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Full text of "Nécrologie et bibliographie contemporaines de la Sarthe, 1844-1880"

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Léo; 


NECROLOGIE 


ET 


BIBLIOGRAPHIE 

CONTEMPORAINES 

DE    LA    SARTHE 

1844  ^'ISSO 

PAR    F.     LEGEAY 


•<OO0Cl  OIOIO  C»UOr-i- 


LE    MANS 
LEGIJIGHEUX-GALLIENNE,  IMPRIMEUR,  LIBRAIRE-ÉDITEUR 

1$,  RUK  MARCHANDE,  ET  RUR  BOURGEOISE,  16 

1881 


^rinfà  \n    Fmn»». 


NÉCROLOGIE  ET  BIBLIOGRAPHIE 

CONTEMPORAINES 
DE     LA     SARTHE 


NÉCROLOGIE 


ET 


BIBLIOGRAPHIE 

CONTEMPORAINES 

DE    LA    SARTHE 

1844-1880     - 


PAR    F.    LEGEAY 
\ 


l^>^>00^ 


LE    MANS 
LEGUICHEUX-GALUENNE,  IMPRIMEUR,  LIBRAIRE-ÉDITEUR 

15,  RUB  MAKCHANDB,  ET  BCB  BODROBOISB,  16 

1881 


1 


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94 


■n.   ' 


^^1194  I 


Liissez  dire,  laisaez-Tous  blâmer, 
moquer,  condamner  s'il  le  faut,  mais 
pabliez  Totre  pensée.  Parler  est  bien, 
écrire  est  mieux,  imprimer  est  chose 
excellente.  Si  votre  pensée  est  bonne, 
on  en  profite  ;  mauTaise,  on  la  cor- 
rige, et  l'on  en  profite  encore. 

(Paul-Lonis  GooRliiER.) 


En  publiant  ce  volume,  qui  n'est  en  quelque  sorte 
qu'une  compilation  de  notices,  nous  nous  sommes 
fait  un  devoir  d'observer  la  plus  stricte  impartialité- 
Nôtre  ambition  est  de  faire  connaître  les  hommes 
nés  dans  le  département  de  la  Sarthe  ou  qui  l'ont 
habité,  et  qui  se  sont  distingués  dans  les  sciences, 
les  arts,  l'administration,  la  magistrature,  le  clergé 
et  l'armée.  La  vie  d'un  homme  eôt  intéressante  soit 
à  cause  de  sa  propre  personnalité,  soit  à  cause  des 
événements  auxquels  il  a  été  mêlé  d'une  manière 
quelconque. 

Dans  quelques  années  un  certain  nombre  de  ces 
personnages  seront  oubliés;  le  chroniqueur  et  This- 
torien  ne  sauront  où  chercher,  et  retrouveraient 
.  difficilement  les  documents  qui  sont  consigués 
dans  ce  recueil  ;  déjà  nous  n'avons  pu  découvrir,  ni 
nous  procurer  tous  les  renseignements  que  nous 
désirions  pour  le  rendre  plus  complet.  Espérons  que 
les  lacunes  et  les  imperfections  qu'on  y  rencontrera 
.  pourront  être  combléee  et  corrigées  par  nos  chro- 
niqueurs. 

i 


Quant  à  la  disposition  des  matières,  nous  avons 
cru  devoir  préférer  l'ordre  alphabétique  à  Tordre 
chronologique,  parce  que  cet  arrangement  donne 
plus  de  facilité  pour  trouver  l'article  qu'on  veut 
lire* 

Enfin  ce  livre  destiné  à  être  consulté  par  des  per- 
sûanoâ  de  différentes  opinions,  n'en  devait  heurter 
aucune  ;  aussi  notre  rôle  s'est-il  borné  à  rappeler 
les  faits,  à  les  exposer  fidèlement  et  avec  la  plus 
grande  sobriété  d^appréciation.  Il  ne  s'agit  pas  ici 
d'une  publication  ayant  en  vue  la  vanité  ou  l'inté- 
rêt d*un  certain  nombre  d'individus,  mais  d'un 
ouvrage  destiné  peut-être  à  faciliter,  dans  l'avenir, 
la  tâche  de  l'historien  ou  du  chroniqueur  de  nos 
annales  contemporaines. 

F.  Lkgbay. 


f  t        ^       / 


NÉCROLOGIE 

ET 

BIBLIOGRAPHIE     CONTEMPORAINES 

DE    LA    SARTHE 


ABOT  (Albert) 

Albert  Abot  Daquit  au  Mans  le  26  septembre  1840.  A  la 
fia  de  ses  études,  qu'il  fit  au  collège  du  Mans,  son  père  le 
destina  à  la  carrière  administrative,  mais  sa  vocation  l'ap- 
pelait à  Tétude  de  la  médecine.  Le  10  novembre  1861,  il 
était;  après  un  premier  concours,  admis  le  36^  sur  300  à 
l'école  de  santé  militaii*e  de  Strasbourg.  L'année  suivante, 
il  était  classé  à  cette  école  sous  le  n*  6,  et  un  peu  plus 
tard  il  y  obtenait  le  n»  2.  Reçu  docteur  à  la  faculté  de 
Strasbourg,  puis  stagiaire  au  Val-de-Grâce,  il  en  sortait 
bientôt  avec  le  grade  d'aide-major. 

Sa  première  campagne  se  fit  en  Afrique  ;  rentré  quelques 
anuées  après  en  France,  Abot  vint  épouser  au  Mans  une 
amie  d'enfance.  Cette  union  contractée  sous  les  plus  heu- 
reux auspices,  devait  cependant  être  bien  tourmentée  pen- 
dant sa  courte  durée.  Quelques  mois  s'étaient  à  peine 
écoulés,  et  la  guerre  de  1870  éclatait...  Abot  fut  appelé  k 
prendre  part  aux  épisodes  les  plus  émouvants  de  cette 
désastreuse  campagne.  Nous  le  trouvons  dès  le  début  à 
Reischoffen,  où  une  bombe  tombe  près  de  lui  sur  son 
caisson  d'ambulance.  Après  l'affaire  il  se  trouve  isolé,,  et 


-  4  — 

la  nuit,  il  fait  prc^sdedix  lieues  poursuivi  par  les  Prussiens, 
avant  de  pouvoir  rejoindre  son  corps. 

Nous  le  retrouvons  à  Sedan,  et  au  lieu  de  se  constituer 
prisonnier,  il  parvient  à  se  rélugier  en  Belgique.  Rentré 
en  France  au  milieu  de  difficultés  inouïes,  il  prend  part  à 
la  deuxième  affaire  d'Orléans  et  est  blessé  à  la  cuisse  par 
un  éclat  d'obus.  C'est  aloi*$  qu'il  vient  au  Mans.  A  peine 
rétabli,  il  se  fait  attacher  au  service  de  la  place,  et  à  partir 
de  ce  moment  vont  commencer  pour  lui  de  nouveaux  tra- 
vaux non  moins  pénibles  et  non  moins  dangereux  que 
ceux  qu'il  vient  d'accomplir. 

On  se  souvient  de  ces  temps  malheureux,  de  Tencom- 
brement  de  notre  ville  par  une  armée  vaillante  encore 
sans  doute,  mais  dans  un  état  de  fatigue  et  de  dénuement 
qui  rendait  excessif  le  nombre  de  ses  malades. 

Abot  trouva  en  lui  l'énergie  et  l'activité  suffisantes  pour 
faire  face  à  toutes  les  exigences  d'un  service  presque  impos- 
sible. 

Mais  les  événements  se  précipitaient  rapidement.  Les  il 
et  12  janvier,  dates  funestes  qu'on  ne  saurait  oublier. 
Abot,  après  une  nuit  terrible  passée  à  la  gare,  présidait  le 
lendemain  n  atin  à  l'évacuation  de  la  caserne  du  Greffier. 
Pendant  l'occupation,  il  prit  un  service  d'ambulance. 

L'ennemi  quitta  notre  province  et  les  débris  de  nos 
armées  se  rassemblaient  do  toutes  parts.  Abot  fut  alors 
envoyé  dans  un  régiment... 

Quelques  mois  plus  tard,  cédant  aux  instances  de  sa 
famille,  il  rentrait  dans  la  vie  civile  au  moment  où,  porté 
plusieurs  lois  pour  la  croix,  il  recevait  la  récompense  si 
méritée  due  à  son  dévouement. 

Abot  est  décédé  au  Mans  le  26  février  1872. 

ABOT  (Olympe-Marie) 

Le  10  juin  1866  est  décédé,  A  La  Flèche,  Olympe-Marie 
Abot.  ancien  avoué  et  anciei)  président  de  la  Sorwté  des 
lettres,  sciences  et  arts  de  cette  ville  ;  il  était  né  à  Fyé  (Sailhe), 
le  15  août  1796. 

Pendant  plus  de  vingt  années,  Abot  a  été  membre  du 


—  5  - 

conseil  municipal  de  La  Flèche,  où  il  se  fit  remarquer  par 
son  zèle  à  défendre  les  intérêts  de  cette  ville,  et  son  empres- 
sement à  provoquer  et  à  appuyer  toutes  les  mesures  qui 
pouvaient  développer  la  pfospérité  publique.  Rapporteur 
d'un  grand  nombre  de  projets,  il  a  attaché  son  nom  à 
leur  réalisation. 

Comme  officier  ministériel  il  était  estimé  au  palais  poyr 
l'étude  consciencieuse  qu'il  faisait  des  affaires.    '' 

ANJUBAULT  (Prosper- Auguste) 

Prosper- Auguste  Anjubault  est  né  au  Mans,  le  18  jan- 
vier n97;  il  est  décédé  dans  cette  ville  le  25  septem- 
bre 1867.  Depuis  longtemps  il  avait  quitté  le  notariat  de 
Vallon  pour  se  livrer  à  l'histoire  et  aux  sciences  natu- 
relles. Tous  ceux  qui  ont  fréquenté  la  riche  bibliothèque 
publique  de  notre  ville^  peuvent  se  souvenir  de  Tactivité, 
du  zèle  et  de  TintcUigence  avec  lesquels  il  aidait  et  diri- 
geait au  besoin  leurs  travaux  et  leurs  recherches.  On  lui 
doit  la  belle  organisation  de  notre  bibliothèque  et  le 
Catalogue  en  partie  terminé.  Anjubault  était  un  des  natu- 
ralistes les  plus  distingués  du  département  de  la  Sarthe. 
H  a  publié  un  grand  nombre  d'opuscules,  de  mémoires 
et  de  nombreux  articles  scientifiques  dans  les  journaux 
V Union  de  l'i  Sarthe,m\a  Chronique  de  l'Ouest^  le  Progrès, 
le  Messag'-r  de  la  Sarfke,  les  A  ffiches  du  Mnns,  Je  Bulletin  de 
la  Société  d^ agriculture,  sciences  et  aris  de  la  Sarthe^  etc. 
C'était  un  homme  actif,  laborieux  et  très  consciencieux 
dans  les  travaux  qu'il  faisait. 

Anjubault  a  été  sous-bibliothécaire  puis  bibliothécaire 
etenfîo  bibliothf^caire  honoraire  de  la  bibliothèque  de  la 
ville  du  Mans  ;  il  était  aussi  membre  :  P  ilo  la  commission 
départementale  poiir  la  conservation  des  monuments 
historiques;  i^  du  comité  de  direction  de  la  bibliothèque 
populaire  de  la  Sarthe  ;  3**  de  la  commission  pour  l'entre • 
tien  et  la  conservation  des  musées  de  peinture,  d'histoire 
naturelle;  4°  i?e  la  commission  de  surveillance  du  musée 
des  monuments  historiques  ;  S"*  de  la  commission  départe- 
mentale des  orages  chargée,  des  observations  ozonom*^- 


—  6  -^ 

triques  ;  6*  de  la  Société  d'agriculture,  Fcienoes  et  arts  de 
la  Sarthe  ;  V  de  la  Société  française  pour  la  conservation 
et  la  description  des  monuments  historiques;  8*"  de  la 
commission  de  surveillance  des  prisons  pour  l'arrondis- 
sement du  Mans  ;  9»  de  la  commission  d'inspection  du 
travail  des  enfants  dans  les  manufactures  de  la  ville  du 
Mans;  10**  commissaire  de  quartier  de  la  ville,  etc. 

Anjubault  a  publié  les  opuscules  suivants  : 

Mollusques  terrestres  et  fluviattles  observés  dans  le  dépar^ 
tentent  de  la  Sarthe^  i834,  fn-12. 

Rapport  sur  la  notice  du  maréchal  de  Lohéac  par 
M.  Lévesque-Berengerie,  1836. 

Mémoires  sur  les  trilobites^  1836. 

Commumcation  sur  le  lignite  découvert  dans  la  commune 
de  Gesne-ie-Gandelin,  1836,  in-S. 

Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Chorin^  desservant  de 
Saint-:  Videur^  sur  des  trilobites  découverts  dans  un  minerai 
de  fer  à  Gesne-le-Gandelin,  1836. 

Rapport  sur  les  travaux  de  la  Société  d* agriculture ,  scien- 
ces et  arts  du  Mans^  1837. 

Rapport  sur  un  guêpier^  trouvé  à  Chérancé  par  M.  de 
Touchecour,  1839. 

n  a  publié  avec  M«  Haiiréau  la  seconde  partie  de  F  Histoire 
de  Sablé^  par  Gilles  Ménage,  qui  était  restée  manuscrite. 
Le  ManSfimp.  Monnoyer,  1844,  un  v^l.  in-i2. 

Discours  sur  la  tombe  de  M.  Cauvtn,  1846. 

Insectes  du  département  de  la  Sarthe,  1830. 

Rapport  sur  le  morcellement  des  terres^  1854. 

Revue  des  espèces  de  poissons  qui  vivent  dans  k  dépar- 
tement de  la  Sarthe  et  obsef^ations  sur  la  pisciculture^  1855. 

Observations  sur  le  rendement  de  la  pomme  de  terre 
Chardon,  1855. 

Le  plus  ancien  almanach  nianceauaujourd^huiconnu^i%^. 

Notes  sur  les  produits  comparés  de  deux  variétés  de 
pommes  de  terre  dites  blondes  et  pommes  de  terre  Chardon, 
cultivées  en  1855  à  Beaufay,  1856. 

Notice  bibliographique  sur  les  dates,  Vordre  et  la  division 
des  publications  de  la  Société  d^ agriculture,  sciences  et  arts 
de  la  Sarthe  depuis  1761  jusqu'en  1857. 


^  7  — 

Bemarques  sur  quelgnet  animaux  veriébriê  de  ia  fmmeile 
la  Sarthey  1857. 

Dom  Colomb,  bénédictin  de  l'ancienne  abb&^de  Saint'- 
Vincent f  a^t-il  laissé  une  kistoire  manusertte  des  évêques  du 
Mans?  4837. 

Notes  et  réflexions  sur  quelques  manuscrits  à  consulter 
pour  F  histoire  de  C  abbaye  de  tEpau^  1857. 

Bedierehes  sur  tes  principales  causes  q^n  ont  nuiàlaprodttc* 
ikn  des  pommes  à  cidre  en  1856  e^  Us  années  suiwnUes^  4857. 

LeeartxfitifornnsdeLhné^  1858. 

/ternie  des  ouwrages  publiés  sur  h  topographie  et  t histoire 
de  la  contrée  des  GauleSy  qu'ont  occupé  avant  le  y«  siècie^  les 
Aulerces  Cénomans  et  quelques  autres  peuples  voisins. 
(Mémoire  manuscrit  envoyé  au  ministre  (le  l'Instraotion 
publique),  1859. 

Nouvelles  remarques  sur  quelques  animaux  vertébrés  de 
la  faune  de  la  Sarthe,  1860. 

Note  sur  le  château  et  la  tour  Rîbendel,  (Gong.  ardi. ,  1 86û. 

Queb  sont  les  documents  inêditn  rètatkfs  i  V (organisation  de 
la  ligue  au  Mans  à  la  fin  du  XYi*  siècle^  1800. 

Bévue  de  C Annuaire  de  laSarthe  €t  recherches  sur  ses 
origines ^  1861,  in»12.  —  Suppléments^  in-lî. 

/>!  Sa*nteێcHe  au  Mans  dfipms  1^3,  1862,  in  8. 

Revue  des  plcms  généraux  delà  vilk  ébi  ManSy  1862,  in-^. 

Recherches  sur  la  bourgeoisie  et  la  commune  municipale 
de  la  cité  du  Mans,  du  xi«  au  xti*  siècl»',  1862,  iii-8. 

Des  harmetnns  dans  le  département  de  la  Sarthe,  espèces^ 
transformations  y  moyens  de  destruction^  Aàfo^'re«,1^62,ic-8. 

Cercueils  anciens  à  Pannecicres^  1865. 

Tombeaux  anciens  à  ChevéUé-en^Ckampagne^  1865. 

Un  testament  de  Van  1500, 1865. 

A  Saint' Pavin-des'Champs,  186». 

Un  df,s  derniers  monitoires  du  Mairie j  1865. 

Les  sauterelles,  1865. 

Le  rouissage^  1865. 

Une  cuscute  et  une  igname,  1865. 

Pe  certains  insectes  des  pommiers,  1865, 

Les  boabiques  et  les  sentines^  i865- 

Les  dénicheurs  d'oiseaux^  1865. 


—  8  — 

Iaz  hannetonide  1865. 

Le  bombyx  cyrUhta,  1865. 

Le  loup  notrj  1865. 

Expériences  ozonométriques  au  Mans,  1865. 

Fécondité  d'une  courge^  1865. 

L'ozone. — Ozonométrie  rfM3fans,(13  bulletins),1865,in-8. 

Mémoires  pour  servir  à  r histoire  de  r abbaye  de  Saint- 
Vincent  du  Mans^  par  J.-B.  Colomb,  prêtre,  bénédictin  de 
la  congrégation  de  Saint-Maur,  publiés  (Taprès  le  manuscrit 
autographe  de  routeur,  sous  la  dirtctton  de  MM.  Anjubault 
et  F.  Legeay,  inséré  dans  V Annuaire  administratif  de  *a 
Sarthe,  \m\,  1865  et  1866. 

Retour  du  printemps,  1866. 

Le  bombyx  disparate^  1866. 

Répertoire  topographique  et  histoire  du  Maine.  Manuscrit 
du  xviii«  siècl'^,  anonyme  et  inédit.  Recherches  fur  l'au- 
teur, 1865,  in -12. 

Recherches  sur  les  travaux  relatifs  au  rouissage  des  chan- 
vres dans  la  Sarthe,  1866,  in-8. 

Cachet  de  Juhel  de  Ville-Hervé,  1866. 

Le  ver  à  soie  du  chêne,  1866. 

Fonts  baptismaux  de  Mézières  et  de  Tennie,  1866. 

Haches  et  couteaux  de  pierre  découverts  à  Saosne,  1866. 

Monnaies  anciennes  découvertes  à  Poiilé,  1866. 

Les  Guêpes,  1866. 

Entomologie,  4866. 

Opuscules  d'histoire  et  d'archéologie,  1866,  in-8. 

Opuscules  d'histoire  naturelle,  1866,  in-8 

Spécimen  défi  pavés  du  xuV  siècle,  1866. 

Les  moucherons  du  Greffier,  1867. 

Des  champignons,  1867. 

La  limace  agreste,  1867. 

ARCANGER  (Félix) 

Né,  le  25  frimaire  an  VI,  à  13eaumont-la-Cliartre,  Félix 
Arcanger  enseigna  la  philosopliie  en  1820,  plus  tard  il 
desservit  les  communes  de  Ghampgeneteux  (Mayenne)  et 
de  Malicome  (Sarthe)  ;  en  1828^  il  fut  nommé  curé  (\^ 


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--.  9  — 

Notre-Dame  de  Mayenne,  et  en  1850  chonoine  de  ]a  cathé- 
drale du  Mans,  avec  le  titre  de  vicaire  général  honoraire. 
11  conserva  ce  titre  de  confiance  jusqu'à  l'arrivée  de 
Monseigneur  Nanquette,  1855. 
Félix  Arcanger  est  mort  à  Laval,  le  ^  avril  1859. 

AUBRT  (Hichel-Guillaume) 

Dans  l'histoire  de  Ballon^  Saint-Mars  et  Samt-Ouen,  nous 
lisons  : 

«  Aubry  Michel-Guillaume,  chanoine  honoraire  du 
Mans,  né  ville  de  Ballon,  le  9  octobre  1796. 

c  Répétiteur  de  philosophie  au  petit  séminaire  du  Mans^ 
1815-1818. 

c  Ordonné  prêtre,  le  samedi  saint,  10  avril  1819,  à 
^  ans  et  demi,  dans  la  chapelle  des  Missions-Étrangères, 
à  Pari<,  par  Mgr  François  de  Bovets,  ancien  évoque  de 
Sisteron,  nommé  à  l'archevêché  de  Toulouse. 

a  Nommé  vicaire  de  la  Trinité  de  Laval,  le  18  octo- 
bre 1818,  jour  où  il  reçut  le  diaconat  des  mains  de 
Mgr  Pidoll.  Vicaire  à  la  même  paroisse,  24  ans. 

a  Cependant,  professeui*  de  philosophie  au  collège  de 
Laval  environ  six  ans;  Mgr  de  la  Myre,  n'ayant  pas  voulu 
le  remplacer  dans  son  vicariat.  Démissionnaire  en  1828, 
en  refusant  de  signer  la  fameuse  déclaration  exigée  par 
les  ordonnances  de  juin,  des  professeurs  prêtres  de  l'Uni- 
versité, déclaration  dont  le  but  était  d'éloigner  les  jésuites 
des  sept  petits  séminaires  qu'ils  possédaient  en  France. 

a  Nommé  à  la  cure  de  Saint  Mars,  novembre  184-2. 

a  Fit  sa  démission  au  mois  de  septembre  1844  ;  quitta 
la  cure  après  les  fêtes  de  la  Toussaint. 

a  Aumônier  au  collège  de  Vendôme,  »840;  aumô- 
nier titulaire  de  l'hôpital  de  Ballon,,  depuis  le  mois  de 
juin  1849.  o 

Pour  compléter  cette  notice  nous  ajouterons  qu'il  a 
prêché  avec  succès  les  carêmes  de  ^850  à  La  Flèche,  de 
1853  à  Saint-Galais,  de  1854  à  Paris,  à  la  paroisse  Saint- 
Médard  et  de  1855,  à  la  paroisse  Sainte-Marguerite. 

Depuis  1853,    il  s'était  fixé  au  Mans,  paroisse  du  Pr<^, 


-  10  — 

et  ecMisacrait  ses  loisirs  à  des  travaux  littéraires,  il  est 
mort  ie  Sti  juillet  1856. 

L'abbé  Aubry  nous  a  laissé  une  HUtoire  reh'gieuse  et 
biographique  de  Batlorij  Saint^Man  et  SanU-Ouen^  un  vol. 
in-8,  imprimerie  Gallienne,  1^53.  Une  Histoire  civile  de 
ces  trois  communes  était  presque  terminée  quand  il  est 
décédé.  Ce  manuscrit  a  été  vendu  par  son  héritier, 
M.  Jousse,  aux  religieux  de  Tabbaye  de  Solesmes.  Le  R.  P. 
Piolin  lui  a  fait  plusieurs  emprunts  pour  son  Histoire  de 
r  Église  du  Mans* 

ATHË  DE  LA  HERLIÈRE  (Henri-Prançois-Alired) 

Né  à  Lunéville  (Meurthe),  le  17  juin  1837,  ce  fut  à  Neuf- 
château  que  s'écoula  l'enfance  et  la  première  jeunesse  de 
Henri-François-Alfred  Aymé  de  la  Herlière.  Le  collège  de 
cette  ville  le  compta  bientôt  au  nombre  de  ses  élèves  les 
plus  distingués.  Il  y  fit  de  brillantes  études,  puis  vint  à 
Paris  pour  y  faire  son  droit;  son  premier  soin  fut  de 
vouer,  à  l'éducation  et  à  l'instruction  des  jeunes  ouvriers, 
les  heures  du  jour  que  son  travail  lui  laissait  libres. 

A  i2  ans,  il  était  reçu  docteur  en  droit,  et  donnait  déjà 
dans  le  barreau  de  Paris  les  plus  If^gitimes  espérances. 
M.  Jules  Favre,  présidant  un  jour  une  conférence  où  le 
jeune  avocat  avait  pris  la  parole,  lui  donna  publiquement 
les  plu:^  sérieux  encouragements 

Malgré  d'aussi  favorables  débuts,  Aymé  quitta,  en  avril 
1862,  Paris  et  la  profession  d'avocat  qu'il  exerçait  depuis 
1857,  par  suite  de  âa  nomination  comme  substitut  près  le 
tribunal  de  GbaroUes.  Il  conserva  pendant  deux  années  ces 
fonctions.  Bn  1864,  il  fut  nommé  secrétaire  général  de  la 
préfecture  de  la  Sarthe.  C'est  à  cette  époque  que  nous 
l'avons  personnellement  connu. 

Tout  le  monde  au  Mans  se  souvient  de  cette  bienveillance 
excessive  qu'il  accordait  à  tous  ceux  qui  s'adressaient  à  lui. 

Au  mois  de  janvier  1868,  il  fut  nommé  sous-préfet  de 
Mam^rs,  et  le  31  janvier  1870  sons-préfet  de  Commercy 
(Meuse);  l'anroiMfissement  de  Maniera  le  réclama,  on  ne  fît 
pas  droit  à  sa  demande. 


/•  /•-  ^y 


-  «  — 

H  qaitta  la  Sarthe  triste  et  ilécouragé  ;  qnekptes  mois 
après,  sa  ville  (Commercy)  fut  envahie  pir  les  Prussiens  ; 
il  fut  fait  prisoBnior,  xnais  votdaBt^atiliser  sa  captivité,  il 
se  et  infirmier  dans  un  hôpital.  Le  10  octobre  1870»  il 
mourut  atteint  par  la  fièvre  typhoïde,  au  milieu  des  mala- 
des qu'il  tBoignait;  son  corps  a  été  conduit  à  NeofcbMeau, 
eu  il  aélé  iobumé  dans  le  caveau  de  sa  famîHe. 


BACHELIER  (René-Jacques) 

Né  à  Conlie,  le  26  avril  t804,  René-Jacques  Bachelier, 
après  avoir  fait  ses  études  au  collège  du  Mans,  se  destina  à 
la  médecine  et  commença  par  faire  quelques  études  pré- 
paratoires à  THÔtel-Dieu  du  Mans,  puis  il  alla,  vers  1823, 
les  continuer  à  Paris.  En  1834,  il  prit  part  au  grand 
concours  de  la  Faculté  et  obtint  le  prix  Corvisart,  et  le 
deuxième  prix  de  l'école  pratique.  En  1832,  il  vint  s'éta- 
blir au  Mans  et  eut  bientôt  une  nombreuse  clientèle; 
il  fut  aussi  le  médecin  des  pauvres  pendant  quatorze  ans. 
Bachelier  est  mort  le  26  avril  1862  ;  c'était  un  homme 
modeste,  bon,  franc,  sincèrement  religieux,  instruit  et 
écrivant  peu. 

BAILHACHE  (Louis) 

Louis  Bailhache  né  à  Saint-Laurent-de^^luves  (Manche)., 
en  1806,  est  mort  à  Thôpital  du  Mans,  le  3  octobre  1875. 
Il  consacra  toute  sa  vie  à  l'étude  et  A  renseignement  :  ii 
faisait  partie  de  la  Société  française  et  de  la  Société  d'agri- 
culture, sciences  et  arts  de  la  Sarthe  depuis  1856,  et  était 
correspondant  des  sociétés  académiques  de  Caen  et  de 
Cherbourg,  fondant  plusieurs  années  il  a  été  professeur  à 
Cherbourg,  à  Valognes,  puis  au  collège  du  Mans. 

Uestauteur  de  : 

Iniroductio»  à  h  iiitérature  angJaite  w  France,  ou  pre^ 


~  12  — 

mière  rencontre  des  classiques  et  des  romantiqups.  Cherbourg, 
1843,  in  8. 

La  Genèse  écrite  dans  les  noms  propres.  Valognes,  1844. 

Dùcours  prononcé  le  13  Oùàt  1846  à  la  distribution  solen- 
nelle des  prix  du  collège  du  Mans. 

Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  MUlon^  pour  servir 
d^ introduction  au  Paradis  retrouvé^  traduit  en  français.  Le 
Mans,  1860. 

Traduction  de  la  Guirlande  de  Marie,  ouvrage  publié  en 
Allemagne,  par  M"*  la  comtesse  Habn-Hahn,  convertie  à  la 
religion  catholique.  Le  Mans,  1861,  1  vol.  in-16. 

Trait  d'Union  entre  les  deux  g  fondes  familles  des  langues 
aryennes  et  sémitiques,  (Bull,  de  la  société  d'agricul.,1866). 

Compte  rendu  d'une  brochure  allemande  sur  le  Koumiss 
du  docteur  Splenger.  (Bull,  de  la  société  d'agricul.,  1857). 

Rapport  sur  un  ouvrage  allemand  de  balnéologie,  envoyé 
par  le  docteur  Splenger.  (Bull,  de  la  société  d'agricul., 
1858). 

Notice  sw  la  vie  et  les  ouvf'oges  de  M^^  la  comtesse  Hahn- 
Hahn  (Bull,  de  la  société  d'agricul.,  1860). 

OiÀnion  sur  l'instinct  dans  les  actes.  (Bull,  de  la  société 
d'agricul.,  186i). 

BASSE    (Louis) 

Louis  Basse  est  né  à  Rc^ëzé,  lo  ii  mai  1768. 

En  1789,  il  était  clerc  de  notaire  h  Mayet. 

Kn  Tan  II,  III,  IV  et  V  de  la  république,  il  exerça  les  fonc- 
tions de  juge  de  paix  et  de  président  de  Tadministration 
muni'âpale  du  canton  de  Mayet. 

En  l'an  VI,  il  fut  nommé  commissaire  du  pouvoir  exé 
cutif  près  le  tribunal  de  police  loriectionnel  du  Mans, 
sans  pouvoir  en  remplir  los  lonctions,  taute  d'avoir  atteint 
l'Age  exigé  par  la  loi. 

En  Tan  IX  il  devint  maire  du  Mans.  Renommé  en  1830, 
il  conserva  ses  fonctions  jusqu'«'n  1840,  et  sut  se  concilier 
l'estime  des  gens  de  bien  de  tous  les  partis^. 

En  1837,  il  fut  élu  député  par  le  premier  collège  électoral 
do  la  Sarthe  et  jusqu'en  1846  il  n'a  pas  cessé  d'en  faire 


^'  /■  Àb^ 


r 


—  13  — 

.partie  ainsi  que  du  conseil  général;  à  cette  époque  les  fa- 
tigues et  l'âge  l'obligèrent  de  remercier  ses  électeui^. 

Avaot  d'entrer  dans  les  fonctions  publiques,  Basse  avait 
longtemps  occupé  dans  le  barreau  du  Mans  une  place  dis 
tinguée  ;  député  ou  conseiller  général,  il  a  su  se  tenir  cons- 
tamment au-dessus  des  considérations  de  l'intérêt  pet'son- 
ne]  pour  se  dévouer  tuui  entier  à  celui  de  son  pays. 

Ba^se  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Il  est  mort  au  Mans,  le  il  juin  1851. 

On  possède  de  Basse  :  un  discoui*s  prononcé  le  29  octobre 
1830  comme  président  de  la  première  section  du  collège 
électoral  du  département  de  la  Sartho^  in-4;  un  autre 
discours  prononcé  le  29  août  1833  à  l'école  mutuelle  du 
Mans,  des  rapports  et  comptes  rendus  des  opérations  de  la 
caisse  d'épargne  du  Mans  pendant  les  années  183G  et  1840, 
in -8.  [1  faisait  partie  de  la  Société  française  et  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  du  Mans  depuis  1835. 

BEAULIEU  (Léon- Henri) 

Léon-Henri  Bedulieu,  né  à  Pontvallain,  le  3  avril  1842, 
vicaire  de  Notre-Dame  de  la  Couture,  est  mort  au  Mans, 
le  2  octobre  t875,  au  retour  d'un  voyage  à  Rome. 

Il  a  publié  l'Année  de  Marie,  ou  (xercices  depiéféen  l'hon" 
neur  de  f  auguste  mère  de  Dieu  ^contenant  pour  tous  lesjovrs 
de  Cannée  un  raiendrier  historiaL  des  réflexions  pratiques, 
aspirations^  et  pour  chaque  mois  un  entretien^  d'après  le 
manuscrit  d'ua  moine  bénédictin^  daté  de  Cannée  1745. 
Paris,  Haton,  frères,  1870,  4  vol.  in-18. 

BEDEL  (Loais-Alphonse) 

Louis- Alphonse  Bedel  est  né  à  Soissons  (Aisne)  le  16 
si^ptembre  1795,  il  est  décédé  au  Mans  le  11  juillet  1863  ; 
il  exerçait  la  profession  d'avocat  et  était  devenu  suppléant 
du  juge  de  paix  du  premier  canton  du  Mans,  vire-prési- 
dent honoraire  de  la  Société  communale  de  secours  mu- 
tuels, membre  de  la  Société  française  pour  la  conservation 
et  la  description  des  monuments  historipies,  membre 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe 


—  M  — 

depuis  1835,  ei  membre  du  cooseil  mmiicipal  dtt  Mans. 
Pendant  longtemp»  il  fat  agréé  près  le  tribunal  de  com- 
merce de  cette  ville.  Ses  œuTres  se  composent  d'un 
ouvrage  qui  est  resté  mannecrii  et  de  : 

Comptes  rendus  des  travaux  delà  Société d^agrteuUurej 
menées  et  arts  du  Mans,  1838. 

Rapport  sur  un  mémoire  du  docteur  L.  BeboutteoMe. 
(Bull,  de  la  société  d'agricul.,  4846.) 

Rapport  sur  les  sociétés  de  prévoyance  et  de  secours  mu^^ 
tuih.  (Bull,  de  la  société  d'agricul.,  1848). 

Du  bien  et  du  mat  que  les  femmes  ont  fait  à  la  France. 
(Bull,  de  la  société  d  agricul.,  1859). 

Un  testament.  (Bull,  de  la  société  d'agricuh,  1861). 

BELLËE  (Armand-Pierre-Vincent) 

ArmaodpPierre- Vincent  Bellée  naquit  à  Cattevilie  (Man- 
che) le  16  juillet  1827,  de  parents  peu  favorisés  de  la 
fortune.  Il  se  destina  à  renseignement  et  débuta  d'une 
façon  modeste  dans  cette  carrière  ;  bachelier  es  lettres  et 
es  sciences,  il  fut  nommé  maître  adjoint  à  BameviUe, 
près  Valognes.  II  ne  resta  pas  longtemps  dans  cette  si- 
tuation; son  mérite  Tavait  désigné  à  l'attention  do  ses 
chefs.  En  1845,  admis  à  professera  Técole  normale  de  La 
Ferté-Macé,  en  1848  au  lycée  d'Alençon,  il  enseignait  les 
sciences,  en  1856,  à  l'école  normale  de  Saint-LÔ,  en  1859 
il  était  attaché  à  l'inspection  académique  de  la  Sarthe,  en 
1861  au  cabinet  de  M.  d'Andigné.  préfet  de  la  Sarthe,  et 
enfin,  en  1867,  il  était  nommé  archiviste  du  dépai-tement 
de  la  Sarthe.  Depuis  cette  époque  Bellée  n'a  pas  cessé  de 
mettre  au  service  de  ses  concitoyens  les  connaissances  les 
plus  variées  et  les  plus  étendues  qu'il  avait  acquises  par  un 
travail  sans  relâche. 

Bellée  était  un  esprit  distingué  ;  ses  écrits,  consacrés  la 
plupart  à  de  savantes  études  historiques,  sont  remarqua- 
bles par  une  haute  impartialité.  Modeste,  il  savait  s*ou- 
blier  et  faire  valoir  les  antres,  qùulité  rare  ici-bas,  surtout 
chez  les  hommes  de  valeur.  Nous,  qui  l'avons  connu,  nous 
pouvons  dh*e  combien  sou  esprit  de  conciliation  a  servi  les 


\/.   /  •    4  s  9 


—  15  — 

kilérèts  des  sociëlés  savantes.  En  9t  dévoilant  atasi  au 
progrès  de  notre  érudition  locale,  il  a  aidé  puissainnMnt 
le  mouvement  intellectoet  qui/ depuis  quelques  années, 
s*est  dessiné  d'une  manière  plus  accentuée  dans  notre  payî^. 

BeUée  était  officier  d'académie,  présidait  de  k  Société 
d'agriculture»  sciences  et  arts  de  la  Sarthe^  prérident  de  la 
Société  historique  et  archéologique  du  Maine,  et  membre 
de  laCommîseioD  de  l'instmction  primaire  chai^gée  d'exa- 
miner  les^  aspirants  ei  aspirantes  aux  brevets  de  capacité. 
BeUée  est  décédé  au  Mans  le, S». novembre  1878.  Il  est 
auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Archives  de  ta  Sarthe.  Mise  en  vente  du  premier  vlume 
de*  învtfRlaiires.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  1868,  plaquette 
in-8. 

Les  années  de  sécheresse  au  dernier  siècle^  1869* 

L'ancien  chapitre  cathédral  du  Mans.  Le  Mans,  £d.  Mon- 
noyer,  1875,  un  vol.  in-8  raisin. 

Recherches  historiques  sur  le  Maine,  comprenant  les 
revenus  dCune  freine  au  xii»  siècle.  —  Les  anciennes  commu- 
nautés d'arts  et  métiers  du  Mans.  —  M*  Julien  Ragof^  curé 
de  Montfort,  hospices  de  Mont  fort  et  Pont-di-Gennes.  —  Le 
sceau  de  Guillaume  de  Passavant,  évêque  du  Manu  Le  Mans, 
Ed.  Monnoyer,  1875,  i  vol.  grand  ia-8. 

Recherches  sur  l'instruction  publique  dans  le  département 
de  la  SarihCy  avant  et  pendant  la  révolution  de  1789.  Le 
Mans,  Ed.  Monnoyer,  un  vol.  in-18  (t). 

Inventaire  somo^aire  des  archives  départementales  de  la 
SarlAe.  Le  Mans   Ed.  Monooyer,  1877,  2  vol.  in-4. 

Cahiers  des  plaintes  et  doléances  des^  paroisa*^s  de  la  pro- 
vince du  Maine.  Le  Mans.  Ed.  Monnoyer  (2). 

U  est  encore  auteur  de  divers  ai-ticles  historiques  publiés 
dans  le  Messager  de  la  Sarthe,  VUnion  de  la  Sarthe  et 
te  Journal  de  Château-du-Loir.  Parmi  ces  articles  nous 
remarquons  : 

(i)  Ce  travail  a  été  publié  dans  VAnnuaire  administratif  de  la 
Sarthe  puis  réuni  en  volume. 

(2)  Cet  ouvrage  est  en  cours  de  publication  dans  VAnnuaire 
administratif  de  la  Sarthe.  M.  Duchemin,  qui  a  succédé  comme 
archiviste  à  A.  Bellée,  a  bien  voula  continuer  ce  travail. 


—  16  - 

Vadmintstratùm  municip ife  de  Ihaumont-U-Vicamte^  au 
xvii«  siècky  1867. 

Les  archivez  du  département  y  i867. 

Le$  paysans  du  Maine  en  nS9,  1867. 

La  répression  du  braconnage  avant  la  révolution^  1867. 

Notice  sur  Françoù  Chauveau^  curé  de  Saint-Guingalois 
de  Château-du-Loîr.  —  Une  inscription  funéraire. 
'  Enfin  nous  avons  encore  de  Bellée  :  Discours  à  Coccasion  de 
son  installation  comme  président  de  la  Société  d agriculture^ 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe  ;  Discours  à  la  Société  historique 
et  archéologique  du  Maine  ;  Compte  rendu  sur  les  mémoires 
de  Nepveu  de  la  ManouUlhe  ;  Le  Maine  sous  la  domination 
anglaii>e,  1433-1434;  Mémoires  sur  les  variations  du  Ion- 
gage  dans  le  Maine,  etc.  ;  publiés  dans  les  bulletins  des  so- 
ciétés citées  plus  haut. 

BERARD  (René-Charles) 

René-Gfaarles  Berard,  né  à  Pontlieue  le  11  septembre 
1767,  fit  ses  études  à  l'Oratoire  du  Mans.  Il  se  livra  au 
commerce  pendant  la  plus  grande  partie  de  son  exislence 
et  montra  toujours  une  grande  activité  et  une  grande 
droiture  dans  les  affaires.  Berard  faisait  partie  de  plusieurs 
sociétés  savantes,  notamment  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  depuis  1795,  et  à  laquelle  il 
a  tait  un  grand  nombre,  de  communications  intéressantes. 

Berard  était  bon  et  charitable;  il  a  contribué  pour  une 
grande  part  à  la  construction  de  Téglise  actuelle  de  Pont- 
lieue. Il  est  décédé  dans  cette  commune  le  23  janvier  1851. 

BERNARD-DUTREIL  (Jules) 

Jules  Bemard-Dutreil  est  né  à  Laval,  le  13  février  1804. 
11  appartenait  à  une  des  plus  riches  et  des  plus  honorables 
familles  de  la  Mayenne.  Ancien  élève  de  TÉcole  poly- 
technique et  de  TÉcole  d'application  de  Metz,  il  servit 
comme  sous-lieutenant  du  génie  et  donna  sa  démission 
en  1830. 

Après  la  révolution  de  1848,  Bernard-Dulreil  se  présenta 


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—  i7     - 

aux  électeurs  de  la  Mayenne  qui  Renvoyèrent  à  la  Consti- 
tuante, puis  à  l'Assemblée  nationale  pour  le  département 
delaSarthe.  Le  8  février  1871,  sa  candidature  réunissait 
53,^4  suffrages,  témoignage  irrécusable  de  la  confiance 
qu'on  avait  en  lui . 

Le  30  janvier  1876,  le  département  de  la  Mayenne 
choisit  Bernard-Dutreil  comme  sénateur. 

Bemard-Dutreil  est  mort  à  Laval,  le  13  mai  1876. 

Pendant  sa  carrière  politique,  Bernard-Dutreil  a  toujours 
soutenu  les  bonnes  causes;  son  coucou i^s  était  assuré  aux 
principes  qui  font  les  bons  gouvernements  et  les  grands 
peuples. 

BERNARD  du  PORT 

Bernard  du  Port  avait  dépassé  l'âge  d'être  mobile;  il 
avait  été  élu  lieutenant  dans  les  mobilisés. 

Il  quitta  ses  épaulettes  pour  rentrer  simple  soldat  aux 
zouaves  pontificaux.  Quelques  jours  après  il  était  à  Ghâ- 
teaudun,  marchant  au  feu,  quoique  atteint  de  la  petite 
vérole. 

A  la  bataille  d'Yvré-l'Évêque,  qui  eut  lieu  le  11.  janvier 
1871,  il  fut  tué. 

Bernard  du  Port  a  été  inhumé  à  Miré  (Maine-et-Loire). 

BERNEUX  (Siméon-Erançoia) 

Siméon-François  Bemeux,  évéque  de  Capse,  m  partihm 
infidelmm,  vicaire  apostolique  de  Corée,  est  né  à  Château- 
du-Loir  le  N  mai  1814.  A  10  ans,  il  était  enfant  de  chœur 
à  Château-.iu-Loir;  Tabbé  Nouard,  alors  vicaire  dans  cette 
ville,  aujourd'hui  doyen  de  Couptrain  (Mayenne),  le  mit 
au  collège  de  cette  commune.  Il  vint  faire  sa  quatrième 
au  collège  du  Mans,  et  fit  ses  humanités  à  Précigné.  Il 
entra  au  grand  séminaire  en  1830  ;  Tabbé  Bouvier,  qui 
en  était  alors  le  supérieur,  le  plaça  comme  précepteur 
chez  M.  Garron,  parent  de  Tévéque  du  Mans,  et  un  pou 
plus  tard  chez  M.  de  la  Bouillerie,  à  la  Barbée,  près  la 
Flèche^  puis   il  rentra   au  séminaire,  reçut  le  diaconat 

2 


—  i8  — 

le  24  septembre  1836  dans  Péglise  des  bénédictins  de 
Solesmes  et  fut  ordonné  prêtre  le  âO  mai  1837  dans  la 
chapelle  de  Vé vèché.  Monseigneur  Bouvier,  é  vèque  du  Mans, 
le  nomma  répétiteur,  puis  professeur  de  philosophie  au 
grand  séminaire.  Le  15  juillet  i839,  il  se  rendit  au  sémi- 
naire des  Missions-Étrangères  de  Paris,  et  six  mois  après, 
il  s'embarquait  au  Havre  pour  se  rendre  au  Tonkin 
occidental  où  il  arriva  le  16  janvier  184i.  Le  jour  de 
PÂques  il  fut  arrêté  à  Phuc-Nhac  avec  M.  Galy,  autre  mis- 
sionnaire, conduit  en  cage  à  la  ville  de  Narn-Dim,  donné  en 
spectacle  à  la  curiosité  publique.  Après  avoir  subi  quatre 
interrogatoires,  il  fut  dirigé  sur  Hué  où  l'attendaient  le 
rotin,  la  condamnation  à  mort.  Rendu  à  la  liberté  par  la 
courageuse  intervention  d'un  marin  français,  M.  Lévèque, 
capitaine  de  la  corvette  r Héroïne^  il  lui  fallut  reprendre  le 
chemin  de  la  France.  Mais  à  l'île  Bourbon,  Monseigneur 
Berneux  ayant,  à  force  d'instances,  obtenu  de  retourner  à 
Macao,  s'embarqua  sur  la  corvette  fAlcmène  et  arriva  à 
Macao,  le  23  août  18i3.  Le  28  octobre  suivant,  il  fut  ren- 
voyé comme  provicaire  en  Mandchourie,  où  l'on  manquait 
de  missionnaires.  Monseigneur  Vérolles  le  prit  pour  coad- 
juteur  en  18rii  et  le  24  décembre  il  reçut  une  lettre  du 
Souverain  Pontife  qui  le  nommait  vicaire  apostolique  de 
la  Corée.  Le  15  mars  1856  il  débarqua  sur  les  côtes  de  la 
Corée,  le  27  il  entrait  furtivement  à  Hang-Yang  et  le 
8  mars  1866  il  était  martyrisé  avec  huit  auti-es  mission- 
naires. D'après  une  lettre  de  M.  Féron,  ancien  professeur 
au  collège  du  Mans,  Monseigneur  Berneux,  avant  d'éire 
décapité,  avait  souffert  d'affreux  supplices  :  son  corps 
était  couvert  de  plaies  et  les  os  de  ses  jambes  entièrement 
dénudés. 

BÉTHUTS  (Charles) 

Charles  Béthuys,  ancien  avocat  à  La  Roche-sur-Yon  et 
au  Manii,  ancien  secrétaire  de  Trouvé-Chauvel,  commis- 
saire du  gouvernement  (1848),  ancien  procureur  de  la 
république  à  Saint-Calais,  juge  de  paix  à  Saint-Julien 
(Savoie],  est  mort  au  mois  d'avril  1867.  Béthuys  pen- 
dant qu'il  était  au  barreau,  cultivait  avec  amour  la 


—  19  — 

poésie;  il  avait  débuté  f^n  donnant  à  la  Corbeille,  journal 
littéraire  édité  à  Nantes»  plusieurs  pièces  qui  dénotaient 
dans  le  genre  sentimental  une  inspiration  facile,  et  avait 
publié  en  1845  un  volume  in-i2  de  poésies,  intitulé  ; 
Phaus  du  cceur  (1).  Au  Mans,  il  fit  une  traduction  rimée 
des  Bucoliques  de  Virgile^  qu'il  avait  dédiée  à  M.  Billault, 
alors  ministre,  et  qui  est  restée  manuscrite. 

Charles  Béthuys  a  lu  à  la  Société  d'agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Sarthe,  des  traductions  en  vers  de  plusieurs 
Égbgues  et  Bucoliques  de  Virgile  qu'il  avait  traduites, 
n  est  encore  auteur  des  poésies  suivantes  : 

Marguerite  la  Folie  (conte),  18i3. 

Aux  Tkef^mes  d'Alionnes,  ruines  romaines  près  Le  Mans, 
18i3. 

Lois  et  Marguerite^  1844. 

Le  Parapluie  et  la  Lanterne  (fable},  1847. 

On  lui  doit  aussi  : 

Rapport  sur  les  souvenirs  médico-philosophiques  de 
M.  Mordref,  1845. 

Rapport  sur  les  poésies  de  if"'  Carpentier,  intitulées  : 
Préludes.  (BuU.  de  la  Société  d'agricuL,  1843, 1844,  1845, 
1846, 1847). 

M"»  Béthuys,  qui  habite  Sillé-Ie-Guillaume,  se  livre 
Cernent  à  la  poésie;  elle  a  fait  imprimer  dernièrement 
chez  M.  Besnardeau  une  chanson  intitulée  :  Plus  de  vestes. 


BIGOT  (Joseph) 

Joseph  Bigot,  né  à  Parigné-l'Ëvèque,  commença  ses  étu- 
des à  Prëcigné,  étudia  la  théologie  au  collège  du  Mans, 
devint  professeur  au  collège  de  Laval,  puis  se  rendit  à  Paris 
au  séminaire  des  Missions-Étrangères;  ordonné  prêtre  en 
1830,  il  partit  pour  l'Inde  et  fit  un  bien  immense  dans  la 
mission  de  Malssour  où  il  est  décédé  en  1858. 

(1)  Paris,  imp.  de  M»^  de  Lacoinl>e,  rue  d'Enghien,  i2. 


—  20  — 

BILARD  (Ëdonard-Jean-Harid) 

Édouard-Jean-Marie  Bilard  naquit  au  Mans,  le  20  mai 
1816,  il  fit  ses  études  au  collège  communal  de  notre  ville, 
et,  quelques  années  après,  on  lui  confia  les  archives 
départementales  de  la  Sarthe.  Il  les  classa  avec  un  ordre 
et  une  intelligence  qui  lui  valurent  plusieurs  fois  les  élo- 
ges du  Conseil  général. 

Infatigable  déchiffreur  des  annales  mancelles,  il  a 
porté  la  lumière  dans  le  chaos  de  nos  vieilles  chartes  et 
tiré  de  Toubli  des  documents  tout  à  fait  précieux  pour 
l'histoire  locale. 

Bilard  est  resté  dix-neuf  années  aux  archives  de  la 
Sarthe  ;  il  est  décédé  le  24  avril  1 857.  L'administration  a 
perdu  en  lui  un  employé  zélé,  instruit  et  dévoué  aux  obli- 
gations de  son  service. 

Son  caractère  simple  et  modeste  lui  faisait  des  amis 
de  tous  ceux  avec  lesquels  il  se  trouvait  en  rapport,  et 
qu'il  aidait  de  si  bonne  grâce  quand  ils  s'adressaient  à  lui 
pour  des  recherches  historiques 

Bilard  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Analyse  des  documents  historiques  conservés  dans  les 
archives  du  dépnriement  de  fa  Sarthe  (Résumé  des  trav. 
de  la  Société  française,  impr.  Gallienne,  1853). 

Analyse  des  documents  historiques  conservés  dans  lea  ar^ 
chives du  département  de  la  Sarthe,  Le  Mans,  imp.  Ed.  Mon- 
noyer,  1854,  2  volin-4. 

Ce  précieux  travail  a  aussi  été  publié  dans  V Annuaire 
administratif  de  la  Sarthe. 

Communication  de  titres  relatifs  à  l'histoire  dts  lépreux 
au  moyen  âge,  dans  le  diocèse  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,i853.) 

BLANCHARD  (Edouard) 

Issu  d'une  vieille  famille  angevine  anoblie  par  l'échevi- 
nage,  fils  d'une  Goriolis  tenant  aux  meilleures  maisons  de 


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la Provence,   Edouard  Blanchard  est  né  à  Angers,  le  1 1 
novembre  1776. 

n  fut  élevé  au  collège  militaire  de  Vendôme ,  tenu 
par  les  Oratoriens,  et  l'un  des  douze  institués  en  1776  par 
le  comte  de  Saint-Germain. 

Il  rentra  dans  sa  famille  lorsque  ces  mêmes  collèges 
furent  supprimés  par  le  décret  de  la  Convention  nationale 
du  9  septembre  1793,  et  il  dut  y  attendre  que  son  âge  lui 
permit  de  suivre  la  carrière  administrative  sous  la  direc- 
tion de  son  père,  qui  se  l'attacha  en  1798  en  qualité  d'élève 
commissaire.  Il  se  forma  rapidement,  et  commissaire 
adjoint  en  1801,  il  était  en  1806  promu  au  grade  de  com- 
missaire des  guerres.  Pendant  quelque  temps,  en  1813, 
il  remplit  les  fonctions  de  commissaire  ordonnateur  en 
chef  près  des  troupes  réunies  sous  Hambourg,  et  près  du 
corps  d'armée. 

Ses  états  de  service  attestent  qu'il  comptait  bien  au 
nombre  des  vétérans  des  grandes  guerres  du  Consulat 
et  de  l'Empire  :  1798,  Hollande;  4811,  Italie  et  grande 
armée;  1807,  grande  armée  et  armée  d'Espagne;  1808, 
armée  d'Espagne  et  armée  du  Nord  ;  1801,  armée  du  Bra- 
bant;  1813,  grande  armée.  Edouard  Blanchard  était  atta- 
ché au  corps  de  Yandamme,  quand  ce  général  éprouva  à 
Kulm  ce  désastre  aamené,  dit  M.Thiers,  par  le  plus  singu- 
lier concours  de  circonstances  o .  Fait  prisonnier  en  même 
temps  que  son  chef,  il  fut  conduit  en  Hongrie  avec  ses 
compagnons  d'infortune. 

Les  événements  de  1814  lui  rendirent  sa  liberté  ;  admis 
à  la  demi-solde  le  16  octobre  1817,  il  resta  dans  cette 
position  jusqu'en  1828,  époque  à  laquelle  il  prit  sa  retraite 
pour,  en  1835,  venir  s'établir  définitivement  à  La  Flèche, 
chez  son  beau-père,  M.  Benoist,  ancien  administrateur 
de  l'Écoie  militaire.  Il  y  est  décédé  le  6  octobre  1868. 

BLIN  (Charles-Jean-Baptiste-Joseph) 

L'abbé  Gbarles-Jean-Baptiste-Joseph  Blin,  maître  de 
chapelle  à  la  cathédrale  du  Mans,  est  mort  le  4  août  1863. 
Il  était  né  à  Thorigné  (Sarthe)  le  1 4  octobre  1812.  Élevé 


—  22  — 

à  la  psallette  de  la  cathédrale,  il  alla  finir  ses  humanités 
au  petit  séminaire  de  Précigné,  puis  après  avoir  terminé 
ses  études  théologiques  au  grand  séminaire,  il  entra 
comme  professeur^  ensuite  comme  maître  de  chapelle  au 
collège  du  Mans.  Prêtre  en  septembre  1840«  il  fut  appelé 
par  Monseigneur  Bouvier  à  la  maîtrise  de  la  cathédrale  en 
octolre  1844,  où  il  resta  près  de  vingt  ans. 

Vabh^  Blin  était  un  excellent  prêtre,  homme  aima- 
ble, doux  et  enjoué  ;  il  était  de  plus  musicien  distingué. 
Le  buffet  d'orgues  d'accompagnement  de  la  cathédrale, 
ouvrage  de  MM.  Blottière  et  Reboursier,  rappellera  sa  mé- 
moire ;  en  effet  ce  meuble  du  prix  de  six  milk  francs  a 
été  payé  au  moyen  de  souscriptions  et  de  quêtes  faites  par 
l'abbé  Blin. 

L'abbé  Blin  est  auteur  d'un  opuscule  intitulé  :  Abrégé 
des  études  élémentaires  de  la  musique  diaprés  les  meilleurs 
auteurs  de  France  et  d^ Italie,  imprimé  au  Mans^  I838,in-t8* 

Au  concours  de  musique  religieuse,  qui  eut  lieu  à  Paris 
en  1861;  l'abbé  Blin  a  obtenu  une  mention  honorable 
pour  une  messe  à  3  voix  égales  avec  soli  (éditée  en  1862). 

Heugel  et  Benoit  ont  édité  de  l'abbé  filin  les  motets 
suivants  : 

Tantum  ergo^  à  3  voix. 

Tanttan  ergo,  à  2  ou  3  voix. 

Salve  Rfgina^  à  3  voix. 

Tantum  ergo^  à  3  voix. 

Sub  tuum^  à  2  voix  égales. 

Tantum  ergoy  pour  ténor  ou  soprano. 

0  salutarts,  solo  pour  ténor  ou  soprano. 

Aima  redempioris^  pour  1*'  et  2«  dessus  et  basse. 

Ave  verum,  pour  1*^  et  2«  dessus  et  basse 

Adùro  te,  pour  ténor  ou  soprano  et  baryton  ou  mez2o- 
soprano. 

Sub  tuum  prcBsidium,  pour  i*»"  et  2«  soprano  ou  ténor  et 
contralto  ou  basse. 

La  Psallette  delà  cathédrale  du  Mans  possède  dix  messes, 
dont  deux  à  grand  orchestre,  des  motets  et  des  cantiques 
de  Tabbé  Blin,  qui  sont  restés  manuscrits. 


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—  23  — 

BUSSON  (Jean-François-Isidore) 

Jean-FraDçoie-Isidore  Btisson  est  né  à  PoDtvaliain,  le 
15  février  1801.  Après  avoir  exercé  les  fonctions  de  notaire 
à  Vallon,  il  lut  nommé  sous-bibiiotbécaire  de  la  ville  du 
Mans. 

Blisson,  qui  étaic  un  entomologiste  distingué,  faisait 
partie  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  du  Mans 
(1839)  et  était  correspondant  de  la  Société  entomologique 
de  France.  Il  est  mort  à  Sainte-Croix-lès-le  Mans  le 
I"  janvier  1852. 

U  nons  a  laissé  : 

Description  éTun  nouvel  instrument  [thérentome)  destiné  à 
la  chasse  aux  insectes  (impr.  dans  le  Bull,  des  annal,  de  la 
Soc.  entomol.  de  France.  Paris,  1838,  in-8.) 

Mémoire  sur  les  larves  de  Lépidoptères  (Congrès,  1839). 

E*sai  sur  une  méthode  propre  à  faciliter  lu  recherche  et 
tétude  des  larves  des  Lépidoptères.  Le  Mans,  in-8.  (Extr, 
du  Congrès  scient,  de  Frauce,  1839.) 

Mémoire  sur  la  préparation  des  Aeshn^s  et  des  Libellules 
(impr.  dans  les  annal,  de  la  Soc.  entomol.  de  France. 
Paris,  1840.) 

Observation  sur  la  grosseur  extraordinaire  <tun  orme* 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  184! .) 

Mémoire  sur  la  destruction  du  hanneton  commun,  Melolon- 
tha  vulgaris.  (Bull,  de  la  Société  d'agricui.,1841.) 

Description  des  larves  du  Steatoderus  ferrugrneuSy  1846* 

Mémoire  sur   les  mœurs  des  chenilles  des  sésies,  1846. 

Appareil  pour  faire  périr  et  conserver  les  insectes^  1846. 

Mémoire  sur  la  destruction  des  fourmis^  4846. 

(Extr.  des  ann.  de  la  Soc.  entomol.  de  France  et  des  mé- 
moires de  la  Société  générale  d'agricul.,  1846)» 


BOISSEAU  (Joles-François-lIanrice) 

Jules-Prançois-Maurice  Boisseau,  président  du  tribunal 
dvil  du  Mans,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  est  mort 
le  Vi  septembre  1873,  à  SaiDt-(2uay  (Côtes-du-Nord).  U  a 


—  i4  — 

succombé  à  une  congestion  cérébrale.  Il  était  né  à  Tours, 
le  30  mai  1822. 

Nommé  substitut  le  4  novembre  1848  à  Orléans,  it  devint 
bientôt  procureur  impérial  à  Mamers,  puis  au  Mans,  et 
enfln  président  du  tribunal  civil  du  Mans. 

Jules  Boisseau  était  un  magistrat  intègre  et  très  actif. 
La  Société  d'agriculture  dont  il  était  le  vice-président,  a 
perdu  en  lui  un  de  ses  membres  les  plus  intelligents  et  les 
plus  laborieux.  Littérateur  distingué,  il  s'était  fait  connaî- 
tre par  un  grand  nombre  d'études  publiées  dans  le  Bulletin 
de  cette  société,  qui  toutes  indiquaient  un  esprit  judicieux. 
Depuis  quelque  temps  il  s'était  appliqué  à  Tétude  de  la 
philosophie  allemande. 

Jules  Boisseau  était  membre  du  conseil  départemental 
de  l'instruction  publique,  membre  des  commissions  de 
surveillance  de  l'asile  des  aliénés,  des  prisons,  etc. 

Ses  funérailles  eurent  lieu  au  Mans,  le  15  septembre 
1873. 

Jules  Boisseau  nous  a  laissé  : 

Réflexions  sur  les  causes  et  effets  des  récidivistts  cnmùielSy 
1864. 

D'un  livre  récent  de  M.  le  professeur  Oudoty  et  du  principe 
de  la  science  du  droit,  1862. 

Simples  réflexions  sur  le  mérite,  la  vertu,  la  sainteté, 
1865. 

Les  faits  historiques  f>ont'ils  comme  les  phénomènes  pki/si- 
queSy  subordonnés  à  d'S  lois  nécessaires,  18Ô7. 

ffun  livre  de  M.  de  Neufbourg^  sur  la  loi  naturelle  et 
du  besoin  de  bonheur  considéré  comme  le  fondement  de  nos 
droite,  1808. 

Du  mode  de  perception  du  droit  de  mutation  par  décès,  1870. 

Allocution  de  Boisseau,  président  sortant  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  1870. 

Des  prisons  départementales.  Réponse  aux  questions  de  la 
commission  d'enquête  sur  le  régime  des  établissements  péniten- 
tiaires, 1871. 

Rapport  fait  au  nom  de  la  commission  d'agriculture,  sur  le 
servi  e  de  la  médecine  vétérinaire  dans  le  département  de  la 
Sarthe,  1871. 


/- .  /  .   Jiu  ^ 


-   25  — 

Dàcours  comme  président  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe^  187i. 

Rapport  de  la  commission  chargée  de  préparer  une  réponse 
au  questionnaire  de  la  commission  parlementaire  d'assistance 
publique  dans  les  campagnes ,  1872. 

Rapport  sur  l'exposition  des  produits  agricoles  du  dépar^ 
tement  de  la  Sarthe,  organisée  par  la  Société  d'agriculture  y 
sciences  et  arts,  lors  du  concours  régional  du  Mans,  1872. 

Rapport  fait  au  nom  de  la  Société  d'agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Sarthe^  chargée  de  l'examen  du  projet  de  lo  i 
proposé  par  la  Société  des  agriculteurs  de  France  sur  le 
régime  des  eaux,  1872. 

Régime  d^s  eaux  et  irrigations,  1872. 

Delà  répression  de  la  mendicité,  1872. 


BOISSEAU  D'ARTIGES  (Joseph-Amable) 

Joseph- Araable  Boisseau  d' Artiges  est  décédé  au  Grand- 
Lucé,  le  10  décembre  1857. 

£n  1844,  il  contribua  par  ses  soios,  son  activité  et  ses 
sacrifices  pécuniaires,  à  la  fondation  de  l'hospice  du 
Grand-Lucé,  et  plus  tard  à  y  édifier  une  chapelle  qui 
manquait. 

Boisseau  d'Artiges  a  exercé  les  fonctions  de  maire  du 
Grand-Lucé  et  de  membre  du  Conseil  général  de  laSartbe. 
Sa  mort  a  éié  un  deuil  pour  la  commune  qu'il  habitait, 
car  il  y  était  aimé,  estimé,  et  y  faisait  beaucoup  de  bien. 


BOISSEAU  D'ARTIGES  (Jules-Joseph) 

Jules-Joseph  Boisseau  d'Artiges,  qui  est  mort  à  Tufte, 
le  3i  juillet  1871,  où  il  était  juge  de  paix  depuis  vingt 
ans,  était  né  au  Grand-Lucé,  le  6  novembre  1818  ;  il  était 
fils  de  Joseph-Amable  Boisseau  d'Artiges,  ei  de  damo 
Elisabeth  Sommer  de  la  Savinière. 

Après  avoir  lait  ses  éludes  à  Poutlevoy,  fit  son  droit  à 
Paris  il  se  fit  admettre  comme  avocat  au  barreau,  puis 
revint  habiter  chez  son  père  au  Grand-Lucé. 


En  1853,  il  fut  nommé  jage  de  paix  à  La  Fresnaye  et 
quelques  mois  après  à  Tufié. 

Depuis  cette  époque,  Boisseau  d'Artiges  exerça,  dans 
le  canton  de  Tuffé,  les  fonctions  de  juge  de  paix,  avec  un 
zèle,  ane  sagesse,  une  impartialité  auxquels  chacun  se 
platt  à  rendre  hommage.  Aussi  a-t-il  été  vivement  regretté 
de  tous  ceux  qui  l'ont  connu,  h  quelque  position,  à 
quelque  parti  qu'il:»  appartinssent. 

Membre  du  conseil  d'anondissement  et  du  conseil 
municipal,  tant  que  ces  ionctions  furent  compatibles  avec 
sa  situation  déjuge  de  paix,  président  du  comice  agricole 
jusqu'en  1872,  époque  à  laquelle  il  donna  sa  démission  et 
fut  nommé  président  honoraire,  délégué  cantonal  de 
rinstruction  publique,  organisateur  de  la  compagnie  de 
sapeurs-pompiers,  membre  de  la  commission  de  charité 
et  de  toutes  lès  commissions  de  statistique,  il  ne  fut 
étranger  à  aucun  des  besoins  du  pays,  pas  plus  qu*à 
aucun  de  ses  progrès. 

B0NTEHP8  (André-Michel) 

Andcé-Michel  Bontemps,  chanoine  titulaire  de  la  Cathé- 
drale de  Laval,  est  mort  le  13  juin  1876. 

Ce  vénérable  ecclésiastique  et  «it  né  à  Verrou,  près  de  La 
Fhche,  le  27  mars  1800.  Ordonné  prêtre  le  24  novembre 
1822,  il  fut  successivement  professeiu*  et  sous-supérieur 
du  petit  séminaire  de  Précigné.  Nommé  curé  de  Saint- 
Jean-sur-Mayenne  le  1'"*  mai  1827,  il  y  resta  dix-sept  ans, 
en  faisant  toutes  les  œuvres  d'un  véritable  pasteur  des 
âmes.  AppeléàlacuredeFresnay,  le  20  juin  1814,  il  per- 
muta trois  ans  après,  le  8  janvier  1847,  avec  Vibhé 
Lemoine,  d'honorable  mémoire,  qui  était  curé  de  Cossé-le- 
Vivien. 

Lors  de  la  formation  du  nouveau  chapitre  de  Laval,  au 
mois  de  décembre  1855,  Tabbé  Bontemps  fut  choisi  par 
Mgr  Wicart  pour  en  être  un  des  premiers  membres. 


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-  27  — 

BOULAHGER  (Jean-François) 

Jean-François  Boulanger  naquit  le  27  septembre  1797, 
à  Nogent-le-Rotrou  ;  il  passa  dans  cette  Yille  la  première 
partie  de  sa  vie,  au  milieu  des  travaux  du  notariat. 
En  1836,  il  viot  s'établir  au  Mans,  et  sut  vivement  conqué- 
rir l'estime  de  ses  confrères  qui  le  nommèrent  membre  de 
la  chambre  des  notaires.  Eu  1839,  il  refusa  les  fonctions 
de  maire  du  Mans^  préférant  le  calme  de  la  vie  privée 
aux  tracas,  aux  luttes  souvent  passionnées,  qui  sont  insé- 
parables de  la  vie  de  Tadministrateiu*. 

Boulanger  fut  élu  membre  du  conseil  municipal  du 
lians  en  1842,  et  en  1848  il  accepta  les  fonctions  de  con- 
seiller de  préfecture  de  la  Sarthe  qu'il  a  remplies  |)en- 
dant  quatorze  ans  avec  zèle  et  conscience* 

Boulanger  est  décédé  au  Mans  le  19  février  1863;  il 
était  simple,  bienveillant,  modeste  et  conciliant  ;  ses  déci- 
sions étaient  toujours  empreintes  de  la  plus  grande  im- 
pertialité;  il  était  aimé  et  estimé  de  tous  ceux  qui  le 
conoaissaient. 

BOULANGER  (Léon-Eugène) 

Léon-Eugène  Boulanger^  fils  de  Jean-François  Boulanger, 
est  né  an  Mans  le  21  février  1826.  Après  avoir  fait  ses 
études  au  collège  de  celte  ville,  il  fit  son  droit,  et  fut  en 
1862  nommé  conseiller  de  prélecture  de  la  Sarthe,  fonc- 
tions qu'il  a  remplies  jusqu'en  1875.  A  cette  époque  sa 
santé  étant  devenue  mauvaise,  il  fut,  sur  sa  demande, 
nommé  conseiller  de  préfecture  honoraire. 

Après  le  départ  des  Prussiens  de  la  ville  du  Mans,  le 
8  mars,  1871,  Boulanger  prit  provisoirement^  en  Tabsence 
du  préfet,  la  direction  des  affaires  départementales,  et  les 
services  administratifs  qui  avaient  été  suspendus  pendant 
l'occupation  furent  immédiatement  rétablis. 

Boulanger  est  mort  à  Pau,  le  15  avril  1878,  où  sa  santé 
Tavait  obligé  à  passer  l'hiver.  Ses  obsèques  ont  eu  lieu  au 
Mans. 


Boulanger  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  Il 
était  aimé  et  estimé  ;  c'était  un  esprit  droit,  intègre,  plein 
de  bienveillance. 

n  faisait  partie  de  la  Société  française  de  secours  aux 
blessés  des  armées  de  terre  et  de  mer,  de  la  Société  d'hor- 
ticullure  de  la  Sarlhe,  etc.  11  est  auteur  d'un  Complt 
rendu  des  travaux  du  comité  de  secours  de  la  Sarthe^ 
imprimé  chez  M.  Ed.  Monnoyer,  i871.  Ce  travail  a  été 
fait  sur  les  notes  fournies  par  M.  Emile  Houdayer,  che- 
valierde  la  Légion  d'honneur,  secrétaire-greflBer  du  conseil 
de  préfecture  et  secrétaire-trésorier  du  comité. 

BOUGRAIN  de  BURE 

Né  au  Pas  (Mayenne),  le  4  octobre  n85,  Bougrainde 
Bure  fit  d'assez  bonnes  études,  puis  étudia  le  droit  et  se  fit 
recevoir  avocat.  Il  fut  substitut  à  Mamers  en  1812,  juge  à 
Alençon  e!i  18Î8,  conseillera  la  cour  royale  d'Angers  en 
1831  et  président  de  chambre  à  la  même  cour  en  1844. 

Bougrain  de  Bure  est  décédé  à  Angers  au  mois  de  mai 
1853  ;  il  était  doué  d'un  esprit  juste  et  élevé,  que  rehaus- 
sait une  instruction  solide  et  étendue  ;  son  urbanité  et  son 
langage  bienveillant  et  spirituel  le  faisaient  rechercher 
dans  le  inonde. 

BOURDON-DUROCHER  (Frédéric-Harie-René) 

Frédéric-Marie  René  Bourdon-Durocher  naquit  à  Che- 
miré-en-Gharnie  (Sarthe),  le  2  juin  17*38  ;  il  fit  ses  études 
au  collège  de  la  Flèche.  Après  la  révolution  il  se  rendit  à 
Angers  pour  se  former  au  commerce  de  la  métallurgie.  En 
180 i,  il  entra  comme  volontaire  aux  chasseurs  à  pied  de 
la  garde  impériale  et  partit  pour  l'Italie.  De  là  il  passa  en 
Autriche  et  ne  tarda  pas  à  être  admis  aux  chasseurs  à 
cheval.  Il  se  trouva  à  la  prise  d'Ulm,  aux  batailles 
d*Austerlitz  et  dEylau  où  il  fut  fait  chevalier  de  la  Légion 
d*honneur;  il  était  alors  maréchal  des  logis.  Il  prit  aussi 
part  aux  batailles  d'Heilsberg  et  de  Friedland. 

Bourdon-Durocher  fit  la  campagne  de  1808  en  Espagne; 


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il  se  trouva  à  la  bataille  de  Somma-Sierra  et  à  la  prise  de 
Madrid.  Revenu  en  Autriche^  il  prit  part  en  1809  à  la 
victoire  d'Essling  elreçut  le  grade  de  lieutenant-capitaine. 
Il  combattit  ensuite  à  Wagram  et  à  Znalm  et  fit  enfin  la 
campagne  de  Russie. 

De  retour  en  France,  en  1813,  Bourdon-Durocher  obtint 
sa  retraite;  il  comptait  six  campagnes  et  dix-huit  batailles. 
Sa  famille  s'étant  fixée  au  Mans,  il  vint  habiter  cette  ville 
et  se  livra  à  l'étude  et  aux  travaux  de  Tagriculture.  Il  con- 
tribua à  la  création  de  la  caisse  d'épargne  dépaiiiementale, 
à  l'enseignement  de  notions  élémentaires  d'agriculture,  à 
l'ouverture  d'une  ferme-école  dans  l'arrondissement  du 
Mans. 

Hourdon-Durocher  savait  apprécier  les  œuvres  d'art  et 
avait  en  musique  un  talent  distingué;  pendant  trente-trois 
ans  il  fit  partie  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts 
de  la  Sarthe.  Il  est  décédé  au  Mans  le  8  septembre  1860. 
On  lui  doit  les  opuscules  suivants  : 

Note  sur  l'agriculture  de  la  Sarthe,  1841 . 

Mémoire  sur  le  vice  cTossolement  de  la  Sorthe^  1843. 

Note  sur  la  conservation  des  grains,  1846. 

De  la  culture  des  pommes  de  terre ^  1848. 

Pétition  proposée  sur  le  rétablissement  (Tune  station 
dUtaUms  au  Mans,  1849. 

Essai  sur  l'emploi  du  sel,  comme  amendement,  dans  la 
culture  des  pomtnes  de  terre,   1849. 

Note  sur  la  culture  d'automne  de  la  pomme  de  terre,  1850. 

Observations  à  l'appui  de  celles  de  M,  Paugoué  sur  les 
causes  probables  de  l'euzootie,  (Bull,  de  la  Société  d'agri- 
cul.,  1854.) 

BOUTTIER  (Jean) 

Jean  Bouttier  est  né  à  Maigné,  le  40  novembre  1797.  Il 
commença  ^e»  études  de  latin  chez  le  curé  de  Torcé-en- 
Charnie  et  vint  les  terminer  au  collège  du  Mans.  Ordonné 
prêtre  le  18  août  18:2-2,  il  fut  nommé  vicaire  d'Evron,  puis 
principal  du  collège  de  cette  ville  jusqu'en  1825.  En  1830, 
il  fut  choisi  comnde  aumônier  de  la  communauté  de  la 


-  30  — 

Providence  de  Ruillé  sur-Loir  ;  quelques  années  plus  tard, 
il  entra  comme  précepteur  dans  une  famille  qui  habitait 
Paris;  en  I85i,  il  passa  en  cette  même  qualité  en  Angle- 
terri»,  où  il  resta  douze  années  à  combattre  le  protestan- 
tisme par  ses  écrits.  Épuisé  de  fatigue,  il  se  retira  au  Mans 
en  1864  et  devint  prêtre  habitué  de  la  Cathédrale. 

Il  est  décédé  le  4  3  avril  1 871 . 

Il  est  auteur  de  plusieurs  ouvrages  d'éducation  très  esti- 
més et  trop  peu  connus.  On  a  de  lui  : 

Grammaire  synoptique  française^  laiïne  et  grecque,  1  vol. 
in-8». 

Phûotophie  pour  les  gens  du  monde j  3  vol.  in-i2. 

Entretien  sur  les  arts,  la  littérature  et  les  sciences  y  i  vol. 
în.42. 

Les  trois  religions  jugées  par  un  maquignon^  i  vol.  in-iS. 

Mémorial  d'astronomie^  I  vol.  in-lâ. 

Arithmétique  et  algèbre  composées^  I  vol.  in- 12. 

Petite  géométrie  pour  les  écoles  primaires  y  1  vol.  in  12. 

L'indifférence  au  tribunal  du  sens  commun,  1  vol.  in-12. 

11  est  encore  auteur  de  diverses  pièces  de  théâtre  classi- 
que :  Daniel,  Le  Martyr  de  sainte  Cécile,  traduits  de 
l'anglais;  une  légende  de  Notre-Dame  de  Liesse  et  de  nom- 
breux articles  dans  la  Chronique  de  l'Ouest,  portant  la  si- 
gnature :  Y  Ermite  de  la  rue  Cauvin. 

BOUVET  (Reni-Pierre-Jean) 

René-Pierre- Jean  Bouvet  est  né  à  Saint-Saturnin -da- 
Limet,  le  24  septembre  1805.  Il  fit  ses  études  au  collège 
de  Ghàteau-Gontier.  Ordonné  prêtre  le  20  juillet  1828, 
il  lut  nommé  répétiteur  de  philosophie  au  séminaire  du 
Mans;  Tannée  suivante,  il  entra  dans  l'université,  fut 
professeur  de  philosophie  au  collège,  où,  pendant  dix 
ann<^es,  il  déploya  un  talent  des  plus  remarquables,  puis 
devint  principal  au  collège  du  Mans. 

Le  9  juillet  1844,  il  passa  &  la  cure  de  FouUetourte,  puis 
à  celle  de  La  Suze,  le  8  octobre  1850. 

L'abbé  Bouvet  est  décédé  le  16  juillet  1871 . 

11  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 


r-  Ia   ■     /<  ^  f 


—  34  — 

Raùoa  de  la  foi  au  catholtcùmej  ou  démamtratwn  de$ 
fmukmefUs  de  la  foù  Le  Mans,  1838,  m-12  et  in-i8. 
NaUre-Dame^es-BoiB^  opuscule  publié  sans  nom  d'auteur. 

BOUVIER  (Jean-Baptiste) 

Jean-Baptiste  Bouvier,  iils  d'un  charpentier,  naquit  te 
17  janvier  1783  à  Saint-Charles-Ia-Forét  (Mayenne); 
il  commença  ses  études  assez  tard  et  apprit  son  rudi- 
ment en  travaillant  avec  son  père  et  presque  malgré  lui. 
Se  sentant  une  profonde  vocation  pour  l'état  ecclésiastique, 
il  fit  ses  études  au  séminaire  d'Angers.  Après  avoir  été 
ordonné  prétre,en  1808,  il  devint  successivement  professeur 
de  philosophie  au  collège  de  ChAteau-Gontier,  directeur 
au  séminaire  du  Mans,  supérieur  de  cet  établissement, 
vicaire  général  (i82(i),  et  évèque  du  Mans  le  22  novembre 
1833.  11  fut  sacré  dans  sa  cathédrale  par  l'archevêque  de 
Tours,  assisté  des  évéques  &  Angers  et  de  Rennes,  le 
21  mars  1834.  Le  17  janvier  1840,  lors  d'un  voyage  qu'il 
fit  à  Rome,  le  Souverain  Pontife  lui  conféra  les  titres  de 
comte  romain  et  de  prélat  assistant  au  trône  pontifical. 
En  {8i2,  le  roi  Louis-Philippe  le  nomma  archevêque  de 
Tours;  il  refusa  ce  siège,  préférant  rester  au  milieu  de 
son  clergé  et  de  ses  ouailles  qui  lui  portaient  le  plus  grand 
atlacbement  :  l'ambition  et  la  vanité  avaient  peu  d'accès 
dans  son  esprit. 

A  l'époque  de  la  catastrophe  de  février,  Jean-Baptiste 
Bouvier  écrivit  aux  citoyens  Trouvé-Ghauvel  et  Sévin  qui 
s'installèrent  à  la  préfecture  du  Mans  :  a  Que  le  nouveau 
gouvernement,  institué  d'une  manière  si  étonnante, 
garantisse  tous  les  intérêts,  comme  il  l'a  promis,  il  aura 
les  sympathies  universelles  et  deviendra  très  fort.  C'est 
mon  vœu  sincère.  » 

Le  Pape,  qui  honorait  d'une  estime  et  d'une  affectiou 
toQte  particiùière  Févêque  du  Mans,  qui  avait  reconnu  en 
lui  des  connaissances  profondes  du  droil  sacré  et  une 
grande  sagesse.  Tinvita  personnellement,  en  1854,  à  se 
rendre  &  Rome  pour  prendre  part  à  la  proclamation  du 
dogme  de  Tlmmaculée  Conception,  l'abbé  Sébaux   son 


—  32  — 

secrétaire  particulier,  et  l'abbé  Mautouchet,  chanoine  de 
la  cathédrale  du  Mans,  l'accompagnèrent  dans  ce  voyage, 
qu'il  fit  malgré  la  dyssenterie  dont  il  était  atteint  depuis 
plusieurs  jours.  Arrivé  à  Rome,  il  fut  logé  au  Quirinal  ; 
quelques  jours  après,  la  maladie  fit  des  progrès  immenses, 
le  27  décembre,  il  reçut  Textrême- onction  du  cardinal  de 
Bonald,  archevêque  de  Lyon,  et  Tévôque  de  Marseille  lui 
donna  le  saint  viatique^  en  présence  de  dix  évéques  et 
d'un  grand  nombre  d'ecclésiastiques  ;  le  Pape,  le  cardinal 
Antonelli,  les  archevêques  de  Vienne,  de  Munich,  de 
Paris,  d'Avignon,  les  évêques  de  Valence,  de  Monfréal^  de 
Bruges,  de  Blois,  de  Grenoble,  de  Saint-Flour,  Tévêque  de 
Tizzaniet  plusieurs  autres  vinrent  le  visiter.  Le  29  décem- 
bre, Mgr  Bouvier  est  décédé  à  3  heures  de  l'après-midi  pres- 
que dans  les  bras  de  l'évêque  de  Marseille.  Son  corps  a  été 
embaumé  par  ordre  du  Saint-Père  et  placé  dans  une  caisse 
de  plomb,  puis  envoyé  au^Mans.  Le  23  janvier  1855, 
son  cœur  fut  donné  au  séminaire  et  son  corps  inhumé 
dans  la  cathédrale.  On  remarquait  à  cette  cérémonie 
l'arche vôque  île  Tours,  les  évêques  d'Angers  et  de  Chartres, 
les  RR  PP.  de  Solesmes  et  de  la  Trappe,  des  grands  vicai- 
•  res,  les  députés  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne,  le  grand 
séminaire  du  Mans,  les  autorités,  les  corps  constitués,  les 
fonctionnaires,  plus  de  quatre  cents  prêtres,  le  régiment 
tout  enti(  r  en  garnison  au  Mans  et  la  plus  grande  partie 
de  la  population  de  la  ville  ;  car  on  ne  connaissait  pas 
d'ennemis  à  Mgr  Bouvier  :  il  était  le  père  des  pauvres, 
l'homme  de  bon  conseil,  le  protecteur  de  la  classe  ouvrière 
à  laquelle  il  n'a  jamais  rougi  de  reconnaître  qu'il  appar- 
tenait par  sa  naissance.  Eminemment  sage  et  prudent  au 
milieu  des  orages  politiques,  il  a,  par  ses  conseils,  prévenu 
plus  d'un  malheur  dans  ces  temps  de  trouble  et  de  fluc- 
tuation. Il  était  aussi  distingué  par  sa  science  que  par  sa 
piété,  aussi  recommandable  par  la  dignité,  par  la  fran- 
chise et  par  la  modération  de  son  caractère,  que  par  la 
simplicité  de  ses  goûts  et  par  la  grandeur  de  sa  foi. 

La  ville  du  Mans  doit  à  Mgr  Bouvier  sa  belle  maison 
des  Écoles  chrétiennes  ;  il  a  appelé  au  Mans  et  à  Mamers 
l'établissement  des  sœurs  de  la  Miséricorde  {gardes-jna- 


—  33  — 
ladés  ),  et  a  opéré  le  transférement  des  frères  de  Sainf- 
Joseph  de  Ruillé-sur-Loir  dans  la  maison  de  Notre-Dame- 
de-Sai nie-Croix,  où  se  trouvait  un  nombreux  pensionnat 
et  où  étaient  établis  des  prêtres  auxiliaires.  Cette  maison 
est  actuellement  occupée  par  les  jésuites. 

En  1857,  Jean-Jacques  Nanquette,  évéque  du  Mans, 
ouvrit  une  souscription  dans  le  diocèse  pour  élever  un 
monument  à  la  mémoire  de  Mgr  Bouvier.  Ce  travail  s  été 
confié  au  ciseau  de  Jean-Louis  Chenillon  (1),  et  a  été 
édifié  au  mois  de  mai  1860,  dans  la  cathédrale.  Sur  Tun 
des  côtés  de  ce  monument,  on  lit  les  dates  de  la  naissance 
du  vénérable  pontife,  de  sa  consécration  épiscopale  et  de 
sa  mort.  Au  pied  de  la  statue  est  gravée  cette  inscrip- 
tion :  Iliust,  ac  Révérend,  DD.  JoannùBaptistœ  Bouvier^ 
episcopo  Cenomanensiy  pastort'vigilantissimo^  docioriegregio, 
PcUrt  amamissimo,  hoc  monumentum,  posuere  clerus  popu- 
lusquepte  memores.promovenie  IlL  ac  Rev.  DD.  J.  Nanquette 
ejtts  mccessore.  Autour  du  bas-relief  on  trouve  :  Adsolem- 
n^a  defim'Uonis  Immaculatœ  Conceptionis  Beatœ  Mariœ  vir- 
ginis  vocatus,  jam  œgrotans  Romam  adit,  ac  in  palatio  apos* 
tolico  graviter  decumbens  a  SS,  Pio  papa  IXy  in  supremis 
visita  tur. 

Un  habile  archéologue  de  notre  ville  (Ad.  Espaulart) 
a  critiqué  ce  monument  en  ces  termes  : 

c  Par  l'effet  d'une  sympathie  qu'il  faut  croire  légitime, 
mais  qu'on  ne  saurait  bien  comprendre  sans  explication, 
l'architecte  chargé  de  la  partie  monumentale  de  ce  tombeau 
a  rejeté  tous  ces  styles  (les  xii%  xui«  et  xv«  siècles  qui  sont 
ceux  de  la  cathédrale),  pour  choisir  le  xiv*  siècle,  et,  sous 
une  ogive  dans  le  goût  du  xiv«»  siècle,  est  disposé  le  tom- 
beau, que  surmonte  Fimage  agenouillée  de  l'illustre  défunt. 

«  A  son  tour,  le  statuaire^  dominé  par  des  penchants 
d'époque  complètement  personnels,  s'est  attaché,  clans  le 
caractère  de  sa  statue,  aux  traditions  de  l'art  du  xvi*  siècle. 
Il  ne  s'est  même  pas  arrêté  là,  et,  pour  éviter  probable* 

(i)  Un  buste  en  marbre  blanc  de  Mgr  Bouvier,  sculpté  par  le 
même  artiste,  se  trouve  au  grand  séminaire. 

Chenillon,  qui  était  né  à  Autun,  est  mort  malheureux  à  Paris,  le 
90  octobre  1875. 

a 


—  34  — 
ment  les  préoccupations  et  les  labeurs  de  l'invention,  il  a 
jugé  plus  commode  et  plus  prompt  de  copier  simplement 
une  œuvre  toute  faite.  Rouen  est  près  de  Paris,  la  cathé- 
drale de  Rouen  renferme  un  tombeau  renommé,  celui  des 
cardinaux  d'Amboise.  Répétons,  a-t-il  pensé,  une  des  effi- 
gies de  ce  mausolée  ;  et,  chose  dite,  chose  faite,  avec  quel- 
ques changements  toutefois.  Ainsi,  au  visage  du  dignitaire 
du  XVI*  siècle  il  a  substitué  les  traits  du  prélat  du  xix*  siè- 
cle; et,  les  mains  lui  semblant  sûrement  d'un  naturalisme 
trop  païen,  comme  il  est  aujourd'hui  d'un  goût  transcen- 
dant de  dire,  lorsqu'on  parle  de  la  Renaissance,  les  mains 
ont  été  par  lui  idéalisées  dans  le  sentiment  poétique  et 
élevé  des  mains  de  ferblanc  que  le  vent  balance  à  la  porte 
des  gantiers.  Le  corps  même  du  tombeau  sert  de  soubasse- 
ment à  cette  statue.  Sur  sa  face  antérieure  se  déroule  un 
bas- relief  d'un  style  différent.  Il  a  été  composé  sous  l'in- 
fluence d'une   simplicité   archaïque.  Deux  personnages 
seulement  y  apparaissent,  Je  pasteur  regretté  et  le  minis- 
tre de  Dieu  qui  lui  apporte  les  suprêmes  paroles  de  conso- 
lation. L'évèque  mourant  est  étendu  sur  un  lit  dont  la 
modestie  tient  du  grabat.  Ici  nous  somAies,  comme  goût, 
en  pleine  antiquité.  Mais  pour  ramener  l'esprit  du  specta- 
teur à  raclualité  de  la  scène  et  au  rang  des  personnages  qui 
y  figiu*ent,  le  sculpteur,  par  une  combinaison  des  plus 
ingénieuses,   a  fait  asseoir  le  prêtre  assistant  dans  un 
fauteuil  de  salon  Louis  XVI,  disgracieux  et  laid,  il  est  vrai, 
mais  bien  caractérisé.  Puis,  atin  d*expliquer  au  vulgaire 
toutes  ces  belles  choses,  dont  le  sens  ne  se  saisit  pas  immé- 
diatement, on  a  gravé  ça  et  là  des  inscriptions  en  lettres 
onciales,   caractères  impossibles  à   déchiffrer  par  ledit 
vulgaire. 

a  Donc,  un  évêque  meurt  au  xix*  siècle,  dans  une  cathé- 
drale où  domine  le  xni«  siècle,  on  lui  élève  un  tombeau 
qui  cherche  à  être  du  xiv*;  la  statue  du  prélat  est  une 
copie  du  xvi';  le  bas-relief,  une  réminiscence  de  l'anti- 
quité; les  accessoires,  partie  si  pauvre  qu'ils  ne  sont 
d'aucun  temps,  partie  du  xvni*  siècle;  et  les  inscriptions, 
tracées  avec  un  alphabet  qui  remonte  aux  règnes  des 
Ptolémées.  » 


—  35  — 

Les  ouvrages  du  véuérable  évèque  du  Mans  se  com- 
posent : 

D'articles  dans  le  Mémorial  catholique  y  l'Ami  de  la  religion 
et  les  Annales  de  la  philosophie  chrétienne. 

Avis  au  pubiic,  sur  les  pamphlets  par  numéros,  qui  s'im- 
priment au  Mans,  et  se  propagent  dans  les  départements, 
1818,  in^o. 

Avis  important  à  M.  Goyet,  1818,  in-So. 

Commentaire  sur  Pierre  au  sermon,  de  A/.  Denis-Claude 
Barbier,  ou  première  leçon  de  logique  et  de  bon  sens, 
donnée  gratuitement  à  l'auteur^  1818,  in-8". 

Second  avis  à  M.  Goyet.  —  Compte  rendu  au  public  du 
succès  de  la  première  leçon  de  logique  et  de  bon  $ens, 
donnée  à  M.  Barbier,  1818,  in-8^ 

Instiiutiones  theologicœ  ad  usum  Seminarii  Cenomanensis. 
Cenomani,  1818-1833,  13  vol.  in-12.  —  Cette  théologie 
renferme  les  traités  suivants  : 

Traciatus  de  Contractibvs,  ad  noî^m'im  juris  novi  Galliœ 
redactus,  1  vol. 

Tractatus  de  Vera  Ecclesia,  1  vol. 

Tractatus  de  Jure,  Injuria  et  Restitutione,  1  vol. 

Tractatus  de  vera  Rdigione,  1  vol. 

Tractatus  de  Matrimonio,  1  vol. 

Supplementum  ad  Tractatum  de  Matrimonio. 

Traciatus  de  Penileniia,  1  vol. 

Troctatus  de  Gratia,  1  vol. 

Tractitus  de  Legibus,  1  vol. 

TractatiAS  de  Trinitate,  \  vol. 

Tractatus  de  Fide,  1  vol. 

Tractatus  de  Sacramentis^  1  vol. 

Tractatus  de  Peccatis,  1  vol. 

Tractatus  de  Eucharistia,  1  vol. 

Ce  cours  complet  de  théologie  a  eu  le  plus  grand  succès 
en  France,  en  Belgique  et  aux  Etats-Unis  où  il  a  été  et  où  il 
est  encore  enseigné  dans  un  grand  nombre  de  séminaires. 

IHsserfatio  in  sextum  Decalogi  prœreptum;  et  supple- 
mentum ad  Tractatum  de  Matrimonio.  Cenomani,  1827, 
1  vol.  in-12. —  L'ouvrage  est  terminé  par  un  traité  écrit 
en  français,  intitulé  :  Abrégé  d'Embryologie. 


—  36  - 
InstiMiones  philosophicœj   ad  usum  semmariorum    et 
coUegiorum»  Cenomani,  1824,  3  vol.  iii-12. 

Traùé  dogmatique  et  pratique  des  tndulgences^  des  con- 
fréries et  du  jubilé  y  à  l'usage  des  fidèles.  Le  Mans,  1826, 
1  vol  in-18. 

Traité  dogmatiqueet  pratique  des  indulgences^  des  confréries 
et  du  jubilé  à  l'usage  dex  ecclésiastiques  qui  travaillent  dans  le 
saint  ministère,  1826, 1  vol.  in-12. 

Petites  instructions  et  prières  pntr  le  jubilé.  Le  Mans^ 
1  vol.  in- 18. 

Lettres  sur  les  devoirs  du  clergé  (Ami  des  lois  1832). 

Lettre  postorale,  à  Voccasion  de  sa  prise  de  possession. 
Le  Mans,  1834,  in-4. 

Lettres  circulaires^  à  foccasion  de  la  fête  du  Itoi^  1834, 
5  broch.  in-4. 

Lettres  circulaires^  ou  sujet  de  la  retraite  pastorale  de 
1834-1843,  iO  broch.  in-4. 

Lettre  pastorale  {contre  les  Paroles  d'un  croyant,  de  Vabbé 
de  la  Mennais),  1834,  in-4. 

Mandement  qui  ordonne^  /rendant  9  jours^  le  yalut  du 
saint  sacrement  ad  petendam  pluviam,  1834,  in-4. 

Mandements  pour  le  carême^  des  années  1835-1844, 
10  broch.  in-4. 

Lettre  circulaire,  sur  divers  points  de  discipline  et 
d'administration  ecclésiastiques,  1835,  in-4.  Dans  cette 
circulaire  il  prescrit  au  clergé  la  tenue  dans  chaque 
paroisse  de  chroniques,  religieuse,  historique,  etc.,  et 
de  s'occuper  de  l'élude  de  la  géologie. 

Lettre  circulaire  à  Voccasion  de  l'anniversaire  des 
journées  de  juillet,  1835,  in-4. 

Mandement  qui  ordonne  un  te  Dbum  et  un  service  funè- 
bre, â  Voccasion  de  l'attentat  du  ^juillet  l83o,  1835,  in-4. 

Mandement  qui  ordonne  des  p?*  ères  publiques  pour  la 
cessation  de  la  sécheresse,  1835,  in-4. 

Lettre  circulaire  au  sujet  de  la  Congrégation  de  Sat'nt. 
Joseph,  1835,  in-4. 

Circulaire  (en  faveur  de  MM.  Gaume  frères,  libraires, 
dont  l'incendie  a  dévoré  les  magasins,  1836.  in-4. 

Mandement  qui  ordfmne  un  te  Deom,  à  Voccasion  de  la 


—  37  - 
conservation  du  Roi  dans  la  journée  du  35  juin  1836. 

1836,  în-4. 

Lettre  circulaire  pour  la  célébration  d'un  service  anniver- 
saire, à  rintention  des  victimes  du  mois  de  jvUlH  1830 
et  i836,  in-4. 

Mandement  pour  la  publication  d'une  nouvelle  édition 
du  ifàsel,  1836^  in -4^. 

Lettre  circulaire^  au  sujet  du  rétablissement  du  petit 
séminaire  de  Tessé^  ville  du  Mans,  4836,  iD-4. 

Communication  faite  à  la  société,  dans  sa  séance  du 
13  décembre  1836  (Société  d'agriculture,  sciences  et  arts 
du  Mans).  —  Pour  rappeler  les  divers  objets  relatifs  à 
l'histoire,  l'agriculture,  etc.,  dont  cet  évéque  a  entretenu 
MM.  les  curés  dans  sa  lettre  circulaire  de  1835,  et  faire 
connaître  les  résultats  déjà  obtenus. 

Lettre  circulaire  (relative  aux  saintes   huiles),  1837, 

Lettre  circulaire  (pour  avoir  des  secours  pour  une  école 
ecclésiastique  à  Ajaccioj,  1837,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  la  publication  dun  règlement  sur 
la  sonnerie  des  cloches  des  églises,  1837,  in-4. 

Lettre  circulaire  sur  le  projet  à'hn  nouveau  catéchisme, 

1837,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  la  célébration  d^un  service  anni- 
versaire, à  l'intention  des  victimes  da  27,  28  e^  29  juillet 
1830,  1837,  1838  et  1839,  3  broch.  in-4. 

Mandement  â  Voccasion  de  la  translation,  dans  des  caveaux 
de  la  cathédrale,  des  restes  m^trteh  de  ses  tj'ois  derniers 
prédécesseurs,  1837,  in-4. 

Lettre  circulaire  adressée  à  MM.  les  curés  qui  ont  dans 
leur  paroisse  des  établissements  de  sosurs  de  chanté  de  la 
Congrégation  d^Évron,  1837,  ifi-4 

Ordor*nance  de  MM,  Jeon-Bapti^te  Bouvier  et  Melloa 
Jolly,  évéques  du  Mans  et  de  Séez,  1838,  in-1. 

Lettre  circulaire,  concernant  les  anciens  papiers  da 
fabnqties,  1838,  iu-4. 

Mandement  pour  la  promulgation  d'un  nouveau  catéchisme 
à  r usage  du  diocèse,  1838,  in-4. 

Catéchisme  à  Cusage  du  diocèse  du  Mans,  IS38,  in- 12 


—  38  - 

Lettre  circulaire  pour  la  célébration  d'un  tb  Decm,  à 
V occasion  de  la  naissance  du  prince  Louis-Philippe- Albert^ 
comte  de  Paris  y  1838,  in-i. 

Leth^e  circulaire  touchant  V administration  des  fabriques^ 
1839, in-4. 

Lettre  circulaire  en  faveur  d'un  tremblement  de  terre  de  la 
Martinique  y  it  pour  la  fête  du  Roi,  1839,  in-^. 

Ordonnance  (qui  prescrit  la  fermeture  de  la  chapelle  de 
Notre-Darae-du-Chéne,  paroisse  de  Vion,  les  dimanches 
et  fêtes  jusqu'à  midi),  i839,  in  4. 

Lettre  circulaire  (relative  à  des  indulgences  plénières, 
accordées  par  le  Pape),  1840,  in-1. 

Lettre  circulaire  pour  demander  de  la  pluie,  1840,  in-4. 

Lettre  circulaire  touchant  C administration  des  fabriques^ 
1840,  in-4. 

Lettre  circulaire  relative  avx  inondations  du  midi  de  la 
France,  1840,  in- 4. 

Lettre  circulaire  relative  à  l'instruction  primaire ^i%ii ,  in-4 . 

Lettre  circulaire  relative  à  la  répression  de  la  mendicité^ 
«811,  in-4. 

Lettre  circulaire  relative  aux  saintes  huibs,  1841,  in-4. 

Lettre  circulaire  à  l'occasion  de  la  fête  du  Roi  et  du  baptême 
du  comte  de  Pans,  1841^  in'4. 

Abrégé  d£  r histoire  de  la  philosophie,  1841,  2  vol.  in-8. 

Philosophie  élémentaire. 

Lettre  circulaire  touchant  l'application  de  la  messe^  les 
jours  de  fête^  su/j/frimées,  1842.  in-4. 

letfre  pastorale  (refus  du  siège  archiépiscopal  de  Tours), 

1842,  in-4. 

Lettre  pastorale  qui  prescrit  des  prières  en  faveur  de 
r  Église  d'Espagne,  1842,  in-4. 

Lettre  circulaire  relative  au  petit  séminaire  de  Tessé  et 
au  collège  de  Château-Gontipr,  1842,  in-4. 

Lettre  circulaire  relative  i  un  monument  à  ériger  à  la 
mémoire  du  cardinal  de  Cheverus,  1842,  in-4. 

Lettre  circulaire  à  l'occasion  de  la  mort  de  S.  A.  R.  Mon- 
seigneur le  duc  d  Orléans  y  prince  royal,  1842,  in-4. 

Lettre  circida*re  à  l'occasion  du  dsastre  d**  la  Guadeloupe, 

1843,  in-4. 


—  39  — 

L^Ure  circulaire  à  Voccasion  du  service  annivet^satre  de 
S.  A.  fi.  le  duc cT Orléans,  1843,  in-4. 

Mandement  pour  le  saint  temps  de  carême,  i844,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  annoncer  la  retraite  pastorale,  iS^A^ 
in -4. 

Lettre  pastorale  pour  la  visite  de  son  diocèse,  1845,  in'4. 

Mandetnent  pour  le  saint  temps  de  carême,  184S,  in-4. 

Lettre  circulaire  sur  la  comptabilité  et  l'administration 
des  fabriques,  1845,  in-4. 

Lettre  pour  annoncer  la  retraite  pastorale  de  J845,  iQ-4. 

Lettre  circulaire  pour  autoriser  des  prières  extraordinaires 
afin  d'obtenu-  la  cessation  des  pluies,  1845,  in-4 

Lettre  circulaire  pour  annoncer  la  retraite  pastorale  de 
1843,  permettre  des  prières  extraordinaires  et  recommander 
la   vigilance  touchant  la  propagation  des  mauvais  livres 
4843,  in-4.  ' 

Instructions  et  ordonnances  touchant  les  reliques  de  la 
vraie  croix  et  des  saints,  1845,  in-i. 

Lettre  circulaire  touchant  une  institution  de  sourdi-muets 
dans  r hospice  de  St-Louii,  de  Laval,  1815,  in-4. 

Lettre  pastorale  recommandant  des  prières  pour  la 
conversion  de  l'Angleterre,  1846,  in-4/ 

Mandement  pour  le  saint  temps  de  carême,  i  846,  in-4. 

Observations  relatives  à  la  circulaire  du  2  aoât  1845-1846 
in-4.  ' 

Lettre  circulaire  concernant  les  aspirants  à  l'état  ecclésias- 
tique, 1846,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  la  retraite  pastorale  de  \  846 
in-4.  ' 

Mandement  qui  ordonne  des  prières  à  l'occasion  de  la  mort 
de  N.  S.  P.  le  pape  Grégoire  AVI  et  pour  l'élection  d'un 
Mouveram  pontife,  1846,  in.4. 

Lettre  pastorale  recommandant  à  la  charité  de  ses  diocé 
satns  les  inondés  de  la  Loire,  1846,  in-4. 

Mpdement  pour  le  jubilé  donné  par  N.  S.  />.  le  pape 
po«r  me/iS"^^  *  '""'  af^newn/  ou  trône  pontifical 

Mandement  pour  le  saint  temps  de  carême  en  tannée  1847 
in-4.  ' 


—  40  — 

Mandement  adressé  aux  habitants  de  la  ville  du  Mans  à 
Voccasion  d*une  cérémonie  funèbre  pour  la  translation,  dans 
le  cimetière  actuel,  des  ossements  exhumés  des  anciem  cime- 
tières, 1847,  in-4. 

Mandement  qui  publie  Cencyclique  de  N.  S.  P.  le  pape 
Pie  IX,  pour  demander  des  pnères  et  des  secours  en  faveur  de 
V Irlande,  1847,  io-i. 

Mandement  prescrivant  des  piHèrts  en  actions  de  grâces 
pour  la  bonne  récolte  de  1847,  in-4. 

Lettre  circulaire  au  clergé  du  diocèse  concernant  quelques 
points  de  doctrine  et  de  discipline,  1847,  in-4. 

Mandement  pour  le  saint  t&nps  de  carême  de  Vannée  1 848, 
in-4. 

Lettre  concernant  i* augmentation  de  traitement  de  desser- 
vants, et  lu  retraite  pastorale  de  1848.  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  les  événements  de  février ,  !  848, 
in-4. 

Note  relative  au  mandement  du  carême,  1848,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  les  prières  demandées  par  le 
gouvernement  et  les  élections  de  Rassemblée  nationale,  18i8 
in-4. 

Lettre  circulaire  à  l'occasion  de  l'ajournement  des  élections 
générales,  1848,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  la  suppression  de  la  retraite 
pastorale,  1848,  in-4. 

Mandement  ordonnant  des  prières  pour  les  victimes  des 
événements  du  ^^juia  et  jours  suivants,  1848,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  la  promulgation  de  la  consti- 
tution et  l'élection  du  président  de  la  république,  1848,  in-4. 

Mandement  ordonnant  des  prières  pour  S,  S.  le  pape 
Pie  IX,  1848,  in-4. 

Lettre  pastorale  pour  la  visite  de  son  diocèse,  1849,  in-4. 

Mandement  prescrivant  une  quête  générale  en  faveur  de  S. 
S.  le  pape  Pie  IX,  1849,  iu-4. 

Lettre  circulaire  concernant  la  réimpression  du  catéchisme 
et  mandement,  pour  le  saint  ttmps  de  carême,  1849,  in-4. 

Lettre  pour  qu'un  service  soit  célébré  /e  2i  février^  à  /'m- 
tention  des  Français  morts  victimes  des  combats  qui  eurent  lieu 
l'année  dernière  à  Pans,  1849,  in-4. 


—  41  — 

LeUre  circulaire  to^ichant  k  sacrement  de  confirmation, 
tBI9,  in-4 

UUr^  circulaire  concernant  la  comptabilité  des  fabriques^ 
1849,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  annoncer  la  retraite  pastorale  de 
4«i9,  m.4. 

Mandement  promulguant  t encyclique  de  N,  S. -P.  le  pape 
Pie  IX  s»ir  la  conception  de  la  T.  S    Vierge^  18i9,  in-4. 

Lettre  circulaire  touchant  les  élections  générales  de  1849, 
in-4. 

Mandement  qui  firescrit  des  prières  à  Voccasion  du  concile 
de  la  province  de  Tours^  en  1849,  iD-4. 

Maniement  pour  le  saint  temps  de  Carême,  183d,  ia-'i. 

Lettre  ordonnant  un  setwice  funèbre  suivi  d'un  Te  Deum, 
le  U  février  iSM.iiï'J^. 

Mand^nnen'  ordonnant  des  actions  de  grâces  pour  la  rentrée 
du  Pape  à  Rome^  1850,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  la  retraite  pastorale  de  1850, 
t anniversaire  du  A  mai,  la  réimpression  de  Voffice  noté  et 
de  Voffice  de  la  fête  de  saint  Martin  dont  les  églises,  dont  il 
est  le  patron  primaire^  1850,  m-4. 

M'tndement  pour  annoncer  le  jubilé  de  1850  et  1851 ,  in- 1. 

Mandement  relatif  au  privilège  de  la  conception  immacu- 
lie  de  la  T.  S.  Vierge  et  à  ses  fêtes,  1850,  in-4. 

Lettre  synodale  des  PP.  du  Concile  provincial  de 
Rennes  au  clergé  et  aux  fidèles  de  la  province  ecclésiastique 
de  Tours,  1851^  in-4. 

Mandement  pour  le  saint  temps  de  Carémn,  1851,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  les  constructions  et  les  répa- 
rations des  églises  et  des  presbytères,  1854,  ln-4. 

Synodi  Genomanensis,  episcopo  Cenomanensi,  anno  celé- 
àrati,  statuta,  1831,  in-4. 

Circulaire  et  ordonnance  touchant  la  célébration  des  fêtes 
supprimées,  1851,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  promulguer  les  déa*ets  du  concile 
de  Rennes j  communiquer  un  projet  de  statuts  diocésains^  et 
Cfmvoquer  le  synode  dans  lequel  les  statuts  sont  promulgués, 
1851,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  recommander  la  propagation  de  la 

4 


—  42  — 
foi  et  régler*  tœuvre  de  la  Sainte-Enfance  dans  le  diocèse, 
185l,iii-4. 

Lettre  circulaire  pour  consulter  MM.  les  curés  sur  une 
pratique  d'adoration  perpétuelle  du  saint  Sacrement^  1851, 
m-4. 

Lettre  circulaire  relative  à  la  souscription  ouverte  dans  le 
but  (f  offrir  à  S.  S.  Pie  IX ^  au  nom  de  la  province  de  Tours 
un  prie-Dieu,  sculpté  par  M.  Blottière,  du  Afaii5,185i,  iii-4. 

Circulaire  à  F  effet  de  prescrire  un  te  Dbum  d'actions  de 
grâces^  1852,  iii-4. 

Circulaire  concernant  le  Domine  salyum,  1852,  iii-4. 

Maniement  pour  le  mint  temps  de  Cai^ême,  1852,  in-4. 

Circulaire  pour  la  prorogation  du  jubilé  de  1852,  iii-4. 

Règlement  arrêté  pour  être^suivi  par  les  commissions  char- 
gées d'examiner  les  livres  soumis  à  l'approbation  épiscopale, 
4852,  m-4. 

Circulaire  pour  annoncer  les  statuts  du  synode  de  1851-1852, 
in-4. 

Circulaire  pour  annoncer  la  retraite  pastorale  de  1852, 
in-4. 

Circulaire  autorisant  des  prières  publiques  afin  ^obtenir 
de  la  pluie j  i852,  in-4. 

Ordonnance  fixant  les  règles  que  devront  suivre  les  exa- 
minateurs des  jeunes  prêtres,  1852,  in-4. 

Lettre  circulaire  relativement  au  collège  de  Châfeau-Gon- 
tier,  1852,  in-4. 

Circulaire  concernant  h  fête  nationale  du  15  août  1852, 
in-4. 

Circulaire  concernant  une  sousctnption  en  faveur  du  R.  P. 
Newman,  1852,  in-4. 

Circulaire  concernant  la  liturgie,  1852,  in-4. 

