rétine,  (pii  sont  dépourvues 
de  \aisseaux,  eet  épitlielium  est  évidemment  a])iielé  a  tiansincltre  à  la  rétine  un  certain 
nombre  de  matérieux  nutritifs.  D'ailleurs,  sur  le  \i\anl,  la  rclinc  décollée,  e'est-ii-dii-e 
séparée  de  cet  épitlielium,  défîénère  très  rapidement. 


Ilii. 


~—  •      ■-  .    ■ii'  w'  ^•-  ■-  ^Y'y-.ii/ 

Fie.  (Um.  —  Action  de   la   lumière  sur   les  cellules  pipnientaires 
el  les  cônes,  cliez  la  grenouille  (van  (ienderen  .Slorl,  1887). 

.-1,  oliscurilt!  :  le»  (•ellules  pigmeiitaires  sont  rétr.irli'e.s  Pt  les  conos  allongés. 
—  B,  hiniiére  :  les  pioluntienients  des  celbries  pifrnientaircs  itescenJent  jiis- 
(|ir:iii  vuisina;re  de  la  liiiiiiaiite  exleriie;  les  i-oiies  sont  rétractés. 


IL  ELEMENTS  CELLULAIRES  DE  LA  RETINE 

Les  éléments  cellulaires  propres  de  la  léline  {)i"oviennenl  fous  de  Tecloderme. 
Les  uns  sont  de  nature  nerveuse  (ou  neuro-é[)iUiéliale  j)our  (|uel<|ues-uns),  les 
autres  de  nature  névroglique. 

La  disposition  des  éléments  nerveux  a  permis  de  les  diviser  en  éléments  à 
conduction  directe  ou  centripète  (les  plus  nombreux),  éléments  d'association  et 
éléments  à  conduction  inverse  ou  centrifuge  (les  moins  nombreux).  Pour  le 
premier  groupe,  le  sens  de  la  conduction  est  certain;  |»our  les  deux  autres,  la 
l'onction  supposée  par  ces  dénominations  est  extrèmenu'ut  |)rol)able. 

On  a  ainsi  quatre  groupes  d'éléments  : 

x\,  éléments  nerveux  à  conduction  centripète; 

R,  éléments  nerveux  d'association; 

(i,  éléments  nerveux  à  conduction  centrifuge  ; 

1),  éléments  névrogliques. 

A.  —  ÉLÉMENTS  A  CONDUCTION  CENTRIPÈTE 

Ce  sont  les  plus  nombreux,  les  mieux  ccuiuus  et,  il  semble,  les  plus  iuqior- 
tants. 

G8. 
[.1.  DRUACLT.] 


1078  AI'l'AlîKIL  I»l-:  LA  VISION. 

Lorsqu'on  cxainiiic  une  nHine  oolorùc  au  moyen  d  un  colorant  nucléaire,  on 
voit  ressortir  avec  évidence  tntis  rangées  régulières  de  noyaux  séparées  par 
deux  intervalles  clairs  (les  couches  |)lexi formes).  Ces  trois  rangées  de  noyau.x 
sont  constituées  pour  la  pins  grande  partie  |iar  les  noyaux  des  cellules  à  con- 
duction centripèle. 

(]elles-ci  sont  en  eiïet  de  trois  sortes  différentes  (une  sorte  dans  chaque 
couche  de  noyaux)  :  cellules  visuelles  en  dehors,  cellules  bipolaires  au  milieu 
et  cellules  mulllpolaires  en  dedans. 

Parfois  on  les  nomme  les  trois  neurones  de  la  rétini"  :  externe,  moyen  et 
interne,  ou  premier,  deuxième  et  troisième,  en  allant  de  dehors  en  dedans, 
c'est-à-dire  en  suivant  le  sens  de  la  conduction  lumineuse. 

CELLULES   VISUELLES 

Elles  coni])reiineiil  deux  sortes  d'éléments  :  cellules  à  cônes  et  cellules  à 
bâtonnets;  mais  ceux-ci  présentent  les  mêmes  parties  :  un  prolongement 
externe',  cvlindrique  ou  conique,  relié  plus  ou  moins  directement  à  un  corps 
cellulaiic  Inrini'  piincipalement  d'un  noyau  et  se  continuant  avec  un  prolon- 
gemenl  interne  terminé  par  un  renflement.  Dans  la  série  des  vertéhrés.  on  en 
rencontre  un  grand  nond)re  de  variétés,  plus  ou  moins  faciles  à  rattacher  à 
l'un  des  deux  tvpes  j)rincipaiix.  (les  deux  lypcs  existent  seuls  chez  l'Iuimme. 

Cellules  à  bâtonnets 

Elles  comprennent,  en  allant  de  dehors  en  dedans:  le  hàtonuet.  le  prolonge- 
ment cellulaire  externe,  le  corps  cellulaire  et  le  prolongement  interne. 

Bâtonnets.  Chez  l'homme,  on  peut  les  considérer  comme  cylindriques 
dans  leui- ensemble.  Ils  sont  plus  hauts  dans  la  partie  postérieure  de  ruil  ((iKy.) 
qu'en  avant  (40  u).  I^eur  diamètre  est  de  1,5  à  2  y..  Ils  sont  formés  par  deux 
parties  nettement  séparées,  les  segments  e.vterne  et  interne. 

Segment  externe.  —  Le  segment  externe  i-st  régulièrement  cylindrique. 
Il  n'v  a  ni  amincissement,  ni  rendement  aux  extrémités.  L'e.vtrémité  externe 
est  terminée  par  une  surface  plane,  aux  angles  légèrement  arrondis,  l'extré- 
mité interne  |)ar  une  surface  con\exe  articulée  avec  le  segment  interne. 

Sa  siiirace  prcscnlc  il(>  |)cliti's  raimnes  InniiiUiiliiialt's.  mais  à  (lin>i-(iiin  It'^i'iciiient 
inclinée  sur  Taxe,  tic  surle  (|nc  lonr  trajet  fdiine  des  spirales  liés  allongées  (liir.  (îOU  n). 
Daines  Max  Sclinll/c.  snr  des  cini|)es  transversales  de  Itàtonnels.  on  voit  ces  rainures  se 
linilon^er  sous  foinio  de  IVnles  radiaires  (flg.  GGC  h).  Pour  lireelT,  ces  rainuie»  sont  parli- 
culiérenienl  nettes  clu'/  la  crenouillo.  mais  existent  aussi  chez  les  nianiniiréres  :  il  les  ivui- 
sidére  comme  di's  em]ui'inl('s  ducs  ,ni\  |uidcin::cmciits  |iroto|>lasu\ii|ncs  des  cellules  jd^irmeu 
laires. 

La  longueur  des  segments  externes  des  bâtonnets  est  de  .'!(l  à  'dl  a  chez 
l'homme. 

Ils  sont  formés  par  une  en\eloppe  et  un  contenu.  I,"enveln|)pe  est  sans  struc- 
ture, elle  ne  recouvre  pas  le  sommet  (GrcefT).  Le  ciuitenu  es!  constitué  par  des 
|)etits  disques  disp(»sés  en  pile  de  monnaie  et  unis  entre  eux  par  unt>  mince 
covu'he  de  ciment. 

I.  Sur  les  dessin>(le  ivlinr.  Ii'^  partii'>  cxlerncA  (par  rappurl  .i  l'axe  do  I'omI)  sont  liiriiri-i's  pu  liant  cl  les  p.ir- 
lics  interni'<  en  li.i^.  —  C.i'Uo  di^posilidii  l'si  il'aillonrs  ('•^aloinonl  ciupkiyéo  pcuu*  la  cliiir»ï<l>'  ol  la  sclén'litiin'. 


i;i;tim:. 


1079 


I.c  (•oiilcim  ilii  sr;:tiK'iit  cxlciiic  paniil  (•<nii|ili'leiiiciil  lioiimpi-iio  à  l'i'ldt  frais;  cependant, 
dans  riMlaiiirs  cniidilions  d'cclaiia;:('.  on  |ii'iil  di'ja  y  iri-onnailio  une  sliialidii  liansvcnsalc 
rc|ii)ndanl  a  la  divisicni  en  dis(|nes.  Tirs  pen  de  (eiiips  après  la  iiKirl.  celle  sirialion  devient 
lies  nelle;  elle  esl  snivie  liienlùl  d'une  separalion  des  dis(|iies  ^ 

ipii  ciiininonce  par  rexliémilé  lilirc  du  sef;iiient.  Très  sonvenl  à 

les  disipies  coniineneent  i'i  se  séparer  Ions  snr  le  iiiènie  cidé 
du    i)i'ilniinel  ipii  s'incurve  par  ce  fait. 

(les  disques  (inl  a  peu  pics  la  iiiciiie 

épaisseur  dans  tonte  la  série  des  ver- 

tehrés.  de  sorte  <|ue  leur  nombre  est 

pidpurtionnel  à  la  longueur  du  sei;- 

iiienl    externe,  t'.elte  ejiaisseur  est  re- 

laliveiiieut   faible  chez  ilionime;  elle 

est   de  II    a  h:\  à  0  ;;.  (i  (Greell).   (Jhez 

ci'ilains  animaux,    elle    peut   s'élever 

Jîis(iu"a  0  \>.  SS. 


Pourpre  rétinien  (lionne 
visuel,  Ervlhropsine).  —  (ÀHle 
substance   a  été  étudiée  surtout 


l'iii.   tiCiCi.  —  Segment 
externe  de  bâtonnets 
de  tritiMi.  — (ir.  1000   par   Holl  et  par  Kiihne.  Elle  est 
I).  (Max  Schult/e).      ,.,,i,tenue  dans   les   segments  ex- 

a.  vue  j.nlérale.  —  b.  il! 


C|ll 


l'jii.  (iCiT.  —  Segment  externe 
des  cônes  et  des  bâton- 
nets. —  (Ir.  1000  I).  (Max 
Sciinltze).  Division  en  dis- 
ques, dans  le  sérum. 

o,  bâtonnet   (prenonille).  —  b, 
(Imilili-  cùiip  (porilie). 


ternes  des  bâtonnets.  Les  cônes 

en  sont  totalement  dépourvus,  et 
(H(>  nian(iue  oomjilètement  dans  les  rétines  qui  ne  contiennent  (|ue  des  cônes. 
Dans  la  rétine  Immaiiie.  le  pourpre  rétinien  manque  au  niveau  de  la  fovea 
ceniralis,  dans  la  partie  (jui  ne  contient  que  des  cônes,  ainsi  (pi  au  bord 
antérieur  de  la  rétine  sur  une  étendue  de  3  à  4  millimètres  en  arriére  de  l'ora 
serrata,  bien  que  cette  dernière  région  contienne  des  l)àtonnets. 

Le  pourpre  visuel  est  relativement  ri'sistant  à  la  plupart  des  agents  cbimiiiues  ou  phy- 
siques, mais  se  détruit  très  vite  sous  Taction  de  la  lumière.  Cette  propriété  permet  de  faire 
avec  la  rétine  d'un  animal  sortant  de  l'id^seurilé  des  sortes  de  clichés  photograpliiiiues 
qu'on  nomme  optogrammes. 

Si  le  ]>ouipre  rétinien  est  soumis  à  la  lumière  rouge,  il  passe  par  le  Jaune  avant  de  se 
décolorer:  s'il  est  soumis  à  la  lumière  Ijleue,  il  se  décolore  inuuédialemenl  sans  passer  par 
celte  teinte  jaune. 

Le  pourpre  rétinien  peut  se  regénérer  complètement  dans  une  rétine  en  Kl  ou  l-'l  minutes. 
Cette  régénération  ne  se  fait  (jue  lorsque  les  bâtonnets  sont  au  contact  de  l'épithélium 
l)iginentaire,  mais  elle  se  fait  même  après  une  séparation  temporaire  de  repilbélium  et  des 
bâtonnets.  L'épithélium  i)iginentaire  i)roduit  donc  une  substance  (|ui  passe  ensuite  dans  les 
segments  externes  des  liâlcniicls  et  i|ui  est  indispensable  à  la  formation  du  pouriue. 

Segment  interne.  —  Sa  furme  est  également  cylindrique,  mais  avec 
une  portion  moyenne  légèrement  renllée.  En  général,  il  est  plus  court  que  le 
segment  externe.  Chez  Thomme,  sa  longueur  est  de  20  à  23  u. 

Dans  son  tiers  externe,  il  renferme  nn  appareil  fibreux  (Max  Schultze)  ou 
i-orps  intercalaire  filamenteux  (Ranvier),  composé  de  nombreuses  fines 
aiguilles  parallèles  à  Taxe  du  bâtonnet. 

Chez  les  poissons,  les  ampliibics,  les  oiseaux,  cet  appareil  a  pour  équivalent  Vi'UiiiKo'idc 
ou  corpuscule  lentiforinc  (corps  intercalaire  de  Ranvier)  mieux  délimité,  plus  aplati  et 
d'une  forme  variable  suivant  les  espèces  (biconvexe,  biconcave,  en  ménisque).  Il  esl 
formé  par  une  substance  homogène  encore  plus  réfringente  que  les  parties  voisines  du 
bàtoiniet  qui  le  sont  déjà  notablement. 

Chez  certains  vertébrés  inférieurs  (triton,  gecko),  il  existe  au-dessous  du  corps  interca- 
laire un  autre  corps,  coriis  arrcssoirc  (Hanvier),  dont  les  propriétés  chimiques  sont  dilfé- 
rentes. 


.1.  DRUAULT.] 


1080 


Ali'AnKII.  DE  LA  VISION. 


La  partie  interne  est  fornnée  par  une  subslance  transparente,  |)arraitenient 
liomofjvne  à  l'état  frais,  mais  qui  devient  linennent  granuleuse  j»eu  di-  tenijjs 
après  la  mort. 

J>e  segment  interne  des  bâtonnets  se  colore  g-énéralement  un  peu  par  les 
colorants  nucléaires,  tandis  que  le  segment  externe  ne 
se  colore  pas.  Au  contraire,  le  segment  externe,  qui 
contient  des  matières  grasses,  se  colore  plus  par  l'acide 
osmique  que  le  segment  interne. 

Bâlonnel.'i  jumraux.  —  Otjservés  par  Ranvicr  rlaiis  la  rétine 
(lu  gecko,  ils  sont  anaIo_;;iies  aux  cùiies  jumeaux  (voy.  p.  1081). 

B'Honnels  verts.  —  Ils  se  rencontrent  chez  la  grenouille,  où 
ils  sont  d'ailleurs  beaucoup  moins  nombreux  que  les  rouges. 
Leur  segment  externe  est  très  court,  moitié  environ  île  celui  des 
rouges,  mais  il  est  aussi  gros  et  s'avance  aussi  loin  vers  la  clio 
roïde  (fig.  (i08,  H).  On  ne  saurait  encore  afiirmer  si  leur  colora- 
tion, limitée  au  segment  externe  et  dispa- 
raissant sous  l'action  de  la  lumière,  tient  à  0^  ^ 
un  simple  contraste  ou  à  la  présence  d'une  ^ff  ^ 
substance  verte  (vert  visuel  ou    clilorano-  j         2 

psine). 

Le   segment   interne   présente    un    corps 
lentilorme   identique  à  celui  des  bâtonnets 
rouiics,    mais   au-dessous   il    est  formé    par 
rio.  (iC.S.  —  Cellules  a  \y\-     ^^^  '|ii..,„„Mit  ^rèle,  trrs  allon-c. 
lonnets    chez     la    gre- 
nouille (W.  GreelT. 

A,  bâtonnet  rougi'.  —  D.  \<À- 
lonnet  verl. 


3 


I-IG.  (iG!).  - 
ture  des  noyaux 
des  bâtonnets.  — 
C.r.  loilil  I).  (11. 
tireelT). 

!.•.>.  3.  i-li.it.  —  4.  :.. 
voau.  —  6.  clicval.   - 
7,  8.  homme  noiivt-ai. 


Prolongement    cellulaire    ex- 
terne. —  (^est  un   filament  très  fin. 
plus  ou   moins  long  suivant  la  situa- 
tion du  corps  cellulaire  dans  la  couche  des  grains  externes. 
Il  a  un  trajet  légèrement  sinueux  entre  les  corps  cellulaires 
placés  au-dessus  (fig.  6(i3.  III  vl  fig.  OT.'i). 

Corps  cellulaire.  —  C'est  ce  qu'où  nomme  liabituelle- 
uient  le  ;/r/iiit  dif  bâtunnet.  Sa  forme  est  un  peu  allongée 
dans  le  sens  vertical.  Il  est  constitué  par  le  noyau  entouré 
d'une  très  mince  couche  d(^  i)rotoi)lasma  légèrement  saillante    i>«— «.'«""meaJ"'!»' 

..,,,,  .  ,  —  Les  novaiu  3  et   :. 

aux  deux  extrémités  ou   elle  se  conlinue  avec  les  prolonge-    sont  vu*  par  lextn'- 
ments  externe  et  interne.  '""'• 

T^e  noijau  présente  un  caractère  très  particulier  et  qui  a 
donné  lieu  à  de  nombreuses  discussions;  il  est  strié  transversalement .  V.r 
caractère,  très  net  chez  beaucinij»  d'aniniaux.  l'est  un  peu  moins  che/  l'homme. 
Il  est  dû  à  la  disposition  de  la  cbmmatine.  C-elle-ci  formi*  deux  lUi  li'ois  niasse^ 
(|ui,  lorsqu'elles  sont  volumineuses,  ne  laissent  entre  elles  qu'un  lUi  ileu\ 
espaces  plans  plus  un  inniiis  étroits.  Cependant  la  chronuitine  du  uovau  n'est 
pas  entièrement  contenue  dans  ces  masses,  elle  forme  encore  de  très  fins 
filaments  qui  unissent  les  masses  eiiln-  elles  ou  à  la  |)ar(M  du  novau  (W'z.  IKt'.l). 
La  disposition  est  la  uu'''me  sur  l(>s  rétines  IVaicbes  ipie  sur  les  rétines  dui- 
cies  ((ireelïet  Lowenstamm  ). 

Prolongement  cellulaire  interne.  —  Il  est  semblable  au  |>n.|nngemenl 
externe,  m.iis  il  |)résente  deux  ou  trois  varicosités  sur  son  trajet  et  est  ter- 
miné par  un   rentleuuMil   pirifornu'  {sp/nnu/fr)  plus  gros,  entièrement  dépourvu 


iiitim:. 


1081 


(le  lil)rill(>s  clic/,  les  iii.iimnil'crcs,  en  [ircsciiliiiiî,  au  coiilrairo,  clic/,  les  oiseaux 
(le  jour,  \i'<  ;iiii|iliiliies,  les  repliles  (Vny.   Ti^.   ^\^V^,    III   e|  li;^-.  iu'.]). 


Cellules  à  cônes. 

Leur  (les(ri|)li()U  se  (rou\era  siuiplilii'e  |»ar  les  iionilireiises  auali 
prôsenleiil   avec   les  cellules  à  ltàli)nuels. 

Cônes.  —  Ils  C(Mn|)ieniH'nl  ('^alenienl.  un  se;iuienl  exlei'uc 
el,  un  se<;nienl  iulerue.  Leur  lornie  ci  leurs  dimensions  \'arieuL 
assez  ré^ulièrcniciil  cliez  l'Iioiunu'  de  la  l'ovea  centra- 
lis  à  l'ora  .serrata,  coinnie  le  montre  La  ligure  ci-jointe 
de  (ireell' (lig.  G70).  Ils  sont  |)liis  gros  et  plus  courts 
({ue  les  cùncs,  sauf  dans  la  région  maculaire.  Leurs 
dimensionsvarientheaucoupavec  les  espèces  animales. 


qu 


'elle 


Segment   externe.  — 

8a  forme  est  netteineni 
conique  avec  une  pointe  ^ 
très  aio-uè.  Il  présente  une  J  Jff  i^ 
enveloppe  et  un  contenu 
ayant  le  même  aspect  que 
dans  les  bâtonnets.  MaisLen- 
velo])pe  recoini'c  le  som- 
met du  cône  alors  (pi'elle 
ne  recouvre  pas  le  sommet 
du  bâtonnet  ((îreelT).  Le 
contenu  se  divise  également 
en  disques  après  la  mort 
(fig.  607).  D'après  Max 
Schultze,  les  disques  sont 
un  peu  plus  épais  que  ceux 
des  bàtonnels. 


Segment  interne.    — 

Sauf  dans  la  région  macu- 
laire, il  est  assez  gros  et 
rentlé  au  milieu  (l'ig.  070). 
Il  présente  deux  parties 
comme  les  bâtonnets,  et  sa 
substance  parait  également 
semblable  à  celle  des  bàton- 


IT 
E  ff.SfL 
121.  IJ. 


Fig.  G7U. 


Cùnes  dans  les  dilTércMilcs  r( 
(H.  Greeir). 


rions  de  la  rétini 


/,  près  de  l'ora  sorrata.  —  //,  à  3  mm.  de  l'ora  s;>rrata.  —  ///,  à  dis- 
tance égale  de  l'ora  serrata  et  de  la  papille.  —  IV',  h  la  périphérie  de  la 
l'ovea  centralis.  —  V,  dans  la  fovea  centralis.  —  VI,  an  centre  de  la 
l'ovea  centralis.  —  E,  longueur  du  segment  externe.  —  /,  longueur  du 
segment  interne.  —  D.  diamètre  du  segment  interne. 


nets.     Lbez     rbonime,     le 

segment  intercalaire  occupe  les  deux  tiers  externes  du  segment  interne.  Le 
tiers  interne  est  formé  par  une  substance  bomogène  cjui,  après  la  mort, 
devient  rapidement  granuleuse.    . 

Cerlaiiis  ;iniiiiau.x   ont  également,   ponr  les  ci'iiies  comme  ponr   les  bâtonnets,  un  corjix 
iiffetisoire  au-dessus  du  corps  inlercalaire. 

Concs  douilles  et  jumeaux.  —  Ce  sont  deux  cùnes  accolés  l'un  contre  l'autre,  mais  appar- 


[.1.  DnUAULT.] 


1082 


AI'!'.\l;i;iL  l>K  LA  VISION. 


tenant  h  deux  cellules  dliréionles.   Souvent  il  scn  trouve  un  f:ios  et  un  petit:  quelquefois 
ils  sont  (le  volume  égal.  Ils  manquent  dans  les  rétines  des  mammifères. 

Matière  colorante  des  cônes.  —  Il  n'en  existe  pas  cliez  les  mammifères,  sauf  chez  les 
marsupiaux  et  les  monotrémes,  mais  on  en  rencontre  dans  heaucoup  d'espèces  des  autres 
classes  et  surtout  chez  les  oiseaux.  A  l'inverse  de  la  matière  colurante  des  hàtonnets.  son 
siège  est  ilans  le  segment  interne.  Elle  se  montre  dans  les  glohules  colorés  ou  sous  forme 
de  pigment  didus. 

Les  (jlolmles  colores  sont  des  s]dicriiles  graisseuses  dont  la  colnr.'ition  varie  du  rouge  au 
vert  en  passant-  par  le  jaune.  Il  en  existe  même  des  bleues.  Ils  sont  situés  chacun  à 
Fextrémité  externe  d'un  segment  interne  qu'ils  remplissent  pres(|ue  complètement  entre  le 
corps  intercalaire  et  le  segment  externe.  La  hauteur  des  segments  internes  varie  avec  la 
couleur  de  la  boule  qu'ils  contiennent.  Ainsi  on  peut  trouver  sur  une  coupe  transversale 
en  allant  de  dehors  en  dedans,  un  rang  de  sphérules  orangées,  un  rang  de  rouges,  un 
second  rang  d'orangées  un  peu  plus  grosses  que  les  premières,  enfin  un  rang  de  petites 
sphérules  vertes.  Dans  certaines  esj)èces  (ii;renouille),  il  existe  des  gbdiules  graisseux  ana- 
logues non  coioi'és. 

Le  pujiiu'.nl  diffus  est  sous  forme  de  jielits  grains  rouges.  Il  se  rencontre  dans  des  cônes 
portant  une  sphère  rouge. 

Conlraclilitè  des  cônes.  —  Ce  ])hénoiiiène  consiste  en  un  allongement  [dus  ou  moin- 
grand  de  la  partie  interne  du  segment  interne  dans  l'obscurité,  de  sorte  iiue  cette  partit- 
s'amincit  et  que  le  reste  du  cône  est  porté  en  dehors  (fig.  6(55,  A).  Le  phénomène  inverse  se 
produit  sous  l'action  de  la  lumière  (lig.  GCo,   15).  Le  fait  a  été  rdjservé  surtout  sur  la  grc- 

nuiiille.  iii.iis  oii  a  ]iu  le  cdiislaler  aussi  sur  des  oiseaux  et  des  jxtissous. 


Corps  cellulaire    {Grains  des  cônes).  —  <lhez  les  mammifères  et  la 

plupart  (les  poissons,  les  «irains  des  cônes  sont  situés   immé- 

r^JkJ  diatement  au-dessous  de  la  membrane  limitante  e.vterne.  Le 

\Q/  grain  est  uni  au  segment  interne  des  cônes  par  un  segimnl 

^  très  court  à  peine  rétréci  (lig.  070  et  fig.  r»G2,  G63). 

I^h  Dans  la  fovea  de  l'homme  et  chez  les  espèces  qui  ont  1rs 

Ç/jy  grains  de  cônes  sur  plusieurs  rangées,  rimion  du  grain  au 

2  cône  se  fait  au  contraire  par  un  segment  allongé,  sensiblement 

§plus  grêle  (fig.  (iTO,  V  et  VI)  comparable  au  prolongement 
cellulaire  externe  des  cellules  à  bâtonnets. 
„  Le  grain  est  beaucoup  plus  gros  que  celui  des  bâtonnets.  Il 

a   une  forme   un  jieu   allongée  de  dehors   en   dedans.   11  est 
rempli    ])resque    entièrement   par    le    noyau.    Cependant    la 
des  cônes.  —  Gi.    couche  de  |)rotoplasma  est  un  peu  ])lus  épaisse  que  dans  les 
IOU()l).(H.Greeff).    grains  des  bâtonnets. 

Le  noi/iiK  esl  (luclipu'fois  strié  transversalement  commi- 
elui  des  cellules  à  bàlunnets  (Krause);  mais  généralemenl. 
chez  les  mammifères,  il  ne  contient  au  centre  (|u'uue  seule 
masse  de  cbronialine  plus  ou  moins  volumineuse  suivant  les  espèces,  (".elle-ei 
(Mivoie  de  fins  prolongements  ladiaires,  terminés  [)ar  des  reullemenls  d'tMi 
|iar(('nl  d'autres  proIougeuuMils  lins  et  courts  fixés  ii  la  paroi  du  noyau 
{iï;X-  fiT  I  )  ((ireelf  el   jjew  (•nslainni)- 

Prolongement  interne.  —  Il  j^art  de  l'extrémile  interne  du  grain,  il 
est  dioil.  non  variqueux  et  |»lus  Miluniineux  (|ue  celui  des  cellules  à  bâtonnets. 
11  se  tenuliie  par  Mil  pied  l'Iali'  doiil  parlent  dis  liliriiles  (durtes.  fines  et  non 
vari(|uenses. 


Ki(i.  071.  —  ."Struc- 
ture   des   novaux 


I  ,ccil)aye. — '2.  cliien. 
-  3,  lioiiniK!  nouveau- 


ilirriM'; 


1083 


Répartition  dos  cônes  et  des   bâtonnets. 

1"  (liez  flnniinif.  —  Dans  la  n'-tiiir  liiiiiiaiiic,  celle  n'-partiliitii  a  v\('  vXxuWvv 
snrloiit  par  Max  Srluill/x'  l'I  par  Kosler.  Les  l);\l(tiiii('ls  sont  l)caiicoii[)  plus 
noiiilin'dx  i|ii(>  les  (•(•lies,  mais  en  corlains  points,  la  pi'oporlion  (iaii-^  le  iKiinlti'c 
iclalildc  ers  deux  soilrs  (rrliMiimls  présente  de  f^raiiclfs  variations. 

Dans  la  région  de  la  t'i)\ra  ccniralis,  il  n'existe  que  des  cônes  jus(|iia  une 
dislance  moyenne  de  (I  nini.  2'.\  a  parlir  de  son  centre.  Cependaiil.  nicnir  dans 
cette  région  cenlralc  il  cxislciail  prf'srpic  loiijoiirs  un  on  deux  hàlonnets 
(Koster). 

En  s'éloiiiiianl  du  ccnlrc  delà  (oxca.dn  \(iil  les  (•('mes  se  iiK'Icr  |teM  à  pen  de 
hàl(jnin'ts,    mais  cciix-ci   soûl   encore  moins  nombreux  (jiic  les  cônes   jus(|u'à 


m^'m^-' 


Vu;.  072.  —  Cùiics  cl  liàloniiols,  do  face,  dans  les  difréroiiles  parties  de  i.i   léliiic 
Gr.  27U  i).  (D'après  Max  Schultze.) 

.1.  an  rciitir  Je  la  l'uvea  (<()nps  seuls).  —  B,  à  o  iiiiii.  2  du  centre  de  la  fovea  (cônes  seuls).  —  ('.  à  o  niin.  H 
lin  centre  île  la  l'uvea  (ec'mes  e(  liàlonnels).  —  D,  à  :}  niin.  du  centre  de  la  fovea.  —  B,  ix  l'ora  serrata  —  l.i;  gros- 
sissenieiil  e-l  ini  peu  iriuindrc  en  I),  nn  |ieu  |dn>  l'urt  en  E. 

0  mm.  4  du  centre  de  la  l'oNea.  A  i  mm.  2  du  centn'  de  la  lÔNea.  on  trouve  dix 
ou  on/e  l'ois  plus  de  hàlonnets  que  de  cônes.  A  '^  ou  4  nnlIinK-Ires  du  centre 
de  la  l'ovea,  il  y  a  environ  vingt  l'ois  plus  de  bâtonnets  que  de  cônes.  Cetle 
proportion  reste  sensiblement  la  même  jusqu'au  voisinage  immédiat  de  l'ora 
serrata  où  les  bâtonnets  deviennent  notablement  plus  rares,  alors  que  les 
cônes  sont  encore  aussi  nombreux  et  peut-être  même  un  peu  plus  nombreux 
que  dans  le  reste  de  la  rétine;  mais,  dans  l'ensemble,  les  bàlonnets  et  les 
cônes  y  .sont  l)eaucou[)  [)Ius  espacés  que  dans  les  autres  régions. 

2"  I)uni>  la  ><éi-i(i  i/cs  verlébréH.  —  Dans  les  différentes  espèces  animales,  la 
proportion  entre  le  nombre  des  cônes  et  celui  des  bâtonnets  varie  beaucoup 
d'une  espèce  à  l'autre.  Les  différences  tiennent  surtout  au  genre  de  vie  des  ani- 
maux (prédominance  de  la  vision  diurne  ou  de  la  vision  crépusculaire);  c'est 
«  un  caractère  d'adaptation  et  non  un  caractère  générique  »  (Rocbon-Duvi- 
gneaud). 

Chez  le  singe,  celle  rcparlilion  est,  dans  la  plupart  des  espèces,  la  même  que  chez 
rhoMuno.  Ciiez  les  autres  niannnifères.  la  proportioa  reste  en  général  à  peu  près  la  même 
(prédominance  des  hàlfuinels).  sauf  en  ce  qui  concerne  la  fovea  qui  inan<iue  chez  eux.  —  11 
en  est  de  même  chez  les  amphihies  et  les  poissons.  —  Au  contraire,  chez  les  oiseaux,  les 
cùMcs  prédominent  et  chez  la  plupart  des  reptiles  ils  existent  seuls.  Chez  heaucoup  d'ani- 
maux nocturnes,  mammifères,  i)oissons  et  même  oiseaux,  les  cônes  manquent  complète- 
ment ou  à  peu  près. 

D'après  Henaut,  les  deu.x  types  existent  chez  les  vertébrés  inférieurs  avec  un  développe- 
ment à  peu  près  égal.  Dans  beaucoup  d'espèces,  un  type  l'emporte  considérablement  sur 
l'autre.  Dans  ces  variations,  les  bâtonnets  disparaissent  quelquefois  complètement,  mais  les 
d'inos  restent  toujours,  nu  moins  à  l'ctal  rudimeutaire. 


[.I.  DHUMLT.] 


1084  AI'I'AHKIL   hK  LA  VISION. 

(;'('st  la  |)inporlioii  très  (liiïi'rorilc  (l.iiis  le  iiuinlirc  des  cùiies  et  des  Ijùlonnets,  en  rapport 
avec  les  habitudes  des  dillcrents  aiiiiiiaiix,  (|iii  a  fait  émellre  par  Max  Sehullze  riiypotliése 
de  plus  en  plus  admise  que  les  rônes  scrocnl  surtout  à  reconnailre  les  couleurs,  tandis 
cjuc  les  hnlonnets  ne  donnent  qu'une  notion  quantitative  de  lumière  et  sont  plus  sensibles 
i/iie  /r's  cùnes  pour  les  petites  quantités. 

Nature  des  cellules  visuelles.  —  On  les  a  considérées  lantùl  (  oinnie  des  cellules  ner- 
veuses, tantôt  comme  des  cellules  épitiiéliales  ou  encore  comme  des  cellules  neuro-épitln''- 
liales.  Ce  (|ui  a  jjermis  ces  diverses  opinions,  c'est,  d'une  i)art.  (jue  ces  cellules  j)rovicn- 
nenl  du  même  groupe  d'éléments  embryonnaires  que  les  autres  cellules  de  la  rétine  dont 
la  nature  nerveuse  est  indiscutable  et,  d'autre  part,  qu'elles  ont  une  situation  j)arliculière. 
Kn  elïet  elles  limitent,  avec  répithélium  pigtnentaire,  la  cavité  de  la  vésicule  oculaire  pri- 
mitive, cavité  qui  peut  être  considérée  comme  une  extension  'de  la  surface  i-pidermlipie. 
Mais  l'étude  du  développement  ne  suffit  pas  à  dcjnner  la  sifrnification  de  tous  les  tissus. 
|)uis(|uc  rectoderme  peut  en/iendrer  des  fibres  musculaires.  Ces  cellules  sont  l'éipiivalent 
l'onctionnel  des  cellules  sensorielles  des  autres  sens,  c'est  pour  cette  raison  (|u"elles  ont  i-te 
désignées  ici  également  sous  le  nom  de  cellules  neuro-i'pithéliales. 

Quant  au  degré  de  parenté  entre  les  cellules  à  cônes  et  les  cellules  ù  bâtonnets,  il  ne 
sauiait  se  définir  d'un  mol  en  disant  (ju'elles  sont  ou  ne  sont  pas  de  même  nature.  Les 
analogies  de  développement,  d('  siruclure,  de  forme,  de  fonction  sont  nombreuses  entre  les 
deux  sortes  de  cellules  et  en  l'ont  évidemment  des  (Hérnents  analomi<iues  extrêmement  rap- 
prochés. Néanmoins  il  n'est  pas  démontré  encore  qu'on  ait  pu  trouver  de  véritables  formes 
de  passage  entre  les  deux  types.  Dans  toutes  les  rétines  où  il  y  a  les  deux  sortes  d'i-le- 
nients,  on  les  dislingue  les  uns  des  autres  malgré  leurs  variétés  de  forme. 

Fonction  des  cellules  visuelles.  —  Les  cellules  a  cùnes  et  les  cellules  ii  bâtonnets  sont 
les  éléments  chargés  de  recevoir  les  im|)ressions  visuelles.  La  pre'inière  preuve  en  a  été 
donnée  par  11.  Millier  en  étudiant  le  (h'])lacemenl  de  l'ombre  des  vaisseaux  de  la  rétine 
dans  certaines  conditions.  (;('pendanl  son  ex|)érience  n'a  pas  un  degré  suffisant  de  préci- 
sion pour  indiquer  exaclomenl  le  point  où  l'impression  lumineuse  est  perçue.  La  simple 
comparaison  des  éléments  de  la  rétine  avec  ceux  des  autres  appareils  sensoriels  montre 
d'uiu'  façon  plus  sûre  encore  que  les  cùnes  et  les  bâtonnets  sont  en  somme  de  simples  cils 
sensoriels  et  (|ue,  |)ar  consc(|uent,  ce  smil  eux  (|ui  sont  cliai'gés  île  recevoir  les  impressions 
lumineuses. 

De  leurs  deux  segiiuMils  iiilcruc  cl  externe,  celui  ipii  semble  ]ilus  |iaiti(ulicrement  cliarg-c 
de  recevoir  cette  impression  est  le  segment  externe,  ù  cause  de  sa  situation  plus  periphe- 
ri(jue  et  de  son  rapport  plus  immédiat  avec  les  cellules  pignienlaires  ([ui  ont  certainement 
un  rôle  dans  cette  i)erception. 

Le  mécanisme  même  par  lequel  l'cnidc  lumineuse  agit  sur  ces  elénu'Uts  n'est  ]>as  cornui. 
Parmi  les  nombreuses  tlu'ories  (|ui  ont  été  données  pour  l'ex])li(|uer,  il  en  est  trois,  d'ail- 
l(>urs  associables  en  partie,  (|ui  luésentenl  plus  de  vraiseiublaiu"e  que  les  autres  : 

1"  La  perception  de  la  lumière  serait  due  aux  qualités  optiques  spéciales  des  seg-ments 
externes  des  cônes  el  des  i)àtonnets.  Ils  sont  fornu'S  par  une  substance  très  réfringente  et 
offrent  par  conséquent  une  grande  résistance  à  l'entrée  el  à  la  sortie  des  rayons  lumiiu'ux. 
Kn  outre,  ils  ])euvent  être  décom])osés  en  dis(|ues  dont  l'épaisseur  (0  y.  ^T^  à  0  jj.  d)  est  à 
peu  près  égale  à  la  longueur  d'onde  des  rayons  visildes  (Lenker.  1807).  Ceux-ci  ont  en  elTel 
de  0  11.  4  (violet)  à  0  \j.  7  (rouge)  dans  l'air,  soit  un  peu  moins  dans  les  points  ctuisiderés.  à 
cause  de  la  différence  de  réfrinsi-ence.  Certains  auteurs  (Max  Schult/e.  Henant)  penseni 
même  que  les  mouvemenls  des  franges  pignuMitées  (jui  s'abaissent  avec  la  lumière  bleue 
ou  violette,  se  relèvent  dans  l'obscuiite  ou  tians  la  lumière  rouge,  protluisent  «lans  le  pre- 
mier cas  un  raccourcissement  des  bâtonnets  et  des  cônes,  dans  le  second  un  allong-emenl. 
phénomènes  s'accompagnant  uecessairemenl  d'une  diminution  ou  d'une  augaienlalion 
d'épaisseur  des  dis([ues,  les  accommodanl  ainsi  à  la  longueur  d'ondt'  de  la  lumière  agis- 
sante. 

2"  La  lumière  agirait  sur  les  cônes  el  les  bàlonnels  en  amenant  des  transformations  chi- 
mi(|ues  des  substances  (pi'ils  conliennenl.  lue  prtnive  de  celte  théorie  est  ibuinee  par 
l'action  de  la  lumière  sur  l'érythropsine  contenue  dans  les  segments  externes  des  bâtonnets. 

."i"  D'a|uès  riziui,  la  lumière  agirait  sur  les  grains  de  pigmiMit  île  l'epilhelium  piginen- 
lairc  aux(|uels  elle  imprimerait  des  vibraliiuis.  Celles-ci  excileraient  mccaui<|uemenl  le> 
cùnes  el  les  bàlonnels. 

CELLULES  BIPOLAIRES 

On  vn  distingiK»  dou.x  sorlos  priiicipalos,  siiivaiil  (iiTclli^s  soiil  (mi  rapport  avcr 
les  ItàloMiu'Is  (III    a\('e    les  cùnos.  En  ouUv,  il   en  cwAc   (picltiiics-uiios   qui.  à 


lilTIM- 


1085 


nausn  de  leurs  grandes  (linicnsioiis,  soiiL  ditos  géantes  ot  d'autres  présentant 
un  Ion;;'  prnlonyeinent  vertical,  dites  à  massues  de  Landolt.  Las  corps  do  ces 
dilTérentes  cellules  sont  assez  seinhlaiijis,  elles  dilTèrent  surtout  par  les  prolon- 
ficinenls. 

Cellules  bipolaires  des  bâtonnets.  —  Les  corps  reUxItiires  sont 
épais,  allongés  M'rlicali'nienl  et  Tonnés  par  un  noyau  enveloppé  d'une  mince 
couche  de  protoplasma.  De  leur  situation  dans  la  couche  des  grains  externes 


Ceilul- 


C.  plcx.  externe  .. 

Cell.  bip.  Qêaiile 

Fibrille  as^cend. 

Cell.  à  ri/l.  axe 

ascend. 

C.  plex.  interne.. 


IJell.  à  bâtonnet 


Cell.  bip.  de  bât. 
Cell.  bip.  de  cône 


FiG.  OTii.  —  Élùiiieuls  ii'tiiiicns  coiuluclears  ccnlripètes  ou  directs  (en  noir)  et  centrifuges 
ou  inverses  (en  ronge),  (chien).  (D'après  ('ajal.) 

dépend  en  ])artie  la  disposition  des  prolotigcmcnlfi  a>;cendont>i.  T^orsque  le 
corps  cellulaire  est  haut  placé,  les  prolongements  en  naissent  isolément;  lors- 
qu'il est  situé  un  peu  plus  bas,  les  prolongements  naissent  par  un  tronc  com- 
mun. Ils  se  terminent  par  des  ramifications  nombreuses,  fines,  à  direction 
verticale. 

Les  dimensions  relatives  du  panache  ascendant  sont  très  variables.  Les  cel- 
lules volumineuses  ont  un  panache  qui  se  met  en  rapport  avec  15  ou  20  sphé- 
rules  de  bâtonnets,  tandis  que  celui  des  plus  petites  ne  touche  que  3  ou  4  sphé- 
rules. 

Le  cylindre-axe  est  au  contraire  très  long.  Il  traverse  toute  la  couche  plexi- 
forme  interne  et  se  termine  par  une  arborisation  courte  à  branches  grossières, 
moniliformes,  renflées  à  l'extrémité.  Cette  arborisation  s'étale  le  plus  souvent 
sur  le  corps  des  cellules  ganglionnaires.  Dans  quelques  cellules,  le  cylindre-axe 
est  plus  court  et  se  ramifie  dans  un  étage  quelconque  de  la  couche  plexiforme 
interne. 

Cellules  bipolaires  des  cônes.  —  Le  corps  cellulaire  est  ovoïde, 
vertical. 

Le  prolontjcment  protoplasmique  supérieur  est  gros,  court  et  se  divise 
assez  brusquement  en  un  grand  nombre  de  branches  horizontales.  Il  s'étale 
sur  une  étendue  beaucoup  plus  considérable  que  celui  des  bipolaires  spéciales 
aux  bâtonnets. 

Le  prolongement  inférieur  constitue  le  cylindre-axe,  qui  descend  dans  la 
couche  plexiforme  mterno  et  s'y  termine  par  une  ramification  brusque,  étalée 


[^1.  DHUAULT.] 


1086 


APPAREIL  DE  LA  VI.<IUN. 


horizontalement  et  dont  les  branches  sont  vari([ueuses.  Cette  ramification  ter- 
minale se  trouve  tantôt  dans  l'un,  tantôt  dans  l'autre  des  cinq  étages  de  la 
couche  plexiforme  interne.  Lorsqu'elle  est  dans  l'étage  le  plus  inférieur,  ses 
branches  peuvent  toucher  la  face  supérieure  du  corps  de  certaines  cellules  mul- 
tipolaires bien  que  ce  fait  soit  très  rare. 

Chez  les  batraciens,  les  reptiles  et  les  oiseaux,  le  prolongement  inférieur  donne  des  rami- 
fications étalées  dans  les  différentes  couches,  de  sorte  que  ses  branches  sont  disposées 
comme  celles  d'un  sapin  (Renaut).  Chez  les  mammifères,  on  peut  observer  exceptionnelle- 
ment une  ébauche  de  cette  disposition  consistant  dans  la  présence  d'une  collatérale  se 
ramifiant  dans  un  étage  plus  élevé  que  celui  de  l'arborisation  terminale. 

Cellules  bipolaires  géantes  (fig.  073).  —  Elles  sont  analogues  aux 
précédenles,  mais  plus  volumineuses,  avec  un  panache  supérieur  formé  de 
branches  plus  nombreuses  et  plus  longues.  Cette  arborisation  se  met  en  rap- 
port de  préférence  avec  les  pieds  des  cônes,  mais  elle  présente  aussi  des  épines 
ascendantes  qui  s'articulent  préalablement  avec  lessphérules  des  bâtonnets. 

Le  prolongement  descendant  se  termine  comme  celui  des  autres  cellules 
bipolaires  par  une  ramification  aplatie  et  variqueuse  ;  cette  ramification  est 
presque  toujours  située  dans  l'étage  le  plus  inférieur  de  la  couche  plexiforme 
interne. 


Cellules  bipolaires  à  massue  de  Landolt.  —  Ces  cellules  existent  chez  les  batraciens 

et  les  reptiles,  où  elles  sont  très 

w 

'/VN'^j    v\^'»*i   '      ''^fr^ — "*-T Xoyan  de  Cûiic 


nombreuses,  et  chez  les  oiseaux. 
De  la  partie  centrale  de  leur  ar- 
borisation supérieure,  ou  d'une 
des  grosses  branches,  part  un 
prolongement  (lexueux,  dépourvu 
de  ramifications  et  terminé  par 
un  rendement,  mass:ue  de  Lan- 
dolt. Ce  renflement  est  situé  dans 
la  partie  externe    de  la   couche 

Mass.cieLanctoll 

-_  Membr.  lim.ext. 


Noya  !( 


il 


\.  de  bâlonnel 


-Prnl.  intra-épit. 
(bip.  dépl.) 

■  -  C.  plexiT-  ext. 
-Cel.  bipolaii-e 


Fin.  074.  —  Cellules  bipolaires 
il  massue  de  Landolt  (pinili-i. 
(D'après  Cajai.) 


. C.  plex-if.  iii/. 


Fio.  07.").  —  Cellules  bipolaires  de  la  rétine  (Dogiel). 

L)^ni\  (le«  cellules  bipolaires  ûguréos  sont  a  ilûplacécs  *  dans 
la  couche  îles  grains  externes. 


des  grains  externes.   Il  est   coniiiue   et   sa  pointe  pénètre  à  travers    la   limitante   externe 
jusqu'entre  les  segments  internes  des  cOnes  et  des  bâtonnets. 

Chez  l'homme,  Dogiel  a  décrit  une  formation  analogue  constituée  par  un  liiament  vari- 
queux très  fïsinueux  traversant  plus  ou  moins  obli(iuemont  la  couche  des  grains  externes, 
pour  se  terminer 'sous  la  limitante  externe  par  un  petit  renllement  arrondi.  Hamon  y  Cajai 
en  nie  l'existeme  cliez  les  mammifères  en  gênerai. 

Cellules  bipolaires  déplacées.  —  Ces  cellules  ont  été  deoritos  par  Dogiel.  Leur  corps 
cellulaire  est  déplacé  et  se  trouve  dans  la  partie  inférieure  de  la   couche  des   noyaux  des 


hhtinf:. 


1087 


(•("(nos  cl  (les  liiilimiii't-<  (li;r.  (IT.i).  Il  peut  ("'tic  complèlomont  iiulus  dans  colle  couche  ou, 
nu  conlraire,  Taiio  une  saillio  ilaiis  la  i)arlio  oxtcrno  île  la  coiiclio  ploxilorruo  cxlerue.  Dans 
le  prciuior  ras,  les  luolonpomonts  protoplasiui(|uos  naissent  jiar  un  tronc  couiuiun;  dans 
le  second,  ils  unissent  isoli-nuMit.  Il  y  a  une  exception  à  faire  pour  le  proloiijreineul  tcr- 
uiiiu-  par  wwo  massue  de  Landolt  dont  l'existence  est,  comme  (ui  l'a  vu  plus  haut,  admise 
chez  les  mammifcros  par  Do^iol.  Ce  prolongement  naîtrait  alors  le  plus  souvent  de  l'extré- 
milc  siipcriiMirc  du  c()i|ts  cellulaire. 

CELLULES  MULTIPOLAIRES 

On  les  désigne  encore  sous  les  noms  de  cellules  (janfjlio)in aires  ou  nK-mc  de 
cellules  nen^euses. 

Le  corps  cellulaire  présente  des  variations  de  volume  et  de  forme  assez 
grandes  dans  une  même  rétine  et 
surtout  dans  les  rétines  des  diiïé- 
reuls  animaux.  Son  volume  est 
généralement  jdus  grand  que  celui 
des  autres  cellules  rétiniennes. 
Chez  l'homme,  le  diamètre  du 
corps  cellulaire  varie  de  10  à  30  y.. 
Les  petites  cellules  sont  de  beau- 
coup les  plus  nombreuses.  —  La 
surface  de  la  cellule  est  irrégu- 
lière, ce  qui  tient  à  la  disposition 
des  prolongements  protoplasmi- 
ques  naissant  des  différents  c(Ués. 
—  La  couche  de  protoplasma  en- 
veloppant le  noyau  est  plus  épaisse 
que  dans  les  autres  cellules  réti- 
niennes. La  méthode  de  Nissl  y 
décèle   des  granulations    chroma- 

tophiles  très  irrégulières  par  leur  nombre,  leur  volume  et  leur  forme.  A  l'état 
frais,  sans  aucune  coloration,  on  y  voit  seulement  un  réseau  fibrillaire.  Le 
noyau  contient  un  nucléole  et  un  réseau  de  chromatiue  très  léger. 

Outre  les  variations  de  dimension  et  de  forme  que  le  microscope  montre  parmi  elles, 
ces  cellules  présentent  encore  un  curieux  exemple  de  variations  dans  leur  constitution 
chimi(]ue,  démontrées  par  l'action  de  certains  poisons;  c'est  ainsi  que  celles  de  la  région 
fovéale  sont  moins  sensibles  à  l'intoxication  quinique  (Druault)  et  probablement  plus  sen- 
sibles à  l'intoxication  alcoolique  que  celle  des  autres  parties  de  la  rétine. 

Le  cylindre-axe,  très  long,  constitue  une  fibre  optique.  Il  gagne  la  papille, 
suit  toute  l'étendue  du  nerf  optique  et  de  la  bandelette,  et  se  termine  par  une 
arborisation  dans  les  noyau.\  de  la  région  pédonculaire,  ordinairement  dans 
le  corps  genouillé  externe.  Il  présente  une  fine  striation  fibrillaire  longitudi- 
nale. Jamais  on  ne  lui  voit  de  membrane  d'enveloppe  séparable.  Il  n'y  a  pas  de 
noyaux  appliqués  à  sa  surface.  Souvent  on  v  observe  des  renflements,  mais 
ceux-ci  sont  dus  à  l'action  des  réactifs.  Le  volume  des  différents  cylindres-axes 
est  très  variable.  D'après  Max  Schultze,  les  plus  fins  ont  moins  de  0  <j.  o  de 
diamètre  et  les  plus  gros  .3  à  5  a.  Ils  restent  nus  dans  la  rétine  et  prennent 
une  gaine  de  myéline  immédiatement  en  arrière  de  lame  criblée  de  la  papille 
(voy.  Xerf  optique). 


FiG.  070.  —  Cellule  multipolaire  de  la  rétine 
(Dogiel). 


[-1.  DliLAULT.] 


1088 


MH'MWAL  DE  LA  M-lD.N. 


Cependant  chez  certains  animaux  (lapin),  les  cylindres-axes  prennent  une  envelop[)e  di- 
myéline  dans  la  rétine,  bien  avant  d'arriver  ii  la  papille.  La  même  disposition  peut  s'ob- 
server chez  l'homme  comme  anomalie;  on  voit  alors,  à  l'ophtalinoscope,  la  ré;rion  péripa- 
pillaire  de  la  rétine  présenter  des  taches  blanches,  plus  ou  moins  p-randes,  situées  presque 
toujours  au  bord  môme  de  la  papille.  Mais  chez  l'homme  les  fibres  qui  ont  de  la  myéline 
dans  ces  taches  en  manquent  ensuite  au  niveau  de  la  papille,  jus([u"en  arriére  de  la  lame 
criblée  où  elles  prennent  une  gaine  de  myéline  comme  les  fibres  normales. 

D'après  Aubaret,  le  cylindre-axe  (fibre  optique)  naît  dilTéremment  sur  la  cellule,  le  plus 
souvent  au  niveau  de  l'un  des  angles  orientés  vers  la  couche  des  fibres  optiques,  quelque- 
fois d'une  expansion  cellulaire  s'enfonçant  dans  la  couche  plexiforme,  exceptionnellement 
endn  au  niveau  d'un  prolongement  cellulaire  interne  en  forme  de  T.  Dans  ce  dernier  cas. 
le  prolongement  se  terminerait  par  deux  libres  identiques,  l'une,  le  cylindre-axe,  dirigée 
vers  la  ]iapille  et  l'autre  à  l'opposé  (sans  doute  pour  remonter  à  une  certaine  distance  dans 
la  zone  i)lexiforme  interne).  Celte  sorte  de  cellule  en  T  —  rencontrée  chez  le  lapin  —  consti- 
tuerait un  type  tout  à  fait  spécial  parmi  les  cellules  mullipolaires:  mais  comme  elle  n"a 
été  observée  que  par  la  méthode  d'Ehrlich,  nous  pensons  qu'elle  ne  devra  être  considérée 
comme  certaine  que  si  la  méthode  de  Golgi  montre  qu'il  ne  s'agit  pas  de  l'accolement 
accidentel  d'une  fibre  à  une  cellule  étrangère. 

Les  prolongements  protoplasmiques  varient  avec  les  cellules,  et,  d'après  leur 
disposition,  on  divise  ces  cellules  en  cellules  stratifiée^  et  cellules  diffuses. 

Cellules  multipolaires  stratifiées.  —  Les  prolongements  s'étalent  d'une  façon  ana- 
logue à  celle  des  prolongements  des  cellules  unipolaires  dans  un  étage  de  la  couche  plexi- 
forme interne,  quebjuefois  dans  deux  étages,  rarement  dans  trois.  De  même  que  les». 
cellules   unipolaires,   les  cellules  multipolaires  présentent  un  nombre  de  prolongements 


i.Leuia 


Fio.  G77.  —  Cellules  amacrines  (en  rouge)  et  multipolaires  diffuses  (en  nok-'  ;  leurs  prolon- 
gements protoplasmiques  se  rainilient  dans  la  couche  plexiforme  interne  (chien).  (D'apréî 
Cajal.) 


variable  avec  la  distance  de  l'étage  dans  lequel  elles  envoient  leurs  ramifications.  Celles 
qui  sont  destinées  aux  étages  supérieurs  et,  par  conséquent,  les  plus  éloignés  n'ont  qu'un 
gros  prolongement  protoplasmique  duquel  partent  toutes  les  ramifications.  Celles  qui 
sont  destinées  aux  étages  inférieurs  et  surtout  au  cinquième  ont  plusieurs  branches  proto- 
plasmiques naissant  du  corps  cellulaire.  Hamon  y  Cajal  en  distingue  un  grand  nombre 
de  variétés  : 

a)  Cellules  monoslratiflées  formant  cincj  groupes,  un  pour  chaque  étage  de  la  zone 
plexiforme  interne;  et  dans  chaque  groupe  il  distingue  deux  ou  trois  types:  petit,  moyen, 
gros,  géant,  à  arborisation  étendue; 

II)  CclluU's  bisliali/îces  s'arborisant  dans  le  deuxième  et  le  troisième  étages; 

c)  Cellules  Irislrali fiées. 

Cellules  multipolait^es  diffuses.  —  Leurs  ])rolongemenls  se  distribuent  dans  toute 
l'épaisseur  de  la  couche  plexiforme  sans  contribuer  à  la  formation  des  zones  de  cette 
couche. 

Cellules  ganglionnaires  jumelles.  —  Klles  ont  été  observées  surtout  chez  l'homme, 
notamment  par  Dogiel.  CreelT,  Henaut.  Elles  consistent  en  cellules  associées  par  deux,  au 
moyen  d'un  prolongement  volumineux  se  continuant  avec  le  protoplasma  des  cellules.  Ce 
prolongement  peut  être  court  ou  long.  Il  peut  i>résenter  quelques  petits  rameaux,  mais  il 
en  est  complètement  dépourvu  dans  la  jdupart  des  cas. 

Des  deux  cellules,  une  seule  a  un  cylindre-axe.  Klles  |>euvent  être  de  volume  égal  on 
inégal  et,  dans  ce  dernier  cas.  c'est  la  cellule  dépourvue  de  cylitulre-axe  qui  est  la  plus 
petite. 

Cellules  ganglionnaires  déplacées.  —  Ces  cléments  découverts  par  Dogiel  existent  en 


i;i;riM:. 


1089 


lirs  pclil  iiiiiiiliii'  iIkv.  Ic>-  liiili-.icicii-.,  le-  i('|ililrs.  1rs  uisciiiix.  Ils  soiil  décrits  li;il)ilm;ll(;- 
mciil  sons  le  iioiii  de  s|iiiii^iiililaslcs  ii  cv  liii(lri'-a.\c.  Ils  sont  silin's  au  milieu  «los  (■cllulcs 
UMipulaiii's  cl  leurs  luoloii^^einciils  |in)lo|)lasmi(|ucs  ont  la  incine  ilislriliulioii,  mais  la  prc- 
seiife  d'un  c\  liudro-axo  so  rondanl  dans  la  couclie  des  (llircs  o|»li(|ues  montre  (|ue  le  rôle 
de  ces  cléments  est  le  nn'mc  (|uo  celui  des  ciillulcs  mulli|iolaires.  — Ccrt.iincs  ir-ilules  sniii 
dc|dacces  sculciiicnl  ijaii^  la  ccpuclii'  plexifiMnie  iiiliTiie. 


B.   —    ELEMENTS    D  ASSOCIATION 

<»ii  (Ml  coimail  «If  «Iciix  siirics  :  les  ccllnli's  horizontri/cx  et  les  n-Mides  nnipo- 
Idirrs.  —  Les  noyaux  <lc  ( es  (■(•Unies  appartiennent  à  la  conclu;  moyenne  de 
noyaux  (celle  des  cellules  l)ipolaires).  Les  cellules  horizontales  AjrnKMit  la  partie 
e.xlenie  de  cell(>  ((Uidif'  el  les  (('llules  unipidaires  sa  parlie  interne. 


CcIIkIc.-^  Oa.itilc.^  (Uaiivier): 


CELLULES  HORIZONTALES 

■toih'fti:  c.  subvi'ticulaircs: 
(W.  Millier). 


'//'  fclcriiin  langcnlicl 


Ces  cidlules  étaient  connues  depuis  longtemps,  mais  leur  nalure  n'a  ('li' 
démonti'ée  que  récemment.  ]"]lles  sont  caractérisées  par  réj)aissenr  notaldc  de 
leurs  Itranclies  |)rotoplasmiques,  et  surtout  par  la  présciue  d'une  hrain  lie  ;i 
direction  horizontale,  ayant  les  propriétés  d'un  cylindre-a.\e.  Le  nom  de  cellules 
horizontales  leur  a  été  donné  par  llamon  y  Cajal  à  cause  de  la  distrihution  de 
leurs  rameaux  dans  le  plan  nn-me  où  est  situé  le  corps  cellulaire.  Grâce  à  cet 
étalement,  elles  ne  peuvent  être  complètement  observées  que  sur  des  coupes 
horizontales,  c'est-à-dire  parallèles  à  la  surface.  f>eur  volume  et  leur  nombre 
sont  en  rapport  avec  l'abondance  des  jjàtonnets. 

On  en  distinf;ne,  d'aprt's  Cajal.  trois  sortes  que  l'on  désigne,  suivant  leur 
situation  et  leur  l'ornus  en  externes,  internes  sans  prolongement  descendant  el 
internes  avec  prolongement  descendant. 

Cellules  horizontales  externes  (fi;;-.  GTS).  —  Klles  siègent  dans  la  n'pion  la  plus 
externe  de  la  zone  des  grains  internes.  Le  rur-j).-!  relliihure  est  tri-s  a[ilati.  I)"a[ués  le  vdliiiiie. 

J'rot.  protoplasmique 


FiG.  07S.  —  Celliili"  horizontale  externe  (bœuf).  (D'npW's  C.njal.) 

<-es  cellules  présentent  )leux  li/pcti,  l'un  à  corps  petit  (12  à  20  [i.)  et  à  peine  saillant  en 
dedans  vers  les  hipolaires,  l'autre  à  cot-pg  très  volumineux  (jusqu'à  40  (j)  et  présentant  en 
dedans  une  éminence  très  saillante. 

Les  prolongements  proloplusmiques  sont  extrêmement  nombreux,  très  rnniiliés,  diver- 
gents, tout  en  restant  horizontaux  et  vari(iueux.  Aux  points  de  bifurcation,  il  existe  des 
renllements  triangulaires.  Les  branches  terminales  sont  très  délicates,  presque  droites, 
longues  et  dépourvues  de  panache  terminal.  Ces  prolongements  pn^'sentent  parfois  des 
épines  ascendantes  ([ui  traversent  toute  l'épaisseur  de  la  couche  plexiforme  externe. 

Le   riiHit<lrc-(i.ri'    naît    ordinairement   d'un    gros    prolonpement   protoplasmique.  suit    lui 


PonUKlt    KT    (.IIAHPV.    —   \ 


00 
[.1.  DnL.lLLT. 


1090 


.\i'i'Ai:i;ii.  I'l:  i-a  \i>ion. 


Iiajol  assez  coiiil.  liorizonlal  cl  suavenl  lU-xiiciix.  Dans  ce  tiajft.  il  émet  des  collaléiales  ;< 
aiig-le  droit  qui  se  ramifient  dans  la  couche  plexiforrne  externe.  11  se  termine  en  se  lésol- 
vanl  en  quelques  brandies  fines,  variqueuses  et  terminées  librement  dans  l'fta.ce  supcrli- 
fiel  de  la  couche  plexiforme. 

Cellules  horizontales  internes  avec  prolongement  protoplasmique  descendant 
(lip;.  G70).  Le  rorps  cellulaire  est  de  forme  conique  avec  la  hase  tournée  en  haut. 

Les  proloiit/eniPii/s  protojilosniii/i'.e'i  horizontaux  iiartent  de  la  hase.  Ils  sont  plus  courts 
(juc  ceux   des  cellules   horizontales   externes.  Ils  sont  épais  et.  apn-s  quehpies  division- 


(iT'.t.  —  (Cellules  horizontales  a  jiinluuf.-cni('iits  (lesfeiiiliiiil>  il'unli.   ii>après  Caja!.> 


dichotomiques,  se  résolvent  en  un  panache  do  rameaux  courts.  vari<|ueux.  dii-iti formes,  se 
terminant  au  moyen  d"un  rendement.  Des  appendices  analogues  se  montrent  aussi  tout  le 
lon^  des  branches  principales. 

Le  proloitrjPiiieDl  priit<ipliisini<iiie  descern/oéif  est  généralement   uni(|ue.  très  épais,  ver- 
tical et  se  divise  en  deux  branches  dans  la  partie  externe  de  la  couche  plexiforme  interne, 
(les  branches  se  terminent  par  des  ramifications  en  nombre  tns  variable.  Parfois  le  pro-» 
longement  est  double  dès  son  orii;ine,  mais  sa  distribution  reste  la  même. 

Le  riflindre-a.re  est  très  gros  et  très  long.  Dans  son  trajet,  «pii  est  horizontal,  il  reste  à 
quelque  distance  de  la  zone   plexiforme   extiMin'.  Il  n"a  jias  de  collati'rales  et   ne  change 

y 


Cijlindrc-d.ii:     l'rol .  iirninydiianiiqur     tmpsvriliil'iii'- 

riti.OSd.  —  r.illule  horizontale  interne  dépourvue  de  prolongement  descendant  et  arborisation 
teiruiuale  ilii  i  vliiidrc-axi'  (ruiie  celluh^  analogue  (bœuft.  (  D";«P''''*  •'••''j'il.» 

jamais  de  direction.  Cajal  admet  qu'il  se  termine  dans  l'épaisseur  de  la  couche  plexifornu- 
externe  au  moyen  d'arborisations  libres  d'énorme  étendue.  Les  branches  secondaires  et  ter- 
tiaiies  portent  des  épines  asieudantes  qui  moulent  jus(|u'enlre  les  sphérules  des  bâtonnets. 

Cellules  horizontales  internes  sans  prolongement  descendant  (fig-  '''^"  'i  ''■'*''    — 


In;.   (i8l.   —  C.i'llules   hori/onlales  siui>   luidongemenl  descendant  (chienK  (D'après  Cajal.) 


Mlles  sont  moins  connues  que   les  précédentes  (cellules  à  prolongement  desceudanlt.  Le> 
unes   sont  peu  épaisses   et   ont  un  pelil  nombre  de  prolongements   probqdnsmiiiuos.  Lv> 


i!i:ii\i-: 


1091 


nulrcs,  plus  vnliiiniiicii.x's,  mil  iIcs  proloiip'riiciils  protcpphisiiiiiiUL's  plus  iintiilncux.  Lo 
cyliiulri'-.ixc  esl  tirs  voliiiiiiinMix,  très  long-  et  seiiililc  (iii.ilogue  à  celui  des  cellules  à  |)ro- 
loii^nincnl  (losceii(l.ii\t. 

Cellules  horizontales  déplacées.  —  Ce  sont  des  cléments  dont  la  nature  n'est  pas  par- 
l'aitoinent  élahlie.  Ils  ont  été  rencontrés  par  Cajal  dans  la 
l)arli('  infériiMire  de  la  couche  des  piains  des  cônes  et  des 
liàtuiiuols.   Leur  corps  cellulaire  est  petit  et  de  forme  ovoide; 

l''io.     082.     (;ur|)uscule    il    éiuct    des    branches    horizoutnlcs    étalées    dans    la    partie 

ovoïde  (le  Cajal  (hœuf).        exicrue  de  la  couche  plexiforme  externe  (tlg-.  082).  Parfois  ces 
branches    portent  des  épines  ascendantes  renflées  ii    l'extré- 
mité et  pénétrant  entre  les  bniitoiis  terminaux   des  bâtonnets. 

CELLULES    UNIPOLAIRES 
SpnngioblasU's  (\V.  Millier);  cellules  pararéticulaircs  (Kallius);  cei/u/es  amacrùics  (Cajal)'. 

Kilos  sont  situées  dans  la  j)arti('  la  pins  inférieure  de  la  couche  des  grains 
internes,  tout  près  de  la  couche  plexiAjrme  interne. 

Leurs  corps  cellidtt ires  sont  un  peu  plus  gros  que  ceux  des  hipolaires;  ils 
sont  également  allongés  dans  le  sens  vertical. 

Tous  leurs  prolongernenls  partent  de  l'extrémité  inférieure  et  sont  sembla- 
bles, de  sorte  qu'on  ne  i)eut,  sauf  dans  une  variété,  y  distinguer  un  cylindre-axe 
et  des  prolongements  protoplasmiques.  D'après  leur  morphologie,  on  les  con- 
sidère généralement  comme  dos  prolongements  protoplasmiques.  Au  point 
de  vue  fonctionnel,  il  est  plus  probable  que  le  courant  nerveux  y  est  cellulifuge 
et  alors  ils  devraient  être  considérés  comme  dos  cylindres-axes. 

C.ijal  en  distingue  trois  variétés  principales,  d'après  la  disposition  des  prolongements  : 

Cellules  amacrines  stratifiées.  —  Ces  cellules  ont  pour  la  {plupart  un  seul  prolonge- 
mont  épais,   ([ui  descend  jus(iue  dans  l'une  des  zones  de  la  couche  plexiforme  interne  ou 


Fie.  G8:î.  —  Cellules  amacrines  (en  noir)  et  multipolaires  stratifiées  (en  rouge); 
leurs   arborisations    s'étendent  dans  la  couche  plexiforme  interne  (bœuf).  (D'après  Cajal. 


il  se  ramifie  en  un  grand  nombre  de  branches  horizontales. — Mais  celles  qui  se  ramifient 
dans  les  parties  supérieures  de  la  couche  plexiforme  ont  au  contraire  des  prolongements 
partant  directement  du  corps  cellulaire  qui,  par  suite,  présente  une  forme  un  peu  diffé- 
rente. 

Un  certain  nombre  envoient  des  ramifications  dans  deux  couches  quelconques  rappro- 
chées ou  éloignées. 

Les  cellules  amacrines  déplacées  doivent  être  rattachées  aux  cellules  amacrines  strati- 
fiées, car  elles  ont  la  même  distribution. 

Les  unes  sont  situées  dans  la  couche  plexiforme  interne.  Elles  ont  une  direction  géné- 
rale parallèle  aux  faces  de  la  rétine.  Leurs  expansions  se  ramifient  à  plusieurs  reprises  et 

I .  Aucun  des  noms  donnés  h  ces  cellules  ne  leur  convient  parfaitement.  Ceux  de  spongioblastes  et  de  cellules 
fararcticulnires  provenant  de  leurs  rapports  (de  production  ou  de  situation)  avec  lacouctie  plexiforme  interne, 
indiquent  des  caractères  qui  appartiennent  également  à  d'autres  cellules.  Les  noms  de  cellules  amacrines  (pri- 
vées de  prolongement  long,  c'est-à-dire  de  cylindre-axe)  et  de  cellules  unipolaires  indiquent  des  caractères 
inconstants  puisqu'il  en  est  qui  sont  pourvues  de  cylindre-axe  et  d'autres  qui  ont  plusieurs  prolongements  pro- 
toplasmiques. 

09. 

[.1.  DRUAULT.] 


1092  Al'I'AliEIL  DE  LA  VISION. 

s'olalcnt  lioiiz(Piil;ilenient  sur  une  grande  étendue.  Parfois  des  branches  terminales  se  por- 
tent dans  un  autre  étag-e  de  la  couche  plc.xiforme  interne. 

(Juehiues-une.s  de  ces  cellules  arnacrines  situées  dans  la  couche  plexiforme  interne  ont 
une  arborisation  dirigée  en  haut  et  une  autre  en  bas.  Hainon  y  Cajal  les  considère  comme 
des  cellules  arnacrines  bistraliflées. 

D'autres  cellules  arnacrines  sont  déplacées  jusque  dans  la  couche  des  cellules  multipo- 
laires. On  les  appelle  encore  amacrines  inférieures.  Leur  unique  prolongement  va  se  rami- 
fier dans  un  des  étages  inférieurs  de  la  couche  plexiforme.  Il  forme  une  ramification  étalée 
à  plat  dont  les  branches  variqueuses  sont  extrêmement  fines  et  serrées. 

Cellules  amacrines  diffuses.  —  Elles  envoient  leurs  prolongements  dans  toute  la 
couche  phîxiforme  sous-jaccnte,  les  unes  (petites  amacrines  de  Cajal)  dans  sa  partie  infé- 
rieure seulomont,  les   autres   (g'randes  amacrines  diffuses)  dans   toute  son  étendue,    mais 

surtout  dans  les  étages  inférieurs. 

Spongioblastes  d'association.  —  Ces  cellules  ont  été  découvertes  prr  Cajal  chez  les 
oiseaux,  mais  elles  existent  aussi  chez  les  reptiles  et  chez  les  mammifères. 

Le  corps  cellulaire  de  ces  éléments  est  situé  généralement  un  peu  en  dehors  de  ceux  des 
autres  cellules  unipolaires. 

Le  prolongonenl  protoplasmique  est  volumineux.  11  so  divise  dans  la  zone  externe  de 
la    couche   plexiforme  sous-jacente.  D'une   part,  il    donne   un   bouciuet  de  2  à  4  branches 

Cal.  amacrine         Am.  déplacée  Am.  bislratifiee  Gr.  cel.  amac.      Spong.  d'asso<\ 


-à^ 


Fio.  68i.  —  Cellules  amacrines  de  la  rétine  du  moineau  (Ramon  y  Cajal). 

courtes,  variqueuses,  quelquefois  réduites  à  l'état  de  simples  bourgeons.  D'autre  part,  il 
envoie  dans  une  direction  horizontale  un  long  rameau  qui  se  termine  par  une  arborisation 
serrée.  Ce  rameau  peut  être  considéré  comme  le  cylindre-axe.  Il  n'émet  pas  de  collatérales 
sur  son  parcours.  Dans  son  trajet,  il  se  porte  tantôt  dans  l'un,  tantôt  dans  l'autre  des  plans 
de  la  portion  la  plus  externe  de  la  couche  plexiforme  interne,  quelquefois  à  la  limite  de 
cette  couche.  Son  arborisation  terminale,  aplatie,  siège  constamment  dans  l'épaisseur  de  la 
couche  plexiforme,  au-dessus  du  second  étage;  elle  se  fait  dans  un  plan  horizontal  mince 
très  régulier,  de  sorte  que,  sur  les  coupes  perpendiculaires  à  la  surface  de  la  rétine,  elle  se 
I)résente  sous  forme  d'un  trait  sans  distinction  possible  des  détails.  Ses  branches  ne  sont 
visibles  que  sur  les  coupes  obli(iues  ou  sur  les  préparations  à  plat. 

C'est  très  probablement  autour  des  corps  de  ces  cellules  ([ue  se  ramifient  les  arborisations 
nerveuses  des  libres  centrifuges  du  nerf  optique. 


C.  —  ELEMENTS  A  CONDUCTION  CENTRIFUGE 

Ces  éléments  comprennent  des  fibres  venant  du  nerf  optique,  des  fibres 
allant  de  la  couche  plexiforme  interne  à  la  couche  plexiforme  externe  et  des 
cellules  à  cylindre-axe  a><ccndant  situées  dans  l'assise  cellulaire  moyenne. 
(Tous  ces  éléments  sont  en  rouf-e  dans  la  iiy-.  OT."^). 

FIBRES  VENANT  DU  NERF  OPTIQUE 

Ces  fibres  ont  été  découvertes  par  Uaiinin  y  Cajal.  l'-llos  proviennent  de  cA- 
Inlcs  situées  dans  le  corps  ixonoiiillr  externe.  On  les  noninie  habituelleniont 
Jlhrt's  cmtrififf/rii,  on   considérant   bien  entendu  l'encépbale   comme  cejitre. 


HKTIM-:. 


1093 


Filam.  asc. 
ou  long. 


Fibre  centr. 


FiG.  G8.J.  —  Terminaisons  des  fibres  centrifuges  autour  des 
spongioblastes  d'association,  chez  le  pig-eon  (llainon  y  Cajal). 


Dans  lii  n'tine,  ce  sont  dos  eylindres-axes  nus,  très  fins,  avec  un  petit  I)uisson 
terminal  situé  dans  l'assise  cellulaire  moyenne  et  formé  de  petits  rameaux  ter- 
minés chacun  par  un  renflement. 

Hanion  y  Cajal  donne  une  description  détaillée  de  l'arborisation  variqueuse  terminale  des 
libres  ccnlrifug-es  chez  le  pig:eon.  Cette  arborisation  est  constituée  par  trois  parties  conti- 
nues,   mais    ayant    des 

connexions     dilTérentes  Dr.  inf.  mi  husitaire 

(llg.  fiS"))  : 

l"  Le  nid  pcrir<-llii- 
Inirc,  (pii  est  la  reg-ion 
prirKi|)ale  de  l'arbori- 
sation. II  est  formé  de 
2  il  4  branches  vari- 
(|ueuses,  plus  ou  nmins 
verticales,  parfois  ditlm- 
tomisées  dans  leur  tra- 
jet et  s'ai)pli(iuant  à  la 
surface  du  corps  d'un 
spong-ioblaste  d'associa- 
tion. Ces  branches  se 
terminent  par  une  gra- 
nulation fusiforme  ou 
ellipsoïde,  parfaitement 
libre  et  en  contact  avec 
le  corps  de  la  cellule; 

2"  Les  brandies  inférieiires  on  basilai)-e.<,  qui  sont  des  collatérales  généralement  courtes 
nées  de  la  libre  centrifuge  avant  la  constitution  du  nid,  ou  du  nid  lui-même.  Ces  bran- 
chilles  se  terminent  librement  entre  les  spongioblastes  voisins; 

3"  Les  /ilamcnts  ascendunls  ou  longa,  ordinairement  au  nombre  d'un  seul  ou  de  deux, 
rarement  de  trois.  Généralement  ils  proviennent  du  nid  lui-même  et  s'élèvent  jusqu'à  la 
limite  supérieure  de  la  couche  des  cellules  unipolaires  pour  se  terminer  soit  par  une  vari- 
cosité,  soit  par  une  bifurcation. 

Fibres  centrifuges  à  terminaison  inconnue.  —  Ce  sont  des  fibres  également  très 
fines  et  découvertes  aussi  par  Uamon  y  Cajal.  Elles  viennent  de  la  couche  des  fibres 
optiijues  et  remontent  à  travers  la  zone  plexiforme  interne  pour  devenir  horizontales  à 
didércnts  niveaux  de  cette  zone  ;  mais  leur  terminaison  n'est  pas  connue. 

FIBRES  VENANT  DE  LA  COUGHE  PLEXIFORME  INTERNE 

Ce  sont  des  fibres  délicates  et  rares  dont  la  terminaison  seule  est  connue.  Elles  provien- 
nent de  la  couche  plexiforme  interne  dans  laquelle  elles  ont  un  trajet  horizontal,  puis 
elles  se  coudent  à  angle  droit  et  traversent  verticalement  la  couche  des  grains  internes. 
Arrivées  à  la  couche  plexiforme  externe,  elles  se  résolvent  en  une  ramification  k  branches 
très  vari(iueuses  et  horizontales. 

CELLULES   A   CYLINDRE-AXE  ASCENDANT 

Ces  cellules  ont  été  observées  par  Ramon  y  Cajal.  Elles  sont  situées  au  milieu  des 
cellules  unipolaires.  Elles  ont  un  corps  triangulaire  ou  ovoïde.  Leur  face  inférieure  donne 
naissance  à  quelques  expansions  descendantes  d'apparence  protoplasmique,  se  perdant 
dans  la  moitié  supérieure  de  la  zone  plexiforme  interne.  Leur  cylindre-axe  droit  ou  coudé 
monte  jusqu'à  la  zone  plexiforme  externe  et  s'y  termine  au  moyen  d'une  arborisation  libre 
variqueuse  et  très  courte. 


D.  —  ÉLÉMENTS  NÉVROGLIQUES 

Les  éléments  névrogliques  de  la  rétine  sont  les  fibres  de  Millier,  qui  pren- 
nent une  part  importante  à  toute  sa  structure,  et  des  cellules  en  araignée  situées 
dans  ses  parties  internes. 


[-■1.  DRUAULT.] 


109i 


A['l'AHi:iL  DE  LA  VISION. 


FIBRES  DE  MXJLLER 

Nommées  encore  fibres  radiaireH,  fibres  de  soutien,  cellules  épilhéliales 
(Cajal).  On  les  trouve  dans  toute  l'étendue  de  la  rétine,  depuis  le  bord  de  la 
])aj)ille  jusqu'à  l'ora  serrata,  Elles  s'étendent  dans  toute  son  épaisseur  et  pré- 
sentent, en  allant  de  dehors  en  dedans,  les  corbeilles  fibrillaires,  la  membrane 
limitante  externe,  la  fibre  proprement  dite  contenant  le  noyau,  et  enfin  la 
membrane  limitante  interne. 

Corbeilles  fibrillaires  (corbeilles  ciliées).  —  Elles  existent  autour  du  tiers 
inférieur  du  segment  interne  des  cônes  et  des  bâtonnets  et  sont  plus  distinctes 
au  niveau  des  cônes.  Par  leur  partie  inférieure,  elles  se  continuent  avec  la 
membrane  limitante  externe.  Elles  sont  formées  de  fibrilles  droites,  effilées, 

„  ,.    .,    ,     appliquées   à  la  surface   des  secrments 

.M.  limitanle     .  '  '     ^  .  " 

externe       internes,  surface  qui  parait  ainsi  fine- 
ment striée  dans  le  sens  longitudinal. 

c,        ...         Membrane   limitante  externe. 

(c.deHenie)  — Cetli'  iiiciiibrano  résulte  de  runioii 
des  extrémités  supérieures  des  fibres 
de  Miiller.    Sur  des    coupes    transver- 

Noyau  sales,  elle  forme  une  ligne  nette,  régu- 

lière. Vue  de  face,  elle  présente  des 
orifices  grands  et  petits  pour  les  pieds 
des  cônes  et  les  fibres  des  bâtonnets. 
Lorsqu'il  y  a  beaucoup  de  cônes,  les 
orifices,  relativement  grands,  ne    sont 

.,  ,.    .  plus  séparés  que  par  de  simples  tra- 

Al.  limitante     '  x  i  jt  i 

^i^».  inlcrne  vées. 

^  ^  Fibre  proprement  dite.  —  La 

FiG.  68G.  —  Fibres  de  Miiller  (Dogiel).         fibre    proprement    dite    s'étend    d'une 

^,  dans  la  plus  grande  partie  delà  rétine.  -  R  au     ^^^mbrane    limitante    à    l'autrC,  en   gé- 

voisinage  de  la  tovea  cenlralis.  c' 

néral  assez  directement,  sauf  dans  la 
région  inaculaire,  où  elle  a  uu  trajet  eu  partie  oblique  (fig.  086). 

L'extrémité  supérieure  est,  dans  beaucoup  d'espèces,  divisée  en  plusieurs 
branches  plus  ou  moins  parallèles,  en  fourche.  La  partie  moyenne  est  renfiée 
pour  contenir  le  noyau.  L'extrémité  inférieure  est  souvent  bifurquée,  pour 
donner  passage  à  un  faisceau  nerveux.  Les  divisions  en  deux  ou  même  trois 
pieds  terminaux  sont  plus  fré(juentes  au  voisinage  de  la  papille  oii  la  couche 
(les  lliires  o])tiques  possède  le  maxinunn  de  dévolop[>einont.  CUc/.  certains  ani- 
maux (pigeon),  l'extrémité  inférieure  se  (Iivis(>  en  un  grand  nombre  de  longs 
prolongements  terminés  chacun  par  mw  partie  renllee. 

De  la  surface  de  la  fibre  parlenl  des  prolongements  de  deux  sortes.  Les  uns. 
au  niveau  des  trois  couches  de  corps  cellulaires,  sont  nu  nihraniformes,  ana- 
stomosés, formant  des  logettes  pour  les  corps  cellulaires,  logeltes  désignées 
quehpiefois  sous  le  nom  de  corbeilles.  Les  autres,  au  niveau  des  deux  couches 
plexiformes  et  de  la  couche  des  fibres  optiques,  sont  fibrillain>s.  (ourls,  légère- 
ment varicpieux.  ((uehpu'fois  bifurques  à  rextrémib'. 


RETINK. 


1095 


Les  cxpansiniis  lariielleusos  destinôos  ;i  la  coiiclic  des  r(ir|»s  des  cellules  vi- 
suelles eiitniireiil  ((Miiiilèteinenl  eeiix-ei,  les  isolant  les  uns  des  aiitres.  Au  ni- 
veau des  crains  internes,  cet  isolement  existe  encore,  niais  il  est  itnj)arfait.  Kn- 
lin  les  expansions  destinées  à  la  couche  des  cellules  multipolaires  sont  courtes 
et  ^-^rossières.  —  Dans  la  couche  plexiforme  externe,  les  expansions  manquent 
ou  sont  insignifiantes,  ce  qui  donne  toute  facilité  aux  rapports  i»ar  contiguïté 
entre  les  fihres  siégeant  dans  cette  couche.  Dans  la  couche  plexiforme  interne, 
les  expansions  collatérales  sont  très  fines,  granuleuses  et  comme  frisées  ;  elles 
se  terminent  lihrement  en  ménageant  des  fentes  horizontales  pour  loger  les 
|)lexus  parallèles  qui  forment  les  divers  étages  de  cette  couche. 

A  côté  des  expansions  ordinaires,  il  n'est  pas  rare  d'en  trouver  quelques-unes 
([ui  naissent  du    protoplasme  entourant    le 
noyau  et  s'engagent  dans  la  zone  plexiforme 
interne  pour  s'y  terminer  lihrement. 

Les  noyaux  sont  situés  au  milieu  de  ceux 
des  cellules  l)ij)olaires  dont  ils  se  distinguent 
diflicilement.  Cependant  ils  ont  une  forme 
plus  allongée. 

Membrane  limitante  interne.  —  Klle 
est  formée  par  les  extrémités  des  pieds  qui 
s'étalent  ])lus  ou  moins  et  se  soudent  les 
uns  aux  autres.  La  soudure  se  fait  par 
simple  accolement  et  non  par  fusion  de  tissu. 
Si  on  traite  cette  menihrane  par  le  nitrate 
d'argent  et  qu'on  l'examine  par  sa  face 
interne,  elle  se  présente  exactement  sous  le 
même  aspect  que  les  endothéliums,  c'est-à- 
dire  qu'on  voit   une    mosaïque   formée    par 

une  grande  quantité  de  figures  polygonales  dont  les  hords  sont  irréguliers  ou 
dentelés  (fig.  1)87). 

CELLULES  EN  ARAIGNÉE 

Des  cellules  en  araignée  sont  disséminées  dans  la  couche  des  cellules  multi- 
polaires et  dans  celle  des  fihres  nerveuses.  Elles  sont  composées  d'un  corps 
cellulaire  d'une  forme  variahle 
(ronde,   ovalaire,   trianaulaire, 
semi-lunaire)   duquel     partent 
les  filaments  de  névroglie. 

Elles  sont  analogues  à  celles 
des  centres  nerveux  et  du  nerf 
optique,  mais  sont  un  peu  moins 
grosses  que  celles  du  nerf  op- 
tique. 

On  en   distingue   deux  tvpes    Fie.  088.  —  Cellules  de  névroglie  (en  noir)  et  cellules 
j^„„  -1        •-  ,11         ■  multipolaires  (en  roug-e), (bœuf).  (D'après  Cajal.) 

Q  après  le    siège  qu  elles  occu-  ^  ^  ^  '  /  ^      » 

pent.  Celles  de  la  couche   des 

cellules  multipolaires  donnent  à  leur  extrémité  supérieure  un  petit  faisceau  de 


AS 

Fio.  087.  —  Membrane  limitante  in- 
terne (le  face,  montrant  les  contours 
(les  pieds  des  fi  bres  de  Mii  1 1er  ;  ceux-ci 
sont  plus  serrés  sur  une  traînée  ré- 
•  pondant  au  ijassage  d'un  vaisseau 
(Henaut). 


[.4.  DRUAULT.] 


]096  APPAREIL  DE  LA  VISION. 

filanionls  très  fins  qui  vont  se  perdre  dans  le  tiers  inférieur  de  la  couche 
plcxiforme  interne,  tandis  que  leur  face  inférieure  donne  naissance  à  un  grand 
nombre  de  fibrilles  délicates  qui  vont  se  terminer  parmi  les  fibres  optiques.  Les 
cellules  de  la  couche  des  fibres  nerveuses  donnent  au  contraire  des  fibrilles 
également  nombreuses  dans  toutes  les  directions,  sauf  lorsqu'elles  siègent 
près  de  la  membrane  limitante  interne,  car  alors  le  côté  inférieur  de  la  cellule 
est  relativement  dégarni  de  fibrilles. 

Dans  la  papille  (Relziiis),  ces  cellules  ont  des  prolongements  rares  et  longs 
allant  jusqu'à  la  surface,  où  ils  se  terminent  en  ])outons.  Ils  présentent  ainsi  un 
arrangement  régulier  en  j)alissade  ;  mais  cette  modification  de  forme  ne  va  pas 
jusqu'à  représenter  un  type  de  transition  avec  les  fibres  de  Miiller.  Au  niveau 
de  la  lame  criblée,  les  prolongements  sont  rares  et  courts. 


III.  CONNEXIONS  DES  ELEMENTS  RETINIENS  NERVEUX 

Dans  la  rétine,  comme  dans  tout  le  système  nerveux,  chaque  cellule  nerveuse 
forme  avec  tous  ses  prolongements  une  individualité  nettement  déterminée 
(neurone),  dont  les  rapports  fonctionnels  avec  les  autres  cellules  se  font  par 
simple  contact  (contiguïté),  sans  qu'il  y  ait  continuité  de  tissu.  D'ailleurs,  la 
rétine  est  un  des  organes  nerveux  dont  l'étude  a  particulièrement  contribué  à 
l'établissement  de  la  doctrine  actuelle  du  neurone. 

Cependant,  dans  ces  derniers  temps,  l'existence  d'anastomoses  entre  les  prolongements 
des  cellules  rétiniennes  a  été  soutenue  encore  par  Dopiel,  liouin,  Henaut.  Il  est  vrai  que, 
pour  ces  auteurs,  il  n'est  plus  question  d'anastomoses  entre  tous  les  prolongements  proto- 
plasmiqucs,  ni  de  l'existence  des  réseaux  de  (Jerlacli;  les  anastomoses  existeraient  seule- 
ment sur  un  petit  nombre  de  prolongements.  Mais,  même  pour  ces  quelques  anastomoses, 
Hamon  y  Cajal  pense  qu'il  s'agit  soit  d'erreurs  d'observation,  soit  d'accidents  de  prépara- 
tion. En  effet,  elles  ne  s'observent  (ju'avec  la  méthode  d'Elirlich;  or  dans  cette  méthode, 
les  éléments  ne  sont  fixés  qu'après  l'imprégnation  et  celle-ci  produit  sur  les  librilles  des 
rendements  irréguliers  dont  quehiues-uns  finissent  par  se  rompre.  l\otiipus  ou  non.  il 
s'établit  des  points  de  contact  intime  au  niveau  de  ces  rcnllcments.  Dans  la  méthode  de 
(iolgi,  les  éléments  sont  fixés   d'abord   et  ces   accidents   ne  i>euvent  se   produire. 

L'existence  d'anastomoses,  même  rares,  entre  les  jjrolongements  protoplasmii|ues  semble 
donc  de  plus  en  plus  douteuse.  iMais  à  côté  de  cette  (luestion,  il  en  existe  deux  autres, 
celle  des  cellules  jumelles  et  celle  des  réseaux  d'Apatby,  qui  apportent  des  faits  paraissant 
plus  ou  moins  en  contradiction  avec  la  doctrine  du  neurone. 

Les  ce  tildes  jumelles  ont  été  décrites  ])lus  haut  à  jiropos  des  cellules  multipolaires.  11 
semble  (pic  ce  soient  des  éléments  d'origine  commune,  incomplètement  séjiares  dans  leur 
«léveloppement,  tandis  que  les  anastomoses  des  prolongements  protoplasmiques  dont  il 
vient  d'être  question  ne  pourraient  guère  être  produites  que  par  des  coalescences  secon- 
daires entre  les  prolongements.  L'existence  des  cellules  jumelles  peut  donc  être  entièrement 
séparée  de  la  question  de  l'individualité  du  neurone. 

Les  réseaux  observés  par  .Vpathy  et  Bethe  dans  certains  cas  sont  formés  par  des  fila- 
ments extvêmonent  fins.  S'il  est  démontré  (pie  ces  anastomoses  existent  dans  les  diffé- 
renls  points  du  système  nerveux,  la  conception  actuelle  du  neurone  devra  évidemment  être 
modifiée. 

Les  éléments  nerveux  de  la  rétine  ont  été  décrits  dans  les  pages  précé- 
dentes à  peu  près  indépendamment  les  uns  des  autres.  Il  reste  à  examiner 
comment  ils  s'articulent  entre  eux,  c'est-à-dire  comment  se  font  hnirs  con- 
nexions. 

Les  éléments  servant  à  la  rinulNCliiDi  centripète  des  sensations  visuelles 
sont  les  cellules  visuelles,  les  celhiles  biimlaires  et  les  cellub^s  niMlli|)(i]aires.  Ils 


iîktim:. 


1097 


piV-scntcnl  d'alxtrd  tiiic  prcinicTo  arliciilalioii  ciitn;  les  (•clliilcs  visncllos  et  los 
cellules  l)i|)()lairi's,  puis  une  secomlr  nilrc  les  (■cliiilcs  lii|i(ilaiic^  i-l  les  ('clliilrs 
imillipolaires. 

I-fs  ('Irinriils  d'(issocinlio)l  sont  ceux  dmil  toutes  li-s  raniilicatiuiis  sont  iles- 
liiiées  an    iiu'^iiie  étage.    Ils  comprennent   les 
cellules  horizontales  et  les  cellules  unipolaires 
dont  les  connexions  sont  à  voir  séparément. 

Ia's  quehjnes  éléments  rétiniens  à  rond/ir- 
tion  ccnlrifutje  décrits  plus  liant  sont  imi)ai- 
faitiMnent  connus.  Les  seules  connexions  éta- 
blies parmi  eux  sont  celles  des  fibres  centri- 
fuges venues  du  nerf  o|)ti(|ne  avec  les  s{)on- 
gioblastes  d'association. 

11  exisle  sans  doute  hiL>n  irautres  connexions  entre 
les  olonienls  nervenx  de  la  rétine.  Ces  éléments 
n'étant  pas  encore  coniplélement  connus,  à  plus 
forte  raison  en  est-il  de  même  pour  les  relations 
établies  entre  eux  par  renclievètrement  de  leurs 
ramilications  protoplasmiques. 

Articulations  des  cellules  visuelles 
avec  les  cellules  bipolaires.  —  Ces  arti- 
culations se  font  sur  deux  lignes  parallèles 
très  rapprochées  l'une  de  l'autre.  La  plus 
élevée  est  celle  des  cellules  h  bâtonnets  avec 
les  cellules  bipolaires  spéciales  et  la  plus  basse 
celle  des  cellules  de  cônes  avec  les  bipolaires 
destinées  aux  cônes. 

Pour  les  éléments  en  rapport  avec  les  bâ-   f"'^-  <589.  —  Schéma   des  éléments 
,,,.,,.  1.    £        ,        1  n  conducteurs  centripètes  de  la  rétine 

lonnets,  1  articulation  se  lait  entre  le  renfle-       (Mathias  Duval). 

ment  pirifornie  qui  forme  l'extrémité  infé-  ;  ,,n„ie  visuelle.  -  //,  cellule  bipuiaiic. 
rieure    de    l'élément    neuro-épitbélial    et    les   —  "^^  «''""'^'  muitipoi.iiie.  —  Les  chiffres 

.,  .  1        !■       1        •         •  •       nrabes  placés  sur  le  cùté  fraiirhe  (Je  la  fiiîure 

filaments    verticaux    de     1  arborisation    COnstl-     rappellent  les  neuf  coue/.es  dassi^ue*  de  la 

tuant  l'extrémité  supérieure  de  l'élément  ner-    rétine  (lépithéiium    pigmenté  nétant  pas 

'  compte). 

veux.  Le  renflement  pénètre  dans  les  angles 

des  fibres  de  ce  buisson  terminal.  Quelquefois  les  boutons  terminaux  des  cel- 
lules à  bâtonnets  descendent  plus  bas  et  se  mettent  en  connexion  avec  les 
grosses  branches  des  mêmes  bipolaires. 

Pour  les  éléments  en  rapport  avec  les  cônes,  il  y  a,  d'une  part,  les  pieds  des 
cellules  à  cônes  qui  sont  aplatis  et  pourvus  de  filaments  et,  d'autre  part,  les 
arborisations  étalées  des  cellules  bipolaires  correspondantes.  Il  est  certain  que 
ces  cellules  bipolaires  ne  s'articulent  pas  avec  les  cellules  à  bâtonnets,  car  les 
branches  de  leur  panache  supérieur  ne  s'élèvent  jamais  jusqu'au  niveau  des 
sphérules  des  bâtonnets  situées  plus  haut. 

A  ces  articulations  il  faut  rattacher,  quoiqu'elle  ait  sans  doute  une  signifi- 
cation spéciale,  la  pénétration  des  massues  de  Landolt  (ou  des  formations  ana- 
logues décrites  par  Dogiel)  au  milieu  des  grains  des  cônes  et  des  bâtonnets. 

Les  cellules  bipolaires  sont  bien  moins  nombreuses  que  les  cellules  visuelles, 
excepté  dans  la  région  maculaire. 


[-1.  DRUAULT] 


1098 


APPAREIL  DE  LA  MSION. 


Articulations  des  cellules  bipolaires  avec  les  cellules  multipo- 
laires. —  Kilos  se  font  également  d'une  fai;on  diiîérente  j)Our  les  éléments 
des  cônes  et  ceux  des  hùtonnnets. 

Les  cellules  bipolaires  en  rapport  avec  les  bâtonnets  envoient  un  long  pro- 
longement qui  se  termine  par  un  buisson  terminal  peu  développé  enveloppant 
le  corps  cellulaire  d'une  cellule  multipolaire. 

Le  prolongement  inférieur  des  bipolaires  de  cônes  se  termine  par  une  arbo- 
risation analogue,  mais  plus  étendue;  il  s'articule  avec  l'arborisation  termi- 
nant le  prolongement  supérieur  d'une  cellule  multipolaire.  On  a  vu  que  ces 
articulations  des  bipolaires  de  cônes  avec  les  multipolaires  se  font  sur  cinq 
étages.  D'après  Cajal,  cette  pluralité  des  surfaces  de  contact  a  pour  effet  de 
rendre  possible  l'existence  d'un  grand  nombre  de  voies  de  transmission  assez 
distinctes  sur  un  petit  espace  de  la  rétine. 

Les  cellules  multipolaires  sont  encore  moins  nombreuses  que  les  bipolaires 
et  par  conséquent  beaucoup  moins  nombreuses  que  les  cellules  visuelles. 

Ctîievilz  a  déterminé  en  difTérents  points  do  la  rétine  le  nombre  relatif  des  diverses 
cellules  dans  les  trois  couches  de  noyaux  cellulaires.  Voici  ses  résultats  en  ce  qui  concerne 
la  fovea  (arca)  et  trois  points  situés  en  dehors   : 


AREA 
CENTRALIS 

A   3    MM.    2 

KX     DEIIOUS 

A    4    MM.    G 

EN  iiKHons 

A   Cl    MM.            1 
KN     IlElKlItS 

Grains    externes    (Cellules 

visuelles) 

Grains  internes 

Celkilos  multipolaires.    .    . 

1 

•) 

1 

11 
1 

42 
18 

1 

80 

40 

i 

La  couche  des  cellules  visueltes  et  la  couche  des  cellules  multipolaires  sont  formées  à 
peu  près  exclusivement  d'éléments  de  transmission,  mais,  comme  on  l'a  déjà  vu.  la  couche 
des  grains  internes  comprend,  outre  des  éléments  de  transmission  (cellules  bipolaires),  de 
nombreux  éléments  d'association  (cellules  horizontales  et  unipolaires)  et  les  noyaux  des 
libres  de  Millier.  Les  nombres  qui  se  rapportent  à  cette  couche  devraient  donc  élre  nota- 
blement réduits,  si  on  n'avait  en  vue  que  la  proportion  des  cléments  conducteurs  par 
lesquels  passe  l'impression  visuelle.  Dans  la  région  fovéale  (maculaire),  (lajal  a  observe 
(ju'à  chaque  cône  répondait  une  cellule  bipolaire  spéciale;  les  chilTres  deC.hievitz  indiquent 
(ju'il  doit  y  avoir  également  une  multipolaire  spéciale.  Dans  celte  région,  les  impressions 
per(.ues  par  chaque  cône  sont  donc  transmises  par  une  fibre  spéciale  du  nerf  optique. 
.Mais  pour  le  reste  de  la  rétine,  une  fibre  du  nerf  opti(]ue  transmet  les  impressions  de 
plusieurs  cônes  ou  bâtonnets  et  le  nombre  de  ceux-ci  est  d'autant  plus  grand  (|u'on 
s'éloigne  davantage  de  la  fovea  cenlralis.  L'individualité  de  la  conduction  »ians  la  fovea 
opposée  à  la  réduction  dans  le  nombre  des  éléments  transmetteurs  en  dehors  de  cette  ré- 
gion est  une  des  dispositions  (|ui  permettent  le  mieux  de  comprendre  pourquoi  l'acuité 
visuelle  est  beaucoup  plus  grande  dans  la  région  fovéale  que  dans  les  parties  péripht>- 
ricpies  de  la  rétine. 


Connexions  des  cellules  horizontales  —  On  a  vu  phi<  liant  qu'il 
existait  deux  sortes  de  cellules  luiri/.ontalos.  Les  graniles  sont  en  rapport  par 
leurs  prolongements  protoplasmiques  avec  les  renilements  inférieurs  d'un 
groupe  de  cellules  à  bâtonnets,  et  par  les  ramifications  de  leur  oyiindro-axo 
avec  les  renlleineiils  a|)p;irlenaiit   à  des  cellules  à   bàtonnels  éloignées  du  pre- 


I!i:tim:. 


1099 


inicr  ■iniiipc.    I.cs  petites  établissent  les   mémos    rapports  entre  les  pieds  des 

celles  (11-.  (i!)0). 

Connexions  des  cellules  unipolaires.  —  Les  ceilules  unipolaires  strati- 
lires  et  (lilTiises  envoient  r^alcnient  leurs  prolongements  dans  la  eonelie  [)lexi- 


Fio.  690.  —  Schéma  des  éléments  conducteurs  centripètes  (figurés  en  clair)  et  des  éléments 
d'association  (flg-urés  en  noir)  de  la  rétine  (Mathias  Duval). 

/,  cellule  visuelle.  —  //,  cellule  bipolaire.  —  ///,  cellule  multipolaire.  —  CHj,  petite  cellule  horizontale.  — 
Cllj,  grande  cellule  horizontale.  —  SP,  à  SPj,  les  cinq  ordres  de  spongioblastes.  —  Les  chiffres  arabes  placés 
sur  le  côté  gauche  de  la  figure  rappellent  les  neuf  couches  classiques  de  la  rétine  (l'épithélium  pigmenté  n'étant 
pas  compté). 

forme  interne  oi^i  ces  ramifications  sont  en  contact  avec  celles  du  prolonge- 
ment inférieur  des  bipolaires  de  cônes  et  des  prolongements  supérieurs  des 
multipolaires.  En  outre,  elles  ont  des  rapports  avec  l'appareil  de  conduction 
centrifuge. 

Connexions  des  fibres  centrifuges  et  des  spongioblastes  d'asso- 
ciation. —  On  a  déjà  vu  que  les  fibres  centrifuges  se  terminent  par  un 
buisson  assez  pauvre  et  dont  deux  ou  trois  branches  enveloppent  le  corps 
d'une  cellule,  lui  formant  un  «  nid  »  (fig.  685). 

Les  cellules  en  rapport  avec  ces  buissons  terminaux  sont  des  cellules  uni- 
polaires tout  à  fait  spéciales,  qui  ont  été  décrites  plus  haut  sous  le  nom  de 
spongioblastes  d'association.  Le  prolongement  de  ces  cellules  donne  d'abord 
quelques  petits  rameaux  à  fétage  supérieur  de  la  couche  plexiforme  interne, 
puis  s'en  va  horizontalement.  Les  arborisations  terminales  forment  un  plexus 


[.1.  DRUAULT.] 


1100 


APPAREII.  DE  LA  VISION. 


contenu  dans  la  région  supérieure  de  la  couche  plexiforme  où  elles  entrent 
particuIit'Tcrnont  en  relation  avec  l'origine  des  prolongements  des  autres  cel- 
lules unipolaires  (fig.  GOl). 


Spong.  d'assoc. 
.  Cell.  amacrine 


Cou.  plexifofme 
interne 


Fibre  centrifuge 


Cell.  gang.  int. 
(mult.) 


Fig 


GOl.  —  Arc  réflexe  des  couches  internes 
de  la  rétine.  (Schéma  de  GreelT.) 


Diffusion  des  impressions  rétinien- 
nes dans  les  voies  optiques.  —  Si  l'un 
considère  d'abord  les  éléments  contenus 
dans  la  rétine,  on  doit  envisager  sépa- 
rément la  région  fovéale  (maculaire)  et 
le  reste  de  la  rétine. 

On  a  vu  plus  haut  que,  dans  la  ré;/ion 
fnvéale,  il  existe  autant  de  fibres  oplii|ues 
que  de  cùnes  et  qu'on  peut  admettre  fju'à 
chaque  cône  répond  une  fibre  spéciale  du 
nerf  optique  et  rien   qu'une.   D'après  la 
structure   de  la  rétine,  étant  données  les 
nombreuses  connexions  élaidies   par   les 
cellules  d'association,  il  est  probable  que 
l'impression   reçue  par  un  cùne  est  res- 
sentie encore  par  plusieurs  autres  fibres 
opti(|ues,  mais  la  disposition  de  cette  ré- 
gion n'est  pas  encore  assez  connue  pour 
permettre  d'autres  déductions. 
Pour  les  autres  parties  de  la  rétine,    il    existe   un  nombre  plus   grand   de  cônes   et  de 
bâtonnets  que  de  fibres  optiques.  Chaque  fibre  reçoit  donc  nécessairement  des  impressions 
d'un  territoire  contenant  un   grand    nombre  d'éléments   percepteurs.   .Mais  la   disposition 
anatomi(|ue  permet  de  supposer  (Cajal)  (ju'elle  reçoit  aussi  des  impressions  des  éléments 
percepteurs  contenus  dans    les  territoires   voisins  —  et  que  chaque  dément    percepteur 
transmet  des  impressions  à  plusieurs  fibres  optiques,  sauf  peut-être  en  ce  qui  concerne  les 
points  les  plus  péripliéri(]ues  de  la  rétine.  De  sorte  que  si  Ton  considère,  d'une  part,  l'im- 
pression reçue  par  un  territoire  rétinien,  on  voit  qu'il  s'opère  une  réduction  progressive 
dans  le  nombre  des  éléments  transmetteurs;  mais  si  l'on  considère,  d'autre  part,  l'impres- 
sion reçue   par  un   cùne  ou  un  bâtonnet,  on  voit  qu'à   chaque  étage   de  neurones  qu'elle 
franchit,  le  nombre  des  éléments  transmetteurs  augmente. 

Cette  disposition  a  sans  doute  l'avantage  de  permettre  la  sensation  d'un  plus  grand 
nombre  de  points  qu'il  n'existe  de  fibres.  Si.  par  exemple,  chaque  libre  optique  repondait 
à  un  territoire  nettement  délimité  et  qu'on  suppose  alors  une  impression  lumineuse  tom- 
bant sur  un  de  ces  territoires,  tant  ({u'ello  se  déplacerait  dans  les  limites  de  ce  territoire, 
ses  déplacements  ne  seraient  pas  perçus;  au  contraire,  grâce  aux  associations,  un  conduc- 
teur transmet  bien  la  plus  grande  part  de  cette  sensation,  mais  en  même  temps  les  con- 
ducteurs voisins  sont  plus  ou  moins  impressionnés  suivant  leur  situation  relative  et  le 
moindre  déplacement  du  point  lumineux  doit  amener  un  changement  dans  cette  conduc- 
tion accessoire.  —  Cette  disposition  i)ermet  sans  doute  encore  —  lorsque  quelques  éléments 
isolés  sont  détruits  —  l'établissement  de  suppléances  par  les  éléments  conservés. 

Une  dilTusion  de  sensations  existe  donc  déjà  dans  la  rétine,  mais  elle  est  relativement 
insignifiante  et  les  plus  petits  faisceaux  du  nerf  optique  peuvent  être  considérés  comme 
répondant  à  des  territoires  précis  de  la  rétine. 

Dans  les  roics  optiqHcs,  les  sensations  visuelles  peuvent  éprouver  une  nouvelle  diffusion 
dans  les  noyaux  oplicjues  primaires  de  la  base  du  cerveau,  particulièrement  dans  le  corps 
genouillé  externe,  où  elle  doit  être  facilitée  jiar  les  petites  dimensions  de  cet  organe. 

Projection  de  la  rétine  sur  l'écorce  cérébrale.  —  Pour  quehiues  auteurs  (von  Mo- 
nnkov,  Bernheimer)  les  associations  produites  par  les  ramillcations  nerveuses  sont  telles 
(ju'il  est  pres(|ue  impossible  que,  dans  la  dernière  partie  des  voies  optiques  et  dans  l'écorce 
cérébrale,  il  y  ail  des  groupes  de  libres  et  des  régions  répondant  à  des  territoires  exacte- 
ment déterminés  de  la  rétine.  Pour  d'autres  auteurs  (Wilbraïul,  IlenscheiiK  (pielques  obser- 
vations analomo-cliniiiues  démontrent  au  contraire  que  cluuiue  région  de  la  rcline  transmet 
ses  sensations  à  une  région  déterminée  de  l'écorce  cérébrale  et  qu'il  existe  ainsi  une  vt-ri- 
table  jirojerliu)i  de  la  réiiïie  sur  t'érorce  réréhrale.  On  a  vu,  ilans  une  autre  partie  île  cet 
ouvrage,  que  cliaijue  hémisphère  cérébral  est  en  rapport  avec  la  moitié  homonyme  de 
cha(|ue  rétine.  La  région  visuelle  de  l'écorce  cérébrale  (centre  cortical  de  la  vision)  est 
située  ù  la  face  interne  du  lobe  occipital  autour  de  la  scissure  calcarine.  D'après  llenschen. 
qui  est  actuellement  le  principal  défenseur  de  la  théorie  de  la  projection  corticale  de  la 
rétine,   la  lèrrc  supérieure  de  la  seissure  ealeari)ie   ïépoud  à  la  juirtie   supérieure  de  lu 


hitim:.  1101 

rétine  cl  la  lèvre  ndcurine  iiifrriciirc.  à  lu  rrlinc  infrrieiirc.  Par  cxem|)l(',  une  dfîslruclioii 
de  lii  lèvre  calcnriiio  inférieure  droite  amùuora  la  perle  de  la  visi(jii  dans  io  ((uadraiil  infé- 
rieur droit  des  deux  rétines  et,  |)ar  suite,  la  perte  de  vision  de  tout  ce  qui  sera  dans  la 
partie  supérieure  pauclie  du  cliatni)  visuel  des  deux  yeux.  Le  foml  de  la  scissure  catrnrine 
serait  en  rapjiort  arec,  la  rè<jiiin  rétinienne  située  entre  les  deux  précédentes,  c'est-à-dire 
ilans  le  méridien  horizunlal  cl  rdntjirenaat  laré(jii)n  fnvéale  [maculaire).  On  sait  d'ailleurs 
(|ue  cliaiiue  héinisplière  léréhral  reçoit  des  libres  des  deux  côtés  des  deux  régions  niacu- 
laires,  puis(|ue  dans  l'Ininianopsie  d'origine  cérébrale,  clia(iue  région  maculaire  conserve 
de  la  vision  dans  ses  deux  (("ilc-s. 

Si  l'on  eoMipare  ces  fîiils  avec  la  disposition  des  autres  localisations  cérébrales  connues, 
on  voit  (|ue,  dans  le  sillon  de  Uolando,  les  centres  des  membres  inférieurs  sont  au-dessus 
des  centres  des  membres  supérieurs,  et  <|ue  les  centres  d'un  côté  sont  dans  riiémis|)bére 
opposé,  tandis  (|ue  pour  les  rétines,  les  centres  de  leurs  parties  supérieures  sont  en"  haut 
et  (|ue  les  ('entres  des  parties  droites  et  gauches  sont  du  même  côté.  Mais  ce  n'est  là 
qu'une  contradiction  a|)parenle.  A  cause  du  renversement  des  images  dans  l'œil,  cha((ue 
point  d'une  rétine  répond  ù  un  point  opposé  de  l'espace,  et  les  impressions  visuelles  reçues 
des  objets  extérieurs  sont  renversées  dans  leurs  localisations  corticales. 


IV.  _  STRUCTURE  DES  COUCHES  DE  LA  RETINE 

Les  éléments  cellulaires  de  la  rétine  étant  connus,  il  reste  à  décrire  leur 
arrangement  dans  les  dix  couches.  class/(ju<-s  (fig.  GG2,  003  et  69^j).  Ces  dix 
couches  sont,  en  allant  de  dehors  eu  dedans  : 

1"  l'épithélium  pigmenté, 

2"  la  couche  des  cônes  et  dos  bâtonnets, 

3"  la  membrane  limitante  externe, 

4"  la  couche  des  grains  externes,  dont  la  partie  interne  forme  la  couche  de 
Henle, 

5"  la  couche  plexiforme  externe, 

6"  la  couche  des  grains  internes, 

7"  la  couche  plexiforme  interne, 

8"  la  couche  des  cellules  multipolaires, 

9"  la  couche  des  fibres  optiques, 

10"  la  membrane  limitante  interne. 

1"  Épithélium  pigmenté.  —  Cette  couche  a  été  décrite  plus  haut  (voy. 
p.  1075). 

2"  Couche  des  cônes  et  des  bâtonnets.  —  C'est  à  cette  couche  qu'on 
donne  encore  le  nom  de  membrane  de  Jacob. 

Elle  est  constituée  par  les  cônes  et  les  bâtonnets,  c'est-à-dire  par  les  parties 
supérieures  des  cellules  de  la  première  assise.  Sur  les  coupes,  il  est  facile  d'y 
reconnaître  deux  zones  qui,  chez  l'homme,  répondent  à  la  division  des  bâton- 
nets en  deux  segments.  En  cfTet,  les  cônes  sont  bien  moins  nombreux  et  plus  bas. 

Dans  cette  couche,  la  névroglie  n'est  représentée  que  par  les  corbeilles  fibril- 
laires  que  les  fibres  de  Mûller  fournissent  aux  segments  internes  des  cônes  et 
des  bâtonnets. 

Chez  l'homme,  on  trouve  habituellement  dans  la  partie  centrale  de  la  rétine 
des  cônes  dont  le  novau  est  situé  dans  celte  couche,  c'est-à-dire  qu'il  se  trouve 
au-dessus  de  la  membrane  limitante  externe  et  non  au-dessous.  Ces  cônes  sont 
plus  petits  que  les  autres  et  on  ne  peut  y  voir  la  division  en  deux  segments. 
Leur  prolongement  inférieur  ne  présente  rien  de  particulier. 

[A.  DRL'AULT.] 


1102  APPAREIL  DE  LA  VL<ION. 

L'épaisseur  de  cette  couche  va  on  diminuaut  de  la  fovea  centralis  à  l'ora 
serrata.  Au  niveau  même  de  la  fovea,  elle  atteint  jusqu'à  80  y.;  au  bord  de 
cette  région,  elle  s'est  déjà  abaissée  à  ÙO  jj.;  puis  elle  ne  diminue  que  d'une 
façon  presque  insensible  et,  au  voisinage  même  de  l'ora  serrata,  elle  a  encore 
une  hautour  de  40  p.. 

3"  Membrane  limitante  externe.  —  Déjà  décrite  comme  dépendance 
des  fibres  de  Mûller.  Sur  les  coupes,  elle  se  présente  simplement  sous  l'aspect 
d'une  ligne  fine,  très  régulière. 

4°  Couche  des  grains  externes  (Couche  granuleuse  externe).  —  Elle 
est  formée  principalement  par  les  grains  dos  cùncs  et  des  bâtonnets.  Dans 
les  rétines  où,  comme  chez  l'homme,  il  y  a  moins  de  cùnes  que  de  bâtonnets, 
les  grains  des  cùnos  sont  tous  situés  à  la  partie  supérieure  de  cette  couche  au 
contact  do  la  membrane  limitante  externe  en  une  rangée  assez  régulière. 

Outre  les  corps  cellulaires  des  cùnes  et  des  bâtonnets,  cette  couche  contient 
dans  sa  partie  interne  quelques  corps  cellulaires  qui  seraient  des  cellules 
bipolaires  et  des  cellules  horizontales  déplacées. 

On  y  trouve  encore  les  filaments  protoplasmiques  qui  partent  des  grains  et 
les  massues  do  Landolt  (ou  formations  similaires)  avec  les  filaments  qui  on 
dépendent. 

Tous  ces  éléments  sont  enveloppés  par  les  prolongements  lamelleux  partant 
du  segment  supérieur  des  fibres  de  Millier. 

Cette  couche  a  une  épaisseur  de  30  à  40  a,  diminuant  très  légèrement  et 
d'une  façon  progressive  vers  l'ora  serrata.  Elle  atteint  sa  plus  grande  épaisseur 
à  2  millimètres  du  centre  de  la  fovea.  Au  bord  même  de  la  fovea,  elle  n'a  que 
20  à  30  a.  De  nouveau,  elle  augmente  un  peu  d'épaisseur  en  se  rapprochant  du 
centre  de  la  fovea,  mais  au  centre  mémo  les  grains  s'écartent  sensiblement  les 
uns  des  autres  et  un  nouvel  amincissement  se  produit. 

Couche  de  Henle  (C-oucho  fibreuse  externe).  —  Elle  a  été  vue  par  Herg- 
mann  on  I8()i,  avant  (pie  llonlo  en  fasse  une  description  détaillée.  Elle  n'est 
bien  nollo  (|u'au  niveau  de  la  fovea.  En  dehors  de  celle-ci,  elle  existe  à  peine. 
Elle  est  formée  par  les  fibres  de  cônes  et  de  bâtonnets,  ou  plutôt  par  le  seg- 
ment de  ces  fihrcs  compris  entre  les  grains  externes  et  les  renlloinonts  termi- 
naux des  fibres  de  bâtonnets.  Il  ne  s'y  établit  aucune  articulation  de  prolon- 
gements cellulaires,  ce  qui  la  différencie  des  couches  ploxiformos. 

Dogiel  signale  dans  les  parties  les  plus  épaisses  de  cette  couche  Ki  présence  de 
noyaux  appartenant  aux  libres  de  Millier. 

Très  mince  à  la  périphérie  de  la  rétine,  elle  s'épaissit  peu  à  pou  vers  la  fovea. 
A  2  millimètres  de  celle-ci,  l'épaississement  augmente  plus  rapidement  et  lo 
maximum  d'épaisseur  (40  à  70  u.)  osl  alliMul  un  \^c\\  ou  d(>ilans  du  bord  i\i'  la 
fovea . 

3"  Couche  plexiforme  externe.  C-ajal.  (C.  du  plexus  basai.  Ranvior;  C. 
inter-granulairv,  II.  xMiillor;  C.  réliculaire  externe,  Schwallio;C.  moléculaire 
pxterne).  : —  Elle  comprend  les  articulations  des  cellules  à  cônes  et  à  bâtonnets 
avec  les  cellules  bi|)olairos  ot  horizoïilalos.  ainsi  cpio  les  prolongomonis  collu- 


i;i;ti\i:  1103 

l.iircs  (|iii  ((iiilrilmciil  à  riiniicr  cfs  .ir-rKiil.irKui-.  .M.un,  LitHli-.  que  les  prolonge- 
moiils  snpriicnrs.  In'-s  «li'vrl(i|»|M''s.  des  (clliilcs  liuii/onl.ili'^  il  hiprtiair'cs  s'y 
Iroiixciil  ;i  |>fii  |ii(''s  cil  ciilin-.  les  |iinl(iii,i:riiicii(s  iiilV-iiciir'^  des  (■clliilc^  ;i  niiirx 
iiii  il  liiilmiiicis  n'y  immu'IiciiI  (|ii('  par  Inii-  r\l  i  r-iiiilr. 

(".(•Ile  nMiclic  pivscnlr  deux  /(Mics  hini  iicllcs.  les  ail  iciilal  ions  dr--  (•clliilcs  à 
(unes  cl  de-  cellules  à  liàliiniicts  >c  laisaiil  à  deux  liaiileiirs  dilléreiilcs.  celles 
des  cellule-  a  liàldiiiu  Is  plus  liaiil  cl  celles  îles  cellules  à  cônes  plus  lias.  Siii' 
les  coupe-,  les  pieds  des  cellules  il  cniies  v  li^Mirenl  |)arlois  une  vérilaMe  litiue 
poinldK'c. 

Ou  \  irniiNc  encore  des  arhoii-aiioiis  lerniiiiales  de  lilire- dont  !"oii;^i]ie  est 
inconnue.  Ces  liltics  \ieniieni  de  la  couche  plexiforme  inlerne  où  elles  paiviis- 
sent  avoii-  un  trajel  liori/oiiial.  Klles  traversent  perpendiciilairemenl  la  couclie 
des  crains  internes  (li<^-.  G7;i).  Celte  couche  contient  parfois  dvs  cellules  dépla- 
cées (cellules  liasales  interstitielles  de  Ranvier). 

Les    lihres   de  Millier    v  envoient   de   simples   hhrilles   non  anastomosées. 

Son  épaisseur  esl  de  (t  h  12  y.  an  hord  de  la  fovea. 

•  '■  Couche  des  grains  internes  (C  gan^dionnaire  externe.  Ilenle). — 
l-.lle  <■>!  l'ormée  ])ay  le>  lirains  internes,  c'est-à-dire  les  noyaux  de>  <-e]lnles 
hori/.onlales.  hipolaires  et  unipolaires,  ainsi  que  des  lihres  de  Millier,  ix^s 
ci>rps  des  cellules  liori/onlales  sont  à  la  [)artie  supérieure  de  la  couche,  sur 
deux  l'an^^s.  comme  il  ix  v\r  dil  dans  leur  descri|)tion.  Les  corps  (k's  cellules 
hipolaires,  plus  nomhrenx,  Ibrment  toute  la  partii'  moyenne.  Les  corps  des 
cellules  nnipidaires  (amacrines)  sont  ;i  la  partie  intérieure.  Kniin  les  noyaux 
des  lilircs  de  Millier  sont  -itiu'-  plus  ou  moins  haut  dans  la  jiarlie  moyenne 
oii  on  les  reconnait  ii  leur  loi'me  plus  alloiiiiée. 

KUe  contient  encore  h's  arhorisations  terminales  des  lihres  centrii'ug:es. 

Les  lihres  de  Millier  v  l'ourni— eut  des  pr(»|(m<:ciiienl>  plat>.  anastomosés  en 
corheilles. 

Cette  couche  est  divisée  en  dt'iw  par  \\  .  .Millier  (couche  du  ;.;anf;'lioii  rétinien 
el  cMiiclie  des  s|)ono:iohlasles).  ainsi  que  par  Hanvier  (couche  de-  cellules 
hipidaii'o  et  couche  des  cellules  uni|)<daires). 

Elle  a  une  épaisseur  totale  de  (iO  ;i  7(1  y.  au  hord  de  la  t'ovea  el  de  iîH  ;i  .ilt  u. 
au  hord  de  la  pai>ille  (r)immer). 

7'  Couche  plexiforme  interne.  Cajal  (C.  du  plexus  cérél)ral.  Ranvier: 
C.  réticuiaire  interne;  neuros|)ongiuni.  W.  Millier).  —  KUe  est  formée  par  les 
j)rolonoeiuents  protoplasmiques  et  les  ai-ficulations  di'<  cellules  hipolaires, 
imipolaires  et  multipolaires. 

Sur  les  coupes,  elle  se  montre  straliliée  en  zones  [)Ius  ou  moins  distinctes 
suivant  les  espèces  animales.  Toutefois,  la  stratilication  est  moins  nette  chez  les 
mammifères  que  chez  les  autres  verléhrés.  En  général  on  y  reconnaît  cinq 
zones  ou  étages  plus  denses  se  colorant  davantage  par  les  réactifs  et  séparées 
j)ar  des  espaces  plus  clairs.  Les  zmies  plus  denses  l'épondent  aux  plans  d'arti- 
culations des  cellules  dites  stratifiées.  Les  cellules  diffuses,  au  contraire,  ne 
prennent  aucune  part  à  la  formation  de  ces  zones.  D'après  GajaL  leur  nomhre 
se  réduit  à  trois  dans  les  parties  périphériques  de  la  rétine,  et  ce  fait  est  en  raj)- 
port  avec  ramincissement  de  la  couche  des  hipolaires. 

[1.  DRUAULi: 


iioi  \|'|'.\i;l;ii.  di:  la  msidn. 

On   y  rencontre  parfois  des  cellules  dt-placées  des  couches  voisines. 

On  v  Irouve,  comme  dans  la  couche  plexiforme  externe,  des  fihrilles  naissant 
des  fihres  de  Millier. 

Son  épaisseur  \arie  très  prii  d.ins  li-tendue  de  la  rétine,  liaprés  iJiuinier. 
son  maximum  n'est  pas  au  lidid  de  la  l'ovea  comme  pour  la  phipart  des  autres 
couches  de  la  rétine,  mais  à  une  j)elile  distance  de  ce  hord,  dans  les  diverses 
directions,  (".elle  é[)aisseur  est  d'environ  30  y.  au  hord  de  la  fovea,  35  à  iM  a 
à  2  milliiiiélrcs  ])liis  loin.  M)  y.  ou  un  peu  moins  à  la  périphérie. 

8"  Couche  des  cellules  multipolaires  ((^.  gan^rlinnuairc  inirnic.  Ilmle; 
(-.  du  ganglion  du  nerl'  opti([ue,  W.  Millier).  —  Elle  est  conslitué-e  presque 
exclusivement  par  les  corps  des  cellules  multi})oIaires.  mais  on  v  trouve  ijuel- 
quelbis  des  cellules  uni|»()laircs.  i'.llc  contlcul  eiicnic  un  pclil  nouihre  de  cel- 
lules ncvro<;li([U(!s  en  araignée.  Mlle  est  traversée  par  la  j)artie  inlérieiire  des 
fihres  de  .Millier  ([ui  lui  ahaiidonnent  des  prolongements  protopla>iiii([ues 
a|)lalis.  aiiasloiiiosés  en  corheilles,  analogues  par  coiis(''(|iiciii  à  ceux  des  autres 
couches  de  cellules. 

f/est  une  des  couches  don!  l'épaisseur  vaiie  le  [)lus.  Elle  est  composée  dans 
presque  toute  léUMulue  de  la  i('liiie  jiar  un  seul  rang  de  cellules  qui  est  même 
peu  serré  à  la  périphérie.  Elle  s'épaissit  de  |»lus  en  plus  vers  la  fovea.  Au  hord 
de  la  fovea,  où  elle  a  son  maximum  d'épaisseur,  ou  trouve  jusqu'à  «S  rangs  de 
cellules  et  ré|)aisseur  lulajp  alteiiil  de  TiO  à  Sd  a. 

Il"  Couche  des  fibres  nerveuses  ((..  des  fihres   optiques).  —  Elle  est 

formée  prin(i|)aleiiieiit  |)ai-  les  cvliudres-a.xcs  des  cellules  multipolaires  qui 
NonI  l'onuiT  le  iieiT  (ipli(|U('.  Elle  coiiipi-ciid  en  nuire  les  pieds  des  iihres  de 
Millier  cl  (les  cellules  névrogliques  eu  araignées. 

Les  Iihres  nerveuses  y  sont  dépourvues  de  mvelinr,  sauf  les  exceptions 
signalées  déjà.  Elles  se  groupenl  |)ar  faisceaux  ariondis  présentant  de  nom- 
hreuses  anasiomoses  et  laissant  entre  eu.\  des  espaces  allongés  à  l)0uls  effilés 
dans  lesquels  sont  logés  les  pieds  des  fihres  de  .Millier.  Ces  espaces  devien- 
nent de  plus  eu  plus  grands  en  se  rapprochaiil  dr  la  papille. 

Eeiir  trajet  pn-senle  un  inlérét  spécial.  Tl  a  été  étudié  surtout  par  Michel  el 
|>ar  Dogiel.  Ees  faisceau.x  convergent  lous  vers  la  papilli>  en  suivant  un  trajel 
(pu  présenle  de  pclilcs  irrégiilarilés  pdur  chaipie  faisceau  cl  duul  la  direction 
générale  varie  avec  les  points  considérés.  Ces  variations  snnl  causées  |)ar  la 
|)résence  de  la  région  fovéale  (maculaire)  qui  fournit  un  grand  nomhrede  Iihres, 
et  ne  se  laisse  pas  traverser  par  celles  qui  prn\ienneiit  des  parties  plus  externes 
de  la  rétine.  La  fovea  étant  située  en  dehors  de  la  papille,  les  fihres  fo\éales 
internes  se  rendent  directement  au  hord  externe  de  la  papille.  Les  fihres  venant 
des  parties  supéro-inlernes  et  inféio-iulcincsde  la  fnvca  la  quillcnl  m  ravun  liant, 
de  sorte  que,  dans  la  ]tarlic  movenne  de  leur  tiajci.  ellc'-  sCcartent  des  Iihres 
précédentes  et  décrivent  de  leur  côté  une  <nnca\ilc  d'autant  plus  man|uée 
(ju'elles  en  sonl  plus  éloignées.  Les  filtres  cpii  \ienuenl  des  parties  (>xternes  de 
la  fovea  conloiiinciil  les  précédenl<'s  en  di-crivanl  dc<  courlics  encore  plus 
accentuées.  Lellc<  ipn  ont  leur  origine  sur  la  |)arlie  du  ini'ii<licn  horizontal 
située  en  dehors  de  la  l'ovea  coulourui'ul  loiilc  la  i<'gion  et  It's  faisceaux  se 
repoussent  ainsi  de  proche  en  |>rocli('.  mais  a\ec  dc^  couihe>  de  moins  tMi  moins 


i;i:ti\i:. 


1105 


acc('iilin''('s.   Kiiliri  n'Ilc^-  (|iii  .ilinrdriil  la  |ia|iillc  à  son  (■\li'(''iiii((''  inlcnic  (uil  tm 
ti-ajcl  (lirc.l  (li-.  (i!l2). 

(Icllf   coiiclit'   |)i-(-s('iilf   snii    iiiaxiiniiiii  (r('|iaissriii- an  lnud  de   la  |pa|iillc  cl ,  à 
|iarl  la  rrLiHui  iiiaciilairc.  \a  en  s'amiiicissaiil  de  plus  m  jiliis  \cr^  la  inTiidii'i-ic. 

Kl'  Membrane  limitante  interne.  —  Kllc  rst   lunnn'  pai'  ruiiimi  dt-s 

pieds  di's  (iltrrs  de  Midicr  (lii;.  (1S7).  cniiniic  il  a  ('lé  dil  |)liis  liant. 

I''n    dedans   de  la  membrane   limilanle  inlerne.  se  li-onve  la   inendirane  hva- 

l'apille        Faisc.  papiUnmnrul.       Fovea 


l'ic.  (;'.)2.  —  Cmulio  lies  liluos  nerveuses  de  la  rétine  (région  iiapillu-iiiaculaire  de  face). 

(D'après  Doiiiel  et  Greell.) 

loïde  (|ui  est  à  son  coulaet,  mais,  sur  les  préparations,  s'en  montre  souvent 
séparée  par  de  fines  fentes.  Les  deux  membranes  ont  été  quelquefois  con- 
fondues ensemble  dans  les  descriptions. 


VAISSEAUX  RÉTINIENS 

Les  vaisseaux  rétiniens  présentent  un  intérêt  parlicnlier  pour  le  nit''(ieein, 
puisipi'il  ])eut  h's  examiner  sur  le  vivant  à  Toplitalmoscope.  Ils  peuvent  être 
observés  également  par  vision  en  (optique. 

La  rétine  bumaine  est  très  ricbe  en  vaisseaux.  A  l'ophtalmoscope,  on 
distingue  facilement  les  veines  et  les  artères.  Les  veines  ont  une  teinte  plus 
foncée  et  un  calibre  plus  gros,  d'un  quart  à  un  tiers.  On  voit  aussi  un  certain 
nombre  de  points  où  une  artère  et  une  veine  se  croisent.  Au  voisinage  de  la 
papille,  c'est  tantôt  la  veine,  tantôt  l'artère  qui  est  en  dessus  ;  mais  à  une 
certaine  distance  de  la  papille,  c'est  l'artère  qu'on  voit  généralement  passer 
par-dessus  la  veine.  —  Les  veines  sont  le  plus  souvent  au  cùté  temporal  des 
artères  et  à  une  certaine  distance. 

Les  vaisseaux  rétiniens  sont  presque  entièrement  fournis  par  les  brancbes  de 
l'artère  et  de  la  veine  centrales  du  nerf  optique.  Souvent  il  existe  en  outre  au 
voisinage  de  la  papille  quelques  vaisseaux  cilio-rétiniens. 

Branches  de  l'artère  et  de  la  veine  centrales.  —  Les  troncs  artériels 


l'untlEK   ET   laïAHPV. 


7Ù 
[-4.  DRUAULT. 


1106 


APPAREIL  T)l-:  LA  VISION. 


—    •  Art.  ciiio-rriin . 


.Artère  centrale 
Br.  inf.  de  la  v. 
cent  m  te 


et  veineux  ont  à  peu  près  la  même  distribution  et  le  même  trajet.  Le  plus  sou- 
vent, à  leur  émergence  à  la  surface  de  la  papille,  Tartère  et  la  veine  centrales 
du  nerf  optique  se  divisent  chacune  en  deux  grosses  branches  à  direction 
verticale  et  généralement  très  courtes  ;  ce  sont  les  nrti'resei  vdnoA  papillaircs 
supéi-icurf'S  et  ■infi'ricirrr'S.  Puis  chacune  de  ces  branches  se  divise  à  son  tour 
en  deux  autres  dont  l'une  va  en  dedans,  l'autre  en  dehors.  On  a  ainsi  quatre 
artères  et  quatre  veines  rétiniennes;  on  les  nomme  d'après  leur  direction 
tempnrnirs  .vipérieures,  ternpornluii  inférienreii,  nasales  supérieures,  nasairs 

inférieures.  Les  branches  na- 
sales sont  généralement  plus 
petites,  les  branches  temi)o- 
rales  plus  grosses. 

La  disposition  qui  vient 
d'être  donnée  comme  ty[)e 
présente  des  variations  assez 
nombreuses,  d'abord  dans  les 
points  où  se  fait  la  division 
do  l'artère  et  de  la  veine  cen- 
trales, ainsi  que  de  leurs  pre- 
mières branches,  comme  on  le 
verra  à  propos  de  la  papille, 
ensuite  dans  le  volume  et  la 
direction  des  artères  et  veines 
qui  en  dérivent. 

Les  quatre  artères  rétinien- 
nes (ainsi  que  les  quatre  vei- 
nes correspondantes)  se  divi- 
sent à  leur  tour  en  artères  de 
second  ordre  auxquelles  il 
n'est  plus  possible  de  décrire 
une  disposition  régulière,  sauf 
pDiir  celles  qui  sont  destinées  à  la  région  fovéale  (niaculaire). 


Art.  cilio-rclin. 

Ratine 

Choroïde 


Fiu.  G93.  —  Papille  (vue  uiililaliiioscopique  et  coupe) 
avec  une    arlcrc    cilio-ictiiiieniie   très   volumineuse 

(Klscliniu). 


Vaisseaux  CiliO-rétiniens.  —  On  donne  ce  nom  surlmit  à  (lt>s  artérioles 
j)r()veuanl  du  cercle  artériel  de  lialler  (lig.  OO.'i  et  7(1(1)  ou  d'une  artère 
ciliaire  (très  rarenienl  dune  artère  cboroïdienne)  et  se  rendant  à  la  retint-, 
particulièrement  à  la  région  papillo-maculaire.  Il  n'est  pas  exceptionnel  d'en 
voir  à  l'examen  ophtalmoscopique  du  fond  de  r(cil.  Ces  artères  représi-nlenl 
un  vestige  de  la  première  vascularisation  de  la  léline  (voy.  Développement  de> 
vaisseaux  rétiniens). 

Pour  les  veines,  on  peut  observer  une  disj)usition  analogue,  c'esl-à-ilire  une 
veinule  conduisant  du  sang  delà  rétine  dans  les  veines  choroïdiennes.  Mais  on  a 
observé  aussi  (Klschnig)  des  veines  choroïdiennes  émergeant  bi'ns(|uemenl  au 
niveau  du  bord  de  la  papille  et  venant  se  jeter  dans  la  veiiu-  centrale,  c'est-à- 
dire  conduisant  du  sang  de  la  choroïde  dans  la  \ciiu'  centrale  de  la  rétint\ 

Absence  d'anastomoses.  —  Ko  dehurs  du  réseau  capillaire,  les  artères 
rétinieiuu's   ne    présentent   aucune   anastomose,    soit   entre  elles,   stiil    avec    les 


liKTINK.  1107 

arliTcs  clioroïdicniH's.  La  (Icslnictioii  r(»iii|tlrlc  (11111  poiiil  «riiiH;  arlùrc  cii- 
(raiiic  donc  la  drsIiiK  lidii  du  Ici'i'iloiiT  (((ncsiKiiidanl  de  la  n'-liiic.  an  moins 
dans   U's   conciii's  nilrnics. 

D'une  fai'on  ^i- né  raie,  les  veines  j)résenlent  ia  in(''nie  disposition,  ceiiendanl 
il  exisie  (|iiel([iies  petites  anastomoses  entre  les  veinules  du  voisinage  de  Toia 
serra  la. 

Sitllcltion.  Toiiles    les    iM'anclirs    \as(iilaires    aiilrrs   ([lie    les    capillaires 

sont  siliu'-es  dans  la  coiiclie  des  lihrcs  opli(|iies. 

CcipillRires.  —  De  ces  branches,  naissent  les  rameanx  fini  forment  le  n'-- 
seaii  capillaire,  auquel  on  peut  distinguer  deux  parties  principales  superposées 
et  en  communication  l'une  avec  l'autre:  le  réseau  interne  à  grandes  mailles, 
situé  dans  la  couche  des  fibres  optiques  et  dans  la  couche  des  cellules  multi- 
|)olaires;  le  résenu  externe  à  petites  mailles,  situé  dans  la  couche  des  cellules 
uiiipidaires  et  bipolaires.  Quelques  ansrs  capillaires  du  réseau  externe  attei- 
gnent le  |)lexus  basai,  mais  jamais  elles  ne  s'élèvent  dans  son  intérieur.  Le 
réseau  interne  procède  directement  des  artères,  le  réseau  externe  est  formé  de 
bran<di(>s  venant  du  réseau  interne  et  peut  en  être  regardé  comme  un  aj)pendice. 

Les  veines  naissent  de  la  partie  interne  du  réseau. 

La  partie  céréljrate  de  la  rétine  est  donc  seule  vascularisée.  Toute  l'assise 
que  forment  les  cellules  visuelles  avec  leurs  prolongements  est  complètement 
déj)ourvue  de  vaisseaux,  comme  les  productions  éphUhéliale^  en  général. 

.\  (ni(>l(|ues  rares  exceptions  près,  l"anguille  par  exemple,  les  rétines  des  mammifères 
sont  seules  vascnlarisées.  Encore  existe-t-il  parmi  les  mammifères  des  espèces,  comme  le 
cobaye,  le  cheval,  dont  la  n-tinc  ne  possède  ([iic  peu  de  vaisseaux  situés  au  voisinage  de  la 
papille. 

Structure  des  vaisseaux.  Voies  lymphatiques.  —  Les  artères  sont 
relativement  bien  nuiscl(''es,  ayant  jusqu'à  trois  rangs  de  fibres  musculaires 
superposées. 

Les  capillaires  sont  formés  de  deux  (ntiuiux  endothéliaux  placés  l'un  dans 
l'autre. 

Les  veines  n'ont  pas  de  fibres  musculaires.  Elles  sont  formées,  comme  les 
capillaires,  d'un  double  canal,  mais  le  plus  externe  est  renforcé  par  du  tissu 
conjonctif. 

Les  voies  lymphatiques  sont  constituées  par  les  gaines  enveloppant  les  capil- 
laires et  les  veines.  La  lymphe  circule  entre  le  canal  sanguin  et  sa  seconde 
enveloppe  endothéliale  ou  adventice.  D'après  11  is,  les  espaces  lymphatiques 
existent  aussi  autour  des  artères,  mais  ne  les  enveloppent  pas  complètement  et 
forment  de  simples  fentes.  —  Pour  certains  auteurs  (Mathias  Duval.  Rochon- 
Duvigneaud),  ces  espaces  périvasculaires  ne  sont  pas  des  gaines  lymphatiques. 
Ils  ne  se  terminent  pas  par  de  véritables  vaisseaux  lymphatiques,  mais  dans 
les  espaces  sous-arachnoïdiens. 

Xerfs  vaso-moteurs.  —  Il  existe  autour  de  l'artère  centrale  et  de  ses  branches  un  réseau 
nerveux,  à  mailles  très  serrées,  excessivement  riche.  Mais  ce  réseau  ne  peut  être  considéré 
comme  un  nerf  autonome  analogue  à  celui  qui  a  été  décrit  par  Tiedmann  et  qui  n'existe 
pas;  aussi  le  terme  de  «  nerf  de  Tiedmann  «  ne  peut  être  employé  pour  le  désigner 
(Aubarcf). 

1.  druavlt: 


1108  AI'rAHKII,   lii;   I,\   VISI(»\. 


REGIONS  RETINIENNES  AYANT  UNE  STRUCTURE  SPÉCIALE 

Dans  la  ivliiic,  trois  rr<!ions  so  dislin^Micnl  ]);if  Iciii's  caraclères  f)uili(ulicrs; 
ce  sont  \a  força  ccnlralis^  l'or//  sen-fila  cl  la  pnj/i/h' iIk  iicrf  (/jilii/ue. 

A.  —  MACULA  LUTEA,   KOVEA  CIvVJ'I'.AMS  KT  AliKA  CKNTI! AI.IS 

T^a  fosi^elle  ccntr/ile  ou  fovea  cenlralis  fut  découverte  chez  riioimiie  par 
S(")minering,  en  1795;  on  la  trouva  ensuite  chez  le  singe,  puis  chez  des  oiseaux, 
des  reptiles,  des  poissons.  En  l<S(il,  H.  Miillcr  observa  chez  des  mammifères 
nne  région  de  la  rétine  présentant  les  mêmes  caractères  que  les  bords  de  la 
fovea  chez  l'homnie  et  il  la  nomma  arra  cenlralis.  lJej)uis.  des  recherches 
étendues  ont  été  faites  sur  cette  ([iicslion  par  Chievitz. 

h'area  canlralh  est  une  région  de  meilleure  vision  caractérisée  par  une 
augmentation  du  nombre  des  cellules  nerveuses  et  surtout  des  cellules  multi- 
polaires. (;hez  la  plupart  des  mammifères,  l'augmentation  du  nombre  des 
cellules  amène  sim|)lement  un  épaississement  léger  de  la  couche  des  grains 
internes  et  un  icnllement  considérable  de  la  couche  des  cellules  multipolaires. 
Elle  varie  avec  les  animaux  ;  si  l'on  compare  par  exemple  deux  animaux  ayant 
une  vision  différente,  comme  le  chien,  dont  les  yeux  mobiles  fixent  nettement 
les  objets,  et  le  lapin,  chez  lequel  la  fixation  est  douteuse,  on  voit  chez  le 
piemier  une  arca  peu  étendue  mais  avec  beaucoup  de  cellules  nuillipnlaiics.  et 
chez  le  second  une  area  étalée,  diffuse,  dans  lat|uelle  les  cellules  nmllipolaires 
restent  sur  un  rang,  (le  n'est  jamais  une  région  nettement  limitée  ;  on  la 
reconnaîl  siniout  à  raugmenlation  de  nombre  des  cellules  nudti|tn|;iires.  Mais 
à  |)arlir  de  son  centre  et  jusqu'à  l'ora  serrala.  ces  (>ellules  diminuent  de 
nombre  d'une  façon  progressive. 

l^a  fovea  cenlralis  est  une  area  déprimée  à  son  centre,  (-liez  l'homme  et  le 
singe,  Varea  existe;  comme  chez  les  autres  mammifères  pendant  les  premiers 
temps  de  la  \  ie  iiilra-nl(''i'ine.  mais  au  sixième  mois,  chez  le  ficlus  humain,  la 
//r/vv^  commence  à  se  former  par  l'écarlement  des  éléments  des  couches  superli- 
cielles  qui  sont  repoussées  dans  toutes  les  dircM'Iions.  1. "avantage  visuel  dt>  celte 
nouvelle  disposition,  c'est  que  les  ra\Miis  hniiuieux  (|ni  doivent  impressionner 
les  cônes  de  la  fovea  n'ont  plus  à  traverser  les  couches  superlicielles  de  la 
rétine.  (Quoique  ces  couches  soient  à  peu  près  trans|)arentes.  elles  consliluenl 
cependani  encore  un  h'gei"  (ibslacle  ;i  la  |U'opagaliiiii  de  la  lumière,  obslacle 
d'aulanl  plus  niar(iué  (|iie  les  (•(niclies  scinl  pins  épaisses. 

Il  existe  encore  (|uel(|ues  diveif^eiices  sur  la  i^ii^nilioalidii  ilii  mot  ftivrti.  On  ri'iiipkiic  seil 
pour  désigner  tonte  la  dépression,  soit  pour  eu  desiiiiior  souleineut  le  fond.  Os  diverirences 
tieuiu'ut  sans  doule  a  la  diriiciille  de  liieii  la  tixer  et  de  i-miserver  oxaeteinenl  sa  foriiie 
dans  les  eoiijies.  I.e  nml  /iwc/  dnit  s'appliquer  à  tonle  la  ilepression  :  l(>  ceiUre  etaiU  tiesi- 
i;ué  sous    le  nom  de  I'hikIiis  fuvcx. 

(liiez  riiomme  et  le  singe,  celle  région  porte  égalemeiil  le  nom  de  untcnln 
luira  pai'ce  que,  dans  loule  ri'tcMulue  de  la  fov(>a  et  même  un  |ttMi  au  delà,  la 
n'hue    |)rés(>iile    une  leiiite    jaune  ne  s'ohservanl   d'ailleuis  (|iie  dans  cerlaines 


i"(i\i;\  (:i;\Ti:\;.i: 


]1()9 


«•(iinliliuiis.  (".(>l(i'  Iriiilc  ne  se  nutiilit'  clic/  riiuiiiiiM'  (|ii".i|»it'-~  l;i  iiaissainc.  Klli- 
lie  se  \'()il  pas  à  rcxanirii  (i|ililaliiii)srii|)i(|ii('  de  la  n';^i(Hi  ;  oii  ne  la  voit  pas 
(la\aii  laLic  t-n  (iiivraiil  un  nil  i|iji  niciiI  (IcIic  (''iiikIi'i'',  m  siii'  iccadavti  -1  l'iiii 
rsl  oiivcrL  iiiiiiK-dialcmciil  a|>rrs  la  mkmI  (  pcmlaiil  la  jn'ciiiit'-n-  liciiro  ciiviroii)  ; 
ciisnilc  t'Ilc  appaiail  cl,  aii^iiiciilc  (riiilciisilc  pcndaiil  |)liisiciirs  heures  (1). 
Aussi  nu  pourrai!  si-  ilcuiaudcr  si  crllc  cnlnralinn  ne  rcsiillr  jias  viniplfuii'nl 
«I  iiM  pli('U(MiifM(' <'a(la\  criciuc.  Mais  plusieurs  nhservaliniis  iunu(i'(!iit  snu  exis- 
leuce  (laus  l'épaisseur  de  la  réiiue  a\aul  ([u'elle  apj»araisse  à  la  surface.  Sur 
des  ('(>u|tcs  de  la  n\i:inn  pral upiccs  sur  des  rclines  Iraiclies,  la  cnlnralinn  a  ('de 
ohservi'e  dans  tniilc  l'épaisseur  i\r  la  rétine,  sauf  au  niveau  des  cnnes  cl  des 
hàtonnels  et  de  leurs  n(i\au.\.  (lelte  cnloralictn  existait  dune  l'acon  dinuso(.Max 
S(duill/.e).  Elle  a  été  vue  aussi  sur  des  rra^ineuts  de  rétine  fraîche  détachés  d(; 
la  »du»roïde  ot examinés  par  transparence  (l)iniiuer).  Knfin  elle  est  décelée  par 
l'nhservation  entnptique  de  la  «  lâche  de  ^Maxwell  ». 

I.;i  hirlir  )lc  Mii.rivcll  s'iiliscivc  iMi  ri'i;,uil.iiil  a  liavcis  un  xi'iir  lilcii  iiiir  siiir.HO  lilaiichc 
«•(•lairt'c.  Au  moiiieiit  où  Turi  |)laco  le  verre  (levant  l'ieil,  on  \nil  au  |iniiil  de  lixalioii  une 
tache  sonihre  (jui  s'atténue  rapiileinont  et  disparaît  conipléteineiit  eu  une  nu  deux  uiiuutes. 
I.e  |>heu()iuéiie  s"expli(|ue  par  l'alisoiplidu  des  rayons  Ideus  par  la  matière  colorante  jaune. 
|uiis(pi'il  s'agit  des  deux  cnuieurs  coiupléuientaircs.  F/élendue  de  la  tache  ainsi  idjservée 
c-^l  eu  rapport  avec  l'étendue  de  la  lai'he  jaune  observée  sur  le  cadavre.  Si  elle  est  lùeu 
due  a  la  présence  du  ])ii;inent.  elle  rnonlie  (jue  sa  reparlilioii  n'est  i>as  uniforme.  Kn 
oulre.  la  limite  île  la  ré,:jion  est  très  diflicile  à  déterminer  parce  <pie  la  taciie  s'elVace 
progressivement  siu'  les  hoids. 

Les  deux  termes  maculu  et  fovcn  peuvtuit  donc  être  considérés  comme  d('signanl  la 
même  région.  Le  iticmier  {macula)  a  peut-être  été  le  plus  cm|)loye  jus(iu"à  |)r(:'seut,  mais 
le  second  (foven)  dnil  être  iiréfcri'  parce  ipi'il  (>st  lieaucoup  i)lus  luccis  :  les  hnrds  de  la 
l'iivea  peuvent  êti'c  recnuiius  a  rcxaiucii  mii'riisciipi(|uc  cl  s(mi\ciiI  >iii'  h-  \i\aul  à  rcxaiiii'ii 
uplilalmoscopiipre. 

Sititafidii.  —  La  fovea  centralis  de  l'homme  répond  assez  exactement  au 
pôle  postérieur  de  l'o'il.  Par  rapport  à  la  j)apille  du  nerf  optique,  elle  est  située 
en    dehors   et    un    peu    en    bas. 

D'après    I^andolt,     son     centre  "  -  ^ 

est  en  moyenne  à  3  mm.  91") 
en  d(du)rs  du  centre  de  la  pa- 
pille et  à  <l  mm.  78")  au-dessous. 
I^a  ligne  qui  joint  li^s  deux  cen- 
tres est  inclinée  d'environ  10' 
sur  riiori/.ontale. 


Forme     cl     (hnh'n>^ii}n!<. 


In:.  (i'.Ci.  —  (loupe  de  la  rcgicui  iuvcaie.  Les  deux 
principales  luiines  (Dimmer). 

/■'.  ImiiiI  (iii  Ixjuneict  de  la  fovi'.i.  —  C,  partie  ncivcusc  (oi'iv- 
bi'jilo)  de  la  rétine. —  £,  neuro -épilliéliiim.  —  N,  coté  nasal. — 
Vue    de    face,     elle     a    générale-      ï'-  '■'"''''•  lemporal.  —  (Dans  celle  ligm-e,  les  coiiclies  internes  de 
,  „  !..  la  ivline  sont  tournées  en  haut.) 

ment    une    terme    légèrement 
elliptique  à  grand  axe  horizon- 
tal ;  plus  rarement  elle  est  ronde.  Sun  diamètre  est  di'    l,."l  à  2  millimètres, 
à  partir  du  point  oi'i  la  dépression  commence. 

Sur  les  coupes,  cette  dépression  débute  d'une  façon  presque  insensible.  Ila- 


1.  Il  <"  forme  en  même  ti-mps  dans  cettfl  réirion  de  In  rétine  un  petit  pli  transversnl  (p'ica  oentralls)  qui  pon- 
diiU  lon;;tenips  avait  été  lunsidéré  coinnie  normal. 

70. 
[A.  DRUAUtr. 


1110  Ari'\i:i:ii.  i»i;  i.v  \i.-i'>\. 

Itiliicllcinciil.  tout  le  foiid  de  la  l'ovca  <jsl  concave  <lu  •uté  du  vitiv  ((i^r.  (JDi.  H^. 
l'arCois  la  déprcssimi  ccii  I  raie  so  lait  d'une  façon  dinV-rcntr.  Le  iinlre  est  éga- 
lement concave  du  cùté  du  vitré,  mais.  i)lns  en  dehors,  se  trouve  une  sorte 
de  bourrelet  annulaire  convexe  du  coté  du  vitré;  puis  une  zone  annulaiic 
é^'-alement  de  courbure  inverse,  c'est-à-dire  con«ave  du  cùlé  du  \itré(ng.  G'.li,  A). 

La  partie  inlcrmédiaire  entre  le  centre  et  la  pt-ripliérie  de  la  fovea  présente 
une  ()l»li(|uil(''  de  I  ■>  à  '2'.\"  du  e(Mé  nasal  el  un  |ieu  moins  du  cùté  t(Miiporal 
(  himmer). 

Le  l'oiid  de  la  lovea  mesure  un  diaméire  de  II  iniii.  .!  à  II  mm.   'i . 

La  léliue  présente  son  maxiuuun  d'éyy^'/.ss''//;  au  niveau  des  bords  de  r-ette 
iv,p;ioii  (hou ri-cfi'l  </<'  Ifi  /ni'i'ii).  h'après  Dimmer.  rt'jtaisseur  de  la  rétine  au 
bord  de  la  fovea  est  de  I  '.>  de  millimètre  (27;>  i\  illll  y.)  du  cuté  interne  (coté 
pa()illaire)et  un  peu  moins  (22(1  à  2."i(l  ■/)  du  cùté  externi'.  .\u  fond  de  la  fovea. 
elle  c^l   (le   1    |ll   «le  I  n  i  I  li  I  net  re  (  Tii  a    1211  u.). 

AsjiccI  nj)lilitliiii)scopi<jnc  ne  la  força. —  Celle  région  est  iii(ii(jiice.  à  rexameii  npliUiliiio- 
s((>|)ii|ue,  |iar  la  convergence  des  pelits  vaisseaux  de  la  rcirion.  Sa  io\ileur  i)eut  être  ideii- 
li(|ue  a  celle  du  reste  du  fond  de  l'ieil.  mais  souvent  elle  est  d'un  rouge  un  peu  plus 
souihre.  Elle  se  voit  l)eauconp  mieux  chez  les  sujets  jeunes:  elle  est  alors  entourée  par 
un  lellel  annulaire,  nuul  on  nv.iljiiic  a  grand  diamètre  liorizonlal.  dont  les  dimensions  sont 
cigales  ou  supérieures  a  celles  tic  la  jïapille.  (le  rellet  est  i)roduit  par  la  convexité  du  bord 
de  la  l'ovea  (aux  points  Kl'  sur  la  lig.  (i'.li).  Parfois  mi  rencimtre  plus  en  dedans  un  autre 
icllel  annulaire,  concentricpie  au  premier,  (pii  est  produit  par  la  saillie  existant  entre  le 
Innil  el  le  lionl  dans  le  -crniiil  tyix-  de  fovea  (flg.  GUi,  .\).  Enlin.  an  centre,  on  voit  uiu" 
pelilc  laclic  soinliic  a  IxniN  diiïus:  parfois  il  s'y  produit  également  un  rellel.  IMus  tard. 
relie  lâche  ceulrale  persiste  seule.  I.e  rellel  periplirii(iue  disparait,  cepeiulant  sans  que  la 
ici i lie  chaiige  de  forme. 

Structure.  —  Dans  rélenduede  la  fovea.  les  cellules  de  rt'pillu'dnMii  j)ig- 
mentaire  sont  de  coloration  plus  ft)ncée.  de  diauu'tre  plus  jxiil.  a\ec  des  pro- 
buiiiements  plus  longs.  Le  c(Mitre  de  cette  région  ne  contient,  connue  on  la 
\u.  (|ue  des  cellules  à  cùnes  (i(uil  la  l'orme  est  extrêmement  allongée.  A  cha- 
cune correspond  une  cellule  bi|ti)laire  et,  à  cha(|ue  cellule  bi|)olaire.  une 
cellule   uuiUijtolaire.    Les    cellules  d'associalicm   existent    connue   ailleurs. 

La  tli.<j)()^ilii)n  r/es  cokc/k'^  est  profondément  modifiée,  sinfoul  pour  les  plus 
internes.  La  couche  des  cùnes  conserve  à  peu  près  le  même  aspect  gém-ral  ([ue 
dans  les  |)arties  voisines.  C'est  la  seule  couche  de  la  rétine  (|ui  soit  réellement 
(■()in])lète  au  centre  de  la  l'oNca.  ()i'.  c(uuiiie  c'est  justenu-iit  le  |ioinl  <le  uu-il- 
leure  vision,  ce  l'ait  (iéuu)nti-e.  avec  beaucoup  d'autres,  (pièce  sont  bien  le> 
éléuHMits  de  celte  c(Uiche  (pii  reiioivent  l'impi'ession  lumineuse.  La  limitante 
exierne  reste  à  |)eu  près  ;i  la  mènu'  distance  de  ri''pilh(''linni  |)igineiilaire.  La 
couche  des  grains  externes  subil  des  modilications  plus  accust-es.  Près  du 
foiul  de  la  fovea.  elle  s'épaissit  en  un  lue  temps  (pie  les  grains  s't'rarlent  le< 
mis  des  autres;  tout  à  lait  au  centre,  les  grains  sont  inoins  nombreux. 
|)liis  écartés  les  nus  des  autres  et  la  couche  ([u'ils  foi-meni  s'('carle  de  l.i 
rnnitaiile  exterm»,  de  sorte  (pi'à  un  faible  grossissement,  si  on  ne  \oil  pas 
la  liinilanle  externe,  il  senilile  (pu'  les  cùnes  j>résenleiit  en  cette  région  une 
liauleur  beancoiip  plus  grande  (pu-  celle  (pi'ils  ont  ivelleinent .  La  i-oiiehe  de 
lleule  est.  eoniuie  (Ui  la  \ii.  pre-~i|ue  -|>('"ciale  à  la  région  fovéale.  Llle  pn''- 
.sente  son  maximuiii  d'épaisseur  au  ui\cau  du  biuirrelet  de  la  fovea.  Au 
centre,   elle   e<l    nunee.  mais  (VMsle  encore. 


1  (i\i:\  (  i.Mi;\i.i: 


1!1 


'l"(iiili'>  li'>  ((lin  lir>  plii--  iiilcnics  se 
(Oiiijtdrlriil  (rime  lacdn  .iiialoLiiii'. 
(•'('sl-à-dirc  i|U  Cllc^  jii  i-i'iilciil  linr 
iiiaxiiniiiu    irr-paissciii'  -iiildiil    la 

coiiclic  (li'>  iclliilcs  iiiiiHi|M)l;rnTs  — 
au  liord  lie  la  Inxca  cl  -■aiiiiiicissciil 
|)ni:^r('s>'i\i'iiiciil  |i(iiii-  >c  Icniiiiu'i'  en 
|((iiiilc  \ris  le  Idiid  (Ml  leurs  ('■Ic'Mn'ii l> 
s'cnl  irnK'Iciii  plus  nu  luoius.  Dans 
II'  (Ciilir  lie  la  lovca.  la  couclic 
liIrMlnniii'  iulri-iif  sciultlc  ainsi  dis- 
para  î  Ire  (•(iinplririm'iil .  de  xiilc  (|il  011 
li(iu\('  drs  cellules  I»i|Kdair('s  à  la 
siiiracr  de  la  coiiehc  plexii'onne  ex- 
leriie  el.  iiiimédialenienl  en  dedans, 
(|uel(|ues  cellules  uiidtipolaires.  ("es 
deux  sortes  de  cellules  v  sniil  (Tail- 
leurs j'ii  uoiulu'c  Iles  Aarialile  d"uiie 
rétine  à  l'aulre:  parlois  uièuie  elles 
inaïupiciil  loiil  à  l'ait,  surtout  les 
((•Unies  iiinilipdiaires.  I,a  coindie  des 
lihrcs  nerveuses  elle-uiiMue  ne  cesse 
pas  couipK'tenienI  ;  au  centre  mémo 
de  la  luvea,  il  existe  de  lins  l'ascicules 
et  des  cvlindres-axes  isolés  à  direc- 
tion variable.  La  persistance  d'une 
certaine  éj>aisseiir  des  c(ni(dies  céré- 
liiales  de  la  rétine  au  fond  de  la 
Ibvea  peut  être  considéi'ée  comme  un 
état  de  dévelopj)eiiieii[  iii((iiii|)lel  de 
celle-ci  (l)iinmer). 

La  membrane  liiiiilaiite  interne  esl 
formée,  comme  dans  le  reste  de  la 
rétine,  par  rélar^issement  d<^s  pieds 
des  fibres  de  Millier,  (lelles-ci  sont 
<d)li(pies  (fig.  (»80,  B)  et  plus  espacées 
<[ue  dans  les  autres  parties  d(^  la  ré- 
tine, d'où  une  plus  crande  fragilité  de 
la  région. 

Hans  la  fovea.  presque  tontes  les 
cducbes  de  la  rétine  sont  plus  épaisses 
<lu  C('»té  de  la  papille  ([ue  du  côté 
opposé. 


L..  fond   .le   la   lov.a   a    un.^    vi.lon  bien       ''<=•  ^^-  "  ^«^"^^^^  conlralis  chez,  riioinmo. 
>iipérieuiv   à   coUc   du  rcslt^   d(^    la    riHine.        La  cûiicavii.' de  la  pailio  externe  otflue  ;>  i Mac- 
ulais   son    II  champ  »     no   sCtcml    (luà    un    mation  de  la  prcparalion. 


.1.  DHUALLT 


1112  AI'I'AIŒH.  I)E  I.A  VISION. 

tloini-dc^rn-  du  point  de  fixtTlion  dan.s  ciiaque  direction,  alors  que  le  clinrup  vi>uel  entier 
s'étend  de  OU  à  !((((  degrés.  .M.ilp-ré  sa  petitesse,  c'est  le  fond  de  la  fovea  qui  vaut  à  l'aMl 
humain  sa  |)erfectinn:  il  est  seul  utilisé  dans  la  lecture  et  dans  tout  travail  nécessitant 
une  vision  précise.  Dans  les  examens  oplitalmoiojs^iques.  c'est  la  qualité  de  cette  seule 
petite  région  i|ui  entre  en  jeu  dans  la  détermination  de  l'uruif';  visuelle. 

Vaisseaux.  —  (lelte  rétrion  n'est  jamais  traversée  par  de  jïros  vais- 
seaux. Klle  ret.oil  des  artères  fines  venant  de  tout  .son  pourtour:  ce  sont  les 
artères  niaculaires  (fovéales).  Celles-ci  sont  divisées  en  artères  directes,  desti- 
nées irénéralenient  au  tiers  interne  de  la  région,  et  eii  artères  supérieure  el 
inférieure  destinées  aux  deux  tiers  externes. 

Artères  maculaires  directes.  On  donne  ce  nom  à  de  petites  artères 
allant  direclenicnf  d'un  point  ({iiciionqiir  de  la  papille  à  la  partie  interne 
de  la  macula.  D'après  llirsch,  ces  artères  existent  dans  70  pour  100  des  cas. 
mais  avec  des  origines  diverses.  D'après  l'examen  ophtalnutscopique.  sur 
100  yeux  dans  lesquels  ces  artères  existent,  on  en  trouve  en  moyenne  GO  où 
elles  proviennent  du  tronc  même  de  l'artère  centrale,  ."ÎO  où  elles  paraissent 
en  un  point  de  la  papille,  à  quelque  distance  de  son  bord,  et  10  où  elles 
naissent  au  bord  même  de  la  pajùlle.  Ces  dernières  sont  des  artères  cilio-ré-  *• 
tiniennes  ;  elles  ont  leur  origine  dans  l'anneau  vasculaire scierai  (fig.  ••'.l.'^). 

Lorsque  les  artères  maculaires  directes  manquent  (dans  25  pour  100  des 
yeux,  d'après  llirsch).  la  macula  est  nourrie  seulement  par  les  artères  macu- 
laires -upéricurc  ri  infériiMire. 

Artères  maculaires  supérieure  et  inférieure.  -  L'artère  maculaire 
supérieure  est  une  branche  de  l'arlère  temporale  supérieure,  et  l'artère  macu- 
laire inférieure  une  branche  de  l'artère  temporale  inférieure.  Leur  direction 
est  à  j)eu  près  celle  des  fibres  optiques  de  la  région  maculaire.  La  limite  de 
leurs  territoires  respectifs  est  une  ligne  horizontale  partant  du  centre  de  la 
fovea  et  se  dirigeant  en  (IcIkhs.  f'.n  dedans  de  la  fovea.  elles  sont  séparées  par 
le  territoire  des  artères  maculaires  directes. 

Dans  quelques  cas.  la  dispositinn  des  artères  s'écarte  des  types  précédents. 
Il  s  agit  alois  (le  vérilaltles  anomalies  parmi  lesquelles  s'observe  la  plus  grande 
va  ri  ("té. 

Capillaires.  Ils  \iennenl  jusiju'au  bord  du  fond  de  la  fovea.  ct>m me  les 
couches  cérébrales.  Le  fond  lui-même  est  dép(Uir\  ii  île  vaisseaux  sur  une 
surface  polygonale  irrégulière  ou  arrondie,  de  0  mm.  '2  à  Ouim.  S  de  diamètre. 

l'arlois.  la  partie  privée  de  vaisseaux  a  un  diamètre  encore  moimlre  (de 
0  mm.  I.'L  Dimnier).  Elle  j)ent  aloi's  être  regardée  comme  une  maille  du  réseau 
capillaire.  sini|tienienl  un  jien  plus  grande  (pie  les  mailles  voisines.  —  Celte 
étendue  n'a  été  déterminée  que  dans  un  petit  luuubre  »le  cas.  mais  avec  beau- 
(■on|)  (le  précision,  grâce  aux  images  entoptiques  que  l'on  peut  (détenir  »les  vais- 
seaux (  ajiillaii'es  de  cette  réiiion. 

I.'alisence  ou  pluliM  la  rareté  des  vaisseaux  au  fend  de  la  fevea  n'a  rien  de  surpreuanl. 
puis(pie  les  couches  cérébrjites  de  la  rétine  soi\t  écartées  presi|ue  complètement  de  ci- 
point  et  (|ue  ce  sont  les  seules  ipii  cunliennenl  des  vaisseaux.  (»n  lU"  peut  donc  iruére 
invo(iuer  celtr'  ahsence  de  vaisseaux  jiiiur  expliquer  la  pallioirenie  des  alTecli(in>  propres  à 
la  réirion. 


(Il;  \  -l.l;i;  \i\. 


m?, 


|{. 


H(>i{it  .\NTi;i{ii;i  i{  i»k  i.a  hkiink  oi   oha  si-.iîhata  lu-yrixj'; 


l/ur.i  sciiala  ol  le  Ixinl  aiili'iinif  de  la  n'Iiiic  |ini|irciiiciil  dilc.  Son  ikhii 
vient  (le  lasiuMl  (Irniclé  (incllc  pir^cnic.  I.a  li^iic  (pTclIc  loinic  <(»nsli(n('  épra- 
Icnicnl  la  liniilc  mire  la  cimidKlr  cl  la  /.une  ciliairt".  [)Mis(|ue  c'csl  sa  position 
t|iii  (It'-lci'niinc  cri  le  liniile. 

Klle  rsl  sitin'r  à  ((iiel(|nes  niillinièlres  on  arriére  du  htird  de  la  cornée,  mais 
n'est  pas  («xacleineni  parallèle  à  ce  bord.  Elle  s'en  rap[>roclie  davanla^c  en 
dedans  ((»  mm.  "•)  (jn'en  dehors  (7  mm.  ï).  Terrien).  Sa  silnaliitu  semble  en 
rappcnl  av(^c  roj)rK[iie  de  licil.  La  rétine  ()roprement  dite  ne  dépasse  (pie  de 
très  peu  les  points  ([ni  peuxinl  recevoir  des  ravoiis  lumineux  du  dehors. 

Si  rmi  i-iiiM|)ai-('  relie  siliLilimi  de  l'oia  senala  avec  celle  des  iiiia,i:es  i'mniiies  |pai-  les 
limites  exlièinos  dti  cliaiii|i  \i-iiel,  cm  cinistate  {|iril  e.xisle  en  avant  Icuite  iin(;  bun(]e  de 
iiiinc  imililisee.  F.ii  eilet.  pdiir  un  clianip  visuel  extn-nie  de  0")  ù  70  depiés  en  dedans  et 
de  !).")  il  l((0  délires  en  delmis.  un  |>eiit  estinier  (jiie  les  images  r('tiniennes  n-pondant  a 
cette  limite  sont  situées  à  S  mm.  .">  nu  Umm..")  du  liuid  interne  et  de  lOmin.ri  à  II  mm..") 
du  bord  externe  de  la  cornée  (l)rnault).  La  largeur  de  la  partie  antérieure  de  la  rd'liiic 
i|ui  est  imililisee  peut  donc  C'ire  i-valuee  en  moyenne  à  2  mm.  "i  en  dedans  et  à  'i  mm.  .^ 
eu  deliois. 


15 


<^''fe' 


/ 
t 

rie. 


Procès 
■maires 


SI  ries 
ciliaircs 

Ora  serr. 
Lnc.  de 
'  lUessif) 
néllnè 


l-'diine.  —  i/ora  sen-ala  esl  consliluée  j)ai'  de  |)e!iles  arcades  à  conca\  ilé 
antérieure  et 
dont  les  extré- 
mités s'unissent 
on  formant  des 
pointes  égale- 
nienl  tournées 
en  avant.  ^lais 
cet  aspect  est 
très  variable  sui- 
vant les  indivi- 
dus et  dans  les  iic.  vm;. 
diiïérontes  diree- 
lions  d'un  même  ' 

.cil. 

Los  variations  ([ui  existent  dans  la  forme  de  lora  sorrata  entre  les  diiïérents 
sujets  ont  été  étudiées  surtout  par  (L  Scbultze.  Cliez  certains  sujets  Jos  pointes 
vont,  au  moins  en  ]»artie.  jus(|u'ontre  les  procès  ciliairos  ;  (diez  d'autres,  l'ora 
serrata  no  forme  ([u'inie  lit;ne  ondulée  dont  les  sinuosités  présentent  sensible- 
ment le  même  aspect  en  avant  et  on  arrière  ;  chez  d'autres  encore,  une  partie 
de  la  ligne  ne  forme  même  pas  de  sinuosités.  Tous  les  intermédiaires  existent 
entre  ces  types.  Mais  le  plus  souvent  ces  différentes  formes  sont  plus  ou  moins 
mélangées  dans  l'étendue  de  l'ora  serrata  d'un  mémo  (oil. 

En  effet,  il  est  rare  qu'une  ora  serrata  ait  le  même  aspect  dans  toute  son 
étendue.  Généralement  les  dentelures  sont  beaucoup  plus  marquées  dans  la 
portion  nasale  que  dans  la  j)ortion  tempoz'ale  (Terrien.  ().  Schultzo). 

Parfois,   les    pointes  tournées    en   avant   sont    prolongées  par   des    traînées 


—  N'ariétes  d'as|iecl  de   l'ora  serrata  et  de  la  région  ciliaiic 
Formation  des  stries  ciliaires  (0.  Schultze). 

MTs  la  30'  semaine  de  la  vie  intra-iUiTlne.  —  B  e\  ('.  ailiiUc>. 


l\.  DRIMI.T. 


nu 


Ai'r\i;i:i[.  hi-;  i.a  \i<io\. 


(Iro    fcri'iitii 


Orbiriil.  ril. 


sombres  (slri.i'  ciliares  de  <>.  Stl)ull/ej  (jui  vont  jiisfurù  l'(,'.\livinit<''  pnsltrienre 
(les  vallées  ciliaires.  Parfois  aussi  il  existe  iiiirii('<lialeiiienl  au-devaiil  de  l'cira 
serrala  loiile  ime  liordiirc  -omldc.  Ar  l,H|tiellc   parleiil   les  mêmes   slries.  Ces 

stries  ciliaires. 
produites  par 
une  plu-;  irrande 
alioudaïK.e  Aw 
j)i^'-Mient  réti- 
nien àceniveau, 
indi(]uent  Tem- 
|ilae('uient  de 
dents  plus  lon- 
gues que  l'ora 
Crisiaiihi  serra  ta  présen- 
tait daborddans 
ceï;  eas.  La 
r.océs  cil.  bande  sombre 
indique  égale- 
menl  *\u"a  une 
épo(j  iif  a  n  té- 
rieure  de  la  vie 
I'kj.  (iOT.  —  Soi:iii(iit  aiitfiieiir  «le  1  nil  vu  diiniùic  (Oscar  Schullxi').  Jç  Tindividu  la 
r.,  .rAr  intûai.  -  M.  ,oi.-  m.-,iinn.  ^,^,^■^^^,     propre- 

ment dite  re- 
<ouvrait  celte  n-pinii.  I)"aj)rcs(>.  Schull/.e.  rcllaceiiieul  prdprressif  de  ce  bord 
antérieur  de  la  rétine  se  produit  par  la  confluence  des  vides  formés  par  le 
soi-disant  <(  (edème  »  de  la  partie  aiiiri-ieure  de  la  rétine. 

Partie  antérieure  de  la  rétine.  —  La  rétine  proprement  dite,  déjà  un 
peu  amincie  (120  y.  emiron).  se  termine  par  une  chute  brusque  au  niveau  de 
lora  serrata  ((ig.  (iOS).  ('.lie/,  la  plui)art  des  mamnnlèi'cs.  ramincissement  se 
fait  beaucoup  moins  brusquement  que  cbe/.  rhomme.  Chez  le  ebeval.  le  ]>as- 
sagedela  rétine  proprement  dite  à  la  rétine  ciliaire  occupe  même  une  lar- 
geur de  I    mm.  (Terrien). 

La  ])arlie  antérieure  de  la  f(''line.  sur  une  largeur  de  I  mm.  eii\iron, 
laisse  paraître  plus  ipie  le  reste  de  la  rétine  la  teinte  foncée  du  piguuMit  sous- 
jacent  et  est  plus  adbérente  à  la  eboroïde  (Terrien). 

A  son  extrémité,  la  rétine  j)résente  déjà  des  modilications  notables.  On  a  vu 
que  les  bâtonnets  s(»nt  beaucou]»  moins  nombreux  :  ils  sont  aussi  plus  courts. 
Les  cônes,  courts  et  épais,  sont  encore  en  menu»  nombre  que  dan<  le  reste  de  la 
rétine  (fig.  TiTli.  K).  Les  grains  externes  se  fusionnent  avec  les  grains  internes 
au  momeni  du  passage  dans  l'épitliélium  ciliairt>.  L<^s  cellules  uudti|>oIaires 
(pii  ont  diminué  d(>  nombre  |)iogressivemeiit.  dcpui-^  le  piMe  posl(''neur. 
n'existent  pour  ain<i  din>  j»lu<.  Les  libres  de  .Millier  -oui  relati\euient  voiu- 
mineu.ses. 

Lartoirs  de  /.'/c.s-s/;/.  —  O.uis  la  pallie  .uiliTiciirc  ilo  ia  icliiic,  pris  lic  luia  M-nala.  ou 
ohscrvo  smivout  iIps  (-.nilcs  ani>mlic<  (jui  nut  cic  dcrrilcs  (sous  le  uoui  ilo  /.i.voi.-.v)  cl  lieu- 


l'vrii.i  r;  ih    \i  i;i   (ii'inti  i; 


iiu 


rci's  d'alxinl  |ijii'  lUcssii;-  (ISi.")).  IwiiiinH  .liiisj  ijur  Miix  Srlinll/c  lo  uni  di-critos  .sons  le 
iiiini  iiri|ii'ii|iir  d"  «  (nli'iiic  »  (|iii  csl  ciicdrc  ciiiiilnyc  |(,ir  lii';iiic()ii|>  (r.Milciiis  cl  (ireeir  sous 
(■('lui  (le  i(  (Icp'iiéi'cscciicc  cyshiMlc  |)('Ti|)lHM'i(iii(' do  la  rcliiic  ».  (le  sdiil  dirs  ciiviti'-s  i'i  parois 
lisses  et  icf;iilicros.  I'".ii  s'ii^iaiidissatil,  elles  se  rappioelieiil  les  unes  des  aiilres  et  arrivent 
il  n»^  pins  ('Ire  Sf'parees  ipie  par  de  minces  travées  paraissant  luriin-cs  snrtonl  de  (litres  de 
Miiilei'  etirt'cs  cl  accidi-es  eiiti'(>  elles.  Dans  ces  travées,  on  tninve  des  nityan\  assez  noni- 
luenx.  Mn  s'a^randissant  davanta;:-e.  les  lacunes  se  fusicniiKMit  les  une>  aM-c  les  anli'cs. 
Kllcs  conliennent  \\i\  lii|uide  incolore. 

On  les  rencontre  surtout  clic/,  les  indixidns  àf^és.  mais  elle-  e\i>leMl  (pieli|ucfois  clie/. 
des  sujets  jeunes.  Klles  s(Uit  toujours  plus  développées  dans  la  p(uti(in  lempiuale  de  la 
rétine.  Kllcs  se  monti'cnt  donc  dans  les  parties  de  la  reline  i|ui.  ciinime  (Ui  l'a  vu  |)lu> 
haut,  soni    piivee<  de  Inulr  cNcila  linii    liiniiiieuse.    H'ailleurs  elle-  paraissent  rcsiilter   d'une 

—    I:'p.  jjiiii.  ri'l . 


Grains  e.rl. 

■  G ru i us  inl. 
Cel.  niullij) 


F.  fit-  .Uidlcr 
lu:.  (i!)S.  —   lici;i(iu  de  l"(ua  serrala  (li.  Crei'IV). 

simple  ainiplii,'.  i)"apr('s  Oscar  Sclinllze,  par  le  lait  de  Iciii  limlliicnce,  il  peut  se  l'aire 
une  (lisiiariliim  (l'une  certaine  c'teudue  de  rétine  et  un  recul  de  j'ina  serrala.  Dans  les 
points  oii  se  l'ail  cette  disparition,  la  forte  pi^menlalion  de  la  conciie  epilhélinle  pig'uien- 
laire  n'est  pas  modifiée,  el  ce  serait  Toriiiine  de  la  petite  zone  plus  foncée  (ju'on  observe  à 
la  parlie  pit~;l('ri(Mii-e  de  l'oiliiculus  ciliaris  (voy.  celle  ri'giou). 


c. 


l'.M'ILLK  J)i:  XEHI"  ol'TIOl  K 


[.a  jiajiillc  est  la  potilc  région  siiiuV  entre  la  rétine  et  le  nerf  optique  pro- 
prement dil.  Elle  est  lurmée  par  la  teriiiinaisoii  de  la  e(ni(Iic  n'Iinionne  (\r< 
libres  optiques. 

Le  nom  de  papille  lui  \ieul  de  l'idée  fausse  que  les  aueieas  se  faisaient  de  sa 
forme.  Ils  croyaient  qu'elle  conslituait  une  saillie  vers  l'intérieur  de  l'ieil.  Sa 
surface  esl.au  conlrairc.  L;('ii(''i'al('nuMi[  excavée. 

Liiitiles.  Les  fihri^s  nerveuses  {[iii  eonsliluenl  j)resque  e.\<'lusi\-eun'ut  la 
papille  se  continuant  d'une  part  dans  la  rétine,  d'autre  part  dans  le  nerf 
optique,  I<'s  limites  établies  entre  la  papille  et  ces  orgaïu's  sont  convention- 
nelles. 

Du  (ôlé  de  la  rétine,  il  n'existe  aucun  cbangement  net  dans  la  structure  de 
la  couclie  des  fibres  opti(|ues  au  point  où  elle  pénètre  dans  la  région  papillaire. 
La  limite  (^st  établie  au  niveau  de  la  terminaison  des  autres  couclies  dv  la 
rétine. 

Du  coté  du  nerf  oi)ti(iue,  la  papille  est  limitée  par  la  face  antérieure  de  la 
lame  criblée.  La  terminaison  du  nerf  t>plique  a  déjà  été  éttidiée  à  propos  de  ce 
nerf  (T.  III,  p.  T.ST  à  7!Hl). 

Forme.  —  Sa  forme  est  à  considérer  de  face,  comme  on   la  voit  à  ro|)btal- 


.1.  DnUMT.T. 


1116 


\i'i'Ai!i;ii.  iii-;  i.\  \i-i()N. 


tnoscopc  ou  ;i  l'uiiviiUirc  cK'  lnil,  cl  sur  les  couix^s  {M'i-pciidiculaires  aux  parois 
oculaires,  conmiccllr  se  présente  sur  la  [)lupart  des  préparations histologiques. 

De  face  (fi^r.  (1!);}),  elle  est  arrondie  et  l'orme  (juclquelois  un  cerclr  assez  par- 
fait; mais  ù  l'état  normal  elle  peut  être  aussi  légèrement  elliptique  à  grand  axe 
vertical.  Kn  outre,  à  rt'xamcn  ojditalmoscopique,  elle  peut  paraître  allongée 
dans  un  sens  ou  dans  l'autre  par  le  lait  de  l'astigmatismi'  de  l'u-il  fd)servé. 

Sur  les  coupes  passant  j)ar  son  centre,  on  dislingue  le  Imid.  la  surface  et  les 
parties  lati-ralcs.  Le  roini  ii'jxtiid  à  la  l'ace  antc'rieurt' de  la  lame  criblée  et  est 
par  conséfjuent  plus  ou  moins  convexe  en  arrière.  I.a  surface  est  tournée  du 
côté  du  corj)s  vitré  et  son  centre  présente  généralement  une  petite  écliancrure 
à  sommet  aigu   répninlaiil   ;i   une  dépression  en  enlonnnji' de  la  surface  (exca- 


\   \  \ 


lll   i 


l'io.  (i'Jl).  —  l'iJiK-ipalcs  formes  de  la  papille  (EIschiiijr). 

Côté  nasal  à  gauche;  cM  temporal  à  droite.  —  Cit.  clioroïile.  —  D.  piine  diirale.  —  A'.  coniLs  (anneau  ;  .li'- 
ral).  —  .V,  saine  piale.  —  /',  épillnliiim  piirinenté.  — •  h.  rétine.  —  Sri.  s  ■lérntii|iic. 

\alion  ])livsiol(»git|ue  (le  la  papille),  niiant  aux  paiiies  lati''rales,  en  avant  elles 
se  coiiliuueiit  avec  la  cnnche  fi'liiiieiine  des  libres  (iptiipics,  en  arrière  elles  smil 
seulement  en  rapj).irt  avec  la  leiininaisnn  des  antres  couches  de  la  rétine  et 
avec  le  bord  de  la  choroïde. 

Difiiiii'lrr.  -—  Le  diamètre  de  la  papilli'  est  généralement  de  I  mm.  "'»  à 
I   mtn.  7. 

Situation.  —  Par  ia|)|)ort  à  la  fnvea  ([ui  occupe  le  pùle  |»oslérieur  de  l'uil.la 
pa])ille  est  en  dedans  et  un  peu  en  haut. 

(".(■Ile  sihialioii  relative  se  iiieMire  exaileiiieiil  en  traeaiit  an  campiiiielre  la  prejeitimi 
(le  la  papille  (lâche  aveugle,  taelie  tle  .Mariotle)  et  en  tléteriiiiiiaiil  sa  pnsilion  par  rapport 
au  point  de  llxalioii.  On  trouve  ainsi  (|ue  le  centre  de  la  papille  et  le  centre  de  la  fovoa 
sont  distants  de  i  niilliinèlres  et  (|ue  le  centre  de  la  papille  est  à  0  nun.  (i  en  moyenne 
au-dessus  du  (  iiilre  de  la  fovea  (l.andolt  donne  pour  ces  distances  3  niin.'.M'iet  U  mm.  7S.5). 
—  La  distance  aiifiiilaire  entre  les  deux  centres  est  de  I.")  de,i:r(''s. 

Axpect.  —  L'aspect  normal  de  la  |)apille  est  très  important  à  connaître:  ses 
variations  sont  nomin'euses  v{  c(Uistituent  uiu'  des  parti(>s  les  plus  im|i(trlantes 
de  la  séméi(»|](|ne  (iciilaii'e. 

A  l'état  ncuMual,  le  disque  pa|)ill;iire  est  limité  j)ar  le  bord  de  la  ch(U'(tïde. 
S(»uvent  ce  bord  est  surchargé  de  |)igment  cl  hu'uie  un  anneau  foncé  plus  ou 
moins  com|)lel  aiihiur  de  la  papille  (anneau  choroïdien)  et  d'aspect  variabl(>  : 
tantôt  il  |)i'esente  une  leinle  brune  sarrèlant  brus(|uemeut  du  ci'dé  de  la  papille 


't  se  d( 


egradant   du 


.pp(. 


laiiti'tt    c'est    un   liséré   bien   lud.    noir,  étroit. 


occupant  généralemeni  un  c(Mc  de  la  pa|>ille  et  exceptionnelleuïent  tout  .stm 
pourtour.  Souvenl  aussi  le  hdid  de  la  cliordide  ne  présente  aucun  changemeni 
de  leinle  v\  la  couleur  ronge  du  l'ond  de  l'oll  s'aii(de  bruscpiemenl  au  pourtour 
de  la  papille  sans  s'être  modirK''e. 

D'après  t'.Ischnig  et  Kuhnl,  cel    anneau    pigmenté   n'est    pas   produit    par  la 


l'M'Il.l  i:   hl     \i;i;|-  iil'TK.il  !•;.  1117 

(•Ili)|-iiï(lr   |i|n|)r('lliclll   (lllc.    Ill.li-   |i.ll'    |V'|ill|i('lllllll    t('l  llllrii  i|lll  c-l    |illl'~  |ii;j  liicil  II- 
cl   iiiriiir  pai-lnis  {'|»;iissi  en  |tliisM'iii's  niiirlics  su|trr|)(is('('s. 

Iiiiliir'(li;ilciii('iil  (Ml  (Icd.iiis  (le  ce  Ixifd,  l,i  |i;i|till('  pi'i'sciilc  sdil  s;i  Iciiilc  loscf 
^^('•iiri'.'ilc.  snil  mil'  liiiidiiiT  hlamlic  (Icllc  dci-iiirir,  l()i'S(|ti"cII('  (-xislr.  (idVc  de 
grandes  vai'irlt'-s.  C/csl  <4(''ii(''i'ait'iiir'iil  un  aiiiicaii  rli-dil  (aiiiicau  scir-ral.  a.  silr- 
roliral.a.  conjoiiclir)  nu  un  croissant  clroil  c^alciiiciil  ;  mais  (|iicl(|ucr(»is  ("csl 
(III  croissaiil  largo  (rrul>:s/nil  pdpi/l/iijr  ou  /i/.flii-jin/iil/nire,  cojwn  des  ailleurs 
allemands,  ^(nitki/lniiie  pa^lrriritr).  (le  crnissanl  siège  le  pins  souvent  sur  un 
des  hoids  latéraux  i\t'  la  i)aj)ille,  ordinairement  le  hord  externe,  ot  son  di'xelop- 
|temeii!,  lors(|iril  est  large,  est  pres(|iie  toujours  un  |di(''noinciic  d"ordic  palliolo- 
gi(|iie  en  rapport  axcc  la  mvo()ie  ou  rastiginatismc. 

Aiuit'iiii  1(11  iioiss.iiil.  lin  ailiiicl  pcm'ialiMUcnl  ([lie  cet  asnccl  csl  dii  h  rc.  (|ii(>  rorilic(i 
scierai  csl  plus  elioil  (pie  rorilice  clKiniïilicii.  D'ailleurs  pour  les  croissarils  larges,  c'est 
iiriliiiaircniciit  rdiilice  (iidroïdieii  (pii  s'est  agrandi  d'iiii  (-('ite  a|)iès  la  naissance. 

l'iiiir  i'.lsclinig.  l'aspect  de  l'aiinean  scierai  —  pioduit  le  jiliis  souvent  par  un  développc- 
inenl  incoinidel  ou  nul  du  lioid  de  la  clioroïde  —  peut  exister  encore  dans  des  cas  où  la 
clKiroïde  s(>  tenniiie  exactement  au  iiK'ine  niveau  ipie  la  s(der(iti(|iie,  grâce  à  d(>s  proloiige- 
riienls  (-pais  et  almudants  (non  leciinveils  par  la  lame  vitiée)  (lu'elle  envoie  dans  le  nerf 
(iplii|ue  ri  ipii  siinl  i-iinliiuiiies  par  les  liiiics  nplii|ui's  de  celle   pailie  du  nei'f. 

Ton!  le  reste  de  la  papille,  c'est-à-dire  la  pres(|ue  lolalitt''  di;  sa  surface,  pn'-- 
senle  une  leinli:  rosrc  plus  niar(pi(''(^  sur  les  parties  p(''ri|>li('"rifpies  et  surloul  à 
la  partie  interne. 

Les  vari.iliiuis  individuelles  dans  la  coloration  de  la  papille  sont  exlr("'nieinent  manpu-es. 
Ces  variations  sont  utiles  à  coiinaitre,  alln  de  iu\  |»as  porter'  les  diagnostics  de  papillite  ou 
surloul  d'atrophie  papillaiie  sur  des  papilles  saines,  mais  plus  colorées  ou  plus  pâles  qu'il 
l'élal  ordinaire. 

\.'('.rniv((iion  physiologique  est  une  dépression  du  centre  de  la  jiapille.  Elle 
tient  à  ce  que  les  fibres  nerveuses  s'écartent  progre.ssivenient  en  gagnant  la 
surface  rétinienne.  Elle  existe  dans  la  plupart  des  yeux  et  présente  de  nom- 
breuses variétés  de  dimensions  et  déformes.  Le  plus  souvent  elle  est  petite,  son 
diamètre  représentant  le  quart  ou  le  tiers  du  diamètre  de  la  papille,  mais  il 
arrive,  quoique  rarement,  qu'elle  occupe  presque  toute  la  surface  papillaire. 
D'ailleurs,  il  reste  toujours  un  petit  bord  non  déprimé,  surtout  en  dedans,  à 
l'inverse  de  l'excavation  glaucomateuse  qui  occupe  toute  la  surface  papillaire. 

Ordinairement,  ses  ])ords  sont  très  inclinés  et  sa  forme  générale  est  en  enton- 
noir, mais  souvent  un  des  cijtés  est  à  pic.  La  teinte  rosée  des  bords  de  la 
papille  va  en  diminuant  vers  le  centre  de  l'excavation.  Lorsque  celle-ci  est 
profonde,  le  fond  est  blanc  avec  une  marbrure  grisâtre  produite  par  la  lame 
criblée  dont  les  mailles  paraissent  blanclies,  tandis  que  les  faisceaux  nerveux 
qui  la  traversent  paraissent  grisâtres. 

Structure.  —  Elle  est  formée  presque  exclusivement  par  les  libres  ner- 
veuses venant  de  la  couclie  des  libres  optiques  de  la  rétine  et  se  rendant  au 
nerf  optique.  Ces  libres  sont  dépourvues  de  myéline  ;  elles  n'en  acquièrent 
qu'après  avoir  traversé  la  lame  criblée,  presque  au  même  niveau  pour  toutes. 
Cependant,  quékpies  libres  ])reiinent  leur  myéline  plus  en  arrière,  à  une  cer- 
taine distance  de  la  papille  (Aubaret).  Les  faisceaux  de  fibres  continuent  à 
échanger  des  anastomoses  dans  la  papille  comme  dans  la  rétine. 

t-l    imCAL'LT.] 


1118 


APPMiFIL  DE  I.\  VIPION. 


Neuschiiler  a  observé  dans  la  région  lie  la  lame  criblée,  surtout  au  point  où  les  libres 
acquièrent  leur  myéline,  des  fibres  pourvues  de  myéline,  assez  volumineuses,  ayant  une 
direction  à  peu  prés  perpendiculaire  à  celle  des  faisceaux  du  nerf.  Il  les  a  rencontrées  chez 
l'homme,  le  chat,  le  porc  et  le  veau.  Elles  différent  des  anastomoses  signalées  ci-dessus, 
mais  b'ur  imlure  n'est  pas  exactement  déterminée. 

Au  milieu  des  fibres  optiques,  se  Irouvout  des  cellules  névroo^liques  en  arai- 
gnées. Ce  sont  des  cellules  analogues  à  celles  du  nerf  optique  ;  mais,  tandis  que 
ces  dernières  sont  étalées,  très  volumineuses  et  possèdent  dos  pridongements 
très  longs,  les  cellules  ncvrogliques  de  la  papille  sont  petites,  irrégulières,  à 
prolongements  fins,  très  rapprochés,  dont  la  plupart  sont  tournés  en  avant. 
Les  corpuscules  qui  touchent  à  la  surface  limitante  de  la  papille  ressemblent 
entièrement  aux  corpuscules  internes  de  la  couche  des  fibres  (»|»tiqiies  (Marnon 
y  (iajal). 

La  membrane  limitante  interne  manque  à  la  surface  de  la  papille  (K<»(hon- 
Duvigneaud),  ce  qui  revient  à  dire  que  les  renflements  terminant  les  fibrilles 
névrogliques  à  la  surface  de  la  papille  ne  s'étalent  pas  assez  pour  s'accoler  les 
uns  au.x  autres,  comme  les  pieds  des  fibi-es  de  Millier.  Pour  Aubaret,  au  con- 
traire, il  y  a  là  une  sorte  de  champ  basai  qui  se  confond  avec  celui  (pie  forment 
les  pieds  renllés  des  fibres  de  Millier. 

Enfin  du  tissu  conjonclif  forme  des  gaines  aux  vaisseaux  et  s'échappe  plus 
on  moins  de  la  lame  criblée  et  du  bord  de  la  sclérotique. 

La  rrline  (abstraction  l'aile  de  la  couclie  des  fibres  optiques)  présente  une 
diiniiinlion  dans  je  nombre  de  ses  éléments  à  environ   0  mm.  '"»  du  btu-d  de  la 


l'ercle  arl.  du  n.  opl.  (o. 
'^''  Ha  lier  ou  de  Zinn) 


{rtrre  ceulr.  du  u.  opl. 

-  Afli-rc  cil.  raurlc  pn.-'t. 

—  Veine  centrale  du  n.  npl. 

lVi"n<;  citinirr 


Vu;.  7(10.  —  N'iiisseaux  coiilcnus  djuis  l'épaisseur  de  la  sclérotiiiue  auteur   du  lu'rf  (ipti(|ue. 

(D'après  Leber.) 

paj)ille.  .\rrivé(>  à  ce  boi-d.  elle  se  termine  le  plus  souvent  irune  façon  un  peu 
dilîérente  du  cùté  temporal  el  du  (('dé  nasal.  Du  (ôlé  temporal,  toules  ses  (-(Ui- 
ches  cellulaires  présenlenl  uik»  lenninaison  sinnillanée  jvir  un  boni  relative- 
ment net,  tandis  que  du  côté  nasal  la  leiininaison  est  plus  obli(|ue.  les  couches 
internes  finis-<ant  d'abord. 


Vaisseaux.  —  Il  v  a  à  distinguer  :  I"  l'artère  et  la  veine  centrales  avec 
liMirs  branches;  2"  les  rameaux  du  cercle  de  llaller  et  '.V'  l'irrigation  capil- 
laire de  la  réLTion. 


l'M'Il.l.l':  nu  NRIU-   ÙI'TiniJK. 


1119 


Los  rm'.s'S''^/?^r  fr«/(V(<<js  n'émergent  pas  l'xaclf'iiiciil  du  (•ciili-i-  dr  l,i  |ia|)ill( 
mais  un  peu  en  dedans.  Lorsqu'il  y  a 
une  excavation  pliysiologlquo.  ils  iiais- 
sciil  (le  s(»ii  l)()i-(l  iias.il. 

I,a  (li\isi(»H  ordinairi'nu'ul  dicliolo 
iiii([iic  de  l'arlère  centrale  de  la  rétine 
en  I  hranclies  se  fail  soit  au  milieu  de 
la  papille,  à  sa  surl'ace  ou  dans  son 
épaisseur,  soit  plus  profondément  dans 
le  nerf.  Suivant  (|u"elle  se  fait  plus  (ju 
moins  tôt,  il  en  résulte  un  aspect  va- 
riable (fig.  TOI).  Des  premières  grosses 
branches  de  l'artère  (artères  papil- 
Idires  tiupcripures  et  inférieures),  il 
nait  s()uv(Mi(  directement  de  petites 
artères  qui  gagnent  les  parties  voi- 
sines de  la  rétine  et  particulièrement  j:„.  -,,1.  _  A.tère  centrale  de  la  rétine  et  ses 
la  région  maculaire.  La  division 
de  la  veine  présente  une  disposition 
analogue  à  celle  de  l'artère,  mais  sou- 
vent se  fail  pins  j)rofon(lément  (Ber- 
ger). 

Le  cercle  de  Halle)'  ou  de  Zinn  ou 
couronne  vasculairesclérolicaleàonnc 
quelquefois  une  petite   artère    macu- 

I    .  .  ,  -11  ^        1       en  deux  Ijranciies  à  leur  pénétration  flans  ril'il  (disposi- 

laire   qui   traverse  la   papille  près  de  tion  tout  à  fait  exreptionneiio). 

son    bord    et     se    dirige    en    dehors 

(fig.    (>93).   On  observe  aussi  des   veines  cilio-réliniennes  et   optico-ciliaires. 

(Voy.  Vaisseaux  cilio-rktixiexs.) 

Les  capillaires  de  la  ])apille  lui  sont  fournis  par  les  vaisseaux  centraux,  le 
cercle  de  Haller  et  les  vaisseaux  des  gaines  du  nerf  optique  (fig.  700). 

Des  nerfs  vaso-moteurs  ont  été  observés  par  Aubaret  autour  du  tronc  de 
l'artère  centrale  et  autour  des  vaisseaux  ([ui  pénè.trent  dans  le  nerf  (i])li(|ite  sur 
tout  le  pourtour  de  la  lame  criblée. 

Variétés  de  la  pupille  chez  les  animaux.  —  Ces  variétés  sont  extrêmement  iKimbreuses. 

Parmi  les  mammifères,  le  chien  a  une  papille  triangulaire  à  an.cles  arrondis,  plus  on 
moins  régulière  et  généralement  très  vasculaire.  Le  lapin  a  une  papille  e.xcavée  dont  par- 
tent sur  les  parties  latérales  deux  ailes  blanches  formées  par  des  libres  à  myéline.  Le 
cobaye  a  une  papille  très  simple,  elle  parait  sous  la  forme  d'une  tache  ronde,  blanc 
grisâtre,  autour  de  laquelle  la  rétine  est  gris  foncé;  elle  u"a  pas  de  vaisseaux  apparents, 
(".elle  du  cheval  est  allongée  transversalement;  elle  a  des  petits  vaisseaux  très  nombreux 
rayonnant  sur  toute  sa  périphérie. 

Les  oiseaux  ont  une  papille  extrêmement  allongée  située  en  bas  et  portant  le  peigne, 
membrane  plissée  très  pigmentée,  s'élevant  dans  le  corps  vitré;  aussi  la  papille  est  invi- 
sible à  Tophtalmoscope. 

La  grenouille  et  certains  poissons  ont  une  papille  très  allongée.  Chez  quelques  poissons, 
il  existe  plusieurs  papilles,  jusqu'à  dix.  envoyant  chacune  un  faisceau  au  tronc  du  nerf 
optique  (Deyl). 

Bibliographie.  —  Aibaret.  Thèse  de  Bordeaux,  1902.  —  Bach,  Arch.  f.Opht.,  t.  XLl. 
1899.  —  Bealregard,  Rech.  sur  les  réseaux  vase,  de  Vœil  des  vertébrés,  1876.  —  Bern- 
HEiMER.  A7//''  congrès    int.   de  méd..  Section   d'opht.,  1900.  —  Blessig,  De  retinae  lextura 


branches.  Variétés  d'aspect  ophtalmosco- 
piiiue  suivant  le  siège  des  points  de  bifurca- 
tion par  rapport  à  la  surface  de  la  j)apill('. 
(Schéma  de  Hollet.) 

I  et  2,  Tarière  centrale  se  l)ifurqiie  à  la  surface  de  la 
papille.  —  3,  bifurcation  en  arrière  de  la  lame  criblée, 
invisible  à  l'ophtalmoscope.  —  4,  il  s'est  fait  deux  bifur- 
cations successives  en  arrière  de  la  lame  criblée  et  les 
quatre  artères  rétiniennes  sortent  isolément.  —  5.  il  s'est 
fait  trois  bifurcations  successives  en  arrière  de  la  lame 
criblée  et  les  artères  rétiniennes  sont  divisées  cliacune 


[.4.  DRUAULT.] 


1120  AI'l'AHKK.  I»l-:  LA  VISION. 

dis(j.  mlrr.:   Disti    inany.  de   Dorjial,    ISi."i.  —   H(jin,  .Journal   de    l'nnnl.    et  de  la  pliys., 

1807.  —  Bui.L,  Arch.  /'.  l'sych.  u.  Nerwnkr.,  1871  ot  1873.  —  Arch.  f.  Anal.  u.  Phys..  1877 
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Arch.  il'ophl..  1882. —  Traité  techni(jne  d'histologie,  1880.  —  Hexait,  Traité  d'histologie. 
[.  Il,  ISOO.  —  Retziis,  Blolo/ische  Untersuchungen,  t.  VI,  1804.  — Hitter,  .Arch.  /'.  Uphl.. 
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—  Roii.ET  ET  Jacoijeau,  Aun.  tt'ocuL.  1808.  —  SciiArER,  Arch.  f.  mikr.  Anat..  t.  XI. I.  — 
Sciiii.T/K  (Max).  A-ch.  f.  mikr.  Anal.,  1800   à    1871.  —  IJi.slologie  de  Stricker.  t.  II.    IS7I. 

—  S(:iii:r.TZE  (Oscar),  l'erhandl.  d.  phys.  med.,  Gescllschaft  zu  Wiirzburg,  t.  .\XXi\'.  — 
Fcslschrift  de  Kollikcr,  1802.  —  ScinvAr.RE,  Anatomie  des  Attges,  1887.  —  Stoiir.  Anat. 
Anzeiger,  1890. —  Tartlkeri,  i/.  inlern.  d'anat.  et  de  physiid..   ISS7.  — Terriex.  TIi.  Paris. 

1808.  —  Zexker.  A)-ch.  f.  mikr.  .inat.,  1.  III,  1807. 


CRISTALLIN 

Lo  crislalliii  csl  imelnitille  l)i('onvoxo  citiuplétant  rappaicll  (linjilri.iui' de  ro-il 
dont  la  partie  ])riricipale  osl  repivseiih'-e  par  la  c(irnéc.  Sur  un  <i'il  au  repos.  la 
j)uissan('('  de  réfraction  de  la  cornée  est  de  i")  dioptries  envinui,  celle  du  cris- 
tallin n"('sl  (jnc  (le  I  (i  (li(i[)trids.  Mais,  tandis  (pie  la  \aleur  de  la  cornée  est  inva- 
riable, celle  (In  cristallin,  au  contraire,  peut  auiinienler  considéraltlenient 
(de  li  dioptries  dans  le  jeune  à^c),  ])erniellant  ainsi  la  visinn  nelle  i)our  des 
|)oints  très  rapprochés.  On  pourrait  donc  délinir  le  cristallin  humain  :  l'aj)- 
pareil  de  l'accommodation.  Mais  cette  fonction  est  très  variahie  :  à  peine  étahlie. 
elle  commence  à  diminuei*  d"une  façon  réyulièrenienl  proirressivi'  et  linit  par 
disparaili'e  (•(iniplèlenienl  vers  (i)'»  on  70  ans.     » 

Silualion.  —  1-e  crislairin  est  situé  inunédiatemeni  en  arrière  defiris  et  au- 
devant  du  vitré,  à  la  lianteiir  des  procès  ciliaires. 

Sa  distance  à  la  cornée  \arie  hiviucoup  dans  les  dill'crent-;  yeux.  Kilo  est 
iiénéralement  de  .'{  à  't  millimètres  mesurée  entre  le  sommet  de  la  face  anté- 
rieure du  cristallin  et  le  sommet  de  la  face  ittilt'rii'Hri'  de  la  cornét>  (en 
moyenne  .'î,5l)  d'après  les  inensuratiiui^-  d" A  werhacli  ).  l'.lle  evj  irénéralemeni 
plus  iirande  cIk-/  les  nivopes. 


t.iilSTM.I.lN. 


1121 


l'iii  ;inirir,  l.i  l'.icr  |n  isliTicii  le  d  il  cn^lalli  ii  r-l  ;i  |li  m  i  lli  mil  ro  m  iiiom-miii' 
(le  l;i  InM'a.  Sun  ('■(|ii;ilriii-  itsIc  ;i  |  niilliinrlrc  cl  |ilii-  de-  pfocrs  clli.iircs. 
(ici   espace  pcnlcn  liciilairc  c^l   plus  l'Iidil    clir/.  luiis  Ic^  aiiiiiiaii.x. 

l'\tnii('.  —  l.c  cn-'lalliii  pn'^riilc  deux  laces  n'iiiiies  siiixatil  une  Mliiic  ihi'uii 
iKiniiiie  Ti'ipia  leur.  Les  ceiilre--  de^  di'ii\  lares  cdiisl  i|  ueii  I  les  |)(iies  a  ii  li'-rieii  |-  cl 
poslérleiii'.   l/a.\e  esl   la   iitziie  ipii   jia^'^e  par  lev  |iide--. 

Itiimni^inny^.  —  l.c  l'aeleui-  esseiiliel  de  la  \  a  leii  r  d'il  ne  leid  il  le  e-l  ja  cniir- 
Imrc  (le  ses  faces.  Klaiii  donm''  le  i(ile  du  cnslalhn.  sa  loi  ine  a  lidal  de  reptjs 
cl,  pciidaiil  raccommodalioii  a  donc  une  importance  ca|»ilale.  Aussi  sa  délcrnii- 
iialion  exacte  a-l-cilc  heaiicoiip  |)réoccupé  Jcs  clierchour.s,  mais  elle  présente  des 
diriiciilt(''s  loiiles  |»arliciilières. 

la  |iinHi|ial('  (  aiisc  de  ces  (lilliciillcs  esl  la  coiisislaiicc  iniillo  des  p.'irtics  jici  i|ilM'i  ii|ii('s. 
Siii  un  ii'il  JiMiiic,  oiiM'il,  le  iiMiiiKiii'  altniiilicinciil.  nen  sciiloinciil  du  cristallin,  mais  des 
pallies  voisines,  en  inodide  la  rorine  d'une  Tai mi  ((iiisidcraldc.  D'autre  part  la  confiélalioii 
cl  le  (lurcissenienl  dans  les  liipiides  lixateins  ne  pciincltciit  jias  iieii  jjIus  d'en  conserver  la 
l'orme  exacte.  Aussi  In  meilleure  façiui  d'étudier  la  courlture  des  faces  d'un  cristallin  est  de 
procéder  sur  l'œil  vivant,  dn  utilise  pour  cela  les  images  de  léllexion  de  ses  faces  (imiiges 
lie  l'urkiiije)  de  la  nn'-me  la(;on  (|iie  pour  la  mensuration  de  la  courlture  de  la  cornée,  mais 
a\('c  beaucoup  i)lus  de  diflicultes  à  cause  de  l'éclat  infiniment  moins  fiiand  des  images. 
De  i)lus  il  l'état  normal  le  centre  seul  esl  (d)servalile.  (les  difllciiitcs,  déjà  très  grandes  povn- 
le  cristallin  au  repos,  augmentent  encore  ])our  le  cristallin  en  état  d'accommodation, 
surtout  à  cause  du  rétrécissement  simultané  de  la  pupille,  et  c'est  sur  la  courbure  des 
parties  jiaracenD'ales  et  périphériques  pendant  l'accommodation  ({u'il  existe  lejdus  dedésac- 
coi'd  entre  les  auteurs. 

Voici  les  rayons  de  ("oiirhnre  et  l'épaisseur  en  millimètres  du  cristallin  an 
repos  et  d'un  cristallin  accommodant  de  7  dioj)lries,  d'après  lltdmlioll/,  cl 
d'après  Tscherning,  et  du  cristallin  an  repos  seulement,  dajtrès  la  movenne  des 
mensurations  d'Awerbach  : 


,,  ^   Repos 

IIki.miioi.tz..;    .    '  ,    ,.         ,     -  ,, 

(  Accommodalion  de   /  U. 

,,,  •»   Uepos 

'  Accommodation   de  /  I). 

AwERKAcii. .     Hepos 


H.VVO.N    llK    rOllUU  HK 
HK    I.A 

I- \i:i'.  AMiauia  HK 


11) 
(i 

lu. 2 

•"> 

10.4 


HAYON 

DE  corniicHE 

DE    I.A 

ÉP.MSSECR 

!•  ai:k 

l'OSTERIECaE 

(') 

:i.(i 

.") .  .J 

4 

G. 2 

4.1 

5.() 

4.4 

(i.l 

:i.U 

-Mais  les  faces  du  cristallin  n'ont  pas  le  même  rayon  dans  toute  leur  étendue;  ce  ne  sont 
pas  des  surfaces  exactement  sphcriques.  La  surface  antérieure  se  rapproche  davantage 
d'un  hyperholoïde  et  la  surface  postérieure  d'un  ]iaralioloide  (Tscherning  et  Hesiu),  toutefois 
une  forme  parfaitement  géométrique  n'existe  pas.  En  outre  les  deux  surfaces  sont  reliées 
|)ar  une  courbe  de  très  petit  rayon  au  niveau  de  l'équateur. 

Diamrlre.  —  Le  cristallin  a  environ  il  millimètres  de  diamètre,  peut-être 
même  9  ou  10  millimètres,  comme  l'indiquent  Truc  et  Vialleton. 

Direction  de  Vaxe.  —L'axe  du  cristallin  présente  à  peu  près  la  même  direc- 
tion qut'  l'axe  de  la  cornée,  c'est-à-dire  que  le  ravon  cornéen  passant  par  le 
centre  de  la  surface  cornéenne.  Sa  partie  antérieure  est  dirigée  généralement 
de  3  à  7"  en  dehors  et  de  1  à  3"  en  bas. 


l'OnUEH    ET   CIIAIU'Y.   \' 


71 


[.4.  DRUAULT.] 


1122  Af'f'AHEII.  liK   LA   \IS10N. 

Mohi/ilé.  —  En  se  Ijas.iiil  siii"  rcxaincii  des  iiiiapres  <ulo])lriquL"^  du  cris- 
l.illin.  liesse  adrnet  que  cet  organe  est  mobile  prwl'int  raccoiiiniO'Iotion  et 
(|iril  lonibe  alors  très  légèrement  dans  les  parties  déelives.  —  D'après  Tseher- 
ning,  il  ne  s'agit  pas  dans  ce  cas  irini  di'plaeement  du  cristallin  en  entier, 
mais  d'une  délormation.  la  masse  crislallinienne  glissant  un  jx-u  vers  le  jja^ 
dans  l'intérieur  de  la  capsule. 

Prnpriélrs  phi/fiiqiœ^i.  —  Le  poids  du  cristallin  est  de  l'.l  centigraninir* 
(Mciiaiil)  iMi  (le  20  à  2V>  centigrammes  (Sappe)').  Son  pijids  spécifique.  l.iMiT. 
d'après  l'riestley  Smith,  est  plus  élevé  que  celui  de  l'humeur  aqueuse  et  du 
vitré;  aussi,  comme  on  vient  de  le  voir,  à  certains  moments  il  se  coinporte 
comme  un  corps  lourd  tombant  plus  ou  moins  dans  les  parties  déclives. 

Sa  coiisisUiJice  est  très  faihle  chez  reniant,  mais  elle  augmente  peu  à  peu. 
surtout  au  centre.  Dès  que  les  parties  centrales  ont  ac([uis  une  certaine  soli- 
dité, on  distingue  dans  le  cristallin  un  noyau  et  des  couches  corticales.  Certains 
auteurs  le  divisent  même  en  trois  zones  :  superP.cielle,  moyenne  et  centrale. 
D'ailleurs  cette  division  est  en  grande  partie  artilicielle;  laugmentation  de 
consistance  se  fait  graduellement  de  la  périphérie  au  centre,  sans  ligne  de 
démarcation,  au  moins  sur  le  cristallin  sain.  Chez  le  vieillard,  le  même  pro-* 
cessus  de  durcissement  continue,  le  noyau  envahit  peu  à  peu  les  couches  corti- 
cales et  finit  par  comprendre  tout  le  cristallin. 

T^a  couleur  varie  parallèlement  à  la  consistance.  l)"ahord  incolore  cl  transpa- 
rent, le  cristallin  prend  peu  à  peu,  dans  les  parties  durcies,  une  légère  teinte 
ambrée. 

tA'Ue  Icinle  poiil  devenir  heaucoup  plus  marquée  cliez  certains  imliviiius.  au  point 
(fenipèdier  complètement  la  vision.  C'est  à  cet  ctat  e.xtième  (fu'on  donne  le  nom  de 
cataracte  noire,  bien  que  le  processus  n'ait  rien  lie  commun  avec  les  déirénérescences  (|ui 
constituent  la  cataracte  ordinaire. 

{.'indice  tli'  )'i''/'rnclio)i  subit  également  des  varialions  |)aiallèles  à  celles  di' la 
consistance.  Il  s'accroit  légèrement  avec  les  années;  et  il  augmente  aussi  de  la 
périphérie  au  centre.  Comme  les  ])arties  centrales  formant  le  novau  sont  limi- 
tées j)ar  des  courbes  de  très  petit  rayon,  l'élévation  di-  l'indice  de  réfraction 
dans  ces  {)arlies  augmente  plus  l'ai  ti<in  convergenle  totale  du  cristallin  que  si 
elle  poi'tait  sur  toute  sa  masse. 

Ce!  indice  de  réfraciion  est  estimé  généralement  de  \.\'2  à  l.'ii  par  rapport 
à  l'ail',  ci'f|iii  le  niel  de  I.Ofi  à  1  .OS  par  rappcH't  à  l'IuiintMir  a(jn(Misc  et  an  cor|>< 
vitré. 

Coin})osilion  chimùjue.  —  Dans  son  ensemble,  le  cristallin  est  composé  presque  exclusi- 
vement de  deux  tiers  d'eau  et  d'un  tiers  de  substances  albuminoïdes.  Parmi  ces  dernières, 
la  plus  abondante  est  une  substance  spéciale  au  cristallin,  à  lacpu'lle  Rei/clius  iloinia  le 
nom  de  rrisldllinc.  Laptscliinsky  a  donne  des  analyses  du  cristallin  de  btcuf.  dont  la 
moyenne  jiour  101)0  parties  est  de  :  l'.au,  (i:t'.i:  matières  albuminoïdes.  :H0;  autres  nialièn^s 
oi'ganiipies,  !l  :  sels,   7. 

Structure.  —  Ces  |tarlies  constiluiix es  du  cristallin  sont  :  I  '  une  capsule 
(jui  ren\elop|ie  coniplèlenu'ul  ;  2'  une  couche  d'ei>itbclium  ;i  la  l'ace  profonde 
du  segment  antérieur  de  l,i  capsule:  .»"  la  masse  princi|tale  formée  |>ar  les 
libres;  et  i"  une  substance  anior|)be  unissant  les  autres  parties  entre  elles. 

I"  Capsule   du   cristallin.  Klle   est    tMUdre  désignée  st»us   le    nom    de 


f'.lUSTM.I.IN. 


1123 


mt^laUoiili'.  (!('  nnin  lui  avait  ('[('  (Imiiik'î  par  les  aiialoinistcs  du  sci7.if"'m(î  sirclo 
à  cause  (le  sa  rrsscnihlaucc  avec  iiuc  luincc  ((luclic  de  cristal  (Sapfuîv). 

I']m\  rl(i|>jianl  le  (  l'islailiii  dans  smi  cnlicr,  ciic  piMit  cire,  diviscWî  on  deux 
s(';:uiculs  recouvrant  l'uu  la  l'ace  aulérieiirc,  l'autre  la  face  {xtstérieure.  Ces 
deux  se^uienls  soûl  Inrniés  par  une  lanio  de  substance  ahsoluuKïnt  continue; 
mais.  cliirur,L:icaleMienl,  ilssunl  ioiil  à  l'ail  distincts  et  les  opiilalmologistes  les 
désignent  liahituellenienl  parles  ternies  de  crialalloïdc  antérieure  eicrislalloïde 
jiosIrricKri-,  lerines  (jui  ont  raxanlaf^c  d'une  hrièvelé  relative,  mais  qui  seni- 
Menl  inipinpK  r  l'idée  de  deux  nieniliranes  distinctes. 

(Test,  coin  me  on  l'a  vu  à  propos  de  son  dé\eloi)i)ement,  une  membrane  cuticu- 
laire  développée  exclusivenuMit  ou  pres(|ue  exclusivement  aux  dé])ensdes  cellules 
épithéliales  qui  forment  le  cristallin.  Elle  est  l'équivalentde  la  membrane  basale 
de  l'épiderme  et  par  conséquent  de  la  membrane  de  Howman  dans  la  cornée. 

Son  épriii^seur  varie  avec  les  points  considérés.  Cbez  tous  les  vertébrés  le 
serment  antérieur  est  plus  épais  cjue  le  segment  postérieur;  mais  le  maximum 
d'épaisseur  est  tantôt  au  pôle  antérieur,  tantôt  dans  la  région  équatorlale.  Cbez 
l'bomme  on  trouve  deux  inaxima,  l'un  sur  les  parties  latérales  de  la  face  anté- 
rieure, 1  autre  un  peu  en  arrière  de  l'équateur. 

Épaisseur  (en  p.)  de   la  capsule  du  cristallin  {II.  adulte). 


l'ÙLE 
ANTÉRIEIR 

K.N   AVANT 

IIK 

I.'KQrATK.rH 

KQIAÏKIU 

KN  AHiui;nic 
l'kquateih 

PÔLE 
POSTÉ  lUKLH 

U'aprùs  lUiii 

—      0.  8f:nii.TZ  . 

2U 

2.J 

8 

12 
20 

•» 

3 

(Texte  et  dessin). 

\        '^ 

11 

—      U.  Bkc.keh.   . 

24 
'         :i-2 

17 
14 

—      Sai.zman.n   .    . 

13 

23 

(Moy.  de  7  mensur.) 

D'après  Saizniaim,  le  point  le  plus  éj)ais  de  la  eristailoide  anléricuro  n"esl  pas  au  pôle 
même,  mais  en  dehors,  juste  au  point  où  Tscherning  a  trouvé  un  aplatissement  de  la 
courbure.  Le  rapport  de  l'épaisseur  de  ce  point  à  celle  du  pôle  serait  de  3/3  chez  l'adulte, 
de  "2/1  chez  les  sujets  jeunes,  et  de  3/2  chez  les  sujets  vieux. 

D'après  Otto  Becker,  chez  le  nouveau-né  le  point  le  plus  épais  de  la  capsule 
se  trouve  un  peu  en  arrière  de  l'équateur,  immédiatement  en  arrière  de  la  limite 
postérieure  du  canal  de  Petit.  A  ce  niveau  la  capsule  atteint  une  épaisseur  de 
24  [JL,  plus  grande  c[ue  chez  l'adulte. 

Les  chiffres  donnés  présentent  donc  des  différences  assez  grandes.  Ces  diffé- 
rences peuvent  tenir  aux  variations  individuelles,  qui,  d'après  Rabl,  sont 
notables,  et  au  mode  de  préparation  employé.  Suivant  que  le  liquide  fixateur 
rétracte  ou  gonfle  le  cristallin,  la  capsule  est  plus  ou  moins  distendue,  particu- 
lièrement au  niveau  des  branches  des  étoiles  antérieure  et  postérieure. 

Elle  est  formée  par  une  substance  homogène.  Toutefois,  dans  certains  cas 
(sénilité,  action  d'agents  chimiques),  on  peut  y  observer  une  striation  pai'allèle 
à  la  surface.  Chez  quelques  animaux,  cette  striation  s'observe  à  l'état  normal; 

71. 


[-4.  DRL'AULT. 


112'! 


APPAIU'IL  DE  LA  VISION. 


ainsi,  chez  le  cheval  et  le  renard,  qui  ont  une  capsule  très  épaisse,  RabI  a  compté 
22  à  20  couches  au  pùle  antérieur.  D'après  Berger,  elle  se  distingue  du  tissu  élas- 
tique par  sa  résistance  très  faible  à  l'action  des  caustiques  alcalins  et  des  acides. 

L'arrachement  des  fibres  zonulaires  qui  s'insèrent  à  sa  surface  entraîne 
parfois  une  mince  couche  péri[)hérique.  Cette  couche  a  été  désignée  sous  les 
noms  de  lamelle  zoniddire  de  la  cristalloïde  (Berger)  ou  de  membrane  p&ri- 
capsulaire  (Retzius). 

La  cristalloïde  est  en  effet  très  élastique.  On  peut  la  distendre  par  une  injec- 
tion, elle  revient  ensuite  sur  elle-même  en  expulsant  le  fluide  injecté. 
Lorsqu'elle  est  déchirée,  les  lambeaux  s'enroulent  sur  eux-mêmes  en  dehors. 

Etant  (loiuiée  la  f;rande  élasticité  de  cette  membrane,  ses  inégalités  d'épaisseur  dans 
ses  divers  segments  contribuent  peut-être  ù  donner  au  cristallin  accommodé  la  forme 
bombée  au  contre  et  aplatie  sur  les  bords. 

Elle  présente  une  friabilité  spéciale.  Dès  qu'elle  est  rompue  en  un  point,  la 
moindre  poussée  sur  le  cristallin  fait  propager  la  déchirure  jusqu'aux  limites 
du  segment,  antérieur  ou  postérieur,  lésé.  Ce  fait  est  utilisé  dans  l'opération  de 
la  cataracte. 

La  face  externe  de  la  capsule  du  cristallin  est  on  contact  avec  l'humeur 
aqueuse  en  avant  et  le  vitré  en  arrière.  L'iris  s'applique  en  avant  sur  toute  sa 
j)ériphérie.  Elle  donne  insertion  aux  libres  de  la  zonule(Voy.  Zonule). 

2"  Couche  épithéliale.  —  La  face  postérieure  du  segment  antérieur  de  la 
capsule  est  tapissée  par  une  couche  épithéliale  formée  d'un  seul  rang  de  cel- 
lules. De  face,  ces  cellules  sont  assez  régulièrement  hexagonales.  Leur  diamètre 
est  de  20  ;x  environ,  celui  du  noyau  de  10  u.  (0.  Scbultze).  Leur  hauteur,  au 
pôle  antérieur,  est  évaluée  généralement  à  8  ou  10  u.  ;  jiour  Rabl,  elle  est  seu- 
lement de  2,5  y.  au  pôle  antérieur  et  de  9  u.  à  la  jiériphérie.  Ces  cellules  sont 
unies  entre  elles  par  des  ponts  de  substance  protoplasmique  et  séparées  par 
un  ciment  intercellulaire  formant  des  cloisons  relativement  épaisses.  Au  centre 
de  la  région,  les  ponts  protoplasmiqucs  sont  plus  nombreux  et  la  couche  de 
ciment    plus    épaisse   qu'à   la   périphérie    (Truc    et  Vialleton). 

Le  noi/au  con- 
tient un  réseau 
chromatique  ex- 
trêmement déli- 
cat avec  un  ou 
plusieurs  nucléo- 
les. 11  est  rare- 
ment situé  au  mi- 
lieu de  la  cellule; 
beauc(>up  j>lus 
souvent  il  est 
dans  une  situa- 
tion excentrique 
et  quelqut>fois 
tout  contre  la  limite  de  l'espace  cellulaire.  Ce  fait  est  j)arli(ulièreuienl  net  chez 
le  bœuf  (fig.  702)  et  chez  le  chien  (Rabl). 


J.Utuia.. 

Fio.  702.  —  Kpitliélium  du  cristallin.  —  Cirouppment  en  rnne-ées 
méridiennes  à  la  péripbéric  (bœuf).  —  f.r.  IJoO  D.  (Habl). 

n,  côté  Cfintral  ou  antt'rieur.  —  b,  cote  poriphi'rique  ;  pdiiit  où  commence  In  Ir.insfur- 
in.-itinn  (les  cellules  en  lilires. 


fimsTALMN. 


1125 


Cet  ('•pillH'liiiiii  rdiiticnt  des  li;/iirfs  k;iry(»Uyi)(''lif|iics,  iik'-iiic  clic/  l'IioinriKî 
adulUî  (().  Mcckcr). 

I,es  cclltilcs  Naricnl  |»cii  dans  loiilc  I'cIcikIik;  dt;  la  coiiclic  jusqu'à  rcqualeiir. 
Mais  CM  rr  ilcniicr  |»oiiil.  elles  subissent  deux  modilicalioiis  importantes.  D'une 
part,  elles   de\ieuiieul    plus    hautes  et,  d'autre    part,   Hahl  a    montré  qu'elles 

s'ordonnaient  en  même  temps  en  rangées 
radiaires  (fig.  702).  (liiez  l'homme,  ces  ran- 
gées radiaires  périphéricjues  sont  relativement 
courtes.  On  n'y  observe  jamais  de  figures 
karyokynétiques. 
ÉpiihciiHin       .  Entre   cet  épithélium   périphérique    et   les 

fibres  vraies,  il  existe  une  zone  de  transition 
I  dans  laquelle  on  trouve,  en  partant  de  l'épi- 

l'f     '  tliélium,  d'abord  des  fibres  à  peine  plus  lon- 

i  gués   que   les  cellules  épithéliales   périphéri- 

ques,   puis   d'autres   fibres  de   plus    en  plus 
longues.  Elles  deviennent  ainsi  rapidementplu- 
sieurs  centaines  de  fois  plus 
longues  que  les  cellules  épi- 
théliales    périphériques.    A 
Noijau.v    y  Jlljlj  ÏM\\\\\\\\\\\\\       partir   de   l'épithélium,    les 

premières  fibres,  encore  cour- 
tes, sont  concaves  en  dehors. 
Les  suivantes  sont  à  peu 
près  droites,  puis  il  com- 
mence à  se  produire  une 
courbe  à  concavité  tournée 
en  dedans.  Les  noyaux  de 
ces  premières  fibres  sont  très 
apparents.  Ils  l'estent  sur 
une  même  ligne  à  laquelle 
II.  Meyer  a  donné  le  nom  de 
zone  des  noyaux  (fig.  703). 

?," Fibres  du  cristallin. 

— ■    La    presque  totalité   du 

F.G.  703.  -  Région  équatoriale  du  cristallin.  Coupes       cristallin  est  formée  par  des 

fibres,  qui  sont  de  longues 
cellules. 


Crislalloïde 


Région  équatoriale  du  cristallin.  Coupes 
méridiennes  (Otto  Becker). 

^i.  nouveau-né.  —  B,  vieillard. 


Comme  on  l'a  vu  à  propos  du 
développement,  les  fi lires  les  plus  anciennes  dans  leur  développement  sont  nu  centre,  les 
plus  jeunes  a  la  périphérie  et  à  mesure  que  des  fibres  jeunes  sont  formées  à  la  périphérie, 
celles  qui  y  étaient  auparavant  sont  refoulées  un  peu  vers  le  centre.  Cette  évolution  est  à 
rapprocher  de  celle  des  cellules  de  l'épiderme,  avec  cette  dilférence  principale  que,  dans  le 
cristallin,  les  cellules  vieillies  ne  sont  pas  éliminées.  Dans  le  cristallin,  il  n'existe  pas 
non  plus  de  couches  nettes  comme  dans  Tépiderme,  les  modifications  s'y  font  d'uae  manière 
insensible. 

Les  fibres  du  cristallin  peuvent  être  divisées,  comme  Rabl  le  fait,  en  fibres 
principales  ou  fondamentales  situées  à  la  périphérie,  fibres  intermédiaires  au- 


[.4.  DRUAULT.] 


1126 


APPAREIL  DE  LA  VLSION. 


dessous  et  fibres  centrales  au  milieu  (fig.  704).  Les  caractères  des  fibres  varient 
d'un  de  ces  groupes  à  l'autre. 

Forme.  —  Chez  les  vertébrés  en  général,  la  forme  type  des  fibres  prin- 
cipales du  cristallin  est  celle  d'un  long  prisme 
hexagonal  a])]ati  de  telle  façon  que  les  deux  faces 
larges  sont  parallèles  à  la  surface  du  cristallin. 
Dans  la  région  intermédiaire,  la  section  des  fibres 
devient  un  peu  plus  irrégulière.  Enfin  dans  la 
région  centrale,  lirrégularité  s'accuse  et  l'aplatis- 
sement disparaît. 

Chez  riiomme,  les  fibres  superficielles  seules 
sont  assez  régulières  de  forme;  plus  profondément 
elles  deviennent  très  irrégulières.  Cette  multi- 
plicité des  formes  de  section  des  fibres  peut  être 
regardée  comme  l'expression  de  leur  grande  élas- 
ticité, et  par  suite  d'une  grande  souplesse  du 
cristallin  (Rabl).  Les  fibres  ont  la  même  largeur 
dans  toute  leur  étendue,  sauf  à  leurs  extrémités 
où  elles  sont  légèrement  renflées.  Assez  souvent 
le  point  où  se  trouve  le  novau  présente  également 
un  léger  renflement. 

Certaines  fibres  sont  dentelées  sur  les  bords, 
tantôt  d'une  façon  régulière  (fig.  706),  tantôt  avec 
des  dents  plus  fortes  de  distance  en  distance. 
Cette  dentelure  est  plus  marquée  dans  la  partie 
moyenne  des  fibres;  elle  manque  entièrement 
dans  les  fibres  superficielles  qui  sont  lisses,  et 
augmente  à  mesure  qu'on  s'éloigne  de  la  surface. 

Di/uenxions.  —  Les  fibres  superficielles  ont 
environ  8  millimètres  de  longueur,  soit  les  deux 
tiers  d'un  demi-méridien  cristallinien.  Les  fibres 
profondes  deviennent  de  plus  en  plus  courtes  mais, 
dans  le  centre,  leur  longueuresi  difficile  à  évaluer. 

D'après  Oscar  Schultze,  la  largeur  des  fibres 
superficielles  est  de  10  à  12  y.  et  leur  épaisseur  de 
I  à  (1  u.,  tandis  que  les  fibres  centrales  ont  7  à  8  a 
de  largeur  et  2  à  3  a  iLépaisseur. 


Fifi.  704.  —  GroiipLMiieiit  dos  libres 
nistalliiiienucsen  séries  méri- 
ilieiincs.  (Scliéina  de  Rabl.) 

1,  fibres  principales.    —  2,  libres  de 
3,  filircs  centrales. 


tranv<ition. 


En  adincltant  que  le  cristnilin   liuiuain  ait  J^im  lamelles 
radiaires  (voy.   ci-tlessous).   le  calcul   nioi\lre  que  la  lar- 
j-eur  de  ces   lamelles  est  de  12  a  8  à  IVquateur  du   cris- 
tallin, immédiatement  sous  la  capsule.  —  IVautre  part,  le 
cristallin  peut  doniu-r  lieu  à  un  phénomène  de  dilTraction    permettant  de   calculer  que   les 
libres  crislallinienncs  (|ui    le    i)roduis('ut   et   (|ui   sont   situées    à   une  petite  distance  de  son 
équaleur,  ont  une  largeur  moyenne  de   U   [l   4   (Druault.   SalouKuisolint. 

Structure.  — Le.  protopla-^ina  des  fibres  parait  ontlèrtMuent  homogène.  Il 
est  visqueux  dans  les  fibres  superficielles  et  plus  dense  en  même  temps  que 
plus  réfringent  (hms  les  fibres  profondes. 


(:i;ht.\m.i\. 


1127 


Il  csl  (•(•mlciisr  à  la  |)rii|tli(''i'i('.  loniiaiil  ainsi  une  sorlc  (roiNclopj»!  ou  de 
inciiiliraiic  rrlliilalic.  A  l'cMal  Irais,  la  riioliilili-  rclalivc  ilii  |)i'(il(i|tlasma  pro- 
prcmnil  ilil  dans  ci'llc  sm-lc  d'rnN  r|(i|i|if  ((iniinc  dans  un  lidic  sni'lniil  au  |m)IiiI 


il. 

