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Full text of "Bulletin des sciences naturelles et de géologie"

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University of Ottawa 


http://www.archive.org/details/n4bulletindesscien1829dela 


DES SCIENCES NATURELLES 


2 AE 0 à DE GÉOLOGIE, 


| RÉDIGÉ PAR MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, 
| LESSON ET LUROTH. 


2° SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, 


DR x ;- PUBLIÉ 


SOUS LES AUSPICES ; 


7 Dome le Min s 
PAR LA SOCIÉTÉ 


POUR EA 


| PROPAGATION DES CONNAISSAN CES 154 à 


+ dote ET INDUSTRIELL LES 
VA BA ET SOUS LA DIRECTION : 
DE MS LE BARON DE FÉRUSSAC. 
N° a ep 
ON SOUSCRIT À PA RS: 


| Au BUREAU CENTRAL DU BuI. LETIN, rue de l'Abbaye, n° 3 
Et chez M. LEvRAULT, rue de la Harpe , n° 8x. 


| Paris, Strasbourg et Londr es, chez MM. TrauTTez xr VW CREZ. 


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RUN CR NOR PAPE CR MA FAN 14 
Re A nes à DE LA sou TION . 
tes adbônnéfhens pour le Bulletin universel GE à son ensemble, co 
| pour chacune de ses diverses sections, og on. ae nou séparéme HAN SE 
_ datent de janvier, pour douze cähieré de e que ection, paraissant le Fo 
1er de chaqne mois. Le prix en est payé d’ Frans des lettres de Le A 4e à 
tk pa Al l'argent sont adressés francs de port. Ve) NT EEE 
Les prix d'abonnement, pour l'année 1828, coeur HU conforméme 
au tableau suivant des boit sections al Bulletin. AE Lee BA 


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8 = DÉSIGNATION ce DT 
à ñ a de : We » A CA 
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K ë SUJETS DK CHAQUE SECTION, | Aë Æl 
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| Sciences ruathématiques ÿ 

ysiques et chimiques. 1 

WG Stences naturelles et géo- | 10 : 
loges AL eee Tee 


3 | ans médicales, etc”. 


Sbiences agricoles , écono- 
# | riques ; etc........,2: 


6 Rene géographiques , 


écon. publ., voyages... 
7 um historiques » an- 


tiquités philologie. ..... 


{ 

5 Sciences technologiques. en | ba | 
À 
{ 

| 


Sciences militaires, ..... 4 


TorAux. 1.141160? 


! 
Prix des 7 premières set- | 

} tions prises ensemble. .. AUS x 213 249 
l. (rex da Bulletin complet. Ÿ | ste ee at le aus 230. 368. 306 À 


On voit, par ce tablean, qu’ on peut prendre le Balletin Lotle, avec 
on sans Ja section des Sciences militaires , et que , dans l’on et l’autre cas, 
les prix offrent une économie de 28 Bancs par an sur le prix Lars des { 
sections prises séparément. jt AE 


On s'abonne aussi spécialement pour chacune de ces 6 sertions ? # 


# 


Pourlé 1° chez M. PACRELtER, quai des Augustins ; n° 553 


ja®- M. Levraurr, rue de la Harpe, n° 8r; NA 
a! M. Patate | rue de l'École-de-Médecine, n° 13 ph: 
4° MmeHuzagp , rue de l'Éperon, n° 75 
y M. Canrrran-Gosuny, quai des Angustins, n° 41; 
6° M. Anvaus Berrraxm, rue Hantefeuille, n° 23;\ ÿ 
; ne MM. Doxpsx-Durré pere et fils, rue e Richelien,n° 49 bis ; 5. 
8° M. Anserin, rue Danphine, n° ÿ 


On pent PAPE s'adresser à MM. les D ‘ceteurs des pou, Pan 1e 
départemens et dans les pays étrangers. ‘ARE 


HISTOIRE NATURELLE 


GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE 
DES MOLLUSQUES, 
( | 5 @ 
PAR M. LE B° DE FÉRUSSAC. 


“QC —— 


HISTOIRE NATURELLE 


DES APLYSIENS. 
PREMIÈRE FAMILLE DE L'ORDRE DES TECTIBRANCHES : 


PAR M. SANDER-RANG, 


Lieutenant de vaisseau, membre-associé de l'Académie 
royale de la Rochelle, correspondant des Sociétés 
d'histoire naturelle de Paris, et Linnéenne de Bordeaux. 


Les besoins de la science, les instances de tous les 
vaturalistes qui nous ont sollicité de publier par Mo- 
nographies séparées l’histoire naturelle des familles qui 
appartiennent aux divers ordres des CÉPHALOPODES, 


(2) 
des PréroPonxs et des GASTÉROPODES, qui précèdent les 
PuLmoxés, nous ont depuis long-temps porté à nous 
occuper de répondre aux vœux de la science et des 
savans. Absorbé, en quelque sorte, par la fondation du 
Bulletin universel et de l'Association qui, aujourd'hui, 
est appelée à perpétuer et à développer cette importante 
Institutiom, nous avons pu néanmoins continuer à pré- 
parer la suite de notre ouvrage sur les Mollusques ter- 
restres et fluviatiles, et recueillir les matériaux des di- 
verses Monographies qui forment la tête de cet ouvrage; 
mais, C'est avec un vif regret que nous avons vu nos 
efforts et des sacrifices considérables, en tout genre, 
impuissans et pour produire à-la-fois nos travaux sur 
les Mollusques, et pour fonder et diriger l'entreprise 
du Bulletin universel. Persuadé que nous pouvions 
rendre un service bien plus important aux sciences et 
à l'industrie en général, aux progrès des efforts de 
l'esprit humain et à la civilisation elle-même, en fon- 
dant cette Institution qu'en continuant sans relâche 
notre ouvrage sur cette partie de la Zoologie, dont 
l'influence ne saurait s'étendre à des résultats si éle- 
vés, nous n'avons pas hésité à nous dévouer à cette 
même Institution, dont un jour, sans doute, on re- 
conpaîtra le haut intérêt, et qui déja est appréciée par les 
esprits éclairés. Ghacun au moins pourra comprendre 
les sacrifices pécuniaires, le temps et les soins qu'ont 
dû demander cette simultanéité de travaux; mais les 
naturalistes seuls pourront sentir combien à dû coûter 
ce partage inégal d'affection et d'efforts entre les objets 
de notre prédilection spéciale et l'entreprise à laquelle 


nous nous somimes presque exclusivement dévoué. 


63 

Depuis long-temps, tous les Ceéphalopodes de l'ordre 
des Cryptodibranches, comprenant les Argonautes, les 
Poulpes, les Calmars , les Seiches et les genres voisins, 
composent un ouvrage prêt à être livré à l'impression, 
et dont les planches, au nombre de plus de 50, sont 
ürées et enluminées. L'ordre entier des Ptéropodes forme 
une Monographie qui suivra de près la publication de 
celle que nous livrons aujourd'hui au public. Nous 
avons exécuté la Monographie des Ptéropodes en com- 
mun avec M. Rang, qui a bien voulu se charger seul 
de l'Histoire naturelle des Aplysiens, famille remarquable 
dont les animaux étaient peu connus, et dont il n’exis- 
tait, pour quelques espèces seulement, que des figures 
peu exactes et non coloriées. M. Rang avait réuni dans 
ses voyages des matériaux précieux et nouveaux sur 
ces animaux, et son travail, exécuté d'après le plan 
suivi dans notre ouvrage, sera certainement accueilk 
avec reconnaissance par les naturalistes. 

Nous avons cru devoir choisir la lithographie pour 
représenter ces animaux, ce genre de dessin convenant 
à merveille à tous les gros Mollusques nus, et recevant 
très-bien le coloriage. L'emploi de ce moyen nous per- 
met d'ailleurs de donner la livraison à un prix bien 
inférieur à celui des livraisons de notre Histoire natu- 
relle des Mollusques terrestres et fluviatiles, dont 2r li- 
vraisons sont publiées, et nous croyons avoir répondu 
aux vœux des naturalistes en adoptant la lithographie 
de préférence à la gravure. 


Baron DE FÉRUSSAC. 


(A) 


CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. 


ensemble, de onze feuilles et demie 
de texte, et de vingt-cinq planches lithographiées et 
enluminées avec le plus grand soin, publiées de mois 
en mois à partir du 1" mai 1829. L'ouvrage étant 
a libre de retirer à la fois les quatre 


Quatre livraisons 


. rs 0 
terminé, on ser 
livraisons. 


Édition in-folio, sur quart de colombier, figures sur 


papier vélin-fort des Vosges. 

Prix de la livraison. .......:-.°-"1:°° 

De tout l'ouvrage. 

Édition in-4°, sur quart de Jésus, figures sur 
papier vélin-fort des Vosges. 

Prix de la livraison.:...:..... 

De tout louvrage......::.....-.:°: 


2 «pe pie Die 51e 2e NL 


10 


e1F948 


ON SOUSCRIT A PARIS, 


CHFZ ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE , 
N° 23. 


Nota. On trouve chez le même Libraire l'Histoire Naturelle des 


Mollusques terrestres et fluviales , 21 livraisons, qu’on peut prendre 


de mois en mois. 


Le prix dé chaque livraison , in-folio, est de,....... 30 fr. 


Celui de l'in-4°, figures en noir, est de 


IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, 


JMPRIMEUR DU ROT, RUE JACOB, N° 24. 


ion, revu 
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BULLETIN 
DES SCIENCES NATURELLES 
ET DE GÉOLOGIE. 


CARLA BRLLIVELEE UE VUE VUE VAE LR VE LES VE LE LS VIE VUE VIE VER VS LIVE VIS VU 


GÉOLOGIE. 


1. COURS ÉLÉMENTAIRE DE GÉOGNOSIE , fait au Dépôt général de 
la guerre, par M. Rozer, officier au corps royal des ingé- 
nieurs géographes. Un gros vol. in-8°, avec 7 pl.; accompa- 
gné d’une Description, avec figures gravées, des principaux 
genres de Coquilles fossiles, par M. Desnaxes. Un vol. in-8° 
avec planches. 

Les deux volumes paraïîtront ensemble en décembre 1829; 
le prix de la souscription est de 15 fr., payables en recevant 
l'ouvrage. Après le 1°° novembre, ce prix sera augmenté de 2 
francs. 

On souscrit à Paris, chez M. Rozet, rue de Verneuil, n° 40; 
chez M. Deshayes, rue de Paradis, au Marais, n° 9, et chez 
Levrault, libraire-éditeur,. 


2. Das LEBEN DER Env, etc, — La vie de la terre; par S. C. 
? a A U6 s # » & Q 
WacenEr. In-8°, avec 7 tables; prix, 12 fr. Berlin, 1828 ; 
Amelung. 


L'auteur de cet ouvrage, qui est ministre de l'Évangile, cher- 
che à prouver que le globe terrestre jouit de forces vitales par- 
ticulières, qu'il a une peau et des perspirations cutanées, et 
que son intérieur est habité non-seulement par différentes es- 
pèces d'animaux, mais mème par des hommes. A. B. 


3. Uxrerweur, etc. — Vie souterraine, ou Preuves que l’inté- 
rieur de la terre est habitable et habité, In-8°. Lcipz 
1828; Wieubrack. 


; 
[LS 
lg, 


4. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA NATURE DE LA VÉGÉTATION 
QUI COUVRAIT LA SURFACE DE LA TERRE aux diverses périodes 
de la formation de son écorce; par M. Adolphe BronxciarT. 
( Annal. des Sciences nut.; nov. 18»8.) 

L'auteur, qui croit être parveuu à déterminer dans la plu- 


B, Toue X VII, 1 
- " 


2 Géologie: ù N° 4 
part des cas avec certitude les grandes classes auxquelles ap- 
partiennent les végétaux fossiles, avertit d'abord que, par le 
nom de classes, il entend les divisions premières très-naturel- 
les qu'on peut établir dans le règne végétal, Ces divisions peu- 
vent, suivant lui, être portces à six : les agames, les cryptoga- 
mes cellulaires , les cryptogames vasculaires , les phanérogames 
gymnospermes , Comprenant sous ce nom les conifères et les 
cycadées , les phanérogames monocotylédones et dicotylé- 
dones. : J 

Les recherches de M. Adolphe Brongniart l'ont conduit à 
reconnaître que les végétaux fossiles, étudiés dans l’ordre de 
leur création, paraissent indiquer trois grandes périodes , pen- 
dant chacune desquelles la végétation a conservé les mêmes 
caractères essentiels , tandis que ces caractères sont totalement 
différens quand on passe d’une période où d’un groupe de for- 
mation à un autre, 

La première période, la plus ancienne, comprend l’espace 
de temps qui s’est écoulé depuis le dépôt des premiers terrains 
de sédiment (époque où probablement la végetation a com- 
mencé à s'établir sur la terre ) jusqu'après le dépôt des forma- 
tions de houille. On peut considérer les grandes couches de 
houille comme résultant de la destruction de cette végétation 
prinitive de la terre. L’ancienneté des terrains dans lesquels se 
rencontrent les végétaux appartenaït à cette période prouve, 
ce que d’ailleurs on aurait pu admettre à priori, que la vie a 
commencé sur la terre par le règne végétal. Pendant tout lin- 
tervalle auquel appartient la période que nous signalons, les 
invertébrés seuls vivaient sur les terrains mis à nu; il est dou- 
teux que les mers renfermassent des poissons, | 

Après la période que nons venons de signaler, 11 s’est dé- 
posé plusieurs couches qui ne renferment que des végétaux ma- 
rins ou des végétaux terrestres en trop petite quantité pour 

- permettre de rien établir de positif sur la nature de la végéta- 
tion du globe à l'époque de leur formation. Au-dessus de ces 
couches ( qui comprennent le grès bigarré et le calcaire con- 
chylien), on recommence à trouver une végétation nouvelle, 
tout-à-fait différente de la première, et qui s’est maintenue sur 
la terre pendant tout le temps qui s’est écoulé depuis le dépôt 
du lias où du grès à bâtir jusqu'à la craie. C’est çe qui forme la 


toy | Géologie. 3 
seconde période de végétation , dont on trouve aujourd’hui les 
débris renfermés principalement dans le calcaire jurassique,, 
ou dans les couches immédiatement inférieures ou supérieures 
à ce terrain, Pendant cette période, aucun mammifère terrestre 
ne paraît avoir existé sur la terre, qui n'était habitée que par 
les grands reptiles, au nombre desquels se trouvaient ces pté- 
rodactyles, ces plésio-saurus , ces ichtyo-saurus, que la nature 
avait organisés pour voler et pour nager. 

La seconde époque se termine à la craie : cette dernière for- 
mation ne renferme que quelques traces de plantes marines, 
et sépare la seconde époque végétale de la troisième , qui ré- 
pond à l’espace de temps pendant lequel nos terrains tertiaires 
se sont formés, c’est-à-dire celui pendant lequel ont eu lieu les 
dernières irruptions marines dont notre pays a été le théâtre, 
et les intervalles qui ont permis la propagation, d’abord des 
palæotheriums et des anoplotheriums , et autres genres aujour- 
d’hui perdus, puis des éléphans, des rhinocéros, et autres ra- 
ces contemporaines. 

Il ne faut pas croire que, pendant chacune des trois pério- 
des que nous venons de signaler, la végétation soit restée-par- 
faitement la même ; elle a plus ou moins varié ; et ces périodes, 
M. Adolphe Brongniart ne les donne que comme des abstrac- 
tions. On peut les comparer à ce qu'on a nommé région en géo- 
graphie botanique. Les mêmes végétaux ne se trouvent pas par- 
tout dans une même région ; et cependant l'ensemble de la vé- 
gétation présente, dans chacune d'elles, des caractères qui la 
distinguent de celle des régions voisines : ainsi, sans être pro- 
fond botaniste, on reconnait facilement la différence qui existe 
entre l’ensemble des végétations des bords de la Méditerranée, 
du nord de la France et des Hautes-Alpes, ou du nord de la 
Suëde. Il en est de même pour les époques reconnues par M. 
Brongniart ; senlement la nécessité de classer les végétaux d’a- 
près les débris qui nous en restent ajoute beaucoup à la difii- 
culté de la détermination. 

Pourtant, une comparaison attentive des portions de végé- 
taux qu’on trouve dans les différentes couches, avec les mêmes 
organes des végétaux vivans, peut conduire à déterminer, dans 
la plupart des cas, la famille et méme le genre auxquels ces vé- 
gétaux ont appartenu : détermination curieuse, à l’aide de la- 


2 1. 


 Géologie. N° 4 
quelle on peut, par un travail analogue à celui qu'a fait M. Cu- 
-vier sur les espèces inconnues d'animaux fossiles, se représen- 
ter les caractères et l'aspect de la végétation qui couvrait 
la terre pendant chacune des périodes que nous venons d'in- 
diquer. | 

Nous allons nous effurcer de faire connaître les résultats 
très-importans auxquels M. Adolphe Brongniart est arrivé sur 
ce sujet, en commençant par les couches les plus superficielles, 
par celles dont la formation est la plus récente, pour descendre 
ensuite aux formations anciennes. 

Et d'abord, dans la troisième période, si nous nous bornons 
à considérer les végétaux renfermés dans les terrains supérieurs 
d'eau douce, et autres formations antédiluviennes des plus ré- 
centes, nous n'y trouverons rien qui annonce un climat diffé- 
rent Cu nôtre; les plantes sont celles qui croissent encore dans 
nos contrées. Dans les meulières des environs de Paris, par 
exemple, les fossiles indiquent l'existence de genres semblables 
à ceux qui se rencontrent encore dans nos marnes et dans nos 
étangs; ce sont des chara, des 2ymphæu, etc. 

Dans les formations plus anciennes de la dernière période, 
dans celles qui sont séparées des terrains d’eau douce supérieurs 
par des traces d'une ou plusieurs irruptions marines, la 
végétation est différente. Elle n'offre encore, il est vrai, rien 
dans son ensemble qui ne se trouve actuellement sur le globe; 
mais les végétaux qui couvraient alors notre sol n'étaient pas 
ceux qui l’embellissent aujourd'hui : ils appartenaient presque 
tous à des familles propres actuellement aux pays chauds. Tels 
sont les palmiers et plusieurs feuilles qui sembleraient indiqner 
des lauriers et des mélastomes; tels sont encore les fruits de 
l'ile Shepey, dont la plupart ne peuvent être rapprochés que 
de genres exotiques des pays chauds. On ne peut même dou : 
ter que les lignites décrits par M. Faujas de Saint-Fond ne 
soient, en plus grande partie, composés de troncs de palmiers 
dont on a même retrouvé quelques fruits qui annoncent des co- 
cotiers ou un des genres voisins. 

Des troncs de palmiers, ou d’autres arbres monocotylédons, 
ont été trouvés à Montmartre; des feuilles de palmiers ont été 
rencontrées dans lesplâtrières d'Aix et dans la molasse des en- 
virons de Lausanne, Ainsi, à l’époque où les animaux de Mont- 


+ 


. 


Géologie. 5 


+ 
martre (les palæotheriums et les anoplotheriums) vivaient aux 

environs de Paris, le même sol nourrissait des palmiers; et ces 
‘deux circonstances réunies annoncent déjà d’une manière évi- 

dente un climat plus chaud que celui que nous supportons ac- 
tuellement, quoique moins brülant que celui des régions équa- 
toriales. 

Du reste, abstraction faite de ce déplacement de climat, la 
totalité de la végétation de l’époque qui nous occupe présente 
-tous les caractères de la totalité de la végétation actuelle, prise 
-dans son ensemble; elle se composait, comme celle qui couvre 
aujourd’hui le-globe, de végétaux très-nombreux, très-variés , 
analogues, quant aux familles et aux genres, à ceux qui exis- 
tent encore actuellement. Ces végétaux, considérés relative- 
ment aux grandes classes qu’il comprennent, se trouvaient dans 
des rapports numériques à peu près les mêmes qu'actuelle- 
ment ; c'est-à-dire que les dicotylédons étaient de beaucoup les’ 
plus nombreux, et les grands cryptogames , tels que les fougè- 
res, les lycopodes, etc., les moins nombreux. 

La seconde période de végétation, celle qui correspond à 
l'espace de temps qui s'est écoulé depuis le dépôt des conches 
de grès immediatement inférieures au calcaire du Jura jusqu’à 
la craie imclusivement ; offre avec la précédente des différences 
considérables. 

Nous n’y trouvons plus rien qui annonce ni les plantes di- 
cotylédones de notre époque, ni les palmiers ; les cryptogames 
s'y montrent en proportion immense ; la famille des fougères 
seule y figure pour un tiers, et, conjointement avec les cyca- 
dées et les conilères, elle forme la presque totalité de la végé- 
tation. Une particularité bien connue de ces différentes fa- 
milles, c'est que leurs genres, du moins pour les fougères, 
étant susceptibles de croitre sur la totalité du globe terrestre, 
on remarque que partout, dans ces genres, le développement 
des individus se trouve en proportion de l'élévation de la tem- 
pérature du climat. Or, dans la période qui nous occupe, les 
genres dont il est question offrent un degré de développement 
qui paraît avoir à peu près égalé celui qu'ils présentent dans 
“les régions équatoriales. Les plus petits appartiendraient au- 
jourd’hui tout au moins au climat du Cap de Bonne-Esperance 
et de la Nouvelle-Hollande, 


x! » 
6 | Geologie. N° Â 

Remarquons de plus que la présence, dans la secondepé- 
riode , des deux familles des cycadées et des conifères est ex- 
trémement curieuse, en ce qu'elle semble indiquer une espèce 
de passage entre la végétation de la troisième période, où les 
dicotylédones dominent, et celle de la première, dans la- 
quelle, comme nous allons le voir, les plantes cryptogames 
constituent à elles seules la presque totalité de la végétation. 
Ajoutons de plus que la végétation de cette seconde période, 
plus abondante en espèces, si elle l’est moins en genres, que 
celle de la troisième , est au contraire moins abondante en es- 
pèces et plus en genres que celle de la première. 

Pour dernière remarque, faisons observer que, pendant la 
durée de cette période, le règne animal a présenté des modi- 
fications analogues à celles du règne végétal : ainsi, point de 
de mammifères, ni marins, ni terrestres. Les reptiles formaient 
à eux seuls tous les vertébrés, et les espèces de cette classe 
d'animaux, constituant d’ailleurs aussi des genres différens 
de ceux qui existent maintenant, présentaient des individus 
dont les dimensions étaient plus considérables. 

Arrivons enfin à la première période, d'autant plus curieuse 
qu’elle nous porte à l’époque de la première apparition de la 
vie à la surface du globe; les végétaux de cette période, dont 
les restes ont formé les couches de houille, présentent au plus 
haut degré les caractères de la simplicité dont nous avons vu 
que la nature ne s'était encore que peu écartée à la deuxième 
période : ils sont tous remarquables par leur peu de variété , 
par la simplicité de leur organisation , et par la grandeur de 
leurs dimensions. 

Les végétaux de la première période paraissent tous pou- 
voir se rapporter à six familles différentes, tandis que maiïnte- 
nant nous en connaissons près de deux cents, Sur ces six famil- 
les, quatre appartiennent aux cryptogames (à la famille dont 
l'organisation est la plus simple ), une aux monocotylédones , 
et probablement une aux dicotylédones ; même ces derniers 
groupes diffèrent tellement des monocotylédones et des dico- 
tylédones connues actuellement, qu’il y a beaucoup de doute 
à leur égard, tandis qu'il n’y en a presque pas pour les quatre 
derniers. 

Le rapport numérique des espèces de la première végétation 


Cu AGéologie. 7 
comparé à ce qui se passe de nos jours offre encore une dispro- 
portion plus grande. Alors, sur cent espèces, quatre-vingt 
douze au moins appartenaient à cette classe si simple des eryp- 
togames, six aux dicotylédones , et deux aux monocotylédo- 
nes. Ce rapport est tout-à-fait inverse de celui des végétaux vi- 
wans, parmi lesquels, sur cent, il n’y a guère que 3 à 4 
cryptogames vasculaires , des mêmes familles que celles qu'on 
trouve à l’état fossile, tandis qu'il y a environ 80 dicotyléda. 
nes et 16 monocotylédones. 

Des conséquences extrêmement curieuses ressortent de ces 
considérations générales sur la nature de la végétation pri- 
mmitive. 

, Et d’abord, si nous nous arrêtons aux dimensions que pré- 
sentent les individus de chacune des familles existantes à l’épo- 
que qui nous occupe, nous verrons que tous ces végétaux of- 
frent un développement , une grandeur, une force de véggta- 
tion bien supérieurs à ceux qu'ils acquièrent dans nos climats, 

et même à ceux dont jouissent ces mêmes familles dans les ré- 
gions équatoriales. 

Ainsi les fougères en arbre de cette première période, quoi- 
que analogues, à beaucoup d’égards, à celles qui maintenant 
ne croissent plus que sous la zone torride, s'élèvent à une hau- 
teur deuble de celle qu'atteignent les plus élevées parmi ces 
dernières : elles ont jusqu'à 40 ou 50 pieds, tandis que, dans 
uotre époque, elles ne dépassent pas 20 à 25 pieds au plus, la 
plupart ne s'élévant qu'à 8 à ro. 

Les lycopodes et les équisétacées ne sont actuellement que des 
plantes herbacées , ou tout au plus de petits arbustes qui s’é- 
lèvent à quelques pieds de haut. Parmi les plantes du terrain 
houillier, au contraire, les équisétacées, du genre calamite, ont 
10 à 15 pieds, et peut-être plus, de haut, et jes Iycopodiacées, 
qui forment le genre lépidodendron, ont jusqu’à 60 ou 70 pieds 
.de haut. 

Or, nous voyons actuellement que les végétaux de ces trois 
familles, les fougeres, les Iycopodiacées et les préles, acquiè- 
rent toujours une taille d'autant plus considérable que le eli- 
mat dans. lequel elles croissent est plus chaud. Nulle part elles 
ne s'élèvent si haut que dans les régions à la fois chaudes et hu- 
mides, telles que celles de l'Amérique équinoxiale et des îles 


8 Géologie. Nûé à 
de l'archipel d'Asie. Nous pouvons donc raisonnablement con- 
clure de cette considération, que les végétaux des terrains 
houilliers ont dû croître sous un climat à la fois beaucoup plus 
chaud et plus humide que les régions équinoxiales de l'Améri- 
que et que les îles de l'archipel d'Asie. 

Cette conclusion, qui se présente déjà avec un si haut degré 
de vraisemblance, va paraître encore plus évidente par des 
considérations puisées dans le genre de la végétation des ter- 
ains houilliers. 

Nous disions tout à l'heure que la végétation des terrains 
houilliers était surtout remarquable par la grande proportion 
d'espèces appartenant à la classe des cryptogames : or, si nous 
cherchons à la surface du globe les points où maintenant la 
proportion des grands groupes de végétaux entr'eux se rap- 
proche davantage de celle qu'on observe parmi les fossiles de 
première période, nous verrons que, dans les îles, les crypto- 
games deviennent incomparablement plus nombreux que sur 
les continens, et que, parmi ces espèces, ce sont surtout les 
fougères et les familles voisines qui prédominent. 

On remarque même d’une manière évidente que, plus les îles 
sont petites et éloignées des continens, plus les fougères lyco- 
podes deviennent nombreuses, tandis que Îles végétaux pha- 
mérogames diminuent de.telle sorte que, dans les îles isolées, 
telles que l'Ascension, Tristan-d'Acuña, etc. , ces familles 
peuvent surpasser les phanérogames, où du moins les égaler. 
Nous pouvons donc concevoir que, si des îles éparses au mi- 
lieu d’un vaste océan existaient sans aucun grand continent, 
leur flore aurait le caractère de la flore de cette première pé- 
riode de végétation, quant au rapport numérique des plantes 
entr’elles. 

Ces deux considérations du rapport numérique des végétaux 
entr’eux et de leur taille, comparés à ce qui a lieu maintenant 
à la surface de la terre, nous permettent donc de penser qu'à 
époque de la formation des houilles. 

1° La surface découverte de la terre ne formait que des îles 
ou des archipels épars au milieu d'une vaste mer sans grands 
continens ; 

2° Que la température de ces îles était beaucoup plus éle- 
vée que ne l’est aujourd’hui celle d’aucur lieu de la terre; et, 


Géologie. 9 
de plus, comme partout les végétaux fossiles de la première 
période de la végétation présentent à peu près les mêmes ca- 
ractères, nous devons en induire que cette température plus 
élevée était répandue plus uniformément sur toute la surface 
du globe. | 

Une foule de faits de détail sont venus confirmer M. Adol- 
phe Brongniart dans l'adoption de cette théorie. En effet, les 
bassins houilliers se rencontrent presque toujours semés en 
séries interrompues, de manière à se rapprocher de ce qu’on 
remarque dans les archipels, où les îles, représentant des som- 
mets de chaînes de montagnes, sont presque toujours disposées 
par lignes interrompues. Des îles basses, semblables , pour leur 
position, aux iles de coraux de la mer du Sud, devaient pré- 
senter une végétation très-uniforme , attendu qu’elles n’ont pas 
de montagnes. 3 

Si la considération de la nature et des dimensions des végé- 
taux qui croissaient sur les premiers terrains de transition nous 
conduit à regarder la surface du globe comme couverte par 
une mer immense d’eau chaude , au milieu de laquelle s’ele- 
vaient quelques îles, la géologie confirme le même résultat en 
nous faisant connaître l’immense étendue et la puissance des 
calcaires de transition (formations déposées par la mer }, qui 
servent comme de base aux terrains houilliers, et l'étendue bor- 
née des couches de houille. 

La nature des animaux que ces mers immenses renfermaient 
offre une nouvelle preuve de leur température élevée. 

Aucun mammifère n’est connu à cette époque; on sait que 
de nos jours aussi ils sont beaucoup plus rares dans les petites 
iles où ils n'existent peut-être que lorsqu'ils y ont été transpor- 
tés des continens. Au surplus, les végétaux qui existaient à l'é- 
poque qui nous occupe ne pouvaient servir de nourriture à 
aucun animal connu. 

Quant aux dépôts houilliers eux-mêmes, M. Adolphe Bron- 
gniart les représente comme de vastes tourbières très-diffé- 
rentes , il est vrai, des tourbières actuelles par la nature des 
végétaux qui leur ont donné naissance, et par le climat sous 
lequel elles se sont formées, mais composées , comme elles, des 
détritus des végétaux qui avaient cru sur ce sol bas et humide 
depuis un temps plus ou moins considérable. 


do Géologie, N° 4 

Les couches de tourbe ancienne ont été ensevelies par le dé- 
-pôt de couches de grès ou d'argile, dont l'origine est difficile 
à concevoir. | 

Ces lits de tourbe se sont reproduits à plusieurs reprises pour 
donner naissance aux diverses couches de houille qui compo- 
sent une même formation houillière. Enfin, elles ont été recou- 
vertes complètement, et la végétation qui leur donnait nais- 
sance parait avoir été détruite par quelque grande catastrophe 
contemporaine de l’éjection des porphyres, qui, dans beau- 
coup de dieux, recouvrent les terrains houilliers. Peut-être 
doit-on attribuer à ces porphyres eux-mêmes, et à la chaleur 
qni a accompagné leur éruption, la destruction complète des 
végétaux vivans et la carbonisation parfaite des lits de char- 
bon. On sait, en effet, que, dans des terrains plus récens, 
les Zgrites , qui ordinairement présentent une apparence ter- 
reuse , prennent l'aspect de la houille ou de lanthracite, lors- 
qu'ils ont été recouverts par des couches de déjections volcani- 
ques. C’est ce qu’on observe en divers lieux, ce qu'on remarque 
sur les végétaux enfouis sous les laves des anciens volcans de 
l'Auvergne. 

Ainsi, en résumant ce qui est relatif à la végétation de la 
terre dans les trois grandes périodes admises par M. Adol- 
-phe Brongniart, nous la voyons d’abord simple comme l'orga- 
nisation du règne animal aux mêmes époques ; nous retrou- 
vons dans ses caractères la preuve de cette température élevée 
que tout prouve avoir été en effet celle de la terre au temps de 
la formation de ses anciennes couches de terrain de transition 
et de transport; la distribution des familles et des genres nous 
représente les premières terres mises à nu comme des îles sor- 
tant à peine du vaste océan primitif, qui n’a formé que plus 
tard nos terrains tertiaires. 

À la seconde période, séparée de la première par un temps 
-qu’on peut supposer très-considérable, la végétation se compli- 
que et se modifie dans un sens qui la rapproche, sous tous les 
rapports, de ce qu’elle deviendra dans la troisième ; elle indi- 
que une plus grande étendue de terre sortie de l'Océan, une 
température moins élevée, des geures de végétaux qui se rap- 
prochent de ceux qui prédominent maintenant, surtout de 
ceux qui croissent dans les régions équatoriales, 


Géologie. © enx 


: A la troisièmne période apparaissent les plantes monocotylé- 


‘dones et dicotylédones; les familles et les genres deviennent 
‘beaucoup plus nombreux ; tout annonce une température plus 


modérée; en nn mot, un état de choses qui se rapproche de 


plus en plus de l'état actuel. 


M. Brongniart termine son important mémoire en se deman- 


‘dant s’il ne serait pas possible d’expliquer par quelque suppo- 
‘sition plausible comment une végétation vigoureuse de plantes 


à respiration aérienne apparait dès les temps les plus reculés 


-de la formation du globe, tandis qu'au contraire ce n’est que 


dans les dernières périodes de cette formation qu’on rencontre 
des animaux à sang chaud, c’est-à-dire ceux des animaux dont 


‘la respiration aérienne est la plus active. 


L'auteur pense qu’on doit chercher la cause de ce double 


“phénomène dans la composition de l’atmosphère aux différen- 


tes époques dont il est question ; composition telle, que lat- 


:mosphère aurait contenu d’abord une proportion d’acide car- 


“bonique beaucoup plus considérable que celle qu’on y recon- 
naît aujourd’hui. 

Les animaux ne puisent le carbone qu'ils s’approprient que 
dans les végétaux ; maïs les végétaux, où l’ont-ils pris d’abord ? 


* On ne concoit pas comment ils auraient pu se assimiler, s’il 


avait été à l’état solide. Il paraît donc impossible de supposer 


-que les végétaux aient puisé ailleurs que dans l'atmosphère , et 
:À l’état d'acide carbonique, le carbone qui se trouve encore 


dans tous les végétaux et dans tous les animaux existans, et 
celui qui, après avoir servi à leur nutrition, a été déposé sous 


- forme de houille, de lignite ou de bitume, dans les divers ter- 


rains de sédiment. 
Si on suppose donc que tout ce carbone à l’état d’acide car- 
bonique était répandu dans l'atmosphère avant la création des 


premiers êtres organisés, on verra que l'atmosphère, au lieu 


de contenir moins d’un millième d’acide carbonique, comme 


* cela a lieu actuellement, devait en renfermer une quantité qu'on 


ne peut évaluer exactement, mais qui était peut-être de 3, 4, 5, 
6 où même 8 pour r00. | 
On sait parfaitement, par les recherches de M. Théodore de 


* Saussure, que cette proportion d'acide carbonique, loin de 


nuire à la végétation, lui est très-favorable, lorsque les plantes 


12 Geologie. 

sont exposées au soleil. Cette différence très-probable dans la 
nature de l'atmosphère peut donc être considérée comme une 
des causes les plus puissantes qui ont influé surla végétation si 
active et si remarquable de la première période. 

Mais cette même circonstance a dû nuire beaucoup, au con- 
traire , à la décomposition des restes des végétaux morts, et à 
leur transformation en terreau ; car ce mode de décomposition 
est dû essentiellement à la soust action d’une partie du carbone 
du bois par l’oxigène de l'air; et si l’atmosphère contenait 
moins d’oxigène et plus d'acide carbonique, cette décomposi- 
tion devait, sans aucun doute, être plus difficile et plus lente. 
De là l'accumulation de ces débris de végétaux, et de là aussi 
des espèces de couches dé tourbe, même dans des circonstances 
et avec des végétaux qui, dans l'état actue: de l'atmosphère, 
ne donneraient pas lieu à la formation de semblables couches 
de combustibles. 

D'un autre côté, cette différence dans la composition de 
l'atmosphère, si favorable à l'accroissement et à la conservation 
des végétaux, devait être un obstacle à l'existence des animaux, 
et surtout des animaux à sang chaud, dont la respiration plus 
active exige un air plus pur. Aussi , durant cette première pé- 
riode , pas un seul animal à respiration aérienne ne paraît 
avoir existé. 

Pendant cette méme période, l'atmosphère avait été purgee 
d’une partie de son excès de carbone par les végétaux , qui, 
croissant sur la terre, se l’étaient d’abord assimilé , et l'avaient 
ensuite enfoui à l’état de houille dans le sein de la terre. C'est 
après cette époque, pendant la seconde et la troisième pério- 
des de notre auteur, que commencent à paraître cette immense 
variété de reptiles monstrueux, animaux qui, par la nature de 
leur respiration, peuvent vivre dans un air beaucoup moins 
pur que celui qu'exigent les animaux à sang chaud ; et qui en 
effet ont précédé ceux-ci à la surface de la terre. 

Les végétaux continuaient à soustraire une partie du carbone 
de l'air, et rendaient ainsi l'atmosphère plus pure; mais ce n’est 
qu'après l'apparition d’une végétation toute nouvelle, riche en 
grands arbres, et origine de nombreux dépôts de lignites, vé- 
gétation qui paraît avoir couvert la surface de la terre de vas- 
tes forêts, qu’un grand nombre d'animaux mammifères , analo- 


Géologie. 13 
gues, sous le rapport des traits essentiels de lenr organisation, 
à ceux qui existent encore sur la terre, purent se développer 
et s'accroître, 

Ne peut-on pas supposer, d’après cela, que notre atmos- 
phère était arrivée à ce degré de pureté qui seul pouvait con- 
venir à la respiration plus active des animaux à sang chaud, et 
favoriser également le développement des végétaux et des ani- 
maux, lorsque ces derniers parurent pour la première fois à sa 
surface ? L'existence simultanée de ces deux ordres d'êtres, et 
l'influence inverse de leur respiration, maintiennent actuelle- 
ment notre atmosphère dans un état de stabilité, qui est un 
des caractères remarquables de la période actuelle. ( Ze Globe ; 
Tom. VI, n° 122, 24 déc. 1828, et Tom. VII, n° 1, janv. 1829.) 


5. WiEDERAUFRICHTUNG VERWORFENER GÆNGE, etc. — Recher- 
ches des filons, des bancs et des couches, déjetés. Mémoire 
géognostique fondé surtout sur des observations faites au 
Harz , et accompagné de remarques sur des déductions et des 
hypothèses géologiques ; par le D° Ch. ZrmmErmanx. In-8° 
de 204 p.; avec 6 planches; prix, 7 fr. Darmstadt et Leipzig, 
1828; Leske. 


L'auteur voulant appliquer au Harz les règles données par 
M. Schmidt pour retrouver les filons déjetés, a trouvé sa 
théorie bonne, mais non pas ses déductions pratiques, et les a 
rectifiées dans cet ouvrage , qui intéresse donc plus le mineur 
que le géologue. Dans le 1°° chapitre, il passe en revue les idées 
des différens auteurs sur le dérangement des filons; ce sont 
Agricola, Lohneyss, Rossler, Oppel, Delius, Werner, Schmidt 
et Hecht. Il fait remarquer qu'Oppel a été plus près de la ve- 
ritable théorie, savoir, de celle de Schmidt, que Werner, car ce 
dernier n’a pas eu une idée claire de la liaison entre le déjé- 
tement suivant la direction et celui suivant l’inclinaison. M. 
Schmidt a bien reconnu que les failles produites dans la di- 
rection des filons sont soumises aux mêmes lois que celles faites 
dans le sens de leur inclinaison, et que les abaissemens du toit 
des filuns servaient aussi à expliquer les dérangemens qu'ils 
ont pu subir dans le sens de leur direction. D’un autre côté, 
ce savant n’a pas mis hors de doute que si l’abaissement du toit 
produit le dérangement, l’on doit toujours déduire la direction 
dans laquelle ce mouvement a eu lieu, de l’écartement du sens 


14 Géologie; 

de l'inclinaison de la masse coupante et de la diréction dela 
ligne d’intersection des deux plans des filons. De plus, il a né- 
gligé les calculs et les figures géométriques, ce qui a rendu ses 
règles imparfaites. Les filons ont été déjetés pendant. qu'ils 
étaient ouverts, Il y a des cas où la théorie n’admet pas la pos 
sibilité des failles et où elles n’ont pas non plus lieu dans la 
nature. Des filons peuvent se déjeter mutuellement et produire 
ainsi des doubles failles. Dans le second chapitre , l’auteur com= 
bat l’idée de Charpentier le père , qui prétendait qu’un point de 
l'intersection d’un filon ne permettait de rien conclure pour 
d’autres points d'intersection. Le 3° chapitre est consacré à con- 
firmer par des exemples, que les filons sont des fentes remplies. 
Le 4° chapitre contient les règles pratiques pour retrouver les 
filons déjetés. Le 5°, les propositions comparées à celles de M. 
Schmidt, Le 6°, la détermination mathématique de la situa- 
tion de la ligne d’intersection de deux filons, et les règles pra- 
tiques qui en découlent. Le 7°, la démonstration des cas où il 
ne peut y avoir de dérangement d’après la théorie. Le 8°, la 
description des failles observées dans le district supérieur de 
Burgstadt, près de Clausthal, et des dérangemens qui en résultent 
d’après la théorie ; et le 9°, l'application de la théorie pour re- 
chercher des filons déjetés au Harz. Dans ce dernier, il consi- 
dère les dérangemens produits par l’intersection de filons mé> 
tallifères, par celle d’un filon de schiste, par celle d’autres filons 
stériles ou remplies de cailloux,'et par celle de fentes. Les 
exemples qu'il donne seront lus avec intérêt par le praticien 
comme par le géologue. Enfin , le 10° chapitre est une confir- 
mation de la théorie d’après des exemples tirés des mines étran- 
gères, par ex. du gîte cuivreux, près de Roraas en Scandinayie, 
des mines d’Himmelfürst et de Freyberg, et il termine par la dé- 
monstration de la possibilité des doubles dérangemens des 
filons. A. B. 


6. GÉOGNOSIE DES TERRAINS TERTIAIRES, Où Tableau des prinei- 
paux animaux invertébrés des terrains marins tertiaires du 
midi de la France; par M. Mancer pr Serres, prof. de mi- 
néralogie et de géologie à la faculté des sciences de Montpel- 
lier. 1 vol. in-8° d’env. 400 p., avec 5 pl. lithogr. et 2 gr. 
tabl. de coupes géologiques; prix, 7 fr. par souscription: 
Montpellier et Paris ; Pomathio-Durville. (Prospectus). 


! 
C2 


Géologie: 15 

Le principal but qu'a eu l’auteur, en publiant ce travail, a 
été de démontrer que la constitution géognostique des bassins 
tertiaires n’était différente que parce que certains de ces bassins 
dépendaient de l'Océan, tandis que d’autres dépendaient, au 
contraire, des mers intérieures, Or, comme cette constitution 
a toujours paru la même, dans les bassins dépendans des mêmes 
mers , les mers intérieures devaient être séparées de l'Océan, 
lorsque les dépôts tertiaires ont eu lieu. Pour le prouver, l’au- 
teur a comparé les espèces fossiles ensevelies dans les bassins 
méditerranéens, avec celles des bassins océaniques ; comparai- 
son qui a bien démontré qu'il existait des espèces communes 
dans ces différens bassins, mais que l’ensemble de ces espèces 
n'était semblable que dans ceux qui dépendaient des mêmes 
mers, quelle que fût la distance horizontale qui les séparât les 
uns des autres. 

Ce point de fait une fois établi, M. de Serres en a conclu que 
les dépôts marins tertiaires des bassins méditerranéens devaient 
avoir été produits postérieurement aux mêmes dépôts précipités 
dans les bassins océaniques, la Méditerranée étant rentrée plus 
tard que l'Océan dans ses limites actuelles. Dès-lors les dépôts 
tertiaires doivent avoir eu lieu à une époque peu éloignée des 
temps historiques, puisqu'avec des espèces qui paraissent per- 
dues , il en existe tant d’analogues ou de semblables à nos races 
actuelles, et que, d’après des faits incontestables , cértaines 
espèces ont été détruites depuis ces temps historiques. Or, si 
des espèces ont cessé d’exister depuis la période actuelle, l'é- 
poque où vivaient, dans nos contrées, les éléphans, les masto- 
dontes, les rhinocéros, les hippopotames, les lions et les hyènes, 
et tant d’autres animaux dont les débris fourmillent dans nos 
terrains tertiaires, n'est peut-être pas fort éloignée de Pépoque 
actuelle. Ainsi, ces phénomènes en apparence si extraordi- 
naires, peuvent être saisis par l’analogie, et les causes qui 
agissent encore, font très-bien concevoir comment ils ont été 
produits. 

Ces considérations ont un si grand degré d'intérêt, que l’au- 
teur à fait tous ses efforts pour les rendre sensibles à ceux 
même qui n'ont aucune idée de géologie. C’est à ce but qu'est 
consacrée son introduction, où il examine si les modifications 


16 Geologie. 

que le globe a subies ne sont point une suite nécessaire de sa 
constitution, et si les causes qui ont agi pour les produire, ne. 
sont pas les mêmes que celles qui agissent encore (1). 

Après cette introduction, qui tend à donner une nouvelle 
direction à la géologie positive, l’auteur a tracé des tableaux 
qui montrent comment la partie connue de l'écorce du globe 
est composée, et de quelle manière les débris des animaux et 
des végétaux y sont disséminés. Reconnaissant , avec tous les 
géologues, que la création a eu lieu par générations succes- 
sives, il établit plusieurs périodes, pendant lesquelles les ani- 
maux et les végétaux ont conservé un ensemble de caractères 
communs, périodes qui concordent assez bien avec les forma- 
tions géologiques. 

La seconde partie de l'ouvrage est spécialement destinée à 
faire connaître les principaux animaux invertébrés dont on ob- 
serve les débris dans les dépôts marins tertiaires du midi de la 
France. L'auteur n'y a jamais indiqué que les espèces qu'il 4 
vues par lui-même, et dans le grand nombre qu'il en signale 
(près de 600), il a été extrêmement réservé pour admettre des 
espèces nouvelles; les animaux invertébrés, et surtout les mol- 
lusques, éprouvant beaucoup plus de variations dans leurs 
caractères que les animaux d’un ordre plus élevé, Quant aux 
espèces que l’on a dù cependant regarder comme nouvelles, 
les dessins qu'en a faits M. Node-Véran, dont l'exactitude est 
bien connue, feront juger si c’est à tort qu’elles ont été consi- 
dérées comme telles. Ces dessins seront lithographiés dans l'éta- 
blissement de MM. E. Moquin et Bœhm, qui, participant à la 
publication de l'ouvrage en qualité d’éditeurs, de concert avec 
nous, y apporteront tous les soins dont ils sont capables. 

Enfin, la 3° partie de l’onvrage de M. de Serres est consacrée 
à faire connaître les divers dépôts où l’on rencontre des in- 
sectes fossiles, et particulièrement les dépôts gypseux et mar- 
neux du bassin d’Aix (Bouches du-Rhône), où l’auteur en à 
découvert un si grand nombre, qui, tous, semblent se rappor- 
ter à des espèces analogues à celles de nos régions. Cette dé- 
couverte est si remarquable et encore si pen connue, qu'à elle 
seule elle donnerait un intérêt particulier au iivre que, comme 

(1) Depuis long temps M. de lérussac soutient cette opinion qui, 
comme l'on voit, commence à avoir des partisans, 


Géologie: 17 
éditeurs, nous nous empressons d'annoncer, et qui est, en 


quelque sorte, un traité de géologie, espèce d'ouvrage dont nous 
manquons en France. 


7. SUPPLÉMENT AU MÉMOIRE SUR LES TERRAINS DU DÉPARTEMENT 
pu Cazvapos, lu à l’Académie roy. des sciences, arts et belles- 
lettres de Caen, le 23 nov. 1827, par M. Héraurr. (Annales 
des Mines ; 2° série, Tom. III, p. 361 (3° liv., 1828). 


Le Bulletin à fait connaître (en 1823, Tom. IV,n° 531, en 
1824, Tom. III, n° 206,et en 1825, Tom. VI, n° 3) les tra- 
vaux géologiques de M. Hérault sur le département du Calvados. 
La nouvelle note supplémentaire que l’auteur publie aujour- 
d’hui est relative au terrain houillier de Litry. Elle fait connaître 
que, dans le puits creusé au Carnet , en 1826, on a rencontré, 
à 107 mètres du jour, et à la profondeur à laquelle on aurait dû 
rencontrer la couche de houille exploitée, un pétrosilex ver- 
dâtre, analogue à ceux que l’on connaît à Montmirail et ailleurs, 
dans les terrains intermédiaires; ce qui dénote au Carnet un re- 
lèvement extraordinaire de ces terrains, analogue à ceux qui 
interrompent fréquemment la couche de houille de Litry, en 
divisant le terrain houiller par-dessous, en bassins irréguliers 
par leur forme et par leur grandeur, et en redressant les couches 
qui les environnent. M. Hérault conclut de ses observations, 
que le sol de transition présente, au-dessous du terrain houillier, 
une configuration très-ondulée, analogue à celle qu'il affecte 
dans les parties qui, situées à un niveau plus élevé, sont restées 
au jour. La couche de houille exploitée occupe ordinairement 
le milieu de l'épaisseur de la formation houillière, d’où résulte 
pour elle la foule d’accidens provenant des inégalités du terrain 
inférieur, accidens auxquels elle ne serait pas sujète si elle était 
déposée 25 ou 30 mètres plus haut. 

L'auteur donne quelques détails sur les deux bassins de l’an- 

_cienne exploitation et du Carnet, puis sur un banc de poudingue 
qu'on a percé, à Gorille, sur une épaisseur de 65 mètres, sans 
en avoir trouvé la fin, ensuite sur les limites du terrain houil- 
ler, borné au midi et au sud-ouest par les terrains intermé- 
diaires , au levant et au nord-ouest par le Zias, recouvert par 
le grès rouge, le calcaire magnésifère, le grès bigarré ou par 
des alluvions ; il se prolonge vers le nord-ouest jusqu’au Plessès, 


B, Tome XVII, 2 


18 Géologie. 

département de la Manche, où ces couches se relèvent encore 
contre les terrains intermédiaires, mais sans replonger ensuite, 
comme elles le font à Litrv, à l'extrémité opposée de son éten- 
due. B—». 


8. Norice sur LE KAOLIN Des Pieux, départ. de la Manche; par 
M. Héraurr, ingénieur des mines. (Mémoires de la Société 
d'hist. nat. de Paris ; Tom. IV, p. 194). 


Le bourg des Pieux est bâti sur un monticule, dont le pied 
est occupé par un schiste argileux verdâtre, qui s'appuie vers le 
sud-ouest sur un grès quarzeux formant la sommité de la butte 
des Pieux. Les couches de ce grès sont presque verticales, et 
recouvrent le granite de Tréauville, qui occupe le penchant 
nord-ouest de la même butte. 

C’est sur ce penchant qu'est située la carrière de kaolin , à 
droite en arrivant par la route de Cherbourg ; elle s’exploite 
à ciel ouvert; l'épaisseur des dépôts de kaolin varie de 17,3 à 
3% 6; ces dépôts sont contenus dans une argile jaune pâle d’allu- 
vion , et gissent à des profondeurs très-variables; dans la car- 
rière visitée par M. Hérault, le kaolin se trouvait à 8 ou 9 
mètres au-dessous du sol. 

L’argile jaune que renferme le kaolin présente, dans sa par- 
tie inférieure, beaucoup de petits blocs anguleux de grès quar- 
zeux, qui proviennent probablement de celui qui occupe le 
sommet de la butte. 

Le kaolin se trouve dans le voisinage des Pieux, de distance 
en distance, sur un espace d'environ 10 kilomètres. Le terrain 
de toute cette partie est intermédiaire; il est à présumer que 
tout le kaolin provient du lavage par les eaux du granite voi- 
sin, qui se décompose très-facilement. 

Le kaolin des Pieux, bien épluché, a un grain très-fin ; il est 
d’un blanc assez pur, mais il contient des traces d’oxide de fer 
qui donnent à la porcelaine une couleur bleuâtre. Presque tout 
le kaolin des Pieux est employé dans la manufacture de porce- 
laine de Bayeux ; depuis quelques années seulement on en envoie 
un peu à Nevers. R—7T. 


9. Norice GéoLociQuE sur LE Purrs ne Meurenrs (Seine-[nfé- 
rieure) ; par M. A. Passy. (Zbid.; p. 387). 


Ce puits a été creusé avec la sonde en 1796, par les ordres 


Géologie. 19 
et sous la direction de M. Castiau, dans le but de trouver des 
couches de houille; mais à mille pieds de profondeur, il n'at- 
teint que des couches qui viennent au jour dans le centre du 
pays de Bray. 

Dans d’autres sondages on rencontra une couche de houille 
à 267 pieds de profondeur ; mais l'irruption d’une forte source 
d’eau vint interrompre tous les travaux, et la géologie d’une 
petite partie du département de la Seine-nférieure a pu seule 
y gagner quelque chose. M. Vitalis est descendu dans le puits 
de Meulers à une profondeur de 1025 p., et il a donné un 
précis historique des travaux entrepris pour la recherche de la 
houille dans ces environs. 

M. Passy a retrouvé dans le fond d’une armoire, à la biblio- 
thèque de Rouen, une collection des échantillons nommés par 
M. Castiau. Leurs caractères n’offrent aucune contradiction 
avec les noms donnés aux substances du catalogue par le même 
M. Castiau. Ces noms ont été donnés dans le but d’établir des 
rapports avec les couches qui, dans la Belgique, précèdent la 
houille exploitée. Enfin, il a encore examiné deux suites d’é- 
chantillons du puits de Meulers: l’une à l'École des mines, et 
l'autre chez M, Ferct, à Dieppe. La comparaison des mor- 
ceaux de ces trois collections , leurs marques et leurs carac- 
tères semblables ne laissent aucun doute sur leur origine com- 
mune et leur authenticité. 