Avis  aux  vicaires  et  prêtres  qu*tl  peut  intéress€J\  \%^% 
in-4. 

Mandement  pour  le  saint  temps  de  Carême^  1853,  in-4. 

Lettre  circulaire  concernant  V abstinence  de  la  Saint-Marc 
et  des  Rogations,  et  le  jeûne  de  la  vigile  de  la  Saint-Pierre^ 
1853,  in-4. 

Lettre  circulaire  pour  transmettre  au  clergé  les  remercie- 
ments  adressés  par  S.  S.  le  pape  Pie  IX  aux  évêques,  aux 


—  43  — 
pritret  et  aux  fidèles  de  la  province  de  Tours ^  à  roccasion 
du  prie-Dieu  qui  lui  a  été  offert^  in-4,  1853. 

Lettre  circulaire  pour  annoncer  la  i*eiraite  pastorale  de 
1853,  et  rappeler  les  examens  prescrits  pour  la  même  année^ 
iD-4. 

Lettre  circulaire  autorisant  des  prières  pour  obtenir  du 
èeautemps^  1853,  in- f. 

/Mtre  circulaire  concernant  la  fêle  nationale  du  15  août 
1833,  iQ-4. 

Mandement  pour  le  saint  temps  de  Carême,  1854,  in- 4. 

Lettre  circulaire  sur  plusieurs  points  de  pratique,  1854, 
m-4. 

Mandement  qui  ordonne  des  prières  pow  le  succès  de  la 
guerre  d'Orient,  185-4,  in  4. 

Lettre  circulaire  prescrivant  des  prières  pour  obtenir  du 
beau  temps^  1854,  in-4. 

Lettre  pastorale  adressée  aux  habitants  de  la  ville  épisco- 
pale  touchant  le  repos  du  dimanche,  1854,  in-4. 

Des  œuvres  défendues  les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes 
aTobUgaiion,  1854,  in-4. 

Mandement  pr*)mulguant  1^ encyclique  de  N  S.-P,  le  pape 
Pie  IX,  en  date  dui"  août  1854,  par  laquelle  il  concède  une 
indulgence  en  forme  de  jubilé,  1854,  in-4. 

Lettre  pastorale  prescrivant  des  prières  d'actions  de  grâces 
pour  la  moisson  de  1854,  in-4. 

Lettre  circulaire  au  sujet  des  tables  tournantes  et  par- 
lantes, 1854,  in-4. 

BOTER  (Michel). 

IssuàTours,  le  5  février  1768,  d'une  famille  honnête, 
modeste  et  sans  fortune,  Michel  Boyer  reçut  les  premières 
leçons  de  latin  et  de  musique  de  son  frère  Etienne  Boyer, 
qui  était  organiste  de  Tabbaye  de  Marmoutier  ;  à  dix  ans 
il  touchait  de  l'orgue  à  la  paroisse  de  Saint-Saturnin  à 
Toors,  et  remplaçait  souvent  son  irère  en  cette  qualité  à 
l'abbaye  de  Marmoutier.  En  1778,  il  entra  au  collège  des 
oratoriens  de  Tours,  et  pendant  six  années  il  s*y  fit  remar- 


-  44  — 
qiier.  En  1784,  il  vint  se  fixer  au  Mans,  comme  organiste 
de  Tëglise  paroissiale  de  Saint-Benoit  ;  quelque  tempsaprès, 
il  obtint  le  même  emploi  à  Téglise  collégiale  de  Saînt- 
Pierre  de  la  Cour  du  Mans,  et  se  perfectionna  dans  cet 
art  sous  le  grand  maître  Marc;  en  même  temps  il  termina 
aussi  ses  études  chez  les  oratoriens  du  Mans,  sous  le  père 
Alhoi.  La  collégiale  de  Saînt-Pierre  de  la  Cour  ayant  été 
supprimée,  il  fut  nommé  organiste  de  la  cathédrale,  puis 
professeur  de  troisième  et  ensuite  de  rhétorique  è  Tora* 
toire. 

Pris  au  piège  des  séductions  de  iTSO,  Boyer  bien  jeune 
encore,  devint  un  des  admirateurs  enthousiastes  de  la 
Révolution;  il  fit  partie,  en  i 791,  de  la  Société  des  amis 
de  la  Consfitution.  Cette  société  adressa,  le  6  mars  de  la 
même  année,  à  toutes  les  sociétés  patriotiques  de  France, 
la  pièce  suivante  : 

«  Socféfé  des  amis  de  la  Constitution,  —  Vivre  hbre  ou 
mourir.  —  Adresse  de  la  société  des  amis  de  la  Constitution 
du  Mons^  à  toutes  les  sociétés  patriotiques  du  royaume. 

«  Frères  et  amis. 

«  Si  c'est  un  devoir  pour  nous  de  vous  instruire,  par 
une  réciprocité  fraternelle,  des  desseins  perfides  des  enne- 
mis de  la  choFe  publique,  il  en  est  un  autre  bien  plus 
doux  et  bien  plus  consolant,  re-ui  d'annoncer  les  progrès 
de  Tesprit  public,  et  les  événements  qui  affermissent  notre 
sainte  et  glorieuse  Révolution.  C'est  dans  cet  esprit  que 
nous  nous  empressons  de  fnire  part  à  toutes  nos  sociétés 
affiliées,  de  ce  qui  s'est  passé  clans  notre  séance  du  9  cou- 
rant. 

c  L'heure  était  arrivée  où  nous  devions,  à  l'exemple  de 
la  société  mère,  prêter  le  serment  (i)  relatif  aux  dénoncia- 
tions :  Notre  président  en  lut  la  formule,  et  chacun  de 
nous,  individuellement,  le  prêtait,  dans  toute  r<  ffusion 
de  son  Ame,  lorsque  nous  fûmes  témoins  de  la  scène  la 

(1)  Formule  du  serment  :  Nous  jurons  de  sun^eiller  les  ennemis 
de  la  République  ;  de  dénoncer  les  traîtres  à  la  patrie^  les  conspira- 
teurs contre  la  liberté,  et  de  défendre  de  notre  fortune  et  de  notre 
sang,  tout  citoyen  qui  aurait  le  courage  de  se  dévouer  à  de  pareilles 
dénonciations,  ou  qui  serait  persécuté  à  raison  de  son  patriotisme.» 


—  45  — 
plus  aiteodrissaDte  dont  puissent  jouir  des  amis  de  la 
constitution. 

t  Une  foule  considérable  de  citoyens  présents  à  notre 
séanre,  est  saisie  soudain  d'un  mouvement  et  d'un  en- 
thousiasme universel  ;  tous,  par  un  élan  sublime,  lèvent 
leurs  mains  vers  le  ciel  ;  ils  veulent  être  nos  fidèlf's  coo- 
pérateurs;  ils  veulent  aussi  dénoncer  les  traîtres;  la  salle 
retentit  des  mots  :  je  le  jure^  nom  jurons  ^  ti*,  el  nous  ver- 
serons  notre  sang  pour  fa  constifufion.  Nos  citoyennes,  ras- 
semblées de  l'autre  côté  de  la  salle,  partagent  cette  douce 
et  généreuse  ivresse  :  elles  jurent,  avec  transport,  de  vivre 
et  de  mourir  pour  la  liberté;  des  enfants  présents  à  cette 
auguste  scène,  lèvent  aussi  leurs  mains  innocentes;  ils 
balbutient  le  serment  sacré;  et  cet  engagement,  gravé 
dans  leurs  jeunes  cœurs,  deviendra  !a  force  de  la  patrie, 
et  sera  pour  eux,  dans  tous  les  âges  de  la  vie,  ce  que  fut 
celui  du  jeune  Annibal  contre  les  ennemis  de  sa  Répu- 
blique  

f  Le  voilà  donc  ce  bon  peuple  qu'on  voudrait  armer 
des  brandons  du  fanatisme,  pour  soutenir  des  conspira- 
teurs, el  renverser  en  un  jour  l'ouvrage  immortel  de  nos 
représentants!  Non,  sans  doute,  il  ne  sera  pas  Partisan  de 
sa  chute  :  qu'ils  tremblent,  ces  malheureux  indignes  Hu 
nom  français,  ou  plutôt  ces  monstres,  qui  veulent  encore 
le  plonger  dans  la  barbarie,  el  courber  sa  tète  sous  le  joug 
odieux  qu'il  a  biisé  !  qu'ils  tremblent  !  leurs  suggestions 
perfides  tourneront  contre  eux-mêmes;  et  si  la  constitu- 
tion française  a  commencé  par  une  explosion  générale, 
nous  n'en  verrons  jamais  que  pour  la  cons^olider  et  la 
défendre.  Signé  :  Pbilippeaux,  président;  Dronard,  Ri- 
chaud,  secrétaires;  Boyer,  Ledru,  secrétaires  adjoints.» 

Boyer,  qui  était  toujours  professeur  au  collège  du  Mans, 
enseignait  à  la  jeunesse  les  principes  nouveaux;  dans  une 
lettre  adressée  par  lui  à  la  Convention  le  '25  août  i793,  il 
annonce  «  que  rinslruction  publique  n'a  point  été  para- 
lysée dans  cette  ville.  Ses  collègues  el  lui,  sourds  aux  cla- 
meurs du  fanatisme  et  de  l'aristocnitie,  ont  interprété  le 
vœu  national  pour  opérer  les  réformes  les  plus  salutaires 
dans  l'établissement  confié  à  leurs  soins.  La  philosophie 


-  46  — 
et  la  rhétorique  enseignées  en  français  ;  un  cours  d'une 
morale  saine,  substitué  à  l'enseignement  des  opinions 
religieuses;  la  suppression  dd  deux  classes  de  latinité, 
plus  utilement  remplacées  par  deux  écoles  civiques^  où  les 
enfants  reçoivent  les  notions  in<1ispensables  pour  exercer 
les  droits  de  citoyens  ;  ont  maintenu  le  collège  du  Mans 
dans  un  état  florissant.  Le  citoyen  Boyer  fait  hommage  à  la 
Convention  d'une  pastorale^  en  deux  actes  et  en  vers,  sur  la 
victoire  remportée,  auprès  de  Nantes^sur  les  Brigands^  repré- 
sentée sur  le  théâtre  du  même  collège,  dans  l'acte  public 
de  la  distribution  des  prix.  II  annonce  encore  que  les  élè- 
ves, partageant  les  sentiments  républicains  de  leurs  imittu- 
teurs^  ont  offert  en  don  patriotique  lenrs  croix  d'argent 
sur  l'autel  de  la  patrie,  le  jour  de  la  fédération  du  10 
août.  »  La  lettre  du  citoyen  Boyer  obtient  les  honneurs 
de  la  Mention  honorable.  (Premier  suppL  an  Bulletin  de  la 
Convention  nationale.) 

Voici  quelques  passages  de  la  Pastorale  indiquée  plus 
haut  : 


La  liberté  si  désirée 

A  renversé  l'orgueil  des  grands 

Et  leurs  privilèges  barbares  ; 
Elle  a  détruit  ces  lois  cruelles  et  bizarres 
Qui  leur  asservissaient  et  nos  bras  et  nos  champs. 
Je  lui  dois  plus  que  Texistencc, 
Puisque  je  lui  dois  le  retour 
Dans  cet  heureux  et  beau  séjour. 
Je  te  salue,  ô  liberté  chérie  ! 

De  la  Liberté  qu'ils  adorent, 
Quoi  !  les  généreux  défenseurs, 
Seraient  vaincus  par  les  fauteurs 

Du  despotisme  qu'ils  abhorrent 

Non,  j'en  jure  par  toi,  vaillant  Américain  ! 

Que  la  cause  des  patriotes 

La  douce  et  sainte  Égalité 

Après  une  lutte  sanglante. 

Enfin  restera  triomphante, 

De  l'enfer  contre  elle  irrité. 

. .  .  .Nous  voyons  à  notre  aide  arriver 
De  nombreux  escadrons.  A  leur  seule  présence, 


—  47  — 

Nos  ennemis  partout  tournent  le  dos; 

Mais  la  foule  de  nos  héros 

Sur  leurs  traces  bientôt  s*élance  : 

Des  milliers  tombent  sous  leurs  coups. 

De  leurs  corps  expirants  la  campagne  est  jonchée  ; 

Et  de  leur  sang  impur  Therbe  est  toute  tachée. 

Ainsi  le  ciel  a  de  ces  loups, 
Détruit  et  dispersé  la  troupe  sanguinaire. 

Le  juste  et  Tinnocent  enfin  sont  les  plus  forts; 
La  sainte  Liberté,  sur  la  scélératesse, 
Remporte  un  triomphe  éclatant. 

Peu  de  temps  après,  Gamier  de  Saintes  fit  arrêter  Boyer. 
qui  passait  pour  appartenir  à  Ja  faction  Baziniste^  comme 
iaisant  partie  d'une  prétendue  conspiration;  il  fut  conduit 
à  Paris  et  emprisonné  avec  une  foule  d'autres  citoyens. 
Toutes  ces  victimes  qu'il  voyait  sortir  chaque  jour  pour 
aller  à  l'échàfaud,  lui  donnaient  vivement  à  réfléchir  et 
l'amenèi'ent  à  déplorer  ses  erreurs  et  à  reconnaître  que 
tous  ces  prétendus  amis  de  la  Liberté  et  de  l'Égalité  n'étaient 
que  des  despotes  féroces  qui  plongeaient  la  France  dans  la 
misère  et  le  deuil.  <  Les  brillants  écrits  des  philosophes  et 
des  publicistes,  dit  il,  avaient  séduit  mon  esprit  crédule, 
dépourvu  d'expérience  et  exalté  par  l'art  que  je  cultivais 
avec  passion... .  Oui,  l'impiété  est  la  source  de  nos  discor- 
des. C'est  elle  qui  nous  a  plongés  dans  cette  mer  de  sang,  o 

Sorti  de  prison  après  le  9  thermidor,  Boyer  revint  au 
Mans  reprendre  son  cours  de  rhétorique;  quelques  mois 
après,on  l'envoya  à  l'École  normale  de  Paris  pour  y  appren- 
dre l'art  d'enseigner;  cette  école  ne  dura  que  quatre  mois 
et  lut  fermée  par  décret  de  la  Convention.  Boyer  resta  à 
Paris,  et  se  chargea  de  faire  l'éducation  de  plusiem*s 
enfants  ;  puis  «1  vint  de  nouveau  habiter  la  ville  du  Mans 
avec  une  modeste  fortune,  produit  de  son  travail  et  d'une 
sage  économie.  En  iSOS,  il  rentra  au  collège  du  Mans  en 
qualité  de  professeur  de  rhétorique;  en  1809,  il  fut  admis 
à  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  Sa 
vue  étant  devenue  trop  basse  pour  continuer  son  cours  au 
collège,  il  prit  sa  retraite  en  183(5.  Pendant  ces  98  ans 
(1808  à  1836)^  il  mérita  les  éloges  de  ses  supérieurs  et  fut 
pour  les  élèves  un  ami  dévoué^  une  véritable  providence. 


—  48  — 

Boyer  est  décédé  au  Mans,  le  16  septembre  1858,  il  était 
le  doyen  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 
SarthA,  officier  de  TUniversité,  membre  de  la  Société 
française  pour  la  conservation  des  monuments  historiques, 
et  membre  de  la  société  Racinienne.  Q  nous  a  laissé  : 

Pastorale  sur  la  victoire  remportée^  auprès  de  Nantes^  par 
les  armées  de  la  RépubHque,  1791,  in-8. 

De  r Éducation  des  filles,  181 1 ,  in-8. 

Notice  historique  sur  la  vie,  les  ouvrages  et  la  famille  de 
Nicolas  Denisoty  surnommé  le  comte  d'Alsinois;  accompa- 
gnée de  quelques  observations  sur  la  poésie  latine  et  française 
de  srm  temps  y  1811.  in-8 

Éloge  de  H amitié,  1821,  in-8. 

Stances  sur  le  printemps,  1 822. 

Notice  historique  sur  M.  Rivière,  chanoine  et  vicaire  gêné' 
rai  du  Mans,  1822. 

Avantages  de  la  médiocrité.  Stances,  1824,  in-8. 

Le  Matin.  S  tances  ^  1825,  in-8. 

Méditations  sur  V Éternité.  Stances,  1835,  in-8. 

Notice  biographique  sur  Français  Pichon,  ancien  maître 
de  musique,  1836,  in-8. 

Apologie  de  la  fortune  ;  ode,  1837. 

Observations  sur  les  d^mgers  du  chaulage  par  rarsenic, 
1837. 

L'Éducation,  poème  en  12  chants,  1838,  2  vol.  in-8. 

Notice  biographique  sur  René  Renvoizé,  sous-principal  du 
collège  du  Mans,  1838,  in-8. 

Notice  biographique  sur  Fabbé  Dubreuil,  principal  du 
collège  du  Mans,  1839,  in-8. 

Dissertation  sur  Futilité  de  la  musique  dans  Finstructian 
primaire,  1840,  in-8. 

Concert  donné  par  les  élèves  du  collège  du  Mans^  à 
Foccasion  de  la  fête  de  M.  le  principal,  le  24  juin  1841.  — 
1841,  m-8. 

Notice  biographique  sur  le  père  Moissenet,  dernier  supé» 
rieur  du  collège  séminaire  de  F  Oratoire  du  Mans  et  premier 
principal  de  ce  même  collège,  1842,  in-8. 

Notice  sur  les  procédés  employés  pour  Finstruction  d'un 
jeune  aveugle,  1842,  in-8. 


1 


-  49  - 

Mémoire  sur  les  progrès  de  la  littérature^  1839. 

Mémoire  sur  les  mesures  qu'il  conviendrait  dC adopter  dans 
la  départements^  dans  celui  de  la  Sarthe  en  particulier^  pour 
doMer  mtx  sourds-muets  ttne  éducation  proportionnée  à  leurs 
besoinxy  1839. 

Quelle  est  celle  des  trois  méthodes  suivantes  qui  paraît  la 
plus  propre  à  populariser  le  goût  de  la  musique  :  i^  rensei- 
gnement par  le  solfège  ;  2»  l'enseignement  par  le  méloplas'e, 
sur  fies  tableaux^  avec  des  chiures  au  lieu  de  notes;  S*»  fen- 
seignement  simultané^  suivant  la  méthode  de  Wilhem^  1839. 

Notice  sur  les  résultats  de  la  culture  du  seigle  multici- 
cuie,  i84<». 

Notice  sur  les  orgues  existant  dans  les  églises  du  Mans 
avant  1789. 

Le  Festival  du  Mans,  et  le  Stabat  de  Jtossini^  1842^ 
in-8. 

Notice  sur  les  procédés  employés  pour  C instruction  d'une 
jeune  aveugle^  1842,  iii-8. 

Poème  élégiaque  sur  la  mort  d'une  épouse  justement 
regret técj  1845,  în-8. 

Réception  de  Morgue  de  Saint-Calais^  (Uoion  de  la  Sar- 
the, 1846). 

Notice  sur  les  orgues  du  diocèse  du  Mans  avant  et  depuis 
i793, 1846. 

Ménunresur  les  orgues  actuels  du  diocèse  du  Mans^  1846. 

Réception  de  V orgue  de  Château-du-Loir^  1846. 

Rapport  sur  l'ouvragn  de  Marie  Carpentier,  intitulé  : 
Conseils  sur  la  direction  des  salles  d'asile,  1846. 

De  rharmonium,  son  histoire^  ses  progrès  (1),  1847, 
in-8. 

Notice  sur  les  orgues  du  diocèse  du  Mans^  1847,  in-8. 

Dans  VVnion  de  la  Sarthe j  il  a  publié  plusieurs  articles 
sur  la  musique. 

Discours  prononcé  sur  la  tombe  deR.-C.  ûéi'ardy  1850. 

(i)  Boyer  aimait  passionnément  la  musique,  il  touchait  de  i*orgue, 
du  piano,  etc.;  il  se  distinguait  par  une  exécution  brillante  et  une 
improvisation  riche  et  facile.  11  correspondait  souvent  avec  les  pre- 
miers organistes  de  Paris,  qui  le  regardaient  comme  un  des  maîtres 
les  pins  instruits  de  la  province. 

5 


-50    — 

Soixante  seize  psaumes^  proses^  hymnes  et  cantiques  tra- 
duits en  vers  français^  1850,  1  vol.  in-8. 

Notice  sur  les  ancitnnes  orgues  de  Tours, 

Notice  biographique^  musicale  et  littéraire  sur  François 
Marc^  ancien  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  du  Mans. 
1852,  in-8. 

De  Cmage^  de  raccord  et  de  l'éducation  du  piano,   1853. 

Notice  sur  l'harmonium  dans  l'église  de  Brains,  1853 

Soixante^quatorze  psaumes  traduits  en  vt^rs  français,  com- 
plétant avec  les  soixante-seize  déjà  parus  le  livre  des  Psaumes^ 
1854,  1  vol.  in-8. 

Notice  sur  f  orgue  et  l'organiste^  1854. 

Compte  rendu  du  poème  l'Harmonie  musicale  en  A  chants^ 
de  Elwart^  professeur  au  Conservatoi7*e  impérial  de  musique 
et  de  déclamation^  t855 

Inauguration  de  l'orgue  (^accompagnement  établi  dans  le 
chœur  de  la  cathédrale  du  Mans,  185G. 

Notice  nécrologique  sur  Bené- Jacques  Lemercier,  officier 
de  santé,  1856. 

Notice  biographique  sur  Marin  Dagoneau,  1866.  (BiJl.  de 
la  Société  d'agricul.) 

BRAITEAU  (Laurent). 

Laurent  Braiteau  est  né  à  Saumur  en  1820,  il  fit  ses 
études  de  médecine  à  Tours,  sous  les  Bretonneau,  les  Ton- 
nelé,  etc.,  et  vint  ensuite  se  fixer  à  Luché;  il*  est  mort 
dans  cette  commune  le  4  juillet  1877. 

La  vie  de  Braiteau  a  été  une  série  d'actes  de  dévouement 
et  d'abnégation,  une  existence  consacrée  au  bien-être  des 
autres  et  à  Li  pratique  du  bien. 

Conseiller  municipal  pendant  trente  ans,  adjoint  au 
maire,  il  a  toujours  montré  le  même  esprit  de  conciliation 
et  de  justice. 

Une  souscription  a  été  ouverte  à  Luché  pour  élever  un 
monument  à  la  mémoire  de  Braiteau. 


v/-  y     ■<A:^ 


—  51  -. 

BRETON  (Alezandre-HippolyteFélicité). 

Alexaodre-Hippolyte-Félicité  Breton  est  né  le  4  novem- 
bre 1805,  àMelun  (Seine-et-Marne);  il  fit  ses  études  aux 
collèges  de  la  Flèche  et  de  Saint-Gyr,  et  sortit  sous-lieute- 
nant de  ce  dernier.  A  vingt  ans  il  prit  part,  avec  le 
42*  régiment  de  ligne,  à  l'expédition  de  Morée  (Grèce)  ; 
dans  cette  campagne  on  remarqua  sa  vive  intelligence  et 
sa  bravoure. 

Rentré  en  France,  il  dirigea  le  gymnase  de  la  Flèche 
pendant  dix  ans.  En  1841,  il  fut  envoyé  à  Saint*Cyr 
comme  capitaine;  il  en  sortit,  en  1845,  avec  le  grade  de 
major.  Nommé  lieutenant-colonel  en  1851  et  colonel  du 
74*  de  ligne  en  1853,  il  partit  pour  TOrient  et  se  distingua 
bientôt  par  son  intrépidité  au  milieu  des  plus  beaux  faits 
d'armes  et  fut  fait  général  de  brigade,  le  21  mars  1855; 
quelque  temps  après^  il  trouva  la  mort  au  siège  de  Sébas- 
topol,  au  terrible  assaut  du  8  septembre  1855. 

La  mort  du  général  Breton  est  une  grande  perte  pour 
Tarmée  et  la  patrie;  ses  connaissances  militaires,  son 
dévouement  au  drapeau,  lui  prédisaient  qu'un  brillant 
avenir  lui  était  réservé.  Il  était  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  correspondant  de  llnstitut  historique  et  mem- 
bre de  la  Société  littéraire  de  la  Flèche. 

BRIËRE  (Anatole-Edmond) 

Anatole-Edmond  Brière  naquit  à  Saint-Léonard-des- 
Bois  (Sarlhe),  en  1841.  Il  fit  de  brillantes  études  au  collège 
du  Mans.  Engagé,  à  âO  ans,  au  9'  de  lij-'ne,  il  obtint  rapi- 
dement les  galons  de  caporal,  puis,  admis  à  l'École  spé 
cicile  militaire,  il  en  sortit,  le  i*^  octobre  1865,  avec  le 
n*  4.  Il  acquit  ainsi,  par  son  mérite  et  son  travail,  le  droit 
de  choisir,  entre  tous  les  corps  de  l'armée,  celui  qui  con- 
venait le  mieux  à  son  ardente  nature.  Nommé  sous-lieu- 
tenant au  i"  régiment  de  zouaves,  il  se  fit  remarquer 
par  son  entrain,  son  dévouement,  son  intelligence.  11 
passa  en  Afrique  les  premières  années  de  sa  carrière,  et 


-  52  — 

revint  en  France,  eu  juillet  1870,  pour  faire  partie  de 
Tarmée  du  Rhin. 

Echappé  aux  désastres  de  Reichshoffen  et  de  Sedan,  il 
suivit  en  captivité  les  débris  de  son  régiment,  et  rentra  en 
Algérie  au  mois  de  juin  1871  pour  prendre  part  à  l'expé- 
dition dirigée  contre  Tinsurrection  de  Cherchell.  Chargé 
de  conduire,  au  village  de  Zurich,  un  convoi  de  ravitail- 
lement, il  déploya,  dans  cette  périlleuse  mission,  une 
intelhgence  et  une  énergie  au-dessus  de  tout  éloge. 

A  la  suite  des  fatigues  de  ces  laborieuses  années,  marié, 
désirant  se  rapprocher  de  son  pays  natal,  il  vint,  en  187-i, 
au  104«  de  ligne,  en  garnison  au  Mans,  avec  le  grade  de 
capitaine. 

C'est  là  que  nous  l'avons  connu.  Il  était  bon  au  soldat, 
officier  instruit,  toujours  prêt  à  mettre  au  service  de  tous 
les  connaissances  si  variées,  si  étendues  qu'il  avait  acqui- 
ses par  son  travail. 

Frappé  d'une  congestion  cérélirale  sur  la  place  des  Jaco- 
bins, il  est  mort  presque  subitement  le  21  juillet  1878.  Il  a 
été  inhumé  dans  le  grand  cimetière  du  Mans. 

BRUNEAU  (Martin). 

Martin  Bruneau  naquit  à  Ruillé-sur-Fond,  le  27  octobre 
1811.  Enfant,  il  entra  à  l'abbaye  de  la  Trappe  du  Port-du- 
Salut  et  fut  admis  à  partager  les  exercices  religieux  des 
disciples  de  saint  Bernard  et  de  saint  Benoît.  Après  avoir 
passé  quelques  années  dans  cette  maison,  il  se  rendit  au 
collège  de  Ghâteau-Gontier  pour  y  compléter  ses  études 
classiques. 

En  1828,  l'abbé  Bruneau  vint  au  grand  séminaire  du 
Mans  et  devint  le  premier  de  son  coure.  En  1833,  il  fui 
nommé  professeur  de  seconde  au  petit  séminaire  de  Pré- 
cjgné,  l'année  suivante  on  le  chargea  du  cours  de  rhé- 
torique, et  Monseigneur  Bouvier  l'ordonna  prêtre  le  20 
décembre  1834. 

Au  mois  d'octobre  1835,  l'administration  épLscopale 
appela  l'abbé  Bruneau  au  grand  séminaire,  comme  répé- 
titeur de  philosophie,  puis  comme  professeur  d'Ecritui^ 


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—  53  — 
^ainteetde  théologie  morale.  A  trente  et  un  ans,  il  fut 
nommé  chanoine  honoraire  du  Mans,  l'année  suivante 
sous-supérieur  du  séminaire  et,  en  1845,  supérieur  et 
grand  vicaire.  Pendant  vingt-six  ans  il  présida  à  la  direc- 
tion dtj  grand  séminaire;  sa  grande  préoccuf)ation  fut  de 
former  des  prêtres  selon  l'Évangile.  En  1867,  il  reçut  les 
lettres  de  vicaire  général  titulaire.  Il  mourut  le  21  mars 
187Î- 

L'abbé  Bruneau  n'a  jamais  rien  publié,  si  ce  n'est  une 
biographie  de  M.  Hamon,  qu'il  fit  paraître  sous  le  voile 
de  l'anonyme. 

BUFFET  (Jules Jean-Baptiste-Charles) . 

Jnles-Jean-Baptiste-Charles  Buffet,  qui  naquit  à  Dijon 
en  1810,  est  mort  au  Mans,  le  10  avril  4864.  Pendant  pr^s 
de  dix  années,  il  a  été  correcteur  d'imprimerie  chez 
M.  Monnoyer. 

Bofiet  nous  a  laissé  : 

Recueil  de  poésies  variées,  1860,  1  vol.  in-18. 

La  photographie,  1861. 

A  C Italie.  4861. 

Stabat  mater,  i%^\. 

Ije  Carnaval,  \mi. 

Fête  de  t' imprimerie,  hommage  à  Gutenberg,  1861. 

A  la  mémoire  de  Lebreton,  typographe  et  musicien,  1861. 

Une  excursion  a  Châleau-du-Loir,  1862. 

A  Monseigneur  Fillion,  1862. 

An  tionquetdes  typographes^  1863. 

Supplément  nvx  poésies  variées,  1863,  brochure  in-18 

Plusieurs  de  ces  poésies  ont  été  publiées  dans  les  Affi- 
chés du  Mans,  la  Chronique  de  fouest,  etc. 

Il  est  encore  auteur  d'un  Compte  rendu  d'un  ouvrage  de 
P.-L.  Levasseur,  intitulé  :  La  Dalmatie  ancienne  et  moderne, 
son  histoire,  ses  lois,  ses  mœurs,  ses  usages^  sa  littérature, 
ses  monuments,  ses  éléments  de  prospérité  et  de  grandeur 
future.  (Affiches  du  Mans,  1861.) 


—  54  — 


CAMUSAT  DE  RIANCET  (Henri-Léon). 

Henri-Léon  Camusat  de  Riancey  est  né  à  Paris,  le  U 
octobre  1816  (1);  il  fit  de  brillantes  études  au  collège 
Henri  IV,  et  s'inscrivit  comme  avocat  au  barreau  de  Paris 
en  4844;  il  se  fit  remarquer  par  ses  plaidoiries  pour  les 
abbés  Combalot  et  Souchet,  pour  le  journal  VUm'vtrs. 
etc.  (2).  Choisi  pour  secrétaire  du  comité  électoral  pour  la 
liberté  religieuse,  il  était  en  môme  temps,  dit  le  Diction- 
narre  universel  des  contemporains,  collaborateur  des  jour- 
naux catholiques  et  légitimistes,  l'Ami  de  la  religion^   le 
Co9respondant  et  rOnton,  de  Paris.  En  1849,  il  fut  nommé 
député  de  la  Sarthe,  où  il  prit  place  sur  les  banc:;  de  la 
droite.  Il  fut  rapporteur  de  plusieurs  commissions  et  parla 
plusieurs  lois  à  la  tribune,  notamment  sur  la  loi  de  l'en- 
seiguement  et  contre  le  monopole  confié  aux  mains  de 
rCniversité.  Lors  du  coup  d'État  du  2  décembre,  il  lut 
arrêté  et  emprisonné  au  fort  de  Vincennes.  A  sa  sortie,  il 
reprit  ses  travaux  historiques  et  hagiographiques,  et  con- 
serva la  rédaction  en  chef  de  Tt^wion.  Il  faisait  pai-tie  de 
la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  laSarthe. 

Camusat  de  Riancey  est  mort  à  Paris  le  5  mars  t870; 
c'était  un  écrivain  de  cœur  et  de  conviction.  Il  a  publié 
seul  ou  en  collaboration  avec  son  frère  Charles- Louis  : 


(i)  Quoique  Camusat  de  Riancey,  Juchault  de  la  Moricière  et 
Ledru-Rollin  ne  soient  pas  nés  dans  notre  département  et  ne  Talent 
pas  habité,  nous  croyons  cependant  devoir  donner  leurs  nécrologies 
en  raison  du  rôle  qu'ils  ont  joué  dans  nos  assemblées  délibérantes, 
comme  députés  de  la  Sarlhe. 

(2)  Henri-Léon  Camusat  de  Riancey  avait  épousé  la  fille  unique 
du  jiénéralde  brigade  Lefebvre-Desvaux. 

Le  général  Lefebvre-Desvaux  était  né  à  Frcsnay  où  sa  famille 
résidait  depuis  longtemps.  En  1791  il  partit  comme  Volontaire  dans 
le  1"  bataillon  de  la  Sarthe,  et  gagna  ses  grades  dans  les  campagnes 
de  la  République  et  de  TEmpire. 


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-  55  — 

Hislotre  du  monde^  depuùt  la  création  jusqu'à  nos  jours j 
1838-1841,  A  vol.  in-8, 1863  1868,  2«  édition,  10  vol.  in  8. 

Histoire  résumée  du  moyen  âge^  1841,  in- 18. 

Histoire  critique  et  législative  de  l'instruction  publique  et 
de  la  liberté  demeignanent  en  France^  1844,  2  vol. 

La  loi  et  le»  jésuites,  2«  édition,  1845. 

Cimpte  rendu  des  élections  de  1846,  1846. 

Monseigneur  Affre,  1848. 

Lettre  aux  électeurs  de  la  Sarthe,  14  avril  1849. 

Rapport  fait  au  nom  de  la  commission  d^assistance  et  de 
prévoyance  sur  la  proposition  de  M,  de  Melun^  relative  à 
t assainissement  des  logements  insalubres^  1849. 

Discours  prononcé  à  N.-D.  de  Sainte-Croix  ^  le  1 3  avril  1 849. 

Aux  électeurs  de  la  Sarthe^  1849. 

Le  grand  saint  Bernard,  1852. 

Aux  électeurs  du  4*  arrondissement  électoral  de  la 
Sarthe,  1852. 

La  société  départementale  de  secours  mutuels  de  la 
Sarthe,  1853. 

Le%  deux  psautiers  de  la  bienheureuse  Vierge  Marie,  1852, 
traduit  de  saint  Bonaventure. 

Fête  du  couronnement  de  l'image  de  la  très  sainte  Vierge, 
etc.,  1854. 

Recueil  des  actes  de  N.  T.  S. -P.  Pie  IX,  1852-1854, 
3  vol.,  traduits  et  mis  en  ordre. 

Des  joies  et  des  espérances  présentes  de  l'Église. 

Le  général  comtn  de  Coutard,  étude  historique  sur  la 
République  y  l'Empire  et  la  Restauration,  1856. 

Compte  rendu  de  l'élagage  des  arbres  forestiers  et  d*<»ii- 
gnement  par  le  comte  A.  Des  Cars,  1865,  1  vol.  in-32, 
ouvrage  illustré  de  72  gravures. 

Madame  la  duchesse  de  Parm"  et  les  derniers  événements, 
1859. 

La  Vie  des  Saints,  et  de  nombreuses  brochures,  lettres 
et  circulaires  politiques  et  religieuses,  1866,  in-4. 


-  56  - 

GAILLARD  D*AILLIËRES  (Angustin-Henri). 

Augustin-Henri  Gaillard  d'Aillières  est  né  le  22  mars 
4784;  il  est  décédé  le  26  mai  1857.  Pendant  de  longues 
années,  il  a  été  maire  d'Aillières,  membre  du  Conseil 
général  de  la  Sarthe  et  député  de  r^rrondis^'ement  de 
Mamers.  Son  fils,  Gustave-Louis-Joseph  Gaillard  d'Ail- 
lières, qui  est  né  à  Paris  en  4816,  fit  d«  bonnes  études  et 
son  droit  à  Parin,  puis  il  entreprit  de  longs  voyages;  en 
4857  il  vint  se  fixer  à  Ailiières  et  fut  nommé  maire  de  cette 
commune,  membre  du  Gonseil  général  de  la  Sarthe,  pour  le 
canton  de  La  Fresnaye  et  président  du  Gomice  agricole  de 
cette  ville.  Il  se  dévoua  aux  intérêts  de  son  pays,  et  au 
progrès  des  sciences  et  des  arts  dans  la  Sarthe.  Il  est  auteur 
de  Circulaires  nvœ  électeurs  de  La  Fresnaye  et  de  rapports 
au  Gonseil  général.  Il  est  mort  en  4877. 

CATTOIS  (François-Pierre). 

François- Pierre  Gattois  est  né  à  Marolles-Ies-Braults 
(Sarthe),  le  44  octobre  4807.  Il  a  fait  ses  études  au  collège 
communal  du  Mans,  puis  est  allé  étudier  la  médecine  à 
Paris  où  il  s'établit  après  s'être  fait  recevoir  docteur. 

Le  docteur  Gattois,  dit  un  de  ses  amis,  se  distinguait 
par  ses  qualités  persouinelles;  le  charme  de  son  esprit  et 
de  sa  parole  ainsi  que  par  ses  écrits.  Admirateur  passionué 
des  vieux  monuments,  il  est  peu  d'hommes  qui  les  aient 
vus  d'aussi  près,  qui  aient  f  tit  autant  que  lui  de  voyages 
archéologiques  en  Egypte,  en  Italie,  en  Espagne  et  sur- 
tout en  France,  et  qui  aient  laissé  pailout  des  souvenirs 
plus  aimables  de  leur  personne  et  de  leur  passage;  son 
caractère  bienveillant;  son  exquise  politesse,  sa  conver- 
sation variée,  pleine  de  traits  fins,  souvent  malins,  mais 
toujours  exempts  de  malveillance,  ses  récits  courts  et  aui- 
més,  faisaient  les  délices  des  compagnies  qui  se  disputaient 
sa  présence. 

Geux  qui  l'ont  entendu  au  congrès  de  Toulouse  et  dans 
Fenceinte  de  la  grande  basilique  de  Saint-Semin,  ont  pu 


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—  57  — 
s'étonner  des  combats  oratoires  qu'il  a  livrés  pour  la 
défense  des  monuments  chrétiens  contre  le  vandalisme 
impie  de  certain  architecte  diocésain,  depuis  lors  révoqué. 
Son  réquisitoire  était  juste,  le  coup  a  porté,  la  patience  et 
la  conscience  de  l'archéologue  chrétien  poussées  à  bout 
ont  obtenu  satisfaction. 

A  Toulouse,  subitement  atteint  d'un  anthrax,  il  n'eut 
que  le  temps  de  revenir  à  Paris  ijour  régler  ses  affaires, 
s'aliter  et  faire  venir  à  son  chevet  son  confesseur  habituel 
et  sou  médecin.  Déjà,  en  route  pour  Paris,  il  avait  lui-même 
jugé  s(m  état  et  porté  son  diagnostic.  Il  prévoyait  qu'il  ne 
supporterait  pas  les  douleurs  d'un  anthrax,  ni  les  aggrava- 
tions de  Topération  et  de  la  saison  orageuse. 

U  est  décédé  à  Paris  le  10  juillet  1874. 

Le  docteur  Cattois  était  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur. U  a  publié  dans  V  Univers  une  série  d'articles  sur 
l'art  architectiu'al,  qui  ont  été  très  appréciés  pour  la  jus- 
tesse des  observations  et  pour  la  recherche  constante  des 
traditions  liturgiques  et  du  symbohsme  chrétien. 

CAUVIN  (Thomas) 

Thomas  Cauvin,  directeur  général  de  l'Institut  des  pro 
vinces  de  France,  et  l'un  de  ses  fondateurs,  inspecteur 
divisionnaire  de  la  Société  française  pour  la  conservation 
des  monuments  historiques,  membre  delà  Gouimission  delà 
Bibliothèque  et  du  Musée  du  Mans,  membre  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sartbe  et  de  plusieurs 
académies,  est  né  à  Gaen  le  5  juillet  1762  et  mort  au  Mr^ns 
le  7  janvier  1846.  Il  commença  ses  études  chez  les  frères 
de  la  Doctrine  chrétienne,  où  il  se  fit  remarquer  par  sou 
amour  du  travail  ;  à  quatorze  ans  il  entra  au  collège 
Dubois.  U  quitta  Caen  le  6  janvier  1784  et  se  rendit  à  l'ins- 
titution de  Paris,  puis  fut  envoyé  dans  la  maison  de  Juilly 
et  passa  successivement  à  Rouen,  à  Nantes,  au  ManS;  en 
1788,  pour  occuper  la  chaire  de  cinquième,  et  on  le  char- 
gea ensuite  de  toutes  les  autres  classes  jusqu'en  seconde. 

La  Révolution  grondait  sourdement,  Cauvin  adopta  les 
principes  nouveaux  ;  il  fut  nommé  professeur  d'bistoire 


-  58  — 
naturelle  à  rËk;ole  centrale  de  la  Sarthe  en   1794,  ensuite 
professeur  au  collège  du  Mans,  puis  secrétaire  de  la  sous- 
préfecture  de  Snint-Calais  ;  là  il  épousa  M"*  Baudry  (1). 

En  1807,  il  devint  professeur  de  mathématicrue  élémen- 
taire au  collège  d'Angers,  puis  professeur  de  physique  au 
collège  de  Pontivy;  en  1818,  il  demanda  et  obtint  sa 
retraite,  vint  habiter  le  Mans,  et  en  i896,  fut  nommé  con- 
servateur de  la  bibliothèque.  Il  publia  : 

Histoire  naturelle  du  département  de  la  Sarthe.  Miné^ 
rauxj  végétaux,  animaux,  (Ânn.  de  la  Sarthe,  an  VIIT.) 

Notice  sur  Sovatier.  (Ann.de  la  Sarthe,  4822.) 

Documents  relatifs  à  Chistoire  des  corporations  d'arts  et 
métiers  du  diocèse  du  Mans,  in-12. 

Recherches  sur  les  établissen^ents  de  charité  et  Finstruction 
publique  du  diocèse  du  Mans.  Le  Mans,  1825,  in-12. 

Notice  sur  les  établissements  de  charité  du  diocèse  du  Mans, 
créés  depuis  le  sixiètne  siècle  jusqu'à  nos  jours,  (Ann.  de  la 
Sarthe,  1826),  et  1  vol.  in-12.  —  Le  même,  petit  in-lî. 

Essai  sur  la  statistique  de  C arrondissement  de  Saint- 
Calais.  Le  Mans,  1829,  1  vol.  irH2. 

Essai  sur  la  statistique  de  Van^ondis^ement  de  Mamers. 
Le  Mans,  4829,  \  vol.  in-12. 

Essai  sur  la  statistique  de  l'arrondissement  de  la  Flèche, 
Le  Mans  1831,  1  vol.  in-12. 

Essai  sur  ta  statistique  de  l'arrondissement  du  Mans. 
Le  Mans,  1833, 1  vol.  in-12. 

Essai  sur  la  statistique  du  déparlement  de  la  Sarthe. 
Le  Mans,  1834,  I  vol.  in-12. 

Ces  cinq  statistiques  ont  été  extraites  des  Annuaires  de 
la  Sarthe. 

Extrait  des  registres  de  Phôtel  de  ville  du  Mans.  (1553 
1784),  suivi  de  la  liste  des  gouverneurs  et  lieutenants  géné- 
raux du  Maine  et  d'une  notice  sur  Ambroise  de    Loré. 
Le  M^ns,  1835,  in-ii    (Ann.  de  la  Sarthe.) 

(1)  Pendant  de  longues  années  Madame  Cauvin  s'est  occupée  de  bo- 
tanique. Kn  1839,  elle  présenta  un  remarquable  travail  au  Congrès 
scientifique  tte  France^  sur  certaines  plantes,  et  en  1841,  elle 
remit  au  Congrès  une  série  de  plantes  curieuses  qui  avaient  été 
recueillies  par  elle  dans  la  Sarthe  et  dans  le  Morbihan. 


..     ^.    Mh'^ 


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—  59  — 

Supplimfnt  d  l'essai  sur  la  siaiisiî'que  du  déparifment  de 
laSarthe.  La  Mans,  1837,  m-i2. 

Observations  to/^ograpkiques  sur  le  diocèse  du  Mans. 
LeMans,  1838,  in-lâ. 

Ét€Ui  du  Maine^  députés  et  sénéchaux  de  celte  province, 
doyens  de  Véglise  du  Mans;  monastères  du  diocèse.  Le  Mans, 
1839,  in- 12. 

Essai  sur  Curmorial  du  diocèse  du  Mon*.  Le  Mans,  1840, 
1  vol.  îa-12. 

Mémoire  sur  la  date  du  premier  pont  en  pierre  construit  à 
Saumur  sur  la  Loire.  (Congrès  scientif.,  1841.) 

Mémoire  sur  la  géographie  du  pagus  Cenomanensis  (Con- 
grès scientif.,  184S.) 

Discours  sur  futilité  de  l'archéologie  et  les  services  rendus 
par  la  société  française^  1842. 

De  l'administration  municipale  dans  la  province  du  Maine. 
Le  Mans,  18i2,  in-! 2. 

Armoiries  des  évêques  du  M  ans  y  accompagnées  de  celles  des 
corpi  ecclésiastiques  et  civils  de  ce  diocèse^  in- 12,  brochure 
contenant  168  armoiries  gravées. 

Supplément  à  la  topographie  du  diocèse  du  Muns.Le  Mans, 
i843,  in-12. 

Dtœceszs  Cenomanensis  ad  opu^  quod  inscribr'iur.  Géog 
anc.  du  diocèse  du  Mans,  1  feuille. 

Notices  sur  t ancienne  organisation  administrative  de  notre 
province,  sur  ses  représentants  dans  les  convocations  des  États 
généraux.  (Cong.  scientif.  de  France,  tome  H,  i839  ) 

Histoire  des  corporations  darts  et  métiers  dans  la  ville  du 
Mans,  (Ann.  de  la  Sarthe.) 

Géographie  ancienne  du  diocèse  du  Mam.  Le  Mans,  184r>, 
in-4.  Cet  ouvrage  valut  à  son  auteur  une  médaille  d'or  de 
l'Institut  de  France. 

CAVAI6NAC  (Louis- Engène) 

Louis-Eugène  Cavaignac,  né  à  Pari8,le  looctobre  1802, 
d'une  famille  considérable  du  Quercy,  était  fils  du  conven- 
tionnel J.-B.  Cavaignac,  mort  en  exiL  à  Bruxelles,  en 
1829,  et  frère  de  Geoffroy  Cavaignac,  l'un  des  chefs  les 


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pins  ardents  <)u  parti  républicain  sous  Louis  Philippe, 
rédacteur  de  la  Réforme  et  prc^sident  de  la  Société  des  droits 
de  l'homme  (mort  en  4845). 

Louis-Ëugèue  Cavaignac  commença  ses  études  à  Sainte- 
Barbe,  puis  il  entra  à  l'École  polytechnique  le  l*'  octobre 
18-20  et  en  sortit  pour  aller  à  l'École  d'application  de  Metz; 
trois  ans  après  il  était  admis  comme  sous-lieutenant  dans 
un  régiment  du  génie,  et  en  4828  et  1829  il  faisait  la  cam- 
pagne de  Morée  en  qualité  de  capitaine  en  second  dans  le 
deuxième  régiment  du  génie, 

Cavaignac  était  à  Arras,  en  1830,  quand  la  révolution 
de  Juillet  éclata  ;  il  se  montra  un  de  ses  adeptes  les  plus 
anlents  :  peu  de  mois  après  il  se  jeta  dans  le  parti  répu- 
blicain et  n'en  sortit  plus.  En  1831,  il  signa  à  Metz  un 
projet  à! association  naiionn le.  Le  gouvernement  le  mit  alors 
en  disponibilité.  Envoyé  en  Afrique  en  1832,  il  se  distin- 
gua dans  plusieurs  expéditions  périlleuses;  sa  défense 
dans  TIemcen  (1830),  à  la  tête  d'une  compagnie  de  braves, 
lui  fit  le  plus  grand  honneur  ;  pendant  quinze  mois  il 
résista  dans  le  Méchouar  à  tous  les  eôorts  d'Abd-el-Kader 
(1830-1837).  Nommé  chef  de  bataillon  aux  zouaves, 
en  1837,  il  défendit  avec  un  grand  courage  la  place  de 
Gherchell  et  y  fut  blessé  par  une  balle  à  la  cuisse  (1840). 
Promu  lieutenant- colonel  le  21  juillet  de  la  même  année, 
il  commanda  l'avant-gardr»  à  la  bataille  d'isly  :  le  1 1  août 
il  fut  fait  colonel  des  zouaves  ;  à  la  suite  du  ravitaillement 
de  Milianah  par  le  général  Ghangarnier,  il  reçut  encore 
une  balle  en  soutenant  la  retraite.  Après  plusieurs  vic- 
toires chez  les  tribus  des  frontières  de  l'Ouest,  chez  les 
Traras,  dans  la  petite  ville  de  Nedroma,  chez  les  Beni- 
Ben-Saïd,  Beni-Senous,  dans  le  Maroc  (f846)  et  les  tribus 
sahariennes  (1847),  il  reçut  le  10  septembre  1844  sa  nomi- 
nation de  maréchal  de  camp,  puis  celle  de  général  de 
brigade.  En  1847,  à  la  suite  de  la  défaite  définitive  d'Abd- 
el-Kader,  on  le  chargea  du  commandement  de  la  province 
d'Oran. 

Le  2t  février  1848,  le  gouvernement  provisoire  établit 
Cavaignac  gouverneur  général  de  l'Algérie,  avec  le  titre 
de  général  de  division  :  il  s'empressa  de  proclamer  la 


—  61  — 
liberté  de  la  presse,  la  liberté  de  l'exercice  de  la  profession 
d'avocat,  l'application  du  décret  du  nouveau  gouverne- 
mentqui  lève,  dans  certains  cas,  les  effets  de  la  contrainte 
par  corps.  Le  conseil  municipal  d'Alger,  ^  par  suite  de  ces 
réformes,  se  rendit  auprès  de  lui  pour  lui  exprimer  Tin- 
tention  de  sortir  des  limites  de  Ja  législation  spéciale  qui 
le  régit,  pour  se  placer  aussi  sous  l'empire  des  disposi- 
tions de  la  loi  française,  il  leur  répondit  :  «  De  respecter 
la  loi  existante,  que  l'énergie  qui  consisterait  à  s*appuyer 
sur  l'opinion  du  grand  nombre  pour  manquer  à  son  de- 
voir, serait  une  énergie  détestable  ;  je  la  repousse.  On 
n'administre  pas  avec  des  discours,  on  administre  avec 
une  règle  écrite.  11  n'y  a  pas  de  règle  si  mauvaise  qui  ne 
vaille  mieux  que  le  désordre.  » 

Elu  i*eprésentant  du  département  du  Lot,  Gavaignac  est 
appelé,  par  un  décret  du  29  avril  1848,  à  venir  prendre 
part  aux  travaux  de  l'Assemblée  constituante;  il  quitte 
l'Algérie.  Le  17  mai  suivant,  il  accepte  le  portefeuille  de 
ministre  de  la  guerre.  L'attentat  qui  avait  eu  lieu  deux 
jours  auparavant  contre  l'Assemblée  nationale  fit  recon- 
Baitre  la  nécessité  de  concentrer  des  forces  pour  protéger 
la  représentation  du  pays  ;  ce  commandecnent  fut  confié  à 
Gavaignac.  Peu  de  jours  après,  de  sinistres  prédictions 
annoncées  pai*  les  partisans  de  la  République  démocratique 
et  soetak  amenèrent  la  terrible  insurrection  de  juin  ;  un 
décret  de  l'Assemblée  nationale  concentre  tous  les  pou- 
voirs dans  ses  mains  et  le  fait  chef  du  pouvoir  exécutif.  Il 
adresse  aussilôt  une  proclamation  à  la  gai'de  nnlionale, 
dans  laquelle  nous  remarquons  ces  lignes  : 

c  Ayez  confiance  dans  le  chef  qui  vous  commande, 
comptez  sur  lui  comme  ilpeutcompter  sur  vous.Ilî|^rce, 
unie  à  la  raison,  à  la  sagesse,  au  bon  sens,  à  Tamôur  de 
la  pairie,  triomphera  des  ennemis  de  la  République  et  de 
Tordre  social  ;  ce  que  vous  voulez,  ce  que  nous  voulons 
tous,  c'est  un  gouvernement  ferme,  sage,  honnête,  assu- 
rant tous  les  droits,  garantissant  toutes  les  libertés,  assez 
fort  pour  refouler  toutes  les  ambitions  personnelles,  assez 
calme  pour  déjouer  toutes  les  intrigues  des  ennemis  de  la 
France.  Ce  gouvernement  vous  l'aurez,  car  avec  vous,  car 


avec  votre  concours,  entier,  loyal,  sympathique,  un  gou- 
vernement peut  tout  faire.  « 

A  l'armée,  il  dit  : 

«  Soldats,  le  salut  de  la  pafrie  vous  réclame  !  C'est  une 
terrible,  une  cruelle  guerre  que  celle  que  vous  faites 
aujourd'hui.  Ilasàurez-vous,  vous  n'êtes  point  agresseurs  : 
cette  fois^  du  moins,  vous  n'aurez  pas  été  de  tristes  instru- 
ments de  despotisme  et  de  trahison.  Courage,  soldats, 
imitez  l'exemple  intelligent  et  dévoué  de  vos  concitoyens; 
soyez  fidèles  à  la  République. 

«  A  vous,  à  moi,  un  jour  ou  l'autre,  peut-être  aujour- 
d'hui, il  nous  sera  donné  de  mourir  pour  elle.  Que  ce 
soit  à  l'instant  même,  si  nous  devons  survivre  à  la  Répu- 
blique !  9 

Voulant  tenter  auprès  des  insurgés  les  moyens  de  per- 
suasion, leur  faire  voir  les  conséquences  possibles  de  cette 
lutte  barbare  et  insensée,  et  les  arracher  à  de  perfides  sug- 
gestions^ l'Assemblée  nationale  leur  adresse  la  proclama- 
tion suivante  : 

<  Citoyens,  vous  croyez  vous  battre  dans  Tintérêt  des 
ouvriers^  c'est  contre  eux  que  vous  combattez  ;  c'est  sur 
eux  seuls  que  retombera  tant  de  sang  versé.  Si  une  pareille 
lutte  pouvait  se  prolonger,  il  faudrait  désespérer  de  l'ave- 
nir de  la  République,  dont  vous  voulez  tous  assurer  le 
triomphe  irrévocable.  Au  nom  de  la  patrie  ensanglantée, 
au  nom  de  la  République  que  vous  allez  perdre,  au  nom 
du  travail  que  vous  demandez  et  qu'on  ne  vous  a  jamais 
refusé,  trompez  les  espérances  de  vos  ennemis  communs; 
mettez  bas  vos  armes  fratricides,  et  comptez  que  le  gou- 
vernement, s'il  n'ignore  pas  que  dans  vos  rangs  il  y  a  des 
instigateurs  criminels,  sait  aussi  qu'il  s'y  trouve  des  frères 
qui  ne  sont  qu  égarés  et  qu'il  rappelle  dans  les  bras  de  la 
patrie.  » 

Le  général  Cavaignac  et  Senard,  président  de  l'Assem- 
blée nationale,  envoient  le  25  juin  les  lignes  suivantes 
aux  insurgés  : 

a  Aux  insurgés, 
«  Ouvriers,  et  vous  tous  qui  tenez  encore  les  armes 


—  63  — 
levées  contre  la  République,  une  dernière  fois,  au  nom  de 
tout  ce  qu'il  y  a  de  respectable,  de  saint,  de  sacré  pour 
les  bommes,  déposez  vos  armes  !  L'Assemblée  nationale, 
la  Nation  tout  entière  vous  le  demandent.  On  vous  dit  que 
de  cruelles  vengeances  vous  attendent!  ce  sont  vos  enne- 
mis, les  nôtres  qui  parlent  ainsi  !  On  vous  dit  que  vous 
serez  sacrifiés  de  sang-troid  1  venez  à  nous«  venez  comme 
des  frères  repentants  et  soumis  à  la  loi,  et  les  bras  de  la 
République  sont  tout  prêts  à  vous  recevoir   » 

Comme  on  le  voit,  rien  n'a  été  épargné  pour  arrêter 
l'effusion  du  sang,  tous  les  conseils  sont  repoussés.  Cavai- 
goac  déploya  alors  la  plus  grande  énergie  et  parvint  après 
trois  jours  d'une  lutte  acharnée  à  se  rendre  maître  de  l'in- 
surrection. En  récompense  de  cette  belle  conduite  le  bâton 
de  maréchal  de  France  lui  fut  offert,  il  le  refusa  et  adressa 
à  la  garde  nationale  et  à  l'armée  les  paroles  suivantes  : 

c  Citoyens,  Soldats, 

«  La  cause  sacrée  de  la  République  a  triomphé;  votre 
dévouement,  votre  courage  inébranlable  ont  déjoué  de 
coupables  projets,  fait  justice  de  funestes  erreurs.  Au  nom 
de  la  patrie,  au  nom  de  l'humanité  tout  entière,  soyez 
remerciés  de  vos  efforts,  soyez  bénis  pour  ce  triomphe 
nécessaire.  Ce  matin  encore,  l'émotion  de  la  lutte  était 
légitime,  inévitable.  Maintenant,  soyez  aussi  grands  dans 
le  calme  que  vous  venez  de  l'être  dans  le  combat.  Dans 
Paris,  je  vois  des  vairiqueui*s,  des  vaincus;  que  mon  nom 
reste  maudit  si  je  consens  à  y  voir  des  victimes.  La  jus- 
tice aura  son  cours,  qu'elle  agisse  ;  c'est  votre  pensée, 
c'est  la  mienne.  Prêt  à  rentrer  au  rang  de  simple  citoyen, 
je  reporterai  au  milieu  de  vous  ce  souvenir  civique  de 
n'avoir,  dans  ces  grandes  épreuves,  repris  à  la  liberté  que 
ce  que  le  salut  de  la  République  lui  demandait  lui-même, 
et  de  léguer  un  exemple  à  quiconque  pourra  être  à  son 
tour  appelé  à  remplir  d'aussi  grands  devoirs,  t 

Investi  d'un  pouvoir  dictatorial  et  voulant  empêcher  le 
retour  d'une  pareille  lutte,  Cavaignac  mit  Paris  en  état  de 
siège,  suspendit  les  journaux  hostiles,  fit  transporter  les 


—  64  — 
insurges  dans  les  possessions  françaises  d'outre-mer  et 
arrêta  la  propagande  révolutionnaire 

Quelques  biographes  reprochent  au  général  Cavaignac 
de  la  lenteur  et  de  l'hésitation  sur  les  mesures  à  prendre 
au  commencement  de  Tinsurrection;  d'autres  se  deman- 
dent s'il  n'aurait  pas  pu  prévenir  ces  fatales  journées  en 
tenant  plus  compte  des  avertissements  qu'il  avait  reçus^  et 
ils  ajoutent  :  est-il  vrai  que,  cédant  à  des  entraînements 
personnels,  il  avait  laissé  grandir  le  danger  pour  se  faire 
•^  l'homme  nécessaire  de  la  situation?  11  y  a  eu  à  cet  égard 

les  insinuations  les  plus  graves,  .les  accusations  les  plus 
précises;  mais  nous  n'avons  l'intention  ni  de  les  repro- 
duire ici,  ni  de  les  discuter,  l'histoire  jugera  plus  tard  si 
ces  reproches  sont  bien  mérités  ! 

Cavaignac  offrit  un  asile  au  pape,  chassé  de  Rome,  et 
envoya  des  troupes  en  Italie  pour  protéger  sa  retraite. 
Quand  la  nouvelle  Constitution  fut  promulguée,  il  se  porta 
le  10  décembre  1851,  candidat  à  la  présidence  de  la  Repu- 
blique  et  n'obtint  guère  que  le  cinquième  des  suffrages  ; 
alors  il  remit  à  l'Assemblée  nationale,  avec  une  simplicilé 
digne,  les  pouvoirs  qu'il  en  avait  reçus.  En  4852,  les  élec- 
teurs du  dépaii^ment  de  la  Seine  confièrent  à  Cavaignac, 
qui  ne  crut  pas  devoir  l'accepter^  à  cause  du  serment  à 
prêter  à  la  nouvelle  Constitution,  le  mandat  de  député.  Il 
fut  mis  à  la  retraite  sur  sa  demande  ;  nommé  de  nouveau 
député  à  Paris  au  Corps  législatif,  il  refusa  également.  II 
acheta  alors  la  terre  d'Ourne,  située  commime  de  Fiée 
(Sarthe),  vint  l'habiter,  et  le  28  octobre  1857,  il  y  mourut 
subitement  d'une  attaque  d'apoplexie  ;  ses  restes  furent 
inhumés  à  Paris.  Le  gouvernement  décida  que  les  hon- 
neurs funèbres  lui  seraient  rendus  conformément  au 
décret  de  messidor  an  xii,  voulant  honorer  ainsi  et  le  sol- 
dat qui  s'était  toujours  distingué  sur  le  champ  de  bataille, 
et  l'homme  qui  avait  bien  mérité  de  son  pays  en  se  ran- 
geant du  côté  de  l'ordre  lorsqu'il  était  menacé;  son  sou- 
venir vivra  dans  la  nation  et  lui  rappellei'a  le  vaillant  chef 
africain  et  le  vainqueur  d'une  insurrection  terrible.  Comme 
homme  politique,  il  s'est  montré  droit,  sincèrement  dévoué 
à  la  République  et  a  mérité  le  respect  de  ses  adversaires;  il 


'1  /-l  -' 


-  65  — 
avait  le  ton  rade,  le  caractère  irrésolu,  bon  et  charitable. 
Les  Arabes  rappelaient  un  roseau  peint  en  fer. 

Cavaignac  avait  épousé,  quelques  jours  avant  le  2  dé- 
cembre iSol ,  mademoiselle  Odier,  fille  de  l'un  des  régents 
de  la  banque  de  France.  Il  laisse  un  fils  qui  porte  le 
prénom  de  Geoffroy  et  qui  est  actuellement  conseiller 
d'arrondissement  pour  le  canton  de  la  Chartre. 

Le  général  Cavaignac  est  auteur  de  La  Régence  dC  Alger  y 
\  volume  in-8*. 

CHALOT-PASQUER   (Juled) 

Jules  Ghalot-Pasquer  naquit  à  Âvoize,  le  12  juillet  1809. 
Après  avoir  fait  de  bonnes  études  au  collège  du  Mans,  il 
s'établit  négociant  dans  cette  ville.  Bientôt  ses  conci- 
toyens le  nommèrent  juge  au  tribunal  de  commerce,  con- 
seiller municipal,  plus  tard  il  devint  maire  du  Mans,  ad- 
ministrateur de  la  succursale  de  la  Banque  de  France, 
membre  du  Conseil  général  de  la  Sarthe,  et  enfin  direc- 
teur de  la  succursale  de  la  Banque  de  France,  à  Cham- 
béry. 

Mais  sentant,  depuis  quelques  années,  le  besoin  de 
repos,  Ghalot-Pasquer  demanda  et  obtint  sa  retraite  ;  il 
revint  se  fixer  au  Mans,  où  il  est  décédé  le  30  octobre 
1879.  Dans  les  diverses  fonctions  qu'il  a  exercées,  il  s'est 
toujours  montré  zélé  et  intelligent.  11  était  officier  d'aca- 
démie, et  chevalier  des  ordres  de  la  Légion  d'honneur  et 
de  Saint-Grégoire-le-Grand. 

Pendant  les  quinze  années  qu'il  a  été  maire  du  Mans,  il 
a  fait  au  conseil  municipal  un  grand  nombre  de  rapports; 
on  cite  parmi  les  plus  remarquables  ceux  relatifs  à  la  bou- 
cherie, à  la  boulangerie,  à  l'annexion  à  la  ville  du  Mans 
des  communes  de  Pontlieue,  de  Sainte-Croix,  de  Saiut- 
Pàvinet  de  Saint-Georges,  et  ceux  sur  les  projets  d'une 
rue  d'Accès.  On  possède  encore  de  cet  administrateur,  plu- 
sieurs discours  prononcés  aux  distributions  de  prix  des 
diverses  écoles  de  la  commune. 


—  66 


CHANCEREL  (UIysse-Benîa7jiin) 

LMysse-Benjamin  Chancerel,  a  été  notaire,  ju^e  de  paix, 
membre  du  conseil  municipal  de  La  Ferté-Bernard  et 
membre  du  conseil  général  de  la  Sarthe;  il  est  auteur 
des  brochures  suivantes  : 

A  M.  le  préfet  de  la  Sarthe^  maître  des  requêtes ^  officier 
de  la  légion  d*honnçtn\  1843,  in-^. 

Réponse  de  M,  Chancerel^  juge  de  poiv^  à  la  délibération 
du  conseil  municipal  de  La  Ferté- Bernard ^  en  date  du 
"12  juin  1843,  in- 4. 

Chancerel  est  décédé  à  La  Ferté-Bernard  en  1879,  àij;é  de 
80  ans.  11  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

CHAPPE-DËSARCIS  (René) 

Du  mariage  de  Ignace  Chappe,  originaire  de  Mauriac 
(Au\ergne),  seigneur  de  la  baronnie  d'Auteroche,  direc- 
teur et  receveur  des  domaines  du  roi,  à  Rouen,  et  de  son 
épouse,  sont  nés,  à  Brulon,  cintj  enfants  :  Ignace  Chappe 
d'Auteroche,  Claude  Chappe,  Pierre  Chappe-Chantepie, 
René-Chapj)e  Désarciset  Al  raham  Chappe-Chaumont,  qui, 
par  leur  intelligence,  leur  énergie  et  leur  union  ont  doté 
le  monde  d'une  des  plus  belles  découvertes  de  l'esprit  hu- 
main, la  télégraphie. 

Nous  savons  bien  que  l'idée  de  communiquer  an  loin  à 
Taide  de  certains  moyens  remonte  à  une  époque  très  an- 
cienne; que  les  Hébreux,  1  ?s  Grecs,  lesTroyens,  les  Gaulois, 
les  Romains,  les  Aui-'lais  etlesAUemands  se  servaient  do  cer- 
tains signaux  qui  étaient  le  plus  souvent  aussi  insuffisants 
qu'imparfaits,  tandis  que  la  machine  de  Claude  Chappe 
(no  à  Brnlon  en  1763,  niort  à  Paris  le  23  janvier  1805), 
l'inventeur,  est  d'une  grande  simplicité,  d'une  perfection 
étonnante;  aussi,  malgré  les  divers  changements  apportés 
dans  la  télégraphie  par  l'électriciié,  c'est  cependant  tou- 
jours par  le  même  procédé  que  se  composent  et  se  tradui- 
sent les  dépêches  :  «  Rien,  dit  un  biographe,  n'a  pu  rem- 


r-  h'  ^^^ 


-  67  — 
placer  ce  que  le  génie  des  Chappe  a  créé;  cette  belle 
corîqnête  leur  appartient  donc  sans  partage  (I).  n 

René  Chappe-Désarcis,  qui  est  né  le  0  novembre  ilT^, 
est  décédé  sous?  le  toit  qui  la  vu  naître,  en  1854;  il  étaii 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et  antûen  administrateur 
dfs  lignes  lélégr.ipliiques.  Souvent  il  disait  de  son  IVère 
Claude  :  «  Il  avait  une  puissance  d'imagination  extraordi- 
naire, il  avait  le  génie  de  la  découverte.  Il  lisait  peu  et 
voulait  tout  trouver  dans  son  propre  fond.  J'étais  encore 
au  collège  de  La  Flèche,  et  déjà  Claude  avait  fait  de  très 
grands  progrès  dans  les  sciences.  Il  avait  fait  des  exjïérien- 
ces  nouvelles  sur  Télectricité;  ce  qui  le  préoccupait ,  c'était 
la  solution  du  problème  de  la  direction  des  ballons  vers  un 
but  déterminé.  Tout  écolier  que  j'étais,  je  lui  dis  qu'il 
penlrait  son  temps  avec  ses  ballons,  faute  de  point  d'appui 
pour  les  gouverner;  que  d'après  certaines  lectures  que 
j'avais  faites  (il  lisait  encore  beaucoup  h  80  ans)  sur  les 
lunettes  d'approche,  il  me  semblait  plus  facile  d'établir 
des  communications  rapides  à  de  grandes  distances,  avec 
de  bonnes  lunettes  et  un  bon  système  de  signaux.  Claude 
me  crut.  Il  laissa  ses  ballons  Le  difficile  restait  d'inventer 
ce  système  de  signaux.  Il  Tinventa  » 

La  première  expérience  télégraphique,  dit  un  écrivain, 
a  eu  lieu  de  Brulon  à  Parce,  à  ^  lieues  de  distance,  Claude 
était  placé  à  Parce,  sur  le  bord  de  la  Sarthe,  et  il  avait 
pour  correspondant  son  frère  René  Désarcis,  monté  sur 
l'ancien  château  de  Brulon.  C'est  là  jque  celui-ci  reçut  ce 
premtec  signal  du  télégiaphe,  signal  d'heureux  augure, 
qui  a  donné  à  l'avenir  beaucoup  plus  qu'il  ne  semblait 
promettre. 

«  René  Chappe-Désarcis  avait  d'abord  suivi  la  carrière  de 
son  père.  La  Kévolution  le  trouva  receveur  des  domaines 
du  roi,  d  Lassay,  dans  la  Mayenne.  Il  servit  la  France  sous 
divers  régimes,  mais  demeura  constamment  attaché  aux 
principes  de  la  légitimité.  Au  temps  de  Napoléon  l*%il  resta 
ïoni^temps  à  Bruxelles  chargé  de  l'administration  du  télé- 
Ci)  Cependant,  suivant  Bouillet,  Delaportc  et  Pesche,  Guillaume 
Amontons,  physicien,  fut  le  véritable  inventeur  du  lélégraplie,  et 
Claude  Chappe  ne  fit  que  Texécuter  et  le  perfectionner. 


—  68  — 

graphe  de  cette  ville;  plas  tard,  il  occupa  à  Paris  le  siège 
deradministratîonenchef  des  lignes  télégraphiques.  Après 
i830,  il  se  retira  à  Brûlon  et  n*en  sortit  plus.  » 

La  première  ligne  télégraphique  fut  établie  en  1793,  elle 
révéla  son  existence  par  la  nouvelle  de  la  prise  de  Condé. 
La  transmission  de  cette  nouvelle  à  Paris  et  la  réplique  que 
l'on  y  avait  faite,  ayant  eu  lieu  pendant  la  durée  d'une 
séance  de  la  Convention,  assura  le  succès  de  la  découverte 
de  Claude  Ghappe,  et  un  décret  lui  accorda  le  titre  d'ingé- 
nieur télégraphe. 

Nous  sommes  surpris  que  le  département  de  la  Sartbe 
n'ait  pas  encore  pensé  à  élever  un  monument  digne  de  la 
mémoire  de  Claude  Ghappe,  dont  la  renommée  est  euro- 
péenne et  qui,  un  jour,  obtiendra  une  belle  page  dans 
l'histoire  des  hommes  illustres. 

Claude  Ghappe  est  auteur  de  Lettres  sur  le  nouveau 
télégraphe  et  de  Mémoires  publiés  dans  le  Journal  de  p/ij/st- 
que,  Ignace  Ghappe,  son  frère,  ancien  administrateur  des 
lignes  télégraphiques,  député  à  l'assemblée  législative 
(1791),  né  en  1760,  mort  à  Paris  le  26  janvier  1829,  est  au- 
teur &' Observations  sur  la  création  d'un  Comité  diplomatique 
(1791)  et  d'une  Histoire  delà  télégraphie.  Paris,  1824,  in-8, 
et  atlas  de  34  planches;  Le  Mans,  1840,  in-8,  aussi  avec 
31  planches. 

CHARLES  (Léopold-François) 

Le  17  juillet  1874,  ?'éteignait  à  La  Ferté-Bernard,  sous 
le  poids  d'une  légitime  douleur,  Léopold-François  Charles, 
né  dans  cette  ville  le  20  décembre  1822. 

liharles  était  correspondant  du  ministère  de  rinstruction 
publique,  membre  de  l'Institut  des  provinces  de  France,  du 
conseil  de  la  Société  française  d'archéologie,  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sartbe,  président  de 
la  Société  de  secours  mutuels  de  La  Ferté-Bernard. 

Charles  était  non  seulement  un  archéologue  distingué, 
mais  un  savant  aimable  et  modeste,  un  homme  de  cœur 
et  de  bien  par  excellence.  Il  se  constitua  le  premier  et  le  plus 
érudit  des  chroniqueurs  de  La  Ferté-Bernard.  L'Histoire 


•^«^.  i^  Çv;)<}ft  x//  /i 


7/ 


des  Bernard,  ses  anciens  seigneurs,  des  institutions  com- 
munales, de  l'instruction  publique,  de  Tbospice  de  la 
ville  a  été  écrite  par  lui  d^une  manière  complète. 

Doué  du  goût  des  beaux-arts,  S3n  attention  se  fixa  sur 
Fart  religieux,  l'art  monumental.  11  s*acharna  à  l'étude  de 
la  belle  église  fie  La  Ferté-Bemard,  .lussi  tout  lui  en  était 
familier;  chaque  pierre,  chaque  vitrail,  il  en  connaissait 
les  auteurs  et  les  époques.  Il  adonné  des  descriptions  avec 
dessins  de  THÔtel  de  ville,  des  Halles,  des  maisons 
anciennes,  fontaine  publique,  etc.,  sans  rien  laisser  échap- 
per à  ses  investigations. 

Il  a  composé  beaucoup  de  mémoires  qui  sont  déposés  aux 
archives  des  sociétés  savantes  de  la  Sarlhe,  de  Gaen,  de 
Paris. 

Charles  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Histoire  de  l'église  de  La  Ferté-Bemard,  Mamers,  18M, 
1  vol.  in- 8. 

Notice  sffr  lu  château  de  La  Ferté-Bemard,  (Bull,  monu- 
mental, Caen,  1847). 

Notes  biographiques  sur  le  canton  de  La  Fer fé- Bernard, 
Le  Mans,  1851,  1  vol.  in-12. 

Atelirs  de  verriers  à  La  Ferté-Bemard  à  la  fin  du 
xv«  et  au  xvi*  siècle,  Mamers,  1851,  brochure  in-8. 

Ruines  féodales,  (Le  Maine,  185S). 

I'*erre  druidique.  Ruines  romaines  à  ffoissé,  (Le  Maine, 
1852). 

Armoiries  et  blasons  de  V église  de  La  Ferté-Bemard, 
(Xrrhives  de  la  Sarthe).  Le  Man<,  1853,  in-8. 

Lettre  n  TUnion  de  la  S  irthe  sur  V inauguration  du  chemin 
de  fer,  1854. 

École  fondée  à  La  Ferté  Bei'narl  en  1449.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1855). 

La  Ferté-Bemard^  son  histoire  et  ses  monuments.  Le 
Mans,  1855,  1  vol.  in-8. 

Notice  sur  les  principales  écoles  ecclésiastiques  de  la  pro- 
vince du  Maine  au  moyen  âge  et  queVe  fut  leur  importance  et 
leur  influence  sur  cette  province.  (Union  de  la  Sarthe,  1>^55J. 

Compte  rendu  de  f  histoire  du  jeton  au  moyen  âge  de 
MM.  Jules  Bouyer  et  E.  Hucher.  (Idem). 


-  70  - 

Œuvres  de  bienfaisance  à  La  Férié- Bernard.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricuL,  1836). 

Noie  svr  lea  documents  inédits,  relatifs  à  Vhif  taire  des  œu- 
vres de  bienfaisance  fondées  dans  le  diocèse  du  Mans  depuis  le 
XIII*  sièc'e  jusqu'à  la  finduxYiii*.  (idem). 

De  la  conservation  et  de  la  restauration  des  anciens  vit  aux. 
Paris,  ^858,  1  vol.  in-S. 

Le  très  inédites  de  Béranger  à  un  ami  y  précédées  d'une 
appréciation^  Le  Mans,  1860,  brochure  in-8. 

La  peinture  sur  verre  au  xvi«  siècle  et  à  notre  époque. 
Recherches  sur  les  anciens  procédés^  Le  Mans,  4  860,  brochure 
in-r2. 

Maurice  et  Eugénie  de  Guérin.  Étude  sur  leur  vie  et  leurs 
œuvres^  Le  Mans,  1861 ,  brochure  in- 12. 

Une  excursion  à  la  Trappe  de  Mortagne.  (Chronique  de 
l'Ouest,  1861). 

Mélanges  et  aperçus  sur  les  diverses  questions  littéraires  ou 
archéologiques,  Le  Mans,  1861,  brochure  in-12. 

Pèlerinage  à  Notre-Dame  des  Marais  â  La  fer  té- Bernard^ 
Le  Mans,  4861,  brochure  in-18. 

Aux  pèlerins  de  Notre-Dame  des  Marais  â  La  Ferté-Btr- 
nord  et  la  fêtp  du  saint  nom  de  Marie.  1 5 s^^ptcnibre^  Le  Mans , 
1«6I,  brochure  in- 12. 

De  r  administration  d'if  ne  andfnne  communauté  d'habitant  g 
du  Maine,  citée  dans  le  tableau  delà  France  municipale  d'Au- 
gustin Thierry,  avec  les  pièies  justifica^yves  depuis  le  xui" 
siècle,  I.eMans,  1862,  brochure  in-8. 

Nécrologie  sur  le  marquis  de  Jumilhac.  (Chronique  de 
rOuegt,  1862). 

Quelques  mots  à  propos  de  Vouvrage  de  M' nsngncur  Vévê- 
que  d* Orléans.  Avertissement  à  la  jeunesse  et  avx  pères  'fe 
famVle  sur  les  attaques  dirigées  contre  h  religion  par  quel- 
que écrivains  de  nos  jours,  Le  Mans,  1863,  brochure  in-8. 

Aes  vieilles  maisons  de  La  Ffvté  Bernird.  Arfistes  et  ou- 
vriers de  leur  époque  du  xu®  sièc'e  au  xvuî%  Caen,  IS64., 
brochure  in-8. 

Mémoire  du  Conseil  municipal  de  La  Ferté  Bamard  pour 
la  réunion  des  trois  communes  suburbaines^  Saint- Antoine^ 
Cherré,  Cherreau,  Mamers,  1865,  brochure  in-4. 


-  71  — 

Quelques  mots  sur  les  conditions  et  V appréciation  de  la  pein- 
ture iur  verre  à  propos  des  vitraux  neufs  de  Notre-Dame  des 
Marais,  Mamers,  1865,  brochure  in- 12. 

Antiquités  découvertes  à  Corm^s^  LeMan?,  1866,  br.  in-l2. 

fiuines  gallo-romaines  et  7'estes  d'un  édifice  cartovngien 
dans  rest  de  l'ancien  Maine,  Gaen,  1866,  brochure  in  12. 

De  l'oraison  funèbre  de  La  Moricière,  1866. 

Cherréy  arrondissement  de  Mamers^  canton  de  La  Ferlé- 
Bernard^  1867,  brochure  in-12. 

Vases  et  armes  trouvés  à  Cormes.  (Bull,  monumental, 
Caen,  1867,  in-8). 

Notice  sur  une  villa  gallo-romaine  an  château  d**  Roches  à 
Sceaux,  Sarthe  (Bull,  monumental,  Caen,  1868,  in-8). 

HistoiredeLa  Ferté- Bernard,  Mamers,1869,l  vol.  in-8. 

Hôtel  de  ville  de  Iji  Ferté-Bernard^Caen,  1869.  brochure 
in-8. 

Compte  rendu  de  /'art  gaulois  ou  les  Gaulois  d'après  leurs 
médailles,  par  M.  Hncher.  (Chronique  de  TOuest,  1869). 

Cari  Kuchelbecker,  artiste  peintrey  compositeur.  ^Chroni- 
que de  l'Ouest,  1869). 

Ha/Us  de  La  Fené  Bernard,  Caen,  1870,  brochure  in-8. 

Les  sires  de  La  Ferté-Beimard  an  Maine  depuis  le 
XI*  siècle.  Le  Mans  1870,  brochure  in-8. 

Les  seigneurs  d*»  La  F ir té- Bernard,  1870. 

Note  sur  les  dates  dexécvtion  et  les  noms  des  artistes  et  des 
ouvriers  qw  ont  travaillé  nux  diverses  parties  de  V église  fJe  La 
Ferlé-Bernard.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul ,  1872). 

L'instruction  publique  à  La  Ftr té  Bernard  df puis  le  moyen 
âge  jusque  nos  jours,  La  Ferté- Bernard,  1873,  brochure 
in  8. 

L'Hô'el-DieudeLa  Ferté-Bemard  (Êchode  THuisnc,  1 873). 

I*€  la  confînnce  limitée  qu'il  faut  accorder  aux  journaux 
et  aux  livres.  (Écho  de  THuisne,  1873). 

Renaud  Trassard  des  Landes,  1727-1789.  Notice  biogra- 
phique. (Écho  de  rHuisne,  1873). 

No'ice  sur  les  origines  des  trois  paroisses  dcif  DehauU,  La 
Chapelle  du  Dois,  Prévit  ^Écho  de  l'Huisne,  1873). 

Verriers  et  vitraux  ou  xvi«  siècle,  à  propos  du  peintre  Jean 
Coittw,  (Bull,  monumental,  Caen,  1874,  in-8) 


—  72  — 

Documents  inédits  sur  Robert  Courtois,  peintre-verrier. 
(Revue  des  sociétés  savantes)  Paris^  1874,  in-S. 

Sépultures  mérovingiennes  et  autres  antiquités  de  Connen'é 
par  MM.  Léopold  et  Robert  Charles.  Tours,  1875,  brochure 
in-8. 

Histoire  de  La  Ferté-Bernird^  seigneurs^  adminiitration 
municipale,  églàe,  monuments,  hommes  illustres,  publiée  par 
l'abbé  Robert  Charles  fils,  Le  Mans,  4877,  i  vol.  in-8. 
(4«  édition). 

Description  de  Im  Ferté-Bemard^  son  histoire  et  ses  mo- 
numents, inséré  dans  l'ouvrage  intitulé  :  Études  sur 
l'histoire  et  les  monuments  du  département  de  la  Sarthe, 
Le  Mans,  I  vol.  in-8. 

Notice  sur  t invasion  allemande  à  La  Ferté-Bernnrd,  1870- 
4871,  manuscrit  publié  par  l'abbé  Robert  Charles  fils,  Le 
Mans,  4878,  brochure  in-8. 

CHARTIER  (Lonis-Désiré-Augastin) 

Louis-Désiré-Augiistin  Chartier  est  mort  d'une  fluxion 
de  poitrine  à  Saint-Étienne,  les  premiers  jours  de  novembre 
4873.  Il  était  né  à  Orléans  le  17  juin  4827. 

Un  de  ses  biographes  s'exprime  ainsi  : 

a  Chartier  avait  été,  pendant  utic  douzaine  d'années,  pro- 
fesseur de  rhétorique  au  lyct^e  du  Mans.  Les  nombreuses 
générations  d'élèves  qui  se  sont  succédé  pendant  ce  long 
espace  de  temps,  ont  conservé  de  lui  le  meilleur  et  le  plus 
sympathique  souvenir.  Nous  n'avons  pas  connu  d'cDsei 
gnement  plus  vif,  plus  excitateur,  plus  exempt  de  tout 
pédantisme. 

•  Lorsque  M.  Duruy  eut  l'idée  d'organiser,  dans  la  plupart 
des  villes  de  province,  de  nombreuses  succursales  de  l'en- 
seignement des  facultés,  Chartier  fut  chargé,  au  \lans,  du 
cours  de  littérature  française.  Il  y  réussit  au  delà  de  toute 
espér.mce,  et  c'était  justice,  car  il  y  fit  véritablement  pr.  uve 
d'un  grand  talent. 

a  Une  parole  facile  et  brillante,  un  tour  d'esprit  ingénieux 
et  original,  une  connaissance  approfondie  de  cette  littéra- 
ture, dont  il  savait  iaire  comprendre  les  finesses  les  plus 


/•  >•    A^^ 


~  73  ~ 
délicates,  —  tant  de  qualités  devaient  lui  conquérir  la  fa^ 
veur  du  public.  Aussi  se  pressai t-K)n  chaque  samedi,  dans 
la  salle  Siaint-Pierre,  comme  pour  a<:sister  à  une  véritable 
ftle  de  l'esprit.  Ceux  qui  ont  assisté  à  ces  charmantes  con- 
férences, savent  que  nous  n'exagérons  rien,  b 

H  y  a  environ  dix  ans  Chartier  avait  obtenu  un  avance- 
ment dû  à  son  mérite  et  à  ses  longs  services.  Nommé 
proiesseur  de  rhétorique  au  lycée  de  Gaen,  puis  inspecteur 
d'académie  à  Saint- Etienne,  il  quitta  notre  ville  où  il  lais- 
sait de  nombreux  amis. 

Tous  les  ans,  il  venait  passer  au  Mans  là  plus  grande 
partie  de  ses  vacances,  et  les  membres  du  cercle  de  la  ville, 
qu'il  charmait  par  ses  étincelantes  causeries^  étaient  heu- 
reux de  retrouver,  chaque  année,  cet  esprit  vif  et  vraiment 
français^  qui  voyait  si  juste  et  qui  appréciait  d'un  trait  si 
net  et  si  incisif. 

Lorsqu'il  les  quitta  au  mois  d'octobre  i873,  ils  étaient 
loin  de  penser  que  ce  fût  là  un  dernier  adieu. 

Il  est  mort  dans  toute  la  force  de  Tàge,  et  l'Université  a 
fait  en  lui  une  perte  bien  imprévue. 

CHEVALLIER  DE  LAUNAT  (René-Michel) 

René-Michel  Chevallier  de  Launay  naquit  à  Saint-Poix 
(Mayenne),  le  27  mai  1784.  Après  avoir  fait  de  bonnes 
études,  il  se  fit  recevoir  avocat  et  entra  jeune  au  barreau 
du  Mans  ;  on  observa  vite  l'élévation  de  son  esprit  et  les 
belles  qualités  de  son  cœur. 

•  La  ville  de  Sillé,  dit  un  chroniqueur,  n'a  pas  perdu 
le  souvenir  d'un  procès  criminel  dans  lequel  de  mal- 
heureux réfractaires  défendaient  leur  tète  contre  les 
sévérités  de  la  justice  militaire,  deux  furent  condamnés 
et  exécutés,  les  autres  furent  sauvés.  •  L'énergique 
défense  de  Chevallier  de  Launay  n'était  pas  sans  danger  à 
cette  époque,  le  courageux  avocat  enrôlé  d'autorité  dans 
les  gardes-côtes,  se  vit  exposé  à  la  perte  de  sa  carrière 
presque  à  son  début.  Quelque  temps  après  le  gouverne* 
'ment,  mieux  inspiré,  lui   permit  d'acheter  le  droit  de 


—  74  — 
rentrer  dans  «on  cabinet  et  «le  reprendre  ?on  honorable 
position. 

Chevallier  de  Launay  est  décédé  au  Mans,  le  6  mars 
4853.  Il  possédait  bien  les  loi^,  mais  il  avait  surtout  une 
rare  connaissance  des  usages  de  la  province  du  Maine,  et 
quand  ses  jeunes  coufrèrei^  venai<»nt  le  consulter  sur  des 
questions  qui  les  embarrassaient,  il  se  faisait  toujours  un 
plaisir  de  pouvoir  les  satisfaire.  Pendant  de  longues 
années  il  a  été  bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats,  au 
Mans. 

CHORIN  (René-Mathnrin) 

Uené-iVatburin  Chorin  est  né  à  Lehorps  (Mayenne),  le  8 
lévrier  1803;  il  fut  ordonné  prêtre  en  'i828  et  aussitôt 
nommé  vicaire  de  La'cliapelle-d'Aligné  et  le  1"  décembre 
1831  desservant  de  Saint-Victtur.  Il  est  auteur  des  Ira^aux 
suivants  : 

Mémoire  sur  des  tri/obùes  découverts  dans  un  mirterai  de 
fer  à  Gebne-  k-  Gnn deUn ,    1 836 . 

Car'e génlogiquf'.  (Gong,  scieniif  ,  l839). 

Note  fur  une  découverte  de  médaiUe<  romaines  près  d'une 
voie  romavte  qui  traverse  Le  P(t»'î-Ois<efiu  et  un  objet  fti 
te*r.  cuife,  1839. 

Mémoire  sur  les  ant'qmtéi  du  Petit-Oisstau.  (Bull,  de 
la  Société  d  agric  d.  1S42). 

/•escrip'ion  du  camp  de  Saint-Eorou^y  commune  de  Gesne- 
fe-Gandeh'n. 

Lettre  sur  le  déftérisscmmt  des  blés  dons  la  commune  d*^ 
Saint' Vtcfeur.  (Bull,  de  la  Société  cragriçul.,  1846.) 


CLËRE  (Jules) 

Jules  Glère  est  né  à  La  Chapelle  lez-Grange  (Haute- 
Saône).  Son  père,  capitaine  d'artillerie  blessé  grièvement 
à  Wagram,  avait  été  forcé  de  prendre  sa  retraite  et  s'était 
marié  dans  soa  pays. 

Jules  Glèrea  fait  ses  études  dans  un  petit  collège  ecolésias- 


*^  /•  /.// 


K-  h-   M^ 


—  75  — 
tique.  Il  montra  dès  sa  première  jeunesse  de  très  heu- 
reiires  dispositions  pour  les  lettres. 

Répétiteur  puis  bibliothécaire  au  collège  de  La  Flî'^ciho 
pendant  près  de  vingt  ans,  il  fut  en  ï847  un  des  fonda- 
teurs de  rÉcho  du  Loir  et  Tun  de  ses  rédac'eurs.  Il  y 
publia  un  certain  nombre  de  pièces  de  vers. 

Jules  Clère  est  mort  à  Dinan  vers  1X00. 

li  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Traité  de  la  chasse  aux  petits  oiseaux  e*  de  in  pêche  \  vol. 

Les  écoliers  en  vacances,  i  vol. 

Poésie  allemande  (traduction),  1  vol. 

Ces  trois  volumes  ont  été  imprimés  à  Strasbourg, 
chez  Berger. 

Histoire  de  VécoU  de  Ln  Flèche^  df'puis  sa  fondation  par 
Henri  IV,  jusqu'à  sa  réorganisation  en  prytanée  impérial 
militaire  4853,  I  vol.  in- 12. 

Henri IV  à  La  Flèche^  opuscule,  1857. 

La  maison  de  iXolre-Dame  de  Li  Flèche,  1854 

Zr*  château  de  Clermont-Gatlerande. 

JUalicome. 

Château  de  Courcelks-la-Suze. 

Ln  Flèche^ 

Ces  quatre  derniers  opuscules  ont  été  publiés  dans  le 
Maine  et  C Anjou,  par  le  baron  de  Wismes. 

CONTENCIN  (Pierre-Alexandre) 

Pierre-Alexandre  Contencin,  né  à  Poitiers  le  20  févri**r 
1769,  fut  nommé  sous -préfet  de  l'arron  lissemont  de 
Mamers  (Sarthe),  le  2  juillet  1802,  et  plus  tard  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur. 

Ckintencin  remplit  les  fonction-^  de  sous-préfet  de 
Mamers  jusqu'au  2  septembre  1830,  époque  à  laquelle  il 
fut  mis  à  la  retraite.  Il  y  eut  toutefois,  dans  son  adminis- 
tration, une  courte  interruption  de  six  semaines  pendant  les 
Cent  jours.  Contencin  avait  donné  sa  démission  pour  rester 
fidèle  à  la  monarchie  constitutionnelle.  C'est  quelques 
jours  avant  cette  démission,  qu'insulté  dans  Texercice  de  ses 
fonctions  par  un  capitaine  en  demi-solde,    il  demanda 


—  76  — 
raison  de  cette  insulte  ;  blessé  grièvement  dans  cette  ren- 
contre, il  fut,  pendant  plusieurs  jours,  en  danger  de 
perdre  la  vie. 

Cet  administrateur  se  faisait  remarquer  par  une  fermeté 
intelligente,  une  grande  promptitude  de  décision  dans  les 
occasions  importantes,  et  une  activité  rare.  Nous  en  cite- 
rons un  exemple. 

Le  20  novembre  1827,  au  soir,  deux  voitures  de  blé 
appartenant  à  des  spéculateurs,  furent  arrêtées  près  des 
halles  de  Mamers  et  déchargées  par  un  rassemblement 
tumultueux  qui  voulait  livrer  les  grains  au  pillage.  L'au- 
torité municipale,  se  refusant  à  tout  déploiement  de 
forces,  restait  impuissante  au  milieu  du  désordre.  Le 
sous-préfet,  alors  à  une  demi-lieue  de  Mamers,  prévenu 
par  un  exprès,  s'empressa  d'accourir,  il  fit  immédiatement 
appeler  la  gendarmerie.  Les  voitures,  remises  en  posses- 
sion de  leur  chargement,  furent  conduites  dans  la  cour  de 
la  sous-préfecture,  malgré  les  cris  et  les  pierres  lancées  de 
tous  côtés.  L'obscurité  favorisait  le  désordre,  le  maire  fut 
blessé  au  bras,  Ck)ntencin,  atteint  à  la  tète,  fut  renversé  et 
resta  quelques  instants  sans  connaissance.  Après  avoir 
repris  ses  sens,  il  continun  à  donner  des  ordres  et  à  ré- 
primer le  tumulte  sans  permettre  à  la  gendarmerie  de 
faire  usage  de  ses  armes.  Quelques  heures  après,  les  voiture 
partaient  sans  escorte,  se  rendaient  à  leur  destination,  et 
tout  était  rentré  dans  l'ordre. 

Contencin,  resté  à  Fresnay  (Sarthe)  depuis  i830,  a  fait 
profiter  de  sa  vieille  expérience  la  ville  et  le  canton.  II  a 
été  successivement  membre  du  Conseil  municipal,  admi- 
nistrateur de  l'hospice  et  membre  du  Conseil  général  de  la 
Sarthe,  pour  le  canton  de  Fresnay.  Dans  ces  différentes 
fonctions,  il  n'a  jamais  cessé  de  se  montrer  homme  de  cœur 
et  d'intelligence  11  est  mort  à  Fresnay,  le  48  avril  1858, 
dans  sa  quatre-vingt-dixième  année,  en  conservant  jusqu'à 
son  dernier  jour  tonte  la  verdeur  de  son  esprit 


r 


(r-  A-  J^fo 


—  77  — 

COQUEREAU  (Félix) 

Monseigoeui-  Félix  Goquereau^  protonotaire  apostolique, 
chanoine  de  Saint-Denis  du  premier  ordre,  grand  aumônier 
de  la  flotte,  est  moi-t  à  Paris  le  9  décembre  1866. 

Félix  Goquereau  était  né  à  Laval  le  27  novembre  1808  et 
a  Dût  ses  études  au  lycée  de  Nantes.  Hhétoricien  à  1 5  ans,  il 
terminait  à  17  sa  philosophie  à  Rennes,  où  il  subit  d  une 
fa^n  brillante  son  examen  de  bachelières  lettres.  Il  venait 
d'être  reçu  avocat  à  Paris,  lorsqu'une  vocation  subite  se 
manifesta  chez  lui  pour  l'état  ecclésiastique.  Il  enlra  aussi- 
tôt au  séminaire  de  Malestroit,  dans  le  diocèse  de  Vanues, 
et,  après  avoir  complété  ses  études  théologiques,  il  fut 
ordonné  prêtre  à  Rennes  en  1833,  par  Tévèque  Lesquen.  U 
revint,  après  son  ordination^  passer  quelque  temps  à 
Laval,  et  alla  ensuite  exercer  son  ministère  dans  la  Sarthe. 
De  là  il  se  rendit  à  Paris,  où  il  fut  favorablement  accueilli. 
Il  y  prêcha  de  nombreux  carêmes. 

Grâce  à  la  protection  de  M.  Olivier,  curé  de  Saint-Rocb, 
et  à  Torginalité  de  ses  sermons  aux  marins  de  Brest,  il  fut, 
en  1840,  nommé  aumônier  de  la  Belle-Poule^  frégate  qui 
allait  à  Sainte-Hélène  chercher  les  restes  de  Napoléon. 
L'année  suivante,  il  pubUa  le  récit  de  ce  voyage,  sous  le 
titre  de  Souvenirs  de  Sainte- Hélène.  Après  un  de  ses 
sermons  prêches  à  Saint-Roch,  en  1843,  le  prince  de 
Joinville^  qui  l'honorait  d'une  estime  particulière,  lui  an- 
non^  lui-même,  dans  une  lettre  rendue  publique,  sa  no- 
mination à  un  canonicat  de  Saint -Denis. 

Le  2  août  1849  il  prononça  un  Discours  à  la  distribution 
des  prix  de  Notre-Dame  de  Sainte-Croix,  lirochure  in-4. 

Lors  de  la  réorganisation  du  service  religieux  à  bord  des 
vaisseaux  de  l'Etat,  en  185^),  l'abbé  Goquereau  devint  au- 
mônier en  chef  de  la  flotte.  Il  Ht,  en  cette  qualité,  une  des 
campagnes  maritimes  d'Orient;  il  s'était  déjà  trouvé,  en 
iH44,  au  bombardement  de  Mogador.  Décoré  eu  1841,  il 
fut  promu  officier  en  1844,  commandeur  en  1837  et  grand 
officier  le  3  avril  1864. 
Monseigneur  Goquereau  a  prêché  plusieurs  lois  au  xMans 


—  78  - 
à  la  catliédrale  et  à  la  chapelle  des  Dames  de  la  Visitation. 
Les  obsèques  de  Mgr  Coqiiereaii  ont  eu  lieu  à  IVglise 
Sainte- Glotilde  ;  il  a  été  inhumé  au  cimetière  du  Père- 
Lachaise. 

CORBEAU  DE  SAINT-ALBIN  (Hortensius) 

Hortensius  Corbeau  de  Saint-Albin,  né  à  Paris,  en  1805, 
juge  suppléant  au  tribunal  civil  de  la  Seine  en  4830,  puis 
juge  au  même  tribuual,  conseiller  à  la  Cour  de  Paris  Il8i8), 
enfin  conseiller  honoraire,  membre  du  Conseil  général  de 
la  Sarthe,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  député  de  Beau- 
rnont-sur-Sarlhc  depuis  4837,  est  mort  au  Ghevain  le  24 
lévrier  4878. 

Ses  obsèques  eurent  lieu  à  Téglise  du  Chevain  (Sarthe), 
le  25  février  4878.  Le  deuil  était  conduit  par  son  fils,  son 
gendre  M.  Tissier,  son  frère,  ancien  bibliothécaire  de 
rimpératrice,  et  M.  Jubinal,  son  neveu. 

HortensiusCorbeau  de  Saint-Albin  était  filsdeHousselin, 
ancien  rédacteur  en  chef  du  ComtUutiunnA^  ami  de  Robes- 
pierre, et  trop  célèbre  dans  le  département  de  TAube  par 
la  terrible  mission  qu'il  y  remplit  pendant  la  Terreur. 

Hortensius  Corbeau  de  Saint-Albin  avait  une  chevelure 
épaisse  et  Irisée,  une  physionomie  douce  et  bienveillante. 
Il  eùl  parlé  à  la  chambre  aussi  bien  qu'un  autre  s'il  eût 
osé;  mais,  pour  un  mot  qu'il  hasarlait  en  public,  aussitôt 
il  pâlissait  et  tremblait;  cependant  sa  voix  était  forte  et  sa 
diction  régulière.  Cette  timidité,  qui  paralysait  ses  moyens 
oratoires,  n'excluait  pas  l'énergie  de  caractère.  11  obtint  la 
croix  de  la  Légion  d'honneur,  enl830,  pour  avoir  sau\é  de 
la  destruction  la  statue  de  Malesherbes,  placée  danslasalle 
(les  PaS'PerduSj  au  palais  de  Justice,  à  Paris. 

Hortensius  Corbeau  de  Saint-Albin  est  auteur  de  plu- 
sieurs ouvrages  et  de  poé.«»ie.-^;  plusieurs  de  ces  poésies  ont 
été  publiées  dans  le  Courrier  de  la  Sarthe  et  dans  l'Union 
de  la  Sarthe, 

On  possède  de  Hortensius  Corbeau  de  Saint-Albin  les 
travaux  suivants  : 

Eloge  de  Barras,  son  parent. 


1/;  /.  ^;/ 


-  79  - 

Histoire  de  Su/kouskt, 

Des  poésies  lyriques. 

Peux  Odes  sur  Lafoyette, 

Logique  judiciaire  eu  traité  des  arguments  légaux^  i841, 
1  vol.  in-18.  La  deuxième  édition  de  cet  ouvrage  est  suivie 
deZ^  logique  de  conscience,  iSii,  1  vol.  in-12. 

On  reproche  à  Corbeau  de  Siint-Albiu  les  nombreux 
emprunts  qu'il  a  faits  :  1"  à  la  Dialectique  légale  de  M. 
Spruyt  (Bruxilles),  chezBampelberg;  1814, 2»  à  la  Logique 
de  Port' Royal  (Paris,  chez  la  veuve  Savoye,  1775);  3"  à  la 
Logique  (\e  Dumarsais  (Paris,  chez  Pougin,  1797)  Voir 
brochure  intitulée  :  Emprunts  faits  par  M,  Hortensius  de 
Suint-  Mbin,  auteur  de  la  Logique  jufiicùnre^  Paris,  A.Guyot 
etScribe,  iraprimeursdu  roi,  rueNeuve-des-Petits-Ghamps, 
18-i4,  brochure  in- 12. 

Alptionse  Karr  <lit  à  ce  sujet,  dans  ses  Guêpes  du  mois 
déniai  1841  : 

■  Un  joiirnal  {J* Union  de  la  Sarthe)  accusa  de  plagiat 
M.H.fleSaint-Albin.  — M.H.deSaint-Albinaccusecejournal 
de  diffamation,  — le  journal  demande  à  faire  judiciairement 
de  son  allégati(»n  une  preuve  qu'il  a  déj^  faite  en  impri- 
mant en  regard  et  l'ouvrage  de  M.  diî  Saint-Albin  et  celui 
sur  lequel  il  est  littéralement  copié.  -  Mais,  comme  le 
journal  sait  que  la  loi  ne  permet  pas  à  Tacciisé  de  diffa- 
mation de  produire  la  preuve  des  fait^  qu'il  a  avancés, 
—  il  prend  un  biais  que  la  même  loi  lui  inclique  :  il  accuse 
M.deSaint-Albin lie  contrefaçon.  M.  de Saint-Albinn'accepte 
pas  ce  procès,  —  et  il  invoque  la  prescription,  —  c'est-à- 
dire  qu'il  reconnaît  s'ùtre  emparé  du  livre  d'im  autre 
et  lavoir  publié  sous  son  nom,  mais  il  y  a  longtemps,  d 

Cod?^  (article  publié  dans  le  Dictionnaire  f^o/itique),  1840. 

Complainte  chantée  aux  électeurs  du  7*  coUège  de  la 
Sarthey  1842,  in-8. 

Lettre  aux  électeurs  du  7""  collège  de  la  Sarthe  et  aux 
habitants  du  canton  de  MaroIlts-les-Braulis,  1846. 

Ltitre  à  M.  JouauXy  de  Précignéy  1848,  in-4. 
Lttfre  aux  électeurs,  1849,  in-4. 
Darius  et  Jugurtha,  conte,  1857. 
Les  Trois  Portraits. 


—  80  — 

Le  Conteur  intrépide,  anecdote^  lue  à  la  séance  de  la  So- 
ciété philotechnique,  i857. 

Une  Séparation,  poésie  lue  à  l'Institut  historique,  1860. 

Les  Orateurs,  poésie,  1860. 

L  e  Maître  et  les  Élèves,  poésie  lue  à  la  Société  philotecbni- 
que,  4860. 

Lettre  à  M.  de  Riancey,  1861. 

Mon  Contingent,  poésie,  1867. 

Tablettfis  d'un  rimeur,  contes,  apologues  et  anecdotes j 
épîlres,  imitations  fugitives,  premiers  essais,  romances,  chan- 
sons, 1862,  1  vol.  in- 18  ;  la  3"»  édition  de  cet  ouvrage  est 
suivie  de  plusieurs  lettres  à  l'auteur,  1869,  1  vol.  in-18. 

Lettre  au  rédacteur  du  Courrier  de  la  Sarthe,  4869. 

Lettre  an  rédacteur  de  la  Sarthe,  1869. 

Discours  au  banquet  de  Fyé,  1874. 

Il  est  encore  auteur  do  nombreux  comptes  rendus, 
adressés  aux  électeurs  qui  l'ont  nommé  député. 

CORNEVIN  (Alexandre) 

Le  24  octobre  1876,  un  modeste  cortège  de  parents, 
d'amis>  de  concitoyens  accompagnait  à  sa  dernière  de- 
meure, Corne  vin,  l'artiste  mosaïste. 

Alexandre  Cornevin  est  né  à  M eslay  (Mayenne),  en  1806. 
Mais  il  était  devenu,  depuis  longues  années,  citoyen  de  La 
Flèche,  et  cette  ville  peut  à  juste  titre  le  revendiquer  pour 
une  de  ses  illustrations  locales. 

La  célébrité  de  Cornevin  était  demeurée  restreinte  dans 
un  petit  cercle  provincial  de  médiocre  étendue. 

Trois  ou  quatre  départements  circonvoisins  connais- 
saient son  nom  et  ses  ouvrages.  Et  vraiment  l'artiste 
méritait  mieux.  Il  fut  en  effet,  non  seulement  un  maître 
dans  son  art,  mais  il  en  fut  le  créateur. 

Doué  d'une  rare  ha'bileté  de  main,  d'une  imagination 
puissante,  d'un  goût  exquis,  Cornevin,  d'abord  simple 
ouvrier  ébéniste,  rêva  de  demander  aux  bois  les  lignes,  les 
couleurs,  l'effet  poétique  de  la  peinture.  11  procéda  par 
des  essais  plus  ou  moins  réussis,  et  d'efiorts  en  efforts,  de 
travaux  en  travaux,  il  était  arrivé  à  donner  à  la  mosaïque 


^si- 
en bois  nne  perfection  et  des  résultats  que  nui  n'avait 
soupçonna,  et  encore  moins  réalisés  avant  lui. 

II  y  avait  deux  hommes  dans  cet  artiste  :  un  songeur  et 
un  ouvrier.  Comme  La  Fontaine,  doni  il  aimait  tant  à  re- 
produire sur  les  bois  les  créations  poétiques^  il  avait  ses 
périodes  de  paresse  et  de  rêverie*  Mais  il  ne  s'y  ottardait 
pas.  Et  bientôt  on  voyait  surgir,  sous  les  mains  actives  de 
Touvrier,  les  œuvres  conçues  pendant  les  heures  noncha- 
lantes en  apparence,  fécondes  en  réalité,  que  rimagination 
dérobait  au  labeur. 

Ces  œuvres  étaient  charmantes,  et  ne  furent  jamais, 
selon  nous,  admirées  autant  qu'elles  méritaient  de  l'être. 
Nous  ne  parlons  pas  du  prix  vénal  auquel  elles  étaient 
parfois  payées.  Tout  le  monde  sait  que  le  brave  artiste 
fléchois  n'a  jamais  placé  la  richesse  au  premier  rang  de  ses 
ambitions.  Comme  tous  les  vrais  artistes,  il  aimait  la 
louange,  il  rêvait  la  gloire.  Mais  son  orgueil  était  naïf  et 
n'avait  rien  de  haïssable.  Il  croyait  en  lui,  en  son  talent. 
Cette  foi  là  n'est-elle  pas  le  principe  et  le  stimulant  du 
génie? 

Voiâi  un  bien  grand  mot,  pourra-t-on  dire,  à  propos 
des  créations  gracieuses  de  Corne  vin.  Eh  bien  !  écrit  son 
biographe,  ce  mot  n'est  que  vrai. 

Celui-là  n'a-t-il  pas  du  génie,  qui  ouvre  des  voies  nou- 
velles dans  une  science  ou  dans  un  art  et  qui  révèle  une 
manifestation  du  Beau.,  inconnue  jusqu'à  lui? 

Cherchez  dans  vos  souvenirs  ;  passez  en  revue  les  élé* 
gaiices  parisiennes  qui  fleurissent  chaque  jour  aux  éta. 
lages  de  Tahan,  de  Susse  ou  de  Giroux. 

lUppeiez-Tous  les  bois  ouvragés  ou  les  marqueteries 
délicates  qui  nous  viennent  d'Allemagne  et  d'Italie  ;  les 
chefs-d'œuvre  réalisés  à  Florence  ou  à  Venise  avec  des 
marbres  multicolores.  Puis,  placez-vous  en  face  d'une  des 
créations  où  Cornevin  a  marié  les  couleurs  de  tous  les  bois 
connus  avec  le  noir  ébène  exotique,  ou  la  blancheur  du 
honx  de  nos  forêts.  Et  comparez. 

Oui,  d'autres  ont  obtenu  la  beauté  des  formes,  la  grâce 
<^es  contours,  la  pureté  des  lignes.  Mais,  ce  qui  assure  aux 
œuvres  de  Cornevin  la  palme  réservée  que  l'avenir  leur 

7 


déceraera,  c'est  la  vie  gui  les  anime.  C'est  Tàroe  de  l'artiste 
qui  a  passé  de  rhomme  dans  ses  œuvn».  C'est  la  couleur 
dont  elles  étincellent,  la  poésie  sincère  et  naturelle  qui  s'en 
dégage. 

Cornevin  ne  meurt  pas  tout  entier.  11  laisse  après  lui 
des  continuateurs  de  son  art.  U  a  formé  à  son  ^le  un 
fils  et  une  fille,  dont  le  talent  s'est  révélé  dans  plusieurs 
créations  que  le  maître  aurait  pu  signer. 

COUIN  (Pierre-Gabriel) 

Pierre-Gabriel  Couin,  colonel  d'artillerie  en  retraite» 
officier  de  la  Légion  d'honneur  et  chevalier  de  l'ordre  de 
la  Réunion^  est  né  à  Saint-Cosme,  le  A  août  1776,  et  est 
décédé  à  Sainte-Croix-lez-le  Mans,  le  4  août  1850. 
Couin,  qui  a  été  tour  à  tour  maire  du  Mans^et  colonel  de 
la  garde  nationale  dans  la  même  ville,  avait  un  cœur  géné- 
reux; il  était  aimé  et  estimé. 