I'k;.  7(1.").  —  \  ai  i.iliiiiis  \W  Idiiiic  des  ni)res  crislalliniennes  suivant  l'espi-co  .uiinialc  (Haljl 
.1,  cli,.l.  —  li,  .•lic\,il.  —  '■.   ili.niiiois,  —  D.  |MMi!i'.  /•;,  rhouelle. 


r 


I 


où  dos    fibres  ont  i'l(''    enupées.    a    l'ail    donner  à  ces  lihri's  le  nom  [)en  ernpiové 
de  luhcx  crislnl/inii'ns. 

On  a  décril  an.x  liltres  des  stries  transversales,  ([ni  senihlenl  être  dues  à  Tac- 
lion  des  réactifs. 

("dia{|ue  libi'e  présente  vers  son  milieu  un  noxaii  spliérique  ou  légèremenl 
alIoni;é  ciuitenant  un  nucléole  et  un  ré- 
seau de  clironiatine.  I^es  novaux  sont 
bien  nets  à  la  périphérie,  mais,  à  vue- 
sure  (|u'on  se  rapproche  du  centre,  la 
chromaline  s'altère  et  ils  Unissent  })ai- 
dis|taraître.  Dans  certaines  libres,  on 
lrouv(>  deux  novaux  à  une  pelite  distance 
l'un  de  l'autre.  Les  libres  sont  réunies 
entre  elles  |)ar  un  ciment  peu  abondant, 
homogène,  se  teignant  en  noir  par  le 
nitrate  d'argent.  Il  est  un  peu  moins 
épais  entre  les  grands  cotés  qu'entre  les 
petits. 


Fir..  7Ui;. 


J 


l'ihies  (lu  cristallin  (Arnold) 


Agencement  des  fibres.  —  Le  cris- 
tallin peut  être  décomposé  en  lamelles 
radiaii'es  (Rabl)  et  en  lames  concentri- 
ques. 

Les  lamelles  radiaire>s  de  Rabl  sont 
constituées  par  des  séries  de  fibres  accolées  par  leurs  faces  larges  (fig.  704). 
Cette  disposition,  qui  est  plus  nette  dans  les  couches  périphériques,  ressort 
surtout  sur  les  coupes  équatoriales;  elle  a  été  étudiée  par  Rabl,  qui  la  considère 
comme  très  importante.  Le  nombre  et  la  disposition  des  lamelles  radiaires 
varie  considérablement  d'un  animal  h  l'autre,  de  sorte  qu'on  peut  ainsi  recon- 
naître à  quel  animal  appartient  un  cristallin  donné.  Chez  l'homme,  il  existe 
environ  2200  lamelles  radiaires.  Chez  le  nouveau-né  il  n'y  en  a  que  1400  à 
1500.  Leur  nombre  augmente  encore  longtemps  après  la  naissance.  Chez 
l'homme,  elles  sont  relativement  courtes.  Rabl  considère  cette  dernière  dispo- 
sition de  même  que  la  multiplicité  de  formes  des  fibres  comme  étant  en 
rapport  avec  la  grande  souplesse  du  cristallin. 

71.. 


[.i.  DRCAULT.] 


1128 


Ari'AHEIL  IJI::  ].A  VlSlUN. 


»  O  'S  «I  •  ^  «  tt 


La  coiislilulion  du  crislallin  en  lamesi  ronifnlrifjues  est  colle  qui  ressort  à 
l'examen  macroscopiqut;  du  rristallin.  I*assé  dans  l'akool  ou  l'eau  bouillante, 
le  cristallin   se  laisse  dissocier,   au   moins   pour  ses  parties  superficielles,   en 

lamelles  s"enil)oitant  les  unes  dans  les  autres 
(fig.  709).  Dans  ce  cas,  il  montre  éfralement 
sur  chacune  de  ses  faces  une  étoile  en  rap- 
port avec  la  l'ormation  des  lamelles  et  se 
reproduisantsurtoutes successivement,  mais 
sans  relation  avec  la  division  en  lamelles 
radiaires  indi(juée  plus  haut. 

Dans  chacune  de  ces  lamelles  concentri- 


k. 


ii;.  7U7.  —  (Crislallin  de  noiivenii-iic  (Hal)l). 
l'oriijlH'ricd'iiiio  ("oiipo  (Miualorialc  mon- 
trant le  i;rouiiernent  des  (ihres  en  la- 
iiiellos  radiaiies. 


l'io.  708.  —  Cristallin  luiinain  (adnltel  (liait!), 
i'éripliério  d'une  coupe  ei|uatoriale  mon- 
trant le  groupement  des  libres  en  lamelles 
ladiaires. 


ques,  les  libres  présenleiil  \\]M'  disposition  |)artirulière,  assez  simple  rhez  le 
nouveau-né,  mais  (|ui  va  iiéiiéralemenl  en  se  com])liquanf  un  |>eu  jKir  la  suite. 
Chez  le  nouveau-né,  lecrislalliii  montre  à  chacun  de  ses  pôles  une  éluile  dont 
les  trois  hranches  minces  s'éleiideiil  jiis(|ii';iu  \(>isinai:e  de  re(|ualeur.  l.es 
branches  d'une  face  ré|)ondent  au  milieu  des  inlerxalles  des  branches  de  l'autre 
face.  La  disposition  des  branches  de  chaiiiie  étoile  crislallinienne  est  très  ré^iru- 
lière;  lime  est  verticale  el  les  Arwx  aulies  ()bii(|ucs.  Kn  a\anl.  la  bramhe 
verticale  est  en  haut  (en  \),  en  arrière  idle  est  en  lias  (en  Y)-  —  Toutes  les 
libr(>s  ont  une  de  leurs  extrémités  à  l'une  des  branches  de  l'étoile  antérieure 
et  l'autre  extrémité  à  une  branclu»  de  Teldile  |i(istérieine  smvant  la  disposition 
indiipiée   sur    le   scliéina   III    de   la   lii;ure    Tlll.    Il  e-t    à    l'enianpier   (|ue.    dans 


(;i:l-T.\!  i.l\. 


11-29 


ccllr  (lisposilidii,  niic  (iln-f  ([iii  a  iiiir  Ai-  -es  (•xln'iiiilt's  an  hoiif  n'ulral  <riiiii' 
liraixlic  (le  rrinilc  an  li'iii'ii  le  a  snn  aiilir  cxl  ivinilr  an  IkiiiI  [M''ii|tln'ri(|ii<'  de  la 
Inanclic  de  l'/'ldilc  |i(isli'ricniT.  cl  n'ci|ii-(i(]ncnicnl.  fjiiani  an\  lili!r<  i|ni  onl 
nni' cxliiMnili'  an  niilirn  d'iMic  Itranclic,  rllrs  on\  raiiln-  rxlii'inili'  ii^alrninil 
au  niilicn  diinc  antre  liraindir.  Dans  une  même 
couclii',  lonio  les  lilir('<  ont  ilnnc  à  pcn  j)rrs  la 
inc^nu'  lon^ncnr.  I'>n  nnlrc.  les  lihrcs  so  rcccair- 
JHMil  l(''<:t''n>nicnl  à  Icnr  cxtiV'initr.  pour  s'insérer 
moins  nhliijncnicnl  >iir  les  hramlics  de  rr^ldilc. 
(Ihe/  l'honinio  adnilc,  les  libres  j)résenlent  une 
disposition  un  peu  dilTéronle.  Les  l)ranches  do 
(liaiine  étoile  se   sont   ramifiées    par   des    bour       «•  'Tisi-iiiin  .ra.iuiip  .loni  la  rouch.' 

,.,  cortirale  s'est  di-conipusét.' i-n  huit  sep- 

iioons    poussant   j)ro^ressivement,   et   les    libres   n,pn,s  à  la  suii.>  dimo  immersion  «i.- 
prennent  une  disposition  plus  nettement  radiée,    quelques  jours  dans  ivau  i.-?.-remcnt  n.i- 

'    .        .  .   '        .  ^    _       ,  ,  dult'-e.  —  b,  1  un  de  ces  segments  repre- 

l>"ét(iile      i\^^      erislallin     a     ainsi,     obez     l'iKnnme    sente  dp  pr.diL  afin  de  montrer  les  lames 
adldt.'.    i\v    ti    à     '.I     brancbes(ng.   71(1.    IV).  qui  le  romposenl  (Sappey). 

VAivT.     certains     animaux     (sélaciens,    lapin), 
l'agencement  des  lilires  est  plus  simple"  en  ce  que  l'étoile  de  cbaque  face  est 
remplacée  par  une  simple  ligne  (fig.   710,  I).  Néanmoins,  le  trajet  des  fibres 
reste  le  même  par  rapport  aux  deux  lignes  de  suture  antérieure  et  postérieure. 


Fui.  T(»'.). 


FiG.  710.  —  Trajet  des  fibres  suporlicielles  du  cristallin. 

(Les  traits  pleins  se  rapportent  à  la  face  postérieure,  les  tracés  en  pointillt-  à  la  face  antérieure).  —  /.  lapin.  — 
//,  disposition  type.  — ///,  homme  nouveau-né.  —  1\',  homme  adulte.  1,  hlire  cristallinienne  (segment  posté- 
rieur) :  •>,  branche  de  l'étoile  postérieure  du  cristallin:  3,  branche  de  l'étoile  antérieure  du  cri.stallin. 

Cet  état  se  trouve  d'ailleurs  au  début   de  la   l'unnation  des  sutures  dans  les 
cristallins  plus  développés. 

i°  Substance  amorphe.  —  Sous  la  capsule,  dans  la  région  des  deux 
pôles,  c'est-à-diri'  entre  la  capsule  et  l'épilbélium  en  avant,  entre  la  capsule 
et  les  fibres  en  arrière,  il  existe,  surtout  en  arrière,  une  mince  couche  de 
liquide  albumineiix,  dite  couche  sous-capsulaire.  Sous  l'action  du  nitrate 
d'argent,  on  peut  observer  dans  cette  couche  des  traînées  plus  foncées  ayant 
l'apparence  de  cellules  endothéliales;   mais  de  telles  cellules  n'existent  pas. 

De  fines  couches  de  substance  albumineuse  se  trouvent  aussi  entre  la  couche 
épithéliale  et  la  masse  des  fibres,  ainsi  que  dans  les  branches  des  deux  étoiles 
cristalliniennes. 

C'est  à  ces  minces  couches  al])uniineuses  qu'on  donne  le  nom  de  sub.^tance 
amorphe  du  cristallin.  On  peut  les  considérer  comme  une  simple  exagération 
du  ciment  intercellulaire. 


[A.  DRUAl'LT] 


1130  AP!'AI;i;iI.  DE  LA   M<10\. 

IJoules  perlées.—  D'après  Donders,  on  trouve  dans  les  couclics  snpfMlicielles  du  «rislallin. 
entre  les  fibres,  de  f;rosses  boules  (0  niin.  2  do  diamètre  d'après  safig-.)  d'une  substance  plus 
réfrin,i;ente  (pie  celle  des  fibres  cristalliniennes.  Ces  boules  se  voient  au  rnicroscoi)e  et 
surtout  il  l'cxainen  entoplique  du  cristallin.  Jolies  existent  dans  ()resfpie  tous  les  yeux,  mais 
sont  en  jtelit  nombre  (une  dizaine  environ).  Klles  peuvent  se  développer  en  quei(jues  jours 
et  ([uel(|uefois  rester  slalionnaires  un  an  el  davaulag'e.  En  général  elles  deviennent  plus 
nombreuses  avec  l'àpe. 

ZONCI.K   |»K  ZIXX 

Hii  donne  ce  lumi  ;i  un  sy.stènie  de  lihrillcs  tendues  entre  les  procès  ciliaires 
cl  le  cristallin.  Sa  l'onction  est  de  li.xcr  le  cristallin  et  de  lui  transmettre 
raclioii   (In   muscle  ciliaire.  Elle  joue  donc  un   njle  important  dans  l'acconi- 

niodalion. 

Four  les  anciens  analoinistes  (l'élit,  etc.),  l'appareil  suspenscur  du  crislallin  était  formé 
par  un  dédoublement  de  la  membrane  byaloïdc  dans  l'intervalle  du(iuel  se  trouvait  un 
canal  (canal  il(>  l'etil).  c:(!lte  0[iinion  de  la  nature  membraneuse  de  la  zonule  est  restée 
[)rédominanle  jns(|ue  dans  ces  dernières  années. 

Cependant  des  anulomistes  avaient  vu  depuis  loni;lemps  déjà  (|u"elle  était  constituée  par 
des  liiamenls  isolés  :  Jules  Clo(iuet.  en  1.S2S,  dit  (}ue  la  membrane  byaloïde  passe  en  entier 
derrière!  le  crislallin,  (pii  est  fixé  par  d'innombrables  petits  tendons",  et  il  répèle  en  ISol  : 
«  J'ai  démontré  (fue  le  crislallin  est  (ixé  par  des  filaments  très  lins,  nombreux,  fascicules, 
transparents,  d'une  nature  spéciale,  qui  se  portent  des  intervalles  des  procès  ciliaires  à  la 
circonférence  de  la  capsule  cristalline  ».  llenle  (ISil),  Merkel  (1870),  (ierlacb  (1880), 
llocfjuard  et  Masson  (IS.S.'J)  en  donueut  des  descriptions  exactes  de  plus  en  plus  précises. 

bonne.  —  Dans  son  cuscnihie,  clic  coiisliliie  un  anneau  dont  la  coupe  mé- 
ridienne j)n''scnlc  approximativement  la  fornu-  d  un  hian^de  ayant  sa  base 
appli(|U(''c  sur  le  cristallin.  Le  sommet  très  allouiic  et  recourbe  c("d(»ie  les 
procvs  ciliaires  dans  lonlc  leur  ctcndiie. 

Sitinilnni  cl  ni jqxtrt^.  Sa  base  concave   end)rass(>   toute  la    zone  cijuato- 

riale  du  cristallin.  Son  sommet  arrive  jiis(|n*;i  l'ora  scrrala.  Sa  l'ace  antéro- 
extfMiic  esl  en  rapport  avec  la  base  de  l'iris  et  la  lace  interne  de  la  réirion 
ciliaire  dans  toute  son  étendue.  Sa  face  postéro-interne  est  appliquée  sur  la 
mend)rane  byaloïde  (jui  la  sépare  du  vitré.  Enfin  ses  libres  baignent  ontière- 
inenl  dans  riuimeur  aqneu.se,  et  res|iace  qu'elle  occup(>  dans  son  ensiMuble 
apj)arlienl  à  la  cbambre  postérieure. 

Fibres  ZOnulaires.  —  l.a  /.omile  esl  conslilui'c  [lar  des  libres,  (les  libres 
sont  Iransparenlcs.  élaslitpies  et  inextensibles.  Elles  sont  droites,  rigides  et 
ont  une  l'orme  arnuulic  ou  aplatie  avec  de  légères  cannelures  longitudinales. 
i.cui'  (  alilii'e.  très  n'-gulier  pour  cbaque  fibre,  varie  généralemeni  de  2  à  S  a:  il 
peiil  même  atteindre  .'Uj  a  (Salzmann).  (juanl  aux  librilles  terminales,  elles 
son!  si  ténues  que  leur  dianu''lre  est  dillicile  ;i  i''valuer. 

Les  libres  de  la  /.oiiulc  st>  ramilienl  à  leui's  deux  exlrcmilt''s,  mais  d'une 
ra(;on  un  peu  (Iin'(''renle  :  du  col»''  du  crislallin  elles  se  divisent  brustpicnicnl 
en  pinci'au:  du  ci'ib'  du  corps  (irniir-c  elles  se  divisent  (>ii  brancbes  elles-mêmes 
ramifiées,  ou  liieii  aliainloiiiii'iil  les  lilnilles  lair^raliMiieiil  les  unes  a|>rès  les 
autres  comme  les  barlies  (rniie  plume,  mais  sur  un  seul  colc  de  la  libre 
(Sal/.manii  ). 

En  réalilc.  les  libres  soiil  des  faisceaux  de  librilles,  comme  c>n  peut  le  rciMtn- 
naitre,  après  mac('M'alioii  dans    l'alcool   el  parfois   sur  |tit'ces  colorées,  par   une 


ZOM'I.K   l»l';  ZIW. 


1131 


(iiic  sirialiipii  loiigiludiiiulc.  Urr^nT  a  iiiriiic  pu.  après  macération  dans  une 
solution  (lt(  pcrmaiifiaiialc  de  potasse,  dissocier  do  grosses  fibres  zoiiulaires 
(Ml  lil)rilles.  Mais  la  soudure  des  lihrillcîs  entre  elles  est  extrêmement  intime 
et,  dans  les  conditions  ordinaires  d'examen  histologique,  les  libres  paraissent 
l'ormées  d'une  substance  liomofj^'ène. 

Agencement  des  fibres.  —  Il  y  a  ù  distinguer  des  libres  cilio-cristalli- 
niennes,  cilio-vilréennes  et  cilio-ciliaires.  Les  fibres  cilio-cristalliniennes,  de 
l)(>autoup  les  plus  nombreuses,  sont  tendues  entre  la  région  ciliaire  et  le  cris- 
lalliii.  Sur  les  coupes  méridiennes  elles  présentent  de  nombreux  entre-croise- 
inents  à  angle  aigu,  principalement  au  niveau  de  l'extrémité  des  procès 
ciliaires  (lig.  711).  ('ette  disposition  est  due  à  ce  que  les  libres  des  procès  vont 


Corps  cHiaii 


C.  livi.  ani.  du  vih 


l'rocrs  ciliaire 

Fibres  zon.  anI. 


Fibres   zon. 
moy. 


Fibres 
zon.  vitrcoi 


._l,  ^Cristallin 


Fibres    zon. 
posl. 


Fibres  cilio-ciliaires      Fibres  zon.  cire.  C.  lim.  ant.  du  vitré 

de  Salzmann 

l'ic.  711.  —  Zonule  de  Zinn   (en  rouge). 
(Schéma  de  Salzmann.) 


pour  la  plupart  à  l'équateur  du  cristallin  et  plus  en  arrière,  tandis  que  les 
libres  de  la  région  ciliaire  postérieure  vont  surtout  en  avant.  Les  quelques 
fibres  cilio-vitréennes  sont  celles  qui  entrent  en  rapport  par  une  de  leurs  extré- 
mités avec  le  corps  vitré.  Enfin  les  fibres  cilio-ciliaires  vont  d'un  point  à  un 
antre  de  la  région  ciliaire. 

Insertions  ciliaires.  —  Les  insertions  ciliaires  de  la  zonule  se  font  plus 
ou  moins  à  toute  la  surface  ciliaire,  mais  surtout  à  sa  partie  moyenne,  c'est-à- 
dire  dans  une  zone  occupant  la  partie  antérieure  de  forbiculus  et  la  partie 
postérieure  de  la  corona.  Les  limites  de  cette  zone  sont  dentelées  parallèlement. 
En  effet,  en  arrière  elle  présente  des  arcades  correspondant  à  celles  de  fora 
serrata  et  en  avant  elle  envoie  des  prolongements  dans  les  vallées  ciliaires. 

D'après  Salzmann,  les  insertions  ciliaires  s'étendent  en  avant  jusque  dans 
l'angle  cilio-irien  chez  l'enfant  et  seulement  jusqu'à  la  hauteur  des  rentlements 
ciliaires  chez  l'adulte. 

Au  niveau  des  procès  ciliaires,  les  insertions  zonulaires  se  font  sur  les  par- 
ties latérales  des  procès  et  surtout  dans  les  vallées,  ou  exclusivement  dans  les 
vallées  (Rochon-Duvigneaud). 

Au  voisinage  de  leur  insertion  sur  la  surface  ciliaire,  la  plupart  des  fibres 
zonulaires  ont  une  direction  très  oblique  par  rapport  à  cette  surface.  Le  petit 


[-4.  druault: 


1132 


APPAREIL  dp:  la  VISION. 


angle  qu'elles  forment  avec  celte  surface  est  ouvert  en  avant  pour  la  plupart. 
Mais  pour  quelques-unes  il  est,  au  contraire,  ouvert  en  arrière;  cette  disposition 
répond  à  l'extrémité  antérieure  des  fibres  dont  les  deux  insertions  se  font  sur 
la  surface  ciliairo.  Pour  un  certain  nombre  de  fibres  s'insérant  sur  les  procès 
ciliaires,  surtout  dans  leur  partie  antérieure,  l'insertion  se  fait  par  une  extré- 
mité perpendiculaire  à  la  surface  épithéliale.  Il  existe  enfin  des  intermédiaires 
présentant  une  insertion  plus  ou  moins  oblique. 

Le  mode  d'insertion  des  fibres  zomdaircs  sur  répilhélium  ciliaire  a  t-té  et  est  encore 
très  discuté.  Dans  les  figures  712  et  713  sont  réunis  quatre  dessins  provenant  d'auteurs  ré- 
cents, qui  peuvent 
Fibres  zonulaires  être  considérés 
comme  les  princi- 
paux défenseurs 
actuels  des  diverses 
tliénries  émises  sur 
ce  mode  d'inser- 
tion. 
iJ'nprès  Salzmann. 
les  libres  zonulaircs 
prennent  leur  in- 
sertion sur  la  mem- 
brane vitrée  qui 
recouvre  l'épitlié- 
lium  ciliaire  (  liir. 
712,  I).  Cette  inser- 
tion se  fait  d'une 
manière  analoirue 
à  celle  des  mêmes 
fibres  sur  le  cris- 
tallin. —  C'est  en 
(|uelque  sorte  l'opi- 
nion classi(jue(Cier- 
lach,  Helzius,  etc.). 
D'après  Schim. 
^  les  libres  zonulaires 

sont    formées    par 
Insertions  ciliaires  des  fibres  de  la  zonule.  (Voir  également    l'extrémité      même 
la  figure  suivante.)  îles  cellules  super- 

/,  tl'aprcs  Salzmann  (dessin  inéJil).  La  lamt;  vitrc'e  intorne  est  dûcollce  et  il  existe    licielles  (fig.712.  11), 
(les   vacuoles    accidentelles    entre    les    deux    couclies    épilliôliales.    Gr.   300  D.    — 
//,  schéma  de  Schon. 


Epilh.pigin. 


Epitli.  clair 


M.  vitrée  int.  — 


Epilh.pigvi. 

Epilh.  clair 

Fibrcx 
zonul. 


FiG.  712. 


// 


"-Vf 


D'après     Uamia- 
nolT,   les  fibres   zo- 
nulaires     s'enfon- 
cent entre  les    cellules   claires,    superficielles  de   l'épilliélium  ciliaire  et  vont  jusque  vers 
le  milieu  nu  la  base  de  ces  cellules,  mais  non  plus  bas  dans  la  coucbe  pigmentée  (lig.  71:1. 
111). 

D'après  Terrien  les  fibres  zonulaires  traversent  les  deux  couches  de  l'épilbclium  ciliaire 
et  vont  s'insérer  à  la  i7iembrane  vitrée  sous-jacente  (llg.  7i:<,  IV),  cet  epilbelium  ne  pré- 
sentant de  limitante  interne  (|u'au  niveau  des  crûtes  et  des  parois  latérales  des  procès 
où   il   n'y  a  pas  de  fibres  zonul.iires. 

Insertions  cristalliniennes.  —  Elles  se  fout  à  la  |)rriplu  rie  des  deux 
faces  du  cristallin  et  sur  son  bord.  Des  deux  faces,  l'antérieure  est  celle  »|ui 
présente  le  plus  d'insertions.  De  plus,  sur  cette  face,  les  insertions  occupent 
une  surface  plus  étendue,  large  d'environ  1  mm.  T)  ;  elles  se  rapprochent  ainsi 
jusqu'à  .'î  millimètres  de  l'axe  du  cristallin.  Cette  surface  d'insertion  anté- 
rieure est  limitée  en  dedans  par  une  ligue  présentant  dt^  ondulalions  qui 
correspondent  aux  procès  ciliaires.  En  arrière,  au  contraire,  la  surface  d'inser- 
tion est  limitée  en  dedans  j)ar  une  ligne  sans  sinuosités. 


ZONULE  \)K  ZINN. 


1133 


Sur  les  faces,  les  libres  zonulairos  arrivent  plus  ou  moins  lanprcntiellemfnt 
et  s'accolent  à  la   cristalloïde  avant  de  se  diviser  en   fibrilles.  Sur  le  bord  au 

M' 


F.  zonul. 


I-P-  P'0>"- 
lip.  rlair 

F.  zonul. 


Fio.  71:3.  —  Insertions  ciliaires  des  fibres  de  la  zunule. 
///,  d'après  Damianoff.  —  IV.  d'après  Ti-rrien. 

contraire,  elles  arrivent  perpendiculairement  à  la  surface  de  la  cristalloïde  et 
se  divisent  en  fibrilles  bien  avant  le  point  d'accolement. 

Les  fibrilles  ne  pénètrent  pas  dans  la  cristalloïde  ;  elles  sont  seulement  sou- 
dées à  sa  surface, 
mais  cette  soudure 
est  extrêmement 
solide  et,  au  moins 
dans  les  prépara- 
tions histologi- 
ques,  l'arracbe- 
ment  des  fibres  zo- 
nulaires  entraine 
une  mince  couche 
superficielle  de 
cristalloïde. 

Ces  fibrilles  peu- 
vent présenter  des  anastomoses  transversales  qui  ont  été  signalées  par  Terrien. 

Fibres  cilio-vitréennes.  —  Un  certain  nombres  d'auteurs  (hvanoff,  Hocquard  et 
Masson,  etc.)  admettent  que  des  fibres  zonulaires  destinées  au  cristallin  proviennent,  en 
arrière  de  lora  serrata.  soit  du  corps  vitré,  soit  de  la  rétine  en  traversant  une  partie  du 
corps  vitro.  Salzmann  n'admet  cette  origine  que  pour  quelques  fibres,  surtout  dans  la  partie 
nasale  de  l'oeil.  D'autres  auteurs  (Gerlacb,  Czermak,  Agababow,  Terrien,  etc.)  la  rejettent 
coinplètement, 

Au  contraire,  des  fibres  venant  de  la  région  ciliaire  et  se  rendant  à  un  point  rapproché 
du  vitré  sont  généralement  admises.  Des  descriptions  détaillées  de  fibres  de  cette  sorte  ont 
l'te  données  par  Salzmann  et  par  Campos. 

Salzmann  décrit  des  fibres  qu'il  considère  comme  venant  de  la  couronne  ciliaire  et 
formant  de  petits  faisceaux  qui  vont  se  fixer  à  la  couche  limitante  antérieure  du  corps  vitré 
dans  laquelle  elles  pénètrent.  A  ce  niveau,  elles  se  divisent  en  un  assez  grand  nombre 
de  fibrilles  dirigées  presque  toutes  transversalement,  et  formant  ainsi  une  sorte  d'anneau 
dans  la  partie  la  plus  antérieure  du   vitré  (fig.  711,  fibres  circulaires). 

Les  U(jaments  cordiformes  de  Campos  sont  des  filaments  enroulés  à  la  manière  d'un 
câble,   tendus   directement  entre    la    membrane  hvaloïde    et   la   surface   ciliaire.    Campos 


FlG. 


714.  —  Insertion  des  fibres  zonulaires  sur  la  capsule 
du  cristallin  (Retzius). 


[.i.  DRUAULT.] 


1134 


APPAREIL  DE  LA  VISION. 


les  regarde  comme  constituant  des  ligaments  suspenseurs  pour  la  partie  antérieure  de  la 
membrane  hyaloidc.  Il  pense  que  ce  sont  eux  qui  produisent  l'aspect  g-odronné  de  l'espace 
de  Petit. 

Fibres  cilio-ciliaires.  — <^e.s  libres,  relativement  assez  nombreuses,  vont 
d'im  point  à  un  autre  de  la  région  ciliaire,  soit  dans  le  sens  antéro-postérieur, 
soit  dans  le  sens  transversal.  Elles  ont  en  outre  des  longueurs  très  variables; 
la  plupart  sont  très  courtes,  mais  il  en  est  qui  franchissent  plusieurs  procès 
ciliaires. 

Nature    des   fibres   zonulaires. 


Lamelle  zon . 


Capsule  ant. 


i-'liilltélium 


-l  /. 


Fio.  71.J. 


Insertion  des  fibres  zonulaires 
sur  la  capsule  du  cristallin.  Face  anté- 
rieure près  de  l'équateur.  Coupe  perpen- 
diculaire à  la  direction  des  lilires  zonu- 
laires. —  Gr.  540  D.  (Salzmann.) 


1, "accord  est  loin  d'être  fait  sur  cette  question  : 
Hache  (1889)  et  Hetzius  (1894  admettent  que 
les  fibres  zonulaires  sont  des  produits  de  con- 
densation des  fibres  vitrécnnes. 

Pour  Herger  (1893),  elles  proviennent  des 
cellules  mésodermiques  de  la  partie  antérieure 
du  vitré  transformées  en  fibres.  Nussbaum 
(1900),  d'après  l'observation  du  lapin,  admet 
(|u'eile  est  formée  i)ar  des  cellules  conjonctives 
dépendant  du  corps  vitré  qui  émettent  de  fins 
prolongements  disposés  en  pinceaux. 

Schwalbe  considère  que  les  fibres  zonulaires 
se  rapprochent  surtout  du  tissu  élastique,  à 
cause  de  leurs  caractères  chimiques.  ♦• 

Agababow,  se  basant  sur  les  réactions  colo- 
rantes et  sur  la  forme  des  éléments,  rapproche 
les  fibres  zonulaires  à  la  fois  des  fibres  élasti- 
(jues  et  des  fibrilles  névrog-liques. 
Pour  Salzmann  (19U0),  les  réactions  colorantes  des  fibres  zonulaires  sont  toutes  plus  ou 
moins  communes  h  des  tissus  divers  et  ne  peuvent  servir  à  les  classer.  11  considère  la  zonule 
comme  une  partie  modiliée  du   corps  vitré,  mais  il  estime  que  l'orig-ine  ectodcrmi(iue  du 
vitré  et  de  la  zonule  est  celle  (jui  s'accorde  le  mieux  avec  les  rapports  de  celle-ci. 
Schœn  en  fait  des  prolongements  des  cellules  de  la  rétine  ciliaire. 

Terrien  (1898)  admet  (jue  les  fibres  zonulaires  représentent  des  fibres  de  Miiller  trans- 
formées. Pour  cela  il  considère  surtout  qu'elles  se  comportent  vis-à-vis  de  l'épithélium 
ciliaire  comme  les  fibres  de  soutènement  (jui  y  sont  décrites  par  Czerniak,  Hcrg-er,  etc. 
Habl  considère  la  zonule  comme  une  formation  appartenant  g-enctiquement  à  la  rétine. 
Pour  Damianolf  (1900),  les  fibres  zonulaires  sont  formées  par  un  produit  de  sécrétion  «les 
cellules  de  la  rangée  interne  (cellules  claires)  de  l'épilbélium  ciliaire,  sécrétion  qui  s'est 
faite  sur  la  face  libre  ou  interne  et  sur  les  faces  latérales  de  ces  cellules. 

Canal  de  Petit  et  canal  de  Hannover.  —  Dans  le  compte  rendu 
de  l'Acadénue  des  Sciences  (1721.)),  Petit  s"e.\j)rlme  ainsi  :  «  .l'ai  découvert  un 
petit  canal  autour  du  crystallin,  je  l'appelle  canal  circulaire  godronné.  On  ne 
peut  le  voir  qu'en  le  souniant,  et  lorsqu'il  est  rempli  d'air  il  s'v  fait  des  plis 
semblables  aux  ornemens  que  l'on  fait  sur  des  pièces  d'argenterie,  que  l'on 
nomme  pour  cela  vaisselle  godronnée;  il  est  formé  par  la  duplicature  de  la 
metnbran(»  bvaloïde.  » 

En  réalité  Petit  avait  injecté  l'espace  compris  entre  la  /.oiuile  et  le  corps 
vitré,  comme  le  démontre  la  largeur  de  cet  espace  qu'il  avait  notée  e.vaclemiMit 
et  comme  l'a  remarqué  le  premier  .Iules  Cloquet  (182'.l).  ('ependant  l'erreur  de 
Petit  ])ersisla.  Plus  tard  mente  (It^ia)  liaiiiutver  injecta  d'une  part  l'espace 
rélro-zonidaire  et  d'autre  jiai't  l'espaci'  inlia-zonnlaire  rompiis  enln^  les  libres 
zonulaires  antérieures  et  postériiMires  et  ré(|uateur  tin  cristallin.  H  crut  que 
c'était  ce  dernier  espace  qui  avait  été  injecté  par  Petit  et  ilécrivit  comme 
nouveau  l'espace  rétro-zonidaire. 

En  tout  cas  ni   l'nn   ni   l'autre  de  ces  espaces  ne  scint  des  canaux  à  propre- 


/()M  l.l'.  hl-:  /.IW. 


113.^ 


nient  |>;irlcr.  Ce  >()nl  (1rs  fs|),icrs  injcrl.ililr-,  ;  encore  IjinI  il.  peur  |i(iii\(iii-  les 
injecler.  (|ne  la  snhslance  eni|»lny<'-e  soil  d  une  ennsislanee  nolahlenienl  dinV'- 
i-enle  de  celle  dn  li(|ni<le  (|ni  les  inihilie  |>endanl  la  vie.  Il  seiail  dune  nn'rc'i'ahle 
de  dire  l\^ji((fi-  ilf  l'rhl  cl   l'^ijifii-c  df  Ihnt nori'r. 

Recessus  de  Kuhnt.  —  Les  recessiis  dcciils  |i,ir  Kiilnil  smil  les  pinldn^ciiiciils  de  l.i 
(liainlirc  iKistciicinc  dans  les  valli'cs  ciliaiics.  (>l  aiilciii.  ailiiii'll.iiil  ,ilois  la  /oinilc  iiicm- 
liiauc,  les  sii|)|i(isail  liiiiili-s  en  deilaiis  par  ci'lk'-ci.  Kii  iralilr.  iN  soiil  limili's  en  dnlans 
|iar  la  iiii'tnluam'  liyaluïdi'. 

AnCOMMODATKtX. 

l/acci)iiuiiodation  osl  celle  inodillcatidii  de  la  ndraclion  do  l'oeil  (|iii  se  pnjduil  dans  la 
vision  de  près.  Descaries  lui  le  preniiiM'  à  admettre  (}u"elle  est  due  à  une  au^'inenlation  de 
courliure  des  laces  du  cristallin.  La  lentille  cristallinieiuie  devient  ainsi  |dii>  convexe,  et 
par  suite  pins  convergente.   Par  l'examen    des   images 

i(ue  des  lumières  jirodniscnt  par  icllexion  sur  ses  l'ai-es,  '  '■' 

on  étahlil  (.Max  l,ani;-enl)('cU.  C.iainer)  (|in'  rauf;nienta- 
liou  de  l'ourbnre  était  Iteaucoup  plus  marquée  sur  la 
face  antérieure.  D'après  Tsclierning-  (l'.KKi),  le  change- 
ment aux  pôles  est  plus  prononce  pour  la  surface  anté- 
rieure, mais  le  changement  (mi  lotalitc-  est  jikis  consi- 
déraltle  à  la  surface  [)osteriein-e. 

Pour  expliquer  le  mécanisme  de  ce  i)hénomène. 
Ilclinholtz  supposa  rjn'au  repos  le  cristallin  est  maintemi 
aplati  par  une  traction  de  la  /onule,  qu'au  momeni 
de  la  contracticui  du  muscle  ciliairc,  les  insertions 
postérieures  de  la  zonule  sont  tirées  en  avant,  et  que  le 
cristallin  devenu  lilire  tend  à  se  rapprocher  de  la  forme 
sphérifiue,  grâce  à  sa  propre  élasticité.  Cette  théorie 
a  été  généralement  admise  et  elle  est  encore  vivement 
soutenue;  par  Hess  et  Heine.  Cependant  elle  a  été  com- 
battue, surtout  dans  ces  dernières  années,  par  plusieurs 
auteurs  an  i»remier  rang  desquels  on  doit  ])lacerTscher- 
niiig-.  —  Pour  Hess,  le  relâchement  de  la  zonule.  ])en- 
dant  racconnnodation,  est  démontré  i)ar  la  mohilité  du 
cristallin  à  ce  moment.  —  Comme  on  l'a  vu  [dus  haut.  Tscherning  nie  la  iiiid)ililc  du 
cristallin  en  état  d'accommodation.  11  a  démontré  d'autre  part  que  celui-ci  se  homlie  seu- 
lement dans  sa  partie  centrale,  tandis  (jue  les  parties  paracentrales  et  périphériques 
>"aplalissent  (lig-.  TKi).  Ce  phénomène  est  entièrement  dillërent  de  celui  (pie  su|(posaient  les 
partisans  de  la  théorie  de  Helmledlz,  car  si  le  cristallin  tendait  à  prendre  la  forme  sphé- 
ri(|ue  dans  son  ensemble,  la  modilication  devrait  être  plus  marquée  dans  les  jtarties 
péri|ihcriques,  ([ni  justement  au  repos  s'éloignent  le  ]dus  de  celle  forme. 

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FiG.  710.  —  Changement  de  forme 
du  cristallin  pendant  l'acconi- 
modation  (Tscherning,  1000). 

.1,  <iistallin  en  (■tal  de  repos.  —  U. 
cristallin  en  (•Xal  d'arconimoJation.  —  La 
face  ant(;rieure  est  tournée  à  gauche. 


[.'1.  DRUAULT.] 


1136  AI'PAIU:!!.  ItK   I. A   MSKiN. 


COUPS  vnui': 

TjC  corps  vitré  —  souvent  désiprné  par  les  simjdos  mots  de  viln''  ou  de  rilrt'i/m 
—  est  une  masse  de  consistance  gélatineuse  qui  occupe  la  jdus  grande  |tartie 
(le  la  cavité  de  Td-il,  c'est-à-dire  toute  la  portion  située  en  arrière  du  cristallin. 
Il  |)arail  homogène,  transparent.  Dans  son  ensemble,  il  a  une  foruie  s|diriirjin' 
avec  dépression  de  la  paiiie  antérieure. 

IUip/H)rl<.  Il  est  contenu  dans  un  espace  formé  jiar  la  n'-tine.  la  zonide  et 
le  crislailiii. 

Sa  surl'ace  adhère  ;ï  la  rétine,  mais  jjeul  cependant  en  être  séparée,  surl(jut 
sur  les  yeux  d'animaux  jeunes. 

Entre  Vorfi  scz-rnla  et  le  cristallin,  elle  s'a[)])lique  sur  les  fibres  postéro- 
internes  de  la  /onule  qui  la  séparent  de  la  région  ciliaire. 

Au  niveau  du  ciistalliii.  elle  s'applique  intimement  à  la  cristalloïde  posté- 
rieure, au  moins  chez  riiomme.  Sur  un  (eil  frais,  divisé  en  deux  par  une  sec- 
lion  équaloriale.  et  dont  on  cherche  à  faire  couler  le  vitré,  il  en  reste  toujours 
une  j)arlie  adluTcnle  à  la  pai'oi  |»ostérieure  du  «•rislalliii  cl  il  e>^l  même  assez 
difficile  de  l'enlever  couq)lèlement.  On  donne  le  nom  de  foss'i  ixiti'Un ris.  à  la 
dépression  que  présente  la  partie  antérieure  du  corps  vitré  et  dans  hupielle  la 
partie  postéiieure  y\\\  (  lislallin  est  logée. 

Consistance.  —  Dans  son  ensemble,  le  corps  vitré  a  une  consistance  vis- 
queuse un  peu  j)lus  ferme  que  celle  du  blanc  d'œuf.  Les  parties  centrale.s  sont 
plus  molles  que  les  parties  périphériques.  Si  les  enveloppes  oculaires  sont  per- 
forées,  la    moindre    pressi(*n  sur  le  globe  eji  fait  soitir   une  certaine  (|nanlité. 

Otto  ((iiisistaiice  molle  permet,  en  outre,  «ertaiiis  mouvements  dans  sa  niasse.  Ces 
mouve/nents  ont  été  étudiés  récemment  par  Iniliert  sous  le  nom  de  (lëfurmutlons  internen. 
ils  se  prêtent  à  l'observation  subjective,  pràce  aux  nonibreu.x  petits  corps  existant  dans 
le  corps  vitré  et  visibles  dans  certaines  conditions.  Si  l"a?il  fait  un  mouvement  brusque, 
ce  mouvement  n'entraîne  d'abord  (jue  la  partie  la  plus  superficielle  du  «orps  vitré  ijui  ne 
l)eul  plisser  sur  la  rétine,  tandis  ipie  la  masse  centrale  du  corps  vitré  n'exécute  le  même 
mouvement  de  lotation  (]u"avec  un  relard  appréciable.  Mais  en  outre  le  mouvement  de 
cette  masse  ne  s'arrête  pas  aussi  brus,|uement  (|ue  celui  du  irlobe.  et  elle  tourne  sur  elle- 
même  jdus  que  n'av.iil  r.-iil  le  ::l(ilif.  Kllr  revient  ,ilnrs  en  arriére  et  Unit  p.ir  s'jirrêter  dans 
sa  |)osition  i)rimiliv('   |iai-  iMpiinil  ;ni\  l'iiM'Iopiics. 

I'rnj>riêti''x  p/rj/sif^i/i'^^  cl  r/iiini(jiics.  —  Son  poids  spécilique  est  de  I.IKir». 
Son  indice  de  réfracti«»n  est  de  1  ..'î.'nT).  Sa  composition  chinrniue  st'rait  ptuir 
l(MM)  j)ai'ties  :  eau,  !I(S.")  ;  albumine  et  autres  substances  organitjues,  .{ ;  chlorure 
de  sodium.   I  I  ;  autres  sels,  I . 

Si  on  ruet  un  iragmeut  de  corps  vitré  sur  un  filtre,  il  s'e<-oule  un  liquide 
aussi  lliiide  que  de  l'eau.  (|ui  u'{>st  d'ailleurs  ({u'une  solution  prest|ue  pure  de 
chlorure  de  sodium,  et  il  ne  reste  sur  le  liltre  (]u'une  très  petite  quanlilé  de 
substance  solide.  Cette  substance  solide  est  (>ss(MitieII(>ment  h\  i:i"omt''tri(]U(\ 
comme  l'a  démontré  Hache. 

Membrane  hyaloïdienne  (.Meuihraue  hvaloïde).  -  C'esl  uiie  mem- 
brane   très   mince.  Iianspareute.  aiihiste,  enveloppant    le  corps  \itrt'.  Les  o])i- 


COlil'S  W'ÏUE.  1137 

nions    les   pins   ((inl  l'adirlnii'cs   onl   l'Ii-  «'niiscs   sur  {ctli'   Mii-nilnanc  m    co  (iwi 
(•((ncci'nc  son  cM^li'nrc.  sa  nalnir.  sim  ('•Icminc. 

Son  cxislcm-c  est  (li'niiinlii'c.  au  moins  an  niveau  de  la  ri'tinr  |»i'oj)n'moii t 
(lil(>,  il'ahord  par  une  simple  |)i-(''paralion  macros(opi(|iie.  (  >u  peul  enlever  suc- 
cessivement les  diverses  membranes  de  l'oil  el  uietlre  ainsi  le  corps  vilré  à 
un  dans  la  plus  jrrande  |)arlie  de  .sou  étendue.  Il  l'orme  alru's,  avec  le  cristallin 
(|ui  resie  adlu-icul  à  son  extrémité  antérieure,  une;  masse  arrondie  se  défor- 
mant par*  sou  propre  poids,  mais  dont  la  sui'l'ace  resle  régulière.  Si  on  l'ait 
une  très  légère  déchirure  à  sa  surface,  rouverlure  a  tendance  à  .s'agrandir 
spontanément  et  le  corps  viln''  l'ait  hernie  à  travers  l'ouverture;  c'est  donc 
([u'on  a  déchiré  une  membrane  enveloppante.  Mais  celte  membrane  ne  peut 
être  délachée  du  corps  vitré  sous-jacent  et,  à  l'examen  microscopique,  elle  ne 
s'en  montre  jamais  séparée.  C'est  en  somme  une  simple  condensation  des 
couches  périphéri([ues  du  corps  vilré. 

Dans  toute  l'étendue  de  la  réiine  proj)rement  dite,  la  surface  libre  de  (((li' 
membrane  est  en  ra|)port  immédiat  avec  la  memhi-anc  limilante  interne  de  la 
rétine.  Sur  les  pièces  conservées,  on  peut  observer  de.  minces  fentes  entre  les 
deux  membranes.  Ces  espaces  ont  été  parfois  considérés  comme  des  espaces 
lymphatiques.  Il  est  bien  probable  qu'ils  n'existent  pas  à  l'état  normal. 

Au-devant  de  l'ora  serrata,  sur  la  partie  |)ostérieure  de;  l'orbiculus  ciliaris, 
le  corps  vitré  adhère  très  intimement  à  l'épi thélium  sous-jacent.  Il  existe  entre 
les  deux  formations  une  mince  cuticule  qui  se  détache  parfois  de  l'épithélium 
dans  de  petites  étendu(>s.  Elle  peut  être  considérée  comme  appartenant  soit  au 
corps  vitré,  soit  à  ré])ithélium.  Mais  la  détermination  de  sa  nature  est  liée  à 
celle  de  la  membrane  vitrée  interne  de  l'épithélium  ciliaire,  diversement  appré- 
ciée, comme  on  l'a  vu  (p.  lOtil). 

Autrefois  on  admettait  que  la  membrane  hyaloïdienne  formait  en  avant  la 
zonule    de  Ziun.   dette  opinion   n'a  plus  qu'un   intérêt  historique. 

Au  niveau  de  la  partie  antérieure  du  vitré,  entre  l'orbiculus  ciliaris  et 
l'équateur  du  cristallin,  l'existence  de  la  membrane  hyaloide  est  discutée  dans 
les  travaux  récents.  Pourtant  c'est  le  seul  point  où  la  surface  du  corps  vitré 
soit  libre  et  où  elle  est  par  conséquent  le  plus  facile  à  examiner.  Sur  les  yeux 
que  nous  avons  obsei'vés,  nous  avons  vu  à  ce  niveau  une  condensation  super- 
licielle  du  tissu  vitréen  identique  à  celle  que  l'on  voit  au  niveau  de  la  rétine 
proprement  dite  dans  les  j)oints  où  le  corps  vitré  en  est  détaché.  On  peut  donc 
dire  que  la  membrane  hyaloide  se  continue  sur  cette  partie  du  corps  vitré. 

En  arrière  du  cristallin,  l'adhérence  du  corps  vitré  à  la  cristalloide  posté- 
rieure devient  intime  a[»rès  la  disparition  du  canal  de  Cloquet,  et  l'existence 
d'une  membrane  hyaloïdienne  est  difficile  à  démontrer  en  ce  point. 

Kn  oiïet,  il  semble  que  Vesjiace  post-ienliculaire  admis  par  Slilling- (comme  terminaison 
(le  son  cnnnl  hyaloïdien),  par  Wieger,  etc.,  n'existe  pas  ù  l'état  normal.  Brûcke,  Aeby  ne 
l'ont  pas  observé.  Berger  a  trouvé  un  tel  espace  post-lenticulaire  seulement  dans  un  œ\\ 
atteint  d'irido-clioroïdite. 

A  l'extrémité  postérieure  du  globe,  le  corps  vitré  adhère  intimement  à  la 
surface  de  la  papille,  et  l'existence  de  la  membrane  hvaloïdienne  ne  peut  v  être 
reconnue. 

Canal  central  de  Stilling  et  t'entes  du  vitré.  —   Lorsqu'on  sectionne   un  uiil.  le  corps 
runuEU  ET  ciiAKi'v.  —  V.  72 

[.t.  DRLALLT.] 


1138  Al'l'\lli;i[.   DK  LA  VISIOX. 

vilré  seiiihic  Inirnci  iiur  masse  entitTcment  liomofiéno.  Opr-niJant  par  certains  artifices 
(injections,  coioialidiisj,  on  pent  arriver  à  y  (ifceler  un  canal,  découvert  par  Stillin^',  et 
(les   fentes. 

Le  canal  de  Slillinp-  existe  clic/  1  adulte  à  la  |ilace  oii  ctait  l'artère  hyaloïdicnne  chez  le 
fietus.  il  s'étend  de  la  |ia|Miie  ii  la  face  postérieure  du  cristallin,  en  un  jioint  situé  au 
milieu  de  celle-ci,  ou  dans  le  voisinage.  Il  est  cylindri(ine,  d'un  diamètre  de  2  luilliniétrer- 
chez  l'adulte,  alors  (|n"il  ne  serait  (pie  de  fJmm..")  chez  l'enfant  de  quelques  semaines. 
Ses  deux  extrémités  seraient  évasées.  Cependant  l'évasement  antérieur  ou  cristallinien  n'a 
Jamais  été  bien  nellemcnl  observe.  Au  contraire,  l'extrémité  postérieure  s'étale  progressi- 
vement pour  se  continuer  avec  la  surface  même  du  vitré:  elle  est  quelrpiefois  désig-née 
sous  le  nom  d'arca  Marteçjiani,  du  nom  de  l'auteur  qui  l'a  décrite  le  premier. 

Les  fentes  et  les  couches  vitréennes  ont  été  décrites  sur  des  coupes  équatoriales  et  sur 
des  coupes  méridiennes.  Sur  les  coupes  é(|ualoriales,  la  partie  centrale  présente  des  fentes 
radiaires  la  divisant  en  sepments  comi»arés  à  des  morceaux  d'orange:  les  parties  péri|>lié- 
riques  sont  disposées  en  couches  concentriques.  Sur  les  coupes  méridiennes,  les  fissures 
périphéii([ues  i)artent  de  l'ora  serrata,  se  dirigent  en  arriére  le  long  delà  rétine  en  s'écar- 
tant  les  unes  des  autres,  et  vont  se  terminer  sur  la  jiarlie  postérieure  du  canal  de 
Slilling. 

.Mais  il  y  a  lieu  de  se  demander  à  quelles  dispositions  intimes  rcpoml  toute  cette  struc- 
ture observée  en  se  servant  de  moyens  d'exploration  relativement  grossiers. 

Le  canal  central,  considéré  par  de  nombreux  auteurs  comme  un  espace  lym|ihati(pie,  ne 
peut  être  reconnu  h  l'examen  histologique  (alors  (|ue  le  canal  de  (;io(|uet,  chez  le  fœtus. 
s'observe  avec  la  plus  grande  facilité).  Il  est  difficile  de  ilire  actuellement  s'il  s'agit  la 
d'autre  chose  que  d'une  modification  de  consistance  dans  la  partie  centrale,  et  jusqu'à 
<|uel  point  les  restes  du  canal  de  Cloquet  contribuent  ii  sa  formation. 

Quant  aux  fissures,  ce  sont  des  produits  jjurement  ai'tificiels.  La  fissuration  concen- 
lri(iue  de  la  périphérie  est  sans  doute  occasionnée  i>ar  la  condensation  lauudlaire  de  cette 
])artie  du  corps  vitré,  mais  il  n'existe  pas  de  fentes  véritables.  La  fissuration  rayonnée  du 
centre  s'ex[)li(|uerait  plulùt  par  les  vaiiations  de  consistance  de  la  masse  vitréenne. 

Structure.  On  a   vu    plus  haul   (juc   le  cdrits  viln- rlail  cnuipdsr  d'une 

petite  quantité  de  sul)slante  solide  et  d'une  grande  quantité  d'eau.  La  pluparl 
des  auteurs  anciens  ont  admis  que  la  substance  solide  lorniait  des  espaces 
séparés,  ou  coinnmni(|uant  entre  eux,  dans  lesquels  l'eau  devait  être  conte- 
nue. Mais  lexanu'n  liistologi(|ue  ne  décèle  aucune  trace  de  ces  logettes  et  il  est 
démontré  (Hache)  ([ue  la  substance  solide  est  l'xtrèmement  liy<rrométri([ue. 
Le  corps  vitié  doit  donc  être  com[)aré  à  luie  liélatine  imbibée  de  li([uide. 
Sa  nature  intime  est  encore  mal  connue.  (Vov.  Développement  du  corps  vitre.) 
—  L'examen  microscopi(|ue  montre  une  strialion  librillaire  prouvant  que  sa 
substance  n'est  pas  bomotiène  dans  toutes  ses  |)arties  et  y  décèle  en  outre  un 
certain  nombre  d'idénu-nls  (iiiurés. 

Fibrillation  du  corps  vitré.  —  Celte  fibrillation  se  voit  très  facilement 
sur  les  préj)arations  bistoloi!i([ues.  Elle  présente^  un  aspect  dilTériMit  au  centre 
et  à  la  périphérie,  mais  sans  (|ue  ces  di(lV'reiile<  parties  aient  mire  elles  une 
limite  distincte. 

Le  centre  est  l'ormi'-  de  librilles  relativement  grossières  entrenuMées  dans  tous 
les  sens. 

La  péripbéi-ie  montre  au  eonlraire  une  librillalion  réiitdière  i^ér.éralenuMit 
parallèle  à  la  surface.  Mais  il  ne  s'ai;it  pas  de  libres  isolées,  car  le  même 
asjiect  se  présente  sur  les  coupes  méridiennes  et  équatoriah's.  (\'t  aspect  ne 
pourrait  donc  èti-e  donné  que  par  une  lanu'Untiiin  de  la  snbstaïu'e  et  plusieurs 
auteurs  décrivent  non  des  fibres,  mais  des  membranes  du  \ilre.  f.iq>endanl  on 
ne  peut  pas  dire  ([u'il  s'agit  de  lamelle<  véritabl(>s.  car  imi  n'en  voit  jamais 
d'isoléi's  à  ([uehjue  grossissement  {[u\m  lasse  l'examen.  Il  s'agit  |dutôt  de 
'•ouc/ii's  de  ronden.^dtiiHi    dans    une  substance    |»res(|ue    homogène.    M'ailleurs 


(KJHI'S  VITIîK. 


1139 


r;is|)('(|  lil.slol()^i(|ll('  s"(''l()it:ii('  ciiciirc  plus  de  l'i'l.!!  nnriiial  |i(iiir  ce  lissii  (|im- 
|iiiiii'  liiiil  aiifi'c  à  cause  ilr  {'('iKiriiii'  titianlili'  *l  raii  (|n  il  iiiiil  ictil  ri  (|ii(>  les 
iiiaiii|nilal  iiHis  liisiiiloi:  i(|iii's  lin  ciiIrNciil. 

|t";i|ii('s  Sal/maiin.  la  ciiuclic  |icii|i|irrii|iir  ilii  ciiiiis  \iln'  [)i(''SClllc  lllic  M  lu  ill.il  inii  ilillV'- 
iciiti'  dans  ses  divi'is  sf^iiiciils. 

Dans  la  |iaitie  rtuîouviaiil  la  ii'liiii'  |ii(i|ii('iii(miI  ilili'.  la  li  In  illallnii  est  assez  ri'/^iiliéif'- 
iiHMil  parallèle  à  la  siii-raee.  l-'.lli'  e>l  |iln>  inniiciix'e  a  la  pcii  iiliciie.  rdiaiiaiil  ainsi  une 
iiinelie  liniilanle  |i(isleiieui c 

Iniinedialcnienl  an-(le\anl  ilu  Toia  seriala.  se  Irnnve  une  /.one  ch;  1  nini.  ."i  de  lar^e  dans 
la(|nello  le  \ilré  est  1res  adhiTCiil  à  la  surlaee  epillieliale,  coniinc  on  l"a  vn  i)lns  liant. (^elle 
lésion  serait  le  point  de  dépait  de  tonte  la  lilirillalion  du  corps  vitré.  Les  llhrilles  \ieniieiil 
se  teniiiner  à  la  siirlace  de  re])illH'liiiiii  ili^:.   "II;. 

■j'oiile  la  partie  corticale  du  serinent  aiiti'rienr  dn  \itre  ])résente  é;:;aleiiieiit  nin-  conden- 
sation de  tissu,  couche  liniiltdtte  nnlcvieuve.  Kiilre  le  Ijord  de  cette  conclu;  et  l'insertion 
ciliaire  du  corps  vitré,  se  trouve  une  sorte  de  fente  remplie  de  tissu  plus  lâche. 

La  couche  corticale  aniérieure  est  divisée  clle-inèine  par  .Salzinann  en  plusieurs  zones, 
(|u'il  désigne  en  allant  de  la  périphérie  au  centre  sous  les  noms  do  zone  (jrhicnlaire,  zone 
coronaire,  zone  périlenlicnlaire,  zone  cristallinienne,  suivant  leurs  rapports.  Ces  zones  se 
dillerencient  aussi  i)ar  les  inégalités  de  leur  surface,  traduisant  les  empreintes  des  fibres 
zonulaircs  ou  îles  procès  ciliaires  et  présentant  des  sillons  annulaires,  surtout  dans  la 
zone  coronaire.  —  La  zone  cristallinienne  ne  présente  pas  de   condensation  appréciable. 

Ku  fiénéra!  la  couche  corticale  aniérieure  devient  de  jiliis  en  |)lus  dense  à  mesure  ipie 
le  sujet  avance  en  ài;e.  Sa  (il)rillati(Ui  paraît  être  surtout  circulaire. 

Cellules  vitréennes.  —  ('liez  radullc  on   rencontre  (les  cellules  très  rares 

A  "  c  B    . 


^  4 


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.Z«i- 


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-  Fiagnieiils  du    corjis  \ilre  conlenanl  des    formaiiiuis   cellulaires 
ou  pseudo-cellulaires  (Ketzius). 

,t,  l'iiHus  iiiiniain  nu  (■iJiiuiii'iici'mont  ilii  5°  mois  ;  \ Uni  prdpi'eiiient  dit  (partie  |)ustri'ieure  de  l'iril).  —  B.  fœtus 
huniain.  —  C.  luiniiiii'  ndulte.  —  Z),  liciiniiio  ndulti^  :  rnuclip  siipi'i-firiellf  ùUiU'-e. 

dans  la  masse  même  du  vitré  et  j)lus  abondantes  à  la  face  interne  de  la  mem- 
brane hyaloïdienne,  snrtout  près  de  Fora  serrata  et  de  la  papille.  11  s'agit  exclu- 
sivement de  globules  blancs  plus  ou  moins  modifiés.  Scliwalbc  en  a  vu  les 
dilTérentes  formes  se  produire  en  introduisant  des  fragments  de  corps  vitré 
dans  des  sacs  lympliatiques  de  grenouilles.  Iwanoff  en  distingue  trois  types  : 

1"  Cellules  rondes  à  noyau  simple  ou  polymorphe.  Ces  cellules  sont  relati- 
vement nombreuses  à  la  face  interne  de  la  membrane  hyaloïde  où  elles  sont 
distribuées  d'une  fai-on  irrégulière.' 

2"  Cellules  fusiformes  ou  étoilées  dont  les  prolongements  portent  quelque- 
fois de  petits  renflements  sphériques. 

3"  Cellules  vacuolaires,  renfermant  souvent  une  vésicule  d'un  volume  supé- 
rieur au  noyau  et  quekjuefois  plusieurs. 

Examen  entoplique  du,  corps  citré.  —  Dans  certaines  conditions,  par  exemple  pendant 
rexamon  au  microscope,  on  voit  des  sortes  de  filaments  paraissant  composés  de  grains 
accolés  et  comparés  souvent  ù  des  chaînettes  de  streptocoques;  ces  lilaments  se  déplacent 


r.l,  DRUALLT.] 


lUO  ArM'\H[-IL  1)1-:  LA   M<|nN. 

à  cli.'ique  inouvoment  de  l'œil  [loiir  revenir  ensuite  pin»  on  moins  vite  à  leur  posilion  pri- 
mitive, comme  on  Ta  vn  pins  liant.  Par  certains  artilices,  par  exemple  en  remaniant  um- 
lurnirre  à  travers  un  très  petit  tron  percé  dans  une  carte,  mi  peut  voir  qu'il  existe  ii  cùtc 
de  ces  lilanients  (1(!  nombreuses  petites  taches  isolées.  11  est  Tacile  de  mesurer  le  diamètre 
ap|)arent  de  ces  lilanients  et  de  ces  taches,  et  par  suite  de  calculer  la  frrandeur  des  images 
rétiniennes  qui  les  |)roduisent.  Ces  images  rétiniennes  ont  rie  20  â  80  ;x  de  diamètre:  elles 
sont  dues  à  des  phémunènes  de  did'raction  se  produisant  sur  le  hord  de  corpuscules 
contenus  dans  le  vitré.  On  peut  reconnaître  que  les  coritusculos  qui  sont  vus  ainsi  siègent 
dans  les  couches  postérieures  du  cor|)s  vitré,  mais  à  des  distances  variables  de  la  rétine. 
On  peut  encore  y  observer  des  ligures  memliraniformes. 

Des  examens  microsco|)i(|ues  du  ci)rps  vitré  à  l'état  Irais  ont  jiermis  de  reconnaître  (jue 
ces  phcnoinènes  sont  produits,  soit  par  des  i-eilules,  soit  par  des  granulations  réfringentes 
ou  de  Unes  memhranules. 


lir.MKI  K  AUIEISK  KT  CIIAMMHKS  DE  L'OKIL 

Ijhumcur  aquptfsc  est  le  liquide  qui  occupe  la  partie  antérieure  de  la  caviir- 
(«îulaire.  Elle  est  contenue  dans  les  esj)aces  nomuiés  chambre  antérieure  et 
chambre  postérieure,  dont  les  parois  ont  été  étudiées  successivement  dau'^  les 
<'liapitres  précédents. 

Chambre  antérieure.  —  Elle  est  comprise  entre  la  face  postérieure 
de  la  conur  en  axant  et  la  face  antérieure  de  Tiris  en  arrière.  Au  niveau 
de  la  pupille,  c'est  la  face  antérieure  du  cristallin  (|(ii  laii  sa  limite.  —  La  péri- 
phérie on  ani/le  de  la  c/iamhre  antérieure  est  un  anirle  dièdre  formé  |)ar  la 
ntend)rane  livreuse  en  avant  et  la  membrane  vasculaire  en  arrière  —  ou.  jilus 
exactement,  par  le  système  trahécidaire  scléro-cornéen  en  avant  et  la  face  anli-- 
rieure  du  corps  ciliaire  en  arrière. 

(>n  nomme  profondeur  de  la  clianihre  aiili'i-ieure  la  distance  iduiprise  eutiT 
la  cornée  et  le  cristallin  un  l'iris.  Elle  est  ordinairetncnt  de  2  à  3  millimètres, 
un   peu   plus  clie/  les   nivopes,    un   peu   moins  chez    les   hypermétropes. 

Les  diamètres  vertical  et  horizontal  de  la  chanilire  antérieure  sont  sensible- 
ment égau.\.  Ils  sont  un  peu  plus  grands  que  ceux  de  la  cornée,  surtout  le 
diamètre  vertical.  Ils  sont  même  un  peu  plus  grands  (|ne  ceu.x  de  l'iris,  puisque 
celui-ci  ne  va  pas  jusqu'à  l'angle  de  la  chambre  antérieure.  -  Hochon-Duvi- 
gneaiid  a  mesuré,  chez  riiomme  adidte.  la  distance  qui  séj>are  l'angle  de  la 
chambre  antérieure  du  bord  transparent  de  la  cornée,  considéré(>  par  sa  face 
i!)re.  dette  distance  est  en  m  ivcn  ne  de  2  mm.^:")  en  haut.  '2  millimèlres  (>n 
bas,    I  mm.  2")  en  dedans  el  en  deliors. 

C'est  une  cavité  méso(lermi([ne  pouvant  être  cduiparée  à  \\n  t'space  l\  nipha- 
ru|ue.  iMiellcl,  la  face  |)ostérieure  de  la  cornée  l't  la  face  antérieure  de  liri^ 
sont  tapissées  par  des  endiil héliums.  La  paroi  cornéenne  est  lisse  et  régulière, 
landis  (|ne  la  paroi  irienne  est  irrégulière  et  |)résente  des  stomates.  Dans 
l'angle  se  trouve  lesvstènie  li'alti'cnlaire  scIcTo-coi-iieeii. 

Chambre   postérieure.  |{eau(nii|t    plus   in-i-gnliei-e   que   la  chambre 

antérieure,  elle  est  comprise  entre  l'iris  en  a\anl.  les  procès  ciliaires  en  deliiir> 
et  en  avant,  le  cristallin  en  dedans,  le  cuips  \ihe  tMi  arrière. 

Les  deu.x  cjunubres  sont  séparées  par  l'iiis.  i-'.lles  i(>iiiinuiii(|iieiil  par  l'iMiliiT 
j)Upillaire.  Chez  le  l'ieliis.  la  ineiiilnane  juipillaire  iumplèle  la    séparation.  Chez 


cil  \\ii;i!h:  i'0-'ri:i;ii;iiii:  lu:  i.(ii:ii. 


lUl 


r.idiillc,  dans  ccrlaiiis  l'ials  jial  li(ilML;i(|ui's.  la  st'paialioii  |iciil  (lr\  riiir  (•<iiii|)li'-lc 
par  la  reniicliiiT  de  roriliic  pii|»illaiic  on  raiccdcincni  de  l'iris  an  riislalliii. 
I,a  partie  |)oslrricnr('  de  la  clianihiT  poslrricnrc  fst  traversée  dans  Ions  les 
sens  par  les  libres  de  la  /.onnie  qni  liniileiil  le  canal  de  l'élit  et  le  canal  de 
llannover,    déjà   vns  à  propos  de    la    /onnlc  l'".n   arrière,  elle   se  proloni^e  dans 


Iria 


Fie- 


ls. 


Anjilo  (Ifi  In  ciiniiiliie  ,'uitcricuro  (homiiic  adMltc).  —  Gv.  70  I). 
(D'après  Hdchou-Diiviiincaiul.) 

n,  Tendon  du  iniisile  ciliaire  :  (-"est  en  if  point  que  se  trouve  l'angle  de  la  chambre  anli'rieure.  —  b.  Une  vei- 
nule intra-sck'rale.  —  ci,  Canal  de  Sclilenini.  —  i.  Muscle  ciliaire.  —  A",  Sclérotique.  — ji.  Système  trabéculairo 
sck'ro-cornéen.  —  Cette  lii;ure  reproduit  deux  accidents  de  pn'paration  :  le  muscle  ciliaire  est  écarté  de  la  scléro- 
tique et  l'iris  est  trop  rapproché  de  la  cornée.  Le  fragment  représenté  du  tractus  uvéal  paraît  avoir  pivoté  autour 
ilu  point  a.  —  Les  parties  antérieures  sont  dirigées  en  has. 


les  vallées  ciliaires  et  m(''nie  en  arrière  de  celles-ci  à  la  partie  antérieure  de  la 
surface  de  l'orbiculus  ciliaris.  En  avant,  entre  la  zonule  et  l'iris,  reste  un 
espace  libre  qui  peut  être  considéi'é  comme  la  chambre  postérieure  proprement 
dite.  Très  petit  à  l'état  normal,  cet  espace  peut  s'agrandir  notablement  par 
soudure  de  l'iris  à  la  cornée  (glaucome,  perforations  de  la  cornée). 

La  chambre  postérieure  n'est  pas  une  cavité  exclusivement  mésodermique 
comme  la  chambre  antérieure.  La  paroi  postérieure  formée  par  le  viti'é  est 
l)robablement  de  nature  ectodermique.  La  paroi  interne  est  formée  ])ar  la 
membrane  du  cristallin  ;  c'est  en  somme  la  face  mésodermique  d'une  membrane 


[A.  DRUAULT.] 


1142 


\l'I'.\IU:iL  hl-;   I.A   NISION. 


basalc.  Les  parois  aiili-ro-oxlcnios  furméos  par  l'iris  et  les  procès  ciliaires  sonl 
puroinciil  (''pithr-liales. 

Propriétés  physiques  et  chimiques  de  l'humeur  aqueuse. 

-  L'Iiiiiiiciii-  a(|ueiisc  est    iiii  lii|iii(lc  ali<(ilumcii t   ti'aiispareiit  ri  lluide  cijiiiiiit.' 
(le  Tcau.  Sou  poids  sp('riii(|ii(.  csl  de  1  ,(H)8  à  1,()()'J.  Son  indice  de  réfraction, 
I,3.i7,  est  le  même  que  celui  du  corps  vitré. 
Sa  composition  clunii(|ue  est  également  très  \oisine  de  celle  du  corps  viln-. 


Fibrille.-- 
/•'ib.znn.aiil. 


i'ib.  znn. 
pnsl. 


i-p-  pig»'- 

EpiiU.  ctiii 


[•"ic.    71'.).    —  C.mipc  transversale  dos  ])ioc('S  (Mliaires.  nionlraiit  les  prolonfri'ini'iil? 
(le  la  cliainhrc  postérieure  dans  les  vallées  ciliaires  (Helzius). 


l'our  KMKI  parties,  il   coiiliendrail  :  eau,  USd  à  '.iS.'i  ;  clilururc  tic  sndiiun,    l'I'à 
13;  le  reste  étant  l'orme  de  matières  extractives  et  de  traces  d'alhnniine. 

l'In/siologîe  de  l'humeur  ai/neusc.  —  De  iKiinlireii.x  travau.x  ont  été  faits  sur  celte  ques- 
tion: an  premier  ran^  on  doit  mettre  cen.x  de  l,ei)or.  Plusieurs  points  sont  encore  en  di>- 
ciissicui,  mais  les  principaux  semblent  ac(|uis  délinitivement. 

L'iiumcur  aijuense  est  sécrétée  par  l'épitliclium  de  la  siM-face  ciliaire.  elle  passe  yixr  i'ori- 
lice  pupillaire  et  est  résorhée  princiitalenient  ])ar  l'angle  irido-ccunéen  et  accessoirement 
jiar  la  l'ace  antérieure  de  l'iris.  —  (In  a  admis  aussi  tju'inie  partie  passait  par  le  canal 
central  du  vitré  et  était  conduite  au  dehors  par  les  paiiics  du  nerf  optique.  D'après  .Nnel 
et  Benoit,  cette  voie  n'existerait  que  chez  le  lapin,  parmi  les  animaux  étudiés  haliiluelle- 
mcnl. 

La  Iciisioii  de  riiumeur  a(iuense  est  de  2.")  millimètres  de  mercure  en  moyenne. 

La  sécrétion  est  très  lente  à  l'état  normal;  ainsi,  si  l'on  injecl(>  une  matière  coloranh' 
dans  la  chamitre  i)ostérieure,  celle-ci  peut  rester  un  quart  d'heure  avant  d'apparaître  dan> 
Idrilice  pupillaire.  Mais  lorsque  la  chamhre  antérieure  est  ouverte,  que  la  pression  tombe 
|i,ii  niiisé(|uent  à  0,  la  sécrétion  devient  relativement  très  abondante.  L'humeur  aijueuse 
i|ui  est  ainsi  |)roduite  cuiiliiiit  licancon|>  plus  de  matériaux  lixes.  et  son  jtoids  speciliqui- 
s'élève  jns(|n'ii  1,01(1  ou   l.ilIT  (  Dcutschmann,  (îolowin.  etc.). 

L'humeur  aipieuse  ciuilrihuc  a  la  nutrition  des  cléments  i|u'elle  baiiiiie  et  particulière- 
ment du  cristallin.  Klle  recouvre  la  plus  iirande  partie  de  la  surface  de  cet  organe,  et  ju>- 
lemeiit  dans  les    points  où  il    présente  quehpic  activité  vitale. 

Bibliographie.  —  .\i:iiv,  Anh.  /".  (I/Ju..  t.  :tS.  —  Civccio.  l'nlrr.-i.  :..  .V.i/iu/.  de  Molr- 
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"/,/,/..  I.   i:i.  isCi'.).  —  11.  \  iiicMow.  Soc.  d'Ilcidclherg,   ISS.'i. 


ANiNi:xi:s  i)i:  i;oi:il 

par  PICOU 

SOURCIL 

hi-fin'dion.  —  Les  sourcils  sont  doux  saillies  rnusculo-cutanées  arquées 
et  |»()ilues  qui,  de  chaque  coté  de  la  ligne  médiane,  séparent  le  front  de  la 
|)au|)ière  supérieure,  en  surplombant  plus  ou  moins  celle-ci,  suivant  leur  degré 
de  développement.  Les  poils  qu'ils  portent  à  leur  surface  sont  ordinairement 
courts,  et  ne  font  défaut  que  dans  des  cas  tout  à  fait  exceptionnels,  générale- 
ment chez  des  individus  très  blonds;  on  voit  alors  le  bourrelet  sourcilier  se 
distinguer  assez  nettement  des  téguments  voisins  par  une  teinte  hyperéniiquc. 

Configurai  ion  exléiicure.  Liutila.  —  La  configuration  extérieure  des  sour- 
cils est  celle  d'un  arc  à  concavité  inférieure  dirigé  transversalement,  et  dans 
lequel  on  reconnaît  généralement  trois  portions  à  limites  peu  précises  qui  sont, 
en  allant  de  dedans  en  dehors  :  la  tète,  le  corps  et  la  queue.  Si,  par  une  forte 
contraction  du  muscle  fi'ontal,  l'on  dégage  la  portion  interne  du  sourcil,  en- 
foncée en  majeure  partie  sous  le  rebord  supérieur  de  l'orbite,  on  voit  que  la 
tête  ou  portion  la  plus  large  et  la  plus  riche  en  poils  de  la  région  qui  nous 
intéresse,  s'étend  en  dehors  jusqu'au  bord  externe  de  l'échancrure  sus-orbitaire, 
situé  généralement  à  égale  distance  du  milieu  de  la  glabelle  et  de  la  suture 
fronto-malaire.  La  queue  du  sourcil  est  cette  portion  qui  recouvre  l'apophyse 
orbitaire  externe  du  frontal,  et  dans  laquelle  les  poils  s'éparpillent  vers  la  tempe, 
en  devenant  de  plus  en  plus  rares. 

En  gént'ral,  le  sourcil  dépasse  à  peine,  vers  le  plan  sagittal  médian,  une  ligne  verticale 
menée  par  ranple  interne  de  l'œil,  si  bien  qu'il  existe,  entre  cette  ligne  et  la  ligne  homo- 
logue du  côté  opposé,  un  espace  à  peu  près  entièrement  glabre  qui  répond  à  la  racine  du 
nez.  Mais  chez  certains  sujets  à  système  pileux  très  développé,  on  voit  les  têtes  des  sour- 
cils empiéter  sur  cette  région  et  venir  même  s'entre-croiser  sur  la  ligne  médiane;  cette  der- 
nière disposition  est  connue  sous  le  nom  de  si/nopliridie. 

Du  cùlé  de  la  tempe,  la  queue  du  sourcil  s'étend  rarement  au  delà  de  la  suture  fronto- 
malaire  qui  représente  en  dehors  sa  limite  la  plus  habituelle.  Néanmoins  on  peut  voir  cette 
dernière  limite  elle-même  franchie,  et  dans  ce  dernier  cas  les  poils  de  la  (jneue  du  sourcil 
divergent  en  rayonnant  vers  la  tempe;  cette  disposition  donne  à  la  physionomie  un  carac- 
tère spécial  de  dureté.  Chez  d'autres  sujets,  au  contraire,  on  peut  voir  la  queue  du  sourcil 
faire  complètement  défaut,  et  la  tête  seule  exister. 

L'arc  formé  par  les  sourcils  est  plus  ou  moins  cintré,  comme  la  courbe  de  l'arcade  orbi- 
taire à  laquelle  il  se  superpose;  aussi  voyons-nous  la  courbe  formée  par  les  sourcils  plus 
élancée  chez  la  femme,  un  peu  plus  déprimée  et  souvent  presque  en  accent  circonflexe 
chez  l'homme. 

Rapports.  —  L'arc  sourcilier  étant  moins  cintré  que  l'arcade  orbitaire,  ne 
saurait  lui  être  parallèle.  En  effet,  la  tète  du  sourcil  se  trouve  placée  très  légè- 
rement au-dessous  de  celle-ci  ;  le  corps  s'élève  d'une  faible  quantité  au-dessus 
de  ce  même  rebord  osseux  ;  quant  à  la  queue,  tout  en  lui  restant  supérieure, 
elle  tend  néanmoins  à  s'en  rapprocher  de  nouveau  (Merkel,  Topoy.  Anat.,  \, 
181).  Le  sourcil  répond  ainsi   profondément,  par  son  corps  et  la  partie  supé- 

72. 

[PICOU.] 


1144 


ANNKXKS  DE  L'OEIL. 


.1/.  sourcil. 
M.  orbicid. 


Téfiumcnts 
-■■  Sept,  orbil. 


Vu,.  720.  —  Coupe  sni;ill<ilc  du  sourcil. 


rieiirc  de  sa  tête,  à  la  moitié  inférieure  de  la  cavité  du  sinus  frontal  qui  le 
sépare  du  cerveau,  et,  par  sa  queue,  à  la  glande  lacrymale  dont  il  est  .séparé 
par  le  rebord  osseux  de  l'orbite. 

I.a  paroi  antérieure  du  sinus  frontal  forme  sur  le  squelette  une  lépêre  saillie  connue 
sous  le  nom  d'arcade  sourfilirre  :  rette  arcade   est   située  à  5  ou  0  millimètres  au  moins 

nu-dessus  du  sourcil  et  ne  fait,  par  consé- 
1/.  frotiial       (|,ient,  nullement  partie  de  la  région  qui 
nous  occupe. 

Les  rapports  «lu  sourcil  avec  le  sinus 
frontal  varient  comme  les  dimensions  mi"-- 
mes  de  cette  cavité,  dont  la  grandeur 
dépend  de  la  projection  plus  ou  moins 
accentuée  de  la  table  antérieure  de  l'os 
frontal,  projection  |)ouvant  allei'  dans  cer- 
tains cas  jusqu'à  l'effacement  complet  de 
la  saillie  des  rebords  orbitaires.  Far  con- 
séquent, les  sourcils  des  individus  au  front 
régulièrement  bombé  et  dépourvu  de  cette 
saillie,  chez  lesquels  les  sinus  frontaux 
atteignent  leur  plus  grand  développement, 
))ourront  se  trouver  dans  toute  leur  éten- 
due en  rapport  avec  cette  cavité.  Inverse- 
ment, les  sourcils  des  sujets  aux  rebords  sourciliers  tressaillants,  comme  en  ])résentent 
certains  nègres  inférieurs,  pourront  n'affecter,  avec  les  sinus  frontau.x  réduits  chez  eux  à 
leur  plus  sim])lc  expression,  aucune  espèce  de  rapports.  Chez  l'enfant  au-dessous  de  sept 
ans,  le  sourcil  n'entre  jamais  non  plus  en  rapport  avec  le  sinus  frontal,  encore  à  peine 
développé  à  cette  période  de  la  vie  (Jacques,  Bull,  méd.,  1901).  La  forme  tranchante  de 
l'arcade  sourcilière  rend  compte  de  la  production,  dans  les  contusions  du  sourcil,  des  plaies 
profondes  qui  se  forment  de  dedans  en  dehors.  Ces  contusions  ont  pu  s'accompagner 
d'amaurose  subite,  celle-ci  étant  due  dans  ce  cas,  à  la  compression  du  nerf  optique,  soit 
par  esquille  osseuse  détachée  d'une  fissure  intéressant  le  trou  optique  et  ayant  son  point 
de  départ  au  rebord  de  l'orbite,  soit  par  infiltration  sanguine  des  gaines  de  ce  nerf  (.\badie, 
Trnitr  des  mal.  des  yeux,  2'^^  édit.,  I,  77). 

La  portion  du  cerveau  dont  le  sourcil  se  trouve  séparé  par  le  sinus  frontal  correspond  à 
la  zone  inférieure  de  la  portion  dorsale  de  la  deuxième  circonvolution  frontale  <]\ii,  jiar 
son  épanouissement,  occupe  toute  l'étendue  de  l'arcade  orbitaire;  celle-(ii  se  trouve  située 
environ  un  demi-centimètre  plus  bas  (d'après  (Juain,  un  sixième  de  pouce)  que  le  bord 
inférieur  de  la  zone  cérébrale  en  (|ueslion.  Ce  rapport  explique  la  présence  parfois  constatée 
de  l'encéphalocèle  dans  la  région  du  sourcil. 

Constitution.  —  Cinq  coucbes  régulièrement  superposées  constituent  le 
sourcil.  Ce  sont,  en  allant  de  la  superficie  vers  la  profondeur  :  l"  la  peau: 
2"  une  coucbe  cellulaire  lâche,  interrompue,  par  places,  par  des  travées  i)lus  ou 
moins  développées  de  tissu  conjonctif  condensé  unissant  intimement  au  derme 
les  gaines  aponévrotiques  des  divers  muscles  ou  faisceau.\  nmsculaires  sous- 
jacents;  3"  une  couche  musculaire;  4"  une  couche  sous-musculaire  de  tissu 
cellulaire  lâche;  5°  le  périoste. 

1"  Peau. —  Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  la  peau  du  sourcil  s(>  raitproche 
beaucoup  plus  de  (('lie  de  la  face  que  de  telle  du  Iront  avec  laquelle  elle  se 
trouve  cependant  en  continuiié  direch\  lîeaucoiqi  plus  épaisse  ([ue  celle  des  ré- 
gions voisines,  elle  adhère  inlimement  au.x  plans  sous-jacenls.  Elle  oITre  dans 
son  épaisseur  un  nombre  considérable  de  glandes  sudoripares  et  sébacées  géné- 
jaleuient fort  volumineuses,  surtout  ces  dernières  dont  le  développement  est  en 
ra])|»ort  avec  le  nombre  des  pciils  de  la  région. 

Ces  puits  paraissent  dautanl  |)lus  dévelopin-s  \\\\o  leur  coloration  est  plus  f()nfi-e.  (irdi- 
naireiuiMil  railles,  soyeux,  longs  envinm  d'un  demi  à  ileux  leulimèties,  ils  olîreni  la  même 


SOURCIL.  1U5 

coloraliuii  (jiie  les  clievoux  de  la  Iric  cl  les  cils;  assez  souvent  cepemlaiil  on  les  voit  inoiiis 
foncés  i|iie  ces  (Icniiors,  noiaiiiiiicul  chc/.  les  femmes  blomies,  ce  (jiie  ccrlaiiis  auteurs 
rep-iideul  comme  un  trait  de  lieaulé.  Il  peut  enfin  arriver  que  les  poils  du  sourcil  préseu- 
leul  chez  un  nn"'me  sujet  des  couleurs  dillérenles;  celle  dernicre  anomalie  fi  reçu  deWai- 
llicr  le  nom  il'lii''lrriilrirli<j>iis.  D'une  façon  f;éucrale,  les  poils  du  sourcil  sont  ohliijuemeut 
implnulcs  de  lelle  sorte  que  leurs  exirémilcs  libres  se  diripenl  toutes  en  dehors;  cepeii- 
daul,  au  niveau  de  la  Icle  du  suuicii,  leur  direcliou  la  jdus  c(uiimune  esl  autcrieure  cl 
lé^vremcnt  ascendante. 

{•ar  leur  ensend)le,  les  poils  du  sourcil  décrivent  aulour  de  l'arcade  orbilaire  une  sorte 
de  li^ne  spirale  très  allou^re  dans  la(|uelle  ceux  du  hord  inférieur  convergent,  en  prenant 
une  direction  très  légèrement  ascendante,  vers  ceux  du  hord  supérieur  quelque  peu  dirigés 
en  sens  inverse  des  précédents;  vers  le  i)lan  saf;illal  médian,  ils  teinleul  ù  devenir  de  plus 
eu  |)lus  verticaux  et  prennent  une  direction  anlero-itoslérieure  d'autant  i)lus  nette  qu'ils  se 
rap|)roclient  davantage  de  ce  plan.  Quand  ils  atteignent  la  glabelle,  on  les  voit  nu'-me  con- 
verger vei's  ceux  du  côté  opposé. 

Souvent  on  trouve  dans  les  diverses  parties  du  sourcil  des  poils  isolés,  raides  et  plus 
longs,  (|ui,  se  ])ortant  directement  en  avant,  s'élèvent  ainsi  au-dessus  des  autres,  dette 
disposition  rappelle  les  longs  poils  qu'on  observe  dans  les  sourcils  d'un  très  grand  nombre 
de  mammifères  (Darwin),  et  notamment  les  poils  tactiles  (pi'on  rencoulre  dans  les  régions 
suurcilières  de  quelques-uns  de  ces  derniers  (MerUel). 

Les  sourcils  se  montrent  de  bonne  heure  chez  le  nouveau-ué  ;  lu  tèle  en  esl  la  première 
partie  (|ui  se  forme;  le  corps  et  la  ([ueue  n'apparaissent  (|ue  plus  tiirdivement.  On  les  voit 
paifois  |)oiirsuivrc  leur  développement  pendant  toute  la  durée  de  l'existence.  Dans  les  pre- 
mières années  de  la  vie,  les  poils  en  sont  fins  et  soyeux;  puis  ils  deviennent  avec  l'âge  de 
1)1  us  eu  plus  forts,  de  plus  en  plus  épais,  de  plus  en  plus  longs  :  chez  les  vieillards,  il 
n'est  pas  rare  de  voir  les  yeux  ombragés  par  une  épaisse  forêt  de  poils  longs  et  hirsutes 
(Merkel). 

l/abondance  des  sourcils  n  l'âge  moyen  de  la  vie  étant  des  plus  variables,  on  voit  sou- 
vent la  forme  de  ces  derniers  changer  suivant  les  sujets.  Ainsi  il  n'est  pas  rare  de  voir  la 
queue  des  sounils  se  relever  de  manière  à  donnera  leur  ensemble  la  formed'une  .S  itali(iue 
(Merkel).  Dans  les  sourcils  très  développés,  Waldeyer  (ryrà/c-SV/misc/)'  Hdb.,  I,  248)  a  vu  les 
longs  poils  affecter  une  direction  croisant  à  angie  aigu  celle  des  poils  les  plus  courts.  — 
Fuchs  (Arc/i.  /'.  Opht.,  Bd  XXXI,  Abth.  2)  dit  avoir  vu,  dans  certains  cas,  les  sourcils  occuper 
une  position  beaucoup  i)lus  élevée  qu'à  l'état  normal,  si  bien  qu'on  pouvait  les  voir  alors 
situés  jusqu'à  2  centimètres  au-dessus  de  l'arcade  orbilaire.  Chez  les  sujets  présentant  cette 
anonuilie,  il  ne  serait  pas  rare,  d'après  le  même  auteur,  de  voir  chaque  sourcil  occuper  un 
niveau  dilférent.  —  Ilolub,  cilé  par  Mackeazie,  a  eu  l'occasion  d'observer  des  sourcils  consti- 
tués par   une  double  rangée  de  poils. 

Les  glandes  de  la  peau  du  sourcil  sont,  pour  la  i)liipnrt,  très  volumineuses.  Ainsi  il  rircst 
pas  rare  de  rencontrer,  dans  les  parties  profondes  du  derme,  des  glandes  sébacées  d'un  mil- 
limètre et  demi  de  diamètre  et,  en  beaucoup  moins  grand  nombre,  des  glandes  sudoripares 
dont  le  plus  grand  diamètre  peut  dépasser  un  millimètre;  quelques-unes  de  celles-ci  pour- 
raient mémo,  suivant  ^lerkel  {Tupog.  Amit.,  I,  182),  acquérir  les  dimensions  des  glandes 
sudoripares  de  l'aisselle. 

Les  grosses  glandes  sébacées  qu'on  observe  dans  la  profondeur  du  ilerme  sont  séparées 
les  unes  des  autres  par  des  intervalles  à  ])eu  près  réguliers  d'un  millimètre  à  un  millimètre 
un  quart  environ.  Dans  ces  intervalles  le  derme  présente,  accolées  à  la  gaine  de  grands 
follicules  pileux,  des  glandes  sébacées  d'un  bien  moindre  volume.  Quant  aux  grosses 
glandes  sudoripares,  on  les  rencontre  surtout  non  loin  du  bord  supérieur  du  sourcil,  plus 
profondément  que  les  grosses  glandes  sébacées  et  dans  le  voisinage  immédiat  de  celles-ci. 

Les  glandes  volumineuses  et  parfois  même  les  bulbes  pileux  du  sourcil  présentent  dans 
leur  voisinage  de  nombreux  faisceaux  musculaires  striés,  dont  les  uns  plus  profonds  et  en 
majeure  partie  longitudinaux  ou  obliques,  passant  au-dessous  de  ces  organes,  paraissent 
provenir  du  muscle  sourciller,  taudis  que  les  autres,  pour  la  plupart  transversaux  et  plus 
superllciels  que  les  précédenls,  s'insinuant  entre  leurs  faces  latérales  semblent  plutôt  appar- 
tenir à  la  portion  orbilaire  du  muscle  orbiculaire.  Un  voit  même  des  glandes  sudoripares 
traversées  par  des  libres  musculaires  striées  longitudinales  ou  obliques.  La  disposition  des 
faisceaux  musculaires  dans  les  couches  profondes  du  derme  doit  favoriser  l'excrétion  des 
grosses  glandes  du  sourcil,  principalement  pendant  les  fortes  contractions  des  muscles  orbi- 
culaire et  sourciller.  Un  voit  d'ailleurs  quel([ues-unes  des  fibres  de  ces  muscles  venir  s'insérer 
directement  sur  les  capsules  glandulaires  ainsi  que  sur  les  gaines  des  follicules  pileux.  Le 
derme  de  la  région  qui  nous  occupe  présente  encore,  en  rapport  avec  le  système  pileux, 
des  muscles  redresseurs  des  poils   bien    développés  dont    quelques-uns,   après    un  trajet 


[PICOU.] 


1U6 


ANNEXKS  I»E  LOKIL. 


nl)li(|iie  vers  la  surfane  du  trguinoiil,  liriissciit  par  lui  ik-venir  [)arallt'lf's  :  unfrrnnil  nombre 
de  ceux-ci  sont  loniritudiuaux. 

2"  Couche  C('lli(liiii'c  ^oua-rKliinre.  —  <  »n   liniive  sons  la  peau   iirn'  fourhc 
de  tissu  conjonctir  làdio,  liitcrroiiij)U('  de  distanre  en  distance  par  de  larges 


Tissu  coUul. 


M.  fronUd 


,,-  67.  sudori/i. 


Gl.  sëhac. 


Arc.  avlcr. 


M.  simrcU. 


..•/ 


îi*  '  ^, 


Tissu  ccllul. 


Foltic.  ))i(. 


(4^^-*^'\ 


Filets  ncrv. 


Arc.  vcin. 


iil.  sébac. 


Fk;.  721.  —  Coupe  \erlicale  du  sourcil  (Il    lMiir>t  i.oulon). 

travées  de  tissu  oonjonctil' condensé  qui,  prolongeant  le  derme  au-dessous  d'un 
grand  nombre  de  grosses  glandes  sébacées,  l'unissent  profondément  aux  apo 
névroses  musculaires.  Ces  travées,  dans  lesquelles  on  observe  des  faisceaux 
musculaires,  des  vaisseaux  et  des  nerls,  limit(Mit  entre  elles  des  ilôts  ovalaires. 
verticalement  allongés,  de  tissu  conjouclif  làcbe.  (^-es  îlots,  au  sein  descjucls 
|)cut  se  formel-  di'  la  graisse,  diminuent  d'étendue  en  approelianl  du  Itnrd  infé- 
rieur du  sourcil.  A  ce  niveau,  faisceaux  musculaires  et  tendineux,  prolonge- 
ments inférieurs  de  l'aponévrose  épicrànienne,  tissu  conjonctif  condensé  et 
tissu  conjonctif  lâche  paraissent  confondus  d'une  fa(:on  inextricable.  Il  n'y  a 
donc  là  rien  cpii  ressemble  an  lascia  snjierlieialiN  admis  à  luit  |»ar  (|uel(]ne> 
anatomistes. 

'M  Coi/i'/ii'   )iiii!<ci(l"irc.  —  Celle  (■ip|i(l\e  roMi|iren(l    Iroi-.  oi-dn^s  de   laiseean.x 
muscidaires  disposés  sur  deux  jilans  (ju'dn   Irouvt-   iiilinu'menl  eonfondus  ver- 


Snl  iicil..  1U7 

la  |»arlic  iiilV'i'ii'iin'  de  la  l'i'ulnii  soiii'rilirrc.  (',lia(|iM'  l'ai^ccaii  i<(il(''  |iai-ail 
ciiloiin''  (riiiic  ;L;aiii('  cKiiiicctivc  (■iiiaiiaiil  <lr  r('ii\rl()|»|ir  apoïK'vroticjuc  du 
iimsclc  qui  lui  a  (loniK-  iiaissaiict'.  I.c  plan  siipcilicicl  coiiiiirciul,  outre  la  por- 
lioM  inrri'icun'  des  l'aisceaiix  Imiil:  ihnliiiaiix  du  niuscic  l'roiilal  cngainés  dans  le 
l'ascia  de  ce  dernier  unisrie,  (|uel(|ues  l'aisceaux  exceiitriijues  du  uiust.le  orhi- 
ciilairc,  |dus  superlicielleiueul  |»lacés  (|ue  le  muscle  frontal,  et  |)rincipalenienl 
ahoiidaiils  vers  le  Ixu'd  inIV'rieur  du  soiin  il.  I.r  |tlan  profond  r(unprend  surtout 
le  cor|)s  du  nuisele  soureilier  eugainé  dans  un  fascia  plus  dense  que  celui  du 
nuiscle  frontal.  Entre  ces  deux  ])lans  niuseulaires  s'interposent,  par  places, 
de  lariit's  nappes  de  tissu  conjonctif  lâche  chargé  île  lohulcs  adipeux;  partout 
ailleurs  on  voit  les  deux  plans  musculaires  ]»lus  ou  moins  confondus  entrp 
eux. 

Les  t'iivcloitpcs  a|)imt''vn)li(|iies  tics  iinisclos  ollreiil  en  géiu-ial  une  slnicturo  assez  com- 
plexe |iroveiiaiil  de  riiUerpositioii,  entre  les  divers  faisceaux  musculaires,  des  prolon^c- 
ineuls  (le  l'aiiuncvrose  épicrànieune.  Ptiiu-  raclion  des  muscles  de  la  rég-ion  sourcilière  et  le 
rôle  lies  sourcils  dans  In  vision,  nous  renvoyons  le  lecteur  à  la  .Myolofiic  de  ce  traité.  Nous 
liTons  ici  simplement  idtserver,  avec  llyrtl,  ([ue,  dans  la  contraction  du  muscle  soureilier 
inséré  sur  toute  la  moitié  interne  du  soinr.il.  ce  n'est  pas  à  proprement  parler  ce  dernier 
ijui  se  fronce,  mais  seulement  la  peau  entourant  la  périphérie  île  sa  moitié  interne.  Dans 
ce  dernier  mouvement,  connue  dans  l'élévation  en  masse  de  la  reiiion  sourcilière  sous 
l'action  du  muscle  frontal,  l'extrémité  de  la  i|ueue  du  sourcil  reste  presque  entièrement 
inunobile. 

Le  léger  degré  de  synergie  qui  existe  entre  la  contraction  de  ce  dernier  muscle  et  celle 
des  muscles  droit  supérieur  et  releveur  de  la  paupière  a  été  utilisé  en  pathologie  pour 
remédier  à  certains  cas  de  blépharoptose,  en  mettant  la  paupière  supérieure  sous  la  dépen- 
dance encore  plus  directe  du  muscle  frontal,  soit  par  la  création,  au  moyen  de  sétons,  de 
lirides  fibreuses  interstitielles  allant  verticalement  du  sourcil  aux  cils,  soit  par  la  dissection 
ilans  la  partie  su|)érieure  de  la  paupière  d'un  lambeau  quadrangulaire  qu'on  suture  ensuite 
au  sourcil  (Kiinigstein.  licitr.  z.  AufjfnheiiU.,  .\XV.  ISUO,  ]).  V-V.)). 

4"  Couche  sous-musculaire  de  tissu  conjonctif  lâche.  —  Cette  couche,  dans 
laquelle  se  passent  les  mouvements  de  glissement  du  sourcil  sur  le  périoste, 
forme  au-devant  de  ce  dernier  une  nappe  continue  hien  distincte  où  se  volt  du 
tissu  adipeux. 

La  couche  cellulcuse  sous-muscnlaire  n'est  en  somme  que  le  prolongement  inférieur  de 
la  couche  cellulcuse  sous-aponévroti([ue  du  cuir  chevelu.  En  cas  d'hématome  traumatiiiue. 
de  suppuration  ou  d'emphysème  par  fracture  du  sinus  frontal,  c'est  elle  et  non  la  peau  qui 
devient  le  siège  des  inliltrations  pathologiques.  H  existe  d'ailleurs  entre  les  téguments,  la 
niuche  cellulaire  sous-cutanée  et  le  plan  musculaire  une  telle  homogénéité  que  les  lèvres 
des  plaies  intéressant  seulement  ces  trois  premières  couches  n'offrent  aucune  tendance  à 
s'écarter  (Tillau.x). 

Les  mouvements  de  glissement  du  sourcil  seraient,  d'après  .MerUel,  aussi  étendus  du  côté 
du  front  que  du  côté  de  l'orbite,  contrairement  à  l'opinion  de  Luschka  et  de  Hyrtl  pour  qui 
le  premier  de  ces  deux  mouvements  serait  beaucoup  plus  limité.  Le  sourcil  toutefois  glis- 
serait beaucoup  moins  du  cyté  de  sa  tète,  fixée  au  s(iuelette  par  l'insertion  sous-glahellaire 
du  muscle  sourciller,  que  du  côté  de  sa  queue. 

0"  Périoste.  —  Le  périoste,  épais,  fortement  adhérent  au  squelette  sous- 
jacent,  se  continue,  d'une  part,  avec  celui  des  régions  frontale  et  orbltaire,  et, 
d'autre  part,  avec  le  septum  orbitale,  qui  n'en  est  qu'une  émanation  et  le  rat- 
tache au  bord  supérieur  du  tarse  de  la  paupière  supérieure. 

Le  squelette  nous  étant  déjà  connu,  nous  ne  reviendrons  pas  ici  sur  sa  description.  No- 
tons seulement  en  passant  l'existence  assez  fréquente  démontrée  par  Kimigstein  (loc.  cit., 
p.   413)  de    petits  canalicules  vasculaires   qui  feraient  communiquer,  notamment  dans  le 


[PICOU^ 


1148  ANNEXES  DE  L'OKIL. 

voisinnpc  <le  ri'clii'iiUTiirc  siis-orliil.-iiri'.  l,-i  surface  o.\lt}ricui('  ilo  l"os  avec  la  cavitt- ilii  sinus 
Irorilnl. 

\'ais>:caiix  d  iicrf^.  —  Le  s;u)<i-  artf'i'icl  j»ar\iciit  aux  sourcils  par  (jiialrc 
voies  différentes  qui  sont  :  lai-tère  Frontale  interne,  l'artère  sus-orbitaire, 
l'artère  temporale  superficielle  et  l'artère  laervmale.  Tous  ces  vaisseaux, 
profonds  avant  d'aborder  le  sourcil,  ne  tardent  j)as,  après  être  parvenus  dans 
le  voisinage  du  rebord  orbitaire,  à  se  porter  obliquement  vers  les  couches 
superficielles  du  Front  qu'ils  atteignent  à  deux  travers  de  doigt  environ  au-des- 
sus de  l'orbite.  Les  artères  Frontale  et  sus-orbitaire  offrent  en  général  un  calibre 
assez  étroit,  surtout  la  première  qui  peut  souvent  apparaître  comme  un  rameau 
sans  importance;  cela  tient  à  la  suppléance  réciprfiqnc  Fré([uente  de  ces  deux 
artères. 

I.i's  liDiics  ailcriels  (|ncl((ui'  immi  iiiiiiinlaiits  leposcnt  (liicclcinent  sur  le  périoste,  fies 
Iniiics  ne  laiileiit  pas  à  se  diviser  eu  fournissant  des  branches  ijui,  s'anasloinosant  entre 
elles  à  la  face  profonde  du  plan  musculaire  de  la  région,  forment  fréciueiiiment  à  ce  niveau. 
|)arallèlenient  au  bord  sn])érieur  du  sourcil,  une  sorte  û  arcade  arlérielle  souvent  ilouiile, 
dans  la  struclure  de  lii(|uelle  domine  le  tissu  éJasticpie.  De  cette  arcade  jiartent  de  lins 
lamciuix  (]ui  liaversent  ohli(|uemenl,  le  ])lan  nnisculaire.  Ceux-ci  viennent  former  à  la  face 
su|)erlicielle  de  ce  plan,  par  leurs  divisions  fréqueimnent  anastomosées  entre  elles,  une 
sorte  de  réseau  à  grandes  mailles  verticales.  De  ce  réseau  se  détachent  des  hranches  mi- 
luiscules  dans  la  struclure  descpielles  dominent  les  fihres  musculaires  lisses.  Os  fines  divi- 
sions, après  avoir  traversé  ohli(pi(uiient  dans  le  sens  autcro-postérieur,  la  couche  celluleuse 
sous-cutance.  viennent  se  bifur(|uer  à  la  face  profonde  du  dernu*  :  chacun  des  ramuscules 
de  hifurcation  se  rend  à  la  hase  d'une  grosse  glaiule  séhacée  oii  il  se  ri'sout  en  un  riche 
réseau  périglaudulaire,  après  avoir  fourni  lui-même  d'autres  divisions  impoitantes,  dont 
<|uel(|ues-unes  oiïrent  un  calibre  su|)érieur  à  un  dixième  de  millimètre.  Ces  dernières  four- 
nissent aux  poils  leurs  réseaux  piMifolliculaires  et  viennent  finalement  s'éjiuiser  dans  i;n 
grand  réseau  microscopi(|ue  terminal  situe-  dans  les  couches  superlicielles  du  derme. 

Les  veines,  a[)rès  avoir  Formé  dans  la  couche  celbdeuse  sous-cutanée  un  pre- 
mier réseau  de  quel(|iu^  iinporlance,  viennent  finalement  se  jeter  dans  une 
arcade  sitiu''e  à  la  l'ace  |»rolon(le  du  plan  nnisculaire,  parallèlement  au  bord 
inférieur  du  sourcil.  Dans  celte  arcade  (|ui,  Iribntalre  de  la  veine  opbtalmii|ne 
suj)érieure,  s'anastomose  avec  la  veine  temporale  superficielle,  la  veine*  Fron- 
l.ile,  les  veines  palpébrales,  les  veines  du  dipldé  el  larcade  homologue  du  ciMé 
op|)osé,  on  observe  de  noni!)reiises  xalvules  diri^cinl  le  sang  vers  l'angle 
interne  de  lo'il. 

Cette  arcade,  dc<'ri(e  par  certains  anicuis  sous  Icmioiu  d(>  veiiu'  marginale (c. //no-.'/i/i'i/fs). 
forme  l'origine  de  la  veine  frontale  externe;  elle  se  déverse  dans  la  veine  ophlalmiiine 
supérieure,  en  dehors,  par  1  inleiinediaire  de  la  veine  lacrymale,  el  en  dedans,  par  le 
Ironc  comnuni  ([u'elle  forme  avec  la  veine  frontale  interne.  De  la  veine  ophtalmi(iue  supe- 
lieure,  le  sang-  veineux  passe  dans  le  sinus  caverneux,  puis  dans  la  vei>ie  jug-ulaire 
inlerne;  inie  petite  |)arlie  ce]»endanl  de  celui  de  la  queue  du  "sourcil  se  rend  directement 
j)ar  les  veines  temporale  et  faciale  antérieure,  dans  la  veiiu*  jugulaire  externe,  (tn  cite  des 
faits  dans  li's(|uels  un  furoncb»  de  la  icgion  sourcilière  se  serai!  compliiine  de  phlcbile  du 
sinus  caMMiieuN. 

Les  vaisseaux  I vni|)haii(pies.  nés  d'un  i'l(  lie  réseau  (|iii  occupe  les  couclu>s 
les  plus  siipei'licicllcs  du  dernu",  cl  dans  Icijuel  on  observe  tles  Ironcnles  d'un 
calibre  de  II  mm.  I,  se  nuuilrant  sur  les  ((Uipcs  hislologii|ues  de  la  région 
connue  de  larges  lacunes  irrégtdières  el  béantes.  \(Uil  en  majenre  partie»,  avec 
les  l\in|diati(|iies  palpi'hranx  externes,  se  jeter  dans  lt*s  ganglions  paredidiens. 


I'\l  l'li:i!KS.  1U9 

l'ii  |M'lil  Lirnii|ic  ii(''  (lu  lidiil  inri'-i-iriir  (If  l.i  Irir  du  soiirril  v;i  se  rciMlic,  iiiii 
;iii.\  lviii|»li;iri(|ii('s  (II-  la  iiioilir  iiilcnic  ilrs  |i.iii|nrri'>.  ;i  di-iix  L^ani^lions 
soiis-iiiaxillaii'cs  siii'  l('s(|iicls  nous  aiiiniis  hn'iiiril  a  rc\i'iiir. 

I,a  plus  ^rariilc  iiarlic  lies  l\  iii|iliati(|ii('^  du  sduiril  si-  icmlcul  a  deux  liuiio  l\  iti|)lialiijU('s 
liarallcics  signales  par  Kulliicr  {/>(•///■.  :.  I.liii.  l'Iiir..  X.W,  1H'.)!I)  cl  f|ir(m  voit  uaitic  vers 
la  liiitii"  iiiciliaiic  au  niveau  de  la  lai-iui'  du  uc/.  pour  venir  ensuite  lon^iorlc  luml  inleriour 
lin  sourcil  i>t  se  jeter  :  Tuu  supérieur,  dans  les  f,^anf;li(ins  parotidi<Mis  supérieurs  ((tri-au- 
liculaire);  l'autre,  iidV'iieiU'.  daii^  les  -aii:;li(Uis  ])arolidions  inférieurs. 

Tous  1rs  muscles  du  sourcil  sont  inncr\{Vs  pai"  les  l'auicaux  IVoiilaiix  du  ni'il 
l'acial,  (|ui  les  al)onloiit  par  leur  l'ace  jjroloudf.  \a's  troncs  ner\"oux  de  (|uid(|ue 
iuiporlaiice  ne  s'(d»s('i'veut  dailleurs  au  sourcil  que  sur  les  deux  laces  ou  dans 
I  iulerslice  du  plan    uitisculairc  de  la  ri'piou. 

(Juantau.x  iilels  seusilifs,  ils  sont  l'ournis  par  les  deux  nfM'f's  Iroulaiix  externe 
et  inleriu',  apj)lii[ués  sur  le  rebord  de  lorbile  et  situés,  le  premier  à  lui  travers 
de  doigt  do  la  ligne  médiane  (Merkel),  le  second  en  dedans  du  milieu  de  la 
distance  séparant  de  la  suliu'e  fronto-malaire  le  plan  sagittal  médian.  I.a  tête 
du  sourcil  rei;oit  encore  des  filets  du  nerf  nasal  externe  (l)araigne/.  et  I.ahougle. 
Arcliir.  (I'i)j)hl(il inul ..   IS(S'.I);   la   queue  en  reçoit  égalenuMit  du  uerl"  lacrymal. 

D'ajirès  i'ndise  (l)ii'  oln-rjh'iflil.  Xcrri-n  des  A'o/</'es.  lîerlin,  IS'.l.'i)  et  d'après  Zander  (Ann- 
liiiti.  J/efIc.  ISi)7),  la  (|ueue  du  sourcil  pouirait  en  outre  recevoir  assez  fré([ucininent  des 
lilets  dos  rameaux  leniporo-nialaire  et  auriculo-teniporal,  de  luèine  ([ne  la  tète  se  trouve 
parfois  innervée  jiar  des  filets  ascendants  du  nerf  sous-(Ml)itaire.  La  tète  et  la  queue  du 
sourcil  aiu'aient  donc  fre(|ueniiuent  une  innervation  tlouhle,  et  parfois  même  triple  (nerf 
lacrymal,  nerf  tenip(Uo-malair(>  et  nerf  auriculo-temiioral  au  niveau    de;  la  (|ueue). 

D'après  IJock  et  d'ajirès  MecUel,  il  wk  serait  pas  exceptionnel  do  voir  un  rameau  du  nerf 
fionlal  interne  venir  se  distrii)uer  à  la  tète  du  sourcil,  après  avoir  traversé  le  sinus  frontal, 
sous  la  nuKiueuse  de  cotte  cavité. 

Nous  n'avons  pas  à  faire  ici  romlirvolon-ie  de  la  région  sonrcilière;  lappelons  toulefuis 
i|\ie  le  développement  de  celle-ci  aux  dépens  de  la  première  fente  lirauchiale  rend  compte 
de  la  préseni-e  relativement  fréquente  des  angiomes  et  des  kystes  dermoïdes,  notamment 
clans  la  queu(>  du  sourcil. 


PAUPIERES 


Di""  fini  lion.  —  Les  paupières,  organes  de  protection  de  l'u'il.  sont  deux 
voiles  inusculo-membraneux  qui,  étendus  jusqu'au  pourtour  de  l'orbite  et 
opposés  par  leurs  bords  libres,  limitent  entre  eux  une  ouverture  transversale 
dont  les  dimensions  en  largeur  varient  sans  cesse  à  cbaque  instant,  laissant  à 
découvert  une  partie  plus  ou  moins  grande  de  la  face  antérieure  du  globe 
oculaire,  sur  lequel  ces  voiles  se  moulent  et  s'appliquent  directement.  L'ouver- 
ture qui  sépare  les  deux  paupières  porte  le  nom  d'orifice  palpébral  ;  à  cbacune 
de  leurs  extrémités,  les  deux  bords  de  cet  orifice  s'unissent  à  angles  aigus 
([u'on  désigne  communément,  d'après  leur  situation,  sous  le  nom  d'anfjlc 
externe  et  d'angle  interne  de  l'o'il,  ou  encore  sous  celui  de  coinmis^frrcs  pal- 
Itrlrralcx  interne  et  externe. 


[PILOU.] 


1150  ANNEXES  DE  L'OEIE. 

Les  deux  paupières  sont  :  l'une  supérieure,  et  lautrc  inférieure.  La  pau- 
pière supérieure  est  plus  mobile  et  plus  étendue  que  l'inférieure;  c'est  elle  qui 
recouvre  la  plus  grande  partie  de  la  surface  antérieure  du  globe,  et  cette  partie 
s'accroît  encore  elle-ménie  quand  le  regard  se  dirige  en  bas,  pour  atteindre 
son  maximum,  lorsque  la  fente  [)a]pébrale  est  entièrement  close,  comme  dans 
le  sommeil.  Les  deux  paupières  présentent  d'une  façon  générale  la  même  dispo- 
sition anatomique;  aussi  suffira-t-il  de  n'en  décrire  qu'une  seule,  en  signalant 
au  passage  les  quelques  détails  qui  peuvent  la  différencier  de  l'autre. 

Limiter.  —-  A  l'état  normal,  les  paupières  paraissent  se  continuer  sans  ligne 
de  démarcation  bien  nette  avec  les  téguments  des  parties  voisines  de  la  face. 
Mais  à  l'état  palliologi(]ue,  dans  les  cas  d'iedème  ou  d'extravasation  san- 
guine, on  voit  par  le  développement  spécial  de  la  tuméfaction  dans  leur  région, 
ces  limites  s'accuser  nettement.  C'est  qu'il  existe  au-dessous  de  la  peau  des 
paupières  une  coucbe  de  tissu  cellulaire  lâche,  entièrement  dépourvue  de 
graisse,  et  par  conséquent  non  bridée  au  squel(>lte  par  des  couches  conjonctives 
à  disposition  aponévrotique,  comme  cela  s'observe  à  la  face  partout  où  l'on 
rencontre  des  nappes  de  lobules  adipeux;  cette  couche  de  tissu  cellulaire  lâche 
favorise  dans  la  région  palpébrale,  plus  que  partout  ailleurs,  les  infiltrations  ' 
de  toute  nature  qui  font  saillir  plus  ou  moins  cette  région  et  en  accusent  ainsi 
nettement  les  limites  (Merkel). 

Le  rebord  osseux  de  l'orbite  constitue  également  pour  la  délimitation  ^\o<^ 
|)aupières  un  point  de  repère  des  plus  importants. 

D'ailleurs,  pour  la  paupière  supérieure,  la  limite  naturelle  répond  en  haut 
au  bord  inférieur  du  sourcil,  région  où  la  peau,  chargée  de  lobules  adipeux, 
devient  plus  dense  et  présente  une  autre  structure. 

Pour  la  paupière  inférieure,  les  limites  du  côté  de  la  joue  sont  bien  moins 
accusées,  et  se  trouvent  simplement  indiquées  par  une  sorte  de  dépression 
transversale  en  forme  de  gouttière,  dont  l'axe  représente  un  arc  à  concavité 
supérieure  embrassant  la  partie  inférieure  du  globe  oculaire;  cette  dépression 
qui  s'enfonce  entre  ce  dernier  et  le  squelette  de  l'orbite,  est  située  au-dessus 
du  rebord  inférieur  de  la  cavité  orbitaire,  et  est  généralement  connue  sous  le 
nom  de  -s/Z/o»  ijrbilu-pnii)(''brnl  infrru'ur  (Sappey).  Ce  sillon,  parfois  à  peine 
accusé,  parfois  même  remplacé  par  ime  sorte  de  bourrelet  légèrement  saillant, 
est  surtout  apparent  chez  beaucoup  de  vieillards.  Les  auteurs  allemands  font 
arriver  la  paupière  inférieunMin  peu  {dus  bas,  jusqu'au  sillnn  JKCfO-palpébral. 
sur  lei|iiel  lums  rexiendrons  jtiiis  juin. 

Du  coté  externe,  sauf  chez,  les  individus  amaigris,  les  pauj>ières  se  continuent 
insensiblement  avec  la  ])eaM  de  la  tcMupe;  à  un  âge  avancé  on  v  aperi;oit  des 
|)lis  lavonnés  ap|»elés  vulgairement  jinlfi'  il'oie:  l'un  d'eux  plus  aeeentué  cor- 
respond au  lUjdinont  pulpclnuil  exlcrnc,  que  nous  aurons  à  t-tudier  plus  loin 
(Panas,  Trfiilr  ^/cs-  indladiPS.  des  j/i^K.r\  t.  IL  Paris,  ISU'i). 

Du  côté  nasal,  l.i  liiiiite  interne  des  paupières  se  trouve  encore  assignée  par 
le  prolongiMuenl  sM[)érieur  du  sillo)i  urliiln-jniljn'ItfKl  infr rieur,  prolongement 
([u'une  corde  transversale  sous-cutanée  saillante,  répondant  au  /ii/ainrnt  pnl- 
pébral  interne,  ilunl  il  sera  ([uestioii  un  peu  plus  lniii.  divise  en  deux 
parties. 


r\i  i'ii:i<ES.  1151 

nniii'llKio)l>'.  -  -  D'apivs  V[\i-\is  (  Anii/ilrs  irorullsl .,  mA.  !I'( cl  li;!;  cl  Arch. 
/".  (t/i/il..  ISSii),  (|iii  s'csl  particiilirrciiiciil  (icciipi'-  des  (liiiiciisioiis  «ii-  la  |)aii- 
|iit''rc  sii[)i''ii('iii'(',  il  V  aurait  dans  les  incnsiiralitiiis  de  celle  |taMpière  deux 
(■Icmciils  à  coiisidcici-  :  I"  la  dislance  verlicale  cpii  sépare  le  Ixtrd  lihre  du 
milieu  du  sourcil,  l(U's(|ue  l'u'iJ  ('--l  reruic  ;  li  '  rexiension  verlicale  diuil  la  [)eau 
de  celle  paupière  est  susce|»tiljle.  l'our  celle  dernière  nuMisui'aliou.  qu'un 
jiourra  regarder  citiuiue  salisraisanle  lorsque  loules  les  rides  de  la  j)eau  seront 
elTact-es,  il  lend  la  |)aupière.  en  liranl  eu  has  sur  les  cils,  et  mesure,  pour  la 
s(>c(inde  lois,  dans  cette  nouvelle  allilude,  la  distance  qui  sépare  le  bord  lihic 
du  milieu  du  sourcil.  L'e.xtension  verlicale  ainsi  ohlenne  indique  la  quantité 
de  peau  d(uit  le  sujet  dispose  pour  l'ecouvrir  la  partie  de  la  lace  antérieure  du 
;.;Iol)e  oculaire  qui  se  Irouve  cachée  par  la  jjaupière  supérieure,  lor.sque  l'o-il 
est  l'ernié.  Le  rapp<ut  des  deux  dimensions  verticales  que  nous  venons  ainsi  de 
déliuir  renseig:ne  sur  le  degré  ])ossible  d'occlusion  des  paupières.  D'après 
Kuclis.  pour  (|ue  la  l'ente  palp('I)rale  puisse,  chez  l'adulle,  se  l'eriner  sans  dil'fi- 
cullé,  l'exlensiou  verlicale  de  la  peau  doit  dépasser  la  moitié  de  la  hauleur  de 
la  pau|)ièi'e.  I)ès  ([ue  Texlension  verli<ale  descend  au-d(>ssous  de  ce  (diillre,  il  v 
aurait  du  lagoi)litalnios  pouvant  entraîner  du  larmoiement  et  de  la  l)lé[)liarile 
ulcéreuse (Fu(dis).  La  hauteur  de  la  paupière  supérieure,  qui  mesure  12  uini.  o 
vers  la  lin  de  la  première  année,  atteint  son  niaxinuini  (2")  millimètres)  vers 
l'âge  de  20  ans;  puis  elle  diminue  dans  la  vieillesse  par  suite  de  l'ahaissemenl 
du  sourcil  (Fuchs).  La  hauleur  de  la  paupière  inférieure  che/.  l'adulle  est  de 
il  à  I"?  millimètres  seulement  (Hidiel). 

Forme.  —  La  l'orme  des  paupières,  essentiellement  liée  au  volume  et  au 
siège  du  globe  oculaire,  dépend  aussi,  jusqu'à  un  certain  j)oinl,  du  mode  de 
conformaliou  de  r(U'l)ile.  Suivant  ([ue  le  globe  de  l'o'il  paraîtra  plus  ou  moins 
propulsé,  soit  par  suite  d'un  (lévelo[)j)ement  moindre  de  la  profondeur  de  la 
cavité  orbilaire,  soit  par  l'accumulation  dans  cette  cavité  d'une  i)lus  grande 
quantité  de  graisse,  on  aura  des  paupièi"es  plus  ou  moins  arrondies  et  plus  ou 
moins  saillantes.  Dans  le  cas  contraire,  les  paupières  paraîtront  plus  ou  moins 
rétractées.  La  forme  des  paupières  dépend  encore,  dans  une  certaine  mesure, 
de  l'état  de  tension  plus  ou  moins  variable  des  liquides  remplissant  le  globe 
oculaire,  tension  dont  il  est  facile  d'appi'écier  le  degré  plus  ou  moins  considé- 
rable en  touillant  le  globe  oculaire  à  travers  la  paupière  supérieure  fermée 
(A.  Terson,  Ennjclop.  franc,  d'opht.,  t.  L  1903).  Chez  les  enfants  et  les  per- 
sonnes à  peau  délicate,  on  peut  voir  vers  le  sommet  de  la  voûte  palpébrale, 
lorsque  l'œil  est  fermé,  une  voussure  peu  prononcée  qui  répond  à  la 
cornée. 

Couleur.  —  La  couleur  des  paupières  est  généralement  en  harmonie  avec 
celle  de  la  peau  de  la  face  ;  celle  de  la  paupière  inférieure  est  souvent  légère- 
ment plus  foncée  que  celle  de  la  paupière  supérieure.  Cette  couleur  varie  d'ail- 
leurs suivant  les  circonstances  et  l'état  général  du  sujet.  Ainsi,  d'après  Wal- 
deyer  ((f/vV/V'-S/n/?/scA'  llilh..  I),  toutes  les  causes  qui  font  varier  la  quantité 
de  lymphe  contenue  dans  les  mailles  du  tissu  conjonctif  lâche  de  la  peau  des 
paupières  amènent  un  changement  notable  dans  la  coloration  de  celles-ci. 
Pour  L.  Dor  {La  fatigue  orulairt',   Paris,  I89U),  l'aréole  palpébrale,  surtout 

IPICOU.] 


1152  ANNEXES  I>E  LOKIL. 

visible  ;i  l;i  lalliitic.  ne  «Icvrail  j)as  rtrc  enlièroiiioiil  allriliiiét'  au  retrait  de  la 
lymphe,  mais  plulAI  à  un  vi'ritablo  réflexe  de  pigmentation,  consistant  dans 
la  migration  superdeielle  des  cellules  chromatopliores  qui  deviennent  alors 
plus  apparentes  dans  la  zone  entourant  le  muscle  orbiculaire. 

(liiez  les  sujets  très  hldiids.  il  n'est  j)as  rare  de  rencontrer  au  niveau  du  bord 
libre  des  paupières  i\n  liséré  byperémié.  cjui  donne  à  leur  physionomie  un 
aspect  assez  disgracieux  (Panas). 

(liiez  les  individus  aux  joues  colorées,  la  coloration  rouge  des  téguments  ne 
s'étend  jamais  aux  pau[)ièrcs.  Généralement,  même,  elle  ne  dépasse  jamais  par 
en  haut  une  ligne  horizontale  menée  par  l'angle  externe  de  l'ieil  (Arlt,  Arcli. 
/'.  (tplit..  IX(iH).  Dans  certains  cas  la  coloration  des  paupières  devient  de  plus 
en  plus  foncée,  mais  beaucoup  plus  du  côté  interne  que  de  l'externe  (Merkel, 
Anal.  Toi». A.  I,  p.  IS'i).  Du  coté  externe  il  n'est  pas  rare  de  voir  une  légère 
dépressi((n  linéaire  lisse  qui,  allant  de  la  commissure  externe  des  pau[)ières  au 
nrbord  tcMoporal  de  la  cavité  orbitaire.  semble  prolonger  dans  cette  direction 
1('  bord  libre  de  la  |);iu|)ière  supérieure.  Au-dessous  de  cette  dépression,  la  peau 
l'orme  une  zone  plus  ou  UKiins  pigmeiilée  de  2  à  '?  millimètres  de  lai'geiir. 

(loM  1(11  itATioN  i;xri':iui:i  lu:.  —  On  dislingue  dans  chaque  paujjière.  deux 
faces  :  l'une  antérieure  et  l'autre  postérieure;  deux  hords  :  l'un  adhérent  et 
l'autre  libre;  et,  enfin,  deux  extrémités  :  l'une  interne  et  l'autre  externe. 

Face  anléfiriirc.  —  A  la  paupière  inférieure,  celte  face,  régulièrement  con- 
vexe dans  tous  les  sens,  répond  au  globe  oculaire  dans  toute  son  étendue. 

A  la  paupière  supérieure,  elle  j)résenle  deux  parties  hien  distinctes  dont 
raspe<l  varie  sui\  ant  (jue  l'œil  est  ouvert  ou  fermé. 

Si  l'on  examine  dans  tous  ses  détails  la  ])aupière  supérieure  d'un  wW  fermé, 
on  distinguera  chacune  de  ces  deux  parties  aux  caractères  suivants  :  l'une, 
inférieure,  à  forme  pour  ainsi  dire  constante,  et  dont  la  fixité  se  trouve  déter- 
minée par  la  présence,  dans  la  paupière,  d'une  lame  fibreuse  solide  qui'  nous 
aj)prendrons  à  connaître  plus  tard  sous  le  nom  de  (unie,  est  lisse,  résistante, 
moulée  sur  la  face  antérieure  de  l'oil  et  en  contact  avec  lui  :  c'est  la  purtio)! 
tarsalc  ([(An  jiaupière  siipérieure(Henle)  ;  l'autre,  supérieure,  voisine  du  rebord 
osseux  de  Idrbite  el  (|ii"on  désigne  pour  cette  raison  sous  le  nom  de  portiim 
orbiUfire  (Meule),  (>st  simjilement  culanée,  indépendante  de  la  fornu>  de  l'ieil. 
puisqu'elle  n'est  plus  en  ra|>|)orl  |»r(tfondément  (ju'avec  la  graisse  de  la  cavité 
orhitaire  vers  laquelle  elle  se  di'prime,  légèrement  concave  et  inclinée  en  bas 
et  séparée  dans  toute  son  étendue  de  la  |)récédente  par  un  sillon  dont  le  grand 
axe  es!  incurvé' en  arc  à  concavité  inférieure,  sillon  dont  le  fond  arrondi  repré- 
senle  jdiiiril  une  fosse  :  c'est  le  sillon  orbilo-palpclnul  ^xpcrirur  (Sappey). 
peu  ap|)arent  chez  les  sujets  gras,  hien  man|ué  au  contraire  chez  les  individus 
maigres  et  dans  les  premières  années  de  la  vie.  Chez  la  femm(\  la  distance 
([ui  le  sépare  du  sourcil  serait  nn  peu  plus  grande  (pie  (lie/  riiomme  (.Merkel 
et  Kallius,  li rd/'c-Sdiniscli'  Ihlh.,  1.  l'.KH).  Sur  l'o-il  ouvert,  la  plus  grande 
|>arlie  des  deux  portions  tarsale  et  orbit;»ire.  entraînées  par  h^  bord  supérieur 
du  tarse,  se  déprimeni  prorondcmeiil  Ncrs  la  cavité  de  I  orbite,  el  le  sillon 
orbito-j)al|)ébral  supérieur  devient  dans  ce  cas  un  véritable  jili  profond,  formé 
par  une  grande  étendue  de  la  surface  de  chacune  d'elles  :  la  portion  orbitaire 


i 


i'\iii'ii:i;i> 


1153 


a(»|);ii-;iil  ;il(ii's  rdiiiiiii'  une  soilr  ilc  IkiiiiitIcI  I  i;iii^\  (  l'^al  mii'|)I(iiiiI);iii  I  le  ;:l()lir 
<Ii'  liiil.  iMiiincIcl  ,iii-(l('ssniis  (lii(|ii('i  la  |)oi'liiiii  laisalc  peut  .se  dissinmlcr 
|ii('M|ii('  cil  Idlalilc;  ce  liniin-clct  s'a|>laiiil  par  nue  Iraclinn  cxci'f •('•(■  sur  la  [teaii 
(lu  IVoiil  nu  sdiis  racllidi  (In  uln^(■le  ridiiiai  (lleiile). 

I*ar  ses  deuN  e\l  n'inih-s.  le  sillim  (irlulo-palpélHal  siipi-rienr  \ieut  se  jx-rdrc 
iuscusihleineiil  dans  les  li\i;iiiiieiils  des  r(''<!ions  Noisiucs  :  en  dedans,  à  4  ou 
y>  uiillinK'Ires  au-dessus  de  l'aiiLile  inlerne  de  l'd'il  ;  eu  deluns,  nu  peu  au-dessus 
de  l'an^'le  exicrne.  au  niveau  de  l'apupliN  se  de  Tus  inalaire  (iii  on  le  noiI  parfois 
se  continuel'  avec  rnii  des  jdls  de  la  |ialle  (rnie. 


I.a    l'ai'i'    aiili'iifuic    de-;    |i,iii|iicr('s    csl    rciiiari|iia  lilc    par    li'>   >illoiis   cl    lc>    riilo  iiiTuii 

ilisi'iils  |iiMir  la   |ilii|iarl  clic/  rciilaiil   cl  cIk 


s,7/„„  j„{,„~ 
p'tlj).    (Irsr. 


lioirrelet 


sut.   orbitn- 

palp.  inf. 

L —  Sillon  ju(/o- 
pal/j.  asr. 


122.  —  Silluiis  (le  la  ri^-'iioii  i)nlpcl)ralc 
(ccil  (lioil).  (D'après  .Morkel.) 


(iliscivc  iioi  inalciiiciil.  (ics  sillons  et  ces  riilc 
raiiiillc,  cxisleiil  Idujimus  chez  l(^  vieil- 
lard. Nous  connaissons  (ii'jii  le  sil/mi 
(irliilii-iHiljirlirol  iiifrrii-iir.  (luire  rc  sil- 
lon, on  voil  encore  an-dessons  de  la 
paiipic'ie  iiilÏMienre,  princi[)alemenl  clic/ 
l(>s  individns  (l'un  cerlain  à^-c.  un  aulic 
sillon  ipii  sit'^'c  an  niveau  du  icliord 
infciienr  de  l'orliile.  Arit,  (|ni,  le  pre- 
mier, l'a  ilecril,  lui  donne  le  nom  de 
sill(i/i  ji(;/n  /iiil/irhni/  et  Iiii  recoiiiiail 
deux  parties  :  ruuc.ascendtinle,  formant 
un  are  de  cercle  dont  la  concavilt'  rc- 
iiarde  en  hnnt  et  en  dehors,  r(''pon(l   au 

hord    inlerienr  de   la  ])orlion  cutan('e  i\[\  miu>c1c  orhiciilaire:  raulre.  descenduiite.  concave 
en    hani    cl  t'w    dedans,  commence   en    liant    vers  le  bord  inft'rienr  du   lii;ament   palpebral 
externe,    el    vient   en   bas,  vers  le    milieu    du  bord  adhèrent  de  la  paupière   inférieure,  se 
réunir  il  la  jiarlie  ascendante  (]u'elle  n'atteint  ce]tendant  pas   lonjonrs  :   la    jiartie  descen 
liante  répond  au  bord  interne  dn  nuiscle  petit  7.y^omati(|ue. 

Chez  renfanl.  le  sillon  orbito-palpébral  inférieur  n'est  représenté  (|uc  |iar  une  simple  pou  I- 
licre  peu  ]>rofonde  :  il  iTapparail  bien  neltonuMil  ipie  vers  le  milieu  de  Tàizc  adulte;  dans 
la  vieillesse,  par  suite  de  la  voussure  que  birmc  la  |)artie  iiifcrieuic  de  la  paujiière,  il 
devient  encore  plus  accusi'-. 

On  jient  encore  obser\('r  sur  ehai|ne  paupière  nn  autre  pli  transversal  à  ](eu  prés  paral- 
lèlement snper|)ose  nn  bord  convexe  dn  tarse  et  (|ui,  ayant  son  point  de  départ  au-dessus 
ou  au-dessous  dn  lac  lacrymal,  suivant  la  paupière  considérée,  forme  un  arc  de  cercle  con- 
centri(pie  à  la  fente  i)alpébrale  ouverte,  el  vient  se  terminer  eu  dehors  au  niveau  du  liga- 
ment jialpébral  externe.  A  la  pau])icre  inférieure,  ce  dernier  sillon  peut  parfois  être  double: 
son  existiMicc  serait  des  plus  constantes  :  on  rapei(,-oit  déjà  chez  les  enfants  d'un  certain 
à,ue.  et  son  ixtint  de  dé|)art.  du  côté  interne,  coirespondrail  au  jioint  lacrvmal  (Kimipstcin, 
l!('!lr.  :..  Aixjciilirilk..  XXV,     [).  4l(i.  IS'Jti). 

Les  plis  horizontiuix  des  j)auj)ières  j)araissent  d'ailleurs  se  multiplier  avec  Fà^e:  et,  à 
une  période  avaiu^ée  de  la  vie,  il  vient  encore  s'y  ajouter  des  rides  verticales  ou  obliques, 
(jui.  coupant  les  plis  précédents,  donnent  lui  aspect  gaufré  à  la  peau  des  paupières. 

Dans  la  vieillesse,  le  lii>ament  large  des  paujjières,  ([ue  nous  étudierons  plus  loin,  perdant 
son  élasticité,  se  laisse  refouler  par  la  graisse  de  l'orbite,  et  la  portion  orbitaire  bombe 
alors  beaucoui)  plus  en  avant,  surtout  dans  la  région  située  immédiatement  au-dessus  de 
fangle  interne  de  r(r'il,  région  qui,  dans  le  jeune  âge,  apparaît  ("omme  la  partie  la  j)lus 
excavée  des  paupières:  la  saillie  i[ui  se  f(»rme  dans  cette  région  s'accentue  encore  dans  1(> 
regard  eu  bas  (ArIt). 


Fitce  postéricupc.  —  Cotto  lace  est  fonmV  par  la  conjonctive  :  nous  v  revien- 
drons plus  loin  dans  un  eliapiire  spécial. 

hJ.ctréinitrs.  —  Les  extrémités  ou  comjnissure>< des  paupières  se  distinguent, 
d'après  leur  situation,  en  interne  et  externe.  Au  niveau  de  la  commissure 
interne,  la  peau  se  trouve  soulevée  par  une  petite  saillie  transversale  due  à  la 
présenc(»  du  tendon  sous-jacenl  du  muscle  orbiculaire.  La  commissure  externe 

rOUtlKll   KT    CIl.Mtl'V.    —   \'.  73 

[PICOU.] 


1154  ANNKXKS  HE  l.di:!!.. 

répond  au  contraire  à  nno  h'-^rrc  dépression  linéaire  dos  téguments  parfois 
léfièremcnt  pigmentée,  obliquement  dirigée  en  has  et  en  dehors,  et  surmontée 
de  petits  plis  transversaux  qui  se  creusent  de  plus  en  plus  avec  l'âge. 

Bord  wlhrrcnl  ou  honl  orhilairr.  —  Il  répond  .iiix  limites  j)éri|ilirTi([iies 
des  paupières,  déîjà  décrites.  Le  bord  adhérent  de  chaque  j)aupière  di-passant 
le  niveau  du  cul-de-sac  conjonctival  correspondant,  il  s'ejisuit  que  chaque 
bord  adhérent  répond  profondément  aux  parties  molles  de  l'oibitc  dont  le 
sépare  le  ligament  large  des  paupières. 

/?o/y/  libre.  —  Les  deux  pauf)ières  sont  opposées  par  leurs  bords  lijjres  qui 
|MMivenl  s'é(!arter  l'un  de  l'autre,  laissant  ainsi  à  découvert  la  plus  grande 
partie  de  la  face  antérieure  du  globe,  et  limitant  alors  une  ouverture  à  grand 
diamètre  transversal  communément  désigné  sous  le  nom  d'orifirc  palpébral, 
ou  au  contraire  se  rapprocher  au  point  d'entrer  en  contact  par  toutes  leurs 
parties,  ne  laissant  plus  alors  entre  eux  ([u'une  simple  fente  connue  sous  le 
nom  (\p  fente  pa/}3ébra(e.  Les  deux  extrémités  interne  et  externe  de  l'orilicc 
palpébral  sont  généralement  décrites  sous  1(>  nom  i\''ntf/b'<  rb-  l'o'il . 

Le  bord  libre  de  chaque  f)auj)ière,  long  environ  de  M)  millimètres  (Lusdika). 
présente  une  épaisseur  de  2  millimètres.  Sur  l'n-il  ouvert,  chaque  bord  libre 
forme  une  coui-bc  s"opposant  par  sa  concavité  à  (•elle  du  bord  opposé.  <Jnanil 
les  paupières  sont  complètement  rapprochées,  les  deux  bords  libres  accoles 
forment  une  ligne  légèrement  concave  en  haut. 

Chaque  bord  libre  comprend  deux  ixulions  sépai'ées  Tune  de  l'autre  par  le 
tubercule  lacrymal  (papille  larri/iuah'  d'un  grand  nombre  d'auteurs)  :  l'une, 
interne  ou  lacrymale,  située  en  dedans  de  ce  tubercule,  et  représentant  seule- 
ment la  sixième  ou  la  huitième  i)artie  de  la  longueur  totale  du  bord  libre; 
l'autre,  externe  ou  bulbaire  (A.  Terson),  située  en  dehorsdu  même  tubercule  (^t 
en  rapport  plijs  immédiat  avec  le  globe  de  l'teil. 

A.  l'oitiioN  i.Aciiv.MAi.i:.  —  V'nire  le  tubercule  lacrymal,  situé  à  .'"»  millimètres 
environ  de  l'angle  inf(Miu>  de  l'nii.  et  cet  angle,  les  bords  jialpébraux.  lisses  et 
arrondis  et  dépourvus  de  cils,  s'écartent  l'un  de  l'autre  en  formant  chacun  une 
courbe.  Au  niveau  de  l'angle  interne  de  rieil,  ces  deux  courbes,  au  licni  de 
s'unir  à  angle  aigu,  se  conlinuenl  entre  elles  en  formant  là  une  sorte  de 
sommet  arrondi,  concave  en  dehors,  comparable  au  sommet  d"uu(>  idlipse. 
L'espace  semi-elliplique  (|u'elles  embrassent  ainsi  est  désigné  i)ar  un  grand 
nombre  d'auteurs  sous  le  nom  de  bu-  lacrymal  \  le  fond  de  ce  lac  se  trouv(> 
occupé  par  la  caroncule  lacryntule  et  le  repli  semi-lunaire  de  la  conjonctive 
un  nidimeul  de  la  iV  paupière  des  vertèbres  inféritMirs.  el  chacun  des  bords  qui 
le  circonscril  renferme^  dans  son  ép.iisseur  les  C(mduils  lacryinaux. 

U.  PoitrioN  m  i.itAUu:.  —  Cette  portion,  (jui  com|ir(Mul  environ  les  7  huitièmes 
A\\  bord  libre,  présente  deux  lèvres  et  un  interstice,  large  de  '1  millimètres, 
(ju'une  /v'^i^rà»;  linéaire  intermaryinale  {\.  Terson)  divis(>  lui  même  en  deux 
parties  :  l'une  antérieure  ou  ciliaire,  cl  Taiilre  postérieure,  corresptmdani  a\i 
tarse  et  aux  glandes  de  .MiMbomius. 

La  lèvre  antérieure,  souvent  émoussée,  se  conlinui-  avec  la  peau:  la  lèvre 
post(''rienre,    Iraucduinle,    avec    la    conjonctive.     (Jiiaiit    à    l'inlei-stice.    il    nlTri- 


i'\i  i'ii:i!i':s.  1155 

l'aspect  (riiiic  [H'Iilc  siiil'acr  |il;mc  (|m  rcLiai'flf  t'ii  liiiiil  cl  un  |)cii  en  ;i\aiil.  sur 
la  j)aiij)iri'f  inriTiriii'c  ;  en  \>;\^  cl  un  [icii  en  arriôrc,  sur  la  j)aiij)iôr(!  sii|M''i'iciii'f' 
(Sa|»|»('v).  Mans  rdal  irorclii^^Ktii  dc^  |taii|nrriîs,  oos  deux  siii-raci'S,  iiiliinrinciil 
a|)|)rKni(''('s  rime  ((iiiirc  raulrc.  ne  laissent  alors  en  arrière,  mire  leurs  bords 
|)(»slérieiirs  et  la  l'ace  anli  rieni-c  d(i  i;lol)e  oculaire,  aucune  sorte  d'espace. 
L'espace  prisniali(|ue  luni^iludinal  di'cril  anlrefois  entre  les  lèvres  postérieures 
des  liords  libres  des  paupières  fermées  et  la  lace  antérieure  de  l'o-il,  sous  le 
nom  de  riri/s  lacri/iiin/l^.  par  Hoerliaave.  V.  Pelif.  Winslow  et  Zinn.  ne 
saurait  pai'  conséquent  èlre  admis. 

Sur  la  /('vrc  (intérieure  du  bord  libre  s'implantent  ohliipiemeni  des  j)oils 
plus  épais  et  plus  raides  que  eeu.\  du  sourcil,  plus  lonps  vers  le  milieu  qu'au.x 
extrémilés  des  paupières,  moins  Ioulîs  à  la  paupière  inIV'rieiire  (pià  la  supé- 
riinii'e.  D'après  Moll  {Arch.  /'.  lijibl.,  18^)8),  les  plus  lon^^s  mesureraient,  à  la 
pauj)ière  intérieure,  de  ('•  à  8  millimètres,  et  à  la  supéi'ieure,  de  8  à  12  milli- 
mètres, (-es  poils,  coloi'és  comme  ceux  de  la  léte,  relativement  |»lus  lon^s  chez 
la  femme  el  chez  l'enfant  que  chez  l'homme  adulte,  ne  sont  autres  que  les  cZ/n. 
Leur  implantation  ne  se  fait  pas  sur  une  seule,  mais  l)ien  sur  deux  ou  trois 
rangées  irrégulières,  occupant  vers  la  lèvre  antérieure  du  hord  lihi-e  une  bande 
de  2  millimètres  de  largeur  ])Our  la  paupière  su|)érieure,  et  1  millimètre 
environ  pour  l'inférieure.  Cette  bande  enq)iète  davantage,  tantôt  sur  les  tégu- 
ments extérieurs  de  la  paupière,  tantôt  au  contraire  sur  le  bord  de  celle-ci. 
D'après  Sappey,  on  compterait  100  à  120  et  même  LJO  cils  pour  chaque  pau- 
pière. D'a[)rès  Donders  et  d'après  Moll,  leur  nombre,  à  la  paupière  inférieure, 
ne  dépasserait  pas  50  à  75.  Près  de  l'angle  interne  de  r(eil,  ils  deviennent  plus 
fins  et  plus  clairsemés.  Enfin,  à  la  paupière  supérieure,  ils  seraient  beaucoup 
moins  écartés  les  uns  des  autres  qu'à  la  paupière  inférieure  (Merkel).  Les  cils 
décrivent  une  légère  courbure,  concave  en  haut  pour  la  paii{)ière  supérieure: 
en  bas,  pour  l'inférieure.  Dans  l'occlusion  des  paupières  ils  se  touchent  donc 
par  leur  convexité,  mais  sans  pénétration  ni  entre-croisement  apparents.  D'ail- 
leurs, bien  que  leur  base  d'implantation  occupe  une  surface  longitudinale  de 
2  millimètres  de  largeur  sur  la  paupière  supérieure,  et  1  millimètre  sur  l'infé- 
rieure, leurs  pointes  se  rapprochent  en  avant  de  manière  à  n'occuper  qu'une 
seule  ligne  sur  chaque  paupière.  Les  cils  de  la  paupière  inférieure  étant  plus 
fins,  se  laissent  légèrement  déprimer  vers  le  bas  par  ceux  de  la  paupière  supé- 
rieure, lorsque  l'o-il  est  iermé. 

D'après  E.  Berger  (.Ina/.  norui.  et  palhol.  de  ('œil,  Paris,  1893),  la  peau, 
en  dedans  de  la  caroncule,  pourrait  quelquefois  présenter  des  cils  aberrants, 
et  Wicherkiewicz  rapporte  un  cas  dans  lequel  chacun  des  bords  de  la  portion 
lacrymale  (angle  interne)  portait  de  10  à  12  cils. 

La  lèvre  postérieure  du  bord  libre  est  remarquable  pai-  la  présence,  en 
avant  d'elle,  d'une  série  régulière  de  25  à  30  petits  pertuis  représentant  les 
orifices  des  glandes  de  Meibomius.  Cette  lèvre  n'est  pas  toujours  tranchante: 
elle  peut  en  effet  légèrement  s'arrondir  dans  certains  cas,  et  l'existence  d'un 
rivus  lacrymalis  capillaire  deviendrait  alors  possible  (^lerkel  et  Kallius, 
Gràfe-Sdmisch'  Hdb.,  I,  1901). 

L'interstice  ou  espace  intermarginal  présente,  nous  l'avons  déjà  vu,  une'zone 
remarquable  par  l'absence  de  toute  formation  spéciale,  zone  essentiellement 

73. 

[PICOU.] 


1156 


\\M-:.\i:<   liK  Lni;iL. 


chirurgicale,  comprise  outre  la  zone  ciliaire  en  avant  et  la  zone  nieihomienne 
en  arri«"'re,  et  désignée  par  A.  Tersonsous  le  nom  de  réfjion  linraire  intcrmm- 
(jlnale. 

Dans  la  iiiajuriti}  îles  <-as.  il  existe  cxaclciiieiit  an  milieu  «le  l'espari'  iriterriiar;.'-iiial  un 
sillon  lonfiitndinal  i)en  niai([U('  et  (ilus  constant  à  la  paupirie  supérieure,  parfois  simple- 
ment indiqué  par  une  li^>-ne  Itrune  plus  ou  moins  pi,2-menlée  et  parallèle  aux  deux  lèvres 
du  bord  libre.  C'est  le  sillon  inlennafffintil  (Frenkel,  de  Toulouse.  Note  manuscrite  du 
professeur  (>harpy),  sidcus  inlennaryinalis  de  H.  Grcef  (Der  Ben  der  Aufjrnliiler,  Breslau. 
1!)02). 


l'Ki.  ~2'\.  —  Orifice  palpébral  tra- 
versé par  une  ligne  horizontale 
passant  par  l'angle  interne  de 
l'œil  (œil  droit). 


("..  UiuficK  l'Ai.i'KUiiAi.  i;t  a.\(;i-ks  dk  l'œii..  —  Sur  un  n'il  compli'lcniont  ouvert, 
cet  orifice,  limité  par  les  bords   libres  des  |)aupières,  présente  une  forme  qui 

n'est  pas  absoluuu'nt  svmélriquc:  en  effet,  la 
lonrhe  formée  par  chacun  de  ces  bords  atteint 
sa  plus  grande  hauteur,  plus  près  de  l'angle 
interne  que  de  l'angle  externe  de  I'omI  à  la  pau- 
pière supérieure,  cl  plus  près  au  contraire  de 
l'angle  externe  que  de  l'interne  à  la  paupière 
inférieure.  I>e  rayon  de  la  courbe  formée  par  le 
bord  libre  de  chaque  paupière  est  :  pour  la  supé- 
rieure de  le»  mm.  o,  et  pour  l'inférieure  de  22  mil- 
limètres (Merkel).  l*ar  suite  de  la  différence  qui 
existe  entre  ces  deux  courbes,  1  orifice  palpébral 
se  montre  fréquemment^conformé  en  amande. 
Des  deux  points  de  jonction  des  courbes  limitant  l'orifice  palpébral.  ou.  en 
d'autres  termes,  des  deux  aïKjles  île  l'œil,  l'externe,  légèrenu^nt  plus  élevé  que 
l'interne,  dépasse  de  4  à  ('»  millimètres  le  niveau  de  celui-ci. 

L'orilice  palpébral  mesure  .î  centimètres  de  long  (Luschka,  Sommering)  sur 
I  centimètre  et  demi  de  large;  très  souvent  cependant  sa  largeur  ne  déj)asse 
guère  10  à  12  millimètres.  Chez  la  femme,  ses  dimensions  sont  plus  |)etites  que 
chez  riiunime:  chez  l'enfant  il  oITn^  une  largeur  presque  égale  à  c»dle  de 
l'adulte,  mais  avec  une  longueur  plus  faible;  d'où  l'aspect  jtlus  arrondi  de 
l'orifice  palpébral  dans  les  premières  années  de  la  vie. 

Ces  dimensions  sont  d'ailleurs,  à  quel(iues  millimètres  ju-ès,  îles  plus 
variables:  elles  peuvent  en  elTet.  jus(|u"à  un  certain  point,  dépeiulrede  la  pusi- 
tion  de  la  Icnlc  ])al|irl)iale  qui.  chez  ceitains  individus,  fera  paraître  l'u-il  plus 
ou  moins  petit.  sui\ant(iue  ictte  l'ente  sera  plus  ou  moins  basse;  de  nuMue  la 
situation  |>lus  ou  moins  proéminente  du  globe  de  l'ieil  peut  faire  apparaître 
plus  ou  moins  arromlie  la  l'orme  tic  ronlice  palpébral. 

D'après  Ivanowsky  {('Dir/rèa  '/c.s-  nulnr.,  Moscou,  1890.  vol.  \(.\',  sert.  daiUlirop..  vol. 
Xl.\),  chez  les  peui>lades  de  l'exlrème  Nord  (Tcliouktes.  lakoutes.  Touirouses,  Oslia<|ues. 
Sanioièdes,  Lapons,  Ksi|uiniaux).  rorilice  palpébral  serait  beauctuip  plus  petit  que  dans  les 
autres  races  liumaines;  il  atteindrait  par  contre  ses  plus  grandes  dimensions  chez  les  habi- 
tants des  pays  chauds  voisins  de  réi|ualeur.  Dans  les  contrées  interinciliaires  lomprises 
entre  le  pôle  et  ré(|uateur,  les  divers  bouleversements  historiques  ayant  produit  un  mclang^e 
lie  toutes  les  races  et  de  tous  les  ])euides.  il  n'existe  plus  de  lien  de  transition  entre  la 
forme  de  l'orilice  i)alpébral  des  peuplades  de  l'extrême  .Nord  et  celle  que  présente  Touver- 
ture  juilpébralc  des  indigènes  des  régions  voisines  de  l'eiinaliMir. 

t'.be/.  les  Mongols,  l'ouverture  palpébrale,  petite,  olTre  nne  obliquiti*  en  haut  et  en  dehors 
plus  gramli'  ipie  dans  toutes  les  autres  races,  ('ette  obliquitc,  qu'on  peut  idiserver  chez  lon> 


r\i  i'ii;i!i:s 


1157 


l'u; 


—  (Kil    moiipji    (ii'il   (lioil). 
(Ii"ii|irc>  Mcrkf'l.) 


les  ropivsciil.iiil-   lie    l.i  i.ici- j;iimt>.  .iiiiail,  d'.ipri'S  MoinliiTc  {Mrni.  ilr  In  Sur.  (l'nnllnojiol., 

IS7.")).  une  v.ilciii   iiioyium-  de  4",'.)".  Kiic  csl  suiivciil   i)c;iii<iiii|>  plus  .ipp.i renie  ipie  léelle. 

el  (lue   siiiliiiil    il   la    préseiii-e   d'une  sorte  de  bride 

semi-lunaire  cutanée  i|ui  recouvre  l'arifile  inteino  de 

l'œil  et   le  lac  iacivrnal   et   qui,   née  des  téguments 

de    la    portion   orliitaiie    île    la   pau|)ièro  supéiicuie, 

vient  se  perdre  en  lias   iiisensihleinent  dans   la  peau 

de  la  joue  et  de  la  face   exteine  du    nez.    C.etli'   liiide 

a  reçu  de  Kollmann  (  Irrlimi'll.  dcr  iinlurf.  (Jcscllarli.. 

VII.  .t,  Hasel,    I8S4)  le  nom  de  pli  iiuirt/iiidl.  Véfii- 

ritiilliii!<  des  oculistes   n'en  serait  (|uc   l'exapératicui 

j)atli(dopi(iue.    Son    bord   libre   vertical,    concave   en 

ilehors,    bien  net    au-devant    «le  l'anpfle    interne    de 

ro'il.  se  perd  insensiblement,   en    liant  sur  la   peau 

de  la  portion  orbilaire  de  la  paupière  supérieure;  en 

bas  sur  celle  de  la  joue  et  du  ne/..  (»n  [leut  souvent. 

par  la  traction  exerci-e  eu  dedans  et  en  liant,  aiiivei' 

il  elTacer  ce  pli  coinplèlenienl. 

Pour  .Metsclinikoir  (Xellsrhr.  f.  Ll/ni<,/.,  IS74).  la 
bride  i[ni  caractérise  l'œil  mon;L:ol  ne  serait  ipie  la 
liersistauce  d'un  caractère  particulier  à  l'enfance  el 
qu'on  |)eut  plus  ou  moins  observer  dans  toutes  les 
races,  caractère  qui  irait  s'atténnant  avec  l'ài^e  pour 
disparaître  même  entièrement  chez  le  vieillard.  Mais 
Deniker  (/ici-.  d'Anlhroinil..  1883)  a  i>u,  chez  les  Kal- 

mouks,  constater  au  contraire  sou  absence  dans  le  jeune  à^e  et  sa  présence  cliez  l'adulte. 
D'après  Drews  (Arvli.  fiir  Aulluii/ml.,  1809).  les  enfants  qui,  à  leur  naissance,  ollrent  celte 
particularité,  présenteraient  une  sorte  d'aplatissement  de  la  racine  du  nez. 

L'œil  monfîol  oiïre  encore  un  autre  caractère  :  c'est  une  sorte  de  boursondure  de  la  partie 
de  la  paupière  correspondant  au  tarse,  boursoutlure  plus  accentuée  à  la  paupière  supé- 
rieure, et  qui  a  pour  elTet  de  renverser  eu  dedans  les  bords  de  l'orifice  palpéliral. 

l/diilicc  palpéliral  iliul  encore  être  étiulii'-  dans  ses  rapjxirls  avec  le  rehiml 
osseux  (le  l'orMle  et  avec  le  jflol)e  oculaire. 

L'extrémité  externe  de  cet  orifice  ou  finulc  i:iicrnr  de  l'uil  se  Inmve  située  à 
5  ou  7  niilliuiètres  du  rel)ord  osseux  de  lorbite  et  à  I  centinirlre  de  la  suture 
fronto-inalaire  (Merkel ). 

Des  deux  l'xtréuiités  de  l'orilice  j)alpé!)ral  ou  (Oif/les  de  l'œil.  Vcuicrne.  formé 
par  la  rencontre  à  anjrle  ai^iiu  des  deux  bords  libres  des  paupières,  entre  seul 
en  rapport  avec  le  globe  ocidaire,  au  niveau  de  son  crrand  équateiir  ;  Yinterno. 
arrondi,  en  reste  séparé,  connue  nous  l'avons  déjà  vu.  par  un  intervalle  de  ")  à 
7  niilliniétres.  nuelquefois  cependant  laniilc  externe  hii-niénir  n"aii'i\erait  pas 
jusqu'au  «zlobe  (A.  Terson). 

Le  centre  de  la  cornée  dans  le  reiiard  direct  en  avant,  se  tient  à  ]»eu  près  à 
égale  distance  de  ces  deux  angles,  tjuanl  anx  bords  palpéliraux.  l'inlérieur 
arrive  au  niveau  ou  reste  le  plus  souvent  au-dessous  du  bord  inférieur  de  la 
cornée;  le  supérieur  recouvrirait  toujours,  au  contraire,  un  faible  segment 
supérieur  de  celle-ci,  segment  dont  la  largeur  peut  aller  de  I  demi  à  1  milli- 
mètre (Merkel). 

Ces  rapports,  toutefois,  n'ont  absolument  rien  de  constant.  Bien  des  sujets 
en  elTet,  surtout  ceux  qui  ont  les  yeux  proéminents,  ont  la  cornée  entièrement 
découverte  par  la  paupière  supérieure,  à  l'état  de  moyenne  dilatation 
(A.  Terson).  Ceci  se  voit  fréquemment  chez  les  individus  maigres  arrivés  à  un 
âge  avancé. 

Le  développement  de  l'orilice  palpébral  n'est  nullement  parallèle  à  celui  du 
crâne.   Fuchs,  qui  a  étudié  ce  développement,  lui  distingue  trois  périodes  qui 


IPICOU. 


1158  ANNEXES  DE  LOKIL. 

s'étendent  de  la  quatrième  année  de  la  vie  à  l'âge  adulte  :  au  moment  de  la 
naissance,  sa  longueur  mesure  18  mm.  ")  ;  de  4  à  8  ans,  cette  dimension  est 
de  24  mm.  3;  de  8  à  10  ans,  de  2')  mm.  4:  au  delà  de  10  ans,  elle  offre 
la  même  valeur  que  clie/  Tadulle. 

Quand  les  deux  paupières  se  uiettenl  eu  (((iitaet  jtar  leurs  jjords  libres,  dans 
toute  leur  étendue,  comme  cela  a  lieu,  par  exemple,  dans  le  sommeil,  Torifice 

palpéhral  se  transforme  en  une  fente,  la  fente 
/jal/jchrale.   Cette  fente    à    j)eu  près  linéaire, 
^  rormaiil  une  courbe   transversale  à  concavité 

sii|»érieure  située  au-dessous  de  la  ligne  hori- 
:^^  /.oiitale  passant   par  les  deu.x   angles  de  l'œil, 

<  ^'FWi?P^  commence  en  dedans  par  une  extrémité  arron- 

die,   pour    venir    en    dehors    se    terminer    en 
Vir,.  72.J.  —  Posiiiiiii  de  la  lenic     pointe.    Sa    forme  est  celle   d'une  8  italique 
palpcbiale  par  rapport  à  une  lig. 10     (i-^g   allongée    couchée   transversalement.    La 
horizontale   passant    par    l'an'ilc  ,        i      i,   ,       ,  i       ,    .    n         i     •    .  i 

interne  de  lœil,  dans  rocclusion     ^oud)e  de  1  .^    repondant  a  1  angle  mterne  de 

des  panpières  (itmI  droit).  l'œil,  concave  en   has,  est  la  plus  courte;  elle 

ne  s'étend  guère  au  delà  de  la  portion  lacrymale 
des  bords  libres  et  se  trouve  généralement  située  un  peu  au-dessus  de  la  ligne 
horizontale  passant  par  l'angle  interne  de  l'œil.  La  deuxième  courbe  de  l'.S', 
beaucoup  plus  longue  que  la  précédente  et  concave  en  haut,  se  trouve  dans  sa 
totalité  au-dessous  de  cette  même  ligne  à  laquelle  l'extrémité  externe  elle-même 
reste  inférieure  de  2  à  4  millimètres  (Merkel). 

Dans  Focclusion  des  paupières,  l'extrémité  interne  de  l'ouverture  palpébrale. 
lixée  par  le  tendon  du  muscle  orbiculaire,  reste  à  peu  près  immobile.  Il  n'en 
est  pas  de  même  de  l'extrémité  externe  qui,  comme  nous  venons  de  le  voir, 
doit  s'abaisser  d'un  di'uii-centimètre;  dans  ce  mouvement,  le  bord  libre  de  la 
paupière  inférieure,  pour  venir  au  contact  de  celui  de  la  supérieure,  parcourt 
un   trajet  de  2  à  3  millimètres  à  peine  (Merkel). 

La  fente  palpébrale  répond  au  bord  inférieur  de  la  cornée,  si  bien  que 
celle-ci,  sur  un  (eil  fermé,  se  trouve  entièrement  cachée  par  la  paupière  supé- 
rieure. 

Co.Nsri  ri  rioN  ana  ro.xuQi  i:.  —  Les  paupières,  dont  l'épaisseur  égale  souvent 
"i  millimt'lres  au  niveau  du  Ixu-d  libi-e,  et  va  en  augmentant  au  fur  et  à  mesure 
(|u'on  se  rapproche  du  bord  de  l'orbite,  de  manière  à  alteiiulre  danscette région 
le  double  de  sa  valeur  initiale,  présenleiil  dans  leur  sirnctnri'  six  couches 
essentielles  qui  sont,  en  allant  d'avant  en  arrière  :  I"  la  peau  :  2"  une  épaisse 
couche  de  tissu  cellulaire  lâche;  '.\'  le  muscle  orbiculaire  des  pau|)ières  plongé 
au  milieu  de  celte  coucbe;  'i"  un  plan  libro-i'laslique  ((unpreiiani  le  tarst\ 
le  ligament  large  des  paupières  et  le  tendon  du  nuiscle  releveur  (ce  dernier  à 
la  paupière  suj)érieure  seulement);  'i"  une  couche  de  libres  musi-ulaires  liss(>s. 
mais  seulement  dans  la  portion  orbitaire  des  pau|)ières;  (>"  enfin,  une  eourlie 
nuiqueus(>  (|ue  nous  décrirons  à  part  sttus   le  nom  de  rnnjnnrfivi'. 

Le  bord  libre,  avec  ses  formations  glandulaires  et  sa  structure  un  peu  spé- 
ciale, fera  l'objel d'une  description  particulière. 

1"  Peau.   —   Elle  est    Une   cl    1res  mince:   son  épaisseur  dépassi>   rarement 


I'\l  l'IKHKS.  1159 

I  iiiilliiiii'l  l'r.  Mlle  fsl  CM  iiiilrc  I  la  ii^|i,'i  rrii  le  ri  l.ii-»'  plus  mi  iiiiiiii^  .'i|>|)ai'.')ili'('. 
«laiis  If  retrait  de  la  Iviiijtlit'  *lii  lissii  rclliilaiir  ^<»iis-jac('ii(,  retrait  lie  à  la 
laliLiiie  un  à  eeilaiiis  élats  aiioiinaiix.  la  culdialiuii  des  parties  situées  plus  pro- 
!<ili(l('iiieiil  (  \\  al(le\  cr)  :  elle/  (|iiel(|iies  su  je|s  nu  la  Noil  à  uue  eerlaine  di-lauee 
du  liord  liiuc.  suide\ée  par  les  jieides  veines  des  |ian|»ières. 

Klle  esl  exlérienrenieiit  lecuuNcrfe  diin  lin  duvel,  assez,  rare  d "aillenis. 
an(|uel  sniil  annexées  des  glandes  sébacées  |»eu  \ olmnineuses,  jiliis  petites  à 
la  paupière  inlérieure  (pià  la  siipi-rienre.  E.xreplionneileuieiil.  nous  avons  pu 
reneontrei',  dans  la  peau  de  la  porlion  orhiiaii'e.  (\('<  glandes  séliaeées  indéfien- 
danles.   I,es  glandes  siidoiipaies  soiil  |ieliles  el   |ieii  ik milireiises. 

Les  papilles  du  denne.  toutes  \  asciiiaires.  son!  généraleinent  eourles.  sanl' 
<lans  la  n'-gion  du  Itord  lilire  où  on  les  Irouve  heaueoup  plus  dév(dopj)ées. 

Les  lilires  élasli(|nes  <(inl  Unes  el  ])eii  nonihreuses.  surloul  à  la  paupière 
inférieure,  (lepeiidaut  Seeehi  (.IrcA. /'.  Ui-niiutnl.  /ni'/  Sijj//il/is.  XXXiW  .!. 
ISU(j)  et  A.  AUieri  {Annali  di  OlIoliDoloi/ia,  XXVII.  4,  ISiJS)  ont  pu  noter 
l'existence  constante  d'un  réseau  sous-épithélial  très  serré,  qui  devient  surtout 
«lense  et  ahondant  dans  le  voisinage  des  cils,  autour  du  rnllicnle  de  cliaciin 
desquels  il  forine  un  très  riche  lacis. 

\N  aldcycr  signale  dan-;  la  j)eau  des  paupières  Texisteuce  de  cellules  piomeu- 
laires,  plus  nonihreuses  chez  les  hruns  (|ue  chez  les  hlonds.  et  renferniani  un 
pigment  dont  la  coloration  varie  entre  le  jaune  d'or  et  le  hrun.  Ces  cellules. 
<[u"ou  rencontre  surtout  dans  les  couches  su])erfici(>lles,  existent  également 
dans    les   tractus    de    tissu  con-  ^ 

joncliriàche,accomj)agnant  dans  .  r     •% 

la  profondeur    les    vaisseaux   et  _  Hehord  orhii. 

les     follicules    pileux.     Certains  -  Graisse  orbii. 

(L.   I)or)   les   désigni'nt  sous   le  M.  i-dcoeur 

nom  def/i)'nmafo])/iores,  et  ioni  Y-^.  ' 

jouer  à  leurs  miaralions  un  rôle  \ •  '  \ 

important  dans  les  changements  V-;' 

,  1         <•  1  •  Tcndoii   relev. 

ne  coloration  des  paupières.  , 

Inset-l.  tenditi. 

2"   ('OKcht'   <li'    li'^Sn  ri-l/ulairc  \r'^~ Ol.  snAonp. 

làclii'.  —  Klle  est  1res  élasti(|ue,  -W 

se  laisse  facilement  distendre  par  '^.- 

les  épanchements   de   la  région 
et  permet  à  la  peau  des  paupiè- 
res (les  mouvements   très  éten- 
dus,    grâce    auxquels    on    peut  "W^^  i,v. ,»/. 
facilement   plisser   celle-ci  dans 

tous  les  sens,  mais  surtout  dans  llmoU 

le  sens  transversal.   Au  niveau  // 

<le    l'angle  externe  de  l'œil  ces  f.c  720.  -  Coupe  sagittale  de  la  paupière 

mouvements  cessent  d'être  pos-  supérieure.  (I)"après  Aferkel.) 

sihles;  car  il  existe  à  ce  niveau 

une  adhérence  assez  intime  entre  le  ligament  latéral  externe  et  la  peau, 
adhérence   telle  que  les  épanchements    limités   à  la  partie   externe  de  l'une 

73.. 

iPICOU.\ 


;ii_  \f.-;i.. 


1160  ANNEXES  DE  L'OEIL. 

des  deux  |)aii|)irirs  ne  pcinnil  (iii'cxccjiHiinm'Iloiiiciil  l'iaiicliir  ce  lig-aineiit 
[)oiir  passer  dans  laulre.  On  ne  rencontre  jamais  dans  cette  couche  de 
tissu  adij)eux,  sauf  lont  à  (ait  ;i  la  périphéiie.  le  lonp-  des  vaisseaux  et  des 
nerfs,  et  encore  en  Ims  priilc  (|iianl ih' :  nue  scinitialile  tiainée  de  lissu  adipeux 
peut  s'ohserver  dans  la  rriiion  du  hord  lil)re,  le  \(>u<s  de  l'artère  formant  l'ar- 
tère interne  du  tarse  (Moll,  ^lerUel).  A.  Terson  signale  en  quehjues  points  la 
présence  de  flhres  musculaires  lisses  dont  l'insertion  au  derme  fixerait  la 
stabilité  des  plis  de  la  ])eau,  disposition  essentiellement  favorable  au  bon 
l'onclionnement  d(;  celle-ci  dans  les  mouvements  d'abduction  des  paupières. 

l'iofoiKlciiiciil,  le  lissu  cellulaire  h'u-he  des  paupières,  mais  juiiicipalenieut  celui  ile  la 
paupière  sui)érieuie  juès  de  rangle  inleine  de  l'œil,  se  continue  à  travers  les  plans  sous- 
jacents  de  la  répion  par  les  oridces  vasculn-nerveux  du  lif;anient  larpe  des  paupières,  avec 
le  tissu  cellulaire  làclie  qui  s'étale  au-dessous  de  la  conjonctive  du  cul-de-sac:  ce  dernier 
est  lui-nièiu<'  en  conituuuication  avec  les  grands  espaces  lynipliaticiues  (capsule  de  Tenon» 
entourant  le  plolie  oculaire  et  le  nerf  optique  et  comniuniciuanl  eux-mètnes  à  leur  tour,  pai- 
des  voies  s('condaires,  avec  Tespac-e  sui)raclioroïdien  el  l'espace  interv;ig-inal  du  nerf  de  la 
vision.  Ces  faits  bien  connus  des  patliologistes  ont  été  ni's  en  évidence  jtar  des  injeclinn> 
sous-conjouclivales  d'une  solution  stérilisée  d'encre  de  Chine,  pratiijuées  près  du  liord  de  la 
cornée  sur  des  lapins  albinos,  par  .Mellinger  et  Hossalino  {Arrhir.  fur  AuQenlieill;.,  .\.\X1). 
Ces  injections  (|ui  ineltent  4  ou  5  heures  pour  dilTuser  dans  toute  l'étendue  de  la  conjonc- 
tion oculaire  n'ajtparaissent  (|ue  le  lendemain,  à  la  partie  interne  de  la  paupière  supérieure 
après  avoir  c(iMiplètemenl  envahi  les  espaces  périiiuliiaires. 

3"  Cour/ie  musculaire.  —  I^longée  au  sein  de  la  couche  précédente,  elle  est 
formée  par  un  muscle  ajjlati,  à  fibres  circulaires,  le  m.  orhicuhiire  des;  pau- 
pières qui  nous  est  dé^jà  suffisamment  connu  (voy.  ^Ivdloi.ii:).  Ce  muscle, 
formé  de  faisceaux  isolés,  disposés  sur  un,  deux  ou  même  trois  plans,  princi- 
palement au  delà  du  tarse,  est  divisé  par  Gad  [Bcitr.  z.  P/it/siol..  Fetschr.. 
f.  A.  Eick.,  IS!IV)).  dans  sa  partie  palpébrale.  en  [un'l'um  /ii''rilni.<iilc  *'[  purlion 
épita r^dlc.  Le  faisceau  le  plus  interne  et  le  plus  volumineux  de  celle-ci.  sous- 
jacent  au  bord  libre  dont  il  reste  distant,  et  en  rapport  avec  les  bulbes  des 
cils  et  les  grosses  glandes  de  la  région  marginale,  est  cmmu  sons  1»^  n(»m  de 
Duc^cle.  cilidire  de  Riolan,  et  la  partie  la  jdns  reculée  de  <e  muscle  située 
au-dessus  de  la  lèvre  postérieure  du  bord  libre,  en  arrière  des  conduits  excré- 
teurs des  glandes  de  ^Iciliounus,  est  désigné  (|iii'l(|U('rois  sous  celui  de  portion 
siihlarsalc  du  muscle  ciliaire  (Moll). 

Enfin,  rappelons  l'existence,  du  colé  nasal,  du  muscle  laiivuial  postérieur 
ou  iiiKxrIf  lie  Ihiriirr  {l'Iiilndrl i,liia  Jtmrji.,  IH^'i),  muscle  antérieurement 
signalé  par  Duverney  [L'art  île  di^^xéqxer  na''lhodiiiiifiin'i\l  lr.<  mu^clrs  du 
corps  Intrnain,  etc,  Paris,  ITi'.l). 

Muscle  de  Horner.  —  KIodl  (.l;r/(.  /".  miUiKsk.  A, ml..  Ml.  IS'.llt)  ticcril  à  ce  muscle 
trois  couches  principales  (|ui  sont,  en  allant  de  la  itrofoiuleur  vers  la  surface  :  l'un  fais- 
ceau musculaire  naissant  de  la  moitié  inférieure  tie  l'os  lacrymal,  et  dont  les  libres  conver- 
gent eu  dehors  pour  venir  se  continuer  dans  \v  bord  libre  de  la  paupière  supérieure;  2"  un 
faisceau  prenant  surtout  son  origine  sur  le  tendon  relléchi  <lu  muscle  orbiculaire,  el  dépas- 
sant par  son  bord  inférieur  le  faisceau  i»récedenl;  ce  faisceau  assez  larg-e  pénètre  par  ses 
libres  les  plus  élevées  dans  la  paupière  supérieure,  et  jiar  les  plus  basses  dans  l'inférieure: 
ses  libres  moyennes  s'enlre-croiseul  de  telle  smte  ipie  les  inférieures  jiassent  dans  la  jiau- 
|)ière  supérieure,  et  récipro(|nemenl  :  :{'  eu  avant  du  plan  musculaire  précèdent  existe 
encore  un  autre  petit  faisceau  t|ui  provient  de  la  moitié  sujierieure  de  la  c  ré  le  tle  l'os  lacry- 
mal el,  par  (|uebines-unes  de  ses  libres,  tb>  la  face  du  lendiui  relléchi  en  rapport  avec  la 
]iaroi  postérieure  du  sac  lacrymal  et  parfois  même  tIe  i ctle  paroi:  parmi  ces  dtMuières. 
celles  de  la  pan|)ière  inférieure  font  fréquemmeni  dèfaul. 


i'\i  i'ii;i;i;.s. 


1161 


ri(i.  727.  —  Musclo  i\r  \\< 


nier. 


\'('|-S   le   liniil     llliic    ili'   ili.M|lir    |i,ill|ili'ic.     le    laiM'     >c|i,iir    ni     ilcilX     ciillclics     Ics    llliTCS  (lll 

imisclc  lie    lliiiiH'i    :  riiiic,  .iiilrrii'uii'  mi   -uiis-ciil.uicc,  -r  rniilninl  a\L'(;   le   icste  du  iiiiiscle 

uiliiniliiirn;    l'aiilie,  poslérieiiio  ou  soiis-cmijuiiclivale,  liv-  .liuite,  vu  so  coiiliruier  avei-  la 

liiirliiiii   siii)lai'sale  ilii   iiiiiscle   ili>  Kiiilaii. 

I,a  |)au|ticre  iiilerieuir  riani  inoiiis  élevée 

(|iie   la   siipei'ieiiic.    le  inii^i  le  île    lliiciier 

oiivdie  dans  celle-ci  la  iiiajeiire   |iarlie  de 

ses  lll. les. 

D'après  Kliidl  i|iieli|iies-iiiies  des  lilires 
du  muscle  ciliaire  les  plus  rap|U'ncliées 
du  hiiid  palpelual  se  coiupoiioraieul  de- 
là luauière  siiivaule  :  les  sous-coujunc- 
livales  furrueraieiil  des  arcades  à  cnuca- 
vilé  postérieure,  enihrassaul  fii  avaul 
les  l'ollicules  des  cils;  les  souH-culauees 
vieudraieut  efialerucut  décrire  autour  des 
l'ollicules  des  cils,  mais  sur  leur  côté 
postérieur,  des  arcs  a  (uiicavile  anté- 
rieure, (iesileu.x  ordies  de  libres.  s"eiitre- 
croisant  sur  les  laces  latérales  des  l'olli- 
cules en  (piestion,  formeraient  autour 
(Teu.x  comme  des  sortes  d'anneaux  unis- 
culaires  complets,  lùilin  daiués  le  nu''me 
auteur,  (piel([ues-uues  des  lii)res  sous- 
conjonclivnles  se  ]>orteraieul  eu  avant, 
eu  passant  entre  les  c(uiduits  excréteurs 
des  glandes  de  Meibomius,  autour  des- 
quels ou  [es  voit  mènu'  fréipiemmeut 
former  de  véritables  anses.  Krehbiebl, 
en  IS7S  (Die  Miiskiildlnr  ilrr  l'In-niicmuerjc  itiul  fier  Augenlidcr,  .Stuttgart)  avait  déjà  l'ait 
la  même  observation. 

Nous  signal(M'ous  également  la  pr(''sence  inconstante  du  muscle  hici'i/ninl  dulrrii'in-,  ipii 
naît  du  tendon  direct  du  nuiscle  orbicuiaire  et  s'applique  sur  la  face  antérieure  du  sac 
lacrymal  :  Arll  le  désigne  à  tort  sous  le  nom  de  muscle  dépresseur  des  sourcils.  Sous  le 
nom  de  porlimi  sdurrilirrr  (interne)  du  muscle  orbicuiaire  des  paupières.  A.  Oreciï  (Die 
Slinimuskuhttar  îles;  Mrnschr/i.  luaug.  Dissertatio,  Tubingeu,  1.S88)  décrit  eu  effet  un  fais- 
ceau assez  constant  de  la  pt.rtion  é|)itarsale  île  ce  nuiscle,  faisceau  falciforme  vertical  qui. 
naissant  de  la  crête  lacrymale  du  maxillaire  supérieur  et  du  tendon  direct  de  l'orbicuiaire, 
vient  s'insérer  dans  la  peau  de  la  tète  ilu  sourcil  où  il  s'eutre-croise  avec  les  fibres  du 
muscle  frontal.  —  l.e  muscle  lacrymal  auti'iieur,  didiMent  du  jtrécédeut,  «  s'attache  d'une 
pari  au  iig.iiniMit  ]ialpébrai  interne,  et  de  Taulre  aux  conduits  lacrymaux  »  (l.e  Double). 

Vers  Tangle  ijiternc  de  rnil,  le  tissu  cellulaire  lâche  l'eeouvrant  le  tendon 
direct  du  imisclc  or/jiculnire  ou  lii^anient  palpéhral  interne,  renferme  dans 
son  épaisseur,  du  coté  interne,  l'artère  nasale,  la  veine  angulaire  de  la  face  et 
l'élévateur  commun.  Ce  tendon  adhérent  en  arrière  au  sac  lacrymal  constitue 
lUî  point  de  repère  important  pour  aller  inciser  celui-ci,  qui  se  trouve  en 
général  à  3  milliuu'tres  et  demi  (U'  i "angle  interne  des  paupières  (A.  ïerson). 

Le  tissu  cellulaire  lâche  de  la  paupière  recouvre  non  seulement  les  deux 
faces  du  muscle  orhiculaire.  mais  encore  s'insinue  entre  ses  divers  faisceaux 
où  il  accompagne  les  expansions  du  tendon  du  muscle  releveur.  Cette  dispo-  ■ 
sition  anatomique  dislingue  la  portion  palpéhrale  du  muscle  orbicuiaire  de  sa 
portion  périphérique,  laquelle  adhère  plus  intimement  à  la  peau;  aussi  cette 
dernière  devient-elle  plus  apparente  lors  d'une  violente  contraction  du  muscle. 
In  autre  caractère  les  distingue  encore  :  c'est  la  structure  des  fibres,  qui.  dans 
la  région  pal[)ébrale.  sont  plus  fines  et  plus  pâles. 

Mouvements  palpébraux.  —  Ces  mouvement  sont  fait  l'objet,  dans  ces  dernières  années, 
de  travaux  spéciaux  de  la  part  de  Gad  (loc.  cit.)  d'Henry  (Sur  le  clignement,  La  Nature, 
1899)  et  de  Lans  (Nedcrland  Tijdsclir.  v.  GeneesA:.  Amsterdam,  1901,  2  H.,  X.X.Wll,  312). 


[PICOU.] 


1162 


WNKXES  DE  ï:ŒI 


Port.  0,-bit. 


l'ovt.  p'ilp. 


1.1(1.  paip. 


■  -- rail',  m. 


l'iii.  72S.  —  Muscle  niliiciil.iirc  des  paupières  ((ihiirjiv). 


J/occliisioii  palpebialc  sans  eiïorl  se  fail  1res  rapideiiieiU  :  elle  niminence  par  ii»  relàclio- 
ineiU  (lu  ndeveuide  la  iiaiipiêre,  de  courte  durée;  la  [laupiére  supérieure  se  trouve  d"abonl 
abaissée  par  les  fibres  péritarsales  de  l'orbiculairo.  et  attirée  eu  dedans  i)ar  la  contraclKUi 
simultanée  des  fibres  éjtitarsales.  A  la  |)aupiére  inférieure,  les  libres  péritarsales  du  ninsclr 
palpébral  n'entrent  pas  en  action;  seules,  les  fibres  epitarsales.se  contractant  avec  les 
muscles  ])récédents,  attirent  fortement  en  dedans  par  leur  action  rajjide  la  pau|)iére  infé- 
rieure qui  ne  présente  aucune  sorte  de  mouvement  délévation;  l'anp^le  externe  de  Tœil 
se  trouvant  ainsi  déplacé  vers    le   nez,  la  fente  jialpébrale  se  raccourcit  légèrement.    Dans 

ce  inoiiveiueut.  les  fibres 
péritarsales  de  la  pau- 
pière inférieure  restent 
au  re()os.  de  même  <pie 
celles  de  la  pnition  or- 
bitaire  du  imisele  orbi- 
culaire  dans  toute  son 
étendue  ((iad). 

Dans  Tocclusion  avec 
elfort.  toutes  les  jiartio 
(lu  muscle  orbiculaire  se 
contractenl.au  contraire, 
simultanément  :  il  en 
résulte  un  raccourcisse- 
ment lép-rement  plii> 
accentué  de  la  fente  |)al- 
|)ebrale.  avec  faible  mou- 
vement de  rétraction  de- 
]iaupières  vers  le  fond 
de  Torbile. 

.\près  un  certain  temi)s 
d "arrêt,  s'accompai-nanl 
parfois  de  petites  oscil 
lations,  le  mouvement 
inverse  ne  tarde  pas  à  se  produire;  il  est  beaucouji  plus  lent  et  dépend  :  à  la  paupière 
inférieure,  de  la  force  élastique  résidant  dans  celle-ci  seulement;  à  la  pau]>ière  supérieure. 
<le  cette  force  d"aliiiril  pemlant  im  ciunl  espjice  di'  tiMiip>.  puis  ili'  raction  du  muscle  rele- 
veur  (Gad,  Henry). 

(iarlen  (/'/^uf/ec's  .l/cA/r,  I.Wl),  par  la  idiotonrapliie,  est  arrivé  à  li.xer  les  trois  princi- 
pales |)liases  de  ce  mouvement,  et  a  Irouve  :  pour  la  première  phase  (abaissement)  une 
durée  moyenne  de  0",07.")  à  {l".(l".ll  :  jinur  la  2-  (repos),  un  temps  d'arrêt  plus  variable  com- 
pris entre  0",13  et  0",1T;  enfin  jjour  la  :!  (élévation),  un  intervalle  de  0".IT.  La  somme 
!otale  de  ces  trois  chiffres  n'excède  onlinairement  pas  U".tO.  et  la  durée  de  II".  17  étant  sujtè- 
rieure  à  celle  de  la  réacti(Hi  motrice  de  I'omI,  la  vision  distincte  ne  saurait  dimc  être  pênee 
par  le  clignement. 

Dans  le  sommeil,  la  pa\ipicre  suiierieure  s";iiiaiss(>.  l'inférieure  s'elèxe,  el  les  libres  |)éri- 
larsales  du  muscle  palpi'l)ral.  mais  seulcnienl  celles  de  la  /(Uie  (obitaiie.  parais>ent  exercer 
leur  action  sur  les  deux  paupières  ((!ad). 

Dans  l'occlusion  normale  de  la  fente  palpebrale.  le  conlacl  des  bords  libres  des  ileux  pau- 
pières commencerait,  d'après  Lans.  du  côté  de  la  tempe,  pour  se  propager  de  la  presepie 
instanlauément  du  côté  du  nez.  ' 

D'après   le  même   auteur,  la  simultanéilé    absolu(>   <les  deux  clignements  droit  et  gauche 

serait  plulc'it  rare  ('A  fois  sur   17  cas):  0  fois  la  paui>ière  supérieure  gauche  s'abaisse  tr.tH'J 

avani  la  droite  et  S  fois  la  droite,  ()",0I  I  en    moyenne,  avant  la  gauche.   Ce  dernier  resullal 

s'écarte  de  celui  de  Frank  (DtssrrlnL,  Kimigsberg.  ISS'.))  qui  dit   que.  la  plupart   du   lemp-. 

'  I'omI  droit  commence  à  cligner  0",(I(I7  environ  avant  le  gauche. 

Normalement,  il  se  i)roduit  de  4  à  0  battements  spontanés  des  paupières  par  minute;  le^ 
uouveau-nés  font  toutefois  exception  à  cette  règle. 

Donders  (.bv7(.  /'.  Oplil..  .XVII)  admet  en  oulre  cin'à  chaque  clignemeul.  la  pression 
inlraoculaire  se  tromerail  legèremi>ut  augmentée.  De  plus,  d'après  le  tm-nie  auteur,  le  cligne- 
ment normal  produirait  sur  le  globe  del'œil  un  léger  mouvement  de  recul  qu'il  évalue 
à  0  mm.  (>(i.  —  Millier  (.1 /<•//.  /".  Dp/U..  MV).  qui  admettait  autrefois  ce  même  mouvenient. 
l'avait  eslimé  à  I  milliuièlre.  Outre  ce  mouvement  dt>  recul.  Tuyl  (.Irc/i.  /".  (>ilil..  I.ll,  2) 
[Ned  Tijihrln:  r.  t;enecsL\  l'.KH)  admet  encore  l'existence  d'un  léger  mouvement  en  haut. 
L'ouverture  <le  la  fente  jialpébrale  s'accompagnerait  inversement  «l'un  faible  déplacement 
du  glidie  (irMilaire  eu  avaiil  el  en  bas  ((.ans). 


I'\l 


1163 


Oiiaiil  il  la  xiiinilhnirili''  îles  iiioiiv(;iim'iiIs  |).il|M'l)iaiix  avec  roiix  du  plolu;  df  l'n-il  dans 
les  (•haii^ciiiciits  (le  ilirortioii  du  rc.iiard,  cIIp  iccouiiailrait  |MMir  rnust'.  :  !■  d'aprrs  Cuwcrs 
(The.  niovrniriils  »/'  llir  riiclhls.  I.omloii,  IS7!)).  la  |ncssiiiii  diicclo  (pic  lu  f:l(dn'  do  Tfoil 
exerce  sur  la  «'oucavilé  des  paupièn-s  leridues  au-dessus  de  lui  (opiniuii  (oiiihalliie  par  l.au^' 
el  j-'it/.p'iald  (|Mi.  malgré  i'ahseuce  du  phdie  neulaire.  (Uil  vu  les  uiuuveMieiils  dos  paii|tièies 
rosier  normaux)  ;  !'•  d'aiirès  l.elir-vanl,  le  rel'onlenienl  r\\  avanl  de  la  f;raisse  orhitaire  de 
rd'ii.  par  la  lontra.lion  lies  nnisoles  dmils  (li)'i)()liièse  |»eu  vraisenihlaide);  :t"  d'après  l)o- 
nicck  (///.  r^„/,,  l.yini,  ISS4),  l'action  ([ue  chaque  paupière  doit  exercer  sur  l'autre  par 
rinlerniediairo  des  angles  de  l'o'il  et  surtout  raccolomenl  passif  (Sahatier  et  Donieck)  sur 
uni^  li\rfic  surface  de  la  mu(|ueuse  |»alpél)rale  contre  la  surface  du  ^loiie. 

Dans  les  nioiivenienls  étendus  de  Td'il.  aucune  des  raisons  précédentes  ne  saurait  sullire 
pour  expliquer  la  siiiiullanéité  des  niouvcnienls  oculaires  el  palpéhraux.  Il  faut  alors  néces- 
saiiernent  faire;  intervenir  la  conliaction  musculaire. 

I)"ai)rès  les  lecherclies  de  Cad,  (piaud  le  regard  se  porte  en  liant,  les  deux  paupières 
s'(dèventen  mémo  tem|is  :  la  supérieure  sous  l'action   des  muscles  releveur  el  droit  supé- 

ri -,  el    rinférieure  sous  riniluencc  dos  (Ihres  péritarsales  du  inuscle  pal|)é|jral  ou  même 

par  la  traction  que  le  /jlolie  oculaire  exerce  sur  le  cui-de-sac  conjonctival  inférieur;  la 
paupière  infcrieuri' liiiml)(>  en  avant,  refoulée  |iar  requaleiir  dr  Cn'il  recouvert  de  ses  parties 
molles. 

.'>i  lt>  regard  au  contraire  se  dirige  en  bas,  le  muscle  releveur  se  relùclie,  la  pau|)ièro 
su|)érieure  s'abaisse,  poussée  par  la  coutniction  des  fibres  péritarsales  de  son  muscle  pal- 
pobral;  il  en  est  de  nu''me  pour  la  paupière  inférieure  alliice  en  bas  par  rex|>an-ion  (jur 
lui  envoie  le  tendon  du  muscle  droit  inférieur. 


4"  Courlte  jlbi-o-rlwiiiquc.  -  Dans  l'ellc  cuiiclu',  (jiii  rormc  l(>sqii('lt>Ue  de  la 
I)aupière  et  qui,  comme  nctiis  l'avons  vu,  se  compose  du  ligament  lar^ie  des 
paupi«"'res,  du  tars{>  et  du  tendon  du  muscle  releveur,  nous  n'avons  pas  à 
revenir  sur  la  description  de  ce  d(>rnier  dont  les  expansions,  s'irradiant  entre  les 
faisceaux  de  l'orhiculaire  |)alj)él)ral,  vont  s'attacher  à  la  peau,  pas  [»lus  ([uc  sni- 
la  descri|)tion  des  ex(>ausions  a()onévroli([ues  que  les  tendons  des  muscles  de 
l'teil  (droit  inférieur,  petit  (d)lique  à  la  j)auj)ii're  inférieure)  envoient  à  ce  plan 
libro-élastique.  Nous  ne  décrirons  donc  ici  dans  chaque  paupière  (|ue  la  partie 
périphéri(|ue  de  cette  couche  ou  li;/anient^  Irayes.  des  paupières,  scplnin  or/n- 
lah'  de  (juehpu's  auteurs,  et  sa  partie  beaucoup  plus  dense  confinant  à  l'orifice 
palpél)ral  mi  larses. 


A.  Li(jaments  hou/es  îles  paupières.  —  Svnonvmie  :  Ligaments  larges  des 
tarses    (Winslow);    fascia 

"  N.front.exl. 

..N. front,  ini. 


-Y.  laerijn). 


.I.iij.  palp 
inl. 


r^^l'l 


tarso  orhitalis;  seplum  or- 
bitale (Zinn,  Henle,  Mer- 
kel). 

Chaque  paupière  possède 
son  ligament  large,  mem- 
brane fibreuse  qui,  s'insé- 
ra nt  au.  rebord  osseux  de 
l'orbite  d'une  part,  et  au 
bord  convexe  du  tarse  cor- 
respondant d'autre  part, 
forme,  entre  le  contenu 
<le  l'orbite  et  les  trois  cou- 
ches superficielles  de  la 
paupière  que  nous  avons 

déjà  décrites,  comme  une  sorte  de  diaphragme   plus  ou   moins  complet;   pro- 
fondément ce  diaphragme  doublé  du  côté  de  l'orbite  par  fexpansion  aponévro- 


l'iii.  720.  —  Seplum  orbitale  vu  ])ar  sa  face  antérieure 
avec  ses  orilices  vasculo-nerveux.  (D'après  Morkel.) 


\ÏHC0U.\ 


U6k  \NM-:.\i;s  T)K  i;oi:ii.. 

lique  reliant  au  Ijurd  osseux  de  l'arcade  orhitaire  le  tendon  du  muscle  rele- 
veur,  répond  au  cul-de-sac  conjonctival.  En  dedans  et  en  dehors,  les  deux 
ligaments  larges  s'unissent  par  leurs  fibres  devenues  horizontales.  Celles-ci. 
au  niveau  de  l'angle  externe  de  l'a-il,  se  confondent  avec  le  ligament  palpé- 
hral  externe;  mais  au  niveau  de  l'angle  interne,  elles  se  séparent  au  con- 
traire du  ligameiil  |»ali)él»ral  correspondant,  pour  venir  s'insérer,  immédiate- 
ment en  arrière  du  sac  lacrymal  et  du  muscle  de  ilorner,  sur  la  crête  de 
l'unguis  ;  par  suite  de  cette  disposition,  le  muscle  de  Ilorner,  les  canalicules 
lacrymaux  et  le  sac  lacrymal  se  trouvent  complètement  en  dehors  de  l'orbite. 

L'insertion  orbitain;  des  ligaments  larges  des  paupières  se  fait  plutôt  sur  la 
lèvre  postérieure  que  sur  la  lèvre  antérieure  du  rebord  osseux  de  l'orbite.  Au 
iii\eau  de  celte  insertion,  ces  ligaments  s'épaississent  légèrement  en  se  confon- 
dant avec  le  j)érioste.  Au  niveau  de  la  poulie  du  grand  oblique,  l'insertion  du 
ligament  large  de  la  pau|)ière  supérieure  se  fait  sur  une  ligne  rugueuse,  immé- 
diatemenl  en  a\aiil  de  celle  poulie. 

Vers  le  bord  convexe  des  tarses,  les  ligaments  larges,  avant  de  s'unir  à  ces 
derniers,  se  confondent  intimement  avec  les  expansions  tendineuses  du  rele- 
veur  et  (lu  droit  supérieur  à  la  paupière  supérieure,  du  (huit  inférieur  et  du 
petit  obli(]ue  à  la  paupi('re  inférieure.  Il  existe  entre  ces  expansions  tendineuses 
et  la  face  postérieure  des  ligaments  larges  un  espace  cunéiforme  dans  le(|uel 
s'accuMiulc  la  graiss(>  de  l'orbite. 

Au-dessous  du  rebord  de  l'orijite,  le  ligament  large  de  la  paupière  supérieure 
présente  (U'dinairement  cinq  orifices,  dont  l'un,  interne,  livre  passage  à  l'ana- 
stomose de  la  veine  angulaire  de  la  face  avec  la  veine  ophtalmique  supé- 
rieure ;  un  deuxième,  situé  au-dessus  du  précédent,  est  traversé  par  le  nerf 
nasal  externe  et  par  l'artère  du  même  nom  ;  un  peu  en  dehors  de  celui-ci  et 
en  avant  de  la  poulie  du  grand  oblique,  en  existe  un  troisième  pour  le  passage 
du  nerf  frontal  interne.  En  se  porlanl  encoïc  un  peu  plus  en  dehors,  on  trouve 
l'échancrure  sus-orbitaire  dont  le  IhikI  csI  occupé  par  les  vaisseaux  et  nerfs 
frontaux  externes  :  an  lUNcau  de  celte  écbancrure  existe  un  quatrième  orilice 
t(ui.  avec  le  précédenl.  est  le  plus  large  de  tous.  Enlin.  tout  à  fait  en  dehors. 
et  à  une  distance  |)lus  nu  moins  grande  du  bnrd  supérieur  du  ligament 
palpéi)ral  ext(M'ne.  existe  un  petit  orilice  pour  le  passage  des  vaisseaux  et 
nerfs  lacrymaux.  Tous  ces  orilices  seraient  en  partie  fermés  par  des  libres  (jui. 
détachées  de  leurs  boi'ds  libres,  généralement  concaves  en  haut,  s'enfre-croiseni 
au-devani  d'eux  dans  tous  les  sens  (.Mei-kel). 

Ees  ligaments  larges  des  paupi(''res  soûl  ciin>lilui'>  par  do  liliro  (•(•niiec- 
ti\ es  aux(|ueiles  se  uièlciil  des  libres  (■•la>l  i(|ucs.  l'arnii  ces  lilires.  les  unes, 
transversales  von!  de  l'angle  inU'iiie  à  l'augli»  externe  de  l'o-il;  les  autres,  plus 
ou  moins  verlicales.  s  iiiadienl  du  bord  convexe  du  tarse  vers  le  rebord  de 
liirltile.  ( '.es  dernières,  à  leurs  e.\l  réunies,  devienneni  I  ransver-ales  et  vonl  se 
cnnl'nndre  avec  les  ligaments  pal|)ébraux. 

[,es  ligamenls  larges  des  |)au|>i(''i"es   ne  piéseiileni  pas  parluul  la  même  soli 
dilé.  cl  c'esl  en  deliors.    dans    la   paiipièi'e  su|)érieure.  (|u'il>  smil  le  plus  ri''sis- 
lanls.    A   la   ]iau|)i(''re   inférieure,    les  libres  du  ligamenl  large  se  laissent  assez 
souNcnl   dissocier   par  des   pcdofons  adipeux  d(>  Idrbile.   .\   un  âge  avancé.  il> 
perdeni  en  |(ai'lie  leur  êlaslicilé  :    ils  se   laissent   alors  relonler  en   avaul  par  la 


i'\fi'ii:nn:s.  1165 

uraissc  de  la  cavilr  orhitairc,  l'ii  ililcniiiiiaiit  sur-  les  |iaii|)i»''rps  l'apparilidii  de 
liourrcif'ls  (|ii"oii  |)i'ii(  (•\at;i''i<'r  |),ii-  une  pression  ^nl'lis.nife  exem-e.  »l'a\  anl 
en  ai'i'iéfe,  snr  le  i^lulie  de  l'uil. 

15.  yVr/srs  (A's  y>/^//yy/V'/-c.s.  -  (lesiiiil  deux  lames  lilnn  r'i.isllijiies  denses  cL 
ivsislanles  (pu,  dn  iinril  lilne  de  rliaipie  pan|)iei-e,  sVdendent  xcrs  le  li^ainoiil. 
lar^^e  avec  leipud  (dies  se  cunlinnenl.  Siiivanl  la  siUiali(jn  de  la  paupière  à 
laipndle  ils  a|t|(artiennenl .  on  les  dislingue  en  lnr><('  ^iijiilricuri'ihir^i'infi''- 
l'irnr.  La  d(''nuniiiial  mn  de  <  arlilages-tarses,  (pii  leiii-  axail  ('di'-  doinn'e  par  les 
anciens  anahnnistes,  doit  èlre  aliandonnée  coninie  consacrant  nue  erreur  ana- 
lomiquo;  car  on  ne  rencontre  jamais  dans  leur  structure  des  cellules  <arlila- 
qi lieuses  (W.    Ki'anse.  I h/h.  ili'r  tni'nxr/i/.  An'il.,  ISi2). 

Les  tarses  repn'-sentent  deux  lames,  ayant  vaguement  la  l'orme  d"nn 
seguient  de  rende  qu'on  aurait  moulé  sur  la  face  antérieure  du  glubc;  et  qui 
présenterait  par  conséqiieni  :  une  face  postérieure  concave,  une  face  antérieure 
convexe  ;  deux  hords  :  riin,  hord  libre  ou  ciliaire,  à  peu  près  rectiligiie,  appar- 
tenant à  la  région  de  Idrilice  pal|)él>ral.  et  l'autre,  hord  orlJitair(^  ou  adln''- 
rent,  convexe;  enfin,  deux  extn'niilés  formées  |)ar  la  rencontre  des  deux 
bords  :  Tune  interne  et  l'autre  externe,  celle-ci  un  peu  plus  pointue. 

Au  niveau  de  l'angle  interne  et  de  l'angle  externe  de  l'œil,  les  deux  tarses 
s'unissent  par  leurs  extn''mités  correspondantes,  et  se  prolongent  vers  le  itdmnl 
osseux  de  l'orbite  en  donnant  naissance  à  deux  ligaments  transversaux  qu'on 
désigne  sous  le  nom  de  ligaments  (/es-  tarses  ou  encore  sous  celui  de  ligaments: 
jmlpébrou.r.  De  ces  deux  ligaments,  l'interne  se  confond  avec  le  tendon 
direct  du  nuiscle  orbiculairo  dont  il  partage  les  insertions;  l'externe  va  se 
fixer  sur  le  rebord  externe  de  l'orbite,  à  7  ou  (S  millimètres  au-dessous  de  la 
suture  fronto-malaire.  Ce  dernier,  formé  par  une  masse  condensée  de  tissu 
conjonctif  feutré,  résistant,  ne  présente  ni  l'aspect  tendineux  ni  la  texture  solide 
de  l'interne. 

Par  leur  face  antérieure,  les  deux  ligaments  palpébraux  adhèrent  à  la  peau. 
Le  ligament  latéral  interne  détermine  même  sur  celle-ci  une  saillie  d'autant 
plus  prononcée  qu'on  attire  en  dehors  la  fente  jialpébrale.  Par  sa  face  pro- 
fonde, ce  dernier  ligament  proémine  par  son  bord  supérieur  dans  la  cavité  du 
sac  lacrymal  qu'il  divise  en  deux  parties  inégales  :  l'une  supérieure  plus 
ladite;  l'autre  inférieure  plus  grande. 

Le  ligament  palpébral  externe  répond  en  arrière  à  l'aileron  externe  de  l'apo- 
névrose de  Tenon,  dont  le  séparent  une  portion  de  la  glande  lacrymale  acces- 
soire et  un  peloton  adipeux. 

Le  bord  libre  des  deux  tarses  n'est  pas  toujours  rectiligne;  celui  de  la  pau- 
pière supérieure  affecte  souvent,  en  effet,  une  forme  légèrement  convexe,  à 
laquelle  répond  dans  ce  cas  la  forme  inversement  concave  de  celui  de  la  pau- 
pière inférieure.  Les  bords  périphériques  ou  orbitaires,  convexes  du  côté  de  la 
circonférence  de  la  base  de  l'orbite,  représentent  chacun  approximativement 
un  arc  de  cercle;  mais  celui  du  tarse  inférieur  appartient  à  un  cercle  de  plus 
grand  rayon  que  celui  du  tarse  supérieur.  Il  en  résulte  que  la  forme  du  pre- 
mier se  rapproche  plus  de  celle  d'un  rectangle,  et  celle  du  second  d'un  crois- 
sant, et  que,  leur  longueur  étant  la   même  (20  millimètres),  leur  largeur  ou 


J'ICOC] 


1166  ANNKXKS   ItK   l/olMI,. 

hauteur  devra  èlre  (Un'éreute  pour  eliacun  ;  le  tarse  inférieur  en  effet  ne  mesure 
que  îi  millimètres  de  hauteur,  lundis  que  le  supérieur  en  mesure  de  10  à  11. 
Le  tarse  inférieur  est  un  peu  moins  épais  que  le  supérieur  dont  l'épaisseur 
varierait  entre  0  mm.  8  et  1  millimètre  (Mcrkel);  pour  Schwalhe  celte  dimen- 
sion serait  la  même  sur  les  deux,  et  égale  en  moyenne  à  0  mm.  72.  L'épaisseur 
(les  tarses  diminue  rapidement  au-dessus  de  ieni-  honl  convexe  qui  se  eon- 
tinue  d'une  manière  inséparalile  avec  le  ligament  large  des  paupières. 

En  axant,  le  tarse  n'est  que  faiblement  inii  aux  couches  superficielles  de  la 

■  Tarse  su  p. 

raiiil   lacr.  snp..  .  ^  -  _ _        X^^  -  s^ 

Lig.  ]iuip.  int ^-IIT^^     :===rrr^^^i><ïiîSiRr^^~^.,.._^_^  ^^^^  _     -    -- Lig.   palp.    ejrt. 

l'oint   hier,  inf .;-.....:' -'  '• Tarxc  ini . 

Vu:.  7:JU.  —  Taises  et  ligniiieiils  [jalpcliraiix  schcnia.  (I)"api-es  Clinrpy.) 


paupière  par  le  tissu  conjonctif  lâche  de  celle-ci  ;  mais  en  arrière,  son  adln'- 
rence  à  la  conjonctive  est  si  intime  qu'il  est  impossible  de  l'en  séparer  par  la 
dissection. 

Les  tarses  sont  formés  de  tissu  conjonctif  auquel  s'ajoutent  un  certain 
nombre  de  lil)res  élastiques  (\V.  Krause).  Ils  renferment  dans  leur  éi)aisseur 
les  glandes  de  Meibomius.  Sur  chacune  des  faces  du  tarse  existe,  d'après  Wal- 
deyer,  une  couche  de  fibres  conjonctives  longitudinales  serrées.  D'après  ce 
même  auteur,  le  tarse  serait,  comme  la  cornée  et  la  sclérotique,  creusé  d'un 
système  de  lacunes  et  de  canaux  lymphatiques,  et  traversé  par  des  réseaux 
vasculaires  et  nerveux  entourés  d'un  tissu  conjonctif  plus  lâche.  Phylogénéti- 
quement,  le  tissu  des  tarses  ne  serait  autre  chose  que  du  tissu  dermique  ayant 
subi,  sous  i'iiiduence  de  la  tension  constante  qu'e.xerce  sui-  lui  le  globe 
résistant  de  Vn-W,  une  condensation  des  plus  considérahles  (Gegi'ubaur.  Anal, 
humaine,  18'.)2). 

Secciii  {lue.  rit.)  el  A.  Hielli  (Arrhivin  ili  allalmolor/ia,  189G)  décrivent  sur  les  deux  faees 
(lu  tarse  un  très  lin  réseau  de  tissu  élasti(|ue  formé  de  fihres  qui  se  enntinuent  avec  celles 
situées  dans  son  épaisseur,  l.e  réseau  jiostérieur  apparaît  sur  une  enuiie  sai:iltale,  entre  le 
tarse  el  la  conjom'live,  eoinmc  une  sorte  de  bande  à  mailles  très  serrées  qui  les  unissent 
élroitenienl. 

Les  fibres  élastiques  dans  Tépaisseur  du  tarse  se  comportent  de  deux  manières  dilTé- 
rentes,  suivant  que  dans  leur  trajet  elles  rencontrent  ou  non  des  plandes  de  Meibomius. 
Dans  le  dernier  cas,  elles  se  portent  directe;nent  d'avant  en  arrière,  de  la  face  antérieure 
du  tarse  vers  la  conjonctive,  soit  en  restant  isolées,  soit,  ce  qui  est  beaucoup  plus  fré(]uent. 
en  formant  des  faisceaux  plus  ou  moins  volumineux  dans  lesquels  on  observe  des  libres  de 
toute  épaisseur,  depuis  les  plus  f^rosses  jusciu'aux  plus  ténues.  Dans  le  premier  cas,  au 
contraire,  l'interposition  de  l'acinus  d'une  ^-^lande  de  .Meibomius  n'interrompt  nullement 
leur  trajet,  mais  les  oblige  à  se  dévier  en  contournant  cet  acinus,  pour  se  rejoindre  sur  la 
face  i)ostérieure  de  celui-ci  et  i>oursuivre  leur  direction  vers  la  face  ojiposee  du  tarse. 
Parmi  ces  dernières,  celles  ipii  alTectent  avec  la  paroi  de  l'acinus  les  rapjiorts  les  plus 
immédiats,  abandonnent  toutefois  leur  trajet  primitif  pour  prendre  autour  de  celui-ci  les 
directions  les  plus  diverses;  elles  s'entre-croisent  alors  et  s'encbevétrenl  dans  tous  les  sens 
avec  leuis  voisines,  pour  former  autour  de  l'acinus  un  réseau  élastique  assez,  compliqué. 

r*)"   Co}i.cJic  miixcul'iirc  à  /Ihn'»^  /i.<scs.  —  Cette  conclu*  qu'on   ditscrM'  sur  la 


l'Ai  l'IKRES.  1167 

l'ace  |inslrrirm'c  ilii  li-ainriil  lai'Lîi-  ilr^  |ia  il  |iit''nîs,  (lùrnii\  cric  par  Millier 
{/<-ilsr/ir.  /'.  li-'/ss.  /.nnl..  I X  ;  II'/;;/;  \'rr/nnnl  V.  0,  IHIIH).  (|ni  la  (Icsi^iie  sous 
le  iiorn  (le  iinfxi'lc  orliihiiri'  //ssc,  (li'crilc  ciisiiilc  |»ar  TiuMicr  {Xid..  JIi.<l. 
/l'ce.,  IS(»2)  cl  pai'  Sa|>|M'V  iC.  /■'.  .|r.  >/cx  Se..  ISIIT),  (|iii  lui  ddiiiia  le  innii  de 
ii(H.<c/c  iirliiln-jKiljii'hnd.  est  roriiii-c  à  clia(|iie  |)aii|iici'e  de  lihres  miisciiiaii'cs 
lisses  Ncriicalcs.  aiixcjiiclles  \  ieiiiiciil  s'ajoiilcr  (|iiel(|iies  (ihres  musculaires  lisses 
Iraiisversales  (llenlc,  .Merl<<'l).  le  hiuL  enlreinèlé  de  lilires  conjonctives  et  d'une 
assez  grande  (juanlité  de  cellules  adipeuses  (Miilhu-,  Merkel;.  Il  y  a  donc  deux 
nmscIcH  ])(ilpt''hrau.r  ilc  Miiller;  car  c'est  ainsi  qu'on  les  désigne  souvent  : 
Tnii,  fiUj)(''fi('i(i\-  pour  la  paupière  supérieure;  et  l'autre,  inférieur,  pour  la 
paM])ière  de  même  nom.  lueurs  insertions  paljjéhrales  se  font  par  de  petits  ten- 
dons élastiques.  Ces  muscles  ne  sont  qu'un  vestige  delà  membrane  conjonctivo- 
niuscjdaire  complétant  le  scjiieleUe  orl)ilaire  incomplet  dos  mammilères  infé- 
rieurs (Ciegenbaur).  Celti;  membrane,  indépendante,  et  s'insérant  simplement 
sur  le  périoste  orbitaire  (Muika  1(1.  An-h.f.  Anal.  u.  Pliijti.,  1 '.102)  ou  prolon- 
geant dinvlement  celui-ci  (Groyer),  contient  dos  lii)ros  musculaires,  striées 
elle/,  les  mammifères  marins,  et  lisses  cbez  les  mammifères  terr(îstros(('irover, 
]]  ien.  hlin.   U'orh..  l'.Ki:!.  p.  lir.!)). 

Le  muscle  pulpélirul  supérieur  de  Millier  ne  s'étend  guère,  du  coté  de  l'or- 
bite, au  delà  du  oul-de-sac  de  la  conjonctive.  Tl  arrive  jusqu'aux  extrémités  les 
plus  antérieures  des  faisceaux  striés  du  muscle  releNcui-,  à  la  face  profond(!  du 
tendon  duquel  il  s'insère.  Sa  bauteur  est  environ  d'un  centimètre.  En  bas,  il 
vient  s'attaclier  au  bord  convexe  du  tarse. 

Le  muscle  palpébral  inférieur  de  Miiller.  presque  aussi  haut  que  lo  précé- 
dent, dépasse  à  peine,  du  côté  de  la  cavité  orbitaire,  le  cul-de-sac  inférieur  de 
la  conjonctive;  dans  son  trajet,  il  est  directement  sous-conjonclival.  Ses  inser- 
tions se  font,  d'une  part,  à  la  face  profonde  de  l'expansion  palpôbrale  du 
tendon  du  muscle  droit  inférieur,  et  d'autre  part,  au  bord  convexe  du  tarse. 

b"  Couc/ie  profonde  ou  muqueuse.  —  Cette  couche  est  formée  par  la  con- 
jonctive qui,  après  avoir  tapissé  la  face  postérieure  des  paupières,  se  porte  en 
dedans  vers  l'équateur  de  l'œil  qu'elle  n'atteint  pas  cependant,  car  elle  ne  tarde 
pas  à  se  replier  sur  elle-même  pour  venir  tapisser  la  face  antérieure  du  globe 
oculaire.  En  raison  de  sa  continuité  avec  cette  dernière  portion  réllécbie,  et 
malgré  la  part  qu'elle  prend  à  la  constitution  de  la  paupière,  il  sera  ])r<'IVM-able 
de  la  comprendre  dans  la  description  générale  de  la  conjonctive. 

YiowD  iJiJKK  DKs  PAi  i'ii;iu:s.  Follicules  dks  cils.  (iLAxniis  pali'kbralics.  —  La 
région  du  bord  libre  des  paupières  se  distingue  nettement  des  autres  parties 
de  celle-ci,  par  sa  texture  plus  dense,  due  à  la  présence  d'un  tissu  conjonctif  à 
mailles  très  serrées,  et  par  le  développement  plus  considéraide  des  papilles 
(ju'on  observe  dans  son  derme. 

A  la  j)aupière  supérieure,  la  limite  de  cette  région  serait  représentée  sur  une 
coupe  sagittale,  par  une  ligne  oblique  en  haut  et  en  arrière,  qui,  partant  de 
la  rangée  la  plus  antérieure  des  follicules  des  cils,  aboutirait  par  son  extrémité 
postérieure  à  la  conjonctive  palpébrale,  après  avoir  rasé  le  côté  supérieur  de 
l'arcade  artérielle  inférieure  du  tarse  (Merkel.   Topoijr.  Anal.,  L  102). 

Entre  cette  ligne  et  le  bord  libre  de  la  paupière,  on  trouve,  outre  les  folli- 
cules des  cils  et  les  glandes  de  Zeiss  qui  leur  sont  annexées,   le   muscle  de 


[piœu.] 


1163 


AXXKXES  DE  L'OKII.. 


.1/.  fiiolnn  (porl. 
siihtars.) 

r-ulc.  iid''riiinr(i. 


Riolan,  les  glandes  do  !MolI.  cl  la  partie  inférieure  des  glandes  de  Meibomius, 
contenues  en  totalité  dans  rr*|)aisseur  du  tarse.  Les  organes  précédents  sont 
plongés  dans  un  tissu  conjonctir  condensé  d'aspect  tout  à  fait  homogène  qui 
s'étend  sans  discniiliiniilc  de  la  face  cutanée  à  la  face  conjonctivale  de  la  pau- 
pière, et  se  fusionne  à  lel  point  avec  le  bord  inférieur  du  tarse  qu'il  serait 
impossible  d'en  distinguer  celui-ei.  Le  développement  de  ce  tissu  se  trouve 
enibrvolôgi(|uenienl  lié  à  l'apparition  des  follicules  des  cils. 

A  la  paupière  inférieure,  le  tissu  conjonctif  du  rebord  palpébral  n'atteint  pas 
un  tel  degré  de  condensation;  on  ne  le  trouve  guère  serré  qu'autour  des  folli- 
cules des  cils;  le  tarse  conserve  ses  caractères  pi'es(}ue  jusqu'au  bord  libre  de 
la  pauj)ière.  vers  le(|uel  on  le  voit  s'amincir.  Partout  ailleurs  existe  du  tissu 
cou  jonc!  ir  j)eii  serré. 

Le  Ixinl  libre  dos  paupières  est  très  riche  en  fibres  élastiques  (A.  .Mfieri.  AnimU  di  ollal- 
■nii)lni/l,i,  XWil.    1,  ISO.S).  Celles-ci  l'urtncnt   autour  de  clia([ue  follicule  ciliaire   un   réseau 

très  serré  provenant  de  filtres  pnrnl- 
(,l  .UcIIhiii.Iiis  1''Ips  il  la  direction  de  ce  follicule, 
libres  qui  comblent  l'intervalle  com- 
pris entre  deu.x  follicules  voisins.  Les 
conduits  excréteurs  des  friandes  de 
Meiboinius  sont  épalement  entourés 
(l'une  paine  élasti((ue  finement  réti- 
culée avec  prédominance  des  libres 
louiiitudinales.  Il  en  est  de  même 
d'ailleurs  des  friandes  de  Zeiss  et  des 
-landes  de  Moll. 

L'espacecirconscrit.  en  avant,  parles 
follicules  ciliaires;  en  arrière,  par  les 
conduits  excréteurs  des  -landes  t\o  .Meilmmius  :  vers  la  fente  palpébrale,  par  ré|)itlièlium  du 
bcu'd  libre,  et  du  cùte  opposé,  par  le  nuiscle  de  Hiolan,  est  rempli  de  faisceaux  compacts  de 
f^rosses  fibres  élasli(iues,  parallèles  an  bord  palpébral.  Celles-ci  se  fusionnent  :  en  avant 
avec  les  izaines  élastiques  péribdliculaires;  en  haut  avec  la  iraine  du  muscle  de  Hiolan: 
vers  le  bord  libre,  les  pins  ténues  viennent  former  des  anses  dans  les  papilles  du  derme: 
cnllu,  on  les  voit  en  arrière,  après  s'être  unies  au  réseau  élastique  des  conduits  excréteurs 
des  f;landes  de  .Meibomius,  poursuivre  leur  trajet  vers  lii  conjonclive,  an-dessous  de  laquelle 
elles  se  confondeni  avci-  le  fascia  élasli(|ue  décrit  par  Hietli  sur  la  face  postérieure  du 
tarse.  Dans  la  lèvic  poslcricure  du  boni  libre,  elles  se  cnndenscnt  en  une  sorte  d'éperon 
élasti(|ue  (.Vllieri). 

Du  fascia  elasti(|ue  antérieur  du  tarse  (.\.  Hietti)  se  détache,  au  niveau  de  l'arcade  arlc- 
rielle  inférieure,  une  nappe  élastique  (pii,  suivant  dans  la  paupière  supérieure  la  liirne  de 
délimitation  indiquée  par  Merkel.  vient  se  confoiulre  en  avant  avec  les  réseaux  élastit|in»s 
des  cils.  Entre  cette  nappe  et  le  muscle  de  Hiolan.  le  tissu  élastique  forme  un  lacis  des 
plus  serrés  et  des  jtlus  inextricables. 

\  la  paupière  inférieure,  le  tissu  élasti(|ue  est  beauctiup  moins  développe;  lUi  le  rencontre 
surtout  eu  assez  grande  abondance  autour  des  follicules  des  cils  et  vers  le  bord  libre,  ou  il 
olïre  encore  une  disposition  fasciculée.  Sur  cluniue  face  du  tarse,  an  lieu  du  fascia  ela>- 
li([ue  remaniuablemeut  développé  qu'an  observe  à  la  paupière  supérieure,  nous  ne  voynn^ 
ici  (pie  quel(|ues  libres  é|)arses  coid'omlues  en  avaiU  avec  la  iraine  du  mu.-icle  de  Hiolan.  cl 
en  arrière  avec  le  tissu  sous-conjouclival.  L;i  plupart  île  ces  libres  se  portant  d'avant  en 
arrière  viennent,  comme  à  la  |)anpière  supérieure,  mais  en  nombre  beancnup  moindre, 
eulourcr  les  acini  des  "landes  de  Meibomius. 


FlG. 


7:(1.  —  l'jord  liiire  de  la  paupière 
((•ou[)e  scbeiiiali(|uel. 


i iiUiridcx  (/('.<  cils.  —  (les  follicules,  oliliquenieiil  iinpianlés  suivant  la 
direction  générale  des  cils,  atteignent  souvcnl  par  leurs  extrémités  profondes 
la  face  antéri(Mire  du  tarse  a\ec  les  glandes  de  .Mcilinniius.  (|ui.  dans  une  cer- 
taine mesure,  s'opposent  à  leur  dévelop[)emeul  du  colé  de  la  conjonclive: 
aussi  les  \(iil-oii  pénétrer  plus  profondénuMil  dans  le^  inlci\  allt>s  de  ces 
glandes.  Ceux  de   la  rangée  la  jdus  aiili'riiMiie  \  ienneiit    soiixciil   ^c    mettre  i-ii 


I'\l  l'IKIiKS.                                                      1169 

rappori  .ncc  l'anadc  arliTicllc  iiilVTiriin'  du  larsc;  aussi  IruijNC-l-oii  riv(|iiriii 
iiiciil,  dans   ce  cas.  leurs  cxUvmiU's  |»nilbiidt's  cnlcnirûcs  des  lobules  adipeux 
(|ui    at'e(>Mipa,i:iieiil    parfois  eo  vais- 
seau.   Leur     plus    i^raude    loiiuiieur  i;-nii 
alleiudrail    2  uiui.  .">  à   la   paupière 
supérieure,  cl  1  uiui.'ia  liiilerieure. 

Daprès   I Hua.    il    \ieudrail   par-  i/  "/•'"'• 
l'ois  se  lirellei'  sur  ees   lullHiiIes   des 
l'ollieules  seenudaii'esd'di'i  uailraieul 

souvent  des  cils  alleelaul  iiiu'  direc-  '  ''        w   O     /i  •                            ,  '^ 

liou  anormale.  Xctus  av(»ns  ronciui-         ,■,<,  m,, a JiiK^'    ""vWv        ^  "3? 

In''  au  sDurcil   la    uii-nic  disprisiliou  m   ^[,j^       '-..'•■'^M'^           O  "^     ^       •■' 


(|Ui     doit     e.\|)li(|uer.     selnii     nous,  ,7". 

|)Oui't|Uni  (111   (d)serv('  souveul  dans    '*'  "'''"""  ^ 

Il         I  •  ■  '     •  II'  M-  orbic.  .  ,,  . 

eelte    derniero     refiiou.     surioiit     a  nioUm  r-yj 

partir  d'un  <orlain  à-ie,  des  poils  à 
direction     nettement    antéro-poslé-        ' 'iiij">'c  ■ 
rieiire.  s'élevant  an-dessus  des  au- 
tres.  D'après  Moll   et  d'après  Don-    Im'-   '■^--   —  <-0Lipc  horizoïUalc   du    liunl    lilnv 

,  1      1       •      I"      1    1-         11  ili'  1.1  iLMiiiiLTe  supérieure.  (U'aïuès  .Merkel.) 

ders,  la  durée  d  évolution  de  cliaciue  '      '  ' 

cil  ne  dépasserait  guère  de  100  jours 

à  ">  et  0   mois.  Ce  fait  expliquerait  pouniuoi   on   rencontre,  aux   hords  libres 

des  paupières,  des  cils  de  toutes  dimensions. 

iilandc>^  ciliairc^:  ou  y/rnît/cs  ilc  Zri^^.  —  Ces  glandes  qui  sont  le  siège  de 
ralTection  bien  connue  sous  le  nom  d'uri/eolet,  décrites  par  Zeiss  en  183'") 
(.\)nno)is  Zeitsc/ir.  /'.  Opiil.,  Hd  V).  ne  diffèrent  pas  par  leur  structure  des 
glandes  sébacées  ordinaires.  Au  nombre  de  deux  (Sappey)  pour  cbaque  folli- 
cule, leur  volume  peut  varier  du  ilouble  au  triple  suivant  les  indi\iduset,  cbez 
le  même  sujet,  ce  volume  lui-même  dépend  de  l'importance  du  follicule  auquel 
la  glande  se  trouve  annexée.  Elles  s'ouvrent  en  général  dans  ce  dernier,  en  un 
point  rapproché  de  la  peau.  Elles  se  composent  ordinairement  d'un  seul  lobule 
formé  de  quelques  acini.  parfois  même  d'un  seul  ;  mais  on  peut,  bien  que  rare- 
menl,  en  trouver  de  plus  com[)liqués.  Leur  développement  est  relativement 
plus  grand  chez  l'enfant  que  chez  l'adulte  ;  et  il  est  exce])tionnel  qu'elles  fassent 
presque  totalement  défaut.  D'après  Sappey,  c'est  à  ces  glandes  enllammées 
(pi  apparlienilrail  la  sécrélioii  de  la  c/iassic. 

(ihnidcs  (le  Mail.  —  Ce  sont  des  glandes  sudoripares  arrêtées  dans  leur 
développement,  en  ce  sens  que  leur  tube  sécrétant,  généralement  fort  long  et 
à  lumière  large,  arrivé  au  voisinage  de  sa  terminaison,  au  lieu  de  former  un 
peloton  glomérulé,  se  contourne  simplement  en  S  ou  en  zigzag.  Leur  nombre 
est  assez  considérable;  d'après  Sattler  (Arch.  /'.  itiikrosk.  Anaiomie, 
Uil  XllL  1877),  il  en  existerait  au  moins  une  par  intervalle  séparant  deux  cils. 
Dans  la  paupière  supérieure,  elles  s'élèvent  jusqu'au  niveau  des  extrémités 
profondes  des  follicules  des  cils  ;  dans  la  paupière  inférieure,  oîi  on  les  trouve 
beaucoup  plus  développées,  elles  arrivent  à  une  profondeur  presque  double  de 
celle  de  ces  follicules,  au  delà  des  extrémités  profondes  desquelles  elles  viennent 

rnnilER    ET   CEIAUPV.   —    \".  Ti 

[PICOU  ] 


1170 


WNEXiis  DE  i;ni:ii.. 


,r„;    7:^:j    _  Clandes  Je  Meil)oiiuus  vuos  par  [nm^v^rcm-o 
à  travers  la  conjonctive.  (Diaprés  Sappey.) 

,.  par.,i  interne  de  forbite.  -  2,  partie  interne  du  ^^l-;^^''"^^''^^^ 
3.  iuLlion  de  ee  muscle  à  la  partie  interne  du  rebord  -^'-h^  , -;-,^^^; 
llhreux  pour  l'arLère  nasale  et  le  nerf  nasal  externe  n  u  b^        n  _ 

_  G,  glandes  de  Meibomius.  -  7,  portion  orb.ta.  e  de  la  ?'■'"     ;^';'   "    '  J 
«   mition  nalpébrale  de  cette  «lande.  -  9,  conduits  excrcteui,  et  (10)  -on 
;ura:;^ês!^!tï:ie  •«  .lande  lacrymale,  avec  (t.)  leurs  eu.boucbures. 

.liroctont.nt  s„r  la  partie  antérioure  do  Tesparo  1 
p„urviH's  cru  ne  portion  st-crétanle  assez 
large,  rappelant  un  peu  celle  des  glandes 
cérumineuses,  les  glandes  de  MoU  coni- 
niencent  vers  la  surface  de  l'épiderme 
par  un  tube  excréteur  étroit,  long  envi- 
ron (le  0  uim.  'i^')  (Sattler). 


(ilawh'.'^  du  Mclhomim.  —  Ces  glan- 
des, décrites  eu  lOGO  par  Meil)oniiuî\. 
mais  déjà  figurées  par  Casserius  en  ItlO!» 
(A.  Terson),  sont  des  glandes  en  grai)i)e. 
de  forme  allongée,  placées  parallMemenl 
les  unes  à  côté  des  autres  et  pcri^'iuli- 
culairemeiit   au    bord    liitrc  <!•'   la   l'^'i'- 

pière. 

Leur  nombre  est  en  moyenne  d(>  3') 
à  la  paupière  supérieure,  et  de  li-)  a 
l'inférieure.  Certains  jinalomisles  i)rélen- 
dent  qu'elles  seraient  jtlns  rapprocbées 
de  la  face  antérieiife  (pie  «le  la  l'ace 
postérieure  du  tarse;  en  réalité,  elles 
occupent  celui-ci  dans  toute  son  épais- 
seur. Elles  r<»ccupent  également  dans 
toute  sa  hauteur;  aussi  reucontre-t-on 
les  plus  élevées  vers  le  milieu,  et  les 
ludlns    lonuiies  vers   les    extrémités   des 


former  à  la  face  anté- 
rieure du  tarse  comme 
une  sorte  de  revête- 
ment continu.  Les  glan- 
des de  Moll  s'ouvrent 
directement,  entre  les 
eils,  sur  le  bord  libre 
des  paupières  ;  mais  on 
en  voit  ([uelques-unes 
venant  s'ouvrir  dans  les 
follicules  mûmes  de  ces 
derniers  (Merkel  ). 

On  rencontre  les 
glandes  que  nous  ve- 
nons de  décrire,  non 
seulement  entre  les  fol- 
licules des  cils,  mais 
encore  en  arrière  de 
ceux-ci  ;  on  les  voit 
souvent  alors  s'ouvrir 
nlermarginal.    IVien    que 


,.„.,.  7:^(  _  ciauilos  lie  Meiliomius. 
(D'après  Sappey.) 
1  e^iace  inlerniai!:inal  du  bord  libre  palpébral.  — 
•.  /une  dimidanlatiou  des  cils.  -3.  lèvre  posléne..|-o 
,lu  bord  libre  sur  la.iuoUe  viennent  s'ouvrir  les  iil.in.  es 
de  Meibon.ius.-  .,  :..  (i.  T.  S.  types  divers  de  ?l.ind0S 
de  Meiboniius. 


i'\ri'ii:i;i:s.  ini 

larscs.  Kiiltilllcllcini'ril  elles  ne  runiieiil  (|iriiiie  -eiile  r;iii:iée.  (ielles  de  l;i 
pjirlie  iiMiveinie  îles  larses  Sdiil  IV.i  rirlieiiien  I,  \  eil  irales  ;  vers  les  e.\  (  i'(''iiiil(''S 
elles  iralleiLiiieiil  pas  Iniiles  la  iiiiiiie  liaiileiir  :  il  \  en  a  de  ((iiiiles  el  de 
luiijilics,  celles-ci  plus  (ddi(|iies  el  léiièi'eiiieiil  iiicImm'is  an  dessus  des  précé- 
(Icilll^s,  vers  le  ceiilce  de  la  pailpièr'e.  l'ai'liii  les  |)|iis  jouLiiies  on  en  N'oit 
parfois  se  r'ejdiei'  en  roriiie  de  crosse  don!  Ii's  deux  parlies  oeciipenl  siiii\eii[ 
cliaciine  un  |>laii  dilVérenl.  (lu  les  a|)er(;oil  hieii  du  ciili''  de  la  lonioiirlive  où 
il  est  l'acile  de  les  reconnaîli'e  à  leur  cidoralion  jaiiuàlre  due  à  leur  eonleiin 
ui'annlo-iii'aisseux. 

Leur  structure  esl  assez  simple.  Aniour  diiu  lai'iic  canal  excréteur  \cuaiil 
s'ouvrir  sur  le  hord  lilire  de  la  paupière,  iniiuédialeuien t  eu  avant  de;  la  lèvre 
postérieure  de  ce  Ixird.  el  occupant  la  glande  dans  lonte  sa  loiiiruoiir,  canal 
dont  la  largeur  nu-sure  de  0  nini.  (►!)  à  (I  mm.  Il  (Krdiiker),  s''ou\"rent  des 
acini  ou  cnis-de-sac  ai'rondis  avant  de  (I  mm.  0!)  à  0  mm.  22  de  diamèlic. 
Ceux-ci  s(Ui(  simples  ou  comi)osés.  et  sur  les  plus  grosses  glandes  on  peiil. 
d"a[)rès  Sappey,  eu  com|)ler  jus(|n'à  30  et  40. 

Au  point  (1(>  vue  liislologi(|ue,  ce  sont  des  glandes  sébacées  dont  le  canal 
excréteur  comprend  une  memluane  [)ropre  tapissée  intérieurement  par  un 
épitliéliuni  |);i\  imenleux  stratilié,  et  dont  les  acini  présentent  idenli([uement 
la  même  slruilnre  ([ne  les  acini  de  grosses  glandes  sébacées  vulgaires.  Cola- 
santi,  en  I87."i,  a  décrit,  autour  de  ces  acini  et  des  conduits  extérieurs,  des 
libres  mnsculair(>s  lisses  (jui  n'ont  pas  été  retrouvées  par  d'autres  auteurs. 


VAISSEAUX  DES  l'AlTIEHES. 

I"  AuTKKES.  —  Les  artères  abordent  les  paupières  par  leurs  bords  adbéreuts. 
(]e  sont  les  artères  nasale,  sus-orbitaire,  temporale,  superficielle,  lacrvniale, 
le  rameau  malaire  de  la  transverse  de  la  face,  l'artère  sous-orbitaire  et  l'artère 
angulaire,  brandie  de  la  faciale.  Ces  artères  forment  tout  autour  des  paupières 
un  ricbe  réseau  anastomotique,  d'où  partent  des  rameaux  qui  convergent  vers 
la  fente  palpébrale,  mais  sans  dépasser  la  portion  orbitalre  des  paupières,  sur 
laquelle  ils  s'anastomosent  entre  eux  ainsi  qu'avec  les  brandies  des  (]tHi\  rnièrr^ 
pdlpébrales  que  nous  allons  étudier. 

Celles-ci,  qui  constituent  pour  les  paupières  la  source;  artérielle  la  plus  impor- 
tante, sont  au  nond)re  de  deux  :  l'une  pour  la  paupière  supérieure  ou  palpc- 
hrale  supérienre  :  l'autre  pour  la  paupière  luïér'ieure  on  palpébrolp  in  férieure. 
Elles  proviennent  en  dedans  de  l'artère  nasale,  et  chacune  d'elles  .se  complèle 
en  dehors  par  un  lameau  de  l'artère  lacrymale  avec  lequel  elle  s'aïuistoniose  à 
plein  canal. 

Les  branches  constitutives  des  deux  artères  palpébrales  abordent  les  pau- 
pières au  niveau  de  leurs  points  les  plus  fixes,  c'est-à-dire  au  niveau  du  liga- 
ment palpébral  interne,  en  dedans,  et  du  ligament  palpébral  externe  en  dehors. 
En  dedans  comme  en  dehors  elles  naissent  par  un  tronc  commun  qui  ne  tarde 
pas  à  se  bifurquer  en  supérieur  et  inférieur,  pour  chaque  paupière.  Dans 
chacune  de  celles-ci,  le  tronc  de  bifurcation  né  en  dehors  vient  s'anastomoser 
à  plein  canal,  vers  le  milieu  du  tarse,  avec  le  tronc  de  liifurcation  né  en  dedans. 


{l'icor 


1172 


ANNEXES  DE  LOI'.If.. 


En  flcdans,  lo  tronc  coninuin  provenant  de  l"arlère  nasale  passe  soit  en  tota- 
lité, soil  seulement  par  une  de  ses  branches  de  bifurcation,  en  arrière  du  ten- 
don direct  du  nuiscl(!  orbiculaire. 

Avant  de  pénétrer  dans  sa  paupière,  la  palpébrale  su[)érieure  fournit  de 
nombreux  ramuscules  à  la  caroncule  lacrymale,  au  sac  lacrymal,  aux  muscles 
orijiiulaire  (partie  interne)  et  de  Horner,  et  aux  canalicules  lacrymaux.  De 
même,  la  palpébrale  inférieure,  avant  de  pénétrer  dans  la  paupière  de  même 
nom,  fournit  au  canal  nasal  quel(|ues  fines  divisions. 

Parvenue  dans  sa  paupière,  chaqu«;  artère  palpébrale  se  bifurque  de  nou- 
veau en  dehors  et  en  dedans;  en  efTet,  du  tronc   principal  ([ui    lon^^o  le   bord 


.1/7.  front.   i)il 


.1/7.  /■/•()///.  cri 


Arl.  na)> 

A  ri.  patji.  inl. 
Liij.  palp.  lui. 

.1/7.  angulaire 


\rl.  tcmpor.  supcrf. 

1.  larrytii. 

1/7.  pnlpéhr.  cxl. 

I  /•/.  zygotii. 

I  rr.  i)i/'.  iiit.  lars'- 


Arl.  fitc. 

Fie.  7;K).  —  (lirculalion  artcriello  des  paupières.  (D'iipiès  .MeiUel.) 


libre  de  la  pauj)ière,  et  qu'on  pourrait  pour  cette  raison  appeler  (ronc  mar- 
ginal, se  détache  une  arcade  assez  forte  qui  suit  le  bord  convexe  du  tarse,  et 
vient,  à  sou  extrémité  opposée,  se  jeter  de  nouveau  dans  ce  tronc  principal. 