L'auteur de cette notice a visité l'emplacement du puits en 
octobre 1827; et les débris accumulés à l’entour lui ont offert 
des substances et des fossiles identiques à ceux des collections 
de Rouen, Paris et Dieppe. D’après le tableau des différentes 
couches traversées par la sonde, que M. Passy a placé à la fin 
de son travail, il pense qu’on peut grouper ces couches en trois 
divisions : 

1° 175" environ de terram superficiel, de craie blanche, 
marneuse et glauconieuse , et de marne bleue. | 

2° 109" de grès calcaires, glauconieux, et de marnes, 

3° 100" de calcaire marneux, de calcaire lumachelle, de 
marnes , de grès et d’argiles schisteuses. 


Le terrain du pays de Bray et le cap de la Hève, près du 
Hävre, offrent la même disposition, 


2: 


20. Géologie. 

Ces couches concordent bien avec celles qui se montrent 
au jour dans le Bas-Boulonnais. 

Le pays de Bray est une dénudation de la craie circonscrite 
par cette formation, et caractérisée par la présence d’argiles 
schisteuses avec fougères (Pecopteris reticulala, Mantell.), et par 
la présence d’un calcaire marneux pétri de Gryphées virgules. 

En comparant les roches du pays de Bray avec celles du cap 
de la Hève, M. Passy ne trouve de différence que dans l’épais- 
seur des couches, mais l’ordre est exactement le même, et les 
fossiles présentent une analogie parfaite. Il donne ensuite une 
esquisse du profil du cap de la Hève, d’où il résulte que dans 
le premier étage, il existe 7 à 8° de sable mêlé de silex pyro- 
maque jaune; ensuite 15® de craie jaunâtre à grains verts, 
et 30° de craie glauconieuse avec silex pyromaque. 

Le second consiste en couches de craie glauconieuse-sableuse, 
de marnes micactes et glauconieuses, et de deux lits de pou- 
dingues et de sables ferrugineux, séparés par une marnemicacée; 
cette portion a 15" de puissance. 

La partie inférieure dont la puissance est la même, 15", se 
compose d'une alternance de calcaire marneux, de marne et 
de grès calcaire. Les coquilles les plus communes sont le 
Gryphea virgula , le Trigonia costata et V'Ostrea deltoidea..\ 

Le cap de la Hève s'élève à 100" au-dessus de la mer. Le 
puits de Meulers est à 40% au-dessus de la mer, et il descend à 
333% de profondeur. Le calcaire lumachelle ne se rencontre 
qu'à 122% au dessous de son orifice; le point le plus élevé me- 
suré dans le pays de Bray, est une colline à l’ouest de Savei- 
guiers (Oise), qui atteint 242% au-dessus de la mer. 

D'après toutes les observations que nous venons de rappor- 
ter, il devient constant que la craie, qui occupe tout le sol du 
département de la Seine-Inférieure, est supportée par les ter- 
rains de sable ferrugineux et de calcaire marneux qui recou- 
vrent la formation oolitique. R—T. 


10. NOTICE GÉOGNOSTIQUE SUR QUELQUES PARTIES DU DÉPARTEMENT 
DES ARDENNES ET DE LA BELGIQUE; par M. Rozer, officier au 
corps des ingénieurs, (Mémoire lu à l'Académie des sciences, 
le 9 mars 1829). 


Dans l'introduction, M. Rozet cite les différens auteurs qui 


Géologie. 21 
ont écrit sur ces contrées, et annonce que leurs ouvrages lais- 
sent beaucoup à désirer, que l’âge relatif des différentes époques 
géognostiques n'y est pas parfaitement établi. En parlant de la 
configuration générale du sol, il prouve que la ligne du maxi- 
mum de hauteur, entre la Meuse et la Seine, est située plus 
à l’est que celle du partage des eaux; enfin, il établit deux plans 
généraux de pentes partant du centre des Ardennes, et se di- 
rigeant, en baissant graduellement, l’un en France et l'autre en 
Belgique. L'auteur a fait deux grandes coupes dans ces contrées, 
lune depuis Mézières jusqu’à Liége, en suivant la vallée de la 
Meuse, l’autre en France, depuis Rimogne jusqu'à Liart, vil- 
lage situé à 4 lieues à l’ouest de Rimogne; 1° la première 
coupe offre les formations suivantes, par ordre d’ancienneté et 
en stratification concordante: les schistes alternant avec des 
diorites, des quarzites, des trapps, etc., et recouverts vers le 
haut par des grauwackes ; puis le vieux grès rouge, passant vers 
le haut à des grauwackes schisteuses qui composent un second 
étage dans la formation. Là-dessus repose la grande masse cal- 
caire qui s'étend tout le long de la vallée de la Meuse, et qui 
donne les marbres de Dinant, de Namur, etc., qu’il faut rap- 
porter au Mountain-limestone des Anglais. Cette masse supporte 
toute la grande formation houillière de la Belgique. M. Rozet 
n'a rien vu au- delà. Toutes ces formations sont couvertes de 
blocs erratiques. 

2° En France, le lias avec ses Gryphées arquées, repose en 
stratification transgressive sur les schistes. Ensuite on voit se 
développer la grande oolite, le coral-rag et la craie; cette 
dernière formation est très-morcelée, ce qui prouve qu’une 
grande catastrophe est venue bouleverser ce pays à une certaine 
époque. Cette révolution est annoncée encore par les débris du 
terrain de transition, répandus en grande abondance sur les 
roches secondaires, dans les vallées et sur les montagnes, à 
plus de 300” au-dessus de la mer. L'auteur examine avec soin 
ces débris et les circonstances de leur gisement, ce qui le porte 
à conclure qu'ils ont été transportés après le creusement des 
vallées, ou, tout au plus, pendant ce creusement, par une 
cause inconnue, et qui doit être la même que celle qui a déposé 
les différentes parties du terrain diluvien, si développées dans 
les contrées qu'il décrit. = Commissaires : MM. Cuvier, Bron- 
gniart et Beudant, (L'Uriversel; 1x mars 1829. 


22 Géologie. 

11. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Du GRAKD DUCHÉ DE LUXEMBOURG, 
suivie de Considérations économiques sur ses richesses miné- 
rales ; par A. Excerspacu-Lanivière. In-4° de 163 p., avec # 
pl; prix, 4 fr. Bruxelles, 1828; Hayes. 

La 1° partie de ce travail est consacrée à la description de 
la géographie, l'hydrographie, l'orographie et climatologie de 
Luxembourg. Les vallées y ont été formées par l'érosion des 
eaux, et n'offrent pas de traces de déchirement. Il y a un seul 
bassin particulier au centre de la province, il a une circon- 
férence de 4 myriamètres, et il est borde de dépôts de cailloux 
dont les plus gros sont au fond et les plus petits vers le haut 
des versans. Dans la seconde partie géologique, l’auteur dis- 
tingue dans cette contrée de grandes étendues primordiales 
composées de schistes, de grauwacke et de calcaire anthraei- 
fère, de petits lambeaux du terrain houillier, de calcaire magné- 
sien intermédiaire et de grès bigarré, enfin du muschelkalk, du 
keuper, du grès quarzeux blanc, dulias, des gypses et des ar- 
giles. Le sol primordial occupe tout le nord, l’ouest et une par- 
tie de l’est de la province, et il est limité par une ligne tirée 
de Gensingen par Holtz, Habay-la-Vicille, Chiny à Florenville; 
le centre est occupé surtout par le grès bigarré, et une partie 
de l’est et du sud du grand duché par les autres dépôts. Il dé- 
critensuile en détail les roches de ces formations. Dans le schiste 
argileux , quelquefois à silex, il place à Vibrin, Houffalize et 
Cherain des fentes de 30 à 60 centim. d’épaisseur, et remplies 
de grauwacke coquillière (Spirifer, Ammonites, sacer Blum.) et 
à empreintes. L’ardoise forme deux bandes principales, l’une 
du nord au sud, de Salm-Château à Hadelange, et l’autre du 
nord-est au sud-ouest, de Hoffelt à Herbeumont. La plus grande 
largeur est pour la première 4000 t., et pour la seconde 8oot. 
La 1° bande contient des bancs de schiste novaculaire (Vieil- 
Salm , Ottré, Lierneux-Sart), et est peut-être plus ancienne que 
Ja seconde. 11 y a deux assises irrégulières de micaschiste qui 
partent du nord et vont à l’ouest; l'une existe entre Horemar et 
Longueville, et l'autre entre Verlaine et Lahesse. Le schiste 
quarzo-micacé court du nord-est au sud-ouest, de Bogery à 
Lierncux. Le schiste siliceux forme deux veines de 6 à 30 cent, 
de largeur, l'une à Herman et Onneux, et l'autre à Longuc- 
ville. Le schiste alunifère est disposé en une bande étroite entre 


Géologie. 23 


Heïd, Morville et Opagne. Il y a un schiste argileux singu- 
lièrement décomposé. Le calcaire anthracifère du nord-ouest 
de la province est divisé en 3 bandes principales ; l’une à 2000 
mèt. de largeur et 3200 mèt. d’étendue , entre Opagne, Borlon, 
Champlon et Hassonville; l’autre, de 800 mèt. de puissance, 
entre Ville, My, Bomal et Durbuy; et une 3° de 600 mèt., entre 
Lagne, War et la Petite-Somme. Entre les deux dernières il y a 
un petit banc d’un mêt. de calcaire (Tubipores) entre Herbet et 
Grande-Somme. La stratification et linclinaison de ces assises 
varie beaucoup. Il y a un petit filon d’anthracite à Jusaine. Il 
y a du calcaire à Encrines à Hassonville, et à Trilobites (Caly- 
mène Macrophtalma), au-dessus de My. Au-dessous de tous 
ces calcaires, l’auteur estttenté de placer un massif assez sem- 
blable et en partie grenu ,à Durbuy et entre Humain, Melreux 
et Hotton. Le quarz compacte forme dans le schiste des filons 
d’un mètre et plus en puissance. Il y a des brèches quarzeuses 
à Salm-Château et Recht, des agglomérats quarzo-talqueux mélés 
de schiste à Vieil-Salm, Bihain, etc., et de petits amas de 
brèches calcaires dans des cavités calcaires. La grauwacke est 
peu répandue. Parmi les minéraux de ces différentes roches 
anciennes et alternant ensemble , il cite 19 variétés de chaux 
carbonatée, des filons de fluore à Humain, de l’asbeste ligni- 
forme et du disthène granuliforme dans une veine quarzeuse à 
Houlpaix , près Ottré; et du talceschiste et diallage lamelliforme 
à Providroux. Il parle ensuite des gites de minerais, de filons de 
galène dans le calcaire, de ses variétés de forme , de ceux du 
cuivre pyriteux et zinc sulfuré de Stolzembourg , de ses formes 
cristallines, du cuivre carbonaté vert en filons , près de Vieil- 
Salm ; du fer oligiste de Bihain, du fer sulfuré en amas, du 
fer hydraté en filons et enamas, des amas de manganèse oxidé 
de Bihain, du filon d’antimoine sulfuré près de Goesdorf, ete. 
Parmi les fossiles, il cite les Productus Martini, gigantesque 
Sow. et ondé Defr., Terebratula tetraedra , un Spirifer voisin du 
S. attenuatus Sow.(War), l'Orthoceratite sgracilis Blum. où Nodo- 
saire dans le schiste et le calcaire, les Ævomphalus nodosus , 
catillus et angulosus Sow., un Helicites trochilinus Park, le 
Potertocrinites tenuis Miller ; des Cariophyllies à Verdeur (C. 
corricula Defr.), le Madrepora Gervilli Defr. 

Le terrain houillier n’occupe que la commune de Bende ; il 


24 Geologie. 

offre beaucoup de sigillaires sans écorce intérieure, et de la 
pholérite dans des fentes. Le calcaire magnésien, en partie glo- 
bulaire , qui existe à Grande-Somme et Durbuy, alterne avec 
le calcaire anthracifère sous-jacent ; ce n’est donc pas un dépôt 
secondaire, comme l’auteur le prétend. Le grès bigarré occupe 
surtout un triangle entre Osperen, Holenfelz et Niderwarchen; 
ailleurs, il n’est qu’en lambeaux, où méme est remplacé seule- 
ment par un poudingue quarzeux, comme à Junglinster, God- 
bringen et Eischbach. Il passe insensiblement et par alternances 
au muschelkalk, qui existe en bandes entre Diekirck et Meis- 
sembourg, Aspelt, Muno, Rossignol, Nobresart et Engelsdorf. 
Il est argileux dans le bas, cà et là oolitique et coquillier (4m- 
montites costatus Sch]., franconicus Schl., nodosus Brug., Be- 
lemnites fusiformis Miller, Cariophyllie, Encrinite, Gryphæa 
obliquata Sow., Pecten lens et orbicularis? Sow., Trochilites 
lævis Schl., Venus interrupta Defr.) Le grès quarzeux blanc se 
lierait, suivant l’auteur, avec le calcaire précédent lorsque le 
keuper n’est pas présent. Ce grès renferme des silex et du 
lignite, Le keuper se développe entre Wasserbillig, Manternach, 
Sennengen-Mondorf et la Moselle. Il présente quelquefois in- 
férieurement des bancs du grès blanc; il alterne çà et là avec 
des strates de calcaire cellulaire gris, et il a offert des regnons 
de sel dans du gypse. Le lias, qui n’atteint que 6 à 8 m. de 
puissance, ne se voit que dans la partie ‘sud et sud-est du 
Luxembourg. Il renferme du schiste marno-bitumineux à Ber- 
dorff, etc., et les fossiles suivans : Æmmonites Bucklandi: Sow., 
Pecten equivalvis Sow., Nautilus reticulatus Monfort, Baculites 
vertebralis Lam., Belemnites hastatus et bisulcatus Blainv., une 
Donax voisine de D. rugosa Lam., et Gryphea arcuata, Ostra- 
cites, Spondiloïdes , Crclolite Lam. La région gypseuse est bor- 
née par la Sarre, la Moselle, et une ligne tirée de Diekirk à 
Contern et Mondorff; elle appartient en grande partie au keu- 
per. Il y a des amas de tuf calcaire dans le sud et l’est de la 
province; il détaille surtout celui du bois de Lahaye, où il y a des 
ossemens des genres Canis et Mustela, et des coquilles, dont l’une 
est l'Helix algira. Parmi les argiles, il place la lithomarge des 
filons du sol primordial (War, Stolzembourg) et d’autres argiles 
éparses en amas. Le terrain meuble abonde davantage dans le 
sol secondaire horizontal que dans le terrain ancien. Il termine 


Géologie. 7 
par l'énumération des minéraux et minerais secondaires; les 
localités des amas de minerai de fer liés au grès blanc sont 
indiquées. 

La 3° partie, économique et technique, de l'ouvrage sera trai- 
tée dans une autre section. Le tableau méthodique des espèces 
minérales des roches et des fossiles du grand duché, terminent 
cette monographie. A. B. 


12. REMARQUES SUPPLÉMENTAIRES SUR LES FORMATIONS OOLITIQUES 
et sur les roches qui y sont associées dans les comtés de 
Sutherland et Ross, dans les Hébrides; par M. Ronerrer 
Impeyx Murcmisox. (Transact. de la Soc. géologique; 2° série, 
2° Vol., p. 359). 


Nous avons déjà rendu compte dans le dernier numéro du 
Bulletin de ce nouveau mémoire de M. Murchison; nous nous 
sommes borné, dans notre extrait, à indiquer les faits relatifs 
aux formations oolitiques , qui formaient spécialement l’objet de 
ce travail. En relisant notre extrait, nous avons regretté de 
n'avoir pas indiqué plusieurs faits importans qui ont conduit 
l'auteur à regarder le granite de cette partie de l'Écosse comme 
le produit d’un soulèvement ez masse; nous allons réparer 
cette omission en rapportant les observations principales de 
M. Murchison sur ce sujet. Nous parlerons aussi de quelques 
faits relatifs à la dénudation. 

L'auteur avait déjà indiqué dans son premier Mémoire (voir 
le Bulletin , Tom. XV, n° 13) que le promontoire appelé Ord of - 
Cailtsness, composé de granite, était la limite N.-E. des formations 
oolitiques; il avait également remarqué que les parties du ter- 
raincalcaire en contact avec le granite, étaient à l’état de brèche, 
ce qui l'avait conduit à cette conclusion remarquable, que le 
granite de cette côte avait été souleve à une époque postérieure au 
dépôt des couches oolitiques. Les observations nouvelles de M. 
Murchison, faites conjointement avec M. Sedgwick, le por- 
tent à croire que le granite a été soulevé à l'état solide, et que 
cette roche en traversant les dépôts marins qui faisaient alors 
la surface de cette partie du globe, en avait fracturé les cou- 
ches, et avait ainsi produit les fragmens qui forment la brèche 
actuellement en contact avec le granite. 

À la pointe du Ord of Eailisness , le granite forme le loug de 


26 Géologie. N° x 


la côte un escarpement vertical d'environ deux milles Ébiebii 
le vieux grès rouge sur son flanc nord , du côté de la plaine de 
Cailtsness, tandis que sur le côté sud on voit la brèche s'ap- 
puyer dessus; cette brèche est composée exclusivement de frag- 
mens des formations oolitiques , réunies par un ciment calcaires 
elle parait stratifiée dans quelques points. La surface des escar- 
pemens est recouverte par des alluvions épaisses provenant des 
montagnes primitives qui sont dans l’intérieur de l'île. 

Près de Portgower, le contact du granite avec les couches 
de grès et d'argile schisteuse, mérite d’être indiqué. On voit 
sur les deux côtés d’un ravin les roches formées par des couches 
peu inclmées, Les supérieures présentent une forme courbe et 
tortueuse, due probablement à des masses fracturées et irrégus 
lières qui ont étésoulevées et introduites verticalement dans les 
couches schisteuses qui les recouvrent. En continuant à remon- - 
ter ce ravin, on observe que toutes les couches sont divisées en 
un grand nombre de fragmens; on remarque de plus en un 
point le petit monticule conique, composé de ces mêmes frag- 
mens, placé sur le granite. Ces phénomènes prouvent clairement 
à l’auteur que le granite à été soulevé après le se de ces 
couches secondaires. 

Granite du Sutor of Cromarty. La partie de cette côte qui est 
formée de roches primitives, présente des couches presque 
verticales de gneiss très-schisteux, associé avec des couches sub- 
ordonnées de hornblende schisteuse et de talc; cette roche est 
traversée par de nombreuses veines de granite de dimensions 
très-différentes. On admet généralement que le granite était à 
l'état liquide à l'époque où ces veines ont été formées, et plu- 
sieurs géologues supposeut en outre que le gneiss n’était pas 
encore complètement solidifié. Quel que soit au reste l’état du 
granite lorsqu'il s’est introduit en veines dans le gneiss, il est 
nécessaire d'adopter une autre supposition pour lélévation du 
granite sur la côte du comté de Sutherland. Il est évident, en 
effet, que le granite, lorsqu'il a été soulevé, n'était pas dans 
un état de liquidité, car il n’a ni pénétré ni recouvert les masses 
de brèche qui lui sont contigues. Il est pius probable que le 
granite était solide et à l’état cristallin, et que par son élévation 
il a brisé les couches de grès, de calcaire et d'argile schisteuse, 
préparant ainsi les matériaux qui devaient former la brèche qui 


Géologie. 2 
se trouve près des escarpemens qu'il forme. Une autre preuve 
de l'élévation en masse du granite sur la côte N.-E. du Suther- 
land, selon M. Murchison , c’est que non-seulement les couches 
du conglomérat de grès rouge ont été brisées , mais elles ont de 
plus été soulevées, puisqu'on voit ce conglomérat sur lés som- 
mets de plusieurs montagnes dont la base est de granite ou de 
gneiss pénétré de veines de granite. 

Preuves de la dénudation des collines oolitiques de Braambury et 
Hare. 


La forme de ces collines, composées de couches qui corres- 
pondent au Calcareous grit, paraît être le résultat de la dénu- 
dation. Les sillons nombreux parallèles que l’on observe sur la 
surface de ces collines, nous montrent, pour ainsi dire, les 
causes de ce grand phénomène; leur disposition régulière et pa- 
rallèle les fait regarder par Fauteur comme les traces que doi- 
vent avoir laissées les cailloux transportés par un courant rapide 
et violent. M. Murchison avait déjà observé ces sillons lors de 
son premier voyage dans ce comté; mais depuis cette époque 
la surface du terrain ayant été mise à nu sur une grande éten- 
due pour des travaux de carrières, il s’est assuré qu'ils exis- 
taient constamment. D’après la forme de ces sillons, ils doivent 
avoir été creusés par des' cailloux de toutes grandeurs entrai- 
nés par des courans qui allaient du N.-0. au S-E. En prolon- 
geant ces lignes dans l’intérieur, on peut tracer le chemin qu'ont 
suivi les blocs de vieux grès rouge depuis les escarpemens à 
pic au sud de Loch-Brora, d’où on les suppose détachés jusque 
sur les collines de Braambury, Ce phénomène singulier a déjà 
été remarqué en Suède par M. Brongniart. 

Formation d’eau douce à l'ile de Skye. 

M. Murchison a trouvé sur les rives N.-E. du lac Hastin, 
en Écosse, des fragmens aplatis d’un calcaire coquillier cen- 
tenant cinq espèces de Cyclade, une de Paludine, une d’'Huitre, 
un Mytilus et quelques bivalves non encore décrites. Parmi les 
cinq espèces de Cyclades, deux se retrouvent dans les couches 
supérieures de l'argile de Weald , ainsi que la Paludine et l’es- 
pèce d’Huitre. Ces coquilles décèlent l'existence d’une formation 
- d’eau douce dans cette partie de l'Écosse, fait qui n’avait en- 
core été observé par aucun géologue. De cette observation in- 


28 Géologie. 

téressante, l'auteur conclut que quoique les terrains d'eau douce 
soient ordinairement plus limités que les terrains marins, cepen- 
dant à la même époque où les couches de l'argile de Weald se 
déposaient en Angleterre, des causes semblables donnaïent 
naissance, dans le nord de l'Écosse, à un terrain d’eau douce 
analogue. | D. 


13. WaNDERUNGEN, etc. — Voyages dans des parties peu visi- 
tées des Alpes de la Suisse; par Hinze-Escrer. In-8° de 
168 p. Zurich, 1829; Fuüssli. 


Cet ouvrage contient la course de ce savant au mont Rose, 
et une excursion dans le Redetenstock, Kanpferstock et Glar- 
ner-Faulhorn, montagnes des cantons de Schwitz et de Glaris. 
Ce dernier voyage , d’une lecture amusante, contient quelques 
notes géologiques. Ce sont principalement des grauwackes ou 
des grès gris ou rouges dont on y parle, et il y a très-peu de 
chose sur le contact des grès récens ou coquilliers avec le cal- 
caire alpin et avec la molasse. 

M. Huggy a publié une lithographie représentant la figure 
et en même temps la structure de la première chaîne jurassique, 
derrière Soleure. 


14. NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DU FICHTELGEBIRGE, d'Eger 
à Baireuth; par le prof. Bencaaus. ( Hertha; Vol. VIT, 
cah. 3. Gaz. Geogr. p. 123), avec une carte. 


On consultera avec intérêt ce nivellement, qui nous apprend 
que Baireuth est à 1105,04 p., et Eger à 1389,86 p. Le point 
culminant de la route entre ces deux points a 2108,6 p. d’élé- 
vation. 

L'on sait aussi que le prof. Hoffmann a fait, en 1826 et 1827, 
un relevé géologique du Fichtelgebirge. ( Teutschland Geolog.; 
vol. 4, cah. 2, p. 256.) 


15. NiVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DE LA SAXE; par WIEMANN. 
(Ibid. ; Vol. VI, cah. 3, p. 216.) 


L'auteur annonce qu'il propose 2 profils de hauteur de la 
Saxe, l’un pour la gauche et l’autre pour la droite de l'Elbe. 


Geologie, 29 


16. Mesures DE MAUTEURS FAITES EN WESTPHALYE; par Fr. Horr- 
MANN, de Stuttgart. ( Zbé.; p. 218.) 


L'auteur détermine le niveau du Rhin à Dusseldorf, qui serait 
de 100 à 142 pieds et donne ses observations, faites en West- 
phalie. 


17. NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DE LA FORÈT NOIRE ET DES 
CONTRÉES VOISINES, en 1825 et 1826; par E. H. Micagzis. 
(Ibid. ; Vol. X, cah.3, p. 195 ), avec 3 profils. 


Ce nivellement , offrant environ la hauteur de 560 points et 
le détail de toutes les opérations , mérite d’être cité. Les profils 
s'étendent de Saarburg à Rothweil sur le Necker, de Remire- 
mont au Danube, et de Remiremont à Schaffhouse. 


18. HAUTEUR ABSOLUE DE BRUNSWICK SUR LA MER Du Norp, 
avec des mesures de hauteur des environs; par le D° W.1L; 
Lacamanx jun. ( Zbëd.; Vol. XI, cah. 1, p. 81.) 


Ce mémoire contient un grand nombre de points mesurés 
dans l’Elm et ses environs , au Huyseburg, au Liebenburg, au 
Lichtenberg, dans le Soiling et le Harz; et l’auteur y a ajouté 
toujours la nature minéralogique du sol. Brunswick est à 292,5 
p- sur la mer. À. B. 


19. LÆNGEN UND BREITENBESTIMMUNGEN, Ctc. — Détermina- 
tions trigonométriques de longitude et latitude de divers 
lieux dans les seigneuries de Reichenau et Czernikowitz avec 
des mesures barométriques de hauteurs et des observations 
géognostiques; par Cassien Harrascnka, In-8° de 113 p.; 
prix, 3 fr. Prague, 1822; Straschiripka. 

Ce petit ouvrage, intéressant pour les géographes, contient 
une vingtaine de pages géologiques. L'auteur distingue la con- 
trée examinée en pays plat ou secondaire, autour de Sinkow, et 
composé de marne crétacée et de grès vert reposant sur le 
schiste argileux et le granite. Il comprend les monts de Merk- 
lowitz, de Dobrzinow. 2° En "ontagnes moyennes, compo- 
sées de gneiss, schiste argileux ou micacé, de calcaire, de gra- 
nite, de grunstein avec du fer oxidé. Ce sont les montagnes de 
Ribnay, de Katsch, de Lukawitz, de Lomm. 3° En pays élevé, 
sur les frontières de la Silésie, et composé surtout de gneis avec 
du micaschiste, du marbre (Ritschka), du fer oligiste, etc. fl 


30 Geologre. 

entre dans des détails intéressans par leur nouveautce sur cette 
contrée pen connue, et cite des coquillages dans le grès vert, 
ainsi qu'une espèce de houille. j A. B. 


20. CONSIDÉRATIONS GÉOGNOSTIQUES GÉNÉRALES sur le terrain 
de transport du Val d’Arno supérieur; par M. BERTRAND- 
Geszix. ( Mém. lu à l’Acad. des Sciences, le 11 août 1828.) 


L'auteur annonce que ce mémoire fait partie d’un travail 
géologique sur l'Italie qu’il se propose de publier. Dans une 
première partie, il examine d’abord les différentes opinions des 
naturalistes qui ont écrit sur le Val d’Arno. Les uns pensent 
que ce terrain meuble a été déposé par des eaux marines, 
comme les collines subappennines, Vient ensuite une descrip- 
tion topographique de la vallée, séparée en trois grands bas- 
sins, savoir : celui de Casentino, celui d’Arezzo , et celui de Ft- 
gline. Ces bassins sont séparés entr'eux par des barrages ou 
défilés très-étroits, et circonscrits par des chaînes élevées de 
roches secondaires : celle du nord est de grès macigno; celle 
du sud, de calcaire noir; le terrain de transport ne se montre 
que dans les bassins d’Arezzo et Figline. 11 est généralement 
composé ainsi qu'il suit, en partant d’en haut : 1° de sables jau- 
nes argileux en couches épaisses; 2° de bancs très-puissans de 
cailloux roulés; 3° de sables jaunes acquérant plusieurs toises 
d'épaisseur, contenant à leur partie moyenne et inférieure 
beaucoup d’ossemens fossiles de Mammifères; 4° de marne ar- 
gileuse bleue, micacée, puissante, formant le fond du bassin, 
renfermant à sa partie supérieure des ossemens fossiles. 

De l’ensemble des observations de l’auteur, il résulte que les 
cailloux roulés les plus gros et les plus abondans sont sur le 
pied de la chaîne secondaire du nord; les sables grossiers, à la 
partie centrale du Val; et les plus fins, sur le pied de la chaîne 
calcaire du sud. Ces sables et ces argiles blancs sont générale- 
ment en couches horizontales. Les ossemens fossiles sont très- 
abondans sur la partie centrale du Val, sur la droite de Arno, 
et rares sur la gauche de ce fleuve. Ces os, quelquefois dissémi- 
nés, sont généralement déposés sur plusieurs plans. Le terrain 
meuble contient des coquilles fluviatiles, jamais de coquilles 
marines. M. Bertrand-Geslin le classe dans la série des terrains 
d'aitérissement postérieurs aux lerrains tertiaires, 


Géologie. + 32 
\ La 2° partie du mémoire de M. Bertrand-Geslin est consa- 
crée à des considérations systématiques. Leur ensemble le con- 
duit à distinguer dans la formation du terrain meuble du Val 
d’Arno supérieur, deux époques. Daus la 1°° (contemporaine 
des terrains de transport), les matériaux extraits des chaînes 
secondaires du Casentino ont été convertis en cailloux rotlés, 
en sables et argiles. Dans la 2°, les argiles blanches, les sables, 
les cailloux roulés et les ossemens de Mammifères abandon- 
nés sur le flanc des chaines secondaires, ont été pris par les 
affluens et charriés à plusieurs reprises dans le Fa! d’Arno 
supérieur. ( Le Globe ; 20 août 1828.) 


21, DEs CaïLLOUX ET DE QUELQUES PUDDING NOUVEAUX pu Vi- 


GENTIN ; par L. Pasiwr. ( Giorn. dell’ Ital. Letter.; Tom. LXV, 
mars et avr. 1828, part. scient., p. 97.) 


_ L'on sait qu'à l’occasion de médailles de bronze, d’objets fa- 
briqués et de vestiges de constructions, trouvés par M. Tou- 
louzan dans les collines qui entourent Marseille, sous une ar- 
gile grise recouverte par une espèce de poudingue nommé par 
lui Roche vive, ce naturaliste a avancé que ces faits peuvent 
conduire à des résultats d’une haute importance pour la Géologie 
qu'on fait peut-étre trop ancienne, et pour l'Histoire qu'on fait 
Peut-être trop nouvelle. ( Bullet. des Scienc. nat. ; IX, p. 266.) M. 
Pasini a pour but, dans le mémoire dont nous rendons compte, 
de prouver que M. Toulouzan a eu tort d’avancer une telle as- 
sertion, qui est contredite, d’ailleurs, par tous les faits. Il exa- 
mine successivement la manière dont se forment sous nos yeux 
les poudingues, travertins et sables agglutinés que l’on rencon- 
tre à la surface des terrains de sédimens inférieurs, et principa- 
lement ceux du Vicentin, prouve que le mode de formation de 
ces roches est bien différent de celui qui a présidé à celle 
des roches du terrain tertiaire, enfin établit que le poudingue 
sous lequel M. Toulouzan a trouvé des traces des travaux des 
hommes appartient évidemment à cette classe de conglomérats 
très-récens, qui se forment tous les jours sous nos yeux; par 
conséquent que le fait en question, loin de porter atteinte aux 
idées généralement recues sur l'âge des dépôts qui composent 
la croûte solide du globe, ne fait que confirmer l'opinion ad- 
mise par la totalité des géologues, que la terre n’a été habitée 
que long-temps après la formation de terrains tertiaires. 


32 Géologie. 

Voici du reste les faits particuliers que renferme ce mémoire. 
La plaine vénitienne est recouverte partout également d’un ter- 
rain d’alluvion, provenant des détritus des différentes roches 
qui constituent les montagnes environnantes. Le long de celles- 
ci, on voit de grands amas de cailloux roulés répartis ça et là 
irrégulièrement, dont le volume et l'étendue diminuent à me- 
sure qu'on descend dans la plaine. Au-dessus de celle-ci, s'é- 
tend universellement une couche d'argile très-tenace, tantôt 
jaune, tantôt grisâtre, d’une épaisseur quelquefois très-consi- 
dérable ; cette argile provient de la décomposition du porphyre 
pyroxénique et des autres roches d’origine ignée qui s'élèvent 
au-dessus des couches secondaires qui composent les collines. 
La couche d'argile est recouverte par la terre végétale. Dans 
beaucoup d’endroits, il faut creuser très-profondément pour 
trouver les sables. La mer couvrait toute cette formation quand 
le dépôt de l'argile eut lieu, puisque dans le Vicentin et le Pa- 
douan elle renferme des coquilles qui vivent actuellement dans 
l’Adriatique. — Au pied des Alpes vénitiennes, et en général 
de toutes les montagnes de cette partie de FlItalie, ainsi que 
sur leur sommet, on trouve de grandes masses de cailloux et 
de sables, qui s'élèvent quelquefois à une grande élévation et 
qui souvent alternent à plusieurs reprises avec des argiles, = 
Les grandes vallées de l’Agro, du Zeogra, de l’Astico, de la 
Brenta , sont remplies de ces sables dont les bancs sont toujours 
beaucoup au-dessus du niveau de ces torrens. L'origine de ces 
dépôts remonte à l’époque du creusement des vallées; car les 
fleuves actuels sont incapables de les avoir formés. Alors de 
grandes masses d’eau se sont répandues sur les flancs des mon- 
tagnes, ont entraîné et accumulé à leurs pieds et dans le fond des 
vallées toutes les matières incohérentes qui en recouvraient la 
superficie; les fragmens les plus gros ont été arrêtés à peu de 
distance de leur point de départ, tandis que les cailloux et les 
sables, plus divisés, ont été transportés à de plus grandes dis- 
tances et se sont déposés dans les plaines. — Sur le dos du Bu- 
falan , entre les parties les plus élevées de cette montagne et les 
monts qui s'appuient à sa base, on remarque un amas de cail- 
loux à la hauteur de 300 pieds. Ils sont dolomitiques comme 
la montagne, et c’est à leur chûte qu'est due cette série de pics 
et de pyramides qu’elle présente, et cette forme dentelée qui 


Géologie. 33 
distingue toujours la Dolomie. — Dans le haut Vicentin, entre 
les sables et les argiles, on trouve des troncs de grands pins, 
qui ont conservé la majeure partie de leur substance ligneuse 
et qu'on peut travailler; néanmoins il y a quelques parcelles 
silieeuses entre leurs fibres. — Dans la vallée d’Acquasaliente } 
on voit se former le long d’une fontaine une pierre poreuse qui 
renferme des débris de plantes et des coquilles terrestres dont 
les espèces vivent sur les lieux. Ce travertin a servi à la cons- 
truction de la nouvelle église de #.-Ulderico.— A Cengielle, 
Civillina , Monte Sumano, Marchesini et dans beaucoup d’au- 
tres lieux, on trouve un poudingue formé par des cailloux réu- 
nis par un ciment calcaire que les eaux, en filtrant, ont dépo- 
sé dans les interstices de ces amas sableux. Ce poudingue est 
très-solide et résiste d'autant mieux à la décomposition que le 
eiment n’est pas mélangé d'argile. Queiquefois, principalement 
sur le flanc des montagnes, les fragmens qui le composent ont 
été à peine usés, en sorte qu’ils ont conservé leurs angles; c’est 
alors une véritable brèche. — 11 y a un banc assez puissant de 
poudingue, dans la vallée du Zeogra ; le long d’une masse de 
sable qui s'élève à 30 pieds au-dessus du niveau actuel du tor- 
rent. Les vallées de l4dda, du Zambro, de V'Olona, dans le 
Milanais, en présentent aussi qu’on exploite pour la bâtisse 
sous le nom de Ceppo. On en trouve également dans les vallées 
du Bremèo , du Serio et de l'Ogtlio. — Sur les bords de la mer, 
près de Venise, l’auteur a trouvé ça et là une pierre arénacée 
remplie de coquilles marines dans leur état naturel; ce n’est 
autre chose qu'un agglomérat de sable, très-faible, que les flots 

_détruisent très-facilement, J. GIRARDIN. ÿ 


22. Reise vON ORENBURG NAcH Bucnara. — Voyages d'Oren- 
bourg à Buchara; par le D° Ed. Evrersmann, avec des Addi- 
tions sur FHist. nat., par le prof. Licarensreix. In-4° de 150 
pag., avec 3 cartes. Berlin, 1823; Christiani. ( Part, géolog.) 
On fera bien de comparer cette description avec celle publiée 

par M. Pander { Voy. Bullet., 1826, n° 4, p. 412, etn° 5, p. 

_10.) L'auteur donne quelques détails de plus sur les localités du 
calcaire à Ammonites, à Huîtres, etc. Ne serait-ce pas du lias? 

A Timir, il cite un crâne d'un Linx. Dans les monts Mugosar 

où Moughodjar, il distingue des grunsteins intermédiaires et 


B. Toux XVII, 3 


34 Geologie, 

secondaires. Dans le désert de Kul, jadis une baie de la mer 
d’Aral, il signale les mêmes Cardium, Huiîtres, Peignes qu’à 
Termembesse, 

Il signale du Hornfels à 16 werstes de Juskuduk et dans les 
monts Susseskara; à 35 werstes de ces montagnes, du calcaire 
compacte à Helmintolithes; autour de Karaata, du calcaire 
secondaire récent à Vermiculites, et à Agetma, des collines de 
calcaire sablonneux à dents de poissons. Dans sa récapitulation, 
il expose l’opinion que les Steppes sont occupés par des dépôts 
modernes, secondaires, tertiaires et alluviens, et qu’ils étaient re- 
couverts par la mer Aral, unie jadis à la mer Caspienne et même 
à la Baltique. 11 croit que ces mers diminuent encore journelle- 
ment; ainsi la ville de Jankend, placée au débouché du Ser, 
est à présent à 4 journées de la mer d’Aral. 

Tout le pays entre Orenburg, Astracan et Moscou est occupé 
par du calcaire coquillier moderne et des grès; derrière Moscou, 
les monts Waldai formaient une fois un promontuire de cal- 
caire secondaire, et entre ces monts et Pétersbourg, il n’y a que 
du sable, des argiles et des marécages jusqu’à la bordure inter- 
médiaire du golfe de Finlande. Ce dernier a aussi diminué de 
profondeur depuis Pierre-le-Grand. À Preussisch Holland on 
a trouvé dans une carrière un anneau pour attacher des vais- 
seaux, et le même fait a été vu en Livonie, C’est bien dommage 
que notre savant n'ait pas une idée claire des dépôts secon- 
daires et tertiaires, et surtout des roches calcaréo-siliceuses d’eau 
douce dont la description permet de soupconner la présence 
dans ces contrées, A. B. 


23. CORRECTION AU VOYAGE DE LEDEBUHR DANS L'ALTAI. | Her- 
tha ; Vol. 12, cah. 3, Gaz. Géogr, p. 81.) 


A'Koluwan il yaune fabrique de pierre à aiguiser et non 
pas de soufre; le Ravennaja Sopka n’est pas un volcan, et près 
d’Altun-Tube, dans les steppes des Kirghis, il y a de la Diop- 
tase et non pas de l'Émeraude. 


24. Description DE L'ILE DE Cos; par M. Hubert LAUVERGNE. 
(Partie géolog.) (Journ. des Foyag.; Tom. XXXI, p. 53.) 


île de Cos est traversée dans toute sa longueur par une 
chaine de montagnes qui courent noxd et sud, Le mont le plus 


Geologie. 35 
élevé porte le nom de Monte Christo ; ce sommet culminant 
s'aperçoit de très-loin et sert de reconnaissance aux navires. 
Son élevation au-dessus du niveau de la mer est de 860 mètres, 
hauteur barométrique prise par l’infatigable et savant Durville. 
L'aspect géologique de l'ile ne démontre point d’autres foyers 
jadis phlégréens; les produits volcaniques, d’ailleurs, ne se ren- 
contrent qu'aux environs du Périmètre embrassé par le Honte 
Christo. Dans la très-haute antiquité, lile de Cos a été tour- 
mentée par des commotions souterraines, le fameux temple 
d’Esculape fut même renversé dans l’un de ces tremblemens. 
D’après des renseignemens précis, Cos n’est plus depuis des 
siècles le théâtre de ce terrible phénomène; peut-on dire ici, 
comme pour l'Etna, que l’éruption de nouvelles bouches igni- 
vômes diminue ét finit par éteindre l’activité des volcans an- 
ciens? On sait que l’île de Cos avoisine plusieurs foyers ignivo- 
mes; Santorin, par exemple, dont les bouleversemens pro- 
fonds s'offrent avec tant d'intérêt aux yeux du géologue. 
Après le Monte Christo , les autres montagnes sont légèrement 
ondulées dans leur direction. On n’y voit ni ressauts ni escar- 
pemens : leurs flancs sont sillonnés par les pluies qui descendent 
en torrens baigner les nombreux jardins de l'ile. La constitu- 
tion de leur massif est presque entièrement calcaire, mélée de 
schiste souvent micacé. Les sources qui alimentent les fontaines 
de Cos, sont claires et limpides; purifiées par une longue course, 
elles ne donnent aux réactifs que quelques atômes de carbo- 
nate calcaire. Aucun pays de l’Archipel n’est peut-être aussi 
riche en fontaines que la moderne Cos; elles ont toujours attiré 
la sollicitude des divers gouvernemens qui l'ont possédée, ex- 
cepté celle des Turcs. On voit encore tombant en ruines, par 
l’incurie de ceux-ci, un aquedue remarquable qui fut ouvrage 
des Vénitiens. L'aspect des fontaines de cette île rappelle ce 
qu'Hyppocrate a dit dans son Traité des Eaux : « Les meilleures 
sont celles qui affrontent le Levant et qui, par une course éten- 
due, se sont dépouillées des sels et matières animales qu’elles 
contiennent. » 


25. DESCRIPTION DE LA MiINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE D’UNE PARTIE 
DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE ; par Ch. T. Jacksox et F. ALGER. 
(Americ. Journ, of Sc.; Vol, XIV, n° 2, pag. 305; avec une 
carte géol.) À 

‘ 


36 Géologie. 

La presqu’ile de la Nouvelle-Écosse a 300 milles de long et 
150 de large, et offre 3 chaînes de montagnes, dont deux sont 
les montagnes du sud et Gu nord, et la troisième, moins élevée, 
traverse le comté de Cumberland et les districts de Colchesteret 
de Pictou. Ils commencent par l'extrémité sud.'Les îles de Briers 
et de Long-Island sont composées de Grunstein prismé à petits 
filons de Jaspe, de Calcédoine et d’Améthyste. Un amygda- 
loide avec beaucoup de terre verte supporte cette roche. Les 
filons de Jaspe pénétrant l’amygdaloïde présentent l'apparence 
de l'argile cuite, Dans la même formation trappéenne qui forme 
ia côte depuis Long-Island aux caps Split et Dor, et même jus- 
qu’à la rivière Apple dans la baie de Chignecto, l’auteur s’ar- 
rête surtout aux colonnades de Grunstein à 6 milles de Petit 
Passage, et 1l prétend que c'est une roche amphibolique !... A 
Mink Cove ces roches renferment du jaspe, des géodes de quarz 
à chabasie et un filon de fer oxidulé. À Sandy Cove le Grun- 
stein repose sur une brèche ou amygdaloïde trappéenne à spath 
alcaire, calcédoine, stilbite, mésotype et quarz primitif et à 
petits filons de fer oligiste, mélé à de la chabasie. Le fer micacé, 
disséminé dans la calcédoine, produit des agathes singulières. 
La Laumonite, associée avec du spath calcaire et du fer spécu- 
lire, y est en filons d’un pied de largeur. À 1 mille à Pest, le 
minerai de fer y est en filons assez considérables pour offrir des 
cristallisations comme à l'ile d’Elbe, et les roches trappéennes 
y contiennent aussi des filons de fer oxidulé en octaèdres ou do- 
décaèdres; ces derniers ont quelquefois 8 pouces de puissance. 
Près d'Outer Sandy Cove, il y a de larges filons de jaspe rouge 
à géodes et filets de quarz, d’améthyste et d’agathe. Ils ressor- 
tent en forme de murailles de la surface décomposée du trapp. 
Il y a, non loin, delà de l’agathe à dessins de fortification, et de 
l’agathe brèchiforme fort belle. Il cite une géode à filets de fer 
sulfuré et fer oxidé rouge au milieu de l’agathe, Il y a du jaspe 
zoné en gros blocs à la base du mont Titus. À Trout Cove àl ya 
de beaux filets d’agathe dans le trapp prismé. A Gulliver’s Hole 
il y a de jolies stilbites et des filons irréguliers de fer oxidulé 
et de fer oxidé jaspoide rouge, qui ont quelquefois un pied de 
largeur. L'isthme qui unit la presqu'ile de Digby’s Neck avec le 
continent, est composé de grès rouge et gris, s’élevant à 100 
ou 150 p.,et appartenant peut-Ctre à la formation du vieux 


Geologie. 37 
grès rouge. Les strates du grès, en partie micacé, sont séparés 
par de l'argile calcarifère rougeâtre. A 3 milles à l’est de Nichols 
Mountain , il y a du fer oxidulé en blocs sur la brèche trap- 
péenne, et contenant des zéolithes et du quarz. Au ruisseau de 
Williams Brook il cite de l’'Heulandite et de la Stilbite, mélées 
de terre verte et de chabasie; à r mille à l’ouest de Chutes Cove, 
de l'Héliotrope et du Grunstein porphyrique ; à St.-Croix Cove, 
de l’Heulaudite, dé l'Analcime et du cuivre natif capillaire dans 
des cavités cylindriques traversant Pamygdaloïde à mésotype; 
à Martials Cove, de l’'Heulandite en filons et de l’Analcime tra- 
pezoèdre et verdätre à filets de cuivre natif. 

Dans les Hadley et Gates Mountains le trap s'élève à 300 p., 
et l'amygdaloïde de la cime renferme des noyaux de Chloro- 
phæite à druses de spath calcaire pyramidal. A Gates Mountain 
il y a beaucoup d’Analcime, de Mésotype et de Thompsonite, 
semblable à celle de Dumbarton en Écosse, et des filons de fer 
oxidulé. À Peters-Point il signale dans une petite caverne gar- 
nie de cristaux de Laumonite, du Spath calcaire et de Apophyl- 
lite dont il décrit les formes. À French Cross Cove il y a 4 cou- 
ches trappéennes, savoir, de bas en haut un amygdaloïde rouge 
à zéolites, un amygdaloïde ordinaire, un grunstein peu vésicu- 
laire, et la même roche prismée. Des blocs de grès indiquent 
son voisinage. Il y a là de la Laumonite, de la Mésotype, de la 
Heulandite, des Calcédoiïines, de PAnalcime rouge, etc. 

Entre les caps Split et Blomidon sur le Mines Bason, les 
mêmes mineraux, ainsi que la Mésotype aciculaire, abondent. Au 
dernier cap l’on voit sous le trapp le grès qui s’élève à 100, tan- 
dis que l'autre roche atteint les 500 p. Ce grès contient une 
brèche calcaire à noyaux de silex corné et à amas de manganèse 
oxidé près de Wilmot. 


20. OBSERVATIONS sur LA HouILLE, LE DILUVIUM ET D’AUTRES 
GOUCHES DE L'On10 ; par le D° Hicprerw. ( Zbid. ; Vol. XII, 
n° 1; sept. 1827, p. 38.) 


De Marietta à Zanesville il y a des alluvions. Après avoir 
quitté la rivière, on trouve du calcaire et du grès houillier; 
sur le calcaire il y a du grès, un schiste rouge et ferrugineux, 
une argile schisteuse rouge de 10 à 20 p. de puissance, et une 
argile grise. Sur les cimes des côteaux il y a des lits calcaires 


38 Géologie. 

coquilliers plus récens.'A Zanesville il y a 3 couches de houilles 
les chûtes de Muskingum sont formées par des rocs calcaires, 
quelquefois rouge, et un assez bon marbre. La méme formation 
s'étend vers Newark et de là au lac Érie, le pays est plat. De 
Newark, vers la Delaware, le diluvium règne pendant 20 milles 
et offre une argile jaune de 20 à 5o p. d'épaisseur et placée sur 
une argile bleue. 11 y a beaucoup de blocs primaires. Dans la 
crète appelée Flint Ridge, Pauteur signale du quarz grenu ét 
une espèce de meulière. A. B. 


27. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE DU BÀS PAYS DE LA CAROLINE 
SEPTENTRIONALE ; par E. Mircuezx. ( /bëd.; n° 2, janv. 1828, 
p. 336.) * 


L'auteur parle d’abord de la composition du pays formé d’ar- 
gile, de sable et de cailloux. L’argile contient des pyrites, et 
il y a du fer limoneux, de l’ocre et du lignite, ainsi que de la 
marne et des coquilles fossiles, Le sable et les cailloux couvrent 
des éminences dans l’intérieur, et à 6o à 80 milles de la meron 
commence à trouver au bord des rivières des argiles et sables 
à coquilles marines. Et dans la partie N. et S.-E, de cet état il 
y a de grandes masses d’agglomérat calcaire et siliceux à co- 
quilles, par exemple à Wilmington, au cap Fear; ces roches 
sont quelquefois couvertes par les alluvions précédentes. Le bas 
pays n’a pas été produit par l’action de causes encore existan- 
tes, et la terre ferme n’a pas repoussé l'Océan, mais cette con- 
trée est sortie tout d’un coup des eaux par suite d’un abaisse 
ment de la mer ou un soulévement du continent. Elle n’a pas 
été formée par un transport subit de sables et d'argile. Sa for- 
mation tombe dans une époque antérieure au déluge de Noé, 
puisqu'on a déterré des os de Mastodonte et d'Éléphant à l’em- 
bouchure de la Neuse. A. B. 


28. NOTE SUR UN RAPPORT GÉOLOGIQUE CONCERNANT LA CARO- 
LINE SEPTENTRIONALE; par DENISON Ormsrep. Écrit de 141 
p., publié en 1824 et 1825. ( Zbid.; Vol. XIV, n° 2, p. 230.) 


Ce relevé a été ordonné par la Législature de cet état, et M. 
Vanuxem à été chargé de méme de celui de la Caroline méri- 
dionale. Le long de l'Océan jusqu'à 150 milles, règne le sol ter- 
tiaire composé d’alternats de sable et d'argile avec des lits ac- 


Géologie. 39 
cidentels de grès et de calcaire coquillier. Le canal entre les 
baies de Clubfoot et Harlow a découvert la section suivante : 
terre végétale noire, argile à potier brunâtre, lit mince de sa- 
ble à coquiiles marines et os de Mammifères (Mammouth , etc.) 
et argile bleue. Les coquillages sont les mêmes qu’au cap Look- 
out et offrent surtout des pétoncles et des cardium. A Johnsons- 
Point, à 4 + milles de Newbern, l’auteur a examiné la marne ar- 
gileuse coquillière à pectoncles, huîtres, cardium, coraux et 
madrepores , qui borde la rive sud de la Neuse. Dans la partie 
orientale du comté de Wayne , les Sarpony hills, entre la Neuse 
et le cap Fear, offrent une formation de calcaire oolitique cou- 
verte de blocs de marne presque sans coquilles et ressemblant 
à la pierre de Bath. Dans le comté de Lenoir et de Lincoln il y 
a beaucoup de sable quarzeux blanc, et sur roo milles le long 
de la Neuse, l’argile contient des pyrites et du lignite ou des 
troncs bituminisés ou silicifiés. Il y a du fer limoneux et de l’hé- 
matite brune dans la partie est de cet état, et du fer natif dans 
la formation primaire. A l’ouest de la zône tertiaire il y a une 
bande arénacée de 12 milles de largeur, que l’auteur classe dans 
le terrain houillier ancien. C’est la continuation du bassin de 
Richmond et du dépôt entre le Connecticut et le Rappahan- 
nock. Il s'étend dans la Caroline méridionale. On y a trouvé 
peu de houille et de calcaire. Plus à Pouest vient la formation 
schisteuse , composée de schiste argileux, novaculaire, siliceux, 
alumineux, talqueux et chlorité, de grunstein, de porphyre, de 
siénite, de serpentine, de quarz grenu, d’une brèche schisto- 
trappéenne et de grauwacke. Il y a de l'or, de la pyrite arsé- 
nicale, du manganèse oxidé, du fer oxidulé, oligiste et hy- 
draté , de la coccolite, de ia grammatite , etc. Il décrit au long 
les carrières de novaculites à 7 milles O. de Chapel Hill, à Chat- 
ham, à Randolph, près Deep River, et en général depuis Flat 
River, dans la partie orientale de Person, jusqu'aux Narrows 
of the Yadkin. Il y beaucoup de belle stéatite dans le comté 
d'Orange. A l'O. du schiste on rencontre le micaschiste, le 
gneis et le granite qui traversent l’état dans une direction N.- 
E. à S.-O. et s’étendent aux montagnes bleues. Le granite est 
en contact avec la zône schisteuse; puis vient le gneis et 
ensuite le micaschiste, suivi de nouveau de schiste argileux à 
ouest. À Surry, 7 milles N. de Rockford, il y a une variété cu- 


40 Géologie. 

rieuse de gneis prismé. 11 décrit de belles variétés de granite à 
Salisbury, à Louisburg, à Warrenton, à Halifax, et une espèce 
à feldspath décomposé se trouve dans les comtés de Stokes et 
de Surry. En allant encore plus à l'O. l’on trouve des crètes de 
granite et de grunstein, et une roche trappéenne présumée voi- 
sine du basalte forme des filons dans le granite à Rowan. Ces fi- 
lons ont quelquefois 8 pouces d'épaisseur. Le micaschiste con 
tient des bancs et des filons ferrifères, des amas de marbre et 
de plombagine. Ce dernier minéral est exploité à l'O. de Ra- 
leigh sur la route de Hillsborough, il est en lits de quelques 
pouces, a 20 p. de puissance, au milieu d’un schiste rouge où 
blanc, Ce dépôt a au moins 18 milles de longueur. Dans la Ca- 
roline septentrionale il y a un grès flexible appartenant aux 
roches quarzeuses qui forment en particulier la cime du mont 
Pilot, dans le Rockingham. C’est une masse cylindrique fort 
escarpée qui s'élève à 1551 p. sur sa base, Le quarz grénu mêlé 
de mica rouge y domine et il y a peu de micaschiste, Ce même 
quarz se revoit sur la rivière Ararat. À quelques milles à l’est, 
vers les monts Sawratown, la cime la plus élevée, le Moore 
Mountain a 1833 p. au-dessus de la rivière Dan. Il y à une cas- 
cade de 65 p. de hauteur et une grotte célèbre au milieu des 
roches quarzeuses. Les cimes appelées Dan, dans les Monts 
Bleus, s'élèvent à 12 à 1500 p. au-dessus de la rivière du 
méme nom, et le micaschiste y règne. Il y a plusieurs sources 
minérales salines dans ce sol primaire de la Caroline, Dans le 
- comté de Rockingham une masse cunéiforme intermédiaire s'in- 
troduit depuis la Virginie au milieu du terrain primaire, on y 
trouve du grès, du schiste, de la houille et surtout des lignites 
comme à 2 milles à l’est de Germantown, Ces dépôts de trones 
d'arbres bituminisés ressemblent à ceux de la Neuse, A. B. 


