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Full text of "Bulletin des sciences naturelles et de géologie"

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BULLETIN 
DES SCIENCES NATURELLES | 
ET DE GÉOLOGIE, | 


(| aimicé par MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, 
Far  LESSON ET LUROTH. 






















| 2e SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, 
PUBLIÉ 


|| || | SOUS LES AUSPICES 
sa de Sonecigueut Le Dauphin 
PAR LA SOCIÈTE 


n POUR LA 
d PROPAGATION DES CONNAISSANCES 
15 AR | SCIENTIRIQUES ET INDUSTRIELLES, 





LAN ET SOUS LA DIRECTION 
| DE M. LE BARON DE FÉRUSSAC. 


x PR - JUILLET 1820. 


antennes ne iiareetitenerinrnriiseraetentes 


ON SOUSCRIT À PARIS: 
S | Au Bureau cenzraz pu Burrerin, rue de l’Abbaye, n° 3. 


+ EE chez M. “LévrauLr, rue de la Har pe, n° 87. 
| paris, Se asbourg et Londres, Chez MM. TREUTTEL ET Wurrz. 











: 


‘ 





CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. | 


Les abonnemens pour le Bulletin universel dans son bles comme 
pour chacune de ses diverses sections, qu'on peut se procurer séparément, 
datent de janvier, pour douze cahiers de chaque section, paraissant le 
1°” de chaqne mois. Le prix en est payé d'avance, les lettres de demande 

et l'argent sont adressés francs de port. u 

Les prix d'abonnement , pour l'année 1828 , restent fixés conformément 

au tableau suivant des huit sectious du Zulletin. 


DÉSIGNATION PRIX D'ABONNEMENT. 


des 


Les départe- |l'étranger|f 
Panis. mens , port 
| port frane. franc . _|4 
mm 


NUMEROS 
FAR AN. 


DES SECTIOKS, 


SUJETS DE CHAQUE SECTION. 


revrzes rar N°. 
NoMBRE DE VOL. 


a —— 


Sciences mathématiques,phÿ. | 
siques et chimiques 
Sciences naturelles et géolo- 
gie 


a 


| 


Sciences médicales , ete... 10 


F 3 12 — | 


Sciences agricoles 


5; écono- 1 
miques , etc 4 


2 67 


Sciences technologiques. .. 6 
et I pl. 


{ Sciences géographiques, éco- 11 


{ nom. publ. , ‘voyages. .., 
Sciences historiques , anti- | 
quités, philologie 1 


8 


Sciences militaires 


Prix des 7 premières sections ! 


prises ensemble... ..... AA 213 |:249 » 
Prix du Zulletin complet. .., 


On voit, par ce tableau, qu’on peut prendre le Bulletin complet , avec 
ou sans la section des Sciences militaires , et que , dans l’un et l'autre cas, 
les prix offrent une économie de 28 francs par an sur le prix total des 
sections prises séparément. | 


On s’abonne aussi spécialement pour chacune de ces 8 sections : 


F “ 24 5 LS ».. 
Pour la 1* chez M. Bacmecier, quai des Augustins, n° 55; 


2° M. Levraurr, rue de la Harpe, n° 81; 
8° M. Barrière, rue de l’École de Médecine, n° «3 bis; 
4° Mine Huzarp , rue de l'Éperon, n° 7; ; 

‘ Lt M. Canrrerax-Gorury, quai des Augustins, n° 41; 
6° M. Arraus PerTRAND, rue Hautefeuille, n° 23; 
n° MM. Donpey-Dsrré père et fils, rue Richelieu, n° 45 bisy 
8° M. Axsezix , rue Dauphine, n° Q. j 


On peut également s'adresser à MM. les Dirceteurs des postes daus les 
départemens et dans les pays étrangers. 





BULLETIN 
DESSSCIENCES NATURELLES 
jun ET DE GÉOLOGIE. 


GÉOLOGIE. 


1. Torocrarmiscne UEBERSICHT bER MINERALOGIE DER BEIDEN 
Rurin= DEPARTEMENT, etc. — Aperçu topographique de la 
minéralogie des deux départemens du Rhin; par M. Vozrz, 
ingénieur des mines. In-8° de 64 p. Strasbourg , 1828 ; 
Heitz. | 

2, GÉ#0GNOSIE DE L'ALSACE, par le même ; faisant partie du Sup- 
plément à la nouvelle Description historique et topogra- 
phique des deux départemens du Rhin, publiée par J.F. 
Aurscuracer. In-8°. Strasbourg, 1828; le même. 

M. Voltz partage l’ensemble des formations de l'Alsace en 
deux grandes divisions : 

Les formations stratifiées, et les formations non-stratifiées. 

A. FormaTIONS srRaTiriées. I. Terrain prümitif. A] comprend 

trois formations : 1° Gneiss avec granite, Weisstein et Mica- 

schiste. Cette formation occupe le fond de la vallée de Tiepvre, 
une partie du vallon de Lalaye et d'Urbeil, et s'étend jusque 
vers le Bonhomme. On y trouve comme membres subordonnés, 
des couches de siénite schistoïde, des masses de granite graphi- 

‘que et d’un porphyre particulier. La stratification du gneiss est 

presque verticale, et en général dirigée sur les heures 6, 7 et 8 

‘de la boussole. C’est ce terrain qui renferme les filons célèbres 

‘de Sainte Marie-aux-mines. 2° Micaschiste. Cette roche est peu 

abondante dans les Vosges; sa stratification est concordante 

avec celle du gneiss. 3° Schiste primitif. Il se trouve à Erlen- 
bach, Breitenbach, St.-Martin, Lalaye, etc. Cette formation est 

‘peu étendue; elle se lie intimement au gneiss €t au micaschiste 

qui en fait la limite méridionale ; la stratification de ces trois 

formations est concordante. Le schiste renferme des filons qui 
ont été anciennement l’objet d'exploitations assez étendues. 
IL. Terrain de transition. 4° Schistes, Grauwacke et Porphyre. 


B, Tome XVIII, I 





CE 7 


, Géologie. N° ra 
Cette formation se trouve principalement dans les vallées de 
St.-Amarin et de Massevaux; elle constitue le chaî de mon- 
tagnes qui sépare les deux vallées. Elle se compose de schistes 
et de roches arénacées dont le ciment est ordinairement pétro- 
siliceux. On y trouve aussi un porphyre particulier à base feld- 
spathique brune et un grünstein presque compacte. La strati- 
fication de ce terrain est encore semblable à celle des formations 
précédentes; il renferme des débris et des vestiges organiques 
du règne animal et du règne végétal; beaucoup de filons de 
minerais de fer hydraté, analogues à ceux du pays de Siegen , 
et deux autres systèmes de filons, ceux de Giromagny, compo- 
sés principalement d'une gangue de quarz, renfermant par mas- 
sifs en forme de colonnes presque verticales de la galène, du 
cuivre pyriteux, du cuivre gris, du fluor et du calcaire; et ceux 
d’Auxelles-Haut qui paraissent être d’une très-grande richesse. 

III. Terrains secondaires. 5° Grès houiller, grès rouge et por- 
phyre secondaire. Cette formation se compose de trois membres 
qui, dans quelques pays, semblent parfois alterner ou du moins 
ne pas toujours observer le même ordre de superposition. En 
Alsace, ces trois membres sont toujours distincts et dans un 
ordre constant. Le terrain houiller existe en plusieurs localités. 
Il est constitué constamment de couches de grès et de poudin- 
gues houillers, et de schistes houillers impressionnés. Il est en 
général très-bien stratifié, et sa stratilication est toujours dis- 
cordante avec celle des terrains sur lesquels il est déposé. Le 
grès rouge se compose principalement de couches d’un grès 
presque toujours rouge sur les fissures naturelles, et quelquefois 
entièrement rouge, formé de grains de quarz et de grains fort 
abondans defeldspath plus ou moins décomposé; c’est une arkose 
granitoïde. Il est aussi très-bien stratifié. Souvent il repose sur 
le terrain primitif et intermédiaire; alors la stratification est 
discordante ; d'autrefois il repose sur le terrain houiller, et alors 
la stratification est-concordante. Il se trouve entre Urmalt et 
Lützelhausen ; dans le val de Villé ; à Châtenois, à St.-Germain, 
Romagny et Rougemont. Le terrain porphyrique de cette for- 
mation se compose principalement d’argilophyres ( Thonpor- 
phyre ) de pséfites et de mimophyres ( Trämmerporphyre ) et 
de poudingues. La pâte de ces porphyres n'est pas une véritable 
argiolite, mais un eurite terreux. Les eristaux des porphyres 


5 


Geologte. 3 
sont uni ent du feldspath altéré, passant souvent à la stéa- 
tite. On A 
aux environs d'Oberhaslach et derrière Barr. Ce terrain se 
trouve dans les vallons latéraux du flanc Nord-Ouest de la 
vallée de la Bruche. 6° Grès vosgien. Ce grès est celui du Pi- 
geonnier près Wissembourg, du Kronthal près Wasselonne, de 
St-Odile et des montagnes entre Sulzmatt et Guebwiller. Il est 
composé presque uniquement de grains de quartz, n’a pas de 
ciment sensible, renferme souvent des cailloux de quarzites 
blancs ou gris-rougeätre foncé, et passe par là à l'état de 


ve aussi des variolites euritiques dans ce terrain, 


poudingue. On n'y trouve jamais de vestiges organiques. Sa 
couleur est ordinairement lerouge. Il forme exclusivement lama- 
jeure partie de la chaîne des Vosges depuis la Bavière rhénane 
jusque vers Mutzig. Ce grès repose tantôt sur le granite , tantôt 
sur les porphyres, grünstein et schistes primitifs ; tantôt enfin 
sur les schistes de transition, sur les argilophyres secondaires 
ou. sur le terrain houiller. Là où ce grès repose sur le granite, 
il y a toujours un passage insensible du grès au granite; la ro- 
che ressemble d'abord au grès rouge, puis c’est un granite al- 
téré, et puis un véritable granite. Sa stratification est très-dis- 
tincte et le plus souvent presque horizontale, Lorsqu'il est 
déposé sur le terrain houiller, la stratification n’est pas concor- 
dante et il n’y a pas de passage d’un de ces grès à l’autre; mais 
lorsqu'il est déposé sur le grès rouge, la stratification est 
concordante, et il y a passage d’une roche à Fautre. En Alsace, 
le grès vosgien n’est point recouvert par d’autres terrains, il 
s'élève jusqu’à la cime des montagnes. Il en est de même pres- 
que dans toute la chaîne des Vosges ; mais sur la limite occiden- 
tale de cette chaîne, ce grès passe insensiblement au véritable 
grès bigarré sous lequel il paraît plonger alors. Ordinairement 
le Muschelkalk est adossé contre le grès vosgien. Ce grès est 
rapporté par beaucoup de géognostes à la formation du grès 
bigarré, dont il constituerait les assises inférieures; d’autres le 
rapportent au grès rouge, dont il constituerait les assises 
supérieures. L'absence du zechstein rend la solution de la 
question assez diflicile. Quelques géognostes considèrent les 
dolomies des parties inférieures du grès vosgien comme repré- 
sentant lezechstein, qui est aussi presque toujours une dolomie. 
Ce terrain renferme des filons de fer hydraté, et de minerai de 


I. 


À ® Géologie. N° 1-2 
plomb. 7° Grès bigarré ou deNébra. C’est le grès de Soulz-aux- 
bains et d'Osenbach; il est plus argileux que le sq vosgien; 
il est plus riche en vestiges organiques du règne végétal et en 
coquilles marines. 11 ne renferme point de filons, Cette forma- 
tion se compose de couches puissantes de grès bigarré avec des 
banes subordonnés, peu puissans, de grès schisteux micacé et 
d'argile schisteuse. Sa stratilication est à-peu-près horizontale. 
Le grès bigarré se trouve soit en dehors de la chaîne des Vos- 
ges, soit à l'entrée des vallées; jamais il ne constitue la masse 
ou les sommets des montagnes. On le trouve à Niederbronn, 
Wasselonne, Soulz-aux-bains, Heiligenberg, Urmatt, Gress- 
willer, Bôrsh, Ottrot, et puis il disparaît entièrement sur une 
grande étendue et ne reparaît plus qu'à Osenbach près Sulz- 
matt. On n’a pas encore observé sur quelles roches le grès bi- 

tm des Vosges. Sur le revers 
occidental, il se présente en longeant la limite occidentale du 
grès vosgien; en Alsace, il est souvent adossé contre les monta- 
gnes de formation plus ancienne. 8° Le Muschelkalk ou le 
calcaire de Gôttingue. C’est le calcaire de Wissembourg, de 
Saverne etde Wintzfelden. Il est compacte, à cassuré écailleuse; 
sa couleur est le plus souvent gris de fumée ; on y trouve beau- 


garré repose sur le revers 


coup de pétrifications marines. Il forme une bande plusieurs 
fois interrompue , le long du bord oriental de la chaîne des 
Vosges, depuis Wissembourg jusque vers Guebwiller, où il est 
ordinairement adossé contre la limite extérieure du grès vos- 
gien ; sur l’autre revers des Vosges, il longe la limite occidentale 
du grès bigarré ; il repose sur le grès bigarré à Niederbronn; 
ilest recouvert par le Keuper-Kalkstein à Hunawihr, et y passe 
insensiblement. 9° Keuper, Marnes irisées. Ce terrain est com- 
posé de bancs de marnes rouges, ou grises, ou vertes, ou vio- 
lettes, ou blanchätres, ou Hiksrtbess de Enlañe re à grains très-fins, 
d'un gris pâle, lequel est quelquefois marneux, et quelque- 
fois magnésifère; d'argile endurcie marneuse. On y trouve 
très-fréquemment du gypse. Quelquefois il renferme, surtout 
dans sa partie supérieure, des couches d’un grès que l’on a 
appelé Quadersandstein, et qui a recu le nom de Keupersand- 
stein ou de grès de Luxembourg. Il repose en plusieurs endroits, 
et en stratification concordante sur le terrain salifère, et est 
recouvert à stratification concordante par le lias. 10° Lias. Ce 
terrain est composé de deux assises distinctes; l’inférieure 


Géologie. 5 
consiste dans le bas en bancs de marne argileuse et pyriteuse, 
et dans le haut en bancs d’un calcaire gris foncé, et fétide, 
alternant avec des bancs d’une marne grise, schisteuse et bitu- 
mineuse. Le calcaire de cette assise se distingue par le grand 
nombre de Gryphites qu'il renferme. L’assise supérieure est 
composée de marnes schistoides renfermant des masses arron- 
dies et peu volumineuses d’un calcaire marneux et fétide, d’un 
gris clair, et desrognons de fer carbonaté. Les deux assises sont 
très-riches en pétrifications marines. L’inférieure se voit en 
Alsace, le plus fréquemment sur les limites orientales du Mus- 
chelkalk et du Keuper. Le calcaire jurassique recouvre en 
stratification concordante le lias à Bouxwiller, et probablement 
aussi à Obernay et à Heiligenstein. 11° Calcaire jurassique. 
Cette formation est composée en Alsace de couches alternantes 
d’oolites et de calcaires compactes, et plus rarement de marnes 
schistoides. Elle forme une bande fréquemment interrompue le 
long des limites orientales du lias, ou des formations plus an- 
ciennes là où la bande de lias est interrompue. Dans la partie 
méridionale du département du Haut-Rhin, elle finit par se 
rattacher à la chaîne du Jura, qu’elle compose presque exclusi- 
vement et qui lui a donné son nom. On distingue plusieurs 
assises dans cette formation très-puissante, Les assises inférieures 
se’trouvent principalement dans le département du Bas-Rhin. 
Les assises supérieures se trouvent à Oberbergheim, au Bollen- 
berg et dans toute l'étendue de Roppe, à Belfort, Delle , Fer- 
rette, etc., jusqu’à Hoffstetten, Pfeflingen et Arlesheim dans le 
canton de Bâle. Dans le calcaire Jurassique inférieur, les oolites 
sont plus abandantes et à grains plus gros que dans le calcaire 
supérieur ; ses teintes sont plus jaurâtres ou grisâtres. Les cal- 
caires compactes qu'on y trouve ne sont pas blancs’, ét renfer- 
ment, beaucoup de lamelles de spath calcaire provenant de 
débris de crinoïdes. Ce système inférieur renferme encore des 
marnes schistoïdes grises, ou d’un jaune sèle. L’assise supérieure 
du calcaire jurassique se compose, en général, de calcaires plus 
blancs ; les grains des oolites sont souvent plus petits que dans 
les assises inférieures; d'autrefois ils sont beaucoup plus gros, 
plus irréguliers, et diffèrent alors de ceux des véritables oolites, 
en ce, qu'ils sont d’un tissu compacte, au lieu d’être composés 
de couches concentriques comme des Pisolithes, Le calcaire 


Géologie. N°° 1-2 
compacte est plus abondant ; il est quelquefois marneux ; sou- 
vent il est traversé par des veinules de spath calcaire; sa ças- 
sure est conchoïde et sa couleur d’un blanc saunätrérLe calcaire 
jurassique est fréquemment recouvert par les argiles de la mine 
de fer en grains. 12° Mines de fer en grains. Ce terrain se com- 
pose d'argiles straliliées, dont quelques bancs sont remplis 
d'une multitude de grains de fer hydraté, lesquels sont com- 
posés, le plus souvent, de couches concentriques. On trouve 
dans les mines de fer en grains, du gypse et des rognons de 
silex. Ce terrain est souvent assez puissant. Il repose tantôt sur 
le calcaire jurassique inférieur, dont on voit des mamelons 
s'élever en quelques points comme des témoins au milieu de la 
vaste étendue qu'elle occupe; tantôt sur le calcaire jurassique 
supérieur, dont les derniers bancs renferment quelquefois déjà 
des grains de mine de fer disséminés, et remplit en partie les 
crevasses et excavations de sa surface, et même forme des cou- 
ches subordonnées dans le calcaire. | 

IV. Terrains tertiaires. 13° Molnsse et Nagelfluh. Cette forma- 
tion est composée, 1° de couches d’un grès à ciment, soitmarneux, 
soit argileux; 2° de couches d'argiles de couleurs très-variées; 
3° de couches de marnes grises passant souvent au grès; 4° d’un 
poudingue dit Nagelfluh, composé de débris roulés des terrains 
primitifs, intermédiaires et secondaires des environs; 5° d’assi- 
ses assez grandes .de calcaire d’eau douce. On y trouve aussi 
comme membres subordonnés du gypse, des lignites et un sable 
agglutiné par des matières bitumineuses. Ce terrain est fort ré- 
pandu en Alsace, et forme une suite de dépôts situés à l'Est et 
le long des limites des montagnes et côteaux des terrains secon- 
daires. M. Voltz divise ces dépôts en trois groupes principaux : 
le groupe de Lobsann, celui de Hattstadi et celui du Sundgau. 
14° Terrain palustre de Bouxwiller. Cetteformation est déposée 
en forme de bassin sur le flanc oriental du Bastherg à Boux- 
willer, et s'étend de là jusqu’à moitié chemin vers Imbsheim. 
Elle est composée de bas en haut de couches d’argiles blanchä- 
tres, quelquefois tachetées de rouge, ou grises, ou brunes; 
d’une couche de lignite ayant jusqu'à 2° de puissance, et ren- 
fermant beaucoup de parties pyriteuses ; d’une couche d’argile 
renfermant des coquilles palustres et des rognons de mine de 
fer hydraté; d’une couche d’argile blanchâtre sans fossiles ; de 


Géologie. 7 
couches calcaires d'un blanc grisâtre, rémplies de coquilles 
terrestres ou palustres, et contenant quelquefois des ossemens 
de quadrupèdes. Cette formation paraît avoir de l'analogie avec 
celle de l’île de Wight, connue sous le nom de Upper Fresk- 
Water Formation, et avec celle de plusieurs points des environs 
de Bâles. 

V. Terrain d'attérissement. 15° Terrain diluvien ( vulgaire- 
ment Æéssboden ), composé d’un dépôt de gravier, de sable et 
d'argile. [forme le lit du Rhin, ainsi que celui de la plupart des 
rivières, surtout dans les vallées, et auprès de l'issue des vallées 
dans les plaines, L'auteur rapporte à cette formation le grand 
dépôt de cailloux et de galets du Ochsenfeld près Cernay, et 
ceux d’un grand nombre d’autres localités. Le diluvium, qui a 
l'air d’être le résultat d’une violente débâcle, accompagnée de 
grandes inondations, forme le sol d’une grande partie des plai- 
nes de l’Alsace, et pénètre jusqu’au fond des vallées. M. Voltz 
rapporte encore à ce terrain le dépôt de minerais de fer, que 
l'on appelle vulgairement Blättelerz, mine en fragmens, mine 
plate et qui est d’une nature toute particulière. 16° Terrain 
d’alluvion. Ce terrain est composé de glaises plus ou moins ar- 
gileuses ou marneuses, d’argiles et de sables qui sont quelque- 
fois agglutinés et forment une espèce de grès peu cohérent. Il 
forme une suite fréquemment interrompue de côteaux et de 
plateaux le long de la limite orientale des terrains secondaires 
et tertiaires de l’Alsace; il pénètre aussi dans les vallées de ces 
terrains , et jusque dans les vallées des terrains intermédiaires 
et primitifs, et ses dépôts les plus modernes constituent une 
partie des plaines. Il occupe une grande étendre en Alsace. On 
le voit à Lauterbourg, Wissembourg, Soufflenheim, Haguenau 
etBischwiller, Strasbourg, Epfg, Mülhouse, etc. Il y a beaucoup 
de terrains tourbeux, tant dans la plaine que dans les vallées, 
ct même sur les plateaux des Vosges. 

« B. FORMATIONS NON STRATIFIÉES. 1° Granite. Cette formation 
constitue une grande partie de la chaîne des Vosges. Au Nord, 
elle se montre d’abord aux environs de Grendelbruch, de là, 
elle s'étend au Champ du Feu, au Ban-de-la-Roche, à Truttén- 
hausen et à Barr ; puis elle reparaît à Blienschwiller, forme les 
montagnes de Dambach, de Châtenois, du Haut-Kônigsbourg, 
s'étend jusqu'à Münster et se termine au-delà du Ballon de 


8 Géologie. N° 1-2 
Guebwiller, Elle ne renferme point de couches subordonnées. 
Le granite y est souvent porphyroïde :il est peu riche en filons. 
2° Siénite dite primitive. La montagne entre Ste-Marie-aux-mi- 
nes et Wissembach est composée principalement d’un granite 
siénitique qui passe quelquefois à une véritable siénite. Cette 
roche a constamment une structure porphyroïde due à de grands 
cristaux de feldspathblanc grisätre et très-inaltérable, Le feld- 
spath de la masse qui empâte ces cristaux est rouge et sujet 
à se décomposer. Le mica est abondant et d’un vert foncé, le 
quarz est rafe; l’'amphibole cest quelquefois fort abondant, 
d’autres fois fort rare. Il est sujet à la décomposition. On trouve 
encore de la siénite au Ballon de Giromagny, et plus à l'Ouest, 
dans la Haute-Saône. Elle à été employée à l’église de Sainte- 
Geneviève à Paris, sous le nom de granite à feuille morte, 
3° Grünstein dit primitif. W ne se trouve guères que dans le 
massif des montagnes du Champ du Feu, et dans ses embran- 
chemens. 4” Porphyre du gneiss et granite. Ce porphyre forme 
des filons et des amas irréguliers dans le gneiss et granite, et 
n’y est point en couches subordonnées ; on le trouve ainsi dans 
le vallon de Lalaye, dans le val de Lièpvre, etc. 5° Serpentine. 
On trouve de la Serpentine, soit sans tale, soit avec du tale et 
de la diallage, sur les hauteurs au-dessus des vallons de Phace- 
noux et de la petite Lièpvre, à Sainte Marie-aux-nunes. Il se 
pourrait que cette serpentine ne fût que subordonnée dans le 
terrain de gneiss. On trouve encore à Odern un terrain de ser- 
pentine et d’euphotide; il n’occupe pas une grande étendue et 
est placé entre le granite et le térrain de transition. 6° Porphyre 
du terrain de transition. Ce porphyre a une pâte pétrosiliceuse 
dont la couleur est presque constamment le brun. Il renferme 
de petits cristaux de feldspath de même couleur que la pâte, 
ou bien de couleur blanchâtre. Dans le 1° gas, la roche a de 
analogie avec les phonolites, et dans le second avec certains 
porphyres du Tyrol ct des environs de Christiania. Elle est 
accompagnée de pséfites et de mimophyres, et de roches qui 
paraissent tenir le milieu entre le porphyre et les grauwackes 
à grains fins. Au contact des filons métallifères, ce porphyre de- 
vient quelquefois un argilophyre semblable à ceux du grés 
rouge; et 1l se pourrait bien que le porphyre du terrain de 
transition füt de la méme formation que les argilophyres de ce 


É Géologie. 9 
grès. Ce porphyre paraît former des masses indépendantes de 
la stratification du terrain. Il est très-répandu dans les vallées 
de Guebwiller, de St-Amarin, de Massevaux et de la Bruche. 
7° Grünstein du terrain de transition, Ce Grünstein est presque 
compacte, et passe souvent à l’aphanite. Plusieurs de ces grün- 
steins paraissent n'être que le porphyre précédent, ayant une 
teinte verte, due à de l’amphibole où du mica; d’autres parais- 
sent être de véritables diorites presque compactes; d’autres re 
sont peut-être que des roches arénacées du terrain de transition 
et dont le grain est tellement fin que sa cassure est presque 
compacte. Le grünstein est également accompagné de roches 
analogues aux pséfites comme les porphyres précédeus ; cela se 
voit aux environs de Schirmeck, de Russ et de Viche. &° Por- 
phyre quarzifere. Ce porphyre est caractérisé par les cristaux 
complets de quarz qu’il renferme. Sa pâte est euritique et passe 
quelquefois à l'eurite terreux. On voit ce porphyre à Lasalle, 
dans le département des V osges , à Sainte’ Maric-aux-mines , 
auprès de la houillière de Rodern, à celle de Hury, à Sainte 
Croix-aux-Mines. On le retrouve encore dans les granites des 
environs du Ballon du Giremagny et du fond des vallées de 
Massevaux et de St-Amarin. 9° Porphyre pyroxénique , Ophite. 
Il se trouve principalement à Giromagny et au Puix ; en contact 
avec les roches arénactes, euritiques et schisteuses du terrain 
de transition, On trouve au-dessus de Massevaux une amyg- 
daloïde qui appartient au porphyre pyroxénique. 10° Pasalte. 
On w’a trouvé jusqu’à ‘ce jour le basalte qu’en deux points de 
FAlsace, à Gundershoffen et à Riquewihr. r1° Æppendice. Au- 
près de Truttenhausen on voit une roche qui est souvent ce que 
l’on appelle une Cornéenne tendre; d’autres fois elle devient 
très-quarzeuse et se rapproche de ce que l’on appelle Æornfels; 
d’autres fois elle prend beaucoup de petites parties de nca. 
Elle constitue une partie du pied de la montagne aux environs 
de Truttenhausen et forme une espèce de filon, dans un granite 
décomposé au pied du Mônkalb. On voit encore auprès de 
Truttenhausen une roche très-micacée, qui paraît appartenir à 
ces cornéennes, et se lie à celles-ci fort intimement là et en d’au- 
tres points des Vosges. 
M. Voliz a terminé son travail par un Aperçu des vestiges 
organiques fossiles des deux départemens du Rhin. Il les consi- 


10 Géologie. 


dère dans leurs rapports avec les formations ‘géognostiques, et 
en ordonne le tableau par groupes correspondans aux différens 
terrains. G. Der. 


3. Norice sur Sounzac ET Sr.-Louis, COMMUNE DE L'ARRONDIS- 
SEMENT DE Mucipan; par M. Jouaxwer. In-12 de 48 pages, 
avec une carte géologique, Périgueux , 1829; Dupont. 


L'ouvrage de M. Jouannet est une statistique assez complète, 


mais sommaire de la commune de Sourzac et St.-Louis, 
Il fait connaître brièvement l’état ancien et l’état actuel de 


cettecommune ; et donne une élégante description topographi- 
que de tout le territoire. 

Sous le rapport géologique, Sourzac mérite d'attirer l’atten- 
tion de l'observateur. Les groupes géognostiques que l’on y 
trouve, sont, en commencant par le plus nouveau, des allu- 
vions reposant sur un lit de gros graviers; des tufs calcaires 
( travertins) qui paraissent avoir été formés par une fontaine 
voisine, dont les eaux sont incrustantes; le calcaire grossier, 
en couches régulières et horizontales ; enfin , la craie, traversée 
horizontalement par des cordons de silex et renfermant quel- 
ques rognons de cette substance, épars dans Ja masse, On y 
trouve les mêmes fossiles que dans la craie de Royan, à l’em- 
bouchure de la Gironde ; et surtout, en abondance, deux ou trois 
espèces de Sphérulites. 

Dans des notes placées à la fin de son ouvrage, M. Jouannet 
décrit avec détail les coquilles fossiles qu'il a recueillies. 

RozET. 


4. 1. NOTE SUR QUELQUES MONTAGNES pu Haur-Pérou, lue à 
l’Acad. royale des sciences et à la Société de Géographie; 
par M. CoquEeseRT DE MOnTeRET.( Anna, des sciences natur.; 
Tom. XIII, avril, 1828, p.420.) 


IT. NOUVEAUX ÉCLAIRCISSEMENS SUR LES MÈMES MONTAGNES; Par 
M. PEnrTLanp. ( Zbéd.; juillet, p. 294.) 


LIT. OrsERVATIONS sur LES ANDES pu PÉROU, en réponse à Îla 
Note de M. Coquebert de Montbret; par le même. ( Philo- 
soph. Magaz.; août 1828, p. 115.) 


Suivant les renseignemens fournis par M. Pentland, agent di- 


Géologie, 11 
plomatique anglais dans le Haut-Pérou, plusieurs montagnes 
de la chaîne des Cordillières surpasseraient en hauteur le Chën- 
borazo. Une de ces montagnes, nommée Ulimanë, et située dans 
le Haut-Pérou ( Bolivia ), par environ 16° 35’ de latitude sud, 
au voisinage du lac dit des Chuquitos où Titicaca , non loin de 
la wille d'Aréquipa, est formée de schiste de transition sembla- 
ble à ceux de mème nature qui se trouvent en Savoie, dans la 
vallée de Maurienne, entre Aiguebelle et Saint-Michel. Ce 
schiste est traversé par de nombreux filons de quarz hialin, 
contenant des particules d’or natif et de pyrites aurifères, L'Il- 
lemani offre deux pics, l’un au nord, l’autre au sud. La hauteur abs 
solue du premier, qui est le moins élevé des deux, a été trou- 
vée de 24,350 picds anglais (environ 74 hectomètres 26 centiè- 
mes), ou près de g hectomètres de plus que le Chimborazo, 
dont l'élévation est de 6,530 mètres. Mais il y a des sommets 
plus élevés encore dans la même partie des Andes, entre les 
parallèles de 16° 30° et 13° 20° de latitude sud, particulière- 
ment près du village Loraté; un de ces sommets paraît s'élever 
jusqu’à 23,400 pieds anglais { 77 hectom. 47 cent.), ou près de 
12 hectom. 27 cent. de plus que le Chimborazo, et moins de 74 
mètres seulement que le 14° pic de l'Himalaya au Tibet, qui 
est de 7,821 mètres, selon l’Annuaire des longitudes de 1827. 
Selon M. Brué, ces données ne paraissent pas à l'abri de toute 
objection. M. Pentland a entrepris de réfuter celle qui a été 
faite relativement au voisinage de la côte. Il a calculé que le 
point de la côte du Pérou le plus rapproché de lIllemani est au 
moins de 310 milles géographiques, et de plus de 100 lieues 
marines. 

Voici un tableau des hauteurs des montagnes de premier 
rang , dans lequel le Chimborazo n’occupe que la 6° place, sa- 
voir : : 

Le 14° pic de l'Himalaya, hauteur 78 hectom. 21 cent. 

Le pic du Haut-Pérou, voisin de 


Loraté , suivant M. Pentland... 97 47 
Le pic du nord du mont Z{imant, 

suivant le même M. Pentland... 74 26 
Le rx pic de l'HUMAZYA......., 7 88 
Le 13° pic de la même chaîne.... 69 59 


AC CRIMDOPAZO - se ce some. 09 30 


12 Géologie. 

M. Pentland a calculé la hauteur d'un autre colossse de la 
Cordillière orientale, appelée Nevado de Sorata, et élevé, se- 
lon lui, de 25,200 pieds anglais; il est situé sous 15° 30! de 
latitude, 20. | 


5. Noricr SUR DES RÉSERVOIRS D'EAU SOUTERRAINS, QUI EN RE- 
JETTENT QUELQUEFOIS À PRODUIRE DES INONDATIONS ; par M. 
Fonéné. ( Journal de la Société des sciences, agricult. et arts 
du départ. du Bas-Rhin ; 1826 , n° 4.) 


Cette notice fait connaître plusieurs fontaines jaillissantes et 
intermittentes situées dans les départemens du Doubs et de la 
Haute-Saône. La plus curieuse est celle nommée Frais-Puits, 
distante de 5 kilomètres de Vesoul, et connue depuis plusieurs 
siècles, puisque GoZlut, historien de la Franche-Comté, en 
parle dans ses Mémoires. Cette source vomit tous les 2, 3, 4 à 5 
ans, tantôt après des pluies, tantôt sans pluies, une eau bouii- 
lonnante qui s'élève à une hauteur considérable , et qui forme 
bientôt un torrent et inonde toute la vallée, ainsi que la prai- 
rie de Vesoul, envahissant même la partie basse de la ville, et 
présentant l’aspect d’un grand fleuve jusqu’à la Saône, à 3 lieues 
de Vesoul. Cette éruption d'eau dure quelquefois 3 jours, après 
lesquels les eaux se retirent peu à peu et le torrent cesse de 
couler. M. Fodéré a visité le Fraës- Puits, qui se trouve dans une 
montagne située à l’est de la ville, sous un énorme rocher. I?ou- 
verture de cet abyme représente un vaste entonnoir, en forme 
de cratère, de 20 mètres environ de diamètre à son entrée, et 
de 16 à 17 mètres de profondeur, allant en se rétrécissant jus- 
qu'au commencement du gouffre, En descendant jusqu’au fond 
de l’entonnoir, dont les parois sont entièrement formées de sa- 
ble mouvant, on remarque une ouverture de 2 à 3 mètres de 
largeur et d'environ 1 mètre de hauteur, remplie d’une eau 
claire, parfaitement tranquille, de niveau avec l’ouverture., Des 
bâtons qu'on y enfonce se perdent dans le vide, et des pier- 
res qu'on y jette ne font entendre aucun bruit et ne remuent 
pas l'eau. Ainsi, dit M. Fodéré, quand cet abyme vomit ses 
eaux, elles doivent franchir en_bouillonnant une hauteur de 
plus de 30 pieds, produisant un bruit qui est entendu de la 
maison du garde champêtre , située sur le rocher, et se répan- 
dant dans le lit d’un torrent bien tracé, d’une pente peu rapide, 


Géologie. 13 
qui court, dans une vallée étroite, l’espace de 2000 mètres, et 
qui est le chemin le plus direct pour aller à Frais-Puits. À la 
face oppôsée de la même montagne se trouve le Font de Chomp- 
damoy, source qui coule sans interruption, et qui paraît n'être 
que l'écoulement du trop plein de Fraës-Puits. 

Dans les montagnes d’alentour, qui forment la vallée de Ve- 
soul, on remarque plusieurs petites sources, entre autres celle 
du village escarpé de Colombe, à près d’une lieue de Frais- 
Puits,-qui, d’après le rapport d’habitans dignes de foi, lance 
de l’eau en même temps qu'il en jaillit de cette dernière, ce qui 
annonce une correspondance avec le grand réservoir souterrain 
que M. Fodéré admet exister sousles montagnes des environs de 
Vesoul. Lastructure géologique de toutes ces montagnes et même 
du sol dela Haute-Saône, depuis l'Oignon, qui baigne celles du 
départ. du Doubs, jusqu’à la Saône, est entièrement schisteuse 
et d’un schiste presque tout calcaire , dont les feuilletssont larges 
et épais, faciles à se détriter et fort peu inclinés à l'horizon. Les 
terres de ce pays très-fertile sont formées de ces détritus, qui 
vont chaque jour eu augmentant, car, en suivant le bord des 
montagnes et des collines, on voit les entablemens dont elles 
sont composées se séparer l’un de l'autre, en partie détachés et 
étant déjà tombés, en partie prêts à tomber, ce qui leur donne 
une forme découpée et produit nombre de brêches et d’enfon- 
cemens, qui portent différens noms. 

La structuré montagneuse du départ. du Doubs est pareïlle- 
ment schisteuse; mais, tandis que les monts du bassin de la 
Haute-Saône paraissent isolés, là ils sont des embranchemens 
des deux grandes chaînes du Jura et des Vosges, et participent 
à la nature de ces chaînes, c’est-à-dire que les couches sont 
plus compactes et plus serrées, et contiennent plus de silice et 
de mica mélangés avec le calcaire. Cependant ces montagnes of- 
frent aussi grand nombre de cavernes, de puits naturels et de 
canaux souterrains, parmi lesquels plusieurs sont jaillissans et 
intermittens, tels que 1° une fontaine ronde, à 15 kilom. au 
sud de Pontarlier, avant d’arriver à Jougne, dans un vallon 
étroit, entouré de hauts-côteaux, qui est intermittente ou à flux 
et reflux; 2° une fontaine sur Île territoire de Scey, à une pe- 
tite distance du pont de Cleron, qui lance quelquefois l’eau à 
3 mètres de hauteur, avec des poissons qui paraissent être les 
mêmes que ceux de la rivière; 3° le puits de la Zrémne , au nord 


14 Géologie. 

de la ville d'Ornans, qui, dans les temps de grande pluie, aux 
époques où les rivières débordent, se remplit d'une eau limo- 
neuse, qui s'élève du fond de l'abyme, s’élance perpendiculai : 
rement de plusieurs pieds en bouillonnant, et bieutôt se répand 
dehors et inonde le fond du vallon, ete. J. GirARDIN. 


6. Séances DE La SOCIÉTÉ LiTTÉRAIRE DE BENARÈS, ( Quart. 
oriental Magazine; avril à juin 1827, p. 11.) 


Art. 1.— Coupe géologique d’une partie de la vüle de Bena- 
res. 

L’excavation récente d’un tunnel à Benarès, faite dans la vue 
de faire écouler dans le Gange les eaux de la Mutsyodurie et 
de la Mundakinie, a procuré l’occasion d'examiner la cou- 
che géologique de la partie du rivage sur laquelle cette an- 
cienne ville est bâtie. Le site choisi pour cette entreprise est 
une langue de terre étroite qui sépare le Mutsyodurie de la ri- 
vière. En cet endroit, la moindre largeur du terrain n’est que de 
5oo pieds; mais les accidens du sol ont fait préférer d'adopter 
une direction oblique de manière à éviter le mont pierreux de 
Trilochun, quoique, par là, la distance soit de Goo pieds. 

L'excavation fut commencée au pied du bord élevé de la ri- 
vière, en creusant un puits à la profondeur requise, suivant des 
plans et des niveaux préalablement levés. De ce puits, la per- 
foration fut conduite latéralement à travers une couche d’argile 
ferme, qui n’avait pas besoin d’être appuyée ou soutenue pen- 
dant qu’on travaillait à la maçonnerie. Toutefois, dans la vue 
de procurer à celle-ci une base solide à l'ouverture du tunnel, 
on approfondit le puits jusqu’à ce qu’il perçât la couche d’argile 
ferme et que les travaux se trouvassent arrêtés sous cette cou- 
che par un sable humide, d’où surgit une abondante source 
d’eau. Il paraît que c’est cette couche qui alimente principale- 
ment les puits des environs. 

I1 devint alors nécessaire d’ouvrir un canal au niveau des 
basses eaux du Gange, pour que celles qu’on venait de décou- 
yrir pussent s’écouler dans la rivière sans nuire aux travaux. 

La section obtenue par cette nouvelle coupure fit voir que la 
couche de sable pur (qui devint dur et sec au bout d’un mois 
ou de deux d’exposition à l'air) avait neuf pieds d'épaisseur et 
une assiette presque horizontale, et qu'au-dessous s’en trourait 


Géologie. 15 


une d'argile ferme, contenant des concrétions calcaires connues 
sous le nom de 4unkur. C’est dans cette dernière argile que fu- 
rent construites les fondations de l'embouchure inférieure ou 
subfluviale. On sait par conséquent que sa profondeur est de 
plus de 20 pieds. 

Nous revenons au tunnel. La couche d'argile supérieure avait 
une épaisseur de 30 pieds; et sa masse était parsemée de ces pe- 
tits nodules ronds de kunkur, qu'on distingue sous le nom de 
Bujrie. Ces nodules rendaient l'argile totalement impropre à 
faire des briques, ainsi qu'on se l'était d’abord proposé. On en 
fit, à la vérité, une petite quantité avec un mélange d'argile et 
de sable de rivière ; mais lorsque les briques furent humectées, 
la chaux qu’elles contenaient venant à se détremper, les rédui- 
sait en petits fragmens qui ne pouvaient servir que comme 
remplissage. 

Il est difficile d'imaginer quelle peut avoir été l'origine de ces 
concrétions isolées de matière calcaire. En les examinant dans 
leur état récent, on les trouva fréquemment molles et recouver- 
tes d’une enveloppe mince et blanche, ressemblant à une petite 
coquille. En dedans, la matière était d’un brun foncé ; mais on 
n’y remarqua rien d’assez positif, pour qu’on püt être fondé à 
leur assigner une origine animale. Elles diffèrent, toutefois, des 
grandes masses de kunkur, dans lesquelles les coquilles ne sont 
point apparentes, et, du moins dans le cas actuel, la localité 
de ces deux espèces appartient évidemment à des couches dis- 
tinctes d'argile alluviale. J’avais d’abord imaginé que le bujrie 
qu’on tient toujours en tas disponibles, et qui sert à construire 
les routes, etc., n’était autre que des fragmens usés ou brisés du 
kunkur ordinaire; mais, indépendamment de la dureté bien con- 
nue du kunkur, qui résiste à l’action de l’eau avec beaucoup 
plus de ténacité que le grès même {ainsi que le cap. Franklin 
la observé aux chûtes de Rewah ), la preuve actuelle de leur 
formation distincte et séparée est un motif suffisant pour suspen- 
dre un jugement définitif, jusqu’à ce qu'il ait été fait des inves- 
tigations ultérieures à cet égard (1). 

On ne rencontra rien d’autrement remarquable dans les 150 


(1) Sur la route de Juanpour, on peut voir une vaste plaine stérile, 
dans laquelle tout le sol semble être plein de kunkur granulaire, sans 
aucun mélange d'espèces plus grandes. 


16 Géologie. N° 6 
pieds de l'excavation, si ce n'est un ancien puits rempli de dé- 
combres, d’où on retira un morceau de fer corrodé. Mais en 
creusant le premier puits de ventilation, on trouva, à la pro- 
fondeur de 15 pi. au-dessous de la surface du bord de la ri- 
vière, un certain nombre de grandes pierres à moitié rongées 
par la vétusté, Elles n'étaient nullement unies ensemble ; mais 
elles semblaient avoir été rassemblées sur ce qui avait été an- 
ciennement le niveau du terrain destiné à servir de base à quel- 
que vaste édifice. On aperçoit des pierres de la même espèce 
saillir à une distance considérable des bords de la rivière ; mais 
on ne peut rien apprendre des habitans actuels du lieu, tou- 
chant leur origine où même leur existence. 

Au-dessous de ces pierres S’étendait , sur une épaisseur de 15 
où 16 pieds, un sol sablonneux et léger, sous lequel les bildars 
portaient sur le fonds d'argile du tunnel. 

En suivant la montée graduelle du tunnel, on rencontra un 
lit de sable pur qui plongeait sous un angle considérable. Jai 
pensé que ceci se liait avec la division de couches observée 
dans le premier puits. Ce lit de sable de rivière peut être re- 
gardé comme un commencement de dépôts récens. Sur ce lit 
était assise une couche de terre sablonneuse de l'épaisseur de 
quinze pieds, dans laquelle on trouva ensevelie une brique car- 
rée, de grande dimension, semblable à celles qui avaient été 
découvertes dans les fondations du vieux fort, et qui devait être, 
par conséquent, d’une haute antiquité. 

Cette couche ne présenta aucun obstacle aux mineurs, car, 
quoique molle etsectile, elle avait de la consistance et, exposée à 
l'air, elle ne se crevassait pas comme cela arrivait à la couche 
argileuse. 

En dépassant la terre sablonneuse il se présenta de nouveau 
une veine de sable pur, qui menaca d’abord d’arrêter les tra- 
vaux; mais elle se trouva heureusement n'avoir que de deux à 
trois pieds d'épaisseur, et n’exigea que quelques précautions de 
plus dans le travail des étais et des voüies. 

On voit, par la coupe, que les fondations du tunnel, à l’en- 
droit dont je viens de parler, étaient à environ 45 pieds sous 
terre, et qu'il n’avait pas encore atteint la moitié de sa distance 
projetée. Je ne fus donc pas peu surpris de voir que, de ce 
point, toute la couche supérieure se composait d’un sol artifi- 


Géologie. 17 
ciel, contenant des briques et des tuiles brisées, et des fragmens 
d’ustensiles de terre. 

On peut expliquer de deux manières différentes le mode 
suivant lequel une si grande quantité de terre récente se sera 
accumulée, La première, en supposant que la rivière elle-même 
coulait dans la direction des divers canaux, que le tunnel était 
destiné à assécher. La seconde, et c’est là la conjecture la plus 
plausible, en admettant que le terrain bas et marécageux n’était 
exposé qu'à des inondations annuelles, et formait dans ce cas 
un bras de la rivière peu profond, tel qu'on en voit fréquem- 
ment dans le Ganges. Le principal courant était probablement 
alors plusau sud qu'ilne l'est à présent, car il a évidemment em- 
piété sur la rive du nord. Dans ces canaux peu profonds, où le 
courant se trouve généralement ralenti, ila pu se former pars 
fois un depôt de matière sablonneuse tel que celui dans lequel la 
grande brique a été découverte. Par la suite, les débris des ca- 
banes et des murs, le déblaiement des terres où il s'élevait des 
ouvrages en maconneric, les décombres ct immondices éva- 
cués de toutes les parties d’une grande ville, et jetés, comme 
cela se pratique encore de nos jours, dans la Gurha, auront 
graduellement produit l'accumulation existante, élevé le niveau 
du terrain au-dessus de la marque des hautes eaux, et aug- 
menté d'autant l’espace propre aux constructions. Les raies de 
sable qui sillonnent la masse de ce dépôt indiquent peut-être 
l’accès d’inondations intermédiaires. 

Voici la récapitulation des différentes couches, telles qu’elles 
ont été mesurées au premier puits de ventilation : 

15 pieds d’accumulations récentes de sol, dont la profondeur 
va en augmentant jusqu'à plus de cinquante pieds vers 
l'intérieur du pays. 

2 — Idem de pur sable de rivière. 
15 — Id. de terre sablonneuse, contenant de grandes bri- 
- ques. 

1/2 — Id. de veines de sable pur. 

30+— 4. d'argile ferme avec des nodules de bujree. 

9 — Id. de bancs de sables, qui alimentent les puits des en- 
VIrons. 

Et, au-dessous de ces banes de sable, une argile ferme cons 

tenant de grandes concrétions de kunkur, 


B, Tome XVIII, 2 


18 Géologie, n° 

Arr. IL.— Æchantillons géologiques provenant de Sagur Ka- 
Zinjur, et présentés à la Société par EF. SrEn1iING, écuy.—ÆEchan- 
tillons de roches, recueillis sur la nouvelle route de Mirzapoor 
à Bombay, par le capit, DrummonD._— Autres échant. des roches 
situées à Mow, dans la rivière de Jumna, au-dessus d’Alla- 
habad, présentement exploitées par ordre du gouvernement; pré- 
sentés par le lieutenant Burr, du corps du génie. 

Ces échantillons consistent en grès stratifié et incliné vers 
l'horizon , sous un angle de 7°, avec les variétés de quartz or- 
dinaires et granulaires, les cimens siliceux et calcaires , ainsi 
que les grès tachetés et désaggrégés. 