Scliwalbe  (Anal,  der  Sinncxorr/foie,  1S87)  désigne  ce  dernier,  d'après  sa 
situation  par  rapport  au  centre  de  la  cornée,  sous  le  nom  d'nrc  inlcrnc,  réser- 
vant à  l'arcade  artérielle  du  bord  convexe  d\\  tarse  celui  d'/rrc  crlfrin'.  Nous 
préférons  à  cette  nomenclature  le  terme  de  iiKiri/iu"/  (bord  lil)re  de  la  pau- 
])ière)  et  de  p(''rip/iéri(ji(e  employés  par  A.  Terson. 

Nous  décrirons  donc  à  chaque  paupière,  une  (ircadc  arlcrieUr  irnirgbwli' 
ou  lire  iiitiyrnt'j  et  une  n n-ade  a rlc rici le pé riphc riqiie  ou  tire  c.rlcrnr  du  tarse, 
ajoutant  à  chacune  d'elles  le  qualificatif  de  supcrieirr  ou  infth-icin',  suivant  la 
paupière  considérée. 

Les  arcades  artérielles  de  chaijue  tarse  se  confondant  plus  ou  moins  au 
niveau  des  angles  de  l'feil;  il  en  résulle  ([uo  l'orifice  palpébral.  comme  tous  les 
autres  orifices  du  cor|)s.  se  trouve  enldiiré  dune  sorle  de  cercle  artériel 
complet. 

D'après  MerUel.  la  dislanc(>  séparant  l'arcade  marginale  du  tarse,  du  boni 
libre  j)alpébral,   serait  de  '^   millinièlrcs    pour    la    paupière   supérieuri'.  cl   de 


i'\i;i'ii:i{i-:8. 


1173 


2  m  m.  Il  son  Ici  MCI  il  |iniir  liiili  riciiiT.  Celle  arc.-uh;  rej^ise  direcleiiieiil  sur  l;i  l'aci; 
aiilérieiire  du  larse,  en  arrière  dn  muscle  orhicnlaire.  l/arcade  périphérique 
snpériouiT,  silnée  entre  les  denx  l'enillcls  du  tendon  du  ninscje  releveur  et,  par 
conséquent,  très  nioltile,  peut  de  ce  l'ail  devenir  extrêmement  siniKMlse. 

I.e  mode  de  dislrilMilion  des  rameaux  pi'ovenant  dv^  arcades  artérielles  du 
larse  a  lait  rohjel  d"élndes  spéciales  de  la  part  d(;  W'oH'ring  {Arrli.  /'.  ()i)/il., 
XIV.  3.  Ahlh.,  ISdS),  de  l/dw^ev  {Medizini^rh.  Ja/trhiir/i.,  ?,.\\ïi.,  !S78)etde 
Kuchs  {Arcli.  /'.  Ojihl.,  XXIV,  3.  Abth.,  1878).  Les  résultats  des  observations 
de  ces  deux  derniers  auteurs  sont  parfaitement  concordants. 


^^ 


Arc.exI. 


L'aucadk  l'Kiui'UKitnji  i:  ou  aik;  kxtkrxk  du  tarse,  beaucoup  plus  rapprochée  do 
la  conjonctive  que  l'arcade  marginale,  envoie  à  cette  muqueuse  la  plupart  de 
ses  divisions.  Celles-ci,  rameaux  perfo- 
rants })rrip/i('ru/ui'x  du  tarse,  franchis- 
sent le  bord  convexe  du  tarse,  au  milieu 
de  lobules  adipeux  qu'on  rencontre  à 
l'union  de  ce  bord  avec  le  ligament  large 
des  paupières;  puis,  se  plaçant  à  la  face 
profonde  de  la  conjonctive  où  elles  for- 
ment un  très  riche  réseau  sous-ron- 
joncliral,  elles  se  dirigent  vers  le  bord 
libre  de  la  paupièr(\  où  on  les  voit  s'ana- 
stomoser avec  quelques  ramifications  beau- 
coup moins  longues,  cheminant  en  sens 
inverse  des  précédentes,  c'est-à-dire  dans 
la  direction  du  cul-de-sac  conjonctival, 
et  provenant  des  rameaux  perforants  de 
l'arcade  marginale.  Le  réseau  sous-con- 
jonclival  ne  s'anaslomosant  avec  les  ré- 
seaux périglandulaires  du  tarse  que  par 
des  ramuscules  ténus  excessivement  peu 
nombreux,  il  existe  entre  la  conjonctive 
et  le  tarse  une  zone  peu  vascularisée  séparant  très  nettement  leurs  territoires 
vasculaires  (Langer). 

Cette  arcade  périphérique  fournit  encore  d'autres  rameaux  dont  les  uns, 
antérieurs,  vont  se  distribuer  à  la  peau  et  au  muscle  orbiculaire,  tandis  que 
d'autres,  périphériques,  viennent  au-devant  du  ligament  large  des  paupières 
s'anastomoser  avec  ceux  des  artères  lacrvmale  et  sus-orbl taire,  et  d'autres 
enfin,  assez  courtes,  viennent  sur  la  face  antérieure  du  tarse  s'anastomoser  avec 
les  rameaux  prétarsiens  beaucoup  plus  longs  fournis  par  l'arcade  marginale, 
rameaux  dont  ils  partagent  d'ailleurs  le  mode  de  distribution. 

Quelques  rameaux  perforants,  au  nombre  de  5  à  8  à  la  paupière  supéi'ieure, 
viennent,  après  avoir  traversé  le  tendon  du  muscle  releveur,  s'épanouir  à  sa 
face  profonde  d'où  ils  vont  ensuite  se  distribuer  à  la  conjonctive  du  cul-de-sac 
et  du  bulbe. 

A  la  paupière  inférieure,  l'arcade  périphérique,  placée  en  avant  du  muscle 
palpébral  inférieur  de  Mûller,  n'est  pas  constante  et  peut,  quand  elle  existe. 


FiG.  73G.  —  Vaisseaux  et  nerfs  de  la  pau- 
pière supérieure  (schéma).  (D'après 
Merkcl  et  von  Mises.) 


[PICOUA 


1174 


ANNKXKS  hi:  i;ni:|[.. 


provenir  d'autres  sources  que  l'artère  lacrymale.  Ainsi,  on  la  voit  encore  assez 
IVéqueniment  se  détacher  d'une  des  divisions  de  la  transverse  de  la  face  ou  de 
la  temporale  superficielle.  A  part  ce  détail,  son  mode  de  distribution  est  le 
même  qu'à  la  paupière  supérieure.  Souvent  cependant  elle  ne  fournit  j)as  de 
rameaux  perforants,  et,  dans  ce  cas,  la  conjonctive  reçoit  son  réseau  artériel 
entièrement  de  l'arcade  marginale,  ou  des  artères  du  muscle  droit  inférieur 
(Inichs). 

l/AiîCArn:  MAiiciNAi.K  OU  Alu;  iMiciiNK  01'  lAitsK.  sitiK'c  pliis  SI  ipirficiellemenl  1 1  iii  ' 
In  j)récédenle.  fournil  également  :  1"  des  rameaux  antérieurs  ou  cutanés,  (jui 
viennent  former  autour  des  glandes  et  des  follicules  des  cils  de  très  riches 
réseaux  vasculaires;  2"  des  rameaux  marginaux,  qui  vont  se  distribuer  aux 

papilles  du  bord  libre 


Arlériolc 


l'chnde 


A  Lii-i^c<^- 


Fk;.  737.  —  Vaisseaux  injectés  vus  à  un  faible  i;in.-.M>Miiiciil  sur 
une  coupe  transversale  de  la  paupière  supérieure.  (D'après 
Langer.) 


(le  la  paupière  où  ils 
forment  des  anses 
vasi-ulaires  caracté- 
ristiques ;  8'  de  longs 
rameaux  prêta  y- 
sien^,  qui.  venant  à 
la  rencontre  des  ra- 
meaux prétarsiens  de 
l'arcade  périphéri- 
(jue,  se  distribuent, 
comme  nous  le  ver- 
rons plus  loin,  aux 
glandes  de  Meibo- 
mius;  4"  enfin  des  rameaux  perforants  marginaux.  Ceux-ci  fournissent  à  la 
conjonctive  du  tarse  de  courts  ramuscules  qui  se  distribuent  dans  son  épais- 
seur ((iiiiiiie  les  rameaux  conjonclivaux  provenant  de  l'arcade  périphérique, 
avec  lesquels  ils  s'abouchent  pour  former  le  ivseau  sous-conjonctival.  Mais  la 
majeure  partie  vient  s'épuiser  dans  le  bord  libre  de  la  paupière  et  dans  la  zone 
marginale  de  la  ((uijuiiclive,  différente  par  sa  structure  de  la  conjonctive  du 
tarse,  suivant  un   mode  de  distribution  que  nous  étudierons  ])lus  loin. 

])u  réseau  nrtériel  prétarsien  partent  des  ramifications  antérieures  qui  vont 
se  distribuer  au  muscle  orbicidaire  et  à  la  peau,  et  des  ramifications  posté- 
rieures beaucoup  |)lus  importantes  qui  se  rendent  aux  glandes  de  Meibomius. 
autour  desquelles  elles  forment  de  très  riches  réseaux.  D'ajirès  Langer,  chaque 
glande  possède  un  réseau  capillaire  sanguin  (|ui  lui  ( "^t  iiropn"  et  ne  s'anasln 
mose  jamais  avec  celui  dune  glande  voisine.  Les  ramifications  artérielles  de>- 
tinées  aux  glandes  de  ^leibomius  provenant  toutes  du  réseau  prétarsien,  on 
r(iin|)rend  facileiiiriil  pnin^iiini.  sur  une  [)au|tière  injectée,  les  plus  grosses  de 
ces  ramilicalions  s'observent  toutes  sur  la  l'ace  antérieure  el  januiis  sur  la  faee 
])ostérieiire  du  tarse,  de  la(|uelle  on  voit  se  détacher  seulement  (|uel(jues  rares 
el  grêles  rauuiscules  anaslomi»rmues  allanl  des  réseaux  périglandulair«'s  au 
réseau  sous-conjonclival  (Langer). 

D'après  la  des('ri|)liou  ipii  jtrétède.  on  peul  dire  d'une  niauit  re  générale  qiir 
l'arcade  arlérielle   périphérique  du    larst>  est  siirloul  destinée  à  la  conjonctiv(>. 


|'\i'I'Ii:i:k 


1175 


cl  l'arcade  mai"L:iiialc,  ,111    hurd    IIImt  de 
Mciliuiiiius. 


pan  lucres,    ainsi   (|ii  an  \ 


2'  VKfNi:s.  —  l,cs  veines  sont  pins  siipci^ricirlle-  (|iie  les  arici'cs  :  aussi  les 
v<iil-(iii  s(iM\('iil  I  i'ans|»araîl  re.  à  lca\ei's  la  peau  cl  la  cou  JmikI  i\  i-,  pi<(|ii  a  |)eu 
de  dislance  du  hord  lihre.  (îénéralenienl  iii(l»''pen<laiiles  des  arlères,  said' siii' 
les  deux  faces  du  tarse,  elles  sonl  l)eauc(»up  plus  ii(jnd)renses  et  lieaucoup  i)lus 
lames  i|ne  celles-ci.  l-ji  avani  cl  en  arrière  du  larse.  elles  rnrniciit  un  réseau 
t|ui  ri'-poud  exaclenieiil  aux  n''seanx  arliTiels  cl  [n-i''S(Mile  à  peu  prcs  la  nième 
distrilxilion. 

1'  Le  vi'Hi'ax  voineii.r  rtHroiarxien  ou  y«nix-conjonrilval  naît  exclnsi\-euieiil 
des  capillaires  sous-conjonctivuux  ;  il  s'anastomose  néanmoins  j)ar  (|uelques 
liranclu's  de  peu  d'imporlanc  avec  les  réseaux  saii,iiuins  entourant  les  ,i;laiules 
de  Melhomius.  La  j)liis  grande  pai'lie  de  ce  réseau  se  rend.  ;i  la  paupière  supé- 
rieure, dans  la  veine  ophtalmi(|ue  supérieure,  i)ar  l'inlerniédiaii'e  des  veines 
des  nuiscles  de  l'o'il  et  de  larcade  veineuse  péripliéri([ne  du  tarse,  dont  il  est 
tributaire.  Ctdie-ci,  placée  entre  les  deux  l'euillets  du  tendon  du  muscle  rele- 
veur,  va  se  jeter  dans  les  veines  de  ce  dernier  muscle  et  dans  celles  du  muscle 
droit.  La  partie  du  réseau  veineux  sous-ioujonctival  qui  avoisine  le  bord  libre 
de  la  paupière  aboutit  au  contr.iire  à  l'arcade  veineuse  marginale  du  tarse,  qui 
ret'oit  également  le  sang  veineux  de  toutes  les  parties  de  ce  bord  libre.  Par  l'in- 
termédiaire de  cette  arcade,  il  devient  tributaire  des  veines  sous-cutaiu''es. 

A    la  paupière   inférieure,   le  réseau    \eiueux   sous-conjonctival  se  jette,   au 
contraire,  en  totalité 
dans  la  veine  opiital-         '   '""" 
mi(|ue   inférieure    et    . 
ne   se  met  en  com- 
numication  avec  les 
\  ci  nés  sous-cutanées 
(|ue  par  quelques  ra- 
res raniuscules  sans 
iniportaïu'e. 

2'  Le  nUeau  pré- 
ti(fsie)i,  tributaire 
en  majeure  partie  de 
l'arcade  veineuse 
marginale  du  tarse, 
se  rend  aussi  par  ses 
branches  les  plus 
rapprochées  du  bord 

convexe  du  tarse  dans  l'arcade  veineuse  périphérique,  établissant  ainsi  entre 
les  deux  une  sorte  de  large  anastomose.  Il  reçoit  les  veines  des  glandes 
de  ;Meibomius,  des  follicules  des  cils,  des  glandes  de  Moll  et  du  bord  libre  pal- 
pébral.  Finalement  il  vient  lui-même  se  déverser,  par  de  nombreuses  branches 
traversant  les  interstices  du  muscle  orbiculaire,  dans  un  plexus  veineux 
sous-cutané  à  larges  mailles  qui  commence  à  se  former,  dans  la  paupière  supé- 
rieure, à  .3  ou   o  millimètres  au-dessus  du  bord   libre   (Fuchs).  —  Le  plexus 

74. 

[PICOU.] 


V.opht.sup. 
{origines) 


aniji 


V.  fac.  ani. 


Fil'..  7:JS.  — Ciiculatidii  veineuse  des  ijaupières.  (U'apiès  .Meikel.) 


1176  .\N.\Exi::.s  i»K  i;(>:ii>. 

!<0U!<-ciil'inê  que  nous  vciKins  de  si<i-naler,  plongé  dans  le  tissu  conjonflif  làdic 
isous-cutané,  on  avant  du  muscle  orhiculain',  vient  se  jeter,  vers  le  bord  adlié- 
rçnt  de  la  paupière,  |)ar  la  totalité  de  ses  branches,  dans  une  grande  arcade 
veineuse  encadrant  le  rebord  supérieur  de  l'orbite  et  allant  de  la  veine  angu- 
laire de  la  face,  en  dedans,  à  la  veine  temporale  superficielle,  en  dehors.  Cette 
arcade  est  tributaire  de  la  veine  oplilalmi([U('  siijx'rieiire  et,  par  sa  jjarlie 
externe,  de  la  veine  laciale. 

Les  rameaux  les  plus  externes  du  ple.xus  pal[)ébral  sous-cutané  se  rendent  à 
l'arcade  précédente,  sans  avoir  à  traverser  le  muscle  orbiculaire.  Tous  les 
autres,  au  contraire,  traversent  ce  dernier  muscle  près  du  rebord  de  Torbite; 
aussi,  les  voit-on  parfois  se  dilater  dans  les  cas  de  blépharospasme  tant  soit  peu 
prolongé. 

A  la  paupière  inléi-icurc,  le  sang  veineux  du  i'(''s('au  prétarsien  et  du  plexus 
sous-cutané  se  rend  k  la  veine  faciale,  soit  directement,  soit  i)ar  lintcnné- 
diaire  des  veines  voisines  de  la  face. 

■o"  /j/iiii)/itilit/iic>i.  —  Les  lvmpliali(|ues  des  coiiciies  profondes  des  paupières 
se  réunissent  pour  former  également  deux  réseaux  :  l'un  piélnr.^ien  et  l'autre 
rétrotarxien  ou  xous-çonjonclivd,  l)ien  décrits  l'un  et  l'autre  par  Fuchs 
{Med.Cenlr(ili)I.AKl't^)A\o'>  deux  réseaux  communi(|uent  entre  eux  par  de  fines 
anastomoses;  on  les  voit  en  outre  communiquer  par  des  troncs  Ivmphatiques 
plus  importants  qui  accompagnent  les  vaisseaux  sanguins  perforants  margi- 
naux et  périphériques,  (les  derniers  troncs  anastomotiqucs  paraissent  faire 
défaut  à  la  paupière  inférieure.  D'après  Fuchs,  les  lymphatiques  du  réseau 
sous-conjonctival  possèdent  de  nombreuses  valvules,  tandis  que  les  lynq)ha- 
liques  du  réseau  prétarsien  en  seraient  dépourvus. 

I^es  lymphatiques  qui  vont  former  ces  réseaux  proviennent  des  régi(»ns  voi- 
sines; ils  naissent  aussi  de  fentes  lynij)hatiques  allongées,  entourant  les 
glandes  de  Meibomius  (Colasanti,  La  terinin.  dl  ncrv.  nelle  [/lande  aehacce. 
Homa,  1S73),  et  d'un  très  riche  réseau  qui  occupe  le  bord  convexe  du  tarse  et 
dont  la  présence  expliquerait  la  facilité  avec  laquelle  la  conjonctive  se  laisse  à 
ce  niveau  envahir  par  les  processus  palhologi(|ues  (Merkel  et  Kallius).  (Juant 
au  tissu  propre  du  tarse,  il  possède  très  peu  de  vaisseaux  lymphatiques. 

Les  lymphatiques  provenant  des  glandes  de  Meibomius  se  rendent  prescjue 
en  totalité  dans  le  réseau  sous-conjonctival,  suivant  ainsi  une  direction  inverse 
de  celle  des  vaisseaux  sanguins,  qui  sont  tributaires  des  réseaux  prélarsiens  : 
quelques-uns  seulement  aboutissent  au  réseau  de   la   face  antérieure  du  tarse. 

Aux  deux  réseaux  prélarsicn  ^'t^^ous-conjonclivul do  Fuchs.  et  conununiquanl 
avec  eux  par  de  nombreuses  anastomoses.  (iruiuM't  [Ih'rirlit.  drr  ( ijilihilm . 
Gesell<c/i ..  Ileidclherg,  1!)0I)  en  ajoute  un  troisième  (|u"il  a  réussi  à  injecter 
par  le  procédé  de  (lerota.  (le  réseau,  sous-rxlduc.  nait.  comme  partout  ailleurs, 
d'un  système  de  fines  fentes  (>t  de  caj)illaires  lvm|)hati(|ues  (|u"on  peut  voir 
dans    le  derme   et    dans   le   tissu   coiijfHictif  sous-jaceni  :    il  ot    li'ès   dévelopjié. 

Les  trois  réseaux  (|ue  nous  venons  de  signaler  se  conlondent  au  niveau  du 
bord  libre  en  une  sorte  il(>  réseau  marijinal  à  mailh^s  très  s(>rrées.  occupant 
toute  son  épaisseur. 

Du  réseau  sous-culané  naissent,  en  dt^dans.  di^xw  pt^lits  tront-xpii  recueillent 


l'Ai  i"ii:iii;-,    .  1177 

la  IvMiplic  (les  l('';;iim('iils  cl  du  lissii  (((iiioiiclir  srpaïaiil  la  [n'aii  ihi  iiiiisclc 
orhiciilairc.  (les  deux  Irniics,  rliciniiiaiil  dans  la  «oiirlii'  (■(•lliil(t-adi|)('iis(;  de 
la  peau  de  la  jniir,  drscciidi'iil  dalidril  \  rrs  la  rom  iiiissiiiT  des  Icntcs  (iii  on  les 
voil  sanasionioscr  riili'c  cii.x,  puis,  vcis  le  Ixiid  iMli'-riciir  de  la  riiindiuiic  iiilV'- 
riciirc  <»ii  ds  s'cnlonccnt  dans  la  coiicdicccllido-adipciisc  rccoiivranl  le  pt-rioslc, 
pniii-  \('iiii'  riilin  se  jclrr  dans  ini  liaiiiilliMi  l\  ni|dial  i(|U('  silnr  au-dessous  d(;  ce 
liord.  à  (iu('l(|urs  niilliiuèlrcs  en  avant  de  la  veine  l'aeiale  anlérieure.  —  En 
dtdinrs,  le  même  réseau  donne  naissance  à  deux  petits  troncs  lymphatiques 
qui  reslenl.  loni  le  temps  de  leur  trajet,  superficiels  et  viennent,  vers  le  tiers 
supérieur  de  la  parotide,  se  jeter  dans  l'un  des  ganfjlions  parotidiens  supé- 
rieurs. Les  deux  paires  de  troncs  superficiids  s'incurvent  vers  le  milieu  de  la 
jonc.  iU-  manière  à  encadrer  en  avant  et  en  arrière  la  hoide  graisseuse 
de  Hichal. 

Si  on  enlève  ce  |)anniculc,  on  voit,  appliiinés  sur  la  face  externe  du  muscle 
buccinateur,  deux  autres  petits  troncs  qui  ramènent  la  lymj)lie  de  la  j)artie 
interne  du  réseau  prélarsien.  On  les  voit  apparaître  au-dessous  de  l'orblculaire, 
au  niveau  de  l'anp^le  interne  de  l'œil,  on  ils  accompag-nent  la  veine  faciale 
antérieure  qu'ils  suivent  jusqu'à  leur  terminaison  dans  le  deuxième  fran^lion 
sous-maxillaire,  placé  dans  l'angle  de  jonction  des  deux  veines  faciales  anté- 
rieure et  postérieure.  —  Les  vaisseaux  lymphatiques  profonds  externes,  au 
nombre  de  3  ou  4,  apparaissent  sur  le  bord  externe  du  muscle  orbicidaire. 
Un  ou  deux  se  rendent  dans  hvs  ganglions  lym()haliques  superficiels  précé- 
demment indiqués.  Les  deux  antres  aboutissent  au  ganglion  préanriculaire  : 
l'un  par  un  trajet  direcl,  l'autre  en  décrivant  sur  l'aponévrose  temporale  une 
courbe  à  conca\  ité  antérieure.  Avant  de  se  jeter  dans  le  ganglion  pi'écédent,  ce 
dernier  émet  une  branche  de  bifurcation  qui  aboutit  à  l'un  des  ganglions  paro- 
tidiens inférieurs  (nruncrl). 

Xkiîks.  —  Les  paupières  reçoivent  trois  sortes  de  nerfs  :  moteurs,  sensitifs  et 
sympathiques. 

Xevfs  moteurs.  —  Ils  proviennent  tous  de  la  branche  supérieure  du  facial 
et  vont  se  distribuer  aux  divers  faisceaux  du  muscle  orbiculaire,  qu'ils  abordent 
par  leur  face  profonde.  La  paupière  inférieure  reçoit,  par  sa  partie  inféro- 
externe,  le  rameau  palpébral  inférieur.  La  paupière  supérieure  reçoit,  elle 
aussi,  un  rameau  palpébral  supérieur  cjui  l'aborde  un  peu  au-dessus  de 
l'angle  externe  de  l'œil  et  poursuit  son  trajet,  cà  la  face  profonde  du  muscle 
orbiculaire,  parallèlement  à  l'arcade  orbitaire,  jusqu'à  la  ligne  médiane  (Frl- 
teau.  Th.  doct.,  Paris,  1890).  D'autres  filets  palpébraux  périphériques,  nés  en 
haut  et  en  dedans,  du  rameau  temporal  antérieur;  en  haut  et  en  dehors,  des 
rameaux  frontaux;  en  bas  et  en  dedans,  des  rameaux  sous-orbitaires,  forment 
sur  tout  le  pourtour  de  l'orbite,  par  leurs  entre-croisements  avec  les  filets  sen- 
sitifs du  trijumeau  (que  nous  allons  décrire  un  peu  plus  bas),  une  sorte  de 
plexus  à  mailles  très  serrées,  le  plexus  périorbitaire.  Ce  plexus  fournit  des 
filets  qui  se  distribuent  au  muscle  orbiculaire  et  à  la  peau. 

Xerfs  scns(li/'.<.  —  Ils  sont  fournis  par  les  trois  branches  du  nerf  trijumeau, 
et  leur  mode  de  distribution  a  fait,  de  la  part  de  Zander.  au  cours  d'un  tra- 


[PICOC. 


1178 


ANNEXES  DE  LdEIE 


IV.  Inrryui 


vaii  sp(''cial  sur  les  ncrl's  sonsitiCs  do  la  face,  l"ol)jot  de  la  description  qui  va 
suivre  (Anritom.  Hefle,  Tîd  IX,  p.  ;)1),  IH1J7).  Dans  sa  plus  grande  largeur  et 
dans  toute  sa  hauteur,  la  paupièi'o  supérieure  se  trouve  innervée  par  des  rameaux 
qui,  sous  le  nom  de  nfrfs  palpébraux  supérieure,  proviennent  des  deux  nerfs 
frontaux  interne  et  externe.  Le  point  d'émergence  de  ces  derniers,  en  dehors  de 
l'orhile,  se  trouvant  situé  en  dedans,  les  nerl's  palpéhraux  supérieurs  auront 
un  long  trajet  curviligne  à  concavité  inférieure  et  devront  se  diriger  vers  la 
tempe  (Merkel). 

On  admet  (|ii('   la  paupière  supérieure  reçoit  ses  nerfs  sensitifs  de  l'ophtal- 
mique de  Willis,  et  la  paupière  inférieure,  du  nerf  sous-orhltaire. 

Les  recherches  de  Zander  ont  donné  h  cet  auteur  les  résultats  fjue  voici  : 
Le  nvri  frontal  interne  ei  le  nerf  frontal  externe  fournissent,  jusqu'au  hord 
lihre  de    la  paupière  su|)érieure,   des    )-ameaux   qui    innervent    les   deux    por- 
tions larsienne  et  or- 
hitaire  de  cette  pau- 
pière   par    des     divi- 
sions    s'écarta  ni     les 
unes  des  autres  à  an- 
gles très  aigus  et  pre- 
luml   toutes  la  direc- 
tion du  hord  lihre  de 
celle-ci.    Près    de    ce 
hord,  on    eu  compte 
généralement        une 
pour    deux    <iu    trois 
cils;  puis  leurs  suhdi- 
visions  deviennent  si 
nomhreuses  que  leurs 
ramillcations  les  plus 
\(iisines,  s'entre-croi- 
sant  entre  elles,  four- 
nissent, ainsi  que  Bach  [Arch.  f.  AiHjenheilk.,  ISiJ(i)  l'a  très  hien  fait  ressortir, 
rillusion  d'un  véritahle  plexus  (anastomoses  en  feston  de  Merkel,  plexf^  h<>r- 
ilant  de  von  Mises). 

Du  nerf  frontal  interne  et  du  nerf  nasal  externe  se  détacheul  des  lilels  t|ui 
vont  se  distrihuer  aux  téguments  de  l'angle  interne  de  l'ieil,  ainsi  (pi'à  ceux  de 
la  partie  interne  non  seulement  de  la  paupière  supérieure,  mais  encore  de  l'in- 
férieure; cette  distrihulion  n'a  lieu  ([u'à  la  porlion  tarsienne  de  la  paupière. 

Le  nerf  lacrymal  fournil  des  rameaux  à  l'angle externede  l'n-il.  ainsi  qu'aux 
parties  externes  des  deux  paupières.  A  la  paupière  supérieure,  ces  ramt>aux 
innervent  le  tiers  externe  des  légumeuls  des  deux  portions  tarsienne  et  (U'hi- 
taire;  les  |)lus  internes  s'entre-croisent  a\ec  lt>s  divisions  les  plus  externes  ilu 
nerf  IVonlai  inlcrnc  Les  (|uel(|nes  lilels  l'oui'nis  par  le  nerf  lacrviual  ;i  la  |>au- 
|)ièri'  inférieure  s'incurvent  en  dedans  autour  de  l'angle  externe  de  l'u'il  et 
viennent  se  dislrihuer  jusque  vers  h»  miliiMi  de  cette  paupière*.  Comme  ces  lilets 
s'anastomosent  ave<'  le  l'anieau  oi'hilaire  ihi  niaxiliaii'c  supérieur,  l'on  pourrail 
se  demander  si  la    |iarlie  externe  de  la  pan|)ièi"e  inlérieure  n(>  serai!   pas  plutôt 


V     Roiig-orhll. 


['m.  73'J.  —  Ni'il's  (l(>s  |)iiu|ii(MCs  iiauclics.  i  li",i|in''s  Mcikcl.i 


i'\i  i'ii;i;i:s,  1179 

iiiiK'fx  (•••  |t,ir  ce  l'amcni  i|ii('  |i.ii'  Ir-- (li\i-<i(iii'<  du  in'iT  l.icrym.il  :  mais  Zaïiilrr 
cuiicliil  (le  SCS  rrclicri'lics  (|uc  c'csl  liii-ii  le  iiciT  lacryiiial  (|iii  se  di-l  riluu'  à  la 
paiipicrc  iiilV'ritMin'. 

I.o  nerf si}i/x-i>rliil"iii'  iiiiicrNc  la  |»aii|iiric  iiiri'iiniic.  à  la(|ii('ll('  il  rmiriiil  (\i' 
riches  l)oii(|iicls  de  liiics  divisions  ([iii  s'irradiciil  vers  son  hord  lii)r('.  (Icllcs-ci 
s'crilrc-croisciil  ahundammcnl  avec  leurs  vdisiiies,  cDiiiine  dans  la  ])aii|)icrc 
sii|ii-rieni'e.  Le  nerf  sous-orhitaire  envoie  r\i  oiili'c  à  la  [»aii|)lcrc  suj)(''rieiirc  dc^ 
(ilels  inlernes  qui,  conlonrnant  l'anLile  interne  de  licil,  vonl  se  dislribiier  an.\ 
léiiiinienls  dn  liers  interne  des  deux  portions  tarsienne  et  orititaire  de  celle 
l>anpière:  il  n'est  même  pas  rare  de  les  voir  s'élever  jnsqu'à  la  tète  du  sf)ureil. 
l'areille  disposition  ne  s'observe  ,i:uère  dans  la  région  de  l'angle  externes  de 
r(cil,  |)arce  (|u"à  i-el  endroit  la  paupière  supérieure  ro(:oit  des  filets  dn  rameau 
orbitaire  du  inaxillaii'e  supérieur  (|iii  remplaceni  ceux  (juaurail  pu  fournir  le 
nerf  sous-orhitaire. 

Le  rameau  orhllairv.  i\n  maxillaire  supérieur  innerve  en  efiel  par  ses  deux 
branches  (lacrynîo-pal[)ébrale  et  temporo-malaire)  la  parlie  externe  des  deux 
jiaupières  dans  une  étendue  assez  considérable. 

Oe  la  deserij)lion  qui  précède,  nous  pouvons  conclure  que  les  j)aupières  pos- 
sèdent une  double  innervation  sensilive,  au  moins  à  leurs  deux  extrémités  :  la 
paupière  supérieure  en  elTet  est  innervée^  par  des  filets  non  seulement  de 
l'oplitalmique  de  Willis,  mais  encore  Au  neif  maxillaire  supérieur  (sous-orbi- 
taire  dans  la  région  de  l'angle  interne,  rameau  orijitaire  et  parfois  même  nerl' 
sous-orbitaire  dans  celle  de  l'angle  externe).  De  même  la  paupière  inférieure 
reçoit  son  innervation  non  seulement  du  maxillaire  supérieur,  mais  encore 
de  ro])htalmique  (frontal  interne  et  nasal  externe  en  dedans,  lacrymal  en 
dehors)  (Zander). 

Li\  iliï.'lril)Utioii  ^iMiérnlo  des  ncrl's  tlans  la  paupièic  s'écarto  peu  de  celle  des  vaisseaux 
sani;ui»s.  Homme  pour  ces  derniers,  en  ellVt,  on  voit  leurs  rameaux  de  quehiue  importance 
occuper  la  couciie  de  tissu  conjonctif  lâche  qui  sépare  du  tarse  le  muscle  orbiculnire;  enfin 
on  les  voit  aussi  se  diviser  en  rameaux  antérieurs  ou  cutanés,  et  rameaux  perforants  ou 
coujonctivaux  (Von  Mises,  Silz-.  der-  Wien.  Aku'I..  I8iS2). 

Le  fiU'j'ug  hurcbuit  de  von  Mises,  ([ui  se  distribue  aux  divers  organes  du  bord  libre  de  la 
paupière  et  qui  fournit  des  fibres  venant  former  des  réseaux  autour  des.  follicules  des  cils, 
des  i;landes  de  Zeiss  et  des  glandes  de  Mcdl,  se  trouve  placé  à  la  face  profonde  du  muscle 
orbiculaire.  Dans  la  conjonctive  et  le  tarse,  L.  Bach  (/oc.  rit.)  a  décrit  un  très  rii-he  réseau 
nerveux  compliqué  dans  lequel  on  observe  des  fibrilles  pelotonnées,  principalement  dans 
la  région  du  bord  convexe  du  tarse,  près  des  extrémités  des  glandes  de  Mcibomius.  13acli 
désigne  ce  réseau  sous  le  nom  de  retenu  /((csic//.  —  Autour  des  acini  de  ces  dernières 
glandes,  Colasanti  avait  déjà  décrit  un  riclie  réseau  de  librilles  nerveuses.  D'après  Bach. 
Dogie!  (-Irc/î.  /'.  mikmsk.  Amit.,  l89o),  Fumagalli  (Arck.  per  le  Se.  vieil.,  vol.  XXII). 
Pensa  (Hnllel.soe.  mcd.  chir.,  Pavia,  1897).  les  fibres  nerveuses,  pour  la  plupart  dépourvues 
de  myéline,  mais  présentant  dans  leur  trajet  de  nombreuses  varicositcs  et  même  des  cel- 
lules ganglionnaires,  viennent  former  par  leurs  anastomoses,  entre  Pacinus  et  sa  capsule 
conjonctive,  un  réseau  pcri-acineux.  De  ce  réseau  se  détachent  des  lilnilles  beaucoup  plus 
Unes  qui  viennent  former  à  leur  tour,  entre  les  parties  basâtes  des  cellules  de  Pacinus,  une 
série  de  réseau  inlra-acincux.  Ce  dernier  fournit  les  divisions  ultimes  qui  pénètrent  entre 
les  cellules  glandulaires  et  se  terminent  même  dans  celles-ci.  Dogiel  a  vu  quelques-unes 
de  ces  terminaisons  iutra-i'pithéliales  se  bifuri|uer  chez  le  lapin.  Enfin  entre  les  glandes  et 
dans  les  cloisons  intcracineuses  existe  un  véritalde  réseau  inlerijlandulaire  dans  lequel 
abondent  les  librilles  nerveuses  pelotonnées  (Bach).  —  D'après  Dogiel,  certaines  papilles 
du  bord  libre  de  la  paupière  possèdent  près  de  leur  sommet  un  corpuscule  nerveux  termi- 
nal de  (I  uim.  02  à  0  mm.  Ui  de  longueur  avec  une  largeur  moitié  moindre,  et  analogue  comme 
structure  aux  cor|)uscules  de  Meissner  et  de  Krause.  Ces  corpuscules  se  rencontrent  surtout 


[l'ICOU. 


1180 


axm:xi:s  de  lokil. 


dans  la  porlion  ilii  liuid  lil)ie  (|iii  s'étond  de  la  ii-vie  postéiieuro  aux  orifices  des  friandes  de 
Meiboiriius. 

.Ve/'/s  sympat/iiques.  —  Ces  nerfs  se  rendent  aux  vaisseaux,  aux  glandes  et 
aux  muscles  lisses  de  Miïller.  R.  Wag-ner  et  H.  Millier  ont  démontré  que  l'exri- 
tation  du  sympathique  cervical  amenait  un  léo-er  écartement  des  paupières  par 
la  contraction  de  ces  muscles  lisses. 

Dopiel  a  étudié  la  distriI)Ulion  des  libres  sympathiiiues  dans  les  vaisseaux  de  la  paupière  : 
ces  filnes  forment  ({"aiionl  dans  l'adventice  un  réseau  très  serré  d"où  partent  de  fines  rami- 
fications variqueuses  qui  se  rendent  à  la  tunicjue  musculaire,  au  niveau  de  laquelle  seule- 
ment elles  se  subdivisent  en  fournissant  de  très  fines  ramifications  latérales;  celles-ci.  par 
leurs  anastomoses,  forment  un  deuxième  réseau  intramusculaire  très  fin;  de  ce  reseau 
[lartent  des  divisions  ultimes  excessivement  prèles,  pourvues  de  varicosités,  mais  sur  un 
seul  de  leurs  côtés  seulement;  ces  divisions  ultimes  se  terminent  librement  à  la  surface 
(les  cellules  musculaires. 


CONJONCTIVE 


népnilion .  —  La  conjonctive  est  une  membrane  muqueuse  mince  et  trans- 
})arente  qui  dérive  du  tégument  externe  et  qui.  tapissant  la  face  postérieure 
des  paupières  et  la  face  antérieure  du  globe  de  l'o'il,  unit  ces  organes  entre 
eux,  sans  gêner  leurs  mouvements  réciproques.  —  Nous  étudierons  successi- 
vement sa  coniiguration  extérieure,  sa  structure,  ses  glandes,  ses  vaisseaux  et 
ses  nerfs. 


rifleveut'  patp. 


CoNFiniRATiox  EXTKRiKiRK.  —  Au  uivcau  dc  la  lèvre  postérieure  du  bord  libre 

des  paupières,  la  conjonctive 
se  continue  directement  avec  la 
peau  de  celles-ci  ;  de  là  elle  se 
porte  profondément  vers  leur 
bord  adhérent,  en  tapissant 
d'abord  la  face  postérieure  des 
tarses  auxquels  elle  adhère  in- 
timement, puis  celle  de»;  mus- 
cles palpébraux  de  Millier,  du 
tendon  du  muscle  releveur  et 
des  expansions  tendineuses  des 
autres  muscles  de  l'œil,  aux- 
tjuels  elle  se  trouve  unie  par 
du  tissu  cellulaire  lâche:  à  une 
certaine  dislance  du  bord  de 
la  cornée,  distance  qu'on  peut 
évaluer  t>n  moyenne  à  8  ou 
'.)  millimètres  (Merkel).  elle  se 
réilécbit  et  passe  sur  la  face 
antérieure   du   glnl)(>   de   l'd-il   en    ronnani   un    cul-de-sae   circulaire  dont    une 


Sejil.  orbil. 
Fnrnix  s^up 


Bord  inf.  iris 
Forni.c  inf. 

Sept,  orbil. 
Pcl.  ohl. 


Dr.  inf. 

Tic..  740.  —  Coupe  sagittale  de  lœil  passant  jiar  le 
nerf  optique  et  le  sommet  de  la  cornée.  (D'après 
Merkel.) 


CON.KtNCTIM;.  1181 

luoilir  iv|»niitl  an  --illiiii  (irliil(»-j)al|)<''hral  sujx'Ticur,  cl  laiilrc  ;i  riiilV-ricur. 
Au  niveau  de  raii;^lr  iiilcriH-  de  l'n-il,  ce  ciil-dc-sac  se  trouve  iulerrompii,  la 
coujoiiclivc  |)al|)él)rale  ne  s'a|)|)li(|iianl  |)lus  là  sur  1(î  ^lohcî  (k  iilaire.  Au  ulxcaii 
(le  i'anjile  cxlenie.  nu  le  \uil  passer  direelenienl  de  l'une  h  laulre  paupière; 
mais  il  est  dans  ceîle  dernière  région  moins  profond  qu'en  haut  et  qu'en  bas. 
—  A  partir  de  ce  cul-de-sac  et  on  allant  vers  le  centre  de  la  cornée,  la  conjone- 
live  (apisse  la  l'ace  antérieure  du  glohe  oculaire,  d'ahord  raihlemenl  unie  à  la 
sclérotique  par  du  tissu  cellulaire  lâche,  |)uis  intimenienl  conlonduo  avec  la 
cornée. 

Par  suite  de  son  adhérence  intime  avec  des  parties  solides  essentiellemeni 
mobiles,  la  cornée  d'une  part  et  les  tars(>s  d'autre  part,  la  conjonctive  doit  sans 
cesse  \arier  dans  sa  l'orme,  .\ussi,  pour  la  commodilé  de  la  description,  l'envi- 
sai:('r(ms-nous  telle  (jnelle  doit  être  sur  un  u'il  ouvert  regardant  hori/.ontale- 
menl  et  directement  en  avant.  Dans  ce  cas,  elle  paraît  aU'ecler  la  disposition 
(Tun  sac  séreux  (sac  co)ijonc(livi(,  Cunjuncllnalx'irk  des  auteurs  allemands) 
dont  le  leuillet  viscéral  coifl'erait  la  face  antérieure  du  globe  oculaire,  tandis 
que  le  feuillet  pariétal,  appli(|né  sur  la  face  postérieure  des  paupières,  présente- 
rait une  longue  fente  transversale  répondant  à  Torifice  palpi'bral,  fente  j)ar 
laquelle  on  pénétrerait  directement  dans  la  cavité  séreuse.  (]ette  dernière  par- 
ticularité est  la  seule  qu'on  ne  rencontre  pas  sur  les  bourses  de  cette  nature;  et 
ce  caractère-là  mie  à  part,  tous  les  autres  se  retrouvent  dans  le  mode  suivant 
lequel  la  conjonctive  s'interpose  entre  les  paupières  et  l'œil.  Aussi  Merkel 
[Tojiixj.  Anat.,  I,  5011)  n'hésite-t-il  pas  à  la  comparer  à  la  synoviale  de  l'arti- 
culation scapulo-humérale  ;  celle-ci  reçoit  même  des  tendons  des  muscles  de 
l'épaule  des  expansions  fibreuses  qui  se  confondent  avec  elle,  comme  en  reçoit 
des  tendons  des  muscles  de  i'teil  le  tissu  sous-muqueux  de  la  conjonctive 
oculaire  (Waldever,  Grafc-Sdmisch'  Jldb.,  I,  241).  Dans  l'un  comme  dans 
l'autre  cas,  ces  expansions  assurent  aux  replis  la  forme  et  la  stabilité  néces- 
saires à  l'accomplissement  régulier  des  mouvements.  (Iràce  à  cette  disposition, 
le  repli  formé  par  la  réflexion  du  sac  conjonctival  passant  de  la  panjjière  sur 
le  globe  oculaire,  retrouve  sa  forme  normale,  lorsque,  à  la  suite  d'un  mouve- 
ment l'ayant  plus  ou  moins  profondément  modifié,  IVcii  revient  au  repos. 

Dans  toutes  ses  régions,  la  conjonctive  présente  un  aspect  lisse  et  brillant, 
et  toutes  ses  parties  se  continuent  entre  elles  sans  ligne  de  démarcation.  Néan- 
moins, comme  chacune  de  ses  régions  possède  certains  caractères  spéciaux, 
nous  la  diviserons  en  :  conjonctive  palpébrale  ou  portion  de  la  conjonctive 
tapissant  la  face  postérieure  des  paupières;  conjonctive  oculaire  ou  ImHviire 
ou  portion  de  la  conjonctive  appliquée  sur  le  devant  de  l'œil,  et  conjonctive  du 
cul-de-sac  ou  du  forni.r  allemand  ou  portion  réfléchie  de  la  conjonctive 
reliant  entre  elles  les  deux  portions  précédentes. 

I'  Conjonctive  ])olpél>rale.  —  Mince  et  transparente  et  d'une  coloration 
rouge  ou  simplement  rosée,  elle  s'applique  d'abord  sur  la  face  postérieure  des 
tarses,  auxquels  elle  adhère  de  la  façon  la  plus  intime,  puis  sur  celle  des  mus- 
cles palpébraux  de  Muller,  auxquels  elle  s'unit  beaucoup  plus  lâchement. 

Au  niveau  de  la  lèvre  postérieure  du  bord  libre  de  chaque  paupière,  elle  se 
continue  avec  la  peau.  D'abord  lisse  et  unie  sur  la  face  postérieure  du  tarse, 

[PICOU.] 


—  Olob.orul. 
ConjonrJ. 

-  -  rieh.  ovhil. 


1182  AXNI;XI-:S  DK  I.'OKiL. 

elle  présento  au  delà  du  bord  convexe  de  celui-ci  des  sillons  v{  des  j)lis  trans- 
versaux, surtout  développés  au  voisinage  du  cul-de-sac. 

Ces  sillons  et  ces  plis  décrits  par  Fuchs  {OpliUialm.,  W'ien.  1891)  sous  le 
nom  de  plis  horizontaux,  ne  se  forment  (pTaprès  la  naissance;  et  résultent  des 
mouvfMiients  palpéhraux  :  ils  s'accusent  |)endant  l'ouverture  de  l'orifice  palpé- 
hral.  j)()ur  s'efîacer  en  partit;  dans  l'occlusion  des  paupières. 

2"  Conjonclive  <lii   cul-dc-xoc.  —  iJe  la    l'aoc   po^li'riciiic  (\*'y^  jiaiipiéics.  la 
conjonctive  passe  sur  la  lace  antéi-ieuri;  du  glolx'  de  rnil.  en    lormant  i-ntre 
ces  deux  orpanes  une  s(»rte  de  cul-de-sac  circulaire  {b'ornix  des  auteurs  alle- 
mands), situé,  sauf  en  dehors,  à  une 
certaine  distance  en  avant  de  l'i-ijua- 
leur  de  Tœil,  distance  un  peu  plus 
urande  du    côté  interne.   Ce  cul-de- 
sac,  déisignésous  le  nom  de  cul-de-sac 
orido-prilpébral  ou  ocnlo-ronjoncli- 
val ,  décrit  une  circonférence  à  peu 
près  complète,  interrompue  seulement 
au  niveau  de  la  commissure  internt» 
des   paupières,   où  la  présence  de  la 
caroncule  lacrymale  a  forcé  celles-ci 
Fhi.  711.  —   Happoiis   du    rohord    osseux  do    à  s"écarter  du  liloije  oculaire. 
Torhilo,  du  kI<'I«  oculaire  et  du  cul-de-sac        l)'ai)rès  Henle  {llflb.   der    luni/r- 
coujonclival.    sur    uu    œil    ounciI.    (D'après  .  ,      .o-.ax    ■  i    i  ■       '   i 

^Içjil-çl  )  ireiil.,  lo/.i),  le  cul-de-sac  oculo-pai- 

pébral  s'élèverait  à  la  paupière  su- 
[téiicure  JMs([irau  niveau  de  larcade  oi'hitaire  et  du  sourcil  :  sa  prolundcur  en 
arrièi'e  de  l'arcade  orhitaire  serait  de  17  à  I  )">  millimèlres.  A  la  paupière 
inférieure,  il  descendrait,  d'après  le  même  auteur,  jusqu'au  niveau  du  sillon 
jugo-palpéhral  de  Arll.  ([ui  répond  au  rebord  de  l'orbite.  La  hauteur  sépa- 
rant le  milieu  du  bord  libre  de  chaque  paupière  du  cul-de-sac  oculo-palpél)ral 
serait,  sur  un  u'il  fermé  :  en  haut,  de  22  à  2")  millimètres;  en  bas.  île  II  à 
I .')  millimètres  (llenle).  Au  niveau  de  la  commissure  externe  des  paupières, 
ce  cul-de-sac  situé  à  une  profondeur  de  Ti  à  U  millimètres  environ,  dépasse 
légèrement  en  arrière  le  plan  de  ré((ualeur  de  l'o'il.  —  En  haut  comme  en 
bas,  Mei'kel  le  l'ail  arri\-er  seulcnu'iil  au  niveau  des  sillons  orbilo-palpt'itraux 
supérieur  et  inféri(Hir,  et  le  représente  |)ar  (•onsé(|u<'nl  a\er  îles  limites  un  i)eu 
moins  étendues  que  celles  assignées  par  llenU\ 

Ces  din'érences  tienneni  éNiilemmcnl  à  de  grandes  \ariations:  ainsi,  en  |)re- 
nant  comme  point  de  repère  le  centre  de  la  coiMiée.  nous  avons  rencontre  des 
cas  dans  lesquels  aux  deux  extrémités  d'im  même  diamètre,  soit  vertical  ou 
transversal,  le  cul-de-sac  oculo-palpébral  se  trouvait  à  égale  dislance  de  ce 
point.  La  movenne  de  nos  mensurations,  en  partant  du  centre  de  la  cornée, 
nous  a  donné  comme  distance  du  cul-de-sac  oculo-palpébral  à  ce  centre  :  en 
liant,  17  millimèlres;  en  l)as,  L")  millimètres;  en  dedans.  1  'i  millimètres,  et  en 
dehors,  20  millimètres.  Ces  chilTres  xai'ienf  d'ailleurs  à  i  haque  instant  avec 
les  mouvements  du  globe  oculaire.  .Miisi.  dans  1rs  ukuin  c  inrnis  de  rotation  du 
globe  en   dehors.  l(>s  deux  dislances  verticales,  séparant   du   cul-de-sac  orbilo- 


CdN.KiNCTIN  !•;.  1183 

|)al|).M)i'al  le  ciMilir  (II'  la  |M»rlinii  ilii  globe  oculaire  comprise  an   Immi  inilicii  dr 
la  Icnlc  (»al|tt''hral(',  (iiiissciit  par  s'égaliser,  en  liant  coniiiic  en  has. 

Les  |»lis  l'I  les  sillmis  de  Incoinolion  ipie  mms  a\(ins  rr'nconln's  dans  la 
parlie  de  la  ediiiiMH  1 1\  e  palpi'iirale  silni'e  enli'e  le  lar<e  el  le  luiid  dn  eiil-de-sae 
exisleni  égalenienl  dans  relie  dernière  n'unin.  oi'i  on  les  IroUM-  même  pins 
nombreux  et  pins  développés.  La  emijuiiclix c  du  en! de-sac  se  tronve  làeliemenl 
niiie  anx  parties  prolonch-s,  l'orméos  dans  cette  région  par  le  tendon  dn  muscle 
relevenr  el  les  expansions  ténoniennes  des  nniscles  d(^  l'u-il,  au  moyen  d'un 
lissn  eelhilalre  làcbe  (|ui  se  laisse  facilement  inlilirer.  (J'est  dans  ce  tissu  que 
se  trouvent  plongées  les  glandes  lacrymales  accessoires.  Il  est  tri's  riche  en 
vaisseaux  qu'il  laisse  facib^ment  transparaître,  |>riiicipalement  au  niveau  du 
cnl  (le-sac  oculo-pal|)ébral  inférieur  à  travers  lequel  on  aperçoit  nettement  le 
riclie  réseau  veineux  sons-jacent,  ainsi  qu(^  les  expansions  aponévrotiques  blan- 
châtres pnjvenant  des  muscles  droit  inférieur  et  petit  oblique  (I''uchs). 

3"  Conjonctive  oculaire  ou  bulbaire.  —  La  conjonctive  oculaire  qui  revêt 
la  plus  grande  parlie  de  riiémisphère  antérieur  de  l'œil  est  si  mince  et  si 
transparente  (jn'oii  apenoit  avec  la  plus  grande  netteté,  à  travers  son  épais- 
seur, la  couleur  blanchàlre  de  la  scléroticjne  (blanc  de  l'ieil)  et  les  vaisseaux 
(]ui  rampent  au-dessous  d'elle.  Ceux-ci,  comme  nous  le  verrons  plus  tard,  se 
divisent  en  vaisseaux  conjonctivaux  et  vaisseaux  ciliaires  antérieurs;  ces  der- 
niers, hyperémiés,  se  distinguent  par  leur  coloration  violette,  coloration  due. 
d'après  Zitta  et  Haab,  au  mélange  de  leur  teinte  rouge  avec  le  reflet  bleuâtre 
que  prend  la  conjonctive  oculaire  à  la  lumière  réfléchie,  dès  que  le  fond  réflé- 
chissant sur  lequel  repose  cette  membrane  absorbe  une  parlie  des  ravons 
lumineux. 

On  décrit  généralement  à  la  conjonctive  oculaire  deux  portions,  l'une  .sc/è- 
ral(\  répondant  à  la  sclérotique,  et  l'autre  corn e>nn/?,  confondue  avec  la  couche 
antérieure  de  la  cornée. 

]/d  portion  aclérale  delà  conjonctive  bulbaire  n'adhère  prol'ondéuienl  à  la 
sclérotique  que  par  un  tissu  cellulaire  très  Ii\che.  Elle  répond  d'abord  aux  ten- 
dons des  quatre  nuiscles  droits,  puis  seulement  aux  expansions  ténoniennes 
se  détachant  de  ces  tendons  pour  se  porter  vers  la  cornée,  quelles  ne  parvien- 
nent jamais  cependant  à  atteindre,  car  elles  s'épuisent  insensiblement  dans  le 
lissn  cellulaire  qui  s'étale  à  la  face  profonde  de  la  conjonctive  sclérale  dans 
laquelle  ils  vienncMit  se  perdre. 

(le  (issu  à  l;uf;c>s  iiKiilIes  se  laisse  très  l'aciliMiiciU  infiltrer.  Ses  Incunes,  coinniuniciaaiil 
avec  l'esiiace  lyiiipliaticiiio  de  Tenon,  entrent  ainsi  indirectement  en  rapport  avec  les 
les  chambres  antérieure  et  postérieure  de  l'œil,  par  Tintermédiaire  des  gaines  périvascu- 
iaires  des  vasa  vorticosa,  des  espaces  lacunaires  du  corps  ciliaire,  de  ceux  de  Tiris,  et  des 
stomates  de  la  face  antérieure  de  liris.  Une  solution  alcaline  étendue  de  Kl  ou  de 
KelA'^K*  injectée  dans  le  tissu  cellulaire  sous-conjonctival,  à  4  ou  "i  millimètres  du  limbe 
de  la  cornée,  commence  déjà  à  dilTuser  dans  l'humeur  aqueuse  au  bout  de  5  à  10  minutes. 
Cette  diffusion  atteint  son  maximum  au  bout  d'une  heure,  pour  ne  plus  laisser  de  traces 
2  ou  3  heures  après  (Addario,  Arrli.  f.  Opitl.,  1899.  Bd  XLVlll,  p.  Wl). 

Le  tissu  cellulaire  lâche  que  nous  venons  de  décrire  renferme,  à  partir  de 
l'âge  adulte,  des  cellules  adipeuses  formant  généralement  une  traînée  qui 
s'étend  de  l'angle  interne  à  l'angle  externe  de  l'onl,  en  suivant  le  méridien 
horizontal  du  globe  oculaire;  mais  c'est  surtout  dans  l'intervalle  compris  entre 


PICOV 


1184 


ANNKXKS  \\E  l.'oKII. 


le  pli  semi-luiiairo  et  la  cornée  qu'on  les  observe  en  pins  ^-^rand  nombre:  sou- 
vent même  elles  forment,  à  3  ou  4  millimètres  en  dedans  du  bord  de  celle-ci, 
une  sorte  d'amas  graisseux  lenticulaire  jaunâtre  auquel  les  opbtalmologristes 
ont  donné  le  nom  de  j)aitj)firulo.  Un  ])areil  amas,  moins  déveloj)pé  que  le  pré- 
cédent, peut  également  s'observer  sur  le  côté  externe  du  bord  de  la  cornée 
(Fuchs). 

La  portion  cornéennc,  formée  du  revêtement  épithélial  antérieur  cl  de  la 
lame  élaslicjue  antérieure  de  la  cornée  sur  laquelle  rej)Ose  répitbélium.  fait 
p.irlir  intégrante  de  celle-ci  el  ne  saurait,  par  conséquent,  en  être  séparée. 

Au  niveau  de  la  zone  circulaire  de  so\idure  de  la  cornée  à  la  sclérotique,  la 
conjonctive  oculaire  forme  une  sorle  de  bourrelet  à  structure  un  peu  spéciale 
décrit  par  bon  nonibre  (Tauleurs  s(»us  le  nom  de  /iinhf  ou  tV/inncau  conjonc- 
lival  ou  Cio-nrcn. 

Dans  la  région  de  langle  inlerue  de  l'ieil.  la  conjonctive  se  continue  avec 
deux  formations  de  nature  un  peu  différente,  et  qui  méritent  par  conséquent 
une  description  particulière.  Ce  sont  la  cnroncnic  lacnjmalc  et  le  rejill  .•<<'iiii- 
hinnii-c. 


(Iaiîo.ncl  i.i;  i.vcuv.MAi.i:.  —  La  caroncule  lacrymale,  située  au  fond  du  lac 
lacrvmal,  entre  les  portions  lacrymales  des  deux  bords  palpébraux,  est  une  sorte 
de  mamelon  d'apparence  muqueuse  chez  l'iiomme.  mais 
d'aspect  cutané  ebez  un  grand  nombre  d'animaux  (veau). 
Presque  toujours,  elle  est  unique,  mi  la  \  ne  cependant 
dans  certains  cas  se  dédftubler  (Sydney  Stepbenson. 
Oplitalmif  llcvk'W,  London.  IcSDli).  Elle  représente, 
d'après  A.  Terson,  un  fragment  du  bord  ciliaire  des  pau- 
})ières,  délacbé  de  celles-ci  par  les  points  et  les  canali- 
cvdes  lacrynuiux  dont  la  fourcbe,  en  soulevant  les  tégu- 
ments autour  de  lui.  l'aurait  en  quelque  sorte  refoulé 
vers  la  proloiuleur.  Aussi  ne  faut-il  pas  s'étonner  de 
la  \n\v.  (liez  certains  animaux  (veau),  reliée  à  la  paupière 
j»ar  un  xérilable  jxtnl  cutané.  Exceptionnellement  d'ail- 
leurs on  peut  observer  cbez  l'Iumime  la  même  disposi- 
tion (A.  Terson). 

La   forme    est    à    peu    |»rès   celle    d'un    coin    à    grosse 
extrémité  arrondie  située  dans  l'angle  même  que  fttrmenl 
les  deux  paupières  par  la  jonction  îles  j)ortions  lacrvmales 
paupières. -13.  Glandes st-     dcleurs  bords   libres,  au  niveau   de  l'angle   interne  de 
i)acies(i)  ot  p(.iU(-.')  de  la     l'œil.    Sou   sommet  ou   extrémité  eflilé(>   plonge  en   bas, 

laronculi', vus  à  un  tfroosi»-  ,  ,       ,  .,  .     .,    .  •    i      '        i        . 

semenideTiii.uiiMics.  au-dcssous  de   la   paupière   ultérieure  qui   ta   cache   tou- 

jours complètement  et  Aient  se  perdre  dans  la  |)arlie 
inférieure  du  repli  semi-lunainv  En  debors.  elle  se  continue  avec  ce  repli. 
l*i()fondément  elle  jrpose  sur  un  coussinet  adi|)eux  auquel  elle  doit  en  partie 
sa  forme  et  sa  saillie.  —  l]oinme  tliiiieiisi(tns.  elle  a  'i  à  li  millimètres  de  li)n- 
gueur  sur  3  millimèli-es  do  largeur.  —  La  nuance  blanc  jaunâtre  do  sa  C(dora- 
tion  rosée  est  due  h  la  présence  d'un  grand  nombre  de  glandes  sébacées  (|ui 
(Mitrent  dans  sa  slrucliiie.  Son  aspect  est   brillant,  comme  celui  de   la  conjonc- 


Fic.  742.  —  Caroncule 
lacrymale.  (  D'après 
Sappcy.) 

A.  Lac  lacrymal  :  1,  ca- 
loneulc.  —  "i,  repli  semi- 
lunaire.  —  3,  |>oinls  lacry- 
maux. —  'i,  portion  lacry- 
male des  hurds  libres  des 


I  <i\.i(t\(:n\i:. 


1185 


f:^¥-T^^i 


l-;^ 


l'iii.  71.1. —  (^oiiijc  (le  la  caroiiriile.  (H'ainès  A.  Tersoii.) 
'.  :jl;inilr  ili'  Kraiisp.  — ■  h.  r.  folliciilo  [lilr'iix.  -    (/,  oi>ii|ic  ■l'un  vaisse.'iii. 


liM'i'ii  lii'iii'ial,  liirii  i|iic  (I  a  |)|iai  ciici'  i/'L^'n'iiiriil  iiil:  iii-u^r.  A  -a  Mirlacc  s'rlr- 
\('iil»'ii  cll'cl  (|iirli|iii's  |iiiil>  Idllrls  i un ildiTs.  ail  iitiiiilirr  di-  li!a  \'.\,  i|iii  lui 
ildiiiii'iil  r<-||c  a|>|iai  riirr.  cl  se  iiioiilrciit  .-.lU"  I  iril  uiixcil  cumiin'  du  j)('lll> 
|)(iiiils  Maiiiliàli'  ■-  (  Mciki'l). 

La  slruclui'f  île  l.i  caidiiciilt'  lai  rvnialc  a  rh'  surliml  liifii  cliidit'c  par  Sticda 
(  l/v//.  /.  i,ii/,ro.</,-.  .lii'fL.  lid  XXXVI.  IS!l())cl  .\.'\\'vsim  {Anliir,  ,r(lj,fd.. 
IS!).{).  Celle  slnicliire  -i-  ia|t|»r(M|ic  eNsriiliidleinetil,  de  celle  du  linid  ciliaire, 
d(Mil  la  cardiiciile  la- 

crvinale.     ainsi     (juc  ''    ''        ''  <">^- 

[taraisseiil  d'ailleurs 
le  confirmer  les  don- 
nées eniln'vouéniqnes 
de  C.osniellalos  (  1  h . 
^/(w/oe/..  Paris,  I8!)8). 
ne  serait  (juun  frag- 
ment délai  lié(.\.  Tel- 
son). 

I/éj)itliélinni  dn 
commet  ressemble  à 
ccini  du  l)ord  ciliaire  : 
sni-  les  pentes  do  la  caroncule,  il  x'  ra[»pi'ocherail  de  celui  de  la  conjonctive 
avec  sou  revêtement  cylindrique  (A.  Tersou).  La  charpente  est  formée  par  un 
tissu  conjonctif  très  dense  dans  lequel  les  vaisseaux  i-estent  béants  à  la  section. 
On  a  trouvé  dans  ce  tissu  quelques  fibres  musculaires  lisses  (Muller),  et  du 
côté  interne,  quelques  fibres  striées  du  muscle  orbiculaire  doni  un  certain 
nombre  arrivent  même  jusqu'à  la  surface  (Waldeyer). 

Parmi  les  glandes  sébacées,  les  unes,  annexées  aux  j)iiils.  lappellent  les 
glandes  (l(<  Zeiss;  les  auti'es,  in(l(''pendautes  et  Iteaucoup  [dus  \olumineuses, 
ollrent  le  caractère  des  glandes  de  3Ieibonuus  (A.  Tersou).  —  Waldeyer  décrit 
dans  cette  région  des  glandes  sudoriparcs  modifiées  qui  uHul  été  vues  ni  jiar 
Stieda,  ni  par  (iirincione  (Rifonna  iiicdirtr.  ISOO).  ni  par  A.   Tersou. 

Ces  derniers  auteurs  ne  décrivent  dans  cette  région  qu'une  glarule  aclnn- 
tnbuleuse..  «le  I  unn.  Ti  ilc  diani'-li-e.  se  l'appi'ochaul  pai'  sa  structure  i\('> 
glandes  ct>njonctival(>s  de  Krause.  que  nous  étudierons  plus  loin,  et  représen- 
tant une  forme  de  transition  entre  les  glandes  sudoriparcs  et  les  glandes  lacrv- 
inales  proprement  dites  (.\.  Terson).  Cette  glande  le  plus  souvent  uuilobulée. 
uuiis  parfois  niultilobulée  (Stieda),  occupe  exactement  le  centre  de  la  caron- 
eule.  près  de  son  sommet  au  niveau  duquel  vient  s'ouvrir,  entre  les  orifices 
des  glandes  sébacées,  son  canal  excréteur  large,  spirale,  tortueu.x  et  revêtu 
d'une  couche  de  ctdlules  épithéliales  prismatiques.  —  La  structure  des  tubes- 
sécrétants  rappelle  absolument  celle  des  glandes  lacrymales,  avec  sa  couche  de 
cellules  épithéliales  coniques,  doublée  extérieurement  d'une  couche  de  cellules 
en  panier,  le  tout  reposant  sur  une  basale  très  mince.  Elle  n'offre  aucun  lien 
de  parenté  avec  la  glande  de  llarder,  absente  dans  l'espèce  humaine  et  dont 
nous  dirons  plus  loin  quelques  mots;  celle-ci  également  occupe  fréquemment 
cette  région  (lapin),  mais  la  plupart  du  temps,  à  coté  de  la  glande  acino-tubu- 
leuse  que  nous  venons  de  décrire  (veau)  (A.  Terson). 

rOlniER   ET    CIIAUI'V.    —    \'.  7.5 

[PICOU.] 


1186  ANNEXES  J»I-:  I.'oEIl.. 

Hki'u  si:mi-i,i  NAiiti:.  —  Si  la  caroncule  lacrymale  se  rallaclie  par  son  origine 
au  bord  ciliaire  des  j)au{)ières,  le  repli  semi-lunaire,  au  contraire,  est  bien  un 
repli  de  la  conjonctive  hulbaire. 

Ce  repli  falc.iforme,  situé  en  dehors  de  la  caroncule,  est  presque  entièrement 
caché  par  les  paupières,  qui  n'en  laissent  apercevoir  que  la  jtoi'tion  movenne. 
l'our  hien  le  voir  dans  toute  son  éteiulue,  il  faut  fortement  érigner  celles-ci  en 
liant  el  eu  bas.  à  laidr  d'in-arteurs  palpébraux.  Il  allerte  la  forme  d'un  crois- 
sant vcrlicalement  allongé  dont  le  bord  concave  tourné  en  dehors  s'appIicjiH- 
sur  le  globe  de  l'u-il.  Sa  forme  d'ailleurs  se  modifie  avec  les  mouvements  hori- 
zontau.x  de  vo.  dernier;  il  augmente  en  ell'et  d'étendue  lorsque  la  pupille  s«' 
])orte  en  dehors,  pour  diminuer  au  conli'aire  dans  le  mouvement  inverse  de 
celle-ci. 

Ce  repli  formé  de  deux  feuillets  nmqueux  qui  se  confondent  an  niveau  du 
bord  libre,  n'est  qu'un  rudiment  de  la  troisième  paupière  des  vertébrés  (mem- 
brane clignotante  des  oiseaux),  comme  tend  à  le  prouver  sa  structure  dans 
laquelle,  outre  du  tissu  ccjnjonolif  et  des  vais.seau.x  minuscules,  entrent  encore, 
vers  son  bord  adhérent,  des  libres  musculaires  lisses,  vestiges  du  muscle  orbito- 
palpébral  de  Millier  se  détachant  des  muscles  droit  int.  et  droit  inf.  et  parfois  «. 
même  du  releveur  palpébral:  chez  les  ^Mammifères  marins  ces  fibres  sont 
striées  (Groyer,  ]\  ien.  klin.  11  or  A..  1903.  p.  W.V.l). 

La  plupart  des  animaux  (nuninants,  anthropoïdes)  possèdent  dans  ce  repli 
un  cartilage  hvalin  plus  ou  moins  développé.  Giacomini  l'a  également  observé 
chez  1(^  nègre.  Dans  la  race  caucasique,  sa  présence  serait  beaucoup  plus  rare 
(3  fois  sur  348  individus)  (Giacomini,  Giom.  délia  Arcccl.  di  med.  di 
Toruio.  LX,  !).  {).  fidO.  IS07). 

(iltuule  de  Harder.  —  .\  lappareil  ilo  lu  :{'  paupière,  rcpirscnlé  dicz  riminmc  par  le  ropli 
semi-lunaire,  iloil  èlic  rallailiée  la  Irlande  «le  llaider.  Celle-ci  ne  se  lenconlre,  pour  ainsi 
(lire  jamais  dans  notre  espèce,  l)ien  (jne  (liacomini  ait  observé  «  chez  un  Hoscliiman.  vers 
le  1)01(1  inrérieur  du  carlilafie  du  repli  semi-liinaiie.  une  toute  petite  Irlande  (|ui  devait 
être  cousitlérée  comme  représentant  chez  nous  la  glande  de  Harder.  .Mais  cette  découverte 
est  jusiiu'à  présent  inii(|uc  dans  la  science,  et  elle  ofFre  d'autant  plus  irinterèt  ([ue  la 
glande  en  question  se  trouve  avoir  lomiilèleiniMil  dis|)aru  chez  les  singes  anthropoïdes  » 
((iiacomini,  lor.  cit.,  p.  GOO). 

(jette  glande  découverte  par  Harder  (.lc/«»  Jiniililnritut  /iiililii-iiln.  I.ipsia",  HiOii  n"e.\isle 
pas  chez  les  poissons  et  ne  se  montre  chez  les  urodèles  qu'à  l'état  tout  à  fait  rudimentaire  : 
mais  on  la  rencontii'  chez  tous  les  autres  vertéhrés.  Klle  appartient  an  type  des  glandes  à 
sécreti(m  graisseuse,  el  hien  que  rentrant  dans  le  groupe  des  glainles  acino-tuliulenses, 
ell(>  dilTcre  ])ar  sa  structure  des  glandes  hniymales  (I.ulz.  /fil^rlu-.  f.  Tlii'-run-d..  N.  p.. 
111.   1S!)1)). 

l'rolondémeiit  située  C(uilie  la  ])aroi  de  rorhite.  elle  s'ouvre  par  un  ou  plusieurs  conduits 
excréteurs,  à  l;i  face  profonde  de  la  memhraue  clignotante.  Klle  est  remarquable  par  l'abon- 
dance du  tissu  conjonclif  qui  séi>are  ses  alvéoles. 

Ceu.\-ci,  généralement  larges,  stmt  limités  exIérieuremeiU  par  une  membrane  vitrée 
excessivement  mince  à  la  face  interne  de  la(|uelle  s'appli(iuent  des  cellules  en  panier  d'une 
extrême  délicatesse,  formant  i)ar  les  anasiomoses  de  leurs  prolongements  des  mailles 
délicates  en  général  très  petites  et  assez  régulièrement  circulaires,  beaucoup  plus  étroites 
que  dans  la  glande  lacrymale  (Lacroix,  J'rurinri'  i))àl.,  ISiJ.'ih  Kn  dedans  de  celles-ci, 
l'epithélium  paraît  formé  d'une  seule  couche  de  cellules  cylindriques  basses  à  liantes 
absolument  indistinctes.  Ces  cellules  à  noyau  central  sont  remplies  dune  grande  «inantile 
de  gTauulations  graisseuses,  et  leur  produit  de  sécrétion  est  toujours  plus  ou  moins  solide 
cl  l'pais. 

11  ne  faut  pas  confondre  la  glande  de  Harder  avec  rapparcil  glandulaire  ou  la  ijlande  de 
In  iiicinhvdiic  cliiinuliiiilr  (A  iVA7i/n(/(/;/(sc  des  .\llemands).  Celle-ci,  toujours  en  rapport  avec 
le  cartilage  de  la  :i'"  paupière,  appartient   par  ses  alvéoles   au   type  des  glandes  acinenses. 


CONJONCTIVE.  1187 

Les  (iiiiii  siiiil  st'parrs  les  uns  «les  nulles  pnc  des  cloisons  c.onneclivos  excessivement 
minces;  leur  epilliclium,  fcirmé  d'une  cuuche  de  collules  pyramidales  de  plusieurs  sortes, 
les  unes  claires,  les  aulres  frranuleuses,  ne  renrerme  aucune  ou  i)res(|ue  aucune  granu- 
lation graisseuse,  i'.cs  cellules,  à  limiles  1res  distinctes,  ont  un  noyau  pressé  contre  la  hase, 
et  leur  produit  de  sécrétion  a  uiu'  a|)parence  muqueuse.  I,e  volume  de  la  plando  de  la 
membrane  clignotante  varie  toujours  en  sens  inverse  de  celui  de  la  glande  de  llarder  et 
récipro(]uemeul.  Quant  a  ses  conduits  excréteurs,  ils  s'ouvrent  indilTérenimenl  sur  les  deux 
faces  de  cette  meinhrane  (.Miessner,  .l/v/i. /'.  Wi^sni^^ch.  inid  jiml:/.  'I Inmlirill;..  \\>\  \\\VI. 
lift  2-3,  p.  121,  l'JOO). 

SriuCTinK  UK  i.A  coNMONcrivi;.  —  (>oninio  toutes  les  mii([ii(Misos,  la  conjonc- 
tive présente  deux  conciles  à  étudier  :  l'une  superficielle  ou  rjntliélialp,  l'autre 
profonde  (|ui  ré{)ond  au  denne  ou  cliorion  de  tous  les  téguments  :  nous  com- 
mencerons notre  description  par  colle-ci,  après  avoir  brièvement  exposé 
ras|)ect  que  présente  en  certaines  régions  la  conjonctive  examinée  à  la  loupe. 

Si  l'on  pratique  ce  dernier  examen,  on  observe  toujours  vers  le  bord  con- 
vexe du  tarse  des  sillons  superficiels  bien  décrits  par  Stieda  (Jrrh.  f.  m'i- 
krosk.  Annt.,  III,  I8G7);  ces  sillons,  dirigés  dans  tous  les  sens,  forment  un 
véritable  réseau  dans  lequel  existent  même  })arfois  des  fossettes  plus  ou  moins 
étendues.  Les  mailles  irrégulières  plus  ou  moins  considérables  de  ce  réseau 
délimitent  de  très  petits  îlots  de  muqueuse  d'aspect  et  d'étendue  variables, 
désignés  par  Eble  sous  le  nom  de  «  corps  papillaires  »  (Ueber  den  Bau  der 
Bindehaut  des  Auges,  Wien,  182S). 

Les  sillons  que  nous  venons  de  décrire  ne  s'étendent  que  jusqu'à  3  milli- 
mètres environ  du  liord  convexe  du  tarse,  et  c'est  dans  la  partie  de  la  région 
orbitaire  des  paupières  voisines  de  ce  dernier  qu'on  les  voit  surtout  bien  déve- 
loppés. A  la  face  postérieure  môme  du  tarse,  ils  peuvent  entièrement  faire 
défaut.  Dans  tous  les  cas,  ils  ne  dépassent  guère,  du  côté  du  bord  libre  de 
la  paupière,  la  moitié  de  la  bauteur  du  tarse  (Reich,  Arc/t.  f.  Opht.,  1873); 
à  quelque  distance  de  la  lèvre  postérieure  de  ce  bord  libre,  on  voit  leurs  por- 
tions initiales  affecter  toutes  une  disposition  d'abord  verticale  qui  les  rend  à  ce 
niveau  parallèles  entre  eux.  A  3  millinièlres  au  delà  du  tarse,  ils  cessent 
complètement  dans  tout  le  reste  de  la  portion  orbitaire,  qui  prend  alors  un 
aspect  lisse  et  uni,  différent  de  l'aspect  velouté  qu'on  observe  sur  la  portion 
tarsienne  de  la  conjonctive  et  qui  est  dû  à  la  présence  de  ces  sillons.  Le  même 
aspect  lisse  et  uni  se  retrouve  dans  la  portion  de  la  conjonctive  palpébrale 
faisant  ourlet  autour  de  l'orifice  palpébral,  les  sillons  que  nous  venons  de 
décrire  disparaissant  toujours  également  dans  cette  zone. 

Derme  de  la  conjonctive.  —  Le  derme  ou  cborion  muqueux  de  la  conjonc- 
tive comprend,  d'après  Villard  (.Y.  Montpellier  médical,  1896),  deux  couches  : 
lune,  superficielle  ou  adénoïde,  très  mince,  sous-jacente  à  répithélium; 
l'autre,  profonde,  fibreuse,  plus  épaisse  que  la  précédente. 

La  couche  superficielle,  d'une  épaisseur  qui  varie  suivant  les  régions,  de 
0  mm.  013  (conjonctive  bulbaire)  à  0  mm.  070  (conjonctive  palpébrale  et  du 
cul-de-sac),  se  compose  d'un  tissu  conjonctif  délicat  se  laissant  facilement 
infiltrer  par  les  globules  blancs.  Cette  infiltration  lymphatique,  généralement 
abondante  et  diffuse,  lui  imprime  la  disposition  réticulée.  Le  tissu  connectif  se 
dispose  en  effet  en  mailles  plus  ou  moins  régulières.  Les  fines  fibres  qui  for- 
ment celle-ci  se  trouvent  çà  et  là  réunies  par  des  points  nodaux  et  viennent, 

73. 

[PICOU.] 


1188 


ANNEXES  DE  LOEIL. 


comme  dans  tout  tissu  ivlicult'',  s'appuyer  sur  la  paroi  des  vaisseaux  qui  tra- 
versent la  couche  superliciollc  pour  faire  corps  avec  elle.  C'est  cette  disposition 
qui  a  fait  appliquer  par  Villard  à  la  couche  sous-épithéliale  du  derme  de  la 
conjonctive  le  qualificatif  d'adénoïde.  La  plupart  de  ses  fihres  sont  perpendi- 
culaires aux  faisceaux  de  la  couche  profonde.  Une  injection  (nitrate  d'argent) 
poussée  dans  cette  couche  profonde  dissocie  fort  bien  les  faisceaux  de  celle-ci, 
mais  sans  jamais  pénétrer  dans  la  couche  superficielle  (Villard). 

'iJ  in  pi  Ira  lion  lymphatique  peut  faire  défaut  dans  la  couche  superficielle  de 
la  conjonctive  bulbaire  sans  que  sa  structure  s'en  trouve  sensiblement  modifiée 
(Villard);  elle  est  moins  abondante,  d'après  Waldeyer,  dans  la  moitié  anté- 
rieure de  la  conjonctive  palpébrale,  et  elle  atteint  son  maximum  de  dévelop- 
pement dans  la  région  qui  s'étend  du  bord  convexe  du  tarse  au  cul-de-sac. 

C'est  surtout  dans  cette  dernière  zone  et  principalement  vers  les  commissures 
palpébralcs,  qu'on  la  voit  se  concentrer  en  certains  points  sous  forme  de 
nodules  folliculaires  rappelant  les  vrais  follicules  lymphatiques  qui  ont  été 
décrits  chez  les  animaux  sous  le  nom  de  plaques  de  Briicli  ;  mais  celles-ci 
n'ont  jamais  été  vues  par  Waldeyer  dans  notre  espèce,  et  leur  présence,  dans 
tous  les  cas,  y  serait  exceptionnelle  (Stieda,  Ciaccio). 

Kii  injeclaiit  les  vaisseaux  lyiniiliati(iues  de  la  conjonctive,  Leher  {G ni fc-Sœmisch..  Il  Bil. 
XI  Kap.,  p.  87,  1003)  a  vu,  sur  les  animaux,  ces  dernier?  vaisseaux  venir  former  autour 
des  follicules  ou  amas  lymphatiques  en  question  de  véritables  réseaux,  et  dans  un  cas  même 
il  a  pu  réussir  à  faire  pénétrer  dans  le  follicule  la  masse  bleue  de  son  injection. 

La  couche  superficielle  répond  jusqu'à  un  certain  point  au  corps  papillaire 
des  muqueuses  d'origine  dermoïde;  toutefois  son  tissu,  un  peu  moins  délicat. 

ne  formerait  jamais,  d'a- 
près Villard,  de  véritables 
papilles.  Stieda,  Waldeyer 
et  d'autres  auteurs  étaient 
d'ailleurs  arrivés  à  la  même 
conclusion  (contraire  à 
cellode  W.  Krause).  d'après 
laquel le  les  lorma lions  d'as- 
pect papillaire  qu'on  ob- 
serve sur  la  conjonctive 
ne  seraient  que  de  simples 
îlots  de  nuiqueuse  cir- 
conscrits par  les  sillons  disposés  en  méandres  précédemment  décrits  au  cours 
de  cet  article.  Villard  et  Ciaccio  admetlent  cependant  l'existence  de  sept  à  neuf 
rangées  de  vraies  papilles  dans  la  zone  de  transition  entre  la  conjonctive  et  la 
cornée.  Sur  une  coupe  sagittale,  on  voit  ces  papilles,  au  nombre  de  4  ou  )• 
assez  grandes  (oO  y.)  près  de  la  cornée,  puis  de  3  ou  4  beaucoup  plus  petites 
(13  à  32  <j.)  en  s'éloignant  de  celle-ci,  arriver  jusqu'au  niveau  de  l'angle 
irido-cornéen  (Villard).  Tous  les  auteurs  s'accordent  également  pour  en  décrire 
au  voisinage  du  bord  libre  de  la  paupière,  où  on  les  voit  disposées  en  séries 
linéaires  de  5  à  7  perpendioidaires  à  ce  bord  libre  et  jvirallèles  entre  elles 
(Langer);  celles-ci,  élevées  d'abord  de  !(•  à  11)  <x  (Villard).  diminuent  progres- 
sivement de  hauteur  en    s'éloignant  du   Ixud    libre.   Enfin   Heich  (Airh.  f. 


, .  i:pithél. 

Couche  adén. 
.  _Couche  fibi\ 

.  _  V.  lijmplial. 


sa»()Ut)t 


.  —  Coupe  transversale  de  la  conjonctive  supra- 
tarsionne  de  l'homme.  (D'après  Villard.) 


conjonctim:.  uso 

O/ihl.,  IST.'i)  cl  M('i-lv('l  (T'ijini/.  Aniil..  I.  p.  2I(I)  nul  |)ii  ni  (»l»sci'\('i"  dans  la 
roiijonctixc  (|lii  l'cvri  la  lace  pi-dlitiiilc  île  la  |iiiili(iii  (iiliilaiic  de  la  paiipirre, 
au  voisinage  du  hoi-d  cuiivcxc  du  larsc. 

I^a  coiiclir  jird/iiHilc  mi  /il>rri(.-«-  rsl  Irrs  prti  dcvidoppi'-i-  dans  la  ((iiiionclivc 
|)aI|K'd)r;il('  n'd  ni-laisiciiiic,  on  (die  se  coidund  ascf  le  laisc  id  avec  uni-  Itaiidr 
lil»i'n-(dasri(|n('  de  '.\-  millinièlrcs  de  lianiriir  siirninidanl  le  lionl  conxrxi"  de 
(•(dui-ri.  On  |niniTait  niônic  la  ((MisidiTri-  cnniinc  laisanl  dciant  an  ni\<'au  de 
CL'IU'  dcrniriT  bande  cl  an  nixcan  du  larsi-,  pnisijnc  les  injec  lions  inlcisliliidlcs 
poussées  dans  l'épaisseur  de  la  conjonctive  ne  pénètrent  jamais  dans  les  deux 
parties  pivcédentes  (Villard).  An-dessus  de  la  bande  juxta-tarsienne,  cette 
eou(die  formée  de  faisceaux  conne(  tifs  puissants,  solidement  entrcdacés  et 
dirif^és  pour  la  plupart  perpcndicnlairement  au  b(»rd  libre  des  paupières,  pré- 
sente son  maximum  d'é|)alsseur  qui  varie  dans  celtt^  région  de  1  inin.  3  à 
l  mm.  (t.  Pai'tonl  ailleurs  cette  épaisseur  semble  diminuer  progressivement 
à  mesure  (|u*im  appro(die  de  la  cornée;  (die  est  en  ellct  de  (I  mm.  7  a  I  niiili 
mètre  au  niveau  du  cul-de-sac,  pour  n'atteindre  au-de\anl  du  j.:lobe  oridairc 
que  0  mm.  l  à  0  mm.  "). 

La  couche  librense  du  derme  se  confond  insensildement  dans  la  pi'ofon- 
deur  avec  le  tissu  conjonctif  sous-jacent.  Elle  contient  les  vaisseaux  et  les 
troncules  nerveux  d(!  la  conjonctive;  on  y  rencontre  également  des  fibres 
lisses  des  muscles  palpébrau.x  de  iMiilIer,  ainsi  que  les  glandes  de  Krause  qui, 
de  la  sorte,  sont  encastrées  profondément  dans  le  tissu  fibreux  (Villard).  Une 
membrane  bannie  hyaline,  continue  avec  la  lame  élastique  de  la  cornée,  sépare 
le  derme  de  l'épithélium. 

Iloppe  (.l/v7(.  /'.  (Jplil..  XIA'III,  p.  660,  1899)  a  |mi.  (l.iiis  un  cas  (rnrgvrose,  étiidier  dans 
la  conjonclivo  Inniiaine  la  dispdsition  du  tissu  i'lasti(iuo.  (Iciui-ci  fornu*  dans  la  conjonctive 
deu.x.  conciles  distinctes  :  Tune  su[)erlici('lie  et  l'antre  |>iofond('.  La  première  est  séparée  de 
répitliélitnn  jiar  une  lariie  nappe  iiréynlièie  du  tissu  conjonctif  làciie.  (là  et  là  s'élèvent  de 
la  couclie  (•lasli(|ne  des  l'aisceanx  aplatis  de  fortes  fibres  loniiitudinales  on  U'gèreinent 
ondulées  cpii  traversent  ol)ii([ueinent  la  couche  de  tissu  conjonctif.  Après  avoir  lonp-é  dans 
une  certaine  étendue  la  meinhrane  basale,  ils  se  fixent  sur  celle-ci.  Ces  faisceaux,  ohjique- 
iiient  ascendants,  présentent  à  d'assez  grandes  ilistances  des  fibres  transversales  (|ui  croisent 
à  aoiîle  droit  les  libres  loiii;iludinalps,  donnant  à  l'ensemble  du  faisceau  un  aspect  scala- 
riforme. 

La  couche  élastique  superficielle  est  eji  j;rande  partie  composée  d'un  tissu  feutré  à  inailles 
polygonales  ou  arrondies.  Les  libres  arrondies  on  aplaties  formant  ces  mailles  s'infléchis- 
sent dans  tous  les  sens  ou  même  se  cDiitournent  en  spires.  Les  intervalles  occupant  les 
centres  de  ces  mailles  sont  presque  enlièrement  comblés  par  un  fin  reticulum  de  tibrilles 
élastiipies  très  Unes,  les  unes  droites,  les  autres  contournées,  donnant  l'aspect  d'une  fine 
toile  d'araignée. 

.\u-dessous  de  la  couche  précédente,  et  se  continuant  insensiblement  avec  elle,  sauf  en 
certains  endroits  oii  s'interpose  une  large  nappe  de  tissu  conjonctif  lâche,  on  rencontre  la 
deuxième  couche  ékisliiiue  qui  occupe  tout  le  reste  de  l'épaisseur  de  la  muqueuse;  les  libres 
en  sont  plus  délicates  (|ue  celles  de  la  couche  superficielle:  on  les  voit  s'entre-croiser  dans 
toutes  les  directions  pour  former  une  sorte  de  réseau  dans  lequel  on  rencontre  quelques 
fibres  élastiques  plus  volumineuses,  faiblement  ondulées.  De  cette  couche  se  détachent  de 
très  longues  fibrilles  légèrement  flexueuses  qui  s'élèvent  vers  la  couche  superficielle:  elles 
viennent  dans  celle-ci  se  confondre  avec  les  faisceaux  longitudinaux  ainsi  qu'avec  les  fibres 
transversales  qui  ilonnentà  ces  derniers  l'aspect  scalariforme  précédemment  décrit.  On  peut 
même  les  suivre  jusqu'au-dessous  de  l'épithélium,  à  la  face  profonde  duquel  on  les  voit 
s'étendre  en  formant  par  leur  ensemble  une  couche  élastique  très  mince. 

.\  un  faible  grossissement,  on  voit  à  chaque  extrémité  de  la  coupe  les  deux  couches  élas- 
tiques se  diiïérencier  nettement  par  les  caraclères  suivants  :  la  couche  profonde  apparaît 
limitée  par  un  bord  net;  la  couche  superficielle,  à  texture  plus  grossière,  offre  au  contraire 


[PICOU. 


1190  ANM-\i-:<  i»K  i;ni;ii.. 

dos  limites  moins  nelles;  en  clîcl,  on  voilà  i;o  niveau  ses  (ibrilles  i'lasli(|nes  se  conlourner 
(liversotnenl  sons  la  forme  de  spires,  de  crossess,  etc.;  seules  les  libres  élasti<|ues  les  pins 
voluniinonses  restent  ii  peu  |)r»'S  droites. 

La  structure  du  tissu  élaslitine  dans  la  conjcjuctive  oculaire,  au  niveau  du  limbe  cornéen, 
parait  un  pou  moins  compliquée.  Sa  div'siou  on  doux  coucbes  est  loin  d"rtre  partout 
distincte,  (iopondant  il  est  encore  facile  d'y  recon'naitro,  immédiatement  au-dossous  de 
lépithélium,  dos  faisceaux  délicats  de  liiies  librillcs  élasti(iues  à  direction  longitudinale. 
parfailonionl  distincts  do  la  couidie  élastique  sous-jaconte  qui  occupe  tout  lo  reste  de 
l'épaisseur  do  la  inu(|ueuse.  La  i;randeur  des  mailles  du  réseau  élastiipio  de  cette  rôfrion 
ost  environ  lo  triple  de  (;ellc  dos  mailles  fju'on  observe  dans  la  conclie  profonde  de  la  con- 
jonclivo  |)alpébrale;  ces  mailles  sont  formées  de  faisceaux  élastiques  solides,  mais  lâche- 
ment unis  entre  eux,  et,  à  l'inverse  de  ce  que  nous  avons  vu  aux  paupières,  les  espaces 
(lu'elles  circonscrivent  sont  clairs,  c'est-à-dire  ne  sont  pas  comblés  par  du  lin  tissu  élas- 
ti([ue.  Cotte  couche  s'étend  pres(|ue  jusqu'au-dessous  de  l'épithélinm.  dont  elle  reste  à  [len 
prés  distincte,  bien  ([u'ello  n'en  soit  séparée  que  par  une  faible  (juautité  de  tissu  cellulaire. 
La  dispositimi  ([ue  nous  venons  de  décrire  est  éminemment  favorable  à  l'inliltration  de  la 
conjonctive  oculaire;  colle-ci  est  encore  favorisée  par  les  sinuosités  très  accentuées  des  fines 
ramilicilions  vasciilaircs  qui  s'olalonl  au-dossous  ib-  l'cpitiiclium  de  colle  mombrano(lloppe). 

l'Jj>il/i(''/iiin/.        I."(''|)illi(''liiiiii  (•(iiij(»ii(li\  al  i)ré.senl(^  sur  la  conjonotivo  palpi-- 
hralc  cl  jiis(|iraii  l'oml  du  ciil-dc-sac  le  lv|n'  cylindriqui',   et  sur  la  ronjonclivc 

oculaire.    lo    Ivjic    paviniouteux 

'''""■""-    -Tr~ ___^^ stratifié. 

ou.  ,-!/lhidv ;  \,'épuliêlium        ri/rtn<lri(/ui\ 

plus  ou  moi  us  ôpais,  ost  formé 

Ccll.    coiirhr  innij..      -   -r     •.  '      *Ji 

Cell.   couche  prof-    -  ^^ <mJ^-    ^  j^^É.£^b_       i-'l'll''''";il<'"»''llt  l'^'  cllMIX  COUcIlCS   : 

--^f'^>"'^'--'>'^x^^i''-   --^''  ^  AL       l'un(>.   suporliciello,  de    cellules 

lui.   "i.").   —   Kpilbolium  do  la    ciinjoiiclivo  tarsionno    ex  rm(lritjues,etrautre.  profonde. 

''"  I'""""""-  ("''P-''^  \i\Un-d.)  j;,  (.,.11^,1,.^  pi^,^,,„  ,„„;,^,  .,,,,,„. 

dies. 
I.rs  cclliilcs  (•viiiidrKpics.  de  inniic  pinl(')l  |)vraundali',  uiniiis  lariics  jiar  lcur> 
cxti'ruiilV's  j)ror()iides,  qui  oonliuent  ])ar  l(;iirs  prulou;:einenls  à  la  membrane 
hasale  lors(pril  n'existe  que  deu.x  couches,  ont  leurs  hases  situées  à  la  surface 
lilii'c  de  r(''|)iihéliiiMi.  ("elles-ci  s'unissant  entre  elles  par  leurs  Iku'iIs  lihres  au 
moven  d'un  ciment  résistant,  il  eu  résulte  à  la  surface  de  répilhélium  une 
sorte  de  cuticule  partout  continue,  qui  (»st  la  seule  partie  continuant  à  relier 
enire  elles  Ie<   relliile^    avant    siilii    l'ai  liiiii    d'un    i-i'ailif    dissociant    (  Villard). 

immédiatement     au-des- 

-  Mucus  .  .       . 

■^■^rT^"":  sous    de    cette    cuticule. 

{.encnc.pnlijmir.  OU     Voit      les      cor|>s     des 

■--''"■'■•''''■"'''■■         cellules  cylindriques  sV- 

carter  les  uns  des  autres 

^Zr    -''■"'■'""■'"'"""     pour  laire  place  aux  eel- 

^-  ^  Iules    épithéliales    de    la 

Mcml/r.  hdsnlj' _  •  "      ,,.Çi     ..Cctl.  couche nro/:  ~        ,  , 

^  prolonihnu'.Leuis  noyaux 

ovalesoccupenl  danscha- 
l'ic.  T'iC).  —  Kiiillicliuin  conicuiclival  do  riiommo.  l'ornix  .' 

supori.Mn.  (l)-apros  Villard. I  •'"'l'^  ""  '^'^"''''1'  dilTerenl. 

\  ers  la  surface.  le  |>ro- 

toplasma  de  ces  cellules  liiu^m(Mil  granuleux  s'épaissit  léuèiement  pour  former 

à  chacune  de  celles-ci  une  sorte  de  plateau  ipi'il  ne  faut   pas  confondre  avec  la 

mince  couche  hyaline  anior[>he  de  mucus  surmcuitaul  assez,  souvent  celui-ci. 

D'après  riit/.n(M' (/e//.^r//r.  /'.  A'/o.'or//.'.   IS'.IH).    (|ui    a   suri. Mit   étudié  la  cou- 


(;<t\,i(i\(  Ti\i': 


1191 


jiiiiclixc  (lu  niliic-sac  et'  |il:il(';ui  >ci;iil  >liii''  \  i  rticili'innil  cumiiik'  crlm  dr 
r<'-|)illi<'-li(iiii  iiilcslinal. 

I,;i  coïK-lic  i\('^  cclliilo  |»i()lniiilr^  rsl  L:(''iii''i;ilrrii('li (  .-iiii|)lf,  saill  dans  la 
iv^^idii  lin  ciil-dc-sai-,  cl  InnI  |iir<  ilii  lniid  lilnrdc-  iiaiipirrcs,  où  vicnl  >i\\- 
li'i'|)(»st'i'  IHM'  cuiiclic  iiinvcnnt'  luiiniT  d'inic  mi  de  |dii>icnis  ranirr'fs  de  ccllnlr- 
pulviioiialcs. 

Le  hdvaii  des  (•clliilcs  de  la  rdiirlic  jnnlondr.  nvalf  et  [laiallrlc  à  la  siiiTacr 
hasalr,  |tr('iul  k's  iTarlils  coloraiils  a\"('i-  iiiic  iiiIciimIi-  |)1iis  ronsidr-ialdc  ipii' 
les  iiovaii.x  des  antres  (•cliiilcs  (Villard). 

l'oiiccl  (de  ('.lnii\).  Siidii-.  cl  aincscnx  \illai-il,  onl  di'iril  dans  rc|iilli(dinni 
citii  jnnclix  al  des  ^lohnlcs  Idancs  niipralcnrs  ipi  il  n"csi  pas  rare  de  rcniimlrci 
entre  les  cellules  cvlin<lii([ncs. 

].'<''/iillirliinii  juiviiiicnlcrix  .<ilr"lifii'-  (|iii  r'c\cl  la  l'ace  anl(''ricure  de  la  cun- 
joiietive  hnlbaire  in»''rile  d'ahord  une  description  spéciale  au  niveau  du  liinlje 
eornéen.  Dans  cette  dernière  réizion,  la  couche  profonde  ou  griirralrire  (Vil- 
lard),  facile  à  reconnaître  par  rinlensité  |»arliculière  avec  laquelle  se  colorent 
ses  uoyau.x.  est  formée  de  cellules  cvlindriques  basses  ;  dans  celles-ci.  le  novau. 
de  forme  ovalaire  et  perpendiculaire  à  la  meudtrane  sous-jacente,  rempli! 
presque  entièrement  le  corps  de  la  cellule. 

La  couche  moyenne  se  compose  de  cellules  polvf;onales  superposées  en  rangées, 
dont  le  nombre   varie  dans  chaque  zone  suivant   l'épaisseur  de   réj)ithélinni. 

La  couche  su|)erlicielle  couq>nnd  une  ou  deux  rangées  de  cellules  très  apla- 
ties,   à    noyau   fortement    ctdoré  : 
parmi    ces    cellules,     on    en    vuil 
(|uel(|nes-iines  se  déta(dier  cà  et  là 
de  répithélinni. 

Dans  répitliclHiiii  cuniniicliva! 
([ui  s'étend  du  cul-de-sac  au  lindjt' 
eornéen,  on  retrouve  à  peu  près 
les  mêmes  caractères;  mais  la 
couche  superficielle,  au  lieu  dèli'e 
formée  de  cellules  aplaties,  se 
trouve  conqiosée  dune  couche  de 
cellules  cubi(pies  ou  même  cvlin- 
driques, établissant  entre  lépilbé- 

lium  du  cul-de-sac  et  cidui  de  la  conjonctive  bulbaire  un  lien  d(>  transition 
insensible,  à  tel  point  cju  à  ])artir  d'un  endroit  rapproché  de  ••  à  0  millimètres 
du  fond  du  cul-de-sac.  l'épilhélium  slralilié  redevient  nettement  cylindricpie 
comme  à  la  conjonctive  palpéhrale  (Villard). 

Les  cellules  de  la  couche  génératrice  et  quehjues  cellules  de  la  couche 
moyenne  de  la  conjonctive  bulbaire,  présentent  autour  de  leurs  noyau.x  des 
l/ranKlalions  pigmentaires,  disposées  en  croissant  du  côté  de  la  profondeur, 
(jelles-ci,  absentes  au  niveau  du  cul-de-sac,  deviennent  de  plus  en  plus  nom- 
breuses en  approchant  du  limbe  eornéen  où  elles  sont  le  plus  développées.  On 
les  trouve  chez  les  bruns  en  plus  grande  abondance,  et  Pergens  [Annalr< 
i.Cociili^l.,  CXX,  p.  42,  181)8)  les  a  vues,  chez  le  nègre,  former  au  niveau  de 
deux  pinguéculas  développés  à  leur  place  habituelle,  des  taches  pigmentaires 


Ctmche  super/'. 


'iinche  moypnïK- 

Couche  (jéncral. 

--  M.  bnffilc 


Fio.  ii~.  —  Epilhcliuni  de  la  conjonctive  Ijiilbairc 
de  flionnnc  au  voisinaire  de  la  cornée.  (D'après 
Mllard.) 


\  ^ 


U'ICOU. 


1192 


anm:xi:s  de  i;(h:ii.. 


,h ,/ 


-  Couclie  superf. 


Cell.  claii'ii'- 


Fiii.  TiS.   —  J  pitlii  liinii  (1      f(  uilli  I  iMi->lt'iicui  ilo  la  coniDnctivc 
(le  I  liiiiimic.  (  !►  .ipii's  \  illaid.) 


noires  de  différenls  diamètres,  et  déterminer,  j)ar  leur  alioïKiaiKc  au  niveau 
du  ]inil)e  cornéen,  un  véritable  anneau  foncé  périkéraiiquf.  Au  niveau  des 
taches  et  de  cet  anneau,  le  pigment  envahit  jusqu'aux  cellules  épithéliales 
superficielles,  dette  |)articularité  ne  serait  pas  spéciale  au  nègre;  Pergens  a 
retrouvé  en   ell'ct  l'anneau  noir  périkératique  chez  la  f)lupart  des  hommes  et 

(les  aniuiaux  des  ré- 
gions qui  s'éloignent 
le  moi  us  de  l'équa- 
tciir. 

Lépilhélium  de  la 
conjonctive  présente 
encore  <;à  et  là.  au 
sein  de  ses  diverses 
couches,  des  cellules 
ovalaires  plus  claires, 
pouvant  atl(^indi('  jusqu'à  2);')  ;j.,  à  noyau  et  à  j)rotoj)lasuia  aplalis  refoulés 
vers  la  ])rol'ondeur,  et  à  contenu  seud)lal)Ie  à  celui  des  cellules  à  mucus. 
Celles  de  ces  cellules  (pii  occupcMit  la  couche  épithéliale  la  j)lus  superficielle 
odrent  la  plus  grande  analogie  de  structure  avec  les  cellules  caliciformes  de 
l'intestin.  Aussi  leur  a-t-on  donné  le  noui  de  ccUulc^  ra/iciformi'>i:  celles-ci 
s  ouvrent  à  la  surface  par  un  orilice  à  contour  cii'culaire  parl'aiteuuMit  net. 
de  3  a  4  a.  Les  cellules  (|ui,  remplies  de  nuicus  et  dépourvues  encore  d'orifice, 
occupent  les  couches  profoudes  de  r(''|)ilh(''lium,  sont  destinées  à  les  remplacer. 
—  Les  cellules  caliciforuies  sont  surtout  ahondantes  dans  la  conjonctive  hul- 
haire  et  dans  celle  du  cul-de-sac;  à  j)artir  de  celle  région,  ell(>s  devienneui 
dans  la  conjonctive»  palpéhrale  de  plus  en  plus  rares,  à  mesure  qu'on  approche 
du  hord  li!)re  (les  paupières.  Leedliani  C.reen  {Arrh.  /".  O/ih/..  XL.  IS'.l'i)  (pii 
a  pu  les  ohserver  che/.  la  plupart  des 
mammifères,  chez  l'enfaul  et  jusque 
chez  le  fœtus,  les  considère  comme  des 
éléments  normaux  de  la  conjonctive, 
l'our  l'Iitzner.  ces  éléments  seraient 
analogues  aux  cellules  de  Levdig.  (|n'on  ^''^ '''"•  ''■^"'"'''• 
|-encontre  dans  r(''pi(lei'me  d'nn  grand 
nond.re  de  vertébrés  à  vie  aquati(|W'.  j.„^.  7,,.,  _  |.;p„lu.liu.M  .lo  la  conjonctive 
tels  que  certains  poissons  et  lar\cs  de  de  riKuiiiiic.  mi  (I(>  face.  (Ifaprcs  Vil- 
|{atraci(>ns.  '■""'•» 

Pour  coniph'ter  cette  (''Inde,  nous  de- 
vons encore  dire  un  mol  de  certains  caractères  ipie  préseule  répithélium 
conjonclival  au  ni\ean  de  ses  ilci/x  zuiics  de  tr/ni^ilimi.  d'une  part  avec  l'épi- 
théhum  ((uiiéen,  et  d'antre  pai't  avec  l'épiderme  dn  lioid  libre  de  la  paupière. 
^ers  le  bord  de  la  cornée,  les  ctdiules  épithéliales  comblent  les  intervalles 
compiis  entre  l(>s  papilles  (|n'on  observe  dans  ictte  région,  de  telle  sorte  que 
la  surface  de  l'i'pil  ludinni  aiiparail  lisse. 

\eis  le  bord  libr(>  de  la  paupière  et  jusipTà  (Imm.li  au-dessus  de  ce  bord,  il 
en  est  également  d(>  uuMue.  et  l'épaisseur  de  l'épithélium  qui  était,  sur  la  face 
postérieure  du    tarse,    de    i(l   .,,   atteint    ici    :V.\   à  liH  ;/   par  accroisstMuent    des 


Ottr  ccll.caticif.  . 
Pet.  cell.  épilhcL  . 


CON.KiNCTIVK. 


1193 


nmclics  (le  l,i  pui'llmi  iri(i\  m  ni'.  \h'  plii'-.  Ic^  (•i'lliili">  r\  liii(lri(|  iics  --iiikm  rMicllcs 
s'iiicliiiciil  (le  plus  en  plus  nci's  le  \»tn\  lihi-c,  de  iiiaiinTi'  a  ^c  l'ccoinrir  Ir^^,".- 
l'cinciil  CM  se  (•(»iirli;iiil  les  nues  siii'  1rs  aiilrcs,  ce  (pii  |)rrm(l  irarrivfr  ainsi 
|)ar  Iraiisilioiis  iiiscnsihlcs  ;i  l'cpillirl  iniii  sii|M'i'li(ifl  aplati  de  I  ('•pidcnnc  dr  ce 
Ihh(I  lihrc.  Ces  caracltTcs  se  ixtiirsiiivciil  hm'iiu-  dans  la  /.(tnc  de  ICspacc  iiilci- 
niai-i:inal  ([ui  conlinc  (lircrlcnicnl  en  arrii'-rt'  à    la    lèvre  ptistéricun;  du    linrd 

lihro.  Dans  celto  dcrnit'rc /. ,  lariic  ruviini,  di-  (I  niui.  ;>,   les  oellulos  (-pider- 

niiquos  supprfi('i(dl('s,  par  suite  de  raltsmcc  (["('li'idiMc  ilans  les  celliile-î  sons- 
jacenles,  ne  suijisseni  pas  rinijuv^uation  de  la  sidistance  cornée  (Villard). 

(ihindex  de  hi  Cimjonrlivi'.  —  Hu  décrit  dans  la  conjunclive  trois  stjrles  de 
lilandes  :  1"  les  lilandes  acino-luhuleuses  de  Krause  et  de  Ciaccio,  qui  aj)par- 
liennenl  à  la  conjonctive  du  cul-dc-sac  et  à  la  portion  de  la  c(»njonctive  pal|»é- 
hrale     voisine     du 
bord     convexe    du 
lai'se  ;   2'  les  clan- 
dés    lultuleuses    de 
llenlc,     limitées    à 
cette    dernière    ré- 
i;ion  ;  .'l' les  glande- 
ut  rien  laî  res     de 
Mau/.siiinaléesclie/ 
les  animaux  |)ar  rc 
dernier  auteur,  ton  I 
près   de  la    circon 
lérence de  la cornée, 
mais    plus    contes 
lées  cli(.>z  l'homme.    ; 
ainsi    que    nous  le    m 
verrons    plus   loin.    ■ 


"7 


^ 


Tir,.  T.'id.  —  (Uaïuics  de  Kiause  et  de  (Ciaccio.  (D'après  A.  Tersoii.) 


l'^CrUindc-^acino-  J; 
lubu leio^cs de  K / vu-  m 
se.  —  Ces  glandes.    ^ 
décritestrabord  par 
C.     Krause    {Ildb. 
Anat.deaMcn-icJi., 

II,  1842),  puis  par  Sappey  {Gaz.  méd.  de  Paris,  l8o3),  A\'.  Krause  {Zeilsc/ir. 
f.  ration.  Medicin.,  I8:)4),  Kleinschmidt  (Arch.  f.  Op/il..  IX,  1863),  Ciaccio 
(Cong.  umana,  Bologne,  1874),  ont  fait  de  nouveau  l'objet  diine  étude  spéciale 
de  la  part  de  A.  Terson  {TU.  doct.,  Paris,  18U2),  et  plus  récemment  de 
llocevar  {Wioier  medicin.  M  oclienschr.,  1900). 

Les  glandes  acino-tubuleuses  de  Krause,  disséminées  dans  le  cnl-de-sac  con- 
jonctival  et,  dans  le  tarse,  près  de  l'extrémité  distale  des  glandes  de  Meil)o- 
mius,  diminuent  de  nombre  en  allant  de  l'angle  externe  vers  l'angle  interne  de 
l'œil.  A  la  paupière  inférieure,  on  les  trouve  surtout  dans  la  région  voisine  de 
Tangle  externe,  et  du  côté  nasal,  rarement  au  delà  du  milieu  de  cette  pau- 
pière. Par  leur  ensemble,  elles  forment  donc  une  sorte  de  fer  à  cheval,  à  con- 


[PICOU 


1194 


.\nm;\i:s  |)|-:  i.'(ii;ii. 


n  ;■ 


cavilV'   (liri,L:rr  en    dedans  el   en    \t;i^.    eniltrassunl    la   «oniniisvure  e.\lcrn>-  dt- 
paupières  el  la  [)(irliun  tarsienne  de  ecdies-ci. 

An  nombi'e  de  21")  à  .'iO.  elles  orcupent  j)res(|ue  lonle-  la  |)ani)i(ir  snjM'rieni'c: 
la  paupière  inlérienre  jien  [)()ssède  guère  an  délit  di-  '.\  à  (1,  le  plus  sonvenl 
caiilcjnnées  près  de  la  coinniissnre  exlei-ne,  mais  jxtiivanl  sélendre  en  dedun> 
jus([u'an  milieu  dccrile  panpiric.  Leur  l'orme  est  géuéralement  arrondie  ou  ova- 
laire,  ri  Iciii-  \(diinie  assez  variahle.  A  la  panpière  snpérieure  on  les  voit  dispo- 
sées en  (\i'i\\  séries  j)aiallèles  :  Tune,  supérieure,  de  beaucoup  la  plus  inipor- 
laiile.  iN'pondanl  an  cnl-de-sac  ;  l'autre,  inférieure,  eu  rapport  avec  les  extrémités 
dislales  des  glandes  de  Meihomins.  Les  glandes  de  cette  dernière  série,  étu- 
diées  d"al»nrd    par   Wfdfring  [Me<l.    CcntraUiI..    1X72).    ont    été,   deux    années 

pins  lard,   hien   décrites  par  Ciaccio  : 
aussi  Villard- pro[)ose-t-il  de  leur  don- 
ner   le  nom  de   i/lfdidi'S   rie    ('iaccio. 
ivserviinl    pins   spécialement    celui    dr 
;/la)i(lrs    de  Kroxsc    aux     formations 
glaiululaires  acino-luhnlenses  (|ui  siè- 
gent dans  la  conioncliN  r  du  ml  de-sac. 
Les  ij  h  ni  I  !('.'<  dr  l\rai/-'<c,  au  nombr»' 
de  1")  à  2(|,  foruuîut  une  série  paral- 
lèle   an    cul-de-sac  ;    c'est   principale- 
meiil    anx    deux    extrémités  de  cette 
%      série,    et    surtout    \ers  son    extrémité 
.■M      externe,    ipinn    les  tronve   |)liis  nom- 
.\.,       hreuses    el    j)liis    df\ cloppées.     landi> 
i:      (|n'elles    s'espacent   en   devenant  plu> 
f       |»etiles  vers  le  milieu  du  bord  convexe 
'i^      (Im  tarse.  I.eiirvcdnmevarieen  moyenne 
*■'        de   !•  nmi.  ))   à    1   mm.  '.\  ;    mais  on    en 
Ironxc    de    lieamonp    pins    petites.    Le 
tissu     ciii)  joiiclil    i|iii     le-;    entoure    ne 
lenr  l'orme  jamais  une  coiiiie  librensi" 
el     résistante     comme     aux     glandes 
acino  lubulenses  plongées  dans  l'épais- 
M  iir  (II!  taise.  Nous  avons  vu  (jn'elles 
sont    sini|demenl    entourées  du    tissu 
l'iii.  7.")!.  —  (.ini|u'  iruiic  i^laiidi"  ciiiiiiiiuiiv.ilt-  de    la   «•ouclie  profonde  ou   fibreuse  du 
.le  Krauso.   (D'apivs  .\.  T.msum.)  ,,^,,,,_^^,  ^,^.  ,.,  eonjonetive. 

\.cs  ijlKiidcs  dt'Ciuccio.  nutins  nom- 
breuses, et  tidis  on  (pialre  t'oi>  plus  \  oliiniinenses  (|U(>  les  précédentes,  s'tdiser- 
Ncnt  aii\  deux  paii|)ièi'es.  bien  (|iie  beaiiron|i  plus  rares  dans  la  panpièi'e  inté- 
rieure. A  la  panpière  supérieure,  elles  occupent,  au  nombre  de  '2  a  .">.  la  |Kirtii' 
moNciine  du  bord  convexe  du  tarse,  dans  l'épaisseur  et  jusipit»  sur  la  face  anié 
l'ieure  dii(|iiel  (Wollring)  on  les\(iil  >e  placer,  à  eôti''  des  (>\lr(''iniles  di>.tale- 
des  glandes  de.Meibomius  dont  les  acini  sint  rii|uenl  souvfnl  avec  leurs  lobules. 
('eu.\-ci  sont  toujours  emprisonnés  dans  une  eo(|iie  librtMise  solide  et  résislanle. 
eoinine  cel.i  ;irri\('  pour  les  glande^  de  Meiboiniiis  (N'illard). 


'    r 


'i.i 


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5-  I-.     \ya 


':s< 


CdN.loNCilN  i;. 


1195 


[.(■s  i:l;iii(lrs  de  Kimii-~i'  ri  ilc  Ciaccm  |in''sciilrMl  imr  >lr'llr|i;ir  ii  Itsdiii  iiii'ii  I 
.iiialo^iic  il  ccllt'  (le  la  i^lamlc  lari'vmalc.  La  seule  dillereiire  n'aide  ilaiis  la 
rui-ine  (le  leurs  eaiiau.x  excréteurs,  ^éuéraleuienl  larges  et  loi'liieii.x. 

l'.ii  l'.IOll,  M.illii.is  lloccvai'  a  pii.  par  «les  cini|ips  st-iiées  de  |iaii[)i(>ros  allant  ili-  la  peau  de 
la  liMiipc  jusqu'à  l'auiïle  iiilciaïc  il(>  r(i>il.  «thoutir  aux  cuiirlusiiHis  quf-  viiici  : 

(In  lit)uvo  (laus  le  lissu  cuu.iiuiclir  .s'o/s  rM/'//*r  qui  s'cli'iiil  eu  deliois  «le  l'aii^ilo  fxliiiiio  tii' 
l'd'il.  ilo  an'^tiii'  i\\n'.  dans  le  lissu  (•(Uijunclir  sons-i'ulaiié  et  soiis-conjonrtival  de  la  paupiéie 
-upcrieureet  de  la  nmilic  externe  de  la  paupière  inférieure,  des  loliules  aberrants  delacliés 
delà  ,i:lande  laervrnale  et  enloiués,  enmnie  celle-ci,  crniie  ciupie  lil)rouse.  (les  lobules  a()latis 
et  arrondis  se  disposent  isolement  ou  par  groupes  dans  la  zone  qui  répond  au  cul-de-sac 
c  iinjonctival.  On  trouve;  l'ré(|ueunnenl  dans  leur  structure,  cbe/.  railiilli'.  du  tissu  adc-nrude, 
conune  d.ins  la  i;lande  lacr\niale.  el  leurs  conduits  excri'teurs  s'ouvreni  en  inajeure  partie 
dans  la  portion  temporale  du  cnl-de-sac  conjonctival. 

Outre  ces  lobules,  nous  trouvons  encore  aux  mêmes  endroits  dans  les  mailles  du  lissu 
conjonclif  des  éléments  ^glandulaires  acino-liibuleux  de  liés  [)etiles  dimensions,  isoles  on 
iironpes  el  privés  de  conduits  excreleurs,  ce  <|ui,  au  point  de  vue  de  la  sécréli(Mi,  en  fait 
des  «  éléments  stériles  ».  Ces  lobules  paraissent  é^ualemenl  détacdiés  des  i;landes  laciy- 
males;  mais.  |>endanl  leur  deve!o|qiemenl  embryo^énicpie,  la  pr(diféralion  active  du  lissu 
1  iinjonctif  autour  d'eux  les  aurait  complrlement  isoles  de  celles-ci,  en  les  pri\aiil  ainsi  de 
leurs  voies  trexcrélion. 

Kndn  Taulenr  décrit  îles  plamles  conjonclivales  et  des  filandes  para  nu  même  intra- 
meibomiennes  s'ouvrani  au  fond  des  sillons  de  la  eonj(uictive  tarsienne,  el  (|ui  réjiondent 
aux  deux  types  de  notre  d(>scription  précédente.  Olles-ci  se  latlaclienl  l'palemenl.  par  leur 
^Iructure  et  leur  l(q)of;iapliie.  à  la  glande  lanymale.  cumiiie  les  iiiaiides  acind-lulmleuses 
de  la  bouche,  aux  friandes  sali\aires. 

2"  Cilnndc-s  tuhiilcicae^i  de  lli'iilr.  —  Adniisos  par  un  grand  nombre  d'anato- 
misles  (IIiMilo,  Ciaccio,   Reich,  etc.)  el  rejel^'os   par  d'auiies  (Stieda,    Sappey, 

l'idie  1  fini  fil' 


,V# 


l'.Diid.  t'jv 


l'uhe  ijl. 


Tuh,{ii- 


l'io.  T.yi.  —  Lilandos  tnbuieuses  de  Uenle,  dans  la  jiortion  sus-tarsale  de  la  conjiuiclive. 

(D'après    Hei.li.) 

\\  aldever.  A.  Torson,  etc.),  ces  lilandes  ont  élé  souvent  conlondues.  sur  les 
])réparatluns  histologitpies  de  la  conjonctive,  avec  la  coupe  transversale  de 
sillons  parallèles  au  bord  |)alpébral.  Zaluskowski  {Arch.  f.  mikrosk.  Anal.. 
l'S(S7),  qui  admet  leur  existence  et  les  range  dans  la  catégorie  des  glandes 
uuiqueuses,  décrit  à  coté  d'elles  des  amas  épitbélianx  de  même  origine  qui 
pourraient  les  remplacer  dans  une  certaine  mesure.  i)n  les  rencontre  surtout 
dans  la  conjonctive  qui  tapisse  la  face  postérieure  des  paupières  dans  le  voisi- 
nage du  bord  convexe  du  tarse.  A  cet  endroit,  répitbéliuin  fournit  des  invagi- 
nations en  forme  de  doigts  de  gant,  analogues  aux  glandes  do  Lieberkuhn, 
dans  lesquelles  les  cellules  épitliéliales  offrent  les  mêmes  caractères  et  la  mémo 


[ricoL.] 


1196  AXNKXKS   l»I-:   I.'OKIL. 

disposition  qu'à  la  surface;  ainsi  on  y  •lislinguc  doux  couches  de  ces  cellules  : 
l'une,  centrait',  forniée  d'éléments  cylindriques;  l'autre,  périphérique,  composée 
d'éléments  plus  on  moins  arrondis  à  noyau  fortement  coloré  par  les  réactifs. 
Au  milieu  de  ces  éléments  on  trouve  des  cellules  calicil'ormes.  Ces  ^'■landes, 
sfdivent  i)ifiir([Mées.  se  termin(Mit  dans  la  profondeur  par  des  extrémités  arron- 
dies, phis  ou  moins  renflées.  Les  seuls  caractères  qui  différencient  leurs 
éléments  de  ceux  de  l'épilhélium  de  la  surface  sont  :  une  hauteur  {dus  grandi' 
des  cellules  cylindriques,  l'absence  de  plateau  sur  la  surface  libre  de  ceUes-ci. 
en  lin  la  situation  de  leur  noyau  situé  dans  chacune  de  ces  cellules  à  un  même 
niveau  (Villard).  f|ui  n''[)ond  généralement  au  niilieii  du  ef»rps  cellulaire. 

3"  Glandes  ulrirulalres  de  Munz.  —  Décrites  d'abord  par  Manz  (Zeilsrhr. 
/'.  ration.  Medicin.,  I8")0)  chez  le  porc,  vers  le  bord  de  la  cornée,  puis  par 
Stromeyer  {lieiihchc  Klini/>\  ISI)*))  chez  d'autres  animaux,  et  enfin,  chez 
riiomme,  {)ar  ce  dernier  auteur.  j)ai'  lienle  cl  par  Ciaccio.  ces  «.--landes  ont  été 
contestées  dans  notre  espèce  par  Manz,  W  .  Krause  et  Kleinscbmidt.  —  Blum- 
berg  (hifiuf/.  Dissrrl.,  Dorpat,  1807)  les  considère  chez  nous  comme  des  pro- 
ductions liées  au  trachome,  et  A\'aldever  ((ir(ife-S'iiitisc/i\  lid  I,  1874). 
comme  des  amas  épithéliaux  logés  dans  des  sortes  de  nids  creusés  au  sein" 
(lu  dei'me  de  la  conjonctive.  TbéodorolT  ([ui,  en  I8!l"),  a  repris  leur  élude 
chez  l'homme  {Ccntrnihl .  /'.  juald.  Ai'ficii/iei//,..  XIX.  2")7).  arrive  aux 
conclusions  (jue  voici  : 

Les  glandes  de  Manz  existent  dans  notre  espèce  à  toutes  les  périodes  de  la 
vie,  même  chez  le  fcclus.  De  forme  ovalaire  ou  arntndie,  avec  une  lumière 
centrale  claire,  elles  offrent  des  dimensions  assez  variables.  On  les  trouve  dissé- 
minées, parfois  cependant  disposées  par  paires,  dans  toutes  les  parties  de  la 
«•(•nionctive,  mais  principalement  dans  sa  portion  tarsienne:  tout  à  fait  près 
du  bord  de  la  cornée,  elles  deviennent  excessivement  rares.  Leur  nombre 
oseille  en  général  entre  18  et  30  à  chaque  paupière.  —  Sur  des  coupes  trans- 
versales de  la  paupière,  elles  offrent  l'aspect  (]v  cavités  dilatées  en  forme  de 
cul-de-sac,  situées  au-dessous  de  l'épilhélium.  à  la  surface  duquel  elles  s'ou- 
vrent par  un  goulot  rétréci.  Limitées  extérieurement  par  une  membrane 
liyaline,  leur  cavité  est  taj)issée  par  un  épithélium  cvlindrique  stratifié  à 
plusieurs  couches.  La  cavité  elle-mèui(>  renferme  du  mucus  au  sein  ducpiel 
llotleiit  (|uel(jues  cellules  libres  à  côté  daulres  pidduits  de  désintégration. 

(Ihijui  {Arcliivio  di  Oltalnwlofjin,  \.  p.  27(1,  I'.l():î)  coiilostc  aux  formations  docrites  par 
TlicodorolV  la  nalure  de  vcrilaliles  fiiamlcs.  De  int''ine  quo  Manz  i|ui,  le  premier,  les  a 
ohservt'os  rhi)/.  le  porc,  Cliiari  jiense  ipie  de  pareilles  l'ornuilions  soiU  dues  à  la  rélraclion 
par  places  do  la  conjonctive,  lors(|ue,  pour  rex.uiidi,  on  dissèipie  celle-ci  alla  de  la  séparer 
des  couches  sous-jiu-entes. 

l'.n  outre,  l'auleur  lurcédent  estime  que  le  nom  de  (jinidcs  île  Mnnz  donne  par  Klein- 
schmidt  {Arcli.  /'.  Ojilit.,  X,  1803)  à  ces  formations  nlriculaircs  devrait  cire  exclusive- 
nu'nt  réservé  aux  vraies  f;landes.  semblai)les  à  des  glandes  sudoripares.  que  .Meissiier 
dalioKJ.  puis  Mauz.  oui  décrites  vers  le  hord  inférieur  et  interne  de  la  cornée  chez  le  veau 
cl  clic/,  la  clicMc.  (ics  dernières  planiies  n"onl  pu  être  observées  chez  l'homme  ipie  dans 
ceitains  cas  teratoloiiiques  cxceptioniu'Is  i|u'(MI  trouve  relates  dans  un  travail  assez  récent 
de  Falchi   {Arrh.  fiir  AïKjoihvilh.,  I?d  Xi.,  Ilcft  1.  (iS-SO). 

\  AissKAix.  —  I"  Jr/c/'CS.  —  La  jtbis  grande  |)arlie  des  rameaux  artériels 
qui  se  distribuent   à   la  coiij(Uu-li\ c   prii\ii>iit  des   lirancho    |)ostérieures    perfo- 


CONJONCTIVE.  1197 

)';iiilos  (le  l'arradr  |ii''ri|ilicM(|iic  mi  air  r\lci-iir  du  lai'sc.  di'jà  (li'ciit  avci-  les 
vaisseaux  di's  iiaiipiriTs.  Deux  /.(iiirs  sciili'iiinil  di'  la  iiiii(|iicii^('  ((iii  j(»iicli\  aie, 
laipcs  iliacuiif  di'  .'{  à  4  iiiilliinèlivs,  l'croivciil  leur  saii^"  arléricl  de  sources 
dillV'reiiles  :  l'une  de  rolles-ei,  rorniaiil  tn\rh'\  { nanil^rltliiiijensaiini,  de  Kuclis) 
auloiir  de  roi-ilice  |>al|iélual,  se  li()U\e  en  elTet  artérialisée  par  des  rameaux 
des  hranidies  pusléiieures  |>ei  loianlcs  de  l'arcade  marginale  ou  arc  inleiiie  du 
larse;  l'autre,  située  auloiir  du  Ijord  de  la  cornée,  est  nourrie  par  des  rameaux 
artériels  provenant  des  artères  ciliaircs  antérieures,  branches  des  musculaires. 

Les  artères  de  la  conjonctive  ont  surtout  été  bien  étudiées  par  Leber  (Gr/ife- 
Sfim.i.^ch\  II),  van  Wterden  {Bljiirfaje  toi  de  Kenn'is  '1er  uilwendi(j  zifjlbare 
\'alcn  van  hel.  Oxg.  Di^a^..,  Utreclit,  I8G4),  Langer,  Fuchs,  etc. 

rt.  Les  branches  artérielles  perforantes  provenant  de  rare  e.iierne  du  tarse., 
Idiii  iiissent  d'abord  des  rameaux  récurrents  j)our  la  conjonctive  qui  tapisse  la 
face  postérieure  de  celui-ci,  et  des  rameaux  direcls  qui  gagnent  le  cul-de-sac 
autour  duquel  ils  se  réiléchissent  pour  venir,  sous  le  nom  iïartères  conjonrti- 
?v//r's  poiitérieures,  s'épuiser  dans  la  plus  grande  partie  de  la  conjonctive  bul- 
baire. Ces  rameaux  nombreux,  arborescents,  situés  dans  la  couche  fibreuse  du 
derme  de  la  conjonctive,  Unissent  par  se  résoudre  en  un  réseau  capillaire  à 
larges  nuiilles  dans  les  couches  superficielles  de  celles-ci;  de  ce  réseau  se  déta- 
chent les  anses  capillaires  qui  vont  se  rendre  aux  papilles,  là  où  celles-ci  se 
rencontrent. 

A  une  certaine  distance  du  bord  convexe  du  tarse,  les  rameaux  artériels  nés 
des  branches  perforantes  postérieures  de  l'arc  externe,  commencent  à  diminuer 
de  plus  en  plus  d'importance,  à  tel  point  que  la  conjonctive,  cjui  ])araissait 
rouge  dans  la  région  tarsienne,  voit  sa  coloration  diminuer  graduellement  au 
niveau  du  cul-de-sac,  pour  dis])araitre  entièrement  sur  le  glohe  de  l'œil;  ce 
n'est  que  dans  des  cas  de  forte  hypéremie  qu'on  la  voit  reparaître  dans  cette 
dernière  région.  Au  niveau  de  la  conjonctive  bulbaire,  les  rameaux  artériels 
sont  mobiles  avec  celles-ci.  Enfin,  à  3  ou  4  millimètres  de  la  cornée,  on  les 
voit  s'anastomoser  avec  les  rameaux  provenant  des  ciliaires  postéi-ieures. 

Dans  la  portion  tarsienne  de  la  conjonctive  palpébrale,  les  capillaires  pré- 
sentent, d'après  Langer,  des  dilatations  latérales  irrégulières  de  leurs  j)arois 
analogues  à  celles  qu'on  observe  sur  les  capillaires  du  palais  et  du  pharynx, 
chez  la  grenouille  et  le  crapaud.  Dans  la  zone  pourvue  de  papilles  qui  s'étend 
au-dessus  du  bord  convexe  du  tarse,  llyrtl  (Wien.  medlcin.  Wochensc/tr., 
1850)  a  démontré  que  la  branche  descendante  des  anses  capillaires  est  deux 
fois  plus  large  que  la  branche  ascendante  :  disposition  favorable  à  une  sorte 
de  stase  veineuse  qui  deviendrait  la  cause  d'une  transsudation  séreuse  à 
travers  la  conjonctive  normale. 

h.  Tout  autour  de  l'orifice  palpébral,  dans  la  zone  marginale  pourvue  de 
papilles,  les  rameaux  artériels  provenant  des  branches  perforantes  postérieures 
de  Varc  interne  du  tarse,  forment  un  réseau  à  mailles  plus  larges  que  dans  la 
conjonctive  tarsienne;  les  mailles  de  ce  réseau  vont  même  en  s'élargissant  à 
mesure  qu'on  se  rapproche  du  bord  libre  de  la  paupière  ;  une  grande  partie 
des  troncules  qui  s'en  détachent  se  rend  perpendiculairement  vers  ce  bord 
libi'e;  ces  derniers  abandonnent,  chemin  faisant,  aux  papilles  qu'ils  ren- 
contrent, des   anses   d'abord   courtes,  puis  de  plus  en  plus  longues,  qui    se 

[PICOU.] 


1198  ANNEXES  DE  L'OEIL. 

disposent  ainsi  on  séries  longitudinales  et  parallèles.  Les  veinules,  plus  volu- 
mineuses, qui  accompagnent  ces  dernières  divisions  artérielles,   affectant   le 

même  arrangement   que    celles-ci,    il   en  résulte 

,p_       au-dessus  de  l'arête  postérieure  du  bord  libre  une 

l" _,^-^  disposition  pectinée   déjà  signalée  par  Eble.   Ce 

riche  développement  du  système  vasculaire  dans 

la  zone  de  transition  du  bord  libre  à  la  conjonc- 

î0  r"î  £  JF         tive,  fait   paraître  constamment  cette  zone  plus 

rouge   que  les    autres    régions  de  la    muqueuse 

conjonctivale,   comme  il  est  facile  de  s'en  rendre 

.11  ^*^''*^^^i^    xJJIl  compte  par  l'examen  d'une  paupière  retournée,  et 

cela  aussi  bien  sur  le  cadavre  que  sur  le  vivant 
FiG.   753.   —    Capillaires  de   la       ,       ^     x 

conjonctive.    (D'après    Lan-     Changer  j. 

gcr.)  c.  La  zone  de  la  conjonctive  bulbaire  voisine 

du  bord  de  la  cornée  reçoit  ses  artérioles  des 
ciliaires  antérieicres.  Celles-ci,  plus  faciles  à  distinguer  que  les  vaisseaux 
conjonctivaux  postérieurs,  sont  également  plus  profondes;  elles  ne  parti- 
cipent pas,  comme  ces  derniers,  aux  mouvements  de  la  conjonctive  et,  au 
niveau  du  cercle  irido-cornéen,  elles  semblent  cesser  brusquement  par  suite  de 
leur   réflexion  eu  arrière  vers  le  grand  cercle  artériel  de  l'iris  qu'elles  con- 

67.  laci'ym. 

Art.  conionct.  posl.  '     "  -T'- ,  ,~      .  ^  ,^         r,. 

■'  '  rvl  /'   .^ ,i^ ^  Caps.  Tenon 

.M.  d>:  sup. 

Conjonctii'c  ocul. .jÇ^-^y^^'^^ 

yy^y^  y^ lr/.ci7irticea>W. 

.Inos/.  arl. "/^yy//^  ^yy" 

%                       /   .— ,/ 
Arl.coni.        J/r/'^''  /.^HE^- yi.accom. 

ant. 
Can.  j£/     y  ,■  '   .^g^S)"^  j-  '^W I  \ tir.  coT.arl.  irif 


Fi(i.  75i.  —   Circulnlidn  de  la  conjonctive  luilliaiie  (scliemaliijiie) 


courent  à  former.  C'est  au  niveau  de  ce  point  de  réilexion  (juil  s'en  détache 
les  arlèrea  conjonrtivnh's  anlrrieurcs.  Ce  point  est  rendu  i>lus  apparent 
pendant  la  vie  par  la  présence  de  cellules  pigmcntaires  qui  accompagnent  les 
artères  ciliaires  dans  leur  trajet  inlrasclérotical  vers  la  profondeur  (Merkel). 
Les  artères   conjonclivales    antérieures  se   inirtenl  d'abord  en  avant  vers  la 


f;(»N.iON(:Ti\i:. 


1199 


l'ciec    |)i'(triiii(Ir  tic  l.'i  Clin  JDiirl  i\ iilaiic.  Arn\(''<'s  à  n-  iii\r;ui.  cllrs  m-  dniscnl 

cl  s'.iiiasloiiinsciil  ciilrc  elles  en  Idniiaiit  dos  aicadcs  parallrics  an  Ixtrd  de  l.i 
coiiit'c.  I)(>  CCS  arcades  se  délai  lienl  rr^^ulièn'iiieiil  à  anirle  flroil  do  Irès  lin^ 
laiiicau.x  (|(ii  se  portent,  diiiie  |>ail  vers  cclle-i  i.  ci  d'aiilie  jiart  vors  les  dei- 
iiières  di\isi(»ns  des  arlères  coiijoiictivalcs  poslériemes  ;  ;i  ."{  on  i  iniiliriièti'es 
du  l»i)r(l  (h;  la  cornée,  elles  s'anasionioseni  avec  celles-ci,  après  avoir  lonriii  des 
raninscules  excessivenM-nl  lénns  an  lésean  capillaire  sous-oonionctival  du 
linihe  cornéen.  Ces  vaisseanx  s'injecleiit  t(»njoiii's  dans  les  aU'ections  inllani- 
nialoires  de  l'iris  et  de  la  cornée,  (jui  parait  dans  ce  cas  eniftnrée  dune  l>ande- 
lelle  rosée  connue  sous  le  nom  de  cercle  périkéraliquc . 

i.es  arlères  ciliaires  antérieures  proviennent  des  arlères  des  muscles  droits. 
les(|nelles  sinit  au  nomltre  d<'  {\i^\\\  pour  cliacnn  de  ces  muscles,  à  Texception 
du  droit  externe  qui  n'en  possède  (in'iiiie  seule.  Mali:ri''  la  prolondenr  <le  leur' 
situation,  on  les  aperi;oil  bien  par  transparence,  à  traxcrs  la  conjonctive  hul- 
haire.  de  la  circonféreiu-e  [)ostérienre  de  lacjuelle  on  les  voit  se  détacher  pour 
s'avaiu'or  concentri(|uement  veis  le  liord  de  la  cornée. 

2"  Veines.  —  Les  veines,  au  noml)re  d'une  ou  deux  pour  (  liaque  artère, 
accompagnent  généralement  celle-ci.  Celles  de  la  conjonctive  palpébrale,  de  la 
conjonctive  du  cul-de-sac  et  de  la  majeure  partie  de  la  conjonctive  oculaire, 
vont  se  jeter  dans  les  veines  palpébrales.  Nous  avons  vu  que  celles-ci,  par  l'in- 
terniédiaire  do  l'arcade  veineuse  du  bord  convexe  du  tarse,  aboutissent  aux 
veines  du  muscle  reloveur  et  des  muscles  droits. 

Dans  le  territoire  do  la  conjonctive  oculaire  irrigué  par  les  artères 
ciliaires  antérieures,  les  veines,  également  au  nombre  d'une  ou  deux  pour 
chaque  artère,  vont  se  jeter,  en  accompagnant  celle-ci,  dans  les  veines  des 
nuiscles  droits.  Ces  dernières  sont  tributaires  de  la  veine  ophtalmique.  —  Los 
veines  ciliaires  antérieures,  moins  apparentes  et  l)eaucoup  plus  ramifiées 
([ue  les  artères  cor- 
respondantes, for- 
ment autour  do  la 
cornée,  dans  une 
étendue  de  o  à 
G  millimèti'es,  une 
.sorte  de  réseau 
épiscléral,  réseau 
plexiforme  à  mail- 
les serrées,  qui  de- 
vient bien  apparent 
dans  les  cas  d'hy- 

perémie   (Merkel). 

Fui.  73").  —  X'aisseaiix  lyinphaliiiuos  des  conjonctives  sclérale  (2) 
'V'   Lu  innitat i-  ^'  cornéenne  (I)  injectés.  (D'après  Waliieyer.) 

qnes.  —  Les  lym- 
phatiques  de   la   conjonctive,    bien    étudiées   par   Toichmann    {Da^    Sauga- 
der^ystem..  ].e\])zig,  1801).   Leher  (Monatf^bl.  f.  Augenheilk.,  1800).  Sappey. 
Fuchs,  etc.,   forment  dans  le  derme  de  cette  muqueuse  deux    réseaux  reliés 
entre  eux  par  des  anastomoses  perpendiculaires  ou  obliques.  L'un,  superficiel, 


/  ^p    h/)iti)li<il 


I  -./>    lipniilt/it 


Vais,  lymplial. 


Tt'Oiu:  lympJial. 


W 


[PICOU.] 


1-200  ANNKXES  \)E  F/oi:!!.. 

sitiu-  inuiu''ilial('iiM'iil  au-clcssniis  des  capillaires  san^iuins,  se  couipost-  de 
capillaires  lviii[)liali(|uc.s  lins  on  de  jiotit  diaiiirtrc.  L"aulrc.  profond,  j)la<-r  à  la 
liniile  des  deux  conclics  du  dcrnic  de  la  conjonctive,  est  formé  de  «-apillaires 
lynipliaticjnes  d'un  j)lns  <;rand  diamètre.  Les  j)lus  gros  de  ces  derniers  occupent 
dans  le  derme  la  couche  profonde  ou  lihreuse.  et  quelques-uns  possèdent  des 
valvules  (Li:ni;ii.  (h'iife-Sami^rlL,  XI,    Md  II,  1903). 

Dans  la  région  du  limhe  corné(Mi,  les  caj)illaires  lymphatiques,  d'un  calihre 
1res  minime,  forment  un  réseau  étroit  à  mailles  tiès  serrées.  Ce  réseau  s'élargit 
à  sa  périphérie,  en  même  temps  que  Ton  voit  augmenter  le  calihre  des  capil- 
laires qui  le  forment.  Vers  le  hord  de  la  cornée  on  le  voit  communiquer 
directement  avec  les  lacunes  et  les  canaux  lyMi|tliatiques  de  celle-ci  (Leher, 
Waldever). 

Les  troncules  lvMipii;ili(|iies  \\v>  des  réseaux  j)récédents  cheminent  dans  la 
couche  profonde  du  derme  de  la  conjonctive,  et  se  dirigent  vers  les  commis- 
sures palpéhrales.  où  ils  \iennent  s'unir  aux  lymphatiques  des  paupières, 
(jomme  ces  derniers,  ils  vont  se  jeter  :  en  dedans  dans  les  ganglions  sous- 
maxillaires,  en  dehors  dans  les  ganglions  parolidiens. 

Xkrfs.  —  Les  nerfs  de  la  conioiiclixc  proviennent  :  en  dedans,  du  nerf 
nasal  externe:  autour  de  la  corm'e,  des  nerfs  ciliaires;  et  en  dehors,  du  nerf 
lacrvmal.  Ce  dernier  prend  à  l'innervation  de  la  conjonctive  ime  part  heaucoup 
[dus  considérahle  qu'à  celle  des  paupières.  Les  filets  des  nerfs  ciliaires  destinés 
à  la  zone  de  la  c(»njonctive  qui  entoure  la  cornée,  traversent  la  scléi-olique  à  "> 
ou  6  millimètres  du  hord  de  celle-ci.  Ils  formcMit  à  la  face  profonde  de  la  con- 
jonctive oculaire  un  riche  [)le\us  <li'Iical.  dont  les  divisions  nlliiiic-  \  leniinil 
ahontir  à  des  corpuscules  de  Ivrause  ou  se  lerminenl  lihrement  dans  re|)ilhé- 
I  in  m.  (les  modes  de  terminaison  s'ohsin'vent  d'ailleurs  également  dans  les  autres 
|)ortions  de  la  nui(|ueuse  conjonctivalc;  nous  allons  avoir  à   y  revenir. 

En  traitant  par  l'acide  osmique  des  land)eaux  de  la  conjonctive  étalée,  il  est 
facile  de  voir  les  nerfs  à  mvélini».  colorés  par  cet  acide,  se  distrihuer  sous  forme 
lie  ramilicalioiiv  d(''lié(>s  au  sein  du  tissu  conjonctival  (\  illard). 

Teriiiin((i-<(ii(><  par  l'.rl i-rniUr^  lihic^.  h"après  Dogiel.  les  lihres  nerveuses, 
parvenues  à  une  cerhiine  distance  <le  r('-|tithéliuni.  perdent  pour  la  plupart 
leurs  gaines  de  myéline  el  lormenl,  |»ar  leurs  lamilicalions  dirigées  dans  tous 
les  sens.  \\n  jn'emier  plexus  qudn  peu!  suivre,  dans  les  couches  superficielles 
du  derme  de  la  conjonclixe.  jusiprau-dc^ssous  de  l'épithélium.  De  ce  pU\ru.< 
S0î<s-C7;i7/a'//"/ se  délaclieni  une  foule  (l(>  Unes  ramiiications  secondaires  sans 
myéline  qu'on  V(tit  (dles-mémes  s(^  résoudre,  au-dessous  de  la  hase  «les  cellules 
lie  la  couche  é|)ithéliale  la  plus  profonde  i-n  divisituis  vari(]ueuses  plus  ou 
moins  ténues.  Ces  dernières,  s'unissant  les  unes  aux  antres,  foinient  des  mailles 
serrées  (|iii  encadrent  les  h.ises  des  cellules  épilhéliales.  C'est  le  /*!(•. rt(.<  uttrr- 
rpilliéll'il.  dii(|iiel  se  détachent  (h>  très  peliles  lihrilles  finement  variqueuses 
dont  la  |ilu|iail  [M'iièlrenl.  en  serpenlaiil.  enl  re  Ii'-  cellnic-  cpillielialcs  d.uis 
les(|uelles  un  rerl.iiii  nonihi-e  paraissenl  --e  lerniiner  lilnemen  I  (  I  togiel.  Uacli. 
IVnsa). 

I)"a|»rès  Hacli.  les  plexu^  ipie  nous  venons  de  dt'ci-ire  ollriraienl  un  dc\elop- 
peinenl  Ion!  ;i  fail  reniar(|nalile.  en    deux  n'-gions  di>  la  conjonclne  palpchrale. 


(;u.\.i(i\<.ii\i;. 


I  2m  I 


r(''[)Oii(l;iiil  :  riiiic.  au  l)i>i-(l  (•luivcxc  du  lai'sr,  cl  l'aiilir.  an  hoMi  lihrc  de  la 
|»aii|)irn'.  Au  si-iii  de  ces  plcxii^,  i'ciisa  miciiIkuiiic  la  |)n'-riicc  de  cri-laiiics 
luniialKiiis  assez  sciiildalilrs  à  rcllo  (in'iiii  Liiaiid  iMimiin'  d.iiitciirs  (Hcl/.ius, 
h'iisai'i)  diTi-ixciil  (onmic  n-liiiics  iiaiii^liouiiai  les.  Aiilmii'  des  ^'•landes  de 
Krausc,  j'ni.-a  a  |iii.  m  (HiIit.  (discTNcr  iiii  vcnialdc  n'scaii  iiri-\cii\  (|ni,  dans 
cliarniu' df  SCS  mailles,  ((tiiiprciiail  uiu'  cellule  ^laiidiilaii-e  ;  de  cf  réseau  s(^ 
détacliaieul  de  liues  lilnilles  \ariqueiises  péiiôtraiit  cnln;  les  cellules  et  venant 
nièiiie  se  leiiniiici-  liliiciiiciil  dans  leur  intéru-ur.  Enfin,  an  niveau  de  la 
caroncule  lacrvniale.  .Mcrkel  si^^nale  des  terminaisons  nerveuses  dans  les 
gaines  des  poils  follets  de  celte  ré<iion. 


■  "(■•.■fé!?=^. 


-  t.'nrpusc.  nerv. 


FiG.  730.  —  Papilles  neiveuscs  de  la  partie  innr- 
ginale  de  la  conjonctive  palpébrale.  (D'après 
Do-icl.) 


reriiiinaixons  ])ni'  corpuscule-^  de  Krause.  —  Certains  auteurs  ont  décrit 
dans  la  conjonctive  des  corpuscules  de  Pacini  et  de  Meissner,  qu'on  observe 
|)rin(i|ialemeiil  clie/.  les  animaux, 
('.lie/,  riiomme,  W  .  Krause,  en 
l(S.")S,  (>l  après  lui  C.iaccio.  Lonp- 
wortli  (Arrh.  /'.  iiiikr.  Anul., 
I(S7.")).  l*oncet  [Arc/i.  de  p/n/sinl.. 
I(S7.")),  Sucliard  {A)ch.  de  p/nj^^ial.. 
I8S4),  et  Dogiel  ont  décrit  dans 
la  conjonctive  des  corpuscules  qui 
se  rapprochent  j)ar  leur  structure 
de  ceux  de  Meissner  :  ce  sont  les 
corpu><culcs  de  Krause.  Ceux-ci 
abondent  surtout  dans  le  domaine 

du  nerf  lacrymal,  c'est-à-dire  dans  la  partie  supéro-externe  de  la  con- 
jonctive (Ciaccio.  Poucet);  mais  on  les  trouve  aussi  en  assez  grand  nombre 
dans  la  région  du  limbe  cornéen,  innervée  par  les  nerfs  ciliaires.  Là 
oîi  ils  existent  en  plus  arrande  abondance,,  on  en  trouve  de  o  à  (>  par 
40  millimètri's  carrés.  Leur  forme  est  généralement  ovoïde,  à  grand  axe 
parallèle  à  celui  de  la  papille,  ou  plus  ou  moins  perpendiculaire  à  l'arête  du 
pli  conjonclival  qui  les  contient.  Il  y  en  a  de  deux  espèces  :  les  uns  petits,  de 
20  à  40  y,  occupent  surtout  les  papilles  du  bord  libre;  les  autres,  plus  consi- 
dérables, de  40  à  80  a,  peuvent  se  rencontrer  dans  toutes  les  régions  de  la 
conjonctive.  Ils  siègent  presque  toujours  à  très  peu  de  distance  de  l'épitliélium  : 
aussi  les  rencontre-t-on  tout  à  fait  au  sommet  des  papilles  et  sous  l'arête  des 
plis  microscopiques  de  la  conjonctive  tarsienne.  Mais  on  en  trouve  également 
de  plus  profonds,  comme  par  exemple  à  la  base  des  plis  précédents,  ou  dans  la 
coucbe  cellulaire  là(  lie  profonde  de  la  portion  orbitalre  de  la  conjonctive.  C'est 
même  dans  cette  dernière  région  qu'on  observe  les  plus  volumineux;  ces 
derniers  peuvent  être  composés.  Généralement  cependant  les  corpuscules  de 
Krause  sont  simples  et  isolés,  bien  que  pouvant  former  de  petits  groupements 
de  0  ou  It  (Dogiel). 

Les  corpuscules  de  Krause  sont  formés  extérieurement  d'une  enveloppe  à 
plusieurs  couches  de  nature  conjonctive,  continues  d'une  part  avec  la  gaine  de 
Schwann,  et  d'autre  part  avec  la  gaine  de  Henle  du  nerf  afférent  (Longworth, 
Dogiel)  ;  entre  celles-ci  se  trouvent  enfouis  les  noyaux  plats  et  ovales  de  minces 

POIRIER  ET   cirAurv.  —  \'.  76 

[PICOU.] 


1202 


ANNKXES    l»i:  I.mKII. 


r,-U.  ptalr 


cellulfs;  (L's  dernières  taftissenl  inbJriL'uremfiit  la  cdikIic  la  plus  iiilcinc  qui 
s'applique  directeniout  sur  la  masse  centrale,  (lelle-ci.  loruiée  d'une  subslanfe 
amorphe,  (iiirnient  urannleuse  «(nitiendrait  des  eelluh's  inlerstitielles  (Siidiarfl  I. 

•  oniparables  aux  cellules  taetiles  des  ciupiiseulf- 
lie  Meissner;  mais  Do^iel  n'a  jamais  j)n.  au  sein 
d(\  cette  suhstauee  amor[)lie,  découvrir  d'autri^ 
cellules  que  celles  qui  tapissent  la  iiiuclic  interni' 
lie  la  Niciiilii  aiic  (rcii\rlnj)[>e.  Cliaijllc  corpuscule 
de  Krause  rei.oit  une,  el  parfois  même  deux  liltn-^ 
à  mvélinc.  En  pénétrant  dans  la  mas<e  centrale, 
la  lihrr  ner\eiis('  .idV'ri'nli'  jierd  sa  uividine.  d 
décrit  aussitôt  dans  celle  niasse  une  Inule  danses 
irrégulières,  la  {)lupart  transversales,  ipii  émet- 
tent de  fines  divisions;  celles-ci  se  subdivisent 
elles-mêmes  à  leur  tour  et,  par  leur  enclievétre- 
ment  avec  les  subdivisions  voisines,  rnrnienl  une 
Vu:.  T.iT.  —  Corpuscule  Ici  iiiiii.il  sorte  de  /f/r/.s  terminal  inextricable.  I>e  cvlindre- 
,1c   la    paitio  nrhilai.o  .!.<    la  ^^^  divisions  et  ses  subdivisions  présentent 

conjonclivc.  (I)  après   nii,i:iel.)  ■       i- 

de  nombreux  renflements  de  forme  et  de  dimen- 
sions variées;  ceux-ci  peuvent  occuper  tous  les  points.  jns(|u'aux  anj-de^ 
de  bifurcation  Av>  liitiilles.  Ces  dernières  ne  se  terminent  pas  toujours  dan< 
le  corj)Usciile  :  un  \(»il  en  effet  certains  corpuscules  volumineux  émettre 
à  leur  surface  une.  et  ([uelquefois  même  deux  ou  plusieurs  fibrilles  eirérentes; 
celles-ci  vont  se  terminer  dans  un  corpuscule  voisin  et  peuvent  même  servir  de 
lien  anastomoti(jiie  entre  2  ou  '.\  corpuscules;  enfin,Hd'autres  fibrilles  (dïérenle-^ 
iraient  se  terminer  dans  réj)itliélium.  Doaiel.  qui  décrit  cette  ili^po<itiiiii.  dit 
iavoir  souvent  reiicoiitri'-e  dans  la  coiijoncli\e  bulbaire. 


\l>P\Ui:iL    LACIWMAL 


La  |irolecli(iii  du  L;liil»e  onilaire  se  Inuive  assurée  du  côti'  de  la  l'ace  non  stMi- 
lemeiil  par  les  paupières  el  la  conjonctiN c.  mais  encore  |>ar  un  a]ip;ireil  dont 
les  fonctions  ont  [»oiir  but  de  faciliter  le  :.:lisseineut  d<>  ces  parties  sur  rbémi- 
spbère  antérieur  de  Tieil.  tout  imi  maintenant  à  la  surface  de  celui-ci  \\n  certain 
degré  conslani  irimniiilib'  iiècessjiire  ;i  la  \  ilalili'  de  son  épit  lii'linm .  juive  de 
couclie  suj)erlicielie  capable  de  le  ineltre  à  l'abri  de  laclion  tles  corps  et  ranger-^ 
et  surtout  de  l'évaporation.  Cet  appareil  a  rei;u  le  nom  A'appixi'ril  Imnjmal . 
[..es  vertébrés  qui  vi\enl  dans  l'eau  (Poissons),  l'Ian!  |ilacé>  dan<  ile^  conditions 
propres  à  rendre  cet  ap|)areil  su|ierllu.  s'en  Ironxciil  natnrelieiiient  privi's. 

Il  ne  suffit  pas  à  la  fac(>  antérieure  de  jnil  d'iMie  Imineclce,  il  laiit  encore  «pie 
le  li(]uide  (pii  la  liiluiiie  et  qui.  piuir  |U'évenir  l'éx  aporatioii,  doit  toujours  se 
trouver  en  certaine  ipiantite.  puisse  rapidement  si'  débarrasser  de  son  excédent 


M'i'Miiii.  l.\<.l;^  \i  \i..  1203 

ail  muxi'ii  «II'  \(»i('s  sj)(''rialrs  (l',il)S(H|irmii.  l/apparcil  laiiviiial  duil  (Itnir  si;  coiii- 
[inscr  :  I  (l'ftiyaiK's  siMivlaiil  <c  li(|iii(l(';  J"  tlf  ifuiiliiils  <|csliii(''>  à  en  drbar- 
rasscr  lirll,  r"r-.|-,i-i|in'  rrs|ia(n  inlra  rMiijuiiili\  al.  I."a|i|)arcil  Lilamliilairc  dcs- 
liiK'  à  srcit'lci-  le  li(|iiiilt'  (|ui  lial;.:ii<'  la  ((iii  jomlix  r  se  iiinnlrc  d'aliiud  dans  la 
sri'ic  de--  \  rilrlni's  à  \  ic  ai'i'iniiic  soiin  la  luiiiif  d'une  i^laiidc  assez  <(»iii|dexe 
ciccii|»anl.  riiez  leTnliui.  la  |ia  iipiére  liilerieiire.  A  mesure  (|ii'nii  >  l'Iève  dans 
la  série  des  Wiléhrés  à  saii_u  Irnid.  mi  xuil  la  ,i;laiide  en  (|iiesli(iii  se  ilével<i|)|)ei- 
de  plus  en  pins  vers  les  aiiiiles  de  rnil  (in'elle  ne  larde  pas  à  IVancdiir  pour 
\eiiir.  par  ses  deux  e\l  n''niil(''s,  se  liii^cr  liaiis  la  |iaii|nére  <iipi'Mieiiic,  iandi-rpie 
sa  |tarlie  eenlrale  s'alro|)liie  (((iisidéralileineiil.  (ielle-ci  cejieMdaiil  jtersiste  loii- 
junrs  riiez  Ii's  Vertélirés,  iiièine  chez  riloinnu».  à  l'étal  de  vestiges  ri'pi'éscntés 
par  les  L;|,iin!es  s(ins-e<)iij(inili\  aies;  quant  aux  deux  parties  extrêmes,  elles  ser- 
vent à  lorinei-  :  l'une,  en  dedans,  la  glande  de  llarder,  et  l'autre,  en  dehors,  la 
glande  la.(rvinale  (Sardeniaiiii,  Zool.  Anzei;/..  I8S4). —Les  conduits  destinés  à 
déliarrasser  la  cav  ilé  de  la  conjonctive  du  liquide  qui  la  haigne,  conduits  dont 
l'ahoutissanl  est  dans  les  l'osses  nasales,  feront  l'objet  d'un  chapitre  spécial  sous 
le  titre  de  I 'o/<'.s-  lacriimalcs  proprement  ililes.  Bien  que  le  liquide  s'écuulant 
par  ces  \nies  soit  produit  par  dill'érents  organesdont  la  plupart  (glande  de  I lar- 
des des  vertéhrés,  à  sécrétion  blanc  liàlic.  graisseuse,  souvent  ])resque  solide. — 
glandes  conjonotivales  de  Krause  et  de  C.iaccio.  —  glandes  tubuleuses  de  Meule, 
—  glandes  utriculaires  de  Mauz.  —  cellules  calicifornies)  nous  sont  déjà  con- 
nus, le  seul  organe  sécrétant  ([ii'on  ait  l'habitude  de  décrire  chez  l'homme  avec 
l'appareil  lacrymal,  est  la  t/him/c  lacrymale  dont  le  produit  de  sécrétion  a  reçu 
la  déimniiiialidu  plus  spéciale  de  Jnrmes. 


C.i.AM)!-:   LACKY-MALi: 

Définition.  —  I-.a  glande  lacrymale,  formée,  comme  les  glandes  en  grappe, 
de  lobules  distincts  appendiis  à  des  conduits  cidlecteurs  conuinnis.  est 
une  glande  tnbnieuse  composée.  s'ou\ranl  par  un  certain  noml»re  de  canaux 
excréteurs  dans  la  partie  su péro-ex terne  (U'  la  conjonctive  du  cul-de-sac.  et 
avant  ])our  fonction  de  sécrt'der  les  larmes. 

Cararlrre-<  i/cnéraiix.  —  L'aspect  de  la  gland(>  lacrymale  est  éminemment 
lidiiili';  mais.  l)ien  (|ue  ses  caractères  macroscopiques  paraissent  jusqu'à  un  cer- 
tain point  devoir  la  rapprocher  des  glandes  salivaires.  elle  s'en  distingue  déjà 
par  sa  i^cdoration  plus  foncée,  (lelle-ci.  sur  le  vivant,  serait  jaune  rougeàtre,  et 
non  pas  fortement  rosée  comme  le  prétendent  à  tort  la  j)hipart  des  anatoniistes 
(Holmes.  Arrh.  f.  Aiif/en/œilk.,  Bd  XXXIX.  p.  17:;,  1800).  Cette  coloration 
serait  d'ailleurs  sujette  à  de  grandes  variations,  depuis  le  ton  jaune  pâle  de  la 
cire  jusqu'à  la  teinte  hvperémique  la  plus  accentuée  (Kirschtein,  Dissert,  inaïuj. 
lîerlin,  IS9i).  (iénéralement  cependant  la  couleur  delà  glande  lacrymale  paraît 
moins  claire  que  celle  du  tissu  adipeux  de  l'orbite.  Aussi  l'en  distingue-t-on 
assez  facilement  chez  l'adultt-.  mais  moins  facilement  chez  l'enfant  où  la  coh)- 
ration  de  la  glande  rappelle  toujours  plus  ou  moins  la  teinte  pâle  de  la  cire, 
(-liez  la  femme,  la  glande  lacrymale  serait  également  d'une  couleur  plus  claire 
que  chez  l'Imnime  (lluschke.  Kirschtein). 

[PICOL.] 


120!* 


ANNEXES  hl 


ni:  II. 


l)ii)isio7i.  —  D'une 
manière  générale,  la 
Lilaiulf  lacrymale  oc- 
cupe, presque  en  tola- 
lilé,  par  rapport  au 
squelette,  la  fossette 
lacrvmale  creusée  sur 
la  face  inférieure  de 
Tapophyse  orbitaire 
externe  de  Tos  fron- 
lal;  cette  fossette  oe- 
1  iipe,  imniédialement 
CM  arrière  d(i  Tarcade 
nrhitaire,     la      partie 

FiG.  738.—  Les  deux  porlions  de  la  glande  lai-iymale.  leurs        supéro-externe  de  Tor- 
conduits  excréteurs;  embouchure  de  ceux-ci.   (D'après  Sapp'.>y.)     bite.    Chez    l'homme. 

1,  paroi  interiii>  de.  l'orbite.  —  "2,  muscle  orbirulaire  (partie  interne).  —  3,  in-     ]^>    tendon    <lll     UlUSCle 
scrtion  lie  ce  mii.scle  .i  la  partie  interne  du  rei)or(l  orbitaire.  —  4,  anneau  fibreux 

pour  l'artère  nasale  et  le  nerf  nasal  externe.  —  5.  muscle  de  Ilorner.  —  6,  glande  releveurde  la  paupière 
(le  Meibomius.  —  7,  portion  orbitaire  de  la  glande  lacrymale.  —  8,  portion  pal-  sunérieure  et  les  C\- 
péliralc  de  celte  glande.  —  9,  conduits  excréteurs  de  In  glande  lacrymale.  —     "     '     _ 

to,  conduits  excréteurs  accessoires.  —  11,  embouchure  de  ces  conduits.  pansionsflbreuses  rat- 

tachant an  côté  ex- 
terne (le  roi'hitc  iv  bord  externe  de  ce  ninscle  cl  Af  sun  tendon  ainsi  que  le 
bord    externe    du    muscle    droit  siipé-  g 

rieur,    la    divisent   en    deux    parties    :  ^li 

l'une  su[)érieure,  de  beaucoup  la  plus 
iin|)ortantc.  dircclcnienl  en  rappoil 
a\('c  le  squelette  de  l'orbite;  et  l'antre 
inférieure,  accessoire,  en  rapport  avec  le 
tissu  cellulo-adipenx  de  la  cavib'  orbi- 
taire et  la  conjonctive  du  cul-de-sac. 
l.a  première  est  décrite  sous  le  nom  de 
portion  orbitaire  (Sappey)  [glande  la- 
crymale sii|)('Mienre  de  Rosenmiiller. 
glande  innoniinée  de  (ialien.  glande 
lacrymale  orbitaire  de  Cniveilbier. 
groupe  orbitaire  de  IJéraïub  ;  la  si'- 
conde,  sous  le  nom  de  portion  palpé- 
hrale  (Sappey)  [glande  lacrymale  infé- 
rieure de  Rosenmijller,  glandes  conglo- 
mérées de  Monro,  glande  lacrymale  pal- 
pébrale.  glande  lacrvmale  accessoire, 
groupe  palpébral  de  Mi'-raudj. 


I"  PoiiTiox    oiuiiiAïui;.  .\|)|)li(piée 

dans  la    fossette   lacrymale,    contre  le 

périoste  de  l'oritite,  celle  porlion  répond      "'■"'"  •"'  i"an;'lic»le>  excréieurs.  —  s,  conduits  excn- 
,1  |-        I      i-i    ■      ■       I  •  tt'urs  accessoires. —  0,  <-onduil  n.iissant  de  trois  glo- 

a    la   partie   tir    I  lieiiiisiilirrc  l»oslcn(Mir      bulos  glandulaires  inférieurs  aberrants. 


In,.  T.'i'.t.  —  |.t«s  deux  portious  de  la  irlaude 
lacrymale,  vues  par  leur  lace  supérieure. 
il)"a|uvs  Sapjiey.) 

I,  muscle  i-eleveiir  de  la  paupière  supérieure.  — 
•J.  muscle  tlroit  supérieur.  —  3,  muscle  droit  exlernc. 
—  1.  nuiscle  droit  inférieur.  —  5.  petit  oldique.  — 
(i,  portion  orbitaire  de  l.-i  glande  lacrym;de.  —  7,  por- 
tion palpébrale  de  cette  glande,  Iravereée  par  .ses  ca- 


.\l'l'\l:i:il    I.VCliVM  \l 


1205 


(le  rn-il.  coinin'isc  ciilrc  le  Itiird  l'xliriit' du  iiiiisclc  iclcvcur  di-  la  paiipirn'  sii|m''- 
l'itMirrrl  un  plan  lioii/iMital  |iassaii(  par  la  sii[iii-<'  rrniitii-iiialairi-.  l'iilf  alTi'ili- 
«irdiiiaiiriiiciit  la  rniini'  il  un  coiii^  aplati,  plu-  ou  nmins  nxalairc.  a\t'i-  uih- 
lact'  It'^crciiifiil  (•(iM<a\t'  Idunn  r  du  (•ulr  du  "^lulu-  de  I  n-d  et  lltic  laco  coiivcxo 
s'applniiiaMl  dans  la  coiicavili'  de  la  fosse    lacrvmalc.    Son  ;:i'aml  axu  se  Iimuv(î 


Front.  i)it. 


tJtIn,) 

.  <e)it. 

V  opht 

.sup. 

Art. 

opht. 

Et  luit. 

posl. 

,\rl. 

01,1. '. 

N.  opi. 

Cliias)/}.  opt. 


Fui.  70(1.  —  Situation  dans  ["(irltile  de  la  glande   lacrymale.  (D'après  Poirier.) 

ohliqueuM'ul  ilirlyé  en  lias,  eu  arrière  et  en  dehors;  si.  laniit'ntiellenient  à  la 
partie  antéro-interne  la  plus  élevée  de  la  glande,  on  fait  passer  deux  plans  ver- 
ticaux, l'un  frontal  et  l'autre  sagittal,  on  voit  que  rextréniilé  inféro-externe  de 
cet  axe  s'écarte,  en  arrière,  des  7  dixièmes  environ  de  sa  longueur  du  premier 
de  ces  plans,  tandis  que  l'écart  existant  entre  cette  même  extrémité  et  le  plan 
sagittal  ne  dépasse  guère  les  45  centièmes  de  la  même  longueur.  Ceci  montre 
que  la  direction  de  la  glande  lacrymale  orbitaire  est  beaucoup  moins  frontale 
que  sagittale.  Néanmoins,  lomme  les  classiques,  nous  continuerons  à  décrire 
à  la  portion  orbitaire  de  la  glande  lacrymale  :  deux  faces.  Tune  supéro-interne 
et  l'autre  inféro-externe;  deux  bords,  l'un  antérieur  et  l'autre  postérieur;  et 
enlin  deux  extrémités,  l'une  interne  et  l'autre  externe. 

Jîapj)0)'tx.  —  La  face  supéro-exleme  convexe,  tournée  en  dehors,  répond 
au  périoste,  avec  lequel  elle  est  unie  par  l'intermédiaire  de  la  capsule  de  la 
glande:  cette  capsule,  fortement  adhérente  au  périoste,  envoie  en  efTet  dans 
le  parenchyme  glandulaire  de  fines  travées  de  nature    conjonctivo-élastique, 

7G. 


[PICOL. 


1206 


ANNEXES  1>E  l/ollll.. 


Exjjans.  rel. 
Caps,  gland. 

Expans.  dr. 
su  p. 
Gl.  lacrym. 

Liij.  inf. 

Expans.  dr. 
exi. 


M.  tchipor. 


lesquoll(!S  coiicourcnl,  jusqu'à  un  certain  point,  à  la  fixation  de  l'organe.  —  \/a 
face  inféro-internc,  concave  et  légèrement  tournée  en  avant,  répond  au  bord 
externe  des  muscles  releveur  de  la  paupière  supérieure  et  droit  supérieur,  ainsi 
qu'aux  expansions  latérales  aponévrotiques  de  ces  muscles  qui  la  séparent  du 
droit  externe  et  plus  ])rofondénienl  de  l'hémisphère  postérieur  de  l'œil  plongé 
dans  le  tissu  cellulo-adipeux  de  l'orhitc.  —  Le  hnrd  anlj' rieur ,  aminci,  parallèh; 
à  l'arcade  orbitaire  peut,  dans  certains  cas,  dépasser  celle-ci  d'un  ou  deux  milli- 
mètres et  venir  de  la  sorte  se  mettre  en  rapjmrt  avec  le  ligament  large  de  la 
()aiq)ièi-o  supiMieurc;  mais  dans  la  majorité  des  cas  il  reste  dans  la  profondeur 

à  '1  ou  i  millimètres 
.M.rdec.  environ  au-dessus 
et  en  arrière  de  cette 
arcade  (  Holmes).  — 
i^e  boni  pdsti'rieiir. 
plus  épais  que  le 
j)récédent.  répond  à 
l'union  du  (|u;irt  an- 
térieur avec  les  trois 
quarts  postérieurs 
de  la  paroi  supé- 
rieure de  la  cavité 
orbitaire  ;  l'artère 
lacrymale  et  le  nerf 
de  même  nom  abor- 
dent la  glande  vers 
la  partie  externe  de 

ce  bord  qui  répond  au  tissu  (•ellulo-adii)eux  de  l'orbilc.  -  l)<'s  deux  cxlri-mitcs 
plus  ou  moins  arrondies,  l'une,  interne,  répond  au  icicvenr  de  la  paupière 
supérieure;  l'autre,  cxlerne,  repose  sur  la  forte  expansion  latérale  aponévro- 
tique  que  le  muscle  droit  externe  de  l'œil  envoie  au  côté  externe  de  l'orbite, 
expansion  renforcée  par  les  ])rolongements  latéraux  de  même  nature  qui  se 
détachent  des  bords  externes  des  muscles  droit  supi-rieur  et  releveur  de  la  pau- 
pière supérieure.  I/extrémité  exlerne  ne  descend  guère  au-dessous  du  niveau 
de  la  suture  fronto-malaire;  elle  arrive  ordinairement  en  arrière  jusqu'au 
plan  frontal  tangent  au  pôle  postérieur  du  globe  de  l'o'il.  et  parfois  même, 
d'après  Héraud  {(lazcllc  mcdicale  tic  Pn)'i<.  ISri'.l).  principalement  chez  les 
jeunes  sujels,  jus(|u'aux  iiiserlioiis  [tostérieiires  (hi  niii^clr  droit  externe:  dans 
ce  cas,  sa  face  supéro-externe  regarde  légèrement  en  arrière  :  mais  il  s'agit 
évidemment  là  d'un  rapport  tout  à  fait  exceptionnel,  bien  (]ue  I,alTay(r/'. 
ilocl.,  Mordeanx.  IS'.Hly,  dont  l(>s  reclierclies  ont  porte  sur  Il2  sujets,  |)rétende 
avoir  vu  dans  trois  cas  la  glande  sortii-  de  sa  loge  et  se  disperser  jnsiiu'en  arrière 
de  l'o'il,  sous  forme  d'une  traînée  glandulaire. 


l'ic.   7(11.  —  Coupe   transversale   de   Idihile  [»aralU'le    aux    Imrds 
posléricurs  des  doux  os  inalaires  et  passant  Ires  près  di-  ces  liords. 


Cdjjsiule.  —  La  i)ortion  orbitaire  de  la  glande  lacrymale  se  trouve  entourée 
de  toutes  parts  d'une  capsule  propre,  de  nature  conjonclivo-élastique,  qui  la 
sépare  complètement  des  parties  enxiroiiuanles  et  notamment,  eu  arrière,  tlu 
tissu  adipeux  de  l'orbite.    Pour   bien   M>ir  la  |)arlie  postérieure  de  cette  ca[>sule 


\i'i'\i;i:ii    I  \^|;^  \i  \i. 


1207 


((Ui'  iiicnl  le  plus  i:r,iml  imiuhri' des  aiiaictiiiisics  rniit('iii|i()raiiis.  pour  (|iji  l'cx- 
liviiiilt'  rxiciiir  (le  la  Lilaiidi'  laiiviiialc  pldii^crait  (liicclcriiciil  dans  le  tissu 
adipeux  df  riulMlc  il  lanl,  roiiiMic  le  iT|»n''s('ul('  noire  drssiu  l'ail  d'après  un*; 
prépaialinn,  étudier  la  iviriou  par  sou  ci'ité  iulcrue;  ou  peu!  alors  se  rendre 
eoinpie  (|n'il  sedt'-laclie  des  j)arois  sn|térieur(!  ol  externe  de  l'orhile.  à  peu  jjrès 
dans  le  sens  IVonlal.  une  mince  cloison  IVa^ile  cou  jonclivo-i'lasliqiie  doiil  la  li^'^ne 
d'inserlion  en  diditus  |)asse  un  peu  en  avant  du  milieu  de  la  paroi  externe  de 
l'orbite,  (»n  ciU'respond  même  ii  ce  milieu;  cotte  mince  cloison  s'incurve  en 
avant  et  reçoit  dans  sa  concaviti'  le  hord  postérieur  de  la  Lilande  dont  on  peut 
facilement  l'isoler.  I*ar  son  hord  inférieur  et  interne,  elle  vient  se  confondre 
avec  les  expansions  latérales  aponévrotiques  des  bords  externes  des  muscles  rele- 
veiir  de  la  paupière  supérieure  el  droil  siipi'iienr.  ainsi  qu'avec  la  forte  expan- 
sion ([ui  relie  au  <ôté  temporal  du  rebord  osseux  de  l'orbite,  la  face  externe  du 
muscle  droit  externe.  —  Mien  que  se  trouvant  confondue  avec  ces  expansions 
aponévrotiques,  de  même  qu'elle  l'est  en  haut  et  en  dehors  avec  le  périoste  de 
l'orbite,  et  en  avant,  dans  certains  cas.  avec  le  septum  orbitale  doublé  de  l'ex- 
pansion que  le  muscle  releveur  envoie  à  l'arcade  orbitain».  la  capsule  de  la 
friande  lacrymale  conserve  partout  son  iiidi\idualit(''  |iropre.  (>ii  ne  saurait 
donc  la  considérer,  à 

n  111  Scnl.  orhil.  (face  post.} 

1  exemple  de  quelques 
anatomistes.  comme 
un  dédoublement  du 
périoste  de  l'orbite  : 
ce  prétendu  dédou- 
Idement  n'est  en  réa- 
lité ([u'une  simple 
apparence.  —  En  de- 
dans, on  voit  la  cap- 
sule se  porter  direc- 
tement du  toit  de  la 
cavité  oi'bitaire  an 
bord  externe  du  mus- 
cle releveur  de  la 
paupière  supérieure 
et  de  son  tendon  qui 
lui  adhèrent  intime- 
ment. 


..Caps,  fjland. 


l'iéfyg.  eœl. 


.J'Iérijg.    iul. 


7(i2.  —  r.npsulo  ot  lipainent?  de  la  iitaraiL-  lacrviiialc  oïliitaire. 


Liijoments.  —  J)e 
l'intérieur  de  la  cap- 
sule que  nous  venons 
de  décrire  se  déta- 
chent de  fines  travées  conjonclivo-élastiques  qui  pénètrent  dans  le  paren- 
chyme glandulaire  et  servent  à  le  fixer;  au  niveau  de  l'extrémité  interne  de  la 
glande,  ces  travées,  plus  nombi*euses  et  plus  épaisses,  forment  une  sorte  de 
ligament  qui  vient  s'insérer  sur  la  paroi  supérieure  de  l'orbite,  en  dehors  du 
bord  externe  du  muscle  releveur  de  la  paupière  supérieure,  et  en  arrière   de 


[PICOU.] 


1-208  ANNEXES  DE  L'OEIL. 

l'arcade  orl)ilairc.   (^ost  le  lii/ainrul  ><i(^jii'n.<eur  '/-'  l"  f/lan>le  lacri/in'ilr  ou 
lif/ami-nl  de  Sœmmcrinr/. 

Dans  l'angle  (|ii('  foiine,  avec  le  srjuelette  du  côté  temporal  du  rebord  df 
Torliite,  l'insertion  des  e.\})ansions  latérales  «les  muscles  releveur  delà  paupière 
supérieure,  droit  sujjérieur  et  droit  externe,  la  friande  lacrymale  adhère  à 
celles-ci  par  l'intermédiaire  de  trousseaux  fibreux  assez  résistants  dont  il  est 
fait  mention  dans  Tanalomie  de  Scliwalbe.  L'ensemble  de  ces  trousseaux  fibreux 
jieut  être  considéré  comme  une  sorte  de  lirjamcnt  in fV' rieur. 

Scliwalbe  signale  en  outre  un  feuillet  fibreux  qui,  partant  du  périoste  de 
l'orbite,  vers  le  milieu  de  sa  paroi  externe,  aborderait  et  engloberait  même  en 
se  dédoublant  la  partie  postérieure  delà  glande.  Nous  avons  pu,  à  la  place  de 
ce  feuillet,  observer  un  trousseau  fibreux  assez  résistant  qui.  se  détafhant  du  pé- 
rioste orbitaire,  au  niveau  de  l'iusertion  de  la  cloison  postérieure  de  la  capsule 
glandulaire,  accompagne  les  rameaux  df  la  branche  supérieure  du  nerf  lacry- 
mal au  moment  de  leur  j)énétralion  dans  le  parenchyme  de  la  glande.  On  pour- 
rait décrire  ce  trt)usseau  fibreux.  «|ui  parfois  j)eut  devenir  la  source  «le  cer- 
taines difficultés  au  cours  de  Textirpaliou  de  la  glande  lacrymale  (Holmes), 
comme  un  véritable  Uga/itfnt  pnxtr rieur. 

Enfin  de  l'union  du  tiers  antérieur  avec  les  deux  tiers  postérieurs  de  la  fare 
inféro-interne  se  délacbe  un  é|iais  li-nusscau  lilircux.  sorte  àe  lif/ament  interne 
qui  accouq)agne  les  coiiduils  excréteurs  de  la  glande  et  contient  entre  ses  fais- 
ceaux de  loul  petits  lobules  glandulaires. 

Aucun  des  ligaments  que  nous  venons  de  décrire  ne  présente  ordinairement 
une  grande  solidité  et,  souvent,  rien  de  plus  aisé  que  de  les  détruire  par  une 
simple  traction.  Ces  trousseaux  de  tissu  <'onjonctif  condensé  représentent  bien 
plutôt  lies  pédicules  vasculo-nerveux  que  de  véritables  ligaments,  .\insi  le 
ligament  suspenseur  de  So'mmering  renferme  de  fines  divisions  vasculaires 
qui,  des  vaisseaux  lacrvmaux,  se  portent  au  périoste  ainsi  qu'aux  muscles 
releveur  de  la  paupière  supérieure  et  droit  supérieur;  —  le  ligament  infé- 
rieur renferme  les  divisions  anastomotiques  qui,  des  mêmes  vaisseaux,  se  ren- 
dent à  des  divisions  analogues  provenant  tles  vaisseaux  temporaux  profonds 
antérieurs;  il  contient  en  Dutie  les  fines  ramifications  provenant  du  filet 
anastomotique  étendu  du  iierl'  lai  iviiijil  au  rameau  orbitaire.  ramifications 
nerveuses  principaleineiil  deslinées  à  la  i;lande:  —  le  ligament  postérieur 
forme  ((imiiie  une  sorte  d'oigaue  protecteur  aux  \aissi'aux  et  nerf  lacrymaux  ; 
—  enfin  le  ligament  interne  semble  plus  spécialement  destiné  à  ser\iide  tuteur 
aux  conduits  excréteurs  de  la  glande. 

Uimensians.  — Les  dimeusious  de  la  partie  militaire  de  la  glande  lacrymalt» 
dont  le  poids,  d'a|)rès  Krause.  atteint  à  peine  (l  gr.  <i7.  sont  en  général  assez 
variables;  aussi  les  trouve-l-on  uu  piMi  ilillérenles  dans  chaque  traité  d'analo- 
mie.  On  peut  néanmoins  considérer  la  glande  lai-rymale  comme  (dTraut  tlans 
son  plus  grand  diamètre,  (larallèle  à  l'arcade  orbitaire.  \ine  l.iii:jrueur  de  deux 
centimètres  environ:  et  dans  S(Ui  plus  petit  diauièti-e  mi  diauielre  sagittal,  une 
étendue  d'un  centimètre  à  uu  centimètre  t>t  demi.  OuanI  à  l'épaisseur  delà 
glande,  elle  ne  Narieuuère  :  un  la  ti'onverait  en  ellet  toujnurs  comprise,  d'après 
Hock.  enire  .'!  et  "i  millimètres.  (»iia  i>i-i'teiidii .  à  lurl  vrlcui  ni>u<.qu(^  la  glande 


\i'i'\i;i':ii,  I  \(  l;^  m  \i  .  1209 

larrviiialc  snail  priipurlifiii  nrlN  nicnl  jiliis  (!»'■%  cldpjirc  cUcy.  la  ('(■iiimc  (|iic  clic/, 
riionmic.  hciaiid  adiiii'l  ilc  <nii  n'ilc  (|ircil<'  sciait  rclalis  ciiiciil  plus  ^rossr 
«lie/,  renia  lit  lie  Sun  I  (I  ans  i|  ne  rhc/  I  ad  n  Ile,  tandis  ipie  Kii'selislcni  la  I  l'niiv  e 
(lie/,  le  nniivcaii-iic  judpdiliiniiicllciiieiil  plus  |)cli(c  ipie  dans  l'à^c  imir. 
Dapics  ce  dernier  aiileiir.  en  elle!,  les  diiiiensiniis  de  Idiliile  et  du  iilohe  iieii- 
laire  de  renlanl  i|ni  \  leni  de  nailre  repn'senleiil  en\ir<in  la  initilié  on  les 
;{  riii(|iiièiii('s  (le  ci-lles  de  l'adillle,  laiidis  »|iie  les  ineiisiiialinns  de  la  jrlaiidc 
laci-viiiale  ddiiiieiit  elie/ le  m»iiveaii-iié  des  valeurs  re|)réseiilaiil  loiil  an  plus  le 
(inarl  un  le  fiers  de  relier  (pidii  relè\c  sur  I  limnine  arrixi'  à  son  efiniplel  di''\e- 
l(»|)p(Miu'iit  ;  mais  à  parlir  de  la  Iroisieiii,'  ou  de  la  ([ualrienie  année,  on  voit  la 
1; lande  auuuicnliM-  raj»ideineiil  de  volume,  et  sa  croissance  élaiif  même  relali- 
xcincnl  plus  rajtide  (|U!(elle  de  l'orliile.  on  s"ex[)li(jne  JnrI  hicn  (ju'à  Tàiic  de  N 
on  1(1  ans,  elle  |)aiaisse  projioi'lioiimdlement  plus  ^Tosseiiiie  clie/  laihilte.  (.lie/, 
le  \  ieillard,  la  ;^lande  lacr\  iiiale  s"alro|)liie  comme  tous  l(>s  autres  (U'iiaiies. 

'2"  l'ounoN  rAi.i'Kiiu  \i.i..  La  porlitni  palpélirale  de  la  ;,:lan(le  lacr\  niale  esl 

rormée  de  \'.\  à  'i(l  lobules  (Sappey)  de  toutes  dimensions,  les  uns  ovalaires,  les 
autres  arrondis.  L'ensemble  de  tous  ces  lobules  représente  à  peine  la  moitié  de 
la  piniion  orbitaire,  au-dessous  de  laquelle  la  portion  palpébrale  se  trouve 
située,  dans  là  partie  externe  de  la  paupière  supérieure.  Bien  que  séparées  liine 
de  l'autre  par  le  plan  libreux  résistant  que  forme,  avee  Texpansion  orbitaiie 
du  muscle  droit  supérieur,  le  tendon  du  muscle  releveur  de  la  paupière  suj)é- 
rieure,  les  deux  portions  orbitaire  et  palpébrale  de  la  glande  lacrymale  parais- 
sent se  continuer  au  moyen  de  petits  lobules  glandulaires  occupant  des  sortes 
de  brèches  ménagées  dans  ce  plan  libreux.  ïlntre  les  divers  lobules  de  la  portion 
palpébrale  existent  des  intervalles  d'autant  plus  irrands  qu'on  s'éloigne  du 
centre  de  la  glande;  dans  ces  intervalles  ou  rencontre  souvent  des  lobules  de 
second  ordre  inliniment  jilus  petits,  dont  Hocevar  (voy.  Conjonctive)  nous  a 
donné  une  description  assez  détaillée.  (Uiaque  lobule  j)ossède  une  capsule  |U"o- 
pre;  mais  il  n'existe  ])ùur  la  portion  palpélirale  rien  de  comparable  à  la  capsule 
fibreuse  qui  ferme  détentes  parts  la  loge  de  laporti(Ui  orbitaire.  Les  liinitesdc 
la  portion  palpébrale  sont  en  eiTet  des  jdus  difTuses  ;  si  en  dedans  elle  nés  étend 
guère  |dus  loin  (|ue  rextrémil»'  interne  de  la  portion  orbilaire.  on  peut  la  voir 
en  revaucbe  franchir  en  dehors  les  limites  de  la  conimissnii'  extcM'iie  des  jtau- 
pières  et  venir  disperser  ses  lobules  aberrants  jusqiii' dans  le  tissu  ((dlulaire 
sous-cutané  de  la  moitié  externe  de  celle-ci  (llocevar).  Néanmoins,  pour  la  com- 
modité de  la  description,  on  peut  considérer  la  portion  palpébrale  de  la  glande 
lacryniale  comme  une  sorte  de  masse  aplatie,  irrégulièrement  quadrilatère, 
dans  laquelle  on  distingue  deux  faces  :  lune  supérieur*^  et  l'autre  inférieure; 
deux  bords  :  l'un  extérieur  et  l'autre  postérieur  ;  et  enfin  deux  extrémités  :  l'une 
interne  et  l'autre  externe. 

f}a/ijiorls.  —  La  face  supérieure  est  en  rapport  avec  re.xpansion  libreuse  du 
muscle  droit  supérieur  et  le  tendon  du  muscle  releveur  de  la  paupière  qui  la 
séparent  de  la  portion  orbitaire.  La  face  inférieure  repose  sur  la  conjonctive  du 
cul-de-sac  et,  par  sa  partie  la  plus  reculée,  sur  la  graisse  de  l'orbite.  Le  bord 
antérieur,  d'où  émergent  les  canaux  excréteurs  de  la  glande,  est  parallèle  au 
bord  convexe  du  tarse  dont  il  n'est  séparé  que  par  un  intervalle  de  'i  à  o  niilli- 

[ricou.] 


1210  ANNEXES  HE   l.(i!:iL. 

iiiMrcs  environ  (Sapjtev).  Le  boni  jxtstt'iiciir  cornjjris  cnlrc  le  muscle*  droit 
cxlcrnc  et  les  expansions  latérales  des  muscles  droit  supéiieur  et  reli'veur  delà 
paupière  supérieure,  au-dessous  desquelles  il  se  trouve  situé,  peut  venir  profon- 
dément, en  contournant  ces  expansions,  se  confondre  avec  le  bord  postérieur 
de  la  portion  orbitaire.  L'extrémité  interne  arrive  au  même  niveau  que  l'extré- 
mité interne  de  cette  dernière.  Enfin  l'extrémité  externe  occupe  la  région  delà 
commissure  externe  des  paupières,  empiétant  môme  parfois  sur  la  pan[>iéie 
inférieure  par  un  ou  deux  de  ses  principaux  lobules. 

.")"  Ca.naix  iJxcitKi  i;i  us.  —  Iaîs  canaux  excréteurs  de  la  glande  lacrvmale.  bien 
étudiés  par  Gossel in  (Arr/i.  gén.  deméfl.,  1843),  Sappey(^jJ«3.  méd..  185.3)  et 
'filiaux  {Gaz.  inéd.,  I<S('»()),  doivent  être  divisés,  d'a|)rès  Sappev,  en  canaux 
principaux  et  canaux  accessoires.  Les  premiers,  au  nombre  de  3  à  3  (Sappev) 
ou  de  deux  seulement  (Gosselin),  provenant  de  la  portion  orbitaire  delà  glande 
laci'vmale  émergent  ordinairement  de  sa  face  inférieure,  près  de  son  bord  anté- 
rieur et  souvent  même  ;ui  niveau  de  ce  bord.  (M)liquement  dirigés  en  bas  et  en 
avant,  ils  traversent  la  glande  palpébrale  et  viennent  s'ouvrir  à  la  surface  de 
la  conjonctive  du  ciil-de-sac.  D'après  Sa])j)ev.  les  canaux  princij)aux  recevraient 
latéralement,  sous  des  angles  très  aigus,  la  plupart  des  canaux  excréteurs  de 
la  porli(»ii  palpi'lirale  de  la  glande  lacrvmale.  Pour  Gosselin,  au  contraire,  les 
canaux  excréteurs  des  deux  portions  de  cette  glande  resteraient  indépendants 
dans  loMJe  leur  étendue.  Sur  1  "")  cas,  Tillaux  a  observé  treize  fois  la  disposition 
déci'ite  par  (iosselin,  et  deux  fois  seulement  celle  ((ue  Sappev  considère  comme 
normale. 

l^es  canaux  excréteurs  ind(''])endants  de  la  portion  palpébrale  on  canaux 
rtrccssoï'res siégeraient  exclusivement,  pour  Sappeyqui  n'en  rec(»nnail  (piedeux 
ou  cinq  tout  an  plus,  dans  les  régions  extrèmesde  la  glande.  Scb\\albe  prétend 
([u'on  les  trouverait  surtout  bien  développés  vei's  le  coté  supéro-interne  de 
celle-ci.  Pour  Gosselin,  au  contraire,  ou  peut  les  rencontrer  an  nombre  de  (là  S 
disséminés  dans  toute  l'étendue  de  la  région  occupée  par  la  glande. 

Les  canaux  accessoires  et  les  canaux  principaux,  rectiligues  et  parallèles 
entre  eux.  représentent  des  sortes  de  conduits  cylindriques  à  j>arois  délicates, 
d'un  calibre  moven  de  (I  mm.  03  à  0  mm.  04  (Sappev)  et  d'une  coloration 
blancbàtre  ([ui  |»eMl  les  l'aiic  conrondre  a\ec  de  fines  veinules  entièrement 
exsangues  ou  même  avec  des  tilets  nerveux,  (le  n'est  qu'avec  la  plus  grande 
dinicnlté  ([non  arrive  généralement  à  les  découvrir,  bien  (pie,  d'après  .Merkel. 
leiii'  profondeur  au-dessous  de  la  peau  ue  dépasse  guère  ordinairement  7  ou 
'.I  millimètres. 

Les  canaux  excréteurs  de  la  glande  lacrvmale  s'ou\  reni  (lan<  la  partie  supi'- 
rieure  et  externe  de  la  conjonctive  du  cul-de-sac.  à  très  peu  de  distance  du  fond 
de  celui-ci  et  indépendanuuent  les  uns  des  autres,  par  des  orifices  arrondis  et 
distincts.  Tous  ces  (»rilices,  au  uondire  de  12  à  l'i,  se  dis|>osent  suivant  une 
ligne  à  |)eii  près  régulière  concave  en  bas  cl  en  dedans,  pai'alleli'  an  l'oiid  du 
cul-de-sa(;  c(»njonctival  et  située,  d'a|)rès  Sappev,  à  'i  ou  "t  millimètres  environ 
an-dessus  du  bord  convcwe  du  tarst\  (les  orifices  sont  séparés  les  uns  des  autres 
par  des  intervalles  assez,  rcgidiers  cpie  Sa|)pev  è\ahie  à  3  niillinièires.  mai-  (|ui 
restent    en   réalité  liii'u    an-desst)ns  de  ce  cbilVre.  Luire  les  plus  grands.  pro\t'- 


\i'r\i;i:ii.  i.\(;i;v\i.\i.. 


121 


■^m. 


liani  siirlniil  des  |(;i|-|ics  ex  Iciiirs  dr  l;i  t^l.imlc.  s'en  i  II  Icrcillciil  (le  plus  petits 
(le  loiilcs  (liiiirnsiDiis.  Le  |iIiin  laruc  de  Inii^  cdiicsiioikI  m  arrière  de  la  coinmis- 
siiri'  e\lerii('  des  |),iiipi(''i-es,  an  canal  eM-ndcnr  le  (ilii<  \  (ilniniiiciix.  «aiial  diuil 
le  caliln-c  |iiini  rail,  dans  ccrlains  cas,  allcindrc  ins(|ir.i  (»  nnii.  d'i-i»  (Scliwallir). 
Ilyill  -"iLinali'  cncure,  aii-dcssnns  de  la  cdmini^sii  rc  cxIitiic  des  paupières,  un  ou 
deux  canaux  excréteurs  (|ui.  |u-(»veiiant  do  la  |M»rti(»ii  palpi'-hrale,  \  icndialenl 
s'diivrir  dans  la  cdiijunctive  du  cul-de-,sac  de  la  pau|)ièi'e  iiiférieui'c. 

La  description  (|ui  piiM-ède  i-(-j)ond  au  type  classique  considéré  coin  me  noruiai. 
^lais  ce   Ivpe,  d'après  liui  l<,  ^ 

sérail  loin  d'èlre  constant. 
Sur  1(1  siijels.  anlreiiieiit  dil 
sur  xiufit  y(!ux  dilîéreals, 
<-e  dernier  auteur,  eu  elTef. 
n'a  |)U  le  l'enconlrcr  (|iie 
V)  l'ois.  Dans  lous  les  autres 
<'as,  la  portion  orhilaire  de 
la  «iiande  lacrvuiale  s'écar- 
lait  du  tvj)e  normal,  soit 
par  la  proroudeiir  plus 
izrande  de  sa  situation  dans 
la  cavité  de  l'orbite  (4  fois), 
soit  par  la  direction  de  son 
i^rand  axe,  l'rontale  flans  un 
cas,  sagittale  dans  un  autre, 
ou  encore  par  celk;  du  dia- 
mètre représentant  sa  lar- 
geur ({ui,  dans  deux  cas, 
s'est  montrée  parallèle  à 
l'arcade  orhitaire.  Elle  en 
dill'érait  également  ])ar  sa 
l'orme,  conique  dans  un  cas, 
sphéri(|ue  dans  deux  autres, 
et  même  dans  un  autre  cas  ueltcment  bil(d)ée.  Ouaiil  aux  dim('n>ions.  elles 
ont  varié,  pour  la  longueur  de  I  I  à  22  milliiiiMics.  et  pour  la  largeur  de  o  à 
12  millimètres.  — La  jiortion  |»alpél)rale,  elle-même  considérée  prcsfjue  partout 
<'ouime  constante,  manquait  sept  fois  totalement  et  dans  cinq  cas  présentait  à 
peine  le  volume  d'un  pois  ou  même  d'une  lentille.  —  Enfin,  il  n'est  pas  rare 
{'.]  fois  sur  10)  de  voir  sur  le  même  sujet  la  glande  lacrymale  présenter  des 
caractères  dilfêrents,  de  chaque  coté. 


Fil..  TC)].  —  Types  divers  des  celliilos  basâtes  coiilraclilcs 
des  aciui  de  la  filaiido  laciyinale;  en  d,  on  voit  la  dis- 
]i(isition  ciii'alToctenl  ces  (•clliiles  envers  les  cellules  sc- 
crélantos  plus  ])rof()iidéiii(Mil  situées.  (l)".i|Hés  Zini- 
inerinaiin.) 


Stulctlkk  dk  la  (u.anok  i.ac.uymalk.  —  La  glande  lacrymale»  est  wne  glande 
tubuleuse  composée,  c'est-à-dire  formée,  comme  les  glandes  en  grappe,  de  lobes 
qui  se  décomposent  en  lobules,  constitués  eux-mêmes  par  un  groupement 
d'acini  :  ces  derniers  sont,  au  même  titre  que  les  glandes  de  Moll,  de  véritables 
tubes  plus  ou  moins  contournés.  On  dit  communément  que  la  glande  lacrymale 
est  identique  à  la  glande  parotide.  Cela  est  inexact  si  l'on  considère  Tépithélium. 
aussi  bien  celui  des  acini  que  celui  des  canaux  excréteurs;  en  effet,  les  cellules 


[l'ICOU.] 


1212 


anm:\i;s  de  lkkii. 


de  kl  jjarolide,  d'aspect  hcancoui)  plus  clair  que  celles  de  la  glande  lacrymale, 
possèdent  des  granulations  heancoup  moins  volumineuses  que  dans  cette  der- 
nière (Nicolas,    Arch.  'Il'  l'In/siol..  p.  l'.i:>.  IS!I2).  -       Nous  èlmliiTons  sèparè- 


.  Veine 


j.z.ci'a. 


l'io.  704.  —  Gouiic  liis[ol(),i2i(iU('  lip  la  i^laiidc  laciviiialc  vue  à  un  laihlc  cTOSsisseiiiPiil. 

(irajuTs  Diuauit.) 


niciil  la    sinicliirc  de   raciiius.    (■elle   t\r>  ((niiliiils  excréteurs   et    enfin  celle  du 
slroina  conjonclii'  au   sein  diKpicl  se  Iroinciil  |)l(ingées  les  parties  précédentes. 

Arinus.  —  (:iiai|uc  ariinis  représente  uu  tube  1res  ioiif;-  et  plusieurs  fois  ramifie,  pussé- 
(iant  une  eavité  ceulrale  lelaliveineut  larpe,  sujette  à  de  nombreuses  variations  (Zimmer- 
mann,  Arrh.  f.  udkrask.  Anal.,  p.  rifil).  ISl)8).  Kxtérieuremeul.  cet  acinus  se  tiiuive  limite 
l)ar  une  meini)iarie  basalo,  hyaline,  au-di-ssus  de  laciuelle  reposent  deux  ordres  de  cellules: 
les  unes  contractiles,  forlenienl  aiilalies  cl.  pour  la  pluiiarl.  ramitiees  (cellules  eu  panier 
de  Boll).  directement  ai)])lii|uces  conlrc  celte  membrane:  les  autres  sécrétantes,  de  fornu' 
jtyramidalc.  limitant  par  leurs  siminicls.  dont  les  bords  sont  unis  au  moyen  d'un  ciment 
intercellulaire,  la  cavilé  centrale  de  lacinus:  celles-ci,  comme  nous  le  verrons  ])lus  loin. 
siuil  de  deux  sortes. 

Cellules  liiisalfs.  —  Les  canaux  excréteurs  sont  tapisses  interieurenu-nl  par  une  double 
raufiée  de  <'cllules  épiihéliales  :  l'une  centrale  et  l'autre  basale.  Kn  arrivant  à  l'acinns  pro- 
])rementdit,  on  voit  les  cellules  basales,  c'est-à-dire  celles  (pii,  plus  basses  et  plus  lapires. 
leposenl  directement  sur  la  membrane  basale.  s'ajibUir  encore  davantai;e  el  prendre  une 
l'orme  de  plus  en  plus  allongée,  en  cessant  de  se  loucher  par  leurs  bords.  A  peu  de  distance 
de  la  zone  de  transition  i)récéilente,  les  cellules  basiiles  se  sont  transformées  en  corpuscules 
extrêmement  miu(  -s  et  très  louiis,  pourvus  de  noyaux  allonp-s,  orientes  dans  le  sens  lon- 
,uiludiual  et  séparés  les  uns  des  autres  par  une  certaine  dislam-e.  Leur  proloplasma  est.  de 
la  l'açiui  la  plus  nette,  strié  loniiitudinalenuMit  et  rappelle  tout  à  fait  l'aspect  des  libres  muscu- 
laires lisses  ai)laties  qu'on  observe  dans  les  izlandes  sudoripares.  Si  l'on  examine  une  par- 
tie plus  profonde  de  l'aciiuis,  on  voit  la  forme  de  ces  cellules  de  simple  i|u'elle  elail. 
devenir  ramifiée.  ('.ha(|ue  ramilicatiou  contient  uu  faisceau  de  librilles  (|ui  vient,  au  voisi- 
najie  du  noyau,  s'(Mitrecroiser  avec  des  faisceaux  analoi^ues  provenant  des  autres  ramilica- 
tions.  Les  i>rolou;;(Mneuts  de  plusieurs  cellules  voisines  se  rencontrent  fre(|uemmenl  ii  le\ir 
périphérie  de  manière  à  cimslituer  une  sorte  de  réseau,  sans  iiu'ou  puisse  dire  s'il  y  a 
fusion  uu  simpl(>  .juxta|>osilit)n  de  ces  élénients.  Vers  le  fond  de  l'acinns.  la  direction  îles 
cellules  eu  (piestion  cesse  d'être  loi\,i;iludinale  pour  devenii'  tie  plus  (>n  plus  circulaire. 
mais  leurs  ramillcalions  cessent  d'être  aus^i  al«ondante<  (ZimmermanuK 


\ri'\i!i:ii.  I.\l:l:^MAl. 


1213 


I,    l'JOO)  «•ode    iiiômi'  ^liihhiii. 


f^ 


('i-lliili's  !«'■'■  ri' la}) Ira.  —  Los  cclliilrs  sci-irl.iiilcs,  icpusaiil  ii.'ir  leurs  Iwisos  sur  les  préci'- 
«Iciilcs,  on  ItiiMi  (liiccleiiionl  sur  la  iiiciiiiiiiiiic  hnsalc,  d.ius  les  iiilnivdilos  (|ui  sùpareiil 
ci'lU's-ci,  sout  (le  doux  siirlcs  :  I'  les  unes  de  rniuio  pyiaruidalc.  cjhîs i-es  <|uand  elles  soûl 
M|„.o,.ps  de  leurs  [jioduilsde  srcrcliou.  devieriueut  lioaucou|i  plus  basses  lors(|u'elles  viouucul 
d'expulser  ces  produils.  Leur  proloplaxiia  lirierucnl  réticule  prr'seule  trois  ziuies  :  n)  uiu' 
preruirre  /(uie  liasale.  slriee  daus  le  sen^  de  r.i\e  de  la  cellule,  paiail  e;;aleiuent  striée  sur 
\n\c  coupe  transversale  de  celle-ci,  ce  i|ui,  pour  ZiruuH'riuaiiu,  seuililerait  indicpier  uue 
siructure  lamellaire  llueineul  granuleuse  du  proloplasuia  daus  celte  région,  tandis  (|ni' 
pour  (iarnier  (-hnivn.  de  rniinl.  cl  ili'  In  jilii/siol.,  p.  22.  ii 
sérail  tilanuMitense  et  ipie  la  réaction  colorante 
du  pndoplasnia  dans  celle  zone  se  rapproelie- 
rail  <le  celle  du  nii\ au.  ( iaruier.  (|ui  l'ail  jouer  à 
•  ■elle  dernière  pallie  i\u  pioloplasnia  i\\\  rôle 
iuiporlaul  daus  la  si'cri'linu.  lui  donne  le  nnni 
(Vi'ri/'isliijildsiiir.  —  II)  A  la  zone  Ijasale  lail 
suile  nue  zone  moyenne  liuonienl  rélicMilee. 
niais  plus  claire  et  uujins  colorahie  par  les 
réacUls  (|ue  la  précédenle.  Le  noi/aii,  plus  ou 
moins  aridudi,  n'occupe  poinl  la  base  de  la 
cellule,  mais  en  reste  distant  à  la  limite  de- 
ces  deux  zones.  —  c)  |,a  zone  centrale,  de 
ijoanconp  la  jdus  claire,  dans  lacjuelle  s'ac- 
cumuh;  le  i)ro(luil  de  sécrétion,  conllne  à  la 
cavité  de  l'acinus;  elle  préseule  dans  son  milieu 
un  se;u;iucnl  arrondi,  lonl  à  l'ail  inodore  el  ù 
limites  peu  précises,  au  centre  dn(|uel  existent 
deux  petits  corpuscules  ceuliaux  en  l'orme  de 
hàlonnets  ou  triiallères  (Ziuunermanu)  forte- 
ment colores  par  les  réactifs.  I.e  segment  au 
centre  (hniuei  existent  ces  corpuscules,  toujours 
rai»i)rocliés  l'un  de  l'autre,  mais  diversement 
orientés,  est  souvent  limité  par  une  lif;ne  cir- 
culaire légèrement  i)lns  colorée  que  le  reste  du 
])roloplasnui  de  celle  région  et  vaguement  striée 
daus  le  sens  radial.  —  I.e  réseau  des  lignes  de 
ciment  unissant  entre  eux  les  sommets  des 
«•ellnles,  est  généralement  des  plus  manifestes; 
de  ce  réseau  se  détachent  des  bandes  de 
<'iment  qui  pénèlicnl  profomiémeni  entre  les 
jiarois  de  cellules  eu  y  de\euanl  de  plus  en 
plus  minces. 

2"  Dans  le  segnuMil  lermiual  de  Tacinus 
et  principalement  veis  la  périphérie  de  la 
glande,  on  rencontre  une  deuxième  forme  de 
cellules  épilhéliales;  celles-ci,  beaucoup  plus 
basses  que  les  précédentes,  i)ossèdent  nu  réseau 
proloplasmique    à    larges     mailles ,     remplies 

<lans  toute  l'étendue  de  la  cellule  par  de  gros  grains  de  sécrétion;  la  couche  basale, 
ayant  la  même  structure  qne  celle  des  cellules  de  la  première  catégorie,  y  est  cependant 
beaucoup  plus  mince,  cl  le  noyau  se  trouve  toujours  directement  appli(iue  contre  la  base 
<le  la  cellule;  la  paire  de  corpuscules  centraux,  que  nous  avions  précédemment  rencontrée 
<lans  l'autre  forme,  se  montre  toujours  ici  au-dessous  de  la  surface  libre  ou  tout  au  moins 
<laus  sou  voisinage  immédiat.  Ouant  au  ciment  iritercellulaire,  il  se  comporte  ici  comme 
<laus  la  première  forme. 

Axenfeld  {Bericht  ilber  die  28"'  Versammluno  der  opht.  Gesellsrhdft,  lleidelberg-,  p.  IGO. 
l'.M(l)  signale  la  présence  de  granulations  graisseuses  dans  les  cellules  sécrétantes  de  la 
glande  lacrymale  normale;  ces  granulations,  peu  nombreuses,  faciles  à  mettre  en  évi- 
dence par  l'acide  osmique,  sont  consiilérées  par  l'auteur  comme  un  produit  liabituel  de  la 
sécrétion  glandulaire,  et  non  pas  comme  un  signe  de  dég-éuérescence  cellulaire,  ainsi  que 
tendent  à  l'admettre  Stanculéanu  et  Théohari  (.4;r/î.  d"(J///iL.  1898,  p.  737).  Kulin,  Nicolas 
(Areli.  de  Plujsiol..  1S!)2.  ji.  193)  dit  avoir  vu  dans  les  acini  de  la  glande  lacrymale  du  chat 
de  véritables  cellules  calicil'ormes  rares,  il  est  vrai,  mais  absolument  typi(iues  i)ar  leur  forme 
et  leurs  réactions. 

.Mécanisme  de  la  sécrétion  cellulaire.  —  Les  diverses  phases  île  la  sécrétion  cellulaire 


15 


10.  7(w.  —  A.  Cellules  sécrétantes  du  seg- 
ment terminal  d'un  acinns  de  glande  la- 
crymale :  la  lettre  a  indique  des  cellules 
basales.  —  15.  Cellules  sécrétantes  d'un 
acinus  de  glande  lacrymale  :  la  lettre  a 
indique  des  cellules  basales  trè 
tics.  (D'après  Ziuimermann.) 


ipla- 


[PICOU.] 


1214  A\NE\i:<   lii:  J.dl-.II.. 

iiiodiliciil  ;'i  cliiKiiie  iiist.iiil  l,'i  .-InntuiL'  ili'  i.i  (eiliiic.  iiiiiis  en  inijn  iiii.iiil  a  cfllc-i-i  ilc^  as|iccl- 
(lifforonls  de  ceux  qu'avait  déjà  déciits  lU'icliel  {Arrh.  f.  miki:  Anal..  18S0).  Dapré.- (iaruior 
Hoc.  rit.),  ces  piiases  coiupreudraient  successivement  :  I"  des  pliénoiuénes  de  dilHision  cliro- 
inatique  dans  rintéiieur  du  noyau:  2'  Texsudatiou  de  inatii-re  chromali(|ue  autour  de  ce 
dernier,  dans  la  zone  basale  du  protoplasnia  «pii  prend  alors  un  aspect  fihrillaire  (er^'asto- 
plasnio):3"  l'aii'inientation  de  volume  du  ])rotoi)lasma  cellulaire  dont  les  travées  deviennent 
I)lus  nettes  et  ne  lardent  pas  à  présenter  des  prains  de  substance  zyniofréne,  d"al)0rd  aux 
points  oii  elles  s'cnlre-croiscnt.  I>uis,  au  niveau  de  la  snlistance  basale.  dans  l'intérieur 
même  des  mailles  ([u'elles  circonscrivent.  A  ce  moment.  Tticle  de  la  sécrétion  proprement 
dit  est  terminé;  la  zone  proioplasmiijue  de  la  base  de  la  cellule  ne  tarde  pas  a  perdre  sou 
aspect  fibrillaire  et  le  noyau,  qui  a  récupéré  son  volume,  en  réori;auisant  sa  structure  chro- 
matique, se  trouve  prêt  à  recommencer  les  mêmes  phénomènes. 

L'excrétion  hors  de  la  cellule  se  produit  par  la  contraction  du  réseau  protoplasmiquc  ; 
cette  conlrai'liou.  (jui  chasse  vers  la  surface  libre  de  l'i-pithelium  les  |)roduits  sécrétés,  com- 
mencerait, d'apiés  Zimmermann.  au  niveau  des  deux  corpuscules  centraux:  dans  les  cellules 
l'Ievc'es  de  la  première  catép-orie,  on  voit,  du  ci")té  de  la  caviti' centrale  de  Tacinus,  la  surface 
libre  de  l'élément  épithélial  se  soulever  d'abord  léirèrement,  puis  de  jjIus  eu  jdus.  jusqu'au 
lioinl  de  ffirmer  de  véritaliles  saillies  claires,  finement  granuleuses,  de  forme  f)lus  ou  moins 
(  yliii<lri([ue:  ces  saillies  ne  tardent  i)as  elles-mêmes  à  se  fragmenter,  et  les  jiarticules  de 
didVrente  grosseur,  plus  ou  moins  arrondies,  provenant  de  celte  frairmenlalion.  tombent 
dans  la  cavité  de  l'acinus.  Pendant  leur  expulsion  à  travers  la  surface  épithéliale  libre,  on 
voit  celle-ci  se  rapprocher  des  deux  corpuscules  centraux  jusipi'au  point  de  les  atteindre. 
.\  i)artir  de  ce  moment,  on  voit  la  couche  superficielle  se. porter  de  plus  en  i)lus  avec  ce> 
derniers,  vers  la  profondeur,  jusqu'au  voisinage  du  noyau  de  la  ceHule,  laquelle  arrive  à 
perdre  ainsi  près  de  la  moitié  de  sa  hauteur.  —  Dans  les  cellules  basses,  ii  giosses  granu- 
lations, du  cul-ile-sac  des  acini  périphériq\ics  de  la  glande,  l'expulsion  du  produit  de  sécré- 
tion se  fait  cdiuini"  dans  les  petites  glandes  séreuses  de  la  langue  :  lors<|ue  ces  produits  se 
sont  accumules  au  point  de  faire  saillir  légèrement  la  surface  libre  dans  la  cavité  de  l'acinus. 
on  voit  les  granulations  se  rapprocher  de  cette  surlace  en  s'éloignant  de  la  zone  basale  qui 
devient  ainsi  de  |)lus  en  plus  claire,  et  laisse  même  très  bien  voir  la  structure  longitudi- 
ualement  striée  de  son  protoplasma,  dès  que  l'expulsion  est  terminée.  .\  partir  de  ce  moment, 
le  noyau,  qui  primitivenu^nt  occu|(ait  la  base  de  la  cellule,  se  trouve  au  centre  de  celle-ci. 
tandis  que  par  la  contraction  du  réseau  protoplasmi(|uc.  les  cellules  se  séparent  légèrement 
les  unes  des  autres  par  leurs  sommets,  vers  la  cavité  centrale  de  l'acinus. 

Les  pioduils  de  la  sécrétion  lacrymale,  une  fois  versés  dans  la  cavité  de  l'acinus.  sont 
ex](ulsés  dans  les  canaux  excréteurs  par  la  contraction  des  cellules  minces,  ramiliées.  situées 
dans  l'épaisseur  de  la  membrane  basale  (c(>llules  basales  précédemment  décrites),  l/ensemble 
de  ces  [iroduils  a  reçu  le  nom  de  larmes. 

Voies  il'exrri'liuii  iiilni-aciiicu.iics.  —  (^es  voies  comprennent  la  cavité  même  de  l'acinus 
et  les  prolongemenls  que  celte  cavité  envoie  entre  les  cellules.  INmr  iJogiel  {Arrh.  f. 
mikrosk.  Anal.,  Ikl  .\L1I,  IS'.Ki).  les'voies  d'excrétion  de  la  glande  lacrymale  naîtraient  chez 
le  lapin,  comme  dans  les  glandes  séreuses,  par  de  fins  canalicnles  inteicellulaiies  s'ou- 
vrant,  d'une  part,  dans  la  cavité  de  l'acinus.  et  venant,  d'autre  part,  se  terminer  vers  la 
iiase  de  la  cellule  par  une  extrémité  renflée  arrondie  ou  ovalaire.  De  la  cavité  de  racinu> 
se  détacheraient  encore  parfois  de  vrais  canalicules  intracellulaires,  analogues  aux  jtréce- 
dents,  mais  beaucoup  plus  courts.  Enfin  des  canalicules  inter  et  intracellulaires  se  déta- 
cheraient à  leur  tour  de  courtes  divisions  latérales  qui  viendraient  se  terminer  en  pointe 
dans  l'intérieur  de  la  cellule,  /immeiiii.iiin  n'a  jamais  rien  observé  de  semblable  chez 
l'homme  :  en  examinant,  dit  cet  auteur,  la  surface  libre  des  cellules  épithéliales  basses.  ;i 
grosses  granulations,  on  voit  îles  endroits  où  leurs  bordures  de  ciment  s'écartent  les  une> 
des  autres  et  paraissent  cesser  bru.si|uement.  Kn  faisant  varier  la  vis  micrometritpie,  on  ne 
larde  pas  cependant  à  se  rendre  compte  que  ces  bordures  s'accolent  de  nouveau  dans  la 
profondeur  et  continuent  le  réseau  des  lignes  de  ciment  vers  la  membrane  l)asale,  mais 
sans  jamais  atteindre  celle-ci.  En  d'autres  termes,  nous  avons  ici  devant  nous  des  canali- 
cules excréteurs  inlercellulaires  excessivement  simples  qui,  se  détachant  de  la  cavité  mènu' 
de  l'acinus,  rayonnent  directement  vers  la  membrane  basale  et  se  terminent  en  pointe 
enviroli  à  la  hauteur  du  noyau,  (.'.à  et  là  on  observe  parfois  une  bifurcation  simple  île  ces 
canalicules.  Leur  présence  est  très  variable.  On  les  trouve  en  très  grand  nomlire  dans  la 
portion  terminale  du  cul-de-sac  des  gros  acini.  mais  non  pas  entre  toutes  les  cellules.  Entre 
les  cellules  élevées  de  la  |)remière  catégorie,  Zimmermann  n'a  jamais  pu  rencontrer  que 
des  indications  tout  à  fait  vagues  de  ces  canalicules  intercellulaires,  c'est-à-dire  que  de 
courtes  dépressions  superficielles  de  la  cavité  de  l'acinus  entre  les  cellules,  ijuant  aux  pro- 
longements intracellulaires  des  canalicules  précédents,  l'auteur  se  voit  forcé,  pour  la  glande 
lacrvm.ile.  de  eoutcsler  leur  existence. 


Ctniiiii.r  i:icrrlcui:<.  —  A    lu    (-(nili'    de  raclillis.  silcCrdi-   cullr  il(!S    r.iii.iiix  l'xcirloiirs  plu- 
IHcrnciit  ilils,  foniK's  cxIciiiMiiciiiiMil  il'iirii'  rouflii-  de  iialiin'  curijniiclivi;  t-l  iiilôiitMirciiii'iil 
d"uii  t'iiilln-liiim  il  (li'iix  laii^cos  de  (•clhilcs.  La  (•(iiiidic  ciiiijuiicli\('  à  (llirc^^  i-xli-itics  ciicii- 
laircs  cl  à  lllircs  iiili'iiics  luii^iliidiiialcs  est  s('|iai('c 
>le  r('>|)illicliiirti   par  iiiii>  iruMiiliraiii'  liasaln  liyalim 


ur  la(|iii'll('    repose  celiii-tM.    l,'i'|iillM'liiiiii.  avntis-  ^^ 

loiis  dit,  ((iiiiiiioikI,  d'après  Nifolas,  Ziiniiioniiami.  ^       ...^^ 


nous  dit,  ((iiniiioiid,  d'après  Nifolas,  Ziiniiioniiami.  ^      ..J^J^l         ,s»^.    ^i^- 

Axenleld,   o[c.,   deux    lan^i-i-s   tic    cellules  :    l'ui 

liasse,  loruiec  d'cl('iiipuls  contraclilcs  ioM;^iluilinau\  ^jj^i* 

lar.i;(>^    cl    amincis   ipii    s'unissent  par   leurs  lionN  S^^^  ^  /C  •  • 

au  juoycn  d'un  cinicnl  inli.'icellulairc;  l'aulrc  ccn-  '  %-^  ";^'' 

Irale,  liniilaiit    la  cavité   du    conduil.  coiriposce  de  X  "" 

'■'^' ^  l'I"^  Hioiles.  mais  eu   revanche   beaucoup     ,,„^    TCO.  -  .,uupelransv..rsale  n.onlranl 

plus  .■levées    ,pie    les    precedenles:    ces    .-ellules.        iVpiiJKdiuni  d-nii   canal  excréteur  .le 
pnsmati.iuos    ..u     .-ylin.lrhiues.     auuuienleut     de        ,.^    „,.„„,,.   i.^..,,.,„.,|,..    ,|,-.-,pn-,s    Zim- 
liaut.Mir  a    luesnre   tpie    I  mi   s'i'loii:  ne  de  lai-iuus:         nieitnann  ) 
on    idtservcrail.    d'a]iri''s    Axcureld.     pré-;    de    leurs 
-OMitnels.    c'est-à-dire    .lu    .;iHe    de     la    caviti'    ilu 

'ondnit.  i|uel.|u.'s  ^raïuilations  .eiaisseuses.  linits  de  l'activit.;  sécr.''toire  de  leur  prolo- 
idaMoa.  l-jiliu  i|ueli|ues-un.'s  .!.>  .'es  .'cllules  peu\.'ut  attein.lre  par  leurs  exlréinités  pi'.i- 
l'ondes  la  nieitilirane  liasal.'.  dans  l'intervalle  (]ue  laissent  parfois  entre  elles  les  .•ellules 
aplaties  reposant  directement  sur  cette  membrane  :  aussi  Zimmermann  pi'Oi)ose-t-il,  pour 
exprimer  ce  fait,  le  terme  i\'(''pillirHii)ii  juirtieUeinenl  stratifié.  ■   ; 

Les  petits  canaux  .'xcreleurs  faisant  suite  aux  acini  se  léunisseut  à  aniiies  ai^us  pour 
former  .les  canaux  plus  \.jlumineux:  ceux-ci  à  leur  tour  forment  par  leuK  jonction  des 
canaux  beaucoup,  plus  imporlauls  venant  s'embraucbcr  sur  le  canal  excréteur  principal 
<|ui  vi.'ul  didioiiclier.  i-omme  nous  l'avons  vu.  à  la  surface  .le  la  l'finjiuicliv.'. 

ri^.-<i(  conjoiKli/ .  -  -  Le  lissLi  c.înjonch'f  de  la  glande  laeryinalc  dt-rivc  du 
derme  d.'  la  conj.inctivo.  Aussi  devra-t-oii  y  l'eiiconlrer,  (•(niiine  dans  celui-ci. 
.le  noiuhrcnscs  lilu'os  élastiques  et  mémo  des  amas  lymphatiques  tout  à  fait 
.■.im|)ai'al)li>s  à  cciix  (|ii('  n.uis  avons  .L'-rrils  dans  j'.^paisseur  de  celte  mii- 
.|ueuse. 

Le  lissu  ctinjiMiclir  île  la  ulaude  lanymale  se  détache  i\q>  cloisons  .pio  la  .capsule  .le 
celte  glande,  dérivée  elle-même  du  derme  sous-conjoactival,  envoie  dans  son  épaisseur, 
. Mitre  ses  divers  lobules,  (^ette  .apsule  assez  épaisse  est  formée  .le  faisceaux  conneclifs  au 
milieu  dcs.juels  cliemineut  de  grosses  fibres  élasti.iues.  la  |)lupart  parallèles  à  la  surface 
de  la  glande.  IJe  la  face  interne  de  la  capsule  p.'riglandulaire  se  d.'tacheut  des  clois.)ns 
c.unicclives,  également  riches  en  fortes  fibres  élasti.iues  .jui  s'.'utre-croisent  et  s'anasto- 
m.isent  dans  toutes  les  directions.  Ces  cloisons  séparent  les  lobes  et  les  lobules  et  viennent 
Unir  entre  les  acini.  Cha.jue  acinus  p.jssède,  appliqué  sur  sa  membrane  propre,  un  fin 
réseau  .le  libres  élastiq\ies  cjui  l'englobe  de  toutes  parts.  Les  divei's  réseaux  élasti.jues 
périacineux  v.)isins  s'anastomosent  entre  eux,  en  formant  dans  le  parenchyme  de  la  glande 
une  sorte  de  lacis  inextricable.  Enfin  on  aurait  vu  des  fibrilles  élastiques  très  fines  .[ui 
pénètrent  dans  l'acinus  (>t  li»  traversent  .le  part  en  part  (l'umagalli.  Il  tessuto  elastico 
nella  glandola  lagrimale  dell"  uomo.  Monitûre  zoolng.  italiauD,  VIII,  7-8,  p.   107,   18!)7). 

Le  tissu  conjonctif  interstitiel  de  la  glande  lacrymale  serait,  d'après  Holl  {Stvirl;ci's 
llunilbvrli).  [trivé  de  graisse  chez  le  lapin  et  la  brebis,  (".liez  l'homme  on  rencontn»  toujours 
quel(|ues  lobules  a.lipeiix,  principalement  veis  le  bord  inférieur  de  la  glande  et  surtout 
dans  l'âge  adulte. 

Le  lissu  ronjon.iir  interstitiel  de  la  glande  lacrymale,  beaucoup  moins  déve- 
loppé chez  la  femme  que  chez  riiomme,  commence  dt'jà  à  s'accroître  vers 
Tàge  de  30  ans,  et  continue  parfois  à  s'hypertrophier  jusque  dans  la  vieillesse. 
I*ar  contre,  à  partir  de  la  oO  année,  la  glande  commence  à  subir  une  sorte  de 
|)rocessus  régressif  qui  fait  réapparaître  dans  sa  structure  la  plupart  des  carac- 
lères  infantiles,  c'est-à-dire  (|u'on  voit  alors  les  tubes  glandulaires  moins  con- 
tournés et  moins  ramifiés,  avec  un  éplthélium  moins  épais  et  à  cellules  plus 
basses.  Malgré  ces  modifications  hist.dogiques,  la  glande  lacrymale  continue  à 


t'ICOf.] 


1216  ANNEXES  DE  L'OEIL. 

ronctionncr  chez  le  vieillard,  aussi  hieu  (jue  «•liez  Ladulle.  Chez  la  feiniiie 
cependant  la  struclnre  de  la  glande  conserve  beaucoup  plus  longleuips  si  s 
earach'i-es  adultes;  ainsi  Kirselish-in  a  i)u  ohserver  deux  feuiuiesde  "H  ans  chez 
lesquelles  cet  organe  ne  présentait  pas  encore  la  moindre  trace  de  rinvolutinn 
sénile  que  nous  venons  de  signaler (Kirschsh'in.  Inrn/ij.  Di-<.<f'il..  lierlin.  1SU4). 
Le  tissu  conjonelif  inlerstitiel  de  la  glande  huryniale  ])eut  devenir  normale- 
ment, au  même  lilre  (|iie  le  derme  de  la  conjoneli\e.  le  siège  d'une  inlillration 
lvm|)liali(|ue  pin-;  ou  moins  circonscrite,  sous  forme  de  follicules  lymphatiques 
qu'on  ne  renconlrerail  jamais  chez  l'enfant  nouveau-né.  Stanculéanu  et 
Théohari  qui.  .sous  le  nom  d'  «  amas  leucocytaires  ».  signalent  des  formations 
analogues,  principalement  autour  des  vaisseaux  et  des  canaux  excréteurs,  les 
considèrent  comme  le  résultat  d'un  processus  inflammatoire  chronique:  cepen- 
dant rcîxistenco  à  peu  près  exclusive,  dans  leur  structure,  de  lymphocytes 
mononucléaires,  pai'aîlrait  |»1mI(M  coulraire  à  cette  dernière  o])inion  (Axen- 
feld,  foc.  Ht.). 

Gliuulc  lacrymale  du  iiourean-né.  —  \.n  sliuctuie  liisl:jl(if;i(|iic  de  la  glande  laciytnak' 
du  nouveau-né  ne  dillère  nullemenl  de  relie  que  fuésente  ce  même  organe  examiné  chez 
le  fo'lus.  Elle  est  formée  de  lubes  à  peu  prés  droits  et  très  peu  ramifiés,  dans  lesquels  on 
observe  en  beaucoup  d'endroits  les  méuu-s  détails  microscopi(|ues  que  chez  l'adulte,  avec 
cette  dillérence  qua  les  éléments  épithéliaux  ne  sont  pas  encore  susceptibles  de  fonctionner: 
aussi  la  sécrétion  lacrymale  fait-elle  défaut  chez  le  nouveau-né.  Jusqu'au  40"  jour,  d'après 
Aristote  (cité  ])ar  Frericlis  in  IV'ar/xcr'.v  Ihmdburli),  et  jusqu'à  la  deuxième  moitié  du 
second  mois,  parfois  même  Jus(|u'au  début  du  troisième,  d'après  Kirschstein.  Un  des  cara<- 
tères  qui  dillérencie  la  glande  du  nouveau-né  de  celle  de  l'adulte  est  le  suivant  :  en  cer- 
tains endroits,  mais  principaleuuMit  vers  les  bords,  on  observe  dans  cette  glande  de  petits 
boyaux  épithéliaux  fortement  contournés  iwi  sein  desquels  il  est  impossible  de  reconnaître 
la  moindre  cavité  centrale;  ce  sont  évidemment  des  tubes  en  voie  de  formation  analogues 
à  ceux  (ju'onl  observés  dans  les  premiers  éléments  embryonnaires  de  la  glande  lacrymale 
von  KoUiker  et  (iegeubaur.  rarmi  les  éléments  glandulaires,  les  uns  apparaisseiU.  tandis 
que  les  autres,  depuis  longtemi)S  foiMués,  continuent  à  s'accroître.  Aussi,  au  moment  de  la 
naissance,  voit-on  les  ]tetites  glandes  isolées,  dispersées  dans  les  diverses  régions  de  la 
conjonctive,  complètement  développées,  tandis  (pie  les  glandes  lacrymales  volumineuses 
poursuivent  encore  leur  évolution.  Celles-ci  ne  sont  pas  encore  en  état  de  foncliuiuier  que 
les  premières  fournissent  déjà  leur  produit  de  sécrétion.  Le  développement  complet  de  la 
glande  lacrymale  proprement  dite  n'est  achevé  qu'à  l'âge  de  '^  ou  4  ans  (Kiischsleinl. 

Vaiascar/x.  —  V'  Aiières.  --  La  glande  lacrymale  reçoit  ses  vaisseaux  arté- 
riels de  l'artère  lacrymale,  hranche  de  l'ophtalmique.  Après  avoir  envoyé  des 
rameaux  dans  le  canal  malaire  et  ses  deux  emhranchements  qui  viennent 
déboucher,  l'un  à  la  rac(>  et  l'autre  dans  la  fosse  zygomatique,  cette  artère 
poursuit  .sou  trajet,  eu  tic  les  deux  muscles  droit  supérieur  et  droit  externe, 
mais  beaucoup  plus  près  de  ce  dernier,  jusqu'à  ce  qu'elle  ait  atteint  la  glande 
lacrvmale.  Parvenue  à  celle-ci,  elle  continue  son  trajet  antéro-postérieur  en 
s'appliquant  intiniement  contre  sa  face  supéro-externe,  ou  même  en  la  traver- 
sant, jusqu'à  ce  qu'elle  ait  atteint  la  région  de  l'angle  externe  de  l'ieil.  m'i. 
considérablement  réduite  de  calibre,  on  la  voit  se  bifur([uer  en  ses  deux  bran- 
ches terminales,  les  artères  palpébrales  externes  supérieure  et  inférieure.  Dans 
la  dernière  )»artie  de  son  trajet,  elle  al)andonue  à  la  glande  lacrymale  de  nom- 
breuses arlérioles  qui  suivent,  en  s(<  subdivisant,  les  cloisons  du  tissu  0(tn- 
jonctif  intei'stitiel,  ])onr  \-enir  l'onnei-  auioui-  de  la  nicndirane  |Md|He  de  ciwupie 
tube  glandulaire  un  réseau  ca|>illaire  à  mailles  très  serrées.  —  1/arlere  lacry- 
male irrigue  non  seidemeut  la  portion  orhilaire  de  la  glande  du  méuie  nom. 


\i'i'\i;i;ii.  i,\t;ii\ MAI..  1217 

mais   ciicnn'    en    parlic.    ^a    |iniili)ii     |ia  l|M''lu'ali'.    (li'llcii     rciadl     in    oiilic    des 
laincaiix  |irrriiraiils  ijhc  lui  nixdii'  l'ailrii'  |ial|>('lMalc  sii|H''ri('iii'('. 

2'  Vciif'<.  —  l.i's  I  l'diiciilcs  \riii('ii.\  (le  la  /^laiidr  lacisiiial»;  ,i;(''ii(''ral('iiiriiL 
assez  ii(»inl»i'<'ii.\,  accnm|taL;M('iil  les  arli-i'cs  cDriTsiKiiKlaiilrs  cl  vieiinciit  foiini'i- 
la  veine  lacrviiiale,  Irihiilaire  de  la  v(>ine  (i|)lilaliiii(|iie.  D'après  (Imw  itscli 
(Ari/i.  /'.  Oit/il..  WIX,  '1,  |i.  <'.(■..  I.SS:{).  ;;;'.  lois  sm-  HKI  sriil.'m.-iit  la  veine 
lacrymale  vient  direcleniciil  s'ahoiicher  dans  celle-ci.  lies  |)ics  dn  sitnis  caver- 
nen.x,  heauconp  pins  près  même  qn'aucuno  antre  \cine  de  l'cnhite;  parfois 
même  ('.I  on  Kl  l'ois  snr  KHI),  il  se  détache  de  son  limic  uni'  mi  deux  hrancluîs 
(jni  vont  directement  se  jeter  dans  ce  sinus.  iJans  les  (17  autres  cas.  la  \eine 
lacrymale  s'unit  an.x  veines  des  muscles  droits  supérieur  et  externe  pour 
riMinei'  lin  tronc  commun  aboutissant  à  l'une  des  veines  vorticineuses.  Enfin, 
d'après  le  même  auteur,  il  est  extrêmement  fréquent  de  voir  la  veine  lacry- 
male s'anastomoser  par  iiiu'  branche  perforante  avec  la  M'iiic  ])a!pél»rale 
siipérieur<\ 

;{"  Li/iHit/ndiiiiics:.  —  Les  lvmphali([ues  de  la  ^elaiide  lacrymale,  encore  jkmi 
connus,  naissent  liés  vraisemhialileinent  de  réseaux  elandidaires  pérituhnlenx. 
avant  leur  orliiliie  dans  un  système  de  fentes  analofiues  aux  espaces  lympha- 
li(|ues  périacineux  décrits  dans  les  glandes  acineuses  par  Holl  et  par  Ranvier. 
Les  troncs  provenant  de  ces  réseaux  suivent  les  cloisons  interstitielles  de  la 
glande  et  doivent  i)artager  le  mode  de  terminaison  des  lymphatiques  des  pau- 
pières et  de  la  conjonclive.  Dans  les  tumeurs  malignes  de  hi  glande  lacrymale, 
on  trouve  fréquemment  envahis  les  ganglions  faciaux  et  préauriculaires. 

Xer/'s.  —  Le  nerf  lacr\ mal,  l(>  plus  lin  des  trois  rameaux  i|iii  se  détachent 
de  l'ophlalmique  de  W'illis,  branche  supérieure  dn  trijumeau.  i)arvlent  à  la 
glancU»  hicrymale,  en  longeant  le  bord  supérieur  du  muscle  droit  externe. 
Avant  d'atteindre  celle-ci.  il  se  divise  en  deux  filets  :  l'un,  supérieur,  ([ni  tra- 
verse la  glande  lacrymale  en  lui  abandonnant  la  majeure  partie  de  ses  divi- 
sions, |)uis  vient  se  terminer  dans  la  paupière  supérieure  ;  l'autre,  inférieur, 
(jui  va,  immédiatement  en  arrière  de  la  glande  et  quelquefois  même  dans  son 
épaisseur  (Sappey),  en  abandonnant  également  à  celle-ci  un  grand  nombre  de 
Unes  divisions,  s'anastomoser  avec  le  filet  lacrymo-pal|)él)ral  du  rameau 
orbitaire  du  nerf  maxillaire  su|)érienr,  deuxième  branche  du  trijumeau.  Chez 
les  vertébrés  inférieurs,  ce  dernier  lilet  seul,  d'api'ès  Sanleinanii.  innerve 
la  glande  lacryniale. 