COnPTENT-DESGRATIERS  (Alexandre) 

Alexandre  Coupvent-Desgraviers  est  né  au  Mans  le  43 
mars  1804,  il  fit  ses  études  au  collège  de  cette  ville,  son 
droit  à  Paris  et  revint  au  Mans.  Il  entra  en  l'étude  de 
M«  Martigné,  notaire,  et  lui  succéda  en  1832. 

Coupvent-Desgraviers  est  décédé  au  Mans,  le  15  avril 
1879.  A  cette  époque,  il  était  notaire  honoraire,  membre  du 
bureau  de  bienfaisance  et  de  la  commission  de  surveillance 
de  l'Asile  de  la  Sarthe. 

Dans  ses  fouctions  de  notaire,  Coupvent-Desgraviers 
avait  su  conquérir  Testime  et  Tafiection  de  tous  ceux  que 
le  mouvement  des  affaires  avait  mis  en  relation  avec  lui. 

U  travei*sa  une  époque  difficile  où,  parmi  ses  confrères, 
se  produisirent  de  grandes  chutes  et  de  terribles  désastres, 
dont  le  souvenir  est  encore  vivant  dans  bien  des  familles; 
son  intelligence,  son  esprit  d'ordre  et  sa  probité  le  mirent 
à  Tabri  de  toutes  difficultés  et  lui  permirent  d'attendre 
sans  crainte  la  fin  d'une  crise  où  la  panique  fit  tant  de 
victimes. 


—  83  — 
Ayant  renoncé  au  maniement  des  affaires  pour  trans- 
mettre à  son  fils  la  direction  de  son  étude ,  il  fut  bientôt 
nommé  juge  suppléant  au  tribunal  civil  du  Mans  et  il  rem- 
plit ces  nouvelles  fonctions  avec  un  esprit  de  justice  que  ses 
anciens  collègues  se  plaisent  à  reconnaître. 

c  La  confiance  de  ses  conciloyens,  dit  un  de  ses  biogra- 
phes, l'avait  appelé  de  bonne  heure  au  Conseil  municipal. 
Il  s'y  montra  un  des  membres  les  plus  actifs,  les  plus 
zélés,  les  plus  dévoués  aux  intérêts  de  tous,  d'une  com- 
plaisance inépuisable  avec  ceux  qui  avaient  recours  à  ses 
lumières  et  à  son  influence. 

c  Bien  des  fois  il  fut  réélu  et,  à  plusieurs  reprises^  choisi 
comme  adjoint  par  le  gouvernement.  Au  moment  de  la 
guerre,  il  occupait  cette  place  d'honneur,  qui  allait  lui 
imposer  des  responsabilités  si  lourdes.  Au  jour  de  l'inva- 
sion, H.  Richard,  alors  maire  de  la  ville,  étant  tombé  ma- 
lade, Goupvent-Desgraviers  hérita  forcément,  sinon  du 
titre,  du  moins  des  charges. 

c  Malgré  son  âge,  il  les  accepta  et  les  soutint  avec  un 
courage,  une  fermeté  et  un  sang-froid  admirables.  En  ces 
temps  désolés,  où  Ton  put  constater  tant  de  faiblesses  par- 
mi ceux  qui  se  vantaient  le  plus  de  leur  audace,  il  n'eut 
pas  une  défaillance.  Il  fut  partout  et  toujours  sur  la  brèche, 
luttant  avec  une  énergie  désespérée  contre  les  odieuses 
exigences  du  vainqueur,  protestant  contre  les  abus  de  pou- 
voir, défendant  ses  administrés  avec  une  bravoure  qui 
étonna  les  officiers  prussiens  eux-mêmes,  s'exposant  aux 
rigueurs  des  commandants  de  place,  qui  le  menacèrent 
plus  d'une  fois  de  l'exiler  en  Prusse. 

fl  Rien  ne  l'abattit,  et  il  sut  conserver  la  présence  d'esprit 
que  lui  donnait  sa  grande  habitude  des  affaires,  pour  trai- 
ter avec  nos  ennemis  la  Itrûlante  question  de  notre  rançon. 

c  Tant  de  services  rendus,  au  prix  de  tant  de  fatigues 
et  de  sacrifices,  furent  mal  récompensés,  il  faut  le  dire,  et 
Goupvent-Desgraviers,  ainsi  que  ses  collègues  de  Tadrai- 
nistration  d'alors,  ne  rencontra  que  l'ingratitude  chez  ses 
concitoyens. 

«  Les  élections  municipales  qui  suivirent  la  conclusion 
de  la  paix  donnèrent  la  majorité  à  ceux  qui  avaient  le  moins 


^  84  — 
été  à  ]a  peine.  Ce  résultat  imprévu  dut  froisser  dans  ses 
sentiments  celui  qui  en  était  la  victime.  Mais,  avec  la  santé 
d'esprit,  la  gaieté  aimable  et  bienveillante  qui  faisait  le  fond 
de  son  tempérament  et  de  son  caractère,  il  ne  conserva 
ni  irritation  ni  i^ancune  contre  ses  adversaires  triomphants. 
Il  attendit  avec  patience,  laissant  au  temps  le  soin  de  dé- 
tromper les  populations  et  de  réparer  leur  erreur. 

a  Hélas  I  les  jours  de  la  justice  ont  trop  tardé,  et  il  est 
mort  sans  pouvoir  les  attendre  I  » 

Souvent  il  a  collaboré  au  journal  la  Sarthe  par  des  ar- 
ticles que  la  modestie  lui  interdisait  d9  signer.  Il  a  fourni 
à  cette  feuille  bien  des  notices  spirituelles,  des  critiques 
ingénieuses,  et  à  côté  de  ces  productions  légères,  des  tra- 
vaux plus  considérables,  par  exemple  des  obsei*vations  sur 
le  budget  de  la  ville,  dont  il  suivait  avec  un  intérêt  et  une 
compétence  rares  les  variations  et  le  développement. 

COURTILLIER  (Zacharie) 

Zacharie  Courtillier,  propriétaire-agriculteur,  membre 
du  conseil  d  arrondissement  de  La  Flèche  pour  le  canton  de 
Sablé,  président  du  comice  agricole  de  Sablé,  membre  de 
la  Société  du  Maiériel  agricole  de  la  Sarthe,  de  la  cham- 
bre consultative  d'Agriculture,  etc.,  est  décédé  au  château 
du  Perray,  commune  de  Précigné,  le  14  juin  1866,  après 
une  douloureuse  maladie. 

La  mort  de  cet  agriculteur  est  une  perte  pour  notre  dé* 
paiement.  Dans  le  canton  de  Sablé  il  était  entouré  de  la 
considération  générale.  Il  a  publié  :  V Agriculture  devant 
l'enquête^  brochure  Sablé,  1866,  in.8o. 


//•/// 


85  •- 


O 


DAGONEAU  (Pierre-Marin) 

Pierre-BIariD  Dagoneau  est  né  à  CetoQ  (Orne)  le  22 
novembre  1775;  il  fit  seâ  études  au  collège  du  Mans»  et. 
quelques  années  après,  vers  1818,  il  exerça  les  fonctions 
d'agn§é  près  le  tribunal  de  commerce  de  cette  ville.  En  1830, 
on  le  nomma  juge  de  paix  du  troisième  canton  du  Mans; 
il  remplit  ces  honorables  fonctions  pendant  vingt-cinq  ans. 
Eu  1828,  il  entra  dans  la  Société  d'agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sartbe. 

Dagoneau,  qui  s'occupait  beaucoup  de  météorologie  et 
d'horticulture,  possédait  une  magnifique  collection  de 
roses.  Il  est  mort  au  Mans  le  26  mai  1856.  Il  nous  a  laissé  : 

Tabîeau  des  principahs  assemblées  nationales  tenues  en 
France  sous  le  nom  dC états  généraux^  de  notables^  etc.^  depuis 
tan  Al^jusguà  1830,  avec  la  liste  des  députés  connus  du 
Maine  ei  de  la  Sarthe  depuis  1468.  Le  Mans,  1830,  petit 
in-12.  —  Suite  jusqu'à  1831.  Le  Mans,  1831,  in-12. 

Notice  nécrologique  sur  J.-P.-G.  Bardouin^  néàJUamerSj 
ex'défrtité  du  déparlement  de  la  Sarthe.  1833,  (Bull,  de  la 
société  d'agricul.) 

Requisses  nécrologiques  des  hommes  célèbres  décédés  depuis 
tavènement  au  trône  de  Louis-Philippe^  roi  dus  FrançaiSf 
suivies  des  esquisses  nécrologiques  des  hommes  distingués 
appartenant  au  département  de  la  Sarthe  j  par  leur  naissance^ 
leur  domicile  et  les  fonctions  qu'ils  y  ont  exercées^  décédés 
depuis  le  f  janvier  1824.  Le  Mans,  1833,  petit  in-12. 

Calendrier  historique  pour  tannée  1834.  Le  Mans,  in- 12. 

Calendrier  historique  pour  Fa^tnée  1835.  (Ann.  de  la 
Sarthe.) 

Éclipse  partielle  du  15  mai  1836. 

Observùiùms  météorologiques^  1836-1837.  (Aifiches  du 
Mans). 


-  86  — 

Des  justice»  de  paix.  Obgervatùms  sur  le  projet  de  leur 
nouvelle  organisation.  Le  Mans,  1836^  in-18. 

Notice  sur  Coutelle^  ancien  commandant  des  aérostiers.  Le 
Man8,i836,  in-IS* 

Observations  additionnelles  sur  le  projet  de  la  nouvelle 
organisation  des  justices  de  paix.  Le  Mans»  4837,  in-8. 

Notice  sur  le  calendrier^  les  ères  des  différents  peuple»  et 
le  comput  ecclésiastique.  Le  Mans^  1838,  in-lSK. 

Notice  sur  la  division  des  temps  chez  les  divers  peuples  de 
la  terre.  (Congrès,  1839.) 

Observations  astronomiques  et  météorologiques.  (Congrès, 
1839.) 

Notice  généalogique  sur  F  Empereur  Napoléon  Bonaparte 
et  sa  famille.  Le  Mans,  1841^  in-12. 

Notice  sur  :  V  La  pluie  et  le  beau  temps;  phénomènes  météo- 
rohgiquesy  signes^  pronostics;  2o  les  influences  attribuées  à  la 
lune  sur  notre  globe ^  leur  appréciation.  Le  Mans,  1 843,  in-l  2. 

Observations  météorologiques  dans  le  département^  en  1845. 
(Bull,  de  la  société  d'agricul.) 

Note  sur  les  mérites  relatifs  à  Phomme  qui  pratique  le 
devoir^  selon  les  considérations  qui  l'y  déterminent. 

Dagoneau  a  laissé  un  manuscrit  sur  les  œuvres  de  Robert 
Garnier. 

DA6R0N  (Pierre) 

Pierre  Dagron,  médecin  dès  Tàge  de  vingt-cinq  ans,  est 
venu  à  Saint-Cosme-de-Vair  exercer  son  honorable  pro- 
fession avec  un  dévouement  et  un  désintéressement  qui  lui 
ont  acquis  des  titres  à  la  reconnaissance  de  ceux  qui  l'ont 
connu  ;  bientôt  il  fut  nommé  maire  de  cette  commune,  et 
avec  son  esprit  de  conciliation,  qu'il  possédait  à  un  suprême 
degré,  il  y  a  rendu  de  grands  services. 

Pierre  Dagron  est  décédé  au  cours  du  mois  de  décembre 
1851. 

D'ANDIGNÉ  (Charles) 

Le  comte  Charles  d'Andigné,  officier  de  la  Légion 
d*hoDneur,  ancien  préfet  sous  TEmpire,  a  administré 


!/■  /.  AS/ 


—  Ô7  — 
successivement  les  départements  du  Lot,  de  la  Cbarente 
et  de  la  Sarthe.  Dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  il  avait 
été  président  du  comice  agricole  de  Saint- Georges  sur- 
Loire, et  en  suivait  tous  les  travaux  avec  sollicitude. 

Le  comte  Ctiarles  d'Ândigné  est  mort  à  Angers,  le  3 
février  1878,  ftgé  de  71  ans. 

D'AHDIGNÉ  de  RESTEAU  (Guy-Charles-Henri) 

Le  comte  Guy-Charles  Henri  d'Andigné  de  Resteau,  né 
au  Mans,  le  17  avril  1813,  a  fait  ses  études  au  collège  du 
Mans  et  aux  écoles  militaires  de  Saint-Cyr  et  de  Saumur  ; 
il  est  sorti  de  cette  dernière  sous-lieutenant  au  8*  chas- 
seurs à  cheval. 

Le  comte  d'Andigné  de  Resteau  est  mort  le  22  novembre 
1879;  il  était  maire  de  Maîgné  depuis  de  nombreuses 
années^  il  avait  aussi  pris  longtemps  une  part  importante 
aux  travaux  du  conseil  général,  comme  représentant  du 
canton  de  Brulon  ;  c'était  un  bienfaiteur  des  pauvres,  et  un 
soutien  zélé  de  toute  la  population  qui  lui  avait  confié  ses 
întérôts. 

Le  parti  royaliste  perd  en  lui  un  de  ses  membres  les  plus 
fidèles  et  les  plus  dévoués. 

On  doit  au  comte  d'Andigné  de  Resteau  : 

Rapports  au  conseil  général^  1869,  1872,  in-8. 

Notes  sur  les  syndicats  de  rivières  dans  le  département  de 
la  Sarthe,  Le  Mans,  1874,  Monnoyer,  brochure  in-8. 

Usages  ruraux  du  canton  de  B?*ulon,  Le  Mans,  1875| 
Leguicbeux-Gallienne,  brochure  in- 18. 


DAVID  (André-Louis) 

André-Louis  David  est  né  à  Blaye  en  1808;  il  est  mort 
lelO  janvier  1875  aux  ardoisières  de  Riadon,  commune 
de  Fléchât,  près  Rennes.  Entré  à  l'école  des  arts  d'Angers, 
il  en  sortit  avec  le  prix  d'honneur  et  se  fit  conducteur  des 
ponts  et  chaussées  au  service  de  l'ingénieur  en  chef  de 
Bordeaux.  Vers  1839,  dit  son  biographe,  il  fut  chargé  de 


—  88  ~ 
fonder  et  de  diriger  au  Mans  la  première  école  de  dessio  qui 
y  fut  installée  ;  plus  tard,  on  le  nomma  agent  voyer  de  cet 
arrondissement,  puis  en  18dâ,  architecte  voyer.  A  partir 
de  ce  moment  il  ne  s'occupa  plus  que  de  la  restauration  de 
plusieurs  églises  et  chapelles,  notamment  de  l'église  de  la 
Providence  de  Ruillé  et  des  chapelles  des  Carmélites  du 
Mans  et  de  Laval.  David  fit  partiede  laSociéié  française  {K)ur 
la  conservation  des  monuments  historiques  et  en  devint 
bientôt  l'inspecteur  de  la  6*  division  comprenant  l'archéo- 
logie ;  il  faisait  aussi  partie  de  la  Société  d'agricultore> 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe  et  du  conseil  municipal  du 
Mans.  On  possède  de  David  les  travaux  suivants  : 

Lettre  au  Courrier  de  la  Sarthe  relativement  à  l'abattoir 
du  Mans,  1842. 

Résultat  des  fouilles  qui  viennent  d'être  faites  à  la  Bour- 
donnière^  à  Saint-Saturnin.  (Congrès,  i844.) 

Mémoire  sur  les  fonds  votés  par  le  conseil  municipal  du  Mans 
le  iO  septembre  1848,  brochure  in-12. 

Notice  sur  les  aqueducs  et  fontaines  de  la  ville  du  Mans, 
1851,  brochure  in-i 2. 

Rapport  au  préfet  de  la  Sarthe  sur  Péglise  de  Vaas^  1852. 

Remarques  sur  la  maison  de  Saint- Bertrand 

Sousa^iption  en  faveur  du  Bon-Pasteur,  1853. 

Mémoire  sur  tinfluence  dts  chemins  de  fer  sur  le  commerce 
et  t industrie jOu  les  modifications  que  la  création  des  chemins 
de  fer  devra  exercer  dans  les  habitudes  industrieliei  et  corn, 
merciales,  1856. 

jNotice  sur  t ancienne  seigneurie  de  la  Faigne  {Pontvallain)^ 
1856. 

Rapport  sur  te  congrès  scientifique  tenu  à  Alençon^  1857 . 

De  quelques  anciens  autels  récemment  découverts  dans  les 
églises  du  haut  et  du  bas  Maine,  1859. 

Ruines  gallo-romaines  du  Port-à-P Abbesse,  1858. 

Notices  et  descriptions  d'un  certain  nombre  d^auteh^tables 
du  xiii*  siècle  récemment  découverts  dans  les  églises  de 
Villaines-souS'Lucé,  de  Neuvy-en-Champagne,  de  Saône  et 
d'Avesnières,  1860. 

Notice  sur  la  Cassine,  église  située  près  de  Laval  y  monument 
inédit  du  bas  Maine,  186P . 


I^-  /  .    I.ÇZ 


Happori  8W'  r aqueduc  nouvellement  découvert  dans  les 
champs  d^/saaCy  près  la  ville  du  Mans.  (Résumé  des  travaux 
de  la  société  française,  in-8.) 

Rapport  sw  le  congrès  scientifique  de  Bordeaux,  i861. 

Note  sur  des  expériences  entreprises  dans  la  Gironde  pour 
combattre  la  maladie  de  la  vigne ^  1861 . 

Pèlerinage  dans  la  commune  de  Domfront-en-Champagn», 
1861. 

Note  sur  les  moyens  curatifs  de  la  maladie  de  la  vigne  y 
1862. 

Note  sur  un  météore  observé  en  Touraine^  1863. 

Étude  historique  sur  Vivoin  et  son  abboye^  1863. 

Du  tarif  des  ouvrages  de  peinture^  vitrerie^  dans  la  ville  du 
Mans,  4868. 

Note  sur  une  habitation  préhistorique,  découverte  en  Sain- 
tonge^  en  1869. 

Description  d'un  refuge  découvert  en  1864  dans  le  départe- 
ment de  la  Charente- Inférieure,  1873. 

Compte  rendu  du  Dictionnaire  topograpbique  de  la  Dor- 
dogne,  par  le  vicomte  de  Gourgnes,  1873. 

Lettre  à  /Union  de  la  Sarthe,  relative  à  la  famille  Naveau. 

Pi'esque  tous  ces  travaux  ont  été  publiés  dans  les 
Bulletins  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 
Sartbe. 


DE  BOURQUENET  (Félix) 

Le  baron  Félix  de  Bourqueney,  ancien  receveur  général 
de  la  Sarthe,  ancien  censeur  de  la  succursale  de  la  Banque 
de  France^  directeur  du  Conseil  d'administration  de  la 
Crèche  du  Slans,  ancien  président  de  la  Société  pbilbar- 
iDouigue  de  cette  ville,  est  mort  à  Paris,  le  5  décembre  1 879, 
às;é  de  84  ans,  après  une  courte  maladie.  Ses  services  dans 
l'administration  des  finances  lui  avaient  mérité  le  titre  de 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Le  baron  de  Bourqueney  était  un  homme  excellent, 
aimable,  doué  d'un  tact  exquis,  ami  des  beaux-arts  qu'il 
savait  dignement  protéger  et  encourager;  il  était  apprécié 


—  90  ~ 
et  recherché  dans  le  monde  pour  les  qualités  du  cœur  et  la 
délicatesse  de  son  esprit. 

Le  baron  de  Bourqueney  était  Trère  du  vicomte  de 
Bourqueney»  ambassadeur  à  Vienne  sous  TEmpire. 

DE  BROC  (Charles-Léon) 

Le  St3  août  1863,  l'une  des  familles  les  plus  honorées  et 
les  plus  anciennes  de  la  noblesse  de  l'Anjou  et  du  Maine  a 
perdu  un  de  ses  membres,  Charles-Léon  marquis  de  Broc, 
ancien  oiBcier  supérieur  de  cavalerie,  chevalier  des  ordres 
de  la  Légion  d'honneur  et  de  Charles  111  d'Espagne. 

DE  CARRET  DE  BELLEMARE  (François) 

D'une  noble  et  très  ancienne  famille  de  Normandie,  qui 
comptait  des  aïeux  parmi  les  vaillants  chevaliers  que 
Guillaume  le  Conquérant  mena,  en  1066,  à  la  conquête  de 
l'Angleterre,  ancien  page  de  l'infortunée  Marie-Antoinette, 
ancien  officier,  chevalier  de  Saint-Louis,  maire  de  Beau- 
monUsur-Sarthe  sous  la  Restauration,  et  démissionnaire  en 
1830,  François  de Carrey  de  BellemarenaquitâBeaumont- 
sur-Sarlhe,  en  1770.  Vers  l'âge  de  dix  ans,  écrit  son  biogra- 
phe, il  entra  au  collège  de  la  Flèche  et  y  fit  une  partie  de  ses 
études.  Ses  humanités  à  peu  près  achevées,  il  partit  pour 
Paris  et  se  rendit  à  la  cour,  où  il  fut  reçu  en  qualité  de  page 
au  service  de  la  reine.  Peu  de  temps  après  il  en  sortit 
poursuivi  parles  premiers  mugissements  de  la  révolution. 

Retiré  à  Beaumont-sur-Sarthe  au  sein  de  sa  famille, 
il  fut  bientôt  obligé  de  faire  ses  adieux  à  sa  mère  ;  il  quitta 
sa  patrie,  passa  en  Allemagne  et  alla  se  mettre  dans  l'armée 
des  princes,  dont  il  partagea  jusqu'à  la  fin  les  bons  et  les 
mauvais  jours.  Après  le  licenciement  de  cette  petite  armée, 
il  pril  du  service  en  Autriche. 

Emigré  pendant  huit  années  et  après  avoir  fait  presque 
autant  de  campagnes,  de  Carrey  de  Bellemarc  fut  lait 
prisonnier  avec  son  régiment  dans  une  bataille  perdue  par 
les  Autrichiens,  on  l'amena  en  France  et  on  le  jeta  dans  les 
cachots.  Grâce  à  sa  connaissance  de  l'allemand,  qu'il  parlait 


^ue^cy{^ 


I 


—  91  — 
parfaitement,  il  put  se  faire  passer  pour  Autrichien,  étte 
compris  dans  un  échange  de  prisonniers  et  reprendre  le 
chemin  de  l'Allemagne. 

Bonaparte,  devenu  premier  consul,  ouvre  les  portes  de  la 
France  aux  émigrés  ;  de  Carrey  de  Bellemare  en  pro6te  et 
revient  à  Beaumont-sur-Sarthe  près  de  sa  mère.  De  son 
patrimoine  il  ne  retrouva  plus  que  sa  maison  de  Beaumont 
et  son  château  du  bas  Maine,  dont  la  RSvolution  n'avait 
sn  que  faire. 

Une  des  grandes  joies  de  Carrey  de  Bellemare,  dans  les 
aumônes  qu'il  faisait,  et  elles  étaient  nombreuses,  c'était 
d'inviter  à  sa  table,  dix,  douze  et  quinze  bonnes  femmes, 
des  plus  pauvres  de  la  ville,  de  les  servir  lui-même  et  de 
partager  leur  dîner. 

Il  mourut  à  Beaumont-sur-Sarthe  le  5  mai  4852. 


DE  CORDREH  DE  SDZAHRE  (Antoine-Charles  Louis- 
Auguste) 

Antoine-Gharles-Louis- Auguste  de  Condren  de  Suzanne 
est  né  à  Lagny  (Aisne),  le  2  juin  1791.  Il  est  décédé  au 
Mans,  qu'il  habitait  depuis  longtemps,  le  27  avril  1875. 

11  était  le  dernier  représentant  d'une  noble  famille,  ori- 
ginaire de  Picardie  et  remontant  jusqu'au  commencement 
du  xiir  siècle,  comme  le  prouve  une  donation  datée  de 
1212,  faite  par  Guy  de  Condren,  l'un  de  ses  ancêtres,  à 
Tabbaye  du  Parc  aux  Dames,  au  diocèse  de  Senlis. 

Parmi  les  descendants  de  ce  dernier,  on  remarque 
Richard  de  Condren,  intendant  général  des  fortifications  de 
Normandie,  en  1593,  conseiller  du  roi  Henri  IV. 

Un  de  ses  fils,  Charles  de  Condren,  docteur  en  Sorbonne, 
fut  élu  sup<^rieur  général  de  l'Oratoire,  en  1629.  Remar- 
quable par  sa  piété  et  ses  éminentes  vertus,  il  relusa  le 
chapeau  de  cai^nal  et  les  archevêchés  de  Reims  et  de  Lyon . 

En  1676,  Alexandre  de  Condren,  premier  écuyer  de  la 
duchesse  d'Orléans,  capitaine  des  gardes,  épousa  Madeleine 
de  Suzanne  de  Cardaillac.  Depuis  cette  époque  les  aines 
de  famille  qui  avaient  le  titre  de  marquis,  furent  autorisés 


-  98  -^ 
à  joindre  le  nom  et  les  armes  de  Suzanne,  au  nom  et  aux 
armes  de  Gondren. 

Le  nom  de  Gondren  est  resté  vénéré  dans  la  célèbre  con* 
grégation  enseignante  de  l'Oratoire  dont  Antoine  de  Gon- 
dren tint  à  honneur  de  continuer  cette  belle  vocation  de 
ren<ieignement,  illustrée  par  Tun  de  ses  oncles. 

De  Gondren  de  Suzanne  fit  ses  études  au  collège  de  Juilly, 
où  il  devint  ensuite  prolesseur. 

En  4814,  il  fut  admis  à  l'École  normale  supérieure,  puis 
nommé  professeur  de  quatrième  au  Lycée  de  Lyon  en  1 8  (  3 , 
et  en  1816  on  le  voit  au  collège  royal  d'Angers,  succes- 
sivement professeur  de  troisième,  de  seconde  et  de  rhéto- 
rique. 

Gonseiller  d'académie  en  1831,  il  devint  inspecteur 
en  1839. 

Admis  à  la  retraite,  le  13  septembre  4848,  il  fut  nommé 
inspecteur  honoraire  le  3  novembre  suivant  et  vint  habiter 
Le  Mans. 

Officier  de  l'université  dèsl8î5,  il  obtint  la  croix  lie 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  18^5. 

Bien  qu'il  se  sentit  peu  d'inclination  pour  le  mariage,  de 
Gondren  épousa  en  1825  la  fille  de  Michel  Boyer,  professeur 
de  rhétorique  au  collège  du  Mans.  Il  regrettait  souvent  de 
n'avoir  pas  embrassé  la  vocation  religieuse. 

DE  CHAMPAGNE  (Jacques -Victor  Michel) 

Jacques-Yictor-Michel  de  Ghampagne,  qui  est  entré  au 
22'  régiment  de  ligne,  fit  en  Prusse  et  en  Pologne  les 
campagnes  de  1804,  i805,  1806,  1807  et  1808.  De  1809  à 
1812,  il  prit  encore  part  aux  guerres  de  Portugal  et  d'Es- 
pagne, où  il  fut  fait  prisonnier,  avec  son  régiment,  sous  les 
ordres  du  maréchal  Bourmont,  à  la  bataille  de  Rapilaise. 

Il  fut  porté,  par  le  général  Glausel,  pour  la  décoration 
de  la  Légion  d'honneur,  pour  avoir,  à  Sobral  en  Portugal, 
soutenu  à  la  tète  de  huit  grenadiers  et  d'un  caporal,  la 
charge  d'un  escadron  de  cavalerie  anglaise  qui  voulait 
surprendre  les  avant-postes,  comme  ils  avaient  fait,  huit 
jours  auparavant,  en  enlevant  la  garde  du  camp.  Signalé 


-  93  — 
une  seconde  fois  pour  la  décoratiou,  en  '1814,  lorsqu'il 
rentrait  des  prisons  d'Angleterre^  cette  haute  preuve  de 
considération  ne  fut  point  confirmée. 

Jacques- Victor  de  Champagne  est  mort  à  Sablé  le  30 
mars  1853  ;  il  était  né  à  Caen  en  1787. 

DE  CHOURSES  (Louis-Jacques-EmmanueMIarie) 

Louis- Jacques-Ëmmanuel-Marie  deChourses,  né  le  15 
septembre  1763,  au  Mans,  paroisse  de  Saint-Pierre-Ie- 
Réitéré,  entra  à  l'âge  de  12  ans  aux  pages  de  Monsieur* 
comte  de  Provence.  En  quittant  les  pages,  il  fut  nommé 
lieutenant  dans  le  régiment  de  dragons  du  marquis  de  la 
Châtre.  En  4790,  la  compagnie  de  chasseurs  de  la  garde 
nationale  du  Mans  le  nomma  à  l'unanimité  capitaine  de  la 
compagnie.  Forcé  l'année  suivante  de  s'expatrier,  il  servit 
dans  l'armée  de  Condé  et  revint  en  France  en  1800.  A  la 
Ri^stauration,  il  fit  partie,  en  qualité  d'officier  supérieur, 
des  gardes  de  la  porte  et  reçut  la  croix  de  chevalier  de 
Saint-Louis.  Après  plus  de  30  ans  de  service,  il  se  retira  de 
la  vie  militaire. 

De  Chourses  est  mort  à  Paris,  le  30  novembre  1850.  11 
était  d'une  exquise  politesse,  affable,  bienveillant  et 
très  charitable. 

DE  CLERH0HT-6ALLERANDE 

Le  27  mars  1878,  le  comte  de  Clermont-Gallerande  est 
mort  au  château  des  Pilletières.  C'était  un  des  rares 
survivants  de  la  campagne  de  Russie,  où  il  servit  dans  les 
vêtîtes  de  la  garde.  11  reçut  la  croix  à  l'âge  de  dix-sept  ans, 
pour  sa  belle  conduite  au  combat  de  Hanau  (30  octobre 
i8i3).  Garde  du  corps  pendant  la  Restauration,  il  se  retira, 
en  1830,  à  Clermont  (Sarthe),  habité  par  sa  famille  depuis 
des  siècles.  Toutes  les  communes  environnantes  ont  assisté 
à  ses  obsèques. 

De  Clermont-Gallerande  était  antiquaire  et  numismate, 
il  possédait  une  collection  nombreuse  et  fort  riche  d'an- 
cieunes  monnaies  de  France,  tant  royales  que  baronales  et 


-04- 
épiscopales  et  il  avait  réuni,  dans  son  cabinet,  une  s^rie 
d'armes  antiques  non  moins  importantes.  Il  possédait 
aussi  les  clefs  de  la  ville  du  Mans,  offertes  à  Henri  IV, 
en  1589. 

DE  CLIHCHAHP  (Auguste) 

Le  vicomte  Auguste  de  Clinchamp,  né  le  12  mars  1792, 
est  mort  vers  1860.  On  lui  doit  : 

Précis  sur  la  culture  de  la  betterave  et  de  son  influence  sur 
la  prospérité  de  l'agriculture  en  France^  Paris,  1837,  in-8. 

Essai  sur  la  situation  de  l'industrie  chevaline  et  sur  les 
moyens  de  régénération^  1842,  in-8. 

Oe  la  richesse  mobilière  et  de  la  nécessité  de  la  créer  en 
France^  essai  sur  le  crédit  foncier,  le  crédit  agricole  et  l'ins-- 
truction  agricole,  Paris,  48^9,  in-8. 

DE  CLINCHAMP  (Jules) 

Né  à  Saint-Marceau,  le  19  pluviôse  an  111,  le  vicomte 
Jules  de  Clinchamp  est  décédé  au  Mans,  qu'il  habitait 
depuis  de  longues  années,  le  26  novembre  1855.  Il  était 
brave  comme  l'épée  qu'il  avait  portée  au  service  de  la  mo- 
narchie, inébranlable  dans  ses  convictions,  mais  tolérant 
sans  faiblesse  pour  les  opinions  des  autres.  D'une  énergie 
à  toute  épreuve^  on  était  siVr  de  le  rencontrer  au  premier 
rang,  là  où  il  y  avait  un  danger  à  courir  et  chaque  fois  que 
la  cause  de  l'ordre  était  menacée. 

DE  CORDOEH  (Félix-Siméon-Jacques) 

Félix-Siméon- Jacques  de  Gordoën  naquit  à  Mortaia 
(Manche),  le  15  mars  1811.  Il  fit  dans  cette  ville  de  fortes 
études  et  vint  ensuite  à  Paris  pour  s'y  préparer  à  l'École 
polytechnique,  mais  il  abandonna  bientôt  ce  projet  et  se 
livra  à  l'étude  du  droit,  pour  laquelle  il  avait  plus  d'ap- 
titude, puis  il  revint  faire  son  stage  à  Mortain. 

De  Gordoën  entra  dans  la  magistrature  le  11  décembre 
1835,  comme  substitut  à  Saint-Calais;  il  formA  dans  cette 


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-  95  — 

Yilleuiieliaisoo,  qui  ne  s'estjamaisdémentie,  avec  un  jeune 
sous-préfei,  M.  Dubessey,  qu'il  devait  retrouver  plus  tai*d 
préfet  à  Orléans  et  conseiller  d'État  à  Paris. 

De  Cordoen  fut  nommé  substitut  à  Mortague  le  4  S  juillet 
1838;  à  Coutances  (Manche),  le  29  octobre  1840;  procureur 
du  roi  à  Bayeux^  le  4  octobre  1841  ;  eo  1846  on  le  fit  cheva. 
lier  de  la  Légion  d'honneur.  La  révolution  de  1848  le  révo- 
qua le  25  mars  1 848  ,et  il  devint  avocat  à  Bayeux .  Le  l^'mars 
1849,  on  le  nomma  procureur  de  la  république  à  Gaen;  en 
1830  on  rappela  au  parquet  de  Rouen.  Le  23  octobre  1852, 
il  devint  procureur  général  à  Agen,  le  29  janvier  1853, 
procureur  général  à  Orléans,  puis  en  1856,  procureur  gé- 
néral à  Paris,  et  fait  commandeur  de  la  Légion  d'honneuren 
1861  ;  le  4  décembre  même  année,  conseiller  à  la  cour  de 
cassation,  puis  le  parquet  de  la  cour  impériale  de  Paris  lui 
fat  confié. 

De  Cordoën  succomba  à  Paris,  le  10  mars  1864,  à  une 
apoplexie  pulmonaire  foudroyante.  Pendant  le  procès  des 
Italiens  il  avait  eu  le  pressentiment  de  sa  mort;  après  son 
réquisitoire  dans  cette  aflaire,  il  se  sentit  en  proie  à  une 
surexcitation  si  grande,  qu'il  dit  à  Tun  de  ses  substituts  : 
•  Je  n'y  survivrai  pas.  > 

De  Cordoën  était  un  homme  de  bien  dans  toute  la  force 
du  terme  ;  un  magistrat  d'une  fermeté  calme  et  douce, 
mais  inflexiblement  dévoué  à  tout  ce  qui  était  juste  ;  de 
l'intelligence  la  plus  droite,  des  relations  les  plus  bienveiU 
lantes  et  les  plus  sûres  ,aussi  ceux  quil'approchaient  étaient 
invinciblement  entraînés  à  mettre  en  lui  leur  confiance 
et  jamais  cette  confiance  n'était  trompée.  L'estime  qu'il 
inspirait  s'était  répandue  partout  comme  un  parfum  péné- 
trant et  on  avait  le  sentiment  que  ce  magistrat  était  un 
noble  caractère. 

DE  CODTARD  (Louis-François) 

La  commune  de  Ballon  a  vu  naître,  le  19  février  1769, 
Louis-François  Coutard.  Engagé  en  1792,  il  servit  dans  les 
années  du  Nord,  de  Sambre-et-Meuse  et  d'Italie. 

En  1806,  il  était  en  Hollande  avec  le  roi  Louis.  U  com- 


-  96  - 
battit  en  Prusse,  en  Russie,  en  Espagne  et  en  France.  Au 
sièged'Orlonn-Mure,  dansie  royaume  deNaples,  il  escalada 
les  remparts,  s*élança  dans  la  place  par  une  embrasure 
armée  d'une  pièce  de  quatre  chargée  à  mitraille.  En  treize 
jours,  il  réduisit  les  trois  provinces  des  Abruzzes,  enleva 
sept  pièces  de  canon  et  trois  drapeaux. 

En  1809,  le  maréchal  Davoust  chargea  le  soixante-cin- 
quième régiment  de  ligne,  commandé  par  le  colonel  Cou- 
tard,  dit  Théodore  Anne,  a  de  fermer  les  portes  de  Ratis- 
bonne,  de  garder  cette  ville  qui  n'avait  qu'une  simple  che- 
mise pour  toute  fortification,  de  barricader  les  rues  et  de 
se  défendre  à  outrance  jusqu'à  ce  qu'on  le  dégageât.  » 

Le  19  avril,  a  le  colonel  comte  de  Ck>utard  eut  afFaire  à 
l'armée  de  Bohème,  forte  de  40,000  hommes,  et  lui  résis- 
ta avec  une  extrême  vigueur,  si  bien  qu'il  tua  plus  de  80O 
hommes  à  l'ennemi  ;  o  mais  presse  entre  deux  armées, 
n'ayant  plus  un  coup  de  fusil  à  tirer,  et  ne  pouvant,  du 
haut  des  murs  ou  des  rues  barricadées,  se  détendre  avec 
ses  baïonnettes,  il  fut  forcé  de  se  rendre.  Le  soixante- 
cinquième  régiment  était  composé  de  1 ,800  hommes,  et 
les  deux  armées  qui  enveloppaient  Ratisbonne,  le  20,  réu- 
nissaient 76,000  hommes. 

Quelque  temps  après,  il  reçut  le  grade  de  général  de 
brigade;  en  1812,  le  titre  de  baron  et  la  croix  d'officier  de 
la  Légion  d'honneur.  En  i814,  Louis  XVIII  le  nomaia 
commandeur  de  la  Légion  d'honneur  et  chevalier  de  Saint- 
Louis.  En  18 15,  on  lui  donna  le  commandement  de  la 
sixième  division  militaire,  et  en  1816  on  lui  accorda  le  titre 
de  comte. 

Plus  tard,  il  fut  fait  commandeur  de  Saint-Louis,  et  en 
1823  grand'croix  de  cet  ordre.  En  1820,  grand  officier  de 
la  Légion  d'honneur,  «  il  reçut,  en  18^8,  la  grand'croix  des 
mains  de  Charles  X.  Il  était  eu  outre  un  des  trente-deux 
gentilshommes  de  la  chambre  du  roi,  honneur  réservé  aux 
grands  services,  fonction  qui  approchait  de  la  personne 
royale  et  était  à  la  fois  une  marque  d'estime,  de  confiance 
et  d  affection  de  la  part  du  monarque.  »  Enfin,  le  général 
comte  de  Coutard  était  un  des  députés  nommés  par  le 
département  de  la  Sarthe  (1827-1830).  Il  était  décoré  de  la 


—  97  - 
croix  du  mérite  militaire  de  Mazimilien-Joseph  de  Bavière 
etde  Tordre  royal  de  Hollande.  En  1830,  il  commandait  en 
France  la  première  division  militaire.Quandlarévolulionde 
juillet  éclata»  il  était  au  Mans  à  présider  le  collège  électoral 
qui  lui  avait  confié  le  mandat  législatif  ;  il  se  rendit  tout 
de  suite  à  Paris,  mais  à  son  arrivée  il  trouva  tout  fini.  Il 
quitta  le  service  et  resta  fidèle  à  ses  convictions  politiques. 

•  Le  général  comte  de  Goutard,  dit  Laurentie,  est  un  des 
Qoais  militaires  dont  la  gloire  est  la  plus  chère  à  ceux  qui 
honorent  la  fidélité  et  le  courage. 

•  Sa  fortune  avait  commencé  sous  la  République,  et 
avait  grandi  sous  l'Empire  par  de  beaux  faits  d'armes;  elle 
s'était  achevée  sous  la  Kestauration  par  de  nobles  vertus. 
De  Coutard  fut  de  ceux  qui  surent  le  mieux  comprendre 
ce  qu'il  y  avait  de  touchant  et  de  patriotique  dans  l'asso- 
ciation de  la  gloire  nouvelle  et  de  la  vieille  gloire,  telle  que 
la  venait  sanctionuer  Tadmirable  génie  des  rois  de  France. 
Ki  Louis  XVUl,  ni  Charles  X  n'avaient  demandé  au  général 
de  Coûtant  la  liste  de  ses  aïeux  ;  pour  Tun  et  pour  l'autre, 
son  titre  d'honneur  fut  l'éclat  de  sa  vie,  et  lui-môme  était 
fier  de  n'avoir  pas  à  invoquer  une  autre  chevalerie  que 
celle  de  la  valeur  de  ses  services.  Un  jour,  il  disait  à  M.  le 
duc d'Angoulème  qu'il  n'était  qu'un  fils  de  paysan.  «  Four, 
quoi  le  rappeler?»  lui  dit  un  courtisan.  —  a  Pensez-vous, 
lépondit  le  général  de  Coutard,  que  ce  soit  par  modestie  ?  » 

Le  général  de  Coutard  est  décédé  h  Paris,  le  19  mars 
1852,  vivement  regretté  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu. 

On  possède  de  lui  un  Discours  au  deuxième  Collège  élec- 
toral de  Mamers.  Le  Mans,  1823,  in-'i'*. 

DE  FESQDES  DE  LA  ROCHEBOUSSEAU  (Albert- 
Ferdinand-Eugène) 

Né  à  Paris  en  1801,  d'une  des  plus  anciennes  familles  de 
l'Anjou,  de  Fesques  de  la  Rochebousseau  entra  au  service 
à  dix-sept  ans,  dans  les  hussards  de  Carignan,  pub  dans 
les  chasseurs  de  la  garde  royale. 

Dix  ans  après,  il  quitta  le  service  et  vint  habiter  son 
domaine  de  La  Flotte,  situé  à  Lav^nay  (Sarthe). 

8 


De  Fesqoes  de  la  Rochebousseau  épousa,  en  1829  M"*  de 
Coibert  de  Maulevrier,  arrière-petite-fille  de  Malesherbes, 
défenseur  de  Louis  XVI. 

Do  Fesques  de  la  Rochebousseau  fut  nommé  maire  de 
Lavenay  en  1843,  il  est  décédé  dans  cette  commune  le  6 
août  4853,  vivement  regretté;  il  était  le  conseil  et  l'arbitre 
des  habitants  de  la  contrée  et  sa  charité  était  inépuisable. 

DE  FOUCAULT  (Léopold) 

Le  comte  Léopold  de  Foucault,  né  en  1803,  à  Rrazay 
(Eure),  entra  à  l'Ëcole  polytechnique  en  1821  et  en  sortit 
pour  aller  dans  la  marine  royale.  Il  fit  ses  premières  armes 
sous  les  ordres  de  l*oiIicier  Bruat,  qui  est  devenu  amiral, 
il  assista  a  la  hâtai  Ile  de  Navarin  qui  devait  amener 
raifranchissement  de  la  Grèce.  Quelques  années  après,  il 
navigua  sur  les  eôtes  d'Afrique  et  de  Portugal,  il  prit  & 
bord  de  la  Cyhèle^  une  part  active  à  la  glorieuse  expédition 
d'Alger. 

En  1830,  le  comte  de  Foucault  renonça  à  son  grade  d'en- 
seigne de  vaisseau  et  rentra  dans  la  vie  privée.  Deux  fois  il 
fut  nommé  membre  du  Conseil  général  du  département  de 
la  Mayenne,  et  en  1847,  la  Société  d'assurance  mutuelle 
immobilière  du  Mans  contre  l'incendie  le  chargea  d'être 
son  directeur;  il  conserva  ces  im^iortantes  fonctions  jus- 
qu'au jour  de  son  décès. 

Le  comte  de  Foucault  est  décédé  à  sa  terre  d'Averton^  le 
1!2  décembre  1858,  il  a  été  inhumé  au  château  de  Lorge- 
rie,  près  d'Averton  (Mayenne). 

Le  cx)mte  de  Foucault  était  allié  par  son  mariage  à 
l'illustre  famille  Pasquier. 

DE  HENNEZEL  D'ORHOIS  (CharlesLouis-Ernest) 

Gharles-Louis-Ernest  de  Hennezel  d'Ormois  naquit  en 
1807,  à  Francfort-sur-le-Mein.  Il  fit  de  brillantes  et  solides 
études  au  collège  de  Reims,  puis  entra  très  jeune  à  l'École 
polytechnique,  d'où  il  sortit  le  troisième  pour  aller  dans 
le  corps  des  mines.  A  la  fin  de  ses  trois  années  d'École 


'■  /•  Jif/ 


-  9Ô  - 
d'application,  il  fut,  comme  aspirant  ingénieur,  chargé  à 
Hézières  des  fonctions  d'ingénieur  ordinaire.  II  dirigea 
plus  tard  des  mines  de  cuivre  dans  le  département  du 
Rh6ne  et  s'occupa  de  recherches  métallurgiques  dans  le 
Rouergue. 

Ingénieur  des  mines  dans  le  département  de  la  Sarthe 
pendant  près  de  vingt  ans,  il  fit  partie  du  conseil  muni- 
cipal du  Mans  et  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe.  Le  gouvernement  le  nomma  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur.  En  1858,  il  devint  ingénieur  en 
chef  de  l'arrondissement  minéralogique  de  Paris,  puis 
inspecteur  des  carrières  de  la  Seine.  A  la  suite  de  missions 
qu'il  remplit,  à  diverses  époques,  en  Angleterre^  en  Alle- 
magne et  en  Espagne,  on  le  nomma  officier  de  la  Légion 
d'honneur,  inspecteur  général  des  mines,  d'abord  de  deu- 
xième classe,  el  enfin  de  première  classe  en  mars  1869. 
Q  fut  à  plusieurs  reprises  membre  de  différentes  commis- 
sions scientifiques,  et  on  le  désigna  pour  faire  partie  des 
conseils  de  perfectionnement  dés  études  de  l'École  poly- 
technique et  de  l'École  des  mines. 
De  Hennezel  d'Ormois  est  mort  à  Paris,  le  5  mars  1871. 
De  Hennezel  d'Ormois  nous  a  laissé  : 
Emploi  de  la  marne  dam  le  département  de  la  Sarthe. 
Notice  sur  la  préparation  mécanique  des    minerais  de 
plomb  du  Harlz.  Brochure,  Paris,  1843,  in  8*. 

Service  des  cours  d'eau  non  navigables^  dans  le  départe* 
ment  de  la  Sarthe.  Brochure,  1848. 

Rapport  sur  la  décoloration  des  sables  ferrugineux  par  les 
racines  des  végétaux,  1B48. 
Des  irrigations  dans  le  département  de  la  Sarthe,  184S. 
Notice  sur  rexploùation  des  métaux  autres  que  le  /er, 
1849. 

Rapport  sur  le  mémoire  présenté  auconcours  de  1849,  pour 
fe  prix  de  statistique  agricole^  1850. 

De  remploi  de  la  chaux  dans  Cagriculture  de  la  Sarthe^ 
1850. 
Rnpport  sur  les  irrigations  de  la  Sarthe ^  1850. 
Rapport  sur  la  pompe  Lechesne^  1850. 
Des  irrigations,  1852. 


94s 


119  ^ 


-    100  — 

Observaltom  sur  une  roue  hydraulique^  1854. 

Note  sur  la  cha^x,  la  houille,  le  tais  de  pin,  1834. 

Rapport  sur  une  brochure  de  drainage  du  marquis  de  Bryas^ 
1854. 

Insii^ction  sur  le  drainage  publiée  sous  les  auspices  de 
A/,  le  Préfet  de  la  Sarthe,  1851,  1855,  in- 12. 

Note  sur  la  composition  du  terrain  crétacé  du  département 
de  la  Sarfhe,  1857. 

Mémoire  sur  les  irrigations  dans  le  département  de  la 
Sarfhe,  1859. 

Rapport  9ur  les  mouvements  des  terrains  qui  se  sont  pro- 
duits dans  le  quartier^  Saint -Vincent,  i860. 

Presque  tous  ces  travaux  ont  été  publiés  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  Il 
est  encore  auteur  de  plusieurs  rapports  au  conseil  muni- 
cipal du  Mans. 

DE  LMGE  (Pierre) 

Pierre  de  Laage,  ancien  maire  de  Pontvallain,  lauréat 
des  concours  agricoles  de  Nevers,  de  Tours,  du  bilans,  etc., 
est  décédé  à  Ponfcvallain  en  1S65. 

Pierre  de  Laage  avait  joué  un  rôle  important  dans  ces 
exhibitions  d*animaux  remarquables,  produit  d'une  agri- 
culture perfectionnée,  et  qui  sont  le  résultat  aussi  bien  du 
choix  des  races  que  des  soins  incessants  qui  leur  sont 
appointés  sous  le  rapport  de  l'alimentation  et  de  l'hygiène. 

DE  LA  BONNINIËRE  DE  BEAUHONT  (GustaYe-Aagii&te) 

Gustave- Auguste  de  la  Bonninière  de  Beaumont,  homme 
politique  et  écrivain  français^  membre  de  llastitut,  né  à 
Beaumont-la-Cbartre  (Sarthe)  le  16  février  1802,  entra  en 
18i4  dans  la  magistrature,  et  fut  successivement  substitut 
du  procureur  du  Roi  à  Arcis-sur-Aube,  à  Versailles  et  à 
Paris.  En  1831,  il  fut  chargé,  avec  M.  A.  de  Tocqueville, 
son  ancien  collègue  au  tribunal  de  Versailles,  d'aller  étu- 
dier, aux  États-Unis,  le  système  pénitentiaire. 

A  son  retour  d'Amérique  en  1832,  il  fut  désigné  pour 


»^-/-  4;^ 


—  101  - 
porter  la  parole  au  nom  du  ministère  public  dans  un 
procès  en  diffamation  que  M*«  de  Feuchères  intentait  à  la 
famille  deRohan.  Ne  voulant  pas  signaler  la  reprise  de  ses 
fonctions  par  une  apologie  qui  répugnait  à  sa  conscience, 
il  allégua  que^  par  suite  de  sa  longue  absence,  il  ne  con- 
naissait pas  assez  le  drame  de  Saint-Leu  pour  juger  les 
imputations  qu'il  provoquait.  Ses  excuses  ne  furent  pas 
admises,  et  enfin,  sur  son  refus  positif,  il  fut  révoqué  de 
ses  fonctions. 

Elu,  en  1839,  député  de  la  Sarthe,  de  Beaumont  a  cons- 
tamment représenté  ce  département  jusqu'en  1852.  Ses 
votes  étaient  en  général  ceux  du  centre  gauche  où  il  siégeait 
à  côté  de  MM.  Barrot  et  de  Tocqueville.  Mais  il  prêtait  son 
concours  au  gouvernement  dans  toutes  les  questions  rela- 
tives aux  chemins  de  fer  et  à  TAIgérie,  il  les  avait  étudiées 
sur  les  lieux  mêmes,  et  les  plus  importantes  furent  résolues 
dans  le  sens  de  ses  propositions.C'estsurson  rapport  que  le 
cheminde  fer  de  Paris  à  Orléans  fut  voté,  et,  à  sa  demande, 
que  le  système  d'un  minimum  d'intérêt  garanti  aux  action- 
naires, fut  consacré  en  matière  de  travaux  publics.  La 
colonisation  de  l'Afrique  et  les  intérêts  maritimes  d^Alger 
trouvèrent  aussi  en  lui  leur  défenseur.  Opposé  à  la  politique 
générale  du  gouvernement,  il  s'élevait  surtout  contre  la 
corruption  électorale.  C'est  lui  qui  fit  voter,  en  1842,  une 
enquête  sur  ce  qu'on  appelait  alors  arahusdesinfluences». 
Q  craignait  qu'un  régime  qui  semblait  vivre  d'un  tel  abus 
ne  finit  par  en  mourir. 

Les  événements  de  1848justifièrentses  prévisions.  Appelé 
aux  Tuileries  le  24  février,  il  y  trouva  la  plupart  de  ses 
amis  de  Topposition,  chargés  trop  tard  de  sauver  la  dynas- 
tie. Nommé  représentant  du  peuple  dans  le  département  de 
la  Sarthe,  le  cinquième  sur  douze,  il  fut  élu  vice-prési- 
dent de  l'Assemblée  constituante  et  siégea,  comme  tel,  dans 
le  comité  de  constitution.  Le  général  Cavaignac  le  nomma 
(l^'aoùt  1848)  ambassadeur  de  France  à  Londres;  il  se 
démit  de  ses  fonctions  le  jour  même  de  l'élection  du  prince 
Louis-Napoléon,  et  vint  alors  reprendre  son  siège  à  l'As- 
semblée. Il  se  rapprocha  de  nouveau  du  pouvoir  en  voyant 
entrer  au  ministère  MM.  0.  Barrot,  Dufaure,  Lanjuinais 


—  iOÎ  - 
et  de  Tocqueville,  et  il  accepta  l'ambassade  de  Vienne, 
mais  il  n*hésita  pas  à  y  renoncer  aussitôt  après  le  renvoi  du 
ministère  qui  la  lui  avait  confiée.  Au  2  décembre  4851,  il 
fut  un  des  députés  qui  se  réunirent  à  la  mairie  du  X*  arron- 
dissement. Arrêté,  conduite  la  caserne  du  quai  d'Orsay,  il  fut 
ensuite  incarcéré  au  fort  du  Mont-Valérien.  Mis  en  liberté, 
il  se  retira  dans  sa  terre  patrimoniale  qu'il  ne  quitta  que 
pour  venir  prendre  part  aux  travaux  de  Tlnstitut.  Il  faisait 
partie,  depuis  1841,  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques,ou  il  avait  remplacé^dans  la  section  de  la  morale, 
le  comte  de  Pessac. 

En  1836,  il  épousa  une  petite-fille  de  Lafayctte,  sa  cou- 
sine. Il  fut  décoré  de  la  Légion  d'honneur  le  S  juin  1837. 

Gustave  de  Beaumont  s'est  d'abord  fait  connaître  comme 
écrivain  en  publiant,  avec  M.  A.  de  Tocqueville,  le  Traité 
du  système  pénitencier  aux  Etats-Unis  et  de  son  application 
à  la  France  (1833,  in-8;  3"  édition,  1845,  in-18),  fruit 
commun  de  leur  voyage.  Il  a  donné  ensuite  :  Marie,  ou 
C esclavage  aux  Etats-Unis  (1835,  2  vol.  in-8'>),  tableau  aussi 
saisissant,  mais  mieux  composé  que  YOnck  Tom,  de  M"* 
Beecker-Stowe,  et  l'Irlande  sociale^  politiqun  et  religieuse 
(1839,  2  vol.  in-8''  ;  5»  édition,  18'42,  in  i2).  Ces  trois  ou- 
vrages, couronnés  par  TAcadémie  française,  ont  été  ins  - 
pires  par  le  même  sentiment,  et  l'auteur^  en  peignant 
tour  à  tour  la  condition  dégradante  d'une  classe,  les  préjugés 
iniques  envers  une  race  ou  les  misères  d'un  peuple,  a 
voulu  manifester  toujours,  dans  sa  sympathie  pour  les 
victimes,  son  éloignement  pour  toute  espèce  d'ai'bitraire 
ou  de  tyrannie.  (Dictionn.  des  Contemp.) 

Gustave  de  Beaumont  est  décédé  à  Tours,  où  il  séjour- 
nait depuis  quelques  mois  avec  sa  famille,  le  2  avril  1866. 

Le  6  avril,  on  célébra  dans  la  chapelle  de  la  commu- 
nauté de  Picpus,  à  Paris,  un  service  funèbre  pour  Gustave 
de  Beaumont,  dont  le  corps  a  été  ramené  de  Tours  pour 
être  déposé  dans  le  cimetière  des  familles  qui  ont  été  im- 
molées par  Robespierre,  pendant  les  six  dernières  semaines 
de  la  Terreur,  sur  la  place  du  Trône,  où  la  guillotine  avait 
été  transportée. 


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—  103  — 

Une  foule  immense  était  venue  rendre  les  derniers  hon- 
uenrs  à  Gustave  de  Beaomont. 

La  vie  de  Gustave  de  Beaumont  fut  celle  d'un  long 
dévouement  à  la  cause  de  la  justice  et  de  Thumanité.  Il  fut 
libéral  dans  toute  l'acception  du  mot,  c'est-à-dire,  qu'il  le 
fut  non  seulement  par  les  convictions  politiques  et  TinteU 
ligence,  mais  aussi  par  le  cœur;  sa  mort,  qui  est  une  perte 
cruelle  pour  le  département  de  la  Sartbe,  a  été  vivement 
ressentie  par  tous  les  esprits  qui  aiment  la  loyauté,  l'indé- 
pendance de  caractère,  le  dévouement  à  la  science  et  la 
dignité  de  la  vie.  Gustave  de  Beaumont  était  une  des  plus 
pures  illustrations  de  notre  pays.  Ses  adversaires  l'hono- 
raient  autant  que  l'aimaient  ceux  qui  avaient  le  bonheur  de 
vivre  dans  son  intimité. 

DE  LA  PORTE  (Ambroise) 

Arobroise  de  La  Porte  naquit  au  château  de  la  Blan- 
chardière,  près  du  Mans,  le  18  août  1793  ;  élève  du  collège 
de  La  Flèche,  il  y  fit  de  brillantes  études. 

En  \^i%  il  partit  comme  garde  d'honneur,  fit  en  cette 
qualité  la  campagne  de  4813,  en  Allemagne,  et  fc  signala 
surtout  à  la  bataille  de  Leipsick,  où  il  fut  blessé  au  front 
d'un  coup  de  sabre. 

Rentré  en  France,  à  la  paix,  il  se  livra  tout  entier  à 
Tagriculture,  et  ne  quitta  plus  sa  terre  de  iMontaupin, 
donnant  du  travail  aux  hommes  valides  et  venant  géné- 
reusement au  secours  des  infirmes  qui  sollicitaient  sa 
bienveillance. 

Maire,  pendant  de  longues  années,  de  la  commune  d'Oizé, 
et  représentant  du  cantonde  Pontvallain  au  Conseil  général 
de  la  Sarthe,  il  veilla  avec  intelligence  et  avec  zèle  sur  les 
intérêts  de  ses  administrés  et  de  ses  mandants. 

Il  est  décédé  le  iS  février  1866.  (Mém.  biog.  des  illust.  et 
homm.  rem.  de  l'ép.  contemp.) 


^  404  — 

DE  LAYALLÉE  (Alexandre-Ferdinand-Edoaard) 

Alexandre-FerdiDand-Edouard  de  Lavalléeest  né  le 9  mai 
1787,  à  Saint-Laurent-du-Tentement  (Eure). 

Le  26  avril  1806,  il  entrait  en  qualité  de  vélite  au  régi- 
ment de  chasseurs  à  pied  de  la  garde  impériale  ;  le  2  août 
1812,  il  passait  capitaine,  après  avoir  assisté  aux  victoires 
de  nos  armées  du  sud  au  nord  de  TEurope. 

Voici  la  liste  de  ses  campagnes  de  1806  à  1823  :  Prusse 
et  Pologne,  1806  et  1807  ;  —  Italie,  1808  ;  —  Allemagne, 
1809;  —  Ulyrie,  1810  et  18!!  ;  —  Russie,  1812;  —  Alle- 
magne, 1813;  —  Belgique,  18!5;  —  Espagne,  1823.  —Le 
12  février  I8i3,  il  était  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  et  le  18  novembre  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  espagnol  de  Saint- Ferdinand,  de  deuxième 
classe.  De  Lavallée  était  aussi  médaillé  de  Sainte-Hélène. 

a  On  vient  de  voir,  dit  la  Sarthe,  qu'il  fit  la  campagne 
de  Russie.  On  cite  de  lui,  entre  autres,  une  action  d'éclat, 
le  24  octobre  1812,  à  la  bataille  de  Mala-Jaroslavetz. 

«  Le  prince  Eugène  avait  ordonné  à  la  14«  division 
d'aller  remplacer  la  13*  à  l'attaque  de  la  ville,  il  fallait 
s'emparerd'une  portequelesRussesdéfendaientavec  achar- 
nement, et  en  faisant  un  feu  terrible  :  de  là  un  moment 
d'hésitation  dans  les  rangs  de  nos  soldats. 

(c  Mais  le  capitaine  de  La  vallée,  son  shako  au  bout  de  son 
épée,  s'^lançe  à  la  tète  des  carabiniers,  en  criant  :  «  En 
avant,  brave  18*  !  »  Il  enlève  le  régiment  qui  charge  à  la 
baïonnette,  franchit  le  premier  obstacle,  et,  suivi  du  18*,  il 
repousse  les  Russes  qui  abandonnent  leurs  positions  et 
fuient  épouvantés  de  toutes  parts. 

«  Le  soir  de  celte  journée,  le  prince  Eugène  faisait  cha» 
leureusement  complimenter  le  régiment. 

0  Le  capitaine  de  Lavallée  fut  encore  cité  avantageusement 
dans  un  rapport  à  l'Empereur  par  le  général  Laplane,  gou- 
verneur deGlag'^u,  à  l'occasion  d'une  sortie,  le  7  mai  1813, 
contre  les  assiégeants  de  cette  ville.  Toujours  à  la  tète  de 
soldats,  notre  héros  se  rendait  maître  d'ime  trancJiée 
ennemie,  et  faisait  à  lui  seul  quatre  prisonniers. 


\ 


r 


—  105  — 

c  Fait  prisonnier  à  la  bataille  de  Leipsick,le  18  octobre 
i8l3,  deLavallée  ne  rentrait  en  France  que  le  30  mai  1814.  » 

De  Lavallée,  qui  habitait  Le  Mans  depuis  plusieurs 
années,  est  mort  le  11  décembre  1869. 

DE  LA  VOTRIE  (André -Auguste) 

André' Auguste  de  La  Voyrie  naquit  au  château  de  la 
Domangère  (Loire-Ioférieure.)  vers  1778.  Il  avait  à  peine 
14  ans  lorsque  l'insurrection  vendéenne  éclata.  Il  prit  son 
fusil,  suivit  son  père,  ancien  officier,  pour  défendre  les 
familles  et  les  atitels. 

De  La  Voyrie  assista  aux  combats  des  Sables-d'Olonne 
et  de  la  Grève,  et  fit  vaillamment  ses  premières  armes.  II 
s^attacha  particulièrement  au  général  Cbarette,  le  suivit 
dans  toutes  ses  expéditions  militaires  et  devint  l'un  de  ses 
compagnons  les  plus  lidèles. 

Il  assista  à  toutes  les  grandes  batailles  de  la  Vendée, 
affrontant  les  périls  et  comptant  son  sang  et  sa  vie  pour 
rien. 

Il  passa  la  Loire,  entra  dans  Savenay  et  dans  le  Mans^ 
fut  employé  dans  plusieurs  négociations  importantes,  qu'il 
sut  toutes  faire  réussir  ;  enfin,  il  vit  périr  son  père,  sa  mère, 
son  oncle,  brigadier  des  armées  navales,  ses  nombreux 
cousins  germains  et  le  dernier  de  tous,  le  jeune  Victor  de 
La  Voyrie,  héros  de  1 5  ans,  qui,  à  la  prise  de  Noirmoutieri 
fut  tué  à  coups  de  baïonnette  dans  la  poitrine,  pour 
n'avoir  voulu  ni  se  rendre,  ni  reculer....  N'est-ce  pas  là 
une  glorieuse  Jégion  de  martyrs  ?.  • 

Après  la  dernière  pacification  il  revint  à  la  Domangère  ; 
il  trouva  ses  biens  vendus  et  son  château  brûlé.  Il  se  créa 
une  modeste  demeure  dans  un  coin  du  château  que  le 
feo  avait  épargné.  A  la  .rentrée  des  Bourbons,  il  fut 
nommé  officier  dans  les  gardes  du  corps  de  Monsieur, 
comte  d'Artois.  Après  les  Gent-Jours,  il  fut  nommé  chef 
d'état  major,  à  Toulouse.  En  i823,  il  fit  la  campagne 
d'Espagne,  sous  les  ordres  de  Mgr  le  duc  d'Angouléme.  A 
son  retour,  il  fut  nommé  colonel  de  gendarmerie  à  Niort. 
11  est  mort  à  la  Domangère  au  mois  d'aoùl  1853.  Un  seul 


-    106  — 
de  ses  vieux  camarades,  Charles  de  Lézardières,  suivait  soa 
cercueil.  Il  avait  combattu  près  de  lui,  avait  été  fait  pri- 
sonnier avec  lui...  Tous  les  autres  étaient  morts. 

De  La  Voyrie  est  issu  d'une  des  plus  anciennes  familles 
du  Poitou,  qui  a  donné,  il  y  a  500  ans,  son  premier  évéque 
à  la  ville  de  Luçon.  De  la  Voyrie  était  officier  de  la  Légion 
d'honneur,  chevalier  de  Saint- Louis  et  de  Saint-Ferdinaud 
d'Espagne.  Il  avait  épousé  Mademoiselle  d'Arlanges,  issue 
d'une  des  familles  du  Maine  les  plus  anciennes  et  les  plus 
considérées. 

DE  LEHUD  (Georges) 

Georges  de  Lemud,  lieutenant-colonel,  commandant  en 
second  le  Prytanée  militaire  de  la  Flèche,  a  succombé,  le  1 G 
septembre  1874,  à  une  courte  maladie. 

Le  lieuienant-colonel  de  Lemud  appartenait  à  l'un  des  dé- 
partements qu'une  guerre  funeste  a  ravis  à  la  France.  Né  à 
Thionvilla  (Moselle),  le  14  février  18-25,  il  fut  après  de  so- 
lides et  sérjeuses  études,  admis  en  4843  à  l'École  spéciale 
militaire,  d'où  il  sortit,  deux  ans  après,  comme  sous-lieu- 
tenant au  Tl""  de  ligne.  Promu  lieutenant  en  1848,  il  rentra 
à  Saint-Gyr  avec  l'emploi  de  répétiteur  d'histoire,  de 
géographie  et  de  statistique  militaire.  Nommé  capitaine 
en  1854,  il  fut  maintenu  à  cette  école,  eu  qualité  de  pro- 
fesseur d'administration,  d'art  et  d'histoire  militaires,  fonc- 
tions dont  il  s'acquitta  avec  savoir^  distinction  et  succès, 
pendant  neuf  années  consécutives,  dans  le  cours  des- 
quelles il  obtint  la  décoration  de  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  le  12  août  1864,  et  le  grade  de  chqf  de  bataillon 
en  i869. 

Au  début  de  la  guerre  de  1870,  il  devint  officier  d'ordon- 
nance du  général  Trochu^  qui  professait  pour  lui  la  plus 
hau^e  estime,  et,  pendant  le  siège  de  Paris,  il  lui  prêta  le 
concours  le  plus  actif  et  le  plus  dévoué.  Les  services  remar- 
quables qu'il  rendit  pendant  ce  malheureux  siège  lui  valu- 
rent le  grade  de  lieutenant-colonel,  le  27  janvier  1871. 
Après  le  rétablissement  de  la  paix,  il  fut  désigné  pour 
remplir  au  Prytanée  militaire  l'emploi  de  commandant  en 
second» 


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r 


—  407  — 

Le  9  août  1873,  il  fat  nommé  officier  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

Une  carrière  brillante  lui  aurait  été  réservée,  ei  une  mort 
prématurée  n'était  venue  l'enlèvera  l'âge  de  49  ans. Homme 
de  cœur  autant  que  d'esprit,  il  réservait  toutes  ses  affections 
à  sa  lamille  et  à  quelques  bons  amis  dont  il  était  siocère- 
ment  aimé. 


DE  LESTAN6  (Gustaye-HilarionVinceat) 

Gustave-Hilarion- Vincent  de  Lestang,  ancien  lieutenant 
de  vaisseau,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  décédé 
à  Paris,  le  40  mai  4879,  était  né  au  Mans,  le  26  juin 
1805.  Il  avait  fait  ses  études  au  collège  de  cette  ville,  puis 
il  était  entré  à  l'École  polythecnique. 

De  Lestang  s'est  occupé  avec  succès,  pendant  sa  labo- 
rieuse retraite,  de  l'histoire  féodale  dti  Maine.  U  passait 
ses  jours  depuis  de  longues  années  dans  les  bibliothèques  de 
Paris;  aussi  personne  ne  connaissait  mieux  que  lui  l'ori- 
gine des  anciennes  familles  de  cette  province,  et  pour  tous 
ceux  qui  s'occupaient  de  travaux  historiques,  il  se  mon- 
trait d'une  obligeance  extrême  à  leur  être  utile  ;  dans  nos 
recherches  historiques  sur  le  canton  de  Mayet,  il  nous  a  four- 
ni un  grand  nombre  de  documents. 

Les  travaux  de  Gustave  de  Lestang  ont  été  l'objet  de 
flatteuses  distinctions. 

Deux  médailles  d'or  obtenues  en  1849  et  en  1852,  signa- 
lèrent à  l'attention  ses  productions,  sa  Notice  sur  Mali- 
corne  et  ses  premiers  seigneurs^  qui  n'a  pas  été  imprimée  et 
.««a  Dissertation  sur  les  incursions  normandes  dnns  le  Maine. 
Le  Mans,  1855,  in  8^ 

La  plupart  des  publications  de  Gustave  de  Lestang  sont 
iusérées  dans  la  collection  du  /Julie tin  de  la  Société 
tagrtcuUurey  sciences  et  arts  de  la  Sarihe.  En  voici  les 
titres: 

De  la  pari  prise  par  les  habitants  de  la  province  du  Maine 
à  la  conquête  de  f  Angleterre  par  Guillaume  le  Conquérant, 
Tome  XL 


—  108  — 

Nott'ces  bibUogrophiguet  pour  servir  à  l'histoire  de  la 
province  du  Maine,  1849. 

Rapport  sur  le  congrès  des  délégués  des  sociétés  savantes 
des  dépnrtemenJts^  section  d'histoire  et  de  littérature.  T.  XI. 

Extrait  du  journal  de  Jean  Bougard^  bourgeois  du  Mans. 
Tome  Xin. 

Du  nom  de  Cléopat  que  portait  autrefois  un  canton  de 
Berçay.  Tome  XIV. 

Rapport  sur  le  congrès  général  des,  sociétés  savantes ^  1859. 

Documents  topographiques  sur  la  ville  du  Mans  pour  le 
XIV*  et  le  xy*  siècle.  Tome  XV. 

Martyrologe  de  T abbaye  de  Saint-Julien  du  Pré.  Tome  XV. 

Notice  sur  la  vie  de  François  Bourdon- Durocher,  1861 . 

Compte  rendu  des  séances  du  congrès  général  des  sociétés 
savantes,  fB(>3. 

Noms  et  qualités  des  habitants  du  Maine  et  de  l'Anjou^ 
quiy  en  1301,  appelèrent  au  parlement,  après  avoir  été  con- 
damné par  la  Cour  du  Comte,  comme  ayant  refusé  de  fournir 
l'aide  levée  pour  le  mariage  d'Isabelle  de  Valois.  Tome  XVI. 

Analyse  de  quelques  litres  inédits  concernant  les  possessions 
de  la  Trappe  aux  environs  de  Ballon.  Tome  XVIII. 

Vente  de  biens  appartenant  au  clergé  soia  Charles  IX. 
Tome  XVni. 

Monographie  des  seigneurs  de  Sillé-le-Guillaume^  publiée 
dans  le  Maine  et  V Anjou  du  baron  de  Wismes. 

Ballon  aux\*  siècle^  ^wïXxé  dans  la  Revue  historique  et 
archéologique  du  Maine. 

DÉLOGÉ  (François) 

François  Délogé,  né  en  1768,  à. . .,  manifesta  dès  son 
jeune  âge  un  goût  prononcé  pour  les  idées  religieuses  ;  il 
fit  sa  tbéologie  à  Angers  et  reçut  la  tonsure  de  Monseigneur 
de  Lorry,  alors  évéque  de  cette  ville. 

Délogé  traversa  les  mauvais  jours  avec  dignité,  non  sans 
danger,  car  on  l'incarcéra  à  Lassay  et  à  Pré-en-Pail,  pour 
avoir  exercé  le  culte  catholique  alors  qu'il  était  supprimé. 

Reçu  prêtre  à  Paris  en  1800,  placé  comme  missionnaire 
à  Viré,  puis  à  Saint-Ouen-en-Belin,  il  devint  ensuite  curé 


( 


—  109  - 
de  Fontenay  et  de  HaroUette.  Ge  saint  prêtre,  dont  la  car- 
rière a  été  simple  et  sans  éclat,  n'a  jamais,  comme  tant 
d'autres,  fait  de  serment  à  la  République. 
Délogé  est  décédé  h  Ravigny,  le  16  décembre  1855. 

DUC  DE  LUTNES  (Charles-Honoré  Emmanuel-d'Albert) 

Le  2  décembre  1870,  entre  Loigny  et  Nonneville,  fut 
blessé  le  duc  Gbarles-Honoré-Emmanuel-d'Albert  de 
Layaes;  transporté  dans  cedemier  village,  il  renditledemier 
soupir.  Au  moment  d'être  déposé  dans  une  fosse  il  fut 
reconnu  ;  des  mains  pieuses  l'ensevelirenl  à  part. 

Mais  le  brave  homme,  dans  le  jardin  duquel  avait 
reposé  pendant  quelques  jours  celui  qui  fut  le  duc  de 
Luynes>  voulut  que  ce  coin  de  terre  lût  désormais  un 
terrain  bénit.  Trop  pauvre  pour  ériger  lui-même  un 
monument  qui  conservât  le  souvenir  de  cet  événement,  il 
offrit  du  moins  le  terrain.  Madame  la  duchesse,  informée 
de  ces  intentions  qui  répondaient  si  bien  à  ses  vœux  les 
plus  cbers,  s'entendit  avec  le  curé  de  Loigny  pour  réaliser 
œ  projet.  Aujourd'hui  s'élève  à  l'entrée  de  Nonneville,  un 
très  beau  calvaire  en  pierre.  Sur  les  plaques  de  marbre 
incrastéesdans  le  piédestal,  on  lit  les  inscriptions  sui- 
vantes: 

I 

Ici  ont  reposé,  du  7  au 

14  décembre  1870, 

les  précieux  restes  de 

Charles-Honoré-Emiianukl 

D*ALBERT  DE  LUYNES 

DUC  DB  LUYNES  ET  DE  CBEVRSUSE 

ancien  sous- lieutenant  aux 

zonaves  pontificaux 

capitaine-adjudant-major 

au  !•'  bataillon  des 

mobiles  de  la  Sarthe 

glorieusement  tombé 

au  champ  d*honneur 

&  la  bataille  de  Loigny 

le  2  décembre  1$70 

à  rage  de  25  ans. 


^  no  — 


I( 

Il  n'a  pas  craint  de  quitter  sa  femtno  et  ses  petits  enfants, 
et  il  a  donné  son  sang  pour  la  défense  de  son  pays. 

«  Que  la  (censée  de  sa  foi  si  vive,  de  sa  religion  si 
sincère,  demeure  à  jamais  dans  nos  âmes!  Elle  seule  peut 
modérer  notre  douleur.  » 

(Lacordàibe.) 
c  II  était  dans  la  disposition  de  vivre  avec  honneur  ou 
de  mourir  généreusement.  » 

{Liv.  I  des  Mach,^  c.  nr,  v.  35.) 

m 

a  Quel  est  celui  qui  se  lèvera  pour  le  combat  de  son 
pays?  — J'ai  répondu  :  C'est  moi;  advienne  que  pourra.» 

«  Â  Dieu  ne  plaise  que  je  veuille  épargner  ma  vie  tant 
que  nous  serons  dans  rafDlction  ;  car  je  ne  suis  pas  meiU 
leur  que  mes  frères.  > 

{Liv,  des  Mack.,  c.  xm,  v.  5.) 

a  Et,  prenant  les  armes  le  premier,  il  exhorta  les  autres 
à  s'exposer  comme  lui  au  péril.  » 

{Liv.  des  Mach.^  c.  w,  v.  7.) 

c  Si  notre  heure  est  arrivée,  mourons  courageusement 
pour  nos  frères,  et  ne  souillons  point  notre  gloire  d'aucune 
tache.  » 

(Liv.  I  des  Mach.^  c.  ii,  v.  \Q.) 

c  Souvenez-vous  de  moi  dans  vos  prières,  vous  tous 
qui  fûtes  mes  amis.  » 

C'est  cette  croix  que  M.  le  curé  de  Loigny,  assisté  de 
deux  confrères,  bénissait,  le  4  décembre  4871. 

Après  le  service  solennel  pour  le  repos  de  l'âme  du 
déiunt,  le  cortège  se  rendit  à  Nonneville.  On  remarquait 
dans  l'assistance  M.  le  général  de  Gramont,  M.  le  duc  de 
Lesparre,  M.  Rey,  capitaine  des  mobiles  d'Eure  et-Loir, 
que  ses  voyages  en  Orient  avaient  mis  en  relation  avec  les 
ducs  de  Luynes,  puis  des  amis  de  la  famille  et  des  servi- 
teurs dont  le  dévouement  a  fait  des  amis  et  enfin  des 
habitants  de  la  paroisse. 


yi  f*'  Act 


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1 


\ 


—  4H  — 

DE  HAILLT  (Adrien-Aaguste-Almaric) 

Noble  et  ancienne  famille  de  Picardie,  qui  tire  son  nom 
de  la  terre  de  Mailly,  près  d'Amiens,  qui  a  produit  uti 
grand  nombre  d'hommes  marquants  :  guerriers,  prélats, 
hommes  d'État,  écrivains,  etc.  Elle  possédait  le  marquisat 
de  Nes!e,  ce  qui  valait  an  chef  de  la  famille  le  titre  de 
premier  marquis  de  France.  —  On  connaît  surtout  :  François 
de  Mailly  (1658-1721)  qui  fut  cardinal  et  archevêque  de 
Reims;  le  chevalier  deMailly,  filleul  de  Louis  XIV,  auteur 
de  plusieurs  ouvrages  (t7i4).  —  Auguste  comte  de  Mailly- 
d'Haucourt,  prince  d'Orange,  maréchal  de  France,  qui  fit 
avec  distinction  toutes  les  campagnes  de  Louis  XV,  gou- 
verna le  RoussilloU;  où  il  fit  fleurir  l'agriculture,  le  com- 
merce et  les  arts,  et  se  signala  au  10  août  1792  par  son 
dévouement  chevaleresque  pour  le  roi  ;  arrêté  par  ordre 
de  LeboUj  il  petit  sur  Téchafaud  à  Arras  en  1794^  âgé  de 
86  ans. 

Le  comte  Adrien-Auguste-Almaric  de  Mailly,  marquis 
de  Nesie  et  d'Haucourt,  né  à  Paris  le  19  février  1792,  est 
fils  du  maréchal  de  Mailly  dont  nous  venons  de  parler. 
Élève  des  écoles  militaires  de  Saint-Cyr  et  de  Saint-Germain 
il  en  sortit  en  1811,  avec  le  grade  de  sous-lieuienant  de 
carabiniers  et  fît  la  campagne  de  Russie^  où  il  fut  blessé 
à  la  poitrine  sur  la  route  de  Kalouga.  Sous  la  Restauration^ 
il  retnplit  les  fonctions  d'aide  de  camp  auprès  des  ducs  de 
Berry  et  de  Bordeaux,  Officier  de  la  Légion  d'honneur  en 
1814,  il  fut  promu,  en  1824,  au  grade  de  lieutenant-colo- 
nel. Nommé  pair  de  France,  le  17  août  )  815,  de  Mailly 
prit  part,  dès  qu'il  put  siéger,  aux  travaux  de  la  Chambre, 
se  signala  par  son  dévouement  aux  institutions  monar- 
chiques et  donna  sa  démission  à  l'avènement  de  Louis- 
Philippe,  en  1830.  Marié  en  1816,  à  Mlle  Henriette- Eugé- 
nie de  Lonlay,  il  eut  plusieurs  enfants. 

Depuis  1830,  il  a  vu  mourir  ses  deux  fils,  Ferry-Paul- 
Alexandre  de  Mailly,  marquis  de  Nesle,  né  le  5  décembre 
1821,  et  René-Antoine- Anselme  comte  de  Mailly-Gbâlous, 
Dé  le  21  mars  1827  ;  ce  dernier  est  tombé  en  1870  à  la  tête 


— 112  — 

des  mobiles  de  la  Sarthe;  c'était  le  quarante-huitième  de 
Mailly  mourant  pour  son  pays  sur  un  champ  de  bataille  (i .) 

Le  comte  de  Mailly  lut  membre  du  Ck>nseil  général  de  la 
Sarthe  en  1830,  et  présida  eu  1829  et  1830  1e  collège 
électoral  du  département.  Il  faisait  partie  de  la  Société 
française  pour  la  conservation  et  la  description  des  monu- 
ments historiques. 

L'auteur  de  la  Notice  de  la  Maison  de  Mailly ^  qualifie 
ainsi  le  comte  de  Mailly  : 

«  Adrien,  sire  et  marquis  de  Mailly,  de  Nesle  et  d'Hau- 
court,  marquis  de  Mailly-Montcavrel  en  Boulonais,  Saint- 
Légier  en  pairie  d'Eu,  Saint-Michel  d'Hallescourt  et 
Joyeuse-Garde  en  Provence,  premier  marquis  de  France 
et  grand  sénéchal  de  Vermandois,  comte  de  ChÂlons, 
prince  d'Orange  et  de  Lisle-Montréal,  comte  de  Mailly- 
Rayneval,  de  Villedieu-lès-Goucy,  Bailleul,  Agimont-le- 
Noble,  Haugest  et  autres  lieux;  baron  de  Ravensbergh  et 
d'Assiguy,  seigneur  de  Sedziszow  et  autres  lieux  dans 
l'Empire  d'Autriche,  pair  de  France,  aide  de  camp  de 
Monseigneur  le  duc  de  Berry  et  de  Monseigneur  le  duc  de 
Bordeaux,  premier  chanoine  d'honneur  de  l'insigne 
église  royale  et  cathédrale  de  Perpignan,  commandeur- 
né  de  l'ordre  militaire  et  hospitalier  de  Saint- Jean  de 
Jérusalem  par  bulle  héréditaire  au  nom  du  grand  maître 
Raymond  del  Puig.  » 

Le  comte  de  Mailly  habitait  le  château  gothique  de  la 
Roche-Maiily  qa'il  fit  construire  commune  de  Requeil. 
Par  ses  soins  l'église  de  cette  commune  et  divers  monu- 
ments furent  restaurés  avec  un  zèle  intelligent.  Plusieurs 
fondations  de  charité,  entre  autres  l'établissement  des 
sœurs  de  Pontvallain,  furent  ses  œuvres. 

Le  comte  de  Mailly  est  mort  le  1"  juillet  1878^  ses 
obsèques  ont  eu  lieu  le  6  du  même  mois  dons  l'église  de 
Requeil. 

On  doit  au  comte  de  Mailly  : 

Discours  prononcé  au  collège  électoral  du  premier  arron- 

(1)  Ferry  de  Mailly  a  publié  à  Paris,  en  1853,  un  volume  in-«, 
iutitulé  :  La  Révolution  est-elle  finie? 


—  113  — 
dmemeni  du  département  de  la  Sarthe,  séant  au  Mans,  le 
17  novembre  1827,  iQ-4. 

Discours  prononcé  au  collège  électoral  du  département  de  la 
Sartke,  le  i9  juillet  1830,  in-4. 

De  Hexiraetion  des  substances  résineuses  du  pin  maritime^ 
1833. 

Notice  snr  la  culture  du  pin  maritime   (congrès  de  1839). 

Mon  journal  pendant  la  campagne  de  Russie^  écrit  de 
mémoire  après  mon  retour  de  Paris,  1841. 

Habitants  de  Requeil,  lisez  et  méditez ,  je  vous  le  demande^ 
1852,  iû-S. 

La  légende  de  Bouchet,  écrite  à  la  requête  de  Ardema 
(Âmoldine  de  HaUIy)^  sous  le  pseudonyme  Turk,  1852» 
în-8. 

Une  noble  femme  de  1794,  1853,  m-8. 

Documents  historiques  sur  le  prieuré  conventuel  de  Château- 
tHermitagCj  qualifié  souvent  d'Abbaye  dans  les  chartes^ 
1863,  in-S. 

Ces  documents  sont  tirés  des  archives  de  la  Roche- 
Mailly,  1868. 

DE  HIRANDOL  (Edouard) 

L'armée  a  perdu  une  de  ses  notabilités  les  plus  distin. 
guées  et  les  plus  jeunes,  le  département  de  la  Sarthe  un 
de  ses  enfants  d'adoption  les  plus  honorés. 

Le  comte  Edouard  de  Mirandol,  entré  à  l'Ecole  polytech- 
nique, en  sortit  dans  le  corps  d'état-major.  Il  faisait  son 
stage  au  15«  léger,  lorsqu'il  fut  victime  d'une  triste  mais 
célèbre  aflaire,  où  une  de  nos  colonnes  fut  massacrée,  les 
officiers  faits  prisonniers  et  soumis  à  des  tortures  atroces. 
Abd-el-Rader  lui  ofirit  la  liberté,  mais  il  refusa,  ne  voulant 
rentrer  au  camp  qu'avec  ses  malheureux  compagnons  de 
captivité.  Echangé  enfin,  il  fut  décoré  et  nommé  capitaine. 
Mais  l'état-major  ne  paraissant  pas  lui  offrir  une  carrière 
suffisamment  active,  il  passa  au  1*^  spahis.  Nommé  chef 
d'escadron  au  même  régiment,  il  le  quitta  pour  le  9*  chas- 
seurs. 

Lieutenant-colonel  du  9«  dragons,  il  passa  au  2*  chas- 

9 


-  114  - 

seurs  d'Afrique,  et  il  était  colonel  du  7«  chasseurs,  lorsque 
l'Empereur  l'appela  ensuite  au  commandement  du  régi- 
ment des  guides,  où  il  fut  successivement  nonuné  officier, 
puis  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  en6n  général 
de  brigade  en  i860. 

C'est  lorsqu'il  commandait  les  guides,  qu'il  épousa  - 
Madame  la  vicomtesse  de  Broc.  11  retrouva  dans  notre  pays 
les  amis  qui  avaient  déjà  su  l'apprécier  lors  de  son  court 
séjour  au  9*  dragons.  Mais  la  campagne  du  Mexique  corn» 
mençait,  le  général  comte  de  Mirandol  ne  pouvait  com- 
prendre qu'on  se  battit  sans  qu'il  fût  au  premier  rang.  0 
obtint  le  commandement  de  la  cavalerie  expéditionnaire, 
s'y  distingua  par  son  énergie  qui  le  faisait  triompher  d'un 
état  de  santé  déplorable.  Enfin,  il  tomba  malade  au 
Mexique,  et  son  épouse  affrontant  1<î8  fatigues  et  les  dangers 
d'une  traversée  en  mer  de  2,000  lieues,  et  d'un  voyage 
effrayant  à  travei'S  les  terres  chaudes,  alla  le  rejoindre 
pour  le  soigner.  Ramené  à  sa  terre  de  Montabon^  il  disait, 
en  parlant  de  sa  femme  :  a  quand  j'ai  vu  que  j'avais  été 
l'objet  d'un  dévouement  semblable,  j'ai  voulu  vivre  pour 
l'en  remercier.  » 

Nommé  général  de  division,  fait  grand  ofiScier,  membre 
du  comité  de  cavalerie,  il  commanda  encore  la  cavalerie 
du  camp  de  Ghâlons  en  1868,  et  en  4869  il  retournait  en 
Afrique  comme  inspecteur  général.  Mais  c'était  trop  pour 
ce  corps  si  affaibli  par  les  maladies,  les  blessures,  les 
fatigues  de  la  guerre  et  que  seule  l'énergie  soutenait.  Il 
succomba  le  19  mars  4870,  avec  le  calme  du  chrétien  et 
du  soldat  et  fut  inhumé,  le  23  mars,  en  son  domicile  de 
Montabon,  commune  de  Noyen  (Sarthe). 

DE  MONTETNARD  (Hector-François-Rodolphe) 

Hector-François-Rodolphe  comte  de  Monteynard  naquit 
à  Fouqueux  (Seine-et-Marne),  le  23  septembre  4833.  Il  est 
un  des  descendants  d'une  vieille  et  très  illustre  maison  du 
Daupbiné.  Après  avoir  fait  de  brillantes  études  àBrugelette 
et  à  Fribourg,  il  entra  à  Saint-Cyr  et  en  sortit  officier  au 
premier  régiment  de  carabiniers.  Très  bel  homme,  cité 


J/  Ot^^,,^^  />)./// 


/•  / -^^  2 


—  il5  — 
partout  pour  sa  magnifique  tenue,  ses  grands  airs,  sa 
bravoure  et  ses  talents  militaires,  il  ne  pouvait  manquer 
d'attirer  l'attention  de  l'Empereur.  Un  jour,  on  vint  lui 
annoncer  qu'il  était  désigné  pour  entrer  dans  la  garde 
impénale,  il  répondit  :  a  Je  sers  la  France,  mais  jamais  je  ne 
consentirai  à  servir  l'Empereur,  surtout  de  si  près.»  En  vain 
on  lui  objecta  qu'il  compromettait  son  avenir,  il  dit  : 
«J'aimerais  mieux  rompre  mon  épée  que  de  forraire  à 
l'honneur,  b  II  donna  sa  démission  et  il  épousa  bientôt 
M"*  Aliénor-Marie-Gésarine  de  Gourtarvelle  et  vint  habiter 
le  château  de  la  Quantinière,  à  Valennes,  où  il  est  décédé 
le  30  octobre  1876. 

DE  MONTESSON  (Charles-René) 

Le  marquis  Charles-René  de  Montesson  est  né  au  Mans, 
paroisse  Saint-Nicolas,  le  5  mars  1780. 

Il  avait  à  peine  dix  ans  quand  son  père  et  son  aïeul 
maternel  furent  massacrés,  dans  le  château  de  Ballon,  par 
une  troupe  d'insensés  (1789)  (1).  Sa  mère,  poursuivie  par 
ces  mêmes  hommes,  se  sauva  avec  son  fils  dans  le  Piémont, 
et  quelque  temps  après  elle  habita  Erlangen,  en  Franconie  ; 
c'est  là  que  Charles-René  de  Montesson  commença  ses  étu- 
des. A  quatorze  ans  il  obtint  le  brevet  de  sous- lieutenant 
dans  la  cavalerie  noble  (régiment  de  Vassé),  et  fut  Tami 
intime  du  duc  de  Berry.  Comme  beaucoup  d'autres  émi- 
grés, le  marquis  de  Montesson  rentra  en  France  enl80i  avec 
sa  mère  et  sa  sœur,  et  quelques  années  après  il  se  maria. 

Le  marquis  de  Montesson  était  chevalier  de  Saint-Louis  ; 
il  est  décédé  à  Sainte-Croix  lez-le  Mans  le  20  février  1850. 
il  était  gai,  aimable,  confiant  et  indulgent  ;  il  laissa  deux 
fils,  MM.  Roger  et  Charles- Raoul. 

DE  MONTESSON  (Charles-Raoul) 

L'un  des  hommes  les  plus  distingué  et  les  plus  estimés 
de  la  ville  du  Mans,  le  comte  Charles- Raoul  de  Montesson, 

(1)  3  décembre  1789.— Les  assassins  furent  exécutés  sur  la  place 
deiHaUes,  au  Mans;  un  fut  roué  vif,  un  autre  pendu,  un  marqué  aux 
deux  épaules  et  envoyé  aux  galères  perpétuelles. 


I 


—  un  — 

succomba  le  25  avril  1869,  à  une  longue  et  douloureuse 
maladie.  Il  était  né  au  Mans,  le  27  septembre  1811 . 

Ancien  élève  de  l'école  militaire  de  Saint-Cyr,  officier 
d'état-major,  de  Montesson  donna  sa  démission  vers  4833, 
pour  rentrer  dans  la  vie  privée.  Homme  d'un  sens  droite 
d'une  instruction  remarquable,  d'une  intelligence  élevée, 
il  a  vécu  en  faisant  le  bien  et  en  se  consacrant  tout  entier 
aux  calmes  études  du  cabinet.  Ck)mme  bibliophile,  sa  ré- 
putation a  dépassé  les  limites  que  sa  modestie  semblait 
s'être  imposées. 

Cependant  il  ne  s'est  jamais  désintéressé  complètement 
de  nos  luttes  politiques.  Ses  opinions  étaient  celles  d'an 
bomme  profondément  convaincu,  loyales  et  conciliantes^ 
comprenant  bien  les  aspirations  de  son  époque. 

La  mort  de  Montesson  est  une  perte  réelle  pour  la  sodété; 
c'est  unejperte  plus  grande  encore  et  plus  irréparable  pour 
ceux  qui  ont  connu  cet  homme,  remarquable  à  tous  égards, 
mais  surtout  par  les  qualités  du  cœur. 

De  Montesson  a  publié  : 

Recherches  sur  la  paroisse  de  Vallon  et  principalement  sur 
son  histoire  féodale^  suivies  de  remarques  sur  la  prononciation 
et  d'un  vocabulaire  des  mots  usités  dans  l'ancien  doyenné  de  ce 
nom,  1856,  1  vol.  in-12. 

Vocabulaire  des  mots  usités  dans  le  Baut-Maine,  précédé 
de  remarques  sur  leur  prononciation,  1857, 1  vol.  iu-18. 

Vocabulaire  du  Haut-Maine,  nouvelle  édition  augmentée, 
1859,  1  vol.  in-12. 

La  presse  départementale  a  fait  un  éloge  flatteur  et 
mérité  de  ces  ouvrages  qui  ont  demandé  à  leur  auteur  de 
longues  et  patientes  recherches. 

De  Montesson  est  encore  auteur  des  opuscules  poétiques 
suivants  publiés  in-8. 

Le  château  du  Gué. 

La  science. 

La  Forge. 

Couplets  sur  un  vieil  air. 

Couplets  sur  un  air  connu. 

Les  prodiges. 

Demandes  et  réponses. 


-  117  — 

Coupkis.  (Insérés  dans  le  journal  l'Ordre,  1850). 
II  a  aussi  rédigé  les  Mémoires  de  François  Morin^  qui  ont 
été  imprimés,  en  1876,  chez  M.  Ed.  Monnoyer. 

DE  HONTMORENCT  (Matthieu) 

Pauline-Hortense  d* Albert  de  Luynes  est  née  à  Paris  le 
l*août  1774,  de  Louis-Joseph-Charles- Amable  d'Albert 
duc  de  Luynes  et  de  Ghevreuse^  et  de  Guyonne-Ëlisabelh- 
Joseph  de  Montmorency-Laval;  elle  épousa  le  vicomte 
Matthieu  de  Montmorency  qui  hérita  plus  tard  du  litre  de 
duc. 

Pendant  la  Révolution^  le  duc  de  Montmorency  fut 
obligé  d'émigrer,  son  épouse  fut  emprisonnée,  comme 
tant  d'autres,  et^  sans  une  circonstance  due  à  la  faveur 
d'un  geôlier  commissionnaire,  la  tête  de  la  jeune  duchesse 
serait  tombée  sous  le  couteau  de  la  guillotine. 

La  Terreur  passée,  les  émigrés  rentrèrent  en  France,  la 
duchesse  de  Montmorency  vécut  à  l'écart;  mais  le  gouver- 
nement de  la  Restauration  ayant  appelé  son  mari  au  conseil 
du  Roi,  la  fit  monter  dans  le  haut  rang  qu'elle  devait 
occuper.  Ce  bonheur  ne  fut  pas  de  longue  durée,  car 
Matthieu  de  Montmorency  expira  le  U  mars  1826,  et  à 
partir  de  ce  moment  sa  veuve  est  venue  habiter  son  manoir 
de  Bonnétable.  Pendant  cette  longue  retraite,  elle  fit  le 
voyage  de  Rome  et  fut  reçue  en  audience  particulière  par 
le  pape  Grégoire  XVI,  elle  alla  aussi  visiter  le  tombeau 
de  Charles  X,  et  les  illustres  exilés  de  Frohsdorfi. 

La  duchesse  Matthieu  de  Montmorency  est  décédée  dans 
son  château  de  Bonnétable,  le  30  juillet  1858  ;  son  corps  a 
été  mis  dans  un  cercueil  de  chêne  doublé  de  zinc  et  recou- 
vert de  velours  noir;  elle  a  été  enterrée  dans  le  cimetière 
de  Bonnétable  conformément  à  sa  volonté.  Une  chapelle  a 
été  élevée  dans  ce  lieu  depuis. 

Plus  de  6^000  personnes  assistaient  à  son  enterrement. 

1^  duchesse  de  Montmorency  avait  une  rare  fermeté  de 
caractère  et  une  inépuisable  charité.  Bonnétable  lui  doit  : 
son  hospice,  son  hôpital,  son  asile^  ses  deux  écoles  de  frères 
et  de  sœurs,  sa  halle  neuve,  la  reconstruction  de  son  église, 


—  i!8  — 

la  dotation  de  son  bureau  de  bienfaisance  et  80,(KK)  francs 
pour  être  employés  en  bonnes  œuvres  ;  aucune  bonne  action 
ne  lui  était  étrangère,  et  sa  charité  savait  pourvoir  à  tous 
les  besoins,  tels  que  :  séminaires  aidés,  presbytères  répa- 
rés, vocations  religieuses  favorisées,  infortunes  soula- 
gées;  etc.,  etc. 

DE  HËGRIER  (François-Marie-CaBimir) 

François-Marie-Casimir  deNégrier  naquit  au  Mans,  dans 
la  paroisse  de  Saint-Vincent,  le  27  avril  4  788.  Nos  premiers 
troubles  civilsayantdéterminé  sa familleàquitter la  France^ 
c'est  en  Portugal  que  le  jeune  de  Négrier  passa  ses  pre- 
mières années,  et  il  ne  le  quitta  pour  rentrer  en  France  qu'à 
l'âge  de  17  ans.  Déjà  ses  instincts  militaires  s'étaient  révélés, 
et,  dès  1806,  abandonnant  la  vie  paisible  du  collège,  il  par- 
tait le  sac  sur  le  dos,  comme  enrôlé  volontaire  au  2""  régi- 
ment d'infanterie  légère,  et  faisait  avec  éclat  ses  premières 
armes  au  siège  de  Hamein,  et  de  Dantzick.  En  moins  d'une 
année  il  avait  francbi  les  premiers  degrés  de  la  hiérarchie 
militaire,  et,  sur  le  champ  de  bataille  de  Friedland,  l'adju- 
dant sous-officier  de  Négrier  recevait,  des  mains  de  l'Em- 
pereur, la  croix  de  la  Légion  d'honneur,  alors  si  peu 
prodiguée.  H  anéantit,  à  Gbivry,  un  corps  de  2,000  russes 
avec  cinq  compagnies  seulement. 

L'année  suivante,  le  2"'  léger  faisait  partie  des  troupes 
envoyées  en  Espagne.  A  la  bataille  de  Burgos,  aux  combab 
de  Gamonal,  de  San-Vincente-de-Ia-Bagniera  et  de 
Villafranca,  de  Négrier  gagnait  à  la  pointe  de  son  épée 
l'épaulette  de  sous -lieutenant  et,  quelques  mois  après» 
celle  de  lieutenant.  Les  combats  de  Casabellos,  de  Lugo  et 
d'EIvina,  les  batailles  de  la  Gorogne,  d'Oporto,  de  Braga, 
d'Alcoba  et  de  Bussaco,  fournirent  au  brillant  oflBci^r  de 
nouvelles  occasions  de  se  distinguer,  qui  lui  valurent  en 
1809,  le  grade  de  capitaine.  Enfin,  après  avoir  glorieu- 
sement conquis  celui  d'officier  supérieur  aux  batailles  des 
Aropiles  et  de  Victoria,  aux  combats  de  Vera,  d'Ortcari, 
d'irun  et  de  la  Bidassoa,  le  jeune  chef  de  bataillon  de 
Négrier,  ramené  en  France  par  la  fortune  de  nos  armes, 


—  119  -- 
prenait  part  à  cette  mémorable  campagne  dans  laquelle 
le  génie  de  Napoléon  jetant  un  dernier  et  vif  éclat,  soute- 
nait glorieusement  une  lutte  inégale  contre  les  forces  coa* 
Usées  des  puissances  du  Nord.  A  Méry,  à  Graonne,  où  Na- 
poléon défit  les  alliés,  à  la  sanglante  bataille  de  Laon^  à 
Arcis-sur-Aube  et  à  Saint-Dizier,  dernier  jour  de  victoire 
de  cette  héroïque  campagne,  le  commandant  de  Négrier 
combattit  vaillamment  sous  les  yeux  de  l'Empereur. 

Pendant  la  courte  et  funeste  campagne  de  1815,  lutte 
suprême  du  génie  et  du  patriotisme  contre  la  fortune,  de 
Négrier  se  distingua  parmi  les  plus  braves  au  milieu  de  nos 
héroïques  légions.  Au  combat  des  Quatre-Bras,  qui  fut 
comme  le  sanglant  prologue  de  la  journée  dans  laquelle  la 
fortune  de  Napoléon  devait  périr  à  Waterloo,  de  Négrier  se 
créa  de  nouveaux  titres  à  l'estime  de  l'armée  et  à  la  recon- 
naissance de  son  pays.  En  voyant  la  victoire  abandonner  nos 
drapeaux  pendant  que  la  garde  mourait  et  ne  se  rendait  pas, 
le  maréchal  Ney  qui^  après  un  brillant  fait  d'armes  pendant 
la  campagne  de  France,  avait  attaché  lui-même  la  croix 
d'oflScier  de  la  Légion  d'honneur  sur  la  poiirine  de  notre 
vaillant  compatriote,  lui  dit  avec  l'accent  du  désespoir  :  a  De 
N»'grier,  n'y  aura-t-il  donc  pas  une  balle  pour  moi  !  »  Ce 
désir  d'une  mort  glorieuse  que  ni  l'un  ni  l'autre  ne  devaient, 
hélas  !  trouver  sur  un  champ  de  bataille,  de  Négrier  l'é- 
prouvait aussi,  et  il  la  chercha  au  milieu  de  cette  efiroya- 
ble  mêlée  qui  termina  la  bataille.  Renversé  bientôt  par 
an  coup  de  feu,  il  fallut  l'emporter  à  Tambulance,  et  c'est 
dans  ce  trajet  qu'il  reçut  encore  deux  blessures  qui  mirent 
ses  jours  en  danger. 

Nommé  lieutenant-colonel  après  la  seconde  Restauration 
et  colonel  du  54"  régiment  de  ligne  après  1^30.  le  brave 
de  Négrier  eut  à  remplir  dans  les  contrées  de  TOuest  une 
mission  pénible,doni  il  s'acquitta  de  manière  à  laisser  dans 
le  pays  les  souvenirs  les  plus  honorables.  Maréchal  de  camp 
en  1836,  et  appelé  l'année  suivante  à  un  commanrJement 
en  Algérie,  il  vit  enfin  se  rouvrir  devant  lui  cette  carrière 
de  hasards  et  de  gloire  vers  laquelle  l'attirait  une  si  puis- 
sante vocation.  Là  de  nouvelles  aptitudes  se  révélèrent  en 
loi,  et  le  général  de  Négrier  ne  se  montra  pas  moins 


—  4»  - 
administrateur  (pie  yaillant  soldat.  Chargé  du  coaimande- 
ment  de  la  province  de  Gonstantine  dans  les  circonstances 
les  plus  difficiles,  il  eut  besoin  de  toute  son  énergie  et  d'une 
infatigable  persévérance  pour  rétablir  la  régularité  là  où 
régnaient  le  désordre  et  la  dilapidation,  pour  ramener  la 
facilité  dans  le  recouvrement  des  impôts  et  la  sécurité  dans 
les  transactions  commerciales.  Sa  fermeté,  son  courage  et  sa 
sévère  justice  firent  succéder  parmi  les  indigènes,  le  respect 
et  la  crainte  du  nom  français  à  des  agressions  dont  Timpu- 
nité  encourageait  l'audace.  Dans  cinq  expéditions  qu'il 
dirigea  comme  commandant  en  chef,  et  dans  lesquelles  il 
déploya  les  talents  militaires  les  plus  élevés,  il  amena  la 
soumission  des  tribus  indisciplinées  de  la  province  de 
Gonstantine  et  des  Kabyles  de  GoUo.  Enfin,  une  excursion 
dans  le  pays  des  Haractas,  qui  fut  la  dernière  campagne 
de  son  commandement,  porta  la  gloire  de  son  nom 
jusqu'aux  frontières  de  la  régence  de  Tunis  (1). 

Rappelé  en  France,  le  général  de  Négrier  obtint,  comme 
lieutenant  général,  le  commandement  important  de  la  i6« 
division  militaire  dont,  étant  maréchal  de  camp,  il  avait 
déjà  commandé  la  subdivision  du  département  du  Nord. 
Les  événements  de  février  18^8  Ty  trouvèrent  fidèle  à  ses 
devoirs  militaires  et  entouré  de  l'estime  et  de  la  sympathie 
générale.  Aussi,  179,000  suffrages  lui  conférèrent  le  man- 
dat de  représenter  le  département  du  Nord  à  TAssemblée 
nationale,  qm  le  nomma  Tun  de  ses  questeurs. 

Les  néfastes  jouméesde  juin  virent,  pour  la  dernière  fois, 
briller  cette  noble  épée  qu'il  n'avait  jamais  tirée  en  vain 
contre  les  ennemis  de  la  France.  Ghargé  d'abord  de  la 
défense  de  l'Assemblée,  le  général  de  Négrier  prit,  le  25 
juin,  le  commandement  d'une  des  divisions  de  l'armée  de 
Paris,  et  marcha  contre  les  rebelles,  qu'il  refoula  jusque 
dans  le  faubourg  Saint-Antoine,  à  l'entrée  duquel  une 
barricade  formidable  avait  été  élevée.  Mais  l'eftusion  du 
sang  français,  quelque  nécessaire  qu'elle  fût,  répugnait  à 
ce  cœur  généreux  ;  avant  de  porter  à  la  révolte  de  derniers 

(t)  La  liste  des  batailles  et  combats  auxquels  a  pris  part  le 
général  de  Négrier  dépasse  le  chiffre  de  cinquante. 


—  «1  — 

et  terribles  coups,  il  voulut  tenter  sur  elle  les  voies  de 
persuasion,  et,  en  lui  offrant  la  perspective  du  pardon,  faire 
cesser  une  lutte  désormais  aussi  insensée  que  féroce.  Mais 
ces  paroles  de  paix  ne  furent  point  écoutées;  plusieurs  coups 
de  fen  partirent  de  la  barricade,  et  le  général  tomba 
frappé  d'un  coup  mortel. 

Une  liste  de  souscription  s'est  couverte  de  signatures 
pour  faire  le  buste  du  général  Négrier.  Ce  buste  a  été  fondu 
dans  les  ateliers  de  H.  Doré  du  Mans,  et  est  déposé  au 
musée  d'archéologie  et  des  monuments  historiques  de  cette 
ville.  lille  lui  a  élevé  une  statue. 

DE  HEUFBOURG  (Jeàn-François-Philippe) 

Jean-Prançois-Philippe  de  Neufbourg  était  né  à  Mamers 
en  1785.  II  descendait  d'une  ancienne  famille  de  Normandie 
dont  une  grande  portion  de  la  fortune  avait  ^éri,  partie 
lors  de  la  banqueroute  du  système  de  Law,  et  partie  h  la 
Révolution. 

Il  commença  ses  études  à  Paris  en  1795.  L'instruction  et 
l'éducation  de  NeufI)ourg  furent  complétées  au  Mans,  sous 
la  direction  de  Mgr  PidoU,  qui  s'était  intéressé  aujeuué 
étudiant,  recommandé  au  prélat  par  un  des  chanoines  de 
l'église  du  Mans,  l'abbé  de  Bigault  d'Harcourt,  son  parent. 

Pftr  ses  qualités  d'esprit  et  de  cœur,  la  rectitude  de  son 
jugement  et  son  amour  du  devoir,  de  Neufbourg  conquit 
l'entière  confiance  et  l'affection  de  l'abbé  de  Bigault  d'Har- 
court. Aussi,  quand  celui-ci  devint  directeur  du  collège  de 
Laval  en  i  807,  il  emmena  comme  professeur  son  jeune  ami, 
alors  âgé  de  vingt-deux  ans. 

En  1816,  l'abbé  Bigault  d'Harcourt  appelé  comme 
directeur  de  l'école  royale  militaire  préparatoire  de  la 
Flèche,  obtint  la  chaire  de  seconde,  dans  cet  établissement, 
pour  de  Neufbourg,  dont  il  avait  su  apprécier  pendant  neuf 
années  d'enseignement  les  mérites  exceptioanels. 

Transféré  en  4823,  dans  la  chaire  de  rhétorique,  de 
Neufbourg  l'occupa  jusqu'en  1832  ;  à  cette  date  une  affec- 
tion du  larynx  le  contraignit  à  prendre  sa  retraite. 

Poussé  par  le  désir  ardent  d'être  utile,  il  remplit  une 


—  1»  — 

foute  de  fonctions. gratuites  où  ses  aptitudes  laborieuses 
pouvaient  servir  :  conseiilermunicipal  et  membre  dubureau 
de  bienfaisance  pendant  plus  de  vingt-cinq  ans,  suppléant 
du  juge  de  paix,  inspecteur  des  écoles  primaires  et  des 
pensions  libres,  administrateur  de  la  caisse  d'épargne,  etc. 

Vers  1833,  il  prit  Tinitiative  de  fonder  à  la  Flèche  une 
société  littéraire  :  il  réussit  et  présida  cette  société^  à  laquelle 
il  imprima  une  rare  activité  ;  quand  après  une  interruption 
de  quelques  années,  la  société  littéraire  repariât  en  1857, 
c'est  chez  de  Neufbourg  et  sous  son  patronage  que  les  fon- 
dements en  furent  établis.  La  pensée  qui  l'inspirait  était 
que  la  vie  intellectuelle  doit  être  entretenue  partout;  que 
si  les  capitales  sont  les  foyers  naturels  où  se  concentrent, 
pour  rayonner  au  loin,  les  lumières  de  l'intelligence, 
l'efficacité  de  ces  centres  est  accrue  quand,  sur  les  divers 
points  du  territoire,  il  existe  d'autres  foyers  plus  modestes 
pour  réfléchir  ces  rayons  vivifiants. 