29. SUR LE TRANSPORT SUPPOSÉ DE ROCHERS; par DE Kay. (Jbid.; 
Vol. XIII, n° 2, janv. 1828, p. 348.) 


L'ile de New-York est composée de gneis couvert de sable, 
qui renferme et supporte des blocs de trapp, de schiste,de gra- 
nite et de calcaire coquillier. Le trapp vient des bords de l'Hud- 
son, etc. Il y a un bloc d’asbeste qu'on avait eru venir de Ho- 
boken, tandis qu'ilest plus probable qu’il dérive d’un banc de 
serpentine découvert dans l’île méme. L'auteur pense que les 
blocs tirent leur origine de rochers détruits sur place. 


Geologie. A1 
30. Mévances sur LES Wire Mouxrarss ; par le prof. F. Haux. 
(Ibid.; p. 373.) 


Il y a du Béril à Freyburg (Maine), de l'Améthyste sur la ri- 
vière Sako, et du Schorl au mont Washington. Les White hills 
offrent des scènes alpines. 


3r. Sur ra HouILLE DE Troca. ( Zbid. ; p. 381.) 


Cette houille existe à la source de la branche sud de la Tioga, 
près de Covington dans le comté de Wayne en Pensylvanie, et 
ce dépôt accompagne cette rivière. L'hydrogène carboné émane 
de la terre dans le cemté de Chatanque sur le lac Érié. 


32. RAPPORTS GÉOLOGIQUES DES MINES D'ANGANGEO AU MEXIQUE; 
par J. Burkarr. { Zeitsch. für Mineral; 1827 n° 11 €Ë 12, P. 
401 ), avec une coupe géclogique (n° 10.) 

Angangeo est à 8687 p. angl. sur la mer; entre ce village et 
Tlalpujahua, il y a une chaîne de 10,653 p. de hauteur. Le por- 
phyre intermédiaire forme les environs de Angangeo. De Tlal- 
pujahua :on suit pendant un quart d’heure le schiste argileux 
pour entrer ensuite sur le soi du calcaire bleu du torrent San 
José. Sur la gauche du torrent, règne de l’agglomérat trachyti- 
que de Tlalpujahua. Il renferme des morceaux de grauwacke 
frittée et poreuse, de schiste argileux cuit, de ponce, et d’obsi- 
dienne verte et noire. Cette roche va jusqu’à San Rafael où paraît 
sous elle un dépôt de porphyre à amphibole. L'auteur le réunit 
minéralogiquement au trachyte de Tlalpujahua. A 2 heures au 
N. d’Angangeo, on revoit de grands rochers du même porphyre 
qui y renferme les filons. Il n'y a donc pas de limites tranchées 
entre le trachyte entouré d’agglomérats trachytiques et le por- 
. phyre métallifère reposant sur le schiste et la grauwacke. Au 
sud d’Angangeo, l’'agglomérat trachytique couvre le porphyre. 
Les filons y courent h. x * et h. 2, et inclinent 75 à 80° à l'O. 
Lis ont de 16" à 10'8" ( mes. rhénane) de puissance. Il y a des 
fragmens de porphyre, beaucoup de pyrite, de quarz, et plus ra- 
rement du spath magnésifère. On y rencontre encore de la ga- 
‘ lène, de la blende, du cuivre pyriteux, de la pyrite arsénicale et 
de l'argent sulfuré en partie antimonié, de l’antimoine sulfuré 
(mine de San Pedro) et du fer hydraté (filon Descubridora.) On 
retire par semaine 300 à 350 marcs d'argent des 4 filons exploi- 
tés d’Angangeo, A. B. 


42 Géologie. 
33. Sur LES BLOCS PRIMYTIFS DE L'OWIO ET DES ÉTATS OCCIDEN- 
TAUX; par B. Tappaw. (Zbid.; vol. XIV, n° 2, p. 291. ) 

On à supposé que les bassins du Mississipi et des lacs du nord 
étaient jadis réunis, et que les blocs avaient été flottés sur la 
glace. D’autres les ont attribués à un courant venu du nord par 
le lac Érié et la vallée de Miami. L'auteur n’admet pas ces idées. 
Is viennent peut-être d’une chaîne primaire et intermédiaire, 
qui s'étend de la côte du Labrador, au côté N. 0. du lac supé- 
rieur, et sépare les eaux se rendant dans la baie d'Hudson de 
celles des lacs du St.-Laurent. Les blocs offrent du granite, du 
gneis, de la siénite, de l’amphibolite granitifère, du granstein, ete. 
En élevant par la pensée le lac Érié à 50 p. au-dessus de son ni- 
veau qui est déjà de 565 p. sur l'Océan et 300 p. sur le lac On- 
tario, les eaux du premier lac couleraient dans ce lac par un ca- 
nal de 80 milles de largeur. 11 faudrait élever le lac Erié à 334 p. 
pour que ses eaux se rendent dans la vallée de Miami, et à 600 
pieds, pour qu'elles atteignent l'élévation extrême des blocs. Ba 
limite des eaux de l'Ohio et äu Mississipi et de cellesdes grands 
lacs est jusqu’en Pensylvanie à 1200 p. au-dessus du lac Erié et 
à 700 p., entre Erié et Waterford. Plus à l’ouest, le plateau de 
séparation est à 334 p. sur le même lac, mais il offre des cimes 
de 550 et 600 p. au-dessus du lac. Le lac Michigan est 25 pieds 
plus haut que le lac Erié. Il fait la supposition d'un grand lac 
couvrant le territoire N. O. à 1165 p. au-dessus de l'Océan, ét 
ensuite il tâche de montrer que ce territoire est bien un plateau 
assez élevé et incliné vers la baie d'Hudson, de manière que ses 
eaux s’y rendraient sans l'intervalle occasioné par la grande 
vallée des lacs et du St-Laurent. Il prétend donc que c'est ab- 
surde d'y chercher l’origine des blocs du bassin du Mississipi; et 
il semble les regarder comme des accidens des actions volcani- 
ques qui ont bouleversé çà et là la stratification des dépôts du 
Mississipi. A. B. 


34. RECHERCHES SUR DES ÉPIS ET D'AUTRES PARTIES VÉGÉTALES 
PÉTRIFIÉES appartenant au Cupressus Ullmanni et provenant 
du minerai de Frankenberg; par le prof. H Bronx (Zeëüschr. 
für Mineral; n° 7, p. bog.) 

Ce mémoire intéressant commence par détailler en gros le 
gisement de ces fossiles qui sont dans un schiste cuivreux (eui- 


Géologie. 43 
vre carbonaté, cuivre sulfuré, cuivre gris etc.) au-dessous d’al- 
ternat de grès, d'argile, de calcaire et d’agglomérat et au-dessus 
de la grauwacke. On y trouve d’abord des parties de houille et 
de bois dicotylédon, puis des fougères peu déterminables et di- 
vers restes de conifères, tels que leurs fruits et des parties iso- 
lées de ces fruits. L'auteur décrit fort en détail ces différentes 
parties, prises jadis pour des fleurs, des épis de blé ete., qui ont 
été changées en minerai de-cuivre. Il conclut que la plupart de 
ces pétrifications appartiennent au genre Cyprès, et il établit au 
long l'espèce nouvelle du Cupressus Ullmanni avec toute la syno- 
nymie désirable. Le Poacites phalaroides Schloth. y appartient. 
Ce travail est accompagné d’une planche représentant tous ces 
fossiles, à part les fougères, et d’un catalogue de tous les écrits 
concernant ce gite singulier de l’âge du premier calcaire secon- 
daire, Il est curieux que ces mêmes fossiles soient classés par 


Ad. Brongniart sous le nom de Fucoides Brardii. Qui des deux a 
raison ? - 


35. RAPPORT SUR LES ROCHERS SORTIS DE LA MER MÉDITERRA- 
NÉE PENDANT LE TREMBLEMENT DE TERRE D'ALEP EN 18292; 


par C. EurenserG. (4rnal. dephys. de Poggendorf; Vol. 85 ou 
vol. 9, cah. 4, 1827, p.60or.) 


D'après M. Zetto, capitaine march. autrichien, ce rocher a 
paru , le 13 août 1822, entre Alexandrie et Chypre, à 28° 35 
long. est et 34° 28 latit. nord de Paris. On ne sentit pas ce 
tremblement de terre dans le Dongola, mais bien à Alexandrie 
et surtout dans le Beirut. Le 29 août P. M. 1820, l’auteur res- 
sentit une secousse en mer à,36° 12/latit. nord, entre la Sicile 
et la Morée. 


36. Sur Les VOLCANS DE L'ARGHIPEL DE L'INDE ; par C. G.C. Reix- 
WARDT, prof. à l’'Univ. de Leyde. Extrait d’un mémoire lu à la 
section des beaux-arts et des sciences de cette Société, le 23 
avril 1825, ( Magaz. voor wetensch. konst en lett.; part. V, 

_cah. 1, page 71.) 


Les contrées, objet de cette notice, constituent une grande 
partie de l’Archipel indien, spécialement l'île de Java et toutes 
les autresiles qui, de cepoint, s'étendent à peu près en droite li- 
gne à l’est, telles que les îles de Timor, de Banda, d’Amboïne , 


44 Géologie. N° 36 
des Moluques, proprement dites, et enfin la pointe la plus 
septentrionale des Célèbes. Ces différentes îles ont à peu près la 
même constitution quant au sol, et nombre d’entre elles présen- 
tent les mêmes phénomènes naturels, ou indiquent assez par 
d’ostensibles vestiges qu’elles en ont été le théâtre à des époques 
antérieures. 

Dans toutes, on trouve ce fond compacte, ce noyauintérieur, 
cette espèce de roches, couverte d’une terre friable dont se com- 
pose le sol, qui se rencontre fréquemment en Europe où elle est 
assez généralement connue sous le nom de Basalte. 

Au-dessus de la surface de l'Océan, le basalte forme des mon- 
tagnes dont la hauteur la plus ordinaire varie de 6 à 7,000 p.; 
et il s’en trouve à Java de beaucoup plus élevées, notamment 
le Sindoro, dont la hauteur est estimée de 12 à 13,000 pieds au 
moins. Elles ont notamment la forme d’un cône tronqué, régu- 
lier, dont la base élargie là, où la montagne est isolée et libre 
dans ses développemens, s'étend et va par une pente douce se 
confondre avec le niveau des plaines. 

Le calcaire peut être considéré comme tenant le second rang 
sous les rapports de la quantité, du gisement et de l’origine. On 
ne le trouve guères que dans des lieux isolés et épars; jamais il 
ne s'élève à des hauteurs considérables; partout il ne forme que 
le rebord extrême de cesiles ou des petites îles voisines; il s’ap- 
puie aux montagnes de basalte, ce qui prouve évidemment qu'il 
est d’une formation plus récente, ainsi que l'annonce d’ailleurs 
la nature de ses élémens, qui proviennent en majeure partie des 
bancs de corail de la mer. Résistant plus que le basalte à l'action 
destructive de Pair et de l’eau, elle donne, en général, un sol 
stérile ou peu propre à la culture. 

D’après cette constitution particulière de Java et des autres 
iles mentionnées ci-dessus, qui les distingue du continent de 

l'Inde dont elles sont voisines, ou des grandes îles de Sumatra 
et de Borneo, ilest probable qu’elles en diffèrent encore par l’é- 

* poque de leur origine et le mode de leur formation, et aussi 
qu’elles n’en ont point fait autrefois partie intégrante, ainsi qu'on 
l'a supposé; circonstance, dont au surplus, on ne trouve aucun 
indice certain dans l’histoire. 

Or, c’est dans ou sous ces montagnes de basalte, qu'il se fait 
partout un travail intestin, qui se manifeste dans une direc- 


dE °} Géologie. 45 
tion ascendante, par des secousses, par le soulèvement et le dé- 
chirement du sol, par l’éruption d’une multitude de matières, et 
toujours par un embrâsement uni au dernier de ces phéno- 
mènes. 

À Java et dans les îles de Bali, Lombak, Sumbawa et Floris, 
situées plus à l’est, ce travail intestin est continuel; il en est de 
de méme à Banda, à Ternate et dans la partie de l’île de Célè- 
bes; aux îles Amboines, les phénomènes se bornent à des trem- 
blemens de terre qui s’y font sentir dé temps à autre. La plus 
grande partie des montagnes formées du sol de Java, et qui s’é- 
tendent du sud-ouest à l’est, dans toute la longueur de lile, 
portent des signes d’un travail souterrain continuel qui se ma- 
nifeste par la fumée et la vapeur qui s’en élèvent, par l’appari- 
tion de sources chaudes et de fontaines en ébullition , ou par 
d’autres indices. De temps en temps, seulement, il occasionne 
des secousses et des éruptions violentes. 

Si on se représente cet enchaînement et cette succession d’iles 
ou de contrées qui, douées de la même constitution physique, 
produisent les mêmes phénomènes; si on réfléchit que les secous- - 
ses occasionées par ces convulsions souterraines se font sentir 
parfois généralement et simultanément dans tous ces pays, 
il faudra supposer que ces forces agissent du fond d’un abîme 
creusé au-dessous de la masse de ces îles, et que leur foyer ne 
se concentre pas sur des points isolés, encore bien que leurs ef- 
fets ne se manifestent que sur un seul. L'expérience nous ap- 

prend même que ce travail intestin ne limite pas son action au 
- sol ferme, mais qu’il l'étend également sur lamer. Celle-ci a été 
et est encore, non moins que la terre, sujête à de nombreuses et 
violentes secousses. En 1827, l’auteur fut témoin oculaire, à 
Bima , dans lilé de Sumbawa, d’un phénomène de cette na- 
ture. Ce lieu fut, par l'effet d’un tremblement de terre et de mer, 
et du soulèvement extraordinaire de celle-ci, submergé au point 
que des vaisseaux mouillés dans le port, furent lancés par les 
vagues jusqu’à une grande distance dans l’intérieur des terres, 
et même, sur certains points, par dessus les habitations; et la 
même cause se fit simultanément ressentir non-seulement dans 
les îles voisines, mais encore dans toute l'étendue de Pile de Cé- 
lèbes, et occasiona, notamment à Makassar, qui est séparé de 
Bima par une mer de plus de 4 degrés de largeur , les mêmes 


46 Géologie, N° 36 
débordemens violens, les écroulemens et les dévastations dont 
ce dernier lieu avait été le théâtre. 

On ressentit à Bima, régulièrement à des intervalles de 5 à 6 
minutes, de fortes commotions, et, dans le même temps, unemon- 
tagne volcanique située au sein de la mer, au nord est de l'en- 
trée du détroit de Bima, vomit des pierres embrâsces, des cen- 
dres et d’épaisses vapeurs. 

Souvent l’action souterraine ne s'annonce que sur des points 
isolés, ou se circonscrit dans l’aire d’un simple volcan, toutes les 
fois que cette dernière semble offrir un champ suffisant à son 
énergie et à ses développemens., L'un des phénomènes les plus 
étonnans de nos jours, fut l’éruption volcanique qui, au mois 
d’avrili815, eut lieu dans l'île de Sumbawa. Des deux districts 
de Tomboro et de Pekat, jusques-la si fertiles, il ne resta, par 
l'effet de cet événement, qu'un monceau de débris eomposé de 
cendres et de lave. Des 12,000 individus dont se composait la 
population, 5ooo seulement survécurent à ce désastre, L'effet 
de l'éruption e fit sentir dans tout l’Archipel indien, à une dis- 
tance de plus de 15 degrés à la ronde du foyer de l'action. Au 
centre de Java, à une distance de plus de 120 grands milles 
géographiques, l'épo uvantable bruit de l’explosion se fit enten- 
dre aussi distinctement que s'il füt parti du lieu même. Une 
grande partie de Java fut couverte de cendres; et aujourd’hui 
méme encore des blocs de pierre ponce calcinés , provenant de 
cette éruption, flottent çà et là surles mers de PArchipel indien. 

A Java, ainsi qu'on l’a indiqué ci-dessus, l’action volcanique 
s’est étendue sur toute la longueur de l'ile. Plusieurs fois de ter- 
ribles éruptions ont détruit de fond en comble des contrées en- 
tiéres, avec tout ce qu'elles contenaient d’habitans, d'animaux 
et de propriétés. Jusqu'en 1822, ces éruptions se sont renouve- 
lées avec violence, On n’a point oublié celle de la montagne de 
Gloengoeng, dans laquelle plusieurs milliers d’habitans périrent. 
Le mont Lamongan, situé dans la partieorientale de Java, bri- 

_ lait déjà de nouveau et depuis long-temps, et son sommet, con- 
stamment couvert de pierres embrâsées et de cendres lancées du 
foyer du volcan, présentait de nuit le spectacle imposant d'une 
immense masse de feu. , 

Dans la partie occidentale de l’île de Banda, formée par la 
montagne volcanique de Goerong-Api, se trouvait autrefois une 


Géologie. 47 
vaste baie de la profondeur d'environ 60 brasses. Au lieu de 
cette baie et jusqu’au penchant de cette montagne, qui s'en 
trouve à une grande distance, il se forma en l’année 1820 un 
vaste promontoire au moyen duquel toute cette baie se trouve 
comblée et exhaussée , et qui se compose de blocs de basalte 
d’une grosseur prodigieuse, fortement calcinés, et grossièrement 
amoncelés. Ces monceaux forment diverses groupes, qui, du sein 
de la mer, vont se rattacher aux flancs de la montagne. Cette 
nouvelle formation s’effectua d’une manière si trauquille et avec 
si peu d’agitation extérieure, que les habitans des îles de Banda 
n’en eurent connaissance que lorsqu'elle se trouvait en majeure 
partie consommée, qu'elle ne s'était manifestée que par un fort 
bouillonnementetune chaleur extraordinaire de l’eau de la mer. 
En 1821, la chaleur n'avait pas encore cessé, et, de tous côtés, 
des vapeurs s’élevaient d’entre lesblocs. Tous ces débris portent 
des marques évidentes qui annoncent qu'ils ont subi un haut 
degré de combustion, et il en est qui, par la calcination, se trou- 
vent réduits à l’état de pierre ponce, ou qui, exposés au grand 
air, tombent en poudre. 

Cette masse de pierres a surgi sans être accompagnée de cen- 
dres, ce qui annonce un mode d’éruption différent dans ses 
principes de celui suivant lequel opèrent les grands volcans. 

La montagne dont se compose l'ile de Ternate offre un exem- 
ple d’un semblable phénomène, qui ne diffère du précédent 
qu'en ce que les pierres sont d’un noir de charbon de terre, et 
qu’elles présentent une masse beaucoup plus étendue. Ces dé- 
bris amoncelés à une grande hauteur, forment une large digue 
ou croupe qui, sortant du sein de la mer, s'étend au travers du 
rivage, delà franchitune vaste étendue de terrain allant en pente 
douce, et enfin va s’appuyer à la montagne même. Il est évi- 
dent que , semblable à une mine qui joue, le sol se soulevant 
et S'ouvrant dans cette direction du fond de la mer, aura rejeté 
de son sein cette immense quantité de matières. 

Les iles volcaniques d’une origine plus ancienne offrent une 
nouvelle preuve de ces soulèvemens submarins. Là, gît sur le 
rivage et dans tout le pourtour de ces îles, un haut banc de 
pierre calcaire qui, comme un rebord, ceint les montagnes de 
basalte situées dans l’intérieur du pays. Cette masse de matières 
provientévidemment, ainsi que l’annonce leur composition spé- 


48 Geologte. 

cifique, d’un corail plus où moins converti en roche calcaire, 
et parconséquent du fond dela mer. Partout ce banc de pierres 
s'étend sous la mer, et se lie avec les bancs de corail qui s’y for- 
ment insensiblement. 

On voit que dans les îles de l’Archipel les produits volcani- 
ques sont de deux sortes; ils consistent , les uns dans les matiè- 
res lancées avec violence du sein et par le cratère d’un volcan, 
les autres dans des matières qui, par une action tranquille et 
lente, se trouvent graduellement comme expulsées des entrailles 
de la terre. Partout les premières se composent de roches, la 
plupart de basalte, qui se présentent dans différens états de mo- 
dification occasionée par l’action du feu, soit entièrement fer- 
mes et compactes, soit poreuses, soit d’une composition déliée 
ou spongieuse, soit enfin dans l’état d’une substance réduite par 
la calcination à celui de pierre ponce. Nul des volcans en acti- 
vité n’a, dans les dernières éruptions, vomi de lave liquéfiée; 
inais on à découvert parmi d'anciens produits volcaniques de 
la lave qui, évidemment, avait été dans ce dernier état, ainsi 
que l'annonce la présence de l'obsidienne. Dans le district de 
- Menado, situé sur la côte nord-est de l’île de Célébes, terre en- 
tièrement volcanique, on a trouvé tout un canton couvert 
d’une lave de cette espèce. Le plus souvent, les pierres lancées 
par les volcans se composent en partie d'énormes blocs noirs, 
en partie d’un gravier fin, et en partie d’une sorte de cendre 
subtile , et parfois si légère qu'elle se tient long-temps comme 
suspendue en Pair, et est transportée par le vent à de très-gran- 
des distances. 

Du reste les volcans de l’Archipel indien ne rejettent pas une 
si grande diversité de matières minérales que le Vésuve et 
l’Etna. Elles consistent toujours en un Basalte plus ou moins 
modifié, mêlé avec quelque peu d’autres substances minérales. 
Mais ce qui est bien remarquable, c’est la grande quantité d'eau 
que quelques volcans ont lancée dans leurs éruptions, tandis 
que d’autres ne jettent que des substances sèches. Dans sa der- 
nière éruption , le mont Zdjen, le plus récent des volcans , situé 
à l'est de Java, déchargea un volume d’eau si prodigieux, que 
sur une étendue de 20 lieues, une grande partie du pays situé 
entre la montagne et la mer,en fut entiérement submergée, et 
qu'il donna en outre naissance à deux grandes rivières, Cette eau 


Géologie. 49 
était chaude et chargée de soufre et d’acide sulfurique. Elle fit 
périr dans son cours tous les arbres et Iles plantes, La montagne 
jette encore continuellement de Peau soufrée et blanche comme 
du lait. Ilest probable que son cratère est encore comme il l’é- 
tait lorsque l'auteur partit de Java, rempli d’un lac d’eau sul- 
fureuse blanche en ébullition, ear il s'échappe constamment du 

“soufre enflammé de la partie supérieure de ses flancs. Plusieurs 

autres montagnes de Java contiennent de semblable acide 
sulfureux à leurs sommets et dans leurs anciens cratères caici- 
nés, ou encore et en partie en activité. On trouve un des 
plus beaux lacs de ce genre sur le mont Tulayu Bodas, 
nom qui signifie lac blanc. La hauteur de cette montagne est 
d'environ 6,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Le grand 
lac de soufre du mont Patocha, dont l'élévation surpasse de 
beaucoup celle de l’autre , n’est pas moins remarquable. 

Les volcans dont l’action intestine est lente , paisible et con- 
tinue, ne donnent que de l’eau et de la vapeur de soufre, 
Celle-ci, en se refroidissant,se condense, et, dans cet état , revêt 
de tous côtés la pierre à laquelle elle s'attache. C’est ainsi que 
nombre de volcans produisent une quantité considérable de 
soufre. Il s’est formé dans le lac de Patorha, mentionné ci- 
dessus, une ile entièrement composée de cette substance. La 
vapeur aqueuse et le soufre sout les produits constans de ces 
sortes de volcans paisibles, et même de toutes les localités où 
“né chaleur souterraine se manifeste à la superficie du sol. 
L'auteur dit n'avoir, dans aucun des lieux qu’il a observés, 
trouvé d'exception à cette règle générale. 


. RELATION DE L'ÉRUFTION D'UN VOLCAN DANS L'INTÉRIEUR DE 
Sumarra. (Journal des Voyages ; n° 92, juin 1826, p. 343). 


IP wy à qu'un très-petit nombre d’années que les Européens 
connaissent avec quelque certitude l’intérieur de la grande île 
de Sumatra. Le premier Européen qui visita cette région inté- 
rieure, fut sir Th. Stamfort Raffles, lorsqu'eu 1818 il fut nommé 
gouverneur de Sumatra. Accompagné de lady Raffles et d'une 
nombreuse suite, il traversa des montagnes qui jusqu'alors 
avaient opposé une barrière insurmontable aux recherches des 
Européens, et pénétra dans les contrées du Menangkabo,, ce 
qui aurait été longtemps impraticable pour tout voyageur isolé. 


B. Tome XVII. 4 


50 Géologie. No 37 
Des circonstances empéchèrent l’auteur de cette notice de 
faire partie des premiers Européens qui s'avancèrent dans cette 
contrée. Toutefois, le sort voulut, que trois ans après, il contri- 
buät à y étendre l'influence de sa nation. Pour arriver à ce but, 
il fit quelque séjour dans un pays dont l'existence physique et 
politique n'avait été jusqu'alors qu'un sujet de conjectures, 
Parmi les spectacles intéressans qui méritèrent son attention, 
fut l’éruption d’une haute montagne volcanique appelée par les 
naturels Gunung-Ber-Api, ou la montagne par excellence. 
Cette éruption a&rriva le 23 juillet 1822, à 6 heures du ma- 
tin. La colonne de fumée, qui, depuis quelques jours, était plus 
forte qu'à l'ordinaire, s’accrut tout à coup d’uue manière con- 
sidérable. Le ciel clair et sans nuages en ce moment, laissait la 
cime de la montagne entièrement dégagée, La fumée ordinaire 
ment blanchâtre ou d'une couleur grise, devint alors noire, à 
mesure qu'elle devenait plus épaisse ; elle était mélée de cendre 
qui, tombaut en de larges masses, couvrait plus de la moitié 
de la montagne, et s'élevait à une grande hauteur vers le ciel. 
Une pluie de pierres, dont quelques unes étaient énormes, 
tomba de tous câtés, après avoir été lancée fort au-dessus du 
sommet. Dans les premiers momens, le volcan fit entendre un 
bruit continuel qui ressemblait à celui du tonnerre, quand il 
est encore éloigné. L'effet combiné de tous ces phénomènes pré- 
sentait quelque chose de grand et de terrible qui contrastait for- 
tement avec la beauté paisible des contrées environnantes; éclai- 
rées par toute la splendeur du soleil levant des tropiques, ses 
rayons dissipaient graduellement les nuages épais des vapeurs 
qui étendaient leurs voiles de neiges sur ces belles vallées. 
L'éruption s'accrut avec une violence excessive, pendant un 
quart d'heure. La pluie de pierres et les bruits souterrains 
commencèrent alors à duniuuer, mais continuérent encore pen- 
dant les deux heures suivantes ; à 9 heures et demie, tout cessa; 
excepté les nuages de cendres et de fumée, mélés de sillons de 
feu, qu'on vit sortir de la bouche du volcan tout le jour entier, 
et une partie de la nuit suivante; et plus d'ine semaine s'e- 
coula, avant que la colonne de fumée ne revint à son volume 
ordinaire. 
Depuis quelques jours le temps avait été très-sec, quoiqu’une 
très petite pluie fut tombée pendant les deux dernières nuis; 


1 


Géologie. 51 
le thermomètre de Fahrenheit, placé à l'ombre, avait constam- 
ment monté au-dessus de 30 degrés au lever et au coucher du 
soleil; à 6 heures du matin, il montait de 65 à 68 degrés, à 
midi de 85 à 88 degrés; cette chaleur excessive du jour n'em- 
péchait pas que les nuits ne fussent très-froides. 

Les ravages qu’amena cette éruption furent bien moindres 
que ceux causés par des phénomènes pareils dans l'île de Java, 
où de grands villages, des plantations étendues et des mil- 
liers d'hommes ont quelquefois péri dans ces convulsions de la 
nature. Il est vrai que, généralement parlant, la population 
n'est pas si nombreuse à Sumatra, mais la partie de l’île dont 
il s’agit fait exception, étant entièrement couverte de villages et 
de cultures de riz, de café, ete. La récolte de quelques-uns des 
habitans fut détruite en totalité ou en partie, non-seulement 

: par la pluie de pierres et les cendres volcaniques, mais aussi 
par une poussière qui couvrait en abondance le terrain, et qui 
fut portée par le vent à une très-grande distance; cette pous- 
sière était blanche, presqu'impalpable, et avait l'odeur du 
soufre. 

Peu de temps après cet évènement, la peste attaqua les trou: 
pes stationnées dans le pays, ainst que les naturels; mais ces 
derniers en souffrirent moins. On supposa que l'atmosphère, 
encore imprégnée de la poussière sulfureuse et des vapeurs vol- 
caniques , avait amené cette horrible maladie. 

Suivant les naturels, une éruption pareille eut lieu cinquarte 
ans auparavant; elle fut considérée, d’après les superstitions 
indiennes, comme un présage des guerres et des calamités qui 
1 suivirent ; tandis que celle dont on vient de ire ies détails, 
fut regardée par plusieurs comme un signe de la cessation pro- 
chaine de ces désastres, qui depuis bien des années affligent 
une si belle et si fertile contrée. 

Deux mois après , un violent tremblement de terre se fit sen- 
tir dans l'Est de l'ile, et plus fortement encore dans le Menang- 
kabo que dans les districts maritimes, particulièrement vers 
le Gunung-Ber-Api, et le Gunung-Tallang, autre montagne 
volcanique, située à quelqne distance dans la province de Tiga- 
Blas. On fait ici mention de ce tremblement de terre , dans l’es- 
pérance que ce sera jeter une lumière de plus sur la connexion 
qui doit exister entre les éruptions et ce dernier phénomène. 


. À. 


ba Géologie. 
Pendant près d’un jour et d’une nuit, les secousses se firent 
sentir d'heure en heure, accompagnées d’un bruit étrange et 
souterrain, qui semblait venir alternativement des 2 volcans. 
Le Ber-Api fournit en abondance du soufre pur, que les 
naturels emploient dans la fabrication de leur poudre. Plusieurs 
rivières ont leur source dans la montagne, et quelques sources 
minérales, qu'on suppose en venir, se trouvent dans le voisi- 
nage. Les naturels emploient ces sources contre diverses mala- 


Be? soit qu'ils en boivent beaucoup, où qu'ils s’y baignent: 
L. S. N. 


38. SUR LE PLUS PETIT VOLCAN DU GLOBE, OÙ SUR LA PETITE ÎLE 
pe Coosima, située dans l’Archipel du Japon, près du cap 
Sanÿgar; par Tisesius. (Mémoir. de l’Acad. impér.des scienc. 
de Pétershbourg ; Tom. X, 1826, p. 309 ). 


Ce petit volcan n’est autre chose que le sommet d’un volcan 
sous-marin, qui paraît un peu au-dessus de la surface de la 
mer. Il a été vu et dessiné par M. Tilesius, qui accompagnäit, 
en qualité de naturaliste, le célèbre voyageur Krusenstern, 
lors de sa navigation autour du globe. En revenant du Japon, 
et passant près du cap Sangar, pour traverser les iles Couriles, 
l'expédition rencontra les deux petites îles volcaniques d'Oosé- 
ma et de Coosima. Celui qui ne connaît que les grands volcans 
du continent, ou ceux des îles très-élevées au-dessus de la mer, 
comme le pic de Ténériffe, serait étonné en voyant un si petit 
volcan, qu'on peut le saisir dans son ensemble au premier 
coup-d'œil, puisque ce n’est qu’une pointe qui se montre hors 
de l’éau, qui l'entoure et la presse de tous côtés. L'une de ces 
îles, Cousima, est sous la forme d'un pic qui fume toujours; 
son sommet seul s'élève au- dessus de l’eau à 150 pieds seule- 
ment; c’est probablement le plus petit volcan de notre globe. Il 
est situé entre le 41° degré de latitude, et le 120° 14 45e 
Jongitude. Il est nu, stérile, d’une couleur bleuâtre; on n’aper- 
çoit pas une seule plante, pas même un brin d'herbe sur ce roc 
volcanique, dont les bords sont formés de matières rougeâtres 
et poreuses en decomposition, et qui offre différentes couches 
de laves qui s'élèvent en forme d'escalier au-dessus de la‘suirface 
de la mer, jusqu’au cratère méme. L'autre ile , nommée par les 
Japonais Oosima, et qui est situce non loin de Coosima, pour 


‘ 


Minéralogie. 53 
rait être la pointe d’une montagne appartenant à la première, 
en supposant que ces deux montagnes forment une seule île 
dans la mer. Elle est plus grande, et se trouve à l'Oucst de 
l’autre. L'auteur fait mention d’un très-grand nombre d’autres 
Îles volcaniques, que l’on rencontre dans ces parages. 


MINÉRALOGIE. 


39. Grunpriss DER MixeraLoc1E. — Élémens de minéralogie; 
par le D° Grocker. Iu-8°; prix, à fr. Breslau, 1828. 


4o. MacaziN FUR DIE ORYKTOGRAPHIE VON SACHSEN.— Magasin 
pour lOryctographie de la Saxe; par J. C. FREIFSLEBEN. 
1*° cah., in-8° de 160 p. Freyberg, 1828; Craz et Gerlach. 


L'auteur se propose d'offrir aux minéralogistes, dans une 
suite de cahiers qui paraïîtront à des époques indéterminées, 
une oryctographie complète de la Saxe, c'est-à-dire un tableau 
systématique de tous les minéraux simples que renferme ce 
pays, et de leurs différentes variétés, considérées sous le rap- 
port de leur gisement, de leurs localités et de leur histoire. 
Cet exposé des richesses minérales de la Saxe est fait avec un 
grand soin, et dans un ordre méthodique; l’auteur fait connaïi- 
tre pour chaque substance , les différens terrains où elle se ren- 
contre, et les localités où on l’a observée; et ce qui ajoute un 
grand prix à son travail, c'est l'attention qu'il a en d'appuyer 
d’autorités toutes ses citations, en renvoyant aux difiérens ou- 
vrages ou mémoires dans lesquels il a puisé les matériaux du 
sien. Le premier cahier contient la description des deux pre- 
miers genres de la classe des minéraux terreux, le genre Zér- 
cone et le genre Sélice. Dans le genre Zrércone , sont compris le 
Zircon et l'Hyaciuthe : le 1° se trouve dans les syénites de 
Plauen et de Meissen; la seconde dans le pays de Hohenstein, 
et à Hinterhermsdorff, près de Sebnitz.— Le genre Silice réu- 
nit trente espèces minérales, parmi lesquelles nous citerons 
quelques-unes des plus remarquables : 

1° La Chondrodite. En grains dans un calcaire grenu, formant 
une couche subordonnée au milieu du gneis, à Boden, entre 
Annaberg et Marienberg. M. Freiesleben fait remarquer que 


54 Minéralogie. 

c'est à tort que dans le Bulletin des sc. nat. de juillet 1825, on 
a cité ce minéral comme étant la Péricline de Brcithaupt. 2° 
L'Augite. L'auteur mentionne ici, comme par appendice, un 
minéral qui a été trouvé en Bohême, dans le Mittelgebirge , et 
dans le pays de Hinterhermsdorf, près de Schandau : il res- 
semble beaucoup à un produit de feu, et M. Breithaupt l’a in- 
troduit sous le nom de SfÆorian dans sa caractéristique du règne 
minéral. 3° Le Diopside, à Neudorf, Grospoehla, Breitenbrunn 
et Zschorlau. L'auteur réunit à cette substance deux minéraux 
encore mal connus, mais qui paraissent s'en rapprocher beau- 
coup, l’un trouvé à Grünstædtel, l’autre à Teufelstein; ces mi- 
néraux ont été décrits par lui dans ses Travaux gévgnostiques. 
4° L’Erlan, dans le distriet de Schwarzenberg. 5° L'Helvin, 
aux environs de Breitenbrunn et de Breyerfeld. 6° Le Grenat, 
dans une multitude de localités et de giscmens différens. 7° Le 
Spinelle , dans le Seufzengrund, près Sebnitz. 8° L'Émeril, à 
Ochsenkopf. 8° La Topaze, dans un grand nombre d’endroits. 
9° Le Béril, à Johanngeorgenstadt et au Rabenberg ; à Klin- 
gebach, entre Schellerhau et Altenberg. 10° La Tourmalne, 
dans une multitude de lieux. 11° La Zéévrite, dans le Mica- 
schiste, à Schorlau. 12° La Pistazite, à Bautzen, Friedersdorf, 
Gersdorf, ete, 13° L'Égeran, dans une roche d’Erlan, à Grün- 
staedtel et Zchorlau. 14° L’Axinite, à Thum et Schnechberg! Ce 
1° cahier du Magasin oryctographique est terminé par une 
liste des différens catalogues qui ont été publiés sur les miné- 


raux de la Saxe. 


41. EXAMEN CHIMIQUE DE MIiNÉRAUX, PROVENANT LA PLUPART DE 
L'AMÉRIQUE ; par Tomas Trowsow, prof. de chimie; avec des 
notes de Jonn TorRey. { Annals of the Lyceum of natural 
history of New- Fork ; avril 1828, p. 9). 


M. Thomson, professeur de chimie à Glasgow, a entrepris, 
de concert avec ses meilleurs élèves, un très-grand nombre 
d'analyses dans son laboratoire, pendant le cours des années 
1826 et 1827. Il entre dans quelques détails relativement aux 
méthodes qu'il a suivies, lesquelles sont fondées sur les travaux 
de Klaproth et de Vauquelin, de Stromeyer et de Berzelius. 
Voici l’'énumération succincte des substances examinées, et des 
résultats obtenus par ce chimiste. ù 


Minéralogie. 55 

1. Aluri de soude natif, de la province de St-Jean, dans l’A- 
mérique du Sud. Ce sel est blanc, composé de fibres parallèles, 
et a quelque ressemblance avec le gypse fibreux. Il se présente 
en nodules irréguliers, disséminés dans un schiste d’un bleu 
noirâtre, et très-tendre, semblable à l'argile schisteuse des ter 
rains houilliers. Sa pesanteur spécifique est de 1,88. Il est beau+ 
coup plus soluble dans l'eau que l’alun ordinaire, Il diffère de 
l’alun de soude artificiel, en ce qu'il contient seulement 20 atôs 
mes d'eau, tandis que celui-ci en renferme 25 ; en outre , il pas 
raît cristalliser en prismes , tandis que Pautre cristallise en oc- 
taèdres réguliers.-— 53,25 grains de ce scl contiennent : acide 
sulfurique, 203 alumine, 6,75 ; soude, 4; eau , 22,5; C'est-à-diré 
3 atômes de sulfate d’alumine, 1 atôme de sulfate de soude et 
20 atômes d’eau. 

2. Bisilicate de manganèse, de Cummington en Massachu- 
setts, où 1l existe en abondance. Sa couleur est le rouge-bru< 
nâtre. Sa pesanteur spécifique est 3,83. Elle est plus forte que 
celle du silicate de manganèse de Suède et de Cornouailles. On 
la regardé comme un carbonate de manganèse, parce qu’il fait 
une légère effervescence avec les acides, ce qu'il doit à la pré 
sence d’une petite quantité de carbonate de fer.—Il est composé 
ainsi qu'il suit: silice, 40,58; protoxide de manganèse 38,9 ; 
protoxide de fer, 13,50 ; eau, 3,00; acide carbonique, 3,23; total, 
99,23.— Il paraît qu'une portion du protoxide de manganèsé 
est remplacée par une égale quantité de protoxide de fer. Par 
une longue exposition à l'air, ce minéral dévient noir à sa sure 
face, parce que le protoxide de manganèse passe alors à l’état 
de peroxide. 

3. Silicate de manganèse. Ce minéral n’a point encore été 
décrit, quoiqu'il constitue une espèce bien distincte. L'auteur 
l'a recu sous le nom de Silicate de zinc rhomboïdal. IH a été 
trouvé à Franklin, dans le New-Jersey. Sa couleur est le rouge. 
brunätre clair. Il se clive dans 3 sens différens, parallèlement 
aux faces d'un prisme droit obliquangle, d'environ 86° et 4°. 
Son éclat est vitreux ; sa dureté est à peu près la même que celle 
du feldspath; sa pesanteur spécifique est de 4,078. Quand où 
le calcine, il devient brun, et perd 2,7 de son poids. Il est so- 
luble sans effervescence dans l'acide muriatique. Son analyse a 
donné les proportions suivantes : silice, 29,64; protoxide dé 


56 Minéralogie. N° 4x 
manganèse, 66,60; peroxide de fer, 0,92; parties volatiles, 2,70. 
On peut le considérer comme formé d’un atôme de silice et d’un 
atôme de protoxide de manganèse. Ce minéral n’est pas rare à 
Franklin; il est communément associé avec le zinc oxidé rouge 
et la Franklinite. M. Torrey pense que sa forme primitive est 
un prisme rectangulaire à base oblique. 

4. l'erro-silicate de manganèse, de Franklin, New-Jersey. El 
a été indiqué dans le catalogue de Robinson, sous le nom.de 
Manganèse oxidé silieeux cristallisé. Sa couleur est le brun, 
avec une nuance rougeâtre. Extérieurement, ilest terne et d'un 
aspect terreux; mais intérieurement, il est lamelleux et écla- 
tant. Sa dureté est sensiblement la même que celle du feld- 
spath. Sa forme primitive est un prisme obliquangle à base obli- 
que, dans lequel P sur M = 108°, P sur T = 86° 30',et M sur 
T = 86° 30’; ces mesure: ne sont qu'approximatives. Sa pe-, 
santeur spécilique est de 3,44. Ce minéral se présente quelque- 
fois en cristaux prismatiques, à 6 ou 8 pans , de deux pouces de 
longueur et d’un pouce de diamètre. Il est composé de 4 atô- 
mes de silicate de manganèse ct d’un atôme de persilicate de 
fer; en poids, de silice, 29,45; protoxide de manganèse, 50,8 ; 
peroxide de fer, 13,22; eau, 3,17. 

5. Siticate de manganèse ferrugineux , de Franklin. L'auteur 
l'a reçu sous le nom de Séicate de zinc. H est brun , et s'offre en 
cristaux imparfaits, qui paraissent être des dodécaèdres à faces 
rhombes, originaires d’un rhomboïde. Pesanteur spécifique, 
3,03. Il est soluble avec effervescence dans l'acide muriatique. 
11 paraît formé de 3 atômes de silicate de manganèse et d'un 
atôme de sesqui-persilicate de fer. Son analyse a donné: silice, 
30,650; protoxide de manganèse, 46,215; peroxide de fer, 
15,450; perte par le feu, 7,300. Ce minéral a été analysé et 
décrit comme silicate de zinc, par MM. Vanuxem et Keating. 
Ils lui ont assigné pour forme primitive un dodécaèdre rhom- 
boiïdal. 

6. Sesqui-silicate de manganèse. Ce minéral, trouvé aussi à 
Franklin, a été appelé Dysluite granulaire, Grenat massif, et 
Franklinite. La masse qui le présente est un mélange de sub- 
stances différentes : l'une, de couleur jaune, translucide et gra 
nulaire, a l'aspect du grénat et de la chondrodite; l'autre, en 
petites plaques ou écailles, a tout-à-fait celui de la Franklinite. 


‘h © Mineralogie. 57 
C'est cette dernière substance que M. Thomson a soumise à 
l'analyse. Sa couleur est le noir de fer ; son éclat est métallique. 
Sa dureté est à peu près celle de l'hypersthène. Elle n’agit point 
sur l'aiguille aimantée; en quoi elle diffère de la Frankhnite, Sa 
pesanteur spécifique est de 3,67. Elle est composée de silice, 
38,388; protoxide de manganèse, 31,666; peroxide de fer, 
9:444; chaux, une trace, Elle est associée à la dysluite et au 
greuat manganésien. 

7. Diphosphate de fer, de Mallica Hills, comté de Gloucester, 
en New-Jersey. Composé de cylindres d'environ deux pouces 
de long, et d’un demi pouce en diamètre, incrustés d’un sable 
jaune-rougeitre, dont ils sont en outre entremélés, en sorte qu’ils 
paraissent avoir été formés au milieu de cette matière pulvéru- 
lente. Ce sable est formé de grains de quarz, fortement colorés 
par l’oxide de fer. La couleur des cylindres estle noir-bleuâtre : 
chacun d’eux est un assemblage de cristaux aciculaires, qui di- 
vergent à partir de l'axe. Ils sont composés: d'acide phospho- 
rique, 24; protoxide de fer, 42,65 ; eau, 5; sable mélangé, 
7,90. M. Thomson ne distingue pas le minéral du fer phosphaté 
de l'ile de France, du Brésil et du Cornouaiiles.— On le trouve 
en différens endroits, dans les terrains tertiaires de Ne“-Jersey, 
sous la forme de Belemnites et de Coquilles bivalves. 

8. Arfvedsonite. Ce nom a été donné par M. Brooke à un 
minéral rapporté par M. Giesecke, de Kangardluarsuk en Groen- 
land , et que l’on avait regardé comme une hornblende ferrugi- 
neuse, M. Thomson en à soumis à l’analvse un échantillon, 
dont il est redevable à M. Giesecke lui-méme, et qui avait la 
forme d’un prisme quadraugulaire oblique , sans sommets dis- 
tincts. Les angles de ce prisme sont de 123° 55° et 36° 5°. Sa 
couleur est le noir pur; sa pesanteur spécifique est de 3,37. IL 
est composé de 4 atômes de trisilicate de peroxide de fer, et 
d’un atôme de trisilicate de peroxide de manganèse; ou, d'après 
l'analyse directe, de silice, 50,508; peroxide de fer, 35,144 ; 
deutoxide de manganèse, 8,920 ; alumine, 2,488 ; chaux, 1,560; 
parties volatiles, 0,960. 

9. Franklinite. — Ce minéral existe abondamment à Fran- 
klin, comté de Sussex, dans le New-Jersey. Il a été analysé en 
1819 par M. Berthier, qui l’a trouvé compose de : peroxide de 
fer 66; oxide rouge de manganèse 16, et oxide de zinc 17. 


58 Minéralogie. N° 4x 
Mais les fragmens qui ont servi à cette analyse provenaïent 
d'un mélange de Franklinite et d’oxide rouge de zine, et pou- 
vaient aussi avoir été souillés d'un peu de cette dernière sub- 
stance. Cest ce qui a porté le D' Torrey à désirer une nou: 
velle analyse de ce minéral; et pour cela, il a envoyé à M. 
Thomson des échantillons de Franklinite sans mélange d’au- 
cune autre substance. Ces échantillons sont d’un gris de fer, 
et dun éclat métallique : ils sont cristallisés en octaèdres régu- 
liers : on en tronve qui ont trois ponces de diamètre. Hs sont 
rayés par le feldspath. Leur pesanteur spécifique est de 5,069. 
Ils agissent sensiblement sur l’aiguille aimantée. Leur compsi- 
tion est la suivante : peroxide de fer 66,10 ; deutoxide de man- 
ganèse 14,96 ; oxide de zinc 17,425; silice 0,204; eau 0,550. 
Cette analyse s'accorde parfaitement avec celle de M. Berthier. 
On peut considérer la Franklinite comme la combinaison d’un 
atôme de deuto-ferrate de fer avec an atôme de deuto-ferrate 
de zinc. 

10. Winerai de fer manganésien, de Sterling, Massachusetts. 
Couleur noire ; éclat métallique. I paraît avoir pour forme pri- 
mitive un octaèdre régulier, Il est rayé difficilement par le 
quarz ; sa poussière est rouge. Il agit faiblement sur l'aiguille 
aimantée; sa structure est laminaire; on ne peut le éliver que 
dans un seul sens. Il se casse avec une grande facilité. Sa pe- 
santeur spécifique est 3,079. Il est composé de peroxide de fer 
75,5; deutoxide de man janèse 22,65; acide titanique et pe- 
roxide de fer 1,15; parties volatiles 0,40. Ces principes consti- 
tuans ne sont pas en proportions définies , mais ils approchent 
dés proportions suivantes : 3 atômes de peroxide de fer et x 
atome de deutoxide de manganese; mais il y a nne surabon- 
dance de peroxide de fer. Ce minerai diffère beaucoup par son 
aspect du fer oligiste, et constitue certainement une nouvelle 
espèce de mine de fer. 

11. Bucholzite, de Chester, sur la Delaware, au S.:0. de Phi-- 
ladelphie. Pes. spécif. 3,193. Composition : Silice 46,40; alu- 
mine 52,92. C’est un silicate simple d’alumine. 

12. Nacrite; où Mica vert du micaschiste de Brunswick, 
dans le Maine. Pesant. spécilique 2,788. Composition : Silice 
64,440; alumine 28,844; peroxide de fer 4,428; eau 1,000. 
C'est un bisilicate d'alumine, constituant une espèce particu= 


| Minéralogie. 59 
lière. 1] ne renferme point de potasse, comme la nacrite ana- 
lysée par Vauquelin. 

13. Xanthite. M. Thomson a douné ce nom à un minéral qui 
a été trouvé à Amity, comté d'Orange, dans le New-York. Il se 
trouve dans une roche grenue , composée de trois substances 
différentes, savoir : le calcaire spathique, la xanthite qui forme 
la plus grande partie de la masse, et des grains opaques d’un 
vert foucé. Sa couleur est le jaune-grisâtre clair ; sa texture est 
grenue à grains fins. Ces grains sont translucides ou transpa- 
reus; leur éclat est vif, et tire sur le résineux. Leur pesanteur 
spécifique est de 3,201. Ce minéral est très-tendre; il est rayé 
par le spath calcaire. Il est infusible sans addition. Son analyse 
a donné les proportions suivantes : Silice 32,708 ; chaux 36,308; 
alumine 12,280; peroxide de fer 12,000 ; protoxide de manga- 
nèse 3,680; eau 0,600. Les grains verts qui accompagnent la 
xanthite pèsent spécifiquement 3,223; ils sont composés de si- 
lice 24,72; magnésie 26,60; peroxide de fer 22,26; chaux 
21,60; aluminé 3,60. — La xanthite du D° Thomson a été re- 
gardée par quelques minéralogistes comme le pyrallolite de 
Nordeuskiaeld , et la substance verte qui l'accompagne comme 
une pargasite ; mais l’analyse de cette dernière prouve que ce 
n'est point un amphibole. 

14. Phyllite. M. Thomson donne ce nom à un minéral de 
Sterling, en Massachusetts, composé de lames d’un noir -bru- 
nâtre, ou d’un gris-bleuâtre, et qui ressemble assez bien par 
son aspect à la plombagine. Son éclat est résineux, ou demi- 
métallique. Il est sonore et fragile; sa pesanteur spécifique est 
de 2,889. Il est composé de : Silice 38,40; alumine 23,68; pe- 
roxide de fer 15,52; magnésie 8,96; potasse 6,80 ; eau 4,80. 

15. Silivate hydraté de magnésie, de Easton en Pensylvanie; 
Variété de la serpentine noble de Werner, que M. Thomson 
identifie avec la picrolite de Hausmann. Sa couleur est le jaune- 
verdâtre : sa pesanteur spécifique est de 3,3. Elle est composée 
de : Silice 41,55; magnésie 40,15; peroxide de fer 3,90; eau 
13,70. 

16. Bisilicate de magnésie, de Bolton, Massachusetts; ayant 
les plus grands rapports avec la picrosmine de Haïdinger : sa 
couleur est le blanc nuancé de verdâtre; il est composé d'un 
amas de cristaux prismatiques irrégulièrement groupés, qui 


60 Minéralogie. N° 4x 
paraissent être des prismes quadrangulaires à base oblique. 
Ces cristaux se clivent longitudinalement; ils ont l'éclat vitreux 
et sont translucides sur leurs bords. Leur pesanteur spécifique 
est de 2,976. Ils sont composés de : Silice 56,64; magnésie 
56,52; alumine 6,07; protoxide de fer 2,46. | 

17. Hypersthène. Les trois espèces minérales, Pyroxène , 
Amphibole ct Hypersthène ont de grands rapports de composi- 
tion et de gisement. Toutes trois sont des parties constituantes 
des roches trappéennes, et l’on peut admettre qu’elles aient été 
originairement dans un état de fusion. Elles sont composées 
essentiellement de silice et de magnésie; dans le pyroxène et 
dans lamphibole, la chaux et l'oxide de fer entrent aussi comme 
parties intégrantes; et la même chose a lieu dans l'hypersthène. 
Celle-ci est l’un des composans d’une belle roche trappéenne, 
à laquelle on a donné le nom de Roche d’Hypersthène, qui s’ob- 
serve dans le nord de l'Angleterre; elle a été trouvée en cris- 
taux isolés dans l’île de St.-Paul, sur la côte du Labrador, 
et Werner lui a donné le nom de Paulite. M. Thomson a ana- 
lvsé comparativement la Paulite du Labrador et l’hypersthène 
de l'île de Skye, et il a obtenu les résultats suivans : pour la 
Paulite ; silice 46,112; magnésie 25,872; peroxide de fer 14,142; 
prot. de mang. 5,292; chaux 5,380 ; alumine 4,068 ; eau v, 480. 
— Pour lhypersthène de l'île de skye : silice 51,348; magnésie 
11,092; peroxide fer 33,924 ; chaux 1,836 ; eau 0,500. 

18. Chondrodite, trouvée à Newton, comté de Sussex, 
New-Jersey; et à Eden, comté d'Orange, New-York. M. Thom- 
son a analvsé cette dernière variété; sa pesanteur spécifique 
est de 3,118. Elle est composée de : Silice 36,00; magnésie 
54,64; peroxide de fer 3,97 ; acide fluorique 3,75; eau 1,62; 
c’est-à-dire, d’un atôme de fluate de magnésie et de six atô- 
mes de silicate de magnésie ; en regardant le fer et l'eau comme 
accidentels. La chondrodite de Newton a reçu aussi les noms 
de Maclurite et de Brucite : elle a été introduite dans la classi- 
fication minéralogique de Cleaveland (x1”°° édit. de son Traité ) 
sous le nom de Fluate de magnésie. On à trouvé récemment 
qu’elle était identique avec la humite de Bournon, que l’on 
rencontre parmi les produits du Vésuve. 