I^es  fines  ramilicatlons  nerveuses  qui  vont  se  distribuer  à  cette  glande  sont 
|)resque  toutes  des  nerfs  sans  myéline  qui  pai-vlenneut  aux  lobules  glandu- 
laires, soit  isolément,  soit  beaucoup  plus  habituellenient  en  embrassant  les 
vaisseaux  et  les  canaux  excréteurs  (Dogiel).  Par  leurs  divisions  et  leurs  ana- 
stomoses, ces  fines  ramifications  forment  un  plexus,  au  sein  duquel  Puglisti- 
Allegra  {Anat.  Anzeiger,  Hd  XXIH,  p.  .392,  1903)  signale  la  présence  de 
quel([ues  cellules  ganglionnaires  de  petites  dimensions,  pourvues  de  grêles 
j)rolongements  protoplasmi({U(<s  et  d'un  prolongement  nerveux  qu'on  voit 
souvent  venir  se  fusionner  par  l'une  de  ses  subdivisions  avec  des  filets  de  ce 
plexus.  Leur  mode  de  terminaison  autour  des  tubes  glandulaires  a  surtout 
été  bien  étudié  par  Dogiel  {Arrh.  f.  nùlcr.  Anal..  1893)  sur  la  glande  lacry- 
i'oirtiï:R  ET  r.ii.\nrY.  —  \ .  ~~ 

[l'JCOi:.] 


1218 


\\m:,\i;-  hK  i.ni:ii. 


mail-  du  lupin.  |kii'  Anislciii  {Anni.  .\nzci(ii'r.  l'd  X.  ji.  Hl'i.  IS'.!!))  sur  |.i 
glande  de  Hardcr  doul  la  si  nid  me.  (liez  un  grand  nombre  d'animaux,  diflèii- 
peu  de  celle  de  la  glande  lacrymale,  el  enfin  par  Puglisti-Allegra  {Inr.  cil.). 
sur  la  glande  laervmalc  cllc-nirmc.  I)'a|»n's  ces  derniers  auteurs,  le  cylindre- 
axe,  parvenu  au  conlacl  de  la  nirmliraiM'  lia^alc  du  tul)i'  giandiiiairc,  se  divise 
ahondamment  autoui"  de  celle-ci  pour  lormer  ;i  ce  niveau  un  système  com- 
|)liqiié  de  rrnjiifii'nlionxrpilnmrnfih'x  rpii  s"aj)pli([iie  sur  celte  meinlirane,  mai> 
non  j)as,  coiiniii'  I "ailincl  hogicl.  un  rrscaii  au  sens  j)ri)jirr  du  mot.  I)c  ces 
ramifications  se  dilaclient  d<;s  fibrilles  qui  traversent  la  membiane  basai»'  el 
pcnètrent,    eu    se   subdivisant   (rninificatinn-^  hijpolrnimales)    au-dessous   et 


A^  n,,! 


N.  mol.  coin ,  . 

$1. 

lianrjt,  Gof^Kcr 

X  w          a. 

A',  vidicn 

ri.  mfmiig.  tu.  -. 

ht^^ 

Gung.  sphenn- 
palal. 

N.  pal  al.  .- 

.\.  (Ii-nl.  jio.^t.     l\.  (Iciil.       lldiDcau  n.  fncial 
l'ii;.  7(i7.  —  Noils  lie  la  ulnmlc  lacrymale.   (It'aprcs  llirsrlirdil.i 

ciilre  les  cellules;  les  divisions  ultimes  de  ces  fibrilles,  tantôt  lisses  et  régu- 
liî-res,  mais  le  plus  souvent  vari(|ueuses,  entourent  celles-ci  de  toutes  |)arls  et 
si>  terminent,  en  se  subdi\isaiil  dans  leur  inir-riiMir.  par  unr  sorte  de  rcseau 
iiilrarellxlnii-r  formé  de  fibrilles  excessivement  ténues  et  légèrenu'ut  renflées  à 
leurs  points  noilaux.  I-es  divers  réseaux  iniracellulaires  voisins  i-ommuniquent 
enlre  eux  par  des  aiia--loniose>  miilli|)les  (  IMiglisti-.Mlegra  ). 

Les  fibres  sécriHoires  de  la  glande  lacrymale  pro\  ieiulraient  en  grande  paitie 
du  nerf  facial,  par  l'intermédiaire  du  grand  nerf  péti'eux  siipi>rticiel  el  du  nei'l" 
vidien  (|iii  lui  lail  siillc.  du  ganglion  s|)béno-palatiii.  du  nerf  maxillaire  supé- 
rieur et  du  rameau  orbilaire  de  ce  net  1' [^(iold/.ieber.  .lendrassik.  Lafl'ay.  Klapp 
{Inaii;/.  D/.ssr//..  (Wcirswald.  IS'.IT).  I.ambdl  (n/Jii;,cr's  .Irchiv,  l'.Hi:?)  :  !.■ 
iieif  lacrvmal  contient  aussi  des  fibres  sécréloires  très  muidireuses  indépen- 
dantes du  neiT  l'acial  ((lampos,  Arrh.  irophldliiml.,  ISll").  nuant  au  sym- 
palbi(pi(>,  s(m  influence  sur  la  sécréti(ui.  admise  par  ^\'ol^e^/.  Demtclienka. 
Ueicb,  'repliacbine.  Arloing.  l.aiVay.  etc..  n'a  pu  être  mise  en  é\  idem-e  cbe/. 
riumime  par  Campos. 


M'PMilll    L\(:i;VM\f. 


1219 


J.iiriiifs.  —  Les  Ijiniifs.  |iiii'liiiK  i\r  -r.  iclmii  dr  l.i  i:liiii(lc  I.H'iym.ilf,  uni  une  cdiiipo^'i- 
liiiii    li'p'ri'iiKMil  Viirifililc  siii\.iiil  lil.il    lii>hil(ii:ii|ih'   >\i-   rciiillirliiiiii   (|iii    li's   IViiiiiiil.  Aiis>i 

les  im.ilyscs  des  (liiriMriils  iiiihMirs  •niicnidciil-i'llcs  p,i-.  irunc  iii.iiiiiT(!  ahsoliic.  —  Kllcs 

mil  les  c.'iraclrros  d'iiii  li(|iiiili>  iinulinv.  clair  comtric  ilr  Iran,  de  rraflidii  Idii.jdiirs  alialiiio 
(Kiniiicrl,  Hni^iialclli  cl  ravaiclli),  de  iitiùt  IcgciiMiieiil  -^alc  Leur  .|iiaiililc  ni  2i  liciircs 
-(•rail,  d"a|tivs  .Ma;iaard  (Virrlini'-'s  Arrlilr,  1882),  di'  (1  ,i;r.  'i,  snil  |iniir  clia(|ii("  f;laiidc 
:i  pr.  2. 

Viiici  <|iirli|iics  analyses  sur  leur  idrnpMsiliuii  d"a|iiés  un  laldean  eMi|>iiinlc  a  Williiainl 
el   SiinpT  {l)ii'  A'i'itroloiiie  ili-s  Aikjcs.  Wieshaden,  IlIOl). 


ini)  i'.MiiiK<  iii;  I  u;\m:s  ihn  tmiwkm-  :  i  iikiiicii- 


l'.l.l       ÎIS.T 
(i.l        II.:! 


I  llliai  MVdAMUl 


'.)S,-. 


'.IK.I 
I.'.» 


'.).s.-J-j:( 


llesi.lu. 

Déliiis  epillielianx 

AlliMiniue 

Mncns  et  graisse |     '!.:>       (i.:i  \ 

C.hicn'iire  de  sodiuin /     il  '        ne  (i '!        1         (i  'i        I       I  •'•'" 

IMin^pliale^ •' 


(i.i       ii.i  '       II.:;  i.:i      /     ii,:i2i) 


V(UI-:s    LACKV.MAi.KS    l»HOl>HKMEXT    DITKS 

Di'.i'iM noN.  —  J.cs  larmes  (•xci-rlt''t's  dans  la  partie  oxlenu'  dr  la  eonjonclive 
(lu  ciil-dt'-sac  vieniUMil  irabui'd  remplir  la  riiiole  circulaire  que  loniie  le  (Virnix 
aulniir  <le  riiémisphère  antérieur  de  Tteil,  jmiir  de  là  se  répandre  sui-  la  l'ace 
anh-rienre  de  celui-ci,  uràco  aux  mouvements  des  paupi»'rcs. 

Nous  avons  vu  (pje  le  ciil-de-sac  conjonctival  aboutit,  dans  la  région  di' 
rangle  interne  de  rdil,  ])ar  ses  deux  extrémités  très  rapprochées,  d'une  part, 
au  bord  supérieur,  el.  de  Tautre.  au  bord  inl'érieur  d'une  déi)ressiou  des 
léguments  cpie  les  anciens  anatuniistes  avaient  désignée  sous  le  nom  de  lue 
hicrijinal.  Ce  lac,  dont  le  l'ond  e*;t  comblé  par  la  caroncule  lacrymale  el  par  le- 
rej)li  semi-liniaire,  el  doni  la  forme,  sur  un  ceil  ouvert,  se  rapproche  de  celle 
d'une  demi-elli|»se  à  sommet  arrondi  dirigé  en  dedans,  se  trouve  circonscrit 
par  la  partie  la  jdus  interne  du  bord  libre  des  paupières,  partie  entière- 
ment dépoui'vue  de  cils. 

La  caroncule  lacrymale  située  au  fond  du  lac  lacrymal  dévie  les  larmes  veis 
les  papilles  lacrijnmles  ou  tubercules  lacrymaux,  sortes  de  légères  saillies 
cratériformes  au  nombre  de  deux,  une  pour  chaque  paupière,  placée  à  la  jonc- 
lion  des  deux  portions  lacrymale  et  bulbaire  du  bord  libre  palpébral.  Chacune 
fie  ces  deux  saillies  porte  à  son  sommet  un  petit  pertuis,  connu  sous  le  nom  de 
point  lacrij)nal,  auquel  l'ait  suite  le  conduit  ou  canalicule  lacrymal,  logé 
dans  l'épaisseur  de  la  portion  lacrymale  du  bord  libre  de  chaque  paupière.  Les 
deux  canalicules  lacrymaux  viennent  se  jeter  dans  une  sorte  de  petite  cavité  à 
peu  près  verticale,  profondément  située  en  dedans  du  lac  lacrymal,  et  connue 
sous  le  nom  de  sac  lacrymal.  Au  sac  lacrymal  succède  un  assez  large  conduit 
presque  vertical  désigné  sous  le  nom  de  canal  nasal  ou  encore  sous  celui  de 
'■anal  naso-lacnjniaL  dont  l'extrémité  inférieure  vient  s'ouvrir  dans  le  méat 
inférieur  des  fosses  nasales.  Les  points  lacrvmaux.  les  conduits  lacrymaux,  le 


P/COf/.l 


1220 


ANNEXES  DE  L'OEIL. 


sac  lacrymal  et  lo  canal  nasal  forment  pour  les  liquides  qui  ijaiprnt'ul  la  con- 
jonclivc.  une  sorte  (ra[)j)areil  de  résorption  dont  leusenilde  a  rei.u  la  dénomi- 
nation de  voirs  lacnpnnle^i. 

GoM'on.MA  I  lox  i:xii';itn:i  KK  kt  ixiiîeukitm;.  —  Rapi'ohts.  —  Les  voies  lacrymales 
se  composent  départies  extérieures,  telles  que  les  tubercules  et  les  points  lacry- 
maux, pour  l'examen  d(;squelles  il  n'est  besoin  d'aucune  préparation  spéciale, 
et  de  parties  profondes  cachées  par  les  parties  molles  des  paupières  ou  le  sque- 
lette de  l'orbite  et  du  nez,  comprenant  les  conduits  lacrvmaux,  le  sac  lacrvmal 
et  le  canal  nasal. 


1"  TnbeiTAilcs  el  /loinls  Ifirri/mfiii.r 
sommet  des   Inbercnles  de   même  nom. 


7    l«i>;;. 


Fh;. 


—  Les  points  lacrvmaux.  situ(''s  au 
int  deux  petits  orilices  arrondis  ou 
ovalaires,  à  grand  a.xe  trans- 
versal (Gkrlach,  Beilr/ifje 
zur  noniKilen  Anot.  i/rx 
menKchlirJicn  Ai(f/t'.<,  Leip- 
zig. 188(1),  occupant  à  jxmi 
près  le  même  plan  (|ue  les 
orifices  des  glandes  de  !Mei- 
l)omiii<.  (loiil  lis  ne  se  dls- 
linguenl  (jue  par  leurs  dia- 
mètres un  peu  plus  considé- 
rables. L'orifice  de  la  glande 
de  MeiixMuius  la  plus  interne, 
situé  dans  leur  voisinage  im- 
médiat, s'en  trouve  encore 
séparé  par  un  intervalle  de 
0  mm.  "j  à  I  millimètre.  Un 
comme  les 


7(1S.  —  Pdiiils  lacrjiiiniix,  couduils  liicryniaux, 
sac  Icicrymal.   (D'après  Sappey.) 

I,  coiuliiits  Iricryniaiix.  —  'i.   iinrlinn  verticale  de  res  conduits.  - 
:!.  tar.ses  supérieurs  el  inri'-i'ieiii's.  —  'i.  Ixird  libre  des  paupières  avi 

les  orilices  des  glandes  de  Meibumius.  —  3,  sac  lacrymal.  —  6.  tendon  Jgj;    distin"'lie, 
lie  Torbiculaire.  —  7,  point  de  bifurcation  de  ce  tendon.  —  8.  gaine  ,    ""  .      , 

fibreuse  que  cliaiiue  mnili,'  du   tcndun   bifuniUL'  fournit   au   .onchiit  tubercules.    ([Ul      les     portent. 

laeryinalrur,-espond,M,l.  pj    ^|,^,^j    ]^    situallon    Vers     la 

lèvre  postérieure  du  lionl 
libre  de  clia(|Ue  paupière,  à  l'union  dr  la  [loilioii  lacrvmale  avec  la  porlioii 
ciliaire  de  ce  bord,  nous  est  déjà  connue.  —  en  supérieur  el  inlerieur.  Le  poini 
lacrymal  inférieur  est  situé  à  ('»  mm.  "»  de  la  commissure  palpébraie  inlerne. 
landis  que  le  supérieur  n'en  est  dislanl  (|ue  de  (i  millimètres,  d'oîi.  entre  ces 
deux  distances,  une  dill'érence  d'ini  demi-millimètre  grâce  à  laquelle,  dans 
rocclnsioii  (les  paupières,  les  deux  poinis  lacrvmaux  se  ju.\lapost>nL  ntais  ne  se 
siqjcrpo.sent  jamais.  La  largeur  des  points  lacrvmaux  serait,  d'après  lleinlein 
{.lic/i.  /'.  Up/il..  IST.'t).  de  0  mm.  I  "t  ;i  II  mm  1':  pour  .Merkei.  celle  du  supé- 
rieur mesure  (le  II  mm.  2  ;i  0  mm.  2."»,  et  celle  de  l'inlèrieiir.  toujours  un  peu 
plus  grand,  enxiroii  Jl  mm.  '.\.  L(»  diam('tre  de  cha(|U(>  point  lacrymal  reste 
iii\arial)l(\  gi'àce  à  un  tissu  conjonctil'  dense  (|ui  entre  dans  sa  structure  et 
u  est  (|u'une  dépendance  de  celui  du  tarse,  (le  tissu.  (|ui  entoun>  les  points 
lacrymaux  à  la  manit-re  d'un  anneau  rigide,  les  nu\intient  toujours  béants. 
L(>s  tnl)(>rciiles  lacrvmaux.  au  sommet  (les(|uels  s'ou\i'eiil  le-;  [xtints  lacry- 
maux (|ui   leur  donnenl    un    a^i)ecl    cralt'riforme.  sont   deux    petites  éle\  iwe-  à 


\i'i'Ai;i:ii.  I  Al  l;^  \i  \i. 


Ii221 


|tciiH'  siiillaiilcs,  (lirif;r('s  \crs  la  l'ait'  aiiliTiciiic  de  luil  cl  uiaiiilcnaiil .  ;^ia<(' 
il  relie  direction,  les  deux  |)((iiils  lacrymaux  (•oiislaiiiiiicnl  ploii^rs  dans  le 
li(|iiid('  du  lac  lucrvinal.  Leur  saillie  parait  s'acceiiluei'  a\<'c  l'à^^e;  coiimie  ils 
soiil  jiénéraleineiit  peu  vascnilaiisés,  leur  coluraliou  pâle  tranche  toujours  sur 
civile  des  j>arlies  voisines.  Celui  de  la  paiipièi'e  supérieure  est  beaucouj)  moins 
étalé,  mais  lép'rement  plus  saillant  (|ue  celui  de  la  paupièn;  opposée. Dans 
l'occlusiou  (les  pau|)ières  le  tnhercule  lacrymal  suj)éi'ieur  s'abaisse  en  jrlissant 
le  Ioul;  du  hord  coiicaxi'  du  repli  seini  lunaire  et  décrit  ainsi  un  [tetil  arc  de 
cercle,  tandis  que  le  tubercule  lacrymal  inférieur  s'élève  perpendiculairement 
pour  venir  se;  j)lacer  sur  le  côté  interne  du  précédent  (.Merkel  et  Kallius). 
(Jiiaud  le  regard  se  dirige  en  dedans,  la  cornée  vient  se  mettre  en  rapport  avec 
les  deux  points  lacrymaux;  lorsqu'au  contraire  il  se  porte  en  dehors,  ceux-ci 
reposent    directeuu'ut 

sur  la  face  antérieure  ^l 

du  repli  semi-lunaire  -        ''j-â>l. 

dont  l'étendue  s'ac- 
croit  dans  ce  dernier 
mouvement.    .  ^ 


2"  Conduils  lacnj- 
inaifx.  —  Les  points 
lacrymaux  que  nous 
venons  de  décrire  re- 
présentent l'entrée  de 
deux  canalicules  cou- 
dés à  angle  obtus  pres- 
que droit  (Gerlacb), 
occupant  l'épaisseur 
de  la  portion  lacry- 
male du  bord  libre  de 
chaque  paupière,  et 
pouvant  être  distin- 
gués par  conséquent, 
comme  les  points  aux- 
quels ils  font  suite, 
en  supérieur  et  infé- 
rieur. 

Ce  sont  lesco/i'/»//s 
ou  ccoialirules  lacrij- 
I  II  aux.  Au  delà  de  la 
commissure  interne 
des  paupières,  ces  con- 
duits se  réunissent 
j)0ur  former  une  por- 
tion commune  ou  ci 
vient  se  jeter  dans 
1   centimètre  environ 


l'ii;.  TO'.I.  —  Conduits  lacrymaux,  muscle  de  lloruer,  sac  lacry- 
mal, saillie  formée  par  le  canal  nasal  sur  la  paroi  interne  du 
sinus  maxillaire.  (D'après  Sappey.) 

1.  |piirtiun  commune  des  conduits  lacrymaux.  —  •>,  Muscle  de  Horner  se  divi- 
■i.iul  en  dehors,  chaque  division  correspondant  à  un  des  deux  conduits  lacry- 
maux. —  3.  conjonctive  palpébrale.  —  4,  tarse  et  glande  de  Meiboniius.  — 
j,  Icvre  postérieure  du  bord  libre  des  paupières  et  embouchure  de  ces  glandes. 
—  6,  lèvre  antérieure  du  même  bord,  avec  les  cils.  —  7,  sac  lacrymal.  —  8,  re- 
lief formé  par  le  canal  nasal  sur  la  paroi  interne  du  sinus  maxillaire.  —  9,  orifice 
du  sinus  précédent. 


nal  ifidiion  {Sammelrolir  des  auteurs  allemands)  qui 
le  sac  lacrymal.  Merkel  qui,  après  Gerlach,  estime  à 
leur  longueur  totale,  ne  croit  pas  qu'il  existe  entre  eux, 


l'iroi 


1222  .\nm:xi:.s  jh:  lokii.. 

au   sujet    (le   celle    longueur,    une    difrérence  aussi    prononcée  que   celle   de 

0  mm.  5,  admise,  à  l'exemple  de  Bochdalek,  par  la  plupart  des  auteurs,  en 
faveur  du  conduit  lacrymal  infcrieur.  Notons  en  passant  que  cette  diiïérence 
est  la  même  que  celle  des  distances  séparant  les  deux  points  lacrymaux  de  la 
commissure  interne  des  paupières.  Chaque  conduit  lacrymal  étant,  comme 
nous  venons  de  le  dire,  coudé  [)resque  à  angle  droit,  présente  donc  doux 
portions  :  l'une  verticale,  ascendante  à  la  pau])ière  supérieure  et  descendante 
à  la  |)aupière  inférieure,  et  l'autre  horizontale.  Ces  deux  portions  se  continuent 
par  une  sorte  do  sogmont  arrondi  qui  occupe  le  coude  du  conduit  et  en  repré- 
sente la  partie  la  plus  large.  Nous  allons  passer  successivement  en  revue  cha- 
cune des  portions  précédentes. 

a)  Pnrllon  verticale.  —  Cette  [)orli()ii  coiinnenco  d'abord  j»ar  un  segment 
long  do  0  mm.  5,  sogmont  évasé  en  forme  d'entonnoir  ou  à'infuwUhiihdit 
(Foll/,  AniKilcx  croculixl .,  18(i0),  dont  la  base  répond  au  point  larrvmal.  tan- 
dis (|uc  le  sommet,  représentant  la  partie  la  plus  étroite  de  tout  le  conduit, 
mesure  à  |)oino,  d'après  Gerlacb,  0  mm.  \  de  diauièlro.  ce  (|ui  lui  a  valu,  do  la 
])arl  do  l'autour  précédent,  le  nom  A\in(jii^l'ia.  Au  delà  i\v  celte  angustia,  qui 
siège  à  peu  près  au  niveau  do  la  base  de  la  j)apillc  lacix  inale  (Schwalhe),  le 
conduit  s'élargit  au  point  do  former  une  sorte  de  dilatation  ampullaire  qui  on 
occupe  le  coude  et  qui  cesse  brusqueu)enl  au  niveau  du  point  où  commence  la 
portion  horizontale.  La  dilatation  que  nous  venons  de  signaler  n'est  pas  régu- 
lière; en  effet,  vers  le  sommet  du  coude  existe  ime  sorte  d'éperon  épais  qui 
s'avance  dans  l'intérieur  de  celle-ci  et  la  subdivise  en  doux  autres  cavités 
secondaires  :  l'une  piriforme,  faisant  suite  à  l'angustia.  et  l'autre  sacciformo, 
dépassant  de  beaucoup  par  son  fond  le  niveau  de  la  portion  horizontale. 

La  longueur  totale  de  la  j)()rtion  verticale  mesure,  d'ai)rès  lleinlein.  depuis 
la  base  de  l'infundibulum  jusqu'à  l'origine  de  la  portion  horizontale,  environ 

1  mm.  0.  D'après  le  même  auteur,  le  calibre  du  conduit  lacrymal  serait,  au 
delà  de  l'angustia,  de  0  mm.  0  au  niveau  de  la  première  dilatation,  de  0  mm.  i 
au  niveau  de  l'éperon,  et  de  0  nmi.  7  à  0  mm.  8  au  niveau  do  la  deuxième 
dilatation  qui  se  continue,  pour  ainsi  dire,  brusquement  avec  la  portion 
horizontale  du  conduit  dont  le  diamètre  à  peu  près  uniforme  dans  toute  son 
étendue,  ne  mesure  guère  plus,  à  partir  do  cet  endroit,  que  d  mm.  .!  à  II  mm.  'i . 

h)  Portion  horizontale.  —  Cette  portion  n'est  j)as  absolument  borizcuitalo; 
mais  elle  s'incline  légèrement,  à  chaque  païq^ière,  vers  la  commissure  j)alpé- 
bralo  interne  qui  devient  ainsi  le  point  de  convergence  dos  doux  conduits 
lacrymaux. 

La  portion  horizontale  du  conduit  lacrvmal  supoiicur  est  doni'  Icgèromont 
oblique  en  bas  et  on  dedans;  collo  du  conduit  laci'vmal  inlV'i'ieur  so  dirige  \\i\ 
pou  on  dedans  et  en  haut.  La  forme  de  la  |)ortion  horizontale,  à  pou  près  roc- 
liligno  lors(pio  l'ieil  est  formé,  représente  sur  l'o-il  ouvert,  une  courbe  allongée 
dont  la  concavité  regarde  le  somuid  do  la  caroniulo  lacrvuialo. 

Sa  longueur,  plus  grande  que  collo  do  la  portion  vorticalt>.  mesure,  ilaprès 
Cerlach,  0  à  7  millimètres.  Son  calibre  à  pou  près  régulier  et  cvlindriquo.  so 
lrouv(^  partout  compris  entre  <l  mm.  W  ol  il  niiii.  i.  llràce  à  l'élasticité  et  à 
l'extrême  minceur   des   parois  du   oomliiil    lacrx mal.  c(>   calibi'o  pi'ul.  par  une 


.\i'r\i:i:ii.  i.\<;inM\i. 


1223 


Inrlc  (lislciisioii,  allciiidic  cl  iiiciiie  dcpassor  h;  Iriplf  de  sa  valeur  noriiialc; 
dans  ce  dciiiicr  tas,  il  se  produit  dans  l'inlérieur  de  la  cavilû  du  roiiduit  des 
replis  plus  (lu  umius  spiroïdcs  donl  WyvÛ  (Cor ro><ionx-AnalO)nic,  \\  icii,  1S7.'{) 
uous  a  doMiu'  d'cxccllenics  prépai'atious,  tuais  qui  u'cxisiciil  jaruais  uonualc- 
nionl  sur  le  vivant.  I.a  minceur  et  l'élaslicité  des  parois  du  conduit  lacrymal 
nous  e.\|ili(|ucnl  encore  la  ^^rande  facilité  avec  laquelle  on  |)eut  redrosser  le 
coude  d(!  ce  c(uiduit,  en  lendant  forlement  la  [»auj)ièr(!  dans  le  sens  d(!  l'an^Me 
externe  de  i'u'il.  Celte  mameuvre  facilite  ljeaucou[)  le  calélliérisme  des  voies 
lacr\  inales. 

I>ien  ({ue  revêtue  de  tous  côlés  par  les  fibres  du  muscle  orliiculaire,  celte 
portion  peut,  par  suite  de  la  faihh^  épaisseur  des  couches  qui  la  séparent  des 
téguments,  transparaître  à  travers  la  j)eau  mince  de  la  réirion  de  l'angle 
inlerne  de  r(eil,  lorsqu'on  |)Ousse  une  injection  colorante  dans  l'inlérieur  du 
conduit  lacrvmal. 

I.a  [)()rtion  horizontale  de  chaque  conduit  lacrvmal  est  recouverte  dans  son 
tiers  interne,  avant  de  se  jeter  dans  la  ])orlion  commune  ou  canal  d'union,  par 
le  ligament  palj)él)ral  inlerne  qui  lui  adhère  très  lâchement  (Ileinlein). 


A0"' 


(loiiimciit  se  ilisi)()seiit  les  lilnes  du  iiiiisck'  orliiculiiirc  .luliinr  des  cfuiduils  lacrymaux".' 
I"  .Vulour  de  la  liaso  du  tuticrculo  lacrymal,  Gorlach,  .Mcrkcl,  Walzltprp:  (l.'dier  den  Bau  drr 
Tltriinvniveije,  Uostock,  IST'i),  clc,  adnw'llcnl  rcxistcucc  (Tuu  vcrilablc  sphincter  formé  par 
rcntii^-cniisoiiKMit  des  lilucs  du  nuiscle  (U  hiiulairc  sui-  les  laces  latérales  de  celle  piiili(ui. 
le  s|diiucler   eu   (|ues- 

tiiiu   ue   s'eteiu!  jamais  --:;-—, 

jus(|u"au    sounuel     du  ■^■^^^:^S^^^^?S^z-^:''' -''-''^'''■-- 

[\\\wïv\^\Q,  furiuc'  d'uu 
lissu  eoujuuctif  v\y,\\< 
cl  résistant:  mais  ou 
cemuu'ucerait  à  l'aper- 
cevoir, sur  lies  coupes 
hori/ontales  sériées  de 
celte  dernière  saillie, 
d'abord  sur  son  côté 
antérieur,  puis ,  vers 
sa  base,  sur  toute  sa 
]iéripluM'ie,  de  manière 
à  former  à  ce  niveau 
un  anneau  musculaire 
complet,  composé  de 
seiiinents  indépen- 
dants. 

2"'  .\utoin'  do  la  por- 
tion verticale,  voici 
comment, d'après  KIodt, 
se    comporteraient   les 

faisceaux  musculaires  :  en  avant  comme  en  arrière  du  ciuuluit,  les  uns  poursuivraient 
sans  s'arrêter  leur  trajet  primitif  parallèle  au  bord  libre  des  paupières,  tandis  que  les 
autres,  se  déviant  sur  ses  faces  latérales,  viendraient  s'eulrc-croiser  à  ce  niveau  avec  des 
faisceaux  venus  de  la  face  opposée  de  la  paupière,  de  manière  à  former  des  sortes  de  bou- 
tonnières musculaires  dans  lesquelles  s'enp-age  le  conduit  lacrymal.  Parmi  les  fibres  nius- 
culiiires  subissant  cette  dernière  déviation,  il  s'en  trouve  qui,  après  s'èlre  entre-croisées  sur 
fini  des  côtes  du  conduit,  s'entre-croiseut  de  nouveau  sur  l'autre  cùté,  et.  au  lieu  de  gairner, 
comme  les  libres  ue  subissant  ([u'un  seul  entre-croisement,  la  couche  musculaire  de  la  face 
ojtposée  de  la  paupière,  rentrent  de  nouveau  dans  la  couche  musculaire  qui  les  avait 
émises.  Ces  entre-croisements  se  feraient  surtout  aux  dépens  de  la  couche  sous-conjoncti- 
vale  du  muscle  de  llorner  qui  diminue  ainsi  de  plus  en  plus,  en  passant  dans  le  plan 
musculaire  prétarsien.  D'après  Klodt,  et  contrairement  aux  opinions  émises  sur  ce  sujet 
par   Gerlacli,  Ileinlein,  Walzberir   et   Krelibiel,  il   est   à   peu  près   impossible   de  dire  d'où 


Fi( 


0.  —  Coupe  transversale  de  la  base  d'un  tul)ercule  lacry- 
mal, montrant  la  disposition  sphinctérienne  des  libres  du  muscle 
orbiculaire  à  ce  niveau.  (D'après  Merkel.) 


[PICOU.] 


122i  .\NMAI->  liK  i;"ii:ii.. 

piovienneul  les  libres  musculaires  qui  entourent  le  conduit  lacrymal,  tant  sont  nombreuses 
là-dessus  les  diverses  variations. 

Pour  Hochon-Duvipneaud  (Arch.  d'ophtalmoL,  1900,.  p.  240),  les  fibres  qui  se  recourbent 
et  se  mélanfrent  au-devant  de  la  base  du  tubercule  lacrymal  et  de  la  portion  verticale  des 
conduits  lacrymaux,  donnent  simplement  l'apparence  d'un  sphincter;  il  ne  saurait  donc 
être  ici  question  de  sphincter  véritable;  car  ainsi  que  le  reconnaît  lui-même  Merkel,  la 
résistance  scléreusc  du  tissu  où  sont  creusés  les  points  lacrymaux  rendrait  l'action  de  ce 
sphincter  coniplétemcnt  illusoire.  D'après  ce  même  auteur,  le  muscle  de  Horner.  bien  (|iie 
ne  constituant  pas  toute  la  musculature  des  conduits  lacrymaux,  est  cependant  le  véritable 
muscle  canaliculaire,  et  il  ne  doute  pas  qu'il  ait  un  rôle  essentiel  dans  la  fonction  de  ces 
conduits,  l'absoipt'on  des  larmes. 

3°  Autour  de  la  portion  horizontale,  les  fibres  du  muscle  orbiculaire  se  disposent  paral- 
lèlement, en  avant  et  en  arrière  de  cette  portion;  on  en  voit  cependant  quelques-unes  qui, 
se  portant  d'un  plan  vers  l'autre,  passent,  soit  au-dessus,  soit  au-dessous  du  conduit  lacry- 
mal, en  décrivant  à  ce  niveau  des  sortes  de  spires  allonp-ées  (Heinlein,  Krehbiel,  Walz- 
ber^,  Klodt,  etc.). 

Il  est  encore  difficile  de  prouver  linsertion  des  libres  musculaires  sur  la  paroi  externe 
du  conduit  lacrymal  (Gerlach,  Klodt).  Cependant  .^appey  admet  ces  insertions  sur  les  deux 
cùlés  du  conduit.  Heinlein  les  décrit  seulemertt  sur  le  côté  tourné  vers  le  globe  de  l'œil. 
Knfin  Waizberij-,  et,  après  lui,  Krehbiel  signalent  également  sur  les  conduits  lacrymaux, 
l'insertion  de  quelques  fibres  musculaires. 

c.  Portion  commiine  des  conduits  lacrymaux;  leur  abouchement  dans  le 
sac  lacrymal.  —  Avant  de  s'ouvrir  dans  le  sac  laci-ymal,  les  deux  conduits 
lacrymaux  se  réunissent,  dans  la  majorité  des  cas,  en  un  canal  unique,  assez 
souvent  désigné  sous  le  nom  de  canal  d'union  ;  mais  avant  de  se  joindre  pour 
former  ce  canal,  ils  doivent  perforer  séparément  le  pont  périostique  renforcé 
de  tissu  fibreux  qui,  passant  de  la  crôte  lacrymale  de  l'un^ruis  à  la  crête  lacry- 
male de  l'apophyse  montante  du  maxillaire  supérieur,  transforme  la  fosse 
lacrymale  osseuse  en  une  sorte  de  cavité  close  (Sclnvalhe);  c'est  donc  dans 
cotte  cavité  que  le  canal  d'union  se  trouve  entièrement  contenu,  et  c'est  par 
l'intermédiaire  du  plan  fil)reux  qui  la  ferme  en  dehors  qu'il  entre  en  rapj^ort. 
par  son  côté  antérieur  avec  le  liofamenl  palpéhral  interne  ou  tendon  direct 
(hi  muscle  orbiculaire.  Ce  dernier  musch>  étant  donc  séparé  du  canal  d'union 
par  les  plans  fibreux  précédents,  on  ne  trouve  jamais  de  fibres  musculaires 
autour  de  ce  dernier  canal. 

Le  canal  d'union  des  deux  conduits  lacrymaux  a  une  direction  à  peu  près 
biirizontale.   Sa    longueur,   difîérenlr  suivant    les    sujets,  varie  généralement 

entre  0  mm.  8  et  3   milli- 
\\l'?ifrf>7ï/  mètres;     son      calijjre.    de 

I)  nnn.  li  au  point  de  jonc- 
tion des  deux  conduits  la- 
crymaux et  près  de  son 
point  de  pénétration  dans 
le  sac  lacrymal,  serait,  d'a- 

l'i(i.  771.  —  Coupe  longitudinale  d'un  conduit  l.iciynial.     près  Heinlein,  un  peu  pbis 
(D'après  Cerlacli.)  ...     ,  ,.-    ,  ,,       , 

'  petit    dans    I  intervalle    des 

deux  points  précédemment 

m.li(|ues.   l'arvi  iiii   au  sac  la.  rvuial.    il  s'abouche,  d'après  Lesshaft  {Arch.  /'. 

Anat.  iind  Phy^ioL,  1860),  non  pas  au  bon  milieu  de  son  côté  externe,  mais 

un  peu  en  arrière  de  celui-ci.  à  peu  de  distan<e  de  l'extrémité  supérieure  du 

sac,   et  à    peu    juès  exaclemeni   en  arrière  du    milieu    du  ligament  palpéhral 

iultuiie. 


V    ^ 


\l'l'\l;l-.ll,  l.\(■.l;^M  \i,.  1.225 

Au  lieu  (le  s'ouvrir  dans  le  sac  lacrymal  par  un  canal  commun,  les 
tlriw  coiidiiils  lacrymaux  viennent  souvent  s'y  ahouclier  s(''[)arémeiit,  ou  bien 
ils  se  jellcMl  encore  i^oji'inciil  dans  une  soric  de  dilalalion  divcrlicuiaire  du 
sac,  connue  sous  le  nom  de  sin//.-^  ilr  Muïcr.  l/ahoucliemenl  si'-paré  des  d(MJ\ 
conduits  lacrymaux  s'oltserve  normalement  chez  les  mammifères  dont  le  canal 
naso-lacrymal,  corres|)ondanl  j)ai'  sa  porlion  initiale  élargie  au  sac  lacrvnial 
de  riiomme.  cnnlinue  à  peu  jjrès  leur  direction  (W'al/.herg).  Les  deux  c(uiduils 
lacrymaux,  aboutissant  séparément  au  sac  lacrvmal,  s'ouvrent  généralement, 
en  conservant  leurs  rapports  réciproques,  l'un  au-dessus  de  l'autre.  Cependant, 
dans  les  cas  où  il  existe  un  sinus  de  Maïer,  Schwalbe  a  vu  parfois  le  conduit 
supérieur  s'ouvrir  quelque  |)eu  en  arrière  et  au-dessous  du  conduit  lacrymal 
luIV'rieur. 

ravinlions  suivant  l'i'u/r.  —  Les  condiiils  lacrymaux  apparaissent  déjà  pendant  la  vie 
intra-utérine,  très  nettement  coudés  à  angle  droit.  A  cette  période  et  dans  les  premières 
années  qui  suivent  la  naissance,  leur  trajet,  à  peu  près  réfiulier,  permet  facilement,  d'après 
(ierlach,  de  comprendre  dans  toute  leiu-  étendue,  sur  une  même  coupe  frontale,  les  deux 
conduits  avec  le  sac  lacrymal  dans  lei|uel  ils  s'abouchent.  Mais  il  ne  saurait  en  être  de 
même  chez  l'adulte;  car  le  ])lan  vertical  qui  les  contient  subit  ici  une  sorte  d'incurvation 
parallèle  à  la  face  antérieure  du  bulbe.  Chez  le  vieillard,  il  arrive  parfois  que  sous  l'iu- 
llueuce  du  relâchement  tie  la  paupière  inférieure,  le  point  lacrymal  inférieur,  suivant  le 
lé;:;er  degré  d'ectropion  atoniciue  du  bord  palpébral,  cesse  d'être  en  contact  avec  la  con- 
jonctive; d'où  (|ueli[uefois  un  peu  d'épiphora  (Schreger,  Versuch  eines  verrjl.  Anal,  des 
AïKjes  und  d.  l'Itrdneinveije  des  Mensclien,  Leipzig,  iSlO). 

Anomalies.  —  La  paroi  des  conduits  lacrymaux  s'écarte  dans  certains  cas  du  type  de  la 
description  que  nous  venons  de  donner;  ainsi  quelques  observateurs  signalent  des  dilata- 
lions  et  des  diverticules  secondaires  pouvant  occuper  tous  les  points  de  leur  trajet.  On  voit 
même  parfois  dans  son  intérieur  des  replis  saillants  de  la  muqueuse  pouvant  en  imposer 
pour  de  véritables  vttlvules  :  telles  sont  la  valvule  annulaire  décrite  par  Bochdalek  (Beitr. 
zur  Anat.  der  Thninenorgaue.  Prager  \'ierteljahrssclirift,  Rd  II,  1863),  à  l'entrée  même  du 
conduit  et  celle  que  Foitz  a  signalée  au  niveau  de  r.-ingustia;  celle-ci,  de  forme  semi- 
huiaire,  insérée  sur  le  côté  externe  du  conduit  lacrymal,  faisait  saillie  par  son  bord  libre 
tiaiis  la  dilatation  ampullaire  du  coude  de  ce  conduit. 

Hocbdalck  a  vu  des  tubercules  lacrymaux  très  dévelo])pés  pouvant  atleiiuire  jus(|u'ii 
•1  millimètres  de  bauleur.  D'après  le  même  anatomiste,  il  existe  des  cas  dans  lesquels  le 
point  lacrymal,  au  lieu  d'occu|)er  le  sommet  du  tubercule  précédent,  s'ouvre  sur  l'un  de 
ses  versants,  soit  antérieur,  soit  i)ostérieur.  La  forme  de  ce  même  pertuis,  au  lieu  d'être 
arrondie,  peut  se  présenter  parfois  sous  l'aspect  d'une  fente  (WickerUiewicz,  H"  tjmifjrès 
inlevnaiion.  de  mcd.,  Rome,  1890). 

Les  cas  de  dédoublement  ou  d'absence  soit  partielle,  soit  totale  des  points  et  des  con- 
duits lacrymaux,  bien  que  constituant  un  fait  relativement  rare,  puisque  WickerUiewicz 
n'a  pu,  sur  00  000  sujets,  observer  qu'un  seul  cas  de  double  point  lacrymal  avec  dédouble- 
ment des  caualicules,  ne  sont  plus  aujourd'hui  à  compter.  Ce  sont,  d'après  N'ielsen  (Th. 
doct.,  Bordeaux,  I89()),  des  anomalies  congénitales  par  e.xcès  ou  par  défaut,  tenant  :  les 
premières,  à  un  excès  de  canalisation  des  bourgeons  épilhéliaux  primitifs,  et  les  secondes, 
il  un  arrêt  évolutif.  Pour  Cabaïuies  (Arch.  d'ophl.,  1890),  les  anomalies  par  e.xcès  s'expli- 
queraient encore  par  un  bourgeonnement  secondaire  du  bourgeon  normal.  Le  cas  signalé 
l>ar  Traulas  (.4/v7i.  d'opht.,  189())  de  double  point  lacrymal  congénital  avec  canalicule  sim- 
ple, dans  leiiuel  existait,  à  2  nnii.  5  en  dedans  du  luiint  lacrymal  normal,  vers  l'angle 
interne  de  l'œil,  une  sorte  de  fente  ellipsoïdale  parallèle  au  canalicule.  circonscrite  par  des 
lèvres  fibreuses  et  s'ouvrant  directement  dans  la  portimi  liorizoutale  du  cnuduil  lacrymal, 
doit  être  rangé  dans  cette  dernière  catégorie  de  faits. 

Portion  intraosseuse  des  voies  lacrymales.  —  ^a  direction  générale. 
—  Nous  désignons  sous  le  nom  de  portion  intraosseuse  des  voies  lacrymales, 
la  partie  de  ces  conduits  comprise  dans  le  squelette  de  la  face.  Elle  est  formée 
de  deux  segments  distincts  :  l'un  supérieur,  enfermé  dans  la  gouttière  lacry- 
male que  forment  par  leur  arliculation  l'unguis  avec  l'apophyse  montante  du 

[l'ICOU.] 


1226 


ANNHXIvS  1)1'  i;(n;i[,. 


maxillairn  supériciir  :  c'est  le  sac  (orrijrnal;  l'autre  inférieur  ou  rnnnl  nn>;nl 
conlenii  clans  le  canal  osseux  de  même  nom. 

La  direclion  do  la  iiorlimi  iiUiaossoiisc  des  voies  lacrymales  se  trouve  liée,  chez  l'homme. 
il  rincurvation  à  concavité  interne  que  ])résente  le  canal  lacrymal  pendant  la  vie  intra-uté- 
rine. Cette  incurvation  est  toujours  plus  accentuée  chez  le  jeune  fo'tus  que  chez  le  nou- 
veau-né, ce  que  Rochon-Duvi^neaud  attribue  au  développement  du  maxillaire  supérieur 
(Stanculéanu,  Arcli.  d'opitt.,  i'JOO).  Grâce  à  elle,  le  sac  lacrymal  apparaît  chez  l'adulte 
obliquement  incliné  en  bas  et  en  dehors,  tandis  que  le  canal  nasal  s'incline  au  contraire 
en  bas  et  un  peu  en  dedans.  Ces  deux  parties  des  voies  lacrymales  décrivent  encore  chez 
l'adulte,  i)ar  leur  ensemble,  une  sorte  de  courbe  paraboliipie  très  ouverte  dont  le  sommet 
répond  à  rorilice  supérieur  du  canal  nasal,  tandis  que  les  deux  branches  se  trouvent 
représentées  :  l'une,  en  haut,  par  le  sac  lacrymal,  et  l'autre,  en  bas,  par  le  canal  nasal. 
Le  sac  lacrymal  et  le  canal  nasal  occupent  à  peu  prés  un  même  plan  fransvcrsiil  qui, 
passant   en   haut   par  le   milieu   de   la  po\itliére  lacrymale,  vient   aboutir  en  bas,  d'après 

Luschka,  au  niveau  de 
la  !"■  ou  de  la  2'  mo- 
laire proprement  dite, 
ou  même  entre  la  2'  et 
la  3'  molaire  (Merkel). 
Pour  Thomas  {Oslêol. 
descript.  et  comparée 
de  l'homme  et  des  uni- 
maux.  Paris,  p.  201, 
1805),  la  direition  de  ce 
plan,  en  ra|>port  avec 
l'allonp-ement  des  os  de 
la  face,  serait  très  obli- 
tjne  en  bas  et  en  avant 
chez  les  animaux,  tels 
que  le  chien  et  le  mou- 
ton, et  à  peu  prés  ver- 
ticale chez  l'homme 
(Voir  :  Le  Doible.  Os 
lacrymaux.  Dibliogr. 
anatom.,  1900).  Ceci  est 
vrai  en  elTet  dans  (|ucl- 
ques  cas;  mais  généra- 
lement le  plan  tran;*- 
versal  passant  par  les 
deux  canaux  naso-lacry- 
maux  droit  et  pauche, 
s'écarte  léirérement  du 
plan  frontal  en  bas  et 
en  arrière,  en  formajit 
avec  ce  dernier  un  an- 
gle dièdre  ouvert  en 
bas.  Cet  anirle  (|ue  nous 
avons  mesure  par  des 
calculs  trijroiionu'lri- 
ques  sur  10  cadavres, 
pris  dans  le  laboratoire  de  M.  le  professeur  Poirier,  nous  n  paru  compris  entre  Kli' 
et  15".S8'  avec  une  moyenne  de  1)  dcprés.  Par  consé(|uenl  le  chilTre  de  I.Tà  2."»  deirres  donne 
par  Testut  dans  son  Anatomie,  chilTre  corres|)ondant  à  la  valeur  do  70  deirres  t|ue  Schwalbe 
attribue  à  l'angle  ouvert  en  avant,  formé  par  In  direction  de  la  portion  intra  osseuse  des 
voies  lacrymales,  avec  un  plan  horizontal  inférieur,  nous  parait  un  peu  trop  eleve.  f.hez  les 
individus  au  nez  aplati,  l'angle  que  nous  venons  d'cludier  serait  cependant  un  |>eu  plus 
ouvert  (Ponteau). 

Ouant  au  degré  d'écartemenl  (lui  existe  entre  le  plan  sagittal  et  le  sac  lacrymal,  tddiqne 
en  bas  et  en  dehors,  nous  l'avons  trouvé  comjuis  entre  !:<  degrés  et  :!7  degrés,  avec  une 
moyenne  de  20  degrés;  la  direction  du  sac  lacrymal  est  donc  ii  peu  près  parallèle  à  celle 
de  la  portion  ascendante  du  sillon  jugo-pali)ebral  de  .\rlt. 

Pour  ce  qui  concerne  la  direclion  du  canal  nasal  pnqiremenl  dit,  /abel  (Variel.ilen  des 
Thranenbeines.  Disacrl.  inaidj..  Uosluck.  l'.HlO)  «lil  que    les   deux  canaux  dmit  et   gauche 


Fiii.  772.  — Kireclion  générale  et  rapports  avec  le  squelette 
du  canal  lacrymo-nasal.  (D'après  Sappey.) 

1,  cloison  (les  fosses  nasales.  — 2,  exlréniité  .-intiTieure  du  cornet  moyen.  — 
3,  ment  moyen.  — 'i,  coupe  du  cornet  inférieur  au  niveau  de  remboucliure  du 
iinal  nasal.  —  5,  méal  inférieur.  —  6,  sac  lacrymal.  —  7,  conduits  lacrymaux. 
—  8,  canal  nasal.  —  9,  valvule  de  Hassner.  —  10,  sinus  maxillaire. 


Ai'i'\i;i;ii.  i,A(;ii\ MAL. 


1227 


cimvorp'iil  itn'S(|ii('  luiijuiiis  |i;ii'  leurs  cxUviiiili's  iiilV'i  ii-iiics  ;  cii  .rilciii  ii'.iiir.iiL  oIi.-itvc 
la  (lircitioM  verticale  ilu  canal  en  (|iieslii)ii  i|iie  dans  un  pelil  rniiiilno  île  i  as,  cl  jamais  il 
iu\  Tniirait  vu  s'écarter.  i»ar  s(in  oxiréiiiité  iiilerieuie,  du  |daii  sa^illal  iiiediau.  Cependant 
ndus  avons  |in  nntor  celle  (lovialiun  en  dehors  dans  une  dr-  nos  observations,  où,  avec  un 
nez  normal  en  <ipi>airncr,  sa  valeur  élail  représenléi,'  par  un  anf;lc  de  4"i:{'.  l'ar  contre,  la 
plus  forte  déviation  en   dedans  qu'il    nous  ail  été   donné  de  constater,  mesurait  27  degrés. 

Cette  déviation  dépend  évidei eut  du  depré  de  develo|)pement  plus  ou  moins  considé- 

rahle  du  sinus  maxillaire.  D'une  manière  f;éiiérale,  <ni  peut  dire  (pie  la  direction  ilu  canal 
nasal  |)r(donj;ée  jusipi'au  pl.in  saj^ittal  nn-dian,  l'ornuTail  avec  ce  plan  un  an-le  ouvert 
en  liant,  d'environ  12  demies. 

Les  grandes  variations  individuelles  qui  existent  au  sujet  de  l'ecartement  île  l'extrémité 
inférieure  du  canal  nasal,  dans  le  sens  transversal,  monlrenl  (|u'il  ne  faut  i)as  toujours 
compter  sur  le  procéilé  de  Arll  (finifc  Siimisrh'  Hdh.,  \"  édil.,  III.  48i)  i)our  savoir  sur  le 
vivant,  si  ce  canal  est  vertical  ou  dévié  en  dedans;  dans  le  premier  cas,  d'après  cet  auteur, 
la  distance  séparant  les  insertions  sur  la  joue,  des  bords  inférieurs  des  deux  ailes  du  nez, 
serait  égale  ;i  celle  (pii  réunit  les  extrémités  des  deux  ligaments  i)al|)él)raux  inU'rne  droit 
et  gauche;  dans  le  second  cas  au  contraire,  la  première  de  ces  deux  distances  serait  |)Ins 
petite,  et  la  moitié  de  leur  dilTérence  mesurerait  le  degré  d'inclinaison  du  canal.  D'une 
fariin  générale,  c'est  chez  les  individus  au  nez  épate  ([u'il  faut  s'attendre  à  rencontrer,  de 
iliai|iie  côté,  un  canal  nasal  à  direclinn  verticale.  C'est  même  de  préférence,  d'après  l'on- 
teaii,  chez  ces  derniers  sujets  qu'un  uh-erverail  la  divergence  inférieure  des  deux  canaux. 

Sac  KAcitvMAL. —  Fiirmo  et  dimensions.  —  Le  saclacrvin.il  dniil  mnis  venons 
(le  voir  la  dii-ecliDii  el  la  siliialioii  dans  la  gouttière  lacrymale,  sur  le  côté 
interne»  de  la  Itase  de  l'orbite,  est  un  réservoir  meni- 
hraueu.x,  ayant  la  forme  d'un  cylindre  un  peu 
incline  sur  le  plan  sagittal,  légèrement  aplati  dans 
le  sens  transversal,  et  à  grand  axe  faiblement  in- 
curvé en  arrière.  Sa  bauteur  est  de  12  à  14  milli- 
mètres; ses  autres  dimensions,  très  réduites  norma- 
lenuMit  sur  le  vivant,  puisque  sa  section  transversale 
apparaît  pendant  la  vie  comme  une  l'ente  antéro- 
postérieure  de  3  millimètres  tout  au  plus  de  lon- 
gueur, sont  au  contraire,  sur  un  canal  injecté  avec 
une  matière  solidiflable,  de  8  millimètres  environ 
dans  le  sens  antéro-postérieur,  et  de  4  millimètres  à 

4  mm.  5  dans  le  sens  transversal  (Hyrtl).  Sa  capa-   Fio.  773.  —  \  oies  lacrymales 

.,,.,,,41,,  ]       .-,A        -ir  ouvertes    par    leur    partie 

Cite  qui,  d  après  Arlt,  est,   au  repos,  de   20  mdli-       ^^^^^^^^.^  (D'après    Sap- 

mètres  cubes,  peut  facilement  arriver  jusqu'à  120 
millimètres  cubes  (Arlt,  Arch.  /'.  Opiit.,  IX,  1, 
p.  88,  18G3). 

l*our  la  commodité  de  la  description,  nous  envi- 
sagerons le  sac  lacrymal  comme  s'il  nous  apparais- 
sait distendu,  et  nous  pourrons  alors  lui  décrire  quatre  faces  et  deux  extrémités. 
Des  deux  extrémités,  l'inférieure  se  continue  directement  avec  le  canal  nasal; 
la  supérieure,  arrondie,  forme  une  sorte  de  cul  de-sac,  le  fond  du  sac  lacrymal 
{Forni,r  sacci  lacrlni(((i-<).  Les  faces  se  distinguent  en  antérieure,  postérieure, 
interne  et  externe;  nous  allons  étudier  leurs  rapports. 

Rapporis.  —  Le  fond  du  sac  lacrymal,  entouré  par  le  tissu  cellulaire  qui 
s'étale  au-dessus  de  lui,  entre  la  face  profonde  du  muscle  orbiculaire  en  avant, 
et  le  ligament  large  des  paupières  en  arrière,  dépasse  légèrement  (2  millimètres 
environ)  le  bord  sui)érieur  du  ligament  palpébral  interne,  et  se  trouve  placé  à 


pey.) 

1,  conJuits  l.icrym.nux.  —  2,  sac 
lacrymal  tlont  la  imi(|iieuse  offre  de 
légers  repli.s.  —  3,  repli  semblable 
appartenant  à  la  mu((ueuse  du  canal 
nasal. 


J'ICOU.] 


1228 


ANM'XKS   |)i;  l.'oKII.. 


io  inillinièLres  au-dessous  du  niveau  de  la  j)Oulie  du  muscle  grand  oblique 
(Stanculéanu,  77/.  de  doct.^  Paris,  p.  20,  1902);  l'intervalle  qui  sépare  le  fond 
du  sac  lacrymalde  colle-ci,  livre  passage  à  un  groupe  vasculo-nerveux  iin|tor- 
lant  formé,  en  allant  de  dedans  en  dehors,  par  la  racine  inférieure  de  la  veine 
ophtalmique,  l'artère  nasale  et  le  nerf  nasal  externe. 

La  fa>-e  anlérieure  est  en  rajjport  avec  le  ligament  f)alpéhral  interne  (jui 
s'applique  sur  elle  transversalement  et  en  lui  adhérant  d'une  manière  assez 
intime,  ;i  ]"iinii)ii  de  son  tiers  su])érieur  avec  ses  deux  tiers  inférieurs.  Entre  le 
hord  inférieur  de  ce  dernier  ligament  et  l'orifice  supérieur  du  canal  nasal,  la 
face  antérieure  du  sac,  simplement  recouverte  par  la  j)eau  et  quelques  grêles 
faisceaux  du  muscle  orbiculaire,  offre  peu  de  résistance  à  la  distension  par 
accumulation  de  liquide  (pus,  larmes)  dans  le  sac,  distension  dont  le  maximum 
d'effet  a  d'ailleurs  toujours  lieu  à  ce  niveau.  Il  peut  même  arriver  que.  les 

fibres   du    muscle    orbiculaire 

disparaissant     par     atrophie. 

■0»  frontal   cett,.  région  devienne  le  siège 

d'une  sorte  de  dilatation  pas- 


Ligamcnt 
patp.  interne 


qve. 


l-:iln,foi,le 


Fin. 


Cou|K'  liaiisvcrsalc  du  sac  lacrymal 
(l)'aprcs  Mcikel.) 


La  face  posté  fie  ui'e  est  en 
rapport  avec  le  tendon  réfléchi 
du  muscle  orbiculaire,  doublé 
(lu  muscle  de  llorner.  et,  au- 
dessus  comme  au-dessous  de 
ce  tendon,  avec  le  ligament 
large  des  paupières  qui.  ve- 
nant s'insérer  sur  la  crête 
•  kurymale  de  l'unguis,  le  sé- 
])are  du  contenu  de  l'orbite. 
Ainsi  que  l'a  fait  observer 
(lerlach,  le  nnisile  de  llurner  n'affecte  avec  le  sac  lacrymal  aucun  rapport 
direct;  il  en  reste  en  effet  sé|)aré,  non  seulement  par  le  tendon  réûéchi  de 
l'orbiculaire,  mais  encoi'c,  en  avant  de  celui-ci,  par  du  tissu  conjdncfir  rirhe  en 
vaisseaux  veineux  et  lymj)hati(|ues. 

La  face  exLerne,  comprise  dans  l'angle  d'écartement  ([ue  foiine  le  tenddii 
direct  avec  le  tendon  réfléchi  d\i  nmscle  (irbiculaii-e,  répond  vers  l'union  de  son 
tiers  supérieur  avec  ses  deux  tiers  inférieurs,  à  la  [tortion  commune  des  ctm- 
duits  lacrymaux  ;  celle-ci.  nous  l'avons  déjà  vu.  \ient  (IcIkmk  liei-  dans  la  cavité 
i\\i  sac  lacrvmal.  à  2  mm.  '1  environ  au-dessous  tle  son  tond,  tout  près  de  la 
limite  postérieure  de  la  face  qui  nous  occupe.  Lnmédiatement  en  arrière  de  ce 
point.  Krelihlel  a  \n  plusieurs  l'ois  appliipié  contre  h^  sac  un  |>i'lit  nmlult' 
lvmphali(|ue. 

Celte  lace  est  encore  en  rapport  par  sa  partie  tout  à  fait  inférieure  avec  l'insertion  lixo 
(in  muscle  petit  obli(iue  dont  iiueliiiies  lihres  naissent  directement  de  la  membrane  lUtreuse 
qui,  provenant  d'un  dédoulilement  du  périosle  de  l'unguis  et  tendue  entre  les  deux  crêtes 
lacrymales  anlc'rieure  et  postérieure,  transforme  en  cavité  close  la  iroutticre  lacrymale 
osseuse  dans  la(|uelle  repose  le  sac  lacrymal.  Cette  membrane  recouverte  eu  dehors  par 
les  nuiscles  orbiculaire  et  de  llorner.  et  perforée  par  les  conduits  lacrymaux  à  chacun 
des(iueis  elle  i'iuiinit  une  painc  coniplctc  jusi|u"à  son  oriiriue  au  point  iaiiymal.  est  formée 


AI'l'Aill-.ll.   l.\t.l;VM  \l..  1229 

p.ir  II'  |ii'i'insto  r(iiii|)l(>(,  avec  sa  ((Hiilic  nsli'cii^ciic  (Knliiii  i-l  liailial.  I.i-.  Iim  ni.i;.  ISUiliniir. 
'iii'il..  IIIOII.  |>.  171).  Aii-di'ssniis  (lu  ('(iiiiliiil  liiciymal  iiilrricnr.  dit'  o^5l  itMiidicce  par  une 
liaiiclc  liliiiMisc  pins  (III  imiiiis  |iniiiiimt't',  cti'iiiliic  i-iilie  li's  pailios  iiifcriciirt's  des  (ioiix 
frôles  lacrymales  et  iiiiii(  russillcatinii  riniinil  Vlumuilr;  (iii  désigne  ainsi  nu  osselet  inter- 
inédlaiie  à  ces  crêtes,  avec  lesipiellcs  il  sarticule  en  avant  et  en  arrière,  et  ilont  la  hase 
sdiidée  il  la  lace  nriiilaire  du  maxillaire  suj)érienr  est  snnvent  percée  diin  trou  [tonr  le 
jiassage  d'nne  petite  aiti'ii(de.  ("et  (isselel,  <(ue  l'on  voit  parfois  renuintei' le  lonj;- de  la  partie 
inreiieme  de  la  panii  e\leine  du  sai  lacrymal.  i'\islerail.  d'après  l.e  Donlilo.  enviinii  2  l'ois 
sur  liin. 

La  face  iiticrnr  du  sac  l;i(i-\ mal  est  unir  au  [irridslc  rdilciiicnl  adluTciil  ilti 
IoikI  de  la  pouKirrc  larrx  iiialr,  |)ar-  un  drusi-  l'f'-scau  de  lihrcs  conjoindivos. 
proluiiLivnu'iil  de  la  ;.;ainc  vasculaifc  si  riclio  f(ui  onldtirt-  le  canal  nasal  dans 
sa  jxirtion  osseuse.  Au  sein  de  ce  lissu  existe  un  |)le.\us  veineu.x  tivs  dévelopjn' 
(|ui  n'es!  ([u'uiie  dé|)endance  de  ( ciul  ciilnuranl  le  canal  précédent.  Les  veines 
(jui  le  l'ornienl  refoulent  en  (hdKus.  par  leur  lurgescence,  la  paroi  interne  du 
sac  lacrymal  qui  se  rapproche  alors  de  sa  paroi  externe,  eu  rétrécissant  la 
cavité  de  ce  réservoir  uieml)raneux. 

Profondément  la  face  interne  du  sac  répond  au  i:roupe  des  cellules  ellimo'i- 
dales  qui  vont  s'ouvrir  dans  la  youttièie  de  1  "nncirorme.  Lorsque  ces  cellules 
sont  1res  développées,  non  seulement  la  face  interne,  mais  encore  les  deux 
faces  antérieure  et  postérieure  du  sac  peuvent  entrer  en  rapport  avec  elles 
(Stanculéanu,  77/.  durl..  l'ails.  I'.)()2).  Ces  rapports  expliquent  la  difficulté  que 
l'on  peut  avoir  à  dilltTencier  une  dacrvocvslite  d'avec  une  ellimo'i'dite  à  compli- 
cation orbitaire. 

Conformation  inW'ricurv.  —  Le  sac  lacrymal  est  tapissé  intérieurement  par 
une  muqueuse  rosée,  formant  un  grand  nombre  de  plis,  principalement  du 
côté  interne;  nous  étudierons  plus  loin  ceux  qu'on  a  décrits  sous  le  nom  de 
valvules  ;  pour  le  moment,  contentons-nous  de  signaler  un  repli  spiro'i'de  que 
Ilyrtl  aurait  vu  plusieurs  fois  et  qui  aboutirait  en  bas  à  la  valvule  de  Héraud 
ou  de  Krause  dont  nous  donnons  plus  loin  la  description.  Hocbdalek.  de  son 
coté,  aurait  rencontré  parfois  dans  l'intérieur  du  sac  des  trabécules  qui  le  tra- 
versaient librement 

Le  sac  lacrymal  présente  en  outre  assez  fréquemment  deux  diverticules  : 
l'un  supérieur,  allongé  dans  le  sens  vertical,  occupe  la  paroi  externe  du  sac. 
près  de  son  bord  postérietir,  tandis  que  l'autre  occupe  la  paroi  antérieure  de  ce 
même  réservoir,  immédiatement  au-dessus  de  l'orifice  supérieur  du  canal 
nasal  qui  présente,  en  avant  et  en  dehors,  un  bourrelet  périostique  saillant 
dans  la  cavité  du  sac.  Le  premier  de  ces  divertic\des  n'est  autre  que  le  >^inu$  de 
Mater:  le  second  est  connu  sous  le  nom  de  sinifS  ou  recessns  de  ArU. 

Le  sinus  de  Ma'ier  présente  vers  son  fond  le  ou  les  orifices  ovalaires.  à  grand 
axe  vertical,  des  deux  conduits  lacrymaux.  (Juant  au  recessus  de  Arlt,  il 
représente  plutôt  une  sim|)le  dépression  due  à  la  saillie,  dans  la  cavité  du  sac, 
du  bourrelet  périostique  précédenunent  signalé. 

Canal  xasal.  —  Forme  et  dimensions.  —  Situé  dans  le  canal  osseux  que 
concourent  à  former  sur  la  paroi  externe  des  fosses  nasales,  l'unguis,  le  maxil- 
laire supérieur  et  le  cornet  inférieur,  le  canal  nasal  membraneux,  dont  la  direc- 
tion nous  est  déjà  connue,  fait  suite  au  sac  lacrymal  et  vient  s'ouvrir  par  son 
extrémité  inférieure  dans  le  méat  inférieur  des  fosses  nasales.  Cette  ouverture 


l'ICOU. 


1230  \\m:\i:s  1)1-:  L(ii;ii.. 

inférieure  ])eiil  coïiicitler  avec  eelle  du  canal  osseux  et  occuper  alors  le  somniel 
(lu  uiéat;  mais  il  arrive  le  plus  souvent  que  la  portion  membraneuse  du  canal 
nasal  se  prolonge  quelque  temps  au-dessous  de  la  mviqueuse  de  la  face  externe 
du  méat  inféripui'.  et  vient  alors  s'ouvrir  plus  ou  moins  bas  sur  cette  face,  à  'A, 
i  et  même  '■>  niilliinrlics  plus  bas  que  l'orifice  osseux  (Sappey).  Il  en  résulta 
pour  la  longueur  du  canal,  dont  la  valeur  moyenne  est  de  I  cm.  't  environ, 
d'assez  grandes  variations,  coujprises  entre  10  et  27  millimètres. 

I.n  lorii^ucur  du  dînai  nasal  ilc-poiul  de  la  iiosilioii  plus  ou  inciius  éicvi-e  du  coniel  iuiV- 
rieur  dans  les  fosses  nasales  (Zahel).  Ainsi  Zahel  a  vu  riiez  un  .\paclie  riuserliiui  de  ce 
«ornet  se  faiie  presque  au  niveau  «le  la  lace  oihilaiic  du  maxillaire  supérieur,  et,  dans  ce 
cas,  le  canal  nasal  était  e.\cessivein<>nt  coui  l.  dette  dernière  particularité  s'observerait  é;.^!- 
lemenl  chez  les  nèfires  qui,  généralement  pourvus  d'un  canal  nasal  lar^-^e  ci  court,  seraient, 
irioins  que  les  autres  races,  prédisposés  aux  aireclions  des  voies  lacrymales  (.1.  .'santos 
Ferxaxdez.  .iiiiilr.<  ilc  Oflnhinilof/l'i,    Mexico.  \'.  ii'  11.   IDO:!). 

La  l'ornic  du  canal  nasal  csL  ap|)roxinialiv(!ment  celle  d'un  t  ylimirc  aj)lati 
latéralement;  son  diarudi-e  anl('ro-})ostérieui'  mesure  en  moyenne  iJ  millimètres. 
Son  diamètre  transverse,  de  2  mm.  )">  environ  (Rochon-Duvigneaud).  peut 
dans  certains  cas  enlièremenl  s'eiTaccr  par  suite  de  la  turgescence  du  tissu  ca- 
verneux qui  entoure  le  canal  niendiraneux. 

Le  calibre  du  canal  nasal  u"est  ]uis  parloul  uniforme;  enefîet  ce  canal.  (|ui  com- 
mence en  liant  ])ar  un  orifice  la  plu|)art  du  temps  rétréci,  s'élargit  un  jieu  vers 
son  tiers  inlV'iieur.  en  formant  à  c(^  niveau  ime  sorte  de  dilatation  anipuUaire 
d'un  calibre  de  i  millimètres  (Rocbon-l)uvigneaud).  Kn  outre,  d'après  Serres, 
et  même  d'après  Ifvrlt  (Topogr.  Annt..  2.  Aufl.,  iHo3).  le  canal  mendtraneux 
gauclie  sei-ait  moins  large  (|ue  le  di'oit:  une  telle  diiïércMice  ne  s'obsei've  guère 
sur  le  s(juele[te  pi'ivi'-  de  ses  pai'ties  niolles  (Zabel). 

Jiapporls.  — ■  J^e  canal  nasal  mend)raneiix  est  uni  solidement  au  j)ériosle  du 
canal  osseux  de  même  nom,  par  une  combe  de  tissu  conjonctif  dense,  ricbe  en 
libres  élastiques,  au  sein  duquel  s'étale  un  ricbe  plexus  veineux  très  développé; 
ce  j)lexus  n'est  lui-même  qu'un  prolougi'ment  du  tissu  caverneux  (|ui  entoure 
le  cornet  inférieur.  Ce  tissu  caverneux,  depuis  longtemps  déjà  signalé  par 
llenle  aubnir  du  canal,  ollre  une  l'-paissiMir  plus  considérable  sur  son  cùlé 
interne  qui  répond  au  cornet  inférieur,  ([ue  sur  son  côté  externe:  en  (tulre.  sa 
ricbesse  diminu(>  à  mesure  que  l'on  s'élève  du  coté  du  sac  lacrymal  autour  dii- 
(|U(d.  connue  nous  l'avons  mi,  on  le  houve  encore  assez  bien  développé. 

J^e  canal  nasal  osseux,  situé  au  milieu  des  cavités  de  la  face,  dessine  en 
deliors,  sur  la  i)aroi  interne  du  sinus  maxillaire,  inie  légère  saillie  verticale;  en 
dedans,  il  répond  aux  fosses  nasales,  en  a\an[  du  uiéal  moyen,  ou  un-me  dans 
la  partie  antérieure  de  ce  niéal  cIk^z  le  brins  el  cbez  le  uou\ eau-né. 

Co)}/l(ji/ra(t()n  iiilri'iei/rc.  —  La  nuKpieuse  du  l'anal  nasal,  ipii  (dire  a  peu 
près  le  même  aspeci  macroscopique  (pie  celle  du  sac  lacrymal,  doit  cependant 
au  lissu  caverneux  (pii  l'enbuire  sa  coloralion  bleiiàlre  K'gènMnenl  plus  l"(uué(>. 
Klle  présente  frécpiennueul.  principalemeni  v(Ms  le  tiers  inféri(Mir  d(>  ce  canal, 
des  bourrelets  el  des  saillies.  v(>sliges  des  (lia|)bragmes  annulaires  qu'on  voit 
cbez  le  firlus  et  cbe/  1(>  nouveau-né.  et  doul  les  deux  plus  constants  et  les  plus 
importants  existent  mms  rexlri'-mité  iidï-riiMire  Aw  canal  (l\ocbon-l)uvign(\»ud). 


\i'i'\i;i:ii    i,\i;i;VM  \i 


1231 


'■•"  "iili''    il  iiVsl   (.,iv   i;iiv  ,||.  iTiicdiilivr.  Il'   Imio    (l(;  ce  (Icniin.  de  |.clils  sitiii- 
l.ili'r.iiiN  loMiH's  |i,ir  la  iiiiii|iit>ii>i'  d  diitii  la  posiliim  n'a  rien  ilr  lixc. 

Ih-ijlcc  infrrifiir.    —  Cet  (trilicc.  |)liis  on  iii(iiii<  (.v.ilaiiv  ri  soiivcnl  livs  dilli- 

cilo  il  (l(''((iii\  rii-.  s"(ni\ri' 
dans  le  iiK'al,  inIVTiciir.  à 
(l(ts  ni\('aii\  (linV'rriils  siii- 
\iiiil  les  individu^. 


Silunlimi.  —  On  ;i(liiicl  ^ciii-- 
rnlciiient  (|Uf  l'diilico  iiiri-rioiir 
(lu  canal  nasal  se  lrouv(!  ii  pou 
im'-s  situé  il  Tiinion  du  (juail 
anti-iicur  avec  le  lueinier  <iuarl 
moyen  de  la  longueur  du  cor- 
net inférieur  (Sclnvalbe),  i)oinl 
éloigné  de  ."(  ccnliniétros  envi- 
ron du  Ijord  postérieur  de  l'ori 
ficc  inférieur  de  la  narine  cor- 
respondante. Celte  ouverture 
])eut  se  faire  au  sommet  du 
méat  inférieur,  comme  tout  près 
du  |)lanchor  des  fosses  nasales, 
dans  le  cas  où  ù  la  portion 
intraosseuse  du  canal  fait  suite 
un  segment  meiniu-ancux  sitm- 
il  la  face  profonde  dr  l,i  mii- 
((ueuse  pituilaire. 
Itre  de  recliei-clies,  arrive  aux  conclu- 
ouve  placé  à  une  distance  du  plan- 
(i    miilinn'tres,    avec  une  longueur 


fie.  77.").  —  Orilicc  inférieur  du  caii.il  ii;i> 
(foriii(>  jirrnnilic*. 

Ilohnes,  (jui  s"esl  livré  sur  ce  sujet  à  un  certain 
sions  suivantes  :  Torilice  inférieur  du  canal  nasii 
cher  des  fosses  nasilles  pouvant  \.\iicr  cnlrc 
moyenne  de  10  millimètres. 
L'espace  (|ui  le  sépare  de  l'ex- 
trémité iinti'rieure  du  liord 
adhèrent  du  cornet  inférieur 
varie  entre  10  et  I  millimètre, 
avec  nue  moyenne  de  G  milli- 
mètres. Du  bord  [lostérieur  de 
l'orilice  inférieur  de  l;i  n;uine 
à  l'orilice  inférieur  du  ciin;il 
nasal  corrt'spcmdant.  existe  une 
distance  moyenne  de  30  milli- 
mètres, pouvant  varier  entie  :i'i 
et  2.")  millimètres.  Kniin  l'éciul 
moyen  exist;int  entre  le  hord 
inférieur  du  cornet  inférieur  cl 
ce  dernier  orifice,  mesure  lo 
millimètres,  iivec  variations  jiou- 
vanl  s'étendre  de  li  à  3  milli- 
mètres. 


nomi 
se  tr 


Sillon   \'erga    '' 
FiCi.  770. 


Coiijiyuralion.  —  Chez  le  IVe- 
tus  et  chez  le  nouveau-né,  l'ex- 
trémité inférieure  du  canal  na- 
sal, encore  imperforée  et  recou- 
verte par  une  mince  memhrane 
résultant  de  l'accolement,  à  ce 
niveau,  des  deux  muqueuses 
lacrymale  et  nasale,  forme  une 

vésicule  t.criiiuialf  {Endobisc  de  Bochdalek)  plus  ou  moins  saillante  dans  la  cavité  du 
méat  inférieur.  C'est  par  la  déhiseence  de  cette  vésicule  ([ue  se  forme  l'orilice  nasal,  et  il 
est  toujours  possible,  même  chez  l'adulte,  surtout  du  côté  médian,  de  reconnaître  les  vestiges 


Orifice  inférieur  du  canal  nasal 
(sillon  de  Verga). 


[PKOU.] 


1232  AXNEXKS   IiK  l.'uKlL. 

(les  Ijiinls  iiioiiilir.inoiix  piuvciiaiil  de  coUi'  ili-liiscencL'.  Le  iiioiJe  cxlréiiieiniMit  varialjlc  sui- 
vant lequel  lelleei  saccomplil.  cxiiliiiiie  les  nombreuses  variétés  qu'on  observe  dans  Tori- 
(ice  inférieur  du  canal  nasal. 

Il  est  des  cas  où,  au  lieu  de  se  borner  à  la  vc-sicule  terminale,  la  déliis"en<o  en  (|uestion 
intéresse  la  cloison  interne  du  segment  membraneux  terminal  sous-pituitaire  du  canal. 
soit  dans  toute  son  étendue,  soit  dans  une  portion  tout  à  fait  limitée,  soit  enfin  en  deux 
points  isolés.  Dans  le  premier  cas.  on  aura  en  baut,  siégeant  à  un  niveau  plus  ou  moins 
élevé  de  la  face  externe  du  méat  inférieur,  un  orilbe  arrondi  ou  ovalaire,  auquel  fera  suite 
une  gouttière  superficielle  plus  ou  moins  longue,  oblique  en  bas  et  légèrement  en  arrière, 
bien  décrite  par  Boclidalek  et  généralement  connue  sous  le  nom  de  sillon  /arrjfiual  de 
Verga  (Del  solco  lagrimale.  Annnli  itni''rrs.  di  Med'h-inn,  p.  1)2-07,  1872).  Dans  le  second 
cas,  on  pourra  voir  li'  canal  membraneux  s'ouvrir  par  une  fente  plus  ou  moins  longue  et 
plus  ou  moins  oblique,  ([u'il  ne  faut  pas  confondre  avec  la  courte  fente  transversale  observée 
parfois  à  la  place  de  Torifice  arrondi  de  ce  (;anal.  Dans  le  troisième  cas.  enfin  (Walzberg. 
Sclnvalbe,  Teslut).  on  pourra  avoir  deux  orifices  su|)erposés,  dis|)osilion  qu'on  rencontre 
fréquemment  cbez  certains  mammifères,  tels  que  le  Cbien  et  le  Coclion. 

Dans  le  cas  où  la  déliiscencc  se  produit  siinplement  au  centre  de  la  vésicule,  on  peut 
avoir  un  orilice  ovalaire  ou  arrondi,  limité  par  deux  replis  valvulaires  s'opposant  par  leurs 
bords  libres  concaves  :  lun,  inférieur  petit  et  inconstant:  l'autre,  supérieur  et  médian,  tou- 
jours bien  dévelo|)pé  et  connu  sous  le  nom  de  valvule  de  Hmtner;  ou  bien  on  peut  avoir 
encore  une  sorte  de  diaplirag-me  perforé  à  son  centre  d'un  pertuis  souvent  à  peine  visible 
(Boclidalek).  et  la  vésicule  terminale  peut  dans  ce  cas  continuer  ii  faire  saillie  dans  le 
méat. 

Le  cas  le  i)lus  simple  est  celui  oii  le  canal  meinliraneux  s'nuvrant  au  sommet  du  méat, 
comme  le  canal  osseux,  présente  un  larg-e  orilice,  bordé  par  (juelques  rares  vestiges  plus 
ou  moins  atropbiés  de  l'opercule  mu(|ueux  (|ui  fermait  en  bas  le  canal  nasal:  mais  un 
pareil  orifice  ne  se  rencontre  peut-être  pas  dans  plus  de  .T  pour  100  des  cas  (Hocbon- 
i)uvigneaud).  D'après  tout  ce  qui  précède  on  voit  combien  peu,  dans  ta  majorité  des  cas, 
doit  être  prali'-able  le  procédi'  de  cntelbérisme  du  canal  imagine  par  I.aforest. 

Yai.vi  LIS.  —  Nous  avons  vu  (juo  lintôriour  de  la  cavité  des  voles  lacrymales 
est  riche  en  plis  uiuqueux.  l'n  grand  nombre  de  ces  plis  ont  été  décrits  sous  le 
nom  de  valvules,  bien  que  ne  pouvant,  dans  la  majorité  des  cas,  en  jouer  le 
rôle. 

Nous  nous  bornerons  à  dt'crire  les  })lus  connus  de  ces  plis.  Uéjà.  en  étudiant 
les  conduits  lacrymaux,  nous  avons  rencontré  au  niveau  de  leurs  points,  la 
valvule  de  Borhilnlel:  et  plus  profondément,  au  niveau  de  l'aniruslia.  la  val- 
vule (le  Fiillz. 

Au  jxiini  (raboiichenienl  des  conduits  lacrymaux  dans  la  jiartie  externe  du 
sac,  existe  une  disposition  rappelant  C(dle  de  ramponle  de  Vater  dans  le  duo- 
dénum. A  ce  niveau,  en  eiïel,  le  sinus  de  Maïer  communique  avec  la  cavité  du 
sac  par  une  large  lunerlnre.  b(irdée.  en  baut  comme  en  bas.  par  deux  replis 
mufiueux  dont  les  bords  libres,  concaves,  sont  opposés;  lorsque  le  repli  supé- 
rieiH"  jirend  un  développement  anormal,  il  ferme  ce  qu'on  est  con\enu  d'appe- 
ler la  ralviile  île  Ro>ii'niiii'illi'r;  lorsqu'au  contraire  c'est  le  jdi  inférieur,  on  a 
la  valvule  de  Ui(-icltke,  beaucoup  plus  constant»*  que  la  précédente. 

Au  point  de  jonction  du  sac  lacrymal  avec  le  canal  nasal,  existe,  sur  le  bord 
antéro-externe  de  l'orifice  supérieur  du  canal  osseux,  une  sorte  île  bourrelet 
périoslique  dont  le  développement  exagéré  fait  saillir  dans  la  cavité  du  sac  une 
sorte  de  repli  muqueux  connu  sous  le  nom  de  valvule  de  Béraud  ou  de  l{)'au.<c. 
Arlt  et  Hochdalek  ont  vu  cetl(>  valvule  remplacée  par  une  sorte  de  diaphragme 
percé  à  son  centre  d'un  tout  [>etlt  pertuis  à  j)eine  perceptible.  C'est  d'ailleurs 
dans  cette  région  que  l'oblitération  des  voles  lacrymales  allelnt  s«ui  plus  grand 
degré  de  fréquence. 

Vers  la   partie   movenne   du   canal    nasal   existe   parfois   une   sorte  de   repli 


\i'i'\i;i;ii.  i.\i,ii\  \i  \i 


1233 


iiiiKluciix  s.iill.iiil  sur  sa  jiarui  cxlcriH'  cl  (|u  il   laiil  coiisidi'TL'r  ••oiiiiiic  le  rcsle 
«riiii  ancien  (lia|iliraf>;me  fœtal  :  c'est  la  tuilvule  de  Taillc.fer. 

Enliii,  sur  le  li(U'(I  interne  de  l'oriliee  inférieur  du  canal  nasal,  existe  une 
sorte  do  repli  niu((ueii\  conslant  qui,  d'a|)rès  A.  Hert  (Hull.  Soc  unat.,  p.  SS, 
IIKII),  piiiirrail  jouer,  .'»  fois  sur  IK  cas.  le  lùle  d'une  véritahie  valvule,  en 
cnipèclianl  un  lupiide  ou  de  l'air  (action  de  se  niouclier),  poussé  sous  {)ression 
dans  les  fosses  nasales,  de  relluer  dans  les  voies  lacrvinales.  (^est  inènie.  j)arnii 
les  |dis  nni(|iicn\  (pie  nous  a\ons  déciils  j(is([u'à  présont,  le  seul  (pii  nu  rilciait 

♦,. 

....  „.^,^ ^kf^ 

__^'         Vir'"^-         ""'^  ■"'-'^^.^^ L'nnal    lacryianl 

r     7^  x^i^c.^ 

'jfy.  ^S^çSî^'\_ ^_ l'ii  semi-lunnirr 

Grai'HSC  orhilnlre _._','^  -- -^-^  ;  -y-^^_-  - ScUroiiqun 

Wrline : 

KiG.  777.  —  C.iuipi'  horizontale  du  sac  lacrymal  et  du  canaiiculc  lacrymal  inférieur. 
(D'après  Horhon-Duvigneaud.) 


réellement  le  nom  de  valvule.  Ce  pli,  généralement  connu  sous  le  nom  do  vol- 
ciile  de  Horner,  représente  un  vestige  de  la  vésicule  terminale  du  canal  nasal 
du  nouveau-né  et  se  trouve,  par  conséquent,  constitué  par  l'accolement  des 
<leux  muqueuses  lacrymale  et  nasale,  lesquelles  se  continuent  entre  elles  au 
niveau  de  son  bord  libre.  Ce  bord  libre,  concave,  tourné  en  bas,  s'oppose  souvent 
au  bord  à  concavité  supérieure  d'un  autre  petit  repli  valvulaire  qui  encadre 
l'orifice  dans  sa  moitié  inférieure. 

Structlrk  t)ks  voiKs  i.ACRVMALKs.  —  Los  voics  lacrvuialos  sont  essentiellement 
constituées  par  une  muqueuse  continue,  en  haut,  avec  la  conjonctive,  au  niveau 
des  points  lacrymaux;  en  bas,  avec  la  muqueuse  pituitaire,  au  niveau  de  l'ori- 
liee inférieur  du  canal  nasal. 

Cette  muqueuse  se  trouve  renforcée  :  1"  sur  les  conduits  lacrymaux,  par  la 
gaine  musculaire  extérieure  provenant  de  Forbiculaire  et  du  nuiscle  de  Horner, 
gaine  que  nous  avons  déjà  décrite,  et,  en  dedans  de  celle-ci,  tout  autour  du 
conduit,  par  une  exj)ansion  des  doux  branches  du  tendon  de  l'orbiculaire. 
expansion  allant  s'insérer  sur  l'extrémité  interne  des  tarses  (Sappey)  et  que 

l'OllUEIÎ    KT    ClIAIlil.    —    \'.  78 


[picnu.] 


123i 


ANM:xt:s  i»i-:  i:n\A\.. 


[•'nudiiH  Uicripn'il 


rcnfoifo  profoiul.'TMcnt  le    mince   prolongement  engainant  fourni    ix   ehaqiK- 
eonch.it,  jusqu'au  point  lacrynial,  par  le  p.'rioste  tendu  sur  la  face  externe  du 
sac.  entre  les  deux  crêtes  lacrymales  (Uobin  et  Cadiat).  Mais  ce  qui  domine  au 
milieu  de  tous  ces  éléments,  c'est  le  tissu  élastique.  Celui-ci  se  dispose  au-des- 
sous de  répithélium  en  une  sorte  de  réseau  circulaire  très  dense,  de  0  y.  d'épais- 
seur    (ScliNvalhe), 
fournissant  par  sa 
face  externe  de  pi'- 
tits  faisceaux,  com- 
posés pour  la  plu- 
part de  H  à  10  gros- 
ses libres  élastiques 
qui  vont  se  perdre 
dans     les    régions 
voisines     (muscles 
orhiculaire     cl     de 
liorner,  tissu  élas- 
tique du  derme  cu- 
tané,   tissu    élasti- 
(|ue  de  la  conjonc- 
li\i'.   tarses,    etc.). 
{\.\VieHi.Arc/>.'li 
OttalnioL,  fasc.  I, 
p.  93,  ISOC).  Dans 
les    tubercules    la- 
crvmaux  existe  en 
outre,  autour  de  la 
couche      élastique 
précédente,     vn 
stroma     conjonctif 
serré  comme  celui 
du     tarse     dont    il 
n'est  qu'une  dépen- 
dance',   ("iiàce  à   la 
couche       élastique 
"que    nous    venons 
de  dt'crire.  les  rou- 
duils       lacrymaux 
sont    très    extensi- 
bles et    deuïeurenl 
idii^   (les  faisceaux 


'X:     Feule  jjuIii 


U.  orhirul. 
l'alvide^ii/j 


Rebord  orlii  t. 

osseu.r 
canal  naMol 


Saillie  v(i.<' 


Gl.  ua^alr 


Trnjrl 

.Sf)l(.S-»IMI/. 


Si  II-  III  n. 


l'Hi.  TTS. 


Coiiiie  liiii,i:iUi(liiuilc  ilu  cinal  lai  ryiiiii-ii;i>;il. 
(D'aiiii'S  HdClioii  lliivi,i:iicauil.t 


phis    flirtes    co 


11  Ira 


Iroiive   renforcée 


toujours    béants,    même    pendant    le 
musculaires  (jui  les  enserrent. 

2"  Sur  le  sac  lacrvinal  el  \r  eanal  nasal,  la  iiuKiiiense 
par  l'épaisse  couche  libro-élaslitiue  cren>ée  de  nt.mhreux  canaux  veineux  que 
nous  avons  déjà  signalée,  et  qui  l'unit  solidement  au  périoste,  surloul  dans  le 
canal  nasal,  l'anni  les  canaux  veineux  précédents,  fm-manl  dans  cette  régit.n 
un  plexus  serré  qui    prolon,-.-  en   liant   le  tissu  caverneux  du  cornet  inférieur. 


\l'l'\l!i:il.   l.\i;i!VM\I..  1235 

s'en  rcncniilrent  im  certain  ii(»iiil)rc  dont  le  raliltn»  atteint  0  nini.  0  (W'alzbfrg). 

En  dedans  de  la  couche  c'lusti(}U(;  que  nous  avons  signalée,  la  structure  his- 
lologiijue  des  conduits  lacrymaux  comprend  encore  des  éléments  cellulaires 
surtout  alioiidanls  au-dessous  de  ré|)illiéliuni.  Tlelui-ci  repose  sur  une  niern- 
hrane  hasale  liiienienl  dentelée  du  (  rilt-  de  la  lumière  du  conduit.  Il  est  [)avi- 
menlenx,  sli-atilié  et  se  compose  d'une  dizaine  de  couches  de  cellules  forniaiit. 
par  li'ur  ensemhle,  une  éj)aisseur  de  1211  à  1.50  y.  (Schvvalhe).  La  couche  la 
plus  profonde  se  compose  île  cellules  cvlindri(|ues  ;  les  moyennes,  de  cellules 
polyédriques,  et  les  superficielles.  d'éliMnenls  d'aiilant  plus  ajtlalis  qu'on  se 
rapproche  davantage  du  centre  du  conduit. 

La  mu(|ueuse  de  la  portion  commune  (canal  d'union)  des  conduits  lacrv- 
maux.  du  sac  lacrymal  et  du  canal  nasal,  analogue  à  celle  de  la  conjonctive, 
possède  un  derme  très  délicat,  au-dessous  duquel  s'étale  un  réseau  lijinpha- 
lique  xou^-muqueux ,  comparable  à  celui  de  la  membrane  muqueuse  qui  revêt 


>.'..■ 


^1-..-^. 


llrrinr 

Follic.vli^ 


-^-—     hjmph. 


Xi    « 

Fui.  779. —  (loupe?  Iiisloldiiiquo  de  la  iiiu(|iieuse  du  canal  lacrymal  .-ululte. 
(D'après  Rochon-Duvig-neaud). 

la  face  postérieure  des  paupières.  Ce  derme,  formé  en  grande  partie  de  tissu 
conjourtif  réticulé,  apparaît  infiltré  chez  l'adulte,  mais  jamais  chez  le  fœtus  ni 
chez  le  nouveau-né,  de  petites  cellules  lymphatiques  qui  se  disposent  souvent  en 
foUici/(i:-<  (Rochon-Duvigneaud).  L'épithélium  cylindrique  stratifié,  formé  de 
4  à  0  assises  de  cellules,  ofïi'e  une  épaisseur  moitié  moindre  que  celui  des 
conduits  lacrymaux  et  ressemble  à  celui  de  la  conjonctive.  On  trouve  dans  cet 
é[)ithélium  des  cellules  caliciformes.  La  couche  la  plus  superficielle  est  compo- 
sée d'éléments  cvlindriques,  terminés  vers  le  centre  du  canal  par  une  sorte  de 
plateau  à  la  surface  duquel  certains  auteurs  admettent  la  présence  de  cils 
vibratiles.  Ces  derniers  n'existeraient  pour  Kuhnt  (Bericht  d.  op/itli.  (Jes.. 
lleidelberg,  18U1)  qu'en  certains  endroits  seulement,  tandis  que  Schwalbe 
ni  Rochon-Duvigneaud  n'ont  jamais  pu  les  rencontrer. 

(Haiidc.-i.  —  La  même  divergence  d'opinion  existe  en  ce  qui  concerne  les  g-landes  du 
conduit  naso-lacrymal.  .Stanculeanu,  dans  ses  recherches  embryologiijues  (loc  cit.),  n'a 
jamais  pu.  à  aucun  stade  tie  la  vie  intra-utérine,  en  ol)server  les  premiers  éléments.  Rochon- 
Duvigneaud  n'a  guère  mieux  réussi  à  les  mettre  en  évidence  chez  l'adulte,  et  la  plupart  des 
auteurs  (|ui  les  ont  décrites  les  ont  confondues  avec  des  productions  pathologiques  consis- 
tant en  des  dépressions  diverticulaires  de  la  muqueuse,  semblables  aux  glandes  de  Manz, 
et  revêtues  intérieurement  de  cellules  calicilormes. 


[PICOU.] 


1236  ANNKXES  DE  l.'nKII.. 

Jocrss  (Mislol.  dos  ïhrjincn.sclilaiiclios.  ISeitr.  [z.  Auijfnlipilk.,  p.  3.")."),  1898)  a  pu 
cependant,  dans  8  pour  100  des  cas,  par  des  coupes  sériées,  arriver  à  découvrir  dans  la 
sows-nuKpieuse  du  fomi  du  sac,  de  ix'tites  glamles  séreuses,  visibles  parfois  à  l'œil  nu. 
s'ouvrant  |)ar  un  lar^c  conduit  exircleur  dans  un  diverliiule  de  la  niui|iieuse:  ces  glandes 
seraient,  d'après  l'auteur  j)récéd{'nl,  identiiiueinent  analof-'ues,  cmnitie  structure,  aux 
i:landes  çonjonctivales  d(;  Krause. 

On  ne  saurait  donc  les  confondrez  avec  les  friandes  niu(|neuses  <|n'ou  rd)serve  à  l'orilice 
inlï-rieur  du  canal  nasal,  dans  les  replis  valvulaires  qui  entourent  cet  orifice,  et  (|ui  sont 
lorincs  par  l'acccdenient  des  deux  nnupieuses  lacrymale  et  pituitaire.  Klles  appartiennent 
loiijours  d'ailleurs  à  celle-ci  et  s'ouvrent  conslaninienl  a  sa  surlruc. 

Vaisskaix  i;t  m:ui-s  i»i;s  voiks  i.acuvmai.ks.  —  I"  Le  sac  la;rviiial  t'I  le  canal 
nasal  reçoivent  leur  san^-  artériel  de  la  palpéhrale  inférieure  et  du  rameau 
interne  de  la  nasale,  branches  de  l'ophtalnûque.  Le  canal  nasal  re<;oit  en  outre, 
dans  sa  partie  inférieure,  des  divisions  de  la  branche  externe  de  Tarière 
sj)héno-palatine,  branche  terminale  de  la  maxillaire  inlei'ue,  (£ui  s'anastomo- 
sent avec  les  ])récédentes. 

2"  V('iric.'<.  —  Le  l'iche  plexus  veineux  (jui  entoure  Ir  sac  lacrymal,  après 
avoir  reçu  une  branche  qui  lui  provient  du  canal  nasal,  d  parfois  même  une 
anastomose  de  la  faciale  antérieure,  vient  déboucher  en  haut  dans  les  veines 
sus-orbitaires,  et  en  bas  dans  la  veine  angulaire  de  la  face. 

Huant  au  plexus  veineux  encore  plus  riche  qui  entoure  le  canal  nasal  et  qui 
émane  du  tissu  caverneux  du  cornet  inférieur,  il  vient,  comme  ce  dernier, 
ab(»utir  à  des  branches  qui  vont  traverser  le  trou  sphéno-palatin  pour  se  jeter 
<lans  le  plexus  veineux  maxillaire  interne. 

3"  LiiiiiplKili'jiiC'^.  —  Les  lvm|)liati(|ues,  encore  nuil  connus,  se  jettent,  d'une 
part,  dans  les  troncs  qui  accompagnent  l'artère  faciale  et.  dautre  part,  dans  le 
réseau  lvm|)liati(]ne  des  Htsses  nasales  (Panas),  réseau  Iriliiilalic  des  ganglions 
rétro-pharyngiens,  parotidiens  et  sous-sternomastoïdiens  internes  supérieurs. 

4°  Nerfs.  ■ —  Les  nerfs,  difficiles  à  découvrir,  sont  représentés  par  des  filets 
excessivement  fins  qui  proviennent  du  nasal  externe.  En  bas,  le  canal  reçoit 
eu  outre  du  filet  externe  du  nerf  dentaire  antérieur  quebpies  ramilicalions 
extrêmement  ténues. 

Il  existe  entre  l'iniu'rvalion  du  sac  lacrvmal  et  (•clic  de  la  glande  bu  i-Niuale. 
une  certaine  relation  physiologique  que  ])araissenl  établir  les  faits  de  suppres- 
-sion  de  la  sécrétion  des  larmes,  consécutive  à  l'ablation  du  sac  (Lstor.  Juurn. 
de  l'anal.,  ISIKi,  j).  I<I2;  —  Tscherno-Scbwai/.  hun/y.  Dhacrt.,  St-Pélers- 
bourg,  iS'.JS;  —  Scbwar/,  Oy;/,///.^/o/.  h'liiiiL\  ISlIll). 

Mi'cKiiisiiic  (II'  Vvcimleinent  de.<;  hirnies.  —  l.e  inécanisiue  de  rcceulenient  des  larmes  a 
«Idunc  lieu  à  un  f;rand  nomlue  de  théories  basées,  |iour  la  plupart,  sur  de  simples  vues  île 
resprit  et  non  point  sur  l'cxpcrimenlalicui.  .Vussi  n'exposerons-nous  ici  i|ue  les  faits  rela- 
tivement récents  (|ui  nous  paraissent  n'ellenn'iU  bien  fondes  sur  des  expériences  hors  île 
toute  critiipie. 

Hien  n'empêche  dalionl  (i'adnicllrc  la  Ihcurie  de  Ciirand-Tenlun  (.lin/.  iVncnlisl..  I.XIX. 
11.  227)  svu'  les  niiMixciiicnls  s|iiriinlfs  ilrs  paupières  dont  l'elTel  serait  de  chasser  les  liniues 
vers  l'anple  interne  de  l'ipil:  ikuis  avuiis  \u.  m  elfel,  cjne  l'orbiculaire,  par  sa  conlraction. 
rapproche  non  seulement  les  jtaupières,  mais  encore  les  attire  en  dedans;  en  outre,  d'aprcs 
l.ans,  la  c(uitraction  du  nniscli»  orbiculaire  conMneni.anl  Uuijours  du  ci'ite  de  la  tempe  pnur 
venir  se  terminer  du  côté  nasal,  le  léj;er  accroissement  de  pressiiui  que  ce  nuiscle  exerce, 
à  ce  UKunenl-là.  sur  le  j;lobe  oculaire  devra  avoir  pour  elTet  de  faire  proirresser  les  larmes 
loujdurs    dans  le    même  sens,   c'est-à-ilire  dans   la  ilireclion    de   l'auiilc  inlenu^   de  l'o-il.  et 


\l'i'\i;i;ii.  l,\(:l:^  M\i..  1237 

ri'l;i  s;ms  leur  r.iiii-  lï.iiicliir  le».  IkhiI^  |p.il|irlii  ,iii\.  iiiiirc  à  l;i  sci  nlhiii  /mi  liniincimi'  i|iii 
('tii|H''i'li(>  ces  hni'ds  iri'lrc  iiKMiilli's. 

l'.iixr'mii's  (Ml  lac  Iju'in  iiml.  les  l.iiiiio  |)cni'ti('iil  d.iiis  les  noIl-s  l.iiiyiii.ilc- soii^  riiilliicMit' 
ilr  ficiix  ciuiscs  i|iii  sdiit  :  (rmic  |i(iil  \i\  •■(ipillaiilc  de  ces  viiics,  pii'icc  a  la(|iirlle  ri'foiili'- 
iiH'iil  lies  larmes  ne  s'aiTrlc  jamais.  |)(Miivii  (|ui'  le  niveau  des  |(i)iiits  Jari-ymaiix  di-passc 
Imijduis  au  miiiiis  de  ."i  millimètres  celui  de  rorillce  iuleiieur  du  canal  nasal  (S(im(;mi. 
Arrli.  /'.  /'Iii/sinl.,  IS'.H'),  el  (raiilic  pari,  Taelion  dilatatrice  (jne  les  nniscles  orhic  iilairc  et 
de  llornci'  exeni-nt  [lar  leurs  c(Uitractii>ns  sur  le  sac  lacrymal;  i-otte  action,  frém'ialemcnl 
admise  à  Tlieure  actuelle  |)ar  tous  les  olfservnleui's  consciencieux,  est  l<i  seule  (|n"on  ait  |)U 
constater.  I,c  l'ôle  des  valvules,  |>resi|ue  toujours  d"ailleurs  iii-iillUaiites,  n'a  rien  à  l'aire 
avec  le  inecanisnu'  de  l'écoulement  des  laiines. 

{.'écoulement  incessant  produit  par  la  capillarité,  et  un  peu  sous  l'inlluence  du  méca- 
nisme (lu  siphon,  admis  par  .lean-I,ouis  Petit  (Scitnemi),  est  simidemenl  ni'<-é|éré  par  la 
contraction  lïr:^  muscles  orliiculaire  et  de  Ilmner.  (|ui  déterminent  une  dilatation  du  sac 
laci'ymal.  l'endant  cliar|ue  hattemenl  ])liysiolo^i(|iH'  des  jianpiéres.  Scimemi  a  vu  la  capa- 
I  ite  du  sac  s'accroilre  de  2  millimètres  culies;  dans  Tocclnsion  iialiieluale  avec  elTort 
modéré,  elle  atteif;iiait  !()  millimètres  cubes,  et  '.iO  milliniètres  cultes  dans  l'occlusion  forcée, 
lue  traction  en  haut  et  en  dehors  exercée  sur  la  paupière  supérieure  airrandit  la  cavité  du 
sac  heanconp  plus  (|ne  ne  le  ferait  la  contraction  la  plus  eiu»rpi<iue  des  muscles  précé- 
ilents.  L'élévation  de  la  pupille  reste  sans  elTel  sur  la  dilatation  du  sac;  mais  il  n'en  est 
pas  de  même  de  son  ahaissement,  qui  peut  aufrmenter  de  4  millimètres  cultes  la  capacité 
de  ce  reservoii-  memltraneux  (Scimemi). 

I.a  réiluction  de  la  capacité  du  sac  ijui  accompa^Mie  roiiverturc  des  paupières,  indépen- 
dante de  ce  deruicM-  mouvement,  est  très  lenl(>  a  se  produire  et  n'est  jamais  complète.  Le 
sac  lacrymal  en  eiïet  ne  se  vide  jamais  à  fttnd  :  il  revient  lentement  sur  lui-même  après 
chaciue  contraclion,  grâce  à  l'élasticité  de  ses  pamis;  mais  il  reste  toujours  dans  sa  cavité 
la  mitilié  au  moins  de  son  contenu  liquide  (Scimemi). 

La  présence  accidentelle  de  l'air  dans  le  sac  lacjymal  peut  ralentir  ((uelqne  peu  les  phé- 
nomènes précédents,  mais  jamais  elle  ne  les  empêche.  Ouant  au  rùle  exercé  sur  le  cours 
des  larmes  par  l'inspiration,   l'expérimentation  a  démontré  qu'il  était  nul  (Scimemi;. 


[l'ICOU.} 


APPAIU:iL    AUDITIF 


Envisagé  dans  son  ensemble!,  Tappareil  audilil'  comprend  : 

1°  Une  partie  principale,  Voreille  interne,  essentiellement  composée  d'un 
épilhérmiii  sensoriel  dans  lequel  viennent  se  Icrmiiicr  les  raniilicalitins  (\\\ 
nerf  auditif. 

2"  Des  parties  accessoires  qui  sont  : 

Un   appareil  collecteiir'dvs  sons,  formé  d"nn  grand  cornet   acoustique,   le 


Ca/l.tL-Aoj: 


Fie.  TStl.  —  Scliéina  île  rapp.iroil  aiulilil'. 


pavillon  de  Voreille,  prolongé  par  un  lulie,  le  rondail  audilif  rxh'rnr  :  l'en- 
semble constituant  V oreille  externe. 

Un  appareil  transmetteur,  formé  d'une  membrane  vibrante,  la  metiibrone 
du  tijinpnn,  et  d'une  chaîne  osseuse  articulée,  les  os>ii'let.<  de  l'oreille;  ces  der- 
niers sont  contenus  dans  une  caisse  pleine  d'air,  la  raisse  du  tympan,  qui 
d'une  part  se  prolonge  dans  les  os  voisins  par  des  cavités  aériennes,  \i^<- annexe^ 
pneumali(/ucs  de  la  caisse,  et  d'autre  part  communique  avec  le  pbaryn.x  par 
un  canal,  la  trompe  d'Eustac/ie.  Touti's  ces  formations  cunstitunit  roreille 
moyenne. 

Nous  étudierons  successivement  ces  trois  j)artics  i-n  allant  Av  ronille  iwleriie 
à  l'oreille  interne. 


OKKILLK    EXTEUNE 

par   M.  GUIBÉ 


l'rii-rcliMir 


F.nilKr    .1.-    .\|. ■,!.■,  i,,,.    ,,-•    l'.rns. 


l/orcillc  cxlcriR'  se  C()iii|)(isc  dim  ilonlilc  ;i|i|);in'il. 

l"  l'a  (tppareil  de  réception,  InrI  alinplilr  clnv.  riKiiniiic,  très  développi'-  an 
conlraire  chez  la  plupart  dos  animaux.  <(mslitiiaul  au  jutiiit  de  vutî  physique 
un  vérilablo  cornet  acoustique,  ayant  d'ailleurs  la  lornu»  d'un  «urnct  plus  ou 
lunins  évasé  :  le  pavillon  de  roi'cillc 

2"  l  n  appari'il  ilr  cnuductioii,  conduit  plus  ou  moins  cvlindriqui-.  on 
pallie  carlilagineux.  en  partie  osseux,  le  conduit  auditif  externe. 

DÉVELOPPEMENT  DE  LOHEILLE  EXTERNE 

Le  ((tudnil  auditif  externe  et  le  pavillon  se  développent  aux  dépens  de  celle 
partie  de  la  première  fente  hraiicliiale  (|iii  est  située  au  tlehors  de  la  mem- 
brane d'occlusion. 

Développement  du  pavillon.  —  Les  jjords  et  le  fond  de  la  première 
fente  branchiale,  limitée  ])ar  les  deux  premiers  arcs  branchiaux,  se  héris- 
sent de  mamelons  ou  bourjieons 
(Heichert,  Dursy.  KoUmann),  sur- 
tout bien  décrits  par  Mis.  au  nombre 
de  six.  Trois  de  ces  tubercules  ap- 
|)artiennent  à  l'arc  mandibulaire  (L'" 
arc),  les  trois  autres  à  l'arc  hyoï- 
dien ('2''  arc);  le  sommet  de  la  fente 
répond  à  l'interstice  (jui  sépare  le 
tubercule  3  du  tubercule  4.  Enfin, 
outre  ces  six  tuhercules,  il  faut  si- 
gnaler un  repli  de  peau,  complète- 
ment indépendant  des  tubercules 
branchiaux  {Hélix  hyoïdien,  Grade- 
nigo),  situé  en  arrière  des  trois  bour- 
geons hyoïdiens,  parallèle  à  eux  et 
séparé  d'eux  par  un  lin  sillon. 

(  )n  n'est  pas  encore  bien  d'accord 
sur  la  part  récipr(»({ue  que  prennent 

ces  diverses  saillies  à  la  formation  du  pavillon  (llis,  liradenigo,  Schwalbe); 
cependant  certains  points  de  détail  semblent  aujourd'hui  démontrés.  Le 
tubercule  1  forme  le  tragus.  les  tubercules  2  et  3  contribuent  à  former 
l'hélix,  le  tubercule  4  forme  l'anthélix.  Enfin  l'hélix  hyoïdien  formerait  le 
lobule  et  une  grande  partie  de  l'hélix.  <  >n  décrit  même  un  hélix  mandi- 
bulaire   qui    cmitribuerait     lui    aussi    à    former  l'hélix    (Ri'pli   antérieur   de 


iïOJCil  injar. 


Fie.  781. 


'MojrU.  su/i~ 


Embnou  de  11  milliinéUes  (llis) 
C,  hélix  hyoïdien. 


{GUIBE 


12iéO 


AI'I'AIM-IL    MIilTII". 


Vliélix,  Schwalbe).  Quoi  qu'il  on  soit,  f-es  divers  luliercules  se  soudent  i»;ir- 
tiellenient  entre  eux  et  déterminent  la  formation  du  pavillon. 

An    commencement   du    '-V    mois,  la    partie    postérieure    et    supérieure    du 
pavillon   coMimence  à  se  détacher  de    la  tète.   Vers  le 

milieu  de  la  grossesse, 
les  soudures  sont  ter- 
minées :  toutes  les  par- 
ties définitives  de  l'o- 
reille sont  rcconnais- 
sables.  sauf  la  conque, 
à  déveloi)pement  plus 
tai'dir. 

D'après  His,  le  car- 
tila;^*'  commence  à  se 
développer  à  la  lin  du 
2'     mois    comme     une 


'Jnx:Lsura.  mUrlia^ica 


Fkj. 


"<S2.  —  Oreille  d'un  einluyoïi 
de  l."i  millimètres  (Ilis). 


l'iii.  78:].  —  rMeillf  (riiii 
fo'tusaucommencemenl 
<lii  8    mois(His). 


lame  uuKjue  :  a  aucun 
moment,    le    cartilage 
du  li-agus  n'est  relié  au  cartilage  de  l'hélix;   il   dépend  j)luti'd  du  cartilage  du 
conduit  auditif  que  de  celui  du  pavillon. 

i/é\olulion  du    [)avilIoii    n'est  pas  terminée  à  la  naissance;  sans  parler  de 

sa  croissance,  le  pavillon,  qui 
axait  chez  le  hetus  des  sillons 
étroits  et  des  saillies  pressées 
les  unes  contre  les  autres,  subit 
alors  un  véritable  épanouisse- 
ment d'où  résultent  des  saillies 
arrondies  et  larges  et  de^  silIi>n-< 
larges  et  profonds. 

La  fistule  congénitale  de  l'u- 
reille  s'explique  pai-  un  défaul 
de  soudure  du  silhin  rom|tri-; 
entre  le  Iragu^  et  la  r.nine  de 
riiéllx. 


Jncis  aurts 


i/ncisii .  inlcri. 


Tub.  trJijgL. 


Développement  du  con- 
duit   auditif    externe.    — 

F,„.  TSV.  —  or.'ille  (liiu  f.i'liis  de  :;  mois  (Ilis).        j,.    ,.,,nduit     auditif    externe    se 

forme  aux  dépen-  de  la  /b-s.<'" 
<iu>it(liiiri'  (Ilis),  partie  dorsale  de  la  |>ivmière  fente  hrancliiale.  isolée  du  reste 
de  la  l'ente  par  le  déveloitpement  du  pavillon.  Cette  fosse  est  divisée  en  deux 
j)ar  un  bourrelet,  le  huiirrrh-l  rcnlml  :  la  partie  supérieure  constitue  la 
Con(|ne.  la  paiiie  inlériem-e  plus  |u-ofon(le  foi-me  le  conduit.  A  rrl  elTel  le 
bourrelet  central,  (|ui  daliord  regardait  direetement  en  dehors,  ilevient  de  plu> 
en  plus  oblicpieet  linit  par  constituer  le  plafond  du  conduit  et  utème  une  partie 
de  la  membrane  dn  tvm|)an. 


l'W  ii.i.oN  iii:  i.(ii!i:ii,i.i;.  12^1 


ciiM'iTi;!-:  i'iii;Mii:i! 
PAVILLON    DL    L'OIILILLL 


\a'  /iai'illii)i  (le  /'oreil/f  on  tnirir/da  est  culU'  laiiic  cartilagineuse  el  (''lasliqiu' 
si  lii/arrenient  contourner  (indu  désigne  vulgairement  sous  le  nom  d'oreille. 

Le  |)a\ill(tn  de  rorcillc  os(  une  l'ormalirm  propre  aux  rnainiiiifères  ;  on  ne 
peut  en  elïi'l  lui  homologuer  les  oreilles  des  crocodiles;  seuls  quelques  oiseau.v 
(le  hibou  par  exemple)  sont  pourvus  d'appendices  analogues.  Chez  les  mam- 
mil'ères.  le  dévelopjiement  du  pavillon  est  extrêmement  variable  :  on  le  ren- 
contre développé  surtout  chez  les  animaux  nocturnes  on  obligés  di'  se  tenir  sur 
une  défensix-e  perpétucHe  (lapin),  (".'est  chez  les  chéiroptères  et  tout  [larficu- 
lièrement  chez  la  chanve-sonris  oreillard,  où  il  atteint  presque  les  dimensions 
du  corps,  qu'il  acquiert  sa  taille  maxima.  Il  s'atrophie  au  contraire  chez  les 
mammifères  vivant  sous  terre  (taupe)  et  disparait  complètement  chez  les 
cétacés. 

Chez  les  primates  le  pavillon  s'atrophie  peu  à  peu  à  mesure  qu'on  se  rap- 
proche de  l'homme.  Chez  ce  dernier,  quoique  réduit  comme  dimensions  et  comme 
mobilité,  le  pavillon  n'est  pas  dépourvu  d'importance  comme  le  voulaient 
Itard  et  Kicherand  :  tout  le  monde  s'accorde  anjourdhui  à  lui  accorder  un  rôle 
sérieux  dans  la  réception  des  sons  et  surtout  dans  l'orientation  du  bruit.  La 
rotation  si  facile  de  la  tète  remplace  chez  l'homme  l'action  du  cornet  si  mobile 
chez  les  animaux.  (Voir  à  ce  sujet  Cii.  Riciikt,  Dicf.  de  PliysioL,  art.  «  Audi- 
tion »,  tome  I.  p.  Sdl.)  , 

Situation.  —  Le  pavillon  de  l'oreille  est  implanté  à  la  partie  antérieure 
de  l'apophyse  masto'ide,  qui  laisse  apercevoir  sa  saillie  quand  on  attire  le 
pavillon  en  avant;  il  répond  à  la  partie  supérieure  de  cette  gouttière  bien 
marquée  chez  les  sujets  maigres,  comprise  entre  le  bord  postérieur  du  maxil- 
laire inférieur  et  le  bord  antérieur  du  sterno-masto'idien  :  il  est  situé  en  un 
point  où  viennent  s'unir  la  face,  le  crâne  et  la  nuque.  Au  niveau  de  son  bord 
antérieur  se  trouve  l'origine  de  l'arcade  zygomatique;  un  peu  au-dessous,  on 
voit  et  on  sent  remuer  le  condyle  du  maxillaire  dans  les  mouvements  d'ouverture 
et  de  fermeture  de  la  bouche.  En  haut  et  en  arrière,  il  est  encadré  par  les  che- 
veux, en  avant  par  les  favoris  chez  l'homme  adulte. 

Topographie.  —  Le  pavillon  de  l'oreille  répond  à  peu  près  au  milieu  de 
la  dislance  qui  sépare  l'angle  externe  de  l'œil  de  la  protubérance  occipitale 
externe,  un  peu  plus  rapproché  toutefois  de  cette  dernière.  En  anatomie  artis- 
tique, on  répète  depuis  Jean  Cousin  que  les  oreilles  s'étendent  en  hauteur 
depuis  la  ligne  des  yeux  jusqu'à  celle  du  nez.  La  vérité  est  que  la  ligne  hori- 
zontale menée  par  le  contour  inférieur  du  lobule  passe  au-dessous  du  nez  à  peu 
près  à  mi-chemin  entre  la  lèvre  supérieure  et  la  sous-cloison,  et  que  la  ligne 


\GIJBÉ.] 


1242  \r'['\l!KIl.  AlTiITIF. 

horizoïilalc  rasant  le  conlour  siipériciir  altciiil  le  point  fulininant  do  Tarcadc 
^ourcillièrc.  Lo  pavillon  do  rorcillccst  donf  on  ^--(''nôral  plus  Ion;:  (pio  le  nez  ot  il 
n'est  qu'approximati.V('ni('nt  exact  de  dire  avci-  AIImiI  lliiici-.  i|iriin('  orcilli- 
l)i('n  fonlorniéo  doit  avoir  la  lon^'-ucnr  et  la  largeur  dn  Jicz  (Poirici-). 

Direction.  —  Lo  ^rand  axe  du  pavillon  n'est  point  vertical,  mais  un  peu 
incliné  en  haut  et  en  arrière,  faisant  avee  la  verticale  un  an^rle  de  10"  ouvert 
en  haut;  il  est,  comme  rindi(|ue  Iv.  Mever.  à  peu  près  parallèle  à  la  hranche 
montante  du  maxillaire  inférieur. 

Le  pavillon  de  l'oreille  s*in.sère  sur  la  paroi  latérale  du  crâne  en  faisant  un 
angle  ouvert  en  arrière,  angle  d'ailleurs  très  variable.  Chez  quelques  indi- 
vidus, le  pavillon  reste  •|)arallèl('  à  la  région  temporo-niastoïdienne:  chez 
d'autres,  il  s'en  écarte  plus  ou  moins  au  ])oint  même  que  parfois  la  face  con- 
cave du  pavillon  regarde  directement  en  avant.  La  valeur  de  cet  angle 
(yl.  irinserdon  me  A.  airrlcAilo-tenipornl.  Frigerio,  18HS)  varie  généralement 
entre  25  et  45",  mais  elle  peut  atteindre  et  dépasser  1)0".  Frigerio,  (jui  a 
étudié  cet  angle,  est  arrivé  à  des  chiffres  beaucoup  plus  élevés  (70'  à  0(1"  dans 
52  ])our  100  des  cas).  Mais  ces  chilTres,  évidenmient  exagérés,  sont  dus  à  son 
procédé  di''lcclu('ux  de  mensuration.  Lorsque  l'angle  déj)asse  0(1".  on  a  loreillr 
(,Mi  anse  (  l,oMii»roso)  plus  fré([uente,  semble-t-il,  chez  les  dégénérés,  les  fous  cl 
les  criminels. 

D'après  les  recherches  de  Huchanan.  raplatissemcul  cl  I  r-cartemenl 
exagérés  sont  également  nuisible^  an  bon  ruiictionncniciil  (h-  lOuïe  :  «  Une 
conque  large  et  profonde,  la  parlie  suj)éricuro  de  1  hélix  bien  détachée,  la 
fosse  naviculaire  non  saillante,  le  lobule  obliquement  incliné  en  avant,  l'angle 
d'insertion  variant  entre  25**  et  45"  »,  tels  sont  d'après  lui  les  caractères  les  plus 
favorables  pour  recueillir  et  conc(>nlrer  vers  le  conduit  auditif  externe  le  plu< 
grand  nond)re  de  vibrations  sonores. 

Le  pavillon  de  l'oreille  a  ses  caractères  de  beauté,  de  distinction  (»u  de  dilTor- 
mité  (jui  sont  parmi  ceux  qui  se  transmettent  le  j)lus  par  l'hérédité  (.loux).  On 
a  dit  aussi  (pie  l'oreille  bien  faite,  aux  formes  harmonieuses,  dénotait  l'intelli- 
gence et  la  distinction,  taudis  que  l'oreille  épaisse  et  massive  était  un  signe  de 
mauvais  penchants  ou  d'appétits  vulgaires. 

La  mobilité  du  pavillon  de  l'oreille  autour  de  son  point  de  continuité  avec  le 
<onduit  auditif  est  assez  considérable,  elle  varie  suixant  les  sujets.  quel(|ues- 
uns  jouissant  même  de  la  possibilité  d'imprimer  eux-mêmes  des  mouvemi'uts 
au  pavillon  grâce  aux  muscles  qui  s'y  insèrent.  11  est  suitoni  mobile  en  haut 
et  en  arrière,  disposition  favorable  pour  l'inspcx'lion  du  condnit. 

La  coloration  du  pavillon  e>^t  en  général  rosée.  dia|)hane  :  le  ]ia\illon  par- 
ticipe aux  changements  de  coloration  de  la  face  dans  les  ('motions  :  ..  on  rougit 
inscju'aux  oi'eilles  ». 

Dimensions.  —  Les  quatre  dimensions  les  ]dns  iinporlanles  à  étudier 
(Schwalbc)  sont  : 

l"  La  lomixeur  iiinxlnm  </('  roirillr.  allant  du  poinl  le  plus  elexi'  de  la 
circonférence  su|»érieiire  au  point  le  pins  has  d(>  la  circonlérence  inférieure. 
Klle   varie    entre    "dl    et    Si!    inilliinèt  res,   en    inovtMine  •''•  niin.  '">  (     ').  (ili  mill- 


l'AMI.IdN   hl 


■oi;i;ii.i. 


12^3 


inètiTs  (  ?  ),   rnri'ill»'   flnulf   ('Liiil    iii'iii'i'alcim'iil    un    |i('ii    plus    Itm^-'iK'  <|ii('  I.i 

2"  La  hii'iji'itr  iiHi.rmin  mi  le  [tins  ;j|-.in(l  <l  i.i  mrlrc»  du  |);i\  illoii  iiciix-ndii'ii- 
lairc  ail  |)rr('<'Mlcnl.  (2S  .'i  !>;>  iniirnin''li'('s.  .Movcrme  .i'.l  iniirniirlres(r^"),  •'{•'•  niilli- 
Miètres  (  2  ).) 

.*{"  La  Iniit/Ki'i/r  lie  In  hase  de  roveiHc,  allani  du  pniril  d"iiiscrlii)n  sii|>i'Ticiir 
an  jxiinl  d'inscrlion  inIV'ricnr.  (i?."}  à  (il  niiillnirln's.  .Movcnnr  \\  mm.  ''i- (q^), 
'lO  millinH'trcs  (  2  ).) 

i"  La  linif/Hriir  rraii'  dr  /'o/x'/7/r,  allant  du  liihcrcnir  de  harwln  à  l'inclsuro 
ant/'i'icnrc  de  l'orrilli"'.  {'2'2  à  l!)  millimrl  ii-s.  Movcniic  ;')(i  millimrtnîs  (rf), 
X\   mm.   7   (  ,   ).) 

Configuration  extérieure.  —  On  itcnl  r(»mj»arci-  le  pavill.m  de 
roroillo  à  iino  coquille  allonj^ée  à  grosse  exlrômili;  supériouro,  «'ntièreinent 
libre  dans  sa  plus  grande  étendue,  se  continuant  j)ar  son  tiers  antérieur  avec 
le  conduit  auditif  externe  et  avec  les  téguments  des  parties  voisines. 

11  ntais  présente  à  considérer  deux  laces  et  une  circonférence. 

Face  externe.  —  Otte  face,  bien  visible  quand  on  regarde  la  tétc  de 
prolil,  est  tournée  en  dehors  et  en  avant;  elle  nous  présente  un  certain  nombre 
de  saillies  et  de  dépressions. 
J.a  circonférence  du  pavillon 
<'st  limitée  en  avant,  en  haut 
et  en  arrière  par  un  repli  nu 
ourlet  presque  circulaire  :  c'est 
Vhclix.  Suivi  de  son  origine  à 
sa  terminaison,  nous  voyons 
r hélix  prendre  naissance  dans 
la  cavité  de  la  conque  par  une 
crête  mousse  ou  tranchante, 
la  racine  <le  V hélix  (Crus  Iwli- 
ris),  puis  se  porter  en  avant  et 
en  haut,  soit  directement,  soit 
en  décrivant  une  courbe  légère 
ù  concavité  supérieure  :  là  il 
ihange  de  direction  d'une  façon 
plus  ou  moins  sensible,  devient 
ascendant  {portion  antérieure 
de  l'hélix),  puis  horizontal  (p. 

supérieure)  et  enfin  descendant  {p.  postérieure)  :  en  bas  il  se  prolonge,  en 
s'effaeant  graduellement,  jusqu'à  la  naissance  du  lobule.  Il  circonscrit  ainsi 
la  plus  grande  partie  du  pavillon  et  décrit  mi  tour  de  spire  presque  entier; 
parfois  même,  comme  le  remarque  Sappey,  il  tend  à  son  origine  à  s'en- 
rouler autour  de  lui-même,  de  façon  à  commencer  un  deuxième  tour  de 
spire.  L'hélix  peut  présenter  4  dispositions  (Schwalbe)  :  soit  un  bourrelet, 
soit  un  tranchant  qui  regarde  directement  en  arrière,  ou  bien  il  regarde 
simplement  en  dehors,  ou  bien  enfin  il  s'enroule  sur  lui-même  et  tourne  en 
dedans  son  bord  libre. 


M>s  (.&  l'cuiUi   _ 


Traguo 


FiG.  78.J. 


Le  pavillon  do  l'oreille. 


[GC7ii/:.] 


12^!*  AIM'AMEIL  ArKITH". 

l'iii  fxamiiiaiil  avec  soin  l'In-lix,  on  rfniarquc  ([u"à  |M'n  près  à  l'union  drs 
portions  horizontale  et  descendante,  il  existe  souvent  un  rentlenient  mousse  ou 
parfois  effilé,  c'est  le  tiihcrcAilc  tic  JJnrivin  {'I  iihcrculum  apicale).  Ce  tubercule, 
considéré  par  beaucoui)  d'auteui-s  comme  une  anomalie  ou  une  malformation, 
doit  être  considéré  simplement  comme  une  «  variété  normale  »  (Schwalbe)- 
Nous  aurons  à  y  revenir. 

Plus  rapprochée  du  condiiil  aiidilif  externe  que  l'hélix,  se  trouve  une 
dciixiciiie  saillie  curvili<rnc.  Va idhrl'i.r.  l/anlhélix  naît  dans  la  concavité  de  la 
p(U"lion  ascendante  de  l'hélix  par  deux  branches,  les  bra^  de  l'anthélix 
(l'ruvd  rf)il /tel iris);  l'inférieur  plus  lon^,  légèrement  incurvé  en  S  italique,  est 
un  bourrelel  tranchant  qui  se  porte  horizontalemeni  en  airière:  le  supérieur 
plus  court,  sur  le  j)ro'ongemenl  du([uel  se  trouve  l'anllK'lix.  est  une  saillie 
mousse,  obli(iue  en  bas  et  en  arrière.  j)lus  ou  moins  marquée,  j)arfois  même 
complètement  absente.  Kormé  par  la  n'-union  de  ces  deux  branches,  l'anthélix 
descend  un  peu  obliquement  en  bas  et  en  arrière,  en  avant  de  l'hélix  et  paral- 
lèle à  lui,  mais  s'en  rapj>rochant  à  mesure  qu'il  descend.  Il  se  termine  en  bas 
dans  l'antitragns.  un  peu  en  avant  et  en  haut  derextrémité  inférieure  de  rin-lix. 

Kntre  l'hélix  et  l'anthélix  se  trouve  un  sillon  presque  circulaire,  la  (joutlicrf 
(le  riirlix;  elle  résulte  surtout  du  degré  d'enroulement  de  l'hélix  et  varie  par 
consé(pieiit  avec  lui.  Elle  commence  à  la  partie  supérieure  de  la  conque,  se 
dirige  en  haut,  croise  l'extrémité  antérieure  des  deux  bras  de  l'hélix,  se  recourbe 
pour  devenir  horizontale,  puis  descendante,  et  se  termine  au  niveau  de  l'extré- 
milé  inférieure  de  l'hélix  en  s'épanouissant  sur  le  lobule.  C'est  dans  sa  jiartie 
antérieure  qu'elle  présente  sa  profondeur  maxima. 

De  même  entre  les  deux  bras  de  l'anthélix  se  trouve  limitée  une  petite  fos- 
sette, la  fosxcttc  de  Vonthélix  ou  fossette  navicuhàre  des  auteurs  français,  peu 
profonde,  de  forme  un  peu  allongée  ou  triangulaire,  à  sommet  postérieur  et 
à  base  se  jetant  dans  la  gouttière  de  l'hélix. 

l'oiir  Scli\\iillM',  la  jLjoiilliùre  <le  Tliclix  est  l'orruce  de  ilciix  parlios  :  une  partu'  antciieuro 
(■()m|iiis(>  dans  la  concavilc  de  la  [)oiliiiii  asccMidaiilc  de  riudix  :  c'est  la  fossa  prxcriir  dis  :  et 
iiii(>  iiai'tie  postérieure,  coiuprise  entre  les  portinns  lidiizoutale  et  descendante  de  l'Iiélix  et 
l'antiiélix  :  celte  iiortion  est  ijiiurlui  la  fu.-'Si'  iiaviculaire  ou  scaplidicle  ou  /"os.sc  de  rhéli.r. 
I..I  fossette  (■oni[)rise  entre  les  deux  bras  de  l'anthélix  ne  porterait  que  le  nom  de  /*o.n".<c  triin- 
(juhdrc  ou  de  iauthclLc. 

A  la  partie  inférieure  de  l'anthélix.  limitant  la  conque  en  bas  et  en  arrière. 
se  trouve  une  saillie  généralement  bien  marquée  et  à  jhmi  près  triangulaire  : 
c'est  Vantitragiis.Kn  haut  il  est  situé  sur  le  prolongement  de  l'anthélix  tlnnt 
le  sépare,  tantôt  une  sim|)le  dépression,  tantôt  un  sillon  profond,  le  sillan  jtus- 
li'rii'ur  (ht  j)(ivillon{Si(lci(^  un rirnhv  jiosh'ritir)  ou  iiirifUii'i'  ilr  In iil/n'li.r.  Kn 
avant,  juste  en  regard  de  lui,  se  tnuive  le  Iragus,  niai<  entre  deux  il  existe  tou- 
jours iMie  échancrurc  profonde,  régulière,  arrondie  et  qui  regarde  en  haut  cl 
en  arrièi'e  :  Vind^ure  inh'rlrdi/irnne  {hicion'a  iulrrt rai/ira). 

Sur  le  coiiloiir  aiili-rieur  du  pavillon,  eu  a\aiil  du  ineal  auilitilse  voit  nue 
saillie  qui  recouvre  plus  ou  moins  ce  méat  comiiu»  un  opercule  et  (|u'il  faut 
récliuer  en  avant  jxnir  aj)ercevoii'  le  conduit  auditif  externe,  c'est  le  l)-nif>f.<. 
Le  tragus  a  une  forme  triangulaire.  Sa  base  se  continue  avec  la  portion  carti- 
laginense  du   comliiil    andilil    exienie   et    avec  le  cartilage  du    pavillon    à   son 


l'.w  ii.i.dx  hh:  f;(ii:kii,i.i;.  12^0 

cxtiviiiilr  iiifriiciirc.  Son  somiiicl,  dirige''  cii  anirrf!  cl  en  dehors,  csl,  laiilùl 
iiioiissc  cl,  aiToiidi,  taiilùl  coiipr  cancmciil  :  le  plus  sonvciil,  cri  v  rctrarrlanl 
d(;  près,  toujours  en  tous  cas  pai'  la  palpalimi,  on  piul  se  coiivaiiicic  (pie  ce 
sotnnicl  csl  hilidc!  et  se  compose  en  réaliléde  deux  IiiImtcuIcs  :  un  iiilVTieiir  plus 
voliiMiiucux,  tpii  est  le  traj^iis  pro|)reirieiit  dit,  cl  un  supérieur  liahiluelicuicnt 
j)lus  pelil,  le  litbcrcnle  HHS-lra[/ien  {T/zlirri-iilKni  sujimlr/n/ir/nii.  Mis).  Sa  lace 
(îxterne  plane  se  continue  avec  la  jieaii  de  la  joue.  Sa  face  inicrne  concave 
présente  ordinairement  un  petit  liouquet  de  poils  qui  lui  ont  valu  son  nom 
(xcayo;,  bouc)  et  qui  senililenl  destinés  à  jouer  vis-à-vis  dos  corps  étrangers  \e 
même  rôle  que  les  cils  aux  yeux.  En  haut  le  tragus -est  séparé  de  la  partie 
antérieure  de  l'hélix  par  une  échancrure  ohliquement  dirigée  en  bas  et  en 
ai'rière  et  bien  inar(|uée  :  le  xillon  anlérieur  de  V(ir('iJle{iSidcu>i  m/ris  foilerior 
ou  Incisui-alra(jo-/ielicina);  en  bas  il  est  séparé  de  l'an  titragus  par  l'échancrure 
intertragiennee. 

f.a  conque  (ConcJta  /(îov's)  est  une  o.xcavalion  large  et  profonde,  creusée  au 
inilien  de  la  face  externe  du  pavillon,  plus  près  ce|)eiidant  du  bord  antérieur  et 
de  l'extréinih'  inférieure,  (|ue  du  bord  postérieur  et  de  l'extrémité  supéi'ienre. 
La  conque  est  liniilée  en  a\ant  j)ar  la  face  postérieure  du  tragus  et  la  partie 
ascendanli'  de  l'hélix,  en  liant  par  le  bras  inférieur  de  l'anlhélix,  en  arrière  par 
l'anthélix,  en  bas  par  lantitragus. 

La  racine  de  lliélix  divise  la  conque  en  deux  [lortions  :  une  partie  supérieure 
(l'yiiiha  ronr/iœ),  plus  petite,  et  une  inférieure,  plus  importante  (Covkhi 
roiic/iœ).  En  avant  celte  partie  inférieure  se  continue  avec  le  conduit  auditif 
«'xterne  recouvert  par  le  tragus;  au  point  où  la  conque  se  continue  avec 
lui  (Mi'fil  (nidilif)  se  trouve  habituellement  un  repli  saillant  qui  le  limite  et  le 
rétrécit  en  haut  et  en  arrière,  d'où  la  nécessité  de  tirer  le  pavillon  eu  liant  et 
en  arrière  pour  redresser  ce  repli  et  permettre  l'examen  du  conduit. 

Fa.ce  interne.  —  La  face  interne  du  pavillon  se  compose  de  deux  portions 
bien  distinctes  :  une  partie  adhérente  et  une  partie  libre. 

La  partie  adhérente  correspond  au  segment  antérieur  du  pavillon  :  celui-ci 
s'insère  sur  la  partie  latérale  de  la  base  du  crâne  se  continuant  à  ce  niveau 
avec  le  conduit  auditif  externe  et  avec  les  téguments  des  parties  voisines.  La 
surface  d'insertion  du  pavillon  a  la  forme  d'un  ovale  à  grand  axe  sensible- 
ment vertical  et  à  grosse  extrémité  supérieure  :  elle  est  beaucoup  plus  rap- 
prochée des  deux  extrémités  de  l'oreille  (8  à  12  millimètres)  que  du  bord 
postérieur  (IG  à  IS  millimètres);  la  saillie  inférieure  est  la  plus  variable  et 
dépend  du  dévelopi^ement  du  lobule.  La  limite  antérieure  de  cette  surface 
<'onslitue  la  base  du  pavillon.  Cette  surface  d'insertion  dépasse  les  dimensions 
du  conduit  auditif  externe  :  elle  s'étend  à  8  centimètres  environ  au-dessus 
de  lui  sur  le  temporal  et  recouvre  en  arrière  la  moitié  antérieure  de  l'apo- 
physe mastoïde. 

Dans  le  reste  de  son  étendue,  la  face  interne  est  libre,  mais,  pour  la  bien  voir, 
11  faut  porter  le  pavillon  en  avant.  Moins  étendue  que  la  face  externe,  elle 
j)résente  le  même  aspect  qu'elle,  également  pourvue  de  saillies  et  de  dépressions 
<iui  répètent  exactement  celles  de  la  face  externe,  mais  en  sens  inverse,  une 
saillie  correspondant  à  une  dépression  et  vice  versa. 


[GUiDi-::.] 


1246  AI'PAREII.  AUbll  IK. 

On  V  remarque  :  1"  l'a  IjMurrelet  à  peu  i)rès  circulaire  entourant  lout  le 
pavillon  jusqu'au  lobule  et  répondant  à  la  gouttière  de  Thélix  i Eininrnti'i 
l'ossœ  naoicularis). 

2"  Ya\  avant  do  lui,  un  sillon  généralement  assez  bien  marqué  qui  lui  e>t 
parallèle  et  qui  répond  à  Tanthélix  ;  en  haut  et  en  avant  cette  gouttière 
s'élargit  et  s'aplatit  :  elle  est  alors  surmontée  par  une  saillie  mousse  répondant 
à  la  fossette  de  l'anthélix  de  la  face  externe. 

lî  "  Dans  la  concavité  de  ce  sillon,  une  saillie  formée  par  la  conque,  volumi- 
neuse et  bien  marquée,  plus  ou  moins  régulièrement  hémisphérique,  nuiis 
dont  une  grande  partie  est  cachée  par  la  surface  d'insertion. 

Circonférence.  — .Dans  la  plus  grande  partie,  en  avant,  en  haut  et  en 
arrière,  la  circonférence  du  pavillon  est  constituée  par  l'hélix. 

En  bas  elle  correspond  au  lobule  de  l'oreille  :  celui-ci  est  un  repli  purement 
cutané  formé  en  avant  par  la  peau  qui  descend  de  l'antitragus,  du  tragus  et 
de  l'hélix,  en  arrière  par  celle  de  la  face  postérieure  de  la  conque;  long  de 
12  à  K">  millimètres,  il  se  porte  verticalement  eu  bas.  Il  est  arrondi  à  son  som- 
met; sa  base  est  séparée  de  l'antitragus  par  un  sillon  plus  ou  moins  marqué 
[Villon  sus-lobulaire)  ;  de  même  en  arrière  un  sillon  ou  une  encoche  (Sillon  4. 
/•(Hro-Iohuloire)  le  sépare  de  l'hélix;  en  avant  enfin  il  est  plus  ou  moins  lon- 
guement adhérent  à  la  joue,  limité  par  le  sillon  prélobulaire  et  rattaché  à  la 
peau  de  la  joue  par  un  petit  chamj)  :  Vai-ea  prselobularis  de  His. 

Le  lob\ile  est  de  consistance  plus  molle  et  plus  douce  au  toucher  que  le 
reste  du  pavillon;  il  est  aussi  plus  souple  et  moins  sensible.  Dans  tous  les 
temps  et  dans  Inus  les  pavs.  il  a  servi  à  accrocher  des  ornements  petits  et  légers 
chez  les  peuples  civilisés,  lourds  et  volumineux  chez  les  sauvages,  si  bien  que 
chez  ces  derniers  il  est  souvent  déformé  et  hypertrophié. 

Kn  avant,  le  conldiir  iln  jjavillon.  ii  rt'gulier,  est  formé  par  l'hélix  en  haut, 
puis  par  le  tragus  et  entre  deux  par  le  silhui  antérieur  de  l'ureille;  enfin  l(»ut  à 
fait  (Ml  bas  l'incisure  intertraglenne  relie  le  tragus  à  l'antitragus. 

Structure.  —  La  partie  essentielle  du  j»avillon  de  l'oreille  est  un  libm- 
cartilage  qui  en  constitue  le  squelette  et  lui  donne  sa  forme  et  son  élasticité: 
ce  libro-cartilage  est  recouvert  par  un  manchon  cutané  et  il  donne  insertion  à 
des  muscles  et  à  des  ligaments  destinés  à  le  mouvoir  et  à  maintenir  en  position 
ses  différents  reliefs. 

Fibro  cartilage  du  pavillon.  —  Le  libro-cartilage  du  pavillon  occupe  la 
plus  grande  jiarlie  du  j)avill(>n  de  l'oreille,  à  l'exception  du  lobule  formé  par 
lui  simple  repli  de  la  peau.  Mis  à  nu.  il  reproduit  sur  cbacune  de  si's  faces  les 
saillies  et  les  dépressions  du  iiavillon  lui-nième.  mais  en  les  accentuant  assez 
forU'inent. 

Le  tibrn-t  artilage  de  l'on-illr  externe  se  conipdse  en  réalité  de  ih'us  portimis 
distinctes,  n'-unies  j)ar  un  pont  rétréci  nu  isllnnc  du  cartilage  de  l'oreille  :  la 
portion  postérieure  constitue  le  cartilage  du  pavillon;  la  portion  antérieure 
IxM'me  le  cartilage  du  conduit  auditif  externe;  le  cartilage  du  tragus  fait  partie 
de  cette  dernière  portion,  si  bien  (jue,  logiipiement.  ou  dt'vrait.  ainsi  ([ue  \v  fait 
Schwalbe.  le  décrire  avec  ci'  l'artilaire. 


r.wii.i.ox  iii:  i;(ti{i;ii,i.i:.  \2k7 

\.r  liliid-cirlilaLic  ilii  |i;i\illuii  ikuis  |in'srMlc  à  ciiiisidi-irr  cci-laiiis  dt'-lails 
iiiiiiM'aiix  : 

I"  Mil  a\aiil,  au  poliil  m'i  la  laciiic  <lc  l'Iirlix  s(^  redresse  pinir  drNcriir  asct'ii- 
(laiile.  se  Iroiixc  une  |i('lilr  saillie  cuikikIc  à  soiuriu!!.  dirijrr  en  axaiil  cl  en  Itas 
siiniionlaiil  le  tiai;us  ci  (|ii"nii  |pcul  aiii\ci-  à  seiilir  sous  la  jicaii.  (icilc  saillie, 
longue  d"cn\ir(iu  2  ù  '.\  luilliuirlrcx,  porte  le  nom  d"'/y/oyy////.se  ou  (['('■pinc  'le 
r/u'lir. 

Au-dessous  de  celle  ('-pinc  se  Iroinc  un  aii;^le  rculraul  dans  leipiel  \ieul  se 
lo^-er  I  cxlréniilé  supérieure  du  earlila^;»'  du  trugus. 

2"  Le  lioi-il  lihrc  de  l'hélix  se  nionlre  inégal  el  eréiielé  (jiuuid  il  est  d('poiir\  u 
de  peau.  D'après  Sappey,  le  relief  qu'il  lornie  se  termine  le  plus  souxen!  au 
niveau  d'une  ligne  horizontale  jiassanl  par  le  centre  de  la  eoiiqiie. 

.'{'  \']\\  Itas,  le  cartilage  de  l'anthélix  se  confond  avec  celui  de  l'anlitragus  : 
i-elui  de  lliélix  au  contraire  continue  à  descendre  et  forme  une  langnelte  à 
souniiel  lihre  |)lus  ou  moins  longue,  parallèle  à  peu  près  au  bord  supérieur  de 
l'antitragus.  dette  languette,  inn)roj)renieiil  iioniniée  par  Santorini  l/tnr//fclli' 
C<ni(l(ili'  (!<■  l'hélix  et  de  ranlliélLi:  et  i|iii  doit  porter  le  nom  de  (juc/fr  de 
l'/u'li.r  (ou  f.in;i)(h',  llis),  est  séparée  du  cartilage  de  l'anthélix  ])ar  une 
profonde  incistire  généralement  assez  large  et  à  sommet  supérieur  el  postérieur 
(F/.ss?//7/  anlitrago-helicina.,  Schualhe),  comltlée  à  l'état  frais  jiar  des  muscles 
el  des  ligaments. 

4"  Le  cartilage  de  ranlliélix.  lisse  dans  le  jeune  âge.  rugueux  chez  l'adulle 
et  le  vieillard,  présente  une  face  interne  plus  ou  moins  concave  et  une  face 
externe  faisant  un  relief  dans  l'intérieur  de  la  con([ue  (P/ira  nntitrof/iro.  llis). 
T)"  La  face  interne  du  cartilage  se  fait  remarquer  par  le  renforcement  des 
reliefs  et  des  dépressions  qu'on  y  remarque  lorsqu'elle  est  recouverh'  de  tégu- 
ments et  particulièrement  des  reliefs  correspondant  à  la  fossette  de  l'anthélix 
et  à  la  conque.  Entre  elles  deux  est  un  sillon  profond  formé  par  le  bras  infé- 
rieur de  l'anthélix  (Sillon  transversal  de  l'anthélix);  en  arrière,  au  point  où 
les  deux  bras  de  l'anthélix  se  réunissent,  il  devient  plus  profond,  puis  se 
recourbe  pour  venir  se  jeter  dans  l'incisure  antitrago-hélicine.  Sur  tout  le 
pourtour  du  ])avillon  se  trouve  un  renflement  correspondant  à  la  gouttière  de 
l'hélix,  qui  se  termine  en  bas  par  la  queue  de  l'hélix.  Sur  la  saillie  de  la 
(  onque  se  voit  un  sillon  dû  à  la  racine  de  l'hélix,  et  de  plus  une  saillie  linéaire 
plus  ou  moins  marquée  naissant  un  peu  au-dessus  de  l'extrémité  j)ostérieure 
de  ce  sillon  et  se  portant  en  bas  et  un  peu  en  avant  pour  se  terminer  au  voisi- 
nage de  l'isthme  :  c'est  le  ponlicule,  formé  par  l'insertion  du  muscle  auricu- 
laire jîostérieur  ;  sa  partie  supérieure,  plus  saillante,  simule  parfois  une  véri- 
table apophvse.  Vapopliy^e  de  la  conque. 

6°  Le  squelette  du  tragus  est  formé  par  une  lame  fibro-cartilagineuse 
{Laiii'nvi  tragi).  de  même  forme  que  lui,  dont  la  base  se  continue  avec  le  car- 
tilage du  conduit  auditif;  son  sommet  présente  toujours  deux  éminences  sépa- 
rées par  une  faible  dépression  :  l'inférieure,  plus  volumineuse,  est  Véminence 
traf/ieuue:  la  supérieure,  plus  petite,  ou  éminence  sns-tragienne,  forme  le 
tubercule,  sus-tragien  de  llis.  En  haut,  le  cartilage  du  tragus  est  réuni  au 
cartilage  de  la  conque  par  des  ligaments.  En  bas,  il  se  continue  avec  le  car- 
tilage de  l'anthélix  par  un  pont  d'union,  large  de  8  à  9  millimètres,  ïisth/ne 

Oi'nÉ:, 


12ii8  AI'PAIiEIL  AUDITIF. 

<lu  rarlilayc  de  roroille.  (>et  i-stlime,  à  peu  près  horizontal,  à  faco  supérieure 
l'aiblonient  concave,  présente  un  bord  externe  et  un  bord  interne  libres  :  le 
bord  externe  l'orme  le  fond  de  l'incisure  intertragienne;  le  bord  interne  forme 
aussi  le  fond  d'uni;  profonde  échancrure  qui  sépare  le  cartilage  de  la  conque 
du  cartilage  du  coiuluit  auditif,  la  grande  inclsure  de  Sanlorini  ou  inrisiira 
lerminalU  (Scbwalbe).  Cet  isthme  réunit  le  cartilage  du  conduit,  qui  est  vu 
avant,  au  cartilage  du  pavillon,  qui  est  en  arrière. 

Le  fibro-cartilage  du  pavillon  ne  présente  pas  pailoiit  la  même  épaisseur; 
mince  au  niveau  de  Khélix,  ])lus  épais  à  Tanthélix.  il  atteint  son  épaisseur 
maxima  (2  à  2  mm.  5)  au  niveau  de  la  conque. 

C'est  un  cartilage  jaune  ou  réticulé,  dont  la  substance  fondamentale  contient 
beaucoup  de  tissu  élastique  sous  la  forme  de  fibrilles  assez  minces  (Covne)  et 
des  cellules  cartilagineuses  grandes  de  22  a.  (Je  cartilage  est  revêtu  d'un  péri- 
chondre  épais,  très  riche  en  libres  élastiques,  ipii  l'ait  corps  avec  lui  et  lui 
donne  un  aspect  nacré.  Parfois  de  petits  nodules  cartilagineux  isolés  se  ren- 
contrent, surtout  vers  le  bord  libre  de  l'hélix,  au  niveau  du  tubercule  de  Darwin 
(Tataroiï). 

La  structure  de  ce  cartilage  est  j)eu  homogène;  .Mever, Tataroiï  et  Pilliet  ont 
signalé  dans  son  épaisseur,  surtout  au  niveau  de  l'hélix  et  de  l'anthélix,  des 
nodules  étendus  qui  ne  contiennent  pas  de  fibres  élastiques,  et  où  la  substance 
fondamentale  se  présente  sous  l'aspect  d'une  large  tache  claire;  dans  ces 
|>oints,  il  v  a  pénétration  du  cartilage  par  des  vaisseaux  émanés  du  péri- 
chondre.  C'est  là  que  l'on  voit  apparaître  le  plus  souvent  les  modifications 
pathologiques  du  cartilage,  le  ramollissement  et  la  calcification. 

Ligaments  du  pavillon  de  ïoreille.  —  On  désigne  ainsi  des  faisceaux 
de  tissu  coujunctif  qui,  nés  du  périchoudre,  se  portent,  soit  à  un  autre  point 
du  pavillon,  soit  aux  os  voisins;  d'où  deux  groupes  de  ligaments  :  intrinsèques 
et  extrinsèques.  . 

Ligaments  intrinsèques.  —  Ces  ligaments,  insérés  par  leurs  deux  extrémités 
sur  le  pavillon  lui-même,  relient  entre  elles  les  dillerentes  jiarties  du  cartilage, 
comblent  les  incisures  qui  existent  entre  les  languettes  cartilagineuses  et  main- 
tiennent la  forme  du  pavillon,' 

Lu  premier  s'étend  de  l'antitragus  à  la  queue  ile  l'hélix,  coiiililaul  ainsi 
l'incisure  aiilitrago-liélicine. 

Un  deuxième,  plus  ou  moins  confondu  avec  le  ligament  extriiisè(]ue  anté- 
rieur, relie  le  bord  supérieur  de  la  lanu^  du  tragus  à  la  petite  incisure  de  la 
C(»n([ue  située  au-dessous  de  l'origine  de  lluTix.  servant  ainsi  à  iumbler  le 
sillon  anlérieui-  de  l'on'ille. 

lu  troisième  va  de  la  conxt'xité  de  riieiix  ;i  la  convexilé  de  la  fossette  de 
ranlliélix  et  de  la  conque,  recouvrant  ainsi  surfout  le  sillon  transversal  de 
raiilhélix.  Ce  liganienl,  aiii<i  que  le  snivauL  e<l  situi-  à  la  l'ace  interne 
de  l'oreille. 

Un  quatrième,  plus  fort,  bien  distinct,  à  libn's  courtes  et  nef  les,  unit  la 
convexité  delà  fossette  de  l'anthélix  à  la  convexité  de  la  coii(|ue. 

Ligaments  extrinsèques.  — ■   (.oiistilués  sim|)leiiieiit    par   ilii    tis<u   conjonclif 


i'.\\ii.i.(t.\  UK  i;(ii;i;iLLi;.  uk^ 

(Ifiisc,  ([lie,  ir,i|iii''s   Mcrkrl,  on    ne  peut  diviser  ni    li^aiiicnls,  ils    miisscuL   le 
jmvilloii  an  l(iii|i(»i  al.  <>ii  rn  distingue  gcMirralrinriil  deux. 

lAi/amcnl  (iulrriciif  un  '/'•  \' aUnl m .  —  Il  se  cotiipose  dr  deux  l'aiscoaux 
iriTguliors  sduvrui  conloiidus  eu  un  seul.  I.r  plus  v\v\v  iialt  de  l'aponévrose 
Icuiporalc,  iuiuiédialenient  au-dessus  de  l'ajKjplivse  /,vgoinati(|ue,  se  poile 
liori/.ontaleuieni  en  arrière  et  vient  saltacher  à  la  partie  antérieure  de  la 
(•on<|ue,  très  prés  de  Tapoplivse  de  l'hélix,  et  même,  pour  fpiehpies  anieurs,  ii 
l'iipophvse  de  l'Iiélix  et  à  la  partie  voisine  de  l'hélix. 

Le  l'aisecaii  inférieur  s'insère  sur  le  tubercule  /ygouiatique  et  de  là  \  ient  se 
terminera  l'hélix,  au  bord  antérieurde  la  conqueet  au  bord  supérieur  du  trafrus. 

Entre  ces  deux  ligaments  passe  quelquefois  l'artère  temporale  superficielle. 

lJl/(iinent  po.^té rieur.  —  Plus  large,  plus  épais  et  [dus  iirégiilier,  il  est 
silué  en  arrière  du  précédent,  en  arrière  et  en  haut  du  conduit  auditif  externe 
et  en  dedans  du  pavillon.  Par  une  extrémité,  il  s'insère  à  la  base  de  l'apophyse- 
mastoïde,  par  l'autre  à  la  convexité  de  la  conque  et  au  ponticule.  Il  est  sous- 
jacent  aux  muscles  auriculaires. 

Muscles  du  pavillon  de  l'oreille.  —  Les  muscles  du  pavillon  de  lOreille 
soiil,  coinnie  les  ligaments,  de  deux  sortes  : 

Les  uns.  muscles  extrinsèques,  s'étendent  du  pavillon  de  l'oreille  aux  parties 
voisines. 

Les  autres,  muscles  intrinsèques,  vont  d'un  point  à  nii  autre  jxiint  du  fibro- 
cartilage  du  ])avillo]i. 

(lomiiH»  l'ont  monli(''  vn  j)artiçulier  les  travaux  de  Uuge,  tous  ces  nuiscles- 
dérivent  du  muscle  |)eau(ier  du  cou.  profondément  dillérencié  au  niveau  de  la 
tète.  Là,  en  elTet,  il  se  décompose  en  trois  groupes  :  le  muscle  auriculo-labial. 
inférieur,  dépendant  du  bourgeon  maxillaire  inférieur;  le  nuiscle  auriculo- 
occipital,  situé  en  arrière  de  l'oreille;  et  le  muscle  sous-cutané  de  la  face,  divisé 
lui-même  en  muscle  auriculo-labial  supérieur  pour  le  bourgeon  maxillaire 
supérieur  et  en  muscle  fronlo-temporo-auriculaire.  Le  muscle  auriculo-occipital- 
donne  naissance  au  muscle  auriculaire  postérieur  et  à  deux  petits  muscles 
dérivés  de  celui-ci,  les  muscles  oblique  et  transverse  du  pavillon. 

Le  muscle  auriculo-labial  inférieur  fournit  les  muscles  du  tragus  et  de 
l'antitragus. 

Le  muscle  auriculo-labial  supérieur  fournit  les  muscles  de  l'hélix  (grand  et 
petit)  et  le  muscle  pyramidal. 

Le  muscle  fronto-lemporo-auriculaire  fournit  les  muscles  auriculaires  supé- 
rieur et  antérieur. 

Tous  ces  muscles  sont  atrophiés  chez  l'homme  par  rapport  aux  autres- 
mammifères.  Cependant,  pour  ce  qui  est  des  muscles  intrinsèques,  ils  sont 
plus  développés  chez  lui  que  chez  les  anthropoïdes,  comme  le  prouvent  les 
recherches  sur  l'orang  (Schwalbe).  sur  le  gorille  (Ehlers)  et  sur  le  chimpanzé 
(Schwalbe.  Ruge). 

Muscles  extrinsèques,  —  Les  muscles  extrinsèques  sont  au  nombre  de  trois  : 
IU1  antérieur  (muscle  auriculaire  antérieur  ou  attrahens  auriculsé),  un  supé- 
rieur (muscle  auriculaire  supérieur  ou  attollens  auriculœ)  et  un  postérieur 
(nuiscle  auriculaire  poslérieiu"  ou  retrahens  auriculœ). 

rOlRlER   ET    (.IIAIU'V.    —    \'.  "'^ 

[GUIDÉ.] 


1250  APPAREH.  AUDITIF. 

Ces  muscles  ont  déjà  été  éludiés  à  la  iiiviilogic;  nous  ne  nous  on  orciiperons 
donc  pas  ici  (Voir  Mvologie,  p.  .312).  Rappelons  simplement  (|uc  rauriculairi' 
antcrieur  s'insère  sur  la  face  postérieure  de  l'apophyse  de  lliélix  cl  au  bord 
antérieur  de  la  con(|ue.  fjuc  l'auriculaire  su|)érieur  s'insère  à  la  «(invexité  de 
la  fossette  de  rantln'lix  cl  an  hnrd  ;iuléi-iciir  de  riiéli.x.  (juc  r.uirirnlaire  j)osté- 
rieur  enlin  s'insère  sur  le  |)onlieule. 

Muscles  intrinsèques.  —  Conformément  ;i  leur  orii.Mne,  nous  les  diviserons 
en  trois  groupes. 

Groupe  du  muscle  auriculo-labial  supérieur.  —  Grand  iiiit-<cle  de  r/ié/ix 
(Sanlorini).  —  C'est  le  plus  «irand  des  muscles  du  pavillon,  mais  il  n'est  pas 
constant.  Il  est  allongé,  long  de  10  à  20  millimètres  et  toujours  très  pâle. 

11  naît  en  bas  de  l'apopbvse  de  l'hélix,  monte  au  devant  de  la  partie  ascen- 
dante de  riu'lix,  dont  le  séparent  souvent  (juclques  vaisseaux,  de  la  graisse  et 
<iuel([ues  libres  du  muscle  auriculaire  supérieur  avec  lesquelles  d'ailleurs 
quelques-unes  de  ses  libres  se  continuent;  puis  il  se  recourbe  en  arrière  et 
s'insère  à  la  partie  supérieure  du  relief  de  la  fossette  de  l'anthélix  sur  la  face 
interne  (Schwalbe),  non  au  cartilage,  nuiis  à  la  peau  qui  le  recouvre  (Sappey). 
à  la  fois  à  la  peau  et  au  cartilage  pour  d'autres  auteurs. 

Petit  muscle  de  l'hélix  (Santorini).  —  Ce  petit  nuiscle  rose  pâle,  long  à 
peine  comme  la  moitié  du  grand,  est  situé  h  runimi  de  la  |i(ii'tiiiii  ascendante 
et  de  la  racine  de  l'hélix. 

Pour  llenle,  ïheile  et  Gegenbaur,  ce  muscle  nail  en  arrière  de  rapoi)liyse 
de  l'hélix,  longe  la  face  externe  de  la  racine  de  l'hélix  et,  descendant  (djlique- 
ment  en  bas  et  en  arrière,  il  vient  se  terminer  tendineux  dans  la  peau  de  la 
racine  de  l'hélix.  i*our  Sappey,  ses  deux  insertions  sont  cutanées.  Pour 
Talaroff,  son  insertion  antérieure  est  mixte,  se  faisant  ;i  la  fois  à  la  face  j)ro- 
l'onde  de  la  peau  et  sur  le  bord  libre  du  caitilage. 

Musrh-  pyramidal  du  pavillon  (.lung)  ou  faisceau  accessoire  ou  sitper/lrirl 
du  uiusrlc  du  lra(jus  (Sappey),  musculus  trago-helicinus(Sc\\\yd\he).  —  C'est 
un  faisceau  inconstant,  long,  grêle  et  arrondi,  plus  superficiel  que  les  libres 
verticales  du  muscle  du  tragus.  Pour  Sappey.  ce  faisceau  nait  du  sonnnel  du 
tragus;  pour  Schwalbe,  partie  de  l'extrémité  inférieure  de  ce  cartilage,  partie 
de  la  ])eau  au  voisinage  de  l'incisure  intertragienne.  De  là.  il  se  porte  verfiea- 
lemenl  en  haut  pour  se  terminer  sur  ra|)ophyse  de  l'hélix. 

Groupe  du  muscle  auriculo-labial  inférieur.  —  Mu^^rh'  du  trui/us  (Valsalva). 
—  Le  système  des  libres  nuiscnlaires  ([ul  coui|ioseiit  le  uuiscle  du  tragus  peut 
ètn;  divisé  en  muscle  du  tragus  [)roprement  dit  et  nuisde  de  la  grande  inci- 
sure  de  Santmini. 

Le  uuiscle  du  Iragus  |)ro[)remeul  dit  est  une  lame  nuisculaire  aplatie,  géné- 
ralement bien  dével(»ppée.  jtlus  on  moins  rectangulaire,  recouvrant  la  face 
antéro-exierne  convexe  du  tragus,  recouverte  par  les  lobules  supérieurs  de  la 
pai'otide  et  le  ganglion  lyuipbati(|ne  j)rélragien.  11  >e  compose  de  libres  de 
trois  directions. 

Les  plus  nombreuses  et  les  mieux  connues  sont  les  fibn^s  verticales.  »]ui  lon- 
gent pour  la  plupart  le  btu-d  libre  du  Iragus.  s'insérant  eu  bas  sur  la  face 
convexe  du   cartilage  du    tragus;   en    liant,    partie   sur  le   liord  du  cartilage. 


l'WiLLox  Di:  i;()i;i:ii.M'. 


1251 


M.  de  l'anlil. 


Fifi.  780. 


partie  sur  le  tissu  lil)reux  (jui  l'unit  à  l;i  conque  et  à  l'ori<^ine  de  l'hélix. 
Les  deux  autres  ordres  de  (ll)res  ont  été  étudiés  surtout  par  Tataroll'  sur  des- 
coupes sériées:  les  unes,  sagittales 
et  horizontales,  longeant  le  hord 
supérieur  de  la  lame  du  tragus,  ne 
se  renconirent  (pie  dans  le  tiers 
supérieur  du  tragus;  en  arrière, 
elles  sont  recouvertes  par  les  fibres 
verticales,  parfois  cependant  elles  •'^-  ''"''•  ^"/' 
passent  au  milieu  de  celles-ci  ;  en 
avant,    au  contraire,   elles    sont 

i-,  Gi\  M.  de  l'Ii 

libres. 

Les  autres  (fibres  frontales  ou    M.aur.ant. 

,.       ,    .^      .  .        .  l'.M.de  LU. 

perpendiculaires)  se  portent  per- 
pendiculairement de  la  face  pro-    ,, ,        ,  , 
fonde  de  la  peau  vers  le  cartilage 
et  se  perdent  au  milieu  des  autres   -^f-duimoun 
fibres. 

Le  muscle  de  la  grande  incl- 
sure  de  Santorini  (Arnold),  mit^- 
ciilus  dilatator  concA.7' (Theile), 
constant  pour  TatarofT,  très  fré- 
quent seulement  (Schwalbe),  «  re- 
couvre seulement  la  partie  infé- 
rieure basale  delà  grande  échan- 

crure  avec  ses  fibres  obliquement  ascendantes.  Tantôt,  c'est  un  muscle  com- 
plètement indépendant;  tantôt,  ses  fibres  postérieures  se  continuent  avec  les 
fibres  verticales  du  muscle  du  tragus  »  (Schwalbe). 
TatarofT  lui  décrit  en  outre  une  deuxième  couche, 
composée  de  fibres  perpendiculaires  aux  premières. 

Muscle  de  Vantitragus  (Valsalva).  —  Ce  muscle 
un  peu  allongé  s'attache  en  arrière  à  la  base  de  la 
queue  de  l'hélix  et  au  bord  postérieur  du  cartilage 
de  l'antitragus;  puis,  se  portant  presque  horizonta- 
lement en  bas  et  en  avant  sur  la  face  externe  de  l'an- 
titragus, il  vient  se  terminer  sur  cette  face  le  long  du 
bord  qui  limite  en  arrière  l'incisure  intertragienne. 
Un  groupe  de  fibres  aberrantes,  formé  par  les  fibres  postérieures,  a  été  décrit 
par  Tlieile  et  TatarofT  sous  le  nom  de  deuxième  muscle  de  l'antitragus.  Ces 
fibres,  qui  comblent  en  grande  partie  l'incisure  antitrago-hélicine,  descendent 
presque  verticalement,  parallèles  à  la  queue  de  l'hélix  et  s'insèrent  en  bas,  en 
partie  au  bord  postérieur  de  l'antitragus,  en  partie  au  sommet  de  la  queue  de 
l'hélix. 

Groupe  du  muscle  temporo-auriculaire.  — Muscle  transverse  du  pavillon  {\a.l- 
salva).  —  Situé  ainsi  que  le  suivant  à  la  face  interne  du  pavillon,  ce  muscle  se 
compose  de  fibres  courtes  et  nombreuses,  richement  entremêlées  de  fibres  ten- 

79. 


—  Muscles  du  pavillon  de  l'oreille. 
Face  externe  (Tataroll). 


F.  Iiori:. 


F.  vert. 


FiG.  787.  —  .Musclo  du  tragus 
Détail  (Tataroff). 


[GVIBÉ 


1252 


.\l'J'Al'.i:iL   AUDITIF 


.1/.  inn\  su/j 


Sail.  trtnnri . 
r.r.M.de  ih. 


Epine  hélix 


<lin('iisf's;  d'ailleurs,  il  est  très  variable  de  structure.  Il  recouvre  à  la  manière 
■(l'un  pont  le  prolongement  vertical  du  sillon  transverse  de  l'anthélix,  passant 

ol)li(juoni('nt  on  bas  et  en  avant  de  la  convexité  de  l'iiélix  à  la  convexité  de  la 

conque. Ses  fibres 
supérieures  re- 
montent jusqu'à 
l'apopbyse  de  la 
conque  (extré- 
mité supérieure 
du  ponticule  )  , 
rarement  plus 
liant  ;  en  bas,  il 
. M.nur.nnt.   se  termine   à    la 

Em.  concli.      ,  ,     , 

base  de  la  queue 
del'liélix,  se  pro- 
longeant parfois 
sur  la  fente  anti- 
trago-hélicine. 

Qneue  hélix- ^.-''^  ^  S^ 

Muscle  oblique 
(lu  pavillon  (Ar- 
nold). —  Ce  mus- 
cle se  compose 
d'un  ou  plusieurs 
petits  faisceaux  musculaires,  obliquement  étendus  de  la  convexité  de  la  fossette 
de  l'antbélix  à  la  partie;  supérieure  de  la  convexité  de  la  conque,  recouvrant 
comme  d'un  ])ont  le  sillon  transverse  de  l'antbélix.  Ce  muscle  dépend  du 
muscle  précédent,  dont  Sappey  ne  le  distinguait  pas.  Gegenbaur  en  fait  sim[)le- 
ment  un  faisceau  détacbé. 

Parmi  les  faisceaux  laiiseiilaires  accessoires  api>arleiiaiil  aux  muscles  exlrinsé<[ues, 
citons  : 

1°  Le  muscle  slylo-auriculaire(Ilyrtl),  inséré  sur  Paiiophyse  styloïde  au-dessus  ilu  muscle 
stylo-glosse;  ce  muscle,  assez  rare  d'ailleurs  (1,0  (iruher),  moule  sur  la  face  externe  de 
l'apophyse  styloïde  et  s'insère  au-dessous  du  ponticule,  au  bord  postérieur  de  Tincisure 
terminale. 

2'  Quelques  faisceaux  aberrants  du  sterno-cléido-mastoïdien  allant  s'insérer  à  la  face 
j)ostérieure  du  pavillon,  signalés  par  Luschka,  .Macalister,  J.  (!ruber. 

Voir  au  sujet  de  ces  muscles.  Tatarofk.  Avrh.  fiir  Anal.,  1887.  —  I.edoiiii.k.  Truite  des 
variations  ))iusci(laire!i  chez  l'homme,  t.  I.  p.  ti:5-T7.  —  Hiue.  Morphulor/isclies  Jahrlmrh, 
M  il  et  12. 


Fis.  ant.  hél 
Fio.  788. 


Muscles  du  ]tavill(in  de  roicille.  Face  postérieure 
(TatarolT). 


Physiologie.  —  C'est  surtout  l)u<lienne  (de  Houlogne)  (/>'•  l'élcrlri.<ation 
localiser,  l<Sr)v),  p.  38(S,  et  J^hysiologie  îles  mouvements,  1807,  p.  8.'U)).  qui. 
grâce  à  la  faradisation  localisée,  a  étudié  avec  soin  l'action  de  cbacun  de  ces 
muscles.  Les  résultats  ont  été  depuis  confirmés  par  Ziemssen  (18^)7). 

l.e  muscle  du  trnr/us  par  sa  contraction  soulève  la  peau  de  la  face 
interne  du  tragus,  diminuant  de  0  mm.  ")  à  1  millimèlre  le  diamètre  trans- 
versal du  fond  de  la  conque;  quelquefois  même,  on  obtient  une  dépression 
<lu  Iragus.  Pour  Sai)pev,  au  contraire,  il  dilalerait  un  \n'U  l'tMitri'e  du  conduit 
auditif. 


l'A\II.I.n\   hl-:  I.n|;i:il.|.K.  1253 

Le  iini-^rli'  ilf  l'inilili-afius.  in'odiiil  I'i'Ii'N  allnn  de  r,iiili(r;i;iiis  cl  le  soulrxc- 
mciit  tli'  1.1  |)('.iii  (le  sa  faci»  iiilcriic;  j)iiis  il  aUaisx-  cl  |)()rlc  en  avaiil  la  parlic 
postcriciii'c  (le  laiillicllx.  aiiyinciitanl  sa  (-(Mirhiirc  cl  aliaissaiit  en  masse  la 
ninitic  sii|tcri(Miic  du  |ia\illnii  de  rorcilic,  d'oi'i  ii'irécisscinejil  di'  la  circonlé- 
rcnce  de  la  con(|nc. 

Tous  deux  soni  donc  ronslriclcnrs  de  la  cnuiiiic,  le  nnixli-  du  (ra^iis  ('danl 
le  eonslriclcur  sii|»cri(Mii-  (  Dnclicnnc),  celui  de  lanliti-a^us  le  conslriclcur 
inférieur. 

Le  fjrand  mufirle  de  riirllr  amène  ren'acemcul  d(;  la  jxtrlion  asccndanle  d<' 
riiclix  ([u'il  applique  contre  la  hranche  inférieure  de  bifurcation  de  l'anlliélix, 
si  l)icn  (pie  la  moitié  supérieure  du  pavillon  se  porte  un  peu  en  haut  et  en 
a\aiil.  l'iiur  Sappey,  au  contraire,  il  attire  en  bas  les  téguments  qui  bordent 
l'hélix  cl  tend  ainsi  à  donner  j)lus  de  profondeur  à  la  gouttière  qu'il  cir- 
conscrit. 

Le  iielit  muscle  <lr  l'/ti'lix  concourt  à  ce  petit  mouvement  d'élévation  el 
déprime  la  partie  de  l'hélix  située  en  arrière  et  au-dessus  du  tragus. 

l*endant  l'élévation  de  la  moitié  supérieure  du  pavillon,  la  crête  du  cartilage 
semi-lunaire  de  l'orifice  externe  du  conduit  auditif  s'efface  légèrement. 

Quant  au  muscle  pyramidal,  Sappe\'  lui  attribue  comme  fonction,  de  rap- 
procher le  tragus  de  l'hélix  et  d'iucliner  au  dehors  l'opercule  du  conduit 
auditif. 

Les  muscles  oblique  et  transver^ie,  rapprochant  l'hélix  de  la  conque, 
modifient  la  courbure  des  saillies  du  pavillon,  en  même  temps  qu'ils  concourent 
à  maintenir  le  repli  qui  constitue  l'anthélix. 

En  somme,  les  muscles  du  tragus  et  de  l'autitragus  protègent  l'organe 
auditif  contre  les  impressions  trop  vives  produites  par  les  sons  intenses  : 

1"  En  rapprochant  la  paroi  interne  du  tragus  contre  la  crête  semi-lunaire 
de  l'orifice  externe  du  conduit  auditif,  d'où  obstruction  partielle  du  conduit  et 
diminution  du  nombre  des  ondes  sonores  qui  peuvent  y  pénétrer; 

2"  En  rétrécissant  la  circonférence  de  la  conque  et  diminuant  la  surface  de 
réllexion  des  ondes. 

Les  muscles  de  l'hélix  sont  leurs  antagonistes,  l^ar  l'effacement  du  bord 
antérieur  de  l'hélix,  ils  favorisent  l'arrivée  des  ondes  sonores;  par  le  soulève- 
ment de  la  moitié  supérieure  du  pavillon,  ils  agrandissent  l'orifice  du  conduit 
auditif  externe.  Ces  nuisdes  n'obéissent  pas  à  la  volonté  et  se  contractent  sans 
doute  sous  l'influence  d'une  action  réflexe.  Jung  admet  même  que  ces  muscles 
ne  peuvent  se  contracter  isolément,  mais  seulement  en  même  temps  que  les 
muscles  épicrâniens.  Quelques  auteurs,  sous  prétexte  que  ces  muscles  sont 
atrophiés  chez  l'homme,  leur  refusent  toute  action  chez  lui.  Sans  doute,  ces 
nuiscles  sont  dégradés  chez  l'homme  et  leur  action  ne  peut  être  bien  considé- 
rable; d'ailleurs,  certains  d'entre  eux  manquent  souvent.  Néanmoins,  il 
semble  exagéré  de  refuser  toute  action  à  un  muscle,  si  dégénéré  qu'il  soit,  du 
moment  qu'il  existe. 

Peau  du  pavillon  de  l'oreille.  —  La  peau  du  pavillon  de  l'oreille  fait  suite 
sans  limites  distinctes  à  celle  des  parties  voisines  à  laquelle  elle  ressemble, 
tout  en  étant  plus  rose,  plus  unie  et  plus  douce  au  toucher;  elle  est  habituel- 


1254  APPAREIL  AUDITIF. 

lement  d'une  grande  minceur,  si  bien  qu'on  aperçoit  souvent  ses  vaisseaux 
par  transparence.  Elle  revêt  le  cartilage  du  pavillon  dont  elle  reproduit  fidèle- 
ment, quoiqu'en  les  diminuant,  les  saillies  et  les  dépressions.  Le  long  du  bord 
de  l'hélix,  elle  déhorde  un  peu  le  cartilage  pour  former  en  j)arlie  le  bourrelet 
de  l'hélix;  en  bas,  elle  déborde  largement,  comblant  l'incisure  antitrago-héli- 
cine  et  venant  plus  bas  former  le  lobule  de  l'oreille. 

Tissu  cellulaire  sous-cutané.  —  Sur  la  face  interne,  il  est  riche  en  fibres 
élastiques,  en  lobules  graisseux,  si  bien  que  la  peau  est  peu  adhérente  au  car- 
tilage et  jouit  d'une  certaine  mobilité  sur  lui.  Sur  la  face  externe  au  contraire, 
la  peau  est  très  adhérente  et  absolument  immobile  sur  le  périchondre.  La 
graisse  est  très  variablement  répandue  sur  la  face  externe;  tandis  qu'elle 
manque  complètement  dans  une  partie  de  la  conque  sur  la  branche  inférieure 
de  l'anthélix,  elle  est,  au  contraire,  très  abondante  dans  la  partie  ascendante 
de  l'hélix,  à  l'antitragus  et  au  tragus,  et  surtout  au  niveau  du  lobule,  où 
elle  est  à  son  maximum.  Avec  l'Age,  la  couche  cellulaire  graisseuse  sous- 
cutanée  s'épaissit  souvent  au  niveau  du  tragus  du  lobule  et  de  l'hélix  dont  les 
contours  s'arrondissent;  l'anthélix  et  la  conque  conservent  en  général  leur 
configuration  première. 

Les  fibres  élastiques  du  tissu  sont  en  continuité  avec  celles  du  périchondre 
et  du  cartilage. 

Epiderme  et  derme.  —  A  peu  près  normaux  du  côté  interne,  on  les  trouve 
sur  la  face  externe  avec  un  epiderme  mince  quoique  pourvu  d'un  stratum 
corneum  s'exfoliant  facilement  et  avec  des  papilles  rares  et  parfois  à  peine 
indiquées  par  places. 

Poils.  —  Les  poils  du  pavillon  de  l'oreille  sont  très  nombreux;  on  en  trouve, 
dit  Tataroff,  partout  où  il  y  a  de  la  graisse,  ils  ne  manquent  que  sur  la 
branche  inférieure  de  l'anthélix,  dans  la  partie  supérieure  de  la  conque  et  la 
fossette  de  l'anthélix.  Ils  sont  très  développés  particulièrement  au  niveau  du 
tragus,  et  aussi  de  l'antitragus  et  de  l'échancrure  qui  les  sépare;  ces  poils  gros 
•'t  raides  sont  surtout  développés  chez  les  hommes  et  dans  la  vieillesse  et 
forment  une  véritable  houppe  rappelant  les  vibrisses  des  fosses  nasales. 

Partout  ailleurs  les  poils  très  nombreux  sont  très  rudimentaires,  et  pour  les 
bien  voir  il  faut,  comme  l'a  conseillé  Sappey,  regarder  l'oreille  à  jour 
frisant. 

Ils  forment  ainsi  un  léger  duvet,  analogue  à  celui  des  paupières,  extrême- 
ment touiïu  au  niveau  du  lobule.  Les  follicules  pileux,  nombreux,  très  petits, 
s'implantent  obliquement,  si  bien  que  le  sommet  du  poil  est  tourné  en  haut  et 
en  arrière.  Les  poils  de  la  face  convexe  appartiennent  au  tourbillon  du  vertex; 
ceux  de  la  face  concave  au  tourbillon  de  l'oreille,  divergeant  régulièrement  à 
partir  de  l'orifice  du  conduit  auditif  externe  (Von  Rrunn);  mais  dans  le  tiei-s 
antérieur  du  pavillon,  la  pointe  se  tourne  en  arrière,  dans  ses  deux  tiers  pos- 
térieurs, elle  se  tourne  en  avant,  si  bien  qu'au  point  oii  ces  courants  se  ren- 
contrent entre  eux  et  avec  celui  de  la  face  inl(>rne.  il  existe  une  sorte  de  touffe 
qui  correspond  au  tubercule  de  Darwin  (('hiarugi). 

Glandes  sébacées.  —  Situées  dans  l'éjiaisseur  du  derme,  ces  glandes  sont 
très  développées,  comme  celles  du  lobule  du  nez;  elles  le  siuit  surtout  dans  la 


l'wii.i.oN  KK  i;(ii;i-:iLi.i'. 


1255 


civil/'  (le  la  coiuiiic  et  dans  hi  (osscllc  Ar  r.inl  ln'lix  où  elles  forment  parfois  do 
])(>lils  kvsles  séhai-és.  |,enr  enilioiicliiin'  esL  sunvcnl  iii(li(|iié(!  par  une  p(!lilo 
^dulleiellc  liiiileiise  on  nn  |>oint  noir.  D'après  Sa[>pe\'.  les  nnes  s'ouvriraient 
dans  les  l'ollicnles  pilen\,  les   ;iiilres  ilireclenieiil  à   la  peau. 

liliin'lc^  sinl<iripu)-cs.  —  IMaet'Cs  dans  la  eonelie  profonde;  du  derme,  ces 
tilandes  sont  petites  et  peu  nombreuses.  TatarofT  a  montré  que  certains  points 
(In  |>a\illon  en  élaienl  totalement  dépourvus,  tandis  qu'elles  étaient  assez 
aljondanlcs  en  d'autres,  sur  la  convexité  de  l'anthélix,  le  lobule  et  la  face 
externe  de  l'an  titra  irns.  Au  niveau  de  l'entrée  du  conduit  auditif  externe,  elles 
se  modili(>nl  peu  à  peu  pour  se  transformer  en  glandes  cérumineuses. 

VARIÉTÉS  DU  PAVILLON  DE  L'OREILLE 


Variétés  de  forme.  —  A.  Hélix.  —  Tubercule  de  Darwin  —  Co  ltibei(Milo  ost  un 
simple  cpaississemont  ou  une  saillie  pointue  située  sur  le  liord  lii)re  de  l'liéli.\,  à  la  partie 
supérieure  de  son  bord  i)oslérieur  et  tout  à  fuit  comparable  à  la  pointe  de  l'oreille  des 
animaux.  La  forme  de  ce  tubercule  est  assez  variable  pour  que  Scbwalbe  ait  pu  distinguer 
.")  formes  :  cependant  la  plupart  des  auteurs  n'admettent  que  les  :]  ]Memiéres,  les  2  der- 
nières n'étant  pas  à  leur  avis  assez  dévelopftées  ])our  mériter  d'être  com[)tées. 

Dans  les  2  ])remiers  cas  le  tubercule  de  Darwin  est  suflisamment   aigu  j)Our  mériter  le 
nom  de  pointe  de   Darwin  (Ciradeniiio),  le  terme  propre 
de  tubercule  étant  réservé  à  la  3°  forme. 

1"  lijpe  ou  type   du  Macaque.  —    Le    tubercule    de 

Darwin   est  une  saillie  aiguë  située  à  la  limite  du   boni 

supérieur  et  du  bord  postérieur  du  pavillon.  L'bélix  est 

normalenieut   ourlé    à    sa    partie    initiale,    mais  l'ourlet 

diminue  jumi  à  peu  en  se  ra|)i)ropliant  du  tubercule  et 
dis|)araît  complètement  uu 
peu  en  avant  de  lui;  il  ne 
reparaît  pas  en  dessous,  si 
bien  que  le  tubercule  re- 
garde directement  en  ar- 
rière. 

2'"  lii}>e  ou  li/pe  du  Ccr- 
ropilhèijue.  —  C'est  ici  en- 
core un  épaississemeut  an- 
guleux du  bord  de  l'bélix, 
mais  il  est  situé  un  peu 
plus  bas  :  eu  outre,  de 
même  ([ue  le  segment  sous- 
jacent  du  tragus,  il  regarde 
non  plus  en  arrière,  mais 
en  debors. 


FiG.  "SU.  —  Pavillon  de  l'o- 
reille de  Macacus  rbesus 
(Scliwalbe). 


Fio.  790.  —  Pavillon  de  l'oreille 
buniain.  Type  du  .Macaque 
(Scliwalbe). 


lape.  —  Tout   le    bord 
de    l'iielix    est    ourlé    et    le 
tubercule  de  Darwin  se  pré- 
sente  simplement  comme   une  saillie  aigué  de  ce  bord,  qui  regarde  en  bas  et  en  avant. 

Dans  le  4'  lijpe  le  tubercule  est  semblable,  mais  arrondi  et  obtus. 

Le  5"  ti/pe  ne  présente  qu'un  faible  épaississement  du  bourrelat  de  l'bélix  qui  n'est  guère 
appréciable  que  quand  on  le  regarde  d'en  arrière. 

Enfin  (6°  type)  le  tubercule  manque  complètement. 

Darwin,  qui  l'a  le  premier  imVu[ué  (La  descendance  de  l'homme),  le  comparait  à  la  pointe 
de  l'oreille  de  certains  singes  et  le  considérait  comme  une  formation  d'origine  atavique. 
L.  Meyer  et  C.  Langer  n'ont  voulu  y  voir  qu'une  simple  saillie  du  rebord  libre  de  l'hélix 
comme  on  en  rencontre  parfois;  mais  les  recherches  d'anatomie  comparée  et  d'embryologie 
de  Schwalbe  ne  laissent  aucun  doute  sur  sa  véritable  nature.  11  s'agit  d'une  formation  nor- 
male chez  les  singes,  normale  chez  l'embryon,  quasi-normale  chez  l'adulte  :  on  ne  peut 
vraiment  pas  dire  qu'il  s'agisse  d'une  anomalie.  Ce  tubercule  a  la  valeur  morphologique  de 


[guibé: 


1256 


API'Al^KII.   AUDITIF. 


la  pointe  do  roreille  des  animaux  h  loiipuo.s  oreilles,  pointe  i|ui  tend  de  plus  en  plus  a 
s'atrophier  fiiez  rhommeet  qui  y  arrive  parfois  complètement.  Comme  l'ont  montré  Schwalhe 
et  Chiarugi,  les  poils  des  bords  supérieur  et  postérieur  du  pavillon  convergent  vers  ce  tuber- 
cule comme  le  font  les  poils  du  pavillon  vers  la  pointe 
de  l'oreille  chez  les  animaux,  ce  ([ni  serait  encore  une 
preuve,  s'il  en  était  besoin. 

Sa  fréijuence  semble  très  variable:  Scliwalbe.  en  réunis- 
sant les  .')  types,  trouve  que  le  tubercule  existe  dans  7:i,4 
pour  10(1  (\c<  (■!\<  (J-)  et  dans  :}2,8  pour  100  (2);  il  manque- 
rait au  contraire  dans  20,6  pour 
100  des  cas  (cT)  et  dans  07,2 
pour  lOO  {  î  ).  si  bien  que,  chez 
les  .Usaciens  du  moins,  sa  pré- 
sence est  de  règle  chez  Thomme 
et  son  absence  chez  la  femme. 
Kn  ne  réunissant  que  les  3  pre- 
miers types,  il  trouve  le  tuber- 
cule dans  30,7  pour  iOO  des 
cas  (d")  et  12,7  pour  100  (  î  ). 
(iradenigo,  en  Italie,  ne  trouve 
que  3  à  3,.')  pour  100  des  cas. 
Schœffer,  en  Weslphalie,  trouve 
des  chilfres  variant  de  lo  à 
2:;  ur.iir    IOO. 


Fin.  701.  —  Pavillon  de 
l'oreille  de  Cercopithecus 
cynosurus  (Scliwalbe). 


lu;.  T'.)2.  —  Pavillon  de  l'oreille 
humain.  Type  du  cercopi- 
thèque (Scliwalbe). 


Pointe     du     sommet    ou 

pointe  de  satyre  (Schwaliiei. 

—  (k'tle  saillie,  (]ui  donne  à 
l'oreille  une  forme  toute  particulière  (oreille  de  faune  ou  de  satyre),  occupe  le  point  le  plus 
élevé,  le  sommet  de  la  courbe  de  l'iié-lix.  Elle  existe  normalement  à  une  certaine  pciiode  du 
développement,  mais  dis|>araît  dans  la  suite  :  elle  est  d'ailleurs  très  rare. 

Racine  de  l'hélix.  —  Elle  peut  s'unir  en  arrière  avec  l'antliélix,  divisant  ainsi  la  conque 
eu  2  porlions  absolument  séparées  (Féré  et  Séglas).  Dans  (luelques  cas  se  détache  de  son 
(■(uitour  inférieur  une  bandelette  (jui  descend  en  arrière  du  bord  postérieur  du  conduit 
auditif.  Les  2  formations  se  rencontrent  normalement  chez  l'embryon. 

Bord  de  l'hélix.  —  Son  degré  d'enroulement  est  très  variable;  largement  replié  dans 
(|iii'i(|ues  cas,  si  bien,  que  le  bord  du  cartilage  se  soude  à  la  gouttière  de  l'hélix,  il  est 
quelipiefois  absolument  plan  et  tourné  directement  en  arrière. 

B.  Anthélix.  —  Il  peut  manquer  complètement  :  souvent  c'est  seulement  sa  branche  de 
liifiircation  supérieure  qui  est  absente. 

I,a  saillie  de  l'anthélix  est  très  variable  :  elle  peut  rester  en  dedans  d'un  plan  mené  par 
le  tragus  et  l'hélix  ou  le  dépasser  en  dehors  (Bertillon). 

On  peut  observer  des  anthélix  accessoires. 

3"=  liranche  de  l'anthélix.  —  Celte  branche,  normale  chez  certains  singes,  se  porte  ilu 
point  de  réunion  des  2  branches  en  arrière  et  un  peu  en  haut  vers  le  tubercule  de  Darwin. 
d'où  formation  d'une  fossette  de  l'anthélix  supplémentaire. 

C.  Antitragus.  —  11  peut  être  vertical  ou  incliné  en  dehors.  Son  bord  peut  être  hori- 
zontal ou  oldi(iue  en  bas  et  en  avant,  rectiligne  ou  angulaire. 

D.  Lobule.  —  Les  anomalies  et  variétés  du  lobule  de  l'oreille  ont  été  très  soigneusement 
étudiées  dans  un  mémoire  de  Mis  (.Irc/n'c  /"(V;- ,l/(((/.,  1880)  auquel  nous  ferons  de  nombreux 
emprunts. 

Varlélèii  de  relief.  —  l.i'  sillon  sus-lobulaire  peut  man(|uer  ou  èlre  1res  devebqqu'.  se 
continuant  avec  le  sillon  de  l'hélix:  parfois,  dans  ce  sillon,  on  trouve  un  petit  tubercule 
(EmiiieiHid  nnonyiHd,  Mis). 

Parfois  entre  la  queue  de  l'hélix  et  le  lobule  se  trouve  un  tubercule,  le  tubercule  rélro- 
lobulaire  (Mis),  séparé  en  haut  de  l'hélix  par  le  sillon  oblique  ou  sillon  postérieur  do 
l'oreille,  en  bas  du  lobule  par  le  sillon  rélrolobulaire. 

(In  a  vu  des  cas  de  division  ou  de  bifurcation  du  lobule  (Fissure  ou  Coloboma  du  lidmie). 
Cette  tissure  |>araît  due  à  l'absence  de  soudure  entre  l'extrémité  inférieure  du  repli  libre  de 
l'oreille  (hélix  hyoïdalis)  et  le  tubercule  de  l'anlitragus;  par  conséquent  elle  appartient 
entièrement  à   l'arc  hyoïdien  (Scliwalbe)  et   ne  passe  pas,  couinie  le  veut  Israël,  entre  l'arc 


l'W'll.l.iiN    lih;   l.()lii;il.l  K.  1257 

m;iii(liliiil;iin'  cl  l'.irc  IimikIm'ii.  rdiii  Srliinidi  cl  (Mii>lciii.  celle  division  s'observerait  chez 
(les  siijris  iliiiil  la  iiicie  (iinin.nl  une  -ciiililalili'  iJiviMnii  (liir  aux  Imiiclos  d'oreillps.  Ilis, 
il  est  vriii,  prftcml  ([iic  lo  sicfic  n'est   |ias   le  même. 

Antres  xurrirtéft.  —  On  a  nol('  l'alisence  du  hdiule  ;  i'adliiicnie  du  lnlaile  a  la  peau  de 
lajouo;   i|ue!i|Ui>rois  luèiiM'   le    hdiulc  se  pr(donf;o  plus  ou  moins  sur  la  joue. 

Tanint  il  est  p.nallèle  au  |)lan  latéral  de  la  tète,  tantôt  au  contraire  il  est  incliné  en  dehors 
ou  (Ml  dedans. 

K.irement  les  deux  oreilles  d'un  niciiic  sujet  siuit  enliérement  synn'lri(|ues,  mais  le  plus 
souvent  les  aniunalies  se  reni'onlrcul  des  deux  cotés  sur  le  même  sujet. 

Variations  suivant  les  sexes.  —  Chez  In  femme  l'oreille  est  plus  linemenl  morleléc, 
moins  éjjaisse  (|ue  chez  l'homme  :  son  hélix  est  [tins  parfaitement  enroulé.  Klle  serait  aussi 
moins  variahle  (Langer).  Kile  s'en  dislinf;ue  en  outre  en  ce  (pie  le  tiihercule  de  Darwin  est 
chez  elle  moins  souvent  dev(dop|i('  (pic  chez  l'homme. 

Variations  suivant  les  âges.  —  Ces  variations  puileiil  surtout  sur  les  dimensions, 
l'endant  la  vie  fielale,  le  pavillon  de  l'oreille  fii'andit  en  loiifiucur  de  4  millimétrés  environ 
par  mois,  jus(iu'ii  atteindre  ItO  millimètres  au  mcunent  de  la  naissance.  .Vprès  un  hruscpie 
accroissement  aussit(H  après  la  naissance,  il  arrive  à  avoir  environ  ."i(J  millimètres  à  la  lin 
de  la  première  année  :  puis  il  n'auginenlc  plus  (prinsensihlement  pour  atteindre  sa  taille 
delinilive  à  lo  ans  (Schwalix'j. 

Variations  suivant  les  races.  —    On    appcdie     indice    auriculaire    en    anthropologie 

le  rapport  d(>  la  Inugueur  à  la  largeur  du  pavillon. 

,     ,.  .     ,   .  Largeur  x  HiD 

liidic(»  auriculaire  =z:  — 

Longueur. 

h'ajirès  Topinard,  l'indice  aiirirulaire  seiail  le  suivant  : 

Européens 4,S,(i  (iorille ()'.).! 

Hace  jaune 49, ;J  (Chimpanzé        71,1 

Nègres 44,4  Orang 8:5,1 

Négresses 47,8  Cebus 81 

Mélanésiens .">"),  8  AIaca(pie 88 

l'cdynésiens 52  Cercopitliè<iue. 90,5 

Alallieureusement  ces  chilTies  sont  elablis  sur  trop  peu  de  cas  ])our  être  considérés 
comme  délinitifs. 

Pour  ce  ([ui  est  de  la  longueur  absolue  du  pavillon,  on  |)eut  avec  Schwalbe  diviser  les 
races  humaines  en  4  classes. 

Macrolie  (Longueur  =;  Go  mm.  el  au-dessus).  —  Patagoniens,  Indiens  de  r.\méri(|ue. 

Mcsolie  (Longueur  ^  GO-Oo  mm.).  — Européens,  Haces  jaunes,  (Jana(iues,  .luil's 

Microtie  (Longueur  =  o4-G0  mm.).  —  Nègres,  Cafres,  Australiens. 

llijpcrniicrolie  (Longueur  =  moins  de  54  mm.).  —  llottentots,   Hoschinians,  Nubiens. 

Quant  à  ce  (jui  concerne  les  rapports  des  malformations  de  l'oreille  avec  les  maladies 
mentales  et  la  criminalité,  nous  renvoyons  aux  ouvrages  si)éciaux  (Bertillon,  Lombroso, 
(Iradenigo).  Rien  n'est  encore  moins  tléinontré  à  l'heure  actuelle  que  la  fréfjuence  plus 
grande  des  malformations  auriculaires  chez  les  dégénérés,  et  les  recherches  de  quehiues 
auteurs  (Lannois,  Féré  et  Séglas,  (Jradenigo)  conduiraient  à  admettre  (|ue  «  Its  déforma- 
tions ne  sont  pas  plus  fré(|uentes  chez  les  aliènes  et  les  criminels  que  chez  les  gens  sains 
d'esprit  et  sans  casier  judiciaire.   « 

Vaisseaux  et  nerfs.  —  Artères.  —  Les  artères  du  pavillon  de  Foreillc 
viennent  toutes  de  la  carotide  externe  par  l'intermédiaire  de  l'auriculaire  pos- 
térieure et  de  la  temporale  superficielle.  Embryologiquement,  le  domaine 
de  l'auriculaire  postérieure  appartient  à  ce  qui  l'orme  l'arc  hyoïdien,  celui  de 
la  temporale  superficielle  aux  trois  tubercules  antérieurs  dépendant  du  bour- 
iieon  maxillaire  inférieur,  si  bien  que  tout  le  pourtour  de  la  pointe  ou  tuber- 
cule de  Darwin  appartient  à  l'auriculaire  postérieure  et  que  c'est  au  niveau 
du  sommet  de  l'oreille  que  les  deux  territoires  se  rencontrent. 

Branches  de  V artère  temporale  superficielle  ou  artères  auriculaires  antérieures. 
—  Ces  artères  sont  généralement  au  nombre  de  trois;  la  supérieure  est  la 
jilus  volumineuse,  la  moyenne  la  plus  petite. 

[GUIBÉ:] 


1258 


APPAREIL   AUniTIF. 


.1.  de  i hélix 

A.  de  la  rac.  de 
l'hélix 

A.  du  Iragus 
A.  uni.  du  lobule 

A.carot.  cxl. 


Fit;.  71)3. 


1.  pcrf.sujj 


À  .pcrf  .mou . 


ArliTos  (iii  i)nvillon  de  l"oreille.  Fnrc  externe 
"  (Merkcl). 


Artère  auriculaire  antérieure  supérieure  ou  artère  de  lliéli.r.  —  Cette 
artère  à  trajet  ascendant  chemine  le  long  de  l'hélix  ascendant,  remontant  sur 

son  Ijord  antérieur 
jusqu'au  sommet  de 
roreille.  où  elle  s'ana- 
stomose avec  des  ra- 
meaux de  l'artère  auri- 
culaire postérieure  et 
supérieure.  Elle  donne 
des  rameaux  au  mus- 
cle auriculaire  anté- 
rieur et  au  grand  mus- 
cle de  l'hélix  et  une 
hranche  pour  la  fosse  de 
i.  pi-rf.  i,if.  l'anthélix  (.l>'fè/'e  cir- 
conflexe   antérieure). 

Artère  auriculaire 
antérieure  moyenne 
ou  artère  de  la  racine 
de  r hélix. — Très  sou- 
vent   simple    hranche 

de  la  supérieure,  elle  se  porte  en  arrière  le  long  de  la  racine  de  l'hélix  et  four- 
nit au  ])etit  muscle  de  l'hélix. 
Artère  auriculaire  antérieure  inférieure  ou  artère   du  tragus.  —   Cette 

arU'-re  se  porte  en  arrière  et  en  l)as  vers  le  tragus  et  le  lohule  de  l'oreille  sur 

lequel   une  hranche  plus    impor- 

tante(.lr/ère  antérieure  du  lobule) 

s'anastomose     avec     Fauriculairo 

postérieure.    La   face    interne   du 

tragus  reçoit  ses  vaisseaux  de  deux 

hranches  :  une  artère  perforante 

(lu  Iragus  qui  ]iasse  à  i  mm.  au- 
dessous  du  hiii'd  supérieur  cl  uiié 

artère   circonllexe  du    iragus   ipii 

fait  le  tour  de,  son  hord  lihre. 

Branches  de  l'artère  auriculaire 
postérieure.  —  L'artère  auriculaire 
postérieure,  dans  son  Irajet  rétro- 
auriculaire,  fournit  un  certain 
nomhre  de  branches  qu'on  j)eut 
diviser  en  deux  groupes,  supé- 
rieur ou  inférieur,  suivant  qu'elles 
naissent  au-dessus  ou  au-dessous 
du  muscle  auriculaire  ])ostérieur. 

Le  ijroupe  supérieur  fournit  à   tout  i c  qui   est   au-dessus  du  tubercule  di' 
Darwin  sur  la  face  interiu-,  au    somnirl   de  l'oreille,  aux  raiines  de  l'antliélix 


[ri.  pcrfor. 


Fie.  T',)i.  —  Artères  du  navilloii  île  roroillo, 
F;\oe  interne  (Merkel). 


l'AVII.I.oN  I)|'    I.dlîKILIJ-:. 


1259 


et  à  la  fdsscUe  de  raiillirlix  sur  la  laco  cxlt'rne  :  il  se  coiiiposc,  tantôt  do  deux 
hranclies,  taiilùl  vl  h-  plus  souvent  d'uno  seule. 

I.e  </)'(>)/pi'  iiifcrtru)',  coniposi'  de  deux  on  li'ois  hi  aiiclics.  lonrnil  sur  la  face 
ext(>rne  et  sur  la  fare  interne  à  loiile  la  snilace  située  an-dess(»ns  du  Inliercnic 
de  Darwin  et  en  arrière  du  conduit  auditif  externe. 

(^iCs  artères  fournissent  directement  à  la  face  interne  Au  pavillon  :  leurs 
hranches  pour  la  face  externe  y  arrivent  par  deux  voies. 

Les  unes  [Artères  circonflexes  postérieures)  y  arrivent  en  contournant  le 


FiG.  795.  —  Lymphatiques  du  pavillon  de  l'ureille  (face  interne). 

a,  collecteurs  du  pavillon  de  l'oreille.  —  6,  ganglions  mastoïdiens.  —  c,  ganglion  sterno-mastoïdien  (groupe 
externe).  —  d,  ganglion  de  la  chaîne  jugulaire  externe.  —  e,  ganglion  sterno-mastoïdien  (groupe  interne,  chaîne 
jugulaire  interne).  —  /,  ganglion  aberrant  sous-hyoïdien,  placé  sur  le  trajet  des  vaisseaux  efférenls  des  gan- 
glions sous-mentaux. 

bord  libre  de  rbélix,  une  plus  importante   est  située  un  peu  au-dessous  du 
tubercule  de  Darwin. 

Les  autres  (Artères  perforantes^)  passent  directement  de  la  face  interne  à  la 
face  externe  à  travers  l'épaisseur  du  pavillon;  celles-ci  sont  assez  constantes, 
on  en  distingue  généralement  quatre  :  une  passant  à  travers  l'incisure  anti- 
trago-hélicine,  deux  autres  dans  la  conque  et  une  quatrième  dans  la  fossette 
de  l'antbélix. 

Voir  à  ce  sujet  :  Schrœder  H.  Untersuchungen  ùber  das  Blutgefâssystem  des  ausseren 
Ohres.  Jnaug.  Dissert.  léna  (1892). 

Veines.  —  Les  veines  afTectent  un  trajet  assez  indépendant  de  celui  des 
artères  dans  le  pavillon.  Leurs  troncs  se  rapprochent  des  troncs  artériels; 
comme  les  artères  on  peut  les  diviser  en  deux  groupes. 

Le  groupe  antérieur  va  à  la  veine  temporale  superficielle;  le  groupe  posté- 
rieur, composé  de  troncs  plus  nombreux  et  plus  gros,  aboutit  aux  veines  auri- 
culaires postérieures  ou  occipitales   ■<uperfîcielles.  Toutes   se  terminent   en 


[GUIBÉ.] 


1260  Ar'r.\iu:ir.  at-ditif. 

(Icriiior  lion  dans  la  rrinr  jufjidaire  externe,  ù  laquelle  les  branches  ilo  la  partie 
iniï'riciire  du  pavillon  aboutissent  directement. 

Lymphatiques.  —  Les  lyinpiialifjiics  (\u  pavillon  de  rorcille.  bien  étudiés 
par  Sappey,  forment  un  réseau  extrêmement  riche  sur  toute  la  surface  du 
pavillon. 

Les  troncs  qui  naissent  de  ce  réseau  forment  trois  groupes. 

Les  anlérieurs.,  au  nombre  de  deux,  se  portent  de  la  conque  et  de  la  fossette 
de  l'anthélix  vers  le  ^/o.s  (janglion  qu'on  observe  en  avant  du  trntju^. 

Le-i postérieurs,  au  nombre  de  six  ou  huit,  partent  pour  la  plupart  de  la  face 
interne  du  pavillon;  deux  ou  trois  cependant  émanent  du  pourtour  de  la  face 
antérieure  et  se  dirigent  aussitôt  vers  l'hélix  qu'ils  contournent  pour  se  mêler 
aux  précédents.  Ces  troncs  postérieurs  se  rendent  dans  les  fjamjlions  mas- 
toïdiens. 

Les  inférieurs,  au  nombre  de  quatre  à  cinq,  se  portent  du  lobule  de  l'oreilli- 
dans  les  ganglions  parotidiens. 

Enfin,  pour  IL  Stahr  (Die  Lymph^efiisse  und  Lymphdrijsen  des  iiusseren 
Ohres.  Anat.  Anzeiger,  Hd.  XV,  S.  384),  quelques  lymphatiques  de  la  face 
postérieure  du  pavillon  iraient  directement  aux  ganglions  cervicaux  situés  sous 
la  face  profonde  du  muscle  sterno-mastoïdien. 

En  outre,  Stahr  a  montré  que  les  territoires  lymphatiques  de  l'oreille  externe- 
étaient  peu  limités  et  que  d'une  même  région  on  pouvait  voir  partir  des  troncs 
se  rendant  aux  ganglions  mastoïdiens,  aux  cervicaux  et  même  aux  parotidiens. 

Nerfs.  —  Les  nerfs  moteurs  pour  les  muscles  du  pavillon  sont  fournis  par 
]e  facial,  surtout  par  ses  rameaux  temporaux,  sauf  pour  les  muscles  oblique 
et  transverse  qui  les  reçoivent  de  la  branche  auriculaire  postérieure  :  c'est  lui 
<[ui  innerve  aussi  les  muscles  extriiisè(pies  du  pavillon. 

Les  nerfs  sensjtifs  du  f)avilIon  viennent  des  rameaux  (iu.riculairr.<  du  nerf 
auriculo-temporal,  pour  le  tragus  et  la  partie  ascendante  de  l'hélix;  pour  le 
reste  du  pavillon,  de  la  branche  auriculaire  du  plexus  cervical  super f  ciel. 

Il  faut  signaler  l'abondance  des  filets  du  grand  sympathique  et  des  nerfs 
vasomoteurs;  la  section  du  sympathie] ue  ou  l'arrachement  du  ganglion  cervical 
supérieur  produisent  l'hyperémie  du  pavillon  avec  élévation  de  la  température 
(Cl.  Bernard,  SchifT). 


coNuriT  AihiTii'  i:\Tr:nM-:  1261 


(■.iiAi'iTiii-:  11 
CONDUrr  ALDITIF   I-XTERM: 


Définition.  —  !.('  conduit  auditif  extoi'iio  est  un  fanal  en  partie  cartilagi- 
neux, en  |)arlic  osseux  qui  continue  directement  lentonnoir  formé  par  le 
pavillon,  lui  fait,  jiavillon  et  conduit  forment  un  seul  et  même  organe,  l'oreille 
(wlerne,  collecteur  et  cf)nducteur  des  ondes  sonores. 

Limites.  —  Il  s'étend  du  fond  de  la  conque  à  la  membrane  du  tympan, 
([ui  le  ferme  en  dedans. 

La  démarcation  enlr(>  le  pavillon  et  le  conduit  auditif  externe  n'est  point 
nettement  tranchée  :  cependant  l'examen  attentif  de  nmulagesdu  pavillon  et  du 
conduit  montre  qu'à  l'évasement  de  la  conque  succède  un  rétrécissement  qui 
marque  le  commencement  du  conduit.  Aussi  peut-on  prendre,  sur  la  face  pos- 
térieure, comme  limite  entre  eux  deux  le  rebord  saillant,  semi-lunaire,  dû  à  la 
saillie  du  bord  antérieur  libre  de  la  concavité  de  la  conque. 

Sur  la  face  antérieure,  la  limite  est  moins  nette  :  le  tragus  forme  par  sa 
face  j)ostérieure  une  excavation  connue  sous  le  nom  de  fosse  du  conduil 
(ludilif  (Huchanan),  recouverte  de  poils  analogues  à  ceux  du  tragus. 

Quelques  auteurs  mettent  la  limite  externe  du  conduit  au  milieu  de  cette 
fosse,  une  partie  seulement  du  tragus  appartient  au  conduit  et  son  ouverture 
est  dans  un  plan  oblique  en  arrière  et  en  dedans. 

La  plupart  au  contraire  (Jarjavay,  Tillaux,  Sappey,  Bezold,  Schwalbe,  etc.) 
rapportent  la  limite  du  conduit  auditif  externe  au  bord  libre  du  tragus;  alors 
le  plan  de  cet  orifice  est  non  plus  sagittal,  mais  presque  frontal,  dautant 
plus  exactement  que  le  tragus  se  porte  davantage  en  arrière  par  son  liord 
libre. 

En  haut  la  limite  est  faite  par  la  saillie  du  ligament  qui  unit  le  tragus  à  la 
conque. 

En  bas  elle  correspond  à  l'isthme  du  cartilage  de  l'oreille  externe. 

Pour  Merkel  {Anat.  Topofjr.),  la  limite  externe  du  conduit  ne  saurait  être 
rapportée  en  arrière  au  bord  antérieur  de  la  conque,  mais  plus  en  dehors;  les 
coupes  horizontales  montrant,  d'après  lui,  que  la  cavité  de  la  conque  appar- 
tient déjà  au  conduit.  Mais  cette  opinion  est  évidemment  exagérée. 

La  limite  interne  ou  profonde  du  conduit  est  beaucoup  mieux  marquée  :  là 
eu  effet  le  conduit  est  entièrement  fermé  par  une  membrane  (Membrane  du 
tympan)  et  sa  limite  est  formée  par  le  cadre  osseux  sur  lequel  la  membrane  est 
tendue.  Cette  membrane  n'est  pas  verticale,  mais  fortement  inclinée,  si  bien  que 
son  axe  se  dirige  obliquement  en  dehors,  en  bas  et  en  avant.  La  membrane 
fait  avec  le  plan  horizontal  un  angle  de  4o  à  53  degrés  ouvert  en  dehors,  et 
avec  un  plan  sagittal  un  angle  de  30  degrés  environ  ouvert  en  arrière. 

[GUIBli:.] 


1262 


APPAREIL  AUDITIF. 


Trajet.  —  Pour  étudier  le  trajet  du  conduit  auditif,  il  faut  avoir  recours  à 
trois  préparations  : 

1"  une  coupe  horizontale; 

2''  une  coupe  frontale  ; 

3'  un  moulage  (au  plâtre  par  exemple). 

L'axe  du  conduit  auditif  est  à  peu  près  transversal,  un  peu  oblique 
cependant  en  avant  et  en  dedans,  faisant  avec  un  plan  sagittal  un  angle  de 
73  à  80  degrés  ouvert  en  arrière.  Il  est  parallèle  à  l'axe  du  conduit  auditif 
interne  et  non,  comme  ou  le  dit  trop  souvent,  à  l'axe  du  rocher.  Rien  n'est 
plus  facile -que  d'obtenir  une  coupe  rectiligne  transversale  passant  par  les 
deux  conduits  :  l'externe  et  l'interne.  On  constate  alors  que  la  ligne  de  section 
fait  avec  l'axe  du  rocher  un  angle  de  25  à  30  degrés. 

Cet  axeestflexueux,  et  ses  inflexions  appartiennent  à  des  courbures  de  grand 
rayon  :  elles  varient  suivant  qu'on  les  étudie  dans  les  différents  plans  et  sur 
les  différentes  parois. 

Courbures  dans  le  plan  horizontal.  Étude  d'une  coupe  horizon^ 


Cdui^i.  /irc  ■  CLUJ- 
Art .  Ccrn/u. 

ffcrfCLLWL, 


Tarot  p<?sc  .. 


Art.CLurL.ftosl 


Fio.  7'JG.  —  Coupe  liurizoïilale  du  conduit  auditif  externe  (Gr.  nat.). 


taie.  —  Examiné  sur  une  coupe  horizontale,  le  conduit  auditif  externe  pré- 
sente un  trajet  en  8  italique. 

Dans  une  première  portion,  la  plus  exttM-ne,  le  conduit  se  porte  fortement 
en  avant.  Cette  première  portion  répontl  en  avant  à  la  face  postérieure  du 
tragus;  en  arrière  elle  n'existe  pas. 

A  cette  première  portion  fait  suite  uiu>  chnixiènie,  (|ui  se  iiorte  transversale- 
ment en  dedans  et  s'unit  à  la  précédente  en  faisant  un  angle  de  10.")  degrés. 
En  arrière,  cette  deuxième  portion  absoliinitMit  transversale  s'étend  du  carti- 
lage delà  conque  au  conduit  auditif  osseux;  elle  est  uniquement  fibreuse  :  en 
avant,  elle  est  encore  un  peu  obruiuc»  en  a\  ant  cl,  en  dedans  et  son  éltMulue.  un 


(.(i\hi  iT  \i  hi  III'  i;.\ti:hm;. 


1263 


|KMi  plus  (■(•iisidrr.iMc  (iii'cii  aiiii'ic.  coi-i'csiKuid  ;'i  loiil  rcspacc  <niii|)ris  ciilrc 
lii  lame  du  Iru/^Mis  cl  le  cundiill  u-scnx  (rarlllaiir  du  couduilcl  scurnriil  liJM'OUX 
de  SapjK'y  cl  |{c/.<dd.  ) 

Kuliu  la   Iruisicnic   porlimi,  (|ui   s'iinil    a  la  dcuxirmc  cii  laisaiil  un  aii;jlc  île 
1.").")  (Ie<ircs,  se  purlc  de   innixcan   en   a\aiil   :  clic   ((mii  prend     le  ((induil    audilil 
osseux  [U'cscpic  cnlicr.   l/au^lc  t|ui  sépare  la  dcuMcnic  |Mii'liiin    de   la  Inii-icinc 
ue  ('(U'i'cspond  liahiluclleinenl   j)oiiil  exac- 
Icuicut    à    l'uninn  de  la    |)(n'li(in    earlMagi- 
neuse  avec  la   porliou  nsseusi;  ;  son  som- 
met est  pres([ue   (((ujoui-s  formé   par   une 
avancée    à    l'inlérieui'  du    condiiil    de    la 
paroi  osseuse  antérieure.  C'est  cette  saillie 
osseuse    ou    bourrelet,    à    peu    près    con- 
slante,  (|ui    masque   le   segment   inlViicur 
(le  la  membrane  du  tympan  :  lors([n'cllc 
est     très     prononcée,    elle    constitue     un 
obstacle  à   l'examen    et    rend    dillieile   la 
mamcuvre  des  instruments. 


l'ii;.   "1)7.    —    Munie     lin     ((111111111    .iiiililir 

Courbures  dans  le  plan  frontal.  exieiae  vu  .iva  ii.mi. 

Étude  d'une  coupe  frontale.  —  Etant 

donnée  la  direction  non  l'xactement  transversale  du  conduit  auditif,  cette 
coupe  ne  doit  pas  être  absolument  frontale,  mais  faire  avec  le  plan  sagittal 
un  angle  de  To  à  SO  degrés  ouvert  en  arrière. 

La  paroi  supérieure  est  celle  (|ui  s'éloigne  le  moins  de  Ibori/fuitalc.  Dabord 


Cif/ia  aiuL  uu- 


Fin.  708.  —  Coupe  fnjiiliile  t\u  LOiuliiit  aiidilil' externe  ((ir.  iiat.). 

borizontale,  on  la  voit  près  de  la  portion  osseuse  commencer  à  déciirc  une 
courbe  à  convexité  supérieure  dont  la  brancbe  descendante  se  continue  presque 
sans  ligne  de  démarcation  avec  la  partie  supérieure  de  la  membrane  du 
tympan. 

La  paroi  inférieure  est  ascendante,  convergeant  ainsi    en    dedans   avec  la 
paroi  supérieure.  D'abord  faiblement  excavée  au  niveau  de  l'isthme,  elle  décrit 


[GUIBI-:  ] 


1264 


AI'r»AIU:iL  AIDITIF. 


£UUj  t    Ocui   CUC-X. 


Fie.  T'.l'.l. 


Moule  du  conduit  auditif  externe 
vu  d'en  .•iiricie. 


eii.suHf  une  Ir^rèrc  f'ourl)0  à  coiivoxiti'-  siipriicurf  cjui  vient  ahoiilir  an  [xilc 
inléricnr  du  tympan.  En  s'unissant  à  la  nienil)ran<'  du  tynij)an.  la  jtaioi  infé- 
rieure du  conduit  tonne 
un  sinus  à  an^le  ai^uru 
(27  degrés  environ),  ou- 
vert en  haut  et  en  dehors  : 
c'est  le  rccessu^  met < tus. 
cmditorii  externi  (Bezold) 
ou  le  sinnsi  mpatus  (H. 
Mever)  où  se  logent  faei- 
lenient  de  petits  corps 
étranfrers. 

De  l'étude  de  ces  coupes 
nous  pouvons  tirer  plu- 
sieurs renseignements. 

La  paroi  antérieure  et 
la  paroi  inférieure  sont 
plus  longues  que  la  postérieure  et  la  su])érieure.  En  outre  chez  l'adulte 
l'orifice  externe  est  un  peu  inférieur  à  l'orifice  interne  ;  l'horizontale  menée 
par  le  bord  supérieur  de  l'orifice  externe  rencontre  le  bord  supérieur  de  la 
membrane  du  tvmpan,  mais,  menée  par  son  bord  inférieur,  elle  passe  bien 
au-dessous  de  cette  membrane,  le  conduit  est  donc  légèrement  ascendant. 
Chez  l'enfant,  au  contraire,  il  descend  très  ol)li(juement  vers  le  tvmpan. 

Enlin  le  tragus  éliminé,  nous  vovons  que  le  conduit  auditif  externe  présente 
2  portions  à  direction  diflérente  :  dans  la  première,  le  conduit  se  dirige  un  peu 
en  haut  et  transversalement;  dans  la  deuxième,  il  se  porte  en  bas  et  un  peu 
en  avant;  comme  ces  deux  portions  répondent  à  peu  près  aux  portions  cartila- 
gineuse et  osseuse  et  que  celles-ci  sont  mobiles  l'une  sur  l'autre,  il  est  possible 
de  redresser  partiellenuMit  le  conduit  en  portant  le  pavillon  en  haut  et  en 
arrière  tout  en  attirant  le  tragus  en  avant  :  le  conduit  devenu  ainsi  rectiligne 
permet  rinlroduclion  d'inslruiiienls  droits  et  l'exploralion  de  la  ineuibrane  du 
tvui[)an  dans  la   |)lus  grande  partie  de  sou  étendue. 


Forme  et  dimensions.  —  Forme.  —  La  forme  du  conduit  auditif 
externe  est  variable  dans  les  dilTérents  points,  comme  le  montrent  des  coupes 
verticales  per|)eudiculaires  à  l'axe  du  conduit.  Sur  toute  sa  longueur,  la  coupe 
(\u  conduit  l'esle  elli|)li(]iu'.  mais  il  se  produit  une  torsion  autour  de  l'axe  du 
conduit,  si  bien  (]ueia|)aroi  pi-imitivement  antérieure  (h'vient  anti''ro-iiilérieure 
(i{ichet,  Sap|)ev). 

A  l'entrée  de  la  portion  cartilagin(Mise.  la  coupe  es!  oxalalre  à  grand 
diamètre  vertical,  la  face  antérieur(>  étant  moins  iiicnrv  t-e  (]ue  la  l'ace  po-ili'- 
l'ieure. 

Vers  la  fin  de  celte  portion  se  trouve  un  piciniei'  n'-lrécisseineul  oii  la  coupe 
est  pres([ue  régulièrement  circulaire. 

An  commeuceinenl  de  la  portion  o^^seuse,  le  conduit  -^e  dilate  de  nouveau  et 
devient  ovalaire  à  grand  axe  oblicpie  en  bas  et  vn  arrière,  la  pai(u  antérieure 
est  aplatie,  la  paroi  postérieure  saillante. 


CdNDI  IT   AI  liITll-    lv\Ti:i!\K.  1265 

Dans  l;i  j)f)i'li(»ii  osseuse,  elle  est  rr.iiicluMiient  oviilaire,  et  rexiréinifé  supé- 
rieure (le  J'oNcile  s'iiieliiie  fie  plus  eu  [)lus  eu  avant;  près  (1(^  la  uieuiljranc!  du 
Ivinpau  la  liLiure  île  cnupe  (liante  el  le  coudiiit,  troiK[u6  très  ol)l  i([ueuient  par 
la   uieuihiane  (In  Iviiipan,  jtaiail  s"(''lar^''ir. 

Calibre.  -  Les  diauiètres  varient  suivant  les  diir(''rents  points.  Voici  les 
(•liilïres  ipien  a  donnés  Bczold  : 

Di.init'lrc  vcriii'.il.  hi.Kiiolii'  lioiizoïital. 

on  itiaxididiii  un   iiiiiiiiiiKni  Calibre  moypn. 

I  "  Orillcecxlcriio.    ...  i)  mm.  08  fi  mm.  5i  7  mm.  8 
2"  .Milieu  (le  ])(irli(iii  cai- 

tilii^incuse 7  iikk.   7'.I  "i  mm.  '.)'.)  0  mm.  9 

■\°  (^(imiiipticomeiit  de  la 

portion     osscuso.    .    .  S  mm.  (17  Ci  iiiiii.  07  7  mm.  4 

4°    Fia     (le     la      |Hntion 

osscusp S  MMii.  i:i  4  mm.  OU  0  mm.  4 

Poirier  les  a  uiesur«''s  sur  20  tètes  à  ramphithéâtre,  ses  chiffres  sont  uu    [kui 

(lifTéreuls  t\{'<'  précédents  : 

lii^iMii'li'i>  vritical.  Diam.  aiUr'Cu-iiosii'ricMr. 
Kiilroc  (le  l;i  |>mtinn  carlilagineuse.    .              lu  imii.  9  mm. 

.\liliou  (le  la  poiliua  cartilagineuse.    .  S  min.  8  mm. 

l'ortidii    osseuse S  mm.  4-.")  mm. 

II  faut  dire  que  ces  dimensions  varient  beaucoup  suivant  l'àfre  et  les  indi- 
\  idus  et  parfois  même  entre   les  deux  cou- 

(luils  sur  le  même  individu,  quoi  qu'en  ait  ■'                2              3             4 

dit  Bezold.  ^^ 

Comme  on  le  voit,  il  existe  dans  le  con-  ^w 

duit    auditif   une    portion   plus    étroite    ou  ^^ 

détroit     du    conduit    située,   non    pas    à  la  Fio.  800.  —  Coupes  du  conduit  auditif 

jonction  des    portions  cartilagineuse  et  os-  externe    perpendiculaire    à    son    axe 

"'  1      ju  +  •      ■        (Bezold). 

seuse,  comme  on   le   dit   souvent,  mais   a 

,  .     .  1    i>      1  1  1.  Cummcucoment  (le  la  portion  cartilan:inei!S(>. 

(juelques  millimètres  au  delà  dans  la  por-   _  •..  rm  de  cette  portion.  —  ..  Commence- 

tion    osseuse,    à    111    millimètres  environ  du     ment  de  portion  ossense.  -  4.  Fin  de  portion 

osseuse.  (La  face  antenenre  est  a  droite  et  la  face 

fond    de   la  contjue  et  à  une   distance   de    postérieure  est  à  gauche.) 

la  meinlirane  du  tympan  qui  varie  de  2  ou 

.î  millimètres  sur  la  paroi  postérieure  à  7  à  8  millimètres  sur  la  paroi  antérieure. 

Longueur.  —  La  longueur  du  conduit,  mesurée  du  rebord  saillant  de  la 
conque  au  centre  de  la  membrane  tympanlque,  est  en  moyenne  de  24  milli- 
mètres chez  l'adulte  (Trôltsch,  lîezold)  ;  Poirier  l'a  mesurée  sur  23  sujets  adultes  : 
l(>s  chiffres  extrêmes  furent  22  et  27  millimètres.  Sur  ces  24  millimètres,  8  en 
moyenne  appartiennent  à  la  portion  cartilagineuse  et  16  à  la  portion  osseuse. 

Vu  l'obliquité  de  la  membrane  du  tympan,  la  paroi  antérieure  est  plus 
longue  que  la  paroi  postérieure,  et  la  paroi  inférieure  que  la  paroi  supérieure. 

Voici  d'ailleurs  les  mensurations  de  Trôltsch  pour  les  quatre  parois. 

p.  cartilagineuse.  F.   osseuse.  Conduit  entier. 

Paroi  inférieure 9  +18  =21 

Paroi    antérieure.    .    .    .  10  -p  10  =  20 

Paroi    supérieure.    ...  7  +1.")  =22 

Paroi  postérieure  ...  7.  -p  14  =  21 

POIRIER  ET    CII.\RrY.    —   V.  80 

[GUIDÉ.] 


1266 


APPAREIL  AUDITIF. 


Rapports.  —  Le  conduit  auditif  reprùsonte  donc  un  cylindre  aplati 
davaiit  en  arrière,  si  bien  qu'on  peut  en  somme  lui  distinguer  4  parois, 

Paroi  supérieure  ou  crânienne.  —  Cette  paroi,  conslitu<!-e  par  le  tenj- 
poral,  est  épaisse  dans  ses  deux  tiers  externes;  mais  dans  son  tiers  interne, 
près  de  la  membrane,  elle  devient  plus  mince  et  est  creusée  par  de  nom- 
breuses cellules  qui  communiquent  avec  la  partie  supérieure  de  la  cavité  tym- 


Arcade  zygi^m. 


Ccnd.  otMiixL 


Tanfioral — 


Mcnisque 

Cond. 

Yaii.iunp.SU/i. 


Facial  '■■ 


raroL 


..l^ph.  masi^i^ 


SiiUnUU 


FiG.  801.  —  Coupe  sagittale  du  comluil  auditif  externe  (portion cartilagineuse). 


panique,  ce  qtii  explique  que  des  collections  purulentes  de  la  caisse  puissent 
se  vider  dans  le  conduit  auditif  sans  perforation  de  la  membrane  du  tympan. 

La  paroi  osseuse,  qui  peut  atteindre  7  à  8  millimètres,  mais  est  très  sou- 
vent beaucoup  moins  épaisse,  sépare  le  conduit  auditif  de  la  fosse  temf>oro- 
spbénoïdale  du  crâne  et  de  la  base  du  lobe  temporal.  Dans  la  partie  externe 
de  cette  lame  se  trouve  quelquefois,  d'après  Kircbner,  des  cellules  aériennes 
communiquant  avec  les  cellules  mastoïdiennes  et  pouvant  même  s'étendre 
jusque  dans  l'apophyse  zygomatique. 

Paroi  postérieure  ou  mastoïdienne.  —  Dans  sa  portion  osseuse,  elle 
est  constituée  par  los  lynipanique  et  l'apophyse  mastoïde,  dont  la  ligne  d'union 
se  présente  sous  la  forme  d'une  fissure  qui  donne  passage  au  rameau  auricu- 
laire du  pneumogastrique,  la  tissure  tviupano-squaineuse  postérieure,  impro- 
prement appelée  tympano-mastoïdienne  :  de.  fins  vaisseaux  passant  par  cette 
fissure  établissent  d'étroites  connexions  entre  les  cellules  mastoïdiennes  et  le 
conduit.  Cette  paroi  n'est  souvent  séparée  de  ces  cellules  que  par  une  lamelle 
osseuse  mince,  de  1  à  2  millimètres  d'épaisseur,  siu'lout  ilans  sa  partie  interne. 

Plus  loin,  elle  répond  à  l'étage  inférieur  du  crâne  et  au  sinus  latéral.  d()nl  la 
sépare  une  distance  de  Kl  à  12  inillimèlres. 


I  (INDUIT  AIJItlTII'  KXTEHNK 


1267 


Dans  s(jii  liers  cxlcriic  elle  i(''|)iiih1  aux  parties  molles  de  la  ié;.Moii  mastoï- 
dienne. 

Paroi  antérieure  ou  glénoïdienne.  —  Celte  paroi  est  constituée  par 
une  minée  lamelle  osseuse,  appartenant  à  l'os  tym[)anal;  assez  souvent,  elle 
reste  perforée  d'un  oriliee  ovalaire,  assez  larg-e,  indice  d'un  arrêt  dans  l'ossifi- 
eation  de  l'os  tynipanal  :  en  haut,  elle  est  limitée  par  la  scissure  de  (Jlaser. 

Cette  paroi  répond  à  la  cavité  glénoïde  du  temporal  et  aux  deux  tiers 
internes  du    condvle  du    in;i\ill;iii'e   inlV'i'ieiir  :    le   liers   externe   de   ce  condvle 


Oslcmpoiul  , 


Os  tymiiaiiai 


rtiiy  t^ 


Condylc 


urc  lyaifi  nmstoC. 


rUrij  cxt. -  \'^^. 


.Jrt  riiajiU  uU 


^'MufasUxqtLC 


FiG.  802.  —  Coupe  sagittale  au  conduit  auditif  externe  (portion  osseuse). 


entre  en  rapport  avec  la  partie  cartilagineuse  de  cette  paroi  antérieure  ;  aussi 
pendant  les  mouvements  de  mastication,  lorsque  les  mâchoires  se  rapprochent, 
la  partie  cartilagineuse  est  repoussée  vers  l'intérieur  du  conduit  auditif,  ainsi 
qu'il  est  facile  de  s'en  assurer  en  introduisant  la  pulpe  du  doigt  dans  l'oreille. 
C'est  en  dedans  que  la  paroi  antérieure  et  le  condyle  sont  le  plus  rapprochés. 

En  dehors,  la  paroi  antérieure  entre  en  rapport  avec  les  vaisseaux  tempo- 
raux superficiels,  le  nerf  auriculo-temporal  et  le  ganglion  préauriculaire  et  avec 
les  lobules  supérieurs  de  la  parotide. 

Paroi  inférieure  ou  parotidienne .  —  Cette  paroi  est  formée  par  l'os 
tympanal  dans  la  moitié  interne,  par  le  cartilage  dans  sa  moitié  externe  ;  elle 
entre  en  rapport  immédiat  avec  la  parotide  qui,  en  ce  point,  adhère  fortement 
au  périchondre. 

Structure.  —  La  charpente  du  conduit  auditif  externe  est  constituée  par 
un  cylindre  osseux,  continué  en  dehors  par  une  gouttière  cartilagineuse. 

La  portion  cartilagineuse  ou  externe  du  conduit  est  un  peu  moins  longue 
que  la  portion  osseuse.  Les  deux  parties,  reliées  par  un  tissu  fibreux  intermé- 
diaire au  périchondre  et  au  périoste,  sont  mobiles  l'une  sur  l'autre. 

80. 

[GUIBÉ] 


1268 


APPAlU:i[,  AThlTlF. 


Portion  cartilagineuse.  —  Le  /Ibro-rarlilage  du  conduit  n'est  que  la 
prolongation  directe  du  «arlilagedu  pavillon,  auqnel  il  est  relié  par  une  portion 
rétrécie  qui  nous  est  déjà  connue  sous  le  nom  (risllunc.  Il  représente,  nf)M  nu 
cylindre  complet,  mais  une  gouttirrc  Iransvcrsalcmcnt  dirigée,  ouverte  eu 
haut  et  en  arrière. 

Son  Jjord  externe  se  continue  directement  avec  la  lame  du  tragus,  qui  lait 
partie  intégrante  du  cartilage  du  conduit. 

Son  bord  iiupérieur  ci  (intérieur  est  à  peu  près  transversalement  dirigé  de 
dehors  en  dedans  :  dans  sa  partie  externe,  il  vient  se  placer  dans  Tangle  ren- 
trant qu'on  trouve  sur  le  hord  antérieur  de  la  conque  au-dessous  de  l'apo- 
jihvse  de  l'hélix. 

Son  bord  interne,  qui  se  continue  avec  le  supérieur  en  formant  un  angle 
ohtus,  décrit  une  courhe  à  concavité  sui)éro-postéricure  et  présente  un  contour 


Ûs  tijinp. 


JjC  fUcd. 


Kjujve 


1-u;.  S03. 


irvcLSure 
.-.  TnxgtLs 

OiceiLC  die  l'JtcUx 


Le  caililaiic  du  iiavilliiu  et  ilii  toiuluil  ;uulilif. 


en  N  italique  ;  il  est  uni  par  du  tissu  fihreux  au  pourtour  du  conduit  osseux. 
Vers  sa  partie  moyenne,  le  cartilage  présente  un  prolongement,  sorte  d'apo- 
physe cartilagineuse  épaisse  et  aplatie  par  laquelle  il  i-epose  et  glisse  sur  la 
surface  externe  de  l'os  tympanal;  c'est  le  pied  ou  apopliy>ie  trianguhiirc  du 
cartilage  auriculaire,  très  large,  ordinairement  décomposé  en  deux  facettes, 
dont  l'une  s'unit  à  la  surface  rugueuse  de  l'os  tympanal.  tandis  que  l'aulre 
s'applique  sur  le  hord  antérieur  de  l'apftphyse  ujasloïde  et  glisse  sur  ce  hord 
dans  les  mouvements  du  conduit  :   il  y  a  lii  une  sorte  (rarli.ulation. 

Son  l)ord  ])o^(éricur  se  porte  ohliciuemeut  en  haut  et  imi  ilehors.  en  formant 
le  hord  antérieur  de  l'incisun»  terminale  :  à  son  union  avec  le  hord  internt>  se 
trouve  un  court  prolongement. 

Cette  gouttière   présente  deux   solution'^  de  continuité   sous   formi»  de   fentes 


ctiMd  ir  \i  iii  I  II-  i:\ti:i{m:.  i269 

assc/,  I.'irp's,  les  inci^/ffi's  di'  Ditrrriu'H  (  HiS.'{),  iiii|ir(i|iiriiiiiil  ,i  |i|M'l(''rs  orJi- 
iiaircinonl  incUurex  ilr  \'a/sniui  uu  df  Stniloriiti. 

('('S  iiicisuroi^  sont  (iidiiiainMiiciit  au  iioiiilji'c  de  dnix,  (|iirl(|iicrnis  i\t'  trois 
(  l)ii\  ('nif\  ).  |''ll('s  ii.iissnil  ilii  ipI.iihIk  r  cl  hkhiIi'iiI  cm  idiix  rriiraiil  vci's  l'ail^le 
sii|»rin-iiit('riu';  dislaiilfs  de  |ll  iiidliiiH'lii's  en  l)as,  elles  ne  soiil  plus  éluifrnées 
<|ue  de  2  à  ■'{  millinièlics  en  haut  (Scliwalhe).  L'incisure  ('xferne  uu  grande 
iurisiire  est  la  jtlus  (•Icndue  :  [tlus  aiili'iieure  (|ue  riiiii-iiir.  rllc  uiunto  ol)li- 
(juenieMl  m  liaiil  et  eu  dedans;  elle  (i('(U|)(!  pi'es(|ue  la  liase  du  Iragus  et 
sunvenl  lui  pont  cartilagineux  l'interrompt  vers  sa  |)arlie  moyenne.  L'incisure 
interne  ou  petite  incisure  appartient  presque  exclusivement  au  ])lan(  lier. 

D'ailleurs  le  nombre,  la  forme  et  la  direction  de  ces  incisures  sont  soumis  à 
(|uel([ues  variations, 

(l'est  à  ces  incisures,  dues  à  un  arrêt  de  développement  dans  le  cartilage  du 
(•(uuluit,  que  celui-ci  est  redevable  en  partie  de  sa  mobilité;  le  tragus  ne 
[xturrait  être  si  facilement  rabattu  vers  le  conduit  ou  vers  la  joue  sans  l'inci- 
sure qui  est  à  sa  base;  de  même  pour  l'ensemble  du  conduit  qu'on  peut 
allonger  ou  raccourcir.  Ces  incisures  ne  divisent  jamais  complètement  le  carti- 
lage en  deu.x  ou  plusieurs  pièces  séparées,  comme  pourraient  le  faire  croire 
les  coupes  du  conduit  sur  l(>s(|uelles  les  incisures  séparent  des  segments  qui 
paraissent  isolés. 