Ces séries présentent aussi le phénomène ordinaire d’une 
veine volcanique, tel que celui de la fusion des bords du grès, 
de la conservation des globules argileux et mols de lithomarge 
et de grès en forme de conglomérations jaspées ; et de veines de 
scories de fer et de quartz. ] 

11 fut également présenté à la Société un certain nombre de 
grès calcaires très durs; ils existent en masses isolées. 

Les indigènes désignent les scories volcaniques, et le 2reccia 
sous le nom de «Khungur, » ou brique brülée, indiquant par 
là qu'ils les considèrent comme étant d’origine ignée. 

Art. IL Échantillons géologiques du Pundelkund , y compris 
ceux qui se rencontrent depuis Rewah jusqu'à Jubulpour et Sa- 
gur, présentés par le capitaine Franklin. 

Le capit. Franklin a accompagné ces échantillons de la copie 
d’un mémoire qu'il a soumis, avec des doubles de ces échan- 
tillons , à la Société asiatique. 

En voyageant dans la direction du sud-ouest de Mirzapour, 
il se présente deux montées. L'une conduit le géologue sur le 
sol plane d’une formation de grès, qu'il reconnait pour cor- 
respondre au nouveau grès rouge d'Angleterre. Sa stratifica- 
tion est presque horizontale, et quoique dans plusieurs en- 
droits sa continuité ait subi quelques altérations, l'existence 
de la même couche peut se reconnaitre entièrement à travers 
le continent de l'Inde. 

La seconde chaîne de montagnes et de terre plane est de 
même une continuation de la formation de grès séparée de la 
première par une marne rouge; elle est, en général, plus molle, 
fréquemment d’ane couleur bigarrée, et parfois ardoiseuse, avec 


& 


Géologie. 19 
des grains micacés. L'epaisseur générale de chacune de ces vas 
tes couches peut être estimée à 500 pieds; mais la circonstance 
la plus extraordinaire qu'elles présentent, c’est leur terminai- 
son brusque vers les plaines du Ganges et du Douab. Toutefois, 
on y remarque ça et là des masses isolées qui conservent leur 
position horizontale , et semblent avoir défié la cause qui a fait 
ue la plus grande partie de ces couches. Un fait qui 
mérite d'être remarqué, c’est que tous les échantillons de grès 
que nous possédons, et provenant, soit de Rajmahl, de 
Chunar et de Kallingour, soit des roches situées dans le lit de 
la Jumna, sont accompagnés de signes non équivoques d’une 
action volcanique exercée dans le voisinage. Plus grande est la 
profondeur des carrières d’où on tire la pierre pour l'usage de 
la bâtisse , plus elle est dure et mélée de quartz. À une époque 
où les recherches géologiques dans l’Inde sont encore dans leur 
enfance, il serait certainement peu judicieux de hazarder des 
conjectures théoriques sur tous ces faits, mais leur singu- 
lière coincidence avec l'hypothèse dernièrement avancée par 
sir James Hall, relativement" à l’origine des formations de 
grès, mérite d’être citée. Ce savant, admettant que le grès 
dans l’état de sable, fut, dans l’origine, le produit d’un dé- 
pôt de l'Océan, imagine que la consolidation de ce sable 
auraété opérée par une action volcanique submarine , les évapo- 
ratiôns du sel de l'Océan étant considérées comme un flux propre 
à agglutiner les particules du sable, avec plus ou moins de con- 
sistance ; et il parvint, en chauffant du sable au degré du fer 
rouge, puis en le soumettant à une pression d’eau salée, à le 
consolider, imitant ainsi l'opération supposée de la nature. Si 
tel a été, en effet, le procédé de celle-ci, il est évident que 
lorsque l'Océan, qui couvrit jadis la plaine de l'Inde, vint à 
s’en retirer, toute la couche sablonneuse qu'il y avait déposée, 
aura pu se changer où convertir en sol, excepté là où elle 
avait été déjà volcanisée, 

M. Franklin, savancant au sud » suivit le grès jusqu'à 
Hathi et Nursingpour où, après un mélange gradué de mar- 
ne, rouge qui contient du bois fossile, des tiges de fougère 
et des coquilles de gryphite, elle est suivie d’un calcaire 
argileux très-semblable à la formation du lias d'Angleterre, 
et dans nombre d’endroits, propre à l’asage de la lithographie. 


2 


20 Géologie. 

La pierre du lias couvre une grande partie de la plateforme de 
la seconde chaîne de montagnes ; le terme moyen de son épais- 
seur est d'environ do pieds; elle fournit dans les vallées un sol 
fertile et propre à l’agriculture; on y voit parfois le grès saillir 
des flancs de collines stériles. 

Aux approches de Sagur, les couches supérieures du trapp 
ou de la formation volcanique commencent à prédominer. 
Elles s'étendent sur le grès, et, dans quelques endroits, on 
trouve la pierre de lias assise sur le quartz, le gneïss ou autres 
roches primitives. Il semble y avoir deux espèces de trapp qui 
diffèrent d'ancienneté. Le basalte compacte, pénétré de veines 
de grunstein, se trouve stratifié avec cette roche, ce qui an- 
nonce des formations contemporaines. Dans le Nerbudda (ou 
Nermada ), ce trapp coupe la formation du grauwacke. Le ba- 
salte le plus récent est celui de Sagur; il contient plus d’augite 
que les autres; il est fréquemment amygdaloïde et contient des 
cailloux de wacke; et spécialement, lorsqu'il se trouve en 
contact avec le calcaire terreux, des globules de quartz, du spath 
calcaire et des zéoltes. 

Au-dessous de la rivière de Nermada parait la chaine primi- 
tive; mais le granite de Jubulpour et de Nagpour est d’une con- 
texture siénitique , d’un petit grain et couleur de cramoisi rose, 
très-sujet à la décomposition, et mêlé à des schistes micacés et 
argileux. Le capitaine Franklin indique les environs de la ca- 
taracte de Beragurh comme étant les points d'observation les 
plus favorables pour l'étude des divers changemens et de la 
succession de la roche primitive. C’est dans ce lieu qu'on trouve 
les diverses variétés de dolomite unies à la trémolite et au quartz. 
il sert à différens usages, On pourrait en faire un beau marbre 
d'ornement. 

Indépendamment de l’alluvium ordinaire, il s’est formé dans 
la grande vallée de la Nermada, et particulièrement dans le lit 
de cette rivière, une agglomération calcaire très-curieuse. Elle 
se compose de fragmens de detritus de grès , et d’autres roches 
superposées, le tout cimenté par du carbonate de chaux. 

M. Franklin termine son intéressant mémoire par une liste de 
hauteurs barométriques, dont la suivante est extraite : 
Première terre plane 

depuis Mirzapour. 500 pieds au-desstis du niveau delamer. 


Géologie, 25 


Seconde éd, à Rewabh, 1,000 Idem. 
Lohargaon........ 1,240 Idem. 
Sagur, .…,s..enpes 3990 Idem. 
Gourha Kota..,.., 1,350 Idem, 
Jubulpour...,.... 1,480 Idem, L. 


4 
7. SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE CALCUTTA. — Comité de physique, 
séance du 11 février 1828. 


Le D” Royle présente une série d'échantillons de la minéra- 

logie des districts de Rajpour, de Massourée et autres localités de 
l'Himalaya; et le capitaine Bruce, une bouteille d’eau des sour- 
ces chaudes situées au pied des montagnes d’Attaram, Il est en- 
suite fait lecture d’une notice de M. Calder sur les progrès ac- 
tuels de la géologie de l’Inde. Il en est de même d’un mémoire 
du capitaine Franklin, sur la géologie d’une partie du Bundel- 
cund, etc., transmis au comité par la Société, 
. La contrée à laquelle s'appliquent les observations du capit. 
Franklin fait partie des grandes régions des chaînes de monta- 
gnes centrales ou du Vindhyan, lesquelles, bien que distinguées 
des autres par des dénominations particulières, ne doivent pas 
moins être considérées comme des parties d’une grande suite de 
montagnes. 

La premuére chaine commence à la passe de Tara, à peu 
de distance, au sud-ouest, de Mirzapour. Le sol, entre les 
montagnes et la rivière, est alluvial. Là, il repose sur le 
kunkur, et près de la passe sur le grès. Tout l'espace compris 
entre la crête de la passe et le pied de la seconde chaîne, se 
compose de grès recouvert de kunkur, soit entremélé d’alluvions, 
soit en couches compactes à travers lesquelles il est nécessaire 
de pénétrer pour pouvoir se procurer de l’eau douce. Une par- 
tie de cette chaîne comprend les mines de diamant de Panra et 
les mines de fer de Katera. 

La seconde chaîne consiste aussi en grès. Près du sommet de 
la passe de Katera, M. Franklin découvrit de minces filons d’ar- 
gile rouge et de grès, interposés en couches minces et surmon- 
tés de grès friable et bigarré. Ces lits ressemblent à la marne 
rouge d'Angleterre. Cette chaine renferme les chüûtes de la 
Tonse, 5 desquelles, savoir celles de Bilshi, de Bauti, de Kenti , 
ge Chachay et de la rivière Tonse, furent visitées par le capit. 


x 


22 Géologie. 

Franklin. La dernière de ces chûtes n’a que 200 pieds d'éléva- 
tiou;les autres en ont 320 à 420. Ces cataractes offrentun grand 
intérêt sous le double rapport des aspects pittoresques et de la 
géologie. De celle de Tonse jusqu’à Hathi, la roche continuait à 
être de grès, parfois ferrugineux et quelquefois schisteux et 
entremélé de mica. À Hathi, cette substance se changeait en une 
sorte de calcaire marneux, qui s'étend jusqu'à Tigra, sur la 
rivière de Cane. La grande route passe à travers des plaines 
de terre calcaire, qui alternent avec des collines de grès. 
Au-delà de la Cane, la même ondulation reparaît et s'étend 
jusqu'à Patteriya, où elle vient en contact avec le trapp, et sé 
change en Chert par l'effet du mélange siliceux. M. Franklin 
considère la pierre calcaire comme étant de la même espèce que 
celle du lias d'Angleterre. Après être monté sur la passe dé 
Patteriya, le trapp est la seule espèce de roche qu'on rencontré 
entre ce point et Sagur. La partie supérieure de cette substancé 
est généralement composée de cailloux enclavés dans la wacke 
friable. Au dessous est une couche de wacke endurcie, qui varie 
depuis le basalte friable jusqu'au basalte compacte et dur; et 
au-dessous de cette couche s'en trouve une de pierre calcaire 
terreuse et impure. Enfin, sous cette dernière, gît un lit d’amyg* 
daloïde ; et à Sagur, elle repose sur le grès. 

De Sagur M. Franklin se rendit dans la vallée de la Nerbudda 
dans laquelle les roches, dont le sommet se projette sur le sol, 
paraissent en général reposer sur la marne rouge ou le grès. 
Quoiqu'il en soit, leur base est en général granitique, comme 
on le voit dans la chaîne de Keymur et à Jabalpour. Cette der- 
nière localité est située au pied d'une chaîne de petites monta- 
nes de granite, qui se compose de feldspath, de quartz enfumé, 
de mica et de horublende; maïs on trouve dans les environs 
toutes les formations subordonnées au granite, telles que le 
y neiss, la horublende, le schiste, la wacke grise, le quartz et la 
délomie; cette dernière substance y est en grande abondance et 
d’une beauté extraordinaire. La dolomie, d’un blanc de neige, 
que l’on tire des carrières situées près de la cataracte de Bera- 
gerh, sert à faire des ornemens d'architecture. Si le gneiss que 
l'on trouve dans le litde la Nermada, et qui ressemble au schiste 
micacé, pouvait étre classé parmi les anciennes variétés de cette 
roche, on pourrait observer, dans une étendue de deux milles; 


Géologie. 23 
une série de roches, depuis le gneiss jusqu'à l’argillite et la pierre 
calcaire; une partie de la barrière méridionale de la vallée de la 
rivière de Nérmada,se compose, comme celle du nord, de roche de 
trapp. Le capitaine Franklin a reconnu que cette formation s'étend 
au Sud jusqu’à Chuparah, et à l’est, jusqu'à Mandela, Amerakan- 
tak etSohagpur; il n’a pas constaté si ellese prolonge plus avant. 
À son retour de Jabalpur à Tendeikaira, M. Franklin remar- 
qua une agglomération très-curieuse, composée de fragmens ar- 
rondis de wacke, de basalte, de grès, de quartz, et parfois d’au- 
trés espèces de roches, dont la grosseur variait depuis celle d’un 
grain de sable jusqu’à celle d’un pois. Cet amalgame est stratifié 
horizontalement; les parties les plus grossières sont disposées 
én dessous. On le trouve dans le lit de la plupart des rivières 
dont les sources sont dans des roches de trapp, des débris des- 
quelles, comme de ceux du grès, il est évidemment formé. 

M. Franklin juge par induction que la base de la grande 
chaîne centrale de l’Inde est formée de granite. Au-dessus de 
cette base, on aperçoit sur la plupart de ses parties une lé- 
gète couche dé roches primitives stratifiées ; sur d’autres points 
elle manque totalement. Vient ensuite assez généralement le 
grès en lits de diverses épaisseurs. Le calcaire du has se trouve 
à la superficie : le terme moyen de son épaisseur n’est peut-être 
pas de plus de 5o pieds. Les roches de trapp qui se projettent 
sur le sol, et dont les aspects géologiques sont d’un haut inté- 
rêt, portent fortement l'empreinte d’une origine volcanique. 
Leur vaste étendue et l'absence apparente de toute formation 
postérieure à celle du lias, présentent des traits caractéristi- 
ques et remarquables dans la géologie de l'Inde. 

Le capit. Franklin a orné son mémoire d’une carte géologi- 
que, de coupes et d'élévations barométriques des principaux 
sites. Sagar se trouve à 2,050 pieds au-dessus du niveau de la 
mer, et Jabalpur à 1500. Le 1° est presque le point le plus 
haut de la route parcourue, dont l'élévation ultérieure est de 
12,000 jusqu'à 18,000 pieds. { 4scat. Journ.; août 1828.) L. 


8. Géorocre ne L'Innre. — Mémoire lu devant le comité des 
sciences physiques de la Société asiatique de Calcutta, le 19 
mars 1828, par James Caen. 


« En jetant les yeux, dit M. Calder, sur la carte de l'Inde, 


24 Géologie. N°8 
nous sommes surpris des chaînes immenses de montagnes qui 
en détermiment les limites les plus importantes, Au nord, nous 
avons la chaîne étonnante des Himalaya, qui s'étendent des 
confins de la Chine jusqu’à Cachemire, et au bassin d'Oxus. Cette 
vaste agglomération des pics sublimes les plus élevés de notre 
globe est si immense, qu'un plateau d’une hauteur de 21,000 
pieds, peut s'étendre dans une même direction, jusqu'à Hindoo 
Cosh, pendant plus de 1,000 milles, au-dessus duquel s'élèvent 
des sommets plus élevés, d’une hauteur progressive d'environ 
6,000 pieds. Des rocs primitifs composent tout ce qu'on a pu 
reconnaître des parties élevées de cette chaîne, le gneiss étant, 
selon le capit. Herbert, le roc qui prédomine, accompagné de 
granite, de mica, de hornblende schisteuse, de chlonite, 
de schiste primitif et de calcaire cristallin. Sur ces rocs est une 
couche de schiste argileux et siliceux; et vers leur base nous 
trouvons des grès qui forment les portions au sud de la chaîne 
et la barrière nord-ouest de la vallée du Jumna et du Gange, par 
lesquelles etpar les plaines diluviales du Haut Hindoustan, cette 
grande zône est séparée des chaînes de montagnes de la pénin- 
sule, Les limites opposées au sud de cette vallée sont d'un roc 
semblable. En avancant vers le nord, nous arrivämes à trois 
chaînes de montagnes sur lesquelles on, peut dire que reposent 
toutes les plaines de l'Inde, ou pour parler avec plus d’exacti- 
tude, auxquelles elle doit sa forme particulière et son extérieur. 
Nous pouvons considérer ces chaînes séparément ; celle occi- 
dentale du Malabar, l’orientale de Coromandel, et la centrale de 
Vindya. De ces chaînes, la plus élevée et la plus remarquable 
par son étendue est l’occidentale, que l’on peut dire commen- 
cer dans le Candeish, et suivre la côte du Malabar, à peu de 
distance de la mer, dans une ligne non interrompue iusqu'an 
cap Comorin, excepté là où‘elle est séparée vers son extrémité 
sud par l'immense abîme qui forme la vallée de Coimbitour. La 
direction de cette chaîne varie peu dunord au sud, se courbant un 
peu, à l'Orient, vers son extrémité sud. Son élévation s'accroît à 
mesure qu’elle s’avance vers le sud. Les points les plus élevés 
sont probablement entre les 10° et 15° degrés de latitude où les 
pics de granite ont une hauteur de 6,000 pieds et plus. 

La partie nord de cette chaîne de montagnes est entièrement 
recouverte d’un banc considérable d’une formation trappéenne, 


Géologie. CE 
dont on donnera plus loin la description; il s'étend en cet en- 
droit depuis la côte du Concan septentrional jusqu’à une grande 
distance à l'Orient, au-dessus et au-delà des monts Ghauts, aussi 
loin à l’est et au sud que les rivières Tumboudra et Nagpore. 
Ces rocs revétent toutes les formes des trapps basaltiques, pas- 
sant de la forme de colonnes ( dont on voit quelques beaux 
modèles à Bassein près de Bombay) à celle de globes, de ta- 
bles, de porphyre et d’amygdaloïde. Les deux derniers con- 
tiennent une abondante, extraordinaire et intéressante variété 
de minéraux particuliers à ces rocs. Le paysage offre ici tous 
les traits caractéristiques des pays où se trouve le basalte. Les 
montagnes s'élèvent brusquement en masses perpendiculaires, 
en forme de tables, ou en murs de terrasses empilés les uns sur 
les autres, et séparés fréquemment par d'immenses ravins; le 
tout est revêtu de superbes forêts de teak et autres arbres, 
qui offrent l'aspect le plus superbe et le plus romantique qu'il 
y ait dans l'Inde. L'élévation de cette chaîne de montagnes 
excède rarement 3,000 pieds; mais en avancant vers le sud, 
sa hauteur s’accroit graduellement , et le granite commence à 
reparaitre et continue de former le sommet de la chaine, avec 
très peu d'interruption, jusqu'au cap Comorin. On observe 
que la formation de cette roche dans la chaine parallèle voi- 
sine se termine aussi aux côtes de la mer, un peu au nord du 
fort Victoria, ou Bancoote, où elle est remplacée par une argile 
cuivreuse ou latérite { roche contemporaine mélée au trapp ), 
qui de là s'étend, comme le roc superposé, sans presque nulle 
interruption, jusqu’à l'extrémité de la péninsule, et couvre la 
base des montagnes et toute la surface étroite de terre qui les 
sépare de la mer, et développe une suite de montagnes arron- 
dies et onduleuses qui reposent sur des rocs primitifs, qui de 
temps en temps s’avancent au-dessus de la surface, comme à 
Malwar, Melundy, Calicuh et autres points, où le granite, pen- 
dant quelque temps, couvre leur surface. Du continent, le la- 
térite se retrouve à Ceylan sous le nom de Æubouk, et forme 
un dépôt semblable de queïque étendue sur le rivage de cette 
île. Passant en avant de l'occident de la côte du Malabar, en 
tournant l'extrémité de la péninsule, nous laissons en arrière 
cette masse d'argile ferrugineuse, et, traversant les plaines de 
granite de Travancore , jonchées de blocs énormes de rocs pri- 


26 Géologie. N°8 
mitifs, nous arrivons à l'extrémité de la chaîne. Ici les chaînes 
de montagnes qui forment le plateau central touchent aux deux! 
côtés de la péninsule et se joignent à environ trente milles du 
cap Comorin, en se terminant brusquement en un énorme pic 
de granite d'environ 2,000 pieds de haut, de la base duquel un 
rang peu élevé de rocs semblables, formant une barrière natu- 
relle au royaume de Travancore, s'étend an sud vers la mer. 
La totalité de cette chaîne occidentale de montagnes et ia côte 
étroite qui dessine sa base sont remarquables par l’absence des 
rivières et des vallées qui ont été couvertes par les eaux, et 
conséquemment des plaines d’alluvion et de dépôts. Les côtés 
escarpés et imposans des montagnes qui s'élèvent presque per- 
pendiculairement de la mer sontnéanmoins en général couverts 
de forêts des plus grands arbres et d’arbustes impénétrables, 
qui ne permettent de prendre qu'une vague et faible connais- 
sance des trésors minéralogiques dont probablement elles 
“abondent, si nous devons tirer des inductions des rapports 
frappans géologiques qu'on remarque entre ces rangs de mon- 
tagnes et la côte occidentale du continent de l'Amérique du 
sud et celle que nous venons de décrire, où l'on remarque en 
plusieurs endroits des indices de cuivre, d’or, d'argent, et 
d’autres minerais. 

En s’avançant du côte oriental de Ja péninsule et vers le 
nord le long de la base des montagnes, nous remarquons un 
pays qui diffère beaucoup de la côte du Malabar, relative- 
ment aux signes et au caractère géologiques. Les plaines de la 
côte du Coromandel forment plutôt une large quoique inégale 
langue de terre entre les montagnes et la mer, et qui présente 
les dépôts d’alluvions de preque toutes les rivières et ruisseaux 
qui descendent de la partie sud du plateau. La chaine de mon- 
tagnes qui forme la limite orientale de la péninsule, après s'être 
un peu écartée vers le nord, du cap Comorin, commence à se 
diriger de divers points vers l’est, près du lieu où la grande 
vallée de Coimbitour (déjà mentionnée) interrompt sa continuité. 
De là elle s’abaisse progressivement et sans interruption jus- 
qu’à la chaîne occidentale, et s’avance davantage au nord après 
s'être réduite en montagnes d’une chaîne inférieure, qui occu- 
pent une vaste étendue d’un pays encore inconnu et qui offre 
des vallées pour le cours des grandes rivières qui amènent 


Géologie. 29 
presque toutes les eaux de la péninsule dans la baie du Bengale, 
Il paraît que cette chaîne orientale se termine à la même lati- 
tude que celle qui commence au côté occidental. Des roches de 
granite, et principalement de gypse paraissent former la base 
de la totalité de ces chaînes orientales qui se montrent sur 
presque tous les sommets accessibles du cap Comorin jusqu'à 
Hydrabad. On trouve quelquefois le gneiss et le schiste micacé 
qui forment les flancs et les bases des montagnes, ainsi que le 
schiste argileux , la hornblende , l’ardoise, le schiste à flint 
{fénty slate ), la chlorite et le calcaire primitif ou cristallin, qui 
fournit en quelques endroits des marbres de diverses nuances, 
par exemple dans le district de Tennivelly; là on voit aussi le 
granite sortir de terre, en formant des concrétions globulaires, 
et dés masses parfaitement stratifiées; auprès de Palemcotta, 
cette roche forme des collines isolées dont les bancs s’inclinent 
sous un angle de 45° au sud-ouest. Dans le même district on 
trouve des dépôts de roche superposée , et de cette terre noire 
qu’on appelle cotton soil { sol cotonneux ), que l’on présume pro- 
vénir de la décomposition des trapps. 

Dans les environs de Pondichéri il y a des lits de calcaire 
compacte à coquilles et des pétrifications siliceuses, particu- 
lièrement d'arbres de tamarin , qui n’ont encore pas été bien 
décrites. Les lits des cavernes ou plutôt d’alluvions dans le voi- 
sinage de Trichinopoly, produisent diverses pierres précieuses 
qui ont du rapport avec celles de Ceylan. Cependant, en géné- 
ral, la surface unie du pays qui s’étend au nord jusqu’à la ri- 
viére de Pennar, semble formée de débris de granite, et les 
plaines de sable marin, qui y a été laissé probablement par la 
rétraite de la mer, ainsi que par quelques dépôts formés par les 
alluvions nouvelles des eaux, et des hits séparés de filons de 
fer et des masses détachées. 

En approchant de la rivière de Pennar, la formation d’une 
argile ferrugineuse s’étend sur une plus grande surface, et l’ar- 
gile, Pardoise et les pierres sablonneuses commencent à se 
montrer. On trouve sur les montagnes, derrière Nellore, des 
échantillons d’un riche minerai de cuivre, rendant de bo à 
60 % de pur métal, selon M. Heyne, en outre de la galène 
argentifère. 

C'est aux observations des docteurs Heyne et Voysey que 


28 : Géologie. 


nous devons tous les renseignemens que nous avons sur les 
vallées et les rivières de Pennar, de Kistna et de Godavery, 
Cette partie intéressante du pays n’est pas plus remarquable 
comme étant l'antique source des productions minérales les 
plus précieuses du royaume, et en ce qu’elle renferme le dépôt 
des diamans de Golconde, que par les traits géologiques extra- 
ordinaires qu’elle présente. La chaîne des montagnes de Nella 
Malla dans laquelle on trouve le diamant breccia, est décrite 
par le D’ Voysey comme offrant une structure géologique qui 
pe peut être aisément expliquée ni par les théories de Hutton ni 
par celles de Werner. Les roches différentes sont tellement mé- 
lées ensemble relativement à leur ordre de position, chacune à 
son tour se trouvant en-dessus, qu'il serait difficile de donner 
à cette formation un nom qui puisse convenir dans tous les cas, : 
Sous le nom de formation de schiste argileux ( clay-slate) qu'il 
a adopté, il comprend, outre le schiste argileux, toute espèce de 
calcaire schisteux, le grès, le quartz, la brèche, le schiste cor- 
néen ( kornstone slate ), et un calcaire tuffacé dans lequel sont 
encastrés des fragmens ronds et anguleux de toutes ces ro- 
ches, se mélant les uns aux autres par des gradations insen- 
sibles autant que par de brusques contrastes, en sorte qu’elles 
ne permettent pas d'en expliquer l’arrangement ni d’en rendre 
la description utile. Elle est bornée de tous côtés par le 
granite qui en fait la base; quelques points élevés, tels que 
Naggery Nose, n’ont que leur tiers supérieur composé de pierres 
sablonneuses et de quartz, tandis que leur base est de granite, 
Les roches citées ci-dessus, en y joignant celles de basalte et 
de schiste ferrugineux, occupent de vastes parties des vallées de 
Kistna et de Godavery, couvertes en quelques endroits d’une 
terre noire trappéenne. Les rocs de granite sur lesquels elles 
reposent sont souvent pénétrés et pour ainsi dire gonflés par 
des veines ou des masses de trapp et de grünstein. M. 
Calder espère être bientôt en état de mettre sous les yeux de 
la Société une description plus détaillée des formations curieu- 
ses ainsi que les coupes des strates entre Madras et Hydrabad. 
Les eaux de la Kistna et de la Godavery s’élargissent en s’appro- 
chant de la mer, et se divisent en plusieurs branches, et dé- 
posent leurs alluvions dans les inondations sur une étendue 
considérable de terres qui bordent la côte, La partie la plus. 


Geologie: 29 
forte des dépôts est composée de végétaux en décomposition, 
provenant des forêts immenses à travers lesquelles elles coulent; 
et ici on peut remarquer la différence caractéristique qui si- 
gnale les dépôts d’alluvion de la rivière la plus considérable du 
sud, la Cauvery. Cette rivière , qui arrose long-temps dans le 
pays de Mysore, une grande surface stérile de rocs de granite 
et de siénite, et qui offre rarement sur ses bords ni forêts ni 
arbustes, roule peu ou point d’alluvions de ces végétaux en dé- 
composition; mais une riche argile jaune, provenant du feld- 
spath qui domine dans les granites du pays de Mysore et du 
sud , et qui, mêlé avec le carbonate de chaux, rend les plaines 
de Tanjore la partie la plus fertile du sud de l'Inde. En passant 
à Vizigapatam et à Ganjam, les rocs de granite paraissent de 
temps en temps couverts de latérite. Le granite de Vizagapa- 
tam se revêt d'une nouvelle et singulière forme, c’est-à-dire se 
présente en grains mélés de grenats amorphes et non cristallisés. 

Cette roche particulière s'étend jusqu'à la province de Cut- 
tack. Les seules notions que nous ayons concernant ce district 
intéressant sont tirés d'un mémoire précieux de M. Stirling, 
dans le dernier volume des Recherches de la Société asiatique. 
Les rocs de la classe des granites forment la base des élévations 
les plus frappantes de ce district. Ils sont remarquables par 
leur ressemblance avec le grès et en ce qu'ils abondent 
en grenat imparfaitement formé, disséminé sur toute la 
surface dans des veines de stéatite. On a aussi découvert ré- 
cemment des indices de houille qui paraissent en faire espérer 
beaucoup ; et l’on trouve fréquemment de l'or dans les sables 
de la Mahanuddie, qui vient sans doute de la vallée de Sum- 
bulpore. Nous retrouvons bientôt la latérite et en plus grande 
quantité pendant toute la route jusqu’à Midnapore, et de là 
se dirigeant vers le nord, par Bissunpore et Bancorah, à 
Bierboom. ( Calcutta Gov. Gazette — Asiatic Journal; n° 154, 
oct. 1828, p. 446.) Fr. L. 


9. ORSERVATIONS SUR LA FORMATION DU TRAPP DANS LE DISTRICT 
DE Sacur et sur le Nerbudda dans l'Inde; par le capitaine 
Courraarp. Lu à la Société Asiat. de Calcutta, le 21 mai 
1828. 6 


L'auteur a observé cette formation dans le district de Sagur, 
et à l’ouest de ces districts jusqu’à Bhopalpore , sur les rives du 


30 Géologie. N°9 
Newuss dans l'Oumutwara ; à Puenhumougur et à Sutparah il a 
trouvé du lias; et environ à 9 milles à l’ouest de ces endroits 
où à Sunwa, il y a du trapp et du grès. On en peut dire autant 
de Puttariah et de Garracotah, à la droite, et de Shabpore, 
une journée de marche à gauche ou à l’ouest. Done, si l’on tire 
une ligne entre les villes ci-dessus mentionnées, laissant la ri- 
vière Beas, comme elle se rencontre entreShahpore et Pattariah, 
dans le lias, et si l’on continue cette ligne au sud - ouest à la 
montagne de grès rouge qui se courbe sur Teindou Khera, 
dans la vallée de la Deorie, cela donnera une limite orientale 
passablement juste à la formation du trapp de Sagur. La vallée 
de la Déorie est d’une formation plus ancienne qu'aucune 
autre de has du district de Huttah, ou du grès adjacent 
à trapp de Sagur. On extrait une grande quantité de 
minerai de fer à un endroit immédiatement entre Dhamounie 
et Murroura. Dhamounie a le trapp et le grès, et le trapp cesse de 
se montrer à 5 milles et demi au sud d’Hierapore, tandis que 
la pierre sablonneuse à nu, dégagée de toute masse superposée, 
continue jusqu'à ce qu'on puisse la revoir se reposant sur des 
parties analogues aux rocs primitifs d’'Hierapore, où elle dis- 
paraît aussi entièrement, Dans les montagnes de trapp, jamais 
on ne rencontre d’escarpemens considérables, leurs sommets et 
leurs flancs étant toujours obliques et arrondis et d’une montée 
facile. Le roc de grès y domine comme simple élévation sur la- 
quelle se voit toujours un village, et situé souvent sur la terre 
unie, Relativement au niveau général de la terre au-dessus de 
la mer, il y a un pic qui s’élance d’une chaîne de trapp à l'ouest 
de Raiïssen , et qui s'élève à plus de 2,500 pieds; mais les mon- 
tagnes de Raïssen sont beaucoup moins élevées, de même que 
la chaîne de montagnes sur la rive nord de la Nerbudda, à 
Hoshungabad. En définitive, Sagur est le point le plus élevé de 
cétte étendue. Le centre des cantonnemens à Sagur est de 
1,983 pieds au-dessus du niveau de la mer, d’après le baro- 
mètre ; et la colline, à la monnaie de Sagur, que lon peut 
évaluer être à la distance d’un mille du point dernièrement 
cité, a un peu plus de 2,300 pieds d’après le caleul tri- 
gonométrique. Le trapp existe toujours là où se trouvent des 
dépôts homogènes terreux , d’où il faut conclure qu'il ne doit 
pas se rencontrer dans aucun terrain d’une formation cristal- 


Geologie. 34 
line définie ou à peu près. Il ne se rencontre pas non plus 
dans le basalte à gros grains, ni dans la siénite, ni dans la Sma- 
ragdite, qui montrent distinctement quels sont les minéraux 
simples dont ils sont formés; il ne se rencontre pas non plus 
dans le phonolite ou Ælngstein. Cette roche paraît étroitement 
liée à la famille des basaltes, d’un grain très-fin, des wackes et 
des amygdaloïdes ; il pense que l’on doit laisser de côté tous les 
autres roches de trapp, quelque longue que la liste en puisse 
être, comme étant ici de peu d'importance, 

Le capitaine Coulthard continue à s'occuper par ordre des 
échantillons qu'il a recueillis pour décrire et prouver les faits 
contenus dans ce mémoire. Parmi ces basaltes il s'en trouve un 
que l’on dit ressembler au rowley-rag, et M. Coulthard pense 
qu'il s'accorde précisément avec la description qu’on a donnée 
de ce minéral. Sa couleur est d’un noir grisätre, son lustre est 
légèrement brillant, sa cassure est plate et conchoïdale et il se 
casse diflicilement ; il y a une autre sorte de basalte, dont la 
couleur est d’un noir de suie. Il y en a une 3°, mais plus douce 
et qui se fend, par des coups modérés sur les joints naturels, en 
quatre prismes réunis. Toutes les roches paraissent être, sinon 
entièrement, au moins en grande partie, composées d’un 
mélange intime de feldspath et d’hornblende dans un état ter- 
reux. Mais la roche principale, dans toute la formation, est 
une wacke compacte, d’une couleur noire, avec une nuance 
très marquée de brun. 

Si l’on creuse un puits dans le trapp ou la pierre sablonneuse, 
on trouve l’eau à peu de profondeur. Il est souvent arrivé, 
même dans la saison de la sécheresse, de la trouver à trois pieds 
de la surface dans les vallons. Quelquefois on ne la trouve qu'à 
vingt-cinq pieds, tandis que le medium est d'environ douze 
pieds. 

Nous ne pouvons suivre l’auteur dans tous ses détails géolo- 
giques sur le pays qui avoisine Sagur, M. Coulthard fait remar- 
quer qu'il n’a pas trouvé de débris organiques dans ses excur- 
sions, et il termine en disant que la latitude d’'Hierapore est 
occupée par une chaine primitive, et qu'il y a une lisière d’al- 
lavium au sud de la Nerbudda. Au loin, vers l'occident, la lon- 
gitude de Oudeypore forme une limite, et une chaîne de granite 
traverse la Nerbudda à Jubblepore , et , s'étendant au nord, 
forme les limites orientales, Ce bassin se prolonge à l’orient et 


32 Géologie. 

à l'occident ; oblong, quoique formé de rocs primitifs, il a dans 
son milieu une grande vallée mise à nu. D'Oudeypore, sur les 
limites occidentales, à la partie du centre, les rocs pyroi- 
daux obscurcissent la surface, et à Sagur ils reposent sur le 
grès, C’est une continuation et une sorte de lien nord-est des 
rocs de la côte du Malabar, depuis Baroda vers ce point , elle 
contient peut-être plus de 54,000 milles carrés. (4siatic journal; 
n° 157, janvier 1829, p. 74.) Fr. L. 

10. CAVERNE A OSSEMENS, EN MORAVIE. 


Le 24 décembre 1828 , on a découvert à 2 milles : d'Olmütz 
en Moravie, près de Neuschloss, maison de chasse appartenant 
au prince de Lichtenstein, une grotte considérable de stalac- 
tite. On y trouva une grande quantité d’ossemens , de ramures 
de cerfs et de cornes d’autres, animaux entièrement recouverts 
de cette substance. Les deux morceaux les plus remarquables 
sont : 1° un tibia d’une grosseur colossale. Il a 1 pied + de lon- 
gueur à sa partie supérieure et 7 pouces de diamètre près de la 
rotule. Le tube intérieur à 1 pouce À de diamètre ; 2° l’autre 
est une tête d'animal, de la grosseur de celle d’un mouton, armée 
de 2 cornes recourbées en arrière et éloignées entre elles d’ene- 
viron 4 pouces. Elles ressemblent à celles du bouquetin et sont 
entièrement recouvertes de stalactite. Parmi les autres ossemens 
on trouvé une grande quantité d’omoplates, de hanches, qui 
paraissent avoir appartenu à des animaux de la grandeur du 
cheval. Les exemplaires les mieux conservés ont été trans- 
portés au château de Neuschloss. (Æesperus; mars 1829, n° 66. 
Monatschrift der Gesellschaft des vaterlaend. Museums nr 
Bæhmen ; avril 1829). G. 


11. COLLECTION GÉOGNOSTIQUE DU MUSÉE NATIONAL DE PRAGUE. 


Bien que cette collection n’ait pas encore toute l'importance 
qu'elle est susceptible d’avoir par la suite, elle renferme déjà 
des suites très-complètes des roches des cercles de Leitmeritz, 
Bunzlau et Czaslau ; une grande partie de celles des cercles de 
Pilsen, Bidschow, Ellbogen, Rakonitz, Beroun et Kaurzim. Ces 
suites sont classées dans des tiroirs ou montres en verre sépa- 
rées. La collection des pétrifications et empreintes du règne vé- 
gétal est, sans contredit, la plus belle et la plus complète qui 
existe en Europe. Elle a été formée par le comte Gaspard de 
Sternberg, qui y a employé des sommes considérables, Elle ren 


Geologie. 33 
ferme tous les matériaux nécessaires pour la composition d'une 
Flore du monde primitif. FMe est placée dans un cabinet séparé. 
La collection des pétrifications du règne animal est extrêmement 
riche, et renferme principalement les pétrifications de la Bo- 
hème. Elle est aussi dans un local à part. On trouve de plus au 
Musée une suite considérable dé formations et de fossiles re- 
cueillis à l'étranger par le comte de Sternberg pendant ses nom- 
breux voyages, et une collection modèle de cristaux. (/béd. ; 
déc. 1828 , u° 305 ). G. 


12, ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE 
BruxeLces. Sujets de prix pour 1830. 


1° Décrire la constitution géologique de la province de Lim- 
bourg, les espèces minérales et les fossiles accidentels que les 
divers terrains renferment, avec l'indication des localités et la 
synonymie des auteurs qui en ont déjà traité. 

2° Faire la description géologique de la province de Liége, 
indiquer les espèces minérales et les fossiles accidentels que 
l'on y rencontre, avec l'indication des localités et la synonymie 
des noms sous lesquels les substances déjà connues ont été dé- 
crites. 

Le prix pour chacune de ces,questions est une médaille d’or 
du poids de 30 ducats. On adressera les mémoires, écrits en la- 
tin, francais, hollandais ou flamand , au secrétaire perpétuel , 
M. Dewez , avant le 1° février 1830. 


13. SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES À HarLEM. Extrait du 
programme de 1829. 


La Société a remis au concours la question suivante pour 
qu'il y soit répondu avant le 1°° janvier 1831. 

« Quelle est l’origine des blocs de roches granitiques et au- 
tres primitives, que l’on trouve de différentes dimensions et en 
très-grande abondance disséminés dans les plaines et dans quel- 
ques terrains sablonneux du royaume des Pays-Bas et de FAl- 
lemagne septentrionale ? Est-il possible de s’assurer par une 
comparaison exacte de ces blocs de granite et des cailloux des 
terrains sablonneux avec les parties composant des formations 
géologiques, observées en place, que les premiers faisaient au- 
paravant partie des dernières ; et comment peut-on, dans le cas 


B. Tome XVIII, 3 


34 Histoire naturelle senérale. 
affirmatif, rendre raison de leur transport vers nos plaines et 
vers celles de l'Allemagne septentrionale ? » 

La Société désire que l'on indique, autant que possible, quels 
sont les différens endroits où ces blocs ont été observés, et de 
quelle manière ils se trouvent dispersés ; que l’on décrive exac- 
tement leur nature et leur composition minéralogique , qu'on la 
compare avec les parties intégrantes d’autres formations, et 
qu'enfin l’on pèse scrupuleusement les conséquences, qui, avec 
plus ou moins de probabilité, peuvent étre déduites de tout cela. 

Le prix est une médaille d’or de la valeur de 150 florins, et 
de plus une gratilication de 150 florins de Hollande, si la ré- 
ponse en est jugée digne. Les mémoires doivent être écrits en 
langue hollandaise, française, anglaise, latine ou allemande, 
ét envoyés à M. Van-Marum, secrétaire perpétuel de la So- 
ciété, avant l'expiration du terme indiqué. 


14. ACADÉMIE ROY, DES SCIENCES. Séance du 16 février. 1899. 


M. Julia de Fontenelle écrit à F Académie à l’occasion d’une 
communication faite dans la dernière séance par M. Cordier. 
il rappelle qu'il lut à l’Académie, il y a 4 ans, un mémoire sur 
ün banc de soufre qu'il venait de découvrir aux environs de 
Narbonne, à environ deux lieues de la caverne dans laquelle 
M. Tournal a rencontré des ossemens humains qu’il croit fos- 
siles. M. Julia avait trouvé près de ce banc de soufre un kumé= 
rus fossile, qu'il avait quelque raison de regarder comme hu- 
main. Aucun fait positif n'ayant jusque-là démontré l'existence 
de fossiles humains, l'auteur ne crut pas devoir alors hazarder 
son opinion; il se contenta de remettre l'humérus qu'il avait 
trouvé, à la Commission chargée d'examiner son mémoire. 

Le Globe ; 2 1fev. 1829). 


HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 


15. ExTraïT pu souRNAL DE M. Maximovrren, chargé, en 1824, 
par l’Université de Moscou, de faire des CrsERVATIONS srA- 
TISTIQUES , GÉOLOGIQUES ET BOTANIQUES, DANS LE COUVERNF- 
MENT DE Moscou. {Novoï Magazine yestiéstvénnot istori, ph) - 
séki, etc.; Moscou, mars, p. 147; avril, p. 209; mai, p. 3, et 
juin, p« 77, 182b). : 


Histoire naturelle génerale, 39 

Bogorodsk, petite ville de district, est située sur un côtean 
de la rive droite de la Kliazma; toutes les constructions y sont 
en bois. Les habitans, dont le nombre s'élève à 210, tiennent 
un grand nombre d’auberges. Le commerce y est presque nul; 
la péche elle-même n’y est pas un objet de spéculation, quoi- 

. que la Kliazma soit assez poissonneuse, On rencontre sur le bord 
de cette rivière des ammonites pétrifiées, une argile rouge et 
grasse , ainsi que du bois de pin tortillard inflammable , disposé 
par couches et qui s'étend quelquefois jusqu’à 5 sagènes de pro- 
fondeur. De distance en distance la terre est rouge de Zryur 
roseum. pe 

Près de la ville, on recueille en petite quantité une pierre 
calcaire jaune et en partie rougeätre, et dans la forêt se trou- 
vent en abondance le Zycopodium annotinum , et un Polytri- 
chum yaccæfolium d'une grandeur extraordinaire, 

De Bogorodsk à Vokhna, le chemin et le terroir, en général, 
sont humides et sablonneux. Vokhnæ ou Pavlovo est un grand 
village , bäti sur la petite rivière de Vokhenka, habité par 448 
individus aisés, pour la plupart tisserands, La forêt voisine est 
fertile en Linnæa borealis, Epipactis nidus avis, Peltigera ca- 

“nina, Agaricus androsaceus et stipticus. — De Vokhna on tra- 
verse une forêt de sapin, et l’on arrive à Æléssavétina, qui de- 
viendra un des plus beaux endroits du gouvernement de Mos- 
cou, si on achève les établissemens qui y sont commencés, 

A 3 verstes d'Élissavétina on voit la fabrique de porcelaine 
d’Alexandrofski, appartenant à M. Sipiaguin, qui fait venir la 
. terre à porcelaine de Gloukhof, le feldspath d'Olonetz et du lac 
Ladoga, et la terre pour les capsules, du bourg Kolomine. Là 
se trouve une source dont l’eau dépose une grande quantité 
d'ocre. À Kolomine deux fabriques de faïence et une de por- 
celaine. Les habitans de ce village, et généralement de tous ceux 
situés dans les districts de Bogorodsk et de Bronuitski, travail- 
lent chez eux et portent ensuite leurs vases aux différentes fa- 
briques. A 3 verstes de Kolomine on recueille une argile gri- 
sâtre de deux sortes : l’une sablonneuse, l'autre limoneuse, qui 
ne s'emploie que pour les ouvrages du plus bas prix. Il faut 
chercher cette argile sous la terre, à 5 et quelquefois à 10 archi- 
nes de profondeur. On la retire en hiver, par les plus grands 
froids, parce qu'en été la terre, étant friable, est sujette à s’é- 


3. 


36 Histoire naturelle générale. N° 15 


bouler. Elle contient quantité de petits silex argileux, noïrs et 
rougeûtres. Il y a cinq fabriques de porcelaine et quelquesunes 
de faïence dans le village de Kouziaief; les produits en sont 
du travail le plus médiocre. 

A Movoï, où se trouve également une manufacture de por- 
celaine , existait autrefois une fabrique de vitriol. On n'y voit 
plus aujourd’hui que des monceaux rougeâtres de mâchefer, 
que l’on emploie dans les tanneries , et pour colorer en jaune 
les vases d'argile. Sur la rive gauche de la petite rivière de 
Dorka , on tire beaucoup de gravier d’un terrain marécageux, 
très-fertile en Orchis latifolia. 

Les plantes les plus remarquables à Bissirof, sont : la Stella- 
ria palustris , le Galium uliginosum et le Polytrichum formosum. 

Bronnitsi, petite ville de district. Le terroir, à droite de la 
Moskva, est sablonneux; à gaucheilest argilleux; on y cultive 
peu de ble. À Girochkina on trouve des cerisiers ; Æriftsi et So- 
fina sont riches en pommiers. Les plus belles prairies se trou- 
vent sur les bords de la Moskva. Objets de commerce : les 
pierres , la poterie et le houblon. ; 

De Bronnitsi on se rend à Aéatchkovo, par Vélino, Krifts, 
Tünonino , Brilino , Sienkovo , Kakouziévo et Féganovo. Sur cet 
espace de 23 verstes, le sol est argileux, et dans quelques en- 
droits renferme de petits cailloux calcaires. Près du village 
d'Yéganovo, on apercoit comme plusieurs fossés nouvellement 
creusés, dont la terre est noire, remplie de particules organi- 
ques, ferrugineuse et de manganèse. En frappant du pied, vous, 
entendez un son sourd dans l’intérieur du tertre. Les plantes 
les plus communes y sont: l’'£vonymus europæus et verrucosus, 
le Rhamnus catarticus , Ÿ Alnus incana , Y Ajuga genevensis , le 
Salix aurita et viminalis ; le Polytrichum undulatum , le Clima- 
cium (Hypnum) dendroïdes, YHypnum serpens et cordifolium , 
lc Jungermannia asplenioides. 
© Les habitans de Miatchkovo s'occupent principalement à 
casser la pierre calcaire, brûler la chaux, et travailler les pier- 
res à meule, qu'ils recoivent de Lytkarin. — On voit dans ce 
bourg nombre de carrières qui s'étendent à une grande distance 
des bords de la Moskva : voici leur composition. 