19. Gæhkumite, Substance d'un vert-jaunâtre de la carrière 
de Gockum en Uplande, qui ressemble beaucoup par ses ça- 


Mineralogie. 61 


ractèrs extérieures à une autre substance de la mème carrière, 
appelée Gahnite par le chev. Lobo; et Loboite par M. Berzelius. 
L'analyse qu’en a faite M. Thomson différant de celle du chi- 
miste suédois, il en conelut que le minéral qu'il a examiné 
n’est pas la même chose que la Loboïte, et il lui donne en 
conséquence le nom de Goekumite. Elle est composée de : Silice 
35,680; chaux 25,748; prot. de fer 34,460; alumine 1,400; 
eau 0,600 ; c’est-à-dire d’un atôme de silicate de chaux, et d’un 
atôme de silicate de fer. Sa pesanteur spécifique est de 3,74. 
Elle ést opaque, ou seulement translucide sur les bords; sa 
structure est laminaire. 

20. Zdocrase, dé Salisbury, Connecticut. Elle est d’un rouge- 
brunâtre , à texture grenue. Pcsanteur spécifique 3,503. Ana- 
lysé : Silice 40,89; chaux 35,56; prot. de fer 18,33; alumine 
5,67 ; eau 0,60. M. Torrey dit l'avoir observée sous la forme du 
dodécaèdre rhomboïdal : ce serait alors une variété de grenat. 

21. Grenat brur manganésien, de Franklin, comté de Sus- 
sex ; Néw-Jersey. Sa couleur est le brun de Tombac; sa texture 
est grenue. Pesanteur spécifique 3,829. Analyse: Silice 33,716; 
chaux 25,884 ; alumine 7,972; protox. de fer 15,840; prot. de 
manganèse 16,704 ; eau 0,080. 

22. Pierre de pipe. M. Thomson donne ce nom à une pierre 
de l'Amérique du Nord , dont les Indiens font usage pour la fa- 
brication des pipes de tabac. Elle est compacte, d’ün bleu-gri- 
sâtre; sa poussière est d’uu bleu-clair. Elle est plus dure que le 
gypse , et cependant assez tendre pour être rayée par l’ongle. 
Sa pesanteur spécifique est de 2,696. Elle cst infusible sans ad- 
dition. Elle contient les proportions suivantes : Silice 55,620 ; 
alumine 17,208; soude 12,160; peroxide de fer 7,612; chaux 
2,256 ; magnésie 0,112; eau 4,600. 

23. Ehchergite.. Pes: sptcif. 2,723. — Composition : Silice 
43,572 ; alumine 24,480 ; chaux 15, 460 ; peroxide de fer 3,540; 
soude 9,148; eau 1,800. 

24. Fahlunite où triclasite de la mine d’Eric Matts. Pes. spé- 
Gif. 2 ,63. Composition : Silice 51,840 ; alumine 24,-80; magné- 
sie 7,704 ; protoxide de fer 10,296; prot. de manganèse 2,248 ; 
chaux 2,684; eau 0,576. 

25. Spirelle et Ceylanite. Spineile vert des États-Unis, ayant 
pour'gangue une roche composée de feldspath et de quarz. 


62 * Minéralogie. 
Pes. spécif. 4,465; composition : Silice 5,620; alumine 73; 308; 
magnésie 13,632 ; protoxide de fer 7,420. 

Ceylanite d’Amity, comté d'Orange, état de New York : Sis 
lice 5,596 ; alumine 61,788 ; magnésie 17,868 ; protoxide de fer 
10,564; chaux 2,804; eau 0,980. 

26. Stilbite et Heulandite,. — Analyse de la stilbite rouge de 
Dumbarton: Silice 52,500 ; alumine 15,368 ; chaux 11,520% eau 
18,450.— de la Heulandite blanche desiles Feroë : Silice 59,144; 
alumine 17,920; chaux 7,652; eau 15,400. 

27. Stvinheilite, de la mine de cuivre d'Orijerfvi ; en Finlande. 
Pes. spécif. 2,6. Analyse de M. Thomson : Silice 52,362; alu 
mine 33,488; magnésie 4,000; protoxide de fer 8,556; eau 
1,900. 

28. Harmotome de la mine de plomb de Strontian, dans 
l’Argyleshire. Pes. spécif. 2,4. — Composition : Silice 48,735; 
alumine 15,100; baryte 14,255; chaux 3,180; potasse 2,550; 
eau 14,000. 

29. Thomsonite. Espèce créée par M. Brooke, et dont M. 
Thomson a donné une analyse en 1820 dans les Annales de 
Philosophie. Par inadvertance, il avait indiqué Kilpatrick comme 
la localité de l’échantillon qu'il avait employé; mais 11 venait 
réellement de Lochwinnoch, distant de quelques milles à l'Ouest 
de Paisley. Une analyse de Thomsonite de Kilpatrick, faite par 
Berzelius lui ayant donné de la soude dans la proportion de 4,5 
pour cent, M. Thomson, qui n'avait pas trouvé cet alcali dans 
la variété de Lochwinnoch, a voulu examiner celle de Kilpa- 
trick, et l’a trouvée composée ainsi qu'il suit : Silice 37,08; 
alumine 33,02; chaux 10,55; soude 3,70; eau 13,00. 

30. Nuttallite de Bolton, Massachusetts. En cristaux prisma- 
tiques dans une roche composée de spath calcaire et de grains 
verts ayant l'aspect de l'Amphibole. Pes. spécif. 2,55. Analyse : 
Silice 35,808 ; alumine 25,104; chaux 18,336; prot. de fer 
7,892; potasse 7,30; eau 1,500. G. Det. 


42 ANALYSE CHIMIQUE DU KLINGSTEIN OU PHONOLITE ; par le 
professeur G.G. GmeLix.(Annalen der Phys. und Chemie. ; n° 
18, 1828, p. 353.) 

Le Phonolite a déjà été analyse par Klaproth, Bergmann et 

Siwuve; mais ces chimistes l'ont considéré comme un tout, 


Minéralogie. 63. 
formé d’un seul individu. M. G. Gmelin l'envisage comme une 
roche mélangée, dont les composans sont le feldspath vitreux, 
quise montre en pelits cristaux disséminés çà et là dans la 
masse , et une substance analogue par sa composition à la mé 
sotype. Cette substance se trouve quelquefois en si petite quan- 
tité dans le phonolite, qu'on a pu aisément prendre celui-ci 
pour une roche purement feldspathique; mais dans d’autres 
cas, elle entre pour moitié dans le mélange. M. Gmelin est par- 
venu à séparer les deux substances de la manière suivante : le 
phonolite, réduit en poudre et bien lavé, est traité à froid par 
l'acide hydrochlorique suffisamment concentré, et on laisse dé- 
poser la liqueur pendant 24 heures. Lorsque le phonolite 
contient une quantité notable de mésotype, on obtient une ge- 
lée assez ferme ; dans le cas contraire, le dépôt gélatineux est à 
peine sensible. On lave ensuite la masse à l’eau bouillante sur 
un filtre , et le résidu «st traité à chaud par une solution de ear- 
bonate de potasse. Celui-ci dissout la silice mise à nu par l'ac- 
tion de l'acide hydrochlorique sur la mésotype, et le précipité, 
formé seulement de la partie feldspathique , est pesé avec soin. 
En opérant de cette manière, M. Gmelin à trouvé les propor- 
tons relatives des deux composans dans plusieurs phonolites , 
savoir : dans le phonolite de Hohenkrähen, dans le Hegau : mé- 
sotype 5,193; feldspath, 4,227; dans celui de la Pferdekuppé : 
mésotype 1,897; feldspath 8,306; dans le phonolite de Abts- 
rode : mésotype 2,097 ; feldspath 11,142. Le feldspath des pho- 


nolites se rapporte à la formule K | S? + 3AS;. 


43. Sur L'ÉriniTEe, nouvelle espèce minérale, ( 4anals of Phi- 


losophy ; 1828; Tom. IV, p. 154. — Annalen der Physik 
und Chemie ; 1828, n° 10, p. 228.) 


L'Érinite provient du comté de Limerick en Irlande; elle a 
été découverte par M. Haidinger dans la collection de M. Allan. 
Les échantillons que ce savant a observés, sont formés de 
couches concentriques à surface rude au toucher; ces couches se 
laissent aisément séparer les unes des autres ; elles sont ordi- 
nairement compactes, possèdent quelquefois une cassure im- 
parfaitement conchoïde, et montrent quelques indices de eli- 
vage parallèlement aux pans d’un prisme rectangulaire, Leur 


64 Minéralogie. 

couleur est le vert d'émeraude , passant au vert d'herbe; elles 
sont translucides sur les bords. — Cette substance est facile à 
casser ; sa dureté est intermédiaire entre celles du fluore et de 
l'apatite. Sa pesanteur spécifique est de 4,043. Elle est aecom- 
pagnée de cuivre arséniaté commun, et de cuivre arséniaté 
d'un bleu foncé. D'après un essai d’analvse, fait par le D°Tur- 
ner, elle est composée : d’oxide de cuivre PNTE acide arséni- 
que 33,78 ; urine , 2,973 et eau ‘5,017. 


h. SUR LA Frs 2 DE WÆSCHGRUNDE, PRÈS D'ANDREASBERC : 
1 , ; 
par MM. SrromExERr et Hausmanx , prof. à Goettingue. (Ar- 
chiv von Kastner ; Tom. XIII, 1°° cah., p. 78.) 


La Datolithe de Wäschgrunde près d’Andreasberg, se trouve 
au pied du mont Mathias-Schmidt, en filons dans le grünstein, 
qui forme une assise puissante au milieu du schiste argileux 
primitif de la contrée d’Andreasberg. Elle est accompagnée de 
quarz, et quelquefois d’un minéral cristallisé analogue au feld- 
spath. Il est à remarquer que dans le grünstein du Harz, on 
trouve en différens endroits de l’axinite, qui, par l'acide bori- 
que qu'elle contient, a quelques affinités avee la datolithe. La 
nouvelle variété de ce minéral se présente tantôt en masse, 
tantôt en beaux cristaux d’un demi-pouce de grosseur , telle- 
ment groupés les uns avec les autres, que l’on ne peut obser- 
ver qu'une partie de leurs formes, qui sont en général des pris- 
mes droits irréguliers à huit pans. Ces cristaux sont communé- 
ment transparens; ils ont l'éclat vitreux , tirant quelquefois sur 
l'éclat perle; leur couleur blanche a souvent une nuance de 
vert où de rougeitre, Leur pesanteur spécifique est de 3,34. Ils 
sont composés de : Chaux 35,67 ; silice 37,36; acide borique 
21,26; eau 5,71. LODEL 


45. SUR L'HISTOIRE NATURELLE ET LES PROPRIÉTÉS DU TABASHEER, 
CONCRÉTION SILICEUSE DU BameBou; par David Bnewsren. 
( Edinburgh Journal of sciences ; avril 1898, p. 285. ) 


Dans les Zransactions philosophiques de 1829, M: Brewstèr 
a donné un essai sur les propriétés optiques et les propriétés 
physiques générales du tabasheer qui lui avait été remis parle 
D' Kennedy; depuis, ayant reçu de M. George Swinton, secré- 
taire du gouvernement à Calcutta, un grand nombre d'échan- 


Minéralogte. 6 
üilions qui l'ont mis à méme de mieux étudier cette matière : à 
cette collection étaient jointes des observations sur le tabasheer, 
extraites des ouvrages de médecine en sanscrit par le D° Wil- 
son , Secrétaire de la Société asiatique de Calcutta. 

La manne du bambou, dit le D' Wilson , est connue dans 
la matière médicale des Hindous sous diversnoms qui indiquent 
sa propriété ou son origine comme lait, sucre ou camphre du bam- 
bou; le nom le plus ordinaire est Bausa-Rochunu. Les Maho- 
métans de l’Inde l’appellent Tabasheer, mot arabe qui, d’après 
Meninski, signifie liqueur, espèce de sucre concret du gros ro- 
seau indien presque pétrifié. 

D'après les livres de médecine sanscrits, ainsi que d’après 
ceux de Bhava Prakes et Rajo Nighaut le Bauslochum ( nom 
corrompu dans le dialecte vulgaire } est légèrement astrin- 
gent et d'une saveur douce; il est adoucissant, bon pour les 
lièvres, etc., etc. 

. On le trouve sous trois états au marché de Caleutta ; le meil- 
leur s'appelle Patnaë, parec qu'il vient de Patna; il est en pe- 
tits morceaux d’un blanc de lait, avant l’éclat de l'émail et de- 
mi-transparent. On le nomme Nrthunthi, à cause de sa teinte 
bleuâtre, et Paherika, parcequ'on l’apporte de Pakar. La se- 
conde espèce est d'un blanc sale, sans éclat ni transparence, 
et beaucoup plus friable que le précédent. On l'appelle CA4o- 
luta par corruption de Syihet. La troisième et plus mauvaise 
qualité se nomme Dos où pays, elle est blanche, avec une teinte 
jaunâtre, moins friable que la précédente, sans éclat ni transpa- 
rence; celle-ci est, dit-on, soluble dans l’eau; les autres ne le 
sont pas. 

. Le capitaine Playfair, résidant à Hazoreebagh, donne les 
renseignemens suivans sur le Paharia. 

Le Bauslochum se trouve à Zelda Bondoo , à soixante milles 
de Hazareebagh ; on le trouve dans les petites montagnes de 
bambou; sur cinquante ou soixante, cinq ou six seulement 
contiennent cette substance. On en retire 4 ou 5 grains de 
chaque bambou, très-rarement on en trouve cinquante grains. 
On en trouve de différentes qualités dans le même bambou; la 
meilleure espèce est d’un blanc bleuâtre et présente une surface 
brillante. Il yen aune espèce brune, et la plus mauvaise est noire 
La seule préparation qu'on lui fasse subir est une calcination 


B. Tome XVII, 5 


66 Mineralogie. 

imparfaite : on en place une certaine quantité dans un vase de 
terre que l’on met sur un feu de charbon activé avec des souf- 
flets jusqu'à ce que le vase ct la matière soient rouges. La ma- 
tière devient d’abord noire, et ensuite elle dégage une odeur 
aromatique : on la garde au rouge pendant quelque temps ;'en 
la remuant de temps à autre avec une cuiller de fer, et quel- 
quefois on renverse un autre vase sur le premier; on laisse alors 
éteindre le feu et le Bunslochum redevient blanc; une once : 
se réduisent à 1 once; l'opération dure ? d'heure. 

D’après les renseignemens pris par M. Brewster auprès d'un 
naturel de Vizagapatam qui a vu beaucoup de plantations de 
bambou , dans chaque joint qui renferme du tabasheer, il se 
trouverait une petite perforation faiteévidemment paruninsecte, 
et il s’en écoule un suc quise concrète; mais le D° Brewster ob- 
serve qu'il a trouvé beaucoup de bambous qui donnaient du 
tabasheer sans présenter de perforation. Le tabasheer est d’au- 
tant plus beau qu’il n’y a pas de perforation; lorsque des insec- 
Les ont fait des trous à la tige, cette matière est noire. 

Le tabasheer rapporté par le D” Russel en 1790 avait été re- 
gardé par Smithson comme de la silice pure; Fourcroy et Vau- 
quelin trouvèrent celui que le baron de Humboldt avait rap- 
porté formé de silice et de potasse. 

Quand on plonge des morceaux de tabasheer dans l'eau, il se 
fait un grand dégagement d'air; les belles variétés ont acquis 
plus de transparence, mais les variétés communes sont restées 
opaques. Le poids de l’eau imbibée surpasse celui du tabasheer: 
les espaces occupés par les pores sont, aux parties solides , à 
peu près :: 2+à1 

Les espèces de tabasheer qui ne deviennent pas transpa- 
rentes dans de l’eau ou de lhuile de Casse, s’imbibent d'huile 
grasse , et avec l'huile de faîne elles deviennent transparentes 
comme du verre; mais elles exigent beaucoup de temps pour 
que l'air soit expulsé. 

Si on place une gouite d’eau sur le tabasheer, elle est instan- 
tanément absorbée, mais la partie touchée devient opaque 
comme si elle avait été couverte de plomb. 

Une dés propriétés les plus remarquables du tabasheer est 
son faible pouvoir réfringent, qui est de 1,111 à 1, 1825.— Les 
espèces les plus denses réfractent davantage la lumière. = 

G. »x C, 


Mineralogie. 67 
A6. NOUVELLES RECITERCHES SUR LES CRISTAUX dé SILICE, DE 
PHOSPHATE ET D'OXALATE DE CHAUX, CONTENUS DANS LES PLAN 
TES ; par M. Rasparz. { Ze Globe; 1°° octob. 1828, p. 526. ) 
M. Raspail a écrit à l'Académie royale des sciences une 
lettre pour annoncer qu'il vient de s'assurer, de manière à ne plus 
conserver de doute, d’un point qu'il avait laissé indécis dans son 
travail sur les cristaux de silice et d’oxalate de chaux {Voy. le 
Bulletin, T. XI, 224). Ayant adapté à un microscope de Selligue 
une lentille d’une ligne de foyer non achromatisée, l'auteur 
annonce avoir obtenu un grossissement de mille diamètres, et 
de deux mille en tirant les deux tubes. A la faveur de ce gros- 
sissément et surtout en ayant soin de diminuer l'intensité de la 
lumière au moyen d'un petit diaphragme, j'ai pu, dit M. Ras- 
pail, léver tous les doutes qui me restaient, et reconnaitre que 
les cristaux des Pendanus, Trpha, Orchis, etc., enfin tous ceux 
qui, dans les végétaux, ont — de millimètre en longueur et 
-2- environ en diamètre, sont des cristaux de phosphate de 
chaux , tandis que les cristaux d’érés, c.-à-d. ceux qui ont 
de millimètre en diamètre, sont des cristaux d'oxalate de chaux. 
— Les cristaux de Pendanus sont des prismes hexaèdres régu- 
liers, puisqu'à chaque sixème de tour de cristal ils offrent, par 
transmission de la lumière, trois lignes longitudinales parallèles, 
dont la médiane blanche et les deux latérales obscures. L’au- 
teur a soumis, sur une lame de verre, les cristaux de Penda- 
nus à une haute température. Observés au microscope après le 
refroidissement , ils n'avaient pas subi la moindre altération. 
Les acides végétaux ne les ont nullement attaqués; ils les ont 
seulement lavés des cendres des tissus, et la forme et léclat 
des cristaux se sont montrés avec plus de netteté. Les oxacides 
minéraux , au contraire, les ont dissous instantanément, mais 
sans la moindre effervescence. Ces cristaux n'existent pas dans 
les graines des céréales, quoique celles-ci possèdent du sulfate 
de chaux; mais M. le Baillif vient de faire passer à l’auteur des 
graines d'une plante méridionale, le Theligonum Cynocrambe , 
qui en renferment par myriades. G. Der. 


47: NOUVELLE SCIENTIFIQUE. 


Le voyage pour les sciences naturelles projetée par M. le D' 
Frédérie Parrot, conseiller aulique et professeur de physique 


æ 
CE 


63 Botanique. 
à l’université de Dorpat, a été approuvé le 16 décembre 1828, 
par l'empereur de Russie. Le D’ Parrot doit se rendre au 
mont Ararat, accompagne de plusieurs élèves de l’université de 
Dorpat, qui entreprennent ce voyage à leurs frais. Il emmène 
avec lui un botaniste, un zoologiste, un minéralogiste et un as- 
tronome. (4/9. Zeitung ; 1829, n° 66.) 


- 


- —26--.-. 


BOTANIQUE. 


48. UrgEr Das WiNDEN DER PFLANZEN. — Sur les plantes volu- 
biles. Dissertation inaugurale botanico-physiolegique ; par 
Louis Henri Paru. In-8°. Tubingue, 1825. 


Voici le programme de la Faculté de médecine de l’université 
du Tubingue, qui a donné lieu à cet opuscule : 

« Cùm plures sint plantarum species, quæ vicina volubiles 
amplectuntur adminicula, quin talia haud parum remota affec- 
tare videntur; exactè investigetur, microscopii quoque ope, 
structura ad figendum faciem, sive caulis, qui in cuscutä , lu- 
pulo, lonicerä, convolvulo, ipomæà, phaseolo, aliisque ipse 
cireüm agitur; sive cirrhorum, quibus vicia, pisum , lathyrus, 
cucumis, bryonia, cucurbita, vitis eic.utuntur. Perquiratur, 
quorsum, an definite, an varie, singulæ flectantur species; 
quousque appelant remotiora stabilimenta ? Exploretur deni- 
que, an valent ad hunc motum caloris, lucis, humoris et ven- 
torum vis; an plantæ inhæreat electio attractoria , determinata 
fulcimentorum viciniorum figurä, pondere, materie, facultate 
electricum ignem vel cohibendi, vel diffundendi, positivum vel 
negativum illius modum provocandi, superficie Iævi, scabra, 
odores spirante, variè fucata ? 

Nous avons cru devoir transcrire ce programme en entier, 
parce que le sujet est un des plus intéressans de la physiologie 
végétale, et un de ceux qui ont été le moins étudiés. C’est en 
méme temps un de ceux dont les botanistes isolés peuvent le 
plus aisément et le plus utilement faire l'objet de leurs obser- 
vations, et qui les dédommageront le plus de la privation des 
ressources scientifiques des grandes villes. La botanique est de- 
venue une étude si immense, qu'il est impossible, à moins de 
circonstances favorables , d'en embrasser toutes les parties, Mais 


Botanique. 69 
l'observation directe de la nature peut avoir lieu sans le secours 
des bibliothèques; et, pour revenir à l’ouvrage que nous vou- 
lons analyser, il n'est pas de propriétaire de campagne, qui ne 
puisse consacrer une petite portion .de son jardin à la culture 
de plusieurs des plantes qui ont occupé M. Palm d’une ma- 
nière si utile. Tous cultivent pour leur table des haricots , des 
cucurbitacées, des vignes, etc.; tous se permettent le luxe bien 
modeste du chévrefeuille, du jasmin, du pois de senteur, des 
liserons; la vigné vierge, les aristoloches, les clématites, la vi- 
gne de la Passion, le jasmin de Virginie décorent un grand 
nombre d’établissemens de ce genre; dans plusieurs, nous 
voyons serpenter les riches festons du Cobæa... Chacune de ces 
plantes peut occuper d’une manière fructueuse, pendant tont 
un été, les loisirs d’un homme des champs; et 1l peut être assuré 
qu'une suite d'observations faites sur le Phaseolus vulgaris, le 
Cucurmis melo, le Vitis vinifera etc., lui fera autant d'honneur 
que celles qu'un physiologiste des capitales pourrait faire sur 
les Zauhinia , les Hibbertia, les Banisteria etc. 

Mais il ëst temps de revenir à M. Palm. Au surplus, nous ne 
nous sommes point éloignés de lui, notre digression rentrant 
dans l'esprit qui a dicté son ouvrage. 

Ce petit traité de 107 pages sur les plantes volubiles se com- 
pose d’une introduction et de deux sections, divisées en 33 cha- 
pitres. La 1°° comprend les résultats matériels des observations 
de l’auteur ; il essaie dans la 2° d'apprécier l'influence des di- 
vers agens, auxquels on peut attribuer les phénomènes qu'il à 
exposés. 

Pour rendre compte de cet intéressant travail, nous n'avons 
rien de mieux à faire qu'à donner une traduction libre du der- 
mer Chapitre intitulé : Résultats généraux des recherches sur les 
plantes volubiles et sur les vrilles, en y intercalant les faits les 
plus marquans qui se trouvent dans le corps de l'ouvrage. 

Trente-quatre familles renferment des plantes volubiles; ce 
sont les Dilléniactes, Ménispermées, Violariées, Polygalées , 
Malpighiacées, Passitlorées, Hippocratéacées, Guttifères, Am- 
pélidées, Légumineuses, Cucurbitacées, Caprifoliacées, Ru- 
biacées, Composées, Campanulacées, Jasminées, Apocynées , 
Bignoniacées, Convolvulacées, Boraginées, Solanées, Anthir- 
rhinées, Acanthacées, Amaranthacées, Chénopodées, Polygo- 


70 = Botanique. ‘ N° 48 
nées, Laurinées, Aristoloches, Euphorbiacées, Unticées, 4s= 
paragces, Liliacées, Rhamnées, Tropéolees. 17 familles offrent 
des genres munis de vrilles : les Renonculacées, Fumariacées, 
Passiflorées, Malvacées, Sapindacées, Ampélidées, Rhamnées, 
Térébinthacées, Légumineuses, Cucurbitacées, Composées, 
Apocynées, Bignoniacées, Antirrhinées, Orchidées, Asparagées, 
Lilacées. 

Ces noms ne formentuuère qu’un cinquième de la totalité des 
familles. Les plantes volubiles se trouvent en bien plus grand 
nombre entre les tropiques, et l'on en compte aussi davantage, 
relativement à la superficie, dans l'hémisphère occidental que 
dans l'hémisphère oriental. 11 y en a peu dans les zônes tem- 
pérées, et presque aucune dans les zônes glaciales. 

Elles exécutent un double mouvement, qui ne commence 
toutefois qu'au-dessus du premier entrenœud , et elles ne font 
d’abord qu'un tour en 24 heures; plus tard, elles en font 6-8 
dans le même temps. L'embryon de la cuscute décrit deux 
tours de spire, mais sa tige est droite. 

Les odeurs ne paraissent exercer ici aucune attraction ; il en 
est de même des couleurs, et les corps métalliques , pierreux, 
les tiges couvertes d’épines vivantes ou mortes, servent indif- 
{éremment d'appui. Il faut en excepter la cuscute, qui ne re- 
cherche que les corps vivans. L'auteur donne beaucoup de dé- 
tails très-curieux sur les évolutions de cette plante. 

La direction autour du tuteur est constamment la méme; 
celle de la plante autour d'elle-même varie, La longueur de la 
spirale décrite par la plante est proportionnée à épaisseur du 
tuteur, mais de manière à ce que les feuilles soient toujours 
placées régulièrement, Cette partie du mémoire, une des plus 
curieuses, est aussi une de celles qui demandent excore le plus 
d'expériences. 

Leurs fleurs ne paraissent que quand la plante est arrivée. à 
un certain point, ou que le tour complet est achevé; autrement 
la végétation cesse ( dans le houblon ), ou est retardée ( dans 
le haricot et le liseron ), en raison de la quantité de sues ab- 
sorbés par la fleur. 

Plusieurs expériences prouvent qu'un sol d’une qualité su- 
périeure peut rendre volubiles certaines plantes; c’est ce que 
l’auteur a constaté, après Willdenow, sur l’Æsclepias nigra, 


Botanique. 71 


Parmi les nombreuses Cryptogames, sur lesquelles 1l à fait des 
essais, le CAantransia glomerata(?) est la seule qu'il ait VU eXÉ- 
euter des mouvemens de ce genre. 

L'électricité et le magnétisme n'ont aucune influence sur la 
_ direction des spirales. Le galvanisme accélère quelquefois la 
végétation et les mouvemens. 

La lumière agit le plus puissamment sur les mouvemens des 
plantes , mais elle ne peut changer complètement la direction 
des spirales. La chaleur est un agent d’une force inférieure. 
L'humidité lui est au contraire supérieure; elle peut ralentir 
les mouvemens des plantes même exposées à la lumière. Parmi 
les plantes aquatiques, l'Utricularia volubilis, de la Nouvelle- 
Hollande , ne tourne probablement que hors de l’eau; mais la 
femelle du ’allisneria spiralis et les Chantransia glomerata et 
rivularis tournent dans l'eau même, où l’auteur a vu ces mou- 
vemens exécutés également par le houblon, le haricot et le li- 
seron ; il a vu, par un temps chaud, mais le ciel couvert, une 
éponge imbibée d’eau attirer la pointe de la plante, ce qui n’a- 
vait pas lieu quand les rayons du soleil n’étaient point inter- 
ceptés. 

Les vents, comme moyen mécanique d’ébranlement, favo- 
risent la végétation et les mouvemens, et facilitent puissamment 
la résorption dans les plantes comme dans les animaux. Mais il 
est douteux qu'ils influent sur la direction , à moins que leur 
action ne soit intense et prolongée ; car, dans ce cas, elle peut 
dessécher les fibres des plantes, et même, en neutralisant l’in- 
fluence de la lumière, changer la direction. Cet effet, toutefois, 
ne se manifeste que dans les entrenœuds, qui se développent 
pendant l’action des vents; quand celle-ci cesse, la tige reprend 
sa direction, ce qui est contraire aux expériences que Bonnet 
a faites sur des feuilies qu’il avait placées sous l’appareil pneu- 
matique, et que l’auteur rapporte. 

Il n’y a, dans la structure des plantes ne x rien qui ex- 
plique ce genre de mouvement; il se manifeste avant que leurs 
organes alent acquis leur développement. Il ne peut provenir 
des trachées, dont plusieurs plantes volubiles sont dépourvues, 
Il est également impossible d'admettre un rapport entre cette 
disposition et la forme de l'embryon, des racines et de toutes les 
parties qui varient selon les plantes. 


m2 Botanique. 


Nous sommes obligés de renvoyer aux développemens don- 
nés par l'auteur sur ces différens points, de même que pour ce 
qui a rapport aux vrilles. 11 applique à celles-ci, en grande 
partie, les règles fondées sur les expériences auxquelles il a 
soumis les plantes volubiles. 

Le mémoire de M. Palm est loin d'être complet. Plusieurs 
questions n'y sont qu’effleurées ; d’autres sont restées sans so- 
lution ; mais presque toutes celles qui ont rapport à ce sujet y 
sont soulevées ; les divisions sont bonnes, et l’auteur rapporte 
beaucoup de faits fort intéressans. Nous devons désirer qué sa 
position lui donne des facilités pour continuer ses recherches. 
Son onvrage est accompagné de trois planches de dessins re- 
présentant quelques embryons et un assez grand nombre de 
coupes horizontales et verticales de tiges de plantes volubiles 
et de vrilles. Aug. Duvau. 


49. Jussreu’s UND D£ CANDOLLE’S NATURLICHE PFLANZEN5YSTEME 
etc.— Les systèmes naturels de Jussieu et de De Candolle , 
développés d’après leurs principeset comparés aux familles des 
plantes de Agardh, Batsch et Linné ainsi qu'au système 
sexuel de Linné; par CaarLes FumLrorr. In-8° de 242 pages. 


Bonn , 1820. 


M. C. G. Nces d’Esenbeck avait publié en 1820 et 1821 les 
deux premiers volumes de son Manuel de botanique { Voy.-le 
Bulletin de 1824, Tom. I, n° 60); le 3° volume, qui devaittraiter 
des systèmes en botanique , n’a point encore été livré au public 
par l’auteur, qui, dans la préface qu'il fait à l'ouvrage de M. 
Fublrott, déclare considérer l'ouvrage de ce dernier comme 
complément du sien, et annonce l'intention de s'en servir dans 
les cours de botanique qu'il professe à l’université de Bonn. Le but 
que M. Fubiroit s’est proposé en composant cet ouvrage était 
de donner un aperçu succinet de ce qu'on appelle système na- 
turel en botanique. Ce livre sera assurément bien acceueilh par 
les compatriotes de M. Fuhlrott, un grand nombre de bota- 
nistes d'Allemagne avant depuis long-temps reconnu linsuffi- 
sance du systéme Linnéen et lies nombreux avantages que la 
méthode naturelle présente pour létude ct la connaissance 
intime des plantes. L'auteur à pensé que la meilleure manière 
d'exposer cette méthode serait de la faire connaitre en don- 


Botanique. 73 
nant par extrait les ouvrages de ses fondateurs mêmes, et 
c’est à cet effet qu'il nous donne dans le présent ouvrage une 
traduction très-bien faite des principes de la méthode naturelle 
des végétaux que M. A. L. de Jussieu a insérés dans le 30° vo- 
lume du Dictionnaire des sciences naturelles. A la suite de cette 
traduction, nous trouvons le tableau de la division des classes 
proposée par M. A. Richard dans sa Botanique médicale. Vient 
ensuite un extrait de la Théorie élémentaire de M. De Candolle 
pour faire connaître les principes sur lesquels ce botaniste à 
fondé la théorie de la classification. Pour compléter son tra- 
vail , M. Fuhiroit a fait suivre les deux traités precédens d’une 
exposition du système de Linné. Les difficultés que ce dernier 
système présente dans la recherche des plantes, difficultés nées 
de ce que Linné a voulu donner à son système artificiel, autant 
que possible, un caractère de système naturel, ne sent point 
passées sous silence. 

L'exposition des travaux de ces trois botanistes célèbres est 
précédée d’une notice de M. Fuhlrott lui-même, dans laquelle il 
discute ce qu’on doit entendre en botanique par système natu- 
rel. I examine, à cet effet, d’abord lacception en histoire natu- 
relie du motsystème, en second lieu, ceile du mot système naturel, 
eten troisième lieu, ce qu'en botanique on doit entendre par sys- 
tème naturel, Un système qui reproduirait la nature dans sa 
marche ne peut être établi, quand même on admettrait que la 
nature à suivi un système quelconque. Plus nous connaissons la 
nature et ses productions et plus nous y faisons de découvertes, 
plus aussi nous reconnaissons de lacunes dans les dispositions 
que nous établissons. Chaque système d’ailleurs, comme pro- 
duit de notre esprit, est nécessairement plus où moins arbi- 
traire et par conséquent artificiel. Le système artificiel se fonde 
sur une partie quelconque de la plante, choisie arbitrairement, 
tandis que le système naturel est fondé sur la connaissance de 
tous les caractères et des affinités naturelles des végétaux. 

La seconde partie de l'ouvrage de M. Fuhlrott renferme un 
tableau des familles naturelles avec leurs sous-divisions et leurs 
genres. Dans ce tableau, l'auteur a suivi la marche que M. De 
Candolie a admise dans son Prodrome; il a eu soin d’intercaler 
les familles et les genres établis depuis la publication de lou- 
vrage de M. De Candolle, Le prodrome ue renfermant les fa- 


74 Botanique. 


milles que jusqu'aux Grossulariées, on a admis pour les familles 
suivantes l’ordre indiqué dans la théorie élémentaire de M. De 
Candolle, en intercalant les familles nouvellement établies. Les 
genres sont alors suivis du nom de leur auteur. Les familles ad- 
mises sont au nombre de 209. L'auteur a réuni avec soin tous 
les matériaux pour son travail dans les auteurs récens. Dansun 
tel travail de compilation, les erreurs sont inévitables : ainsi 
nous avons remarqué que le genre Hippuris se trouve comme 
tribu de la famille des Haloragées et se retrouve comme famille 
particulière à côté des Naïades; le genre rota Blum. se trouve 
dans la famille des Simarubées, à côté de Sarmadera Juss., avec 
lequel il est identique, et il se retrouve dans les Malpighiacées; le 
geure Cremidostachys Mart. est le même que Microstachys Juss. 
L'auteur à mis ces deux genres dans deux tribus différentes des 
Euphorbiacées. — L'ouvrage est terminé par l'indication des 
familles naturelles par Agardh , Ant. Laurent de Jussieu, Bern. de 
Jussieu, Batsch et Linné, Enfin un grand tableau donne un aper- 
cu comparatif de ces différentes divisions , comparées à celle 
qui a été admise par M, De Candolle. B....n. 


Bo. Carozr LiNNXI SYSTEMA VEGETABILIUM. Edit. 16% , curante 
Curr. SPRENGEL. 4 vol. in-8°. Plus un volume supplémentaire 
ayant pour titre : Curæ posteriores. Gœttingue, 1825-1827; 
Dietrich. 

M. C. Sprengel avait à decrire dans ces { volumes l'immense 
quantité de végétaux connus jusqu'à l’année 1827 (x). C'était 
une tâche qui assurément présentait les plus grandes difficultés, 
et qui ne pouvait être entreprise que par un homme dont léru- 
dition fit, pour ainsi dire, autorité parmi les botanistes. Il fal 
lait non-seulement bien savoir ce que les autres ont fait, mais il 
fallait avoir les moyens de juger leurs ouvrages; et cés moyens 
ne pouvaient consister qu'en matériaux suffisans , c’est-à-dire 
en livres et en collections. Nons présumons que l’auteur, dont 
nous annonçons l'ouvrage, en aura été nanti abondamment ; 
car nous y remarquons une foule de changemens qui, à la vé- 
rité, ne portent, pour la plupart, que sur les noms des objets, mais” 
dont quelques-uns indiquent une critique faite sans doute après 

(r) Les trois premiers volumes comprenuent toutes les plantes phané+ 


rogames ; le 4° est consacré à la cryptogamie, Le nombre total des genres 
est de 3503. 


Botanique. 75 
le minutieux examen des choses. En général, il y a beaucoup 
d'innovations dans l'ouvrage de M. Sprengel; par exemple, 
beaucoup de transpositions d'espèces d’un genre dans un au- 
tre, et il est fâcheux que la forme concise qu'il a été oblige de 
donner à ses phrases descriptives, ne lui ait pas permis de 
motiver les changemens qu'il a opérés. On regrette aussi que 
la synonimie ne soit pas plus détaillée; que les noms des ou- 
vrages ne se trouvent pas cités en même temps que les anteurs; 
car il est bien difficile de savoir dans quel mémoire particulier 
de MM. R. Brown, De Candolle et d’autres producteurs infati- 
gables , on doit chercher l'espèce citée sous: les simples noms 
de ces botanistes. L'indication des figures aurait été une chose 
fort utile, surtout pour les plantes qui appartiennent aux gen- 
res excessivement nombreux en espèces. En signalant ces omis- 
sions importantes, nous croyons exprimer les réflexions de 
tout lecteur qui n’a en vue que le perfectionnement de la 
science, et nous sommes bien persuadés qu'elles n'auront pas 
échappé à l'auteur lui-même, que de graves raisons auront 
forcé sans doute à agir autrement. 

Dans le Systema vegetabilium , se trouvent proposés par M. 
Sprengel un grand nombre de genres nouveaux; ou sous des 
noms nouveaux , et dont nous allons donner une simple énu- 
mération, en suivant l’ordre du système sexuel. 

MonANDRIE MONOGYNIE. Ditmaria. Genre fondé sur l’Erisma 
floribundum , de Rudge. — Agardhia. Genre proposé pour 2 
plantes du Brésil, appartenant peut-être à la famille des Tere- 
binthacées. 

DraNDRIE MONOGYNIE. Henchelia. Ce genre a pour type le 
Rottlera ineana, de Vahl. — Reichenbachia. La plante qui con- 
stitue ce genre est absolument nouvelle; elle croit au Brésil, 
et appartient à la famille des Nyctaginées. 

TRIANDRIE MONOGYNIE. Zibertia. Deux Sésyrinchium de la 


Nouvelle-Hollande, décrits par M. R. Brown, et un autre du 


Chili et de la Nouvelle-Zélande, placé par Thunberg dans le 
genre Moræa , et par Willdenow dans le Ferraria, composent 
cenouveau genre. 

PRIANDRIE DIGYNIE. Merostachys. Genre de la famille des 
Graminées, établi sur une plante absolument nouvelle et ori- 
ginaire du Brésil, 


76 Botanique. N° 50 

Porrinix et CymBopocox. Ce sont deux nouveaux genres de 
Graminées , formés aux dépens des 4rdropogon de Linné et des 
auteurs. 

TRIANDRIE TRIGYNIE. Galurus. Ce genre est fondé sur le Ca- 
turus spiciflorus A. 

TÉTRANDRIE MONOGYNIE. Acrodryon. Les Cephalanthus orien- 
talis et angustifolius de Loureiro, constituent ce genre de la 
famille des Rubiacées. — Bigelowia. Le Spermacoce verticillata 
L. et plusieurs autres espèces de Spermacoce, ainsi que le Zor- 
rera suaveolens de Meyer, ont été séparés sous ce nom généri- 
que. — Dunalia. Le nom de M. Dunal a été appliqué par M. 
Sprengel à un genre dont l'espèce a été diversement nommée 
par les botanistes (Hedyotis tuberosa Swartz). Nous devons faire 
observer que le nom de Dunalia a déjà été proposé par M. 
Kunth pour un genre de Solanées, famille illusirée par le bota- 
miste de Montpellier. À la vérité, M. Sprengel a débaptisé le 
genre de M. Kunth, pour lui donner le nom de Déerbachia. — 
Andrewzia, Ce genre est le même que le Centaurella de Mi- 
chaux. — Seringia. C’est le Ptelidium, de M. Du Petit-Thouars. 
— Daphnitis. Genre quiréunit le Délopeia de Du Petit-Thouars, 
et le Zaurophyllus de Thunberg. — Moldenhauera. Nom qui 
doit remplacer celui de Cavanilla, proposé par Thunberg. 

TÉTRANDRIE TÉTRAGYNIE. Ottonia. Genre formé sur une plante 
nouvelle du Brésil. Ce nom générique ne peut subsister, puis- 
qu’il existe un genre Hottonia , établi par Linné. | 

PENTANDRIE MONOGYNIE. Purshia. C'est VOnosmodium de 
Michaux. — Dioclea. Genre de la famille des Borraginées, fon- 
dé sur l'Anchusa asperrima Delile, et qu'il ne faut pas confon- 
dre avec le genre admis sous le même nom par MM. Kunth et 
De Candolle; celui-ci appartient à la famille des Légumineuses, 
et a recu de M. Sprengel le nouveau nom d’Hymenospron. — 

 Torreya. Genre de la famille des Nyctaginées, ayant pour type 
une plante nouvelle du Brésil (7. paniculata). — Hippion. M. 
Sprengel nomme ainsi un genre de Gentianées qui renferme les 
Gentiana verticillata et hissopifolia X,.,etV'Exacum viscosum 
Smith. — Zehmannia. Le Nicotiana tomentosa, de Ruiz et Pa- 
von, est le type de ce nouveau genre. — Diplocalÿymma. Une 
plante (D. volubile) qui a le port d’un Convoloulus, mais dent 
l’origine est inconnue, constitue ce genre. — Dierbachia. Symo: 
oyme du Dunalia de M. Kunth, — Colladonia, Genre fondé 


Botanique. 7 


sur une espece de Psychotria, de l’herbier de Willdenow. — 
Winterlia. C'est le Sellowia uliginosa de Roth.—Solea. Genre 
de la famille des Violacées, et qui comprend la plupart des Zo- 
nidium des auteurs. — #Wolfia. Xl est fondé sur une nouvelle 
plante du Brésil. (#7. brasiliensis). 

PENTANDRIE DIGYN1F. Retnwardtia. Synonyme du Dufourea 
de Kunth. Ce dernier nom avait été appliqué à deux genres, 
l’un de Cryptogames, l’autre de la famille des Restiacées. M. 
Choisy a, d'un autre côté dans les Annales des sciences 
naturelles , proposé le nom de Prevostea pour le Dufou- 
rea de M. Kunth. — Dondia. L'Astrantia Epipactis A. est l'es- 
pèce sur laquelle ce genre a été constitué, — Tragium. Genre 
d'Ombellifères, fondé sur quelques espèces des Pémpinella des 
auteurs. — Biforis. Sur le Cortandrum testiculatum L.— Schult- 
zia. Sur le Sison crinitum de Pallas. 

PENTANDRIE PENTAGYNIE. Gaya. Ce nom est substitué à celui 
de Seringia , donné par M. Gay. 

HEXANDRIE MONOGYN1E. Acanthospora. Synonyme du Bona- 
partea de Ruiz et Pavon. — Schwægrichenia. Syn. de l'Anigo- 
santhus de Labillardière et Brown. — Funkia. Genre fondé 
sur l'Hemerocallis japonica Thunb. et espèces voisines. —ZBaum- 
gartenia. C’est le genre Borya , de R. Brown. — Æhrenbergia. 
Genre étabh sur une plante nouvelle du Brésil (£. céliate). 

HEXANDRIE TRIGYNIE. Cymation. Syn. du ZLichstensteinia de 
Willdenow. 

OcTaNDRIE MONOGYNIE. Saeelia. Genre proposé pour une 
nouvelle plante du Brésil (S. fructicosa). — Sclas. C’est le genre 
Gela de Loureiro. — Xeithia. Genre établi sur une nouvelle 
plante du Brésil (Æ. brasiliensis). 

DÉCANDRIE MONOGYNIE. Lussacia. Pour Gay-Lussacia de 
Kunth. — Zacara. Genre fondé sur une nouvelle plante du 
Brésil (Z. triplinervia). 

IcosaxDR1E moxoGxNIE. Xunzia. C’est le Pur FE de De Can- 
dolle. 

POLYANDRIE MONOGYNIF. erhiea. Synonvme de Richœia de 
Du Petit-Thouars. 

DinyNAMIE ANGIOSPERMIE, Razumovia. Genre établi sur une 
plante nouvelle de l’Inde-Orientale (A. tranquebarica), 

MONADELPHIE PENTANDRIE, Jérgensia. C'est le genre Medusa 
de Loureiro. 


58 Botanique. N° 50 

MoxapezpmiE Icosanprre. Jackia. Synonyme de #allichia 
de De Candolie. Ur 

MONADELPAIE POLYANDRIE. Blumia. Synonyme du Reinivard- 
tia de Blume! — Ræperia. Syn. du Ricinocarpus de Desfon-" 
taines. V1 

DiADELPHIE DIANDRIF. } rolichia. C’est le genre Hetéremilhia 
de Nces. 

DiaDELPRIE DECANDRIE. Cryptobolus. Genre formé aux dé- 
pens des G/ycine subterranea, monoica, cte. C'est le même que 
le Voandzeia de Du Petit-Thouars , et l'#mphicarpa d'Elliot ét 
Nuttall. — Westonia. Genre formé sur le G/ycine humifusa 
Willd. — Bonninghausia. Sur le Glycine vincentina de Ker. 

Porvyanezrnie. Martia. C'est VÆlodea d'Adanson et Pursh ,' 
genre formé sur quelques espèces d’Hypericum. 

SyxGENEsrE. Wéhstræmia. Genre établi sur l'Eupatorium Da- 
lea de Swartz. — Albertinia. Sur une nouvelle plante du Bré- 
sil, — Hophirkia. C'est le Salmea de De Candolle. — Günthe- 
ria. Genre établi sur une nouvelle plante de FAmérique méri- 
dionale (G. megapotamica). — Styloncerus. Pour Siloxerus de 
Labillardière. — Selloa. Syn. de Denchia de Thuberg. Le nom 
de Selloa a été donné à un autre genre par M. Kunth. — Ælo- 
tovia. Genre établi sur deuxnouvelles plantes du Brésil. —ZFeæa. 
C’est le genre Se/loa de M. Kunth. — Centrospermium. Genre 
établi sur une nouvelle espèce quicroit en Espagne (C. Chrysan- 
themum). — Nestlera. C'est le genre Columetlia, de Jaequin. — 
Coliæa. Syn. de Chrysanthellum de Richard. — Rodigia. Genre 
établi sur le Seriola læœvigata de Vahl. — Mosigia. Pour Mos- 
caria de Ruiz et Pavon. — Foigtia. Syn. du T'urpinia de Bon- 
pland. — Delilia. Genre établi sur une nouvelle plante de VA- 
mérique méridionale (D. Berterii). 

GYNANDRIE MONANDRIE. Himanthoglossum. Pour Loroglossum 


de Richard. — Glossaspis. Pour Glossula de Lindley.— Parag- 
nathis. Svn. de Diplomeris de Don. — Dipera. Pour Disperis 
de Swartz. — Chamærepes. Pour Chamorchis de Richard, -—- 


Cybelion. Synonime de Zonopsis de Kunth. 

MoxogciE ANDROGYNIF, Zantedeschia. Pour Richardia de 
Kunth. 

MoxorciE PENTANDIRIE, Friesia, C'est le geure Crotonopsis de 
Michaux. 


Botanique. 79 

MOoNoEGIE MONADELPHIE. Zhalamia. Syn. du Podocarpus de 
Labillardière. 

Cayrrocamie. Maschalocarpus. Genre de Mousses renfer- 

mant la plupart des Prcrogonium où Pterygynandrum des au- 


teurs. — Zrypethelium. Genre de Tichens parasites sur les 
écorces officinales , adopté par Acharius et M. Fée, — 'orms- 


Hioldia. Syn. du Delesseria de Lamouroux. — Coccochlorts. 
Syn. du Palmella de Lyngbye; parmi les Algues. Le Coccocklo- 
ris fut proposé en 1807, tandis que le Palmella ne l'a été qu'en 
1819. — Lasiobotrys. Genre de Champignons parasites, formé 
sur le Xy/oma Xylostei D. C.— Gyrotrichum. Syn. de Cércinotri- 
chum Ge Nees. 

Sous le titre de Curæ Dosteriores, M. Spreungel a publié, en 
1827, un volume de rectlications et d’additions, où se trouvent 
aussi établis plusieurs genres nouveaux propres à l’auteur, ainsi 
que des changemens qu’il importe de signaler. | 

Le genre Aidelus a pour type une plante du Napaul { 4. mi- 
cranthus), et appartient à la Diandrie monogynie, où il est pla- 
cé près de l'Oligarrhena de R. Brown. 

Oncoma. Syn. d'Oxcra de Labillardière. 

Thalasium et Caryochloa. Ce sont deux genres de Graminées 
fondés sur des plantes de Montevideo. 

Zuccarinia. C'est le genre Jaëkia de Walhich. | 

Amphirrhox. M. Sprengel a proposé ce nom pour remplacer 
celui de Spathularia employé par M. Aug. de Saint-Hilaire pour 
un genre nouveau de Violacées, parce qu'il existe déjà un genre 
de ce nom dans la Cryptogamie. 

Compsanthus. Pour Compsoa de Don. 


Steriphoma. Synonyme de Stephani4 de Willdenow et De 
Candolle. 


Acrozus. Pour Acronodia de Blume. 

Diplopetalon. Syn. de Dimereza de Labillardiére. 

Glechon. Genre de la famille des Labices, établi sur une nou- 
velle plante de l'Amérique méridionale (G. thymoides). 

Asaphes. M. Sprengel donne ce nom générique à la plante 
que M. Don a cru la même que le Morina persica. 

Crenias. Syn. du Mniopsis de Martius. 

Schizochiton. Pour Chisocheton de Blume. 

Corynüis, Pour Corynella de De Candolle, 


80 Botanique. 


Hyrnenospron. Syn. de Dioclea de Kunth. 
Schtechtendalia. Syn. de Mollia de Martins. GUILLEMIN. 


51. TENTAMEN SUPPLEMENTI ad systematis vegetabilium Lin- 
næani editionem decimam sextam, Auct. ANT. SPRENGEL , Ph. 
D. In-8° de 35 pages. Gættingue, 1828; Dietrich. 

Cet opuscule de M. Sprengel fils renferme les plantes pu- 
bliées depuis l’année 1827, époque à laquelle a paru le dernier 
volume de l'ouvrage dont nous avons rendu compte dans l’ar- 
ticle qui précède. 

On y remarque un assez grand nombre d'espèces nouvelles, 
provenant des collections de divers voyageurs allemands, tels 
que MM. Zeyher, Weigelt, Sello, qui, dans ces dernières an- 
nées, ont exploré le cap de Bonne-Espérance, la Guiane hol- 
landaise et le Brésil. Quelques plantes nouvelles ont fleuri dans 
le jardin de Halle, où M. Ant. Sprengel à pu les étudier avec 
soin, Il ne s’est pas borné à faire connaitre ces plantes par de 
simples phrases descriptives, mais encore il en a donné des de- 
scriptions assez détaillées et des observations sur les caractères 
qui Les distinguent des espèces connues. 

Deux genres nouveaux sont établis sous les noms de Moqui- 
nia et de Zeyheria. 

Le 1°", dédié à M. Moquin-Tandon, de Montpellier, appar- 
tient à la famille des Lobéliacées,et tient le milieu entre le $eæ- 
vola et le Dampicra. I a pour type une plante du cap de Bonnc- 

Espérance (M. rubra), découverte par M. Zeyher. 

Le second est une Synanthérée qui se place près de PUrsc- 
nia de Gærtner. Le Zeyheria acaulis est ne plante du cap de 
Bonne-Espérance, recueillie, comme la précédente, par le bo- 
taniste auquel le genre a été dédié. M. Sprengel fait observer 
que le genre Zeyheria établi précédemment par M. Martius, 
paraît être identique avec le Spathodea de Beauvois. 

L'auteur fait connaître un genre Æicidia, fondé par M. Cun- 
mingham (ée Field's Mem. of nea south Wales, p. 364), qui ap- 
partient à Ja famille des Bignoniacées, près du Crescentin. L'es- 
pèce (Æ. australis) croît dans les Montagnes Bleues de la Nou- 
velle-Hollande. Gus Ne 


59. Manuez comrLrr de botanique; par M. Borranp. 2° édition, 
Un vol, in-18 de 468 p. Paris, 1828; Rorct. 


Sans doute il existe un nombre plus que suffisant d'ouvrages 


Botanique. 8r 


élémentaires sur la botanique; sans doute, le savant n'ira pas 
chercher dans celui que nous annoncons de nouveaux faits qui 
puissent agrandir le domaine de ses connaissances; mais, con- 
sidéré comme un simple résumé des principes sur lesquels est 
fondée la science des végétaux, le Manuel de M. Boitard a son 
mérite particulier. Il a réuni, dans le cadre le plus rétréci, une 
masse énorme de documens, et, loin de lui faire, avec certains 
critiques , un reproche de nous avoir exposé le tableau des sys- 
ièmes plus ou moins défectueux et plus où moins absurdes que 
les anciens avaient imaginés, nous lui saurons gré, au con- 
traire, d’avoir eu la patience {d’exhumer toutes ces vieille- 
ries qui semblaient condamnées à un éternel oubli. Cependant 
nous aurions désiré qu'à l'égard de nos contemporains il se fût 
montré historien plus exact, qu'il n’eût pas cité (p. 200) Adan- 
son comme l'inventeur des familles naturelles, et présenté De 
Jussieu comme celui qui n’a fait que perfectionner ce système. 
Cette assertion est contredite par l’auteur lui-même, qui, plus 
loin (p. 276), rend hommage sans restriction à la gloire de Ber- 
nard et d'Antoine Laurent De Jussieu. Dans l’énumération des 
familles, M. Boitard cite toujours M. De Humboldt comme l’au- 
teur de découvertes botaniques qui appartiennent à M. Kunth 
dont le nom est aujourd’hui trop célèbre pour qu’on puisse 
pardonner à un botaniste de l’ignorer. Au surplus, ces taches 
légères ne font pas beaucoup de tort à l’ouvrage de M. Boitard, 
quise recommande en général par une lucidité classique et par 
une surabondance de chapitres intéressans. A. 