Les  incisures  sont  rem[)lies  par  un  lissii  fibreux  (|ui  contiiiiie  le  pi'ricliondn! 
des  cartilages  voisins. 

Au  point  de  vue  bistologi([ue,  le  cartilage  du  conduit  ne  dlflere  en  rien  du 
cartilage  du  [)avillon. 

Portion  fibreuse.  —  Sous  ce  nom,  Sappey  désigne  la  lame  fibreuse  en 
forme  de  gouttière  à  concavité  inférieure  qui  unit  les  deux  bords  de  la  gout- 
tière cartilagineuse  et  la  ferme  ainsi  en  un  cylindre  complet,  dont  elle  constitue 
le  tiers  supérieur  environ.  En  baut,  elle  se  confond  plus  ou  moins  intimement 
avec  le  ligament  postérieur  de  l'oreille;  en  dedans,  elle  se  fixe  solidement  au 
temporal,  spécialement  à  l'épine  tympanale  ;  on  ne  saurait  mieux  comparer 
cette  lame  fibreuse  qu'à  celle  de  la  tracbée  qui  se  dédouble  en  certains  points 
pour  entourer  les  anneaux  cartilagineux;  comme  celle-ci,  on  peut  considérer 
la  lame  fibreuse  du  conduit  auditif  comme  constituant  le  périchondre  du  carti- 
lage, fermant  ainsi  les  incisures  de  Duverney;  et,  en  outre,  c'est  elle  qui  réunit, 
à  la  manière  d'un  ligament,  la  portion  cartilagineuse  à  la  portion  osseuse. 
i\>ur  cela,  la  surface  tympanale  est  encroûtée  d'une  couche  de  cartilage  assez 
épaisse  sur  laquelle  vient  s'attacher  le  tissu  fibreux.  Elle  se  rencontre  donc 
partout  où  manque  le  cartilage,  et  ses  dimensions  varient  exactement  en 
raison  inverse  des  dimensions  de  ce  dernier. 

Portion  osseuse.  —  Conduit  auditif  osseux.  —  La  portion  osseuse  du 
conduit  auditif  externe,  comprise  entre  la  cavité  glénoïde  et  l'apophyse  mas- 
loïde  du  temporal,  se  présente  sous  la  forme  d'un  conduit  cylindrique,  con- 
stitué chez  l'adulte  |)ar  un  os  particulier,  os  tympanal,  ayant  la  forme  d'une 
gouttière,  qui  vient  s'appliquer  à  la  partie  inférieure  de  l'écaillé,  de  façon  à 
former  avec  elle  un  canal  osseux  complet. 

Les  (Uiiieny<iûns  de  l'os  tympanal  sont  très  variables,  et,  par  suite,  la  ])arti- 

80.. 
[GUIBli.] 


1270 


API'AIîKII.    \("l»ITiF. 


cipalion  des  parties  tvmj)aniqiie  et  écailleuse  à  la  formation  du  foiidiiit  auditif 
osseux  est  fort  diflerente  suivant  les  sujets.  Ordinairement  Vos  tympanal  ne 
forme  qu'une  simple  gouttière  qui,  réunie  à  la  face  inférieure  de  l'écaillé. 
coiistitnc  le  conduit  osseux  ;  parfois  la  jL-^outtlère  tend  à  devenir  un  xéritahii- 
(■\lindre  ou  tube  osseux  complcl.  tout  à  fait  semitlaljie  à  celui  (ju'un  rencontre 
<  lie/,  un  grand  nonîbre  d'animaux. 

En  avant,  l'union  des  deux  os  répond  au  point  où  se  rencontrent  les  faces 
antérieure  et  supérieure  du  conduit,  c'est-à-dire  à  la  crèle  glénoùUenni';  il  en 
résulte  la  lurmation  d'une  fissure  {ScU-^vre  de  Gloser  ov  8c/is>>iire  tympano- 


Os  tym^ianat, 

Fio.  80'i.  —  Face  oxtcnio  do  l'os  temporal. 


srjunineu>ie  anlêi'ieurr);  en  dedans  l'os  ivmpanal  s'unit,  non  plus  à  lécaille. 
mais  au  rocher,  si  ])ien  que,  simple  en  dehors,  la  ^r/.s-.s^^/v'  de  Ghi^^er  se  bifurque 
en  dedans  en  scissure  pétro-scjuameiise  et  scî'.s.surc  pélro-ti/nipanii/iie  anir- 
rieiire,  ces  deux  scissures  étant  séparées  l'une  de  l'autre  par  une  étroite  bande 
osseuse  appartenant  au  rocher  {Prohini/emenl  inférieur  du  teijnien  l>/iiip">}i. 
Ih^nle)  et  très  variable  comme  développement.  l".n  deliors.  la  scissure  de 
(ilaser  se  termine  en  séparant  l'os  l\iu|)anal  du  tulieii  iile  /ygomalicpie  posté- 
rien  r  (|ui  s'appuie  Mir  lui. 

Vax  arrière,  la  lèvre  postérieure  de  la  gouttière  tyuipanale.  large  et  rugueusc. 
se  soude  à  l'écaillé  en  dehors  (^>^cissure  I tpnpa no-scjua nieuse  po.<t(''rieure)  et  au 
vuclier  en  d(>dans  (Sris!<Kre  pélro-ti/mpanique  postérieure). 

\  la  partie  postérieure  et  supérieure  de  la  lirconl'érence  externe  du  conduit 
auditif  ossiMix.  on  ti'ou\e  haliilnellemenl  une  pelile  éminence  o-seuse  qui  revél 
l'aspect  d'une  laniclle  ciiin  illL:iie,  eoncenlrI(|ne  à  l'axe  dit  inndnil  et  assez. 
\analile   coinuK^   dunensioii^.    (|ni    donne    ni^eition    à    la     poilion    lilin'UM'   du 


f:(iMii  II   \i  iiii  II   i;.\Ti:i'.M-:.  1271 

•  •(Midiiil.  INiiiil  (le  rc|M"'i-('  iiii|)iirl;iiil  (l;ms  l.i  (  i-(''|i;iii;ilinii  de  I  ;i|mi|iIivs('  iiias- 
hiïdc,  ccUc  r-piiK'  a  l'h-  rnljjct  (l"rlii(lc  (le  iiiiiiihn'iix  ailleurs  :  (•"«■si  la  Spinn 
xiipra  mcdliini  (lîr/.nld),  I* rorcsodi  niolilnrluf^  (Anal.  nom.).  J'opine  tj/iiipfi- 
ii/ilr  (  l'dirici).  l'jilnr  lie  llfuh'  de  1,1  |ilii|i;iil  de  ^  (  lii  m  i';^  Iciis  Ira  ncais.  Cdicz 
radiillc.  rlir  M-  rencontre  presipie  conslanmient.  I.enoir  rie  laurait  vue  rnaii- 
(|Ui'r  ([iTune  seule  fois  sur  2(1(1  cas  ;  mais  dans  2(1  eas  elle  élait  peu  marquée. 
J)('s  statisli(|ues  assez  concordaiiles  de  Kiessolbach  (82  j)Our  100),  do  Schultze 
et  de  Lenoir  (!!(>  pour  KKI).  on  ])eul  <lonc  déduire  qu'une  épine  tympanale. 
lacilemenl  apj)réeiai)l(^  cliirur^icalenuMil.  se  rencontre  en  moyenne  dans  8  on 
il  cas  sur  10. 

Cluv.  l'enrant,  il  est  loin  d'eu  être  ainsi  ;  Hroca  et  Lenoir,  après  avoir  soi- 
iiueuseuKUit  étudié  ce  point  sur  l 'i  crânes  d'enfants  de  2  à  15  ans,  concluent  : 
«(  On  lie  peut  ^uère  compter  l'olitenir  d'une  façon  régulière  au-dessous  de 
4  ans,  et  c'est  seulement  à  partir  de  10  ans  qu'on  peut  se  considérer  comme 
certain  de  l'avoir  toujours  avec  n(4teté  »  (Hroca,  Chir.  op.  de  Vor.  moyenne. 
p.  îl). 

Au-de.ssus  et  en  arrière  di'  l'épine  tympanale,  on  trouve  une  pelite  fossette 
(Foi'eo/rt  .s/îîi?œ)  assez  variable  comme  aspect  :  ce  peut  être  une  simple  fente 
en  coup  d'onpie  ou  exceptionnellement  un  trou  profond  et  volumineux;  mais 
ordinairement  c'est  une  pelite  excavation  plus  ou  moins  marquée.  Toujours 
cette  dépression  est  percée  de  trous  vasculaires  en  nontbre  variable  et  pro- 
fonds, qui  \(>ut  jus([u'aux  cellules  limitrophes  du  condiiil  atidilif  externe  et 
même  jusque  dans  la  cavité  crânienne. 

(les  trous  correspondent  aux  trou^  pnraglénoïdien><  et  particulièrement  au 
Irou  po<t-i/fcnuï(lie)i  qui.  chez  les  mammifères  inférieurs,  sert  d'issue  au  saup 
du  crâne  et  met  le  sinus  latéral  en  comnumication  avec  la  veine  jugulaire 
externe  par  i"inlermédiair(>  du  sinus  pétro-squameux. 

(iJiioi(iiic  l.usrlika  place  son  foiainoii  jugulare  spurium  en  avanl  du  conduit  auditif  externe, 
en  dedans  du  tubercule  zygomati([ui'  postérieur,  dans  la  scissure  pétro-squameuse,  Lenoir 
a  bien  montré  (pu",  dans  certains  cas,  il  était  possible  de  faire  pénétrer  directement  un  stylet 
(!<'  la  foveola  spin;c  dans  le  sinus  pétio-s(|uaineux.  quand  colui-ci  existe.) 

Chez  l'enfant  au-dessous  de  deux  ans,  l'aspect  de  celte  région  est  très  diffé- 
rent. A  la  place  de  l'épine  on  trouve  une  lamelle  osseuse  mince  et  friable, 
criblée  de  trous  et  qui  correspond  exactement  à  l'antre  ;  elle  se  présente 
comme  une  tache  arrondie  et  violacée  (Tache  î<ponr/ieu^e.  Broca;  Zone  criblée 
rélro-méalitjue,  Chipault).  Mais,  d'abord  située  directement  au-dessus  du  con- 
duit, elle  se  déplace  ensuite  en  arrière  pour  occuper  la  place  qu'elle  a  chez 
l'adulte.  En  même  temps  on  voit  se  développer  l'épine  pendant  que  la  fosse 
diminue  d'étendue,  et  la  saillie  osseuse  est  directement  en  rapport  avec  la 
profondeur  de  la  fosse  située  en  arrière. 

A  quel  os  aj)])artient  l'épine  tympanale?  Pour  Poirit>r.  cette  lamelle  est  une 
dépendance  de  l'os  tijmpanal,  avec  lequel  on  pourrait  la  trouver  en  continuité 
directe.  Certains  auteurs  tendent  plutôt  à  la  rattacher  à  Vécaille,  car  habituel- 
lement elle  reste  séparée  de  l'os  tympanal,  et.  de  plus,  chez  certains  animaux 
(cheval,  g(u-ille),  ou  la  voit  très  nettement  séparée  de  cet  os,  qui  passe  au- 
dessous  d'elle.  Il   faudrait   peut-être  la   rattacher  au  point  osseux  décrit   par 

[GCIBÉ.] 


1272  Mi'Al'.KII.   AlhlTIF. 

Gcodroy  Salnt-Hilaire    sous    1.-    iioiii    iVépilt/mpannl   (lîroca,    Lenoir).  Dans 
celte  hypothèse,  elle  mériterait  dom-  le  nom  (Vrj/iite  éjiUijin/j" imle. 

Les  sutures  qui  unissent  l'os  tynipanal  aux  os  voisins  sont  (IiUVitiiiiiii'IiI 
développées;  parfois  la  soudure  est  si  complète,  que  toute  trace  en  a  disparu; 
lantcjt,  au  contraire,  les  hords  de  la  ^(.iitlière  tyuipanique  sont  nettement 
dégagés  et,  par  suite,  les  siiluics  hien  visibles. 

La  paroi  mpérieure  est  foruu'e  par  la  |)artie  du  plan  hasilaire  de  l'écaillé 
du  temporal  qui  se  trouve  com[)rise  entre  la  scissure  de  (llaser  en  avant  et 
l'apophyse  mastoïdr  en  arrière.  Klle  présente  une  forme  assez  grossièrement 
triangulaire;  son  sommet,  tourné  en  dedans,  est  émoussé  et  large  d'environ 
2  à  3  millimètres;  sa  hase  en  (hdiors  est  large  de  8  à  10  millimètres  et  se  con- 
fond peu  à  peu  avec  la  crête  sus-mastoïdienne  ou  racine  longitudinale  de 
l'arcade  /ygomaliipie.  De  telle  soite  qu'en  dedans,  les  sutures  de  l'os  tympanal 
appartiennent  ])res([ue  à  la  j)aroi  supérieure,  tandis  qu'en  dehors,  elles  sont 
nettement  sur  les  parois  antérieure  et  postérieure. 

En  dedan>>,  le  conduit  osseux  sertit  la  memhrane  du  tyuqtan  (jui  le  ferme. 
En  dehors,  il  se  termine  par  un  hord  rugueux,  large  et  triangulaire  dans  sa 
partie  inférieure,  qui  donne  insertion  au  cartilage  du  conduit  et  spécialement, 
en  bas,  à  l'apophvsc  triangulaire  de  ce  cartilage.  Cet  orifice  est  surmonté  et 
protégé  en  haut  ])ar  la  racine  longitudinale  de  l'apophyse  zygomatique,  en 
arrière  jiar  l'apophyse  mastoïde. 

Le  conduit  auditif,  tant  cartilagineux  (pi'osseux,  varie  beaucoup  au  conrs  du 
<léveloppemeut. 

Chez  le  nouveau-né,  ce  conduit  auditif  externe  se  présente  comme  une  fente 
aplatie  de  haut  en  bas  et  dont  les  parois  dilfèrent  notablement  comme  consti- 
tution de  ce  qu'elles  sont  chez  l'adulte.  La  paroi  xupériciir>'  est  constituée 
par  deux  segnu'uts.  Le  segment  externe  osseux  est  formé  par  le  plan  hasi- 
laire de  l'écaillé  du  temporal,  comme  chez  l'adulte;  mais,  au  lieu  de  se  con- 
tinuer à  peu  j)rès  à  angle  droit  avec  la  lace  exh-nie  de  l'écadle.  ce  plan  forme 
avec  elle  un  angle  de  Lid  degrés  (Schwalbe).  Le  segment  interne  est  mem- 
l)raneux  et  constitué  par  la  membrane  du  tympan,  très  faiblement  inclinée 
el  dont  le  jtlan  conllnne  ])res(|ue  exaiiemeiil  celni  du  toit  osseux  du  conduit. 
11  n'y  a  pas  de  portion  cartilagineuse  à  celte  époipie;  le  cartilage  ilu  |Kivillon 
vient  s'insérer  au  niveau  de  l'orilice  externe  du  conduit  osseux. 

A  cet  âge,  le  ((Uiduit  esl  recliligne  et  obli(|uement  dirigé  en  bas  el  en 
dedans  et  non  j»as  horizontal,  comme  on  le  ré|)èle  trop  sctuvent  :  de  telle  sorte 
(|ue,  |)Our  voir  la  membrane  du  tympan,  il  faut  ici.  non  pas  tirer  le  pavillon  eu 
haut  et  en  ai'rière.  mais,  au  contraire,  porter  le  ioluile  l'u  bas  et  en  a\ant. 
Il  parait  continuer  en  dehors  le  plan  tle  la  membrane  du  tympan. 

hdi  paroi  inférieure  j)résente  aussi  deux  [lortions  ;  une  externe  cartilagi- 
neuse, c'est  le  cartilage  du  comluit  ;  une  interne  librense,  constituée  par  nm- 
lame  {Lame  fihreaxe  li/mpa nii/ue.  Symington).  dans  laqutdle  se  dévelo|)|)e  l'os 
lvmj)anal;  les  deux  p(uti(Uis  se  rt-unissenl  sons  un  angle  obtus  à  -(unmi't 
tourné  en  haut.  Tandis  (jue  la  portion  cartilaginmise  man(|ue  enlièremenl  sur 
Ja  paroi  supéri<'iire.  elle  est.  an  contraire,  très  dévelop|)ée  sur  la  |»aroi  infé- 
rieure, qui  se  porte  ainsi  beaucoui»  i)ins  loin  en  debors. 

I.-e  conduit  osseux  n'existe  donc  i|u";i  peiui'  à  celte  i'pi'i|iic:  •-aul'  sur  la   paroi 


coNiii  II   \i  iHTir  i.\Ti;i;.\K.  1273 

sii|M'rinii('.  il  si'liiiiiNr  rciliill.   :iii  iiimm'iii   ilc   l;i   n.iis^aiicr.  a    un  aniiraii    lyiii- 

|)aiii(|ii(>.  (W'sl  nii  cnclc  osseux,  (iu\cil  a  sa  |»ailir  supi-iicurc   sur  une  (•Iciiduc 

(le  I  à  2  MiilIiuK'In's,  où  il  csl   ((luiiih'-lé  par  ri-cailIc  du  Irnipor-al  ;  celle  porliou 

porle  s(iu\  cul    le  uiiui  (lescLiuirni  de   l!i\iuus'.    I  ,e   |ilau  de  ci'l    auueau    lyuijia- 

ui(|iie  est  ioiu  dèire  vertical,  c(iuiuie  celui  de  la   uieuduaue  du    l\  uipau  (|ui  s'y 

oncadre;    il  esl,    liés    (dilique,  son   ()l)li«|uilé    variani,  d'ailleiiis  suivaut  l'à^c  du 

siijel  (Voir  Mi'nihrnur  ilu  h/nijitni). 

Tuul    l'auneau    ue    reste    pas   dans    le    même    pl.iu  ;    ses  deux  exirémilés   ou 

cornes,  et   surtout   rautérieurc,  se    leplient  comme  si    ou    les    avait   tordiU's  de 

dehors  en    dedans,  si   liieii 

Cortu- p11.1l.  Corne  uni l'rteure 

(|U*eu   ce  |)oiut    la    lace   m 

terne    devient    visilth;    en  /O-^  cf^^'^ 

,,,,,.■.  /     /"'^  >i       ^       .■lui.  Iinnn,  rjosl. 

(hdiors.     Knliu,     I  anneau  /y  J-^'"" 

I  ''II'  I   m  V      ■'il  ...Crète  ihiin. 

présente  une  sei'ie  de  de-  y#  mr%  '  ' 

lails  utiles  à  connaître.  /  1  C  W\ ''"^'  '"'"'''  ""'' 

Au  point  où    les   C(U-nes  \&  Iv^^-- A>.   t,j,„i,.   n„i. 

conuuencent  à  se    lordre,  I  lé]  1      ■■,    ,.     ,,        ,, 

(     jLJ  I      \.,        ■•   (lovtl.  mail. 

se    lr(iuvent    deux    renlle-  Vn'L  JJ    V   '■'^'''-  ''-i'"!'- 

ments   osseux,    l'un   anié-  Tub.  lymp.  po.-i.-        ^h;^     ^.^^ 'T 

rieur,    situé   un  peu    |)lus  ,    ^^-^ >f 

en  dehors,  est  le  tlihci'i'iilf  ,    ,       -' 

■>iilciis  h/iiipailiCK.'i 

liliini(ini(ii(e      antérieur  ; 

;  ,    .  Fii;.  ,S((.").  —  AiuiiMU  lviM|iai)i(|U('  du  umi vcaii-iu! 

1  auti-e  postérieur   [tiiber-  (Kaic  inieinc). 

ci(lf    liiiiipii nique    /)Oslé- 

licKv),  souvent  pei-fiuv  par  un  pelit  trou,  ]>résenle  sur  son  bord  tourné  vers  le 

conduit  auditif  plusieurs  dentelures,  dont  une,   située  juste  en  l'ace  de  ré|»ine 

tympanique  postérieure,  a   été  dénommée   par  llelmlioll/.  jx'lile  épine  lijraji'i- 

ni</ne. 

\'u  par  sa  l'ace  interne,  il  pn'seute  en  avant  un  sillon  ou  i/(n(tliére  rtinlleo- 
iaire  oblique  en  avant  et  en  bas  ;  c'est  là  que  passait  <  lie/  l'embryon  le  carti- 
lage de  Jleekel,  et  (|ue  chez  l'adulte  se  trouve  logée  une  partie  des  organes 
qui  en  dérivent  ou  lui  sont  annexés  :  l'apophyse  grêle  du  marteau,  le  ligament 
antérieur  du  marteau,  la  corde  du  tympan  et  l'artère  tympanique;  plus  lard, 
cette  gouttière  sera  com|)rise  dans  la  scissure  de  Glaser  par  où  passent,  en 
elTet,  tous  les  organes  cités. 

Cette  gouttière  malléolaire,  en  liaut  comme  en  bas,  est  limitée  par  deux 
crêtes  à  peu  près  parallèles,  l'inférieure,  toutefois,  un  peu  plus  verticale.  La 
crête  supérieure,  c'est  la.  crête  épinière  de  Eenle  (Crista  spinarum);  elle  doit 
son  nom  aux  deux  épines  qui  la  terminent.  Tune  saillant  en  bas  et  en  avant 
{Épine  tyrnpjanique  antérieure,  llenle),  l'autre  faisant  saillie  en  haut  et  en 
arrière  (Épine  tympanique  postérieure,  Henle;  ou  (jrande  épine  tynijKinique, 
Ilelmhollz). 

I.a  crête  inférieure,  plus   mousse,  est   la   rrèle  lijiHjjaniqiK;   de  Gruber.  En 

1.  Ln  prôspiicf  du  segment  ùe  Uivinii;;  est  due  à  la  pénétrntion  du  manche  du  marteau  dans  répaisseur  de  la 
niemlii-ane.  T.  Mnyer  (Lnngfiiherlc's  .Irrlu'v.,  Bd.  XXIX.  S.  50).  a  relaté  un  cas  on  lanneau  tympanique  était 
complet  et  où  le  marteau  man(piait  :  c'est  ce  qui  arrive  normalement  chez  lc>  .inini.nix  ([ui,  comme  les  phoques, 
ji'ont  pas  d'osselets. 


{GUIBE. 


127^ 


\l*P.\ni:iL    AlItlTIF. 


arrière  on  trouve  un  aulrc  sillon  ou   froullièrc   liibairo  qui,  s'unissant  à  une 

denii-^iiouttière  du  rocher,  contribue  à  l'ornier  ce  qui  sera  chez  Tailulle  le  canal 

nujsculo-tuhaire. 

Par  ses  deux  cornes,  l'anneau  tynipanal  se  soude  avec  les  deux  autres  por- 
tions :  par  sa  corne  antérieure,  il  se  soude  à  l;i 
portion  écailleuse;  par  sa  corne  postérieure  il  s'unit 
avec  le  prolongement  de  l'écaillé  qui  constituera 
l'apophvse  uiastoïde  au  point  où  il  se  soude  au 
rocher.  En  dedans  il  reste  assez  indépendant  du 
rocher,  dont  il  est  séparé  par  une  véritable  fente 
(pii,  par  ossification  et  soudure  ultérieures,  donnera 
naissance  aux  dillVrentes  scissures  de  l'os  tvmpanal. 
En  dehors,  il  ddiine  insertion  à  la  lame  Ivmpanique 
Ki(i.  SlXi.  — Tomjxnnl  (liiii      (i|ji-(^.||se 

(Mil'iinl  iiouvo.iu-iié    Sap|)cvj.  ,       ,     i-.,        i         i  •        i 

hur  pres(|ur  loulr  I  clciKhii'  de  sou    ijord  concave. 

rè^nc  un   petit  sillon,  le   xillon   tyiiij)rnucpii\   dans    lequel   s'insère    la   mem- 
brane du   tvmj)aii;  ce  sillon   est  limité   par  deux   bords  ai^'-us.  l'externe   plus 


ii;.  807.  l-"iG.  80.S. 

Tcnipor.il  (riiii  (Mir.uit  de  doux  .-nis  (Sajjpey). 


éle\é  (|ue  l'interne,  de  sorte  qu'il  n'est  visible  que  |)ar  sa  face  intérieure, 
sauf  au  niveau  Acs  deux  exirémilés  où.  par  suite  do  la  torsion  de  l'anneau, 
le  sillon  l\  ni  j»ani(pie  devienl  \i<ih!e  en  ilciiors:  il  ii'e.M^le  (|ne  >ni'  lannean 
cl  disparail  an  niveau  du  serment  de  l{i\inus.  (|ni  \ienl  conibli  r  en  hani 
rinler\alle  si'parant  les  deux  cornes  de  rannean. 

(Jnalre  points  osseux  concoureni  à  l'oi'iner  (  lie/,  li-  licliis  le  railre  o>sen\  de 
la  membrane  du  lyinpan.  Trois.  a|iparlenant  à  l'os  tvuq)anal.  apparaissent 
vers  le  45"'  jour  et  s(ml  Inn  antérieur,  l'autre  |)ostrM'ienr.  le  troisième  infé- 
rieur, et  se  sondent  \er>  le  troisième  mois  en  nn  anneau  coniplet  :  le  (pia 
trième.  (|ui  forme  la  \'oùle.  ap|)artient  à  lécaille  :  c'est  le  jKiint  iiii(i/iii- 
])nni(jin'  (pii  ajtparait  et  se  soude  a\ei  le  reste  de  lécaille  à  |m>u  près  aux 
mêmes  époqiies. 

r.ommenl    ('-xolne     l'annean     tvmpaniipie    ponr    former    le     conduit    auditif 
osseux? 

'loni  le  bord  externe  de  l'anneau  ne  croit  |)as  d'nne  l'acuii  nnifoi'me.  de  façon 


CnMtMIT  AlhlTir  i:\Ti;i!\i: 


1275 


i"i   iTin|tl;Hi'r  l.i    l.iiiic    liltrciisc   l\iii|);iii  ii(iir    |p;ii'   iiiir    Liiiirllc   (ls>(•ll-^(•.  l,cs  dnix 
[Kiiiils  ()s>.('ii\  (|ii('   lions  ;i\(jiis  (l(''si;:iirs  sdiis  le  ihiiii  de  Idltci'cnlcs   lviii|i;iiii(|iif> 
.1  iil(''ii<Mii'   ri    poslrriciii-,  coiiiiiiriicnit    ;i    appai'.iîln-   xers   le   sf>|tli("'iiM'   (»ii    liiil 
I  iriiii'  iiMii-  (le  l.'i  \  le  ml  t;i   iilc'ii  Jir. 

h";i|trrs  Uiidiii^rr  (//i'/7/vV^/i'  ziir  A  nnlnuin-  ilr>i  (icAôror^^/z/s.  clr.,  .Miiiiclini. 
ISTCi)  cl  I^irUiicr.  le  liilxM'ciilc  [KKli'-iiciir  so  (l(''veloj)[)e  pins  lui  (juc  l'aiilriifiii-. 
Titiis  (l(Mi\.  lis  pdusMMil  CM  (Iclinis  (ii'ux  1 111  ilnniicn icM Is  a|)lalis  (|iii  progressent 
(le  plus  en  plu-,  en  deliur--.  scpan'-s  Tiin  de  l'anlre  par  ini  inlervalli'  en  foi-nic 
decdln;  pni'^,  an  nixcan  de  Icnr  Ixtrd  cxlerne.  ds  niar(lienl  Inn  \cr>  lanlrc 
cl  se  sondeni  cnscinldc  en  déliniilanl  ani^i  nn  «n'ilicc  on  rossificalioii  fait 
d(''ranl.  ('.cl  orilicc.  silni''  à  rnnion  de  la  paroi  aiilci'icnrc  avec  lu  paroi  inlc- 
rieiire  dn  eondnit.  csl  de  dimension^  \arial)lcs,  Ar  1-2  niilliinèli-cs  à  i-T  niil- 
linièlres,  de  l'oriue  irré^nlièreinenl  ovale  on  senii-lnnaire  à  <4ranrl  dianiclrc 
aniéro-pnstérienr.  (Tesl  an  eonrs  de  la  deiixieuie  année  que  ce  trou  est  le  mieux 
développé;  de  i\('\\x  à  cinq  ans.  il  ((unnicnce  à  se  fermer;  après  ce  dernier  âge, 
on  ne  le  retrouve  luihilnellcnienl  ])\us.  (:ci)endaut  il  n'est  pas  rare  de  le  voir 
persister  jusqu'à  rage  adulte;  si  l'on  en  croit  lîi'irkner,  cela  se  rencontrerait 
dans  2(1  jiour  100  des  cas,  ce  qui  est  évidcmincnt  exagéré,  et  plus  souvent  (dic/ 
la  fcinnie  (pu'  (lie/,  riioninie,  sans  influence  de  l'ace.  Tout  à  fait  cxc(>ptionnclle- 
nicnl  ct'pendant,  le  bord  externe  de  l'anncan  lynipanicpie  croit  uniforniénient 
et  il  ne  se  l'orme  pas  de  trou  (Zu<d<erkandl). 

A  partir  de  cin(|  ans.  le  conduit   auditif  lornie  donc  une  gouttière  coinj)lèt(> 
et    il    ne   croit    plus   alors  que   par    apposition 
d'os   le  long  de  son   hoi'd  externe,  an   point   de 
icniplacer    absolument    tonte    la    lame    l\nipa- 
niipu'  llbrensi'. 

l*our  passer  de  ce  condnil  de  reniant  au 
conduit  de  l'adulte,  deux  modilicalioiis  se  pro- 
duisent   : 

La  face  externe  du  temporal  dc\ieiil  nette- 
ment verticale  r[  se  distingue  bien  <lu  plan 
Iiasilaire  qui  forme  le  toit  du  conduit  auditif, 
les  deux  surfaces  se  joignant  sons  nn  angle 
droit. 

Enfin,  le  conduit  auditif  s'élargit   considéra- 

blenu'ut  ;   vers  la  lin  de  la  grossesse,  la   moitié 

interne  si'ule.  comprise  entre  la  membrane  du 

Fifi.    809.    —    (;oupn    frontale    du 


^^   ."\ 


lympan   et    la     lame    tynq)anique  fibreuse,   est        conduit  auditif  exlerne  (nouveau- 
aplalie  de  liant  en  bas;  la  moitié  externe  est  en       né), 
rorme   d'entonnoir  ouvert  à  l'extérieur,  le  tout 

d'ailleurs  comblé  par  des  débris  épithéliaux  et  du  vrrnlx  ca^^eosa.  Peu  après 
la  naissance,  en  même  temps  que  se  débouclie  le  conduit,  sa  forme  en  enton- 
noir augmente  de  plus  en  plus  vers  la  profondeur,  si  bien  qu'à  partir  du 
deuxième  mois  on  peut  lui  décrire  des  parois  antérieure  et  postérieure. 

(Juant  au  cartilage  du  conduit,  d'après  Scbwalbe.  il  se  développerait  par 
trois  pièces  cartilagineuses  demi-lunaires,  lame  du  tragus,  lame  intermédiaire 
cl  lame  basale.  La  lame  du  tragus  s'unit  en  arrière  par  l'istbme  avec  le  cartl- 


[guibé: 


1276  Al'l'AHKII.  M  ItlTIF. 

lao-e  du  pavillon.  Ces  trois  pièces  se  soudent  entre  elles,  vers  le  moment  de  la 
naissance,  d'abord  par  leur  bord  postérieur,  puis  en  avant,  jamais  dans  leur 
partie  moj'ennc,  qui  reste  fibreuse  et  constitue  les  incisures  de  Santorini. 
Cependant  les  rechercbes  toutes  récentes  de  Miincb  tendraient  à  modifier  cette 
manière  de  voir,  en  :;e  sens  f[ue  le  cartila^M'  formerait  d'abord  une  pièce 
unique  qui  se  diviserait  en  trois  pièces  secondaires. 

Peau  du  conduit  auditif  externe.  —  Ke  revêtement  du  conduit  auditif 
exlerni'  est  formé  ])ar  la  peau  (|ui  ta|)isse  tcnile  Tétendue  du  conduit  et  va 
former  la  coucbe  externe  de  la  mendirane  du  tympan. 

Dans  la  portion  cartilatjineKse,  la  peau  est  dense  et  épaisse  (1  millimètre  a 
l  mm.  5),  recouverte  de  papilles  très  basses,  et  doublée  d'une  faible  quantité  de 
tissu  adipeux.  I^lle  est  abondjHnment  pourvue  de  lins  poils  à  pointe  dirigée  en 
debors,  de  i^laiides  sébacées  et  siiddi'ijjan-s  (|iii  lui  donnent  un  aspect  gras  et 
crildé. 

(In  trouve  à  la  })ai(ii  su])érieure  du  cniidiiit  auditif  osseux  une  bande  cuta- 
née plus  épaisse  s'étendant  jusqu'au  tympan,  ([ui  ])résente  une  structure  sem- 
blable à  celle  de  la  portion  cartilagineuse. 

Dans  la. portion  o.sseuse  la  peau  est  mince  (Omni.  1),  lisse,  sèche,  dé|K»urvue 
de  glandes  et  de  poils  et  intimement  adhérente  au  périoste:  elle  va  en  s'amincis- 
sant  à  mesure  qu'on  se  rapproche  de  la  mendirane  du  tympan. 

Au  voisinage  de  la  membrane  du  tympan,  on  n-marque  sur  la  }u'au  iine 
série  de  crêtes  annulaires  (Kaufmann)  dues  à  un  soulèvement  du  derme  et  ex- 
ceptionnellement garnies  de  papilles  qui  forment  une  série  de  cercles  concen- 
triques à  la  membrane  du  tympan.  Ces  stries,  très  nombreuses  et  très  déve- 
loppées chez  le  nouveau-né  (3(>-.3"),  Kaufmann).  diminuent  plus  tard  en  liauteur 
et  en  nombre.  En  tous  cas  elles  simt  tiinjoiirs  moins  nombreuses  à  la  partie 
supérieure. 

Annexes  de  la  peau. — Poils. —  Absolument  absents  delà  porticui  os- 
seuse, ces  poils  sont  aucontraire  très  nudiipliés.  mais  rudimentaires.  dans  la 
partie  cartilagineuse. 

Glandes  ■<ébacérx.  —  Annexées  aux  follicules  pileux,  elles  sont  moins 
développées  que  (•elles  du  pavillon.  '>n  ne  les  rencontre  que  dans  la  por- 
tion cartilagineuse  du  comluit.  FJIes  occupent  les  couches  superlicielles 
du  derme  et  ([uel(|ues-unes  s'ouvrent  directement  à  la  surface  de  la  peau 
(Sappey). 

Elles  ont  plutôt  la  l'orme  de  glandes  tubuleuses  tjue  de  glandes  acineuses  : 
elles  sont  formées  de  tubes  allongés  et  ramilles,  pourvus  de  dilatations  en 
massue. 

Glandes  cérumineuses.  —  Les  glandes  cérumineuses,  simple  variété  de 
glandes  sudoripares,  sont  situées  au-dessous  de  la  jieau  qui  revêt  les  portions 
cartilagineuse  et  fibreuse;  elles  forment  là.  enlic  la  peau  cl  le>  plans  sous- 
jacents.  une  coucbe  glandulaire  continue  tie  i-ouleur  jaune  luunalre:  ([uelqties- 
unes  cependant,  plus  petites,  smil  aussi  plus  superlicielles. 

Ces  glandes,  facilement  reconnaissables  à  leur  couleur  el  à  li'ur  volume, 
l'oruieut   autour  du   ronduil   une  i-ouronue  donl   ftpais-iiMir  diuiiuue  au   l'iir  et 


COMilJlT    MIiiriF  MXTIIRNK. 


1277 


à  iiicsiii'c  (m'oii  ;ip|tin(li('  (le  la  ixulioii  osseuse  :  sur  celte  dernièn' portion,  on 
ne  les  relmuve  ;inère  (|ii'aii  niveau  de  la  handc  cutanée  qui  suit  la  paiY»i 
supérieure  juscpTau  Ivuipan.  Leur  nombre  \aii(!  entre  1000  et  2000;  ou  en 
Iniuverail  de  i  à  0  |iar  uiiliiiiirlic  carié  (Buclianan). 

Leur  volume  est  (•ousidérai)le  :  un  ^--rain  de  millet,  ditSappey;  (l(;  0  mm.  2 
à  l  millimèlre  (Henle)  ou  même  I  mm.  ")  (Scli\vall)(!)  dans  leur  j)lus  ^'•rand 
diamèiro,  ([ui  se  dirige  (il(li(|U('menl  vers  la  surface. 

Slfifrlure.    —    Ij'    cntiil    exrrétt'ur    des    glandes    cérumincuses.    \tm\x   de 


'm: 


tSffv 


1^ 


Fir..  SIO.  —  Cundiiil  auditif  extenio.  Coupe  transversale  au  niveau  de  la  partie  interne 
de  la  portion  cartilagineuse  (Pissot). 

0  mm.  T)  environ,  épais  seulement  de  12  y.,  présente  2  couches  de  cellules 
épithéllales. 

Ce  canal  se  bifurque  généralement  du  cùté  glandulaire  ;  à  son  embouchure,  il 
présente  une  dilatation  en  entonnoir  qui  se  jette  dans  un  appareil  pilosébacé, 
pour  s'ouvrir  avec  lui  à  la  peau.  Cependant  Alzheimer  a  montré  que  si,  chez  le 
nouveau-né,  toutes  ces  glandes  s'abouchent  dans  le  follicule  pileux,  plus  tard 
elles  viennent  de  plus  en  plus  s'ouvrir  isolément  à  la  surface  de  la  peau  dans 
la  proportion  de  80  pour  100. 

Le  tube  glandulaire  est  très  épais  (0  mm.  1  de  diamètre).  Sa  lumière,  rela- 
tivement large,  est  limitée  par  une  couche  de  cellules  épithéliales  cylindriques, 
en  dehors  de  laquelle  on  trouve  une  couche  unique  de  libres  musculaires  lisses 
à  direction  longitudinale,  puis  une  membrane  basale  amorphe. 

Les  celUdes  86'créfan^f s  présentent  une  cuticule,  puis  une  zone  claire,  suivie 
d'une  couche  granuleuse,  et  enfin  dans  la  portion  basale  se  trouve  le  noyau. 
Les  granulations  qu'on  trouve  dans  ces  cellules  sont  de  nature  différente  :  les 
plus  nombreuses  sont  des  granulations  de  pigment  brun  jaune  :  on  y  trouve 
aussi  de  fins  corpuscules  moins  abondants,  réfringents,  qui  brunissent  par 
l'acide  osmique,  mais  ne  sont  pas  solubles  dans  l'éther,  ce  qui  les  différencie 
de  la  graisse.  Nulle  part  on  ne  trouve  de  graisse  dans  ces  cellules. 


[GUIBE. 


1278 


APPAREIL   AUDITIF. 


Cérumen.  —  Le  produit  de  sécrétion  des  glandes  du  conduit  auditif  porte 
le  nom  de  cérumen,  mais  le  cérumen  n'est  pas  exclusivement  produit  par  les 


Follic.  'pu. 


r>:f^-  . -%    y'' ■•■■'■■■  :i^^Mif:'^^^^^ 


jI  .  T,  e^t^  «. , 


Fk;.  811.  —  Glandes  cérumineuses  (Pissot). 


GL  sébacée 


01.  cérutn. 


glandes  cûrii  mineuses,  ou  y  rencontre  le  produit  de  sécrétion  des  glandes  séba- 
cées, des  écailles  épidermiques  et  souvent  aussi  des  poils. 
Sa  composition,  pour  E.  Chevalier,  serait  la  suivante  : 

Eau 0.100 

Matière  grasse U,260 

Savon  de  potasse 0,520 

Matière  organiciue 0,120 

Chaux  et  traces  de  soude traces 

i.OOO 

Pour  Sehwalbe,  les  glandes  cérumineuses  ne  contienntuit  absolument  }>;is  de 
graisse  et  il  est  probable  ([ue  toute  la  graisse  du  céruuien  vient  des  glandes 
sébacées;  les  glandes  cérumineuses  ne  sécréteraient  qu'un  li(juide  brun  jau- 
nâtre. 

La  quantité  de  sécrétion  du  cérumen  est  très  variable  suivant  les  constitu- 
tions ;  au  point  de  vue  delà  quantité,  il  existe  un  rapport  incontestable  entre 
la  sécrétion  du  conduit  et  les  autres  sécrétions  à  la  surface  du  corps.  Chez  les 
individus  à  la  peau  sèche,  rugueuse,  la  sécrétion  cérumineuse  est  aussi  beau- 
coup moindre;  par  contre  chez  les  personnes  à  peau  grasse  et  brillante,  à  che- 
veux gras  et  luisants  par  production  exagérée  de  matière  sébacée,  la  sécrétion 
cérumineuse  est  plus  abondante.  En  général,  cette  sécrétion  est  modérée  et  le 
cérumen  forme  dans  la  portiou  cartilagineuse  du  conduit  une  mince  couche 
dont  la  superlicie  se  dessèche,  se  détaeiie  et  s'éuiiette  sous  linlluenee  des  mou- 


CONDUIT  ACIHTIF  EXTERNE.  1279 

vcnicnts   (juc    Ir    (•ihhIvIc    An    iii;i.\ill;iii'c   inlV'i-imr  impiline  .111  <'oii(liril   .nidilir 
«•xlcl'iic. 

Viiii  au  sujet  des  glaudcs  céruiuineuses  :  Ai.7.ni;i.\iEn,  IJeber  die  Ohrenschmalzdriisen. 
Wur-Jmr;/  Iminij.  Dtssert.,  188.S.  —  I'issot,  («landes  du  conduit  auditif  externe  (glandes 
dites  l'crumiiKMises).   77i.  duct.,  l'aris,  18',)!). 

Vaisseaux  et  nerfs.  —  Artères.  —  Les  artùrcs  du  <()ii(liiit  audilif 
oxlcnic  viennciil  loutcs  do.  la  carotide  externe. 

l*()ur  la  portion  cartila^inousp,  elles  viennent,  soit  do  Vaurirulfiire  jjoslé- 
ricurc,  soit  de  la  temporale  superficielle  par  l'intermédiaire  de  l'artère  du 
Iragus,  dont  un  rameau  passe  dans  une  incisure  de  Duverney,  soit  de  fins 
rainiisfuK's  venant  de  la  maxillaire  interne  ou  des  parotidicnnes  (Sappey.) 

i'uur  la  portion  osseuse,  elles  viennent  de  l'artère  ti/mpanique  ou  auricu- 
laire profonde,  branclu!  de  la  ma.xillaire  interne  ([ui  passe  à  travers  l'os 
ly  m  panai  ou  dans  la  scissure  de  (1  laser  et  se  distribue  à  la  partie  profonde  du 
«M)nduil  ainsi  qu'à  la  peau  du  tympan. 

Veines.  —  Les  veines  du  conduit  auilitif  se  divisent  en  plusieurs  groupes  : 

\]i\  (jroupe  auriculaire  inférieur,  qui  aboutit  aux  veines  auriculaires  posté- 
rieures. 

Un  f/roitpe  auriculaire  profond,  qui  accompagne  l'artère  tympani([ue  et  se 
jette  dans  le  plexus  articulaire. 

En  outre,  Schrœder  a  décrit  des  veines  auriculaires  supérieures  qui  abouti- 
raient au  réseau  du  cuir  cbevelu. 

Il  existe  de  nombreuses  anastomoses  entre  les  vaisseaux  du  conduit  et  ceux 
du  voisinage  par  de  petits  rameaux  vasculaires  dont  certains  passent  par  les 
fissures  tympano-mastoïdienne  et  de  Glaser.  Un  faisceau  vasculaire  important 
suit  la  bande  cutanée  de  la  paroi  supérieure  du  conduit  et  passe  avec  elle  sur 
la  membrane  du  tympan  où  il  s'étend  le  long  du  bord  postérieur  du  mancbe 
du  marteau. 

Lymphatiques.  —  Les  lymphatiques  vont  aux  ganglions  préauriculaires, 
mastoïdiens  et  parotidiens. 

Nerfs.  —  La  brandie  auriculaire  du  plexus  cervical  superficiel  donne 
quelques  filets  à  la  partie  la  plus  externe  du  conduit;  Vauriculo-temporal 
donne  des  filets  qui  passent  par  le  tissu  fibreux  unissant  les  deux  portions 
du  conduit. 

Le  rameau  auriculaire  du  pneumogastrique,  venu  du  ganglion  supérieur  de 
ce  nerf,  suit  un  petit  canal  osseux  qui  finit  dans  la  fissure  tympano-mastoï- 
dienne. Dans  l'épaisseur  de  l'apophyse  mastoïde,  il  se  partage  en  plusieurs 
filets  dont  la  plupart  viennent  se  terminer  dans  les  téguments  de  la  paroi  anté- 
rieure du  conduit  et  dans  la  membrane  du  tympan. 


[GriBiL] 


OUEJLLK  MOYENNE 

Par  M.   GUIBÉ 
DÉVKLOPPKMMM   DE  L'niiEILU:  MOYKWE 

L'oreille  moyenne  se  développe  aux  dépens  de  la  partie  supérieure  ou  fond 
de  la  fj^oiiUière  interne  de  la  première  fente  branchiale  et  de  son  voisinajEre.  La 
vésicule  auditive,  née  au-dessus  delà  première  fente  branchiale,  vient  se  mettre 
bientôt  en  rapjmrt  avec  elle  en  se  transformant  en  labyrinthe. 

Cette  gouttière  interne  (ou  cnnal  tuho-tynipaniqiio)  se  transforme  peu  à  peu 
en  un  canal  complet  par  soudure  de  ses  bords  :  elle  donnera  naissance  à  la 
caisse  du  tympan  et  à  la  trompe  d'Eustache. 

Dans  les  deux  arcs  branchiaux  qui  limitent  cette  gouttière,  se  développent 
de  petites  pièces  cartilagineuses  et  les  muscles  qui  en  dépendent. 

Aux  dépens  du  premier  arc  ou  arc  maxillaire  se  développent  le  marteau, 
l'enclume,  le  muscle  du  marteau  et  le  cartilage  de  Meckel  :  celui-ci  s'unit  au 
marteau  par  une  petite  baguette  osseuse,  d'abord  libre,  plus  tard  soudée  au 
marteau  et  qui  formera  l'apophyse  longue  du  marteau. 

Aux  dépens  du  deuxième  arc  ou  arc  /lyoïdien  se  développent  l'étrier  et  le 
muscle  de  l'étrier  :  l'étrier  ne  se  forme  pas  seulement  aux  dépens  de  cet  arc,  car 
sa  platineprovient  de  la  capsule  du  labyrinthe,  mais  l'anneau  vient  du  deuxième 
arc  branchial  et  doit  sa  forme  au  passage  en  son  milieu  de  l'artèi'e  staj)édienne. 

L'innervation  des  muscles  de  l'étrier  et  du  marteau  se  ressent  de  leur  origine  : 
le  muscle  du  marteau,  venu  du  premier  arc,  est  innervé  par  le  maxillaire  infé- 
rieur, et  le  muscle  de  l'étrier,  venu  du  deuxième  arc,  par  le  facial. 

Toutes  ces  formations  sont  d'abord  développées  en  dehors  de  la  cavité  de  la 
caisse,  noyées  en  un  tissu  muqueux  très  lâche.  La  cavité  tvmpani(]ue  est 
alors  réduite  à  une  fente  étroite,  aplatie  latéralement,  et  revêtue  dun  épi- 
thélium,  cilié  par  places.  Peu  à  peu,  dès  avant  la  naissance  et  surtout  chez  \v 
nouveau-né,  le  tissu  nuiqueux  des  parois  de  la  caisse  se  résorbe  et  disparait  ; 
la  muqueuse,  entraînée  par  cette  résorption,  s'insinue  entre  les  osselets.  lc> 
tapisse  de  toutes  parts,  si  bien  qu'ils  paraissent  libres  dans  la  caisse  du  tvmpaii. 
alors  qu'en  réalité  ils  restent  toujours  en  dehors  de  cette  cavité,  ciuume  les  vis- 
cères de  l'abdomen  sont  en  debiu's  de  la  cavité  périlonéale  et  sont  simplement 
susjjeiidiis  aux   j)ar(»is  de   la   caisse  par  des  rejilis  nnupicux.  xérilables   mésos. 

La  membrane  du  tvmpau  se  forme  aux  dépens  de  la  membrane  d'occlusion 
de  la  première  fente  branchiale.  .Mais  elle  a  d'abiu'd  l'aspect  d'une  lame  con- 
jonctive épaisse,  formée  surtout  de  tissu  muqucMix.  dans  lai|uellt>  les  arcs  voi- 
sins poussent  des  j)rolongemeuts  mésodermi(|ues  (jui  l'ormerout  les  osselets  el 
|)arti(ulièrement  le  manche  du  marteau  et  la  corde  du  tympan.  INus  tard  la 
membrane  s'amincit  par  résorption  de  ce  tissu  muqueux;  son  tissu  se  condense 
et  elle  se  transform(>  (mi  uik^  \a\\\r  vihranl(>  et  elastiqiie. 


MEMBRANE   DU   TYMPAN.  1281 


CHAPITRE  I 

MEMBllAiNE  DiJ  TYMPAN 


Définition.  -  La  membrane  du  tympan  est  une  membrane  fibreuse 
qui  ferme  en  dedans  le  conduit  auditif  externe. 

Forme.  —  T. a  membrane  du  tympan  est  assez  exactement  circulaire  cbez 
l'enfant;  chez  l'adulte,  elle  s'allonge  très  légèrement  dans  le  sens  vertical 
comme  la  partie  interne  du  conduit  auditif;  assez  souvent  môme  elle  devient 
ovalaire.  Quelquefois  elle  est  comme  échancrée  à  sa  partie  supérieure  et  prend 
l'aspect  cordiforme.  Elle  n'est  jamais  régulièrement  circulaire,  si  bien  qu'on 
peut  toujours  facilement  lui  distinguer  un  pôle  supérieur  et  \in  pôle  inférieur. 

Dimensions.  —  Le  diamètre  vertical  est  en  moyenne  de  9-10  milli- 
mètres et  même  ti  millimètres  (Sappey),  en  moyenne  10  millimètres. 

Le  diamètre  horizontal  est  un  peu  plus  petit,  suivant  les  sujets,  de  0  mm.  ;) 
à  2  millimètres;  il  varie  de  8-9  millimètres  (Trôlsch)  et  même  10  millimètres 
(Sappey),  en  moyenne  8  mm.  5. 

Les  dimensions  sont,  à  p(>u  de  chose  près,  les  mêmes  chez  le  nouveau-né, 
car  déjà  le  développement  de  la  membrane  du  tympan  est  terminé. 

Remarquons  que,  vue  par  le  conduit  auditif,  la  membrane  paraît  d'autant 
plus  grande  qu'elle  est  moins  inclinée. 

L'épaisseur  peut  être  évaluée  à  0  mm.  I . 

Inclinaison.  —  La  membrane  du  tympan  n'est  pas  située  dans  un  plan 
cardinal  :  elle  est  au  contraire  inclinée  de  telle  sorte  qu'elle  regarde  en  bas,  en 
avant  et  en  dehors,  et  que  son  plan  coupe  obliquement  l'axe  du  conduit  auditif 
externe  de  haut  en  bas,  de  dehors  en  dedans  et  d'avant  en  arrière.  L'angle 
que  la  membrane  du  tympan  forme  avec  l'horizontale,  ou  angle  d'inclinaison, 
est  chez  l'adulte  de  4")"  environ,  variant  généralement  de  20"  à  30°.  Quelques 
auteurs  lui  donnent  une  valeur  un  peu  différente  :  36°  (Testut)  et  jusqu'à  35° 
(Siebenmann).  Cet  angle  est  tel  que,  si  on  fait  tomber  une  verticale  du  pôle 
supérieur  de  la  membrane  du  tympan  sur  la  paroi  inférieure  du  conduit  audi- 
tif externe,  la  distance  du  pied  de  cette  verticale  au  pôle  inférieur  de  la  mem- 
brane du  tympan  atteint  6  millimètres  (Troltsch)  :  d'après  cet  auteur,  elle 
atteindrait  8-9  millimètres  cbez  les  nouveau-nés,  mais  il  ne  semble  pas  qu'il  y 
ait  de  différence  sensible  entre  ces  deux  périodes,  et  la  distance  dépasse  rare- 
ment 6  millimètres.  Avec  un  plan  sagittal,  la  membrane  du  tympan  forme  un 
angle  (angle  de  déclinaison)  de  50"  ouvert  en  arrière. 

Avec  les  parois  du  conduit  auditif  externe,  la  membrane  du  tympan  forme 
en  haut  un  angle  d'au  moins  140"  (Troltsch),  tandis  qu'avec  la  paroi  inférieure 
cet  angle  n'est  que  de  25  à  30"  (Bezold)  (sinus  du  conduit  auditif  externe). 

POIRIER  ET   CHARPY.   —  V.  8J 

[GUIBÉ.] 


1282 


API'ARIJL  AUJJITIK. 


£cLn..^£/Tu.  •circuit^ 
Can./aaial' 


pity  su/v. 


l/inclinaison  de  la  membrane  du  tympan  varie  avec  l'acre,  mais  peu. 
Pour  l)caucoup  d'auteurs  (Ilenle,  Trultsch,  Gruber,  Merkel,  Tillaiix. 
Schwalbe),  chez  le  fœtus,  le  cercle  tympan  al  dans  lequel  est  enchâssée  la  mem- 
brane du  tympan  faisant  partie  de  la  Jjase  du  crâne,  la  membrane  du  tympan 
est  presque  horizontale;  elle  se  relève  peu  à  peu,  mais,  à  la  naissance,  YohW- 
(|iiit(''  est  encore  très  prononcée  (10",  Tillau.x):  an  fur  et  à  mesure  que  l'os  tym- 

panal  se  développe, 
l'inclinaison  dimi- 
nue jusqu'à  devenir 
telle  qu'on  la  trouve 
chez  l'adulte.  Pour 
!Morkel  deu.K  causes 
interviendraient 
pour  ce  relèvement  : 
l'élargissement  de 
la  tète  par  rotation 
en  bas  de  l'axe  lon- 


gitudinal du  rocher, 
en  même  temps  que 
le  sommet  du  rocher 
se  porte  en  arrière. 
Au  contraire,  pour 
i*russak,  Syming- 
ton.  Poirier  et  Sie- 
benmann,  le  degré 
d'inclinaison  de  la 
membrane  du  tym- 
pan serait,  chez  li' 
nouveau-né,  à  peu 
près  égale  à  celle 
([uc  nous  lui  trouvons  chez  l'adulte  et  l'erreur  viendrait,  d'après  Symington. 
de  ce  que,  chez  le  nouveau-né,  le  conduit  auditif  externe,  dont  la  jiortion 
osseuse  fait  presque  entièrement  défaut,  est  assez  fortement  ol)lique  en  bas. 
tandis  qu'il  est  beaucoup  plus  horizontal  chez  l'adulte.  En  somme,  paroi 
supérieure  du  conduit  et  membrane  se  continuent  pres(|ue  directement  chez 
le  nouveau-né,  et  ce  qui  se  modifie,  c'est  siu'lout  leur  angle  d'union,  la 
])aroi  supérieure  se  raj)|)rocliaiit  de  plus  en  plus  de  l'Iuirizonlale.  en  se  déve- 
loppant. 

Siebenmann,  qui  a  étudié  la  (|ueslion  sur  dix  crânes  de  nouveau-nés.  donne 
pour  les  deux  angles  la  valeur  suivante  à  cet  âge  : 


FiG,  812. —  Coupe  tiansvcrsalo  de  la  caisse  du  lyuipan 
(partie  poslorieure  de  la  coupe). 


Angle  d'inclinaison. 
—    de  déclinaison 


.31-42'' 
21)-:î8° 


En  niovonne 


3G» 
'XI" 


Dans  trois  cas  l'angle  d'inclinaison  avait  mie  valeur  exceptionnelle:  T)!)'^  dan^^ 
un  cas,  et  IS"  et  22"  dans  deux  cas  de  crânes  prognathes. 

Chez  le  nouveau-né,  les  plans  prolongés  des  deux  membranes  tympanicjues 
viendraient  se  rencontrer  vers  la  partie  postérieure  du  voile  du  palais  (Poirier). 


mi;mi;i;\\k  ik;  tvmi'W.  i283 

l/iii(liii;iis()ii  (ic  l.'i  iiioiiihraiir  lid  lvrii|)aii  pn-sculc  de  grandes  vari(''t(''.s  indi- 
viduelles, eoiiipalihhis  avec,  une  ouïe  sullisaiile.  MoMuarmil ,  S(di\vart/,  Ijic(f, 
'rrrillscli  ont  constaté  (|iie  elie/.  les  inusieiens  la  ineinhrane  du  lyinpan  est 
|)res(]ue  verticale,  co  (|iii  est  bien  en  rappcu'l  avec  les  expériences  pliysiolo- 
^i([nes  de  Kick.  11  semble,  en  elïet,  (ju  iinc!  nienihrane  très  inelin(''(!  s(»it  plus 
favorable  à  la  réilexion  qu'à  la  transmission  des  sons. 

On  dit  :  étant  donné  que:  l'os  tympanal  se  redresse  à  mesure  que  le  crûne  se 
développe,  à  un  développement  crânien  incomplet  doit  correspondre  une  incli- 
naison considérable  de  la  membrane  du  tympan  :  les  recherches  de  Troltsch  et 
de  Vollolini  sur  des  idiots  auraient  confirmé  les  assertions  de  Vircliow.  Ce 
point  mériterait  néanmoins  des  recherches  nouvelles. 

Division  topographique.  Si  on  mène  un  premier  diamètre  suivant 
le  grand  axe  du  manche  du  marteau,  la  membrane  du  tympan  est  divisée  en 
deux  moitiés  non  absolument  antérieure  et  postérieure  :  l'antérieure  est  dite 
pré-ombilicale,  la  postérieure  rétro-ombilicale.  Eu  pratique  on  ne  s'occupe  guère 
de  ces  deux  moitiés,  mais  menant  un  deuxième  diamètre  perpendiculaire  au 
premier,  on  subdivise  chacune  de  ces  deux  moitiés  en  deux  quadrants  sus  et 
sous-ombilicaux.  On  se  trouve  ainsi  en  présence  de  quatre  secteurs  ou  qua- 
drants qui  portent  le  nom  d'antéro-supérieur  ou  inférieur,  postéro-supérieur 
ou  inférieur. 

Ces  quadrants  n'ont  pas  des  dimensions  égales  en  surface,  comme  le  mon- 
trent les  chiffres  de  Troltsch,  Hezold  et  Schwalbe.  Voici  les  dimensions  qu'en 
donne  ce  dernier  auteur. 

Quadrant  antéro-supt-ricur 22      inm([. 

—  —      inférieur 0      nniui. 

—  postéro-sui)éricur 27      nini(|. 

—  —      inférieur 14, .'5  unnci- 

.\  un  autre  point  de  vue  on  divise  parfois  la  membrane  en  zone  centrale, 
zone  marginale  et  zone  intermédiaire.  Nous  ne  ferons  que  signaler  la  division 
de  (ioltstein  en  douze  secteurs. 

Épaisseur  et  résistance.  —  La  membrane  du  tympan  est  fort  mince  : 
ou  peut  la  comparer  à  une  feuille  de  baudruche;  son  épaisseur  est  d'environ 
(t  mm.  t,  un  peu  plus  chez  l'enfant,  par  suite  du  développement  de  la  couche 
épidermique. 

Son  élasticité  est   assez  développée  :  par  suite,   l'extensibilité  est  notable. 

C'est  ainsi  que  la  membrane  peut  être  repoussée  jusqu'au  contact  de  la 
pai'oi  interne  de  la  caisse,  inversement  on  la  voit  parfois  bomber  fortement 
dans  le  conduit  auditif  externe".  Gruber  a  constaté  qu'une  pression  méthodique 
permet  d'augmenter  la  surface  de  la  membrane  du  tympan  de  15  à  13. 
L'étendue  de  son  mouvement  en  dedans  ne  dépasse  pas,  à  l'état  normal, 
(I  mm.  l  (Helmholtz,  Gellé),  le  mouvement  en  dehors  est  beaucoup  plus 
étendu. 

Quoique  mince,  la  membrane  est  fort  résistante;  Schmidekam  et  Hensen 
ont  constaté  que  la  résistance  de  la  membrane  du  tympan  est  beaucoup  plus 
considérable  chez  l'homme  que  chez  la  plupart  des  animaux;  chez  l'homme 


[GUIBÉ.] 


128ii 


AI'PAHEIL   ALIJITIF 


M.  Shrapn 

Courte  iip 

Pli  anl 


Reflet . 


Pli  posl. 


elle  supporte  sans  se  rompre  une  colonne  tic  mercure  de  140-1  fJOcenliniètre^. 
Cependant  un  changement  brusque  dans  la  pression  de  la  colonne  atmosphé- 
rique en  contact  avec  la  face  externe  de  la  membrane  du  tympan  peut  dr*  hi- 
rer  celle-ci:  une  onde  sonore  puissante,  comme  celle  que  met  en  mouvement 
un  coup  de  canon  tiré  à  proximité,  peut  briser  la  membrane;  un  soufflet  vio- 
lemment appliqiié  aura  le  même  effet.  Quelquefois  la  membrane  érlate  j)ar  le 
fait  d'une  augmentation  brusque  de  pression  dans  la  caisse,  comme  il  peut 
arriver  dans  un  éternuement,  un  accès  de  toux  violent,  ou  par  une  douche 
d'air  poussée  sans  précaution.  Dans  les  violences  extrêmes  on  aurait  observé  le 
décollement  de  la  membrane  du  tympan  de  son  cadre  osseux.  Ouoi  qu'il  en 
soit,  c'est  surtout  du  coté  gauche  et  dans  le  quadrant  antéro-inférieur  que  la 
mond)rane  se  rompt  dans  les  ruptures  traumatiques  (Hartmann,  l'iljan- 
tscliitscb,  Treitel). 

Configuration  extérieure.  —  Face  externe.  —  Lorsqu'on  regarde 
la  membrane  du  lvnij)an  par  sa  face  externe,  elle  parait  légèrement  déprimée 
vers  sa  partie  centrale,  comme  un  entonnoir  très  largement  évasé.  Le  sommet 
de  cet  entonnoir  constitue  l'ombilic  :  il  ne  correspond  pas  exactement  au  centre 
géométrique  de  la  meml)rane,  mais  est  situé  un  peu  au-dessous  et  en  arrière 

de  lui.  L'excavation  de  l'entonnoir  est 
telle  que  l'ombilic  est  à  2  millimètres 
en  dedans  du  plan  de  la  membrane. 
Lorsque  le  manche  du  marteau  est 
très  incurvé,  le  point  le  plus  excavé 
de  la  membrane  du  tympan  ne  cor- 
respond pas  exactement  à  l'extrémité 
du  manche  du  marteau,  mais  se 
trouve  un  peu  au-dessus. 

Sur  une  coupe  on  voit  la  partit' 
centrale  de  la  niend)rane  du  tympan 
très  déprimée,  attirée  en  dedans  par 
le  manche  du  marteau  tandis  (|u';i  la 
périphérie,  surtout  en  haut  et  en  bas,  la  membrane  du  tympan  est  demeurée 
convexe,  si  bien  que,  d'après  Schwalhe,  l'angle  que  forment  en  se  réunissant 
au  centre  les  deux  parois  ((|>posées  est  de  13^)-I40"  dans  le  diamètre  (|ui 
passe  par  le  manche  du  marteau,  de  120"  seulement  dans  le  diamètre  bnri- 
zontal. 

Cette  face  est  obli(juement  traversée  de  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrièn- 
par  une  ligne  blanchâtre  ([ui  répond  au  manche  du  marteau  contenu  dans 
l'épaisseur  de  la  membrane  et  que  l'on  aperçoit  par  transparence  :  l'extré- 
inité  inférieure  de  ce  manche,  renflée  en  spatule,  descend  jusqu'à  l'ombilic. 
Plus  la  membrane  est  concave  et  plus  l't'xlrémité  du  marteau  seinliir  se 
tourner  vers  le  haut.  Celte  obliquité,  très  forte  ap|Kiremment  alois  (]ui' 
normalement  le  manche  du  marteau  est  presque  vertical,  tii-nl  à  sa  faillie 
obliquité  en  dedans  (1^0"  environ)  et  à  la  direction  oblique  sous  laquelle  on  Ir 
regarde. 

A  l'extrémité  supérieure  du  mautlie  du  marteau  v\  un  luni  eu  a\ant.  près  du 


FiG.  813.  —  Membrane  du  tympan,  vue 
par  sa  face  extcinc. 


mi;mi!I:\m-:  i»ij  tvmivw. 


128' 


cerclo  tymi)aiii([ii(\  so  Vdll  une  pclilr  saillie  afi-ondie  (|iii  i('|ioml  à  la  coiirle 
apophyse  <lii  marleaii. 

Celle  saillie  soiilèxc  la  meiiilii'.iiie  el  (l(''leriiiiiie  l'appa  rilimi  de  deux  replis 
(jui  iiiiiileiil  la  meinhraiu^  de  Slira|iiiell  :  |<!  pli  aiiléricMir  est  l)eaLic(jii|)  plus 
cdiirl,  mais  plus  apparenl  (pie  h;  posléiieur  qui  iiiaïupie  quelquefois, 

Scinvalhe  décrit  et  ligure  comme  constant  un  tioisième  j)ii  qui  divisi;  v.n 
deux  territoires  la  nieinhrane  llaccido  :  celle-ci,  moins  épaisse  et  moins  tendue 
que  la  memhrane  du  tympan,  ])roémine  dans  le  conduit  auditif  externe. 


up.  mnrt. 


Face  interne.  —  La  face  inlei-ne  ou  muqueuse  de  la  membrane  du 
tympan  ajjparlient  à  la  caisse,  dont  elle  forme  en  partie  la  paroi  externe;  elle 
présente  des  courbures  en  sens  inverse  de  celles  de  la  face  externe,  convexe 
vers  son  centre,  concave  sur  la  plus  «jurande  partie  de  sa  périphérie  :  dans  son 
ensemble,  elle  est  plus  convexe  que  la  face  externe  n'est  concave. 

A  sa  périphérie  on  peut  apercevoir  sous  l'aspect  d'un  cercle  blanchàtrel'anneau 
tendineux  qui  fixe  la  membrane  du  tympan  dans  le  sillon  de  l'os  tympanal. 

On  y  remar(|ue  le  manc  he  du  marteau  qui,  recouvert  par  la  mucpieuse,  fait 
une  saillie  notable  dans  l'intérieur  de  la  caisse. 

La  muqueuse  enlevée,  on  voit  à  la  partie  supérieure  de  la  membrane  du 
tympan  deux  lii>aments  aplatis  à 
bord  inférieur  libre  et  concave  en 
bas  qui  soulèvent  la  muqueuse 
en  deux  replis  saillants  (^replis  de 
Trultsch  ou  replis  malléolaircs 
antérieur  et  postérieur).  Ces  deux 
ligaments  naissent  derrière  l'an- 
neau osseux  dans  lequel  est  en- 
châssée la  membrane  du  tympan 
et  descendent  vers  l'intérieur  de 
la  caisse  pour  s'insérer  sur  la 
partie  supérieure  du  manche  du 
marteau,  l'antérieur  s'arrêtant  au 
niveau  de  l'insertion  du  muscle 
du  marteau,  le  postérieur  descen- 
dant un  peu  plus  bas.  Ces  liga- 
ments, ou  tout  au  moins  le  postérieur  (Troltsch),  sont  constitués  par  des  fais- 
ceaux de  la  membrane  du  tympan  représentant  un  feuillet  détaché  de  cette 
membrane.  Dans  l'épaisseur  du  repli  antérieur  cheminent  le  ligament  anté- 
rieur et  l'apophvse  grêle  du  marteau  et  l'artère  tympanique;  le  repli  posté- 
rieur contient  la  coi-de  du  tympan. 

En  soulevant  la  muqueuse  tympanique,  ils  limitent  deux  poches  ou  bourses 
de  la  membrane  du  tympan  (Troltsch)  (Recessus  M.  T.  antérieur  et  jioslé- 
rieur)  dont  la  membrane  du  tympan  revêtue  de  sa  muqueuse  forme  la  paroi 
extérieure.  Les  deux  poches  ainsi  formées  sont  sépai'ées  par  le  col  du  marteau  : 
l'antérieure,  moins  profonde  et  moins  large,  se  termine  en  cul-de-sac  ;  la  pos- 
térieure communique  souvent  avec  ce  que  nous  appellerons  le  recessus  M.  T. 
supérieur  ou  Espace  de  Prus^ak. 


Poche 
tijmp. 
cuit. 


FiG.  814.  —  Face  interne  de  la  membrane 
du    tympan    et  paroi   externe    de    la    caisse. 


[GUIBÉ.] 


1286  M'I'AIIKII.  AUItlTIF. 

Coloration.  — •  La  coloralion  de  la  membrane  du  tympan  est  difTérente 
suivant  qu'on  l'examine  sur  le  vivant  ou  sur  le  cadavre. 

Sur  le  cadavre,  la  membrane  du  tympan  est  terne,  blanchâtre,  opaque  parce 
que  son  tissu  a  su])i  une  sorte  de  ramollissement  et  d'inibihition.  Mais  si  l'on 
lait  tomber  sous  l'action  d'un  filet  d'eau  cette  couche  épidermique,  on  obtient 
une  préparation  forl  belle  de  la  nuimbrane  sur  laquelle  on  \n'ul  étudier  les 
différents  détails. 

Sur  le  vivant,  la  membrane  est  brillante  et  transparente  :  sa  coloration  varie 
un  peu  suivant  différentes  conditions  et  particulièrement  suivant  l'éclairage^ 
employé  :  à  la  lumière  du  jour,  elle  est  gris  clair  ou  gris-perle;  à  la  lumière  de 
la  lampe,  elle  présente  une  coloration  l'ougeàtre.  Politzer  a  fort  bien  analvsé  et 
défini  les  conditions  qui  créent  et  celles  qui  modifient  la  coloration  de  la  niem- 
brane  du  tympan,  montrant  comment  «la  membrane  du  tympan,  milieu  trans- 
parent, mais  trouble,  rélléchit  une  partie  de  la  lumière  qu'elle  reçoit  et  en 
laisse  passer  une  autre  et  comment  sa  couleur  est  composée  de  sa  coloration 
propre,  de  celle  de  la  lumière  qui  sert  à  l'éclairage  et  enfin  de  la  couleur  et  de 
la  quantité  de  lumière  que  renvoie  le  promontoire  ». 

Son  intensité  varie  individuellement,  surtout  d'après  la  transparence  de  la 
membrane  :  la  coloration  la  plus  claire  correspond  au  quadrant  postéro- 
supérieur  et  à  la  région  de  la  membrane  flaccide;  c'est  le  quadrant  antéro- 
inférieur  qui  est  le  plus  foncé. 

Sa  coloration  se  différencie  partout  nettement  de  la  paroi  osseuse  correspon- 
dante, sauf  en  haut  au  niveau  de  la  membrane  flaccide,  où  la  transition  se  fait 
insensiblement  du  conduit  à  la  membrane. 

Chez  l'enfant,  la  membrane  du  tympan  est  d'un  gris  plus  sombre  et  moins 
transparente  par  suite  de  l'épaisseur  plus  grande  de  la  couche  épidermique  et 
de  la  nujqueuse.  Chez  le  vieillard  la  coloration  est  plus  mate  et  blanciiàtre. 
Elle  j)eut  ])araitre  bleuàtr<;  par  transparence  en  cas  de  déhiscence  de  la  pan  m 
inférieure  laissant  apercevoir  le  bulbe  de  la  jugulaire.  A  l'état  normal,  la 
membrane  du  tympan  est  revêtue  d'une  mince  ("ouche  de  malière  graisseuse: 
traitée  par  l'acide  osmique  (Schwalbe),  elle  devient  noire;  l'eau  s'y  dépose  en 
gouttelettes,  mais  ne  la  mouille  pas. 

Image  OtOSCOpique.  —  Vue  à  l'otoscope.  la  membrane  du  lyui]tan 
apparaît  comme  un  ovale  dont  le  grand  diamètre,  coïncidant  avec  le  dia- 
mètre malléolaire,  est  oblique  en  bas  et  en  arrière.  Au  niveau  du  pôle  supé- 
rieur, on  reconnaît  assez  bien  le  segment  de  Rivinus.  Parfois  la  paroi  infém- 
antérieure  du  conduit  auditif  externe  forme  un  arc  fortement  saillant  qui 
cache  le  segment  correspondant  de  la  membrane  du  tympan  :  mais,  d'après 
Bezold,  chez  l'adulte  ou  peut  arriver,  dans  au  moins  7()  pdur  100  des  cas,  à 
voir  la  membrane  tout  entière.  De  |»lus,  par  suile  de  sa  grande  (il)li(|uitt''.  la 
membrane  paraît  plus  petite. 

Le  manche  du  marteau  apparaît  dès  l'abord  sous  l'aspect  «l'une  ligne  blan- 
châtre à  la  partie  supérieure  de  laquelle  on  peut  toujours  distinguer  une 
saillie  conique,  petite,  plus  lumineuse,  quelquefois  éclatante.  Idut  près  de  la 
circonférence,  un  peu  en  avani  du  pôle  sujH'rieur  :  elle  répond  à  l'apophvse 
e.\lern(\  l,(^  manfb(>  du  marleau  se  dirige  en  arrière  et  en  bas  |>«iur  se  terminer 


Mi:Mr,i;\\i;  i>r  tvmi-w.  i287 

lin  |M'ii  an  ilclà  du  cciilic  lic  l.i  ini'nilii'aiir  |iai'  uni'  rxl  n'iiiili'  arninilic  un  ru 
spaliilc  (|iii  lunni'  riiniln  lu'. 

Si  la  nirniltiaiic  a  stilii  nnr  ili''|)n-ssinii,  le  inaiii-lii>  du  iiiailcau,  vu  en  rac- 
courci, parait,  moins  Ioiil;  :  son  a|)o|divsc  cxlcnir,  (|ni  a  hasciilr  en  dehors,  iaiL 
nnr  saillie  |)liis  ((insidiTaMc  I,oi-i|im'  la  d(''|ii'cssinii  csl  I  l'rs  c(Hisid('ral)lc,  la 
saillie  de  ra|to|>livse  exieine  esl  exa^én'c  et  les  deux  replis  f|iii  iiinitenl  la 
nieinluaue  de  Slirapiiell  ajtparaissenl  nollenient  liori/.outaiix,  l'un  en  avant, 
laiilre  eu  arrière. 

Soiixciil,  siirlont  dans  l'ào;o  avancé,  on  trouve,  correspondant  à  ranneaii 
leudiiieux.  nue  l'ailde  /.(uie  l'oncée  occnj)ant  le  l)ord  nièiue  de  la  ineuihrane  du 
Ixinpau.  On  Iroine  parfois  aussi,  eiilouraiit  rexln-inilé  du  inanclie  du  iiiai- 
leau,  une  /one  ^ris  jaunâtre  se  prolongeant  en  l'ornie  de  croissani  sur  le 
([uadrant  inréro-postérifMir  (Sieheninann). 

Ouel(|uerois,  lorsfpie  la  inenihraiie  est  très  transparente  et  l'éclairage;  !)on, 
on  aperi'oit  à  travers  la  lueiuhiane  la  grande  branche  de  renclunie  et  le  jani- 
hago  inférieur  de  lélrier,  le  promontoire  au-dessous  et  en  arrière,  duquel  une 
lâche  soinhre  indi(|ue  la  niche  de  la  fenêtre  ronde.  Parfois  on  peut  apercevoir 
une  ligne  hlancliàtre  traversant  la  membrane  près  du  pùle  supérieur,  à  I  milli- 
nièlre  au-dessous  du  contour  :  c'est  la  corde  du  tympan. 

lic/h'l  lumineux.  —  Dans  la  |)artie  sous-ombilicale  et  antérieure  de  la  iiieni- 
brane  du  tympan,  on  constate"  toujours  un  reflet  lumineux  triangulaire  et 
brillant. 

(le  Iriaugle  ou  cùnc  lumineux,  signalé  pai-  Wilde,  a  son  souiiuet  correspon- 
dant à  roiubilic  eu  a\anl.  du  soiniuet  du  inanclie  du  nuuieau:  il  se  dirige  en 
s'élargissant  vers  la  partie  iulérieure  du  cercle  tynipanique,  formant  ainsi  avec 
I(!  nu\nche  du  marteau  un  angle  obtus  ouvert  en  avant  :  uii  plan  passant  par 
les  deu.x  triangles  lumineu.x  couperait  le  sommet  du  menton. 

Ordinairement  la  base  du  triangle  n'atteint  pas  la  périphérie  de  la  mem- 
brane du  tympan.  Ilelmholtz  et  l*olitzer  ont  montré  (jue  ce  rellet  était  en 
l'apport  avec  les  angles  d'incidence  des  rayons  lumineux  sur  la  surface  courbe 
de  la  membrane.  Si  l'on  tend  uniformément  une  membrane  brillante  sur  un 
anneau,  on  ne  constate  |)as  de  rellet  lumineux;  mais,  si  l'on  vient  à  déprimer 
le  centre  de  cette  membrane,  un  rellet  lumineux  se  produit  aussitiM,  et  il 
devient  d'autant  plus  étroit  ([u'ou  déprime  plus  profondément  la  membrane. 
<i'est  ce  qui  arrive  sur  le  vivant  :  on  peut  voir  le  triangle  s'élargir  lorsque 
l'insufllation  d'air  dans  la  caisse  repousse  la  membrane  en  dehors,  tandis 
qu'il  se  rétrécit  lorsque,  par  suite  de  la  raréfaction  artificielle  de  l'air  dans 
<ette  cavité,  la  membrane  se  porte  en  dedans  et  devient  plus  concave.  En 
même  temps  qu'il  se  rétrécit,  il  augmente  de  longueur  et  d'intensité  et  se 
porte  un  peu  plus  en  baut. 

Sa  forme  varie  sur  le  même  individu  suivant  qu'on  l'examine  dans  différentes 
positions  (debout,  couché,  la  tète  en  bas),  dans  des  conditions  d'éclairage  iden- 
tiques :  il  y  a  là  à  la  fois  variations  de  situation  et  de  forme  suivant  les  modifi- 
cations de  courbure  de  la  membrane  ;  c'est  ainsi  que  le  reflet  s'élargit  lorsqu'il 
se  produit  sur  la  partie  postérieure  de  la  membrane,  moins  concave  que  l'an- 
térieure. 

SI. 
[(JUJBf.] 


1288 


APPAREIL   AI  DITIF 


Fi(i.  SI.").  —  -Meiu- 
braiic  du  tym- 
pan très  con- 
cave. 


Fio.  810.  —  Mem- 
brane du  tym- 
pan convexe. 


D'ailleurs  \\1klc,  'J'Wiilscii.  Tillaux,  etc.,  s'accordent  ;i  dire  (|iie  la  niem- 
brane  du  tympan  présente  de  nombreuses  variétés  individuelles  dans  son  incli- 
naison et  sa  courbure,  d'où  des  variétés  infinies  dans  la  forme  du  reflet,  sans 
que  l'ouïe  en  soit  altérée.  Parfois  il  est  réduit  à  un  point  ou  k  un  petit  faisceau 
dont  la  lonpieur  ne  dé()asse  pas  1  millimètre.  I*arfois  le  faisceau  lumineux  est 
interrompu  par  une  bande  obscure,  ou  bien 
encore^  il  se  montre  décomposé  suivant  la 
longueur  en  trois  Caisceaux  distincts. 

On  peut  trouver  toutes  ces  formes  très 
diflerentes  du  rellet  lumineux  chez  des  per- 
sonnes entendant  toutes  également  bien. 

D'autres  reflets,  moins  accentués  et  moins 
nettement  limités,  se  montrent  en  daiilies 
points  (le  la  membrane. 

Le    j)lus    fréquent   est  le   reflet   du  Mllon 
(lîezold)  qui   est  presque  constant  ;  c'est  une  bande  brillante,  presque  linéaire, 
située  à   la  partie  antérieure  et  inférieure  de   la    membrane  du    tympan;  il 
correspond  au  sillon  (|ui  sépare  la  membrane  du  conduit  et  se  trouve  au  point 
où  l'axe  du  triangle  lumineux  coupe  ce  sillon. 

Enfin,  normalement,  on  peut  encore  rencontrer  trois  autres  reflets  :  un 
répond  au  sommet  de  l'apophvse  courte  quand  celle-ci  est  arrondie. 

L'autre,  formé  coninie  le  rellet  du  sillon,  est  au  Ixu-d  antéro-suiiérieur  de  la 
membrane  flaccide. 

Assez  rarement  on  trouve  un  reflet  du  promontoire,  tache  arrondie,  jaunâtre 
et  maie.  \u\  peu  en  ai'rière  et  en  has  de  l'onihilic. 

Mode  d'insertion.  —  La  membrane  du  tympan  est  tendue  sur  l'anneau 
lympanal,  gouttière  tympanale  chez  l'adulte.  A  cet  efl'et,  sur  la  circonférence 
interne  de  cet  anneau  se  trouve  un  sillon  plus  ou  moins  profond  (N.  tympa- 
nique)  dans  lequel  la  membrane  du  tympan  se  trouve  enchâssée  comun*  un 
verre  de  montre  dans  sa  rainure  métallique.  Nous  verrons  comment  les  diffé- 
rentes couches  de  la  nu^.mbrane  contribuent  à  cette  insertion  :  c'est  surtout  la 
flhreuse  qui  s'épaissit  eu  ce  point  en  une  bande  annulaire  {^Anneau  tcmlineux 
ou    bourrelet    annulaire    de  (ierlac/i). 

VjvX  anneau  tendineux  n'est  pas  complet  :  arrivé  au  snuiuiel  des  deux  cornes 
de  l'anneau  tvm|)anal,  11  ahandonne  l'os  pour  venir  se  fixer  à  l'apophyse 
courte  du  marteau,  conslituani  ainsi  deux  petits  ligamiMits  ou  ligamenl  de 
Hiviuus.  Ces  devix  petits  ligaments  séparent  très  nettemenl  la  memlirane  du 
tvin|)an  eu  deux  portions  bien  distinctes  :  une  portion  inférieure,  c'est  la  |»or- 
tion  dense  de  la  nu'uihrane  du  lvm|)an  ou  membrane  A\i  Ivmpan  proprenu^jt 
dite,  (|ue  nous  avons  surl<tut  étudiée  ius(|u';i  |)n''senl  :  el  une  ixirlidU  su|ii''iirure. 
c'est  la   memlirane   llaccide  de  Sliraiinell.  qui  nous  ri'sie  niaiiil<Mianl  à  déi-nre. 

Membrane  flaccide  de  Shrapnell.  —  l.a  meiulnane  de  Shrapnell. 

dont  la  liauleur  est  d'en\ii'on  l!  mm.  I  2  à  À  niillinu"'h'es.  a  la  l'(U"me  d'im 
triangle  à  sommet  inlei-ienr  :  elle  n'est  pas  luclluée  comme  la  memhraui'  du 
proprement  dite,  mais  à  peu  |»rès  vertical(\  Sa  lias(\  cpii  n'est  pas  ahsolumenl 
supérieure,  mais  légèrement  tournée  en  a\anl  et  en  haut.  ni)ond  à  cette  portion 


Mi'.\ii;i;\\i;  m    \\  mi-w. 


1289 


Itl-pll    ])OKl. 


i/lllllll- 

Cm 
'lie  }i>artcan 


I-k;.  SI7.   —  Meinijiaiie  ilu   t>iii[);Mi  el   meiiiliranc  de 
Shrapnell,  vues  par  leur  face  iiitcnic. 


(le  l.'i  l'ace  iiilV'ririirc  de  r(''(  aillr  du  lciii|inral  (•(iiiiiiic  ^mi-;  le  ikhm  de  sc^inciil 
de  Hiviniis;  par  >(•-;  driix  r\l  n'iiiilis.  elle  ((iMr-iiuiid  aux  deux  roriics  de  l'ail- 
iicaii  I  \iii|iaiial,  l'Ilc  fsl  ainsi  siliii'c  à  la  haiilciir  de  la  hase  di-  lapoidivsc 
/VLiniiial  i(|iir. 

Les  deux  aiilrrs  (•(Mi''s  du  Iriaiiijlr  siml  r((riiii''s  |iar  1rs  liiiaiiK'iils  ilc  Hi\iiiiis  : 
laiitrriciir  hcaiH-diip  pins  ciMirl  (|iii'  le  posli-i'iciir.  le  piiMuicr  <('ii<ild('iiiriil  i-cc- 
liliiiiic.  If  dciixit'iiif  li-L-'èri'iin'iil 
rdiirhc  à  cdiiraxiir'  iiilV-i'iciirc. 
Le  soiiiiiici  (lt>  la  iiinnltiaiie  de 
Slirapiicll  ('(tiTcspoiid  à  la 
(■uiii'lc    a|)()plivsc  du    iiiailcaii. 

I*ar  sa  lace  externe,  celle 
meinhrane  est  en  ra|)port  avee 
](>  (•oiidiiil  aiidllil'  e.xlerne  an 
l'ond  dn([ii(d  (in  l'apercoil  par 
l'examen  otos('0|)i([ii(^(v()\ .  plus 
liaiil).  (lertains  auteurs  y  ont 
déerit  un  (iriiice,  trou  de 
HIvinus,  dn  nom  de  celui  qui 
l'a  découvert.  Décrit  de  nou- 
veau comme  normal  par  Hodi- 
daleck,  cet  orifice  est  actuellement  considère''  cnninie  |)atli()l(»^n((ue,  lors(jn'il 
existe. 

lîezold  ne  l'a  jamais  retrouvé  (liez  le  nouveau-né  :  on  ne  peut  donc  sou- 
tenir qu'il  s'agisse  là  d'une  non-oblitération  de  la  première  fente  bran- 
chiale :  d'ailleurs,  depuis  longtemps  déjà,  Ilis  a  uKniIré  que  cette  fente 
n'était  jamais  perforée.  Le  plus  souvent,  il  semble  bien  qu'on  soit  le  jouet 
d'une  illusion. 

Par  sa  face  interne,  la  membrane  de  Shrapnell  est  en  rapport  avec  le  col  du 
marteau  et  avec  la  corde  du  tvmpan  qui  passe  au  dedans  de  lui  et  le  contourne; 
en  arrière,  elle  se  termine  un  peu  eu  avant  du  bord  antérieur  de  la  longue 
apopbvse  de  lem  liiine. 

Bibliographie.  —  A  ce  sujet  vovez  la  liii-se  de  A.  {{aoiit.  Perforation  de  (a  membrane  de 
Shn'inicll.  l'aiis,  ISW. 

Structure.  —  La  membrane  du  tvuqian  est  constituée  par  Irois  coucIk^s  : 

l"  La  couche  externe  ou  cutanée,  (|ui  C(jntinue  directemenl  la  peau  du  ((in- 
duit auditif  externe; 

2"  La  couche  movenne  ou  fibreuse,   membrane  propre; 

3°  La  couche  interne  ou  muqu(Mise,  formée  par  la  muqueuse  de  la  caisse. 

La  couche  cutanée,  formée  par  la  réflexion  de  la  peau  du  conduit  sur 
toute  la  périphérie  de  la  membrane,  est  très  mince  (0  mm.  01  en  moyenne. 
Siebenmann),  Elle  se  compose  essentiellement  de  plusieurs  couches  de  cellules 
reposant  sur  une  mince  membrane  anhyste,  doublée  d'un  chorion  extrêmement 
mince,  nié  par  Siebenmann.  L'épilhéllum,  si  on  en  excepte  les  couches  cornées, 
comprend  deux  assises  épithéliales.  La  couche  profonde  génératrice  constitue 
une  couche  unique  de  cellules  aplaties  à  gi'os  noyau  arrondi  et  à  limites  indis- 


[GUIbJ.] 


1290 


Al'l'AHEIL    MIilTIl'. 


liiicles'  la  (Iciixit'iiK' conclu',  (ui  coiiclic  iiidvciiim',  resseniMc  au  >lialiiin  liici 

du  m  de  la    peau  :  on  ik 

.  C.  cornrc 


C  fjermii 


■'^-^_..  r.fibrru.r 


Ombilic 


pf'iit  ]»1us  guère  V  colo- 
rer (le  iiovaux,  sauf  de 
place  en  place.  Au-dessus 
de  ces  deux  couches  se 
trouve  la  couche  cornée 
■^   "^      -~2^  _     — —     --^—     ^_— .  niinceetsouvenlahscnlc  : 

__  ~    ^  —      "^  __^    I- ni/Il   raisyr         c'cst  U  UC  COUchc  à  Ccllu  IcS 

l  ]^  multiples,     transparente 

y,,;.  SIS.  —  (Àmpi"  ilo  la  iiKMiiliiaiic  .lu  lyriipaii  (Siclioiiiii.irn:).     '"t    dans    lacjuellc    on    ne 

peut  di'-cc'cr  de  novaux. 
(>ii  ne  reiic(tiilr(' dans  cette  couche  tu  pmls.  m  Lilamle-;.  m  [i;i|iilles.  En  haut, 
au  niveau  de  La  uienihraue  llarcide,  la     ,,  , 

hju'l.siip.poxl.du 

•siruclure   est   identicpie:    mais  sous  l'a      sillon  tympan. 
nieuihi'ane  hasale  on  trou\e  une  couche         Memhr.  fiacc. 
relaiivcuient  é])aisse  de  tissu  cellulaire.         Mnnchf  Mart. 
reut'ei'niant  des  vaisseaux  etdesneiTs:  il     hxi.ani.mt.  sr 
eu  est  de  même  sur  hmie  la   [t(''nphéne 
•<Ie   l'anneau,    au    niveau    du    hourrelet 
<'t  sur   une  hande   épaisse  (|ui  descend 
|)ai°allèl(>menl  au  manche  du   marteau, 
hande  (jui    tait  smle  à    la    hande  ana- 
logue ([ue    l'on    li(iu\('    le   long    de  la 
paroi   supérieure  du  conduit  osseux  et 
<|ui  était  autrefois  désignée  sous  le  nom     Fir,.  sio.  —  Les  deux  cnuches  de  fihres  do 
de  onuscidlix  levator  hpnpani  udnnr,         '-'    "'Oi"l>iam'  du   lympaii   (face   e.xlerne) 

,       ,  ,'  ,    .  (>i-li\valli(M. 

<Mi     raison     de    la     nature     musculaire 

<[u'on  lui  supposai!. 

La    couche   moyenne   ou   fibreuse,    memhranc   j)r()pre.    se   cdiiipuse   de 

faisceaux,  aplatis  à  la  périphé- 

CCLflit-  •  1  •  1  I  I 

ne.  arrondis  au  centre,  dont 
le  diamètre  est  ih'  0  mm.  IS  à 
<l  mm.  ali.  ('.(institués  par  des 
Il  lires  conjonttives,  ces  fais- 
ceaux s'entre-croisent  plus  ou 
moins  entre  tMix  et  sont  soli- 
deuiiMil  l'eulrt's:  ils  sont  homo- 
gènes el  forleiiieiil  reiriiigenls  ; 
enlin.  au  milieu  d'eux,  on 
lr(iu\<'  lies  cellules  du  ti>su 
cdiiimiclir  eluilee-  el  ipielipies 
l'aivs  lihri's  élaslitjues;  traitée 
|iar  les  acides  el  les  aKalis. 
celle  couche  si"  dissout  com- 
|i|èlemenl.  l/é|iaissenr  maxima 


C'ao.  iHi'dull. 

Muq.  tympan 
l>ci-ii,.-ite 

Mu(j.  tympan. 


I-'ilireuae 
"'   lymjian. 


j<.i«Tir" 


V,  et  )i.  (le  la  memb.  tynipnn. 

l'ic.  S2(l.  —  (jOUJio  du  manche  du  marteau  vers 
sa  [larlio  movcuue  (Sciiwallie). 


<le   la    memhrane  se    trouxt'à  la   hiis  à    la  peripht'rie  el  au   centre;  l'épaisseur 


mi;mi'.i;.\\1';  im    twii-w. 


1291 


niiniiiia  ;i  riiiiidii  des  /.(mes  cciilralc  et   iiilcniirdiaii'c,    ;i  raiisc  des  dinÏTcnccs 
(r(''|)aiss('Mc  (les  ((iiiclirs  lihrciiscs  aux  dinÏTciils  poiiils. 

(îos  fibres  s'organisent  en   deux   lamelles  :  iineexieriie  un  les  (ihres  onl   nne 
direclinn  radii'-e,  el   une  inleine  de  lihii"^  rii-<nlaires. 


Couche   des   fibres   radiées. 


(il) 


"iSAi: 


^omtni'l  du  manche 
du  marteau 


Epith.  inl... 


C.  fibres  radiées- 
C.  fibres  circttl. 


--■Epilh.  exl. 


radiées  forment  nn  svsl»''nie  i|iii 
semble  avoir  ponr  cenlie 
l'ombilic  de  la  memhiane 
«In  lynipan.  I>es  libres  de 
la  inoifu'  inféiieure  de  la 
membrane  convergent  à 
peu  près  exactement  à 
l'ombilic  et  s'v  insèi-ent 
sur  rextrémiti-  élargie  dn 
maiicbc      du      marteau; 

Fio.  821.  —  (;ou[)e  ilii  iii,u\ilio  du  maric.ui  au  niveau  ile  celles  de  la  moitié  supé- 
l'uiiiliilic  (le  la  MKMiilaano  du  tviupau  (Sriiwalbe).  rieure  viennent  s'insérer 

sur  l'arête  ext«' rieure  du 

manclie  du  niarleau,  surtout  dans  ses  deux  tiers  inférieurs.  Dans  le  quadrant 

antéro-supérieur,  les  fibres  sont 

beaucoup    plus   verticales   (jue 

dans  le  quadrant  postéro-supé- 

rieur. 

Couche  des  fibres  circulaires. 
—  Cette  couche  varie  notable- 
ment d'épaisseur  suivant  les 
points  :  elle  va  en  diminuant 
de  la  périphérie  vers  le  centre 
et  manque  à  peu  près  complè- 
tement au  niveau  de  l'onibilic. 
Quelques  auteurs  admettent 
que  les  libres  circulaires  pas- 
sent entièrement  en  dedans, 
c'est-à-dire  sur  la  face  mu- 
queuse du  manche  du  mar- 
teau. Ce  n'est  pas  complète- 
ment exact.  Comme  l'ont  bien 
montré  Prussak ,  Politzer, 
Troltsch,  Kessel,  ces  fibres  se 
comportent  un  peu  différem- 
ment. La  plus  grande  partie 
des     fibres     circulaires     vient 

s'insérer  sur  les  deux  cinquièmes  supérieurs  du  manche  du  marteau  en 
passant  sur  sa  face  muqueuse  et  en  s'intrlquant  avec  les  fibres  périostiques. 
En  haut,  les  fibres  périphériques  s'incurvent  vers  l'ombilic  et  viennent  s'in- 
sérer sur  la  courte  apophyse  du  marteau,  là  où  les  fibres  radiées  n'existent 
plus. 


Vaisi 


iourr.  ann 


Cell.  cart 


Os.  tijmp.- 


Fio.  822.  —  Coupe  de  la  membrane  du  tympan 
au  niveau  de  son  insertion  à  l'os  (.Moldenhauer) 


[GUIBÉ.] 


1292 


Al'PARKIL  AIDITIF. 


L'union  du  niancho  du  marteau  et  de  la  membrane  du  tympan  est  surtout 
faite  au  niveau  de  la  courte  apophyse  et  à  l'extrémit*^  du  manche  :  cela  tient 
à  la  différence  de  surface  d'insertion  que  le*  manche  du  marteau  présente  aux 
fibres,  et  surtout  aux  fibres  radiées.  D'ailleurs  l'insertion  des  fibres  ne  se  fait 
pas  directement  sur  l'os,  mais  par  l'intermédiaire  d'une  couche  de  cartilage 
hyalin;  cette  couche  présente  son  maximum  d  épaisseur  là  oii  la  membrane 
du  tympan  s'insère  le  plus  solidement. 

A  la  périphérie,  on  voit  les  deux  couches  prendre  part  à  la  formation  du  bour- 
relet tendineux.  I^es  fibres  circulaires  forment  une  couche  épaisse,  subdivisée 
en  fascicules  par  les  fibres  radiées.  Les  lil)res  radiées  vont  s'insérer  dans  le  sul- 
cus  tympanicus  en  traversant  les  faisceaux  des  libres  circulaires  ;  les  plus  super- 
ficielles de  ces  fibres  se  continuent  avec  le  périoste  du  conduit  auditif  externe  ; 
les  plus  profondes  avec  celui   de  la   cavité  tympanique.   Chez  les  animaux  on 

trouverait  en  ce  point  des  cellules 


0/:-^ 


■i\ 


.'rx- 


FiG.  823.  —  Memliraiu-  du  lyiiiiian.  lorination 
dendiitique  (Gruber). 


cartilag-ineuses  (Bertelli)  :  niées 
chez  l'homme  par  Siebenmann, 
ces  cellules  y  auraient  été  retrou- 
vées par  Kessel,  qui  y  décrit  même 
de  nombreuses  fibres  élastiques. 

Dans  le  quadrant  postéro-supé- 
rieur  de  la  membrane  tympanique, 
Oruber  a  décrit  une  formation  un 
peu  spéciale  à  laquelle  il  a  donné 
le  nom  de  formation  dendritique. 
Presque  constante,  remarquable 
par  sa  solidité,  elle  repose  sur  la 
face  profonde  de  la  couche  radiée 
et  fait  saillie  dans  l'intérieur  de 
la  cavité  tympanique;  son  épais- 
seur atteignant  parfois  0  mm.  08,  c'est-à-dire  à  peu  près  fépaisseur  de  la 
membrane  tympanique  tout  entière.  Il  s'agit  vraisemblablement  d'un  reste 
devenu  fibreux  de  l'épaisse  couche  de  tissu  sous-muqueux  qui,  pendant  la 
première  partie  de  la  vie  fœtale,  remplit  la  moitié  postérieure  de  la  cavité;  et  en 
effet  on  voit  parfois  s'y  insérer  des  replis  revêtus  de  muqueuse  qui  traversent 
et  cloisonnent  la  cavité  tympanique.  Pour  Kessel,  il  s'agirait  de  la  membrane 
basale  de  la  muqueuse  tympanique  modiliée. 

La  couche  interne  OU  muqueuse  fait  partie  de  la  muqueuse  de  la  caisse. 
Ilistologiquement  e]l(>  a  plutôt  la  structure  d'une  séreuse  que  d'une  muqueuse. 
Elle  est  en  effet  constituée  par  une  couche  unique  de  cellules  larges  et  ajdaties 
qui  sous  l'action  du  nitrate  d'argent  apparaissent  comme  champs  polygonaux 
de  différentes  grandeurs,  limités  par  des  bords  sinueux  et  irréguliers  ;  de 
place  en  place  se  voient  quelques  vides  ou  stomates.  Ces  cellules  reposent  sur 
une  membrane  propre  hyaline  ou  formée,  pour  quelques  auteurs  (Kessel),  par 
de  très  fines  fibrilles. 

Il  n'existe  pas  de  sous-nuupieuse  :  la  muqueuse  repose  direclcMiieut  sur  la 
fibreuse,  sauf  au  niveau  du  bourrelet  tendineux.  En  ce  point  et  au  niveau  des 
fossettes  tvmpanales  el  du  manche  du  marteau  se  trouveraient  d(^  petites  papil- 


MKMr.inM-;  i>ij  tvmi'an 


1293 


<lu   iiuirteau, 


Fie.  821.  —  Vaisseaux  sanguins  de  la  caisse 
(face  externe)  (Schrceder). 


les  vasculairi's  ((Icrlacli)  (jiic  Pnissak  aurait  retrouvées  sur  toute  la  surface  delà 
Mieuil)rane  :  eu  réalité  ces  pa[)ill('s  seraient  très  rares  (Siel)euuiaun). 

I.a  nieniliraue  (le  Sliia|iiiell  ne  dillèrc  du    l'csie  de    la  membrane   du  tympan 

(|ue    par    ee     fait    que     la     couche 

librouse   niaur|ue   entièrement  :   la 

peau  et  la  muqueuse  sont  directe- 

Ari.duM.  /^''\;^'f^"S  meut  acrolées.  Aussi  la  membrane 

llaceide  est-elle  beaucoup  moins  ré- 
sistante et  livre-t-elle  facilement 
passage  au  pus  en  cas  d'otite 
nioveunp. 

Vaisseaux  et  nerfs.  —  Ar- 
tères. ^  '  hi  trouve  dans  la  niem- 
l)raue  tympanique  deu.\  systèmes 
vasculaires  :  celui  de  la  couche  der- 
mique et  celui  de  la  couche  mu- 
queuse :  de  très  nombreuses  ana- 
stomoses vont  de  l'un  à  l'autre. 

La  couche  cutanée  de  la  mem- 
brane   tvmpaniquc    reçoit  des    ra- 
meaux artériels,  terminaison  des  artères  du  conduit  auditif  externe  :  c'est  ce 
qu'on  voit  sur  toute  la  zone  périphérique  de  la  membrane.  Parmi  ces  arté- 
rioles,   il  en    est    toujours   une    ou 

deux  plus  volumineuses,   branches  ^^SW ^ i.mén.moy. 

généralement  de  l'auriculaire  pro- 
fonde qui  abordent  la  membrane 
tympanique  au  niveau  de  la  partie 
j)Ostéro-supérieure,  descendent  vers 
l'ombilic  tantôt  en  avant,  plus  sou- 
vent en  arrière  du  manche  du  mar- 
teau, pour  venir  s'anastomoser  au- 
tour de  l'extrémité  du  manche.  De 
cette  artère  simple  ou  double  par- 
tent de  nombreuses  branches  qui 
se  portent  en  ravonnant  vers  la 
périphérie  pour  rejoindre  les  autres 
branches  directes.  Lorsque  l'inflam- 
mation injecte  ces  vaisseaux,  on  Fio.  823.  —  Artères  de  la  membrane  du  tympan 
peut  les  voir  descendre  de  la  paroi  (^«^^^  interne)  (Schrœder). 

supérieure    avec    le    prolongement 

cutané  et  former  une  bande  rougeàtre  autour  du  manche  du  marteau.  Une 
figure  de  Tillaux  montre  même  la  plupart  des  ramifications  injectées. 

La  couche  muqueuse  reçoit  ses  artères  de  deux  sources  :  de  la  tympanique, 
branche  de  la  maxillaire  interne,  et  de  la  stijlo-ma--<toïdienne,  branche  de 
l'auriculaire  postérieure.  Le  réseau  ainsi  formé  est  surtout  abondant  au  centre 
et  à  la  périphérie. 


Aft.  trompe 


[guibé: 


U9k  AI'I'AREll.   AIDITIF. 

En  outre  Kessel  décrit  et  figure  dans  la  couche  fibreuse  un  très  riche  réseau 
formé  de  capillaires  fins  entourant  les  faisceaux  fibreux  d'un  plexus  à  mailles 
allongées  parallèlement  à  la  direction  de  ces  faisceaux  et  communiquant  abon- 
damment avec  les  réseaux  cutanés  et  muqueux.  Ce  riche  réseau  est  générale- 
ment nié  par  les  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  la  question  et  particulièrement 
par  Moos  (Untersuch.  ûber  das  Verhalten  dos  Blutgefasskreislaufes  des  Trom- 
melfelles  ui.id  des  Ilandgriffcs.  Ayrh.  f.Auf/cn-  itnd  O/irenUeilk..  1878,  Bd  VI). 

D'après  ce  dernier,  les  deux  réseaux  ne  communiqueraient  que  par  des  veines 
perforantes,  sauf  au  niveau  du  manche  du  marteau.  Là  se  trouvent  de  nom- 
breux vaisseaux  perforants  artériels  plus  nombreux  dans  le  tiers  supérieur,  plus 
rares  dans  le  tiers  inférieur  :  ces  vaisseaux,  fournis  par  le  réseau  cutané  et  sur- 
tout par  le  réseau  muqueux,  se  rendent  dans  le  périoste  du  manche  du  marteau 
et  s'y  anastomosent  richement. 

Veines.  —  Les  veines,  qui  résument  la  circulation  capillaire,  forment  égale- 
ment deux  plexus  :  les  veines  de  la  couche  dermique  se  rendent  dans  la  veine 
jugulaire  externe;  celles  de  la  couche  muqueuse  en  majeure  partie  au  plexus 
veineux  situé  entre  la  trompe  et  l'articulation  temporo-maxillaire  :  quelques- 
unes  se  rendent  dans  les  veines  de  la  dure-mère  et  par  celles-ci  dans  les  sinus. 

Les  deux  plexus  veineux  cutané  et  muqueux  communiquent  plus  largement 
entre  eux  que  les  plexus  artériels  correspondants.  En  particulier  le  sang,  pour 
revenir  de  la  caisse  vers  le  conduit  auditif  externe,  peut  suivre  trois  voies  cons- 
tituées par  des  veinules  perforantes  qu'on  rencontre  sur  toute  la  périphérie  de 
la  membrane,  sur  toute  la  longueur  du  manche  du  marteau,  mais  surtout  à 
sa  base  au  niveau  de  la  niemljrane  flaccide,  enfin  sur  toute  l'étendue  de  la  zone 
intermédiaire  de  la  membrane  tympanique  (Moos). 

Lymphatiques.  —  Comme  les  vaisseau.x  sanguins,  les  lymphatiques  se 
trouvent  répandus  dans  les  trois  couches.  Dans  la  peau  on  trouve  un  très  fin 
réseau;  itnmédiatement  au-dessous  de  la  couche  épithélialedece  réseau  partent 
des  capillaires  qui,  accompagnant  les  vaisseaux  sanguins,  se  portent  vers  la 
périphérie  de  la  membrane  et  plus  particulièrement  vers  sa  partie  supérieure 
et  postérieure,  pour  se  jeter  enfin  les  uns  dans  les  ganglions  mastoïdiens,  les 
autres  dans  les  ganglions  situés  en  avant  du  tragus. 

Dans  la  muqueuse  se  trouve  un  plexus  sous-épithélial  pauvre  et  surtout 
développé  autour  du  bi^urrelet  aniuilairo  :  rappelons  (|ue  Kessel  a  tlécril  sur  la 
muqueuse  des  stomates  qui  mettraient  en  conununication  les  lymphatiques  et 
la  caisse.  Accompagnant  l'artère  tympanique,  les  troncs  efTérents  de  ce  réseau 
se  portent  aux  ganglions  inlra-parotidicns. 

Ouant  aux  Ivinphaliques  de  la  fibreuse,  ils  seraient  constitués  pour  Kessel 
])ar  un  système  de  cavités  irrégulières,  faciles  à  nitratcr  et  (lui  abouliraitMit 
aux  lvmphati(iues  de  la  mucjueuse  et  de  la  peau  ainsi  largement  anastomosés. 
C'est  tout  i)articulièremenl  au  niveau  de  la  formation  dendriti»[ue  de  Cruber 
(jue  l'on  rencontre  de  ces  espaces  lyMii>liali([ues  bien  développés. 

Nerfs.  —  Les  nc^rls  de  la  iiieiulirane  du    tvnipan.   très   nombreux,  viennent 
deVaiiriculo-lenipordl  et  du  rameau  auriculaire  i(u  p)i''uinoijastri'jue. 
Pour  la  couche  dermique,  les  profonds  sont  fournis  par  le  j)lexus  tympa- 


f:AI.-si;    hl     TVMl'W.  1295 

iii(|iit'.  I.c  lilcl  ncrxciix  le  plii^  Iiii|)orl;int,  clesccndaiil  paiallrlciiiciil  ii  I "artère 
tlii  iiiaiH'lii'  (lu  niai-lcan.  cliriiiiiir  dans  la  couche  de  tissu  ci'lliilaii'c  (jiii  dnuble 
lu  peau  au  niveau  de  ce  niamlic. 

Les  nerfs  se  ramilient  ('(luiine  les  vaisseaux  dans  les  trois  couthes,  les  j^ros 
troncs  nerveux  accompagnant  les  gros  troncs  vasculaires.  Kessel  distingue 
([ualre  [dcxus  nerveux.  On  [)eut  se  contenter  d'en  décri redeux  :  un  [)Iexus  fonda- 
mental, formé  par  les  nerfs  à  gaine  de  Schwann  qui  {)énètrent  dans  la  mem- 
Itrane  tvmpanique,  et  un  plexus  sous-épithélial,  situé  dans  le  chorion  delà 
peau  et  formé  de  fibres  sans  mvéline.  C'est  de  ce  dernier  que  partent  les 
lihrilles  terminales  qui  vienncMit  se  terminer  librement  dans  la  peau.  (Jn  trouve 
ces  deux  j)l(\xus  aussi  bien  du  roté  de  la  muqueuse  que  de  la  peau,  mais  beau- 
coup moins  développés  de  ce  côté. 

Kniin  dans  la  lame  fibreuse  propre  on  trouve  des  fibres  renfermant  de  places 
en  places  des  petits  renflements  noueux  pourvus  de  noyaux  que  Kessel  consi- 
dère comme  probablement  des  cellules  nerveuses. 


CHAPITRE  II 

CAISSE  DU  TYMPAN 


Cavité  intermédiaire  au  conduit  auditif  externe  et  au  labyrinthe,  la  caisse 
du  tympan  est  remplie  par  de  l'air  venu  du  pharynx  nasal  par  la  trompe 
d'Eustacbe  et  traversée  par  une  chaîne  d'osselets  qui  rattache  la  membrane 
tympanique  à  l'oreille  interne  ;  ces  osselets  sont  maintenus  entre  eux  et  aux 
parois  de  la  caisse  par  des  ligaments  et  des  muscles  qui  les  meuvent  ;  enfin 
une  membrane  muqueuse  tapisse  le  tout  (parois  et  osselets),  formant  des  replis 
ou  poches  dans  la  partie  supérieure  de  la  cavité. 

Forme.  —  On  compare  généralement  la  caisse  du  tympan  à  une  de  ces 
caisses  |)lates  en  usage  aujourd'hui  dans  nos  musiques,  mais  il  faut  ajouter  que 
les  deux  bases  du  tambour  sont  courbes  et  déprimées  vers  le  centre  de  la  cavité 
et  que  le  cylindre  est  aplati  sur  quatre  points  ou  faces.  Elle  ressemble  donc  plutôt 
à  une  lentille  biconcave  à  contour  quadrangulaire.  Il  faut  d'ailleurs  convenir 
qu'aucune  comparaison  ne  peint  d'une  façon  parfaitement  satisfaisante  la  forme 
très  irrégulière  de  la  caisse  du  tympan, 

Direction.  —  Aplatie  de  dehors  en  dedans,  la  cavité  de  l'oreille  movenne 
n'est  point  située  dans  un  plan  vertical  ;  la  lentille  est  obliquement  placée  de 
haut  en  bas,  d'avant  en  arrière  et  de  dehors  en  dedans  ;  son  obliquité  est  bien 
représentée  par  l'obliquité  de  la  membrane  du  tympan  qui  forme  la  paroi 
externe  de  la  caisse. 

Dimensions.  —  La  hauteur  de  la  voûte  au  plancher  est  de  7  millimètres 

[GL7BÉ.] 


1296 


APPAREIL  AUDITIF. 


Lig.  sup.  mart. 


en  avant  (paroi  antérieure)  et  de  Hj  en  arrière  ;  sa  longueur,  mesurée  de 
l'orifice  de  la  trompe  aux  cellules  mastoïdiennes,  est  en  moyenne  de  13  milli- 
mètres; l'épaisseur  ou  profondeur  varie  sur  les  divers  points  ;  elle  est  mlnima 
et  varie  entre  1  et  2  millimètres  au  niveau  du  point  le  plus  convexe  du  pro- 
montoire. On  dit  partout  que  l'ombilic  de  la  membrane  du  tympan  et  le  centre 
ou  promontoire  sont  exactement  en  regard  ;  en  général,  l'ombilic  est  à  2  milli- 
mètres en  avant  du  sommet  du  promontoire.  A  la  voûte,  la  largeur  est  de  5  à 
6  millimètres;  sur  le  plancher  elle  est  de  3  à  4  seulement.  Ces  dimensions  de 
la  caisse  présentent  d'ailleurs  des  variations  individuelles  assez  considérables. 

Parois.  —  Les  parois  et  faces  de  la  caisse  sont  désignées,  d'après  leurs 
rapports  essentiels,  en  paroi  externe  ou  tympanique,  paroi  interne  ou  labyrin- 
thique,  paroi  supérieure,  voûte  ou  p.  crânienne,  paroi  inférieure,  plancher  ou 
p.  jugulaire,  paroi  antérieure  ou  tubairc,  paroi  postérieure  ou  mastoïdienne. 

Paroi   externe   ou    tympanique.  —  La  paroi  externe  de  la  caisse  est 

formée  de  deux  portions  bien 
distinctes,  une  portion  mem- 
braneuse et  une  portion  osseuse. 

La  portion  membraneuse  est 
constituée  par  la  membrane  du 
tympan  complétée  en  haut  par 
la  membrane  flaccide  de  Shraj)- 
nell.  Nous  venons  de  les  étudier. 

La  portion  osseuse  prolonge 
m  haut  et  en  bas  la  portion 
membraneuse. 

En  bas  l'anneau  osseux  dans 
lequel  est  enchâssée  la  membrane 

Face  interne  de  la  membrane  du  tympan     tl"  tympan  forme  avec  le  plan- 
et  paroi  externe  de  la  caisse.  cher  de  la   caisse  une  gouttière 

(le  profondeur  variable  suivant 
les  individus  (4  à  o  millimètres,  lluguier;  M  mm.  75  à  4  mm.  5,  avec 
une  moyenne  de  2  mm.  7,  Bezold).  Dans  cette  gouttière  {Reccssus  hypotym- 
paniciis,  Kretschmann)  peuvent  se  loger  les  corps  étrangers,  et  le  pus  peut 
s'y  accumuler.  Exceptionnellement  ce  recessus  envoie  en  dehors  un  prolon- 
gement qui  passe  sous  le  cadre  lympanal  et  s'étend  sous  la  paroi  inférieure  du 
conduit  auditif  externe. 

En  haut,  au-dessus  de  la  nuMiibrane.  la  paroi  externe  est  formée  par  une 
lamelle  osseuse  du  temporal  (jni  présente  une  large  excavation  logeant  la  tête 
du  marteau  et  de  l'enclume.  Au  niveau  de  cette  excavation,  la  caisse  s'élargit 
et  empiète  au-dessus  de  la  paroi  supérieure  du  conduit  auditif  externe  :  ce  qui 
nous  explique  que  des  abcès  de  la  caisse  puissent  aller  s'ouvrir  sur  cette  paroi 
supérieure  sans  traverser  la  membrane  du  tympan,  (^.etle  lamelle  osseuse,  dure 
cumme  de  l'ivoire,  constitue  le  mur  de  la  loi/rllr. 

Entre  la  corne  antérieure  de  l'anneau  tympanique  et  le  toit  de  la  caisse, 
la  scissure  de  Glaser  vient  s'ouvrir  sur  la  paroi  externe  de  la  caisse;  elle  donne 
passage  au  ligament  antérieur  du  marteau  et  à  une  artériole,  l'artère  tympa- 


Pochc 
tymp. 
pont. 

Facial 


FiG.  82G.- 


Poclif. 
,tlimp. 

(Dit. 


CAISSE  nu  TYMPAN. 


1297 


iii([U('  aiilri'ifiin'.  iii;iis  ikui  pas   à    la  corde  <lii   lympaii,    fuiiiirKî    tiii  le  dit   1i'o|> 

S(MIV(Mll. 


Paroi  interne  on  labyrinthique.  —  C'est  la  plus  iinporlanlc  a  causo 

(les  lappoils  (lu'cllc  aH'cclc  a\rr  le  lahyriullio  ;  clic  prcscnlc  les  ouvertures  (jiii 
incitent  en  coiniminicali*»!»  les  organes  de  transmission  avec  ceux  de  jM'r- 
(■e|)lion. 

Vers  le  centre  de  cette  paroi  en  regard  de  l'ouihilic  lyinpaiiique,on  lioiivc  h; 
jn'ornonloire  ;  c'est  une  saillie  osseuse,  généralement  de  8  millimètres  de  large 
sur  G  millimètres  de  haut,  lisse  et  large,  parfois  conique  ;  elle  constitue  la  paroi 
extern(!  du  |)reuii(M"  tour  de  spire  du  limaçon. 

A  la  partie  inférieure  du  promontoire  se  voit  un  petit  orifice  auquel  fait 
suite  tout  un  système  de  gouttières  ramifiées  sur  la  saillie  du  promontoire; 
c'est  rori/îce  supérieur  du  canal  de  Jacobson,  qui  livre  passage  aux  nerfs  du 
même  nom  dont  les  ramifications  sillonnent  le  promontoire. 

Au-dessus  et  un  peu  en  arrière  du  promontoire,  on  trouve  un  orifice  ellip- 
tique ;  c'est  la  fenêtre  ovale  ou  vestibulaire  qui  reçoit  la  platine  de  l'étrier  et 
s'ouvre  dans  le  vestibule.  La  fenêtre  ovale  a  3-4  millimètresde  long  sur  1  mm.  "> 
de  haut;  elle, n'est  j»as  absolument  elliptique,  mais  son  bord  inférieur  est 
plan  ou  faiblement  convexe,  ce  qui  donne  à  la  fenêtre  une  forme  un  peu  en 
haricot.  Elle  est  parfois  hori/.outale,  |)arfois  oblique  en  arrière  et  en  bas  ;  elle 
occupe  le  fond  d'une 
fossette  de  profondeur 
variable,  la  niche  de 
la  fenêtre  ovale  ou 
fosse  ovale.  Cette  fe- 
nêtre est  fermée  par 
une  membrane  qui 
n'est  autre  que  le  pé- 
rioste du  vestibule  ; 
c'est  sur  cette  mem- 
brane que  vient  se 
souder  la  partie 
moyenne  de  la  base 
de  l'étrier. 

En  arrière  et  au- 
dessous  du  promon- 
toire, presque  sur  la 
paroi  inférieure  de  la 

caisse,  se  trouve  une  dépression  profonde  (fossette  de  la  fenêtre  ronde),  qui  se 
présente  comme  un  étroit  canal  de  1  à  2  millimètres  de  large,  oblique  en  haut, 
en  avant  et  en  dedans,  surplombé  et  en  partie  recouvert  par  le  promontoire. 
Au  fond  de  ce  canal  se  trouve  un  orifice,  la  fenêtre  ronde  ou  fenêtre  cocJUéaire, 
qui  correspond  à  l'extrémité  inférieure  de  la  rampe  tympanique  du  limaçon. 
Elle  n'est  pas  absolument  arrondie,  mais  un  peu  réniforme  à  bile  tourné  en 
dedans;  ses  dimensions  varient  de  1,3  à  3  millimètres.  Sur  le  sujet  vivant, 
la  fenêtre  ronde  est  obturée  par  une  membrane  qui  porte  le  nom  de  membrane 

POIRIER   ET    CHARPy.    —   V.  82 

[GUIBÉ.] 


,,  AUique 
Bc'cdecuillc 

Fcn.  ovale 

Pyram. 

-    Facial 
F  en.  rondo 


---    .V.  Jacobson 


Paroi  interne  de  la  caisse. 


1298  AI'PAIŒIL  AUDITIF. 

de  la  fenèire  ronde  ou  tympan  secondaire.  Celui-ci  est  situé  dans  un  plan 
oblique  en  dedans,  en  bas  et  en  avant,  presque  horizontal;  il  n'est  pas  plan, 
mais  représente  un  segment  de  cylindre  dont  la  concavité  est  tournée  vers  la 
caisse.  Il  forme  ainsi  avec  la  paroi  interne  de  la  fossette  un  recessus  cunéiforme, 
comme  le  fait  la  membrane  du  tympan  avec  la  paroi  antéro-inférieure  du  con- 
duit. Ce  tvmpan  secondaire  est  formé  par  une  triple  couche  :  une  couche 
moyenne,  formée  de  fibres  conjonctives  radiées;  une  couche  externe,  qui  n'est 
autre  que  la  muqueuse  tympanique ;  une  couche  interne,  endothélium  de  la 
rampe  tympanique. 

Entre  la  fenêtre  ovale  et  la  fenêtre  ronde,  et  un  peu  en  arriére  de  ces  ouver- 
tures, est  une  fossette  très  profonde,  la  cavité  sous-pyramidale  (Huguier)  ou 
le  sinus  tynrpani  (Steinbriigge).  Le  fond  de  cette  fossette,  dont  la  profondeur 
atteint  parfois  4  ou  o  millimètres,  est  quelquefois  perforé  et  séparé  seulement 
de  la  cavité  du  vestibule  par  la  muqueuse  tympanique  et  la  membrane  vestibu- 
laire.  Elle  répond  à  l'extrémité  ampullaire  du  canal  demi-circulaire  postérieur. 
La  cavité  sous-pyramidale  est  séparée  en  haut  de  la  fo.sse  ovale  par  un  repli 
muqueux  ou  osseux  [Ponticulus  promontorii,  Schwalbe);  en  has  une  crête 
osseuse  qui  prolonge  le  promontoire  en  arrière  (Subiculurn  pjromontorii, 
Schwalbe)  la  sépare  de  la  fenêtre  ronde.  La  largeur  et  la  profondeur  de  cette 
cavité  sont  des  plus  variables,  parfois  un  pont  osseux  ferme  en  partie  son 
entrée.  En  arrière  elle  s'avance  jusqu'à  la  portion  verticale  de  l'aqueduc  de 
Fallope  et  jusqu'au-dessous  de  la  pN^amide  qui  la  coiffe  comme  d'un  dôme. 

Immédiatement  au-dessus  et  en  arrière  de  la  fenêtre  ovale  apj)arait  une 
saillie  cylindrique,  légèrement  oblique  en  has  et  en  dehors  sur  une  longueur  de 
10  à  12  millimètres.  C'est  le  relief  osseux  de  la  deuxième  portion  de  Caquedur 
de  Fallope  qui  se  coude  en  décrivant  un  arc  au-dessus  de  la  fenêtre  ovale. 
L'aqueduc  de  Fallope  est  formé  chez  l'adulte  d'une  lamelle  osseuse  mince  et  trans- 
parente; chez  l'embryon,  il  est  membraneux  et  ce  n'est  qu'à  partir  du  quatrième 
mois  que  sa  paroi  commence  à  s'ossifier.  Mais  elle  ne  le  fait  pas  toujours  com- 
plètement et  parfois  elle  reste  criblée  de  trous  ou  largement  fenêtrée,  si  bien 
(|uc  le  nerf  facial  contenu  dans  l'aqueduc  n'est  plus  séparé  de  la  cavité  de  la 
caisse  que  par  le  périoste  de  l'aqueduc  et  la  mu(|ueuse  tympanique  ;  il  est 
donc  très  exposé  dans  les  otites  moyennes,  d'autant  que  l'artère  slvlo-mastoï- 
dlenne,  qui  accompagne  le  facial  dans  l'aiincduc.  fournit  des  vaisseaux  au  nerf 
lui-même  et  à  la  mu([uensede  l'oreille  moyenne.  C'est  d'ailleurs  un  fait  anjour- 
dliul  universellenieiit  admis  depuis  Troltsch,  que  le  plus  grand  nombre  de-- 
paralysies  faciales  diles  rbumalismales  résullent  d'une  otlle  movenne  mé- 
connue. 

Au-dessus  et  un  pcMi  en  arrièri'  du  ri'lief  de  l'aqueduc  se  voit  une  émlnence 
arrondie  peu  saillante  qui  répond  au  canal  demi-circulaire  antérieur  ou  hori- 
zontal. La  paroi  est  plus  dense  et  pins  épaisse  que  celle  de  l'aqueduc  :  aussi  sa 
perforation  est-elle  très  rare. 

En  arrière  de  la  fenêtre  ovale,  descend  à  l'union  des  parois  postérieure  et 
interne  de  la  caisse  \sxtroislèn}e portioii  ou  jk  vi-rtiralede  l'aqueduc  de  Fallope. 
Elle  ne  fait  aucune  saillie  dans  la  cavité  de  la  caisse,  mais  à  sa  partie  supé- 
rieure, on  observe  une  saillie  ossens(>  :  c"(>sl  la  /n/raitiide  de  forMu»  coiiiqu(\ 
à  sommet  \\n  peu  recourbé  en  crochet  et  dirigé  en  avant  et  un  peu  en  banl.  à 


CAI-SI-;    l>r    T^  \lt'\\.  129'J 

l);isc  i-('|Hiii(I;iiil  ;i  riiiiiiui  de  l;i  rjicc  |«)slriifiii'f  et  dr  la  l'arc  iiilrriif  de  la 
•  •aissc  jiisic  aii-drssiis  du  sinus  lviii|>aiii  :  la  jtyraiiiidf  csl  (nhuli'-r  cl  |)crr<)rcc  à 
son  c.xln-iiiili'  |),ii-  iiii  orilicc  circulaire  par  on  sori  le  li'i]:lon  <hi  iiiU'<cle  ilc 
l'ôlrii-r.  Le  cnr|>s  di>  n'  iiiiisclc  csl  l((_i:i'  à  liiilcrictir  \\v  la  |)yraiiiidc  cl  dans  un 
canal  i|ui  lui  l'ail  suite  cl  (|ui  descend  en  aiiieic  cl  en  l»as.  |)arallélcincnl  à 
ra(|ueduc  de  h'allojK'  cl  en  avani  de  lui  ;  seule  les  sépare  uru'  mince  lainclle 
((sseusc  jterrorce  de  iu>ndu-eux  Intiis  pour  le  passafTi'  des  vaisseaux  el  neils 
([ni  de  rarlèrc  slvlu-iuasloïdiennc  et  du  nerf  facial  se  rendent  vers  le 
uiuscle. 

J.e  voUnne  et  la  l'orme  de  la  pyramide  sonl  1res  varlahlcs  ;  jjarl'nis  cllen'cxislc 
|)as  et  à  sa  place  (»n  trouve  une  excavation  dans  laquelle  s'insère  le  muscle 
de  létrier.  Iluguier  a  Itien  indiqué  ces  différents  aspects. 

Au-dessus  et  en  avant  du  promontoire,  on  voit  une  goutliere  ou  un  canal 
osseux  ([ui  reçoit  le  nniscle  interne  du  marteau.  Ce  canal  débouche  sur  la  face 
inl'éiieure  du  crâne,  dans  l'échancrure  séparant  le  bord  antérieur  du  rocher 
de  récaille  cl  où  vient  s'articuler  l'épine  du  sphénoïde.  De  là  il  remonte  en  baul. 
en  deliois  cl  en  ariière.  |tarallèle  et  sus-jacent  à  la  trompe  osseuse.  Les  t\('n\ 
canaux  sont  tous  deux  ccuislitués  par  deux  dcmi-tioullières  se  conq)lélanl  réci- 
pro()uement  et  creusés  l'une  sur  la  face  exocrànienne  antérieure  du  rocher, 
l'autre  sur  la  face  supérieure  de  l'os  tympanal.  Arrivé  à  la  partie  anléricure  el 
supérieure  du  |)romontoire,  le  conduit  se  recourbe  de  dedans  (mi  dehors  et  fait 
dans  la  cavité  de  la  caisse  une  saillie  conique,  le  bec  de  ruiUer,  perforée  à  son 
cxlrémilé  pour  laisser  passer  le  tendon  du  nuistde.  Hui^uicr  a  bien  établi  ([ue 
le  conduit  de  ce  muscle,  lon^;- de  12  à  lo  millimètres,  forme  un  canal  osseux 
«•omplet,  indépendant  de  la  ti'ompe.  Si  ce  canal  apparaît  souvent  sons  la  forme 
(rune  gouttière  osseuse,  c'est  que  sa  paroi  externe,  extrêmement  mince,  a  été 
détruite  au  cours  de  la  préjKiralion  nécessaire  pour  la  mettre  à  nu. 

Paroi  crânienne  ou  voûte  de  la  caisse.  —  Elle  est  formée  par  une 
nunce  lamelle  osseuse.  lari:e  de  o  à  ('•  millimètres  {tegmen  tympani).  qui  relie 
la  base  de  la  pyramide  du  rocher  à  Técaille  du  temporal  el  qui  fait  partie  de 
la  face  antéro-supérieure  du  rocher;  elle  n'est  pas  horizontale,  mais,  comme 
cette  face,  inclinée  en  avant  et  en  bas.  Vue  par  l'intérieur  du  crâne,  eUe  est 
lisse  et  présente  à  sa  limite  externe  les  vestiges  de  la  suture  pétro-squameuse  : 
celle-ci  répond  à  celte  partie  de  la  cavité  qui  s'avance  au-dessus  du  conduit 
auditif  externe.  Vue  par  la  caisse,  elle  se  montre  inégale,  anfractueuse  et  donne 
attache  aux  ligaments  qui  suspendent  le  marteau  et  l'enclume. 

Par  l'intermédiaire  de  cette  lamelle,  la  caisse  se  met  en  rapport  avec  l'étage 
moyen  de  la  base  du  crâne,  et  en  particulier  avec  le  sinus  pétreux  supérieur 
qui  chemine  sur  le  bord  supérieur  du  rocher. 

L'épaisseur  de  cette  voûte  osseuse  est  très  variable;  elle  est  généralement 
plus  épaisse  en  dedans  qu'en  dehors.  Fréquemment  on  y  rencontre  de  petites 
cellules  nombreuses  et  aplaties  qui  s'ouvrent  dans  la  caisse.  Parfois  la  voûte 
devient  si  mince  qu'elle  est  transparente  et  même  perforée  ;  toujours  au  niveau 
de  la  suture  pétro-squameuse,  il  existe  des  orifices  qui  donnent  passage  à  des 
vaisseaux  méningés,  et  chez  l'enfant  la  suture  pétro-squameuse,  encore  large, 
laisse    passer    de   nombreux    vaisseaux   dure-niériens,  issus    de   la   méningée 

82. 
[GUiBi:: 


1300  Ai'rAi;i:ii,  ai  nnii . 

jiioyeniie,  (jiii  vuuL  s'anasloinosor  avec  les  vaisseaux  de  1  (jieille  iiiuyeiiiie   (Ar- 
nold, llyrll.) 

1!  n'est  pas  très  rare  fie  voir  la  lamelle  mince  qui  forme  h'  toit  de  la  caisse 
mnii([uer  en  partie  ;  de  telle  sorte  que  la  dure-mère  et  la  inuqueuse  de  la  caisse 
s(»jit  en  contact  immédiat,  d'où  facilité  des  méningo-encéphalites.  Ilyrtl  pense 
(pic  cette  anomalie,  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  de  déliiscence  spontanée  du 
lolt  du  tymj)an,  est  due  à  un  arrêt  de  développement. 

Paroi  inférieure  ou  jugulaire  {Plancher  de  la  caisse).  —  Moins  large 
(pic  la  sii|)érieure,  elle  est  conslilu('-c  |)ar  une  étroite  portion  de  la  face  infé- 
lieun;  du  rocher.  (Jiiehpiefois  lisse,  la  paroi  inférieure  est  le  plus  souvent 
creusée  d'anfractuosilés  ou  l(»getles  osseuses.  Elle  forme  une  véritable  gouttière 
en  conire-bas  de  la  membrane  du  tympan,  plus  large  en  arrière  ({u'en  avant  et 
où  jH'uvent  s'accumuler  le  pus  et  le  sang.  Elle  présente  des  orifices  j)ar  oii 
pén(''trent  le  j-ameau  de  Jacobson  et  une  artère  tym])anique. 

Elle  i(''|)on(l  au  golfe  de  la  veine  jugulaire;  et  comme  le  sinus  lat(''ral  droit, 
(jui  reçoit  le  j)lus  souvent  le  sinus  longitudinal  supérieur  entier,  est  babituelle- 
uKMit  plus  \olumineux  que  le  gauclie,  les  rapports  de  la  caisse  et  de  la  jugu- 
laire sont  plus  intimes  à  droite  qu'à  gauclie,  dans  ('»  cas  sur  1(1  (Uùdinger,  Ko-r- 
ncr).  La  paroi  inférieure  est  d'épaisseur  variable  ;  la  lamelle  qui  la  constitue 
est  parfois  d'une  minceur  extrême  :  on  l'a  même  vue  présenter  des  lacunes  au 
niveau  desquelles  la  paroi  de  la  jugulaire  et  la  muqueuse  tympanique  étaient 
en  contact  direct.  Ainsi  s'explique  la  propagation  parfois  observée  d'une  intlani- 
mation  de  la  caisse  directement  à  la  veine.  Bien  plus,  ])arfois  le  bulbe  fait  ainsi 
saillie  par  la  déliiscence  dans  la  caisse,  donnant  à  la  membrane  du  tvmpan 
une  coloration  bleuâtre  et  risf|uanl  d'être  blessé  au  cours  d'une  paracentèse  de 
cette  membrane, 

A  sa  partie  antérieure,  le  plancher  est  souvent  soulevé  par  le  coude  du  canal 
carotidi(>n. 

Sur  le  j)lanchcr  de  la  caisse  prennent  naissance  de  nombreuses  cellules  à 
direction  généralement  radier.  Absentes  quand  le  bulbe  de  la  jugulaire  est 
très  développé,  elles  sont  au  contraire  parfois  très  développées  et  peuvent 
venir  s'appliquer  au  sinus  pétreux  inférieur,  ou  se  diriger  vers  le  sommet 
du  rocher  au-dessous  du  lima(;on,  immédiatement  api)li([uées  au  canal  caro- 
lidien. 

Paroi  antérieure,  tubo-carotidienne.  —  l>ans  son  tiers  su|iéricur. 
cette  paroi  est  occupée  par  la  large  embouchure  de  la  tr(»nq)e  d'Eiistacbe. 
au-dessus  di;  la([uelle  est  j)lacé  le  canal  osseux  qu.i  contient  le  muscle  interne 
du  marh>au.  Entre  l'orilice  de  la  trompe  et  l'extrémité  suj)érieure  du  sillon 
tym|);ini(pi(>,  s(>  trou\c  l'oriUce  intei'iie  en  l'orm(>  de  fente  de  la  .<rissurc  pétro- 
lijxijinnKjUi'  ou  ^ch^yurc  de  Cilascr,  pai-  oii  passent  l'arlèrt"  tympani(pie  et  le 
ligament  antérieur  du  marteau,  l'n  orilic(>  l)eaucou|)  plus  petit  se  trouve  situé 
au-dessus  de  lui  :  c'est  rorilice  |i;ir  leipiel  la  corde  du  lvin|i;iu  sort  de  la  caisse 
on  (iri/icc  inlerttc  du  (yiiinl  d' Il xyiiii'r;  et' canal,  long  de  I  centimètre  envi- 
ron, vient  s'ouvrir  dans  l'angle  du  rocher  et  de  l'écaille  du  temporal,  immé- 
diatement derrière  r('|)inc  du  spluMioïde. 

Dans  sa  partie  carolidieune  ou  inicrieure.  la  jiaroi  antérieui'c  est  formée  par 


CMSSI'.   hl      \\  MI'W. 


1201 


iiii;'  l.iiiicllc  (issciisc    Ires    iiiiiicc    (idfMjiic  jamais  I   iiiilliiiirl  rc),   rrciisi't'  de  rcl- 
liilcs  osseuses  el  cnl)!!'!' de  liniiv  par  les(|iiels  des  xciiies  de  la  iiiii(|iieiise  Iviiipa- 

iiii|iie  \iiiil  -."aliMiK  lier  dans  le  simis  carolidieii. 
Celle  ii'Ljioii  esl  loii  jiiii|-s  m  raj»|M»i'l  avec  le 
cdiide  de  la  eandide.  (d  sdinenl  celle  ilei'iiiéj'e 
lail  -aillie  dans  la  caisse.  D'adires  I  idus  desliiiés 
I    d( -^   lilels   nei\eii\   dii   plexus  carolidieii  perlu- 


■/■'•!/'"•'.'/'"/'•  - 


<  nnul  uiuffid.  Ai/,  hatloiie 


Allniuc 


Cond.  auil. 
cvl. 


l'iiiiil.  iiiid. 
iitl. 


Or.  sorti 


Tromjie  Anncmi  hjwixin.       l'nrui  iiif. 

I"i<;.  S2'.).  —  Coupe  fnmlalo  «le  la  caisse  du  tympan.  Muitic  anlcrieure  (l'olil/.er). 

rent  aussi  cette  paroi,  (loniine  les  autres   parois,  la  ])aroi  antérieure  peut  pré- 
senter  des  déhiscences,  si    bien   que  la  carotide   peut    faire 


Vestibule    Aq.  Fallopc     l'ijranddc    Anlr 


h.  Il 


w 

/ 

-.  Or.  entrée 
corde 

Promoiduire      K^ittoii  tijriip.         l'rolub.  >^tijl. 

FiG.  830.  —  Coupe  frontale  de  la  caisse  du  tympan.  Moitié  postérieure  (Politzer). 


[GUIBÉ.] 


1302 


\l'l'Al!i;il.    M  lilill 


saillie  dans  la  caisse,  l'ail  iioiiiial  clicz  les  singes,  ce  qui  |jeiil  rexpijx-r  a  des 
blessures  au  cours  de  la  [laracentèse. 

Paroi  postérieure  ou  mastoïdienne.        Klle  présente  en  haut  lOri- 
lice  qui  l'ail  (■(iuinMiiii(|uci' la  caisse  avec  les  cellules  niaslo'idiennes  :  cet  orilice 

(iccupe  la  partie  supérieure  de  la 
j)aroi  niasto'idienne,  et  se  trouve 
placé  sur  le  prolon^icnieiit  de  la 
Irouqje  d'Eustache,  si  Imcu  (|u"uue 
sonde  intr(jduite  par  celle-ci  \a  loul 
droit  en  suivant  la  voûte  du  tympan 
dans  les  cellules  masto'idiennes.  A  sa 
partie  inférieure  on  trouve  une  pe- 
tite surlace  rugueuse  avec  laquelle 
entre  en  contact  la  courte  apophyse 
de  renclunie. 

Au-dessous  de  ce  large  orilice.  la 
paroi  postérieure  se  montre  formée 
de  tissu  spongieux  dans  les  aréoles 
du(|uel  il  n'est  pas  rare  de  rencon- 
trer d'autres  orifices  plus  petits  qui 
conduisent  aussi  dans  les  cellules 
inasicudiennes. 

Vei's  le  tiers  nioven  de  cette  j)ariii. 
entre  rextréniité  ])Oslérieure  du  sillon 
tvmpanique  et  la  pvraniide.  on  trouve 
Fie.  s:}!.— Couik;  a  travers  l",i]u.i)liyseslyloidi'     >'"    1>«^''''    "•''ili*'"'    taillé  en    hiseau    très 
clic/  railiill('(l'(ilil/(-i).  oblique  :  c'est  Vorificc  d'cntrce  de  la 

corde  du  t;/mp/in. 
A  la  partie  iiir(''i'ieure,  on  \(iit  une  priduhr-rauce   j)lus  ou   moins  dé\'elujipé(>. 
ébnrnée,  lisse  et  sans   cellules   pneumatiques  :   cesl 
Vrminenrc  xti/hAdi'  (l\ditzer)   qui  répond  à  l'inser- 
tion   sur   le  rocbei'  de   l'a- 

n 

|)()|)liyse  stylo'i'de. 

La  paroi  postérieure, 
dans  toute  sa  moitié  infé- 
l'ieure,  répond  à  la  partie 
descendante  de  ra(|ueduc 
de  Kallope  et  eu  a\ant  de 
lui  au  canal  ilu  niu>cle  de 
l'étrier. 


Emiii.  siyL 


Ap.siyl.cai: 
in  éd. 


niicl  ap 
styl. 


lT"' 


i"'i(j.  832.  —  (Ihaiiicdcs  ussc- 
lels  vue  par  sa  iiailic 
antérieure. 

1,  Tôle  du  luartoaii  arlii'iili'i'  vn 
arrière  avec  le  corps  de  rcncliiino. 
—  2,  Apophyse  extenic  du  nièim- 
osselet.  —  3,  Son  apophyse  grêle 
mi  antérieure  naissant  de  la  partie 
inlV'rieuro  de  son  col.  —  'i,  ISon 
iiiaiiclie. —  â,  Longue  liranclie  de 
l'enclunu'.  —  6,  Os  louliciilaire.  — 
7,  Rtrier  vu  par  son  hord  autérieiir. 


Chaînes  des  osse- 
lets. —  l-a  cliaiue  des 
osselets  est  l'ormée  par 
trois  os  :  le  iiiiifti'oii .  Vi'ii- 
cliniti'  et  Vririi-r  :  ou  en 
distinguait   jadis  un  inuitrième.    l'ns  lcn(irill<(irr.    iuteruiédiaire  ;i    l'étiier  cl   ;i 


l'ui.  833.  —  r.liaino  dos  osselets 
vue  par  sa  jtartie  e.xlerne. 

I.  Tèle  du  m.irteau.  —  'i.  ï?on 
.ipopTiyse  courte.  —3. Son  apophyse 
grêle. —  '(.Son  manche.  —  5.  Base 
MU  corps  de  l'enclume.  —  fi.  Sa 
iciurle  liranclie.  —  7,  Sa  longue 
hi.Miclie.  —  S.  IClrier  \»  par  --ou 
voiiinii'l 


flAISPi;    [)]■    TVMI'W.  1303 

rciicliiiiir  cl  (ludii  faK.iclic  aiiidiird'liiii  ii  ce  dci-iiicr.  h'Jlc  Inriiic  un  a|)[)ai'(Ml 
r(»ii<lr  (|iii  \.i  (le  la  iiiriiilii'aiic  du  lviii|)aii.  dans  ['(''iiaissciir  de  la(|ii(dl<!  csl 
conlrini  le  iiiaiii'iic  du  iiiai'Irail.  à  la  ((Miri  rr  ii\'a  Ir.  dans  lai|ii(dlr  s'ciicdiàssc 
l'rlricr.  Des  ailicnlaliiMis  ndirnl  ciilrc  elles  oos  dinÏTcrilcs  pii-ces  osseuses  (|ue 
des  li-rameiils  lixeril  aux  parois  de  la  caisse;  des  inuscles  assurent  leurs  inou- 
\cnieuls;  l'iiliii  la  nni(|nruse  de  la  caisse  les  recouvre. 

La  chaîne  des  ossclcls  Iransuiel  les  ondes  sonores  de  la  niend)ianc  l\ui[)a- 
ni(|ne  au  lahyrintlie. 

Osselets.  —  Kes  osselets  de  l'ouïe  sont  de  xcrilahles  |)ièces  s(|uelelti(|ucs. 
car.  cduinie  le  maxillaire  inlV-rieur  cl  l'os  iivoïde.  ils  d('-ii\cnl  du  s(|nelcllc  (lc< 
(\r\\\  premiers  cartilages  hrancliiaux. 

Marteau.  — C'est  le  plus  externe  et  le  plus  long  des  osselets  (T-!)  millimètres); 
son  poids  varie  entre  22-20  milligrammes.  Il  ressemble  beaucoup  plus  à  une 
massue  qu'à  un  mart(Mu.  (>n  lui  considère  une  tète,  un  col.  un  mam  lie  et 
deii.x  apophyses. 

La  tète,  partie  supérieure  de  l'os,  se  présenle  comme  un  gros  ovoïde  lisse 
qui  se  continue  avec  le  col.  A  sa  partie  postérieure,  il  |)résenle  une  surface 
articulaire    elliptique    à    grand 

axe  oblique  en    baut  et  en  de-  thc---/—-,.  <^  ^       _}.... yv//- 

bors.  qui  est  divisée  en  deux 
plans  inclines  par  une  petit(> 
crête  verticale  td   est  limitée  par  °  ,  ,  -^  ^      ^ 

.  '.  Courte  np.  \/  '  ^^  ^  '        V      -'^P-  ^l'''^^" 

un  bourrelet  osseux  qui  servira 

de  dent  d'arrêt  dans  ses  mouve-  -.«. 

,  Manche  ■'i 

ments. 

Le  col  est    aplati    de  dedans 

,    ,  i  ,        I  Sommet 

en  detiors  et  tordu  sur  son  axe; 
il  est  croisé  à  angle  droit  en 
dedans  par  la  corde  du  tympan.  ^>MX..-- •-"''/'  "'"'• 

Le   manche    du    marteau    ne 
continue  pas   directement   l'axe 

du  col  et  de  la  tète,    mais  forme       Ap.  grèie    ■==^^-^^''^      ^^ iii.-<.  tin  M.duM. 

avec  lui  uu  angle  obtus  ouvert 
en  haut  et  en  dedans.  Il  naît  à 

la   périphérie  de  la    membrane  u  ^ 

du  tympan,  descend  obliquement  ^ 

en  bas  et  en  arrrière  vers  l'om-  Fio.  834.  —  Marteau.  Face  postéiieuio. 

bilic,    en    décrivant    une    légère  antcieuie  et  interne, 

courbe  à    concavité  externe,   et 

s'y  termine  par  une  extrémité  élargie  en  forme  de  spatule  aplatie  d'avant  en 
arrière  comme  le  col  ;  il  est  presque  entièrement  inclus  dans  l'épaisseur  delà 
membrane  du  tympan  entre  sa  couche  fibreuse  qui  v  prend  de  solides  inser- 
tions et  sa  couche  muqueuse.  Rappelons  que  le  manche  du  marteau  est 
longé  en  dehors  par  une  traînée  de  tissu  cellulaire  oi'i  se  trouve  une  artère 
importante. 

A  la  limite  du  col   et   du  corps,   deux  apophyses  se  détachent  du  marteau. 


GUIBE. 


i30i  Ai'f'\ni:ii.  MhiTir. 

I/une  ost  la  rrurrle  ou  petite  apop/iijfie.  ou  npoplnjse  externe  du  marteau  : 
longue  fie  I  iiiiliirnètre  environ,  elle  se  dcHadie  de  la  partie  inféro-ex terne  du 
col,  se  dirige  en  dehors  vers  la  membrane  du  tympan  à  laquelle  elle  se  fixe  et 
qu'elle  soulève  en  formant  des  plis  que  nous  avons  ('-tudiés. 

I. "autre  est  lV//5o/>// //se  lonrpie  ou  (jrf^le,  encore  appelée  opjop/ti/se  antérieure, 
■apophyse  de  Baw  :  longue  de  4-5  millimètres  chez  l'adulte,  elle  naît  de  la 
face  antérieure  du  col,  se  dirige  en  avant,  curviligne  ou  sinueuse,  vers  la 
scissure  de  Glaser.  Chez  le  nouveau-né,  cette  apophyse  est  très  longue  et 
s'engage  dans  la  partie  la  plus  externe  delà  scissure;  chez  l'adulte,  elle  est 
fort  réduite,  mais  continuée  par  un  ligament  qui  s'engage  dans  la  scissure. 

Strurh/rc.  —  F.e  marteau  est  formé  de  tissu  compact  dont  les  canaux  de 
llavers.  ailleurs  irréguliers,  suivent  dans  h-  manche  une  direction  longitudi- 
nale. Dans  la  tète  on  trouve  quehjues  cavités  médullaires  plus  ou  moins  déve- 
loppées, mais  jamais  de  vérltal)le  canal  médullaire.  Le  périoste  qui  l'entoure 
entre  en  connexion  intime  au  niveau  du  manche  avec  les  faisceaux  fibreux  de 
la  membrane  du  tympan. 

Vn  divers  points  (jn  trouve,  même  chez  l'adulte,  sous  le  périoste,  du  tissu 
cartilagineux  hvalin,  restes  d'une  ossification  non  achevéedu  cartilage  embryon- 
naire. Un  en  trouve  surtout  des  amas  :  a)  sur  la  facette  articulaire  de  la  tète: 

h)  Sur  le  manche,  sur  toute  la  longueur  du  bord  externe  et  en  différents 
points  sur  le  bord  interne; 

r)  Au  niveau  de  la  petite  apophyse  dont  il  peut  constituer  le  I  l  ou  le  I  3. 

(I)  Au  point  d'insertion  du  muscle  du  marteau. 

Brunner  et  Mohienhauer  en  (Uif  même  décrit  des  ilôts  dans  l'intérieur  même 
de  l'o^. 

Enclume.  —  Située  en  ari'ière  et  en  dedans  du  marteau,  renclume  est  com- 
parée depuis  Meckelàune  molaire  pourvue  de  deux  racines  et  dont  la  couronne 
ou  corps  répond  à  la  face  articulaire  du  marteau.  Son  poids  est  d'environ 
25  milligrauiuies  àsixans(Eitelberg),  un  peu  supérieur  à  celui  du  marteau  :  ce 
serait  l'inverse  à  la  naissance. 

('orjj:<tli'  renrhiiiie. —  C'est  un  cube  fortement  aplati  transversalement  :  sa 
face  postérieure  sert  à  l'insertion  des  deux  apophyses,  les  faces  interne  et 
externe  se  continuent  en  courbe  régulière  l'une  avec  l'autre  en  haut  A  en  bas. 

<Juaiit  à  1.1  l'ace  aiilt'rieiire.  elle  présente  la  facetli"  articulaire  avec  la*[uelle 
s'arlicule  le  niarleau  et  ([ui  empiète  un  peu  en  bas  sur  la  face  externe  :  cette 
facette  en  foiiue  de  croissant  est  partagée  en  deux  versants  par  un  sillon 
ipIpIuIiii'  en  l).i<  cl  en  dehors  et  chacun  de  ces  versants  est  convexe,  si  bien  (|nr 
raiticulaliiiii  représente  une  articulation  en  selle. 

Les  deux  /■urines  iapop/njse^  on  /)/vn?cA^'.s-).  de  rendu  nie.  ui't'-  de  la  facc^ 
postérieure  du  corps,  s'écartent  aussitiM  eu  l'oruianl  \\n  angle  de  |(MI  à  lll'i  degrés 
ouvert  en  bas  et  en  arrière. 

La  rarin"  suprrieure  ou  cotrrie  npop/iij.<<:  représente  un  cme  aplati  de 
dehors  en  dedans  :  elle  se  dirige  horizontalement  en  arrière  vers  l'orilice  mas- 
toïdien; là.  son  s(»mmet  présente  une  petite  facette  (»valaire  rugueuse  et  tapissée 
de  cartilage  (|ui  entre  en  contact  a\ec  l'excavaliou  t]ue  uou<  avon«i  décrite  sur 
la  partie  iiilci'ienre  de  l'cirilicc  uiasloïdien. 


(:\i--i;  hi    rvMi'W. 


1305 


|,;i  /-(tenir  ni fé r'nni rr  un  loiii/uc  /i jinji/n/sr  (Icsccml  |)r('S(|llO  vcrlicillciliciit 
cil  lias  |i,'ir.'illrl('iii('iil  Mil  iii.'iiirlir  ilii  ma rlcaii ,  mais  iiii  peu  cii  ai'rirrc  de  lui. 
Kllc    (•(Mi'-I  il  lie     une     miiirc 


r/iK 


."^urf.  Il  ri. 


lim.  itii  liii. 


<iirl'iiri' 


Os  Imt 


■  On  limlic. 
iîr.  vcriii'. 

Col  (leliiKl'-nl. 


I-K,.  s:i:i.  —  r.iiclimic.  —  Face  externe  et  interne.  iJélails 
.liisiiiiiimndc  laliramtic  verticale  (Or.  liioite)  (Schwaibe). 


Iiauiii'llf  i'vliiiilrii|iir  ini  pi'ii 
iiii'iiiir  aiiliiiii'  (le  siiii  axe, 
iiiiii  rrcl  ili!j  ne ,  inai^  |tn''- 
M'iilaiil  imc  lt''i;rn'  ((iiii'lic  à 
luiicavilr  anlrrinirr.  A  sa 
|iarlii'  iiilV'ririin',  rclli-  ra- 
rliic  se  l'cctilirhc  prcsi|ii('  à 
aiiiilr  (Iriiif  et  se  tci'miiic 
|iai'  une  r\l  n'^iinir  ri'iillrc 
(Ml  bdiilim,  Viijiiijifii/sr  h'ii- 
firitl/iirr,  scpaivc  (lu  l'csic 
(le  Tds  par  un  jinilnml  sil- 
lon cin-ulairc  ([(li  coiistiluc 
lin    p(''(liriii('   large  île  !)0  a 

sur  2')0  ij.  de  long.  La  face  interne  île  eelte  apophyse  esl  ((iincxc  iccdiixcrte 
d'un  re\ètement  cartilagineux  et  s'articule  avec  l'citrier. 

Scliwalhe  fait  remar(|uer  que  l'extrémité  des  deux  racines  de  ICih  I c  et  du 

niauclic  i\u  marteau  smil  sur  imc  même  ligne  dmile. 

()■•<   (('iiticiil/dri'.  On   a    longtemps   décrit  l'apophyse  lenticulaire  de  reii- 

clume  comme  un  osselet  séparé  (o><  Icntiriilnire  ou  oasrJot  (h'  Si/lriiis).  Otte 
(M-reiir  tient  à  la  gracilité  extrême  du  |)(''diciile  (|iii  le  relie  à  la  longue  racine  de 
rencliime;  la  fracture  en  est  tn's  facile,  d'oii  n-siille  la  séparation  arlilicielle  des 
deux  os.  On  peut  avec  quelipie  précaution  les  trouver  en  contact  :  en  outre, 
Schwalhe  a  (■lalili  (|iie  dès  le  sixième  mois  de  la  vie  intra-utérine,  ces  os  étaient 
formés    d'une    coulée    osseuse    unique. 

La  structure  de  l'enclume  est  identi(|U(>  à  celle  du  marteau  :  dans  le  tissu 
compact  ipii  le  constitue  on  trouve,  dans  la  tète  et  au  centre  des  racines,  des 
cavii(''s  int'dullairo  très di'velopp(''(>s  chez  les  sujets  âgés  (Riidinger).  On  trouve 
un  revêtement  cartilagineux  au  niveau  des  deux  surfaces  articulaires  pour  le 
marteau  et  l'étrier.  et  au  sommel  de  la  cinirte  apoidiyse.  là  on  celle-ci  entre  en 
contact  avec  la  caisse. 

Étricr.  —  L'élrier  s'éteinl  liori/.oiitalement  de  ra])opliyse  lenticulaire  de 
rencliime  à  la  i'eiiêire  ovale,  «'.'est  le  ]iliis  petit  des  osselets  de  l'ouïe  :  il  ne  UK^sure 
(pie  2  millimètres  (son  [)oi(ls  varie  entre  l  et  3  milligrammes)  (Kitelherg).  Ainsi 
nommé  à  cause  d(!  sa  forme,  l'étrier  présente  à  considérer  une  tête,  deux 
liranclies  inégales  et  asviiiétri(|ues.  et  une  hase,  plateau  on  ]ilatine. 

Tf'lc.  —  La  tète  est  aplatie  de  haut  en  has  et  un  peu  irrégulière.  Sa  face  externe 
pivsente  la  facette  articulaire  pour  l'apophyse  lenticulaire  :  c'est  une  surface 
faiblement  excavée.  une  \érital)le  cavité  glénoïde  revêtue  de  cartilage.  Sur  le 
hord  postérieur  existe  une  petite  surface  rugueuse  pour  l'insertion  du  muscle  de 
l'étrier,  parfois  remplacée  par  une  épine  osseuse  (épine  musculaire).  Sa  face 
interne  est  séparée  des  deux  branches  par  une  incisure  circulaire  peu  profonde, 
d'où  formation  d'un  col  qui  peut  manquer  dans  quelques  cas. 


GUIBÉ.\ 


1306 


\i'i'\i:i:ii.  \(  i)iTn- 


fir.  pnsl.     Crête 

Fio.  830.  —  Klrier.  Face  supérieure. 
Hnsp  (faro  inlnrne  ot  face  externe)  (Sc(iwalbn). 


hase  (lit  phtline.  — ■  UcM-upanl  la  l'ciK'lre  ovale,  elle  eu  a  la  forme  et  les 
dimensions.  Elle  présente  une  forme  grossièrement  ovalaire;  son  bord  inférieur 

est  j)lan  ou  légèrement  concave. 

l'inlitir  ,1  ,     . 

son  bord  supérieur  convexe;  ses 
deux  extrémités  sont  arrondies, 
l'antérieure  étant  plus  aifrut'  que 
la  postérieure  :  ses  dimensions 
siint  d'un  pôle  à  l'autre  '^  milli- 
mètres et  dans  le  sens  vertical 
1  mm.  "). 

De  ses  deux  faces,  l'interne  ou 
vestibulaire  est  légèrement  con- 
vexe et  présente  un  notable  épais- 
sissemenl  dn  à  la  présence  d'une  lame  cartilagineuse  byallnc  ([ui  se  réfléchit 
tout  autour  de  la  circonférence  de  la  platine  (^t  remonte  même  un  peu  sur  la 
naissance  des  branches.  Cette  lame  est  plus  éitaisse,  0(1  y.,  que  la  platine 
osseuse,  30  <j.  (Eysell)  :  tllc  lui  est  solidement  unie  par  de  petites  travées 
os.seuses  qui  s'enfoncent  dans  le  cartilage. 

La  face  externe  ou  tympanique  est  concave  avec  bords  faiblement  incurvés  : 
souvent  elle  est  divisée  en  deux  fossettes  secondaires  par  une  faible  crête,  la 
Crète  de  l\''trii'r.  étendue  d'un  pùle  à  l'autre  un  peu  obliquement  en  arrière  et 
en  haiil . 

L;i  |)latiiie  de  l'étrier  occupe,  mais  ne  remplit  pas  absolument  la  fenêtre 
oNale  :  elle  en  est  partout  séparée  par  une  distance  qui  varie  de   \")  à   lOII  •/. 

Branches.  —  Elles  naissent  des  deux  pôles  de  la  platine,  sur  sa  face  externe, 
mais  non  de  leur  extrémité  même,  car  elles  laissent  en  dehors  d'elles  le  bord 
épaissi  de  la  ])latine.  Elles  s'unissent  entre  elles  pour  former  un  arc  à  concavité 
interne  situé  dans  un  plan,  non  pas  horizontal,  mais  oblique  en  bas  et  «mi 
dehors.  La  circonférence  externe  de  cet  arc  est  convexe;  l'interne  au  contraiie 
est  creusée  d'une  gouttière  j)r(»loiid(>  [s}/lrî(s  sfapedis),  ce  qui  leur  d(Uine  à  la 
coupe  une  forme  en  croissant. 

La  branche  antérieure  est  ])lus  courte  et  moins  recourbée  t|ue  la  postérieure: 
d'après  Doran,  elle  serait  même  rectiligne  chez  l'enfant. 

La  brunclie  po^lérieiire  est  plus  large.  L'espace  qui  s'étend  du  sommet  de  la 
courbe  des  branches  à  la  base  atteint  environ  2  niillimètres. 

Les  deux  branches  sont  réuni(>s  par  la  miKinense  (|iii  passe  de  l'uni^  à  l'autre 
en  obturant  tout  l'espace  qui  les  sépare. 

Strurtifrc  —  (Test  encore  un  os  foruié  de  tissu  i-ompaet;  au  niveau  de  la 
Irle.  on  Irouxc  liabiluellement  quelques  cavités  niéilullaires. 

Connexions  des  osselets.  —  Les  counexioL'sdes  osselets  doixcnl  rire  exa- 
minées entri'  les  dillérents  osselels  entre  eux.  et  entre  les  osselets  et  le<  jtaroi^ 
de  la  caisse. 

Articulation  des  osselets  entre   eux.  I  '  Articulation  du  martenu  et  de  l'en 

clume.  —  Les  surfaces  articulaires  «lu  marteau  et  de  renclume.  revêtues  «lune 
mince  couche  de  cai'tilage.   un  |)(mi  plus  (•pjii'-se  <ur  l'encliune  (|ue  sur  le  niar- 


I  \|->i;  iii     w  Mi'.w. 


1307 


Icaii,  sniil  n''imii'<  |i.ir  iiiir  caiisiilr  Irrs  l'aililc  ri  se  (Iccln  raiil  axer  la  jilii- 
jiTaïuIc  racilili'.  ilniililcr  (riiiic  s\  ii(i\  ialc.  I.cs  siii-raccs  de-,  deux  u^  v,,iil  crllc- 
(l'une  arlinilalidii  |»ar  t'inhuilciiicnl  réciitrutiuc  cl  il  cxislc  un  iiK'iiisijiic  (l*aj) 
|t('nliciiii  )  (|iii  <li\is('  l'arliciilalinii  en  (Ifiix  :  il  liait  df  la  l'act-  inlniic  fie  la  cait 
Mlle  l'I.  a|ii'rs  oinri'iiirr  de  l'a  il  iculalidii .  il  rcslc  liahilurlli-iiicnl  ad  Ii/tciiI  à 
rciK-liiiiic. 

I.c  im'caiiismi'  i\f  irllc  arliculalinn  a  r\r  ciimiian'  |iar  lirlmlidll/,  au  svslriiic 
daiicl   |iai'  driiU  de   riiih-rinir  d'iiiic  cirl'  de  iiiniiln'.  Lorsque  le  niciiieiie  du 


Mmlvuu 


-    Cuijsulc  CCI. 


l'ic.  ,S:i7.  —  Arlit'ulnlion  du  mailoan  cl  ilc  ICiirlunio.  (Imipp  liistoloi;ii|ii(' (Kes'Scl; 


uiarleau  s'enlonce.  la  deiil  darrcl  du  niarleau  vient  heurter  la  dent  darrèt  de 
rencluuie  dont  le  corps  liascule  en  dehors  et  dont  la  lon^'^ue  apophyse  est  ainsi 
(d)li<;ée  de  suivre  le  inouvenu'iit  en  dedans  du  marteau.  Au  contraire,  dans  le 
mouvement  en  dehors  du  manche,  les  dents  d'arrêt  des  deux  os  s'éloignent  : 
aussi  l'enclume  ne  suit  que  iaihiement  le  mouvement  en  dehors  du  marteau. 

2"  Articulation  de  l'enclume  et  de  ïétrier.  —  C'est  une  véritahle  énarthrose. 
La  t«''te  (|ue  l'orme  lajxiphvse  lenticulaire  de  l'enclume  s'unit  à  la  cavité  glé- 
noïde  (le  la  tète  de  Ïétrier  à  l'aide  d'une  capsule  et  d'une  svnoviale  :  les  deux 
os  eu  présence  sont  revêtus  de  cartilage.  Pour  Riïdinger,  il  existerait  encore  ici 
un  véritahle  ménisque  inlerarticulaire;  pour  lîrunner,  l'articulation  serait 
une  véritable  svmphvse.  llenle  et  Evsell  se  rangent  à  l'opinion  classique. 

Connexions  des  osselets  avec  les  parois  de  la  caisse.  —  1  Connexions  du  mar- 
teau avec  la  membrane  du  tympan.  —  A  propos  de  cette  membrane,  nous  avons 
vu  comment  la  courte  apophvse  et  le  manche  de  cet  os  étaient  unis  à  la  mem- 
brane du  tympan. 

2"  Connexions  de  l'étriev  avec  la  fenêtre  ovale  [Arliculalioil  sk(pédio-vc>ili- 
hulaire).  -  -  Les  bords  (l(<  la  })latine  de  l'étrier  sont,  nous  le  savons,  revêtus  de 
cartilage  :  il  en  est  de  même  de  ceux  de  la  fenêtre  .ovale.  La  lente  circulaire 
qui  séjiare  ces  deux  bords  est  comblée  par  un  ligament  élastique  dinil  les  fibres 


[GUIBÊ] 


1308 


.M'i'Ai;i-;i(>  \i  DiTii 


rayonneiiL  dv.  la  hase  de  i'élrirj-  sur  If  jtuiiitoiii-  de  la  rcnclrc  ovale  :  c'est  le  ////. 
annulaire  de  la  hane  (le  Vélrlcr  (Riidiiiprer).  I.a  lar^reur  de  re  ligament  est 
égale  à  l'espace  qui  sépare  les  deux  os  :  il  va  eu  augrneulant  d'arrière  (l'i  \j.)  en 
avant  (100  a)  où    il  est  le  plus  épais.  L'épaisseur  du   ligauieut  est   bien  supé- 


lir.  vert,  emluine 


l'rriush; 
Us  lenliculairi; 


Curlil.  d' rue  roui. 
■  CnrI.  dr  Crtrier 


Cavilrg  iiudull. 


Prrtosie  fin  ri'stih.     ■■' 

KiG.  838.  —  (luupc  (le  l"eUier  olde 


llr.  uni. 


•>  il(Mi\  .iiliriil.ili.ms  (.Scinvallic). 


rieure  à  sa  largeur,  car  elle  varie  eiilre  I2ll  y.  cl  'iHH  ,  .  luuidin^  iiKiiinln'  >ui' 
le  bord  de  l'étrier  (jue  sur  le  bord  |)lus  éjiais  de  la  Irnétn'  nxalc 

Ku  outre,  le  périoste  du  vestibule  passe  coninic  un  |>niil  sur  la  base  de  i'clrier 
et  lui  adlière  tandis  que  le  périnsle  cl  la  inu(|ueuse  l\  ni|iani(]iic  pasvcul  diri'c- 
teuientsur  les  brandies  de  cet  os. 

Les  uiouvements,  1res  simples,  snni  des  uiouxcniculs  de  glisseuicul  en  de- 
dans (»ii  en  debors.  ['('-Irier  se  uKunanl  dans  la  l'cnclre  (i\ale  coiunic  un  |>isliin 
dans  sou  cvliiidre. 

Ligaments  des  osselets.  —  //  Ligaments  du  marteau.  Li<iaincnl  SVjiéririir 
ON  Hijainoil  si/spoïKi'itr.  N'ariable  connue  l'nrce  et  crunnie  développement, 
il  va  de  la  b'Ie  du  uiarican  au  lull  de  la  caisse  cl  se  icnd  l(ii-.(iiii'  le  niaiiclic  du 
marteau  es!  Inrlemcnl  pnih'  en  (IcIkus. 

LuiainenI  (inlrrieur.  ('.'(--1  le  |ibis  Inrl  :  il  eubuire  la  Iungue  apopbyse  du 
marteau  et  s'insère  axcc  elle  s\ir  le  cul  du  marteau  :  |ims.  se  portant  en  avant  et 
en  bas,  il  s'(>ngage  dans  la  scissure  de  (ilaser  cl  \  icMil  se  lixcr  sur  l'cpine  du 
spbénoïde  (mi  envovanl  (|ucl(|ucs  libres  au  ligamenl  lab'ral  iulcrnt>  de  l'ai'licu- 


/'-,(••/,-•  »-»7-   ''Jii'l'-  l-i'.l-    '■■'■!■   M'"'- 


CAISSK  1)1!  T\'\Ii'\\.  I3,j<j 

liilidii  lciii|)(.ri)  iii,i\ill,iirc.  Ce  li^aiiiCMil  iv|irrsciilc  im  voli^c  du  (•.irlila-c  de 
MccUcI  :  rr  nC-.!  en  nrn  un  muscle  (.\/.  rxlrnii'  ih/  ni(irlcnii\.  cDuiiiii'  ou  Ta 
jxirlnis  (Ircill . 

l.njnninU  r.rh'nir.  —  C'csl  iinr  l.an.lricllr  ((.iiilr.  uiai<  sulldr.  i|ui  \a  de  la 
lace  cxlfi-nc  de  la  Irlr  du  uiarlcau  a  son  uuinu  avec  le  col  a  la  paroi  rxlcrnc 
de  la  caisse  où  il  -.'iusiTe  sur  loule  la  inoilié  |tostéri(Mire  du  honl  du  se^uienl  de 
IUnIiius  jus(|u  a  la  pclije  ('ijine  I  \iu  |ian  i(|  lie  ;  il  liuiile  lo  uioincuieuls  de  ro|a- 
lioii  eu  deli(U'sdu  uiamlie. 

Les  lihres  |ioslérieuies  (jiii         '^'"n'"  el  hr.  Iiori:.  ,lr  frnrtnmc     Trie  mnrlnw 
\oiil     du     niarleau    à    Tex- 
li'enule       [losh'iieiii'e      du 
sei^uieul    de     |{i\lnus     oui 
élé  souvenl  distraites  sous    ''''""'.'■''''' 

caisse 
le  nom  de  J'uiamenl  /lO^^lr-    " 

rii'iir  (ll(dudiolt/). 

Leslihi-espc.stérieuresdu     '"'•  '^■'•'-  -  '/■''"^ '1';  r'-nchu,...  n  ,lu  inailp.ni.  vis  iFcn  hnul 
'  avec  leurs  li,i:aiiii'iils  (>r|i\valli(')  ("r.  iliuilc). 

Iiiiaiiieiil   êxtcrni»  se  Irou- 

veut  dans  la  inèuu'  direc- 

lion  que  les  libres  uioveniu's  du  liirainoiit  antérieur  dont  elles  sont  séj»ar(''es 
[)ar  le  marteau.  IMivsioloi;i(|uement.  on  peut  dire  que  ces  filtres  se  conlinuent 
el  lorment  un  iiiiauieiii  unique  (|ui  repn'senle  l'axe  de  rnialioii  du  jiiarleaii 
[lll/aiiicnt  aj-ih'  de  iielnilioU/).  Le  marteau  exécute  autour  de  cet  axe  untéro- 
postérieur  des  mouvements  de  rotation  en  dedans  et  en  dehors,  tendant  ou 
relàchanl  la  memltraiie  d'.i  Ivmpaii. 

Ligaments  de  rencliime.  —  On  en  décrit  liahituellemenl  tieux  : 
Le   lUjaiiienl  supérieur  de   l'enelume   est   inconstant   et  (|uand   il  existe  ce 
n'est   guère  qu'un  repli   de  la  mu([ueuse. 

Ia^  ligament  jjoxléj'wur  réunit  le  scunmet  de  la  courte  racine  à  la  lossette  de 
la  paroi  postérieure  de  la  caisse.  (Juoique  toutes  deux  revêtues  de  cartilage,  les 
deux  surl'aces  en  question  ne  s'articulent  jamais  directement  ensemble,  mais 
|)ar  rintermédiaire  du  ligament  postérieur  :  il  n'y  a  donc  jamais  articulalion 
véritable,  mais  svuq)liyse.  malgré  l'opinion  de  lluschke,  Arnold  et  llenle. 

Muscles  moteurs  des  osselets.  —  Ils  sont  au  nombre  de  deux,  le  nniscle 
i\u  marteau  et  celui  de  l'élrier.  contenus  tous  les  deux  dans  un  canal  osseux 
dont  le  sommet  saillant  dans  la  cavité  de  la  caisse  est  perforé  d'un  orifice  ([ui 
laisse  passer  le  tendon  du  muscle  inclus. 

Muscle  du  marteau  ou  tenseur  du  tympan.  —  (jest  un  muscle  l'usirornie.  de 
2  centimètres  de  long,  qui  occupe  le  canal  osseux  qui  surmonte  la  trompe 
d'EustacIie  sur  la  paini  interne  de  la  caisse.  Il  nait  du  toit  du  cartilage  de  la 
(rompe,  de  la  partie  a\oisinante  de  l'aile  du  sphénoïde,  enfin  des  parois  mêmes 
du  canal  qui  le  contient,  surtout  de  la  paroi  supérieure.  Son  origine  est  con- 
ligui'  à  celle  du  [)éristaphvliii  externe  et  les  deux  muscles  échangent  même 
([uelques  fibres.  Le  tendon  apparaît  dès  fe  milieu  du  canal  au  milieu  du  muscle; 
une  fois  libre,  il  se  réfléchit  à  angle  droit,  se  dégage  par  l'orifice  du  bec  de 
cuiller.se  dirige  en  dehors  en  tra\ersanl  la  caisse  sur  une  longueur  de  2  mm.  5 

[GUIBli.] 


1310 


Ai'i'AiiKiL  \ri)riii 


cl   vient    s'insère I"    .'i    l.i    partif    siifx'ri^  iirc   cl    interne   du    niandie    tlu    mar- 
teau. Il  reçoit  (In  Miaxillairc  inférieur  nu    lilcl  nujleni- iiui  xinvent  traverse  le 


Miirteau 


Tendon  du  »«. 
du  mart. 


M.  nifirleav 


N.  gr.  pélreux 
supeif. 


..V.  faciul 


Fi(i.  S4().  —  Muscle  .lu  iiinrlciu  (l'i.lilzerl 


i;an_L:linn   (ili(|iir   (ui    hii   esl    inlinienirnl    accnli'.   (1(111  rcireur  (|ni    en   lail    une 
l)ranclie   de  ce  uanizlidu . 

L(»rs(pril  se  contracle.  il  imprime  an  marteau  un  m(jn\'cmcn(  de  l)as(nlc  en 
veilu  (iiH|ncl  la  l(He  de  celni-ci  se  porte  en  dehors  et  son  man(  In-  en  dedans, 
(le  mouvement  a  jiour  elTet  de  tendre  la  membrane  du  ivmpan  et  denioncer  la 
hase  de  rélrlcr  dans  la  cavité  A\\  vestii)ule  ;  car  le  mancho  Au  marteau  se  ])or- 
lant  en  dedans,  sa  léh'  se  porle  en  dehors  et  entraîne  dans  le  même  sens  le 
corps  (le  liMiclume.  dont  la  i)ranche  verticale  s'incline  alors  en  dedans  en  refou- 
lant l'étrier  vers  le  veslihule.  Il  est  donc  tenseur  du  tym|»an.  A  létal  normal, 
il  ohéil  à  l'actiun  r(''llexe,  ses  conlraclioii^  ('■iaiil  ('■\('lli(''es  par  la  sensation  sonori'. 

Muscle  de  l'étrier.  —  Ce  muscle  prcscule  un  corps  charnu  de  7  nnllimètres 
(Mivircni  de  lon^',  logé  dans  un  canal  osseux  vertical  (|ni  répond  à  la  paroi  pos- 
térieure de  la  caisse  el  est  parallèle  au  canal  du  nerf  facial.  Ses  lihres  s'insi-renl 

sur  le  périoste  du  ca- 
nal ;  au  niveau  de  la 
pyramide,  son  tendon 
1res  grêle  se  dégage 
par  le  petit  orifice 
percé  au  sommet  de 
celle-ci,  se  réiléchit  à 
angle  ohtus  pour  aller 
s'insérer  au  c('dé  pos- 
térieur i\v  la  |('le  de 
l'elricr.  Il  reçoit  un 
l'ameau  i\y\  facial. 

H  parait  avoir  |)our 
fonction  de  régler  re- 
tendue    des     mouve- 
menls   d'entrée   et   de 
"""'"'    "'•'     l'I'i.'!'    dans    la     léuélre   ovale   cl    par  la   de   diminuer    la    pression 
l.ihyrinlhi.iuc.  l.ors(p,-il  se  coulraclc.  il  p,. rie  eu  deliors  la  hasc.Ie  IV-lrier  cl  lait 
amsi  hasculer  eu  dedans  la  Idc  d,-  rcucinuie.  .-ulrainanl  dan-  le  u.éme  ^ens  la 


Vu\.  S/il.  —   .\luscl(>  (le  rcliicr  ((ncillc  dniilci.  (  |',i|ii/,.r.) 


CMSSI'i  1)1'  TYMPAN.  1311 

t(^l(^  (lu  iiiariraii  doiil  le  iiianclic  se  pcirli;  alors  en  dehors  :  il  est  iclàclii'iir  iln 
Ivinpaii,  |)ai' coiisiMiuciil  aiilauomslc  du  iimsclc  du  iiiailcaii. 

Dans   ce   iiiom  ciiirnl .    Iliisrjikr,  S,i[)|)c\,   rdlil/ci   adniri  Icnl    {pic   la    l)as(!  dr 
l'étricr  en  hasculaiil  sCiiroiicc  dans  le  vcslihiilc  |)ar  sa   parlio   postérieure  et  se 
relève  |)ar  sa    partie    aiiléiieiire.    ('/est    là    une    erreur,    comme   l'ont  montré 
lleliiilnill/.  ci  (iellé.  I , es  oscillai  ions 
de   la    platine   de    l'ctrier   dans   la 
fenêtre  ovale  sont  des  monveuients 
totaux,  c'est-à-dire  qiuî  ses  deux 
pAles  sont   poussés    à    la    fois    en 
dehors  ou  en  dedans.  Aucun  liga- 
ment ne  permet  des  mouvements 
partiels  de  hascule  sur  place. 

Muqueuse  de  la  caisse  F,r..  Sii.  —  Muscles  ot  nerfs  de  loieille  moyenne 
du  tympan.  —  Tous  les  oriianes  (Arnold.) 

inclus    dans     les     cavités    de     la 

caisse,  osselets,  tendons,  ligaments,  sont  primitivement  situés  en  dehors  de 
cette  cavité;  ce  n'est  que  plus  tard,  par  les  progrès  du  dévclop|»enienl, 
qu'ils  pénètrent  dans  la  cavité,  en  se  coifTant  de  la  mu(|ueuse  (\\n  en 
revêt  les  parois.  Il  en  résulte  la  formation  de  replis  muqueiix  analogues  aux 
replis  mésentériques,  qui  limitent  avec  les  parois  de  la  caisse  des  poches, 
logettcs  ou  cellules  formant  autant  de  compartiments  dans  la  cavité  générale, 
('es  poches  présentent  un  intérêt  pathologi([ue  indiscutable,  car  elles  peuvent 
retenir  le  pus  et  favoriser  les  lésions  profondes  de  la  caisse. 

Replis  et  poches  de  la  muqueuse  de  la  caisse.  —  Ces  replis  ou  liuii- 
lets  muqueux  sont  quelquefois  incomplets,  représentés  par  de  simples  travées 
ou  ligaments.  On  les  rencontre  surtout  dans  la  parlie  supérieure  autour  des 
osselets  et  de  leurs  ligaments. 

Notons  d'ahord  que  la  caisse,  que  jusqu'à  présent  nous  avons  étudiée  en  hloc, 
se  compose  en  réalité  de  deux  portions. 

La  partie  inférieure  ou  ea/.s.se  prop remplit  dltr  forme  une  cavité  à  peu  près 
unique  qui  communique  en  avant  avec  la  trompe  d'Eustache. 

La  partie  supérieure  ou  ailitus  ad  antruui,  rercsfiU'^  epili/nipnntcus,  s^us-ca- 
vilé  ou  attique,  constitue  une  cavité  très  complexe  par  suite  de  la  présence  de 
nombreux  ligaments  et  replis  muqueux.  Elle  contient  la  plus  grande  partie  de 
l'enclume  et  du  marteau  :  seules  leurs  apophyses  descendantes  viennent  jusque 
dans  la  caisse.  L'attique  conununique  en  arrière  avec  l'antre  et  par  suite  avec 
les  cellules  mastoïdiennes  :  en  bas  il  se  continue  avec  la  caisse.  La  limite  entre 
les  deux  parties  est  formée  :  en  dehors,  par  le  contour  supérieur  de  la  mem- 
brane du  tj-mpan  et  les  ligaments,  pour  venir  s'insérer  sur  le  marteau  ;  en 
dedans,  par  le  bourrelet  du  canal  de  Fallope  et  l'insertion  des  ligaments  et 
replis  qui  continuent  le  tendon  du  tenseur. 

Cette  distinction  n'est  pas  seulement  anatomique,  mais  elle  présente  une 
importance  pathologique  considérable. 

Poche  supérieure.  —  Située  dans  la  cavité  sus-tympan ique,  elle  est  limitée  en 

[GUWÉ.] 


1312 


AITAREIL  AT  DITIF. 


dedans  par  un  repli  rnuqueux  qui  revêt  la  tête  du  marteau,  Tenclume  et  le 
ligament  supérieur  du  marteau;  en  dehors  par  la  paroi  osseuse;  en  bas  parles 
ligaments  qui   vont  du  col  du    marteau   à  la    marge  du  tvmpan.  Elle  a  son 

ouverture  dirigée  en 
haut  ;  son  fond  re- 
pose en  bas  sur  la 
paroi  supérieure  du 
conduit  auditif  et  un 
peu  aussi  sur  la 
membrane  llaccide. 
Schwalbe  divise 
cette  poche  en  deux 
compartiments  se- 
condaires, l'un  an- 
nexé au  marteau, 
l'autre  à  Tenclume. 
Cette  division  est 
quelquefois  réalisée, 
mais  le  plus  souvent 
les  deux  poches  com- 
muniquent très  lar- 
cyi.  goment. 


FiG.  843.  —  Paroi  externe  de  la  caisse.  Ligaments  du  marteau 
et  de  Tenclume. 


Poche  de  Prussak 
ou  poche  de  la  mem- 

A  et  B,  Les  doux. compartiments  de  la  poche  sus-lympanique.  —  K.  Li|;r.  sr.pé-    jjj-ane  flaccide  Im- 

ricur  du  marteau. —  D,  poche  postérieure  de  l'enclume.  —  E,  Branche  verticale 

de  l'enclume.  —  F,  Tendon  du  muscle  du  marteau.  —  G,  Aqueduc  de  Fallope.  médialeuient  en  des- 
sous de  la  |X)che  su- 
périeure, sur  le  pourtour  du  tympan  et  répondant  à  la  membrane  llaccide, 
«tn  trouve  une  pochette  très  petite  :  c'est  la  poche  de  Prussak.  Elle  est 
comprise  entre  le  ligament  externe  du  marteau  en  haut  et  la  courte  apo- 
physe en  bas,  la  membrane  flaccide  en  dehors  et  le  col  du  marteau  en 
dedans.  Séparée  en  avant  de  la  poche  antérieure  de  la  membrane  du  tympan, 
elle  communique  en  arrière  avec  la  poche  postérieure  par  un  orifice  de  com- 
munication dirigé  en  haut  et  en  arrière.  Cette  cavité  nest  pas  toujours  unique. 
Politzer  la  décrit  comme  formée  par  un  système  de  cavités  de  nombre  et  de 
grandeur  variables. 

Poches  de  la  membrane  du  tympan.  —  A  la  partie  la  plus  élevée  de  la  mem- 
brane du  tympan,  sur  sa  face  interne,  on  trouve  deux  replis  valvulaires  à  con- 
cavité inférieure  qui,  soulevant  la  muqueuse  de  la  caisse,  limitent,  avecla  por- 
tion supérieure  de  la  membrane,  deux  poches  ou  poches  tvmpaniques  de 
Troltsch.  L'antérieure,  fort  iietite,  représente  une  simple  fente;  la  postérieure*, 
plus  profonde,  vient  communiquer  en  avant  avec  la  poche  de  la  membram» 
llaccide  qui  pourrait  en  somme  être  considérée  comme  un  simple  prolonge- 
ment de  la  poche  postérieure.  Les  deux  poches  delà  membrane  du  tymjiansont 
largement  ouvertes  en  bas. 


Poche  postérieure  de  l'enclume.  —  Schwalbe  cleeril  encore  sous  ce  nom  un  cul- 


CAissr:  Di'  T^  \ii"\\. 


1313 


(Ic'-sac  inu<|U(Mix  (|ui  s'enfonce  enlri;  l;i    poche    posli-rieun;   tlu    Ivinp.in  et  le  pli 
nin(|iieii\  sonlevé  parla  courte  a|)op|iyse  de  rencliinie. 

Il  serai!  lacile  île  iiiiill  ipliei'  ces  poilus  en  liaplisant  loiis  l(\s  culs-de-sae  f|ne 
l'orme  la  nin(|nense 
enh'e  les  osselets, 
h's  tendons  et  les 
parois  de  la  caisse  : 
il  n"v  a  (|u'inconvé- 
nient  à  cela,  d'au- 
tant qne  les  variétés 
sont  nombreuses.  11 
suffit  de  signaler  les 
pi'irH'ipales  d'entre 
elles  ipii,  pai'  leur 
situation  ou  leurs 
dimensions,  présen- 
lent  quelque  intérêt 
en  |)a(liolof;ie. 

Parmi  lescloisons 
muqueuses  qui  oc- 


r 


Fio.  844  cl  84o.  —  Coupes  liaiisversalos  de   la  caisse  (Clialellier). 

FiG.  844.  —  Coupe  passant  par  le  tiers  moyen 

('.,  Cnviti'  siis-tyiiii)niiiriiir  divisée  en  2  poclies  A  et  B  par  le  li^'ameiil  >u|ié- 
liriir  ilii  iiiartcaii.  —  1',  l'miie  Je  Pru.ssak. 

FiG.  845.  —  Coupe  passant  par  le  tiers  postérieur. 
Cavité  sus-tympaiiique  divisée  en  2  poches  A  et  B.  —  PI'MT,  Poche  postérieure 


CUpent  la   J)artie  su-     de  la  membrane  du  lympan. 

périeure  de  la  cavité 

tympani([ue,  il  faut  encore  signaler  un  pli  muqueux  qui  descend  du  toit  sur  le 
tendon  du  tenseur  et  qui  existerait  32  fois  sur  40  chez  l'adulte  (Urbantseliitsch)  : 
c'est  le  ligament  suspenseur  du  tendon  du  muscle  interne  du  marteau  (Gellé). 


Structure.  —  Chez  l'adulte,  la  muqueuse  se  présente  comme  une  pellicule 
mince,  blanchâtre,  intimement  adhérente  au  périoste  et  cependant  assez  facile 
à  détacher  de  la  paroi  osseuse.  Leur  vascularisation  est  commune,  ce  qui  a 
fait  dire  à  TrOltsch  que  toute  inflammation  de  la  muqueuse  est  une  périostite. 

L'éjnl/iélium,  plat  dans  la  plus  grande  étendue  de  la  caisse,  devient  peu  à 
peu  cylindrique  et  se  garnit  de  cils  vibratiles 
aux  environs  de  l'embouchure  de  la  trompe. 
C'est  dans  cette  région  seulement  que  l'on 
rencontre  quelques  rares  glandulcs;  il  n'v  en 
a  point  dans  le  reste  de  la  muqueuse. 

La  muqueuse  revêt  toutes  les  parois  de  la 
caisse,  les  osselets  et  les  ligaments,  formant 
ainsi  un  certain  nombre  de  replis.  En  dcbors 
de  ces  replis,  Politzer  a  décrit  dans  la  caisse 
des  cordons  de  tissu  connectif  qui  présentent 
des  renflements  ovalaircs.  formés  de  couches 
concentriques.  Wendt,  Krause,  Kessel  con- 
sidèrent ces  corpuscules  comme  des  formations  de  tissu  conjonctif  :  on  les  ren- 
contre surtout  dans  la  partie  postéro-supérieure  de  la  caisse  et  dans  l'antre 
mastoïdien. 

Cbez  le  nouveau-né,  la   muqueuse  de  la  caisse  est  extrêmement  épaisse,  de 

l'OlRIER    ET    CHARPY.    —    V.  83 


FiG.  846.  —  Épitliélium  de  la  caiss 
du  tympan  (Kessel). 


[GUIDÉ.] 


1314 


APPAREIL  Al'DITIl' 


sorte  que  la  cavité  se  trouve  réduite  à  une  fente  capillaire.  Au  dire  de  tous  les 
auteurs,  la  caisse  du  nouveau-né  serait  remplie  d'une  gelée  de  tissu  muqueux  ; 
mais  nous  venons  de  voir  que  la  cavité  est  pour  ainsi  dire  virtuelle,  et  il  parait 
vraisemblable  que  ce  tissu  muqueux  n'est  autre  que  le  tissu  de  la  membrane 
(M.  Du  val). 

La  transformation  en  tissu  adulte  se  fait  par  transformation  du  tissu 
muqueux  embryonnaire  en  un  tissu  conjonctif  dense  :  la  cavité  tympanique 
auo-mente  ainsi  de  dimensions.  Mais  cela  n'a  rien  à  voir  avec  l'établissement 
de  la  respiration. 

On  a  beaucoup  écrit  sur  15  contenu  de  Toreille  cbez  le  fœtus  et  le  nouveau-né. 
Wendt  a  trouvé  dans  l'oreille  du  nouveau-né  du  méconium,  du  liquide  amnio- 
tique, des  mucosités  vaginales  :  on  n'admet  plus  aujourd'hui  en  médecine 
léo-ale  qu'il  soit  possible  d'établir,  d'après  le  contenu  de  l'oreille,  si  un  fœtus  a 
ou  non  respiré. 


AncLBL  mé/i~nu>y 


Vaisseaux  et  nerfs  de  la  caisse.  —  Les  artères  naissent  des  deux  raro- 
Ikles,  surtout  de  Vexterne. 

Celle-ci  donne  :  a)  Le  rameau  tympanique,  né  de  la  maxillaire  interne  qui 
pénètre  par  la  scissure  de  Glaser; 

b)  Vartère  stijlo-mastoïdienne ,  qui  donne  des  rameaux  à  la  membrane  du 
tympan  et  à  la  partie  postérieure  de  la  caisse. 

c)  Vartère  pharyngienne  inférieure,  qui  abandonne  quelques  ramuscules  à 

la  paroi  inférieure. 

(/)  La  méniïiyée 
moyenne,qui  donne 
des  rameaux  péné- 
trant par  la  suture 
pétro-squameuse  et 
se  répandant  dans 
la  partie  supérieure 
de  la  caisse. 

La  carotide  in- 
terne, au  niveau  de 
la  portion  verticale 
de  son  canal  osseux, 
donne  de  fins  ra- 
muscules à  la  muqueuse  qui  revêt  la  paroi  antérieure  de  la  caisse.  Vn  de  ces 
rameaux  passe  entre  les  deux  branches  de  l'étrier  pour  aller  s'anastomoser 
avec  les  autres  artères  de  la  caisse  :  c'est  Vartère  slapèdienne  ou  artère  de 
l'étrier. 

Toutes  ces  arlérioles  s'anastomosent  entre  elles  et  ['(trment  un  riche  réseau 
commun  à  la  muqueuse  et  au  périoste  et  même  sur  certains  points  à  la  paroi 
osseuse  (Sappey,  Politzer).  Ils  entrent  en  outre  en  relation  avec  ceux  du 
labyrinthe  à  travers  la  paroi  osseuse  qui  sé|)are  les  deux  parties.  Eniin. 
il  existe  de  nombreuses  communications  vasculaires  entre  la  dure-mère  et  la 
caisse. 

Les  veines  vont  au  plexus  pluirynyieu,   à   la  juyulaire   interne  et   à    la 


jrt  /thar-  <uc ; 


Y  m.  847. 


I/oroillo  moyenne  et  son  système  artériel 
«liez  le  nouveau-né. 


Ti;u\iri;  i)i;i  srvciii:,  1310 

i/i(''}iiii(j(''('   iiiuiioinc.   d'csl  siirloiil  par  cllf-s  (|iic  des  coiiiicmuhs  infinies  s'éta- 
Idisscnl  entre  la  caisse  et  la  diiic-mère. 

Lymphatiques.  -  Des  Irnirs  un  rspacrs  |\  nipli.il  i(|nes  analo^nes  ,'i  ceux  de 
la  iiieiiihrane  du  Iviiipaii  niit  été  vus  par  Kessel.  On  trouve  sous  la  niii(|nense 
iiit  certain  nombre  de  Ibrnialions  particulières,  (|ue  d'Assilod'  considèi'c  coniint' 
des  ganglions  Ivuipliaticpies  uiii  roscopiques. 

Nerfs.  —  Les  deux  niiiscles  niolenrs  des  osselets  reçoivent  leurs  lilels  dn 
trijumeau  pour  le  muscle  du  mai'leau,  du  Facial  pour  le  muscle  de  i'/lrier. 

Les  filets  sensilils  \iennenl  du  rameau  de  .lactdjsolin  et  d'un  liiel  du  pelil 
pélreux  siiperliclel. 

Des  lilets  svmpalliiques  naissent  du  plexus  qui  accouq)a^ne  la  carolide 
interne  dans  le  canal  cartdidien  et  pénèli'cnt  dans  la  caisse  par  des  Irons  perci'-s 
dans  la  paroi  aniérienre  de  celle-ci.  La  riMinion  de  hms  ces  lilels  nei\enx  rornic 
le   plexus  lvnq)ani(|ne  occn|)anl  les  sillons  ci'ensi's  sur  le  prdmonioiri'. 


(iiiAi'nnt:  m 
TROMPE   DEUSTACHE 


La  trompe  d'Eustache  est  nn  conduit  à  charpente  osléo-cartilafrincuse  (|ui 
va  d(>  la  partie  antérieure  de  la  caisse  à  la  paroi  externe  de  l'arrière-cavité  des 
fosses  nasales.  Ainsi  étendue  de  la  caisse  au  pharynx,  elle  permet  Taccès  de 
l'air  dans  la  caisse  :  c'est  le  tuyau  d'aération  ou  de  ventilation  de  la  caisse  : 
accessoirement',  elle  est  une  voie  d'(\xci'étion  j)our  les  mucosités  qui  prennent 
naissance  dans  la  caisse. 

L'importance  physiologique  de  la  trompe  est  considéiahle  ;  en  peiinellanl 
l'accès  de  l'air  dans  la  caisse,  elle  permet  à  la  pression  atmosphéri(jue  de 
s'égaliser  sur  les  deux  faces  de  la  membrane  du  tvrnpan,  condition  essentielle 
pour  le  fonctionnement  pai'fait  de  la  membrane.  Lors(]ne  la  lrom])e  \  ient  à 
être  obstruée',  l'état  moyen  de  tension  dn  lymj)an  est  changé  et  l'audition  est 
altérée. 

Direction.  —  Le  conduit  auditif  externe,  la  caisse  et  le  conduit  auditif 
interne  sont  sur  une  même  ligne  transversale  :  la  trompe,  se  détachant  de  la 
caisse  pour  se  porter  en  avant,  en  bas  et  en  dedans  vers  le  pharynx,  forme 
avec  le  conduit  auditif  externe  un  angle  très  obtus  de  35  à  40  degrés  et  avec 
le  conduit  auditif  interne  un  angle  aigu  ouvert  en  avant  et  en  dedans.  Son  axe 
fait  avec  l'horizontale  un  angle  de  30  à  40  degrés.  Prolongé  en  arrière,  il  irait 
couper  l'apophvse  masloïde  dans  sa  moitié  postérieure  et  supérieure. 

(liiez  l'enfant,  la  trompe,  moins  oblique  que  chez  l'adulte.  s(»  lapproche 
davantage  de  l'horizontale. 

Constitution.  —  La  Ironqie  est  d'abord  constitiuV  par  nn  conduit  osseux 

S:î. 


1316 


\l'!'\[U:il.  AlhlTll' 


silur  dans  laii^k'  renlraiil  que  l'oniiont  la  portion  jh-Iitiisc  el  la  porlicjii  ûtail- 
leusc  du  temporal,   c'est  la  portion   osseu)<e  ;  puis    un    cylindre   nienibrano- 
carlila^ineux  continue    ce  canal    osseux   ius(|n  au    pliaivnx.    c'est    la  portioi 
cnrtilnfjini'u^c. 

La  ironipe  u;iif  de  l.i  caisse  p;ir  un  <irifice  largement  évasé,  occupant 
pi'es(jiu'  toute  la  j)aroi  antérieure  de  la  caisse  (orifirr  lijmpanifjue).  ¥A\('  va 
s"al)ou(liei'  d'autre  part  dans  l'arrière-cavité  des  fosses  nasales  par  un  lar»«' 
orilice  (''j);ni(iiil  cl  pidi'niinenl  en  lurnie  de  pa\illon  {oiifii-e  plmryngien). 

La  louiiueur  de  la  tronii»'  serait  en  moyenne  de  35  millimètres  (Trrdtsch). 
un  peu  |)lus  pour  Sappev.  Hezold  et  Poirier,  de  35  à  4(1  millimètres,  dont  un 
tiers  en\ii'nii  |)(inr  la  |i()iti(in  osseuse  et  deux  tiers  i)onr  la  [)ortion  cartilatri- 
neuse.  Clie/.  l'eidanl.  la  poilion  osseuse  est  relativemeni  plus  huigue. 

Forme.  —  D'une  façon  ffénérale.  la  trompe  repiésente  nn  cundnil  aplati 
de  dedans  en  dehors,  à  parois 

acc(dées,    béant    à    ses     deux  ^^^'^^È^H^^-  Aniruim. 

bouts  ou  orifices.  Par  suite  de 
l'aplatissement  du  conduit, 
le  diamètre  vertical  l'emporte 
partout  SOI'  le  diamètre  trans- 
versal. Le  calibre  et  la  forme 
du  canal  tubaire  varient  d'ail- 
leurs (Ian<  les  différentes  ])or- 
lions   (In    conduit  :    le  calibi'e 

est    minininni    à    la    jonction 

,  .  ■  i'ic.  Sis.  —  Munie  lit'  la  Uoiiipc  vu  |.,ir  <a  fai'o  iiilori\('. 

des  |)ortions  osseuse  et  car- 
tilagineuse,  on    il  ne  mesure 

guère  plus  de  2  mlllinièlres  de  haut  sur  I  inillinièlre  de  large  :  et  encore  le 
plus  souvent  la  largeur  du  cunduif  tubaire  au  niveau  de  l'isthme  n'atteint  pa> 
1  millimètre.  A  l'orilice    tyinpanicjne  le  diauiètrt^  vertical   est   de  o  millimètres 

et  rhorizontal  de  2  ou 


:  nèpr.  rarot. 


£ir-C 


,SiU  (cas-ttjm/1 


orytymft 


..Aditus  ad  antrum 


|)lus  souvent  2). 
L'drilice  pharvngien 
mesure  S  à  11  milli- 
mètres de  haut  sur  5 
de  large. 

Donc  la  trom|te  qui 
commence  à  la  caisse 
j)ar  un  orifice  assez 
large.  \  a  en  se  rétrécis- 
sant jusqu'au  point  de 
jonction  des  portions 
osseuse  «'l  cartilagi- 
neuse; àpaitirde  ce  pu  in  t.  elle  s'élargit  el  s'évase  progressivement  jusqu'à  l'orifice 
pharyngien,  .\insi  la  trompe  peut  ('«tre  comparée  à  deux  cônes,  l'un  osseux  ou 
lympaui(pic.  l'aiilre  meiubrano-carlilagineux  ou  pharyngien,  réunis  par  leur 
sonnnel  lriiiii|ii('  :  le  point  de  jonction  des  deux   cùne>;  purle  le  nom  d'isthwi'. 


août  UncL.cLu.teaiseur 

Orî/' l'Jiarijn 
Fio.  84'.).  —  Moule  de  la  U(iin[)e  vu  par  sa  face  externe. 


TiKiMi'i':  iri:isTACiii;. 


1317 


ArCmÀn  m. 


I)'aj)n'"<  Tidiiscli,  l'islliiiic  luhairc  ost  moins  rtHriMîi  clicz  rciilaiit  (!{  inilli- 
riiMrcs  (Ir  liaul  sur  I  niilliiiiMrc  (h;  large;).  En  outre  Sichoiiiiianii  rciiiarqucï 
(|ii(!  le  ijlal'Miul  (le  la  liniii|)e  osseiiso  ne  IbrriKï  pas  orcliiiaircmont  une  gouttière 
t'iroilc^  DU  uni'  Icnlc,  mais  une  surface  plus  ou  moins  plane  dont  la  fornus 
correspond  au  plamlicr  du  canal  ilii  niiisclc  iln  marteau  sus-jacent  :  des 
coupes  transversales  |)rati(piées  à  ce  niveau  donnent  donc  à  la  lumière  de  la 
trompe  une  forme  triangulaire  à  base  supérieure. 

L'axe  de  la  trompe  n'est  pas  rectiligne,  c'est-à-din;  (|ue  l'axe  du  cône; 
|)liarvngien  ne  conlinue  pas  ert  ligne  directe  celui  du  cône  tympanique  :  ils 
forment  un  angle  très  obtus  ouvert  en  bas  et  en  avant  eit  dont  le  sommet, 
répond  à  l'isthme;  cette  courbure  n'intéresse  nullement  le  toit  de  la  trompe, 
mais  seulement  son  plancher.  Cette  très  légère  incurvation  n'est  pas  un 
obstacle  au  cathétérisme  complet  du  conduit  avec  des  sondes  ou  bougies  demi- 
rigides,  qui  s'accommodent  facilement  à  cette  déviation  fort  légère. 

En  outre  cet  axe  est  légèrement  tordu  sur  lui-môme,  si  bien  que  son  coté 
externe  tend  à  devenir  inférieur  et  son  coté  interne  supérieur. 

Portion  osseuse  de  la  trompe.  —  La  portion  osseuse  de  la  trom])e 
est  constituée  par  un  canal  osseux,  prolongement  effdé  de  la  cavité  tympa- 
ni(|ue  :  long  de  13  à 
Li  millimètres,  il  s'ac- 
cole en  haut  au  canal 
osseux  qui  loge  le 
muscle  du  marteau; 
eu  bas,  11  suit  la  scis- 
sure de  Glaser  ;  en 
avant,  il  répond  à 
l'épine  du  sphénoïde. 

Dans  sa  moitié  in- 
terne, la  trompe  os- 
seuse est  limitée  en 
haut  par  la  capsule 
osseuse  compacte  du 
limaçon ,      dont      la 

pointe  est  tournée  vers  la  région  de  l'ostlum  tympanicum;  plus  bas,  elle 
répond  en  arrière  à  l'angle  que  forment  les  portions  ascendante  et  horizon- 
tale du  canal  carotidien  :  une  très  mince  lamelle  osseuse,  toujours  transpa- 
rente, quelquefois  perforée,  sépare  l'artère  de  la  trompe  :  d'où  les  dangers 
du  cathétérisme  forcé. 

Le  conduit  osseux  se  termine  en  dedans  par  un  orifice  irrégulicr,  dont  hi 
pourtour  donne  insertion  à  la  portion  cartilagineuse. 

Portion  cartilagineuse.  —  L'extrémité  interne  du  conduit  osseux, 
obliquement  taillée  et  dentelée,  se  continue  directement  avec  la  charpente  car- 
tilagineuse. 

Cartilage  de  la  trompe.  —  Le  cartilage  de  la  trompe  se  présente  comme 
une  gouttière  à  concavité  inférieure,  dont  la  portion  ouverte  est  fermée  par 
du  tissu  fibreux  qui  la  transforme  en  un  véritable  canal. 

83.. 

[GUIBL.] 


Trom/ie  d/£tJLsK 
M  rvUr  ext    . 
Arimauc  LnX. . 


..  Oolfe Ju^iUaire 


E.^,CuN(ER 

FiG.  850.  —  Coupe  sagittale  de  la  trompe  (portion'osseuse). 


1318  APPAREIL  AUDITIF. 

Dans  son  ensemljle  il  représente  une  longue  laino  Iriaiigulairc,  dont  le 
sommet  se  fixe  au  canal  osseux  et  dont  la  base  libre  fait  saillie  sous  la  muqueuse 
du  pharynx.  Sa  hauteur  diminue  de  l'extrémité  pharyngienne  vers  l'isthme 
de  12  à  '.i  millimètres  en  même  temps  que  son  épaisseur  décroît  de 
7  à  2  millimètres.  Tandis  que  le  reste  du  cartilage  se  termine  sur  l'extrémité 
interne  de  la  trompe  osseuse,  le  crochet  cartilagineux  pourrait  s'y  prolonger 
sur  une  certaine  étendue  jusque  dans  la  caisse  (Zuckorkandl). 

La  gouttière  ainsi  formée  n'est  pas  régulière  :  en  dehors,  près  de  l'insertion 
osseuse,  les  deux  bords  descendent  à  peu  près  au 
même  niveau  :  il  n'en  est  plus  de  même  en  dedans. 
Le  bord  antérieur  est  raccourci  :  c'est  le  crochet  du 
cartilage  tubaire  sur  lequel  vient  s'insérer  le  pérista- 
phylin  externe  ;  il  descend  beaucoup  moins  bas  que 
le  bord  postérieur.  Ce  dernier,  plus  épais,  constitue 
une  lame  cartilagineuse  qui  occupe  presque  toute  la 
paroi  postérieure  de  la  trompe;  il  descend  jusqu'à 
la  paroi  inférieure  de  la  trompe  (ju'il  peut  même 
dépasser,  mais  souvent  aussi  il  ne  l'atteint  pas. 
FiG.Soi.  —  Coupes  tiansver-  Par  sa  convexité  ce  cartilage  est  solidement  fixé  à  la 
sales  du    caililage   de    la    jj^se  du  crâne. 

trompe  (Sclnvalbc).  :.         i      '       r      ■  .        «♦        i  ♦  .i      • 

Le  plus  ordinairement  cette  charpente  cartila^ri- 

1,    Près    ue    son    insertion.    —  *  ... 

•2  ei  3,  Dans  sa  portion  initiale.  —   neuse   est  formée  d'une  j)ièce  unique  dans   laquelh* 
4,  A  la  partie  moyenne.  -  5  An   j^^  fissures  occupécs  par  un  tissu  libro-cartilaginpux 

voisinage  du  pavillon.  —  A,  Bord  '  ^  ~ 

antérieur.  —  B,  Bord  postérieur.  permettent  l'ouverture  et  la  fermeture  de  la  gout- 
tière. La  j)lus  constante  de  ces  fissures  se  trouve  h 
la  jonction  du  crochet  et  de  la  lame  postérieure  :  c'est  la  charnière  de  cette 
gouttière  cartilagineuse. 

Au  lieu  d'incisures  superficielles,  on  peut  avoir  des  fentes  intéressant  toute 
l'épaisseur  du  cartilage,  si  bien  que  les  deux  pièces  sont  alors  séparées  et  la 
gouttière  est  formée  de  deux  pièces  reliées  par  du  tissu  conjonctif,  ce  qui  est 
normal  chez  de  nombreu.x  mammifères.  Souvent  on  voit  une  sorte  de  crochet 
postérieur,  qui  peut  aussi  se  présenter  sous  forme  d'une  pièce  isolée.  Il  est 
encore  très  fréquent  de  rencontrer  des  lamelles  cartilagineuses  qui  se  détachent 
de  la  face  externe  ou  convexe  du  cartilage  principal  pour  se  porter  dans 
diverses  directions. 

Le  cartilage  tubaire  est,  cho/  l'adulte,  formé  en  giande  partie  de  tiiu'o- 
cartilage;  aussi  est-il  élastique  comme  celui  du  pavillon  de  l'oreille,  mais  on  v 
rencontre  des  îlots  entiers  de  cartilage  hyalin,  et  c'est  ainsi  en  jiarliculier 
qu'est  constitué  tout  le  segment  supérieur  du  cartilage  tubaire,  même  à  un 
âge  avancé.  La  calcification  est  loin  d'être  rare.  Sur  les  coupes  on  voit  très 
facilement  à  l'icil  nu  les  coupes  de  canaux  i|ui  contiennent  des  vaisseaux 
volumincu.x. 

Lame  fibreuse.  —  Les  ihm.x  hiu-ds  de  la  goutlicre  sont  réunis  par  une 
lame  fibreuse,  qui  achève  le  conduit  tuliaire  dont  elle  forme  la  paroi  antérieure 
et  le  bord  inférieur.  Elle  s'épaissit  en  descendant  du  crochet  au  bord  inférieur 
du  carlilaiic  tubaire. 


TliOMT'l-:  D'EUSTACIIi:. 


1319 


[.a    face  cxlcrnc   atlliric  aii\   ortrancs  voisins  et  reçoit   rinsorlimi  du    péri- 
sluplivliii  cxlriiic. 

(ii'Acc  à  n'Ilc  roiislitiiliiiii.  la  [tni'liiiii  carrilaiziiiciisc  de  la  Iroinitc  est  siisccj)- 

lihlc  (le  s'ouvrir,  et  de  se  fermer 
|iar  ri-carlriiicut  de  sa  partie 
lihreiise. 


,..{pn,jl,.,,l,- 


:A 


hord'pns'i.  Rapports.    —     (.a    portion 

cartilagineuse  est  unie  à  la  base 
<iu  crànc  par  le  tissu  fibreux  qui 
leniplit  la  fissure  sphéno-pé- 
treuse.  La  face  antéro-exlerne 
entre  en  rai)port  d'abord  avec 
l'épine  du  splién(/ide;  elle  est 
croisée  par  l'artère  méningée 
moyenne,  passant  par  le  trou 
petit  rond,  et  le  nerf  maxillaire 
inférieur,  descendant  du  trou 
ovale  avec  le  ganglion  annexé 
(ganglion  otique);  puis  elle 
entre' en  rapport  avec  le  muscle 
ptérygoïdien  interne  dont  la 
sépare  un  plexus  veineux  :  elle 
répond  au  péristaphylin  externe 
qui  y  prend  insertion  et  plus  en 
dedans  au  bord  postérieur  de 
l'aile  interne  de  l'apopbvse  pté- 
rvgoïde  ;  ce  bord  présente  sou- 
vent une  large  échancrure  au  niveau  du  point  où  il  est  croisé  par  la  trompe. 

En  arrière,  elle  répond 
au    péristapbylin     interne  ' 

auquel  elle  donne  inser- 
tion, et  tout  cà  fait  en  de- 
dans, à  la  muqueuse  plia- 
ryngienne.  En  haut  son 
bord  supérieur  est  soudé 
au  tissu  fibreux  qui  rem- 
plit les  sutures  pétro-spbé- 
noïdale  et  pétro-basilaire  ; 
en  bas  son  bord  inférieur 
est  longé  par  le  pétro-sta- 
pbylin  :  il  répond  à  l'in- 
terstice des  deux  pérista- 
phvlins. 

Il  est  intéressant  de  pré- 
ciser ses  rapports  avec  les 
aponévroses  du  pbarynx.   En  réalité   ils  sont   très  simples.  Les  deux  pérista- 


ji.iwtii 


FiG.  832.  —  Rapports  du  caililaiic  de  la  trompe 
avec  le  squelette  du  crâne  (Schwalbe). 


.  .  itrC  caroL  titc 

^,Ci}it/tr  du  /ic^ist  . 


-..ylit  ccvocmt. 
.Cou/le  Jil  p.crc^t  <\rc 


FiG    S3.3.  —  Coupe  sag-ittale  de  la  trompe 
(Portion  cartilagineuse). 


[GUlBlL] 


1320 


APPAREIL  AUDITIF. 


phvlins  engainent  la  trompe  :  l'externe,  présalpingien,  est  sur  sa  fare  anlé- 
rieure;  l'interne,  rélrosalpingien,  est  sous  sa  lace  inférieure  et  le  croise  en 
arrière.  En  dedans  et  en  arrière,  le  péristaphylin  interne  est  entouré  par  une 
aponévrose  qui  vient  se  fixer  à  la  basedurràne  à  peuprèsdans  la  suture  pétro- 
l)asilaire;  en  avant  et  en  dehors  du  péristaphylin  existe  aussi  une  aponévrose 
([ui  vient  en  haut  s'insérer  sur  la  hase  du  crâne  au  niveau  de  la  suture  pétro- 
sphénoïdale.  Comme  ces  deux  aponévroses  se  soudent  en  arrière  du  hord  posté- 
l'ieur  des  péristaphylins,  il  en  résulte  que  muscles  et  trompe  se  trouvent 
compris  dans  une  môme  gaine  fibreuse.  En  outre,  entre  les  deux  péristaphy- 
lins chemine  une  lame  fibreuse  qui  complète  leur  gaine  et  vient  s'insérer  sur 
le  bord  inférieur  de  la  membrane  fibreuse  de  la  trompe. 

C'est  cette  lame,  étendue  de  la  trompe  au  crochet  ptérygoïdien  et  à  la  paroi 
latérale  du    pharynx,  qui  a   reçu   de  Trôltsch  le   nom   de  fascia  salpinyo- 


Mnnb.  lymp 
Carol.  int.  ■• 


-J 


"^ 


l'iancher 
caisse' 

Trompe 
l'aroi  'phar. 


Cell.  luh 


i_  Altiqm 


\erf  facial 


Cell.  mail. 


'^  £-eu.i, 


Foss.  liosenmûller  Wjuy.  int. 

Fio.  854.  —  Moule  par  corrosion  des  cavités  de  l'oreille  moyenne  (Siebenmann). 
Le  trait  de  Tattique  doit  être  prolongé  jusqu'au-dessus  de  la  membrane  du  tympan. 


pharyngien.  De  même  Weher-Liel  a  décrit  comme  fascia  indépendant  allant 
au  muscle  ptérygoïdien  interne,  la  lame  aponévrotique  qui  recouvre  la  face 
externe  du  péristaphylin  externe. 

La  lumière  du  conduit  lubaire  prend  dans  sa  portion  cartilagineuse  la  forme 
d'une  fente  linéaire,  les  j)arois  de  la  tromju',  toujours  fermée  à  l'état  de  repos, 
étant  ati  contact.  En  deux  points  du  conduit,  vers  rorillce  pharyngien  et 
près  de  la  portion  osseuse,  la  fente  linéaire  qui  répond  à  l'accolement  des 
])arois  tubaires  est  surmontée  d'un  petit  orifice  toujours  béant,  sorte  d'amorce 
pour  faciliter  l'ouverture  de  la  trompe  et  l'entrée  de  l'air,  quand  les  puissances 
musculaires  entrent  en  jeu  pour  dilater  le  conduit  tubaire.  Les  recherches 
de  Trôltsch  et  Politzer  ont  en  eiïet  montré  que  la  trompe  était  complète- 
ment fermée  dans  la  moitié  externe  de  sa  portion  cartilagineuse,  et  qu'il 
n'y  avait  pas  au-dessous  du  crochet  cartilagineux  de  la  trompe  le  petit 
espace  ou  conduit  toujours  libre  décrit  par  Hiidinger,  qui  mettrait  tou- 
jours en  libre  communication  la  ca\ité  Ivmpairuiue  et  la  cavité  pharyn- 
gienne. 


TiKiMi'i-;  Il  i;i 


Aciii;. 


1321 


Appareil  moteur  de  la  trompe.  —  Deux  muscles  principaux  .sont 
.uint'xrs  à  la  portion  nirnilirano-carlila^'-ineuse  de  la  (rompe  :  ils  ont  été  déjà 
('•ludic's  (voy.  Splanolinnlo^no,  p.  711). 

Le  péristapliylin  externe  s'insère  sur  le  tiers  supérieur  de  la  portion  meni- 
hraneuse  de  la  trompe  sur  uno  étendue  variable  suivant  les  sujets  :  parfois  elle 
s(>  fait  à  toute  la  hauteur  de  la  portion  memiu-aneuse.  Lorsqu'il  se  contracte, 
il  attire  en  has  et  en  avant  toute  la  portion  antérieure  ou  membraneuse  de 
la  Iromiic.  (lomme  ce  conduit  est  solidement  fixé  à  la  base  du  crâne  par  sa 
|)aroi  ojjposée,  la  paroi  antérieure  ainsi  attirée  se  sépare  de  la  paroi  postérieure 
et  la  trompe  s'ouvn^  lai'-^'-ement. 

Le  périslapbyliu  interne  s'attache  à  la  face  postérieure  du  cartilage  de  la 
trompe;  cette  insertion  est  peu  étendue,  mais  constante.  Son  corps  musculaire 
adhère  à  la  face  postérieure  du  cartilage  sous  le  bord  inférieur  duquel  il 
s'engage  au  niveau  de  l'orifice  pharyngien. 

Son  action  sur  la  trompe  est  plus  difficile  à  déterminer  :  on  s'accorde  cepen- 
dant à  dire  qu'il  rétrécit  l'orilice  |)baryngien  de  la  trompe  :  lorsque  la  con- 
traction grossit  le  corps  charnu  de  ce  muscle,  il  tend  à  soulever  le  bord  infé- 
rieur ou  plancher  de  la  trompe  dont  la  lumière  en  forme  de  fente  devient  plus 
courte  et  plus  large,  ce  qui  est  surtout  sensible  au  niveau  de  l'orifice  pharyn- 
gien dont  le  bord  inférieur  est  soulevé  et  tend  à  prendre  une  forme  en  fer  à 
cheval.  Mais  cette  modification  de  forme  est  bien  légère  :  le  pétro-staphylin 
est  avant  tout  un  élévateur  du  voile  qui  n'a  rien  à  faire  avec  la  trompe. 

Quelques  faisceaux  plus  ou  moins  nombreux  du  pharyngo-staphylin,  dont 
l'ensemble  constitue  le  muscle  salpingo-pharyngien,  viennent  s'attacber  sur  une 
certaine  longueur  à  l'extrémité  pharyngienne  du  cartilage  tubaire.  En  attirant 
en  arrière  l'extrémité  interne  légèrement  mobile  du  cartilage  tubaire,  il  tend 
à  ouvrir  l'orifice  pharyngien. 


Orifice  tympanique.  —  L'orifice  tympanique  répond  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  caisse.  Cet  orifice,  très 

•  ii-      , ,  1  Atlique 

évase,    mesure     o    millimètres   de  : 

haut  et  constitue  à  lui  seul  presque 
toute  la  paroi  antérieure  de  la 
caisse,  avec  le  plancher  de  laquelle 
il  se  trouve  presque  de  niveau.  Cet 
orifice  est  donc  à  bien  peu  près 
situé  à  la  partie  la  plus  déclive  de 
la  caisse,  et  il  suffit  d'une  très  lé- 
gère inclinaison  de  la  tète  en  avant 
pour  permettre  l'évacuation  totale 
du  contenu  de  la  caisse. 

L'évasement    de   cet   orifice   fait 
comprendre   d'autre   part   que    les 

sondes  introduites  dans  la  trompe  par  l'orifice  pharyngien  suivent  la  paroi 
supérieure  du  conduit  tubaire,  puis  la  voîite  de  la  caisse,  si  bien  que,  passant 
en  dedans  du  manche  du  marteau,  elles  se  rendent  directement  dans  les 
cellules  mastoïdiennes. 


Anneau  tymp. 

.  Trompe 


FiG.  8.J0.  —  Embouchure  de  la  trompe 
dans,  la    caisse    du    tympan    (Politzer). 


[GUIBÉ. 


1322 


APPAREIL  AUDITIF. 


Orifice  pharyngien.  —  Il  ap|»;irail  sur  la  paroi  latérale  de  larrière- 
cavité  des  fosses  nasales,  au-dessus  du  voile  du  palais,  en  arrière  du  cornet 
inférieur,  sous  la  forme  d'un  pavillon  évasé  (-t  proéminent  dont  le  ^rand  a.xe 
s'incline  obliqueuient  en  bas  et  en  arrière  parallèlement  au  voile  du  palais.  Le 
bord  postérieur  de  ce  pavillon  est  plus  proéminent  que  l'antérieur,  si  bien  que 
l'ouverture  ne  regarde  pas  direetement  en  dedans,  mais  en  dedans,  en  avant 
et  en  bas. 

Sa  forme  et  son  calibre  sont  très  variables  :  tantôt  il  est  elliptique  à  grand 
diamètre  vertical;  plus  souvent  il  se  présente  sous  la  forme  d'un  triangle 
équilatéral  à  base  inférieure,  à  angles  arrondis;  exceptionnellement  il  est  r-ir- 
culaire.  Dans  la  forme  commune,  triangulaire,  le  bord  inférieur  ou  base  du 
triangle  fait  saillie  vers  l'intérieur  de  l'orifice,  écartant  les  deux  autres  bords, 
qui  prennent  le  nom  de  lèvres  antérieure  et  postérieure.  La  saillie  du  bord 
intérieur  est  un  bourrelet  qui  répond  au  corps  du  muscle  i)éristapliylin 
interne  :  la  lèvre  postérieure,  très  saillante,  est  soulevée  par  le  cartilage  de  la 
trompe  en  un  bourrelet  saillant,  oblique  en  bas  et  en  arrière;  la  lèvre  anté- 
rieure, beaucoup  moins  marquée,  répond  à  la  paroi  membraneuse  de  la 
trompe  et  à  un  feuillet  celluleux  qui  descend  du  crocbet  de  la  trompe  vers  le 
voile  palatin. 

Tout  ce  contour  de  l'orifice  pbaryngien  fait  saillie  sur  le  plan  pbaryngien. 
surtout  dans  son  contour  postérieur  et  inférieur;  dans  la  moitié  antéro-infé- 

rieur  de  ce  contour,  il  ne  dépasse  pas 
le  niveau  des  parties  voisines,  ('es 
détails  sont  très  importants  au  point 
de  vue  du  cathétérisme  de  la  trompe. 

Des  lèvres  ou  pilir)-!<  de  l'orifice 
pbaryngien  descendent  sur  la  paroi 
latérale  du  pharynx  deux  replis  mu- 
queux.  Le  repli  postérieur  est  le  repli 
sa  I pin  go-pharyngien  (Zaufall);  con- 
stant et  toujours  très  prononcé,  on  le  dit 
formé  par  le  muscle  salplngo-pbaryngien  (Zaufall,  Merkel);  il  est  plus  exact  de 
dire  qu'il  résulte  du  soulèvement  de  la  muqueuse  par  la  saillie  très  marquée 
du  cartilage,  car  il  est  d'autant  plus  prononcé  que  le  cartilage  fait  une  saillie 
plus  forte  à  l'intérieur  du  pharynx  :  une  traînée  glandulaire  sous-muqueuse 
accentue  sa  saillie. 

Le  repli  antérieur  ou  pli  salpingo-palalin  (Tourtual)  est  beaucoup  moins 
marqué  :  le  plus  souvent  il  manque;  dans  quelques  cas  cependant,  il  se  pro- 
nonce davantage  et  pourrait  être  assez  marqué  pour  faire  un  obstacle 
sérieux  au  passage  de  la  sonde  et  rétrécir  n\ème  l'orifice  postérieur  des  fosses 
nasales.  Ce  pli  contient  un  ligament  qui  double  le  bord  iiostérieur  de  l'aile 
interne  de  l'apophyse  ptérygoïde. 

Les  deux  ])lis  muqutnix  qui  continuent  les  lèvres  de  l'orifice  tubaire  inter- 
ceptent avec  la  saillie  du  bord  inférieur  deux  sillons  :  l'un,  antérieur,  qui  se 
prolonge  vers  le  voile  (s.saljiiniin-palalin):  raulrc  postérieur.  (|ui  se  prolonge 
vers  le  voile  et  la  partie  latérale  du  pharynx  (s.  salpingo-jJta rgngirn).  V.vs 
sillons  sont  quelquefois   très  prononcés  (/uckerkanill.) 


'  Vu:.  856. —  Orifice  pharyngien  de  l;i  trompe 
Rapports  avec  la  cloison. 


TiîdMi'K  hi;usT\(;iii;. 


1323 


sont    rrlalivf'im'iit    considéraljlcs 


Au-dessus  (lororilicc  tiihaiic,  ciilic  Inicl  la  voùlcdu  [)liarviix,  on  Irouve  une 
lnss('ll(!  (/".  >ii(^-l iilxtirc).  V.w  arrière  du  |>li  |)()sl(''rieiii'  se  li'oiivc!  la  ftjusellc  de 
Hiisoniiii/ler.  \\n  avani  du  pli  aiih-neiir,  on  vitit  (|uel(|uerois  (;t  on  sent  lou- 
joui's  une  saillie  1res  a|»|»n''cialile  l'orrnée  par*  le  bord  [)oslérieur  di"  l'aile  interno 
de  ra|)()|)livse  |)lérvi;<Mde,  (|ui  peut  ('-tre  utilisée  pour  le  calliétérisuK!  de  la 
I  i'oni|)e. 

Les  dinieiisioMs  de  Torilice  pliarvn^'^ien 
son  ^raiid  diamètre  mesure  S  à  !)  niil- 
liniètres  en  nuîyenne,  le  petit  en 
eompte  4  à  5.  Lorsque  l'oi'ificc!  prend 
la  forme  d'un  trian^i^ie  arronili,  chacun 
des  cùlés  du  triangle  mesure  en 
moyenne  (S  millimètres.  Chez  le  nou- 
veau-né, cet  orifice  pharyngien  afTecte 
assez  souvent  la  ibrme  d'une  fente  ou 
d'un  orifice  elliptique  à  grand  dia- 
mètre de  4  millimètres  environ,  pa- 
rallèle à  celui  du  palais.  En  outre, 
chez  lui  le  bourrelet  tubaire  est  très 
peu  saillant,  le  tissu  lymphoïde  du 
plafond    et    des    parties   latérales   du 

pharynx  forme  un  volumineux  bourrelet  qui  aplanit  la  fossette  de  Kosen- 
mûller,  de  sorte  que  rorifice  pharyngien  ne  se  présente  que  sous  forme  d'une 
fente  difficile  à  trouver. 

La  situation  de  l'orifice  |)liaryngien  est  importante  à  dét(M-minei"  au  point  de 
vue  pratique.  Il  n'est  pas  suffisamment  exact  de  dire  que  l'orifice  pharyngien 
est  situé  à  une  distance  sensiblement  égale  de  l'apophyse  basilaire,  du  voile  du 
palais,  de  la  pai'oi  postérieure  du  pharynx  et  du  cornet  inférieur.  En  effet,  cet 
orifice  est  beaucoup  plus  rapproché  de  l'extrémité  postérieure  du  cornet  infé- 
rieur que  de  la  paroi  postérieure  du  pharynx  : 

La  distance  de  cet  orifice  au  cornet  est  en  moyenne  de  .    .    .        8  millimètres. 

—  —  au  voile  du  palais 9  — 

—  —  à  l'apophyse  basilaire il  — 

—  —  à  la  paroi  postérieure  du  pharynx   .14  — 


Fin.  8.j7.  —  Orifice  piiaryiifiieii  do  la  Inimpe. 
Hupports  avec  le  cornet  inii-rieur  et  le  voile 
(lu  palais. 


Le  centre 


de  l'orifice  est  toujours  placé  sur  une  ligne  prolongeant  en  arrière 

l'insertion  du  cornet  inférieur. 
a>rn  mot  ^^    résumé    on    peut   dire    que 

corn.int:  Torifice  pharyngien  de  la  trompe 
T.yotue iicuau  est  situé  à  un  petit  centimètre  en 
arrière  du  cornet  inférieur,  sur  le 
prolongement  de  la  ligne  d'inser- 
tion de  ce  cornet,  et  à  un  petit 
centimètre  au-dessus  du  voile  du 
palais. 

Chez    l'enfant    la    situation     est 


'  Orcf  pjuxryng. 


Ui'ilice  pharyn^iicn  de  la  tioinpe 
(nouveau-né). 


autre.  Lors  de  son  apparition,  l'ori- 


[GUIBÉ.] 


132^ 


APPAREIL  AUDITIF. 


fice  pharviifrien  est  situé  l)ien  au-dessous  de  la  ligne  palatine;  sur  le  nouveau- 
né,  il  est  situé  immédiatement  au-dessus  du  voile  du  palais  sur  une  ligne  con- 
tinuant en  arrière  la  voûte  palatine  :  il  remonte  peu  à  peu  avec  les  progrès 
de  l'âge,  et  n'atteint  sa  place  définitive  que  lorsque  le  développement  de  la  face 
est  achevé. 

La  distance  qui  sépare  cet  orifice  de  l'ouverture  des  narines  est  intéressant 

à  connaître  pour  le  cathétérisme. 


Epilhélinrn 


Couche 
ymphoidr  * 


*s^^^'-' 


Couche 
des  glandra  ^ 
muqueuse 


Péi'ichondrc  < 


Kostanecki  Ta  mesurée  jusqu'à  l'é- 
pine nasale  antérieure  :  elle  varie 
entre  3.3  et  73  millimètres.  Jusqu'au 
hord  postérieur  de  l'orifice  externe 
des  narines,  toujours  visible  pen- 
dant le  cathétérisme  de  la  trompe. 
•  ■Ile  est  en  moyenne  de  65  milli- 
mètres chez  la  femme,  de  70  milli- 
mètres chez  l'homme  (Poirier),  un 
peu  plus  longue  chez  les  progna- 
thes que  chez  les  orthognathes.  Le 
chiiîre  de  Hartmann  (75  milli- 
mètres en  moyenne)  est  trop  élevé. 


Muqueuse.  —  La  muqueuse 
i[iii  tapisse  la  trompe  se  continue 
en  dehors  avec  la  muqueuse  de  la 
caisse,  en  dedans  avec  la  muqueuse 
du  nasophar}'nx.  Elle  tapisse  la 
face  interne  du  squelette  osseux  et 
cartilagineux,  et  adhère  intime- 
mont  à  leur  périoste  ou  périchondre. 
La  muqueuse  diffère  dans  les 
deux  portions  de  la  trompe. 

Dans  la  portion  pharyngienne, 
la  muqueuse  est  épaisse  et  présente 
de  faibles  replis  longitudinaux  pres- 
que invisibles  à  l'œil  nu  sur  le 
cadavre  frais,  plus  abondants  à  la 
partie  inférieure  qu'au  niveau  du 
toit  de  la  trompe.  Il  est  très  exa- 
géré de  décrire  avec  Moos  et  l'r- 
bantschitsch  des  replis  développés 
au  point  de  constituer  une  valvule  dans  la  trompe. 

La  structure  de  la  muqueuse  est  identique  à  celle  du  nasopharynx  :  unt^ 

couche  d'épithélium    vibratile,  formé   par   des   cellules   très    hautes    surtout 

à  la  partie  inférieure,   et    dont    les    cils    se    meuvent    de  la    caisse    vers  le 

pharynx.  On  y  rencontre  en  outre  quelques  cellules  calioiformes. 

A  cette  muqueuse  sont  anne.xées  des  glandes  et  du  tissu  lymphoïde. 

Les  <//anWt's  sont  des  glandes  muqueuses,  acineuses  :  elles  sont  surlt)ut  déve- 


Fihro-carti 
lage 


ê 


'■'■•■^«M.ic^ 

FiG.  859.  —  Coupe  transversale  de  la  paroi  interne 
de  la  trompe  cartilagineuse  (Siebenmann). 


TiioMi'i'.  i>"i-:i-sT\(:iii:. 


1325 


loppiVs  sur  le  pl.iiirlicr  cl  sur  la  paioi  iiilriiir  île  la  Iroriipc;  elles  sniil  raïc^ 
sur  la  paroi  cxlrrue  el  >iir  le  loil.  Mlles  soiil  |iriirnii(l(''iiieiil  sidiées  dans  une 
sous  iiiii(|iieuse  lâche  cl  niènic  iii^cpic  dans  le  pcricliomlrc.  cl  leur  canal  excré- 
teur Iraverse  la  cimicIic  I\  niplioïde  pour  dcltonidn-r  dans  la  lroni|)e  ;  souvent  le 
tissu  Ivniphoïde  l'oi'inc  ini  amas  plus  dense  aiilour  de  leur  orilirc.  si  hirn  (|ue 
souNcnl  celui  Cl  e~-f  nidi(|iii''  |)ar  un  riilliciilc. 

Klles  disparaissent  dès  le  milieu  de  la  |)orli()ii  carlila^ineuse  sur  la  paroi 
externi' ;  sui'  le  j)lan(lier.  elles  se  ])rolongeiil  jusqu'il  risllmie  cl  disparai«enl 
hrusquemenl. 

Le  //.s,s«  h/Ni/ihoïdc  est  très  abondant  dans  la  trompe,  où  il  conslitue  une 
vérilahle  <-ouclie  :  il  se  continue  avec  c(dni  du  nasojdiarvnx  et  fait  ainsi  [)artie 
de  ce  vasie  cercle  lymplioïde  du  |diaryiix  (|n'a  décril  W'aldever.  (Ihc/.  le  jeune 
enfant,  son  abondance  est  telle  (|U*on  a  pu  le  décrii'e  sous  le  nom  iVn nnjtjihilc 
tllbdlrc  {{Wv\i.\v\\.  'reulleben);  (die/,  radulle.  il  s'atrophie. 

Dans  la  portion  Inhaire  ou  (l'ompe  osseuse,  la  mn(|iH'Use  s'amliicil  peu  à 
peu.  j)erdant  les  caractères  do  la  muqueuse  pharynfrée  jxiur  j)rendre  ceux  de 
la  nuKiueuse  tyinpani([ue.  Les  glandes  se  réduisent  à  de  simjiles  utricules 
siégeant  dans  de  petits  récessns  de  la  paroi  osseuse  (Siebenniann).  Le  tissu 
lynipboïde  disparait:  .seul  Miidinger  en  anrail  trouvé  au  foit  de  la  portion 
osseuse. 