Mais  quelques  fruits  qu'aient  pu  donner  les  sociétés 
littéraires  présidées  par  de  Neufbourg,  il  en  est  un  dont  la 
valeur  dépasse  tous  les  autres  Dans  une  des  réunions 
périodiques  de  cette  association,  on  s'entretint  des  salles 
d'asile,  institution  nouvelle  alors.  De  la  conviction  du  bien 
que  pouvait  faire  une  salle  d'asile  à  la  Flèche  à  en  tenter 
l'établissement,  il  n'y  a  pas  loin  pour  des  cœurs  généreux 
et  des  volontés  hardies.  La  salle  d'asile  fut  donc  fondée  tout 
d'abord  par  les  cotisations  et  sous  les  auspices  de  la  société 
littéraire  et  de  son  honorable  président;  les  souscripteurs 
affluèrent  bientôt  et  un  comité  de  direction  fut  organisé, 
dont  de  Neufbourg  fut  le  président  pendant  vingt  ans 
jusqu'au  jour  où  Tœuvre  ayant  fait  ses  preuves  de  vitalité, 
elle  devint  municipale.  La  première  directrice  fut  préparée 
à  cette  délicate  mission  par  de  Neufbourg,  et  l'élève  a  fait 
honneiu"  au  maître  :  c'est  M"«  Pape-Garpeutier,  inspectrice 
générale  des  salles  d  asile  de  France,  qui  est  décédée*^  à 
Paris,  le  16  août  1878. 

Pendant  près  de  soixante  ans  de  Neufbourg  rendait  les 
services  les  plus  multiples  dans  sa  ville  d'adoption,  quand 
le  général  Soumain,  inspecteur  général  du  Prytanée, 
un  ancien  élève  de  Técole  royale  militaire  préparatoire, 


—  «3  — 
leToyani  son  vieux  professeur,  s'étonna,  à  juste  titre,  qu'il 
ne  fût  pas  décoré  delà  Légion  d'honneur.  Peu  de  semaines 
après,  le  souvenir  reconnaissant  d'un  élève  faisait  accorder 
au  vieillard  la  distinction  qu'il  avait  depuis  si  longtemps 
méritée  ;  et  sur  la  proposition  du  général  Lefèvre,  on  con- 
féra aux  anciens  professeurs  du  Prytanée  la  qualité  de  pro- 
feuem^s  honoraires,  pour  les  rattacher  à  l'établissement  et 
y  entretenir  la  tradition  du  passé.  Appréciant  très  haut 
l'honneur  d'appartenir  à  cette  maison,  de  Neufbourg  ne 
manqua  jamais  à  aucune  des  réunions  générales  auxquelles 
il  était  convoqué  comme  professeur  honoraire,  car  rien 
ne  pouvait  être  plus  sensible  au  cœur  du  vieux  et  zélé 
maître  de  la  jeunesse,  que  ce  qui  lui  rappelait  le  privilège 
attaché  à  ce  titre. 

De  Neufbourg  est  mOrt  à  la  Flèche,  le  12  août  1872,  il 
fat  inhumé  à  Thorée  dans  le  caveau  de  la  famille. 

De  Neufbourg  nous  a  laissé  : 

Le  guide  du  professeur  ou  observations  critiques  sur  la 
tnanière  d'enseigner  les  humanités 

Précis  de  la  Un  naturelle  ou  examen  sommaire  dei  princi- 
pales questions  que  soulève  Thomme  passionnel  moral  et 
social^  4847,  i  vol.  in-12,  (4  éditions  ont  été  publiées). 

Les  journaux  de  la  Sarthe  et  la  presse  de  Paris  ont  fait 
reloge  de  cet  ouvrage. 

L'instinct  dans  les  actes,  1K64. 

Origine  et  fonction  des  actes  intellectuels  et  instructif  $  de 
C homme,  1868,  I  vol.  in-8. 

Origine  et  formation  des  droits  de  l'homme^  1869,  1  vol. 
in-8  [V  édition). 

DE  PEROSSEDUC  DES  CARS  (Amédée  François  Régis) 

Amédée-François-Régis  de  Perusse  duc  des  Gars  est  mort 
le  19  janvier  1868  à  Cannes  (Alpes-Maritimes),  où  il  possé- 
dait le  château  d'Abondant;  il  était  âgé  de  78  ans.  Il  a  été 
l'homme  d'un  seul  serment  et  d'une  même  fidélité.  Tout 
jeune  il  partagea  les  épreuves  et  les  douleurs  de  la  famille 
royale  jetée  dans  la  proscription.  Il  rentra  avec  les  princes 
en  4814,  et,  dans  la  campagne  de  1823,  il  accompagna  le 


-  124  — 
duc  d'Angoulème.  A  la  prise  de  Trocadéro,  il  était 
maréchal  de  camp  et  commandait  une  des  colonnes 
d'altaque.  Plus  tard,  nommé  lieutenant  général,  il  prenait 
part,  en  1830,  à  l'expédition  d'Alger  et  il  dirigeait  une 
division.  Nommé  pair  de  France,  et  général  de  diyision,  il 
brisa,  au  lendemain  de  la  révolution  de  juillet,  son  épée 
pour  rentrer  dans  le  calme  et  la  retraite,  et  se  rendit  auprès 
de  Charles  X.  Rentré  en  France  en  1840^  il  vint  se  fixer 
dans  le  département  de  la  Sarthe  à  la  terre  de  Sourches, 
commune  de  Saint-Symphorien. 

Le  duc  des  Gars  était  grand-officier  de  la  Légion 
d'honneur  ;  il  laissa  six  enfants,  trois  garçons  et  trois  filles  ; 
l'une  a  épousé  le  maréchal  de  Mac-Mahon. 

Le  corps  du  duc  des  Gars,  qui  a  été  ramené  à  la  terre  de 
Sourches  par  deux  de  ses  fils,  y  à  été  inhumé  le  25  jan- 
vier 1868. 

Le  duc  des  Gars  avait  écrit  des  mémoires.  Us  devaient 
former  quatre  volumes.  Quelque  temps  avant  sa  mort  il 
les  a  brûlés. 

DE  ROCHEHORE 

Issu  d'une  race  dont  le  chef  était  aux  croisades,  né  au 
pied  du  tr6ne,  au  milieu  des  orages  de  la  Révolution,  il 
resta  toujours  fidèle  à  la  royauté.  Il  fit  avec  Louis  XVIII 
toutes  les  longues  et  rudes  étapes  de  l'exil;  en  iSU,  il 
commanda  la  circonscription  militaire  de  la  Sarthe,  puis 
celle  de  Seine-et-Oise,  on  le  nomma  ensuite  député  du 
département  d'Indre-etrLoire  et  mattre  des  cérémonies  à  la 
cour  de  Louis  XVIII  et  de  Gharles  X. 

Après  4830,  il  rentra  dans  la  vie  privée.  Il  est  décédé  à 
l'âge  de  90  ans,  à  Orbec  (Galvados).  t  Sa  vie,  dit  Henri  de 
Bornier,a  été  belle  comme  un  dévouement,  attristée  parfois 
comme  une  verty,  simple  comme  une  bonne  action.  » 

Le  général  marquis  de  Rochemore  laissa  une  nombreuse 
fanoille,  dans  laquelle  est  un  fils  qui  fut  officier  supérieur 
dans  l'armée  d'Afrique,  et  qui,  en  1830,  a  quitté  le  service. 


—  4Î5  — 

DE  ROUGÉ  (OliTier-Charles-Camille-Emmannel) 

Le  vicomte  deRougé(01ivier-Gharles-Garaille-Einmanuel) 
est  Dé  à  Paris,  le  It  avril  iSH.  Il  fat  destiné  d'abord  par 
son  père,  le  colonel  comte  de  Rougé,  à  TadmiDistration  et 
fit  son  droit.  La  révolution  de  i830  ayant  brisé  la  carrière 
da  colonel,  il  fut  rappelé  en  Anjou,  dans  les  terres  de  sa 
famille,  et  s'occupa  quelque  temps  d'agriculture.  Son  goût 
pour  les  études  philologiques  le  ramenèrent  souvent  à 
Paris.  11  étudia  l'hébreu  et  l'arabe  avant  de  porter  sa 
curiosité  sur  les  hiéroglyphes,  puis  se  consacra  exclusive- 
ment aux  études  égyptiennes.  Durant  près  de  huit  années, 
il  poursuivit  sans  bruit  et  presque  sans  aucun  rapport 
avec  le  monde  savant,  ses  travaux  sur  les  inscriptions 
hiéroglyphiques.  En  1844  et  1845,  ses  premières  publL 
cations  furent  remarquées  de  Letronne  et  de  Biot,  et  le 
mirent  en  relation  avec  les  principaux  philologues.  En 
1850,  étant  collaborateur  de  la  Hevue  archéologique j  il 
pr^nta  à  l'Académie  des  inscriptions  un  mémoire  expli- 
quant une  inscription  funéraire  hiéroglyphique. 

Ce  mémoire  fut  considéré  comme  une  œuvre  capitale  et 
le  fit  entrer  à  l'Académie.  En  1849,  deRougédevint  conser- 
vateur du  musée  égyptien  du  Louvre,  il  en  publia  le  cata- 
logue et  depuis  il  remplaça  Lenormant,  comme  profes- 
seur d'archéologie  au  collège  de  France. 

De  Rougé  était  devenu  un  continuateur  des  travaux  des 
Voloey  et  des  GhampoUion-Figeac,  nous  dirons  plus  et 
sans  crainte  d'être  démenti,  le  premier  égyptologue  de 
l'Europe.  U  a  consacré  sa  vie  à  l'étude  des  hiéroglyphes.  11 
a  exploré  ceux  de  Thèbes,  ceux  de  Séraphéum,  de  Mem- 
phis,  du  tombeau  de  Ti,  des  pyramides  de  Gizeh  et  de 
celles  de  Zokkarah.  Il  a  participé  aux  travaux  du  savant 
Mariette,  qui  lui  dédia^  en  1860,  ses  lettres  sur  les  résultats 
desfouilles  entreprises  par  ordre  du  vice-roi  d'Egypte. 

Le  vicomte  de  Rougé  est  mort  dans  son  château  de  Bois- 
Dauphin,  commune  de  Précigné,après  une  courte  maladie  : 
ses  funérailles  ont  eu  lieu  le  20  décembre  1872. 

Le  deuil  était  conduit  par  les  deux  fils  du  défunt,  Jacques 


et  Robert  de  Rougé.  Le  Père  Abbé  de  Solesmes  oflBciait  à  la 
tète  d'un  nombreux  clergé. 

Le  vicomte  de  Rougé  était  membre  de  l'Académie  des 
iascriptions  et  belles-lettres,  conseiller  d'État,  ancien 
membre  du  Conseil  général  de  la  Sarthe  et  maire  de 
Précigné.  Il  était  officier  de  la  Légion  d'honneur.  Ses 
travaux  sont  considérables  :  beaucoup  d'entre  eux  sont 
inachevés,  notamment  une  Chresiomathie  égyptienne 
(choix  de  morceaux)  empruntée  à  l'Egypte,  avec  la 
traduction  française  des  textes. 

M.  le  baron  de  Montigny,  sous-préfet  de  La  Flèche,  a 
prononcé  les  paroles  suivantes  sur  ce  maître  de  la  science  : 
«  Messieurs, 

«  Je  viens,  au  nom  de  l'administration  supérieure,rendre 
un  hommage  public  de  reconnaissance  et  de  regrets  à  la 
mémoire  de  celui  qui  s'honora,  pendant  si  longtemps, 
d'être  maire  de  Précigné. 

a  II  ne  saurait  m'appartenir  d'énumérer  les  services 
rendus  naguère  par  M.  le  vicomte  Emmanuel  de  Rongé, 
comme  membre  d'un  des  grands  corps  de  l'Etat,  non  plus 
que  de  marquer  la  place  que  ses  travaux  lui  avaient  con- 
quise parmi  les  célébrités  de  la  science.  D'autres  voix,  plus 
autorisées  que  la  mienne,  rappelleront  les  qualités  émi- 
nentes  qui  distinguèrent  le  conseiller  d*État,  le  membre 
de  rinstitut,  le  professeur  au  Collège  de  France,  le  maître 
en  matières  hiéroglyphiques  et  philologiques  ;  elles  le 
montreront  vouant  sa  jeunesse  à  l'étude,  se  passionnant 
pour  les  curiosités  des  peuples  disparus,  poursuivant  ses 
travaux  pendant  de  longues  années,  sans  relâche,  sans 
bruit,  presque  dans  l'obscurité,  puis,  un  jour  comme  à 
l'improviste,livrantau  monde  des  savants, qui  s'en  émeut, 
une  œuvre  capitale  sur  les  inscriptions  égyptiennes,  qui 
fait  dire  de  lui  qu'un  nouveau  ChampoUion  vient  de  se 
révéler. 

a  II  ne  m'est  pas  davantage  permis,  n'ayant  point  eu 
l'honneur  d'être  admis  dans  son  intimité,  de  vous  parler 
de  ses  vertus  privées. 

a  J'ai  seulement  le  droit  et  le  devoir  d'attester  qu'il  a 
bien  mérité  de  son  pays^  et  de  ses  concitoyens^  dans  Tadmi- 


—  127  — 
oistration  municipale  dont  il  avait  accepté  d'être  le  chef. 

f  Ce  fut  au  commencement  de  nos  revers  en  1870^  c[ue 
pour  la  première  fois  j'entrai  en  relation  avec  M.  le 
vicomte  de  Rougé  et  je  n'ai  point  oublié  la  ferveur  des 
sentiments  patriotiques  qui  enflammaient  son  cœur,  ni  sa 
foi  inébranlable  dans  le  génie  et  l'avenir  de  la  France, 
malgré  ses  sanglantes  défaites. 

•  Je  me  souviens,  surtout,  de  la  rare  dignité  avec 
laquelle  il  subissait  la  perte  d'une  grande  et  belle  carrière 
brisée  ;  acceptant  sans  amertume  cette  déception  person- 
nelle, en  présence  des  malheurs  de  la  nation  ;  une  seule 
pensée  absorbait  toutes  les  autres,  celle  de  sa  patrie 
humiliée,  celle  de  sa  commune  dont  il  pressentait  l'inva- 
sion. 

c  Depuis  lors  Je  l'ai  revu  bien  des  fois  dans  mon  modeste 
cabinet,  venant  régler  les  aflaires  de  ses  administrés, 
s'iotéressant  à  tous  indistinctement  avec  la  même  bonté 
de  cœur,  se  préoccupant  des  moindres  détails  de  la  muni- 
cipalité et  apportant  dans  ses  entretiens,à  côtéd'une  grande 
hauteur  de  vues  et  d'une  connaissance  approfondie  des 
questions  administratives,  une  bienveillance,  une  aménité 
pleine  de  charmes  et  de  séductions. 

f  Aussi  ardent  pour  le  bien  qu'il  l'était  pour  la  science, 
toujours  désireux  d'adoucir  la  rigueur  des  devoirs,  heureux 
d'alléger  les  souffrances,  tel  il  m'est  apparu,  et  tel  certai- 
nement il  était  pour  ceux  qui  vivaient  autour  de  lui,  ou 
avaient  quelqpie  service  à  réclamer  de  son  obligeance 
inépuisable.  Cette  foule  qui  se  presse  autour  de  son 
cercueil  en  est,  du  reste,  le  témoignage  le  plus  éloquent. 

«  Et  de  cet  homme,  dont  l'existence  se  sera  écoulée 
dans  le  travail,  dans  la  pratique  exacte  des  devoirs  du  père 
de  famille,  du  citoyen  et  du  chrétien,  il  ne  resterait  que 
ceci,  c  quelque  chose  qui  n'a  plus  de  nom  !  »  Sans  doute 
aussi  un  souvenir,  mais  un  souvenir  fugitif  que  chaque  jour 
affaiblira  jusqu'à  ce  que  la  succession  des  temps  l'effaoe 
complètement,  puis  après  :  Rien  !  !  ! 

«  Ah  !  repoussons  loin  de  nous  cette  horrible  théorie 
du  néant,  non  moins  dégradante  pour  l'humanité  que 
pernicieuse  pour  la  société  !  Et  puisqu'il  en  est  qui  prér 


—  128  — 
tendent  remplacer  l'esprit  par  la  matière  et  qui  cherchent 
ainsi  à  enlever  à  Thomme  son  bien  le  plus  précieux, 
Tespérance  en  une  autre  vie,  élevons-nous  bien  haut 
contre  ces  détestables  doctrines,  protestons  aujourd'hui 
plus  énergiquement  que  jamais.  Oui,  de  cette  enveloppe 
terrestre  une  âme  s'est  échappée,  qui,  après  avoir  coura- 
geusement, honnêtement  et  selon  les  lois  de  Dieu,  supporté 
le  poids  et  les  labeurs  du  jour,  est  montée  au  ciel,  patrie 
commune  des  justes,  pour  y  recevoir  sa  récompense! 

a  C'est  dans  cette  consolante  pensée,  que  je  dis  avec 
vous  un  suprême  adieu  à  l'homme  de  bien  qui  emporte 
tous  nos  regrets!  » 

Voici  en  quels  termes  s'exprime  un  des  biographes  du 
vicomte  de  Rougé  : 

«  La  science  européenne  vient  de  faire  une  perte  irré- 
parable. Emmanuel  de  Rougé  a  succombé  au  mal  qui, 
depuis  quelques  jours,  avait  jeté  l'alarme  parmi  ses  amis, 
mais  qui,  d'après  les  nouvelles  parvenues  à  l'Académie  des 
inscriptions  dans  la  dernière  séance,  semblait  leur  per- 
mettre encore  de  l'espoir. 

(c  II  sera  loué^  sans  doule,  d'une  manière  digne  des 
corps  savants  auxquels  il  appartenait;  je  ne  puis  ici 
qu'exprimer  publiquement  des  regrets  publics,  réclamer 
pour  le  chrétien  la  prière  des  chrétiens  et  signaler  à 
l'admiration  comme  à  la  sympathie  universelle  l'un  des 
hommes  qui  ont  le  plus  honoré  la  France  par  les  qualités 
que  la  morgue  étrangère  refuse  quelquefois  au  génie 
français. 

c  Issu  d'une  famille  originairement  bretonne,  mais 
bifurquée  au  quinzième  siècle  et  dont  une  branche  s'est 
établie  en  Anjou,  issu  des  Choiseul  par  sa  mère,  de  Rougé 
donnait  à  Taristocratie  française  l'exemple  trop  peu  suivi 
d'un  ardent  amour  du  travaU*  Dès  1846-47  il  publiait  dans 
les  Annales  de  philosophie  chritienney  dirigées  par  Bonnetty, 
un  premier  essai  (la  critique  des  premiers  volumes  de 
Bunsen),  bien  inférieur  sans  doute  à  celui  qu'il  a  produit 
depuis  lors,  mais  où  pourtant  on  pouvait  prévoir  un 
maître.  Déjà  sa  vocation  était  pleinement  dessinée  pour 
cette  science,  si  féconde  en  résultats  magnifiques,  qui,  par 


-^  J89  — 

la  lecture  des  inscriptions  et  des  manuscrits  de  l'antique 
Egypte,  met  sous  nos  yeux  son  histoire,  ses  mœurs^  ses 
croyance-s^  sa  littérature  dans  des  textes  contemporains  da 
chaque  époque^  et  souvent  aussi  développés  que  précis  (i). 
En  1849,  il  lisait  à  TAcadémie  des  inscriptions^  qui  Ta- 
publié  dans  ses  Mémoires  des  savants  étrangers  (2).  un 
commentaire  philologique  sur  les  sept  premières  Ugnes  de 
l'inscription  funéraire  d'Ahmès,  chef  des  Nautonniers, 
texte  appartenant  au  commencement  de  la  dix-huitième 
dynastie  des  Pharaons.  Ce  commentaire  ne  remplit  pas 
moins  de  âCK)  pages  in-^i. 

c  Qu'on  ne  s'en  étonne  pas  ;  ce  n'était  pas  moins,  en 
effet,  dans  ce  cadre  modeste,  qu'une  sorte  de  bilan  de 
Tétat  où  était  arrivée  la  philologie  égyptienne  depuis  la 
mort  de  GhampoUion;  chaque  caractère,  chaque  mot, 
chaque  flexion  grammaticale  de  ces  sept  lignes  n'était  pas 
seulement  expliquée;  mais  la  valeur  eu  était  démontrée 
par  des  exemples  choisis  dans  le  domaine,  assez  étendu 
dès  lors,  des  textes  égyptiens  accessibles  à  la  science  euro- 
péenne. Je  pourrais  citer  un  égyptologue  qui  a  fait  de  ce 
Mémoire  sa  première  grammaire  el  se  félicite  encore  de 
l'avoir  adopté  pour  cet  usage  plutôt  que  la  grammaire  de 
GhampoUion. 

t  Dès  lors  une  grande  école  de  philologie  égjrptienne 
fut  en  quelque  sorte  fondée  en  France.  Ch.  Lenormant 
avait  glorieusement  maintenu  la  tradition  du  malcre, 
mais  il  était  disputé  sans  cesse  à  la  science  égyptologique 
par  la  polémique  religieuse  et  politique,  par  l'étude  pas^ 
sionnée  des  beaux-arts,  par  divers  travaux  d'histoire 
générale. 

c  De  Rougé  se  livra  à  Tancienne  Egypte  et  put  donner 


(1)  Pour  faire  disparaître  toute  ombre  de  doute  sur  l'objet  môme 
de  la  science  à  laquelle  de  Rougé  a  dû  sa  gloire,  il  me  suffira  de 
dire  qu*uo  texte  coanu  de  plusieurs  pages,  découvert  à  San  il  y  a  peu 
d'années  et  traduit  selon  les  règles,  déterminées  depuis  longtemps 
de  la  langue  égyptienne,  a  donné  le  même  sens  que  la  traduction 
grecque,  gravée  sur  le  môme  monument. 

(2)  C'est-à-dire  étrangers  à  l'Institut,  où  Fauteur  n'est  entré  que 
plus  tard. 

10 


—  i30  — 
à  l'étude  approfondie  de  la  langue  ce  qu'on  ne  saurait 
impunément  lui  refuser  :  du  temps,  beaucoup  de  temps. 
Lorsque  la  mort  prématurée  de  l'élève  de  ChampoUion  eut 
ouvert  à  de  Rougé  la  chaire  du  Ck)llège  de  France,  il 
commença  cet  enseignement^  nourri  d'une  science  si  vaste 
et  si  précise  tout  à  la  fois,  qu'il  partageait  entre  deux 
leçons  hebdomadaires,  l'une  pour  l'étude  historique  des 
monuments,  l'autre  pour  l'explication  des  textes.  Je 
renonce  à  donner  ici  une  idée  de  la  lucidité  de  son  inter- 
prétation. Il  m'est  arrivé  de  conserver  des  doutes  sur 
quelques  points  de  détail,  quand  il  s'agissait  d'une  date  ou 
d'un  fait;  jamais  sur  l'explication  d'un  mot,  sauf  les  cas  où 
le  professeur  énonçait  lui-même  et  mesurait  avec  exac- 
titude son  hésitation,  plutôt  encore  sur  renonciation 
phonétique  que  sur  le  sens  d'un  terme. 

«  Ce  cours  fut  interrompu  dans  l'hiver  de  1864,  lorsque 
de  Rougé  fit, avec  son  fils  aîné,  égyptologue  presque  au 
sortir  de  l'enfance,  un  grand  voyage  d'exploration  en 
Egypte  et  en  rapporta  des  centaines  de  copies  et  de  photo- 
graphies d'inscriptions.  Avant  d'entrer  au  Collège  de 
France,  de  Roûgé  avait  publié  une  étude  approfondie  de 
langue  et  d'histoire  sur  les  derniers  temps  de  la  XX* 
dynastie,  en  expliquaat  et  commentant,  dans  le  Journal 
anattque^  une  stèle  de  la  bibliothèque  nationale. 

«  A  son  retour  d'Orient,  il  put  lire  à  l'Académie  et 
publier  dans  ses  mémoires  un  grand  travail  sur  les  monu- 
ments des  premières  dynasties.  Bien  que  la  clarté  relative 
de  la  langue,  l'abondance  des  monuments  écrits  et  des 
monuments  archéologiques,  le  ramenassent  dans  son  cours, 
vers  des  époques  moins  anciennes,  il  attachait  une  impor- 
tance extrême  aux  documents  primitifs,  soit  écrits  sur  la 
pierre  au  temps  des  premiers  Pharaons,  soit  conservés  dans 
Ja  littérature  religieuse  de  l'ancienne  Egypte.  Il  savait  à  la 
fois  se  défendre  contre  la  timidité  exagérée  de  ceux  qui, 
contrairement  à  l'enseignement  théologique  le  plus  solide, 
limitent  le  domaine  de  Thistoire  au  moyen  de  chiffres  de 
l'Écriture  arbitrairement  interprétés  dans  des  manuscrits 
arbitrairement  choisis,  et  contre  les  interprétations  bien 
plus  téméraires  encore  qui,  malgré  des  textes  formels  et 


-  131  — 
des  contradictions  manifestes,  reculent  vers  des  limites 
extravagantes  une  chronologie  qui  ne  comporte  aucune 
date  absolue,  ni  précise,  ni  approximative,  antérieurement 
au  dix-septième  siècle  avant  notre  ère,  ainsi  que  de 
Rongé  Ta  démontré  dans  son  cours  Je  1865.  Il  voyait 
surtoat  avec  raison,  dans  les  preuves  de  l'antique  mono- 
théisme des  bords  du  Nil,  l'une  des  plus  écrasantes 
réponses  à  la  théorie  préconçue  qui,  contraire  aux  ensei- 
gnements de  toute  l'histoire,  suppose  les  races  humaines 
s'élevant  d'une  sauvagerie  animale  aux  splendeurs  de  la 
civilisation.  Tel  fut  l'objet  de  la  belle  conférence  qu'il  fit, 
dans  l'hiver  de  1869,  au  nom  de  la  Société  d'éducation  et 
d'enseignement,  dans  le  local  du  Cercle  catholique. 

«  Mais  quoique  ardeur  qu'il  mit  dans  ses  recherches,  le 
temps  ne  lui  manquait  jamais  pour  aider  et  encourager  un 
ami  de  la  science.  Pendant  quatre  ans,  il  a  dirigé  par 
correspondance  mes  études  en  province  ;  et,  à  Paris,  il 
était  une  heure  de  la  matinée  oh  j'étais  invité,  une  fois 
pour  toutes,  à  l'interrompre,  si  j'avais  une  communication 
à  lui  faire  ou  à  lui  demander,  et  jamais  je  n'eus  lieu  de 
soupçonner  que  je  parusse  indiscret  d'en  faire  usage.  Une 
seule  lois,  il  me  dit  :  o  Ne  venez  pas  cette  semaine  à  votre 
■  lieure  ordinaire;  c'est  la  semaine  sainte  et  je  serai  à 
f  l'office.  » 

«  Homme  du  devoir  partout  et  toujours,  il  s'excusait, 
de  ne  pas  donner  une  traduction  complète  du  Rituel  funé- 
raire de  l'ancienne  Egypte,  dont  il  s'occupait  à  publier 
le  texte,  revu  sur  de  nombreux  manuscrits^  parce  que  ce 
long  ouvrage,  rempli  de  passages  mystiques,  lui  eût 
absorbé  trop  de  temps  et  que  ses  fonctions  au  Conseil  d'État 
et  au  Collège  de  France  devaient  passer  avant  tout. 

«  Il  pouvait,  du  reste,  se  féliciter  de  son  succès,  en 
voyant  chaque  année  revenir  au  pied  de  sa  chaire  une 
quinzaine  environ  d'auditeurs  zélés,  un  peu  plus  pour  la 
leçon  d'archéologie,  un  peu  moins  pour  la  leçon  de  langue 
égyptienne,  qui  suivaient  sans  efiort  sa  lucide,  bien  que 
rapide  exposition  et  en  remportaient  les  inestimables 
notes.  Longtemps  déjà  avant  sa  mort  il  a  pu  se  dire  qu'une 
active  et  impérissable  école  d'égyptologie  était  fondée  en 


i 


—  i3i  — 

FVance.  Tout  récemment  il  lui  a  assuré,  grâce  à  la  libéra- 
lité du  gouvernement,  un  organe  régulier  dans  la  publica- 
tion dont  la  maison  Yieweg  achève  en  ce  moment  d'éditer 
le  premier  fascicule.  Mais  encore  une  fois^  le  cœur  chez  lui 
Valait  l'intelligence. 

«  Je  l'ai  moi-même  éprouvé  d'une  façon  bien  touchante 
et  bien  intime.  La  simplicité  de  ses  manières  et  de  son 
langage  était  d'ailleurs  aussi  éloignée  de  la  morgue  aristo- 
cratique que  du  pédantisme,  et  je  l'ai  entendu,  dans  sa 
chaire,  loueren  toute  occasion  les  travaux  vraiment  utiies 
à  la  science  d'hommes  dont  il  avait  personnellement  à  se 
plaindre,  ne  dissimulant  que  leurs  torts.  Ce  n'était  aiéroe 
que  dans  l'intimité  de  la  vie  privée  qu'il  se  plaignait  des 
procédés  de  la  science  étrangère  envers  la  science  française, 
dont  elle  prenait  les  résultats  tout  en  essayant  d*en  affaiblir 
la  portée.  Nous,  du  moins,  n'oublions  pas  nos  maîtres,  et 
surtout  recrutons  parmi  nous,  avec  un  zèle  infatigable,  je 
ne  dirai  pas  des  rivaux  de  leur  savoir,  mais  du  moins  des 
continuateurs  de  leurs  travaux.  » 

DE  SAIRT-HILLIER  (Amédée-Henri-Charles) 

Fils  d'une  famille  des  plus  honorables  de  La  Flèche, 
élève  du  Collège  militaire  de  1827  à  1834,  capilaine  au 
Prytanée  de  1851  à  1854,  le  colonel  A  médée- Henri-Charles 
de  Saint-HiUier,  par  son  intelligence,  son  dévouement,  ses 
habitudes  laborieuses,  s'était  concilié  l'estime  et  la  sympa- 
thie de  tous. 

Revenu  glorieusement  blessé  de  la  campagne  d'Italie,  il 
fut  tué  le  6  août  1870,  à  la  tête  de  son  régiment,  le  2*  de 
ligne,  dans  le  funeste  combat  de  Spicheren.  Son  frère 
ramena,  le  2  septembre,  ses  dépouilles  mortelles  à  La  Flè. 
che,  où  ses  obsèques  eurent  lieu. 

De  Saint-Hillier  était  commandeur  de  la  Légion  d 'honneur 
et  décoré  de  la  médaille  d'Italie.  Il  était  Agé  de  54  ans. 


46Ç 


—  183  — 

DESCARS  (Charles) 

Charles  Descars  naquit  au  Mans,  paroisse  de  Notre-Dame 
de  la  Couture,  le  21  avril  1797.  A  onze  ans,  Descars  fut 
envoyé  au  collège  de  Château-Gontier  et  en  sortit  en  1813 
poiur  suivre  au  collège  du  Mans  les  cours  lie  rhétorique  et 
de  philosophie.  II  entra  ensuite  au  grand  séminaire  de 
cette  ville,  et,  le  13  avril  1845,  il  recevait  la  tonsure  des 
mains  de  Mgr  PidoU.  Après  plusieurs  années  passées  comme 
précepteur  chez  M.  de  Guer,  préfet  du  Morbihan,  Tabbé 
Descars  était  ordonné  prêtre  le  21  avril  1821  et  nommé  le 
même  jour  vicaire  de  Vallon. 

Le  7  septembre  1825,  l'abbé  Descars  quittait  Vallon  pour 
aller  au  collège  de  Château-Gontier,  en  qualité  de  pro- 
fesseur de  rhétorique.  Chargé  du  cours  de  philosophie 
en  ]829,  il  fut  nommé  principal  de  cet  établissement  en 
1834;  il  acheva  l'élégante  restauration  de  la  chapelle  et 
obtint  du  conseil  municipal  de  faire  bâtir  une  grande  et 
belle  infirmerie.] 

Après  de  longues  années  de  travail  et  de  dévouement 
arrivèrent  lafBitigue,  et  les  infirmités  qui  lui  firent  une  obli- 
gation de  renoncer  à  l'enseignement.  Il  donna  sa  démis  - 
sion  ;  Mgr  Wicart,  si  juste  appréciateur  des  mérites  et  des 
services  de  l'abbé  Descars,  l'honora  du  titre  de  vicaire  gé- 
néral. 

Par  ses  largesses  et  ses  démarches  auprès  des  adminis- 
trations ecclésiastique  et  civile,  l'abbé  Descars  parvint  à 
foire  restaurer  complètement  l'église  de  Vallon. 

L'abbé  Descars  est  décédé  le  5  octobre  1879.  C'était  un 
esprit  large,  élevé,  déUcat;  rien  dans  l'enseignement 
classique  ne  lui  était  étranger  et  il  excellait  dans  l'art  de 
bien  dire. 

L'abbé  Descars  est  auteur  de  plusieurs  discours  faits  au 
collège  de  Château-Gontier. 


—  134- 


DES  CARS  (Jean) 

Né  vers  1825,  le  vicomte  Jean  Des  Cars  servit  avec 
distinction  pendant  plusieurâ  années  dans  la  marine  sarde, 
il  navigua  par  tout  le  globe  et  fit  le  tour  du  monde.  Rentré 
en  France,  il  se  maria  et  se  retira  à  sa  terre  de  Neavy 
(Anjou). 

Le  7  septembre  1860,  il  monta  à  cheval  pour  aller  au- 
devant  d'une  de  ses  belles-sœui^  qui  arrivait  chez  lui,  il 
tomba  et  expira  quelques  instants  après. 

Le  vicomte  Des  Gars  fut  vivement  regretté;  il  était  non 
seulement  le  père  des  pauvres,  le  protecteur  de  la  vieillesse 
et  de  l'enfance,  mais  encore  Tami  de  tout  le  monde.  Ses 
restes  furent  transportés  au  château  de  Sourches,  com- 
mune de  Saint- Symphorien  (Sarthe)  oil  ils  reposent  dans 
le  tombeau  de  la  famille,  à  côté  de  sa  sœur  la  jeune 
duchesse  de  Blacas. 

DESPORTES  (Eagène-Henri) 

Eugène-Henri  Desportes,  qui  est  né  au  Mans,  est  décédé 
à  Paris  le  8  août  1875.  Après  avoir  fait  de  bonnes  études  il 
se  fît  recevoir  médecin  et  s'établit  à  Paris.  11  devint  bientôt 
membre  adjoint  de  l'Académie  royale  de  médecine. 

Par  son  testament  Desportes  légua  à  l'hôpital  général  du 
Maos  une  rente  annuelle  de  cent  francs  et  à  l'église  de 
Notre-Dame  île  la  Couture  une  rente  de  cinqpiante  francs, 
ten  souvenir  de  sa  première  communion  qu'il  fit  eu  cette 
égli?e,  et  en  mémoire  de  l'infortuné  et  honnête  curé  de 
cette  paroisse,  à  une  époque  reculée  dans  le  passé.  x>  Il  s'agii 
probablement  du  curé  Huard. 

On  doit  à  Desportes  : 

De  la  noix  vomùtque;  description  de  l'arbre  et  de  la  plante 
qui  la  produisent  ;  essai  d'analyse  chimique  de  cette  semence  ; 
son  action  sur  les  animauo.;  ses  effets  comme  poison  et  médi- 
cament chez  l'homme,  Paris,  1808,  in-4. 

Traité  de  Cangine  de  poitrine,  ou  nouvelles  recherches  sur 


J^..^^,jjj  _^ 


—  435  - 
une  maladie  de  la  poitrine  que  ton  a  presque  toujours  confon* 
dueavec  l'asthme,  les  maladies  decœur,  etc.  Paris,  181 1 ,  m-8. 

Conspectus  des  pharmacopées  de  Dublin^  d'Edimbourg^ 
de  Londres  et  de  Paris;  suivi  (Tun  appendice  extrait  des 
pharmacopées  de  Berlin^  de  Brème  y  de  Copenhague,  de  Péters- 
bourg,  de  Philadelphie^  de  Stockholm  et  de  Vienne  ;  contenant 
vn  précis  des  propriétés  et  des  doses  des  médicaments  simples 
et  composés^  et  des  remarques  pratiques  sur  leur  emploi.  Paris, 
1820,  in-i8. 

Remarques  sur  le  traitement  des  fièvres  adynamiques  et 
putrides.  (Revue  médicale,  1821.) 

Observations  d'un  état  inflammatoire  de  Festomac  et  de 
Fintesttn  avec  paralysie  incomplète  des  membres  mférieurSy 
et  réflexums  à  ce  sujet,  (Idem,  4  823.) 

Considération  sur  une  phlegmasie  des  viscères  de  la  région 
épigastrique,  déterminée  probablement  par  l'emploi  du  sulfate 
de  quinine  à  doses  trop  répétées,  (Idem,  18i3.) 

Hecherches  expérimentales  sur  Cempoisonnement  par  Vacé» 
tate  de  morphine.  (Idem,  182i.) 

Note  sur  Finflammation  de  la  moelle  épinière^  considérée 
comme  cause  de  diverses  affections  de  poitrine  et  de  l'abdomen . 
(Idem,  1825.) 

Note  historique  sur  M.  Béclardy  profesteur  de  la  Faculté  de 
médecine  de  Parts.  (Idem,  1825.) 

Note  sur  la  variole.  (Idem,  1826.) 

Considérat'ons  pathologiques  et  médico-légales  sur  Cex- 
citation  vénérienne,  symptôme  avant-coureur  de  diverses 
maladies  et  notamment  de  Cangine  avec  exsudation  de  matière 
puUacée.  (Idem.  1828). 

Considérations  sur  la  convenance  et  l'utilité  de  confier  à 
tour  de  rôle  le  service  médical,  dans  les  hôpitaux  et  les  hospi- 
cesy  à  tous  les  docteurs  en  médecine  et  chirurgie,  qui  ont  leur 
domicile  dans  le  ressort  des  villes  qui  possèdent  de  pareils 
établissements  etc.  Paris,  4829,  m -8. 

Desportes  est  encore  auteur  de  l'article  Pigeon  domestique 
imprimé  dans  le  Dictionnaire  des  sciences  naturelles,  Paris, 

1826,  tom.  10. 


—  136  - 

DBSPORTES  (Narcisse-Henri-Françoifl) 

Narcisse-Heari-Prançois  Desportes  naquit  à  Champroad 
le  2  décembre  1776.  Ses  parents  l'envoyèrent  à  Paris  pour 
y  étudier  la  médecine,  mais  son  goût  prononcé  pour  les 
sciences  naturelles  et  sa  profonde  aversion  pour  les  études 
pratiques  de  l'art  médical  firent  qu'il  y  renonça  dès  le 
début,  alors  il  s'adonna  à  la  science  naturelle  et  spécia- 
lement à  la  botanique. 

Vers  1798,  il  fit  connaissance  de  Lamarek  et  de  Mirhei, 
et  rédigea  pour  eux  l'histoire  des  végétaux  qui  parut  dans 
le  Cùurs  dhùtoire  naturelle,  publié  par  Déterville.  On  lui 
ofirit  une  position  au  jardin  des  plantes,  il  la  refusa  et 
revint  au  Mans,  où  il  s'occupa  de  la  publication  de 
plusieurs  ouvrages. 

En  1 830,  il  fut  mis  à  la  tète  du  bureau  de  bienfaisance 
où  jusqu'au  jour  de  son  décès  il  n'a  cessé  de  rendre  de 
grands  services;  quelques  années  plus  tard,  on  le  nomma 
adjoint  de  la  ville  du  Mans,  il  quitta  ces  fonctions  pour 
celles  de  conservateur  du  Musée  d*histoire  naturelle  de  la 
même  ville^  plus  appropriées  à  ses  goûts.  C'est  à  lui  qu'on 
doit  Tordre  pariait  qui  règne  dans  les  collections  de  notre 
musée.  Desportes  était  membre  de  plusieurs  sociétés 
savantes  et  de  bienf^sance  ;  la  Société  d'horticulture  du 
Mans  a  fait  en  lui  une  grande  perte.  Il  est  mort  au  Mans, 
le  7  juin  1856. 

Voici  les  ouvrages  publiés  par  Desportes  : 

Catalogue  des  insectes  observés  aux  environs  du  Mans,  dis- 
posés d'après  la  méthode  du  C,  Lamarek  (imprimé  dans 
l'AnDuaire  de  la  Sarthe,  an  X.) 

Exposition  des  caractères  des  genres  de  plantes  établis  par 
les  botanistes,  rangés  suivant  l'ordre  du  système  de  fJnni 
(imprimé  dans  VBistoire  naturelle  des  végétaux,  par 
Lamarek  et  Mirbel;  tome  III.  Paris,  an  XI^  in-18.  — 
Desportes  a  encore  rédigé  une  partie  du  tome  XH  du 
même  ouvrage. 

Tableau  des  plantes  cultivées  dans  les  serres  de  A/,  le  Prince 
de  Clairsigny.  Le  Mans^  1806,  in-8. 


l/-  t  ^  J*^ ^ 


—  137  — 

LûUdes  animaux  et  des  minéraux  observés  dans  le  dépar- 
temmt  de  la  Sartke.  Le  Mans^  1821,  in-8. 

Roselum  gallicumy  ou  énvmération  méthodique  des  espèces 
et  variétés  du  genre  rosiei\  indigènes  en  France  ou  cultivés 
dans  les  jardins,  avec  la  synonymie  française  et  latine.  Le 
Mans,  18%,  in-8. 

Description  topographique  et  hydrographique  du  diocèse 
iu  Man%  (Sarthe  et  Mayenne).  Le  Mans,  1831,  in-12.  — 
Seconde  édition  sous  le  titre  de  :  Description  topographique 
et  industrielle  du  diocèse  du  Mans^  suivie  du  Guide  du  voya- 
geur dans  la  Sarthe^  la  Mayenne  et  les  départements  limitro- 
phes. Le  Mans,  1838,  in-18. 

Flore  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne,  disposée  d'après  la 
méthode  naturelle,  avec  Findieation  des  propriétés  médicales 
det  plantes  et  leur  usage  dans  les  arts.  Le  Mans,  1838,  in-8. 

Bibliographie  du  Maine  précédée  de  la  description  topo- 
graphique  et  hydrographique  du  diocèse  du  Mans,  Sarthe  et 
Mayenne.  Le  Mans,  184^,  un  volume  in-lS. 

Desportes  à  donné  plusieurs  articles  de  botanique  aux 
tomes  I  et  VI  du  Dictionnaire  des  sciences  naturelles.  Paris, 
1804-1817. 

DES  PORTES  DE  LINIËRES  iHazimilien-Édouard) 

Haximilien-Édouard  des  Portes  de  Linières,  chet  de 
bataillon  au  51*  de  ligne,  succomba  le  12  janvier  1867; 
à  Orizaba  (Mexique)^  à  une  maladie  déterminée  par  les 
longues  fatigues  de  la  guerre,  à  laquelle  ce  brave  et  excel- 
lent officier  avait  pris  une  si  noble  part.  Son  régiment 
l'aimait  et  l'estimait  beaucoup. 

n  a  été  inhumé  dans  une  cryple  du  Panthéon  du  cime- 
tière d'Orizaba. 

DE  TILIËRE 

Le  comte  de  Tilière  n*est  pas  né  dans  le  département 
de  la  Sarthe,  mais  il  vint  habiter  dès  son  bas  âge  la  ville 
deSaint-Calais.  Plein  de  dévouement  à  la  chose  publique, 
il  fut  nonmié  maire  de  Saint-Calais  et  membre  du  conseil 
général  de  la  Sarthe. 

11 


—  438  - 

Le  comte  de  Tilière  est  décédé  ft  Saint-Galais  le  90 
décembre  1855. 

DE  TILLT  (Augaste-Guy-Harie) 

Le  comte  Auguste-Guy-Marie  de  Tilly  est  né  à  Dieppe, 
le  2  mai  1782.  Il  est  décédé  au  Mans,  le  20  novembre  1855. 
n  était  capitaine  d'infanterie  en  retraite. 

DE  TILLT  (Clément) 

Le  marquis  Clément  de  Tilly  est  né  à  Neuvillalais,  le  4 
février  1769.  11  servit  dans  le  régiment  de  Bresse;  fait 
chevalier  de  Saint-Louis,  il  passa  dans  Tannée  de  Gondé 
puis  dans  celle  de  la  Vendée,  t  Son  père,  dit  René  de 
Rovigo,  brigadier  aux  gardes  du  corps,  blessé  au  10  août, 
expira  dans  les  cachots  de  la  Terreur  ;  son  frère  fut 
massacré;  pendant  un  armistice,  par  les  réquisitionnaires. 
En  1832,  de  Tilly  et  son  fils  Henri  furent  compromis  : 
tout  cela  est  de  l'histoire  ancienne.  Les  Tilly  datent  de  loin  ; 
un  de  leurs  ancêtres  combattit  à  la  bataille  d'Hastings  et 
conquit  des  fiei's  en  Angleterre.  » 

Le  marquis  île  Tilly  est  rentré  dans  la  vie  privée  depuis 
1830  et  est  venu  habiter  le  Mans.  Il  est  mort  le  4  décembre 
1855. 

DE  TILLT  (Henri) 

Le  comte  Henri  de  Tilly  descendait  d'une  ancienne 
famille  d'origine  danoise  et  normande  à  la  fois,  qui  a 
donné  à  la  France  un  grand  nombre  d'hommes  d'épée 
et  de  distinction.  Deux  de  ses  ancêtres  accompagnè- 
rent, en  1066,  Guillaume  à  la  conquête  de  l'Angleterre. 
Plusieurs  chevaliers  du  môme  nom  firent  partie  de  la 
première  croisade  et  des  suivantes.  Un  autre  compta  parmi 
les  119  Normands  qui  s'immortalisèrent,  en  U23,  par  la 
défense  du  mont  Saint-Michel  contre  15,000  Anglais. 

Fils  d'un  chevalier  de  Saint-Louis,  qui  avait  servi  dans 
l'armée  de  Gondé  et  combattu  dans  le  Maine  pour  la  cause 


^>>    J.6(^ 


I 


—  439  — 
royale,  en  1815,  Henri  de  Tilly,  officier  de  dragons  sous  la 
Restauration,  fidèle  à  de  glorieuses  traditions  et  se  souve- 
nant que  serment  oblige^  comme  noblesëe  oblige^  donna  sa 
démission  en  4830,  et  lorsque  deux  ans  plus  tard,  les  dépar- 
tements de  rOuest  se  levèrent  pour  répondre  à  l'appel  de 
la  Duchesse  de  Berry,  il  fut  un  des  premiers  à  prendre  les 
armes  dans  le  Maine  en  faveur  de  la  Monarchie  légitime. 

Poursuivi  et  condamné  à  mort  pour  sa  participation  à 
ces  événements,  il  fut  forcé  de  s'expatrier,  et,  après  avoir 
passé  quatre  ans  en  exil,  il  rentra  en  France,  en  1836,  pour 
faire  purger  sa  contumace  et  se  présenta  devant  la  cour 
d'assises,  à  Orléans,  où  il  fut  acquitté,  grâce  au  talent  de 
M.  Guibourg,  son  défenseur. 

L'année  suivante,  il  s'alliait,  en  Bretagne,  à  la  fille  du 
marquis  de  la  Bretesche,  dont  la  tombe  s'est  fermée  avant 
la  sienne. 

Le  marquis  de  Tilly  aurait  pu  jouir,  CAjmme  tant 
d  autres,  des  joies  pures  de  la  famille,  au  foyer  domestique  ; 
mais  fait  pour  la  vie  des  camps,  le  repos,  malgré  sa  grande 
affection  pour  les  siens,  n'allait  point  à  son  caractère 
entreprenant.  Yoyageiu*  intrépide,  désireux  de  s'instruire 
et  de  juger  des  choses  par  lui-même,  aimant  les  grands 
spectacles  de  la  nature,  on  le  voyait  sans  cesse  parcourant 
non  seulement  la  France,  mais  aussi  les  pays  étrangers. 

En  1834,  il  gravit  l'Etna;  en  4835,  il  fit  l'ascension  du 
mont  Blanc  et  fut  le  ftremier  Française  exécuter  cette  péril- 
leuse entreprise.  En  4864,  il  traversa  les  mers  et  se  rendit 
au  Mexique,  à  Guatemala,  puis  plus  tard,  au  Canada.  En 
1870,  il  voulut  visiter  le  Brésil  et  le  Pérou,  y  retourna  une 
seconde  fois  en  1872,  remonta  le  fleuve  des  Amazones 
jusqu'à  l'extrême  limite  de  son  cours  navigable  et  revint 
en  Europe  par  Lima  et  le  cap  Horn,  après  avoir  couru  les 
plus  grands  dangers  en  traversant  des  forêts  vierges  et  des 
populations  sauvages. 

Le  comte  de  Tilly  était  né  pour  les  armes,  s'intéressant 
vivement  à  toutes  les  questions  militaires,  possédant 
l'esprit  de  décision  et  d'organisation,  d'une  bravoure  allant 
jusqu'à  la  témérité,  il  fût  parvenu  certainement  aux 
positions  les  plus  élevées  dans  notre  armée>  s'il  n'avait  pas 


—  440  — 
été  jeté  hors  de  sa  voie  naturelle  par  la  révolation  de 
Juillet. 

Il  se  rendait  de  Nantes  à  Prohsdorf  pour  saluer  le  descen- 
dant des  rois  de  France,  lorsqu'il  fut  atteint,  au  château  de 
Yosne,  en  Bourgogne,  de  la  maladie  qui  devait  l'emporter 
en  peu  de  jours.  Le  10  janvier  1875,  Il  est  mort  Agé  de  09 
ans.  Son  corps  a  été  transporté  au  Mans,  où  il  repose  auprès 
des  membres  de  sa  famille. 

Il  a  publié  : 

Ascensions  aux  cimes  de  l'Etna  et  du  mont  Blanc.  Genève, 
1835,  in-8. 

Lettre  du  capitaine  de  Tilly,  4838. 

A  Messieurs  les  officiers  de  V Empire^  poésie,  1852,  în-4. 

DE  VANS8AT  (AchiUe) 

Le  baron  Achille  de  Yanssay  est  né  au  chAteau  de  la 
Barre,  commune  de  Conflans,  le  5  avril  1779,  et  y  est 
décédé  le  i  mars  1875. 

Le  baron  de  Vanssay  a  rempli,  dans  Tadministration, 
les  fonctions  les  plus  élevées  ;  il  s'y  est  distingué  par  la 
sagacité,  la  fermeté  et  la  conscience  qu'il  a  apportées  dans 
toutes  ses  actions. 

Ancien  conseiller  d'État,  ancien  préfet  des  Basses-Pyré- 
nées en  1810,  de  Vaucluse  en  4815,  delà  Manche  en 
1816,  de  la  Seine-Inférieure  en  1816,  de  la  Loire-Inférieure 
en  4828,  il  était  gentilhomme  de  la  chambre  du  roi  et 
commandeur  de  la  Légion  d'honneur. 

Kn  1830,  il  abandonna  ces  fonctions  et  repoussa  des 
propositions  de  rentrée  brillantes. 

Il  se  renferma  dans  le  vieux  castel  de  la  Barre,  et 
se  plut  à  l'embellir  de  ses  vertus  privées  qui  en  ont  fait, 
à  ce  point  de  vue,  l'exemple  de  la  contrée;  chacun  en  a 
été  frappé  autour  de  lui,  et  ceux  auxquels  il  a  été  donné 
de  le  connaître  dans  l'intimité,  ne  l'ont  jamais  quitté  sans 
admirer  la  sérénité  de  son  âme. 

Les  malheureux  étaient  chaque  jour  comblés  des  dons 
de  sa  charité  qui  était  inépuisable. 


V^'>-   i^cc 


—  u\  — 

La  commune  de  Conflans  lui  doit  son  école  de  filles  et 
l'église  son  embellissement. 

Une  foule  nombreuse  de  Conflans  et  de  Saint-Calais  a 
tenu  à  le  conduire  à  sa  dernière  demeure. 

DE  VAnGUTON  (Stanislas) 

Né  à  Clermont  (Sarthe),  le  4  mai  1823,  Stanislas  de  Vau- 
gayon  entra  de  bonne  heure  à  l'école  navale  et  s'y  distin- 
gua par  sa  science  et  sa  bravoure.  Après  un  séjour  prolongé 
da.iis  les  mers  de  l'Amérique,  il  lut  appelé  à  prendre  part 
à  la  guerre  d'Orient  sur  les  flottes  de  la  Baltique.  Sa 
brillante  conduite  à  la  prise  de  Bomarsund  le  fit  nommer 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  La  guerre  terminée, 
il  donna  sa  démission  et  viot  se  mettre  au  service  plus 
obscur  du  pays,  berceau  de  sa  famille,  à  Cossé-le- Vivien. 
A  peine  arrivé,  on  le  nommait  conseiller  municipal, 
adjoint  et  maire  en  i  864. 

En  1870/ la  France  est  envahie,  ravagée,  vaincue;  mais 
elle  lutte,  un  faible  rayon  d'espoir  éclaire  encore  ses  géné- 
reuses illusion?,  elle  combat  pour  l'honneur  peut-être, 
mais  n'est-ce  pas  un  motif  suffisant  ?  Dans  tous  les  cœurs 
fi'ançais  la  préoccupation  de  la  lutte  contre  l'étranger 
domine  tout  autre  souci.  Un  comité  de  défense  s'organise 
dans  le  département  de  la  Mayenne,  par  le  suffrage  des 
gardes  nationales  :  c'est  assez  dire  que  le  canton  de  Cossé 
s'y  fait  représenter  par  de  Vauguyon.  Mais  quelles  ter- 
ribles angoisses,  quelles  amères  déceptions  l'y  atten- 
daient !  Un  préfet,  dont  le  département  doit  garder  à 
jamais  la  triste  mémoire,  chercha  à  faire  de  la  défense 
oationale  le  triomphe  d'un  parti.  Une  bande  d'oiseaux 
rapaces  s'est  abattue  sur  le  pays  pour  détruire  ses  institu- 
tions et  vivre  à  ses  dépens  :  n'était-ce  donc  pas  assez  des 
pillards  d'outre-Rhin  ? 

«  11  nous  souvient  de  ces  séances  du  Comité,  écrit 
Jules-Marie  Richard,  où  de  Vauguyon  soulevait  intré- 
pidement le  voile  qui  recouvrait  tant  de  honteuses 
manœuvres.  On  le  chargeait  d'armer  les  hommes  appelés 
par  les  décrets  de  la  délégation  et  secrètement  on  l'entra  • 


—  442  — 

vait  dans  9a  mission^  afin  de  pouvoir  dire  bien  haut  qu'il 
n'avait  rien  fait,  qu'il  ne  savait  rien  faire  pour  la  défense 
de  la  patrie,  et  la  préfecture  achetait  à  l'étranger  d'impos- 
sibles fusils  pour  les  futurs  combattants  ou  des  ar- 
mes plus  sérieuses  pour  ses  affidés  qui  ne  combattirent 
jamais.  L'activité  de  Vauguyon  semblait  se  multiplier  à 
mesure  que  grandissaient  les  obstacles  apportés  à  Tœuvre 
du  Comité  de  défense  :  il  disait  la  vérité  en  face,  et, 
joignant  les  actes  aux  paroles,  surexcité  par  l'amour  de  la 
patrie,  il  courait  au  Mans  prendre  les  ordres  du  général 
Fiéreck,  à  Chartres  où  sa  mission  de  défense  échouait 
devant  la  molle  attitude  de  la  population,  et  quand  il 
revenait  à  Laval,  brisé  par  la  fatigue^  il  lui  fallait  voir  son 
œuvre  défaite  et  engager  de  nouvelles  luttes  contre  les 
agissements  de  la  secte.  Aux  phrases  sonores  il  répondait 
par  des  faits  précis,  aux  menaces  par  un  sourire  incrédule, 
aux  indélicatesses  par  de  spirituelles  reparties  qpii  faisaient 
de  lui  un  charmant  causeur,  gênant  surtout  ses  adver- 
saires par  ses  sentiments  profondément  patriotiques  et 
l'honnêteté  de  sa  conscience.  Ce  que  la  volonté  nationale 
avait  élevé,  la  volonté  préfectorale  le  détruisit  :  un  trait 
de  plume  supprima  le  Comité  de  défense,  n 

Quelques  jours  après,  de  Vauguyon  rentrait  dans 
l'armée  et  acceptait  le  commandement  d'une  batterie 
d'artillerie  mobilisée  de  Maine-et-Loire.  Ce  fut  à  la  divi- 
sion Collin,  du  âP  corps,  qu'il  fit  cette  rude  campagne 
d'hiver  où  tout  semblait  conspirer  contre  nous,  où  il  n*y 
avait  de  comparable  à  l'aGharnement  de  la  mauvaise 
fortune  que  l'héroïque  opiniâtreté  du  patriotisme.  En 
novembre  et  décembre,  le  21^  soutint  aux  environs  de 
Vendôme  et  de  Fréteval  de  nombreux  combats  ;  bientôt  le 
capitaine  de  Vauguyon  fut  nommé  chef  d'escadron  et  sa 
belle  conduite  aux  journées  de  Marchenoir^  où  l'on  ne 
savait  trop  admirer  son  sang-froid  au  milieu  des  dangers, 
lui  valut  le  titre  d'officier  de  la  Légion  d'honneur.  D  eut 
aussi  sa  part  aux  luttes  journalières  de  janvier,  aux  com- 
bats acharnés  qui  précédèrent  la  prise  du  Mans,  et  pour 
tout  dire  en  un  mot,  il  y  fit  son  devoir  en  homme 
d'honneur. 


—  143  — 

c  Vieiment  les  élections  pour  TAssemblée  nationale,  dit 
l'an  de  ses  biographes,  le  département  de  la  Mayenne  le 
nomme  en  tête  de  sa  liste  avec  63,000  suffrages,  légitime 
hommage  de  la  reconnaissaoce  publique  !  Dès  lors  il  se 
donne  tout  entier  aux  travaux  de  l'Assemblée  et  aux  inté  • 
rets  de  ses  mandataires  :  dans  ces  quelques  semaines  qui 
devaient  être  ses  dernières^  que  de  services  rendus^  mais 
aussi  que  de  fatigues  endurées^  quel  tourment  pour  son 
âme  si  firançaise  de  voir  la  guerre  civile  succéder  à  la 
guerre  étrangère  ou  mieux  une  invasion  de  bandits  lever 
contre  le  drapeau  national  son  hideux  drapeau  !  o 

Le  20  avril,  il  mourut,  et  le  lendemain  une  délégation 
de  l'Assemblée  lui  rendait  les  derniers  devoii*s. 

D'HENNEZEL 

il  s'est  éteintà  Paris,  le  14  octobre  1 868,  à  Tâge  de  89  ans, 
UQ  des  derniers  débris  du  premier  empire^  le  commandant 
d'Hennezel,  officier  de  la  Légion  d'honneur  et  chevalier  de 
Saint-Louis,  qui  était  très  connu  à  La  Flèche,  où  il  avait 
passé  une  notable  partie  de  sa  longue  existence. 

Issu  d'une  vieille  et  noble  famille  de  Lorraine,  il  était 
élève  au  collège  de  La  Flèche  sous  les  Doctrinaires,  lors 
de  sa  suppression  en  avril  1793.  A  18  ans,  il  s'engage 
dans  les  v<^lites  de  la  garde,  fait  les  premières  guerres  de 
l'Empire,  la  guerre  d'Espagne,  où  il  se  rencontre  avec  le 
colonel  Pertuisot,  dont  beaucoup  se  souviennent  encore 
à  La  Flèche.  Laissé  pour  mort  sur  le  champ  de  bataille 
deLutzen  (1813),  d'Hennezel  revient  criblé  de  blessures 
et  est  nommé  capitaine  au  Prytanée  militaire;  il  y  reste 
17  ans,  jusqu'en  1*830,  époque  où  il  est  nommé  chef  de 
bataillon  au  55'  de  ligne. 

Dans  cet  intervalle^  le  commandant  d'Hennezel  a  eu, 
au  Collège  militaire,  ses  deux  neveux,  qui  sont  entrés  à 
Sainl-Cyr  en  1828  et  1829,  et  sont  morts  aujourd'hui. 
Enfin,  après  sa  retraite,  le  commandant  vient  encore  se 
fixer  à  La  Flèche  pendant  14  ans^  de  1844  à  1858,  pour 
y  être  près  de  son  fils  unique,  élevé  lui  aussi  au  Prytanée, 
comme  son  père  et  ses  oncles,  de  1844  à  1850. 


-  144  — 

Ep  1858  le  commandant  s'était  retiré  à  Paris  el  y 
coulait  une  verte  vieillesse,  exempte  d'infirmités.  La 
mort  de  sa  femme,  qu'il  avait  perdue  au  mois  de  mai 
1868,  a  certainement  hâté  sa  fin.  Eu  lui  s'éteint  encore 
un  de  ces  vieux  vétérans  du  passé  qui  deviennent  de  plus 
en  plus  rares. 

DOREAU  (Théophile) 

Théophile  Doreau  naquit  à  Duo^  département  de  la 
Creuse^  le  3  janvier  4811.  Il  vint  à  Mamers,  à  la  fin  de 
1836,  pour  exercer  jusqu'en  1861  les  fonctions  d'avoué 
près  le  tribunal  civil.  En  1848,  il  fut  élu  conseiller  muni- 
cipal, presque  à  l'unanimité,  et  bientôt  après  il  devint 
premier  adjoint  du  maire. 

Doreau  conserva  ses  fonctions  d'adjoint  jusqu'au  moment 
où  il  devint  maire,  c'est-à-dire,  vers  la  fin  de  1868.  Libre 
de  lout  autre  soin,  il  avait  résolu  de  consacrer  ses  forces  à 
procurer  à  la  ville  de  Mamers  les  améliorations  qui  lui 
manquaient  ;  mais  une  cruelle  maladie  Ta  empêché 
d'accomplir  ses  projets.  11  est  décédé  à  Mamers  le  20  fé- 
vrier 1869. 

DRODARD  (Jacques-Constant) 

Jacques-Constant  Drouard,  qui  est  né  à  Conlie,  le 
16  mars  1790,  a  pris  une  part  glorieuse  aux  guerres  de 
l'Empire  ;  parvenu  au  grade  de  capitaine,  il  se  i-etira 
très  jeune  encore  du  service.  Depuis  il  a  toujours  habité 
Conlie  et  est  devenu  commandant  de  la  garde  nationale 
de  cette  commune,  puis  maire  et  enfin  membre  du 
Conseil  général  de  la  Sarthe.  Il  est  décédé  le  92  février 
1853. 

DROUET  (Charles) 

Charles  Drouet  naquit  au  Mans  le  22  avril  1779  et 
mourut  dans  cette  ville  le  li  novembre  1862.  Ancien 
maître  de  forges,  membre  du  conseil  général  de  la  Sarthe, 


-  145  — 
naturaliste  et  archéologue  distingué;  c'est  à  lui  qu'on 
doit  l'introduction,  dans  la  Sarthe^  du  seigle  multicaule; 
il  a  constaté  le   premier  les    bons  résultats  de  celte 
plante. 

Drouet  a  été  directeur  et  inspecteur  de  la  Société  fran- 
çaise, subdivision  du  Mans,  pour  la  conservation  et  la 
description  des  monuments  historiques^  il  était  aussi 
membre  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 
Sarthe,  correspondant  des  Sociétés  des  antiquaires  de 
l'Ouest  et  de  Normandie,  et  directeur  du  Musée  des 
monuments  historiques  de  la  ville  du  Mans. 

U  a  publié  plusieurs  articles  scientifiques  dans  VAs- 
modk  Cénomatif  les  Annales  de  la  Société  Lmnéenne  de 
Paris^  Revue  de  la  numismatique  française^  le  Courrier  de  la 
Sarlhe,  F  Ami  des  lois,  le  Constitutionnel  et  le  Journal  des 
connaissances  usuelles.  Il  est  encore  auteur  des  travaux 
suivants  : 

Réflexions  et  observations  sur  Phiva'  de  1822. 

Mémoire  sur  un  nouveau  genre  de  coquille  (Neithée)  de  la 
famille  des  arcacées,  et  description  d!une  nouvelle  espèce  de 
mùdiole  fossile.  Paris  1824,  in-8.  A  la  suite  de  ce  mémoi- 
re on  trouve  une  Uste  de  37  fossiles  du  grès  vert  obseiwés 
dans  les  collines  des  environs  du  Mans. 

Note  sur  le  muséum  du  Mans.  Le  Mans,  1822,  in-8. 

Observatiims  faites  en  \%^^  à  Saint-Rrévin  {Loire- Infé- 
rieure sur  le  Choléra  Morbus.  Le  Mans^  1831,  in-i8. 

Mémoire  sur  la  température  et  la  végétation  de  l'hiver  1834 
dass  le  département  de  la  Sarthe.  Le  Mans,  1834,  in-8. 

Notice  sur  des  monnaies  françaises  et  des  médailles  romai- 
nes découvertes  dans  le  département  de  la  Sarthe  pendant 
tannée  1837.  Le  Mans,  1839,  in-8. 

Des  types  les  plus  habituels  des  médailles  gauloises.  Le  Mans, 
4839,  in-8. 

Notice  sur  l'Ephémère  diptère.  (Gong,  scientif.  1839). 

Rapport  sur  des  pièces  de  monnaies  anciennes  trouvées  à 
Saint-Miehel-de-Chavaignes.  (Gong,  scientif.  1839). 

Notire  sur  des  découvertes  de  monnaies  françaises.  1839. 

De  la  culture  du  seigle  multicaule  et  de  ses  avantages.  Le 
Mans,  1841,  in-8. 


-  146  - 
Sarcophages  observés  dans  le  département  de  la  Sarihe, 
1842. 

Nouveaux  renseignements  sur  le  seigle  multtcaule.  Le  Mans, 
1842. 

Notice  sur  la  découverte  de  neuf  tombeaux  ou  sarcophages 
en  pierre,  faite  le   8  décembre  4841,  dans  la  commune 
d'AUonnes  près  Le  Mans.  Le  Mans,  1842,  in-i6. 
\  Notice  sur  les  Thermes  gallo-romains  découverts  à  A  lionnes 

]  près  Le  Mans^  1844,  in-8. 

♦  Notice  sur  les  fouilles  pratiquées  à  Allonnes,  1846. 

\  Notice  sur  la  maladie  des  pommes  de  terre,  1846. 

'  Rapport  sur  la  maladie  des  pommes  de  terre,  1846. 

^  Notice  sur  une  mosaïque  gallo-romaine    découverte   à 

Mont'Saint-Jean.  (Bull  de  la  Société  d'agricuU.  1845). 
Lettres  au  Congrès  des  Sociétés  savantes^  1852,  in-4. 

DROUIN  (Jean-Tryphon-Respice) 

Jean-Tryphon-Respice  Drouin,  maire  de  Montmirail  et 
président  du  Conseil  général  de  la  Sarthe,  est  mort  subi- 
tement le  20  juillet  1875,  en  son  domicile,,  à  Montmirail. 
Il  était  né  dans  cette  commune,  le  1 1  novembre  1802. 

Drouin  fit  de  brillantes  études  au  collège  du  Mans.  Doué 
de  l'amour  du  travail,  il  agrandit  par  de  constants  travaux 
le  cercle  de  ses  connaissances. 

Bien  jeune  encore,  Drouin  était  au  collèfge  royal  de 
Maurice  où,  après  des  voyages  aux  Seycheltes  et  à  Mada- 
gascar, il  avait  été  reçu  comme  professeur  de  littérature 
latine,  et  tous  ceux  qui  ont  appris  avec  lui  et  par  lui  la 
langue  de  Virgile  et  d'Horace,  ont  gardé  un  souvenir 
ineffaçable  de  son  charmant  esprit,  de  ses  gracieuses  et 
faciles  cx)nversations,  de  ?a  douce  simplicité  et  de  ce  don 
si  rare  d'être  à  la  fois  le  maître  et  presque  le  camarade  de 
ses  élèves  qui,  tous,  sont  restés  jusqu'à  ses  derniers  jours 
ses  amis  les  plus  intimes  et  les  plus  dévoués. 

De  professeur  de  littérature  latine,  il  devint  recteur  au 
collège  royal  qu'il  ne  quitta  que  pour  céder  la  place  à  un 
recteur  que  le  gouvernement  britannique  envoyait  de 
Londres.  U  emporta  •  les  regrets  unanimes  de  tout  le 


—  i47  — 
collège.  La  séparation  fut  une  scène  d'att^idriasément. 

Rentré  dans  la  maison  pat^^nelle,  à  Hontmirail,  il 
devint  promptement  le  maire  de  sa  commune  où  il 
régnait  bien  plus  qu'il  n'administrait  par  sa  paternelle 
bonté,  sa  haute  équité,  son  inépuisable  bienfaisance, 
quoiqu'il  fût  sans  fortune. 

n  eut  le  douloureux  honneur,  pendant  la  dernière 
guerre,  d'avoir  pour  hôte  le  duc  de  Hecklerabourg- 
Schwerin  et  il  sut  remplir  les  cruels  devoirs  de  l'hospita* 
lité  forcée  envers  un  ennemi,  en  méritant  sa  haute 
estime. 

Les  obsèques  de  Drouin  eurent  lieu  le  22  juillet  1875, 
an  milieu  d'une  foule  nombreuse. 

M.  le  préfet  de  la  Sarthe  a  prononcé  sur  sa  tombe  les 
paroles  suivantes  : 

•  La  mort  vient  de  frapper  un  de  ses  coups  inattendus 
et  d'enlever,  dans  la  plénitude  de  ses  facultés,  votre  pre- 
mier magistrat  municipal,  le  représentant  du  canton,  le 
président  du  Conseil  général. 

e  La  foule  nombreuse  accourue  de  tous  côtés,  la  douleur 
peinte  sur  tous  les  visages  disent  vos  regrets  avec  plus 
d'éloquence  que  ne  saurait  le  faire  la  parole  humaine. 

c  Permettez-moi,  cependant,  Messieurs,  tant  en  mon 
nom  personnel  que  comme  chef  de  l'administration,  d'unir 
mes  regrets  aux  vôtres.  Ne  me  refusez  pas  la  triste  conso- 
lation de  rendre  un  dernier  hommage  à  l'homme  de  bien 
que  nous  pleurons. 

«  Les  nombreuses  fonctions  qu'occupait  M.  Drouin, 
maire  de  Montmirail  depuis  i859,  président  du  Comice 
agricole,  membre  du  Conseil  général  depuis  1863,  m'ont 
donné  bien  souvent  l'occa^^ion  d'apprécier  toutes  ses 
excellentes  qualités  :  ce  cœur  généreux,  cette  âme  élevée, 
cette  urbanité  exquise  et  surtout  cette  modération,  cet 
esprit  de  conciliation  qui  lui  ont  valu  Thonneur  de  présid'er 
la  première  Assemblée  départementale,  dont  il  dirigeait 
les  débats  avec  un  tact  parfait  et  une  connaissance  intelli- 
gente des  affaires. 

c  Quand  je  vous  disais,  il  n'y  a  qu'un  instant,  que 
H.  Drouin  était  un  homme  de  bien,  je  disais  tout  haut. 


—  148  — 
Messieurs,  ce  que  vous  pensez  tout  bas.  Il  avait  la  passion 
du  juste,  de  Thonnète,  l'amour  de  l'humanité  et  il  eu  met- 
tait la  recherche  bien  au-dessus  des  formes  transitoires  de 
gouvernement,  qui  n'avaient  de  prix  à  ses  yeux  qu'à  la 
condition  de  donner  l'ordre  dans  la  liberté. 

t  Chaque  fois  qu'il  se  levait  pour  prendre  la  parole  au 
sein  du  Conseil  général,  nous  savions  d'avance  qu'il  allait 
émettre,  développer  une  idée  généreuse.  Toutes  les 
questions  qui  se  rattachaient  au  soulagement  des  pauvres^ 
à  l'éducation,  étaient  l'objet  de  ses  préoccupations  cons- 
tantes. 

Cl  Un  de  ses  derniers  rapports,  avant  d'occuper  le  fauteuil 
de  la  présidence,  était  consacré  à  rechercher  les  moyens 
de  doter  de  ressources  pi  as  abondantes  les  sociétés  de 
bienfaisance.  11  se  demandait  s'il  ne  conviendrait  pas 
d'établir  une  sorte  dé  taxe  des  pauvres,  et,  en  l'entendant 
je  me  demandais  moi-même,  non  sans  étonnement, 
comment  cet  homme,  dont  la  charité  était  inépuisable, 
pouvait  penser  à  appeler  la  charité  publique  au  secours 
de  la  charité  privée. 

a  L'éducation  avait  été,  sa  vie  entière,  le  sujet  de  ses 
études  les  plus  chères  ;  d'abord  professeur  de  belles-lettres 
pendant  douze  ans,  directeur  au  delà  des  mers  du  collège 
de  ri!e  Maurice,  où  il  a  laissé  un  nom  aimé  et  vénéré. 
Revenu  parmi  nous,  il  recherchait  les  meilleures  métho- 
des, les  meilleurs  systèmes  d'enseignement,  et,  l'autre 
jour  encore,  nous  l'entendions  à  la  commission  départe- 
mentale, tout  en  rendant  justice  à  nos  institutions, 
regretter  que  l'enseignement  ne  fût  pas  assez  spiritualiste. 

tt  C'est  que  sa  noble  intelligence  savait  que  l'idée 
du  devoir  est  inséparable  de  l'idée  de  Dieu,  l'immortahté 
de  l'âme,  une  vie  future. 

«  Ce  sont  ces  grandes  pensées  qu'il  méditait  sans  cesse 
et*  qui  ont  été  sa  consolation  à  sa  dernière  heure,  au 
moment  de  quitter  cette  terre  pour  une  vie  meilleure.  » 


—  149  — 

DUBE8SET  (Jean-Baptiste-Luc-Thérèse) 

JeaD-Baptisie-Luc-Thérèse  Dubessey,  né  en  1796  à 
Bourges,  est  entré  de  bonne  heure  dans  les  bureaux  des 
préfechires  du  Cher,  de  la  Creuse,  et  de  l'Indre  ;  attaché, 
en  1830,  au  cabinet  du  préfet  de  la  Sarthe,  il  fut  bientôt 
conseiller  de  préfecture,  secrétaire  général,  sous-préfet  de 
Saint-Calais,  puis  de  La  Flèche,  où  il  laissa  de  bons  souve- 
nirs de  son  habile  et  laborieuse  administration  ;  ensuite  il 
passa  aux  préfectures  de  Chalon-sur-Saône  et  de  Tlndre. 
En  i846;  il  reçut  la  croix  de  la  liégion  d'honneur. 

Le  gouvernement  révolutionnaire  de  i848  le  destitua 
comme  préfet  de  Tlhdre  ;  le  conseil  municipal  de  Châ- 
teauroux  demanda  son  maintien ,  une  dépuiation  fut 
envoyée  à  Parts  à  cet  effet  ;  le  gouvernement  refusa  et 
confirma  la  destitution.  Nommé,  en  janvier  iSA9,  préfet 
des  Pyrénées-OricD  taies,  il  reçut- quelque  temps  après^  du 
gouvernement  espagnol,  le  titre  de  commandeur  de  l'ordre 
de  Charles  lU;  appelé  ensuite  à  la  préfecture  du  Loiret, 
il  y  resta  quatre  annéei  et  y  fit  beaucoup  de  bien  ;  une 
médaille  d'honneur  lui  a  été  offerte  pour  sa  belle  organi- 
sation des  médecins  cantonaux  qui  a  été  mise  en  pra- 
tique dans  ])lusieurs  départements. 

En  1853,  l'Empereur  nomma  Dubessey  commandeur  de 
Tordre  de  la  Légion  d'honneur  et  conseiller  d'Etat; 
quelque  temps  après,  il  le  chargea  «  d'étudier,  dans  une 
partie  de  la  France,  les  besoins  et  les  vœux  des  popula- 
tions, ainsi  que  les  moyens  de  donner  une  solution 
pratique  à  des  questions  d'intérêt  général.  »  Le  résultat  de 
cette  mission  est  consigné  dans  plusieurs  Mémoires  et 
Projets  dont  les  uns  ont  été  convertis  en  lois. 

Dubessey  est  mort  à  Paris  le  8  février  1859.  On  possède 
de  lui: 

Recueil  annoté  des  actes  administratifs. 

Mémoire  sur  le  système  d'empi^isonnement  cellulaire. 

Mémoire  sur  la  nécessité  de  simplifier^  principalement  sur 
la  décentralisation^  t instruction  des  affaires  administratives. 

Observations  sur  le  mode  de  distribution  des  secours  à  voter 


—  180  — 
par  r Assemblée  nationale^  en  faveur  des  vndigenU  des  eam- 
pagnes. 

Mémoire  6tir  TappUcatitm  aux  communes  rurales  de  la  loi 
relative  aux  logements  insalubres, 

DUBIER  (Jacques) 

Jacques  Dubier,  qfui  est  mort  le  6  janvier  4867,  ftgé  de 
73  ans,  était  maire  de  Valennes  depuis  1841  ;  à  cette 
époque,  ayant  perdu  son  fils  unique,  objet  de  ses  affeclions, 
il  avait  quitté  Versailles  pour  habiter  sa  propriété  de 
la  Borde.  Successivement  président  du  Conseil  d'arrondis- 
sement de  Saint-Galais,  membre  du  Conseil  général  de  la 
Sarthe,  il  avait  plus  tard  abandonné  toutes  ces  fonctions 
pour  se  consacrer  uniquement  à  l'administration  de  sa 
commune. 

L'affabilité  de  ses  manières,  la  bonté  de  son  cœur,  la 
droiture  de  son  caractère  lui  avaient  concilié  l'estime  et 
l'afTection  de  tous,  et  l'on  peut  assurer  qu'il  ne  comptait 
aucun  ennemi  parmi  ses  administrés. 

DUBOIS  (Pierre-Antoine) 

L'abbé  Pierre-Antoine  Dubois  était  né  à  Douillet,  près 
Fresnay,  le  9  mai  «797.  Le  16  août  185A  il  fut  nonuné 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et,  en  1873,  le  4  avril, 
administrateur-tuteur  des  enfants  de  l'hospice  du  Mans, 
auxquels  il  avait  consacré  tous  ses  soins.  Il  lut  ausâ 
chanoine  titulaire  de  la  cathédrale  et  vicaire  général. 
Pendant  sa  longue  carrière,  l'abbé  Dubois  s*est  constam- 
ment préoccupé  d'améliorer  le  sort  réservé  à  ces  pauvres 
enfants  abandonnés. 

Le  service  d'administration  des  enfants  assistés  de  la 
Sarthe  a  été  organisé  et  administré  par  lui,  et  il  est  resté 
et  restera  longtemps  le  modèle  de  tout  ce  qui  a  été  créé 
jusqu'ici. 

L'abbé  Dubois  est  mort  au  Mans,  le  16  décembre  1875. 


Y-  f\-  Ji^^ 


—  151  — 

DUFEU  (Jean-Baptiste) 

Jean-Baptiste  Dufeu  naquit  à  Àsnières,  le  23  janvier 
4792  ;  il  fit  ses  homanités  au  collège  du  Mans  et  après  avoir 
suivi  pendant  quatre  années,  au  grand  séminaire,  les  cours 
de  philosophie  et  de  théologie,  il  fut  nommé  vicaire  de 
Coulans  en  1818. 

Nommé  en  1823  curé  de  Coulans,  Dufeu  contribua  à 
rérectîon  de  la  maison  des  sœurs  ;  en  1827,  il  fit  refondre 
la  grosse  cloche  de  l'église  et  en  1830  il  entreprit  la 
restauration  complète  de  ce  monument,  fit  détruire 
Tabside  romaine  et  on  éleva  à  la  place  le  vaste  chœur  en 
style  flamboyant;  Tancien  autel  de  la  Renaissance  disparut 
dans  ces  restaurations,  enfin  trois  verrières  à  personnages 
et  deux  grisailles  furent  placées  dans  cette  église. 

Dufeu  se  démit  de  sa  cure  en  i859. 11  est  mort  le  7  août 
1879. 

Dufeu  laisse  un  manuscrit  intitulé  Chronique  de  l* Église 
de  CoiJans.  Son  biographe^.  Henri  Bruneau,  dit  qu'il  y  à 
peu  d'erreurs  dans  ce  manuscrit  ;  Thistoiie  contemporaine 
y  est  traitée  assez  largement,  mais  il  regrette  que  Ja  pé- 
riode révolutionnaire  ait  été  passée  presque  sous  silence. 
Ces  lacunes,  ajoute-t-il^  n'empêchent  pas  le  li\Te  d'être 
rempli  de  précieux  renseignements. 

DDFFAUD  DE  SAINT-ÉTIENNE 

Dufiaud  de  Saint- Etienne,  ancien  ingénieur  des  ponts 
et  chaussées  à  Poitiers,  et  en  dernier  lieu  au  Mans,  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honneur,  est  décédé  à  Poitiers  au  cours 
du  mois  de  janvier  1868. 

Dufiajid  était  président  de  la  Société  du  Matériel 
agricole,  membre  du  Conseil  départemental  des  bâtiments 
civils  de  la  Sarthe  et  de  la  Société  d'horticulture. 

DUGRIP  (Jean-François-Harie) 

En  1809,  Jean-François-Marie  Dugrip  naquit  à  Valennes, 
il  fit  ses  études  au  collège  du  Mans,  son  droit  à  Paris  et 


-  154  — 

vint  au  Mans  exercer  la  profession  d'avocat,  plus  tard  il 
se  livra  entièrement  à  l'agriculture,  et,  comme  membre 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe, 
il  exposa  ses  produits  dans  plusieurs  concours  et  obtint 
une  dizaine  de  médailles.  Dugrip  est  mort  au  Mans,  le 
27  janvier  1870.  Il  est  auteur  de  divers  articles  agricoles 
publiés  dans  le  Messager  de  la  Sarihe  et  des  travaux  sui* 
vants  : 
Rapport  sur  la  sùtiatûm  des  écoks  et  des  familles.  1850, 

Communication  relative  à  la  culture  de  plusieurs  voriités 
de  pommes  de  terre  y  1854. 

Communication  relative  à  la  cultw^e  d'une  variété  de 
pommes  de  terre,  1854. 

Observations  sur  une  nouvelle  variété  de  pommes  de  terre 
obtenues  de  semis  en  1847,  1854. 

Communication  adressée  à  la  Société  impériale  et  centrale 
sur  le  rendement  de  la  pomme  de  terre  Chardon^  1857. 

Observations  sur  le  rendement  de  la  pomme  de  terre 
Chardon^  cultivée  sur  des  sols  variés^  1855. 

Essais  comparatifs  de  divers  engrais,  1859. 

Communication  sur  le  drainage.  Résultats,  1859. 

Quel  est  l'état  actuel  de  l'agriculture  dans  le  département 
de  la  Sartke,  1860. 

Concours  régional^  1865. 

Les  races  bovines,  1866. 

Le  concours  hippique,  1866. 

Lettre  au  rédacteur  du  Messager  de  la  Sarf  be  sur  r agri- 
culture, 1866. 

Lettre  au  rédacteur  du  Messager  de  la  Sarthe  sur  un 
crime  commis  près  d^Ecommoy,  1866. 

Communication  sur  divers  essais  d'engrais,  1867. 

Du  sel  dans  le  compost,  1 868. 

Presque  tous  ces  travaux  ont  été  insérés  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 
Sartbe. 


—  453  — 

DULAC  (François) 

François  Dulac  naquit  à  Bourges,  le  M  janvier  4804, 
d'une  famille  peu  fortunée,  mais  fort  honorable.  II  fit  ses 
études  au  petit  séminaire  de  son  diocèse,  et  embrassa 
ensuite  la  carrière  de  l'enseignement. 

Après  avoir  professé  pendant  quatre  années  la  classe  de 
cinquième  au  collège  de  Donzy  (Nièvre)^  il  vint  au  Mans 
pour  prendre  la  direction  de  l'Ecole  communale  d'ensei- 
gnement mutuel,  et  y  fut  installé  comme  directeur  le 
1"  octobre  1831. 

*  Un  an  après  son  arrivée  au  Mans,  Dulac  fonda  dans 
son  école  un  cours  d'adultes  qu'il  continua  pendant  plus 
de  vingt  ans.  Plus  tard,  il  fonda  successivement  :  un  cours 
gratuit  pour  les  militaires  destinés  à  être  moniteurs  dans 
les  écoles  régimentaires  ;  un  cours  également  gratuit,  qui 
dura  deux  ans,  en  faveur  des  instituteurs  eux-mêmes  ; 
un  autre  cours  toujours  gratuit,  qui  en  dura  quatre,  en 
faveur  des  élèves  de  l'École  normale,  et  un  dernier  où 
vinrent  se  fortifier  dans  l'art  difficile  d'enseigner  la  jeu- 
nesse, tous  les  instituteurs  des  trois  cantons  du  Mans. 
Enfin  il  fonda  une  sorte  de  caisse  d'épargne  à  laquelle  les 
enfants  déposaient  sou  par  sou  leurs  petites  économies 
qui,  lorsqu'elles  s'élevaient  à  une  certaine  somme,  étaient 
versées  à  la  Caisse  de  la  ville.  L'Université,  dont  il  était 
membre,  ne  pouvait  laisser   sans  récompense  un  zèle 
dont  elle  devait  être  fière.  Le  directeur  de  l'école  mutuelle 
du  Mans  reçut  donc,  presque  chaque  année,  soit  du  minis- 
tère de  rinstruction  publique,  soit  de  diverses  sociétés 
d'enseignement,  quelques  distinctions  honorifiques,  des 
médailles  et  des  prix.  Le  i6  août  48^5,  il  fut  nommé 
officier  d'académie,  puis  o£Bcier  de  l'insiruction  publique, 
le  40  mai  1866.  L'année  suivante,  le  il  août,  il  recevait 
la  croix  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  et  tous 
ceux  qui  l'ont  vu  à  l'œuvre  ont  applaudi  à  cette  distinction 
à  bien  méritée. 

Retiré  depuis  un  an  et  jouissant  d'une  modique  retraite, 
Dulac  expira  le  32  septembre  4873.  Il  fut  inhumé  dans 

42 


-  154  — 

le  grand  cimetière  du  Mans  où  ses  anciens  élèves  lui  ont 
acheté  une  concession  perpétuelle  et  élevé  un  monu- 
ment. 

Oa  a  de  lui  un  grand  nombre  de  dûcoftrs  prononcés  aui 
distributions  de  prix  de  son  école,  et  les  ouvrages  suivants  : 

Manuel  de  l'École  mutuelle  du  Man$,  1848,1  vol.  in-8. 

Recueil  de  prièrei  et  de  chant  en  usage  dans  l'école  com- 
munale denteignement  mutuel  du  Man$^  suivi  de  lectmts 
diverêffS  avec  supplément  (qui  a  eu  six  éditions),  1856, 
\  vol.  in-12. 

Biographie  de  Dubessey,  1859. 

Histoire  Sainte  (qui  a  eu  sept  éditions),  1869^  1  vol.  in-8. 

DU  PRAT  (Antoine-Théodore). 

Antoine-Théodore,  marcpiis  du  Prat,  naquit  à  Versailles 
le  22  janvier  1808;  il  était  fils  de  Pierre-Jean-François 
marquis  du  Prat  et  de  Simplicie-Reine-Rose  Le  Conte  de 
Nonaut  de  Raray. 

Antoine-Théodore,  marquis  du  Prat,  avait  été  nommé 
chevalier  de  Malto  à  Rome,  par  bulle  du  i8  juin  1853; 
chevalier  de  Tordre  de  Saint-Etienne  de  Toscane  par  Son 
Excellence  le  ptince  Poniatowski,  en  vertu  d'un  rescrit 
du  grand-duc  de  Toscane,  le  30  juin  1852;  chevalier  du 
Saint-Sépulcre,  par  brevet  du  30  décembre  de  la  même 
année  ;  il  était  auf^si  commandeur  de  Tordre  pontifical  de 
Saint-Grégoire-le-Grand,  chevalier  de  première  classe  de 
celui  de  Saint-Michel  d**.  Bavière,  etc.,  etc.  Il  habitait  le 
château  de  la  Gidonnière,  à  Lhomme. 

Antoine-Théodore,  marquis  du  Prat,  fit  de  brillantes  et 
solides  études  au  collège  des  jésuites  de  Fribourg,  il 
entra  à  22  ans  h  Saint*Gyr ,  et  en  sortit  pour  épouser 
W*  Marie  de  Ghabannes. 

Devenu  veuf  et  sans  enfants,  il  épousa,  le  26  novembre 
I8I>0,  M*'^  Antonia-Aglaé-Armandine-lda  deGramont. 

Le  marquis  ilu  Prat  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Essai  sur  la  vie  du  cltancelier  du  Prat.  Versailles,  18^. 

La  vie  dAntoinedu  Prat,cardinal  du  titre  de  Scùnte-Anas- 
Idste,  chevalier  de  France.  Paris,  1857. 


1 


'^(M^o^  f^ifi/^*^    Jjuiy»,^^      Sca^^iMaJ   \/^  •  /)   Jil^é^S 


r 


—  155  — 

Généalogie  histwique  de  la  maison  du  Prat,  anecdofique 
et  critique,  Versailles.  1857, 

Fragments  et  souvenirs  sur  la  vie  et  la  mort  de  ilf '•  Pau- 
Une-Cécile  du  Prû/.  Versailles,  1857. 

Histoire  f  Elisabeth  de  Valoir,  reine  d'Espagne^  1545- 
15fi8.  Paris,  1859. 

Notes  sur  tes  tableaux  vendus,  pillés^  saccagés  et  sauvés 
de  mon  pauvre  vieux  château  de  la  Goupilière.  Versailles, 
1863. 

Glanes  et  regains  récoltés  dans  les  archives  de  la  maison 
du  /»rtf/.  Versailles,  1865. 

H  est  aussi  auteur  de  nombreux  articles  dans  le  Bul- 
letin du  Bibliophile^  la  Bévue  d'Anjou  et  du  Maine ^  le 
Bulletin  des  Bouquinistes^  le  Correspondant  et  autres  Re- 
vues religieuses  et  historiques. 

Il  a  également  composé  des  Mémoires  sur  les  person- 
nages et  les  choses  du  temps,  renfermant  la  matière  de  25 
volumes  qui  seront  publiés  plus  tard. 

Le  marquis  du  Prat  est  mort  h  Versailles,  le  ii  janvier 
1867. 

DU  RIVAU  ^Charles) 

Charles  du  Rivau,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
aaciea  capitaine  de  la  garde  mobile  de  la  Sarthe,  secré- 
taire g'^néral  de  la  préfecture  du  Morbihan,  est  mort  à 
Vannes,  emporté  à  32  ans  par  une  fluxion  de  poitrine 
compliquée  de  fièvre  typhoïde.  Ses  obsèques  ont  eu  lieu  le 
22  mars  1874,  à  Saint-Jean-de-la-Motte,  au  milieu  d'une 
nombreuse  assistance,  conduite  par  son  malheureux  mais 
bien  courageux  père,  maire  de  Saint-Jean-de-la-Motte. 

A  Ck)ulmiers,  il  a  reçu  le  baf)tème  du  feu.  Debout  avec 
son  lieutenant  au  milieu  de  sa  compagnie  déployée  en  ti- 
railleurs et  abritée  derrière  les  fossés  et  les  buissons,  le 
capitaine  du  Rivau,  impassible  au  milieu  de  la  mitraille, 
avait  inspiré  le  courage  et  la  confiance  à  ses  soldats. 
C'était  le  début  du  33*  mobiles. 

Du  Rivau  a  toujours  apporté  la  plus  grande  patience 
dans  l'exercice  de  ses  délicates  et  difficiles  fonctions  de 


—  456  — 

secrétaire  général  de  la  prélecture  du  Morbihaa.  It  était 
aftectueux  pour  ses  collègues,  bon  pour  ses  administrés, 
bienveillant  pour  ses  subordonnés.  Esprit  vigoureux  et 
charmant,  caractère  élevé,  quoique  toujours  simple,  on 
trouvait  en  lui  les  fortes  vertus  qui  attirent  Testime,  et 
les  vertus  aimables  qui  s'appellent  Taffection. 

Lorsque  la  guerre  s'engagea,  dit  un  de  ses  biographes, 
il  s'enrôla  volontairement  dans  la  garde  mobile  de  la 
Sarthe.  Après  Coulmiers,  il  remplaça,  pendant  deux  mois, 
son  chef  de  bataillon  blessé,  et  ce  fut  sous  son  comman- 
dement que  marchèrent  devant  l'ennemi  ces  braves 
gardes  mobiles.  Quelque  temps  après,  du  Rivau  recevait 
la  décoration  de  la  Légion  d'honneur,  récompense  bien 
méritée  de  sa  fermeté,  de  son  énergie  et  de  son  courage. 

Du  Rivau  était  un  homme  d'une  rare  valeur,  c'était 
une  riche  nature. 

DU  TAILLIS  DE  NEUFBOURG  (Louis) 

Louis  du  TailUs  de  Neutbourg  est  né  à  Mamers,  en 
4790.  Son  père,  descendant  d'une  des  plus  anciennes  fa- 
milles de  Normandie^  en  partie  ruiné  par  les  événements 
financiers  et  politiques  de  son  temps,  avait  été  habiter 
Paris.  C'est  là,  dans  une  pension  de  Passy^  que  le  jeune 
du  Taillis  de  Neufbourg  fit  ses  études.  Il  commença  en- 
suite son  droit  ;  mais  son  goût  pour  les  études  littéraires 
et  économiques  l'entraînèrent  vite  vers  un  autre  monde. 
Il  composa  plusieurs  pièces  de  théâtre,  dont  une  on  4^v\ 
eurent  quelques  succès.  Cependant  il  avait  ua  esprit  trop 
sérieux  pour  se  contenter  de  bluettes  pareilles,  et  c'est  alors 
qu'il  se  lança  dans  l'étude  des  nombreux  systèmes 
économiques  et  sociaux  ,  tant  en  vogue  ;  il  compila 
nombre  d'ouvrages  traitant  de  ces  matières.  Tous  les 
systèmes  furent  étudiés  :  le  Saint-Simonisme,  le  Gabé- 
tisme,  le  Fouriérisme^  le  Buchézisme  et  plusieurs  essais 
composés  par  lui  sur  ces  matières  sont  restés  manuscrits, 
notamment  :  le  Phalanstère  catholique^  où  sa  science,  sa 
rectitude  d'esprit,  sa  générosité  d'âme  éclatent  à  chaque 
ligne.  Enfin,  il  s'était  fait  nommer  d'abord  répétiteur  au 


/^^ 


—  157  — 
Collège  royal  militaire  de  la  Flèche,  puLs  juge  de  paix  à 
Malicorne  et  plus  tard  à  Montmorillon  (1840).  C'est  là 
qu'il  est  raoi*t,  le  5  février  1864>  après  avoir  pris  sa 
retraite,  vers  1857. 

Dans  ses  dernières  années,  et  pour  occuper  ses  loisirs, 
il  a  composé  une  Mnémotechnie  des  articles  du  Code  civil 
français,  fondée  sur  un  système  nouveau  inventé  par  lui  ; 
et  une  traduction  des  Psaumes  et  Hymnes  religieux,  des- 
tinée à  permettre  aux  fidèles  de  comprendre  facilement, 
par  suite  de  combinaisons  particulières,  le  latin  des  offices 
religieux,  ouvrages  restés  inachevés  ;  enfin,  un  opuscule 
publié  sous  le  titre  de  :  Vaf*iétés  instructives^  sérieuses  et 
amusantes  sur  les  procès.  Poitiers,  1868,  in-8,  avec  cette 
épigraphe  : 

Né  de  mère  mancelle  et  de  père  normand. 
Je  voudrais  néanmoins  les  procès  au  néant. 

Du  Taillis  de  Neufbourg  avait  un  esprit  chercheur,  un, 
droit,  une  àme  essentiellement  dévouée,  affectueuse,  gé- 
uéreuse,  prête  h  tous  les  sacrifices,  à  tous  les  dévouements. 
C'était  son  amour  pour  ses  semblables  qui  l'avait  jeté 
dans  les  recherches  de  systèmes  sociaux  perfectionnés, 
recherches  qui  d'ailleurs  l'ont  vite  amené  à  se  convaincre 
que  les  grandes  vérités  religieuses  de  l'Ëvangiie  étaient 
encore  ce  qu'il  y  avait  de  meilleur.  Aussi  est -il  mort  en 
chrétien,  vénéré  de  tous  ses  justiciables,  aimé  et  estimé 
de  tous  ceux  qui  l'avaient  connu.  Et  sa  mémoire  reste 
vivace  dans  le  pays  qu'il  avait  fait  sien. 

DUTERTRE  (Gabriel) 

Gabriel  Dutertre,  capitaine  en  retraite,  ancien  chef  de 
bataillon  de  la  garde  nationale  de  Beaumont-sur-Sarthe, 
ancien  membre  du  conseil  ^'énéral  de  la  Sarthe,  membre 
honoraire  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  du 
département,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  chevalier 
des  ordres  de  Saint-Louis,  de  Saint-Grégoire -le-Grand  et 
de  Saint-Sylvestre,  médaillé  de  Sainte-Hélène,  est  décé- 
dé le  21  juillet  4870,  en  son  domicile,  au  Mans.  11  était  né 
à  Saint-Paterne,  le  27  juillet  1790. 


—  158  — 

Cette  simple  et  froide  énumération  des  fonctions  rem- 
plies par  Dutertre  et  des  distinctions  dont  il  a  été  Tobjet, 
dit  assez  tous  les  droits  qu'il  avait  à  la  considération,  à 
l'estime  dont  il  a  joui  pendant  son  existence  et  aux  re- 
grets qu'il  laisse  après  sa  mort. 

On  lui  doit  : 

Circulaire  aux  électeurs  de  rarrondùsement  de  Mamert^ 
relative  à  sa  candidature  à  V Assemblée  législative^  1851, 
in-4*. 

Profession  de  foi  aux  électeurs  de  Manars^  1852,  in-4*. 


£: 


EDOH  (Jacqnes) 

Jacques  Edom  était  né  à  Alençon,  le  28  août  1797,  de 
parents  qui  avaient  acquis  une  honnête  aisance  dans  le 
commerce. 

Il  fit  ses  études  au  collège  du  Mans,  et  devint  successive- 
ment censeur  au  collège  de  Caen,  proviseur  à  celui  d'An- 
gers.puis  inspecteur  de  l'Académie  de  Caen,recteur de  celles 
de  Grenoble,  Reims  et  inspecteur  d'Académie  au  Mans. 
Quatre  ans  après,  il  rentrait  dans  le  repos,  était  nommé 
recteur  honoraire  et  décoré  du  titre  de  haut  titulaire  de 
l'Université.  Depuis,  il  se  livrait  à  des  travaux  historiques 
et  à  des  œuvres  de  bienfaisance. 

Jacques  Edom  était  membre  du  bureau  de  bienfaisance 
de  la  ville  du  Mans  et  faisait  partie  de  la  commission  dé- 
partementale pour  la  conservation  des  monuments  histo- 
riques ;  il  était  aussi  membre  des  Sociétés  d'horticulture  et 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe;  il  faisait  éga- 
lement partie  de  la  fabrique  de  la  Cathédrale  du  Mans  et 
de  plusieurs  Sociétés  de  bienfaisance. 

A  la  mort  de  Jacques  Edom,  le  bureau  de  bienfaisance 
du  Mans,  prit  la  délibération  suivante  : 

«  La  commission  administrative  du  bureau  de  bienfai- 
sance de  la  ville  du  Mans»  profondément  affligée  de  la  perte 


i^'  /.  •  U3 


-    Iô9  — 

récente  de  M.  Edom,  soa  doyen,  lient  à  payer  un  juste 
trilmt  de  regrets  à  sa  mémoire,  en  consignant  sur  le  regis- 
tre de  ses  délibérations  l'expression  de  sa  reconnaissance 
pour  ses  longs  services. 

«H.Edom^esprit  distingué  entre  tous,  accessible  à  toutps 
les  idées  généreuses,  avait  voulu  couronner  sa  brillante 
carrière  académique  en  se  vouant  aux  œuvres  de  charité 
vers  lesquelles  il  se  sentait  naturellement  attiré. 

«  Devenu  membre  du  bureau  de  bienfaisance  du  Mans, 
il  se  fit  Témule  de  M.  Lalande-Vilette.  Tous  les  deux  on  les 
vit  rivalisant  de  zèle  et  de  dévouement  pour  les  pauvres  ; 
réclamer  chaque  année  une  large  part  dans  le  travail  si 
pénible  des  quêtes  à  domicile.  Le  labeur  était  rude  souvent, 
mais  véritables  apôtres  de  la  charité,  ils  savaient  triompher 
des  difficultés.  Soutenuis  par  la  conscience  de  leur  mission, 
par  le  désir  de  faire  le  bien,  ils  poursuivaient  leur  tâche  et 
ne  rentraient  jamais  sans  une  abondante  récolte  (Taumônes. 

«L'assistance  à  nos  réunions  ét^ût  également  pour  M.Edom 
on  devoir  qu'il  savait  remplir  rigoureusement.  Jusqu'à  ces 
derniers  temps,  malgré  les  affaiblissements  de  rage, 
malgré  les  atteintes  du  mal  et  les  conseils  de  la  prudence, 
U  s'arrachait  aus  soins  des  siens  pour  se  retrouver  au  milieu 
de  nous,  et  nous  faire  profiter  de  sa  longue  expérience. 

tt  Une  vie  si  bien  remplie  ne  s'effacera  point  de  nos  sou- 
venirs, et  nou5  qui  avons  été  les  collègues  de  ces  deux 
hommes  de  bi.îo,  qui  les  avons  vus  à  l'œuvre,  nous  croyons 
ne  pouvoir  les  louer  plus  dignement  qu'en  unissant  leurs 
noms  dans  notre  vénération,  comme  ils  l'ont  été  dans 
leurs  travaux,  et  le  sont  actuellement  dans  la  mémoire 
des  pauvres  » 

Jacques  Edom,  qui  était  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur, est  décédé  au  Mans,  le  3  avril  1870. 

On  doit  à  Jacques  Ëdom  : 

Géographie  de  la  Sarthe ,  accompagnée  de  notions  >ur 
rkUiuire  y  l'indusirte,  les  antiquités  de  et  département  et 
suivies  d*un  précis  de  géographie  générale.  (10«  édition.) 

Visite  au  collège  royal  de  Caen,  ancienne  abbaye  de  Saint- 
Etienne  y  fondée  dans  /e  x  i*  siècle  par  Guillaume  le  Conquérant  ^ 
1829. 


—  460  — 

Voyage  à  Solemes,  4838. 

Visite  au  Phare  de  Grattemlle,  4838. 

Mémoire  sur  Vimportance  des  Salles  d'asile^  leur  ori- 
giney  leurs  progrès  et  les  amélicrations  à  y  introduire  (Con- 
grès, 4839). 

Bienfaits  des  Salles  d'asile,  4839. 

Question  d'enseignement  secondaire,  conditions  à  exiger 
pour  C admission  au  professorat  dans  les  collèges^  4844. 

Notice  sur  saint  François  de  Sales,  1 84 1 . 

Notice  sur  Marie-Pierre-Roderic,  comte  de  Berenger,  di- 
recteur des  sociétés  des  antiquaires  de  Normandie^  4843. 

Mythologie  élémentaire,  4846. 

Précis  de  géographie  générale,  4847,  4  vol.  m-48. 

Traité  élémentaire  de  mythologie,  4848. 

Notice  sur  les  cours  éducatifs  de  la  langue  maternelle,  â 
Fusage  des  écoles  et  des  familles,  de  Grégoire  Girard,  4850. 

Précis  d'Histoire  sainte,  1850. 

Discours  prononcé  à  la  distribution  des  prix  du  Lycée, 
4853,  in-8«. 

Rtchtrches  historiques  sur  Cherbourg^  sur  la  création  de  sa 
rade  et  de  son  port  militaire,\Sbl , 

Notice  sur  M.  Platon  Vallée,  J857. 

Géographie  de  la  Manche,  accompagnée  de  notions  sur 
ThistoirCy  ^industrie,  les  antiquités  et  les  hommes  illustres  de 
ce  département,  4857. 

Notice  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Miche/  Boyer,  membre 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  4860. 

Vie  abrégée  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  4861. 

Notice  sur  la  vie  de  Frédéric  Bourdon- Durocher,\S62. 

Enseignement  agricole  préparatoire,  4863. 

Discours  à  la  distribution  du  Lycée,  4864^  in-8®. 

Histoire  sainte  abrégée. 

Inauguration  des  statues  de  la  place  de  Caen, 

Notice  biographique  sur  l'abbé  Rousseau,  ex-reeteur  de 
r Académie  de  Caen, 

Vie  et  voyages  de  N.-S.  Jésus^Christ, 

Abrégé  du  même  ouvrage,  à  l'usage  de  la  jeunesse. 

Ze»  Carmélites  du  Mans^  etc. 


—  161  — 

E8PAULART  (Adolphe- Antoine-Gnillaam6) 

Adolphe-Antoino-Guillaume  Ëspaulart,  né  le  26  juillet 
1810,  à  Savigné-rÉvéque,  est  mort  aa  Mans  le  24  juillet 
1868. 

Archéologue  distiogué,  appréciateur  habile  du  beau 
dans  les  art:«,  intelligent  investigateur  des  vieux  manus- 
crits et  des  vieilles  chroniques,  homme  d'études  sérieuses, 
Ëspaulart  apportait  dans  les  salons  un  esprit  charmant. 

Espaulart  a  été  adjoint  an  maire  du  Mans,  et  pendant  de 
longues  années  membre  du  Conseil  municipal.  Il  était 
membre  de  la  Société  française,  pour  la  conservation  et  la 
description  des  monuments  historiques,  de  la  Société 
d  agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  du  Conseil 
des  bAtiments  civils,  des  commissions  de  surveillance  de 
la  bihiiothè  {ue,  des  archives  et  des  musées  de  la  ville  du 
Mans. 

Espaulart  est  auteur  de  plusieurs  études  sur  les 
pointures  sur  verre,  la  sculpture,  les  peintures  murales  et 
(le  beaucoup  d'autres  qui  ont  été  publiées  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  d'*«gricuUure,  sciences  et  arts  de  la 
Sarthe,  dans  les  volumes  des  Congrès  de  la  Société  fran- 
çaise, et  dans  le  journal  V  Union  de  la  Sarthe, 

Dans  les  Archives  de  la  Mairie,  il  y  a  un  grand  nombre 
de  rapports  qu'il  a  faits  comme  adjoint  ou  comme  rappor- 
teur (les  Commissions. 

Voici  les  titres  des  principaux  travaux  de  Adolphe- 
Antoine-Guillaume  Espaulart  : 

l/n  Sœurs  de  charité^  Le  Mans,  4836,  in-d". 

Mémoire  sur  la  fêle  des  Fous^  \  842. 

Ree/tef*ches  sur  les  Hturgies  dramatiques  et  sur  les  fêtes  des 
Fous.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  4842). 

Notice  sur  l'entrée  dans  la  ville  du  Mans  d?  Vévêque  Fran- 
cois  de  Luxembourg  (id.,  1846). 

Soles  sur  les  peintures  mvrales  de  la  chapelle  de  lu  Vierge^ 
à  Saint-Julien  du  Alans^  et  sur  l'histoire  de  la  peinture  au 
moyen  âge,  1818,  brochure  in-8\ 

Note  sur  le  grabatoire^  maison  du  Mans,  Le  Mans,  1848, 
iiallienne,  brochur.^  in-8«. 

13 


—  162  — 

Recherches  sur  Forigine  deê  ùUronisalùms  religtèuui  ei 
féodali'S  des  évêques,  principalement  dam  le  Maine,  18-18, 
Lecesne?,  à  Toure,  brochure  in -8**. 

Notice  biographique  sur  le  géfiérol  de  Négrier,  i8i9, 
Moimoyer,  brochure  in-8**. 

Rapport  sur  le  programme  des  prijc^  pour  i8iO-t850.[Bull. 
de  la  Société  d'agriciil.) 

Notice  sur  Vévèque  François  de  Luxembourg  Aid  ,  I850- 
1851). 

Rapj.ort  sur  une  proposition  de  la  Société  des  antiquaires 
de  Picardie,  tendant  à  obtenir  de  M,  h  ministre  d^t  tlnstruc^ 
tion  publique,  la  fondition  d'un  prix  de  5,000  fi\  pour  ht 
sociétés  savantes  de  province,  (iti.) 

Rapport  sur  la  Notice  de  Malicornc  et  de  ses  principaux 
seigneurs,  par  M.  de  Leslang.  (il.) 

Discours  aux  Écoles  chrétiennes,  185:2. 

Rapjwrt  relatif  au  mémo're  intitulé  :  Dissertation  sur  le> 
incursions  normandes  dans  le  Main?.  (Bull  de  la  Société 
d'agricul.,  1852-1853.) 

Compte  rendu  djs  travaux  soumis  à  l'examen  et  à  Papprè- 
dation  de  la  commission  d'histoire  et  d* archéologie,  (id.) 

Rechnches  aur  la  topographie  des  Gaules,  (id.,  1838). 

Compte  rendu  des  travaux  soumis  à  l'examen  et  à  Vap- 
précintim  de  la  commission  d'histoit^e  et  d'archéologie,  (id.) 

Notice  hislonque  sur  le  château  de  Vaux,  en  Yvré-l'Évé- 
que.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.  iSiiO). 

Les  peintures  de  l'église  d'Ancmn'S.  (Congrès  scienti- 
fiques, 1859) 

L'f'glise  de  la  Visitation  au  Mans,  (Union  de  la  Sarthe, 
1861). 

Travaux  effectués  au  Mans,  (id.,  1801). 

Les  tambours  du  Lycée,  (id.,  1861). 

//?  bibliophile  illustré,  par  J.-Ph.  Berjeau^de  Ballon. 
(id.,1861). 

Le  monument  de  Mgr  Bouvier ^  érigé  dans  la  cathédrale. 
(Union  de  la  Sarthe). 

Le  château  de  Vaux,  en  Yvré'VÉoêque.  Le  Mans,  Mon- 
noyer,  1 861,  brochure  in-8". 

De  l'utilitéy  prmr  ihistoire,  des  actes  notariés  antétieurs  i 


V.   /.    A/ 


—  i63  — 
1790,  et  sur  la  nécessité  et  les  moyens  d'en  ussurer  la  conser- 
vatton  et  la  publicité,  (iil  ,  186|.18(>2.) 

Notice  htitorique  sur  la  faMcation  de  la  cire  au  Manf, 
(id.,!86!.I8G2.) 