53. SLOVAR 1 RODOVOUIKH IMIONE RASTÉNII. — Dictionnaire 
des noms génériques des plantes; par Jean MarTiNor. Saint- 
Pétersbourg, 1825. 362 pages in-8°, 


54. CATALOGUE DES PLANTES qui eroissent spontanément dans le 
district de Dmitrief sur la Svapa, dans le gouvernement de 
Koursk; par M. Horrrr. ( Moskofski Télégraph. -— Télégra- 
phe de Moscou; n° 6; mars 1826, p. 156.) 


Bien que l'étendue de la flore du district de Dmitricf, situé 
sous le 52° degré de latitude septentrionale et le 32° degré de 
longitude orientale, soit très bornée, l'ouvrage de M. Hæfft 
sera cependant fort utile pour les progrès de la botanique, en 


B, Tome XVII, , . 6 


82 Botanique. 

ce qu'il servira comme d'introduction à la flore de l'Ukraine 
septentrionale, On y voitles plantes des gouvernemens de Saint: 
Pétersbourg et de Moscou , qui nese rencontrent déjà plus dans 
ceux de Kharkof et de Tchernigof, et l’on y retrouve, au eon- 
traire, des plantes méridionales qui n’ont point été aperçues 
jusqu'ici dans le gouvernement de Moscou, non plus qu’au nord 
des provinces de Toula et de Kalouga, telles que la Feronica 
incana, Cyperus fuscus, Iris biflora, Plantago arenaria, Echium 
rubrum ; Aconitum anthora , Adonis vernalis , Aster amellus ; 
et d’autres encore, quoiqu'en petit nombre, M. Hæfft trouve 
beaucoup d’analogie entre cette flore et celle de Berlin. 

A: 3: 


55. Pranranum Brasizix Icones et Descriptiones hactenùs ine- 
ditæ. Auct. J. E. Poe , M. D. Tom. I en 4 fascicules. In-fol., 
fig. color. Vienne , 1825-1828. 


Depuis quelques années, les études des botanistes se sont, pour 
ainsi dire, concentrées sur les productions de l'Amérique méri- 
dionale; et, parmiles vastes régions qui constituent cet immense 
continent , l'empire brésilien, par le luxe et la magnificence de 
sa végétation, a fixé particulièrement l'attention de nos savans, 
Personne n’ignore combien la science est redevable aux voyages 
du prince de Neuwied, de MM. Auguste Saint-Hilaire, Martius, 
Mikan, Raddi, etc. Voici encore un nouveau voyageur qui 
vient communiquer à l’Europe les résultats de ses travaux, 
après un séjour de plusieurs années dans les provinces de Minas 
Geraes, de Goyaz, de Minas Novas, et après avoir parcouru 
d'immenses contrées, non pas absolument désertes, puisque 
partout la nature y développe ses richesses avec profusion, 
mais où le tableau n’est jamais animé par la présence de l’homme 
civilisé. M. Pobl, déjà encouragé dans son expédition par la 
munificence de l’empereur d'Autriche, a encore reçu de ce sou- 
verain de nouvelles marques de bienveillance. Plus heureux 
que d’autres botanistes européens, qui, après beaucoup de dé- 
marches auprès des distributeurs subalternes des faveurs de 
leur gouvernement , obtiennent la permission d’une dédicace et 
la souscription à quelques exemplaires de leurs ouvrages; plus 
heureux, dis-je,qüe nos compatriotes, il a été vivement excité à 
publierimmédiatement les plantes nouvelles qu'ila découvertes: 


Botanique. 83 


L'ouvrage de M. Pohl offre toute l'élégance typographique 
ét iconographique qu’on puisse désirer. Sans suivre d'ordre dé- 
terminé , il a néanmoins rassemblé à la suite les unes des au- 
tres les plantes du même genre et de la même famille. Ses 
descriptions sont très-détaillées, et les figures, principale- 
ment en ce qui concerne le port des plantes, sont d’une belle 
exécution. Dans l’énumération suivante des genres et des espè- 
ces que renferme le premier volume, nous ne pouvons présen- 
ter de détails que pour les genres nouveaux; car la simple cita- 
tion des espèces nous’entraînerait dans des longueurs presque 
inutiles , ou pour le moins très-fastidieuses. 

L'auteur dédie à l’empereur d'Autriche un nouveau genre de 
la famille des Scrofularinées, et qui a beaucoup de rapports 
avec le Browallia de Linné. Ce genre, nommé FRanciscEA, se 
compose de 7 espèces, toutes remarquables par la beauté de 
leurs fleurs et de leur feuillage. Nul doute que ces plantes ne 
deviennent bientôt l’ornement des serres chaudes. 

Le genre Cosmibuena, de Ruiz et Pavon, qui a de grandes 
affinités avec le genre Circhona, est augmenté d’une belle es- 
pèce; et M. Pohl a cru nécessaire de changer le nom générique 
en celui de Buexa, nom que Cavanilles avait déjà donné à une 
autre Rubiacée, qui fait maintenant partie du genre Gonzalea 
(G. panamensis). 

Un genre nouveau de la famille des Euphorbiacées est pro- 
posé sous le nom d’Anenorortux. Il est formé aux dépens de 
l’ancien gerre Jatropha de Linné et des auteurs. A la suite de 
la description de la nouvelle espèce que l’auteur à figurée, se 
trouve l'indication de toutes les espèces de Jatropha, qui peu- 
vent être rapportées à ce genre. Le nombre en est de 24. 

Le genre Manihot de Plumier, Tournefort et Adanson, est 
rétabli par M. Pohl, qui, poussant peut-être un peu trop loin 
l'esprit de méthode, rejette le nom de /azipha, imposé par M. 
Kunth au même genre, parce qu'il ne convient qu'à une seule 
espèce (Jatropka Janipha 1), tandis que le nom de Manihot 
est appliqué par les Brésiliens à une quantité considérable d’es- 
pèces. L'auteur en décrit et figure 39 espèces nouvelles, dont 
plusieurs, à la vérité, nous AC n'être que de simples va- 
riétés les unes des autres, Le nombre total je plantes appar- 


6. 


84 Botanique. 


tenant au genre Manihot est de 48, toutes mentionnées dans 
l'ouvrage de M. Pohl. 

Sous le nom de Cniposcozus, est encore établi à un nouveau 
genre aux dépens des /atropha où Janipha. Le Jatropha urens 
qui en fait partie, avait déjà été érigé en genre distinct par 
Houston et par Rafinesque-Schmaltz ; mais les noms de /ussieua 
et de Bivonœa, que ces botanistes lui avaient imposé, ne pou- 
vaient être adoptés, puisqu'ils ont été appliqués à d’autres gen- 
res. 4 espèces de Cridoscolus sont amplement décrites et figu- 
rées; 11 autres sont simplement énumérées, et, parmi celles- 
ci, il y en a 8 de nouvelles, accompagnées d’une ie carac- 
iéristique et de l'indication de la patrie. 

Le PnysocaLryx est un genre nouveau de la famille des Scro- 
fularinées, ayant de laffinité avec le Schrwalbea de Gronovius. 
il est surtout remarquable, ainsi que son nom l'indique, par 
son calice renflé comme une vessie. 11 ne renferme qu’une seule 
espèce (Physocalyx aurantiacus), qui est Sans contredit une des 
plus belles plantes de la famille dans laquelle M. Pohl place ce 
genre. | 

Un nouveau genre de la famille des Labiées a recu le nom 
de Pecropow, à cause de la forme des dents du calice qui sont 
peltées au sommet. Ce genre est voisin de l’Hyptis et du Bystro- 
podon, et se compose de 3 espèces. (2. pusillus, radicans et to- 
mentosus.) 

Le genre 4llamanda de Linne , est augmenté de 2 espèces 
nouvelles, sous les noms & 4. ænotheræfolia et A. angustifolia. 
L'auteur décrit et figure sous celui d’4. Schottié, VA. cathartica 
de Schrader. Il donne ensuite lénumération et la synonymie des 
autres espèces du genre 4llamanda. 

Le genre Merasaxruus, établi par M. Pohl et placé dans à 
famille des Verbenaceées, entre le Duranta et le Lippia, pré- 
sente néanmoins de grandes affinités avec le Sckwenckia, qui 
appartient aux Scrofularinées. Ce nouveau genre est CORP 
de G espèces, toutes absolument nouvelles. 

Dans la famille des Salicariées est placé un nouveau genré 
sous le nom de Dipzusopox, qui renferme des plantes dont 
l'aspect est des plus élégans. Ce genre, dont nne espèce a été 
placée par M. Kunth dans son genre Nesæa, a été définitive- 
went adopté par M. De Candolle dans le 3° vol. de son Pro- 


Botanique. 85 


‘dromus; il avait également reçu de MM. de Chamisso et de 
Schlechtendal le nom de Friedlandia; mais celui que M. Pohl à 
imposé est antérieur. Le nombre des espèces de ce genre est 
très-considérable: M. Pohl en décrit et figure 16; mais, dans 
l'ouvrage cité de M. De Candolle, il y en a 35. 
= Un genre qui l'emporte encore sur le Diplusodon par la 
beauté de la plante qui le constitue, c’est le Prysocazymma. Ce 
venre est voisin du Diplusodon; mais il s'en distingue par 
quelques caractères importans, ct il parait former le passage 
‘au Calyplectus de Ruiz et Pavon, ou Zafoensia de Vandelli. 
Le Physocalymma floridum Pohl ( Physocalymna florida D. C. 
Prodr.) ést un arbre pourvu d’un beau feuillage et de fleurs ex- 
‘trémement nombreuses et aussi remarquables par leur char- 
mante symétrie que par la vivacité de leurs couleurs. Son bois 
est de couleur rose, et nommé pour cette raison Pao de Rosa 
par les habitans de la capitainerie de Goyaz. 

Sous le nom de SipmanrarrA, M. Pohl à établi un nouveau 
genre de la famille des Mélastomacées, renfermant 3 espèces 
absolument nouvelles. | 

Le genre Rhopala, de la famille des Protéacées, est augmenté 
‘de 8 espèces nouvelles, dont 5 sont figurées. Un genre nouveau 

est établi sous le nom d’Axprrareratuw, et formé aux dépens 
des Rhophala des auteurs, L'auteur en publie 2 espèces nou- 
velles. 

Enfin, 15 espèces du beau genre Fellosia de Vandelli, sont 
décrites par M. Pohl avec tout le soin que méritent ces plantes, 
dont quelques-unes étaient à peine connues des botanistes, il 

y a fort peu de temps. Ce genre, qui appartient à la famille des 
Haæœmodoracées de R. Brown, à été diversement nommé par 
les auteurs modernes. C’est le même que le Carmpderia d'A- 
chille Richard. (Bull. de la Soc. Philomat., 1822.) 

GUILLEMIN. 


_b6. PLANTE ASIATICÆ RARIORES, Où Descriptions et figures d’un 
choix de plantes inédites de l’Inde orientale ; par N. Wazrics, 
M. et Ph. D., surintendant du jardin botanique de la Com- 
pagnie des Indes orient, à Calcutta , ete. 3 vol. in-fol. avec 
300 pl, color, Londres; Treuttel et Wuürtz. (Prospectus) 


De toutes les grandes régions du globe, llude orientals est 


86 Botanique. 


sans contredit la plus remarquable par la vanité, la beauté et 
l'utilité de ses productions naturelles, Les parfums, les médica- 
mens, les tissus, le sucre, l'indigo, en un mot, les objets de 
commerce les plus précieux et les plus recherchés, ont tous une 
origine indienne, Cependant, malgré le puissant intérêt qu'in- 
spirent les végétaux de l'Inde orientale, il s'en faut de beau- 
coup qu'ils soient connus avec tous les détails que la science 
exige de nos jours. A l'égard de la plupart d’entr'eux, on est 
mème réduit à compulser les ouvrages très-remarquables pour 
leur époque, mais surannés pour notre siècle, de Rhéede et de 
Romphius, qui se sont plus appliqués à faire connaître les pro- 
priétés vraies ou imaginaires des plantes qu'à décrire exacte- 
ment celles-ci dans toutes leurs parties. Mais, faute de meil- 
leurs renseignemens , c’est encore dans ces ouvrages que l’on va 
puiser tout ce qui a rapport aux végétaux de l’Inde, et leur 
importance est telle, qu'un naturaliste célèbre , le D° Hamil- 
ton, a récemment publié de savans commentaires sur l'Hortus 
Malabaricus et sur l'Herbarium Amboinense. A une époque 
plus rapprochée de nous, Burmann fit paraître une flore de 
l'Inde tellement incomplète, qu’elle n’offre presque aucune uti- 
lité aux botanistes. Enfin, le D' Roxburgh, en publiant ses 
plantes de la côte du Coromandel, s'est acquis un beau titre de 
gloire aux yeux des savans ; mais les végétaux qu'il a. décrits 
et figurés sont indigènes des parties les plus australes du lit- 
toral de la presqu'ile indienne; de sorte que ceux qui croissent 
daus les contrées septentrionales ne sont aujourd’hui illustrés 
par aucun ouvrage scientifique à figures, si ce n’est par quel- 
ques mémoires insérés dans les recueils de diverses Sociétés sa- 
vantes, Ce sont surtout les plantes du Napaul et des autres pays 
septentrionanx de l'Inde que les Européens désirent connaître ; 
car l'intérét qu'une espèce inspire se mesure en raison de son 
utilité ou de la possibilité de l'étudier vivante. Or, les expérien- 
ces de l’horticulture et les lois de la géographie botanique ont 
prouvé que les plantes du Napaul peuvent être cultivées en 
Europe avec autant de chance de succès que celles de l'Améri- 
que septentrionale. 

M. Wallich est de tous les botanistes contemporains ce- 
lui qui réunit au plus haut degré les conditions néces- 
saires pour mettre au jour un ouvrage parfait sur les plan- 
tes de l'Asie. Sa position, comme directeur du jardin bota- 


Botanique. 87 


niqué de Calcutta, pendant plusieurs annéés, et un séjour 
de plus de vingt années dans l’Inde, durant lequel espace 
de temps il a exécuté des voyages considérables dans l’Indos- 
tan, le Napaul, la péninsule de Malacca et les contrées de Bur- 
ma; l'ont mis à même d'étudier, avec tout le soin possible, les 
végétaux de ces diverses régions. Aidé des lumières des illustres 
botanistes européens, avec lesquels il à depuis long-temps 
entretenu une active correspondance, il se propose de publier, 
pendant son court séjour en Angleterre, les plantes les plus 
rares et les plus utiles. L'ouvrage sera composé de 3 volumes 
in-folio, conténant chacun 100 planches gravées et coloriées 
avécun grand soin. Les dessins originaux ont été faits d’après 
nature, sous la direction de l’auteur, par les peintres de la Di- 
rection des Indes orientales, qui sont des naturels du pays, 
Les descriptions seront en latin , langue universeile et Ja 
plus commode pour l’histoire naturelle. L'ouvrage-sera distribué 
en 12 livraisons contenant chacune 25 gravures coloriées, avec 
les descriptions correspondantes. La première livraison parai- 
tra en juillet 1829; les autres livraisons suivront exactement 
de trois en trois mois. Le prix de chaque livraison est de 64 fr. 
remis à Paris. On souscrit dès à présent, sans rien payer d’a- 
vance. Les éditeurs ne faisant tirer qu'un très-petit nombre 
d'exemplaires au-delà du nombre des souscripteurs, les pér- 
sonnes du continent, qui désireront se procurer l'ouvrage, sont 
priées de se faire inscrire le plus tôt possible à la librairie 
Treuttel et Würtz, à Paris et à Strasbourg. On peut aussi s’a- 
dresser aux principaux libraires de la France et des pays étran- 
gers. La liste des souscripteurs sera imprimée.  G...x. 


57. ALoysit COLLA ILLUSTRATIONES ET ICONES RARIORUM STIR- 
PIUM, quæ in ejus horto Ripulis florebant, anno 1824, addi- 
üs ad hortum Ripulensem appendicibus I et II. (Memor. dell 
Real. Acad. dell, Scienze di Torino; 1827, p. 111 et 319.) 


Lorsque M. A. Colla publia son Hortus Ripulensis , un grand 
nombre de plantes, parmi celles qui y sont énumérées, n'avaient 
pu être suffisamment éclaircies, puisqu'elles n’avaient encore 
donné ni fleurs ni fruits. Sur ces entrefaites, le jardin de Ri- 
voli s’est enrichi de plusieurs espèces nouvelles: de-là uti- 
lité et nécessité pour la science, 1° de faire mieux connaître, 


88 Botanique. N° 57 


dans des dissertations, en forme de commentaires, les plantes 
qui ont fleuri et fructifié postérieurement à la publication de 
l'Hortus Ripulensis ; 2° de publier des appendices contenant 
les catalogues des espèces nouvellement introduites. C'est ce 
qu'a fait M. A. Colla dans le travail dont nous allons donner 
un apercu. 

Sous le nom d’'ÆEucalyptus saligna, Smith avait décrit un ar- 
buste qui fut réuni par M. Bertoloni au genre Leptospermum, 
sous le nom de Z. resiniferum. M. Sprengel changea le nom 
spécifique en celui de fexuosum , parce que cette plante est 
identique avec le Metrosideros flexuosum de Willdenow; et 
comme ce changement a été admis par M. Link, le botaniste 
de Turin s’est cru obligé de s'y conformer, malgré l’antériorite 
acquise au nom imposé par M. Bertoloni. {| donne une deserip- 
tion des parties de la fructification, et il fait remarquer que la 
capsule de cette plante est constamment triloculaire, ce qui in- 
firme le caractère attribué généralement au genre Leptosper- 
mum, d'avoir une capsule à 4 ou à 5 loges. L'auteur donne une 
figure d’un rameau de la plante, avec quelques détails d'analyse 
de la fructification. 

L’Hakea rubricaulis avait été décrit sans fructification dans 
l'Hortus Ripulensis. M. Colla en donne une figure et la deserip- 
tion des organes fructificateurs. Il accompagne cette descrip- 
tion de quelques observations sur les organes que les botanistes 
ont décrit tantôt comme des pétales, tantôt comme des sépales, 
et il les considère comme des filets pétaloïdes ; en conséquence, 
il admet pour le genre Hakea (et probablement pour les autres 
Protéacées) un calice commun composé de plusieurs écailles ca- 
duques, mais point de calice proprement dit ni de corolle. 

La floraison du Melaleuca densa a eu lieu dans l'été de 1824, 
et a nécessité un changement dans les caractères de la fleur, 
qui avaient été primitivement copiés dans l’Hortus Kewensis. 
M. Colla en donne aussi une figure. 

Le Nemophila Nuttallié est spécifiquement identique avec le 
Nemophila phacelioides, décrit par M. Nuttall et reproduit sous 
ce dernier nom par les auteurs anglais. M. Colla critique le nom 
spécifique adopté par ceux-ci, et il donne une description 
complète et une figure de cette plante, 

C'est avec le même soin que l’auteur décrit et figure Le Cen- 
taurea american et VEuphorbia variegata, 


Botanique. 89 


L'auteur avait recu, sous le nom de Tréstania corÿymbosa, une 
belle plante, qui , ayant fleuri, fat reconnue pour une espèce 
d'Eugenia {E. australis Wendi.) 1 en donne la description, la 
figure , et il fait ressortir les caractères qui la distinguent de 
l'Eugenia Mini Aubl., et de VE. elliptica W. dont elle est voi- 
sine. 

Une espèce d’Hakea était restée plus de 15 ans sans donner 
de fleurs ; enfin elle a fleuri, et M. Colla l'a rapportée à l’Hakea 
pectinata de Dumont-Courset, espèce dont il n'existe aucune 
figure. Elle pourrait bien aussi être la même plante que l’Æ. sua- 
veolens; mais M. Colla expose les raisons qui empêchent de re- 
garder ces espèces comme identiques. 

Le Cineraria platanifolia est une plante d'ornement assez 
répandue dans les jardins, et qui avait été figurée dans l'Herbier 
de l'amateur, mais sans qu'on y trouvât les détails complets de 
l'organisation florale. M. Colla à rempli cette lacune, en don- 
nant une description tellement exacte et étendue, que nous la 
dirions Cassinienne, si l'auteur avait adopté la nomenclature 
du savant synanthérologiste français. 

Le Cratægus indica X., fait maintenant en partie du genre 
Raphiolepis de Lindley. On n’en connaissait qu'une figure in- 
complète publiée dansle Botanical Magazine, n° 1526. M. Colla 
a pensé que la description et la figure qu'il donne de cette es- 
pèce ne seront pas superflues. 
+. Oncultivedans les jardins une Malvacée qui a reçu de Schrader 
le nom de Lavatera australis, et de Schultes celui d’ 4/#4æa ple- 
deja. M. De Candolle, dans le second volume de son Prodromus, 
Va nommée Lavatera plebeja; et c'est sous cette dénomination 
qu'elle est décrite et figurée par M. Colla. Nous nous bornerons 
à indiquer les descriptions et les figures de trois autres plantes 
qui sont aujourd’hui assez connues dans les jardîns , savoir : le 
Calothamnus villosa,\e Fiburnum sinense et le Salvia splendenrs. 

M. Colla établit un nouveau genre surle Curculigo sumatrana 
du jardin de Cels { Catalogne 1825 }. Ce nouveau genre de la 
“famille des Hypoxidées de Brown, est dédié à Molineri, autre- 
fois conservateur du jardin royal de Turin. Il est ainsi essen- 
tiellement caractérisé : MociNer1a. Corolla ( Perigonium D. C.) 
monçpetala semisupera sexfida, Spatha univalois. Stylus longissi- 
mus, Sigma capitatum. Capsula unilocularis trivalvis poly sper- 


90 Botanique. 


ma apice foveola insculpta. Semina inappendiculata. Le Molèpe: 
ria plicata est une plante or iginaire de Sumatra, qui Ale port et 
les feuilles d’une Orchidée. | . 

Enfin, l’auteur décrit avec beaucoup de soins une. nouyslle 
espece de Pourretia sous le nom de P. magnispatha. sit 

Les figures qui accompagnent les descriptions que nous ve= 
nons de mentionner,sont lithographiées. Malheureusement, lar- 
tiste qui les a exécutées, quoique bon dessinateur, n'avait pas 
l'habitude du crayon lithographique, habitude qui, seule, peut 
donner cette pureté si nécessaire pour les analyses délicates des 
parties de la fleur et du fruit, 

Les deux appendices que M. Colla a placés à la suite des 
descriptions de plantes nouvelles, sont des catalogues alphabé- 
tiques de toutes les espèces qu'il a cultivées depuis la publica 
tion de son Hortus Ripulensis. | 

On y trouve le nom adopté avec la synonymie la plus mos 
derne ; l'indication des auteurs et des figures publiées ; la patries 
l'époque de la floraison, ete, Une grande quantité de notes ser- 
vent à éclaircir quelques points obscurs relativement à certaines 
plantes, ou à recüfier quelques erreurs répandues dans les ou- 
vrages récens. Il nous serait impossible de retracer ici ces im 
portantes observations, tant elles sont nombreuses; et mous 
nous bornerons à indiquer la formation de deux ou troisgenres 
nouveaux. | 

Vivrania. Ce genre appartient à la famille des Rahibtite: 
et avait d’abord recu le rom de Melanopsidium, 11 est dé- 
dié au prof. Viviani de Gènes, et il est ainsi caractérisé : Calyæ 
semisuperus b-7-partitus. Corolla hypocrateriformis, tubointüs 
barbato - sctoso , limbo b-5-partito. Stamina d-7 tubo . adnata. 
Germen extus calyce cinctum, superne annulo nectartfero téctum. 
Stigmata 5. Drupa abortu monosperma. Le Fiviania psrcho- 
trioides est un sous arbrisseau dont la patrie est ignorée 

ANrommarGnra, Ce genre, dédié an médecin de l'illustre-pri- 
sonnier de Sainte-Hélène, est formé aux dépens du genre Cor- 
rea,; et renferme les espèces qui constituent la seconde sec- 
tion de ce genre dans le Prodromus de M; De Candolle. 
Il avait été établi précédemment dans une dissertation inédite 
que l’auteur avait lue, en août 1826, à la Société de physique de 
Genève, Voici ses caractères : Calyx subintegerrimus, persistens. 
Corolla gamopetala cylindracea, limbo 4-fido erecto. Stamina 8 


Botanique. 9x 


inæqualia, erecta, quorum | vix exserta. Flores pendulr. Cætera 
ut in Corræa. 

Huzrenra, M. Colla adopte le genre formé sous ce nom par 
M. Dumortier-Ratteau ( Ann, de la Soc. Linn. de Paris, 1825, 
P. 4. ). Ila pour type le Rosa berberifolia ou À. simplicifolia. 

G.,.,N, 


58. La FLORE ET La POMONE FRANCAISES, où Description, his- 
toire et culture des fleurs et des fruits de France; par M. 
Jaume Sr.-Hiraire. Livraison 1 à 12. Paris, 1828; l’auteur, 
rue de Furstemberg, n° 3. 


. 


Dans une Collection des plantes de la France antérieurement 
publiée, M. Jaume St-Hilaire s'était particulièrement occupé des 
espèces les plus connues et le plus généralement cultivées ; il 
se propose actuellement de donner l’histoire et la figure de 
toutes les plantes pui ne sont pas dans cette précédente collec- 
tion, ainsi que des nouvelles variétés de fruits cultivés en 
France. Quelques-unes de ces plantes avaient été bien figurées 
et décrites dans des ouvrages étrangers, mais nous n’avions pas 
d'ouvrage national sur ces plantes ; car doit-on considérer 
comme tels ces ouvrages entrepris sur un plan gigantesque, ét 
qui n’existent encore qu’en projets précédés de pompeuses an- 
nonces ? 

Un grand nombre des plantes publiées par M. Jaume St.-Hi- 
laire, et considérées comme de nouvelles espèces n’avaient pas 
été illustrées par des figures. Sous ce point de vue, l'ouvrage 
dont nous annoncons les 12 premières livraisons pourra être 
fort utile à la botanique française. Quoique, dans la disposition 
des espèces, l’auteur ne se soit astreint à aucun ordre métho- 
dique , nous allons donner un aperçu succinct de ce que ces li- 
vraisons renferment de plus intéressant. 

Parmi les espèces de Campanules, dont le nombre est porté 
à plus de 20, se trouve le Campanula bellidifolia, conservé 
dans lherbier de Vaillant, et indiqué comme croissant aux 
Pyrénées. Cette espèce ne paraît pas avoir été retrouvée depuis 
par les botanistes. Le Campanula decurrens, de Thore, est 
aussi décrit et figuré. Cette espèce, fort du voisine €. patula, a 
également beaucoup de ressemblance avec le €. ramosissima, 
de Sibthorp et Smith, ou C. Loreyti, de Pollini. 


9? Botanique. 

Les genres des Violettes, des Primevères et des Liserons , 
remplissent les autres livraisons. Leurs espèces sont décrites 
fort brièvement, et l’auteur ne s'est pas engagé dans le dédale 
de la synonymie. Comme cet ouvrage paraît spécialement des- 
tiné à faire connaître les espèces, on n’y trouve pas beaucoup 
de détails sur l’organisation florale. Au reste, cette partie de la 
science et suffisamment connue, quant aux plantes françaises. 
Les fruits qui sont décrits et figurés étant plutôt du domaine 
de l’horticulture que de la botanique proprement dite, nous 
renvoyons à on article qui paraîtra sur ce sujet dans la 4° sec- 
tion du Bulletin. A. 


59. FLora Brunsvicensis.—Énumération des plantes qui crois- 
sent spontanément dans les environs de Brunswick; par W. 
Lacmmanx , D. M. 2 vol. in-8°, avec une carte botano-géo- 
guostique et une table lithographiée. Brunswick, 1827- 
1828; Meyer. | 
Une préface fait connaitre la marche que l’auteur a suivie 

dans lexécution de cet ouvrage. Il n’a pas voulu se borner 
seulement à donner les descriptions des plantes de sa contrée, 
et l'indication des endroits où elles se trouvent ; mais il a en- 
core essayé de présenter la chorographie, la géognosie, l'in- 
fluence du sol sur les plantes, et la météorologie des enxixons 
de Brunswick. Un sujet aussi vaste n’était pas facilité par.des 
travaux préparatoires qui pussent servir de guide à l’auteur ; 
car, depuis 1631, personne n'avait mis la main à la flore de 
Brunswick. Il n'existait que quelques remarques isolées sur la 
géognosie de certaines localités ; la partie météorologique était 
tout-à-fait négligée; la hauteur de Brunswick au - dessus du 
niveau de la mer n'était méme pas connue, Le défaut de no- 
tions si intéressantes fut précisément ce qui a déterminé l'au- 
teur à publier un ouvrage qui dût y suppléer. Mais l'insuff- 
sance des renseignemens lui a fait commettre quelques mépri- 
ses dont il à reconnu plus tard quelques-unes, et qu'il a corri- 
gées dans la préface. A la description géognostique, il a ajouté 
une earte coloriée, qui fait voir les différentes couches du sol ; 
enfin il énumère les variations des plantes, qu'il croit produi- 
tes par les différentes variétés de terrain. Ici, suivent les obser- 
valions météorologiques concernant les mouremens réguliers 
el irréguliers de l'océan atmosphérique, 


Botanique. 93 


L'état de la culture de cette contrée, les plantes cultivées et 
leurs produits, commencent le chapitre intitulé : Fégétation 
générale. L'auteur compare la Flore de Brunswick à la Flore 
générale de l’Allemagne ; il donne le rapport des Mouocotylé- 
dones aux Dicotylédones ; celui des plantes arborescentes aux 
plantes herbacées ; celui des familles naturelles entr’elles ; il 
fixe l'évaluation du nombre des genres et des espèces; il parle 
ensuite de la station et de l'habitation des plantes, etc. Dans tous 
ces calculs, l’auteur a fait, autant que possible, abstraction des 
plantes cultivées. C’est pourquoi il ne compte pour l'Allemagne 
que 2890 espèces de Phanérogames , et pour Brunswick 1060 
( proportion de la flore de Brunswick à celle d'Allemagne — 1 
: 2, 72 ). En comptant pour l'Allemagne 3015 et pour Bruns- 
wick 1193, y compris toutes les plantes cultivées, on trouve 
la proportion — 1 : 2, 52. L'auteur examine ensuite avec dé- 
tail cette question pour les diverses familles. 

Un apercu des Phanérogames selon les affinités naturelles ; 
un calendrier qui indique les plantes selon Feépoque de la flo- 
raison dans les divers mois ; un autre calendrier selon le temps 
de la floraison de quelques plantes observées au même en- 
droit pendant plusieurs années, terminent cette première 
partie. 

La seconde et la troisième parties contiennent les Phanéro- 
games disposés selon le système de Linné ; système qui a paru 
à l’auteur plus convenable pour une Flore spéciale, que Far- 
rangement selon les familles naturelles. C’est ici que dans le 
diagnostic des plantes, l'auteur a essayé de réunir aux termes 
descriptifs et scientifiques , ceux qui sont en quelque sorte em- 
piriques, et il a eu le soin de les imprimer en caractères diffé- 
rens. A. 


60.1J.F. RE AD FLORAM PEDEMONTANAM APPENDIX ALTERA. ( Men. 
2) e, 1 } « D 2 \ 
del. real. Acad. di Torino ; 1827, p. 189.) 


Le D°J. F. Re avait publié, en 1821, une énumération de 
plantes nouvelles pour la Flore piémontaise. Depuis cette épo- 
que, il n’a cessé de continuer cette investigation, et il en donne 
le résultat dans cet appendice. Le cadre étroit de notre Zulle- 
tin nous interdit la citation des nombreuses espèces qui y sont 
mentionnées , et que l’on ne croyait pas indigènes du Piémont, 


94 Botanique. 
Un grand nombre de plantes ont été communiquées À l'auteur 
par MM. Bertero et Balbis. Les Cryptogames sont surtout fort 
nombreuses , et parmi elles se trouvent deux espèces nouvelles 
établies par M. Bertero, savoir : 1° CLavarra Raizopus, cla- 
eula cylindrico-filiformi-subulata glabra, stipite filiformi piloso 
basi flexuoso radicato, tuberculo fusco per ætatem lenticulari. 
Hab. ad terram madidam in locis umbrosis Albæ. 2° Pezrza Mr- 
LIACEA, gregarta, minutissimu ; sessilis, cupulis globosis croceis 
leviter pilosis, margine obsoleto. Hab. Albæ ad arborum truncos 
cæsos. ; ee... 


61. FLORULA LITTORALIS AQUITANICA ; auct. J. B. GRATELOUr, 
(Bulletin d'hist. natur. de la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. 
IL, oct, et nov. 1827, p. 28 et 34.) Voy. le Zulletin, T. XW, 
n° 185. 


Continuation et terminaison du Catalogue précédemment 
annoncé. Ces deux numéros renferment les Légumineuses, les 
Térébinthacées, les Frangulacées, les Papavéracées, les Crucifè- 
res, les Capparidéeë, les Rutacées , les Caryophyllées, les Cisti- 
nées, les Malvacées, les Géraniacées, les Hypéricinées et les 
Renonculacées,. 


62.MonocraPuie DES ORC&IDÉES des Iles de France et de Bour- 
bon ; par M. Achille Ricmarp. ( Mémoir, de la Société d'hist. 
natur, de Paris ; Tom. IV ; avec 11 pl. gray.) 


Ce Mémoire fait partie d’un travail beaucoup plus considé- 
rable, dont M. Richard s'occupe depuis plusieurs années, et 
qui doit embrasser la flore complète des Iles de France et de 
Bourbon. En attendant que les nombreuses observations qu'il a 
réunies sur la végétation de ces îles puissent être mises au jour, 
l’auteur a voulu faire connaître l’une des familles les plus re- 
marquables, et il a choisi celle des Orchidées, plantes qui, par 
leur nombre { le 15° environ des espèces qui se trouvent dans 
ces îles ) et la variété de leurs formes ont attiré plus particuliè- 
rement son attention. - 

Les auteurs qui se sont occupés de la distribution des formes 
végétales sur le globe ont souvent parlé de la ressemblance que 
présentent la Flore du Cap de Bonne-Espérance et celle des 
lies de France et de Bourbon : récemment M, Lindley a méme 


+ Botanique. 9ÿ 


insisté sur l’aflinité des Orchidées de ces deux contrées. Il ré- 
sulte au contraire des travaux de M. Richard que, dans cette 
dernière famille , deux genres seulement sont communs au Cap 
de Bonne-Espérance et aux îles australes de l'Afrique, et en- 
core les espèces de ces deux genres sont-elles tout-à-fait diffé- 
rentes dans ces deux localités. En comparant les Orchidées des 
Iles de France et de Bourbon à celles des autres régions tropi- 
cales, M, Richard observe que plusieurs genres et une espèce 
de Dendrobium sont communs à ces iles et au continent améri- 
cain. Mais en rapprochant les plantes qui sont ie sujet de son 
Mémoire de celles de la méme famille que on observe dans 
Archipel indien, l'auteur trouve encore des rapports plus mul- 
tipliés ; plusieurs genres sont particuliers à ces deux contrées ; et 
plusieurs espèces qu'ils renferment sont parfaitement identiques. 
Cette observation, qui peut jeter un nouveau jour sur la géo- 
graphie physique des Iles de France’et de Bourbon, a été con- 
firmée récemment par la publication d’un ouvrage sur les Or- 
chidées de Java, que M. Van Breda vient de faire paraître à 
Gand ; il suffit de comparer les genres qu'il décrit avec ceux 
contenus dans le Mémoire dont nous faisons l'extrait, pour voir 
Panalogie frappante qui existe entre la végétation de ces deux 
contrées. 

L'organisation de la fleur dans la famille des Orchidées s’é- 
loigne tellement de celle des autres plantes monocotylédones , 
qu'il devient quelquefois très-diflicile de la ramener à un type 
régulier. Pour M. Richard, ce type est un périanthe à six divi- 
sions régulières, dont trois externes et trois internes, et six éta- 
mines. Cette régularité est toujours plus où moins masquée par 
des avortemens constans daus les différens genres, et par le 
développement des trois étamines externes en appendices péta- 
loides. 

Passant à la partie descriptive de son Mémoire, M. Richard 
divise les Orchidées en trois sections fondées sur la nature du 
pollen. La première comprend, sous le nom d’Ophrydées, les 
genres dont le pollen est formé de petits grains solides, très- 
nombreux , adhérens tous entr’eux par le moyen d’une matière 
visqueuse et tenace qui, lorsqu'on écarte les grains, s’alonge sous 
la forme de filamens élastiques. Dans la seconde, celle des Limno= 
dorées, les masses polliniques se composent de grains extrême» 


6 Botanique. N°62 
ment petits, très-peu adhérens entr’eux, se séparant facilément, 
et formant des masses comme pulvérulentes. Enfin la troisième, 
qui a reçu le nom d'Épidendrées , est formée des genres dans 
lesquels les masses polliniques sont solides et céracées. 

Nous allons passer rapidement en revue les genres et les es- 
pèces contenus dans le Mémoire de M. Richard. Il faudrait 
presque le transcrire en entier, si l’on voulait insérer dans le 
Bulletin toutes les observations neuves qu'il renferme. 


1° Section, OPHRYDÉES. 


Hasexaria Willd. Ce genre est composé de 6 espèces dont 2 
nouvelles, A. lancifolia et vesiculosa , et 2 rapportées précé- 
demment au genre Satyriun, H. præalla et spiralis. 

Gymxapenia R. Brown. 8 espèces; 2 sont nouvelles, G. Com- 
mersonit et Boryana, et les 6 autres avaient été rapportées à 
d'autres genres. 

Sarxrium Swartz. Une seule espèce décrite sous le nom de 
Diplectrum amænum, par M. du Petit Thouars. 

Anxorria Ach. Rich. Ce genre est voisin, par son port et 
par la structure de son anthère, du Gymnadenia, mais ilen dif- 
fère par les divisions extérieures et supérieures de son calice 
prolongées en forme d'ailes, par son labelle sans éperon, sem- 
blable aux deux divisions intérieures, et soudé avec elles par 
sa base. Ce genre se compose d’une seule espèce, l’4. mauri- 
tiana , qui paraît étre la même plante que l'4mphorchis iner- 
mis de M. Du Petit Thouars. 

Daxopria Du Pet. Th. 3 espèces déjà connnes. 

Goopxexa R. Brown. Une seule espèce déjà publiée, 

PLaryzeris Ach. Rich. Une seule espèce décrite par M. Du 
Petit Thouars sous le nom de Goodyera occulta. Dans ce genre 
le gynostéme est à peu près de la longueur des divisions exter- 
nes du calice; les deux divisions internes sont soudées ensem- 
ble par leur bord supérieur, et avec le labelle par l’inférieur, 
Ces trois parties forment une sorte de tube qui environne et 
embrasse les deux tiers inférieurs du gynostéme avec lequel il 
se confond et se soude, de manière que les deux lanières in- 
ternes et le labelle paraissent naître du tiers supérieur du gy- 
nostème. Cette organisation distingue ce nouveau genre du 
Goodyera. 


Botanique, 07 
> Section, LIMODORÉES. 


ApLosrEuL1s Ach. Rich. Ce genre, fondé sur une seule espèce, 
l'Arethusa simplex de M. Du Petit Thouars, est proposé avec 
doute par M. Richard, qui le décrit d’après la figure que cet 
auteur en à donnée dans son Mémoire sur les Orchidées d’A- 
frique. 

Brera Ruiz et Pav. Une seule espèce, 2. »éllosa Ach. Rich. 
{Limodorum villosum , Du Pet. Th.) 

Bexrmamia Ach. Rich. Ce genre a quelques rapports avec le 
Prescotia de M. Lindley , mais il en diffère par ses masses polli- 
ques, au nombre de deux seulement , et qui ne sont pas adhé- 
rentes à ure glande placée à la face supérieure du clinandre. 
Ilse compose de deux espèces : l’une, le Z. spéralis, entière- 
ment nouvelle; l’autre rapportée précédemment an genre Sa- 
tyrüum. 

Cxxrrosta Ach. Rich. Ce genre a des rapports avec le Zlctia, 
mais il en diffère par son labelle, qui, à sa base, enveloppe en 
totalité le gynostème avec lequel il est plus ou moins adhérent, 
de sorte que l’éperon, qui est de la longueur de l'ovaire, sein- 
ble naïître de la base même du gynostème. La disposition du la- 
belle, qui semble naître du sommet du gynostéme, offre quelques 
ressemblances avec les véritables espèces du genre £pidendrum ; 
mais la nature des masses polliniques et plusieurs autres carac- 
tères éloignent ces deux genres. M. Richard rapporte à son genre 
Centrosia une seule espèce, l4lésmorchis centrosis de M. Du Pe- 
tit Thouars. 

Livonorux Rich. (Orch. Europ.) 4 espèces déjà publices par 
M. Du Petit Thouars. 


3° Section, ÉPIDENDRÉES. 


Liparis Rich. (Orch. Europ. ) 5 espèces, dont 4 avaient été 
rapportées au genre Mularis. 

Preuroraazis Rob. Brown : une seule espèce déjà connue, 
mais rapportée, soit au Cymbidium , soit à l'Epidendrum. 

Dexprogiuy Swartz : 2 espèces déjà décrites. 
- BursoPayxzzum Du Pet. Th. 4 espèces déjà décrites par M. 
Du Petit Thouars. 

Axerzcum Rumph. Ce genre eit le plus nombreux en espè- 


B. Tome XVII, ui 


98 Botanique. 


ces de tous ceux qui composent, aux iles de France et de Bour- 
bon, la famille des Orchidées. M. Richard le divise en 2 sec- 
tions : l’une comprend les espèces dont les feuilles sont ren- 
flées en bulbe à leur base, l’autre celles où les feuilles sont sim- 
ples. 11 renferme 20 espèces; une, l'4. monophyllum, est com- 
plètement nouvelle; une autre, 4. polystachyum, avait été pré- 
cédemment rapportée à d’autres genres ; 18 avaient été déjà 
publiées par M. Du Petit Thouars. 

Gussoxes Ach. Rich. Ce genre est voisin de l'Oncidium et de 
l’Odontoglossum de M. Kunth, dont il diffère surtout par Son 
labelle terminé en éperon à sa base, et par plusieurs autres 
caractères. Il renferme une seule espèce, le G. aphylla, qui est 
l'Angræcum aphylum de M. Du Petit Thouars. 

Brcranpia Ach. Rich. 3 espèces, Z. erecta ( Angræcum ela- 
tum Du Pet. Th.), Z. macrostachya ( Epidendrum macrosta- 
chys Du Pet. Th.), 8. brachystachya (Epidendrum brachysta- 
chyum Du Pet. Th.). 

On voit, d’après ce qui précède , que le Mémoire de M. Ri- 
chard contient, 1° des généralités fort instructives, soit sur 
l’organisation des Orchidées , soit sur la géographie physique 
des îles de France et de Bourbon; 2° la description de 19 gen- 
res, dont 7 sont nouveaux, et de 66 espèces parmi lesquelles 
plusieurs étaient restées inédites jusqu’à ce jour. Cette seconde 
partie est suivie de 17 planches dessinées avec le plus grand 
soin, et représentant l’organisation des genres contenus dans 
le Mémoire, et quelques-unes des espèces nouvelles. Camwsess. 


: 


63. DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DE Dapuxe; par M. 
GRATELOUP. ( Bulletin d'hist. nat. de la Soc. Linn. de Bor- 
deaux ; T. 2, mars 1828, p. 71.) 


M. Grateloup doune le nom de Daphne multiflora à un ar- 
brisseau qu'il considère comme une espèce nouvelle, et qui 
croit au milieu des bois sur des collines fraiches et ombragées, 
de la commune de Gaas, à deux lieues de Dax ( dép. des Lan- 
des). Voici sa phrase spécifique : « D. racemis axillaribus mul= 
tifloris, floribus parvulis nnmerosis, luteo-viridibus , fere sessi- 
libus, bracteatisque ; folïis alternis, integris, lanceolatis, sessi- 
libus, glabris. » Cette espèce a la plus grande analogie avec le 
D. Laureola , qu'il peut remplacer quaut aux usages chirurgi- 
eaux de son écorce, G:.,N. 


Botanique. 99 


64. Sur Les Bates pu Nenprux { Rhamnus Catharticus } Er CEt- 
LES DU TROËNE { Ligustrum vulgare ); par M.T. D. Vrpac 
Zisxex. | Béjdrag. tot. de Natuurk. Wetens.; part. 1, n° 17, 
p. 130.) 

En Hollaide, on confond assez communément ces deux es- 
pèces de fruits. Ce n’est point seulement par leur couleur, leur 
grosseur et leur organisation intérieure, que l’on peut les dis- 
tinguer avec certitude : comme dans la plupart des plantes, les 
deux premiers de ces caractères dépendent de la nature du sol 
et du degré plus ou moins grand de maturité ; et quant au 3° 
indice , la différence entre les deux baies est trop insensible et 
trop incertaine pour pouvoir servir de base de comparaison 
fixe. D'ailleurs, un examen de cette nature exige de soi plus de 
temps et d'attention qu'un pharmacien ve saurait souvent en 
consacrer à cet objet. 

Voici des signes plus prononcés et plus constans auxquels on 
peut reconnaître avec certitude les baies de l’une et Fautre 
plantes : 


Rhamnus Catharticus. 


Ligustrum vulgare. 
Chaque baie tient à un pé- 


Les baies tiennent en grou- 


dicule particulier. 

Le suc des baies, dans l’état 
de maturité, est d’un vert noi- 
râtre ; la baie elle-même est 
noire en dehors et verte en de- 
dans. 

La baie est gluante et grasse 
au toucher. 


pe à un pédicule commun. 

Le suc des baies müres est 
d’un bleu foncé; la baie même 
est noire tant en dedans qu’en 
dehors. 


La baie est lisse et sèche à 
l'extérieur, 


C’est ce dernier caractère qui constitue la différence la plus 
sûre et la plus remarquable qui existe entre ces baies ; car si on 
plonge la main dans une certaine quantité de baies müres du 
Rhamnus Catharticus, on les reconnaitra de suite à leur vis- 
cosité. 


65. EXAMEN DE La QUESTION de savoir si les Cristatelles ou 
Éponges d’eau douce sont des végétaux; par M. De La Py- 
LAYE. (Annual. de la Soc. Linn. de Paris; sept. 1826, p. 407.) 


L'auteur décide cette question affirmativement, après avoir 
été déterminé par plusieurs observations, dont là principale 
est celle de l'existence de graines sphériques logées dans les 
cellules inférieures, graines qui ont la plus grande analogie 


7+. 


100 Botanique. 


avec celles de quelques autres ’plantes cryptogames. La nature 
végétale des éponges d’eau douce avait déjà été annoncée par 
M. Gray. M. De La Pvylaye donne ensuite une description dé- 
taillée de la Cristatelle. G.. wir 1 


66. Myxcorocia EuroprA, seu completa omnium fungorum in 
varis Europeæ regionibus detectorum enumeratio, ete. Sec- 
to Hi, particula 1. Aussi sous le titre : MONOGRAPHIA AGARI- 
coRuM, comprehendens enumceratlionem omniurn specierum huc 
usque cognitarum ; auctore C. H. PErsoon ; eum tabulis va 
color. In-8° de 282 pag. Erlangen, 1828. { Voy. le Bulletin, 
Tom. VI, n° 302, nov. 1825, p. 383.) | 


Dans ce volume, l’auteur à commencé à traiter des Agarices; 
qui forment le genre le plus étendu de la famille des Champi- 
gnons. L'étude et la détermination des espèces sont. d'autant 
plus difficiles qu’elles sont fort nombreuses, que la plupart sont 
de peu de durée, et qu’elles se ressemblent beaucoup; il y en 
a un assez grand nombre qui diffèrent plutôt par un certain 
habitus que par des caractères tranchés et faciles à saisir, Pres- 
que 500 espèces sont décrites par M. Persoon, sans compter les 
nombreuses variétés et plusieurs espèces encore douteuses. Cé 
nombre ne reuferme cependant que a moitié à peu près des es- 
pèces du genre Agaricus , tel qu'il à été admis Jusqu'à présent. 
Vraisembhlement la seconde moitié fera l’objet d’une autre par 
tie de l'ouvrage. 

Pour mettre de l’ordre dans un nombre si considérable 
d'espèces, et pour en faciliter la détermination, l’auteur les a 
distribuées en plusieurs groupes naturels, établis d’après la forme 
et la consistance du chapeau (péleus), la présence ou l'absence 
et la position du pédicule (stpes\,et la manière variée dont les 
lamelles y sont attachés. La couleur est admise comme caractère 
pour les subdivisions. Les descriptions sont suecinctes, mais elles 
renferment tous les caractères essentiels. M. Persoon ne donne 
les descriptions des auteurs que pour les espèces qu'il n'a pas 
eu occasion d'examiner lui-méme. Nous avons remarqué un as- 
sez grand nombre d'espèces nouvelles et de variétés remarqua- 
bles; celles surtout que représentent les 8 planches qui accom- 
pagnent l'ouvrage, et dont l'exécution ne laisse rien à désirer. 


Botanique, 101 


67. Note son LE PirosoLus CRYSTALLINUS ; par M. Gacnrr. 
{ Bullet. d'hist natur. de la Sec. Linn.de Bordeaux ; Tom. IF, 
août 1828, p. 159.) 

Cette note est destinée à faire connaître quelques particula- 
rités omises par ceux qui ont décrit cette plante cryptogame, 
dont il a été parlé plusieurs fois dans le Bulletin (Voy.Tom.VIT, 
n°% 187 ct 360). La courbure du pédicule n’a jamais été si- 
gnalée ; cependant les individus qui présentent cette courbure 
dans leur jeunesse la conservent pendant toute leur vie. M. Ga- 
chet rapporte ensuite plusieurs anomalies dans la disposition 
et le nombre des parties qui constituent le Pélobolus cry stalli- 
nus. GUN 


68. Nore sur La PuGcinia GRamINIS; par M. Gacner. | Zbid.; 
déc: 1828, p. 211.) 


Hedwig avait décrit, sous le nom de Puccinia arundinacea , 
unc plante cryptogame parasite, que M. De Candolle avait 
considérée comme simple variété de la Puccinia graminis. M. 
Gachet revient à l'opinion d'Hedwig, et expose, dans une des- 
cription détaillée, les caractères qui distinguent cette espèce. 


09. SUR LES HERBIERS DE L'ACADÉMIE 1MPÉBIALE DE SaAINt-Pi- 
TERSBOURG. 


L'activité de l'académicien ‘Frinius pendant les deux der- 
nières années s’est concentrée principalement à l’arrangement 
de la partie du musée d'histoire naturelle confiée à ses soins. 
Notre Compte rendu de Fannéc passée a fait mention des 
grandes collections botaniques de Gorenki, du profes. Hoffmann 
et de Sieber, dont l’Académie a fait l'acquisition, collections 
qui, jointes à ce qu’elle possédait déjà depuis l'époque des 
voyages, ont concouru à élever les herbiers de l'Académie à 
un degré de richesse et de perfection vraiment surprenant , si 
lon considère le court espace de temps qui s'est écoulé depuis 
la régénération dudit cabinet, Le public connaît également les 
dons qui nous ont été offerts en fait de plantes, et les démar- 
ches que, sur la proposition de M. Trinius, l'Académie a faites 
pour se procurer des flores de l'empire russe et de l'Amérique 
septentrionale. Ces démarches ont eu depuis le succès desire, 


102 Botanique. 

en ce que des envois considérables de l’intérieur- sont vents 
enrichir notre dépôt. On peut juger du travail que l’arrange- 
ment de toutes ces differentes collections a dù coûter à M. 
Trinius. 11 les à distribuées préalablement en classes rangées 
d’après le système naturel, et ensuite déterminé et collationné 
les genres; de manière qu'en procédant ainsi méthodiquement 
jusqu'aux individus, il sera bientôt possible au spectateur 
d'acquérir un apercu scientifique de toutc la collection en gé- 
néral, et d’y puiser une étude instructive. {Compte rendu des 
travaux de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg 
pour les années 1823-1826, p. 37). 


70. Biocrapnre pe Tuwanneus Hxwxcre, botaniste du roi d’'Es- 
pagne. (Linnæa; Vol. TI, avril 1826, p. 259). 


Cette notice biographique que publie la Linnæa , est puisée 
dans lavant-propos du président du musée de Bohême, le 
comte de Sternberg. Quoique nous ayons déjà annoncé les cir- 
constances malheureuses de la mort de Hæncke (V. le Bulletin ; 
Tom. XV, nov. 1828, p. 386), il nous a semblé utile de faire 
connaitre en détail la vie d’un naturaliste qui, de son vivant, n’a 
pas fait beaucoup parler de lui, et dont les travaux sont pu- 
bliés en Bohéme par ies soins de la Société d'histoire naturelle 
de ce pays. 

Hæncke naquit à Kreibitz en Bohême, district de Leumeritz, 
en 1761; il fit ses études à Prague, où il fut reçu docteur en 
philosophie en 1782. En 1786, il fit des excursions dans les 
Sudètes, et se rendit immédiatement à Vienne. Dans le courant 
des années 1787 et 88, il fit pluseurs excursions botaniques 
dans les Alpes autrichiennes jusqu’au Frioul et au Tyrol. Les 
résultats de ces excursions sont rapportés dans les Collectanea 
de Jaquin. Eu 1589, il fut nommé botaniste du roi d'Es- 
pagne, et il devait faire le voyage avec Malaspina; il se wen- 
dit en conséquence à Madrid, s'embarqua à Cadix pour 
Montevideo , où il espérait trouver le vaisseau qu'il avait 
manqué, mais ne l'ayant trouvé ni à Montevideo ni à Buénos - 
Ayres , il traversa l'Amérique et se rendit par les Cordillières à 
Saint-Jago, au Chili. Après avoir exploré le Chili, le Pérou et 
Quito, il se dirigea vers la partie septentrionale de Ja Califor- 
nie,en longeant la côte jusqu'au détroit de Nutka; de là le vais- 


Botanique. 103 
seau sur lequel il s'était embarqué fit voile pour le port de 
Saint-Blas et puis pour Acapulco. De ce dernier lieu, Hæncke 
fit un voyage au Mexique; de retour à Acapulco, il s'embarqua 
pour Tinian et Guahan, et enfin pour Luçon. À son retour, il 
passa par les îles de la Suciété et débarqua à la Conception, au 
Chili, en 1594. Il y fit de nombreux voyages dans l'intérieur, 
En 1596, il s'établit dans la ville de Cachabamba, d’où il fit 
également plusieurs voyages dans l'intérêt de la science. Cepen- 
dant la guerre civile troubla beaucoup ses occupations , et ses 
recherches furent interrompues pendant quelque temps. C'est 
en 1811 qu'on recut en Europe les dernières nouvelles de ce 
naturaliste. Sa mort fut apprise en 1817 par les feuilles pu- 
bliques ; et l’on sut que ses collections, manuscrits, etc., avaient 
été transportés à Lima. Depuis 1794 on n’a rien recu en Europe 
des collections de Hæncke; et les envois qu'il avait faits anté- 
rieurement n’y sont parvenus qu’en partie. Plusieurs botanistes 
se sont prètés à travailler sur les plantes qu'il avait envoyées ; 
c’est ce travail qui a donné naissance aux Reliquiæ Hænckeanæ, 
dont le 1° cahier est consacré aux plantes cryptogames. A, 


71. GENRE NOUVEAU DES OXALIDÉES, 


M. Cambessèdes a lu à la Soclété d’histoire naturelle de Pa- 
ris, dans la séance du 20 avril 1859, un mémoire sur un genre 
nouveau de la famille des Oxalidées, auquel il donne le nom de 
Cæsarea. Ce genre est particulièrement remarquable en ce qu’il 
enchaine, par son organisation, les Oxalidées aux Geraniacées, 
groupes que plusieurs naturalistes ont considérés comme très- 
distincts. G...N. 