La couche supérieure n’a pas plus d’une archine d'épaisseur, 
et est composée de terre végétale et de sable. La 2° couche est 


Histoire naturelle générale, 37 
d’un sable gris-jaunâtre, entremélé de petits cailloux, Elle s’é- 
tend de 3 à 5 archines. La 3° offre une terre noirâtre, nourrie 
de pyrite ferrugineuse, renfermant à sa base des ammonites 
uoires. La 4° couche est une marne composée de chaux et d’ar 
gile, Sa couleur est jaune pâle, et en partie gris jauuâtre, avec 
de fort belles dendrites foncées et bleuâtres. Elle est épaisse de 
3 À 4 verchoks. La 5° a une demi-archine et plus d'épaisseur. 
Elle renferme une chaux grisätre très-ferme et très-dure. La 6° 
contient une pierre blanche et molle à laquelle le peuple donne 
le nom de Zovar. Son épaisseur est d’une archine. La 5°, épaisse 
de 10 verchoks environ, contient une pierre blanchätre. La 8° 
est formée d’une pierre plus dure et plus compacte que la pré- 
cédente; elle a 12 verchoks d'épaisseur. La 9°, dont l'épaisseur 
est de 4 à 5 verchoks, ne présente qu'une pierre grisâtre de 
peu de consistance. La 10°, épaisse d’une archine et quelquefois 
plus, présente une pierre calcaire granulaire, de couleur blanc 
sâle, cassante et renfermant des débris de corps or: ganiques. 
1) D Porites , 2) des Cariophylites, 3) des Hyppurtes , 4) des 
Planulites, 5) des Conchytes , 6) des Géletsites , 7) des 4lizites, 
8) des petites Pectinites et Pectonculites, 9) des Terebratula 
plicata et dorsata, 10) de très-petits Trochytes, 11) des Tur- 
binites, 12) des fragmens d’épics de hérisson de mer. La 11° 
couche, qui a 6 verchoks d'épaisseur, est formée de Mekilito. 
La 12° est toute d’une pierre noire et jaune; cette dernière 
couche est presqu'entièrement envahie par l'eau. 
A 4 verstes de Miatchkovo, entre Lytkarin et Touraïef, se 
trouveut 3 ou 4 carrières de prerre brute & meule. 
De Lytkarin au village Novoié Rojiestvéno , en passant par 
- Gjel, on trouve un petit bois, puis une grande forêt renfermant 
des sapins , des pins, des bouleaux et des trembles. Dans le pe- 
tit bois se rencontrent fréquemment le Cytisus supénus et le Li- 
cher seu Cenomyca rangiferina. Dans la grande forêt règne 
principalement le genre Cryptogame. La terre y est PRACbE et 
rouge à cause de la multitude de lichens et de mousses dont 
elle est couverte. C’est le Hypnum crista castrensts, splendens, 
Schreberi, cuspilatum ; la Leskea sericca, attenuata ; le Lichen 
farinosus, Usnea hirta ; Vaccinium vitis idæa ; Vaccinium m YT- 
tillus, On y trouve aussi du Carex-Curta , et le Dicranum sco- 
parium. 


# 


98 Histoire naturelle gencrale. N° 45 

De Gjel à Rétchnitsi, la route est argileuse pendant 7 verstes; 
plus loin elle est sablonnense, Ce dernier bourg renferme trois 
fabriques de porcelaine. Au-delà de Pokrof, le chemin passe à 
travers des champs également sablonneux, où l’on rencontré 
des éclats de granite rouge et gris, des morceaux de silex jaune 
et noir, du quartz cristallisé, du spath, du schiste, ete. A deux 
verstes au-delà se trouve une source d’eau minérale, à laquelle 
on attribne des propriétés sanitaires. 

Au bourg de Molokif, commencent les champs de houblon, 
qui se prolongent jusqu'à Banilof, Lévitchin, Léonof et plus 
loin encore. Léonof est remarquable par le soin particulier 
que l’on donne à la culture des concombres ; cependant on n’en a 
point du tout récolté en 1824. Les villages de Sabourof et de 
Tcherlisovo ne présentent rien d'intéressant à la curiosité du 
voyageur. Æolomna est la 1° ville de district du gouvernement 
de Moscou, tant à cause de sa population et de son commerce, 
que pour ses édifices et de ses antiquités. Elle est située dans 
une plaine, à l’endroit où la Kolomenka se jette dans la Mosk- 
va. On y compte 254 maisons de pierre, 710 en bois, 16 égli- 
ses et 2 monastères. Ses principaux édifices sont : le Xremle, 
bâtiment hexagone et du reste assez irrégulier; la cathédrale, 
moins riche, mais d'un meilleur goût que celle de PAssomption 
à Moscou; l'église de St-Nicolas; le séminaire; l’école de dis- 
trict qui renfermait 73 élèves en 1824. Population: gentils- 
hommes 65, ecclésiastiques 265, marchands 1,582, bourgcois 
ou esclaves affranchis ( #echtchané) 1,163. Le principal com- 
merce des habitans de Kolomna consiste en viandes , car nom- 
bre de marchands de cette ville, qui possèdent des troupeaux 
considérables dans les gouvernémens méridionaux de la Russie, 
font venir leurs bestiaux jusqu’à un village voisin de Kolomna, 
qui leur sert comme d’abattoir, et de là ils en expédient la chair 
à Moscou. Kolomna renferme aussi des fabriques de mousse- 
line et de soie. C’est une des villes russes qui sont restées Île 
plus fidèles aux anciens usages. 

À 22 verstes de cette ville se trouve le bourg de Protopopovo, 
dont le terroir est très-propre à la culture du froment, Il est 
arrosé par les eaux de l’Oka. La rive gauche de cette rivière, 
où est situé Protopopovo, est montagneuse ct escarpée, tandis 
que la droite, qui fait partie du gouvernement de Rezan, est 


D | 


Histoire naturelle générale. 39 
basse , couverte de petits lacs et de marécages. Les torrens qui, 
à l'époque du printemps , s'échappent du haut des montagnes, 
déposent sur la surface de la terre une multitude de pierres et 
de pétrifications. 1) Des articulations d’encrinites, autrement 
dit, des Trochites et des Entrochites. 2) De grands morceaux 
de Porytes. 3) Des Bélemnites ou doigts du diable. 4) Des T'ere- 
bratula dorsata et plicata. — Parmi les petites pierres, les plus 
fréquentes sont: le Jaspis vulgaris, le Quarzum vulgare , le 
Quarzum lacteurm, en petits morceaux circulaires; de petits 
ronds de granit, composés de parties de quartz blanc, de feld- 
spath et de pierres spéculaires. 

Sur la montagne croissent l’Asclepias vincetoxicum , Rham- 
nus Catharcticus , Phlomis tuberosa, Thymus acinos , Euphorbia 
Gerardiana, Spirula filipendula, Rosa cinnamomæa (1), Coro- 
rilla varia , Var. hirsuta, Tanacetum vulgarce, vav. tenuifolia, 
Cratægus monogyna, Ajuga pyramidalis. A deux verstes 
de Protopopowo, en remontant l'Oka, on rencontre des frag- 
mens assez considérables de Sex Lithoxylor, où d'arbre pé- 
trifié, de couleur gris-noirâtre , solides. Sous le marteau, ce 
silex se partage en grandes couches, il tranche le fer, et il en 


jaillit des étincelles lorsqu'on le frappe avec l'acier. L’écerce 
s’est convertie en spath brunissant. Dans la plaine on trouve 


fréquemment la Viola odorata; Gentiana cruciata, Gentiana 
pratensis ; Thymus serpyllum et vulgaris ; Delphinium irterme- 
dium; Rubus nemorosus ; Thalictrum flavum; Faicriana offt- 
cinalis; monstrositas-alternifolia. Dans les marais situés sur les 
bords de l’Oka, se présentent en abondance : Rumex mariti- 
mus et kydrolapathum ; Alisma plantage, Butonmus umbellatus, 
Salix pentandra et nigricans. Dans une forêt voisine, on voit ça 
et là les Geranium sanguineum , Dracocephalum Ruychiana 
Thalictrum simplez, Ve Lycopodium complanatum , Sphagnum 
tenuifolium , Sphagnum cuspidatum, Lichen islandicus, Arbutus 
uvu ursé, et le Erica vulgaris. 

En longeant la petite rivière de Kolomenka, on traverse un 
petit bois, et l'on arrive au village de Gorodichtché; le petit 
bois abonde en F’eronica longtfolia et latéfolia; Teucrium , Scro- - 
Phularia vernalis , Carex digitata et hirsuta, Ajuga gencvensis, 

(1) Cette plante est trés-commune dans le gouvernement de Moscou ; 
mais la Rosa Cavina ne s'y rencontre point en plein champ. 


+ + 


4e Histoire naturelle gencrale. N° 15 
T'rifolium alpestre. Sur le bord de la Kalomenka, M. Maximo- 
vitch a trouvé 2 morceaux de dents de Mammouth. Le maire 
de l'endroit en possède une entière. — A à verstes de Kolomna, 
à l'endroit où la Moskva se jette dans l'Oka, se trouve le mo- 
nastère de Goloutvin. De là on se rend au bourg de Chtchou- 
rowo , sur la rive droite de l'Oka, Le bord de cette rivière est 
escarpé, moutueux, parsemé de craie et de pierres calcaires , 
parmi lesquelles on rencontre des Bélemnites, des Ammonites , 
des Gryphites et des Hippurites. Dans un champ sablonneux, 
voisin de Chtchourowo, et fertile en thym, on recueille une 
grande quantité de Silex rouge, dont on se sert à Kolomna 
pour le pavage. Ce silex est entremélé d’Hippurites geniculatus, 
geniculis imbricatis , et des cinq espèces d’Astroites décrites par 
Fischer, dans son Muséum Demidoff, Tom. III. Moscou, 1807, 
P- 294-299. 

En quittant Kolomna, M. Maximovitch se rendit à Serpou- 
khof, par Malino, Kiassofka et Khotour. Sur un espace de 30 
verstes, de Kolomna à Malino, le sol est formé de sable et d’ar- 
gile, et entrecoupé de tertres et de crevasses à travers lesquels 
serpentent des ruisseaux, remplis de pierres calcaires et de 
silex. On y rencontre aussi des Porites, d’un genre particulier, 
ainsi que des Zouboulites, comme les appelle Pallas. Des deux 
côtés de la reute sont de petits bois riches en Zinum catharti- 
cum , Aconitum lycoctonum , Coriandrum sativum , Coniosclinum 
tataricum , Laserpitium pentenicum. À 25 verstes de là, il faut 
traverser une forêt de bouleaux et de trembles, et l’on arrive 
au village de Khotoun. A 12 verstes plus loin se trouve une au- 
tre forêt si épaisse, qu'elle est impénétrable; on y voit sur la 
lisière l'Orchis maculata et bifolia. - 

Le district de Serpoukhof, surtout la partie du sud et celle 
du milieu, est inégal, montagneux, entrecoupé de petits bois 
et de ruisseaux. Sur les bords de l'Oka, le sol est sablonneux ; 
au centre, et principalement vers le nord, il est argileux. Ce 
district est arrosé par l'Oka, la Lopasnia, la Nara, et en partie 
par la Protva. Les forêts y produisent peu de bois propre à la 
construction. On y sème 376,000 boisseaux (tchetvertes) de 
froment d'hiver, et 177,180 boisseaux de froment d’eté, Les 
habitans s’adonnent presque tous à l’agriculture. 

Le sol est formé de couches d'argile commune, entre les- 


… 


D ! r 


’ 


Histoire naturelle générale. 41 
quelles on remarque de petites raies rouges, roses, vertes ct 
autres, Les paysans de quelques villages se servent de cette ar- 
gile rouge et de la verte au lieu de savon lorsqu'ils vont au bain. 
On trouve dans les ruisseaux des masses de pierres de roche, 
de craie, de collyrites et de diflérens silex, dont plusieurs con- 
tiennent des coquillages fossiles. On y rencontre également du 
quartz d’un assez fort volume, dont l’intérieur est de couleur 
blanche et traversé de jaune, et sa superficie est composée d’ag- 
glomérations de cornaline jaune-rougeätre. — Les plantes les 
plus remarquables sont : ChϾrophyllum  tenuifoliun ,  Atha- 
manta sibirica, Ajuga pyramidalis, Senecio Jacobæa major, 
Graphalium uliginosum, Chrysantemum leucanthemum , Arte- 
misia campestris et scoparia , Galium infestum , Echium vulgare, 
Lycopsis pulla. 

Serpoukhof, ville de district, est située dans un lieu inégal ct 
montagneux, sur un terrain pierreux. La Nara et la Serpeika 
la divisent en trois parties , dont la principale est celle du mi- 
lieu, qui renferme le Kremle ou Palais, et les autres édifices. 
Il y à 18 églises, 1 monastère, 142 maisons de pierre et 666 
en bois. Sur la hauteur, où est placé le palais, on rencontre 
fréquemment le Sysymbrium pannouicum. On y voit une école 
qui contient 81 élèves. La population est de 2,483 individus du 
sexe masculin, et 2,510 du sexe féminin, dont 613 marchands 
et 1810 bourgcois. Les marchands de Serpoukhof sont riches, 
car cette ville est commercante et sert de passage à tous les 
convois qui se rendent à Moscou. On y compte 9 manufactures 
de toile à voile , 5 de mousseline, 2 de toiles peintes, 1 de mou- 
choirs , et 2 tanneries. 

A 12 verstes au nord de Serpoukhof, et à 80 de Moscou, est 
situé le village de Siminofskoïé, remarquable par les eaux mi- 
nérales analysées en 1811, par M. Reiss, professeur de chimie 
en l’Université de Moscou. 

1° Deux sources ferrugineuses, jaulissant de la hauteur N.-E. 
Une livre d’eau de 16 onces contient : 


1° source. 2° source. 
Carbonafe de fer. "au. : en meues ss 03212 0,287 gr. 
Carbonate de manganèse. .......... 0,006 0,012 
Rnhonale de chat. .…..: cs. < 0324 0,249 


Sous-carbonate de magnésie.....,... 0,012 0,012 


“ 
2 Histoire naturelle générale. 
RIM TT Re re set à, ..1. 0,040 0,050 
ché dns Et ui Pts rites | OYADE 0,303 
up). Ref us SN SEE ... 0,025 0,025 
DONS CADACOPER 1 .."0;22} 0,256 
a — et) 
DOSSARe. n Se »'isdl ET 1,190 gr. 


Les eaux en sont transparentes, sans couleur et inodores. 
Elles ont un goût quelque peu vaseux et ferrugineux. Elles cou- 
vrentd'ocre le terrain par où elles passent. 

2° Source de Spasski. Une livre de 16 onces de cette eau ren- 
ferme : | 

Carbonate de fer......,.ss « ssscns  0,L25@TAins, 
Carbonate de chaux. .….........se..e 0,581 


Carbonate de magnésie........ 55 Or 
Bullate de chanx.; "Lea. tt ab ORRE 
Sulfate de magnésie..,...... Che ES 

Matière extractive dissoute dans l’eau. . 0,138 


Mätières résineuses et sel alcalin.. . .… 0,029 





DR LR UE er: AN RCI EL . 0,102 
Botäl-scs de. vote 3,303 


Eaux d'Fazikof. La livre d’eau de 16 onces contient: 
Carbonate de chaux................. 0,060 grains. 


Sulfate de chaux: han. ch or €. 0,030 
Sel alcalin de chaux........,.....:.. 0,000 
Alumipeitist se, lien sde 2 cheat. tr oies 
Sihiseis ele z,oi.umaaulé, 6 domaines HR 


Matière extractive de gomme résineuse.. 0,034 
Matière extractive de gomme.......... 0,023 





TOP... =. nn OURS 

Près du bourg, du côté de Serpoukhof, sous une couche d’ar- 
gile quia r et 2 archines : d'épaisseur, se trouve une ocre Jaune 
Jerrugineuse ; et la hauteur est formée par une terre molle com- 
binée avec l'argile, et qui paraît très-propre à la fabrication de 
la porcelaine. Là où cesse la hauteur, et où l’on rencontre la 
source de Spasski, on voit une couche d’argile noire, combinée 
d’alumine et de vitriol. Sur la rive gauche de la Nara, se trou- 
vent disposées par couches des Zithomarges assez solides, d’une 
couleur rouge foncé. Plus loin, en remontant la Nara, on re- 
marque de grandes masses de marbre avec des veines rouges, 


F +- 


Histoire naturelle generale. 43 
bleues, et des reflets jaunâtres. Le meilleur est gris. 11 se polie 
assez bien. 

La Flore de Seminofskoié présente les plantes suivantes : 
Veronica anagallis, Cyperus flavescens, Myosotis sparsiflora , 
var. major, Polemonium cœruleum , Gentiana pratensis et pneu- 
monante , Selénum carvifolium , Dapline Mezereum , Delphinum 
intermedium , Thalictrum.minus et flavum , Ranunculus aqua - 
télés, Betonica stricta, Hieracium umbellatum , untflorum , Hy- 
pochϾris maculata, Bryum sylvaticum, Astragalus sb ciphyllns , 
Vicia dumitorum et sylvatica, Lathyrus latifolius , Trifolium 
flexuosum , Allium carinatum , Cornus alba. A. J. 


16. SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE CALGUT TA. 


Dans la séance du 5 mars 1828, on a lu des notices du 
D" Govan, spécialement relatives aux produits végétaux du 
pays circonvoisin de Nahn, et sur les montagnes qui s'en élè- 
vent, jusqu'aux ruisseaux qui forment la masse des eaux de la 
Jumna, vers l’est et le nord-est, et de la Setlej, à l'ouest et au 
nord-ouest, et dont les élévations sont de 4,500 à 6,400 pieds 
au-dessus du niveau de la mer. Les montagnes sont composées 
principalement de grauwackhe ou de schiste de grauwacke, qui 
présentent quelques sommités de pierre calcaire à leur plus 
grande élévation , comme celle de Krol, qui a 7,600 pieds de 
hauteur, et qui réunit les montagnes de cette classe avec celles 
de mica et d’ardoise argileuse à Simla et à Tukko. 

À Nahn on voit le dernier palmier; un seul dattier sauvage, 
qui semble avoir été élevé comme un objet de curiosité, croit 
dans le voisinage du palais du Raja. Le mango s'élève encore 
plus haut; mais son fruit ne mürit pas. À Bunethie croît l’es- 
pèce de RAus à feuilles pointues et lisses. Sur ce végétal, un 
insecte fait naître une croissance remarquable semblable à une 
corne, appelée kakra siengie, ou corne du kakra daim. On en 
fait un grand usage comme drogue , et on en exporte une très- 
grande quantité vers les plaines. On s’en sert contre les rhumes 
et les catarrhes, et les chirurgiens vétérinaires l'emploient éga- 
lement. Le Pinus longifolia se trouve en grand nombre et d’une 
vaste circonférence vers le nord et le nord-ouest, où il végète 
parmi les rhododendrons et une espèce de chêne. 

On trouve dans ce pays beaucoup de fruits semblables à ceux: 


+ 


44 Minéralogre. 

d'Europe, comme les framboises, les fraises, les poires, les 
pommes, etc., dans leur état sauvage; ils sont très-inférieurs , 
mais ils égaleraient probablement ceux d'Europe s'ils étaient 
convenablement cultivés. Le grand point à leur égard, comme à 
l'égard des raisins et des abricots, qu'on y cultive avec succès, 
c'est de les amener rapidement à maturité avant la saison des 
pluies , qui d'ordinaire amène leur destruction ou les empéche 
de mürir. 

On cesse de cultiver le coton et le sucre à des hauteurs beau- 
coup au-dessus de 2,500 pieds. La turmérie et le gingembre 
viennent beaucoup mieux à une hauteur de plus de 3,000 pieds, 
et forment une partie des denrées d'étape des montagnes. 

Les grains qu’on recueille dans cette contrée sont le froment, 
l'orge, le riz, et les diverses sortes de fèves de marais. On y 
cultive quatre variétés de froment, qui ne sont considérées par 
le D° Govan que comme des différences spéciliques de celles qui 
croissent dans les plaines. Le froment de Ladakh semble être 
une nouvelle espèce, aussi bien que l'orge nommé 004, qui a 
été introduite en Écosse, et qui est regardée comme une ac- 
quisition avantageuse, ( static Journ.; 1828.) Fr. L. 


D 


MINÉRALOGIE. 


17. CRISTALLISATION DU FER SULFATÉ; par À. H. Van DER Boo 
Mescx, à Leyde. {( Zydragen tot de natuurk. Wetens.; 2° part. 


n° IV, p. bob.) 


Ces cristaux, que l’on trouve dans la mine de Gieshübel de 
Silberberg, en Bavière, surpassent en grosseur, en transparence 
et en régularité, tous ceux qu'il est possible d’obtenir de l’art, 
quoique M. Brongniart ait prétendu qu'ils se trouvaient rare- 
ment, et même pas du tout, dans la nature ; ils sont groupés au- 
tour de cailloux de quartz de différentes grosseurs. Certains 
cristaux ont la forme de prismes rhomboïdaux obliques ; d'au- 
tres , celle du fer sulfaté basé de M. Haüy. En général, les aré- 
tes sont peu anguleuses, et les faces régulières et unies; leur 
pesanteur spécifique est de 2,037. Ils sont d’un vert clair, solu- 
bles dans l’eau froide , et leur dissolution est noircie par l'acide 


Minéralogie. 45 
gallique. Lorsqu'on les expose à l'air libre , les angles s’altèrent, 
se rembrunissent et se décomposent en une poudre de diffé- 
rentes couleurs; c’est pourquoiil faut conserver ce minéral avec 
soin. Le premier changement qu'il subit est de passer à l’état de 
sulfate de fer, et c’est peut-être là la raison qui a fait présumer 
que ce sel n'existait pas dans la nature. Lorsqu'on fait chauffer 
cet acide vitriolique dans une retorte, il s’en dégage de l'acide 
sulfureux que l'on peut recueillir avec du papier fernambouc , 
et lorsqu'on l’expose à la flamme blanche, il devient noir et 
magnétique. Il est soluble par le sel de phosphore, qui le trans- 
forme en un verre de couleur, tantôt rouge, tantôt jaune, qui 
passe après le refroidissement à celle de verre mat. Fondu de 
nouveau dans cet état avec du sel de phosphore, il devient 
d’un vert très-pur. Les mêmes phénomènes se reproduisent avec 
du borax. 

L'analyse qu'en ont faite Berzélius, Bergmann et Mitscher- 
lich , a donné 23,27 parties de fer oxidulé, 28, 39 parties d’a- 
_cide sulfurique, 38, 45 parties d’eau, d’où la formule résultante 


de Berzélius est Fe S*+6Fe S$? + 52 — Aq. On attribue la 
formation de ce minéral à la décomposition naturelle du fer 
sulfaté dans la pierre calcaire. 


18. MESURES D’ANGLES DES CRISTAUX DE ZIRCON DE Buncoms, 
DANS LA CAROINE pu Norp ; par Charles U. Surparn.(4mer. 
Journal of science ; janv. 1828 , p. 392.) 


Les zircons , dont l’auteur donne les angles et les figures, ont 
été découverts en 1820 par le D° Porter, et décrits dans le 
Tome III du Journal américain ; ils sont remarquables par leurs 
dimensions et la perfection de leurs formes. Le D' Porter ne 
dit pas si ces zircons ont été trouvés en cristaux implantés ou 
détachés; mais comme tous les échantillons connus sont des 
cristaux isolés, que plusieurs d’entre eux présentent des angles 
arrondis et ont leurs cavités occupées par du feldspath altéré, 
il paraît probable qu'ils ont été trouvés dans un sol d’alluvion. 
L'éclat dont les faces de ces cristaux sont pourvues a permis 
d'employer le goniomètre réflecteur à la mesure de leurs angles. 


Incidence de P sur P, 95° 30'; de P sur a, 132° 15'; de asur o, 
1)2°. ! 


46 Minéralogie. 


19. SUR LES COULEURS QUE DIVERSES SUBSTANCES COMMUNIQUENT 
À LA FLAMME DU CHALUMEAU ; par BuzeNer1Grr. ( anal. des 
sc. nat. du W'ürtemberg, »° vol., 1828. — Annales des mines ; 
1°" livr., 1829, p. 36.) 

La méthode indiquée par M. C.Gmelin pour reconnaître, par 
la couleur rouge de la flamme du chalumeau, la présence du 
Jithion dans les minéraux , a engagé M. Buzengeïiger à faire à ce 
sujet des recherches plus générales; il s’est servi pour cela d’une 
lampe faite exactement sur le modèle indiqué par M. Berzélius 
dans son Traité du chalumeau. Comme il est très-important 
qu'on puisse voir d’une manière distincte la flamme bleüe co- 
nique et la vapeur bleue transparente qui l'enveloppe et la ter- 
mine, il produit cette circonstance en coupant obliquement la 
mèche, la partie la plus élevée étant à droite, et en ouvrant 
longitudinalement la mèche pour introduire la pointe du cha- 
umeau; il se sert d'huile ordinaire à quinquet. La mèche doit 
être faite avec du fil de coton éeru, parce que le blanchiment 
se fait souvent avec du chlorure de chaux, qui communique à 
la vapeur extérieure une teinte jaune-rougeûtre, ce que l’on 
doit éviter, puisque la couleur bleuc est nécessaire pour le suc- 
cès des expériences. | 

Quant à la manière de souffler, on doit acquérir assez d’ha- 
bileté pour pouvoir maintenir la flamme bleue conique, bien 
prononcée et de longueur constante, surtout sans que la flamme 
jaune vienne s’y mêler. On aperçoit alors la vapeur bleue exté- 
rieure, à moins que le jour ne soit trop fort. On doit done faire 
ces expériences le soir, dans une chambre obscure. Pour faire 
les expériences , on saisit la pièce d'essai avec la pince de pla- 
tine , et lorsque la flamme est dans an état convenable, on l'in- 
troduit avec précaution de bas en haut dans la vapeur exté- 
rieure, devant la pointe bleue. La forme de la pièce d’essai 
dépend de circonstances particulières; elle peut être en mor- 
ceaux plus où moins gros, en forme de coin, en aiguille ou en 
petite feuille. Souvent il est nécessaire de la pulvériser : alors 
on la met en pâte dans le creux de la main ; où l'étend sur un 
charbon, on lui donne la forme convenable, et énfin on la 
chauffe, jusqu'à ce qu'elle ait pris assez de consistance pour 
pouvoir être tenue avec la pince de platine. Voici maintenant 
le phénomène qui se produit ordinairement: Quand on plonge 


Minéralogie. 47 
la pièce d'essai devant le cône bleu dans la vapeur bleue , celle- 
ci est aussitôt remplacée par une atmosphère jaune-rougeitre, 
dont l'étendue et l'intensité dépendent de la nature du corps 
soumis à l’essai. Peu à peu cette atmosphère diminue ct dispa- 
raît : alors un autre phénomène se produit. La vapeur bleue 
baigne l’épreuve sans être altérée et sans être à peine visible; 
ou bien elle prend une couleur qui varie avec la nature du 
corps, qui se volatilise à cette époque de l'expérience. On ne 
connaît jusqu'ici que trois substances qui présentent la couleur 
rouge : ce sont la strontiane , la chaux et la lithiné. La nuance 
est celle du carmin foncé. La flamme extérieure du chalumeau 
est colorée en bleu clair par l'arsenic, en bleu un peu plus 
foncé par l'antimoine, ex en beau bleu-ciel par le plomb. Trois 
substances donnent à la flamme la couleur verte : ce sont l’acide 
borique , la baryte et l’oxide de cuivre, 


20. SUR LES LIGNITES; par J. Maccurrocr. (Journal of scienc., 
létterat., etc.; janv. 1826, p. 209.) 


L'auteur montre les relations de Ia houille , du lignite et de 
la tourbe; il cite les lignites de diverses formations, depuis le 
grès bigarré jusqu'aux alluvions et aux basaltes, et il cherche 
à montrer que les lignites modernes et anciens ne diffèrent que 
par rapport à leur nature minéralogique, tandis qu’ils sont les 
mêmes où presque les mêmes par leur composition chimique. 
Le lignite est un état des matières végétales intermédiaire entre 
celui de la houille et de la tourbe; c’est un chaïnon du procédé 
de la bituminisation des substances végétales, que l’auteur a dit 
être ailleurs le résultat d’une action de la voie aqueuse. 


21. SUR LES MINES DE SILÉSIE; par LANGE. ( Hertha; vol. 6, 
» a . x À 
cah. 3. Gaz. géogr., p. 169.) 

C’est une énuméeration des mines de Silésie par district, avec 


leur hauteur absolue au-dessus de l'Océan. 


22. Sur L'HYALITE SILÉSIENNE, SÈS FORMES, SON GISEMENT ET $A 
FORMATION ; par le prof. Giocxer. (Zsis ; vol. 21, cah. 5 et 6, 


p. 433.) 


L'hyalite forme des globules isolés ou agglomérés, ou bien 
des masses stalactiformes. On ne le trouve en Silésie que dans 


Léa Ü 
48 Mineralogie. 
le basalte de Striegau, dans la serpentine du Zobten et du Gum- 
berg, près Frankenstein, et dans le quarzite. M. Glocker cher- 
che à prouver que ce minéral est un dépôt très-récent , qui se 
forme encore à la manière des opales. 


23. SUR UNE VARIÉTÉ FIGURÉE DE HOUILLE DU GLAMORGANSHIRE, 
par J. MaccurLocs. (Quarterly Journ. of Science ; avril 1898, 


p-131.) 

Cette houille sèche se trouve à Merthyr Tidfil, et a l’appa- 
rence extérieure du madréporite, qu'il appelle brainstone ; mais 
en réalité, elle se trouve divisée par des lignes droites paral- 
lèles et rapprochées , et, dans un autre sens, elle laisse aperce- 
voir une ligne de séparation ondulée et trèsrégulière. Il semble 
attribuer ce singulier arrangement, qu'il figure, à une structure 
concrétionnaire particulière. 

24. Sur L'OBSIDIENNE MEXICAINE A SURFACE MÉTALLIQUE AR- 
GENTÉE ET BLANCHE ; par NorcGrraru. (/ahkrbuch. der Chem. 
und Physik 3 1828 , cah. 2, p. 217.) 

M. Gerolta apporté ce minéral de Regla près Real del Monte. 
Cette irisation métallique n'est, d’après l’analyse, qu'un acci- 
dent de décomposition. 


25. Sur LE GYPSE ET LE SOUFRE DE CALTANISETTA. ( Antologia ; 
n° 71-72, nov. et décembre 1826, p. 294.) Voy. Bullet. 
Tom. XI, n° 192. À 


M. J. Barnabé Lavia, en suivant son travail géologique des 
environs de Caltanisetta, a examiné la partie méridionale qui 
est vers le village de Sorrmatino. En allant à celui de Caltani- 
setla , on traverse une plaine où sont éparses de petites collines 
marneuses et de calcaire intermédiaire demi-cristallisé, gris tur- 
quin, compacte ou terreux, et d’une adeur fétide, Le Monte- 
Grande est formé de gvpse spathique mêlé de soufre, et a à sa 
base un strate sulfureux. L'espace depuis cette montagne jusqu'à 
Sommatino est occupé par le calcaire intermédiaire, qui est vert 
à Craparia et à Bruca. Les cimes de Craparia, Mintina et Bruca 
sont de gypse; le soufre y est cependant contenu pour >, 
comme on peut le voir à la So/fatara Grande. L’abondance du 
soufre dans cet endroit est prouvée par un incendie qui com- 
menca dans une fente de cette montagne, et qui dura deux ans; 


Minéralogie. 49 

il fut éteint en partie par un courant de soufre liquide qui s’é- 

chappa de la base, et qui donna lieu aux habitans d'en recueil- 

lir plus de 800,000 quintaux : le courant ne s’arréta que parce 
qu'il rencontra l'eau de la rivière salée qui sépare les vallées de 

Noto et de Mazzara. 

26. ANALYSE D'UNE SUBSTANCE ASSOCIÉE À L'AMPHIBOLE DANS LES 
CARRIÈRES DE SAINT-YŸ R1EIX ; par M. Lerray, élève ingénieur 
des mines. ( 4anales des mines ; 1° livrais., 1829, p. 187.) 
Cette substance se présente sous deux aspects bien distinets : 


3° en masses cristallines; 2° 


en masses terreuses. On ne peut 
mieux décrire la partie cristalline qu’en la comparant à certai- 
nes variétés de trémolite. La masse est éminemment cristalline, 
et formée par l’accollement irrégulier de prismes obliques dont 
l'angle est plus grand que celui de lamphibole; le clivage, pa- 
rallèle à la base, est peu distinct. Le minéral est d’ailleurs très- 
fragile, se réduit facilement en poudre très-fine et très-douce 
au toucher. Sa pesanteur spécifique est 2,87. La partie terreuse 
est d’un blanc jaunätre , souillé ca et là de taches ferrugineuses ; 
elle est très-douce au toucher, et plus légère que la précédente. 
L'analyse de cette partie a donné : silice 58,16, magnésie 26,48, 
peroxide de fer 7,60, alumine 0,40, chaux 0,64, eau 0,40, 
alcali et perte 6,32. Celle de la partie cristalline a donné : si- 
. lice 58,50, magnésie 33,12, potasse 5,74, chaux 1,20 , oxide de 
fer 1,043; alumine, trace. — L'ensemble des caractères exté- 
rieurs de cette substance la rapproche beaucoup de la famille 
des tales stéatites , auxquels elle ressemble par le peu de cohé- 
sion, par la douceur au toucher, par la pesanteur spécifique; 
toutefois elle en diffère sensiblement par l'aspect. Il y a aussi 
beaucoup d’analogie dans la composition chimique. Klaproth a 
trouvé dans la stéatite de Gopfersgrun la même proportion 
relative de silice et de magnésie, et une perte qu'il attribue à 
de l’eau. Néanmoins, la présence de Palcali dans le minéral de 
Saint-Yrieix, autorise peut-être à le considérer comme une es- 
pèce nouvelle , ou, tout au moins, comme le type d’une subdi- 
vision des tales. L’oxide de fer étant évidemment accidentel, la 
formule la plus générale de cette substance est (Ka, Mg, Ca) S?. 
27. EXAMEN CHIMIQUE DE L'ARGILE OCREUSE JAUNE ( Gelberde ); 

par le D' Küux. ( Jakrbuch der Chemie und Physik ; Tom. 

HT, 4° cah., 1827, p. 466.) 

B, Tome XVII, 4 


5o ” ‘  Mincralogie. 


La terre jaune { Gelberde ) d'Amberg, dans l'Oberpfalz, est 
composée d'oxide de fer, d'alumine, de magnésie, de silice et 
d'eau, dans les proportions suivantes : oxide de fer, 37,758, 
alumine, 14,2 11 ; magnésie, 1,380; silice, 33,233 ; eau, 13,242. 
Cette composition est représentée par la formule : 

AS+ 2FS + 2Aq. 


28. SUR LE MURIATE DE SOUDE, OU SEL COMMUN , AVFC UNE DES- 
GRIPTION DES SOURCES SALÉES DES ErTars-Unxis ; par G: W, 
CanmrenTEer. ( Aimer. Journal of Science ; octobre 1838, 


pag. 1.) 


Après quelques observations générales sur le gisement du sel 
dans les différentes contrées de l'Europe et sur les substances 
qui l’accompagnent ordinairement, l’auteur arrive à l'objet de 
son Mémoire , qui est la statistique des mines de sel et sources 
salées des États-Unis. Les sources de cette contrée sont très- 
nombreuses ; les bords de l'Arkansas fournissent du sel; mais là 
les eaux salées forment des mares , et incrustent de sel les plai- 
nes et les prairies environnantes. Il y a aussi plusieurs sources 
dans le Missouri ; on en exploite à Sciota, et sur l'Holston, qui 
est un des affluens du Tennessée. De nombreures exploitations 
ont lieu dans le Kentucky, sur les bords des rivières Big et 
Little Sandy , sur le Green river et le Goouse Creek, un affluent 
du Kentucky. Il y a également heaucoup d'usines en activité 
dans l'Ohio ct l'Illinois, en Virginie; en Pensylvanie, sur le 
Kiskiminicus, près de Pittsbourg; dans l’état de New-York; on 
a découvert récemment des sources salées en Alabama, 


29. MÉMOIRE SUR LES QUESTIONS PROPOSÉES PAR La SOCIÉTÉ Dp'A- 
GRICULTURE, DU COMMERCE FT DES ARTS DE BOULOGNE-SUR- 
Mer, concernant les recherches entreprises à différentes épo- 
ques dans le département du Pas-de-Calais, pour y décou- 
vrir de nouvelles mines de houille; par M. F. Garnier, in- 
génieur en chef au corps royal des mines. In-4° de 101 pp., 
avec 7 pl. Boulogne-sur-Mer, 1828 ; Léroy-Berger. 


Ce Mémoire a été couronné par la Socitté d'agriculture, du 
commerce et des arts de Boulogne, dans sa séance dun 9 juillet 
1827, et imprimé par ses ordres. Cette Société, en mettant au 
‘concours un sujet aussi intéressant pour le département du 


Mineralogie. 51 
Pas-de-Calais, désirait appeler l'attention des concurrens pour 
qu'ils lui fissent connaître s'il serait possible de continuer les 
anciens travaux de recherchés de mines de houille, que l'on a 
entrepris à différentes époques dans ce département, et quelles 
sont les espérances de succès que ces recherches peuvent faire 
concevoir aux Compagnies qui voudraient y consacrer des ca- 
pitaux. Il n'existe dans le département du Pas-de-Calais qu'un 
seul endroit, près d'Hardinghen, village du bas Boulonnais, 
sitné à 2 lieues de Marquise, où l'on exploite des mines de 
houille. Mais cette exploitation est loin de suffire aux deux ar- 
rondissemens de Boulogne et de St-Omer, dans lesquels ces mi- 
nés répandent facilement leurs produits, puisque, concurrem- 
ment avec elles, celles du département du Nord et de la Belgi- 
que fournissent également à leur consommation. Le Pas-de- 
Calais est donc tributaire de ces exploitations pour une somme 
considérable. L’approvisionnement d'un département aussi 
riche doit présenter des avantages assurés aux Compagnies 
qui se livreront à l'exploitation des mines de houille que recou- 
vre probablement son sol. Pour pouvoir apprécier les chances 
favorables à de telles recherches, que présente la constitution 
géologique du département du Pas-de-Calais, l’auteur se livre 
d’abord à la description des terrains, qui, dans le nord de la 
France et de la Belgique, recouvrent presque toujours la for- 
mation houillère ; il s'occupe ensuite de ceux qui la composent 
exclusivement.-Il indique la direction générale que suit la for- 
mation houillère dans la Belgique et dans le département du 
Nord; il fait remarquer que la stracture du sol de ce départe- 
ment n'était nullement propre à faire concevoir l'espérance d'y 
découvrir des mines de houille, et que cependant, d’après la 
position géologique que présente la grande bande houillère de 
la France et de la Belgique, on a pensé, et avec juste raisou, 
que les couches dont elle est formée se poursuivaient au-des- 
sous des terrains du département du Nord. il donne le plan et 
la coupe d'une partie des couches de houille des environs de 
Valenciennes, décrit avec detail les terrains horizontaux qui 
recouvrent la formation houillère, fait ressortir l’analogie qui 
existe entr’eux et ceux d'Angleterre, et passe ensuite à la des- 
cription du terrain houiller. Les trois couches qui composent 
cette formation à Anzin sont l'argile schisteuse , la psammite ou 


4 


ba Minéralogie. 

grès micacé des houillères, et la houille. Elles forment pour 
ainsi dire un méme tout , et leur association ou leur alternance 
est presque toujours indéterminée, La formation houillère ne 
doit pas être considérée comme provenant d'une suite de cou- 
ches non interrompues, mais doit plutôt être regardée comme 
une suite successive de petits bassins dont les axes, dans le sens 
général de la direction, sont plus où moins étendus. Elle est 
généralement comprise entre des calcaires qu'on regarde comme 
étant de transition, et qui souvent alternent avec des grès, des 
schistes siliceux et calcarifères. L'auteur indique la position de 
ces calcaires dans certaines localités, relativement au terrain 
houiller. 11 résulte de la description qu'il a faite des terrains 
d’Aniche, d’Abscon et d’Anzin, que la grande formation houil- 
lère de la Belgique et du nord de la France s'étend sur une 
longueur de près de cinquante lieues, et qu'elle se dirige d’une 
manière assez constante du nord-est au sud-ouest. Ces faits ont 
été des motifs assez puissans pour encourager plusieurs Com- 
pagnies à entreprendre des recherches de houille dans diverses 
communes du département du Pas-de-Calais. L'auteur fait l'his- 
torique de ces recherches, qui ont eu lieu à différentes époques 
dans les arrondissemens d'Arras et de Bouloyne, et dans le bas 
Boulonnais. Celles de Monchy-le-Preux sont les plus impor- 
tantes de toutes celles que l’on a tentées dans le Pas-de-Calais. 
L'auteur estime qu'elles sont susceptibles d’être reprises, mais 
que les dépenses qu’elles entraineraient seraient considérables, 
et qu'elles ne pourraient être supportées que par une Compa- 
gnie composée d'un assez grand nombre d’actionnaires. Il fait 
sentir tous les avantages qu’elles présenteraient si elles étaient 
couronnées de succès. Mais avant de consacrer de grands capi- 
taux à la reprise des travaux de Monchy-le-Preux, il serait 
préférable d'entreprendre quelques sondages. Il évalue la dé- 
pense présumée qu'ils exigeraient, et indique les localités où il 
serait convenable de les faire exécuter. Il reconnait les difficul- 
tés que présenteraient les travaux d'exploitation de mines de 
houille dans l'arrondissement d'Arras, et pense que des Cum- 
pagnies peuvent seules les entreprendre. Il décrit ensuite la 
partie du bas Boulonnais dans laquelle des recherches successi- 
ves ont été tentées , et il trouve que sa constitution géologique 
laisse peu d'espoir d'y découvrir des indices de couches de 


Mineralogie. 53 
houille, Mais une autre partie du bas Boulonnais lui offre une 
structure toute différente; elle se compose de roches de tran- 
sition, et principalement de calcaires semblables à ceux dont 
sont formés les terrains de la partie méridionale du départe- 
ment du Nord. Il entre dans quelques développemens sur ces 
roches de transition, et établit par des faits quelques rappro- 
chemens entre ces roches et la formation houillère. 11 passe en- 
suite à la description des terrains houillers de cette partie du 
bas Boulonnais ; ils présentent, sous le rapport géologique, une 
analogie parfaite avec ceux qui composent exclusivement la 
grande formation du nord de la Flandre et de la Belgique. Les 
couches de houille ont été reconnues jusqu’à deux cents mètres 
environ au-dessous de la surface du sol. Elles sont recouvertes 
de terrains horizontaux , composés de sable, de marne calcaire, 
d’argiles plus ou moins marneuses , et d’un sable agglutiné, La 
formation houillère, dans le bois des Roches, commune de 
Réty, est recouverte par des calcaires de transition, On n’a 
point encore reconnu la nature des terrains qui sont au-dessous 
des couches que l’on exploite sur le territoire d’Hardinghen , 
 Rety et Fienne, Cette formation houillère ne paraît pas être 
une dépendance immédiate de celle de la Belgique. G. Der. 


30. SUR LA POLARITÉ MAGNÉTIQUE DE DEUX ROCHERS DE BASALTE, 
près de Nurburg, dans l’Eifel. Note suivie de quelques ob- 
servations sur la distribution du basalte dans le même pays ; 
par MM Scnurz et NorcceraTa(Jahrbuch der Chem. u. Phys.; 
1828, cah. 2, p. 221) 


.. Parmi les trainées de cônes basaltiques de l’Eifel, celle en- 
tre Bertrich et Altenahr est la plus remarquable. Elle court du 
N. au S. avec une petite déviation à O., et elle comprend les 
basaltes de Walmeroth, d'Ulmen, de Horperath, du Hohen 
Kellberg, de Nurburg, d’Adenau, de Liers, du Hasenberg et 
de Kirchsahr. Elle comprend les plus hautes cimes basaltiques 
qui s'élèvent dans le Nurburg et Hochthurm de 1900 à 2000 
pieds pruss. sur le Rhin. A côté de cette série basaltique il y a 
la traînée évidemment volcanique et scoriacée de Bertrich à 
Hillesheim. M. Schulze décrit la polarité des basaltes du Nur- 
burg, et il parle du trachyte noir à albite du Freienhausen, 
près de Kellberg. A. B. 


54 Botanique. 


31. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA TEMPÉRATURE DES SOURCES $ 
par L. ne Bucw. ( Annal. der Plys., de Poggendorf; 1828,cah, 

3, p. 403.) 

Plus l'on avance vers le nord, plus la chaleur du sol surpasse 
la température moyenne de l'air. Ainsi c’est une erreur dé 
croire que la terre géle profondément dans les pays polaires. 
Dans des climats plus doux, la température des sources donne 
la température moyenne de l'air ; mais, dans les pays chauds, la 
chaleur atmosphérique surpasse celle des sources. L'auteur cite à 
ce sujet Humboldt, Smith au cap Vert et au Congo, et Buchanan 
dans le Népaul, et il donne les observations qu'il a faites à ce 
sujet dans les îles Canaries, Il trouve qu'une petite quantité 
d'acide carbonique contribue à établir des différences de tem- 
pérature parmi les sources observées de ces îles, et, en géné- 
ral, parmi les eaux minérales. D'après l’auteur, les eaux chau- 
des volcaniques , chargées d’acide carbonique et ne sourdant 
qu'au fond de fentes profondes, laissent échapper de lacide 
carbonique qui s’unit plus haut avec des eaux froides. Il cite 
pour exemples les sources acidules nombreuses chaudes et froi- 
des des bords du Rhin (Wetteravie, Selters, Lahn) et de Carls- 
bad. Dans ce dernier lieu, l’eau sort à 68° R. du granite, tan- 
dis qu'à Marienbad, à 1000 p. plus haut, il n'y a qu'une 
quantité innombrable de sources acidules froides. Entre Ma- 
rienbad et Einsiedel, on récolte l'acide carbonique dans tous 
les marais. L'oxidation des métaux et des métalloïdes produit 
les volcans aussi bien que les sources chaudes et acidules. Sur 
la terre ferme, les gaz peuvent s'échapper des foyers voleami- 
ques, tandis que sous la mer ils restent comprimés et renfermés 
jusqu'à ce qu'ils produisent une éruption volcanique. A. B. 


32. NOTE SUR LES EAUX CHAUDES DES ÂÀLPES ET DES PYRÉNÉES. 
(Ibid. ; p. 511.) 

C'est un parallèle des observations de MM. Bakewell et Pa- 
lassou, l'un sur les sources chaudes du sol primitif des Alpes, de 
la Savoie et de la Suisse, et l’autre sur celles des mêmes. for- 
mations des Pyrénées. 

SG — — 
BOTANIQUE. 
33. NACHRIGHT VON EINIGEN DIE BESTÆUBUNG DER PELAMZEN 
RETREFrENDEX Vensucuen, — Notice sur quelques essais sur 


Botanique. 56 


l'action du pollen des plantes; par le D° A. W. Hexsérez, Br, 

de 57 p. in-4°. Berlin, 1529. 

Depuis plusieurs années , M. Henschel à cherché à établir, 
par de nombreuses expériences faites sur les plantes, qu'il n’y 
existe point de sexualité, comme on l’admet depuis long-temps. 
De nombreux contradicteurs se sont élevés de toutes parts. Dans 
le travail que nous annonçons, et dont il a communiqué un ex- 
trait à la réunion des naturalistes à Berlin, au mois de sep- 
tembre 1828, cet auteur à énuméré les nombreux essais faits 
depuis 5 à 8 ans pour connaître la manière de la transmission 
du pollen, pour savoir si elle est nécessaire à la fécondation, 
et pour déterminer la manière dont le pollen exerce son ac- 
tion. Nous allons exposer succinctement ces essais sans préten- 
dre les juger, l'expérience répétée étant seule en état de per- 
mettre une confirmation ou une condamnation. Ces essais fu- 
rent soumis par M. Henschel à des contre -épreuves ; un grand 
nombre en ont été faits sur la même espèce, quelquefois sur le 
même individu, pour examiner scrupuleusement toutes les ques- 
tions qui se rapportent à l'émission du pollen ; ils ontété faits en 
même temps sur un grand nombre d'individus, et pour une suite 
de générations; l'émission du pollen fut empéchée, le micros- 
cope à la main, là où elle pouvait être empéchée, et des moyens 
variés furent employés pour produire une fécondation artifi- 
cielle. Quoiqu’adversaire de la doctrine de la fécondation, l’au- 
teur se borne à l'exposition des faits, sans en tirer aucune 
conséquence; mais il ne manque pas d'indiquer les résultats que 
les partisans de la fécondation peuvent réclamer comme fa- 
vorables à leur doctrine. Les expériences se divisent en 5 
classes. 

LE classe. CAS DANS LESQUELS L'ÉMISSION DU POLLEN N’A PAS EU 
LrEu. L'auteur distingue l’éméssion du pollen ( Verstæubung ) 
de son action sur les organes femelles { Bestæubung }. 