.4  propos  d'un  buste  donné  au  Musée  du  Mons.{\d,). 

À  prtjpcs  dun  buste  de  .V"«  de  Fondvilie^  par  J.-B.  De- 
ftrner,  appartenant  au  Musée  du  Mans   -1862,  in-8^ 

De  la*t  reh'gievx,  considéré  sous  quelques-unes  de   ses 
fermes.  Le  Mans,  A  Lo;;er,  1862,  brochure  iD-8«\ 

Séjour  de  J^uis  XI JI  au  Mans.  Fit-il  le  f.èlerittage  de 
fie  yotre-Dame  de  Torcé,[\i.,  1863). 

Lettre  au  rédacteur  du  Messager  de  la  Sarlhe. 


ÉTOC-DEMAZT  (François) 

Né  à  La  Ferté- Bernard,  le  4  septembre  1781,  il  fut  aux 
pri?eiî  de  bonne  heure  avec  les  épreuves  qui  vinrent  tra- 
verser sa  vocation,  vocation  puissante  et  qui  ne  fut  pas  pour 
lui,  romme  pour  tant  d'autres,  la  voix  mensongère  d'une 
vague  inspiration.  Sa  volonté  persévérante  brisa  toutes 
les  difficultés  de  sa  jeunesse,  et  Etoc-Demazy  prit  bientôt 
rang  d'une  manière  distinguée  dans  le  corps  des  phar- 
maciens. 

En  1>^30,  le  vœu  presque  unanime  de  ses  concitoyens 
l'appela  à  faire  partie  de  l'administration  municipale  du 
Mon?,  et  il  remplit  ers  nouvelles  fonctions  pendant 
plusieurs  années  au  grand  avantage  de  la  cité  et  surtout 
(les  écoles  qui  furent  l'objet  de  sa  prédilection. 

En  1837,  Etoc-Demazy  quitta  la  pharmacie  et  se  retira 
en  même  temps  des  aifaires  publiques.  Il  s'éteignit  au 
Mans,  le  15  mai  1846. 

Etoc-Demazy  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

iSùuveau  ptvcédé  pour  préparer  les  oxymels  simple  et 
mllitiqne.(io\nxï,  pharm.  181.^>). 

Extrait  d'une  obserraH'm,  de  combustion  humaine  spon- 
/«ww.(Arch.  gêné,  de  niédec.  1830.) 

Inauguration  de  la  nouvelle  salle  du  tribunal  de  commerce 
du  Mans.  1830,  in  4. 


n 


Nécrologie  de  L.-P.Lé  Biais ^  curé  de  Saint-Aîgnan.  (Echo 
delaSartbe,i83l. 

Voyage  dam  une  partie  de  l'Anjou  et  de  la  Bretagne ,  fait 
en  1826.  Brochure,  1831,  in- 8. 

Excu7'$ion  archéologique  sur  la  commune  d'à  lionnes.  Bfo- 
chure,  1832Jn-8. 

Notice  sur  des  médailles  romaines  et  autres  objets  d'anfi  - 
quités  trouvés  à  Saint-Georges-de-la-Couée.  Brochure,  ISd'^, 
in  8. 

Du  cho'éra-morbus^  et  de  ce  que  ton  fait  dans  le  départe- 
ment  de  la  Sarthe  pour  se  préserver  de  cette  maladie^  et 
pour  venir  au  secours  des  personnes  qui  en  seraient  attein- 
tes. 1833,  in-8. 

Notice  sur  des  galles  d'une  espèce  peu  commune^  observées 
en  1829,  sur  les  glands  du  chêne  à  grappes,  Bix)chure, 
1833,  in  8. 

Monnaies  anglo- françaises  découvertes  à  Nuillé-leJalais. 
(Aff.  duMans,  1833.) 

Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  J,  A.  Paudin  te  3(> 
décembre  1832.,  Brochure,  1833,  in-4. 

Notice  biographique  sur  J.-A.  Daudin,  (Bull,  de  la  So- 
ciété d'agrJcul.,  1833.) 

Notice  sur  le  baron  Rousseau^  maréchal  de  camp,  (id. 
1833.) 

lî^pport  relatif  aux  deux  Notices  sur  Jublains  ,  de 
M.  Verger,  (id.,1835-1836.) 

B apport  concernant  les  Études  sur  les  casques  du 
moyen  âge,  de  M.  Allou.  (id.,  1835-1836.) 

Essai  sur  les  Sépultures  du  Mans  et  de  ses  environs ^  suivi 
d'une  notice^  sur  M.  d'OIgny,  1836,  in-12. 

Notice  sur  Ed.  Dubois  de  Monlulé^  voyageur.  (Bull,  de  la 
société  d'agricul.,  1836.) 

Discours  prononcé  sur  la  tombe  de  Jean-Piene  Boisseau. 
1833.  (id.,  1836.) 

Analyse  sur  l'école  d'affplicafion  pour  l'agriculture  et 
rindusfrie^  rurale  de  M,  Vie»  (Bull,  do  la  Société  d'agricul., 
1836-1837.) 

Notice  sur  Julien  Coudroy,  conseiller  de  préfecture  au 
Mans,  (id.) 


r 


-   165  -- 

Du  hannetonnage  dans  le  département  de  la  Sarthe.  (id.) 

Notice  sur  François  Vétillart,  négociant,  (id.,1837.) 

Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Maupoint,  d'Angers, 
ayant  pour  titre  :  De  la  r^'lorme  des  jeunes  détenus.  (Gon- 
g^rfe,  1839  ) 

Notice  sur  une  Excursion  archéologique  sur  la  commune 
d'AlUmnes  et  sur  deux  médailles  trouvées  à  Saint-Georges- 
de-la-Couée.  (Congrès,  1839). 

Notice  sur  F,  Laroche^  président  du  tribunal  de  com- 
merce du  Mans,  (id.,  1841.) 

Dissertations  sur  les  lanternes  des  morts,  et  description  de 
celle  de  Parigné  FÉvéque.  [BuW.  de  la  société  d*agricul., 
1842.) 

Rapport  sur  un  ouvrage  de  .V,  le  curé  d*Évron,  (Bull,  de 
la  Société  d'agi i-:ul.,18-i2- 1843.) 

Dissertations  sur  le  pays  des  /Jiablintes,  ancien  peuple  du 
Maine,  (Brochure/18i3,  in-4.) 

Rapport  au  Conseil  municipal  d?  Sainte-Croix,  sur 
rétablissement  d^ un?  salle  d'asile,  1844,  iii-i 

Eludes  historiques  >ur  les  Cénomans,  les  DiabUntes  et  les 
A  r  viens,  anciens  peuples  du  Maine,  depuis  le  l\^  siècle 
avant  Jésus-Chrùt,  jusquà  la  mort  de  Clovis,  précédé  d*un 
tah'eau historirpifi  d^  la  Gaule,  (18U.  id.) 

Rapport  sur  un  Mémoire  de  M,  Duchemin  de  Viliers,  sur 
des  essais  historiques  de  Lavd  et  le  régime  féodal,  (Bull,  de 
la  société  d'agricul.,  1844-1845.) 

Rapport  sur  la  Gé(>graphie  de  la  Sarlhc,  (Bull,  de  la  So- 
ciété l'agricul.,  18iit8i5.) 

ISotice  sur  la  chapelle  de  Saint-Crépin,  à  Sceaux,  (id. 
1815.) 

Mémoire  sur  les  monuments  funéraires  et  autres  des  Cé- 
nomans,  des  Diablint^s,  et  des  Arviens.  (Manuscrit.  Bull 
de  la  Société  d'agricul.,  1848). 


«66  — 


F 


FILIION  (Charles-Jean) 

Cliarles-Jean  Fillion,  mort  le  28  juillet  1874,  était  né  à 
Saint-Deiiis-d'Anjou  (Mayenne),  le  4*'  mai  1817,  d'une 
famille  aimée  et  e.-timée  de  tous,  qui  a  fourai  plusieui"S 
membres  distingués  au  clergé  de  la  Sartlie. 

Il  commença  ses  études  au  petit  séminaire  de  Précigiic 
et  y  remporta  de  nombreux  succès.  En  I83i,  il  entra  au 
séminaire  du  Mans  pour  y  faire  se?  études  tliéologi(iues. 
En  1838,  Mgr  Bouvier  Tonvoya  chez  les  pères  J^^suites,  à 
Paris,  qui  venaient  de  fonder  une  maison  de  hautes  études 
et  se  livra  avec  ardeur  à  Tétudc?  dfs  langues  orieutah  s  et 
ilevint  un  héhralsant  fort  distingué.  Il  passa  ensiiit;  chez 
Ks  Sulpiciensà  la  ?iolitud»i  d  Isry  Eu  18il,  on  lui  d<»nna 
la  clhiire  irKcrituro  saint.»  au  séminaire  du  Mans,  puis  il 
occupa  dars  la  même  miison  la  chaire  de  théologie 
morale. 

En  1853,  xMgr  l>ou^ier  h;  noiîuna  sons-i-upéiieur  du 
grand  snminairo  ;  il  fit  pâlie  du  conseil  épiscopal,  a\<»c 
h:  titre  de  grand  vicaire  honoraire,  et  peu  après  celui  de 
chanoine  titulaire  En  ISriri,  Mgr  Nancjuelte  le  fit  é-ale- 
inont  ei.trer  dans  sou  administration  1 1  lui  donna  le  titre 
de  grand  \icaire  titulaire  II  él;:it  aussi  pénitencier  supé- 
lieur  di'S  niissioimairrs. 

Le  3J  janxier  ISri'^,  il  fut  nonnné  évùque  de  Sai'd- 
Clamle  (Jura-;  il  lut  |)récoIti^é  dans  le  consistoire  stcret 
lenu  pai-  le  Souverain  P<»utile,  le  l^>  mars  I8rj8,  et  prf  ta 
Sîîrni'Mit  entre  les  mains  du  souverain,  le  9  mai.  11  lut 
sacré  le  10  m  ii  i85S  tlaiis  la  caillé  irale  de  Saint-Julien, 
par  yi^v  Nanipirlle,  évéïpie  du  Mans,  assisté  «le 
Mjv  .Mabille,  pm^j'io  :'e  \Vrsailie.-,  et  df  Mgr  Wicart, 
éxèque  de  Laval.  M  Tahhé  Mermillod  prononça  à  rolîc 
ul.'l•a^i')^  un  discours  1res  i.'li)que!it 

La  v:ill.'*du  ï-acre,  ses  cujdisciples  lui  lirent  IinnuiKi^c 
d'uu(»spl(Midide  cn»sse  oxéeutéc  dans  le  style  du  xiu'  siècle, 


l/.  /,-  J,^f 


-  167  — 
et  le  séminaire  Ini  offrit  la  croix  pectorale  et  l'anneau 
pastoral. 

La  lettre  pastorale  de  xMgr  Fillioa,  à  loccasioa  de  son 
entrée  dans  sou  diocèse  de  Saint-Claude,  poric  la  date  du 
31  mai.  Il  arriva  h  Saint-Claude  le  3  juin  et  à  Lons-le- 
Saunier  le  tO.  Mgr  Fillion  a  publié  «  Saint-Claude  dix- 
neuf  lettres  pastorales  ;  nous  signalerons  particulièrement 
ses  instructions  sur  la  Vie  chrétienne  (Carême  de  tti50j  ;  la 
Grâce  {Carême  de  1860)  ;  les  Epreuves  de  C Eglise  (Carême 
de  1861);  et  sa  Lettre d'adieu^qu'i  fut  comme  le  résumé  de 
sa  trop  courte  administration  du  diocèse  (Carême  de  1862). 

Mgr  Nanquette,  évêque  du  Mans,  étant  venu  à  mourir 
le  19  novembre  1861,  Mgr  Fillion  fut  désigné  pour  le 
remplacer  par  décret  du  Ujamier  1862,  et  fut  transféré 
de  Saint-Claude  au  Mans,  dans  le  consistoire  du  7  avril 
1862.  Il  fit  son  entrée  dans  la  ville  du  Mans,  le  3  juin 
suivant.  Sa  réception  fut  grandiose. 

Les  autorités  civiles  et  militaires,  le  clergé,  toutes  les 
communautés,  toutes  les  écoles  et  pensions  attendaient  le 
nouvel  évêque  à  la  gare  et  formèrent  son  cortège  jusqu'à 
la  cathédrale. 

Les  rues  que  devait  parcourir  la  procession  étaient 
magnifiquement  décorées  ;  le  plus  grand  zèle  avait  été 
déployé  pour  montrer  avec  quel  bonheur  on  recevait 
lancien  sous-supéiieur  du  séminaire  et  Tex-grand  vicaire 
de  Mgr  Nanquette. 

Toute  la  ville  était  en  fête  et  tous  les  habitants,  mêi-qe 
les  plus  indiff'érents  en  n»atière  de  religion,  prenaient  part 
à  la  joie  publique. 

Avant  de  prendre  possession  du  diocèse  de  la  Sarllie,  il 
adressa  au  clergé  et  aux  fidèles  du  Mans  sa  première 
lettre  pastorale,  datée  de  Lons-le-Saunier,  le  16  mai  1862, 
quatrième  anniversaire  de  son  sacre. 

Depuis  cette  époque,  Mgr  Fillion  a  publié  57  mande- 
menîs,  lettres  ou  circulaires  sur  divers  sujets  de  piété,  a 
établi  Tadoration  perpétuelle  du  saint  Sacrement,  a 
publié  des  instructions  sur  l'autorité  doctrinale  de  l'Eglise^ 
la  sanctification  du  dimanche^  le  Concih  œchtiv  nique ^  ses 
actes,  l'éducation  chrétienne^  etc. 


—  168  — 

il  provoqua  cette  belle  solennité  «ractions  de  grAces  en 
l'honneur  rie  Mgr  Berneux,  martyr  en  Corée,  dont  M.  Je 
chanoine  Pichon,  secrétiirc  de  ré>ôché  du  Mans,  a 
esquissé  ia  \ie. 

Cette  cérémonie  eut  lieu  le  8  octobre  1867.  Il  a  travaillé 
aussi  à  ia  reconstruction  do  la  ch^ipellc  de  Notre-Dame- 
du-Chône,  à  la  limite  des  diocèses  d'Angers,  de  Laval  et 
du  Alaiîs.  Il  a  fondé  dans  notre  vHle  les  établissements 
des  Jésuites  et  des  Capucins,  il  a  établi  la  congrégaiîon 
des  sœurs  bénédictines  de  Sainte  Cécile,  à  Solesmes  ;  à 
Mamers,  la  communauté  des  religieuses  p;issionnisî€s,  et 
au  Mans,  celle  des  Sœurs  de  Marie-Réparatrice.  , 

Assistant  au  trône  pontitical  depuis  le  (U  avril  1865, 
Mgr  Fillion  était  chanoine  d'honneur  de  Lavai  el  de 
Saint-Claude,  comte  romain  ei  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  ;  il  faisait  partie,  au  Concile  du  Vatican,  de  la 
Commimon  de  la  dtsciphn»*.  Il  jeta  sur  le  débat  les  lumières 
de  sa  science  et  de  sa  foi.  Il  rapporta  de  ce  concile  des 
notes  très  complètes. 

Au  mois  (le  janvier  1871 ,  l'invasion  prussienne  s  etendii 
jusqu'au  Mans.  La  ville,  déjà  épuisée,  fut  inondée  de 
soldats  allemands.  La  terreur  était  partout.  Mgr  Fillion 
débattit  avec  une  noble  fermeté  les  intérêts  de  sa 
ville,  menacée  d'exigences  sans  propoition  avec  srs 
ressources.  Sa  parole  n'étant  pas  écoutée,  ce  fut  dans 
Versailles  même,  qu'à  la  deman'le  de  nos  édiles,  à  travpis 
les  routes  coupées  de  tomes  parts  et  encombr«'esde  neige, 
il  alla  porter  aux  vainqueurs  ses  énergiques  réclamatioos. 
Sa  démarche  ne  fut  pas  sans  succès  ;  le  chiifre  exi  ;é  par 
les  conquérants  fut  diminué  de  moitié. 

Les  Prussiens  pendant  leur  séjour  au  Mans  ont  brûlé 
le  palais  épisoopal.  Tout  ce  qui  pouvait  intéresser  le  prélat 
dans  sa  demeure,  périt  sans  retour  en  cet  atïreux  désastre. 
Les  archives  de  sa  \ie  entière,  les  travaux  manuscrits, 
les  effets  personnels,  les  correspondances,  les  Fouvenirs 
i\\\e  chaque  année  laisse  après  elle,  furetit  avec  deux 
précieuses  bibliothèques,  la  proie  de  l'incendie.  Ses  livres 
dans  lesquels  il  se  complaisait  tant,  ses  livres,  la  seule 
af^quisition  à  laquelle  il  ait  employé  ses  épargnes,  furent 


-  169  - 
détniits.  U  sortit  de  son  évèché  en  flammes  avec  une 
seule  soutane,  une  partie  de  bréviaire  et  un  volume  de 
pathologie  à  la  main« 

Ce  fat  lui  qui  eut  la  généreuse  pensée  de  consacrer  par 
UQ  monument,  élevé  sur  le  champ  de  bataille  d'Auvours, 
la  mémoire  des  soldats  tombés  sur  les  collines  pour  la 
défense  de  la  patrie. 

Depuis  le  13  avril  1874,  Mgr  Fillion  était  souffrant.  La 
veille  de  la  bénédiction  du  monument  d'Auvours,  il  fut 
obligé  de  s'arrêter  tout  à  fait  et  de  ne  point  assister  à 
cette  cérémonie,  au  grand  regret  de  tous  les  habitants. 
Chaqae  jour  il  se  faisait  conduire  à  la  campagne  des 
séminaristes,  appelée  les  Hommelets,  où  il  passait  la 
nuit,  et  le  38  juillet  même  année  il  est  mort.  11  était  âgé 
de  57  ans.  Le  corps  de  Tillustre  défunt,  après  avoir  été 
embaumé  par  les  médecins,  fut  transpoiié  au  grand 
séminaire,  revêtu  de  ses  habits  pontificaux. 

Tous  ceux  qui  ont  vu  de  près  Mgr  Fillion  garderont 
longtemps  le  souvenir  de  cette  personnalité  si  sympathi- 
que. Il  était  difficile,  en  effet,  de  rencontrer  un  accueil 
plus  cordial  et  plus  bienveillant.  Ce  qui  caractérisait  la 
physionomie  de  ce  prélat,  c'était  ime  expression  de 
eandeur  et  de  bonté  qui  contrastait  singulièrement  avec 

sa  grande  taille Son  regard  vif  et  pénétrant  imposait 

de  prime  abord.  Mais  la  façon  dont  il  souriait  en  vous 
serrant  la  main,  vous  indiquait  du  premier  coup  que 
^oos  aviez  afiaire  à  un  grand  cœur.  Dès  lors  la  conversa- 
tion s'engageait  simple,  franche  et  libre  de  toute  con- 
trainte. 

C'est  à  l'égard  de  son  clergé  surtout  que  se  révélait 
tout  ce  qu'il  y  avait  de  paternel  dans  son  autorité.  La 
houlette  en  ses  mains  servait  à  protéger  le  troupeau, 
jamais  à  l'effrayer.  U  avait  le  secret  de  gouverner  avec 
ienneté  sans  froisser  personne. 

Pour  les  pauvres,  c'était  un  bon  et  généreux  père, 
aussi  il  est  mort  complètement  privé  des  biens  de  ce 


Sa  mort  est  non  seulement  une  perte  pour  son  diocèse, 
nais  aussi  une  perte  pour  l'Église,  dont  il  fut  toujours 

14 


—  170  — 

un  des  ploB  vigoureux  champions  pour  dé£endre  ses 
prérogatives. 

Ses  funérailles  eurent  lieu  le  l''  août  avec  une  grande 
pompe: 

Dès  8  heures  4/2  du  matin,  un  nombre  considérable 
d'ecclésiastiques  et  de  personnes  de  toutes  conditions  se 
dirigaient  vers  la  cathédrale  et  l'église  de  Saint-Vincent. 
Toutes  les  troupes  de  la  garnison  étaient  massées 
auloiu*  de  la  cathédrale,  sur  la  place  des  Jacobins  et  le 
long  des  rues  que  le  cortège  devait  parcourir,  et  des 
pièces  d*artillerie  en  batterie  étaient  placées  dans  le 
Quinconce  des  Jacobins. 

A  9  heures  i/%  la  foule  se  pressait  dans  les  rues  Saint- 
Vincent,  Germain  Pilon,  Tessé,  sur  la  place  des  Jacobins, 
la  rue  de  l'Évèché  et  sur  la  place  du  GhAteau.  Le  clergé 
de  la  cathédrale,  accompagné  d'un  grand  nombre  de 
prêtres,  s*est  rendu  processionnellement  au  grand  sémi- 
naire pour  faire  la  levée  du  corps. 

Le  cortège  a  suivi  lentement  l'itinéraire  indiqué  pour 
se  rendre  à  la  cathédrale,  et  dans  i'ordi*e  suivant: 
Un  piquet  de  gendarmes  à  cheval  ; 
Un  détachement  de  dragons  à  cheval  ; 
Un  détachement  du  104*  de  ligne  ; 
Pois,  entre  deux  files  de  soldats,  s'avançaient:  les 
sœurs  de  diverses  congrégations  du  diocèse,  les  frères  de  la 
doctrine  chrétienne,  les  Rp,  PP.  Capucins, le  R.  ?.  Arsène, 
provincial   de  Paris,  les    RR.   PP.  Jésuites  de  Notre- 
Dame  de  Sainte-Croix,  plus  de  500  ecclésiastiques  en 
surplia» 
M.  le  général  Benoit  commandait  les  troupes. 
La  musique  municipale  exécutait  des  marches  funèbres. 
Venaient  ensuite  les  chanoines,  les  grands  vicaires,  le 
R.  P.  Dom  Guéranger,  abbé  de  Solesmes,  NN.  SS.  les 
évèques  de  Chartres,  de  Laval,  de  Poitiers,  d'Angers,  dfe 
Nantes;   Mgr  l'archevêque  de    Tours  qui  présidait  la 
cérémonie  funèbre,  puis  le  corps  du  savant  prélat,  son 
honorable  famille,  M.  le  général  Deligny,  commandant 
en  chef  du  4*"  corps  d'armée  ;  M.  le  général  de  Bouille, 
M.  le  général  Robinot-Marcy,  M.  le  préfet  de  la  Sarthe 


—  171  — 

M.  le  président  du  tribunal  civil ,  M.  le  maire  du  Mans, 
un  grand  nombre  d'officiers  ;  MM.  les  juges  du  tribunal 
de  commerce  et  du  tribunal  civil  ;  MM.  les  membres  du 
parquet,  MM.  les  greffiers  et  les  huissiers,  MM.  les  juges  > 
de  paix,  MM.  les  membres  du  conseil  de  préfecture,  M.  le 
secrétaire  général,  M.  le  secrétaire  particulier  de  M.  le 
préfet;  M3I.  les  adjoints  au  maire  du  Mans,  MM.  les 
membres  du  bureau  de  bienfaisance,  MM.  les  administra- 
teurs des  hospices,  M.  l'inspecteur  d'académie,  M.  le 
proviseur  du  lycée,  M.  le  directeur  de  l'École  normale, 
M.  l'inspecteur  des  écoles  primaires  de  Tarroudissement, 
M.  le  directeur  des  postes,  MM.  les  chefs  dUnstitutions  de 
la  ville  et  des  environs,  MM.  les  membres  du  barreau, 
MM.  les  avoués,  MM.  les  médecins,  MM.  les  chefs  et 
employés  des  diverses  administrations,  MM.  les  membres 
des  conférences  de  Saint- Vincent  de  Paul,  et  un  grand 
nombre  de  personnes  notables. 

La  marche  du  cortège  se  terminait  par  un  peloton 
d'infanterie  et  un  détacbement  de  dragons  à  cheval. 

Pour  se  rendre  du  séminaire  à  la  cathédrale,  le  défilé  a 
duré  plus  d'une  heure. 

Une  salve  de  cinq  coups  de  canon  a  annoncé  l'entrée 
dans  la  cathédrale  du  noble  défunt,  une  autre  salve 
d'artillerie  a  été  également  tirée  quand  il  a  été  descendu 
dans  la  chapelle  souterraine  servant  à  la  sépulture  dt'S 
évêques  et  où  reposent  déjà  NN.  SS.  Pidoll,  de  la  Myre, 
Caron,  Bouvier  et  Nanquette.  Cette  crypte  est  située  sous 
la  chapelle  de  la  Sainte- Vierge  et  a  été  restaurée  par  les 
soins  de  Mgr  Bouvier. 

La  cathédrale  était  décorée  avec  un  goût  sévère;  des  ten- 
tures noires  avaient  été  apposées  partout  et  sur  les  piliers 
on  remarquait  des  écussons  aux  armes  de  Tillustre  défunt. 
Uq  immense  catafalque  entouré  de  lumières  se  dressait  au 
milieu  du  transept. 

Une  foule  considérable  remplissait  notre  grande  cathé- 
drale et  la  circulation  en  différents  endroits  y  était  devenue 
complètement  impossible. 

Après  le  service  d'OôiV,  célébré  par  Mgr  Tarchevèque 
de  Tours,  le  prélat  est  monté  en  chaire,  et  a  rappelé  d'ime 


.—  172  — 
voix  émue,  les  hautes  vertus  et  les  grandes  qualités  de  Mgr 
Fillion  ;  puis  il  s'est  étendu  sur  sa  vie  d'abnégation  et  de 
dévouement. 

Le  service  de  septime  eut  Heu  le  27  août,  Mgr  Sébault, 
évèque  d' Angouléme^  officiait,  MgrPie,évéquede  Poitiers 
a  prononcé  l'oraison  funèbre  de  Mgr  Fillion. 

Un  grand  nombre  de  prêtres,  de  fonctionnaires  et  de 
personnes  de  toutes  conditions  remplissaient  notre  im- 
mense cathédrale. 

Les  armes  de  Mgr  Fillion  étaient  d'or  à  la  croix  de 
gueules  ancrée,  au  chef  d'azur,  à  la  palme  d'argent  accos- 
tée de  deux  roses  de  même. 

On  possède  de  Mgr  Fillion  : 

Lettre  pastorakà  Foccasion  de  son  entrée  dans  son  diocèse^ 

1858,  in-4*. 

Lettre  pastorale  et  mandement  prescrivant  des  prières 
(Tactions  de  grâces^  1888,  in-4». 

Instruction  pastorale  sur.  la  vie  chrétienne^  et  mandement 
pour  le  carême  de  fan  de  grâce  <859. 1859,  in-4'. 

Lettre  au  clergé  de  son  diocèse,  relativement  â  la  retraite 
ecclésiastique,  4859,  in-4*. 

Lettre  au  clergé  de  son  diocèse  pour  publier  une  Encycli- 
que de  N.  S. 'P.  le  Pape,  et  prescrire  des  prières  à  focca- 
sion  de  la  guerre  dltaHe^  1859,  in-4«. 

Lettre  prescrivant  un  Te  Deum  solennel  pour  la  victoire 
de  Magenta^  1859,  in-4o. 

Lettre  demandant  des  prières  pour  N.  S. -P.  le  Pape, 

1859,  mA\ 

Instruction  pastorale  sur  la  grâce  et  mandement  pour  le 
saint  temps  de  carême  de  Fannée  iSQO.  1860,  in-4'. 

Lettre  prescrivant  un  Te  Deum  solennel  pour  rannexion 
de  Nice  à  la  Savoie^  1860,  in-4«. 

Lettre  pastorale  pour  recommander  le  Denier  de  Saint- 
Pierre  et  solliciter  des  secours  en  faveur  des  chrétiens  de 
Syrie ^  1860,  in-4*. 

Lettre  au  clergé,  prescrivant  des  prières,  1860,  in-4«. 

Instruction  pastorale  sur  les  épreuves  de  l'Églùe^  et  man- 
dement pour  le  saint  temps  de  carême  de  Cannée  186h 
1861,  in-4*. 


-   173  — 
Lettre  à  ion  clergé  pour  annoncer  la  retraite  eccUtiastique^ 

Lettre  au  clergé  et  aux  fidèles  de  son  diocèse  relai^veme^t 
au  Denier  de  Saint-Pierre j  1861,  m'4o. 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  le  carême  de  Fan  de 
grâce  4862.  4862,  in-4o. 

Lettre  au  clergé  de  son  diocèse  à  l'occasion  de  sa  translor 
lion  au  siège  du  Mans^  1862,  in^"". 

Lettre  pastorale  à  ^occasion  de  sa  prise  de  possession  et 
de  son  entrée  dans  son  diocèse,  1862,  m-4*. 

Litres  adressées  au  clergé  sur  la  retraite,  1862,  in-4*. 

Lettre  pastorale  pour  recommander  tceuvre  du  Denier  de 
Saint-Pierre,  4862,  in-4^ 

Mandement  prescrivant  une  quête  pour  la  reconstruction 
de  la  basilique  de  Saint-Martin  de  Tours,  1863,  in-4'». 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  le  saint  temps  de 
carême  de  l'an  de  grâce  1863,  1863,  in-i». 

Lettre  prescrivant  une  quête  en  faveur  des  ouvriers  sans 
travail,  1863,  in-4o. 

Lettre  annonçant  sa  visite  générale  dans  le  diocèse,  1863, 
in-4'. 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  l'établissement  de 
l*Adoration  perpétuelle  du  très  saint  Sacrement,iS63,  in-i". 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  le  saint  temps  de 
carême  de  tan  de  grâce  4864.  1864,  ia-4^ 

Lettre  sur  C Adoration  perpétuelle,  1864,  in-4o. 

Lettre  sur  F  emprunt  pontifical,  1864,  in-4".  . 

Lettre  pastorale  sur  F  autorité  doctrinale  de  F  Église  et 
mandement  pour  le  jubilé  et  le  carême  de  1865.  1865,  in-4*. 

Lettre  à  l'occasion  de  son  voyage  à  Rome,  1865,  in-4<*. 

Lettre  sur  son  retour  de  Rome,  4865,  in-4<>. 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  l'ouvei^ture  du  jubilé 
dans  sa  ville  épiscopale,  4865,  in- 4*». 

Lettre  pastorale  faisant  appel  à  la  charité  de  ses  diocésains 
en  faveur  des  habitants  de  la  Guadeloupe,  4866,  in-4o. 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  le  saint  temps  de 
carême  de  Fan  de  grâce,  1866.  4866,  in-4\ 

Lettre  pastorale  à  F  occasion  des  dernières  inondations, \S66, 
in-4«. 


—  474  - 

Lettre  pastorale  et  mandement  prescrivant  des  prières  pu- 
bliques pour  N.  T.S.'  P.  le  Pape  et  pour  r  Église  y  \  866,  iii-4«. 

Instruction  pastorale  sur  la  sanctification  du  dimanche  et 
mandement  pour  le  carême  de  l'an  de  grâce  1867.4867,m-4*. 

Lettre  au  cki^gé  et  aux  fidèles  de  son  diocèse  pour  leur 
annoncer  son  voyage  à  RomCy  1867,  in-4*. 

Lettre  pastorale  indiquant  une  solennité  d^ actions  de  grâces 
à  l'occasion  du  martyre  de  Mgr  Bemeux^  4867,  in-i».  - 

Lettre  pastorale  et  mandement  prescrivant  des  prières 
publiques  conformément  à  V Encyclique  de  N.  T,  S.-P,  le 
Pape,  en  date  du  47  octobre  1867.  4867,  iii-4«>. 

Lettre  ordonnant  de$  prières  pour  les  soldats  qui  sont 
morts  pour  la  défense  du  Saint-Siège,  4867,  in  4*. 

Lettre  de  Mgr  l'évêque  du  Mans  recommandant  une  quête 
de  charité  que  se  proposai  de  faire ^  dans  la  ville  du  Mans^ 
MM.  Us  membres  des  conférences  de  Saint-  Vincent  de  Paul, 
4868,  in-4«. 

Instruction  pastorale  sur  r assistance  à  la  messe  le  diman- 
che et  mandement  pour  le  carême  de  l'an  de  grâce  4868. 

4868,  in-4". 

Lettre  recommandant  aux  fidèles  les  besoins  et  les  souffran- 
ces de  l'Algérie,  4868  ,iQ-4o. 

Lettre  sur  la  retraite  ecclésiastique ,  1868,  in-V. 

Lettre  annonçant  l'augmentation  de  la  rétribution  des 
messes,  4868, in-4". 

Instruction  pastorale  sur  le  Concile  cecuménique  et  man- 
dement pour  le  carême  de  l'an  de  grâce  4869. 4869,  in  4*. 

Lettre  sur  le  oO«  anniversaire  de  l'ordination  du  Pape^ 

4869,  in-4o. 

Lettre  annonçant  que  le  Souverain  Pontife  accorde  une 
indulgence  plénièreen  forme  de  Jubùé,  4869,  in-4o. 

Lettre  pastorale  au  sujet  de  la  recoastînction  de  la  chapelle 
rfttCAàie,  4869,in  4\ 

Lettre  pastorale  et  mandement  à  Coccasion  du  Jubilé  et  du 
Concile,  4869,  in-l\ 

Mandement  pour  le  carême  de  Fan  de  grâce  1870.  1870, 
in-4». 

Lettre  relative  à  deux  lettres  de  l'abbé  Gratry  à  Mgr  De- 
champSy  1870,  in  4®. 


lii 


—  175  - 

Lettre  modifiant  les  règlements  de  la  caisse  des  retraites^ 
!870,m-4o. 

Lettre  appelant  sur  nos  armes  les  secours  et  les  hinidic' 
tvms  du  ciel,  4870,  m-4«. 

Lettre  pour  chanter  des  prières  pour  F  empereur  et  pour 
farw*,4870,  iii-4*. 

Lettre  ordonnant  un  triduuin,  4870,  in-4o. 

Lettre  pastorale  et  mandement  prescrivant  des  prières 
pour  la  France  et  pour  l' Église ,  1870,  in-4*. 

Lettre  pastorale  et  mandement  portant  publication  de 
t Encyclique  de  N.  S. -P.  le  Pape  en  date  du  !•'  novembre 
1870.  4870,  m.4«>. 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  le  carême  de  l'an  de 
grâce  4871. 4874,  in-4\ 

Letlre  relative  à  un  service  funèbre  à  F  intention  des  Fran- 
çais gui  ont  succombé  durant  la  guerre  et  particulièrement 
de  nos  diocésains,  4874,  in-4^. 

Mandement  ordonnant  des  prières  publiques  pour  la  cessa" 
tion  des  fléaux  qui  désolent  la  France,  4871 ,  in-4o. 

Letlre  ordonnant  des  prières  pour  iV.  T.  S.'P,  le  Pape, 

4871,  in^\ 

Lettre  relative  à  une  Encyclique  de  N.  T.  S.-P.  le  Pape, 
4874,  in-4*. 

Lettre  relative  au  Denier  de  Saint-Pierre  et  au  monument 
à  élever  à  Auvours,  4874,  in-i». 

Lettre  pastorale  sur  les  actes  du  Concile  œcuménique  du 
Vatican  et  mandement  pour  le  cat'éme  de  Fan  de  grâce  4872, 

4872,  in-4*. 

Mandement  portant  publication  du  rescrit  pontifical  qui 
êutorise  le  culte  et  Voffice  de  la  bienheureuse  Jeanne-Marie 
(feifaiZtf,  4872,  m-4o. 

Mandement  pour  la  consécration  solennelle  du  diocèse  au 
Sacré^œur  de  Jésus,  4872,in-4«. 

Mandement  concernant  les  prières  publiques  demandées 
par  F  Assemblée  nationale,  4872,  in-4^ 

Lettre  pastorale  sur  Féducatùm  chrétienne  y  et  mandement 
pour  le  samt  temps  de  carême^  4873,in-4<». 

Lettre  sur  la  retraite  pastorale^  1873,  in-4*>. 


—  476  — 

Lettre  pastorale  ordonnant  des  prières  publiques  pour 
FÉglise  et  pour  la  France,  1873,  m-4'. 

Mandement  ordonnant  des  prières  à  ^occasion  de  la  ren- 
trée de  V Assemblée  nationale  et  prescrivant  une  quête  pour 
Véglise  du  Sacré-Cœur,  4873,  in-i*». 

Deuxième  lettre  pastorale  sur  Téducation  chrétienne  et 
mandement  pour  le  saint  temps  de  carême,  4874^  iii-4*. 


FOOCHER  (Emile) 

Emile  Foucher  est  né  à  Saint-Mars-d'Outillé,  en  4822, 
d'une  lamille  très  honorable.  Son  père  avait  fondé  dans 
cette  commune  un  pensionnat  où  furent  élevés  ses  enfants 
qui  étaient  au  nombre  de  dix.  Emile  était  1  alué;  son  père 
le  fit  professeur  dans  son  établissement  et  pensait  qu'il  lui 
succéderait.  Un  jour,  il  déclara  à  ses  parents  qu'il  voulait 
être  médecin.  Il  vint  à  Paris,  et,  comme  les  ressources 
pécuniaires  de  sa  famille  ne  permettaient  pas  de  l'y 
entretenir,  il  utilisa  son  savoir  professoral,  et  c'est  en 
donnant  des  leçons  de  mathématiques  qu'il  subvint  à  ses 
besoins  d'étudiant.  En  i  847,  il  devint  interne  des  hôpitaux  ; 
en  1851,  il  était  nommé  aide  d'anatomie  de  la  Faculté; 
prosecteur  en  1854;  la  même  année,  il  soutenait  sa  thèse 
pour  le  doctorat;  enfin,  en  1857,  il  était  successivement 
nommé  professeur  agrégé  à  la  faculté  de  médecine  et  de 
chirurgie  des  hôpitaux.  —  De  1850  à  4861 ,  il  professa  à 
l'école  pratique  de  la  faculté  des  cours  sur  toutes  les  parties 
de  la  chirurgie;  en  1863,  il  était  médecin  de  l'hospice  de 
Bicétre,  et,  en  4865,  il  fut  chargé  du  cours  supplémentaire 
des  maladies  des  yeux. 

Emile  Foucher,  qui  était  devenu  un  des  chirurgiens  les 
plus  distingués,  est  mort  d'une  aflection  du  cœur  le 
6  octobre  4867.  Il  était  membre  de  plusieurs  sociétés 
savantes.  Ses  obsèques  eurent  lieu  à  l'église  Sainte-Clotilde, 
au  milieu  d'une  affluence  considérable  de  médecins  et 
d'étudiants.  La  faculté  en  robe,  raassier  en  tête,  assistait  à 
ses  funérailles. 

Trois  discours  ont  été  prononcés  sur  la  tombe  de  notre 


K-  h-a^ 


—  477  — 
compatriote,  par  MM.  Trélat,  fils  de  rancien  ministre  ; 
Vemeail  et  Guyon,  professeurs  agrégés  de  la  Faculté. 

Emile  Foucher  est  auteur  de  plusieurs  mémoires  sur  la 
déformation  de  la  pupille^  sur  le  traitement  des  ophthalmies 
des  nouveaux  nés^  des  ophthalmies  granuleuses  ^sur  l'emploi  de 
la  glycérine  dans  le  traitement  des  ophtha  Imies^^i  de  plusieurs 
autres  travaux  touchaot  principalement  aux  questions  de 
thérapeutique  oculaire,  et  de  nombreuses  notes  sur  l'édi- 
tion française  du  livre  de  Wharton  Jones,  que  Foucber 
avait  conçues  dans  l'esprit  le  plus  scientifique,  ainsi  que 
d'indications  bibliographiques  étendues. 

FOULARD  (Jacques) 

Jacques  Foulard  est  né  à  Courcebœufs  le  i 6  juillet  i795, 
il  est  décédé  au  Mans  le  14  janvier  1864. 

Foulard  était  un  horticulteur  distingué  et  un  praticien 
éminent. 

Les  espèces  végétales  que  les  climats  et  d'autres  causes 
moins  connues  ont  dispersées  et  cantonnées  sur  tous  les 
points  du  globe  se  réunissaient  dans  le  jardin  de  Foulard, 
devenu  le  rendez-vous  de  tous  les  amis  de  l'horticulture. 

Foulard,  qui  était  un  des  fondateurs  de  la  Société  d'hor- 
ticulture de  la  Sarthe,  possédait  une  très  riche  collection 
de  plantes. 

FOURNIER  (Adolphe) 

Une  noble  et  loyale  existence  vient  de  s'éteindre,  Adolphe 
Foumier,  préfet  honoraire,  officier  de  la  Légion  d'honneur, 
médaillé  de  Sainte-Hélène,  né  à  Gothembourg  (Suède),  le 
6  octobre  1794,  est  mort  le  i\  août  1875,  en  son  château 
de  Vassé,  commune  de  Rouessé-Vassé  (Sarthe). 

Sorti  en  1813  de  l'Ecole  militaire,  le  jeune  officier  de 
cavalerie  débuta  dans  la  carrière  des  armes  aux  journées 
de  Fleurus  et  de  Waterloo. 

Bientôt,  rentré  dans  la  vie  civile,  Adolphe  Foumier, 
comme  autrefois  sur  les  champs  de  bataille,  trouva  moyen 
de  se  distinguer. 


—  178  - 

La  loyauté  si  connue  de  son  caractère,  l'expérience 
administrative  dont  il  fit  preuve  dans  toutes  les  occasions, 
lui  permirent  de  franchir  en  peu  de  temps  tous  les  degrés 
de  la  nouvelle  carrière  qu'il  venait  d'embrasser. 

Préposé  aux  intérêts  de  sa  commune,  en  4830,  il  sut, 
par  sa  constante  énergie  et  sa  prévoyante  activité,  lutter 
contre  les  circonstances  difficiles  de  l'époque. 

Appelé  bientôt  à  prendre  en  main  de  plus  graves  inté- 
rêts, le  nouveau  sous-préfet  marcha,  accompagné  des  vœux 
de  tous,  vers  cette  ville  de  Commercy,  qui  devait,  pendant 
dix-huit  années,  lui  prouver  tant  d'attachement  et  qu'il 
allait  échanger  successivement  pour  les  préfectures  du 
Cantal  et  des  Basses-Pyrénées.  Là,  comme  partout,  Foumier 
se  montra  digne  de  lui-même,  et  ce  fut  avec  le  plus  vif 
regret  qu'on  le  vit  quitter  sitôt  cette  brillante  carrière 
qu'il  avait  si  noblement  remplie. 

Mais  déjà  ses  hautes  qualités  avaient  reçu  leur  récom- 
pense. Aimé  et  estimé  de  tous,  il  revenait  à  son  château, 
livi*er  à  sa  famille  l'exemple  du  devoir  accompli,  et  placer 
à  côté  de  son  épée  de  soldat  et  de  ses  insignes  de  préfet,  la 
croix  d'officier  de  la  Légion  d'honneur. 

Maintenant  qu'il  repose  en  paix  au  tombeau  de  sa 
famille,  on  aime  à  se  rappeler  ses  derniers  instants,  et 
quand  on  a  pu  voir,  à  l'heure  suprême,  le  prêtre  assis  à 
son  chevet,  on  ne  peut  se  défendre  d  une  double  admi- 
ration pour  un  homme  qu'on  a  vu  mourir  fidèle  à  Dieu 
et  à  son  pays. 

FOURNIOLS  (Victor) 

Victor  Fourniols  est  né  au  Mans  le  2  mai  ^  810  ;  il  a  fait 
de  bonnes  études  au  collège  de  cette  ville,  et  est  mort  le 
24  novembre  1849. 

On  possède  de  Victor  Fourniols  : 

La  mo7't  de  Brùardy  ou  la  Révolte  des  cuùinei,  drame 
électoral,  parodie  burlesque  en  3  tableaux  et  en  vers  de 
la  mort  de  César.  1835,  brochure  in-8*. 

Le  Tabac, ou  la  Tentation  antédiluvienne.  1839,  brochure 
in-iS. 


t^-/'  A-JZ 


r—  179  — 
Mariage  de  Figaro^  pièce  en  5  actes.  (Manuscrit). 

Jtosemonde,  reine  des  Lombards^  drame  historique  en 
Pactes,  4840.  (Manuscrit). 

Lu  Dame  de  charité^  comédie  en  2  actes  et  en  vers,  jouée 
au  Mans,  en  4K42.  (Manuscrit). 

La  Cure  imprévue,  comédie- vaudeville  en  1  acte^  1842. 
(Manuscrit). 

La  Messe  de  minutie  vaudeville  en  un  acte  représenté 
sur  les  théâtres  du  Mans  et  d'Angers.  1842-1843,  brochure 
in-S». 

L* Homme  à  la  queue  de  morue^  ou  le  Philosophe  du  cime- 
tière,  pièce  en  un  acte,  1844.  (Manuscrit). 

U  est  encore  auteur  de  ballade?,  odes,  chansons^  contes 
fantastiques,  etc.,  publiés  en  feuilletons  dans  le  Courrier 
delà  Sarthe.  CesdiSérentes  pièces  sont  signées  :  les  unes, 
V.  F.,  les  autres.  Le  Chai  rovge. 

Nous  avons  noté  les  pièces  suivantes  : 

Vingt-quatre  heures  de  police  ou  les  argotisins  enfoncés 
1830.  (Chanson). 

Bataille  de  Pontvallain^  1841. 

Le  Roi  des  taupes. 

Le  Remords 

Le  Joueur. 

Un  Carnaval. 

Au  Clair  de  lune. 

Au  Bord  de  Ceau. 

Marie-Jeanne^  épisode  de  1793. 

Une  Faute. 

Denisot  à  Boulogne,  chronique  du  xvi*  siècle. 

Le  Retour  du  prisonmer^  épisode  de  14o'K 

La  Ruse  de  guerre. 

Les  Tard'Venus. 

Les  Commis-voyageurs  dons  la  section  de  St. -Vincent  ^iSAd» 

Le  Conservateur^  1846.  (Chanson). 

Le  Mont  Jallu. 

Excursion  à  f  abbaye  de  Solesmes. 

/>  Suicide. 

Le  Remald, 

Réclame  Électorale  d'un  seigneur  à  des  vilains j  1846. 


—  180  — 

Lei  Calvinistes  au  Mans. 

L'insurrection^  ou  le  Mans  en  l>i26« 

Le  Roi  de  la  Ligue.  Tableaux  de  guerre  civile. 

Trois  Échelles  du  Maine.  Chronique  de  1576. 

Vne  Légende  de  Véoêgue  Noçl. 

Une  Vengeance  féminine. 

Réflexions  philanthropigues  de  Laurent  Baboulard  sur  les 
vexations  en  diligence. 

Réc/ame  électorale,  4846. 

Complainte  des  tambours  de  la  garde  nationale  iun  village 
voisin.  (Chanson). 

La  Joute  sur  Veau. 

La  Réaction  ou  les  deux  moines. 

Encore  un  Chat  rouge  aux  électeurs  de  Saint-CcUaiSy  4846. 

Le  Roi  du  Mans,  1846. 

La  SarthoisCj  hymne  réformiste,  1846,  in-8«. 

Coup  d' œil  sur  l'île  des  Lapins^  1846. 

Bazin,  1847.  . 

Le  Chat  rouge  à  un  Chat  blanc  inconnu,  1847. 

Théâtre  du  Mans,  1847. 

Ballade  sur  Scaf^ron^  1848. 

Méditations  politiques  sur  les  partis  dont  point  le  bout  de 
l'oreille,  1848. 

La  Profession  de  foi  d'un  ministériel,  1848. 

La  Carmagnole  des  plumitifs,  1848. 

Le  Député  montagnard,  1848. 

La  République  et  les  Républicains,  Étude  contemporaine, 
1848. 

Les  Masques,  1848. 

Les  ballades  suivantes  sont  restées  manuscrites  : 

La  Fileuse. 

La  Tour  aux  fées. 

Le  Mardi  gras  1638. 

Le  Roi  et  le  fanatisme. 

Le  Dimanche  des  Rameaux. 

Le  Jugement  de  Dieu, 

Le  Roi  et  le  Fantôme.  Chronique  de  1393. 

Fourniols  a  composé  les  chants  suivants  pour  l'école 
mutuelle  du  Mans,  dirigée  par  M.  Dulac. 


—  i81  — 

Deux  pat  redoublés  pour  entrer  en  classe. 

Entrée  en  classe. 

Emploi  du  temps. 

La  Sagesse. 

La  Patience. 

Canon  avant  la  récréation. 

Beconnaihsance  aux  maîtres. 

La  Fraiemité. 

Amour  de  la  vérité. 

Amour  du  travail. 

La  Patm. 

Aux  Parents. 

La  Conscience* 

La  Bienfaisance. 

Actions  de  grâces  aux  bienfaiteurs  de  Vécole. 

La  Chanté. 

U amour  de  la  patrie. 

Préceptes. 

La  Retraite» 

Le  Maître. 

Hymne  à  la  vertu. 

LHonneur. 

Chant  de  la  table  de  Pythagore. 

La  Distribution  des  prix. 

Ces  pièces  se  trouvent  réunies  dans  un  volume  io-l  2, 
1866,  intitulé  :  Recueil  de  prières  et  de  chants  en  usage  dans 
l'école  mutuelle  du  Mans,  et  dans  le  Manuel  de  Fécale 
mutuelle  de  la  ville  du  Mans^  iSAS,  i  vol.  in-S». 


FRESLON  (Alexandre) 

Né  à  La  Flèche  le  M  mai  1808,  Alexandre  Freslon,  Fils 
d'un  simple  boulanger,  est  mort  à  Paris  le  26  janvier  i  867. 
Freslon  fit  ses  études  de  droit  à  Paris,  devint  membre  du 
barreau  d'Angers  en  1829  et  ne  tarda  pas  à  manifester  ses 
opinions  libérales.  A  la  veille  de  la  cbute  du  gouvernement 
de  Charles  JC,  le  17  juillet  1830,  Freslon  poursuivi  pour 
délit  politique  fut  acquitté.  Après  la  révolution,  on  le 


—  182  — 
nomma  substitut  du  procureur  du  roi,  maïs  il  donna  bien- 
tôt sa  démission  pour  reprendre  sa  profession  d'avocat  et 
contribuer  à  la  fondation  du  Précurseur  de  V Ouest. 

Freslon  prit  une  part  active  à  la  lutte  qui  s'engagea  alors 
entre  l'administration  de  M.  Giraud,  maire  d'Angers,  et  la 
majorité  du  Conseil  municipal  de  cette  ville. 

Le  2  mars  1848,  il  devint  procureur  général  près  la  cour 
d'Angers,  puis  représentant  à  la  Constituante  pour  lô  dé- 
partement de  Maine-et-Loire. 

Nommé  par  le  général  Cavaignac  ministre  de  l'Instruc- 
tion publique,  on  lui  confia  la  mission  d'aller  à  Marseille 
au-devant  du  pape  qui  devait,  disait-on,  se  réfugier  en 
France.  Il  n'eut  pas  l'avantage  d'être  réélu  à  la  Législa- 
tive, mais  iJ  fut  élevé  au  poste  d'avocat  général  près 
la  cour  de  cassation.  Le  lendemain  du  2  décembre  1851, 
il  donna  sa  démission  et  se  fit  inscrire  au  barreau  de  Paris 
où  il  tint  une  place  distinguée.  Plusieurs  fois  il  est  venu 
plaider  aux  assises  de  la  Sarthe. 

La  mort  de  Freslon  a  été  vivement  ressentie  dans  les 
départements  de  Maine-et-Loire  et  de  la  Sarthe  où  il 
comptait  des  amis  sincères.  Ses  obsèques  ont  eu  lieu  à 
l'église  Saint-Rocli  et  il  a  été  inhumé  au  cimetière  Mont- 
martre dans  un  caveau  de  famille. 


G 


GALPIN   (Pierre) 

Pierre  Galpin  est  né  à  Fresnay  le  3  novembre  1805. 
Après  avoir  fait  son  droit,  il  entra  dans  la  magistrature 
en  1831,  en  qualité  de  substitut  à  Château-Gontier.  Pierre 
Galpin  fut  successivement  substitut  à  Mayenne,  juge  au 
même  siège*,  juge  à  Alençon,  puis  vice-président  du  tri- 
bunal de  cette  ville.  En  novembre  i875,  après  i5  ans  de 
service,  il  avait  été  admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la 
retraite. 

Pierre  Galpin  est  décédé  à  Fresnay  le  18  décembre  1878. 


—  183  — 

GANDONNIËRE  (Clément) 

L'abbé  Clément  Gandonnière,  chanoine  honoraire  du 
Mans,  est  né  à  Loué,  le  30  janvier  i806;  ordonné  prêtre 
en  4830,  il  fut  nommé  vicaire  de  Chàteau-Gontier,  et  en 
4S39,  Monseigneur  Bouvier  en  fit  son  secrétaire  parti- 
culier. En  4842,  il  lui  donna  le  titre  de  chanoine  de  la 
cathédrale  et  lui  confia  la  commune  de  Villiers-Gharle- 
magne.  U  est  décédé  le  7  septembre  1866. 

VilIiersCharlemagne  lui  doit  la  construction  d'une  belle 
maison  d'école  pour  tes  filles  et  d'importants  travaux  à 
l'église  et  au  presbytère, 

GASSELIN  (Louis) 

Louis  Gasselin,  ancien  maire  de  Chantenay^  ancien 
représentât  de  la  Sarthe  à  TAssemblée  nationale  (1848), 
est  décédé  à  Cbantenay  le  31  décembre  1867  ;  il  était  né  à 
Authon  le  29  avril  1 794. 

Pendant  sa  longue  carrière  administrative,  soit  comme 
maire,  soit  comme  conseiller  général  de  la  Sarthe,  il  a 
toujours  montré  le  plus  noble  désintéressement  et  n'a 
jamais  eu  d'autres  pensées  que  l'intérêt  général. 

L'Empereur  lui  a  conféré  le  titre  de  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur. 

GAUDE  (Augustin-Marie) 

Augustin-Marie  Gaude  naquit  à  Nice  le  3  août  1 783.  Orphe- 
lin dès  l'âge  de  dix  ans,  il  trouva  un  appui  paternel  et  un 
protecteur  puissant  dans  le  général  Masséna,  son  oncle^qui 
après  s'être  chargé  de  son  éducation,  le  fit  admeltre  comme 
inspecteur  dans  les  droits  réunis.  Il  fat  ensuite  nommé 
directeur  à  Rome,  alors  chef-lieu  du  département  du  Tibre. 
En  1814,  il  quitta  cette  ville  avec  les  Français  et  enfin  on 
l'appela  à  la  direction  du  Mans,  oïl  il  se  maria  en  1817. 
Depuis,  il  fil  partie  du  conseil  municipal  de  cette  ville;  de 


-  184  — 
la  commission  des  hospices,  du  bureau  de  bienfaisance,  etc. 
En  4832,  des  nécessités  administratives  l'appelèrent  à 
Chartres,  il  revint  au  Mans  en  1834;  en  1835,  il  fut  placé 
à  Blois,  puis  à  Evreux,  où  il  resta  directeur  des  contribu- 
tions indirectes  jusqu'en  1848,  époque  où  il  prit  sa  retraite 
et  vint  se  fixer  au  Mans.  En  1851,1a  Société  d'horticulture 
de  la  Sarthe  le  nomma  son  président. 

La  Société  d'horticulture  lui  doit  les  fameuses  pommes 
Charles,8i  goûtées  sur  la  côte  de  Gènes.  Il  fit  venir  à  grands 
frais  et  en  superbes  exemplaires  plusieurs  variétés  de 
pommiers  de  sa  ville  natale,  qui  se  sont  parfaitement 
naturalisés. 

Gaude  est  mort  à  TufTé  le  25  juillet  1863,  et  a  été 
inhumé  dans  le  grand  cimetière  du  Mans. 

6AÏÏTRAT  (Julien) 

Né  en  1796  à  Denazé  (Mayenne),  Julien  Gau(ray  fit  ses 
études  avec  un  grand  succès  au  collège  de  GhÂteau-Gontier; 
il  entra  ensuite  au  séminaire  du  Mans,  ordonné  prêtre  en 
1819  et  aussitôt  nommé  vicaire  de  la  cathédrale,  il  fit  dei 
sermons  qui  lurent  très  suivis;  non  seulement  il  avait  une 
bonne  diction,  mais  il  était  bon  théologien,  brillant,  entraî- 
nant et  passionnait  facilement  son  auditoire.  Mgr  de  la 
Myre  le  nomma  chanoine  et  Mgr  Bouvier,  archiprètre  curé 
de  la  cathédrale  (1834).  Ce  choix  satisfaisait  non  seulement 
les  vœux  de  la  paroisse,  mais  de  la  ville  entière,car  il  était 
aimé  et  estimé  de  tout  le  monde. 

On  Ta  vu  souvent,  tout  archiprètre  qu'il  était,  porteries 
sacrements'aux  plus  obscurs  malades,  conune  s'il  n'eût  été 
qu'un  simple  vicaire. 

L'abbé  Gautray  donnait  tout  aux  pauvres.  Esprit  éclairé, 
judicieux  et  tolérant,  il  savait  faire  aimer  la  reUgion  par 
l'amabilité  même  qu'il  apportait  dans  les  rapports  que  lui 
créaient  les  devoirs  de  son  ministère;  d'une  haute  taille, 
d'une  physionomie  franche  et  ouverte  comme  son  carac- 
tère, il  inspirait  la  sympathie  et  la  confiance. 

Il  est  décédé  au  Mans,  le  21  novembre  1857. 

Une  souscription  a  été  ouverte  pour  élever,  dans  le 


lia^Y 


l/.  A-  UJlf 


--^ 


—  485  — 
grand  cimetière  de  la  ville  du  Mans,  un  monument  à  la 
mémoire  do  ce  digne  prêtre. 

Ce  monument,  fait  par  MM.  Gaullier,  sculpteurs  de  notre 
ville,  dans  le  style  du  xiii*  siècle,  a  â  m.  32  c.  de  longueur 
9iir  I  m.  26  c.  de  largeur,  et  2  m.  70  c.  de  hauteur,  non 
compris  la  croix  qui  repose  sur  un  soubassement  d'un 
seul  morceau  en  pierre  de  la  Vacherie;  le  reste  du  monu- 
ment est  en  pierre  de  Caen. 

Sur  la  façade  principale  est  sculptée  la  figure  de  la 
Charité  placée  entre  deux  groupes  de  colonnes  qui  suppor- 
tent une  ai'cature  surmontée  d*un  pignon  au  i:entre  du- 
quel se  trouve  un  bouquet  de  vigne  et  de  blé,  le  pain  et  le 
vin,  symbole  eucharistique. 

Chaque  côté  du  sarcophage  est  orné  de  deux  médaillons 
à  quatre  lobes  renfermant  les  dates  les  plus  marquantes  de 
la  vie  du  digne  curé.  Ces  médaillons  sont  séparés  par  des 
rinceaux  de  vignes. 

Une  croix  sur  laquelle  est  dessinée  une  ligne  sans  fin, 
symbole  de  rétemitéi,  repose  sur  le  fronton  qui  fait  face  à 
la  figure  de  la  Charité. 

Le  socle  du  monument  porte  Tinscription  suivante  : 

•  B£ATUS  QUI  ISTELUaiT  SUPER  EGENUM  ET  PAUPEREM,  IN  DIK 
XAIA  UBERABir  EUM  DoiniVCS.  » 

6ENDR0N  (Esprit) 

Esprit  Gendron  est  né  à  La  Chartre  le  3  juillet  1794, 
d'une  famille  vouée  depuis  longtemps  à  la  pratique  de  la 
médecine.  De  précoces  dispositions  appelèrent  de  bonne 
heure  l'attention  sur  lui,  et  firent  pressentir  la  place 
importante  qu'il  occuperait  un  jour  dans  la  profession  à 
laquelle  on  le  destinait.  Ses  études  h  Paris  furent  vivement 
remarquées.  Dnpuytren  avait  deviné,  dans  son  élève 
favori  tous  les  rares  trésors  de  son  intelligence,  et  pour- 
tant Gendron,  devenu  docteur,  quitta  bieutôt  les  luttes 
élevées  de  la  médecine  de  la  capitale  pour  se  livrer  à  la 
pratique  dans  une  petite  localité.  Il  choisit  Château-du- 
Loir.  C'est  là  que,  pendant  quarante  ans,on  Ta  vu  toujours  à 
TiBuvre.  Actif,  laborieux,  doué  de  l'esprit  d'observation 

15 


—  i86  — 
et  plein  du  feu  sacré  qu'inspire  l'amour  de  Tart,  il  a  servi 
à  la  fois  les  intérêts  de  la  science  et  ceux  de  Thunianité. 
L'Âge,  la  fortune^  la  renommée  n'avaient  point  amolli 
chez  lui  ses  précieuses  qualités  de  l'esprit  et  du  cœur. 
Malgré  les  soins  d'une  clientèle  très  étendue,  il  n'a  cessé 
de  se  tenir,  par  un  travail  soutenu,  à  la  hauteur  des 
progrès  et  de  la  marche  incessante  de  la  science  médicale. 

Plein  de  droiture  et  de  probité,  le  docteur  Gendron  était 
recherché  au  loin  par  les  malades  et  par  ses  confrères. 
Son  caractère  et  son  savoir  en  ont  fait  l'ami  des  Orfila  et 
des  Bretonneau  ;  le  premier  sollicita  et  lui  fit  obtenir  la 
croii  de  la  Légion  d'honneur,  le  second  fit  de  vains  efforts 
pour  l'attacher  en  qualité  de  professeur  à  l'école  de 
médecine  de  Tours. 

Pendant  plus  de  trente  ans  Gendron  a  été  membrecorres- 
pondant  de  l'Académie  impériale  de  médecine,  membre 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarlhe  et 
de  plusieurs  autres  Sociétés  savantes,  membre  du  Conseil 
général  de  la  Sarthe,  membre  du  jury  médical  de  la 
Sarthe,  maire  de  Ghàteau-du-Loir  et  chirurgien  de 
l'hôpital  de  cette  ville. 

Le  docteur  Gendron  fut  non  seulement  un  chirurgien 
habile,  mais  encore  un  praticien  érudit  de  Técole  dHippo- 
crate  et  voué  à  la  doctrine  contagioniste,  née  à  Técole  de 
Tours.  Tel  fut  du  moins  l'esprit  et  le  but  de  ses  travaux, 
comme  le  fruit  de  toutes  ses  observations.  Sa  mort  a 
fourni  un  nouvel  et  triste  exemple  à  1  appui  de  ses 
convictions,  a  Après  avoir  doté  la  science,  dit  le  docteur 
Maugeret,  de  procédés  opératoires  et  d'instruments  égale- 
ment précieux,  dans  l'opération  de  la  trachéotomie  à  la 
période  ultime  du  croup,  par  une  fatalité  inconcevable,  il 
semblait  une  victime  dévolue  à  la  fureur  de  cet  horrible 
mal  transmissible  à  plus  d'un  titre.  Déjà  en  1845,  aprfts 
avoir  reçu,  dans  le  cours  d'une  opération  chez  un  enfant, 
au  moment  de  Touverture  du  canal  aérien,  une  pluie 
d'exsudation  trachéale,  lancée  sur  ses  lèvres  par  un  accès 
de  toux  convulsive,  il  fut  pris  immédiatement  d'une 
diphthérie  pharyngienne  inoculée  par  imbibition.  Née  sur 
une  des  amygdales,la  phlegmasie  couenneuse  gagna  si  rapi- 


—  187  — 
dément  l'entrée  da  larynx^qu'un  traitement  ectrotique  des 
plus  énergiques  put  seul  à  grand'peine  préserver  les  voies 
aériennes  qui  ont  été  cette  fois  envahies  d'emblée  et  dans 
toute  leur  étendue.  Enfin,  plus  tard,  après  avoir  pratiqué 
une  dernière  fois  la  trachéotomie  chez  une  jeune  femme 
qu'il  n*a  pu  sauver,  à  l'occasion  d'un  croup  bronchique, 
Gendron  a  été  pris  lui-même,  au  bout  de  deux  jours,  d'une 
affection  toute  semblable  qui  Ta  enlevé  en  quarante-huit 
heur»-s,au  milieu  d'accès  de  suffocation  dont  il  n'a  pas  tardé 
à  reconnaître  et  la  nature  et  l'incurable  gravité.  Cette  fois 
encore,  apporté  directement  sur  sa  lèvre,  le  virus  diphthé- 
riqoe  qui  semble  emprunter  à  ce  mode  particulier  de 
transmission  la  redoutable  malignité  déjà  signalée  pour 
le  virus  syphilitique,  a  développé  la  phlegmasie  sur  une 
amygdale,  son  siège  de  prédilection.  Elle  y  a  été  vaine- 
ment attaquée  par  des  cautérisations  à  l'aide  de  Tacide 
chlorhydrique;  brusquement  elle  a  envahi  l'arbre  bronchi- 
i|ae  et  la  profondeur  des  voies  respiratoires,  dédaignant 
même  de  s'arrêter  un  instant  à  la  glotte,  car  le  malade 
n'a  éprouvé  ni  toux  croupale,  ni  extinction  de  la  voix. 

c  Entouré  des  soins  les  plus  empressés,  cet  homme 
encore  vigoureux  et  déjà  certain  de  la  moi*t,  instruisait 
lui-même  ses  jeunes  confrères  pénétrés  d'une  douloureuse 
admiration.  Calme  en  son  extrême  souffrance,  il  leur 
faisait  suivre  du  doigt  les  progrès  efirayants  de  son  agonie 
croissante,  indiquant  quelle  crise  serait  la  dernière  et 
pourquoi  la  trachéotomie  elle-même,  qu'il  ne  fallait  pas 
compromettre^  n'offrait  pas  même  un  moyen  de  reculer 
le  fatal  dénouement.  Voyez,  mes  amis,  leur  disait-il,  en 
déroulant  à  leurs  yeux  l'horrible  tuyau  membraneux 
qu'il  avait  péniblement  expectoré^  voyez  la  profondeur 
incurable  du  mal  I  Croyez-moi,  il  faut  mourir,  et  ce  sera 
dans  peu  d'instants.  Ce  jour  encore,  de  sa  main  défail- 
lante, et  à  son  lit  de  mort,  la  victime  résignée,  avec  un 
courage  admirable,  cautérisait  la  gorge  d'une  femme 
atteinte  de  l'angine  maligne  et  qui  a  été  préservée  du 
croup.  Enfin,  après  avoir  reçu  les  derniers  secours  de  la 
religion,  d'un  ancien  ami,  le  curé  de  La  Flèche,  et  avoir 
donné  à  son  fils  éploré  les  dernières  marques  de  sa  ten- 


—  188  — 

dresse,  GendroD  est  décédé  le  i9  déceinbrel860,  à  4  heures 
du  soir.  9 

La  mort  de  Gendron  a  été  une  grande  perte  non  seule- 
ment pour  le  corps  médical  et  le  Conseil  général  de  la 
Sartbe,  où  il  avait  toujours  montré  qu'il  possédait  toutes 
les  qualités  d'un  esprit  éminemment  cultivé,  mais  encore 
pour  la  ville  de  Château- du-Loir,  où  il  était  vivement 
aimé  et  estimé,  et  où  chaque  jour  il  rendait  de  signalés 
services  aux  habitants.  Gendron  était  juste,  honnête, 
bienveillant,  probe  et  modeste. 

Il  nous  laisse  ce  qui  suit  : 

Dothineritiries  observées  aux  environs  de  C/tâteau-du-Loir. 
Brochure  iu-8. 

Mémoire  sur  la  Dysphagte  avec  nouveaux  faits  de  gué- 
rison. 

Cette  maladie^  rare  et  mal  connue  avant  cette  époque, 
condamnait  les  malades  à  mourir  de  faim  et  de  soif. 
Gendron  a  réussi  à  établir  le  diagnostic,  il  a  de  plus 
institué  un  procédé  curatif,  à  l'aide  de  la  dilatation  méca- 
nique des  rétrécissements  du  conduit  alimentaire. 

Mémoire  svr  la  Diphihérie. 

Ce  mémoire  avait  pour  but  d'arracher  de  nouveau  la 
diphthérie  à  la  confusion  déplorable  qui  en  dénature  le 
caractère  odieux  et  .l'indispensable  traitement  topique, 
depuis  qu'elle  est  devenue  l'objet  de  lant  de  controverses 
et  de  prétentions  si  opposées  aux  vieilles  croyances. 

Traité  sur  les  épidémies  des  petites  localités. 

Dans  ce  travail  a  il  passe  en  revue,  dit  M.  Maugeret, 
toutes  les  maladies  épidémiques  qu'il  a  observées,  seul  oa 
avec  ses  confrères,  dans  la  contrée  (1).  La  nature  spécifi- 
que et  surtout  contagieuse,  en  ces  temps  fort  déniée,  de  la 
dyssenterie,  de  la  fièvre  typhoïde,  de  Tangine  maligne 
mère  du  croup,  et  du  choléra  lui-même,  y  est  tracée  de 
main  de  maître  et  non  moins  distinctement  démontai 
que  celle  de  la  variole  et  des  autres  affections  exanthéma- 
teuses.  Il  établit  les  allures  différentes  et  le  caractère  par- 
ticulier à  chacune  des  entités  épidémiques;  les  migrations 

(1)  Ch&teau-da-Loir,  Fiée,  Vaas,  Aubigné,  Hayct,  etc. 


-  189  — 
surtout  de  ces  diverses  affections,  suivies  pas  à  pas,  de 
liourg  en  bourg»  d'une  ville  h  une  autre,  importées,  trans- 
portées à  toutes  distances,  permettent  d'en  suivre  la  trace 
irréfutable,  de  prédire  et  quelquefois  arrêter  leur  exten- 
sion ;  à  ces  faits  victorieusement  démontrés,  comment  ne 
pas  reconnaître  que  si  la  contagion  n'est  pas  la  source 
indispensable  des  endémies,  elle  e^t  celle  de  la  plupart  des 
épidémies.  C'est  là  le  procédé  d'extermination  des  fléaux 
qui  frappent  l'espèce  humaine.  En  vain  on  s'obstine  à  le 
nier,  c'est  ainsi  que  depuis  2,000  ans  le  mal  égyptiae  a 
été  importé  en  Grèce,  plus  tard  en  Italie,  de  là  en  France, 
et  qu'il  est  arrivé  jusqu'à  nous  cramponné  à  la  contagion, 
à  la  contagion  qui  seule  a  transmis  à  travei^s  les  siècles 
et  seule  transmet  le  mal  égyptiac  sous  sa  forme  primitive 
et  non  altérée  ;  car  il  est  prouvé  que  température, saisons, 
climat,  nature  du  sol  n'exercent  qu'une  influence  secon- 
daire, et  non  une  puissance  procréatrice  sur  les  effets 
mystérieux  produits  par  les  agents  des  contagions.  » 

Observation  d'un  rétrécissement  de  i'çesophage  guéri  par  te 
eatkétérisme  et  la  cautérisation. 

De  tactûm  fébrifuge  de  Valkékenge,  ou  coqueretdes  vignes. 

Becherckes  sur  les  épidémies  des  petites  localités,  1834, 
in-4*. 

Proposition  sur  ie  a^oup  et  la  trachéotomie.  4835,  in  8*. 

Du  cathértsme  curatif^  du  rétrécissement  de  l'œ^ophnge. 
1839,  in-8o. 

Secours  aux  malades  indigents  des  campagnes^  à  M 1/.  les 
membres  du  Congrès  médical  de  Paris.  48i5. 

Di'S  maux  de  gorge  et  du  croup  en  particulier,  1815. 

Discours  p9'ononcé  à  la  distribution  des  prix  aux  é/èves  de 
f  École  Supérieure  de  Château'du  Loir.  1845. 

//Il  rétrécissement  de  l'oesophage.  1846. 

Observations  pratiques  de    IHhotritie,  réflexions  sur  la 
lùhotrùie  et  la  taille.  1850. 

Observations  pratiques  sur  la  dysphagie^  ses  variétés,  son 
traitement.  1858. 

Lettre  au  rédacteur  de  TUnion  de  la  Sarthe,  sur  le  rouis- 
sage  du  chanvre  dans  ks  rivières.  1858. 

Observations  sur  f angine  covenneuseet  la  dysphagie.  18(H), 


—  190  — 

Lettre  au  rédacteur  de  TUnion  de  la  Sarthe,  sur  le  rouû- 
sage  du  chanvre.  (M.) 

Encore  le  rouissage  du  chanvre»  (Id.) 

Gendroû  est  encore  auteur  de  nombreux  articles  de 
médecine  publiés  dans  le  Journal  des  ronuaissances  médieo^ 
chirurgicales^  l'Union  médicale.  On  cite  surtout  ses  articles 
sur  la  fièvre  typhoïde,  les  maladies  éruptives,  la  non- 
inoculabilité du  croup,  la  dysphagie  diphthérique^  leiraiie- 
ment  de  Fangine  couenneuse  diphthérique,  la  trachéotomie  et 
la  canule  bivalve.  Plusieurs  travaux  ont  aussi  été  publiés 
par  lui  dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'agriculture^  sctenees 
et  arts  de  la  Sarike  et  dans  V  Union  de  la  Sarthe. 

6ENDR0N  (Henri-Loais-Simon) 

Henri-Louis-Simon  Gendron  est  né  à  Cbâteau-du-Loir 
en  1825.  Après  avoir  fait  son  droit,  il  exerça  à  La  Flèche 
les  fonctions  de  procureur  impérial,  puis  de  substitut  du 
procureur  général  ^  Angers.  11  se  démit  de  ses  fonctions 
pour  cause  de  santé.  Pendant  quelques  années  il  fit  partie 
du  conseil  général  de  iaSarthe  pour  le  canton  Je  Château- 
du-Loir.  Il  est  décédé  à  Saumur,  le  12  juin  1863. 

Gendron  est  auteur  d'une  brochure  intitulée  :  Du  ré- 
gime municipal  et  des  innovations  projetées  à  Château-du" 
LoirAS&^. 

GENEST  (Eugénie-Marie) 

Le  1 7  août  1797  est  née  à  Tours  Eugénie-Marie  Genest  (1) 
qui  fit  ses  études  à  La  Flèche  et  à  Paris  ;  elle  se  livra  à 
renseignement  à  La  Flèche  et  devint  plus  laitl  directrice 
des  postes  à  Calais,  puis  à  Beaumont-sur-Sarthe. 

Dans  ses  moments  de  loisii*s  Eugénie-Marie  Genest  taisait 
de  la  poésie;  elle  est  décédée  à  Beaumont-surSarthe  le 
16  juin  1873. 

(1)  Fille  de  Dominique  Bernard,  décédé  à  Laval,  et  de  Marie-Made- 
leine Lcfrauc,  niorle  à  Avesnes  (Nord).  Eugénie-Marie  Bernard  avait 
épousé  Ambroise  Genest,  décédé  à  Cerans-Foulletourte. 


(^u^c^^i^îr  C^y^ç^ai^J  r-  ^-  Jijfi 


—  191  — 

Nous  possédons  d'Eugénie-Marie  Genest  : 

Ln  Yeux  et  les  Oreilles^  fable  dédiée  à  M™«  de  Migneret. 

La  Marguerite^  hommage  à  M»*  Béraut^  amie  de 
M"«  Migneret. 

Rêverie.  Le  jour  de  la  fête  de  Saint-Pierre-lès-Calais  à 
cent  trente  lieues  de  nwn  pays.  i851. 

A  manière.  1851. 

Ces  quatre  pièces  ont  été  publiées  dans  le  Journal  de 
Limoges  et  dans  Y  Union  de  la  Sarthe. 

Illusions.  (Concours  poétique  ouvert  par  YÉloile  de 
Falaise;  sut  149  concurrents,  Eugénie-Marie  Genest  a 
obtenu  le  prix.)  Elle  a  composé  beaucoup  d'autres  pot^sies 
qui  sont  restées  manuscrites. 

GERHOND  (Jean-Maurice) 

Jean-Maurice  Gcrmond  naquit  à  La  Ferté-Bernard,  le 
32  septembre  1795.  En  1809,  il  fit  sa  troisième  au  collège 
d'Évron  et  en  1813  sa  philosophie  au  collège  du  Mans, 
puis  il  entra  au  séminaire  de  cette  ville,  et  vers  i815 
M.  de  Chamacé  le  choisit  comme  précepteur  de  ses 
eoiants.  Ordonné  prêtre  en  1819,  il  est  nommé  curé  de 
Conflans;  en  1831,  curé  du  Grand-Lucé,  il  s'appliqua  à 
restaurer  l'église  ;  en  1834,  il  passa  à  la  cure  d^Ernée 
avec  le  titre  de  vicaire  général,  où  il  s'occupa  de  réparer 
l'église  qui  était  dans  le  plus  mauvais  état,  et  en  fit  autant 
dans  la  vieille  église  de  Gharnay.  En  1838,  il  établit  un 
bureau  de  bienfaisance,  une  école  de  frères,  un  orphelinat 
de  jeunes  filles,  une  salle  d'asile,  et  un  hôpital  pour  les 
vieillards.  Mgr  Wicart  le  nomma  chanoine.  Il  mourut  en 
1865 

GLATIGNT  (Albert-Joseph-Alexandre) 

Albert-Joseph-Alexandre  Glatigny  est  né  à  Lillebonne 
CD  1839,  il  est  mort  à  Sèvres  le  16  avril  1873.  Il  commença 
par  être  clerc  d'huissier,  puis  apprenti  imprimeur  à 
PoDt-Audemer,  plus  tard  il  devint  comédien  et  joua  aux 
Bouffes  et  au  Théâtre  Lyrique.  11  se  croyait  sublime,  il 


-  192  — 
était  pitoyable.  Quelques  années  après,  ayant  fait  connais- 
sance de  Baudelaire,  de  Monselet,  de  Malassis»  de 
Charles  Bataille,  il  se  mit  à  écrire  dans  le  Figaro^  puis 
h  faire  des  vers  et  se  fit  improvisateur  à  1*^4  Icazar  de 
Paris.  En  1861,  malade  et  crachant  le  sang,  il  vint  souf- 
fleur au  théâtre  du  Mans,  peu  de  temps  après  on  le 
nomma  régisseur  et  il  donna  à  VAleazar  de  notre  ville 
des  séances  d'improvisation. 

Le  l'r  janxier  1869,  après  bien  des  aventures  de  grands 
chemins,  écrit  Anatole  France,  Glatigny  qui  se  trouvait 
alors  à  Bocagnano,  en  Corse,  fut  arrêté  par  un  gendarme 
et  mis  au  cachot,  où  il  resta  enfermé  quatre  jours  sous 
l'inculpation  d'avoir  assassiné  un  magistrat.  «  Pendant 
deux  nuits  de  suite,  dit-il,  dans  un^  lettre  datée  d'Ajaccio, 
du  11  janvier  1870,  au  Peuple  de  Marseille,  j'ai  eu  les 
fers  aux  pieds;  j'ai  été  conduit  de  brigade  en  brigade 
jusqu'à  Ajaccio  Le  maréchal  des  logis,  en  m'interrogeant, 
m'appelait  canaille  et  assassin.  C'était  là  l'expression  la 
plus  douce  qu'il  put  trouver.  Penilant  deux  nuits,  rivé 
à  une  ignoble  planche,  j'ai  dû  croupir  dans  mon  urine 
et  mes  ordures.  »  Bientôt  reconnu  innocent,  il  fut  relâché 
et  écrivit  un  petit  livre  trrs  divertissant  sur  ce  sujet.  En 
1870,  il  revint  très  malade  a  la  maison  paternelle 

Il  nous  a  laissé  : 

Le  Vagabond  d  Auguste  Vacquerie.  ^861. 

La  maison  Scarron,  à  jV"'  fhnnery,  1861. 

Chanson  d* hiver  à  Lucienne.  \S6i. 

Les  Funambules.  (Progrès  1864). 

Tisfament  de  l'iUvstre  Brizacitr,  1868. 

Le  Bois,  joué  à  lOdéon.  1872. 

Il  est  encore  auteur  de  satires  publiées  dans  le  Rappel  en 
1872. 

Œuvres  de  A  Ibert  Gloligny,  Poésies  complèfes.  Les  Vignei 
follex^  les  Flèches  d*or^  Gilles  Pusquin,  avec  notice^  par 
A  Franco.  Paris,  1870,  I  vol.  in  18. 


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—   193  — 

GODMENADLT  DBS  PLANTES  (Ambrofise -Nicolas) 

Arabroise-Nicolas  Goumenault  des  Plantes  naquit  au 
Lude,  le  16  février  1799.  Il  commença  ses.  études  ad 
Prytanée  de  La  Flèche  et  les  termina  au  collège  de  Gliâ- 
teau-Gonthier;  ordonné  prêtre  en  1822,  on  le  plaça 
yicaire  à  Château-Gonthier,  puis  à  La  Flèche  et  il  fut 
nommé  curé-archiprêtre  de  cette  ville  en  1833. 

Goumenault  des  Plantes  est  décédé  à  La  Flèche,  le 
30  novembre  1856;  ses  paroissiens  laimaient  et  le  véné- 
raient comme  un  saint;  ses  aumônes  éfaient  inépuisables. 

GOUPIL  (Clément-Jacques) 

Clément-Jacques  Goupil  naquit  au  Mans,  le  24  no- 
vembre 1784.  Après  de  fortes  études,  il  s'adonna  à  la 
médecine,  se  fit  recevoir  docteur  et  vint  au  Mans  exercer 
cette  noble  profession,  a  Son  esprit  éclairé,  dit  A.  Val- 
lée, la  fermeté  et  la  loyauté  de  son  caractère,  sa  haute 
intégrité  l'avaient,  dans  des  temps  difficiles,  désigné  au 
choix  de  ses  concitoyens.  Appelé  par  leurs  libres  sufirages 
(18^0-1834),  h  siéi^er  dans  les  conseils  de  la  nation,  il 
accepta  courageusement  ce  mandat  et  prit  une  part  active 
à  la  délibération  des  importantes  dispositions  législatives 
par  lesquelles  le  gouvernement  s'efforçait  de  raflermir 
Tordre  public  ébranlé.  A  la  Chambre,  Goupil  jouissait 
parmi  ses  collègues  de  la  plus  juste  cx^nsidération. 

•  Plus  tard,  il  porta  dans  la  gestion  de  la  recette  parti- 
culière des  finances  de  Tarrondissement  de  La  Flèche  les 
habitudes  laborieuses,  la  régularité  et  la  rigoureuse  exac- 
titude dont  il  ne  s'était  jamais  départi  dans  l'exercice 
de  ses  fonctions  législatives. 

«  Les  études  du  naturaliste,  pour  lesquelles  il  avtiit  une 
remarquable  aptitude,  étaient  le  seul  délassement  de  cette 
vie  toute  consacrée  au  devoir  » 

Goupil  Clément -Jacques  est  décédé  au  Mang,  le  28  juin 


On  lui  doit  les  opuscules  suivants  : 

Essai  sur  les  causes  et  la  nature  de  quelques  maladies  fré- 
quentes dans  la  vilk  du  Mans.  1810,  in-4*. 

Considérations  sur  les  influences  que  peuvent  aooir  dans  la 
pratique  chirurgicale  les  vices  scrofuleux  et  cancéreux. 
1811,  in-4*. 

Observation  sur  quelquesespèces  de  primevère.  1894,  în-8*- 

Note  supplémentaire  aux  observations  sur  quelques  espèces 
de  primevères.  1825,  in-8*. 

Noticesur  André-Pierre  Ledru,  naturaliste  voyageur.  1825, 
ia-8o. 

Histoire  de  mollusques  terrestres  et  fluviaux  observés  dans 
le  département  de  la  Sarthe.  1835,  in-12.  Ce  dernier  opus- 
cule est  le  plus  cuiieux  et  le  plus  intéressant. 

6RIHAULT  (Théodore) 

Théodore  Grimault  naquit  à  Marelles- losDraults  le 
3  juillet  4815.  Sa  famille  appartenait  à  cette  classe,  trop 
peu  nombreuse,  de  propriétaires-agriculteurs  vivant  de 
leurs  terres,  et  répandant  autour  d'eux  les  bienfaits,  les 
sages  conseils  et  les  bons  exemples.  Son  père  avait  hérité 
de  ces  traditions,  il  y  avait  été  fidèle,  et  il  en  avait  été 
récompensé  par  tes  honneurs  municipaux,  un  siège  au 
conseil  général  et  l'estime  universelle. 

Théodore  Grimault,  doué  d'une  raison  précoce  et  armé 
de  principes  sévères,  s'était  lié,  à  l'École  de  droit  de  Paris, 
avec  un  groupe  de  jeunes  hommes  studieux  qui,  presque 
tous,  honorent  aujourd'hui  la  magistrature^  l'administra- 
tion, l'enseignement  et  le  barreau.  Docteur  en  droit  à 
vingl-deux  ans,  il  se  faisait  remarquer,  dans  les  confé- 
rences, parmi  les  stagiaires  les  mieux  doués  et  les  plus 
applaudis. 

il  aurait  pu  aspirer  à  une  situation  élevée  au  barreau  de 
Paris,  et  il  hésita  à  suivre  cette  voie,  dans  laquelle  il  était 
encouragé  et  guidé  par  ses  maîtres* et  par  des  avocats 
renommés.  Le  souvenir  de  la  maison  paternelle,  où  l'at- 
tendaient de  tendres  aiiections  et  des  leçons  salutaires,  le 
b»^soin  d'une  vie  de  famille  calme  et  douce,  un  vif  entrai- 


^'  y   i,]<^ 


—  195  - 
nement  vers  la  magistrature»  peut-être  aussi  de  vagues 
aspirations  politiques  le  ramenèrent  dans  son  pays  natal. 

Il  y  arriva,  précédé  de  ses  succès  d'école  et  de  stage,  et 
il  reçut  au  iMureau  le  bon  arcueil  qu'il  méritait.  Bientôt 
après  il  fut  nommé  substitut  au  Mans.  Pendant  srpt  années 
il  occupa  ces  fonctions  avec  distinction,  attendant  sans 
impatience  Tayancement  auquel  l'appelait  son  mérite* 
Deux  motifs,  d'ailleurs,  le  retenaient  dans  cette  ville.  Il  y 
avait  épousé  une  jeune  temme  digne  de  lui,  et  il  avait 
succédé  à  son  père  an  conseil  général.  Il  était  âgé  de  vingt- 
six  ans  quand  cet  honneur  lui  advint,  et  le  plus  jeune 
membre  de  l'assemblée  y  fut  bientôt  un  des  plus  écoutés. 

La  «évolution  dQ  1848  produisit  sur  lui  l'eiFet  qu'en 
ressentirent,  les  esprits  judicieux.  Monarchique  par  tra- 
dition, raison  et  sentiment,  il  ne  crut  pas  à  la  durée  d'une 
surprise  et  à  Tacclimatation  d'un  régime  auquel  répu- 
gnaient ses  instincts  libéraux^  et  que  discréditaient  des 
souvenirs  lugubres.  Comme  tous  les  gens  sensés  il  obsei'va 
et  attendit. 

Bientôt  après,  il  donnait  sa  démission  de  substitut. 
Voulut-il  protester  contre  les  mesures  excessives  de  l'ad- 
ministration? Aspîrait-il  à  prendre  au  barreau  le  rôle 
auquel  l'avaient  préparé  ses  études  et  ses  services  judi- 
ciaires ?  Songeait-il  à  produire  sa  candidature  à  TAssemblée 
nationale?  Tous  ces  sentiments  contribuèrent  sans  doute 
à  le  déterminer. 

Son  nom  fut  prononcé  pour  les  premières  élections  poli- 
tiques. Mais  le  succès  n'était  pas  facile  pour  les  modérés, 
et  il  comprit  que  le  temps  n'était  pas  venu  pour  lui  de 
tenter  la  fortune  dans  ces  combats  passionnés.  Un  prompt 
dMomma;;ement  lui  était  réservé  dans  un  milieu  plus 
calme  et  plus  équitable.  Les  conseils  généraux  venaient 
d'être  investis  du  droit  de  nommer  leur  bureau.  Le  premier 
usage  de  ce  droit  par  le  conseil  général  de  la  Sarthe  tut  de 
choiêir  Grimault  pour  président,  et  on  vit  le  jeune  avocat 
accepter  résolument  la  direction  d'une  assemblée  dans 
laquelle  siégeaient  les  personnages  les  plus  importants  du 
pays. 

Il  faut  avoir  assisté  à  ces  débats  ardents  pour  apprécier 


—  196  - 
le  tact,  la  fermeté,  la  modération,  Thabileté  de  Grimault. 
Plusieurs  de  ceux  qui  l'ont  vu  à  l'œuvre  appartiennent 
encore  au  conseil.  Tous  disontque  jamais  autorité  légitime 
n'a  été  exercée  avec  plus  de  dignité  et  acceptée  avec  plus 
de  déférence.  On  ne  peut  conjecturer  l'avenir  et  prévoir  ce 
qu'une  prolongatinn  d'existence  aurait  réservé  à  celai  que 
la  morta  prématurément  frappé*  Mais  il  n'est  pas  téméraire 
de  supposer  que  le  conseil  général,  réintégré  dans  le  droit 
de  se  choisir  an  chef,  eût  encore  décerné  cet  honneur  à 
Grimault.  Beaucoup  en  sont  dignes^  nul  plus  que  lui. Pen- 
dant vingt-huit  années,  non  interrompues,  le  canton  de 
Marolies  l'avait  envoyé  au  conseil.  Aucune  grande  affaire 
ne  s'y  était  traitée  sans  qu'il  y  prit  une  part  prépondérante  ; 
aucune  gran  le  question  ne  s'y  était  produite  sans  qu'il 
l'eût  élucidée.  11  s'appliqua  toujours  et  réussit  souvent  i 
provoquer  les  innovations  utiles,  à  modérer  les  prétentions 
extrêmes,  à  pacifier  les  rivalités  de  partis  et  de  personnes. 
On  a  pu  ne  pas  partager  toutes  ses  opinions;  jamais  on 
n'a  mis  en  doute  la  droiture  de  ses  intentions.  Sa  mort  a 
été  pour  le  départemont  de  la  Sarthe,  pour  le  conseil  et 
|)Our  l'administration,  une  peiie  que  tout  le  monde  a 
compris  ei  déploré. 

Cette  grande  autorité  dans  les  délibérations  du  conseil 
général  devait  naturellement  conduire  Grimault  à  la  dépu- 
tation.  Les  élections  à  l'Assemblée  législative  se  firent  le 
13  mai  1849.  Poité  par  le  parti  conservateur,  il  passa  le 
cinquième  de  la  liste  avec  55,000  voix.  Dès  son  arrivée  à 
la  chambre,  il  fut  accueilli  par  la  sympathie  de  ses  collè- 
gues les  plus  éminents  et  par  des  distinctions  très  flatteuses. 
Les  hautes  cpiestions  de  politique  générale  ne  furent  point 
abordées  par  lui,  quoiqu'il  fût  capable  de  les  comprendre 
et  de  les  discuter.  Aux  maîtres  de  la  parole^  aux  chefs 
reconnus  des  partis,  il  laissait  la  défense  des  grandes  thèses 
d'oindre,  de  conservation  et  de  conciUation;  excellente  tac- 
tique, pratiquée  dans  les  pays  voisins,  et  trop  peu  suivie 
parmi  nous  1  Des  services  moins  grandioses,  mais  non 
moins  utiles,  lui  étaient  réservés.  Il  les  accepta  et  les  rem- 
plit avec  ardeur.  Appelé  dans  les  commissions  les  plus 
importantes,  il  s'y  montrait,  disent  les  meilleurs  juges, 


-^    197  — 
homme  d'aflaires  consommé,  jurisconsulte  éclaire^  politi- 
que sage  et  résolu.  Devenu  secrétaire  de  la  Chambre,  il 
s'était  vite  concilié,  par  son  aménité  et  son  impartialité^ 
i*estime  de  tous  les  députés  et  l'amitié  du  plus  grand 
nombre*  Personne  ne  suppoi*tait  mieux  les  honneurs,  et  ee 
n'est  que  dans  les  entraînements  de  l'intimité  qu'il  racon- 
tait,  avec  une  simplicité  pleine  de  charme,  les  événements 
auxquels  il  avait  été  mêlé,  ses  relations  avec  les  sommités 
les  plus  en  évidence,  et  ce  qu'il  avait  pu  apercevoir  de  ces 
dessous   de  la  politique,    mélanges  cmîeux  de  petits 
mobiles  et  de  résolutions  imprévues,  d'amitiés  el  de  haines 
subites,  de  compétitions  égoïstes  et  d'ambitions  généreuses, 
composé  mystérieux  de  mille  petits  fai^s  ignorés  du  public, 
que  les  initiés  seuls  connaissent,  et  qui  expliquent  bien 
des  choses  réputées  inexplicables. 

On  sait  la  fin  subite  de  cette  assemblée.  Les  contempo- 
rains du  coup  d'État  se  rappellent  Timpression  qu'il  pro- 
duisit, impression  qui  ne  ressemble  guère  à  certaines 
appréciations  récentes* 

L'histoire  prononcera.  En  attendant  son  arrêt,  plus  d'un 
témoin  désintéressé  admire  Tétrange  rapidité  avec  laquelle 
tout  peut  se  dénaturer  et  s'oublier  parmi  nous. 

Dans  ces  temps  troublés,  dit  un  historien  illustre^  la 
difficulté  pour  un  honnête  homme  n'est  pas  de  faire  son 
devoir,  c'est  de  discerner  quel  est  le  devoir.}  Au  Deux 
Décembre,  Grimault,  et  beaucoup  d'autres,  durent  se  poser 
ce  problème.  Député,  il  avait  reçu  un  mandat  de  ses  con- 
citoyens, secrétaire  de  la  Chambre,  il  avait  accepté  d'elle 
une  délégation.. Il  crut  de  sa  dignité  et  de  son  honneur  de 
se  rendre  à  la  mairie  du  dixième  arrondissement.  Après  la 
protestation  et  la  dispersion  de  ra.«somblée«  il  fui  aiTêté 
et  conduit  à  la  caserne  du  quai  d'Oi*say.  LA  il  remplit  son 
dernier  acte  de  secrétaire  en  faisant  l'appel  des  ^0  députés 
qui  y  avaient  été  conduits. 

Grimault  revint  au  Mans,  froissé  sans  doute,  mais 
n'exagérant  pas  les  épreuves  qu'U  avait  subies,  et  appré- 
ciant avec  sang-froid  et  sans  nulle  préoccupation  person- 
nelle, les'  causes  et  les  conséquences  du  coup  d'État. 
D^gé  de  tout  parti  pris,  persuadé  que  la  colère  et  la  ran- 


—  198  — 
cune  inspirent  mal,  dans  la  conduite  publique  conune 
dans  la  vie  privée,  il  songea  à  se  porter  candidat  à  TAssem- 
blée  législative  élue  le  39  février  1852.  Sa  protestation  était 
trop  récente,  la  notoriété  de  son  nom  et  de  sa  conduite 
était  trop  retentissante.  D'inévitables  obstacles  le  mena^ 
çaient.  Il  pressentit  les  difficultés  de  la  lutte  et  crut  prudent 
de  ne  pas  les  affronter. 

Le  7  mai  1853,  il  lut  nommé  conseiller  à  la  cour  d'Angers. 
U  y  retrouvait  un  collègue  qui,  comme  lui,  avait  vu  sa 
carrière  politique  brusquement  interrompue,  et  avait 
cherché*  dans  son  retour  à  la  magistrature,  remploi  de  ses 
remarquables  facultés.  Ces  deux  nominations  avaient  été 
également  désirées,  0i  elles  furent  également  bien  «KSueiU 
lies.  Grimault  ne  tarda  pas  à  prendre  à  la  cour  le  rang 
élevé  auquel  le  destinaient  son  savoir  et  son  intelligence. 
Nul  magistrat  n'eut  plus  d'influence  et  ne  l'exerça  avec 
plus  de  courtoisie.  Son  triomphe  lut  dans  les  présidences 
d'assises.  Il  y  excellait  el  l'on  n'oubliera  pas  sa  distinction^ 
son  impartialité,  son  étocution  élégante,  logique  et  persua- 
sive. A  vrai  dire,  diriger  une  assemblée  semblait  sa  spé- 
cialité. 

U  vivait  parmi  nous  entouré  de  considération,  aimé  de 
ceux  qui  l'approchaient,  recherché  partout,  dévoué  à  sa 
famille,  fier  de  sa  digne  compagne,  quand  son  cœur  fut 
brisé  par  une  catastrophe  terrible  de  rapidité  et  d'impré- 
vu. Pour  lesiudifférents,  il  supporta  son  veuvage  avec  une 
stoïque  résignation.  Pour  ses  amis,  il  ne  fut  pas  consolé  et 
la  plaie  ne  se  ferma  jamais. 

Dévoué  à  ses  fonctions,  ardent  au  devoir,  cherchant 
dans  le  travail  un  soulagement  à  ses  douleurs,  plus  estimé 
de  ses  collègues  à  mesure  qu'il  en  était  mieux  connu,  il 
réunissait  tout  ce  qui  conduit  aux  premiers  rangs.  U  devait 
réussir;  il  échoua,  victime,  d*abord  d'attaques  malveil- 
lantes et  persévérantes,  puis  d'eri'eurs  involontaires 
promptement  reconnues. 

Il  songea  de  nouveau  à  une  carrière  politique  et  il  posa 
sa  candidature  aux  élections  législatives.  Il  avait  pour 
lui  les  appuis  les  plus  encourageants ,  des  patronages 
considérables,  des  amitiés  actives,  et,  ce  qui  vaut  mieux 


—  499  — 

la  confiance  et  l'estime  méritées  par  ses  services,  sa  capa* 
dtéet  son  caractère.  On  lui  promettait  un  triomphe  qu'il 
ne  trouva  pas.  Vaincu  sur  ce  terrain  inconsistant  où  les 
plus  méritants  succombent,  il  eut  du  moins  la  consolation 
de  se  dire  qu'il  avait  loyalement  lutté  et  que  sa  défaite  ne 
Tavait  pas  amoindri  dans  l'opinion  des  gens  honnêtes  et 
éclairés.  Une  mort  imprévue  avait  frappé  M.  de  Guer, 
président  de  la  Cour  impériale  d'Angers,  magistrat  digne 
de  tous  les  respects  et  de  tous  les  regrets.  Appelé  à  lui  suc- 
céder par  l'opinion  publique,  par  les  vœux  de  la  cour 
entière  et  par  un  sentiment  de  justice  irrésistible»  il  fut 
nommé  le  16  octobre  1869.  Tardive  et  suprême  réparation 
de  laquelle  il  ne  devait  pas  jouir  longtemps!  La  mort 
l'avait  déjà  marqué  de  sa  fatale  empreinte.  Le  jour  de  son 
installation  vit  sa  dernière  apparition  parmi  ses  collègues 
attristés,  et  son  élévation  ne  fut  qu'un  ornement  pour  sa 
tombe. 

n  lutta  contre  le  progrès  rapide  de  la  maladie,  résigné 
sous  les  menaces  de  la  mort^  à  laquelle  il  s'était  préparé 
religieusement  dans  la  plénitude  de  sa  raison,  souriant 
aux  amis  accourus  de  loin  pour  lui  serrer  la  main,  se 
rattachant  parfois  à  l'espérance  à  cause  du  bien  qui  lui 
restait  à  faire. 

Vaines  illusions  !  Le  mal  était  de  ceux  auxquels  on 
n'échappe  pas.  La  fin  de  Grimault  n'a  pas  été  précédée 
de  ces  agitations  convulsives  qui  semblent  une  inutile 
révolte  contre  la  destinée.  Ses  yeux  se  sont  fermés  comme 
appesantis  par  le  sommeil.  Il  s*est  éteint  doucement,  le 
2  décembre  1869,  après  un  dernier  regard  et  une  dernière 
pensée  à  son  fils  à  qui  il  léguait  de  nobles  exemples  et  de 
sérieux  devoirs. 

Ainsi  s'est  terminée  par  une  mort  digne  d'envie  ime 
existence  parfaitement  employée.  Cette  existence  fut 
mélangée  d'alternatives  de  bonheur  et  de  malheur  ;  sort 
onnmun  à  tous  !  Flattons-nous  trop  la  mémoire  de 
Grimault  en  disant  que  ses  succès  étaient  mérités  et  que 
ses  revers  ne  l'étaient  pas  ? 

M.  le  vicomte  Malher,  préfet  de  la  Sarthe,  et  un  certain 
nombre  des  collègues  de  Grimault  au  Conseil  général , 


—  200  - 
qui  avaient  été  à  même  d'apprécier  ses  rares  qualités,  ont 
tenu  à  honoeur  de  donner  un  dernier  témoignage  à  cet 
homme  de  bien,  en  assistant  à  ses  funérailles  qui  eurent 
lieu  à  Angers,  le  samedi  4  décembre  1869. 

Le  deuil  était  conduit  par  le  fils  du  défunt  et  par  les 
membres  de  sa  famille. 

MM.  Plancben<iult,  Bourcier,  Merveilleux-Duvigneaux 
et  Gain,  ses  collègues  à  la  Cour  impériale,  tenaient  les 
glands  du  drap  mortuaire. 

La  cour,  les  tribunaux,  les  avocats^  toute  la  famille 
judiciaire,  assistaient  à  ses  obsèques. 

GDÉRANGER  (Prosper-Lonia-Pascal) 

Dom  Prosper-Louis-Pascal  Guéranger  naquit  à  Sablé,  le 
4  avril  ISOo.  Son  père,  Louis  Guéranger,  était  professeur 
au  collège  de  Sablé,  dont  il  fut  le  principal  de  iâ07  à 
4812, 

Dom  Guéranger,  tout  eufant,  avait  un  goût  irrésistible 
pour  le  cloître,  et  dans  ses  promenades  autour  de  Sablé,  il 
se  faisait  conduire  de  préférence,  par  sa  bonne,  aux  ruines 
de  Solesmes.  Il  ne  pouvait  se  lasser  de  regarder  les  arcades, 
les  boii^^ries,  les  tables  et  tout  ce  qui  avait  servi  auit  reli- 
gieux. Ses  impressions,  a-t-il  dit  depuis  lors,  étaient  très 
vives,  quand  il  pouvait  se  glisser  dansTéglise  abandonnée^ 
ety  contempler  ce  monde  de  statues,  ces  apdtres^  ces  anges, 
ces  femmes,  ce  dragon  à  sept  tête?,  tous  ces  personnages 
dont  ou  avait  peint  les  yeux,  qui  semblaient  le  regarder 
et  lui  parler  un  mystérieux  langage  (I). 

(1)  Par  quel  miracle  les  sculptures  de  Téglise  de  Solesmes,  ces 
chefs-d'œuvre  de  Tart  français,  aux  xv»  et  xvi«  sièclcs,qui  attiraient 
les  yeux  du  jeune  dom  Guéranger,  onl-elles  échappé  à  la  destruc- 
tion ? 

Ces  sculptures  sont  connues  sous,  le  nom  de  Saints  de  Solesmes, 
et  ornent  les  deux  transepts  de  Téglise.  La  première,  par  rang  de 
date  (li»6),  est  le  Tombeau  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ.  Elle 
contient  un  groupe  principal  de  dix  personnages  rangés  autour  de 
la  Vierge.  Cette  page  est  de  «  Michel  Colomb,  habitant  de  Tours  et 
tailleur  d*ymaiges  du  roi,  d  auteur  du  tombeau  de  François  II,  duc 
de  Bretagne,  qu*on  voit  dans  la  cathédrale  de  Nantes.  Mais  si  Micbel 


t^-  /  •    k-jç- 


1 


—  204  — 

Après  ses  études  classiques  au  collège  d'Angers,  et  son 
eouis  de  théologie,  au  sénÛDaire  du  Mans,  dom  Guéranger, 
dispensé  d'âge,  fut  appelé  à  la  prêtrise  à  22  ans,  en  1827  ; 
ce  fîit  à  Tours  qu'il  reçut  Tonction  sacerdotale.  Mgr  de  la 
Myre,  évèque  du  Mans,  frappé  de  son  intelligence,  sa 
l'attacha  comme  secrétaire  particulier.  Pendant  quelque 
temps  il  desservit  la  paroisse  de  Vareddes. 

Dom  Guéranger  fit  sa  profession  solennelle  dans  le 
monastère  et  la  basilique  de  Saint-Paul  de  Rome  ;  il  reve- 
nait avec  le  titre  de  supérieur  de  la  congrégation  bénédic- 
tine de  France.  Après  un  laps  de  827  ans,  on  voyait  renaî- 
tre la  fondation  de  Geoffroy  de  Sablé  sous  le  titre  abbatial 
et  non  plus  de  prieuré. 

Pendant  trente-huit  ans,  dom  Guéranger  est  resté  l'hom- 
me du  monastère.  Il  fut  moine  dans  toute  l'étendue  du  mot, 
moine  par  la  pauvreté  et  le  détachement  de  toutes  choses, 
moine  par  la  pureté  de  la  vie  la  plus  délicate  et  par  une 

Colomb  en  a  donné  Tidée  et  le  plan,  on  sent  qu'elle  est  l'œuvre 
ooUective  d'un  de  ces  ateliers  du  moyen  âge,  qui  exécutaient  en 
commun  la  pensée  du  maître,  tant  il  y  a  de  différence  de  styla  et 
de  variété  de  ciseau  dans  dix  grandes  statues.  C'est  un  des  plus 
beaux  spécimens  de  l'art  national  avant  la  Renaissance. 

L'œuvre  capitale  comme  dimension  est  au  transept  de  gauche.  En 
iS50,  Floris  d'Anvers  exécuta,  d'après  le  programme  donné  par 
Jean  Bonglet,  docteur  en  Sorbonne,  prieur  de  Solesmes,  un  poème 
en  quatre  chants  et  en  pierre  :  la  mort  de  la  Vierge,  son  ensevelis- 
sement, l'assomption,  sa  vie  dans  l'Église  d'après  la  vision ,  de 
l'Apocalypse. 

Qu'on  se  figure  les  trois  côtés  du  transept  couverts  d'une  inunense 
fresque  en  pierre.  L*œil  reste  étonné  devant  cet  ensemble  grandiose 
d'architecture,  cette  profusion  d'ornements  et  la  multitude  des  per- 
sonnages. Il  y  en  a  peut-être  une  centaine.  Tout  l'atelier  de  Floris 
a  dû  y  travailler. 

Ces  merveilles  fascinèrent  de  bonne  heure  dom  Guéranger.  C'est 
à  côté  d'elles  qu'il  a  voulu  vivre  et  mourir. 

11  s'en  faut  que  le  reste  de  l'abbaye  réponde  à  l'église.  Le  cloître 
est  étroit  et  presque  en  ruine.  Il  n'y  a  pas  de  salle  pour  la  biblio- 
thèque. 

Les  livres  —  20  à  25,000  volumes  —  sont  rangés  dans  de  vieilles 
armoires  disposées  dans  les  corridors  des  étages  supérieurs.  Depuis 
M.  Guizot,  leur  protecteur,  les  bénédictins  sont  compris  dans  les 
distributions  d'ouvrages  ou  autres,  que  le  ministère  de  l'instruction 
publique  fait  périodiquement  aux  bibliothèques  municipales. 

16 


-  202  — 
angélique  chasteté,   moine  par  1  obéissance  parfaite  à 
Dieu,  à  l'Église  et  à  la  règle  de  Tordre.  Il  possédait  une 
immense  érudition  et  contenait  un  des  plus  yastes  dépôts 
de  la  science  ecclésiastique  et  profane. 

Quelques  hommes  de  la  région  littéraire  de  1830  n'ont 
pas  oublié  la  figure  de  dom  Guéranger,  qui  souvent  s'est 
montré  à  Paris,  notamment  de  1833  à  4837.  Il  était 
costumé  en  bénédictin,  marchait  à  travers  les  rues  avec 
un  bAton  blanc,  à  la  manière  des  apôtres. 

Homme  de  grande  foi  et  d'un  grand  sens,  il  ne  craignait 
pas  d'aller  frapper  à  toutes  les  portes  pour  avoir  de  quoi 
reconstruire  son  abbaye,  renversée  par  le  temps  et  les 
révolutions. 

C'est  dans  ce  monastère  de  Saint-Pierre  de  Solesmes 
qu'a  vécu  et  grandi  dom  Pitra,  devenu  cardinal  ;  Monta- 
lembert  y  est  venu  terminer  son  histoire  de  sainte  Elisa- 
beth de  Hongrie.  Le  P.  Lacordaire  y  a  médité  son  projet 
de  restauration  de  l'ordre  de  Saint-Dominique. 

C'est  à  Solesmes  que  dom  Guéranger,  le  champion  de  la 
liturgie  romaine,  a  composé  ses  nombreux  ouvrages. 

Dom  Guéranger  est  mort  dans  son  abbaye  de  Solesmes, 
le  30  janvier  1875,  après  quelques  jours  de  maladie.  Son 
corps  a  été  embaumé  par  son  frère,  M.  Guéranger,  chi- 
miste distingué  de  notre  ville. 

Voici  le  texte  des  lettres  de  faire  part,  annonçant  sa 
mort  : 

a  PAX    . 

«  Son  Eminence  le  cardinal  Pitra,  de  l*ordre  de  Saint-Benoît, 
profès  de  Tabbaye  de  Solesmes;  le  T.  R.  dom  Léon  Bastide,  abbé  de 
Ligugé  ;  le  R.  P.  Père  Prieur,  dom  Charles  Couturier,  et  les  moines  de 
Tabbaye  de  Solesmes  ;  le  prieur  et  les  moines  de  Tabbaye  deLigugé; 
le  prieur  et  les  moines  de  Sainte-Magdeleine  de  Marseille;  madame 
Tabbesse  et  les  moniales  de  Sainte-Cécile  de  Solesmes,  recommandent 
à  vos  pieux  suffrages  l'âme  du  Révérendissime  Père 

DOM  PROSPER-LOUIS-PASCAL  GUÉRANGER 

Âbbé  de  Solesmes, 

Supérieur  général  des  Bénédictins  de  la 

congrégation  de  France, 

Gonsulteur  de  SS.  Congrégations  Romaines 

des  Rites  et  d«  Tlndex, 


—  203  — 

Chanoine  d'honneur  des  églises  cathédrales 
du  Mans,  de  Nantes 
et  de  Saint-Denis  de  la  Réunion, 
déeédé  en  son  abbaye  de  Saint-Pierre  de  Solesmes,  le  30  janvier  1875, 
muni  des  sacrements  de  notre  mère  la  sainte  Église,  dans  la 
70*  année  de  son  âge,  la  48«  de  son  sacerdoce,  la  38«  de  sa  profession 
monastique  et  de  son  gouvernement  abbatial. 