72. Le savant Mararrr, auteur de la Flora Romana (V.le Bull. 
de 1825; Tom. IV, p. 346) et de plusieurs autres ouvrages 
estimés , vient de mourir à Rome, à l’âge de 96 ans; il était 
né à Aquila.(Z’ Universel (qui, par erreur, a imprimé Martelli); 
12 mars 1829, p. 1°°). 

73. Howocrapwie, ou Choix de 20 plantes indigènes et colo- 
niales; par brevet d'invention, de perfectionnement et d'im- 
portation. Dédiée à S. A. R. Mapame duchesse de Berry ; par 
Ch. »'Arcuesezce. Gr. in-fol., sur papier jésus d’Annonay ; 


prix, 10 fr., et 15 fr. sur papier de Chine. Paris, 1828; 
l’auteur, rue du Faubourg-Saint-Honoré, n° 111. 


104 Botanique. 

L'Homographie consiste en un procédé de superposition , 
appliqué au dessin des plantes et de manière à ce qué la plante 
elle-même serve de prototype et de matrice. On conooit déjà 
que sous beaucoup de rapports rien ne peut être plus exact que 
des copies obtenues de cette manière, et c’est une ingénieuse 
application de lithographie due à M. d’Aiguebelle, qui travaille 
avec zèle à des applications plus importantes encore. 

Cette méthode a déjà été pratiquée par limpression immé- 
diate des feuilles sur le papier, mais toujours imparfaitement ; 
aujourd’hui M. d'Aiguchelle imprime non-seulement les feuilles, 
mais encore les tiges, les branches et toutes les parties de la 
plante sur la pierre lithographique, qui les transporte avec 
toute la perfection possible sur le papier, en présentant les par- 
ties les plus délicates et les plus compliquées de l’organisation 
végétale, dont les détails ne peuvent ètre saisis par Pœil du 
dessinateur le plus exercé, et que le burin ne pourrait jamais 
rendre complètement et avec la même fidélité. 

M. d’Aigucbelle se propose d'exécuter un Æ4lbum de nos 
plantes indigènes , et qui demanderait un grand nombre d’an— 
nées et des frais énormes pour être amené à sa fin avec plus ou 
moins de perfection. À 

Nous avons sous nos yeux une série de 20 plantes exécutées 
avec beaucoup de succès selon ce procédé, par son inventeur, 
qui en a fait l'hommage à S. A. R. Madame duchesse de Berry, 
sous les auspices de laquelle il a placé cet art nouveau. Ces 20 
dessins représentent: la Vigne, la Pivoine, le Framboisier, le 

rolkameria, le Figuier, le Rosier-du-Roï, le Cassis, le Tuli- 
pier du Bengale, le Mürier, le Datura arborea, le Néflier, un 
Passiflora, VAnone trilobée, l'Hibisque militaire, le Noiïsetier, le 
Geraniüm des prés, le Solanum Aubergine, le Salvia pratensis, 
le Fusain, l'Héliotrope. 

L'Homographie peut s'appliquer heureusement à l'impression 
des indiennes et toiles peintes, et sous ce rapport il est possible 
d'en obtenir d’heureux résultats dans les arts, Quant à son ap- 
plication à la botanique, l'Académie des sciences a été consul- 
tée sur l'emploi de l'Homographie à la représentation des 
plantes; et la Commission nommée à cet effet par l'organe de 
M. de Mirbel, son rapporteur, a témoigné l'opinion que cette 
méthode, méme en y joignant le secours du dessin, ne pourrait 


Zoologie. 10 


donner que des resultats inférieurs à ceux que l’on peut obtenir 
de la gravure et de la lithographie ordinaire. Des perfection- 
nemens peuvent peut-être porter cet art à ce genre utilité, la 
botanique exigeant des effets et des détails qu'il ne comporte 
pas dans son état actuel; mais dans tous les cas, cette méthode 
peutétre appliquée avec avantage à beaucoup d’onvrages usuels 
et surtout dans les impressions d’étoffes, où le prix des procé- 
dés et l'exactitude lui donneront du succès. D. 


OS 


ZOOLOGTE. 


74. IcONOGRAPHIE DU RÈGNE animaz, de M. le Baron Cuvier, 
ou Représentation , d’après nature, de l’une des espèces les 
plus remarquables , et souvent non encore figurée, de chaque 
genre d'animaux. Ouvrage pouvant servir d’Atlas à tous les 
traités de Zoologie; dédié à M. le Baron Cuvier et à M. La- 
treille, par M. F. G. Guérin. {Voy. le Bulletin de janvier, 
n° 83). PREMIÈRE LIVRAISON. 


Nous avons déjà signalé deux fois cette utile entreprise à nos 
lecteurs , avec tout l'intérêt qu'elle doit inspirer à tous les na- 
turalistes; aujourd’hui nous avons la satisfaction de leur annon- 
cer la publication de la 1°° livraison de cet ouvrage, qui ue 
peut manquer d'obtenir un brillant succès, si le zèle etles soins 
de l'éditeur ne se ralentissent point; aucun texte n’accompagne 
les 10 planches qui composent cette livraison. Les noms des ob- 
jets représentés se trouvent au bas de chaque planche. Nous 
n'avons donc à parler que de l'exécution des figures et de l’in- 
térèt des espèces qui ont été choisies. Sous le rapport de l’exé- 
cution, ces planches sont tout ce que Pon pouvait espérer de 
mieux et pour le format et pour le prix. L'on sent qu'il estim- 
possible, dans le format in-8°, de reproduire avec le même 
avantage tous les détails des grands animaux , comme on les 
donnerait dans des dessins exécutés sur ane plus grande échelle; 
cependant nous croyons que tout le monde sera content de 
celles-ci, même sous ce rapport; et quant aux petites espèces, 
elles ne peuvent étre l’objet que de justes louanges. Les dessins 
ont été faits avec soin et avec l'intelligence des objets à figurer. 
La gravure les a bien rendus, et Fenluminure , très-bien enten- 


, 


106 Zoglogie. - N° 74 
due, leur donne un caractère important de vérité et d'utilité 
auquel ne peuvent prétendre Îles figures noires. En un mot, 
cette partie de Fentreprise mérite des éloges sincères à M. 
Guérin. douct 

On doit penser que les espèces de chaque genre qui ont été 
représentées ont été choisies sur les indications même de. M. 
Cuvier, en sorte que l’on pourra les considérer comme les types 
de ses coupes génériques, Plusieurs sont nouvelles, d’autres 
n'avaient point encore été figurées. Les 2 premières planches 
sont consacrées aux Mammifères. 1 pl. d’Oiseaux, 1 pl. de Rep- 
tiles, 1 de Mollusques , 1 de Crustacés, 1 d’Arachnides, et 3 pl. 
de Coléoptères, composent cette livraison. Les planches appar- 
tenant à chaque classe d'animaux sont numérotées à part. Dans 
la 1°° planche de Mammifères, on remarque le Chimpansé, 
Simia troglodytes L., dessiné d’après un individu jusqu'ici 
unique du Muséum. Le trait de la tête a été dessiné sur un 
moule en plâtre , pris sur l'animal au moment de sa mort, Le 
Sémia satyrus, Y Hylobates syndactylus et le Cercopithecus Mona, 
composent cette 1°* planche. Dans la 2° on remarque la figure 
du Semnopithecus melalophus Rafl., dont la tête a été dessinée 
sur le vivant, par M. Duvaucel, dans l'Inde. Le Macacus ne- 
mestrinus et VInuus Syloanus sont aussi figurés sur cette plan- 
che, La tête et les mains du Magot sont faites d’après un dessin 
de M. le Baron Cuvier. 

Les Oiseaux qui composent la planche qui leur est consacrée, 
sont le Fultur indicus, les Sarcoramphus Gryphus et Papa, le 
Gypaëtos barbatus avec la tête du Cathartes Aura. Tous d’après 
la nature vivante, à ce qu'il parait, 

Dans la planche de Reptiles, on remarque le Testudo de- 
pressa, le Chelonia virgata et le Tryonix gangeticus, qui sont 
de nouvelles et curieuses espèces. La tête et le plastron du Zes- 
tudo clausa, VEmys concinna jeune âge, le Chelys fimbria, et le 
plastron du Trionyx ægyptiacus sont aussi représentés sur celte 
planche. 

L'Octopus Cuvieri de notre Prodrome, l4rgonauta Argo et 
sa coquille, la Sepra officinalis (la couleur est fausse), le Loligo 
Brongnartii de notre Prodrome, le Nautilus Pompilius et Va Spi- 
rula australis composent cette planche de Mollusques, avec 
quelques détails. Il aurait fallu au moins deux planches pour les 
types des genres de Céphalopades cryptodibranches. 


Zoologie. 107 


Dans la planche de Crustacés l’on remarque le Thalamites 
Admete Latreille, espèce nouvelle, et le Matuta Peroni, qui 
n'avait été figuré que par Shaw, 

Parmi les Arachnides figurés, nous signalerons l’£riodon oc- 
catorius Latr., quin’avait jamais été figuré; une bonne figure du 
Mygale cæmentaria mâle, le Thomisus heterogaster Latr., es- 
pèce nouvelle et de la forme la plus curieuse; le Zycosæ Tu- 
rentula a été dessiné sur de beaux individus que l’on a fait ve- 
nir exprès d'Italie, parce que l’on n’en avait que de mauvaises 
figures. 

Dans les 3 planches de Coléoptères, l’on distinguera le The- 
rates basalis d'Urville, espèce nouvelle accompagnée des dé- 
tails de toutes ses parties caractéristiques ; le Colliuris modesta 
Dej. , nouvelle espèce ; la Cricindela tenuipes, très-jolie espèce 
que M. Guérin a fait le premier connaître. Toutes les espèces 
de la 2° planche sont nouvelles, à ce qu'il parait. Ce sont les 
Graphipterus multiguttatus Latr., Casnonia senegalensis StFarg, 
Brachinus Jurinei Dej., Trichognatus marginatus Latr., Helluo 
costatus Latr., Dripta ruficollis Dej., Agra splendida Lair., Le- 
bia flavo-maculata Guérin. 

Les Coléoptères de la 3° planche sont également nouveaux, 
à l'exception de l’{potomus rufus. Le Siagona europæa ,\ Oxys- 
tomus Sancti-Hilarii, le Scapterus Guerini Dej., VEnceladus Gi- 
gas, Bon., le Morio simplez Dej., l Acanthocelis ruficornis Latr., 
le Ditomus violaceus Latr., le Cyclosomus flexuosus Latr., sont 
les espèces figurées complètement; mais dans cette planche, 
comme dans les précédentes, outre les détails caractéristiques 
grossis et entièrement neufs, sur chacune de ces espèces, des 
détails analogues appartenant à d’autres espèces intéressantes, 
sont également représentés et ajoutent beaucoup à l'utilité de 
ces figures. Ces analyses et l'excellente exécution des figures 
rendront l'intelligence du texte da Régre animal infiniment plus 
facile , et l’on peut dire que l’entreprise de M. Guérin étendra 
beaucoup l'utilité pratique de cet important ouvrage, et les 
progrès que la science s’en promet. Nous ne saurions donc trop 
encourager cette utile entreprise et de nos éloges et de nos 
vœux, et nous ne préjugeons rien en fui annoncant un grand 
succès. FE, 


108 Zoologie. 

72. Zootocrcat ILLUSTRATIONS , etc.— Illustrations zoologiques, 
avec figures et descriptions; par William Swarxsox. 2° série, 
n°% I à IL; prix, 7 fr. le cahier de 5 pl. color. avec le texte 
corresp. Londres et Paris, 1829; Levrault. 

M. William Swainsou a déjà publié 3 volumes des Z/{ustra- 
tions zoologiques. En imprimant une nouvelle série , il a eu pour 
but de mettre son utile et agréable recueil à la portée d’un plus 
grand nombre d'amateurs, sans qu'on ait besoin de faire une dé- 
pense un peu élevée pour se procurer les trois volumes publiés. 
On sait que les Illustrations zoologiques, à l'exemple des recueils 
de Shaw , de Leach, de Donovan, se composent de figures 
soigneusement faites et de descriptions des espèces nouvelles 
ou peu connues qui intéressent la science; mais l’ouvrage de 
M. Swainson est bien supérieur en exécution à ces anciens 
recueils, dont la vogue, au reste, a été considérable. Les dessins 
faits par l'auteur sont d’une exactitude remarquable et d’une 
grande correction. Leur coloriage est poussé à un point supé- 
rieur de vérité et d'éclat. Le format commode de ces cahiers, 
la netteté de l'impression, et plus que cela, de bonnes descrip- 
tions, font que l’ouvrage de M. Swainson , indispensable au na- 
turaliste qui cultive les parties qui y sont traitées, doit être 
bien accueilli dans toute bibliothèque d’amateur. Laborieux, 
et qui plus est, consciencieur, M. Swainson est l’ornithologiste 
le plus distingué de la Grande-Bretagne : ses travaux doivent 
efficacement avancer cette partie des connaissances humaines , 
car ils reposent sur l’examen des faits, et non sur des théories 
que la saine raison réprouve. 

Les Zoological illustrations sont principalement consacrées à 
décrire et figurer des Oiseaux, des Insectes et des Coquilles. 

Les 3 premiers cahiers renferment les objets suivans : 

Polyborus brasiliensis : le Caracara , Azara, espèce décrite. 

Psittaculus vernalis ; Psittacus vernalis , Sparm. Carls., pl. 29. 

Setophaga picta , espèce nouvelle. 

Ancillaria rubiginosa Sw., espèce nouvelle. 

Mitra melania Tamk., espèce décrite; Mitra tessellata Sw., 
espèce nouvelle; Parra africana Lath.; Cuculus nigricans , es- 
pèce nouvelle; Lorius Isidorit Sw., espèce nouvelle très-rappro- 
chée, mais distincte, de la Perruche à masque, pl. 4 de Le- 


ù Zoologie. 109 
vaillant; Ampullaria carinata Sw., espèce nouvelle. Unio trun- 
catus Sw., espèce nouvelle; Triothorus mexicanus Sw.; Lorius 
garrulus, le Nouara Levaill., pl. 96, Tom. II, des Perro- 
quets; Coccyzus Levaillanté, ou l'Edolio, variété, Levaill. af., 
pl. 209; Marmarostoma undulata SW., genre nouveau; Foluta 
bullata Sw., espèce nouvelle. LESsOx. 


76. MEMORIE SCIENTIFICHE, etc. — Mémoires scientifiques de 
Paul Savr. Décade 1°*,avec 7 pl. In-8° de 117 p. Pise, 1828; 
Nistri. 


Le Bulletin a déjà rendu compte de la plupart des mémoires 
qui sont renfermés dans ce volume, mais les naturalistes doivent 
des remerciemens à M. Savi pour les avoir réunis en un corps 
d'ouvrage, que le commerce puissé fournir à ceux que les maté- 
riaux utiles qu'il renferme, intéressent directement. M. Savi, par 
l'exactitude de ses observations, s’est placé aux premiers rangs 
des zoologistes, et les mémoires qu'il a fournis à la science sont 
d’un grand intérêt. Nous nous bornerons à les indiquer : 1° de- 
scription d’une Antilope vivante { 4atilope gibbosa) non décrite; 
2° sur la Taupe aveugle des anciens; 3° sur une espèce de Jule 
très-commun en Toscane; 4° sur une autre espèce de Jule( Voy: 
le Bull. 1823, Tom.1IV,n° 545); 5° sur le nid de la Sy?vra césticola 
(Ibid. ; Tom. I, n° 250); 6° sur les illusions d'optique (Voy. la 
1"° section du Bulletén); 7° sur une Musaraigne inédite (Sorex 
etruscus) (Voy. Ibid.; Tom. I ,n° 242) ; 8° sur la vessie aérienne 
buccale du Dromadaire (Zbid.; Tom. V, n° 84); 9° sur une nou- 
velle espèce de Salamandre terrestre {Zbëd. ; 1823, Tom. IV, n° 
336); 10° enfin sur lA4ztilope suturosa. 7 planches in-/4° accom- 
pagnent ce volume et lui donnent un nouveau prix. Less. 


57. THE Tower MENAGERIE, comprising the natural history of 
the animals contained in that establishment. _— La ménagerie 
de la Tour de Londres comprenant l’histoire naturelle des 
animaux réunis dans cet établissement, avec des notes sur 
leurs caractères et leur histoire , et des figures dessinées sur 
le vivant, par William Harvrx, et gravées en taille douce 
par Bransron et Wricuar. In-8°; prix, 32 fr. Londres, 1829. 


L'histoire des animaux conservés en vie dans la Tour de 


tro Zoologie. 

Londres, est dédiée au roi George 1V. L'exéeutien des figures (1) 
est délicieuse par la délicatesse des tailles et le pittoresque des 
poses. Les culs de lampe , où le dessinateur a donné libre car- 
rière à son imagination , sont d’une perfection dont rien ne nous 
donne la moindre idée en France. Enfin , la pureté de l'impres- 
sion et la beauté des caractères prêtent à ce volume une élé- 
gance qui n’est pas rare chez nos voisins d’outre-Manche,. Là se 
borne pour nous le mérite positif et incontestable de la Aéra- 
gerie de la Tour. 

Les animaux décrits sont les suivans : le Lion du Bengale, la 
Lionne et ses petits, le Lion du Cap, la Lionne de Barbanie, le 
Tigre, le Léopard, le Jaguar, le Puma, l'Ocelot, le Caracal, le 
Chetah ou Léopard-Chasseur ou Éhéhata , l'Hyène rayée, 
l’'Hyène tachetée, le Chien peint, la variété africaine du Chien 
domestique, le Loup, le Loup noir, le Jackal, la Civette, la 
Civette de Java, l’Ichneumon gris, le Paradoxure, le Coati 
brun, le Raton, l'Ours noir d'Amérique, l'Ours féroce, l'Ours 
du Tibet, l’Ours de Bornéo, les Singes Aigrette, Macaque, 
Bonnet chinois, Baboin à museau de cochon, le Baboin ordi- 
naire, le Maki à tête blanche ; le grand Kangourou, le Porc-Épic, 
l'Éléphant d'Asie, le Zèbre de Baschell, le Llama, lAntilope 
indienne des Malais, le Cerf-Cheval, le Mouton d'Afrique, 
lAigle impérial, le grand Aïgle ossifrage , le Griffon, le Faucon 
messager, le Strix de Virginie ; deux Aras , un Cacatoës blanc, 
un Émou de l’Australie, une Demoiselle de Numidie, un Péli- 

can, le Caiïman des Antilles” les Pythons de la Sonde et le Ser- 
pent à sonnettes. 

Par cette énumération des animaux décrits par les auteurs, 
on voit que tous sont plus où moins bien connus depuis très- 
long-temps, et que les détails consacrés à chacun d'eux ne de- 
vaient intéresser les naturalistes de profession que par la va- 
ricté des aperçus nouveaux qu'on eût dù réunir dans la notice 
qui les concerne. C'est ainsi, par exemple, que les détails 
fournis sur le Chien peint, que M. Temminck avait nommé 
Hyæna picta, ceux relatifs au Zèbre de Baschell, à l'Ours du 
Tibet et Malais, au Cerf-Rusa, des Malais, seront utiles au 
zoologiste; mais les descriptions des autres espèces ne renfer- 


(1) Chaque animal est figuré avec vérité, 


Zoologie, iii 
ment vien qui n'ait déjà été imprimé ailleurs, soit dans des trai- 
tés de zoologie, soit dans des mémoires particuliers. 

Comme ouvrage littéraire, destiné à fournir un tableau des- 
criptif et rapide de Fhistoire de chaque animal, soit aux gens 
du monde, soit aux hommes de lettres et aux artistes, ou enfin 
üne sorte de guide des riches ladies qui visitent la Tour 
de Londres, ce livre mérite des éloges; il est, sous 
ce rapport, parfaitement bien fait. Les détails consacrés à 
chaqué animal sont les plus avérés de ceux admis par nos 
connaissances actuelles , et se trouvent renfermés avec une sage 
discrétion dans des proportions régulières. Les descriptions ne 
sont pas techniques et donnent suffisamment les caractères de 
chaque être. Enfin, l’auteur mérite des éloges, en cherchant à 
populariser le goût de l'histoire naturelle; car ceux qui augmen- 
tent le nombre des sectateurs de cette science méritent bien 
une petite partie de la gloire de ceux qui la font marcher à 
l’aide de leurs travaux profonds et substantiels. 

Mais il est un genre de mérite qu'on pourrait désirer dans 
les ouvrages analogues à celui-ci; un mérite qui s’adresserait à 
toutes les classes de lecteurs, et que nous espérions y rencon- 
trer. C’est une partie descriptive complète des mœurs, des ha- 
bitudes, de la manière de vivre enfin, de chaque animal en cap- 
tivité. Certes, l'esclavage flétrit les dons qu'un étre vivant 
a reçus de la nature , et quelle que soit l'immense distance 
qu'on observe entre un animal livré à l'impulsion de ses facul- 
tés natives, développées en liberté, et celui qui sent les fers dont 
on à enchaîné ses mouvemens, toujours est-il, qu'en attendant 
les détails que de long-temps nous ne pourrons obtenir, il eût 
été piquant de réunir dans un cadre resserré et dramatique la 
peinture des habitudes, des expressions de chacun des animaux 
conservés et nourris dans la Tour. Ces détails, qu'on ne peut 
obtenir qu’à la suite d'observations minutieuses, et qui deman- 
dent du tact et de la sagacité , eussent procuré à la Tower 


Menagerie un succès général non douteux. Lressow. 


78. L. Sur LES CHANGEMENS SURVENUS GHEZ LES ANIMAUX DOMES- 
TIQUES transportés d'Europe en Amérique. Mémoire lu à 


l'Académie royale des sciences, par M, Roux, (Ze Globe; 
8 octobre 1828, p. 743). 


112 Zoologie. 


79. IL. RAPPORT FAIT SUR CE MÉMOIRE PAR MM. GEOFFROY SAINT- 
Hicaie Er SERRES, à la séance du 8 décembre. (Ibid. ; 13 dé- 
cémbre, p. 895). 

Les observations que l’auteur présente ont été faites pendant 
un séjour de 6 années en Colombie , et recueillies dans la Nou- 
velle-Grenade et dans une partie du Venezuela, dw 3° au 10° 
degré de latitude nord , et du 70° au 80° degré de longitude oc: 
cidentale, Quoique cet espace soit assez limité, il offre un champ 
très-favorable à l’observation, étant traversé dans toute son 
étendue par la grande Cordillère des Andes, divisée dans cette 
partie en trois chaînes , de sorte qu’on peut étudier, à quelques 
lieues de distance, les mêmes animaux , vivant les uns dans une 
température moyenne de 10 degrés centimètres, et les autres 
dans une température de 30°. 

Mammifères. Les mammifères transportés de l’ancien dans le 
nouveau continent, sont : le porc, la brebis, la chèvre, l'âne, 
le cheval, la vache et le chien. Ils sont devenus aujourd'hui ; 
dans le nouveau continent, plus nombreux que tous les grands 
quadrupèdes indigènes. 

Le porc, quand on le considère élevé dans les vallées chau- 
des, où il erre tout le jour dans les bois, cherchant des fruits 
sauvages, qui, en certaines saisons, composent toute sa nourri- 
ture, a perdu presque toutes les marques de la domesticité : il 
redevient à moitié sanglier. C’est à l'île de Saint-Domingue que 
furent apportés les premiers porcs, dans l'année 1493, un an 
après la découverte de l'Amérique. Dans les années suivantes, 
ils furent portés successivement dans tous les lieux où les Es- 
pagnols songèrent à se fixer ; et, dans l’espace d'un demi-sièele, 
on les tronve établis du 25° degré de latitude nord, au 45° de 
latitude sud. Nulle part ils ne semiblèrent souffrir du change- 
ment de climat, et, dès le commencement, ils se reproduisirent 
avec la même facilité qu’en Europe. 

L'établissement du gros bétail offrait plus de difficultés : ces 
difficultés furent pourtant toutes vaincues par l’admirable per- 
sévérance des premiers colons. L'ile de Saint-Domingue, où ces 
animaux furent amenés d’abord , devint une espèce de pépinière 
où ils multiplièrent prodigieusement, et d'où on les tira succes- 
sivement pour les conduire sur divers points de la terre ferme 
et de la côte du Mexique, et de là dans l'intérieur, 


7, #18: 


Zoologie. 113 


. Dès que le bétail se fut multiplié et ne se tint plus autour des 
habitations, on s’aperçut qu'une certaine quantité de sel dans 
ses alimens lui était nécessaire, et méme indispensable , et que, 
s'il ne la trouvait pas dans les plantes, les eaux, on dans cer- 
taines terres d’un goût saumätre, comme 1l en existe en plu- 
sieurs contrées, il devenait chétif, que les femelles devenaient 
moins fécondes, et que le troupeau dépérissait rapidement. 
Dans les lieux même où le bétail trouve suffisamment de sel, il 
y a avantage à lui en donner; c’est un moyen de l'habituer 
promptement à se réunir à heure fixe au lieu où l’on a coutume 
de le visiter, et où il sait qu’il trouvera du sel. Si l’on néglige de 
faire les battues (rodeos), on doit s'attendre à le voir se disper- 
ser rapidement, et devenir sauvage. 

En Europe, où le lait entre pour beaucoup dans le produit 
d’un troupeau de gros bétail, on trait généralement la vache 
depuis le moment où elle devient féconde jusqu’à celui où elle 
cesse de l'être. Cette pratique, constamment exercée sur tous 
les individus pendant une longne suite de générations, a fini 
par produire des altérations dans l’espèce : les mamelles ont 
acquis une ampleur démesurée, et le lait continue d’y affluer, 
lors même que le nourrisson est enlevé à la mère. En Colombie, 
une foule de circonstances inutiles à énumérer, ont contribué à 
interrompre de semblables habitudes: eh bien !il n’a fallu qu'un 
petit nombre de générations pour que l’organisation, laissée en 
liberté, remontät vers son type normal. Il faut, en Colombie, 
pour que la vache conserve son lait, que le veau soit tout le 
jour avec elle, et puisse la téter : on l'en sépare seulement le 
soir, et lon ne profite que du lait qui s’est amassé pendant la 
nuit. Si le veau cesse de téter, le lait se tarit à l’instant. 

L'âne, dans les provinces où M. Roulin a eu occasion de l’ob- 
server, ne paraît avoir subi que des altérations très-légères 
dans sa forme et dans ses habitudes. Dans certaines localités, 
où l’on en a peu de soin, et où on l’accable de travaux, il naît 
souvent déformé. Dans aucune des provinces visitées par l’au- 
teur, il n’est redevenu sauvage. 

Il n’en est pas de même du cheval; il en existe de marrons 
dans plusieurs parties de la Colombie. On voit alors, par suite 
de la vie indépendante, reparaître chez ces animaux un carac- 
tère appartenant à l'espèce non réduite, la constance de cou- 


B, Towe XVII, 8 


* 


114 Zoologie. N°° 78-59 
leur. Le bai châtain est non-seulement la couleur dominante, 
mais presque l'unique couleur de ces animaux. Le pas qu'on 
préfère dans les chevaux de selle domestiques , est l’'amble et le 
pas relevé: on Les y dresse de bonne heure. Tandis qu’on s'en 
sert, on a grand soin de ne jamais leur permettre de prendre 
un autre pas. Après un certain temps, les chevaux contractent 
habituellement des engorgemens : alors, s'ils sont d'une belle 
forme, on les lâche dans les Latos, comme étalons; çar on ne 
châtre qu'un petit nombre d'individus. Chose remarquablelil 
résulte de là une race dans laquelle l’amble, chez les adultes, 
est aussi naturelle que le trot chez nos chevaux. On donne aux 
chevaux quimarchent naturellement l'amble, le nom d’A4guilillas. 

Les chiens ont été transportés en Amérique dès le second 
voyage de Colomb; il estméme à remarquer qu'à sa première 
bataille contre les Indiens de Saint-Domingue, il avait, dans sa 
petite armée, une troupe de 20 limiers. Ils furent.employés en- 
suite dans la conquête des différentes parties de la terre ferme, 
surtout au Mexique et à la Nouvelle-Grenade. Leur race s’est 
conservée sans altération apparente sur le plateau de SantaFé, 
et on l’y applique à la chasse du cerf. Elle y déploie une ardeur 
extrême, et y use encore du même mode d'attaque qui la ren- 
dait autrefois si redoutable aux indigènes. Ce mode consiste à 
saisir l'animal au bas-ventre , et à le renverser par un brusque 
mouvement de tête, en profitant du moment où le corps porte 
sur les jambes de devant. Le poids du cerf ainsi terrassé, est 
souvent sextuple de celui du chien. Certains chiens de race 
pure héritent aussi, sans avoir été dressés, de l’instinct néces- 
saire à la chasse du pécari, à laquelle on les emploie. L'adresse 
du chien y consiste à modérer son ardeur, à ne s'attacher à au- 
cun animal en particulier, mais à tenir toute la troupe en échec 
sans se laisser entourer. Or, parmi ces chiens, on en voit main- 
tenant qui, la première fois qu'on les mène au bois, attaquent . 
déjà de la manière la plus avantageuse; un chien né d’autres 
parens s’élance tout d’abord, et, quelle que soit sa force, il est 
dévoré en un instant. 

Le mouton transporté en Amérique n’est pas le mérinos, 
mais des deux espèces dites de /ana basta y burda, Le mouton 
se propage assez bien dans les climats tempérés, et nulle part ne 
montre aucune tendance à se soustraire à la domination de 


Zoologie. 119 
l'homme. Dans le climat brûlant des plaines, il se maintient 
plus difficilement ; mais là son existence donne lieu à un phé- 
nomène extrémement curieux. La laine, chez les agneaux, y 
croît à peu près de la même manière que chez ceux des climats 
tempérés , quoique un peu plus lentement. Arrivée au point où 
l'animal serait bon à tondre, elle ne présente rien de remärqua- 
ble sous le rapport de la finesse; si on la coupe alors elle re- 
commence aussitôt à croître, et tout se passe comme dans les 
climats tempérés; mais si, dans un climat chaud, on laisse pas- 
ser le temps favorable pour dépouiller Panimal de sa toison, la 
laine s’épaissit, se feutre, finit par se détacher par plaque, et 
laisse au-dessous d'elle, non une laine naissante , non une place 
nue et dans un état maladif, mais un poil court, bien couché, 
brillant, enfin très-semblable à celui de la chèvre dans les 
mêmes climats. Dans les lieux où ce poil a paru, il ne croît plus 
jamais de laine. 

La chèvre, quoique sa figure soit tout-à-fait celle d’un ani- 
mal de montagnes, s’accommode beaucoup mieux des vallées 
basses et brülantés que des parties élevées des Cordillères. La 
chèvre n’étant plus traite si souvent, ne conserve plus les énot- 
mes mamelles qui la rendent chez nous si remarquable, et on 
observe chez elle un changement analogue à celui que nous 
avons noté dans la vache. 

Oiseaux. Parmi les oiseaux ; les changemens ont été peu ma- 
mifestes; les poules, à l’état adulte, ne présentent presque aucune 
différence d’avec celles de l’Europe. Mais, dans les pays chauds, 
le mode de développement présente chez les espèces acclima- 
tées une anomalie remarquable. Les poulets, dont les parens 
vivent, depuis un grand nombre de générations, sous une tem- 
pérature moyenne supérieure à 28 degrés centigrades , naissent 
avec un peu de duvet, perdent bientôt le peu qu'ils en ont, et 
jusqu’à plus de deux mois, restent sans avoir d’autres plumes 
que celles des aîles. Les poulets non acclimatés let à la vingtième 
génération, ils re sont pas encore acclimatés), gardent leur 
premier duvet comme s'ils en avaient encore besoin. Combien, 
dit l’auteur, faudra-t-il d'années pour qu’un changement sen- 
sible s'opère sous ce rapport dans leur organisation ? Les poules 
apportées par les Espagnols, réussirent très-bien dans la plu- 
part des iles du littoral où on les amena; mais, dans quelques 


8, 


116 Zoologie. 


parties élevées, comme à Cusco et dans toute la vallée, il fut 
d’abord impossible d'obtenir qu’elles se propageassent. A force 
de persévérance, on obtint pourtant quelques poulets. Ces pre- 
miers individus furent peu féconds, mais leurs descendans le 
sont devenus promptement, et aujourd'hui ils se reproduisent 
avec la même facilité que dans nos climats. 

La même chose paraît devoir arriver pour les oies, qui n’ont 
été introduites à Bogota que depuis un petit nombre d'années: 

Le paon, la pintade et le pigeon n’ont paru avoir subi aucun 
changement. Ce dernier même a conservé la variété de couleurs 
qu’il présente en Europe. ; 

On peut tirer de ces observations les conclusions suivantes : 
1° que, lorsqu'on transporte des animaux dans un climat nou 
veau, ce ne sont pas les individus seulement, mais les races qui 
ont besoin de s’acclimater; 2° que, dans le cours de cette ac- 
climatation, il s'opère communément dans ces races certains 
changemens durables qui mettent leur organisation en harmo- 
nie avec les climats où ils sont destinés à vivre; 3° enfin que les 
habitudes d'indépendance font promptement remonter les es- 
pèces domestiques vers les espèces sauvages qui en sont la 
souche. 

Dans un rapport fait à l’Académie des sciences, sur le Mé- 
moire de M. Roulin, M. Geoffroy-Saint-Hilaire, en son nom et 
au nom de M. Serres, établit d’abord que c’est seulement dans 
le système de l’épigénèse , ou de la formation successive des ger- 
mes, et non dans celui de la préexistence des germes , que Vim- 
portance des remarques de l'auteur peut bien se concevoir, 
puisque dans ce dernier système, la nature et les formes géné- 
rales des êtres organisés sont déterminées d’une manière irrévo- 
cable. Il rappelle ensuite les belles recherches de M. Edwards 
et celles de M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, sur le même ob- 
jet. Dans les Considérations générales sur les mammiféres, te 
jeune zoologiste établit que les variétés nombreuses du bœuf, 
du pore, du cheval, de la chèvre , sont un résultat de la domes- 
ticité, dans ce sens qu'elles sont le résultat de l’action lente, 
mais continue, qu'exercent nos habitudes sociales Sur le zésus 
Jformativus normal et régulier. Les recherches du D° Roulin 
fournissent des indications en sens inverse, qui tendraient à 
confirmer l'opinion de M, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. 


Zoologie. 117 


S0. MÉMOIRE SUR DE NOUVELLES ESPÈCES D'HYÈNE rossice , dé- 
couvertes dans la caverne de Lunel-Viel, près Montpellier ; 
par MM. Jules de Cnisroz et A. Bravarp. Avec fig. (Mém. de 
la Soc. d'hist. natur. de Paris ; Tom. IV, 1828 , p. 368). 

Les auteurs établissent que les débris fossiles d’'Hyène trouvés 
en France , en Allemagne, en Hongrie, en Italie, en Suisse, en 
Angleterre, ont été attribués par M. Cuvier à une seule espèce 
de grande taille qui, par la forme de ses molaires, se rapproche 
de l'Hyène tachetée; opinion également adoptée par le pro- 
fesseur Bucklanid dans les nombreux ouvrages qu'il a publiés. 
Mais indépendamment de cette espèce, dont la présence dans la 
caverne de Lunel-Viel est constatée, les auteurs décrivent deux 
arrières molaires inférieures qui ne peuvent lui être rapportées. 

La première a bien, comme sa correspondante, dans toutes 
les espèces vivantes et fossiles connues, deux lobes tranchans; 
mais elle diffère de l'Hyène tachetée et de l’'Hyène fossile pré- 
cédente par un talon plus considérable en arrière des deux 
grands lobes, et par un tubercule saiilant, appliqué coutre la base 
du bord interne du lobe le plus reculé; caractère qui lui est 
commun avec l’'Hyène rayée ou du Levant. 

A l’égard des caractères qui peuvent faire distinguer ce fossile 
de l'espèce vivante qu’on vient de citer, les auteurs s'expriment 
ainsi : « Nous sommes assez fondés à rapprocher notre Hyène 
de i’Hyène rayée, mais nous ne prétendons pas, pour cela, 
dire quelle soit absolument de la même espèce; nous pensons 
seulement que c’est à cette dernière qu’elle doit être rapportée 
plutôt qu'à toute autre, à cause des caractères identiques des 
dents qui, comme on sait, sont dans les quadrupèdes ce qu’il y 
a de plus coustant et de moins sujet aux variations si fréquentes 
dans la couleur de la robe et dans les dimensions. » 

MM. de Cristol et Bravard proposent, en conséquence, de 
classer cette espèce sous le nom d'Hyéne rayée fossile ou Hyéne 
de Montpellier, par opposition aux noms recus d’Hyéne rayée 
vivante où Hyéne du Levant. 

L'existence de la seconde espèce fossile repose aussi, comme 
nous l’avons dit, sur une arrière molaire inférieure. Celle-ci, à 
la vérité, de même que la précédente, a un talon et un tuber- 
cule; mais ce tubercule est beaucoup plus petit que dans les 
Hyènes rayées vivantes et fossiles, et en outre il se trouve place 


118 Zoologie. 
plus en arrière et se joint au talon dont il est néanmoins bien 
distinct. Le rebord ou collet du bord antérieur n’est presque 
pas sensible, MM. de Cristol et Bravard pensent que cette dent 
peut se rapporter à l'Hyène brune, de patrie inconnue, dont M. 
Cuvier à parlé dans ses Recherches , et dont la dernière molaire 
présente aussi, au bord interne du lobe postérieur, un tuber> 
cule moins aigu et moins saillant que dans l’'Hyène rayée (1). 
Les auteurs se livrent ensuite à quelques considérations sur 
les circonstances qui accompagnent les os fossiles dans les ca- 
vernes ; ils citent les nombreux débris d’ossemens rongés et bri- 
sés en petits éclats, qui paraissent évidemment les débris aban- 
donnés par les Hyènes qui habitaient ces sortes de repairess et 
quoique leur opinion, sur ce point, soit tout-à-fait opposée à 
celle de M. Marcel de Serres, qui suppose que tous ces os ont 
été introduits par le fait d’un courant , néanmoins ces natura- 
listes admettent d’un commun accord que toutes les cavernes 
ont été comblées à la même époque par une cause générale, 
| RATE 


81. 1. Mémoire sur LE Tarir, et particulièrement sur une nou- 
velie espèce de ce genre appartenant aux hautes régions de 
la Cordillère des Andes; par M. Rouux. ( Mém, lu à l Acad. 
roy. des sciences , le 9 févr. 1829 ). 


82. IL. Rapponr sur cE Mémoire; par M. le Baron Cuvrer. 


Le rapport de M. le baron Cuvier, que nous devons àvson 
obligeance, faisant parfaitement connaitre l’intéressant Mé- 
moire de M. Roulin, nous ne croyons pas devoir en repro- 
duire l'analyse. 

«Nous avons été chargés, M, Duméril et moi, de rendre compte 
a l'Académie d'un mémoire qui Jui a été présenté par M: le D° 
Roulin, et qui a pour objet l'histoire naturelle du Tapir, et par. 
ticulièrement celle d’une nouvelle espèce de ce genre que l’au- 


(1) La planche 23 du 4° volame de la Societé d'histoire naturelle repré- 
seute 3 dents de chacune des espèces indiquées par les anteurs, mais il faut 
remarquer que le chiffre indicateur des figares ne correspond pas toujours 
à celui du texte; cette erreur doit être ainsi rectifiée: le chiffre n° t 
de la première figure sera conservé, tandis que les chiffres à et 3 des deux 
dernières, étant transposés, seront rétablis l’un à la place de l’autre, 


Zoologie. 119 


- teur a découverte dans les hautes régions de la Cordillière des 
Andes. » 

« On sait que, jusqu'à ces derniers temps, ime seule espèce de 
Tapir avait été connue des naturalistes, et même qu’on la con- 
naissait si mal, que le véritable nombre de ses dents , ainsi que 
leur arrangement , n’a été indiqué, pour la première fois , que 
par notre confrère M. Geoffroy-St-Hilaire , et n’a été repré- 
senté , ainsi que toute son ostéologie, que dans les recherches 
de l’un de nous sur les ossemens fossiles. On croyait néanmoins 
encore le genre du Tapir propre au nouveau continent, lors- 
qu’une seconde espèce, plus grande et de couleur plus remar- 
quable que celle d'Amérique, découverte à Sumatra et dans 
la presqu’ile de Malacca, fut décrite et envoyée en Europe par 
MM. Duvaucel et Diard ; son ostéologie, assez différente de celle 
du Tapir d'Amérique, a paru aussi dans l’ouvrage que nous vé- 
nons de citer.» 

« À ces deux espèces, le D° Roulin vient en ajouter une 
troisième, parfaitement distincte des deux autres, et qui est 
même très-intéressante, en ce qu'elle se rapproche un peu, du 
moins par sa tête, des formes du Palæotherium.» 

«L'auteur avait déjà soupconné son existence d’après des pas- 
sages d'Oviédo , et de quelques autres anciens auteurs espa- 
gnols, qui attribuent au Tapir un poil épais et noirâtre, carac- 
tère qui ne convient point au Tapir des plaines, lequel est pres- 
que nu. À la vérité, on pouvait croire que , transporté sur les 
hautes montagnes, son poil, comme celui de tant d’autres ani- 
maux, y aurait pris de l'épaisseur et de la force; mais M. Rou- 
lin ne conserva pas long-temps cette idée, lorsqu'il vit que ce 
Tapir des plaines ne s'élève pas au-dessus dune certaine hau- 
teur; et qu'après en avoir perdu pendant long-temps les traces, 
si marquées par sa piste, par ses fumées et surtout par les sen- 
tiers qu'il pratique dans les broussailles, il revit des animaux de 
ce genre vers les sommets des montagnes. » 

«Il eut enfinle plaisir de voir deux individus de cette espèce, 
‘tués dans le Paramo de Summapaz, à une journée de Bogota; 
et w’ayant pu en faire l'acquisition en entier, il en prit une fi- 
gure, et en obtint du moins la tête et les pieds qu’il a rapportés 
à Paris. La tête diffère déjà à l'extérieur de celle du Tapir com- 
mun , par sa forme générale; son occiput n’est pas saillant, sa 


120 Zoologie. NS 81-82 


nuque est ronde et n'a point cette crète chaïnue, si remarquable 
dans l'espèce ordinaire. Tout le corps est couvert d’un poil très- 
épais, d’un brun-noirâtre plus foncé à la pointe qu’à la racine ; 
le menton a une tache blanche, qui se prolonge vers l'angle de 
la bouche, et revient jusqu’à la moitié de la lèvre supérieures 
sur la croupe, on voit de chaque côté une place nue, large 
comme deux fois la paume de la main, et au-dessus de la divi- 
sion des doigts, une raie blanche dégarnie de poil.» 

«Mais, les caractères distinctifs Les plus frappans de cette es- 
pèce ne se voient bien que dans son squelette; ses arêtes tem- 
porales sont beaucoup plus basses et ne se rapprochent pas 
pour former, comme dans le tapir commun, une crête unique 
et élevée; le bord inférieur de sa mâchoire est beaucoup plus 
droit; ses os du nez sont plus forts, plus alongés et plus sail- 
Jans; sous ces divers rapports, ce Tapir des Andes ressemble da- 
vantage à celui de Sumatra ; et toutefois, indépendamment de la 
couleur, il en diffère par moins de hauteur proportionnelle de 
la tête.» 

«La tête du Tapir des Andes, ainsi que celle du Tapir oriental, 
ressemble plus que celle du Tapir ordinaire, au Palæotherium. 
Cette derniére, quant à l’ensemble, diffère principalement des 
Tapirs par un crâne plus alongé, et par des mâchoires plus 
courtes, surtout dans cette partie dénuée de dents que l’on 
nomme /es barres, et qui a lieu, comme on sait, dans ces deux 
genres aussi bien que dans celui des Chevaux. » 

«Les Palæotherium, les Lophiodon, les Tapirs, les Chevaux, 
forment, sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres, qua- 
tre genres très-voisins, et en quelque sorte une petite famille 
dans l’ordre des Pachydermes. » 

«Que l’on ne pense pas, toutefois, qu'il y ait le moindre sujet 
de soupçonner une métamorphose de ce genre antédiluvien des 
Palæotherium dans les Tapirs de notre monde actuel, Les mâ- 
chelieres des uns et des autres ne se ressemblent point,.et les 
différences en sont même trop fortes; beaucoup d’autres dé- 
tails de leur ostéologie en offrent de non moins grandes; et les 
Tapirs ont au pied de devant un doigt de plus que les Palæo- 
therium; or, il n’y a dans toute l’histoire des animaux, aucun 
fait reconnu, d'où l’on puisse induire que des changemens quel- 
conques de régime, d'air et de température, aient produit de 


Zoologie. 121 


‘variation sensible dans les formes des dents, le type le plus 
profond peut-être que la nature ait imprimé à ses ouvrages. 
Sans doute, en se transportant en imagination dans des temps 
et des espaces dont personne n’aura jamais d'idée positive, on 
peut tirer de prémisses vagues et arbitraires des conclusions 
qui ne le seront pas moins; mais sortir de ces généralités sur 
lesquelles le raisonnement n’a pas de prise, mais dire nette- 
ment et en indiquant ces espèces, tel animal du monde actuel 
descend en ligne directe de tel animal antédiluvien, et le prou- 
ver par des faits ou des inductions légitimes, voilà ce qu'il fau- 
drait pouvoir faire, et c’est ce que, dans l’état actuel de nos 
connaissances , personne n’oserait seulement essayer ; au reste, 
M. Roulin ne propose pas les hypothèses dont nous parlons, et 
ce n'est que par l’analogie du sujet que nous avons été conduits 
à en dire quelques mots; mais il ne laisse pas que d’éclaireir un 
fait qui a rapport à l’histoire des animaux autédiluviens, et qui 
avait méme fait avancer par quelques auteurs qu'un genre de 
ces animaux , celui des Mastodontes, existe probablement en- 
core dans les hautes vallées des Cordillères. Il règne, en effet, 
parmi quelques-unes des peuplades de l'Amérique, lopinion 
que les forêts de ces contrées nourrissent un grand animal 
connu sous le nom de Pinchoque , qu'ils redoutent beaucoup, et 
que les uns égalent au cheval, mais dont la taille est indiquée 
par d’autres comme beaucoup supérieure; on avait même pré- 
tendu en trouver des vestiges tout près de Bogota, et l'on y en 
a apporté des fumées, et la mesure de ses impressions, on y a 
‘même joint des poils qui étaient demeurés attachés aux buis- 
sons; mais M. Roulin, d’après l'examen le plus suivi, montre 
que dans tout cela il n’est rien qui ne puisse se rapporter, soit 
à sanouvelle espèce de Tapir, soit à l'Ours des Cordillères. C’est 
ainsi, dit-il, qu'un grand nombre de faits, tous vrais en eux- 
mêmes, venant se grouper autour d'un premier fait grossi par 
‘la frayeur, ont dù confirmer les Indiens dans leur croyance à 
un être tel que le Pérchoque ; ils auraient pu même douer cet 
‘animal d’une force prodigieuse , ou en raconter des choses assez 
extraordinaires,sans s’écarter en rien de la vérité; le Tapir des 
“plaines ; lui-même, est si vigoureux, qu'il rompt d’un premier 
effort les lacets avec lesquels les chasseurs espagnols arrêtent 
‘les Taureaux sauvages les plus furieux. Au reste, le Pirchoque 


152 Zoologie, 


n'est pas le seul étre fabuleux qui ait tiré son origine des récits 
exagérés faits sur des animaux du genre des Tapirs.Les Chinois 
ont dans leurs livres un quadrupède qu'ils appellent Hé, et 
dont la figure est évidemment celle d’un Tapir avec la livrée du 
jeune âge, et seulement avec une trompe exagérée pour la lon- 
gueur; et ils lui attribuent des propriétés merveilleuses, Ses os 
résistent au fer et au feu ; il dévore les serpens , il ronge le cui- 
vre et le fer; tout cela encore peut avoir quelque fondement 
dans la véritable histoire de l’animal. Le vrai Tapir, par exem- 
ple, brise et avale du bois; dans sa nature un peu brute, il 
saisit avec les dents toute sorte de corps, et il n’en a pas fallu 
davantage pour faire dire que le Aé ronge le fer; mais, selon 
M. Roulin, c’est aussi à lui que doivent se rapporter des fables 
bien plus anciennes et bien plus célèbres. Des hommes peu 
instruits, voyant le Aé ou le J'apir oriental de loin, et, dans 
l’état de repos, lorsque sa courte trompe infléchit son extrémité 
au devant de sa bouche, ont pu croire cet animal armé d’un 
bec crochu assez semblable à celui de l’aigle, tandis que ses 
pieds divisés en doigts arrondis, ont dù leur offrir quelque 
rapport ayec ceux du lion quand il tient ses ongles retirés, et 
de là, selon notre auteur, sera née la fable du Griffon. En ef- 
fet, quand le Tapir est assis et en repos , il rappelle assez les 
figures que l’on donne du Griffon, les ailes exceptées ; mais ces 
ailes mêmes paraissent étre une addition postérieure ; et comme 
le fait remarquer notre auteur, Hérodote n’en parle point en- 
core dans sa description de cet animal mythologique. Ces idées 
sont ingénieuses et pourront être appréciées ultérieurement par 
les savans qui s'occupent de l'antiquité. Quant aux naturalis- 
tes, M. Roulin leur fournit assez de faits nouveaux et certains, 
pour mériter, dès à prèsent, leur reconnaissance. Il fait connai - 
tre tout ce qui a pu être observé des mœurs et des habitudes 
de son animal. Il entre dans des détails curieux sur la nomen- 
clature des Tapirs en général, dans les différentes contrées de 
PAmérique où ils habitent, et sur les erreurs dont elle a été 
l’objet de la part des écrivains; il nous apprend que le nom 
d’Anta où de Danta qu'on lui donne dans beaucoup d’ouvra- 
ges, est un mot espagnol, qui s'entend génériquement de tous 
les animaux dont la peau peut se préparer comme celle du 
buflle, et fournit des vétemens d'une certaine épaisseur; et à ce 


Zaologiè 193 


sujet, il nous donne des éclaircissemens pleins d'intérêt sur la 
manière dont les Espagnols et les Portugais, lors de leurs pre- 
miers progrès sur le continent de l'Amérique méridionale, ont 
transporté les noms des animaux d'Europe à des espèces toutes 
nouvelles pour eux , sans trop s'inquiéter des rapports réels de 
ces espèces avec celles auxquelles une ressemblance superfi- 
cielle les faisait comparer. Les naturalistes pourront tirer parti 
de cette portion de son mémoire pour lhistoire de plusieurs 
animaux autres que le Tapir. » 

« En un mot, on reconnaît partout, dans le travail de ce sa- 
vant voyageur, un esprit aussi actif qu'’éclairé ; et nous pensons 
que ce mémoire, qui a l’avantage si rare d’avoir ajouté au cata- 
logue des animaux un grand quadrupède, appartenant à un 
genre, qui, pendant longtemps, n'avait compté qu’une seule es- 
pèce, et qui de plus dissipe les nuages que des faits mal vus 
avaient jeté sur un point important de géologie , mérite toute 
l'approbation de l’Académie , et d’être imprimé parmi ceux des 
savans étrangers ». 

83. C. Curisten. DissErTarIo 1NauG. DE Lama non nullas ob- 
servationes anatomicas sistens. In-8°. Tubingæ , 1827. 


Ce sont principalement les viscères du Lama que l’auteur dé- 
crit dans cette dissertation. 


84. Rem. Huscaxe : COMMENTATIO DE PECTINIS IN OCULO AVIUM 
_ potestate anatomica et physiologica. In-4° de 20 pages. 
Jena, 1827. 


83. Diss. DE ocuLo RerrTicium; auct. Ant. Fricxee. In-4° de 17 
pag. Tubingæ, 1827. 


86. HisToiRE NATURELLE DES OisEaux-Moucxes; par M. R. P. 
Lessox. ( Voy. le Bullet. de mars 1829, p. 462). III° livraison. 


Cette nouvelle livraison, qui mérite tous les éloges que nous 
avons donnés aux précédentes, renferme les figures des espèces 
Suivantes : 1° Oiseau-Mouche Pétasophore ( O. petasophora ) ; 
cette délicieuse espèce est décrite dans la 2° livraison. 2° L’oi- 
seau-Mouche-Rivoli ( O. Rivoli); nouvelle espèce magnifique, 
dont la tête est bleu d'azur et la gorge vert d’éemeraude. 3° 
Le Huppecol mâle et femelle. 4° Le Petit Oiseau-Mouche. 


124 _ Zoologie. 


Les descriptions contenues dans cette livraison sont celles 
des O. M. Barbe bleue ( O. cyanopogon, Lesson), espèce nouw. ; 
l'O. M. Cora ( O. Cora Lesson); publié pour la 1° fois dans 
l'Atlas du Voy.de la Coquille ; VO. M. aux huppes d’or (O. chry- 
solopha Lesson); le Trochilus cornutus du prince de Wied., 
VO. M. Arsenne (O. Arsennit Less. ; Trochlius leucaotis Niellot); 
et l'O. M. à Oreilles d'azur, mâle et femelle (O0. aurita Less. Tro- 
chilus auritus Gmelin ). D. 