1° Action du pollen empéchée naturellement, quoique l'émis- 
sion ait eu lieu. Un grand nombre de plantes se trouvent natu- 
rellement dans le cas que leur stigmate n’est point féconde ; 
nulle trace de pollen ne s’est présentée au microscope sur le 
stigmate; néanmoins les graines ont müri et ont germé; ex.: 
Digitalis purpurea, Polemonium cæruleum ; les plantes dioï- 
ques Zea mays et Ricinus communis ont porté des fruits pat- 


56 Botanique. N° 33 


faits sans que la fécondation se soit opérée. Dans un Orchis 
morio ; la masse pollinique ne quitta point ses loges , et cepen- 
dant les fruits parvinrent à maturité; le même résultat fut 
trouvé dans plusieurs autres plantes, le Saxtfraga granulata, 
Cucubalus viscosus, Carex granularis, dont les pistils étaient 
Tanés lorsque l'émission du pollen eut lieu. Un Cucurbita melos 
pepo ne porta que des fleurs mâles qui étaient toutes fanées 
lorsqu'il parut deux fleurs femelles, dont l’une parvint à par- 
faite maturité. Onenleva à plusieurs Cucurbitacées toutes les fleurs 
femelles, en sorte qu'il n’en restait qu'une seule, qui ne s'épa- 
nouit qu'après la disparition de toutes les fleurs mäles; ceci ne 
l'empécha pas de donner de fort beaux fruits dont les graines 
étaient parfaitement constituées, 
2° Action du pollen empéchée naturellement , l'émission du 
pollen n'ayant pas lieu. Tous les pieds mäles du Cannabis sativa 
furent arrachés avant de fleurir, et, pendant plusieurs généra- 
tions, les femelles portèrent des fruits mürs et en assez grand 
nombre. Pendant trois années consécutives, M. Henschel eut 
des fruits mürs sur un pied de Zychnis dioica Jæmina, culuvé 
dans son cabinet. 
3° Action du polien empéchce artificiellement , l'émission s'é- 
tant opérée. Les essais faits'avec les plantes hermaphrodites ne 
réussissent pas; mais ceux faits sur des plantes monoïques fu- 
rent satisfaisans, pourvu que l'action de l’air et de la lumière 
ne fût point troublée, Les plantes mâles placées sous des clo- 
ches de verre laissaient tomber leur poussière sur les feuilles 
et non dans Ja direction des plantes femelles, comme il a été 
prétendu par Girardin. Pour savoir si l’aura pollinaris serait 
de quelqu’influence, M. Henschel enveloppa d’un crépe très- 
serré un pied mâle de Spéracia sativa , placé à côté d’un pied 
femelle, Ce dernier porta des graines, et pour apprendre si 
l'action du pied mâle placé à côté avait provoqué cette fertilité, 
ce dernier fut enlevé sans que les fleurs pistillaires qui paru- 
rent plus tard en fussent moins fertiles. Deux pieds de chanvre 
des 2 sexes, placés sous une cloche de verre, et par consé- 
_quent inaccessibles à l'air extérieur, restèrent stériles. 
4° Action du pollen empéchée artificiellement sans que l'émis- 
sion manquét absolument. Les anthères furent enduites d’une 
enveloppe de gomme arabique, de sorte que l'émission du pol- 


Botanique. 57 


len ne pouvait avoir lieu que quelques jours plus tard: les 
plantes ne portèrent point de graines. La moitié des anthères 
du Cucubalus viscosus furent enlevées avant l'émission du pol- 
len, sans que les capsules en fussent empéch£es de mürir; le 
même résultat fut trouvé après que toutes les anthères même 
avaient été coupées. Dans un pied, cependant, où la féconda- 
tion fut empéchée naturellement, un plus grand nombre de 
capsules parvinrent à maturité. Les plantes nées des graines 
de ces individus chätrés portérent fruit, quoique l'émission du 
pollen ne s’opérât pas naturellement ; les pieds, au contraire, 
dont les anthères furent enlevées avant de s'ouvrir furent tous 
stériles. 
5° Émission absolument empéchée. Un grand nombre d'essais 
ne réussirent pas, il est vrai, mais l’auteur indique plusieurs 
plantes, et particulièrement le 7ropæolum majus et le Lopezia 
mexicana , dont les fleurs châtrées produisirent des graines 
müres. Les plantes nées de ces dernières furent soumises à la 
même opération, et parvinrent à parfaite maturité; les fruits 
se trouvaient même en plus grand nombre dans la seconde gé- 
nération. Des pieds nombreux de Ricin et de Maïs furent dé- 
pouilles de leurs fleurs mâles et parvinrent néanmoins à matu- 
rité ; ces essais furent faits dans des localités différentes, qui 
modifièrent considérablement la fertilité dés plantes. Dans les 
5 et 6° générations, les épis femelles commencèrent à se pré- 
senter entremélés de fleurs mäles, dont lapparition cependant 
ne produisit qu'un effet négatif sur la fertilité des pieds. Dans 
le Mais, il se présenta en août et en septembre, lorsque, de- 
puis plusieurs mois, les fleurs mâles avaient disparu, des épis 
femelles qui portèrent de très-bonnes graines. Des observations 
de plusieurs années ont fait voir que l’épi le plus fertile était 
celui du 3° ou 4° nœud, à la partie supérieure de la tige. Pen- 
dant à générations, l'Urtica pilulifera, privée de ses fleurs 
mäles, devint de plus en plus fertile. Déjà, à la 4° génération, 
le nombre des fleurs mâles qui se présentaient était bien ré- 
duit. La moitié à peu près des fleurs de Zopezia ; Tropæolum, 
-Cucubalus viscosus , furent châtrées, tandis que les autres fu- 
-rent abandonnées à leur développement naturel. Parmi ces der- 
nières il se trouva un nombre de fleurs fertiles beaucoup moins 
considérable que parmi les premières. Lorsque toutes les fleurs 


58 Botanique. N° 33 


males du Cucurbita pepo furent enlevées et que la dernière 
fleur femelle seule fut laissée, elle resta stérile. En général , les 
fleurs femelles ne portèrent fruit que lorsque les fleurs mâles 
n'avaient point été empêchées d'émettre le pollen, quoique les 
fleurs femelles n’existassent pas encore à cette époque. 

La lésion du pistil eut pour suite la stérilité de plusieurs 
plantes; d'autres, cependant, n’en ressentirent aucune suite fà- 
cheuse. 

L'auteur croit avoir prouvé par ces essais la propriété des 
plantes de porter graine sans que le pollen se trouve transporté 
sur le pistil, et il en conclut que le pollen n’est point de né: 
cessité absolue pour avoir des graines. 

II° classe. ACTION ARTIFICIELLE DU POLLEN. 

Son efficacité s'est fait voir dans un grand nombre de cas; 
mais un nombre de cas non moins considérable a fourni des 
résultats opposés. Les Liliacées surtout se sont trouvées fort 
indociles. De dix fleurs de Tropæolum majus fécondées , cinq 
portèrent des fruits ; le même résultat fut obtenu sur dix autres 
fleurs de la même plante abandonnées à leur développement 
naturel. Dans ce dernier cas, les fruits étaient presque tous à 
trois carpelles, tandis qu’ils étaient plus souvent à x ou à 2 
dans les plantes fécondées artificiellement, Le Cucubalus visco+ 
sus présenta de même, dans les fleurs fécondées, un nombre de 
fruits moins considérable. Dans un Sabvia sclarea et un Ruta 
graveolens , les fleurs fécondées artificiellement, les fleurs non 
fécondées et les fleurs chätrées donnèrent une quantité égale 
de graines. Jamais l’auteur n’est parvenu à se procurer, par la 
fécondation artificielle, des fruits du Czcrontia fratescens et du 
Fuchsia coccinea. 

Quant à l'influence que différentes causes extérieures exer- 
cent sur la fécondation artificielle des plantes , les résultats ob- 
tenus par M. Henschel sont les suivans : 

1. La quantité de pollen employé se montre quelquefois in- 
différente. 

2. L'époque la plus favorable à la fécondation est incertaine. 
Plusieurs fois l’auteur a eu des fruits mûrs de plantes dont la 
corolle n’était pas encore épanouie. Cependant lépoque avant 
et après l'épanouissement était, en général, la moins favo- 
rable. | ) 


Botanique. 59 

3. La tige principale présente une fertilité plus grande que 
les latérales. 

4. L'âge du pollen ne paraît exercer aucune influence, 

5. La fleur dépouillée de son pistil immédiatement après 
la fécondation, resta stérile; lorsque cette opération fut prati- 
quée 12 heures plus tard, la plante porta des graines. 

IIL° classe. Essais DE FÉCONDATION ÉTRANGÈRE. 

1° Essais faits avec des espèces et des variétés trés-voisines, 
Les résultats, trop peu nombreux, ne présentent rien de décisif, 
Le Digitalis purpurea et le D. canariensis furent fertiles; le 2. 
lanata et le D. canartensis ne le furent point. 

a. Forme des plantes hybrides. L'auteur indique une suite 
d'essais très-intéressans, qui font voir que l'influence des plan- 
tes fécondantes et de celles fécondées se fait sentir à des degrés 
plus ou moins élevés dans les plantes produites par ces fécon- 
dations. Il ya des cas où cette influence est nulle. Une plante 
produite par le Salvia glutinosa fæmina et le S. sclarea mascula 
ne ressemblait à aucune de ces deux espèces, et avait l'air 
d’une espèce particulière. Jamais, cependant, M. Henschel n’a 
observé un état parfaitement intermédiaire entre les 2 espèces, 
comme Kælreuter l’a prétendu : la production est un zeutrum 
plutôt qu'un #2edium. 

b. Fertilité des plantes hybrides. La plupart des graines pro- 
duites par le mélange de deux espèces germèrent sans diffi- 
culté. 

2° Essais faits avec des plantes de genres différens de la méme 
famille. Les résultats trouvés sont indécis. 

3° Essais avec des plantes de différentes familles de la méme 
classe naturelle. Les essais avec les Monocotylédones n'ont point 
réussi ; les graines sont à la vérité quelquefois parvenues à une 
maturité apparente, mais elles n’ont point levé, Les graines 
d’ailleurs de plusieurs de ces familles ne lèvent que très-rare- 
ment. L'auteur ne parle point d’essais faits sur d’autres plantes 
que les Monocotylédones. 

4° Essais avec des plantes tout-à-fait hétérogènes. Is ont gé- 
néralement réussi, sans que, cependant, l’auteur voulüt l’attri- 
buer à l'influence du pollen étranger. Néanmoins, plusieurs 
essais énumérés prouvent indubitablement l'influence de la fé- 
condation; par exemple, des Spénacia , fécondés par le pollen 


Go Botanique. 


du Pinus strobus mêlé à celui de plusieurs autres plantes et en 
partie très-vieux, portèrent graines. L'auteur ne dit point si les 
individus produits par cette méthode présentaient des caractè- 
res différens de la plante-mère, ou s'il attribue seulement quel- 
qu'influence au pollen étranger. D'un autre côté, beaucoup 
de plantes ont résisté opiniâtrement à toute action de ce 
pollen. 
IV* classe. ACTION DU POLLEN MODIFIÉE. 

1° Mélange de pollen propre et étranger (?). Les corolles non 
épanouies du Ferbascum blattaria ainsi que les étamines furent 
enlevées ; du pollen de la même espèce, mêlé à de l'huile d’a- 
mande , fut porté sur le stigmate et produisit des graines, tan- 
dis que les fleurs de la même plante, qu'on abandonna à leur 
développement naturel, restèrent stériles. Des expériences sem- 
blables furent faites avec plus ou moins de succès sur un grand 
nombre d’autres plantes, L'alcool mêlé au pollen détermina une 
mort subite. Les substances glaireuses ne produisirent qu’une 
influence négative. Des plantes de familles différentes, fécon- 
dées par le pollen étranger et au moyen de l'huile d'amande, 
présentèrent des résultats généralement satisfaisans. 

2° Inoculation du pollen. Lorsque la fécondation du pistil 
n'avait point eu lieu, M. Henschel introduisit le pollen par une 
ouverture pratiquée dans le germe, et les résultats sont défini- 
tivement favorables, quoique tous les essais n'aient point réussi. 
Dans un Micotiana hybride, l’auteur a enlevé les anthères et 
coupé le stigmate dans le bouton. Du pollen, mêlé de deux es- 
pèces de Nicotiana, fut introduit dans l’extrémité du germe, et 
la plante donna des graines parfaites. Dans quelques autres 
cas, l’inoculation du pollen dans la tige, immédiatement au-des- 
sous du germe, se montra très-favorable au développement du 
fruit. 
V° classe. FÉCONDATION AU MOYEN DE SUBSTANCES ÉTRANGÈRES. 

Ces essais furent faits, non pour féconder, mais pour déter- 
miner si la soi-disant fécondation ne se réduisait pas à une sim- 
ple favorisation de la formation du fruit. Parmi différentes sub- 
stances pulvérisées , le charbon végétal eut l'influence la plus 
marquée sur le développement des graines, la fécondation na- 
turelle ayant été soigneusement écartée. Plusieurs substances 
alcalines, acides, astringentes et autres, paraissent troubler 


Botanique. 6? 


plutôt què favoriser la formation du fruit. Des substances éthé- 
rées exercèrent une influence délétère; le muse, cependant, pa- 
rut beaucoup aider le développement de l'ovaire, La poudre de 
lycopode donna, dans beaucoup de cas, les mêmes résultats. 
Le Tropæolum majus porta graines après que des moisissures 
ordinaires avaient été appliquées au pistil. Les sporules de plu- 
sieurs autres Champignons, des Uredo, des Bovista , exercaient 
une action nuisible. L'huile seule, favorable lorsqu'elle est com- 
binée au pollen , produisit le même effet défavorable, Dans un 
seul cas, l'huile de pavot favorisa le développement d’une cap- 
sule sur trois, dans le Déanthus plumarins. Si le jaune d'œuf se 
montra nuisible, le blanc d'œuf était au contraire d'un effet 
avantageux à la fructification. Le sperme de chien fit avorter 
les fleurs de Zychnis dioica , tandis que, sur le même pied, les 
fleurs non fécondées portèrent graines. 

Le charbon, le musc et le blanc d'œuf, soumis à plusieurs 
contre-épreuves , ont déterminé une fertilité considérable, En 
résumé, sur 75 essais, où le pollen fut remplacé dans la féconda- 
tion par d’autres substances, 40 ont réussi et ont prouvé à l’au- 
teur que l'application du pollen au stigmate n’était pas néces- 
saire à la formation du fruit. 

Une table, représentant l'exposition systématique de tous 
les essais faits par M. Henschel, termine le mémoire. B. 


34. SUR LA PRODUCTION DE PLANTES PARASITES PAR LES RACINES 
D’AUTRES PLANTES; par le D°J, Mexen. ( Flora ; 1829, n° 4, 
P- 49.) 

Dans le présent Mémoire, lu à la réunion des naturalistes à 
Berlin, l’auteur a voulu prouver qu’ä existe des plantes parasites 
sur les racines d’autres plantes, et qui ne doivent point leur ori- 
gine à des graines. L'auteur exclut les plantes parasites sur d’au- 
tres parties que les racines. Il n’a donc à s'occuper que des vé- 
gétaux suivans : du Rafflesia et du Brugmansia de la famille 
des Rhizanthées, de tous les genres de la famiile des Balano- 
phorées, des genres Cytinus , Corallophyllum, Aphyteja, La- 
thræa et Orobanche. WU paraît difficile à M. Meyen d'indiquer 
les caractères distinctifs de ces plantes; plusieurs d’entr’elles 
appartiennent seulement aux monstruosités des plantes phané- 
rogames , et paraissent se trouver dans cette dernière classe 


62 Botanique. 

à leur état normal, La plupart d'entrelles disparaissent peu 

après avoir paru sur la surface de la terre. Les vastes forêts 

des tropiques doivent én renfermer encore un grand nombré 

d'inconnues. Selon l’auteur, ces plantes se développent de la 

substance même des racines, Le Zathræa vient sur celles des 

hètres. Aux racines de ces arbres nous observons des nodosi: 

tés enflées qui sont ou latérales, ou formées par la transforma- 

tion de toute la fibre radicale. Les vaisseaux spiraux et le tissu 

cellulaire de ces dernières se retrouvent dans ces nodosités, et, 

évidemment, il y en a un plus grand nombre qu’il n’y en aus 
rait dans la fibre à l’état naturel. Ces nodosités se développent 
absolument comme la racine de hêtre normale, et forment un 

faisceau de vaisseaux spiraux, dont il sort un Lathræa. M. 

Meyen a observé des racines formant un nœud assez gros, et 
duquel s'élèvent de petites protubérances qui, toutes, se chan: 
gent en jeunes pieds de Zathræa. À cette occasion, l’auteur 
parle d’une autre pseudomorphose particulière, observée sur 
les racines de l’aune. Quand cet arbre se trouve dans un en- 
droit bien humide et bien ombragé, ses racines portent des no- 
dosités composées d’un grand nombre de pélits tubercules pé- 
dicellés ; on reconnaît aisément qu'ils sont les extrémités des 
fibres radicales. Dans leur état jeune, ces tubercules sont char- 
nus, d’un brun tirant sur le jaune, et portent à leur surfacé 
quelques papilles brunes , formées de cellules amincies, et rem- 
plies d’une matière verte. Lorsqu'on coupe longitudinalement 
ce tubercule, on le trouve rempli d'un tissu cellulaire mou et 
renfermant dans sa partie inférieure quelques vaisseaux spi- 
raux. Dans l'axe de ce renflement s’observe un tissu cellulaire 
fusiforme , qui est de couleur rose vers l'extrémité. Dans les in- 
dividus plus âgés, la nodosité est dégarnie d’écorce, et une pe- 
tite cavité semble indiquer un noyau qui s’en serait détaché, 
L'auteur admet que ce sont là des protubérances parasites à 
un degré moins avancé que le ZLathræa. La racine de thym, 
qui portait un orobanche, présentait la mème conformation 

que celle de hêtre donnant naissance à un Zathræa. Le Raÿfle- 

sia présente absolument les mêmes caractères, et l'auteur le re- 
trouve sur plusieurs pieds de Brugmansia Zippelii, quil doit à 

la complaisance de M. Blume. Des observations microscopiques - 
lui ont fait voir que la plante se développe de la substance 


Botänique. 63 


même de la racine , ét qu'elle n’a nullement l'air d'être produite 
par des graines. Dans le Rafflesia, le calice est de la même sub- 
stance que la racine, Il paraît inadmissible à M. Meyen que les 
plantes parasites proviennent de graines. Le ZLathræa vient 
souvent à la profondeur de quelques pieds : comment les grai- 
nes pénétreraient-elles là où on a beaucoup de peine à péné- 
trer au moyen d’instrumens tranchans ? comment le germe ten- 
dre pénétrerait-il à travers les racines dures? M. R. Brown a 
admis que la graine en germination produit sur la racine étran- 
gère un changement tel, qu'il est possible au germe de s’y 
fixer ; mais M. Meyen ne peut partager cette opinion. Les pi- 
qüres d'insectes ne peuvent non plus donner lieu au développe- 
ment des plantes parasites. 

Les conclusions que l’auteur tire de ses recherches sont que 
les plantes en question sont absolument parasites, qu’elles se 
développent d’après des lois et par des causes que nous igno- 
rons entièrement ; elles tirent la nourriture de la plante sur la- 
quelle elles végètent, et se développent d’après des lois toutes 
particulières. Quant à la place que ces végétaux doivent occu- 
per dans le système, l'auteur propose ou de les placer à la suite 
des familles avec lesquelles ils ont le plus d’analogie, ou d’en 
former des groupes séparés comme on l’a déjà fait des Bala- 
nophorées et des Rhizanthées. Il ne peut pas étre question 
d’ailleurs s'ils sont monocotylédones ou dicotylédones. Tout le 
‘raisonnement de M. Meyen nous paraît fondé sur ce qu'il ne 
peut concevoir comment les graines des plantes parasites sur les 
racines parviendraient à une si grande profondeur. Quant à sa 
demande : comment leur germe tendre pénétrerait à travers la 
racine dure, nous lui demanderons à notre tour si le germe 
mon moins tendre du gui ne doit pas s'implanter aussi dans le 
bois des arbres sur lesquels cette plante est parasite? B. 

35. SUR L'IRRITABILITÉ DU STYLE DU STYLIDIUM.GRAMINIFO- 
LIUM. | 

Parmi les nombreuses et singulières plantes qui fleurissent 
maintenant spontanément dans la Nouvelle-Galles méridionale, 
pays rempli de broussailles, sur la route de Sydney à South- 
Head, il s’en trouve une qui appelle l'attention par un phé- 
nomène de sensibilité très-remarquable. C'est le Stylidium 
graminifolium. Cette espèce , ainsi que quelques autres, 
possède une singulière irritabilité du style, qui, dans son état 


64 Botanique. 


naturel, est tendu sur le pétale renversé de la corolle, éntre les 
deux appendices élevés, de manière à mettre les anthères et le 
stigmate en contact avec le germe. Dès qu'on touche légère- 
ment le style vers sa base, il s'élève soudain, et porte les an- 
thères et le stigmate avec un mouvement rapide vers le côté 
opposé de la fleur, Si on le laisse tranquille, il reprend peu 
après sa première position, mais prèt à s'élever de nouvean 
dès qu'il est exposé à quelque irritation ; cependant, si on l’ir- 
rite trop souvent, la force de chaque élévation diminue. On ne 
concoit pas trop bien le résultat de ce curieux mécanisme. On 
suppose que c’est pour aider la plante à disperser son pollen, 
ou plutôt pour assurer la fécondation de l'ovaire, qui, nonob- 
stant l’extrème rapprochement des anthères et du stigmate, ne 
pourrait peut-être s'effectuer par ses anthères, le stigmate n'y 
étant exposé que jusqu’à ce que la poussière des anthères s’en 
soit échappée. ( 4siatic Journal ; n° 154, octobre 1828, pag. 
468. ) 


36. An Excycropæpia OF Praxrs, etc. — Encyclopédie des 
plantes, comprenant les descriptions, les caractères spécifi- 
ques , la culture, l'histoire, l’application aux arts et les autres 
particularités remarquables de toutes les plantes indigènes , 
cultivées ou introduites dans la Grande-Bretagne , etc., etc; 
par J. C. Loupox. Édition compacte, in-8° d'environ 1200 
pages , avec environ 10,000 fig. gravées sur bois; prix, 
A livr. sterl. 14 shel. 6 d.; Londres , 1829; Longman, Rees, 
Orme , Brown et Grcen. 


Voici assurément une des entreprises les plus extraordinaires 
qui aient été tentées depuis long-temps en botanique. Un ou- 
vrage écrit en langue vulgaire, et renfermant toutes les connais- 
sances importantes sur les végétaux vivans en Europe, c'est- 
à-dire sur ceux que l’on peut étudier soit à l'état sauvage, soit 
élevés par la culture dans nos contrées, était vivement de- 
mandé par les personnes qui ont puisé les élémens de la science 
dans les cours publics ou dans les ouvrages généraux, et qui 
veulent en faire l'application sur les plantes qu’elles ont sous 
les yeux. Mais, combien de fois n’est-il pas arrivé aux profes- 
seurs de ne pouvoir leur indiquer comme guides que des ou- 
vrages latins, souvent très - incomplets quant au nombre 


Botanique. 65 


des espèces, et toujours dépourvus de ces renseignemens qui 
seuls donnent de la fixité aux déterminations ? 

Il y a déjà plusieurs années que nous avons appelé de nos 
vœuxun travail de cette nature pour les Français ; mais personne 
n'a exécuté cette idée qui, il faut l'avouer, n'aurait pas eu chez 
nous le succès qui l'attend en Angleterre. Là, en effet, se trou 
vent par milliers des amateurs de botanique ou d'horticul- 
ture qui, sans vouloir pénétrer profondément dans le la- 
byrinthe de la science des végétaux, désirent néanmoins s’y 
reconnaitre, el seuls en parcourir les détours, C’est particuliè- 
rement pour cette classe honorable du monde savant que se 
publient ces nombreux recueils de descriptions et de figures de 

plantes dont la botanique tire un grand avantage, aujourd'hui 
qu'ils sont dirigés par des hommes d’un mérite éminent. L’ou- 
vrage de M. Loudon atteint ce double but; il satisfait d’une part 
aux exigeances de ja science , en fournissant une foule de ren- 
seignemens utiles, et en indiquant des figures ou des ouvrages 
qu'il est nécessaire de consulter; d’une autre part, il sera fort 
commode aux botanistes qui n’ont pas à leur disposition de gran- 
des bibliothèques : il leur sera, dis-je, fort commode pour ar- 
river à la détermination des plantes de l'Angleterre et de celles 
que l’on y cultive dans les jardins. 

Voyons comment l’auteur a tracé son plan, et par quels moyens 
il a pu faire tenir dans un seul volume in-8° Ja masse énorme 
de faits qui doivent composer une exc) clopédie botanique. 

D'abord, il est important de noter que, sous le rapport de 
l'exécution typographique, nous ne connaissons rien, en fait 
d'ouvrages scientifiques, qui soit supérieur à celui-ci. Les ca- 
ractères d'impression sont fort variés, et quoique très-petits, 
ils sont d’une telle pureté qu'on les lit sans la moindre fatigue. 
Ensuite , le nombre des feuilles est si considérable qu’il ne serait 
pas exagéré d'évaluer cet ouvrage à la quantité de matières 
contenues dans au moins 6 volumes ordinaires. C’est plus que 
n'en renfermait l'ouvrage francais publié par Dumont de Cour- 
set sous le titre du Botaniste-cultivateur , ouvrage qui sous cer- 

tains rapports , pouvait être comparé à celui de M. Loudon 
mais que Îles botanistes regardaient comme à peu près d’une 
nullité absolue, puisqu'il ne donnait que des phrases descrip- 
tives peu étendues, et qu'il ne citait aucune figure, Pour gagner 


B, Tome XVIII, 5 


66 Botanique. N° 36 


de la place, M. Loudon a créé une multitude d'abréviations 
exprimées par des signes nouveaux ou par de simples lettres 
initiales. Une telle innovation sera sans doute avantageuse à ceux 
qui auront la patience d'apprendre par cœur cette sorte d'écri- 
ture hicroglyphique, car alors ils pourront lire couramment une 
description ; mais malheur aux paresseux qui seront obligés 
d'interroger à chaque ligne la table des abréviations. Cependant, 
hâtons nous de rassurer nos lecteurs sur ce point; les signes sont 
nets, et présentent assez bien l’image des objets , de sorte qu'il 
n'est pas besoin de beaucoup d'intelligence pour en deviner la 
signification. D'ailleurs, à moins d’être excessivement paresseux, 
il faut toujours se familiariser avec la manière d’un auteur, et 
celui qui introduit une nouvelle méthode a bien le droit d’es- 
pérer que le lecteur lui prétera plus d'attention qu'à un autre qui 
aura suivi les sentiers vulgaires de l’enseignement. 

La préface nous apprend que le mérite botanique de l'ouvrage 
doit être attribué à MM. Lindley et Sowerby : le premier, pour 
avoir déterminé les genres et le nombre des espèces, préparé 
les caractères spéciliques, écrit et corrigé les notes; le second, 
pour avoir fait les dessins des plantes sur des échantillons que 
Jui a fournis M. D. Don, conservateur des bibliothèques et 
des herbiers de la Société Linnéenne et de M. Aylmer Bourke- 
Lambert. Ces dessins ont été gravés sur bois et intercallés dans 
les pages du texte; nous dirons un mot plus tard de leur exécu-* 
tion et de l'utilité qu'iis peuvent offrir. L'éditeur, bien connu 
par son érudition et les beaux ouvrages qu'il a publiés sur l'hor- 
ticulture et l’histoire naturelle, a concu le plan de l’encyclopé- 
die des plantes eten a commencé l'exécution dès 1822, 

Il serait difficile de faire apprécier, par une simple annonce 
telle que celle-ci, le mérite de l'ouvrage de M. Loudon. Cepen- 
dant, l’énumération sommaire des parties qui le composent, 
pourra en donner une légère idée. On trouve d’abord les noms 
des ouvrages cités. Cette bibliographie ne comprend que les 
principaux livres de la botanique, mais le nombre en est encore 
très considérable. Vient ensuite la liste des auteurs qui ont éta- 
bli les genres etles espèces. Dans cette liste, il y a l’abréviation 
du nom et un mot sur les travaux de chaque botaniste. La table 
des abréviations et. des nouveaux signes mis en usage par M. 
Loudon occupe deux pages de 2 colonnes chacune. Nous avons 


Botanique. 67 


déjà émis notre opinion sur les avantages et les inconvéniens de 
ces signes; nous ajouterons seulement que M. Loudon est tel- 
lement ami des pérfectionnemens en tous genres, qu'il a voulu 
guider les jardiniers anglais dans la prononciation des mots la- 
tins; à cet effet, il a donné des règles sur cetle prononciation, 
et il à indiqué le son affecté à chaque syllabe et même à chaque 
voyelle ou consonne, par des accens Soit graves soit aigus. Cette 
innovation avait été introduite primitivement dans le Gardener’s 
Magazine , et M. Lindley en a fait usage dans le Zotanical Re- 
gister. 

La première et la principale partie de l'ouvrage consiste dans 
la description des plantes. Elles sont rangées suivant le système 
de Linné, dont on trouve d’abord une explication aussi détail- 
lée que possible; puis, en tête de chaque classe, des généralités 
sur celle-ci, et les caractères essentiels des genres qui la com- 
posent. Après cette exposition des genres viennent les descrip- 
tions des espèces qui, chacune, présentent sur une seule ligne 
les considérations suivantes : le nom systématique et celui de 
son auteur; lenom anglais; le port ou abus; l'habitation dans 
les jardins ; la hauteur de la plante; le temps de la floraison ; la 
couleur de la fleur ; la patrie originaire; la date de l’introduc- 
tion des plantes exotiques, et la station des indigènes ; la pro- 
‘pagation; le sol; la citation des figures , et le caractère spécifi- 
que réduit à sa plus simple expression. En outre, chaque nom 
de genre est accompagné de celui de [a famille naturelle à la- 
quellé il appartient, et du nombre approximatif des espèces 
connues par les livres et les herbiers, car on ne doit pas perdre 
de vue que cet ouvrage ne renferme que les plantes qui existent 
dans les jardins ou sur le territoire même de la Grande-Breta- 
gne. Enfin, au bas des pages, on trouve des détails fort inté- 
ressans sur l’étymologie des mots génériques, la synonymie, 
l'usage, la propagation et la culture des plantes en général. Les 
figures des espèces les plus remarquables sont représentées 
dans le corps du texte de toutes les pages au moyen de gravures 
cu bois fort bien exécutées. C’est un luxe d'édition qui distingue 
éminemment cette ezcyclopédie des plantes, et qui ne manquera 
pas de plaire à la majeure partie des botanistes. Néanmoins, il 
nous eût semblé plus utile de faire servir ce moyen à mieux ex- 
primer les caractères génériques , en donnant les détails de l’or- 


5, 


68 Botanique. 


ganisation des parties de la fleur et du fruit. En effet, il est bien 
difficile , malgré la belle exécution de ces dessins , de distinguer 
nettement les espèces des grandes familles, telles que les Ombel- 
lifères , les Compostes , les Graminées, etc., où les fleurs sont 
excessivement petites, nombreuses et agglomérées, et dont les 
feuilles ont une structure générale uniforme. L'auteur a proba- 
blement senti cet inconvénient, car , pour les Graminées, il a 
souvent présenté quelques détails sur lorganisation de leurs 
fleurs. En définitive, plus on étudie cette partie de l'ouvrage, 
plus on devient convaincu que M. Loudon et ses coopérateurs 
lui ont donné tous les soins possibles, et qu'ils en ont fait un 
livre extrêmement utile, puisque, dans le cadre le plus étroit, ils 
ontrassemblé une quantité incroyable de documens du plus haut 
intérêt. | 
La seconde partie comprend la disposition des plantes par 
familles naturelles. Sur chacune de celles-ci, l’auteur a présen- 
té des observations générales qui ont pour objet l’organisation 
des parties de la fleur, du fruit, des feuilles, des tiges, ete., 
les propriétés médicales et les emplois économiques des princi- 
pales espèces, et l'énumération ces geures qui les composent. 
Pour compléter l'Encyclopédie des plantes, M. Loudon a ajou- 
té à la fin de l'ouvrage les chapitres suivans : 1° Un dictionnaire 
de tous les termes usités dans les descriptions ; ces termes sont 
rendus plus intelligibles par des figures qui représentent les or- 
ganes. 2° Une table des noms génériques des plantes dans les 
diverses langues du monde. 3° Enfin un index général de tous 
les mots génériques latins et anglais, employés dans les diffé- 
rentes parties de cette Encyclopédie. ME 


37. UEsErsICHT DES GEWÆCHSREICHS. — Tableau du règne végé- 
tal essayé dans ses développemens naturels; par H. G. L. Rer- 
cnengAcr. Tome I. Clef pour les herbiers et les jardins ou 
disposition dufrègne végétal. Leipzig, 1828; Barth. 


M. Reichenbach est un zélé partisan de la méthode naturelle, 
et les paroles qu'il dit en faveur de celle-ci dans la préface, sont 
fort remarquables : il fait voir que Linné Ini-même à vivement 
senti le besoin d’une disposition naturelle des plantes, et qu'il ap- 
pelle minus doctos ceux qui estiment peu la méthode naturelle, Par 
une étude suivie, M, Reichenbach a acquis la connaissance d’un 


Botanique. 69 
grand nombre de formes; il a cherché le lien qui réunit les dif- 
férens groupes de plantes et croit l'avoir trouvé, autant du 
moins qu'on peut le trouver. Il nous est cependant impossible 
d'émettre un jugement sur la disposition proposée par cet au- 
teur ; le premier volume ne renferme que les noms des familles 
et des genres, comme M. Reichenbach les propose, et les motifs 
d’un grand nombre de mutations ne sont donc point indiqués. 
Nous devons par conséquent suspendre l'expression de notre 
opinion à l'égard de cet ouvrage jusqu’à l'apparition du second 
volume, dans lequel probablement nous trouverons les éclair- 
cissemens nécessaires à l'intelligence et à l'appréciation de la 
méthode proposée par ce botaniste distingué et laborieux. 


38. Boranicaz Macazixe. Nouvelle série , n° XX-XXIV. Août- 
déc. 1828. (Voy. le Bullet, de juin 1829, p. 390. ) 


2841. Tillandsia psittacina : « Foliis lineari-ligulatis integer- 
rimis acutis nudis basi inflatis, spicà simplici, rachi flexuosä 
coloratà , floribus remotis , bracteä longitudine floris coloratä. » 
Cette nouvelle espèce est originaire des environs de Rio de Ja- 
neiro. — 2842. Primula verticillata Forsk.—2843. Gaultheria 
Shallon Pursh. — 28/4. Epidendrum fuscatum Swartz.— 2845. 
Justicia quadrangularis : « ( Antheris loculis parallelis ), foliis 
latè ovato-lanceolatis petiolatis acutis subserratis ; spicä termi- 
nali, bracteis minutis, corollà subinfundibuliformi, curvato 
limbo subinæquali , caule acutè tetragono. » Cette espèce a été 
envoyée par M. Bojer , et elle est probablement originaire de 
Maurice ou de Madagascar. — 2846. Begonia papillosa Gra- 
ham:«Caule erecto tereti, foliis inæqualiter cordatis acuminatis, 
inæqualiter dentato-ciliatis supra albo maculatis papillisque 
acuminatis raris infra ad venas pubescentibus, stipulis ovatis 
acuminatis integerrimis, capsulæ alis subæqualibus obtusangu- 
lis. » Cette nouvelle espèce de Begonia à fleuri , en avril 1828, 
dans les serres du Jardin royal d'Édimbourg ; on ne sait pas po- 
sitivement de quel pays elle provient.—28%7. Rosa sinica Aitonr. 
— 2848. Alstræmeria ovata Cavanilles. — 28/9. Begonia dipe- 
tala Graham: « Fruticosa, erecta, foliis semi-cordatis acutis 
subangulatis duplicato-serratis glabriusculis maculatis discolo- 
ribus , stipulis semi-cordatis, floribus dipetalis, capsulæ alis 
subæqualibus rotundatis. » Cette espèce est originaire de Bom- 


ro Botanique. N° 38 


bay. — 2850. Conospermum ericifolium Smith. '— 28br. Catt- 
leya intermedia, Graham : « Perianthio subæquali acutiuseulo, 
labello trilobo, labo medio cordato rotundato, spathä obtusà 
pedunculum subæquante, caule articulato clavato compresso 
vix bulboso. » Cette belle espèce d'Orchidée est originaire de 
Rio de Janeiro; c'est la 4° d’un genre dont les espèces , que 
l'on cultive en Angleterre sont en général d’une grande beauté: 
Celle-ci a des rapports avec les C. Forbesi et labiata.— 2852. 
Polygala paucifolia Wild. — 2833. Buddlea connata Ruiz et 
Pavon. — 2854. Eriostemon salicifolium Smith. — 2855. Sapo-= 
naria glutinosa Marsch.-Bieb. — 2856. Zmatophyllum Aitoni. 
Cette plante, originaire du midi de l'Afrique, où elle a été dé- 
couverte par M. Bowie, appartient à la famille des Amaryllidées 
etàl'Hexandrie Monogynie du système sexuel. Elle forme le type 
d’un nouveau genre qui a de grands rapports avec le Cyrtan- 
thus, et dont voici le caractère essentiel : Imarormyzzum: Flores 
umbellati, spathacei, nutantes. Perianthium superum, subcur- 
vatum, sexpartitum, tubulosum , laciniis subæqualibus. Sami 
na bas! submonadeilpha, tubo inserta, perianthio longiora. 
Germen globosum, hexagonum : Stylus filiformis, exsertus : 
Stigma trifidum. Bacca globosa, trilocularis, loculis trispermis. 
Habitus Cyrthanthi ; sed radix f£brosa. Folia zumerosa, loricate, 
disticha ; marginata. Umbella multiflora, floribus vix curvatis; 
limbo perianthi profundèé sexpartito : Stamina exserta. Ce genre 
a également été constitué par M. Lindley dans le Botanical Re- 
gister, sous le nom de Clivia. Les botanistes seront sans doute 
fort embarrassés pour l'adoption de l’un des deux noms propo= 
sés, puisque la publication en a été faite, non seulement la 
même année, mais encore le même mois et le même jour { 1°° 
oct. 1828). Il faudra que l’un des auteurs donne l’exemple, en 
abandonnant lui-même la dénomination qu'il a imposée à ce 
genre; espérons que cette question se résoudra promptement 
dans l’intérèt dela science. — 2857. Sida sessiliflora « mollissi- 
ma , pubescens, subherbacea (?), foliis cordatis acutis serratis, 
floribus subglomeratis sessilibus axillaribus terminalibusque, 
capsulis 10 pubescentibus muticis, corollà calyce wix duplo 
longiore. » Cette espèce est originaire de Mendoza dans l’Amé- 
rique du Sud. Elle a des rapports avec le Sidapellita de Kunth 
et le S: verticillata, — 2858. Sicversia triflora Brown et Richard- 


Botan iq ué. 71 


son. — 2859. Pultenæa pedunculata : « Peduneulis binis clon- 
gatis terminalibus, fructibus lateralibus, foliis lineari-lanceolatis 
planis ramisque adpresso-pilosis.» Les graines de cette nouvelle 
espèce ont été envoyées de la Nouvelle-Hollande par M. Fraser. 
Elle est voisine du Pultenæa tenuifolia de R. Brown; mais elle 
s’en distingue facilement, ainsi que des autres espèces du genre, 
par ses fleurs longuement pédonculées. — 2860. Dodonæa at- 
tenuata Cunningham £r Mem. Field’s New South Wales, p. 353. 
— 2867. Zris lutescens Lamck.-— 2862. Cyrara cardunculus, 
var. B. sub-inermis. M. Hooker donne une notice étendue sur 
cette plante que l’on cultive non seulement à cause deses usages 
culinaires, mais encore pour la beauté de sa fleur et de son feuil- 
lage. Celle qui est ici figurée, est probablement la 4° variété 
de Cardon décrite par M. Andrew Mathews dans le 7° volume 
des Transactions de la Société d’horticulture de Londres, — 
2863. Séeversia Peckit Brown in Parry’s second voyage append. 
— 2864. Salvia pseudo-coccinea Jacq. — 2865. Blumenbachia 
insignis Schrader.—2866.0xalis carnosa Molina et Botan.Regist. 
tab. 1063. — 2867. Desmodium nutans. Cette plante a été en- 
voyée du jardin de Calcutta sous le nom d’Hedysarum nutans 
Wallich; et c’est aussi sous ce nom qu’elle a été mentionnée 
par M. Graham dans le journal philosophique d'Édimbourg. — 
2868. Passiflora capsularis X,. var. 8. Foliis vix pubescentibus 
profundè bilobis. — 2869, 2870 et 2871. Artocarpus incisa L. 
M. Hooker donne un article fort intéressant sur cette plante 
connue dans les colonies sous le nom d’arbre à pain. La des- 
cription de la plante est très-détaillée; puis on trouve une his- 
toire complète de son transport dans les diverses contrées des 
pays équatoriaux , et deses usages économiques. Les 3 planches 
représentent d'une manière extrémement satisfaisante toutes 
les parties qui offrent de l'intérêt, c’est-à-dire un rameau por- 
tant des fleurs mâles et desfleurs femelles et les détailsnombreux 
de ces fleurs ainsi que ceux du fruit et des graines.—2872. Salria 
involucrata Cavanill. 2873. OEnothera viminea Douglas mss. : 
Caule erecto ramoso virgato glabro, foliis lancecolatis glaucis 
integerrimis , capsulis cylindraceo-attenuatis sulcatis pubescen- 
tibus. » Cette belle espèce a été découverte dans l’intérieur du 
nord de la Californie.—2874. Calceolaria arachnoidea Graham 
in Edinb. Phil. Journ, 1828, p. 072, — 2879, Didiscus cœruleus 


72 Botanique. 


De Candolle mss. : « Piloso - glandulosus, foliis palmato- 
pinnatilidis, lacinns linearibus incisis, petalis obtusissimis, » 
Cette plante est une Ombellifére à fleurs bleues que M. Graham 
a publiéedansle journal philosophique d'Édimbourg sous le nom 
de Trachymene cærulea, M. De Candolle en a fait le type d’un 
genre particulier qui sera publié incessamment dans le 4° vo- 
Jume de son Prodromus et dans la collection de ses Mémoires. 


ERA 


39. Boraxicaz Recisren. Vol. XIV, n°*° VI-X, Aoùût-Déc. 1828. 
({ Voy. le Bulletin de juin 1829, p. 388.) 


1166. Collomia linearis Nuttall, — 1167. Eriophyllum cæs- 
pitosum. Cette plante, qui appartient à la famille des Synanthé- 
rées , tribu des Hélianthées-Hélénices de M. Cassini, a été dé- 
crite sous différens noms : c’est l’Actinella lanata de Pursh, 
l'Helenium lanatum de Sprengel, et le type du nouveau genre 
Trichophyllum de Nuttall, M. Douglas qui a trouvé cette espèce 
dans le Nord-Ouest de l'Amérique, pense qu’elle appartient au 
genre £riophyllum de M. Lagasca. — 1168. Æschschollzia cali- 
fornica Chamisso. Cette belle plante avait été placée parmi les 
Loasées , dans le Prodromus de M. De Cardolle, à cause de l'ap- 
parente insertion périgynique de ses étamines, Elle fait bien 
décidément partie de la famille des Papavéracées. A l’occasion 
de la structure de son fruit, M. Lindley discute l’opinion de 
MM. R. Brown et De Candoile sur la structure du fruit des 
Crucifères, opinion qui ne lui parait pas satisfaisante et 
qu'il propose de remplacer par cette nouvelle définition théo- 
rique : « Le péricarpe du fruit des Crucifères estcompose 
de 4 pistils soudés, desquels deux sont placentifères et 
munis de stigmates , et deux dépourvus de placentas et de 
stigmates, mais séparables sous la forme de valves. » Pour ap- 
puyer cette manière de voir, M. Lindley, donne l’explication de 
la structure du fruit de l'Æschscholtzia, structure qui, bien que 
Japlante appartienne aux Papavéracées, peut être appliquée au 
fruit des familles voisines et particulièrement à celui des Crucifè- 
res.— 1160. Dracæna surculosa :« Surculis longis teretibus annu- 
Jatis subaphyllis, foliis oblongis acuminatis subverticillatis, ra- 
cemis terminalibus corymbosis.» Cette espèce pourra peut-être 
constituer un nouveau genre lorsque son fruit sera connu. Elle 
est originaire de Sierra Leone.— 1170. Gilia capitata : Glabra, 


Botanique. 73 
foliis bi-pinnatifidis, segmentis linearibus incisis, floribus 
sessilibus densè capitatis. * C’est une des plus jolies acquisitions 
que le voyage de M. Douglas à la côte nord-ouest d'Amérique 
ait-procurée à nos jardins. Cette plante est herbacée annuelle, 
munie de fleurs bleues réunies en tête; elle appartient à la fa- 
mille des Polémoniacées, Il y a déjà plus de deux années qu'on 
la cultive en Angleterre, d’où M. G. Bentham a eu l'obligeance 
de nous en envoyer, au commencement de cette année, des 
graines, ainsi que de celles du Clarchia pulchella et d’autres 
nouvelles plantes annuelles. Ces graines ont levé dans plusieurs 
jardins de Paris, et bientôt les fleurs du Géléa capitata décore- 
ront les parterres, car la culture de cette plante est extrême 
ment facile.—1171.4melanchier sanguinea où Pyrus sanguinea 
Pursh. — 1172. Cauleya crispa : « Perianthiüi laciniis exteriori- 
bus lanceolatis unguiculatis : interioribus latioribus undulatis 
crispis, labello crispo acuminato. » Cette espèce d'Orchidée est 
magnifique ; elle est parasite sur les troncs d'arbres aux environs 
de Rio de Janeiro. — 1173. Streptocarpus Rextit. Cette plante a 
été décrite et figurée par M. Hooker (£xot. flora tab. 227)sous 
le nom générique de Dédy mocarpus.M. Lindley en constitue un 
nouveau genre qui diffère du Didymocarpus par son calice à 5 
folioles et non quinquélobé, par son stigmate à 2 lames réni- 
formes , et non simple; enfin , par son fruit tordu en spirale. Ce 
genre appartient à la famille des Bignoniacées , tribu des Didy- 
mocarpées, et à la Diandrie Monogynie. Le Streptocarpus Rexic 
estune plante vivace qui a le port du Gloxinia speciosa , qu’elle 
surpasse même en élégance, A la suite de cet article, M. Lindley 
se livre à des considérations sur les affinités des Didymocarpées 
avec les Bignoniacées , et il conclut à ce qu’on n’en fasse qu'une 
section de cette dernière famille. — 1174. Collomia grandiflora : 
« Foliis oblongo-lanceolatis integerrimis lucidis ciliato-glandulo- 
sis, caule ramoso pubescente, capitulis hemisphericis pruinosis, 
corollà ventricosà : limbo erecto. » C’est la plus belle des espèces 
de Collomia publiées jusqu'à ce jour. Elle a été découverte par 
M. Douglas dans le nord-ouest de l'Amérique, près de la rivière 
Columbia. — 1175. Liparis elata : « Foliis oblongo-lanceolatis 
acuminatis undulatis plicatis, bracteis foliaceis reflexis, labello 
obcordato bituberculato, caulibus ovat s. » Cette nouvelle es- 
pèce d’Orchidée est originaire des environs de Rio de Janeiro. 