REQUIESCAT  IN  PAGE 

«  Les  funérailles  auront  lieu  le  jeudi  4  février,  à  9  heures  du 
matin.  » 

Mgr  d'OuireinoDt,  évéque  du  Mans,  présidait  la  céré- 
monie des  funérailles.  Nous  y  avons  remarqué  les  évèques 
de  Nantes,  de  Quimper,  les  abbés  de  Ligugé,  de  la  Trappe, 
de  Mortagne,  d'Aiguebelle,  de  la  Pierre-qui-Vire,  le  sous- 
préfet  de  La  Flèche,  le  général  commandant  le  Prytanée, 
le  doc  de  Chaulnes^  le  prince  de  Galitzin,  les  comtes  de 
Quatrebarbes,  de  Falloux,  Mesdames  de  la  Moricière,  la 
marquise  de  Champagny,  la  duchesse  de  Chevreuse  et 
autr^  notabilités  accourues  de  Paris  et  de  divers  points  de 
la  France. 

Les  filles  du  monastère  de  Sainte-Cécile,  à  Solesmes,  ont 
réclamé  et  obtenu  le  cœur  de  dom  Guéranger.  Son  corps 
a  été  déposé  dans  le  caveau  de  l'abbaye  des  religieux.  La 
seule  inscription  qui  apparaisse  est  celle-ci  :. 

IN  PACE 
DOMNUS  PR08PERUS  GUÉRANGER. 

Sur  une  lame  de  cuivre,  à  Tintérieur  de  la  tombe,  se 
trouve  rinscription  suivante  : 

OSSA.  HEIC.  SITA.  SUNT 

RKVBRENDISSIMI.  IN.        .  PATRIS.  PROSPERl 

LUDOVICI.  PASCHALIS.  GUERANGER 

QUI.  NATUS.  SABOLII.  PRID 

NON.  APRIL.  AN.  MDCCCV 

PRSSBYTER.  ET.  CANONICUS.  ORNAMENTARIUS 

ECCLESLS.  CENOXANBNSIS.  FACTUS 

BAS.  £DES.   INGRESSUS 

V.  NON.  JULII.  AN.  HDGCCXXXIII 

INSTAURATIONI.  OROINIS.  SaNCTI.  BENEDICTI 

IN.  GALLIIS.  MANUM.  FORTITER.  ADMOVIT 

IN.  BASILICA.    SANCn.   PAULI 


-  204  — 

DE.  URBE.  RITE.  PROFESSUS 

VII.  KALEND.  ACGDST.  AN.  MDCCCXXXVIl 

STATIM .  QUE.  A.  SS.  DD.  GREGORIO 

PP.  XVI.  ABBAS.  RENUNTIATUS 

SOLESMENSE.  COENOBIUM.  TOTAM.  QUE 

GALLICAM.  SANCTI.  BENEDIGTI.  FAIULIAM 

PER.  XXXVni.  ANNOS.  REXIT 

SGRIPTIS.  DOCTRINA.  PIETATE.  OMin.  QUE 

INGENU.  LAUOE.  REPERTIS 

SANAS.  SACRiE.  LITURGIE.  TRADITIONES 

LABESCENTES.  CONFOVIT 

JURA.  QUE.  SEDIS.  APOSTOLICA.  PUGIL 

INOEPESSUS.  STRENUB.  PROPUGNAVIT 

PRAVORUM.  POGHATUM.   FAUTORIBUS 

NUNQUAM.  PEPRRCIT 

DOCTOR.  IRREPREHENSIBIUS 

MAGNAM.  SIBI.  LAUDEM.  COHPUTAVIT 

QUOD.  HOSTES.  ECCLESIA.  SUI.  QUOQUB 

HOSTES^  ERANT 

TANDEM.  UT.  OPUS.  SUUM.  PERFICBRBT 

JAH.   SENEX 

SUB.  REGULA.  SANCTI.  BENE0ICTI 

ET.  TITULO.    SANCT>B.  GiECILIA.  V.  M. 

;  QUAM.  SEMPER.  PATRONAM 

ET.  DOMINAM.  HABUIT 

VIRGINUH.  AGMEN.  CONGREGAVIT 

INDE.  MERITIS.  PLENUS 

SEPTUAGENARIUS.  DECESSIT 

m.  KALEND.  FEBRUAR.  AN.  HDCCCLXXV 

DÈPOSITUS.  IN.  PAGE 

PRID.  NON.  EJUSDEM. 

Sa  principale  publication,  l'Année  liturgique^  divisée  en 
six  parties  :  VAvent,  le  Temps  de  Noël,  la  Septuagésùne,  le 
Carême,  la  Semaine  sainfe  et  le  Temps  pascaly  est  une 
œuvre  considérable,  fruit  de  vingt  ans  de  recherches 
assidues.  Cet  ouvrage  donna  lieu,  entre  l'auteur  et 
M.  Guérard,  à  une  vive  polémique,  dans  laquelle  dom 
Guéranger  fit  preuve  d'une  érudition  prodigieuse  et  attira 
l'attention  du  monde  savant. 

Théologien,  liturgiste,  érudit,  écrivain,  dom  Guéranger 
a  donné  toute  sa  vie  à  la  piété  et  au  travail.  Ses  œuvres 
demeurent  pour  la  défense  des  principes,  pour  ITionneur 
des  lettres  chrétiennes  et  françaises.  Il  a  soutenu  lesglo- 


-906^ 
rieuses  traditions  de  son  ordre,  et  sa  mémoire  y  sera  en 
vénération. 

Sa  perte  a  été  profondément  ressentie  par  les  catholi- 
ques, surtout  par  Tordre  bénédictin,  dont  il  avait  si  noble- 
ment soutenu  la  réputation. 

Voici  la  liste  de  ses  ouvrages  : 

La  Voie  du  salut ^  par  le  bienheureux  Alphonse- Marie  de 
Liguori^  etc.  Traduit  de  l'italien,  1831,  in-18. 

De  Vileclion  et  de  la  nomination  des  évêques.  Paris,  1831, 
in-8*. 

Les  Origines  de  V Église  romaine.  Paris,  1836,  in-4o. 

Explication  sur  les  corps  des  saints  martyrs,  extraits  des 
Catacombes^  sur  saint  Léonce.  Angers,  1833,  in-8o. 

Explication  sur  les  corps  des  saints  martyrs  extraits  des 
Cataôrnibes  de  Rome  et  sur  le  culte  qu'on  leur  rend.  Angers» 
1839,  in-8». 

Notice  sur  F  abbaye  de  Solesmes.  1839,in-8«.  (2*  édition). 

Lettre  à  Mgr  rarchevêque  de  Toulouse  sur  le  droit  litur- 
gigue.  1840,  in-8*  ;'184i,  in-8o. 

Lettre  à  Mgr  rarchevêque  de  Reims  sur  le  droit  litur* 
gigue.  1840,  in-8o. 

Lps  Institutions  liturgiques.  1830,  1839,  tome  !•';  1840, 
1841,  tome  lï,  in.8*  ;  1851,  tome  III,  in-8^(•2•  édition.) 

Année  liturgique.  —  UAvent  1841, 1  vol.  in-ia. 

Nouvelle  défense  des  Institutions  liturgiques  ^  lettre  à 
Mgr  révêque  d'Orléans.  1845,  in-8«. 

Essai  historique  sur  Vabbaye  de  Solesmes,  suivi  de  la 
description  de  r église  abbatiale,  avec  texplication  des  monu-^ 
menis  qu'elle  renferme.  1846,  1  vol.  in-8o. 

Défense  des  Institutions  liturgiques. comprenant  trois  lettres 
à  Nos  Seigneurs  de  Toulouse  et  d'Orléans.  1846,  in-8o. 

Année  liturgique.  —  Le  temps  de  Noël.  1845,  in-8'  ; 
1847,  2  vol.  in-8». 

Réponse  sur  le  droit  liturgique  à  M.  l'abbé  Dwid.  1847, 
in-8«>. 

La  triple  couronne  de  la  Mère  de  Dieu.  Le  Mms,  1849, 
S  vol.  in-8o. 

Vie  de  sainte  Cécile.  Paris,  1849,  iu-12:  18  in-12, 
traduite  en  anglais. 


Mémoire  iur  la  question  de  Fimmûculée  Conception  de  la 
très  sainte  Vierge.  1^9,  in-S*;  18S0,  in-So. 

Pontificale  Bomanum  cum  Commentariis  Caiafani.  Pari- 
siis,  4850,  in-S*. 

Année  liturgique.  —  Le  temps  de  la  Septuagésime.  1851, 
1  vol.  in-42  (4-  éd.,  4877). 

Lettre  A  la  Gazette  de  France,  4852. 

Lettre  à  F  abbé  de  Cassan  FloyraCj  4852. 

Les  Actes  des  martyrs^  depuis  les  premiers  siècles  jusquà 
nos  •jours,  par  dom  Ruinard,  nouvelle  édition,  revue  et 
augmentée  par  dom  Guéranger.  4853,  1  vol.  in-8^ 

Année  liturgique.  ^  Le  Carême.  4854,  in-42. 

Les  Actes  des  martyrs^  depuis  F  origine  de  T  Église  jusqu'à 
nos  jours  (traduction;.  Paris,  1856,  4  vol.  in-8o. 

Annie  liturgique.  —  La  Passion  et  la  Semaine  sainte. 
4857,  4  vol.  in.42. 

Essai  sur  le  naturalisme  contemporain.  M.  le  prince  A.  de 
Broglie,  historien  de  V Église.  4858, 4  vol.  in-8o. 

Année  liturgique.  ^  Le  Temps  pascaU  4859,  in-12;  4860, 
in.42;  4866,  3  vol.in.42;  4867,in-42;  4876,  5- édition 
in-12. 

Enchiridion  bmedictinum.  Angers,  4862,  in-48. 

Essai  sur  forigine^  la  signification  et  les  privilèges  de  la 
médaille  ou  croix  de  saint  Benoit.  Poitiers,  4862,  in- 18. 
(4*  édition),  traduit  en  anglais  et  en  allemand. 

Les  Exercices  de  sainte  Gertrude^  vierge  de  Tordre  de 
Saint-Benoit  (traduction).  Poitiers  et  Paris,  H.  Houdin 
frères,  1  vol.  in-32  ;  Poitiers,  4863,  in-42.  (2*  édition.) 

De  la  monarchie  pontificale  à  propos  du  livre  de  Mgr  de 
Sitra.  4870,  Le  Mans,  Leguicheux-Galiienne,  brochure 
in-8';  Paris,  4870,  in-8\  (2»  édition). 

Défense  de  Véglise  romaine  contre  les  accusations  du 
B.  P.  Gratry  (2  lettres).  4870,  Le  Mans,  Leguicheux- 
Galiienne,  brochure  in-8''.(2  éditions). 

De  la  Définition  de  F  infaillibilité  pontificale.  1870,  Le 
Mans,  Leguicheux-Galiienne,  brochure,  in-8«.(2  éditions). 

Béponses  aux  dernières  objections  contre  la  définition  de 
rinfaillibilité  du  pontife  romain.  4870,  Le  Mans,  Legui- 
cheux-Galiienne, brochure,  in-8».  (2  éditions). 


—  207  - 

Samie  Cécile  et  la  socHié  romaine  aux  deux  premiers 
sièckf.  4873,  i  vol.  în-4«;  1877,  4  vol.  in-8o. 

II  est  encore  auteur  de  nombreux  articles  dans  le  Mé- 
mariai cathob'que[iSfi9'\830),  la  Berne  du  mande  catholi- 
çue,  la  Revue  d'Anjou  et  du  Maine^  WniverSy  VAmi  de  la 
Beligion,  le  Monde  et  VAuxiliàtre  catholiguey  qu'il  avait 
fondé  en  4845  (4). 

GUÉRIN  (François-René-Jolien) 

François-René-Julien  Guérin  né  à  La  Suze,  le  20  fé- 
vrier 4793,  y  est  décédé  le  44  novembre  4858. 

A  l'Âge  de  vingt  ans,  Guérin  s'engagea;  désigné  pour 
faire  partie  des  gardes  d'honneur,  il  fut  nommé  brigadier 
dans  le  régiment  qui  s'organisait  à  Tours.  Il  était  à  la 
campagne  de  4813^  à  la  bataille  de  Dresde,  aux  trois  jour- 
Dées  de  Letpsick  ;  à  Hanau,  il  se  distingua  et  reçut  la 
croix  ;  en  4814,  il  combattit  aux  portes  de  Paris^  à  la  butte 
Montmartre,  et  il  ne  mit  bas  les  armes  que  lorsque  les 
étrangers  eurent  pris  la  capitale. 

€  Revenu  à  La  Suze,  qu'il  ne  quitta  plus,  Guérin  se 
livra  aux  utiles  travaux  de  l'agriculture  et  devint  le  con- 
seil et  l'exemple  des  cultivateurs  du  pays.  Nommé  maire 
en  4830,  il  conserva  jusqu'à  son  dernier  moment  ses  ionc- 
tioDS  devenues  pour  lui  une  magistrature  à  vie;  x>  plu- 
sieurs fois  il  lut  aussi  élu  membre  du  conseil  général  de 
laSartbe.  c  Libéral,  dans  la  meilleure  acception  du  mot, 
il  croyait  que  sans  l'ordre  il  n'est  pas  de  liberté  possible.  • 

(1)  Voici,  d'après  H.  Tabbé  Pichon,  les  articles  publiés  dans  les 
journaux  par  dom  Guéranger  :  Contre  M.  le  prince  de  Broglie  ;  du 
naturalisme  dans  la  philosophie  ;  du  naturalisme  dans  C  histoire 
{Univers,  1857,  1858,  1880)  ;  —  Le  Jansénisme  et  la  Compagnie  de 
Jésus,  3  articles,  {Revue  d* Anjou  et  du  Maine,  1857)  ;  —  Marie 
iAgreda  et  son  livre  de  la  Cité  mystique  de  Diea,  28  articles, 
(Univers.  1858,  1839)  ;  —  Saint  Louis  et  la  Papauté,  8  articles 
[}londe,  1860, 1861)  ;  —  Madame  Swetchine  :  sa  vie  et  ses  œuvres, 
par  M.  le  comte  de  Falloux.  5  articles;  Sixte-Quint  et  Henri  IV, 
pv  M.  Segretain,  5  articles,  {Monde,  1860,  1862);  —  L*Église 
nmuufse  et  le  premier  Empire,  par  H.  le  comte  d*Haussonville,  14 
articles,  {Univers,  1868). 


-  808  — 
Dam  une  circonstance  grave^  rinsurrection  de  La  Suze 
(1851),  il  tendit  une  main  protectrice  et  secourable  à  ses 
adversûres  politiques  malheureux,  dont  plusieurs  sont 
restés  ses  amis. 

GUILLIER  (Michel) 

Le  9  janvier  4806,  naquit  à  La  Flèche  Michel  Guillier  ; 
après  avoir  terminé,  d'une  manière  brillante,  ses  huma* 
nités  au  petit  séminaire  de  Précigné,  suivi  avec  succès  le 
cours  de  philosophie  au  petit  séminaire  de  Tessé  (au 
Mans),  et  ceux  de  théologie  au  grand  séminaire  du  Mans, 
l'évéque  de  cette  ville  l'ordonna  prêtre  le  20  iuiilet  1828, 
et  le  nomma  successivement  vicaire  de  la  paroisse  de 
Saint-Jean,  à  Château-Gontier^  puis  à  Evron. 

En  1833,  Michel  Guillier  cessa  ses  fonctions  de  vicaire 
pour  celles  d'aumônier  de  l'importante  communauté 
d'Evron,  et  en  1856,  Tévèque  lui  confia  la  cure  d'Evron.  A 
son  instigation,  l'administration  municipale  fit  construire 
une  salle  d'asile,  un  ouvroir  et  des  bâtiments  spacieux 
pour  les  classes  gratuites  des  petites  611es.  Plus  tard,  un 
don  qui  lui  fut  fait,  lui  permit  d'acheter  les  bâtiments  de 
l'ancien  couvent  des  religieuses  bénédictines  de  Saint- 
Joseph,  de  les  approprier  aux  besoins  d'une  école,  et  d'y 
placer  quatre  frères  de  la  Doctrine  chrétienne. 

Michel  Guillier  est  décédé  â  Evron,  le  30  octobre  1864, 
vivement  regretté  de  tous  les  habitants  de  cette  contrée* 

GUILLOIS  (Ambroise) 

En  1796,  Ambroise  GuiDois  naquit  à  Laval,  paroisse  de 
Saint- Yénérand,  d'une  modeste  famille  d'ouvriers  tisse- 
rands, et  fit  ses  études  au  collège  de  cette  ville.  On  remar- 
qua bientôt  chez  Guillois  une  grande  aptitude  aux  sciences 
théologiques  ;  aux  divers  examens  des  jeunes  ecclésias- 
tiques, nul  ne  parlait  le  latin  avec  autant  de  facilité  et 
n'argumentait  avec  autant  de  lucidité  et  de  précision. 
Après  avoir  été  professeur  au  collège  de  Laval^  on  le 
nomma  vicaire  de  Bouêre  (canton  de  Grez],  puis  de  Notre- 


y. 


/•>^;j 


-  209  - 
Dame  de  la  Couture,  du  Mans,  et  enfin,  en  1833,  curé  de 
Notre-Dame  du  Pré.  Il  est  décédé  daDS  cette  paroisse  le 
8  décembre  1853. 

La  mort  de  Guillois  a  été  une  perte  considérable  pour 
le  clergé  du  diocèse,  où  ses  ouvrages  rendirent  à  la  reli- 
gion de  si  émînents  services.  Il  n'était  pas  chanoine,  cela 
provenait,  de  ce  que,  malgré  tout  son  mérite,  il  avait 
quelques  idées  trop  systématiques  que  n'approuvait  pas 
Mgr  Bouvier,  évéque  du  Mans  ;  cependant  quelques  jours 
avant  sa  mort,  il  reçut  une  lettre  de  Rome  qui  lui  annon- 
çait que  le  Souverain  Pontife  prenait  plaisir  à  examiner 
son  dernier  ouvrage  et  qu'avant  peu  de  temps  il  recevrait 
un  bref  de  félicitation. 

En  1837,  Guillois  donna  à  la  Congrégation  de  Ruillé- 
sur-Loir  une  maison,  et  fonda  depuis,  dans  la  paroisse 
de  Notre-Dame  du  Pré,  l'établissement  de  la  Providence. 

Guillois  était  gai,  vif  et  avait  l'esprit  porté  à  la  satire. 

Voici  les  ouvrages  qu'il  a  publiés  : 

Nouvelle  explication  du  catéchisme,  où  le  dogme  et  la  mo- 
rale sont  expliqués  par  400  traits  historiques^  tirés  des  au- 
teurs les  plus  dignes  de  foi  et  distribués  selon  l'ordre  des 
leçons  du  catéchisme.  1830,  3  vol.  in- 12.  Cet  ouvrage  est 
à  sa  14*  édition. 

Le  Sacrifice  de  Vautel,  ou  Instruction  sur  les  cérémonies 
de  la  messe  solennelle.  1831, 1  vol.  in-i8.  Il  en  a  été  fait 
deux  éditions. 

Notice  sur  Véglise  de  Notre-Dame  du  Pré. 

Recherches  sur  la  confession  auriculaire.  1836,  1  vol. 
in-12. 

Essai  sur  les  superstitions.  1836,  1  vol.in-8-,  1845,1  vol. 
in-12. 

Explication  historique^  dogmatique  et  morale  du  nouveau 
catéchisme^  à  Fusage  du  diocèse  du  Mans,  augmentée  d'un 
grand  nombre  de  décisions  du  Saint-Siège  sur  divers  sujets 
et  d'une  table  analytique  des  matières.  1839,  1  vol.  in-12; 
1843, 1  vol.  in-12.  (2'  édition). 

Confrérie  du  très  saint  et  immaculé  Cœur  de  Marie,  éta- 
blie dans  régUse  de  Notre-Dame  du  Pré,  etc.  1840,  1  vol. 
in-i8. 


—  210  — 

lAi  $ainiM  évangile»  des  dimanches  et  des  prmcipaks  fêtes 
de  l'année^  avec  de$  notions  UturgtqueSy  un  commeniaûre  lil^ 
téral,  des  réflexions  pratiques  et  des  pières.  1840,  i  vol. 
in-12. 

Le  livre  de  la  première  comynunion,  1841,  1  vol.  in-i8. 
(2*  édition). 

V Évangile  en  action^  ou  Histoire  de  la  vie  des  saints  qui 
se  sont  sanctifiés  dans  le  Maine  et  l'Anjou,  ouqui  y  sont  spé- 
cialement honorés;  ouvrage  rédigé  d'après  les  Bollandistes 
et  les  Hagîographes  les  plus  célèbres.  A  la  fin  de  cet 
ouvrage,  on  trouve  la  Liste  des  saints  patrons  des  divers 
étatSy  maîtrises,  corporations  et  métierSj  et  le  tableau  des 
paroisses  du  diocèse  du  Mans  et  des  patrons  de  chaque  église. 
i843,3vol.in*i2. 

Manuel  du  catéchisme  du  diocèse  du  Mans.  1843,  i  vol. 
in-12. 

Explication  littérale  et  morale  des  épîtres  et  évangiles  des 
dimanches  et  des  principales  fêtes  de  Vannée.  1844,  2  vol. 
in-W.  (3e  édition,  1882). 

Examen  critique  et  impartial  de  quelques  ouvrages  élé- 
mentaires de  dogme  et  de  morale  publiés  récemment^  ou  de 
la  nécessité  de  savoir  le  catéchisme  avant  décrire  sur  la 
religion.  1844, 1  vol.  in-8o. 

Petit  catéchisme^  ou  explication  historique^  dogmatique, 
morale  et  liturgique.  1845^  i  vol.  in-12. 

Lettre  à  la  Province  du  Maine  sur  une  Notice  relative  aux 
indulgences  et  au  jubilé.  (Union  de  la  Sarthe.  1847.) 

Les  accents  du  repentir.  1847,  i  vol.  in-24. 

Guerre  à  qui  la  cherche  ou  petites  lettres  (3  lettres)  à 
M,  le  rédactettr  en,  chef  d un  grand  jowmaK  1849,  brochure 
in-8*. 

Le  dogme  catholique  de  la  confession  .sacramentelle^  vengé 
des  attaques  de  l'hérésie  et  de  l'incrédulité.  1 849, 1  vol.  in-8  ; 
1850-1851,  1  vol.  in-12  (3*  édition). 

Petits  sermons  ou  explications  familih^es^  revus  et  aug- 
mentés. 1851,  1  vol.  in-12.(7*  édition). 

Correspondance  de  Rome^  revue  et  corrigée.  1851,  1  vol. 
in-8û. 

Explication  historique,  dogmatique,  morale j  liturgique  et 


r~ 


—  211  — 
canoniqui  du  caiéehismej  avec  le»  ripomis  aux  îAjeciions^ 
iiréei  des  sciencet  contre  la  religion.  i8«H2,  4  yoI.  in-iS. 
(?•  édiSofl). 

Acrostiche  sur  Fabbi  Rimèrej  qui  est  venu  prêcher  à 
Notre-Dame  du  Pré.  (Union  de  la  Sarthe,  1852). 

Ahl  plaignez  les  petits  Chinois  (vers  et  prose).  1852^ 
in-18. 

Abrégé  de  T explication  historique ^  dogmatique,  morale^ 
liturgique  et  canonique  du  catéchisme.  1852,1  vol.  in-12. 

Explication  littérale  et  mo7*ale  des  épîtres  et  évangiles  des 
dimanches  et  des  principales  fêtes  de  Vannée  et  de  tous  les 
jours  de  carême  avec  des  notions  liturgiques  ou  ton  expose  la 
raison  et  les  origines  des  principales  cérémonies  de  f  Église 
catholique^  2  vol.  in -12. 

Abrégé  de  l'explication  du  catéchisme^  1  vol.  in-12. 

Théologie  du  jeune  chrétien^  ou  exposition  développée  de  la 
doctrine  chrétienne^  ouvrage  composé  en  italien  par  le 
vénérable  cardinal  Robert  Bellarmin,  traduit  en  français 
sar  l'édition  publiée  à  Rome  en  1847,  et  enrichie  d'un 
grand  nombre  de  traits  historiques,  tirés  de  TËcriture  et 
des  Pères,  1  vol.  in-12. 

La  doctrine  chrétienne^  ou  petit  catéchisme  du  vénérable 
Robert  Bellarmin,  cardinal  de  la  sainte  Église  romaine, 
traduit  de  l'italien,  en  arabe  et  en  latin  par  Victor  Scialac 
et  Gabriel  Sionita^  maronites  du  Mont*Liban,  et  du  latin 
en  français  sur  l'édition  publiée  à  Rome  en  f6i3,  1  vol. 
in-li. 

Instructions  chrétiennes  pour  les  jeunes  gens.  1  vol.  in-12. 

Instructions  et  exercices  de  piété j  à  l'usage  des  membres  de 
la  confrérie  du  Saint-Sacrement.  1  vol.  in-32.  (3  éditions 
ont  été  publiées). 

Manuel  des  catéchismes, du  diocèse  du  Mans.  1  vol.  in- 18. 
(3  éditions  ont  été  publiées). 

Manuel  de  piété,  suivi  d'un  traité  pratique  des  indulgences. 
1  vol.  in-12.  (4  éditions  ont  été  publiées). 

Manuel  des  enfants  qui  se  dixpofent  à  la  première  commu- 
nion. 1  vol.  in-18.  (2  éditions  ont  été  publiées j. 

Notions  de  géométrie  et  de  cosmographie  à  l'usage  des 
fnaisons  (Téducatùm.  1  vol.  in-18. 


i 


—  21Î  — 

Explication  historique,  dogmatiquef  morale  et  liturgique 
du  catéchisme.  2  vol.  in-12.  (Plusieurs  éditions  ont  été 
publiées). 

De  la  confession,  sa  divinité  et  ses  avantages  prouvés  par 
les  faits,  i  vol.  in-12.  (2  éditions  ont  été  publiées}. 

Le  dogme  de  la  confession  vengé  des  attaques  de  Chérésie 
et  de  r incrédulité,  l  voL  in-12. 

Le  catéchisme  en  chaire^  plans  de  sermons^  conférences  et 
instruct&ms  familières  sur  les  principaux  points  de  la  doc- 
trime  chrétienne.  (Euvre  posthume^  publiée  par  l'abbé 
AliZy  chanoine  honoraire  de  Sainte-Geneviève,  1856, 
3  vol.  m-12. 

Nous  avons  encore  d*Ambroise  Guillois  quelcpies  canti- 
ques et  un  recueil  de  vers  non  édité.  Malgré  tous  les  ou- 
vrages qu'il  a  publiés  et  que  nous  venons  d'énumérer,  il 
composait  encore  de  très  fréquentes  instructions  pastorales, 
lisait  une  quantité  prodigieuse  de  livres  anciens  et 
nouveaux,  administrait  avec  un  soin  tout  particulier  la 
vaste  paroisse  de  Notre-Dame  du  Pré,  tout  cela  n'était  en 
quelque  sorte  qu'un  jeu  pour  sa  bouillante  ardeur  ;  c'est 
dans  le  silence  de  la  nuit  qu'il  composait  ses  ouvrages, 
souvent  il  ne  se  couchait  pas  et  dormait  dans  son 
fauteuil  pour  être  plus  tôt  prêt  à  travailler. 

GUIET  (Etienne -LoniB) 

Etienne-Louis  Guiet,  né  à  Ballon,  le  ik  janvier  1788, 
notaire,  puis  maire  de  cette  ville  et  enfin  juge  de  paix  de 
Montfoi*t,  est  décédé  dans  cette  commune,  le  U  juin  1861. 

Il  est  auteur  des  opuscules  suivants  : 

Instruction  sur  les  usages  ruraux  du  canton  de  Montfori- 
le-Rotrou.  Le  Mans,  1842,  in-4«  et  in-8\ 

Mémoire  sur  les  irrigations  du  canton  de  Mont  fort.  (1842- 
1843,  Bull,  de  la  Société  d'Agricul.) 

Mémoire  sur  les  formations  géologiques  de  la  Seine  ^  de  la 
Loire  et  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Statistique  agricole^  industrielle  et  commerciale  du  canton 
de  Montfort-le- Rotrou.  Mamers,  1847,  in-4'. 

Supplément  à  la  statistique  agricole^  industrielle  et  corn- 


—  213  — 
meremle  du  canton  de  MoniforUle-Rotrau.  Mamers,  i852, 

Essai  de  géologie  rationnelle.  Le  Mans,  i852,  in-4». 
Mémoire  géologique.  (Bail,  de  la  Société  d'agricul.  1854.) 
Recherches  géogéniques.  Mamers,  1856,  in-4\ 
Première   lettre   géologique  adressée   â  F  Académie  des 
sciences.  Mamers,  1857,  in-4*. 

GUITTON  (Jean-François) 

Jean-François  Guitton  naquit  à  Sablé,  le  i4  juillet  18U. 
Il  suivit  les  cours  du  collège  de  sa  ville  liatale,  cours  qui 
ne  dépassèrent  pas  les  classes  dites  de  grammaire;  la 
position  modeste  de  sa  famille  ne  lui  permettait  pas  de 
compléter,  dans  un  autre  établissement,  les  études  indis- 
pensables à  l'exercice  d'une  profession  libérale.  Mais  cet 
écolier  qui  venait  de  terminer  sa  quatrième  à  quinze  ans, 
avait  conscience  de  sa  valeur  et  confiance  dans  l'avenir 
qu'elle  pouvait  lui  réserver.  Aussi  il  n'hésita  pas  à  de- 
mander à  lui-même  les  moyens  de  réaliser  l'objet  de  sa 
légitime  ambition.  11  entra  clerc  dans  une  étude  de  notaire 
à  Sablé  ;  puis  il  habita  successivement,  en  cette  même 
qualité,  SiUé-le-Guillaume,  Bonnétable,  Le  Mans  et  Saint- 
Calais. 

Pendant  cette  période  il  termina,  sans  le  secours  d'au- 
cun maître,  ses  études  classiques,  se  fit  recevoir  bachelier 
es  lettres  et  aborda  Tétude  du  droit  pour  laquelle  il  se 
sentait  des  aptitudes  particulières;  il  passa  devant  la 
Faculté  de  Paris  ses  deux  premiers  examens,  préparés 
dans  les  heures  'que  lui  laissaient  libres  les  exigences  de 
sa  position  de  clerc  de  notaire  à  Saint-Calais.  Vers  la  fin  de 
1837,  il  s'installa  à  Paris^  et  se  fit  bientôt  recevoir  licencié 
en  droit.  A  cet  époque,  il  prit  une  part  active  aux  tra- 
i^aux  d'une  conférence  d'étudiants^  et  au  commencement 
de  1819,  il  vint  à  Angers  se  faire  inscrire  comme  avocat 
stagiaire,  et  se  créa  promptement  au  palais  une  belle 
situation.  Il  avait  un  esprit  fin  et  perspicace,  une  dialec- 
tique serrée  et  ner^'euse,  qui,  lorsque  le  sujet  le  compor- 
tait, trouvait  souvent  les  accents  de  la  véritable  éloquence. 


—  2U  — 

En  1848  et  au  A  septembre  1870,  Guitton  a  été  nommé 
procureur  général  à  Angers.  Il  appartenait  au  parti  répu- 
blicain radical,  c'était  l'orateur  habituel  des  réunions 
politiques  de  cette  ville;  il  était  maire  d'Ingrandes,  iaisait 
partie  du  conseil  général  de  Maine-et-Loire  et  avait 
coopéré  à  la  fondation  du  Patriote^  de  YEkcteur  et  de 
VAnticUricaL 

Guitton  est  décédé  à  Angers,  le  15  mars  1880  ;  quelques 
jours  avant  il  a  voulu  recevoir  et  a  reçu  les  secours  de  la 
religion  dans  laquelle  il  était  né. 

9 

GUETRARD  (Henri) 

Né  à  Marseille  en  1804,  Henri  Gueyrard  manifesta  dès 
son  jeune  Âge  un  goût  prononcé  pour  les  arts.  Devenu 
élève  distingué  de  l'École  des  beaux-arts  de  Lyon,  il  tra- 
vailla sous  l'habile  direction  de  M.  Gaindi'ien  et  prit  la 
nature  pour  son  maître. 

Henri  Gueyrard  se  rendit  ensuite  à  Paris,  exposa  diffé- 
rentes fois  au  Salon  et  fut  pensionné  du  ministère  des 
Beaux-Arts.  Obligé  de  venir  habiter  La  Flèche,  où  des 
intérêts  de  famille  l'appelaient,  il  fit  un  grand  nombre  de 
vues  et  d'études. 

En  1857^  il  envoya  au  concours  régional  du  Mans  diffé- 
rentes toiles  et  obtint  une  médaille.  --  Henri  Gueyrard 
est  décédé  à  La  Flèche,  le  8  février  1868.  —  La  ville  du 
Mans  a  fait  Tacquisition  de  deux  études  de  cet  artiste. 

GUTOT  DE  LESPARS  (Joseph-Florent-Ernest) 

Joseph-Florent-Ernest  Guyot  de  Lespars  est  né  à  Lon- 
geville  (Vendée),  le  30  mars  1808.  Il  fut  élevé  à  l'institu- 
tion de  Vaugirard  où  se  trouvaient  les  fils  des  chevaliers 
de  Saint-Louis^  entre  autres,  Ganrobert  et  Ladmirault 

En  1825,  il  entra  à  l'école  de  Saint-Cyr,  il  eo  sortit  le 
!•»  octobre  1827,  sous-lieutenant  au  7*  régiment  d'infan- 
terie de  ligne;  le  16  octobre  1831,  il  passa  lieutenant;  le 
25  avril  1840,  capitaine;  le  1*'  mai  1849,  chef  de  bataillon 
au  I3«  léger;  le  7   lévrier  1854,  lieutenant-colonel  au 


—  215  — 
iO*  de  ligne;  le  4i  août  1855,  colonel  du  74*  de  ligne, 
alors  campé  sous  les  murs  de  Sébastopol. 

En  483^,  il  prit  part  à  la  campagne  de  Belgique  qui  se 
termina  par  la  prise  de  la  citadelle  d'Anvers  ;  du  i\  mai 
4849  au  23  septembre  4852^  il  fit  partie  du  corps  d'occu- 
pation des  Etats  Romains;  du  30  novembre  4854  au 
19  juin  4856,  il  était  demeuré  en  Grimée,  opérant  dans 
tous  les  combats,  depuis  la  bataille  de  l'Àlma  jusqu'à  la 
prise  de  Sébastopol. 

A  la  bataille  de  Montebello,  il  fut  blessé.  Le  2i)  mai 
4859,  il  reçut  le  grade  de  général  de  brigade  et  prit  part 
aux  batailles  de  Magenta  et  de  Solférino. 

En  4852y  Guyot  de  Lespars  avait  épousé  mademoiselle 
de  Yillers  ;  quand  elle  apprit  qu'il  avait  été  blessé  à  Mon- 
tebellô,  elle  se  rendit  eu  toute  hâte  auprès  de  lui,  pour 
lui  donner  des  soins. 

La  campagne  finie,  il  vint  commander  la  subdivision 
du  Loiret;  le  44  avril  486D,  il  était  nommé  au  comman- 
dement de  celle  du  Mans,  sa  ville  d'adoption,  où  il  sé- 
journa dix  années.  Promu  général  de  division,  le  i6 
décembre  \  869,il  était  envoyé  àLyon,le  20  avril  1 870,  pour 
prendre  le  commandement  de  la  3'  division  du  4«  corps 
d'armée,  puis  on  le  nomma  inspecteur  général  du  48"  ar- 
rondissement d'infanterie. 

Quand  la  gueiTe  de  4870  éclata,  Guyot  de  Lespars 
fut  appelé  à  commander  la  3*  division  du  5»  corps  d'armée 
(de  Failly),  envoyé  sur  les  bords  du  Rhin. 

La  division  Guyot  de  Lespars  a  marché  depuis  le  6  août 
sans  un  jour  de  repos;  elle  s'est  battue  à  Reichshofien, 
Bois-les-Dames,  Beaumont  et  Sedan,  et  son  chef  a  sans 
cesse  bivouaqué,  marché  et  combattu  avec  les  hommes 
qu'il  commandait.  Le  34  août,  il  couchait  sans  abri  et  sans 
vivres  au  camp  retranché  de  Sedan.  Le  1*'  septembre,  il 
combattait  sur  le  même  emplacement.  Entre  quatre  et 
cinq  heures,  il  entrait  dans  la  place  après  avoir  eu  un 
cheval  tué  sous  lui  et  après  avoir  enlevé,  l'épée  à  la  main, 
avec  le  général  Abattucci,  les  dernières  troupes  qui  lui 
restaient  pour  bousculer  Tennemi  et  regagner  la  route  de 
Carignan.  Il  venait  de  sortir  du  château,  pleurant  à  la  vue 


-    216  - 

du  drapeau  parlementaire  et  tAchait  de  faire  monter  sur 
les  remparts  les  débris  de  ses  régiments,  lorsqu'un  des 
derniers  obus  tirés  le  blessa  mortellement.  Cet  obus  lui 
brisa  la  jambe  gauche,  lui  fractura  la  main  droite  et  lui 
fit  au  bas-ventre  une  blessure  très  grave.  Le  lendemain  il 
est  décédé  en  exprimant  le  regret  de  n'avoir  pu  être 
témoin  de  rafifranchissement  de  sa  patrie. 

Le  général  de  Lespars  était  commandeur  de  la  Légion 
d'honneur,  décoré  des  ordn^s  des  saints  Maurice  et  Lazare 
d'Italie,  de  l'ordre  militaire  de  Savoie,  de  la  médaille  de 
Sardaigne,  de  la  croix  de  Pie  IX  et  de  la  décoration  de 
Metjidié,  de  Turquie. 

Son  corps  fut  ramené  au  Mans,  et  le  iO  septembre  une 
grande  partie  de  la  population,  profondément  émue, 
assistait  à  sa  sépulture.  Monseigneur  l'évèque  avait  pro« 
nonce  l*oraison  funèbre  du  vaillant  soldat,  et  deux  dis- 
cours, l'un  de  M.  le  préfet,  l'autre  de  M.  le  maire  du 
Mans,  furent  prononcés  sur  sa  tombe,  au  milieu  des  san- 
glots entrecoupés  de  la  famille  du  brave  général. 

GUTOT  DU  VIGMEUL  (Augostin) 

Augustin  Guyot  Du  Vigneul,  né  le  13  avril  1787,  à  La 
Flèche ,  d'une  honorable  et  ancienne  famille  ,  partit 
comme  volontaire  au  service  de  son  pays  en  1803,  à  l'âge 
de  seize  ans,  après  avoir  fait  ses  études  au  collège  de  La 
Flèche. 

Du  Vigneul  a  fait  les  campagnes  de  l'Empire;  en  1815, 
il  était  officier  de  la  Légion  d'honneur.  Fn  1818,  il  vint 
habiter  Le  Lude  et  fut  nommé,  en  1830,  capitaine  de  la 
compagnie  des  sapeurs  pompiers  ;  plus  tard,  il  fut  nommé 
maire  du  Lude.  En  184(5  et  1847,  on  l'a  vu,  dans  ces  temps 
troublés,  se  montrer  d'une  fermeté  rare,  et  ceint  de  son 
écharpe,  faire  tète  à  l'émeute  et  vigoureusement  rétablir 
l'ordre  dans  la  rue.  Il  fut  aussi  nommé  conunandant  de 
la  garde  nationale  du  Lude. 

Il  est  décédé  au  Lude,  au  mois  de  juillet  1875,  Âgé  de 
88  ans.  Deux  mots  résument  son  existence  :  il  a  vécu  en 
parfait  honnête  homme  et  il  est  mort  en  bon  chrétien. 


V   />  •  ^-^û 


—  217  — 


n 


HAHOH  (Joseph-Amable-Harie) 

Joseph-Amable-Marie  Hamon,  né  en  1786  à  Saint-Denis- 
de-6astines  (Mayenne),  a  été  professeur  de  théologie  pen- 
dant plus  de  vingt -cinq  ans  au  séminaire  du  Mans;  il 
avait  acquis  une  grande  érudition  et  passait  pour  un  des 
membres  les  plus  distingués  du  clergé  de  ce  diocèse. 

L'abbé  Hamon  était  chanoine  de  la  cathédrale  du 
Mans  ;  il  est  décédé  eu  cette  ville,  le  21  mars  i850,  regretté 
de  tous  ceux  qui  le  connaissaient  ;  il  était  modeste,  doux, 
humble  et  simple  de  caractère. 

HAMON  (Rané-Amédée) 

René-Amédée  Hamon  naquit  au  Mans,  te  28  février 
18U;  il  fit  de  fortes  études  au  lycée  d'Angers,  travailla 
ensuite  son  droit  en  homme  sérieux  et  fut  reçu  docteur 
à  la  Faculté  de  Paris  en  A  836. 

En  4841,  Hamon  est  tiommé  secrétaire  particulier  de 
Guizot,  alors  ministre  des  affaires  étrangères.  Tune  des 
plus  hautes  intelligences  et  l'un  des  plus  grands  carac- 
tères de  notre  époque;  en  1842,  il  est  fait  auditeur  de 
deuxième  classe  au  Conseil  d'Etat,  en  1846,  auditeur  de 
première  classe,  et  en  1848,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

Plusieurs  missions  lui  sont  confiées  par  son  ministère, 
en  \M$,  au  Maroc  ;  en  1847,  en  Espagne  et  en  Suisse,  et 
chaque  fois  il  s'en  acquitte  en  homme  intelligent  et  labo- 
rieux. 

Ramené  dans  la  Sarthe  par  la  révolution  de  1848.  qui 
htÎMi  sa  carrière  ^i  brillamment  commencée,  il  lut  de 
)85i  à  1860,  membre  du  conseil  municipal  du  Mans,  et 
depuis  1848  il  n'a  pas  cessé  non  plus  de  représenter  le 
canton  de  Loué  au  conseil  général  de  la  Sarthe,  et  a 

17 


-  Îi8  - 
même  rempli  assez  souvent  avec  autant  de  zèle  que  (inha- 
bileté les  fonctions  de  secrétaire  de  ce  conseil.  Depuis 
1850,  il  était  aussi  membre  du  conseil  académique  d'ins- 
truction publique  de  la  Sarthe. 

Hamon  est  décédé  à  Nice,  le  26  mars  4864,  et  y  a  été 
enterré,  suivant  le  désir  qu'il  avait  exprimé. 

Le  département  de  la  Sarthe  a  perdu  en  Hamon  un  de 
ses  honunes  les  plus  intelligents  et  les  plus  justement 
considérés,  un  des  champions  les  plus  énergiques  des 
idées  d'ordre,  d'autorité,  de  sage  liberté  et  d'indépen- 
dance, et  le  conseil  général  un  de  ses  membres  les  plus 
utiles  et  les  plus  influents. 

Hamon,  qui  maniait  la  plume  comme  la  parole,  a  puis- 
samment contribué  à  faire  obtenir  que  le  chemin  de  fer 
de  Paris  à  Rennes  passât  par  le  Mans;  il  s'est  occupé  très 
activement  de  l'organisation  du  service  vicinal,  de  la 
création  et  de  la  conservation  du  dépôt  de  mendicité. 

Hamon  est  toujours  resté  Tami  de  Thonmie  éminent 
dont  il  avait  été  le  secrétaire  et  il  a  toujours  aussi  conservé 
le  souvenir  du  passé.  Il  s'associait  au  bien  partout  où  il  le 
rencontrait  et  prêtait  son  concours  le  plus  dévoué  à  toutes 
les  œuvres  d'intérêt  général. 

On  doit  à  René-Amédée  Hamon  : 

Lettre  à  MM.  les  membres  de  la  commission  (tenquite  d» 
Calvados,  (Union  de  la  Sarthe,  1845.) 

Note  sur  la  direction  à  donner  aux  lignes  de  fer  du  Nord- 
Ouest  et  sur  les  offres  faites  au  ministère  des  travaux  publies 
pour  l'exécution  de  ces  lignes.  (Id.) 

Circulaire  électorale  à  MM.  les  électeurs  du  premier  col- 
lège de  la  Sarthe.  (Id.,  1846.) 

Lettre  au  rédacteur  de  /'Union  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Profession  de  foi  aux  électeurs  du  premier  collège  de  la 
Sarthe.  (Id.) 

Etudes  sur  le  socialisme^  ou  fan  expose  les  moyens  de  pro- 
pagation du  socialisme.  1848,  brochure  in -12;  1 849, 2«  édi- 
tion. 

Lettre  au  général  Rogé^  président  du  Comité  central  Napo- 
léonien, le  26  avril  1849.  (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

Lettre  à  MM.  Vinet  et  Menestrier.  (Id.,  1849.y 


(^./-    A^o 


-849- 

Eipirons  tùujoun,  ioujoun.  Chant  français.  (L'Ordre, 
1850.) 

L'Enfant  et  le  Parapluie.  Fable.  (Id.  1850.) 

Cmxplett,  (Id.) 

Oq  possède  encore  de  Hamon  plusieurs  ouvrages  sur  les 
colonies  et  la  législation  sur  les  sucres  ;  des  lettres  sur  le  che- 
min de  fer  de  Paris,  vers  l'ouest  et  le  nord-ouest^  à  travers 
le  Maine  ;  une  revue  de  l'exposition  des  produits  de  l'indus- 
trie, de  rhorticulture  et  des  arts  du  Mans  ;  différents  rap- 
ports sur  diverses  questions,  et  des  articles  dans  Yllnion 
de  la  Sarlhe. 

HARDOUIN-DUPARC  (François-Julien) 

François-Julien  Hardouin-'Ouparc  naquit  à  Mamers,  le 
14  janvier  1770. 

Après  avoir  terminé  ses  études  sous  les  Oratoriens  de  Pa- 
ris, il  devint  professeur  dans  les  maisons  de  cet  ordre,  au 
Mans  en  1789,  à  Niort  en  1790,  h  Angers  en  1792,puisjuge 
de  paix  à  Sablé  (1803),  juge  au  tribunal  civil  du  Mans 
(1812),  procureur  du  roi  (1816)^  président  au  même  tri- 
bunal (1816),  et  président  honoraire  (1847).  Depuis  1838, 
il  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Hardouin-Duparc  est  décédé  au  Mans,  le  16  janvier 
1858.  Ce  digne  vieillard  était  un  des  hommes  les  plus 
respectables  et  les  plus  honorables  ;  il  fut  vivement  re^ 
gretté,  non  seulement  par  les  membres  du  tribunal,  du 
parquet,  des  anciens  magistrats,  des  avocats  et  des  avoués, 
mais  encore  de  tous  ceux  qui  le  connaissaient.  Ses  collè- 
gœs  du  tribunal  réclamèrent  et  obtinrent  de  la  famille^ 
comme  une  faveur,  que  son  portrait  fût  immédiatement 
placé  dans  la  chambi'e  du  conseil. 

Il  eut  deux  fils  :  M.  Amédée,  juge  honoraire  au  tri. 
bunal  civil  du  Mans,  et  M.  Julien- Auguste,  ancien  chef  de 
bataillon,  officier  de  la  Légion  d'honneur. 

François-Julien  Hardouin-Duparc  nous  a  laissé  ; 

Chanson.  Le  Mans,  an  II,  in-8^. 

Hymne  à  la  liberté.  Le  Mans,  an  II,  in-8o. 

Réponse  à  la  dernière  lettre  de  M.  Guyot.  Le  Mans,  in-S». 


—  «ao  — 

HARDOUIN  (Julien-Augaste) 

Julien-Auguste  Hardouîn,  qui  est  né  à  Sablé  le  2  ayril 
1812,  est  mort  au  Mans  le  il  mars  1880.  Il  était  officier 
de  la  Légion  d'honneur. 

Le  45  septembre  185-1,  Julien-Auguste  Hardouîn  alors 
capitaine  au  7ô«  de  ligne,  fut  nommé  chef  de  bataillon 
dans  le  16*  régiment  d'infanterie  légère.  Les  7  et  48 
juin  4855,  il  était  en  Crimée  et  commandait  un  bataillon 
du  91*  de  ligne,  chargé  de  garder  le  Mamelon -Vert.  Trois 
officiers  furent  blessés,  parmi  lesquels  se  trouvait  Julien- 
Auguste  Hardouin,  qui  fut  atteint  à  la  cuisse,  et  trente- 
huit  sous-officiers  et  soldats  furent  mis  hors  de  combat.  A 
1  attaque  de  la  tour  Malakoft^  le  94*  prit  encore  une  part 
héroïque  à  la  lutte  ;  l'explosion  d'une  bombe  fit  sauter  le 
commandant  Hardouin  et  le  blessa  de  nouveau.  Resté  seul 
sur  pied  de  tous  les  officiers  supérieurs  de  son  régiment, 
il  en  ramena  au  camp  les  bataillons  décimés.  Le  bruit  du 
canon,  qui  le  rendit  complètement  sourd,  l'obligea  de 
quitter  l'armée  et  il  vint  alors  habiter  Le  Mans. 

HARIVEL  (Alexandre-Auguste) 

Alexandre-Auguste  Harivel  est  né  en  1801,  à  Cresnay, 
canton  de  Bressay,  département  de  la  Manche.  Dès  son 
enfance,  on  le  remarqua  à  l'école  par  son  intelligence 
précoce,  son  amour  du  travail.  Ce  ne  fut  que  sur  les 
instances  de  son  maître  que  son  père  consentit  à  l'en- 
voyer au  collège  d'Avranches  commencer  ses  études  de 
latin.  Dans  toutes  ses  classes,  ses  bonnes  dispositions  ne 
firent  que  s'accrottre  et  il  devint  toujours  un  des  meilleurs 
élèves.' 

Reçu  bachelier  es  lettres,  sa  première  pensée  fut  de  ne 
plus  être  à  la  charge  de  sa  famille,  qui  jusqpie-là  s'était 
imposé  de  lourds  sacrifices  pour  lui  donner  de  Tinstrao- 
tion.  11  entra  en  1822  au  Prytanée  de  La  Flèche,  en  qua- 
lité de  maître  répétiteur,  aux  appointements  de  800  fr. 
Faire  des  économies^  pour  plus  tard  étudier  la  médecine 


i^coC?^ 


-^  Mi  — • 
à  Paris,  tel  fut  son  rêve.  Après  avoir  rempli  ces  dernières 
fonctions  pendant  cinq  années,  il  partit  pour  la  capitale, 
emportant  avec  lui  le  fruit  de  ses  épargnes,  qui  loi  per- 
mirent d'atteindre  le  grade  de  docteur,  le  9  septembre 
1831.  Il  vint  alors  s'établir  à  La  Suze. 

On  la  vu  à  Fœuvre  pendant  les  épidémies  qui  sont 
venues  visiter  La  Suze  et  les  environs  à  des  époques  diffé- 
rentes; pareil  au  soldat  à  qui  l'on  confie  un  poste  avancé, 
il  marchait  de  nuit  et  de  jour  au  chevet  des  malades, 
sans  jamais  se  préoccuper  si  la  maladie  était  contagieuse. 

Pendant  cette  fatale  guerre  de  1870,  malgré  son  âge 
avancé,  seul  médecin  à  La  Suze,  il  partageait  sa  journée 
entre  le  service  des  ambulances  et  les  exigences  de  sa 
clientèle. 

Harivel  est  décédé  à  La  Suze,  le  15  mai  1879. 

HENNET  (Alfred-Léon) 

Le  6  janvier  1877,  est  mort  au  Mans  le  colonel  d'artil- 
lerie Alfred-Léon  Hennet.  Il  était  né  à  Tours,  le  29  sep- 
tembre 1813. 

Hennet,  après  avoir  été  dans  la  garde  impériale  en 
1860,  à  Vincennes,  de  i863  à  1870,  a  rempli  les  fonctions 
de  chef  d'état-major  de  l'artillerie  avec  un  tact  et  une 
intelligence  remarqués  de  tous. 

Le  colonel  Hennet  a  servi  en  Afrique  pendant  plusieurs 
années;  en  Italie,  il  a  assisté  à  tous  les  épisodes  de  la 
campagne  de  1859;  enfin,  en  1870,  il  a  été  un  des  témoins, 
triste,  mais  non  résigné,  de  nos  dures  épreuves,  de  nos 
revers  si  navrants,  et  comme  tant  d'autres  braves  officiers, 
après  Sedan,  il  a  été  tratné  prisonnier  en  Allemagne. 

Après  sa  libération,  il  a  commandé  le  21^  régiment  à  La 
Rochelle.  C'est  à  la  tète  de  ce  régiment  que  la  limite  d'âge 
pour  la  retraite  est  venue  l'atteindre,  qu'il  a  été  rendu  à  la 
vie  de  famille,  à  sa  vieille  mère,  qui,  contrairement  aux 
lois  de  la  nature,  s'est  vue  contrainte,  à  86  ans,  de  venir 
prier  sur  cette  tombe  prématurément  ouverte,  et  de  rester 
au  monde  pour  pleurer  un  fils  aimé  qui  devait  lui  fermer 
les  yeux. 


HEURTEBIZE  (Benîamia) 

L'abbé  Benjamin  Heurtebize  naquit  à  Ëytod,  le  31  dé- 
cembre 1796. 11  suivit  avec  des  succès  soutenus  le  cours  de 
ses  humanités  dans  le  petit  collège  de  sa  ville  natale;  il  fit 
sa  philosophie  au  collège  du  Mans,  continua  ses  études  au 
séminaire,  puis  entra  au  séminaire  des  Missions  étran- 
gères ;  mais  sa  santé  ne  lui  permit  d'y  rester  que  quelques 
mois. 

Rentré  dans  le  diocèse,  l'abbé  Heurtebize  enseigna,  au 
séminaire  du  Mans,  la  philosophie  et  la  théologie  dogma- 
tique. Une  infirmité,  dont  il  fut  affligé  toute  sa  vie,  le 
força  de  renoncer  à  sa  chaire.  Il  devint  sous-supérieur  de 
cette  maison,  puis  supérieur  et  chanoine  delà  cathédrale. 

En  1840,  il  donna  sa  démission  de  supérieur  du  sémi- 
naire, et,  en  1855,  Mgr  Nanquette  le  nomma  vicaire  gé- 
néral. 

L'abbé  Benjamin  Heurtebize  est  décédé  au  Mans,  le 
11  juillet  1867.  Il  était  bon,  modeste,  charitable  pour 
tous  et  tenait  toujours  ses  bienfaits  cachés. 

HOUDBERT  (Victor-Michel) 

Né  à  Paris,  le  7  février  1800,  Victor-Michel  Houdbert 
fit  de  très  bonnes  études  au  collège  du  Maas  ;  à  l'âge  de 
16  ans  elles  étaient  achevées  :  il  suivit  les  cours  de  droit 
à  r£cole  de  Paris,  fut  reçu  licencié  en  1823.  entra  dans  la 
magistrature  et  remplit  successivement  les  fonctions  dé 
substitut  du  procureur  du  roi  à  Segré,  puis  au  Mans  ;  il 
remplit  ensuite  les  fonctions  de  juge  auditeur  et  de  juge 
au  môme  tribunal  (1827);  il  fut  depuis  membre  du  con- 
seil d'arrondissement,  membre  du  conseil  municipal,  pré- 
sident de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 
Sarthe,  membre  de  la  Société  du  matériel  agricole  du 
Mans,  administrateur  des  hospices  de  la  ville  et  du  Lycée, 
membre  du  conseil  académique,  membre  de  la  commission 
de  surveillance  des  prisons  du  département,  membre  de 
la  Société  philharmonique  du  Mans,  délégué  de  Tinstruc- 


K-  /•   J,^( 


V^'  /  •   Ai/ 


—  223  — 
lion  primaire  pour  le  3«  canton  du  Mans,  membre  de  la 
commission  de  surveillance  de  Técole  normale  primaire  du 
Mans,  membre  de  la  commission  de  surveillance  de  la  biblio- 
thdqpie  et  des  archives  commilnales  de  la  ville  du  Mans, 
membre  du  conseil  de  fabrique  de  la  cathédrale  et  prési- 
dent de  la  Société  de  Saint- Vincent-de-Paul.  Vers  1860, 
il  avait  le  titre  de  juge  honoraire  du  tribunal  civil  du 
Mans.  Littérateur  distingué,  il  s'était  fait  connaître  par 
un  assez  grand  nombre  de  publications,  de  rapports  au 
conseil  d'arrondissement  et  au  conseil  municipal,  etc., 
qui  indiquent  tous  un  judicieux  et  persévérant  esprit  de 
recherches  ;  dans  ses  dernières  années,  il  s'était  occupé 
de  compositions  morales  en  vers,  dans  lesquelles  il 
avait  parl'aitement  réussi.  Au  tribunal  il  passait  pour 
saisir  très  promptement  les  questions  difficiles  et  il  les 
résolyait  toujours  avec  une  grande  rectitude  d'esprit,  de 
netteté  et  de  précision.  Victor-Michel  Houdbert  est  décédé 
au  Mans,  le  7  juin  1866,  après  une  courte  maladie. 

Voici  les  titres  des  principaux  travaux  de  Victor-Michel 
Houlbert  : 

Rapport  sur  les  travaux  de  la  Société  philharmonique  du 
Mans,  pendant  les  années  1834,  1835  et  1836.  Le  Mans, 
1836,  brochure  in-8*. 

Tableau  des  diverses  productions  agricoles  du  département 
de  la  Sarlhe,  des  vicissitudes  qtCelles  ont  éprouvées  par 
suite  des  accidents  atmosphériques  et  notamment  de  Veffet 
qu'ont  produit  sur  elles  les  froids  du  dernier  hiver,  (BuU.  de 
la  Société  d'agricul.,  1838-1839.) 

Esquisse  sur  f  Histoire  scientifique  j  littéraire  et  artistique  , 
dans  les  provinces  du  Maine  et  de  la  Mayenne,  (Congrès, 
1839.) 

Mémoire  sur  la  convenance  qu'il  y  aurait  d'établir  en 
France  un  Institut  général  pour  les  départements  destinés  à 
fervir  de  centre  commun,  en  favorisant  entre  eux  des  rap  • 
ports  scientifiques  et  littéraires.  (Id.) 

Esquisse  sur  F  Histoire  scieniifique^  littéraire  et  artistique 
du  Maine.  1840,  brochure  in-8o. 

Rapport  sur  les  mémoires  présentés  pour  concourir  au  prix 
àt  littérature  porté  au  programme  de  la  Société  d'agricul- 


—  224  - 

ture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  18i9-1850.  (BuIK  de  la 
Société  d'agricul.,  1850-1851.) 

Revue  des  œuvres  de  Scarron.  (Id.,  1850-1851.) 

Rapport  sur  ks  travavx  de  la  Société  de  Saint •Vineeni^ 
de-Paul^  depuis  son  institution  au  Mans.  1  vol.  m-8*. 

Rapports  à  la  conférence  de  Saint-Vincent de-Paul  du 
Mans,  en  1859.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1852-1853.) 

Projet  de  réunion  a  la  ville  du  Mans  des  communes  de 
Sainte-Croix,  Saint^Pavin^  et  Saint-Georges.  1853,  bro- 
chure in-4*. 

Rapports  sur  les  ceuvres  dts  conférences  de  Saint-Vincent- 
de-Paul  en  1859. 

Liste  des  mots  anciens  qui  ne  figurent  pas  dans  le  Voca- 
bulaire  du  Haut-Maine  de  M.  de  Montesson.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1860, 1861-1862.) 

L'Auditeur  au  Conseil  d'État.  Poésie,  (id.,  186I-1862.) 

Polichinelle,  Poésie,  (id.) 

Le  Boston.  Poésie.  (id«) 

Le  Whist.  Poésie,  (id.) 

Rorate.  Poésie,  (id.,  1863.) 

Je  petit  Lapin  et  le  Parc.  Poésie,  (id.) 

A  mon  bonnet.  Poésie,  (id.) 

Timon  l'hermite.  Poésie,  (id.) 

Le  Chêne  et  PArbn'sseau.  Poésie,  (id.) 

Discours  au  concours  régional  départemental,  1863. 

Notice  biographique  sur  Henri  Pal  lu. 

Notice  shr  les  ouvrages  de  François-Henri  PaUu.  1867. 
brochure  in  8*. 


JANVIER  DE  LA  HOTTE  (Elle) 

£lie  Janvier  de  la  Motte,  né  à  Angers,  vers  1798,  est 
mort  dans  cette  ville  le  15  mai  1869,  après  une  longue  et 
cruelle  maladie. 

C'est  à  Mamers  que  Elie  Janvier  a  fait  ses  débuts 
dans  la  magistrature    Substitut  le  23  août  18iO,  il  fut 


r 


-  225  - 
nommé  procureur  du  roi,  sur  place»  par  ordonnance 
royale  du  25  juin  I823«  Le  49  juillet  1826,  il  était  appelé 
à  remplir  les  mêmes  fonctions  près  le   tiîbunal    civil 
d'AIençon. 

Pendant  son  séjour  dans  cette  ville,  il  s^allia  &  une  très 
honorable  famille  de  Mamers,  en  épousant  mademoiselle 
Surmont,  sœur  du  magistrat  du  Mans.  Peu  de  temps  après, 
nommé  conseiller  à  la  Cour  royale  d'Angers,  il  conserva 
ces  fonctions  jusqu'en  1848,  époque  à  laquelle,  sur  sa 
demande,  il  fut  admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite. 

Il  resta  quelque  temps  en  dehors  de  la  vie  publique  ; 
mais  à  la  mort  de  son  frère  Eugène,  il  fut  nommé  député 
de  Montauban  (1852),  mandat  qu'il  conserva  avec  honneur 
pendant  les  deux  dernières  sessions.  Vers  1856,  le  pape 
conféra  à  Élie  Janvier  de  la  Motte»  le  titre  héréditaire  de 
comte,  et,  quelques  temps  après,  le  gouvernement  le 
nomma  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Comme  tous  les  Janvier,  il  possédait  une  très  grande 
intelligence  ei  un  jugement  remarquable. 

Le  comte  Janvier  avait  conservé  à  Mamers  des  relations 
suivies  et  de  nombreux  amis. 

JARDIN  (René-Julien-Basile) 

René-Julien-Basile  Jardin  naquit  à  Mayenne  le  10  avril 
1788,  il  fut  ordonné  prêtre  le  10  août  18*23  et  nommé  aus- 
sitôt vicaire  de  Clermont  ;  il  devint  successivement  aumô- 
nier de  l'école  militaire  de  la  Flèche  et  aumônier  de  l'hô- 
pital de  cette  ville,  puis  curé  de  Sarcé  le  10  février  1836. 
11  est  mort  dans  cette  commune  âgé  de  76  ans. 

Homme  studieux.  Jardin  avait  cultivé  avec  succès  la 
littérature  ;  un  caractère  enjoué  et  des  manières  polies 
loi  avaient  concilié  raffection  de  ses  confrères  ;  un  grand 
zèle  pour  remplir  ses  devoirs  religieux  lui  avait  acquis 
l'estime  des  habitants. 


^  226  - 

JOLIVARD  (Andrt) 

André  Jolivard,  qui  est  né  au  Mans,  le  15  septembre 
1787,  montra  de  bonne  heure  les  plus  heureuses  dispoû- 
tioDS  pour  la  peinture,  surtout  dans  le  genre  du  paysage. 

Les  paysages  de  Jolivard  se  distinguent  par  la  naïveté, 
la  vérité  de  l'expression.  La  nature  ne  s'y  trouve  jamais 
travestie,  défigurée  par  les  afféteries  de  1  art. 

Jolivard  est  mort  &  Paris,  des  suites  d'un  coup  de  feu 
reçu  &  sa  fenêtre,  pendant  Tinsurrection,  occasionnée  par 
le  coup  d'État  du  2  décembre  1851. 

J0US8ET-DE8BERRIE8  (Almire) 

Almire  Jousset-Desberries  est  né  au  Mans  le  1*'  juillet 
1797  ;  il  est  mort  à  Conlîe  le  3  juin  1877.  il  avait  exercé 
pendant  longtemps  les  fonctions  de  juge  d'instructioD  au 
Mans  ;  dans  cette  spécialité,  si  pénible  et  si  délicate,  il  ne 
sut  s'attirer  que  des  éloges  de  la  part  de  ses  supérieurs. 
Plus  tard  il  devint  vice-président  du  tribunal  civil  du  Mans 
et  fut  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Protecteur  éclairé  des  arts  et  surtout  grand  amateur  de 
musique,  il  vivait  dans  la  retraite  depuis  1875,  partageant 
son  temps  entre  Le  Mans  et  Gonlie,  et  s*occupant  avec 
beaucoup  de  zèle  de  nos  sociétés  musicales.  Cet  excellent 
homme  a  emporté  avec  lui  l'estime  et  les  regrets  de  tous 
ceux  qui  Tont  connu. 

jnCHAULTDE  LA  MORICIËRE  (Christophe-Léon-Louis) 

Une  de  nos  gloires  militaires  les  plus  brillantes,  le  géné- 
ral Christophe-Léon-Louis  Juchault  de  La  Moricière  a  suc- 
combé le  10  septembre  1865,  en  son  château  de  Prousel, 
près  d'Amiens,  aux  atteintes  d'une  embolie,  c'est-à-dire 
une  interruption  dans  la  circulation  du  sang,  causée  par 
un  caillot.  Le  général  souffrait  cruellement  parfois  de  rhu- 
matismes, mais  rien  n'avait  fait  prévoir  qu'une  catastro- 
phe fût  aussi  imminente.  Vers  une  heure  du  matin,  se 


(r-  J*-  i.it 


t^-  /  -  >}  /  ^ 


«M  Î87  — 
sœtant  sii£Eoqué,  il  sonna  son  domestiqttey  et  articula 
qoelqpies  mots  pour  lui  dire  d'aller  diercher  le  cura  de 
Prousel.  A  l'arrivée  de  ce  dernier,  le  général  respirait  â 
peine,  mais  il  avait  encore  l'énergie  de  se  tenir  debout  et  il 
embrassa  avec  ferveur  le  crucifix. 

De  La  Moricière  fut  élève  de  FEcoIe  polytechnique  de 
1824  h  I8S6,  passa  à  l'école  d'application  de  Ueti,  d'où  il 
sortit  dans  le  génie.  Envoyé  en  Afrique  lors  de  l'expédition 
d'Alger,  lieutenant,  puis  capitaine  le  i*'  novembre  4830, 
il  dut  aux  campagnes  qui  suivirent  une  des  fortunes  mili- 
tûres  les  plus  rapides.  Ck^mpris  dans  les  zouaves  lors  de  la 
création  même  de  ce  corps,  il  se  fit  bientôt  remarquer  par 
son  intelligence  et  son  audace.  En  1833,  le  général  Avizard 
loi  confia  la  direction  du  premier  bureau  arabe  et,  la 
même  année,  il  devint  chef  de  bataillon  des  zouaves,  dont 
il  fut  promu  lieutenant-colonel  en  décembre  i83d,  e 
colonel  en  1837,  &  la  suite  du  siège  de  Omstantine,  où  il 
s'était  signalé  et  avait  été  blessé  par  l'explosion  d'une 
mine.  En  1839,  il  fut  rappelé  à  Paris  ;  mais  de  retour 
en  Afrique  en  1840,  il  se  distingua  à  Mouzala,  fut 
nommé,  la  même  année,  maréchal  de  camp,  en  1843, 
lieutenant  général,  en  1844,  commandeur  de  la  L^on 
d'honneur,  et  en  1845,  gouverneur  de  l'Algérie  par 
intérim.  Le  général  de  La  Moricière  n'a  pas  fait  en  Alriqua 
moins  de  18  campagnes.  A  la  suite  des  affaires  de  Tag- 
dempt  et  de  Mascara  il  avait  reçu  les  plus  vifs  éloges  du 
général  Bugeaud  (5  juin  1811),  il  ne  seconda  pas  avec 
moins  d'éclat  dans  les  campagnes  diffiiciles  qui  suivi- 
rent et  à  la  bataille  d'isly  (14  août  1844).  11  termina  sa 
carrière  algérienne  par  un  double  bonheur  ;  il  ordonna 
Tezpédition  qui  fit  tomber  aux  mains  du  duc  d'Aumale  la 
smalah  d'Abd-el-Kader  (1847)  et  enveloppant  ensuite 
l'émir  luinnôme*  le  torça  de  se  rendre  au  jeune  prince. 
11  fut  promu  le  14  janvier,  grand  officier  de  la  Légion 
d'honneur. 

Envoyé  à  la  Chambre  des  députés  par  le  collège  de 
Saint-Calais  (Sarthe),  en  1840,  il  siégeait  sur  les  bancs  de 
l'opposition  dynastique.  Le  24  février  1818,  il  parut  sur 
le  théâtre  de  l'émeute  en  uniforme  de  colonel  de  la  garde 


—  Sis  — 

nationale»  proclamant  l'abdication  du  roi  et  la  régence  de 
la  duchesse  d'Orléans  ;  mais  son  cheval  fut  tué,  lui-même 
fut  blessé,  et  il  ne  dut  son  salut  qu'à  Tintervention  de 
quelques  ouvriers  qui  l'arrachèrent  à  la  fureur  de  leurs 
camarades.  U  refusa  des  mains  du  gouvernement  provi- 
soire le  portefeuille  de  la  guerre,  ainsi  que  tout  comman- 
dement militaire  à  l'intérieur,  et  fut  élu  représentant  du 
peuple  dans  la  Sarthe.  Pendant  les  journées  de  juin,  il  se 
mit  à  la  disposition  du  général  Cavaignac  et  accepta,  le  28, 
le  ministère  de  la  guerre,  qu'il  garda  jusqu'au  20  décem- 
bre 1848.  Fidèle  à  la  politique  et  à  la  fortune  du  général 
Cavaignac,  il  se  rattacha  par  ses  votes,  comme  par  ses 
actes,  à  la  fraction  la  plus  modérée  du  parti  démocratique, 
ne  se  prononçant  avec  la  gauche,  jusqu'au  iO  décembre, 
que  dans  la  question  des  deux  chambres.  Il  y  parla  plu- 
sieurs fois  avec  beaucoup  d'habileté  et  même  d'éloquence, 
notamment  lorsqu'il  développa  le  plan  de  l'exonération 
militaire  qu'il  proposait  de  substituer  au  remplacement. 
Après  l'élection  présidentielle,  le  général  de  La  Moricière 
ne  fit  aucune  opposition  systématique  au  nouveau  pouvoir, 
tout  en  désapprouvant  la  direction  donnée  aux  affaires 
l'Italie. 

Réélu  à  la  Législative  par  les  départements  de  la  Seine 
et  de  la  Sarthe,  il  tut  chargé,  en  juillet  1849,  d'une  mis- 
sion extraordinaire  à  la  cour  de  Russie  ;  il  y  arriva  après 
la  chute  de  la  nationalité  hongroise,  et  se  vit  parfaitement 
accueilli  par  le  czar.  Mais  il  demanda  son  rappel  aussitôt 
qu'il  apprit  le  renvoi  du  ministère  Odilon  Barrot.  A  partir 
de  ce  moment,  il  combattit  vivement  la  politique  prési- 
dentielle. Il  vota,  le  19  juillet  1851,  contre  la  revision  de 
la  Constitution,  et  le  17  novembre,  pour  le  projet  qui 
devait  soumettre  à  l'Assemblée  la  puissance  militaire,  en 
cas  d'événement.  Arrêté  dans  la  matinée  du  S  décembre, 
il  fut  d'abord  enfermé  à  Ham,  puis  conduit  jusqu'à 
Cologne.  Quelques  mois  après»  soumis  comme  officier 
inscrit  dans  les  cadres  de  l'activité,  au  serment  exigé  par 
la  nouvelle  Constitution,  il  le  refusait  par  une  lettre 
publiée  dans  tous  les  journaux.  Depuis  cette  époque,  il  a 
résidé  soit  en    Allemagne,  soit  en  Belgique,  soit  en 


Angleterre.  A  la  fin  de  1857,  à  roccasion  de  la  mort  près* 
que  subite  d'un  de  ses  enfants,  qui  se  trouvait  en  France 
avec  sa  mère,  i'Empereiir  accorda  spontanément  au 
général  l'autorisation  d'y  rentrer.  Au  mois  d'avril  1860, 
de  La  Moricière  est  allé  prendre  à  Rome,  avec  Tautorisation 
du  gouYemement  français,  le  commandement  des  troupes 
pontificales  ;  mais  le  vaillant  soldat  d'Afrique  ne  comman- 
dait plus  à  ses  anciennes  légions  ;  la  désertion,  l'indisci*- 
pline  amenèrent  le  désastre  de  Castelfidardo,  qui  fut  la 
dAture  de  sa  carrière  publique.         [Dict.  des  contemp.) 

De  La  Moricière  se  servait  aussi  bien  de  la  parole  que 
de  Tépée,  et  on  lui  pardonne  aisément  d'avoir  aimé  là 
tiibuoe  avec  ses  mAles  franchises  et  ses  nobles  agitations, 
en  songeant  aux  succès  qu'il  y  obtint  dans  diverses 
circonstances.  Sa  parole  était  vive,  son  goste  saccadé 
trahissait  l'homme  habitué  à  commander,  on  l'écoutait 
avec  plaisir,  parce  qu'il  était  de  l'école  du  bon  sens, 
surtout  dans  les  questions  militaires  ;  ses  idées  sur  les 
modifications  que  pouvait  subir  l'organisation  de  l'armée 
se  rapprochaient  beaucoup  plus  qu'on  ne  le  croit  de  celles 
de  l'Empereur,  et  nul  doute  que  s'il  eût  connu  intime- 
ment le  général  de  La  Moricière,  l'Empereur  ne  se  fût 
épris  d'un  officier  r|ui  résumait  Thérolsme  insouciant  du 
soldat  français  et  la  hardiesse  de  son  chef. 

Le  jugement  des  contemporains  sur  la  tombe  du  défunt, 
et  ses  actes  politiques  pourront  être  diversement  inter- 
prétés ;  mais  on  sera  unanime  à  louer  ses  admirables 
qualités  militaires,  la  droiture  de  ses  sentiments,  l'hon- 
nêteté de  ses  convictions. 

De  La  Moricière  était  un  de  ces  hommes  dont  la  mort 
est  un  deuil  public. 

Les  obsèques  du  général  de  La  Moricière  ont  eu  lieu  à 
sa  terre  de  La  Moricière,  commune  de  Saint-Philbert- 
de-Grand-Lieu  (Loire-Inférieure).  11  était  né  à  Nantes, 
le  5  lévrier  1806. 

Le  29  octobre  1879,  on  a  élevé  dans  la  cathédrale  de 
Nantes  un  monument  au  général  Juchanlt  de  La  Mori- 
cière, il  fait  pendant  à  l'admirable  mausolée  du  duc  Fran- 
çois II,  de  Bretagne. 


L'oBUYre  de  Paul  Dubois  est  la  plus  belle  que  la  sta« 
tuaire  ait  produite  dans  ce  siècle,  depuis  Canova.  Dans 
les  chapiteaux  des  colonnes,  écrit  un  biographe,  sont 
inscrits  des  emblèmes  parlants  ;  ici  la  tiare,  au-dessus  des 
clefs  de  Saint-Pierre  ;  là,  un  casque,  au-dessus  de  deux 
sabres  croisés,  le  sabre  français  et  le  yatagan  arabe. 

«  Une  pensée  pieuse  et  touchante  a  &it  représenter 
dans  un  médaillon,  au  chevet  du  Ut  de  marbre  où  gii 
le  glorieux  soldat,  les  deux  filles  du  général  (4)  ;  et  le  mé- 
daillon est  soutenu  par  deux  anges,  qui  croisent»  au- 
dessus  de  ces  jeunes  tètes,  deux  branches  des  lauriers  de 
leur  père. 

c  On  a  placé  également  les  inscriptions  du  tombeau. 
Sur  une  face,  l'énumération  éloquente  des  qualités  du 
général  dans  une  suite  de  médaillons  séparés  par  des 
anges  en  prière.  —  A  droite,  Fortitudô,  Caimlium^  Fide$^ 
—  la  grandeur  d'âme,  rintelligence,  la  foi;  —  à  gauche, 
Juititia,  Chantas f  Virtus^  —  la  justice,  la  charité,  le  cou- 
rage. 

m  Au  faite  du  lit  mortuaire,  on  lit  :  jEtemœ  memùrùe 
D.  C.  L.  Juchault  de  La  Moric^re, 

c  A  la  tète  est  Tépitaphe  dont  voici  la  traduction  :  c  A 
Vhomnie  excellent  et  au  très  ithutre  général^  ce  monument 
a  été  élevé  par  ses  amùy  ses  eollègues  et  ses  compagnons 
(Tarmei.  » 

«  Aux  pieds  du  général,  une  inscription  latine,  dont  void 
également  la  traduction  :  «  En  Afrique^  il  recula  et 
affermit^  de  son  conseil  et  de  son  épée^  les  frontières  de  la 
patrie;  dans  la  France  en  deuil^  il  combattit  vaillamment  les 
coupables  rebelles  à  la  loi;  au  Saint-Siège  abandonné  il 
porta  un  dernier  secours  ;  jamais  aurdessous  de  la  fortune; 
plus  fort  que  l'adversité;  grand  par  fintelSgence^  plus  grand 
par  le  cœur^  il  mourut  en  embrassant  la  croix.  » 

c  Enfin,  au  sommet  du  lit  funèbre  se  trouve  plusieurs 
fois  répétée  la  devise  du  général  :  Spes  mea  Deus.—îAm 
est  mon  espérance.  • 


(1)  Une  de  ses  filles  avait  épottsè  le  comte  de  Maistre;  elle  est 
morte  à  Rouen  en  décembre  1870. 


-  234  — 
Nous  possédons  :  i*  plusieurs  lettres  de  Juchault  de  La 
Moricijbre»  datées  de  nos  possessions  d'Afrique  et  adressées 
an  ministre  de  la  guerre;  2*  Lettre  au  journal  la  Presse, 
1849;  3^  Lettre  de  refus  de  serment  àV Empire;  h?"  Rapport 
pêt  les  opérations  d  Rome,  1860. 


LA  CHESNATE  (Henri- Georges) 

Henri-Georges  La  Chesnaye,  capitaine  adjudant*major 
au  23*  régiment  de  ligne,  chevalier  de  la  Légion  d'hoo- 
nem%  décoré  de  la  médaille  d'Italie,  blessé  à  la  bataille  de 
Gravelotte,  le  \%  août  1870,  est  mort  le  27  octobre  même 
année,  dans  une  des  ambulances  de  Metz.  Ramené  à  La 
Flèche,  il  a  été  inhumé  dans  le  cimetière  de  la  ville,  au 
mois  d'août  1871. 

Henri-Georges  La  Chesnaye  était  né  à  La  Flèche  et  avait 
&it  ses  études  au  Prytanée. 

LALANDE  (JuUen) 

La  plus  grande  figure  de  la  marine  française  contem- 
poraine, rhomme  vers  lequel  se  retournaient  tous  les 
regards  et  sur  lecpiel  reposaient  les  espérances,  un  carac- 
tère antique,  un  grand  esprit  et  un  noble  cœur^  tel  fut 
l'amiral  Julien  Lalande. 

La  postérité  a  commencé  pour  lui  et  elle  a  confirmé  l'o- 
pinion qu'eurent  de  lui  ses  contemporains.  Depuis  trente- 
six  ans  déjà,  la  mort  l'a  arraché  en  pleine  activité,  on  peut 
dire  en  pleine  jeunesse,  à  Fœuvre  d'organisation  qu'il 
avait  entrôprise  et  qui  lui  a  survécu. 

11  est  donc  permis  de  le  louer  autant  qu'il  le  mérite, 
sans  craindre  de  susciter  l'envie,  de  rencontrer  la  critique 
qui  n'amène  son  pavillon  que  par  devant  les  tombes. 
Lalande  eut  la  gloire  de  laisser  à  la  France  la  véritable 
escadre  de  combat  dont  elle  pouvait  avoir  be^in  un  jour. 

Mais  pour  mieui  fiedre  apprécier  les  services  rendus  à 


-  «34  — 
son  pays  par  Tillustre  amiral,  laissons  à  d'autres,  plus 
compétents  que  nous,  le  soin  de  dire  ce  qu'était  naguère 
notre  flotte  de  guerre,  les  phases  par  lesquelles  elle  devait 
passer  pour  exister  utilement  et  ce  qu'elle  est  devenue 
sous  le  souffle  d'une  volonté  puissante. 

Ce  n'est  qu'en  1831  qu'ont  vit  apparaître  l'embryoo  de 
la  flotte  qui,  en  1840,  et  gr&ce  à  son  chef  incomparable, 
devait  atteindre  son  apogée.  Cet  embryon,  ce  furent  les 
six  vaisseaux  avec  lesquels  l'amiral  Roussin,  forçant  les 
passes  du  Tage  par  une  manœuvre  audacieuse,  alla  me- 
nacer Lisbonne  de  ses  canons  et  foire  tomber  don  Miguel. 

La  France  n'eut  point  cependant  d'escadre  proprement 
dite  jusqu'en  1839;  mais,  selon  les  circonstances^  elle 
réunissait  un  certain  nombre  de  vaisseaux,  qui  se  disper- 
saient une  fois  les  événements  accomplis.  Cet  état  de 
choses  Jura  ainsi  jusqu'au  jour  où  la  politique  fit  surgir 
la  question  d'Orient. 

De  ce  jour-là  l'escadre  fut  créée,  parce  que,  en  même 
temps  que  cette  création  s'imposa  comme  une  nécessité, 
l'homme  qui  devait  constituer  notre  force  navale,  Tamiral 
Lalande,  se  trouva  là  à  point  pour  accomplir  cette  œuvre 
laborieuse. 

C'est  avec  trois  vaisseaux  seulement  qu'il  la  commença; 
sans  instructions  du  gouvernement,  au  sujet  du  grave 
conflit  qui  venait  d'éclater  entre  la  Porte  et  son  redoutable 
vassal,  le  pacha  d'Egypte,  placé  dans  la  situation  la  plus 
difficile,  en  présence  d'une  puissante  escadre  anglaise, 
dont  les  états-majors  et  les  équipages  nous  étaient,  au 
fond,  hostiles,  l'amiral  Lalande  sut  faire  respecter  le  pa- 
villon français,  malgré  l'écrasante  infériorité  de  ses  res- 
sources. 

Suppléant  au  nombre  absent  par  tous  les  moyens  ima- 
ginables, déployant  tout  Tesprit  d'initiative  dont  il  était 
doué,  s'appîiquant  avec  une  infatigable  persistance  à 
former  un  tout  homogène,  il  fit  partager  sa  foi  et  sa  force 
d'âme  à  sa  petite  armée  ;  il  entretint  dans  ses  rangs  Tému- 
lation,  la  confiance,'  le  feu  sacré  en  un  mot,  et  il  inspira  à 
tous  ses  officiers  la  nbble  ambition  du  devoir.  Chaque 
journée  fut  consacrée  à  des  manœuvres,  à  des  exercices, 


l 


—  233  — 
et  sa  petite  escadre,  si  faible  par  le  nombre,  devint  en 
quelques  mois  très  redoutable  par  la  qualité  des  équi- 
pages, le  mérite  des  officiers  et  la  puissance  morale  dû 
chef. 

Peu  à  peu  des  renforts  arrivèrent  de  France  à  Tillustre 
amiral,  et,  lorsqu'il  fut  rappelé,  en  1840,  sa  flotte,  portée 
à  vingt  vaisseaux  de  ligne,  devenue  l'égale  des  plus  redou- 
tables par  le  nombre  des  canons,  leur  était  supérieure  par 
l'instruction,  par  la  discipline  et  par  l'ardeur;  aux  yeux 
(le  tous,  comme  à  ceux  de  Lalande,  le  sacrifice  et  l'abné- 
gation n'étaient  que  l'accomplissement  du  devoir;  ce  prin- 
cipe, qui  fut  la  règle  de  sa  vie,  il  l'avait  inculqué  à  tous. 

L'un  de  nos  officiers  les  plus  distingués,  l'amiral  Jurieu 
de  la  Gravière,  comme  le  prince  de  Joinville,  attribue  à 
Tamiral  Lalande  l'organisation  de  nos  forces  navales.  Il 
reconnaît  que  la  vapeur  a  apporté  dans  les  conditions  du 
métier  de  marin  plus  qu'un  changement  radical,  qu'elle 
y  a  produit  une  révolution  et  bouleversé  de  fond  en  com- 
ble nos  traditions,  nos  usages  et  jusqu'à  nos  mœurs  mari- 
times. 

Nous  trouvons  dans  la  Marine  d autrefois  une  apprécia- 
tion, en  très  peu  de  lignes,  des  divers  chefs  qui  ont  succédé 
à  l'amiral  Lalande,  en  le  prenant  pour  modèle.  Ce  sont 
des  esquisses  biographiques  qu'il  est  bon  de  reproduire. 
a  Dans  la  période  de  renaissance  de  notre  marine,  dit 
Jurien  de  la  Gravière,  le  rôle  de  l'amiral  Lalande,  plus 
sympathique  qu'aucun  autre,  a  été  certainement  un  rôle 
à  part.  Il  serait  injuste  cependant  de  vouloir  le  grandir 
aux  dépens  de  ses  émules. 

a  A  côté  de  lui,  nous  rencontrons  des  chefs  non  moins 
autorisés,. dont  la  marine  a  aussi  gardé  la  mémoire.  Je  ne 
paile  pas  de  l'amiral  Hugon.  Cette  noble  et  sévère  figure 
tient  par  trop  de  côtés  à  la  marine  de  la  République  et  de 
TËmpire.  Je  ne  parle  pas  non  plus  de  la  jeune  et  brillante 
iofluence  qui  s'efforçait  déjà  d'élever  au-dessus  de  nos 
têtes  le  drapeau  de  l'avenir. 

0  Les  chefs  qui  ont  achevé  l'œuvre  de  l'amiral  Lalande 
appartenaient  à  la  même  génération  que  lui.  L'amiral  de 
La  Suze  nous  a  révélé  ce  que  vaut  la  méthode;  l'amiral 

18 


—  234  - 

Gasy,  ce  que  peut  l'enthousiasme;  Tamiral  Baudin  nous  a 
montré  l'énergie  passionnée  qui  entraîne;  l'amiral  de 
Parseval,  la  suprême  dignité  qui  subjugue. 

a  Ce  qui  me  parait  distinguer  l'amiral  Lalande  entre 
tous  ces  hommes  remarquables  à  des  titres  divers,  ce  sont 
les  grandes  perspectives  que  son  esprit  embrassait.  L'opi- 
nion publique  peut  avoir  ses  surprises  ;  elle  est,  en  géné- 
ral, clairvoyante.  Elle  avait  reconnu  dans  l'amiral  La- 
lande un  homme  supérieur  et  le  poussait  de  toutes  ses 
forces  au  premier  rang.  » 

Ces  portraits  à  coups  de  plume  ont  surtout  le  mérite  de 
la  vérité.  L'homme  de  mer  dont  toute  notre  marine  a 
conservé  le  souvenir,  en  qui  reposait  sa  suprême  espé- 
rance, est  mort  jeune,  (il  n'avait  pas  encore  cinquante- 
sept  ans),  mais  il  est  mort  du  moins  avec  la  conso- 
lation d'avoir  réalisé  une  partie  du  rêve  qu'il  caressait 
pour  elle  :  il  lui  a  légué  sa  flotie  de  combat. 

On  peut  ajouter  que,  quoiqu'il  appartînt  à  la  marine 
d'autrefois,  qu'il  n'ait  conilu  que  la  vapeur  à  aubes,  à  ses 
débuts,  et  qu'il  n'eût  pas  une  grande  confiance  dans  Futi- 
lité de  ce  genre  de  navires  appliqués  à  la  guerre,  son 
esprit  résolu,  son  sens  droit  et  pratique,  son  patriotisme 
éclairé,  lui  auraient  inspiré  des  combinaisons  nouvelles, 
sans  le  détourner  pour  cela  de  son  principe  absolu  :  la  ma- 
rine doit  être  tout  entière  dans  Tescadre. 

Elle  ne  peut  être,  en  effet,  dans  l'étendue  ni  dans  les 
richesses  des  arsenaux.  L'amiral  Lalande  ne  la  reconnais- 
sait que  dans  l'activité  productive  des  chantiers,  l'impor- 
tance des  approvisionnements  et  surtout  la  forte  constitu- 
tion du  personnel.  C'est  dans  cet  ordre  d'idées  qu'il  l'avait 
poussée  et  qu'il  a  atteint  son  but.  11  rêvait  une  armée  de 
mer  permanente  telle  que  la  créée  la  Russie. 

Certes,  à  une  puissance  comme  la  France,  dont  la  po- 
pulation maritime  s'étend  sur  deux  mers  et  qui  a  en  face 
d'elle  l'Angleterre,  il  faut  de  toute  nécessité  une  flotte  de 
combat,  composée  de  forces  homogènes  destinées  à  entrer 
en  ligne  de  bataille.  Â  côté  et  en  dehors,  il  ne  peut  y  avoir 
d'utile  que  les  avisos ,  les  monitors  >  les  canonnières 
rapides,  les  bateaux-torpilles  et  les  gardes-côtes. 


—  235  - 

Né  au  Mans,  le  13  janvier  1787,  Tamiral  Lalande  est 
mort  à  Paris,  le  2  mars  1844.  Il  représentait  le  départe- 
ment du  Finistère  à  la  Chambre  des  députés.  M.  de  Mac- 
kau,  alors  ministre  de  la  marine,  ne  voulut  laisser  à  aucun 
autre  le  soin  d'interpréter  la  douleur  générale  ;  il  prononça 
l'oraison  funèbre  du  défunt.  La  marine  entière  était  en 
deuil  :  il  appartenait  de  droit  à  celui  qui  présidait  à  ses 
destinées  de  dire  adieu,  en  son  nom,  à  l'homme  qui  l'avait 
honorée. 

Dans  un  éloquent  discours,  le  ministre  raconta  en 
termes  émus  cette  vie  si  courte,  pourtant  si  pleine.  Il  rap- 
pela que  Lalande,  entré  à  l'Age  de  seize  ans  dans  la  ma- 
rine, comme  poussé  par  une  vocation  irrésistible,  se  fit 
remarquer  dans  toutes  les  circonstances  par  l'accomplis- 
sement de  tous  les  devoirs. 

Etant  enseigne  de  vaisseau,  Lalande  se  distingua  d'une 
façon  toute  particulière  dans  le  combat  qui  eut  lieu  aux 
Sables -d'Olonne,  le  24  février  1809,  entre  les  frégates 
t Italienne^  la  Calypso  et  la  Cyàèle,  et  toute  une  division 
navale  anglaise  aux  ordres  de  Stopford.  Cette  division, 
forte  de  trois  vaisseaux  de  ligne,  de  deux  frégates  et  deux 
corvettes,  fut  contrainte,  après  quelques  heures  de  vive 
canonnade,  d'abandonner  la  proie  qu'elle  comptait  en- 
lever. * 

Lalande  fut,  dans  cette  journée,  admirable  de  bravoure 
et  de  sang-froid.  Par  un  singulier  caprice  de  la  destinée , 
h  sa  première  affaire,  le  jeune  enseigne  de  vaisseau  se 
trouvait  en  présence  du  marin  distingué  qu'il  devait  ren- 
contrer en  Orient  vers  la  fin  de  sa  carrière  ;  car  l'amiral 
Stopford  commandait  précisément  les  forces  britanniques 
de  la  Méditerranée  lorsque  Lalande,  devenu  chef  d'escadre 
à  son  tour,  se  retrouva  devant  lui  et  créa,sou8  les  yeux  de 
son  adversaire,  cette  armée  navale  qui  fut,  pendant  un 
certain  temps,  le  légitime  orgueil  de  la  France,  et  la  juste 
appréhension  de  ses  ennemis. 

Après  avoir  pris  part  à  divers  combats  dans  les  mers 
(les  Antilles,  en  1824,  Lalande  parcourut,  en  vingt  ans  à 
peine,  la  distance  qui  sépare  le  grade  de  vice-amiral  de 
celui  de  capitaine  de  frégate. 


—  236  — 
Mais,  partout,  dans  toutes  les  situations  où  il  s'est 
trouvé,  il  semblait  s'être  donné  pour  mission  de  devancer 
l'avenir^  il  organisait  des  divisions  et  même  des  escadres 
et,  quand  il  n'avait  qu'un  navire,  il  les  organisait  avec  ses 
chaloupes  et  ses  canots.  Ses  officiers  etses  équipages  ap- 
prenaient ainsi  les  grandes  manœuvres  d'ensemble,  et,  si 
le  cadre  était  petit,  du  moins  l'instruction  était  complète. 
Dès  son  début  dans  la  carrière,  Lalande  avait  acquis  la 
conviction  que  nos  désastres  et  nos  défaites  sur  mer 
avaient  pour  cause  déterminante  l'infériorité  de  notre 
artillerie,  et,  par  suite  d'une  négligence  inexplicable,  la 
défectuosité  de  notre  tir.  Àboukir,  Trafalgar,  disait- il 
souvent,  eussent  été  des  victoires  pour  le  drapeau  français, 
si  rinstruction  de  nos  artilleurs  avait  été  moins  négligée. 
Parvenu  au  commandement,  les  manœuvres  d'artillerie, 
l'armement  des  bâtiments,  le  tir  dans  ses  diverses  appli- 
cations sur  terre  et  sur  mer,  donnèrent  lieu  à  des  exer. 
cices  de  chaque  jour,  et,  sous  son  impulsion,  nos  canon- 
niers  marins  sont  devenus  d'une  habileté  presque 
incomparable.  Ni  le  mauvais  temps,  ni  l'état  de  la  mer, 
ni  l'imprévu  n'ont  suspendu  ces  exercices  qui  étaient, 
dans  l'escadre  du  Levant,  les  accessoires  obligés  des  ma- 
nœuvres d'ensemble. 

Aussi  lorsque,  arraché  à  l*improviste  au  théâtre  où  il 
comptait  résoudre,  par  le  canon,  la  question  d'Orient, 
Lalande  ramena  à  Toulon  les  vingt  vaisseaux  dont  il  avait 
fait,  à  force  de  volonté  et  d'ascendant  moral,  la  première 
flotte  du  monde,  de  longues  acclamations  saluèrent* du 
rivage  son  arrivée,  comme  un  cri  de  soulagement  avait 
salué  son  départ  des  rives  du  Bosphore. 

D'une  ardeur  encore  juvénile,  doué  d'une  inébranlable 
feimeté  sous  des  formes  d'une  douceur  exquise,  il  avait  su 
conquérir  les  cœurs  et  leur  avait  imposé  ses  lois  à  force 
de  courtoisie  et  de  bienveillance.  Mais,  si  le  caractère  était 
d'une  trempe  énergique,  le  corps  élégant  et  svelte  était 
presque  débile  ;  le  regard  était  profond,  parfois  sévère, 
tandis  que  les  traits  pâles  du  visage  et  le  sourire  presque 
douloureux  de  la  bouche  accusaient  la  souffrance. 
Hélas  !  il  ne  faut  pas  trop  s'étonner  de  la  mort  pré- 


—  237  — 
Goce  de  Tamiral  Lalande  :  chez  lui,  la  lame  a  usé  le  four- 
reau. 

Si  précoce  qu'ait  été  sa  mort,  nous  dirons  de  lui  ce  qu'en 
ont  dit  le  prince  de  Joinville  et  l'amiral  Jurien  de  la 
Gravière,  ce  qu'en  pensent  tous  ceux  qui  lui  survivent 
encore.  Il  s'est  hâté  dans  son  œuvre,  prévoyant  que  le 
temps  lui  ferait  défaut  s'il  s'amusait  en  chemin  :  il 
a  fait  vite  et  bien,  grâce  à  une  persévérance  que  rien  n'a 
jamais  pu  détourner  de  son  but,  et  qui  voulait  donner  à  son 
pays  la  première  flotte  du  monde. 

Soldat,  il  a  toujours  su  obéir;  général,  il  a  partout  su 
commander.  Il  a  forcé  à  l'admiration  ses  rivaux,  î^es  adver- 
saires, ses  ennemis  eux-mêmes,  et  le  plus  bel  éloge  qu'on 
aitpu  lairede  lui  est  sorti  de  la  bouche  de  l'amiral  Stopford, 
en  4840  :  «  S'il  y  a  conflagration,  l'amiral  Lalande  sortira 
vainqueur  de  la  lutte;  c'est  le  vrai  général  en  chef-né 
d'une  armée  navale,  n 

Dans  les  relations  privées,  Lalande  apportait  une  bien- 
veillance et  une  politesse  parfaites.  Idole  de  ses  inférieurs, 
il  était  sincèrement  aimé  de  sa  famille  et  de  tous  ceux 
qui  l'approchaient.  Un  seul  trait  achèvera  de  peindre  son 
caractère. 

Il  était  le  tuteur  de  la  fille  d'un  de  ses  amis  (  I).  Dès  sa 
sortie  du  pensionnat,  la  jeune  personne  fut  entourée  et  on 
«lemandasa  main  plusieursfois.  Lalande  fut  d'abord  étonne, 
puis  effrayé  de  ses  refus  persistants. 

—  Je  ne  veux  pas  me  marier,  répondit-elle  aux  observa- 
tions de  son  tuteur. 

Knfin,  un  jour,  elle  repoussa  un  parti  que  Lalande  avait 
pris  sous  sa  protection  particulière. 

—  C'est  trop  fort,  lui  dit-il,  et  tu  tiens  à  me  fiiire  de  la 
peine.  Tu  aimes  quelqu'un  sans  doute?  Pourquoi  me  le 
cacher,  en  ce  cas?  Je  ne  suis  pas  là  pour  contrarier  tes 
goûts. 

Après  une  assez  longue  discussion,  la  pupille  avoua 
qu'elle  aimait  quelqu'un. 


(1,  M"o  Mauboussin  dont  le  frère  est  mort  consul  français  en 
Chine,  le  28  octobre  1863.  (Voy.  Mauboussin  Pierre-Victor.) 


—  Î38  — 
'^  Eh  bien!  si  ton  choix  est  honorable,  tu  épouseras 
celui  que  tu  aimes. 

—  Vous  me  le  promettez? 

— •  Sur  l'honneur.  Quel  est  l'homme  que  tu  as  distin- 
gué? 

—  Vous  ne  devinez  donc  rien,  monsieur  mon  tuteur  1 
Mais  c'est  vous  que  j'aime  ! 

—  Comme  uu  père,  je  le  sais  bien... 

-^  Pas  du  tout.  Comme  un  mari,  puisque  je  vous 
épouse. 

—  Quelle  folie  I 

—  J'ai  votre  parole  et  je  ne  vous  la  rends  pas. 

Toute  lutte  devint  inutile,  et  Lalande,  après  une  vive 
résistance,  se  rendit...  pour  la  première  fois  de  sa  vie.  Ce 
mariage  fut  la  contre-partie  de  celui  d'Abnaviva;  mais 
Madame  Lalande  fut  la  plus  heureuse  des  femmes.  Elle  n'a 
pleuré  qu'en  perdant  celui  que  pleurait  toute  la  marine. 
Elle  a  trouvé  une  consolation  dans  l'estime  respectueuse 
dont  était  entouré  le  nom  de  son  mari. 

La  gloire  de  Lalande  consiste  surtout  à  avoir  posé  des 
règles  qui  sont  devenues  des  traditions,  règles  suivies  par 
tous  les  chefs  qui,  depuis,  ont  été  placés  à  la  tète  de  nos 
forces  navales  et  grâce  auxquelles  nos  marins  soni  devenus 
ce  que  nous  les  voyons,  ce  qu'ils  resteront  toujours, 
d'excellents  patriotes  et  d'intrépides  soldats.    (CHAROLiUs.) 

Julien  Lalande  est  auteur  des  brochures  suivantes  : 

Essaisur  le  personnel  militaire  delà  marine.  Paris,  1818, 
in-8o. 

Exercice  du  canon^  de  la  caronade  et  de  Pobusier^  en  usage 
à  bord  de  la  frégate  V Amazone.  Toulon,  1841,  in-8o. 

LALANDE  (Michel-Lonis-Arsène) 

Michel-Louis- Arsène  Lalande  naquit  au  Mans,  le  1 2  juil- 
let 1785.  Sorti  de  l'école  militaire  en  1804,  il  fit  les  cam- 
pagnes d'Italie  et  d'Espagne.  En  1814^  il  était  cbef  de 
bataillon  et  assistait  à  la  fameuse  bataille  de  Toulouse 
livrée  parle  maréchal  Soult  à  Wellington.  En  1819,  il 
entra  dans  la  garde  royale;  nommé  lieutenant -colonel  au 


r.  >  -^/-b 


-  239  - 
deuxième  léger,  il  passa  en  Espagne  en  1823  avec  l'armée, 
qui  était  commandée  par  le  duc  d'Angouléme.  Mis,  en  1 830^ 
à  la  tôte  du  septième  lé;;er  en  qualité  de  colonel,  il  fut 
promu  au  grade  de  maréchal  de  camp  en  1834,  et  on  lui 
confia  successivement  le  commandement  des  départements 
du  Bas-Rhin  et  d'Indre-et-Loire.  Depuis  il  avait  pris  sa 
retraite  et  était  venu  habiter  le  Mans.  Il  est  décédé  le 
25  avril  1852.  Le  général  Laiande  était  le  frère  de  Tamiral 
Lalande,  qui  fut  l'une  des  gloires  de  notre  marine. 

LALANDE  (Pierre-Julien-Marle) 

PierrfrJulien-Marie  Laiande,  cheva'ier  de  l'ordre  impérial 
de  la  Légion  d'honneir  et  chevalier  de  Tordre  de  Saint- 
Grégoire-le-Grand,  Cî^t  mort  le  27  juin  1868.  Il  était  né  au 
Mans,  le  M  mai  1784. 

Laiande  était  issu  cTune  famille  qui,  depuis  plus  de  deux 
siècles,  est  en  possession  de  Testime  et  de  la  vénération  de 
tout  le  pays.  Il  était  le  dernier  survivant  de  quatre  frères 
dont  la  vie  a  été  consacrée  au  bien  public. 

Pierre-Jean-Marie  Laiande  a  été  pendant  de  longues 
années  membre  du  Conseil  municipal,  administrateur  des 
hospices,  membre  du  bureau  de  bienfaisance  de  la  ville 
du  Mans,  trésorier  de  la  fabrique  de  la  Cathédrale, membre 
de  la  société  du  matériel  agricole  et  du  conseil  d'admi- 
nistration de  la  société  d'assurances  mutuelles  mobilières 
du  Mans. 

Pendant  plus  de  soixante  ans,  il  s'est  constamment 
ocoupé  de  la  classe  indigente  ;  il  faisait  partie  de  toutes 
les  œuvres  de  bienfaisance  et  a  consacré  sa  vie  à  secourir 
les  malheureux. 

Au  mois  de  juillet  1868,  les  membres  du  bureau  de 
bienfaisance  de  la  ville  du  Mans,  adresi-èrcnt  l'extrait 
suivant  du  registre  de  leur  délibération  à  Ja  famille 
Laiande  : 

«  En  présence  du  vide  que  vient  de  creuser  dans  son 
sein  la  mort  de  M.  Lalande-Villette,  la  commission  admi- 
nistrative, avant  de  reprendre  ses  travaux,  veut  consigner 
sur  le  registre  de  ses  délibérations  l'expression  de  ses  plus 


—  2iO  — 

sincères  regrets.  C'est  un  devoir  dont  elle  tient  à  s'acquit- 
ter, que  de  rendre  à  la  mémoire  de  cet  homme  de  bien 
l'hommage  de  sa  reconnaissance  pour  cette  longue  et 
pourtant  trop  courte  existence  touie  remplie  de  bonnes 
œuvres  et  de  charité. 

a  Pendant  de  longues  années,  M.  Lalande-Villette, 
administrateur  du  bureau  de  bienfaisance,  n*a  cessé  de 
donner  aux  intérêts  des  pauvres  le  dévouement  le  plus 
absolu.  Nulle  miîîsion,  quelque  pénible  qu'elle  fût,  ne  la 
trouvé  tiède  ou  hésitant. 

«  Dans  les  quêtes  annuelles  où,  toujours,  il  se  réservait 
la  tâche  la  plus  rude,  il  avait  le  secret  d'ouvrir  toutes  les 
portes,  et  quand  il  parlait  au  nom  de  ses  chers  pauvres,  sa 
voix  trouvait  de  tels  accents  que  c'est  toujours  la  bourse 
pleine,  qu'il  rentrait  le  soir,  fatigué,  mais  soutenu  par  le 
sentiment  du  devoir  accompli. 

c  Malgré  tant  de  mérites,  M.  Lalande-Villette,  modeste 
autant  que  bon,  s'ignorait  lui-même.  Animé  du  véritable 
esprit  de  charité,  il  écoutait  la  voix  de  sa  conscience  et  il 
agissait. 

«  Les  administrateurs  du  bureau  de  bienfaisance,  heu- 
reux de  pouvoir  rendre  ce  dernier  hommage  à  celui  qui  fut 
si  longtemps  leur  collègue  et  leur  modèle,  décident  qu'une 
expédition  de  la  présente  délibération  sera  transmise  à  la 
famille  de  M.  Lalande-Villette,  avec  l'expression  de  leui-s 
regrets  et  de  leur  profonde  sympathie.  » 

LANGLAIS  (Jacques) 

Jacques  Langlais,  avocat  et  publiciste,  conseiller  d'État, 
ancien  représentant  du  peuple  et  ancien  député  au  corps 
législatif,  est  né  à  Mamers  (Sarthe),  le  27  février  1810.  Fils 
d'un  ouvrier  tisserand,  il  fut  élevé,  pendant  cinq  ans,  aux 
frais  de  sa  ville  natale.  Au  sortir  du  collège,  il  entra  au 
séminaire  du  Mans,  où  il  eut  pour  professeur  de  théologie 
l'abbé  Bouvier,  plus  tard  évoque  du  Mans.  En  1829,  il  était 
clerc  minoré  et  professeur  de  rhétorique  au  collège  de 
Mamers.  La  révolution  de  Juillet  changea  le  cours  de  ses 
idées  et  le  détourna  de  la  profession  ecclésiastique.  Il  iiit 


-  241  — 
quelque  temps  précepteur  daus  une  famille  de  la  Mayenne; 
puis  il  vint  à  Paris  en  4833  étudier  le  droit.  Il  était,  en 
même  temps,  l'un  des  rédacteurs  ordinaires  du  journal 
religieux  La  Dominicale,  Reçu  avocat  en  1837,  il  envoya 
des  articles  à  plusieurs  journaux,  et  devint,  pour  les 
questions  de  jurisprudence,  un  collaborateur  assidu  de 
V Encyclopédie  catholique  du  dix -neuvième  siècle.  En  1840, 
il  se  fit  admettre  par  M.  de  Girardin  à  la  Presse^  et  devint 
l'avocat  ordinaire  du  journal  qui  soutenait  alors  le  minis- 
tère Guizot  et  pour  lequel  il  phida  contre  la  Démocratie 
pacifique.  Un  procès  intenté  par  un  électeur  de  l'Aube  au 
sujet  d'une  inscription  frauduleuse  sur  les  listes  électorales^ 
fut  gagné  par  Jacques  Langlais,  devant  le  tribunal  de 
Troyes  et  le  mit  tout  à  fait  en  évidence.  Il  fut  chargé  de 
la  défense  du  notaire  Lehon,  poursuivi  pour  une  banque- 
route frauduleuse  de  plusieurs  millions. 

Très  versé  dans  la  connaissance  spéciale  des  lois  qui  ont 
régi  la  presse,  il  préparait  sur  cette  matière  un  ouvrage 
étendu,  lorsque  la  révolution  de  Février  lui  ouvrit  la  car- 
rière législative.  Rallié  à  TorJre  de  choses  nouveau,  il  se 
présenta  comme  candidat  républicain  aux  électeurs  de  la 
Sarthe  (1848),  et  fut  nommé  représentant  du  peuple  par 
58,535  suffrages,  le  dernier  sur  une  liste  de  douze  élus. 
Membre  du  comité  de  la  justice,  il  vota  d'abord  avec  le 
parti  démocratique  modéré.  Après  l'élection  du  10  décem- 
bre, il  se  rapprocha  de  la  droite  et  soutint  la  politique 
intérieure  et  extérieure  du  président.  Réélu  le  quatrième  à 
TAssemblée  législative, il  y  fit  partie  delà  majorité  jusqu'au 
moment  de  là  rupture  entre  l'Elysée  et  les  chefs  de  la 
droite  parlementaire  et  se  rattacha  alors  à  la  politique  qui 
triompha  par  le  coup  d'Etat  du  2  décembre.  Présenté,  sous 
les  auspices  du  gouvernement,  comme  candidat  à  la  dépu- 
tation,  il  fut  élu  dans  la  circonscription  de  Mamers.  Au 
Corps  législatif,  il  a  pris  souvent  la  parole  et  a  cx>op<^ré 
activement  à  la  discussion  de  plusieurs  projets  de  loi. 
En  1853,  il  fut  rapporteur  de  la  Commission  chargée 
d'examiner  le  projet  relatif  à  la  composition  du  jury.  Dans 
la  session  do  1855,  il  fut  encore  rapporteur  du  nouveau 
projet  d'organisation  municipale.  Réélu  député  en  1857, 


—  242  — 

Langlais,  donna  la  même  année  sa  démission  pour  entrer 
au  Conseil  d'Etat (^/Wion.  des  Contemp.) 

Les  études  spéciales  que  Jacques  Langlais  avait  faites 
sur  les  questions  financières  et  son  aptitude  à  se  les  ap- 
proprier et  à  les  exposer,  l'avaient  indiqué  au  choix  de 
lïtimpereurMaxiniilien,  qui  demandait  à  la  France  un 
homme  capable  de  rétablir  Tharmonie  dans  les  finances 
du  Mexique.  Il  s'embarqua  pour  la  Vera-Gruz  le  46  oc- 
tobre 1865,  r£mpereur  du  Mexique  le  nomma  ministre 
des  finances. 

Jacques  Langlais  est  décédé  à  Mexico,  le  23  février  1866, 
d'une  attaque  d'apoplexie  foudroyante,  causée  par  l'excès 
de  travail.  Il  a  laissé  au  pays  et  au  gouvernement  mexi- 
cains un  plan  de  réorganisation  financière  à  peu  près 
achevé. 