87. Synopsis pes REPTILES SAURIENS recueillis dans l'Inde; par 
le major-général Harpwicke. ( Zoological Journal; N° X, 
avril-sept. 1827, p. 213). 


Les espèces sont rangées d’après un Gezera publié dans le 
Philosophical Magazine, 1827. Nous nous bornons ici à signa- 
les espèces décrites comme nouvelles. 

SAURIENS. Genre AGAMA.—_4.armatla, nOY. Sp. Pallida, brunneo- 
marmorata, squamis lanceolatis carinatis, Sptnis trihedris raris 
supra dorsum et membra ; superciliis carinatis, squamarum serie 
lævi in spinam longam posticé desinente ; dorso serie spinarum 
gracilium cristato ; cauda seriebus pluribus squamarum longa- 
rum tetragonarum. Long. 12 pouces, corps 9 ;, queue 6 +. Hab. 
Singapore. à 

À. indica , nov. sp. — Pallidè virescens, brunneo marmorata, 
infra albida; capitis squamis parvis , corporis, membrorum cau- 
dæque,;" latis lanceolatis, carinatis ; parotidibus fasciculis duobus 
spinarum supra aures ; cristd spinarurn simplicium compressa- 
rum ab occipite ad medium usque dorsum. Long. 12 pouces +, 
corps 3 :, queue 9-10. Hab. Dumdum, Java, commun. nom 
vulg. à Calcutta GAirgit. 

A. minor, nov. sp.—Brunnea, obscur marmorata, infra pal- 
lida; capite brevi ; capitis, caudæ, membrorum abdominisque squa- 
mis ovalis, obtusis; superciliis carinatis ; supra aures fasciculis à 
spinarum ; dorsi squamis latissimis , obtusè carinatis , cristä& per 
totum dorsum vix elevat&; caudä corpore breviore. 

Var. Capite dorsoque asperioribus. Long. 6 pouces, corps 3 :, 
queue 2 + Hab. Chittagang. Var. Mheudy Ghat. Les plaines sa- 
blonneuses. 

À. tuberculata ; nov. sp.— Viridis, flavo marmorata et pune- 
tata ; squamis parvis ovatis, caudæ et membrorum externè majo- 


Zoologie. 195 


ribus carinatis ; femoribus seriebus 3=4 tuberculorum Cconicorum ; 
caud& corpore duplo longiore, basi incrassatä, apice attenuatà. 
Long. 12 pouces, corps 4, queue 8. Hab. l’Inde. 

Genre Draco Lin.—D. abbreviata , nov. sp.—Squamis parvis; 
ad alarum marginem membrorumque posteriorum latera squa- 
mis ovalibus compressis ciliata ; alis partim femoribus adnatis , 
subtus maculatis ; gul& brevi thoracem attingente. Long. 12 pou- 
ces, corps à , queue 7. Hab. Singapore. 

D. quinque-fasciata , nov. sp. D. viridis Kuhl, Beëtr. 1092? — 
Squamis parvis, paulo majoribus; membris posticis squamis ovatis 
compressis marginatis ; alès fasciis.quinque nigris, cœruleo mar- 
ginatis ; gul& thoracem longè superante. Long. corps 4 pouces, 
queue 5 +. 

Genre Uromasrix.— U. Hardiwickit Gray, mss.—Supra vires- 
cens, nigro punctulata brunneoque marmorata ; subtus pallidé 
brunnea,femoribus posticis maculä nigrä adbasin;interum squamis 
mernbrorum parvis , infrà corpus-majoribus , tibiarum spinis spar- 
sis, caud& Supré annulis spinarum déstiénctis. Hab. les plaines sa- 
blonneuses de Kanonge dans l'Hindoustan, nom vulg. Saara. 

U. Belliana, nov. sp.—Olivacea, dorso fasciis tribus, longitu- 
dinalibus, cum seriebus quatuor macularum albarum, nigro-mar- 
ginatarum alternantibus; membris maculis albis ocellatis; lateribus 
nigro-maculatis; squamis parvis subtüs paulo majoribus, caudæ 
parvis, verticillatis. Long. corps 5 pouces, queue 9. 

Fam. des Geckotidæ, genre PTEROPLEURA, nOV. gen. — Digi- 
tis palmatis, ad basin usque dilatatis; squamis latis uniseriatis 
indivisis , ultémo articulo adunco , libero ; pollice mutico ; ports 
Jemoralibus nullis; corporis et membrorum lateribus fimbriatés. 

P. Horsfieldü Gray. Phil. Mag., 1827. —Supra pallidé fusca, 
nigro fusco maculata, infra albida. ab. Singapore, Java. Long. 
5 pouces, tête 1, corps 2, queue 2. Diffère du Ptychoroon de 
Kubl par l'absence des pores fémoraux. 

Genre. EusrermaRris, nov. gen. — Digitis 5. 5. subæqualibus, 
simplicibus , conicis, brevibus, unguiculatis ; poris subanalibus 
disténctis; caudé cylindricé verticillaté. 

£. Hardwickü Gray. Philos. Magaz., 1827.—Supra fusca, fas- 
cüs quatuor albis ; dorsi squamis parvis subconicis ; infra albida. 
Hab. Chittagong, Penang. Long. 7 pouces ;, tête ct corps-4, 
queue 3 ;. 


126 Zoologie. 


Gen. b. CxaTonacryLus, mov. gen, — Digitis 5. 5, apice com 
pressis, retroflexis, dein incurvatis, unguiculatis ; poris + “sf 
bus nullis ; caudé& cylindric4. 

C. pulchellus, nov. sp. Gray. Phil. Mag. sr pal 
lidé fuscus, subaculeatus, fasciis purpureis duodecimn, latis ; infra 
lævis pallidus; superciiis denticulatis, explanatis, internè purpu- 
reo-brunneis. Long. du corps 3 pouces, tête 1 +, queue ?. 

Genre Moxiron.— M, flavescens, nov. sp.— Naribus rostri 
apict quamx oculis propinquioribus; carind elevatd utrinque supra 
dorsum ; digitis validis brevibus subæqualibus ; squamis magnis, 
flavis , brunneo-rufescente marmoratis ; crue corpore duplo feré 
longiore. Long. de la queue, 14 pouces +, corps 8. Sur.um des- 
sin qui paraît représenter un individu de la même espèce, le 
corps a 13 pouces et la queue 18. 

Genre Varanus.— #. Scincus , Mer. — Hab. Futtebghur, 

Le dessin diffère un peu de l'individu donné au British Mu- 
seum, par M. Ritchies, qui l’a rapporté de Tripoli; il ressem- 
ble exactement à celui de M. Geoffroy, Rep. d'Égypte, To. 3, 
f. 2. 1l est pâle en-dessus , avec trois larges bandes irrégulières, 
le ventre présente quatre bandes noires étroites, la queue est 
aussi annelée. 

SawroPæiDIENS. Genre TiriQua. — 7, trivittata, now. SP: — 
Supra pallidé brunnea; fasciis flavis tribus latis, nigro marginatis; 
lateribus pallidis; maculis nigris, raris ; subtus albida. Long. 8 
pouces +, corps 4 +, queue 4. Hab. les jardins, Dumdum. #. vri- 
lineatus Schneid. ? Les écailles de la queue sont toutefois uni- 
formes. 

Gen. Lycosoma, nov. gen. — Corpore caudâque longis eylin-- 
dricis; caud4 parum attenuatä, squamis paribus imbricatis tectä; 
pedibus 4 breviusculis , digitis 5. 5. inæqualibus , unguiculatis ; 
capite scutato; auribus depressis, parum verd occultis. 

L. Serpens. (Lacerta Serpens Bloch. Chalcides Serpens Latr:) 
Long. 8 pouces, queue 3 =. Hab. Java. Seps multilineata Boïé. ? 

Le Scincus , n° 43. Gronovius Zoopkyl., p. 11, un individu 
figuré par Séba, Tom. 11, pl. 12, fig. 6, et le Lacerta abdomi- 
nalis paraissent appartenir à ce genre. œh. Ç. 


88. Sur re Croconize nu Gaxcr; par le D' CI. Asez. (Brews- 
ter, £dinb. Journal of Science ; avril 1828 , pag. 339. ) 


Le Crocodile qui fait le sujet de cette note avait 18 pieds de 


Zoologie. 127 


long ; il était mort depuis plusieursJours lorsque M. Abel eut 
occasion de lexaminer; les indigènes lui donnent le nom de 
Cummeer; les descriptions des espèces connues ne s’accor- 
daient pas en tout point avec les caractères qu’on lui recon- 
nut; on remarqua surtout que les 2 doigts internes des membres 
antérieurs, et le doigt interne des postérieurs étaient parfaite- 
ment libres et non réunis avec les autres par une membrane, 
comme dans les autres espèces de Crocodile. Si ce caractère 
était constant, le Cummeer ne formerait pas seulement une nou- 
velle espèce de Crocodile, mais il faudrait aussi changer les ca- 
ractères donnés par les auteurs actuels au genre et à la famille. 

Dans l'estomac de cet animal, on trouva les restes du corps 
et quelques ornemens d’une femme, un chat entier et des restes 
d’un chien et d’un mouton. | 


89. OBSERVATIONES QUÆDAM DE SALAMANDRIS ET TRITONIEUS. 
Diss inaug.; auct. C. Th. E. de Sresozn. In-4°, cum tabulä 
æneà. Berlin, 1828 ; Petsch. 


Voici la nomenclature des chapitres de cette dissertation que 
nous üe connaissons que par l'annonce d’un recueil littéraire 
allemand : chap. I. De Salamandræ terrestris cordylis, 1° Spira- 
cula branchialia cordylorum ; 2° Os hyoideum cordylorum ; 3° 
Apparatus musculorum ad arcus branchiarum movendos; }° De 
vi cordylorum rebus adversis se aptandi. Obs. 12. Pulmones 
cordylorum improviso vices branchiarum suscipiunt. Obs. 2%. 
Repentinus transitus cordyli aquatilis in animal terrestre. Chap. 
IL. De evolutione Salamandræ terrestris. Chap. IL, De muscu- 
lorum apparatu, in Salamandré terrestri adulté, ad linguam et 
os hyoideum movendum. Chap. IV. De vi reproductivé Tritonis 
aigri. Explication de la planche. 


90. I. RÉSUMÉ DES RÉCHERCHES SUR LES ANIMAUX SANS VERTÈBRES 
_ faites aux îles Chausey; par MM. Aunouix et M. Enwanps. 
( Annales des sciences natur, ; septemb. 1828, 9 


91. II. EXTRAIT DU RAPPORT FAIT SUR CE MEMOIRE à l’Acad. roy. 
des sciences ; par MM. Covrer et Dumériz. ( Zbédem, p.111.) 


Les îles Chausey sont un groupe d’écueils situés vis-à-vis 
de Granville, dans le département de la Manche; ces iles, au 


123 Zoologie. N° or 
nombre de à, sont imhabitées, mais leurs côtes fournissent en. | 
abondance des animaux invertébrés marins. Ceux de ces der- . 
niers, qui ont en premier lieu fixé l'attention des auteurs, sont 
les Ascidies composées, en partie déjà connues par les belles 
recherches de M. Savigny. La plupart des nombreuses espèces. 
trouvées par MM. Audouin et Edwards sont nouvelles. Ces deux : 
naturalistes en ont étudié l’anatomie, et, de plus, ils font con-. 
naître le mode de propagation, jusque-là inconnu, de ces étres 
composés ; ils ont vu qu’à leur naissance les Ascidies compo- 
sées ne font point partie de l’aggrégat auquel appartient leur 
mère, que chaque individu est solitaire et parfaitement libre, . 
doué de la faculté de se déplacer, en nageant avec rapidité à 
l’aide des mouvemens ondulatoires qu'il imprime à une longue 
queue dont il est pourvu. Souvent on voit les jeunes animaux 
s'arrêter sur les parois du vase qui les renferme, puis recom- 
mencer leur course, comme s'ils cherchaient un point convena- 
ble pour y établir leur demeure. Enfin, après avoir joui de la 
faculté de changer ainsi de place, pendant environ 2 jours, ils 
se fixent et deviennent complètement immobiles; car, si on les 
détache, ils restent privés de mouvement. La plupart des jeunes 
animaux paraissent se réunir à la masse d’où ils proviennent; 
d’autres vont se fixer autour, pour fonder de nouvelles colonies. 

La jeune Ascidie qui vient de naître ne ressemble en rien à 
ce qu'elle deviendra plus tard. Sa forme est régulière ct symé 
trique; son corps est arrondi ou ovalaire; on distingue en avant 
3 éminences qui paraissent percées d'autant d'ouvertures, eton 
voit en arrière une queue effilée, dont la longueur varie suivant 
les espèces. Lorsque l'animal s’est une fois fixé, sa queue dis- 
paraît plus ou moins complètement , son corps se déforme, l'ab- 
domen devient distinct du thorax , et enfin les ovaires se mon- 
trent lorsque l’animal est parvenu à une certaine taille. 

Les auteurs se sont ensuite occupés à examiner les Flustres, 
dont ils ont trouvé la structure bien plus compliquée qu'on ne 
l'avait cru pendant long-temps. Parmi les Acalèphes libres, les 
auteurs ont particulièrement étudié l’organisation des Béroés. 
Les Acalèphes fixes leur ont offert plusieurs espèces nouvelles 
ou mal connues ; il en a été de même pour les genres Planaire, 
Siponcle, Holothurie, etc, Les Mollusques, les Annélides et sur- 
tout les Crustacés microscopiques ont fourni le sujet d’autres 
observations, 


Zoologie. 159 


Ces animaux appartiennent , avec les Ascidies composées, à 
une même série naturelle. Plusietrs des résultats consignés par 
M. Grant dans son mémoire sur les Flustres { Voy. le Bullet. , 
Tom. XIII, n° 263 ) se trouvent confirmés par les recherches 
des auteurs, sans que ceux-ci aient eu connaissance du travail 
du naturaliste anglais. 

L'organisation des Ascidies composées et des Flustres s’est 
aussi retrouvée, jusqu'à un certain point, dans plusieurs Vorti- 
celles. La structure des autres Polypes marins, soit nus, soit à 
polypiers, est toute différente de celle des animaux dont il 
vient d’être question. Sur les Éponges , les auteurs ont confir- 
mé plusieurs des résultats de M Grant ( Voy. le Bullet., Tom. 
XII, n° 132). Plusieurs Alcyons qu'ils ont examinés ne leur 
ont pas présenté, plus que les Éponges, de polypes où d’au- 
tres animaux semblables. Un nouveau genre de Spongiaires fait 
partie de leur collection. Ils n’ont rien observé qui puisse jus- 
tifier l'opinion de ceux qui attribuent de la contractilité aux 
Éponges. C’est peut-être sur les Thétyes et non pas sur les 
Éponges elles-mêmes que Marsigli et Ellis ont observé des phé- 
nomènes de contractilité. 

Le mémoire est terminé par une division de la classe des Po- 
lypes en 4 sections. La 1°° section ou famille des auteurs com- 
prendrait les Spongiaires; la 2° les Polypes fixes, soit nus, soit 
à polypiers, dont la cavité digestive a la forme d’un cul de sac 
creusé dans la substance même de leur corps ( Hydres, Sertu- 
laires , plusieurs Vorticelles ) ; la 3° famille renfermerait les Po- 
lypes dont le corps est creusé d’une cavité, au milieu de laquelle 
est suspendu un canal digestif membraneux, communiquant au 
dehors par une seule ouverture, et portant à son extrémité in- 
férieure des appendices en forme de petits intestins, qui pa- 
raissent remplir la fonction d’ovaires ( Lobulaires , Gorgones, 
Pennatules, Vérétilles, Cornulaires, etc. ); la 4° famille con- 
tiendrait les Flustres et les autres polypes dont le canal diges- 
tif communique au dehors par deux ouvertures distinctes et 
dont l'organisation se rapproche de celle des Ascidies composées. 

MM. Audouin et M. Edwards publieront prochainement dans 
une série de mémoires les résultats de leurs nombreuses re-- 
cherches. Le rapport de MM, Cuvier et Duméril rend aux au- 
teurs un juste tribut d’éloges. 


B, Toue XVII. 9 


130 Zoologie. 
92. I. OBSERVATIONS SUR LES ANIMAUX TROUVÉS JUSQUE-LA dans # 


les coquilles du genre Argonauta avec fig.; par M. W. J. 
Bropertr. (Zoological Journal, n° XIII, pag. 57.) 


93. IL. NOTE ADDITIONNELLE SUR L’ARGONAUTE; par le même. 
(Zbidem ; n° XIV, pag. 224.) 


: 


Voici un mémoire qui remet de nouveau en doute la ques- 
tion de savoir si le Poulpe de l’Argonaute est le légitime pro- 
priétaire de sa coquille. M. Broderip commence par citer les 
opinions contradictoires exprimées récemment par MM. Wood, 
Leach, Everard Home, de Blainville, Ranzani et de Férussac; 
puis il rend compte des observations faites sur un individu par: 
faitement bien conservé du Poulpe avec sa coquille, que le 
prof. Buckland avait rapporté d'Italie, Cet individu est repré- 
senté sur la planche. Plus de la moitié de la coquille est remplie 
d’un paquet d'œufs très-serré. Quelques-uns de ces œufs ont 
été remis à M. Bauer pour être examinés sous le microscope qui 
a aussi servi à faire les figures du mémoire de M. E. Home sur 
les œufs des Sèches , dans les Phëlos. Transact. de 1817. D’au- 
tres œufs furent confiés à M. Roget, qui les a examinés sous le 
microscope de M. Amici. M. Bauer n’a trouvé dans l'œuf au- 
cune trace de la coquille ; il n’a vu que du jaune, et toutle reste 
était semblable aux figures publiées dans les PAilos. Transact. 
M. Roget a donné une réponse écrite, accompagnée de fi- 
gures. 

Les œufs qu'il ‘a observés avaient —=- de pouce de long sur 
+ de large; ils adhéraient, par un filament grèle, à un tissu 
tressé de fibres et situé au centre de la grappe des œufs; le fi- 
lament, lorsqu'on enlevait l'œuf du reste du paquet, s’étendait 
jusqu’à 5 ou 6 fois la plus grande longueur de l'œuf avant de se 
rompre. Après avoir ouvert l'enveloppe externe de l'œuf, ce 
qui eut lieu sous l'esprit de vin, dans un verre de montre, on y 
fit une piqûre avec une aiguille fine. De cette manière on obtint 
un certain nombre de fragmens irréguliers d’une substance dont 
la consistance paraissait étre uniforme, Malgré les recherches 
les plus minutieuses, on ne put rien découvrir, parmi ces frag- 
mens, qui offrît la moindre apparence d'une coquille ou d’un 
rudiment de coquille. Durant cette opération, une multitude 
de petits globules se répandirent hors de l'œuf, dans l’esprit de 
vin. Qutre ces petits globules , il y en avait d’autres d’un vo- 


Zoologie. 131 
“Jume plus grand, mais fluides, parfaitement transparens , et 
ayant tout-à-fait l'apparence d’une huile. L'enveloppe externe 
de l'œuf était une pellicule mince et demi-transparente, qui se 
déchirait au moindre attouchement, et dont la texture parais- 
sait granuleuse. Deux ou trois lignes opaques partaient du point 
d'insertion du pédicelle de l’œuf. Chacune de ces dispositions 
est représentée par des figures. 

Le résultat de ces observations est directement opposé à ce- 
lui annoncé par Poli ( Voy. le Bulletin, Tom. XV,n° 236. Il y 
a donc autorité contre autorité, et l’on peut regarder la ques- 
tion comme n'étant pas définitivement résolue. M. Broderip, 
tout en restant dans le doute, est cependant disposé à croire 
que le Poulpe de l’Argonäute n’est pas l'artisan de sa co- 
quille, et si on lui demandait pourquoi, si le Poulpe y vit en pa- 
rasite, on ne trouve pas quelquefois l'habitant véritable du Nau- 
tile papyracé? il répondrait par cette autre question: pourquoi 
le Nautilus Pompilius, coquille des plus communes , ne s'est-il 
presque jamais rencontré avec son animal? Il élève ainsi une 
difficulté contre une autre sans renverser la première; mais il 
en est une que M. Broderip n’a pas songé à élever contre son 
opinion, c'est de savoir, comment il se fait que le Poulpe de 
l’Argonaute se rencontre toujours avec une coquille de la méme 
espèce, et jamais avec une autre, et surtout comment il se peut 
que cette coquille soit toujours exactement proportionnée à la 
taille de l'animal qui l’habite ? Car c’est là ce qui résulte des ob- 
servations de M. Delle Chiaje, déjà rapportées dans l’article du 
Bulletin cité plus haut. Si le Poulpe n’était qu'un usurpateur, il 
faudrait lui supposer bien de l’habileté à se procurer constam- 
ment une habitation aussi bien assortie à sa taille! 

L’assertion de Poli, relative à l’existence d’une ébauche 
de coquille dans l’œuf est positive, et ce naturaliste n’était pas 
novice dans ce genre d'observations. Pour lui refuser la con- 
fiance qu’il mérite, il faudrait avant tout, que les circonstances 
dans lesquelles MM. Bauer et Roget ont examiné leurs œufs 
eussent été en tout point les mêmes que celles qui ont favorisé 
l'observateur napolitain ; cela n’a point été, car on ignore si les 
œufs étaient au même point de développement dans les deux 
cas; ceux de Poli étaient tout récens; ceux de M. Broderip 
étaient conservés depuis assez long-temps dans l'alcool : dans 


9. 


132 Zoologie. 


les premiers , il y avait un egpryen , accompagne , selon Poli ; 
d’un rudiment de coquille ; dans les seconds, point d'embryon 
ni de trace de coquille, mais des fragmens irréguliers d’une 
substance homogène et des globules plus ou moins volumineux. 
Il eût éte à désirer, pour prévenir toute objection, que Poli 
eût employé comme réactif chimique quelque acide minéral 
qui eût fait effervescence avec le carbonate de chaux de la co- 
quille, si réellement elle existait. MM. Bauer et Roget ont éga- 
lement négligé ce moyen qui eût pu ajouter au poids de leurs 
preuves négatives. 

Peut-être un autre observateur plus heureux parviendra-t-il, 
par des recherches plus variées et plus multipliées, à résoudre 
enfin les difficultés qui entourent encore la question que nous 
venons d’agiter. 

La note additionnelle n’est qu’une citation de Bontrus : Hést. 
nat. et med. Jnd. or., pag. 59. S. G L 


94. SUR L'ANIMAL DE L'ARGONAUTE. ( Extrait d’une lettre à M. 
de Férussac. 


Nous pensions que la question de l’Argonaute était résolue 
depuis long-temps par les belles observations de Poli et de MM. 
Férussac et Delle Chiaje, lorsque, à notre grande surprise, 
nous avons trouvé dans le Bulletin des sciences naturelles d'oc- 
tobre 1828, des renseignemens qui ont été donnés à MM. Quoy 
et Gaimard, par un habitant d’Amboine, sur l’animal de cette co- 
quille. De ces renseignemens il résulterait que le Mollusque 
qui la construit est un Gastéropode rampant sur les rivages 
sablonneux de cette île, et que le Poulpe qu'on y trouve tou- 
jours ne serait, comme plusieurs savans l’ont pensé, qu’un ani- 
mal parasite, Depuis long-temps habitué à rencontrer ce Poulpe 
avec la coquille, nous croyons pouvoir ajouter quelques ob- 
servations à celles, déjà si nombreuses, réunies contre cette der- 
nière opinion. 

Au retour d’un voyage de l'Inde, passant sur le banc des 
Aiguilles, nous vimes, pendant un temps très orageux, la mer 
couverte d’une quantité innombrable d’Argonautes dont il nous 
était facile de distinguer les bras s’agitant autour d’eux. La ra- 
pidité de notre marche ne nous permit pas d'en prendre, mais 
trois jours après, nous en rencontrâmes au cap de Bonne-Espé- 
rance, à bord d’un bâtiment anglais, dont l'équipage s'était 


Zoologie. 133 


amusé à en faire la péche. Il y en avait plus de cent, entassés 
péêle-mêle dans une baille. En les examinant, nous reconnümes 
d'abord que les coquilles appartenaient à deux espèces : l'A. 
Argo et l’À. tuberculata, la première se trouvant en nombre 
bien plus grand que la seconde. Notre idée fut aussitôt de com- 
parer entr'eux les animaux de chacune d'elles; mais cela nous 
fut impossible, parce qu'il paraît qu'ils les avaient tous aban- 
données avant que de mourir. Nous interrogeâmes alors les 
gens de l'équipage qui les avaient péchés, et nous apprimes que 
l'animal de l’une des espèces était très-distinct de celui de l’au- 
tre. Ils s’'accordaient encore à les reconnaitre, quoiqu’ils fussent 
tous plus ou moins décomposés; on indiquait comme appartenant 
à l’4. tuberculata ceux qui conservaient encore quelque cou- 
leur , et à l’4. 4rgo ceux qui étaient presqu’entièrement blancs. 

Ce fait nous aurait certainement convaincu si nous ne l’avions 
déjà été; car est-il permis de croire qu’un aussi grand nom- 
bre de Poulpes ait tout juste rencontré un pareil nombre de 
coquilles , et surtout que chaque espèce d’animal ( car il paraît 
qu'ils diffèrent au moins dans la couleur ) discerne et adopte 
toujours la même espèce de coquille ? 

Avant cette rencontre, notre opinion avait déjà été fixée par 
l'examen de l'animal, Ses deux bras, dilatés de manière à élever 
deux sortes de voiles au-dessus de la coquille, nous semblaient 
prouver que celle-ci appartient bien au Céphalopode; car, en sup- 
posant qu’elle appartint à un auire Mollusque, il se pourrait 
que le Poulpe n’en renconträt pas, et alors à quoi lui ser- 
viraient ces deux membranes véliformes ? 

La comparaison des coquilles pélagiennes avec celles qui sont 
littorales nous apprend, que les premières sont toujours minces, 
fragiles et plus ou moins transparentes, tandis que les autres 
sont au contraire plus ou moins solides, épaisses et opaques, 
surtout dans les Gastéropodes; la raison en est sans doute que 
les coquilles pélagiennes, toujours errantes au milieu de l'Océan, 
n'ont à craindre aucun choc étranger, tandis que les coquilles 
littorales , toujours entourées de corps durs et sans cesse ba- 
lottées par les vagues, sont continuellement exposées à ce dan- 
ger. Peut-on, d'après cela, ne pas voir une coquille unique- 
ment pélagienne dans celle de l'Argonaute, qui est si analogue 
dans sa structure à la Carinaire? Ou peut-on croire qu’elle 


134 Zoologie. 


serve d’enveloppe protectrice à un Gastéropode littoral, comme 
le dit cet habitant d’Amboine, qui a donné lieu à la note de 
MM. Quoy et Gaimard? 

Nous n’ajouterons qu'une seule réflexion qui nous est suggé- 
rée par le passage suivant de cette note : « Nous croyons qu'il 
( l'animal de l’Argonaute } se rapproche de l’Atlante, et nous 
sommes d'autant plus portés à le croire que la même personne 
nous a dit, qu'en nageant, l'Argonaute renversait son pied comme 
font le Janthine et l’Atlante, » Si ce Mollusque ressemble à l’At- 
lante, il ne doit jamais ramper ; etc’est tout-à-fait un Mollus- 
que pélagien, car nous avons fait voir dans un travail anato- 
mique sur ce genre, inséré dans les Mémoires de la Société 
d'histoire naturelle de Paris, que l’Atlante n’a point de pied, ou 
plutôt que cet organe est transformé en une véritable nageoire, 
portant une petite ventouse comme la Carinaire, au moyen de 
laquelle il se fixe momentanément, sans pouvoir se livrer à la 
reptation. 

Nous ne pensons donc pas qu'il faille tenir grand compte 
des renseignemens donnés à ces estimables naturalistes, et que, 
dans l'intérêt d’une discussion si importante, ils n’ont cepar 
dant pas cru devoir laisser passer sous silence. 

L'idée que le Poulpe n’a pas construit la coquille dans la- 
quelle on le treuve, nous a plusieurs fois semblée répandue parmi 
des personnes entièrement étrangères à la science, telles que 
les pécheurs de la Méditerranée; sans doute parce que ces 
hommes ont été surpris de voir l'animal qui ressemble si bien 
aux Poulpes de leur rivage quitter brusquement son test après 
avoir été pris. Un jour qu'à Portrendus nous montrions un de 
ces Mollusques à plusieurs pêcheurs, afin de connaître le nom 
qu'ils leur donnent dans le pays, ils nous répondirent que c'é- 
tait celui de Pouffre ( corruption évidente de poulpe ), ajoutant 
aussitôt, comme l'habitant d’Amboine , que ce n’était pas tou- 
jours lui qui était dans la coquille, mais bien un autre animal 
qui à deux grandes ailes, et qu'ils rencontrent quelquefois 
quand ils vont bien au large des côtes. N'est-ce pas le même , 
animal ? Et ces deux grandes ailes ne sont-elles pas ces deux 
bras élargis en forme de voile et que l’argonaute, dit-on, pré- 
sente au vent pour accélérer sa marche ? Ou bien devons-nous, 
d’après une telle autorité, nous écrier que l’animal de l'Argo- 
naute est un Ptéropode ? 


Zoologie. 135 


95. MémMorRE SUR UN NOUVEAU GENRE DE COQUILLES de la fa- 
mille des Zoophages; par M. P. A. Mizcer. ( Annal. de la 
Soc. Linn. de Paris ; sept. 1826, avec fig.) 

M. Millet, qui s'occupe avec un grand succès de l’histoire na- 
turelle du département de Maine-et-Loire qu'il habite, après 
un grand nombre de publications intéressantes , fait connaître 
aujourd’hui des coquilles fossiles du calcaire grossier, pour les- 
quelles il croit devoir former un genre nouveau, qu'il dédie à 
M. Defrance. Ce genre est caractérisé de la manière suivante, 

Coquille fusiforme ou turriculée, à ouverture ovale , recouverte 
en partie par le bord droit ; terminée inférieurement par un ca- 
nal court, plus ou moins droit. Bord droit tranchant, légere- 
ment crénelé , recouvrant , sinué à sa partie supérieure , el munt 
extérieurement d’un bourrelet plus ou moins arqué et distant de 
l'ouverture. Bord gauche sans callosité, mais ayant une petite 
dent ou protubérance, placée à la partie supérieure de l’ouver- 
ture , là où commence le sinus du bord droit. M. Millet trouve 
de grands rapprochemens entre les Defrancies et le Pleuroto- 
mes d’une part, et les Struthiolaires de l’autre; malheureuse- 
ment, les figures de ces différentes espèces, un peu négligées à 
endroit essentiel , celui qui retrace les caractères de l’ouver- 
ture, n’aident point assez la description pour que nous puis- 
sions, sans avoir vu ces coquilles, juger des différences qu’elles 
présentent avec les genres que nous venons de citer ; cependant 
nous pensous que les caractères qui leur sont propres, surtout 
celui du renversement du bord droit sur l'ouverture, ne sont 
pas suffisans pour établir, en zoologie, une distinction généri- 
que. Les cinq espèces de M. Millet nous semblent diffciles à 
écarter des Pleurotomes; mais nous les croyons propres, par 
quelques caractères qui leur sont communs , tels que la pré- 
sence d’une petite dent sur la columelle, à former un groupe 
remarquable dans ce genre. 

Les cinq espèces citées par ce zélé naturaliste, sont les D. 
pagoda, variabiles , hordeacea , suturalis et Milletii. Cette der- 
nière lui est dédiée par la Société Linnéenne de Paris. Ranc. 


96. ANATOMISCH-PHYSIOLOGISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE 
Tercamuscrez. — Recherches anatomico-physiologiques sur 
la Moule des étangs; par le D° F. F. Uncer. In-8° de 36 p., 
avec x pl. lithogr, Vienne, 1827. , 


136 Zoologie. 


L'auteur connaît bien ce qui a été fait sur son sujet par ses 
devanciers, et il montre que ses descriptions sont le fruit de 
recherches propres. 11 examine successivement les organes de 
l'assimilation, des sécrétions, les systèmes vasculaire, nervéux 
et loconioteur. Il se déclare contre l'opinion de Méry et de M. 
Tréviranus, d’après laquelle l'eau traverserait le canal digestif 
en un courant continu. La production artificielle de perles sur 
dés Moules conservées dans des verres n’a point réussi à l'au- 
teur. Celui-ci croit avoir trouvé dans une Moule un calcul bi- 
liaire de 2 lignes d'épaisseur. Le corps brun, situé sous lecœur, 
et regardé par Bojanus comme le poumon, est plutôt le rein 
d’après l'opinion commune, qu'adopte l’auteur. 11 a vu lorifice 
des oviductes sur le côté du pied, mais il n’a pu décider si cet 
orifice conduit dans les ovaires. Il n’y a d’ailleurs rien de 
neuf dans cette dissertation. (Heusinger. Zeitschrift 1. d.organ. 
Physik ; Tom. IL; 1828, n° 4, pag. 457) 


97. SUR L'ANIMAL DE LA GLYCIMÈRE (Glycimertis Siliqua Lawmk.), 
et sur l’Anatomie de ce Mollusque; par M. Aupouix. (Bullet. 
des Annual. des Sciences natur.; mars 1829.) 


Après avoir remarqué que ses observations datent du com- 
mencement de lan dernier, M. Audouin présente un aperçu 
des différentes opinions qui ont été émises par les conchylio- 
logistes relativement à la Glycimère. L'animal n'étant pas connu, 
on a du fonder les caractères de ce genre sur la coquille, et dé- 
duire de cet examen ses rapports naturels avec les genres voi- 
sins. L'auteur décrit ensuite la forme de l'animal et ses organes 
extérieurs. Il est pourvu antérieurement d’un pied robuste, qui 
sort par une fente étroite, pratiquée au manteau. Celui-ci est 
très-épais; il occupe l’espace baillant qui s’observe entre cha- 
que valve, et se prolonge postérieurement en un tube simple, 
‘très-gros, non rentrant, muni de petits tentacules, recouvert, 
comme tout le reste, d’un épiderme noirätre et rugueux. Ce tube 
est partagé, seulement à l’intérieur, en deux siphons par une cloi- 
son charnue. Les branchies sont assez développées, leur tissu 
est épais. Les tentacules buccaux, au nombre de quatre, ont 
assez de longueur; ils sont virgulaires et dirigés en arrière. 
L’abdomen est renflé, cylindroide et tronqué postérieurement. 

L'inspection anatomique a présenté un tube digestif très- 


Zoologie. 137 


développé dans sa portion intestinale, et débutant par un œso- 
phage court, qui aboutit à un estomac très-vaste. Ce dernier est 
entouré par le foie, dont les lobules sont assez distincts et de 
couleur verdâtre. Les systèmes nerveux, circulatoire et géné- 
rateur ont été successivement examinés par l’auteur; il les a 
trouvés fort analogues à ceux des Myes. En effet, c’est avec les 
Myes que, suivant M. Audouin, les Glycimères ont le plus de 
rapports, et on doit leur donner place auprès de ce genre, aimsi 
que l’a judicieusement fait M. Cuvier dans son Règne animal. 
Ce mémoire et les dessins coloriés qui l’accompagnent paraï- 
tront incessamment dans les Annales des Sciences naturelles. X. 


98. I. DESCRIPTION DE PLUSIEURS ESPÈCES DE COQUILLES FOSSILES 
DES ENVIRONS DE Dax (Landes); par M. GrareLour. ( Bullet. 
d'hist. nat. de la Soc. Linn. de Bordeaux; T. IE, 1°" livr. p. 4.) 


99. IE. TABLEAU DES COQUILLES FOSSILES QU'ON RENCONTRE DANS 
LES TERRAINS CALCAIRES TERTIAIRES ( Faluns) des environs de 
Dax, départ. des Landes ; par le même. ( Zbid,, 3° livr., p. 72; 
4° livr., p. 123; 5° livr., p. 192.) 


100. LIT. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA FÉRUSSINE (Ferussina), 
genre de coquille fossile terrestre, connue sous le nom 
d’Anostome de Dax ; par le même. ( Zbid., 6° livr., p. 256.) 


M. le D° Gratcloup, observateur consciencieux et habile, a 
rendu célèbre le dépôt de Dax. Pendant plusieurs années il s’est 
attaché à en recueillir tous les fossiles, et personne ne pouvait 
mieux que lui nous faire connaître les importantes richesses de ce 
vaste dépôt. C’est à son obligeance et à son zèle infatigable que 
la plupart des naturalistes doivent de possèder ces espèces de 
Dax dans leur collection. Il se rend aujourd’hui aux vœux qui 
lui ont souvent été manifestés, il nous offre le catalogue des 
espèces qu'il a recueillies et plusieurs observations curieuses sur 
des coquilles non encore décrites avant lui. 

Dans son premier mémoire, M. Grateloup donne quelques 
vues générales sur le depôt de Dax. Il fait remarquer l'identité 
des fossiles de cette localité avec ceux des terrains de sédiment 
supérieur du Vicentin, décrits par M. Alex. Brôngniart, et ceux 
des collines subapennines publiés par Brocchi. La couleur 
même du terrain calcaire dans lequel sont ces fossiles ne diffère 


138 Zoologie, 


pas, soit à Dax, soit en Italie. L'auteur se propose, dureste, dé faire 
connaître les environs de Dax sous le point de vue géologique. 

En attendant il présente quelques observations isolées, et 
décrit de nouvelles espèces. 

1° Hyalæa aquensis, Hyale de Dax, c'est l'espèce qui a été 
décrite aussi par M. Rang. {Voy. & Bulletin, Tom. XHLE, n° 327.) 
M. Grateloup l’a découverte en 1826 , dans le dépôt de Man- 
dillat. 

2° Helix trochiformis. Testé ventricoso conicé , basi dilataté, 
transverse leviter striat4, apice acutà ; anfractibus ‘medio 
convexis; infirmé facie convexiusculd, imperforatä. Cette espèce 
ressemble à un Zrochus. Elle vient des faluns argilo-bleuâtres 
de Gaas, à 2 lieues de Dax. 

3° FERUSSINE. Férussina. Genre nouveau que le D° Gra- 
teloup a la bonté de nous dédier, et qui comprend des coquil- 
les extrêmement curieuses. Voici la phrase caractéristique qu'il 
donne pour ce nouveau genre. Testé orbiculari umbilicaté , 
aperturd rotundatä&, integré, simplici , peristomaté, retroversd. 

Nous ne connaissions pas le travail de M. Grateloup lorsque 
nous avons signalé dans le Bulletin de nov. et déc. 1828, 
p- 405, le mémoire de M. Deshaies sur le Strophostome. Nous 
renvoyons nos lecteurs aux observations que nous avons faites 


sur l'établissement de ce nouveau genre , formé pour la coquille - 


qui a servi de type à M. Grateloup pour l'établissement du 
genre Férussine. Dans tous les cas, il est évident que l’antério- 
rité de la découverte et de la publication appartient à M. Gra- 
teloup. Ce savant décrit cette curieuse coquille, qu’il nomme 
Ferussina anostomæformis. I Va découverte dans les faluns sa- 
blonueux jaunâtres d’Abesse, et dans le calcaire tertiaire de 
Gaas. 

Les observations annoncées sous le n° III, ont pour objet 
de rappeler la découverte de M, Grateloup, et d'établir l’anté- 
riorité de l'établissement de ce genre, L'auteur a donné des dé- 
veloppemens à son premier travail sur cette curieuse coquille. 

4° Auricula Judæ. Selon M. Grateloup, cette coquille paraît 
étre absolument la méme que l'espèce suivante, Elle a été trou- 
vée dans les faluns blanchâtres de Tartas, de Lesbarritz et de 
Gaas. 


3° Cyclostoma granulosa an C, volulus ? M. Grateloup en 


. 


Zoologie. 139 


donne une phrase descriptive étendue, elle vient du dépôt de 
Gaas. Nous avons signalé avec plus de détail les espèces précé- 
dentes, parce qu'étant terrestres, elles sont des découvertes 
tout-à-fait remarquables. Dans son mémoire, M. Grateloup 
décrit ou signale en tout 28 espèces, dont plusieurs nouvelles et 
appartenant à des genres très-différens. Il nous serait impossi- 
ble d'extraire un semblable travail. 

IL en est de méme du Catalogue systématique des fossiles des 
faluns de Dax. L'auteur a suivi la méthode de M. de Lamarck ; 
il rappelle les caractères des genres, accompagne chaque espèce 
de synonymie lorsqu'elle est connue, et en donne une courte 
phrase descriptive, ainsi que sa taille, et mentionne son habitat. 

D’après ce qui précède, on voit que ce n’est point une simple 
liste des noms des espèces. C’est un travail complet, riche en 
espèces nouvelles, et indispensable à tous les naturalistes qui 
veulent étudier les fossiles de Dax, et visiter cette riche localité. 

Ce précieux catalogue ne contient encore que les Univalves. 
Nous en devons espérer la suite dans les cah. du Bulletin qui 
paraîtront en 1829. 

Nous reprocherons à M, Grateloup d’être tombé dans l’er- 
reur avec M. de Lamarck, au sujet des coquilles qu’il a com- 
prises dans le genre Auricule, et de n'avoir point consulté 
notre travail sur cette famille. FÉrussac. 


101, OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES DE PHOLADES trouvées dans 
les environs d’Édimbourg; par John Srark. (Ædinb. Journ. 
of Scienc.; juin 1826, p. 98.) 


L'auteur reproduit les opinions émises par plusieurs natura- 
listes sur les moyens employés par les Pholades pour creuser 
leur habitation dans les rochers, et se range du côté de ceux 
qui admettent qu'elles y pénètrent par un mouvement semi- 

_rotatoire de leurs valves. Il trouve principalement la preuve de 
cette érosion dans les stries circulaires qu'on remarque sur la 
paroi intérieure et au fond de la cavité, observation déjà faite 

par Bonanni et par Pennant , qui en avaient tiré la même con- 
séquence. 

Les naturalistes cités comme partageant l'opinion de ces 
deux derniers sont Poli et Gray; ceux qui ne croient pas que 
les cellules des Pholades soient le résultat du frottement des 


140 Zoologie. 


valves sont Montagu et Wood. M. Stark paraît w’avoir pas 
eu connaissance d’un mémoire de M. Fleuriau de Bellevue _ 
(Journal de Physique, an 10), dans lequel on trouve de nou- 
veaux faits tèndans à prouver que certains Lithophages, et 
peut-être tous s’introduisent dans les rochers à l’aide d’une li- 
queur dissolvante et non par l’action mécanique de leurs valves. 
Les deux espèces étudiées vivantes par M. Stark, Pholas cris. 
pata et candida, ont été trouvées par lui sur la côte près de 
Portobello, et non dans le voisinage d'Édimbourg comme le 
titre de son mémoire l'indique. F. DE R. 


102. SUR LE DOMMAGE QUE LE TARET ( Zeredo navalis ) cause : 
aux navires construits en bois de Tek; par B, Wircox. (Jbid.; 
janv. 1828.) 


M. Wilcox a lu à la Société d'Histoire naturelle de Portsmouth 
et de Portsea un mémoire dans lequel il appelle d’abord l’atten- 
tion sur la forme irrégulière de la coquille, sur la structure de 
la tête, de la charnière et des valves du Taret. L’assertion de plu- 
sieurs auteurs que le corps de animal s'étend tout le long du tube 
fut reconnue inexacte, puisque ce tube, formé d’une matière 
sécrétée par le corps de l'animal, a souvent plusieurs pieds de 
long et différentes courbures. L’auteur décrivit la manière dont 
l'animal se creuse sa route dans le bois, et démontra la struc- 
ture intérieure des tubes; il prouva aussi le peu de fondement 
de l'opinion d’après laquelle le bois de Tek serait exempt des 
attaques de ce dangereux Mollusque. 

Le vaisseau de ligne anglais The Sceptre, qui avait perdu 
une portion de sa doublure en cuivre fut tellement endommagé 
par les Tarets, qu'on fut obligé de le réparer, quoiqu'il fut 
construit en bois de Tek. C’est encore une erreur de croire que 
animal tourne toujours dans le même sens sur lui-même, pour 
creuser le bois. M. Wilcox a parlé ensuite des Pholades; pour 
expliquer le mécanisme de leur action sur les masses pierreuses 
dans lesquelles ces Mollusques pénètrent, il admet avec d’au- 
tres auteurs la présence d’un acide; il pense également qu'à 
l'aide d’une matière que sécrète son corps, le Taret amollit 
d’abord le boïs qu'il va creuser. Enfin, selon lui, le Zepisma , 
insecte extrêmement commun dans les mers orientales, attaque 
aussi le bois, dès qu'il est plongé dans l’eau. 


Zoologie. | 141 


Dans une note ajoutée par le rédacteur du Journal cité, l'opi- 
nion de M. Wilcox sur l’action térébrante des Pholades, par le 
"moyen d’un dissolvant chimique, est déclarée inadmissible. 
Quant au prétendu Zepisma, l'auteur de la note pense que ce 
n'est autre chose que le Zimnoria terebrans Leach, qui a aussi 
causé de grands ravages dans les piliers du fondement du pont 
de chaînes, à Trinity près d'Édimbourg. 


103. ÉTABLISSEMENT DE LA FAMILLE DES BÉROÏDES dans l'ordre des 
Acalèphes libres, et Description de deux genres nouveaux 
qui lui appartiennent; par M. Ranc. (Mémoires de la Soc. 
d'hist. nat. de Paris ; Tom. IV, avec fig.) 


L'auteur de ce mémoire croit que l’on doit diviser l’ordre des 
Acalèphes libres en trois familles, dont les caractères seraient 
pris dans les organes locomoteurs. « Ainsi, dit-il, dans la 1°° 
de ces familles les organes du mouvement consistent dans un 
nombre toujours pair de côtes longitudinales, formées par 
des séries très nombreuses de petits cils ou rames; dans la 2° 
ce sont des membranes quelquefois entières, quelquefois fran- 
gées ou découpées en folioles , et rangées en cercle autour d’une 
ombrelle; et dans la 3° ces organes ne consistent que dans le 
bord de l'ouverture principale, et quelquefois aussi dans une 
membrane qui en garnit le pourtour. » C’est principalement de 
la première de ces familles que le mémoire traite, car la se- 
conde se trouve naturellement établie par Péron et Lesueur 
sous le nom de Médnsaires, et la troisième appartient à MM. 
Quoy et Gaimard, qui la nomment famille des Diphides, du genre 
Diphie qui en est le type. 

La famille des Béroïdes est très-naturelle ; enrichie des dé- 
couvertes de M. Rang, elle devient une des plus intéressantes. 
Elle est ainsi caractérisée : 

« Organes locomoteurs composés de cils rangés à la suite les 
uns des autres sur des côtes longitudinales ; une seule cavité, 
profonde et verticale ; ouverture principale inférieure. » 

Le genre Béroé de Muller en est le type, et M. Rang la com- 
pose, dans l’ordre suivant: des Calliarires de Péron, qui font 
suite aux Béroés; des Cestes de Lesueur, et enfin de ses deux 
genres nouveaux A{cinoëé et Ocyroé qui, munis, outre leurs 
bandes ciliées, de membranes natatoires, font naturellement 
le passage aux Médusaires. 


142 Zoologie. 

Ces deux genres sont ainsi caractérisés : 

G. ALGINOÉ. R. 

« Corps cylindrique, vertical, gélatineux , transparent , muni 
de lobes natatoires verticaux , libres à la base et sur les côtés seu« 
lement, et de côtes ciliées dont une partie est cachée sous ses 
lobes ; quatre bras également ciliés environnent l'ouverture. » 

L’Alcinoe vermiculata, seule espèce connue, est remarquable 
par de petits filets rougeâtres, simulant des vermisseaux, et qui 
parcourent son tissu; elle a 4 pouces de longueur et est très- 
commune dans le mois d'avril à l’entrée de la baïe de Rio-de- 
Janeiro, seul endroit où l’auteur l'ait encore trouvée. 

G. RO R. 

« Corps vertical, cylindrique , transparent, muni supérieure- 
ment de deux lobes latéraux, musculoso-membraneux, bifides , 
épais , larges et garnis de deux côtes ciliées chacun; deux autres 
côtes ciliées se remarquent sur les bords entre les lobes ; l'ouver= 
ture est environnée de quatre bras également munis de cils.» 

Ce Zoophyte est remarquable par la disproportion de son 
appareil locomoteur qui, selon la manière dont l'animal le dé- 
veloppe, ou le tourne, le fait aller dans tel ou tel sens. M. Rang 
a observé dans différens points de l'Océan troïs espèces bien 
distinctes. 

L'une d'elles, l’O. cristallina , qui n’a que trois pouces envi- 
ron, est extrêmement diaphane et incolore; la seconde, ©. fus- 
ca, a six à huit pouces, et se montre d’une couleur brunûtre, 
uniforme ; enfin l'O. maculata, qui a jusqu'à quatorze pouces, 
est extrêmement diaphane et bien distincte des deux autres par 
la présence de quatre grandes taches brunes foncées, réguliè- 
rement placées, deux sur chaque lobe. Toutes ces espèces sont 
éminemment phosphoriques pendant la nuit; les deux premières 
appartiennent aux mers équatoriales , non loin du Cap Verd, 
et la dernière est des Antilles où elle est commune, 

Deux planches, gravées et coloriées d’après les dessins faits 
sur nature vivante par M. Rang, accompagnent ce mémoire, 
qui n’est qu'un extrait d'un travail beaucoup plus considérable 
et abondant en Zoophytes nouveaux, que ce naturaliste prépare 
depuis plusieurs années sur la classe des Acalèphes. F. 


Zoologie. 143 
104. SUR LES OEUFS DE LA PONTOBDECLA MURICATA Lmk,, avec 

fig.; par R. E. Graxr. ( Edinb, Journal of Science ; n° XI, 

juillet 1827, p. 160.) 

Ces œufs ont l'aspect et la forme d’un grain de poivre, porté 
sur un pédicule étroit qui prend naissance dans une base large 
et membraneuse. Ils se composent d’une double capsule, d 
l'intérieur est rempli d’un liquide gélatineux, au milieu duquel 
le jeune animal se trouve plongé. A deux points opposés de sa 
circonférence , l'œuf présente une petite saillie qui tombe et 
laisse une ouverture par laquelle le fœtus sort de l’œuf. La cap- 
sule extérieure, plus épaisse que l’intérieure, est d’une teinte 
brune-verdâtre foncée; elle est de la même substance que la 
base par laquelle l’œuf est fixé aux pierres, aux coquilles et 
aux autres corps dans les profondeurs de la mer. Ordinairement 
on rencontre ces œufs au nombre de 30 à 40; chacun d’eux ne 
contient qu’un seul animal ; c’est M. Charles Darwin, de Shrews- 
bury , qui a le premier trouve que ces œufs appartiennent à la 
Pontobdella muricata, On voit que ces œufs, ou plutôt ces cap- 
sules, ne diffèrent pas essentiellement des cocons des autres 
Sangsues ; seulement, ils ne contiennent qu’un seul embryon au 
lieu de plusieurs. Les Planaires ont aussi des cocons pédiculés, 
comme l’a fait remarquer M. Baer pour le Planaria torva. (V. 
le Bulletin, Tom. XVI, n° 226.) 


10). TRUXALIS INSECTI GENUS ILLUSTRATUM a Car. Petr. THux- 
BERG. ( Nova acta reg. Soc. Scient. Upsal. Vol. IX, 1827, 
pag. 76.) 

Dans ce mémoire, Thunberg donne d’abord le caractère du 
genre Truxale, tel qu'il l'entend, ce que nous devons d’autant 
plus remarquer, qu'il nous paraît avoir réuni des espèces fort 
étrangères aux véritables Truxales , et qui depuis ont servi de 
type au genre Xiphicère Lat. ( fam. nat.). L'auteur mentionne 
vingt-deux espèces dont seize sont nouvelles ; il les divise ainsi 
qu'il suit : 1°* division. Élytres cendrées. 1°° subdivision. Ély- 
tres d’une seule couleur et sans taches. 1° 7. obscurus. Entière- 
ment cendré sans taches ; corselet convexe, lisse. Amérique 
mwridionale, Brésil. 2° 7! cénereus. Entièrement cendré sans 
taches; corselet tricaréné, 3° T. dorsalis. Élytres cendrées, 
leur bord dorsal päle, Amérique méridionale, Brésil, 4° 7, 


144 Zoologie. 


sanguineus. Élytres d’un brun cendré; ailes d’un rouge de sang: 
A cette subdivision l’auteur rapporte le 7. vittatus Fab., de la 
Chine. 2° subdivision. Élytres tachetées. 6° T. scaber. Élytres 
cendrées, parsemées de petites taches brunes, ailes transpa- 
rentes. 7° 7. testaceus, Cendré; élytres ayant une ligne brune 

u marquée; tête en ayant 3 et le corselet 2, de couleur rousse. 

T. annulatus, Cendré; élytres portant une ligne brune ac- 
compagnée de chaque côté d’une ligne blanche; cuisses et 
jambes ayant un anneau blanc. 9° T. bilineatus. Cendré ; élytres 
ayant une ligne brune, accompagnée de chaque côté d’une ligne 
blanche ; tête et corselet avec deux lignes rousses. 10° T, un- 
datus. Cendré; élytres avec une ligue blanche; ailes rousses 
ayant des bandes ondées, noires. 11° T°, nebulosus. Cendré; 
élytres ayant une ligne brune portant des points noirs, corselet 
à quatre lignes noires; ailes rousses, avec des bandes ondées, 
noires. 12° T°. serratus. Cendré ; élytres avec une ligne dentelée 
noire ; tête et corselet ayant des lignes noires. 2° division. Ély- 
tres vertes. 1°° subdivision. Élytres d’une seule couleur et sans 
taches. 13° 7. unicolor. Vert, sans taches; corselet à troïs ca- 
rènes. M. Thunberg place en outre dans cette subdivision Je 7. 
brevicornis Fab. 2° subdivision. Élytres tachetées. 14° T. linea- 
tus. Vert; antennes rousses ainsi que les pattes, les lignes du 
corselet et celle des élytres ; de Maroc. 15° T. marginellus. Vert; 
ligne des élytres et du corselet, rousses ; ailes d’un rouge san- 
guin. 16° T. bicolor. Vert ; dos des élytres et antennes de cou- 
leur rousse ; corselet ayant quatre lignes de cette même cou- 
leur. 17° 7. dentatus. Vert; élytres avec une bande rousse ; 
corselet en ayant deux, et la tête quatre, de cette même couleur. 
Des Indes orientales. De cette subdivision sont encore, d’après 
M. Thunberg, les 7° nasutus Fab.; crenulatus Fab.; conicus Fab.; 
hungaricus Fab. 