74 Botanique. N° 39 
— 1176. Berberis repens : « Foliis pinnatis 2-3-jugis : foliolis 
subrotundo-ovatis opacis spinoso-dentatis glaucis, fasciculis 
diffusis, radice repente. » Cette plante a été confondue avec le 
B. aquifoléum ; mais elle s’en distingue suffisamment, Elle est 
originaire de la partienord-ouest de l’Amérique.—1 177. Daphne 
hybrida. Cette plante tient le milieu entre le D. odora et le D. 
collina. Elle est connue des fleuristes français sous le nom de 
Daphne Delphinium.— 1178. Tellima grandiflora. C'est le Mi- 
tella grandiflora de Pursh, dont M. R. Brown (append. bot. au 
voyage du capit. Francklin ) a proposé de former un genre nou- 
veau, et qui est ici adopté. — 1179. Lonicera involucrata, où 
Xylosteum énvolucratum, Richardson in Francklin’s append, 
p- 733. — 1180. £utoca multiflora Douglas : « Foliis linearibus 
scabris, inferioribus tripartitis pinuatifidisve, racemis secundis 
multifloris, capsulis ovatis, stylo hirsuto.» Le genre Eutoca est 
encore de la création de M. R. Brown, et il appartient à sanou- 
velle famille des Hydrophyllées. L'espèce que nous mentionnons 
ici est voisine de l’£utoca Menziesi de Brown , et elle a été dé- 
couverte dans le nord-ouest de l'Amérique par M. Douglas. — 
1181. Billbergia pyramidalis où Bromelia pyramidalis Bot. Mag. 
n°. 1732. — 1182. Clivia nobilis. La plante qui constitue ce 
nouveau genre est identique avec le type du nouveau genre 
Imatophyllum établi en même temps par le docteur Hooker 
dans le Boranical Magazine. Voy. plus haut p. 70. — 1183. 
Brodiæa grandiflora Swith ir Linn. Trans. x, p. 2, ou Hookera 
coronaria Salesb. Parad. Lond. tab. 08. — 1184. Verbena 
Melindres Gillies : « Caule procumbente piloso , foliis oblongo- 
lanceolatis grossè serralis calycibusque hispidis, floribus corym- 
bosis , laciniis corollæ omnibus emarginatis. » Cette nouvelle 
espèce est fort remarquable par la grandeur et la belle couleur 
écarlate de ses fleurs. Elle croît en abondance dans les pampas 
de Buenos-Ayres, ainsi que dans les provinces de Cordova et 
de Sau-Luis daus l'Amérique méridionale. — 1185. Sophora 
velutina : « Fruticosa , foliolis 23 ellipticis mucronatis, utrinque 
ramis pedunculisque velutinis, racemis cylindricis terminalibus, 
petalis imbricatis : vexillo bifido. » Cette espèce, native du Né- 
paul, est probablement très-rapprochée du Sophora glauca 
trouvé par Leschenault sur la chaîne des Nilgherry dans l’Inde, 
et décrit par M. De Caudolle, — 1196. Gailliardia aristata 


Botanique. 7> 


Pursh. — 1187. Cotoneaster microphylla, var. Uva ursi, Cette 
variété se distingue par sa tige plus vigoureuse, ses feuilles 
quelquefois plus grandesetses fleurs presque toujours au nombre 
de trois. — 1188. Amar) llis acuminata, Var. longipedunculata. 
Cette variété est'remarquable par ses feuilles plus étroites et les 
longs pédoncules qui supportent ses fleurs. Elle est la même que 


V4. pulverulenta du Botanical Magazine. — 1189. Serapias 
cordigera L. — 1190. Adenotrichia amplexicaulis. Plante origi- 


naire du Chili, d’où elle a été envoyée en 1826, par M. M Rae 
à la Société d’horticulture de Londres, M. Lindley en fait le 
type d’un genre nouveau de la famille des Synanthérées, qu'il 
régarde comme voisin du Munnozia, mais dontil diffère par les 
écailles de l’involucre qui ne sont pas trifides à l'extrémité, et 
par ses feuilles alternes, — 1191. Cytisus multiflorus. Cette es- 
pèce a été décrite par M. De Candolle comme une variété du 
C. elongatus. — 1192. Delphinium Menziesii D. C.—1193. Co- 
nanthera campanulata Lindi. ër Hort. Transact. 1826.—1194. 
Calandrinia grandifiora:«Caulesuffruticoso, foliis carnosis rhom- 
boideis acutis glaucis petiolatis, racemis terminalibus laxisindivi- 
sis, calycibus maculatis.» Cette belle espèce est une plante grasse 
originaire du Chili. — 1195. Hamelia ventricosa Swartz.—1196. 
Pyrus spuriaD.C.Prodr.—1197.Ophrys aranceifera,var.lémbata. 
Cette jolie variété a été envoyée deRome par M. Mauri; on ena 
donné une figure pour faire voir la différence deson labelle avec 
celui de l'O.atrata figure pl. 1087.—1198. Lupinus littoralis Dou- 
glas mss. : « Perennis, floribus verticillatis pedicellatis ebracteo- 
latis, calycis labio utroque integro, foliolis 5-7 lineari-spathu- 
latis utrinque sericeis, leguminibus 10-12-spermis transversim 
sulcatis, radicibus granulatis. » Cette plante a été trouvée sur 
la côte nord-ouest d'Amérique, où les habitans des bords du 
fleuve Columbia lui donnent le nomde Somuuchtan, etemploient 
ses raçines farineuses comme aliment, en les faisant cuire sur 
des braises pendant l'hiver, Ces racines sont nommées réglisse 
(Liquorice) par Lewis et Clarke, et par tous les navigateurs de la 
côte nord-ouest d'Amérique. — 1199. Canavalia bonariensis : 
« Foliolis ovatis obtusis cum acumine coriaceis glabris, racemis 
folus longioribus, calyeis labio inferiore unidentato. » Charmante 
Légumineuse , dont les feuilles rouges ont l'aspect de celles du 
Lathyrus odoratus, Elle est originaire de Buénos-Ayres,=—1200, 


76 Botanique. 


Lobelia longiflora L. — 19071. Digitalis lacintata : « Foliolis lan- 
ceolatis acuminatis laciniatis glabris, racemo subsecundo, co- 
rollis pubescentibus : laciniis ovatis barbatis, bracteis omnibus 
pedicellis multo brevioribus. » Cette nouvelle espèce, voisine du 
D. lutea, à été trouvée sur les montagnes aux environs de Ma- 
laga. — 1202. Gesneria macrostachya : « Foliis oppositis cor- 
dato-ovatis crenatis rugosis incanis, corymbis terminalibus 
multifloris longè racemosis aphyllis. » Cette magnifique plante, 
remarquable par ses corolles cylindriques, et de couleur ruti- 
lante , est originaire des environs de Rio de Janeiro. G...x. 


40. FLoruLa 1NsuLæ Saxcri-Tromx, Indiæ occidentalis, concin- 


nata à D. F. L. pe ScurecurTEeNDaL. { Linnæa ; jul. 1828, p. 
251-276). 


Les matériaux de cette flore ont été fournis à M. de Schlech- 
tendal par M. Charles Ehremberg, frère du célèbre voyageur 
du même nom, qui, pendant son séjour à Saint-Thomas, a re- 
cueilli un grand nombre de plantes, dont il a enrichi la collec- 
tion royale de Berlin. Après un court préambule surla géogra- 
phie de l’île, sa constitution physique, sa température , et les 
diverses cultures qui y sonten usage, l’auteur passe à l'énumé- 
ration des espèces qui constituent la végétation. L'ordre qu'il a 
adopté est celui du Prodrome de M. De Candolle; le nom des 
espèces est presque toujours suivi d’une courte synonymie, et 
d’une description fort détaillée. Quant aux caractères généri- 
ques, l’auteur renvoie soit au Prodrome de M. De Candolle, 
soit aux Vova Genera de M. Kunth, soit au Flora Brasiliæ meri- 
dionalis. 

* La végétation des Antilles a été l'objet de tant de publica- 
tions diverses , que l’on devait peu s'attendre à trouver un grand 
nombre d'objets nouveaux dans la collection recueillie par M. 
Ehremberg. Parmi les neuf familles publiées dans le numéro 
dont nous faisons l’extrait ( Âronaceæ, Menispermeæ, Papave- 
raceæ, Cruciferæ, Capparideæ, Malvaceæ, Bombaceæ. Butine- 
riaceæ , Tiliaceæ ), une seule espèce, appartenant au genre 
Sida, a été considérée par M. Schlechtendal comme nouvelle; 
il la décrit sous le nom de $. tristis, et la rapproche du S. car- 
pinifolia, dont elle diffère par le duvet qui couvre toutes ses 
parties, par les crénelures de ses feuilles, et par la forme et le 


Botanique. 77 


nombre de ses coques. C’est donc moins par les nouveautés, que 
par les excellentes observations que l'on y trouve, que le Florula 
insulæ Sancti- Thomæ se recommande à l'attention des botanis- 
tes. Nous aurons soin de rendre compte de la suite de ce tra- 
vail intéressant, Cas. 


41. FLORE GÉNÉRALE DE FRANCE , Où Iconographie, Description 
et Histoire de toutes les plantes phanérogames, cryptogames 
et agames qui croissent dans ce royaume, disposées suivant 
les familles naturelles; par MM. LoïserEur-DEsLoncHamrs, 
PEnsooN , GaiLLoN, Bors-Duvar et DE Brésisson. (Livraisons 
1 à 8 de la phanérogamie ). Paris, 1829; Ferra. 


Nous avons promis , en annonçant cet ouvrage ( Bulletin de 
février 1829, p. 237), de revenir sur son exécution, aussitôt 
qu'un certain nombre de livraisons auraient vu le jour; nous 
remplissons aujourd’hui cette promesse. 

M. Loiseleur-Deslonchamps, chargé de la partie phanérogami- 
que de cette belle entreprise, a rangé les plantes d’après la mé- 
thode créée par lui et feu Marquis, professeur de botanique à 
Rouen (1), et qui consiste à prendre pour base des classes la 
position infère ou supère de l'ovaire , au lieu de l’insertion des 
étamines, dont la détermination est souvent très-difficile , et par 
fois presque impossible, ce qui fait différer les auteurs sur l’in- 
sertion des étamines de certains genres. Depuis que ces savans 
ont publié cette méthode naturelle, qui n’est, à bien dire, qu’une 
modification de celle du célèbre professeur de Jussieu, plusieurs 
auteurs l’ont mise en pratique. Nous avons le premier suivie 

dans la seconde édition de notre Nouvelle flore des environs de 
Paris(1821). M. Achille Richard Fa aussi employée pour ranger 
les plantes médicinales (1823); puis M. Arnaud, dans une fore 
du département de la Haute-Loire, qui n’est qu'un catalogue 
(1825). En tête de la première livraison de la flore générale, on 
trouve le tableau synoptique des dix classes constituant la 
phanérogamie , et dans lesquelles se partagent les végétaux de 
la France, qui appartiennent à cette division du règne végétal, 
en commençant par les dicotylédones, d’après les erremens de 
M. De Candolle, qui veut que l’on prélude à l'étude de la bota- 
nique par les plantes les plus complètes, et celles dont les or- 


(x) Esquisse du règne végétal, 1 vol. in-8°, Rouen, 1820. 


78 Botanique. N° 41 


ganes sont les plus parfaits etles plus développés, pour descendre 
insensiblement aux êtres moins composés, d'une organisation 
plus simple, et dont les derniers genres, dans la cryptogamie, se 
lient d’une part aux minéraux par les Zyssus qui sont des pous- 
sières pulvérulentes, et de l'autre aux animaux par les Cham- 
pignons, et surtout par les Characées et les Confervées. 

Chaque classe présente en tête le conspectus de ses familles, 
et chaque famille celui de ses genres, afin de pouvoir, lors de 
l'analyse d’une plante, la rapporter à lune puis à l’autre. Les 
caractères sont exprimés en latin et en francais, pour qu'ils 
puissent être lus par lessavanset par ceux qui ne sont pasinitiés à 
lidiôme des anciens Romains. La langue francaise est actuel- 
lement si répandue en Europe, on pourrait presque dire dans 
tout l'univers, qu’elle eût pu être employée seule, si le latin 
n'offrait une précision qui le rend précieux aux personnes stu- 
dieuses , et Jalouses de ménager le temps. 

L'auteur à cru devoir faire précéder sa flore, d’élémens de 
botanique, où il explique la composition des tissus végétaux, les 
organes qui composent les plantes, leurs fonctions , et ce que 
Fon appelle la taxonomie ou exposition des principales métho- 
des de classification, avec un vocabulaire des termes techniques. 
Ces principes sont ce qu'ils devaient être dans un ouvrage dont 
ils ne forment en quelque sorte que l'introduction, simples, clairs, 
précis et très-suflisans pour faire comprendre le langage dont 
on se servira dans le cours de l’ouvrage, aux personnes qui 
voudront se borner, pour l'étude de la botanique, à la flore 
seule , et s’'exemptér ainsi de se procurer d’autres livres. Douze 
planches, gravées en taille douce, représentent _les différens 
organes, etc., ete., exposés dans les élémens, et servent à l'intel- 
ligence de cette partie de la flore. 

La x°° livraison comprend une partie des Helléboracées, fa- 
mille détachée des Renonculacées et qui en diffère par lirrégu- 
larité fréquente de la corolle souvent pourvue d’un éperon, ét 
surtout par des capsules polyspermes. Remarquons d’abord 
que M. Loiseleur ne se borne pas à présenter les caractères bo- 
taniques des genres et des espèces des families naturelles , il y 
ajoute, lorsque ces dernières présentent des propriétés médica- 
les où économiques, l’histoire de ce végétal, en remontant jus- 
qu'à l'antiquité, ee qui offrira ainsi une véritable histoire des 


Botanique. 79 


plantes de France, laquelle, rompant la sécheresse et la mono- 
tonie des descriptions, aura pour les médecins et les gens du 
monde un attrait de plus, et présentera une lecture agréable et 
intéressante là où on ne croyait trouver que d’arides détails. Par 
exemple, arrivé à l’Helleborus niger .., l'auteur passe en revue 
l'histoire mythologique de cette plante, indique ce qui concerne 
cette plante dans les médecins grecs, dans les poètes latins, en 
citant les passages où ils en parlent ; dans nos auteurs, jusqu’au 
bon La Fontaine qui voulait purger sa commère ( la tortue }, 
avec quatre grains d'Hellébore, et arrive à l’usage qu’en font 
aujourd’hui les praticiens. C’est suivre le précepte d’Horace et 
joindre utile dulci. Douze planches dont onze coloriées sont 
jointes à cettelivraison; à ce sujetnous observerons queles auteurs 
de la flore générale ont pensé qu’il fallait avoir deux espèces de 
gravures, les unes où la finesse du trait doit être vue, à cause 
des détailsqu'iloffre, qui, par conséquent, doit rester sans coloris, 
tandis que les autres doivent au contraire montrer la couleur 
des parties diverses de la plante entière, pour offrir un bon 
moyen de les reconnaitre. 

Chaque espèce présente une synonymie assez nombreuse pour 
pouvoir satisfaire les hotanistes, et servir à la vérification des 
phrases et des figures de chacune d’elles dans les ouvrages les 
plus modernes. Nous avons dit dans notre premier article que 
l'intention des auteurs de la flore était d'offrir, autant que cela 
se pourrait, la représentation de toutes les plantes décrites ; 
cette première livraison renferme effectivement les figures des 
douze plantes qui y sont décrites, et chacune des suivantes en 
contiendra un pareil nombre. 

” 2° et 3° Zvraiësons. Elles contiennent la description des Hellé- 
boracées, On sent bien que nous ne pouvons entrer dans le 
détail des caractères génériques et spécifiques des plantes donnés 
par l'auteur; nous nous arrêterons seulement aux espèces nou- 
velles pour en offrir la phrase, nous contentant de mentionner 
celles qui figurent pour la première fois dans la flore francaise. 
Ainsi l’auteur, après avoir traité des genres Helleborus et Eran- 
this, et de leurs espèces, décrit les Delphinium, et indique 
commenouveaux pour la flore le Delphiniun verdunense, Balbis, 
qui se trouve en Gascogne ; le D. junceum, D. C., rencontré en 
Provence, dont il fait une variété de son D. percgrinum, L.; il 


80 Botanique. 


présente ensuite avec doute le 2. maritimum Cav. conime crois- 
sant en France; enfin, comme tout-à-fait nouvelle le Delphinium 
mixtum Lois, venu dans une touffe du D. Requieni D: GC. 
plante de Provence, ce qui ferait supposer que la première croît 
aussi dans cette province, L'auteur la caractérise par la phrase 
suivante : D. foliis subquinquelobis, lobis integris, floribus ma- 
Joribus, pedunculis longioribus, bracteolis ad basin insertis, cat- 
care brevi obtuso adunco. La Daupbhinelle d’Ajax, Delphinium 
Ajacis L., est suivie d'une dissertation curieuse sur cette plante, 
où les anciens ont voulu lire le nom de l'ami d'Achille, 

Les Aconits, genre fameux par ses espèces vénéneuses, dont 
les fleurs font lornement de nos jardins, ce qui peut n'être pas 
sansdanger, sont ensuite décrits avec le mème soin, et on trouve 
dans cet endroit de l'ouvrage des recherches fort-intéressantes 
sur le Napel, la plus intéressante d’entr'elles. Le genre Pæonia 
contient plusieurs espèces nouvelles pour la flore, teiles que les 
P. Russi, Bivona, de Corse; P. officinalis Lois. (non. L.), cultivés 
dans les jardins, et que l’auteur distingue des P. ambigua, Loiïs., 
et du P. corallénaRetz qui croît dans l'Orléanais et que l’on cultive 
dansles jardins sousle nom de Pivoine méle; ces espèces se distin- 
gueront bien à l’aide des 4 figures qui les représentent, On 
pourraitreprocher à M. Deslonchamps d’avoir Joint à ces pivoi- 
nes celle de la Chine, ?. Moutua Sims., qui est une plante de 
serres, et qui n'appartient pas à notre flore; il aura sans doute 
cédé à la demande des amateurs qui aiment à trouver dans un 
ouvrage le choix des plantes les plus belles de nos jardins, mais 
nous croyons qu'à l'avenir il devra être sobre de ce genre de 
richesse, le titre de louvage indiquant qu’on doit se borner aux 
végétaux de notre pays, dont le nombre est déjà fort considé- 
rable, et parmi lesquels on en trouve qui surpassent les exou- 
ques en beauté. 

Le commencement de la grande et intéressante famille des 
Renonculacées termine la troisième livraison, dont l'exposition 
est continuée dans les 4°, 5° et 8°; les 6° et 7° renferment, dans 
‘une pagination séparée, les principes boladiise dont nous 
avons parlé plus haut. Relativement au nombreux genre Aa- 
nunculus, M. Loiselcur admet comme espèce distincte le 2. 
heterophyllus , Lapeyr., que M. De Candolle ne regarde que 
comme une variété à tige épaisse du R. aconitifolius L. Il regarde 


Botanique, 8t 


äu contraire comme varietés du À. montanus les R. breyninus 
W.;R. Gouani, D. C.; R.cappadocicus, W.; R. tuberosus, W.; le 
R."polyanthemos L. ne lui paraît également qu'une variété da 
Æ. acris L.; le R. nemorosus D. C., une du R. lanuginosus L.; le 
R. flabellatus Desf. du R. chærophyllos, L.; l'üllyricus du mons- 
peliacus, L.; les R. parvulus L. et R. trilobus, Desf. du R. phio- 
notis, Retz. Comme espèces nouvelles pour la flore, nous signa- 
lerons le R. rapellifolius, Crantz (non De C.) qui habite entre 
Périgueux et Bordeaux; le À. palustris, Lois, de Corse; le 2. 
pedunculatus Viv., de la même ile. La description des espèces du 
genre Renoncule, encore au nombre de 45, malgré toutes ces 
réunions , et le genre Fécaria qui en a été détaché, est suivie de 
développemens historiques, critiques, économiques et médici- 
naux sur plusieurs espèces de ce beau genre. On comprendra 
pourtant, à cause de ce nombre, que toutes les espèces n’ont pu 
être gravées; 27 des plus curieuses et des plus rares sont repré- 
sentées avec un fini de dessin et une perfection de coloris qui 
feront certainement de la flore de France un ouvrage très- pré- 
cieux, que les amis des arts, les botanistes et les personnes 
éclairées de toutes les classes de la société doivent encourager et 
désirer de voir terminer. 

Nous continuerons d'entretenir les lecteurs du Pulletin au 
courant de cet ouvrage, à mesure de la publication de ses li- 
vraisons. Mirar. 


42. Frora VON Pommerx. — Description des plantes indigènes 
et cultivées dans la Poméranie, avec indication de leurs usa- 
ges dans la médecine, l’économie forestière et domestique , 
le jardinage, la teinturerie, etc.; par le pasteur G. G. J. Ho- 
mawx. Vol. I, renfermant les 10 premières classes du Sys- 
tème de Linné. 1n-8° de 318 pages. Cocslin, 1828. 


La province dont M. Homann a entrepris de publier la Flore 
n'était qu'imparfaitement connue jusqu'à présent sous le rap- 
port de la botanique, et nous devons exprimer notre reconnais- 
sance à l’auteur qui ne s’est point laissé rebuter par les diffi- 
cultes dont il parle dans sa préface. Pour rendre son travail 
d'une utilité plus générale, et pour trouver un plus grand nom- 
bre d'acheteurs, l’auteur a eu soin d’indiquer l'usage des plantes 
dans la pharmacie, ainsi que dans l’économie rurale et domesti- 


.B, Tome XVIII, 6 


82 Botanique. 


que. Les déseriplions sont en langue allemande : l'excellente 

Flore d'Allemagne de Mertens et Koch a été prise pour base’ 
de ce travail pour les elasses qui sont déjà livrées à l'impatiénce 

du publie. Cette Flore renferme un assez grand nombre de 

plantes intéressantes et particulières au nord de l'Allemagne : 

nous y trouvons plusieurs espèces que nous ne sommes acçcou- 
4tumés qu'à voir dans les hautes montagnes, par exemple, le 

Primula farinosa, le Campanula barbata, ete. L'auteur a eru 

devoir établir trois espèces nouvelles ; ce sont les Campanula 

nutans , Stellaria angustifolia et Spergula ramosissima , sur la 

valeur desquelles nous n’osons rien décider. Nous croyons que 

c’est à tort que M. Homann a séparé l’Agrostis pumila L. de 

V4. vulgaris, le Dianthus diminutus X,. du D. prolifer, et le 

Stellaria palustris Retz du St glauea With. Nous n’approuvons 

pas non plus que l'auteur ait recu dans sa Flore plusieurs es- 

pèces rares des contrées voisines. Une variété de Seigle, dont 

M. Homann fait mention , ne nous paraît pas généralement con- 

nue : c’est le Seigle d'hiver qu’on sème en automne, tandis que 

la variété ordinaire n'est semée qu’au printemps. B. 


43. SUPPLÉMENS ET RECTIFICATIONS AU FLORA BADENSIS de Gme- 
lin; par le D' Gnixsseuicem. (Magazin für Pharmacie, de 
Geiger; sept. 1828.) 


Le Bulletin a annoncé (Tom. VII, N° 162) le quatrième vo- 
lume de la Flore de Gmelin, qui renferme des rectifications et 
de nombreuses additions occasionées par l'extension que l’au- 
teur a cru devoir donner à la Flore, d’un côté jusqu'aux Alpes 

‘ d’Appenzell et de l’autre jusqu’à l'embouchure de la Moselle. 
L'auteur de la notice que nous annoncons a donné une suite 
d'observations qui se rapportent aux localités, aux caractères 
et à la valeur de certaines espèces. M. Gmelin aime, à ce qu'il 

paraît, assez à en créer de nouvelles, et M. Griesselich a rai- 
son d’avoir l'air de n’en étre nullement content. Nous nous bor- 
nerons à citer un seul fait. Au ballon de Soultz, se trouve l47- 
drosace carneaL. Dans sa Flore, M. Gmelin a donné uneldigure 
et une description de cette plante qu'il nomme 4, ZLdchenalii. 
Non content de eela, il décrit et figure dans son Supplément 
une nouvelle espèce sous le nom de 4. Halleri, qui vient de Ja 
même localité , mais qui est « omnino distinctissima » de F4. 


Botanique. B3 


carnea et de l'4. Lachenali. M. Gmelin nous gratifie donc de 
deux espèces nouvelles qu'on chercherait én vain aïlleurs que 
dans les descriptions du Flora badensis. M. Griesselich nous ap- 
prend que le Tillæa muscosa , de la même Flore, est tout sim- 
plement le Certunculus minimus ; que le Céneraria spathuloæ- 
folia Gw. est le Senecio nemorensis de Pollich. Nous pouvons en 
outre assurer à M. Gmelin que son Schenchzcria palustris de 
Haguenau n’est que le Juncus squarrosus. M. Gmelin n’a pres- 
que pas herborisé en Alsace, et sa connaissance des plantes de 
cette province repose en grande partie sur la Flore de Mappus 
qui a été écrite il y a un siècle, et sur l'autorité des Bauhins. 
Sans nier le mérite de ces auteurs, il nous semble que c’est cher- 
cher un peu trop loin ses matériaux , quand on peut en avoir 
de plus récens. L’épithète de a/satica à côté de Fora badensis 
aurait donc convenablement pu être omise. M. Griesselich est 
quelquefois dans le cas de réclamer pour d’autres la priorité de 
plusieurs découvertes ; si nous ne pouvons qu'applaudir à la 
justice qu'il veut qu'on rende à chacun, nous nous permet- 
trons néanmoifs de lui faire observer à lui-même qu'il paraît 
avoir quelquefois pêché contre cette justice qu’il réclame. Il a 
l'air de s’attribuer la découverte d’un grand nombre de plantes 
rares des hautes Vosges ; nous pensons qu'il aurait dû déciarer 
qu'il les a cueillies, conduit par un botaniste du pays, et qui 
s'occupe depuis plusieurs années avec beaucoup de succès de 
l'étude des nombreuses plantes intéressantes de l'Alsace supé- 
rieure. B. 


hh. Sur Le WELDENIA, nouveau genre de plantes du Mexi- 
que; par le D°J. H. Senurres jun. (Flora; 1829 ,n° 1, p.1.) 


M. Schultes fils a trouvé dans un paquet de plantes du Mexi- 
que, dans Pherbier du Muséum de Munich, une plante de 
lHexandrie de Linné, dent il donne une description très-dé- 
taillée et qu'il dédie au général autrichien Welden, connu par 
les nombreux services qu'il a rendus à la botanique. Nous 
mous bornerons à indiquer le caractère de ce genre nouveau et 
remarquable, cueilli-au Neyado de Toluca par M. de Karbins- 
ky : « Spatha tubulosa, supernè dilatata et latere fissa. Corolla 
«infera, hypocrateriformis ; tubus longissimus, filiformis ; lim- 
« bus 3-partitus. Stamina ori faucis inserta; filamenta glabra, 


; 6. 


84 Botanique. 


« alterna paulo breviora; antheræ basi sagittatæ et in sinu af- - 
« fixæ. Germen oblongum triloculare : ovulis paucis in singulo 
« loculo angulo centrali affixis. Stylus filiformis erectus. Stigma 
« capitato-trigonum. » L'espèce porte le nom de Weldenia can- 
dida, et une figure très-exacte accompagne la notice. M. Schultes 
n'ose décider à quelle famille ce genre singulier devra être réu- 
ni, peut-être devra-t-il à lui seul former une famille; il se 
borne à indiquer les affinités qu’il a avec différentes familles du 
voisinage. B. 


4. DE 1NSOLITA QuADAM Mercunriazis SPECIE; disseruit prof. 
Ern. Meyer. ( Linnœa ; Vol. IV, avril 1829, p. 237.) 


Parmi plusieurs plantes nouvelles du Cap, M. Meyer a reçu 
une espèce de Mercuriale qui se distingue par plusieurs carac- 
tères de toutes les espèces européennes et qui, avec deux autres 
espèces citées par M. Adr. de Jussieu (Euphorb., p. 46) pourra 
peut-être former par la suite, sinon un nouveau genre, du 
moins une sous-division du genre Mercurialis, Les caractères 
distinctifs seraient les suivans : les feuilles alternes, l'absence 
des stipules, une inflorescence toute particulière, le nombre 
ternaire des étamines, l'absence des rudimens des étamines aux 
fleurs femelles, le fruit glabre et lisse, et enfin le port entier de 
la plante. La diagnose que M. Meyer donne de sa nouvelle 
plante est la suivante : Mercurialis triandra Meyer. Annua, fo- 
liis alternis exstipulatis, floribus monoicis solitariis , masculis 
triandris, fœmineis absque staminum rudimentis, fructu Iævi 
glabro. — La description du fruit fait voir que le caractère 
qu’en donne M. Adr. de Jussieu devra être modifié, cette nou- 
velle espèce ayant une capsule entièrement lisse. M. Meyer fait 
encore la remarque que la structure du fruit dans le Aercu- 
rialis elliptica ne convient point avec le caractère générique tel 
qu'il est exposé dans l'excellente monographie des genres des 
Euphorbiacées de M. A. de Jussieu. B. 


46. NoTE SUR LES ESPÈCES DU GENRE NEPENTHES; par P. W. 
KORTHALS. 


Rien n’est plus important pour la botanique descriptive que 
les caractères qui établissent des différences constantes entre 
les espèces, et la note que j'ai l'honneur de présenter ici a pour 


» 


Botanique, 85 
objet de réduire le nombre de celles du Wepenthes, genre qui, 
en ces derniers temps, a Été augmenté sans nécessité dg plu- 
sieurs espèces. Je dois avouer que j'aurais partagé sur ce point 
l'erreur des botanistes si je n'avais eu l’occasion de voir beau- 
coup d'individus de ce genre remarquable, Après un mûr exa- 
men, je me suis convaincu que les feuilles sur lesquelles quel- 
ques espèces sont établies, fournissent un caractère si peut con- 
stant, que l’on pourrait faire de la même plante au moins 4 
espèces en ne considérant que la forme de ces feuilles. On 
trouve, au contraire, un caractère plus déterminé dans les cap- 
sules. 11 me semble que l’on peut réduire ces espèces aux X. des- 
téllatoria L., phyllamphora et maxima ? Reinw. 

Je développerai cette opinion dans un mémoire spécial, que 
la nature et les bornes du Bulletin ne me permettent pas de pu- 
blier en ce moment. 


47. MÉMOIRE SUR LE GENRE PILOBOLE, et sur une nouvelle es- 
pèce découverte par C. Monracxe, D. M. Broch. in-8° de 
7 p., avec une planche coloriée. Lyon, 1829. 


Le genre Pilobole, établi par Tode, était connu par une 
plante décrite et fizurée avant ce cryptogamiste par Dickson et 
Bulliard , sous le nom de Mucor urceolutus. Une autre espèce a 
été mentionnée par Bolton sous celui de #/ucor roridus , nom 
peu convenable puisqu'il pouvait s'appliquer également à la 
plante de Bulliard. M. Montagne en a découvert une troisième 
espèce aux environs de Lyon, qu’il a présentée à la Société Lin- 
néenne de cette ville. Dans la brochure que nous avons sous les 
yeux, le D° Montagne donne la description et la figure de cette 
plante qui, au premier aspect, lui avait paru la méme que le 
Pilobolus crystallinus , mais qui en diffère sous plusieurs rap- 
ports ; il y a joint des observations fort curieuses sur cette pro- 
duction dont il a suivi pendant 2 jours tous les développemens. 
A la vérité, l'auteur élève lui-même des doutes sur la réalité 
des diverses espèces de Pélobolus , et il rappelle, à cet égard, 
que M. Léveillé, de Paris, avait décrit une espèce de ce genre 
qu'il croyait nouvelle, et dont il a fait lui-même justice plus 
tard. Mais ces considérations ne l'ont pas détourné de idée 
qu’il a eue primitivement de constituer une nouvelle espèce à 
laquelle il donne le nom de Pélobolus ædipus ; ce dernier mot 


86 Botanique. 


fait allusion au renflement de la base du filament, sur lequel re- re- 

pose le caractère spécifique. M. Montagne donne les car actères 
génériques et spé fcifiques des especes connues de Priobolus. La 
phrase caractéristique du P. œdipus est celle-ci : P, stromate 


bas inflato apice globoso , vesicul& rigrä subsphæricd. Crescit 
in stercore humano, Gi 30 


48, CATALOGUE DE PLANTES DES ÉTATS DES ILLINOIS ET DE Mis- 
souri; par Lewis C. Bec. (4mer. jourr. of Science and 
Arts; Nol. X,p. 257; fév. ,1826 ; et Vol,,XI, juin 1826, 
p. 165.) 


Ligustriüm vulgare L. Veronica peregrina L: Leptandra vir- 
giniea Nutt. Gratiola missouriana (cette plaute diffère, d’ après 
l'auteur , du G. vüginica). Lindernia dilatata Muhl. Catalpa 
syringæfolia Pursh. Justicia pedunculata Mich. Cunila glabella 
Mich. Hedeoma hirta Nutt. Monarda bradburiana, Monarda 
scabra , deux éspèces nouvelles que l'auteur décrit en anglais, 
sans, donner la phrase spécifique. #onarda ciliata Pursh. Cér- 
cœa canadensis Mubl. Fedia radiata Mich. 7ris versicolor Lan. 
Sisyrinchium bermudianum ? Scirpus pendulus Mubl. Scirpus 
acicularis L, Dulichium spathaceum Pers. Cyperus inf fezus Muhl. 
Cyperus strigosus Mubl. Leersia oryzoides Sw. Agrostis alba L. 
Alopecurus Des so L. Poa reptans Micb. Poa compressa 
L. Poa annua 1. Elymus glumifolius Mubhl. Panicum latifolium 
L. Andropogon furcatun Mubl. Mollugo verticillata L. Lechea 
major I, Cephalanthus occidentalis L. Galium circæzans Mich. 
Caliun bermudianum L. Houstonia minima, espèce nouvelle, 
très-voisine de l’Houstonia patens Elüot. L'auteur la décrit en 
anglais sans phrase spécifique. Æoustonia cœrulea LL. Houstonia 
longifolia Wild. Houstonia purpurea Wild. Houstonia ciliolata 
Torr. Cornus florida L. Cornus circinata T. Cornus sericea L. 
Plantago virginica L. Plantago pusilla Nuit. Ptelea trifoliata 
L. Potamogeton gramineum. Potamogeton lucens L. Myosotis 
arvensis L. 21. virginiana L. M. lappula L. Batochia canés- 
cens Xlich. Pulrnonaria virginica L, Onosmodium hispidum 
Mich. ZLycopsis arvensis L. Phacelia fimbriata Mich. Brdre- 
phylluum virginicum L. H. appendiculatum Mich. Ællisia nycte- 
Lea L. Dodecatheon meadia L. Samolus Falerandi à ‘Lysimachia 


o 


Botanique. 83 


céliataX,. Convolvulus sepium L. Ipomæa purpurea Lamk, Phlox 
pañiculata L. P. divaricata L. P. pilosa EU. P. bifida , espèce 
nouvelle et remarquablé, dit l'auteur, par les segmens profon:- 
dément fendus de la corolle. Polemonium reptans XL. Solanum 
carolinense L.Physalis pubescens L.? Ferbascum thapsus L. Cam- 
parñula perfoliata Y,. Triosteurm perfoliatum L. Vitis æstivalis 1. 
Cüssus hederacea Pers. Vidla cucullata Ait. Ÿ, palmata X, F., 
pedata L. F.blanda VWd,F". pubescens Ait.F, bicolor Pursh. Clay- 
tonia virginica 1. Ceanothus americanus L. E PonyInus atropur- 
pureus Jacq. Comandra umbellata Nuit, Zmpatiens pallida Nutt. 
Ribes recurvatum Mich. Apocynum cannabinum LL. À. hyperici- 
foltum Aït. 4sclepias syriaca 1. A, quadrifolia Jacq. À. incar- 
nata L. 4. amæna L. À. verticillata L. 4. obtusifolia Mich. 4. 
longifolia Mich. 4. tuberosa XL. Ananthera vifidis Nutt.? Heu- 
chera viscida Pursh. Sanicula marylandica A. Sium tricuspida- 
tum El. Myrrhis canadensis Nutt. AZ. longistylis Torrey. Smyr- 
nium cordatum Walt. $. integerrinum Y, Cicuta maculata X,. 
Erigenia bulbosa Nuit. Ulmus americana XL. U. fulva Mich. Cel- 
tis occidentalis L. Viburnum acerifolium L. Rhus glabrum L. R. 
toxicodendron L. R. aromaticum Ait, Sambucus canadensis T. 
Staphylea trifolia L. Tradescantia virgtnica L. Hypoxis erecta 
L. Allium striatum Nid. Phalangiun esculentum Nutt. Lilium 
canadense L. L. Catesbœi Walt. Erythronium albidum Nutt. 
Uvularia lanceolata Wild. Smilacina racemosa Desf. Melan- 
thtur virgénicum X,. Helontas dioica Pursh. Tréllium viride, es- 
pèce nouvelle; étamines de la longueur de la corolle, à pétales 
un peu plus longs que le calyce. 7r. recurvatum , autre espèce 


_ nouvelle, voisine du 77. sessile de Linn, 77. erectum 1. Tr. 
? 


L 


grandiflorum Salisb. Rumex acetosella X. R. britannicus 
Pursh. Alisma plantago L. Æsculus glabre Wild. Rhexia vir- 
gtnica L. OEnothera bicnnis L. OEnothera sinuata L.? OEnotk. 
macrocarpa Pursh. Gaura biennis XL. Epilobium coloratum Muhl. 
Acer saccharinum L. A. negundo L. Polygonum punctatum El. 
P. mite Pers. P. pensylvanicum Y,. P. virginianum L. P. avi- 
eulare L. P. convoloulus L. P. amphibium L. Laurus sassafras 
L. L. benzoin 1. Cassia marylandica L. C. chameæcrista 1. Bep- 
tisia alba R. Brown. Cercis canadensis L. Cucubalus stellatus L « 
 Silene regia : fleur écarlate ; calyce 10-strié long , cylindrique; 


S8 Botanique. 


pétales oblancéolés généralement entiers. Stellaria longifolia 
Mubl..Cerastium vulgatum 1. C. nutans Raf. Oxalis violaceaL. 
O. corniculata X,. O. stricta Wild. Penthorum sedoides Wild. R. 


49. Sur Les Herniers offerts par la Compagnie anglaise des 
Indes orientales aux divers Musées d'Histoire naturelle. 


C'est avec une vive satisfaction que nous communiquons à 
nos lecteurs une noble détermination que vient de prendre la 
Compagnie anglaise des Indes orientales. On sait de quelles ri- 
chesses se composent les collections botaniques de l'Angleterre. 
Des colonies considérables et un commerce immense dans 
toutes les parties du monde, donnent depuis long-temps aux 
botanistes de ce royaume les plus grandes facilités pour aug- 
menter leurs herbiers ; et il suffit de citer les noms de sir Joseph 
Banks, de MM. Lambert, Robert Brown, Hooker, Lindley, etc., 
pour rappeler ce que la botanique doit aux ouvrages et aux 
communications bénévoles de ces hommes distingués. 

Les Indes orientales sont pour cette science, comme pour 
les spéculations commerciales des Anglais, une mine inépuisa- 
ble. Les travaux de M. Wallich nous ont déjà fait connaître une 
grande partie des richesses végétales du Népaul; le territoire 
des Birmans est venu lui offrir de nouveaux trésors ; et ce cé- 
lèbre botaniste est arrivé l’année dernière en Angleterre, ap- 
portant le fruit de ses immenses conquêtes. Le Bulletin vient 
d'annoncer (avril 1829, n° 56, p. 85) la publication d’un nou- 
vel ouvrage ({ Plantæ asiaticæ rariores), destiné à présenter ce 
qu'elles offrent de plus remarquable. Mais la Compagnie des 
Indes, jalouse de donner à ces découvertes toute l'uulité 
possible, a chargé M. Wallich de composer des collections 
de plantes rares cueillies en Asie, non-seulement pour les prin- 
cipaux établissemens scientifiques de la Grande - Bretagne, 
mais encore pour ceux du Continent curopéen et des autres 
parties du monde. Cette belle et généreuse idée mérite la re- 
connaissance de toutes les natious, et la Compagnie des Indes 
s’honore infiniment en associant à ses spéculations commer- 
ciales un but aussi élevé que celui de concourir ainsi à la pro- 
pagation des connaissances. Comme toutes les choses humaines, 
sa prospérité actuelle peut passer ; la politique de l'Angleterre 


< Botanique. 89 
elle-méme peut amener de nouvelles combinaisons, qui chan- 
gent ou modifient beaucoup la nature de ses relations dans 
l'Inde : aueun événement ne peut lui ravir le mérite qu'elle de- 
vra à de pareilles communications. 

De tout temps, la protection accordée aux sciences et aux 
lettres a été un des principaux moyens de célébrité. Cest à elle 
que Louis XIV a dû en grande partie la gloire de donner son 
nom à son siècle ; et le sénat de Venise se serait fait, selon Be- 
lon, moins d'honneur en élevant un théäfre en marbre, orné 
d’or et d'argent, qu'il n’en a acquis en créant un jardin destiné 
à recevoir des plantes d'arbres rares pour l'avantage de la re- 
publique et de tous ceux qui viennent à Padoue pour s'y con- 
sacrer aux sciences ( Remontrance sur le défaut de labeur et de 
culture , etc. Probl. XX |. 

Au reste, une ère nouvelle, surtout depuis le retour de la 
paix, a commencé en Europe. Isolées pendant tant d'années, 
les différentes nations qui la composent ont vu rétablir leurs 
relations commerciales et scientifiques. Si l’aisance répandue 
dans toutes les classes de la société atteste les progrès étonnans 
de l’industrie, mille découvertes importantes, mille procédés 
utiles signalent le noble appui que les gouvernemens accordent 
aux sciences. Et combien d'hommes indépendans, rivalisant 
avec les gouvernemens, contribuent par lé sacrifice de leur for- 
tune, de leur repos, de leur santé, à enrichir nos musées, à 
augmenter nos connaissances ! Ils sont loin de nous ces temps 
d’ignoble égoisme , où les découvertes comme les collections, 
partage‘exclusif de quelques individus, restaient ensevelies dans 
une jalouse obscurité, comme un procédé chimique destiné à 
faire la fortune d’un manufacturier! Maintenant, au contraire, 
le besoin de communiquer nos richesses se fait sentir en raison 
de leur accroissement; c’est un des traits les plus marquans de 
notre époque. Non-seulement les correspondances se sont 
multiphiées, mais presque partout une louable émulation à fait 
naître des établissemens, qui sont comme des chainons de la 
grande famille; et tous les peuples se signalent à l’envi par ces 
dispositions, que nous aimons à appeler fraternelles. Nous osons 
croire que le Bulletin universel, par son empressement à signa- 

ler toutes les nouveautés importantes , et par l'impartialité de 
ses annonces et jugemens, contribue à resserrer ces liens; et il 


90 Botanique. 


était digne d'un corps aussi éminent que la Compagnie des 
Indes anglaises de favoriser, par le noble emploi de ses richésses 
scientifiques , le développement de cet élan général. 

Aug, Duvau. 


Bo. Exrnair D'UNE LETTRE DE M. ZirrELius, naturaliste du 
gouvernement des Pays-Bas, communiqué par le D° BLume, 
prof, et direct, de l'Herbier royal de Bruxelles. 


En rade de Timor-Delli à bord de la Corvette 
de S. MT. le Triton, 9 octobre 1828. 

Je vous communique quelques remarques relatives au voyage 
à la Nouvelle-Guinée, qu'après un séjour de cinq mois à Am- 
boine, nous avons entrepris sur le Triton et PFrés. 

Ayant eu un vent favorable, nous avons mis cinq. jours à 
nous rendre à Banda où nous sommes restés 3 jours. Malheu- 
reusement, dans plusieurs excursions je n’ai pas pu y découvrir 
plus de 10 plantes nouvelles. La plus grande partie de cette 
île, à l’un des côtés du fort, est eouverte d’un Zschæmum et d’un 
Panicum. Les plantations de muscadiers sont, de ce côté-ci, 
presqu’entièrement détruites par les éruptions du volcan. Les 
troncs blancs des Canarium, privés de feuilles, donnent à cette 
partie de la contrée un aspect singalier. De l’autre côté du fort, 
les plantations sont dans un état admirable et produisent, tant 
par Pombre des arbres que par leurs odeurs délicieuses , un ef- 
fet des plus ravissans. é 

De Banda nous nous rendimes à la Nouvelle-Guinée, ran- 
geant de loin les côtes de Ceram, et après un trajet de quel- 
ques semaines, les îles d’Aroe et Papoua; et nous dirigeant tou- 
jours à l’ouest, nous vimes la rivière Tonga, découverte dans 
le temps par le lieutenant Kolff. Nous remontämes cette ri- 
vière, ayant à droite et à gauche un pays plat, marécageux, 
couvert de grands arbres. Les rives étaient ombragées de Rhr- 
zophora, Bruguiera, Avicennia , Petaloma, Sonneratia et de 
plüsieurs nouvelles espèces de figuiers. Bientôt nous trouvämes 
les petites rivières d’eau douce reconnues par Kolff; nous y 
jetâmes l’ancre pour faire provision d’eau qui commençait à 
nous manquer. Ayant expédié une chaloupe, nous füûmes bien- 
tôt convaincus qu’on pourrait facilement descenäre la rivière 
au reflux, et nous rencontrâmes un grand nombre d’indigènes 


Botanique. 91 


tout nus, qui, après beaucoup de sollicitations de notre part, 
se décidèrent enfin à venir à la chaloupe que nous leur avions 
envoyée, Mais quelques officiers ayant voulu examiner de plus 
près leurs armes, en les prenant dans leurs mans, les insulaires 
sautèrent à l'improviste de la chaloupe et nous saluèrent, avant 
que nous eussions le temps de nous méttre en garde, d’une 
décharge de flèches qui blessèrent deux officiers et deux matelots, 
Effrayés par la décharge de quelques fusils, ils se sauvèrent 
dans les forêts en poussant des cris affreux et se cachèrent 
comme les singes sur les arbres. Jugeant plus à propos de le- 
ver l’ancre, nous remontämes encore la rivière, et nous revin- 
mes le lendemain au rivage, accompagnés de quelques hommes 
armés. En traversant les forêts, nous n’eümes pas le bonheur de 
trouver de l’eau douce, mais en revanche beaucoup de plantes 
nouvelles. 

Cette contrée ayant paru impropre à un établissement, et 
après avoir cherché pendant plusieurs jours consécutifs une 
localité mieux appropriée au but que nous nous étions proposé, 
et où l’on püt trouver de l’eau potable, nous fümes obligés de 
retourner au pays de Namatode où nous mouillâmes dans une 
petite baie. En même temps l’Iris fut expédiée avec une cha- 
loupe pour chercher une baïe plus commode; au bout de quel- 
ques jours, l'équipage fut assez heureux pour trouver près de 
Lobo, non loin de Namatode, non-seulement une baïc agréa- 
ble, mais encore une place qui sembla très-favorable pour un 
établissement. Je recueillis aux environs de Namatode beau- 
coup de plantes nouvelles, et ce qui m’étonna le plus ce fut de 
trouver sur le penchant d’une petite montagne beaucoup de 
plantes également indigènes de Java, dont je nommerai seule 
ment les suivantes : Ruellia discolor BI. Strobilanthes virgata B|. 
Melanthesa rhamnoïdes B\. Melastoma sylvaticum Bl. Omalan- 
thus Lescheraultianus Ad. Juss. Rottlera paniculata Juss. Mappa 
Tannaria Juss. Rotilera viscida B\. Adisca Zippelit B\. Erythro- 
chilus indicus et tongifolius B\. Croton Tiglium XL. et argyratum 
BL. Zicus rubra , politoria, heteroneura , cuspidata, angustt- 
Jolia, greviæfolia B],, etc. 

Le jour suivant, étant arrivés à Lobo, nous avons nommé la 
baie Triton Baai, et on procéda au commencement de l’éta- 
blissement. À cette fin, on abattit des arbres hauts de 120 pi. 


es 


02 Botanique. 

et plus, qui me mirent en possession de plusieurs objets pré- 
cieux, que je n'aurais jamais pu avoir autrement. Je me con- 
tente de nommer les Suivans : Dépterocarpus parviflorus Zipp. 
Unona glauca Z\pp. Sideroxy lon Orichalcium Zipp. Néanmoins je 
regrettais de trouver beaucoup de ces arbres et fort peu d'espèces; 
d’un autre côté, on agissait avec tant de célérité qu’on avait à 
craindre d'être écrasé à chaque instant. Ces forêts sont si pauvres 
en plantes, que je n’en ai trouvé que deux petites, dont le Ruel- 
dia mutabilés Zipp. est la plus commune. Cette plante se trouve 
aussi à Macascar, Boeton, Amboine, Banda et peut-être aussi à 
Java. Les pays montagneux et les vallées produisent peu de 
plantes herbacées. Deux Begonia, deux Balsamina, le Carpoca- 
lymna Z., le Lempopsis mnioides Z. couvrant les rochers hu- 
mides , et enfin deux plantes de la Syngénésie. — Je crois qu'on 
trouvera beaucoup de palmiers en visitant l’intérieur du pays et 
les rochers escarpés. J'ai découvert un 4reca de 80 à 100 pieds 
de hauteur, avec deux plus petits; deux Zicuala, que je n'ai 
pas cueillis parce qu'ils n'étaient pas en fleurs, et dont le plus 
petitest rameux; un Fagus de 100 à 120 pieds; deux nouveaux 
genres superbes, savoir : mon Orania regalis ayant des fleurs 
triandres et des fruits semblables à des oranges, et mon Dry- 
mophlœus , dont je trouvai ici deux espèces et une à Amboine. 
Ce dernier genre a des rapports avec les genres Areca, Ca- 
ryota et Jriartea. Les baies sont monospermes sans filamens, 
leur suc est ardent et cause de la démangeaison dans la bouche. 
Les feuilles ont la forme de celles en éventail et découpées du 
Caryota. Je recueillis 3 Rotang, 2 Calamus et 1 Ceratolobus. 
On trouve ici beaucoup de Scitaminées, et principalement des 
espèces de Globba, d’Alpinia , Costus et Amomum. Je trouvai 2 
parasites, une Globba et mon Calypteris miniata. Une Scitami- 
née, que je considère comme nouvelle, a les fleurs blanches 
placées au sommet de la tige; celles-ci offrent la particularité 
de s'ouvrir le soir et de tomber le matin à 5 ou 6 heures. Elle a 
de l’affinité avec l'Hedychium , et je l’ai nommée M ctophylax 
alba. J'ai fait une collection de 50 Orchidées, parmi lesquelles il 
y a des espèces singulières d’une grandeur excessive à labelle 
en forme de soulier, muni aux bords de 4 glandes ornées de 
brosses en étoiles. Je vis une Urticée, le Sciaphila ; et une 
grande quantité de la belle plante bleue, Cotylanthera tenuis. 