A  la  mu(ineuse  tubaire  sont  annexées  des  cryptes  aériennes  tapissées  di' 
muqueuse,  les  cellules  t uba i res,  (in'i  n'ont 
guère  été  décrites  que  par  Mezold  et  Sie- 
benniann, au(|utd  nous  emprunterons  sa 
description.  Elles  sont  peu  (iéveloppées 
et  difliciles  à  trouver  :  absentes  chez  le 
nouveau-né,  elles  apparaissent  dans  le 
cours  des  six  premiers  mois.  Chez  l'adulte, 
elles  naissent  du  plancher,  de  la  paroi 
interne  et  de  l'angle  supéro-interne  de  la 
trompe. 

Les  cellules  tubaires  inférieures,  con- 
stantes,   ne   se   rencontrent  que    dans  le 

segment  tympaniqne;  elles  sont  petites,  le  plus  souvent  arrondies  ou  cvlin- 
driques,  et  cheminent  sous  la  trompe,  parallèlement  à  celle-ci. 

Les  cellules  tubaires  internes  sont  inconstantes  et  plus  variables. 

Les  cellules  tuhaires  supérieures  sont  généralement  en  nombre  unique; 
celle-ci  s'enfonce  entre  la  mince  paroi  osseuse  du  canal  carotidien  et  le  canal 
musculaire. 

Jamais  à  leur  terminaison  elles  ne  communiquent  l'ntre  elles  ou  avec 
d'autres  cellules  voisines.  Elles  sont  revêtues  d'un  épilhélium  cvlindrique  élevé 
et  contiennent  dans  leur  paroi  des  glandes  muqueuses  très  simples. 


Ci'lt.  lub.       Cetl.  Iiili. 


FiG.  860.  —  (leilules  (Je  la  tromj)p 
d"Eustaclie.  Pu'CQ  par  corrosion  (Sic- 
benin;nin). 


"Vaisseaux  et  nerfs.  —  Les  artères  viennent,  pour  la  trompe  cartilagi- 
neuse, de  la  phariinyienne  ascendante,  qui  monte  entre  les  deux  péristaphvlins 
pour  se  perdre  dans  la  trompe;  d'autres  rameaux  viennent  de  la  maxillaire 


\GUIBÉ.  1 


1326  ArrAIlKlL  MlilTIl". 

inlcrne  (vidienne,  palatine  fiuprrieiire);  de  lin--  ramiistiilcs.  vernis  de  la  caro- 
tide inlerne,  se  rendent  à  la  j)ortion  osseuse. 

Les  veines,  très  abondantes  dans  la  muqueuse  du  rinidiiil.  se  rendent  en 
majeure  partie  au  jiIp.xuh  veineux  ptérygoïdien. 

Les  lymphatiques,  continus  avec  ceux  de  la  caisse  en  drhors.  du  pliarvnx  en 
dedans,  se  l'ciidrul  aux  jianglions  situés  au  iii\<'aii  dr  la  liiliircation  i\v  la 
carotide. 

Les  nerfs  de  la  trompe  rinanent  du  L:aiiL:li(in  s|)lii''no-palatin  :  des  rameaux 
du  iiciT  ptéi'VTio-palatiii  donnent  au  j)avill<»n  une  sensibilité  très  vive,  l  ii  filet 
tubaire,  venu  du  j)]exus  fympani(|ue.  se  rend  dans  la  iMU(|ueusc  de  la  pnrlinu 
osseuse. 


CIIAPITHK  IV 

ANM^:\ES   PNEUMATIOIES  DE  L'OKEILLE   MOM.WE 


La  caisse  du  tympan  communique  avec  une  série  de  cavités  osseuses  creu- 
sées dans  les  os  qui  fornu'ut  st>s  parois  :  c'est  en  arrière,  dans  la  base  du  rocher 
et  dans  l'épaisseur  de  l'apophyse  mastcïde,  que  se  rencontrent  les  principales 
de  ces  cavités  osseuses.  Les  unes,  normales,  se  présentent  chez  tous  les  sujets, 
les  autres,  inconstantes,  ollrenl  un  développement  très  variable  suivant  l'âge 
et  le  sujet. 

Ces  annexes  sont  très  souvent  envahies  par  les  processus  morbides  de  la 
caisse,  et  leur  inllammation  constitue  une  complication  redoutable  en  raison 
de  leurs  connexions  vasculaires  et  de  leurs  rapports  de  Vdisinap-e  avec  les 
organes  voisins  :  sinus  veineux,  méninges,  encéphale;  l'ouverture  j)ar  trépa- 
nation de  ces  foyers  osseux  peut  seule  mettre  fin  à  des  accidents  qui,  aban- 
donnés à  eux-mêmes,  deviennent  rapidement  mortels.  Aussi  est-il  indispen- 
sable d'avoir  présente  à  l'esprit  l'anatomie  de  ces  annexes  lorsqu'on  veut 
pratiquer  leur  tré|)anation,  et,  suivant  que  l'opérateur  connaît  ou  ne  connait 
pas  dans  ses  moindres  détails  l'anatctmie  de  la  région,  cette  trépanation  e>t 
une  opération  efficace  l't  j)eu  dangereuse  ou  reste  une  intervention  incomplète 
et  parfois  mettant  la  vie  en  danger. 

Toutes  ces  anne.ves  sont  comjirises  sous  la  dénomination  générale  de  rrllulrs 
mastoïdiennes.  A  première  vue.  leur  dis|)osition  présente  une  grande  diver- 
sité :  elles  se  montrent  variables  dans  leur  disposition,  leur  lurme.  leur  déve- 
loppement, non  seulement  d'un  sujet  à  l'autre,  mais  enciu'e  dune  apopbv-^e  à 
l'autre  sur  le  même  sujet.  Cependant,  il  n'est  pas  exact  de  dire  t|u"elles 
échappent  à  loule  description  régulière;  si  le  déNcloppemenl  est  variable,  la 
disposition  présente  une  certaine  régularité  et.  gràc(>  ;i  de  nombreux  travaux, 
nous  sommes  en  mesure  de  décrire  la  tlisposition  lU'dinaire  des  cellules  pneu- 
matiques et  leui's  principales  variétés. 

Il    iMipoite   dès  l'abord.    |)iiiir   ne   ponil    s'égarer    (lau<    la    descn[>lion  de   ces 


ANNEXK8  PNEIM\TIijri:s   hi:  i;<)IU:il.I.I':  MOYENNE.  1327 

cavilrs  ot  des  types  divers  (|ii't'll('s  peuvent  anWtcr,  do  reconnaître  et  de  sépai'ci- 
netteniont  dans  l'enscnihlc  des  cavités  niasloïdicnnos  deux  ordres  ou  systèmes 
de  caxités  tivs  dinÏTciiU  :  \'\\\\  ('(instant,  pn'S([ue  inNarialdc  dans  sa  forme,  ses 
diniciisidiis.  sa  situation,  a  pour  (^entrc  et  partie  principal;  l'antre  dit  mastoï- 
dien; l'autre,  à  dcjveloppement  très  variable,  à  typ(;  midliple  comprend  les  cel- 
lules mastoïdiennes,  rocheuses  ou  squameuses. 

Antre  pétreux.  —  Tne  cavité  mastoïdienne  est  çonslanle,  c'est  Vnnlrf 
iinixloïdii'n,  (|u'il  est  mieux  d'appeler  iintrc  pétveux,  car  il  est  développé  dans 
la  |)(irlion  pétreuse 

,  ,  ,        .  An  Ire  nctrcux. 

(lu    iiiciier    et    n  a  ;  ' 

ri(Mi    à     voir   avec 

l'apoplivse       mas-  CeUul2s^^p.circitsc3 

toïde.    l/antre   jv-  |                ^■^s-^.\^.^'dllH\ 

Ireux    existe   chez  ;       ^x         '■t^'^'-^Jp^W.^r'' 

le  nouveau-né  avec  f~rT-~^--^'''^'^^^f''''''^^  y^^y0^                   ^ 

des    dimensions  V.                J— ^^^^C       .^^pj  l\   ^êi 

prescpie    enraies    à  V^^-^^^^  ^   0^^     -«^■^^JjK 

celles     qu'on     lui  tîBlLà^^y^^  '^dm^- 

voit  chez   l'adulte  ^^"^^^^^^l^S*      •^1  ~  T'§ k 

et    le    nouveau-né  ^^"^^^"îrx.y^'^'^^i^^!^^ .C3lLdes  nuxstoM 

n'a  pas  d'apophyse  Ex.CyER^ 
mastoïde. 

L'antre   pétreux         „     „,..        ,,  -.i  i   i     •  »    1 1-        i    i-        i 

_  r  Fifi.  8()1.  —  (-(lupe  sng-ittale  légèrement  oblique  de  1  apophyse 

est  la  continuation  masloïde,  de  l'antre  et  de  la  caisse. 

directe  de  la  cavité 

tympanique,  sur  la  paroi  postérieure  de  laquelle  il  débouche  par  Vadilus  cul. 

antrum.  Il  Continue   en   arrière  l'attique  dont  il  n'est  qu'un  prolongement 

dans  le  tissu  du  rocher. 

Quelques  auteurs  les  réunissent  môme  en  une  seule  cavité  surmontant  la 
caisse  et  se  prolongeant  dans  le  rocher.  Bezold  compare  cette  cavité  unique  à 
un  haricot  dont  le  hile  répond  à  la  marge  supérieure  du  tympan  et  dont  les 
deux  extrémités  s'avancent  en  avant  et  en  arrière  de  l'oreille  moyenne.  Cepen- 
dant l'indépendance  entre  l'attique  et  l'antre  pétreux  paraît  résulter  de  ce  fait 
qu'une  cloison  muqueuse  placée  au  niveau  de  l'aditus  établit  une  séparation 
parfois  complète  entre  les  deux  cavités  (Huschke,  Zoja,  ljrl)antschitsch.  Poi- 
rier). Sur  l'adulte,  cette  cloison  manque  souvent  :  elle  est  constante  chez  le 
nouveau-né;  toujours  très  mince  et  transparente,  elle  parait  témoigner  que 
les  deux  cavités  se  sont  développées  à  part. 

Forme  et  dimensions.  — •  Examiné  sur  des  moules,  l'antre  apparaît 
comme  une  cavité  réniforme  à  bord  concave,  tourné  en  bas,  à  grand  axe 
oblique  en  arrière  et  en  dehors,  et  dont  la  moitié  postérieure  est  plus  spacieuse 
que  l'antéi'ieure. 

Les  dimensions  varient  dans  des  limites  assez  étendues  (Bezold). 

Longueur 0  à  1.5  millimètres.        Moyenne 12.7 

Largeur a  ii  8.5  —  —      6,7 

Hauteur G  à  10  —  —      S,o 


[GUIBÉ.J 


1328  M'I'AIiFJL   MIUTIF. 

Situêltion.  —  Au  cours  du  développerncnt,  l'antre  subit  une  VL'ritable 
migration.  Si  lue.  avant  terme,  juste  au-dessus  de  la  voûte  d'entrée  du  conduit 
auditif  osseux,  le  centre  de  l'antre  est,  chez  le  nouveau-né,  au-dessus  et  un  jjeu 
en  arrière  de  ce  point.  Puis  il  se  déplace  peu  à  peu  en  bas  et  en  arrière. 
Vers  dix  ans,  il  est  sur  une  horizontale  menée  j)ar  l'épine  de  Henle  et  à  partir 
de  ce  moment,  il  ne  s'abaisse  plus,  mais  se  porte  directement  en  arrière  jus- 
qu'à une  distance  à  peu  près  fixe  de  7  millimètres  rpril  atteint  vers  l'adoles- 
cence (Broca). 

En  même  temps,  l'antre,  superficiel  chez  l'enfant,  devient  profond  chez 
l'adulte  :  cela  résulte  d'un  double  mécanisme.  11  y  a  d'abord  des  modifications 
résultant  de  l'élargissement  du  crâne  par  augmentation  de  volume  de  l'encé- 
phale, si  bien  que  des  portions  osseuses  qui  primitivement  entraient  beaucoup 
plus  dans  la  constilution  des  parois  latérales  que  dans  celle  de  la  base  du  crâne 
viennent  prendre  une  part  importante  dans  la  formation  de  cette  base 
(Millel).  Il  faut  aussi  tenir  compte  de  l'activité  osseuse  propre  du  tem|)ora].  [.'antre 
devient  plus  profond  parce  que,  dans  sa  paroi  externe,  il  y  a  depuis  la  nais- 
sance production  d'os  nouveau,  ce  qui  explique  aussi  comment,  au  milieu 
d'une  mastoïde  qui  se  pneumalise,  l'antre,  cavité  préformée,  (liminur  plulùl 
ou  n'augmente  pas  de  volume. 

Rapports.  —  Paroi  supérieure.  —  Très  mince  en  général,  (•cite  ])ar(M  est 
formée  par  le  legmoi  IjjhijhoiI,  commun  ])ar  conséquent  à  l'antre  et  à  l'at- 
tique.  Souvent  lorscjue  l'antre  est  très  dévelopj)é  et  haut  situé,  il  soulève  cette 
paroi  supérieure  en  une  saillie  qui  apparaît  sur  la  face  endocrànienne  du 
rocher,  ininiédialenient  en  dehors  de  la  saillie  formée  par  le  canal  demi-circu- 
laire supérieur. 

Dans  cetle  paroi  passe  la  suture  pétro-scjUdineusi^  légèrement  béante  chez 
l'enfant,  mais  fermée  solidement  chez  l'adulte.  Parfois  cette  paroi  est  perforée; 
dans  ce  cas,  l'extension  de  la  suppuration  de  l'anlre  aux  méninges  se  fait  avec 
la  plus  grande  facilité. 

Le  toit  de  l'antre  contribue  à  former  le  plancher  de  l'étage  moyen  du  crâne 
au  milieu  de  la  UT'  circonvolution  temporale,  mais  on  ne  peut  préciser 
ces  rapports,  à  cause  des  variations  d'inclinaison  du  rocher.  Notons  eu  outre 
cjue,  chez  l'enfant,  l'antre  est  externe  et  répond  à  l'angle  qui  sépare  les  circon- 
volutions de  la  face  externe  des  circonvolutions  de  la  face  inférieure;  chez 
l'adulte,  il  est  plus  profond  et  se  trouve  complètement  sous  la  face  inférieure  du 
cerveau. 

C'est  toujours  dans  cette  région  que  siègent  les  abcès  cérébraux  d'origne 
otique.  Aussi  la  meilleure  voie  pour  les  ouvrir  et  les  drainer  est-elle  la  voie 
attico-antrale  (jui  consiste,  après  évidenuMil  pélro-masIoïdicMi.  à  faire  sauter  la 
paroi  supérieure  de  l'antre  et  de  ralti(|ue,  ce  (jui  mène  ilirei'tement  sur  la 
dure-mère  au  point  malade. 

Paroi  antérieure.  —  (i'est  par  la  paroi  anlérieure  t|ii('  lanlic  r(>niinuni(|ue 
avec  l'attique.  I/aditus  ad  antrum  débduihe  toujours  à  la  partie  profon«le  de 
la  j)aroi  antérieure;  chez  le  nouveau-né,  il  débouche  à  la  |tarlie  movtMine  di' 
celte  paroi,  mais  à  mesure  (pic  l'anln'  (lescciul  da\antagc.  (•"i'>t  |ilns  haut  >iu' 
la  paroi  antéi-icun>  (pi'il  t'aul  clirichcr  l'aditiis. 


\\m:\i:-  I'\i;i  \i\iinr|.;s  ni';  Ldiiiiii.i:  .M(im;\m: 


132'.t 


Paroi  inférieure. 


Il.'ll'lll      lllll'I'ICII  II'     (l( 


le    I" 


Kr  >iir  II"  lissii  (li[»li)ï- 
(|iir      ilic/.     rciilaiil; 

clir/.     r.HlllIlc   et'  tissu 

est  onliiiain'iiinil 
rempIcKM'  pardc  iMirii- 
breusos  (•clliilcs  mas- 
toïdioiHics. 

Le  seul  rapport  in- 
lùressant  de  cette  pa- 
roi est  le  nerf  facial. 
C'est  au  niveau  du 
(•(ludc,  (|iii  srpai'e  sa 
deuxième  de  sa  troi- 
sième portion  ])é- 
treuse,   que    le   facial 

entre  eu  rapport  avec 
Sclifiii;i  (les  rapports  du  facial  avec  i'aiilic  pclroiix.     i'      ■  »       < 

,,,.'.    n.-  •      i  1  antre.     Ai)rfs    avoir 

(I)  aj)rc's  Poirier.)  ' 

cheininè  dans  sa 
deu.x'iènie  portion  sur  la  paroi  interne  de  la  caisse  à  l'union  de  la  caisse  propre- 
ment dite  et  de  l'attique,  le  facial  passe  sous  le  seuil  de  l'aditus  où  il  se  coude 
pour  devenirvertical  ; 
ce  coude  est  recouvert 
|)ar  une  lamelle,  os- 
st'use  parfois  très 
mince.  En  profon- 
deur ce  coude  est  en 
moyenne  à  1.3  milli- 
mètres de  l'épine  de 
Henle  (Noltenius).  Un 
plan  sagittal  passant 
par  ce  coude  coupe, 
eu  général,  la  partie 
interne  de  l'orifice  de 
l'antre;  mais  l'antre, 
étant  oblique  en  ar- 
rière et  en  deliors,  se 
trouve  situé  en  debors 
de  ce  plan  ;  il  est  donc- 
plus  superficiel  que  le 
facial.  Il  en  résulte 
que  l'on  peut  sans 
danger  enlever  toute 
la  paroi  externe  de 
l'aditus  et  de  l'antre, 

mais  toute  tentative  pour  élargir  la  brècbe  vers  le  plancher  aura  pour  consé- 
quence fatale  la  section  du  nerf  qui,  à  ce  niveau,  commence  son  trajet 
vertical. 


Liinar. 


iMii.  80:i 


SL-hému  (les  rapports  du  facial  avec  le  lalivriiillH 
et  l'antre  pétreu.x. 

Les  organes  inU'a-osseuxsont  supposés  vus  par  Iransjiareiice, 


l'UIUIER   ET    CIIAIU'V. 


84 

[GL'IUÉ.] 


1330 


\l'l'\l;i:iL  Al  lilTll 


Ccsl  ordinaireinnit  en  ce  jxiiiit  que  Ir  iicil'  est  lilr-si'-  dans  Irs  r-Nidciuciil-; 
pOtro-masloïdlens. 

Dans  sa  troisième  portion  verlicalo.  le  facial  est  profondément  log»''  dans  un 
hloc  de  tissu  fompart  qui,  sur  une  coupe  sagittale,  apparaît  interpo^sé  entre  la 
paroi  postérieure  de  la  caisse  et  les  cellules  mastoïdiennes.  Le  facial  descend 
(tbliquement  en  bas  et  en  dehors,  mais  étant  donnée  l'obliquité  en  sens  inverse 
delà  membrane  du  tvmpaii,  il  croise  le  plan  de  «elle-ri  ;  cet  entre-croisement, 
qui  }vpond  au  lirr>  inli  riiiir  de  la  membrane,  se  fait  à  la  moitié  du  trajet  de 
cette  troisième  prirlion  du  facial. 

Il  faut  donc  se  souvenir  (juou  ne  doit  jamais  ijilurvcnir  sur  Ja  moitié  infé- 
rieure de  la  paroi  postérieure  du  conduit  au  voisinage  immédiat  de  la  mem- 
brane du  iympan. 

Les  rapports  de  l'aiilre  axcc  le  Facial  sont  beauioujt  jiliis  lulnues  ibez 
radulie  ipie  clic/,  rciilaiil:  chez  celui-ci.  l'antre  se  trouve  ]»res(jue  entièrement 
au-dessus  du  facial  ;  chez  l'adulte,  l'antre  est  situé  l)ien  jdus  bas  derrière  le 
conduit  auditif  et  son  extrémité  inférieure  en  est  séparée  par  le  coude  du 
facial. 

Paroi  postérieure.  —  La  |iaroi  poslt'iieure  est  de  forme  irrégulière.  Dans  le 
jcuine  âge,  la  sépare  du  sinus  latéral  une  couche  de  tissu  diploïque,  parfois 
assez  mince  pour  qu'une  simple  lamelle  sépare  le  tronc  veineux  de  la  cavité 
antrale.  Plus  tard  s'y  creusent  des  cellules  mastoïdiennes,  et,  chez  l'adulte,  si 
l'apophvse  est  pneumatique,  les  cellules  postérieures  qui  vont  jusqu'à  la  paroi 
du  sinus  le  sépai'cnt  de  l'antre  sur  une  étendue  variable.  Pour  Stanculéanu. 
la  paroi  postérieure  de  l'antre  est  distante  de  7  à  8  millimètres  en  moyenne  de 
la  paroi  du  sinus  latéral  et.  même  dans  les  cas  où  la  gouttière  sigmoïde  est 
très  profonde,  il  \  a  loujoiirs  (witre  les  deu.x  au  moins  i  millimètres  de  tissu 
osseux. 

Paroi  externe.  —    La    paroi    exieriie.   géiiéi-aleiniMit    épaisse  et    compacte,  est 

constituée  par  celte  parlii- 
de  lécaille  qui  \ient  fornu-r 
le  tiers  antérieur  de  l'apo- 
phvse masloïde.  Liiez  le 
r  nouveau -né.    c'est    une    la- 

'  Anin.: peu-.-ji  mellc  écaillcuse  ipiil  suflil 
dabraser  d'un  coup  d(»  bis- 
touri pour  ouvrir  l'antre; 
son  épaisseur  varie  de  I  à 
'i  millimètres.  Ldiez  l'adulte 
elle  s'est  considérablement 
épaissie  :  on  trouve  l'antre 
à  une  profondeur  moyenne 
d(>  L">  à  2(1  millimètres. 
|)ouvant  aller  jusipi'ii  'S.\  et  27  milTunèlres  (Hnua).  'l'anlôt  ce  tissu  est  «'om- 
|>act.  scléreux  et  diflii-ile  à  >eclionner  au  ciseau.  tantiM  il  est  creusé  de 
nombreuses  cellules  aérieiim^s  d.nil  nue  plus  (lévelo|>pce  peut  être  prise  pour 
l'antre. 


AlLXi/g. 


l'ic.  SCi'i.     -  l."aiilri>  |i('lioii\  ilii  iiiMivo.ui-iic  (.-'■•  "'•I-'' 


\\M.\i;-  i'\i;i  \i  \ii(ii  i:-  i.r.  i;ni;i:ii.i,i:  momam; 


1331 


(!cllr  (i.ii'ni  cxicriu'  rsl  In  ihiim  rlnnii^îMcilf  |i;ir  rxctllcnir,  cir  cf^l  par 
clic  (111(111  \  a  ouvrir  l'aiilrc,  ImiI  |»icmicr  tic  Idiiic  iiilcrvciilinii  sur  la  inas- 
loùlc.  Dans  celle  (t|)crali(»ii,  il  cs|  ncccssairc  d'iiiic  |>arl  darriNcr  ii  trddvci' 
laiilrc  cl  daiilrc  |iarl.  <'ri  rmnraiil.  >]('  ne  léser  aucun  des  «^yanes  voisins,  de 
ne  pas  pénélrer  en  liaiil  dans  la  (a\il(''  crânienne,  de  ne  |»as  perforer  en 
arrière  le  sinus  laléral,  de  ne  j)as  scilionneron  bas  le  lacial.  Hien  n'est  plus 
lacile  (jue  d'éviter  ces  divers  (trganes  en  trépanant  en  hoiiiie  place. 

Clie/.  le  nouvoau-né,  l'antre  correspond  à  la  tache  spori<,MeusL'  cl,  ciMnnie  (die, 
est  sihié  au-dessus  et  en  arriére  (\\i  condiiil.  (Jiez  l'adulte,  de  qu(d(|ueiige  qu'il 
soit,  l'antre  est  toujours  situé  au-dessous  de  la  crête  sus-niastoïdi(iine,  au-dessus 
et  en   avant  de  la  suture  pélro-s(|uameuse  externe  (inasloido-scjuanieuse).  Si, 


Antre  /leircujo 
Rocher 


/'  fnM.stoiiù^nm 

Fie.  80.').  —  l/;uilrt'  [létroiix  chez  reiifant  do  2  ans  (er.  nul.) 


chez  lui,  on  veut  trépaner  correctement,  il  faudra  opérer  dans  une  région  don! 
les  limites  sont  bien  fixées.  C'est  im  carré  de  1  centimètre  de  coté  situé  à 
v)  millimètres  en  arrière  de  la  moitié  supérieure  du  conduit,  marquée  par 
l'épine  de  Ilenle,  affleurant  en  haut  la  crête  sus-mastoïdienne  et  dont  le  bord 
inférieur  est  à  I  centimètre  an-dessous  de  celle-ci.  Encore  est-il  prudent  pour 
éviter  le  sinus  de  ne  pas  inciser  l'os  eu  arrière  perpendiculairement  à  sa  sur- 
face, mais  obliquement.  Chez  l'enfant,  le  carré  sera  réduit  à  S  millimètres  de 
C(jtt;  et  placé  à  '.\  millimètres  seulement  du  bord  postérieur  du  conduit. 

Paroi  interne.  —  La  paroi  interne  de  l'antre,  ou  mieux  de  l'apophyse  mas- 
toïde,  ce  qui,  au  point  de  vue  chirurgical,  revient  au  même,  varie  suivant  le 
point  considéré  :  son  tiers  antérieur  e%i  pt'ti'ciix.  son  tiers  moyen  veineux,  son 
tiers  postérieur  cérébelleux. 

Dans  son  tiers  antérieur,  l'antre  est  en  rapport  avec  la  base  du  rocher 
creusée  de  petites  cellules  :  il  est  situé  un  peu  en  arrière  du  canal  demi-circu- 
laire horizontal. 

Dans  son  tiers  moyen,  l'antre  se  met  en  rapport  avec  le  sinus  laléral  au 
niveau  de  son  coude  ;  à  cause  de  son  importance  chirurgicale,  ce  rapport 
mérite  d'être  précisé.  Si  on  peut  trouver  le  sinus  laléral  occupant  le  tiers  anté- 

84. 
[GUIBÉ.] 


1332 


M'I'AhKII.    \UI>ITIF 


Ad.ad.aJitrw!i 
ArUrum.  '. 


.  ji^cU  fu'lrciuc 


-r\ 


Vu,.  SliCi.  —  ll,i]iiiiirls  (If  r.iiiliL-  iifliciix. 


rieur  (Tillaux)  ou  le  tiers  postérieur  (Kican])  de  l'ajiophyse  mastoïde,  e'est  le 
plus  souvent  au   tiers  moyen   cpTon  ^^.^^ 

le  trouve  (Poirier).  ■ 

Il  serait  intéressant  de  déterminer 
à  quelle  profondeur  est  situé  le  canal 
veineux,  quelle  épaisseur  d'os  il  faut 
traverser  pour  arriver  à  la  paroi  du 
sinus;  mais  les  ehilTres  sont  trop  va- 
riables suivant  le  volume  de  la  mas- 
loïde,  le  développement  des  cellules, 
la  situation  du  sinus.  On  ])eut  dire 
toutefois  que  le  sinus  est  d'autant 
plus  profond  (|u"on  se  raj)})roche  du 
sommet  de  raj^ipliyse,  car  il  se  di- 
rige obliquement  en  avant  et  en 
dedans  pour  atteindre  le  trou  dé- 
chiré postérieur;  dans  la  partie  su- 
périeure de  la  région,  il  répond  à 
la  suture  pariéto-mastoïdlenne  où  la 
paroi  osseuse  n'a  que  3  à  o  milli- 
mètres   d'éjiaisseur;    à   partir  de  ce 

point,  il  s'éloigne  j)rogressivement  de  la   surface   dont    il  est  distant    de   1  à 
3  centimètres  au  trou  déchiré  postérieur.  On  ne  peut  donc  donner  de  moyenne. 

Les  anomalies  de  situation  sont  très 
Mi-mbr.  u/inp.  uombreuses  :  la  gouttière  du  sinus  est 

""■-.,  plus  ou  moins  large,  son  coude  plus  ou 

nioins  é'ievé  et  jdus  tm  moinsantérieur. 
et  cela  d'un  sujet  à  l'autre,  ^t  même 
d'un  côté  à  l'autre  sur  le  même  sujet. 
Ordinairement  la  gouttière  est  plus 
profonde    à  droite  (ju'à  gauche. 

Lorsque  Ir  sinus  j^résente  sa  disposi- 
tion normale,  lanlre  lui  est  à  la  fois 
antérieur  et  superficiel,  et  le  sinus  ne 
ns<]ue  guère  délrc  allcint  <laU"-  la  Iré 
paualiun.  Mais  il  est  des  cas  où  la 
gouttière  du  sinus,  généralement  située 
à  11*  millimètres  euvimn  en  arrière  du 
eonduil  auditif  externe,  se  trouve  fout 
j>rès  de  ce  conduit  sur  une  loupe  hori- 
/onlalr:  clli'  pciil  même  être  reportée 
t'ii  avant,  être  pmcideiile  à  un  degré  tel 
qu'elle  soit  on  avant  de  lanlre.  Si  dans 
ces  ca<.  r.nilre  cesse  dètre  antérieur  au 
sinus,  du  moins  res(e-l-il  toujour> 
sur  un  plan  plus  >uperliciel  ijkc  lui. 
m    jioincon    dans    Tus    au     ni\rau    <lu   i|uadranl   tir    tré- 


lllll      lin 

liiti-rnl 


Vu..  SUT.  —  Dappoils   noiiiiaiix   du  sim 
liil.T.il  il  .le  r.iiilrr  il'cilil/er). 


et. 


'llioli 


annkm:s  I'm:im ATiniivs  hi;  i,(ii;i:ii.i,i,  \1()m;\.\i;. 


1333 


l'it;.  8G8. —  Rapports  de  raiilre  et  du  sinus 
laléral  en  cas  tic  procidencc  exagérco  de 
fo  dernier  (l^olitzer). 


|)aiialiiiii    lie    lanh'r,    «c    |iniin;iiM    ira    Imil    ilrnii    |iii|ii('r   le  sinus    an    lini   «It-ii 

Ircr  dans  le  nànc  on  a\aiil  de  lui: 
mais  aujiaravant  il  anra  Iravcisr  l'an- 
Irc;  j)ar  (•(»iist''(|n('n(,  ici  cncovi'  Vmi- 
verlnrc  de  l'anlrc  sera  itossihic  sans 
Irsion  dn  sinus  (|{n»ca). 

Toiildois,  il  y  a  dos  cas  on  ranlic 
0^1  icporlo  Ijoaiiconj)  pins  on  avant  et 
on  d(;dans,  ol  n'osl  j)lus  iiitorposô 
onlro  le  jKtinl  d(;  trépanation  ot  le 
siiuis  (liarbarin)  ((ig.  <S(i8). 

Pour  ôvitor  d'ouvrir  lo  sinus,  il  est 
donc  indispensable  de  ne  pas  trépaner 
à  l'aveuglotte  avec  un  instrument  per- 
forant, mais  d'opérer  au  grand  jour 
ol  d'y  voir,  Tœil  précédant  l'instru- 
ment. On  peut  ainsi  arriver  à  voir 
très  distinctement  la  paroi  du  sinus  ol 
à  l'éviter. 

Chez  reniant  on  bas  âge,  le  sinus 
même  très  procident  est  toujours  fort 
éloigné  de  l'antre  superficiel. 

Le  tiers  j)Ostérieur  de  la  face  interne 

(\v  l'apophyse  mastoïde  est  i^n  rap|)<irl    avec  le  cervelet   et   prend   une   part 

appréciable  à  la  constitution 

do    la    ])aroi   latérale  do   la 

fosse    cérébelleuse.    Réduite 

au  minimum  à  la  naissance 

([uand    la    face    postérieure 

du  rocher  semble  se  prolon- 
ger directement  jus<[u'à   la 

suture    occipito-mastoïdien- 

\\v.  une    surface  osseuse  se 

l'orme  peu  à   peu,  qui  fait 

partie   de  la   paroi  latérale 

de  la  fosse  cérébelleuse,  vé- 

)'itablc  écaille  mastoïdionno. 

r.oUe   région   correspond   à 

la  partie  a ntéro -externe  du 

cervelet,    et   rien  no  serait 

plus  facile   que  d'aller    par 

collo   voie  ouvrir  les  abcès 

de  cette  région,  les  plus  fré- 
quents dans  les  otites,  si  le 

sinus  latéral  ne  venait  bar- 
rer la  route.  Mais  ce  n'est 

|)as  là  un  obstacle    insurmontable.    Outre  que    dans   certains    cas   où    il  est 

84.. 
[GL'IBÊ. 


/bssc  sixJicnoUm/i 
tlrl./ncri.jTioy... 


. ..  J/iijfcir  d:  l'ctTLc- 


J'osse  aivbcl. 


Fk;.  SO'.i.  —  Happort  des  cellules  mastoïdiennes. 
Cette  cou|>e  passe  un  peu  plus  bas  quecelle  delà  fig.  SGO. 


1334 


\i'r.\i;i:ii.  Arr)iTiK. 


lliiNtiiilxjsi'.  rien  Ji'csl  jdiis  siiiiplc  (|iie  de  li-  rrs(''(]iicr  jimir  se  (Imiufr  <lii 
jour,  on  peut  lo\]jfiur.s  alleiiidre  le  cervelet  en  y)assanl  en  avant  ou  en  arriére 
(le  lui.  Dans  un  eas,  a])rrs  avoir  reconnu  le  sinus.  (\n  efrondre  en  avant  et  en 
dedans  de  lui  la  paroi  postéi'ieui'c  du  roclicr;  dans  l'autre  cas,  il  suffit  d'aifran- 
dir  en  arriére  l'orifice  de  tn-paiiatioii  vers  l'ccallle  inastoïdirnue  rt  au  besoin 
vers  Toccipilal. 

C.licz  renlaiil.  oi'i   TapupliYsc  niasloïdc  ii'Aistc  pas  encore,  le  cervelet  ne  pré 
sente  aucun  rapj)ort  avec  le  svsténie  aérien;  c'est  ce  qui  explique  la  rareté  cliez 
lui  des  coiuplicalioiis  cérébelleuses  au  cours  des  niastoïdites. 


Ca/vcLc/ni  cire. h. ^. 


Cellules  mastoïdiennes.  —  A  cùti''  de  l'antre  pétreux  dont  l'existence 

est  constante  el  la  position 

Autre  p^UiIUj:  1 

^  à  peu  près  fixe,  le  système 

*d  a.d  0,10-..  :-  des  annexes  pneumatiques 

de  l'oreille  niovenne  com- 
prend encore  des  cellules 
\  ariables  d'un  sujet  à  l'au- 
lii'  el  rayonnant  autour 
de  l'antre.  Ces  cellules  sont 
inconstantes  et  leur  déve- 
loppement montre  qu'elles 
ne  sont  que  des  annexes 
de  l'antre.  Chez  le  nou- 
veau-né, l'écaillé  et  le  ro- 
cher sont  formés  d'un  tissu 
spongieuxordiuaireet  n'of- 

freiil  ((ue  (les  Iraces  de  cellules  aérifères  :  l'apophyse  mastoïde  n'existe  pasenoore. 
Dans  le  cours  de  la  premièri'  année,  le  tissu  spongieux  commentée  à  être 

résorbé  et  quelques  cellules  aéi'ifères 


'y?\ 


CaU  nuietoùi 


FiG.  870.  —  L'apophyse  masloiile;  lypo  paeiuiialiipio 


apparaissent  dans  la  base  du  rocher, 
el  dans  celle  partie  de  l'écaillé  qui 
confine  à  la  cavité  tvmpanique.  Vers 
y\v\\\  ans.  l'apoplivse  (iiinuKMice  à  se 
dessiner  et  devient  aussi  lût  h»  sièi^c 
d'un  processus  de  résorption  qui  porte 
sur  le  tissu  spongieux  et  aboutit  à  la 
formation  de  cellules  mastoïdiennes, 
l'eu  à  peu,  rayonnant  de  l'antre  vers 
la  ])ériphérie,  elles  envahissent  la 
mastoïde,  lécaille,  le  rocher,  et  le 
tvpe  adulte  i^st  (léfinitiv(Muent  ((in- 
stitué. 

Si  on  \ient  à  prali([uer  une  section 
d'apophvse  niastoïde.  on  est  frap|)é 
de  l'aspect  dilTi'-rent  ((u'elle  présente 
sur  les  divers  sujets,  el,  suivant  l'as- 
pect  d(>   ces  sections,    on    a    |)u   déci'ire  divei 


Anirc  p^irciaxr 


F-lCi-xl 


Mivst.  sdJrsii^A 


I'k!.  STI.  —  Lapopliyso  mnslokle 
type  scli'ieux. 


livers  tvpes  d'apoplnscs   :    iip.  jnU'ii- 


ANM'XIIS  l'\i:i  M\T|(,)I  i;-  m:  l.n|;i:ii,|.|.;  mdvi-nm;. 


1 33.^ 


iii(ili(/t<t:<,  où  les  (clliilcs  |)iiiMiiiiali([ii('s  srml  In'-s  (l<'\  rldpjx-cs  ;  /ip.  srléiC/tScs, 
où  les  (('llulfs  iiiain|m'iit  |ircs(|ii('  nilirn-iiioiit,  tes  (Icniirrcs  pouvant  rire 
(''//iir)}(''c^  (|iiaii(l  l'apophyse  est  l'iinm-c  de  li-;>ii  cMiiiiiacl,  mi  i/iiilniiin(.'<  iiiiand 
on  a  alïaiic  à  dn  tissu  spon^.'-iciix. 

Znck<'i'kan(ll  a  «licn'lié  (|n(^ll(!  ('-lail  la  rn'(|mtirc  de  ces  divci's  Ivprs  (iiiil 
avait  ainsi  ('•tal)lis.  Sur  2.")()  tenii)oraii.\ ,  il  a  lioinr  le  Ivjx'  pnciinialiiiiir 
;50,S  pour  100,  le  typ»'  s»l(''r<>ux  20  pour  100  .•!  |(>  lypc  niixic  (aj».  en  parlic 
pncMunaticiue,  en  partie  sdércusc)  'i.'{.2  jioiii-  100.  liarharin,  sur  00  cas, 
arri\o  à  des  cliillVcs  analogues  :  type  pnciinialiquc  'M)  pour  100,  type  scléreux 
20, 0  pour  100,  type  mixte  43,3  pour  100.  Mais,  comme  le  fait  remarquer  ce 
dernier,  une  pareille  division  est  toute  factice,  car  il  existe  bien  rarenicnl 
d(>s  types  nels,  la  structure  de  l'apophyse  n'étant  pas  partout  identique  :  une 
apophyse  peut  être  scléreuse  en  un  point  et  présenter  ailleurs  un  group<'  C(d- 
lulaire  fort  développé.  Outre  ces  variations,  les  unes  sont  congénitales,  les 
autres  ac(|uises  (sclérose  progressive  de  l'ajviphyse  dans  les  suppuratimis  diid- 
niques  de  la  caisse). 

Disposées  comme  les  rayons  d'une  sphère  dont  le  centre  est  formé  |)ai' 
l'antre  mastoïdien,  les  cellules  ont  toujours  leur  ])Ius  grand  axe  sur  un  rayon 
de  cette  sphère,  leur  développement  se  faisant  toujours  du  centre  vers  la  péri- 
phérie (Schwart/e  et  Eysell).  Plus  les  cellules  sont  éloignées  de  leur  centre, 
l'antre,  plus  elles  atteignent  de  grandes  dimensions  :  les  cellules  terminales 
sont  heaucûup  plus  volumineuses  que  les  cellules  de  passage  ou  inlernu'- 
diaires. 

On  peut  diviser  les  cellules  mastoïdiennes  en  deux  groupes,  suivant  la  p.iilic 
osseuse  dans  laquelle 
elles  se  développent  : 
cellules  squameuses 
ou  écailleuses,  cel- 
lules pétreuscs.  Celte 
distinction  est  loin 
d'être  artificielle,  car 
ces  deux  groupes  son  t 
séparés  par  une  lame 
osseuse,  vestige  de 
la  séparation  primi- 
tive de  récaille  et  du 
rocher;  cette  lame 
{l.  de  Schwnrtze- 
Eysell)  est  compacte 
à  sa  partie  supérieure 
et  se  dissocie  à  sa 
partie  inférieure  en 
tissu  spongieux  :  c'est 

le  vestige  de  la  suture  pétro-squameuse  ;  elle  se  retrouve  même  chez 
l'adulte,  nuiis  chez  le  vieillard  elle  subit  ime  résorption  complète.  Cependant 
elle  ne  forme  pas  une  cloison  hermétique  entre  les  deux  groupes  de  cellules,  de 
nombreux  orifices  font  communiquer  les  deux  portions  de  la  mastoïde. 


d/rnjiw 


E\.C 


l'ic.  872.  —  Moule  ilo  la  caisse,  de  TaïUie  mastoïdien  cl  des 
cellules  mastoïdiennes  (liezold).  Cellules  mastoïdiennes  voliiini- 
neuses. 


[GUIBÉ.] 


1336 


\i'i'Ai:i:ii.  \ri)iTiF 


\d.n'l.n,U 


CcU.  masl 


Cellules  squameuses  ou  écailleuses.  —  Situées  dans  la  partie  antéro- 
supérieure  de  la  mastoïde,  c'est-à-dire  dans  <ette  jxjrlion  de  Treaille  qui  leriui- 
e;i  arrière  le  conduit  auditif  exterue,  elles  euviruniicnt  la  moitié  antérieure  de 
Tantre.  D'abord  horizontales,  elles  se  rapprochent  peu  à  peu  de  la  verticale  en 

descendant.  Ouelques-unes. 
au  contact  de  la  paroi  pos- 
térieure du  conduit  auditif 
externe,  forment  le  groupe 
des  cellulea  limitroplies  de 
ce  conduit.  En  dehors  de 
l'autre  se  trouve  souvent 
une  grosse  cellule  commu- 
niquant avec  lui  par  un 
orifice  étroit  {aditus  cxler- 
nu>^,  Lenoir)  et  qu'on  pour- 
rait prendre  facilement  pour 
^1,  l'antre  lui-même;  maisl'ori- 

lice  de  communication  n'est 
pas   en     haut    et    m    avant 
Trowiir    comme  le  serait  l'"dili(s  o<l 
(ni/>7o//,maisenbas(liroca). 
Ces  cellules  se  prolongent 
Cond.  ami.  c:ri.  parfois   au-dessus    du    con- 

Fi.;.  87;;.  -Muuie  de  la  caisse,  de  1-antrc  el  des  cellules  ^'^''^  auditif  externe  et  même 
iiiastoïdieiiiies  (Bezold).  (icllules  riiastoidienncs  peu  en  avant  dans  la  racine  de 
•'•■^■'^'^•'l"'^'"-  l'apophyse  zygomaliquejus- 

(|u"au-dessus  de  1  arlicula- 
Ikmi  l('Ni[»(ii'(j-in;L\illalrr.  V.n  arrit'i-e  elles  peuxeul  s'i'leiidi'e  le  long  de  la  créle 
sus-nuastoïdienne  et  même  la  dépasser  assez  notablement  en  haut. 

I^es  cellules  écailleuses  sont  généralement  plus  petites  (jue  les  cellules 
j)étreuses. 

Cellules  pétreuses.  —  Elles  oçcupenl  la  |Kulie  jiosléro-inlérieure  de 
l'apophyse  mastoïde.  c'esl-à-dire  la  j)arli('  iini  esl  lormée  aux  dépens  du 
rocher.  Elles  préseiilenl  un  dé\cl(ip{)ement  variable  sni\anl  les  -njci^.  mais 
toujours  elles  sont  plus  im[)ortantes  que  les  cellules  éc.iilleuses. 

I'"ii  a\aii(  elles  s"a\aiicenl  jus(|ii"aii  «anal  ibi  fai'ial. 

l'ji  arriére  elles  se  dii'igeul  vei's  le  sinus  latéral  au-devant  dtiqui'l  elle>  peu- 
Ncnl  s  étendre  :  habituellement  séparées  de  lui  par  une  lame  compacte  lanb'l 
épaisse,  tantôt  très  mince,  elles  [)eu\cnl  ilans  certains  cas  s'avancer  jusque 
derrière  h'  sinus  et  même  alteintlri'  l'occipital  en  enlourani  de  foules  parts  le 
canal  de  la  veine  émissaire  mastoïdienne.  Parfois  elles  passent  en  dedans  de 
l'antre  le  low^x  de  bi  face  postérieure  du  rocher. 

Il  en  est  aussi  (jui,  situées  en  dessus  et  en  dedans  de  la  rainure  digaslri([ue. 
longent  la  partie  inférieure  de  la  gouttière  sigmoïde  l'I  \onl  même  jusqu'au 
golfe  de  la  jugulaire. 

En   ba'<  e||r< -.  ('lendeiil  iii>(|n';i  la   poinle  de   la    ma^loïde  el  jiiM|u"au  goM'c  de 


WMAI,-    l'\i:i  M\IH,il  I.-    m.   I.M|;|,||.|  I,   MiiM-.Wl..  1337 

la  jii^iiiilain'.  Sous  le  iniiii  de  cclluli'^  iii'itiloiihi'nni'>i  i)iijj)j'i:iiii:iil  »/</'■>,  IJrocu 
isole  Mil  Ljroupc  <li'  tcllulcs  siliiécs  au-dessous  il'uue  li;^iie  liori/oulale  passant  à 
riiiiinii  (lu  lieis  supérieui'  cl  des  deux  tiers  iulV'iieui-.  du  .nuduil  ;iudilir 
exlenie.  Ces  etdiules  (ee///^/('.s  ijc  Iti  pi)inli.')  ne  soûl  (|Ue  des  auilcAes  des  eellulcs 
pélreiises  el  ne  uii''i'ilenl  point  d'en  èlre  dislraites.  Mais  elles  s(Mil  souvent  tivs 
dé\clop|)i''es  el  ne  soûl  ordiuaifeuien  I  recouv  elles  au  iiixcnu  i\i\  ^oiniiiel  el  de 
la  l'aee  inlerne  (rainure  di^aslriqne)  de  l'apophyse  niast(ȕde  tpie  pai-  une  niiiue 
eocpie  osseuse  :  d'où,  en  eas  d'enipvèine  de  ees  e(dlules.  la  IVéïiueule  [lerloralioii 
de  relie  laiiielle  et  le  ((iinplexiis  s\iiipt(iiiial ii|ue  (|iii  eara<li''rise  la  niastoïdite 
de  Me/.old. 

Structure.  —  Toute<  les  cellule^  aériennes  de  l'apopliyse  inasloïde,  y  eoni- 
|)ris  l'antre,  sont  revêtues  d'une  niinee  iiiii(|ueuse,  délicate  et  tiansparenle 
(|u"il  est  iinj)ossil)le  de  décoller  de  l'os  au(|uel  elle  ?crt  do  i)érioste.  (lelle 
iiiu([ueuse  est  rçcon\-erte  par  une  seule  coiielie  de  cellule^  l'pilliéliales  aplaties  et 
ne  contient  pas  de  lilandes. 

Si>  développant  par  lioui'soutlenieiit  pro^ressil'  de  l'anlre.  les  cellules  inas- 
loïdienncs  sont  loujoui-^  eu  (■oniinunication  avec  ce  dernier  id  |»ar  lui  avec 
l'oreille  movenne.  Le  canal  île  coininuuicalion  peut  être  plus  ou  moins  difticile 
à  mettre  eu  évidence,  mais  il  ne  saurait  jamais  y  avoir  indépendance  de  ces 
cellules.  Cela  se  remarque  nettement  sur  les  corrosions  d'apophyse  mastoïde 
de  Siebenmann.  Il  y  aura  eu  souvent  confusion  à  cet  égard  entre  des  cellules 
aériennes  et  des  cavités  du  tissu  spongieux  de  l'apophyse.  Cependant  il  est 
possible  que  secondairement,  à  la  suite  de  phénomènes  inllammaloires,  cer- 
taines cellules  s'isolent  du  reste  de  l'apophyse  par  sclérose. 

Les  artères  de  ces  cellules,  y  compris  l'antre,  viennent  de  la  méningée 
moyenne,  en  traversant  le  teQmert  ttjmpani,  ou  surtout  de  la  stylo-mastoï- 
dienne et  de  l'auriculaire  postérieure. 

Des  veines  les  unes,  traversant  le  luit  de  lanlre.  se  rendent  aux  veines 
méningées  moyennes  ou  au  sinus  pétro-squameux,  les  autres  vont  directement 
au  sinus  latéral  en  deux  groupes  :  l'un  supérieur,  l'autre  inférieur,  distants 
de  1  centimètre  et  se  jetant  dans  le  sinus  au  milieu  de  la  saillie  que  celui-ci 
fait  vers  la  partie  movenne  de  l'apophyse. 

On  comprend  combien  les  relations  intimes  de  la  circulalion  masloïdienne 
avec  les  sinus  de  la  dure-mère  facilitent  l'infection  de  ceux-ci  dans  les  suppu- 
rations mastoïdiennes. 


'tirini::. 


OREILLE    INTERNE 


par  André  CANNIEU 

Professeur  d'iniatijinie  ;i  l.i  l'.iciiilc  il''  iiii'tlri.iiie  .Ji?  Bordeaux. 


1"^'      l'Ait  1  II-:') 


l  1.  GENERALITES. 

L'oreille  externe  et  roreillc  moyenne  ne  sont  (\\\v  des  parties  accessoires  Je 
Fortianc  de  l'ouïe.  La  partie  essentielle  est  représentée  par  l'oreille  interne. 
Elle  apparaît  la  première  dans  le  développement  ontogéniqiic,  recueille  les 
vibrations    sonores   et  les    transmet  au   cerveau    par  l'intermédiaire  du  mil' 


Cfl n a l  sein i-poslcrien r 

\        Canal  semi-liovizoutal 

;      Can.  semi-sùpéricur 
1        ;  Ventibule 

,'    Ponèlve  ovale 


l.imaron 


l'en,  ronde 


(^ond.  nuit. 


A/jûpli 
iiiasl. 


Vio.  874.  —  Foiiue  el  siliialioii  «lu  laliyrinllu;  (oreille  interne)  dans  le  roclier. 

Temporal  droit. 


acoustique.  L'orcilii'  interu(>  est  située  dans  1(>  rocher,  en  dedans  et  un  peu  eu 
arrière  d(;  la  caisse  du  tympan  (lii;-.  S7i).  E.xlérieurenienl.  elle  se  eonl'oud  a\cf 
le  roclier  dont  elle  forme  la  partie  la  plus  dure. 

lue  descrii)li()U  elassicpie  de  j'iircille  iuierne,  |inur  èlre  coutplète  et  former 
un  tout  l)ien  lié,  doit  èlre  juécédée  d'un  exposé  rapide  de  (|uelques  données 
emI)ryoloi:i(jues. 

I.  .r,ii  iIMmJ  l'rliuli'  lie  luri'illi'  iiilerui'  en  ileiiv  ii:irlie>.  U.ins  la  première,  j'ai  l'Ioigné  .systénialiquemoiit  l.> 
dtlails  inutiles,  les  noms  d'auteurs,  les  mensurations.  Dans  la  seconde,  j'.ii  exposé  les  rcclierohes  les  plii- 
récenles  el  les  plus  importantes. 

Des  deux  parties  la  première  s'adresse  aux  éUidiants,  la  seconde  aux  analouiisles  de  profession. 

MM.  .\nd)lard.  Dague,  Gendre,  Gentes  et  Philip,  anciens  élèves  de  mon  lalioraloire,  m'ont  prèle  une  aide 
précieuse  dans  le  cours  de  ce  travail. 


(ii:\i:ii\i,iTi: 


133t) 


IJullir 


,  Cnvilf  du  xnr 
'v    '        (icniiKlifiiir 


A.  A  II  lie  |)i'Ti()(lr  reculer  d  u  iliA  el(  i|)|m'|i  leiil  de  Tel  rc,  l'nreil  le  ,i  |i|),irai  I  Mlli'liia- 
ll(|(l('llieil!  edlisiiliK'C  |);ir  Mlle  Vi'SHMlIr  l'iii  Hii'l  la  II-  |»l.ieee  >iir  les  (•ùl(''s  de  la 
moelle  allnii^ée.  en  |deiM  im'Suderine 
(fi;_^.  87'i).  Sur  sa  pallie  iiilenie  >e  \(iil  une 
sorle  lie  leiilleiiieiit.  I /(''j)illl(''lilim  esl 
emisliliK''.  en  ce  pciiiil,  pai'  une  on  pln- 
sieiirs  conciles  de  graiulos  cellules  c\  lin- 
drl(|nes.  tandis  (|iie  parldiil  ailleurs  il  esl 
iiKiins  éle\é. 

(lelle  |»arliculanl(''  e-|  impdilaiile  à 
relenir  :  ImiiI(<s  les  porliniis  de  Idreille 
inlerne.  (|ne  ihuis  passerons  plus  lard  en 
revue,  |)résenleront  ces  dispositions.  Nous 

IroKi'Crnnx    parhixl.    (mi    elTet.    des  >i(iil-      1"h:.  st:;.  —  IJnliryoio'iic  du   sac  aiidiiir 
//('S  inlrrues,    bien  dislincles  du  reste  rie 


l:nndi;  di'  rnlliili' 
'  /lithrlinlp  ■/liiix 


(Schéma). 


I  •  Ml"  '  I  I       1  1        1  I. a  véhicule  priinilive.  plonf-'ôc  dans  le   nu-so- 

la  paroi,  saillies  ou  se  rendiMiil    |iliis   lard      ,i,.,Tnn,  n'est  i  "      ^ 


les  lilels  ner\eii\  de  randilH'. 


,  pas  encore  séparée  du  Teuillct  eclo- 
ilprmM|ue.  La  vésicule  présente  à  sn  partie  interne 
lo  rendement  ncuro-épilhélial. 

B.  Dévelopiieiiicnt   du    sac   endohjm- 
phaiiqur^  des  canaux  semi-circulaires  et  du  limaron  (fig.  STlij.  —  Dans  la 
suite  du  développement  rinq  bourgeons  creux  se  développent  aux  dépens  des 
parois  épithéliales. 

L'un  est  situé  à  la  partie  interne:  il    formera  le  canal  cndolyniphatique. 


Cn»al  cl  .<«<• 
cndnhjmpli.- 


Dnnde  fpithil. 
rpaissie  Umu 
l'rnQmentcc). 


Cav.  lim.  non _ 
enroulée 


Lim.  enroulé 


Can.  scmi 
--'''/^       circiil. 


\  ,  .     /"'  . ...Cav.  sacc.-ntncul.  pfim. 

i  ^  Labyrinthe  épilhéUal 

\     _^  Tissu  mésod.  prc-épilh. 

J  Zone  moyenne,  tissu 

y     "  mésodermique 

1 Tissu  mésod.  pré-osseux 

r~  (plus  tard  périoste) 

_  Tissu  mésod.  devenant 

labyrinthe  osseu.v 


Fie.  STC.  —  (Très  sciiénialiqiic). 

1.0  limaçon,  les  canaux  semi-circulain'7;,  lo  canal  ondolyn)pliatit|iio  se  sont  développés.  Lulrioiilo  ot  le  siccnle 
no  sont  pas  encore  différenciés  Tun  de  raiilre.  La  bande  ncuro-épithéliale  n"est  pas  encore  fragmentée.  Le  méso- 
(lorme  entourant  le  labyrinthe  épithélial  est  séparé  par  des  traits  indiqii.-int  I0-;  7,inos  qui  se  développent  chacune 
in  un  organe  spécial  de  loreillc  inlerne. 

dont    rextivinité    se    renllera.    Ce    renflement    constituera    le    ^ar    cndoh/m- 
p/ialifjue. 

La  paroi  postériour(\   par  le  niéine  processus,  donnera  naissance  au.x  Ij'ois 


[CAX.MEl.] 


1340 


OREiLi.i;  i\ti:iîm:. 


canaux  semi-circulaires.  La  partie  iaférieun;  de  la  vésicule  acoustique  pro- 
duit le  cinquième  bourgeon,  qui,  faute  d'espace,  ne  tarde  pas  à  s'enrouler  sur 
lui-même  pour  constituer  Ic^  limaçon  ou  cochlée.  Toutefois  la  partie  pro.xi- 
iiiale,  la  plus  rapprocluk-  de  la  vésicule  primitive  (fi*,'.  876),  ne  décrit  pas  de 
spirales  et  permet  en  conséquence  de  diviser  le  limaçon  en  deux  portions,  l'une 
vi'ctUlgne,  Vautre  enroulée.  La  cavité  de  cet  organe  a  reçu  le  nom  de  canal 
(■(ic/iléaire. 

Cj.  Drucloppemenl  de  rulric/dt'.  ilu  saccule  et  des  deur  hranche->  du  sac 

Canal  soiii-civculaive 


Tache  ac. 
Dr.  siij).  eau.  endol.      \ 


Lab.  (inaiiu 


Crète  acoustique 


Sac  cndnl.  et 
nqueduc  du  _j 
vcslit/nlc 


JJsj).  pcril.   _. 

B- 

Canal  de  )-cH)iion 
Rampe  vcsliUulaiii 

Tissa  co)ij.  prê-épithél 

Couche  épilhétiali 
(endolhùiium) 


Crête  acoustique 

/  Kspace  périhjmjjhatique 

f.abtjr.  osseux 


^^t'^'''^'' — A' 

Périoste 
"  Ksp.  jjérilymphatique 
Tissu  conj.  pré-épithil. 
Pli  sép.  iutric.  du  sacc. 
fonflvenl   pêi-Hymphal. 
-  -  --  t'trier  et  fenêtre  ovale. 

l  de-sac  tintaçon 
fenêtre  ronde 

B' 

l'artie  non  enroulée 


Ai/ueduc  du  limaçon 
(irijane  de  Corti 
Hampe  tympaniquc 

■---  Périoste 


Fid.  877.  —  (Très  schéaiatique). 

L'iilriculi'  et  le  -..icriile  se  sont  séparés  l'dii  de  l'aulrc  ;  la  bande  neuru-épiihéliale  sVst  fragmentée .  Le  limaçon 
s't'.-.t  séparé  du  sacciiU'.  Le  niésodei'me  s"(>st  transformé  en  tissu  conjnnctif  pi'é-épitliélial,  on  périoste,  en  espaces 
pénlynipliatii|ues,  en  tissu  osseux  (labyrintlie  osseux).  Les  organes  mombraneuv  compris  enlro  les  deux  lignes 
A.\'  et  BB'  sont  renfermés  dans  une  seule  et  même  enveloppe  osseuse  :  le  veslibulr. 


ei^doli/inp/ialiijue.  —  Ces  organes  se  (léveK)ppent  en  même  temps,  grâce  à  un 
pli  ([uOn  voit  apparaître  sur  la  paroi  e.vteriie  de  la  vésicule  primilivc 

Tout  d'abord  la  vésicule  centrale  est  séparée  en  deu.K  autres  plus  petites  par  la 
ju-oduction  de  ce  repli  (fig.  877).  Celui-ci.  eu  s'exagéraul  dan^  la  même  direc- 
tion, c'est-à-dire  de  debors  en  dedans,  atteint  la  partie  iulti  ne  du  canal  endo- 
lyinpbatique  et  le  partage  en  deux  petits  conduits.  (|ui  restent  eu  rapport 
cbacun  avec  l'une  des  petites  vésicules  dont  nous  venons  tle  parler  (lig.  877). 

Le  produit  de  la  division  de  la  vésicule  primitive  est  le  saccule  cl  rutiiculc. 
I/utricule  est  situé  en  arriére  et  eu  bauf,  par  rapport  au  sactule  j)lacéeu  a\  aul 
et  en  bas.  Le  premier  reçoit  les  canaux  seuii-circiilaires,  le  st>cond  est  eu  raji- 
j)ort  avec  le  limaçon  (lig.  877).  Tous  duu.\  enliu  communitiucul  ensemble,  au 


(ii;M,i;  \i.ni:s.  1341 

liinxt'ii     (les    ili'iiN     hi'iiiiclirs.    m  hixcIIi'Iimii  I    111111110.    ilii     >,ir  niili  il  \  m  |)li''i  I  i(|iir 

(li-.  ST7). 

nil.nil  ;iii  liiii.hoii .  il  iir  l.inic  |i.i-  ii  se  liillV'n'iicicr  du  s;ii;ciilr.  Toiilcldis  il 
lui  rcsic  uni  par  uu  priil  raniil.  a|i|>('ir'  /'■  rniinl  tic  rriniinii  {('ftiinli>i  miiiifiix, 
ctDial  ilr  llt'it^i'ii  (li^-.  S7T). 

Les  «lilTriviilcs  parlit's  i|U('  uni:-,  xenous  ilc  iiouiuirr  smil  sini|(l<'Miriil con- 
slilui'cs  par  la  iduclic  cpil  ln'lialr  Leur  ruscuililc  a  reçu  li'  umu  de  l"hi/iintlir 
r  liilhrl  ml . 

I).  FdiJiintimi  (le>>  l'ic/ics,  (les  crèlcsi  fudilires  d  de  lorf/anc  de  Cnrl'i. — 
PcndanI  les  dinV-rcntcs  phases  de  celle  évoliilion,  les  parties  épaissies  du  sac 
|»i'iuiilir  (■■|)illiélial.  <|ue  nous  savons  être  siliK-cs  sur  la  paroi  iulcrnc  (fi;j.  XTCi). 
se  sont  (lévelopp«''es  et  sont  le  siè;^e  de  c<'rlaius  |diénoiuènes  parliciiliers. 

D'abord  elles  suiv(Mit  lévolulion  de  la  vésicule  pi'inullvt^;  elles  ^raiidissent 
els'élendent  coniuie  une  loniiiie  !)ande  épiUiéliale  sui'  lous  les  organes  nouvel- 
lement lorniés;  (dies  constituent  une  longue  paj)ille  faisant  saillie  dans  leur 
intérieur.  Le  sac  eiid(dyinpliati(|ue  simiI  en  est  dépourvu  (fig.  87('»). 

(Juand  les  dilTérentes  portions  du  labyrinthe  .se  sont  dilTérenciées,  celle 
jiapille  se  sefiuiente  en  autant  de  fragments  correspondants. 

Celui  (jui  a|)partient  à  l'utricule  et  celui  du  saccule  prennent  le  nom  de 
laclieti.  acousli(/ue^.  Ceux  qui  appartiennent  aux  canaux  semi-circulaires  s'ap- 
pellent /es  crêtes  acoustiques,  et  celui  qu'on  rencontn^  dans  le  limaçon  consti- 
tue Vovgane  de  Corti  ou  papille  spirale  (fig.  877). 

Les  filets  du  nei-f  auditif  ne  lardent  pas  à  se  rendre  à  ces  renllemenls  épi- 
Ibéliaux. 

E.  FoeiH'/tiiHi  du  Inhijrhitlie  osseu.r  el  des  espace-^  péri-li/iii/di'ili(p/r>i.  — 
U  nous  reste  à  parler  du  développement  de  la  zone  niésodermique.  (jui  a\oi- 
sine  le  labyrinthe  épilbélial. 

Lelabvrintbe  t'-pilliélial  (>st  plongé  dans  le  mésoderiue  (lig.  S7."i  el  S7r(j.  Hicntôt 
cette  zone  mésodermi(|ue  subit  une  évolution  différente,  selon  qu'on  considère 
ce  tissu  en  un  poini  éloigné  ou  rapproché  du  labvrinlhe  épilbélial. 

La  portion  éloignée  ne  tarde  pas  à  former,  à  distance,  une  enveloppe  carti- 
lagineuse qui  subit  bientôt  la  transformation  osseuse  (Labyrinthe  osseu.r).  Ce 
dernier  n'est  pas  directement  appliqué  contre  le  labyrinthe  épithélial.  Il  existe 
une  certaine  quantité  lie  tissu  mésodermique  entre  ces  deux  organes  (fig.  87(> 
et  877). 

Otte  partie  intermédiaire,  qui  ne  s'est  pas  transformée  en  os,  peut  être 
divisée  en  trois  portions.  Une  portion  juxta-osseuse,  une  portion  juxta-épithé- 
liale  et  une  portion  comprise  entre  les  deux  autres.  La  première  et  la  seconde 
se  densifîent,  prennent  la  structure  fibrillaire  du  tissu  conjonctif.  Celle  qui  est 
appliquée  contre  le  labyrinthe  osseux  en  devient  le  périoste,  celle  qui  est  juxta- 
épithéliale  contribue  à  former  la  paroi  du  labyrinthe  épithélial. 

Quant  à  la  portion  moyenne,  on  la  voit  se  creuser  de  cavités,  de  lacunes  qui 
grandissent  de  plus  en  plus.  Elles  forment  bientôt  des  espaces  parcourus  par 
des  travées  conjonctives,  appelés  espaces  périlyit/jj/tatif/ues,  remplis  par  un 
liquide  nommé  périh/mphc.  L'intérieur  du  labyrinthe  épithélial  est  également 
Occupé  par  un  li([uide.  qui  est  désigné  sous  le  nom  àendobjurpln'. 

CAXMt:U.] 


i3ki  r»i!Kii.LK  intkbm:. 

Autour  (lu  lima(;on,  toutdois,  les  espaces  périlyiujtlialiqiies  sont  parcourus 
par  (les  Iractus  conjonctil's  pendant  les  premiers  stades  ernljryounaire.s  seule- 
ment. Plus  tard,  ces  travées  se  résorbent,  et  il  se  forme  de  vastes  cavités,  sans 
tractus,  remplies  d"('ii(lo]vm[)lie.  appeh'es  ronijK'^  (Itoiripc^  fijiiipaiiif/ur  et 
vrslibuhrire)  (fig.  S77  et  8'.I2). 

Le  labyrinthe  épithélial,  à  celte  époque,  n'est  plus  formé  simplement  par 
l"é|)ithélium;  il  s'est  adjoint  une  roucbe  conjonctive  justa-épitliéliale  pour  la 
constitution  de  ses  parois;  il  (juilte  alors  son  nom  de  hihijrintlii-  i'jiitluUial  et 
prend  celui  de  lnhi//ùiilhe  mcmhrancu.r. 

En  r(''snmé,  à  ce  stade.  n(»us  avons  un  labyrinthe  osseux,  un  labyrinthe 
.membraneux,  et,  entre  les  deux,  des  expa''e<  pérHyiiijtfuitif/iij''<  qui  les 
séparent  (fig.  877). 

Le  lal)vrinthe  osseux  se  moule,  à  distance,  sur  le  labyrinthe  membraneux. 
(>omme  lui,  il  présente  des  canaux  semi-circulaires  et  un  limaçon.  II  forme 
donc  à  ces  parties  membraneuses  une  enveloppe  propre  à  chacune  d'elles. 
Quant  à  l'utricule,  au  saccule  et  à  la  portion  non  enroulée  du  limai:on  mem- 
braneux, ils  sont  enfermés  dans  une  enveloppe  osseuse  commune.  Il  n'y  a  donc 
point  un  utricule  et  un  saccule  osseux,  mais  une  enveloppe  unique,  formant 
un  organe  spécial,  présentant  une  cavité,  et  qu'on  appelle  le  vcstibi'fe  du  laby- 
rinthe osseux  (fig.  877). 

F.  lJrri'l()j)peiiieiU  dr  faqucdi/c  iJn  vestibule  et  ilu  lliiifieoii. — Nous  savons 
ce  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  canal  cndohj niphatique .  Au  moment  de  l'os- 
sification, il  sera  enveloppé  par  ce  processus,  ainsi  que  tous  les  autres  organes 
dérivés  de  la  vésicule  auditive  primitive.  Il  se  forme  alors  un  conduit  osseux 
contenant  le  canal  membraneux;  c'est  Yaiiueduc  du  voitibule  (fig.  877).  Il  ren- 
ferme ('gaiement  une  veinule. 

Au  niveau  du  limaçon,  on  observe,  dès  les  premit'res  j)hascs  de  développe- 
ment, une  petite  veine.  Ouand  se  produit  l'ossification,  elle  est  entourée  par 
l'os  :  il  en  résulte  un  |telil  canal  qui  a  reçu  le  nom  (Wiipieduc  du  Jimaron 
(fig.  877). 


^  II.  —  ANATO.MIi:  m     I.AliVRINTlIE  MKMlîK ANKl  X. 

Le  lalnrinlhe  nienibraneux  compnMul  Ir  laltvrinlhr  épillii'bal  au(|uel  s'est 
jointe  une  l)ande  mésodermique  poni'  former  la  couche  conjonctive  de  ses 
parois. 

IMnsieiirs  parties  le  coniposenl  :  ruiriciile.  Ie>acciile.  les  canaux  semi-circu- 
laires, le  limaçon  membraneux  el  le  sac  en(lolvniplialii|ue. 

Caractères  du  labyrinthe  membraneux.  —  hérivc>  de  la  même 
vésicule  primitive,  les  différents  organes  du  ialtvrintlie  membraneux  offrent 
un  certain  nombre  de  caractères  communs  iiu  poini  de  \  ui^  de  leur  structure 
et  de  leur  anatomie.  Xous  ne  nous  (tccuperons  ici  (|ne  de  ( ctte  dernière. 

I"  Caractères  communs.  —  ('es  organes  se  |ircsenl(>nt  sous  la  forme  de 
sacs  niendiraneiix.  (hi    leur  considère  deux   |>oi'lions:  lune  épaissie,  correspon- 


(;i;\i:i;  \i.iTi:s.  i34:{ 

(l;iiil  ;i  I  i|)i  I  licliiiiii  M'ii-Miiicl.  ,iii.\  rn-h'--.  ,i  ii\  Imlics  ;ii()ii>li(|iirs  mi  ;i  I  iir;^,iiir  di- 
(loi'li  ;  laulrM-,  plus  iiiiiicc  ri  li><c.  ((in^lilii.iiil  \r  ri-.|c  i\r^  parMiN. 

(Icllcs-ri  |»rrs('iil('iil  iiim'  lace  iiilci  iir  il  uni'  I.ht  cNlci'iir  ipic  ikmi-  allmis 
(li'cniT. 

'0  I  .a  l'ai'c  cxIci'Mc  rs|  l'iMiiiic  an  [iriàoslc  par  des  liarlii-  «  ucmiisci'iv  aiit  «les 
mailli's  mi  ciniilc  \r  liipiiilr  jii'-rih/itijih/ill(fi/i'.  Anlmir  ilti  limaçon  fcttc  tlis|Hi- 
silioii  cxislc  si'iilniiciil  pcihlaiil  les  prcmifi's  siatlrs  ciiiluNdiiiiaii'cs.  i.cs  li'a\rrs 
(■(III  jniiil  i\  es  ne  lardciil  pa^  a  d  isparail  l'c.  cl  à  leur  place  (tii  troiuc  tli' vastes 
ca\il(''s  :  les  laiiijio  du  liiiiacdii  (/vo/zy/cx  rcsl i/j//hiircx  cl  ranippfi  lij)iipn- 
iii(p(('x;  voy.  ii^^  877). 

Kn  certains  points,  le  tissu  conjdiiclir  (pii  dduMe  rrj)itli(''liuni  des  sacs  (tissu 
jiixla-épilliélial)  se  confond  axer  je  pi'iinsle.  Ces  faits  s'ol)servenl  ordinairement 
aux  poinis  où  les  Ijlcls  iicrNciix  Iraxcrsciil  le  lahvrinllie  (isseux  |i(iiir  aiieindrc 
le  lahvriiillie  inendiraiieiix.  (tn  nhservc  ailleurs  les  m(''iii('<  l'ails.  (pu  soiil 
variables  cdniMic  di^posilioiis  avec  chacun  des  orpanes. 

h)  La  face  inlerne  est  lisse;  elle  est  soulevée  par  la  saillie  des  appareils  sen- 
soriels lerniinaiix  de  raconslicjue  (rrrlc^.  InrJio^.  elc..;  vov.  li^ii".  877). 

2"  Caractères  particuliers.  ~  Utricule.  Il  eonslilue  une  de  ces  vésicules 
cpii.  a\('c  le  saccule  et  la  pai'lie  iiiiliale  iimi  enr((ul(''e  du  linia<;(^>n,  sont  enfer- 
mées dans  le  vestibule  osseux,  (jiii  leur  IViruie  une  emcloppe  couimune 
(Hg.  877). 

Silt/alion.  —  Il  est  placé  au-dessus  du  saccule,  el  occupe,  par  conséquent,  la 
partie  supérieur(^  du  vestibule  osseux. 

l'Oi'iilc.    —  Il  se  pr(''seule  sdusla  forme  d'un  tube  alloiiiié  (fii;'.  878). 

Or///rc.s'.  —  On  observe  cinq  orilices  d'où  partent  les  canaux  semi-circulaires, 
au  nombre  de  trois.  Quatre  de  ces  (u-ifices  sont  placés  en  h.iut  sur  la  paroi 
supt'rieure.  le  (•in(piième  est  situé  en  arrit'-re  sur  la  paroi  postérieure. 

Eu  dedans  et  en  liant  on  apen.-oit  une  ouverture  ])lus  petite  :  elle  conduit  dans 
la  brandie  postéi'ienre  du  coial  ('n(hihiiii})ltnliqni'. 

T((che  aialitivc .  —Vaisnn[  saillie  sur  la  lace  interne,  on  voit  un  petit orirane 
blanchâtre  légèrement  e.xcavé  au  c(Mitre,  c'est  la  tache  acoustique  du  \  ieni  se 
perdi'e  le  rameau  niriculaire  de  l'auditif  (fig.  877). 

Saccule.  —  Silutilion.  —  Le  saccule  est  situé  en  bas  et  en  dedans  de 
l'utricule. 

Forme.  —  Il  est  arrondi  et  plus  petit  (pie  la  vésicule  précédente. 

0)'iftces.  —  Il  présente  deux  ouvertur(>s.  l'une  en  liant  et  en  dedans,  qui 
donne  accès  dans  la  branche  antérieure  et  inférieure  du  canal  endolympha- 
lique;  l'autre,  placée  en  dehors  et  en  bas.  est  l'orifice  du  canal  de  réunion 
(Canalis  reunkn<,  canal  de  Hensen),  (pii  rattache  cette  vésicule  à  la  partie 
vestibulalre  du  limaf'on  (fig.  878). 

TiirJie  auditive  —  La  paroi  interne  du  saccule  présente  comme  celle  de 
l'utricule  une  tache  acoustique  de  même  couleur  et  de  même  forme,  consti- 
tuant la  partie  épaissie  de  l'épitbélium  (tlg.  877). 

CAXXŒU: 


Ukk 


OIlKlIJ.i;  INTKllNJ;. 


Canaux  semi-circulaires. —  1"  Caraclèrc^  commun^.  —  Cos  canaux 
IHTsciilcnl  les  ji.irticiilurih's  (•(niunuiics  suivantes  : 

Ce  sont  des  tuhes  recourl^és  eu  deuii-cercle,  de  loiine  arntiidie  sur  une 
eoupe  trausversalc. 

Ils  j»reuiient  tous  leur  origine  sur  riilrirule  et  se  terminent  également  sur 
celte  vésicule. 

Ils  ont  une  partie  dilatée  s"ouvrant  dans  l'utricule,  Vampoule  fin  canal,  et 
une  partie,  dont  les  diamètres  sont  plus  petits,  qui  s'ouvre  également  dans 


Cfin.  smii-ci 


Caii.  semi-cif.  horiz 


Amjioute   horiz 


Ilriiiirlir  rommuite 


Atnpoulc  ])oxl. 


iiijinnle  rail,  scmi-cir.  .si//j. 


iili's  cn'lolymjjliat . 


Suc  et  canal  e»- 
ddlymphal. 


Saccule 


Ulrio'lr 

Canal  de  rciinion 
Limaçon,  j/arlie  non  enroulée  ou  cestibnlnirr 

Fk;.  87S.  —  L;il)yiiiilli('  iiiemlji-aiicux  (ciilc  droilj. 


Limaçon,  partie 
.  ];-       enroulée  OU  co- 
~*     rhicaire 


celle  vésicule.  Le  |»rcinier  de  ces  orifices  a  reçu  le  U(un  d'ofi/irc  iiiujiulhiiir  et 
le  second  celui  d'orl/ire  non  oinpuUaire  (fig.  87S). 

Crète  auditive.  —  La  paroi  n'est  épaissie  dans  les  canaux  semi-circulaires, 
qu'au  niveau  des  ampoules,  à  l'endroit  où  l'épilliélium  reçoit  les  filets  termi- 
naux de  racousli(|U('.  Cet  épaississenuMit  a  reçu  le  nom  de  crèle  acoustique. 

Sur  une  coupe  pci'pendiculaire  à  l'axe  du  canal  et  passant  par  cet  épaississc- 
nient.  la  créle  ap|)arail  avec  une  forme  convexe  (fig.  877,  S'.)7  et  SOS),  qui  lui 
a  fail  donner  son  nom. 

2"  Caraclèrex  jKiiiiciilii'i:<.  —  Silunlioii  des  catiau.v  /es  utts  par  rap- 
jtort  aux  autres.  —  (-es  canaux  se  dislinguenl  les  uns  des  autres  par  jilusitnirs 
caractères. 

L'un  est  appelé  canal  semi-circnlaii'c  supiTicni-.  I  anire  posiéncnr.  cl  le 
troisiènu',   liori/.onlal  (lig.  S7S  el  S7'.l)- 

Le  premier  est  |terpendiculaire  à  I  a\e  du  rocher,  le  sectunl  lui  «'sl  paral- 
lèle, le  li'oisiènie  esl   liori/.oiilal. 

Sihndinii  par  raji/inri  aux  phni^  de  l'i'.^paee.  —  L'un  esl  parallèle  au 
plan  sagittal  ]»ar  rapport  à  l'individu  :  ces!  le  canal  semi-circulaire  postérieur. 
L'autre  est  perpendiculaire  ou  à  jmmi    près  ii  ce  même  |»lau.  c'est  le  tanal  scmi- 

circulaii'c  su|)érieni'.  I  .e  troisième  esl  |»ai'allèlc  au  plan   lion/ontal. 


wMtiMii;  m    I  \i;M;i\Tiii.  Mi.\ii;i;  \\i;i  x.  \3kb 

Tina,u'innns  lin  ciilic    |i;iir,iil    dmil   mi    Miiiail    riili'\(''  l,i    [lai'oi  ^iiprrii'urc,  une 

(!(_'s  parois  lalVvrali'^.    I  CnIciiic.    cl    la     |iaiiii    [xish'ririiic  ;   ri,  -ii|,|„i>(iii^  i|ii(' sur 

cliariiiii'  lirs  ailircs  |iar(iis  mi  Iracc  uni-  liniir  sciiii-rirciilairc,  nu  aura  la  dircc- 

lioii.    ■^rlnii    jc-^   (rois    plans   de    IV^- 

|)a<'<'.  lie  t'o  raiiaiix  (  Iil:  .  N/!!).  ^   ^Êm^  •    • 

Il        I  I  1  I         I       1  I '.  xrini-ch:  tiiml.  .  ■\'t/        m        ■ 

lliiiilrilr.    —     \a'    hliis    liant     îles  '  /         >JL      JBl  .  , 

'  .      .  Ilroi.rhecomiii.  ..\H     J^^-JfJ^--  '"'/"'"''' 

Irois    est     le    canal     (Icini-circnlairc  i,„  „,iy/,.    -4i^ff        ;^><...  l"'/-"'«^> 

suorriciir.  '«*^^      ■--  rnroiini:  nu 

'  .-'  Iiorizonlali: 

I  III  I  l'un,  xeini-cir.  hurizonlal 

Liilii/llcKr.   —    lA'    |tliis     loiii;    ol 

lo  poslcriciir.  cl    le  pins  conrl.  l'Iio-     '  "■•  ^'■^-  —  l»t;^liii«-e  à  inuntrer  la  sitiinlion  des 
,  canaux    seiiii-circiilaires      par     rapiiort     aux 

'■'•/•""<•■''■  ,,l.ii.<  .le   Tcsparc. 

.\lnti(clii;nn'Hl  iliins  l' i/l rii-il/r.  -- 
Ia's  orifici's  (le  ces  canaux  son!  au  iioinhrc  de  ciii(|  :  ipialrc  ^nr  la  jiaroi 
supériinire.  cl  un  sur  la  paroi  jioslcricurc.  ('.ouiinc  nous  avons  trois  canaux, 
il  faut  de  loiilc  luV-ossitc  ipic  deux  trcntre  eux  aient  un  orilice  couimnn.  11 
ap|)arlient  aux  canaux  seiui-ciniilaires  postérieur  el  siipi-ricnr.  Il  conslitue 
pour  tous  les  deux  l'orilice  non  anipullaire  (liii".  <S7S  et  SS,"»). 

Nous  avons  vu  pins  haut  (pie  des  cincj  orilices,  l'un  se  trouvait  sur  la  paroi 
posti'i'ieure.  c'est  riirilice  anipullaire  du  canal  semi-circulaire  post('>rieur,  ol 
([uatre  ('faient  plact'-s  deux  à  deux  sur  la  paroi  sup(''rieure.  l*arnil  ces  dei'iiiers, 
deux  sont  ant(''rieurs  et  deux  posfi'-rieurs  :  ceux-ci  apparlienn(Mil  au  canal 
semi-circulaire  liori/.ontal  ;  roiilice  externe  correspond  à  l'ainpoiile  (orifice 
anipullaire). 

Des  deux  anl(''rieurs,  Tun,  l'inlerno,  est  l'orilice  comniiiii  aux  canaux  semi- 
circulaires  post(>rieur  et  sujtérieiir  :  l'autre,  l'externe,  est  l'orifice  ampiillaiic  de 
ce  dernier  canal  (fip-.  K7S). 

Limaçon.  —  Le  liina(:on  peut  iHre  (îtutlié  de  deux  fa(:ons.  En  place  dans 
le  roclier,  c'est-à-dire  le  sommet  dirigé  en  bas  et  en  avant,  ou  bien  encore  la 
base  en  bas  et  son  sommet  dirigé  en  baut.  La  description  de  cet  organe,  dans 
cette  dernière  situation,  est  celle  que  les  auteurs  admettent  généralem(>nt, 

Nous  étudierons  la  portion  vestibulaire  ou  non  enroulée  du  limaçon,  puis  sa 
portion  enroulée. 

Paiuik  VKSTiiM  i.AiiîK.  — -  Si lualiiDi .  —  Xous  décrirons  ici  la  portion  non 
spiralée.  Cette  partie  est  située  au-dessous  du  saecnle,  dans  l'étage  inlerieur. 
en  conséquence,  du  vestibule  osseux. 

Paonne.  —  Elle  affecte  l'aspect  d'un  lnl)e  se  terminant  en  arrière  par  un 
cul-de-sac,  et  se  continuant  en  avant  par  une  iargi»  ouverture  donnant  accès 
dans  la  cavité  du  limacjon  enrouli-.  sans  aucune  ligne  de  démarcati(m  du  côté 
des  parois  (fig.  877  et  S7S). 

Orifice.  —  En  liant  et  en  arrière  existe  l'orilice  inférieur  du  (anal  de  réu- 
nion (fig.  .S77  et  878). 

Ori/one  ilc  Corti.  —  Sur  une  coupe  transversale,  se  voit  l'épaississement 
neuro-épithélial  ou  organe  de  Corti.  Il  se  présente  sous  l'aspect  d'une  saillie 

POIRIER  ET    CIIARPV.   —    V.  S") 

cAxyitrr 


1346 


()Ki:ii.i.i:  iNii;i;M 


l'ami  .•.(//;,  (/// 
iiieiiibfiiiie  de 
fieixsne)- 

Paroi  cxinrnn 

Can.  cochicaire 

l'in-oi  iiif.  (Il' 
tn-^mbr.  Iiiisl 
laire 


Orijanc  de  C'uli 


Fid.  8S(J.  —  Fragmenl  ilii  liiiiii(;iin 
iiioml)raneux. 


Iriaii^iilairc  à  hase  alUiclirc  h  la  jtami  inlV'nciiic  <lii  liihr.  ;i  soiiiiiicl  >ujH''ririir 
et  à  bords  lalùraux  libres,  externe  et  inlcrnc  (i'iis.  S77  et  <SH(I).  Colb*  bande  pa- 
pillaire  se  continue  avec  rvWv  du  liuiai-on  s[)iral. 

l*AuiiK  i:.\uoi;m':i:.  —  Forme.  —  La  l'orme  de  celte  [)arlie  est  enroulée.  Le 
liuiarou  buniain  décrit  de  trois  tours  à  deux  tours  et  demi  de  spires.  Son 
sommet  se  tc^rmine  en  un  cnl-de-sac. 

Sur  une  c(iii|k'  transversale,  on   voit  qu'il  a  la  forme  d'un  prisme  trianjru- 

laire.  enroulé  selon  l'arête  vive  que  forment  les 
deux  parois  supérieure  et  inférieure,  en  se  réu- 
nissant vers  la  partie  interne  du  côté  de  l'axe 
d'enroulement.  Dans  les  liuiaçons  étudiés  en 
place,  la  paroi  supérieure  devient  antérieure,  et 
l'inférieure,  postérieure.  Quant  à  la  paroi  ex- 
terne, elle  conserve' la  place  que  lui  assigne  son 
nr.m  (fig.  8SU). 

La   paroi   convexe  ou  externe  est  en  rapport 

intime   avec  le    limaçon    osseux.    Il  en  est   de 

même  de  l'angle  de  réunicjn  des  deux  j)arois,   supérieures  et  inférieures.  (Nous 

étudions  plus   loin  les   rapports  des  deux  liinacuns  osseux  et    membraneux. 

fig.  891  et  892.) 

Ori/nnr  de  Cûrli.  —  La  j)aroi  inférieure  supporte  l'épaississement  en  forme 
de  papille  au([uel  on  a  donné  le  nom  de  papille  spir((U',  de  crête  spirale,  ou 
encore^  (Vor(/ane  de  Corli.  Cette  paroi  est  encore  appelée  membrane  hanilaire 
(fig.  877,  880  et  892). 

La  paroi  supérieure  est  absolument  lisse  :  on  la  désigne  sous  le  nom  de 
memhram'  de  Reis^ner,  du  nom  de  l'anatomiste  ([ui  l'a  découverte  (fig.  SSO, 
sut  (>t  892). 

Situation.  —  Le  limaçon  est  situé  normalement  eu  avant  et  en  lias  du  ves- 
tibule. Les  tours  de  spire  vont  de  droite  à  gaucbe  pour  le  limaçon  de  l'oreille 
droite,  et  de  gauche  à  droite  pour  celui  de  roreille  gauche.  La  ca\  ité  dn  lima- 
çon a  reçu  le  nom  d(^  cannl  corhléaire  (fig.  8S(I.  S'.ll  <>(  S'.)2). 

Sac  endolymphatique.  —  Un  certain  nombre  d'auteurs  l'étudient 
avec  l'ulricnle,  le  saccnlc  et  la  partie  non  enroulée  du  limaçon  membraneux. 
Il  suffit  de  se  rappeler  son  iMubryologie  pour  se  persuader  que  ce  canal  n'est 
pas  un  organe  vestibulairc.  Il  constitue  une  partie  du  labyrinthe  membra- 
neux avant  son  enveloppe  osseuse  propre,  comme  les  canaux  semi-circulaires 
et  la  partie  enroulée  du  limaçon  (fig.  877  et  878). 

Ce  sac  endolymphatique  est  pair  et  formé  par  la  réunion  de  deux  jtctils 
canaux  (voy.  Emhryolof/ic)  provenant  l'un  de  l'utricule,  l'autre  du  saccule.  Il 
fait  conununiquer  le  système  de  ces  dt'ux  vésicules.  Il  est  situé  dans  l'aque- 
duc du  vestibule  (son  enveloj)pe  osseuse)  et  délxmche  à  la  face  postérieure  du 
rocher,  sous  la  dure-mère,  on  il  se  termine  par  nu  cnl-dc-sac  en  form(>  de  ren- 
llement  (fig.  87G,  877  et  878). 

(^et  organe  ne  possède  pas  de  saillie  interne  neiiro-r|)illirliale.  comme  les 
autres  parties  du  labyrinthe  mcMnbraneux. 


\\  \in\iii;  i»r  \.\\\\  i;i\Tiii-;  (»ssh;i  x. 


13ij7 


^  III.  —  A.NAÏOMIK  1)1     I.AliMil.NIIIK  OSSKl  X 
KT  Dr  l'KniOSTK 


I.  LABYRINTHE  OSSEUX 


Le  liiln//'inl/if  oxxi'ii.r  scri  (IVn\i'Io|i|ic  :ni  l.il)vriiiUi('  nicmltriiiifiix.  Il  ii'csl, 
pas  (lircclciiicnl  ;i|)|»Ii(|U(''  siii-  ce  dciiiirr.  I  .es  ('sj)ac('s  j)(''rilyiii|)liîiti(Hi<'s  les  st'-pa- 
rcnl  cl  ce  nCsl  (|ir('ii  cci-laliis  poiiiU  (|ii('  ces  orna  lies  sont  eu  cou  lad  iniincilial . 


(ytH.  .<flmt-ctrc._ 
ptiftfrieHf 


Clin,  xi'iiii-rirc. 
lutrizonliU 


Aiiiji.  lin  ean.  Iinr 
Ani/i.  du  Clin 


liraiichc  Miiiiiuti 


xciin-cir.  siipi:rteur 


I.hnanon 


Fenêtre  ronde         Veslilnde  I.linnçnn 

FiG.  881.  —  l.ahviiiilli(3  osseux. 


liulcpoiulamiuent  des  aqueducs  du  vcslilnile  el  du  limaçon,  jious  avons  à 
ctudicr  dans  le  labyrinthe  osseux,  le  vestibule,  le  limaçon  oiseux  et  les 
canaux  >>o  mi -circulaires. 

1"  Caractères  généraux  du  labyrinthe  osseux.  —  Le  labyrinthe; 
osseux  esl  la])issé  sur  ses  j)arois  inlcrncs  par  une  couche  mésoderuiique  con- 
jonctive, le  périosle.  De  cette  couche  partent  des  travées  de  même  origine, 
irrégulières,  plus  ou  moins  volumineuses,  (pii  réunissent  le  périoste  à  la  couche 
conjonctive  de  la  paroi  du  labyrinthe  membraneux.  Au  niveau  du  limaçon 
ces  travées  disparaissent  et  les  espaces  périlymphatiqiies  sont  constitués  par 
des  cavités,  les  rampes  vestibulaire  et  tymj)anique  (llg.  (STT,  (S'.)l  et  892). 

2"  Caractères  particuliers.  —  ^0  Vestibule.  Le  vestibule  osseux 
conslitue  la  partie  centrale  de   l'oreille  interne. 

Situation.  —  11  est  situé  sur  la  ligne  qui  unit  le  conduit  auditif  externe  au 
conduit  auditif  interne.  II  correspond  en  dedans,  au  fa  ml  de  ce  dernier  conduit  ; 
c)i  (/e//o/"s,àlacaisse  du  tympan;  en  arrière,  il  se  confond  avec  la  partie  posté- 
rieure du  rocher.  En  avant,  il  répond  au  limaçon  osseux  (fig.  874,  882  et  883). 

Forme.  —  C'est  une  cavité  creusée  dans  le  rocher.  Le  vestibule  a  la  forme 
d'un  tambour  dont  les  faces  membraneuses  seraient  externe  et  interne,  et  dont 

[c.hVA7/;f;.j 


13W 


OREILLE  LMEHNE. 


les  autres  parties  ryliiidrirjues  constitueraient  le  contour.  l*oiir  la  facilité  de  la 
description,  nous  lui  supposerons  la  forme  d'un  cube  ayant  par  conséquent 
des  parois  antérieure,  postérieure,  supérieure,  inférieure,  interne  et  externe. 

La  paroi  supérieure  présente  quatre  ouvertures,  deu.\  antérieures  et  deux 
posti-ricurcs  {ùg.  881.  882  et  883).  Des  deux  antérieures  l'externe  est  l'orifice 
anipullaire  du  canal  semi-circulaire  supérieur,  l'interne  est  l'orifice  commun 
aux  canaux  supérieur  et  postérieur  (ï\g.  881,  882  et  883). 

Les  deux  orifices  postérieurs  appartiennent  au  canal  semi-circulaire  hori- 
zontal. L'externe  répond  à  l'extrémité  anipullaire  de  ce  canal. 

La  paroi  externe  est  commune  au  vestibule  et  à  la  caisse  du  tympan.  Elle- 


Amp.  can.  semi-cir.  sup. 
Amp.  can.  semi-cir.  horiz.  | 


Can.  posl. 
I  Canal  horiz. 


Branche  commune 


Mcmbr.  tympan.  ..i^  % 

Cond.  and.  cxt. ..  ,,    . 

Fenêtre  ovale  ■'  jikf '^^2.  ^■rr'f^ij^i 


Cond.  auditif 
interne 


Fenêtre  ronde 


y 


■"f,.''^ji;'«i?'niii[t'i''i'^i«!iiKii'L.."'';i!Uîl,'fî'lB!trt>r 

A..Uula. 


Liuiai'oii 

FiG.  882.  —  Le  labyrinthe  osseux,  dans  le  rocher. 
Lp>  pnrtios  antérieures  de  la  caisse  chi  tympan  et  des  condiiils  auditifs  externe  et  interne  ont  été  enievù' 


est  percée  d'une  ouverture  ovale,  à  grand  diamètre  antéro-postérieur.  la 
fenêtre  ovale,  qui  est  normalement  obstruée  par  la  plaque  de  l'étrier. 

Au-dessous  et  en  arrière  de  cette  fenêtre  ovale,  on  distino-ue.  toujours  sur  l;i 
face  externe,  \\n  orifice  arrondi  donnant  accès  dans  une  cavité  située  au-dessous 
du  vestibule,  et  qui  se  continue  en  avant  avec  le  tubeosseux  du  limaçon.  Nous 
l'appellerons  cavité  sous-vestihulairr.  Elle  est  en  effet  séparée  du  vestibule  par 
la  paroi  inférieure  de  ce  dernier.  L'ouverture  qui  la  fait  communiquer  avec  la 
caisse  du  tympan  a  n^u  le  nom  de  fenêtre  rotule.  Klle  est  fermée  par  une 
expansion  du  périosle  qui  tapisse  la  face  interne  île  la  paroi  où  elle  est  creusée. 

I^a  paroi  antérieure  présente  ime  ouverture  en  forme  de  demi-cenle.  à 
concavité  supérieure.  Cette  ouverliire  correspoiul  ;i  la  moilii-  supérieure  i\\i 
îiihe  du  limai'on  osseux.  La  moitié  inférieure  de  ce  mènu^  tube  correspond, 
ainsi  (pi'on  peut  l'observer  {Ug.  883.  88i  et  8'.I0)  à  la  cnrilé  ^oiia-vc^lihul'iirr. 

\.a  /laroi  postérietirr  olTre  à  considérer  une  miverluif  donnant  passaire  à 
l'exlrémilé  am[)iillaire  tlu  canal  siMui-circulaire  postérieur.  Elle  est  placée  a  la 
partie  interne  et  inférieure  de  cette  |)aroi  [Wg.  88!?  et  i>^'t). 


\\\T(iMii:  nu  i,\iîM;i\Tiii-:  osskix.  i3w 

L.i  prirnl  iiifcnit'  rrpoiid  an  coinliiit  aiidilir  interne.  Elle  présente  un  certain 
nonihre  de  parlicularilés  :  on  y  observe  des  /ossaltcfi,  creusées  dans  la  paroi,  au 
nombre  de  trois.  L'une  est  située  ;i  la  paitii!  supérieure,  c'est  la  fosaetle  semi- 
iiriiiih'.  l'n  peu  en  a\anl  et  dans  la  |)arlie  nioveiine  se  trouve  la  fu^sedc  fiérni- 
sp/i(''i-l(fiif.  Kn  arrière  et  en  bas  on  aper(;oit  une  petite  dépression,  c'est  la 
/ns.seltc  ror/ili'dire.  Nous  avons  dit  |)récédemment  que  le  labyrinthe'  membra- 
n(Mix  entrait  en  contact  avec  le  labyriiiibe  osseux  plus  parlicnlièreinent  aux 
endroils  où  passent  les  lilels  de  racousli(|ue.  C'est  au  niveau  de  ces  fossettes 
([ue  cette  iniion  s'ell'ectue.  Kn  ees  points,  les  vésicules  inend)raneusesont  creusé 

Ofif.  OUI  II.  mil.  Iioriz.     Orif.  nmp.  can.  gcmi-supéf. 
Fenêtre  iiiuilc  |        {        Orif.  non  ainpul.  can.  Itoriz. 

;  Orif.  non  ampiillaire,  can.  .senii-cir.  sup.et pom. 
;-._       :   Gnutl.  sulcif.el  can.  endolytnphatiquo 
;'      '■••,^        !  Fossette  cochlcaire 

I  osstlle  semi-ovoïde 

Foss.  héinisjih. 


fond.  aud.  inl. 

Hampe  veslibid. 

— ^   I.nme  spirale 

Or.  nerv.  ext.  de 
la  lamespir.nss. 


À  Leiiin 


/'    lllt^ 


Hampe  tympan. 


Fenêtre  ronde        \ 
Car.  sous-veslib.  ou  lympanique  \ 

Plancher  du  vesllbiih' 


I  i         Origine  limaçon  osseu.v 

!  Origine  lame  spirale 

'■rif.  amp,  can.  semi-cire.  pasl. 


Fio.  88:i.  —  .Mdiilrant  les  diverses  parties  de  l'oreille  en  général  et  en  particulier 
du  labyrinthe  osseux. 

Dc^  >i'(ii(iiis  ont  été  fnitps  dans  les  parois  alin  d'apeiTevoir  les  différentes  cavitrs. 


dans  la  paroi  osseuse  les  dépressions  ou  fossettes  que  nous  étudions.  La  fns- 
aette  se/n<-oeo«/e  correspond  donc  à  l'utricule;  Yhént'uiphériqHe,  au  saccule; 
et  la  dernière,  la  fossette  cochléaire,  ù  la  portion  vestibulaire  ou  non  enroulée 
du  limaçon  membraneux  (Rg.  883  et  884). 

Entre  les  deux  premières  fossettes  la  paroi  forme  comme  un  bourrelet  osseux 
provenant  de  l'existence  des  deux  dépressions  entre  lesquelles  il  se  trouve.  On 
l'appelle  la  crête  du  vestibule.  En  avant,  cette  crête  s'élargit  en  une  surface 
triangulaire  à  base  antérieure  (fig.  883  et  884). 

Cette  partie  triangulaire,  dont  le  sommet  se  continue  avec  la  crête  du  vesti- 
bule, a  reçu  le  nom  de  pyramide  du  vestibule. 

A  la  partie  supérieure  et  postérieure  de  cette  même  paroi,  on  voit  un  petit 
orifice  (lig.  883  et  884)  situé  au  fond  d'une  gouttière,  c'est  la  gouttière  sulri- 
l'nrmc. 

La.  paroi  inférieure  forme  le  plancher  du  vestibule.  Elle  ne  {)résente  rien 


[CAXyiEU.] 


1350 


OHKII.I.K  JMKFlNE. 


do  particulier.  Toutefois  il  est  à  remarquer  qu'elle  sépare  la  cavité  vestibulaire 
d'une  cavité  sous-jacente  que  nous  avons  appelée  cavité  sous-vestihulairc.  En 

Orif.  ext.  can.  endolymphol.     Goutt.  snicif.  Fogxelle  semi-ovoïde 


Paroi  vest.  posl. 

Foss.  cncliléaire 

Orif.  can.   semi- 
cire,  poster. 

Plancher  vestib 
Car.  sous-vesl 


'  rrte  du  vest  th. 

Pijratn.  du  t'e</. 
l'oss.  Iirinisjili. 


nu:    Sjjir.  oss. 


j.Leufo' 


Cav.  sous-veslib.  ou  tympan.:  orig.  rampe  tympan. 
FiG.  884.  —  Paroi  inlciiie  du  vestibule,  montrant  les  fossettes  et  les  taches  criblées. 

avant,  ainsi  que  le  représentent  les 'figures  88.3  et  <S(Si,  elle  partage  l'orilice  du 
tube  du  liinaron  osseux  en  deux  parties:  une  supérieure  ou  vestibulaire,  l'autre 

Anire  masioidicn  ('an.  semi-circ.   horizontal 

Can.  semi- 
<      cire,  super.      Vestibule 


■Cond.  aud.  int. 


Lame  spir.  oss. 
. . ..  et  à  la  pai-t.e.rl. 
fente  vestibulo- 
tyinpaniiiue 


■Caisse  du  tymp. 


Apop.  masl 


In..  8S."i.  —  Vestibule  et  orii:ine  du  limaçon.  Coupe  du  rocher  passant  par  la  partie 
anti'rienre  du   vestibule. 


iurérieuro  ou  tvmpaiii(|ue.  V.r  fait  est  d'une  Imulr  imjiortdivi'.  Ntuis  v  revien- 
drons plus  loin. 

11   est  également  l'K^rnlirl  de  retenir  (|ue   la  moitié   interne  de  cette  ménn^ 
paroi  >i('  continue  en  avant  dans  le  tube  osseux  du  limaçon   sous  forme  d'une 


\\\T(i\iii-:  hi    i.\i;N  niNTiih:  os^^hux.  1351 

lame  qui  (>n  parc<»iii'l  loiilc  la  (  avili'-,  (l'csl   la  lumi'  r-pirah'  du  limaçon  osseux 
(li^-.  .SS;{,  HM,  8«:i,  SSKct  .S'.HI). 

Tacuks  ciimr.KKs.  —  ludr-pcudammcul  de  ces  orilices  cldc  cos  d<''|)r(!sions  visi- 
hles  à  l'ci'il  un,  il  eu  cxislc  de  licauroMp  plus  jx'lils  rrunis  [)ar  frroupcs.  deux- 
ci  donnent  passade  aux  lilcls  nciNciix  des  hraiicli('->  iln  ncil'  xcsliliMlaiic 
(li-.  SS;{  et  HU). 

Les  ^Toupes  en  (|U('sli()u  prennent  chacun  le  mun  de  lâche  c.iiblée. 

Nous  avons  une  laelie  criblée  dans  la  Fossette  semi-ovoïde,  pour  le  nerf  de 
l'utrieule  et  des  ampoules  des  canaux  semi-circulaires  supérieur  et  horizontal  ; 
wno.  tache  criblée  pour  le  nerf  du  saecule,  située  dans  la  fossette  hémisphéri- 
(|ue;  une  autre  pour  la  fossette  cochléaire,  correspondant  à  la  partie  vestibu- 
laire  du  limaçon.  La  première  a  reçu  le  nom  de  lavhe  iilriciilairc,  la  seconde 
de  tac}ie  sacculaire  et  la  troisième  de  tache  cochléaire  ou  tache  de  Reichert 
{l'ig.  SS3  et  (SK'i).  Ces  trois  groupes  d'orifices  sont  situés  sur  la  paroi  interne. 
Sur  la  paroi  postérieure,  au  niveau  de  l'orifice  ampullaire  du  canal  posté- 
rieur, on  trouve  une  quatrième  tache  criblée  ;  elle  a  reçu  le  nom  de  fac/ic 
criblée   pustéricKvc  (fig.  S(S3  et  SSi). 

(Î0LTiii:uK  or  i'Ossktte  scLcrFouMi:,  ou  orifice  intkrxic  dl"  canal  exdoi.ympiiati- 
01  K.  —  Nous  savons  que  le  sac  ou  canal  endolymphatiqueest  enfermé  dansun 
conduit  osseux  appelé  l'aqueduc  du  vestibule.  L'orifice  de  cet  aqueduc  est 
placé  sur  la  paroi  interne  (fig.  SS3  et  884),  en  arrière  et  en  haut  de  la  fossette 
semi-ovoïde  ou  utriculaire.  Il  se  présente  sous  forme  d'une  gouttière  qui  ne 
tarde  pas  à  se  transformer  en  canal  en  pénétrant  dans  la  paroi  osseuse  ;  on 
lui  a  donné  le  nom  de  (joiiltière  ou  fossette  sulcifonne. 

Cavuk  sols-vi:siiiu  laikk.  —  Nous  savons  que  le  bord  antérieur  du  plancher, 
ou  paroi  inférieure  du  vestibule  partage  la  partie  postérieure  du  tube  limacéen 
en  deux  parties:  une  partie  supérieure  conduisant  dans  le  vestibule,  une  partie 
inférieure  conduisant  dans  la  cavité  sous-jacente,  cavité  sous-vestibulaire.  Cette 
dernière  communique  avec  la  caisse  du  tympan  par  un  orifice  arrondi  on 
fenêtre  ronde  (flg.  883  et  884). 

Entrons  dans  quelques  détails  et  voyons  ce  qu'est  en  réalité  cette  cavité 
sous-vestibulaire  :  Vn  examen  attentif  montre  qu'elle  est  constituée  par  une 
paroi  supérieure  presque  plane  (la  paroi  inférieure  du  vestibule),  à  laquelle 
vient  s'ajouter  un  demi-tube  formant  ainsi  les  parois  inférieure  et  latérales  de 
la  cavité. On  dirait,  en  résumé,  que  la  demi-portion  inférieure  du  tube  limacéen. 
au  lieu  de  s'arrêter  au  niveau  de  la  base  du  limaçon  osseux  (comme  le  fait  la 
demi-portion  supérieure  du  tube),  se  continue  au-dessous  du  plancher  de  la 
cavité  du  vestibule  jusqu'à  la  fenêtre  ronde  (fig.  883  et  884). 

On  peut  donc  considérer  cette  cavité  sous-vestibulaire  comme  le  prolonge- 
ment de  la  moitié  inférieure  du  tube  osseux  limacéen  pénétrant  sous  le  vesti- 
bule et  communiquant  avec  la  caisse  du  tympan  par  la  fenêtre  ronde  ou 
fenêtre  tympanique. 

/>)  Limaçon  osseux.  —  Nous  ne  nous  occuperons  ici  que  du  limaçon 
osseux  enroulé.   Il  n'y  a  point  en  effet  d'enveloppe  osseuse   spéciale  à  la  partie 

[CANNŒU.] 


1352 


oiikiij.j:  jntj:i!m:. 


rectiligiie  du  liiiiaruu  lueiuhraneux.  Celte  deniierc  est  reureriuLO  dans  li- 
vestibule  osseux,  avec  l'utricule  et  le  saccule. 

Le  lirnaron  osseux  est  ainsi  nommé  [)arce  qu'il  drrrit  des  tours  de  spire  comme 
la  coquille  du  mollusque  de  ce  nom.  11  est  sittK"  dans  un  i)lan  inférieur  au  ves- 
tibule osseux  et  un  peu  en  deliors  de  ce  dernier. 

On  distinfiiiedans  le  limaron  osseux  trois  parties: 

1)  Un  noyau  central  autour  (hi(juel  se  fait  l'enroulement,  la  cohinirllr 
(fif<.  HHO  A,  %•.  .SSTetfi-.  SSX). 

2)  Un  tube  enroulé  sur  lui-même,  le  tube  limaccen  ({\<:.  880  et  887). 

3)  Une  lamelle  osseuse,  la  lame  spirale,  enlermée  dansle  tube  et  partageant 
incomplètement  sa  cavité  interne  en  deux  parties  ou  rampes  (fig.  880,  C).  Celle 
lame  décrit  autant  détours  de  spire  que  le  tube  lui-même. 

Etudions  ces  dilTérentes  parties. 

Le  noyau   osseux  aubiur  (lu([uel  s'enroule  le  tubi'  du 


1)  La  Columelle. 


l'.'iiipole 


Dec  de  la  Imite  si.irnie 

i: 


Columelle 


Car.  coll.     Car.clu  luhe    Tnhr  des  conl.     Lame  sp.  {base)     I.atne  spir.     'J'iihedcs  co)iloiii-s 

Fir;.  880.  —  Parties  constitutivos  du  limaçon  osseux. 

Le  |ioiiilillé  (le  1,1  fig.  I)  iiiili(iiir  1.1  iil.ici'  (jci-upée  par  la  coliiiiii-lli'.        It,  la  lame  spirale  en  plact-  dans  h-  liib'- 

Jes  continu^. 


limaçon  se  présente  sous  l'aspccl  (l'iin  cùne  creux.  11  est  en  conséquence  plu- 
large  à  la  base  qu'au  sommet.  i.,a  cavi  é  interne  égahuuent  conique,  reioil  le 
rameau  cocliléaire  ou  limacéen  du  nerl'  audilil"  et  lui  sert  d'envelopix- 
(lig.  880.  887  et  888). 

La  paroi  de  celte  cavité  présente  une  double  série  d'orifices  disposés  suivant 
une  double  llf/iie  spirale,  décrivant  comme  le  tube  limacéen  lui-ménu>  deux  et 
<lcmi  ou  trois  tours  de  spire  (fig.  887).  Le  groupement  de  ces  orifices  en  rcc 
tangle  (fig.  887)  constitue  autant  de  taches  criblées  dont  l'ensemble  forme  ce 
<iue  les  analomisles  ont  appelé  le  crible  fipiroïde  ou  encore  le  hricti(.<  Hjiirtilia 
forarninalenlus  {i\'^.  887).  (bi  peut  les  boniolnguer  a\i>c  les  lacbcs  cril)l(''cs. 
décrites  dans  le  vestibule. 

(^-bacun  des  orifices  consliluanl  l;i  rangée  supéiieure  on  iiirérieure  du  crilile 
s|)iral  donne  accès  dans  un  pelil  canal  creusé  dans  la  paroi  de  la  columelle  et 
dont  le  trajet  est  obli(jne  (lig.  887.  8!ll  e(  i)i'))  ;  ces  canaux  sont  occupés  par  des 
filets  nerveux  et  aboutissent  à  un  c;mal  plus  l.irge.  L'orifice  externe  de  ces  oana- 
licules  es!  situé  sur  le  paroi  inl(>nu'  île  ce  canal  de  grande  dimensitui.  Ce  der- 
nier est  arrondi,  légèreuu'nl  ovalaire  parfois.  r[  snil  le  tube  spiral  du  limacuii 


\\  \i(iMii;  m    I  \r,M;i\Tiii:  (i--i:i  \. 


1353 


pîirallrlcmciil.  à  lui  en  coiislilii.nil  un  \(  rilahlr  r.ni.il  .ipiiclr  ranol  siiirnl  ili- 
lioxciil/ifi/  (li^-.  SST.  ,S!)1'  ri  !ll'i). 

11  est  cHMisr  (Ml  p.iilir  (l.ins  la  paroi  cxlrriir  de  la  ((iliimcllc,  en  pailic  tia.'is 
in  paroi  inlcnir  ilii  Itihc  liiiwK-rcii.  La  paroi  cxlrnic  du  canal  de  Hosciillial  esl 
pcrci'»'  (rmic  toiilc  d'oriliccs  dr  iM»''tn('  <:raiid<'nr,  disposes  sviii(''lri(|m'iiicnt  ot 
doiiiiaiil  acrrs  dans  de  jx'lils  canaliciilfs  (|iii  I  l'avcrsoiiL  la  paroi  iiilcnir  du 
lul)t',  pônrlrcnl  dans  la  lame  spirale  osseuse  et  se  lerininenl  sur  l(;  hord  (îxleriie 
cl  concave  d(^  celle  lame  par  de  petits  orilices  bien  visibles  sur  les  figures  KS!», 
.S«0  et  HS7. 

Le  canal  spiral  contient  un  cordon  de  cellules  nerveuses  ganglionnaires 
auquel  on  a  donné  le  nom  de  i/aii(/ lion  spiral  ou  (jaiy/iion  de  Corii. 

La  face  externe  de  la  columelle  se  confond  avec  la  paroi  inierne  du    liilie   du 

IJrliroIrcma  Crorliet  de  In  lame  njiirttlv 

Lame  sjiirale 

.  ■•  Tube  des 

_ ■■■•'oiint 

Terminaison  de 
iaxii  coiumeltaire 


Hampe  l'est. 

('an.  iierr. 

de   la 
lame  Sjjir. 

Rampr 
h/miiaa  . 


('anal  df 
I!osi-ulhal 


l.nme  spir. 


l'ami 
du  Cm.  oss. 


eu**         .  A'ei/.s  afférents 


Crible  spii  al  i 
ou  spiroïde 

Cnrité  de  la  fotuiiielle       I      Ganrj.  de  Corti  dans  le  canal  spiral 
.\erfs  efféreids  de  Rosenlhal 


Fie.  887.  —  l.imaron  osseux. 

limaçon.  On  ne  doit  et  ou  ne  peut  séparer  ces  deux  organes  que  pour  la  com- 
modité de  la  description. 

Quant  à  la  cavité  conique  de  la  columelle,  elle  n'est  auti'e  chose  que  la  par- 
tie antérieure  du  conduit  auditif  interne,  pénétrant  avec  le  nerf  cochléaire 
dans  le  noyau  du  limaçon.  Le  sommet  de  la  columelle  n'atteint  pas  le  som- 
met de  cet  organe.  Il  n(^  dépasse  pas  la  partie  supérieure  du  deuxième  tour 
de  spire  (fig.  S<ST). 

2)TuJbe  du  limaçon  ou  lame  des  contours.  —  Le  tube  du  limaçon  s'en- 
roule autour  de  la  columelle.  Son  diamètre  diminue  à  mesure  qu'on  s'avance 
vers  les  derniers  tours  de  spire. 

Nous  savons  qu'on  doit  diviser  la  cavité  du  tube  en  deux  portions,  une  partie 
supérieure  continuant  pour  ainsi  dire  la  cavité  vestibulaire,  rampe  vestibu- 
laire,  et  une  partie  inférieure  prolongeant  la  cavité  sous-vestibulaire,  rampe 
tynipanique. 

Pour  la  facilité  de  la  description,  nous  le  décrii'ons  comme  nos  devanciers, 
le  sommet  du  limaçon  tourné  en  haut  ;  puis  nous  supposerons  au  tube  la  forme 


[CANNIEU.] 


1354 


(JUKII.I.K   IXTEHNE. 


d'un  prisme  à  quatre  faces,  et  nous  lui  roronnaîtrons  des  parois  supérieun'. 
inférieure,  interne  et  externe. 

La  ]ini-oi  interne  ou  concave  est  adhérente  à  la  columelle  et  su]»porle  le 
bord  interne  également  concave  de  la  lame  spirale  (fig.  8H0,  lietD  et  fig.  <S87). 

La  paroi  externe  est  convexe  et  se  confond  avec  la  substance  osseuse  du 
rocber. 

La  parni  in/rrieiire  d'un  tour  de  spire  quelconque  (excepté  du  premier)  se 
confond  avec  la  paroi  supérieure  du  tour  de  spire  situé  au-dessous  pour  ne 

}'e>!l!hule,  pami  inférieure        linm/je  tympan.  Rampe  veslib.        Lame  spirale 


Oreille  mmj. 


Elrier 


Fente  vestibu- 

lo-tymp.  (orig. 

lame  spiraie) 


^.Orif.   ran.   sr- 
mi-circ.  pOil. 


Apoplnjsc  mnsloïde 


Fig.  888.  —   Le  vcslilmle  (paroi  iufciieiiri')  t'I   la  itarlie  basalc  du  limai;(m. 
Ctiupi^  «lu  rocher,  vue  il'eii  haut. 

constituer  à  ce  niveau  qu'une  seule  et  unique  cloison  séparant  les  cavités  des 
tours  de  spire  dilTérents  (fig.  887  et  8U1). 

La  paroi  supérieure  se  confond  en  conséquence  avec  la  paroi  inférieure  du 
tour  de  spire  situé  au-dessus,  pour  former  également  une  seule  cloison. 

Nous  ferons  remarquer  que  nous  nous  sommes  sei'vis  du  nom  tiihc  lirnaccen 
au  lieu  de  lame  des  contours  emplo3'é  par  les  anatomistes.  Nous  pensons  que 
le  premier  mol  est  préférable,  car  il  iii(li(iue  mieux  la  forme  de  l'organe. 

'^)  Lame  spirale.  -  La  lame  spirale  osseuse  est  constituée  p;u-  une  lamelle 
adhérente  à  la  paroi  interne  du  tube  limacéen.  Klle  l'ait  saillie  dans  la  partie 
interne  de  sa  cavité.  On  lui  «lécril  une  l»a<c.  un  siuiiuicl.  deux  faces.  su|)éritMire 
et  inférieure^,  un  bord  inlcinc  roiica\('ct  un  biird  externe  «onM'xellig.  8811.  ('. 
et  D), 

La  base  ou  (irit/ine  commence  au  niveau  du  \eslilude.  Nous  avons  vu  pré- 
cédemment (|u"i>n  p«)U\ait   la  ((insidéi-er   comme  une   expansion   de  la  moitié 


\\\T(i\iii:  iii    i.\r.vi:i\Tiii;  ris;-i:i\. 


1355 


interne  du  plaiiclicr  du  vcsHliiilc,  >c  |)n.l(inL;"aiil  ilaii-  le  liin.noii  (li-.  NS.'}.  (SSi, 
SSr.,  SSS  cl  .SÎMI). 

(lelle  l'acnii  de  (■(iiii|trcii(li('  la  lame  s|iiial('  imiis  rend  liini  coiiiiilc  (|iirllf 
coiitrilMie  a  si'parer    Ui  liniai.oii  usseiix  en  2  cavilés  (iii    rani|tes. 

Les  faces:  sont,  l'une  supérifiire,  l'aulre  inférieure.  La  premitTc  n''|)ond  à 
la  pallie  siij)rricuiv  de  la  cavilr  dn  liihi'  limacéen,  rautre  à  sa  paille  Inl'é- 
rioure. 

]ù\rlréiinté  s)ijiérieurei)i\  Kaiiniiel  i\  la  Iniiiie  d"iiii  eriicliel  (fi^--.  <S(S(i.  (S,S7elSS'.)); 
un  lui  donne  encore  le  nom  de  hrc  on  rnslrum.  A  ce  niveau,  la  lame  spirale 
n'est  point  adhérente  (liji-.  S.S(i.  SS7  et  .SS!))  au  tube  limacéen,  eomme  cela 
existe  ailleurs,  La  partie  comprise  entre  le  crochet  et  la  paroi  du  tuhe  se  pré- 
sente sons  la  forme  d'un  trou  arrondi,  incomplet,  appelé /ic//co^>r///c<  (fiJ-^  HS7 
el  <S8'.)).  Le  pourtour  de  cet  orifice  est  absolument  formé  dans  les  labyrinthes 
où  subsiste  le  limaçon  membraneux.  L'extrémité  supérieure  de  celui-ci  dépasse 


Limnç. 
llélicotrema  viemOr. 


Bec  de  ta  lame  spirale 


Laini'  i'jjirn 


llvticol. 


Tube  des  contours 


nirnle 


Tir..  88i).  —  L"lielicolroina  ou  orifice  faisant  communiquer  les  deux  rampes  du  liuuiçun. 
En  I  et  ■-',  lit'liiotréma  incoiiiplel  ;  en  3,  roniplet. 

le  crochet  di'  la  membrane  spirale  et  vient  appliquer  son  extrémité  supérieure, 
en  cul-de-sac,  contre  la  paroi  osseuse  et  former  ainsi  complètement  l'hélico- 
trema  (lio-.  SSU,  .'{).  Cet  orifice,  situé  sous  la  coupole  osseuse,  permet  à  la  rampe 
vestibulaire  et  tympanique  de  communiquer  entre  elles. 

Des  deux  bords, Y  interne  est  convexe  et  adhérent  à  la  paroi  interne  du  tube; 
Vexterne,  concave,  est  libre  dans  les  labvrinthes  |)rivés  de  leurs  parties  molles. 
On  y  aperçoit  une  rangée  de  petits  trous  régulièrement  placés  (fig.H<S3  et  SS'J,  2); 
ce  sont  les  orifices  externes  des  canalicules  qui  prennent  naissance  sur  la  paroi 
externe  du  canal  spiral  de  Rosenthal. 

R.viU'ES  DU  LIMAÇON.  —  La  lame  spirale  sépare  incomplètement  la  cavité 
du  tube  limacéen  en  deux  parties,  supérieure  et  inférieure,  de  même  que  le 
plancher  du  vestibule  sépare  la  cavité  vestibulaire  de  la  cavité  sous-vestibu- 
laire(fig.  883,  890  et  891). 

Si  on  suit  la  cavité  inférieure  du  limaçon  on  arrive  dans  la  cavité  sous- 
vestibulaire. 

Si  on  suit  la  partie  située  au-dessus  de  la  lame  spirale,  on  arrive  dans  le 
vestibule.  Ces  deux  parties  limacéennes,  séparées  par  la  lame  spirale  ont  reçu 
le  nom  de  rampes,  et  comme  elles  sont  en  communication  vers  la  base   du 


\C.\NMi:v 


1356 


OHI.II.I.K  INTKl^NK 


limaroii  l'une  avec  le  vestibule,  l'autre  avec  la  partie  sous-jacenle,   la  prcuiièrc 
prend  le  nom  de  rampe  vcslibulalrc,  et  la  seconde,  de  rampe  sous-vestibulaire 

ou  rnmjx'  lijinprniiffur.  Co 
dernier  nom  est  dû  en  efîet 
à  ce  que  la  feiK-lre  ronde 
fait  communiquer  la  rampe 
inlV-rieure  avec  la  caisse  du 
tympan  (fig,  883  et  890). 

La  lame  spirale  os.s.'use 
sépare  les  deux  rampes  fort 
incomplètement.  Dans  le 
limaçon  complet,  les  [)arties 
molles  (limaçon  memljra- 
ueux)  contribuent  à  la  sé- 
|)aration  absolue  de  ces 
rauq)es  (fig.  801  et  802). 

A  la  partie  supérieure, 
dans  la  coupole,  les  deux 
rampes  communiquent 
l'une  avec  l'autre  au 
moven  de  l'hélicotréma. 


Feiutre  i  oinl 


Cai'ilti    sons-veslibulnii,.    / 
et  rampe  lympanique   ■-' 

Rampe  vcstibiddirc 


Lfune  spirale  osseuse 

FiG.  800.  —  I.aliyriiillie  osseux. 

Lp>  parois  oxtcnii'silii  vcstibiili^  cl  du  liiiirn-im  niit  t'-té  en  partie  eiilevrcs. 


'  )  Canaux  semi-circulaires.  —  Xous  n'insisterons  pas  sur  leur  ana- 
tomie.  La  dcsciiptioii  (|ue  nous  avons  consacrée  aux  canaux  semi-circulaires 
membraneux  peut 
s'appliquer  à  leurs 
homonymes  os- 
seux, ainsiqueleurs 
rapports  de  situa- 
tion, de  direction, 
etc.  (fig.  881,  882. 
883  et  8!)(l). 


Hampe  reslibul. 
Limofon  mcmh. 

Canal  cochléaive 
et  ovg.  de  Corti 

Rampe  tympan. 


rtnmpe  vestih. 
Limaç.  memhr. 
Canal  cochlcairr 


. 'J. Ram)je  tympan. 


In;.   S'.'l.  —  [.('  liiiiiK.'on  osseux   ot  nuMnlnaueux. 


AQi'i'.nrc  nr  vks- 
rnu'i.i"..  —  L'aque- 
duc du  vestibule 
est  un  petit  con- 
duit contenant  la 
|);iiln'  mlernc,  im- 
paire (lu  canal  endoiynq)balique.  Les  deux  brandies  de  division  ne  sont  pas 
routenues  dans  ce  conduit  osseux.  L'orifice  externe  C(unmence  dans  le  fond 
de  la  gouttière  sulciforme  du  vestibule»,  l'interne  est  silué  à  la  partie  posli'-- 
rirui-  (lu  rocher.  Kntre  le  canal  end(dympa(iqu(>  el  l'aqueduc  on  observe. 
comuH!  dans  (outes  les  aulres  j)arties  du  labyrinthe  d(>s  espaces  j>érilympha- 
ticiues.  Au  milieu  de  ces  derniers,  on  aperçoit  unt>  veinule  parcourant  ra<in(nluc 
(fig.  877,  878  et  8'.)(i). 


A(,MF.ni c    lie    MMAcoN.   —  (".'es!    un    pclil    condiiil    osseux   i|ni    c(Uilicnt    une 


\\\in\iii;  iii   i.\i;\  i;i\Tiih:  (»ssi-:i;.\'. 


1357 


vriiiiilc  |)|;ir('c  au  iiiilit'ii  (rc>^|»ac('<  [ii'i-il\  iii|)liali(|iic^.    Il    relie  la   l'arnpe  (\iiij)a 
iii(|iie  (In    IJiiiacun  a  la  [laiile  |i(iv||.|ieiire  ilii  rorlier  nu    il    s'ipuniv  |)ar  un    |»eliL 
•'lili'''  place  un   peu  eu  deliius  de  la  lu-x-  jni^nlaire  (  lii^ .  <S77  el   <S!l(ij. 


II.  PERIOSTE. 


■\-  Généralités.  —  Xuus  u"a\(ms  lieu  de  paihVulier  ;i  décrire  .sur  le 
j)(''ri()sl(>  (lu  vesiihule  et  drs  canau.x  seini-t'irculaires.  Du  sa  face  interne  se  déta- 
chent des  Iractus  le  réunissant  au  tissu  conjonctif  pré-épltliélial  du  labyrinthe 


Mciiih.  Coiiflia    McmU.     l'Iticr    Cell.  ciliée  Ci-lt,  (Jlaudius 

liltilhélium    basais  conj.       Corli    de  Coiti      inl.         i)U.  el  sillon  spiral  inici  ne 


li;i-  "/i.  c.rf. 

ri  crrir  d'in- 
xi-rlio)i  (le 
mvnilir.  ilr 
/{(■('.s.s'/ier 


Mrn,h.   Cnrli 


-y-i^if /V^i   ;4   v;  ;.  ^   Périoste 


Bnndelvllr. 
sillonnée 


■  Serfs  (iffér. 
Memh.  spir. 


Cniirh.  coHJ 


i  •  ■  '■-  -  ~  Vaiss.  spir. 

Cell.  exi.  Claudius        Cell.      Cell.  ciliées    Périoste        Filets  nerv.  dans  tunnel 
rx'il'-rs        de  Corli  de  Corti 

Fk;.  S02.  —  Coupe  Iransveisak'  d'un  Idwr  do  spire  des  liiiia(.'ons  osseux  et  membraneux. 

Lr  |iérin^te  en  rouge. 


membraneux,  excepté  toutefois  aux  endroits  où  ils  se  confondent,  c'est-à-dire 
au  niveau  des  points  d'émergence  des  rameaux  nerveux. 

Dans  le  limaçon  ce  périoste  mérite  une  étude  plus  approfondie.  Comme  dans 
le  labyrinthe,  il  tapisse  la  face  interne  du  tube  limacéen  ainsi  que  les  deux 
faces  de  la  lame  spirale  osseuse  (fig.  8U2). 

Pour  la  facilité  de  son  étude,  prenons  cette  membrane  dans  la  rampe  infé- 
rieure ou  rampe  tympanique,  au  point  A  où  il  recouvre  la  face  inférieure  de 
la  lame  spirale  osseuse.  Il  tapisse  la  face  inférieure  de  cette  lame  et,  arrivé  sur 
la  paroi  interne  du  tube  limacéen,  il  se  recourbe  vers  le  bas  et  recouvre  cette 
paroi.  De  là  il  se  dirige  en  dehors,  tapisse  la  paroi  inférieure  puis  la  paroi 
externe  jusqu'au  limaçon  membraneux.  En  ce  point  il  se  pai'tage  en  deux 
portions,  l'une  qui  se  confond  en   haut  avec  le  tissu  conjonctif   du    limaçon 


'CANMEU. 


1358  oliKIMJ;  INTERNE. 

osseux  (fig.802)et  l'autre  qui  se  conlimie  en  dedans  avec  la  coufhe  conjonctive 
qui  double  la  lame  basilaire  (fig.  H'.I2). 

Dans  la  rampe  vestibulaire  étudions  le  i)érioste  sur  la  lai;:e  spirale,  en  par- 
tant du  point  H,  où  s'insère  la  membrane  de  Reissner.  et  suivons-le  de  dehors 
en  dedans. 

Il  recouvre  d'abord  la  face  sujjérieure  de  la  lame  spirale,  puis  la  panti 
interne  de  la  rampe  vestibulaire,  sa  paroi  supérieure,  et  atteint  ainsi  le  point 
d'insertion  supérieur  de  la  membrane  de  Reissner.  Là  il  se  divise  en  deux  |)or- 
tions.  l'une  qui  continue  à  tapisser  la  paroi  externe  du  tube  limacéen,  au  point 
où  il  est  eu  lapport  avec  le  tissu  conjouclir  {)r('-épithélial  de  la  j)aroi  externe 
du  limaçon  membraneux,  et  l'autre  qui  se  dirige  obli(|uemeiit  en  bas  et  en 
dedans  pour  se  continuer  avec  la  couche  conjonctive  de  la  meml)rane  de 
Reissner  (fig.  H02). 

Il  ressort  de  cette  description,  ainsi  que  le  fait  prévoir  le  dévelo}»pemeut  de 
ces  organes,  que  le  périoste  et  le  tissu  pré-épithélial  (qui  double  le  limaçon 
membraneux)  ne  sont  qu'une  seule  et  môme  chose,  que  deux  tissus  de  même 
origine  et  de  même  nature,  qui  se  confondent  au  niveau  des  points  de  contact 
des  lima(:ons  osseux  et  membraneux.  Leur  structure  seule  diffère  par  cer- 
tains détails  seulement. 

R.  Ligament  spiral  et  bandelette  sillonnée. — Ces  deux  derniers 
organes  sont  formés  par  de  simj)les  épaississements  du  jii'rioste  qui  tapissi'  le 
tube  limacéen.  I/un  est  situé  sur  la  paroi  externe  du  tube:  c'est  le  Uijamfiil 
>>piral.  L'autre,  la  bandelette  sillonnée,  est  placée  sur  le  boni  de  la  face  supé- 
rieure de  la  lame  spirale  osseuse  (fig.  8!I2). 

1)  Ligament  spiral.  —  (let  organe  présente  sur  une  coupe  transversale  du 
limaçon  la  forme  d'un  croissant  dont  la  face  convexe  est  adhérente  à  l'os 
(fig.  S!)2).  La  face  interne  oITre  à  considérer  un  renflement  nu^dian  (|ui  donne 
insertion  au  bord  externe  de  la  mem])iane  basilaire  (fig.  S!l2). 

L'extrémité  supérieure  du  croissant  sert  d'insertion  à  la  membrane  de 
Reissner  [crête  d'hiscrtion  de  la  iiieuihruiie  de  Bei<i><tier).  Entre  les  deux 
])oints  d'insertion  externe  des  deux  membranes,  on  observe  une  autre  saillie 
appei(''e  Hounclet  du  ligament  spiral  (fig.  X',)2). 

Entre  la  crête  d'insertion  de  la  membrane  de  Reissner  et  le  bourrelet  on 
remar(|ue  une  dépression  en  gouttière  (fig.  S'.I2).  C'est  la  strie  ou  Ixnide  va.<rn- 
laire. 

Entre  le  bourrelet  et  la  membrane  basilaire  on  aperçoit  une  autre  dé|tres- 
sion,  moins  étendue,  c'est  le  sUlmi  xpirnl  iwlerite. 

2)  Bandelette  sillonnée.  —  La  coupe  transversale  de  cet  organe  se  présente 
sous  l'aspect  d'un  triangle  à  sommet  interne.  La  base  externe  est  creusiH> 
d'une  gouttière,  le  ^ittoit  x])ir((l  /n/('/7)('(lig.  (S'.ll'.  S'.l.i  et  S'.IV).  Ce  sillon  présente 
deux  lèvres  :  l'une  supérieure,  proche  île  la  ram|»e  \tslibulaii-e.  la  lèrri'  vesli- 
/'î;/^///v>  (labium  vestibulare)  :  l'auli-e  inférieure,  la  /("'/■;•('  li/m/KDiitjtie  (\i\\num 
lympanicum),  où  s'insère  la  uienibraue  ba>ilaire. 

Ce  nom  de  bandelette  sillonnée  provient  de  sa  >lruclure.  Nou<  en  ilirons  ici 
(juebjues  mots,  et  uv  reviendrons  |)as  sur  cet  (irgaue  dau<  le  (  liaitilre  consacré 
à  l'histologie  de  l'oreille  interne. 


\\  \ïii\l|i:   hi     I  \|;M;IMI||,  osslMX. 


1359 


La  jtarlir  Mi|ii'ii('tirc  de  |,i  li.indrlrlU'  silliunn'-c  paiail  ((nisliliirr  par  drs 
ran-fées  (If  di  nls.  daiilaiil  plus  hautes  qu'on  se  raiiproclif  davatila-t-  de  sa 
hase  (fi-.  S!).'?  et  .SMi). 

Les  donis  sont  séparées  les  unes  des  autres  par  des  sillons,  d'ui'i  son  nom  de 
l.audelette  sill.»nnée  (li^^.  Sî):^  et  H'.li). 

Si  on  vcul   se  rciulrr  ('((uiplc  de   l,i    nalnrc  de  rcs  siilun^.  il   Tant   i  apidrnirni* 

fini.  i„i:  ii»-mh     ,l,-  /Irisxnrr      l)„l  trltulr^    r,,iijn,irlhfs 

l'cltulrs 
ÊJ-nl 

Sillnn  siilr.   lui. 


Y.i»i*fct..         ■  .  ...  Mcinbr.  busil. 

Th..  S'.Ci.  —  Hnndolotit'  sillonnt'e  (Coupo  trnnsversnio).  (l)",-ipivs  S;i|ii.cy.  i 


rappeler  la  structure  du  tissu  oonjonetif  ordinaire.  Ce  dernier  peut  être  sché- 
niatiquement  considéré  comuie  constitué  par  des  cellules  éparses.  séparées  les 
unes  des  autres  par  de  la  substance  intercellulaire,  de  structure  filirillaire. 
l'orniant  le  tissu  conjonctil". 

Dans  la  bandelette  sillonnée  les  cellules  conjonctives  sont  placées  côte  à  côti'. 
loiiées  dans  un  même  espace  et  séparées  par  des  faisceaux  conjonctiCs  très 


Dcnix        Ottulrs 


.\feiiil>ranr 
de  lîi'issnei 


Villon  spiral  inlerne 

I  oromina  nevvina 

Zone  lisse  de  la  memhr.  bnsil. 
'.  Z.  sir.  de  la  memh.  /<rts. 


1  niss.  I     Couc.  vili:  de  la  memli. 

Couche  conj.  basilaire 

d(  la  mcmb.  basil. 


Faisc.  ncrv.  a/]f 


M'-inbra»e  spirale  otseu>e 


Fin.  soi.  —  Bandelello  sillonnée.  Membrane  basilaire  et  origine  de  l.i  nienibrauo 
de  Reissner.  (D'après  Snppey,  modifiée.) 

épais.  Les  sillons  sont  constitués  par  la  disparition  des  cellules  dont  nous 
venons  de  parler,  et  les  dents,  par  les  faisceaux  conjonctifs  restés  en  place.  Telle 
est  la  signification  de  cet  épaississement  du  périoste  dont  le  nom  spécial  et  la 
description  qu'en  doiment  certains  auteurs  ne  sont  dus  qu'à  des  accidents  de 
préparation  (fig.  893  et  804). 

La  lèvre  tympanique  de  la  bandelette  sillonnée  se  coutume  smis  démarca- 


\CA.\.\ŒU.: 


1360 


tillIJi 


i\ti;i;m:. 


I'kjh  avec  lu  uiciiibrane  basilaire.  A  runiuii  de  Tuiir  et  de  laulre  oa  aper<;»>it 
(flg.  893  et  894)  de  petits  orifices  correspondant  à  ceux  que  nous  avons  observ»*s 
sur  le  bord  e.xterne  de  la  lame  spirale  osseuse.  (>e  sont  les  fnrn mind  nervinn 
par  où  passent  les  filets  de  Taudilir  (fiir.  894). 


>;  IV.  —  iiAn'oKTs  f:xTiU':  les  lai',vi;i.\thi:s  (isskix 
i:t  mkmmhanei  X 


A  plusieurs  reprises,  dans  le  cours  de  nos  descri))ti(tns  analoiniiiucs,  n«Mis 
avons  traité  cette  question;  aussi  passerons-nous  rapidement  sur  ce  sujet. 

A)  Vestibule.  —  Au  niveau  du  vestibule,  les  j)arties  menibiaueuses 
entrent  en  contact  avec  la  paroi  interne  du  vestibule  osseux.  A  cet  endroit  se 
trouvent  les  trois  fossettes.  C'est  donc  au.x  points  où  le  nerf  auditif  traverse 
la  paroi  interne  osseuse  du  vestibule  que  les  parties  du  labyrinthe  membraneux 
s'accolent  à  la  paroi  osseuse.  Cette  adhérence  s'elVectue  par  l'accolemenf  de  la 
couche  externe  conjonctive  des  sacs  membraneux  avec  le  périoste, 

Entre  la  paroi  externe  du  vestibule  et  les  sacs  membraneux,  il  existe  un 
espace  occupé  par  des  tractus  conjonctifs,  beaucoup  plus  longs  et  moins  nom- 
breux qu'ailleurs  et  contenant  du  liquide  péri-lynq)hatique.  Cet  esj)ace  a  reçu 
le  Hdin  de  r(,)}/h(e>i(  péri-lymplinlique  (fig.  877).  . 

V>)  Canaux   semi-circulaires. 


Can.  sflml-eirr. 
osseux 


('fin.  scmi-circ. 
inembra». 


Les  canaux  semi-circulaires  osseux 
et  membraneux  sont  en  rapport 
immédiat  au  niveau  des  am- 
poules et  Jiu  niveau  de  leur  jxir- 
lion  imie  (»n  circulaire. 

Au  niveau  des  ampoules  l'ac- 
colement  du  périoste  et  du  tissu 
conjonctif  préépithi'lial  s'elTectue 
aux  endroits  oi'i  pénètrent  les 
filets  ner\<'ux. 

Quant  à  leurs  parties  unies, 
elles  s'accolent  l'une  à  l'autre 
par  leur  portion  convexf^  de  telle 
sorte  que  le  canal  semi -cir- 
culaire    membraneux     n'occupe 

point  le    centre    de    son     Imnionvme    osseux,    comme    on     le    voit    dans    la 

ligure  89"). 

("')  Limaçon.  —  La  partie  enroulée  du  linun.on  nu'mbraneux  est  en  con- 
tact avec  le  limaçon  osseux  par  deux  points  (lig.  891  et  892). 

Au  niveau  de  leurs  faces  convexes,  comme  dans  les  canaux  si'mi-circulaires. 
leurs  |)arois  s'accolent  l'une  à  l'autre.  Cette  l'usion  s'elTeclue  dans  to\ile  l'étendue 
(le  la  moitié  supérieure  du  ligament  spiral  e.xterne.  formé,  comme  nous  l'avons 
vu,  |)ar  un  épaississement  du  périoste  (lig.  892). 

Ces  deux   organes  entrent  également    (mi  conl.irl   \iis  leur  partie  conrave. 


Travées  couj. 


S!).").  —  Cdiiiio  (l'un  canal  senii-circul.iiic 
(l)';ipi('"s  lUidin.cor.) 


r.nMil  II    \i  hil  II    l\ïi:i;\r:.  1361 

aux  |Miiiil>  (III  Ir  liiii.iiiiii  iiH'iiihraiicn.x  innit  lr>  lili'U  iici-\ru\  du  iioi'l' 
(■oclili'-airr,  (■ol-à-diic  ;iii  iiiNcaii  <lii  Imnl  rxiiiiif  de  la  lami'  spirale 
osseuse. 

I.a  paroi  iniV-rieurr  An  liiiiarnu  uiniiliiaiii'iix  seinhle  aiusi  èlrc  la  roulinua- 
liou  delà  lauie  spirale  osseuse,  (lette  paroi.  <|ui  a  reçu  le  noui  de  itn-nihrinif 
/iiisihun\  porte  »''^aleniont  celui  de  /uiih'  >ipiitile  iiiintibrtnn'i/.-<i'.  Les  anciens 
analouiistes  croyaient,  en  elTet,  (jn'ello  taisait  partie  intégrante  de  la  niem- 
Itrane  spirale,  et  (ju'elie  en  constituait  la  portion  externe.  Ils  l'appelaient 
encore  itortinii  iiiollc  de  la  hune  spirale,  par  oj)position  à  la  partie  interne, 
osseuse,  qui  en  constituait  la  portion  dure  {i\f>;.  S'.I2). 

I.e  linia<;on  membraneux  est  placé  à  la  partie  externe  du  lulte  limacéen 
osseux.  Sa  paroi  convexe  et  externe  vient  prendre  appui  sur  celle  du  même 
nom  du  tube  osseux.  Son  angle  interne  vient  s'appuyer  sur  le  bord  et  une 
petite  élendui'  de  la  face  supérieure  de  la  lame  sj)irale.  recouverte  à  ce  niveau 
par  la  handelelte  sillonnée  (lig.  S!)2). 

Le  limaçon  membraneux  sépare  ainsi  nettement  et  complètement  le  tube 
limacéen  en  deux  ramjtes.  à  peine  indiquées  parla  lame  spirale  osseuse,  sur  le 
limaçon  osseux. 

Nous  saviuis  qu'on  nomme  la  rampe  supérieure  rampe  vestihulairc  et  la 
rampe  inférieure  rampe  I i/mpniiiijKe, 


>;  V.   —  CONDI  IT   AIDITIK   INTERNE 

A  l'exemple  des  auteurs  classiques,  nous  rattachons  à  rt-lude  du  labvrinllie 
i»sseux  celle  du  conduit  auditif  interne. 

Le  labyrinthe  membraneux  est  formé  avant  rossilicalion,  avant  le  labvriiitlie 
osseux.  Le  nerf  auditif,  qui  dessert  les  crêtes,  les  taches  acoustiques  et  l'organe 
de  (>orti,  se  développe  également  avant  le  processus  osseux.  (Juand  ce  dernier 
s'efTectue,  il  se  moule  pour  ainsi  dire  autour  du  nerf,  comme  autour  des  sacs 
épithéliaux. 

Le  conduit  osseux  aiusi  foi'mé  autour  du  uerf  auditif  et  des  nerfs  voisins 
(lacial,  intermédiaire  de  Wrisberg),  constitue  le  ronduit  auditif  interne, 
appelé  de  la  sorte  par  opposition  au  canal  ouvert  au  dehors,  et  donnant  accès 
jusqu'à  la  membrane  du  tympan  de  l'oreille  moyenne,  nommé  conduit  auditif 
externe.  Il  suffit  de  rappeler  les  notions  embryologiques  pour  se  convaincre 
que  le  nom  est  mal  choisi,  puisqu'il  s'adi'esse  à  des  organes  n'ayant  nullement 
la  même  signification  morphogénétique. 

Large  de  4  à  o  millimètres  de  diamètre,  long  de  1  centimètre  environ  le 
conduit  auditif  interne  suit  un  trajet  oblique  d'arrière  eu  avant  et  de  dedans 
en  dehors. 

Son  orifice  interne  est  elliptique  et  son  fond  correspond  à  la  face  interne  de 
la  paroi  interne  du  vestibule,  ainsi  qu'à  la  base  du  limaçon. 

Lue  crête  horizontale  divise  le  fond  du  conduit  en  deux  étages,  un  étage  supé- 
rieur et  un  étage  inférieur  (fig.  896). 

(^.ette  crête  a  reçu  le  nom  de  crête  folriformc  du  conduit  auditif  interne. 
Chacun  des  deux  étages  est  séparé  en  deux  parties,  l'une  antérieure  et  l'autre 

POIRIER    ET    CHARI'Y.    —    \'.  86 

CASSIF.V: 


1362 


(ii!i:ii.i.i-;  intkkm:. 


postérieure,  par  des  crêtes  verticales,  (^elle  de  l'élafre  sii|)i  ricui'  t<t  sfiili-  hien 
marquée. 

La  partie  aulérieure  de  1  étage  supérieur  présente  un  (iriJi<e.  Tririfice  de 
laqueduc  de  Fallope  pour  le  P^aciai  et  l'Intermédiaire  de  Wrisherg;  la  posté- 
rieure est  creusée  d'une  fossette  où  l'on  observe  plusieurs  trous  pour  les  filets 
nerveux  de  l'utricule  ainsi  que  des  ampoules  dc^eanaux  semi-circulaires  supé- 
rieur et  horizontal. 

I/élage  inférieur  uionlre  aussi  un  trou  anti-rieur  et  une  fossette  [jo^^lérieure. 


lirnache  coiiiniiinf     l'an.scn 


{ III ;)Oule  cnn.  Iioriz. 
.\m}ionle  canal  supérieur 

l     Foss.  veslibul.  supérieure 
Aqued.  de  Fallope 
\       :     Crète  perpend.  xii/ifr. 

('r. /nie.      Cri-If  iierjj.   infifr. 

Cnv.  colu)nell. 
i       ci-ible  spir. 

-?      I.hnaroii 


r,—.  Cnnd.  auditif 
Interne 


Aijuedur  i^nxlibulc  Aqued.  liw.  \  Fu^s.  vi'dlHj.  infir. 

Forum,  de  Morgagni 

l'ii..  S'.JCj.  —  [,ali\  liiillic  (issciix  (fi'icc  iiitcriic).  Conduil  aiulitif  interne.  Aiiiioiluo  du  liiii.n.-uii 

cl  (lu   veslilmlc. 

L'itrifice  est  celui  de  la  cavité  de  la  coluuielle  ;  la  fossette  présente  plusieurs 
trous  pour  les  nerfs  du  saccule  (lig.  SîMl). 

En  arrière  de  la  fossette  du  saccule,  sur  sa  liuiite  puslérleun-.  nu  voit  ou 
orifice  pour  le  nerf  de  l'ampoule  postérieure,  (l'est  le  foraiiien  -^iiiii'/hni'  il'- 
Mocf/Of/ni 

(les  fossettes  présentent  de  pelils  orilices  currespundaiil  ;i  ceux  des  taches 
criblé(*s  (jue  nous  avons  étudiées  plus  haut  sur  la  paroi  iulcnie  du  M-slibule 
osseux.   Ils  sont  moins  nomlireu.K  cependant. 


'i  VI. 


sTurc/riuK 


La  structure  ilu  lai»vriuthe  uiemhraiicux  Mii-nlf  sciilr  iiii(>  description 
détaillée. 

l/emhrvologie  nous  enseigne  ([ue  cet  organe  se  dé\cloppe  tout  d  abord  aux 
dépens  d'un  sac  épithélial,  se  dilTérenciant  bientôt  en  ces  dillerentes  parties, 
dont  l'ensemble  constitue  le  Iabvrintb(>  épithélial.  A  ce  sac.  vient  bientùl  s'ad- 
joindre une  bande  conjonctisc,  la  couche  juxta  ou  pré-épithélialc.  t|ui  C(>ntri- 
bue  à  former  la  paroi  du  labvi'inlbe:  alors  seuicincnl .  >-r  dernier  prend  le  nom 
de  Idlii/i'inthe  iiii'iiibniitcK.r. 

Il  est  naturel,  d'après  ces  faits,  que  tous  les  organes  (limaçon,  canaux,  ulri- 


STIil  (  TII|;i:  1363 

ciilr  (III  s.iiiiilc,  fie),  aifiil  l.i  iiiiiiic  slriicluic,  (lillfrciil  jk-ii  1rs  iiii-^  des  ,iiil  its. 
(•1.(1111111  [Miisso  l'acilfMiKMil  i.iiiicm'i-  leurs  cai-actèrcs  liislolo^niiiics  ;i   riimlc'. 

A.  Caractères   communs  du   labyrinthe    membraneux.    — 

Ont-  nous  avons  allaiic  a  liilriculc,  au  sacculc.  aux  (anaux,  au  limaçon  ou 
cncoi'c  au  sac  ciulolv  ui|»lialitju(>.  la  slructuri"  fféiu'ialf  de  ces  organes  csl  iden- 
tique. De  l'exlérieui'  à  rinlérienr,  on   lenronlre  : 

I"  Une  eouclu'  (dnj(Micli\c; 

'2'  Fne  couche  vitrée  ou  ineuihrane  i)asale; 

."{"  lue  concile  épilliéliale. 

I"  La  couche  conjonctive  présente  partout  la  nièuie  structure.  (Jn  y  rencontre 
«les  cellules  à  prolonji^einents  ramifiés  et  des  cellules  migratrices.  Entre  ces 
cellules,  se  trouvent  des  faisceaux  conjonctifs.  accompagnés  de  quel(|ues  (iUres 
élastiques. 

Les  auteurs  divisent  celle  couche  en  une  couche  externe  j>t;/'/o.s/<^?^c  et  une 
couche  interne  /ihi'euKc  La  direction  seule  des  faisceaux  conjonctifs  justifie 
une  |)areille  division  d'après  nous.  Dans  la  couche  externe,  ils  sont  disposés 
sans  ordre;  dans  la  couche  interne,  leur  direction  s'effectue  toujours  selon  des 
plans  parallèles.  La  structure  do  cette  dernière  est  identique  à  celle  «h'  la 
cornée. 

2"  La  couche  vitrée  est  claire,  transparente,  vitrée  en  un  mol;  on  l'appelle 
encore  memhrane  basale;  elle  est  située  entre  la  zone  conjonctive  et  l'épithé- 
liuiii. 

'.V'  La  couche  épithéliale  dill'ère,  selon  qu'elle  est  examinée  au  niveau  n)  des 
parties  minces,  ou  b)  des  bourrelets  neuro-épithéliaux. 

a)  Parties  minces  de  la  paroi  des  sacs  labyrinthiqiies.  Lépithé- 
lium  est  aplati,  polyédriciue.  Les  cellules  offrent  l'aspect  pavinienteux.  Elles 
possèdent  un  noyau  central  avec  un  nucléole.  Cette  structure  s'observe  dans 
les  canaux  semi-circulaires,  dans  l'utricule  et  le  saccule,  en  dehors  des  crêtes 
et  des  taches  acoustiques,  enfin,  dans  le  limaçon,  sur  sa  paroi  supérieure  on 
membrane  de  Heissner. 

h)  Parties  nerveuses  ou  parties  épaissies  de  la  paroi  des  sacs 
labyrinthiques.  —  Ces  y)ortions  épaissies  proviennent  de  la  dilTérenciatîon 
de  la  couclu'  épithéliale  et  du  développement  un  peu  plus  marqué  de  la  couche 
conjonctive  sous-jacente.  Au  niveau  des  points,  on  les  sacs  labyrinthiques 
reçoivent  les  filets  nerveux,  l'épithélium  est  constitué  non  seulemenl  par  des 
cellules  ])lus  hautes,  mais  encore  disposées  sous  plusieurs  assises. 

Nous  savons,  par  rex|»osé  embryologique  précédent,  que  les  parties  épithé- 
liales,  différenciées  en  vue  de  remplir  un  rôle  spécial,  proviennent  de  la  bande 
plus  épaisse  des  cellules,  qu'on  obst^rve  dans  les  figures  S70  et  877  et  qui  est 
déjà  fragmentée  dans  la  ligure  877. 

La  structure  détaillée  de  ces  petits  organes  neuro-épithéliaux  terminaux 
appartient  aux  caractères  particuliers  de  chacun  d'eux.  Toutefois,  nous  pen- 
sons qu'on  peut  en  donner  une  description  générale,  ainsi  que  le  fait  pressentir 
l'embryologie. 

Les  crêtes  des  ampoules,  les  taches  de  l'utricule  et  du  saccule.  la  papille  ou 

'CA.\xii:r.] 


1364 


nliKlI.IJ-,  INTKliM-:. 


crèlf  s|)iial(' (lu  liiii;ii;(iii,  .iiitivniciit  dii  oiyane  'le  ('orll.  sont  toujours  consli- 
tuécs  ]);ir  deux  oi'drcs  de  crllulcs  impDi'Iaiilcs.  au.\(]iicll('s  nous  ajoiilrrons  les 
cellules  de  la  /.ont'  intfruH'diaire. 

1)  (]i;i,i,i  i,i:s  cu.uÔKs.  —  J.,es  unes  sont  en  rapport  avec  les  filets  nerveux 
terminaux  et  possèdent  des  cils  rigides.  (>es  laits  leur  ont  valu  le  nom  de  ri-l- 
lules  ci/ire^.  C'est  par  cette  a|»pellation  (|u'on  les  désigne  dans  les  crêtes,  les 
taches  auditives  (lig.  HîJT,  H\)i>,  et  'JUii).  Dans  le  limaçon,  toutefois,  ces  mêmes 
cellules  ont  encore  reçu  des  noms  div'ers;  on  appelle  les  unes  rellnles  '///ces  '/'• 
('orii,  et  les  autres,  fcllulfx  ihf  somnicl  (fig.  890).  Ces  deux  espèces  de  cellules. 

Tissu  '•(injnnctif  de  la  erfle 


Cell.  delà  zone 
inlei-uiêd. 


■Ccll.  endnih 


.  Tissu  conj. 
pré-éjiilh. 

Heliculum 
péfihjmjih. 


Filets  nerveux 
de  la  crête 


-^^^i}T^i    'V.  .  -  '        '  >  .' ;  — -J>-.>^v^-t■' 


i»^ 


l-"i(i.  81)7.  —  Crèle  ariiiisli(|ii('.  /niic  iiilcriiicdidiii'  (cliez  li'  chai). 

posscdciil,  coiiinie  nous  IcNcrroiis  plus  loin,  la  niènie  l'orme  cl  la  uièmc  struc- 
ture; toutes  deux  sont  en  contact  avec  les  filets  nerveux:  elles  difTèrenl  j»ar 
la  ])lace  qu'elles  occupent  dans  l'organe  de  Corfi.  Les  cellules  de  Corti  sont 
situées  à  la  partie  externe,  les  cellules  du  sommet  à  la  partie  interne  de  cet 
organe.  Cette  situation  a  encore  valu  aux  cellules  du  sommet  le  m  un  de  cc/- 
\u\(is  cillées  infenirx,  et  aux  cellules  d(^  (^orti,  celui  de  rel!itlc'<  rilicc^  e.rteriir^i 
(fig.  .S!)2,  «00  et  î)00). 

l'.n  fésurné,  dans  les  renflements  épithéliaux.  dout  nous  parluns.  (in  ren- 
contre des  cellules  spéciales,  en  rapport  avec  les  filets  nerveux  et  portant  des 
cils.  On  les  nomme  cellules  cilic'cs.  Dans  le  limaçon,  elles  sont  encore  dc'si- 
gnées  sous  d'autres  appellations,  indépendamment  de  ces  dernières,  jtuisqudn 
les  nomme  cellules  du  xoimnel  et  cellules  de  Corti.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  |>rc- 
mier  de  ces  noms  aurait  avantage  à  remplacer  cette  terminologie  qui  pivle 
à  la  conliision. 

2)  Ci:li.li.i:s  i»k  soitikn.  —  Indépendaniiuenf  d(»  ces  cellules  ciliées,  il  on  est 
d'autres,  priv(''es  de  cils,  qui  remplisseni  un  rt'de  de  soutien,  un  r(~ile  isolateur. 
un  vo\o  secondaire,  car  elles  ne  soni  jamais  en  contact  direct  avec  les  filets 
nerveux.  Ce  sont  h^s  reltules  de  soulieu. 

Dans  h^s  crêtes  et  les  taches  auditives,  elles  iu>  sont  désignées  (juc  par  celle 


Ti;n:Ti  liK. 


1365 


;i|H»cll;ilinii  :  r,-l///lfs  (Ji'  sa/tl/cn .  I)fiiis  h'  liiitnnnu  Jt;ir  «oiilre,  It-s  aiialoi)ii>(r^ 
se  sont  plu  à  ('i)iii|ili(|iM'r  les  clutscs.  [j-s  iims  oui  reçu  le  nom  de  ccllulcx.  iln 
Jh'ilers  et  les  aiiliTs  celui  de  pKierti  <Jc  Corli  {i\'^\  .S'.I2,  S!)!)  d  (UIK),  i|iii  -uni 
îles  cellules  de  soiilieii  niodiliées, 

Il   est  donc    à    reiii;xit|iier  (|iie  la    leiiuiiiolo^ie  des  cellules  sensori(,'llr'S  ciliées 
et  celle  (I('s  cellides  de  soiilieii  du  limaçon   est  moins  simple  (pie  celle  des  civles 


l'iiiial  snni  lire.       l'mrii  iiin/jnii'ii         l'ur.  niniiniilc 


l'inol  osseuse  (nnjjoulu 
l'ii/nitc  Ivnniunle 


'       f'etl.  épitliêl.  ciUi'fs 
de  la  crèlc 


('rite  ncousliiiiti: 


ZOHC 

interin. 


■f  niiip. 
posl. 


liangl. 
^carpa 


Vu;.  8'J8.  —   Aiupuiilt'   ol   migiiie  du  ciiuil    scini-ciieulairc  |iusluricur.  Son  neif,   f;;uij;linii 
lie  Scarpa.  Kspace  i)érilyiiiijhi\ti(iuc;  cicle  aceiistiiiuo:  cupule  leiiniiialc  (chez  U>.  chat). 

et  des  taches  auditives.  On  retrouve  partout  cependant  les  deux  espèces  de 
cellules,  celles  qui  reçoivent  les  filets  nerveux  et  celles  qui  remplissent  sim- 
plement un  râle  de  soutien,  un  rôle  secondaire. 

3)  ZoNK  1MER.MÉUIAIKE.  —  L'épitliéliuiii  seiisoricl,  sur  les  bords  des  crêtes, 
des  taches  et  de  l'organe  de  Corti,  ne  ])asse  pas  brusquement  à  l'endothélium, 
([ui  tapisse  les  autres  parties  des  sacs  auditifs  membraneux.  Il  existe  entre 
ces  deux  formations  une  zone,  à  laquelle  nous  donnerons  le  nom  de-3one  inter- 
médiaire. Cette  zone  est  constituée  par  des  cellules  épithéliales,  d'autant  moins 
•élevées  qu'on  s'éloigne  davantage  des  organes  sensoriels  éplthéliaux  (crêtes, 
taches,  etc.),  dont  nous  venons  de  parler.  Elle  est  constituée  par  des  cellules 

80. 


[CANNIEU.] 


1366 


oHKIi.l.K   IMI-ilM-:. 


allongées,  piismali(]U('s.  diiiiiiiuaiil  insensiljleiucul  de  hauteur,  devenaul  riihi- 
ques  et  passant,  en  délinitive,  à  rendothéliuni  (lig.  8'J2,  807  et  808). 

Celte  zone  intermédiaire  n'a  point  reeu  de  nom  spécial,  de  la  part  des  aua- 
tomistes,  dans  VulricKle,  le  saccule  et  dans  les  crêtes. 

Dans  l'organe  do  Oorti,  les  cellules  qui  la  constituent  ont  i-e<;u  le  nom  de 
cellules  deClaudius.  La  situation  de  ces  dernières  (flg.  802)  les  a  fait  diviser  en 
deux  catégories,  les  ccllidcs  externes  et  internes  de  Claudiiis.  Nous  pensons 
qu'à  tous  ces  noms  dilîéronts,  il  est  {)référal)lo  de  substituer  celui  de  cellules 
de  la  zone  intermédiaire  aussi  bien  dans  l'organe  de  Corti  (lu'au  niveau  des 
crêtes  et  des  taches  acoustiques  (fig.  892,  807  et  898). 

Des  trois  couches  du  labvrintlie  membraneux,  les  deux  externes  (conjonc- 
tive et  vitrée)  ont  partout  la  même  structure,  à  quelques  détails  près.  La  couciie 


Ccll.  souli'i^ii  do  Dcilei'S 


Crll.  cil.  de  Coili 


J  ieuSi 


i'ilfts  ncrv.  Iri-min.  duns  tunnel  dr  Ccrti 
l'i,;.  sill).  —  Ui-iaiii'  lie  Corli. 


é|)ithéliale  seule  se  modilie  selon  les  ])oiu(s  obserxés.  Toutefois,  même  pour 
l'épithélium,  on  peut  ramener  sa  structure,  qui  paraît  tout  d'abord  si  dilTé- 
rente,  à  des  données  simples  et  générales.  Les  j)arois  minces  possèdent  un  endo- 
thélium;  les  parties  épaissies  répondent  aux  coussinets,  où  se  rendent  les  filets 
nerveux;  on  y  rencontre  deux  ordres  de  cellules,  les  cellules  amdtivcs  ciliée^ 
et  les  ccUides  de  soudi'n.  Il  existe  de  plus,  entre  les  appareils  épithéliaux  ner- 
veux et  l'endothélium,  une  zom:  im  Kit.Mi'.oiAiiii;,  l'ormaul  un  passage  insensible 
des  uns  à  l'anlre. 

Ainsi  donc  la  slruclure  des  sacs  laliyriulhii|ues  membraneux  ol  des  plu- 
simples.  La  difliculté  de  leur  élude,  l'ordre  chronologique  oii  leurs  dilïérenles 
|»arties  ont  été  découverti-s,  ont  amené  les  anatomistes  à  embrouiller  la  dr-- 
iri|tlion  d'organes,  qui  dllfèrent  si  peu  les  uns  des  autres  eependanl. 

Appareil  otolithique.  —  L'épithélium.  où  se  ri'iultMit  les  lilels  leiininaux 
de  l'auditif,  sécrète,  comme  celui  des  animaux  inférieurs,  un  appari'il  plu>  ou 
moins  mobile,  mais  ])assil',  un  appareil  ololithi(iue.  11  est  constitué  par  un  ou 
plusieurs  corjis,  situés  au-dessus  des  cellules  ciliées.  i>t  s(>  iléplacant  sous  Tin- 
llnence  des  vibrations  sonores.  I,"a|)|tareil.  ([ni  se  trouM>  au-dessus  des  crêtes, 
a  re(:u  le  nom  de  ciijji(lc<  trrtninalcs:.  Celui  (jui  se  trouve  en  regard  des  taches 
est  a|)|)elé  ptiussièr)'  ainlitirc  ou  ntoconirs:  A  celui  t|u'(Ui  renciuitre  au-dessus 


STIUJCTUHK. 


1367 


|!% 


Snniiiirl    ilr    lu 
cii}i.  tcniiiiKili; 


■  Alvéoles 


l'ic.  000.  —  Cupule  IprmiiiJile  de 
riioinmo.  Figure  luoiiliaiit  les 
cavités  alvéolaires  où  pénètrent 
les  cils  des  cellules  é|)illiéliales. 


l'io.  'JOI. —  Poussière  auditive 
des  taches  du  saccule  et  de 
l'utricule. 


tli'  ^(»l•^^•^ll(•  (le  Corli.  est  iioiiimr   un-inhmna  (i-rAorin,  1,'rloria,  ou  inembirinr 
'le  Corli  (li.ii-.  '.MIO,  !)(ll  cl  !l()2). 

H.  Caractères  particuliers  du  labyrinthe  membraneux.  — 

1  "  Couches  conjonc- 
tive et  vitrée.  — 
Nous  avons  vu  quo  ->. 

ces  deux  couches 
avaient  la  même 
structure  dans 
toutes  les  parties  du 
labyrinthe  mem- 
braneux. La  couche 
vitrée  de  la  paroi 
inférieure  du  lima- 
•:on,  appelée  mem- 
hrane  basilaire,  présente  certains  caractères 

particuliers.  Pour  nous  conformer  à  l'exemple  général,   nous  décrirons  plus 

loin  cette  paroi  en  détail. 

2"  La  couche  épithéliale  dilTèrc  au  niveau  des  crêtes,  des  taches  et  de  l'or- 
pane  de  Corti.  Encore  la  structure  des  crêtes  et  des  taches  auditives  est-elle  la 
même.  Nous  étudierons  ensem- 
ble   l'histologie    des    crêtes    et  / 
des   taches   auditives,   et   nous 
consacrerons  un   second  para-   ^  ^     _  _,-^ 

graphe  à  la  structure  de  l'or- 

1     p       .  Fio.  902.  —  Aspect  de  la  membrane  de  Corti 

gane  de  Lorti.  ^^^^^  Thomme  (coupe  radiale). 

a)  Structure  de  Vépithé- 
liuïïi  des  crêtes  et  des  taches  auditives.  —  En  général,  les  classiques 
décrivent  cet  épithélium  chez   les  rongeurs.    Sa    structure    n'est    nullement 
semblable  à  celle  de  l'homme,  cependant. 

Depuis  les  travaux  de  Schulze,  on  considérait  trois  couches  de  cellules  : 
1),  les  cellules  ciliées;2),  les  cellules  de  soutien,  sous-jacentes  aux  premières; 
-3),  les  cellules  basales,  contre  la  membrane  vitrée  ou  basale. 

La  description  que  nous  en  donnons  en  diffère  presque  complètement. 

l)  Cellules  ciliées.  —  Les  crêtes  et  les  taches  auditives  sont  constituées 
par  des  cellules  ciliées  de  deux  sortes  :  les  cellules  ciliées  à  col  long  et  les 
•cellules  à  col  court  (fig.  003  et  904). 

Ces  éléments  sont,  en  effet,  disposés  sous  deux  rangées.  Comme  ceux  de  la 
seconde  (fig.  903  et  904)  se  terminent  au  même  niveau  que  ceux  de  la  pre- 
mière, au  niveau  de  la  surface  libre  de  la  crête  ou  de  la  tache  auditive,  il  s'en- 
suit que  leur  prolongement  supérieur  ou  col  sera  plus  long  que  celui  de  ces 
dernières. 

Les  cellules  ciliées  présentent  un  ventre  ou  corps  l'enflé,  ovoïde.  De  la  partie 
supérieure  part  un  prolongement,  devenant  de  plus  en  plus  mince  jusqu'au 
milieu  de  sa  longueur.  Puis,  il  augmente  de  plus  en  plus  de  volume,  et  finit 

80.. 
[CANXIEU.] 


1368 


(iliKii.i.K  intkrm:. 


en  se  coin'aiit  d'une  sorte  de  plateau,  bourrelet  réfringent,  arrondi,  surmont»'' 

d'une  foule  de  poils  (fig.  003  et  OOij. 

On  peut  fomparer  la  forme  de  ces  cellules 
à  des  amphores.  De  la  partie  inférieure  du 
corps  de  la  cellule  (fig.  IJO.S  et  !J04),  s'échap- 
pent un  ou  plusieurs  prolongements  proln- 
plasmiques.  Ils  se  terminent  par  un  [)ied. 
étalé  sur  la  membrane  basale  ou  vitrée.  Lu 
gros  noyau,  garni  d'un  nucléole,  occupe  If 
corps  de  la  cellule  (fig.  !)03  et  OOi). 

2)  Ci:i,i.Li.i:s  \)K  soi'TiKN.  —  Chez  riioMuiH'. 
les  cellules  de  soutien  forment  deux  couches 
distinctes. 

I^a  couche,  sous-jacente  aux  cellules  ciliées, 
est  constituée  par  des  éléments,  présentant 
un  renflement  ou  corps  avec  noyau  et  nu- 
cléole. De  la  partie  supérieure,  s'en  échappe 
un  prolongement,  qui  prend  fin  à  la  surface 
de  l'organe,  entre  les  bourrelets  terminaux 
des  cellules  ciliées.  De  la  partie  inférieure, 
on  voit  sortir  plusieurs  expansions  proto- 
plasmiques,  qui  s'insinuent  entre  les  cel- 
lules sous-jacentes  pour  rejoindre  la  mem- 
brane basale   et   s'y  terminer  (fig.  OOi). 

La  couche  inférieure  est  située  au-dessous  de  la  précédente,  contre  la  mem- 
brane basale  ou  meml)rane  limitante.  Ses  cellules  possèdent  également  un 
prolongement  supérieur,  allant 
prendre  fin  à  la  surface  épithé- 
liale  (fig.  904),  entre  les  renfle- 
ments terminaux  des  cellules 
ciliées.  Le  corj)s  de  la  cellule  est 
plus  ou  moins  arrondi,  généra- 
lement conique  et  a]>p]iqué  con- 
tre la  membrane  vitrée.  Il  pos- 
sède un  gros  noyau  avec  un 
nucléole. 

Les  cellules  <le  soutien  n'ont 
pas  de  cils.  Le  ventre  renllé  de 
ces  différentes  couches  de  cel- 
lules occupe  des  niveaux  dilTé- 
rents.  Ce  fait  a  faussement  per- 
mis de  ranger  les  crêtes  et  les 
taches  parmi  les  épithéliums  cv- 
rnulri(|ues  stratifiés'.  Elles  a|i|tarli(Minenl    à    la   classe  di's   épitlu-liums   cyliii- 


Fio.  903.  —  Cellule  ciliée, 
pliore,  des  croies  et  di 
acoustiques. 


Cell.  de  soittii' 


uvf.  libre  dr  Irt 
crête  ou  de  la 
tnche  acouxt. 


Cell.   de  soulir 
(cell.  basale) 


.  .\[embr.  vitrée 


Fie.  UO'i.  —  Structure   îles  tnclies  et  crêtes 
acoustiques  (Chez  l'Iionune). 

•>,  3.  'i,  stralifualiuil  des  nny.iux  et  de*  i-orp#  relliil.iiivi. 


1.  t)i's  I8i).'i.  iiiin>  .ivlons  (ItTi-it  l'olte  disposilion.  Di'j.i,  ii  la  môme  l'poqiip,  nous  .ivam-ions,  pour  lavoir  r-jri 
l(Miioiit  (ilisiTvi'o.  cctto  niêino  slnii-liiro  dans  la  nni(|UtMiso  piluitaire  ol  dans  celle  de  la  traelu'e. 


srinciiHE. 


1369 


(lri(|ii('s  siinplf's,  |tuis(|ii('  fcuilcs  les  (•clliilcs  parlnil  de  la  rnctiihranc  Itasalo  et 
se  Icrmiiiciil  à  la  siiilaco  libre  de  r(''|iilli(''liiirii.  F, es  iiDvaiix  seuls  sont  stra- 
lili(''s.  Dans  les  ladics  el  les  nvles  aci)ii>li(^n('s  de  riiuniinc,  il  v  a  ilrnx  rangées 
a|)[)arlenaiit    an.\    irlliilrs    ciliiM-s    et    dnix    i-an;:(''es   aux    cellules    de  soutien. 

/')  Épithéliiim  de  la  papille  ou  crête  spirale  du  limaçon,  rjùthé- 
liuni  lie  l'orijanc  de  To/// (li-.  .S!I2,   S!)!),   !)():i  A  '.)(l(i).         La  |.ai)ille  spirale, 

Mt'mh.    Cniirhe  Mfwh.     Pilier    Coll.  ciliée        Cell.  Claudiun 
L'iiillicliuni     banale     cou).      Corli    dcCorli.       inl.       inl.cl  milton  sjiiral  inicfiic 


.;:^ 

l.ifj.  sp.  ext. 

el  cirle  d'in- 
seflion  de 
iitcmbr.  de 
Iteissner 

f-' 

;>7riV  vascul  ■■ — Sl.' 


Memh.  Covli 


Bourrelet 
du  lig.  sp. 


Coucli.  conj.,- 


-"   ,  '  ''^•.  l'ai'.»:."!,  spir. 

Cell.  ext.  Claudius      CcU.      Cell.  ciliées     Periusle      i-  ilcls  nerv.  dans  tunnel 
Dciters        de  Corli  de  Corli 

FiG.  90."5.  —  Coupe  transversale  d'un  tour  de  spire  des  limaçons  osseux  et  niemiiranoux. 

Le  périoste  en  ronge. 

eneore  nommée  organe  de  Corti,  offre  à  étudier  deux  rangées  de  cellules. 
Celles  de  la  première  rangée  sont  les  cellules  auditives  ciliées;  les  autres, 
placées  au-dessous,  constituent  les  cellules  de  soutien.  Les  unes  et  les  autres 
vont  de  la  membrane  basilaire  à  la  surface  de  l'organe  (fig.  905). 

L'organe  de  Corti  n'occupe  point  toute  la  face  interne  de  la  paroi,  où  11  est 
situé,  mais  la  moitié  médiane  environ  (fig.  905). 

Comme  l'épithélium  des  crêtes  et  des  taches,  il  est  dû  à  une  différenciation 
de  l'épithélium  cylindrique  primitif.  Cet  organe  forme  une  saillie  qui  court  en 
spirale  dans  toute  la  longueur  de  la  cavité  du  limaçon  membraneux  ou  canal 
cocidéaire  (fig.  905). 

Les  cellules,  qui  forment  la  partie  Interne  de  l'organe  de  Corti,  sont  dirigées 
obliquement  en  dehors.  Celles  qui  constituent  sa  partie  externe,  beaucoup  plus 
nombreuses,  sont  dirigées  en  dedans.  De  là,  entre  ces  deux  groupes  d'éléments, 
la  formation  d'un  tunnel,  placé  à  l'intérieur  de  la  crête  spirale  (lig.  905  et  899). 

Ce  tunnel,  à  forme  triangulaire  et  à  base  inférieure,  repose  sur  la  membrane 


[CANXIEU.] 


1370 


OREILLE  IMEl'.NE 


..Cils 

.  J'orps  ccllul. 
_  .\oyau 
...Xucléole 


i'folong.  iuf. 


l)asilair(î,  qui  en  est  le  plancher.  Ses  parois  sont  constituées  par  des  cellules  de 
soutien,  d'aspect  spécial,  qui  se  touchent  par  leur  sommet.  Ces  cellules,  qu'on 
ne  rencontre  qu'à  celte  place,  ont  reçu  le  nom  de  piliers  de  Corti.  Ce  tunnel  est 
donc  formé  en  dedans  et  en  dehors  par  des  éléments  cellulaires,  qui  le  sou- 
tiennent et  en  constituent  comme  les  piliers  ;  de  là  leur  nom  (fig.  892,  891.1, 
905  et  910). 

A  droite  et  à  gauche  des  j)iliers,  sont  placées  les  cellules  ciliées  ou  cellules 
sensorielles ;' elles  alternent  avec  des  cellules  de  soutien,  autres  que  les  piliers 
(fig.  899  et  90:')). 

On  compte  une  seule  rangée  de  ces  cellules  en  dedans  des  piliers  (fig.  899  et 
905)  et  quatre  rangées  en  dehors  de  ces  éléments,  chez  l'homme. 

1)  (]iCLLiLEs  cii.n':i:s  ou  cei.i.iles  aiditives  dk  l'organk  de  Couti.  —  Ces  cellules 
présentent  un  corps  cylindrique,  assez  long,  au 
milieu  duquel  on  aperçoit  un  gros  noyau  avec  un 
nucléole  (fig.  906). 

Elles  possèdent  un  pied,  qui  ne  continue  pas 
la  partie  centrale  du  corps  (fig.  906),  mais  est 
rejeté  sur  le  cùté.  Aussi  ces  cellules  présentent- 
elles  une  encoche  du  coté  opposé. 

Pour  les  celhilcs  ciliées  externes,  le  prolonge- 
ment est  placé  du  cùté  interne;  et  j)our  les  cellules 
ciliées  internes,  sur  le  cùté  externe.  En  un  mot.  il 
est  toujours  placé  du  cùté  du  tunnel  (fig.  8^9  et 
905). 

Fio.  90G.  -  CeUulc  ciliôc  son-        ^e  prolongement    inférieur  vient   s'insérer   sur 

sorielle  de  l'organe  de  Corti     la  memhrane  hasilaire.  I/extrémité  supérieure  de 

(cellule  externe).  jg^  cellule  est  arrondie;  elle  est  recouverte  par  un 

plateau  cuticulaire,   de  môme  forme,  portant   un 

certain    nouihre   de    cils,   rangés   en  fer  à  cheval.  La  concavité  de  ce  fer  est 

tournée,  pour  chaque  groupe  de  cellules  auditives,  du  cùté  du  tunnel  (fig.  899), 

eu  dehors,  par   conséquent,  pour  les  cellules  auditives  internes,   en   dedans. 

pour  les  cellules  auditives  externes  (fig.  899  et  905). 

Les  cellules  externes,  rappelons-le,  sont  appelées  cellules  de  Corti,  et  les 
cellules  internes,  cellules  du  sommet. 

2)  Cemales  de  souTn:N.  —  Ces  cellules  sont  de  deux  sortes  :  les  piliers  de 
Corti  cl  les  cellules  de  soutien  internes  et  externes.  Ces  dernières  alternent  avec 
les  cellules  ciliées  :  on  les  a  encore  nommées  cellules  de  Deilers. 

Cellules  de  Deilers  (fig.  899,  905  et  907).  —  Ces  éléments  présentent  un 
corps  et  un  prolongement,  comme  les  cellules  ciliées,  avec  cette  dilTérence. 
cependant,  que  le  j)rolongement  est  supérieur.  Il  est  situé  sur  le  cùté;  mais  de 
façon  à  ce  que  l'encoche  corresponde  à  celle  de  la  cellule  ciliée  de  Corti.  Ou 
dirait,  vue  en  place,  que  cette  c(^lhile  (1(>  soutien  sert  de  siège  à  la  celhile  (h> 
Corti.  Le  corps  de  la  cellule  de  Deiters  est  <  \  limlrique;  elle  possède  un  noyau 
avec  un  nucléole  (fig.  907). 

Le  prolongement  supérieur  se  ternuiit>  à  hi  surface  de  l'organe  de  Corti  par 


n;rr.  ri  m:. 


1371 


riuilaiiijr 


iiii  j)l;ilfiiii  (li,i:.  '.HiTj  |ii't''N('iil;iiil  nu  rclncis^itnciit  niidiaii  cl  deux  (■.\U'riiiil(''.s 
renlléi^s,  le  philciui  a  lii'ossiricimiil  la  Imiiic  diinr  ji/iKlanf/c,  tandis  que  celui 
de  la  i-i'llnic  de  (',(H'li   a  ras|)t'it  d"iiii  nnul.  Il  est  iiii|)(ii'taiil  de  relciiir  rcs  noms 

cl  ce  (|ii'ils  si;,niilii'iil,  |tiiiir  cMiniJifiidio  la  sIriicUirc 
de  la  inciiiliriini'  rclic/rhiiri'  doiil  nous  parldiis  plus 
loin. 

Les  deux  ciMi's  lA  idc's  de  la  |tlialaiiL;c.  uns  cii 
regard  de  cciix  d'une  anirr  rcllulc  de  ni("'nic  nalnre, 
l'onsliluenl  un  oi'ilice  ari'ondi,  dans  lr(|nrl  \  ienl  se 
In^er  r<'xlréinif(''  sM|>(''rienre  dtine  ecllidc  ciliée  de 
Corli. 

Les  cellules  de  Dcilers  sont  au  nombre  de  ([iialre 

rangées,    à  la   partie  externe  de    l'organe  de  (lorli 

-. .  Mciiih.bdsii.     (cellules    externes)    et   d'une    scnlr   à    la    parlli'    in- 

|.|,;.  007.  —  Cellule  de  smi-     tf'i'"^'  '■ 
tien  (lie  Deilers)  (le  l'oriiane  .  .  i      /■        •  i  •■•  .  i 

,1,,  Ciiiii.  l'ilit'rs  (II-   (  (jiit.    —   J^es   piliers  sont   au  nondjre 

de    deux,    sur    une    coupe   transversale  :    le    pilier 

interne  et  le  pilier  externe.  Les  auteurs  leur  considèrent  une  partie  médiane. 

un  corps  et  deux  extrémités.  Nous  ne  croyons  pas  devoir  nous  jilier  devant 

une  division  qui  n'a  rien  de  scicntitique. 

Nous  leur  considérerons,   comme  aux    c(dlules  de  Deilers,  leur  liomologuc 

comme  fonction  et  comme  mor-  

])hologie,  un  corps  cellidaire, 
un  prolongement  supérieur  et 
un  plateau  (lig.  !IOiS). 

Le  corps  cellulaire  (tig.  !)08)    ^èxi. 
est  plus   petit  et  plus  has  que 
celui  de  la  cellule  de  Deilers; 
il    présente    un    noyau    et    un 
nucléole.  Les  auteurs  lui  don- 
nent   le    nom    de    hase;    elle    iHUcr 
repose  sur  la  membrane  hasi-    pmèr 
laire.  ''''• 

Le  prolongement  est  reporté 
sur  un  des  côtés,   comme  pour    1.^.    ;j„,s.  _  l>ilicI•:^  inleines  et  exlernes  ,1e  r.M-^aue 
la  cellule  de  Deilers  ;    du   côté  tle  Corli. 

interne  pour  le  pilier  interne,       ipiiitis  départs.  -  %  piliers  ai-pinV-s  inii  .unin-  r.uure  .i 

.  iMi-iiiailt  If  tunnel   do  Corli.   —  3,  pilier  cxlcnie  vu  par  sa   fatc 

du  cote  externe  j)our  le  pilier    ixtornc. 
externe.  Ce  fait  les  rapproche 

encore  des  cellules  de  Deilers  (fig.  !H)7  et  '.MIS)  où  l'on  (observe  les  mêmes  dispo- 
sitions. 

L'extrémité  supérieure  ou  tète  du  pilier  présente  un  [)laleau  avec  une 
apophvse,  plus  ou  moins  longue.  On  peut  l'homologuer  à  la  phalange  de  la 
cellule  de  Deilers.  La  trie  du  pilier  interne  est  creusée  d'une  cavité,   qui  reroil 


IHlicr 


Pilier 
ex  t. 


I.  La  cplhilo  lie  soutien   interne  n'est    pa^   lialiitiiellcnienl   appekV   cellule  do  Dcitcrs.  Elle  a  cependant   la 
même  IVirmiv  Nous  pen~on~  iju'il  v.iul  mieux  lui  dnnner  ce  nom  pi»ur  simplifier  les  choses. 


c.i.v.v//a'., 


1372 


()i!i;ii.i.i-:  i\Ti:iiM 


Membrane  rcticului) 


Traces  laissées  par 

l'épilhélium 
lie  la  membr.  ha^il. 


<cllo  du  pilier  externe  (fig.  008).  Ces  piliers,  au  niveau  de  leur  l.He,  ne  sont 
unis  que  par  simple  juxtaposition. 

La  partie  nirdiane  du  prolongement  est  plus  étroite  que  le  corps  ou  base  et 

que  la  tète.  Il  existe  done. 
entre  les  piliers  d'une 
même  rangée,  des  fentes, 
par  où  s'insinuent  les  filets 
nerveux  qui  se  rendent 
aux  cellules  ciliées  externes 
(fig.  899  et  910). 

Le  pilier  interne  repose, 
])ar   sa   base,    immédiate- 
ment  en  dehors  des  ori- 
iices  donnant  passage  aux 
filets    nerveux    (foramina 
nervina). 
Membrane  réticulaire.  —  Nous  avons  vu  que  les  cellules  de  (^orti  avalent 
leur  plateau  représenté  par  une  surface  cuticulaire  portant  des  cils.  Ce  plateau 
est  arrondi  et  présente  l'aspect  d'un  rond.  Nous  savons  aussi  que  l'extrémité 
supérieure  des  cellules  de   soutien  (cellules  de  Deiters  et  piliers  de  Corti)  est 


Tunnel 


Piliers  int. 


'  Membr.  basil.      ■ 

Piliers  exl.      {couche      Memb.  basil. 
conj. 


(couche  vitrée] 


Fir,.  909.  —  Meinbiano  réticulaire,  ciment  iiitercellulaire 
(le  l'organe  de  Corti  privé  de  ses  ronds  et  de  ses  pha- 
iang-es.  Piliers  de  Corti;  niemlnane  hasilaire.  (l)'aprcs 
Cruveilhier,  modifiée.) 


Cell.  cil 

Place  des  cell.  inl. 

de  Claudivs 

Pilier  externe 

Membrane  réticulée 

Pilier  interne 


ftilerv.    entre 
les  pil.  int. 


.Membr.  réticulaire 

(traits  noirs) 
Cellules  de  Claudius 
Phalanges  des  cell. 
saut,  [cèll.de  Deiters) 
Cell.  ciliées  externes 
(ronds) 


Intervalle    entre 
les  pil.  externes 


Tunnel  de  Corli     Vaiss.  Kptr 


Piliers  internes 


Piliers  externes 


l'i,;,  f)10.  Menilirane  rrtic\ilaire  représentée  par  les  traits  noirs,  unissant  les  cellules 

de  l'organe  de  Corti. 

i;n  lileu  les  collides  ciliées  (plateaux  supérieiirs  ou  roinls).  En  jaune,  cellules  de  Deiters  (plateaux  supérieurs 
i.u  iihalan"-esV  En  rouge,  cellules  externes  de  Claudius.  Entre  AB  cl  CD,  membrane  réticulaire,  seule  admise 
par  les  auteurs. 


formée  par  des  plateaux  ctiticulaires,  appelés  lèles  pour  /('■<  piliers  et  p/ialan- 
(j es  pour  les  celliilt''^  de  Deilcr.<.  Tous  ces  jtlaleaux,  ces  lèles,  ces  phalanges, 
ces  ronds  sont  unis  les  uns  avec  les  autres  par  un  ciment  inloreUidain'.  .sem- 
blable à  celui  qui  existe  entre  /es  cellules  de  tout  épitliélium.  Ce  eiineut 
d'union,  lorsqu'il  subsisle  i>t  que  les  élémenls  de  l'organe  de  Corli  ont  disparu 
pour  une  raison  t[ucl»onque.  se  présente  sous  la  forme  d'une  membrane  réti- 


<[\\\  (Il  l!i;.  1373 

«•iilir.  |)ciii'('  (rdiiiircv.  ( '.('S  oiiMccs  sr  prést'iihMil  s(iii>  r.isjtcct  île  ligures  ^l'o- 
iii('lri(|iics,  ;iii\(|iii'li(^  (ni  a  duiitn'  le  non  de  co/m/s  cl  de  plialailifcn,  fifr.  *M)U 
cl  '.MO. 

I.cs  phulangi'.s,  nous  savuii-  i|u  elles  desiuiit  ni  respuce  (j( tuik-  par  la  eellule 
de  Deilers,  et  les  ronds,  eelui  (jiie  remplit  la  eelluli;  ciliée  de  Corti.  Dans  la 
ligure  110!)  cl  !)|()  les  lignes  noires  repn''senlenl  le  einienl  d'union,  dont  /'/'«- 
!<ciiiftl('  Cdiixlihir  In  iinnuhrnni'  fi'tirxlaire;  les  portions  bleues  indi(|nenl  les 
endniils  on  les  |)laleau.\  des  cellules  ciliées  sont  restés  adhérents  à  celle  ineni- 
liranc,  cl  les  jaunes,  les  points  où  les  j)lialangos  continuent  d'occu|)cr  leur 
j)lace  normale.  Kniin  les  parties  rouges  représentent  les  plateaux  suj»(''ri(Mirs 
des  (cllnles  externes  de  (llaudius  réunies  également  |)ar  un  ciinenl  inleislicicl. 
conlinuanl,  d'après  nous.  la  mcniliraiie  r(''liculée  ;i  ce  niveau  (lig.  "iMlj. 

Zhm,  im  i:uMi';niAiin';  or  zonk.  iiks  cki.h  i.ks  iik  (Ii.ai  nus.  —  Les  cellules  de 
C.laudius  sont  li's  éléments  cellulaires  qui  constituent  j)our  le  limaçon  la  zoid- 
intermt'diaire,  placée  en  dehore  et  en  dedans  de  l'organe  de  (^orti,  entre  ce 
dernier  et  l'épithélium  ajdati  des  autres  régions. 

('e  sont  des  cellules  cylindriques,  divisées  d'après  leur  situation  en  cellules 
internes  et  cellules  externes  de  (3laudius.  Les  cellules  internes  se  conlondent 
insensiblement  avec  celles  du  sillon  spiral  interne  (fig.  OOo);  les  cellules 
externes,  avec  celles  de  la  partie  externe  de  la  membrane  basilaire  (fig.  WO"»). 

r)  Structure  des  parois  du  limaçon  membraneux. —  I)  IVmiui 
iNi'KiUKuuE  OU  MKMBRAXE  nAsiLAutE.  —  L'épilliéliuiu  de  la  membrane  basilaire  est 
déjà  connu  de  nous.  L'organe  de  t>orti  en  occupe  une  grande  partie;  à  droite 
et  à  gauche  de  ce  dernier  on  observe  les  cellules  de  ("daudins  se  continuant  avec 
les  cellules  cubiques,  qui  tapissent  le  reste  de  cette  membrane.  A  sa  partie 
interne,  les  cellules  restent  cubiques  jusqu'à  l'inserlion  inférieure  de  la  mem- 
brane de  Reissner. 

La  inemhrn ne  ha^il'iire  ofTre  à  étudier  de  dedans  en  dehors,  c'est-à-dire  en 
allant  du  canal  cochléaire  à  la  rampe  tympanique  :  i"  un  épithelium  déjà 
connu  (fig.  8iJ0  et  90^))  ;  2"  une  vitrée  possédant  ici  des  caractères  spé- 
ciaux, ils  se  voient  très  facilement,  ({uand  l'épithélium  est  enlevé.  La  vitrée 
offre  alors  à  considérer  deux  parties  :  l'une  interne  lis->e  et  l'autre  externe 
striée  radialement  (zone  lisse  et  zone  striée).  A  l'union  de  cette  membrane  et 
de  la  lèvre  tympanique  du  sillon  spiral  interne,  on  aper(;oit  les  orifices  pour 
les  filets  d\i  nerf  du  limaçon  (foramina  nervina)  (fig.  <S'.)4  et  '.llDi). 

La  rour/ip  ronjonctive.,se  continuant  avec  le  périoste,  forme  la  couche  externe. 
Elle  est  parcourue  par  un  vaisseau,  le  vaisseau  spiral  (iig.  S04  et  005). 

2)  Structure  de  i.a  i'aroi  exterm:.  —  Sur  la  paroi  externe,  l'épithélium  est 
cubique  dans  le  sillon  spiral  externe.  Au  niveau  de  la  bande  vasculaire 
(fig.  ÛOo),  cet  épithelium  se  dispose  sur  deux  ou  trois  couches.  Au-dessous 
de  ces  cellules,  disent  les  uns,  au  milieu  même  de  l'épithélium,  prétendent  les 
autres,  on  rencontrerait  un  grand  nombre  de  vaisseaux,  de  là,  le  nom  de 
bande  vasculaire,  donné  par  les  anatomistes  à  cette  partie  de  la  paroi  externe 
et  supérieure  du  canal  cochléaire  (fig.  003). 

3)  Structure   de   i.a   .membrane  de  Reissner.  —  C'est,   pour   nous  conformer 

[C.i-V.v/^r.] 


I31k 


(fiiKiLi.i:  inteiim:. 


à  l'usage  établi  par  les  classiques,  que  nous  étudierons  spécialement  la  struc- 
ture de  cette  paroi,  qui  nous  est  déjà  connue  en  grande  partie.  La  membrane 
de.  Reissner  constitue  la  paroi  supérieure  du  limaçon  membraneux. 

La  iiiomhrane  de  Roi^sncr  présente,  en  allant  de  dedans  en  dehors,  c'esl- 
à-dirr  en  allant  du  canal  cruhléairc  ;i   la  rampe  vestibidaire  :  1"  un  endotbé- 


,Vf/'/'  cudilil 


Ololilli 


ICpilh.  sensoriel 


i; 


\r,f 


.  l'nvoi 


Ololllh. 


l-lpilli.  i»eui-r>- 
r/iilhi'-tinl 


l'Ki.  !»ll.  —  .\p|i;m-il  ol.ilillii.in. 


A.  Aiiudiiiilc 


li.    Hélix. 


-  t;.  Gùryunitlcs.  —  Lt.  c-rèlt»  .-)i'iiu>tii|iic.  —  K.  I.hIk-  ,iciiii>lii|iic. 
F.  liniacun  et  membr.ine  ilt-  Corli. 


lium  :    '2"  uni-    mciobrane  vitrée   ou    nuMMbraiic    basait',   ou   iMicore  nicniluanf 
limitante;   ii"  une  coucbe  conjonctive  se  continuant  a\fr  le  pi-rioste  (lig.  '•iiri). 

Remarque.  —  lii  certain  nombre  d'auteurs,  et  nos  obsi-rva  lions  nous  jhm'- 
mcllt-nl  de  n(»us  ranger  à  leiu"  avis,  décrivent  une  quatrième  coucbe  endtdbé- 
liale  à  toutes  les  parois  des  sacs  audilils  meuduaneux.  i'.lle  tapisse  extérieure- 
ment la  ct)uclie  conjoncti\('.  .lai  >uivi  le  développement  tles  espaces  périlym- 
phatiques  :   Us  se    lormenl    connue    les    b(»urses  sén-uses  et   les  svnoviales.  I! 


m;|{|'  i;t  \  \issi:vi;\. 


1375 


L'sl  (l(Hlc  iialllirl  (le  irhoMM'i-  (l.iiis  <('S  ciivilV'S  iin  i''/tillii'-lniiii  n/ihili.  D.'iiis  le 
v«'slil(iil('cl  les  caiiaiix  sciiii-cii riilaiirs,  les  Iravres  coiiiuiiclivo  soiil  é^alniiciil 
lapissiTs  |(ai  I  rii(l(illi(''liuin,  aussi  les  espaces  ([ii'ellcs  circoiisciivriil  mit  leurs 
|)ar<tis    rcxrliics  ciiiMiilt'lt'iiu'iil   par  les  ccllnlfs  ('iKldllii'liah -. 


Appareil  otolithique.  —  Nous  eu  avons  il 


is    ilria  iliiiKi 


la    ilt-liiiilioii.    i.i[ 

appareil,  roiisliliié  |»ai'  nn  ou  jiliisieurs  corps  inerlrs,  esl  st'créli'  par  répillu'- 
liuni  seiisoi'irl  plan-  au-ili-ssous  de  lui  prjuf  lai  ililii'  la  ivci  pliuu  ilcs  \iliialions 
sonores. 

(Juauil  on  e.xaiuirie  l'appaicil  o!olilliii|iir  ilrs  aiiiuiau.x  iiilerieurs.  ou  voil 
(piil  '|)eut  se  ramener  à  ileux  l'oiiues  |»nnri|ialrs  :  la  lonue  eu  i/ri'lnl  el  la 
forni(>  en  hnlUinl  de  chu'hr. 

La  roriiie  en  grelot  se  présente  sous  deux  aspects:  le  corps  inerte  est  uiii(|(ir 
ou  niulliple.  CJiez  l'anodonle.  on  observe  la  première  de  rrs  (lisjxisitiuns.  il 
chez    le  limaion,  la  seconde  (li;.i.  III I,  A  el  l{). 

(Juanl  à  la  forme  en  battant  de  cloche,  nous  l'observons  chez  les  (leryoni- 
des,  où  nous  l'avons  très  schématiquenient  représentée  (fig.  III  I.  C). 

Ces  dillerentes  dis|K)sitions  de  l'appareil  otolillinfitc  des  animaux  inférieurs 
sont  repn'-sentées  chez  l'homme,  (^elui  des  crêtes,  appelé,  nous  l'avons  vu. 
cupule  terminale,  reproduit  le  premier  type;  celui  des  taches,  avec  l'otoconie  ou 
poussière  auditive,  représente  celui  des  Hélix  (fig.  IM  I,  B  et  E),  el,  enfin,  celui 
de  l'organe  de  Corli,  par  la  mcmhrane  de  C<>rli  ou  mcmbrana  tertoria.  res- 
semble à  l'ololithe  en  battant  de  cloche  des  deryonides  (fig.  Vlli,  C  et  F). 

i^  Vil.  -  XERF  ET  VAISSF:AIX 


A.  Nerf. —  Le  nerf  acoustique  ou  auditif  n'est  pas  uormalcmenl  divisé, 
chez  l'homme,  en  deux  branches  (fig.  912  et  913).  Ce  n'est  que  sur  les  coupes 
transversales  qu'on  voit  une 

cloisouconjonctiveplusépaisse   .  _  ft(impe.< 

séparant  les  faisceaux  ner- 
veux en  deux  portions.  La 
bifurcation  s'elVectue  assez 
loin,  à  peu  de  distance  du 
fond  du  conduit  interne  ; 
l'une  des  branches  esl  posté- 
rieure et  supérieure  :  c'est  la 


Gatiy.  Sj/irtil 
"    de  Corli 


Tacite 
acousl 


m 


.\.  rocUI. 


I)ranchc  vestibidairc  ;  l'au-  Oang. 
tre,  inférieure  et  antérieure: 
c'est  la  branche  cochléaire. 
Les  filets  nerveux  qui  consti- 
tuent chacun  de  ces  rameaux 
se  jettent,  avant  de  se  rendi-e 
au  labyrinthe  membraneux, 
dans  deux  ganglions  qui  por- 
tent le  nom  :  l'un  de  ganglion  de  Scarpa  ;  l'autre,  de  ganglion  de  Corti.  Ce 
dernier  esl  enfermé  dans  le  canal  spiral  creusé  dans  la  paroi  de  la  cnlnmellc. 


WlÉi 


Fie.  912.  —  Le  iierl'  aiulitil'  do  riiumiiir. 


[CANNILU.] 


1376 


(ii:i:iij,i;  i\ti:iim;. 


I)  Rameau  vestibulaire.  —  Ce  sont  les  liljres  nerveuses  efFérenU-s  (ou 
centrales)  du  ganglion  de  Scarpa  qui  constituent  ce  rameau.  Il  est  fornu'-.  non 
|>ar  deux  parties,  comme  le  |)n''tendeut  certains  auteurs,  mais  par  un  nerf 
iini(|ue  qui  va  s(>  jeter  ou  plutôt  qui  part  sous  forme  d'éventail,  du  ganglion 
veslihulairc  ou  de  Scarpa  (lig.  '.112  et  !li:{). 

(ÎAN(ii.ioN  iii;  ScAïu'A.  —  Il  est  formé  par  une  seule  masse  de  cellules 
ganglionnaii'es  bipolaires  et  constitue  une  véritable  bande  étendue  de  la  fossette 
postérieure  de  l'étage  supérieur  {foss(!tte  utriculaire),  à  la  fossette  de  nicnii- 
nom  de  l'étage  inférieur  (fossette  sacculaire);  il  déhorde  un  peu  lelte  dernière 
en  avant. 

liidurlips  ti/}'é)'('ntes  on  pérlphér'upd'^  du  t/<in;/lion  de  Scarpn.  —  Ces 
hi;incli<'s  sont   au    nond)re  de  (juatre  :  un    rameau    supérieur  et  postérieur  nu 

Memhr.  de  Ilrissuer 


Organe  dn  Corli 

Tvhi;  lies  cnnlonrs 
^    __^^_  ,.  \    ,.-'       Can.  sctni-circ.  iisit.  itii/t, 

''"(^orli  A     /  .^£>^-'  memhi:  8ujii-r. 


diutr/l.   sjtiriil 
'le  Corli 


Haeciile  '■  \       .\erl  muii.  ji'jst. 

Serf  can.  seini-horiz.       Xrrf  uli-icule 

•K;.  '.)I3.  —  Nerf  acoustique.  (D'aprùs  .Mathins  Duv.il.i 
l.i-  iMiuil  s(>iiii-circuhiiro  liiiiizont.-il  n'est  pas  fijjiirr 


utriculaire;  un  rameau  inférieur  ou  sacculaire;  un  rameau  postérieur  ou 
anijtullaire  ;  enlin  un  lameau  pour  la  j)artie  vesliUulaire  du  limai'on.  Xnus 
avons  étudié  précédemment  les  divers  orifices  (|ui  l«Mir  permettent  <le  |tenctrer. 
à  travers  la  chtison  osseuse,  dans  le  vestibule. 

Le  rameau  utricidaire  se  subdivise  (>n  trois  faisceaux  plii>  ptlils  :  un  |i(iur 
l'utricule  et  les  deux  autres  pour  les  am|>oules  des  canaux  semi-circulaires 
supérieur  eHiorizontal.  Les  faisceaux  alïérents  sont  constitués  par  des  cvliu- 
draxes  s'échappant  des  cellules  bipolaires  par  le  pôle  opposé  à  celui  (|ui  est  en 
coidiniiité  axcc  les  cvlindra.xes  des  faisceaux  l'Ilérents. 

Mi)dr  de  lenninaison  t/es  hemirhes  ti/}erenle>i  du  ;/tnn/lion  dr  Scurpn 
dcoia  les  crêtes  el  /es  taches  auditires.  —  Les  filets  alïérents  dont  nous  venons 
de  parler  se  rendent  aux  crêtes  et  aux  taches  auditives,  plongés  dans  le  tissu 
c(»njonctif  qui.  à  ce  niveau,  réunit  les  sacs  miMubraneux  à  la  ]>aroi  osseuse 
(voir  pai'agrapbes  consacrés  au   labyrintbe  osseux  el  au  labvrinllie   membra- 


M:i!r  iT  VAissivMx.  1377 

noiix).  Arrivt'-s  à  la  civlc  (iii  à  la  laclir  acoiisliciiic,  cliacmi  de;  ces  ramoaux  S(^ 
partage  en  deux  faisceaux  ([ui  se  rciidciil  aux  deux  versants  d(;  V()V<s;iiiU'  senso- 
riel (Ken*').  Au  niveau  de  la  niemliiane  liasale  nu  \ili'(''e,  (diaciine  d(;s  fibrilles 
([ui  les  conslilnent  se  dé|»(inille  de  sa  niyt'line  et  travers(?  la  conflit;  hyaline  à 
lrav(M's  les  j)elils  lions  dont  celle-ei  est  perforée.  Au  sein  de  ri'pitliéliuni,  le 
cylindraxe  se  glisse  entre  les  cellules  de  soutien  :  il  traverse,  sans  s'arrùter, 
les  deux  ranp^ées  inférieures  formées  par  le  corps  de  ces  dernières.  Dans  la 
deuxième  et  la  première  rangée  des  cellules  ciliées,  les  fibrilles  se  résolvent  en 
de  petits  houcjuels  de  filaments  très  déliés  qui  viennent  s'appliquer  conln;  h; 
ventre  de  chacune  de  ces  cellules.  Ces  filets  terminaux 
prennent  fin  par  un  renfleuient  en  massue  {(ig.  914). 

2)  Rameau  COChléaire.  —  Ce  nerf  pénètre  dans  la  c(»lu- 
melle.  Il  est  conique  comme  la  cavité  qui  le  contient;  car, 
au  fur  et  h  mesure  qu'il  s'éloigne  de  l'entrée,  il  émet  de 
petits  faisceaux  et  diminue  ainsi   insensiblement  de  volume. 

Ces  petits  faisceaux  pénètrent  dans  les  orifices  de  la  double 
rangée  spirale  que  nous  avons  observés  sur  la  face  interne 
dans  la  coluinelle,  et  suivent  les  canaux  osseux  creusés  dans 
la  paroi  de  cette  dernière  (fig.  1)1  a).  Ils  arrivent  ainsi  dans  le 
canal  spiral  rempli  par  les  cellules  du  ganglion  de  Corti. 
Chacun  des  cylindraxes  qui  les  composent  n'est  que  le  prolon- 
gement central  d'une  de  ces  cellules  (fig.  887  et  014). 

Gancuox  m:  Coirn.  —  Le  ganglion  de  Corti   est  constitué    Fig.014.  —  Termi- 

nar  un  amas  de  cellules  bipolaires.   Par  un  de   leurs   noies,       "^'*o|i  neiveuse 
'  ,  .     *  _  i         '        au   niveau    des 

celles-ci  reçoivent  le  cylindraxe    central  qui,   en  s'associant       cellules    ciliées 

avec  un  certain  nombre  de  prolongements  de  même  nature       des  crêtes  et  des 
1  1,    ,  .  .  ,   -,  .     p  ,  ,.,  taches    acousti- 

emanes  des  cellules  voisuies,  contribue    a   lormer  les    petits       ,,^çg 

faisceaux  dont   nous   avons  parlé  ;    l'autre,   pâle,    fournit    le 

prolongement  péripliérique.    Ce   ganglion   décrit,    comme    le   canal    qui    le 

contient,   deux    tours  et   demi   à   trois   tours  de    spire   (fig.    887,    892,    905 

et  915). 

FaUceaux  afférents  du  ganglion  de  Corti.  — Les  petits  faisceaux  afférents 
du  ganglion  pénètrent  par  les  orifices  qui  existent  sur  la  paroi  externe  du 
canal  spiral  (fig.  887,  892,  905  et  915).  Ils  s'engagent  dans  les  petits  con- 
duits qui  font  suite  à  ces  orifices  et  qui  sont  creusés  dans  la  lame  spirale  osseuse 
(fig.  887,  892,  905  et  915).  Arrivés  sur  le  bord  externe  de  cette  lame,  ils 
sortent  par  les  petits  trous  qui  se  voient  sur  la  figure  883  et  889,  et  qui  corres- 
pondent à  ceux  que  nous  avons  décrits  sur  la  membrane  basilaire,  sous  le  nom 
de  furamina  nervina  (fig.  894).  De  là  les  faisceaux  de  fibrilles  nerveuses  se 
dirigent  vers  l'organe  de  Corti  oii  ils  se  terminent. 

Mode  de  terminaison  des  faisceaux  afférents  du  ganglion  de  Corti  dans  la 
'papille  spirale.  —  En  traversant  les  foramina  nervina,  les  fibrilles  qui 
composent  ces  faisceaux  perdent  leur  myéline.  Les  cylindraxes  nus  rampent 
alors  sur  la  partie  lisse  de  la  membrane  basilaire,  passent  entre  les  cellules 
Internes  de  Claudius  et,  arrivées  à  peu  de  distance  des  piliers  internes,  se  sou- 

POIRIER   ET    CHARPY.    —    V.  87 

[CANNIEU.] 


1378  nuKWA.v:  intkhm:. 

lèvent  obliquement  vers   le  haut  et  se  subdivisent   en  deux  parties  :  1  une. 

Hampe  veslibulaire  Tube  des  contours 


Lame  spirale  Bandelette 

et  nerfs  afférents        siltonin'e 


Anfs  afférents 


Gangl.  de  Corti 


Vaiss 
L'an,  inlra-columell 


Memhr.Be 


1,,^.  (jl.j.  _  Cuupe  tl'iui  tour  de  s|)iic  du  limaçon  «le  rhommo. 
rinterne,  se  dirige  Immédiatement  vers  les  cellules  ciliéi's  inteimes  ou  cellules 

Cellules  de  Deiters  i'e"\i'>-  ciliée  externe 


Pilier  %nl. 


'ftlule   di" 
sont,  iul 


Filets  veit'eux  terminaux 
Vu;.  '.)!().  —  Or.uanc  tic  C-orti.  Terminaisons  norviMi-,-- 

ilu  soni))i>H  ;  l'autre,  rexlerius  passe   entre  les  piliers.  traver>e  le  tunnel  el  va 
prendn-  lin  au  niveau  des  ci'llules  t:ilirt'tic.rlernc>i  ou  eellules  de  Corti  (liir.  S!)2. 


m:i!I'  i;t  vaisskaux. 


13"9 


('ylindra,!  c 


l'iolonq. 
prolopl. 


!)()'■)  (>L  !)l()).  Arrive''  a\i  voislnanv  de  la  pai-tio  iiiftW-icinv  Ar  la  irlliil»'  du 
sonimol  on  il(^  la  ci'lliilc  (le  Coiii.  If  cyliiidraxn  se*  divise  en  lihrilles  très  (incs 
so  terminant  par  nu  hoiitou  ([iii  viciil  s"a|»|irM|iiii-  cuiihc  la  siirfarc  cxlcrnc.  du 
corps  de  la  ccllnlc  (li^.  !)1(i). 

Structure  du  nerf  auditif  et  des  ganglions  de  Scarpa  et  de 
Corti.  —  Nous  n'insisterons  ()as  snr  la  slniclnro  du  nerf  anditil',  car  il 
présente,  à  peu  de  chose  |)n's.  les  caractères  communs  à  tous  les  autres 
nerfs. 

Quant  aux  cellules 'ganglionnaires  de  Scarpa  et  de  Corli,  elles  représentent 
le  c(n'|)s  du  neuroin^  an- 
ditil". Elles  sont  bipolaires 
et  chacune  d'elles  donne 
naissanci^  à  deux  prolon- 
f^enients  principaux  :  les 
cylindraxes  périphéri- 
ques et  centraux.  Indé- 
j)endanini(Mit  de  ces  pro- 
longements, les  cellules 
bipolaires  des  ganglions 
de  ('ortl  et  de  Scarpa 
possèdent  des  prolonge- 
ments protoplasrniques 
plus  grêles  (fig.  917). 
Parmi  ceux-ci,  les  uns 
ne  dépassent  pas  la  cap- 
sule dans  laquelle  cha- 
que cellule  est  enfermée 
(Ferré,  Martin,  Van  Ge- 
huchten,  Cannieu);  les 
autres  la  traversent  et, 
parmi  ces  derniers,  certains  vont  dans  les  cellules  voisines  (Ferré  et  Cannieu), 
tandis  que  les  autres  se  perdent  dans  le  tissu  conjonctif  inter-capsulaire  (Can- 
nieu) (fig.  017). 

B.  Vaisseaux.  —  ")  Artères.  —  L'oreille  interne  reçoit  le  sang  d'une 
artère  principale,  l'artère  auditive  interne,  branche  du  tronc  basilaire.  Elle  se 
détache  de  ce  dernier  un  peu  en  avant  d'un  plan  transversal,  passant  par  les 
deux  orifices  du  conduit  auditif  interne.  Elle  se  dirige  en  dehors  et  en  arrière, 
et  elle  pénètre  dans  ce  conduit  où  elle  accompagne  les  nerfs  de  la  S"  paire,  le 
facial  et  l'intermédiaire  de  VV^risberg. 

L'artère  auditive  interne,  encore  appelée  par  Siebenmann  artère  labyrin- 
t/dque  rommunc,  se  diviser  en  deux  rameaux  :  l'artère  vestihulaire  antérieure 
et  l'artère  coc/ife'ai>'c  commune  (fig.  918). 

L'artère  vESTiBULAuiK  antérieure  suit  le  nerf  vestibulaire,  arrive  au  niveau  du 
vestibule,  et  là  donne  naissance  à  trois  artérloles.  La  première  se  rend  à  l'utri- 
cule  ;  la  seconde  au  canal  semi-circulaire  supérieur  et  à  son  ampoule  ;  la  troi- 
sième à  l'ampoule  et  au  canal  semi-circulaire  horizontal. 


Vu:,.  1)17.  —  Cellule  des  ganglions  de  l'oreille  interne. 
A.  D'après  Ferré.  —  B.  D'après  Cannieu. 


[cannieu: 


138Û 


ORiiii.i.i;  intehm;. 


L'autkuk  cocin^KAiiîi-;  commim:,  l)ran(lu'  de  division  de  rartf-rc  auditixc 
forme  tout  d'abord  un  tronc  assez  court  (Viis.  DIS),  qui  ne  tarde  pas  à  donner 
naissance  à  TartiL-re  vestihulo-corhiéaire  et  à  Varlvrc  coc/ik'aire  pioprcim'ut 
(///e(rig.  918). 

L'artère  vestibulo-cochléaire  se  distriiuic  au  vestibule,  au  canal  semi- 
circulaire  postérieur,  ainsi  qu'à  la  partie  basale  du  limaçon  (fig.  IMS). 
Elle  est  constituée  par  un  tronc  unique  qui  fournit  des  collatérales  et  des  ter- 
minales. 

Les  brancbes  collatérales  sont  formées  par  deux  petits  rameaux,  se  rendant 
de  bas  en  liant  :  1  "  au  nerf  de  l'ampoule  postérieure,  2°  au  saccule. 

Les   artérioles  terminales  sont  également  au   nombre  de  deux,  l'une  anté- 

Art.  cocliléaire 


'■  -■  Art.  vestibulaii-e 
■■  .1/7.  sacculnire 


A',  cocliléaire 
Art.  cocli.  prop.  dit 

A)U,  cochl.  ciunmunr 


■■..Art.  du  nerf  ampiill. 
posl. 

1  )7.  vestibulo-cochléaire 
■1)7.  vestibutairc  atilcrieure 
irl.  labijrinlltirjtie 


FiG.  018.  —  .\ilcies  labyriiitliiques.  (D'npri-s  Siebeniiiann.) 
Le  limaçon  est  déroulé  cl  éicmlii. 


rieure  ou  c.ochlOaire,  irri,i.;uant  la  portion  ])asa]e  du  liniav m.  l'autre  posté- 
rieure, l'artère  ve^tibulawc,  allant  à  lulricule.  au  canal  semi-cireulaire 
postérieur  ainsi  qu'à  son  am|)oule. 

L'artèi^e  cochléaire  proprement  dite  est  destinée  au  liuKU.on  qu'elle  irriirue. 
à  l'exclusion  de  la  partie  basale  de  cet  organe  qui  est  desservie  par  l'arlèie 
précédente. 

Ce  vaisseau  suit  le  li'ajel  du  nerf  du  liuiai'on  el  se  perd  par  des  ramuscules 
terminaux  au  niveau  de  la  coupole  de  cet  organe  (lig.  U2I). 

Il  parcourt  dans  son  trajet  spiral  un  chemin  parallèle  à  celui  du  tube  des 
contours,  en  émettant  de  nombreuses  collatérales  en  dedans  et  en  dehors. 

Les  collatérales  internes  se  rendent  au  tronc  du  nerf  cochléaire.  les  collaté- 
rales externes  vont  irriguer  les  organes  du  tube  des  contours  (lig.  lll'.l). 

Au  niveau  de  la  hune  spirale  osseuse,  ces  collatérales  e.xternes  se  détachent 
lune  après  l'autre  de  l'artère  cochléaire  sous  forme  de  nombreux  petits  tmiK  s 
artériels,  se  divisant  chacun  eu  trois  rameaux. 

l.'undtM-es  trois  rameaux,  le  supérieur,  se  dirige  de  bas  en  haut  et  de  «hvlans 
en  ilehors,  irrigue  d'aboid  la  |)orlion  de  la  paroi  commune  à  deux  tours  de- 
spire, puis  il  contourne  la  paroi  exti'rne  de  la  spire  à   laquelle   il   apjKirlienl. 


m:i:i-  i;t  \  \i<>i:.\i'x.  issi 

|>(»iir  aller  se  |»cr(ln'  sdtis  rnniir  dr  i;i|tillain'-;  dans  la  ^Iric  rfis^oilnire  cl,  dans 
le  ligament  spiral  cxlcrnc  ((i^.  'Il'.l). 

Le  sccoiui,  ou  arlèrc  n/di/ciith',  se  dintjr  diii  rlcnicnl  \ris  1,1  laiiK!  spirale, 
<|u'il  parcourt  l'adialcnicnl,  irnuiic  relie  nieiidirane,  donne  des  artcriolcs  à  la 
haiidelelte  sillonnée,  ii  la  niendiiane  de  Ueissncr,  à  la  nieinhrane  basilairo,  et  va 
se  lerniiner  au  niveau  du  vaisseau  spiral,  situé  au-dessous  de  l'organe  de  Ojrti 
(lig.  '.II'.)  el  '.121).  Cv.  vaisseau  spiral  n'est  autre  chose  que  la  coupe  transversale 
d'iuie  capillaire  intermédiaire  entre  cette  artériolc  moyenne  et  la  veinule  cor- 
l'espondanle  (jue  nous  élndierons  plus  loin. 

La  troisième,  l'artère  Inférieure.,  encore  appelée  artère  ganglionnaire,  di"-cend 

Memlirnne  de  llni.'iisncr  Art.  de  ta  paroi  supérieure 

■'  ,•'  AfI.  rad.  de  la  lame  gpirale 

^^^^^B^B^tok^^    /'    Arlériole  de  la  paromupvr. 

^ .  Mk''I    \  .'    HK  .Arli're  xpirnli; 


Strie  rascuhtirc  ^  ^ 
llésen II  dx  l iij .  sp irai ._ 


Ori/anc  de  l'orli 


/;■■.■■■('«((  cupiH.  du 
tiil<iiii.  .<pltttl 


-Veine  de  la  lame  xp. 
.  Art.  ganglionnaire 


^^-~~/T^,       \  >■'  "A^  "^D.'ïTT  "^^ iAX Veine  spirale   anlér. 

-ft^^^^^^^^ -M-...1W.,.. 

mi--'  ^^A"------l 

'S^g*?!  M^^^îrv    """-  i»!     — Veine  de  la  lame  s  p. 

^\lissl'au    capilliiire  ■■'    ^^^\  J^^^^Âw-  '~ti'J 

spiral  ^S^^->^"\  -^^^^S^V^^  ''--.Art.  ganglionnaire 

.Ganglion  de  Corti 

l'cine  spirale  postérieure  Veine  ganglionnaire 

Art<;re  do  la  paroi  inférieure  du  tube  du  limaçon 

Fie.  '.Il'.l.   —  Inii:;itiiiii  du  tube  des  contours  et  tles  organes  qu'il  contient. 
(D'après  Sicbcnmann.) 

vers  le  ganglion  de  Corti.  Arrivée  à  la  partie  supérieure  de  cet  organe,  dans  le 
canal  spiral  de  Rosenthal,  elle  se  divise  en  une  branche  externe  et  une  interne, 
qui  embrassent  ce  ganglion. 

Dans  le  premier  tour  de  spire,  la  paroi  inférieure  du  tube  des  contours  est 
desservie  par  une  expansion  vasculaire  de  cette  artère  ganglionnaire 
(fig.  lltO). 

.Schwalbe  décrit,  à  l'origine  de  ces  artérioles.  des  dispositions  spéciales,  de 
forme  enroulée,  des  pelotons,  qu'il  nomme  des  (/lomérules  (fig.  920).  Cet 
auteur  distingue  deux  sortes  de  glomérules,  les  grands  et  les  petits.  Les  pre- 
miers se  trouvent  situés  à  l'origine  du  vaisseau  qui  se  rend  à  la  strie  vascu- 
laire, les  seconds  sont  placés  à  la  naissance  du  vaisseau,  se  rendant  à  la  lame 
spirale. 

D'autres  artères  concourent  encore  à  la  nutrition  de  l'oreille  interne.  Elles 
proviennent  des  vaisseaux  de  la  caisse  du  tympan,  des  artères  du  rocher.  L'une 
d'elles,  venant  de  la  stvlo-mastoïdienne,  irrigue  une  partie  du  labyrinthe 
osseux. 


[CANNIEU. 


1382 


OFŒILU:  IMEHNE. 


Glomérule 


("ss.   affireuls 


FiG.  920.  —  Glomérule  artériel. 
(D'après  Schwalbe.) 


b)  Veines.  —  Les  veines  de  l'oreille  interne  .sont  :  la  veine  accessoire  de 
l'aqueduc  du  vestibule;  la  veine  accessoire  de  l'aqueduc  du  limaçon;  les  veines 

Vaiss.      auditives  internes,  encore  appelées  par 
efferen  s    s;çijf.n,^j(^ann ,   veines  du   conduit  auditif 
interne. 

1)  La  VEINK  ACCESSOIRE  DE    l'aQUEDLC  Df 

VESTIBULE  est  ainsi  nommée  parce  qu'elle 
accompagne  le  canal  et  le  sac  endolyni- 
phatique  dans  l'aqueduc  du  vestibule. 

Ce  vaisseau  tire  son  origine  de  plu- 
sieurs veines  plus  petites  :  —  1"  de  trois 
veinules  desservant  chacune  un  des  ca- 
naux semi-circulaires  et  son  ampoule. — 
2"  de  vaisseaux  veineux  desservant  une 
partie  du  vestibule  et  les  organes  qu'il 
contient  (utricule,  saccule). 

Ces  différents  vaisseaux  se  réunissent 
à  la  partie  postéro-supérieure  du  vesti- 
bule et,  par  leur  réunion,  constituent  la 
veine  de  l'aqueduc  du  vestibule,  qui  se  jette  dans  le  sinus  pétreux  supérieur. 

2)  La  VEINE  ACCESSOIRE  DE  l'aquedic  DU  LIMAÇON  86  jcttc  dans  la  jugulaire 
interne.  Quand  on  la  suit  dans  son  conduit  osseux,  et  qu'on  arrive  à  la  faer 
interne  et  basale  du  limaçon,  on  voit  qu'elle  est  formée  par  la  réunion  de  deux 
vaisseaux  principaux  :  La  veine  spirale  postérieure  et  la  veine  spirale  anté- 
rieure (Siebenmann). 

Comme  leur  nom  l'indique,  ces  vaisseaux  accompagnent  le  tube  des  contours 
dans  son  trajet  en  spirale;  l'un  est  situé  en  avant  et  l'autre  en  arrière  de  ce 
tube  (fig.  921). 

La  veine  spirale  postérieure  dessert  la  partie  basale  du  limaçon  et  une  cer- 
taine portion  du  tour  de  spire  située  immédiatement  au-dessus.  Avant  sa 
réunion  avec  la  veine  spirale  antérieure,  elle  reçoit  une  branche  postérieure 
venant  du  vestibule  et  lui  amenant  le  sang  de  la  face  postérieure  de  cet  organe 
ainsi  que  du  saccule  et  de  l'utricule. 

La  veine  spirale  antérieure  est  située  sur  la  paroi  antérieure  du  tube  des 
contours.  Comme  la  veine  précédente,  elle  reçoit,  avant  sa  terminaison,  une 
veine  tributaire  :  la  veine  vestihulaire  antérieure  <le  Siebenmann.  Ce  dernier 
vaisseau  dessert  la  partie  antérieure  du  vestibule,  du  saccule, de  l'utricule  ainsi 
que  de  l'ampoule  du  canal  semi-circulaire  supérieur. 

3)  Les  veines  auditives  propre.ment  dites  ou  veines  du  con'luit  auditif 
interne  sont  constituées  par  une  grosse  veine  et  plusieurs  petites.  Elles  se 
jettent  le  plus  souvent  dans  le  sinus  pétreux  supérieur  ou  dans  le  sinus  trans- 
verse. Elles  prennent  leur  origine  dans  le  labyrinthe  osseux  et  membraneux, 
ainsi  que  dans  les  différentes  parties  du  nerlaiulitii'. 

Parmi  ces  veines,  Siebenmann  décrit,  d'une  façon  spéciale,  un  vaisseau  im- 
portant qu'il  appelle  la  veine  centrale  du  limaçon.  Elle  occupe,  en  effet.  I»' 
centrr  «lu   nnT  < m  liléaire  (fig.  921)  et   tire  principalement   ses  orli.'-iiifs  de  la 


m:i;i-  i:t  VAissi;\r\. 


1383 


veine  de  la  lame  spirale  (dp-.  Dl'.l  el  li^-.  '.IL'I).  (lelle  deniièi'e  recoil  elli'-nièiiie  le 
san^^  (le  la  iiiemliraiie  spirale,  di»  la  Itaiidelelle  silldiiiiée,  de  la  iiii'nihiaiie 
hasilaire,  etc..  el  prend  naissance  an  nixeaii  dn  \  aisseau  s|tiral,  silnt- aii-iiessrins 
de  l'nr^ane  de  ('.(irli. 

C.oninie  (tu  le  xdil  dans  la  liiinre  !I2I,  el  |)lns  pariicidièrenieni  dans  la 
liirure '.)l'.l.  le  sani:-  veineux  provenanl  de  la  strie  xasndaire  el  dn  li-anieni  spi- 
ral externe  levient,  pai"  la|)ar(ii  inl'iTiem-e  dn  tiilie  des  conlonrs.  dans  la   vainc 


Mt;mbv,  dç  licigsner 
(Ifinrjl.  de  Coi'ti 


Arirriolcii 


Onnglion 


\'cine  spir.  pofi 


ArliTC  corltlcairc 
propre iiienl  diie 


Oiinr/.  .<pii 
de  Curli 


l 'eiiie     xpir. 
anlériviirc 

Ram.    coclil. 

■le l'art,  nnc- 

reslibulairc 

Ganf/l.  Kpir. 

Ram.  vestili. 

■  le  l'art,  vefl. 

coch  U'airi: 


.1/7.  veslibulo-cocld. 


Veine  du  rond.     Veiiic  cent.     Art.  coclil.        _ 
auditil'  hit.      du  limaçon     propr.  dite        ~-j 

.\erf  cochléuirc 
Fie.  1121.  —  Inii^atioii  du  limaçon.  (I)"apiès  Siclieinuaini.) 

.<pirale  postérieure,  pour  la  partie  hasale  du  lima<(in.  et  dans  la  reh}'^  spirale 
antérieure,  par  les  tours  de  spire  supérieurs. 

('os  difTérents  groupes  veineux  sont  réunis,  dans  le  labyrinthe,  par  des 
-anastomoses  nombreuses. 

'•)  Lymphatiques.  —  T.eslynipliatit|ues  de  l'oreille  interne  sont  peu  connus. 
On  considère  comme  tels  les  espaces  remplis  de  périlymplie.  Ceux-ci  commu- 
niquent d'une  part  avec  les  espaces  arachnoïdiens  par  l'intermédiaire  do 
l'aqueduc  du  limaçon  et  du  vestibule;  d'autre  part,  avec  les  espaces  sous- 
arachnoïdiens,  par  les  gaines  lymphatiques  qui  entoureraient  le  nerf  auditif 
(Axel   Key  et  Retzius). 

Enfin,  le  vaisseau  spiral  interne  est  entouré  d'une  zone  claire  qui  semble 
indiquer  l'existence  d'un  lymphatique  autour  de  ce  vaisseau  (Bottcher). 


[CANNŒU.] 


OREILLE    LMERNE 

(2'     I'AKTIK) 


A.  —  Labyrinthe  membraneux. —  Le  rcslihule  rneinhraneux  n'occupe,  d'après  Kollikor 
et  Rùdinger,  que  les  2/:i  du  vestibule  osseux.  La  face  externe  du  saccule  ou  de  l'utricul»- 
n'est  jamais  en  contact  avec  la  base  de  l'étrier. 

L'utricule  a  la  forme  d'un  sac  de  3  12  à  4  millimètres,  selon  son  grand  diamètre  tran>^- 
versal;  l'antéro-postérieur  et  le  vertical  mesurent  2  millimètres  environ.  La  face  inférieure 
repose  sur  la  face  supérieure  du  saccule.  La  tache  auditive  à  O^^.i  d'épaisseur  sur  3  milli- 
mètres de  longueur  et  2  millimètres  de  largeur.  Steiffensand  aurait  vu  une  seconde  saillie 
dans  cette  vésicule  où  se  rendraient  des  filets  nerveux.  L'ouverture  utriculaire  du  canal 
endolymphatique  est  située  en  arrière,  en  bas  et  en  dedans  de  cette  partie  du  vestibule 
membraneux.  Nos  recherches   nous  ont  amené  à  admettre  ces  dispositions. 

Le  saccule  est  assez  régulièrement  arrondi.  Son  diamètre  est  de  1  millimètre  et  demi  ii 
2  millimètres.  Il  est  uni  à  la  face  inférieure  de  l'utricule  par  un  tissu  fibreux  assez  dense. 

Au  niveau  de  la  fossette  hémisphérique,  le  tissu  conjonctif  est  lâche  et  contient  des 
cellules  pigmentaires  en  assez  grande  quantité. 

En  avant  et  en  bas,  on  rencontre  le  canalis  reuniens;  rorifice  du  canal  endolymphatique 
est  place  en  haut,  en  arrière  et  en  dedans. 

La  tache  auditive  a  3  millimètres  de  longueur,  comme  celle  de  lutrifule;  sa  largeur  est 
moins  considérable,  elle  ne  dépasse  point  l'"",.5  (Kolliker). 

Canaux  semi-circulaires.  —  Le  canal  supérieur  est  ellipsoïde,  ainsi  (|ue  le  canal  externe. 
Le  postérieur  est  arrondi.  D'^après  Sappey,  ils  occuperaient  la  moitié  et  même  les  trois 
(|uarts  de  la  cavité  osseuse.  Pour  Coyne,  ils  n'en  rempliraient  que  le  quart  environ.  Ces 
canaux  ont  reçu  différents  noms  de  la  part  des  anatomisfes,  ([ui  les  ont  étudiés.  Le  canal 
antérieur  est  appelé  supérieur  par  Duverney.  miaor  par  Valsalva,  supérieur  et  vertical  par 
Winslovv.  Le  postérieur  est  désigné  sous  les  appellations  de  major  (Valsalva),  vertical 
postérieur  (Winslow),  inférieur  (Duverney).  Quant  à  l'horizontal,  il  est  nommé  minimuy- 
|)ar  Valsalva.  horizontal  par  Winslow,  moyen  ]iar  Duverney. 

Les  travées  conjonctives  peuvent  être  plus  ou  mains  nombreuses  et  plus  ou  miins  épaisse^ 
dans  le  vestibule  et  les  canaux,  selon  les  espèces  examinées. 

Chez  certains  poissons,  le  tissu  mucjueux  mésodermiiiue  persiste  pendant  toute  l'exis- 
tence et  constitue  une  zone  muqueuse,  réunissant  le  labyrinthe  osseux  au  labyrinthe 
épithélial.  Chez  la  grenouille,  on  observe  les  mêmes  dispositions.  De  plus,  chez  cet 
animal,  la  jiaroi  conjonctive  des  canaux  est  farcie  de  cellules  pigmentaires. 

(ihez  l'homme,  dans  cette  couche  conjonctive,  on  aperçoit  également  de  grosses  cellules 
multipolaires,  pigmentées,  découvertes  par  Kolliker.  .\vec  la  méthode  de  Golgi,  un  certain 
nombre  se  colorent  en   noir  et  peuvent  faire  croire  à  la  présence  de  cellules  nerveuses. 

Quant  aux  végétations  internes  papillaires  elles  ont  été  observées  par  Rùdinger.  Vollo- 
lini  et  'admises  par  la  généralité  des  auteurs.  Lucœ  les  a  également  observées,  mais  les 
considère  comme  d'origine  pathologique.  Chez  l'homme,  comme  chez  les  animaux,  nous 
n'avons  jamais  trouvé  ces  végétations  villeuses.  l'Itz  et  Rùdinger  prétendent  qu'on  ne  les 
rencontre  que  chez  l'adulte  :  ils  les  ont  retrouvées  chez  des  nouveau-nes,  atteints  d'otite 
moyenne.  Coyne  admet  l'existence  de  ces  villosités  internes. 

Limaçon  membraneux.  —  La  bandelette  sillonnée  suit  la  laine  spirale  osseuse,  dont  elle 
est  le  revêtement  |)ériostique  épaissi.  Elle  diminue  considérablement  d'épaisseur  et  de 
largeur,  au  fur  et  à  mesure  qu'elle  décrit  les  tours  de  spire.  .Au  niveau  ilu  jiremier  tour  de 
spire,  elle  est  de  0'"°'.10. 

Cette  bandelette,  sur  une  coupe  radiale  du  limaçon,  se  présente  sous  l'aspect  d'un  ren- 
dement bien  marqué  vers  sa  partie  externe.  .Vussi  cette  partie  plus  développée  a-l-elle  reçu 
le  nom  de  pioiuttérance  de  Huschke. 

Membrane  de  Reissner.  —  Il  est  assez  remarquable  que  des  auteurs,  tels  que  Claudius. 
Bœttcher,   Deiters  aient  nie  l'existence  de  cette  membrane  i]ui  n'est  que  la  paroi  supérieure 


(illI'II.IK  INTERNK.  1385 

(lu  canal  corhlcnirc.  Ouolle    i(l«'C   les  autours,  ainsi  (|iic   les  classi(|ucs    i|iii    iiailnfrcnt   leur 
(loulc,  se  fonl-ils  du  limaçon  inernluaneux? 

klKMDKANE  BAS1LAIHK.  —  Nous  avous  VU  quG  Hous  considérlons  cet  organe  coiiirne  forme 
par  les  inAmes  couches  que  celles  des  autres  parois  des  sacs  acoustiques.  I.'épithéiiuni  de 
l'organe  de  (lorli  constitue  une  [larlie  de  la  couche  épithéliale  interne.  Au-dessous,  la 
membrane  vitrée  est  stri«'e  dans  sa  portion  extérieure  et  lisse  dans  sa  partie  interne. 
Les  stries,  appelées  stries  de  llensen,  sont  dues  au  ciment,  qui  unit  la  base  des  cellules 
épithéliales,  jtiacées  au-dessus,  ainsi  (|u'il  ressort  de  mes  recherches. 