Aux phrases spécifiques que nous venons de citer sont jointes 
des descriptions détaillées. Sans contredit, ces mémoires seront 
utiles par le nombre d'espèces qui y sont décrites; maïs il est à 
regretter que l’auteur n'ait point connu des ouyrages quiavaient 
précédé le sien, et, quant au mémoire sur les Truxales, nous 
pensons que les espèces européennes n’y sont pas toutes indi- 
quées. A. S. F. 


Zoologie. 145 
105. SUR LES SEMBLIS BICAUDATA ET S. LUTARIA, insectes de 
deux genres différens, avec fig.; par le D° Sucxow. ( Zeit- 
schrift für die organische Physik ; Tom. IT, n° 3, mars 1828, 

p- 265.) 

Fabricius, induit en erreur par la grande ressemblance que 
présentent les parties de la bouche, dans les Semblis en. 1 
et S. lutaria , a réuni ces deux espèces dans un seul genre; mais 
la structure des organes de la digestion et de ceux de la géné- 
ration , la forme des œufs, l’état de larve et les métamorphoses 
prouvent que ces espèces ne sauraient rester dans un même 
genre. Voici quelles sont leurs différences organiques, mises en 


regard : 
Semblis bicaudata. 


OEsophage constituant la moi- 
. tié de la longueur du tube diges- 
tif, en forme de sac, à parois min- 
ces, transparentes, d’abord assez 
uniforme, se dilatant à son entrée 
dans l'abdomen; membrane in- 
terne striée selon la longueur, 
formant une valvule à l'extrémité 
stomachique. 

Estomac d’une structure plus 
forte, muni à son origine de six 
appendices cœcaux, dont deux 
plus grands, et les quatre autres 
plus petits; ces appendices sont 
appliqués tout autour de l’extré- 
mité renflée de l’œsophage. L’es- 
tomac est étroit, d’une largeur 
uniforme, plus musculeux que 
l'œsophage, dont il égale à peine 
* la moitié de la longueur ; sa mem- 
brane interne est plus fortement 
striée que celle de l’œsophage. 

Intestin grèle court, étroit, pré- 
sentant de légères inflexions vers 
la fin. 


Rectum cannelé, pourvu de 


petits tubercules pyriformes, non- 
transparent. 


Vaisseaux biliaires s’ouvrant 
derrière le pylore, ennombre con- 
sidérable ; ils sont assez courts, 


B, Tous XVII, 


Semblis lutaria. 


OEsophage assez court, 
flasque , étroit, n'offrant 
point de dilatation à son en- 
trée dans l'abdomen. Mem- 
brane interne lisse, un tant 
soit peu ridée vers l’extré- 
mité stomachique. 


Estomac en forme de ves- 
sie, d’un tissu membraneux 
mince et transparent; il est 
flasque et se rétrécit vers 
son extrémité postérieure. 


Intestin grèle étroit, et 
formant le segment le plus 
long du tube digestif. 


Rectum simple, dilaté, 
transparent. 


Canaux biliaires, au nom- 
bre de quatre, tout-à-fait 
libres, minces, flexueux et 


10 


246 


blancs, et se présentent, lorsqu'on 
ouvre le corps de l’insecte, sous 
forme d’un peloton entortillé, qui 
enveloppe la partie postérieure 
de l'estomac. 


Testicules en forme de grap- 


constitués par plusieurs sé- 
Fe petites vésicules. 

Conduits déférens d’abord éva- 
sés, puis filiformes, se continuant 
avec les vésicules séminales, qui 
sont flexueuses. 


Les canaux urinaires 
quent. 


man- 


Pénis large, terminé par un 
renflement en forme de bouton, 
qui représente le gland. 


Ovaires dendroiïides , formés 
d’une quantité infinie de chape- 
lets, dont chacun contient 16 à 
20 ovules. 

Trompes d’abord très-dilatées, 
puis rétrécies près de leur réu- 
nion dans le vagin. 

Vagin court, flasque. 


Vaisseau urinaire (dans la fe- 
melle) contourné en s. 


Zoologie. 


égalant la moitié de la lon- 
gueur du tube digestif, 


Testicules hémisphériques 
solides. iQ 


Conduits déférens recour- 
bés en forme d’are, capil- 
laires; vésicules séminales 
épaisses, contournées en $ 
italique. 


Canaux urinaires en forme 
de massue, courts, ayant 
une direction droite. 


Pénis renflé à son origine, 
et s’amincissant successive 
ment vers son extrémité, qui 
est mousse, | 


Ovaires présentant la for- 
me d’un haricot alongé, 
compacts; disposition des 
ovules en forme de peigne. 

Trompes courtes, à peine 
visibles. 


Vagin court, fort, 


Vaisseau urinaire (dans la 
femelle) en forme de sac, 
musculeux. 


Outre les différences que présentent les organes de la diges- 


tion et de la génération dans, ces deux inséctes, on en trouve 
d’autres dans la conformation extérieure, qui ne permettraient 
pas leur réunion dans un seul genre, Ainsi le corps du Sermblis 
bicaudata est aplati, et les ailes sont horizontalement appli- 
quées sur le dos de linsecte, tandis que le corps du Semblis 
lutaria est cylindrique et recouvert par les ailes dans un sens 
oblique. Ici les extrémités sont courtes et faibles ; là elles sont 
grèles et alongées. Dans la larve du Semblis bicaudata on recon- 
nait déjà, d’une manière distincte, toute la structure de l’insecte 
parfait, à l'exception des ailes, qui n'existent qu’à l'état 
rudimentaire ; la larve du Semblis lutaria , au contraire, indi- 


Zoologie. 147 
que un tout autre individu. La S. taria dépose ses œufs sur des 
plantes aquatiques, immédiatement après qu'ils sont sortis du 
vagin; la S. bicaudata ne les dépose pas tout de suite après leur 
sortie des organes génitaux, mais elle les porte quelque temps 
avec soi sous une espèce de valvule qui se trouve à son abdo- 
men. 

L'auteur conclut de ses recherches que le S. Zutaria doit for- 
mer un genre à part, qui viendrait se placer entre les genres 
Semblis et Phryganea. K. 


106, SUR L'INSECTE QUI HABITE LES FIGUES DANS LA HAUTE ÎTALIE ; 
av. fig.; par M. L. C. Treviranus. { Linnæa ; Tom. II, 1°° 
cah,, janv. 1828, p. 70.) 


- En 2825 , M. Treviranus eut occasion de faire quelques ob- 
servations dans le Tyrol méridional, sur les figuiers sauvages et 
sur le rôle que joue le Cyrips Psenes dans la caprification. Il 
trouva d’abord qu'il n’y a pas de raison pour admettre avec 
Linné, et ceux qui le suivent, que les figuiers offrent 3 modi- 
fications dans l’arrangement de leurs organes sexuels, en sorte que 
les uns portent des figues mâles, d’autres des figues femelles, et 
d’autres encore des receptacles hermaphrodites. C’est à tort 
qu’on appuie cette opinion de l'autorité de Pontedera ; car cetau- 
teur ne parle que d’arbres à figues hermaphrodites (Caprificus), 
et d'arbres à figues simplement femelles ( Ficus sativa), dont il 
distingue, sous le nom d’Ærinosyce , une 3° modification, sa- 
voir , l'arbre qui, dans la première partie de l’année, porte des 
figues hermaphrodites ( grossi), et dans la seconde partie, des 
figues femelles. 

Le xx août, M. Treviranus trouva sur les vieux murs d’un 
château , près de Botzen , une grande quantité de figues sauva- 
ges de la variété Caprificus de Pontedera. Il en cueillit quelques 
ünes, qu'il enveloppa chacune d’un morceau de papier, les 
unes entières, les autres coupées en long. En ouvrant les petits 
papiers, dans la seconde moitié de septembre, il trouva dans 
chacun d'eux, à côté de la figue, un grand nombre de petits 
insectes. Dans les figues coupées, les ovaires étaient presque 
tous creux; un grand nombre d’entre eux avaient un trou , et 
dans quelques uns M. Treviranus trouva encore un insecte. La 
mème chose avait lieu dans les figues entières dont l'œil avait 

104 


148 Zoologie. 
servi d’issue aux petits insectes ; il était clair que les ovaires de 
ces figues sauvages avaient servi d'habitation à un tmete; qui 
en était sorti après sa métamorphose. k 
L'auteur a donné une figure de cet insecte; son corps est 
tout-à-fait noir et luisant; les ailes sont transparentes; sa lon- 
gueur est de 1 + lig.; la tête se termine en avant par deux pal- 
pes recourbés en dedans à leur pointe; l’abdomen est terminée 
par une double tarière; le bord postérieur des 4 ailes est 
bordé de cils; les ailes postérieures sont beaucoup plus grandes 
que les antérieures, et offrent à leur bord antérieur une marque 
sémi-lunaire, À quelques légères différences près, ces caractè- 
res sont ceux du Cyrips Psenes L., mais il faut en distraire le 
synonyme d’Hasselquist. L’insecte que ce naturaïiste voyageur 
a trouvé dans les figues, aux environs de Smyrne, paraît for- 
mer une espèce distincte. S. G:Lrre 


107. DESCRIPTION DE CINQ ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES, 
des Indes orientales; par M. Alex. LEFERVRE. (Zoological Jour- 
ral; n° X, avril-septemb. 1827, pag. 20. ) 


Ces cinq espèces de Lépidoptères nocturnes appartiennent au 
cabinet de M. Vigors, et sont regardés par lui comme nouvelles, 
M. Lefebvre, que le désir de reculer les bornes de la science a 
déjà conduit dans divers pays, et qui suit actuellement les traces 
de M. Champoilion en Égypte, se trouvant à Londres, fut prié 
par M. Vigors de les décrire. Nous allons rapporter les phrases 
spécifiques de chacune d'elles. 

© Gasrropacua. ( Lasiocampa. Lat. Bois-Duv.) Wisknou. 
Enverg”* 2 pouces + au moins. 44s dentatis ; feminæ , utrinque 
luteo-flavis ; anticis ad basin griseo-maculatis | puncto solitari at- 
bido , nigro cincto , ab exteriort margine ad angulum externum, 
punctis fuscis ; posticis, lincä, sericque punctorum fuscorum trans- 
versalibus : fimbrid violaceä. 2° Bomeyx Brahma. Enverg. 3 
pouces au plus. {lis integris; feminæ, utrinque fulvo-rufis ; anti- 
cis, ad basin puncto minuto albo, vittisque duabus cinereis, albido 
marginatis : margine exteriori punctis obscurioribus, punctoso- 
litari cinereo ; fimbrid albä. 3° Bomeyx Buddha. Enverg. 18 lig. 
environ. Alis integris; maris, subflexuosis pallidè rufo-fuscis ; an- 
ticis, maculé fusco-rubré, arcu ad medium albo nitente, margineque 
obscuriori, 4° Bompyx Siva, Euverg. à pouces, 9 lig. Alisénte- 


Zoologie. 149 
gris; maris etfeminæ, brunneo fulvis : anticis, puncio solitari mi- 
auto obscuroque ; lined albd, sinuat&, transversali, maculis tribus 
albis, antic4 ad basin, posticé ad marginem externum, accenti- 
Jormibus, terti& ad medium nitente : posticis pallidioribus, ad an- 
gulum ani paululüm nigro signatis. 5° Bousyx Ganesa. Enverg. 
x pouce +. Alis éntegris ; maris, rufis : anticis, maculis duabus 
obscurioribus, anticé quadrangulari paululèm margine superior, 
posticä oblongé, ad medium arcu albo nitenti inscriptd ; fasctis 
albis valdé sinuatis transversaliter signatis ; posticis utrinque albi. 
dis ad angulum ani, nigro signatis : ano barbatissimo. 

Ces phrases spécifiques sont suivies de descriptions détaillées 
qui nous paraissent le fruit d’un examen réfléchi, quoique l’au- 
teur se plaigne de n’avoir pas pu y mettre tout le temps qu'il 
aurait désiré. Au. S. 


108. I. REMARQUES sur L'Oisrros DES ANCIENS; par M. KE- 
FERSTEIN. ( {sis ; Tom. XX, 1827, p. 177.) 


109. II. DE L’INSECTE APPELÉ OÏSTROS PAR LES ANCIENS, et Sur 
la véritable espèce à laquelle ils donnaient ce nom, etc.; par 
M. Braco-CLark. (Philos. Magaz. and Annals of philos. ; 
avril 1828 , p. 283.) 


On s’est long-temps disputé sur la question: si les insectes nom- 
més Oistros ( Oïorgcs) et Myops (M5wy ) par les anciens Grecs ou 
bien Æsilus et Tabanus par les Romains, appartiennent au genre 
Oestrus et Tabanus de Linnæus; et encore récemment MM. Mac- 
Leay, Keferstein et Clark ont longuement disserté sur ce 
point. Quant au premier, on a déjà donné un extrait de son mé- 
moire dans le Zull., T. IV, p. 394; il pense que l’Oistros ap- 
partient au genre Tabanus des modernes. Quant à M. Kefers- 
tein, il fait un long raisonnement sur le même sujet, sans arri- 
ver à une décision satisfaisante. Suivant Aristote ( Hist. anim. , 
8. 11; ex ed. Schneiïd. 13, et De part. anim., cap. 17.),le Myops 
et lOistros sucent le sang par le moyen de leur langue en forme 
de dard; maïs le 1°° attaque les hommes et le 2° les animaux. 
Les Oistros proviennent, dit ce même naturaliste, de larves 
larges qu’on trouve à la surface de l’eau ( Hist. anim., 5. 19.— 
Ed. Schneiïd. 17); tandis que celles des #yops viennent dans le 
bois ( Hist. anim. , 5. 17). Suivant Pline ( Hist. nat., 11. 33), les 
larves de Tabanus vivent dans le bois, et il ajoute que ces ani- 
maux, qu'on appelle aussi 4sélus, ont leur dard dans la bou- 


190 Zoologie. 
che (Z e., 11: 28), et inquiètent beaucoup les chameaux ( Æ.x., 
31.2). Relativement au Tabarus bovinus des entomologistes 
modernes, on sait , d’après De Geer, que sa larve vit dans la 
terre, el qu'en conséquence cette espèce ne saurait être une de 
celles indiquées soit par Aristote, soit par Pline, à moins qu'ils 
u’aient été dans l'erreur sur la génération de ces animaux; et 
pour ce qui est de ce dernier, cela n’étonnerait pas beaucoup, 
toute la partie zoologique de son ouvrage étant un fatras. de 
fables, de contes et d'erreurs grossières. Pour répondre à cette 
objection, M. Keferstein pense qu’Aristote a confondu les Ois- 
tros qui piquent, avec les Stratiomys qui ne piquent pas ; et les 
Myops avec les Sirex, dont la larve vit en effet dans le bois 
(c’est donner des explications fort commodes), dont l’insecte par- 
fait a un long oviductus en forme de dard, et qui en même temps 
bourdonne fortement en volant; deux caractères qui peuvent 
lavoir fait confondre avec le Myops par Aristote. M. Keferstein 
admet par là tacitement, que le naturaliste grec se contredit, 
puisque les Wyops doivent avoir leur dard dans la bouche: 
Suivant M. Mac-Leay , l’Oistros ne serait au contraire qu’une 
des espèces de Tabanus de Lin. ; et selon l’opimion de M. Clark, 
l’Oistros des Grecs, et l’Asilus des Romains est le même que les 
diverses espèces d’Oestrus de Lin., dont les piqüres pour dé- 
poser les œufs sont en effet très-douloureuses, d’après les ob- 
servations de plusieurs naturalistes. Cette opinion nous paraît 
la mieux fondée; et il est fort probable aussi que les Afrops 
ou les Tabanus appartiennent au genre auquel Linnæus a con 
sacré ce dernier nom; et quant à leur mode de génération et à 
la manière de piquer, on peut très-bien admettre qu’Aristate 
et surtout Pline ont été dans l'erreur. Les caractères qu'ils leur 
assignent né s'appliquent à la fois à aucun insecte connu. S..s. 


110. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE STRONGLE TROU- 
VÉE DANS LE MarsOuIN; par M. Kuux, D. M. (Note commu- 
niquée par l'auteur.) 


M. Rudolphi, en parlant du Strongylus infleæus , décrit suc- 
cessivement le Strongle qu'on trouve dans les poumons du Mar- 
souin (Delphinus Phocæna) et celui qu’on trouve auprès de l'os 
tympanal du même Cétacé, et il finit par dire que ces vers ne 
doivent point étre séparés, qu'ils appartiennent conséquem- 


Zoologie, ait 


ment à la même espèce. J'ai eu l’occasion d'observer et de com- 
parer ces Helminthes, que j'ai trouvés sur un Marsouin, et j'ai 
pu me convaincre facilement qu’il y en a deux espèces bien 
distinctes. L'une de ces espèces n’'atteint presque jamais un 
pouce de longueur, tandis que l’autre a constamment six à huit 
pouces de long. La petite espèce est bien certainement à l’âge 
adulte, puisque les femelles sont pleines d'œufs: La grande es- 
pèce est le véritable Strongylus inflexus de M. Rudolphi. J'ai 
trouvé les deux espèces réunies dans les bronches et dans les 
vaisseaux pulmonaires; je n’ai trouvé que la petite espèce au- 
près du tympan. La plupart des individus de la grande espèce, 
ou du S£. inflezus , vivaient encore, quoique le Marsouin fût 
mort depuis plus de huit jours : leur tête est constamment tour- 
née du côté de la terminaison des bronches, et leur queue 
flotte librement vers l'endroit où la trachée-artère commence 
à se ramifier; cette disposition leur permet de s’accoupler sans 
changer de place; l’on éprouve beaucoup de peine à les enlever; 
il paraît qu’ils peuvent se fixer au moyen de leur bouche; le 
plus souvent on les déchire en tirant sur l'extrémité qui est 
flottante dans les bronches; ils sont d’ailleurs très-élastiques; 
quand on les poursuit en incisant les bronches, on arrive à une 
petite poche, plus ou moins régulière, à laquelle mène le petit 
canal bronchique qui renferme le ver : c’est dans cette poche 
que se trouve l'extrémité antérieure du parasite, repliée sur 
elle - même , d’où la dénomination d’énfleæus. La poche 
est munie d’une muqueuse, continuation de la muqueuse 
bronchique, et qui sécrète une espèce d’humeur caséeuse. On 
xéconnaît déjà, en tâtant le poumon, la présence des poches 
servant à loger une portion du ver; les endroits où elles se trou- 
vent présentent des dûretés, absolument comme les tubercules 
dans les poumons qui en renferment. 

Quant à la petite espèce, je dirai qu'on ne la trouve pas pré. 
cisément dans la cavité du tympan, comme le disent les au- 
teurs, mais dans lesinus caverneux : en effet, dans le Marsouin, 
ce sinus s'étend jusqu'à la face interne de l'os tympanal, qui en 
forme conséquemment la paroi externe; toute cette partie de 
Vos est tapissée par une membrane fine, laquelle n’est autre 
chose que la continuation de la tunique interne des sinus vei- 
neux. J'ai trouvé tout ce sinus et toutes les autres veines de la 
base du crâne remplis de ces petits Strorgylus , parallèlement 


152 Zoologie. 
agglomérés les uns aux autres. J’ai déjà dit que je les avais aussi 
rencontrés dans les bronches et les vaisseaux pulmonaires. 
Voici quels sont les caractères de cette petite espèce, à laquelle 
je donnerai le nom de Strongylus minor, par comparaison avec 
l’autre espèce de Strongle qu’on trouve dans le Marsouin : 
Strongylus minor ; filiformis, octo lincas sive pollicem longus ; 
fœmina mare crassior longiorque ; corpus anticè parüm, posticè 
null magis attenuatum ; os nudum , orbiculare. Maris cauda 
inflexa, parum apice incrassante ; bursa triloba, ejusdem ac 
cauda latitudinis, lobo anteriore prolongato, sensim incorpus an: 
trorsum abeunte, lobo medio plus minuüs-ve rotundato , poste- 
riore semi-diviso. In lateribus lobi postici appendices binæ ; poné 


lobum eundem appendi 


ertia, que genitale masculum. Maris 


cauda in quoquo latere maculd lute& ; curv& , trans cutem appa- 


rente, notata. 


Feminæ cauda recta, attenuata , subäcuta, antè cujus api- 
cem levis papilla eminet , vulbæ ferens orificium. 
Habitat in Delphini Phocænæ bronchiis , vasis pulmonum ; ac 


præsertim venosis cranit sénubus. 


Quant aux caractères distinctifs des deux espèces de Stron- 
gles du Marsouin, je les ferai ressortir davantage en les oppo- 
sant les uns aux autres dans le tableau qui suit : 


Strongylus inflexus. 
Corps long de 6 à 8 pouces. 


Épaisseur assez uniforme, sur- 
tout dans les femelles, où il n’y 
a aucune diminution vers l’extré- 


mité postérieure. 


Bourse du mâle dépassant de 
beaucoup en largeur l'extrémité 
postérieure du corps. 

Lobes de la bourse bien tran- 
chés; les postérieurs étroits, sail- 
lans et entiers. 


L'extrémité caudale de la fe- 
melle est pourvue de deux sail- 
lies, l’une plus grande et l’autre 
plus petite : la grande forme une 
espèce de crochet pointu, recour- 


Strongylus minor. 
Corps long de 8 lignes à 


un pouce. 

Corps légèrement renfle 
dans sa moitié antérieure, et 
s’'amincissant depuis le mi- 
lieu du corps jusqu’à l’extré- 
mité postérieure. 

Bourse du mâle ayant la 
méme largeur que l’extré- 
mité postérieure du corps. 

Lobes de la bourse faible- 
ment tranchés; les posté- 
rieurs aplatis et comme 
divisés en deux par un fai- 
ble sillon. 

L’extrémité postérieure 
de la femelle se termine sim- 
plement en pointe sans cro- 
chet ni autre appendice. Un 
peu au devant du sommet 


Zoologie. 153 


bé en bas, et terminant À propre- de la queue s'élève un petit 
ment parler le corps de l'animal. tubercule au milieu duquel 
La plus petite de ces saillies est s'ouvre la vulve. 

un peu cachée par la grande, sous 
laquelle elle est située; son som- 
met, qui est très-pointu, est légè- 
rement rezourbé en arrière. Ainsi 
disposées, ces deux saillies pré- 
sentent quelqu’analogie avec un 
bec d'oiseau; c’est dans leur in- 
terstice que se trouve la vulve, 
petit orifice arrondi. 


J'ai cru devoir entrer en même temps dans ces détails par rap- 
port au Strongylus inflexus, et jai surtout insisté à décrire, d’une 
manière un peu précise, l'extrémité caudale de la femelle, parce 
que ce point n’avait point encore été assez complètement traité 
par les auteurs. 

M. Raspail, à qui j'ai envoyé une certaine quantité de Stron- 
gylus minor, s'occupe en ce moment de l’anatomie de ces Hel- 
minthes. 

111. OBSERVATIONS SUR LA PROPAGATION DE LA LOBULARIA DI- 
GiTATA Lmk (4/cyonium lobatum Pall.); par R. E. GRANT, 
prof. de Zoologie à l’'Univ. de Londres. (ÆEdinb. Journ. of 
Science ; n° XV, janv.-avril 1828.) | 
Dans le courant du mois d'octobre de 1827, M. Grant se 

procura du golfe de Fortk quelques exemplaires de la variété 
blanche de la Zobularia digitata , qui étaient chargés d’un grand 
nombre d'œufs, ce qui lui offrit l’occasion d'observer le mode 
de propagation de ces Zoophytes à axe charnu, et de le compa- 
rer à celui des espèces de nature siliceuse , calcaire et cornée. 

La structure de la Zobularia a été examinée par Jussieu il y 
a plus de 80 ans ( Mém. de l’ Acad. roy. des Scienc., 1742.). El- 
lis a donné d’excellentes figures de sa structure interne, de la 
position des œufs et de leur mode d’expulsion par le corps du 
polype (Philosoph. Transact., Tom. LIT, pl. 20.). Spix, dédai- 
gnant les travaux d’Ellis, s’est considérablement éloigné de la 
nature dans les descriptions et les figures qu'il a données de cet 
animal ( 4znal. du Mus., Tom. XIII, pl. 33.). Lamouroux a rec- 
tifié quelques-unes des erreurs de Spix (Hist. des Polypes , pl. 
XITE:); mais comme il n’a examiné les Lobulaires qu’au prin- 
temps, il n’a rien pu dire ni sur les ovaires, ni sur les œufs de 
ces Zoophytes, 


154 Zoologie. 

Ces ovaires sont des canaux dans lesquels les œufs ou plutôt 
les gemmes de l'animal se développent vers l'automne. Chaque 
œuf a son cordon ombilical qui lui apporte la nourriture, et 
qui le fixe à un repli de l’intérieur du canal. Lorsque ces gem- 
mes arrivent à leur maturité, elles prennent une belle teinte 
rouge, se détachent de l’individu mère, sont expulsés par l’es- 
tomac et la bouche du polype, et vont former un animal à part. 
Ces gemmes jouissent de mouvemens spontanés, que M. Grant 
attribue à des organes particuliers qu'il appelle cé/s, et dont il 
a déjà été question plus d’une fois. (Voy. Bull., Tom.XIE, n°134.) 

Les gemmes parvenues à maturité se composent d’une cap- 
sule membraneuse qui renferme une substance gélatineuse, 
composée de globules microscopiques, comme les autres œufs 
de Zoophytes. Traités par l’acide nitrique, ces œufs ne produi- 
sent pas la moindre effervescencé, quoique ces exemplaires 
adultes de la Lobulaire contiennent du carbonate de chaux 
dans toutes leurs parties. 

M. Grant donne une description détaillée des œufs dans lo- 
vaire, de leur mode d’expulsion et des mouvemens qu'ils exé- 
cutent à l’aide de leur prétendus cils. 


112. OBSERVATIONS SUR LA CIRCULATION DANS LES TENTACULES DE LA 
PLumaATELLA cRisTATA Link ; par M. ne HEyDEN. Communi- 
quées par le prof. Cretzschmar à l'assemblée des naturalistes 
allemands, à Munich, en 1827. (Jsis; 1828, Tom XXI,5° et 6° 
cah., pag. 505. ) 

En 1819, l’auteur apercçut sous le plus fort grossissement du 
microscope, de très-petits globules hyalins, réels ou apparens, 
qui se dirigeaient avec une grande vitesse vers la pointe du 
tentacule et y disparaissaient. Le phénomène restait toujours le 
même, quelque direction qu’on donnât au bras. Des monades et 
d’autres corpuscules étaient entraînés par le torrent lorsqu'ils 
en approchaient. Les globules se pressaient en si grand nombre 
et avec une vitesse telle, qu'il était impossible d'en suivre au- 
cun en particulier, Si ces globules n'étaient pas un liquide cx- 
culant dans l’intérieur de l’animal, et si leur mouvement n’était 
qu'apparent , ilse pourrait, dit l’auteur, que la surface entière 
du tentacule fùt couverte de rangées parallèles de très-petits 
cils ou de petites fibrilles, dont les mouvemens très rapides 
produiraient sur l'œil l'impression de petits globules. 


Zoologie, 1 55 
En septembre 1827, M. de Heyden vit les globules monter 
le long de l’un des côtés du tentacule et descendre de l’autre; il 
ne sait comment expliquer cette différence: il est encore incer- 
tain s’il y a sous ce phénomène une véritable circulation san- 
guine. Nos lecteurs.en ont trouvé l'explication dans le mémoire 
de M. Raspail, dont le Zu. a rendu compte, Tom. XII,n° 134). 
{ls y ont vu que les petites fibrilles et les petits globules qu’on 
aperçoit sous le microscope, sont produits par l’action respira- 
toire de l’animal sur le liquide ambiant. 


223. I. HISTOIRE NATURELLE DE L'ALCYONELLE FLUVIATILE ( Al 
“exonella stagnorum ), et de tous les genres voisins, considérés 
soit sous le rapport de leur organisation et de leur identité 
spécifique, soit sous le rapport physiologique de leurs tenta- 
cules avec les branchies des Mollusques et des animalcules 
infusoires ou spermatiques, avec fig.; par M. Rasparc. (Mé- 
moires de la Société d'histoire naturelle de Paris; Tom. IV, 
septembre, 1828, pag. 75.) 

214. 11. EXPÉRIENCES DE CHIMIE MICROSCOPIQUE, ayant POUF but 
de démontrer Fanalogie qui existe entre la disposition qu’af- 
fecte la silice dans la Spongille et dans certaines Éponges, et 
celle qu'affecte l’oxalate de chaux dans les végétaux, aceom- 
pagnées de Fanatomie microscopique des Spongilles; par le 
même. ( Zbidem; page 204.) 

119. IIL NOTES ADDITIONNELLES relatives aux mémoires sur 
l’Alcyonelle et sur les Spongilles; par le méme. {Zbidem; page 
246. ) 

116. IV.RÉcLAMATION DE M. Barr de Kæœnigsberg contre M. Ras- 

pail. ( Zsis ; 1828, cah. 6 et 7.) 

L'analyse du N° I se trouve dans le Bulletin Tome XII, n° 134, 
et T. XIII, n° 171; celle du N° II est donnée Tome XI, n° 224; 
et T. XIII, n° 102. Les notes additionnelles contiennent, sur 
VAlcyonelle, un passage de Ch. Bonnet, relatif à une observa- 
tion de Trembley. Il résulte de ce passage que Trembley semble 
ävoir déjà vu son polype à panache sous la forme d’un Polypier 
que dans la suite on nomma Alcyonelle. Les observations de 
Trembley confirment aussi que le Polype ne survit point à sa 
parturition ovipare. Une autre note est relative aux cristaux 
d’oxalate de chaux que l’auteur a observés dans la rhubarbe. 
M. Raspail s’est assuré qu'il n’y a qu’une seule espèce de Spon- 


156 Zoolopie. 


gille, dont la Sp. pulvinata serait un premier état et la Sp. 
ramosa un état plus avancé. Les œufs de la Spongille ont un 
hile trés-distinct, surtout à l'état sec. — M. Baër, de Kæœnigsberg, 
dans sa réclamation, se défend d’abord contre l’opinion émise 
par M. Raspail, d'après laquelle l'Entozoaire qu’il a trouvé dans 
les Moules, et auquel il a donné le nom d’A4spidogaster ( Voy. 
Bulletin, Tom. XVI, N° 124), ne serait qu'un lambeau de tissu 
des branchies de la Moule. M. Raspail a déjà abandonné cette 
opinion dans le mémoire N° I. A la fin de sa réclamation, 
M. Baër fait connaître, qu’il a fait de son côté des recherches sur 
l’'Alcyonelle, et qu’il est d'accord avec M. Raspail pour ce qui 
concerne l’anatomie du Polype, mais non pas sur son identité 
avec les autres genres dont M. Raspail l’a rapproché. 


117. OBSERVATIONS SUR LA SPONGILLE RAMEUSE ( Spongilla ramo- 
sa. Lwk. Æphydatia lacustris. Lmx. ); par M. Durrocxer. 
( Annales des Sciences naturelles ; oct. 1828, p. 20. ) 


Ainsi que tous.les autres observateurs, M. Dutrochet n'a 
point trouvé de polypes dans la Spongille , ni de'traces d'irri- 
tabilité animale ; il a aussi observé les courans d’eau que 
M. Grant a décrits dans les Éponges; ces courans, qui, 
une fois établis, ne s'arrêtent plus, sont, d’après l’auteur, 
un effet de l’endosmose, ou de l'introduction continuelle 
de l’eau ambiante dans les cavités de la Spongille, cavités rem- 
plies d’un fluide organique plus dense que l’eau ambiante. 
Cette eau, sans cesse affluente dans l’intérieur du tissu de la 
Spongille, chasse l’eau précédemment introduite. L’expulsion a 
lieu d’une manière insensible, lorsqu'il n’y a point de conduits 
d'expulsion visibles, mais elle se fait par torrens continus, lors- 
que ces conduits existent. Ils sont formés, dit M. Dutrochet, 
aux dépens de la membrane diaphane qui revêt la Spongille. 
Cette membrane commence par être soulevée par de l’eau qui 
se trouve au-dessous d'elle; détachée du tissu fibreux qu’elle 
revêtissait, elle forme tantôt des sortes de canaux irréguliers, 
tantôt de petites éminences coniques. Ces éminences se percent 
à leur sommet, et dès lors le courant s'établit par l'ouverture, 
entraînant de temps en temps quelques parcelles d'une matière 
caséiforme qui existe dans'les cavités de la Spongille. La protu- 
bérance, d’abord conique et versant de l’eau par son sommet, 
s’alonge bientôt en un boyau qui se renfle tantôt à son extré- 


Zoologie. 197 
mité, tantôt à son milieu, et prend les formes les plus diverses. 
Ces conduits membraneux dont la turgescence est maintenue 
par l’eau qui y afflue, s’affaissent aussitôt, lorsqu'on pratique à 
leur base une ouverture qui livre passage à l’eau. 

M.Dutrochet a conservé dans l’eau d’un vase, pendant l'hiver, 
un fragment de Spongille fixé sur un morceau de bois. Les par- 
ties molles ne tardèrent pas à se dissoudre par la putréfaction, 
et il n’en resta que les fibres les plus grosses, auxquelles étaient 
fixés d'innombrables corps oviformes de couleur jaune. On ent 
soin dechanger de temps en temps l’eau du vase; au printemps, 
on vit cette production renaître, elle reprit sa couleur verte, 
s’accrut et se couvrit de sa pellicule membraneuse qui avait to- 
talement disparu pendant l'hiver. Durant cet accroissement, 
on vit peu à peu se flétrir les corps oviformes, qui n'offrirent 
bientôt plus qu'une coque aplatie et entièrement vide. L’accrois- 
sement ne s’opéra qu'aux dépens de la substance organique que 
contenaient dans le principe les corps oviformes. Ces corps sont 
donc, dit l’auteur, des espèces de zubercules ; ce sont des réser- 
voirs de matière nutritive pour servir au développement du vé- 
gétal et à sa reproduction au printemps. 

M. Dutrochet considère donc la Spongille comme un végétal, 
parce qu'elle a la couleur verte des végétaux, parce qu’elle 
forme une expansion membraneuse qui s'accroît par ses bords 
de la même manière que certaines Ulves, et qu’elle possède des 
tubercules reproducteurs. Elle ne se rapproche des animaux 
que par la composition chimique de la membrane diaphane qui 
en tapisse la surface extérieure, et celle de ses cavités, et par 
les mouvemens singuliers, auxquels sont dus les changemens de 
forme des conduits tubuleux que produit quelquefois cette 
membrane. 

Ces changemens de forme ne dépendent point de la contrac- 
tion de la membrane diaphane ; car cette membrane n’est point 
contractile, et les changemens de forme dont il s’agit, s’opèrent 
tantôt dans le sens du resserrement, tantôt dans celui de la di- 
latation, de l'alongement ou du raccourcissement. M. Dutrochet 
a vu que l'accroissement des productions tubuleuses ne s’opé- 
rait qu'aux dépens des portions voisines qui perdaient une par- 
tie de leur largeur, en sorte qu'il s’opérait un transport de ma- 
tière composante d’une partie du tube dans la partie voisine. 

Tous les changemens de forme dépendent d’un mouyement 


158 Table des articles. N° 117 


des molécules qui composent le tissu de la membrane tubuleuse; 
En examinant cette membrane sous le microscope, M: Dutro- 
chet l’a tronvée composée entièrement de globules probable- 
ment vésiculaires. Ces globules se meuvent les uns sur lesautres 
sans quitter leur adhérence, par une sorte de glissement, et 
cela par l’effet d’une force inconnue qui appartient au tissu vi- 
vant. Ce glissement spontané des vésicules élémentaires lesunes 
sur les autres s'opère dans une direction déterminée et qui est 
la même pour toutes celles qui composent la même partie! 
M. Dutrochet regarde ce glissement spontané comme un fait de 
la plus haute importance en physiologie. C’est, dit-il, une action 
vitale nouvelle qui joue certainement un des principaux rôles 
dans le phénomène de l'accroissement en longueur des végétaux; 
accroissement qui est quelquefois d’une rapidité singulière. : 


. L 4 
RER D Re BAT A AR RE RUE ARR DR 8/1 RD RE D A/R SE RS RARE 


TABLE 


DES ARTICLES DE CE CAHIER. 


Géologie. 
Cours élémentaire de géognosie , fait au dépôt de la guerre ; M. Rozet. 
— Das Leben der Erde, la vie de la Terre; Wagner. — Consi- 
dérations générales sur la nature de la végétation qui couvrait la 
surface de la terre aux diverses périodes de sa formutions; Ad. 
Brongniart........ ie mn spcst-néirenbre SESETREEESS 1 
Recherche des Alone: des bancs et des couches déjetés; Zimmermann. 13 
Supplément au mémoire sur les terrains du dépt. du Calvados; 
Hérault. 29. 403 161.48 AELTARENE so GUY. ENOOUED 
Notice sur le Kaolin de Pieux , dépt. de la Manche ; M. Hérault.— 
Notice géologique sur le puits de Meulers ; M. Nassy. css fse DURS 
Notice géognostique sur quelques parties du dépt. des Ardennes et 


de la Belgique; Rozet....,.,....,.....; soso s célestes 20 
Description géolog. du grand duché de Luxembourg; Engelspac- 
Dariviérei. 4 son aue can te amet ae CCE T enr M à : 


Remarques supplément. sur les formations oolitiques et sur les roches 

qui y sont associées, dans les Hébrides ; Roderick Impey Murchison. 25 
Voyages dans les parties peu visitées des Alpes de la Suisse; Hirzel- 

Escher.— Nivellement barométrique du Kichtelgebirge ; Berghaus, 

— Id. de la Saxe; Wiemann.......:.,., dodove sl sn las 
Mesure de hauteurs faites en Westphalie; Hoffmann. — Nivellement 

barométrique de la forêt Noire; Michaelis. — La hauteur absolue 

de Brunswick , sur la mer du Nord ; Lachmann.— Déterminations 

trigonométriques de longitudes et de latitudes dans les seigneuries 

de Reichenau et Czernikowitz; Hallaschka...,.,..,......,,.. 29 
Considérations géognostiques g générales sur le terrain de transport da 

Val d'Arno snpérieur ; Bertfonil : Geslini 6.441 ANT ENT. Gr 
Des Cailloux et de quelques soudingnex n nouveaux du Vicentin; : 

Pasinis ses -5.2 ts CR ER ET | 31 


Voyages d'Orenbourg à Buchara ; Eversmann..,,,,,,,4.,4..44% 93 


Table. des articles. 


Correction au voyage de Ledebuhr dans l'Altai. bone ue de 
l'ile de Cos; Hubert Lauvergne.,......... . \sèles 
Description de la minéralogie et géologie d'a partie dé le Nou- 
velle-Écosse ; Jackson et Alger,,.....,......... ANRT 
Observations sur Ja veviles le dilavinm et d’antres rate de 
l'Ohio ; D' Hildreth.…. ae à lee Gier bla atoie ce le alpi ee 04e ele » ss 
Sur le caractère et l’origine ut bas Pr À la Caroline AT Ep 
male; Mitchell. — Note sur un rapport Ro concernant la 
Caroline septentrionale ; Denison Olmsted. 
Sur le transport supposé de rochers; de Kay................... 
Mélanges sur les White Mountains ; Hall. — Sur la houille de Tioge. 
— Rapports géologiques des mines d'Angangeo au Mexique; 
Burkart,....... . 
Sur les blocs unit de l'Ohio et des états occidentaux ; B. Tappan. 
— Recherches sur des épis et d’autres parties végétales pétrifiées ; 
provenant dn minerai de Frankenberg ; ; H. Bronn 
Rapport sur les rochers sortis de la mer Méditerranée péniout ide 
tremblement de terre d'Alep en 1822; C. Ehrenberg.— Sur les 
volcans de l’Archipel de l'Inde; C. Reinwardt........... ATTE 
Relation de l’éruption d'un xoloan dans l’intérieur de Suiiatral 


Sur le plus petit volcan du globe, ou sur la petite ile de Cocsiuia ; 
Tilesius......,...... 


J. 


Minéralogies 
Grundriss der Mineralogie. Élémens de Mineralogie ; D' Glocker, — 
Magasin pour l'Oryctographie de la Saxe; Freiesleben......... 
Éxamen chimique de minéraux provenant la Lee de l'Amérique ; 
Thomas Thomson. Sorene : 
Aualyse chimique du Dhonclita: G C. Gmelin.... 
Sar l'Érinite , nouvelle espèce LACS at RENTE 
Sur la Datolithe de Wæschgrunde, près peste D Stromeyer 
et Hausmann......... ss SOU GE 
Sur l’histoire naturelle et les propriétés 5e HS eoietshin si- 
liceuse du Bambou ; David Brewster....................... 
Nouvelles recherches sur les cristanx de silice, de phosphate et 
d’oxalate de chaux, contenus dans les plantes ; Raspail 
Nouvelle scientifique., ...... 


ns 


Botanique. 
Sur les plantes volubiles ; L. H. Palm.....................,,.. 
Exposition des systèmes naturels de Jussieu et De Caudolle; C. 
Fahlrott …... ........ Dee nec sn ns terne ss ee 
C. Linnæi systema vegetabilium; Curt, Sprengel.......,....,.... 
Tentamen supplementi ad systematis vegetabilium; Ant. Sprengel. — 
Manuel complet de botanique ; Boitard. CREER 
Dictionnaire des noms génériques des plontons É Martinof. + Cuta- 
logue des plantes du district de Dmitrief sur la Svapa; Hoœft.. 
Plantarum Brasilie Icones et Descriptiones ; J.E. Pohl.......... 
Plantæ asiaticæ rariores ; N. Wallich. ( Prospectus ).. . . 
Aloysii Colla illustrationes et icones rariorum. stirpium 
Flore et Pomone francaises ; Jaume St.-Hilaire. 
Flora Brunsvicensis ; W. Lachmann 
J.F. Re ad Floram Pedemontanam appendix aliera AA ec NE 
Florula littoralis Aquitanica ; J. B. Grateloup. — Monographie des 
Orchidées des Iles de France et de Bourbon; A. Richard... 
Description d’une nouvelle espèce de Daphne; Grateloup...... Le 
Sur les baïes du Nerpran et du Troëne ; Vrijdag Zijnen.— Sur la na- 


Maures ste ess ee 


tare végétale des Cristatelles ou Éponges d’acu douce; B. De La 


Pylaÿe, pessesseneresons LE PRO PA EME A AL ACT AREA PORC ECS 


160 _ Table des articles. 


Mycologia Europea ( Monogr. agricorum ); C. H. Persoon.!. .,.. 
Note sur le Pilobolus crystallinus ; Gachet. — Note sur le Puccinia 
graminis ; Gachet. — Sar les Herbiers de l’Académie impériale de 
Saint-Pétersbourg. RARE SFA de ne 
Biographie de Thaddæus Market DU ose NS RE PERS 
Cæœsarea , nouveau genre établi par M. Cambessèdes. — Mort de Mo- 
ratti.— Homographie , ou Choix de Arr figurées à l’aide d’un 


nouveau procédé; Ch. d’Aiguebelle.. . Ne. Corte lee lentes 
halte 

Iconographie du règne animal ; Guérin.. ..... SRE ET Ed es 

Zoological Illustrations, etc.; Swainson.............. a nn + 


Memorie scientifiche; P. Savi.— The Tower Menagerie ; W. Harvey. 


Changemens survenus chez les animaux domestiques transportés 
d'Europe en Amérique; Roulin...........,...... He rot 
Rapport sur ce mémoire; Geoffroy-Saint-Hilaire et Serres......... 
Nouvelles espèces d'Hyène fossile; de Cristol et Bravard. .. ... 1. 
Mémoire sur le Tapir des Andes ; Roulin.— Rapport sur ce Mémoire; 
baron Qnvier ankret  ULE RS AT nd rc -.. 
Diss. De Lama Christea.— De péslleé in oculo avium; Huschke.— De 
, oculo Reptilium; Fricker.—-Hist. nat. des Oiseaux-Mouches; Lesson, 
Reptiles sauriens recueillis dans l’Inde ; Hardwicke.............. 
Sur le Crocodile &u Gange ; CI. Abel.......sn............ 
Obss. quædam de Salamandris et Ti rit lEus ; C. Th. E. de CARRE 
—Animaux sans vertèbres des iles Chausey; Audouin et M. Ed- 


VAL S.. 20 008 RENAN Te TS A ARR ACERRRS Bh  : 
Sur l’animal de l'Argonaute ; Broderpios OMR D en ce 
Lettre sur. le méme sujét 42006 TNANMEENERERRRRE 


Defrancia, nouv. genre de coquilles Zoophages; Millet. _= fakgi 


misch-physiologische Untersuchungen über die Teichmuschel; Unger. 
Sur l'animal de la Glycimère ; Audouin. 2980 re MM Été 
Coquilles fossiles des environs de Dax ; Grateloup.— Nouvelles obss, 

sur la Férussine; le même............. ML NER MEL À rt 
Obss. sur 2 esp. As Pholades ; J. Stark........ SAME 
Sur le dorimage que le Taret cause aux navires, Wilcox.......... 
Établissement de la fimille des Béroïdesé s Ronñgie. ç ORNE 
Sur les œnfs de la Pontobdella muricata ; Grant.— Truxalis Leias 

illustrat. ; Thunberg.......... MÉMOOMC IeTs 2e 04 LOUER EETE 


Semblis bicautata et lutaria, insectes de 2 genres différens ; Sackow. 
Sur l’Insecte qui habite les figues dans la honte Italie; L. C. Trevi- 

NAN ec CreC er be Ue st ses ad ET dd ete NE '. 
Descr. de à esp. de Lépidoptères nocturnes; Al. Lefebvre......., 
Sur l'Oistros des anciens; Keferstein et Clark.....,,........... 
Nouvelle espèce de Strongle trouvé dans le Marsouin ; Kubn.. 
Obs. sur la propagation de la Lobularia digitata. .... TE es 
Circulation dans les tentacules de la Plumatella cristata ; de Heyden. 
Hist. nat. de l'Alcyonelle fluviatile ; Raspail.— Expériences de chimie 


100 


147 
148 
149 
150 
153 
154 


microscopique sur la Spongille ; le même.—Note additionnelle — Récla- 


mation:de M. Baërsne su. ni GO E erenne JE DE TRE 155 
Obss. sur la Sponzille rameuse; Dutrochet....... ÉD» Ÿ 156 
Erratum de Mars. — Tome.X VI, p. 421, l’article qui commence au bas 


de cette page doit être numérotée 318, au lieu de 218. 


SE ——————————————— ————  ————…——— " ——"———— — ————————— hero MES 


‘ PARIS. == IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, 
AUE JACOB, N° 2/4. 


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RAS Lave à 

‘à 1 1} PA Journaux, REeuxILs HD EUIE NOR ou TraN- 

| | sAcrions Des SOCIÉTÉS SAVANTES, seront reçus en échange d’une ou 

ni 1%, plusieurs sections du Bulletin, au choix des éditeurs et d’après les 
| prix respectifs d'abonnement. On engage ceux qui n’ont point encore 
effectué cet échange à à l’accepter, afin de concourir réciproquement | 


aux prog rès des sciences el de l’industrie. | 


1 
À 


| sciences, | l'industrie ou l’art militaire, sont invités à les faire parve- 
j nir, broches et francs de port, avec l'indication du prix, à la direc- 
ñ lion du Bulletin, rue de l'Abbaye, n° 3.Le reçu en est constaté par 
l'insertion de P annonce ou de l'analyse de l'ouvrage, et par l'envoi 
# aux éditeurs des articles imprimés extraite du Bulletin. 


| vitées à à envoyer, pour le Eulletin 4 Pextrait. détaillé des procès-ver- 
| baux de leurs séances, l’2 annonce des pre qu’elles pren etleurs 
| publications diverses. At 
4. Les écrits POLITIQUES ET PUREMENT LITTÉRAIRES n' "entrent 
1 point dans le cadre du Bulletin. 
| On doit attendre des Socictés savantes, des écrivains et des libraires % 
tous les pays, qu fils seconderont les vues qui ont fait établir cette entreprise. 
L'intérêt des : Savans, comme celui de l'industrie et de la librairie, est de 
profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et rapide- 
ment la conmaissance des ou rages qui paraissent. 1 Muis les difficultés et les 
_- Jenteurs qu’on éprouve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque- 
# fois ce désir, nous allons indiquer i ici quelques moyens faciles et peu dispen- 
\ LU dieux dont on peut se servir, soit pour envoi des livres destinés à l’armnonce 
dans le Bulletin , soit pour l’evoi des jourraux adressés en échango de ce 
recueil. On recommande seulement d’expédier les uns et les autres immé- 
 diatement après leur publication. 
. On peut, d'après les traïtés conclus avec la Franes, No pour 
. Paris, sons bandes croisées, les ouvrages broches au prix de 10 centimes en 
| 2 sons par feuilie d'impression ; dans les pays suivans : le Roy. ne Sar- 
 DAIGNE; -— le roy. nes Pays-Bas; — toutes les PROVINCKS PRUSSIENNES 
en Allemagne‘et en Pologne , toute la Prusse. — Hamsoure , le Haxo- 
vRE, —-le GRARD-BUCEÉ | DE. EH =— toute l'ALLEMAGRE enfin, excepté 


HET, 


l'Autriche : de cette manière Ies j journaux cchengie seront respec ctivement 


affranchis j jusqu? à destination. 

Dans les pa ays suivans, les libraires tiques ci-après recevront les 
livres et les journanx , et expéderont les frlerins envoyés par la Direc- 
tion , en échange de ces derniers. On devra s entendre ayeë ces libraires. 
pour M ec et le port. 

Le DanemARx pent faire remettre à Copenhague chez M. Deichmant, 

f maison Gyldendal ; la Suède, à Upsal, chez M. Palmblad. 
La Russux pent era affranchir à Memei , ou remettre chez MM. Belli- 

zard et cie, à à Saint-Pétersbourg, et Riss à Mostou 

L ANGLETERRE, ses coLontEs, et les Inprs Dr peuvent ! faire 
remettre à Londres , chez MM. Trentiel et Würiz & CC. , 


comme toute PAtenogue, la Russie, le Danemark et la Suède, faire re- 


_ Gier, de la mème manière, les Bulletins échange. : 


‘ 
: 


/ 


a. Les AUTEURS ou Éprreurs des écrits de toute nature sur les | 


“3 Les Soctéris SAVANTES DE TOUS LES PAYS sont également i in- 


La PoLodNER ser, l'Aurricue, là Bonême, la Hoxcnir, penvents k 


mettre à Leipzig y par voie de librairie , chez M. Barthe, qu ui pourra expé+ 


.Æ Florence. , . Piatti. 


/ 


VB, Frénral et Wuntx et Lo la Suisse, à Genève, 


Le GRAND-DUCHÉ pe Bane pent faire) remettre à 5 asbe 


at ou MEL à Honhie, chez.M. Piatti. nn n x. D e 
Sicire it déposer à nee sas an ss et Ce. ” si ux 
mettre à Madrid ce LR en et à Lhonces FRS MM. 

Pourles Érars Unis D° Fa tout doit ‘être dépos 
et Cie, libraires à New-York, qui remettront les Bull 


Les auteurs où éditéurs n ‘auront PU payer aucuns. 


France. L'on peut aussi adresser les envois à MM. riès Éd ac à 


au Hävre, parle paquebot : mensuel. Ce moyen « est Frs nn , 


l'AMÉRIQUE RKÉRIDIONALE. : 

: Nota. est expressément PR d'en 
l'adresse suivante : À la Direction du Bulletin oh pe sciences et 3 

l'industrie, vue de V Abbaye , n° 3, à Paris, et de répéter cette adresse sur. 
Ja couverture, pour obvier aux uns dans le cas où les bandes vien 
draient à à se > roinpre. 


. 77 ON S'ABONNE EN PAYS ÉTRANGER + | l 


AS 4 Amsterdam , chez G. Dufour et cf, lilan. Le : ’ pal 
A Berlin... Duncker et Humblot, | À Moscou... :.., iss père et Bls. 


CG. A. Jenni. 
Marcus. k 
N'a Demat ; etäla Li 
| 0 brairie parisienne. 
A Copenhague... Gyléendal. 
A Dresde, ,.....,.+ Waltcr. 


Borel et c®. 


la Fou brins P. Rocks frères. 

Odessa ss... Sauron et C°: ù 
ee Kai, Hardiben 0 

Philadelphie. 4.2, Carey et Cf, © 

Prague...::.....1Calve,. 

orne... ..:...1,. De. Romavis. 

En AE A Bellizard et C°. 

Stuttgard…, . LH .. Cottin: . 

Turin, . .… Bocca, Pic. 

Upol,. .  'ahnblad. 


A Francfort Dans ... Jugel. 

M Genève. 15 Cherbulliez. 

A Hambourg « Perthès et Besser. 
A Lupug,.:..1..:; Barth. CU 
A Liège. ; . Collardin. | | 
A SAR TER RNA ME UT Rey { | Prada d5 . Glacksberg, * ( 
A Londres Treuttel et Würtz et. Printer. 2 a + Schalbacher, &e Houm- 
A Madrid... ANR A Zurich % . Géssner. (buy. 


SSRS 


“ 


PRIX des collections antérieus es , prises à Paris. 


3 ANNÉES 
DÉSIGNATION 


DES HUIT SECTIONS HU BULETTIN. 


SECTIONS \ : , ù JAN fr. 
IF, Sc. mathém.’, phys. , ete... 5. 15 
2°. Sc. naturelles... 2.4 L'antateteiue fi 26 | 126 

Sn mudicalesss ete teen I 4 ’ , 

. Agriculi., econom, domest. . 
. Se. technologiques... -..,..:. 

” Géog. et stat., con. pub},, voyag. | 

à » Philologie, antiquités , hist. PUR : 
ge Se. militaires. ,..1.,. 3,004 LA 

Bucuurix COMPLET... +. 


ï 


\ LL n se RE PT 
Année 1823, 1" année de latcollection , publiée sous le tiire de Pulletin des 


annonces ct des nouvelles scientifiques ; 4 Vol. in-8°.,.,,0..,44,, 200 


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RAS: Led IMPRIMERIE DE FIRM:N DIDOT, RUE JACOB, n° 24 
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