Botanique. 93 


Les fougères ne sont pas en aussi grand nombre qu’à Java; la 
proportion est de 5 à 6. On n'y remarque aucun genre nouveau. 
Je n'ai trouvé que peu de mousses, et je n'ai jamais vu un pays 
aussi pauvre en champignons. On y voit 6 espèces de Panda- 
nées que je n'ai pas décrites, et qu'on trouve aux Molucques, 
deux à Banda et deux à Amboine. On ne rencontre à Lobo que 
peu d’espèces de graminées : je me suis procuré deux Panicum, 
un Saccharum, un Nastus, un Bambusa, un Carex et une Jon- 
cée; on en trouve un peu plus au pays d'Utanotu. Les rochers 
du bord de la mer sont couverts de Portlandia tetrandra et 
d’autres petits arbustes, parmi lesquels on distingue principa- 
lement deux Taxinées, le Podocarpus thevetiæfolia Z. et mon 
nouveau genre Sarcocalyx miniatus, de même que le Melanium 
rupestre ayant de la ressemblance avec les Zeptospermum. 
Après un séjour de deux mois employés à l'installation de l’é- 
tabhissement, nous retournämes à Amboine, que nous avons 
quitté un mois ensuite. Le temps pluvieux m'empécha d'y faire 
beaucoup de travaux; cependant j'y ai découvert un nouveau 
genre de palmier dont les épis pendans out la longueur de plu- 
sieurs aunes. Ce genre appartient à la Diæcie Monogynie. (4{ge- 
meene Konst-en Letter-bode ; 8 mai 1829, n° 19, p. 294.) 
EN EK. 


’ 
5r. SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES A HarLem. Extrait du 
Programme de l’année 1829. 


La Société a remis au concours la question suivante pour 
qu'il y soit répondu avant le 1°° janvier 1831. 

« Qu'est-ce que l’on sait actuellement à l'égard de l’origine 
de ces matières vertes et autres, qui produisent dans les eaux 
stagnantes, ou à la surface de celles-ci et d’autres corps? Doit- 
on, d’après des observations bien décisives, considérer ces ma- 
tières comme des productions végétales ou comme des végétaux 
d’une structure plus simple? Doit-on les rapporter à la méme 
espèce, ou peut-on en indiquer la différence par des caractères 
spécifiques ? Quelles sont les observations qui restent encore à 
faire , surtout par le moyen d’instrumens microscopiques, pour 
perfectionner la connaissance de ces êtres. » 

On désire que ce sujet soit éclairei par des observations réi- 
térées , et que les objets observés soient décrits et figurés exac- 
tement, 


94 Botanique. 


Voyez E.P. Schranck, über die Priestleyische Grine Materie. 
Denkschri ifien der Akademie zu Minchen 1811, 1813. —Homn- 
schuch, über die Entstehung und Metamorphosen der niederen 
vegetabilischen Organismen. Nova Acta Physico-medica Acad. 
Natur. Curios. Tow. X, p. b13. —P.J. F. Turpin, Organogra- 
plie. Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle , Tom. XIYŸ, 
p. 19. — Treviranus, sur le mouvement de la matière verte. An- 
nales des Sciences naturelles , janvier 1827. 

La Société propose, pour sujet d’un nouveau prix, la ques- 
tion suivante , à laquelle on devra répondre avant Je 1°7 janvier 
1831 : | 

Les observations de M. Turpin , touchant l'organisation 
des végétaux {1), paraissant conduire à mieux connaître la 
nature des plantes, etau perfectionnement de Ja culture de vé- 
gétaux utiles, la Société désire «un mémoire, dans lequel les 
découvertes de M. Turpin seront exposées avec clarté, et dans 
lequel, après un examen réitéré, sera démontré ce qu’on doit 
regarder comme suffisamment prouvé, ainsi ce qui demande être 
confirmé par des recherches ultérieures ? Enfin quelles sont les 
applications utiles auxquelles pourra donner lieu le résultat 
de ces recherches? » 

Le prix pour chacune de ces questions est une médile d’or 
de la valeur de 150 florins, et de plus une gratification de 150 
florins de Hollande, si les réponses en sont jugées dignes. Lés 
mémoires doivent-être écrits en langue hollandaise, francaise, 
anglaise, latine ou allemande, et envoyés à M. Fo: Marum, 
secrétaire perpétuel de la Société, avant l'expiration du terme 
indiqué pour le concours. 

52. NOTICE RELATIVE A LA BOTANIQUE MIGROSCOPIQUE. 

Le prof. Sckiling, de Breslau, vient d'inventer un instru- 
ment au moyen duquel on peut copier avec la plus grande fidé- 
lité toutes les parties composantes des plantes placées sous le 
verre microscopique. Sa construction essentielle est celle d’une 
lanterne magique, à la différence près, qu’au moyen d’un mi- 
roir qui se trouve pratiqué dans cet instrument, l’image de 
l'objet amplifié ne tombe point verticalement, mais horizonta- 
lement sur le papier, telle qu ‘elle doit être copice. Ce procédé 


(1) PJ. F. Turriw, Organographie végélale, Mémoires du Muséum 
d’hist, nat, Tom. XIV, XV, XVL 


Zoologie. (I 
facilite non-seulement la copie, mais il assure aussi en même 
temps la plus grande fidélité au dessin, ( {{gem. Handl. Zei- 
tung ; déc. 1827, n° 126, p. 817.) 





ZOOLOGTE, 


53. Das rnieriscuE LEBEN UND seiNE FORMEN.— La vie animale 
et’ses formes, manuel de zoologie destiné à l’enseignement 
académique; par M:J. C. Zenker, prof. de médecine à Iena. 
Gr. in-8° , xxiv et 720 pages. Iena, 1828 ; Crœker. 


Cet ouvrage élémentaire contient tous les détails de zoologie 
et d'anatomie comparée nécessaires aux jeunes gens qui dési- 
rent acquérir quelques connaissances dans cette partie. (sis ; 
1829, n° 2,p. 181.) 


5h. ENTWICRELUNGSGESCHICHTE DER THERE. — Histoire du dé- 
veloppement des animaux, traitée sous le point de vue de lab - 
servation et du raisonnement ; par le prof. Barr, à Kœnigs- 
berg. 1° partie, 271 pages in-4°, avec 3 pl. col. Kæœnigsberg, 

1828 ; Borntræger. 

Cet ouvrage, dont nous ne connaissons l’existence que d’a- 
près l'annonce de /’Isis (n° 2, 1829), paraît être une des pro- 
ductions les plus remarquables de ces derniers temps sous le 
rapport de la physiologie.  - « 


55. Le RÈGNE ANIMAL distribué d’après son organisation pour 
servir de base à l’histoire naturelle des animaux et d’intro- 
duction à l'anatomie comparée ; par M. Cuvier. Nouv. édit., 
revue et augm.; à vol. in-8° avec fig. dessinées d’après na- 
ture. Paris, 1829; Déterville. 7 fr. le vol. 


Il m'a encore paru que quatre volumes de cette édition. Le 
1° contient les Mammifères et les Oiseaux ; le 2° traite des Rep- 
tiles et des Poissons ; le 4°et le 5° renferment les Crustacés, les 
Arachnides et les Insectes décrits par M. Latreille. Les plan- 
ches et le 3° volume ont encore à paraître; ce dernier devra 
. contenir les Mollusques , les Annélides et les Zoophytes. 


06. Faune DE Marx Er Loire, ou Description méthodique des 
animaux qu’on rencontre dans toute l'étendue de ce dépar- 
tement, tant sédentaires que de passage; avec des observa- 


96 Zoologie. N° 56 


tions sur leurs mœurs , leurs habitudes , ete.; par M. Mrrxxr, 
2 vol. in-8° de xvux et 573 p., avec 6 pl. Paris, 1828 ; Ro- 
sier. Angers; L. Pavie. 


La Faune de Maine et Loire, comprenant l’histoire naturelle 
des animaux qu’on rencontre dans toute l'étendue de ce dépar- 
tement , sera divisée en deux paities. La première, celle que 
nous annoncons aujourd'hui, renferme les animaux vertébrés ; 
la deuxième, qui paraîtra plus tard et formera un ouvrage par- 
ticulier, traitera des animaux invertébrés: c’est M. Courtillé qui 
s’est chargé de cette seconde partie. Les Mollusques de ce dé- 
partement ont déjà été publiés, en 1813, par l’auteur de la pré- 
sente Faune (1). Quant aux espèces fossiles qu'on y rencontre, 
l’auteur se propose de les faire connaître séparément. 

M. Millet, pour distribuer méthodiquement les animaux com- 
pris dans sa Faune, suit, pour les Mammifères, le Règne ani- 
mal de M. Cuvier; pour les Oiseaux le même ouvrage, mais 
avec quelques modifications établies par M. Latreille dans ses 
Familles naturelles du règne animal, ainsi que quelques chan- 
gemens qui lui ont paru utiles, Il a adopté pour les Reptiles les 
ouvrages de MM. Brongniart et Cuvier ; et enfin pour les Pois- 
sons, l'ouvrage précité de M. Cuvier. 

Quant à la synonymie des espèces , il la simplifiée autant 
qu'il lui a été possible, en ne mettant qu'un ou deux noms d’au- 
teurs ; cependant, pour les Oiseaux , indépendamment du nom 
de l’auteur, dont il adopte la nomenclature, ainsi que de celui 
qui a parlé le premier d’une espèce , il ajoute à chacune d'elies 
les noms donnés par Buffon, Vieillot et Temminck , et cette aug- 
mentation nominale était indispensable. Pour favoriser les re- 
cherches , M. Millet a eu soin d'indiquer, à chaque espèce d’oi- 
seau, la page du Manuel d’ornithologie de M. Temminck, où ce 
savant naturaliste, après avoir décrit chaque espèce en parti- 
culier, donne une synonymie des plus complètes. A cette sy- 
nonymie l’auteur a ajouté les noms vulgaires en Anjou seule- 
ment. 

Les figures étant en quelque sorte le complément ou la con- 
firmation d’une description, l’auteur a figuré les espèces nou- 


(1) Mollasques terrestres et fluviatifs de Maine-et-Loire, par P, A. 
Millet ; x vol. in-12. Angers 1815 ; Pavie. 


Zoologie. 97 
velles ou celles déjà connues, mais dont on n'avait pas encore 
publié de figures. Pour les autres espèces , il renvoie aux figu- 
res de l'£ncyclopédie méthodique pour les quadrupèdes; à l'44- 
las des Oiseaux d'Europe, de M. Temminck, ainsi qu'aux plan- 
ches de l'Ornithologie française, de M. Vieillot, pour les oi- 
seaux. Pour les reptiles, il cite les planches des ouvrages de 
MM. Daudin et Latreille, ainsi que celles de la Faune fran- 
çaise. Enfin, pour les poissons, il indique les figures de Bosc 
et Lacépède, et celles de l'Encyclopédie méthodique, 

Nous croyons que l’auteur a mal fait d’exclure tous les ani- 
maux domestiques; il n’est rien moins que constaté que tous 
soient exotiques, comme il le dit. Ainsi l’on voit manquer le 
chien, le chat, le lapin, le cheval, l'âne, la chèvre, la brebis, 
le taureau, plusieurs oiseaux tels que le coq, loie, le canard 
ordinaire. Cette omission est d'autant plus à regretter, qu’elle 
concerrie les espèces animales qui intéressent l'homme de plus 
près. Que dirait-on d’une Flore où l’on omettrait le blé et une 
infinité d’autres espèces végétales qui couvrent les champs, 
sous prétexte qu’elles sont cultivées et qu’elles ne tirent pas leur 
origine de la localité même? Une fois qu'une espèce, soit ani- 
male, soit végétale est acclimatée dans une contrée, et surtout 
acelimatée depuis des siècles, elle appartient de droit à la Faune 
ou à la Flore de cette contrée. 

Les espèces figurées sont : la Musaraigne couronnée, le Rat 
des moissons , le Campagnol fauve, le Corbeau freux (C. frugi- 
legus, L.), la Couleuvre d’Esculape, la Vipère commune, la 
Grenouille à ventre jaune, et P'Able rivülaire (Cyprinus rivula- 
ris Pallas.) 

La Musaraigne couronnée { Sorex coronatus, Millet) est une 
espèce rare, qui habite les lieux secs et sablonneux; elle à été 
observée à Blow, par M. Courtillé, qui l'a communiquée à 
l’auteur. Elle se distingue surtout des autres espèces par son 
museau.long et effile. Voici la phrase spécifique qu’en donne 
M. Millet : Parties supérieures d’un brun-roux foncé, avec une 
espèce de marque plus sombre qui s'étend depuis le bout du 
museau jusqu'à la partie antérieure et supérieure de la tête, et 
dont il est détaché par une ligne étroite, cendrée, qui lens 
toure ; queue tetragone, 

Le corbeau freux, qui a été dessiné, est la var, B, qui est 


B, Tous XVIII, 7 


98 Z oologie. 


très-rare et qui se distingue en ce que l'extrémité des rectrices, 
des couvertures supérieures et inférieures de la queue, ainsi 
que des rémiges, des grandes, moyennes et petites couvertures 
des aîles, est d’un cendré foncé. 

* La vipère commune a été représentée pour faire paraître ses 
crochets à venin, son museau retroussé et rebordé, et pour 
mettre en évidence la manière dont elle se reploie en arrière 
lorsqu'elle veut se lancer sur l'homme ou les animaux. 

La grenouille à ventre jaune (Rana flaviventris, Millet) est 
une espèce particulière, qui, par son rapprochement de la gre- 
nouille verte ainsi que de la grenouille rousse , donnerait à pen- 
ser qu’elle pourrait être une “hybride provenue de ces deux es- 
pèces ; elle ressemble à la première par sa taille ainsi que par 
ses formes extérieures, et à la seconde, par sa tache brune-rous- 
sâtre derrière l'œil. Voici la phrase spécifique de l’auteur: « Un 
gros pli saillant au-dessus de chaque flanc, couvert de taches 
noires rapprochées ; de gros tubercules comme mamelonnés, 
épars sur la partie postérieure du corps, ainsi que sur les flancs, 
entremélés de petits tubercules granuleux très-rapprochés; point 
de bande longitudinale an milieu du dos ; une tache postocu- 
laire, triangulaire, noirâtre; dessous du corps jaune, quelque- 
fois maculé de rougeâtre. Long, du bout du museau à l'anus, 
2 po. 8 L.; et jusqu’à l'extrémité des doigts, 4 po. 6 1. Extrémités 
postérieures presqu'aussi longues que le corps. 

Cette espèce se distingue par la lenteur qu’elle met dans ses 
mouvemens ; elle ne saute qu'à de petites distances. On la ren- 
contre sur les bords de la Loire, à terre, parmi les herbes des 
lieux frais et ombragés , souvent avec la grenouille rousse. 

Quant à l’ouvrage, dans son ensemble, nous dirons qu'il 
nous paraît fait avec soin, d’une manière consciencieuse, et par 
un homme bien versé dans celte matière. K. 


57. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE DES MAMMI- 
FÈRES ET DES OISEAUX découverts depuis :788 jusqu'à nos jours 
(Complément aux œuvres de Buffon); par M. R. P. Lessow. 

Tom. IT: Races humaines, orangs, et gibbons. 412 p. avec 
6 pl. Fa 1829; Baudouin Fes (Voy. lè Bulletin, Tom. 
_ XI n° 140, Tom. XIV, n° 325, et T. XVI, n° 209.) 


Ce 3° vol. contient l’histoire des races noires répandues sur 


Z oologie, _99 
les îles de la Polynésie et de l'Australie, Dans un 1°" paragra- 
phe, l'auteur traite de la constitution physique de l’île de Wai- 
giou, de ses végétaux, de ses animaux, et enfin des deux va- 
riétés de l'espèce humaine qui habitent cette ile. Dans le second 
parägraphe, il suit li même marche pour le Port-Praslin 
de la Nouvelle-Irlande. Le 3° paragraphe est consacré à la Nou- 
velle-Guinée ét à ses habitans. L'auteur présente ensuite un ta- 
bleau physique de la Nouvelle-Hollande, et des considérations 
générales sur les Mammifères de l'Océanie et de la Polynésie. 
©: Dans la seconde partie de ce volume, M. Lesson passe à l’his- 
toire des Singes; il se propose de décrire complètement les 
genres et les espèces, sans avoir égard aux individus déjà dé- 
crits par Buffon; mais toutefois il passera légèrement sur les 
espèces que ce naturaliste aura parfaitement caractérisées, €t 
qui ne figurent dans ses tableaux que pour signaler la place 
qu’elles doivent occuper dans l'ordre naturel (x). Il suit la dis- 
tribution professée par M. Geoffroy-Samt-Hilaire ( Lecons sté- 
nographices), et qui est la suivante : 


I. SINGES DE L'ANCIEN CONTINENT OU CATARHINNINS. 


Narines ouvertes en-dessous du nez et séparées par une cloi- 
son mince ; cinq dents molatres de chaque côté et à chaque m&- 
choire ; vision horizontale. Des callosités chez tous, et dans le 
plus grand nombre des abajoues. 

1° Les Orangs.et les Gibbons. 

2° Les Semnopithèques. 

3° Les Guenons. 

4° Les Macaques. = 

5° Les Cynocéphales. 


II. SINGES DU NOUVEAU CONTINENT OÙ PLATYRHINNINS, 
Narines latérales et séparées par une large cloison ; six dents 


(x) l’auteur promet qu'après avoir terminé l’histoire des animaux dé- 
couverts depuis 178$ , il donnera un Synopsis complet de toutes les es- 
_pèces connues de Mammifères, avec une synonymie suffisamment éten- 
due , pour que les naturalistes et les amateurs puissent , à l'aide de carac- 
tères succincts et précis, faire concorder d'un seul coup-d'œil les ani- 
maux décrits par Buffon et ceux découverts parles naturalistes depuis le 
commencement de ce siècle. 


r 
C4 


tô0 Zoologie. 


molaires chez toutes les espèces à ongles aplatis; cinq chez 
celles qui ont des ongles taillés en griffes ; vision oblique de haut 
en bas. Callosités et abajoues manquant complétement. È 

1° tribu. HéLoriTHÈQuEs, singes à queue enroulante et pre- 
nante; les Sapajous. 

2° tribu. Géorrrniques (singes terrestres), queue velue et 
non prenante; les Sagouins. 

3° tribu. ARGrOPITHÈQUES (singes à ongles d'ours ), molaires 
hérissées de pointes aigues; griffes au lieu d'ongles aplatis; les 
Ouistitis. 

Les espèces décrites dans ce volume sont les Pähecus niger et: 
Satyrus, et les Hylobates syndactylus , Lar, leuciscus , variega- 
tus et Unko. Le 3° volume mérite les mêmes éloges que nous 
avons déjà accordés aux volumes précédens ; le lecteur y trou- 
vera une foule d'observations utiles et intéressantes. 

La livraison de planches qui accompagne ce volume, et qui 
est la quatrième, offre les figures des animaux suivans : l’Agouti 
des Patagons ( Das) procta patachonica Desm.), l'Écureuil bi- 
colore , le Koala (Phascolarctos fuscus Desm.), l'Alpaco ( Lama 
Alpaca Less. ), la Harpie d'Amérique (Falco destructor Daudin), 
et le Gubernète du Brésil ( Gubernetes Cunninghami Such.) K. 


58. CAVERNE À OSSEMENS FOSSILES DE BIRE; note communiquée 
à l’Institut par M. DEsTREn, ingénieur des ponts et chaus- 
sées, à Carcassonne, et lue par M. Cordier, le 11 mai 1829. 


Ces cavernes sont celles dans lesquelles MM. Tournal fils et 
Marcel de Serres ont cru découvrir des ossemens humains mé- 
les à des débris fossiles de Mastodontes et autres espèces au- 
jourd'hui perdues. Ce mélange, dont l'histoire de la science ne 
présente jusqu'ici aucun exemple authentique, n’a point été 
reconnu par M. Destrem; cet ingénieur a bien rencontré quel- 
ques ossemens humains dans les cavernes de Bire, mais ils 
étaient renfermés dans des couches évidemment différentes de 
celles qui contiennent les véritables fossiles. 

Sa note a été renvoyée à la Commission déjà nommée 
pour faire un rapport sur les travaux relatifs aux cavernes de 
Bire. 


59. CAVERNE A OSSEMENS FOSSILES A ARGANT (Pyrénées-Orien- 
tales) ; note communiquée à l'Académie des sciences par MM, 


Zoologie, 101 


Mancer pe Serres et Fame de Montpellier, et lue par M, 
Cordier, le 8 juin 1829. 


On a trouvé dans cette caverne des ossemens du RAinoceros 
theicorinus , de M. Cuvier, animal anté-diluvien, mélés à des 
débris de sangliers, de chevaux de différente taille, de bœufs, de 
plusieurs espèces de moutons, de cerfs dont les espèces exis- 
tent encore, avec lesquels se trouvent plusieurs espèces de cerf 
certainement perdues. Dans cette caverne, on doit remarquer, 
outre le mélange d'animaux perdus et d'animaux encore vivans, 
l'absence de tout reste de carnivores. Cette absenceppeut faire 
naître des doutes sur l'hypothèse généralement admise jusqu'ici 
relativement à la manière dont les ossemens qu'on trouve dans 
les cavernes y avaient été transportés (1). On supposait en ef- 
fet que ces ossemens y avaient été introduits par les carnivores 
(particulièrement les hyènes), qui, se nourrissant d'animaux 
morts, avaient transporté leur proie dans ces lieux, qui leur 
servaient de repaire. Ici aucun ossement d’hyène, ni d'aucun 
carnivore ne se rencontrant mélé à ceux des herbivores, on se 
trouve forcé de recourir à une autre explication, et de suppo- 
ser que ces animaux, dont on rencontre les débris dans les ca- 
vernes d’Argant, ont vécu dans ce lieu même , ou que leurs os- 
semens y ont été transportés à une époque postérieure à celle 
de leur mort. 

Ce travail est renvoyé à la Commission chargée de faire un 
rapport relativement aux différentes pièces envoyées à propos 
de la découverte des cavernes de Biré, 


60. CAVERNES À OSSEMENS RENFERMANT DES DÉBRIS HUMAINS. 
(Note communiquée à l’Institut le 29 juin 1829.) 


M. Cordier a fait part à l’Académie d’un mémoire de M. de 
Christol, secrétaire de la Société d'histoire naturelle de Mont- 
pellier, relativement à deux nouvelles cavernes à ossemens si- 
tuées dans le département du Gard. Ces cavernes ont été décou- 
vertes par MM. Dumas. naturaliste, et Bonause, D.-M.; elles 
sont situées , l’une à Pondre, l’autre à Jouvignargue, près de 
Sommières, M. de Christol, après les avoir examinées avec le 
plus grand soin, ainsi que les échantillons-qui provenaient des 


(x) Ceci ne prouve rien à notre avis, 


102 Zoologie. 
fouilles, est resté convaincu qu'elles offraient fa preuve d’un 
mélange incontestable d'ossemens humains avec des ossemens 
de mammifères appartenant à des espèces perdues, Les débris 
d'animaux mélés à ceux de l'espèce humaine, proviennent, suñ- 
vant l’auteur, d’hyène, de blaireau, d'ours, de cerf, d’au- 
rochs, de bœuf, de cheval, de sanglier et de rhinocéros. Une 
partie des os porte des traces évidentes de la dent des hyènes 
qui ont essayé de les ronger. On trouve dans la caverne dés ex- 
crémens de ces derniers animaux. Les faits annoncés par M. de 
Christol paraissent à M. Cordier de la plus grande importance, 
S'ils Mr. ; on doit les regarder comme plus concluans en 
faveur d’un mélange d’ossemens humains avec des débris d’a- 
nimaux antédiluviens, que ceux qu'a fournis l'examen des ca-+ 
vernes de Bire. On sait, en effet, que les conclusions qu'on 
avait tirces de l’examen de celles-ci ont été contestées. 

Le mémoire de M. Christol est renvoyé aux commissaires 
chargés de faire un rapport sur les documens relatif aux caver- 
nes de Bire. ( Le Globe ; 8 juillet 1829.) K. ) 


Gr. CARACTÈRES DISTINCTIFS DE QUELQUES QUADRUPÈDES rap- 
portés de la dernière expédition du cap. Franklin, par John 
RicuarDs0K. 


1° Sorex Forstert: Cauda (tereti?)longitudine corporis, aurt- 
culis brevibus vestitis, dorso xerampelino, ventre murino , den- 
tibus pallidis. Long. de la tête et du corps, 2 pouc. +; long. de 
+ Hab. Commun dans les contrées limi- 
trophes de la baie d'Hudson. 

2° 8, palustris: Caudé corpus longitudine excedente , auricu: 
lès suboestitis vellere latentibus, corpore cinerascenti-nigro , 
subter cinereo. Long. de la tête et du corps, 3 pouc. :; long. de 
la queue, 2 + (1). Hab. les endroits marécageux de la baie 
d'Hudson, aux montagnes rocheuses. 

39 AnvicoLa borealis : Auriculis vellere obvelatis, caud& ca- 


de la queue, 1 pou. 


pite pauld breviort, corpore villosissino badio nigroque , subter 
cirereo. Long. de la tête et du corps, 4 pouc. +; long. de la 
queue, 10 lig. Habit. près du grand lac des Ours. ; 

4° Anvicora ( Lemmuos) Helvolus : Naso pallido obtuso, palmis 


{1) La queue, d'après cela, ne parait pas être plas longue que le 
* orps. Fr | 


Zoologie, 103 

pentadactylis , capite fulvo nigroque ; corpore helvolo , subtus vix 
pallidiori, Long. de la tête et du corps, 4 pouc. :. Habit. les 
montagnes rocheuses, L'espèce est voisine du Lemming de Nor- 
wège, 

5° Myoxus Drummondi : Brunnescente cervinus subter albus, 
eau corpori longiori floccosd. Long. de la tête et du corps, 9 
pouc. ; long. de la queue, 7 pou. Hab. les montagnes rocheuses. 

6° Cnicerus talpoides: Cinerascentè niger, gul& caudäque 
albis, saccis buccarum triangularibus pendulis, auriculis brevis- 
simis pedibus posticis sub-tetradactylis. Long. de la tête et du 
corps, 7 pouc. et ;; long. de la queue, 1 pouce 3. Hab. les 
bancs du Sakatcehewan , à 52° lat. N. Cet animal remue la terre 
comme la taupe. Il paraît appartenir au genre Diplostoma Ra- 
finesque. 

7° Mus leucopus Raf. Harlan. ( Faun. amer., p. 157). Il de- 
vient domestique dans les maisons où il s'établit. 

8° Arcromyspruinosa Pennant. (Hist. Quadr. ; To. IT, p. 398.) 
Dans les montagnes rocheuses. 

9° A. (Srenmormirus) lateralis. ( Scéurus lateralis Say. Longs 
Exp..Il., p. 46). 

10° Scrurus (Tamras) quadrivittatus Say. Du Canada; à 56° 
lat. N. 

11° Preromys Sabrinus ( Sciurus Sabrinus Shaw.) Du haut 
Canada et de la baie d'Hudson. 

12° Pr. a/pinus ; plus grand que l'Écureuil volant de Sibé; 
rie. Hab. les vallées et les montagnes rocheuses. 

13° Lepus (Lacomys) princeps : Ecaudatus fuscus , laitere pal- 
lidior : subtüs griseus , capite brevi, auriculis rotundatis. Long. 6 
po. +. Hab. les endroits pierreux des montagnes rocheuses, L. 


Go. CLASSIFICATION DES VFSPERTILIONIENS DE L’ALLEMAGNE €Ë 
des pays circonvoisins ; par M. GLocer. (7sis ; To. XXI, cah. 
7, p- 687). 


L'auteur divise les espèces d'Allemagne de cette famille 
(genre Fespertilio de Linné) en trois genres, qui sont : 1° les Fes- 
pertiliones synoti, comprenant le Y. barbastellus D'Aub., le 7. 
cornutus Fab. — 2° Les Vesp. otoptyches, comprenant les esp. 
otus Boïé, F. auritus, V, Bechsteini Leiïsl., F. murinus L.: 
F. Nattereri Kuh],, VF. Daubentoni Leisl., . dorycremus Boïé, 


104 Zoologie. 


et F. mystacinus Leisl. — 3° Les esp. pachyot, comprenant les 
F. serotinus D'Aub., F. pipistrellus D'Aub., F. pygmæus Leach., 
V., Kuhli Natt., F. Leisleri Kuhl., F. proterus Kuhl., #. Schrei- 
bersii Natt. , et F. discolor Natt. M. Gloger ajoute pour chaque 
genre, outre les caractères génériques, encore des remarques, 
sur le séjour, les habitudes et les rapports des diverses espèces. 
Mais il ne donne d’ailleurs aucune description de ces mêmes es- 
pèces. S...s. 


63. OrsERVATIONS SUR LES CHAUVE-SOURIS INDIGÈNES; par M. 
GLocer , à Breslau. ( Zsés; Tom. XXI, n° 11,p. 1113, 1828), 


D’après un grand nombre d’observations qui sont propres à 
l’auteur, plusieurs espèces de chauve-souris indigènes (7°. dis- 
color et F, Daubentonii) seraient des animaux de passage. 


64. DE L'HIBERNATION ET DE L'ACTION DU FROID EN GÉNÉRAL SUR 
LES ANIMAUX; discours lu à la séance publique de lAcad. roy. 
des sciences du 15 juin 1829, par M. FLourens. (Globe, 2q 
juin 1829). 


Ce n’est pas, dit M. Flourens, en déterminant la distribu- 
tion générale des êtres à la surface du globe que le froid agit; 
il agit encore sur chaque organe, sur chaque fonction; il a 
même sur chacun de ces organes, sur chacune de ces fonctions, 
un genre d'effet propre ou spécial. L'un de ces effets les si 
singuliers du froid est l’Aibernation. 

Après avoir donné une idée des travaux entrepris sur cet 
état particulier, M. Flourens passe à ses propres expériences, 
qui ont été faites sur le lérot { Mus nitela). Durant la léthargie, 
cet animal a une position orbiculaire et régulièrement fléchie, 
le museau appliqué sur le ventre, les pattes de derrière por- 
tées en avant, celles de devant placées contre la poitrine, les 
oreilles couchées sur les côtés de la tête, les yeux fortement 
fermés, tout le corps ramassé en pelotte, et la queue roulée 
tout autour du corps. Une excitation légère ne réveille pas l’a- 
nimal, mais une excitation forte le réveille. Le phénomène de 
Vhibernation présente deux degrés distincts de léthargie : dans 
lun , la léthargie imparfaite, on voit la respiration se suspen- 
dre et se pince tour-à-tour, toutes les trois, quatre ou 
cinq minutes par exemple. Dans l’autre, la léthargie parfaite 
la respiration est, au contraire, complètement abolie. M. Flou- 


Zoologie. 105 
rens à vu souvent cette abolition subsister pendant des heures 
entières (1). Il a fait plus : à l'exemple de Spallanzani, il a sou- 
mis plusieurs animaux engourdis à l'action de divers gaz mé- 
phitiques, et les résultats auxquels il est arrivé s'accordent avec 
ceux de son illustre devancier, en ce qu'ils conduisent à mettre 
hors de doute la suspension totale de la respiration dans la lé- 
thargie parfaite (2). 

Dans la léthargie complète, dit M. Flourens, la circulation 
est suspendue comme la respiration (3). D'ailleurs il n’y a nul 
battement dans les artères des membres; si l'on ouvre une veine 
ou une artère, où il n’en sort pas de sang du tout, ou il ne 
sort que lentement quelques gouttes d’un sang noirâtre: si 
on touche le cœur, on n’y trouve que quelques mouvemens 
obseurs et rares (4). 

La température des animaux hibernans, qui, comme celle 
des autres, est, dans l’état de veille, de 38° C., descend dans 
l'état de léthargie, à 5°, à 4°, et même à 3°. 

L'auteur passe ensuite aux conditions extérieures de la lé- 
thargie. Le froid est, du moins dans nos climats , la première de 
ces conditions, à quoi il faut joindre le défaut d’excitation de la 
part des agens extérieurs. On a dit que la lumière pouvait s’op- 
poser à la léthargie; on l'a dit aussi des alimens. Les expérien- 
ces de M. Flourens lui ont démontré que l'influence de ces deux 
causes est { du moins chez le lérot) ou nulle, ou très-bornée. 

Les carotides ayant été mises à nu sur un lérot léthargique, 
et par une opération qu'on aurait dû supposer être doulou- 


(x) Ceci n’est pas, à proprement parler, une abolition de la respiration; 
ce ne sont que des inspirations extrémemant rares, extrémement peu 
marquées. 

(2) Quels sont les gazqui ont été employés ? Pendant combien de temps 
Vanimal dormeur a-t-il été soumis à l'influence de ces gaz? Voilà ce que 
l’on ignore. Puisque les respirations ne se font qu’à de très longs inter- 
valles , il est hors de doute qu'il faut laisser l'animal assez long-temps 
en rapport avec le gaz, pour que celui-ci puisse manifester ses effets. 

(3) Cette assertion est évidemment trop absolue ; je dis plus, elle est 
inexacte, erronée; d’ailleurs les expériences de M. Flourens lui-mème, 
comme on va voir, prouvent le contraire. 

(4) A quoi bon ces mouvemens obscurs et rares? Puisque M. Flourens 
nie la circulation pendant le sommeil léthargique, il aurait dù, pour être 
conséquent , nier aussi les mouvemens du cœur, X. 


106 Zoologie. 

reuse, mais que l'animal ressentit à peine, je trouvai, dit M. 
Flourens, qu'elles ne battaient, même après l'opération, que 
neuf à dix pulsations par minute, Quelque temps après, l’ami- 
mal tendant de plus en plus à se réveiller et la respiration à 
renaître, elles battirent vingt, puis trente, puis quarante-cinq, 
puis cent, et enfin cent dix fois par minute quand la respiration 
fut tout-à-fait rétablie. Ayant soumis alors ce lérot à l’action du 
froid , je vis, continue-t-1l, peu à peu sa respiration s’affaiblir, 
et ses carotides ne battre d’abord que cent, puis soixante-cinq, 
puis cinquante, et enfin huit à neuf fois par minute, quand la 
respiration fut, de nouveau, tout-à-fait abolie, et l'animal 
tout-à-fait engourdi. 

Il était curieux de voir si la suspension artificielle de la res- 
piration n’amènerait pas un résultat pareil à celui que venait 
d'amener la léthargie. La respiration fut donc artificiellement 
suspendue sur un lérot éveillé, Le sang des carotides devint 
bientôt noir, et le nombre des pulsations de plus en plus ré- 
duit. A la 4° minute, il n’y en avait plus que 32; une demi- 
heure plus tard, il n’y en avait plus; le cœur seul battait de 
huit à neuf fois par minute, ce qui est précisément Je nombre 
des battemens pendant la léthargie complète. La respiration fut 
ensuite successivement suspendue sur différens lérots, de plus 
en plus profondément engourdis, et voici ce qui a été observé : 
chez tous, la circulation survécut un certain temps à la respira- 
tion; chez tous, ce temps fut d'autant plus long que l’engourdis- 
sement était plus profond et la température propre à la léthar- 
gie. On arriva enfin, par une suspension tour-à-tour interrom- 
pue et reprise de la respiration, à renûre l'animal léthargique 
sous des degrés de froid moindre que ceux dont il aurait eu be- 
soin pour le devenir avec une respiration libre. Tout montre 
donc, dit M. Flourens, que c’est par la respiration et par l’in- 
termédiaire des modifications, qu'il imprime à cette fonction; 
que le froid agit dans la léthargie (1). 


(1) J'observerai que ce résultat ne conduit à rien de nouveau ‘on sait bien 
que le froid détermine la léthargie; on sait aussi que c’est par l'appareil res- 
piratoire que le froid se transmet le plus immédiatement à l'économie; mais 
ce qu'on ne connait pas encore , ce sont les conditions organiques en 
vertu desquelles certains animaux sont dormeurs. Je suis étonné d’ail- 
leurs de ce que M. Flourens n'ait pas mentionné une disposition qui est 


Zoologie. 107 


La fin du discours de M. Flourens est consacrée à relever les 
avantages que la physiologie et même la pathologie peuvent 
tirer des expériences sur les animaux. N'est-ce pas, dit-il, des 
expériences de Harvey, de Hunter, de Haller, de Réaumur, de 
Spallanzani, de Bichat, que sont nées toutes ces découvertes 
non moins admirables qu'inattendues: la circulation du sang, 
le cours de la lymphe, la propriété qu'ont les nerfs de trans- 
mettre la sensibilité, la propriété qu'ont les muscles de se con- 
tracter, l’action des fluides gastriques dans la digestion, ete. ? Je 
ue parle pas de vingt découvertes faites de nos jours; on sait 
qu'une découverte, pour être admirée, doit être déjà vieille, et 
avoir, comme le dit Je père Mallebranche, une barbe véné- 


rable (1). 


65. SUR LA CAROTIDE INTERNE ET L'ÉTRIER DE LA MARMOTTE ET 
pu HérissoN; par À. Meckez, à Berne. Avec fig. (Meckel 
Archiv für Anatomie und Physiologie ; 1828 , n° 2, p. 174). 


Les observations de l’auteur confirment purement et simple 
ment celles du prof. Otto. { Voy. le Bulletin; Tom. XI, n° 170.) 


66. Cozow:E DE Casrors dans le canton de Grüneberg , dis- 
trict de Magdebourg; décrite par M. pe MExeriNcx. ( Ver- 
handlungen der Gesellschaft naturforschender Freunde in 
Berlin ; Tom. 1, cah. 6, p. 325 ; 1829.) 


Non loin de la ville de Barby, et sur une petite rivière (la 
Nuthe), à une demi-lieue au-dessus de l'embouchure de celle-ci 
dans la rive droite de l’Elbe, s’est établie depuis plus d’un siècle 
une colonie de castors. La contrée est déserte, couverte de sau- 
les, parcourue par la Nuthe, qui est extrêmement sinueuse et 
qui n’a que 6 à 8 pas de largeur; depuis un temps immémo- 
rial elle est connue sous le nom de Biberlache (la fosse aux cas- 
tors ). Plusieurs couples de castors séjournent encore aujour- 
d’hui en cet endroit dans des terriers assez vastes, qui sont sou- 


particulière à tous les animaux hibernans , c’est celle de leur carotide in- 
terne qui traverse la cavité du tympan, et passe même par l’étrier, D'au- 
tres particularités , jointes à celles-ci, améneront peut-être un jour à faire 
entrevoir la raison du sommeil hibernal. 

(1) Je crains beaucoup qu'une grande partie des découvertes physio- 
logiques de nos jours ne meurent avant que la barbe leur pousse, K, 


108 Zoologie. N° 66 


vent longs de 30 à 40 pas, et qui étant au méme niveau que 
l'eau , ont deux issues, dont l’une mène sous l’eau de la rivière, 
et l’autre au-dehors dans la plaine. En outre, ces animaux ont 
construit plusieurs huttes dans le voisinage des terriers, mais 
ces huttes ne ressemblent pas à celles qu'ont décrites les voya- 
geurs dans l'Amérique du Nord. Ce sont des amas de branches 
d'arbres et de troncs, disposés sans art et élevés de 8 à 10 pieds. 
En automne, lorsque l'instinct de la construction se développe 
le plus chez eux, ils couvrent ces branches de terre melle, qu'ils 
cherchent auprès de la rivière, et qu'ils poussent jusqu’auprès 
de la hutte au moyen de leur poitrine et de leurs pieds de de- 
vant. Ainsi couvertes, ces huttes présentent l’aspect de fours; 
elles ne leur servent jamais de demeure habituelle,mais seulement 
de refuge lorsque la trop grande élévation des eaux les chasse 
de leurs terriers. 

M. de Meyerinck ne les a vus construire de digues que pen- 
dant l'été chaud de 1822, où la colonie se composait de 15 à 
20 individus. A cette époque, les eaux de la Nuthe étaient si 
basses, que les ouvertures des terriers, qui donnaient dans l’eau, 
étaient à découvert. Alors les castors ont choisi un endroit de 
la rivière où celle-ci présentait àson milieu une légère éminence 
de terrain, pour y construire une digue; de fortes branches 
d'arbres ont été jetées dans l’eau à partir des deux côtés de 
cette éminence, et les interstices ont été remplis avec de la terre 
et des joncs ; la digue a été si bien faite, qu'elle a élevé d’unpied 
le niveau de l’eau. M. de Meyerinck la fit plusieurs fois détruire, 
et elle a été régulièrement reconstruite, et toujours de la même 
manière, la nuit suivante. 

On ne voit ces castors pendant la journée que lorsque le ni- 
veau des eaux de JElbe dépasse leurs terriers; ils sont alors 
couchés sur leurs huttes ou sur des saules voisins. Mais si l’élé- 
vation des eaux ne les force pas absolument de sortir des sou- 
terrains, ils ne quittent ceux-ci que le soir, après le coucher 
du soleil. 

Ils nagent avec la même rapidité contre le courant que selon 
le courant, et, suivant qu’ils se croient plus ou moins en sûreté, 
ils sortent seulement le nez et le front, ou bien la tête entière et 
le dos. Après s'être assurés de l'absence du danger, ils gagnent la 
terre et s’éloignent souvent à 5o pas de la rivière, afin de couper 


Zoologie. 109 


avec leurs incisives des saules ou des trembles pour leur nour- 
riture, ou bien de petits chênes et des ormeaux pour leurs con- 
structions. En été et en automne, ils font fréquemment une 
lieue à la nage, maisils retournent toujours dans la même nuit, 
En hiver, ils sortent seulement tous les 8 ou tous les 15 jours 
pour leur nourriture ; pendant cette saison, ils bouchent leurs 
terriers, du côté de la plaine, avec des branches de saules, dont 
l'écorce sert à leur entretien. Lorsqu'une branche d'arbre cou- 
pée est trop forte pour être transportée par un seul, ils se met- 
tent plusieurs à l’œuvre; mais le plus souvent ils font des cou- 
pons de 2 à 3 pieds de longueur, et les entrainent seuls à l’eau, 
au moyen de la bouche, et non pas entre les pieds de devant, 
comme quelques auteurs l’ont cru. En mangeant, ils sont assis 
sur les pieds de derrière, comme les Hamsters, et ils rongent 
de jeunes branches de saule ou de tremble en les tournant ra- 
pidement dans la bouche au moyen des pattes de devant. C’est 
toujours auprès de l’eau que les castors prennent leur nourritu- 
re, et constamment leur face est tournée du côté de la rivière 
pendant qu’ils mangent. Jamais ils ne mangent l’écorce d’un ar 
bre ou d’un arbuste qui est debout, comme le font d’autres Ron- 
geurs; c’est pour eux un besoin de couper et d’avoir des bran- 
ches séparées. Aucune peine ne les rebute pour avoir leur nour- 
riture de prédilection; car ils passent souvent plusieurs nuits 
pour faire tomber un saule de 12 à 20 pouces de diamètre. Ces 
animaux coupent, en général, beaucoup plus qu’il ne leur faut 
pour leur nourriture et pour leurs constructions : ainsi, on les a 
vu couper beaucoup de troncs de saules ébranchés, de 6 à 8 pouces 
de diamètre et dont ils ne pouvaient tirer aucun avantage. M. de 
Meyerinck n’a jamais remarqué qu’ils mangeassent des fruits , 
quoiqu'il n’en manquât pas dans les environs; ils ne mangent 
pas non plus de poissons ni d’écrevisses. 

Les castors ont déjà leurs petits au mois d'avril; à l’âge de 2 
mois, on voit ceux-ci suivre leur mère à la nage. On n’en voit 
jamais plus de trois; au bout d’un an, ils sont seulement de la 
taille d’un lièvre, et leur accroissement n’est achevé qu'après la 
2° année, La copulation, chez ces animaux, se fait à la nage, 
dans une position verticale et face à face; elle ne pourrait d’ail- 
leurs pas avoir lieu dans une autre position, parce que les or- 
ganes génitaux des deux sexes se trouvent tout-à-fait sous le 
ventre et vers l’ombilic, 


110 Zoologie. 

Les castors ne sont pas aussi doux que Buffon a bien voulu 
les dépéindre; ôn les a vu tuer des loutres; on a vu des femel- 
“Tes (avec leurs petits) menacer des chasseurs qui ont été obligés 
de se défendre; enfin, on à vu une femelle donner des coups de 
dents à ses petits, parce que ceux-ci voulaient ronger une 
branche de saulé qu’elle tenait dans sa bouche. K. 


67. ORSERVATIONS SUR LES OISEAUX LE PASSAGE dans la Suderma- 
nie, en Suède; par M. UL Exsrroem. (sis; Tom. XXI, 
p.906, n°° VIII et IX, 1828.) Voy. Bullet., Tom. XHIE, n° 243.) 


On a déjà publié plusieurs Mémoires sur les migrations des 
oiseaux ; la plupart des personnes qui ont écrit sur cet objet 
ont cherché à deviner la cause qui engage ou force ces animaux 
à changer de climat dans certaines saisons, et l’on a moins pensé 
à rassembler des faits qui puissent servir à jeter quelque jour 
sur ces mêmes causes. M. Ekstroem consigne, dans son Mémoire 
dont nous donnons ici un extrait , une suite d'observations qu'il 
a faites en Suède sur un assez grand nombre d’espèces d'oiseaux 
qui passent une partie de l’année dans ce pays. Ce Mémoire 
consiste principalement en plusieurs tableaux. dans lesquels 
l'auteur indique les jours d'arrivée et de départ de ces oiseaux, 
pendant les années 1811-1825 ; le premier donne les jours ex- 
trémes des deux époques pour les quatorze années; le second, 
le terme moyen; le troisième, l’arrivée et le départ de quelques 
espèces rares qu'on ne voit pas tous les ans ; le quatrième, l’ar- 
rivée et le départ des oiseaux qui arrivèrent au printemps et par- 
tirent en automne, pendant l’année 1826; le cinquième, celui 
des espèces qui, au contraire, arrivèrent en automne , et parti- 
rent au printemps. Ceux-ci, en petit nombre, sont : le Fringilla 
linaria, Parus caudatus, Pyrrhula vulgaris, Lanius excubitor, 
Ampelis Garrula, et Emberiza nivalis, toutes des espèces, à 
l'exception de la dernière, qui se trouvent en été dans des cli- 
mats plas chauds. Ce qui fait voir, qu’au moins pour ces espè- 
ces, ce n’est point la température qui les force aux émigrations. 
Les sixième et septième tableaux donnent les oiseaux qüi sont 
simplement de passage au printemps et en automne ; le huitiè- 
re, les espèces dont le jour de l’arrivée est seul certain ; et, en- 
fin, le neuvième contient les oiseaux très-rares dans le pays. 
L'auteur ajoute à ces tableaux quelques notes intéressantes, 
résultat de ses observations, comme, par exemple, que, géné- 


Zoologie. 111 


ralement, les oiseaux voyagent avec un vent contraire; que 
plusieurs espèces ne suivent pas le même méridien en arrivant 
eten partant, dé manière qu'on ne les voit qu'à une seule épo- 
que de l’année dans la même contrée. Il fait remarquer aussi que 
quelques-uns de ces animaux , qui étaient autrefois très-rares 
dans la Sudermanie, y sont, au contraire, fort communs au- 
jourd’hui; et, réciproquement, pour d’autres espèces. M. Eks- 
troem donne aussi son opinion sur les causes qui engagent ou 
forcent les oiseaux à changer de pays, comme la différence de 
température et la nourriture ; mais , selon lui, la mémoire des 
vieux, qui, ayant déjà voyagé, emmènent les jeunes, et l'in- 
stinct du yoyage, qui, à certaines époques , devient chez ces 
animaux une véritable nostalgie, doivent être considérés, et 
surtout ce dernier, comme la cause principale des migrations. 
Il esttoutefois évident que ce n’est point le manque de nourritu- 
re seul qui force les oiseaux à entreprendre de si longs voyages; 
car l’auteur fait spécialement remarquer que le Muscicapa atri- 
capilla quitte déjà au commencement d'août la Sudermanie, 
époque à laquelle commence la saison où les insectes Diptères 
abondent le plus, tandis que le Auscicapa grisola reste jusqu’à 
la mi-septembre. Enfin, l’auteur fait observer que les jours 
d'arrivée ct de départ de certains oiseaux peuvent faire pré- 
voir avec assez de certitude si le printemps ou l'hiver commen- 
ceront de bonne heure ou non. Par exemple, à l’époque de 
l'arrivée de l’4lauda arvensis, 1 peut encore tomber de la nei- 
ge (en Sudermanie }; mais le froid n’est plus de durée. La #0- 
tacilla alba w'arrive jamais que lorsqu'on peut planter les ter- 
res , et quitte à l’époque æù les semailles doivent être faites. 
L’Hirurdo rustica marque par son arrivée le moment où Pon 
peut, sans crainte, planter les végétaux les plus sensibles au 
froid. 