Au-dessous  de  la  membrane,  sur  la  face  tympanique,  en  i)lein  tissu  c<injonctif.  se  trouve 
le  vaisseau  spiral.  11  est  entouré,  d'après  Btettcher  et  Rauber,  d'une  gaine  lymphatique. 
Les  forumina  nerviint  sont  très  ncunbreux  sur  cette  membrane;  Waldever  les  évalue  à  :} 
ou  40(»(». 

h'aprés  l.owenberg.  la  ulrie  ou  bande  vascutaire  comprendrait  trois  couches;  deux  sim- 
plement, d'après  certains  autres.  Les  vaisseaux  seraient  situés  au  milieu  des  couches 
efiitiieliales.  Muschke  est  le  premier  (jui  ait  signalé  ces  dispositions  vasculaires,  Corti  les 
a  décrites  ensuite.  Ces  vaisseaux  ont  de  3  à  7  millimètres  de  diamètre:  ils  s'anastomosent 
fréquemment  les  uns  avec  les  autres  et  produisent  ainsi  un  réseau  à  mailles  très  Unes,  qui 
donnent  à  la  bande  un  aspect  aréolaire  spécial.  Katz  s'élève  contre  cette  interprétation. 
Pour  lui,  les  vaisseaux  sont  situés  au-dessous  du  revêtement  épithélial.  Le  liquide  endo- 
lymphati(iue  serait  en  grande  partie  produit  par  transsudation  à  travers  lépithélium.  Pour 
Retzius.  la  strie  vasculaire  est  entièrement  épithéliale.  Les  capillaires  sont  situées  entre  les 
cellules  épithéliales  et  la  strie  est  un  véritable  épithélium  vasculaire  (Prenant). 

H.  —  Labyrinthe  osseux.  — H  n'est  pas  possible,  chez  l'adulte,  de  séparer  le  labyrinthe 
osseux  du  rocher.  Théoriquement,  on  peut  abstraire  de  ce  dernier  une  enveloppe  autour  des 
sacs  auditifs  membraneux.  Chez  les  fœtus  (homme  et  animaux),  au  moment  où  commence 
il  s'effectuer  le  processus  d'ossification,  on  observe  dans  le  rocher  un  labyrinthe,  mi-partie 
osseux,  mi-partie  cartilagineux,  ([u'on  isole  assez  facilement,  comme  j'ai  pu  m'en  rendre 
compte. 

Tous  les  auteurs  sont  loin  de  s'entendre  sur  l'anatomie  du  labyrinthe  osseux.  Nous  avons 
cherche  à  nous  faire  une  opinion  personnelle  sur  cette  question. 

Nos  recherches  ont  porté  sur  la  situation  exacte  des  oriflces  des  canaux  s,emi-circulaires. 
Sur  certaines  préparations,  nous  avons  vu  trois  de  ces  oriflces,  placés  sur  la  paroi  posté- 
rieure. Ailleurs,  deux  d'entre  eux  sont  situés  à  l'union  de  cette  paroi  et  du  toit  du  ves- 
tibule, le  troisième  restant  sur  la  paroi  postérieure  et,  dans  quebiues  cas  enfin,  les  quatre 
orifices,  rangés  par  paires,  occupaient  la  paroi  supérieure  de  cette  cavité.  La  seconde  de  ces 
dispositions  est  de  beaucoup  la  plus  fréquente;  puis  vient  la  troisième.  Nous  avons  adopte 
cette  dernière  comme  offrant  de  réels  avantages  pour  la  description  (Cannieu  et  Gentes.) 

De  ces  quatre  orifices  placés  sur  la  paroi  supérieure,  les  deux  externes  sont  fréquemment 
destinés  au  canal  horizontal  ;  les  deux  internes  sont  dévolus  aux  canaux  semi-circulaires 
supérieur  et  postérieur.  Celui  qui  est  en  arrière  est  commun  à  ces  deux  derniers  canaux 
dans  ce  cas. 

Le  plus  souvent  cependant,  ainsi  que  nous  l'avons  décrit,  les  deux  orifices  antérieurs 
sont  pour  les  canaux  supérieurs  et  posiérieurs  et  les  deux  postérieurs  pour  le  canal  hori- 
zontal. 

Il  s'est  donc  produit  dans  ce  cas  une  sorte  de  translation,  s'elTectuant  de  dehors  en 
dedans  et  d'arrière  en  avant.  Le  canal  horizontal  n'est  plus  externe  mais  postérieur;  le 
canal  supérieur  d'interne  devient  antérieur;  et  le  postérieur  devient  interne  et  se  con- 
tourne légèrement  en  dehors  pour  atteindre  son  orifice  ampullaire,  placé  sur  la  paroi 
postérieure. 

On  voit  donc  que  ces  différents  canaux  devraient  changer  de  terminologie.  L'horizontal 
doit  s'appeler  de  ce  nom  à  l'exclusion  de  l'épithète  d'externe;  le  postérieur  peut  conserver 
le  sien  à  cause  de  son  orifice  ampullaire,  et  le  troisième  ne  doit  être  désigné  que  sous  le 
nom  de  supérieur*  (Cannieu  et  Gentes). 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  intéressant  de  faire  remarquer  que  les  deux  canaux  verticaux 
peuvent  changer  de  plans.  Au  point  de  vue  fonctionnel,  la  suppléance  réciproque  ne 
serait-elle  pas  possible"? 

En  résumé,  des  orifices  des  canaux  semi-circulaires,  l'un  est  impair  et  les  quatre  autres 
associés  deux  à  deux.  Le  premier   est  constant  et  placé  à  la  partie  inféro-interne  de  la 

I.  Le  canal  semi-circulaire  horizontal,  ainsi  que  le  prétendent  les  auteurs,  possède  parfois  deux  estrémilés 
ampullaires.  Deux  fois,  nous  avons  observé  ce  fait.  Une  fois  ce  canal  était  franchement  interne  (Cannieu  et 
Gentes 


[CANNIEU.] 


1386  OHKILLK  INTERNE. 

paroi  postérieure'.  La  paire  anlérieure  est  toujours  située  sur  le  toit  du  vestil)ule.  Ouant  â 
la  paiie  postérieure,  clic  est  souvent  ])lacéo  sur  celte  même  paroi,  presque  toujours  à 
runion  du  toit  avec  la  paroi  postérieure  et  quclijucfois  au  milieu  de  celle-ci. 

Fente  vestibulo-tvmpaxiqie.  —  Nous  avons  divisé  l'étude  du  vestibule  en  deux  parties, 
l'une  comprenant  celle  de  la  cavité  vesti))ulaire  proprement  dite,  et  l'autre  celle  de  la 
«avité  sous-vestibulaire.  Le  plancher  du  vestibule  les  sépare  l'une  de  l'autre.  Cetlf 
description  ne  répond  que  rarement  à  la  réalité,  il  existe  presque  toujours,  sinon  constam- 
ment, entre  le  plancher  et  la  paroi  externe  du  veaVibule,  une  fente  1res  étroite,  fjue  nous  avons 
toujours  trouvée  dans  nos  préparations  (fig-.  88.jet888).  Aussi,  plutôt  que  de  prétendre  que 
le  plancher  du  vestibule  se  prolonge  en  avant  jxtur  constituer  la  membrane  spirale  osseuse, 
il  est  plus  exact  d'avancer  que  celte  membrane  se  prolonge  en  sélargissant  et  sépare  cetlf 
cavité  en  deux  autres,  l'une  supérieure  ou  vestibulaire  proprement  dite,  l'autre  snus-vcsti- 
bulaire  ou  tympanique.  ("-elle  fente  vestiljulo-tympanifjue  est  visible  sur  des  rochers,  pri- 
vés de  leurs  parties  molles.  \  l'élal  normal,  elle  est  obstruée  par  le  vestibule  membraneux. 

Dans  quelques  cas,  cependant,  la  fente  n'existe  i)oint. 

Fossettes.  — La  fossette  hémisphérique  fut  appelée  carrefour  par  Vieussons.  fossette  ellip- 
tique par  Cassebohm.  C'est  à  Morgagni  qu'elle  doit  le  nom  qu'elle  a  conservé  depuis. 

La  fossette  sacculaire  se  nomme  éminence  osseuse  de  la  conque  (Vieussens),  fossette 
orbiculaire  (Cassebohm),  fossette  semi-ovoïde  (.Morgagni).  Cet  auteur  étudia  l'orifice  et  la 
gouttière  qui  donnent  accès  dans  l'aqueduc  du  vestibule  et  les  nomma  fossette  sulci- 
forme. 

Cotugno  décrivit  le  premier  la  pyramiiie  et  la  créle  du  vestibule.  11  appelait  cette  der- 
nière Yépine  du  vestibule. 

Canaux  SEMi-cmcuLAiRES  ossel:x.  —  Le  supérieur  a  2.')  millimètres  de  hauteur,  le  posté- 
rieur 18  millimètres  et  l'horizontal  12  millimètres. 

Limaçon.  —  La  columelle  a  reçu  ce  nom  de  lîrcschet  ;  elle  a  encore  été  appelée  modiolus 
par  A^ilsalva.  Sa  base  et  sa  hauteur  ont  les  mêmes  dimensions,  3  millimètres.  Le  sommet 
de  la  columelle  s'évase  en  forme  de  cornet  et  présente  un  gros  orifice,  le  scijplius  d)' 
Vieussens,  par  lequel  s'échappent  les  filets  terminaux  du  nerf  cochléaire. 

Chacune  des  fossettes  rectangulaires,  conslituant  les  spires  criblées  columellaires  possè- 
dent de  4  à  8  orifices,  nommés  les  foramina  modioli. 

Le  tube  des  contours  mesure  environ  30  millimètres  de  longueur  et  diminue  de  volume 
de  la  base  au  sommet;  à  son  origine,  il  mesure  1  millimètre  à  2  nullimètres  et  demi  de 
diamètre. 

La  lame  ou  tube  des  contours  répond  en  haut  au  facial,  au  coude  que  forme  l'aqueduc 
de  Fallope,  en  bas  et  en  dehors,  à  la  caisse  du  tympan;  en  avant  et  en  bas  au  canal  caro- 
tidien,  en  arrière  au  vestibule,  en  avant  au  conduit  du  muscle  du  marteau. 

La  partie  la  plus  large  du  tube  répond  au  pronuuitoire  de  l'oreille  moyenne.  Le  dernier 
tour  de  spire  est  situé  au-dessus  de  la  columelle  et  se  termine  en  se  rétrécissant  de  plus 
en  plus  (Cupula).  Son  extrémité  terminale  et  supérieure  forme  une  lame  mince,  fragile, 
enroulée  en  doni-rûnc,  qui  descend  de  la  ccuipole  et  se  continue  en  bas  au  niveau  de  son 
sommet  avec  le  sonunel  du  noyau,  ou  columelle.  (^etle  production  lamelleuse  est  apjie- 
lée  lamelle  spmi-inrnndihuliinrme  du  tube  du  limaçon,  et  le  demi-cone  ({u'cllc  forme  a 
reçu  le  nom  d'inruuililinimii. 

Lame  spirale.  —  La  lame  spirale  s'attache  par  son  bord  convexe  au  tube  des  contours. 
—  .\u-dessous  de  la  ligne  dimplanlation,  il  existe  des  saillies  osseuses  séparées  par  des 
sillons:  on  les  a  appelées  co/u/f/ic.s  de  in  rantpe  ti/injhuiipue  de  Co/i<.'/'K<(fig.  887  et  888).  La  lame 
spirale  est  formée  pour  certains  par  deux  lamelles  osseuses,  entièrement  indépendantes 
l'une  de  l'autre,  l'our  d'autres  elles  smit  réunies  i)ar  des  travées  osseuses  constituant 
autant  de  canaux  occupés  par  les  filets  nerveux.  Corti.  Kidliker  adoptent  celte  opinion. 
Chez  l'adulte  nos  préparations  nous  ont  toujours  permis  d'ajtercevoir  de  véritables  canaux 
(llg.  883). 

Krausc  et  Ueiters  admettent  les  inemières  dispositions;  Lœvenberg  croit  que  les  canali- 
cules  qui  s'observent  chez   les   animaux  n'existent  point  chez  l'homme. 

Nous  savons  ce  (ju'on  entend  par  helicotiema  de  Hreschet.  Il  a  reçu  encore  d'autres 
noms  :  Hiatus  (Scarpa),  (ianalis  communis  Scalarum  (CassebohuO.  Infundibulum 
(Cotugno). 

Caxatx  nE  SiEBENMANX.  —  Ku  ISTO.  Siebenmann  décrit  à  cote  de  l'aipieiluc  du  limaçon 
de  petits  vaisseaux  (pii  se  rendent  aux  dilTcrenles  parties  de  cet  organe.  Ils  sont  contenus 

I.  QiioNiiicfois.  ce|ioiul.int.  on  Wx  roiuuiUro  #ur  l.i  iiii'im'  p^trui,  mais  ;i  la  partie  extorne. 


(iFîKII.I  i:  INTKHM:.  1387 

ilnn?  (lo  [iclils  rondiiils  osseux,  les  •■.iii.uix  df  Siclifiiiiiami.  dti  pout  (lotie  los  considérer 
.(iiiimc  autant  de  voies  lymi»liati(|ues  (|u"oii  doit  placer  a  cMv  de  celles  que  nous  avons 
décrites  plus  liaut. 

C.  _  Structure.—  Les  crêtes  auditives  sont  placées  transversaleiueiil  i>ar  lapfioit  à  1  axe 
de  larupoule. 

l.a  structure  des  crêtes  et  des  taches  est  identique.  Celte  structure,  nous  lavons  retrouvée 
dans  tous  les  épiihéliums  dits  stratilh-s,  en  particulier  <lans  ceux  ilc  la  [lituilaire  et  de  In 
trachée. 

Dés  ISiU.  nous  avions  ete  amené  à  admettre  ([ue  la  stratillcntion  des  cellules  n"elait  qu'ap- 
parente et  (lue  tous  ces  epithéliums  pourraient  être  ranpes  iiarmi  les  épiihéliums  cylin- 
driipies  simples,  car  toutes  les  cellules  louchent  la  memhrane  hasale  et  atteifrnenl  la  surface 
epithéliale.  Klles  nedilTèrent  (ju'en  ce  (jue  leur  noyau  et  leur  renllemenl  pr()loplasmi(|ues 
correspondants  ne  sont  [las  disposés  sur  le  même  plan  (flg.  î)04). 

Max  Schuize  a  donné  au.x  cellules  voisines  de  la  vitrée  le  nom  de  rp/lulra  hnsiden;  Hasse 
les  appelle  rellides  m  furme  île  (tciitx;  Meyer,  «-c/Z/Wcs  mo-lr.iirrs;  llebner,  rfl/ules  du 
li'iaeinent  meiiihiniic:  Retzius  est  le  seul  auteur  qui  admette  la  forme  que  nous  leur  don- 
nons. 

La  seconde  couche  des  cellules  de  soutien  est  en  général  décrite  comme  formée  par  des 
cléments  ayant  un  seul  prolonfremenl.  le  supérieur  (Ranvier.  etc.).  Quant  aux  prolonfre- 
Mients  inférieurs  que  nous  avons  fifrurés.  ils  ne  sont  admis  (lue  par  Retzius. 

Les  cellules  en  amphores,  les  cellules  ciliées  à  col  Ioiil-  et  à  col  court  possèdent  (l.'s 
expansions  inférieures  décrites  pour  la  première  fois  par  nous.  Retzius.  Ranvier,  Mathias 
Duval  leur  décrivent  une  extrémité  inférieure  arrondie  (cellules  de  Retzius,  de  Ranvier  et 
de  Mathias  Duval.  cellules  arrondies  de  Steinhnifrpe).  Il  en  est  de  ces  cellules  comme  des 
éléments  de  même  nature  décrits  par  nous  dans  la  pituilaire  et  la  trachée  :  elles  possèdent 
un  ou  plusieurs  [irolonf-ements  allant  s'étaler  en  forme  de  pied  sur  la  membrane  basale. 
Les  cellules  ciliées  à  col  Ions:  constituent  la  deuxième  rangée.  Nos  prédécesseurs,  à 
l'exception  de  Retzius,  les  considèrent  comme  des  éléments  fusiformes. 

Schultze  les  compare  aux  cellules  avec  prolonirement  des  fosses  nasales;  liasse  les  appelle 
cellules  en  bâtonnets  «  St-ihchen-Zellen  »:  .Meyer,  Pritchard.  etc..  etc.,  les  décrivent  et 
leur  donnent  la  forme  de  fuseaux  surmontés  d'un  gros  cil  unique,  terminal. 

La  généralité  des  auteurs  classiques  décrivent  les  taches  et  les  crêtes  des  rongeurs.  Chez 
riiomme,  il  y  a  deux  couches  de  cellules  ciliées;  chez  les  rongeurs,  les  cellules  à  col  long 
n'existent  point,  les  cellules  à  col  court  seules  s'observent.  La  structure  n'est  donc  pas 
iilenlique  chez  les  deux  groupes. 

L'endothélium  qui  tapisse  la  paroi  interne  des  canaux,  du  saccule  et  de  l'utricule  est 
constituée  par  des  cellules  polygonales  ayant  une  largeur  de  12  à  21  a  et  une  hauteur  de 
5  à  4  [1  (Schvvalbe).  Il  est  de  forme  aplatie.  Au  niveau  de  la  zone  intermédiaire,  les  élé- 
ments cellulaires  atteignent  de  9  à  10  jx  de  hauteur,  tandis  que  celui  des  crêtes  et  des 
taches  présentent  de  30  à  3o  ix  d'épaisseur. 

Le  corps  des  cellules  ciliées  contient  un  pigmont  jaunâtre;  leur  poyau  mesure  île  4  à  5  a 
de  diamètre  et  leurs  cils  atteignent  chez  l'homme  de  20  à  2.'î  u.  (Retzius). 

Organe  de  Corti. —  Les  piliers  que  nous  avons  comparés  aux  cellules  de  Deilers  en  pré- 
sentent en  effet  tous  les  caractères.  Nous  avons  comparé  ces  dernières  à  un  siège,  avec 
dossier  et  plateau  supérieur.  Supposons  (fue  le  corps  de  la  cellule  diminue  considérable- 
ment, nous  aurons  un  siège  plus  bas.  a  dossier  plus  développé  relativement,  mais  offrant 
les  mêmes  dispositions  générales  (Rinnier,  Cannieu).  D'ailleurs  [chez  l'embryon  et  dans  la 
série  animale,  chez  les  êtres  inférieurs  aux  mammifères,  l'organe  de  Corti  ne  présente 
paint  à  observer  ces  cellules  de  soutien  différentes  des  autres  :  les  piliers. 

Retzius  a  décrit  au  niveau  des  plateaux  supérieurs  ou  tètes  des  piliers  un  corps  cellulaire 
que  nous  n'avons  jamais  observé. 

Chacun  de  ces  organes  s'unit  avec  deux  piliers  opposés,  c'est-à-dire  qu'un  pilier  quelconque 
est  en  contact  par  sa  partie  supérieure  avec  deux  moitiés  de  tête  des  piliers  en  regard. 

Les  piliers  internes  seraient  plus  nombreux  que  les  piliers  externes,  dans  le  rapport  de  3 
à  2  12.  D'après  Retzius  et  Schwalbe,  on  en  compterait  6000  pour  4500.  Pour  Lowenberg, 
les  piliers  internes  seraient  moins  nombreux  au  contraire.  —  Pritchard  partage  cette  opi- 
nion. —  Ils  seraient  dans  le  rapport  de  5  à  8. 

Le-  piliers  externes  sont  plus  longs  et  plus  grêles  que  les  piliers  internes:  ils  sont  égale- 
ment plus  inclinés.  Les  premiers  mesurent  de  O^^.Oio  dans  le  premier  tour,  0°'",054  dans 
le  second,  et  O^-'.OeO  dans  le  troisième  (Corti).  Les  seconds  ont  O'°'",0où  dans  le  second  tour 
efO'"°'.034  dans  le  troisième  (Corti).  Dans  le  premier  tour,  ils  mesureraient  la  même  lon- 
gueur que  les  piliers  externes,  c'est-à-dire  O^'-'.Oi.").  Hensen  donne  des  mesures  différentes, 


[CAXmEU.] 


1388  OHEILLE  IMKI^M:. 

Chez  les  niiimaux,  ils  nuut  jtas  la  inùinc  loii^L'^iieur.  W'aldcver  leur  donne  00  à  70  mil- 
lièmes (le  millimètre. 

Le  tunnel  de  Corli  est  plus  large  dans  les  derniers  tours  de  spire  que  dans  les  premiers. 

Les  piliers  externes  sont  plus  frièles,  aussi  forment-ils,  selon  l'expression  de  Honnier, 
«  une  balustrade  très  ajourée  contre  une  palissade  i)res<|ue  cohérente  des  piliers  internes  » 
(lig-.  910). 

Les  cellulrx  de  Corli  sonl  généralement  décrites  acluelleinent  comme  des  cellules  en  dé, 
sans  prolongement  inférieur.  Nous  avons  toujours  oltservé  ces  derniers.  Tnfani  l'a  égale- 
ment décrit.  Ce  dernier  a  cru  cependant  que  la  cellule  de  Deilers  entourait  l'expansion 
inférieure,  comme  une  lamelle  qui  s'enroulerait  autour  d'elle.  L'opinion  est  fiartngée  à  ce 
sujet.  D'après  Hetzius,  Steinhriigge,  .Schwalhe.  Hanvier  et  Malliias  Duval,  elles  ne  posséde- 
raient pas  de  prolongement  inférieur.  tan<lis  que  Kiilliker,  Deiters,  .Middendorp.  15ottcher, 
Winiwatcr,  Nuel,  Lavdowsky,  Coyne,  Ferré  et  nous-mème  leur  décrivons  un  pied,  qui  va 
rejoindre  In  membrane  basilaire. 

On  a  décrit  la  cellule  de  Corti  comme  faisant  corps  avec  l'élément  correspondant  de 
Deiters  {Cellule.'!  jumelleîi  de  rorfjniie  de  Corti). 

Le  plateau  de  la  cellule  de  Corti  ])résenterait,  d'après  Hensen  et  Bonnier,  une  petite 
capsule,  sous  la(|uelle  on  observerait  un  petit  organe  ovale,  entouré  par  un  filament  spiral. 
Hensen  considère  cet  organe  comme  un  corpuscule  tactile:  nous  ne  l'avons  jamais  observe. 

Les  cellules  externes  de  Corti  des  trois  premières  rangées  seraient  aussi  nombreuses  que 
les  piliers  externes.  Hetzius  a  pu  observer  une  ou  plusieurs  rangées  supplémentaires. 

On  a  désigné  les  cellules  de  Corli  par  un  grand  nombre  de  noms  :  eellule-^  de  Corli 
(Ivilliker),  relliiles  de  recourrement  exlerne  (Ilenle),  cellules  auditives  ascoidontes  (Biitt- 
cher),  eelhiles  hâtonnels  (LavdovvsUy),  eellides  pnintues  (Leydig).  Les  cellules  ciliées 
internes  sont  aussi  riches  en  appellations  :  cellules  en  bdionnels  internes  (Hensen),  ce/7i</c.* 
auditives  internes  (Boltcher),  cellules  ciliées  internes  (Kidliker),  plnteuu  de  recoiivremenl 
interne  (Ilenle),  celltdcs  terminales  internes  {Laxûowsky),  rellules  internes  de  Corti  (Wini- 
vater). 

Chez  riiomme  et  le  singe,  on  compte  quatre  rangées  de  cellules  externes  de  Corti.  trois 
seulement  chez  les  autres  mammifères.  Toutefois,  à  la  base  du  limaçon,  on  n'en  rencontre 
g-énéralement  que  trois  chez  les  primates  (Retzius.  Schwnlbe,  Ferré.  Cannieu),  Waldeyer  et 
l.œwenberg  auraient  observé  quatre  rangées  chez  le  chat  et  le  chien,  trois  chez  l'homme, 
(^oyne  partag-e  cette  dernière  opinion. 

D'après  Hetzius,  le  limaçon  présenterait  à  ce  point  de  vue  de  fréquentes  irrégularités  de 
nombre. 

Les  cellules  de  Corti  ont  de  18  à  "2(1  u.  de  hauteur  el  (i  à  0  u.  de  largeur    Waldeyer.) 

Les  cils  sont  au  nombre  de  '2(1  chez  l'homme,  alors  que  chez  le  lapin  et  le  chat  on  n'en 
observe  que  8.  Ils  ont  4  à  .'i  |j.  de  hauteur  (Hetzius). 

Si  les  piliers  internes  sont  plus  nombreux,  les  cellules  ciliées  qui  leur  correspondent, 
les  cellules  du  sommet,  sont  eg-alemeut  en  plus  grar.d  nombre.  Pour  dix  cellules  internes, 
il  y  en  a  neuf  externes,  et  pour  trois  iiiliers  internes  on  trouve  sept  cellules  du  sommet 
(Retzius,  Schwalbe). 

Membuank  I)K  Corti.  —  La  membrane  de  Corti  ou  leeloria,  nienil>rana  propria,  inentbrane 
du  toit,  rnenihrane  striée,  membrane  de  recouvrement,  apparaît  dès  les  premiers  stades 
embryonnaires  au-dessus  de  l'org-ane  de  Corli.  C'est  alors  une  cuticule  striée  radinlemenl. 
Klle  constitue  une  sorte  de  membrane  limitante  placée  sur  la  face  supérieure  de  l'eiiithc- 
lium.  Bientôt,  au  niveau  des  cellules  ciliées  de  la  pai)ille  si>irale,  cette  cuticule  s'epaissil 
considérablement,  tout  en  restant  en  contact  avec  répilhélium  qui  la  forme.  Ces  dispo- 
sitions qui,  chez  les  mammifères,  ne  sont  que  passagères,  sont  normales  et  définitives, 
d'après  Meyer,  chez  les  reptiles  et  les  oiseaux. 

Chez  les  mammifères,  on  voit  bientôt  la  tectoria  passer  comme  un  jiont  au-dessus  tlu 
sillon  spiral  interne.  Les  cellules  (|ui  tapissent  ce  dernier,  en  elTet.  n'ont  point  suivi  dans 
le  développement  en  hauteur  les  éléments  qui  conslituent  l'organe  de  Corli  proprement  dit. 
Bien  plus,  chez  le  chat  et  le  chien  il  existe,  à  la  naissance,  de  grandes  cellules  faisant 
suite  aux  cellules  internes  de  Clandius.  ce  sont  les  cellules  de  Waldeyer.  C.es  cléments  ne 
tardent  pas  à  s'atrophier,  à  disparaître,  et  le  sillon  spiral  s'agrandit  d'autant  vers  sa  partie 
externe. 

Corti,  Claudius,  Ilenle  admeltenl  l'inserliou  extcrni"  de  celte  membrane,  LiAvenberg  la 
fait  attacher  sur  le  ligament  spiral  externi>.  .\  l'heure  actiu'Ile.  Hanvier.  Hetzius.  .Malhias 
Duval,  Tafani,  etc.,  etc..  pensent  <iu'elle  ne  possède  point  d'insertion  externe  et  (|u'elle  se 
lirésente  telle  «pie  nous  l'avons  décrite  et  figurée  plus  haut.  Waldeyer,  Hensen,  Buttcher 
avaient  déjà  soutenu  cette  opinion. 

•Juant  il  nous,  dans  un  mémoire  publie  en  collaboration  avec  Coyne.  nous  faisons  adhe- 


()l!i;ii.l.i:   IMIillNK.  1389 

ILT  cpllp  moiiiliiaiK*  il  la  ita|iilIo  spirale,  dciniis  les  cclliilcs  iiiloinos  de  Olaiidiiis  jiis(|ii'aijx 
cellules  cxlenics  de  im'iiu^  ikuii,  où  oIIo  si»  coiilimin  avoc  la  (;oiiclic  (iiliiuiain;  ipii  iccduvit! 
CCS  dcniicifs.  Kllc  rcslciait  ddiic  Imijours  dans  sa  siliialiuii  ('tiihmjiinaire  et  sa  s('[iaialinii 
«le  rt|Mllu'limii  s"('.\|di(|iirrail  pardcs  accidents  de  preparalinii. 

(Icltc  iiitciprétalioii  est  hasée  sur  les  faits  suivants  , 

1  "  l.a  Iciliiria  est  de  nature  cutieulaire  (Hanvier,  (;uyne,  Cannieu). 

■J"  Touli's  les  fuis  ([u'iui  observe  l'or^iane  indépendant  de  réi)itliéliutn  sensoriel,  il  a 
entraîné  avec  lui,  dans  son  ascension,  des  cellules  de  (llandius,  de  lieiters  ou  de  Oorti.  Ou 
hien  encore,  on  voit  très  souvent  sur  le  t)ord  interne  de  la  cuticule  des  cellules  de  (llau- 
dius,  des  irréj^ularilis  correspondant  a  celles  (|u\in  trouve  sur  le  bord  externe  de  la  tectoria 
el  iiuli(iuanl  des  faits  d'arraclienient. 

:(•'  Sur  un  ^rand  nninlire  de  i>reparations  humaines  et  sur  toutes  les  préparations  portant 
sur  le  limaçon  des  carnassiers  (<-|iat,  chien),  l«i  lertot-ia  se  continue  insensiblement  avec  la 
cuticule  des  cellules  externes  de  Claiidius.  Dans  ce  cas,  elle  adhère  intimement  à  la  pa|)ill('. 
Dupuis  a  observé  les  mêmes  faits  dans  sa  thèse  inaup-urale. 

4"  iMeyer  décrit  les  mêmes  dispositions  d'adhérence  épithéliale  de  la  membrane  de  (lorti 
chez  les  oiseaux  et  les  reptiles.  Kilo  se  présente  toujours  comme  une  cuticule  placée  au- 
dessus  de  répitlielium  sensoriel,  creusée  de  cavités  pour  les  cils  des  cellules  de  (lorti,  et 
adhère  à  cet  ori;ane. 

La  strucUire  de  la  tectoria  est  des  plus  remarquables.  Elle  est  constituée  sur  une 
c(uipe  par  une  membrane  d'aspect  aréolaire.  En  1895,  nous  Tavons  décrit  avec  Covne, 
comme  formée  par  une  substance  cutieulaire,  circonscrivant  des  cavités  faiblement  poly- 
p)nales,  se  présentant  sous  la  forme  d'un  réseau  transparent.  Les  mailles  du  réseau 
assez  larjies  au-dessus  de  l'organe  de  Corti  correspondent  comme  forme  et  étendue  à  la 
f(U'me  et  aux  dimensions  des  cellules  sensorielles  ciliées.  Les  travées  qui  les  circonscri- 
vent s'adaptent  très  bien  aux  plateaux  ou  phalanges  des  cellules  de  soutien.  De  ce  fait,  il 
semble  naturel  de  conclure  (jue  ces  dernières  cellules  ont  seules  contribué  à  la  formation 
de  cette  membrane,  en  sécrétant,  en  (juantité  à  leur  surface,  la  substance  cutieulaire  qui 
la  constitue.  Comme  tous  les  plateaux  et  les  phalanges  rentrent  en  contact  les  uns  avec 
les  autres,  il  s'ensuit  que  leur  sécrétion  formera  un  tout  continu,  excepté  au  niveau  des 
cellules  sensorielles,  des  cellules  ciliées  de  Corti  où  la  sécrétion  ne  s'elTectue  pas.  En  ces 
points,  en  consé([nence,  se  trouvera  une  cavité,  contenant  les  cils  de  la  cellule  sensorielle. 

Ferré,  .\yors,  Bonnier,  considèrent  la  tectoria  comme  formée  par  les  cils  agglutinés  des 
cellules  de  Deiters.  Cette  conception,  il  faut  l'avouer,  explique  la  structure  de  ces  organes, 
tout  aussi  bien  que  celle  que  nous  émettons  (structure  cavitairc  et  striée).  Toutefois  nous 
ferons  remarquer  que  la  striation,  comme  nous  l'avons  dit  en  18!J.'),  peut  provenir  de  la 
réunion  des  cloisons  des  cavités.  Cette  union  s'elfectue  selon  une  ligne  d'adhérence,  plus 
épaisse  à  cet  endroit  du  fait  de  la  réunion  de  plusieurs  d'entre  elles  (Coyne  et  Cannieu). 
C>e  sont  les  parties  linéaires  épaissies  aux  points  nodaux  ([ui  constituent  la  striation. 

Au  point  de  vue  morphologique  et  fonctionnel,  il  importe  peu  d'admettre  l'une  ou  l'autre 
de  ces  théories.  Les  cils  des  cellules  de  l'organe  de  Deiters  ne  sont  pas  des  organes  vivants 
comme  les  cils  vibratiles  des  autres  régions,  mais  des  sortes  de  bâtonnets  passifs,  rigides, 
de  nature  cutieulaire.  Que  la  membrane  soit  donc  formée  par  des  cils  ou  par  des  épaissis- 
sements  cuticulaires  en  forme  de  cloison,  —  leur  origine  et  leur  nature  morphogénétique 
est  la  même  :  c'est  toujours  une  production  cutieulaire  des  différentes  cellules  de  soutien. 

.Mkmiîrane  RKTicri.AUïE.  —  Qu'à  la  suite  d'un  accident  la  tectoria  soit  arrachée  de  la  sur- 
face épithéliale,  elle  laissera  sur  l'organe  de  Corti  une  partie  de  sa  portion  réticulée.  La 
partie  qui  est  restée  adhérente,  s'ajoutant  au  ciment  interstitiel  de  l'épithélium  sous-jacent, 
forme  la  membrane  rcticulaire.  Supposons  encore  que  les  cellules  de  soutien,  les  cellules 
4le  Deiters  aient  disparu  de  la  place  qu'elles  occupaient,  nous  aurons  le  réticulum  de  la 
membrane  avec  ses  ligures  géométriques  bien  apparentes,  les  ronds  correspondant  aux 
cavités  contenant  normalement  les  cellules  de  Corti,  les  phalanges  à  celles  des  cellules  de 
Deiters. 

La  généralité  des  auteurs  n'accordent  le  nom  de  membrane  réticulaire  qu'à  la  partie  qui 
est  comprise  entre  les  piliers  et  les  cellules  externes  de  Claudius  (flg.  910).  Nous  avons 
toujours  vu  cette  membrane  comi)rendre  en  dedans  les  cellules  du  sommet  et  en  dehors 
se  prolonger  sur  les  cellules  externes  de  Claudius.  Dans  la  figure  010,  l'espace  compris 
entre  les  deux  lignes  indique  la  portion  de  membrane  réticulaire  décrite  seule  par  les 
auteurs.  L'ensemble  de  la  figure  la  représente  telle  que  nous  la  concevons.  Nos  recher- 
ches basées  sur  de  très  nombreuses  préparations  nous  ont  amené  à  une  pareille  interpré- 
tation au  sujet  de  cet  organe  cutieulaire.  Ou'on  y  réfléchisse  et  l'on  verra  que  cette  façon 
<le  comprendre  les  choses  les  simplifie  singulièrement  (flg.  910). 


[C.liY.V/ff.] 


1390  OREILLE  INTERNE. 

Cupui.iis  TKUMiNALKS.  —  Ellos  Ont  étij  éludiocs  par  Lang-,  Helzius,  Hasse,  chez  les  animaux 
inférieurs.  Meyer  les  a  décrites  chez  les  reptihis  et  les  oiseaux.  Celles  des  mammifères  ont 
été  étudiées  par  Coyne  et  plus  particulièrement  par  Ferré  dans  sa  thèse  inaugurale.  C'est 
même  à  ces  deux  derniers  auteurs  que  l'on  iloit  les  premières  descriptions  de  ces  org-anes 
chez  l'adulte. 

Lang  prétend  ([ue  la  cupule  est  formée  par  des  lihres  réfringentes  onduleuses  formant 
un  lacis  serré.  Pour  Retzius,  ces  libres  sont  réellement  entre-croisées,  tandis  que  Hasse 
attribue  dans  ses  premiers  travaux  la  striation  aux  réactifs  fixateurs.  Dans  un  mémoire 
postérieur,  cet  auteur  considère  cette  structure  comme  le  résultatde  formations  successives 
.sécrétées  par  l'épithélium.  Ferré  fait  remarquer  ijue  les  stries  ne  sont  pas  parallèles,  mais 
perpendiculaires  ou  obli(iues  à  la  surface  épithéliale.  D'ailleurs  la  structure  fibrillaire  est 
admise  par  la  grande  majorité  des  auteurs  (Lang,  Hetzius,  Riidinger,  Meyer,  Kuhn.  Coyne, 
Ferré,  Cannieu,  etc.). 

La  str\icture  des  cupules  terminales  est  identique  à  celle  de  la  tectoria.  Nous  n'y  insiste- 
rons pas  longuement.  Pour  nous,  elle  est  formée  par  des  cloisons  de  substances  claires 
et  par  des  lignes  foncées  correspondant  aux  points  nodaux  de  réunions  de  ces  dernières. 
Pour  Meyer,  la  substance  qui  la  constitue  est  muqueuse  et  d'origine  cuticulaire.  Ferré 
pense  (jue  les  stries  sont  formées  par  de  grosses  granulations  plongées  dans  une  substance  _ 
fondamentale  plus  claire. 

Hasse,  Ferré,  (^oyne  et  nous-mème  admettons  l'existence  de  petites  «avités  qui  con- 
tiennent les  cils  des  cellules  sensorielles. 

La  cupule  terminale  se  présente  avec  des  caractères  identiques  chez  tous  les  vertébrés. 
Hasse  prétend  (jue,  chez  les  cyclostomes,  elle  est  constituée  par  de  petits  fragments  isolés, 
éraillures  de  nature  calcaire.  G.  Ferré,  dans  sa  thèse  sur  la  Crète  audilive,  a  observé  des 
corpuscules  assez  gros,  arrondis,  distincts  les  uns  des  autres,  et  placés  au-dessus  de  l'éiti- 
thélium  sensoriel. 

Ces  faits  nous  permettent  d'établir  des  analogies  encore  plus  étroites  entre  l'appareil  des 
crêtes  auditives,  la  poussière  auditive  des  taches  de  l'utricule  et  du  saccule.  La  cupule 
chez  les  mammifères  atteint  les  2/3  de  l'ampoule  (Coyne,  Ferré).  J'ai  observe  des  cas  ou 
la  cupule  atteignait  la  i)aroi  opposée. 

(janglions  mi  i.'oHKu.LK.  —  Lcs  ganglions  de  Corti  et  de  Scarpa  sont  les  véritables  noyaux 
d'origine  des  libres  nerveuses  qui  forment  l'acoustique  (Retzius,  van  Gehuchten,  Hiss, 
Cannieu,  etc.).  Le  ganglion  (jue  Bottcher  décrit  sur  le  rameau  qui  se  rend  à  la  partie  non 
enroulée  du  limaçon  i)ar  la  tache  criblée  de  Heichert  (Cannieu),  ainsi  que  celui  que  Corli 
et  Schwaibe  prétendent  exister  sur  le  nerf  ampullaire  postérieur,  ne  constituent  point  des 
ganglions  autonomes  (Cannieu).  Ils  font  partie  du  ganglion  de  Scarpa. 

Le  nerf  ampullaire  postérieur  et  le  nerf  sacculaire  ne  sont  pas  des  branches  du  nerf 
çochléaire.  Leur  situation  seule  a  pu  leur  faire  reconnaître  une  pareille  origine.  Sur  les 
coupes  en  série,  il  est  facile  de  se  rendre  compte  du  contraire.  L'anatomie  comparée  d'ail- 
leurs concourt  à  de  pareilles  conclusions. 

Nos  recherches  reposent  sur  l'examen  de  plusieurs  centaines  de  rochers  d'animaux  el 
de  plus  de  cinquante  oreilles  humaines  débitées  en  coupes  sériées. 

Loin  de  moi  l'idée  de  nier  l'exactitude  des  faits  observés  par  Hetzius.  Je  crois  au  con- 
traire qu'on  peut  les  considérer  comme  des  faits  relevant  d'une  évolution  plus  avancée. 
Les  diliérentes  parties  des  ganglions  de  l'oreille  interne  ont  sûrement  une  tendance  à  la 
spécialisation;  et  cette  masse  unique  (le  ganglion  de  Scarpa)  n'est  peut-être  pas  très  éloi- 
gnée d'une  épociue  où  elle  se  segmentera  en  autant  de  petits  ganglions  «ju'il  existe  de 
filets  nerveux  se  rendant  aux  dilférents  appareils  sensoriels  épithéliaux.  .\  l'heure  actuelle, 
cependant,  nos  observations  ne  nous  permetleni  pas  de  partager  les  vues  de  Hetzius. 

Toutefois  l'idée  (juc  nous  venons  d'emellre  repose  sur  des  faits  indéniables  d'ontogénie 
et  de  philogènie.  Hiss  a  vu,  chez  l'embryon  humain,  les  ganglions  de  Corti,  de  Scarpa  el 
'^éniculé,  ne  former  (ju'une  seule  masse  ganglionnaire.  D'autre  part,  nous  avons  relate, 
dans  notre  thèse  inaugurale,  que  les  ganglions  de  ScarjKi  et  géniculé  étaient  unis  l'un  à 
l'autre  chez  la  souris  adulte,  et  que  la  séparation  complète  ne  s'elTecluait  «juc  ilaus  les 
groupes  supérieurs,  ou  bien  au  fur  et  à  mesure  du  développement  ontogeni(iue. 

Dès  l'année  KS'Ji,  dans  notre  thèse  inaugurale,  nous  décrivions  des  prolongements  pro- 
toplasmiques  autres  (]ue  les  prolongements  cylindraxiles  dans  les  ganglions  de  Corli  et  de 
Scarpa.  Depuis  nous  avons  retrouve  les  menues  dispositions  sur  les  autres  ganglimis  céré- 
bro-spinaux. 

Ces  expansions  i)rotoplasmitiues  s'échappent  de  tous  petits  c6nes  dont  la  base  est  con- 
fondue avec  le  corps  cellulaire.  Ces  |)rolongements  possèdent  de  véritables  prliles  ramili- 
cations  secondaires  (jui  i)cuvent  être  divisées  en  prolongements  extra  et  inlra-enipsulaires. 
Ces  derniers,  peu  nombreux,  rampent  sur  une  petite  étendue  de  la  face  interne  tle  la  cap- 


niîiiii.i.i';  iNri:i!NM. 


1391 


siilc;  les  piiMiiiors,  nii  cdiilrairi'.  s'ccliapiicul  en  |jclil  noiiihro  de  cvAU'  i-apsiilc,  cl  voiil  so 
pcnire  dans  le  tissu  conjoiiclil'  iiil(;ria|)siilairn  ((!;>•.  î)17). 

("-es  (lis|i(tsilioiis  ont  tléjà  èti;  décrilos  cai  i)ailie  par  nu  ccitairi  nimiluo  d'ailleurs.  Drs 
1S'.):{,  Lenhosseck  (lSfl:{).  Helzius  (181)4),  Martin  el  van  (".clinclitfMi  (ISliri).  ont  observé  des 
faits  pareils.  Bien  avant  eux,  Ferré  avait  vu  les  mêmes  dispositions  et  décrivait  les  prolon- 
fli'incnts  inlra-cnpsnlaires  et  ceux  (|ui  Iruverscnl  lu  mcinfnane  d'envelop])r  et  fonl  s'anaslo- 
inose)'  avec  ceux  des  crilulcs  vaisines. 

Ces  dispositions  permettent  d'établir  des  analogies  très  étroites  entre  les  neurones  de 
l'acoustique  et  des  f^ansiions,  et  ceux  du  système  nerveux  des  centres  ((Cellules  delà  moelle 
et  du  cerveau).  D'autre  part,  Kanikdll  a  observé  dans  le  f^anglion  de  Gasser  des  lilets  ner- 
veux d'origine  étian^cre  a  ce  liangliim  se  résolvant  en  dendriles  extra-capsulaires  et  péri- 
ccllulaires.  (^es  derniers  sont  intra-capsulaires.  On  peut  admettre  que  les  proloiif^ements, 
([lie  nous  avons  décrits,  correspondent  aux  dendrites  de  Kamkoll  el  rentrent  en  rapport  de 
c()utif,Muté  avec  eux,  soit  en  dedans,  soit  en  dehors  de  la  capsule. 

Uamon  y  ('ajal,  Kitjliker.  Het/.ius  ont  remarqué  que  les  prolongements  cylindraxiles 
d'une  même  cellule  ^aiij;lionnaire  ou  d'une  cellule  voisine  dilïèrent  entre  eux  sous  le  rap- 
l>iirt  du  volume.  \'an  (icliuclileu  et  Benda,  par  contre,  s'élèvent  contre  ces  observations.  Nos 
reclierches  sur  les  panifiions  en  général,  et  plus  particulièrement  sur  ceux  de  l'oreille, 
nous  ont  amené  à  admettre  l'une  et  l'autre  de  ces  conclusions  :  en  général  l'un  des  cylin- 
diaxes  est  plus  gros;  ([uebiuefois  ils  sont  égaux;  souvent  ceux  d'une  cellule  sont  beaucoup 
plus  petits  (jue  ceux  d'une  autre. 

Les  résultats  de  nos  recherches  cadrent  très  bien  avec  ce  qu'on  sait  de  la  structure  du 
(■\lindraxe.  Ce  dernier  possède  deux  modes  de  terminaison  :  les  collatérales  et  les  termi- 
nales. Qu'on  ait  alîaire  aux  unes  ou  aux  autres,  elles  se  présentent  toujours  sous  forme  de 
librilles  très  (lues,  se  terminant  par  un  renflement  en  bouton  et  provenant  delà  dispersion 
des  faisceaux  librillaires  constitutifs  du  cylindraxe. 

Si  ce  dernier  innerve  un  petit  nombre  d'organes,  il  possédera  peu  de  terminaisons  col- 
latérales et  terminales;  il  aura  peu  de  librilles  constitutives;  il  sera  peu  volumineux  en 
conséquence.  IJans  le  cas  contraire  le  cylindraxe  sera  plus  ou  moins  gros. Quand  ces  pro- 
huigeinents  sont  égaux,  c'est  que  le  nombre  de  fibrilles  est  le  môme  dans  chacun  d'eux. 
Chez  la  souris,  dans  certains  cas,  nous  avons  observé  que  la  couche  de  myéline  entourait 
la  cellule  ganglionnaire,  ainsi  que  Ranvier  l'a  vu  chez  le  brochet,  il  y  a  déjà  longtemps. 
Becemmenl  Aloral  et  B(»nn  ont  décrit  le  même  fait  dans  les  ganglions  spinaux  de  la 
grenouille. 


Terminaisons  NEiivKUSKs  dans  les  cuètes  eti.es  taches  auditives. —  Indépendamment  des 
terminaisons  vues  par  Belzius,  Ranion  y  Cajal  et  Lenhosseck  dans  les  crêtes  et  les  taches, 
nous  en  avons  observé  un  mode  nouveau.  Les  fibrilles  terminales  arrivent  dans  ces  organes 
jusqu'à  la  surface  épithélialc. 

Là,  chacune  d'elles  se  rentle  en  boulon  et  de  ce  renllemenl  pari  un  cil  assez  gros.  Ce 
fait  permet  d'établir  des  honiologies  entre  ce  mode  de  terminaison,  et  celui  qu'on  observe 
dans  la  muqueuse  piluitaire. 

.Mais  il  existe  une  dilTérence  :  c'est  que  la  cellule  nerveuse,  dans  ce  dernier  organe,  est 
enfermée  dans  l'épithéliuin  lui-même,  tandis  que,  dans  l'oreille,  elle  a  migré  dans  les  tissus 
du  mésenchyme. 

Nous  ferons  remarquer  que  ce  cil  unique,  plus  gros  que  ceux  que  |)orl(Mit  les  cellules 
ciliées,  a  déjà  été  vu  par  liasse,  Pritchard,  Coyne,  Ferré,  elc. 

Ces  auteurs  regardent  ces  cils  comme  les  prolongements  des  cellules  en  bâtonnets,  les 
iilabchenzellen  de  liasse,  de  Pritchard,  de 
(îriimni  et  d'Ebner.  Retzius,  Bainon  y 
Cajal,  Lenhosseck,  Morill  et  nous-mème, 
admettons  la  terminaison  des  fibrilles 
nerveuses  par  un  renflement  en  bouton 
venant  s'appliquer  sur  le  ventre  des  cel- 
lules ciliées,  sans  jamais  entrer  en  rap- 
port de  continuité  avec  elles.  Ayers, 
parmi  les  auteurs  qui  se  sont  occupés  le 
plus  récemment  de  cette  question,  est  le 
seul  à  décrire  l'union  intime  entre  les 
filets  nerveux  et  les  cellules. 

Pour  Lenhosseck  (fig.  922),  les  fibres 
pénètrent  dans  l'épithélium  et  se  résol- 
vent en  arborisations  libres  situées  au- 
dessous  de    l'extréniilé  profonde  des  cellules   ciliées.  Ramon  y  Cajal,  un  [)eu  ()iu 


(>H.  ciliées 


•II.  gangl. 
{Gang, 
àcarpa) 


Fig.  922. 


—  Terminaison  iR'rNeu>i'  au  niveau 
des  crêtes  et  des  taches  acoustiques.  (D'après 
Lenhosseck.  Méthode  de  Goliri.) 


s  tard,  a 


[CANMEU.] 


1392 


ohkilll:  interne. 


Nerf 


u. 


FiG.  !)2:{. 


—  'rcniiiiKiisoii  iH'ivciise  A^\\< 
acoustiiiuc  (Hamoii  y  (>.ijal). 


la  CTi'le 


observé  «  quon  voit  pénêlrer.  sur  une  sertit, n  perpenrliciihiirc  fie  la  riête  avlitive,  lc.< 
<(  fibrillea  nerveuses  venues  des  cellules  bipolaires  résidant  à  une  grande  distante  fie 
«  lépithélium.  Les  .ramiflcalions  terminales  sont  variqueuses  :  elles  forment  à  leur  origine 

«  de  petits  arcs  à  concavité  supérieure 
«  et  s'achèvent  non  loin  de  la  surface 
«  épilti('!iale  liliro  |inr  une  varicosité  ». 
(flg.  923). 

TkUMINAISOX     dans      L'oilfiANK     DK      (jiJKTI. 

—  Les  fibres  nerveuses  perdent  leur  dou- 

■■_»(  ;      ;  , ,       .       ble  contour   au   niveau   du  septum    (lui 

p      '.  ,'' f----', w/. //,/.,. /i,ni/«/     sépare  le   canal    spiral  de  Rosentbal  du 

canalicule  nerveux.  A  partir  de  ce  point 

'^y\:i:"lii^llM}M7:ÀK^ ^CeU.cUiées  ^"fs  forment  les  fibres    pâles  qui,    arri- 

1    J  VL'^T  A''^!a''wK'' ' "  ^'(^es  au  niveau  des  orifices  des  canicules 

',  Ui\\.Oj^^'xj(..i&y^  nerveux,  donnent   naissf.nce  ii   deux  or- 

*       *    ^     "*  dres  de  fibrilles  très  diiïrrentes  par  leur 

trajet.  Les  unes  ont  une  direction  ra- 
diaire  :  ce  sont  les  fibrilles  radiai^e^  : 
les  autres  ont  un  parcours  spiral  :  ci- 
sont  les  fibrilles  spirales  (Lœwenberi.'. 
Retzius,  KoUikcr,  Coyne,  Ferré,  Can- 
nieu.  etc.). 

(^es  auteurs  admettent  l'existence  des 
deux  sortes  de  fibres.  Vau  Gehucliten  n'a 
jamais  vu  que  les  fibres  radiaires.  Nos 
recherches  nous  permettent  d'avoir  sur 
ce  sujet  une  opinion  personnelle  et  nous  ont  amené  à  nous  rang-er  à  l'avis  de  Retzius. 
Nous  avons  divisé  précédemment  les  fibrilles  nerveuses  en  deux  faisceaux,  un  interne 
et  un  externe.  (Chacun  d'eux,  arrivé  au  niveau  des  cellules  ciliées  de  l'orirane  de  Corti  so 
partage  en  deux  portions:  l'une,  constituant  les  fibres  radiaires,  va  directement  se  terminer 
sur  la  cellule  du  sommet  ou  de  Corti,  tandis  (fue  l'autre  se  recourbe  vers  le  haut  parallé- 
IcMHMit  aux  tours  de  spire,  entre  les  cellules  de  soutien  et  les  cellules  ciliées.  Ces  dernières 
(ilirillos  forment  les  faisceaux  spiraux.  Elles  peuvent  ainsi  dépasser  un  certain  nombre  de 
cellules  et  se  terminer  sur  la  première,  la  seconde,  la  sixième  au  plus,  d'après  nous:  et 
pour  Retzius  sur  une  cellule  encore  plus  élevée. 

Tandis  (|ue    Retzius  et   Lœwenberg  admettent  six  faisceaux  spiraux,  nous  n'en  'avons 
jamais  observé  que  cin(i.  Les  auteurs  précédents  ont  vu  un  sixième  faisceau  courant  parai 
lèlerncnt  dans  le  tunnel  de  (lorli. 

Les  auteurs  anciens,  ainsi  ([ue  le  fait  remar(iuer  Walileyer,  ont  décritdans  l'épithélium  d(> 
l'oreille  tous  les  modes  de  terminaison  i)ossibles  :  en  anse,  en  plexus  intra-epitbélial.  en 
lerminaison  libre  dans  le  li(iuide  endolympliatique,  etc.,  etc. 

Rien  avant  l'apijlication  de  la  méthode  de  (iolgi  et  de  celle  au  bleu  de  méthylène,  o\\ 
avait  décrit  les  terminaisons  nerveuses  par  contiguïté. 

Buttcher,  dès  1800, pense  que  «  les  ccUules  nudenls  de  Corli  iie  sont  pas  nerveuses  (/<!<- 
lesens  propre  du  mot...  Ce  sont  des  api>areils  an-essoires...  elles  ne  sont  pas  la  contiituu 
tio)i  directe  des  filets  nerveux.  » 

Lavdowsky  admet  la  terminaison  par  continuité  mais  aussi  par  contiguïté  :  «  il  y  a  sim 
plement  accolenienl  cl  ces  fihrilles  se  terminent  /mr  tine  sorte  de  renllentent.  » 

Cisow  croit  que  les  fibrilles  terminales  «  j)assent  entre  les  cellules  et  vont  jusiju'à  la  culi- 
cule.  Toutes  tes  cellules  ne  sont  ici  que  le  soutien  des  fitanwnls  nerveux.  » 

Quant  au  mode  de  terminaison  des  fibrilles.' nerveuses  par  un  rentlement.  surmonté  d'un 
gros  cil,  (jue  nous  avons  observé  dans  les  crêtes  et  les  taches  aussi  bien  que  dans  l'orgam* 
de  Corli,  Lavilnwsky  l'a  représenté  dans  ce  tlernier  ori/anc  (lig.  S)  de  son  mémoire. 

I).  —  Morphologie.  —  Le  lahurinlhe  »ie»i/»r(J))c»M',  d'après  les  travaux  d'.Vyers,  d'Allis.  de 
Reard  et  de  Ronnier  doit  être  considéré  au  point  de  vue  morphogenelique  connue  un 
organe  sensoriel  de  la  ligne  latérale. 

Les  recherches  des  frères  Sarrazin  sur  VL'picriu.m  ç/lulinosum  viennent  à  l'appui  tle  celle 
conception.  Ces  auteurs  ont  décrit  un  organe  latéral,  en  forme  de  cupule,  tapissé  d'un 
épilhélium  cilié,  eu  communication  avec  l'exteiieiir  et  dans  rinlerieur  dmiuel  se  trouve 
un  ololillie  en  forme  de  massue. 

lloussaye  considère  l'oreille  interne  comme  le  vestige  incomi)lètement  develojqiè  d'une 
fente  branchiale  chez  l'.Vxololl.  Chez  cet  animal,  il  a  observe  une  invagination  ontodormique 


()i!i:ii,i.i;  i\ri:i!M:.  1393 

<-iint'S|)iiml;iiil('   (|iii  s'iili(i|iliiiT.iil   liii'iitùl.     I.ciirillr     iiilciiir'     rcpiociilcniil    >ciilt'iiu'ril     l.i 
|iiii'li()ii  i'i'l(iiliM'iiiii|iii>  (le  colli'  fciili*  lij'fiiii'liialc. 

Sm    iMiiii  ^  mi'iutk.m  1:.  —  Ijiii'llc  csl   1.1  si^;iiillc;ilioii  «lu  sar.  <Miiliilyiii|ilialiiiiii' '. 

Au  |i(iiiil  (If  viio  (ii7iami^'-ciii(|iio,  «■'csl  mu;  cxiiaiisiiiii  ilc  la  vcsinilc  ainlilivc;  primiliv<'. 
tout  cDiiimc  les  canaux  sciiii-circiilaiics  ri  If  limat.nii.  Ocllc  cxitaiisioii  fsl  |iiiv('C  «rcpillir- 
liiiiii  sciisiiiiel  :  toutcrnis,  (cilaiiis  f;riMi|)cs  ilr  cflliilos  «le  l'i,'mlcilln'iiiiiii  seraient  «ainctérisés 
|)ar  une  |ii,i;nienlali(in  analn^ne  à  celle  (|n'i»n  lenconlte  dans  les  cellules  «les  taches  et 
cièles  auililives  et  pniiriaienl  «^tro  c«»nsi(l«'iï's  comme  un  vesli;;t>  «l'un  a|i|iareil  nerveux 
tiMininal  (Haiilii-i).  fin  y  aurait  (railleurs  reiiconire  de  la  [lonssien-  auilili\e  -euiblahie  à 
«;elle  de  l'utiicule  et  du  saccule. 

Le  canal  eii«l«)lymidiatii|ne  est  encore  «•onsidéné  comme  la  tracH'  de  Tinva^ination  |Himi- 
live  i|ni  réunirait  la  vésicule  à  lexliMienr  :  Chez  les  Cliintèrra  et  les  Kair.i,  cet  organe  met 
le  laliyrifitiie  memhraneux  en  commnniiation  avec  l'exltTieur.  Tonterois.  comme  le  fait 
remaniuer  Honnier.  le  canal  suit  le  «lévelop|)emenl  de  TtHrc,  fiiandit  nn-me  plus  i|ue  les 
autres  luf^anes  labyrinlhi«ines  et  n'est  guère  «It-pass.*-  que  par  le  lima<;on.  Chez  les  paissuiis 
tissrii.r,  il  est  en  rapport  avec  la  vessie  natatoire.  Chez  les  ni'iiniiiil'i'rcx,  avec  le  li«|uid«' 
léphalo-racliidien.  Toutes  ces  dispositions  n'ont  d'autri»  but  <|ue  «le  faire  |)eri:evoir  soit  la 
pression  ext«'ricure,  soit  la  tension  de  la  vessie  natatoire,  soit  celle  du  li«|uide  endocranicn. 
Ce  i\'est  donc  pas  un  vestige;  c'est  un  organe  semblable  aux  autres  dériviis  de  la  vésicule 
auditive  primitive,  mais  r«'duit  à  la  simple  perception  des  tensions  «les  liquides 
(Ronnier). 

("lANoi.ioNs.  —  Les  ganglions  «le  roreilb"  auraient  la  signillcalion  morphol(igi«pi('  do 
ganglions  spinaux  placés  sur  la  racine  postérieure  des  nerfs  mixtes.  Ils  sont  d'ailleurs 
unis  au  facial  chez  les  souris  (Cannieu).  Ce  dernier  nerf  aurait  ainsi  la  valeur  d'une  racine 
mtdrice. 

Otte  «lisposilion  nous  permet  de  le  coniiiarcr  à  un  nerf  spinal  ou  au  glosso-(iliaryngien  el 
plus  parliculiérement  au  trijumeau. 

Comme  chez  (;e  dernier  les  filets  nerveux  constituent  une  branche  exclusivement  sensi- 
live,  le  nerf  auditif,  comparable  au  nerf  oplilalmi«iue  de  Willis,  l'intermédiaire  de  Wris- 
berg  el  U»  facial  rei)réscnlanl  les  rameaux  mixtes,  les  rameaux  sensitivo-moleurs  (.Malliias- 
Duval,  Cannieu). 

D'ailleurs  les  prolongements  des  cellules  bipolaires  qui  «xuislituenl  les  ganglions  de 
Scarpa  et  de  Corli  se  conduisent  vis-à-vis  de  la  moelle  et  «les  terminaisons  épitliéliales 
comme  ceux  des  racines  spinales  postérieures,  lloussaye  a  décrit  un  rameau  post-branchial 
des  ganglions  de  l'oreille.  Il  lui  accorde  un  certain  rc'de  dans  le  système  sympathiiiue  de  la 
région.  Bonnier  fait  remanpier  (|u"Krlilzky  aurait  vu  dans  le  tronc  «lu  nerf  auditif  des 
fibres  de  Uemak  qui  pourraient  bien  trouver  l'explication  de  leur  existence  dans  les  fails 
rapportés  [)ar  Ibuissaye. 

Chez  la  s<unis,  on  rencmilie  un  prolongement  antérieur  «le  gangli«m  de  Sc;irpa.  Il  donne 
naissance  à  un  véritable  neif  (pii  dessert  la  por'.ion  non  enroulée  ainsi  <|ne  le  premier  loui 
«le  spire  du  linuK-on  (Cannieu). 

Ce  nerf  devient  de  plus  en  plus  grêle  au  fur  et  à  mesure  qu'on  remonte  la  série  animale 
et  ne  constitue  plus  chez  l'homme  «[u'un  très  fin  filet  qui  s'échappe  delà  partie  distale  du 
ganglion  de  Scarpa.  Il  doit  être  considéré  comme  l'équivalent  morphologique  du  nerf  «le 
la  IfKjeiKi  bien  développé  chez  les  animaux  inférieurs  (Cannieu). 

Chez  l'homme,  le  nerf  du  limat-on  ne  contient  pas  des  cellules  gangli«)nnaires,  comme 
l'avaient  cru  et  décrit  certains  auteurs.  Chez  les  carnassiers,  chez  le  rat,  la  souris  et  le  chat, 
le  nerf  cochleaire  s'échappe  d'un  |irolongement  bulbaire  particulier. 

Ce  probmgenienl  pénétre  dans  le  conduit  autlitif,  dans  une  étendue  de  quelques  millimè- 
tres chez  le  cliat,  jusqu'à  la  partie  inférieure  du  dernier  tour  de  spire  chez  la  souris. 

Chez  celte  «lernière,  cet  organe  remplit  toute  la  cavité  de  la  columelleet  les  filets  cen- 
traux des  «ellules  du  ganglion  spiral  s'y  perdent,  tout  comme  les  filets  du  ganglion  pitui- 
laire  pénètrent  dans  le  bulbe  olfactif  apn-s  avoir  traversé  la  lame  criblée  de  rethmoïd«' 
((Cannieu). 

Ce  prolongement  n'est  autre  chose  que  l'expansion  latérale  de  la  portion  ventrale  du  noyau 
antérieur  (Cannieu)  qu'on  peut  assimiler  lui-même  à  la  tète  des  «ornes  postérieures  (Bon- 
nier). Il  est  morphologiquement  comparable  au  bulbe  olfactif  et  à  la  partie  cérébrale  de  la 
rétine  (Mathias  Diival  :  Histologie);  de  telle  sorte «juil  est  possible  «l'établir  une  homologie 
complète  et  aljsolue  entre  les  organes  «le  la  sensibilité  spéciale. 

Les  cellules  nerveuses  qui  constituent  ce  prolongement  ne  sont  pas  simplement  bipolaires, 
connue  le  veut  Sala;  mais  elles  possèdent  encore  une  foule  de  prolongements  proloplasmi- 
«lues  très  grêles,  indépendants  de  leur  prolongement  cylindraxile  (Cannieu). 

Nous  ne  rentrerons  pas  «lans    les  di-tails   au   sujet  de  la  morpliologie  générale  des  nerfs 

i'OUtlEU   ET   CHARl'V.   —    \'.  88 

CANNIEU.] 


39^1  oi'.Eii.Li:  inïfj^m:. 

crânions.  C.e^onbaur.  \'an  W'i^lie,  Wiederslieim.  Ilis,  lloussayo  ont  fait  de  longues  rt-clici- 
cliossiir  ce  sujol.  Je  rne  conlcnlerai  de  lenvoycr  a  leurs  Iravaux.  Toutefois,  je  crois  que  les 
recherches  enihryolofiiques  iriloussaye  sur  TAxolotl,  les  nùt/es  sur  les  poissons  osseux  el 
les  poissons  carlilajiiiueux  ne  pertnelleiit  point  de  considérer,  avec  Van  Wijfhe,  Wiedersheini. 
Ilis,  (lauiilio  l'aoli,  le  facial  conirne  constituant,  associé  à  Tacoustique,  une  paire  crânienne 
dorsale,  mais  bien  comme  une  paire  de  nerfs  mixtes  dont  l'acoustique  constitue  le  rameau 
dorsiil  et  le  facial  le  rameau  veniral. 

K. — Liquide  péri  et  endolymphatique. — Périlymphe  et  Endolymphe.—  Jusqu'en 

l(18:i  les  analomistes  i)eusaicnt  ipie  le  labyrinthe  était  [dein  d'air.  On  lappelait  air  roiu/r- 
iiital,  air  implanUt  :  car  on  croyait  ([ue,  les  sacs  acoustifpies  étant  fermés  de  toutes  parts, 
il  V  |)ronait  directement  naissance,  \alsalva  eu  1084  découvre  le  liquide  périlymphique,  et 
(lolupno  en  17(i()  montre  quel  est  son  rùle.  De  là  le  nom  donné  encore  à  la  périlymphe 
ilhiimeur  de  (dliigiio.  (;'est  lireschet  (jui  l'appela  le  premier  /xh-Hy/uplie. 

I. "endolymphe  a  également  été  désignée  sous  le  nom  iVInimeur  ilr  Scarpa,  du  ncun  de 
iaiialomisti'  qui  la  découvrit  (171)4)  et  sous  celui  (Vcndoh/mj/ftc  par  Breschet. 

La  périlymphe  varie  avec  les  espèces  animales.  Elle  occupe  les  deux  rampes  tympa- 
iiiquc  et  vestihulaire.  Comme  celles-ci  communiciuent  entre  elles  au  sommet  <lu  liina<;on  el 
(|U(!  la  rampe  vestihulaire  conduit  dans  le  vestibule,  le  liquide  périlymphique  forme  uni' 
couche  ininterrompue  autour  des  sacs  auditifs.  La  périlymphe  est  un  lii|uide  clair,  trans- 
parent, lluide,  léiièrcment  salé. 

L'endolymphe  est  limpide  chez  radulle  :  clie/  le  lu'tus  el  lenfant  uouveau-nc  au  con- 
traire, elle  a  un  reflet  rougeàtre.  Llle  est  parfois  assez  consistante.  Chez  les  poissons,  elle 
a  un  aspect  pélaliniforme.  Lendolymphe  remplit  toutes  les  cavités  du  labyrinthe  membra- 
neux. 

I.'('iid(>b/))t/>lir  contient  du  cliUuure  de  sodium,  du  pliospliatc  d'ammoniaque,  du  mucus 
el  de  l'albumine  (Barruel). 

Les  otoconies  seraient  formei^s  par  des  cristaux  de  carbonate  de  chaux  associé  au  carbo- 
n.ile  de  magnésie  (Barruel).  Krause  les  considère  comme  formées  par  de  l'aragonite. 

la  iirfilyinjdic  est  alcaline,  salée.  On  y  rencontre  des  carbonates  de  potasse  et  de  soude 
en  solulion,  ainsi  que  de  l'alburniiie  (Kiimmer). 


BIBLIOGRAPHIE 

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ches  sur  les  orifices  du  vestibule  el  sur  les  canaux  semi-circulaires    du   labvriutbe  osseux. 


ni;i:ii,i.i:   i\Ti:i:\i;.  I39r, 

(iiiz.i'flf  /ifliitifiiuKliiin-  tirs  sririic.es  i)Ki(liciil»:-<,  i\ini\i'i\\i\.  I!)()ll:  —  Hor  lie  relies  sur  le  |ilari- 
elier  (In  veslilmle  osseux  el  la  feule  vcsliliiiio-lyuipaiiiiiue.  (inzeUc  lirliihnrKidiiirc  des 
sriciK-cs  iitrillciilrs.  HiiiilcailN.  l'.ldO. 

B.  —  Appareil  terminal  do   l'acoustique. 

\'aisai.v\,    Ix'   iinrc    hinniuin    Iritflulns,    17(17.  —  Si:(ii;i.ii.\.Mi:iirs.    /•'.    Wixs.  zool..  KKiO. — 
Ml  vKiiNKV,   l'nillr  </i-  /'iirfiniie  di'  Itm'ii-.  l'aris,   I(1S:|. —  Miikcimim,  l'.pislohi'  nniit.,  XII,  17r)8. 

—  Ai.itiM  s,  .\''iidriiiii'<iiinn  iiihiiiIiiHkiiiiiii .  lilier  qiiarlus,  MH.\.  —  Se.Mil'A.  DistjuisilidncK 
'hiiiIdiiiIiw  (If  iiiidilii  l'I  nlfalii.  I7S!I.  —  (Iomi-aiuctti,  (Jlisrrnfiliones  tindUimirx  dt'  iiiirr 
iiil"rn'i  coinjuirnlii.  I7.S!I.  —  Wimusciim  \s\.  Dr  jienitiori  aurix  in  iim/ihifns  strurlnni.  IS'M. 

—  llrse.iiKK.  Frnrii'p  Xnliz-ni,  tSitli.  el  l.ilnc  mn  doi  EU/rnœni'Icu  uiul  Sinnesoryune  den 
iiKUisrlilirlini  h'iiriii'fs,  IS44. —  IJhw.mann  et  Toon.  The  pln/sitdogli-nl  inidliimy  ntid  ))hi/><iii- 
lofi;/ (if  Mdii. —  IIannovkh,  lU'clu'vchi'H  mirvdHCDpùjucx  skv  le  nyxlèmc  nn-vcii.r.dopcnhn^uc. 
ISSi. —  Hkicii,  l'elier  ilen  feiueren  Haii  des  l!eliiiror^-anes  vuu  Pelioiiiyzdn  uud  Arniuocetes. 
I:'il;i'r'f!  lliilcrsii'liiinijcn  zvv  Iflilialiii/ir,  \Ku.  —  Sciirri./.K,  Miilln-'s  Afrhiv  flir  Aualotr.ic 
inid  Plii/Kit>l(i(iic,  I8.")8.  —  Lkidk;.  Lrlirlnirli  dcr  IIUlnliKiic  des  Mcnsr.licn  und  dcr  Thicrc. 
tSriS.  —  Stkikknsani),  Unlersueliuiifjeu  iiltei'  die  Ampullon  des  (îeh'tior^an.  Miillrr's  Arrhiv 
l'iir  Analomif  und  l'In/sinlm/ip,  lS;i.").. —  Cokti,  Uorherches  sur  l'organe  de  l'ouïe  des  mam- 
mifères. Zi'ilschrifl  /'.  ii'iss.  ZiKdoiiie.  18.")1.  —  Lanc,  Das  (Jehiu-or^au  dcr  Oypriuoïden 
mil  besouderer  Heruchsichligurip  des  Nervcneiida]tparates.  i^lelio^Ts  ini  I  I\<illiki-rs  Xdl 
srhfift  l'iir  Z<i(d<i!/i<\  liS(i:i.  —  Ci.Assd.N,  Die  Moi piicdo^ie  des  (ielnirs(ir^ans  d(!s  Kidechseu. 
/Idsse's  Atiiil.  Sliidioi,  Heft.  —  Ouknms,  l'eher  das  Kpilhel  der  Macula'  aciislicœ  heim 
Menselieii.  Arrhiv.  f.  niicnisrojiisrlif  AïKiloniir.  1S07.  —  Dkiïkhs.  Heilrape  ziir  Keuutiiiss 
der  Latuiua  spiralis  meiubrauacea  der  Sciiiiecke.  Xcilschr.  f.  iriss.  Zoul.,  IS(>U. —  Scuii.tzk, 
l'eber  die  Kiuli^uu^sweise  der  lliuiu^rveu  in  Labyriutli.M(///er's  Arrhiv.  f.  Anal,  iind  l'Inj- 
siiitoijie,  ISriS.  —  IIaht.man,  Hriritrr's  und  Duliois-licyniondrs  Arrhiv.  /".  Annt.  und  l'In/- 
siolotjir,  1802.  —  IIknskn,  Zur  .\lori)lioioj;ie  der  fSebnecke  des  Mcnsclieu  und  der  Saufre- 
lliiere.  Zr.ilsrhr.  /'.  nûss.  Zonl..  XII,  p.  j.'l'.).  18(i:i.  —  IIassk.  Das  (ielniror^-an  der  Fisclie, 
Annt.  Studii'ii.  Ilefl  '^;  —  Das  (iein'irorgaii  der  Seliildkriile.  Das  (jeliiirorp.  der  Crocodile, 
Annl.  Slud..  Hefl  t.  —  HosKNUKur;.  Unlrrsnrhuii'jcn  iihrr  die  Knlvickliin;/  des  Cannlis 
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(CAXXIEU. 


1396  uiiFviMj-;  i\Ti-:n\i:. 

weistî  <les  Gelnirnervcti.  BloL  i'nlni:sii<:h»,i'j<t,.  S.  L.  III.  ?  2'.),  IS'.rj.  —  i.KiiiiKini.  l  fb<r 
ilie  Endigun^  des  Gelifnnerven,  IS02.  u"  I.  — .\vku>.  lehri  da>  pcripherisflie  Vf'ili.iltr-ii 
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Cnnis.  Joiirn.of  Morpholofjie.  vol.  24.  n"  1,  1899.—  llA.MMKitscni.AG.  Leber  Knstellun^-  und 
WacbstUM)  der  CortisVlien  nienibran.  l'crhandl.  des  Phi/si,,/.  Clubs,  zu  Wien.  \i\\\\<^.  1999- 
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Ilofl  2,  I  Abtbf'ilung.) 

C.  —  Le   nerf  auditif. 

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bellliiere.  .l/.,r/i/»<./.    hlstiday.  ma  fl.  Hctzlus.  Sloïkbolni.    fSSl.        Mn  nv -Kt)\v\ni>s.  Annale-^ 


(ii;i;ii.;,i-;  i\ii.i;\i. 


139' 


ili-s   Sr.    mil.,    Z(M)I.,    (.   Wl.    ISS.'p.  <I.M  I  iinwn /,    |-,\iiri  i  iiifiil.ili'r    l'.ciliii;^-    /ur    l\i'nnliiis> 

lies  rrsprmi^ics  des  anislini-  Ih'iui  Kaiiiiiclicns.  Airh.  /.  l'si/rh.  liil  X\'l,  :t.  —  Sciiwai.iik. 
I.rlirlinrli  lier  Aixtlniiiii-  'Irr  ^linirsnii/'iiii'.  Kridii;;!'!-,  ISST.— Ili:i:ini;iii;\v,  Ziir  l'"r;ifr(;  iil)er 
lier  I  rspniiif^-  ticr  lldinci  mm  nml  nlici  dir  |iliysiiiln^isc|ic  hcdcnlmif:-  dcr  \.  vcsliliulîiris. 
.\riin>l.  r,-)!/.,  ISS7.  —  l'.i  MM.  lA|MTiiiiriil.il<'r  Iti'iliii-  /iir  KiMiiiliiiss  des  lliurinrvcri 
I  i|inin.i;'-  des  K.iniiiclii'iis.  All;/riiii-iiir  /rilsflirifl  fiir  l'si/rliiiilrif,  1«S'.(.  —  WiKriKiisirKiii. 
Miiiiiirl  il  Ali, II..  Ir.id.  fiiiiii.aiso.  IS'.M),  l'firis.  —  Manvikh,  Tiailé  Irrlniiiiin-  iH/islulor/ii'. 
ISS'.I.  C.vNMKi  cl  CdVNi;.  Hpi-ImtcIics  sur  l'orcillp  iiiLciiic.  Siicit'ir-  Anal.,  Honii-aiix.  1X!):j. 
—  C.WMKC.  Ucchcnlics  sur  le  uni'  audilil.  Arrliircs  cliiiiiiiirx,  llordcaiix.  IS'.IV.  —  Sur  It's 
(iri^iiios  du  ucrl'  a(uuslii|uc.  Itmir  de  /iiri/iigolnyir.  d'i>li>l<i<ii<;  et  ilr  rliiiuilni/ie,  Hiutlcnux, 
ISlIi.  —  Ht'ciicnlios  iMnr|iliidiipi(|U('s  sur  le  uerf  audilil'.  Annales  dis  innliiilicn  dr  l'orcHlc, 
du  /iiri/ii.r  )•!  du  pliari/ii.r.  Paris.  IS'.li.  —  HccluMClu-s  sur  le  nerf  auditif.  SfS  rniuoaux  ol 
SCS  fiaii,i;liiiiis.  TlièKi-  dorlnrul  eti  inrdrriiic.  I8!)4.  —  Hcclicrclics  sur  i"liisl(d(ipic  du  noyau 
anlcricur  de  ra(o\isli(|uc.  Iirrii<-  dis  .'<rii')ircs  nul.  dr  l'OiirsI.  l'aris.  I.S!)."i.  —  IUMnan|no  sur 
rcinliryiiliiiiic  du  nerf  aconsli(|iu'  clic/,  les  pdissuns  (isscux.  Soc  d'Annl.  f'I  île  l'Iii/.-iiidor/ic 
'le  /liiidcnii.v.  ISD.'i. —  |{eiuari|ncs  cuiliry(tlo^i(|uçs  sur  riulcriucdiairc  de  Wrisiicr.i;.  ^(;»</</c.^ 
rciidi's  Ani'i.  dis  srioirrs.  IS'.I.").  —  Note  sur  les  ganglions  ccrcliid-siiinaux  cl  leurs  proloii- 
i:einenls.  liUdiniiraplne  iiiiiili,niii/iii\  ISil'.l.  —  Note  sur  la  slrnclure  des  f:an;;li()ns  de 
Idivillc.  Ili'riti-  hi-hdnmndiiivf  dr  hirDuijijloijic,  d'nlidni/ir  l'I  de  riiinnliujie,  Uordcaux.    IS'.l.j. 


CA.X.MliC. 


m:z  i:t  fossks  \as\li:s 

Par   JACQUES 


Creusées  dans  répaisscur  du  uiassif  lucial  supérieur,  qu  ello  iniiieul  eu  Inu^ 
sens,  les  fosses  nasales,  avec  leurs  annexes,  constituent  un  vaste  système  cn\  i- 
taire,  anfractueux,  |)anouru  |)ar  l'air  inspiré  :  véritable  carrefour  où  secùlnirnl 
sans  se  coiiroïKln'  Vm-i/'ini'  oJfncl'if  et  Vnpjjnrcil  rcsph-atoire.  Un  cf»ui<iir 
comiimii.  |ii'(tl()iiL:('iiicnl  i\c>  liiiii([ii('s  cxlcriirs  du  corps,  la  narine,  donne  acc.'^ 
de  rexléricur  d;ms  rliaciiiic  des  fosses  nasales. 

L'histoire  ciomeiitain'  du  ili'vcluiipcmcnt  ne  nous  a-t-elle  pas  fait  assister  aux  i»lia>c< 
successives  de  l'évolutiiui  de  ces  cavités,  jetant  une  vive  lumière  sur  la  cotnpiexilc  i\f^ 
dispositions  réalisées  chez  I  adulte  et  nous  expli<[uant  du  même  coup  les  dilTérences  de 
structure  du  revêtement  mutjueux  en  ces  diverses  réirions?  Au-dessus  et  imlépendanimeut 
de  la  cavité  huccale  primitive  qui  partap'e  la  communauté  orifrinelle  des  appareils  di^L-estir 
et  respiratoire,  nous  avons  vu  s'isoler  du  revêtement  externe  la  fossette  olfactive,  pre- 
mier rudiment  de  l'organe  de  l'odorat.  Kt  taudis  (|ue  celle-ci,  s'enfonrant  aux  conlliis  du 
crâne  et  de  la  face,  marche  au-devant  du  lohe  olfactif  du  cerveau,  une  ,ii;outlière.  hicntut 
transformée  en  canal,  unit  sa  lèvre  iiiféri(»ure  au  hord  supérieur  de  l'orilice  buccal.  Les 
deux  fosses  olfaclives  entieul  alors  en  large  communication  avec  Textrémité  supérieure  du 
conduit  alinicutaire  et  n-spiratuiie.  disposilioii  ([ue  maiutient  parfois  chez  l'adulte  l'alisenc-c 
cougéuitale  ilu  |)alais. 

Mais  l'apparition  des  ih-ux  laines  i)alatincs,  issues  de  la  lace  interne  des  deux  hourgeou^ 
maxillaires  supérieurs,  va  hieut(')t  étendre  au-dessous  des  fosses  olfactives  une  cloison  hori- 
zontale com|)lèle  H  mi-hauteur  de  la  cavité  huccale  primitive.  La  moitié  supérieure  de  la 
bouche  emhryonnaire,  unie  à  l'organe  olfactif,  va  désormais  se  mettre  au  service  exclusif 
de  l'appareil  respiratoire,  tandis  ipie  la  moitié  inférieure  demeurera  dellnilivement  partit' 
constituante  du  tuhe  iligestif.  Les  canaux  de  Stenson  (mammifères)  ou  incisifs  (hommci 
resteront  les  seuls  indices  de  la  comnmnication.  |)rimitivement  si  larg-e.  «les  deux  elagc^. 
F^nfin.  une  cloison  verticale,  née  vers  la  même  cpiKiue  de  la  base  du  crâne,  viendra,  ébaucln' 
du  seplum,  diviser  sagillalement  le  conduit  res|)iratoire  en  deux  moitiés  latérales  el  symé- 
triques, fusionnées  chacune  avec  la  fosse  olfaclive  correspondante  pour  constituer  les  fusses 
nasales  |iropr(>nn'ut  dites  de  l'adulte. 

Ce  ((Miil  aperçu,  jelé  sur  le  diA  rl(i|»|icni('iil,  nous  |)cnuet  de  recnuuailre  des  ;i 
présent  dans  les  fosses  nasales  deux  réliions  hien  dislinctes  par  leur  ori^Mue  el 
ipii  devront  Tétre  aussi  j)ar  leurs  l'(uiclions  et  la  structure  de  leur  revétenieni 
uuKpieux  :  u\u*  région  sensorielle  nccupant  la  partie  la  plus  élevée  des  ca\  iti's 
nasales,  el  une  région  respiralnire.  premier  seuiuenl  de  Tarltre  aérien,  (pu  en 
occupera  la  partie  inférieure,  Kn  outre  il  faudra  distinguer  r[  décrire  à  part 
une  troisième  réiiion,  antérieure,  portion  du  téuinnent  externe  (pu  s"es|  (>nfoncée 
à  la  snile  de  l'oiyane  oUaclirel  -~"esl  mise  nllei'ieurement  au  service  t\o  l'iMyane 
respiratoire,  vestihule  connnun  (pie  nous  dislini:uerons  des  l'o->-e-  na-ales  pro- 
prement dites  sous  la  dénomination  de  narines. 

An  point  de  \  ne  [Miremenl  anatomi(pM'  on  a  lonjonrs  réuni  en  une  seule  les 
deux  premit'res  i('i:ions.  ipie  la  nainre  nnupiense  de  leur  revêtement  ra|>[)roclie 
1  nue  de  l'antre  en    les   o|)posant    an    rexétement  cutané  du    \e-til)ule.   Confor- 


WIIINKS. 


1399 


inrmciil    ;i    ccl  le  dix  i^ioii   li.iliil  iicllc  ihmi'^  |»;ii'l.i;jrr(iiiv  nul  ir  iliiili'  m  dciix   l'Iia- 
j)ilr('s  |iriii(i|);iii\  : 

I"    \'('>ili/nile  ou  luirvics:. 

"2"  /•'o.s.sv'.s-  it/f^ftlf-i  pra/n'i'iiifiil  il'ilcx. 

101  (luiis  rliiiciiii  (If  I  l's  cliapilics  nous  exaiiiiiicruiis  Miccessixenii'iil,   : 

I"  [ja  (lisposilioii  anat<)iiii(|iic  du  rovùtonient  et  ses  i-apporls  avoc  Ir  >(|m!l('ll(3; 
2"    La  slnirhiii-  liisl(iI(»iii(|U('  ilc  ce  ri'\rlriiiciil  en  ^rs  dinViciilcs  r('';:i«)Ms. 

I'  XAIUNKS 

Définition.  — La  narine  csl  ceUt;  porlion  vcstihnlairc  d(\s   cavités   nasales 
([iii  dérive  de  l'eelodernie  et  |){)ssède  un  revèlement  de  nainre  enlani'e. 

cl    iiicmo   l'ii    iiallm- 


(loiii-  a  liirl    i|ii  cil    (Icsiiinc    pailcis 
<(His  le  nciii  (le  iiaiiiic  la  rcs>c  nasal 


;iiis    le   lou^a.i^c   iii'iliiiain 
ilaiis  toute  son  clçniine. 


Limites.  —  Ainsi  délini  |»ar  la  nature  de  son  rovètenienl  interne,  le  vesli- 
hnle  des  fosses  nasales,  limité  inférieuronicnt  par  son  milice  extérieur,  a  sensi- 
lileinenl  pour  liniile  supérieure  un  plan 
(d)rK|ne  regardant  à  la  lois  en  haut,  en 
arrière  et  en  dedans,  (jui  passerait  par 
le  li(M(l  aniérieur  lihre  de  l'os  nasal,  et 
par  l'épine  nasale  anlérieiire  en  empié- 
tant légèrement  sur  rins(!rlion  anté- 
rieure du  cornet  inlerienret  sur  la  région 
avoisinante  du  plane  lier  (  hlcker). 

Cetle  délimitation  supt'neui'e  n"a  rien 
d'al)solu.  Le  passage  de  la  peau  à  la 
nui(|ueuse  ne  se  lait  pas,  bien  entendu, 
d'une  façon  absolument  brusque,  mais 
par  l'intermédiaire  d'une  zone  de  transi- 
tion, ainsi  (|ue  nous  le  verrons  plus  loin. 


Fio.  924.  —  Les  orifices  nariiinux  vus 
infoiieurenicnt.  (D'après  Zuckcrkamll.) 

fji'.  pli  (in  VKStibiili'. 


Configuration   extérieure.  — 

La  |)eau  qui  revêt  l'intérieur  des  narines  ne  présente  pas  des  caractères  iden- 
tiques dans  tonte  leur  élendue.  D'aulant  plus  épaisse,  riche  en  glandes  et  en 
poils,  (|u'on  la  considère  plus  près  de  l'oriiice  externe,  elle  s'amincit  progressi- 
vement à  mesure  qu'elle  s'enfonce,  rappelant  de  très  près  ce  que  l'on  observe 
au  niveau  du  conduit  auditif  externe  (zone  de  transition). 

Sur  la  paroi  externe  ou  alaire  on  reconnaît  facilement  deux  régions  bien 
distinctes  d'aspect  : 

I"  l^ne  région  inférieure  de  formi^  semi-lunaire,  sous-jacenle  au  cartilage  de 
l'aile.  La  ])eau  s'y  montre  avec  tous  ses  caractères,  notamment  des  glandes 
sébacées  volumineuses  et  des  poils  très  développés  (vibrisses),  implantés  perpen- 
diculairement à  la  surface  et  formant  un  bouquet  proéminant  dans  la  cavité 
narinale.  Sa  texture  est  remarquablement  serrée,  au  point  qu'il  est  ordinaire- 
ment impossible  de  reconnaître  au  travers  d'elle  [)ar  le  louche)-  le  mince  feuil- 
let du  cartilage  de  l'aile. 


[JACQUES.^ 


1400 


m;/.  Kl    l(tSSi:.-   NASALK.-. 


2"  Une  région  sujx'ricnrc,  plus  ('•Iciidiio.  corrcspoïKlaul  ;i  la  lace  intonir  du 
raililage  alairc,  cl  se  prolongeant  |)lii>  on  moins  au-dossus  et  on  arrière  de  lui. 
\Âi  nous  voyons  la  peau  s'amincir,  pâlir,  picudro  un  aspect  entièrement  uni  ei 
perdre  toute  Irarn  de  produ(  lion  pilin-c  Celte  réprion  supérieure  ap[)arli('nl 
Idut  entière  à  la  /.une  de  Iiansilion. 

In  relief  lon-iiludinal,  piolongeanl  la  direction  du  <ornel  inlérieur  sur  la 
partie  membraneuse  de  la  paroi  nasale  e.xlerne.  sépare  ces  deu.v  régions  :  c'esl 
•U'  pli  du  vestUnelc  de  Zuckerkandl.  il  eoirespiuid  à  rinlerslice  des  cartilages 
alaire  et  triangulaire. 

T.a  paroi  internp  ou  srpin/r  de  la  narine  ullVe  des  caivictères  analogues.  On 
V  distingue  aussi  : 

I  '  Tne  région  intérieure  correspondant  a  la  sous-cloison  et  soulevée  vers  son 
niilieii  par  la  saillie  de  re.xlrénilté  de  la  L>iaiu-lie  interne  du  cartilage  de  Taile. 
I^a  peau  y  est  é[)aisse.  un  peu  mobile  et  [)orle  des  vibrisses. 

2°  Une  région  supéi-ieure,  mal  di'limilée  (mi  liant,  correspondant  à  la  cloison. 
Dans  cette  région  de  passage,  la  peau  est  nn'iice.  unie.  ailliiTente  au  cartilage 
septal  et  dépourvue  de  poils. 

Les  deu.x  ]»arois  en  s'unissant  en  a\ant  cii'conscriNcnl  un  recessus  as.sez  pro- 
lond  que  lerme  inléiieuremeul  un  rejili  cli(indro-cntané.  c'est  b'  mitru'ulr  <hi 
nez  ou  cavilr  >lu  luhule.  \a\  |>eau.(|ui  tapisse  cette  cavité  ouverte  en  arrière,  est 
mince,  mais  |>orle  constamment  un  buisson  de  poils. 


s|)ir(''  vienl  se  ilciKuiillcr  (h 


Les  trois  lidiniuels  de  vil)risses,  issus  de  la  région  puslerieure  des  parois  internes  el 
externes  de  la  narine  ainsi  ipie  du  ventiieule.  convergent  vers  le  centre  de  la  cavité  nnri- 
nale  et  s'y  entre-croisent  de  IVumui  à  l'oriuer  une  manière  de  treillis  au  travers  du(|uel  l'air 

ini|iui('tc-  i|u'il  icni'ernie  en  suspension,  (lomnie  le  fait  justc- 
incul  oliserver  .'<;ip[)ey,  les  nombreux  ébranlements 
i|ue  subissent  les  vibrisses  nasales  dans  l'état  de 
santé,  sous  l'inlUience  du  moucher,  de  l'élerinie- 
ment.  des  expirations  éneri:i(|ues.  dégrafent  con- 
slannnent  le  crible  des  dépôts  <]ui  le  souillent.  Il 
n'en  est  pas  de  nu''me  dans  les  états  pallio|iijri(|ue> 
ou  prcdomiiu'  l'adynamie.  La  sup|uession  tempo- 
raire des  icactions  vitales  entraine  bientôt  l'eiicom- 
liicuicnl  (In  liltre  par  les  poussières  almospbe- 
ri(|ues  et  iorilice  desséclié  des  narines  se  montre 
revêtu  d'un  enduit  poussiéreux  plus  ou  moins  ejtais. 
(In  donne  en  seméiologie  à  cet  état  le  nom  de  /<i'/- 
r(')-i(lencc  ilex  iKiriticfi. 


Structure    microscopique.    —    A 

partir  du  rebord  de  l'uniice  naruial.  le  re\é- 
ti'Uient    cutané    se    réllecliit    dans  l'intérieur 

l'iG.  92.">.  —  Nue  rliinoscopi(|ue  ,|,|    vcsiiluile  du    nez  en    cdnservani  lnus  ses 

postérieure  des  l'osses  nasales.  .i.  , 

'  etenuMils, 

,l,.ison.lesrl.oanes.-.l.S.,.nlcions,.plal.-^  \^  r/>,l  Ih'Ii  H,j> .    du    type   l.avimeuleii  x    -tra- 

/,.<..  pavillon  lul.airo.-n. /.,  orilire  tiibaiiv.  Cii,;  ,.,„.|,,..   ii',,|lVc  ici   rien  de  -iiecial. 
—  f.  H.,  fossette  (le  Roseiimullcr. —  I'.  ;>..  i  ;  •        •  il 

voile  (lu  palais,  face  dorsale.  I-C  iiffiiic.  épais,  csl   surinut   reuia npiable 

par    la    densité    d(>    son     tissu.    .\u    s(>in    du 

leiitrage   ciinjouclir  sei'r(''   ipii    en    ruinu'    la   cliai'penle  s't'-lend   un    ik  lie   i-i'"»eau 

élasticjue  dont   les  libres,  de  plus  en  plus  fines  ;i  mesure  iprelles  se  rap|>r(Mlieut 

de  la  surface,  st    prolongent   jusqu'au  voisinage  immédiat  de  l'épilbélinm.  Le> 


.\\l;l\l>. 


uoi 


Am.  (yr;. 


yya/5/7/L'S  siml  lorl  rlc\rr>  ri.  il;iii>    Inir    Inlcix  a  Ile    .I.ImmkIiciiI    Av    I.i'ciiso 

llbnulfs  srhtfrrrs  rcmiiniiialilrs  par  leur  -laml  \..limn',  aiiiir\rr-  aux  ril>ri>ises. 

Sur   II'   |ilaii(licr  Ai'    la    iiaiiiic  mi  \nil  .nuiiiaii  (Ic>--mii<  ilc-  -laiidr-.  il  parltii- 

>'iiisiiiu('r  ml  ir  inii'^  (  iils- 

ili'-sar,  les    raiscraiiv    >lii(''S 

(lu        |>rlil       uiiisrir       nii^nl 

(ScJiilli'nlciUci).    Les   raïK- 

!<i'(ili.i\     assez      (l('\  rlnppr's. 

ollVcul    les   nièuics    <lis|>()si- 

lidiis.  \  is-à-\  is  (les  papillfs 

uolaniiucnl .    tjuc    ilaus     la 

uruéi-aliltMlf  la  pcau.nuani 

aux    itrr/'s.    Iivs   ('ludirs   ;i 

la  lace  cxlcrur  ilc  l'aile  du 

ne/,  cl  du  hdiule.  «ni  ilscou- 

slihnMii   (lie/,    les  animaux 

des  huissdus  leruiinanx  en 

ra|>p()rt     av(>c     la    Innciicni 

ladilc  du  museau,  ils  iTonl 

l'ait  à   la    lace    nilcrnc  des 

pantis      narinalcs      rohjcl 

(Taiicun  tia\ail  spécial. 

Au  niveau  du  hdi'd  iniï-- 
riour  du  earlilap'  alairc 
sur  l'aile  el  du  bord  inl'é- 
i-i(Mir  du  cai'tilaiic  (juadran- 
liulairc  sur  la  cldison.  le 
re\èl(Mnent  cnhnK'-  de  la 
uarin(^  perd  cerlanis  de  ses 
caracièivs  cl  la  znDi'  de 
lran.<(tioit  ou  réiiicm  supé- 
l'ioure  de  la  naiine  c(ini- 
mence.  Celle  /.(ine.  inler- 
mcdiaire  à  la  peau  propre- 
ment dite  et  à  la  muqueuse, 
n'a  pas  de  limite  suj)érieure 
lixe.  Généralement  elle  em- 
piète   plus     ou     m«»ins    eu 

haut  sur  le  earlilauc  Irian- 

,    .               ,   ,          '  ,            ,  I-k;.  1)20.  —  Coupe    froiilaie  de   Inile   du   nez    d  un    faillie- 

-ulaire  en  dehors  el  sur  la  grossissement  (en  partie  d'après  ZuckerkandI). 

cloison      cartila-iineuse     en  ^.    j,,,^,.^  gian.iessu.loripares.  -  G.  .«»-//.,  glandes  si^bac.-es  et  poils. 

dedans.    Kn    allanl    de     bas  ■  r.  «/.,   -arlilage  de   laile.  —  r.  .s/-s.,  eort.  sésamoïde.  —  C.  /ci.. 

,       ',                   .,   ,p        ,>i/.\  cai-t.  tnani;iilairo.  —  .1(11.  /;/'"••  amns  lymphatique.  —  G.  /.,  glandc> 

eu   haut   on   voit(ii.i>-.  \Ui))    ,!«  i,  .nuquon.c. 

disparaître  d'abord  les  poils 

et  les  glandes  sébacées  (bord   ini'érienr  de  la    branche  externe  du  cartilage  de 

l'aile);  les  saillies  papillaires  s'élai'gissent   et  s'abaissent  (région    du  cartilage^ 

alaire).    puis  s'elTacenl    presque    entièrement    en    nu'-mc   temps   que  s'amincil 


û.séA 


PSAV 


jACQrt:>. 


U02  M-:/.  HT  FOSSES  NASALES. 

considérabloiiipiil  le  (Iciiiic  (  |><iili('  iiilV'iicurc  du  carlila/jrc,'  triaiigiilain')  <,'l  ([iic 
l'ensemble  du  revétemeni  iniml  l'aspect  de  la  [)eau  du  conduit  auditif  osseux. 
Aux  confins  supL-riours.  ri-pilln-liiun.  tou[  eu  consorvant  le  tvpe  pavimenti'ux 
stratifié,  |)rend  le  caractère  rmujucux  :  les*  (•••lliilcs  superficielles  cessent  de  st- 
kératiniser  et  conservent  leur  noyau;  des  cryptes  mucipares  apparaissent  an 
sein  de  l'épiderme,  tandis  qu'au-dessous  de  lui  le  chorion  s'infiltre  par  place 
de  tissu  adénoïde,  (là  et  là,  on  peut  rencontrer  encore  quelques  glandes  sébacées 
réduites  de  volume  et  démunies  de  poils  ainsi  que  certaines  glandes  sudori- 
pares  modifiées.  Dans  toute  l'étendue  de  cette  région  supérieure  delà  narine  les 
fibres  élastiques  du  demie  demeurent  abondantes;  dans  la  profondeur  ces 
fibres  s'amincissent  et  se  condensent  au  voisinage  du  périchundre  avec  lequel 
elles  se  fusionnent  intimement:  d'où  l'adhérence  étroite  de  la  peau  au  cartilage 
qu'on  observe  à  ce  niveau.  Les  vaisseaux  enfin  offrent  un  développement 
moindre  que  dans  la  peau  |)ropreinenf  dite  et  que  dans  la  nniqueuse. 

J"ai  observé  que,  chez  Venfunl  nouveau-né,  les  papilles,  les  poils  et  les  ^laiiiles  sfb<icée> 
disparaissaient  siinultancnipiit  au  niveau  ilu  bord  inférieur  du  carlilag-e  de  l'aile  du  ne/ 
(jtaroi  extcine).  rcpillicliiuii  conservant  le  lype  paviiiienteux  stratifié. 

L'origine  de  la  muqueuse  est  indiquée  par  le  caractère  nouveau  de  l'épitlié- 
lium,  la  suppression  définitive  des  élevures  papillaires  et  l'apparition  dans  le 
derme  d'acini  glandulaires  nombreux,  enfin  j)ar  un  développement  manifeste 
du  système  sanguin  et  spécialement  des  réseaux  veineux. 


2"  FOSSES  NASALKS  l>n(  il'nK.MK.XT  DITES 

Définition.  —  Limité  en  avant  par  le  bord  supérieur  de  la  cavité  nari- 
nale,  le  rinèteineut  muqueux  des  fosses  nasales  proprement  dites  ou  memlxi-ane 
pitiiitaire  reçoit  en  arrière  pour  frontière  conventionnelle  la  circonférence  de 
l'orifice  choanal.  Au  delà  il  se  continue  directemeut  avec  la  muqueuse  du  naso- 
pharynx.  C'est  à  cette  portion  des  voies  respiratoires  supérieures  (ju'appar- 
tiennent  les  cavités  annexes  du  nez,  sinus  ou  cellules,  dont  la  muqueuse  est 
un  proldngemeni  (livei'iiculaire  de  la  j)iluilain'. 

A.  Caractères  généraux.  —  la  pilnilaiit'  revêt  intimement  tout  le 
squelette  (les  l'ossi-s  nasales,  en  épousant  les  saillies,  se  moidant  sur  les  dépres- 
sions et  s'insiuuant  dans  les  orifices  (|u*elle  rétrécit.  Le  eonliguralion  géné- 
rale des  fosses  nasales  cbe/.  le  vivant  reproduiia  donc  assez  exactement  celle 
(jue  nous  connaissons  sur  le  crâne  macéré.  Les  modifications  consistent  essen- 
tielleuient  dans  une  atténuation  des  rugosités  de  l'os  avec  exagération  de  cer- 
taines saillies  grâce  à  un  épaississenieiit    localisé  de  la  nieniliraiu'  Miii([ueus(>. 

Épaisseur. —  Lapiluilaire  est  liiiii.  en  ell'el.  d'avdir  une  e[)ais>enr  nnirurme. 
De  cette  inégalité  la  raison  est  facile  à  saisir  et  la  loi  à  formuler. 

L'épaisseur  est  fonction  dii'ecle  du  (lé\-elo|)peinent  dans  le  cliorion  t\c  l'appa- 
reil vasculairc  el  (In  svsiènie  glandulaire.  Or.  i'onnalions  \asi'ulaires  et  glandu- 
laires ont  pour  linl  principal  de  fournir  à  l'air  inspiré  un  di^irré  favtwable  de 
cluilem-   el   d'humidité;  il  fanl  donc  ^"atlendrc   à    les  vdir  alleindre  leur  maxi- 


l-(»ssi:s  \  \s  \i.i;s.  un:', 

iiilllii  (le  (l(''\  ('liiiiiiciiiciil  (Lilis  Ii'S  l'i'ii  |(lll~^  (les  l'osscs  iia>.ilrs  on  le  rdiil.ict  csl  le 
jdiis  (liiccl  cl  Ir  plus  pniloii^i'  ;i\('c  l;i  coloiinr  d";!!!'  iii-|)i  M'.  ()n  jinil  citiis.t''- 
(/ueiiiincnl  j)(>s('r  en  /ii-'iici/ic  (jur  ri'iiii'ts^ciir  de  In  luioiueu'^ti  nastile  drjiciiil 
l'SficflfirUciiiriil  ilii  tlfijrr  ili'  raiilni-t  <l<'  ses  ihjfi' ri'tlls.  jtnnilK  nvc  If  fniirnnl 
iTair  im^/iirr. 

(Tcsl  ainsi  (|ii(',  (riiiic  l'acoii  ^rin'ialc,  sur  la  |iaiuic.\l('nic  coiiiiik'  siii'  la  (loi 
son,  c'csl  dans  rt-la^c  iiilV'rit'nr  du  nez,  rtaji-c  rcspii-alctirc,  (|ti(<  nous  \ri  loiiv 
la  |>iliiilàin>  n^Minvrir  Ir  s(|urli'll('  d  un  i'c\ clcimiil  rliaiiiii;  cl,  dans  celle 
région  inlcriiMirc,  le  Imrd  lilire  des  coriicls  niovcn  l'I  surloiil  iiderieur.  \én- 
laliles  cl  raves  haii:  iiaiil  dans  la  ('(donne  aérienne  (|u'elles  l'cndenl.  nous  nutn 
Irera  des  re|)iis  inni|iicn\  de  trois  à  (pialre  rniilinielrcs  d  (''paisscur.  Mans  le- 
in(''als  an  conirairc  la  nienihrane  s'aniincil,  el cet  aniincissenienl  s'acccnliic 
encore  l)rns(|nenicnl  an  nixcaii  des  liialus  faisant  (•onunnni(|ner  les  sinus  a\cc 
la  cavili'  princi|»ale.  (Tesl  cnliii  dans  les  annexes,  (li\-erliciilcs  rcjch's  en  (lcliur> 
de  la  voie  de  l'air,  ([ne  le  rcM-lcnienl  nuKpicnx  alleini  son  ('•pal^■-cnr  la  plu- 
faible. 

{/(•paissi'ur  de  la  iiuhiuimisc  nasale  dans  sou  (Miseinble  est  sujetl(;  a  dos  varialimis  Ucs 
(■'lOMiliics  soil  [di_vsi(d((,i;i(iii('s  (coiiiiesl  ons  aclivos),  soit  palhiilopifiiios(sfascs,  ti\  iicitiupliiiM. 

l'iihindion.  —  E.\aniini''e  .s/<r  le  cadavre,  la  pituilaire  oH're  ;j,én(''ralenienl 
une  leinle  rouge  sombre  qu'elle  doit  à  un  (Hat  de  stase  sanguine  dans  ses 
réseaux  veineux  très  dévelop|)és.  Chez,  le  vivant  sa  couleur  est  beaucoup  i)lus 
claire,  franchement  rosée.  Toutefois  les  bords  libres  et  surloiit  les  extréniib's 
postérieures  (queues)  des  cornets  présentent  une  coloialiou  liraut  sur  le  ^ris 
violacé,  qui  doit  être  attribuée  à  l'existence  du  systi'nu!  érectile'.  Kniin,  dans  la 
région  olfactive,  un  léger  rellet  jaune  viendrait  se  surajouter  (Ecker)  à  la  colo- 
ration rosée  ambiante.  Cette  tache  jaune,  évidente  chez  les  batraciens  et  facile- 
ment aj)préciable  chez  beaucoup  de  mammifères,  m'a  paru  faire  défaut  le  ])lus 
souvent  (  bez  l'homme. 

On  remar(|ue  en  outre  sur  toute  la  surface  du  revêtement  interne  des  fosses 
nasales,  et  particulièrement  dans  les  points  d'(''paisseur  maxima,  un  semis 
serré  d'orilices  glandulaires  (jui  lui  donnent  un  appert  criblé. 

Conxi>^lanc('.  —  La  pituilaire  est  assez  molle  :  Sappey  la  com|)are  à  la 
muqueuse  utérine.  Celte  friabilité  est  surtout,  il  Faut  le  dire,  la  consé(|uence  de 
la  macération  cadavérique  ;  car,  chez  le  vivant  et  en  dehors  d(!s  altérations 
pathologi({ues,  la  muqueuse  nasale  supporte  assez  facilement  le  contact  réitéré 
d'instruments  mousses  sans  saigner. 

Adhérence  au  sc/ueletfe.  —  Bien  qu'histologiquement  distincte  du  périoste 
des  fosses  nasales,  la  pituilaire  est  assez  intimement  unie  à  cette  mend)raiM' 
libreuse  pour  entraîner  son  décollement  du  support  osseux  (|uand  une  cause 
d'arrachement  vient  à  s'exercer  sur  la  mucjueuse  elle-même.  Toutefois  l'adhé- 
rence de  cette  muqueuse  périostée,  comme  on  la  nomme  (ou  hbro-nuiqueuse). 
au  squelette  varie  dans  d'assez  larges  limites  suivant  les  régions  considérées  ; 
très  faible  au  niveau  du  jdancher,  de  la  cloison  osseuse,  des  méats,  des  cavités 

I .  l'^il  ri'v;iMi-|ic  l;i|i|),iuvi'issi'iiii'iil  du  n'seaii  vasi'iilairc  ilan*  k'S  points  aiiiiucis  i\f  la  miii|ucuse  se  Iraduit  [lar 
uni'  [làlcur  plus  mu  niuiiis  leintrc  ilo  jaunâtre  par  l'os  sous-jacent  (ri'gion  iuruniiilmlairi".  face  anti'rieuro  du 
^plu'nuulo.  poiii'loui' lies  i-lioanes). 

[JACQL'KS.] 


UOi 


m;/  et  iosshs  nasalks. 


,iiiii('.\ielI('S  (^l  eu   général    jtai-li»iil    mi  le  s(|m'li'llc  (ilTre  une  siirfar-c  lisse,  i-clti- 
adluTcncc  aii;^iiifiil('  iKtlaljlcriiciit  an  voisin  aire   des  sinus,  sur  les   corncls.  <■! 

j>arlifulièn'in('iil  sur  leur 
convcxiU''  cl  leurs  l>ord> 
libres,  que  nous  savons  être 
hérissés  de  crèles  el  criblés 
de  dépressions.  L'adhérence 
est  p^néraleinent  plus  mar- 
quée sur  je  cartilage  que 
sur  \'o>. 


\'>.  Configuration 
extérieure  —  Nous  sui- 
\  rous  la  muqueuse  nasale, 
en  parlant  du  plancher, 
successivement  sur  la  clni- 
s(»n.  le  fuit  el  la  pami 
exti-rne. 

1"  l'i.ANCHKii.  —  (lelle 
région  se  présente  sous 
lorme  d'une  «routtière  peu 
j>rofonde.  unie  de  surface, 
plus  large  à  sa  partie 
niovenne.  (|ui  est  déprimée, 
qu'à  sesexiréniilés  narinale 
et  chnanale.  i|n:  <nnl  rele 
vées. 

Parfois   un  l'aihle  enlon- 

cement      boVs-nc.     situé     ;i 
!i(;.  027.  —  IManclior  des  lossps  nasales.  —  Coiip^^  liori-       .,.       ....      ..    '  .  , 

/nntale  de  la  lôlc   par   lo  nu-al    inférieur.  -   Scv^monl     -"  "uilimetres   envirnn   d.. 
inférieur  de  la  coupe.  l)ord  antérieur,  tout  cunlie 

V,  vestibule,  —si,  (ir-pn^siuii  .lu  c.iii.il  iucisif.  —  i„.  oriiicf  iiiiv-     la  cloisou.  marque  1  orifice 

rieur  du  c;inal  lacrvnio-uasal.  —  Sm.  sinus  maxillaire.   —  (',  cloisou  ,    •  i  /     '/     i    / 

nasale  avec  clievauclipuieut  .lu  rarlilatre   c,  sur  le  vomer  v.  cr.>ant  un.'  ï^upi'l'IPlU'  «"  COmiKU  ptll"- 

i-rète.  —  Cl,  cornet  inférieur  a.lliéraut  à  la  paroi   externe  au  niveau  de  fj^i  fj jj/,'y,"(V//'(canal  incisll. 
s:i  queue  (le  omet  infti-rieur  droit  aélérése(|ué).  —  Fp,  Toile  palatin.  i    i     ci  1 

—  .l}),amyg.laleplinr\npienuc.  —  o6.  apophyse  l.iliaire.—/'«.  f..ssetle  Canal  de  MeUSOU  dl'S  maui- 

dn  Uoseumulier.  —  ï',coupedu  carlilaire  luliaireau  voisinagedu  pavillon.  uiilères   "   VOV.    <  >sléolo"'ic). 

—  La    miKpieuse  du  jdaii- 

clicr  iliniinne  gf.iduellenieni  dépaisseitr  de  dedan<  eu  dehors,  ainsi  tpie  d  a\aiil 

en    arrière,    l-^lle   se  ((uiliiine   direcItMiienl    an    l'und    axer    le   re\i'lemenl    >n[>e- 

rietir  du  voile  du  palais. 

2"  (".{.OISON.  —  Sur  la  paroi  inicrne  la  niii(|nensr   re\él  réuiiiièremeiil  le  -qne- 

leKe.  ,\    peu    |)rès    |ilaii('   lors.pic   lex'pluin   osléo-carlilagitieirx  oll  re  lin-inénie 

une  surface   régulière,  on    v  reinari(iie    |iourlant   d'une   façon   coiislaule.    bien 

qu'avec  un  d(''velop[)ement  inégal,  un   botirrelet  allongé  hori/.onlalemenl  ([ui  a 

recti  le  nom  de  h/hri-ciile  tli'  la  <-/iii.<iin.  (  ".e  bon  rrelel.  nniqnemeni  conslilué  par 

un  ép.iississemenl  localisé  de  la    mu(jueti>e.  el  non    pas.  eomme  on  sérail  leiilc 

de  le   cr(»ire,  par   une   prolubérance   du    si|nelelle,  est  di'i  priticipalement  a  un 


l'OSSKS    \.\-\l.l.- 


1  Mf) 


.iiiias  altuiidaiif  dr  Lilamlcs  dans  le  clioiioii  iiiiii|iicu.\.  Siliir  \ci's  le  ci-rilic  di'  la 
<l(iis(»ii,  rii  lace  de  la  h-lc  du  <oriicl  iiiuvi'ii.  le  IiiIm-ii-uIc  scpial  liiiiilc  avcr  le 
«•tinirl  la  /'iilf  olfnclii'r,  i^\}'\\  cniil  i  iliiii'.  |iiiiir  iiiir  lari^r  pari.  ;i  nHivcir. 

Alisiractidii  l'aile  ilc  relie  eiiiiiieiice  iiorni.ile.  I.i  >  luisiiii  ilii  ne/.  es|  le  sié^p  de  saillies 
e.\trèinemenMVei|iieiiles.  mais  Iniit  à  l'ail  \aiialiles  eumiiie  sir^X'  el  i-niniiie  ilevcliippenienl. 
i|iii  recDiiiiaisseiit  |MMir  eaiise  une  ain)iiialie  <le  (■iinll;:iii'aliuii  ilii  sipielelto.  On  les  cniiiiail 
sipiis    je    iiiilii  iVriii'iniix    i|nanii    lenr  fiirnie   e-l   cnnuKle  un   |i\  raniiil.ili'    el    rie  rri'lrs  |nisi|ne 


l'io.  '.I2S.  —  Cloison  des  losses  nasales  iIkv.  Tadulle. 

l'ne  (rôle  iiinu.ssi'  po-^U-iifiire.  —  c,  jalonne  le  bord  siipéiieiii  du  vomer.  —  F,  portion  vrsiibiilairfi  ou  narinnlo. 
avec  i',  Ib  ventricule  du  ioliule.  —  /,  lubercule  de  la  cloison.  —  (,  dépression  infuiidibulirorme  marquant  l'origine 
du  canal  i  icisif. — p.ravile  rbino-pbaryng'onne  limilce  en  .irriere  par  l'amygdale  pliarynsiienne  «,  empiélant 
Cl)  avant  sur  le  loil  nasal.  —  s,  sinus  spheno'idal. 

leur  hase  s'ailoupe.  Leur  lieu  d'élorlion  correspond  à  l'uninu  dn  liord  snpeiieur  du  vonn-r 
avec  le  hord  inl'érieur  du  carlilaije  seplal  (suture  voméro-cliondrale).  Ki)erons  et  crêtes  sou- 
lèvent la  niu(|ueusesnns  la  niodilier.  a  moins  (jue  leur  dévelo|ipemont  excessif  n'amène  leur 
sommet  au  contact  de  la  paroi  externe. 

l'ne  autre  variété  de  voussures  est  réalisée  par  les  unnirculinna  ou  les  rléviatinns  de  la 
cloison,  si  l'réi|uenles  qu'elles  constituent  presque  la  rè^'-le  :  elles  dilTèrenl  des  précédentes 
par  leur  l'orme  arrondie  el  non  acuniinée.  et  par  la  coexistence  de  dépressions  correspon- 
dantes sur  l'autre  lace  dn  seplum. 

A  (jnelque  caléiiorie  (|u'elles  appartiennent,  ces  dél'ormations  squelellii|ues  portent  exclu- 
sivement sur  la  rcijion  anlérieureet  sur  la  région  moyenne  de  la  cloison  (cartilage  quadran- 
gulaire.  lame  perpendiculaire,  bord  supérieur  du  vomer).  11  est  tout  à  l'ait  excepliimnel 
d'observer  des  asymétries  osseuses  au  niveau  du  bord  postérieur  du  vomer.  Ce  (|u'en 
revanche  on  rencontre  fréquemment  dans  cette  région  (septum  clioanal),  ce  sont  des  épai.s- 
sissements  irréguliers,  blanchâtres,  d'aspect  nonenx.  parfois  bilatéraux  mais  presque  tou- 
jours asymétri(|ues,  ([ui  surchargent  l'étrave  vomérienne  et  rétrécissent  d'autant  l'aire  de  la 
choane.  Ici  les  parties  molles  sont  seules  en  cause  :  à  ces  épaississenn^its  muqneux  on 
donne  le  nom  i\''iiler:)ns  de  lu  cloi.^oii. 

A  (|ii(d([iit's  inlirmit'trcs  au-dessus  et  un  peu   m   a\anl  i\\]  |!niiil  du  planrlicr 


JACQrES.] 


1406 


NEZ  ET  l'OSSES  NASALES. 


qui  correspond  ii  l'orifice  supérieur  du  conduit  incisif  on  remarque  parfois  sur 
la  cloison  une  étroite  gouttière  obliquement  dirigée  en  liant  et  en  arriére  et 
.il)outissaMl  il  un  petit  pertuis  en  bec  de  flûte.  (Jelui-ci  donne  accès  dans  une 
cavité  luhulaiie,  de  forme  aplatie  dans  le  plan  vertical,  ofîraul  ordinairement 
deux  étranglcMuents  consécutifs  et  deux  dilatations  correspondantes,  diIatation> 
dont  la  seconde  est  toujours  l.i  plu^  considérable,  (le  petit  organe,  dont  la  lon- 
gueur totale  varie  de  2  à  S  millimèlres,  possède  une  largeur  qui  oscille 
entre  1/2  (dimension  verticale  de  rruilice)  et  2  millimètres  (2^  dilatation).  Il 
cliemine  au-dessous  de  la  muqueuse  septale  et  parallèlement  à  sa  surface,  revêtu 
(|u'il  est  d'un  prolongement  diverticirlaire  de  la  pituitaire. 

Miidimentaire  et  inconstant  clie/.  l'homme,  cet  organe  équivaudrait  à  iinr 
r :)-se  nasale  dont  il  représenterait  hislologiquement  (vov.  plus  loin)  une  réduc- 
lion.  On  le  connaît  sous  le  nom  d'organe  de  Jarolxon  ou  voméro-n"Sfil. 

Telle  esl.  du  iiii)iiis,  ro|)iiiiuii  professée  depuis  long-temps  par  Kidliker,  et  continuée  depui> 
p.ir  Morkol.  Anton  et  .Matliias  Duval.  (;onlraiiement  à  ces  savants,  (îegenhaur  ne  voit  dan> 
le  diverlicule  en  (jueslion  (|ue  le  rudiment  d'une  (jUindc  srpl  ilc,  (ju'un  retrouve  plus  dcve- 
lu;)pée  dans  (faulrcs  espèces  (Prosimiens). 

l-réquenl.  sinon  constant,  rlie/  le  fœtus  et  le  nouveau-né,  le  diverlicule  vfunéro-nasal  esl 


rui.  11211.  —  l/organe  de  Jacobsiuï  chez  le  nouvean-ne, 

((.  orifici'  du  canal  h  la  n.irlie  .ink'ic-iiiri'Tifiiro  «le  !;i  rloisoii. 


rclalivoincHl  rare  tlic/  riiiMuiin'  ailullc.  Sur  cimi  a  si\  nulle  examens  de  fo.-ses  ua>alo^ 
pratiiiués  sur  le  vivant,  je  nai  oltserve  i|uiine  di/aine  de  fois  la  |)ei-sislance  liien  nette  de 
ii'tli>  formation  :  le  cnl-de-sac  nunpu'ux  elait  dans  la  plui>art  tie  ces  cas  hilateral  et  sicireait 
a  1.)  millinn'lres  en  arriére  i>l  à  lu  millimétrés  environ  au-ilessus  de  la  coiiunissine  posté- 
rieure des  narines,  faisant  sur  le  fond  rose  de  la  unn|ueuse  septale  une  tache  trris  jaunàlre. 
ulilmij^uc,  de  I   millimétré  de  lar,i:eur. 

C.hey,  pres(iue  Ions  les  mammifères  il  m-  rencoulre  à  lilre  conslant  et  aciuii-rl  même  de^ 
(iinu'usions  uotal)les.  (".liez  plusieurs  il  souvre  ilans  le  canal  naso-palatiu  ou  de  Stenson  : 
d'où  riiypothése  que  Toruane  de  .lacolisiui  constituerait  nu  apjiareil  olfactif  accessoire,  une 
fosse    nasale    en    minialure.    deslince    à    recueillir  les  emanaluuis  odiuaules  des  suhstauce^ 


I'Y)?;Si;s    N  \S\|,|.S  lit07 

aliintMiliiiros  |)ciiil.'iiil  In  iiuislicatinii.  -  <,lic/  les  aiiiiii.inx  r^zalcniciil  mi  vnit  li>  ilivertic.iilf 
rmi(|iii'iix  s'ciildiinM- iriini'  cjipsiilc  culilafiiiifusc  s|n'ciiilr,  iinli'|>riiilaiiti' ilii  carliliiH-f  sc|ital  : 
('■('sl  le  riirti(it<i<-  ili'  ,/iinilisuii.  Dans  r('s|icci'  liiiniaiiic  la  caiisiilc  a  siihi  un  (Ic^ri' de  rc^-res- 
sioii  plus  acceiiliii'  ciinirn  (|ii('  ruifiaiif  iiii-nn'iiic.  (li-  n'est  (|ii'ii  un  sla(l(,>  lies  |iri'rnce  (In 
ili-v(>ln|i|i(Mncnl  (|irnn  pcnt  l'i'ciinnailii'  antiMir  iln  Inlii*  l'iiilln-lial  une  iltanclK;  ircnvi'loppc 
i'artila;;in)Misi>.  (ilic/.  le  t'ii'ins  cl  le  nonvi-an-nc  k>  ((inilnil  V(nncii)-nasal  lainpr  lilni'ini-nl 
iMili'c  la  (■liiis(Mi  carlila^incnsi"  ot  la  ininincnsc  (|iii  la  rcvél.  Tuiilcrois,  si  le  car'lilap-  Miini'-ni- 
nasal  a  perdu  tmil  ii'ile  i|i>  pritliMlinn  vis-à-vis  dn  canal  hii-rnrni(;,  il  n'a  pas  pour  cola 
cnlit'it'inonl  disparu.  Sciiinidl  l'a  cunstarnincnl  ren<()nlic  chez  l'cnfanl  cl  le  l'celus  à  lerine 
sdus  forme  d'une  petite  pièce  de  laihle  épaisseur,  légèrement  incurvée,  de  fmine  semi-lunaire. 
Les  cartilages  de  ilia(|ue  ci'ilé  s'adnssent  |)ar  leurs  faces  convexes  et  diverfienl  |)ar  leurs 
extremiles  inférieures.  Situés  au-dessous  des  tubes  mui|neux  qu'ils  déhordenl.  ils  ne  con- 
I raclent  avec  ceux-ci  que  des  rapports  di-  viiisinat-e,  sans  jamais  arriver  à   les  erivelo|iper. 

'■]"  Torr. — Kii  se  ivlli'cliissaiil  ilc  la  cldisdii  sur  la  pai'oi  rxlcrnc.  la  |)iliiilairc 
iTvrl  Ir  loit  (li's  fosses  nasales. 

Très  mince  dans  loulc  cotto  région  snjtérienrc.  elle  icprodiiit  lidèliHiienl  la 
eonli^iiralion  du  stinelelle  ostéo-carlila^iiieiix.  Aussi  oflre-t-ello  dans  son 
enseni!)ie,  de  nièiue  (pie  h'  planelier,  mais  à  un  degré  l)cau(ouj)  plus  marqué, 
une  concavité  à  la  fois  transversale  et  sagittale.  D'antre  part  nous  voyons  les 
dimensions  transversales  du  toit  diminuer  progressivement  d'arrière  en  avant  : 
large  d'un  centimèlre  ou  plus  au  niveau  de  l'arc  supérieur  de  la  choane  el  de  la 
région  adjacente  de  la  face  antérieure  du  corps  sphénoïdal,  le  toit  se  rétrécit 
ensuite  en  s'élevant,  pour  se  réduire,  dans  sa  portion  horizontale  correspondant 
à  la  lame  crililée  de  rellimoïde,  à  une  gouttière  de  3  millimètres  d'ouverture  à 
peine;  enfin,  à  partir  de  l'épine  nasale  du  frontal,  les  parois  interne  et  externe 
se  réunissent  à  angle  aigu  el  il  ne  saurait  plus  être  question,  à  piupreiiieni 
parler,  d'un  toit  dans  tonte  l'étendue  de  l'auvent  nasal. 

En  recouvrant  la  face  antérieure  du  sphénoïde  la  muqueuse  du  toit  présente. 
cDiiime  l'os  soiis-jacent.  une  diiectiou  presque  verticalement  ascendante  et 
regarde  en  même  temps  légèrement  en  dehors.  Trop  verticale  pour  être  vue  par 
le  rhino-j)harvnx,  elle  s'ollre  an  contraire  de  face  au  rayon  visuel  pénétrant 
|)ar  la  narine  et  montre  une  teinte  rosée  claire,  contrastant  avec  la  coloration 
[»lus  sombre  de  l'amvgdale  pharyngienne  située  au-dessous. 

Pourtant  il  n'est  pas  exceptionnel  de  voir  le  tissu  adénoïde  de  la  voûte  du  (  avum  émettre 
dans  les  régions  immédiatement  adjacentes  de  la  fosse  nasale  des  prolongements  erra- 
tii|ues,  dont  riiypertiopliie.  (^Iiez  les  adénoïdiens,  donne  naissance  à  de  petites  tumeurs 
sessiles'susceptihles  de  réduire  dans  une  i-erlaine  mesure  le  champ  de  la  choane. 

Au  travers  de  cette  j)ortion  ascendante  du  toit  nasal  est  percé  ïoriftce  du 
!<inu>>  xphf'noïdal^  pertuis  assez  variable  comme  situation  et  comme  dimen- 
sions. C'est  généralement  à  mi-hauteur  de  la  face  antérieure  du  sphénoïde,  ou 
bien  un  peu  plus  bas  (Hertemès  contre  Zuckerkandl).  qu'apparaît  cet  orifice 
sous  forme  d'un  ostiuni  ovale,  à  grand  axe  vertical  de  3  millimètres  en  moyenne, 
taillé  comme  à  l'emporte-pièce  ou  partiellement  dissimulé  par  un  repli  valvu- 
laire  de  la  muqueuse.  Il  est  aussi  plus  rapproché  de  la  paroi  externe  que  de  la 
cloison,  parfois  situé  à  l'union  même  du  toit  avec  la  paroi  externe.  L'ostium 
osseux  dépasse  toujours  notablement  (l  à  2  millimètres)  l'orifice  membraneux 
dans  toutes  ses  dimensions. 

Sinus    sphénoïdal'.  Comme   celle  des  autres    sinus,  la  muqueuse  du 

1.  .le  <roi>  utile  de  roinpléler  ici  par  (|iieliptes  mot-  ri-latifs  à  la  ronfig-aration  du  sinus  chez  le  vivant  les 
iiutions  osteulugiques  exposées  au  louie  I  île  cet  ouvrage. 


[JACQi'ES.' 


1408 


NEZ  Kï  I  ossi:s  .\V,<,\U>. 


>iiius  spliùncyidui  (jsl  d"mie  grande;  iiiiiiceur.  Son  aspocl  csL  uni;  t'ik'  nimili- 
(idèlenicnt  les  dépressions  comme  les  crêtes  et  les  cloisons  incomplèti^s.  (|ui 
-oulèvont  si  souvent  les  parois  de  cclto  cavitc,  sans  leur  adhérer  du  resle.  Sa 
Icintc.  en  dehors  de  toute  inllarnnialion.  est  jrrisàtre,  à  peine  rosée.  Les  varia- 
tions liés  étendues  de  Torme  et  de  capacité  de  l'annexe  sphénoïdale  s'opposent 
à  toute  description  méthodique  de  la  conliguralion  du  rcvélcmcnt  muqucu.x. 
L'asymétrie  est  la  régie  :  elle  j)eut  élrc  |)oussée  à  un  degré  extrême.  <Jnr»i  (pTil 
en  soit,   l'importance  (ju'acquiérenl    chez   certains     indi\idns    le<     .-avités   du 


Vil..  '.):î(I.  —  (iniiite  l'ioiiLiIe   ilc  la  lèlc  passant    i)ai'  la  parlic  rnuyi'iun'  ilii  liun!  plianni,'-ici 

liii  voiner  (se,i;iiieiil  antérieur). 

•s,  s'  panii    aiiléri^;ure  .ii-s  sinus  sphi'-noïil.iux.  —  o,  o',  leurs  orilices.  —  vc.  cluisoa  clKiaii.fle  foruirT  par  1 
V'iiicr  oljliiiuemciit  coupé.  —  cb,  cavilc'  luioralc. 


sphéuuïih'    expliijue    l.ihimdauee   |»ai'l'(iis   cunsideiahle   do   >écn''tiiiii<   |ialh(i|(i- 
giques  de  ce  diverlicult»  de  la  pituilaire. 

En  ])assant  du  sphénoïde  sur  rethmoïde.  la  muqueuse  du  tmt  r(iuser\e  sa 
uiimeui'.  mais  prend  avec  son  siihstratum  osseux  une  adhereme  luliuie.  qu  il 
l'aul  altrihuer  i\  la  pém-lratiim  dans  son  intérieur  des  troues  de  lollactir  issu> 
des  perliiis  de  la  lam(>  crihlée  et  dont  les  gaines  conneclives.  émanations  de  la 
diire-mére.  se  l'usiomieiil  a\ee  le  clioricm  de  la  piluilairc.  l.épaissi'ur  l'csle 
l'aihle.  mais  radliiTeme  illminiie  daus  la  gouttière  ON|(Mi-eartilauineuM'  de 
lauvent. 

V"   P.Mtoi    i:xii.iiM\         On  |»nuiiail    ju>lemeul    l'appeler //"/o/ ?/;(H''.c/e//c.  car 

l'Ile  eduslitue  en  Idialile  le  iiiiii-  de  -^iparalioii  entre  la  cavité  natale  principale 

t  les  eavités  diveitieiilaires  maxillaire.  iVontale  et  ethmoïdale».  dmil  les  orifice- 


FOSSKS  N\SAIJ-:S.  U09 

la  pcrlorciil  en    ni.iliil  ciidniil.  r.'c^l   d'elle  ;iii-si  (|iie  ^e  (lédielienl    Ions   les  eor 
iicis;  ce  (|iii.  idii  Iraireiiieiil  .1  ee  ijiie  mms  ,i\(iii'^  \  11   [Miiir  l;i   eloi^on,  eoiilriliiie 
il    l'iiire   (le    celle    |»anii    la    |ilii-    cmn  j)lii|iir'e   de   loiiles  c(iiiiiiie    con  li;j  mal  nui   el 
ciMiiiiie  fa|)|ii»rls. 

Au  pniiit  (le  vue  sliurliiral  (>l  lo|i(i^r.i|ilii(iiic,  comiiK!  à  regard  îles  ii-aclions  |ialliulo.:;i<]iies, 
lieux  étapes  siiiil  à  ilisliii^iiei'  dans  la  paroi  nasale  cxleine  :  un  plan  liiiri/.nntal  lancent  ii 
laie  su|tfrieiir  de  la  rlioanc  scpaie  i-i-s  doux  élnjres,  dont  l'inféiieur,  ou  maxillaire,  ciirres- 
piind  tnpii^rapliii|ueiMenl  à  l'antre  d'lli;;liin(>re,  et  le  supérieur,  ou  etlinioidal,  répond  à 
liirliili'  i>ar  rinlernicdiaire  du  lai)yriullii'  ellinioïdcil.  Le  premier,  uiiifiuemenl  aiîeclir  ii  la 
rnniliiPii  respiratoire,  possède  une  mui|neuse  charnue,  tandis  que  le  revêtement  du  second, 
plus  spccialemeiil  en  rapport  avec,  la  fonction  olfactive,  est  remaniuahle  par  la  minceur  et 
la  délicatesse  de  la  piluitaire  à  sou  niveau  :  c'est  aux  dépens  de  celle-ci  i|ue  naissent  les 
dc,:;i'neresciMices  o'ilcmaleuses  si  connues  sous  le  nom  de  polypes  muipieux. 

(lénéraloniont  ohliqiic  en  bas  cl  en  dehors,  la  paroi  externe  offre  dans  son 
ciiseinhle  une  concavilé  très  marquée,  qui  contribue  dans  une  large  mesure  ù 
accroître  la  capacité  des  fosses  nasales;  toutefois  cette  excavation  est  masquée 
et  parliellouient  comblée  par  la  saillie  des  différents  cornets. 

h^ii  avant  de  l'insertion  antérieure  des  cornets  inférieur  el  moyen,  la  paroi 
nasale  externe  possède  une  configuration  dont  la  simplicité  contraste  avec  la 
complexité  de  celle  des  deux  tiers  postérieurs.  En  cette  région  la  piluitaire 
re|)ose  directement  sur  la  face  interne  de  la  branche  montante  du  maxillaire 
supérieur  et  de  l'os  nasal  en  haut,  du  cartilage  latéral  en  bas.  Il  en  résulte  un 
champ  uni  de  surface,  triangulaire  de  forme,  confinant  en  bas  h  la  limite  supé- 
rieure du  vestibule,  limité  en  avant  })ar  la  convergence  des  parois  interne  et 
externe,  et  en  arrière  par  la  tôle  des  cornets.  C'est  à  cette  région  antérieure  et 
généralement  plane  de  la  paroi  externe,  correspondant  à  peu  près  à  l'auvent 
nasal,  qu'on  a  donné  les  noms  iVar/f/er  (Zuckerkandl),  ou  de  carina  (Merkel) 
nasi.  Elle  est  parfois  un  peu  soulevée  au  voisinage  de  la  tête  du  cornel  moyen 
par  la  saillie  du  canal  lacrymal. 

En  arj-ièrc,  la  paroi  nasale  externe  est  séparée  du  cavum  naso-pbaryngien 
par  le  sillon  nasal  postérieur,  el  de  la  portion  la  plus  reculée  du  toit  (face  anté- 
rieure du  sphénoïde)  par  une  gouttière  étroite  et  profonde,  le  recessKS  sphrno- 
l'ilimoïdal.  A  la  partie  inférieure  de  cette  gouttière  s'ouvre,  sur  le  squelette,  le 
trou  sphénopalatin,  que  traversent  les  vaisseaux  et  nerfs  destinés  à  la 
muqueuse  nasale  et  venus  de  la  fosse  ptérygo-maxillaire.  La  piluitaire  ferme 
entièrement  le  trou  chez  le  vivant. 

Abstraction  faite  de  l'agger,  la  paroi  externe  de  la  fosse  nasale,  examinée  de 
face,  se  dérobe  presque  entièrement  à  la  vue,  dissimulée  qu'elle  est  par  les 
saillies  parallèles  des  cornets.  Il  faut  préalablement  réséquer  ceux-ci  pour 
prendre  une  connaissance  suffisante  des  régions  qu'ils  recouvrent.  Aux  espaces 
allongés  en  forme  de  gouttières  ouvertes  en  bas  el  en  dedans  qui  s'étendent 
dans  l'intervalle  des  attaches  des  cornets  on  donne  le  nom  de  méats.  Il  existe 
autant  (1(>  méats  que  de  cornets  el  chacun  d'eux  porte  le  nom  du  cornet  qui  le 
1  i m i le  su périeuremen l . 

Nous  étudierons  successivement  les  cornets,  en  place,  puis  la  configuration 
des  méats  telle  qu'elle  apparaît  après  résection  des  cornets. 

A)  Cornets.  —  Au  nombre  de  3  — -  parfois  de  4.   quand  le  supérieur  est 
l'OUUER  i:t  taiARi-v,  —  V.  89 

[JACQUES.] 


UIO 


NEZ  KT  FOSSES  NASAI.KS 


fl(''doublé  —  les  cornets  se  distinguent  d'après  leurs  situations  respectives  en 
inférieur,  moyen  et  supérieur.  Tous  ont  une  extrémité  antérieure  élargie  (tèle). 
un  corps  fusiforme  et  une  extrémité  postérieure. (7î<'3?<^),  tantôt  effilée  et  tantùl 
renflée,  parfois  môme  pédiculée.  Leur  face  interne  ou  septale  est  convexe,  ainsi 
(|ue  leur  bord  inférieur  libre;  leur  face  externe  ou  méatique  est  creusée  d'une 
gouttière  élargie  en  avant,  offrant  en  son  milieu  son  maximum  de  profondeur 
et  s'atlénuant  progressivement  en  arrière.  Leurs  dimensions  décroissent  rapi- 
(iement  de  bas  en  haut,  mais  la  réduction  en  longueur  s'effectue  presque  mii- 
(|uement  aux  dépens  des  extrémités  antérieures  ;  les  trois  cornets,  en  effet,  ont 


Fi(i.  1k;1.  —  l'.iK.i  nasale  exleinc  rcviHiie  de  ses  cornets  (adulte). 


a,  agger  nasi.  —  i»,  vestibule.   —  Ci,  cornet  inférieur. 
.S.<,  sinus  spliénoïdal,  ici  de  grandes  dimensions. 


Cm,  cornet   nii>yen.  — Cs,  cornet  sii|>érieur. 


leurs  queues  dans  un  même  plan  sensiblemcnl  vertical,  aflleuranl  les  cboanes: 
tandis  que  leurs  tôtes  se  disposent  suivant  une  ligne  ascendante  oblique  dirigée 
comme  Tarète  du  nez  extérieur  et  siluée  à  2)')  millimètres  en  arrière  de  celle-ci. 

a)  Cornet  i^Kjxn-ic'ur.  —  De  la  lame  criblée  la  piluitaire  descend  sur  la  j^ami 
interne  des  cellules  cthmoïdales,  puis  sur  la  face  septale  du  cornet  supérieur, 
dont  la  moitié  postérieure  seule  est  libre,  la  moitié  antérieure  se  montrant  tou- 
jours fusionnée  avec  la  tète  du  cornet  moyeu,  riénéralement  plan(>  ou  légère- 
ment convexe  sur  le  cornet  lui-même,  elle  alTeele  au-dessus  de  lui  une  forme 
irrégulièrement  gondnlée,  due  au  smilèveuieiit  varial>li>des  cellules  elbmoïdales 
sous-jacentes.  Il  n'est  pas  rare  en  outre  que  sa  faible  épaisseur  laisse  transpa- 
raître les  stries  divergentes  des  lilets  olfactifs:  toutefois  ceci  s'observe  mieux 
sur  la  cloison  (|ue  sur  la  paroi  exUM'ue  et  spécialeineiil  sur  des  jiièces  ayant 
sul)i  un  certain  degré  {\v  macération.  Quant  à  la  leiule  jauiiàlre  sttuveni 
décrite  dans  cette   région,   il  est,  je   crois,    exceptionnel   de   l'observer. 

I.e  cornet  supérieur  possèdi>  un  bord  libre  redili^^ne.  aminci.  I.a  (luene.  lorl 
étroite,  se  cacbe  au  fond  du  recessus  s]ibéno-etliiiniï(lal  el  s'arrête  au  \(iisinage 


i'(»ssi:s  \.\s\[,i:<.  un 

(In  li'oii  siihrnu  pali'iliii.  Sa  \\<^\\r  il'insfrtinii,  (|iii  itioloii^c  en  liaiif  cl  en  avaiil 
la  dii'crtidii  du  luit  du  iias()-|)liar'viix.  iiutiitc  ()l)li<|U(>iiii'nl  ('diiiiiic  lui  (-n  laisani 
av('<'  riion/iin  un  anLilr  Ac  'i.V'  niviinn. 

CcUc  (lis|Misili(iii  classiciiic  ne  coiicsikhhI  pas  a  la  rcalilc  ilaiis  un  ^lariil  nuinliic  di-  ras  : 
»■(»  sonl  coiix  lin  il  <'xist('  mire  le  corni'l  nmycn  {rnnict  ctlintn'iilnl  infiTicnr)  ft  la  laMM!  cri- 
lili'i-  iimi  |ias  nn  seul  cimiu'I,  mais  1,  '.\  cl  nirnic  4  ciirncts.  Alisliacliini  faitt^  «ifs  cas,  fort 
iiilcit'ssants  an  pniiil  do  vue  aiillMM|inl(i^-ii|nc.  mais  1res  cxccptidiuicls,  nn  rcthmoulc  porte 
4  ou  5  conu'ls,  il  faut  tenir  compte  en  pratiipie  îles  faits  on  la  |)aroi  nasale  externe  porte 
«leux  cornets  au-dessus  <lu  moyen  :  le  |)liis  eleve  porte  ahus  le  nom  de  iinatrienu;  cornet 
nasal  ou  cornet  tir  S'inlariiu,  le  tioisième  recevant  le  niun  di>  cornet  de  Mdvi/atjni. 

Or.  il  faut  savoir  (|ue.  ijansdesi'aspîireils,  le  cornet  surajoute  n'est  pas  le  plus  élevé,  mais 
rii\termediaire  (coriu't  ellunoïdal  moyen).  Ouand  existe  ce  <lernier.  le  cornet  de  .Santorini 
((MHuet  etiunoïdal  supérieur)  est  moins  lon^-  ([ue  lui.  sa  tête  continuant  le  mouvement  |)ro- 
fjiessir  de  retrail  des  cornelssous-jacents;  il  est,  eu  revanche,  sensihiemeni  |)lus  lar^c.  C/estune 

lamelle  plus  ou  ins  convexe,  à  queue  eflllée,   unie  de  surface  cl  ri'couverle  d'une    mu- 

(|ueuse  de  uiiture  olfactive.  Killian.  par  des  recherches  a|)profoudies  iroMilirMilu^'ie  et  d'ana- 
tomie  ciunpan'e.  a  clucidi'  la  lienèse  des  cornets  surnuméraires. 

p)  ('omet  iHoiji'ii.  —  Hoaii<'oii|)  plus  volumineux  qm-  le  précédent,  ce  cornel 
possède  une  Iclc  clar^'-ie  (opercule),  dans  laquelle  vient  se  perdre  l'extrémité 
antérieure  du  cornet  su|»érieur.  Sa  forme  générale  est  celle  d'un  segment  de 
cùnc  tron([uc  à  sommet  dirigé  en  arrière.  La  muqueuse  qui  le  revêt,  mince  au 
niveau  de  l'attache  à  la  paroi,  s'épaissit  considérablement  le  long  du  hord 
libre,  dont  elle  dissimule  d'habitude  toutes  les  aspérités  sous  un  bourrelet  rosé 
régulier.  La  queue,  (irdinairemcul  rentlée,  se  montre  souvent  blanchâtre  et 
comme  macérée. 

L'insertion  dn  cornel  nioven  figure  d'habitude  une  ligne  brisée  à  angle 
droit  à  l'union  de  son  tiers  antérieur  avec  ses  deux  tiers  postérieurs  :  oblique- 
ment ascendante  d'arrière  en  avant  dans  sa  partie  postérieure,  parallèlement 
à  l'insertion  du  cornet  supérieur,  elle  se  réfléchit  brusquement  en  bas  et  en 
avant  au  niveau  de  la  tète.  D'autres  fois  elle  est  rectiligne  et  obliquement  ascen- 
dante dans  la  totalité  de  son  étendue. 

Il  n'est  pas  exceptionnel  de  voir  renroulemenl  du  cornet  fiiiurer  une  S  et  une  concavité 
de  !a  face  septale  se  sulistituer  à  la  convexité  normale.  On  rencontre  parfois,  d'autre  part, 
dans  l'épaisseur  du  corucl  des  cavités  aériennes,  dépendances  des  cellules  ethmoïdales. 

y)  Cornet  inférieur.  —  Le  plus  long  des  trois,  il  affecte  la  figure  d'un  seg- 
ment de  cvlindre  déformé  par  un  méplat  en  regard  de  la  cloison.  La  pituitaire, 
en  le  recouvrant,  rend  unie  sa  surface  et  régularise  son  enroulement. 

Comme  pour  le  cornet  moyen,  la  muqueuse  acquiert  ici  son  maximum 
d'épaisseur  au  niveau  du  bord  inférieur,  les  parties  molles  prolongeant  vers  en 
bas  de  plusieurs  millimètres  la  lèvre  du  cornet  osseux.  Tout  ce  bord  libre, 
ainsi  que  la  face  convexe,  est  criblé  d'orifices  glandulaires.  La  teinte  est  rose, 
tirant,  surtout  en  arrière,  sur  le  violacé.  —  La  queue  s'arrondit  fréqueiument 
en  un  assez  volumineux  bourrelet  sphérique,  plus  ou  moins  mamelonné,  sus- 
ceptible éventuellement  d'obstruer  par  son  développement  excessif  la  choane 
correspondante.  —  La  tête  n'existe  pas  à  proprement  parler,  du  moins  en  tant 
que  renflement  localisé.  Au  contraire,  à  son  extrémité  tout  antérieure  le  cornet 
s'amincit  en  une  sorte  d'étrave  divisant  le  courant  d'air  inspiré. 

La   ligne  d'insertion  du  cornet  inférieur  offre  une  concavité  inférieure  bien 

8'j. 
[/.icyr/i.s. 


lk^2 


\i:/  I;T   Ins^KS  NAS  M. H 


inar(iiic(',  doiil  le  soiiiiik'I.  sis  ;ï  liinifia  tlii    lifrs  anlrriVui'  cl   <lu  Im'i<  iikincii. 
rrpond  à  riMubouchure  du  canal  lacryirio-iiasal. 

NoiiMalcniciit  le  cornet  infcrieiir  prcsenle  sur  sa  face  scptale  des  sillons  Innfiilndinaiix 
|)lijs  ou  moins  aciiisés.  Quant  aux  hourrelets  pédicules  ou  non,  communément  niiniformcs. 
■  [u'on  rencontre  souvent  appendus  à  son  bord  libre,  il  faut  les  considérer  comme  des  pro- 
ilMCtions  |)atliolo,:;ii)ues,  conséquence  d'une  irritatifui  locale  [iroUtufrée  ou  d"un  liouhic  circu- 
latoire. 

]])  Méats.  —  Si  Ton  secllonnc  les  cornets  au  ras  de  leur  attache  à  la  paroi 
nasale  externe,  celle-ci  apparaît  creusée  d'une  série  de  froultières  ou  méats,  en 
iioinhre  é^ral  à  celui  des  cornets.  Comme  les  cornets  eu.x-mémes.  <■('>  irontlièn-^ 


lui.  '.y?,'I.  —  Paroi  nasale  e.vterne  (type  normal  schematnjuel. 

L.i  buUo  elliinoïdale  est  bien  développée;  ri)rifice  frontal,  of,  est  .situé  à  h  p.nrtie  supérieun-  .l.'  la  u:oulliorc 
iriliindibnlaire;  il  "  n'existe  pas  d'orilice  arcessoire  du  sinus  maxillaire. —  .</",  sinus  frontal, —  •''•,  orifices  des 
■i'lhtle>  cthinoïdales  antérieures.  —  om,  orilico  normal  du  sinus  maxillaire.  —  nh.  orifice  de  la  liolle  ethm^îdale. 


afleotenl  une  direction  f^énérale  antéro-postérieure,  loul  eu  divergeant  en  avani 
en  même  temps  qu'elles  s'élargissent  à  la  manière  des  laines  d'un  éviMitail. 
dont  l'a.xe  serait  au  nasopharynx  et  passerait  par  l'orifiee  tubaire. 

Sauf  l'inférieur,  qui  dépend  de  la  région  maxillaire,  tous  les   un>als  appar 
tiennent  au  domaine  de  l'ethmoïde  et  se  montrent  perforés  de  nombreux   m-i- 
fices  donnant  accès  dans  les  cavités  péri-nasales. 

De  même  que  l'ethmoïde,  dont  elle  fait  partie,  la  région  supérieure  de  la 
paroi  externe  des  fosses  nasales  est  sujette  à  de  fréquentes  variations.  .Vussi 
est-il  impossible  d'en  fixer  la  configuration  dans  une  desciiplioii  unique, 
valable  pour  tous  les  cas.  Ne  pouvant  passer  en  revue  ici  toutes  l(>s  dispositions 
variées  qu'allecte  cette  région  suivant  les  individus  considérés,  je  me  conlen- 
lerai  de  réunir  les  dispositions  les  plus  communes  en  un  lype  compiwile.  sorle 
de  scliènu'  an(|iiel  puisseni  élre  ranieni's  les  dilTériMîls  cas  parliculici». 


l(is>i;s  \  \<\i.i;s.  1W3 

a)  lirr/iini  flhmniilnh'.  —  a)  Mritl  lunt/ni.  —  l'-ii  siiixaiil  d'avaiil  m  arrirrc 
la  iMii(|iiciisr  clliiiKiïdalc  ili>  la  |)an>i  rxlcriic.  iiiiiis  la  Mtvniis  s(iiili>\<''r,  <>ii 
arrirrc  de  1,1  >aillic  |ilii^  ou  mniiis  acciist'-c  de  ra;jt;cr,  par  une  riclr  |)i('S(|iic 
truiicliatili'.  ()l)li(|ii(>iiicii(  diri^vc  dt'  liaiil  m  lias  cl  d'avant  rii  arrière,  eoiiiiiie 
le  hurd  liltre  de  la  lèie  du  loniel  iiinveii  el,  ('oiiiiiie  lui.  déei'ivaiil  une  courbe 
doiil  la  coucaN  ilc  rcLiarde  eu  arriére  cl  eu  liaul  :  ccsl  la  saillie  de  VrijKiplujfie 
iincif<iri)tc  de  rclliiiioïde.  .\u  didù  de  <'ell('  saillie  la  piluilaire  s'eiiloiicc  dans 
unr  étroilf  cl  prolonde  soiillicrc;  puis  se  relève  en  un  hoiirrclel  liéinisjdiénqiic 
de  proéiuiueiici'  \arialtlc.  (|ui  liiiiilc  en  arrière  la  gouttière  et  se  Irouvi- 
embrassé  par  la  conca\  ilé  qu'elle  décrit.  I.a  gdullièrc  a  reçu  le  nom  de  sillon 
ou  de  i/oidllrrr  ui/'inKlihul'iirc  (/lialus  si'niihm'iirc  »Ie  ZncUcrUandl),  parce 
t|u"elle  l'ail  suite  à  riuruudibuluiu  du  sinus  l'i-onlal;  sa  lèvre  antérieure,  tran- 
cbanlc.  est  c(»nstituée  par  lapopbvsc  uncirorme,  la  postérieure  |)ar  une  cellule 
ethmoïdale  de  dév(dopj)einent  iné^zal  suivant  les  cas  et  (b)iil  la  j)ro(''iuineuce. 
parfois  considérable,  justilie  le  nom  de  hu/lr  rl/nnoidnlc.  (|iie  lui  a  attacbi'- 
Zuckerkandl. 

Le  sillon  inlundiliulaire  s'ouvre  vi'rs  en  arrière.  .\  sou  e.\tn''iuité  supéiieure, 
l)ien  qu'il  diniinue  de  profondeur,  il  se  transforme  en  un  eanal  complet  :  .ses 
deux  lèvres  s'unissent  par  une  lamelle  osseuse,  sorte  de  pont  émané  de  la  racine 
du  cornet  moyen,  et  la  tranchée  devient  tunnel  en  s'engageant  sous  l'insertion 
de  celui-ci.  Ce  tunnel  n'est  autre  que  le  c/oial  naxo-frontal,  dont  la  partie 
supérieure,  évasée  aux  dépens  des  cellules  etbmoïdales  el  largement  ouverte  dans 
le  sinus  frontal,  constitue  Vinfunililmlum. 

Cette  liisposiliim  lypituic.  où  lu  gouttière  iiilinulilmlairc  se  lennine  directenu'iit  eu  haut 
par  l'orilice  du  canal  rioiital  —  dispositi(ui  la  plus  lavoinliJe  au  poiut  de  vue  du  calhété- 
lisiue  du  siuus  frontal  — est  toutefois  loin  d'ètie  constante.  Hieii  souvent  la  g-outliere  voit  à 
son  extrémilc  supérieure  ses  horils  s'abaisser  et  se  perdre  sur  la  paroi  externe  d'une  cavité 
en  forme  de  coupole,  dont  la  paroi  o|)posée  est  formée  jiar  la  tète  du  cornet  moyeu,  cavité 
dans  laquelle  s'ouvrent  isolement  le  sinus  frontal  el  plusieurs  cellules  etlimoïdales  du 
groupe  antérieur  (recessus  frontal  du  méat  moyen  de  Killian). 

Dans  les  cas  de  ce  genre  l'orilice  fnuital,  souvent  fort  exigu,  peut  être  aisément  confondu 
avec  falioucliement  de  l'iuie  des  cellules  etlimoïdales,  et  le  cathétérisme  en  devient  iirati- 
Huement  impossible.  I.e  canal  naso-fiontal  se  trouve  alors  très  réduit  en  longueur  |)ar  suite 
du  re|)uit  en  li.uil  de  son  orilicr  iiiliTii'iir. 

A  son  extrémité  inférieure  la  gouttière  s'élargit  par  divergence  et  aplanisse- 
ment  de  ses  bords  (apophvse  unciforun-  et  bulle).  Elle  se  continue  sans  démar- 
cation précise  avec  la  moitié  postérieure,  à  peine  concave,  du  méat  moyen. 
C'est  dans  la  partie  inférieure  de  la  gouttière  que  s'ouvre  ['orifice  normal. 
ovalaire  ou  semilunaire,  du  .^inus  maxiUair<\  dissimulé  sous  la  saillie  apo- 
physaire  antérieure;  tandis  qu'apparaît  éventuellement,  dans  l'évasement  qui 
la  suit,  le  trou  circulaire,  qui  constitue  Vorifice  accessoire.  Dans  cette  dernière 
région  (fontanelle  nasale  :  voir  Ostéologie.  t.  I"''),  la  muqueuse  du  méat  est 
directement  adossée  à  celle  du  sinus. 

Dans  la  partie  niovenue  du  sillon  infundibulaire  on  remarque  d'ordinaire  un 
ou  plusieurs  [)etits  orifices  arrondis.  f(ui  appartiennent  aux  crllulcx  ethmoïdaies 
antérieures. 

La  bulle  ethmoidale  est  une  protubérance  de  forme  et  de  volume  très 
variables.  Tantôt  véritablement  huileuse,  hémisphérique,  elle  figure  une  sorte 
de  soufflure  du   labvrinfbe  etbmoïdal.  dilatant  le  méat  et  refoulant  le  cornet 


141^ 


M-.z  i:t  iossks  nasai.ks. 


contre  ia  cloison  ;  tuntùl,  rùtluite  ù  un  hourrclet  assez  mince,  ellr  loinic  à  la 
gouttière  infundihiilaire  une  lèvre  postérieure  presque  semblable  à  l'antérieure 
(apopliyse  unciforme),  et  se  montre  creusée  d'une  cavité  insi;^niiiante. 

En  arrière  de  la  bulle,  et  la  séparant  de  la  racine  du  cornet  moven.  nous 
rencontrons  une  nouvelle  gouttière  à  peu  près  parallèle  à  celle  de  l'infundi- 
luilum  :  c'est  la   irouttière   rrlro-bullairr  (Moyn'i'l).  Anu^  laquelle  <'uii\rr  sous 


Kk;.  '.):i:t.  —  l'ami  iinsalo  oxlciiie  après  rcsoctiou  îles  cdiiipls  (il  existe  4  emiicts). 

.1/,,  .Vj,  .1/,,  ,Vj.  les  'i  mttats.  —  Ci,  l'm,  i'..  (\,  les  iiisntions  des  cornets.  — sf.  >ii)iis  frontal  ;iM'C  >oii 
orifice  nasal  in'lopendant  do,  la  goutlière  infuiulibulaire.  —  rf,  récessus  frontal.  —  rn,  orilkv  ifuiie  ci-lhile 
elhmoïdaic  antérieure.  an,  asger  nasi.  —  nu,  apophyse  uncil'ornie.  —  ç/i,  goutlière  iiifumlibnlaire,  axer  o»<i. 
lorilice  du  sinus  maxillaire.  —  oa,  orifice  accessoire  du  sinus  maxillaire.  —  Bf,  hullte  elhmoidal.  —  f/b.  a^out- 
tière  rétrohiillaire,  avec  l'orifice  de  la  bulbe.  —  cl,  orifice  inférieur  du  canal  lacrymal.  —  rp,  cellule  ellimoidali- 
postérieure  avec  son  orifice  dans  le  3"  méat.  —  8»;).  sillon  nasal  postérieur.  —  pT.  pavillon  lubaiiv  a\ec  le  repli 
salpingo-pharyngien  coupé  loiifiitiidinalcment. 


l'orme  (run  perluis,  allon-ié  d'ordinaire  on  l'ente  \eiticali',  la  <\\\\[r  de  la  htille. 
Le  degré  de  développement  de  celle-ci  régit  la  largeur  des  deux  -illons  ([ui  la 
limitent  en  avant  et  en  arrière  :  à  une  bulle  larireuient  déxcloppée  el  proénu- 
nente  correspondent  des  lissui'es  inliindibulaii-e  el  rétni-lnillaire  étroites  et 
profondes;  au  lieu  (|ue,  rédtiileà  une  simple  cièle  miiussi' inleiuiédiaife  à  l'apo- 
pbyse  unciinrme  el  à  l'allacbe  du  (•(U-net.  la  même  btdle  lai«-se  bâiller  libre- 
ment dans  le  méat  moyen  les  gouttières  ([(l'elle  sé|)are. 

Contrairement  à  ee  (|ue  nous  venons  de  voir  pour  la  inoilie  aiileiieuie.  la 
seconde  partie  du  méat  moyen  est  tort  jieu  accidentée,  j'.n  debors  du  trou 
maxillaire  accessoire  déjà  menlionni',  j(>  ne  vois  à  signaler  dans  celle  léirion 
que  ce  fait,  qu'à  la  loucax  ile  plus  ou  moins  accusée  (|ii"elle  olVrc  d'babiluile 
peut  e.\c(»|)lionn('llenienl    se    siibsliliier.  vurloul   en  arrière  (  palalin  ).  une  vous- 


rossKs  wsMJ'S. 

'.-    |>ru|.(.i 


1^41; 


|i.irliib 


coiisinciahli's 


sure   ilonl    rcllVl    es!   de   n'iliiiri'  daii- 
liliiiiri-c  (le  la  lusse  nasale. 

I.a  |)ai'()i  nasale  exlei'iie  e>l  ne!  feiiieii  I  liniili'i'  du  d'île  du  |>liai'yn.\  par  le 
s///o/(   mi^nl  iioxtr  finir  i\.\\\^  le  duiiiai  ne  du    nieal   inoNcn. 

p)  Mi'dl  sHjtrrifiir.  —  De  conlif^iiralion  lies  simple  l'I  (ri-lcnduc  l)('aiicoii|» 
moindre  que  li>  préeédcnl,  le  méat  supérieur  se  présente,  sur  le  .sujet  rcîvètu  de 
ses  parties  molles,  comme  une  ^'•outtière  élargie  et  approfondie  à  son  extrémité 
antérieure.  Trois  ori/ici'.<  la  perforent  le  plus  sonxeni,  (|ui  eoiuluiseiit  <lans  les 
fclhi/t'x  l'tIniKiïdiilcs  iiii><lt''rirHrcs  :  un  supé-rieur,  un  anti'-rieur  et  un  postérieur 
(llajek).  Tonleluis  leur  mtmhie  peut  se  réduire.  C'est  à  rextrémité  postérieure 
de  ce  méat  que  se  trouve  sur  le  s(|ueletle  le  trou  sj)hénopalalin. 

T^e  quatrirtnc  mi-nl^  quand  il  existe  un  4''  cornet,  sert  dOrdinaire.  lui  au<si. 
d'abouelieinenl  aux  eavités  les  plus  jiostérieures  de  reihnKtïde  et  parlienliè- 
reu)enl  à  la  ci-l/ii/r  liliiiio^/t/K'iKJÏiInlr.  (|uand  elle  coexiste  avec  lui. 


APPENDICE  A  LA  REGION  ETHMOIDALE  DE  I.A  PAROI  EXTERNE 
SINUS  MAXILLAIRE,  FRONTAL,  ETHMOIDAUX 

."^aiif  lo  ilivciticiik'  splicnoiclal,  tmiles  les  cavités  annexes  îles  lusses  nasales  s'ouvrent  au 
niveau  de  In  région  ethnumlale  de  la  paroi  externe  et  ne  eonstiluent  que  des  évaginations 
•  le  la  pitnitaire  laitissant  les  méats 
moyen  et  sn|)érieur.  Il  me  fiarail  donc 
l()^i(|ne  (l'élndier  ci^s  annex(>s  diverlicu- 
laires  à  la  suite  des  méats  i\'n\\  elles 
(li'riveiit. 

I"  Sinus  maxillaire.  —  l>i' 
sinus  maxillaire  ou  antre  <rHigh- 
inorc  est  ordinairement  la  plus 
vaste  des  cavités  annexes  des  fosses 
nasales.  Sa  forme  peut  ètn^  com- 
parée à  celle  d'une  pyramide  qua- 
dran^ulaire  à  base  interne,  formée 
j)ar  la  paroi  externe  de&  fosses 
nasales  (1/2  inférieure),  et  à  som- 
met externe,  creusé  dans  lapci- 
physe  mal  a  ire. 

Des  quatre  faces,  la  supérieure 
ou  orbitaire  est  seule  plane;  l(^s 
trois  autres  sont  incurvées  :  l'an- 
térieure ou  canine  est  concave  ; 
l'externe  ou  jugale  et  la  posté- 
rieure ou  luhérositaire  sont  con- 


lio.    t)3'i.   —    Disposition   schématique    du    sinus 
maxillaire  à  l'intérieur  du  maxillaire  supérieur. 

f,  p;iroi  canine.  — j,  paroi  jugale.  —  t,  paroi  lubérositaiie. 
-  o,  paroi  orbitaire,  constituant  les  4  faces  de  la  pyramidr. 
(lunt  la  base  correspond  à  la  moitié  inférieure  de  la  paroi 
nasale  externe  et  dont   le   sommet    répond  à  l'apophjse  ma- 


vexes. 

La    sttrface  inférieure    de    cell 
cavité  n'est  pas  plus  unie  que  celle 

des  autres  annexes  :  constatument  on  voit  les  parois  voisines  s'unir  par  des  travées 
osseuses  falciformes,  dont  une  muqueuse  très  mince  épouse  étroitement  les 
saillies  sans  les  dissimuler.  Ces  travées  toutefois  occupent  de  préférence  cer- 


[JACQUES.] 


H16 


m;/  i;'r  inssi:.-  n.\>ai,i;-. 


laines  rcyiolis  :  ainsi  en  vuil-on  lidijours  qiiel(jucs-iincs  jetées  de  la  paiwti  orlji- 
faiic  il  la  paroi  nasale  et,  plus  ((tnsfarnnient  encore,  cloisonner  transversale- 
ment la  gouttière  inférieure  (pii  résulte  de  l'union  des  faces  nasale  et  jugale  de 
la  pyramide.  Une  crête  mousse  de  ce  genre  se  détaelie  sagittalement  du  toit  en 
avant  et  contient  le  canal  sous-orbitaire. 

L'arôtc  inférieure  de  cette   pyramidt-  n'est  pas  rectiligne,  mais  légèrement 
convexe  en  dehors,  coinnie  la   |)aini   jngale  elle-inênie:   l'angle  dièdre,  qui  lui 

correspond  du  coté 
du  sinus,  repré- 
sente une  gouttière 
creusée  dans  l'apo- 
phvse  alvéolaire  du 
maxillaire,  gout- 
tière dont  la  pro- 
londeur  varie  dans 
une  large  mesure 
suivant  les  indivi- 
dus avec  le  degré 
de  résor[)li(m  du 
maxillaire.  e"est-à- 
dire  aveclampleur 
de  la  cavité  sinu- 
sienne  elle-mèmi'. 
Dans  les  sinus  de 
dimensions  moven- 
nes  le  jxiint  le  pln< 
déclive  de  la  gout- 
tière alvéolaire  se 
trouve  sur  un 
mènie  plan  hori- 
zontal que  le  plan- 
cher nasal  ;  il  descend  |»lus  has  dans  les  grands  sinus  et  s'élève  à  un  niveau 
supérieur  au  plancher  du  ne/.  (|naiid  l'antre  est  de  dimensions  inférieures  à  la 
moyenne. 

Souvent  on  voit  la  nim|ueusc  (|ui  revêt  le  tond  de  la  gouttière  soulevée  par 
de  petits  mamelons  conicjues,  (jul.  tantôt  rej»résentent  le  toit  des  alvéoles  de;» 
molaires  sous-jacentes  proéminant  dans  le  sinus,  tantôt  ne  sont  autre  chose 
que  l'ajH'x  même  de  leurs  racines  simplement  recouvert  de  son  périoste.  ('ett«' 
|jrotrusion  inlra-sinusienne  des  racines  dentaires  résulte,  on  le  conçitit.  d'une 
forte  résorption  du  tissu  spongieux  de  l'apophvse  alvéolaire,  et  varie  par  suite 
avec  le  degré  de  cette  résorption.  Klle  se  renciuilre.  d'autre  part,  le  plus  fré- 
([uemnuMit  dans  la  ré_i;i(m  la  plus  déclive  d(^  la  gouttière,  région  oii  normale- 
ment est  minime  l'épaisseur  du  toit  alvt'olaire.  Or.  cette  région  de  dcrlivitê  la 
plus  prononcée  C(U-resp(uid  soit  à  la  deuxième  prémolaire,  soit  |dulôt  à  la  pre- 
mière grosse  molaire  et.  pour  celle-ci.  ce  sont  constamment  le-  racine-  le> 
plus  externes  (jui  a\(iisinent  de  plus  près  la  cavité  du  sitius. 

La  goutlièi-e.  ou    rêressns   inlV-rietir  de  l'antre  (riii-liiuore   -■(•tend   sai;itlale- 


Fu;.  03."). 


iiitalc  (le  1.1  l(''lo  |)ar  la  paiiie  iiioyoïme 
(lu  sinus  ii((i\illaii('. 


Cs,  Cm,  Ci,  les  3  coriu'l.-.  —  6,  6'.  la  liulle  ellimoVdiile.  —  ob,  ob\  son  orilicc.  - 
«■o,  expansion  orbitaire  d'nne  cellule  clIinuKdci-froiitale.  —  Sm,Sm'  sinus  maxillaire 
—  ()«,  son  orifice  accessoire. 


i'()ssi:s  NASAi.i;-.  un 

iiiciil  (le  1,1  ilciil  ili'  s.i^cssr,  eu  .iiTicrr.  il  l.i  |»ii'Miii  rc  |in''iiiol.iiii'  en  ;i\;iiil.  <",c 
Il  Csl,  (ju't'M  (•;!>  (le  (li''V('l(i|)|ii'liicii  I  r\c('[)l  Miiiiicl  ilii  '«iiiiis  (|iic  l.i  I  |iii''iiinl;ii  rc. 
[Kirlois  int'iiir  l:i  imiiiiii'.  \ii'iim'iil  en   r,i|i|M)il  a\rc'  >;i  lasili'. 

il  est  aise  ili>  ilriiiiin-  de  ( es  iliiniii-c»  .'iiia|nriiii|iii's  ilrs  a|i|ili('aliiiiis  |iialii|iir^  a  l'i-linloiL^ic 
ri  au  tiaitfiiKMil  ilc  r('in|iyi'iii('  lii;.-liiiiiirifii  ildiii^iiH'  dciilaiii'.  l.'Dhseivalioii  iiioritie  pm 
l'ITi'l  (|iu'  l'iiilVctiiiii  (le  raiiiii'Xf  iiiaxiliaiiT  ii'siiilc  lialiitiiclIciiK'iililuin^  liciioslilc  latlirulairc 
lie  l'une  des  undaiics  et  s|>(rialrin<'ut  ilc  la  prcMiirreu rosse  mnlaiic.  l/cxin'iicuce  a  a|»pris 
ilaulic  part  (pic  i-cst  ii  Iravcis  lalvciiic  ilc  riiiii'  des  racines  externes  de  celte  dernière  denl 
i|ue  la  perruraliiiii  lliciapcuti<|ue  de  ce  sinus  s"e(Teclue  avec  le  plus  de  l'acilité. 

Kxceplionnelleiiieiit  mi  peut  vuir  proeminci-  dans  la  cavili'  du  sinus  des  dénis  en  presque 
tdlalile  :  il  s"ai;il  alors  d'une  anomalie  d'cvolulion  de  riiii  (!es  pennes  dentaires.  Cela 
s'oltserve  surlnul.  ainsi  que  J'en  posst'dc  un  exemple  lypii|uc.  pour  la  dciil  de  sa;resse. 

La  parni  intcriic  uu  nasale  ilii  sinus  iiia.xillairr  ulTrc  un  inliTiM  loiil  parli- 
ciilicr,  puisijircllc  piirle  l'orilicc  île  la  cavid':  clic  c^t.  en  milic.  ir(''pais<ciir  lies 
iiié^'^alo  iMi  ses  dillV'renls  [xiiiils. 

Dan.s  son  ensemi)le.  elle  pr('senle  mu'  légère  convexité  tournée  vers  la  cavit»'- 
sinusienne.  nutatniiieiil  dans  sa  partie  inférieure,  qui  corre.spond  au  méat  infé- 
rieur. Vers  son  centre,  dans  une  étendue  de  I  centimètre  carré  environ,  elle  se 
réduit  à  une  simple  lame  membraneu.se  formée  par  l'adosscment  immédiat  des 
iiuKjueuses  nasale  et  antrale  (fontanelle  nasale  postérieure).  Dans  le  domaine 
de  cette  lacune  osseuse,  l'amincissement  de  la  paroi  va  souvent  jusqu'à  la  per- 
foration :  c'est  alors  qu'il  existe  un  orifice  maxillaire  accessoire.  Quand  cet  ori- 
fice existe,  c'»'st-à-dire  dans  10  pour  100  des  cas  environ,  il  est  le  plus  souvent 
circulaire  nu  un  peu  allongé  d'avant  en  arrière.  Les  dimensions  varient  beau- 
coup ;  mais  elles  excèdent  bien  souvent  celles  de  l'orifice  normal.  Ses  bords 
sont  nets  et  trancbants.  Il  réj)ond  en  hauteur  à  l'union  des  deux  tiers  infé- 
rieurs avec  le  tiers  supérieur  tin  sinus,  à  la  |»artie  moyenne  et  inférieure  du 
méat  moven. 

L  ne  autre  région  membraneuse  moins  étendue  s'observe  en  avant  de  l'apo- 
physe unciforme  (fontanelle  nasale  antérieure)  :  elle  peut  être  également  le 
siège  d'un  orifice  accessoire,  mais  très  exceptionnellement.  Enfin,  une  autre 
•/.one  d'amincissement  s'étend  dans  la  région  correspondant  à  la  partie  moyenne 
du  méat  inférieur  :  ici  pourtant  la  cloison  osseuse,  si  réduite  (|n'elle  soit, 
demeure  continue. 

L'orifice  normal  de  l'antre  (rilighniore,  (jue  nous  avons  vu  s'ouvrir  du  coté 
du  nez  dans  la  j»artie  la  plus  basse  de  la  gouttière  infundlhulaire,  siège,  du  coté 
du  sinus,  tout  au  voisinage  du  toit,  au-dessus  et  en  avant  de  l'orifice  accessoire, 
([uand  il  existe.  C'est  une  fente  elliptique  à  peu  près  horizontale,  souvent  dissi- 
mulée par  une  travée  osseuse  placée  en  arrière  d'elle.  Ses  dimensions  varient 
de  3  à  19  millimètres  en  longueur  (Hajek)  et  de  3  à  (i  en  largeur. 

(!(uuine  on  le  voit,  rorilice  normal  du  sinus  maxillaire  occupe  une  situation  tout  à  fait 
del'avoralile  à  récoulemenl  îles  sécrétions  ((ui  peuvent  s'accumuler  à  son  intérieur,  du 
moins  dans  l'attitude  droite  de  la  tète.  11  n'en  est  pas  de  même  dans  le  décubitus  latéral 
opposé,  ou  dans  la  flexion  lorle  de  la  tète,  où  il  devient   plus  ou    moins  déclive. 

La  muqui'usc  du  sinus  maxillaire,  diverticule  de  la  pituitaire  ethmoïdale,  est 
très  délicate.  Sa  teinte  normale  est  d'un  gris  rosé  uniforme,  laissant  transpa- 
raître la  teinte  jaune  de  l'os.  Elle  se  confond  avec  le  périoste  et  adhère  peu  au 
substratum  osseux. 


UArijl'E: 


U18 


\J:Z  Kl    l"()<Si:<  N.\>\LK" 


Variétés.  —  \J'  sinus  maxillaire  est  un  de  ceux  i|ui  vaiienl  le  nioin».  Sa  caiiai-iti-  toiito- 
lois  peut  <li(r<;rcr  du  sirnj)ii'  an  double.  Il  se  produit  alors  un  halancenienl  r-ntre  le  déveloji- 
jiement  de  Tanlre  d'Higliniore  et  celui  des  autres  sinus. 

Les  asymétries  de  eapaeité  chez  un  même  in<iividu  sont  assez  rares  mais  méritent  d'être 
connues.  Elles  se  traduisent  à  Textérieur,  quand  elles  sont  assez  accentuées,  par  un  enfon- 
cemenl  de  la  joue  au  niveau  de  la  fosse  canine,  en  rapport  avec  une  dépression  plus  ou 
moins  accusée  de  la  paroi  canine  du  sinus.  I*arfois  aussi  la  niduction  de  volume  de  la  cavité 
est  fonction  d'un  élariiissement  exce|)tionnel  de  la  fosse  nasale  correspondant  avec  propul- 
sion en  dehors  de  la  jiaroi  nasale  externe  au  niveau  des  méats  inférieur  et  moyen.  —  l'ne 
injéressante  anomalie  consiste  dans  la  division  complète  du  sinus  par  une  cloison  frontale. 
La  chambre  antérieure  s'ouvre  alors  normalement  dans  la  gouttière  infundibulaire  tandis 
((lie  la  postérieure  a  p-énéralement  son  orilice  dans  le  méat  supérieur  (Zuckerkandl).  La 
bipartition  par  une  cloison  horizontale  est  plus  exceptionnelle  encore. 

2"  Sinus  frontal.  —  Le  divc  rticiilc  (jue  pousse  la  muqueuse  du  méat 
nioven  entre  les   deux   lames   du   fiMiilal   esl  d'étendue  extrêmement    variable. 

Parfois  réduit  à  une  va- 
cuole sphérique  à  peine 
plus  volumineuse  que  les 
cellules  elhmoïdales  voi- 
sines, il  acquiert  d'nrdi- 
iiaire  la  valeur  d'une 
large  cavité  en  forme  de 
pvramide  trian^rulaire 
dont  la  base  interne  est 
située  dans  le  plan  mé- 
dian de  la  tête  et  dont  le 
-commet  atteint  le  milieu 
du  sourcil. 

La  face  antérieure  (/v«- 
roi  >^ourciUèrr)  est  con- 

lio.  '.KJO.  —  Disposition  schémati.|ue  des  sinus  IVuntaux  ''ave  vers  Tintérieur  :  les 

de  diverses  dimensions.  (D'après  Hajek.)  deux   autres,   c  esl-à-dire 

l^rojftclirtn  sur  le  plan  Trontal.  —  En  trail  plein,  sinus  de  ilimensiuiH  l'inférieure  (PKi'oi  n'i'bl- 
lUûjennes.  —  En  pointillé  pras,  sinus  à  expansion  oibitaire.  —  l']n  poin-  .      .  .  . 

lillé  fin,  sinus  à  expansion  éraillcuso.  taiVC)     et     la     postérieure 

(paroi  endocrànienne), 
iillrent  au  contiaire  une  ((inNcxilc  niar(|iiée.  I,a  plus  épaisse  de  ces  parois 
est  l'antérieure,  que  forme  la  talde  externe  du  l'ioiital  :  sa  puissance  croit 
régulièrement  de  la  racine  du  ne/  vers  l'apophvse  orbitaire  externe.  La 
lable  \uirrno  (paroi  posiéricfn^c),  qui  sépare  la  nuupieuse  dt'  la  diu'e mère,  esl 
plus  mince  cl  peut  UM-me  l'enfermer  des  lacunes.  Mais  la  moins  résistante  (h* 
loules  est  l'inférieure  dans  la  réuion  de  l'angle  supéro-interne  de  l'orbite.  Des 
Iravées  jdiis  ou  moins  saillantes,  des  colonnes  osseuses  j)arf(iis.  jetées  d'une 
paroi  à  l'autre,  donnent  constamment  au  sinus  bdutal  une  dispusilinn  très 
anfractueuse  dès  qu'il  atteint  une  certaine  cajtacili'. 

Ln  bas  et  en  dinlans,  vers  la  racine  ilu  ne/.,  la  «  a\ité  se  |)ri)liini:i'  jusqu'à 
I  (istium  nasal  par  un  cniidnil  progressivemeni  ii'lréci  eu  l'nrme  d'rnlitniKiir. 
auqnid  doit  être,  à  ncdre  avis,  allribiié  le  nom  i\'infi(ii(lil)i(h(i)i.  Iiien  plutùl 
([u'à  la  gouttière,  ouverir  dans  le  nu  al  nuiviii.  qui  lui  fait  suite  babiluelle- 
ment(gotiltière  infnndibidaire).  Han-meul  un  \érilable  canal  ivlindriipie  d'une 
certaine  longU(>nr  nnil  l'usliiim   nasal  à  la   cax  ilé  sinnsi(>nne.  ri  la  di-nninina- 


|(ISSi:S    NASAI.K 


li»l9 


lion  (If  cdit'il  ii(i<(>-/'r(ni(ol  s';i|i|)li(|ii('  trdi'diiiairc  ;i  un  (uiirl  liJiji'l  ciciisr  au 
milieu  (ii-s  (-('llulcs  clliUKnilalrs  aniiTiruirs  cl  dunl  les  parois  a|)|iai'li<>uiionl 
partii^  à  lus  IriiriLil,  ii.iilic  à  relliiunïtlc  ;  ce  «icniici'  us  snil  concfiurt  à  Inriurr 
l'orilirc  inlV-rirur.  La  «lin-rliMn  du  canal  naso-iroulal  csl,  cuniiiic  sa  longueur, 
soumise  il  des  variations  individuelli-s  étendues,  en  raj)p(jrt  étroit,  j)f)ur  l'une 
aussi  l)ien  (|ue  |ioni-  l'anlrc.  avec  le  mode  d'abouchement  dcijà  signalé  du  sinus 
dans  le  méat  et  le  deiiié  de  dévelo()poment  de  la  bulle  etbmoïdale.  Ordinaire- 
mont  oblique  en  liant,  en  avant  et  en  dehors,  le  canal  peut  aussi,  rel'otili-  en 
dedans  par   une  celhile  cl  hiiioïdale.  alïecici-  une  dircclion  iihlii|iic  iiilciiie  avec 


Fiii.  y:{T.  —  Los  sinus  Iroiilaux.  irapics  Ziickerkuiidl. —  Les  deux  sinus  luit  de  ouverts 
|Kn'  résection  de  leur  paroi  antérieure. 


/"»,  prolongement  externe  ilans  l'apophyse   orliit.iire. 
foison  inlersinusienne.  —  of.  orifice  frontal. 


m,    expansion  orbilaire.  —  li/'.  laille  froninic.  —  ci, 


un  trajet  contourné.  L'orilice  nasal,  lui  aussi,  varie  dans  ses  dimensions,  entre 
l  et  4  millimètres  de  diamètre  en  moyenne;  sa  forme,  circulaire  ou  elliptique, 
dépend  du  lieu  d'abouchement. 

Les  deux  sinus,  adossés  par  leurs  bases,  sont  séparés  ])ar  une  c/o/son  osseuse 
généralement  très  mince.  Cette  cloison  est  rarement  située  dans  le  plan  mé- 
dian. Partie  en  bas  de  la  ligne  médiane,  elle  se  dévie  à  mesure  qu'elle  s'élève 
et  s'incline  parfois  à  droite  ou  à  gauche  à  un  degré  tel.  que  l'un  des  sinus  vient 
entièrement  recouvrir  son  congénère  et  l'emporte  considérablement  sur  lui  en 
capacité. 

Variétés.  —  La  forme  pyramidale  que  nous  avons  décrite  à  la  cavité  du  front  est  très 
riequemment  modifiée  par  un  prolongement  postérieur  qui  dédouble  le  toit  de  l'orbite  dans 
une  étendue  varialjle.  Cette  cliambre  sus-orbitaire,  toujours  basse,  s'étend  parfois  en  dehors 
jusque  dans  l'apophyse  orbitaire  externe  iju'elle  évide,  et  en  arrière  jusqu'au  sphénoïde. 
Son  plancher,  régulièrement  convexe  comme  la  vmile  orbilaire,  diffère  de  son  loit  que  sou- 


.lAiijL'ES.] 


i^iso  m;/.  1:1  K(issi;>  \\-Ai.i:s. 

lèvent  jiif^iilicn.'iiiriil  le.-  impu-sriiuiis  digitales  de  la  lucc  l'iiiJucraiiiciiiic.  —  Anccci'  ilivn 
ticule  po^léiioiir  (•nincide  souvent  un  i)rolongernciil  supcrioui-  rreusi-  entre  les  deux  lames 
de  récaillo  du  frontal  jusqu'il  )(,  4  et  rnènie  H  eentiniètres  du  reiiord  urltilaire.  I.'ns  parail 
alors  avoir  été  iire,;;iilièretnonl  souillé. 

D'autre  part  la  caviti'  du  sinus  est  souvent  rcdiiile  jiar  uu  soulèvement  licmisphériiinc 
de  sa  paroi  |)ostéiieure  dans  sa  région  inféro-interne.  Otle  saillie  est  due  à  un  état  ilr 
développement  fiarticulier  de  la  plus  antérieure  des  cellules  etlimoïdo-rrontales.  à  laipielic- 
en  raison  de  sa  riiM|iirnle  di-;piisiliiui  am|Mill,iiie.  ZuckerkandI  a  donni'  Ir  nnfn  dt-  liiil/,r 
frontal. 

Habituellement  les  i>arois  céréhr.ile  et  orhilaire  du  sinus  frontal  se  réunissent  en  arricn- 
en  formant  un  an^le  très  aigu.  Il  n'est  pas  exeeptionnel  de  V(jir  cet  angle,  îuif/lc  nh-rbr" 
iirbitairi;  (Mourel).  rem|»laré  par  une  paroi  verticale  pinson  moins  élevée.  Cette  disposition, 
très  impmlante  a  reccuinaître  (piand  on  intervient  sur  le  sinus  pour  un  empyeme  ctir<>- 
ni(|ne,  es!  lindice.  non  jias  d'un  cloisonnement  vertical  de  la  cavité  frontale,  mais  d'un 
dedoulilenienl  du  luit  ortiitaire  en  ariière  du  sinus  par  une  ex[>nnsion  des  cellult's  etlimoïdo- 
rrontales. 

Quoi  (juil  rii  sdil  du  licNcluppement  du  sinus  iKiiilai.  ce  serait  s'exposer  a  de  sérieux 
mécomptes  (jue  de  préjuger  de  son  degré  d'après  la  saillie  extérieure  plus  ou  moins  forte  de 
l'arcade  sourcilière.  .l'ai  sous  les  yeux  une  pièce  provenant  d'un  individu  avance  en  âge,  el 
sur  laijuelle  la  proéminence  très  mar(|uée  des  bosses  sourcilières  semblait  dénoter  la  pré- 
sence de  laiges  cavités  frontales.  1,'évidement  au  burin  de  ces  saillies  osseuses  les  montra 
entièrement  formées  de  tissu  diploii|ue  sans  la  moindre  trace  de  cellule  aérienne.  Et  cel 
exemple  est  loin  d'être  nnii(ue  :  les  nègres  possèdent  avec  îles  arcades  sourcilières  tre> 
saillantes,  des  sitnis  tiès  réduits.  Eu  revanche  la  transillumination  des  cavités  frontale^ 
chez  le  vivant  mel  rre(|ueniment  en  évidence,  l'existenee  au  sein  des  fronts  les  plus  lissc^ 
de  cavités  iernar(|ual(!t  nient  s|)acieuses.  Il  ne  famliail  pas  conclure  de  là  que  c'est  uni(|ue- 
ment  au  refoulemenl  de  sa  paroi  endocrànienne  (|ue  le  siiuis  doit  l'accroissement  de  s.i 
capacité;  mais,  comme  l'observe  judicieusement  ZuckcrkandI,  la  saillie  de  l'arcade  sourci- 
lière ne  comporte  d'enseignement,  relativement  à  l'étendue  de  l'annexe  nasale  sons-jacente. 
«in'autant  que  celte  saillie  se  continue  régulièrement  en  haut  iivec  la  région  snpra-orbitaire 
soulevée  eu  une  voussure  uniforme  et  surplombe  le  glol)e  oculaire. 

L'absence  du  sinus  frontal  doit  être  considérée  comme  très  rare,  à  moins  ipie  Ion  ne 
range  sous  cette  nibri((ue  les  faits  encore  assez  nombreux  oii  l'annexe  frontale  est  réduite 
à  un  petit  globule  souillé  dans  la  région  glabellaire  de  l'os  el  dont  une  eleinlue  variable 
de  paroi  ajqiarlienl  a  rellimoïde.  • 

3'  Cellules  ethmoïdales.  —  L'oiisi'inljlr  do  ces  petites  anne.Kes  conslituc 
un  système  très  compliqué  et  assez  variable,  qui  mérite  bien  le  nom  dr 
labyr'udhc  ellimo'idaL  sous  lequel  on  le  désigne  habituollonient.  Il  renq)lit 
tout  l'espace  limité  par  la  paroi  interne  de  l'orbite  en  dehors  et  la  paroi  nasale 
externe  dans  sa  moitié  supérieure  en  dedans;  |)ar  les  (»s  nasaux  en  avant  et  le 
corps  du  spbénoïdc  en  arrière;  par  la  base  du  crâne  en  liant  et  le  toit  du  sinus 
maxillaire  en  bas. 

La  plupart  des  cellules  qui  le  constituent  niipparlienuent  (pieu  partie  à 
retbnioïde,  el  se  trouvent  complétées  par  des  cavités  plus  ou  moins  profon- 
dément creusées  dans  les  t)s  voisins  :  IVdiil.il.  Ia(  ivmal.  spbénoïde.  (Jnehjues- 
unes  siMdenu'ut  (bidle)  |)Ossèdenl  une  paroi  entièrement  elb moniale. 

Quand  ou  examine  sur  le  cadavre  IcMir  arraniîcnu'ut  réii[>riique,  on  est  tenté, 
comnu^  le  l'ail  justement  obserNcr  /arniko  aiuès  .MerUei.  de  les  cdusidérer 
connue  une  s(M'ie  dévaiiiiuitious  nées  sinmltanénuMit  de  la  pituilaire  et  (jui  se 
seraient  dirii;ées  en  deluuN  pour  semparer  coiM'urremun'ul  de  res[>ace  demeure 
disponible  entre  Tteil  et  le  ne/  ;  de  là  leur  nnmbre  très  \ariable  (1'  a  1(1). 
leurs  délornuttions  par  |>ressicui  uuilin'lle,  leur  cbevaucluMuent,  rinirieation  île 
leurs  cavités  contrastant  avec  roidonnance  ndativenn-nt  lixe  de  leurs  (uilices. 
Cette  nuuiière  d"envisap'f  les  eboses.  pmir  ne  n'iKindic  qu'en  jiartie  ;i  la  réalité 
(dévelo|)penieiil    post-eml)iv««nnaiie    de^  i-elliile-  ellinninjale-).    n'est    pa^   moins 


inssKS  WSALKS. 


U21 


sfilisriiisaiilr  i|iiaii*l  un  I  (''Ifiiil  ;ui\  iiiilrcs  anncxi's,  aniicM-  ipir  Inns  iclalioiis 
avec  r(>tliiiioï(i(>  fiiLia^ciil  (''fialciiiriil  à  ciHisidiTcr  cniiitiic  (!(••>  ex  atjiiiali(»iis  pri- 
iiiilivriiuMil  flliiiiuïdalfs.  avant  scnitHlaiiciiicnl  crixalii  1rs  os  \ nisiiis  (l'ictiilal, 
inaxiliain'.   splM-ridïtlf). 

l'.ii  réalité  il  l'aiit  (listiiii:iii'i'  il.iiis  le  i.ilix  i inllir  liliiiiniij.'il  uni'  Im  iii.iliuii  niiln Miiinairc, 
l'iéant  los  (livisiuiis  pi'iiii-i|)<ili>s,  t>l  iiiii<  liiiriialiDii  |ios|-cmiIii yniiiiaiii',  aliunlissaiit  ;i  l'fMiva- 
liisseinoiil  partiel  «les  us  liiiiili()|)lies  el  à  la  ^tiuctiiraliuii  ilediiilive  du  système.  Il  est  Mon 
etahli  anjoiinriiiii.  notainiiienl  |iar  les  roman|iialiles  lecherclies  de  Seydel  el  dr-  Killiaii, 
(|ue  le  laliyriiillic  liait  d'une  série  de  laniollos  fondainentales,  à' diroctimi  voisine  de  la  ver- 
ticale, sV'Ievanl  delà  lace  nasale  ue  la  lame  papyracée  de  l'orhite  (paroi  nasale  exlerne  pri- 
mitive) (>l  |)r(iéminaiil  dans  la  cavité  nasale  sons  l'orme  de  cm'nels  etlimoïdanx.  De  ces 
rfnnets  primilils  des  traces  persistent  riiez  l'adulte  dans  l'apophyse  iinril'orme,  la  huile 
l'ihmoïdale  (ayant  l'iiiie  et  l'autre  la  valeur  d'un  cornet  elhmoïdal),  le  eornel  moyen,  le 
eornel  sn|)érieur  et  evcMitnellemenl  le  i"  cornet.  Le  développement  iillérienr  de  cloisons 
entre  ces  lamelles  lianstorme  ces  méats  primitifs  en  cellules,  variahles  dans  leur  étendue  et 
leurs  relations,  mais  ielali\  eiiieul  coiislantes  dans  leur  mode  d'ahouiliemeiil   nasal. 

On  (lislinfiiie  ordinairenuMil  les  cellules  elliiiKtnlales  en  rellidi's  rnilérirures 
et  en  ccl/iilt'fi  pO!<t(''ricuri'!<.  Il  est  pins  juste  au  poiiil  de  viu"  de  leur  signification 
ontogénique,  aussi 
bien  que  j)lns  avan- 
lageu.x  an  point  do 
vue  clinique,  de  les 
diviser  en  rellule-^ 
i'fhmoïdal('sdi(méol 
moyen  (antérieures), 
et  cellules  etlmioi- 
i/ali'fidu  mi-at  siipr- 
rieur  (postérieures) 
(Zarniko). 

Leursorilices  seuls 
se  groupent  svslé- 
inatiquenient  dans 
les  méats  ;  quant  aux 
cavités  cellulaires 
elles  -  mêmes,  elles 
n'affectent  aucun  or- 
dre fixe  daus  leur 
juxtaposition  et  sem- 
hlent.  comme  je  le 
disais  plus  haut,  n'o- 
héir    dans    leur   ex- 


pansion qu  a  la  lui 
de  moindre  résis- 
tance. Aussi  a-t-on 
|)U  dire  qu'il  n'exis- 
lait  pas  deux  laby- 
rinthes,     non     pas 

identiques,  mais  même  semblables.  Poui'tant  Mouret,  en  se  basant  sur  l'étude 
approl'ondie   d'un    assez  grand   nombre  de  pièces  recuoillies  sur  des  cadavres 


Fio.  'J:{S.  —  Coupe  horizontale  de  la  lèle  passant  par  les  commis- 
sures palpebrales  pour  montrer  le  labyrinthe  ethmoïdal  (ser- 
ment inférieur). 

/o,  fente  olfactive.  —  Oi,  cloison  nasal.  --  l.c,  lal.yiinllie  elhnioï.lal.  —  .S,  .S', 
sinus  sphénnïdaux  asymétriques. 


[JACQUES. 


1/422  m:/,  ht  i'u.ssi-s  .na>ai.i:s. 

d"adull('s,  a  Icnlr  une  rlassilicalioii  toj)u^raj)hiqu('  des  cellules  ftliiiioïdalt^. 
J'exposerai   brièvement  ici  ses  conclusions. 

Parmi  les  cellules  ethmoïdales  antérieures,  cellides  du  méat  moyen,  il  l'aiil 
distinguer  i  sous-groupes,  qui  sont,  en  allant  d'avant  en  arrière  : 

1»  Le  groupe  des  cellules  ethr/Kjïdo-unguéak'S.  sous-jacentes  à  Tagger,  s'ou- 
vrant  au  milieu  de  la  gouttière  infundibulaire: 

2"  Le  groupe  de  rinfundibulum.  formé  par  les  cellules  ethmoïdo-frontales 
situées  sur  le  trajet  du  canal  frontal:  elles  s'ouvrent  au  voisinage  de  la  [)artir 
supérieure  de  la  gouttière,  sur  la  paroi  externe  du  réccssus  frontal  du  méal 
moyen  ; 

3"  La  bulle  et/iuioïdale,  cavité  entièreuieni  limitée  par  retliimVide,  proémi- 
nant  dans  le  méal  moyen  et  s'ouvrant  dans  la  Moultièit'  rétrolnillairi-  vpts  son 
milieu  ; 

4'^  Le  groupe  des  cellules  rélro-infundlbulnircs.  (•('Ilulrsellini(tïdi)-rn»nlalf>. 
à  orifices  situés  à  la  partie  supérieure  de  la  même  goultièn-. 

Les  cellules  ethmoïdales  postérieures  sont  au  nombre  de  '.\  à  ••.  Creusées  en 
partie  aux  dépens  de  la  m(»itié  postérieure  des  masses  latérales  de  rethmoïdr. 
elles  sont  complétées  par  des  demi-cellules  creusées  dans  le  frontal,  les  maxil- 
laires supérieurs,  le  sphénoïde,  empiétani  |)lus  ou  moins,  comme  les  anté- 
rieures, sur  ces  os  limitrophes.  Elles  s'ouvrent  constamment  dans  le  méat 
supérieur  ou  dans  le  quatrième  méat,  mais  peuvent  émettre  les  expansions  les 
plus  variables  soit  en  avant  (entre  les  cellules  antérieures),  soit  en  dehors  (dans 
le  toit  de  l'orbite),  soit  en.  arrière  (au-dessus  du  sinus  sphénoïdal).  C'est  à  ce 
groupe  qu'appartient  la  cellule  qui,  parfois,  évide  le  cornet  moyen  :  elle  s'ouvre  à 
la  face  supérieure  de  ce  cornet. 

Toutes  les  cellules  ethmoïdales  siuit  indépendantes  les  unes  des  autres, 
séparées  qu'elles  sont  par  des  cloisons  osseuses  souvent  très  délicates,  mais 
toujours  complètes.  Leurs  orifices  sont  arrondis,  de  faibles  dimensions.  La 
muqueuse  qui  les  tapisse  est  pâle  et  très  délicate;  elle  adhère  très' peu  au 
squelette'. 

Mkai  iNFKiuKin.  —  La  portion  méat ique  inléricme  de  la  paroi  nasale  externe 
offre  une  disposition  généralement  excavée,  tant  dans  le  sens  vertical  que 
dans  le  sens  antéro-i)ostérieur.  Cet  enfoncement,  parfois  très  accusé,  réduit 
notablement  la  capacité  du  sinus  maxillaire. 

La  ligne  (rinsertion,  concave  également,  du  itirnet  (|ui  limite  supéiieii- 
rement  ce  méat,  lait  (|ue  cette  région  alTecle  la  forme  dun  ovale  à  grosse 
extrémité  antérieure,  le  plus  grand  diamètre  vertical  de  l'ovale  correspondant 
à  l'union  du  tiers  antérieur  avec  les  di'ux  tiers  postérieurs.  C'est  en  ce  dernier 
point,  au  sommet  de  la  courbe  d'insertion  du  cornet  inférieur.  (|ue  débouche  le 
canal  lacrgmaL  tantôt  sous  forme  d'un  orllice  arrondi  de  '1  à  '.\  millimètres,  à 
bords  nets,  immédiatement  sous-jacent  à  l'attache  du  cornet,  tantôt  et  plus 
souvent  sous  fornu' d'ime  fente  verticale  située  quehpies  millimètres  plus  bas  et 
dlflicilement  visible  :  ceci  a  lieu  quand  le  conduit  nieuibraneux  des  larmes 
court  quelque  temps  sons  la  nuiquense  du  méal  ;(|>iè<  s'être  dégagé  dt^  son 
tunnel  osseux. 

I.   Piiiir  II'  ilrvcln|i|ii'il|i'i|l  (IcN  ililiïTi'Ilts  simi».  Xoir  I.  I.  Uslroloiiir. 


VMSSKMX   HT  NKRI-S  |»K  l.\   l'IÏI  ITMIIi:.  Ik23 

l.n  (lispiisilioii  v.ilviilain' ci-dessus (h-fiilo  roiisliliie  un  avanla;:e  j)liysi(ilop-i(|iio  pu  s'oppct- 
-aul  au  rcllux  di's  sccn-linus  n.isalos  dniis  li's  vnios  larrvinalcs  dans  Pacte  du  inuuclicr  ou 
cil-  rclcruiicuicnl. 

Clicz  rcnlaiil  iiiiiiM-aii-iic  rniilicc  iulriiiMir  ilu  canal  lacrynial  csl  lialiilurllt-nionl  ini|M'r- 
Itiré.  I.e  cul-dt'-sac  nnnini'ux  i|ni  en  n-sulle  pcul  si;  ililatcr  en  ain|Miul(;  rapalili!  d'idislrucr 
les  voies  nasales  et  de  uietlre  parlielieiuenl  idislaeie  à  la  respiration.  D'ordinaire  la  rupture 
spontanée  a  lien  dans  les  premiers  jours  qui  suivent  la  naissance  cl  le  cours  rejrulier  des 
larmes  s'elaldit. 

I/itrilicc  n.isal  du  «aii.il  lacrviiial  sk'-l'^c,  chcy.  radiiUc,  a  M  iciiliiin'lfcs  ciivinm 
(lu  hdi-d  j)Ost('ri(Mir  dr  rurilicc  iiariiial  (Arlt),  et  à  I  cenlimètrc  en  arrière  de 
rt'xtrrmité  anlrriciirc  du  iin-at  iiift-nCiir  (Sieur  et  Jacol)). 

I,a  luuit(Mir  du  inrat  iulV'rieiir  au  uivrau  de  l'oriliee  lairvrnal.  Iianirur 
inaxiiua,  est  vu  moyenne  de  20  niilliuiètres;  elle  diminue  ensuite  pro^ifressi- 
voment  à  mesure  qu'on  s'enfonce.  Un  centimètre  en  arrière  de  cet  orifice,  vers 
le  milieu  du  méat,  elle  est  encore  de  17  millimètres  environ  :  c'est  la  région  la 
plus  mince  de  la  paroi  méatique  (union  des  os  maxillaires,  palatin  et  cornet 
inférieur).  La  line  lame  osseuse  qui  sépare  la  pituitaire  de  la  paroi  antrale 
V  est  transparente  et  parcheminée;  c'est  là  le  lieu  d'élection  pour  la  ponction 
exploratrice  du  sinus  maxillaire. 

La  uiuqueuse  nasale  est  d'épaisseur  moyenne  au  niveau  du  méat  inférieur 
(I  uiui.);  elle  est  lisse  et  rouge.  Le  tissu  érectile  ne  serait  bien  développé  qu'à 
ses  extrémités  antérieure  et  postérieure  (Sieur  et  Jacob). 


VAISSEÂIX  ET  XERFS  DE   LA   I'ULITâIHE 

L  —  VAISSEAUX. 

Placées  aux  confins  du  crâne  et  de  la  face,  les  fosses  nasales  participent  à  la 
fois  à  la  circulation  intra-crânienne  et  à  la  circulation  extra-crânienne.  Les 
artères  leur  viennent  des  deux  carotides;  les  veines  se  déversent  en  partie  dans 
les  troncs  faciaux,  en  partie  dans  les  sinus  duraux;  les  réseaux  lymphatiques 
enfin  établissent  des  connexions  indirectes  entre  les  espaces  sous-arachnoïdiens 
de  l'encéphale  et  la  circulation  lymphatique  de  la  face. 

1'^  Artères.  —  De  la  carotide  externe  le  revêtement  des  fosses  nasales 
rei.oit  deux  rameaux  d'inégale  importance  :  la  sphéno-palaliuc,  branche  ter- 
minale de  la  maxillaire  interne;  —  l'artère  de  la  sous-cloison,  branche  colla- 
térale de  la  faciale. 

De  la  carotide  interne  naissent  les  deux  ethmoïdales,  collatérales  de  l'ophtal- 
mique. 

Chacune  de  ces  branches  artérielles  fournit  à  la  fois  des  vaisseaux  à  la  paroi 
interne  et  à  la  paroi  externe.  A  chacune  appartient  un  domaine  bien  distinct  : 
la  sphéno-palatine  est  l'artère  de  la  région  respiratoire  de  la  pituitaire;  les 
ethmoïdales  irriguent  la  région  olfactive;  l'artère  de  la  sous-cloison  appartient 
à  la  région  vestibulaire. 

Les  troncs  artériels  du  nez  courent  au  fond  de  gouttières  creusées  à  la  sur- 

[JACQUES: 


1424 


NKZ  ET  FOSSES  NASALES. 


face  du  squelette  ou  dans  des  canaux  osseux  complets.  Les  rameaux  secondain-s 
se  divisent  dans  les  couches  profondes  du  chorion  niuqueux  :  ils  afTectent 
souvent  la  forme  hélicine  ou  en  tire-houchon.  indice  des  variations  considi-ra- 
Ijles  de  longueur  auxquelles  les  soumettent  les  fréquentes  variations  d'épaisseur 
de  la  muqueuse. 

A.  AitTi:iu;s  di;  i.v  i'aiuh  imkiink.  — ■  Splirno-palathie  interne. —  Au  sortir  df 
la  fosse  ptérygo-palatiiie.  la  terminaison  de  la  maxillaire  interne,  en  pénétrant 

Elhm. 


Sj3li.  pal.  irit 


Pal.  aup. 
FiG.  939.  —  (iirculaiioii  artt'iielle  do  la  pituilaiie  :  ck>i^i-in. 


par  le  trou  sj)lunio-palatiii  dans  la  fosse  nasale  correspondante,  se  partage 
en  deux  branches. 

La  branche  médiate  ou  >^pliéno-palatine  interne  est  destinée  à  la  cloison.  Elit- 
court  d'abord,  obliquement  ascendante,  de  dehors  en  dedans,  au-devant  du  corps 
du  sphénoïde  vers  l'attache  supérieure  du  vomer,  qu'elle  aborde  à  8  ou  10  mil- 
limètres en  avant  du  bord  choanal  de  cet  os  (Sieur).  Elle  fournit  alors  un 
rameau  osseu.x  vomérien  ;  puis,  se  réiléchissant  en  avant  à  angle  droit,  elle  ne 
larde  pas  à  se  diviser  en  deux  brandies  qui  parcourent  la  cloison  en  diagonale. 
])arallèlement  au  bord  supérieur  du  vomer.  l'une  au-dessus,  l'autre  au-dessous 
de  ce  bord. 

La  branche  supérieure,  la  [)lus  grèU",  destinée  principalement  à  la  lame  per- 
pendiculaire etlimoïdale.  s'anastomose  avec  les  brandies  septales  des  ethmoï- 
dales.  —  L'inférieure  s'unit,  à  l'orilice  nasal  du  canal  incisif,  avec  la  termi- 
Jiaisou   de  l'artère  palatine  supérieure.  —    'l'oule^  deux,  au    voisinage  de   leur 


\  \issiv\i  X  i;t  m:i;is  iii;  la  i-itijitaii!i:. 


U2r. 


('xUéiinir-,  cniisliluciil  avec  di's  laincaii.x  issus  des  ai-lrr-iolrs  vcslilmlaircs  (arlt're 
(1(!  la  soiis-cidisdii)  (.'t  les  laiiiilifalioMs  Irniiinalcs  <lc  rclliiii(iï(l;ilc  aiit(''ri('iirft  un 
plexus  ai'l<''ri('l  assez  riclic  ;i  la  siirlacc  ilu  rarliia^c  ([ua(li'aii;.nilairc.  imii  loin  du 
bord  iiil't'riiMir  de  celui-ci. 

(!('  cairermu"  aitciicl,  siliii';  à  1  coiilimclic  oiiviidii  aii-ile^ssiis  ilc  l'cpiiie  iiasaln  aiili'- 
lieuio,  011  Idi.lic  l'iisi-nl'iirf  de  la  clnismi  (Sieur  t>t  Jacol)),  est  l'oiifriiic  lialiitiiollc  île  i'épis- 
taxis.  On  ne  saurait  tnulefois  iueriiMiiicr  exclusivonn-at  les  disixisitiuiis  aiiatoiui(|U('s  dans  la 
;^(Mu''se  ili"  celle  héuu)rrn;:ie  :  il  faut  faire  é^aleiuctil  la  part  des  Irauuialisuies  réitérés  (p-ral- 
lages  dif-itaux),  aux((uelles  sa  superfleialilé  expose  d'une  nianiérc  toute  particulière  celte 
région  auléro-inférieure  de  la  piluilaire.  (l'est  également  au  niveau  de  cette  tache  que  se 
développent  les  polypes  angioniateux  de  la  cloison. 

Etliutiiidalcs  intCi'iK's.  —  I^s  dt'ux  elluuuïdales,  nées  de  ruplitahnicfue,  se 
divisent,  avant  de  péiiéti-er  dans  la  fosse  nasale  correspondante,  en  plusieurs 


l'ai.  f-up. 
Fu;.  '.lio.  —  (arcuialion  artérielle  de  la  piluilaire  :  paroi  externe. 


branches  qui  traversent  isolément  les  trous  de  la  lame  criblée  en  couipagaie 
des  filets  olfactifs,  dont  elles  partagent  la  distribution.  Deux  ou  trois  de  ces 
branches  se  jettent  sur  la  paroi  interne,  qu'elles  parcourent  de  haut  en  bas 
et  un  peu  en  avant.  Les  plus  postérieures  ont  un  trajet  assez  court  et  ne 
tardent  pas  à  s'anastomoser  avec  la  branche  supérieure  de  la  sphéno-palatine 
interne,  en  couvrant  de  leurs  ramifications  la  lame  perpendiculaire.  Le  rameau 
antérieur,  plus  développé,  descend  non  loin  de  la  gouttière  de  l'auvent  et  se 
termine  dans  la  tache  vasculairc. 


Irlêre  de  la  sous-cloison. 

POIRIER  ET    CHARI'Y.    —    V . 


Cette  artériole,  issue  soit  de  la  coronaire  supé 

90 
[JACQUES. 


U26  m:z  et  fosses  nasales. 

rieiire,  soit  do  luiière  de  l'adc  du  nez,  paivourt  la  sous-cloison  d'arrière  en 
avant  et  s'épanouit  dans  la  peau  du  lobule  et  de  son  \cnlii(ul.'.  contribuant  à 
l'irrigation  de  la  paroi  septale  du  ventricule. 

lî.  AiiTKiiKs  r)K  i.A  l'Anoi  KXTKUNi:.  —  Lc  développement  considérable  de  la 
nujqucuse  qui  tapisse  cette  paroi  (cornets,  méats,  sinus)  nécessite  un  important 
apport  sanguin,  qui  lui  est  Iburni  par  la  branche  externe  de  la  sphéno-j»alatine. 
les  branches  externes  des  etlunoïdales  et  l'artère  de  l'aile  du  nez,  collatérale  de 
la  faciale. 

Sphéno-pal a l ine  externe.  —  Plus  forte  que  l'interne,  elle  nait  un  [»eu  au- 
dessus  de  la  queue  du  cornet  moyen  et  descend  au-devant  du  sillon  nasal  pos- 
térieur. Elle  émet  alors  deux  rameaux  principaux  à  direction  posléro-antt'-- 
rieure  :  l'un  destiné  au  cornet  et  au  méat  moyens,  l'autre  au  cornet  et  au  nn-at 
inférieurs.  Cette  dernière  fournit,  chemin  faisant,  des  artériolcs  destinées  à  la 
muqueuse  du  plancher  nasal  et  en  rap[)ort  anastomotique  avec  quelques  per- 
forantes de  la  palatine  supérieure;  à  son  extréniilé  clic  s'nnit  aux  plexus  arb'-- 
riels  du  canal  lacrymo-nasal. 

L'artère  du  cornet  moyen  fournit  des  branches  ascendantes  destinées  au 
méat  supérieur  et  à  la  tête  du  cornet  correspondant,  branches  qui  s'unissent 
aux  rameaux  externes  des  ethmoïdales.  I^a  région  postéro-supérieure  de  la  paroi 
externe,  le  récessus  etbmo-s])hénoïdal,  sont  habituellement  irrigués  par  une 
collatérale  de  la  sphéno-palatine  interne,  née  tout  près  de  son  origine. 

Enfin  quelques  petites  branches,  nées  de  la  palatine  supérieure  dans  son 
trajet  descendant,  perforant  les  parois  du  canal  i)alatin  j)ostérieur  et  se  répan- 
dant dans  les  ])arlies  les  plus  reculées  des  méats  Inférieur  et  moven. 

Ethmoïdales  externes.  —  Elles  irriguent  surtout  l'ellimoïde  antérieur  et  la 
région  de  l'agger.  L'ethmoïde  postérieur  reçoit  la  plus  grande  partie  de  son 
sang  artériel  par  la  collatérale  sus-énoncée  à  la  sphéno-palatine  interne.  Elles 
s'anastomosent  entre  elles  et  avec  l'artère  du  cornet  moyen,  svmétrique  de  la 
branche  supéuieure  de  la  sphéno-palatine  interne. 

.Ir/ère  de  raile  du  nez.  —  Cette  petite  collatérale  de  la  faciale  lournit  des 
ramuscnles  vestibulaires  dunt  les  terminaisons  s'unissent  à  celles  de  la  sphéno- 
])alatine  et  surtout  de  l'ethmoïdale  externe  antérieure. 

Artères  des  sihu^i.  —  Elles  sont  mal  connues.  La  circulation  artérielle  des 
sinus  est  en  gi'ande  partie  sous  la  dépendance  des  vaisseaux  de  la  |)aroi  externe, 
dont  certaines  branches  pénètrent  dans  les  diverses  cavités  par  leur  orifice 
nasal  (artère  du  méat  moyen,  branches  ethmoïdales  externes). 

En  outre  le  sinus  riuixUbdre  reçoit  des  rameaux  alvéolaires  pour  sa  pari>i 
jugale  et  des  rameaux  sous-orbitaires  pour  son  toit.  —  L'irrigation  du  sinus 
frontal  est  en  partie  assurée  par  des  branches  de  l'ophtalmique.  (]ui  traver- 
sent son  j)Iancher  et  sa  paroi  antérieure  (artère  frontale  interne).  —  Le  sinus 
xidunididdl  doit  à  des  branches  jierforantes  de  la  viùicnne  et  Ai'  la  ptérvgo- 
palaline  (|uelques-uns  des  rameaux  artériels  qui  lampent  sur  son  plancher. 

2"  "Veines.   —  A.    Circuln/ion    rc/'/hv/sc.  Appareil  éreclili-.    —   Les 

vaisseaux  veineux  de  la  i>iluitaire  forment,  dans  toute  l'épaisseur  de  la  mem- 


\  \i>-i,\i  \  l'T  \i:i;i-  hh;  i.\  l'iTi  iT\ii;i:  U27 

li(|llr   l|■(•'^   lirlic.  (I.in^  l('(|lli'|    il    r.'iiil   (lisl  iii;:i|{'r  «IcllX 


hraiic,  lin  --x  --Irmc  .inM^liii 
ivs(>;ui\   : 

I"  I  II  n''.«in/  ^Kper/ir.ir.l^  senv.  ('(iiiiii'  de  ci  naiix  de  laiMc  (iillhrr.  à  onCiit.i- 
lioii  ^VTHM'alc  aiiir'rn-pnsir'rinirc.  (le  n'-scaii  s'rlrinl  à  la  lolalili'  <li'  la  (>iliii- 
tniro  et  iv^iic  dans  la  (•(tiiclic  s()iis-(''|iilli('lialr; 

lî"  I  II  )'i'-sriii/  j)i))/'n)iil,  (''^'•;||(.|H(.|||  iicjic,  mais  coiisliliK'  jtar  des  vaisseaux  de 
ralihn-  plus  i'ori,  cl  (U'iciilés  ()Iiilnl  |iri|M'iidi(iilair('iiiriil  à  la  siirracc.  (li;  vr- 
scaii  prurniid.  Irrs  inr^aliuririii  dc\cl(i|>|)('  <iii\aiil  les  n'-^idiis  considérées, 
ivj^nc  dans  (outc  Tcpaissciir  de  la  inii(|U(Misc,  depuis  Tassise  s(nis-ci)illicliale, 
où  il  conflue  au  réseau  su|)crliciel,  jus(|u'aii  [x'-rioslc  .  c'esf  lui  qui  loiine  le 
i-orps  ércrlile  de  la  pUuifalrr. 

On  rencontre  celte  lonnalioii  \asculaire  hien  développée  dans  tous  les  |)oints 
où  la  inii(|neuse  nasale  esl  en  cinitact  direct  avec  le  coiiranl  d"air  inspiré  : 
li'te,  liord  libre,  convexité  et  ((iieiic  du  cornet  inlë- 
rieur  ;  l)t)i'd  libre  et  ([ueue  du  cornet  inoy<'n  ;  |»ai'lie 
moyenne  de  la  cloison.  Dans  le  méat,  sur  le  plaii- 
(ber,  dans  la  ivirion  elbnioïdale.  il  ne  saurait  être 
([uestion  de  l'ormation  ('■reclil(>,  bien  que  les  vais- 
seau.x  veineux  présentent  j)arlout  une  remarquable 
densité. 

Des  préparalions  par  corrosion,  portant  sur  des 
régions  où  la  formation  érectile  est  le  mieux  caracté- 
risée, permettent  d'y  reconnaître  une  série  de  colon- 
nettes  veineuses  juxtaposées,  à  base  élargie  reposant 
sur  la  coucbe  périostique,  à  sommet  aminci  si^  diri- 
geant vers  la  surface.  De  nombreuses  anastomoses 
transversales  ou  obliques  unissent  les  troncs  parallèles. 
F/intervalle  des  canaux  v«Mneux  est  comblé  par  du 
tissu  conjonctir  làdie.  au  sein  diKjiiel  s'insinuent  di 
glandulaires. 

Les  veines  du  corps  érectile  ont  une  forme  régulière  et  des  parois  normale- 
ment structurées,  même  particulièrement  riches  en  tissu  musculaire.  Nulle 
part,  Zuckerkandl  n'a  pu  constater  dans  ses  injections  de  relations  directes 
entre  les  artères  précapillaires  et  les  réseaux  veineux. 

On  voit  ]tar  celte  coiirle  (Icsniplioii  les  (lifféreiiccs  ((ui  sépniTiil  I  .i[p|iai('il  rro( iili'  des 
Idsses  nasales  et  celiii  des  organes  ^^éiiitaiix.  Ziickeikniidl  les  Inrinnle  dans  ces  trois  jn-opo- 
si  lions; 

l"  11    n'existe  |)as  dans  la  idlnilaiic  de  tiansilion  vasculaiiediiccle  des  ailéres  anx  veines. 

2°  Les  caractères  des  veines  y  deincnrent  neltement  prononcés,  par  suite  de  la  disposition 
rej^ulière  de  leur  nuisculaluie. 

'■i"  Le  tissn  éredile  y  renleiine  des  rmiiialions  glandulaires  :  il  est  loi^r  dans  une 
inu((ueuse. 

Dans  les  corps  caveineux  du  pcnis.  an  contraire,  les  cavités  veineuses  prennent  la  iorine 
de  lacunes  de  configuration  variée,  limitées  par  des  parois  à  musculature  très  irréiçulière- 
ment  répartie.  Elles  sont  en  relation  directe  avec  les  artères  précapillaiies  et  ne  renfer- 
ment dans  leurs  interstices  que  les  éléments  du  tissu  conjonctif.  D'autre  part,  une  com- 
pression extérieure  ne  fait  ici  qu'exagérer  la  rigidité  de  l'organe  sans  diminuer  son  volume, 
tandis  qu'elle  vide  les  vaisseaux  veineux  de  la  pituitaire  et  réduit  son  épaisseur.  Par  ce 
dernier  caractère  et  les  relaticuis  qu'il  adecle  avec  une  muqueuse  l'appareil  érectile  des 
fosses  nasilles  présente  de  grandes  analog-ies  avec  le  corps  spom/icu.r  de  l'urètre  :  il  appar- 
li(Mil  à  la  cali'gDrie  des  fonn'ilions  éreclifes  compri'ssl.hlcs. 

90. 

■/.irouES.] 


I'k;.  !)'iI.  —  l'i('|)aialioii 
par  corrosion  du  corps 
«■avernenx  nasal,  inon- 
Irant  les  colonnes  vei- 
neuses. (D'après  Zucker- 
kandl :  grossie.) 


nombreux    iiils-de-sac 


U28 


m;/  i:t  I  (jssk>  na^alls. 


Suivant  le  dcfiré  de.  léplétinii  «le  ce  système  de  canaux  veineux,  la  muqueuse 
nasale  est  sujette  à  des  variations  considérables  d'épaisseur.  Celle-ci  dépend 
donc  essentielloinent  ^lu  dep;ré  de  relâchement,  de  tonicité  ou  de  contraction 
de  la  tunique  musculaire  des  veines,  phénomène  placé  sous  la  dépendance  du 
ganglion  sphénopalatin. 


^^.-^^. 


^MH'^ 


\i.  ('anaux  c/fcrenls.  —  Des  réseaux  veineux,  qui  parcourent  en  tous  sens 
le  choriou  muqueux,  naissent  des  troncs  efférents  qui  sortent  des  fosses  nasales 

en  divers  points  prin- 
cipaux ,  correspon- 
dant grossièrement 
aux  difTérenls  points 
oii  les  artères  abor- 
dent les  fosses  na- 
sales. 11  serait  erroné 
toutefois  de  consi- 
dérer ces  troncs  prin- 
cipaux comme  de< 
satellites  des  artère>  : 
autour  de  celles-ci  ne 
se  rencontrent  que 
des  canaux  veineux 
de  faible  calibre,  unis 
entre  eux  par  des 
anastomoses  trans- 
versales et  formant 
autour  du  vaisseau  à 
sang  rouge  une  gain  r 
plexiforme  dépressi - 
Itle,  dontle  rùleessen- 
liel  semble  être  de  lui 
constituer,  dans  les 
tunnels  osseux  qu'il 
traverse,  une  albmo- 

l'io.  t)V2.  —  Coupe  Iransversale  ilc  i;i  nui(|iu'uso  du  coruet  infé-  sp^^^re  élastique  fa- 
lieur,  pour  moulrer  la  r('|Kiititiou lies  vaisstMux  veineux.  (D'après  vorable  à  son  am- 
Zuckeikauill.) 

(i,  couche  sous-i'pilliéliale  ;ivi!C  le  réseau  cortical.  —  /i,  ri-pion  caverneuse. 
—  «W,  artère  montant  vers  la  couche  sous-épilhelialf,  ou  elle  se  résoudra  eu 
capillaire-.  —  r.  veines  caverneuses.  —  gl,  glandes  delà  muciueusc.  ""Uer   (lUatre  irroupes 

de  veines  elTérentes  : 
I"   l  11   gidupe  antéro-infr rieur,  recueillant  le  sang  du   vestilmle  et    de   la 
luiujucuse  adjacente  et  sortant  de  la  cavité  nasale  au  niveau  des  fvirlies  laté- 
rales de  l'orifice  piriforme  pour  gagner  la  veine  faciale  ; 

2"  Un  groupe  niipéricKV,  essentiellement  représenté  par  les  veines  ethmoï- 
dales.  satellites  des  artères.  Ces  deux  veines  principales  établissent  une  com- 
munication indirecte  entre  les  veines  cérébro-méningées  et  les  plexus  |titui- 
taires  par  des  anastomoses  situées  au  niveau  de  la  lame  criblée  (face  cérébrale). 


pliation    diaslolitiue. 
Il  V  a  lieu  dedistin- 


\Aissi' AI  x  i;t  m:i;is  i>i-;  i.a  piti  itmisi:.  u29 

—  I.a  rflalioii  dircclc  ilii  sinus  loii^^iliiiliiial  sii|i('Tii'iii-  a\rc  les  veines  nasales  à 
travers  le  Iroii  ImijLine,  Innylenips  admise  |)ar  les  analnrnistes  (IJeaunis,  llyrll, 
Kraiiss),  seinlile  devttir  èlre  considéive  (ftninie  une  exceplion,  nuMiie  clii'z  l'en- 
fant. —  Kn  onire  des  veines  salollites  des  artères  etiinioïdales,  il  existe  d'autres 
troncs  plus  petits,  traversant  isolément  l'os  etlimoïde  au  niveau  du  loit  du 
lahyrinllio  et  metlant  directement  en  eommunication  les  veines  méningées  et 
les  plexus  nasaux  (ZuekerkandI)  ; 

3"  Un  groupe  /i(i.<lrfO-infi''ri('ur,  collectant  principalement  le  sang  du  réseau 
superficiel  de  la  pituitaire  au  niveau  de  la  partie  postérieure  de  la  cloison  et  des 
cornets  en  quelques  gros  troncs,  dont  les  uns  se  jettent  dans  le  voile,  les  autres 
dans  les  plexus  pharyngiens  latéraux; 

'i'  l'n  gr()U|)e  posli'ro-sujjéricur,  voie  efTérente  principale  du  système  caver- 
neux, formé  des  branches  satellites  des  artères  sphéno-palatines  et  traversant 
avec  elles  le  trou  s|)hénopaIatin  pour  se  déverser  dans  les  plexus  ptérygoï- 
diens. 

(In  U'  vdit.  1,1  (irciiliitidn  veineuse  du  nez  possède  des  voies  de  dérivation  proporlionnéos 
il  sa  licliessc.  Aux  conliiis  do  In  pituitaire  le  réseau  veineux  communique  largement  avec 
les  veines  superliciollcs  et  ju-ofondes  do  la  face  (proupe  antéro-inférieur  et  piuupe  po^léro- 
supérieur  des  veines  elTorentos),  avec  ro|)lilalmique(etlimoïdnles  et  plexus  du  canal  laerymo- 
nasal),  avec  les  veines  méuinjiées  (elhmoïdales),  les  plexus  ]»liaryngiens  et  vélopalatiiis 
(groupe  postéro-iul'éiieur).  Aussi  les  contestions  nasales,  d'ailleurs  si  fié(iuentes.  sont-elles 
plus  souvent  atlrihuahlos  à  un  apport  excessif  de  sang  artériel  qu'à  une  insuffisance  de 
la  circulation  de  retour.  Pourtant  la  compression  des  plexus  pharyngiens  latéraux  par  les 
tumeurs  adénoïdes  du  rliinopharynx  est  susceptible  d'entraîner,  par  stase  dans  le  domaine 
des  troncs  elTérents  postérieurs,  une  notable  tuméfaction  des  extrémités  postérieures  des 
cornets. 

\'eines  des  sinu'<.  —  Les  voies  de  retour  du  sang  de  la  muqueuse  anlrab' 
sont,  comme  celles  du  nez,  multiples.  Une  part  importante  traverse  les  fonta- 
nelles nasales  pour  se  joindre  aux  veines  tributaires  de  la  sphénopalatine  externe. 
D'autres  branches  elférentes  gagnent  directement  les  plexus  ptérygo-maxil- 
laires  à  travers  la  paroi  tubérositaire.  Les  veines  de  la  paroi  anléro-externe 
contractent  d'importantes  anastomoses  avec  celles  des  alvéoles  dentaires.  Celles 
du  toit  vont  soit  à  la  sous-orl)itaire,  soit  à  l'ophtalmique  inférieure. 

Ces  relations  des  veines  du  sinus  maxillaire  avec  la  circulation  veineuse  intra-crùnienne, 
tant  par  l'intermédiaire  de  roplitalmi(iue  ([ue  par  le  moyen  des  plexus  de  la  fosse  ptérygo- 
maxillaire,  fournissent  l'explication  de  certains  accidents  mortels  survenus  par  propaga- 
tion, aux  vaisseaux  encéphaliques,  d'une  phlébite  primitivement  antrale.  —  Les  relations 
anatomiques  et  pathologiiiues  sont  |)lus  étroites  et  mieux  démontrées  pour  les  autres 
annexes. 

Les  réseaux  veineux  de  la  muqueuse  du  sinus  frontal  connnuniquent  à  la 
fois  avec  ceux  du  nez,  par  rinfundlbulum  ;  —  avec  ceux  des  téguments  fron- 
taux, par  de  petits  pertuis  dont  est  constamment  percée  la  bosse  sourcilière; 
—  avec  l'ophtalmique,  par  les  canalicules  qui  traversent  le  plancher;  —  avec 
les  veines  méningées,  par  des  rameaux  perforants  grêles,  mais  constants,  de  la 
paroi  postérieure.  Il  y  a  également  relation,  à  travers  la  cloison  intersinu- 
sienne,  entre  les  réseaux  veineux  de  la  muqueuse  qui  en  tapisse  les  deux  faces. 

Comme  les  artères,  les  veines  principales  du  sinus  sphénoïdal  empruntent 
l'orifice  nasal  pour  gagner  la  fosse  ptéi-ygo-maxillalre;  mais  de  nombreux  ra- 
meaux perforent  directement  la  paroi  externe  pour  se  jeter  dans  les  sinus  vei- 

90.. 

\JACQUES.] 


1430  NEZ  ET  FOSSES  NASALES. 

neux  caverneux  ou  coronaire.  Enfin,  la  majeure  partie  du  sang  issu  de  la  mu- 
queuse du  laljyrinlhe  elJunoïdal  est  tributaire  de  l'ophtalmique. 

.3"  Lymphatiques.  — •  On  sait,  depuis  Simon  et  Sappey,  que  la  lymphe 
delà  pituilaire  est  drainée  par  un  réseau  ténu,  à  grandes  mailles,  très  super- 
ficiel. Deux  troncs  jtrincipaux  naissent  de  ce  réseau  et  se  dirigent  en  arrière 
pour  se  jeter  :  l'un,  dans  le  ganglion  préaxoïdien;  l'autre,  dans  un  ganglion 
adjacent  à  la  grande  corne  hyoïdienne.  Les  lymphatiques  du  plancher  se  con- 
fondent en  arrière  avec  les  lymphatiques  du  voile.  Les  Ivmphatiques  du  vesti- 
bule se  rendent  aux  ganglions  sous-maxillaires. 

Une  intéressante  et  très  importante  question  a  été  soulevée  et  d'ailleurs  partiel- 
lement résolue  par  les  travaux  de  Key  et  Retzius  :  c'est  la  question  de  la  com- 
munication des  voies  lymphatiques  de  la  pituitaire  avec  l'espace  sous-arachnoï- 
dien  du  cerveau.  Les  susdits  auteurs  ont  réussi,  en  injectant  sous  faible  pression 
dos  liquides  colorés  non  dilTusibles  dans  le  cavité  sous-arachncïdienne  de  divers 
animaux,  à  remplir  le  réseau  lymphati(|uede  la  pituitaire.  Lexpérience.  répétée 
depuis,  a  fourni  des  résultats  tout  aussi  concluants.  Il  faut  donc  admettre  l'exis- 
tence d'une  communication  normale  entre  la  grande  cavité  Ivmphatique  péri- 
encéphalique  et  les  réseaux  nasaux,  chez  les  animaux  du  moms.  car  l'expérience 
n'a  pu  être  réalisée  chez  l'homme.  Retzius  admet  que  cette  communication  a 
pour  organes  de  fins  canalicules  traversant  isolément  la  lame  criblée  et  totale- 
ment indépendants  des  gaines  péri-olfactives  (décrites  tome  III.  p.  777  de  cet 
ouvrage).  Le  courant  lymphatique  s'y  effectuerait  du  nez  vers  le  cerveau. 

Les  mômes  auteurs  auraient  vu  d'autre  part  les  réseaux  de  la  pituilaire 
déboucher  librement  à  la  surface  de  la  muqueuse  par  de  fins  canalicules  tra- 
versant l'épithélium.  Cette  singulière  disposition,  qui  mettrait  en  constante 
communication  la  cavité  sous-arachnoïdienne  des  organes  nerveux  centraux 
avec  l'air  extérieur,  a  été  contestée  et  attribuée  à  une  effraction  artificielle  par 
excès  de  pression  du  li([uide  injecté  (Voy.  plus  loin  :  Histologie). 

Il  ne  serait  pas  moins  intéressant  de  connaître  les  relations  possibles  des  lymphatiques 
des  sinus  frontaux,  elhmoïdai'x,  sphénoïdaux,  avec  les  espaces  péricérébraux.  Nous 
sommes  malheureusement  réduits  encore  sous  ce  rapport  à  des  conjectures  unii|uement 
basées  sur  les  faits  cliniques  t\t^  contamination  des  méninges  à  travers  une  paroi  osseuse 
intacte  dans  les  indammations  suppuratives  des  cavités  aérées  péricràniennes.  Il  est  vrai- 
semblable que  les  veinules  perforantes  de  la  paroi  cérébrale  des  sinus  en  question  sont 
entourées  de  f^aines  lymphatiques  en  rapport  avec  l'espace  sous-dural. 

Pour  ce  qui  est  du  sinus  nuixiltitire,  ses  infections  ne  sauraient  menacer  par  la  voie 
lymphatique  les  espaces  périencéphaliques,  si  ce  n'est  par  l'intermédiaire  des  espaces  lym- 
]>liatiiiucs  de  l'orbite. 

Les  aboutissants  ganglionnaires  des  léseaux  sinusiens  se  confondent  avec  ceux  des 
réseaux  nasaux;  peut-être  faut-il  leur  adjoindre,  pour  lanlre  d'Ilitrhmore  du  moins,  cer- 
tains ganglions  de  la  région  sous-maxilhiire,  et,  ixuir  les  annexes  postérieures,  quelques 
éléments  de  la  ciiaine  ganglionnaire  profonde  du  cou. 


II.  —  NKUKS 

L'innervalion  de  la  pituilain»  a  été  suflisamment  exposée  dans  la  partie  de 
cet  ouvrage  consacrée  à  la  névrologie(vov.  tome  III,  nerfs  olfaclifel  trijumeau), 
pour  {\u"]\  soil  sii|t(Milii  (rentrer  ici  dans  une  description  nouvelle.  Je  me  bor- 
nerai à  ra|)p(>ler.  en    la  précisaul.  la  jtarl   ri'S|)ediM'  cpie  prennent  à  l'innerva- 


\.\issi:Ar\  i;r  .\i:iii's  m;  i,\ 


Il  iTAiiii': 


U31 


lion  ilr  la  imi(|iiciisr  iiiisair  1rs  diNcrs  i'aiii(!ani.\  sciisftrirls.  sciisilifs  cl  sympa- 
llii(|iies. 

\iOlfaclil'  111!  iH)iuiiiuuK[iiu  la  .sunsihililé  spéciale,  cliiy/.  radullc  du  iiioiiis,  ([uà 
Il  110  région  très  liiniléc  des  fosses  nasales.  Cette  région,  suivant  von  Hriinii, 
auteur  des  recherches  les  plus  récentes  sur  la  matière,  n'excéd(;rait  j)as  sur  la 
paroi  externe  I  cinii.  ')  de  surface,  et  sur  la  cloison  ne  dépasserait  pas  la  pro- 
jection du  l)()nl  inlt  rieur  du  cornet  supérieur.  Quelques  anatomistes  auraient, 
en  outre,  découvert  dans  la  inucfueuse  des  difTérentes  annexes  supérieures  (fron- 
tales, elhinoïdales,  sphéiioïdales)  les  éléments  caracti-ristiques  de  la  sensihilité 
olfactive. 