Cinq  jours  avant  de  mourir,  il  disait  à  ses  amis  :  «  Je 
veux  que  mon  travail  d'organisation  soit  fini  dans  dix 
jours,quand  bien  même  je  devrai?  succomber  le  onzième!  » 

Pentiant  son  séjour  à  Mexico,  il  éprouvait  de  temps  en 
temps  des  moments  de  mélancolie  et  le  souvenir  de  la 
France  le  troublait  ;  il  parlait  h  son  fils  et  à  un  de  ses  amis 
de  ga  ville  natale  et  des  promenades  qu'il  affectionnait 
le  plus  dans  sa  jeunesse  :  a  Vous  verrez  tout  cela,  vous 
autres  ;  mais  moi,  je  resterai  ici  !  » 

La  grande  honnêteté  de  Jacques  Lmglais  avait  fait 
renaître  la  confiance  au  Mexique,  et  tous  pensaient  qu'il 
était  capable  de  ramener  la  prospérité  dans  ce  pays  boule- 
versé depuis  si  longtemps  par  l'anarchie. 

Le  corps  de  Jacques  Langlais,  embiumé  à  l'égyptienne, 
a  été  renfermé  dans  un  cercueil  de  plomb,  enveloppé 
d'un  cercueil  en  bois  de  cèdre  ;  son  fils  le  fit  mettre  sur 
le  Panama  le  13  mars,  pour  le  ramener  dans  son  pays.  Il 
arriva  à  Saint-Nazaire  le  7  avril  et  fut  déposé  le  iO  du 
même  mois  dans  le  caveau  de  sa  famille,  à  Saint- Denis- 
d'Anjou,  où  sont  allos's'éteindre  son  père,  sa  mère,  sa  pre- 
mière femme  et  son  fils  aine. 

Jacques  Langlais  tHait  coiumandeur  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

Tous  ceux  qui  ont  connu  Jacques  Langlais,  regretteront 


—  243  — 

qu'une  mort  prématurée  ait  ravi  à  leur  affection  un  homme 
éoainent  qui  avait  su  conquérir  à  un  si  haut  degré  1  es- 
time publique.  Parmi  ses  publications  nous  remarquons  : 

Lettre  au  président  du  comité  central  napoléonien.  (Union 
de  la  Sarthe,  4849.) 

Electeurs  de  la  Sarthel  1850,  in-12  (2«  édition.) 

La  République  sociale.  Lettres  à  un  électeur  de  la  Sarthe. 
1850, 1  vol,  in-i2.  i  851 ,  (2«  édition). 

Lettre  à  M.  le  général  Rogé  au  sujet  du  vote  des  20  e^  21 
décembre  1851 .  Brochure  in-4». 

Rapport  star  la  propositim  de  M-M.  Clary  et  Lemulier^ 
ayant  pour  but  de  soumettre  la  viande  de  boucherie  à  la  taxe 
municipale  dans  toutes  les  vilUs  ou  l'autorité  fixe  le  prix  du 
pain.  (Journal  officiel,  1851.J 

Lettre  aux  électeurs  de  r arrondissement  de  Mamei*s,  (Union 
de  la  Sarthe,  1852.) 

Profession  de  foi  aux  électeurs  de  l'arrondissement  électoral 
de  M  amers.  1852,  brochure  in-4*. 

Mémoire  pour  M.  Girardh^^  officier  comptable^  chevalier 
de  la  Légion  d' honneur ^  contre  M.  Espès.  ancien  payeur  à 
Mostaganem^  intimé.  Paris,  1852,  brochure  in- 4'. 

Exposé  des  motifs  d'un  projet  de  loi  relatif  à  un  emprunt 
et  à  une  imposition  par  la  ville  du  Mans,  (Journal  officiel, 
1853.) 

Exposé  dCtm  projet  de  loi  pour  la  construction  de  la  prison 
de  Sarnt-Calaii.  (Id.,  1853.) 

Rapport  fait  au  Corps  législatifs  session  de  1854,  au  nom 
de  la  commission  chorgée  d'examiner  le  projet  de  loi  sur 
tinsiruction  publique.  Brochure  in-4*'. 

Rapport  au  Corps  législatif  ayant  pour  objet  d'autoriser 
la  réunion  à  la  ville  du  Mans  des  communes  de  Sainfe- Croix ^ 
de  Saint-Pavin^des-Ckamps  et  de  Saint-Georges-du-Plain. 
(Journal  officiel,  1855.) 

Rapport  sur  un  projet  de  loi  au  Corps  législatifs  relative  à 
une  imposition  de3  centimes  pour  le  département  de  la  Sarthe 
pour  l'achèvement  des  l'outes  départementales.  (Id.,  1838.) 


—  244  — 

LASSOS  (Jean-Baptiste) 

Jean-Baptiste  Lassus  naquit  à  Paris  en  4H07;ilfitde 
bonnes  études,  s'occupa  d'architecture  et  devint  bientôt 
l'élève  de  Labrouste. 

Voici  les  dessins  qu'il  exposa  au  Salon  :  en  i833,  une 
restauration  du  palais  des  Tuileries,  tel  qu'il  avait  été 
bâti  par  Philibert  Delorme  :  ce  travail  lui  valut  ime  mé- 
daille de  :i*  classe;  en  1835,  une  restauration  de  la  Sainte- 
Chapelle,  pour  laquell6.il  obtiul  une  médaille  de  2«  classe; 
en  1836,  une  restauration  du  prieuré  de  Sainte-Marie- 
desChamps,  à  Paris  ;  à  l'Exposition  universelle,  il  exhiba  : 
le  Réfectoire  du  prieuré  royal  de  Saint-Martin-des-Champs, 
la  Châsse  destinée  aux  reliques  de  sainte  Radegonde  et  le 
Plan  de  l'église  de  Saint-Aignan. 

Le  roi  Louis-Philippe  acheta  de  Lassus  son  dessin  de 
restauration  du  Palais  des  Tuileries,  et  quelque  temps 
après  il  le  chargea  de  diriger  les  travaux  de  restauration 
de  la  Sainte-Chapelle.  Conjointement  avec  Viollet-le-Duc, 
il  entreprit  avec  autant  de  science  que  de  goût,  la  restau- 
ration de  la  cathédrale  de  Paris. 

Ou  lui  doit  aussi  les  églises  de  Belleville  et  de  la  Visita- 
tion, rue  d'Enfer;  dans  les  départements,  il  a  également 
fait  un  grand  nombre  de  travaux  fort  remarquables; 
mais  l'escalier  dit  monumental  et  sa  fontaine,  situés  au 
Mans,  sur  la  place  des  Jacobins,  sont  loin  de  répondre  à 
ce  qu'on  était  en  droit  d'attendre  de  son  talent. 

Lassus  est  décédé  à  Vichy,  au  mois  de  juillet  1857.  11 
était  chef  de  l'école  archaïque  avec  Viollet-le-Duc;  la 
croix  de  la  Légion  d'honneur  lui  a  été  donnée  le  ô  août 
1850. 

Lassus  était  architecte  de  Notre-Dame  de  Paris,  delà 
Cathédrale  Saint-Julien  et  des  diocèses  du  Mans,  de  Char- 
tres, de  Paris;  il  était  membre  du  Comité  de  la  langue, 
de  l'histoire  et  des  arts;  il  a  aussi  publié  plusieurs  ouvrages 
sur  l'architecture,  notamment  les  Annales  archéologiques. 


I/.    Jo-    J,ili 


-  245  — 

LATOUCHE  (François-Théodore) 

François-Théodore  Latouche  naquit  au  Mans,  le  15  juin 
1821  ;  il  fit  ses  études  à  la  pension  Boisseau  (au  Mans), 
étudia  ensuite  le  droit  à  Paris  et  revint  au  Mans. 

En  4848,  Latouche  entra  au  conseil  municipal  de  La 
Flèche,  et  le  canton  de  Pontvallain  l'envoya  presque  en 
même  temps  au  conseil  général;  en  1852,  on  le  nomma 
maire  de  La  Flèche.  Dans  ces  nouvelles  fonctions  il  se 
mit  à  étudier  avec  ardeur  toutes  les  améliorations  réali- 
sables et  par  son  activité  de  tous  les  instants,  il  exécuta 
d'importants  travaux  en  peu  d'années;  aussi,  en  1859, 
l'Empereur  revenant  de  Bretagne,  s'arrêta  dans  la  Sarthe 
et  le  décora.  A  cette  époque  sa  santé  était  déjà  altérée,  il 
alla  passer  Thiver  en  Italie  et  semblait  revenir  complète- 
ment guéri,  quand  le  14  juin  1861,  le  mal  l'attaqua  de 
rechef  plus  violent  que  jamais,  et,  malgré  la  puissance  de 
sa  jeunesse,  malgré  son  énergie  à  lutter  contre  la  douleur, 
en  moins  de  soixante  heures  il  fut  enlevé.  Sa  mort  fut  un 
véritable  deuil  pour  la  ville  de  La  Flèche,  les  travaux  furent 
suspendus,  les  magasins  fermés  et  toute  la  population  le 
conduisit  au  cimetière;  elle  comprenait  qu'elle  venait  de 
perdre  un  de  ses  administrateurs  les  plus  dévoués  et  les 
plus  capables. 

Latouche  était  éminemment  bon,  aflectueux,  conciliant, 
d'une  affabilité  rare,  généreux  et  obligeant  tout  le  monde 
sans  distinction. 

On  possède  de  lui  un  grand  nombre  de  rapports  faits 
au  conseil  général,  parmi  lesquels  on  remarque  celui  sur 
les  enfants  trouvés  ;  il  a  aussi  publié  deux  brochures  sur 
les  caisses  d'épargne. 

Pour  l'anniversaire  de  la  mort  de  Latouche,  toute  la 
population  de  La  Flèche  s'est  jointe  à  sa  famille,  qui 
faisait  célébrer  un  service  funèbre,  et  cette  occasion  a  été 
choisie  pour  l'inauguration  d'un  double  monument  érigé 
par  l'administration  et  par  les  habitants  à  la  mémoire  de 
leur  ancien  maire.  Le  conseil  municipal  avait  décidé 
qu'une  inscription  sur  plaque  de  bronze  serait  placée  sur 


—  246  — 

la  tombe  de  Latoucbe,  pour  consacrer  le  souvenir  des  ser- 
vices et  des  mérites  de  ce  regretté  magistrat.  La  Société 
de  secours  mutuels  de  La  Flèche,  interprète  du  sentimeut 
public^  conçut  le  projet  d'associer,  par  une  manifestation 
bien  explicite,  les  sentiments  de  toute  la  population  à  celui 
qui  avait  dicté  le  vote  du  conseil  municipal;  une  sous- 
cription publique,  autorisée  par  décret  impérial,  réunit 
bientôt  les  fonds  nécessaires  à  Térection  d'une  statue 
allégorique  qui  devait  être  placée,  elle  aussi^  sur  le  tom- 
beau. 

C'est  le  lundi  16  juin  1863,  jour  de  l'anniversaire,  qu'eut 
lieu  cette  double  inauguration.  Des  lettres  de  la  famille 
avaient  invité  au  service  solennel^  célébré  en  l'église  pa- 
roissiale ;  l'administration,  de  son  côté,  avait  aussi  adressé 
des  invitations  à  tous  les  fonctionnaires,  aux  officiers 
en  retraite  et  aux  légionnaires.  Le  cortège  officiel  se 
réunit  à  l'hôtel  de  ville,  et  à  dix  heures  il  partit,  escorté 
de  la  compagnie  de  sapeurs* pompiei's  et  précédé  de  la 
musique  municipale,  pour  l'église,  où  s'étaient  rendus  les 
délégués  de  la  famille  et  les  amis  particuliers  de  Latouche, 
parmi  lesquels  on  comptait  M.  le  marquis  de  Talhouèt, 
député  de  l'arrondissement  de  La  Flèche  au  Corps  léi^is- 
latif;  M.  le  comte  de  Rougé,  conseiller  d'Etat;  M.  Gri- 
mault,  conseiller  à  la  Cour  impériale  d'Angers,  membre 
du  Conseil  général  de  la  Sartbe;  M.  de  Labarre,  conseiller 
à  la  Cour  impériale  d'Angers,  ancien  président  du  tribu- 
nal de  La  Flèche,  etc. 

Un  catafalque  était  élevé  dans  l'église;  de  chaque  côté 
se  placèrent  M.  de  Talhouët,  M.  Grollier,  maire  de  La 
Flèche,  ami  et  successeur  de  Latouche ,  dont  il  avait 
été  aussi  le  prédécesseur;  M.  le  président  du  tribunal, 
M.  le  général  Lefèvre,  commandant  le  Prytanée.  Les  corps 
constitués,  le  tribunal,  le  conseil  municipal,  les  adminis- 
trations, les  officiers  retraités,  les  fonctionnaires  du  Pry- 
tanée et  une  foule  immense  remplissaient  la  nef  et  les 
bas-côtés;  dans  l'allée  centrale  étaient  en  armes  les  sa- 
peurs-pompiers; la  musique  municipale  prit  place  à 
droite  du  chœur.  Au  clergé  ordinaire  de  la  ville  s'étaient 
joints  des  ecclésiastiques  des  environs. 


—  247  — 
A  Tissue  du  service,  ce  long  cortège  alla  processionnelle 
ment  au  cimetière,  et  se  forma  en  cercle  autour  du  monu- 
ment funèbre.  Après  que  le  clergé  eut  terminé  les  prières, 
on  enleva  le  voile  qui  couvrait  la  statue  et  Tinscription, 
et  M.  GroUier,  maire  de  la  ville  de  La  Flèche,  prononça, 
en  son  nom  personnel  et  en  celui  de  l'administration,  le 
discours  suivant  : 

«  Le  conseil  municipal,  dont  je  suis  l'intei'prète,  a 
voulu  qu'un  témoignage  durable  de  la  reconnaissance 
publique  fût  déposé  sur  cette  tombe;  il  a  décidé  qu'une 
inscription  gravée  sur  l'airain  dirait  aux  générations  à 
venir  quels  furent  les  mérites  et  les  services  de  François- 
Théodore  Latouche,  le  digne  maire  que  la  mort  nous  a 
enlevé,  et  de  quels  regrets  cette  perte  a  été  suivie.  En 
même  temps,  les  chefs  ouvriers  de  notre  ville  ont  demandé 
qu*il  leur  fût  permis  d'ériger,  comme  expression  de  l'af- 
fection générale,  une  statue  allégorique  et  commémora- 
tive. 

«  C'est  pour  consacrer  et  le  vote  du  conseil  et  les  inten- 
tions de  nos  concitoyens,  auxquels  se  sont  associés  les 
habitants  de  toutes  classes,  que  nous  sommes  réunis  en  ce 
lieu. 

«  Messieurs,  en  présence  de  ce  monument  funèbre, 
Tàme  est  vivement  impressionnée,  et  Ton  ne  saurait  se 
défendre  d'un  trouble  extrême,  si  par  la  pensée  l'on  sou- 
lève la  pierre  qui  couvre  les  restes  mortels  ensevelis  dans 
ces  tristes  profondeurs.  Cette  enveloppe  humaine  qui  git 
à  nos  pieds,  et  qui  bientôt  ne  sera  plus  que  poussière, 
renfermait,  il  y  a  une  année  à  peine,  une  intelligence 
d'élite,  un  cœur  chaud,  des  aspirations  ardentes  et  géné- 
reuses; la  vie  s'y  développait  dans  toute  sa  puissance  mo- 
rale. L'homme  qui  possédait  une  organisation  aussi  privi- 
légiée jouissait  des  dons  de  la  fortune;  il  avait  l'autorité 
et  savait  s'en  servir  :  des  amitiés  brillantes,  délicates,  dé- 
vouées et  fidèles  entouraient  son  existence  ;  nul  ne  résis- 
tait à  la  séduction  de  ses  prévenances,  au  charme  de  ses 
relations  ;  il  avait  quarante  ans.  Comblé  des  faveurs  du 
présent,  le  plus  large  avenir  semblait  ouvert  devant  lui. 
Hélas!  toutes  ces  richesses,  tous  ces  liens  qui  l'attachaient 


—  248  ~ 
à  ce  monde  ont  été  brisés  par  un  accident,  par  un  jeu  de 
la  nature,  ou  plutôt  par  un  de  ces  décrets  terribles  de  la 
Providence,  dont  la  soudaineté  et  la  rigueur  frappent  par- 
fois notre  fragile  humanité^  et  devant  lesquels  nous  ne 
pouvons  que  nous  incliner  et  nous  recueillir. 

a  En  déplorant  une  destruction  aussi  rapide  et  aussi 
poignante,  est-ce  à  dire  qu'il  faille  s'écrier  avec  Toraieur 
sacré  :  Vanité  des  vanités,  tout  n'est  que  vanité  !  Telle 
n'est  pas  ma  pensée,  Messieurs;  non,  tout  n'est  pas  va- 
nité, puisque  nous  sommes  ici,  tout  n'est  pas  vanité  :  car 
l'homme  ne  meurt  pas  tout  entier;  il  survit  dans  ses  œuvres 
utiles,  dans  le  bien  qu'il  fait;  il  survit  surtout  dans  le 
cœur  de  ceux  qui  l'ont  apprécié,  de  ceux  qui  l'ont  aimé. 
Et  qui  oserait  nier  qu'il  existe  de  mystérieuses  affinités 
entre  les  âmes  qui  sont  parties  pour  l'éternité,  qui  sont 
rentrées  dans  le  sein  de  Dien,  et  celles  qui  restent  enchaî- 
nées à  la  terre,  à  ses  luttes,  à  ses  misères?  Qui  de  nous, 
dans  ses  épancbemenls  religieux,  dans  ses  élans  vers  le 
ciel,  n'adresse  ses  prières,  ses  vœux,  aux  êtres  chers  qui  ne 
sont  plus?  Qui  de  nous  ne  les  supplie  d'intercéder  en  sa 
faveur  auprès  du  souverain  maître  de  l'univers?  Et  n'est- 
ce  pas  une  douce  consolation,  n'est-ce  pas  une  joie  infinie 
de  croire  qu'ils  nous  entendent  et  qu'ils  nous  exaucent? 
Oh!  puisse  donc  l'essence  immortelle  de  celui  que  tant  de 
sympathies  entouraient  ici-bas  rayonner  vers  nous  du 
haut  des  cieux!  puisse-t-elle  contempler  ce  touchant 
spectacle  que  présente  une  foule  pieuse,  empressée  de 
payer  encore  un  tribut  d'aiïection  et  de  gratitude  au  ma- 
gistrat qui  s'était  dévoué  à  elle  I 

«  Messieurs,  la  manifestation  à  laquelle  nous  devons  en 
partie  cette  cérémonie,  est  glorieuse  pour  la  mémoire  de 
l'homme  de  bien  qui  en  est  l'objet;  elle  ne  fait  pas  moins 
l'éloge  de  l'excellente  population  qui  en  a  conçu  l'idée. 
L'attachement  aux  pouvoirs  bienfaisants  et  la  reconnais- 
sance pour  les  services  rendus,  sont  des  sentiments  justes, 
mais  rares.  Heureux  ceux  qui  savent  les  conquérir,  leur 
nom  est  honoré,  et  leur  souvenir  ne  s'éteint  pas  avec  leur 
passage  sur  la  teire!  » 
M.  le  marquis  de  Talhouët  prit  ensuite  la  parole  : 


-  249  — 
«  Permettez-moi  y  Messieurs,  d'ajouter  quelques  paroles 
à  celles  que  vous  venez  d'entendre  au  sujet  de  la  céré- 
monie si  touchante  à  laquelle  nous  assistons  aujourd'hui. 
L'exemple  qui  nous  est  donné  est  as'sez  rare  pour  qu'on 
puisse  insister  sur  ce  qu'il  présente  d'honorable  pour 
celui  qui  en  est  l'obiet  et  pour  la  ville  dans  laquelle  on 
sait  ainsi  prouver  sa  reconnaissance. 

c  L'inscription  votée  par  le  conseil  municipal^  l'hono- 
rable M.  Grollier  vous  Je  disait  tout  à  Theure,  rappellera 
les  services  qu'il  a  pu  rendre,  et  le  monument  lui-même, 
exécuté  au  moyen  d'une  souscription  volontaire,  est  là 
pour  prouver  de  la  manière  la  plus  éclatante  les  senti  • 
ments  de  la  population.  On  ne  pouvait  offrir  à  M>°*  La- 
touche,  au  milieu  de  son  malheur,  une  plus  douce  conso- 
lation. 

«Les  artistes  auxquels  le  travail  était  conGé^  sous  la 
direction  de  M.  Delarue,  s'en  sont  acquittés  de  la  manière 
la  plus  satisfaisante,  et  la  statue  allégorique  qui  repré- 
sente la  ville  de  La  Flèche  me  parait  très  remarquable. 
a  Nous  devons  donc  féliciter  tous  ceux  qui,  après  avoir 
pris  l'initiative  de  cette  noble  pensée,  ont  su  en  poursuivre  . 
la  réalisation  avec  une  louable  persévérance.  Ils  ont  com- 
pris que  Latouche  était  digne  d'une  si  haute  récompense 
par  le  zèle,  l'intelligence  et  le  dévouement  absolu  avec 
lesquels  il  s'était  identifié  à  tout  ce  qui  pouvait  intéresser 
cette  ville  et  les  habitants.  Aussi  préoccupé  de  vos  affaires 
qu'il  s'inquiétait  peu  des  siennes,  jamais  vous  ne  l'avez 
vu,  après  une  journée  laborieuse,  trouver  qu'il  avait  payé 
un  tribut  sufBsant  aux  fonctions  dont  il  était  chargé  et 
chercher  à  se  dérober  à  de  nouvelles  fatigues. 

€  Vous  vous  rappelez  avec  quelle  ardeur  il  accueillait 
tout  projet  qui  pouvait  embellir  cette  ville,  développer  le 
commerce,  assurer  du  travail  à  ses  ouvriers.  Se  préoccu- 
pant même  de  l'avenir  dans  ses  derniers  moments,  il  nous 
exhortait  à  des  sentiments  de  consolation  et  d'union.  Il 
résumait  ainsi  les  tendances  de  toute  sa  vie  et  nous  indi- 
quait comment,  après  avoir  su  mériter  le  concours  de 
tout  le  monde,  le  bien  qu'il  voulait  faire  lui  était  devenu 
plus  facile* 

19 


—  250  — 

ff  Une  personnalité  comme  celle  de  Latouche  ne  dispa- 
raît pas  sans  laisser  un  vide  difficile  à  combler  et  ssbs 
créer  de  nouveaux  devoirs  à  ceux  qui  restent.  C'est  là  ce 
qu'a  bien  voulu  comprendre  l'administrateur  habile  qui, 
cédant  à  vos  instances,  a  bien  voulu  reprendre  des  fonc- 
tions dont  il  croyait  s'être  démis  pour  toujours  en  faveur 
de  son  jeune  successeur.  Qu'il  soit  assuré  que  nous  saurons 
reconnaître  un  pareil  sacrifice  en  le  secondant  de  la  ma- 
nière la  plus  sincère.  Car,  nous  inspirant  de  l'exemple 
et  des  conseils  de  Latouche,  j'espère  que  nous  emporte- 
rons  de  cette  cérémonie  la  volonté  plus  ferme  encore,  s'il 
est  possible,  de  consacrer  au  bien  de  ce  pays  teut  ce  que 
chacun  de  nous  peut  avoir  de  force  et  d'intelligence.  > 

La  statue,  qui  représente  la  ville  de  La  Flèche,  est 
assise,  la  tête  inclinée  sur  la  poitrine,  avec  une  expression 
de  douleur  habilement  rendue;  la  main  droite  est  pen- 
dante^  la  main  gauche  tient  une  plaque  de  marbre  sur  la- 
quelle est  gravée  cette  inscription  : 

<K  Hommage  public  de  reconnaissance  offert  far  la  ville 

A  M.  Latouche,  son  maire.  » 
Dans  le  socle  de  la  statue  est  encadrée  la  plaque  de 
bronze  portant  l'inscription  suivante  : 

C  A  FRANÇOIS-THÉODORE  LATOUCHE 

DÉGÉDÉ  le   16  JUIN   1861^ 

MAIRE  DE  LA  VILLE  DS  L4  FLÈCHE, 

MEMBRE  DU  CONSEIL  GÉNÉRAL  DE  LA  SARTHE, 

DU    CONSEIL     DÉPARTEMENTAL    DE    l'iNSTRUCTION 

VUBLIQUE, 

ET  CHEVALIER  DE  l'oRDRE  IMPÉRIAL  DE  LA 

LÉGION  d'honneur.   • 

a  Le  conseil  municipal,  interprète  des  regrets  una- 
a  nimes,  dépose  sur  sa  tombe  un  suprême  hommage  de 
a  reconnaissance. 

a  Administrateur  éclairé,  il  a  consacré  à  sa  ville  d'adop- 
a  tion  les  richesses  d'intelligence,  de  zèle  et  d'amour  du 
c  bien  que  Dieu  avait  mis  en  lui. 

«  Industriels,  commerçants^  ouvriers  l'ont  trouvé  par- 
«  tout  et  toujours  dévoué  à  leurs  intérêts. 


—  Î51  — 

«  Les  ëtabliâsements  de  bienfaisaûce  et  d'éducation  pu* 
c  blique  ont  été  l'objet  de  sa  constante  sollicitude. 

«  Ses  services,  son  inépuisable  charité,  ses  relations 
c  pleines  de  charme  et  sa  bienveillante  aflabililé  pour 
c  tous  ont  gravé  d'impérissables  souvenirs  dans  les 
«  cœurs  de  celte  population  à  laquelle  il  a  donné  son 
c  existence  et  ses  dernières  pensées. 

c  Une  fin  chrétienne  a  dignement  couronné  cette  vie  si 
t  bien  remplie,  i 

LAUNAT  (Alexis-René) 

Alexis -René  Launay  naquit  à  Menil  (Mayenne) ,  le 
li  mars  1810,  au  sein  d'une  famille  nombreuse  et  habi- 
tuée aux  pratiques  religieuses.  (1  fit  ses  humanités  au 
collège  de  Chàieau-Gontier  et  se  distingua  au  petit  et  au 
grand  séminaire.  Ordonné  prêtre  le  V  juin  1833,  il  fut 
chargé  de  la  classe  de  quatrième,  puis  de  celle  de  troi- 
sième au  collège  de  Précigné.  Nommé  vicaire  d'Emée,  le 
21  septembre  1840,  et  en  décembre  4842,  vicaire  de  Notre- 
Dame  de  la  Couture,  il  fit  un  voyage  à  Rome  en  1850,  et 
Tannée  suivante,  Monseigneur  Nanquette  le  chargea  de  la 
cure  de  La  Ferté-Bernard^  où  il  est  décédé  le  27  juillet 
1866. 

L'abbé  Launay  nous  a  donné  : 

Recherches  archéologiques  sur  les  couvres  des  statuaires  du 
moyen  âge  dans  la  ville  du  Mans.  1852,  brochure,  in'8«. 

La  cathédrale  du  Mans.  (Le  Maine  et  TAnjou.) 

Description  de  la  Couture,  (Id.) 

LAVALLÉE  (Robért-Jean-Joseph-Hartin) 

Robert-Jean-Joseph-Martin  Lavallée  est  né  à  Pontval* 
lain  le  13  juillet  1773  ;  il  est  décédé  à  son  manoir  de 
louvoie,  situé  commune  de  Saint-Corneille,  le  14  mars 
1858.  Lavallée  était  bon,  généreux,  et  aimait  par-dessus 
tout  à  rendre  service.  Son  fils,  A.  Lavallée,  directeur -fon- 
dateur de  l'École  centrale  des  arts  et  manufactures,  qui  a 
tonné  tant  d'ingénieurs  civils  et  tant  de  chefs  d'exploita' 


—  252  — 
tioD  et  d'industrie,  a  pris  une  honorable  retraite^  et  cédé 
cette  école  célèbre  au  gouvernement. 

LE  BOUL  (Harie-Chrutophe-Jean) 

Né  le  27  avril  1781,  à  Lavardin  (Sarihe),  Marie- 
Christophe-Jean  Le  Boul  entra,  en  1799,  à  l'école  poly- 
technique; incorporé  en  1801  comme  sous- lieutenant 
d'artillerie  dans  l'armée  de  la  république,  il  fit  la  guerre 
en  Italie,  en  1806  et  1807,  puis  passa  à  l'armée  de  Naples 
et  prit  part  aux  sièges  de  Gaëte  et  de  Lamenté  ;  en  1809,  il 
rejoignit  l'armée  du  Nord  et  reçut  le  grade  de  capitaiue. 
11  était  daus  la  grande  armée,  en  1812  et  i813,  on  le 
décora  de  la  Légion  d'honneur,  et  dans  les  affaires  des 
1"  et  18  août  devant  PoUotsch,  de  Tomik,  de  la  Béré-. 
sina,  etc.,  il  montra  une  grande  énergie  de  caractère,  une 
grande  vaillance  et  fut  nommé  général. 

Le  général  Le  Boul  est  décédé  à  Paris,  le  27  décembre 
1857,  vivement  regretté  de  ses  nombreux  amis. 

LEBRETON  (Pierre-Jules) 

Pierre- Jules  Lebreton  naquit  à  La  Suze  le  5  août  18U; 
il  fit  ses  études  au  collège  du  Mans  et  s'en  alla  ensuite 
maître  répétiteur  au  petit  collège  de  La  Suze.  Plus  tard  il 
s'établit  négociant  en  vins  au  Mans  et  devint  bientôt  juge 
au  tribunal  de  commerce,  conseiller  municipal,  vice-pré* 
sident  de  la  chambre  de  commerce  du  département  de  la 
Sarthe,  censeur,  et  enfiu  administrateur  de  la  succursale 
de  la  Banque  de  France  établie  au  Mans. 

Eq  1848,  on  le  nomma  député,  puis  il  dirigea  le  Comp- 
toir commercial  de  la  Sarthe.  Après  sa  mort,  qui  eut  lieu 
le  15  février  1871,  le  Comptoir  commercial  de  la  Sarthe 
fut  mis  en  liquidation  et  les  pertes  furent  peu  impor- 
tantes pour  les  déposants. 


^-  h-  Uil 


â»3 


LECHESNE  (Thomas-René) 

Thomas-René  Lechesne  est  né  an  Mans,  le  6  octobre 
1785.  Il  suivait  les  cours  élémentaires  de  l'école  centrale 
de  la  Sartbe,  lorsqu'en  4795,  il  fut  doté  par  le  départe- 
ment de  l'une  des  bourses  laissées  à  sa  disposition  par  le 
Directoire,  et  envoyé,  comme  élève  du  gouvernement,  à 
Tinstitut  des  boursiers  de  l'Égalité  de  Paris.  Dans  ce  col- 
lège, qui  devint  plus  tard  le  Prytanée  français,  puis  le 
Prytanée  de  Paris,  le  jeune  Lechesne  fit  avec  des  succès 
soutenus  son  cours  complet  d'études,  qu'il  termina  en 
i803,  pour  entrer  à  TÉcoIe  polytechnique.  Il  quitta  cett^ 
école  en  i805,  pour  aller  à  celle  d'application  de  Metz» 
comme  élève  sous-lieutenant  d'artillerie.  L'année  suivante, 
on  le  plaça  comme  lieutenant  en  second,  dans  le  1*'  régi- 
ment à  pied  de  cette  arme,  et  on  l'envoya  en  Prusse,  où  il 
prit  part  aui  opérations  de  la  grande  armée. 

£n  4808,  il  passa  en  Espagne,  avec  le  i"  corps,  et  on 
l'attacha  à  la  division  Lapisse,  qu'il  suivit  dans  ses  mou- 
vements de  Burgos  à  Madrid,  de  Madrid  à  Benevente,  de 
Benevente  à  Salamanque,  de  Salamanque  à  Merida,  par 
Placentia  et  Alcantara,  de  Merida  à  Talaveyra. 

Nommé  lieutenant  en  premier,  il  fut  dirigé  en  1809  sur 
l'Autriche,  rejoignit  à  Passau  sa  nouvelle' compagnie  avec 
laquelle  il  entra  en  Espagne,  au  printemps  de  1810,  pour 
faire  partie  de  l'armée  de  Portugal.  11  prit  une  part  active 
au  siège  et  à  la  prise  de  Ciudal  Rodrigo  ;  il  y  reçut  la 
décoration  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et  le 
grade  de  capitaine.  Au  siège  d'Almelda,  la  batterie  de 
mortiers  qu'il  commandait  réussit  à  incendier  la  castille 
où  se  trouvaient  renfermées  les  poudres  et  munitions  de 
la  défense.  La  place  capitula  à  la  suite  de  l'explosion  des 
magasins. 

Le  capitaine  Lechesne  fut  désigné  pour  la  garde  de 
cette  conquête  en  qualité  d'adjoint  au  commandant  de 
l'artillerie.  En  1811,  il  participa  à  la  glorieuse  sortie 
d'Almelda,  après  l'entière  destruction  du  matériel  d'ar- 
tillerie et  d'une  partie  des  fortifications  de  la  place,  ce  fait 


-  254  - 
est  uniqae  dans  les  annales  militaires;  il  a  été  rappelé  à 
la  tribune  de  la  Chambre  des  député?  par  le  général  Foy 
et  signalé  à  l'admiration  universelle. 

^  1812,  le  capitaine  Lechesne  revint  en  France,  pour 
'  faire  la  campagne  de  Russie,  sous  les  ordres  du  gêné- 
rai  Eblé;  mais  cet  officier  général  n'ayant  pas  eu  le 
commandement  qu'on  lui  avait  fait  espérer,  crut  devoir 
laisser  le  capitaine  Lechesne  à  la  disposition  du  général 
Gassendi,  qui  l'attacha  provisoirement,  comme  instruc- 
teur, à  ÏÈcole  de  Saint-Cyr. 

En  1813,  Lechesne  sollicita  et  obtint  le  commandement 
d'une  batterie  à  cheval  à  la  grande  armée. 

Dans  la  campagne  suivante,  il  fut  remarqué  par  TEm- 
reur  Napoléon  dans  l'affaire  du  14  février^  contre  le  corps 
de  Sacken,  entre  Monlmirail  et  Etoge;  il  reçut  le  grade  de 
chef  d'escadron  et  conserva  le  commandement  de  l'artillerie 
à  cheval  du  6*  corps. 

A  quelques  jours  de  là,  il  reprit  et  sauva  plusieurs 
bouches  françaises  abandonnées  dans  la  retraite,  près  de 
Fère-Ghampenoise  ;  il  eut  trois  chevaux  tués  sous  lui  dans 
le  dernier  mois  de  la  campagne  de  1814. 

Après  Tabdication  de  l'empereur  Napoléon,  le  comman- 
dant Lechesne  se  retira  au  Mans,  au  sein  de  sa  famille; 
mais  bientôt  rappelé  à  l'activité,  il  servit  comme  aide  de 
camp  du  général  de  division  Tii^let. 

Le  20  mai  1 81 5,  il  offrit  ses  services  à  l'Empereur,  il  fut 
envoyé  avec  son  général  au  2*  corps  d'armée,  commandé 
par  le  général  Reille.  A  Valenciennes,  il  reçut  la  mission 
d'aller  à  La  Fère,  organiser  le  parc  mobile  de  campagne. 
Il  remit  à  la  fin  du  mois  de  mai,  au  colonel  Triquenot,  le 
parc  organisé  ;  puis  on  le  dirigea  sur  Nantes  pour  rejoindre 
le  général  Tirlet  et  faire  partie  du  corps  commandé  par  le 
général  Lamarque. 

Après  la  deuxième  abdication  et  le  licenciement  de  l'ar- 
mée impériale,  le  commandant  Lechesne  revint  dans  ses 
foyers:  mais  bientôt  il  se  rendit  à  Paris  et  y  reprit  les 
fonctions  d'aide  de  camp  près  le  général  Tirlet;  il  fit  avec 
ce  général  l'inspection  des  troupes  et  des  établissements 
d'artillerie  dans  le  midi  de  la  France;  on  le  plaça  ensuite, 


—  255  — 
sur  sa  demande,  comme  chef  de  bataillon  au  8*  d'artillerie 
à  pied;  on  l'attacha  peu  de  temps  après  à  l'école  d'appli- 
cation au  ministère  de  la  guerre^  et  enfln  on  le  nomma 
aide  de  camp^u  général  de  division  Neigre. 

Lieutenant-colonel  en  janvier  4827,  on  le  classa  au 
S*  régiment  d'artillerie  à  pied,  puis  au  7«  régiment  de 
nouvelle  formation.  Enfin,  il  fut  placé  à  la  tête  du  ba- 
taillon de  pontonniers  et  y  resta  quinze  mois.  La  croix 
de  chevalier  de  Saint-Louis  avait  été  donnée  à  Lechesne 
le  21  mai  i820,  et  celle  d'officier  de  la  Légion  d'honneur 
Ie25ayrili821. 

Promu  colonel  le  2  juillet  1832,  il  commanda  d'abord  le 
5*  régiment  d'artillerie  et  l'école  de  Toulouse;  il  passa 
ensuite  au  10*  régiment  et  remplit  les  fonctions  de  com- 
mandant à  l'école  de  Metz  et  de  Bourges.  Le  22  janvier 
1843,  il  reçut  le  grade  de  maréchal  de  camp  et  partit 
pour  l'Afrique  où  il  commanda  en  chef  l'artillerie  de 
l'armée  jusqu'au  21  janvier  1848.  La  croix  de  comman- 
deur de  la  Légion  d'honneur  lui  fut  donnée  le  30  juin 
1844  et  celle  de  commandeur  de  Tordre  de  Léopold  de 
Belgique  le  10  juillet  1847.  Admis  à  la  pension  de  retraite 
le  11  avril  1848,  il  comptait  46  ans  de  services  effectifs  et 
17  campagnes. 

Relevé  de  la  retraite  par  déci*et  impérial  du  26  décembre 
1852,  on  le  replaça  dans  le  cadre  de  réserve  à  partir  du 
!•'  janvier  1853. 

Le  général  Lechesne  a  été  successivement  :  inspecteur  de 
l'exploitation  commerciale  des  chemins  de  fer,  le  22  sep- 
tembre i848;  inspecteur  de  la  régie  des  palais  nationaux, 
le  7  février  1849  ;  inspecteur  des  palais  nationaux,  du 
l**  juin  1850  au  29  janvier  1853  ;  commandant  militaire 
du  palais  de  Gompiègne,  le  10  octobre  1853  ;  médaillé  de 
Sainte-Hélène,  le  15  octobre  1857;  grand  officier  de  la 
Légion  d'honneur,  le  20  décembre  1860;  gouverneur  du 
palais  des  Tuileries  et  du  Louvre,  le  1*'  mai  1861. 

Le  général  Lechesne  est  mort  à  Paris  en  1875. 


—  256  — 

LECLERC  (Henri -Pierre) 

Né  à  Bonnétable,  le  i  6  août  4784,  Henri-Pnrre  Leclerc  a 
commencé  sa  carrière  militaire  en  1841,  en  Espagne,  et 
Ta  terminée  à  la  citadelle  de  Doullens,  où  il  avait  été 
nommé  commandant  et  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 
Rentré  dans  la  vie  civile,  il  vint  habiter  Sainte  Groix-lez- 
le  Mans  et  fut  bientôt  nommé  adjoint  au  maire  de  cette 
commune. 

Leclerc  est  décédé  h  Sainte-Croix-lez-le  Mans,  le  8  sep* 
tembre1855;  son  fils  Lucien^  qui  était  capitaine  au  iO« 
d'artillerie,  a  fait  dignement  la  campagne  de  Crimée  et, 
en  1855,  a  été  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

LECOIITE  (Claude  llartin) 

Le  général  Claude-Martin  Lecomte,  que  les  révolution- 
naires de  Paris  ont  si  lâchement  assassiné,  appartenait  à 
La  Flèche  et  surtout  au  Prytanée,  au  double  litre  d'an- 
cien élève  et  d'ancien  commandant. 

Né  à  Thionville.  le  8  septembre  1817,  Lecomte  entra 
en  i828  à  l'école  royale  militaire  préparatoire,  et  en  sortit 
en  1835  pour  entrer  à  l'école  de  Saint-Cyr.  Sous  lieute- 
nant an  10«  léger,  puis  au  H«  par  permutation,  le  i*»"  oc- 
tobre 1837,  lieutenant  au  22*  léger,  le  7  mars  1841,  il 
passa  capitaine  adjudant-major  en  1847,  fit  en  cette  qua- 
lité l'expédition  de  Rome  (1849-1850),  puis  einq  années 
de  campagne  en  Afrique.  Quand  l'armée  d'Afrique  eut  à 
fournir  son  contingent  à  l'armée  expéditionnaire  d'Orient, 
le  22*  léger  fut  l'un  des  premiers  régiments  désignés  et 
prit  une  part  glorieuse  à  la  bataille  de  l'Aima,  coopéra  à 
toutes  les  actions  meurtrières,  aux  rudes  travaux  du 
siège  de  Sébastopol,  et  se  distingua  tout  spécialement  à 
Taflaire  du  7  juin,  dite  du  Mamelon-Vert, 

Chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  août  1854,  au  dé- 
but de  la  campagne,  pour  ses  services  en  Afrique,  et 
frappé  de  plusieurs  blessures  à  la  poitrine  le  19  mai  1855, 
puis  atteint  de  nouveau  par  les  obus  russes  le  7  juin,  au 


—  257  - 
combat  du  Mamelon-Vert,  le  capitaine  Lecomte  fut  nommé 
peu  après  chef  de  bataillon  au  95«  de  ligne,  et  envoyé 
en  France  pour  se  remettre  de  ses  blessures,  dont  il  souf- 
frit longtemps. 

En  1858>il  passait  comme  chef  de  bataillon  au  4*'  ré- 
giment de  grenadiers  de  la  garde  impériale,  et  fit  en  cette 
qualité  la  campagne  d'Italie,  où  le  i*'  greqadiv^rs  s'illustra 
par  son  héroïque  ténacité  à  défendre  contre  Tannée  au* 
trichienne  Ponte-Nuovo  dit  Magenta. 

Le  commandant  Lecomte  fut  nommé  officier  de  la  Lé- 
gion d'honneur  le  14  mars  1860.(1),  et,  l'année  suivante, 
promu  lieutenant-colonel  au  29*  de  ligne;  on  l'envoya 
avec  son  régiment  à  Rome,  où  il  resta  trois  années.  Après 
vingt  campagnes,  il  demanda  une  position  sédentaire  et 
le  11  janvier  1864,  il  obtint  d'être  commandant  en  second 
du  Prytanée  militaire,  puis  colonel  en  1866  et  fut  nommé 
commandeur  de  la  Légion  d'honneur  en  1868. 

La  guerre  ayant  été  déclarée  à  la  Prusse,  le  colonel 
Lecomte  se  tint  prêt  à  partir  pour  l'armée  du  Rhin  ;  le 
14  août  il  recevait  le  commandement  du  1*'  régiment  de 
marche  et  partait  pour  le  camp  de  ChÂlons  où  se  formait 
Tarmée  que  l'on  croyait  destinée  à  venger  Reicbshoffen  et 
qui  succomba  à  Sedan. 

0  n'assista  pas  à  ce  grand  désastre,  le  gouvernement 
l'appela  auparavant  à  l'armée  de  Paris,  en  lui  donnant 
le  brevet  de  général  de  la  2*  brigade  de  la  division  du  gé- 
néral Ducrot;  le  général  Lecomte  prit  part  à  tous  les  épi- 
sodes de  la  défense  de  Paris.  Pendant  ce  temps,  son  fils, 
lieutenant  du  génie,  se  trouvait  enfermé  dans  Metz  avec 
l'armée  du  maréchal  Bazaine. 

Le  mercredi  29  mars  1871,  le  malheureux  général, 
abandonné,  livré  par  ses  propres  soldats,  tombait  sous  les 
balles  des  exécrables  assassins  de  la  rue  des  Rosiers,  ainsi 
que  son  infortuné  collègue  le  général  Clément  Thomas. 


(i)  Il  était  chevalier  de  Tordre  militaire  de  Savoie  (1860),  com- 
mandeur de  Tordre  pontifical  de  Grégoire-le-Grand  (1863),  chevalier 
des  trois  classes  de  Tordre  de  Pie  IX  (1866),  et  médaillé  d'Italie  et 
de  la  Reine  d'Angleterre. 


—  Î58  — 

L'Assemblée  Dationale  a  adopté  la  famille  du  général 
Leoomte. 

LECOnSTURIER  DE  COURCT  (Jales-Françôis) 

Jule«*PraDçoi8  Leoousturier  de  Gourcy,  né  à  Rouen,  le 
4  messidor  an  XH  (1804),  est  décédé  au  Mans,  le  il  no- 
vembre 1860.  Il  a  été  maire  de  La  Milesse  (Sarthe),  con- 
seiller  d'arrondissement,  président  du  Comice  agricole  du 
Mans  et  membre  de  toutes  les  Commissions  instituées 
pour  favoriser  les  progrès  de  l'agriculhirH. 

Lecousturier  de  Gourcy«  par  ses  lumières,  ses  conseils, 
son  zèle  et  l'aménité  de  ses  manières,  s'était  concilié 
l'estime  et  Tafiection  de  tous  ceux  qui  se  trouvaient  en 
rapport  avec  lui.  Il  est  auteur  d'une  Circulaire  aux  ilec' 

teurg  de  la  Sarthe.  1849. 

» 

LECOUTEUZ  (Aristide-Julien-Salomon) 

Aristide-Julien-Salomon  Lecouteux^  qui  naquit  au  Maus 
le  9  avril  1803,  fit  ses  études  au  collège  du  Mans.  Doué 
d'une  intelligence  précoce,  il  comprit  facilement  les 
leçons  de  ses  maîtres  et  se  fit  remarquer  par  ses  rapides 
progrès.  Sorti  du  collège,  il  commença  à  étudier  la  méde- 
cine sous  la  direction  de  MM.  Legoux  et  Le  Pelletier  de  la 
Sarthe  et  alla  terminer  ses  cours  à  Paris,  où  il  fut  reçu 
docteur  au  mois  de  juillet  1829.  Il  revint  au  Mans  et  s'y 
établit,  il  ne  fut  pas  longtemps  dans  notre  ville  sans 
attirer  l'attention  de  ses  confrères  par  la  culture  de  son 
esprit  et  l'amabilité  de  son  caractère. 

La  Société  de  médecine  de  la  Sarthe,  fondée  en  avril 
1827  et  déjà  florissante  à  cette  époque,  l'accueillii  avec 
empressement  dans  son  seinle  3  septembre  183S.  En  mars 
1833,  elle  écouta  avec  un  vif  intérêt  un  rapport  dont  elle 
l'avait  chargé  sur  un  sujet  de  tératologie  et  jugea  son  tira- 
vail  digne  d'être  adressé  à  l'Académie  des  sciences  et  à 
l'Académie  de  médecine.  En  appréciant  de  plus  en  plus 
ses  qualités  et  son  mérite,  cette  Société  le  nomma  prési- 
dent le  21  décembre  1846,  honneur  qu'elle  lui  continua 


t/-'  >.  Jif^ 


—  259  - 
depuis  lors  autant  que  le  permettait  son  règlement.  L'As- 
sociation médicale  le  choisit  aussi  pour  son  vice-président, 
puis  pour  son  président.  Lecouteuz  était  encore  membre 
du  Comité  consultatif  de  la  médecine  des  pauvres,  méde- 
cin du  bureau  de  bienfaisance,  médecin  de  THôtel-Dieu, 
membre  du  Conseil  d'hygiène  et  de  salubrité  publique, 
inspecteur  des  pharmacies,  médecin  du  Lycée,  de  TÉçole 
supérieure,  etc. 

Dans  ses  écrits,  comme  dans  ses  relations  de  chaque 
jour  avec  ses  collègues  et  avec  ses  malades,  il  s'est  tou- 
jours montré  excellent  observateur,  esprit  calme,  judi- 
cieux, praticien  sage  et  prudent  autant  qu'expérimenté. 

«  Lecouteux,  disait  un  de  ses  confrères,  réunissait  heu- 
reusement en  lui  les  quahtés  qu'on  peut  désirer  che^ 
l'homme  et  le  médecin  :  vaste  intelligence,  jugement  sûr, 
esprit  fin  et  délié,  noble  cœur,  caractère  cligne  et  indé- 
pendant, conciliant  et  ferme  au  besoin,  tolérant  et  bien-' 
veillant  toujours  ;  voilà  ce  qu'était  l'homme,  et  cet  heu- 
reux assemblage  de  brillantes  qualités  ne  pouvait  manquer 
de  faire  un  grand  et  excellent  praticien  de  cet  esprit 
d'élite  dont  la  médecine  fut  Tunique  passion  et  à  la- 
quelle il  consacra  sa  vie  tout  entière.  » 

Lecouteux  succomba  le  2  février  1867  aux  suites  d'une 
cruelle  maladie,  dont  il  avait  éprouvé  les  premières 
atteintes  il  y  avait  plusieurs  années.  Cette  perte  a  été 
vivement  ressentie  au  Mans  et  dans  le  département, 
où  il  possédait  une  brillante  clientèle  et  de  nombreux 
amis. 

Des  discours  ont  été  prononcés  sur  sa  tombe  par 
MM.  Fisson,  Ed.  Le  Bôle,  Mordret,  médecins,  et  Drouîn, 
maille  de  Montmirail  et  membre  du  Conseil  général  de  la 
Sarthe. 

Lecouteux  nous  a  laissé  : 

Quelques  cmsidérattons  hygiéniques  sur  l'éducation  des 
enfants.  1829,  Paris,  brochure  in-4«. 

Dmze  discours  publiés  dans  le  Bulletin  de  la  Société  de 
médecine. 

Observations  :  i^hydropisie;  ^^  ramollissement  du  cerveau; 
3*  Péritonite  chez  un  enfant.  1833. 


—  260  - 

Rapport  turun  cas  (Textrophieeongémalede  la  vesèie.  1833. 

Phlébite  mortelle^  suite  de  la  saignée.  1833. 

Bronchite^  pneumonie^  pértcardite,  hypertrophie  du  cœur. 
1833. 

Rapport  sur  une  observation  d'indigestion  causée  par  le» 
moules.  1834. 

Rapport  aux  questions  sur  la  syphilà^posées  par  la  société 
de  médecine  de  Nantes.  1835. 

Mort  subite  chez  un  phtisique.  1840. 

Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  de  la  Housse^  relatif  tna 
causes  du  tétanos  en  général.  Observation  d'un  cas  de  tétanos 
spontané.  1842. 

Lettre  au  Courrier  de  la  Sartbe  annonçant  qu'il  refuse  la 
candidature  au  conseil  d'an^ondissement.  1845. 

Lettre  à  fUûion  de  la  Sartbe  sur  cette  candidature.  1845. 

Examen  du  travail  de  M.  Le  Bêle  sur  le  colostrum.  1846. 
(Arch.  de  laSociélé  de  médecine  de  la  Sartbe.) 

Discours  sur  la  tombe  de  Platon  Vallée.  1856. 

Rapport  adressé  à  la  Commission  centrale  de  F  Association 
médicale  de  la  Sarthe.  1864. 

LGCOUTEUX  (Thomas-Théophile) 

Thomas-Théopbile  Lecouteux  naquit  au  Mans  le  9  avril 
1795.  11  exerça  dans  cette  ville  la  profession  d'avoué  et 
devint  bientôt  conseiller  municipal,  membre  du  conseil 
générai  de  la  Sarlbe  et  président  du  tribunal  civil  en  18i8. 
Le  14  août  1863,  il  fut  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur.  Il  est  décédé  au  Mans  le  10  mars  1877. 

Il  est  auteur  d'un  grand  nombre  de  rapports  faits  au 
conseil  municipal  du  Mans  et  au  conseil  général  de  la 
Sartbe,  un  de  ces  rapports  a  été  publié  sous  ce  titi-e  : 
Rapport  fait  au  conseil  municipal  sur  fécole  de  travail  des 
filles  pauvres  de  la  ville  du  Mans.  1835,  in-8*.  Ce  rapport 
est  suivi  du  Règlement  pour  l'école  du  travail  des  filles 
pauvres.  On  lui  doit  aussi  :  Lettre  au  Hdacteur  du  Courrier 
de  la  Sartbe  relative  aux  mineurs  Buon.  1839. 


-  261  — 

LECOÏÏTEUX  (Emile-Michel) 

Emile-Michel  Lecouteux^néauMansle  8  septembre  1797, 
médecin  à  Sablé,  est  auteur  d'une  brochure  intitulée  : 
Dissertation  sur  la  dyssenterie.  1822,  in-4o. 

LEDRU-ROLLIN  (Auguste-Alexandre) 

Auguste-Alexandre  Ledru  est  né  à  Paris  le  2  février  1807; 
il  est  petit- fils  de  Nicolas-Philippe  Ledru,  si  connu  comme 
prestidigitateur,  sous  le  nom  de  Gomus  ou  Conus,  et 
professeur  de  physique  des  enfants  de  France,  sous 
Louis  XV* 

Ledru  fut  reçu  licencié  et  docteur  en  droit  en  1828,  il 
ajouta  alors  à  son  nom  celui  de  Rollin,  nom  de  sa  bisaïeule 
maternelle.  Il  commença  en  1834  à  se  mettre  en  évidence 
en  défendant  différents  journaux,  puis  Marc  Gaussidière, 
Dupoty  et  autres.  En  1838,  il  acheta  la  charge  de  Dalioz 
à  la  cour  de  cassation.  En  1839,  il  se  présenta  comme 
candidat  à  la  députation  dans  le  département  de  la  Somme 
et  échoua;  en  1841,  nommé  dans  la  Sarthe  à  la  suite  d'une 
profession  de  foi  qui  le  conduisit  devant  la  cour  d'assises 
de  Maine  et-Loire  et  le  condamna  à  4  mois  d'emprison  • 
nement  et  3,<K)0  francs  d'amende.  La  cour  de  cassation 
annula  cet  arrêt. 

Ledru-RoUin  devint  l'orateur  de  l'extrême  gauche; 
abandonné  dans  la  chambre  par  les  diverses  nuances  de 
l'opposition  et  pas  mieux  soutenu  dans  la  presse  même 
républicaine,  il  fouda  la  Réforme  et  y  développa  les  for- 
mules des  écoles  socialistes.  En  1846,  il  vendit  sa  charge 
d'avocat  à  la  cour  de  cassation  1I0,0C0  francs,  ilTavait 
achetée  300,000;  sa  fortune  se  trouvait  gravement  com- 
promise, mais  heureusement  pour  lui  il  avait  épousé  une 
femme  riche  dont  une  séparation  de  biens  garantissait  la 
fortune  ;  alors  il  fit  des  peintures  exagérées  des  misères  des 
class«*s  laborieuses  et  leur  offrit  comme  remède  le  suffrage 
universel. 
En  1848,  il  se  fit  proclamer  membre  du  gouvernement 


-  Î62  - 
provi^ire.  Il  eut  sa  part  daos  toutes  les  mesures  prises  par 
ce  gouvemeinent,  telles  quQ  rétablissement  de  Timpât 
général  des  45  centimes  à  la  place  duquel  il  demandait  un 
imp^t  particulier  sur  les  riches  de  t  fr.  20,  etc.,  on  lui 
reproche  encore  les  circulaires  de  son  ministère,  ses  com- 
missaires extraordinaires  à  pouvoirs  illimités,  ses  divisions 
de  partis  en  républicains  de  la  veille  et  du  lendemain. 

Ledru-Roliin  prenait  part  à  toutes  les  manifestations 
républicaines  pour  agiter  le  pays;  le  3S  avril  4849,  il 
assistait  à  un  banquet  organisé  au  Mans  dans  le  pré  des 
Planches,  au  bout  du  pont  du  Greffier;  quelque  temps 
après  il  était  à  un  autre  à  Moulins;  les  gardes  nationaux 
ne  goûtant  pas  ses  théories  se  disposaient  à  lui  faire  un 
mauvais  parti  ;  il  échappa  par  miracle  ainsi  que  ses  amis  à 
1  attentat  qui  était  organisé. 

Le  15  juin  Ledru-Rollin,  poussé  par  quelques  fougueux 
meneurs,  descendit  dans  les  rues  de  Paris  sous  le  prétexte 
que  la  constitution  était  violée,  pour  tenter  la  fortune  des 
armes;  cet  appel  n'ayant  pas  été  entendu,  le  chef  delà 
Montagne  se  cacha  vingt-trois  jours  dans  la  banlieue, 
puis  se  sauva  en  Belgique  et  passa  en  Angleterre.  La 
haute  cour  nationale  le  condamna  par  contumace  à  la  dé- 
portation. 

En  1857^  il  fut  impliqué  dans  un  complot  contre  la  vie 
de  Tempereur  et  de  nouveau  condamné  à  la  déportation. 

11  vécut  à  Londres  des  restes  de  sa  fortune  et  rentra  eu 
France  en  1870  à  la  suite  de  l'amnistie  de  1869.  En  1871, 
il  est  élu  député,  mais  l'état  de  sa  santé  ne  lui  permit  pas 
de  prendre  part  aux  travaux  parlementaires.  Il  est  mort 
en  1874. 

Ledru-Rollin  ne  sut  rien  fairo  des  belles  choses  qu'il 
avait  promises  et  accomplit  justement  tout  le  contraire.  Il 
avait  attaqué  le  gaspillage  des  finances,  il  gaspilla  cent 
fois  plus  qu'on  n'avait  osé  le  faire  jusqu'alors  ;  il  avait 
flétri  la  corruption,  elle  fut  poussée  jusqu'aux  dernières 
limites  ;  il  avait  fait  la  guerre  aux  fonds  secrets,  il  en  usa 
d'une  manière  scandaleuse;  il  avaitcriébien  des  fois  contre 
l'influence  administrative  en  matière  d'élection,  et  il  fit 
des  efforts  incroyables  pour  influencer  les  élections  d'avril. 


—  263  — 
En  UD  mot,  il  exagéra  et  rendit  plus  nombreux  tous  les 
abus  qu'il  avait  attaqués. 

Ledru-RoUin  a  été  directeur  du  Journal  du  Palais^  rédac- 
teur en  chef  du  Droite  de  la  Réforme^  de  la  Votx  du  Proscrit. 

On  lui  doit  : 

Mémoire  sur  les  événements  de  la  rue  Transnonatn.  1834. 

Lettre  aux  électeurs  du  deuxième  collège  de  la  Sarthe. 
1841,  brochure,  in*8*. 

Lettre  à  Lamartine  surTÉtaty  t Église  et  r Enseignement. 
1844,  in-8*. 

Aiiocution.  1845,  brochure  in-8*. 

Discours  é  fes  électeurs,  prononcé  le  31  juillet  184G. 
(Courrier  de  la  Sarthe.) 

La  Jurùprudence  en  matière  administrative  contentieuse. 
I     4  vol.  m-8o. 
1        Le  i3  juin  1849.  In-I8\ 

De  la  décadence  de  l'Angleterre.  î2  vol.  in-8«. 
I         De  la  loi  anglaise,  2  vol.  in  8^ 

Discours  et  Plaidoyers. 

Du  paupérisme  dans  les  campagnes  et  des  réformes  qui 
nécessite  l'extinction  de  la  mendicité^  et  diverses  brochures 
politiques  et  sociales. 

LE  FAUCHEUX  (Gabriel) 

Gabriel  Le  Faucheux  naquit  à  Bonnétable  en  1 795,  il 
fit  ses  études  au  collège  de  Château-Gontier,  puis  il  entra 
au  séminaire  du  Mans  pour  y  suivre  les  cours  de  philoso- 
phie et  de  théologie.  Promu  au  sacerdoce,  il  devint  vicaire 
de  la  paroisse  de  SaintrjSenolt,  au  Mans,  et  fut  successif 
vement  secrétaire  particulier  de  Mgr  de  La  Mire,  chanoine 
honoraire  de  la  Cathédrale,  secrétaire  de  Mgr  Duperrier, 
évéque  deBayeux,  en  1823,  et  chanoine  titulaire.  Il  se  livra 
avec  un  rare  succès  aux  travaux  de  la  prédication.  II  fut 
nommé  chanoine  archiprétre  de  Bayeux  en  1835.  11  est 
mort  le  25  septembre  1870. 


—  964  — 
LEFËYRE  (Avgiista-Heiiii) 

AngQste-Henri  Lefèvre,  né  à  Paris,  le  21  fémer  1801 
entra  dans  Tarniée  en  1819,  comme  engagé  volontaire  au 
30*  de  ligne;  Simple  caporal  en  1821,  sons-officier  en  1823, 
il  assista  à  la  conquête  d'Alger,  et  prit  part  aux  premières 
campignes  d'Afrique.  Successivemeut  lieutenant  de  com- 
pagnie, lieutenant  adjoint  au  trésorier,  lieutenant  adju- 
dant-major, puis  capitaine  adjudant- major  en  1838,  il 
passa  avec  le  grade  de  major  au  4*  l^er,  en  1845.  Ainsi,  il 
appartint  vingt-six  ans  à  son  premier  régiment,  et  s'y 
concilia  de  solides  amitiés. 

il  était  depuis  1852  lieutenant-colonel  du  31*  de  ligne, 
lorsqu'il  demanda  et  obtint  de  passer  au  19*,  a6n  de  foire 
dartie  de  l'armée  d'Orient. 

Le  19*  prit  une  part  brillante  à  la  bataille  de  l'Aima  et 
au  glorieux  combat  du  6  novembre  où  les  Russes,  après 
avoir  tenté  une  soiiie,  furent  repoussés  jusqu'aux  portes 
de  Sébastopol.  Un  mois  après,  Lefèvre  était  nommé  colo- 
neldu  6*  de  ligne,  puis  du  21*.  Ce  régiment  combattit 
avec  une  témérité  héroïque»  le  8  septembre,  à  l'attaque 
d'un  bastion  central  ;  et  après  la  prise  de  Sébastopol,  le 
commandement  supérieur  de  la  ville  fut  confié  au  colonel 
Lefèvre. 

Chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  1839,  officier  en 
1851,  il  reçoit  la  croix  de  commandeur  en  1856,  après  la 
signature  de  la  paix,  et  il  continue  à  se  faire  apprécier,  A 
la  tête  du  21*,  comme  l'un  des  meilleurs  chefs  de  corps. 

Général  de  brigade  en  1859,  il  fait  partie  de  l'armée 
d^ltalie,  sous  les  ordres  de  Mac-Mahon.  Sa  brigade,  com- 
posée du  43*  et  des  tirailleurs  algériens,  fut  un  vrai  corps 
d'élite  qui  eut  la  part  principale  au  beau  combat  de  Ro- 
chetto.  11  contribua  encore  largement  à  la  victoire  de 
Magenta.  Aussi  le  17  juin,  le  général  qui,  par  sa  bravoure 
et  son  sang-froid,  avait  inspiré  à  ses  troupes  tant  de  con- 
fiance et  dirigé  leur  ardeur  avec  tant  de  talents  militaireSi 
reçut  pour  récompense  la  plaque  de  grand-officier  de  la 
Légion  d'honneur.  A  Solférino,  la  brigade  Lefévre  fit  de^ 


-  265  — 
prodiges  de  valeur,  notamment  à  l'attaque  du  mont  Pon* 
tana  et  des  hauteurs  de  CavriaDa,  où  le  général  n'échappa 
que  par  miracle  à  la  mitraille  qui  faisait  mille  victimes 
autour  de  lui. 

En  1859,  le  général  Lefëvre  fut  appelé  au  commande- 
ment du  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 

A  Tépoquc  de  notre  malheureuse  guerre  de  J870,  le 
vieux  combattant  et  vainqueur  d'Orient  et  d'Italie  fut 
nommé  général  de  division  et  commandant  supérieur  du 
camp  de  Montpellier. 

Après  la  paix,  il  revint  commander  le  Prytanée.  Il  y  est 
décédé  en  janvier  1874. 

LE  JARIEL  DES  CHATELETS  (Jules) 

Jules  Le  Jariel  des  Ghàtelets  est  décédé  à  Mamers,  le 
9  janvier  1867^  après  avoir,  pendant  trente  années,  exercé 
diverses  fonctions  dans  la  magistrature,  dans  cette  môme 
ville  oil,  dès  le  début  de  sa  carrière,  l'avaient  fixé  des  affec- 
tions et  des  obligations  de  famille.  Il  a  passé  en  faisant  le 
bien.  D'abord  substitut,  juge  d'instruction,  membre  du 
Conseil  municipal,  du  Conseil  de  fabrique,  inspecteur  des 
écoles;  cessant  seulement  de  faire  le  bien  quand  les  forces 
lui  ont  fiait  défaut.  Toujours  bon  et  bienveillant^  autant  que 
ferme  et  digne  en  toutes  circonstances,  courageux  etsoumis 
dans  les  épreuves  de  la  soufirance  qu'il  a  longuement 
connue;  l'honorabilité  de  son  caractère  lui  avait  concilié 
l'estime  et  raifection  de  tous  ceux  qui  le  connaissaient. 

LEJOSNE  (Louis  Antoine) 

Louis- Antoine  Lejosne  est  né  à  Paris  le  i\  juin  1818, 
(10*  arrondissement);  il  fut  successivement  professeur  aux 
lycées  de  Tarbes,  de  Bourges,  de  Bourg  et  de  ChAteauroux 
avant  de  venir  enseigner  l'histoire  à  celui  du  Mans,  il  est 
mort  dans  cette  ville  le  ^  décembre  1874. 

C'est  au  sortir  de  sa  classe^  quelques  instants  après  avoir 
quitté  le  lycée,  que  Lejosne  a  été  frappé  d'une  façon 
imprévue  pour  lui  et  pour  les  siens.  Les  jeunes  gens  de  son 

20 


—  266  — 
cours  et  ses  collègues  s'étaient  entretenus  les  derniers  avec 
lui;  en  rentrant  dans  sa  maison,  il  s'ivst  affaissé  et  est 
mort  sans  avoir  pu  parler  aux  siens. 

Le  lycée  du  Mans  a  dû  à  Lejosne  de  glorieux  succès 
scolaires.  En  1874,  c'était  un  de  ses  élèves  qui  remportait, 
sur  tous  les  lycées  de  Normandie,  le  premier  prix  d'histoire 
et  de  géographie. 

Lejosne  était  avant  tout  Thomme  de  sa  profession,  et  nul 
n'était  fait  pour  l'honorer  davantage  ou  la  représenter 
mieux  par  son  esprit,  par  son  caractère  et  cet  air  de 
dignité  aimable  qui  lui  était  propre. 

Lejosne  a  publié  : 

Mémoire  sur  le  progrès  de  b  civilisation  en  France.  1839. 

Géographie  historique  de  la  France,  1843. 

Mémoire  mr  la  géographie  ancienne  du  Roussillan.  1858. 

Mémoire  sur  l'origine  des  Basques.  i860. 

Essai  géographique  sur  la  cité  et  l'ancien  diocèse  de  Tarbet. 
1862. 

Dictionnaire  topographique  des  Hautes- Pyrénées.  1863. 
Cet  ouvrage.a  été  honoré  (Vune  médaille  à  la  réunion  des 
sociétés  savantes  de  la  Sorbonne  et  imprimé  à  Timprimerie 
impériale. 

Géographie  de  Saône-et-Loire.  1863. 

Géographie  de  tAin.  1865. 

Géographie  de  V Indre.  1869. 

LEHONNIER  DE  LORIËRE  (Edouard) 

Edouard  Lemonnier  de  Lorière,  maire  d'Asnières  depuis 
cinquante-quatre  ans,chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  est 
mort  le  4  avril  1879,  dans  son  château  de  Moulinvieux. 

Il  aimait  beaucoup  les  livres  et  avait  une  bibliothèque 
des  plus  intéressantes  et  des  plus  curieuses. 

La  commune  d'Asnières  lui  doit  :  église^  presbytère, 
cimetière,  mairie  et  établissement  des  sœurs  pour  instruire 
les  jeunes  filles. 


3  Jt^vo^  /j^a 


i/-  /•  ^iû 


—  267  — 

LE  PELLETIER  (Almire-René-Jac(iae8) 

Almire-René-Jacques  Le  Pelletier,  qui  naquit  au  Mans 
le  13  novembre  1790,  fit  de  brillantes  études  au  collège  du 
Mans  où  il  remporta  tous  les  premiers  prix  dans  toutes  Jes 
classes  ;  il  suivit^  pendant  deux  années,  la  clinique  de 
l'hospice  de  cette  ville  et  se  rendit  à  Paris  en  novemSre 
1813  pour  y  suivre  les  cours  de  la  Faculté  de  médecine. 
Reçu  dès  sa  première  année,  au  concours  comme  externe 
dans  les  hôpitaux,  on  le  plaça  à  THôtel-Dieu  dans  le  service 
de  Dupuytren,  qui  le  distingua  particulièrement  et  en  fit 
son  principal  élève. 

En  4813,  il  fut  admis  un  des  premiers  pour  l'internat  et 
placé  à  la  Salpétrière,  où  il  exerça,  en  1H14,  comme  chef  de 
salle,  un  service  des  plus  dangereux  pendant  toute  la  durée 
du  typhus  dont  il  subit  lui-même  les  atteintes  vers  la  fin  de 
répidémie.U  revint  à  THôtel-Dieu  l'année  suivante,  fut  reçu 
au  concours  à  l'École  pratique,  et  remporta,  trois  années 
de  suite,  les  premiers  prix,  ce  qui,  d'après  les  règlements 
de  l'École^  lui  donnait  le  droit  d'être,  gratuitement,  aux 
frais  de  la  Faculté,  reçu  docteur  (<8  juin  1818),  grade  qu'il 
obtint  à  la  suite  des  plus  brillants  examens.  La  thèse  qu'il 
soutint  pour  le  doctorat  traitait  des  scrofules.  Les  exa- 
minateurs rengagèrent  à  donner  à  ce  travail  de  nou- 
veaux développements  «parce  qu'il  pouvait  être  la  base 
dun  ouvrage  très  utile.»  Il  suivit  leur  conseil  et,  en  1818, 
parut  son  premier  livre  :  Traifé  complet  de  la  maladie 
tcrofuleuse. 

Jusqu'en  1820  Le  Pelletier  professa  avec  succès  à  l'Ecole 
pratique  la  physiologie  et  la  pathologie  internes  :  mal- 
heureusement l'excès  du  travail  altéra  sa  santé.  Il  dut 
quitter  Paris,  abandonner  la  carrière  du  professorat  ouverte 
devant  lui,  et  revenir  au  Mans>  emportant  un  bien  hono- 
rable témoignage  de  l'École  dont  il  lui  fallait  s'éloigner  : 
<  Nous,  soussigné,  doyen  de  la  Faculté  de  médecine  de 
c  Paris,  certifions  que  M.  Le  Pelletier  (Âlmire)  s'est  tou- 
«  jours  conduit  avec  la  plus  grande  distinction  ;  qu'il  a 
«  soutenu  ses  examens  et  sa  thèse  avec  le  plus  grand 


—  tes  — 

9  honneur;  qu'il  a  été  reçu  aux  frais  de  la  Faculté^  «près 
«  avoir  remporté  peftdant  trois  ans^  tous  les  premiers  prix 
«  au  concours  de  TÉcole  pratique;  enfin,  qu'il  est  capable 
a  de  remplir,  avec  supériorité,  une  place  de  médeciu  ou 
c  de  cbii*urgien  en  cbef  dans  un  hôpital.  Paris,  9  juil- 
«  let  18i8,  J.-J.  Leroux,  doyen.  » 

Au  Mans,  il  eut  bientôt  une  clientèle  des  plus  étentiues, 
fut  nommé  chirurgien  en  chef  de  l'hôpital  et  fonda  une 
école  élémentaire  de  médecine  d'où  sont  sortis  des  prati- 
ciens distingués.  Après  1830,  Le  Pelletier,  fatigué  de  la 
pratique  de  province,  retourna  à  Paris  où  il  fui  reçu  au 
concours  médecin  des  hôpitaux.  Le  2  juin  1837,  il  obtint 
la  croix  de  la  Légion  d'honneur,  en  récompense  de  «  ses 
utiles  et  nombreux  travaux  ».  Mais,  pour  la  seconde  fois, 
sa  santé  le  contraignit  de  revenir  au  Mans  où,  en  1839  et 
iSiO,  il  fit  des  cours  publics  de  physiologie  et  d'hygiène, 
dans  une  des  salles  de  l'École  communale,  située  pldce 
Saint-Pierre,  suivis  constamment  par  mille  ou  douze  cents 
auditeurs,  qui  chaque  soir,  le  couvraient  d  applaudisse- 
ments (t).  (Arch.  de  la  Légion  d'honn.) 

Le  Pelletier  était  maire  de  Saint- Pavace,  membre  cor- 
respondant de  première  classe  de  l'Académie  de  médecine 
de  Paris,  membre  de  la  Société  française  pour  la  conser* 
vation  et  la  description  des  monuments  historiques,  mem- 
bre de  la  Société  de  médecine  de  la  Sarthe,  membre  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe  et  de 
beaucoup  d'autres  sociétés  savantes.  En  1839,  le  congrès 
scientifique  séant  au  Mans  lui  a  décerné  une  médaille 
d'honneur.  Trois  médailles  d'or  lui  ont  été  accordées, 
comme  premiers  prix,  à  la  suite  de  concours,  par  la 
Société  de  commerce  et  par  l'Académie  de  médecine  de 
Caen,  sans  compter  les  six  médailles  grand  module  déce^ 
nées  par  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  dans  les  concours 
de  l'École  pratique. 

Le  Pelletier  est  décédé  au  Mans  le  28  février  1880. 

Le  Pelletier  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

(1)  «  Nous  n'avons  pu  nous  défendre,  écrit  H.  B.  Hauréau,  d'ad- 
mirer Véclat  phénoménal  de  son  beau  talent  et  de  son  élocution 
vive  el  brillante,  etc.  »  (Courrier  de  la  Sarthe). 


Dissertation  sur  la  nature  des  scrofvks.  Thèse  pour  le 
doctorat  présentée  et  soutenue  à  la  faculté  de  médecine  de 
Paris,  le  28  avril  4818,  brochure  in-4». 

Traité  complet  sur  la  maladie  scrofuleuse  et  les  différentes 
variétés  qu*eUe  peut  offrir.  i8i8,  (  vol.  in-8^ 

Analyse  des  travaux  de  la  Société  des  arts.  Sciences  médi- 
cales, chapitre  vin.  1820,  in-8*. 

Extrait  d'une  observation  de  tétanos  traumatique  étendu  à 
t09ts  les  mwcles  volontaires,  au  diaphragme  lui-même,  et 
guéri  sous  Vinfluence  d'une  méthode  gui  devient  nouvelle  pour 
VacHvitédes  moyens  mis  en  usage.  1820,  brochure  in-8o. 

Discours  sur  l'influence  de  la  médecine  morale  dans  le 
trailement  des  maladies.  (Bull.delaSociétéd'agricul.,1820.) 

Discours  sur  la  sympathie  et  Cnntipathie.  1822,  brochure 
in-8*>. 

Essai  de  médecine  physiologique^  renfermant  des  considé- 
radions  générales  sur  la  sympathie  et  V antipathie  y  la  médecine 
morale^  t influence  réciproque  du  moral  sur  le  physique,  et 
la  médecine  moderne  comparée  à  celle  du  moyen  âge.  1823, 
i  vol.  in-S». 

Mémoire  sur  la  nature  et  le  tirait*  ment  du  tétanos  trauma- 
tique^ suivi  d'un  mémoire  sur  le  dtastasis  des  ligaments.  1826, 
brochure  in-8". 

Mémoire  sur  la  nature  et  le  trailement  du  tétanos  trauma- 
matique.  (Rev.  médic.  1827,  tom.  IV). 

Observation  d'un  calcul  urinaire  enkisté  extrait  par  la  taille 
latérale.  (Soc.  de  méd.  de  la  Sartbe,  1827.) 

Mémoire  sur  le  diaUasis  des  ligaments ,  vulgairement 
connu  sous  le  nom  d^ entorse.  (Rev.  médic,  1828). 

Mémoii*e  sur  le  diàstasis  des  ligaments,  1828,  brochure 
in-8o. 

Lettre  à  Ai  M.  les  membres  du  tribunal  de  première  instance 
du  Mans, relativement  à  l'a ffatre  d*infanticide  du  6  juin  1828. 
1828,  brochure  in^°. 

Observation  de  double  cataracte.  (Soc.  de  méd.  de  la 
Sartbe,  1828.) 

Fongus   muqueux  de  V estomac.  (Id.,  1829.) 

Rapport  sur  les  offservations  de  M.  Légaux  relatives  à  talo- 
pexie.  (Id.) 


-  270  - 
ObHroaiion  (Tanévrtsme  de  Cartère  fémoropuLitie^  eomprcs- 
êùm,  ligature.  1829.  (Id.) 

Observations  relatives  aux  bases  constitutives  de  la  société 
de  médecine  de  la  Sarthe.  1829.  (Id.) 

Ti^aiti  complet  de  physiologie  médicale  et  philosophique. 
1831,  A  vol.  m-8o. 

Dissertation  sur  les  généralités  de  la  physiologie  et  sur  le 
plan  à  tuivre  dans  l'enseignement  de  cette  science.  1831, 
brochure  in-4o. 

Principes  généraux  sur  la  nature^  le  traitement^  le  préser- 
vatif et  curatif  du  Choléra-Morbus^  â  l'usage  de  toutes  les 
classes  de  la  société.  i832,  1  vol.  iD-12.  (2*  édition.) 

De  remploi  de  Cémétique  à  haute  dose*  1  vol.  m-8^ 

Traité  des  hémorrhoîdesy  1  vol.  in-8*. 

Du  magnétisme  animal  y  1  vol.  iû-8*. 

Du  tétanos  traumatique^  1  vol.  in-8*. 

De  rophthalmie  granuleuse^  1  vol  in-8«. 

Des  hémorrhoides  et  de  la  chute  du  rectum,  1834,brochui^ 
in-8o. 

De  remploi  du  tartre  stibié  â  haute  dose  dans  le  traitement 
des  maladies  en  général,  celui  de  la  pneumonie  et  du  rhuma- 
tisme en  particulier.  1835,  bronhure  in-8o.  1836,  brochure 
in4Jo. 

Traité  de  rérésipèle  et  de  ses  variétés,  i  836,  brochure  in-8*. 

Une  visite  au  cimetière  du  Mans,  H  août  1838.  Poésie. 
1838,  brochure  in-8V 

Discours  sur  la  méthode  numérique.  (Bull,  de  la  Société 
d'açricul.,  1838-1839.) 

Études  physiologiques  de  Vuniver^;  de  t homme,  des  rap- 
ports de  l'homme  avec  l'univers.  (Congrès  scient.,  7*  sesâion. 
1839). 

Lettre  au  rédact  ur  du  Courrier  de  la  Sarthe.  relative  ou 
covrs  public  de  physiologie.  i839. 

Étude  physiologique  du  beau.  (Bull,  de  la  Société  d*agri- 
cul  ,  1840.) 

Magnétisme  éclairé  par  l'expérfence  et  réduit  aux  faits 
rigoureusement  démontrés.  (Id.  1840-1841.) 

Rapport  iiur  les  ouvrages  du  docteur  Barbier,  qui  sont  sa 
thèse  soutenue  pour  le  doctorat,  le  compte  rendu  des  travayx 


—  271  — 
de  ta  ioeiéii  de  phyiiologie  expérimenfak  et  un  eaai  nir 
rhyttérie.  (Id). 

Rapport  sur  le  traité  du  docteur  Beunatche-Lacorbière^ 
relatif  au  froid  et  de  son  action  et  de  son  emploi  en  hygiène, 
en  médecine  et  en  chirurgie.  (Id.) 

Le  torrent.  Poésie.  (Id.) 

Le  vrai  bonheur.  Poésie.  (Id.) 

Rapport  sur  V opération  pratiquée  iun  squirre  au  sein  iune 
malade  et  sur  la  prompte  guérison  obtenue  par  la  réunion  des 
lèvres  de  la  plaie ^  au  moyen  (Tanguent  diachylum.  (Id.) 

Une  visite  à  Castel-Joli.  Quelques  réflexions  sur  tagrieuh 
ture  en  général^  et  sur  les  avantages  de  l'introduction  du 
eeiglemultieaule^parmi  les  céréales  appropriées  à  nos  localités 
sabbmneusee.  (Id.  1841.) 

Discours  éTouverture  pour  une  séance  publique  de  la  Société 
d'agriculture^  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  (Id.  1844-1845). 

Discours  sur  le  génie  du  xix*  siècle  dans  ses  rapports  avec  lu 
prœpéritéja  durée  des  empires,  avec  le  bonheur  des  individus 
et  des  nations.  (Id.) 

Histoire  de  la  révolution  médicale  du  m*  siècle.  (Id.,i846« 
1847.) 

Traitement  du  Choléra^  (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

Moyens  préservatifs  du  Choléra  et  son  traitement.  (L'Or- 
dre. 1849.) 

Considérations  sur  la  révolution  médicale  du  zix«  siècle  et 
sur  Bromsnis^  principal  auteur  de  cette  révolution.  (Bull,  de 
la  Société d'agricul.,  1850  1851.) 

Rapport  de  la  commission  chargée  du  travail  demandé  par 
par  M.  le  préfet  sur  la  réorganisation  des  Comices  agricoles. 

ad.) 

Rapport  de  la  commission  départementale  chargée  de  la 
réorganisation  des  Comices  ogncoles.  (Id.) 

Rapport  de  la  commission  d'agriculture  sur  la  compost- 
tion  du  programme  des  prix  départementaux  et  sur  l  établis- 
sement des  inspections  agricoles  dans  le  département  de  la 
Sarthe.  (Id.) 

Nouvelle  doctrine  médicale  ou  doctrine  biologiquCyOuvrage 
ooaronné  par  rAcadémie  de  médecine  de  Gaeu.  1853, 
1  vol.  gr.  in-8o. 


—  272  — 

Det  observations  f  lettres^  mémoires^  etc. ,  sur  différents  sujets 
de  médecine t  d'économie  sociale j  de  philosophie,  f  histoire 
locale.  1828-1853. 

Système  pénitentiaire  :  le  bagne ^  la  prison  cellulaire^  la 
déportation,  compris  dans  le  récit  d'un  voyage  en  Bretagne^ 
avec  un  fjrécis  historique  de  cette  province.  1853.  f  gr. 
vol  în-8%  avec  dix  planches. 

Voyage  en  Bretagne^  illustré  de  vues  prises  sur  les  lieux 
avec  un  résumé  des  fastes  de  cette  province^  une  histoire 
générale  des  bagnes  et  Viconographle  des  principaux  types 
des  forçats  étudiés  à  la  chiourme  de  Brest.  4853,  i  vol.  gr. 
in-8s 

Histoire  de  la  révolution  médicale  au  XTX«  siècle.  A/^pré- 
dation  de  ses  avantages  et  de  ses  inconvénients  pour  rensei- 
gnement de  la  science  et  la  pratique  de  Vart.  Ouvrage  cou- 
ronné par  l'Académie  de  médecine  de  Caen.  1854,  i  vol. 
gr  in-8*. 

Système  social  complet,  ses  applications  pratiques  à  l'indi- 
vidu, â  la  famille  y  à  la  société,  dans  t  intérêt  du  bien-être,  du 
bonheur  et  de  la  civilisation  des  peuples,  4855,  2  vol.  in-8o. 

Principes  du  système  social,  etc.  (Bull,  de  la  Société  d'agri- 
cul.,  «854-1855.) 

L'agriculteur  et  F  agriculture.  (Id.) 

Notice  sur  la  visite  à  la  colonie  pénitentiaire  de  Mettray 
(ld.j866.) 

Étude  législative  et  morale  sur  le  duel.  (Id.) 

Colonie  de  Metlray.  Solution  pratique  du  problème  des 
jeunes  détenus.  1856,  1  vol.  gr.  in-8". 

Système  pénitentiav^  complet  :  ses  applications  pratiques  à 
rhomme  déchUy  dans  l'intérêt  de  la  sécurité  publique  et  de  fa 
morolisation  des  condamnés.  1857,  1  vol.  gr.  in-8*. 

Lettre  au  rédacteur  de  l'Union  de  la  Sarthe,  f^lative  à  wff 
compte  rendu  du  système  pénitentiaire  complet.  1857. 

Discours  sur  la  tombe  de  Boyer.  (Union  de  la  Sarthe,  1 858.) 

Rouissage  des  chanvres.  (Id.) 

Lettre  au  rédacteur  de  TUnion  de  la  Sarthe  sur  le  rouùsage 
des  chanvres.  1858. 

Illusions  et  réalités,  ou  régénération  des  peuples.  1858» 
I  vol.  gr.  in-H*. 


—  273  - 

Caractères,  mœurs  et  coutumes  de  la  province  du  Maine, 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,1858.) 

Défense  du  christianisme.  (Id.  i80O.) 

Défense  du  christianisme  au  point  de  vue  de  l'origine  aposto- 
lique  des  principales  églises  de  France.  1860,  \  vol.  gr.  in-8*. 

Histoire  complète  de  la  province  du  Maine  ^depuis  les  temps 
les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours,  avec  de*  considérations 
pratiques  sur  le  caractère,  les  mœurs,  les  usages  de  ses 
habùants^  des  mentions  biographiques  de  tes  comtes,  de  ses 
évéques,  de  ses  hommes  les  plus  remarquables,  anciens  et 
modernes.  1861 , 2  vol.  in-8* 

Nécessité  d'engager  les  inêtituteurs  primaires  dans  la  voie 
(Tun  enseignement  agricole  mis  à  la  pofHée  de  leurs  élèves, 
comme  principal  moyen  de  prévenir  la  dépopulation  des  cam* 
pagnes.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1861-1862.) 

Des  sarcophages  dans  la  cathédrale  du  Mans.  (Id.,  1861- 
1862.) 

Improvisation  faite  sur  la  tombe  de  M  Charles  Monnof/er. 
(Progrès,  1862.) 

De  l'origine  apostolique  des  principales  églises  de  France 
et  de  celle  du  Mans  en  particulier,  de  V  arrivée  de  saint  Julien 
dans  cette  ville  vei's  le  dernier  tiers  du  premier  siècle.  (Union 
de  la  Sarthe,  1862.) 

De  r exhumation  d'un  sarcophage  trouvé  à  rentrée  du  chœur 
de  la  cathédrale  du  Mans  le  16  octobre  1862.  (Id.) 

Nouveau  sarcophage  découvert  sous  les  matvhes  du  chœur 
de  la  cathédrale  à  gauche  en  montant,  le  24  octobre  1 862.  (Id.) 

La  vie  de  Jésus-Christ  rendue  à  toute  la  vérité  de  ses 
historiques  et  divins  caractères.  1863,  1  vol.  in- 18. 

Traité  complet  de  physiognomonie,ou  l'homme  moral  posi- 
tivement révélé  par  l'étude  raiscnnée  de  l'homme  physique, 
avec  des  c*msidérations  sur  les  tempéraments,  les  caractères^ 
kyrs  in fluences  réciproques.  1864,  1  vol.  gr.  in-8o. 

Souvenirs  d^un  voyage  en  Suisse.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1866.) 

Voyage  en  Suisse,  en  Savoie,  sur  les  bords  du  Rhin.  1867, 
I  vol.  in-8". 

Définition  du  beau  dans  les  œuvres  humaines.  (Messager 
de  la  Sarthe,  1867.) 


—  274  - 

Dé  la  nécesiiié  des  livrets  appliquée  aux  domestiçuei. 
Ouvrage  couronué  par  la  Société  impériale  d'agriculture  et 
de  commerce  de  Gaen.  i  vol.  in-8*. 

Hôpital  du  ManSy  sa  trans/ormatian^  solution  pratiqué  et 
définitive  dans  la  Sarthe^  de  la  grande  question  des  enfants 
assistés.  i873,  brochure  in-4*. 

liEPINGLEUX  (Pierre) 

Pierre  Lepingleuz,  né  à  Chàteau-du-Loir,  le  31  jan^ 
vier  1792,  a  été  nommé  notaire  à  La  Flèche  le  29  août 
182i,  suppléant  du  juge  de  paix  le  22  mai  1839,  juge  de 
paix  le  26  octobre  1849.  Il  est  mort  le  21  janvier  1880. 

Lepiogleux  a  été  appelé  dans  tous  les  conseils  et  toutes 
les  commissions  de  la  cité.  Et^  quand  les  institutions  remi- 
rent aux  électeurs  le  choix  des  membres,  qui  avait 
appartenu  jusque-là  au  gouvernement,  ses  concitoyens  le 
confirmèrent,  par  leurs  libres  suffrages,  dans  les  postes 
civils  où  ils  le  savaient  si  bien  placé.  Cette  confiance,  ils 
continuèrent  de  la  lui  accorder  dans  toutes  les  occasions, 
constamment  et  sans  interruption,  soit  que  l'élection  eût 
lieu  par  le  suffrage  restreint,  soit  qu'elle  fût  rémanation 
du  suffrage  universel. 

Lepingleux,  que  le  gouvernement  avait  fait  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur,  était  l'homme  de  J)on  conseil  ; 
pauvres  et  riches  sont  allés  lui  raconter  leurs  peines  et 
leurs  chagrins,  tous  l'ont  consulté  et  il  n'a  jamais  refusé 
à  personne  les  secours  de  ses  lumières  et  de  son  expé- 
rience. Que  de  femmes  et  d'enfants  réconciliés  avec  leurs 
pères!  Que  de  familles^  grâce  à  lui,  ont  conservé  leur 
fortune  et  leur  repos  1  Et  quoiqu'il  eût  la  juridiction  d'un 
des  cantons  les  plus  peuplés  de  la  Sarthe,  jamais  juge  de 
paix  n'a  moins  jugé;  n'est-ce  pas  là  la  vraie  mission  de 
ce  magistrat? 

LEREBOURS  (Pierre-Simon) 

Pierre-Simon  Lerebours,  qui  naquit  au  Mans  le  10  fé- 
vrier 1810,a  été  élevé  au  collège  de  cette  ville.  Après  avoir 


-h    7^    u^^f^     /y^!r 


r,  /^.  j;^-? 


V-  f,  '  h^^ 


—  475  — 
fait  son  droit,  il  est  entré  au  théâtre,  sous  le  nom  de 
Victor,  et  a  eu  quelques  succès  à  l'Odéon  et  à  la  Comédie 
française.  C'était  un  tragédien  dans  toute  l'acception  du 
mot. 

Lereboui*s  sortit  de  la  Comédie  française  à  cause  d'un 
différend  assez  vif  avec  le  baron  Taylor,  alors  commissaire 
du  gouvernement  près  notre  première  scèn^.  A  ce  sujet, 
il  écrivit  et  fit  imprimer  plusieurs  lettres  à  M.  le  baron 
Taylor,  à  M.  le  vicomte  Sosthènes  de  La  Rochefoucauld^ 
à  M.  le  marquis  de  Laurislon,  des  Obsetratimn  peur  les 
comidûm  français  sur  la  pititûm  adressée  pa^  les  auteurs 
dramcUiques  à  VAssembfée  nationale^  et  des  Idées  sur  les  deux 
Théâtres  Français^  et  la  Comédie  française  depuis  1830, 
petites  brochures  que  la  bibliothèque  du  Mans  possède 
sous  le  numéro  7199  T. 

Un  des  biographes  de  Lerebours  dit  :  c  qu'il  n'avait  pas 
su  emprunter  à  Talma,  son  contemporain,  le  taieut  tra- 
gique^ mais  il  avait  su  s'approprier  assez  heureusement 
le  soin  que  ce  grand  acteur  avait  pris  le  premier  des  cos- 
tumes exactement  historiques.  » 

Devenu  plus  tard,  par  un  caprice  assez  singulier  de  la 
fortune,  lecteur  de  Bernadette,  roi  de  Suède,  il  a  com- 
posé pendant  son  séjour  à  Stockholm,  une  tragédie  qui 
n'est  pas  sans  mérite ,  intitulée  les  Scandinaves^  et  a 
publié  sur  la  Scandinavie  des  recherches  et  des  études 
devenues  fort  rares. 

En  1854,  Lerebours  est  venu  au  Mans  pour  tâcher  de 
retrouver,  au  moyen  du  magnétisme,  un  trésor  qu'on 
disait  avoir  été  enfoui  dans  l'ancien  enclos  des  Ursutines. 

Lerebours  est  mort  à  Paris,  au  cours  du  mois  de  juin 
1864. 

LERET  D'AUBI&NT  (Alphonse) 

Alphonse  Leret  d'Aubigny  était  né  au  Mans,  le  23  août 
1804»  il  débuta  dans  l'administration  en  octobre  1830, 
comme  conseiller  de  préfecture  de  la  Marthe  ;  il  devint, 
deux  ans  après,  sous- préfet  de  Saint-Calais  ;  puis,  en 
1844,  conseiller  de  préfecture  de  Seine-etrOise. 


-  27é  - 

Plus  tard,  il  fut  choisi  par  les  électeurs  du  canton  de 
La  Ferté-Bemard  pour  leur  représentant  au  conseil  gé- 
néral  de  la  Sarthe,et  ces  fonctions  qu'il  tenait  du  suffrage 
de  ses  concitoyenSi  il  continua  à  lesreroplir  jusqu'au  jour 
où  le  délabrement  de  sa  santé  et  l'affaiblissement  causé 
par  Tàge,  le  forcèrent  d'y  renoncer. 

Il  fut  nommé  député  de  Mamers  en  1857,  1863  et  1869. 
En  1870,  après  la  révolution  du  4  septembre^  il  revint  au 
Mans,  où  il  vécut  dans  la  retraite. 

Leretd'Aubigny  est  décédé  au  Mans,  le  16  janvier  18*8, 
des  suites  d'une  blessure  qu'il  s'était  faite  au  crâne  en 
tombant  de  voiture. 

Leret  d'Aubigny,  qui  appai*tenaît  au  grand  parti  de 
l'ordre^  était  officier  de  la  Légion  d'honneur. 

On  possède  de  Lerey  d'Aubigny  : 

Rapport  iur  un  projet  de  loi  relatif  à  un  emprunt  et  à  une 
imposition  extraordinaire  par  la  vtUe  du  Mans,  (Journal 
officiel,  1858.) 

Discours  à  la  fête  agricole  de  Mamers,  1860. 

Discours  d  l'occasion  de  l'ouverture  du  marché  de  la 
Fresnaye.  !8(U). 

Circulaire  aux  électeurs  de  Mamers.  1863,  in-8o. 

Discours  au  comice  de  La  Ferté-Bemard.  1866. 

Discours  au  comice  agricole  de  Beaumont-sur-Sarihe. 
(Messager  de  la  Sarthe,.186^.] 

Discours  au  comice  agricole  de  Conlie,  18G5. 

Note  à  la  commission  du  corps  législatif  relativement  à 
rétablissement  d'une  ligne  de  fer  de  SiHé-le-Guillaume  à 
Fresnay.  (Messager  de  la  Sarthe,  1868.) 

Circulaire  électorale.  1869,  in  8*. 

Lettre  à  la  Chronique  de  l'Ouest.  1869. 

Aux  habitants  de  la  commune  de  Teille.  1869,  in-4<>. 

Bapftort  au  Conseil  général  de  la  SatUke  sur  la  pèche 
fluviale.  1869. 

Rapport  au  Conml  géné7*al  sur  la  carte  géologique  et  agro- 
nomiçue  de  M.  Triger.  1869. 


—  477  — 

LEROUX  (Adolphe) 

Adolphe  Leroux  naquit  au  Mans  le  S4  juin  i8()9;  il  fit  ses 
études  au  collège  de  cette  ville,puis  se  rendit  à  Paris,  où  il 
s'occupa  d'architecture.  Il  revint  au  Mans  en  1830  exercer 
la  profession  d'architecte,  et.  peu  de  temps  après,  on;  le 
nomma  conseiller  municipal,  mijoint  au  maire,  mem^ 
bre  du  conseil  d'hygiène  et  de  salubrité,  membre  de  la 
commission  des  bâtiments  civils  et  architecte  de  l'hospice 
du  Mans.  —  Parmi  les  constructions  qu'il  a  fait  exécuter,  : 
on  cite  :  l'hôtel  des  Minimes,  les  châteaux  de  Blandeao,  ' 
de  Montertreau,  etc. 

Adolphe  Leroux  est  mort  au  Mans  le  21  novembre  1868. 

Il  nous  laisse  un  grand  nombre  de  rapports  faits  au 
conseil  municipal,  parmi  lesquels  nous  remarquons  celui 
pour  le  service  det  eaux  de  la  ville  du  Mans^  1862.  il  est 
encore  auteur  du  Tarif  de  cubage  de»  bois  ronds  et  carrés 
d'après  le  système  métrique,  précédé  d'une  instruction^  d'une 
table  de  comparaison  des  prix  du  pied  cube  et  du  sth'e,  d^un 
tableau  de  conversion  de  mesures  linéaires  anciennes  en 
mesures  nouvelles  et  des  nouvelles  en  anciennes,  d'un  second 
tableau  pour  la  comparaison  des  surfaces  et  d^un  troisième 
pour  celle  des  cubes,  1842.  1  vol.  in- 18. 

LETORË-DELORHE  (Paul-Clément) 

Savigné-l'Evêque  a  vu  naître,  le  27  janvier  1811 ,  Paul- 
Clément  Letoré-Delorme.  Il  montra,  dès  son  jeune  Âge, 
une  vocation  prononcée  pour  le  sacerdoce  et  abandonna 
le  collège  pour  entrer  au  séminaire.En  1835,  il  fut  nommé 
vicaire  de  Pré-en-Pail  et,  en  1846,  curé  de  Beaufay. 

Trouvant  son  église  nue,  délabrée  et  trop  petiie,  il 
pensa  à  la  rebâtir  et  se  fit  tout  à  la  fois  architecte,  admi-^ 
nistrateur  et  entrepreneur.  Ses  eftorts  ont  été  couronnés 
d'un  plein  succès. 


—  478  — 
La  chaire  élégante,  qui  est  dans  ce  monument,  a  été  tra- 
vaillée par  M.  Blottière,  du  Mans. 
Letoré-Delorme  est  décédé  le  i3  novembre  1858. 


LEVASSEUR  (François-Laurent) 

François-Laurent  Levas:;eur  néauMans  le  ioctobrei776y 
a  été  secrétaire  de  t'ÂGadémie  de  Limoges;  il  est  mort  A 
ChÂteau  du-Loir  en  1873. 

Il  est  auteur  des  travaux  suivants  (I)  : 

Philippe d'AUace^comte  de  Flandre,  mélodrame  héroïque 
en  3  acte^,  orné  de  chants,  ballets  et  tournois.  1803,  in-8". 

Eugénie  et  Solange ^  comédie  en  un  acte.  4804,  in-8*. 

Le  Scénomane,  comédie  en  un  acte  etfn  prose.  i806, 
in.8«. 

Hof*tense  et  Séligny^  ou  le  mnnage  en  plein  veni^  comédie 
en  un  acte  et  en  prose.  1806,  in-8*. 

Proverbes  et  expressions  proverbiales  des  meilleurs  auteurt 
latins,  avec  une  traduction,  et  les  proverbes  français  coms^ 
pondants  en  regard  du  texte*  18ii,  i  vol.  in- 12. 

Exercices  des  amplifications  françaises,  1825,  in- 12. 

Corrigé  des  amplifications  françaises,  i  825,  in-12. 

PubliiSyri  mimi  sententiœ  et  prologus  Laberiij  in  usum 
scholarum  et  collegiorum  seleetœ,  juxta  optimas  céition^s 
recensttœ,  notîsque  variorum  illustrâtes.  1825,  I  vol.  in-12. 
Cet  ouvrage  a  été  adopté  pour  l'enseignement  dans  les 
collèges  royaux  de  l'Université,  par  décision  du  conseil 
royal  de  Tiustruction  publique,  en  date  du  25  novembre 
18Î5. 

Le  même  avec  une  traduction  en  regard  du  texte,  taisant 
partie  de  la  collection  des  classiques  latins,  format  in-32, 
publiée  par  Panckouke,  augmenté  de  sentences  extraite^ 
de  divers  auteurs,  de  notes  explicatives,  et  du  prologue  de 
«Laberius  avec  la  traduction  de  Rollin  et  celle  de  J.-J. 
Rousseau. 


(1)  Dans  le  plus  grand  nombre  de  ses  ouvrages,  François-Laurent 
Levasseur  est  désigné  sous  le  nom  de  Francis  Levasseur. 


1^/  •  Ui^ 


-  279  — 

Préceptes  sur  le  style  et  la  composition  en  prose  et  en  veré: 
1826,  2  vol.  in  12,  avec  une  table  synoptique. 

Préceptes  sur  Véloquence.  \ 826, 2  vol.  in-i2;  1827,  2  vol. 
in-12. 

Amplifications  françaises  :  les  exerctces^  P'vol.  ;  le  corrigé^ 
2«  vol.  in-12. 

L*  Observateur  y  petit  dictionnnatre  de  mœurs  à  l'usage  des 
gens  du  monde ^  suivi  du  Tribunal  de  l'histoire.  i830,  i  vol. 
in-32. 

Romances  et  poésies  diverses.  Brochure  in-8»>. 

Notice  historique  et  géographique  sur  l'istrie  et  la  Dalmatie. 
(Jour.  litt.  de  Strasbourg.) 

Les  pièces  suivantes  non  imprimées  ont  été  jouées  sur 
divers  théâtres  de  Paris. 

Le  Père  dupe  de  lui-même,  comédie  en  un  acte.  1805. 

ClorencCyOu  la  Femme  singuUèreyComéfïi^  en  un  acte.  1 805. 

Zamor^  mélodrame  en  trois  actes. 

Alouzoet  Zaleyka^  mélodrame  en  3  actes. 

Bazaget  et  Tamerlan^  mélodrame  en  trois  actes. 

Le  Double  enlèvement^  opéra  en  un  acte. 

Les  Écossais^  mélodrame  en  trois  actes. 

La  Dalmatien  drame. 

Le  Sicilien  y  comédie  (de  Molière)  arrangée  en  opéra  et  en 
un  acte. 

Levasseur  est  encore  auteur  de  : 

Le  château  de  Chalusset  ou  F Excommunicationy  chronique 
duxi^  siècle.  1840,  2  vol.  in-! 2. 

Les  Naufragés,  1  vol.  in-i2. 

Un  club  de  femmes,  ou  Haine  aux  Aomm^s.  Brochure  in-12. 

La  Dalmatie  ancienne  et  moderne,  son  histoire^  ses  lois^  ses 
mœurs^  ses  usageSy  sa  litiératurcy  ses  monumentSySes  éléments 
de  prospérité  et  de  grandeur  y  avec  une  carte  de  la  Dalmatie, 
d: après  Bâcler  d'Aide.  1861, 1  vol.  in-12. 

Le  fit  s  Levasseur  de  la  Sarthe  à  ses  concitoyens.  1862, 
brochure  in-8''. 

Narcisse  Desportes  dit  que  François  Laurent  Levasseur 


-  280  - 
a  rédigé  les  3*  et  4«  volumes  des  mémoires  de  soq  père 
intitulés  :  Mémoires  de  René  Levasseur  de  fa  Sarihe.  Deux 
éditions  ont  été  publiées,  l*une  en  français,  l'autre  en 
anglais  et  une  contrefaçon  a  été  imprimée  à  Bruxelles. 

LHERMITEAU  (François) 

JFrançois  Lbermiteau,  né  à  Angers,  le  8  septembre  4792, 
est  mort  au  Mans  le  i*'  avril  1865.  Après  avoir  fait  s%s 
études  au  collège  d*Aiigers,  il  fut  successivement  profes- 
seur h  Baugéy  à  Saumur,  principal  du  collège  de  Mamers, 
puis  enseigna  la  rhétorique  à  Angers,  à  Tours,  à  Mayenne 
et  ensuite  devint  professeur  d'histoire  au  Mans. 

On  lui  doit  : 

Discours  sur  le  devoir^  prononcé  à  la  distribution  des 
prix  du  Lycée  du  Mans,  iS42. 

Compte  rendu  du  livre  de  Charles  Moreau ,  intitulé  : 
Lexique  complet  des  racines  grecques  et  de  leurs  princi- 
paux dérivés,  accompagné  d*un  commentaire  philolo- 
gique, pour  servir  à  l'étude  comparative  des  langues 
classiques.  (Union  de  la  Sarihe,  1858.) 

Compte  rendu  d'un  volume  de  M,  y?tcM,intitu]é  .'Esquisses 
et  Impressions  de  voyage.  1862,  \  vol. 

LOGER  (Vincent-Adolphe) 

Né  à  la  Guadeloupe  en  18S2,  Vincent- Adolphe  Loger 
vint  très  jeune  en  France.  11  commença  ses  études  à  Bor- 
deaux et  les  termina  à  Paris,  au  collège  Henri  IV.  En  1849, 
il  prit  la  direction  politique  de  V  Union  de  la  Sar4ke^  qu'il 
rédigea  avec  beaucoup  d'habileté  jusqu'en  1868. 'Depuis, 
quoique  soutirant  de  la  maladie  de  poitrine  dont  il  était 
atteint,  il  collabora  très  activement  à  la  Sartke,  et  rédigea 
la  Sarthe  du  Dimanche. 

Vincent-Adolphe  Loger  est  décédé  au  Mans,  le  25  avril 
1870. 

Vincent-Adolphe  Loger  aimait  passionnément  le  jour- 
nalisme, n  avait  le  style  facile,  élégant,  correct  et  était 
très  tolérant  en  politique. 


—  281  — 

LOIZEAU  DE  6RANDMAIS0N  (Philippe-François) 

Né  le  12  novembre  !8I2  à  Chémonieau,  terre  située 
dans  le  Poitou,  Philippe-François  Loizeau  de  Grandmai- 
son  appartenait  à  une  ancienne  famille  de  cette  province. 
Son  père  fit  partie  de  la  garde  constitutionnelle  de 
Louis  XVT,  puis  on  le  nomma  commissaire  des  guerres, 
•  L'étude  sérieuse  du  droit  fut  pour  Loizeau  de  Grand - 
maison  la  continuation  de  ses  succès  de  collège;  bien 
jeune  encore,  il  était  brillamment  reçu  avocat,  et  ses  dé- 
buts à  Paris  avaient  été  heureux  ;  mais  bientôt,  atteint  de 
la  fièvre  typhoïde,  causée  par  Texcès  du  travail,  il  revint 
dans  sa  famille  et,  quelqOe  temps  après,  il  s'établit  avocat 
au  Mans. 

Bon  jurisconsulte,  son  imagination  était  vive,  sa  parole 
facile  et  élégante,  sa  voix  sympathique,  son  jugement 
d'une  mr^rveilleuse  rectitude.  Ces  qualités  solides  et  bril- 
lantes lui  assuraient  une  place  distinguée  au  barreau  du 
Mans.  Il  devint  bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats  de  cette 
ville  et  conseiller  municipal. 

Loizeau  de  Grandmaison  est  décédé  au  Mans,  le  12  mai 
1877  ;  c'était  un  homme  de  bien  dans  toute  l'expression 
du  mot,  mettant  au  service  de  tous  sa  belle  intelligence, 
son  grand  cœur  et  sa  parole  honnête  avant  tout.  Père 
d'une  nombreuse  famille,  il  savait  étendre  à  d'autres 
encore  les  bienfaits  de  son  zèle  et  de  son  dévouement. 

Loizeau  de  Grandmaison  était  dévoué  à  toutes  les  bonnes 
œuvres.  Nous  avons  de  lui  plusieurs  articles  publiés  dans 
l'Univers^  la  Chronique  de  COuesi  et  le  Journal  du  Alana^ 
sous  différents  pseudonymes. 

LORIN  DE  BOILLE  (Victor) 

Victor  Lorin  de  Boille,  président  honoraire  du  tribunal 
civil  de  Mamcrs,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  est 
mort  en  cette  ville,  le  21  janvier  1869. 

Victor  Lorin  de  Boille  était  né  à  La  Ferté-Bemard,  le 
25  juillet  1787.  11  habitait  Mamers  depuis  de  longues 

années. 

M 


4         I 


—  S82 


LOTTIN  (René-Jean-Françoi8) 

L'abbé  René-Jean-FraDçois  Lottin,  chanoine  titulaire 
de  la  cathédrale  du  Mans,  naquit  à  Vimarcé  (Mayenne),  le 
12  janvier  1793;  il  fit  ses  études  classiques  au  collège 
d'Êvron,  et  ses  études  théologiques  au  séminaire  du  Uans. 
Ordonné  prêtre  le  11  août  1816,  il  fut  envoyé  aussitôt 
en  qualité  de  vicaire  à  Ghâteau-du-Loir.  Le  31  décembre 
1818,  on  le  nomma  curé  de  Luceau.  Dès  le  mois  de  sep- 
tembre de  l'année  suivante,  il  devint  professeur  d'Écri- 
ture sainte  au  grand  séminaire  diocésain.  Il  resta  dix 
ans  chargé  de  ce  cours,  et  ses  leçons  furent  très  goûtées 
La  connaissance  profonde  de  la  langue  hébraïque  lui  était 
d'un  grand  secours  pour  remplir  sa  tâche  ;  il  possédait 
aussi  parfaitement  la  langue  grecque. 

En  1830,  l'abbé  Lottin  était  nommé  secrétaire  de  l'évè- 
ché.  Le  31  janvier  1831,  il  fut  pourvu  d'un  canonicat; 
Mgr  Bouvier  lui  donna  des  lettres  de  grand  vicaire,  mais 
ce  prélat  ayant  voulu  promulguer  un  règlement  nouveau 
pour  le  chapitre,  et  ce  règlement  ayant  paru  à  plusieurs 
ecclésiastiques  contraire  aux  lois  canoniques  sur  la  ma- 
tière, l'abbé  Lottin  quitta  le  secrétariat  et  rendit  ses  pou- 
voirs de  vicaire  général.  L'aflaire  ayant  été  déférée  à 
Rome,  le  règlement  fut  retiré.  Rendu  à  la  vie  de  cabinet, 
pour  laquelle  il  avait  un  goût  très  prononcé,  Tabbé  Lottin 
s'appliqua  surtout  à  l'étude  du  droit  canon  et  de  ia  li- 
turgie. Il  a  aussi  beaucoup  cultivé  l'histoire  du  diocèse  du 
Mans,  et  réuni  dans  sa  riche  bibliothèque  un  grand 
nombre  de  livres  rares  et  de  manuscrits  sur  notre  ancienne 
province.  U  se  montra  pendant  près  de  trente  années,  un 
des  membres  les  plus  actifs  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  et  se  chargea  assez  longtemps 
de  la  rédaction  de  son  Bulletin  ;  on  le  nonuua  plusieurs  fois 
vice-président  de  cette  association. 