Suivant M. Ekstroem, l'Hirundo urbica arrive en Suderma- 
nie quelques jours avant l'A. rustica. En Alsace, j'ai, tous les 
ans, observé le contraire. 

Il serait à désirer que les naturalistes qui habitent la campa- 
gne s’occupassent, dans tous les pays, à recueillir avec exacti- 
tude des observations semblables à celles que M. Ekstroem pu- 
blie dans le Mémoire dont nous donnons ici un extrait; elles 
fourniraient à l'histoire naturelle des détails fort intéressans. 

Sur 


112 Zoologie. 


68. EXPLIGATION DU VOL DES OISEAUX ET DES INSECTES; par M. 
J. Cnasnien. ( Annales des Sciences naturelles ; avril 1829. ) 


Pour que l'oiseau puisse s'élever dans l'air et s’y diriger, les 
muscles doivent se contracter dans Fordre suivant: la clavicule 
et l’omoplate étant fixés par le trapèze, le rhomboïde, la partie 
supérieure du grand dorsal, le costo-scapulaire et le court-cla- 
viculaire , l'oiseau s’élance dans l'air en déployant ses ailes. En 
méme temps, les grands pectoraux se contractent, portent 
toutes leurs forces sur le sternum, et font ainsi sauter le trone, 
L'air, qui s’introduit dans toutes les parties de l’animal, favo- 
rise l’ascension du tronc. Pour descendre, l'oiseau ouvre ses 
ailes et sa queue, fait plusieurs petits sauts, et peut amisi se 
poser à terre. 

Dans les insectes, les muscles dorsaux entrent en action pour 
abaisser les ailes en élevant le dorsum ; les sternali-dorsaux se 
contractent subitement et lancent avec rapidité le tronc du 
corps en haut. Les ailes qui soutiennent le tronc dans l'air et 
donnent un point d'appui à toutes les actions musculaires, se 
trouvent abaissées par cette projection du tronc. Bientôt après, 
les pectoraux se relächent, les ailes se relèvent, et une nou- 
velle opération commence. LEA 


69. CRITIQUE DES TORTUES DE LA FAUNE BRÉSILIENNE DE M. 
Srix ; par M. Kawr. ( Zsis ; Tom. XXI, cah. 11, pag. 1150; 
1828.) 


Les planches de la Faune brésilienne de M. Spix sont au- 
dessus de tout éloge; on ne peut pas dire la même chose du 
texte de l'ouvrage, qui a été fait, en grande partie, sans con- 
naissance des travaux antérieurs des naturalistes. En s’occu- 
pant des Émydes, M. Spix a entièrement négligé le beau tra- 
vail de M. Schweigger, qui a même été traduit et inséré dans 
le Dictionnaire des sciences naturelles. Parmi les 16 espèces 
d'Emys, de Kinosternon et de Testudo, il n’y en à pas une 
seule qui soutienne l'épreuve d’un examen rigoureux. Ainsi, 
lEmys amazonica, pl. Yet IT, fig. 1 et 2, n'est autre chose qne 
l'animal adulte de l'£mys expansa Schw. 

L'Emys viridis, pl. IL, fig. 4, et pl. IT, fig. 1, n’est que les 
écailles sèches RULES plus anciens de l’'Emys rufipes 
Spix, ou zasuta Schw, 


Zoologie. 113 


L'Emys macrocephala de la pl. IV est le jeune animal de 
l'Emys expansa , quand même la forme des écailles de la tête 
semble indiquer le contraire. 

L'Æmys tracaxa de la pl. V n’est également que l'Emys ex- 
pansa. Probablement lœuf qui est sur la planche n’appar- 
tient-il pas à cette espèce. 

L'Emys rufipes de la pl. VI est l’animal âgé de l’'Emys na- 
sula Schw. 

L'Æmys erythrocephala de la pl. VIL est lEmys expansa. 

L'Emys canaliculata de la pl. VII est l'£mys martinella 
Schw. 


L'Emys dorsualis de la pl. IX, fig. r et 2, est l'Emys punc- 
tularia Schw. 


L'Emys stenops de la pl. IX, fig. 3 et 4, est lEmys nasuta 
Schw. 


L'Emys marmorea de la pl. X est l'Emys picta Schw. 

Le Æinosternon longieaudatum de la pl. XII est l'Emys scor- 
pioides ! 

Le Xinosternon brevicaudatum de la pl. XIII est l£mys odo- 
rata Schw. 


Le Testudo hercules de la pl. IX est le Testudo denticulata 
Linn. 


Le Testudo sculpta de la pl. XV est le Testudo denticulata à 
Pâge moyen. 

Le Testudo carbonaria de la pl. XVI est le Testudo tabulata 
Wall. 


Le Testudo cagado de la pl. XVII est une variété du T. 4- 
bulata. 


70. MÉMOIRE SUR LES ESPÈCES INDIGÈNES DU GENRE LACcERTA; par 
M. Ant. Ducës, prof. à la Faculté de médecine de Montpel- 
lier. (Annales des sciences natur. ; Tom. XVI » P- 337, avril 
1829. ) - 

La province du Bas Languedoc renferme six espèces du genre 
Lacerta, savoir : l’ocellé, le vert, celui des souches, le mural, 
le véloce, et un dernier, auquel M. Dugès a donné le nom de 
Lézard d’Edwards. Chez les Sauriens de cette contrée, la vue 
Paraît assez étendue, et l’ouie est assez fine; l’odorat est peu 
développé, et les narines servent à la respiration, et sont mu- 


B, Tome XVII, 8 


114 Zoologie. 

nies, à cet effet, de valvules cutanées semblables à celles des 
Ophidiens. Tous les Lézards ne supportent pas, dans le Lan- 
guedoc, | la tempé rature avec la même facilité. Le L. muralis se 
montre pendant tout l'hiver ; le Z. ocellata soutient aisément 
la chaleur la plus vive, ainsi que le Véloce et l’'Edwarsien, La 
peau présente aussi quelques variétés chez les Lacertiens de ce 
climat ; les membres, et surtout les postérieurs, sont presque 


toujouxs parsemés de taches rondes d’une couleur pâle. On a 


vu quelquefois de grands Ocellés attendre les chiens, les pour- 
suivre et les mordre cruellement; on a vu même, à l'époque 


des grandes chaleurs , d'énormes Lézards se précipiter sur les 


pas d’un homme et le forcer à prendre la fuite, Les glandes ou 


“cryptés sous-cutanées, rangées sous chaque cuisse, ne manquent 


à aucune espèce des Lézards de, cette contrée. M. Dugès a 


trouvé l’oviducte soutenu, chez les femelles, par une duplica- 


ture du péritoine, qui sépare l'abdomen de la poitrine; il a 
trouvé aussi les deux pénis des Lézards, lui-même bifide, du 
moins chez FOcellé. Le Lézard ocellé, Lacerta ocellata, acquiert 
quelquefois une longueur de deux pieds et demi; ses membres 
sont épais, la tête est forte , le museau obtus, les tempes très- 
renflées. L'espèce verte, Lacerta viridis, présente, selon M. 
Dugès en 5 variétés principales. 1° Varicté concolore , caracté- 
risée par un beau vert pur sur le dos, la tête et ia partie supé- 
rievre et postérieure des membres, et par un jaune sérin sur 
la surface inférieure du corps. 2° Variété piquetée : Ya tête, le 
dos et les membres sont couverts de points foncés et noirs; les 
écailles du collier sont bleuâtres, le bouclier sus-cränien est ti- 
queté de jaune. 3° Variété tachetée : on trouve des teintes 
brunes ou d’un vert noirâtre sur le dos et sur les membres. 4° 
Variété rayée : Les individus offrent 4 raies longitudinales, 
blanchätres ou jaunâtres; la laugueest noire. 5° Variété bario- 


_ Zée : La queue et le dos sont couverts d’un semis irréguher et bi- 
_garré de points et de lignes vermiculées , jaunes ou noirâtres. 


Le Lézard d'Edwards, Lacerta Edwarsiana, espèce nouvelle, 
très-répandue dans la Méditerranée, a été dédié à M. Milne 
Edwars. I est caractérisé par une taille petite, des membres 
grêles, des cuisses cylindroïdes, 8 rangées de lamelles abdomi- 
nales ; écailles du dos imbriquées ét pointues; quatre plaques 
sous-maxillaires de chaque côté; couleur nacrée avec six raies 


‘ Zoologie. 115 
longitudinales; longneur de 4 pouces et den. La langue est 
moirâtre, les ongles d'un brun pâle; l'iris, à peine visible, fait 
paraître l'œil tout noir. Quoique cette espèce appartiénne au 
genre Lacerta, elle rappelle, par sa forme et sa taille, le Scin- 
que à deux raies de Seba. L. 


91. Sur Le Querz Parro DE Sera. Uromaslyx cyclurus Merrem ; 
par le prince Maximin pe Wien, avec fig. ( Nova acta 
physico-medica Acad. C. L. C. Nat. Curios.; Tom. XIV, 1°° 
partie , p. 127.) 


Seba, dans son Thesaurus, ete., Tom. I, pl. 97, f. 4, a don- 
né la figure d'un Saurien du Brésil, qu’il nomma Quetz Paleo ; 
Voriginal de cette figure n'étant pas connu, personne ne pou- 
vait assigner avec certitude la place que le Quetz Paleo doit 
prendre dans le système. Laurenti en fit un Cordylus ; Lacépède, 
Gmelin et Bonaterre le rangèrent dans les Lacerta ; Daudin et 
M. Cuvier dans les Stelio ; enfin Merrem le placa dans son gen- 
re ÜUromastyx. 

Le prince de Wied a décrit, dans la relation de son voyage 
au Brésil, sous le nom de Sfellio torquatus, une espèce qu'il 
croyait être celle de Seba; dans ses matériaux pour l’histoire 
naturelle du Brésil et dans les planches pour cette même his- 
toire naturelle, cette espèce est décrite et figurée sous le nom 
dé Tropidurus torquatus. Mais, depuis ce temps, M. le prince 
de Wied a recu du Muséum de Leyde un Saurien du Brésil, 
‘dont la ressemblance avec le Quetz Paleo est plus parfaite que 
‘celle du Zropidurus, et qui par conséquent doit prendre la 
place de celui-ci, comme synonyme du Quetz Paleo ; c'est l'U- 
romastyz cyclurus Merr. Voici les caractères distinctifs des gen- 
res Tropidurus et Uromastyx : 

Tronpunus, Tête écussonnée; dents pourvues de chaque 
côté d’une échancrure; oreille garnie à son bord intérieur d’é- 
_caïlles alongées et pointues; gorge écailleuse, sans poche gut- 
turale, avec un pli transversal; queue couverte d’écailles de 

‘moyenne grandeur, à carène épineuse et disposées de manière 
‘à produire plusieurs carènes longitudinales; point de pores fé- 
“moraux ; le dos et le ventre couverts d’écailles. 
*  Uromasryx, Tête écussonnée; dents coniques, marge de lo- 
reille unie, gorge couverte d'écailles, sans poche gutturale, 


8, 


116 Zoologie. 


avec un pli transversal; queue couverte d'écailles très-grandes, 
larges, tronquées, pourvues d’une épine dressée à leur partie 
antérieure, et disposées par rangées transversales, régulières 
et entrecoupées; le dos et le ventre couverts d’écailles ; point de 
pores fémoraux. 

U. cyclurus Merr. Queue ronde, à peu près de la longueur 
du corps, épineuse en dessus et en dessous ; dos lisse, corps 
d’un gris brunâtre , marbré de blanchâtre ; sur le dos des ban- 
des transversales noires-brunâtres, étroites, bordées en partie 
de blanchâtre postérieurement ; une des bandes antérieures des- 
cendant sur les côtés du cou. Long. tot. 5 po. 11 lig.; éd. de la 
queue 2 po. 9 lig. 

L'indication des caractères spécifiques est suivie d’une des- 
cription détaillée de l'animal , qui est en même temps très-bien 
figuré sur la planche accompagnant ce mémoire. 


52.NOTICE POUR SERVIR A L'HISTOIRE NATURELLE DU GORAMY 
( Osphromenus olfax, Commerson ); par M. Arrau», phar- 
macien à la Martinique. — Et rapports sur cette notice par 
M. Duverxoy ( Journ. de la Soc. des sc., agr. et arts du Bas- 
Rhin ; 1828, n° 1, p.117); et par MM. Saint-Pierre et 
Cavenxe. ( Bull. de la Société Linnéerne de Bordeaux ; Tom. 
II, p. 188; août 1828.) 


11 résulte de la notice de M. Artaud, que trois petits pois- 
sons, dont la longueur n’excédait pas 20 lignes, ayant été ou- 
verts en présence de plusieurs témoins dignes de foi, on retira 
du ventre du premier un sac d'œufs , dans un état d'incubation 
tel, qu'avec une loupe, et même à l'œil nu, on distinguait par- 
faitement les petits; on put dégager, à l’aide d’une lancette , 10 
petits bien formés de cette espèce de grappe muqueuse. La 2° 
femelle ne renfermait qu'une douzaine d'œufs; ceux contenus 
dans la 3° étaient seulement plus avancés et laissaient aperce- 
voir les yeux des petits et la blancheur de leurs écailles. Dans 
une seconde expérience, deux poissons, présumés Goramys, 
lun d’un pouce et demi, l'autre de deux pouces et demi de 
longueur , furent encore ouverts. Le premier contenait de 8 à 
10 petits, dont la tête, les yeux et la queue étaient fort dis- 
tincts. On put en compter 108 dans le second, plus développés 
et qui vécurent dix heures après l'opération. 


Zoologie. 119 
Mais comme on n’est pas certain sur quelle espèce de pois- 
son l’on a opéré, l’on ne saurait tirer aucune conclusion de 
ces observations. La forme extérieure des Goramys, dit M. Dr- 
vérnoy, et l’analogie des genres voisins, portent à croire , au 
contraire, que ces poissons sont ovipares et que la fécondation 
de leurs œufs n'a lieu qu'après la ponte. D'ailleurs, s'ils étaient 
vivipares , serait-il possible qu’un poisson, qui peut parvenir à 
la taille de six pieds, füt déjà fécond et rempli de petits lors- 
qu'il n'a encore que quelques lignes de long ? Il est extréme- 
ment probable que l’on n’a observé que la Poécilie vivipare , 
poisson habitant les rivières de l'Amérique méridionale, Cette 
dernière opinion, du reste , est aussi celle de M. Cuvier. 


73. DE La GÉNÉRATION GREz LE SÉcnor ( Mulus Gobio ); par M. 
Prévosr. Lu à la Société de physique de Genève , en 1825. 
( Mémoires de la Société de physique ; Tom. VI, 2° livr., p, 
171., avec 1 pl.) 


Le Séchot, dont la longueur n'excède pas 10 centimètres, 
fraie chez nous en abondance le long des bords du Rhône, dès 
les commencemens du printemps. 

L'appareil générateur du mâle se compose de deux testicules 
et de leurs conduits excréteurs. Placés symétriquement à droite 
et à gauche dans l'abdomen, en arrière du rectum, au-devant 
des reins et de la vessie, qui se déjette un peu à droite, les tes- 
ticules, volumineux vers le temps de la fécondation, le sont 
très-peu après cette époque : leur forme se rapproche de celle 
d’une pyramide alongée , dont la base serait tournée en haut 5 
leur couleur est blanche, mais le tissu noirâtre du péritoine 
qui les enveloppe de tous côtés, leur donne une apparence ti- 
grée; leur parenchyme consiste en un assemblage de culs-de- 
sac étroits plus où moins ramifiés, juxtà-posés les uns aux au- 
tres, et liés entr’eux par du tissu cellulaire; ils renferment la 
liqueur spermatique sécrétée par la membrane qui les revêt in- 
térieurement. Un lacis de vaisseaux très-déliés, et qu'on nesau- 
rait bien voir qu'au moyen d’une injection fine , couvre leur 
surface externe. Les culs-de-sac s’abouchent entr’eux, et les 
derniers rameaux qui résultent de cette disposition s'ouvrent 
dans un canal déférent, disposé le long du bord interne du tes- 
ticule. Après s'être un peu prolongés au-delà de celui-ci, les 


118 Zoologie. N° 53 


canaux déférens viennent s'ouvrir à droite et à gauche de Ja li- 
gne médiane, très-près l’un de l’auire, à la paroi antérieure du 
col de la vessie, et vis-à-vis de l'insertion des uretères. Le col 
de la vessie descend le long du rectum , et aboutit immédiate- ‘ 
ment derrière l'anus; il se termine par une papille pointue, qui 

fait distinguer au premier coup-d’œil le mâle de la femelle. En : 
pressant un peu le testicule, on fait jaillir de la papille la hi 

queur spermatique : elle est d’un blane de lait, et fort épaisse; 

sous le microscope, elle présente deux espèces de corps: les 

uns sont des globules légèrement elliptiques, de 0,"”"008 de 

diamètre ; les autres, les animalcules spermatitques , se meuvent 

d’une manière si rapide et sont en si grand nombre, qu’ils 

donnent à l'œil qui les observe la sensation d'une vibration 

de tout le liquide où ils nagent. Pour les bien voir, il fautun 

peu délayer la semence : leur extrémité inférieure est ovoïde ; 

la postérieure est une queue peu eflilée, et tellement transpa- 

rente, qu'elle échappe aisément aux regards et qu’on nesaurait 

l'apercevoir qu’au moyen d’un éclairement parfait. La longueur 

de tout l’animalcule est entre 0," "00% et 0,""008. 

Les organes femelles de la génération consistent en un ovi- 
ducte, poche profondément bilobée , située en avant des reins 
et de la vessie, en arrière du rectum; ses deux divisions com- 
muniquent largement entr'elles, et s'ouvrent dans un conduit 
très-court qui s’abouche avec celui de la vessie; on trouve der- 
rière l'anus l’orifice commun à l’un et à l’autre conduit : 1l est 
bien plus large que son analogue chez le mâle, et n’est point 
terminé par une papille. A la paroi postérieure de chaçune des 
divisions de l’oviducte, entre les feuillets qui composent son 
tissu , est placé un ovaire. Étendus sur une assez grande surface, 
les ovaires présentent fort peu d'épaisseur; leur parenchyme 
est un tissu cellulaire làche, entre les lames duquel sont enga- 
gés les œufs : ils recoivent un grand nombre de vaisseaux san- 
guins d’un volume considérable , dans le temps qui précède la 
ponte. Les œufs sont de différentes grosseurs, depuis un diamè- 
tre de 2,""5 à celui de 0,” "00 ; ils sont sphériques et d’abord 
d’un blanc perlé; lorsqu'ils ont atteint les deux tiers de leur 
volume, ils commencent à se colorer en jaune, d’abord d’un 
ambre pâle, puis d’une teinte dorée; en grossissant, les œufs 
font saillie à l’intérieur de l'oviducte; la membrane interne de 


Zoologie. 119 


cet organe cède d'abord, puis revient sur elle-même , en vertu 
de sa tenacité, de manière à donner à l'œuf une enveloppe 
mince et un pédoneule qui le fixe à l’oviducte, Parvenus à leur 
maturité , les œufs rompent ce feuillet et roulent librement dans 
la cavité qui les renferme; ils reçoivent à leur surface un en- 
duit gluant qui les lie les uns aux autres; ils sont enfin pondus 
en masse au moment où ils tombent dans l’eau; l’enduit qui les 
couvre durcit et les fait adhérer fortement, soit entr’eux, soit 
aux cailloux sur lesquels ils sont déposés. 

Les œufs n’ont qu'une seule enveloppe assez résistante, mais 
mince et transparente ; elle est élastique et composée de petites 
* couches de tissu cellulaire fort serré : la surface interne de cette 
enveloppe est lisse comme une membrane séreuse; l’externe 
l'est moins. L’enduit qui couvre cette dernière n’est point un 
muecus , comme on pourrait le croire à son apparence dans l’o- 
viducte; il durcit au contact de l’eau, et plus encore lorsqu'on 
le plonge dans les acides; il est légèrement soluble dans les al- 
calis. Le contenu de l'œuf forme trois parties distinctes : 1 } Un 
jaune extrémement fluide, enveloppé dans une membrane si 
. mince qu’elle se rompt toujours lorsqu'on ouvre l'œuf, et qu’on 
n'en retrouve que des lambeaux sous le microscope. Le jaune 
consiste en petits globules qui n’ont que 0,"”’0016 de diamè- 
tre, nageant dans un liquide transparent. 

2 ) Une gébe blanche , en forme de calotte sphérique, placée 
au-dessous du jaune : c’est un assemblage de globules blancs, 
enfermés dans un sac particulier qui est collé à la membrane du 
jaune. Le système que forment ces deux corps est entièrement 
isolé de l'enveloppe externe, de sorte qu'il peut rouler dans la 
cavité qu’elle comprend; et la glèbe blanche, formant un point 
plus pesant, reprend toujours la position la plus déclive alors 
qu'on retourne l'œuf de manière à l’'amener au-dessus. 

3 ) La cicatricule, si transparente qu'elle échappe aux re- 
gards, a une situation moins constante que dans l’œuf des oi- 
seaux. Elle est placée sous la membrane du jaune, et en général 
vers le bord de la glèbe blanche. Pour la retrouver, on est obli- 
gé d’immerger l’œuf dans une solution étendue d’acide hydro- 
chlorique : le jaune durcit alors sans perdre sa transparence, 
et la cicatricule blanchit en gagnant un peu de consistance; 
elle s’offre à la vue sous la forme d’un disque ovalaire deo,226 
de longueur. 


120 Zoologie, 


La fécondation chez les Séchots a lieu comme chez les Batra- 
ciens. Au moment où les œufs sortent de l'oviducte, le mâle ré- 
pand sa semence dans l’eau ; l'œuf qui tombe dans ce milieu en 
absorbe une portion , et le courant qui résulte de cette absorp- 
tion porte les animalcules à la surface de l'œuf. M. Prévost dit 
s'être assuré de ce fait en prenant un œuf dans l’oviducte et le 
placant dans une eau spermaticée; alors, à l’aide du micros- 
cope, l’on voyait les animalcules portés à la périphérie de l'œuf 
par un courant très-fort, et le fœtus manquait rarement de se 
développer, si toutefois on replaçait l’œufimmédiatement après 
dans une eau courante. 

Le fœtus se montre, comme chez les oiseaux, au centre de 
la cicatricule, sous la forme d’un trait renflé à l’une de ses ex- 
trémités, et un peu effilé vers l’autre , qui est la postérieure. 
On ne le distingue bien que lorsqu'il a atteint de 0," 15 à 
0,%% 2 de longueur. Un peu plus tard, on voit se dessiner le 
bord antérieur de la tête, comme la courbe d’une parabole. 
Lorsque le jeune animal a acquis une longeur de 1 *®, on voit 
les cercles des yeux et la trace de la moelle épinière sous la 
forme d’un canal renflé postérieurement; l'animal est encore 
très-peu consistant, comme gélatineux. 

Un peu plus tard, la cicatricule augmente en surface et en 
transparence; elle s’avance peu à peu , de manière à envelopper 
finalement le jaune : elle ne présente encore aucune vascularité. 

Chez le fœtus de 2 "", les vésicules qui forment les yeux 
se prononcent, ainsi que le cercle noirâtre de l'iris; l’on dis- 
üngue les vésicules cérébrales postérieures, dont la cavité est 
encore très-petite. 

Chez celui de 3 ©", les rudimens du système osseux devien- 
vent très-visibles : lépine , les arêtes se dessinent nettement ; 
les cavités du cerveau ont beaucoup augmenté ; les os opercu- 
laires prennent leur place derrière l'œil: c'est l’orbiculaire 
qu'on apercoit le premier, Le cœur est en mouvement, sans 
qu'on puisse suivre de cireulation ; il est sous forme d’un boyau 
presque droit, à chaque extrémité duquel est un renflement : 
l'antérieur, peu perceptible, est le bulbe de l'aorte; le posté- 
rieur , beaucoup plus considérable, est l'oreillette. 

Lorsque la longueur de l'embryon est entre 5 PF et 6 7, 
on peut reconnaître presque toutes les parties qui constitueront 


Zoologie, 121 


l'animal parfait; on le voit s’'agiter vivement dans l'œuf, et, 
avec un peu de précaution , on peut ouvrir ce dernier sans lé= 
ser le contenu ; le jeune poisson sort, et se met à nager dans 
l'eau avec assez de vitesse, entraînant avec lui le jaune sur le- 
quel il est placé. Il n’est point, comme les mammifères et les 
oiseaux, renfermé dans un amnios; cette membrane n'existe 
point, à moins qu'on ne veuille donner ce nom au feuillet qui , 
se prolongeant du péritoine, enveloppe le jaune. Le poisson , à 
l'égard des membranes, se rapproche des Batraciens ; il s’en 
éloigne par rapport à l'enveloppe de Pœuf, qu'il perce, et dont 
il se sépare au lieu de s’en revêtir comme eux. Le jaune dimi- 
nue sensiblement lorsque le fœtus commence à acquérir du vo- 
lume ; il rentre dans l'abdomen, ainsi que cela a lieu chez les 
oiseaux , et le jeune poisson perce l’œuf et commence à nager 
en liberté : ses mouvemens sont d’abord embarrassés par son 
gros ventre; mais, au bout de quelques jours, le jaune est ab- 
sorbé et la vie fœtale entièrement terminée. 

La planche représente les organes génitaux des deux sexes, 
et les différens états de développement du germe. 


7h. DE LA GÉNÉRATION CHEZ LE LyMNÉE (Helix palustris); 
par le même (x). (Zbid.; p. 197, avec une pl.) 


Quoique les Lymnées soient hermaphrodites, M. Prévost 
adopte, pour décrire leurs organes sexuels, le même ordre que 
dans le mémoire précédent, et il commence par ceux du sexe 
masculin. 

Le testicule est placé à la partie postérieure de l'animal, en- 
chassé dans la spirale que forme le foie; il se présente sous la 
forme d’une grappe de culs-de-sac très-courts, mais d’un dia- 
mètre proportionnellement considérable. Ces culs-de-sac s’a- 
bouchent entr'eux et versent la liqueur spermatique dans un 
conduit unique ( déférent }, qui se dirige au-dessous de l'ovaire, 
et y adhère si intimement qu’au premier aspect on croirait qu’il 
fait partie de cet organe; mais, au moyen d’une dissection dé- 
licate,l'on peut suivre ce canal déférent jusqu’au point où il 


(x) Voy. à ce sujet le Bull, T. XIV, n° 123, p. 132. — Le mém. de 
M. Stiebel, dans l’Archiv de Meckel, T. IT, p. 557. — Le travail de M. 
Carus intitulé : Von den æussern Lebensbedingungen der weiss-und kalt- 
blutigen Thiere, Leipzig , 1824, in-4°, avec pl. 


122 Zoologie, N° 54 
s'ouvre dans un second conduit plus large, de couleur ‘rangée, 
et qui se fixe dans la plus grande partie de son trajet à l'ovi= 
ducte, L'extrémité antérieure de cette portion du canal déférent 
se termine par un col arrondi, plus étroit, qui porte un renfle: 
ment sphérique assez volumineux; de ce renflement l'on voit se 
détacher un autre conduit très-mince, qui vient s'ouvrir à l'ex 
trémité de la verge. Celle-ci forme un cul-de-sac, qui, dans 
l'état de relâchement, est entièrement rentré dans le corps, et 
placé au-dessus et un peu à droite du canal alimentaire, et qui; 
dans l'état d’érection, se renverse comme un doigt de gant; 
dont on retournerait le dedans en dehors, et fait saillie à l’exté- 
rieur au-dessous de la tentacule droite. A la pointe de la verge 
on observe l'ouverture du canal de la semence; sur la verge 
même se fixent des faisceaux déliés, mais nombreux, de fibres 
musculaires, qui y prenuent l’une de leurs attaches, tandis 
que l’autre s’insère sur l'enveloppe charnue de l'animal. 

Le liquide sécrété par le testicule n'offre, sous le micros: 
cope, que des animalcules spermatiques , sans mélange d’autres 
corps; leur longueur est beaucoup plus grande que celle de 
leurs analogues chez les vertébrés : ils ont 0"* 35; leur corps 
est très-eflilé et se termine en avant par un renflement pyri- 
forme. Leur mouvement n’est jamais bien vif, sauf lorsqu'ils 
sont émis pendant l'acte de la reproduction. lie 

L'appareil générateur femelle se compose d’un ovaire et d’un 
oviducte. L'ovaire est un corps jaune-brun, assez volumineux, 
de la forme d’un haricot; il est placé au-dessus du canal intes- 
tinal, en arrière de l’oviducte. Son parenchyme, examiné à la 
loupe, offre un ensemble de culs-de-sac adhérens entreux, 
et remplis d’une substance jaune, qui donne à l'ovaire sa con- 
sistance et sa couleur. Les culs-de-sac vienuent s'ouvrir dans 
l'oviducte. Ce canal peut se diviser en cinq portions bien dis- 
tinctes, dont la dérnière va s'ouvrir dans le sillon que le pli du 
manteau forme par sa rencontre avec la partie antérieure du 
corps ; un petit cercle blanc qui entoure son orifice, le fait re+ 
convaitre facilement. 

La substance jaune que renferment les culs-de-sac de l'ovaire, 
est composée de grains arrondis de diverses grosseurs ; les plus 
gros ont 0%" 2, Ces corps se brisent avec facilité, et l’on voit 
qu'ils sont, comme les jaunes des œufs d'oiseau, composés d’une 


* 


Zoologie, 123 
enveloppe qui contient de très-petits globules plus où moins 
colorés, dont le diamètre n'excède pas 0" 

Les jaunes franchissent la première portion de l'oviducte, 


902. 


qu'on pourrait comparer à la trompe de Fallope; et, parve- 
ous dans la grande cavité de l’oviducte, les œufs s'agglomerent 
et forment une masse alongée, cylindrique, revètue à l'exté- 
rieur par une couche de mucus dense : cette masse s'attache, au 
moment où elle est pondue, soit à la coquille du Lymnée, soit 
à une plante, la première qu'elle rencontre. 

La disposition des appareils générateurs s'oppose à ce que 
le Lymnée se féconde lui-même; elle l'empêche encore de se 
féconder mutuellement avec un second, En effet, le Lymnée qui 
doit remplir la fonction masculine, monté sur l'autre individu, 
développe sa verge ct l’introduit dans l’oviducete de celui-ci en 
exécutant une demi-révolution, qui le place à son égard dans 
une position renversce ; de cette manière, lanimal-fécondé n’a 
plus son pénis en rapport avec l’'oviducte de celui qui le fé- 
conde ; mais chacun d’eux peut s’accoupler séparément avec un 
troisième. Dans les marais, où ces mollusques abondent, il n’est 
point rare d'en rencontrer ainsi de longs chapelets, où, à l’ex- 
ception des deux qui en occupent les extrémités, tous sont à la 
fois fécondans et fécondés. 

Après la ponte, les œufs sont elliptiques ; leur plus grand axe 
a 1,73 de longueur; leurcontenu est une albumine très-fluide, 
plus un jaune sphérique de 0" 15 de diamètre. Quelquefois 
le même œuf renferme deux jaunes parfaitement isolés et sur 
chacun desquels l’on voit se développer un fœtus. 

Pendant les deux premiers jours après la ponte, l’on n’aper- 
çoit pas de changement. Le 3° jour, le jaune a grossi, et il pa- 
raît entouré par un bord transparent, sur lequel on remarque 
deux légères dépressions. Le 5° jour, le volume du jaune s’est 
beaucoup augmenté, le bord transparent a pris de la consis- 
tance, et l’on commence à distinguer que cette partie sera le 
pied de l'animal; une petite protubérance marque le lieu où se 
trouvera la tête. Le fœtus est animé, et il imprime au jaune un 
mouvement rotatoire de gauche à droite; il se contracte encore 
sur lui-même, Le 7° jour, l’on distingue très-bien le pied du 
jeune animal; la coquille se développe, mais elle est encore 
molle ; l’on voit la spirale du foie commencer à se contourner; 


124 Zoologie. 


l'organisation lobuleuse du foie est très-perceptible. Le cœur 
bat, mais irrégulièrement. Les mouvemens de rotation ont fait 
place à ceux de translation. On ne distingue plus le jaune sur 
lequel le fœtus a commencé à paraître; ce corps est maintenant 
en partie absorbé et en partie contenu dans la région abdomi- 
nale. » 

Le 9° jour toutes les formes sont mieux dessinées ; deux ta- 
ches noires, arrondies, très-grandes proportionnellement à ce 
qu'elles seront plus tard, indiquent les yeux. Le cœur bat 40 à 
5o fois par minute. 

Le 11° jour l'animal prend la forme qu'il conservera plus tard; 
sa coquille acquiert de la solidité, et s’alonge. Bientôt l'œuf se 
déchire, et le jeune Lymnée, se débarrassant du mucus qui l’en- 
veloppe, s'attache aux herbes environnantes , et cherche sa pâ- 
ture dans la vase sur laquelle celles-ci s'élèvent. 

La planche jointe à ce mémoire représente l'appareil géni- 
tal et les différens degrés de développement de l’embryon. 


79. SUR LES ESPÈCES RÉCENTES DU GENRE OVULUM (1); par M. 
Sowergy. ( Zoological Journ. ; n° XIV, p. 145, 1826.) 


L'auteur décrit 25 espèces de coquilles de ce genre; il con- 
vient de leur grande analogie avec les porcelaines ({ Cypræa ); 
surtout lorsqu'on ne considère pas l'animal; cependant il croit 
qu'il faut conserver le genre Ovule, parce qu'il offre encore 
des caractères distinctifs suffisans. 

Voici la description de ses espèces : 

1. Ovulum ovum, Testé ovato-inflat@ , medio ventricosé, po- 
ltd, lacte& ; extremitatibus prominulis , subtruncatis ; fauce au- 


rantiaco-brunned ; long 3 #-, lat. 2 -# poll. 








Var. pygmæa; £esté incrassatä, dorso utrinquê sulco termi- 
nali cicatricoso instructo. 
C’est l'Ovula oviformis de Lamarque. 


(1) Au lieu de dire Ovula, comme tout le monde, l'auteur donne à ce 
nom générique une terminaison neutre, parce que le mot ovum, dont 
il est le diminutif, est neutre aussi. Mais comme le terme d'Ovula désigne 
un genre animal, et non point précisément un petit œuf, il n’y a aucun 
inconvénient à lui laisser la terminaison féminine. D'ailleurs, ces sortes 
de changemens , dictés souvent par un simple caprice , ne servent qu'à 
porter la confusion dans la soience, 


Zoologie. 125 


2. Ovulum Margarita. Testd ovali subglobos4 , superné obtu- 
sd , infrà subacuminatd , albd ; columelld intüs probé basin de- 
Present : labii externi margine rotundato, intüs denticu- 
lato; long. À, lat. -# poll. — Mab. les îles des Amis, d’où l’a re- 
cue G. Dobrer, les coquilles étant percées et Lie par les 
indigènes. 

3. Ovulum Adriaticum. Testé oblongo-ovali, subventricosd , 
utrinqué subacuminat& , pallidè carne&, hyalin& ; labi externi 
margine angusto, intus denticulato; columell& superné untpli- 
catä , infra subdepressd, intüs marginatä ; long. =, lat, = poll. 
— Habite la mer Adriatique; communiquée à l’auteur par le 
D° Goodall. 

4. Ovulum pyriforme. Testd pyriformt , albicante; canal in- 
Jeriori subreflexo ; dorso ventricoso ; columellé& ad basin exca- 
vato-depressä, superné dente pliciformi valido ; labio ere 
interne plicato-denticulato, infr& subdepresso ; long. 2, lat. <- 
poil. — Habite les rivages de la Nouvelle Cambrie méridiobale. 

5. O. carneum Lam. Testé ovali, carneo-rubente ; dorso gib- 
boso, transversim tenuiter striato: extremitatibus, præsertim 
inferiore , acuminatiusculis ; labio externo intus denticulato ; co 
lumell& superné obliqué uniplicaté. Long. =, lat. = poll. 

"60: marginatum. Testé oblongo-ovali , ventricosé , utrinque 
obtusiuscul& , alb& ; labit externi margine rotundato, intüs den- 
ticulato, propé basin depresso, plicato-denticulcato ; columellé 
superné dente pliciformi valido, propé basin depressé, infrà 
uniplicaté ; "Mo externis labiorum aurantiaco-margina- 
tis, Long. =, lat. < poll. 

7. O. lacteum Lam. Testé ovaté , subgibbosä, lœvi, candidd ; 
labit externi margine ApE Re plicato denticulato; columell& ad 
basin compressä. Long. +, lat. poil. — Habite le rivage des 
îles de l'Océan Pacifique. 





8. O. breve. Testä ovali, utrinqué obtusé , brevi, albd ; labii 
externi margine intès denticulato ; columellé superné uniplicaté, 
_ extus marginaté , propé FE depressä, infrà uniplicat& ; cana- 
_ dibus brevissimis. Long. ++, lat. # poll. 

9. ©. verrucosum Lam. Testé ovaté, gibbosä, alb&; dorso 
transversin angulato ; REDE depressä ad utramque extremita- 


tem adjecté. Long, 1 =, lat. = poll. — Hab. l'Océan des Indes, 
Ceylan et l'Ile de France, où elle n’est pas rare, 


126 Zoologie. 


10. O. angulosum Lani. Testd ovato-ventricosd, albd ; dorsi 
medio transversim obtusè angulato, lénvis subprominulis cinôto ; 
intüs roseo-violaced. Long. >, lat. 1 + poll. — Ovula costellatæ 
Lam., Annal. du Mus, XVL. r ro. Plus tard, Lamarque a désigné 
la même espèce sous le nom d’O. angulosa.— Habite les Iles 
des Amis. 

11. O. triticeum Lam. Zestd ovato-oblongd, lævi, rubro-au- 
rantiacd ; labio externo albicante , intüs minutissimée dénticulatoÿ 
columellt superné dente albido, valido, subtüs compressd. 
Long. ++, lat. > poll. — L'auteur pense que l'O. Aordeacea dé 
Lamarque ne diffère pas de cette espèce-ci. 

12. O. striatulum. Zesté oblongé , dorso transversim striato 
et gibboso , atbicante ; labio externo planulato , intus denticulato; 
labio columellari superné calloso, infra depresso ; extremitatibus 
subacuminatis, obtusiusculis. Long. “, lat. = poll. — Habité 
les côtes de l'Océan indien. SR 

13. O. Frumentum. Zest4 oblongé, rubescente , transversim 
albido-unifasciatä ; dorso transversim gibboso ; labio ‘extérno 
margine planulato, intüs denticuluto ; labio columellart superné 
calloso , infra depresso; extremitatibus subacuminatis, obtusius- 
culis. Long. = ; lat. =- poll. 

14. O.gibbosum Lam. Testé oblongé, utriñqué obtus4, al- 
bid& seu aurantiaco-fuivé ; angulo elevato obtuso supràä medium 
cingulato. Long. 1 =, lat. = poll.— Var. 1°, canali supertore 
angustiore ; Vor. 2°, testé b'reviore , latiore. — Espèce commune 
sur lés côtes du Brésil et des îles de l’Inde occidentale. 

15. O. obtusum. Testé ovat4, utrinquèé subacuminatä , obtut- 
sd, lævi albicante ; apertur& propè basin subeffusé ; labiorum 
marginibus læœvibus. Zong. = ; lat. 7 poll. 

16. @. Seminulum. Testé oblongt, medio ventricostusculé , 
carneo-rubente ; extremitatibu,s obtusis ; labi£ externi margire 
rotundato ; edentulo ; labio c'olumellari depresso. Long. +, lat. 
= poll. — Habite les îles de la mer Pacifique. 

17. O. formicarium. Testé oblongé, dorso suprà medium trans- 
versim subcarinato, albd ; lcibio externo edentulo ; margine sub- 
depresso. Long. >, lat. = proll. C'est la plus petite espèce que 
Pauteur ait vue; elle ressem ble à un œuf de fourmi. | 

18. O. Secale. Testé oblo ngû angustä, albicante , superné ob- 
tusè mucronat4; columellé& supernè uniplicat&, subtüus depresso- 


Zoologie. 127 
sulcatd ; labii EF PereÉ same rectiusculo, propé basin suban- 
gulato. Long. --, lat. =- poil. : 

19. O. Spelta Lam. Testé oblongd, medio subventricosd , 
utrinqué acuminatd; apertur& superné lincari, subtüs subeffusd; 
labio externo subtus Ua du de ; columell& superné obli- 
qué uniplicatd. Long. -, lat, = poll. — Mabite les côtes des 
îles de l'Océan Pacifique. Cette. espècé se rapproche de PO. bi- 
rostre, et tient le milieu entre cette dernière et l'O, obtusum. 

20, O. intermedium. Testé ovato-oblongd, utrinqué subacumi- 
natd ; dorso supra medium transversim subangulato ; labio colu- 
mellari propè extremitatem supcriorem tique HrUReR TRS ; labii 
exterré margine interno edentulo. Long. 1 =, 
L'auteur a donné à cette espèce le nom d’O. intermédiaire 
“parce qu'elle fait le passage de FO. gibbosum à V'O. birostre. 

21. O. birostre Lam. Testé oblongä , ad utramqué extremita- 
tem rostrat&, medio subventricosä , albicante ; aperturä& superné 
angusté , lneari , infra subeffusd ; labio externo subtüs rotunda- 
40-angulato; columell& superné obliquè uniplicatä. Long. 1 =, 


lat, ++ poll. — 


lat. -# poll. — Hab. les îles de la mer Pacifique. 

22. O. longirostratum. Testé oblongä, tenut, aibicante, utrin- 
què longirostratä; dorso subgibboso; aperturé angust4, propé 
basin paululum A , labit externi margine exteriore subin- 
crassato. Long. 2 -, lat. poll. — Häb. la mer Adriatique. 

23. O. Volva Lam. Testé ovali, utrinque longirostratä, dorso 
‘transversim striato; labio externo incrassatlo, margine rotundato, 
‘intüs crenulato ; canalibus subflexuosis, elongatis. Long. h, lat. 

1 poll. — Cette belle coquille est connue vulgairement sous le 
nom de Vavette. 

24. O. aciculare Lam. Testé oblongä, angust&, cinereo-vio- 
lascente ; labio externo columelläque rectés ; canaëi superiore ex- 
‘2ùs carinam obtusam efformante ; labio externo vix incrassato, 
propè basin subanguluto; columell& infra medium subsulcaté. 
Long. -=, lat. = poll. — Hab. les îles de l'Inde occidentale. 

25. O. Patulum. Testé tenut, ovato-oblongä, medio subvenr- 
tricosé , superné coarctäté ; apertur& latiuscul& ; labii externi 
margine arcuato, acuto ; columellé supernè uniplicatä, propé 

Basin longitudinaliter sulcato-impress&. Long. x, lat. © poll. — 
Hab. les côtes de la Bretagne. 


76. BELTRAG ZUR MONOGRAPHIE DER GATTUNG CRANIA. — Sup 


128 Zoologie. 

plément à la Monographie du genre Cranie; par Fr. W. KoE- 

nincnaus, à Creveld. In-fol. 1828. 

Dans cette monographie, le genre Cranie est augmenté de 13 
espèces, dont les caractères sont donnés en latin, et la descrip- 
tion en allemand. Toutes sont très bien représentées, surtout 
sous le rapport des empreintes musculaires. Les espèces encore 
vivantes sont : Cr. personata, ringens, rostrata. Les espèces fos- 
siles sont: Cr. prisca , nummulus, antiqua , tuberculata , pari- 
siensis, nodulosa , striata, costata , spinulosa et abnormis. 

Voici comment l’auteur les classe : 

a. Rostello nullo : Cr. personata , ringens. | 

b. R. bifido : Cr. prisca , nummulus , parisiensis, antiqua. 

c. R. integro: Cr. tuberculata, spinulosa, striata , rostrala , 
abnormis, costata. 

d. Cr. loci incerti : Cr. nodulosa. (Isis ; vol. XXI, cah. 11.) 


77. NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE MOLLUSQUE du genre 
Hiatelle ; par le prof. O. Cosra. Avec fig. (4nnales des scienc. 
natur.; sept. 1828). 


Le but de cette note est de faire connaître une nouvelle es- 
pèce que M. O. Costa a trouvée dans le golfe de Naples, ainsi 
que l'animal qui l'habite. 

« L'animal de cette coquille, dit-il, est semblable à celui des 
Bucardes; il est pourvu d’une trachée, et son pied, auquel suc- 
cède inférieurement l'abdomen, et latéralement les ovaires, est 
très-gros et saillant. Le manteau tapisse toute la face interne 
des valves, et, en se prolongeant sur les bords, constitue une 
espèce de voile qui recouvre la partie postérieure et inférieure 
de l’animal. Toutes ses parties sont blanches, si ce n’est l’œso- 
phage, qui paraît coloré en noir, ce qui est peut-être dù à la 
présence des alimens; enfin, l'abdomen est recouvert par une 
petite coquille patelliforme qui lui sert de bouclier, » 

Il n’y a plus de doute à élever au sujet de la petite coquille 
dont M. Costa parle, et qui recouvre l'abdomen; elle ne peut 
appartenir à l’animal, et l’on sait avec quelle force toutes les 
parties de l'enveloppe générale des Mollusques retiennent à leur 
surface les petites pierres ou les coquilles qu’elles saisissent. 

M. Costa pense que l’on peut caractériser ainsi cette espèce 


Zoologie. 1° 

‘qu'il nomme Hiatelle de Poli : « coquille presque équilatérale, 

ayant une petite dent sur la valve gauche, pénétrant dans une 

fossette de la valve opposée. » Il joint à son mémoire quelques 
figures, mais trop imparfaites pour donner de cette coquille et 
de son animal l'idée qui conviendrait. 

78. MÉMOIRE SUR LES ALVÉOLINES, et monographie de ce genre; 

: par M. Desmaxes. (/bid. ; 1828), 

L'auteur entre d’abord dans des détails assez étendus sur 
histoire des Alvéolines, qui, plus que beaucoup d’autres co- 
‘quilles, ont été ballotées de genre en genre jusqu’au moment où 
M. d'Orbigny forma son genre Alvéoline pour les Alvéolites de 
M. Bosc, et quelques espèces nouvelles. La connaissance d'une 
espèce vivante rapportée des mers de la Nouvelle-Hollande par 
MM. Quoy et Gaimard, conduisit M. d'Orbigny à ce change- 
ment de dénomination générique que M. Deshayes adopte au- 
jourd'hui. Ce dernier caractérise le genre de la manière suivante 
et décrit cinq des sept espèces seulement indiquées par M. d’Or- 
bigny. 

Coquille ovale, oblongue dans le sers de l'axe de la spire ; 
spire centrale ; loges assez nombreuses, partagées en un grand 
nombre de cavités axillaires et par des séparations transverses ; 
tours de spire très-serrés , le dernier enveloppant tous les autres ; 
ouverture longitudinale présentant un grand nombre de pores. 