Le  trijuinetiH  se  distrihue  à  la  totalité  de  la  pituitaire,  à  laquelle  il  fournit 
la  sensihilité  générale  par  ses  deux  premières  hranches,  l'ophtalmique  et  le 
maxillaire  supérieur.  Ses  divers  rameaux  se  répartissent  topographiquement 
comme  suit  : 

A.  Cloison  : 

V.n  iiaut  ot  en  avant  :  neil'  nasal  interne  (rameau  interne)  (V,). 
Kn  bas  et  en  arrière  :  nerf  nasu-palalin  (V'^). 


Naso-paV. 


Nas.  inl. 


FiG.  943.  —  Scliéma  de  la  distribution  des  nerfs  de  la  cloisoji. 

Hachures  verticales  :  ophtalmique.  —  Hachures    horizontales  :  maxillaire    supérieur.    —  Semis  de  croix 
olfactif. 

B.  Paroi  externe  : 

Région  de  l'agger  et  gouttière  de  l'auvent  :  nerf  nasal  interne  (rameau  externe)  (V,). 

(  nerf  naso-palatin(V^) 

en  avant  :  /  et   rameau   nasal   du   filet 

Plancher  et  méat  inférieur  <^  ^      alvéolaire  antérieur  (Vc)  ; 

l  filets  inférieurs  du  nerf 

en  arrière  :  \  ...         ^,  .         ...  , 

(      palatin  antérieur  (V^). 

Cornet  inférieur  et  méat  moyen  :  branches  supérieures  du  nerf  palatin  antérieur  (V^). 

Cornet  moyen,    méat  et  cornet  supérieurs  :  nerfs  nasaux  supérieurs  (\ .,). 


[JACQUES.] 


ikn 


NEZ  KT  FOSSES  NASALES. 


(;.  Annexes  : 
Sinus  maxilli'iiro  : 


nerfs  alvéolaires  (V^). 


^  nerf  |)alatin  antérieur  (V^). 

Sinus  frontal  et  cellules  etlimoïdales  antérieures  :  nerf  nasal  interne  (V,). 

(   nerfs  nasaux  supérieurs  (V^); 

Cellules  elhrnfiidales  postérieures  :  '  rameaux  orMtaires  du  maxillaire  supérieur(\' 

(  nerf  nasal  (filet  elhmo-sphénoïdal)  (V,). 

,,..,,(  nerfs  nasaux  supérieurs  (V,); 
Sinus  si)lienoidal  :  ]         ,.  ,  ,,,,  ,'  ,,  \  r"  .. ,   ,    ,,.  , 

'  (  nerl  nasal  (filet  ethmo-sphenoidal    (\  ,). 


Fie.  l)4'i.  —  Schéma  re|nésenlaiil  la  dislriliulion  des  nerfs  de  la  paroi  externe. 

Les  liachures  liorizontales  marquent  le  iloiiiaiiie  du  maxillaire  supérieur  ;  les  verticales,  celui  de  l'ophUlmiiiui' 
:  semis  de  croix,  la  zone  oU'active. 


Le  î^iimpalliiqiic  l'ouniit  iiiic  riehe  innervation  aux  vaisseaux  et  aux  {.^landes 
(le  la  muqueuse  nasale  par  l'intermédiaire  du  ganglion  sphéno-palatin,  gan- 
iilion  de  la  chaîne  céphali(|ue  du  svmpathique.  relié  au  plexus  carolidien  par  If 
nerl'vidien  et  le  grand  pélreux  profond.  Les  filets  sympathiques  émanés  de  et- 
ganglion  partagent  la  distrihution  des  rameaux  émanés  de  la  2"'  branche  du 
dijumeau.  D'autres  filels  svmpalhiques  accom|)agnent  aussi  sans  douli'  les 
hranches  du  nasal  interne;  ils  lui  arrivent  directement  du  plexus  caverneux 
par  l'anastomose  qu'en  reçoit  le  Innic  de  Tophtalmique. 


GLANDES  siJi;r.ÉiN\Li:s 

par  Gabriel  DELAMARE 


^!/ii.  :  (;a|)sule,  rorps,  orfiane  surrônal.  —  Nclieiinioro  des  auteurs  allemands. 
Adreual,  supraienal  Ixuiy  des  auteurs  anglais. 

Découvertes  par  Eiistache',  les  surrénales  ont  été  considérées  tantôt  comme 
des  organes  nerveux,  lanlùt  comme  des  organes  embryonnaires. 

Ce  sont  des  glandes  closes,  à  systématisation  paravasculaire  qui,  constantes 
chez  tous  les  vertébrés,  se  trouvent,  chez  l'homme,  derrière  le  péritoine,  à  la 
l)artie  postérieure  et  supérieure  de  l'abdomen,  au  voisinage  des  reins  et  des  gros 
troncs  vasculaires. 

En  réalité,  de  même  qu'il  existe  un  6//.s/è//;c  fA/yroiY/tcn  constitué  par  rasso;ia- 
tion  morphologique  de  deux  séries  d'organes,  fonctionnellement  très  différents 
{t/njroïdcfiot  parat/njruïdc^),  il  y  a  un  système  surrénal  construit  sur  un  type 
à  peu  près  identique  (formations  médullaires  et  corticales).  Tantôt  la  moelle 
est  isolée  (corps  suprarénal  des  élasmobranches,  glandes  médullaires  accessoires 
des  vertébrés  supérieurs),  tantôt  elle  est  incluse  dans  l'écorce  (surrénale  prin- 
cipale des  vertébrés  supérieurs).  On  sait  que  les  parathyroïdes  sont  parfois 
indépendantes  et  parfois  aussi  incluses  dans  les  lobes  thyroïdiens. 

Nombre.  —  Chez  rhomme  comme  chez  les  autres  mammifères  et  les 
oiseaux,  les  glandes  surrénales  sont  normalement  au  nombre  de  2.  Chez  les 
batraciens,  les  ganoïdes  et  les  élasmobranches,  leur  nombre  est  bien  plus  con- 
sidérable :  on  en  compte  20  chez  les  urodèles  et  13  à  20  paires  chez  le  scyllium 
catulus (élasmobranches);  chez  les  téléostéens,  le  nombre  varie  avec  les  espèces 
et  parfois  même  avec  les  individus.  En  général,  on  en  trouve  une  ou  deux, 
voire  quatre  ou  six. 

Très  condensé  en  apparence  chez  les  vertébrés  supérieurs,  le  parenchyme 
surrénal  se  fragmente  chez  les  vertébrés  inférieurs  (A.  Pettit).  L'histologie 
comparative  nous  montrera  que  les  organes  corticaux  et  médullaires,  réunis 
chez  les  vertébrés  supérieurs,  sont  séparés  chez  les  vertébrés  inférieurs. 

Contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour  les  organes  hématopoiétiques,  le  type 
de  perfectionnement  des  glandes  surrénales  est  représenté  par  la  condensation, 
la  diminution  numérique  et  l'accroissement  du  volume. 

Couleur.  —  La  surrénale  de  l'homme  est  jaunâtre  à  l'extérieur,  brun 
foncé  à  l'intérieur.  Par  contre,' chez  les  oiseaux,  les  chéloniens  et  les  crocodi- 
liens  cette  glande  est  d'un  jaune  vif,  tandis  que  chez  les  téléostéens,  elle 
possède  un  aspect  blanchâtre,  brillant  et  nacré  (A.  Pettit). 

I.  Délia  Chiaje  avait  cru  trouver  une  mention  de  la  surrénale  dans  les  livres  mosaïques,  mais  le  professeur 
Blanchard  a  montré  que  cet  auteur  avait  été  induit  en  erreur  par  la  traduction  latine  de  saint  Jérôme  (Vulgate). 

WELAMARE.] 


1«4  GLANDES  SURRENALES. 

Consistance.  —  Très  fragile,  le  parenchyme  surrénal  présente,  en  dehors 
de  toute  altération  cadavérique  ou  niorhide,  une  consistance  assez  ferme, 
presque  élastique,  assez  coniparahle  à  celle  de  la  rate  et  inférieure  à  celle  du 
corps  thyroïde  et  du  Ihvnins. 

Poids.  —  Le  poids  moyen  de  la  glande  surrénale  paraît  très  variahle  :  il 
serait  de  4  gr.  suiv'ant  Meckel  et  Cruveilhier,  de  7  gr.  suivant  Sappey,  Charpy. 
Beaunis  et  Bouchard,  Testut.  Les  limites  extrêmes  entre  lesquelles  il  jieut 
osciller  ne  sont  pas  fixées  avec  précision  et  les  classiques  affirment  que.  sans 
cause  connue,  le  poids  de  la  surrénale  est  capable  de  doubler  ou  de  tripler. 
En  réalité,  ce  poids  varie  comme  les  poisons  de  l'organisme  :  lorsque  les 
poisons  augmentent,  la  glande  s'hypertrophie,  se  congestionne,  présente  des 
hémorragies  et,  par  suite,  devient  plus  lourde.  Ainsi,  par  exemple,  tandis  que 
chez  25  tuberculeux  pulmonaires,  les  deux  surrénales  pèsent  en  moyenne 
!)  gr.  5,  le  poids  de  ces  mêmes  organes  atteint  lo  gr.  2  et  même  10  gr.  5  chez 
des  sujets  morts  d'infection  aigué  (streptococcie,  fièvre  typhoïde,  etc.)  ou  de 
grande  intoxication  (urémie). 

Le  poids  des  deux  glandes  est  ])resque  toujours  inégal  :  taulùt  ("est  la  droite, 
tantôt,  et  le  plus  souvent,  c'est  la  gauche  qui  pèse  davantage (liuschke,  Cru- 
veilhier). Sur  28  pesées  comparatives,  je  n'ai  trouvé  qu'une  fois  l'égalité  de  poids 
entre  les  deux  organes;  Il  fois,  le  poids  de  la  glande  droite  l'emportait  sur 
celui  de  la  glande  gauche  ;  10  fois,  c'était  l'inverse. 

Les  glandes  surrénales  paraissent  un  peu  plus  légères  chez  la  femme  que  chez 
l'homme,  puisque  ensemble  elles  pèsent,  en  movenne,  8  gr.  7  chez  celle-là  et 
10  gr.  20  chez  celui-ci. 

Le  rapport  pondéral  surrénorénal,  naturellement  très  variable,  est  exprimé 
par  les  fractions  l/Hj,  l/2o,  1  30.  De  même,  dans  la  série  animale,  ce  rapport 
est  très  variable,  ainsi  qu'en  témoignent  les  chilTres  suivants  obtenus  par  Cuvier  : 

TiyiT 
Poids  suiTciiiil I 

l'oiJs  du  rein loU  3U  Ri  12  S-."i 

Il  en  va  de  même  j)()ur  le  rapport  du  poids  de  la  surrénale  au  poids  du  corps. 
(Uiez  l'homme,  ce  rapport  est  exprimé  par  les  fractions  I  1800 ,  1  iOOOO,  I  IO8111I 
(Liuschke  ).  Langlois  admet  l/IOOOO  en  moyenne.  Voici  les  thillrt>>  trouvés 
par  ce  physiologiste  chez  quelques  animaux  : 

l'oids  ^iiiTCiiii 
Puids  du  corii 

Un  kilogramme  de  cobaye  adulte  possède  0  gr.  i  et  (pielquefois  0  gr.  5  de 
tissu  surrénal,  chiffre  absolument  analogue  à  celui  trouvé  par  .L  Xoé  chez  le 
hérisson.  L'alimentation  animale  n'a  donc  pas  diniluenee  appréciahle  sur  le 
poids  des  surrénales.  «  (lomparé  à  la  masse  nuisculaire  totale,  le  |)arenchynu' 
surrénal  paraît  un  peu  plus  abondant  chez  l(>  jeune  (jue  chez  l'ailidte.  ^iais 
on  pe\it  aihneltre,  suivant  Noé,  que  le  rapport  est  lixe  et  celte  fixité  est  inté- 
ressante à    ra|)proclier  (lu  rôle  (pie  joue  l'orgMoe  dans  la  l'ali::iii'    luiisculaire.  » 


Clipv.il. 
1 

CilIPIlllTl. 
1 

R.it. 
1 

Col.ny. 
1 

d  .    .    .    . 

.  .          1 

l.,,|UM. 
1 

(Il 
1      il 

i.'ii. 
1     1 

Cohnyp. 
lût 

IS  .       .       .       . 

.    .           IL'OOU 

KlllUd 

titaio 

ItClIKI 

l.'iiiu      JUdd 

WOMALII'S.  1435 

Dimensions,  Volume.      ■  l-i  li.iiilrui- de  la  ;jlaiiilc  ^iiii'i'iialc  cslcnvi- 

nm  (II!  .'{  (•('iiliint'lics  a\cc  îles  (''carlsilc  2  à  A  ciii.  ii  ;  la  largi'ur  csl  de  4  cm.  ."> 
et  \'ari(>  ilc  'i  à  '.\  cin.  !>  ;  1  l'itaissciir  est  de  2  ;i  (i  cl  iiiciiic  S  iiiilliiiictrcs 
(Liisclika)  :  clic  c>|  plus  i^iaiidcaii  tiivcaii  de  la  hase  ((S  iiiillimèti'cs)  (|ii"aii 
niveau  des  liords  ( 'i    iiiilliiiièlres). 

Déjà  les  anciens  analoiiiisles  avaient  cssavé  de,  pcnclicr  le  nivsicrc  des  varia- 
lions  V(dnni(''lii(|iics  indi\  idncllcs.  (  iinvciiliici-  et  IMasius  avaient  si<:nalé  l'iiy- 
|)erlr(>|>liie  (•(»nsideral»le  des  surrénales,  l'un,  dans  une  double  atrophie  ivnale, 
l'autre,  dans  une  suj)puration  prolongée.  —  Tandis  ([ue,  dans  un  cas  d'ah- 
sence  du  rein  droit,  Rott  signalait  l'atrophie  de  la  surrénale  correspondante, 
r<crsler,  llacUenherg  et  Kiister  ont  mentionné  dans  les  mêmes  conditions 
l'hypertrophie  de  la  surrénale  correspondante. 

Isolées,  ces  observations  demeurèrent  sans  significatien  et  sans  portée  géné- 
rales; la  fonction  antitoxique  étant  inconnue,  elles  ne  pouvaient  être  com- 
prises. 

Meckel  et  Otto  ont,  autrefois,  signalé  l'existence  d'un  parallélisme  entre  les 
hypertrophies  surrénales  et  le  développement  anormal  des  fonctions  ou  des 
organes  génitaux.  Depuis,  cette  intéressante  question  des  synergies  surrénogé- 
nitales  a  fait  l'ohjet  de  nombreux  travaux.  Comme  nous  le  verrons  j)lus  tard, 
elle  n'est  pas  encore  définitivement  résolue. 

D'après  Cassan  et  Meckel,  les  surrénales  sont  plus  grosses  chez  le  nègre  que 
chez  le  blanc.  Les  rech(>rches  de  Cruveilhier  prouvent  que  cette  assertion  ne 
saurait  être  généralisée.  Remarquons  à  ce  propos  que,  chez  cei'tains  animaux 
(cobaye,  lapin,  rat  et  souris),  les  surrénales  ne  semblent  pas  plus  volumineuses 
chez  les  exemplaires  pigmentes  que  chez  les  types  albinos.  Cependant  Langlois 
et  Rehns  ont  constaté  ([ue  les  glandes  des  fœtus  de  brebis  noires  étaient  plus 
foncées,  un  peu  plus  lourdes  et  fournissaient  une  réaction  plus  nette  avec  le 
perchlorure  de  fer  que  celles  des  fœtus  de  brebis  blanches. 

Chez  les  mammifères,  le  volume  des  surrénales  varie  de  1  à  .3t)  suivant  les 
espèces  (A.  Pettit). 

Très  considérable  chez  la  loutre  (Mohring),  le  cobaye  et  le  paca  (Dau- 
benton,  Meckel,  Cuvier,  Frey,  Stannius)  et  chez  l'ornithorynque  (Pettit)  ainsi 
que  chez  les  oiseaux  coureurs,  la  plupart  des  chéloniens  et  des  ophidiens,  le 
volume  de  ces  organes  est,  au  contraire,  minime  chez  les  galéopitbèques 
(Meckel),  le  phoque  (Steller,  (-uvier  et  Pettit),  les  cétacés,  les  marsupiaux 
(Meckel). 

De  même,  on  trouve  de  très  petites  surrénales  chez  les  batraciens,  les  téléo- 
stéens  et  les  élasmobranches  (A.  Pettit).  Ici  le  volume  très  faible  est  en  raison 
inverse  du  nombi'e,  relativement  très  grand. 

Anomalies.   —  Les  anomalies    portent  sur   la  situation   et  le  nombre. 

Anomaijks  de  situ.vtiox.  —  Parfois,  mais  très  rarement,  on  a  observé  que  les 

surrénales     étaient    sous-jacentes    à    la    capsule    propre   du    rein    (Grawitz. 

Kokitanskv,  Wevler  et  Ulrich). 

ij. 

Anomalies  mméuiqies.  —   Elles  sont  de  deux  ordres:    par    défaut   ou  par 

excès. 

AnouiaUes  par  de  faut.  —  Meckel  a  signalé  l'absence   complète  des  deux 

[DELAMARE.] 


1436  GLANDES  SURRÉNALES. 

surrénales  chez  des  monstres  atteints  de  graves  malformations  crùnlo-encé- 
pIialiquoK.  Plus  récemment,  Weigert  a  conclu  que,  dans  ces  condition-,  il 
n'y  avait  pas  absence  mais  aplasie  de  ces  organes. 

L'absence  complète,  chez  les  sujets  exempts  d'autres  malformations,  est 
encore  plus  contestable.  Pour  admettre  ces  faits  en  contradiction  absolue  avec 
les  enseignements  les  plus  positifs  de  la  physiologie,  il  faudrait  être  certain 
qu'une  pareille  anomalie  a  été  observée  sur  des  cadavres  dépourvus  de  glan- 
dules  ectopiques. 

Par  contre,  il  peut  n'exister  qu'une  seule  glande  surrénale.  Le  fuit  a  été 
signalé  chez  riiomme  et  chez  les  téléostéens  (A.  Petlit). 

(]ette  anomalie  résulte  soit  de  l'absence  de  l'une  des  deux  glandes,  soit  de 
la  soudure  de  ces  organes  qui,  normalement,  sont  assez  éloignés  l'un  di- 
l'autre. 

Otto  a  signalé  une  symphyse  surrénale  eliez  l'houime  ;  Stannius.  r\iet-<li. 
Owen  et  Pettit   ont  fait  des  constatations  analogues  chez  certains  oiseaux. 

Bien  que  de  nombreuses  malformations  ri'noles,  les  ectopies  en  particulier, 
ne  s'accompagnent  pas  d'anomalies  surrénales,  il  importe  de  ne  pas  oublier 
que  l'agénésie  de  la  surrénale  accompagne  parfois  l'agénésiedu  rein.  Les  obser- 
vations de  Stoïcesco,  Plaise,  Scheiber,  Duckworth,  Steiner  et  Xeurentter. 
Cless,  Menzier  prouvent  la  réalité  de  l'agénésie  bomolatérale  ;  celles  de  Carrieii 
et  Uouville,  de  Zaaija  montrent  qu'en  l'absence  du  rein  droit,  seule  la  surré- 
nale gauche  s'est  développée. 

Anomalies  par  excès.  —  Glandes  accessoires.  —  Les  surrénales  accessoires 
sont  connues  depuis  longtemps,  puisque  Bartholin,  Morgagni,  Huschke,Meik(l 
les  ont  signalées  chez  l'homme  et  le  hérisson. 

L'exiguïté  de  ces  glandules,  leur  teinte  jaune  grisâtre  très  discrète,  la  di\er- 
silé  de  leur  siège  expliquent  les  incertitudes  qui  régnent  encore  sur  le  degré  de 
leur  véritable  fréquence.  Il  est  toujours  classique,  quoique  peut-être  erroné, 
de  les  considérer  comme  des  formations  anormales.  La  dissémination  est  en 
eflet  une  disposition  morphologique  habituelle  aux  parenchvmes  des  glandes 
closes  (îlots  de  Langerhans,  organes  héniolymphatiques,  para  thyroïdes)  et  il 
est  fort  possible  que,  malgré  sa  condensation,  le  tissu  surrénal  des  vertébrés 
su|)érieurs  conserve,  en  partie  au  moins,  le  type  fragmentaire  évident  chez  les 
vertébrés  inférieurs  (chéloniens,  batraciens,  ganoïdes,  élasmobranches).  Cette 
manière  de  voir  est  justifiée  par  les  recherches  de  Stilling,  qui  tendent  à  établir 
la  constance  des  surrénales  accessoires  chez  le  chien,  le  chat  et  lela|)in.  En  ce 
qui  concerne  le  lapin,  les  résultats  de  Stilling  ne  i-oncordent  pas  avec  ct>ux 
d'Alezais  et  d'Arnaud,  ([ui  u'dul  Inmvé  ces  glandules  qu'une  fois  sur  l'd. 

Ouoi  (ju'il  en  soit  de  ces  divergences,  il  j)arait  bien  établi  que  les  novaux 
aberrants  sont  beaucoup  plus  rares  cliez  le  cobavi'  l  l  fuis  sur  70  d'après 
Abelous  et  Langlois). 

(liiez  l'homme,  au  contraire,  les  surrénales  accessoires  sunl  Irr-  rréi|uenti'- 
puis(|ue  H.  iMay  les  a  trouvées  10  fois  sur  12  autopsies. 

Ainsi,  les  surrénales  accessoires  soni  1res  fréquentes  lorsipie  le<  >nrrénales 
piincipales  sont  petites  (homme,  lajjiu)  ;  elles  sont  très  rares  loisque  l(>s 
ghindes  j)rinci[)ales  sont  grosses  (cobave). 

drosses  tantôt   ccuunie   une  tète  d'épingle.  l;\nti'il  connut'  un  pois,  les  surré- 


\N(i\i  \i.ii;-. 


ik'.ii 


iialcs  acc('ss( lires  suiil  aiTomlic-.,  uvalaircs.   [lailuis    aplalirs   cl   |i|iis  (ui    iiidins 
al  [(Misées. 

De  (■niisislaiicr  assez,  l'eniie,  île  leiiile  jamie  luuii.il  le.  cex  :^|;m(|iilcs  |ieii\-eiil 
ucctiper  les  sièp-s  les  |tliis  (li\  eis.  (»ii  les  lidinc  sons  la  eapsiile  el  dans  la  sul)s 
lance   corticale  de  la    iilaiide    principale,    an   voisinage  du    rein   el    rn(''ine  suns 


J.B.U\'£ILLE.D£L 


Vu;.  IJio.  —  Les  sin rénales:  situation,  directiun,  forme,  rapports.  (Sapiiey.) 

I.  I.  li>s  (.li'ux  iTJiis,  —  •>.  ■>.  i-apsiile  filtreusc  (|iii  les  rattaclie  à  la  paroi  postérieure  de  i'abdomen.  —  :i.  Iia>-i^ 
Met.  —  'i,  uretère.  —  j,  artère  rénale.  —  6,  veine  rénale.  —  7,  capsule  surrénale.  —  8,  8,  le  foie  <|ui  a  élé  sou- 
levé pour  iuontrer  les  rapports  de  sa  face  inférieure  avec,  le  rein  droit  —  y,  vésicule  biliaire.  —  10,  partie  teriiii 
iiale  «lu  tronc  de  la  veine  porte  au-devant  ducjuel  on  voit  Tartèrc  hépatique  à  gauche,  les  conduits  hépatii|ui- 
et  cysti(|ue  à  droite. —  11,  l"origin('  du  conduit  cholédoque  résultant  de  la  fusion  des  deux  canau.v  (|ui  précè- 
dent. —  1>.  la  rate  tlont  la  face  interne  a  été  renversée  au  dehors  pour  la  montrer  dans  ses  rapports  avec  h;  rein 
.cauche.  —  13,  repli  demi-circulaire  sur  lequel  repose  son  extrémité  inférieure.  —  l 'i,  aorte  abdominale.  — 
15,  veine  cave  inférieure. —  16,  artère  et  veine  spermatiques  gauches.  —  17,  veine  spermatique  droiti;  allaiii 
s'ouvrir  dans  la  veine  cave  ascendante.  —  18,  lame  eellulo-fibreuse  sous-péritonéale  ou  fascia  projjria  se  dédou 
Mant  au  niveau  du  Imnl  convexe  des  reins  pour  former  l'enveloppe  cjui  les  fixe  ilans  leur  situation.  —  1!),  extré- 
mité inférieure  du  muscle  carré  lombaire. 

sa  capsule.  Cette  situation,  signalée  chez  Tliomnie  par  Rokitanski.  (Iravitz, 
Moglia,  Pilliet,  est  fréquente  chez  les  téléostéens. 

Les  noyaux  erratiques  s'observent  aussi  derrière  la  veine  cave  inférieure, 
au  voisinage  ei  parfois  à  l'intérieur  des  ganglions  sympathiques  (Jaboulav)  : 
plus  souvent  encore,  ils  sont  appendus  aux  rameaux  du  sym[)athique.  Stilling 
a  pu  compter  30  surrénales  parasympathiques  chez  un  jeune  chat. 

Parfois  même,  ces  glandules  se  trouvent  dans  le  mésentère,  près  du  pan- 
créas, du  foie  (Soulié).  (Uiiari,  Marchand,  (Irawitz.  Dagonet,  Pilliet  ont  signalé 


[DELAMMti:. 


U3S  (.LAMtKS  SIl!F{i:.N\l.l>. 

leur  pr(';scii(t'  au  xoisiiiage  des  gjandcs  jLri'nitali--.  le  lou^  des  \ai.s>oau\  spcrina- 
tiques,  à  l'origine  du  cordon,  dansle  niésoépidid\  me.  dans  jo  corps  flUi^hmore, 
à  côté  de  l'or^^ane  de  Rosenrnidler  el  du  paroopliore.  (On  sait  depuis  Meckel 
et  Pettit  (juels  rapports  intimes  aiïecteut.  clie/,  les  discaux  et  les  reptiles,  les 
surrénales  principales  et  les  organes  génitaux). 

Ces  glaiidiiles  n'ont  pas  toujours  une  enveloppe  coujonelive  propre.  La  glan- 
dule  de  Pilliet  et  Veau  était  pénétrée  par  les  libres  musrulaires  lisses  du  liga- 
ment large. 

Au  pr)int  de  vue  structural,  on  p(nit  distinguer  (rois  sortes  de  surrénales 
accessoires  :  I"  les  r/lattdules  romph'tfs,  formées  de  substances  corticale  et 
médullaire:  2"  les  glandules  purement  rortirah':<:  .{'  les  glandules  unique- 
ment iiirdullaires.  .Malgré  l'ordinaire  fusion  des  deux  organes  cortical  et 
uiédullaire,  le  souvenir  de  l'indépendance  ancienne  n"a  donc  pas  complète- 
uient  disparu. 

On  ne  saurait  admettre  d'une  façon  absolue  que  les  surrénales  génitales  sont 
|)urement  corticales  (Marcband)  et  les  surrénales  sympathiques  uni(|uement 
médullaires,  puisqu'il  est  possible  de  trouver  des  glandules  complètes  dans  le 
pelvis  (Pilliet)  etau  voisinage  du  ganglion  semi-lunaire(obscrvation  personnelle). 

Il  est  inutile  d'insister  ici  sur  l'intérêt  évident  que  présente  au  |>oint  de  vue 
phvsiopatbologique  la  connaissance  de  ces  glandules  accessoires.  Il  nous  suffira 
de  rappeler  qu'elles  sont  parfois  l'origine  de  néoplasmes  demeurées  longtemps 
énigmatiques  et  que  leur  hypertrophie  compensatrice,  signalée  par  Ilanau  et 
Wiesel,  Stilling.  Mott.  est  peut-être  capable  \\v  suppléer,  dans  une  certaine 
mesure,  les  défaillances  de  l'oigane  principal.  Pilliet  dailleurs,  en  les  voyant 
réagir  au.x  infections  comme  l'organe  pi'iucip.il.  ,1  di'nmnlré  la  léalité  de  leur 
vie  fonctionnelle. 

D'après  Ai<'hel,  tandis  (pie  les  >ui"réiialc^  piMucipales  d(''n\('iit  des  euloniinirs 
du  mésonéphros  et,  par  suite,  re|)n''senleMl  le  corps  inlcrn'-ual.  les  sum'iialc^ 
accessoires  se  développent  aux  dépens  des  canalicules  transversaux  du  mésu- 
néphros  et  sont  assimilables  au  corps  suprarénal  des  vertél)rés  inférieurs.  <',et 
auteur  distingue  deux  sortes  de  surrénales  accessoires  :  les  surrénalesi  acres:- 
sot/'es  propremt'ul  f/Z/cs  elles  Kurrrufi/rsilc/ilnrccs  mnflanihi/r.^  ih-  Marrhaml. 
Ces  dernières  constituent  une  formalicm  noruialeau  même  titre  qu(^  les  glande< 
l»rincipales. 

D'après  Soulié.  les  surrénales  coniplèt(>s  dérivent  soit  d'une  partie  détachée 
de  l'organe  principal  à  un  stade  assez  avancé  du  développenuMit  suit,  plus  vrai- 
semblablement, de  la  pénétration  dans  une  surrénale  corticale  de  quebpies 
cellules  parasvmpathiques.  Les  surrénales  corticales,  dérivées  de  l'ébauche 
corticale  ])rincipal(>,  sont  assimilables  aux  nodules  isolés  don!  rensemble  ct»n- 
stitue  le  corps  interrénal  de  certains  poissons  (les  raies,  (irynfelll).  Les  surré- 
nales médullaires  résultent  île  la  prolifération  isolé(>  des  amas  parasymjia- 
Ihiques  (?)  (pii  ndiil  pas  pénétré  dans  l'ébauche  corlicale.  .\ualogues  aux  corps 
suprar(''naiix  des  Sélaciens,  soux'cnl  elles  s"alro|)liicnl  cl  (lis|iar.iissciit. 

Situation.  —  Les  corps  -nni'naux  >oiil  >i(uc-  a  la  parlic  -u|)cncurc  de 
l'abdomen,  deri'ièrc  le  pi'i'lloine,  an  xoi-inagc  dc>  r^ins  cl  ilc^  i:;ms  iroiirs  \  as- 
culaires  ju'évei'ir-branx. 


M()Vi;\-  1)1.  1  ixiTi;. 


U39 


l)'.i|irrs  A.  l'rllil,  rlic/.  les  .M.iiiimirrn's,  l;i  crm  iirxidii  \  .iscul.iirc  C'sl  coiis- 
lanlr,  ruiHl.'iiiicnl.'ili',  la  niinicMon   rciiali' arrissuii'c  cl  iinuiislaiili'. 

("Jh'Z  riioiiiiiir  adulte,  CCS  ;^laii(lcs  sdiil  laiilùt  vcrilaldciiiciil  .s/^/'/"én«/e.S",  car, 
comme  clic/,  le  l'œliis,  elles  coin'i'iil le  |)ùle  .siipi'riciiidc  ri)ipaiic  iirinaire  ;  tnntnt 
ellessonl  purarénales  ou  vcrlchro-rtinali'yt,  car  elles  s'insiinicnl  cuire  le  racliis 
et  le  rein  doiil  elles  ne  dé|)assent  pas  Iniijoiirs  l'cxlrcmil/'  siijx'Tieuic. 

Winslow  avail  nl)ser\c  (|iie.  par  sniic  de  leur  idilMpiilé,  les snnénales  se  raj)- 
procliaicnl  plus  du  liord  iiilcnic  du  iclii  ipic  di-  sa  conN'cxili''.  lienle,  Ti'eil/, 
Ouain  et,  plus  récemmeni,  (  ioiislanlinesco  ont  li^^uré  des  surn-nales  situées 
entre  1(^  rein  et  la  colonne  vcrli-hralc.  Alliaiwan  et  Callieliu  ont  étudié  îi  nou- 
veau les  diverses  silnalions  de  la  siirit'nalc  Ces  anaio- 
mist(>s  distinguent  trois  positions  : 

I"  l.a  j)osilio)i  h(is.-<c,  la  plus  rrécjnenle,  dans  la(|iielle 
la  glande,  organe  ver tébro-rénal,  est  située  entre  le  hoid       ' 
interne  du  rein  et  la  colonne  v(>rtébrale,   au-dessus  du 
pédicule  rénal;  l'extrémité  supérieure  de  la  glande  sur-      /, 
rénale  ne  dépasse  pas  le  pôle  supérieur  du  rein. 

2"  La  position  haute,  plus  rare  et  spéciale  à  l'organe 
droit;  dans  cette  situation  haute,  la  surrénale  droite  se 
trouve  très  profondément  dans  l'angle  formé  par  la  veine 
cave  et  le  foie,  sans  rapport  avec  le  pédicule  rénal. 

3"  La  position  survenait;  classique.  Albarran  et  Ca- 
thelin  n'ont  vu  que  3  fois  sur  'M)  la  surrénale  de  l'adulte 
recouvrir  l'extrémité  supérieure  du  rein. 

Moyens  de  fixité.         Tous  les  anatomistes  s'ac- 
cordent à  reconnaître  la  très  grande  stabilité  de  la  sur-  r,(j   94^ 
rénale.  Cette  glande  n'accompagne  jamais  le  rein   ecto-  ijame  n'tiorénaie.  —  2, 
pique  dans  ses  migrations  parfois  si   lointaines.  Gerota  '^"^'^  preren.iie.  —  D    dia- 

*     J^  D  I  ^  plira^mp.  —    C.  glandi;  siir- 

a  même  démontré  que,  cbez  l'enfant,  elle  constituait  rénale. —  /?,  coupe  du  nin. 
un  moyen  de  fixité  important  pour  le  rein.  Après  avoir 

détruit  toutes  les  autres  attaches  du  rein,  il  a  suspendu  à  son  extréniib'  infé-, 
rieuredes  poids  de  plus  en  j)lus  lourds,  l'ne  traction  de  700  à  1000  grammes 
fut  nécessaire  pour  détacher  le  rein  de  la  surrénale. 

Les  moyens  de  fixité  de  la  glande  surrénalesont  nombreux  mais  d'importance 
inégale.  Signalons  la  masse  intestinale  (Albarran  et  Cathelin),  le  péritoine,  les 
nerfs  et  surtout  les  vaisseaux  qui,  assez  courts,  paraissent  peu  extensibles. 

La  capsule  fibro-conjonctive  dont  les  expansions  vont  s'attacher  à  tous  les 
organes  voisins  (diaphragme,  aorte  ou  veine  cave,  foie,,  pancréas  et  rein)  est  un 
agent  de  fixation  beaucoup  plus  utile. 

Les  recherches  de  Zuckerkandl,  Gerota,  Charpy,  Glantenay  et  (inssel 
semblent  établir  que  cette  gaine  fibreuse  est  formée  par  les  fascias  pré  et  rétro- 
rénaux  dont  la  fusion,  au  lieu  de  s'accomplir  sous  la  hase  de  la  surrénale,  se 
fait  au-dessus  de  son  sommet.  L'étude  histologique  de  la  région  surrénorénale 
du  nouveau-né  montx'e  l'absence  de  tout  feuillet  fibreux  difTérencié  entre  les 
deux  organes,  mais  l'existence  de  lamelles  conjonctives  anastomotiques,  plus 
ou  moins  envahies  par  la  graisse.  Chez  l'adulte  toutefois,  il  est,  eu  général. 


DELAMARE.] 


1440 


GLANDES  SURRENALES. 


facile  de  constater  l'existence  d'une  lame  conjonctive  intersurrénorénalc  et  de 
contourner  avec  la  main  le  pôle  supérieur  du  rein  sans  pénétrer  dans  la  lo^-^c 
surrénale  proprement  dite  (Voy.  flpr.  947).  Cette  lame  conjonctive  peut  même 
suffire  à  empocher  l'envahissement  du  rein  par  un  néoplasme  surrénal,  comme 
nous  avons  pu  le  constater  sur  des  préparations  histologiques  de  Lecène. 

Albarran  et  Cathelin  ont  décrit  la  plupart  des  expansions  de  la  gaine  con- 
jonctive sous  les  noms  de  ligaments  sumnio-iliaph ra (j ma lirjitc ,  surréno-fai'i'. 
surréno-aortiquc,  fiurréno-lu'patiqiee. 

D'après  leur  description,  le  ligament  >iiirréno-cave  est  une  uu-ndjrane  assez, 
résistante;  mais  le  plus  net  et  le  plus  fort  de  ces  faisceaux  est,  sans  contredit. 


I.  diniih.  i,<f- 


'  .1.  surréii.  )i>i 


A.  surré)i.  inf. 


l'iii.  '.)i7.  —  \;iiss('aiix  cl  capsule  ireiivrluinPL'  librouse  des  glandes  suriénalcs. 
H('iii;iri|iii'i'  l\•.\i^tt'lloe  iruiic  laiiie  (■(■llulc'ii>o  eiilio  le  |mMi'  supi'rieur  du  rein  et  la  hase  do  la  siirrriiale. 

le   iiUrréno-du(phraQ ntati(i\(e .  qui  s'étale  en  éventail  à  cliarime  de  ses  extré- 
mités. 

Forme.  —  Cdiez  l'homme  et  dans  la  série  animale,  le  ])(tlymorphisn:e  delà 
surrénale  délie  toute  comparaison  et  rend  diflicil(\  <-\u>\u  iiii|ic>ssil)Ie.  le  nmindre 
essai  de  schématisation. 

Rover  comparait  la  surrénale  de  l'homme  à  un  casque  aplati:  d'aines 
Alharran  et  Catlu>lin.  elle  ressi'mhle  plutùl   à  une  gross(^  virgule  reuversé(>. 

En  i-éalilé,  c'est  une  lame,  souvent  a|)lalie,  (|ui  taiilnl  tiuiii'e  un  tixnïile. 
une  ellipse,  un  croissant,  laniiM  alTecte  la  l'orme  irnne  |i\ranii(le  Iriangiilalii' 
ou  (piadrangulaire. 

Chez  l'adulte,  risomor|)hie  des  diMix  glandes  est  exceptionnelle  :  la  ilroite  e>t 
souvent  pyramidale,  la  gaviche  resseniMe  plutôt  à  une  ellipse  A  surtout  à  un 
croissant. 


cdM'Kii  ii\ri(t\  i:.\Tr.i{ii;ri;i-:  i  i"  i;\I'I'()|;t 


ikiii 


Direction.  —  l.<'  ^^ruml  .-ixc  de  la  ulamli'  >iirr(''iialc 
cl  CM  (IcIioiN,  l'ail  a\('<'  je 
plan  iiK'tiiaii  vertical  ilii 
corps  un  aii;^lc  de  2)>  à 
M)"  (All)airaii  cl  Callic- 
liii). 


CONKIC.IIJATIOX 

KXTKIUKIUK 

ET    HA IM 'OUÏS 

On  pcnl  admettre  (Hie 
le  corps  siirrciiaj  poss^'de 
3  faces.  2  hoi'ds  cl  iiii 
soin  me  I.  d'ailleurs  incon- 
stant, ("e  s(»mmel  esl  rem- 
plai'é  par  un  ixml  supé- 
rieur, lorsque  le  bord 
interne  convexe  se  conti- 
nue par  une  courbe  douce 
et  insensii)lc  avec  l(>  bord 
externe  (type  de  crois- 
sant). 

Etant  donnée  la  direc- 
tion   de   la  glande,     les 
3     faces     sont     (inlrro-       V\ 
externe,  poslcnv-inlmu' 
et  inférieure  ou  hosale. 

Lisses cliez  beaucoup  il'ani- 
maiix,  elles  sont,  cbez 
riiomme,  hérissées  de  saillies 
arrondies  et  creusées  de  sil- 
lons dont  la  prof(M)deur  est 
variable. 

Le  plus  imporlani  de  ces 
sillons  vasculaires  se  trouve 
presque  toujours  sur  la  face 
antéro-externe.  qu'il  jiarcourt 
transversalement,  oblique- 
nient  ou  même  presque  verti- 
calement. 

Longé  souvent  ])ar  Tartère 
surrénale  moyenne  et  par  la 
veine  principale,  ce  sillon 
est  désigné  sous  le  nom  de 
liile;  c'est   en   effet   Tun    des 

POIRIER   ET    CHARI'Y.    —   \'. 


Ikiiic   en  arniTe 


J 


/ 


'.lis.  —  Surrénale  droilo  ailnllc.  — 
vcilic.ilcs  [lassaiil  par  les  plans   I. 


^ 


% 
$ 


IIMI|U'S 


1       2    d 


^. 


J 


3 


Jf 


Fiii.  lliK.  —  Surrénale   frauche   adulte.  Série 
verticales  passant  par  les  plans  I.  2.  : 


(le   coup 


lililAMAlU: 


14^12 


(iLANDES  SURRENALES. 


lilles     de     cet    organe      dont     les    pédicules     vasculaires     sont     multiples. 

Convexe  ou  concave,  la  face  antéro-exlerne  de  la  (jlanile  gauche  est  recou- 
verte par  le  péritoine  pariétal  postérieur  qui  forme  à  ce  niveau  le  fond  de  l'ar- 
rière-cavité  des  épiploons  ;  par  l'intcsmiédiaire  de  ce  feuillet  péritonéal  et  de  l'es- 
pace virtuel,  à  l'état  normal,  de  l'arrière-cavité,  la  glande  surrénale  entre  en 
)apport  direct  avec  la  face  j)oslérieure  de  la  grosse  tubérosité  de  Testomar: 
chez  l'adulte,  le  bord  postérieur  de  la  rate  ne  prend  contact  avec  la  surrénale 
que  dans  des  cas  anormaux  (rate  horizontale). 

Chez  le  nouveau-né,  ainsi  que   le  iiioiifre   la  coupe   de    T3raune    reprniiiiitt- 


Ri'in  g. 


iV  - -/'"<'• 


F.fioiiiac 


■■t.    ir.ut^v 


V](,.  O.'jO.  —  Forme  et   rapports  de   la    surrénale   che/,  renfant.   Coupe  antéro-poslérieure 
passant  un  peu  à  j^auclie  de  la  coluiuie  vertehrale.  Sujet  fi.xo  au  formol. 

ici,  les  rapports  de  la  rate  et  de  la  surrénale  sont  importants.  Par  contre,  la 
(|ueue  du  pancréas  croise,  dans  tous  les  cas,  la  ïave  antérii'ure  de  la  glande 
surrénale  an  ni\('au  de  s;i  jiarlie  iiilérieiire  :  ((iiuiiie  Tartèi-e  et  la  veine  splé- 
niques  longent  le  bord  supérieur  i]n  pancivas,  ces  vaisseaux  contractent  égale- 
ment des  i'a|)p(trts  plus  ou  moins  immédiats  avec  la  face  antérieure  île  l'organe 
surrénal'. 

,1  ch'oite,  la  face  antérieure  delà  glandesurrénaleentreen  rapport  en  avant, 
avec  ou  sans  interposition  de  péritoini',  avec  la  face  postérieure  du  foie,  l.a  fa- 
<'ette    (|iie    i"(iii    Iroiixc,   en    elTel.  mar(|iiée  sur   le  |i.ireii(livme    liépali(|ue,    li.xi' 


1.  JIM.  Alharran  (>l  Callioliii  dnnnonl  cuninip  r.ippnrl  conslaiil  ili'  la  f.'laiulo  siirronale  jraiiclie,  la  face  inff 
rii-wre  du  lobe  fiauche  du  foic\  ûlounc  do  ('(.'Itc  assiTtinn  i|iij,  .i  priori,  seinlilc  diflicilemonl  ailiiiissililo,  j'.ii 
li'iité,  avec  mon  ami  P.  Leeèno,  de  CDnlroler  co  dôlail  ;  je  ilnis  dire  ipie  sur  aiiriin  sujet  nous  n'.ivons  pi 
.ipi'rrt'voir  11-  iiKiindrc  rapport  iiomédial  oniro  le  lolic  gauchi'  du  foie  i>t  la  surrénale  gauclie,  toujours  scpan  ^ 
par  l'épaisseur  de  la  grosse  tuliérosité  gastrii|ue. 


l;\l'l'(iHT: 


\kk3 


dans  sa  roniic  a\aiil  roiixcridicdii  cadavre  (llis),  n'est  pas  sur  la  lare  inlV-i'ieiire 
du  loic,  mais  Iticii  sur  sdii  Imrd  |)nslérii'iir,  si  é|»ais  rpril  inérilc  le  rmin  de  lace 
iMisIér'iriirc    (('diar|)\).     Dans    ccrlains   cas.    le   |M''nl(iMie     |ias<c    dii-eilenii'nl    de 


-  /•;«/. 


—  Œnnjilt. 


I.,le 


Hi'iii  .S///-C. 

Fin.  M.jI.  —  l'idjoclioii  des  organes  sur  la  face  iiilViicuic  du  loic. 
Le  i-diitciur  ili's  i)rf.';ini'-;  l'st  indiqiK^  en  l'ipiiiie. 

l'exlrémilé  snpérienre  du  i-ciii  droil  -^iir  le  foie  sans  pénétrer  entre  cet  (ir;^ane 
ot  la  ^lando  snrrénale;  |)lns  s(in\ciil  on  trouve  un  cnl-de-sac  j)érit(ini''al  de  pro- 
fondeur varialde. 
Par  sa  partie  la 
plus  inférieure, 
la  face  antérieure 
de  la  glande  sur- 
rénale droite,  qui 
peut  descendre 
très  bas,  presque 
jusqu'au  hile  du 
rein,  entre  en  /-•'''>  f 
rapport  avec  l'an- 
gle sous-hépati- 
que du  duodénum 

et      la      deuxiènu'  /}„/,>  Su'rr.  Sun-. 

portion,    vertica-  i--,,,.  icj-j.  —  Coupe  transversale  du  foie  sur  un  nouveau-nc. 

lement      descen-  (D'après  Braune.) 

dante     de  ce   Seo--       '^''"'•"•'1"<'''  •'"  "•■'PP^"'  '•'■  '■'  -nm'uale  .In-lte  avee  le  foie  et  IVxlension  de  ceiui-ei 
'   _  '     ^      sur  la  rate. 

ment    intestinal. 

Placée  sur  le  bord  externe  de  la  veine  cave  inférieure,  la  glande  surrénale, 
recouverte  du  péritoine  pariétal  postérieur,  se  trouve  séparée  des  élénuMits  du 
pédicule  vasculaire  bépatique  (canal  cholédoque,  veine  porte,  artère  hépatique) 
par  l'hiatus  de  Winslow. 

La  face  postéro-interne  des  deux  glandes,  moins  haute,  assez  souvent  plane 

fli. 


DELA  M  ARE. 


Ikkk 


GLAM)i:.S  SURRENALMS. 


ou  ln''s  légèreiiieiit  convexe,  repose  sur  la  pfjiiioii  cliariiui'  des  j)ilicrs  du  dia- 
phragme, qui  la  séparent  des  (tarties  latérales  des  corps  vertébraux.  A  gauche, 
la  glande  surrénale  correspond  à  la  12'-  dorsale;  et  à  la  I"'  lonihaire;  à  droite, 
la  surrénale  correspond  à  la  12''  dorsale  (lAischka.  Sappey).  Les  surrénales  se 
trouvent  séparées  du  dernier  espace  intercostal  par  l'épaisseur  du  diaphragme 
elle  sinus  pleural  costodiaphragmatique.  De  plus,  en  arrière  de  la  glande  gau- 
che, on  trouve  l'anastomose  veineuse  réno-azygo-lombaire  de  Tuffier  et  Lejars. 
eh  arriére  de  la  glande  droite,  l'origine  de  la  grande  azygos,  aux  dépens  di'  l.i 


l"i(i,  !).")3.  —  Coii])o  sur  un  sujet  congelé  passant  par  le  disque  intermédiaire 
à  la  12'  dorsale  et  à  la  !'"•■  lombaire  (Constantinesco). 

es,  surrûnalp.  —  AC,  arrière-cavilci  L'iiipliriquc.  • —  fp,  feuillet  postérieur  de  cette  cnvité.  —  6a,  liord  crénel.' 
(le  la  rat(^  —  bp,  boni  obtus.  —  bi,  boni  interne.  — fG,  faee  gastrique.  — /g,  portion  de  rette  face  comprU-' 
entre  le  bile  et  le  bord  interne.  —  /"/?,  face  rrnale.  —  eOS,  épiploon  gastro-splénique  (la  paroi  postérieure  Au 
l'estomac  a  été  un  peu  écartée  en  avant  pniir  laisser  voir  ce  ligament).  —  aS,  artère  spléiiit|ue.  —  P,  pancré.is. 
—  cp,  cavité  pleurale. 


veine  lombaire  ascendante  droite.  Le  tronc  du  sympathique,  qui  a  traversé 
la  ])artie  externe  des  ])iliers  diaphragmatiques.  prend  aussi  contact  avec  la  face 
postéro-interne  des  glandes  surrénales. 

I^a  lace  inférieure  ou  haxnle  décrit  une  courbe  à  concavité  inférieure.  Taillée 
suivant  un  plan  oblique  en  haut  et  en  arrière,  elle  descend  fréquemment  sur 
la  l'ace  Jinlérieure  du  rein,  jamais  sur  sa  face  postérieure  (voy.  (ig.  1)54). 

11  est  classique  de  dire  que  la  base  de  la  surrénale  répond  au  pôle  supérieur 
(lu  rein.  Chez  l'adulte,  au  moins,  cette  notion  serait  inexacte,  d'après  Albarrau 
(!t  Catlielin.  Pour  eux,  la  base  de  la  surrénale  repose  presque  toujours  sur  le 
I)édicule  du  rein.  En  réalité,  sans  atteindre  généralement  l(^  bile  du  rein,  la 
glande  sm  lénales'en  raj^proche  beaucouj)  plus  que  ne  l'admellciil  les  classiques. 

Les  Ao/v/.s-  de  la  glande  suriMMiale  soiil,  l'un  nnlcrD-inlcriit'  et  \'au\vi' poslé)-o- 
e.rternc. 

Le  bord  o nlrro-inlerne,  sou\on\  prestpie  recliligne.  se  trouve  à  gam'li(\  dans 
le  voisinage  du  ganglion  semi-lunaire  gauche  et  de  TaorU'.  au  niveati  de  la 
naissance   du  tronc  cceliatiue;    nous  verrons,   en    étudiant   les    nerfs.    (|ue  du 


STHUCTIJUK. 


\kkb 


2 


l'ic.  '.)o4.  —  Ucin  droit  et  surrénale  de  nouveau-né:  série 
de  coupes  verticales  passant  par  les  plans  1,  2,  :i. 


plexus  sdlairc  se  (liMiiclinil    un   ^raml  uonilu'c  de    lilcU  imi\(ii\  i|iii    .ilturdciil 
la  sui'rrualc  |)ai°  son    hord    iulrruc. 

A  (Iniilc,   cr   hurd   oi    eu    ((inlail    iiillnic  avi-c  la    xciui'  vww   inlV'ncurr,   (|ui 
parfois  MiiMiic  le  rc- 
(•(»u\  fc      ((iniplt'lc- 

UM'UI.        Il        l'(''|>(lll(l 

cucori'  au  ^an^linii 
scnii-lunain;  droit 
cl  à  l'anse  de  Wris- 
l»er^.  C'est  é<iale- 
ment  au  niveau  de 
ee  bord  interne  c[U(î 
l'artère  surrénale 
moyenne  aborde 
la  illande;  (juant 
aux  vaisseaux  dia- 
pliragmatiques  su- 
périeurs, ils  lon- 
gent la  partie  supé- 
rieure de  ce  bord 
interne. 

f^e  bord  j)cM('>ro- 
ciicriu;  est   lantôt 
régulièrement  con- 
vexe, tantôt  plus  ou  moins  sinueux.   Il  est  en  rapport  avec   la  surface  du  rein 
et  même,  parfois,  avec  le  pédicule  rénal.  Le  diaphragme  le  sépare  de  la  plèvre 
(^t  des  cotes. 

structurp: 

Étude  macroscopique.  —  La  glande  surrénale  possède  une  enveloppe 
conjonctive  bien  développée  et  assez  adhérente  à  son  parenchyme  dont  le  poids 
spécifique  est  de  1,0163  d'uprès  Krause. 

Examinée  à  l'œil  nu,  une  coupe  verticale  de  cet  organe  montre  l'existence  de 
deux  zones,  qui  dilTèrent  l'une  de  l'autre  par  leur  situation,  leurs  caractères 
physiques  (couleur,  consistance,  dimension)  et  leurs  réactions  chimiques. 

A  la  périphérie,  sous  la  capsule  conjonctive,  c'est  l'écorce  qui  apparaît  comme 
une  bande  homogène,  jaunâtre,  de  consistance  assez  ferme,  dont  l'épaisseur 
varie,  chez  l'homme,  de  1  à  2  millimètres.  Elle  représente  environ  les  deux  tiers 
delà  glande. 

En  dehors,  elle  est  hérissée  de  saillies  nombreuses,  arrondies  et  creusées  de 
sillons  dans  lesquels  pénètrent,  avec  des  vaisseaux  et  des  nerfs,  les  nombreux 
tractus  conjonctifs  émanés  de  la  gaine  d'enveloppe. 

En  dedans,  elle  est  nettement  séparée  de  la  zone  centrale  par  une  mince  ban- 
delette d'un  brun  plus  ou  moins  noirâtre. 

Au  contact  de  la  teinture  d'iode,  des  bichromates  alcalins,  du  perchlorure  de 
fer,  l'écorce  ne  présente  aucune  réaction  caractéristique,  mais  elle  brunit  et  noir- 
cit sous  l'influence  de  l'osmium. 


[DELAMARE.] 


\kk6  (ILANDES  SI'RHKNALES. 

Au  centre  et  complètement  enveloppée  par  lécorce,  se  trouve  la  moelle. 
lîrune  ou  rouge,  souvent  assez  molle,  la  moelle  présente  en  son  milieu  l'orifice 
toujours  béant  d'une  grosse  veine.  Très  difficile  à  bien  fixer,  la  moelle  <'st  souvent 
le  siège  d'altérations  morbides  et  surtout  cadavériques  qui.  longtemps,  ont  fait 
croire  à  rexistencc  d'une  cavité  centrale  et  légitimé  l'cxjjression,  si  malheureu- 
sement classique,  de  capsule  surrénale. 

Très  mince  au  niveau  des  bords  où  elle  mesure  un  quart  de  millimètre,  elle 
s'épaissit  assez  pour  mesurer  2  ou  3  millimètres  à  la  partie  moyenne  de  l'or- 
gane. Elle  parait  ne  représenter  que  le  tiers  de  la  surrénale. 

Elle  ne  devient  généralement  pas  noire  sous  l'inlluence  de  l'acide  osmique. 
mais  normalement  elle  s'imprègne  de  façon  élective  par  les  sels  de  chrome 
(tïenle);  elle  prend  une  teinte  rose  carminée  au  contact  d'une  solution  aqueuse 
d'iode  ;  elle  verdit  au  contact  des  sels  ferriques  (Colin,  Vulpian).  La  réaction  de 
Vulpian  est  surtout  visible  à  l'ull  nu  :  je  n'ai  pu  l'obtenir  ni  sur  les  coupes  de 
pièces  fraîches  congelées,  ni  sur  les  coupes  de  matériel  fixé  par  le  perchlorure 
de  fer  et  inclus  à  la  paraffine.  Cependant  Ciaccio  a  été,  parait-il,  plus  heureux 
en  coupant  à  la  main  des  fragments  très  minces  qui  avaient  été  immergés  au 
préalable  dans  une  solution  alcoolique  de  perhlcorure  de  fer,  dans  un  mélange 
d'alcool  et  d'ammoniaque,  et  enfin  dans  l'alcool  absolu.  Mubtn  a  obtenu  le 
même  résultat  au  moyen  d'une  te(lini([ue  diflérente. 

Étude  microscopique.  —  Nous  étudierons  successivement  la  capsule 
d'euvelojipe.  i'éccu'ce  et  la  moelle. 

Capsule.  —  D'épaisseur  assez  variable  sui\  ant  l'espèce  animale,  l'âge,  la 
capsule  d'enveloppe  est  formée,  comme  celle  de  la  rate  et  des  ganglions,  de  fibres 
conjonctives,  de  fibres  élastiques  j)lus  rares  et  même  de  quehjues  faisceaux 
musculaires  lisses  (llarlev,  Mœrs  et  Fusari).  Chez  le  cobave  jeune,  on  trouve 
quelques  cellules  d'Ehrlich  (Mastzellen). 

Les  fibres  conjonctives,  au  milieu  desquelles  on  remarque  la  couj)e  dt'  nombivux 
vaisseaux,  sont,  en  général,  parallèles  à  la  surface  de  l'organe.  Soulevées  par  les 
saillies  de  l'écorce,  ces  fibres  envoient  des  prolongements  externes  aux  parois 
de  la  loge  fibreuse  surrénale,  à  la  capsule  pro|)re  des  reins,  et  des  prolongements 
internes  qui.  de  place  en  place.  j)énètrent  dans  l'intérieur  de  la  glande. 

\  ialleloii  distingue  deux  sortes  de  travées  conjonctives  émanées  delà  capsule  : 
les  lirivce<  de  premier  ordre,  assez  épaisses  et  bien  développées,  atteignent  le 
centre  de  l'organe,  qu'elles  lobulisent  plus  ou  moins,  et  vont  se  confondre  soit 
avec  le  tissu  conjonctif  qui  entoure  la  veine  cenlrale.  sctit  avec  celui  qui  en- 
oure  les  ganglions  nerveux.  Les  tntrees  de  deu.riènie  ordre,  plus  liues.  tlescen- 
dent  radialement  vers  le  centre  de  l'organe,  qu'elles  n'atleignent  pas  ou  dans 
lequel  elles  arrivent  extrêmement  fines.  Ce  sont  ces  travées  qui,  avec  les  vais- 
seaux, semblent  régler  la  disposition  des  cellules  glandulaires. 

Un  peut  donc  concevoir  qu'.Vrnold  ait  basé,  sur  les  dispositions  de  cette 
charpente  conjonctive,  une  classification  des  zones  de  l'écorce  (jui.  dans  ses 
grandes  lignes,  correspond  aux  classifications  établies  ensuite  sur  la  imu'pholo- 
gie  et  l'agencement  des  cellules  parenchymateuses.  Toutefois,  il  faut  observer 
que  l'importance  du  tissu  conjonctif  est  très  variable  suivant  les  espèces  consi- 
dérées :  ce  tissu  est.    par  exemple,   bien  plus  abondant  chez  le  chien  que  chez 


sTHi  cruiii:. 


ikk'i 


1(»  cohave;  chez  le  cliini,  (ni  (romc   une    haiidclcllc   conidiicliNr  iMlcr'iiii'diiiii'c 
à  lu  moelle  et  à  l'écorce. 

Les  libres  iiiusciilaires  lisses  ai(imi|iaLriieiil  les  vaisseaux  el  les  nrifs  dans  les 
septas  eonjoneiirs  iniraulandulaires  (Sliliin^'-)  ;  nous  aurons  l'oeeasidn  de  mon- 
trer ullérieureuii-ni   riuli'ièl  plivsiolo^Mijue  de  celle  conslatation. 

Écorce.  —  ivxamint'e  ;i  un  laihle  frrossissemeiit,  ItTone  apjtarait  comme 
nue  nappe  cellulaire  ([iii.  hieu  limitée  en  dehors  par  la  capsule,  semble,  chez 
certains  auinuuix,  se  continuer  en  dedans  avec  la  moelle. 

Klle  est   l'ornu'e  de   cordons  cellulaires   qui   se  (lirii:cnt   de   la    pi'iMplu'iie  au 


^v- 


ï 


.1. 


Yr.ûc.Z 

05.2 
Vu,.  '.)")."").  —  Suncii.ilc  (le  chien  (\'éiiek  oc.  2,  ol)j.  2). 

Hpniarqiicr  :  1°  l.i  li.iiule  conjointive  i|ui  sépare  l'écorte  de  la  moelle;  T  l'aspect  très  .spécial  de  la  zone  j^'lomé- 
rulaire  située  à  la  partie  supérieure  de  l'écorce  au-dessous  de  la  capsule  d'enveloppe. 

centre,  vers  lequel  ils  convergent  à  peu  près  comme  les  rayons  d'une  roue  vont 
de  la  jante  au  moyeu.  Séparés  de  place  en  place  par  des  fentes  vasculaires,  ces 
cordons  se  pelotonnent  en  amas  arrondis,  se  contournent  en  S  ou  se  courbent 
en  fer  à  cheval  immédiatement  au-dessous  delà  capsule,  tandis  qu'au  voisinage 
de  la  moelle  ils  s'anastomosent  et  se  dirigent  en  tous  sens,  formant  un  réseau 
compliqué  au  niveau  duquel  la  disposition  radiaire,  si  nette  à  la  jiartie  moyenne, 
cesse  d'être  apparente. 

Les  éléments  cellulaires  dont  le  groupement  forme  ces  cordons  épithéliaux 
ne  présentent  pas,  malgré  les  fréquentes  analogies  qu'ils  doivent  à  leur  com- 
mune origine,  une  structure  et  une  constitution  chimique  absolument  iden- 
tiques. C'est  pourquoi  il  convient  de  distinguer  dans  Yecorcc  trois  zones  princi- 


'fJhl.J.UMU-: 


ïkkS 


GLANDES  SLHHE.NAI.ES. 


•Si] 


^yP<r.: 


■■■:  ;v-^t 


^f  W^:Siï?S-^-  -^^W'-'^^IS^! 


pales  qui  sont,  en  allant  de  dehors  en  dedans,  la  (jloiiienilaire,  la  f^sfiruli'c  cl 
la  réticulée. 

Zone  glomén/loire  (zone  bulbeuse  de  (îottscliau,  zone  des  arcs  de  Renaut). 
—  Formée  de  cordons  cellulaires  qui  se  courbent  et  se  replient  sur  eux-mêmes 
à  la  façon  des  glomérules  sudoripares  ou  des  circonvolutions  cérébrales,  celli- 
zone  présente  un  aspect  assez  variable  suivant  l'espèce  considérée. 

Chez  le  cheval  et  surtout  chez  le  chien  (voy,  iig.  053),  la  disposition  arci- 
forme  des  travées  cellulaires  est  très  nette.  Ce  sont  des  arcs,  enveloppés  de  tissu 

conjonctif,     dont   la    convexité 

:^r^:7^^;^^^^S^^^^^'^^-':S^^wi      '■'r'>''de  la  gaine  d'enveloppe  et 

dont  les  extrémités  semblent 
se  continuer  avec  les  éléments 
de  la  couche  sous-jacente. 

Déjà  moins  nette  chez  If- 
lapin,  le  chat,  la  souris,  cette 
disposition  fait  défaut  chez  le 
cobaye,  le  bn'uf  et  riioninit-. 
dont  la  glomérulaire  est  consti- 
tuée par  des  amas  cellulaires 
spliériques  ou  globuleux  (vési- 
cules closes  des  anciens  histo- 
logistes).  Ces  amas  sont  i)lus 
ou  moins  nombreux  suivant  les 
espèces.  On  n'en  trouve  qu'une 
seule  rangée  dans  la  très  mince 
couche  glomérulaire  du  cobaye, 
tandis  qu'on  en  compte  deux 
ou  trois  assises  dans  celle,  plus 
épaisse,  de  l'homme. 

Chez  les  mammifères,  les  glo- 
mérules   ne    possèdent  pas  de 

F.G.  950.'-  Surrénale  de  cobaye  (préparation         *''^^'^'''  f^e^trale.  Ils  sont  formés 

personnelle  photographiée  par  le  florleur  HeiKiîl).      par  des  cellules  superposées  ou 

tassées  les  unes  contre  les 
autres  et  souvent  aplaties  par  pression  réciproque.  Chez  le  chien,  les  cellules 
glomérulaires  sont  comparables  à  des  prismes  allongés  et  étroits.  Leurs  noyaux 
forment  à  mi-hauteur  du  corps  protoplasmique  une  sorte  de  bande  mouvante 
dans  l'axe  de  chaque  cordon  (Henaut). 

Leur  protoplasma,  très  clair,  serait,  d'après  Renaut,  rempli  do  boulin 
comparables  à  celles  du  mucigène  et  disposées  en  séries  parallèles  suivant  Ir 
grand  axe  du  corps  cellulaire. 

Dans  les  mailles  du  réliculum  cvtoplasmique,  on  trouve  des  gouttelettes 
graisseuses  parfois  abondaut(>s  et.  parfois  aussi,  quelques  grains  pigmentaires 
signalés  par  Slilling. 

Chez  d'autres  mammifères,  les  cellules  glomérulaires  sont  spliéritiues  ou 
ovoïdes,  LtMir  prolojilasma  et  suilout  leur  novau  oifreni  d(>s  variations  struc- 
turales  assez  fréquentes  ([ui   expliqiitMit   en  parti(>   les    discoidaïues   que   pré- 


1^ 


■^  •■■'  '' ... 


STIilCTIHK. 


Ikk'è 


^^f-^ 


.<.^ 


sciilciil  les  cl('scrij)lionH(l()iim  rs  |),ii- les  cylolo^islcs.  Ainsi,  pdiir  Viallclon,  ces 
t'iriiieiits,  souvciil  ass(v/.  Vdlmiiiiiciix,  pdssrdciil  iiii  iioNaii  aii-Diidi,  assez  ^ros  cl 
(|uiescent,  piiiscuie  son  réseau  rlirnniatiniciH'~-l  |)cii  ciiluialilc.  I)  après  (iuieysse, 
au  eonlraire,  les  cellules  ^loniérulaires  ilu  eohayr  sont  Irrs  |)<'liles  :  elles  ne. 
mesurent  pas  |»lus  de  Kl  à  12;;..  Mlles  sont  très  lurtenieiit  cdlorahles.  Leur 
novau  ovaiairr,  oscillani  mire  '.'>  cl  7  a,  est  tantôt  presque  lionriogène  et  très 
loncé,  fanlùl  pondue  par  (pu'hpics  i:i-ains  de  clironiafine.  Le  j)rot()[»lasma,  très 
dense,  très  honio^^ène,  eonlient  (piel(|ues  (ines^^nuttes  graisseuses,  mais  ne  pré- 
sente aucune  dillerenciation  cai)al)le  d'tHre  mise  en  éviilcncc  ]>ai'  la  laque 
l'erriipie. 

Vin   réalité,   la  glomérulaire  cuntienl  des  noyaux  claiis  cl  des  noyaux  foncés. 
Ces    novaux    ne  varient    pas    seulement    |)ar    leur    coloi  aliilil(\    mais    encore 
parleur  taille  et  leur  forme.   Contrairement  à  (".uieysse,   .Mulon   soutient  que 
l'amitose    est   un    pro- 
cessus constant  dans  la 
iilomérulée.  Celte  ami- 
tose  nucléaire  ne  s'ac- 
compagnant    pas   tou- 
jours de  division  prolo- 
plasmique,  il  en  résulte 
de     véritables     syncy- 
tiums.  Les  karyokinè- 
ses  seraient,  par  contre, 

exceptionnelles.  i 

Fiu.  O.jT. 

Zone  fciHciculéc.  — 
Dépourvus  de  toute 
gaine  conjonctive,  uni- 
quement séparés  par 
des  capillaires  sanguins, 

les  cordons  cellulaires  de  la  fasciculée  convergent  radialemenl  vers  le  centre 
de  l'organe,  comme  les  travées  hépatiques  convergent  vers  la  veine  centro- 
lohulaire. 

Guieysse  distingue  deux  parties  dans  la  fasciculée  du  cobaye  :  à  la  partie 
externe,  il  donne  le  nom  de  spongieuse;  à  la  partie  interne,  celui  de /flsc/a</éc 
proprement  dite. 

Partie  externe  de  Ja  fasciculée  (spongieuse  de  Guieysse).  —  Assez  large, 
cette  couche  représente,  avec  la  glomérulaire,  le  quart  de  l'écorce  surrénale  du 
cobave.  Dans  cette  région,  les  colonnes  cellulaires  sont  moins  individualisées, 
leur  disposition  radiaire  est  moins  évidente  que  dans  la  fasciculée  proprement 
dite. 

C-ubiques  ou  polygonales,  les  cellules  spongieuses  sont  grandes,  puisqu'elles 
atteignent  environ  20  a.  Leur  noyau  arrondi  mesure  3  à  10  jx.  Sa  teneur  en 
chromatine  est  variable.  Tantôt  il  est  presque  homogène,  tantôt  il  est  clair,  car 
il  ne  renferme  que  deux  ou  trois  grains  basophiles.  Il  est  très  difiicile  et  sou- 
vent impossible  de  mettre  en  évidence  un  nucléole  vrai,  acidophile.  Examiné 
après  dissolution  préalable  de  la  graisse,  le  protoplasma  de  ces  éléments  pré- 


1.  roUules  glomrTuIaii-es  chargées  de  granulations  graisseuses  (surrénale 
(le  cliien  Usée  par  le  liciuide  fort  de  Fleniming;  eoiipe  examinée,  sans  colo- 
ration, dans  une  goutte  d'huile  de  cèdre).  —  2.  cellules  glomérulaircs  du 
cobaye  (matériel  Rxé  par  le  liquide  fort  de  Flemming;  coupe  montée,  après 
coloration  et  déshydratation  dans  le  baume  au  x\  loi). 


[DE  LAMA  RE.] 


U50 


i.LANDK.S  SUHHKNALES. 


sente,  tvpiqne.  la  stnirtnre  alvéolaire  de  liiitsclili.  Il  rosseriible  à  une  écume 
légère,  à  une  délicate  éponge  (voy.  fig.  U'iS). 

Les  fines  travées  de  ce  protoplasma  circonscrivent  des  mailles  arrondies,  des 
alvéoles  qui,  en  augmentant  de  volume,  deviennent  des  vacuoles.  A  la  [>ériphé- 
rie,  le  proto])lasuie  se  condense  et  limite  exactement  chaque  élément  cellu- 
laire, comme  lorsque  la  tension  superficielle  est  forte. 

I^'individualité  des  cellules  spongieuses  est  évidente  sans  l'intervention  des 
fixateurs  osmiés.  Dans  les  mailles  ou  sur  les  points  nodaux  du  réticulum  cyto- 
})lasmique,  Ciaccio  signale  l'existence  de  quelques  rares  granulations  oxyphiles. 
Petites,  arrondies,  réfringentes,  insolubles  dans  l'alcool,  l'éther,  le  chloro- 
forme et  les  huiles  essentielles,  ces  granulations  réduisent  l'osmium  et  se  colo- 


m- 


% 


•f*) 


Fm.  '.ns. 

I.  'ellules  r.isriculée*  (li.irjjôt's  «le  friMniilatinris  iji-.iisseusfs  (>iirivnale  île  cliieni.  —  •.'.  i-cllule>  s|M.n£ri>Misi-!i  rt 
f.t--i'icuk'es  cliarfrée.s  de  ;rr;iis-;e  (surrénale  du  col>ayei.  -  -  3.  cellules  »|ningieu»es  dégraissi'es  (surrénale  ilu  ruhayei. 
—  Certaines  niasse>  graisseuses  dit'.  •,•!  muiI  a-sez  M)liiiiiineii>e>  |Miiir  oicuper  ie>  varimles  des  .-rM.iiL'in.vl.-s  diL'.  :!i 


relit  par  le  carmin  neutre,  l'hématoxyline,  les  couleurs  acides  d'aniline.  Le 
nombre,  le  siège,  la  forme  et  les  dimensions  de  ces  grains  varient  lieaucoup 
suivant  la  zone  ou  la  cellule  considérée,  suivant  l'espèce  animale,  etc.  Ciaccio 
décrit  et  figure  dans  les  cellules  de  la  zone  interne  de  l'écorce  des  cor|)uscules 
sidérophiles  à  centre  clair  situés  autour  du  novau  et  des  formatii>ns  ergasto- 
plasmiques  (?)  placées  à  l'un  des  pôles  de  l'élément. 

Mais  l'étude  des  préparations  partiellement  ou  totalement  dégraissées  ne  fait 
connaitre  que  la  charpente  de  la  cellule.  Elle  fournil  des  renseignements  faux 
ou  incomplets  sur  son  contenu  véritable.  Ainsi,  sur  la  foi  de  semblables 
iiiétli(»des,  on  a  pu  croire  (|ue  les  alvéoles  des  spongiocvtes  sont  remplies  d'un 
li(|uide  aqueux  iiiibibaiil  leur  |)rotopla'<ine  comnie  l'eau  imbibe  une  éj)onge. 
alors  qu'en  rcalilé  les  alvéoles  et  les  travées  sont  renqtlis  (b>  graisse,  t'es 
gouttes  de  graisse  sont  onliiiaircinrnl  ])etitc-- nu  uiovnincs.  |iliis  rarnuent  très 
grosses. 

Leur  nombre  et  leur  taille  x'iiiblent  iraillenrs  varier  non  seulement  avec  les 
espèces,  mais  encore  avec  ies  individus,  les  ciiconstance>  physiologiques  (gros- 


STl;l  CTIlii:.  l^-.l 

scsso,  r;ili<:iic.  m^c)-  n'api'rs  lliill^'-icii  ri  Amlcrsnii.  elles  vei'.iieiil  jiliis  ahoii- 
(lantcs  clic/,  les  caniiviM-cs  cl  les  sulipèdcs  (|iie  clic/,  les  iiiiniii.inl-. 

Kllcs  suiil,  |)res(|iie  loiilcs  très  sdliililcs  dans  l'alcdol,  le  xylnl,  le  clilnnifoniic, 
les  essences  cl  |»eiil  èli'c  niènic,  snivanl  cerlains  liislolo^risles.  dans  la  L-^lvciTinc. 

Leur  soluldlili"  |iaiail  ^imimiiI  ri-(iili-e  avec  leur'  solniiie.  Il  en  e-l  de  très 
lines  ({iii.  itarl'ois,  ivsisienl  aux  dissdlvanls  énnnit'rt's  plus  lianl. 

I)'a|)rès  riecnik  cl  Lcwinsulin,  ces  <r!'annlalions  >j:raissenses  lunni'-^enl  par 
r^sniium  ;  elles  ne  noircissent  (|n"a|)rès  acliim  de  I  alcddl.  ('.(ininie  la  inM'Iine. 
elles  se  cnlorent  en  bleu  [)ar  la  niiHInidc  de  Pal.  De  ini-nic,  .Mnlmi  li"- a  (olmi'c- 
en  hieu  |)ar  l'ancienne  niélhode  de  \\'ei;.a'rt  modifiée  par  Répand. 

Elles  ontd(»nc  (pielqnes-iinsdes  caractères  propres  aux  j^raisses  phosphorées'. 

Par  l'étude  polari métrique  de  coupes  fraîches,  Mulon  a  déterminé  la  réparti- 
lion  des  corps  liiréfrin^MMits  présentant  le  phénomène  de  la  croix  de  polarisation 
signalé  autrefois  par  Dareste.  Il  a  constaté  l'existence  de  ces  cor|»s  au  niveau 
de  la  spongieuse;  en  se  fondant  d'une  part  sur  les  recherhes  de  Uastre  et 
d'autre  part  sur  l'absence  il'oléate  de  soude  dans  la  surrénale,  il  conclut  (pie  la 
lécithine  se  localis(>  surtout  dans  cette  partie  externe  de  la  fasciculée-. 

Quoique  chargés  de  graisse,  les  spongiocytes  peuvent  présenter  les  phéno- 
mènes de  la  division  indirecte  observée  dans  l'écorce  par  Canalis,  Gottschau, 
Henaul,  Mulon,  hardier  et  Honne.  (liiez  tous  les  animaux  examinés,  sauf  chez 
les  femelles  pleines,  Mulon  a  trouvé  des  mitoses,  surtout  dans  les  4<',  5'  et  0''  ran- 
gées cellulaires  de  la  spongieuse.  Hardier  et  Bonne  ont  pu  déceler  quelques  rares 
cinèses  au  stade  du  spirèine  jusque  dans  les  profondeurs  de  la  fasciculée. 

Dans  le  tissu  cellulaire  de  l'écorce  et  parfois  même  au  voisinage  de  la  glonié- 
raire,  Guieysse  a  trouvé  de  petits  amas  leucocytaires  (leucocytes  mononu- 
cléés).  Oppenheim  et  Lieper  ont  observé  des  amas  lymi)hocyli(iucs  sous- 
capsulaires. 

Partie  interne  de  la  fasciculée.  —  Très  évidents.  les  cmulons  cellulaires  de 
la  partie  interne  de  la  fasciculée  sont  formés  par  la  juxtaposition  de  cellules 
souvent  un  peu  plus  petites  que  les  spongiocytes. 

Cubiques,  grands  de  lo  à  20  a,  ces  éléments  possèdent  un  et  même  deux 
noyaux  de  0  à  8  ia.  Là  encore,  il  faut  distinguer  des  noyaux  clairs  et  des  noyaux 
homogènes.  Le  protoplasma,  assez  dense,  légèrement  granuleux,  est  souvent 
assez  tassé  autour  du  novau.  Au  moyen  de  l'hématoxyline  ferrique,  Guieysse 
a  mis  en  évidence  des  formations  très  polymorphes,  qu'il  désigne  sous  le  nom 
de  corps  sidérophiles  et  qu'il  regarde  comme  des  formations  ergasloplasmiques. 
Ces  formations,  retrouvées  par  Ciaccio,  se  présentent  sous  la  forme  de  lignes 
rrégulières.  de  masses  juxta-nucléaires,  de  disques,  à  centre  clair. 

En  réalité,  les  corps  sidérophiles  ne  ressemblent  pas  aux  véritables  forma- 
tions ergastoplasniiques  ;  leur  polymorphie  étrange,  leur  absence  dans  les  zones 
dont  la  fixation  est  irréprochable,  me  conduisent  à  les  considérer,  avec  Bardier 

1.  Pniiirétiiile  liislocliimiiiiie  «les  graisses  neutre»  el  des  lécitliines,  (.onsulter  Liusf.l,  Bull,  de  la  Soc.  de 
Biologie,  6  juin  1903. 

2.  L'analyse  iliiiniqiie  démontre  que  la  surrénale  contient  des  graisses  neutres  et  des  k'citiiines.  Alexandcr  a 
trouvé  une  assez  forte  proportion  de  lécithine,  2,80  à  4,50  pour  100.  D'après  Bernard,  Bigart  et  Labbé,  le  rappor 
des  graisses  phosphorées  aux  graisses  totales  est  de  45,3  pour  100  chez  le  cheval,  de  48.8  chez  le  mouton,  de 
52,7  chez  le  lapin  et  de  13,1  chez  rhomme.  Loisel,  d'autre  part,  a  constaté  que  3  gr.  30  de  surrénale,  recueillis  en 
décembre  sur  le  cobaye  mâle  et  préalablement  débarrassés  de  toute  la  graisse  extérieure,  fournissaient  i  gr.  393 
d'extrait  éthéré  Ijrun  et  0.09'i  d'extrait  alcoolique  (lécithinesi. 

/v/;/..i.u.4/?/r.i 


U52  GLANDES  SURRÉNALES. 

et  Monnc,  comme  des  produits  urlificicls  sans  rapport  démon  trahie  avec  l'acti- 
vité sécréloire.  —  Certaines  cellules  de  la  fasciculée  contiennent  des  granula- 
tions colorables  par  le  gram,  la  fuchsine  (Mulon). 

D'après  Guieysse,  la  fasciculée  proprement  dite  est  assez  pauvre  en  graisse, 
ha  plupart  des  cellules  n'en  contiennent  |tas,  mais  celles  qui  en  contiennent  en 
renferment  une  très  grande  quantité  sous  la  forme  de  quatre  ou  cinq  grosses 
gouttes.  Par  contre,  Bernard  et  Higard  trouvent  beaucoup  de  graisse  dans  le 
point  oii  la  fasciculée  proi)rement  dite  fait  suite  à  la  spongieuse.  Et.  dans  le  reste 
de  son  étendue,  ils  constatent  que  presque  toutes  les  cellules  renferment  de  4  à 
12  gouttes  moyennes  et  petites.  Mes  recherches  confirment  entièrement  sur  ce 
point  celles  de  Bernard  et  Bigard. 

Zone  rélkidée  (pii/utcntairc).  —  En  s'aiiastomosant  et  en  se  dirigeant  en  tous 


-m 


Wà 


l'ii;.  OriO.  —  (k'Uulcs  réticulées  chargées  de  pigment  (surrénale  de  vieillard  fixée  par  l'alcool 
à  9U"  et  montée  dans  le  baume  au  xylol). 

sens,  les  cylindres  de  la  fasciculée  forment  un  vaste  réseau  dont  les  mailles  sont 
occupées  par  des  capillaires  :  c'est  la  zone  réticulée. 

Semblables  aux  cellules  de  la  fasciculée,  les  éléments  de  la  réticulée  en  dilTè- 
i-ent  parce  qu'ils  contiennent  parfois  des  amas  pigmentaires  étudiés  par  Grandv 
et  Stilling.  11  semble  bien  que  ce  pigment,  qui  chez  le  bunif  peut  s'observer  dans 
la  glomérulaire,  existe  chez  l'homme  et  le  cobaye  uniquement  dans  cette  couche 
et  jamais  dans  la  moelle  (IlnUgren  et  Anderson,  Pfaundier,  duievsse.  (Viaccic» 
contrairenuMit  à  l'illiel  et  à  Swale  Vincent).  —  Le  itigment  surrénal  fait  défaut 
chez  les  sujets  très  jeunes,  il  semble  pcni  abondant  chez  les  cobayes  albinos;  il 
augmente  sous  l'inlluence  de  la  gestation,  de  l'âge,  etc.  Il  se  dépose  dans  le 
pridoplasma  cellulaire  sous  forme  d'amas  plus  ou  moins  volumineux  qui  par- 
lois  nias(|ueiit  presque  complètement  le  noyau,  généralement  inaltéré.  Les  élé- 
ments |)igmentaires  sont  tantôt  très  fins,  à  j)eine  visibles,  tantôt  plus  volumi- 
neux, atteignant  I,  2  ou  .'î  a  et  parfois  davantage.  Les  uns  sont  assez  régulièr»'- 
ment  sphériques,  les  autres  sont  souvent  irréguliers. 

Cq  pigment  jaunâtre.  insolubl(>  dans  l'alcool,  le  ihloroforme.  le  xylol.  résiste 
à  l'action  des  acides  et  des  alcalis.  Les  grains  moyens  et  vidumineu.x  sont  inco- 


PTIMCTini:.  U53 

loi'iihlcs;  .Miildii  a  jxi  li-indrc  par  la  rticlisinc  ina^ciila  les  ;ir-amilcs  (rrs  fins, 
(liaccio  a  ((ilort-  rcrlaiiics  s|ili(''iiilfs  pi^MncMlairt-s  par  rii(''iiial(»\vliiic  rcrrifinc  cl 
la  liirlliddc  «le  |{ii>srl|.  Des  intéressantes  reiiii'rriirs  ilr  .Miilim  il  MniMe 
résiiller  ([iie  eliacpie  ('•It'-nient  pi^Miienlaire  est  consliliH''  |»ar  un  slrruiia  aliin- 
ininoïde  imprégné  (rime  siihslance  coloranle  \arialtle.  Tanlùt  c'est  nne  ((inihi- 
naison  lerrugineuse.  tanlùt  e'esl  un  lipixlirunie,  iint>  h-ciliiinc. 

Si  le  passa<re  de  ce  pi^nnent  dans  les  vtties  sanguines  el  lvnipliali«ines  (•>{ 
indisenlaltle,  la  manière  dont  s'ellectue  le  passage  est  bien  moins  eonnue. 

On  a  siiriiali'  an  niveau  de  cette  zone  des  niasses  orangeophiles  ;  Auld.  v 
décrit  ili's  cellnles  héniatophages.  Dans  le  protoplasma  des  cellules  réticulaires, 
et  dans  les  vaisseaux  de  cette  conche,  on  trouve  de  nombreuses  et  fines  granu- 
lalinns  coiorables  en  noir  par  l'hcMnaloxyliiie  rcrrlipie  ci  «(impan'-cs  aux  grains 
/.ymogènes  du  pancréas. 

Dans  la   réticulée,    la  graisse  est  assez  ahondanlc   et  assez    régulièrement 
ré|)artie;  prescjue  toutes  les  cellules  en  renfer- 
ment sous  forme  de  gouttelettes  de  moyenne 
grosseur;  par  contre,  les  surcharges  adipeuses 
send)lenl  relativement  rares. 


t» 


rJr  & 


'.". 


Moelle.  —  La  moelle  est  formée  de  cordons 
cellulaires  qui,  comme  ceux  de  la  réticulée,  se 
dirigent  et  s'anastomosent  en  tons  sens,  for- 
mant un  réseau  complexe  dans  les  mailles  du-    Fie.  OOo.  —  Cellules  réticules  cdiar- 

(luel  se  trouvent  de  très  nombreux  capillaires.        ?'''^*  '^^  f-outlcs  graisseuses  (sur- 

rénale  de  chien  fixée  par  le  liquide 
(jliezl  nomme  et  chez  le  cobaye,  ces  cordons        fo,.t  de  Flemuiin"). 

cellulaires  se  continuent,  sans  démarcation  ap- 
préciable, avec  ceux  de  la  réticulée  dont  ils  sont,  chez  le  chien,  séparés  par  une 
cloison  conjonctive  (voy.  fig.  Mo")).  Chez  le  bœuf,  ils  pénètrent  dans  la  réticulée 
et  même  dans  la  fascieulée  au  niveau  de  laquelle  ils  se  recourbent  en  dessinant 
des  anses  et  des  glomérules. 

Les  travées  cellulaires  de  la  moelle  sont  plus  larges  que  celles  de  la  réticulée, 
les  capillaires  sont  plus  nombreux  et  possèdent  un  calibre  plus  considérable 
que  ceux  de  la  réticulée. 

De  la  veine  centrale  partent,  ainsi  que  Ta  montré  von  Hrunn,  des  faisceaux 
musculaii'es.  Les  uns  s'insèrent  sur  les  cordons  cellulaires  de  la  moelle,  tandis 
que  les  autres  vont  s'épanouir  dans  l'écorce.  On  peut  dire  avec  Renaut  que 
les  cellules  surrénales  sont,  comme  certains  autres  éléments  glandulaires,  em- 
prisonnées dans  les  mailles  d'un  véritalde  filet  contractile. 

On  trouve  aussi  dans  la  moelle  des  cellules  nerveuses  isolées  ou  agminées  que 
nt)us  étudierons  ultérieurement,  des  amas  arrondis,  des  cellules  corticales  et  des 
amas  lymphoïdes  signalés  par  Hultgren  et  Anderson,  Gnieysse,  Oppenheim  et 
Lœper. 

Les  cordons  médullaires  sont  formés  de  grandes  cellules  accolées  par  deux  ou 
par  trois. 

(-ylindriques,  ces  cellules  mesurent  de  25  à  .30  a.  Leur  novau,  ovoïde  ou 
arrondi,  est  central.  Gottschau  et  Vialleton  décrivent  l'existence  de  quelques 
éléments  multinucléés  (vov.  fig.  îlo9). 

[DELA}fARE.] 


Ikbk 


(il.\NL»i:s  SI  JîHKNALKS. 


l     fty-jaS 


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.l.i. 


Trùs  difficik'  à  bien  lixcr,  le  pi'otoplasmc  se  rétracte  inégalement  et   simule, 
de  façon  plus  ou  mciins  grossière,  le  erups  d  une  cellule  nerveuse  multipolaire. 

I^es  cellules  médullaires 
sont  prohahlemeiil  pour- 
vues d'un  on  drnx  cen- 
trosouies  ((janalis,  (lar- 
lier,  ÎM'auudler  et 
Guieysse).  Entouré  d'es- 
paces péricellulaires 
c(»muuiui(|uaut  avec  les 
vaisseaux  (L.  Kelicine), 

creusé     de    canalicules  l'ic.  !i02.  —  Celliilos   mnlullni- 

FiG.  961.   -   Cellules   rn.MluI-     :„,„„,,j|,,|.,;, .,./(-•  ,„,.•,  res   du    chien  .ra|.rés  C.rvn- 

Idires,  du  coJja>e(Leil/.oc..{.                                        ,.  .      ,  feUt(oc.l),comp.  I  IS  itiniuM-. 

obj.  1/12).                                   Holmgren)et  fiarlois  de  Uçy^o^.  Stiassnic). 

vaCUoles(Stilling,(lrvil-  ,    ^^„^,^  ^^arpéc  a.  grain,  cl.ro- 

feltt),    00    prol((I)lasilUl     n'est    pas     homogène,     mais     mophiles  et   creusée  .le  varuoles.  — 
,  ,    ,  ,      .  -î,   lellule   dans    la(|uelle    les   prain^^ 

charge  de  granulations.  sont  plus  clairsemés. 

Constantes,  mais  plus  ou  moins  ahondanles,  j)lu6 
ou  moins  volumineuses  suivant  les  éléments,  les  animaux  considérés,  ces  gra- 
nulations sont  hues,  arrondies,  moins  réfringentes  que  les  gouttes  de  graisse. 
Grynl'eltt  a  pu  les  ohserver  à  l'état  frais. 

ii'aprèsGiaccio,  les  unes  seraient  acidophiles.  les  au  1res  hasophiles.  Les  grains 

liasoj)liiles,  les  mieux  connus,  sont 


1 


,„tÉUja_ 


»^f3 


«0 


l'n\.    U(i:i.  —   (4ir(lnii>  iiicliillailo   liu    tiili,l\r   ||il 

])ariUion  persouiicllc  iiiuilograpluéc  par  le  tli 
leur  IJeiioîl). 


colorables  par  la  safrauine.  le 
rouge  magenta,  le  \  inicl  de  gen- 
tiane, l'hématoxvline  lerricjue.  Par 
la  thionine.  le  hleu  polv(hromede 
I  nna.  ils  se  teignent  melaihroma- 
ti(|uement  en  vert.  \  cet  égard, 
ils  se  comportent  comme  les  glo- 
Iniles  rouges.  In^ohildes  dans 
lacide  acétique,  les  esseui'es.  le 
wlol.  l'éther.  mais  soluhles  dans 
l'alcool  alisolu.  ces  grains  hru- 
nisseiil.  puis  noircisseuf  aii'coutact 
de  rosmium  (Grvnl'eltl.  Muhtu). 
Cette  réaction  ne  se  proilnil  pas 
sur  les  coupes  préalaldement  la- 
\ées;  tout  se  passe  comnu*  si  l'eau 
de  lavage  avait  entraîné  ou  dissous 
la  substance  qui  donne  lieu  à  la 
pi'oiliicl  ion  du  i)h(''nonirnc.  Ciaccio 
et  Mulon  soni  |iar\('nii<  à  colorer 
m(t\cu    du    |»rrclil(niii'e  de   Icrcl.  |tar  <uile.  à 

pi(|ncnii'nl  lou- 
hichro- 


ces  grains  en  gris  verdàlre   au 

montrer  (?)  qu'ils  élaient  resj)onsaldes  il(>  l;i  réaction  macro 

slatée  par  Vulpian.  Enlin.  sous  rinilueuce  de  l'acide*  chromiipie  el  d 

mates  alcalins,   ces  granulations  jaunissent  d'une  fa<;on  rapide  et  intense.  On 


STIMCTI  |;i:.  U5r, 

jM'iit  (Iniir  adiiD'Itrc  avec  riiacoiiiiiii,  (li-viili'llt,  ( ilarcio.  cl  cinilrairciiiciil  à 
Diainarc,  (|ii('  ces  ;:raiiiilaliuns  suiil  les  aiiciils  (l(>  la  «lironutidiilic  du  prold- 
plasiiia  iiirdiillaiif,  |ini|irii'l('  aiiliclnls  (li'c(iii\  cflr  jiar  llnilc.  (les  Irciis  ivaclioiis 
(Ir  Viil|tiaii.  Ilciilc,  (Iryiirclll  v\  Miiluu,  stiiil  1res  iiiipoilaulcs,  car.  in  vifro, 
radrciialmc,  le  principe  vasnhmifuic  sccrclc'  par  la  iikicIIc  siirrénalr'.  s(!  ooloi'r» 
en  vcri  |>ar  le  pcrdildnirc  (\r  l'cr  (  I  akaniiiic).  en  rdsc  puis  en  liriiii  cl  en  noir 
par  l'osniiiini,  en  (M're  rnu-re  par  le  hicliruniale  de  pnlassc  (.Miil(in).  repeiidanl. 
elles  ont  une  valeur  révélalrice  assez,  incfrale  :  seule,  la  réaelion  de  Viilj)ian. 
malgré  les  tliflîeultés  et  les  erreurs  auxquelles  est  sujette  sa  constatation,  carac- 
térise vraiment  l'adrénaline,  produit  spécifique  de  la  cellule  niédullo-surrénale. 
Isolée,  la  réaction  de  rosiuiuui  n'a  pas  f^rande  significatir)n,  car  les  corps  alhu- 
minoïdes  ou  ternaires  sont  nombreux,  cpii  Itrunissent  et  noircissent  au  contact 
<le  cet  afrent  chimi([ue.  On  peut  en  ilire  autant  de  l'action  des  bichromates 
alcalins  qui,  comme  nul  ne  l'ignore,  sont  capables  d'imprégner  non  seulement 
les  éléments  de  la  moelle  surrénale,  mais  encore  les  hématies,  la  mvéline. 
D'ailleurs,  chez  l'embryon,  les  cellules  surrénales  élaborent  le  principe  hyper- 
tenseur  alors  qu'elles  ne  sont  pas  nettement  chromophiles.  Chez  l'adulte,  la 
substance  vasoloni(jue  j)asse  sûrement  dans  les  veines  efîérentes;  or.  d'après 
('iaccio,  contrairement  à  Manasse  et  Giacomini,  seuls  les  matériaux  sidéropbiles 
sont  histologiquement  appréciables  dans  les  vaisseaux  sanguins.  Après  la 
mort,  les  propriétés  vasotoniques  et  la  sidérophilie  ])ersistent,  tandis  que  la 
chrnmophilie  disparait. 

On  sait,  depuis  les  travaux  de  Stilling,  de  Kohn.  de  Kose,  etc.,  que  les  cel- 
lules (lu  ganglion  tym])anique,  de  la  glande  carotidienne.  de  l'organe  de  Zuc- 
kerkandl  et  de  la  glande  de  Liischka  (paraganglions  de  Kohn)  possèdent  une 
chromophilie  comparable  à  celle  des  cellules  médullaires'.  Cette  réaction 
commune  ne  suffit  pas  à  établir  que  les  paraganglions  sont  formés  de  cellules 
médullaires,  qu'ils  représentent  des  glandes  surrénales  médullaires,  accessoires 
mais  constantes,  vestiges  atrophiés  des  corps  suprarénaux  décrits,  depuis  Bal- 
four,  chez  les  élasmobranches.  Pour  démontrer  cette  notion,  il  faudrait  prouver 
que  les  cellules  paraganglionnaires  verdissent  au  contact  du  perclilorure  de 
fer  et  sont  capables  d'élaborer  un  principe  hypertenseur.  Mulon  croit,  il  est 
vrai,  que  les  cellules  carotidiennes  sont  vasotoniques,  et  présentent  la  réaction 
de  Yulpian.  Mais,  pour  être  acceptée  sans  réserve,  cette  dernière  constatation 
mérite  d'être  confirmée.  D'autre  part,  si  Biedl  a  provoqué  des  effets  hyperten- 
seurs  avec  l'organe  de  Zuckerkandl,  Allen  Cleghorn  a  provoqué  des  effets 
hypotenseurs  avec  les  ganglions  sympathiques.  Comme  ces  ganglions  con- 
tiennent des  cellules  chromophiles.  il  faut  donc  supposer  avec  Svale  Vincent 
que  l'effet  hypertenseur  de  ces  éléments  trop  peu  nombreux  a  été  effacé  par 
l'action  antagoniste  propre  au  tissu  nerveux  (Osborne  et  Vincent).  Le  doute  est 
encore  permis  et  de  nouvelles  recherches  sont  nécessaires  pour  trancher  scien- 
tifiquement cette  question. 

Quoi  qu'il  en  soit,  si,  morphologiquement,  la  cellule  médullaire  diffère  assez 
peu  de  la  cellule  corticale,  elle  en  diffère  beaucoup  au  ]>oint  de  vue  chimique  et 
fonctionnel.  Tandis  que  la  cellule  corticale  élabore  et  transforme  des  graisses, 

I.  Je  l'onservc  les  termes  de  Stiliing  :  cliromopliUie  el  cliromopltilt-,  nfin  do  ne  pas  employer  les  barbarismes 
de  Kohn  :  chfO)naffinitr,  chroina/'/ine. 

[DELAMARE.] 


U56  GLANDliS  SUllHKNALHS. 

des  pigments,  la  follulc  médullaire  [troduit  des  substances  chroniopliiles.  colo- 
i-ahk's  par  le  perchlorure  ([)rincipes  vasotoniques).  La  surrénale  des  mammi- 
fères est  donc  réellement  formée  par  l'association  de  deux  organes  fonction- 
nellcmcnt  très  diflerenls,  l'écorce  et  la  moelle,  qui,  confondus  chez  les  verté- 
brés supérieurs,  s'isolent  chez  les  vertébrés  inférieurs.  Tandis  que,  chez  les 
mammifères,  Fécorce  enveIo[)pe  complètement  la  moelle,  les  deux  formations 
se  pénètrent  irrégulièrement  chez  les  oiseaux  et  s'accolent  chez  les  Reptiles,  pour 
se  séparer  et  s'isoler  complètement  chez  les  élasmobranches  oii  elles  forment  les 
organes  inlcrréiiaiix  cl  suprarénaux. 

Surrénale  des  Oiseaux.  —  D'après  l{enaut.  la  surrénale  du  poulet  pos- 
sède une  mince  capsule  conjonctive,  doublée  en  dedans  et  en  dehors  par  des 
ganglions  sympathiques.  Cette  glande  est  formée  de  cordons  cellulaires  pleins, 
dépourvus  de  membrane  d'enveloppe. 

KabI  et  Manasse,  trompés  sans  doute  par  des  arlilices  de  j)réparalion.  ont 
cru  observer  une  cavité  centrale  glandulaire  qui,  en  réalité,  n'existe  pas. 

Au  centre  de  certains  cordons,  Renaut  comme  Pfaundler  a  (tbservé  la  coupe 
d'une  cavité  vasculaire. 

Séparés  les  uns  des  autres  par  des  capillaires  sanguins,  les  cordons  surré- 
naux se  conlounienl  et  changent  souvent  de  direction. 

Un  examen  allenlif  permet  de  conslater  l'existence  dedeux  sortes  de  cordons 
inlri(|ués  dans  toute  l'élendue  (!(>  l'organe  :  ces  cordons  répoiidciil  aux  travées 
corticales  et  médullaires  des  mammifères  (Uabl).  Hapjx-lons  que,  chez  le  bn'uf. 
nous  avons  déjà   signalé  la  pénétration  des  éléments  coi-ticaux   et  médullaires. 

Les  cordons  homologues  des  cordons  ((H'Iicaux  sont  l'ornit-s  de  cellules  j)o- 
lyédriques  à  noyau  central,  souvent  p{tlymoiphe.  Le  cori)s  cellulaire,  toujours 
bien  limité,  présente  un  réticulum  protoplasmi([ue  bourré  de  granulations 
graisseuses  (|ui  l'éagissenl  à  rosiiiiuiii  connue  la  mvéline.  I^es  cordons  homo- 
logues des  médullaires  renferment  des  cellules  très  délicateset  très  réfringentes, 
mais  dépourvues  de  graisse,  l^eur  })rot(»plasina.  malgré  son  apparence  hyaline, 
renferme  de  très  fines  granulations.  Leur  noyau  est  ordinairement  arromli  et 
central'.  C'est  Kose  qui  a  démontré  la  cbroninphilie  des  cellules  de  la  glande 
carolidienne  des  oiseaux. 

Surrénale    des    Reptiles.  Soulié   décrit    la    surriMiale    du    lé/ard    des 

murailles  comme  un  petit  corps  jaunâtre,  long  de  1  millimètre  et  formé  de 
deux  parti(!s,  antérieure  et  postérieure.  La  partie  antérieure,  corticale,  est  plus 
grande.  Elle  est  formée  par  des  cordons  cellulaires,  anastomosés,  de  40  à  o()  u. 
Toutes  ces  cellules  sont  chargées  de  graisse;  leur  iiovaii  est  refoulé  vers  les 
capillaires  sanguins.  La  j)artie  postérieure,  médullaire,  est  l'oriuée  par  des 
cvlindres  de  cellules  polyédri(|ues,  acidophiles  l't  (•liroiiio|iliilc^.  Tar  endroits, 
les  cordons  corticaux  se  continuent  avec  les  cordons  médullaires  sans  jamais  se 
prolonger  et  .se  mélanger  avec  eux.  Mayer  et  \\iesel  ont  décrit  des  nids  cellu- 
laires chromophilcs,  parasympathiques. 

I.  Soiilir  cliinno  de  la  surrénale  tir  la  piMi-uclic  iiiu'  iloscriplion  à  pou  près  identique:  les  .im.is  île  cpllules 
iiiiliialt'>  ri  médullaires  sont  inlri(iués  les  uns  dans  les  autres;  plus  é|)nis,  les  amas  corticaux  alTeclenI  une 
(lis'posilion  curdonnale  assez  réi^niliere.  Déj^raissées,  les  eellules  curlieales  sont  claires,  assez  viduuiineuses,  leur 
noyau   esl  très  safranopliile.   Plus   petites,   les  i-ellulcs   iiicdullairos  mil  un  noyau   légèronu'nl  vésiouleux  el  un 

pru|ii|ilasiiie  cliarf^é  de  i;ranul.iliiin>  ehriinu>|diile^. 


sTi;i  (in  i;i;.  \kbi 

SlirrénaleS  des  AmphibienS  (<'>,  /m/n  /irlcrat/rnin  de  Sw.inmicrd.im). 
(►il  hm^'tcmps  disciili'-  l.i  (|ii('sli()ii  de  -^.iMilr  si  la  siirn'iialc  des  A  inpliildcns 
('•lail  lii)m<>l(»;^ll('  ilr  relie  des  iiiaiii  iiiirères.  Idiil  n''cciiiiiieiil  eiictirc,  pcndaill 
(|lie  Sfdiiikn  sdilleiiail  l'eMsIeiiee  de  cellules  iiiédullllil'cs  el  eorlieales,  SoiiIh' 
n'osait  alMiiiiei'  la  n'alili-  des  i' l(''iiieiils  iiH'didlain's.  (jiacoiiiini  a  liaiielié  déli- 
iiitivciMOiit  celle  <|iiesliiiii  et  |trmiv(''  (|iie  clie/.  les  Aiwiiircs  ((jniiiie  (lie/,  les  I  ro- 
<lèles.  il  cxisle  des  loniialiitiis  corlico-iiiédiilluires.  Les  loniialious  niédiillaii'es 
suiil  dissi'iiiiiiées  an  iiiilieii  des  cdiduiis  corticaux  et  au  xoisina^e  des  ganglions 
sviiipa(lii(|ues. 

La  péiiélraliuii  di's  deux  (ir;^aiies  esl  iiiuiiis  intime  die/,  les  |  iddèlcs  ipie  cin/, 
les  Anoures.  Les  cellules  im-dnllaires  sunl  IouJihiis  |iIiis  iHiiiild'eiises  ipie  les 
iiK'd  II  Maires.  D'après  ("irvnl'elll,  coiitraircnicnt  à  Stilliny,  il  n'y  aurait  pas  de 
/.(iiie  ;inalu,i;iie  à  la  iiluiiK'riilée.  Les  aniitosos,  décrites  par  Srdinko.  ne  seraieni 
(|ne  des  dér<»rnialiiiiis  niiclt'aiies  |)ro(liiiles  par  les  gouttes  ;.;raissenses  du  cvln- 
plasini'.  Les  gmitles  peiivenl  atteindre  S  y..  Les  amas  de  cellules  cliivjinopliiles 
sont  plus  udinlireux  (die/,  les  .\noures  que  chez  les  l'rodèles.  Les  grannlalions 
sont  plus  Niduinineuses  (lie/  le  crapaud  que  chez  la  grenoiiille.  Kniin.  chez  les 
anoures  du  genre  rana.  il  existe  un  troisième  élémenl.  la  cellule  estivah;  de 
Slilling,  ([ui,  en  hiver,  ne  serait  représenté  que  par  des  rares  vestiges  atm- 
phiques  (cellules  du  summeil).  Les  observations  de  Ciaccio,  Bonnamour  et 
Policard,  Crynlellt  senihlent  prouver  que  cet  élément  ne  mérite  pas  son  nom. 
car.  au  moins  dans  certaines  conditions,  il  persiste  durant  l'hiver.  Très  riche 
en  chromatine.  le  iiovau  de  cette  cellule  est  arrondi  on  incurvé  et  excentrique. 
Le  protoplasme  renl'erine  des  granulations  colorahles  par  l'éosine,  la  sat'ra- 
nine,  le  magenta,  l'hématoxvline  l'errique,  le  dahlia,  en  rouge  par  l(d)leu  poly- 
(  liroine.  l*our  Ciaccio,  ([ui  parait  ignorer  les  recherches  antérieures  de  Stilling. 
il  s'agit  d'une  nouvelle  espèce  de  cellule  glandulaire;  pour  (irynfellt,  il  s'agit 
peut-être  d'un  leucocyte. 

Surrénale  des  Poissons.  —  D'après  Swale  Vincent,  la  surrénale  des 
dipneustes  est  inconnue,  celle  des  téléostéens  et  des  gano'ides  ne  représente  que 
l'écorce  des  vertébrés  supérieurs.  Tiiacomini  a  découvert  la  moelle  des  téléos- 
téens; celle  des  ganoïdes  reste  à  ti'ouver. 

]^a  surrénale  de  l'anguille  est.  suivant  Petlit,  enveloppée  d'une  capsule  con- 
jonctive de  laquelle  partent  des  travées  intraparenchymateuses.  Lepan^ichyme 
est  uniquement  formé  |>ar  des  cylindres  cellulaires  clos  dont  les  dimensions 
sont  comprises  entre  ini  dixième  et  un  quart  de  millimètre.  Très  polymorphes, 
ces  cylindres  sont  arrondis,  allongés,  parfois  polyédriques.  Ils  ne  possèdent 
jamais  de  membrane  propre  mais,  fait  inouï,  présentent  une  lumière  centrale. 
\ai  surface  interne  des  cylindres  est  tapissée  par  une  série  de  cellules  disposées 
sur  une  seule  rangée  (vov.  fig.  964).  Ces  éléments  mesurent  de  15  à  20  a;  leur 
protoplasma  est  finement  granuleux  et  renferme  un  noyau  de  ">  à  0  <j.,  à  l'inté- 
rieur duquel  se  trouve  un  nucléole  safranophile. 

Au  centre  du  cvlindre,  dont  elles  occupent  la  lumière  centrale,  existent 
(|uelques  cellules  volumineuses  dont  le  noyau  est  moins  colorable  et  dont  le 
j»r(doplasme,  parsemé  de  grains  acidophiles,  tend  à  devenir  sphérique  et  clair. 
On  trouve  aussi  d'autres  éléments,  dont  le  noyau  s'atrophie  de  plus  en  plus  et 

POmiEIi    Kï    CIIARPV.    —    V.  92 

\DEL.\M.inE.] 


U58 


GLANDES  SUHHKNALKS. 


dont  les  contours  sont  très  effacés.  Il  on  résulte  un  nia^ma  central  parsemé  d<' 
noyaux.  Lorsque  ce  magma  central  est  très  abondant,  le  cylindre  surrénal  est 
tapissé  de  cellules  surbaissées,  sans  limites  distinctes. 

Cette  description  et  la  figure  964,  reproduction  fidèle  d'un  dessin  de  IVtlit. 
montrent  que,  s'il  s'agit  d'une  glande,  cette  glande  ne  ressemjjle  guère  à  la 
surrénale  des  mammifères,  dont  les  cylindres  ne  sont  jamais  creux  et  sont 
caractérisés  par  la  présence  à'éléments  adipo-pi(jmcnté.<  d"une  part,  d.'éléiitenl< 
rhromophiles  d'autre  part. 

Chez  les  plagiostomes,  les  deux  formations  médullaire  et  corticale  s'indivi- 
dualisent complètement  pour  former  deux  séries  d'organes  indépendants  :  !.■- 


//yV. 


FiG.  1)04.  —  (Uapios  l'cltil). 
I,  glande  surrénale  cran?;tiiiie.  —  'i,  glande  surrénale  d'anguille  soumise  à  des  injeclions  de  pilocrirpine. 

i-oï-ps  auptrarénaiix  et  /n/e/'iv'ym?^/',  dont  je  résume  la  structure  d'après  la  tbè-r 
récente  de  Grynfeltt. 

Les  organes  interrénaux  possèdent  une  mince  capsule  conjonctive  qui  n'en- 
voie pas  de  prolongements  à  l'intérieur  du  parenchyme.  Celui-ci  est  constitué 
par  des  cordons  cellulaires  qui  forment  un  réseau  inextricable  dans  les  mailles 
duquel  circulent  de  nombreux  capillaires  sanguins.  Diamare  distingue  des  cor- 
dons vrais,  allongés,  et  des  vésicules  pleines.  Les. cordons  sont  constitués  par 
des  cellules  épithéliales  régulières,  à  bords  nets  et  bien  distincts.  Le  protoplasme 
contient  de  nombreuses  granulatimis  graisseuses,  colorables  en  noir  par 
l'osmium (Leydig,  Kohn,  Diamare,  Ville  et  Grynfeltt).  et  (]uelques  boules  safra 
iiopbiles. 

Le  noyau,  régulièrement  arrondi,  présente  de  liiies  gianulations  eluomati- 
uiennes  et  un  nucléole  parfois  excentrique  dans  les  cellules  peu  adipeuses.  l)an-< 
les  cellules  très  graisseuses,  le  noyau  est  plus  volumineu.x.  irrégulier,  lobé  et 
profondément  incisé.  En  général,  ces  noyaux  sont  plus  sal"rano|)Iiiles  t|u"liéma- 
léinophiles. 

Certaines  cellules  contienncMit  deux  et  même  trois  noyaux,  drynleltt  a  ob- 
servé  quelques  karyokinèses.  13'après  Diamare,  les  cellules  >ympalbi(jue>   sont 


VAiSSIvMX.  i^.i'j 

rares.  La  i-i-llulr  iiilcni'-iKilr  |)n''S(Mili'  <li'  rrappanlcs  aiial(t<ii(*s  avec  la  ('clliilr 
l'orlicalo,  |)ins(|iic,  toiimic  rllr,  elle  se  rliai'i^c  (If  liraissc,  se  r('|»r(i(liiil  l'I  ne 
|ir'i'iul  aiiciini'  |iai'l  à  I  l'Iaiinialidii  «lu  |)niiri|M-  li  \  pcrfcn'^riii'  (Swalc  Niinciil 
a  ttiiislali'  (|m'  rr\li-aj|  de  (•nr|)s  inlci  iviial  icsiuil  sans  aclioii  sur  la  prcssidii). 

Les  co/yy.s-  XII  lira  rrnif  K.r  sont  ('iivcl(»|)|t(''s  |)ar  mif  mince  enveln|)|ie  coMiuMclive 
et  présentent  un  nuvaii  de  lissii  conjonclir  l(tiijuuis  liien  diAclupité  aiilnnr  de 
de  l'artère  ([ni  occupe  leur  cenlic.  Ces  corps  stint  l'onnés  par  des  amas  cellu- 
laires. Entre  ces  amas  et  [(arfois  à  leur  centre,  se  trouvent  des  vaisseaux.  Les 
cellules  sont  polyédri(|ues.  irr(\iiidières.  et  présenlent  parfois  des  pointes.  Elles 
(Hit  alors  un  asjtect  ('-toilt'  (|ui  ra])|>elle  vaguement  celui  des  cellules  nerveuses. 
Leur  protoplasma  est  vitreux  et  souvent  vacuolaire.  Il  possède  une  grande 
allinité  pour  les  sels  de  clwome.  Dans  ce  proto|)lasnia,  ("irvnfeltt  lrou\c  des 
grains  très  lins,  visibles  à  TcHat  (Vais,  moins  réfringents  (jiie  les  granules  grais- 
seux, colorables  en  brun  par  le  bicluomate  de  potasse  à  Ti  p.  100  et  colorables 
encore  par  l'osmium,  solublesdans  l'alcool  absolu.  ins(dubles  dans  les  essences; 
ces  grains  ne  se  colorent  j)as  par  riiématowline,  léosine,  mais  se  cobtreiit 
après  les  réactions  cbroni(iues  par  la  safranine,  le  rouge  tnagenla,  le  \  iolel  de 
gentiane.  l'Iiématoxyline  île  lienda.  D'après  ]Mulon.  ces  granulations  se 
colorent  en  gris  verdàtre  par  le  perclilornre  de  fer.  I^orscpie  les  vacuoles  sont 
très  développées,  les  grains  cliromopbiles  disparaissent. 

Parfois  le  noyau  est  ])e(it  et  spbérique.  11  renferme  (juelques  granulations 
cbromaliques  Unes  qui  sont  disposi'-f's  sur  un  réseau  de  //ïi/;^' assez  serré.  Huel- 
(|uefois  les  nucléoles  prcuiienl  nu  (b'Ncioppeinent  coiisidr'rable. 

Parfois,  plus  volumineux,  ovoïde  ou  spliéricjue,  le  novau  est  plus  clair  et  se 
(•(dore  moins  vivenu'iit,  car  les  grains  de  cbromatine  sont  plus  disjiersés. 

Dans  ce  noyau,  on  trouve  fréquemment  un  nucléole  appliqué,  en  général, 
à  la  face  interne  de  la  membrane  nucléaire.  Ces  novanx  sont  plus  safrano- 
pbiles  qu'liéniatélnopliiles.  Cependant  il  est  possible,  par  l'action  combinée  de 
ces  deux  matières  colorantes,  de  mettre  en  évidence  des  corpuscules  [)réseiitaiit 
ces  deux  affinit(^s  différentes. 

Etant  donné  que  ces  éléments  sont  cbromopliiles  et  sidérojibiles,  (|ii'ils  con- 
tiennent un  principe  puissamment  vasoconstricteur  (Swale  Vincent,  liicdl).  il 
est  logique  de  les  homologuer  aux  Cidiules  médullaires  des  vertébrés. 

(ilacominl  a  décrit  les  formations  corticales  et  médullaires  des  cyclostomes. 

"Vaisseaux  sanguins  et  lymphatiques 

Artères  et  veines.  —  La  glande  surrénaleest  très  richement  vascularisiV: 
elle  re(;oit  trois  artères  distinctes  dont  les  brancbes  anastomostiques  permettent 
aisément  les  suppléances  circulatoires. 

La  surrénale  sxpér'u'urc  naît  de  la  diaphragmatique  inférievire.  Assez  grêle, 
cette  artère  longe  le  bord  supérieur  de  la  glande  ou  sa  face  antérieure.  Elle  four- 
nit des  rameaux  qui  sont  obliques  ou  perpendiculaires  à  son  tronc. 

\ati  mirrénalc  rnoijcnni'  émerge  de  la  face  latérale  de  l'aorte  abdominale,  à 
quelques  millimètres  au-dessus  de  la  rénale.  Elle  atteint  la  glande  par  son  bord 
interne  et  se  ramifie  sur  ses  deux  faces,  après  avoir  envové  quelques  rameaux 
qui  pénètrent  directement  dans  la  moeUe. 

DELAMARE.] 


l'ieo 


CI.ANDKS  SI|{HI;NALI> 


La  xufi-én'i/r  Inlrrienrc  iiail  de  la  rriialc  mi  de  ses  hraiiclir's  et  allciul  I'im-- 
«rane  au  niveau  de  son  extrérniléinfùro-intiTiic.  Mcmarquonsen  passant  que  la 
surrénale  est  lion  sciilcnient  siliiéc  au  voisinage  du  rein  mais  (|ii'ill('  [)Ossède 
une  rircidalion  en  partiecoininiine  avei-  la  sienne. 

Anomalies.  —  I^es  anomalies  par  délaiit  sont  plus  rares  que  h-s  aiiomali<>s  j)ar 
exeès.  L'absence  de  la  surrénale  moyenne  est  très  rare  ;  celle  de  la  surrénale 
inférieure  est  plus  fréquente.  Sclimerher  en  a  observé  S  cas. 

J^arfoisla  smrénaie  inférieure  esl  rem|)laiée  par  une  artèreérnanée  du  paren- 
chyme rénal  (Hona- 
niy.  Hroca  et  Meau. 
Albarran  et  (lathelin). 
I.auth  a  vu  la 
dia|)braf:niatique  in- 
férieure donner  troi-; 
surrénales  supérieu- 
res ;  j'ai  pu  cumpler 
0  rauiuscules  acces- 
soires qui.  en  outre  de 
la  surrénale  supé- 
rieure, se  détacbaienl 
de  la  diapbragmati- 
que  inférieure  comme 
les  dents  d'un  peig'ue 
(voy.  fig.  065). 

Sur  le  même  sujet. 
j'ai  constaté  l'exis- 
tence de  deux  surn- 
nales     movennes  :    la 


Fin.  '.10.").  —  .Vilcres  de  l;i  stirii'iialc  cliez  un  nuuveaii-iic. 


La  Jia|ilii;igmatiqiic  iiil'érieure  rduniit.  en  nuire  ilc  la  suriviialf  Mi(H-iieiirf.  pjyv;      élevée      naissait 
(i  l)ranclii'>  ati-essoircs  qui  se  clélaclieiit  de  son  Ironr  coiiime  lesdenls  d'un  peigne. 

—  11  exista  une  surrénale  moyenne  accessoire  issue  du  Iroiie  iu'liai|iu'.  et  nue  (lu      trODC       Cteliaque. 

>nrri'iiale  inlrrieure  accessoire,  née  de  l'artère  sperniatiiiiie.  ratllre      provenait     de 

la  partie  latérale  de 
ra(U'te  au-dessus  de  roriiiiiie  de  la  ri'iiale.  l'.iilin  il  existait  une  surrénale  iufé- 
i-ieure  accessoire  (|ui  naissait  de  la  sju'rmaiiipie  :  siii\anl  Kraiise  la  s|iermati(]iie 
et  lasurréiiale  inovenue  gauches  naissent  souvent  aux  dépens  d'un  tronc  com- 
mun issu  de  l'aorte.  On  sait  que  chc'/.  les  Sauriens  et  les  Ophidiens  la  vascula- 
lisation  de  la  siiriéiiale  el  du  lesliciile  e>t  toujours  assurée  par  des  artère-, 
communes. 

D'ailleurs  le  tvpe  de  vascularisation  est  rondamentalemeiil  identi(|iie  daii> 
presque  toute  la  série.  On  com|»te  trois  paires  d'artères  chez  les  lémuriens,  les 
cétacés;  on  ou  com|ile  deux  clie/.  I(>s  oiseaux,  trois  chc/.  les  crocodiliens.  Ie>. 
sauriens. 

Nous  avons  vu  que,  sauf  exceptions  rares,  presipie  tontes  les  artères  abor- 
daient l'organe  par  la  |)ériphérie.  ('es  artères  donneni  un  nomhic  variable  de 
branches.  KiWliker  in  a  compté  l'(l.  (",omme  l'a  liien  \  ii  (irandry.  ces  artères 
forment  un  véritable  réseau  dans  la  capstde  libreusc.  De  ce  réseau  |)arlent  deux 
sortes  de  rameaux  :  les  uns  conservent  leurs   tuni([ues  nuisculaires  ol  desc»'n- 


\  \l--l. \l  \ 


1461 


m 


/^^ 


(l)'iil  le  luii^  (les  liuviTs  [ti'iii(i|»;il('s  |Miiir  se  raiiiilicr  dans  la  iiiofllc  après  avoir 
('|tar|)ill»''  liMirs  lihi-cs  iniisnilaircs  au  milieu  des  ('ir-nuMifs  musculaires,  (le  sniil, 
les  lUn.'Oii'nK.r  nnnrr'irifr^.  I.e^aiilris  se  caiiillaii^eiil  de  siiitcM'l  au^Mneiileiil 
pro^rcssiveiiiciil  de  calihri' de  dehors  eu  dedaus,  de  It-corce  à  la  moelle.  (ies<»nl 
les  iui'i!i>iiu(ii.r  /'oiictiiinni'/x.  (|iii  seuihlenl.  eu  eei'taius  [toinls,  préseuler  la 
siruclure  des  i  apillaires  eudu'vouiiaires.  I,eiir  eudollii-lium  sérail  un  |»lasuiode 
dans  le(|uel  le  nitrate  d'ar;^eut  ne  poiiri'ail  |»a^  luujinirs  réxiMer  de  liL;nes  de 
eimeul   intereellnlaiie  (  N'ialletoii.    i\enaut). 

.\près  avoii-  lornn-  un  reseau  pi''ri,i:lomê- 
nilaire,  ces  capillaires  descendent  dans  la 
l"asciculé(>,  au  niveau  de  laquelle  ils  suivent 
un  Irajel  parallèle  à  celui  des  cvlindres 
cellulaires.  De  même  au  niveau  de  la  réticu- 
lée. iJi  se  lorment.  par  des  dilatations 
énormes,  les  capillaires  veineux  <|ui,  au 
niveau  de  la  moelle,  interceptent  un  lar;:^»' 
réseau  dans  les  mailles  duijuel  se  trouvent, 
nous  le  savons,  les  travées  cellulaires. 

Les  veinules  forment  souvent  des  man- 
chons autour  (les  cordons  nerveux.  Fina- 
lement, elles  ahoutissent  à  la  veine  centrale, 
béante  et    pourvue    de    libres    musculaires 


longitudinales.  Cette  grosse  veine  centrah  . 
après  avoir  traversé  l'oriiane.  déhouche  au 
niveau  du  hile  pour  se  jeter  à  gauche  dans 
la  veine  rénale,  à  droite  dans  la  veine  cave 
inférieure.  Elle   ne  possède  pas  de  valvules. 

Les  veines  satellites  des  artères  nourri- 
cières suivent  les  cloisons  conjonctives  et  se 
jettent  les  unes  dans  les  veines  rénales. 
dans  celles  de  la  capsule  adipeuse  du  rein. 
les  autres  dans  les  diaphragniatiques  et  parfois  même  directement  dans  la  cave 
inférieure.  A  gauche,  il  n'est  pas  rare,  suivant  Alharran  et  (latlielin,  de  con- 
stater l'existence  d'une  veine  qui  tantôt  fait  suite  à  la  diaphi-agmatique  infé- 
rieure, tantôt  émane  de  celle-ci  et  se  jette  dans  la  veine  centrale. 

L'arc  périrénal  de  llaller,  découvert  à  nouveau  par  Tuffier  et  Lejars.  qui 
communique  avec  les  veines  diphragniatiques  inférieures,  traverse  la  hase  de 
la  glande  surrénale  et  se  jette  en  dedans  dans  la  veine  surrénale.  Pettit  sup- 
pose que  cet  arc  veineux  surrénorénal  est  peut-être  un  vestige  du  système 
porte  surrénal  qui  existe  chez  les  oiseaux,  mais  atteint  son  maximum  de  déve- 
loppement chez  les  sauropsidés. 


.i.Lr,,/.... 

Kiii.  '.)()(i.  —  VaisseiMix  san^ruins  de  la 
surrcnale  de  cidjaye  (Injection  de 
Ideii  de  l'iusse  en  solution  étliéto- 

tciclieiitliinée). 


Lymphatiques .  —  Les  lymphatiques  d(»  la  surrénale  ont  été  étudiés  par 
Mascagni,  Unschke.  Stilling,  Sappev  et,  plus  récemment,  par  Cunéo  et  Marcille. 
Sappey  a  constaté  leur  existence  chez  le  cheval  où  ils  sont  nombreux  et  faciles 
à  injecter.  Suivant  Stilling,  le  calibre  des  vaisseaux  blancs  varie  chez  l'homme 
de  0  mm.  3  à  I  mm.,  chez  le  cheval  et  le  bœuf  de  l  mm.  à  I  mm.  o. 


DEL.\M.\nE.] 


1462 


(iLAM)KS  >UHhi;\.\I.I-r 


D'après  N  ialli'lon,  Jcs  capillaires  Iviiiplialifjuos.  nés  dans  1  inlt-rvalle  des  cor- 
dons de  la  fasciculée  et  même  dans  l'épaisseur  des  amas  cellulairas  de  la  glo- 
inériilaire,  forment  un  riclie  réseau  dans  la  cajjsule  fibreuse. 

Dautres  1ynipliuti(|ues  s'engagent  dans  les  cloisons  fibreuses  el  reioivent. 
clieuiiii  faisant,  de  courts  rameaux  venus  de  la  fasciculée,  puis  s'ouvrent  dan- 
le  réseau  beaucoup  plus  déveloy)pé  de  la  moelle.  F. à.  ils  finiiient  des  vaisseaux 
])arfois  én(U'mes  et  t(jujours  satellites  des  veinules. 

Ces  voies  se  résument  en  deux  et  parfois  en  ti'ois  graml<  linncs  collecteurs. 
D'après  Cunéo  et  Marcille,  ces  collectf^urs  émergent  au  niveau  du  bord  interne 
de  lorgane.  Le  j)lus  antérieur  passe  devant  la  veine  cave,  se  coude  assez  brusrpic- 
ment,  parfois,  à  angle  droit,  et  descend  pour  aboulii-  aux  iranglions  les  plu- 
élevés  du  groupe  laféro-aorti(/i(e  prccovc. 

I.e  deuxième  collecteur  se  porte  en  dedans,  traverse  trois  nodules  inleiru|p- 
lenrs  et  se  termine  dans  un  ganglion  placé  sur  le  bord  interne  fibreux  du  pi- 
lier diapbragmatique  droit,  (le  ganglion  appartient  au  groupe  lah''io-oortlfj>i!'' 

rétrocavc;  il  est  sensiblement  plus 
élevé  que  le  ganglion  auquel  abouti! 
le  premier  collecteur. 

Le  troisième  collecteur,  incon  — 
tant,  passe  au  travers  du  dia|)hragnii' 
par  Torilice  du  petit  splancbnique  et 
gagne  unganglion  lalévo-vevtébrol. 
Les  ganglions,  par  leur  pigmen- 
tation, prouvent  qu'uiu'  partie  au 
moins  des   élaboralions  surrénale- 

FiG.  967.  —  Les  uerLs  de  la  surrénale.  suit  la  voie  lynipbalicjue. 

(D'après  Bourgery  cl  Jacob. ) 

Nerfs.  —  Les  nerfs  de  la  surré- 
nale sont  fort  nombreux  :  Kfilliker  a  pu  compter  .'i-J  rameaux  allant  à  cette 
glande.  Ces  nerfs  proviennenl  du  plexus  solaire  et  du  plexus  rénal.  (Juelques- 
iins  émanent  du  piieunHigas(ri(|iie  et  Au  pliréni(|ue  (lU'rgniann.  Sapjiev).  II- 
abordent  la  surrénale  par  son  bord  interne  et  par  la  j)artie  interne  de  la  base. 

Les  nerfs  corticaux  sont  des  troncs  assez  volumineux,  formés  surtout  par 
(les  libres  de  Remak.  Parallèles  aux  éléments  conjonctifs  de  la  capsule  d'enve- 
loppe, ils  éniftttent  deux  ordres  de  brandies  :  les  unes  fines  et  courtes,  le- 
autres  volumineuses  et  longues. 

Parmi  les  brancbes  fines,  il  en  est  qui  s'arborisenl  autour  des  glomérules  : 
d'autres  descendent  directement  en  suivant  un  trajet  identique  à  celui  des 
cordons  fascicules.  Toutes  ces  brandies  fines  se  terminent  par  des  extrémités 
I ibres légèrement  rentlées(Voy.  fig.  IRiS). 

Les  grosses  brancbes  s'engagent  dans  les  travées  conjonctives  et,  après  avoir 
fourni  des  rameaux  pour  les  différentes  parties  de  l'écorce,  elles  atteignent  la 
moelle.  I^à  elles  se  divisent  et  se  subdivisent  en  troncules  souvent  entourés  par 
lies  veines.  Elles  s'arborisenl  et  entrent  dans  la  constitution  du  ricbe  plexus 
médullaire  central.  Les  ramifications  de  ces  fibres  sont  souxcnl  très  couq>lexes  ; 
ell(>s  s"enlr(>-croisent  nuiis  ne  s'auastiunosent  pas  (Manouélian). 

Dans  la  moelle,  et  parfois  même  dans  l'écorce  (llolni).  on  trouve  des  cellule- 


NKHI" 


U63 


iicrvcnscs  isolt-cs  on  .i^iiiiiK-cs.  (i'osl  pdiircjiuti  l'on  a  j)U  dii'c  (|ii(' l'oi-'.'-anc  surrr- 
nal  ('tait  ivcllcmnil  constiliK',  clic/,  les  iiiainiiiil'crrs.  par  la  jx-iiclralion  l'éci- 
|trii(|iic  (liiiic  rnniialion  •ilandulairc  cl  <rmi  iraii^lidii  nerveux.  (>he/.  les  oiseaux, 
le  paii^lioii   et  la  ^^laiide  sdiit  siiiiplciiiciil  jiixlap(»sés. 

Kii  iiéiH'ral  les  luniialioiis  i:;mi:lioiiiiaircs  sdiil  presfjiie  iiiii(|iieiiieiil  nié 
(lullaircs.  |{a|>pel(iiis  Idnlelnis  <|ue  llniiii  cl  l)(i^ie!  (Mil  lidUM'  des  cellules  ner- 
veuses dans  récurce  du  lapin,  du  chien  cl  du  chai.  Le  noinhre  des  cellules  ner- 
veuses esl  d'ailleurs  1res  variahie,  suivant  les  es|>('ces,  les  individus,  et  suivant 
les  histologisles.  TandM  les  cellules  nerveuses  se  pTroiipeiit  |),ir  deux,  hois  cl 
nu''ine  dix.  jxiur  lor 
nier  de  vérilahies 
ganglions  ;  tantôt 
elles  sont  isolées  le 
long  des  nerfs.  Iles 
cellules  sont  les  unes 
petites,  les  autres 
grandes  (l)ogiel). 
Les  petites  ressem- 
blent aux  éléments 
sympathiques  mul- 
tipolaires. Pourvues 
d'un  noyau  arrondi, 
elles  émettent  trois 
ou  quatre  prolonge- 
ments protoplasmi 

ques.  b  imprégnant  Kk,.  UOS.  —  Xeils  corticaux  et  médullaires,  d'après  une  piopaialiuii 
hien  par  le  chroinate  '1p  Manouélian.  (Surrénale  d'un  chat  nouveau-né). 

d"ar"'ent    el    le    bleu  l'.i'in.ntiner  rimpivgnalion  chrtimique  très  appareutc  des  cciliiles  métliiliaires. 

de  méthylène,  elles 

s(int  faciles  à  voir  (voy.  lig.  !)('»'.)).  Les  grandes  cellules,  au  contraire,  échappent 
dcirdinaire  à  l'une  ou  l'autre  de  ces  imprégnations.  Sur  les  préparations  ordi- 
naires, elles  sont  reconnaissahles  aux  caractères  suivants  :  leur  grand  axe 
atteint  ."^0  a;  leur  protoplasme,  très  homogène,  se  colore  un  peu  plus  énergi- 
([uement  (pie  celui  des  cellules  médullaires.  Leur  novau,  circulaire,  mesure  de 
10  à  L)  <x.  Il  possède  un  gros  nucléole  central  de  3  à  G  u..  Chez  le  cohave,  ces 
éléments  présentent  souvent  deux  noyaux  (Vialleton.  Guievsse).  Ils  sont 
entourés  par  une  couronne  de  petits  noyaux  arrondis  et  fortement  colorés.  Sur 
les  préparations  faites  après  imprégnation,  on  peut  les  reconnaître,  à  la  cor- 
lieille  que  forment  autour  d'eux  les  filaments  nerveux  issus  des  petites  cellules 
ganglionnaires  voisines.  Les  branches  du  plexus  médullaire  se  terminent  les 
imes  dans  les  vaisseaux,  les  autres  au  voisinage  des  éléments  glandulaires  et 
nerveux. 

Fusari  et  Dogiel  ont  décrit  deux  sortes  de  terminaisons  péricellulaires. 
Fusari  a  constaté  que  les  fibres  nerveuses  étaient  variqueuses  et  présentaient 
des  épaississemeuts  sous  forme  de  plaques  ovalaires,  triangulaires  ou  multipo- 
laires. Ces  fibres  se  terminent  par  de  fines  arborisations  dont  l'ensemble  con- 
stitue un  glomérule  arrondi  autour  de  quelques  cellules  médullaires. 


[Di:LAMArŒ. 


1464 


i.l,AM)I>  SIUliKNM.L- 


l)(tgic'l  a  vu  (jiie  les  liljiilJcs  nerveuses  roiiiieiil  aiilour  des  cellules  ('•piUiélialc- 
des  corbeilles  ou  des  paniers.  Ces  corbeilles,  placées  dans  les  intervalles  cellu- 
laires, embrassent  une  ou  plusieurs  cellules  (Vov.  fi^r.  WfiU).  Au  conta<t  ^\l^< 
éléments  épitliéliaux,  les  fibres  se  terminent  par  une  extrémité  renflée  fii 
baguette  de  tambour,  comparables  aux  terminaisons  décrites  dan^  la  niu(|uiii-.' 
lino-uale  par  Fusari  et  l'anasci. 

11  va  sans  dire  que  la  richesse  de  la  siirn'-nali'  m  libres  et  en  irlliilc- 
nerveuses  ne  prouve  rien  contre  sa  nature  glandulaire.  Autant  vaudrait  sou- 
tenir   (|U('  la   pai'oi    intestinale  fait   partie  du  système    nerveux    sous  prétcxti- 


l"i(i.  1)0!).  —  l.es  nerfs  de  l;i  moelle,  il'niJiés  une  prt']i;u;iliiMi  do  Maiiouéliaii. 
(Siirn-nnle  de  souris  âgée  de  quelques  jours). 

l!i-iriai(|U('i- :  I"  les  i-drlx'illes  ;  'J"  le*  tci-minaisons  liluvs  :  11"  les  lelltiles  munies  Je  iirolongemenU  prolopla-- 
iiiKiue.s  courts. 

<|u'elle  cdutient  les  ])lexus  d'Auerbacb  et  de  Meissner.  T.es  terminaisons  j>éri- 
rclhdaires  de  b'nsari  ne  prouvent  pas  davantage  la  nature  nerveuse  des  élé- 
ments médullaires. 

KVni.l  Tl(»\ 

Développement.  Nims  savons  (|ue  la  -lande  >ui  ivuale  d«"s  \crlébn- 

supérieurs  est  ioruiée  de  deux  organes  morplioloL;i(|uem(Mit  et  surtout  ronction- 
neilemenl  dillereuts.  Ces  deux  organes  |)roviennent-il-<  d«'  tleux  ébaucbcN 
distinctes,  secondairement  fusionnées?  Sont-ils.  a\i  contraire,  le  sim|>lr  produit 
d'une  différenciation  morpbologique  et  foncti(tun»dle  survenue,  a^sez  tardixe- 
Mirnt.  dans  le  cours  de  révolution  ontogéni(]ue  d'une  ibaucbe  primordialemonl 
unique?  Ce  problème  d'origiufM'st  assez  diversement  résolu  par  le«-  embrvolo- 
gistes  qui  se  montreuf.  les  un<  partisans  di^s  lliéoiic-  duall-lr-.  le^  aulre>  df^ 
théories  unicisles. 

Les  lhéoric.<  iinirlsilefi  supposent,  en  généial.  que  le>  i-ellul(>s  médullaire^ 
dérivent  des  cellules  corticales.  (îollscbau  et.  plus  re<eiumenl.  Srdinko  crt»ient 


i;Vt)l.l   l|(i\.  ikèb 

avoir  vu  (les  (oniics  iiilcniH'diaircs  ;  mil  n'ignore  ciniiliicii  il  csl  parfois  dilTi- 
<-ik>  (lo  (lisliii^iicr.  clic/,  cfrlaiiis  inaiiiiiiilV'rcs,  Ir  (Iri)!)!  <lr  la  iiiiii-llf  cl  la  (in  <]>• 
l'ccorcc.  .Mais  la  |ilii|»ail  de--  liisl(ilu;.''islcs,  sacli.inl  (|iic.  clic/  les  (''lasiiioliraii- 
(lies,  la  moelle  el  l'ecun  e  InniieiiL  des  or^^aiie.s  disliiiels  par  leur  siliialiou  el 
par  leur  ori^^aie  hlaslddermicjiie,  l'eslenl  sce|»li(jues  à  l'é^-'aiii  des  éléments  de 
transition  di'ciils  par  (Intlsclian.  Srdinkn,  elc 

Vovoiis  ipielles  sont    les    (»ri;iiues  présuim'cs  de  l'écorce  el  de  la   moelle. 

he  nomlireux  auteurs,  iinieisles  ou  dualistes,  ont  soutenu  (|ue  l'écorce  prove- 
nait du  mésodcrntf.  (liions,  |iariiii  li'>  unicistes,  \  alenlin,  l^atlike,  (loodsir, 
(irav,  \  .  nriinn,  Sed^wick,  (lollscliau  ;  |»armi  les  dualisles.  nous  trouvons 
Kemak,    Kulliker.  lirauii,  Halfour,  .Mitsukiu'i,  Minol. 

l'our  d'aulres.  il  sul'fit  d'examiner  des  stades  assez  précoces  pour  constater 
(|ue  i'éUauehe  cortii-ale  provient  non  du  niésenehyme  mais  (]eVi''pil/téliiini  r/er- 
ni'niaiif  du  cœlome.  Telle  est,  parmi  les  unicistes,  l'opinion  de  Janosik,  Valenli, 
.Mihalco\ic/,  el,  parmi  les  dualisles,  celle  de  l""iisari.  Inalta.  W'irsel,  liiaiier  el 
Sou  lié. 

Kniin,  il  est  des  emiirvolo^isles  qui  font  (léri\ei-  l'ecoice  dn  im-soiiéplirns  ; 
pour  d'autres,  elle  tire  son  origine  du  pronépliros. 

D'après  llis,  W'aldeyer,  elle  se  l'orme  aux  dépens  des  restes  épilhéliaux  du 
corps  de  WolfT;  d'après  Weldon  et  llofTmann,  des  tubes  segmentaires  du  mé- 
sduépliros;  d'après  Aieliel.  des  entonnoirs  du  rein  |U"iinordial.  Semon  el  Hahl 
pensent  ({uelle  est  issue  du  pronéphros.  Soulié  smilieni  (|n'elle  dérive  toujours 
de  l'épi thélium  cœlomique. 

Huant  ta  la  moelle,  tous  les  dualisles  saccordeut  pour  anirmer  ([u'elle 
provient  des  éléments  ganglionnaires  primitifs  du  grand  syinpatlii(|ue.  J.a 
fusion  avec  l'éliauclie  corticale  serait  précoce,  d'après  Hemak,  Kolliker,  Halfoui-. 
Habl,  Inaha,  elc.  ;  l'immigration  des  éléments  sympalliiciues  serait  beaucoup 
plus  tardive,  d'après  Wiesel  el  Klinl.  Suivant  ces  auteui's.  rimmigration  se  j)ro- 
duirait  encore  <bez  l'adulte  pour  rénover  la  moelle  au  furet  à  mesure  de  sa  des- 
truction. I>a  pénétration  de  l'ébaucbe  surrénale  |>ar  des  cellules  sympathiques 
est  \\\\  fait  indiscutable  mais  banal.  11  serait  j)uéril  dénumérer  tous  les  viscères 
(jui  sont  le  siège  d'une  semblable  pénétration,  et  personne  ne  doit  plus  soute- 
nir que  la  moelle  est  un  simple  ganglion  nerveux,  cela  est  im-possible  au 
doul)le  point  de  vue  morphologique  et  fonctionnel. 

Peut-on,  en  s'appuyant  sur  les  recherches  embryologiques  précédentes, 
affirmer  que  la  cellule  médullaire,  originellement  nerveuse  ou  du  moins  ecto- 
dermique,  devient,  par  le  fait  d'une  dillerenciation  évolutive  particulière,  une 
cellule  glandulaire".'*  A  priori  le  fait  n'est  pas  impossible  et  l'on  sait  que  cer- 
tains dérivés  de  l'ectoderme  neural  peuvent  acquérir  et  manifester  une  fonction 
sécrétoire.  Mais  il  faudrait  prouver  cette  hypothèse  en  montrant  l'existence  de 
formes  intermédiaires  aux  cellules  médullaires  el  aux  cellules  nerveuses.  Cer- 
tains histologistes  ont  soutenu  la  réalité  de  ces  transitions,  mais  sans  entraîner 
la  conviction  générale.  Pour  résoudre  ce  difficile  problème  embryologique, 
Soulié,  après  Flint  et  Wiesel,  s'inspii'e  des  idées  récentes  de  Kohn.  La  fré- 
quence des  éléments  chromopbiles  paraganglionnaires  chez  l'adulte  le  conduit 
à  supposer  leur  constance  dans  les  ganglions  sympathiques  embryonnaires. 
Et  comme  il  admel  que  les  cellules  chromopbiles  adultes  sont  des   éléments 

[Di:i.AM\i;i:: 


1466  flLAXDKS  SUHHL;NALK>. 

m  (''(lu  11  ai  les  orraliques,  il  peut  conclure  avec  hjgique  que  la  moelle  provient 
d'une  formation  parasympalhiqiie  incluse  dans  le  ganglion  sympathique 
embryonnaire.  Malheureusement  la  nature  m(''dullaire  des  éh-ments  paragan- 
glionnaires  de  l'adulte  n'est  pas  d(>fiuitivement  d(3montré'e  et  la  cet/ule  paro- 
^ympathiqne  embryonnaire  a  des  caractères  bien  vagues,  puisque  Souli»'  lui- 
UK^me  la  diVrit  comme  un  noyau  entour»^  d'une  aunVile  j)rotoplasmiqu('.  Elit- 
n'est  pas  chromophile  et  jie  peut  «Hre  sûrement  distinguée  des  neuroblastes 
qui  doivent  évoluer  vers  le  type  multipolaire. 

Envisageons  maintenant  le  d(!'veIoppement  ontog(''nique  de  la  surn-nale. 
IJ  apn's  Souli('',  chez  tous  les  vertébr('s,  lï'corce  provient  d'une  végétation  de 
VéjHlIn'IiKin  cœloDiique.  (Suivant  Rabl  et  Poil,  l'interrénal  des  plagiostomes 
se  développe  de  la  même  fa(:on.)  L'épithélium  co-loniique  qui  revêt  la  face 
interne  du  mésonéphros  s'épaissit  et  des  centres  de  prolifération  se  constituent 
au  voisinage  de  la  racine  du  mésentère.  Tant(U,  c((iiinic  dicz  1rs  ruminant-, 
la  prolifération  est  diffuse;  tant('»t,  comme  chez  la  perruche  et  la  tauj)e.  elle 
résulte  de  la  fusion  de  bourgeons  émanés  de  centres  de  pntlifération  distincts 
et  qui  demeurent  quelque  temps  attachés  à  leur  lieu  d'origine  par  un  mime 
pédicule.  Le  poulet  offre  un  type  mixte.  La  zone  surrénale,  comprise  entre  la 
racine  du  mésentère  et  l'aire  génitale,  s'étend  (mi  haut  vers  le  sommet  du  corps 
de  Wolff,  d(''passe  l'aire  génitale,  mais  reste  toujours  à  une  notable  distance 
au-dessous  du  pron(''phros. 

Au  début,  sa  longueur  n'excède  pas  1  mm.  ."».  Liiez  les  oiseaux  et  (jiiebpies 
mammifères,  elle  est  lisse,  tandis  que.  chez  les  ruminants  et  les  rongeurs,  elle 
se  monti-e  creusée  de  sillons. 

Les  nodules  surrénaux  adhèrent  bieut(')t  aux  veines  rénales  efférentes  anté- 
rieures du  mésonophros  et  à  la  veine  interne  du  corps  de  W'oiff.  Puis  les 
nodules  épithéliaux  se  condensent  en  un  amas  plus  homogène  qui.  s'étalant 
dans  le  mésenchyme,  contracte  des  rapports  secondaires  avec  les  glouïérules  et 
I(^s  tube!^  wolffiens,  l(>s  organes  génitaux  et  le  foie. 

Les  cellules  se  divisent  et  forment  des  cordons  que  séparent  les  vaisseaux 
sanguins.  A  ce  moment,  l'ébauche  surrénale  (^st  conqiarable  au  corps  inter- 
rénal des  élasmobranches. 

Les  modifications  ultérieures  résultent  de  l'apparition  de  rébauclie  médul- 
laire ([ui  s'accole  à  l'écorce.  Cette  disposition  persiste,  définitive,  chez  les 
reptiles.  Ensuite  la  moelle  pén('lre  irr(\irulièrement  l'écorce.  ainsi  qu'on  le  voit 
chez  les  ois(viux  adultes.  Et  linalemcnt,  chez  les  nuimmii'ères.  la  moelle  est 
conq)lètement  entourée  par  l'écorce. 

L'(''Corce,  d'apparition  plus  précoce,  se  différencie  et  fonclionru^  plutnt  (|ue  la 
moelle.  Loisel  a  nu)ntré  que  l'ébauche  surrénale  d'un  embrvon  de  colin  de 
Laliruiiiie  du  ;■)'  jour  rlaJKirait  delà  graisse.  Suivant  Langlois  et  Reims,  l'éla- 
l)oralioii  du  |)rinci])e  hypertenseur  se  manifeste  au  (UI'  jour  intra-utérin  chez 
le  mouh)n  (la  brebis  porto  lid  jours)  et  au  :^(»'' jour  intra-utérin  chez  le  cobaye 
(la  gestation  est  detiO  à  (i:')  j(»urs  chez  cet  animal). 

RcMuarquons  en  passant  (|ue  au  moins  en  ce  (jui  concerne  le  cobave.  la  réac- 
tion au  perchlorure  de  fer  et  la  production  de  la  substance  vaso-loni(jue  sont 
déjà  manifestes  à  une  épo(|ne  ou  les  (MdluU^s  nuMullaires  ne  présentent  (lu'unc 
tW's  laiblc^  affinité  pour  les  sels  diromicjues.  Nous  avons  \u  (|ue  Liaccio.  par  ses 


i:\iiU  TloN. 


ue' 


rcclien'lics  (riiistm-liiiiiir.  ('lait  aniciir  à   (lisliii;riicr  la    snhsiaiiri'   <liroiiii)|)liilt 
(le  la  snhsiaiu'i'  \  .isnlnitiiiiH'.  (-(iliiiahlc  par  If  imtcIiIhiiiit. 


Reins 


Glande 
gcnil. 


Développement  de  1h  surrénale   humaine   (ilapivs  les   (loiiin'-cs  dt- 

W  it'scl  cl  (Ir  S.iiillc). 

La  prcinicrc  a|i|tanlion  doil  se  l'aire  ciiln-  le  21  cl  le  2"»'  iniir,  [niis([iic.  sur 
un  cuihrvnu  dr  i  uiil- 
liinctros.  Soulic  n'en 
a  pas  \ii  la  iiioiinirc 
trace  et  (juc,  sur  un 
cnil)rv«)n  de  d  uiilli- 
iiiètrcs  (2"»''  jour),  le 
uicmc  auteur  a  cdu- 
statc  l'existence  crune 
chauche surrénale  au- 
dessous  de  l'extrémité 
supérieure  du  cor|>s 
de  WollV,  de  chaque 
côté  de  la  racine  du 
niésenlère.  O'tteébau- 
che  surrénale  était  re- 
présentée par  des  amas 
cellulaires  arrondis  de 
8(1  y.;  quelques-uns 
d'entre  eux  présen- 
taient encore  des  con- 
nexions  avec  1  epitne-  i;,  ^i,ri,:.n,iif. 
lium    cœlomique. 

Sur  un  embryon  de  (S  millimètres  (28'  jour),  l'ébauche  surrénale  mesure 
IH-")  ;j..  Elle  est  placée  à  l'extréniilé  supérieure  du  corps  de  WoHT,  entre  les 
irlomérules  wolfliens  en  dehors,  la  veine  cardinale  en  arrière,  l'aorte  en 
dedans,  l'organe  génital  en  avant.  Laccolenient  de  l'ébauche  surrénale 
à  l'organe  génital  est  intime.  Il  n'v  a  pas  de  limites  nettes  entre  les  deux 
tissus.  Ce  fait  s'explique  par  l'urigine  commune  et  permet  de  comprendre 
pourquoi,  chez  l'adulte,  la  vascularisation  de  ces  deux  glandes  est  parfois 
commune. 

L'ébauche  surrénale  est  formée  de  cellules  épithéliales  tassées  les  unes  contre 
les  autres  et  non  encore  disposées  en  cordons. 

Sur  un  embryon  de  12  mm.  ^i.AViesel  constate  que  l'ébauche  surrénale  mesure 
I  mm.")  et  possède  une  mince  membrane  conjonctive;  il  n'observe  pas  de  péné- 
tration svmpathique.  Sur  un  embrvon  de  14  millimètres  (.3o'"  jour),  l'ébauche 
<t\  alaire  est  épaisse  de  .320  u.  large  de  22o.  (Juelques  formations  ganglionnaires 
sympathiques  viennent  s'interposer  entre  l'aorte  et  l'ébauche  surrénale.  Cette 
ébauche  est  formée  de  cordons  épithéliaux  anastomosés  entre  lesquels  serpen- 
tent des  capillaires  sanguins.  Sur  les  coupes  verticales  d'un  embryon  de 
17  millimètres,  j'ai  constaté  que  l'ébauche  surrénale,  beaucoup  plus  volumi- 
neuse que  l'ébauche  rénale,  avait  la  forme  d'un  triangle  à  sommet  inférieur. 


FiLi.  1(7(1.  —    1-^nine  el  raiiports  tic  rdiauclie  surrénale  sur  une 
coupe  verticale  d'embryon  humain  (collection  Cunéo). 

Hemai'(|iicf  rin-^i^iti'iii  ^nrpiriiiiic.  .li.i|ilir.ni.'ni.ilii|iio  ilr  l.i  rapsule  libreu^e  ili- 


DELAMAliE.] 


U68 


(;LAM>t:s  SI  nni-wu: 


I 


p]n  haut,  ci'llc  l'Iiuuche  est  eu  rappùrt  avec  le  diaphrajrnu*;  en  avant,  dit' 
répond  au  foie  et  à  l'estomac;  en  l)as.  an  irin  cl  a  la  jrlande  «rénitalf.  La 
capsule  d'enveloppe,  dcjà  très  nette,  se  cmiiIuikI  cm  ha-  a\ec  celle  du  rein  et 
sinsère  en  haut  sur  le  diaplira^nie. 

A  un  faible  grossissement ,  le  |tarencliyme  ,i;landnlaire  aj)parait  cuninie  un 
amas  de  eellules  dans  lerpiel  on  penl  distinguer  deux  zones  :  luie  adiu-  péri- 
phérique plus  homogène,  phis  conipacle,  et  une  zone  centrale  dans  laquelle  des 
cordons  celinlaires,  anastomoliipies  l'orment  des  mailles  occujiées  j)ar  de  nom- 
hreu.x  vaisseaux.  Il  n'y  a  pas  encore  de  ghtmc-rulaii-e  :  il  ji'v  a  pas  <le  réirion 
pigmentaii'e.  Les  karvokinèses  sont  éparses  dans  tond'  l'étendue  de  léhauche. 
Par  j»iai'e  on  lron\-e,  à  c(~it(''  des  cellules  glandulaires.  qu(dques  petits  éléments 
arrondis,  à  novau  liyperclirouuiticjue.  à  très  mince  hordure  protoplasmique. 
acidophile  (cellules  embryonnaires  à    tvpe   de    lympliocvtes).   Enfin    jai  con- 


l-ui.  'JTl. 

I.  suii-L'iiales  d'un  fœliis  humain  ili"  'ij  niiii.  (la  surrénale  est  haute  île  'i  niiii.  cl  large  de  3  mm».— ï.  g. s.  .fiia 
lu  lus  lie  8  ini.  j  (hauteur  9  mm.,  largeur?  mm.)  — 3,  g.  s.  d'un  fœtus  de  I3im.  (hauteur  13  mm.,  largeur  to  mui.) 
•'i.  g.  s.  d'un  fielu.«  de  7  mois.  (Cette  dernière  ligure  est  empruntée  à  Gegenliaur). 

<laté  l'exisience  de  cellules  géanles  dont  le  prolojilasnia.  cniilraifemenl  a  celtii 
des  cellides  géantes  hépati([ties.  était  peu  coloré.  CiiK]  on  six  lois  |>lus  grands 
(|ue  les  cellules  environnanh's.  ces  éléments  possède  un  novau  ovoïde  ou 
allongé,  fréquemment  étranglT'  on  |)orleur  d'incisnres.  (le  no\au  est  parfois 
polymorpli(\  jamais  midtiple.  11  présente  un  délicat  réseau  de  chiomalinc  et 
tm  nombre  variable  de  faux  nucléoles. 

Sur  un  embryon  de  lU  millimètres,  Wiesel  constate  l'organisation  définitive 
de  l'écorce  et  raj)|>arition  de  la  zone  glomérulaire.  La  dilférenciation  est  beau- 
coup moins  avancée  sur  l'embrvttn  de  PI  millimèli'es  examiné  par  S)ulié.  La 
surrénale  mesure  T'id  a.  La  droite  adhère  en  avant  ;i  la  veiiu'  cave  inférietire 
et  la  gauche  répond  à  la  l'a<t'  postérieure  de  l'esltunac.  'roules  deux  sont  par- 
tiellement séparées  de  l'aorte  par  des  formations  svmpathiques.  En  tlehors. 
elles  adhèrent  au  corps  de  W'olIT.  dont  la  régression  est  manifeste. 

Pourvue  d'une  (Mivelo|)pe  conjt)nctive.  la  surrénale  est,  à  cette  épo(|ue.  formée 
•  le  cordons  épitbéliaux  qui  mesurent  de  2t  à  2S  y.,  (les  cordtms  résultent  de 
l'accolement  de  Avnx  rangées  celinlaires  et  sont  séparés  par  <lcs  capillaires 
sanguins  dont    le  nombre  et  le  volume  augmentent  vers  le  centre  de  l'organe. 

L'immigration  des  cellules  |)arasvinpatbi(pies  (?)  débute  dans  lébaudie 
corticale. 

Sur  un  embrvon  de  2'i  niillimètris  ("•(■!''  jour),  la   liantenr  de  l'organe  (-1  t'c 


.\(ll.l  ll(t\ 


U69 


1  iiiiii.  .'».  I,.i  (lillViciiii.ilidii  (II-  1,1  Lîloim'Tiilairr  iirst  |i;is  ciicdrc  (crlaiiK'.  lu 
assez  ^M.i  ml  iioiiilnr  ilamas  parasx  iii|»a(lii(ni('s  (?)  sdiit  (•ii,l'-IoIm''s  dans  r»''l(aiicli»' 
primipalc. 

An  (il'  j'iiir,  |iln-  i^riissc  (pic  Ir  ivin.  la  -iinViialc  r^l  liaiilr  <lr  I  min.  S. 
lar^M- (If   2    mm.    l'.'i.  (''ijaissc  île    I    mm.  '.V.\. 

l-c  r('|)li  ;:asli(i-<'tili(pif'  sinlcrpcisc  mire  la  lare  jxislcricnic  «le  l'cslmnai-  ri  la 
l'ace  anlt'i'itMnv  de  la  sniri-nalc.  La  uloinriiilairc  csl  L'hauchùe. 

A  la  lin  lin  .!  nidi-..  sur  nncmlnvnn  (le  ."i  icnli mètres,  les  snrn'"nal("^  snnl 
Inninnis  pins  i^rosscs  (pic  le  i-cin.  \\  iescl  ((nislalc  (jnc  les  trois  zones  corli- 
talcs    son!   bien     licites.      Les     cellules   in(''(liillaircs    (leviennenl  chromophiles. 

\u  i'  mois,  la  siirn-nalc  est 
aussi  irrossc  (pic  le  rein.  Les 
ccllniescliromnpliiles  se^n'oupent 
aiildiir  (le  la  xcim»  cenirale  et. 
par  place,  on  remanpie  des  îlots 
de  c(>llnles  corticales  an  niveau 
{\r  la  moelle. 

An  <i'  nidis.  le  poids  de  la  siir- 
n'iialc  csl  la  inoilii'  de  ccini  du 
rein. 

An  "■  mois,  son  ('paisseur  est 
de  2  millimf'tres.  Les  trois  zones 
corticales  sont  manilestes.  mais 
la  rt'tionli'e  se  prolon^(>  encore 
jusqu'à  la  veine  centrale.  Les 
cellules    nu'dullaires  sont  encore 

en  amas;  la  disposition  cordonnale  n'est  pas  nettement  cHablie.  Klles  mesurent 
de  S  il  12  y.;  leurs  novanx  sont  très  cliromatiipics,  tandis  (pie  les  cellules 
n''ticnl(!'es   attei<rneut  2(1  a  et  possi-dent  des  noyau.v  V('sicn]eu.\. 

.\  S  mois,  la  surr(^nale  pèse  la  moitié  ou  le  tiers  du  poids  du  rein  (  llnschUc)'. 
A  la  naissance,  elle  pèse  ."î  grammes  environ,  soit  le  tiers  du  poids  du  rein 
(lluschke,  ('ruveillîier.  Ribemont).  les  475  millièmes  on  les  TOo  millièmes  du 
poids  corporel  (lluschke).  Son  poids  sp(^cifl(|ue.  I.(i:i.33  (lluschke),  est  plus  élevé 
(jne  chez  l'adulte. 

-Vu  premier  mois  de  la  vie  extra-utérine,  la  surrénale  est  épaisse  de  2  mm.  ."I 
(Sonlié). 

Voici  les  dimensions  trouvées  par  Soulié  chez  le  iionvcan-iK'  cl  ehez 
l'adulte  : 


ii;.  '.t72.  —   Surrénales  de  iiuiivcaii-iu' 
((iraïKleiir  iiatinellc). 


.Vlin.TK 

Fibreuse  90  <i  KM»  •;.. 


Ecorce    H'OO  à  ^  [:>orac.uIe.^.   .      ll(JaI20  a. 
I.-.OU  a.        /    ;'^!"',''^'^  •    •     Î-IJ  à  7.-50  u. 
(  Heliculeo.    .    .      iUO  o.. 


MU"VE.\l-NK 

Fibreuse   i(t  a. 

*  i  Gloinéiulce.   .       8(1  ii  lOU  u. 

Écorce  ""iU  u..  .  <  Fasiicub'C  .    .     300  à  3.jO  a. 

(  litMiculée.  .    .     l'M)  à  300  y.. 

.Moelle  :  70  à  SO  y..  —  Cellules  :  10  à  12  u.  —  Moelle  :  2U0  ii  2.jO  il. 

I.  Contrairement  à  ce  i|ui  se  produit  cliez  l'Iioiiinie,  les  siirr(?nale>  ne  sont  pas  propurtiunnellement  plus  déve- 
loppées chez  le  fœtus  de  cobaye  et  de  paca  quecliez  l'adulte,  au  conlraire  (Pettit).  Le  naême  fait  a  été  constaté 
chez  le  hérisson  par  .\oé.  On  ne  saurait  donc  aftirnier  que  la  surrénale  est  toujours  un  orfrane  à  prédominance 
enihrvonnaire. 


[DL-LAMAIif 


U70 


(;L\Mti;s  sri!i!i:N\Li> 


Il  ressort  ilf  ces  mensurations  ([iic,  juvtporlioiiiicllfiiicnl.  la  ::lumérulée  est 
Ijeaucouj)  plus  développée  et  la  moelle  beaucoup  moins  di-Ncloppéi"  ilit/. 
l'enfant  que  chez,  l'adulte.  La  moelle  serait  d'ailleurs  muins  volumineuse  ilie/. 
riiomme  que  chez  les  autres  animaux  (Soulié).  La  disposition  radiée  e-^l  très 
nette  dans  toute  la  hauteur  de  Técorce;  il  n'y  a  pas  le  moindre  pigment. 

A  la  (in  du  premier   mois  exlra-utéi'in.  la  surrénale  pèse  le  sixième  dn  ri-in. 


'h^ 


Sénescence.   —  (liiez  11    sujets   àiiés    de  "iO  à  lit  ans.  j'ai  conslati'  (|uc  la 
iiri'énale  pesaiL  en  movenne.  i  gr.  SU.   Son  poids  n'est   donc   pas   inlérifur  a 

celui  de  la  suriV-nale  adulte. 
,'■(&%  Parfois    même    il     est     plu-^ 

élevé  et  att('int  ">  à  (i  ^.-^ram- 
mes,  —  Les  dimensions  ne 
sont  i)as  toujours  iulérit'ures 
à  celles  enregistrées  chez 
l'adulte  :  la  glande  droite 
d'une  femme  de  70  ans  mc- 
-mail  \  centimètres  dr 
liaulenr.  ")  cm.  7  de  largeur 
cl  S  millimètres  d'é{)aisseur. 
'  >ii  lie  saurait  donc  adnu'ttre 
avec  Iluschke  que  la  surré- 
f.;>  iV:  Kr;.;S(  .1^^       i,;^|,.  séuile  csl  toujours  lica u- 

,0|jj;       couj)  |»lus  petite  que  la  siir- 


32i 


S" 

S:  s  "t' 


-sMt: 


l'i(i.  !t7:î.   —    SiimMiale  il'oul'anl  iiuii\c;ui-iic  et   ikhIiiI 
nutiiaiiN  accessoires  iiilia-cjipsiilaiics. 


rénale  adulte.  Ku   réalité,  la 
glaiule    (In     \ieillard     ('gale 
sonxcnl    cl    dt'passc    parfois, 
siiivanl  la  ri'mar(|ue  de  C.ru- 
vt'ilhier.   l'orgaiu"  adulte, 
llistologiquenient.  la  surré- 
nale   stMiile    est    le   siège   de 
deux     ju-oiessus     din'érents. 
antagonisics  :  rangiosclérose  alioplii(|iic.    \nlga:i'c.  cl  llnpcrgenèse  cellulaire, 
adénomateuse.   Le  di'rnii'r  processus   c\|)li(|uc    la    plupart     des  augmentation^ 
pondérales  et  voluméti'i(|ues. 

L'écoi'ce  et  la  moelle  dilfèrciil  rime  de  lanli'e  par  Iciii' >énesi'ence.  D'appari- 
lion  plus  lardive.  la  moelle  vieilli!  |»lus  t('il  et  |)r(''seiilc  rapidenu'ul  les  signes 
d'une  alro|)hie  lidale  el  dune  pliléhosclérose  inlense.  L'écorce  ne  dégénère 
d'ahord  qu'au  iiixcaii  des  zones  glomérulaire  et  l'élicnlée  :  elle  -"li\  pertniphi»> 
an  niveau  de  la  fascicnlée  doiil  ccrlaiiis  ('N'incnl»  exagèrent  leurs  activités 
adipogéni(|ue  et    reproductrice. 

L'épaissis.semeiil  de  la  capsule  d*enveloj)pe  est,  en  généi'al.  pro|)ortionnelle- 
inenl  uu)ins  considéialile  (pic  celui  des  cloisinis  intraparcnchvmaleuses.  Il  >"agit 
d'niu:  sclérose  lihrillaire.  sans  inliltration  c(dlulaire  aliondanlc>.  sans  cellule^ 
d'Khrlich.  Les  amas  gIonu''iuIés  sont  entouri's  cl  cn\alii--  pai'  les  lihrilles  con- 
jonctives. LependanI  l'atrophie  de  la  gloménilec  n'est  pas  toujours  très  pri-ciice. 
car  j'ai  pu  assister  à  ses  débuts  sur  li's  glandes  d'un  l'hien  déjà  \icu\  cl  d'une 


i:\(ii.i  iioN. 


liVl 


ri'iiiiiic  (le    Tli  ans.    Les    cclliilr^,    |i('iil    iln-   ii^('r--    jiar    iiii    riiiicliniiiiriiiciil    li(i|i 
Iniit;-,   (■(iiii|»riiiir'cs  par   1rs  liamlcs  ^r|('rcii>cs  cl   mal    ikhiiiics  par  des  v;iisscaii.\ 
ultélTS,  <lc'^i''n(''r('nt  eu    (Iclmrs  dr  lniilc  ailiun   ollnivuc.   pniiiili\c   tics    plia;.'-(i- 
cvtos.    Dans    la    l'asciciili  r 
au  riinl  rairr,  1rs   rmiclHiiis 
atlipttp'iiii|iir  cl  n'|ir(i(lii('- 
Irici*  s'cxallfiil.   Il   est  pos- 
sible d'observer  à  ce  niveau 
(les  aMiitoscs  ([ni  l'iviincni- 
Nirnl  donnent    lien   à  des 
éléni  en  I  s       ninlIiniK  léés 
(Voy.  li.t:.  '.»7:i). 

Sni\anl  Pilliel,  la  >Mr 
(•barge  graisseuse,  an  lien 
de  se  l'aire  en  napj)e,  |)reii(l 
nne  l'orme  nodniaire  el 
c'est,  dit-il,  au  milieu  ou 
au  contact  de  ces  nodules 
((ue  se  dévolo])pe  l'adénome 
si  rré([uent  cliez  les  vieil- 
lards. Les  causes  réelles 
de  ces  altérations  prolifé- 
ratives  sont  (>ncore  obscu- 
res :  Pilliet  invoque  1" irri- 
tation provoquée  par  les 
débris  Cfdlulaires  v(»isins. 
Peut-être     relèvent-elles 

aussi  de  l'auto-intoxication  provoquée  par  raritu-iosclérose,  l'atropbie  rénale,  etc. 
Ouoi  (|n'il  en  soit  et  bien  que  la  décbéance  (dégénéi'escence  graisseuse)  succède 

à  la  suractivité  fonctionnelle  (byperadipogénie),   il 
n'en  est  pas  moins  intéressant  de  constater  que  les 

#d^  cellules  de    Ta    fasciculée,    quoique    vieilles,    sont 

^^  encore    assez   vivantes  pour  édifier  des   adénomes 

([ue  respectent  les  phagocytes. 

La  plupart  des  cellules  de  la  réticulée  sont  char- 
gées de  grains  pigmentaires  qui,  en  règle  très  géné- 
rale, ne  bleuissent  pas  par  leferrocyanurede  potas- 
sium et  ne  noircissent  pas  par  le  sulfbydrate 
d'ammoniaque.  Cette  surcharge  pigmentaire  d'élé- 
ments qui,  à  l'état  normal,  sont  chargés  d'élimi- 
lêes  de  la  surrénale  (rua  ner,  de  transformer  voire  d'élaborer  des  pigments, 
yieiUanl  de  75  ans  presen-  ^^^  ^^.^^^^j^  ^^  j^  déchéance  définitive  de  la  zone 
tant  des  phénomènes  de  di-  ^ 

vision  directe.  réticulée.  Elle  tend  seulement  à  prouver  que,  chez 

.  le  vieillard  comme  chez  la  femelle  gravide,  la  sur- 
rénale doit  détruire  ou  élaborer  plus  de  pigment  que  chez  l'adulte  normal.  Et 
de  fait,  on  trouve,  même  (diez  des  sujets  très  âgés,  des  cellules  réticulées 
parfaitement  saines  qui  accomplissent  encore  leurs  rôles  pigmentogénique  ou 


?5urrénale  d'un  vieillard  de  T.'i  an? 


I"i(j.  973.  ^  Cellules  fascicu- 


DE  LUI  A  RE. 


Ikli  (il.ANDKS  SlHIiliNAIj:-. 

pigmenlopliag"iqii<'.  I)  aiilros  par  cftnlrc.  cuiihiic  dans  les  cxjx'iicnces  d«Mlarnut. 
comme  dans  certaines  grossesses,  succombent  à  cet  excès  de  travail  et.  une  f(tis 
mortes,  deviennent  la  proie  des  phagocytes.  La  fonction  éliminatrice  de  la 
réticulée  devient  insuffisante  et  c'est  peut-être  à  cette  insuffisance  que  sont 
dues  les  |)igmentations  anormales  des  vieillards. 

La  dégénérescence  de  la  rélimléc  ne  pnjduit  jamais  la  (•aj)siili.--atiuu  séiiile 
décrite  par  Pilliet.  La  formation  de  la  cavité  centrale  est  toujours  une  altéra- 
tion (  adrivi-riiiue  :  l'examen  des  organes  frais  ne  laisse  aiiciiM  doiilc  à  cel 
égard. 

ïi'ès  atrophiée,  allcinlc  de  pliléboscléroso  intense  (vov.  (ig.  'iT'i  ).  la  moelle 
conserve  souvent  ses  amas  leucocvlaires. 

IIISTO-IMIYSIOLOGIK 

(.M'KItcr    ANAI.VTIQrK) 

Influence  de  l'activité  sexuelle.  —  Il  y  a  ionglemps  (pie  les  analomisles 
s'elTorcent  d'établir  lexistiMiee  d'une  relation  fonelionnelle  entre  li's  organes 
génitaux  et  les  surrénales.  Nous  savons  que  Meckel  et  Otto  ont,  autrefois, 
signalé  l'existence  d'une  hypertrophie  surrénale  chez  des  sujets  atteinte 
d'bvpertrophie  génitale  (?).  D'un  autre  côté,  Vanqueiin  signalait  la  çalcifica- 
lion  des  surrénales  d'un  castrat,  et  lluschke  faisait  remarquer  que,  chez  les 
monstres,  l'absence  des  surrénales  coïncidait  fréquemment  avec  celle  des 
organes  génitaux.  Tout  récemment  I^aunois  a  constaté  des  signes  d'infanti- 
lisme chez  un  adolescent  atteint  de  maladie  d'Addison.  I^anglois  a  remarqui' 
(|ue  la  surrénale  de  grenouille  est  beaucoup  |ilus  |)etite  et  contient  beau(oii|i 
moins  de  pigment  jaune  en  hiver  qu'en  été. 

^lais  cette  question  complexe  reste  encore  très  obscure,  car  à  côté  des  faits 
(|ui  tendent  à  démontrer  (jue  l'hypertrophie  génitale  s'accompagne  d'une 
hvpertrophie  surrénale,  l'atrophie  génitale  d'une  atrophie  surrénale,  il  en  est 
d'autres  qui  semblent  prouver  que  l'aplasie  génitale  s'accompagne,  au  contraire, 
d'une  hvpertrophie  surrénale.  (Irecchio  a  observé  une  hvpertrophie  colossale 
des  surrénales  dans  un  cas  de  |»seudo-hermaphrodisnu^  féminin  avec  atrophie 
des  (»\aires.  Marchand  a  constaté  la  présence  de  surrénales  dans  le  liganient 
large  d'une  femme  bermaj)liiddile  dont  les  ovaires  étaient  atrophiées. 

Le  ntème  auteur  signale  une  hypertrophie  manifeste  d(^s  surrénales  die/  ini 
nègre  atteint  de  sarcocèle  sy|)liiliti(|iii'. 

On  ne  peut,  à  cet  égard.  invo(|uer  sans  réserves  la  présence  de  la  cellule 
estivale  de  Stilling,  car  c(>t  élément  de  signification  obscure  peut  persister  pen- 
dant l'hiver  et  même  s'observer  avant  la  maturité  sexuelle  (drvnfeltt  ).  Tout 
récemment  ceijendalit,  (liaccio  vient  de  constater  (|ue,  chez  la  grenouille,  la 
castration  est  suivie  dune  hyju'rtropbie  et  d'une  hvpei'hémit>  surrénale  avec 
augmentation  des  cellules  granideuses  de  Stilling.  Linjection  de  sin  leslicu- 
laire  produirait  des  efTefs  opposés  (?)  D'autre  part  ( '.esa  Uianchi  a  signait- 
l'existence  d'une  altération  ovarienne  après  l'ablation  de  la  surrénale. 

On  conçoit  sans  doute  que  les  formations  surréno-géiiitales,  toutes  deux 
dérivés  de  l'épithélium  cielomique  i)uissent  man(|uer  sinudtanément.  On  conçoit 
aussi,  étant  donnée  l't'xistence  d'une  veine  porte  surrénale  et  celle  dune  secré- 


iiisTD-i'ih-Ku.iK.ii:.  \'r,A 

lion  iiilcnic  ((VJiro-lcsIiciil.iiiv.  (|iir  Ar^  |iiuiliiiU.  ('Lilinii'^  par  l'or^.'-ani'  ^('•nilal. 
|)iiiss('iil  ari'ivcr  au  conlarl  de  la  iclliilr  xiinVii.ilc  d  l.i  iiMidiCicr.  Ou  coiircM-a 
aussi    la     |)(issil(ilil('    iriiiic    xicarianci-   si    l'on    .kIiiicI    les  aiialo^nos  saisissantes 

trouvées  par  Crci^lil nlie   la  cclliilr   ((.i  lir.ilr  '  cl    la  crllnle  du  corps    jaune 

ovarien,  r.etle  vicai'iancc  scuihlc  d'anlanl  iimiiis  i iiipnilialilc  (pic  IT-corce  snr- 
rénah' esl  IcciliiiiioLicne  au  incni:-  lilii'  (|iic  les  l'pll  lii'liuiiis  st-niiiiaux  (Loiscl. 
He-aud). 

Mais  si  ces  ohservatiiiiis.  cxpi'riciiccs  cl  iiiduclioiis,  inli'rcssanlcs  à  coup  sur. 
posent  le  prohlènie  des  relations  surréno-^énilaies,  il  serait  iniprudcnl  Ar 
croire  (pi'clles  le  résohcnl  (h-rinilivcnieiil ,  car  les  inlluences  sunl  hien  nom 
hrenscs  (pii  nKidilicnt  le  Nolnnic  cl  la  sliidurc  de  la  siii'rciialc.  D'ailleurs  tmif 
récemment,  (irynl'ellt  a  conslalé  (pie  les  çori)s  suprarénaux  et  inlei'ivnaux  des 
IMa*iiostomes  ne  prcsenlaienl  aucune  modificalion  si l'uchiraii'  a|>précial(le  sou< 
l'inlluence  de  la  \  ie  ucuitali'. 

Influence  de  la  gestation.  —  Ktant  données  les  fonctions  aniiloxiqiies 
connues  de  la  surrénale,  il  est  loiiique  de  penser  que  cette  glande  s'liyi)erlro- 
phic  dans  la  fiestalion.  puisque,  dans  cet  état,  les  poisons  de  ror^-^anisme 
augmentent  d'une  façon  incontestable.  Et  de  lait,  les  recherches  <le  (lottschau. 
d'Alezais  et  de  (uiievsse  jirouvent  que  le  volume  et  le  poids  de  la  surrénale 
augmentent  indisenlahlemenl  chez  les  femelles  pleines.  Tandis  (jue,  chez  le 
cobave  mâle,  le  grand  diamètre  de  la  surrénale  vaiie  de  <S  ;i  |0  mm.  ">,  ce 
grand  diamètre  oscille  entre  10  mm.  o  et  14  millimètres  chez  les  femelles 
pleines  où  il  mesui'e,  en  moyenne,  il  à  12  mm.  o  ((îuieysse).  J'ai  constaté 
(pie,  chez  trois  lemmes  mortes  de  tuberculose  pulmonaire,  quelques  jours 
après  raccouduMuenl,  les  deux  glandes  pesaient  16  grammes  en  moyenne. 

Il  est  intéressant  de  remanjuer  ([ue,    malgré  cette  augmentation  de  volu 

et  de  poids,  il  n'y  a  aucune  mitose  dans  la  fascicul(''e ;  seules  persistent  les 
divisions  directes  de  la  gl(»mérulée  (Mulon). 

Ç.ett(>  hypertrophie  volumétrique  i\st  d'ailleurs  loin  d'exprimer  une  hyper- 
activilé  de  toutes  les  fonctions. 

La  moelle,  organe  élaborateur  du  principe  hypertenseur,  reste  sans  modili- 
cations  bistologiques  appréciables-.  Le  protoplasme  de  certaines  cellules 
médullaires  parait  se  charger  de  granulations  graisseuses. 

Par  contre,  l'écorce  de  la  femelle  pleine  diffère  presque  toujours  heaucouj) 
delà  zone  corticale  du  cobaye  mâle  (Guieysse). 

Ces  modifications  structurales  épargnent  la  glomérulaire  et  portent  sur  la 
spongieuse,  la  fasciculée  et  la  réticulée.  11  y  a  formation  de  vacuoles,  augmen- 
tation du  nombre  des  corps  sidérophiles^,  des  grains  zymogènes  et  des  granules 
pigmentaii'es. 

Dans  la  spongieuse  et  dans  la  fasciculée,  le  protoplasme  est  tassé  et  refoulé  à 
la  périphérie  de  la  cellule  par  des  vacuoles  parfois  énormes  qui  atteignent  '20  y. 
et  plus.  Elles  sont  si  nombreuses  que  le  tissu   de  cette  région  ressemble  h  un 

1.  Cetli'  cellule  ne  ressenilile  pas  seulenn'nt  aux  éléments  du  corps  jaune;  elle  ressemble  beaucoup  à  certaines 
cellules  pituitairos  qui,  loiiinie  on  le  sait,  sont  également  juxtanerveuses. 

■i.  Il  serait  important  de  rei-liercher  les  moililîcalions  des  granulations  adrénalinogènes. 

:i.  11  est  important  de  remarquer  que  le  ternie  sidérophilie  est  employé  dans  deux  sens  différents  :  la  sidéro- 
pliilie  corticale  de  Guieysse  caractérise  l'aflinilé  pour  l'hématoxyline  ferrique;  la  sidérophilie  médullaire  cardc- 
lerise  l'aflinité  pour  li'  perclilorure  de  fer. 

PdiniEll  ET    CU.VUl'Y.    —    V.  93 

Df^LAMAHE.] 


nik  G[,\N[)KS  SLRHÉNALi:s. 

rriblf.  Apn-s  la  rupture  des  vaciKilcs,  ir  pri)toj)lasiiii'  se  conlraclc  et  se  ramasse 
autoiJi'  (lu  noyau. 

Les  corps  sidérophiles  al)(»ndent  au  niveau  d<'  la  jtartic  interne  de  la  fasei- 
culée.  Certaines  cellules  en  renlenuent  une  telle  (pianlilé  rpie  tout  le  proto- 
plasme est  coloré  en  noir. 

Dans  les  éléments  de  la  réticulée  prédominent  les  ^lains  /.\  luo^W-nes  et  les 
granules  pigmentaires,  toujours  plus  nombreu.x  que  chez  le  niàle. 

Guieysse  n'hésite  pas  à  affirmer  (|iie  ces  modifications  structurales  sont  les 
manifestations  histologiques,  le  suhslralnm  morphologique  de  la  sécrétion  cor- 
ticale. Et.  non  sans  logique,  il  conclut  ([iie.  sous  l'influence  de  la  gestation, 
l'écorce  du  col)aye  exagère  ses  processus  sécrétoires.  Analysant  ce  processus 
secrétoire,  il  soutient  que  la  spongieuse  et  la  partie  externe  de  la  fasciculée 
produisent  un  liquide  très  aqueux.  Ce  liquide  doit  diluer  le  produit  de  sécré- 
tion, invisible,  élaboré  par  la  partie  interne  de  la  fasciculée.  Finalement,  tons 
ces  produits  de  sécrétion  et  les  grains  zymogènes  de  la  réticulée  se  déversent 
dans  les  gros  sinus  veineux  de  la  moelle.  Cette  théorie  est  passible  de  quelques 
objeclions.  Tout  d'abord,  l'examen  des  coupes  obtenues  par  l'inclusion  à  la 
paraffine  et  montées  dans  le  baume  ne  permet  pas  daffirmi'r  que  les  vacuoles 
contiennent  un  li(|uJde  très  aqueux  el  non  de  la  graisse.  Ce  fait  ne  peut  être 
démontré  (|ue  sur  des  coupes  obtenues  par  la  congélation  et  examinées,  après 
action  de  l'osmium,  dans  l'eau  glycérinée.  Comme  jamais  les  préparations 
faites  dans  ces  conditions  ne  laissent  voir  la  moindre  vacuole,  il  est  probable, 
sinon  certain,  que  la  sécrétion  du  lifjuide  aqueux  n'existe  pas  réellement. 

La  réalité  des  formations  ergastoj)lasmiques  n'est  pas  mieux  établie:  tuul 
porte  à  croii'e  (ju'il  s'agit  de  précipités  sans  grande  signification  fonctionnelle. 

Seuls  les  grains  de  la  réticulée  paraissent  exister  réellement.  Et.  en  invo- 
quant des  analogies  séduisantes,  on  peut,  sans  invraisemblance,  supposer  qu'ils 
sont  les  témoins  d'une  activité  secrétoire.  Mais,  toute  hypothèse  mise  à  |iarl. 
l'écorce  suri'énale  se  montre,  dans  la  grossesse  comme  à  l'état  normal,  un 
organe  qui,  élaborant  des  graisses  et  transformant  des  pigments,  ne  sécrète 
aucun  produit  soluble.  Des  recherches  nouvelles  sont  nécessaires  pour  établir 
d'une  façon  indiscutable  l'hyperadipogénie  de  la  femelle  gravide. 

Dès  maintenant,  les  observations  de  (iuievsse  permettent  d'aflirmcr  re.\alt,i- 
lion  de  la  fonction  pigmentaire  pendant  la  gestation  du  cobave.  11  ne  parait 
pas  toujours  en  être  ainsi  dans  l'espèce  humaine  où  la  fonction  j)igmento- 
Iransformatrice  est  assez  souvent  en  déficit.  En  eflef.  riiyperpigmentallon 
cutanée  n'est  pas  rare  chez  les  femmes  enceintes;  or  les  expériences  de  Carnol 
tendent  à  établir  que  ces  pigmenlalions  cutanées  se  produisent  lorsque  la  sur- 
rénale n'est  plus  capable  de  jouer,  avec  une  activité  suffisante,  son  rôle  d'organe 
transformateur  el  éliminateur  du  |iiguient. 

Influence  du  travail  musculaire.  —  Lauglois.  Albanèvc  d  Alulon- 
ayant  établi  (jue  la  surrénale  déliMiisait  les  substanc(>s  toxiiiues  résultant  du 
travail  musculaire,  il  él.iil  nécessaire  d'étudier  la  structure  île  i-etle  glande 
elle/,  des  aniuuuix  surmeiK's  nu  l'aïadisés.  Dans  cet  ordre  d'idées.  Mernard  el 
Higart.  Dardier  et  Donne*  ont  lait  (l'intéressantes  lenlati\-es.  Hernard  et  Higarl 
ont  constaté  que  la  graisse   de   l;i    l'asciculée    augmentait.    Dardier  et    Donne 


llls■|■()-lMi^•sl(ti.(»l;Il•:.  i475 

coiirliirnl  (|iir  l.'i  li''l;i II is,'i I inii  iiHisciil.n l'c  |)ni\(ii| ne  ilc^  iiimlificntions  (|iii  traiiiii 
siMil  une  cxa^i'-ral  i(»ii  de  la  si-civliiiii  iinriiialc  ;  (niniiii'  il>  I  ruinciil  ces  iiioflilica- 
lions  dans  la  spoii'ririisr  ri  dans  1rs  zones  |)('-n|)lii''iii|iiis  i\r  |,i  rasciciih'i',  ils 
pciisciil.  (|ii('  r(;s  deux  cutirlics  iraiiissciil  les  pn'iiiifrrs  a  la  soIlK^ilaiion  des 
produits  de  (l»''cli('ls  de  la  cniii  rarliim  miisciilair*'.  (icllc  cliidc  liislopliysiolo^j^icjiic 
les  (■ondiiil  à  din»  (|iic  la  nmrllc  ne  scinhlc  |»iriidn^  aucune  part  à  la  neutralisa- 
tion des  sulistantcs  l(».\i(|ii('s. 

('(>  travail  osl  jjassildc  des  inrmrs  ohjcrlions  <|iir  icliii  de  (iuicvssc.  l^es  au- 
teurs décrivent  eux  aussi  des  va<'iiul(;s  rliai'^'^ées  d'iiiic  mystùrieuso  sécrétion, 
|)ar("e  (|ii'ils  ont  pi"ovo(|iié  la  dissolulion  partielle  des  graisses.  Il  suffit,  d'ail- 
leurs, de  coniparei'  les  liiiui'es  2  et  '.\  de  leur  niénioire  pour  constaler  que  les 
dimensions  des  vaciiides  ne  di'passent  j)as  celles  de  certaines  goutt(!s  grais- 
seuses, (lliacun  jK'iit  trouver  dans  la  Kiirrrnalc  normale  des  gouttes  grais- 
seuses assez  volumineuses  |)our  atleindre  les  dimensions  des  pseudo-vacuoles 
secrétoires. 

D'ailleurs  il  est  hien  inutile  dinvocjner  une  sécrétion  liquidi;  hypothétique 
pour  e.\pli([uer  les  fonctiiuis  aniitoxiques  de  l'écorce  surrénale,  pniscjue  cette 
é(;orce  sécrète  des  graisses  et  que  les  graisses  possèdent  des  propriétés  atté- 
nuantes. D'après  Kempner  et  Schepilewsky,  la  lécithine,  mélangée  à  la  toxine 
du  botulisme,  |)rotège  la  souris  autant  que  la  substance  cérébrale.  De  même 
l'huile  d'olive  émulsionnée  et  neutralisée  par  la  soude.  Suivant  Stoudewsky, 
le  carmin  qui  dérive  du  corps  adipeux  de  la  cochenille  exerce  vis-à-vis  de  la 
lf)xine  tétanique  une  iniluence  modificatrice  analogue  à  celle  de  la  macération 
des  centres  nerveux.  Remarquons  que  l'écorce  surrénale  exerce  son  rôle  anti- 
toxique  tout  en  étant  dépourvue  de  glycogène.  Ce  fait  n'est  pas  surprenant, 
puisque  le  placenta,  quoique  riche  en  glycogène,  est  dépourvu  de  tout  pouvoir 
aiititoxiqne  (Charrin  et  Delamare). 

Influence  de  la  pilocarpine. —  l'ettit  a  constaté  que,  sons  rinlluencede 
la  pilocar|)ine  et  du  curare,  la  surrénale  de  l'anguille  (organe  peut-être  homo- 
logue de  l'écorce  des  vertébrés)  présentait  des  modifications  très  conq)arables  à 
celles  de  rhypertroj)hie  compensatrice.  Seule  la  vaso-dilatation  était  moins 
mar({ué(>. 

L'assise  cellulaire  double  de  hauteur,  la  lumière  centrale  est  plus  jx'tite.  Les 
cellules  mesurent  3.")  y.;  leur  cyto[)lasuu^  granuleux  renferme  un  gros  noyau 
dont  le  nucléole,  plus  volumineux,  est  hyperchromatique.  Le  magma  central 
est  comparable  à  celui  observé  à  l'état  normal  ou  comparable  aux  coagula  des 
tubes  urinifères  (vov.  fig.  '.Mi4).  Il  y  a  prolifération  cellulaire  et  augmentation 
de  volume  des  éléments  sécrétants  :  la  surrénale,  dit  A.  Pettit,  est  le  siège 
d'une  hypersécrétion. 

11  convient  de  remarquer  que,  dans  les  deux  expériences  de  Pettit,  l'action 
de  la  pilocarpine  est  encore  manifeste  24  heures  après  la  dernière  injection, 
au   moment  de  la  mort  de  l'animal  intoxiqué. 

Par  contre,  chez  les  Plagiostomes,  (irynfeltt  a  constaté  ([ue  la  pilocarpine 
ne  produisait  aucune  modification  structurale  susceptdDle  d'être  considérée 
comme  la  manifestation  histologique  d'une  sécrétion. 

Seules,  les  carvocinèsL's  de  l'interrénal  (organe  homologue  de  l'écorce  desver- 

DELAMARE.] 


1476  (iLA.XDES  SURRÉNALES. 

tébrés  supérieurs)  ont  augmenté  do  nombre  sous  rinfluence  de  cet  alcaloïde'. 

En  injectant  2  centig.  de  chlorhydrate  de  pilocarpine  à  un  cobaye  mâleeten 
le  sacrifiant  cinquante  minutes  après,  Ouieysse  a  constaté  l'augmentation  de 
volume  des  surrénales.  La  zone  glomérulaire  était  congestionnée,  ses  cellules 
contenaient  de  grosses  boules  graisseuses.  La  fasciculée  présentait  de  nom- 
breuses vacuoles  et  de  très  nombreux  corps  sidérophiles.  Dans  la  réticulée,  les 
granules  pigmentaires  et  zymogènes  étaient  plus  abondants  qu'à  létat  normal. 
J3  an  s  les  quatre  couches  corticales,  la  plupart  des  noyaux  présentaient  une 
augmentation  et  une  condensation  de  leur  chromatine. 

Quelques  notions  intéressantes  paraissent  se  dégager  de  ces  faits  qui,  toute- 
fois, sont  encore  trop  peu  nombreux  pnm  permettre  des  conclusions  définitives. 

Tout  d'abord  la  pilocarpine  ne  semble  agir  que  sur  l'écorce.  Petlit  a  étudié 
un  organe  purement  cortical  ;  (îuievsse  n'a  observé  aucune  modification  delà 
moelle  du  cobave;  ("irvuleltt  a  conslalé  (pic  la  ijllocarpine  restait  sans  action  sur 
l'organe  suprarénal  (m<ielle  isolée  des  IMagiostouies). 

L'action  livpersécrétrice  de  cette  pilocarpine  est  encore  douteuse  puisque,  si 
l'ettit  l'a  signalée  deux  fois,  Guieysse  une  fois,  Grynfelttl'a  vainement  recherchée. 

Par  contre,  l'alcaloïde  semble  agir  plus  constamment  sur  les  noyaux  dont  il 
modifie  la  chromatine.  Cependant  j'ai  ()U  injecter  de  la  pilocarpine  dans  les 
veines  d'un  lapin,  sans  provoquer  d'autres  phénomènes  appréciables  qu'une 
salivation  abondante  et  une  congestion  très  vive  de  la  surrénale.  Les  vacuoles 
n'étaient  pas  agrandies,  les  grains  zymogènes,  les  granules  pigmentaires  et 
les  caryocinèses  n'étaient  pas  plus  abondants  qu'à  l'état  normal.  Le  sang 
afférent  ne  contenait  aucun  débris  cellulaire. 

Hypertrophie  compensatrice.  —  Après  l'extirpation  unilatérale,  IVllil 
constate,  chez  l'anguille,  l'augmentation  de  volume,  la  vasodilatation  et  des 
modifications  cellulaires.  L'épithélium  double  presque  de  hauteur;  il  y  a  deux 
ou  trois  rangées  de  noyaux.  Les  cellules  contiennent  des  noyavix  volumineux 
et  hyperchromatiques.  Le  magma  central  est  comparable  aux  coagula  des 
tubes  urinifères. 

Chez  le  lapin,  Slilling  a  signalé  l'augmentalion  du  volume,  des  caryoriné- 
ses  et  du  pigment. 

Inconstante  d'après  Alezais  et  Arnaud,  assez  faible  pour  Langlois.  l'hyper- 
trophie compensatrice  serait  assez  considérable  suivant  Liicebelli  et  Uppenbeim 
qui,  après  Ribbert  et  de  Mattei,  ont  repris  cette  ((ueslion. 

Greffe.  —  <>n  ne  saurait  arUriuer  avec  Strehl  et  \\'eiss  que  jamais  une 
grefie  surrénale  i\e  réussit,  car  les  recherches  d'.VIbanèse.  Abelous,  Schmiedeii. 
Lecène  et  Cristiani  pr<tuvent  le  contraire.  La  surrénale  de  grenouille  résiste 
à  la  transplantation  et  l'onctioime  assez  ])our  rinprcher  la  mort  d'iiii  anmial 
préalablement   i)riv('  de  ses  (trganes  surrénaux,    l'ar  contre,  chc/.  les  mainini- 

1.  Jp  (lois  inici'cssaiit  ili'  i',ip|iolor  .i  co  propos  iiiu-,  dès  ll><i;(,  j"ai  olili'iui  dis  iisuHjIs  idi'iiliiiiu's  d.ins  If  irni- 
glion  lympli,ili([ii('.  Voy.  IVurier,  Anal.  Iitnii.,  I.  Il,  fasc.  ■>.  (".olto  aclioii  de  la  pilofarpini»  ost  iniporlante  linU 
seulement  parce  ([u'elle  prouve  qu'un  poison  exofrèiie,  excitant  des  sécrétions,  active  la  caryooinèse.  mais  au>.-i 
et  surtout  parce  i|u"elle  suggère  que  des  substances  endogènes  (ilioline,  lécitliiue)  sont  susoeptihies  de  provoquer 
la  reproduction  cellulaire.  La  choline,  en  effet,  renferme,  comme  la  pilocar|iine.  un  groupi'ment  de  trimélhyla- 
mine  [.■\z(CH')'!,  et,  comme  elle,  se  dédouble  à  chaud,  sous  l'intliience  de  Teau.  en  produisant  celle  base.  Desjrrei 
(C.  R.  Ac.  .Sciences,  7  juillet  1902)  a  montré  (pie  la  trimethyl.imine  de  la  choline  favorisait  les  scc(vtions  comme 
l'cllc  de  la  pibn-arpine. 


lllSTo-l'IIW-lol.oi.li;.  1477 

lï'i'("^.  l'rcoiTc  sciili"  ("^1  sii^crplildc  Ai'  I  r.i n^|ll;l  niai  ion  cl  jamais  elle  ne  priil 
l'('';^('n(''iTi'  la  nmcllr  (l'idi,  IIiiIIuitii  ri  AimIci-iiii.  Si  Ii  niicilrn.  Litcim',  (Iris- 
liaiii).  Dans  CCS  (-iiiiiIiIkiiis,  un  coniiiil  aiscincnl  I  iii'^iiriisani'c  rnncImniK'llc  des 
^relies  |)rali(iiiccs  cli(>/.  les  \  cili'lncs  sii|iriiciir> '. 

Cristiani  a  iviissi  la  ^rcITc  [M'iiloni'alc  Je  IViiine  ciic/.  le  rai.  I)ès  le 
(Iciixicnic  jour,  radlicicncc  cxislc,  les  cellules  sniil  «foiillécs,  IroiiMcs  et  se 
(•((inreiil  mal.  An  liir  el  à  mesiiie  de  la  péïK-lralinn  des  vaisseaii.x,  les  lissiis  se 
revi\iHenl  cl,  |»ar  siiile.  se  cdidieni  liieii  :  mais  les  lia\(''es  épithélialns  sont 
séparées  par  des  Irainécs  (riiifillialinii  emhrvoiinaii'e.  I)ii  (i'' au  12'  jour,  dans 
les  grolles  vulumincuscs,  on  coiislale  (|iie  la  rcviiu/lr.aUon  se  limile  aux  seiiliis 
parties  périphériquos  el  (|ue,  dans  la  |)ror(mdeiii-.  la  i(''par'aliun  se  l'ail  pai'  un 
processus  de  rr^iinirralion.  L'n  an  après,  les  tissus  corticaux  rcrivi/ii'-!<  et  r('fj('- 
nrrrs  persistent  et  sont  normaux;  seule,  la  moelle  a  complètement  disparu. 

Rôles.  Fonctionnement.  -  l^a  surrénale  Ai-s  vertéhivs  supérieurs  ré- 
sulte de  rassociation  pinson  moins  inlime  de  Acyw  glandes  closes  très  diflé- 
rentes  :  Técorce  et  la  moelle. 

Non  indispensable  à  la  vie,  Técorce  apparail  el  l'onclionne  plus  lot  que  la 
nuudle'.  Elle  accomplit  son  rôle  antitoxi(|iie  en  j)ro(liiisaiit  des  graisses  neutres 
et  phosphorées,  en  transformant  et  en  élaborant  des  pigments.  Ce  pouvoir 
antitoxique  explique  la  fréquence  des  réactions  morbides  de  l'écorce,  la  fré- 
quenc(>  de  ses  modifications  sous  l'inlluence  des  poisons  endogènes  (travail 
musculaire,  gestation,  etc.)  et  des  poisons  exogènes  (curare,  pilocarpine,  etc.). 

La  fonction  pigmentaire  apparaît  plus  tardivement  cjue  la  fonction  adipogé- 
nique.  Elle  semble  ne  pas  exister  chez  le  fœtus  et  le  nouveau-né.  Elle  aug- 
mente sûrement  sous  l'influence  de  la  vieillesse,  de  la  gestation,  sous  TinHuence 
des  poisons  héniatiques  (Pilliet,  Guieysse). 

Les  pigments  corticaux  sont  de  nature  et  d'origines  variables.  Les  uns  parais- 
sent autochtones;  les  autres,  de  provenance  héniatique ou  exogène,  parviennent 
à  la  glande  par  la  voie  vasculaire.  En  faveur  de  l'origine  plasmatique  soutenue 
par  Lukjanow,  on  peut  invoquer  les  intéressantes  observations  de  ^lulon  et  de 
Ciaccit).  En  faveur  de  l'origine  héniatique,  on  peut  invoquer  la  nature  ferru- 
gineuse de  certains  granules  et  les  constatations  de  Mac  Mumni,  Auld,  Pilliet 
et  Guieysse. 

Les  expériences  de  Carnot  démontrent  la  provenance  vasculaire.  Si,  comme 
l'a  fait  cet  auteur,  on  injecte  sons  la  peau  ou  dans  le  péritoine  une  assez  grande 
quantité  de  pigment  choroïdien,  on  constate  qu'une  partie  de  ce  |)igment 
atteint  la  surrénale  et  s'y  fixe.  Très  abondants,  ces  grains  détruisent  la  cellule 
corticale  et  peuvent,  sans  ohstacle,  gagner  les  autres  organes.  Moins  nom- 
breux, ils  sont  absorbés  par  la  cellule  réticulée  qui  les  digère  et  probablement 
les  décolore'". 

1.  On  poiin-ail  ètro  tenté  ilc  voir  ilans  In  façon  ilont  sp  ijrpffe  la  siin-énalo  il(>>  grenonillos  un  argumenter! 
l'aveui-  (le  sa  naturo  iiuroment  corticale.  Mais  si  cette  glande  réponilait  nniiinemenl  à  lecorce  des  mammifères,  sa 
suppression,  même  ooniplète,  ne  devrait  pas  être  mortelle.  Les  cellules  médullaires,  éparses  au  milieu  des  cel- 
lules corticales,  sont  peut-être  moins  vulnérables  que  les  cellules  médullaires  isolées.  A  ce  point  <le  vue,  il  .se- 
rait intéressant  de  voir  comment  se  comporte  la  surrénale  des  oiseaux. 

•2.  Son  apparition  phylogénique  est  peut-être  aussi  précoce  que  son  apparition  ontogéniciue.  car  un  jour  vien- 
dra sans  doute  où  il  sera  permis  de  considérer  le  corps  adipeux  des  insectes  comme  l'organe  précurseur  du 
corps  adipeux  surrénal  des  vertébrés. 

3.  Si  la  cellule  réticulée  contient  des  pigments,  ce  n'est  donc  pas  parce  qu'elle  est  vieille  et   défaillante.  Ost 

'DELAMARE.] 


1478  GLANDES  SURRENALES. 

Maintenaiil,  faul-il  ranger  l'érorcc  j)armi  les  ^Mandes  lidlociiiics  ou  parmi  les 
glandes  mérocrines?  Dans  la  surrénale  de  raugiiille.  Pettit  a  mis  en  évidenee 
lin  processus  de  sécrétion  holocrine.  Peu  af)pareiil  sur  les  glandes  normales  des 
mammifères,  ce  processus  existe  sans  doiile,  mais  très  allénur,  jjuistju'on 
observe  quelques  rares  phénomènes  d'hislolyse  et  quelques  phénomènes  indis- 
cutables de  l'eproduction  cellulaire  (Canalis,  Gottschau,  Mulon  et  moi-même). 
Quoique  dépourvue  de  glycogène,  Técorce  peut  se  régénérer.  (Les  phénomènes 
de  régénération  ont  été  étudiés  par  Tiz/oni,  Slilling,  Hibbert,   Matléi,  etc.) 

Quant  au  passage  intravasculaire  do  cellules  entières  ou  fragmentées,  il  fau- 
drait, pour  le  prouver,  montrer  l'existence  de  ces  éléments  non  sur  des  coupes 
mais  sur  des  préparations  faites  avec  le  sang  recueilli  avec  une  pipette  dans  l;i 
veine  efTérente.  Or,  ce  sang,  même  après  injection  préalable  de  pilocarpine. 
ne  contient  pas,  chez  le  lapin  du  moins,  la  nidindre  cellule  surrénale  entière 
ou  fragmentée.  D'ailleurs,  le  passage  iiilra\  asciilairedes  léeilhines  (Alexander) 
ou  des  granulations  sécréloires  (danalis,  IMaundIer,  Carlier,  llultgren  et  An- 
derson,  etc.),  paraît  un  argument  assez  sérieux  en  faveur  d'une  sécrétimi 
mérocrine. 

Indispensable  à  la  vie,  la  moelle  élaboïc  un  principe  hvpertenseur.  l'adré- 
naline. Cette  substance  existe  dans  le  i)rotoplasme  cellulaire  sous  Inrme  de 
granules,  colorables  en  vert  par  Iv  perchlorure  de  fer.  Ces  granules  passent 
dans  les  vaisseaux  en  dehors  de  toute  destruction  de  la  cellule  qui  les  con- 
tient. On  peut  donc  affirmer  que  la  moelle  sécrète  suivant  le  mode  mént- 
crine.  D'ailleurs  les  éléments  de  cette  glande  ne  présentent  ni  carvocinèses,  ni 
amitoses.  Transplantés,  ils  sont  incapables  de  se  régénérer  ou  d'ètn^  régénérés 
par  les  cellules  corticales. 

La  fonction  hématopoiélique,  admise  par  Srdinko,  est  au  moins  improbable: 
le  rôle  hématolyti(|ue  paraît  bien  plus  vraisemblable  :  rhy[)erglobulie  est  mani- 
feste après  la  capsulectomie  et  chez  les  addisonniens,  tandis  que  l'hypoglobulie 
est  non  moins  évidente  après  les  injections  vasculaires  d'extraits  surrénaux  et 
d'adrénahne  (Lœper  et  Crouzon).  Nous  avons  di\jà  constaté  que  la  cellule 
médidiaire  était,  comme  les  globules  rouges,  chromophile.  orangeophile  et 
colorable  en  vert  mélacbromatique  par  le  bleu  polvchrome.  Pourquoi  c»>s 
réactions  histochimiques  identiques?  Les  recherches  futures  nous  diront  peul- 
ètre  la  raison  de  ce  phénomène  en  nous  a|)prenanf.  soit  (|ue  la  moelle  détruit 
normalement  .des  hématies,  soit  qu'elle  utilise  des  matériaux  ferrugineux 
élaborés  par  l'écorce. 

liien  que  la  moelle  contienne  quel(|ues  amas  lympboïdes.  bien  que  Matsoukis 
(lalogero  ait  oI)servé  une  hyperlropbii»  ganglionnaii'e  après  la  capsulectomie, 
la  fonction  leucopoiétique  semble  peu  importante.  Toutefois,  la  lvuq>hocvtose 
|>rovo(jiiée  par  les  injections  asepti(|ues  d'adrénaline  indi(|ue  peut-être  (|ue  la 
moelle  surn-iiale  est  susceptible  d'exciter  les  organes  Kinplioïdes. 

Les  |)r(iduils  de  si'cn-lion  des  glandes  surrénales  passent,  comme  (>eux  de 
toutes  les  glandes  closes,  dans  les  veines  et  arcessoirenienl   dans    les    lvui|ihati 

IKiiTi"  qiiVl|(>  py|  |ii}jni('iiliif;i'ii<'  (III  |iif,'nii>iili.|»lia,i:i'  cl.  par  xiilc.  ciiliIIi'  -..il  .1  .•ii-rii.liiT.  -..ii  ,|,.  lUMilraliM-r  r.'- 
Iiigmciils  i|iii,  l'ciiiiiiii'  liiiis  h's  pioiliiils  cxciviiiiMllilicls.  siiiil  tiixi(|iit's.  l.a  n'iluli-  -iirivn.ili"  pi-iil  <uis  .loiilo  sur 
(■(inil)cr  par  oxccs. Il- h-av.iil  et  laisser  passer  dans  les  vaisseaux  les  débris  île  >iiii  priili.pi.isine  ..ii  .lu  iiuiins  le^ 
graïuiles  pigineiilaires.  Il  n'en  faut  paseonchire  aToe  (iollselian  el  qup|i|iies  nnlres  liisloloiriMe^  ijne  l.i  rouclir 
réticulée  est  la  couelie  eonsomptivede  lï-oorce  el  que  la  cellule  réticulée  er.t  séuescenle  puisque  pifrmentéo. 


i;ii;i.i(MiH\i'iiii:.  i'<79 

(|ii('s  (i:;iiil:Iiiiiis  |iii:iii('iili's).  I,"c\rn''li(iii  '-iiiTi'iialc  iloil  (''Ire  siii;:iilirrcm('iil 
racilili'c  par  Ic^  (iliTcs  iiiii^-riilaiics  (|iii.  iiiiam-cs  des  [tarviis  vasciilaircs, 
ciisciTciil    l('>.  cclliilcs   u  lamltilaiirs  ilaii^  un  \aslc  r('"-caii  ((iiil  larlilc. 

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sysleni.  l:eil,<i<jr  ziir  /.«l.  Anal,  li  z.  nll.  l'uUi.,  IS()2,  lUI.  XI.  II.  1,  [).  U.ï-li)7.  —  Ai.kzais. 
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I8'JS,  p.  lii.  —  Ahnoi.ii,  llmutbiiili  drr  .Xnulomie  des  Mensrlien.  I"rcil)urg-,  IS8I,  IJd.  II. 
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IkSO  GLANDES  SURREXALKS. 

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r.ii;ij()(.i;\i'iiii;.  i^isi 

ifiiillrrs  llcilr.  fii r  ilii-  /criiHi'iinii/,  l.i'i|)/iL'-.  ISdJ.  Itil.  II.  II.  "_'.  -  .l\liun.kv,  (^apsnlrs  SIM' 
iciuilcs  acrcssiiircs  dans  un  ;;aii^liiMi  sctiii-liiiiaiic  cl  an  inilirn  iln  plcxns  solairo,  A»/»»// 
mriliriîl,  IKIKI,  |i.  47:1.  —  Jacdhv.  I'.  dii"  l$i'/.iclinn^'cn  dcr  .Ncltrnnicrcn  /ntn  Daimbr-wc^- 
iiii^cn.  Arcli.  /'.  i-.ijirf.  l'util.  II.  l'Iiiirni.,  IS!tl,  |t.  171.  —  .l.\i;oiis(p\  cl  Hi-.iMiAini,  //«//.  sr. 
inril.,  \K2L  I,  JS'.l.  -.I\\c)>ni.  Ilcinciknn^cn  n.  die  Knlwicklnn;;  di-r  .Nclicnnicrt'.  Arcliii'. 
/'.  inikrosLni,.  ,\inil...\n.  .\ldli..  1SS:t,  l.  \\\l  ;  Jli-ilnL  u.  miLrn.ilwp.  .Aintl.,  iS!)2;  .!/;«//.  </(•> 
\li'ii>trli('iu  IS'.C),  itd  \'.  —  .I(KSTKN,  Dr  i/l<iiiiliiliiriini  sniiriiri-iinliuiii  .'ilriifliirn ,  \iiit\it,  \W'.i; 
KcrfciniMO  ilan  dcr  .Nchcnnicicii.  .{yrliiv  f.  Ilpilkiiiide.  IS(i4,  iJd  V,  p.  !)7.  — Kki.i.v,  iJcrlin.  18:17. 
-  Ki.M'  Si'i.MtKn,  lliilisli  iiii'cl.  ./iiiiiii..  Il  sept.  I8.")S;  (luz.  In-hil..  ISoS.  |).  77i.  —  Ki.kiis. 
lliuiiHnirli  il'-r  jiiilliiil..  Aiiiil.,  IM  I,  p.  "iCiC».  —  Ki.ki.n.  Spnuni'ii  iniiui/unili-  ifulniiiinirii 
iiiiiiialruriuii  i/iiiiriiiiiiliiiii  ilcsrriplioni'ni.  Slntf;ardia,  I7!):t.  — K(Ki.i.n<Kit,  Kli-mnilx  iCliisln 
liiijic  huniiiiif.  —  KniiN.  r.  die  N'olicnnicrc.  I^nnj.  nicd.  Wniliruxrlirifl.  jS'.IS;  .\ichii'  /'. 
iiiikrnftlxiiii.  AïKil.,  IS!I'.),  1!)1)();  (lliinniariino  Zcllcn;  {'lironiafllnc  <ii-;;anc;  Para^ianfriion.  l'rfi'/. 
iiird.  \Vorliri,-;rln:.  111(12.  .X.WII:  Arrli.  /•.  //((•/,•.  Aii<il..\U\  L.\l.  CXKi.  S.  2(V.i.  —  Ki.si:.  U.  das 
\iiik(Mnnu'n  ■(  (lliidniafllncr  /cllon  ><  irn  Syinpalliicus  dos  Mensclien  u.  Saii^olliicic.  Prn;/. 
■Idliri/.,  ISItS:  .\niit.  .\iiz..  1!)()2.  S.  I(i2.  — Kh.msk.  Dir  Aiinlniiiii-  di-.t  Kniiimlicits,  Loipzi^-^. 
IS7.S.  —  KriiiNZKw.  Zur  Lelirc  vnn  don  (Jlandulis  snpiarenalihns  \oilaiifl;jc  .Mitllieilun;;. 
Wratcli,  IS!)7.  —  Ki  mn,  M.  das  N'oikoinincn  acccss.  .N'ehonnicicn.  /cilscliri/'t  f.  ml.  Mcilicin. 
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\  DEL  A  MA  RE.] 


U82  GLANDES  SURRENALES. 

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Anal.,  1891  ;  Étude  histoloiri(|ue  sur  les  altérations  séniles  de  la  rate,  du  corps  thyroïde 
et  de  la  capsule  surrénale.  Archices  de  Médecine  expcrinienlale  et  d' Anatomie  }/alli>i- 
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oer-Baudei.ehen,  Ol)S.  microsp.  de  gland,  duclu  e.rcretorio  carentihus.    Berlin,    1842.  in-8". 

—  Sébastian,  De  reniùus  access.,  Groningue,  1837,  in-8,  avec  3  pi.  —  SEii.Kn.  Xebennieren. 
in  Med.  Realivorterhuch  von  Pierer  u.  Choulanl.  .\ltenburg,  1823.  —  Sexion.  Stud.  ïiber  die 
Baui>lan  des  Irogenital  Systems  der  Wirbelthiere.  .lenaischc  Zeitschrift,  1891.  t.  XXVI.— 
Semon,  V  .  die  inorphologische  Bedeutung  der  Irniere  in  ihrem  Verhjillniss  zur  Vorniere  u. 
Xebenniere  u.  iiber  ihre  Verbindung  mit  dem  Cenitalsystem.  Anat.  Anzeiger,  1890.  — 
Sk.mper.  Arbeiten  aus  der  Zoo/.  Instit..  Wurtzburg.  187.5.  t.  II.  —  .">oi.iier.  .Xebenniere. 
Ilandbuch  der  llarn.  Sexualorgan.  vim  Zulger,  Leipzig.  1893.  —  So.MxiEniNC.  Beschr.  u. 
Abbild.  einiger  Missgolmrten,  1792.  —  Soi  uÉ,  Sur  les  premiers  dév.  de  la  capsule  surré- 
nale chez  qcj.  mammif.  Assoc.  des  Anal..  1902-1903;  C.  R.  S<>c.  Biol.,  1902;  Thèse  dort.  è< 
sciences,  Paris,  1903.  —  Spengel,  l'rogenitals}stem  der  Amphibien.  Arbeit.  aus  der  ;<»(»/. 
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buch  der  vergleich.  Anat..  2  .Vullage,  Bd  II.  —  Subinko,  Struct.  et  développement  des  sur- 
rénales chez  les  anoures.  Anat.  Anzeiger,  .5  déc.  1900.  Stii.iini;.  Zur  Anat.  der  Xeben- 
nieren. Archiv.  f.  palh.  Anat.  u.  Phys..  1887,  p.  324:  —  Sur  rhyperlro|)hie  compensatrice 
de  capsules  surrénales.  Revue  île  Médecine,  1888.  p.  419;  Arch.  f.  palh.  Anat.,  1889.  p.  ,509  : 
Du  ganglion  intercarotidien.  Rev.  inaugurale  de  l'I'niv.  de  ljiits<inne,  IS92;  Arch.  f. 
mikroskop).  Anat..  1898.  Bd  LU:  Die  cbromophilen  Zellen  u.  Kiirperchen  des  Sympathicus. 
Anot.  Anzeiger,    1898,  Bd  X\ .  —  Siiimi.  I.elirbuch  d.  l/isl  .  ISOli.  —  Swai.e  \"im  knt.  Un  the 


i;ll;i.i(i(-i;\iMiii:.  iw.i 

iiKii  |iliiil(i,ijy  l'iiiil  |iliv>inliii:\  (111  llic  Mipi.ii  ciial  r;i|isiilcs  in  lislics.  An  il.  .liizei;/cr,  IS'.t", 
llil  Mil:  AïKil.  Aiizei;ici\  P.MId.  Mil  .W'III,  ii"  2,  .l,  L'd,  21  ;  The  coiiiiKiiiilivc  liist()l(i-\  of  Un- 
sii|u;mi-ii,iI  capsiilfs.  l'Injs.  I.'thnrulnrit  I  iiir.  Coll.  I.oiulnii.  l'ulli'cli-'l  l'ii/)ei:-<,  IS'JT-'.)!»,  XI; 
l'Iic  niiii|).'ir,'ili\r  IMi\si()l(>,i:y  of  tlii'  sii|ii'ai-i'iial  <'a|isiil(>s.  l'roi'.  rui/.  Sur.  Litiidun,  IS'.IT,  I.XI  : 
Tlic  caiiiliil  ^laiitl  ni'  iiiaiiiiiialia  and  ils  rclalinii  lo  tlio  sii|)rai-oiwil  capsule  willi  soiiif 
rcinaiks  iipnn  iiiloriial  socrclioii  ami  llic  pliiln^cMiy  dT  llic  latlcr  organ.  Annl.  Aiize'njer. 
l'.HHI.  It<l  Wlll;  .loiniKil  iif  Aii"l.  and  l'Iii/s.,  oct.  i'.MKt.  —  S\v.\m.\ii:iiii.\.m.  lUhlia  Xnlnr.r. 
I.  Il,  p.  T'.li.  —  Swann,  llliistnitidii:^  n/'  Ihc  i  iniiiinrtilii'e  Annlmni/  of  .\rrvoit.s  si/slcni.s,  \H'1'\. 
—  SvKiiiA,  HecluMclics  sur  la  sfcrclion  iiitonic  du  lli\  rmis.  du  corps  lliyrnidc  et  des  capsules 
surrénales  dos  emliiyons.  Arrliir.  /'.  expi'i'.  Pni/iid.  u.  l'horiiiali.,  l'.HHI,  p.  :i2l.  — Tkiikv, 
Neln'nuiei(Mi,  in  l'eri/leirlicnde  HisloliK/ii-  iler  IliimtaniiijcUiiere  vnn  h'Ili'ulii'r/j'T,  1SS7.  — 
Tksti  ï,  Anitt.  ilc^cripl.  —  TKYssioiuu:.  AiKun.  de  dev.  du  rein.  Tlx'sf  l'atis,  IS'.)2.  —  Thi;m;. 
C'tltvrl.  Il  l  plnisiol.  et  jKilh.  reuuni  .'^urrcnliivinionim.  Halle.  —  Tikdmann,  Annl.  <li-r  kop}- 
loxcn  Mixsr/rlnii-irn,  l.andshut.  IS4:t.  —  Tiikiku,  La  caiisule  adipeuse  du  rein,  Uro.  Chi- 
riirjiif,  IS!H).  —  Ti  khikh  et  I.kjaus,  Les  veines  de  la  capsule  adipeuse  du  rein.  Airh.  l'Inis.. 
1S'.(2.  —  \ai.kmi,  SuIIo  sviluppn  délie  ca|)sule  surrenali  nel  polio  cd  in  alcuni  ruainiriifeii. 
l'isa.  ISS8.  Ai-dtiv.  itnl.  liioloyic.  ISS!),  l.  XI,  p.  421.  —  Vai.sai.va,  I>iss.  ad  excrelor.  duclus 
renuin  succentur.  Z)is.s,  Annt..  III.  —  \iai.i,kton,  Slruclure  de  la  <'apsule  surrénale.  Aouc. 
Monlju'Uier  uirrlicnl.  IS'JS.  —  Vntcirow,  Zur  C.heniie  der  Neltennieren.  A>'i-h.  f.  jmth.  Anal, 
u.  /'/(//s.,  IS.'iT,  .\ll.  —  N'oiGïKL,  llamUinch  der  jinth.  Anal.,  l.  I,  p.  .").")o.  —  \oiot  et  Vinc, 
Irnité  d'Anal,  rooi/iarce  prat.,  IS!)4,  p.  U'iT.  —  Vn.i'iAX,  Note  sur  quelques  réactions  propres 
il  la  subslance  des  capsules  surrénales.  ('.  R.  Acadihnic  d'S  .ScfCHces,  IS.")G,  p.  (i03;  Monileiir 
des  liùpilaii.r,  Paris.  I8(i(î.  —  W'F.roKRT.  Ileinicephalic  u.  A|)lasie  der  Xehennierne.  Ankir. 
f.palh.Anat.  u.  Pliys.  ISS:i,  Hd  C,  p.  170;  ISSd.  lid.  Clll,  p.  2()4.  —  Wku.on,  <tn  tlie  supra- 
renal  Bodies  of  verleb.  ^tud.  fvom  Ihe  morplml .  I.nliunilory  In  llie  Unir.  <>/'  Cumin  idtjc. 
t.  Il  ;  (Junrlevly  Joiirn.  of  mirrosc.  Scienre.  ISSi,  t.  XXI\',  |).  171  :  Ou  the  suprarennl  liodies 
(if  verleliiata.  (Juarlcrly  Jaitrn  of  tnirrosr.  Srirncr,  ISS."!,  t.  XX\'.  p.  |:17. — Wki.scm  et  Dki.- 
l'iuNc.  /■.'.i-anwnrcnutn  .<iirrcnlnvialoni)u,  Lipsia',  1091.  in-l°.  —  WKU.NEn,  IJe  capsulis  surre- 
nalihus,  ImnKj.  Diss..  Dorpat,  ISr)7.  —  Wichmann,  Beilrafre  zur  Keulii.  d.  lîaues  u.  Kntwick. 
der  Niereuorgane  der  Ralrach.  Inauq.  Dixs.,  Bonn.  ISS4.  —  W  ikiikusheim,  Manuel  d'anal, 
rinnpai-re  des  vrrtrhi-rs,  Irad.  Moquin-Taudou.  Paris.  IS'.H).  —  van  W'unK.  Arrliiv.  f.  niilxro-'^lc. 
A)ia/.,  ISSU,  XXXIII,  p.  401.  —  Wikski..  T.  die  Knlwickluui;-  der  Nebenniere  des  Scliweines 
liesoudersder  Marksuhst.  Analomisrlic  Ilcfle,  lUOI,  I,  X\I.  p.  lITi;  f.  die  Entwickluufr  der 
Nebenniere  der  Meuscben.  Cenlralblalt  f.  Pln/.<ti„l..  11102,  n»  2;  Anat.  Ilcfle,  l'J02,  I.  XIX. 
p.  4S:{.  —  WiNCKKi..  Happ.  au  XIII"  Gong-,  iulernational  .Munich.  Hev.  Gyncc.  sept.  HKHI. 
p.  822.  —  Zandkr.  r.  lunct.  u.  penelisclie  He/.ieliungen  der  Nebenniereu  zu  andern  Org-aii, 
speciell  zu  (Irosshirn.  Kritisclie  Studieii  aul"  (!rund  von  Beobacbt  an  menscblicben  Missg-e- 
burten.  Bcilr.  z.  puth.  Anal.  u.  zu  ally.  Palh.,  1890,  Vil,  p.  439.  —  Zem.wkger,  IJntcranch- 
ungen  u.  die  Nehentiieren,  Frnucnfeld.  I8.")8.  —  ZtcKEiuiANUL,  l'.  Xeben  organe  des  syni- 
palbiciis  ini  Retroperitonealraum  des  .Menschen,  Vcrhandl.  der  anal.  (Icsrllsch.  Dnnn. 
mai  1901.  léna. 


[Di:lamare.] 


TABLE   Di:S   MATIÈRES 

DU  KASciciiJ':  II  nu  tomk  V 


ORGAAES   DES   SENS 
LK  TÉGUMENT  EXTERM:  ET  SES  HÉIIIVÉS 

par   A.   BRANGA 

(iénérniilés 721 

ARTICLE  I 

F.A    F'KAC 

(liiAriTRi,   I".  —  Développement  de  la  peau 722 

I.  Kpideriiic 722 

II.   DiTiiip 72(1 

CirAi'iTiiK  II.  —  Morphologie  de  la  peau 782 

(icncralih's 732 

Homscs  iiiiii|ui'iist>s 751 

(JiM'imi:  III.  —  Structure  de  la   peau 750 

I.  Donne 756 

11.  Kpiilerme 7G'.) 

III.  Bourses  rnu(|ucuses 78S 

IV.  Vaisseaux  saiii;uiiis  de  la  peau 788 

\'.   I.yinphati(iues  de   la  peau 7<)0 

VI.  Nerfs  de  la  peau 7i)| 

(In.M'iTnF  l\'.  —  Évolution  de  la  peau 800 

I.  —  HciKivalioM  de  la  peau 807 

II.  —  Téiiuuient  cxleiue  chez  l'enfant 808 

III.  —  Téfiunient  externe   cliez  l'adulte SO'.t 

IV.  —  La  peau  chez  les  viiMllaids .• 812 

V.  —  Anomalies 813 

VI.  —  Pmpriéli's  et  Inuilinns  de  la  peau 8Ki 

ARTICLE  II 

I.r.S  C.F.ANDKS   CrTAXKK.-^ 

(iénéralités S 17 

I.  Les  Glandes  sudoripares. 

CiiAi'iTiu:  I ■^  —  Développement  des  glandes  sudoripares 818 

—  II.  —  Morphologie  des  glandes  sudoripares SI'.) 

—  III.  —  Histologie  des   glandes  sudoripares 82:t 

—  I^ .  —  De  quelques  glandes  sudoripares $M\ 

—  \".  —  La  sueur 832 


Tvr.i.i:  iii:s  \i  \tii;i;i;s.  u85 

II.   Les  Glandes  sébacées.  Pages. 

uiiiii;  I  '.  —  Développement  des  glandes  sébacées.  s:M 

—  II.  —  Morphologie  des  glandes  sébacées   .  s:i(; 

—  III.  —  Histologie  do  la  glande  sébacée sid 

—  I\'.  —  De  quelques  glandes  sébacées .           Si:t 

—  \'.      -  Le  sébum «44 

icnilicc.  —  llis|ii|(it;io  luii(ip-r;i|>lii(ni(' ilii  ir-fi'iiiiiriit  externe.  S4."» 

l.e  lepiniieiil  exleiiu'  daiis  la  série  nniiimle  ....  S4!) 


Airrici.K  m 

i;().\(;i.K 

CiiMMTHK  1".  —  Développement  de  l'ongle 8.j2 

II.  —  Morphologie  de  l'ongle 86U 

—  III.  —  Histologie  de  l'appareil  unguéal 86.T 

—  I\'.  —  Évolution  de  l'ongle KTIt 

—  \ .  —  Les  ongles  chez  les  vertébrés ,S7(1 

AllTlCI.E   IV 
LK   POIL 

(ji.MMiiiE  1".  —  Développement  du  poil S77 

—  II.  —  Morphologie  du  poil 884 

—  III.  —  Histologie  du  poil !)0T 

—  I\'.  —  Évolution  du  poil  et  du  système  pileux.  —  Anomalies   ....  !)2i 

—  \'.  —  Les  poils  dans  la  série  animale i)4."i 


APPAHKIL  MOTEIH   DE   E'OEIL 

par  M.  MOTAIS  (d'Angers). 

(>ii.\i'iTRK   1'.   —  Muscles Ij.jl 

I.  Muscles  droits !)5i 

II.  .Muscles  (ililiiiucs 961 

(".ii.MMTitK  II.  —  Capsule  de   Tenon î)fi:{ 

I.  .Vpoiievrose  ilii  soiniiiet  de  Tuibile  à  la  naissance  des  ailerons.  96."} 

II.  .Vilerons  ligamenteux • 969 

III.  Fascia  sous-conjouctival  ou   rapsule  antérieure 980 

IV.  Capsule  filireuse  du  itlobe 982 

\'.  Cavité  de  Tenon,  séreuse  de  i'o'il 984 

Cii.'.iMTiiE  III.  —  Mouvements  du  globe 99:{ 


APrAREIL  DE  LA  VISION 

par  A.  DRUAULT 

Généralités JOlj.") 

Développement  de  l'oeil  et  de  ses  annexes 1006 

Rétine iOUT 

Cristallin 1012 

Zonule  de  Zinu.  —  Corps  vitre 1016 

Tractus    uvéal 1019 

Cornée  et  ScIéroti([ue.  —  (dobe  de  Tteil 1021 

Paupières 1022 

.\ppareil  lacrymal i02."5 

Muscles  extrinsèques  de  l'œil 102.'^ 


i/i86  t\i;lk  i>i:s  matikhes 


Œil  ou  globe  oculaire 102  i 

(iiMKT.ililfs 1024 

Conslitution  du  ploln-  (iiiil.iiic l()2'.l 

Meiiibrinic  fibreuse 1030 

A.  Coince 10:n 

15.   Hépinn  ilii   liinlic  sclcro-Cdriiccii lOtl 

(1.  Seli'r(ili(|iic lOili 

Meinbrmtc  vascul/iire 104'.) 

A     Iris 1040 

H.  Corps  cili.'iiro  ou  zouc  ciliaire lO.Ti 

C.  Clioroïdc lof)! 

N'aisseaux  et  uciTs  <lu   Irarlus  uNcal 100(1 

RHinc IOT;i 

Sliuclurc  de  la    icliric 1074 

I.    l'.iiitlifliuMi    vasculaiic lOT.") 

II.   l'.lcinciils  cpjlulaiies 1077 

m.  Coiiue.xioM  dos  cicinpiils  rdinipus  iieivou.x lOtKi 

l\'.  Slruciiin'  des  couches  de  la  rétine IIOI 

Vaisseau.\  réliniciis 1105 

Régions  léliniennes  ayanl  une  structure  spéciale IIOS 

A.  Macula  hilea.  l'ovea  centralis  et  area  centralis IIOS 

H.   lîord  anierieui- de  la  reline  nu  aica  seirala   lelina' Ili:t 

C.   Papille  (lu  nerf  o|iliiiue lll.j 

Crislalli,! ll'iO 

(leuéralités .    ■. Il2i) 

Structure 1122 

Zoiuile  de  Zinn 1130 

AcccuMi talion 11:}."! 

("orpy.  vitre II-JO 

lluiiicin-  a<jnei(s('  (■Icliaiiibrcs  de  L'(Cil 114(1 


ANNEXES  i»E  L'OEIL 

par  M.  PICOU 

Sourcil 1 1 43 

Paupières 1 140 

Ciénéralités.  —  (',onlii;uratioii  extérieure 1140 

Conslilulion  anatomi(|ue lloS 

lîord  liliredes  i)aupiéres. —  l'(dliiiiles  des  cils. — (ilaiides  palpelirales.  1107 

\'aiss(>au\  des   pauideres 1171 

Conjonctive liSd 

('.ouli,:Jurali(Ui  extérieure IISO 

C.aioncule  ]acr\ mate 1 1S4 

Hepli  seini-Innaire llSti 

Structure  de  la  conjonctive I1S7 

X'aisseaux llOd 

Nerls 1200 

Appareil  lacrymal 1202 

(dande  lacrymale 1203 

N'oies  lacrymales  pri>iireme:il  dile> 1210 


tai'.m;  hi;-  matiimîks.  us? 


A1M»AUKIL    AIIHTir 

()i!i:iLLi:  e\ti:i;m: 

par  M.    GUIBÉ 

I)(h>cluj)iin,i>-iit  ilr  liirrilli-    crlnnir VIW.) 

CiiAi'iTiti;  l".  —  Pavillon  de  l'oreille 1241 

—         II.  —  Conduit  auditif  externe 1201 


OHKILLi:  MOVKNNK 

par  M.   GUIBÉ 

iJrrcliipjioiioil  ilr  inrcilh'   inniicii ne I2S0 

(Iii.u'iiiii.  I  '.  —  Membrane  du  tympan 1281 

—  II.  —  Caisse  du  tympan 12'J.') 

—  III.  —  Trompe  d'Eustache i;tl.') 

—  I\  .  —  Annexes  pneumatiques  de   l'oreille  moyenne 1320 


oHKiLLi:  intkiim: 

par  André   GANNIEU 

rKKMIKKK    PARTI  K 

I.  ccii.T.iiiii's rcis 

II.  .Vn.ildiiiic  (lu  liiltyiinltic  iiieiuhraiietix 1342 

III.  .Viialiiiiiic  (lu  laliyrinllic  (jssciix  et  du  pih-ioslo 1347 

I.   I,ai)yiiiillu>   (isseu.x 1347 

II.  l'c'iiosle 13.")7 

l\'.   Haitports  eiltn!  les  laliyriiitluis    osspii.x  cl    nuMnitraiiciix 1300 

\  .  ildiidiiil  audilir  iiilcrne 1301 

VI.   Stnichnc 1302 

\ll.   .\Cii>  l'I  vaisscau.x 137o 

DEUXIÈME    PARTIE 

.\f)poiidic(' CDiisaLTc  aii\  n-iluMclics  récentes 1384 

nihlio^raidiie 13'J4 


NEZ  ET  FOSSES  NASALES 

par   JACQUES 

(WMieialiles 13U8 

I.  NaviiH-s 1399 

Cuiill.iiiiratioii  extt-rieure 1399 

Strucliire  iiiicnisc()|)i(iue 140(1 

][.  Fos>"'s  nasales  proitrement  dites 1402 

Délinition.  Caracl(^'res  gciiéraiix 1402 

Configuration  extt'rieiire 1404 

Sinus  sphénoïdal 1407 

Sinus  maxillaire 141a 

Sinus  frontal 1418 

Cellules  ellinioïdales 1420 


1^88  TABLE   DES    MATIERES. 

r.it:.fS. 

Vaisaeaux  et  ner/'f  île  hi  piluilaire .    .  \V1'\ 

I.  Vaisseaux I  '^l'i 

Artères Wl'A 

Veines .    .  I  i"J<' 

l,vrnpliatii|ues \VM) 

II.  Nerfs Ii:5n 


GLANDES  SURRÉNALES 

par  Gabriel   DELAMARE 

(iénéralilés \V-','-', 

(lonriguraliiin  extérieure  et  lappnrts IHI 

Structure lii.'i 

Etude  microifeo pique lild 

C.apsule I  m» 

Kcorce  .    .           1417 

.Moelle Il.>i 

Surrénale  des  Oiseaux I  i.")!! 

.'>urréuale  des  Heptiles I '(."iCi 

Surrénale  des  Poissons I 'i."iT 

Vaisseaux  sanguins  et  lyinphatiiiues !  l.'i'.l 

-Vrtères  et  veines 1  i'i'J 

l.vnipliatii|nos litil 

NerIs lSfi2 

h'volutidu I  Kii 

Développement lUJi 

JIisto-pli!)si()l<>(/ie 1472 

liiiiiiogiapliio 147S 


47;jlS.  —  l'aris,  imprimerie  L.miirk,  i(,  rue  de  Kieuru.-^ 


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Poirier,    Paul 

Traité  d'anatomie  humaine 


BioMed 


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