Les espèces décrites sont les 4. melo, oblonga, Bosci, elon- 
gata et Quoi. 

79- DESCRIPTION DE CINQ ESPÈCES DE COQUILLES FOSSILES ap 
partenant à la classe des Ptéropodes ; par M. Raw , office. au 
corps roy. de la Marine. (Zbid.; Tom. XVI, p. 492, 1829). 
Le premier de ces Ptéropodes appartient au genre Hyale; la 

‘coquille est arrondie antérieurement, louverture est assez 
large, les appendices ont la forme de pointe émoussée et re- 
courhée vers la lame dorsale. Les deux autres Ptérepodes sont 
nouveaux comme fossiles; lun appartient au genre Cléodore de 
Péron, et la surface de la coquille présente des stries transver- 
sales et parallèles qui indiquent les divers âges de la coquille. 
On remarque aussi à l'extrémité postérieure un petit renflement 
“pyriforme que l’on ne rencontre pas dans l'individu vivant. 
L'autre Ptéropode se rapporte au genre Cuvieria, et ne diffère 
de la C. Columnella que par de faibles apparences. Cette coquille 


B. TouEe XVIIL 9 


130 Zoologie. 
est constamment moins grande que celle qui constitue l'espèce 
vivante, et se distingue surtout par un léger élargissement à sa 
partie antérieure, qui fait que son ouverture est proportionnel- 
lement plus grande; elle est blanche, solide et luisante; lon+ 
gueur, 0,004. Lo " 
80. Mémoime sur La Dapmxia Sima, et la circulation de son 
sang ; par Grurrauisen. Avec fig. (Nova Acta Phys.-Medica; 

Tom. XIV, p. 397). 

Les Daphnia, malgré leur petitesse, ont occupé l'attention 
d’un grand nombre d’observateurs; la plupart des micrographes 
en ont figuré, et quelques-uns même en ont fait connaître l'or- 
ganisation, qu’on peut étudier, pour certaines parties, avec 
assez de facilité sur le vivant, sans être obligé de les disséquer; 
leur corps étant transparent comme du verre, on aperçoit la 
forme et les modifications des organes intérieurs à travers les 
tégumens, tandis qu'il serait impossible de les mettre tous à 
découvert par la dissection sans les détruire. Répandues par 
milliers dans les plus petites flaques d’eau, et les baquets d’ar- 
rosement des jardins, elles ne manquent pas d’être aperçues 
par ceux qui font des recherches sur les animaux microsco- 
piques. Déjà Swammerdamm en à figuré une espèce dans sa Bz- 
blia naturæ; et dans le siècle dernier Schæffer et Müller les ont 
plus particulièrement fait connaître ; le premier, en donnant des 
figures assez bonnes de leurs organes extérieurs; et le second 
en établissant le genre Daphnia, qu'il a démembré des mono- 
cules de Linnæus. Depuis, Juriné en a fait le sujet d'un mémoire 
fort intéressant (Pull. de la Societé philom.; Tom. I, p. 33), et 
nous-mêmes, dans un mémoire inséré parmi ceux du Muséum 
d'histoire nat. ; Tom. V, p. 380, nous avous donné l'anatomie 
détaillée de Ja plus grande espèce du geure, la D. Pulezx ; mais 
il ne nous a été possible de bien distinguer du système cireula- 
toire que le cœur et la principale artère qui en sort. La con 
naissance de cette partie de l'organisation des Daphnia a été 
portée par M. Gruithuisen, dans le mémoire dont nous rendons 
compte, beaucoup plus loin qu'on ne Favait fait jusqu’à pré- 
sent, c’est-à-dire que sans disséquer l'animal (la D. Séma), il a, 
par le moyen d’un bon microscope, apercu à travers les tégu- 
mens la distribution des vaisseaux dans tout le corps. Sans avoir 
vérifié sa découverte, nous pensons qu'il pourrait bien y avoir 
quelque; erreurs dans ce mémoire ; il parle de deux cœurs, un 


Zoologie. 191 
artériel et un veineux, placés l’un au-dessus de l'autre, et qui se 
contractent séparément; le premier est connu depuis fort long- 
temps, mais le second, que l'auteur indique pour la première 
fois, pourrait bien ne pas exister, car on l'aurait certainement 
aperçu, vû sa grandeur et ses mouvemens ; et deux cœurs placés 
à côté l’un de l’autre, serait contraire à l’analogie avec tous les 
autres crustacés chez lesquels il existe un ventricule artériel seu- 
lement, enveloppé d’une oreillette en forme de péricarde, dans 
aquelle le sang veineux est recu, et passe ensuite par des ou- 
vertures auriculo-ventriculaires dans le ventricule, qui le pousse 
dans les artères. Nous engageons donc M, Gruithuisen à répéter 
ses observations, et à bien s'assurer de l’existence du cœur vei- 
neux qui n’envelopperait point le cœur artériel. 

Quant aux vaisseaux, nous ne doutons aucunement que 
l’auteur ne les ait vus, puisqu'il en existe évidemment; mais il 
se prononce d’une manière un peu trop positive sur leur na- 
ture veineuse ou artérielle, et la figure qu'il en donne n'est pas 
satisfaisante, car il y aurait, d’après l’inspection de cette der- 
nière, des veines très-grosses qui s’ouvriraient dans le ventricule 
aortique. 3.,:s 
81. MÉMOIRE SUR LES SYSTÈMES CIRCULATOIRE ET NERVEUX DE LA 

Nais DIAPDANA; par GRUITHUISEN. (Nova acta natur. Curios.; 

Tom. XIV, p. 409, avec fig.) 

L'auteur décrit le système circulatoire qui consiste en une 
artère longitudinale placée dans le dos , et une veine qui longe 
la face ventrale du corps; de ces deux vaisseaux partent des 
branches latérales qui communiquent avec l’un et l’autre. Le 
sang circule d'arrière en avant dans l'artère, en sens opposé 
dans la veine, et par oscillation dans la branche latérale. La 
premiere paire de ces dernières, plus grosse que les autres, fait 

les fonctions de cœur. S...is: 

82. OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES TENDANT A S'ASSURER DES 
MOYENS QU'EMPLOIENT LES ÂARAIGNÉES PRODUISANT LES FILS DE 
LA VIERGE (gossammer) pour leurs excursions aëriennes ; par 
John BracxwaLz, esq.( Transactions of the Linnean Society of 
London; Vol. XV, part. 2°, p. 449, sq.) 

Les procédés à l’aide desquels certaines araignées produisent 
des soies très-déliées par une matière gommo-visqueuse qui 
sort des papilles situées à l’extrémité de leur abdomen, pour 


9. 


13° Zoologie. N° 82 


s'élever dans les airs, sont encore enveloppés d’une profonde 
obseurité, et il y a sur ce sujet une grande diversité d'opinions 
par le défaut d'observations précises. Des auteurs ont d’abord 
invoqué le vent, d’autres l’évaporation, d’autres lélectricité ; 
selon quelques-uns, les araignées auraient certaine propriété 
physique d'élever leurs filamens dans les airs; suivant d’autres 
auteurs, ces toiles auraient même une gravité spécifique moin- 
dre que Pair atmosphérique, hypothèse qui est en opposition 
manifeste avec les faits : toutes questions, dit M. Blackwall, 
méritant de nouvelles recherches pour obtenir une solution de 
ces difficultés. 

Les fils de la Vierge (gossamer) apparaissent fréquemment 
aux mois de septembre et d'octobre, montant dans latmos- 
phère lorsque le jour est serein et que le soleil brille. Mais on 
ne voit de ces filamens dans l'air qu'après qu'il existe de pa- 
reilles toiles à la surface du sol terrestre. Ce fait, de première 
importance, ajoute M. Blackwall, montre où l’on doit chercher 
l'origine de ces substances et des araignées qui les produisent. 

Ensuite l’auteur rapporte qu'en 1826, en octobre, aux envi- 
rons de Manchester, il vit, par un beau jour, tout le sol tapissé 
d’une immense multitude de ces toiles d'araignées, au point qu’il 
y en avait de quoi revêtir des surfaces presque sans limites, 
tandis que peu de jours auparavant il n’en existait presque au- 
cune. Cette circonstance extraordinaire piqua la curiosité de 
l'observateur. Il vit que ces toiies ne se formaient point dans les 
airs comme l'avaient supposé quelques auteurs, mais bien à la 
superficie de la terre, et il pense que par l’accumulation conti- 
nuelle de ces productions légères , il y a des lambeaux détachés 
qui flottent au gré des vents, et peu à peu , au moyen des cou- 
rans ascendans , par la raréfaction de l’air échauffé aux rayons 
solaires, il a vu s’élancer dans l'atmosphère des trainées de plus 
de cent pieds de long de ces toiles dans lesquelles se trouvaient 
encore des dépouilles de pucerons et de petits insectes. 

Frappé de cc spectacle, l’auteur étudia comment des my- 
riades d'araignées laborieuses s'occupaient à fabriquer ces 
subtils calicots pour s'élever dans l'atmosphère et franchir au 
loin les espaces. Ii dit avoir observé que ces petits insectes re- 
lèvent l'abdomen en l'air pour expulser des filamens du côté où 
le courant de l’air tend à les trarsporter ou les enlever; cet air 


Zoologie. 133 


raréfié entraine ainsi ces tissus ou ces gazes délicates, et l'ani- 
mal aspire à les faire envoler, en les fixant légèrement à l'ex- 
trémité d'un corps en pointe, ce qui prouve, ajoute M, Black- 

all, le violent désir de cet insecte pour quitter le lieu et émi- 
grer. Mais d’où vient cette propension, dit-il? car il faut une 
cause excitatrice de cet effet. Après y avoir bien réfléchi, l'au- 
teur croit en trouver la raison dans la crainte ou l'anxiété 
qu'éprouve chaque araignée par le voisinage trop génant de 
celles qui l'entourent. Ce nombre prodigieux d'araignées ainsi 
accumulées et comme entassées, fait qu'elles se nuisent réci- 
proquement, soit par impossibilité de trouver désormais une 
nourriture suflisante, soit par la voracité de leur instinct qui 
fait qu’elles se menacent l’une l’autre; elles aspirent donc à 
s'enfuir, mais où? Dans cette multitude, elles n’ont pas de voie 
plus sûre que de s'échapper dans l'air ; c’est ce qu’elles tentent 
par tous leurs moyens. 

A l'égard de lassertion des auteurs que les araignées ex- 
pulsent leurs tissus dans l’atmosphère au moyen des courans 
ascendans d’un air raréfié, cela mérite toute l’attention des 
météorologistes pour reconnaître ce curieux phénomène atmos- 
phérique. Cette hypothèse semble en effet inconciliable avec 
les faits, et ainsi erronée. Toutefois, il peut se rencontrer telles 
circonstances où les vents, l’échauffement des couches infé- 
rieures de l'atmosphère durant les jours de soleil, rendraient 
probable cette ascension. Il fout évaluer aussi l’action de l’éva- 
poration selon l’état électrique de l'air. Cette électricité peut se 
mesurer d’après lélectromètre de Bennet, et le mouvement de 
la feuille d’or qui l'indique. (Voir la 1°° série des Mémoires de 
la. Société philosophique de Manchester; Vol. V°, part. 2, p. 588). 

Au reste, dit M. Blackwall, que les araignées, dans l'exercice 
de leurs facultés , aient jusqu’à présent éludé les recherches des 
physiologistes , ces facultés n’en sont pas moins réelles et né- 
cessaires. Ces animaux peuvent s'élever avec leurs tissus, et 
tantôt retomber selon le degré de gravité qui domine et les fait 
alors précipiter sur la terre. D'ailleurs, certaines particules 
d'air raréfie ne peuvent-elles pas se trouver comme renfermées 
dans le tissu gazeux de ces araignées et prendre à la manière 
des ballons un mouvement ascendant ? L'auteur s’attache à dé- 
velopper l'idée de cette possibilité; il montre que des araignées 
peuvent expulser des fils à une certaine distance et les attacher 


134 Zoologie. 


par la matière gommo-visquense dont ils sont formés, à un lieu 
plus ou moins éloigné. 

Ce fait, nous l'avons mis récemment hors de doute par des 
expériences directes, mais ce que M. Blackwall ne dit point 
avoir vu, ct ce que nous avons constalé, c’est la puissance 
dont sont douces de petites araignées fileuses de s'élever spon- 
tanément dans les airs, comme nous l'avons annoncé à l’Institut 
(Académie des sciences) le 1°° juin 1829. 

Nous rendons à M. Blackwall la justice de dire que son mé- 
moire contient beaucow® d'observations curieuses. Il a renfermé 
dans une fiole, depuis le 2 octobre jusqu’au 16 décembre, ou 
pendant 55 jours, une araignée fileuse sans nourriture. Alors 
elle était maigrie, surtout de l'abdomen, et ses fonctions étaient 
plus languissantes; pourtant elle à continué à filer comme au- 
paravant. Dans leur prison, les araignées filandières donnent 
une certaine direction à leurs filets tendus. 

Les araignées qui montent dans l'atmosphère paraissent ap- 
partenir à deux espèces distinctes, mais l’auteur s’est peu ap- 
pliqué à la distinction méthodique de ces insectes, comme il 
l'avoue; cependant il les décrit en détail, et il pense que la 
seconde espèce peut se rapporter à l’4ranea dorsalis du Sys- 
tema naturæ de Linné, édit. de Gmelin. Plusieurs auteurs al- 
lemands, et entr'autres Gravenhorst, ayant reconnu que ce 
sont des espèces du genre Æpeira Latreiïlle, comme nous le di- 
sons ailleurs, nous croyons inutile d’entrer dans ces descrip- 
tions. J.. Jose 
83. MÉMOIRE SUR UNE PRÉTENDUE PLUIE DE COTON qui tomba 

dans le voisinage de Lisbonne le 6 novembre 1811 ; par Seb. 

Franc. Menpo Tricozo. (Mernor.da Acad. real das sciencias 

de Lisboa ; Tom. HE, 2° partie, p. 85). 

Le G novembre 1817, il tomba des airs à Linha a Velha, 
près Lisbonne, dans un rayon d’une demi-lieue, et dans d’au- 
tres endroits, une quantité de flocons blancs, que le peuple 
ignorant prit pour du coton. Mais un des amis de l’auteur, qui 
fut témoin oculaire du fait, lui rapporta que ces flocons s'étaient 
trouvés accompagnés d’un immense nombre d’araignées qui 
couraient avec agilité de tous les côtés. Le Tage fut convert de 
flocons et d'araignées, et celles-ci nageaïent à la surface de 
Peau; le spectacle se prolongea pendant plus d’une demi-heure. 

L'explication fut dès-lors facile, et M. Mendo.Trigozo la 


Zoologie. 135 


donne avec beaucoup de détail ; cependant il n’a pas déterminé 
l'espèce d'araignée qui a produit le phénomène, attendu qu'il 
n'a pu voir lui-même ces animaux. Il pense que c'était une es- 
pèce d’araignée des champs qui suspend aux branches d'arbres 
et aux broussailles les coques de ses œufs; selon lui, une grande 
quantité de ces coques auraient été enlevées et emmenées dans 
les airs par quelques violentes tempêtes qui avaient eu lieu aux 
environs de Lisbonne dans le courant du mois d'octobre. Les 
jeunes araignées auraient continué à se développer dans les ré- 
gions supérieures de l’atmosphère, mais leur développement 
aurait été retardé par la température froide qui devait naturel- 
lément y régner. Elles seraient ensuite descendues en forme de 
pluie au bout d’une quarantaine de jour. L'auteur s'attache à 
combattre les objections qu'on pourrait lui faire; mais ses ef- 
forts sont impuissans pour donner de la certitude à une expli- 
cation qui ne repose pour la majeure partie que sur de pures 
suppositions. L—Tx. 


84. SUR uN NOUVEAU GENRE D’ACARIDIENS sorti du corps d'une 
” femme, avec fig.; par M. Bonv DE Satnr-ViNCENT. (4nnales 
des sciences naturelles ; oct. 1828, p. 12). 


. Une dame d’une quarantaine d'années était depuis 15 ans 
fort souffrante; elle avait été traitée pour diverses maladies, 
mais sans le moindre soulagement. Menacée enfin d’une hydro- 
pisie, elle s'était mise entre les mains de M. Leroy, devenu fa- 
meux par son remède purgatif. Sa santé parut se rétablir, mais 
à mesure qu’elle s’améliorait la peau de tout le corps devint le 
siège de démangeaisons de plus en plus fortes, et bientôt in- 
supportables; lorsque la malade se grattait , elle voyait sortir de 
la partie souffrante de très-petits animaux bleuâtres qui cou- 
raient par milliers et avec rapidité dans tous les sens. Dans les 
temps chauds la malade était obligée de changer de linge 3 à 
6 fois par jour, tant le nombre de petites bêtes qui sortaient 
d’elle devenait considérable. 

M. Bory donne une description des caractères extérieurs de 
Yanimal qu'il a observé sous une loupe qui grossissait 250 fois 
les objets. La plupart des individus étaient à peine visibles à 
l'œil nu; les plus gros équivalaient à la moitié du volume d’un 
grain de tabac. L'aspect de cet animal fait sentir que M. de La- 
marck avait raison lorsqu'il disait que les Acarides ne sont que 


136. Zoologie. 

des poux raccourcis où modifiés. Il n'y a que les antennes de 
moins et une paire de pattes de plus, et l'abdomen à lui seul 
forme tout le corps. La malade qu'a vu M. Bory avait done. 
une sorte de phthiriasis ou de maladie pédiculaire. 

Le petit Acaridien dont il s’agit appartiendrait aux Zcodes 
s'il avait, comme ceux-ci, un bec formé de 3 lames; mais son. 
suçoir est sans mandibules distinctes; ou aux 4rgas, si son su- 
coir et ses palpes étaient inférieurs. Il se rapprocherait des 
Smaris, Sil avait des yeux qui lui manquent. Enfin il ressemble: 
pour la forme générale à l'Acarus de la gale, mais il en est dis- 
tinct par l'absence des mandibules. Quant à la propagation de 
ces Acaridiens, l’auteur ne pense pas qu’elle se fasse par génc- 
ration spontance. 

Une figure grossie de l'animal accompagne le mémoire, 

as La 


85. L. OnsenvaTION sur (LES BÉLEMNITES; par J. S. Miiser. 
(Transact. of the geol. Soc. 2° sér., vol, 2°, part. 17°, pag. 
45, 1826; avec 3 pl. grav.) 

11. OBSERVATION SUR LE GENRE ACTINOCAMAX ; par le méme (/bid.; 

p. 63.) 

III. Mémorre sur LES BÉLEMNITES , considérées zoologiquement 
et géologiquement ; par M. H. DucrorTay de BraïNviLe, In-4° 
de 136 pag. avec à pl. lithogr. Paris , 1827 ; Levrault. (Voy. 
le Bullet. 1826, Tom. IX ,n° 311.) | 


IV. HiSTOIRE NATURELLE DES BÉLEMNITES, accompagnée de st 
description et de la classification des espèces que M. Émeric 
de Castellane a recueillies dans les Basses -Alpes de Provence; 
par M. Rasparz (_4nnal. des scienc. d'observation, Tom.T; 
févr. 1829, p. 271.) 

V. ADDITION AU MÉMOIRE SUR LES BÉLEMNITES ; par le méme, 

(Jbid. ; Tom. II, avril, p. 65. 


1. Les géologues désiraient depuis long-temps une monogra- 
phie des Bélemnites, genre si nombreux en espèces souvent 
répandués en immense quantité dans plusieurs contrées, et dont 
quelques-unes présentent d'autant plus d'intérêt qu'elles peu-: 
vent servir de caractère distinctif à certaines couches. Deux na-: 
turalistes, M. Miller, en Angleterre, et M. de Blainville, en 
Fraucé , se sont occupés de ce travail. M. de Blainville adopte. 
à-peu-près la manière de voir de M, Miller sur l’organisation. 


Zoologie. 197 
présumée de l'animal constructeur de ces singuliers fossiles, 
ainsi que sur les rapports naturels qui déterminent sa place 
dans la série zoologique. Ils regardent le corps calcaire, plus ou 
moins alongé et conique, appelé Bélemnite, seule partie qui 
s'offre À notre examen, comme l'os intérieur d’un mollusque 
de la famille des Céphalopodes, et trouvent même dans sa 
structure beauconp d’analogie avec la pièce dorsale et égale- 
ment calcaire des Sèches. Ce rapprochement, que M. Miller for- 
üfie par quelques nouvelles considérations, a déjà été signalé 
par MM. Deluc, Cuvier, de Lamarck, Férussac, ete., etc. ; mais 
l’auteur Anglais étend ses conjectures encore plus loin, en don-, 
nant à lanimal des Bélemnites précisément la forme extérieure 
d’un Calmar (PL. 9, fig. 15.) ; il admet qu'une partie de son sac de- 
vait être insérée dans la dernière loge de ce qu'il nomme le cône 
chambré (alvéole des auteurs), dernière loge qu'il ne croit pas 
beaucoup plus profonde que les loges précédentes; quant au 
corps méme de la Bélemnite, il était, d’après lui, enveleppé 
et retenu par les deux lobes musculeux du manteau, à-peu-près 
comme le Céphalopode rapporté par Péron enveloppe la co- 
quille de la Spirule. La transsudation calcaire de la face interne 
de ce manteau donnait lieu à l'accroissement successif par cônes 
minces, s’'emboitant les uns dans les autres, et le sillon, quel- 
quefois assez profond que présentent certaines espèces, lui sem- 
ble être la ligue de jonction des deux lobes. Ces détails ne pou- 
vant être appuyés sur aucune observation directe, ni déduits 
d'aucune analogie, même éloignée, seront encore pendant loug- 
temps considérés comme des hypothèses plus ou moins ingé- 
nieuses. 

L'auteur suppose, de plus, que la substance même des Bé- 
lemnites était primitivement solide, pesante, et d’une nature 
spathique, à fibres rayonnantes comme leur section nous les 
montre actuellement, A l'appui de cette assertion il cite une 
texture semblable dans les genres Septaria, Pinna, Inoceramus 
et Trichites ; 1 cite encore des pellicules de matière animale 
qu'on isole en traitant la Belemnite dans un acide étendu, pel- 
licules qui auraient été oblitérées s’il y avait eu pénétration de 
sues, lapidifiques dans l’intérieur, En cela l'opinion de M. Miller 
diffère totalement de celle de Walch , de Parkinson, de M. de 
Blainville, etc., etc., qui pensent que la solidité et la pesanteur 


138 Zoologie. N° 85 


des Bélemnites ne sont dues qu'à une infiltration calcaire posté. 
ricure à l’enfouissement, ou à une conversion de molécules, 
appelée spathification par plusieurs naturalistes, et dont cer- 
taines baguettes fossiles, du genre Cidaris, nous offrent des 
exemples. 

La position naturelle de la Bélemnite voguant dans les eaux 
de la mer, devait être verticale, d’après M. Miller; les cavités 
entre chaque cloison lui paraissent suffire pour contrebalancer 
le poids total et la maintenir dans cette direction. C’est ce qu’il 
démontre en faisant flotter verticalement une Bélemnite dans la 
cavité de laquelle il mtroduit un cornet de papier huilé plein 
de coton; d’après cette expérience la taille de ce cornet ne se- 
rait pas plus grande que celle de l’empilement conique des cloi- 
sons qu'on observe dans les Bélemnites les mieux conservées. 

Les espèces décrites dans ce mémoire sont au nombre de 
onze, toutes figurées avec soin dans les planches 7, 8 et 9; la 
plupart appartiennent aux terrains de l'Angleterre. Quant aux 
limites géologiques qu’on doit assigner à ce genre de fossiles, 
M. Miller dit positivement qu'aucune espèce de Bélemnite n’a 
encore été trouvée dans des couches plus anciennes que le nou- 
veau grès rouge, ni dans aucune formation au-dessus de la 
craie. 

IT. Quant au genre Actinocamax de ce savant, ce nouveau 
genre se compose des espèces de Bélemnites qui, au lieu de 
présenter à une de leurs extrémités une cavité conique desti- 
née à contenir l’alvéole cloisonné, se terminent au contraire 
par une saillie plus ou moins convexe. C’est sur cette particula- 
rité que MM. Parkinson et Beudant, renouvelant dans ces der- 
niers temps l’ancienne idée de Klein, se sont appuyés, pour établir 
que les Bélemnites sont des baguettes de certains oursins fossiles. 
M. Miller essaie de démontrer qu’il n’y a entre ces deux corps 
aucune analogie dans la forme extérieure, ni dans la structure 
interne; que les Bélemnites sans cavité conique ont une texture 
fibreuse, rayonnante , composée de lames s’emboitant ies unes 
dans les autres comme celles à cavité, mais qu’on peut seule- 
ment trouver dans l’absence de l’alvéole cloisonné un motif suf- 
fisant pour les réunir en un groupe générique particulier, très- 
voisin des vraies Bélemnites. 

Voici la phrase caractéristique qu'il assigne à ce groupe : 


L 


Zoologie. 139 


Genre Actinocamax. — Concrétion spathique en forme de 
massue, composée de deux parties presque égales, jointes lon- 
gitudinalement, et formée de lames fibreuses enveloppantes ; 
sommet pointu; base convexe en cône obtus.—Animal inconnu, 
mais probablement marin. 

L'Actinocamax verus , seule espèce reconnue jusqu’à présent 
(PI. 9, fig. 17 et 18, et Parkinson’s Organic remains, vol. 3, 
pl. 4, fig, 19), se trouve dans la formation crayeuse du Wiltshire, 
du Kent et du Sussex ; elle est quelquefois renfermée dans des 
silex. 

C’est elle que M. Beudant a fait figurer dans ses Observations 

“sur les Bélemnites (Annales du Muséum, vol. 16, pl. 3, fig.8,9);1 
et M. de Blainville, sous le nom de Belemnites plenus (Mémoire 
sur les Bélemnites , pl. 1°, fig. 6, 6 à.) .F.0E KR. 

III. M. de Blainville a fait précéder son travail de l’énuméra- 
tion des auteurs qui se sont occupés des Bélemnites. Le cha- 
pitre que Walch a consacré à ces fossiles, dans louvrage de 
Knorr, a été d’un grand secours à l’auteur pour compléter cette 
partie bibliographique. L'auteur classe et décrit ensuite qua- 
rante espèces, parmi lesquelles il faut comprendre celles qu'ont 
décrites Knorr, M. Miller, Schlotheim, Beudant, etc. Chaque es- 
pèce est figurée. Enfin, l'ouvrage est terminé par un appendice 
sur les Béloptères et les Rhyncolithes. M. de Blainville emploie 
dans sa classification l’absence ou la présence de l’alvéole, l’ab- 
sence ou la présence du sillon latéral, la direction du sommet 
de la Bélemnite. En conséquence le genre Actinocamax de M. 
Miller n’est point admis par lui. Or trouve aussi en tête de l'ou- 
vrage des généralités sur le gisement de ces fossiles ; mais les 
généralités ne doivent pas encore offrir un grand degré d’im- 
portance, vu que les indications de localités laissent souvent 
beaucoup à désirer, et que, du reste, l'attention des géologues 
ne s’est pas portée encore d’une manière assez spéciale sur la 
détermination spécifique des Bélemnites, pour qu'on soit en 
droit d'assurer que telle espèce ne soit pas ou soit la con- 
génère de telle autre. À 

Du reste, M. de Blainville s’est peu écarté de la marche qu'il 
avait suivie dans l’article du Bulletin de la Société philomati- 
que, déjà analysé dans notre Bulletin, Tom.1IX, n° 317, et qui 
était destiné à assurer les droits de priorité à l’auteur. 


nd 


140 Zoologie. N° 85 

IV. M. Raspail a été amené à des résultats diamétralement 
opposés aux opinions qu'ont adoptées MM. Miller et Blain- 
ville, par l'étude détaillée qu'il a eu occasion de faire de 250 
échantillons, dont quelques-uns surtout présentent des parti- 
cularités nouvelles et curieuses. Son travail est divisé en deux 
parties; la première est consacrée à développer les preuves sur 
lesquelles l'auteur base son opinion ; la 2°, à classer et à décrire, 
d’après un système nouveau, les nombreux individus que ren- 
ferment les trois planches coloriées dont le mémoire est accom- 
pagné. 

1° M. Raspail combat d’abord l'opinion des auteurs qui con- 
sidéraient la bélemnite comme le test d’un Céphalopode ou d’un 
animal voisin. Cette opinion est fondée sur la présence, à la base 
de quelques bélemnites, d’un cône composé de concamérations 
régulières que lon nomme l’alvéole. Mais l'alvéole ne se rencontre 
pas sur tous les individus des bélemnites. Parmi les individus 
identiques sous tous les autres rapports, les ups ont l’alvéole, les 
autres n’en portent pas même l'empreinte. D’autres en ont l’em- 
preinte seulement ; enfin l’alvéole se rencontre très-souvent 1s0- 
lée et sans bélemnite. Or, dit l’auteur, comment concilier toutes 
ces circonstances , si l’alvéole fait partie intégrante de la bélem- 
nite ? A-t-on vu quelque chose d’analogue dans les genres con- 
nus de Mollusques ? Comment supposer qu'une partie aussi es- 
sentielle et sur laquelle est fondé le caractère générique , puisse 
se montrer, disparaître, et s’isoler si proprement de l'individu, 
qu'on soit porié à croire qu’elle ne lui à jamais appartenu ? 
Comment s'est-il fait que l’alvéole se soit détachée si nettement 
de la bélemnite? Le coup qui aurait brisé la bélemnite eüt-il res- 
pecté l’alvéole ? Pourquoi certaines bélemnites n'ont point d’al- 
véoles, alors qu'on peut supposer avec la plus grande raison 
qu'elles sont tout aussi complètes que celles qui possèdent un 
alvéole ? On a dit que les premières sont l’état jeune des secon- 
des ; mais d’abord par quelle analogie prouverait-on que des 
individus jeunes puissent être privés d’un organe qui constitue 
leur organe générique , et ensuite à quel signe peut-on recon- 
maître que ces individus sont plus jeunes? On les voit aussi 
longs , aussi larges que ceux de la même espèce qui n'ont pas 
d’alvéole. Une observation qui vient à l'appui de lobjection , 
c’est que jamais, jusqu’à présent, on n'a rencontré de bélemnite 


Zoologu. r4i 
. (munie de son alvéole), et dont les bords alvéolaires puissent 
être considérés comme entiers, On a tâché d'expliquer cette dif- 
ficulté en supposant que les bords étaient primitivement trop 
fragiles pour conserver long-temps leur intégrité. Mais ne trou- 
vons-nous pas des fossiles infiniment fragiles, et dont les bords 
sont assez souvent aussi bien conservés que pendant la vie de 
l'animal ? Quoi de plus fragile que le Terebellum convolutum ? 
et pourtant qui ne l’a pas trouvé fossile dans le plus bel état de 
conservation? D'un autre côté, M. Raspail possède quinze in- 
dividus dont la base, bien loin d’être tranchée perpendiculai- 
rement à l’axe,offre au contraire un assez grand nombre de plis 
qui viennent s'appliquer sur le cylindre médian de laxe de la 
bélemnite, et ne permettent plus de douter que ces plis n’aient 
servi à appliquer la base de la bélemnite sur une surface quel- 
conque. Ces individus sont si bien conservés et si conformes 
entre eux, qu'on ne serait nullement en droit d'attribuer leur 
conformation au hasard où à un accident. 

De ces observations, et de beaucoup d’autres résultats des 
dissections qu'il appelle déssections au marteau, M. Raspail 
conclut que la bélemnite élait un organe appendiculaire de la 
peau d’un animal dont le type n’a plus été retrouvé, et qui peut- 
être était voisin des Échinodermes. Cet animal non revêtu d’un 
test cretacé, se scrait décomposé, et ses appendices cutanés lui 
auraient survécu et se seraient spathisés ou agathisés, à cause 
de la solidité de leur tissu, que l'auteur est porté à regarder 
comme ayant été, sur le vivant, à l’état cartilagineux. Car M. 
Raspail possède des échantillons qu'un accident analogue à une 
morsure à fait couder du côté opposé à la solution de conti- 
nuité, etces individus sont les moins altérés de la collection 
et n'offrent aucune trace de soudure. Ce qui vient encore à 
appui de cette opinion, c’est une nouvelle forme de parasites 
silicifiés que M. Raspail a découverts dans le sein des bélemnites, 
et dont la présence a souvent communiqué à la bélemnite elle- 
mème la propriété de s’agathiser. L'auteur en donne une des- 
cription et des figures détaillées ; il lui a imposé le nom de Spi- 
rozoites (animal fossile composé, non d’anneaux, mais de spi- 
res.) 

2° La classification adoptée par M. Raspail, quoique empi- 
rique, découle tout naturellement de l'opinion qu'il s’est formé 


142 Zoologie: N° 85 
du rôle que la bélemnite jouait à l'état vivant. Car si une bé- 
lemnite , au lieu d’être une coquille, n'était qu'un appendice cu- 
tané d’un animal inconnu, il est évident qu’on ne doit plus 
chercher si une bélemnite est une espèce, mais à quelle espèce 
d’aninral elle a dû appartenir; de même que les bâtons d’oursins 
ne pourraient point se classer comme espèces mais comme aë- 
cessoires d’une espèce. Pour parvenir à la détermination de cet 
animal, l’auteur prend en considération le passage insensible 
des formes les unes vers les autres, leur mode de spathisation, 
leur coloration, un certain facées, dont l'œil seul sait se rendre 
raison , et enfin le voisinage de leurs positions, et surtout l'iden- 
tité de leur gisement. Toutes les bélemnites qui offrent cette 
réunion d’analogies, l’auteur les réunit sous une dénomiuation 
commune qu'il appelle ve/lus, toison. Mais afin de faciliter les 
citations géologiques, il a donné un nom spécifique à chaque 
forme bien déterminée, dont la figure, du reste, est indiquée 
avec ses couleurs sur une destrois planches, Près de 100 espèces 
se trouvent décrites et figurées dans ce mémoire ; et les Alpes 
sont si riches et si peu exploitées que sur ces 100 formes, à 
peine en observe-t-on six qui se rapportent aux formes primi- 
tivement publiées par les auteurs. M. Raspail s'occupe actuelle- 
ment des autres fossiles des Alpes, dont M. Émeric de Castel- 
lane a enrichi sa collection. 

Il divise toutes les hbélemnites de cette zône en deux grands 
groupes : celles qui ont l'aspect ferrugineux (ferrug ginei) et qui 
appartiennent au blue lias, où aux argiles ; et celles qui ont l’as- 
pect corné {cornei), et qui PA appartenir plus spécialement 
à la craie chloritéeet à ses dépendances. Chacune de ces grandes 
divisions se subdivise : 1° en celles qui sont larges et aplaties; 
2° en celles qui sont arrondies. Viennent ensuite la description 
des genres (ve/lus, toison), et celle des espèces avec leurs dimen - 
sions. 

V. Dans l'addition au mémoire, M. Raspail, après avoir donné 
quelques explications nouvelles au sujet de certains points de 
son travail, compose un nouveau groupe de toutes les bélem- 
nites que l’on trouve dans le lias, à Thionville, et dont les in- 
dividus variés avaient recu de MM. Miller et Blainville un assez 
grand nombre denoms; M. Raspail les désigne sous celui de 
Bei. Thionvillæi, 


"+ 


Table des articles. 


143 


ECTS ESS TL ELLES LISE SI VE LIVE VIE MIE SES AE VE RE ELA S ALES 


TABLE 


DES ARTICLES DU CAHIER DE JUILLET 1829. 
. 





Géologie. 
Topographische Uebersicht der Mineralogie der beiden Rhein depar- 
temente ; Voliz. — Géognosie de l'Alsace; le même........... 
Notice sur Sourzac et St-Louis, commune de l'arrondissement de 
Mucidan; Jouannet,.......... Ne PRE Mr au es - 
Montagnes du Haut-Pérou ; Coquebert de Monbret...,...,..... 
Notice sur des réservoirs d’eau souterrains qui enrejettent quelque- 
fois assez pour produire des inondations; Fodéré 
Séances de la Société littéraire de Pénarès..... 
Société asiatique de Calcutta......, 
Géologie de l'Inde ; James Calder........... 20e: c'e DD vies à . 
Observations sur la formation du Trapp dans le district de Sagur et 
sur le Nerbudda dans l'Inde ; capitaine Coulthard. ..,.,..,... 
Grotte à Ossemens en Moravie.— Collection géognostique de Prague, 
Académie royale des sciences de Bruxelles: snjets de prix — Société 
hollandaise des sciences à Harlem... 


Histoire naturelle générale. 
Extrait dun Journal de M. Maximovitch, chargé de faire des observa- 
tions géologiques et botaniques dans le gouvernement de Moscon 
Société asiatique de Calcutta. ..,..... 
Minéralogie. 
Cristallisation du fer sulfaté; Van der Boon Mesch.,,.....,...... 
Mesures d'angles des cristaux de zircon de la Caroline du Nord ; 
Shepard. — Sur les couleurs que diverses substances commnni- 
quent à la flamme du chalumeau; Bozengélsél sm users at date , 
Suries Lignites; J. Macculockh. — Sur les mines de Silésie; Lange, — 
Sur l’Hyalite sitésienne; prof. Glocker.. . AAPER 
Sur une variété figurée de houille du Glamorganshire ; J. Macen- 
Joch. — Sur l'Obsidienne méxicaine à surface métallique argezlée; 
Noggerath. — Sur le Gypse et le Soufre de Calianisetta. . ...... 
Analyse d'une substance associée à l'Amphibole dans les carrières de 
GE RENTE ANIME DE ARE Pr Le ste SE 
Sur le Muriate de soude, avec une description des Sources salées des 
États-Unis ; G. W. Carpenter.— Mémoire sur les questions propo- 
sées par la Société d'Agriculture, etc., de Boulogne-sur-Mer, 
concernant les recherches de mines de houille dans le Pas-de-Ca- 
lais; F. Garnier. ...... . 


eur crevé es one de 


_…....., CHCRCECSONCSCEOECN EEE IC dhietss et ts 


Sur la polarité magnétique de deux rochers de Basalte dans l'Eifel. 
Quelques observations sur la température des sources ; L. de Buch. 
— Note sur les eaux chaudes des Alpes et des Pyrénées, .., 


Botanique. 
Essais sur l’action du pollen des plantes; A, W. Henschel....... 
Production de plantes parasites par les racines d’autres plantes; Meyer, 
Sur l'irritabilité du style du Stylidium graminifolium, ,...,....., 
Encyclopédie des plantes; J, C. Loudon...,,,,.,,,,,,,,., 


“ss 


12 


23 


43 


44 


rS 
“3 


48 


49 


50 


144 Table des articles. 


Tableau du règne végétal essayé dans ses développemens naturels; 


M... L. ROGlSDRaen, OS E. | ln. 2vh 00 Dee ES 
Botanical Magazine....... RORLE.S.. À... Mbsreteter .- 69 
Botanical Register..........................sesssese PAS x PO 


Florula insulæ Sancti Thomæ ; De Schlechtendal........::.,.,.. 76 
Flore générale de France ; Loiseleur-Deslongehamps, Persoon, etc. 77 
Description des plantes indigènes et cultivées dans la Poméranie; 

GG Tome: . 0 0.0 0 RER 060 0000 LIL 
Supplémens et rectificat. à la Flora badensis de Gmelin ; Griesselich. 82 
W'eldenia , nouveau genre de plantes du Mexique; J. H. Schultes.. 83 
De insolita quadam Mercurialis specie ; E. Meyer. ........... v. 84 
Note sur les espèces du genre Nepenthes; P. W. Korthals....... 16. 
Mémoire sur le genre Pilobole; C. Montagne................. 185 
Catalogue de plantes des états Illinois et de Missouri ; L. C. Beck.. 86 
Sar les Herbiers offerts par la Compagnie anglaise des Indes-Orien- 


tales aux divers Musées d'histoire naturelle......,. AP PT NE |) 

Lettre de M. Zippelias , naturaliste des Pays-Bas. :..: Je dès 90 

Prix fondés par la Société hollandaise des sciences à Harlem...... 1:98 

Notice relative à la Botanique microscopique. .... dsrer hate sie esse. 294 
é Zoologie. 


Dus thierische Leben und seine Formen ; Leaker. — Entwickelungs- 

geschichte der Thiere; Baer.— Le Règue animalÿCuvier. — Faune 

de Mine-st: Loire: Mulel..,.:..200 een Ed TE - |: 
Hist. nat. des Mammiféres et Oiseaux déconv.depuis 1788; Lesson. 98 
Caverne à ossemens de Bire ; Destrem.,— Caverne à ossemens d’Ar- 
gant; Marcel de Serres et lfarine........,............... se UD 
Caverne à ossemens, renfermant des débris humains; Christol..... 101 
Quadrupèdes rappcrtés de la dernière expéditiou du cap. Franklin. 102 
Classification des Vespertilioniens d'Allemagne; Gloger....,..... 103 
Obs. sur les Chauves Souris ; le mème — De l’Hibernation ; Flourens. 10% 
Corotide int. et étrier de la Marmotte et du Hérisson ; Meckel.— Co- 


lonie de Castors; de Meyerinek. ..........,..... PL à à 2: 107 
Obs. sur les Oiseaux de passage; Ekstrœm........... sus tovere DE 
Explication da vol des oiseaux et des insectes ; Chabrier......... 112 
Critique des Tortues de la Fanne brésilienne. . ....... Rd a ib. 
Esp. indigènes du genre Lacerta; Dngès....,.............. ACER à | 
Sur le Qnetz Paleo de Seba; Max. de Wied................... 115 
Sur le Goramy; Artaud....... He AL PASMELE ST . l'OS 
Génération chez le Séchot ; Prévost..........,,....... SHARE 27 
Génération chez le Lymuée:.... TS SE SANTE CIC CUT CNE 
Esp. récentes du genre Ovulum ; Sowerby........ #7 PORT CCE 124 
Genre Cranie ; Kœninghaus. — Nouv. espèce d'Hiatelle; Costa. ... 128 
Mém. sur les Alvéolires; Deshayes.................. FASO 
Descrip. de 5 Ptéropodes fossiles; Rang...................... tb. 
Sur la Daphnie sima ; Ginihtisn: si: :.: 1: SERRE EEE 130 
Système cireul. et nerveux de la Naïs diaphana ; par le mème.... 131 
Sar les fils d'araignée; Blackwall. ........ RE it - rene die 7 
Prétendue pluie de coton; Mendo Erisoz6 SON RE RS à4 #0 134 
Nouv. gen. d'Acaridiens ; Bory de St-Vincent.................. 135 
Bélemnites; Miller, de Blainville, Raspail..................... 136 


0 


PARIS. —IMPRIMERIE DE À, FIRMIN DIDOT, RUE JACOB; N° 24 





AVIS. 


1. LEs Journaux, Recuxrrs réniopiques, Mémoinxs ov 
TRANSAGTIONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES, seront reçus en échange 
d'une ou de plusieurs sections du Bulletin, au choix des éditeurs 
et d’après les prix respectifs d'abonnement. On engage ceux qui 
n'ont point encore effectué cet échange à l’accepter, afin de con- 
courir réciproquement auxprogrès des sciences et de l’indfstrie. 

2. Les Aureurs ou EÉorreurs des écrits de toute nature sur 
les sciences, l’industrie ou l’art militaire, sont invités à en faire 
parvenir un exemplaire, broché et franc de port, avec V'indiea- 
tion du prix, à la direction du Bulletin, rue de l'Abbaye; n° 3. 
Le recu en sera constaté par l'insertion d’une annonce ou d’une 
analyse raisonnée dans l’un des plus prochains cahiers dont la 
publication suivra le dépôt de louvrage, 

3. Les SOCIÉTÉS SAVANTES DE TOUS LES pays sont également 
invitées à envoyer, en temps opportun, pour le Bulletin, Vex- 
trait détaillé des procès-verbaux de leurs séances, l'annonce 
des prix qu’elles proposent et leurs publications diverses. 

4. Les écrits POLITIQUES OÙ PUREMENT LITTÉRAIRES n’entrent 
point dans le cadre du Bulletin. 


On doit attendre des Sociétés savantes, des écrivains et des libraires de 
tous les pays, qu'ils seconderont les vues qui ont fait établir celte entreprise. 
L'intérêt des savans, comme celui de l’industrie et de la librairie, est de 
profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et rapide 
ment la connaissance des ouvrages qui paraissent. Mais les difficultés et les 
lenteur$ qu’on éprouve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque- 
fois ce désir, nous allonsindiquer iciquelques moyens faciles et peu dispen- 
dieux dont on peut se servir, soit pour l'envoi des livres destinés à l'annonce 
dans le Bulletin, soit pour l'envoi des journaux adressés en échange de ce 
recueil. On recommande seulement d’expédier les uns et les autres immé- 
diatement apres leur publication. 


On peut, d’après les sraités conclus avec la France, affrauchir, pour 
Paris, sous bandes croisées , les ouvrages brochés an prix de ro centimes on 
2 sous par feuille d'impression, dans les pays suivans : le Roy. DE Sar- 
DAIGNE; — le Roy. des Pays-Bas; — toutes les PROVINCES PRUSSIENNES 
en Allemagne et en Pologne, toute la Prusse, — Hamsoure, le Haxo- 
vRe, —le SRAND-DUCRÉ DE BAne, — toute l'Arremacxr enfin, excepté 
l'Autriche : de cette manière les jaurnaux échangés seront respectivement 
affranchis jusqu’à destination. 

Dans les pays suivans, les liLraires indiqués ci-après recevront les 
livres et les journaux, et expédieront les Bulletins envoyés par la Direc- 
tion, en échange de ces derniers. On devra s'entendre avec ces libraires 
pour l’affranchissement et le port. pes 

Le DA#ffwarx peut faire remettre à Copenhague chez M. Deichmann, 
maison Gyldendal; la Suède , à Upsal, chez M. Palmblad. 

La Russie pent faire affranchir à Memel, ou remettre chez MM. Belli- 
zard et C*, à Saint-Pétersbourg , et Riss à Moscou. 

L’ANGLETERRE, ses COLONIES, ét les INDES ORIENTALES peuvent faire 
remettre à Londres , chez MM. Treuttel et Wurtz et Ci. 

La Poroene russe, l’Aureicue, la Bonème, la Honerte, peuvent , 
comme toute l'Allemagne , la Russie, le Danemark et la Suède, faire re- | 
mettre à Leipzig, par voie de librairie, chez M. Barthe, qui pourra expé- 
dier, de la même manière, les Bulletins d'échange. 


Le AC a] DE Dane eut faire remettre y Babe " 
MM. Treattel et Würtz et cs A Surssx, à Genève, chez M. Ch dates 

La Toscans, Lucqurs , VÉtar rONTIMICAT, peuvent faire affranchir à 
Sarzane où dépos à Flor nee, chez M. Piatti, Le no. vx Parme 
Srerxe peuvent déposer à À Naples, chez MM. Borel et Ci. | 

a ere et le Ponrucar. peuvent faire affranchir à Bayonne, ou 
mettre à Madrid, chez . .: ,. 3; et à Lisbonne ,chez MM, P. et G. Rey. 


Pour pis Brant Aurque, tout doit être plie chez M: Car 


V JA MÉRIDIONALE. à 
Nota. 11 est expressément recommandé RP les DNA s0 

l'adresse suivante: À la Direction du Bulletin universel des sciences € 

l'industrie, rue de l'Abbaye, n° 3, à Paris, et de répéter cette adr esse 

la couverlure , pour obvier aux Res: dans le Cas où les baudes y 

druient à se rompre. , 4 sa n 


ON S'ABONNE EN PAYS ÉTRANGER: LA 


A Amsterdam & chez G. Dufonr et G°. 
CA Belin NT 

A Berne... 
L'A\Bonn... 8 
A Bruxelles... .. 


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. Marcus. 
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A Dresde Walter, | 
Æ Florence iatli. | 
A Francfort. 4743 
A Genève... Ce à X Ghér boliiez. 
A Hambourg er . Per tuès et Besser. 
: Barth. | 
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A Lisbonne... .. PetG Rey. 
* A: Londres. 
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A Naples.....,..:. Borel et c°, HS INSEE 
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7e. Philologie, antiquités, hist. ....} 
- Sc. militaires 
Buzzerin COMPLET. 


ANNÉES 


AXNÉE 1833, 1°© année de la collection, obliée se sous |le titre de Bulletin des annonces - 
- etdes nouvelles scieriti bfiques, & vol. in-8°. 


....