Pendant  de  longues  années  il  fut  directeur  des  filles  du 
Garmel  et  des  sœurs  de  la  Charité  de  Ruillé-sur-Loir. 
L'ordre  de  Saint-François  avait  en  lui  un  admirateur 


-  283  — 
dévoué,  et  en  mourant  il  lui  légua  un  témoignage  précieux 
de  son  affection. 

.    L'abbé  Lottin  est  décédé  au  Mans,  le  20  janvier  48G8. 
Il  nous  a  laissé  : 

Notice  sur  la  Congrégation  des  Sœurs  de  la  Providence^ 
établie  à  Sainte-Marie  des-Bois^  au  diocèse  de  Vincennes 
(États-Unis).  Le  Mans,  1843,  brochure  in-8^. 

Verrières  peintes  de  la  nourelie  église  d'Ecommoy.  Notice 
descriptive  et  historique.  Le  Mans,  1840,  brochure  in-8®. 
{V  édition,  1843.) 

Bapport  sur  Fouvrage  de  M.  Edom^  intitulé:  Abrégé  de 
l'Histoire  sainte.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1846.) 
Congrégation  de  Sainte-Croix.  (Chron.  de  l'Ouest,  1850.) 
Lettre  à  M.  l'abbé  Migne.  (La  Voix  de  la  vérité,  1852.) 
Note  sur  la  maison  de  saint  Bertrand.  (Arch.  de  la 
Sarthe,  1853.) 

Mémoire  sur  C École  primitive  de  peinture  sur  verre  du 
Mans.  (Union  de  la  Sarthe,  1S54.) 

Proclamation  du  dogme  de  C  Immaculée  Conception  au 
Mans.  (Id.,  1855.) 

L'inauguration  du  dogme  de  l'Immaculée  Conception 
(Id.,  1855.) 

Vitraux  peints  du  Carmel  du  Mans,  1855,  in-4*. 
Mémoire  sur  l'ancienne  école  de  peinture  sur  verre  du 
Mans.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1856.) 

Officium  parvum    beatœ  Mariœ    virginis  pro   diversis 
annî  temporibus  juxta  ritum  romanum.  1857,1  vol.  in -18. 
Monographie  de  Buillé- sur- Loir.  1858. 
Véglise  conventuelle   de  Buillé-sur-Loir.  (Union  de  la 
Sarthe,  1858.) 

Description  iconographique  des  vitraux  peints  de  l'église 
conventuelle  des  Sœurs  de  la  Providence  de  Buillé-sur-Loir^ 
1858.  brochure  in-8«. 

Chartularium  insignis  ecclesiœ  Cenomanensis  quoddicitur 
liber  albus  copituli.  1869,  1  vol.  in-4*. 

Il  collabora  avec  MMi  Lassus,  Hucher,  Landel,  etc  ,  au 
Recueil  de  documents  inédits  sur  la  topographie  de  r ancienne 
province  du  Maine  y  et  pendant  longtemps  il  rédigea  ÏOrdo 
diocésain. 


-  484  — 

L'abbé  Lottin  a  eucore  laissé  les  manuscrits  suivants  : 
Job.  22  pages  tn-4®. 

Cantiques  du  psautier  du  Bréviaire  du  Mam.  3i  p.in-4*. 

Dissertation  sur  la  Vulgaie.  54  pages  in-4®. 

Notice  critique  et  bibliologique  des  principaux  commen- 
tateurs de  l'Écriture  sainte.  43  pages  in-4^. 

Notice  critique  et  bibliologique  des  versions  françaises  de 
V Écriture  sainte^  49  pages  in-4o. 

Réponse  à  quelques  objections  contre  l'authenticité  du 
Pentateuque.  18  pages  m-fol.  (Cabinet  de  M.  Brière.) 


LUSSON  (Adrien-Louis) 

Adrien-Louis  Lusson  est  né  à  La  Flèche,  le  4  août  1794; 
il  quitta  le  collège  militaire  de  cette  ville  en  i806,  où  il 
avait  commencé  ses  études  et  vint  les  cootinuer  à  Paris, 
qu'il  n'a  pas  cessé  d^habiter. 

C'est  dans  cette  capitale  que  s'est  développé  son  goût 
pour  Tarchitecture  et  où  il  travailla  sous  Abel  Lahure^ 
Percier  et  Fontaine;  il  obtint  plusieurs  médailles  aux 
concours  de  l'École  des  beaux-arts,  et  fut  nommé  en  1812 
sous-inspecteur  des  travaux  publics  de  Paris.  Il  visita 
l'Italie  de  1816  à  1819;  devenu,  à  son  retour,  inspecteur 
des  bâtiments  de  la  capitale,  architecte  des  travaux  pu- 
blics et  commissaire  voyer  de  première  classe  de  la  même 
ville,  en  I8S2,  il  fut  chargé  de  plusieurs  missions. 

En  1830,  il  perdit  ses  fonctions  ;  alors  il  parcourut  la 
Sicile,  l'Espagne,  les  Pays-Bas,  l'Allemagne  et  l'Angle- 
terre^ et  partout  il  recueillait  des  notes,  des  dessins,  des 
calques  d'édifices  et  d'ornements  qu'il  classait  avec  mé- 
thode. En  1855,  il  attachait  son  nom  à  la  nouvelle  église 
de  Saint-Eugène,  projetée  et  commencée  par  lui,  maïs 
reprise  par  M.  Boileau^  puis  à  celle  de  Saint-François- 
Xavier. 

Lusson  aimait  l'art  antique,  il  se  pénétrait  et  s'inspirait 
du  génie  des  Grecs  et  des  Romains,  accordait  même  beau* 
coup  &  l'étude  de  leurs  monuments  ;  mais  l'Europe  chré- 
tienne n'était  pas  barbare  pour  lui^  il  comprenait  et  admi* 


—  285  — 
rait  ses  œuvres  des  zui*,  znr*  et  zv*  siècles»  qui  montrèrent 
un  art  nouveau. 

LussoDf  par  son  talent,  s'était  élevé  au  premier  rang 
des  architectes  de  Paris,  et  heureusement  pour  sa  mé- 
moire, il  a  fait  d'autres  plans  que  celui  de  la  halle  au  blé 
du  Mans. 

A  la  fin  de  1863,  Lusson  franchissait  de  nouveau  les 
passages  neigeux  des  Alpes  et  voulait  encore  revoir  les 
chefïi-d'œuvre  de  tant  de  siècles  glorieux  ;  atteint  d'une 
maladie  qui  lui  laissa  à  peine  le  temps  de  se  rendre  en 
Italie,  il  mourut  à  Rome,  en  mars  1864,  laissant  une  for- 
tune honorablement  acquise.  Par  son  testament,  il  légua 
une  somme  considérable  à  la  ville  de  Li  Flèche,  en  affec- 
tant à  cette  libéralité  une  destination  spéciale  ;  il  légua 
aussi  à  la  ville  du  Mans,  pour  être  déposés  dans  la  biblio- 
thèque publique,  des  livres,  des  manuscrits,  des  dessins, 
des  plans,  des  gravures,  des  tableaux,  et  son  portrait  fait 
à  Rome  en  1817,  plus  trois  étagères,  façon  Boule,  pour  en 
faire  des  médaillers,  et  ses  médailles  ;  des  retristres  et  car- 
tons se  rapportant  aux  arts,  monuments  antiques  et  mo- 
dernes, objets  d'études,  représentant  environ  230  volumes. 
Voici  les  titres  des  ouvrages  publiés  par  Lusson,  ou  dus 
à  sa  collaboration  : 

Plan^  coupey  élévation  et  détails  du  nouveau  marché 
Samt'Germain,  par  Blondel  et  Lusson.  1816,  10  pages 
in-f^. 

Plan^  coupe,  élévation  d'une  bergerie  par  Morel-Vindé  et 
Lusson.  1819,  8  feuillets  in-P. 

Monuments  antiques  et  modernes  de  la  Sici'e^  ef  choix  de 
palais^  maisons  et  autres  édifices  de  Napls^  ouvrage  dont 
la  publication  a  été  interrompue  en  1828,  nous  possédons 
96  planches  et  16  livraisons  in-i^. 

Construction  dune  nouvelle  halle  au  blé  pour  la  ville 
du  Mans.  1821,  in-8*  (i). 

Essai  sur    les  consti'uctions  rurales  économiques^  par 
Morel-Vindé  et  Lusson.  1824,  72  panes  in-f*. 
Embellissement  de  la  plare  Louis  XV l.  Réponse  au 

(1)  C'est  par  erreur  que  Narcisse  Desportes  a  écrit  1812. 


—  286  — 
mémoire  de  M,  Destouckes^  architecte  du  gouvernement. 
4830,  brochure  m-4^ 

Projet  d'un  collège  pour  300  élèves.  i834,  4  pages  in-4o. 

Projets  de  30  fontaines  pour  l* embellissement  de  Paris. 
4835,  38  pages  in-f»,  avec  IS  planches  gravées  au  trait. 

Projet  d*un  archevêché  pour  la  ville  de  Paris^  avec  plan 
et  élévation  de  V église  métropolitaine.  1837,  4  pages  in-f. 

Projet  de  réunion  du  Louvre  aux  Tuileries.  4838, 
47  pages  in-f». 

S pécimend* architecture  gothique.  4839,  26  pages  in-f^- 

Corollaire  sur  le  projet  de  réunion  du  /.ouvre  aux  tribunes^ 
en  introduisant  dans  les  plans  de  MM.  Percier  et  Fontaine 
la  bibliothèque  royale  et  des  galeries  pour  V exposition  de 
l'industrie.  4839,  in-4^ 

Grande  ligne  de  chemin  de  fer  de  Paris  à  l'Océan^  par 
Orléans^  Tours  et  Nantes.  4842,  46  pages  in-8*. 

Souvenir  d^un  voyage  à  Munich.  1843,  445  pages  in-8*. 

Projet  d'un  théâtre  d'opéra  à  Paris.  4846,  24  pages  in-8®- 

Plans ^  coupe  et  élévation  de  l'église  Saint-Eugène  à 
Paris,  1855,  8  pages  in-f». 

Notice  nécrologique  sur  Jacques  Lacornée^  architecte. 
4856,  19  pages  in-8^ 

Projet  (Tun  théâtre  d'opéra  définitif  pour  Paris.  1861, 
20  pages  iu-4*. 

Programme  d'une  église  paroissiale  pour  la  ville  ds 
Paris.  1858  J  859,  23  pages  in-8°. 

Presque  tous  ces  ouvrages  sont  accompagnés  de  figures 
très  soignées. 

LUZU  (Alexandre  Jean) 

Alexandre- Jean  Luzu,  né  à  Bonnétable  (Sarthe),  le 
8  septembre  48 14,  d'une  famille  honorable,  fit  ses  études 
de  Httérature  et  de  philosophie  au  collège  du  iVlans,  dirigé 
alors  par  des  prêtres  du  diocèse.  A  l'âge  de  dix-huit  ans, 
après  avoir  subi  avec  succès  les  épreuves  du  baccalauréat, 
il  lut  envoyé  par  ses  parents  à  Paris  pour  y  suivre  les  cours 
de  l'École  de  droit  de  4834  à  4838.  Il  était,  depuis  cinq  ans, 
avocat  au  barreau  d'Angers,  lorsqu'un  décret  du  44  août 


—  887  — 
1843  le  nomma  juge  suppléant  au  tribunal  de  Marnera, 
département  de  la  Sarthe.  Quelques  années  plus  tard,  le 
jeune  magistrat  était  transféré  comme  juge  d'instruction 
au  tribunal  de  Saint-Calais>  dont  il  devint  le  président  le 
12  juin  1856.  Il  occupait  ce  poste  élevé  de  la  magistrature 
depuis  près  de  14  ans,  quand  un  nouveau  décret  impérial, 
en  date  du  80  novembre  1869,  le  désigna  pour  venir  à 
Angers  comme  conseiller  à  la  cour  d'appel.  11  est  mort  dans 
cette  ville  le  1 5  novembre  1 875. 

Luzu  était  un  magistrat  distingué  ;  son  grand  sens,  la 
rectitude  de  son  jugement  et  l'énergie  de  sa  volonté  le  fai- 
saient vivement  apprécier. 

Non  content  de  secourir  les  misères  corporelles,  il  savait 
encore  faire  l'aumône,  et  apporter  de  bonnes  et  conso- 
lantes paroles.  Avait-on  besoin  d'un  sage  conseil^  il  était 
toujours  prêt  à  le  donner  :  il  ne  refusait  à  personne  les 
fruits  de  sa  science,  de  sa  sagesse  et  de  son  expérience.  C'est 
ce  qu'écrivait  à  ses  enfants  inconsolables  un  honorable 
habitant  de  Bouloire,  où,  chaque  année,  Luzu  allait  se  re- 
poser des  fatigues  de  ses  fonctions  :  «  Tout  le  monde  ici  a 
a  été  vivement  affecté  de  la  mort  de  monsieur  votre  père, 
a  et  le  pays  comprend  la  perte  qu'il  vient  de  faire.  Com- 
a  bien  de  personnes  attendaient  son  arrivée  pour  lui 
•  confier  leui^s  chagrins,  pour  lui  demander  la  consolation 
«  ou  les  conseils  qu'il  prodiguait  avec  tant  de  bonté  et 
«  tant  de  désintéressement!...  a 

Mais  ce  qu'on  admirait  surtout  dans  Luzu,  c'était  le  chré- 
tien fervent,  l'homme  fortement  attaché  aux  viriles 
croyances  de  l'Évangile.  A  toutes  les  positions  sociales 
qu'il  occupa,  jamais  il  ne  s'écarta  de  Téducalion  solidement 
chrétienne  qu'il  avait  reçue  au  foyer  domestique,  et  que 
les  enseignements  du  collège  n'avaient  lait  que  fortifier. 
Son  corps  a  été  transporté  à  Saint-Calais.  Luzu  avait 
voulu  reposer  près  de  son  épouse.  La  cérémonie  funèbre 
a  eu  lieu  le  18  novembre  1875. 


«88  — 


]M[ 


MAHOT,  baron  de  Gémasse  (Laurent-Gilles-François) 

Laurent-Gilles-François  Mahot,  baron  de  Gémasse,  na- 
quit en  1791  :  il  devint  officier  supérieur  de  cavalerie,  et 
fut  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  Il  quitta  le 
service  en  1830  et  se  retira  à  Gémasse  où  il  n'a  cesfé  de 
s'occuper  avec  zèle  et  une  aptitude  rare  des  intérêts  du  pays. 
II  a  été  pendant  de  longues  années  maire  de  Saint-Ulphace 
et  membre  du  Conseil  général  de  la  Sarthe  pour  le  canton 
de  Moutmirail. 

Mahot,  baron  de  Gémasse,  est  mort  à  Paris,  le  iO  juin 
1863. 

On  a  de  lui  des  rapports  fait  au  Conseil  général  de  la 
Sarthe  et  une  Lettre  au  journal  le  Maine^  4852. 

HALOUIN  (Auguste-Joseph) 

Auguste-Joseph  Malouin  naquit  à  Angers  le  23 
décembre  1803,  il  fit  ses  études  au  collège  de  cette  ville, 
son  droit  à  Paris  et  entra  en  qualité  de  principal  clei*c 
dans  une  étude  de  notaire.  Il  vint  ensuite  habiter  Le  Mans; 
en  1843,  on  le  nomma  suppléant  de  la  justice  de  paix  du 
2«  canton  du  Mans;  en  1814,  administrateur  des  hospices 
du  Mans;  en  1847^  membre  de  la  commission  de  surveil- 
lance des  prisons  du  département  de  la  Sarthe  ;  en  IS-iH, 
membre  du  conseil  municipal  de  La  Chapelle-Saint-Aubin; 
en  1850,  membre  du  comité  local  de  la  ville  du  Mans; 
en  1851,  administrateur  de  la  caisse  d'épargne  de  cette 
ville  et  délégué  cantonal  pour  l'inspection  des  écoles; 
en  1856,  président  du  syndicat  du  bassin  de  TAntonnière 
et  membre  du  bureau  de  Tassistance  judiciaire  ;  en  1877. 
maire  de  La  Chapelle-Saint-Aubin. 

AugUi'te-Josepli  Malouin  aimait  les  travaux  littéraii-es 
et  particulièrement  la  poésie.  Il  est  décédé  au  Mans,  le 
23  mars  1880. 


^-  /•  4^f 


-  289  — 

U  est  auteur  des  opuscules  suivants  : 

Protestation  relative  à  la  caisse  commerciale  de  la  Sarthe. 
(Union  de  la  Sarthe,  1850.) 

Lettre  à  TUnion  de  la  Sarthe  sur  la  liquidation  de  la 
caisse  de  la  Sarthe  et  sur  la  plaidoirie  de  M,  BiUaut. 
(Id.  1851.) 

Liquidation  de  la  caisse  commerciale  de  la  Sarthe  (Id. 
1852.) 

Liquidation  de  la  caisse  de  la  Sarthe.  (Id.  1853.) 

Le  Bon  Fermier^  poésie.  (Id.  1858.) 

Le  Mauvais  Fermier^  poésie.  (Id  ) 

Notice  sur  Jean  Jacques  Goulin,[[i..  1859.) 

L'Avare^  comédie  de  Molière  en  5  actes,  mise  en  vers, 
1859,  1  vol.  in-8'. 

Dialogue  sur  la  grande  rue  d' Accès j  sous  le  pseudonyme 
Jean  Dupré.  (Union  de  la  Sarthe,  1863.) 

La  Serine  et  le  Chardonneret,  poésie. 

Tourtereau  et  Tourterelle^  poésie. 

Le  Hibou  et  le  Corbeau^  poésie. 

Le  Crapaud  et  la  Grenouille^  poésie. 

Le  Ihoit  du  plus  fort^  poésie. 
"'  Les  Abeilles  et  leur  Reine,  poésie. 

Le  Corbeau  et  la  Corneille^  poésie. 

La  Bourse^  poésie 

Jeune  Cigale  et  Vieille  Fourmi ,  poésie. 

Bataille  de  Chiens,  poésie. 

La  Paf*tie  de  chasse^  poésie. 

Les  Deux  Pinsons,  poésie. 

Brune  et  Blonde^  poésie. 

Lettre  à  M»  le  Ministre  de  VlntMeur  sur  r organisation 
des  enfants  assistés  dam  la  Sarthe,  1860,  brochure  in- i». 

Auguste-Joseph  Malouin,  laisse  en  manuscrit  les  œuvres 
suivantes  : 

Relation  du  voyage  en  Amérique  du  très  révérend 
P.  M. 

L'Armoire,  opuscule  en  deux  chants. 

Portrait  de  jeune  fille, 

L'Ane  et  les  Voleurs. 

A  Gladiateur, 


—  290  — 
Le  Fruit  défendu, 
L'Oncle  et  le  Neveu. 
Dévouement  et  Ingratitude. 

MARC  (TTes-Pierre) 

Yves- Pierre  Marc  a  exercé  pendant  de  longues  années 
les  fonctions  de  percepteur  et  de  receveur  municipal  de 
Sablé.  Il  était  membre  correspondant  de  la  Société  d'agri- 
culture, sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  Il  est  décédé  à  Sablé 
au  mois  de  mai  1851 .  On  lui  doit  : 

De  V emploi  de  la  chaux  en  agriculture.  Angers,  4839, 
brochure  in-8'. 

Saulgn  et  ses  mvirons  [Mayenne).  Sablé,  1842,  brochure 
in-8\ 

Des  rioes  de  la  Sarthe  sous  les  rapports  de  la  géologie  et 
de  l'agriculture^  précédé  dun  aptrçu  sur  la  géologie  du 
globe.  (BuL  de  la  Société  d'agricult.  1842.) 

Recherches  histoinques  sur  Sablé  et  ses  environs.  Sablé, 
1850,  1  vol.  in-8*. 

Ancienne  et  nouvelle  culture  du  Maine.  Suppression  de  la 
jachère.  Assolement.  (Bull,  de  la  Société  d'agricult.  1847.) 

Mémoire  sur  l'empfoi  de  la  chaux  dans  V agriculture  de 
In  Sarthe.  1859,  mémoire  couronné. 

MARTIN  (Marias) 

Le  6  février  1873,  Marins  Martin,  négociant  à  Château- 
du-Loir,  ancien  officier  d'infanterie,  ancieli  capitaine  au 
régiment  des  Mobiles  de  la  Sarthe,  succomba  à  une  de 
ces  aiiections  organiques  qui  ne  pardonnent  pas. 

Martin  avait  tenu,  pendant  plusieurs  années,  garnison 
en  Chine  et  c'est  là,  peut  être,  que,  sous  l'influence 
du  climat  torride  des  régions  intertropicales,  il  avait 
contracté  le  germe  du  mal  qui  devait  Temporter.Son  grade, 
les  fonctions  particulières  dont  il  était  chargé,  et,  plus  que 
tout  cela, la  douceur  et  Télévation  de  son  caractère,  Tavaient 
mis  en  relation  avec  les  personnages  les  plus  distingués 
de  l'expéclition  de  Chine,  el  c'était  avec  un  vit  plaisir 


—  291  - 
que  parfois  il  entretenait  ses  amis  de  cette  époque  de  sa 
vie  si  tourmentée,  si  pénible,  mais  en  même  temps  si  in- 
téressante. 

Brave  et  digne  cœur  !  Gomme  il  aimait  la  France!  avec 
quelle  chaleur  il  parlait  de  son  avenir  et  de  sa  gloire  future 
dans  rOrient  ! 

Plus  tard,  quand,  rentré  dans  ses  foyers,  sa  chère  patrie 
avait  jeté  le  cri  suprême  de  détresse,  malade,  il  n'a  pas 
hésité  un  moment  à  offrir  le  secours  de  son  expérience  h 
ses  concitoyens  qui,  avec  confia*  ce  et  spontanéité^  le 
nommèrent  capitaine  au  régiment  des  Mobiles  de  la 
Sarlhe.  C'est  là,  surtout,  sous  le  leu  de  l'ennemi,  qu'é- 
clatèrent ses  qualités  mâles  et  généreuses;  combien 
d'hommes  de  sa  compagnie  ont  dû  la  vie  a  son  courage, 
à  son  calme,  à  sa  connaissance  du  métier  militaire  I 

Sa  belle  conduite  ne  pouvait  demeurer  inaperçue  de  ses 
chels,  et  le  capitaine  Martin  fut  nommé  à  la  fin  de  la  cam- 
pagne chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

MARTINEAU  (Louis-Simon) 

Louis-Simon  Martineau  naquii  à  Yilleneuve-le-Roi 
(Yonne),  en  1769.  Orphelin  dès  son  enfance,  il  fut  élevé 
par  son  oncle  et  devint  élève  ingénieur-constructeur  de  la 
marine  royale;  mais  la  révolution  brisa  sa  carrière.  Plus 
lard,  il  fit  son  droit  et  exerça  les  fonctions  d'avoué  pen- 
dant vingt-cinq  ans  à  Joigny  (Yonne),  puis  on  le  nomma 
juge  au  tribunal  de  Montargis  et  peu  après  juge  d'instruc- 
tion. Destitué  vers  1831,  il  ne  tarda  pas  à  devenir  juge 
au  tribunal  du  Mans,  (1834),  où  il  eut  bientôt  de  graves 
difficultés  avec  les  magistrats,  ses  collègues,  et  fut 
suspendu  de  ses  fonctions  pendant  dix  ans  par  la  cour 
royale  d'Angers.  De  iSAO  à  1842  il  exerça  de  nouveau  les 
fonctions  de  juge  au  tribunal  du  Mans. 

Louis-Simon  Martineau  est  mort  à  Paris.  Il  a  publié  : 

Vœux  et  craintes  d'un  jeune  patriote.  Poésie,  1792. 

A  tempereur.  Poésie,  i8l4. 

A  la  duchesse  d'Angoulême.  Poésie,  d8i4. 

Oraison  funèbre  de  Louis  XVI .  Poésie,  1814. 


—  «92  — 
Complaintes  (quatre)  sur  des  condamnés  à  mort. 
Foctum  historique  et  judiciaire.  Brochure  in-4*. 
Cri  de  détresse  de  l'innocent  opprimé  ;  oppt^l  au  peuple 
français  et  à  la  justice  du  roi,  Paris,  1831,  I  volume  in-8*. 
Appel  à  tous  les  gens  de  bien.  (Le  Génoman,  1831.) 

HASCLART    (Joseph) 

Joseph  Masclary  n*est  pas  né  dans  le  département  de  la 
Sarthe;  mais  étant  venu,  vers  1831,  s'établir  à  Majet 
comme  instituteur  primaire,  il  y  resta  jusqu'en  1835.  A 
cette  époque,  il  publia  : 

Nouvaeu  traité  d'arithmétique^  exclusivement  pratique^ 
et  d'arpentage  sans  instruments ^  d'altimétrie  et  de  itéréo- 
métrie^  contenant  da  procédés  tout  à  fait  prompts^  (Tune 
simplicité  telle  que  l'on  peut  apprendre,  sans  le  secours 
d*un  maître^  les  opérations  du  calcul  les  plus  compliquées^ 
suivi  d'une  table  de  conversion  des  chaînes  et  arpents  (me- 
sure de  25  pieds)  en  hectares,  aresy  etc.  1835,  1  vol.  in-12. 

Nouveaux pfvcédés  d'arithmétique  et  d'arpentage  sans  fiw- 
truments,  d'altimétrie  et  de  stéréométrie,  suivi  de  fart 
d'app'^endre  et  cTenseigner  la  ten*te  des  livres  en  partie 
double  et  en  partie  simple.  Le  Mans,  1836,1  vol.  in-12  — 
Cinq  éditions  de  cet  ouvrage  ont  été  publiées  ;  Tours, 
1837,  Lyon,  1838,  1840,  Le  Mans,  1843.  Cette  dernière 
édition  a  été  augmentée  d'un  Formulaire  d'actes  sous  seings 
privés. 

Tableaux  sur  les  conversions  des  mesures  anciennes  en 
mesures  nouvelles.  1814. 

Joseph  Masclary  est  décédé  à  Lyon  en  1845. 

MASSIOT  (Stanislas) 

Stanislas  Massiot,  né  en  1818  à  Nogent-le-Rotrou,  avoué 
au  Mans  et  membre  du  Conseil  municipal,  est  mort  le  23 
d<^cembre  1876  à  Nogent-le-Rotrou.  Il  est  auteur  de  plu- 
sieurs rapports  faits  au  Conseil  municipal  du  Mans  et  d'uo 
Mémoire  en  réponse  à  la  ville  du  Mans  sur  la  réclamation 
des  propriétaires  contre  les  taxes  de  pavages  et  trottoirs  de 


u.  /   ^z; 


—  Î93  - 
la    rue  du    Qiuxrtier-de-Cavalerte^  édifiés    en  -IfiôS.  1860, 
brochure  in-^"*. 

MAUB0U8SIN  (Pierre-Yictor) 

Pierre-Victor  Mauboussin  est  né  au  Mans^  paroisse  de 
la  Couture,  le  i4  octobre  1811»,  de  Pierre-DieudonaéLouis 
Mauboussin  (né  à  GhÂteau-du-Loir),  notaire  au  Mans,  et 
de  dame  Philippine-Françoise  Van  Bominil  (née  à  La 
Haye,  Hollande),  demeurant  autrefois  à  Paris^  11*  arron- 
dissement. 

Après  avoir  achevé  ses  études  au  collège  du  Mans,  Mau- 
boussin fit  son  droit,  et  vers  1840,  il  était  attaché  au  con- 
sulat de  France.  Il  épousa,  le  30  janvier  1844,  dans  Téglise 
de  Saint-Jean  de  Prade,  de  la  ville  de  Tanger  (Maroc), 
demoiselle  Théodosia  Drummond  Hay,  lille  de  Edouard- 
GuiUaume-Auriol  Drummond  Hay,  agent  et  consul  géné- 
ral de  Sa  Majesté  Britannique  au  Maroc^  et  de  dame  Louise- 
Marguerite  Thomson,  née  à  Londres. 

«  Un  des  agents  les  plus  distingués  du  corps  consulaire 
français  dans  l'extrême  Orient,  dit  un  biographe,  vient 
de  terminer  par  une  mort  prématurée  une  carrière  hono- 
rablement parcourue.  Pierre-Yictor  Mauboussin,  consul 
général  à  Shang-Hal,  a  succombé  le  38  octobre  1863,  huit 
mois  à  peine  après  son  arrivée  en  Chine,  à  une  maladie 
dont  il  avait  trop  tard  essayé  d'arrêter  les  rapides  progrès 
en  se  rendant  aux  lies  Chusan.  C'est  pendant  la  traversée, 
à  bord  du  bâtiment  de  marine  impériale  le  Kienkang,  qu'il 
a  été  enlevé  à  sa  famille,  en  vue  de  ces  lies  dont  le  climat, 
plus  salubre  que  celui  de  Shang-Hal,  semblait  devoir  répa- 
rer ses  forces  épuisées  au  service  de  son  pays. 

•  La  fin  de  Mauboussin  couroone  noblement  les  vingt 
anDées  de  sa  vie  publique.  Appelé  à  résider  tour  à  tour 
au  Maroc,  au  Brésil,  en  Italie,  en  Espagne,  en  Russie, 
en  Angleterre,  il  s'est  partout  montré  fidèle  aux  traditions 
d'honneur  et  de  dévouement  que  fortifiaient  chez  lui  les 
exemples  donnés  à  la  fois  par  ses  collègues  plus  anciens  et 
par  les  officiers  de  notre  marine,  à  laquelle  le  rattachait  une 
alliance  de  famille  (sa  sœur  avait  épousé  l'illustre  amiral 


—  294  - 
Irlande)  .Son  zèle  n'a  fait  que  s'accrottre  lorsque,  chargé 
d'organiser  sur  de  plus  larges  bases  le  poste  de  8haog-HaI, 
qui  venait  d'être  érigé  en  c&isulat  général,  il  s'est  trouvé 
en  présence  d'affaires  dont  le  nombre  et  rimportance 
aggravaient  chaque  jour  le  poids  de  sa  responsabilité.  C'est 
dans  cette  lutle  persévérante  contre  les  difficultés  d'un 
mandat  accepté  sans  réserve  qu'il  a  usé  sa  vie,  souieuu 
jusqu'au  bout  par  le  désir  de  concourir  à  la  réalisation  de 
la  grande  pensée  qui  a  ouvert  à  notre  commerce  les  voies 
de  l'extrême  Orient.  Il  avait  compris,  en  effet,  qu'en  con- 
tribuant ainsi  à  seconder  cette  puissance  d'expansion  qui 
caractérise  les  grands  peuples  aux  époques  de  leur  déve- 
loppement moral  et  matériel,  il  accomplissait  un  devoir 
en  même  temps  qu'un  acte  patriotique.  » 

MAUTOnCHET  (Jacques) 

Né  à  Vallon,  le  23  janvier  1791,  Jacques  Mautouchet 
commença  ses  études  à  Ghàteau-Gontier  et  vint  les  termi- 
ner au  collège  du  Mans.  Il  fit  ensuitp  sa  philosophie  à  Saint- 
Saturnin  et  sa  théologie  au  séminaire  de  Tessé.  Ordonné 
prêtre  en  1814,  il  devint  successivement  vicaire  à  Noyen, 
à  Tresson  et  curé  à  Pré-en-Pail,  en  4821.  On  lui  confia 
de  1830  à  1843  l'économat  du  séminaire  ;  il  mit  un  ordre 
si  parfait  dans  ses  livres,  que  ses  comptes^  soumis  chaque 
année  au  gouvernement,  étaient  toujours  approuvés  et 
souvent  avec  des  paroles  élogieuses.  Pendant  ses  treize 
dernières  années  il  analysa  les  titres  sur  lesquels  reposent 
les  fondations  au  profit  du  séminaire,  et  en  composa  un 
manuscrit  très  utile  pour  cet  établissement. 

En  1843,  Monseigneur  Bouvier,  évêque  du  Mans,  lui 
donna  au  secrétariat  la  comptabilité  des  fabriques  ;  dans 
ses  nouvelles  fonctions  il  mit  le  même  ordre  et  la  même 
régularité  dans  les  comptes  que  dans  ceux  du  séminaire. 

En  1854,  il  accompagna  à  Home  Monseigneur  Bouvier, 
il  assista  à  la  proclamation  du  dogme  de  l'Immaculée 
Conception  et  aux  derniers  moments  de  notre  vénérable 
prélat. 

L'abbé  Mautouchet  était  chanoine  titulaire  de  laça* 


I 


-  f»5  — 
thédrale;  il  est  décédé  au  Mans,  le  17  décembre  1860. 

Oo  doit  à  Tabbé  Mautouchet  : 

Réponse  à  un  article  des  Etrennes  spirituelles,  1846,  de 
M.  B.  Moreau.  Le  Mans,  1846,  brochure,  in-4o. 

Réportse  à  M.  Pabbé  Moreau  touchant  ses  accusations 
diffamatoires  contre  V administration  du  séminaire  en  général^ 
et  particulièrement  contre  deux  de  ses  membres^  contenues 
dans  sa  réponse  à  \L  lioudbert  au  sujet  du  testament  de 
Mademoiselle  I>ubignon  et  du  procès  qui  s'en  est  suivi.  Le 
Mans,  Monuoyer,  1859,  brochure  in-i"". 

Organisation  et  comptabilité  des  fabriques  ou  traité  com- 
plet contenant  tout  ce  qui  concerne  l'organisation  du  person- 
nel ^  la  régie  des  biens ^  la  manière  d^ opérer  les  recettes  et  de 
faire  les  dépenses  de  ces  établissements^  et  tout  ce  qui  a  rap- 
port à  leur  comptabilité.  Le  Mans,  Leguicheux-Galiienne, 
4872,  I  vol.  in-lâ,  4*  édition. 

MAZAS  (Alexandre) 

Alexandre  Mazas,  né  à  Castres,  le  36  décembre  i797, 
fit  de  bonnes  études,  embrassa  la  carrière  militaire  et 
devint  bientôt  capitaine  d'état-major,  chevalier  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  bibliothécaire  de  l'Arsenal,  secrétaire  du 
comte  de  Ghambord  et  du  duc  de  Mortemart,  à  l'époque 
où  ce  dernier  fut  appelé  au  ministère  des  affaires  étran- 
gères. Fidèlement  attaché  à  ses  principes  politiques, 
Mazas  rentra  dans  la  vie  privée  après  la  révolution  de 
4830;  depuis,  il  acheta  une  petite  propriété  à  Changé 
(Sarthe),  et  y  passa  la  plus  grande  partie  de  sa  vie  ;  dans 
ces  derniers  temps,  il  était  devenu  presque  aveugle,  et  sa 
santé  était  des  plus  mauvaises. 

Le  23  janvier  1856,  Mazas  était  à  Paris  ;  il  suivait  la  rue 
de  l'Université,  quand  une  voiture  le  heurtant,  le  ren- 
versa et  lui  passa  sur  la  jambe  ;  lorsqu'on  le  releva,  il 
avait  une  profonde  blessure  (\  la  tète  ;  malgré  les  soins  les 
plus  empressés^  il  mourut  le  5  février  suivant. 

Mazas  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Relation  des  événements  de  1830,  et  mémoires  du  duc  de 
Mortemart.  1832^  1  vol.  in-8o. 


—  296  - 

Cours  d'histoire  de  France.  4  vol.  in-S». 

Description  historique  de  la  France  par  provinces  et  par 
départements.  i849, 1  vol,  grand  in-8»,  et  1851,  \  voLin-12. 
—  Zone  méridionale  :  le  Languedoc ^i  la  Provence^  in-A^, 

Le  dernier  des  Rabasteins,  1844,  1850,  i  vol.  in-â*. 
(2  «éditions.) 

Histoire  de  la  Légion  d'honneur,  1854  J  vol.  in-8o. 

Vie  des  grands  capUaims  français  du  moyen  âge  ;  des 
hommes  illustres  de  i'Orietit^  etc.,  4  vol.  in-8®.  (2  éditions.) 

Histoire  de  Cordre  militaire  de  Saint-Louis.  —  Un  volume 
seulement  était  publié  lorsque  l'accident  relaté  plus  haut 
arriva  à  son  auteur. 

Mazas  était  un  homme  de  mérite  ;  il  avait  le  cœur  ju>te 
et  une  Ame  élevée.  Son  fils,  Cbarles  Mazas,  lieutenant  au 
13'  bataillon  de  chasseurs,  un  des  plus  brillants  officiers 
de  l'armée  d'Afrique,  avait  fait  avec  éclat  Texpédilion  fie 
Kabylie,  et  attendait  le  grade  de  capitaine,  quand  il  fut 
pris  d'une  fièvre  pernicieuse  et  décéda  à  Alger,  le  30  no- 
vembre 1867. 

La  veuve  d'Alexandre  Mazas  est  morte  au  Mans  le 
7  juin  t872,  Agée  de  65  ans.  Elle  aida  souvent  son  mari  à 
compléter  ses  remarquables  travaux. 

MËNARD  (Frangois-Marie-Étienne) 

François-Marie-Étienne  Ménard,  né  au  Mans,  le  24 
janvier  1772,  chef  de  bataillon  du  génie^  chevalier  de 
Saint-Louis  et  de  la  Légion  d'honneur,  membre  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  est 
mort  dans  cette  ville  le  27  février  1854.  Après  son 
mariage  avec  M^'*  Bournichon,  il  se  fit  appeler  Ménard- 
Boumichnn  afin  de  ne  pas  être  confondu  avec  d'autres 
familles  du  nom  de  Ménard. 

François-Marie-Etienne  Ménard-Bournichon  nous  a 
laissé  : 

Notice  sur  un  Pressoir  portatif  à  forte  pression.  (Bull, 
de  la  Société  d'agricul. y  1837.) 

Parfait  accord  des  paroles  et  de  leur  écriture  indiqué 


r  /'   Jijo 


—  297  — 
par  des  tildes  ou  signes  auxiliaires,  sans  nécessiter  aucune 
modification  dans  r orthographe,  1838,  brochure  in-8*. 

Sur  l'extraction  de  la  résine  du  Pin  maritime  et  sur  le 
Seigle  multicaule.  (Id.  1841.) 

Situation  des  agriculteurs  dans  le  département  de  la 
Sarthe.  (Id.  1842.) 

lia  laiFsé  un  manuscrit  intitulé  :  Stéréotomie^  ou  Géo- 
métrie descriptive^  avec  planches. 

MËNARD  (Jnlien-Philippe-Gervais) 

Julien-Philippe-Gervais  Ménard,  né  à  Coulans  en  1767, 
fut  destiné  par  sa  famille  à  l'état  ecclésiastique  et  fit,  chez 
les  Oratoriens,  de  solides  et  brillantes  études  littéraires  ; 
mais,  au  moment  de  prononcer  des  vœux  perpétuels,  il 
renonça  aux  avantages  qui  lui  étaient  promis  pour  se 
vouer  à  Tétude  de  la  médecine. 

Il  partit  pour  Paris  et  puisa  chez  les  Sabattier,  les 
Chopai't.  les  Pelletan,  les  Périile,  etc.,  le  savoir  et  l'expé- 
rience de  ces  maîtres  de  la  science.  Il  était  élève  de  la 
faculté  de  Paris,  lorsque  éclata  la  révolution  de  1789;  il 
embrassa  avec  ardeur  les  idées  nouvelles,  ce  qui  ne  l'em- 
pêcha pas  de  s'attacher  comme  médecin  à  une  famille 
noble  de  Narbonne-Pelé.  Mais  bientôt  les  crimrs  de  93 
obligèrent  cette  famille  à  s'émigrer,  Ménard  vint  alors  se 
fixer  au  Mans  avec  les  titres  de  maître  es  arts,  de  licencié 
de  la  faculté  d'Angers  et  de  maître  en  chirurgie. 

A  la  défaite  de  l'armée  vendéenne,  i!  prodigua  les  secours 
de  son  art  aux  malheureux  blessés  et  souvent  en  assista 
de  ça  bourse  ;  il  pénétra  dans  l'église  de  Goëffi)rt  où 
étaient  entassés  des  milliers  de  prisonniers  ;  il  soigna  les 
uns  et  en  fit  rendre  plusieurs  à  la  liberté. 

Après  ce  désastre,  il  fut  mis  à  la  tète  de  l'hôpital 
militaire  et  des  ambulances  établies  au  Mans,  ettraita  avec 
une  égale  sollicitude  amis  et  ennemis. 

Le  calme  revenu^  il  se  livra  à  la  médecine  civile,  et 
parvint  à  se  faire  une  nombreuse  clientèle,  surtout  pour 
ce  qui  concerne  la  pratique  des  accouchements. 

22 


—  298  — 

Ménard  est  mort  au  Maas  le  iO  novembre  1858.  II  est 
auteur  de  : 

Observation  sur  la  plaie  d'une  arme  à  feu.  (Société  de 
méd  delaSarthe,  1H43.) 

MONANTEUIL  (Jean-Jacques-François) 

Jean-Jacques-François  Monanteuil,  né  àMortagne(Orne) 
en  1785,  est  décédé  au  Mans,  qu'il  habitait  depuis  une 
douzaine  d'années,  le  10  juin  1860.  A  Tàge  de  quinze  ans, 
il  quittait  le  foyer  paternel,  se  rendait  à  Paris,  et,  sur  les 
recommandations  d'un  habitant  de  Mortagne,  ami  du 
célèbre  peintre  Girodet,  il  entrait  dans  ses  ateliers.  Ses 
rapides  progrès  étonnèrent  le  maître  et  Monanteuil  devint 
bientôt  son  ami  ;  au  bout  de  dix  ans^  il  se  l'associa  pour 
ses  grands  travaux  et  l'appelait  son  bras  droit.  Il  fit  les 
parties  importantes  des  fameuses  toiles  A'Endymion^  du 
/Jéluge,  etc.  Chargé  de  décorer  le  palais  de  GompiègDe, 
Girodet  prit  Monanteuil  pour  collaborateur.  Plus  tard,  il 
dessina  pour  la  gravure  les  deux  célèbres  tableaux  de 
David  :  Le  Passage  des  Thermopyles  et  Vt'nVevement  des 
Sabines.  Gérard  et  Guérin  lui  commandèrent  diverses 
copies  de  leurs  tableaux,  et  cs'il  fallait  en  croire  une 
tradition,  dit  Gh.  de  Bar,  Girodet  n'aurait  fait  que  sigMt 
et  retoucher  le  tableau  A'Atala  qu'on  admire  au  Louvre, 
qui  ne  serait  qu'une  copie,  s 

Plus  tard,  il  produisit  plusieurs  tableaux  d'histoire  qui 
lui  méritèrent  des  récompenses  aux  diverses  expositions 
et  les  éloges  de  la  critique.  Il  fit  aussi  les  portraits  de 
Chateaubriand  et  de  M*"'  la  duchesse  de  Berry  :  il  parcou- 
rut ensuite  les  principales  villes  du  Nord  et  de  la  Bretagne 
el  composa  un  grand  nombre  de  tableaux,  qui,  exposés, 
furent  encore  récompensés. 

En  1830,  Monanteuil  quitta  Paris  et  enseigna  le  dessin 
et  la  peinture  pendant  longtemps  à  Alençon  ;  ensuite  il 
vint  au  Mans,  où  il  espérait  occuper  ses  loisirs;  Monanteail 
y  fit  peu  de  portiaits,  on  ne  savait  pas  l'apprécier,  puis  sa 
vue  devenait  très  basse. 

Le  Musée  du  Mans  possède  onze  charmants  tableaux  de 


—  299  — 
ce  peintre  distingué  :  1*  Deux  jeunes  mendiantes  égarées 
(portraits  de  ses  deux  filles)  se  tiennent  embrassées^  et,  les 
yetuc  levés  au  ciel,  implorent  la  protection  divine  ;  2*  Sa 
fille  aînée  allant  à  l'école  ;  3°  Une  normande  ;  4"  Un  jeune 
ouvrier  ;  5®  et  6"  Deux  paysans  bretons  ;  V  et  8**  Portraits 
du  père  et  de  la  mère  de  Monanteuil  ;  9o  Portrait  de  l'au- 
teur  ;  10*  Un  breton,  esquisse  au  crayon  ;  il©  Portrait  de 
Fauteur,  esquisse  au  crayon. 

Le  seul  reproctie  quela  critique  ait  adressé  à  Monanteuil, 
c'est  que  ses  dessins  étaient  parfois  froids  et  ne  dénotaient 
point  une  grande  imagination. 

Monanteuil  était  droit,  juste  et  estimé  ;  il  est  mort  pauvre 
conime  bien  des  artistes. 

MOKNOTER  (Charles-Nicolas) 

La  famille  Monnoyer  est  originaire  de  la  Flandre  où  elle 
compte  dès  le  xv*  siècle  et  pendant  toute  la  durée  du  xvi% 
plusieurs  graveurs,  sculpteurs  et  peintres  célèbres,  parmi 
lesquels  nous  remarquons  Jackraart  Monnoyer,  graveur  de 
monnaies;  Georges  Monnoyer, sculpteur  (1534-1554);  Jean- 
Baptiste  Monnoyer,  peintre  de  fleurs  (1634-1699),  qui  fut 
reçu  à  l'Académie  royale  de  Paris,  le  3  octobre  1665;  l'un 
de  ses  fils,  Antoine  Monnoyer^ également  peintre  de  fleurs, 
fut  aussi  reçu  à  l'Académie  royale  de  Paris,  en  S  784. 

C'est  en  1618,  le  9  novembre,  que  l'un  des  membres  de 
cette  famille,  Antoine  Monnoyer,  fut  nommé  imprimeur- 
libraire  à  Paris;  à  partir  de  cette  époque^  cette  profession 
devient  héréditaire  dans  la  famille  et  se  transmet  de  père 
en  fils  sans  interruption  jusqu'à  nos  jours.  En  efiet,  à  An- 
toine Monnoyer  succède  Pierre  Monnoyer  (1634-1705),  qui 
est  remplacé  par  Jean-Baptiste  Monnoyer  (1705-1751  j,  im- 
primeur-libraire, qui  vint  s'établira  Neufchâteau  (Vosges), 
puisa  Joinville (Haute-Marne) où  il  obtint  le  23  lévrier  1728, 
le  titre  d'imprimeur  de  Son  Altesse  Monseigneur  le  duc 
d'Orléans. 

Charles  Monnoyer  (1751-1789),  imprimeur-libraire, 
second  fils  de  Jean-Baptiste  Monnoyer,  né  à  Joinville,  le 
18  mars  1720,  vint  s'établir  au  Mans,  en  1751 ,  son  brevet 


-  300  — 
date  du  18  février  de  cette  année;  puis  viennent  succesâ- 
vement  Charles  Monnoyer  (1789-1811),  nommé  le  16 
mars  1789;  son  fils,  Charles-Nicolas  (1811-1860),  breveté  le 
15  juillet  1811,  et  enfin  M.  Edmond  Monnoyer,  qui,  pen- 
dant dix  ans,  travailla  sous  la  direction  de  son  père  avant 
de  lui  succéder. 

Nous  allons  esquisser  la  carrière  si  honorablement  rem- 
plie de  Charles-Nicolas  Monnoyer. 

Charles-Nicolas  Monnoyer  estné  auMans,  ie  U  juin  1793; 
il  commença  ses  études  chez  l'abbé  Vallée,  curé  de  Neu- 
villette,  et  vint  les  terminer  au  collège  du  Mans.  Son  père 
étant  venu  à  mourir,  il  prit,  à  l'âge  de  dix-huit  ans,  la  di- 
rection de  rimprimerie  et  de  la  librairie.  Par  son  intelli- 
gence, i'afiabilité  de  ses  manières,  la  bonté  de  son  cœur  et 
la  droiture  de  son  caractère,  il  sut  bientôt  mériter  l'estime 
et  l'affection  de  ses  concitoyens;  aussi  fut-il  pendant 
trente-sept  ans,  de  1824  à  1861,  membre  du  Conseil  muni- 
cipal du  Mans.  A  l'époque  des  événements  de  1830,  il  fut 
choisi  pour  administrer  notre  ville  et  proposa  au  Préfet  de 
police  de  Paris  de  prendre  dans  ses  ateUers  tous  les  ouvriers 
imprimeurs  de  la  Sarthe  qui  se  trouveraient  sans  ouvrage 
dans  la  capitale;  c'est  aussi  à  cette  époque  qu'il  eut  à 
maintenir  l'ordre  dans  les  prisons  et  à  prendre  des  mesures 
pour  protéger  les  passages  des  volontaires  de  Paris,  des 
bataillons  suisses^  etc. 

£n  1832,  Monnoyer  est  nommé  adjoint  au  maire  du 
Mans,  il  fonde  nos  salles  d'asile^  s'occupe  de  leur  organi- 
sation, est  appelé  en  diverses  communes,  pour  des  créations 
semblables,  notamment  à  La  Flèche,  et  pour  l'organisation 
de  cette  dernière,  il  s'empresse  de  mettre  Marie  Pape- 
Carpentier  —  qui  est  morte  à  Paris  le  1*'  août  1878  —au 
courant  de  ces  nouveaux  établissements. 

Monnoyer  devint,  en  1 833,  l'un  des  fondateurs  de  laCaisse 
d'épargne  du  Mans  et,  en  1835,  l'un  des  premiers  bienfai- 
teurs de  la  Société  générale  de  secours  mutuels  entre  ou- 
vriers de  la  ville  dont  il  fut  le  Président  de  1848  à  1862. 
Vers  1831,  il  fit  partie  des  conmiissions  administratives  de 
l'École  mutuelle,  de  TÉcole  normale,  et  de  la  surveillance 
des  écoles;  on  Je  nonuna  encore  membre  du  Comité  de  sur 


—  301  — 
veillance  et  d'encouragement  pour  Tiustruction  primaire 
dans  les  trois  cantons  du  Mans.  En  1826,  1839  et  1841 ,  il 
entra  au  tribunal  de  commerce;  en  1841  et  en  1842,  on  le 
choisit  pour  président  de  la  Chambre  consultative  des  aits 
et  manufactures,  enfin  il  devint  administrateur  des  hospi- 
ces, l'un  des  trois  ceuseurs  de  la  succursale  de  la  Banque 
de  France  établie  au  Mans^  membre  de  la  Chambre  de  com- 
merce^  puis  vice-président  de  cette  Chambre  (1857)  et  pré- 
sident en  1860.  En  1861,  l'Empereur,  pour  récompenser 
tant  de  services  administratifs,  nomma  Monnoyer  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honneur. 

Vers  cette  époque,  la  santé  de  Monnoyer  commençant  à 
s'altérer,  il  alla  passer  quelques  semaines  à  Vichy,  et  à 
son  pa!?sage  à  Paris^  le  mal  s'étant  apgravé,  il  fut  enlevé  en 
quelques  jours  (30  août  1862).  Son  corps  fut  inhumé  dans 
le  grand  cimetière  du  Mans.  Nous  dirons,  en  terminant, 
que  Monnoyer  prêtait  toujoui^s  son  concours  aux  mesures 
d'intérêt  général  et  s'associait  au  bien  partout  où  il  le 
rencontrait. 

MONTESQUIOn-FEZENZAC  (Ambroise-Anatole- 
Augustin,  de). 

Le  comte  Ambroise-Anatole-Augustin  de  Montesquiou- 
Fezenzac,  naquit  à  Paris,  le  8  août  1788;  il  entra  au 
service  militaire  comme  simple  soldat,  et  conquit  rapide- 
ment ses  grades  sur  le  champ  de  bataille.  Décoré  à 
Essling,  capitaine  à  Wagram,  il  prit  part  aux  campagnes 
de  Russie  et  d'Allemagne  ;  sa  brillante  conduite  à  Hanau 
le  fit  nommer  colonel  et  aide  de  camp  de  l'empereur 
(1813),  dont  il  était  depuis  1809  officier  d'ordonnance. 
Durant  la  campagne  de  France,  il  paya  plusieurs  fois  de 
sa  personne  et  s'empara  d'un  drapeau. 

Après  l'abdication  de  Fontainebleau,  de  Montesquiou, 
n'ayant  pu  obtenir  la  faveur  de  suivre  Napoléon  à  Tlle 
d'Elbe^  se  retira  en  Autriche.  Cet  acte  de  fidélité  le  fit 
porter  aussitôt  sui-  la  liste  des  proscrits  ;  mais  grâce  à  la 
protection  de  Tabbé  de  Montescpiion,  son  parent,  il  put 
rentrer  en  France  et  devint,  en  !823,  chevalier  d'honneur 


—  302  — 
de  la  duchesse  d'Orléans.  Louis- Philippe,  qui  l'honora 
coQstamment  de  sa  confiance,  le  choisit,  après  le  9  août 
1830,  pour  aller  faire  reconnaître  le  nouveau  gouverne- 
ment  auprès  des  cours  de  Rome  et  de  Naples,  mission 
qu'il  accomplit  avec  succès.  Le  2i  avril  4831,  il  fut  promu 
au  grade  de  maréchal  de  camp.  Député  de  Saiot-Calais 
pour  les  législatives  de  1834,  4837  et  1839^  et  membre  du 
conseil  général  du  département  de  la  Sarthe,  il  compta  au 
nombre  des  défenseurs  les  plus  zélés  de  la  dynastie  de 
juillet.  En  4841 ,  il  fut  élevé  à  la  pairie.  La  reine  d'Espagne 
le  nomma  en  4847,  grand  d'Espagne,  et  lui  conféra  le 
titre  de  marquis.  A  la  révolution  de  1848,  il  quitta  le 
service  pour  suivre  le  roi  dans  l'exil.  Il  avait  été  promu 
le  20  avril  1831  grand  officier  de  la  Légion  d'honneur.  Il 
est  mort  au  château  de  Marsan  (Gers),  le  21  novembre 
4807. 

De  Montesquieu  a  consacré  les  loisirs  que  lui  ont  laissés 
les  affaires  publiques  à  la  culture  des  lettres  et  des  beaux- 
arts  ;  sous  la  Restauration,  il  a  travaillé  aux  textes  de  la 
Galerie  des  tableaux  du  duc  d'Orléans:  Plus  tard  il  a  donné 
une  traduction  en  vers  des  poi^sies  italiennes  et  latines  de 
Pétrarque,  sous  le  titre  :  Sonnets,  Canzones  et  Triomphes 
(1843-1845,  3  vol.  in-8«).  Sous  le  titre  de  Chants  divers 
(1843,  2  vol.  in-8^),  il  a  réuni  des  odes,  des  morceaux 
épiques,  des  contes,  des  élé;4ies,  des  chansons,  dont  la 
plupart  sont  destinés  à  raconter  les  splendeurs  ou  les  dé- 
sastres de  l'Empire  (4820,  3  vol.  in-12;  4826, 4  vol.  in-t8). 
Citons  encore  de  lui  un  poème  religieux,  Moise  (1850, 2  vol. 
in-8°),  en  vingt-quatre  chants,  et  une  série  d'essais  drama- 
tiques, en  vers  :  M.  de  Fargues^  drame  en  3  actes  {1852, 
in- 12);  un  Crime  ^  en  5  actes  (1853);  les  Semblables  y  comé- 
die (1853,  in-18,  eto.)  (Dict.  des  contemp.)  Nous  possédons 
encore  de  Montesquiou-Fezenzac  des  Circulaires  à  MM.  les 
Electeurs  de  Saint-Calais,  1834.  4837,  4839,  4863. 

MORAND  (Louis-Jean-Baptiste) 

Élève  de  l'École  normale  supérieure,  de  la  promotion  de 
1840,  Louis  Jean- Baptiste  Morand  emprunta  à  la  forte 


(/.  /.  ÂJI 


—  303  - 
discipline  et  aux  sérieuses  études  de  Téducation  uni- 
versitaire la  précision  et  la  méthode  qu'il  a  montrées, 
comme  professeur,  dans  la  chaire  de  troisième  au  lycée  de 
Saint-Ëtienne.  Après  avoir  été  trois  années  maître  surveil- 
lant à  TÉcole  normale  supérieure,  le  professeur  agrégé 
quitta  l'enseignement  pour  exercer  les  fonctions  de  censeur 
des  études  aux  lycées  de  Vendôme,  de  Lille,  de  Metz»  de 
Rouen,  et  il  apprit  pendant  deux  ans,  au  lycée  de  Bastia, 
les  difficiles  devoirs  de  la  charge  de  proviseur. 

C'est  au  lycée  impérial  duMans  qu'il  donna  la  mesure  de 
ses  capacités  administratives,  qu'il  fit  apprécier  des  pai^cnts 
et  de  la  jeunesse  la  simplicité  de  son  dévouement  et  les 
résultats  de  ses  eflbrts. 

Frappé  dans  la  force  de  l'âge,  enlevé  à  l'œuvre  qu'il 
aimait,  il  a  succombé  au  moment  où  il  aurait  recueilli  les 
fruits  de  son  travail.  Son  intelligente  direction  avait  élevé 
progressivement  le  niveau  des  études,  la  prospérité  tou- 
jours croissante  du  lycée  dépassait  dans  la  rentrée  de 
l'année  1866  toutes  les  espérances.  La  vigilance  de  son 
administration  a  permis  au  Conseil  municipal  de  doter 
l'école  primaire  annexée  d'une  maison  où  respirent  à  l'aise 
plus  d'une  centaine  de  têtes.  Nommé  officier  de  l'instruc- 
tion publique,  puis  piomu  à  la  seconde  classe  de  ses  fonc- 
tions, il  fut  fait  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le 
15  août  1865,  comme  récompense  de  vingt-six  années  de 
service  et  d'une  vie  toute  de  dévouement  et  de  travail. 

Louis-Jean-Baptiste  Morand  est  mort  au  Mans,  le  30  dé- 
cembre 1866,  il  était  né  à  Nancy,  le  27  février  i819;  ses 
dépouilles  mortelles,  selon  sa  volonté,  ont  été  transportées 
dans  sa  ville  natale,  et  où  demeuraient  ses  père  et  mère. 

MORDRET  (Ambroise-François) 

Né  au  Maos  le  26  mai  4782,  Ambroise  François  Mor- 
dret  éprouva  au  milieu  de  secousses  politiques  sans  exem- 
ple, bien  des  difficultés  à  donner  cours  à  ses  idées  qui  le 
poussaient  vers  les  études  sérieuses.  Élève  de  TOratoire,  il 
vit  bientôt  fermer  cet  établissement  dans  lequel  il  n'avait 
pu  puiser  encore  que  les  notions  élémentaires  des  lettres. 


—  304  — 
n  prit  des  leçons  particulières  et  devint  Téiève  zélé  d'un 
excellent  inattre  qui  lui  fit  terminer  ses  études.  Il  put  ainsi 
embrasser  la  médecine,objet  de  ses  prédiiections,et  en  1804, 
il  obtenait  au  concours  le  titre  de  chirurgien  sous-aide 

Bientôt  les  champs  de  bataille  le  réclamèrent  ;  il  fit  par- 
tie de  ce  glorieux  corps  de  chirurgiens  qui  allaient,  au 
milieu  des  rangs,  sous  le  feu  de  rennemi,  porter  à  nos 
soldats  les  soins  les  plus  urgents  et  bravaient  les  dangers 
de  la  guerre  avec  le  calme  de  la  science  et  le  dévouement 
de  rhumauité.  Pendant  onze  ans  il  exerça,  non  sans 
quelque  distinction,  ce  rude  métier  de  chirurgien  militaire. 
Le  baron  Ferez  lui  confia  un  service  important  de  chef 
d'ambulance,  et  il  fit,  en  cette  qualité,  une  grande  partie 
des  campagnes  de  TEmpire. 

Licencié  en  1815  avec  Turmée  de  la  Loire,  il  se  fit  rece- 
voir docteur  en  médecine  à  la  Faculté  de  Paris,  et  il  revint 
alors  au  Mans,  qu'il  ne  quitta  plus. 

Pendant  quarante  ans  il  exerça  la  médecine  et  fut  méde- 
cin  du  bureau  de  bienfaisance,  médecin  par  quartier  de 
THÔtel-Dieu,  médecin  adjoint  de  l'Asile  de  la  Sarthe, 
directeur  du  service  départemental  de  la  vaccine,  membre 
du  conseil  d'hygiène  et  de  salubrité  publiques,  profes- 
seur du  cours  d'accouchement,  membre  des  sociétés  dé 
médecine  de  la  Sarthe  et  de  l'Association  médicale  de  la 
Sarthe,  et  enfin  membre  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe  depuis  1818 

Mordret  est  mort  au  Mans,  le  il  mars  1857  ;  il  était  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur. 

H  a  fait  de  nombreux  travaux  qu'il  a  lus  à  la  Société  de 
médecine  de  la  Sarthe,  h  la  Société  d'agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Sarthe;  il  écrivait  aussi  dans  plusieurs  jour- 
naux de  médecine  de  la  capitale. 
Mordret  est  auteur  de.<  travaux  suivants  : 
Dissertation  sur  Vtxtenswn  continuelle  dans  les  fractuns 
compliquées  et  obliques  de  la  jambe  avec  la  description  rf'wn 
appareil  pour  opérer  cette  extension  tans  secousses  y  sans 
beaucoup  de  douleurs^  et  à  l'aide  duquel  on  peut  réduire  et 
panser  seul  toutes  ces  fractures  et  transporter  sûrement  les 
blessés.  «815,  brochure  in-4*. 


—  305  — 

Mémoire  sur  une  gastro-entérite  qui  a  régné  épidémique- 
ment  parmi  les  militaires  de  la  garnison  du  Mans  en  1823. 
(Joum.  géoér.  de  méJ.,  lome  XXVI). 

Mémoire  sur  t existence  du  virus  syphilitique.  (Id. 
tome  XLI). 

Mémoire  sur  la  syphilis,  1827  (Société  de  méd.  de  la 
Sarthe). 

Observation  sur  une  tumeur  enkistée  du  cerveau.    1828 

(W.). 

Rapport  sur  les  éruptions  consécutives  à  la  vaccine. 
1828  (Id.), 

Rapport  sur  une  observation  de  tétanos  de  M.  Faneau  de 
la  Covr.  1828  (Id.). 

Observation  de  tétanos  traumatique.  1829  (Id.). 
Observation  sur  un  dépôt  du  genou*  1829  (Id.). 
Hydrocéphale  chronique.  1829  (Id.). 
Observation  d'une  fracture  oblique  du  tibia.  1830  (M.). 
Observation  de  hernie  inguinale^  congéniale  étranglée. 
1830  (Id.). 
Rupture  ducwdon  ombilical.  1831  vid.). 
Sonde  cassée  dans  fa  vessie.  1831  (Id.). 
Observation  de  trachéite  membraneuse.  1832  (Id.). 
Hémorrhagie  utérine.  1832  (Id.). 
Encéphalite  aiguë.  1833  (Id.). 
Observation  de  fièvre  éruptive.  1833  (Id.). 
Btimie  étranglée.  1834  (Id.). 

Réflexion  sur  les  systèmes  de  médecine.  1835,  brochure 
in-8»;  l83^Jn-8\ 

Affection  de  la  moelle  épinière.  paralysie.  1835  (Société 
de  niéd.  de  la  Sarthe). 
Rupture  de  la  cloison  recto -vaginale.  1835  (Id.). 
Accouchement  y   brides  vaginales,  vice  de  conformation. 
1835  (Id.). 
Accouchement  laborieux,  vice  de  conformation,  1836  (M.). 
Pneumonie  double  pendant  la  vie  intra-utérine.  1836  (Id.). 
Sur  les  plaies  pénétrantes  du  bas  ventre  avec  lésions  des 
intestins.  1836  (Id.). 
Observation  de  la  grippe.  1837  (I(l.\ 
Accouchement,  présentation  du  bras.  1837  (Id.j. 


—  306  — 

Hémorrhagie  utérine  à  8  moû.  1838  ild.). 

Congf!Stion  cérébrale,  hémorrhagtes  successives  des  ftrinci" 
paux  organes.  1838  (Id.). 

Mémoire  et  statistique  sur  les  revaccinations  (Congrès 
1839). 

Compte  rendu  des  travaux  du  Congrès  (1839V 

Un  fragment  sur  lf*s  habitudes,  considérées  chez  les  êtres 
orguniiés^  végétaux  et  animaux  (Congrès  1839). 

Colique  vi'Aente,  I8V0.  (Société  de  méd.  de  la  Sarthe). 

Rétrécissement  du  cordon  et  du  rectum.  I8i0  Id.). 

Hémorrhagie  à  2  mois  de  gestation^  avortement.  18i2  ^Id.)- 

Colique^  vomissement.  1843.  (Id.) 

Souvenirs  médico-philosophiques  d'un  médecin  de  pro- 
vince, suivis  d'observations.  1843^  1  vol.  iQ-8  (î*  édition 
1S4^). 

Accouchement,  proadence  du  cordon.  1844  (Société  «le 
méd.  de  la  Sarthe). 

Grossesse  avant  la  puberté.  1844  (Id.). 

Discnws  sur  la  tombe  de  Étoc-Demazy.  1846,  bi-ochure 
in-8o. 

Éi'oge  funèbre,  de  François  Étoc-Demaiy  (Bull,  de  la 
Société  d'agricuL,  1846-1847). 

Rapport  sur  une  observation  de  version  sfjontcmée  commu- 
niquée par  M.  Dimitroiviez.  1846  (Société  de  méd.  de  la 
Sarthe). 

Des  hémorrhagies  des  fosses  nasales  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.  1846).  1847,  brochure  in-4*. 

Chloroforme  dans  deux  accouchements  1818  (Société  de 
méd.  do  la  Sarthe). 

Rapport  sur  deux  observations  de  M.  Tanchot  relntioei  à 
l'éclampsie  pua'pérale  et  l'hernie  étranglée  réduite  par  le 
chloroforme.  1848  (Id.). 

Observation  de  choléra^  1849  (Id.). 

Expériences  ohuéfricaks  sous  t influence  du  chloroforme 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1848-1849). 

Rapporta  sur  les  vaccinations  faites  dans  le  déparlement  de 
la  Sarthe.  De  1836  à  1857  (Id.). 

Accouchement,  lésions  graves.  1851  (Société  de  méd.  de 
la  Sarthe). 


V'  h-  ^J^ 


-  307  - 

Observation  de  cystite  chronique.  i85l,  brochure  in-8*. 

Quelques  mots  sur  la  contagion.  1852  (Société  de  méd.  de 
la  Sarthe). 

État  actuel  de  la  vaccine  considérée  au  point  de  vue  pra- 
tique et  théorique  et  dans  ses  rapports  avec  les  maladies  et 
la  longévité.  Mémoire  couronné  par  l'Académie  médico- 
chirurgicale  de  Madrid,  augmenté  des  recherches  statis- 
tiques. 1854.,  brochure  in-8«. 

Considérations  sur  les  adhérences  du  placenta  à  Vutérus. 
1855,  brochure  in-^''. 

Du  choix  à  faire  entre  ^opération  césarienne  et  le  sacrifice 
de  V enfant  dans  les  cas  de  rétrécissements  extrêmes  du  bas- 
sin. 1856  (Société  méd.  de  la  Sarthe). 

Du  choix  à  faire  entre  le  sacrifice  de  l'enfant  et  Voph^ation 
césarienne,  dans  le  cas  dangustie  pelvienne.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricuL,  1856). 

Deux  observations  de  céphalotripsie^  bassins  de  huit  centi- 
mètres et  de  six  centimètres.  1857,  brochure  iu-S*». 

Affection  grave  et  douloureuse  prise  d'abord  pour  une 
pleuro-péricardite  et  qui  probablement  fut  une  névrose»  1859 
(Société  médicale  de  la  Sarthe). 

Observation  d'ascite  par  suite  de  dégénérescence  tubercu- 
leuse des  ovaires  et  du  péritoine.  1860  (Id.). 

MOREAD  (Basile-Antoine-Marie) 

Basile-Ântoine-Marie  Moreau  naquit  à  Laigné-en-Belin, 
le  17  janvier  1798,  et  non  àSaint-Gervais-en-Belincomme 
l'écrit  Narcisse  Desportes  dans  sa  Bibliographie  du  Maine. 
Il  fit  une  partie  de  ses  études  à  Chàteau-Gontier  et  fut 
ordonné  prêtre  le  12  août  1821.  Nommé  directeur  et  pro- 
lesseur  d'Écriture  sainte  au  grand  séminaire,  il  se  char- 
gea de  faire  des  missions  dans  le  diocèse.  En  1825,  Mgr  de 
La  Myre  le  nomma  chanoine  honoraire  de  la  cathédrale  et  il 
ofirit  sa  démission  en  1855  à  Mgr  Nanquette  qui  l'accepta. 

En  1833,  l'abbé  Moreau  fonda  la  communauté  de  Notre- 
Dame  du  Refuge  ou  Bon-Pasteur  du  Mans,  pour  servir 
d^asile  au  repentir  et  à  Tinnocence  abandonnée;  il  en  resta 
le  supérieur  jusqu'en  1860. 


-  308  — 

Le  31  août  1835,  Mgr  Bouvier  le  désigna  pour  être  supé- 
rieur de  l'établissement  des  Frères  de  Ruillé  que  l'abbé 
Dujarrié  avait  fondé  en  1820. 

Ayant  reçu  de  l'abbé  Delilie,  chanoine  honoraire  de  la 
cathédrale,  une  petite  propriété  à  Sainte-Croiz,  c'est  là 
que  l'abbé  Moreau  alla  s'établir  en  1835  avec  des 
prêtres  missionnaires  et  des  frères  ;  il  y  créa  le  collège, 
en  devint  le  supérieur  et  commença  à  bâtir  l'église  en 
i842.  En  1866,  il  fit  sa  démission  de  supérieur  général  de 
cette  maison.  Cette  communauté  avait  fondé  des  établisse- 
ments en  Amérique  (1840),  en  Algérie  et  en  Asie  (1855), 
enfin  l'abbé  Moreau  institua  la  congrégation  des  sœurs 
Marianites,  en  i84l,  pour  l'instruction  des  jeunes  filles, 
les  asiles,  orphelinats  et  ouvroirs,  le  soin  des  malades 
dans  les  h<)pitauxetà  domicile;  cette  congrégation  tient 
une  école  communale  de  petites  filles  à  Sainte-Croix. 

L'abbé  Moreau  est  décédé,  au  Mans,  le  20  janvier  1873  ; 
il  a  été  inhumé  dans  la  chapelle  qu'il  avait  fiait  construire 
dans  le  cimetière  de  la  communauté. 

L'abbé  Moreau  nous  a  laissé  : 

Relation  sur  les  faits  de  la  guérison  miraculeuse  de  la 
fille  Marie  Gourmt/.  1*824,  brochure  in-18. 

Oraison  funèbre  de  l'abbé  Huard^  cw*é  de  Notre-Dame 
de  la  Couture.  1835,  brochure  in-8°. 

Manuel  des  associés  du  Bon-Pasteur  et  recueil  des  prières^ 
indulgences  et  exercices  indiqués  dans  le  calenirier  d'in- 
dulgences. 1836,  1  vol.  in-18 

Calendrier  des  cLSsociés  du  Bon-Pasteur.  1838^  1839, 
in'-%4  (Collection  incomplète). 

Étrennes  spirituelles  offertes  aux  associés  du  Bon- Pas- 
teur H  de  Saint-Joseph,  années  1840,  1841,1843,  1813, 
1844,  1845,  1846,  1847,  1848,  1849,  1850,  1851,  bro- 
chures in-24  (Collection  incomplète.  Cabinet  de  M.  l'abbé 
Esnault). 

Étrennes  spirituelles  offertes  aux  associés  du  Bon-Pas- 
teur et  de  Saint-Joseph,  \  844,  avec  une  notice  sur  M.  Du- 
jarrié, fondateur  des  frères  de  Saint-Joseph  et  des  sœurs 
de  la  Providence.  1844,  brochure  in-2i. 

Cent  quarante-une  lettres-circulaires  adressées  à  tous  les 


-  309  — 
membres  de  la  Congrégation  de  Sainte-Croix,  de  i843à 
1861 ,  brochures  m-8^ 

Lettre  au  rédacteur  de  /'Union  de  la  Sarthe  sur  Notre- 
Dame  de  Sainte-Croix.  1846. 

Affaire  de  Vallon.  Réponse  à  un  article  des  Étrennes 
Spirituelles  y  1846,  de  M.  B.  Moreau.  —  Dans  ce  mémoire 
in-4%  on  trouve  plusieurs  lettres  de  l'abbé  Moreau. 

Établissement  de  Notre-Dame  de  Sainte-Croix  à  Sainte- 
Croix4ez-le-Mans.  In-8»  (sausdate). 

AssocicUiun  charitable  de  Notre-Dame  de  Sainte-Croix, 
Statuts.  ln-8<*,  (sans  date). 

Pensionnat  de  Notre-Dame  de  Sainte- Croix.  Brochure 
iQ-8%  (sans  date). 

Lettre  au  Courrier  de  la  Sarthe  annonçant  quil  ne  se 
porte  pas  candidat  à  l'Assemblée  nationale.  1848. 

Lettre  du  6  mars  1848  au  (Courrier  de  la  Sarthe,  décla- 
rant a  que  la  religion  s  accommode  aussi  bien,  et  souvent 
mieiur,  d'une  République  bien  organisée,  que  dune  mo- 
narchie constitutionnelle  ou  absolue.  » 

lettre  à  /'Union  de  la  Sarthe,  relative  à  la  réparation 
des  tribunes  de  l'établissement  de  Notre-Dame  de  Sainte- 
Croix.  1849. 

Institution  de  Notre-Dame  de  Sainte-Croix  à  Sainte- 
Croix-lez-le-ManSy  1849,  in-4';  1856,  in-4'. 
Lettre  au  rédacteur  de  /'Union  de  la  Sarthe.  1849. 
Lettre  à  /TJnion  de  la  Sarthe  sur  l'incendie  de  Sainte- 
Croix.  iii^\. 

Lettre  de  retour  à  la  congrégation  de  Sainte  Croix.  1855, 
brochure  in-8«. 

Lettre  à  M.  Raymond  Roy er,  baron  de  Saint-Julien,  ex-ca- 
pitaine commandant  de  cavalerie,  sur  la  traduction  d'anglais 
en  français  de  la  vie  du  R.  P.  Cointet^  prêtre  missionnaire  de 
la  compagnie  de  Sainte-Croix.  1856. 

Réponse  au  factum  de  M.  Houdbert.  Du  testament  de 
M^*  Périer-Dubignon.  Le  Mans,  1858,  brochure  in-4».  ^ 
Ce  document  contient  plusieurs  lettres  de  l'abbé  Moreau. 

Lettre  au  rédacteur  de  /Union  de  la  Sarthe  relativement 
au  testament  de  J/"^  Périer-Dubignon.  1869. 
Mémoire  contre  MM.  Houdbert,  Leprince,  Juge  de  paix^ 


—  310  — 
les  abbés  Mautouchel,  Chevereau  et  sur  la  sœur  Lerrot, 
(jugement  qui  déclare  ce  mémoire  calomnieux  etdiSama- 
toire.  Union  de  la  Sarlhe  3  et  8  mar^:  iSM)). 

Lettre  à  /'Union  de  la  Sarthe  sur  l'établissement  de 
Sainte-Croix.  1859. 

Lettre  du  9  octobre  1 869,  d  la  Semaine  du  Fidèle,  relative- 
ment à  la  vente  de  la  pmpinété  de  Notre-Dame  de  Sainte- 
Croix. 

Les  Annales  de  l'association  de  Saint-Joseph^  publiéi 
par  les  RK.  PP.,  contiennent  des  détails  intéressants  de 
Tabbé  Moreau  sur  le  commencement  de  ses  œuvres  et 
sur  leur  développement.  1869,  brochure  in-8"  (6  namé- 
ros). 

Lettre  en  réponse  à  un  article  de  journal.  1872,  bro- 
chure ïU'Sq. 

Méditations  chrétiennes  à  Fusage  de^  fidèles  et  du  clergé 
séculier^  avec  Vapprobation  de  l'Ordinaire.  4872,  3*  édi- 
tion. 

HORIN  (François) 

François  Morin,  né  le  5  septembre  1789,  à  Voulré 
(Mayenne),  fut  appelé,  en  1808,  à  faire  partie  du  contin- 
gent militaire;  mais  croyant  avoir  droit  à  l'exemptioû  et 
ne  voulant  pas  servir  la  cause  révolutionnaire,  il  com- 
mença l'aventureuse  existence  des  réfractaires.  A  ses  trois 
irères  se  réunirent  vingt-cinq  ou  trente  jeunes  gens  dans 
la  même  position,  qui  le  choisirent  pour  capitaine.  O  fut 
alors  entre  cette  petite  troupe  et  les  gardes  nationales  du 
bas  Maine  et  les  soldats  qui  s*y  trouvaient  en  cantonne- 
ments, une  guerre  continuelle,  une  suite  ininterrompue  de 
petits  combats,  dans  lesquels  ces  insurgés  eurent  presque 
toujours  l'avantage. 

Dans  ses  Afémoiresy  François  Morin  proteste  contre  les 
chefs  militaires  et  l'administration  qui  montrent  sa  troupe 
comme  des  lâches  et  A* infâmes  brigands;  «  elle  n'a  jamais 
rien  fait  qui  ne  soit  justifié  par  les  lo^s  de  la  guerre  et  ies 
droits  de  la  légitime  défense^  tandis,  dit-il,  qu'on  nous  a 
fait  une  guerre  implacable,   qu'on  nous  a   poursuivis, 


—  311  — 
traqués  à  la  manière  des  bétes  féroces  ;  que  l'on  a  violé  à 
notre  égard  toutes  les  conventions  signées  qu'on  nous 
proposait  pour  nous  séduire  et  nous  tromper. 

t  Plus  d  une  lois,  ajoute  François  Morin,  nous  avons 
eu  à  nous  louer  de  Thumanité  des  gendarmes,  de  notre 
côté  nous  les  avons  payés  de  retour.  Sept  d'entre  eux 
étant  tombés  dans  une  embuscade,  lurent  désarmés  et 
mis  en  liberté  sans  aucun  mauvais  traitement.  » 

En  4809,  on  promet  aux  rétractaires  qui  se  rendront, 
une  leuille  de  route  pour  aller  rejoindre  leur  corps. 
François  Morin,  confîanl  dans  la  parole  du  préfet  de  la 
Mayenne,  accepte  cette  proposition.  On  le  conduisit  en 
prison  avec  sept  ou  huit  cents  dupes  comme  lui  ;  on  les  mit 
en  route,  et  comme  étapes,  on  les  fait  successivement  passer 
par  vingt-sept  cachots  plus  malsains  les  uns  que  les  antres. 
Arrivé  à  dest'mation,  on  Tafluble  d'un  mauvais  uniforme; 
on  le  pose  en  faction,  avec  un  fusil  sans  batterie,  aux 
postes  avancés  d*une  forêt  ;  irrité,  il  déserte  avec  quinze 
(le  ses  camarades. 

En  18i  \,  il  fut  nommé  chef  de  bataillon  de  sa  petite 
troupe,  composée  de  250  hommes,  pour  faire  tête  aux 
troupes  impériales  qui  arrivaient  de  tous  côtés  vers  le 
bas  Maine.  Là  il  eut  à  soutenir  un  grand  nombre  d'en- 
gagements avec  les  gardes  nationales  et  l;i  troupe  de 
ligne. 

Au  mois  de  juillet,  cinq  gendarmes  tirent  sur  sa  troupe 
près  de  Songé  ;  dans  un  instant  ils  sont  pris  et  garrottés 
et  s'attendent  à  être  fusillés.  François  Morin  les  fait  mettre 
en  liberté. 

Dans  la  nuit  du  12  au  13  février  18t3,  au  lieu  du  Vath 
iant^  près  d'Izé  (Mayenne),  François  Morin,  à  la  tête 
seulement  de  vingt-huit  hommes,  eut  à  se  défendre  contre 
six  cents  hommes  de  troupe  bien  armés.  Pendant  près  de 
quatre  heures  d'une  lusillade  meurtrière  pour  les  impé- 
rialistes, les  chouans  étaient  abrités  par  les  maisons  du  vil- 
lage; mais  François  Morin  craignant  de  manquer  de 
munitions,  quitte  le  Vaillant.  Parmi  tes  réfractaires,  il  s'en 
trouvait  un  ayant  un  savf  conduit  pour  faciliter  la  prise 
de  Morin,  dont  le  prix  était  fixé  à  10,000  fr. 


—  312  — 

Plusieurs  fois  le  préfet  de  la  Mayenne  et  le  général 
Henri,  qui  avait  son  quartier  général  à  Bruloa,  lui  ten- 
dirent des  pièges  qu'il  sut  éviter. 

Vers  la  hn  de  février  1813,  François  Morin  paît  du 
bourg  de  Tassé  avec  deux  camarades,  pour  venir  au  Mans 
s'approvisionner  de  munitions;  en  passant  par  Goulans  ils 
sont  reconnus,  plusieurs  fois  obligés  de  répondre  à  la  fusil- 
lade ils  font  76  kilomètres  dans  la  même  nuit.  Enfin, 
désespérant  de  s'emparer  de  François  Morin^  le  préiet  de 
la  Sarthe  lui  oiïre  la  place  de  capitaine  de  gendarmerie, 
qu'il  refuse;  il  ne  demamle  que  l'exemption  du  service 
militaire  et  l'exercice  des  droits  civils,  moyennant  quoi,  lui 
et  sa  troupe  déposeront  les  armes  ;  le  préfet  y  consent  à 
condition  que  sa  troupe  et  lui  habiteront  un  département 
où  ils  n'ont  pas  fait  la  guerre.  Le  traité  est  signé. 

Le  17  septembre  1813,  on  leur  apporte  à  Chaufour  des 
passeports  pour  le  département  de  l'Yonne;  lorsqu'ils  sont 
arrivés  au  lieu  de  destination,  on  les  attache  deux  à  deux, 
avec  accompagnement  de  menottes  et  on  les  jette  brutale- 
ment dans  les  prisons  d'Auxerre;  on  les  accable  de  fa 
chaîne,  du  carcan,  de  la  manille  du  forçat;  on  les  lait  pas> 
ser  trois  jours  et  trois  nuits  dans  une  voiture  cellulaire 
pour  les  conduire  à  Pierre-Chatel  (Ain),  où  on  les  enfouit  au 
fond  d'un  cachot  taillé  dans  le  roc  humiJe.  Ils  y  séjournè- 
rent pendant  trois  mois,  puis  on  les  dirigea  sur  Marseille 
dans  d'autres  cachots  plus  humides  encore  et  sans  paille. 
Six  mois  se  passèrent  ainsi  pour  eux  dans  la  douleur;  ne 
recevant  pour  toute  visite  que  celle  de  rats  nombreux  qui 
dévoraient  leurs  vêtements.  Enfin,  à  la  Restauration,  ils  fu- 
rent mis  en  liberté  et  François  Morin  redevint  cultivateur. 

A  la  seconde  Restauration,  François  Morin  lut  nommé 
chef  de  bataillon  le  15  juin  1815  et  servit  dans  l'armée 
royale,  commandée  par  le  général  d'Ambrugeac.  On  le  fil 
chevalier  de  la  Légion  d'bouneur,  le  1*'  septembre  \SU, 
capitaine  le  16  avril  i827,  et  il  quitta  le  service  à  la  Révo- 
lution de  4830.  Louis  XVIII  lui  offrit  un  sabre  d'honneur 
qui  resta  toujours  à  la  préfecture. 

Fixé  depuis  1851  au  Mans,  où  ses  excellentes  qualités 
l'ont  fait  apprécier,  il  y  est  mort  le  28  septembre  ltô9. 


—  318  - 

MOULIN  (Louis) 

Louis  Moulin,  peintre  aquarelliste,  a  habité  notre  yiile 
pendant  plusieurs  années;  il  a  fait  beaucoup  de  vues  du 
Mans,  de  vieilles  maisons,  de  paysages,  etc.  Moulin  avait 
une  certaine  réputation.  Dans  ses  dernières  années,  il  des- 
sinait pour  le  Monde  illustré.  U  est  mort  à  Thospice  de 
Nogent-le-Rotrou,  le  21  mars  1876 

■OULLIN  de    LA  BLANCHÈRE  (Henri-Marie- 
Pierre-René) 

On  lit  dans  le  Dictionnaire  des  Contemporains  au  mot  : 
La  BLANGHÈaE  : 

0  Pierre-René-Marie-Henri  MouUin  deLaBlanchère  (l),na- 
turaliste  et  photographe  français,  né  à  La  Flèche  le  2  mai 
182i,  fit  ses  premières  étudies  aux  lycées  de  Caen  et 
d'Alençon  et  les  termina  à  Paris  au  collège  Sainte-Barbe. 
En  1841,  il  entra  à  l'École  forestière.  Nommé  garde 
général,  il  se  fatigua  de  cette  carrière  et  alla  habiier 
Nantes  vers  1848.  Il  y  acheva  ses  études  de  chimie  et  se 
livra  à  des  recherches  sur  l'histoire  naturelle  des  poissons 
et  la  pèche  maritime  et  fluvial»».  Il  eut  alors  l'idée  d'appli- 
quer la  photographiée  ses  recherches  d^histoire  naturelle. 
En  1 855,  il  vint  se  fixer  à  Paris  où  il  acheta  un  établis- 
sement de  photographie.  Il  devint  président  pour  cinq 
années  de  la  Société  du  Progrès  de  Fart  industriel^ 
dont  les  expositions  bisannuelles  avaient  lieu  au  palais  des 
Champs-Elysées.  Quelques  années  après,  Moullin  de  La 
Blanchère  fut  chargé  par  le  ministre  du  Commerce,  de 
reproduire  au  moyen  de  la  photographie  les  différents 
types  des  poissons  fluviaux  et  maritimes  de  la  France,  et 
les  aménagements  des  établissements  de  pisciculture  de 
Huningue  et  de  Concarneaul  Moullin  de  La  Blanchère  a 
réuni  ces  planches  en  un  album^  admis  à  l'Exposition 

(1)  Son  acte  de  naissance  porte  Henri-Marie-Pierre-René  Moullin 
de  La  Blanchère. 

23 


—  344  — 

universelle  de  4867.  Il  a  obteou,  aux  diverses  expositions 
plusieurs  médailles  et  il  a  fait  partie  d'un  grand  nombre 
de  sociétés  savantes  » . 

A  cette  biographie  nous  ajouterons  : 

Au  mois  d'avril  iSSO,  MouUin  de  La  Biancbère  avait 
pris  passage  à  bord  du  bateau  de  Divcs^  pour  retourner  à 
Paris,  en  passant  par  Le  Havre.  Pendant  la  traversée,  il 
tomba  sans  connaissance,  et,  à  l'arrivée  du  bateau,  od 
dut  le  transporter  à  l'hospice,  où  il  n'a  pas  tardé  à  suc- 
comber. 

Voici  les  titres  de  ses  publications  : 

L*art  du  photographe.  4859,  in-8'  (2  éditions). 

Du  Collodton  sec.  1860,  in-S"". 

.  Monographie  du  stéréoscope.  i86l ,  in-8*. 

Répertoire  encyclopédique  de  photographie.  ^862-1867, 
«  vol.  in-8o  avec  vignettes,  etc. 

On  remarque  ensuite,  parmi  ses  nombreux  ouvrages 
d'histoire  naturelle  ou  de  vulgarisation  scientifique  : 

Les  Ravageurs  des  forêts.  1865,  in-18. 

Oncle  Tobie,  le  pêcheur.  1866,  in- 18. 

Culture  des  plages  maritimes.  4866,  in- 18. 

Plantes  et  Animaux,  entretiens  familiers  sur  Thistoire 
naturelle.  4867,  in-18. 

Les  Aventures  de  La  Ramée  et  de  ses  trois  compagnons. 
1867,  in.l8. 

Nouveau  Dictionnaire  général  des  pêches.  4867,  in-4*, 
avec  800  vignettes  et  56  lithographies.  2*»  édition,  1880, 
chez  Delagrave.  Ouvrage  très  curieux. 

La  Pêche  aux  bains  de  mer.  i868,  in-4*. 

Voyage  au  fond  de  la  mer.  4868,  grand  in-8*. 

Amis  et  ennemis  de  V horticulture.  i869. 

V Esprit  des  Poissons.  4870. 

Les  Oiseaux  utiles  et  les  Oiseaux  nuisibles.  4870. 

Manuel  pratique  d'acclimatation,  4872. 

Les  Chiens  de  chasse.  4875. 

Les  Oiseaux-Gibier.  1875. 

Les  Ravageurs  des  vergers  et  des  vignes.  4875. 

Histoire  naturelle  pittoresque..  Mémoire  d'une  ménogei^t 
Frosch  et  Pécopin.  4876. 


—  "alb  — 

Les  Plantes  dans  les  appartements.  -1877. 

Le  Club  des  toqués ^  aventures  sous -marmes  sublunaires  et 
autres.  18^8' 

La's  États-Unis  de  l' Eccposition  de  1878  avec  Clovis 
Lamarre.  1879. 

Le  ph^e  Brancku^  histoire  de  la  forêt,  1879. 

Las  idées  de  Monsieur  Bras-4* Acier.  1880,  in-8°. 

MouUin  de  La  Blanchèro  a  aussi  collaboré  au  journal 
ÏM  Lumière^  au  Magasin  pittoresque^  aux  Trois  règnes  de 
la  nature,  au  Journal  de  la  Fermer  au  Journal  pour  tous, 
au  Journal  de  l'Agriculture^  de  M.  Barrai,  à  l'Exposition 
universelle  illustrée,  au  Siècle,  au  Figaro^  au  Soleil  et  au 
Clocher. 


JS 


NANQÏÏETTE  (Jean-Jacques) 

Né  à  Fumay,  arrondissement  de  Rocroy  (Ardennes),  le 
6  décembre  !807,  Jean- Jacques  Nanquette  fit  ses  études  au 
petit  séminaire  deCharleviile,  où  il  entra  très  jeune,  et  y 
devint  professeur  de  philosophie.  Plus  tard,  il  fut  succes- 
sivement vicaire  de  la  paroisse  de  Saint-Jacques  de  Rpims, 
vicaire  de  la  cathédrale,  puis  curé  de  Saint-Maurice.  En 
«848,  porté  candidat  à  la  députa tion,  peu  s'en  fallut  qu'il 
nol»tînt  le  nombre  de  voix  pour  entrer  à  l'Assemblée 
nationale.  Nommé  curé-doyen  et  archiprêtre  de  Saint- 
Charles  h  Sedan  en  1849^  évéque  du  Mans  le  30  août  1855, 
préconisé  le  28  septembre  suivant,  sacré  dans  l'église  mé- 
tropolitaine (le  Reims  le  11  novembre,  et  installé  dans  la 
cathéilrale  du  Mans  le  28  du  même  mois.  En  1857,  l'em- 
pereur lui  donna  la  croix  de  la  Légion  crhonneur.  11  est 
décédé  au  Mans,  dans  le  palais  épiscopal,  le  19  novembre 
1861. 

La  cérémonie  des  funérailles  de  Monseigneur  Nanquette 
eut  lieu  le  2-2  novembre  1861  ;  elle  était  présidée  par 
l'archevêque  de  Tours,  assisté  des  évêqucs  d'Angers,  de 
Tulle,  de  Laval,  de  Chartres,  de  Saint-Boniface  (Amérique 


—  316  — 
du  Nord;,  et  da  sopérieur  de  Solesm^'s.  Après  la  messe, 
Monseigneur  Berihaud,  évèque  de  Tulle,  prononça  l'o- 
raison funèbre  du  défunt,  dont  le  corps  fat  inhumé 
dans  la  chapelle  souterraine  de  la  cathédrale  à  côté  de 
Monseigneur  Garon.  Parmi  les  personnes  qui  assistaient  à 
la  cérémonie  des  fîinéraiiles,  nous  avons  remarqué  le 
préfet  de  la  Sarthe,  le  général  commandant  le  départe- 
ment, le  marquis  de  Talhouët,  député  au  corps  législatif, 
Lanjuinais,  ancien  ministre,  le  maire  du  Mans,  ses  ad- 
joints^ le  conseil  municipal,  la  magistrature,  le  barreau, 
et  le  corps  enseignant. 

On  possède  de  Monseigneur  Nanquette  les  mandements 
suivants,  de  format  in-4o  : 

Lettre  pastorale  de  Monseigneur  l'évêque  du  Mans  à 
l'occasion  de  sa  prise  de  possession  et  de  son  entrée  dam  sm 
diocèse.  1855. 

Mandement  pour  la  publication  des  lettres  apostoliques  de 
iV.  S.  P.  le  Pape  touchant  la  définition  dogmatique  de  t Im- 
maculée Conception  de  la  très  sainte  Vierge.  1855. 

Lettre  pastorale  et  mandement  pour  h  rétablissement  de 
la  liturgie  romaine  dans  le  diocèse  et  pour  le  saint  temps  du 
carême.  1856. 

Mandement  ordonnant  un  Te  Deum  pour  la  naissance  du 
prince  impérial.  1856. 

Lettre  circulaire  au  clergé  du  diocèse.  1856. 

Lettre  circulaire  au  clergé  du  diocèse  concernant  térectm 
dun  monument  à  la  mémoire  de  feu  Mgr  Bouvier.  1857. 

Lettre  pastorale  sur  l'ordre  surnaturel  et  mandement 
pour  le  saint  temps  du  carême  de  tannée  1857. 

Lettre  circtilaire  au  clergé  du  diocèse.  1857. 

Letti*e  cirtuUure  à  MM.  les  Curés  du  diocèse  à  Voceasùm 
de  la  fête  de  l'Empereur.  1 857. 

Lettre  circulaire  à  MM.  les  Curés  du  diocèse.  1858. 

Instruction  pastorale  aur  le  danger  des  richesses  et  mande- 
ment  pour  la  publication  du  jubilé  et  le  carême  de  1858. 

Lettre  circulaire  à  MM.  les  Curés  du  diocèse  sur  Voeuvre 
de  N.-D.  du  Chêne.  1858. 

Lettre  pastorale  sur  la  papauté  et  mandement  pour  le 
carême  de  1859. 


r-  h-^V 


—  317  — 

Mandement  pour  ordonner  des  prières  à  l'occasion  de  la 
guerre  d^Italie.  1859. 

Mandement  ordonnant  un  Te  Deum  pour  la  victoire  rem- 
portée par  r armée  d'Italie.  1 859. 

Lettre  circulaire  au  clergé  du  diocèse  pour  prescrire  un 
Te  Deum  en  actions  de  grâces  de  la  victoire  de  Solférino,. 
1859. 

Lettres  pastorales  demandant  des  prières  pour  le  Souve- 
rain Pontîfe.  iS^d. 

Instruction  pastorale  sur  la  liberté  de  l'Église  et  mande- 
ment pour  le  carême  de  18G0. 

Lettre  pastorale.  1860. 

Lettre  circulaire  au  clergé  du  diocèse  ordonnant  un  Te 
Deum  pour  la  réunion  de  Nice  et  de  la  Savoie  à  la  France, 
1860. 

Lettre  circulaire  ou  clergé  du  diocèse  prescrivant  la  conti- 
nuation des  prières  pour  le  Souverain  Pontife  et  indiquant 
les  moyens  de  lui  venir  en  aide.  1 860. 

Lettre  circulaire  ordonnant  un  service  funèbre  pour 
le  repos  de  l'âme  de  S  A.  I.  le  prince  Jérôme-Napoléon, 
1860. 

Lettre  pastorale  portant  communication  de  l'allocution  con- 
sfstoriale  du  28  septembre^  et  suivie  de  Pallocution  pronon- 
cée  à  la  cathédrale  du  ManSy  le  25  octobre^  après  le 
service  funèbre  pour  les  volontaires  de  Vormée  pontificale, 
1860. 

Instruction  pastorale  sur  nos  devoirs  dans  les  circons- 
tances présentes  et  mandement  pour  le  carême  de  1861 . 

Lettre  circulaire  au  clergé  du  diocèse.  1861 . 

Oa  a  encore  de  Mgr  Nanquette  trois  allocutions  qui  ont 
été  insérées  dans  l'Union  de  la  Sarthe  : 

Allocution  prononcée  à  La  Flèche  à  l'occasion  de  Vinau- 
guration  de  la  statue  de  Henri  IV.  1857. 

Allocution  prononcée  à  Ecommoy  à  l'occasion  de  la  Béné- 
diction des  cloches  de  V église,  1857. 

Discours  à  M.  de  Nicolay  en  lui  remettant  le  brevet  et  la 
décoration  de  commandeur  de  Vordre  de  Samt- Grégoire- le- 
Grand.  1858. 


—  318  — 

NET,  DOC  DlîLCHINGEN  (Hichel-Lonis-Féliz) 

NéàPâriâ,  le  S3  avril  1801,  le  général  Ney  (Michel- 
Louis-Félix),  duc  d'Elchingen^  eût,  dès  son  jeune  âge,  un 
;oùt  prononcé  pour  Tétat  militaire.  En  iSiO,  il  fut  reçu 
l'École  polytechnique  ;  en  1 8^,  il  entra  au  service  de 
la  Suède  et  y  resta  jusqu'en  1830;  c'est  alors  qu'il  fut 
nommé  capitaine  au  premier  régiment  de  carabiniers 
et  officier  d'ordonnance  du  général  Gérard  ;  en  IS37, 
chef  d'escadron  au  ^4*  cuirassiers  ;  en  1844,  lieutenant- 
colonel  au  5*  régiment  de  dragons,  lequel  tenait  gar- 
nison au  Mans,  puis  colonel  du  7*  régiment  de  dragons. 

Le  duc  d'Ëlchingen  avait  déjà  pris  part  à  la  campagne 
de  Belgique  ;  il  était  avec  le  maréchal  Gérard  au  siège  de 
la  citadelle  d'Anvers,  quand  le  duc  d'Orléans  lui  donna 
une  place  dans  son  état- major.  Il  était  allé  aussi  trois  fois 
en  Afrique  avec  ce  même  prince,  qui  avait  pour  lui  la 
plus  grande  estime^  et  s'était  fait  remarquer  dons 
plusieurs  expéditions,  notamment  à  celles  de  Mouzala,  de 
Mascara  et  des  Portes-de-Fer. 

Le  duc  d'Elchingen  était  encore  colonel  au  7*  dragons, 
en  garnison  au  Mans,  quand  arriva  la  catastrophe  de  1848  ; 
le  gouvernement  provisoire  en  eut  peur  et  le  mit  en  dis- 
ponibilité ;  quelque  temps  après,  un  inspecteur  général 
vint  passer  la  revue  de  ce  régiment,  il  demanda  aux 
dragons  s'ils  avaient  quelques  réclamations  à  faire,  le 
régiment  tout  entier  répondit  :  a  Qu'on  nous  rende  noire 
brave  colonel,  le  fils  du  maréchal  Ney  !  ■  L'inspecteur 
général  transmit  cette  demande  au  ministre,  qui  remit  de 
suite  le  duc  d'Elchingen  à  la  tète  du  7'  dragons. 

Le  4  octobre  1850,  le  régiment  du  7*  dragons  vint  de 
nouveau  tenir  garnison  dans  notre  ville  ;  au  mois  de 
novembre  suivant,  le  colonel  d'Elchingen  commença  à 
faille  distribuer  par  son  régiment,  et  cela  pendant  tonte 
la  saison  rigoureuse,  80  bons  de  soupe  par  jour  aux 
indigents  du  Mans. 

A  cette  époque,  la  presse  démagogique  enseignait  de 
détestables  doctrines  qui    étaient  lues    pai'  un   certain 


—  319  — 
nombre  d'individus  dont  elle  flattait  les  passions  et  les 
désirs  ;  alors^  quelques-uns  de  ces  hommes  cherchèrent  à 
convertir  les  soldats  du  7*  dragons  à  leurs  principes, 
nnais  toutes  ces  tentatives  furent  vivement  repoussées.  A 
partir  de  ce  moment,ils  vouèrent  une  implacable  haine  au 
régiment,  on  insulta,  on  injuria  et  on  attaqua  fréquem- 
ment et  isolément  ses  soldats  et  on  adressa  souvent  au 
brave  colonel  des  lettres  anonymes  et  signées,  remplies  de 
menaces  et  d'injures  grossières  ;  elles  lui  annonçaient 
qu'on  lui  bri\lerait  la  cervelle  et  qu'on  assassinerait  ses 
dragons.  Vers  la  fin  de  mai  i85i,  il  en  reçut  une  plus  in- 
jurieuse que  toutes  les  autres  et  signée  Doré,  il  la  remit 
au  préfet. 

Voici  une  de  ces  l(»ttres  anonymes  : 

a  Au  colonel  Ney,  au  iMans. 
(c  Assassin,  bandit,  qui  as  une  tache  au  front. 
d  Des  pelotons  de  socialistes  ont  le  mot  d'ordre. 

«  Ta  perle  est  juré 
tt  Tes  soldats  farouches  abominables  de  lâcheté  et  de  fé- 
rocité, ivres  de  notre  sang  périrons  sous  les  coups  et  sous  la 
balle  du  peuple  qui  veille  ! 

a  Aux  armes  noble  peuple  ! 

c  Un  membre  du  GoMMrrÉ  de  la  guillotine.  » 

Dans  la  nuit  du  18  au  19  novembre  1851,  vers  minuit  et 
demi,  on  commença  à  mettre  les  menaces  à  exécution  : 
le  dragon  Gérard  était   en  faction  auprès  du  magasin  à 
poudre,  un  coup  de  fusil  fut  dirigé  sur  lui  et  la  balle  sifila 
à  ses  oreilles;  il  s'élance  vers  l'endroit  d'où  venait  le  coup 
et  se  trouve  en  face  de  cinq  individus.  A   ce  moment  un 
deuxième  coup  de  feu  est  tiré  par  un  des  hommes,  l'atteint 
à  l'avant-bras  droit  et  lui  fait  une  grave  blessm*e,  il  dé- 
charge sa  carabine  sur  ccs  m  isérables  mais  sans  les  toucher, 
il  se  met  à  leur  poursuite  et  ne  peut  parvenir  à  les 
atteindre.  En  prenant  la  fuite  ils  criaient  :  Nous  sommes  les 
enfants  de  la  guilloiine/ Il  éià\t  évident  que  ce  crime  était 
le  résultat  des  passions  politiques  et  de  la  haine  que  les 
démagogues  avaient  vouée  à  ce  régiment.  Une  instruction 
fut  immédiatement  commencée. 


-  3Î0  - 

Le  colonel  d'Elchingen  lit  publier  Tordre  du  jour 
suivant  : 

«  Un  infâme  attentat  a  eu  lieu  cette  nuit  contre  un  de 
vos  camarades.  CVst  une  preuve  de  plus  de  ce  que  sont  les 
coquins  assez  effrontés  pour  parler  de  fraternité  en  assas- 
sinant de  braves  soldats  qu'ils  ne  peuvent  entraîner  à  leur 
parti  rouge  de  honte  et  de  sang  !  —  Ils  ont^  en  fuyant  cinq 
devant  un  seul,  sanglant  et  blessé,  jeté  un  cri  :  «  ËnfanU 
delà  guillotine  ///  »  Juste  prévision  du  châtiment  de  leur 
crime  1  seul  contrecinq,Gérards'estconduiténergiqnement 
et  comme  chacun  de  vous  eût  fait  à  sa  place  !  —  Il  a  l'ait 
plus  et  mieux  que  son  devoir.  —  Après  avoir  es>uyé  un 
premier  coup  de  feu,  il  a  franchi  le  fossé  qui  le  séparait 
de  ses  agresseurs;  —  sans  les  compter,  il  s'est  jeté  au 
milieu  d'eux.  Blessé  à  brûle  pourpoint  d'un  second  coup 
tiré  de  si  près,  que  ses  vêtements  ont  pris  feu,  il  a  riposté, 
il  s'est  élancé  à  la  poursuite  de  ces  misérables  qu'il  a  dis- 
persés, et  a  attendu  tranquillement,  appuyé  sur  son  arme, 
qu'où  vint  le  relever.  —  La  terre  a  été  rougie  de  son  sang 
jusqu'à  200  pas  de  l'endroit  où  il  a  été  blessé. 

a  Le  colonel  témoigne  au  dragon  Gérard  sa  vive  satis- 
faction pour  son  courage. 

a  Serrons  nos  rangs ^  Ayons,  en  présence  de  tels 

tails,  pleine  confiance  les  uns  dans  les  autres,  officiers  et 
soldats.  Quand  on  commande  à  de  pareils  hommes,  quand 
on  a  près  de  soi  de  tels  camarades,  on  est  bien  fort,  — 
nous  le  prouverons 

a  Le  dragon  Gérard  est  nommé  cavalier  de  première 
classe  au  deuxième  escadron,  inscription  de  cet  ordre  sera 
faite  à  la  dernière  page  de  son  livret. 

a  II  sera  en  outre  écrit,  à  l'article  des  citations  : 

a  Cité  à  l'ordre  du  régiment,  le  19  novembre  1851, 
pour  son  énergfe  dans  la  nuit  du  18  au  49,  pendant 
laquelle,  étant  de  garde  à  la  poudrière  du  Mans,  il  a  été 
attaqué  et  blessé  d'un  coup  de  feu  au  bras,  par  cmç  assas- 
sins qu'il  a  mis  en  fuite,  r, 

M.  Migneret,  préfet  de  la  Saithe,  fit  afRcber  le  10 
novembre  ia  proclamation  suivante  : 


—  321  — 

«  Habitants  du  Mans, 

a  Les  auteurs  de  menaces  anonymes  (1)  réalisent  leurs 
promesses.  Une  sentinelle  a  été  blessée  à  son  poste  dans  la 
nuit  dernière.  Les  agresseurs  étaient  nombreux  et  armés, 
—  car  il  faut  plusieurs  assassins  pour  attaquer  un  brave 
soldat,  — et  ils  ont  lui  devant  les  poursuites  de  cet  homme 
blessé  et  isolé,  qui  a  marqué  de  son  sang  le  chemin  qu'il 
leur  a  fait  parcourir. 

«  La  justice  veille,  et  Dieu  permettra  qu'un  tel  crime 
ne  soit  pas  impuni,  mais  les  militaires  ne  peuvent  rester 
exposés  à  de  pareilles  agressions.  La  loi  autorise,  la  sé- 
curité publique  commande  que  toute  attaque  soit  immé- 
diatement repoussée  par  la  ibrce^  et  elle  le  sera. 

ce  Tous  les  citoyens  devront  obéir  exactement  aux 
consignes  sévères  qui  viennent  d'être  données  à  la  garni- 
son et  principalement  aux  factionnaires. 

a  II  ne  faut  pas  que  les  bons  citoyens  puissent  être 
victimes  d'une  erreur  ;  mais  il  faut  que  les  coupables 
reçoivent  immédiatement  le  châtiment  qu'ils  mériteut.  » 

Quelques  jours  après,  un  décret  du  président  de  ta 
République  nomme  Gérard  Isidore,  chevalier  de  l'ordre 
national  de  la  Légion  d'houneur. 

Le  28  novembre  1851,  le  7*  dragons,  en  armes  et  mu- 
sique en  tète,  alla  h  Thospice,  où  le  dragon  Gérard  avait 
(ié  transporté  pour  ^*tre  soigné,  lui  porter  la  nouvelle  de 
sa  nomination.  Le  colonel  d'Elchiugeu  lui  dit  :  a  Dragon 


(1)  Le  10  novembre  1851,  M.  Dubois,  procureur  de  la  république, 
avait  aussi  reçu  les  lignes  suivantes  : 

«  Le  procureur  Dubois  {blanc) 
Accusateur  habile, 
Vient  de  gagner  la  croix 
A  vomir  de  la  bile. 
Sifflons,  sifllons,  sidlons 
Le  décoré  bouffon. 

P.  S.  En  attendant  le  charivari  que  tu  vas  avoir.  » 

C*est  aussi  vers  celte  époque  qu'un  assez  grand  nombre  de  portes 
de  maisons,  appartenant  à  des  personnes  (fui  ne  passaient  pas  pour 
4tre  républicaines,  étaient  tapissées  d*excréments  la  nuit. 


—  322  — 

Gérard  I  sur  ma  deinande  et  sur  celles  de  Monsieur  le 
général  coi)  mandant  la  subdivision  et  de  Monsipur  le  gé- 
néral commandant  la  division,  la  croix  de  chevalier  de  la 
Lésion  d'bonneiir  vous  est  accordée  pour  votre  conduite 
énergique  dans  la  nuit  du  18  au  19  novembre.  —  Cette 
belle  récompense  méritée  par  tout  le  régiment,  car  tous 
a\iraient  agi  comme  Gérard,  sera  donc  portée  par  lui, 
comme    un    honneur  dont  tous  ses  camarades  seront 

fiers ,  dragon  Gérard,  en  vertu  des  pouvoirs  qui  me 

sont  conférés,  je  vous  reconnais  membre  de  la  Légion 
d'honneur.  » 

«  Ce  fut  les  larmes  aux  yeux,  dit  le  narrateur  de  ces 
faits,  que  Gérard  reçut  l'accolade  militaire,  et  se  vit  atta- 
cher sur  la  poitrine,  par  M"'  la  Supérieure  de  l'hôpital, 
cette  croix  si  bien  gagnée. 

«  Les  officiers  ont  voulu,  à  cette  occa«=  ion,  donner  à 
Gérard  une  marque  de  leur  vive  sympathie,  en  lui  re- 
mettant^ par  les  mains  du  chef  d'escadron  Brot,  la  croix 
gagnée  en  Afrique  par  cet  officier  distingué  et  qui  était 
destinée  au  premier  légionnaire  du  "•  tlragons.  » 

Le  nouveau  chevalier,  quoique  très  fatigué,  s*appuya 
sur  le  bras  du  docleur  Janin  et  serra  la  main  à  tous  ses 
Irères  d'armes. 

Depuis  Todieux  attentat  commis  dans  la  nuit  du  {S  au 
10  novembre,  deux  sentinelles  étaient  placées  à  la  pou- 
drière. Eh  bien,  malgré  Tordre  du  jour  du  colonel,  malgré 
la  proclamation  du  préfet,  malgré  les  avertissements 
donnés  par  l'autorité  civile  et  malgré  les  mesures  énergi- 
ques prises  par  le  duc  d'Elchingen  pour  empêcher  ses 
soldats  d'être  lâchement  assassinés,  le  30  novembre  même 
année,  un  peu  avant  minuit,  un  des  factionnaires  aperçut 
un  groupe  de  12  à  i?»  individus  traversant  le  champ  de 
manœuvre  et  marchant  en  ligne  droite  vers  eux.  Aussitôt 
que  ces  hommes  furent  à  portée  de  la  voix  de  la  sentinelle, 
celle-ci  arma  son  fusil  et  cria  :  qui  vive?  la  bande  continua 
de  s'avancer  sans  répondre.  Un  nouvel  avertissement 
n'eut  pas  plus  d'effet,  et,  comme  ces  individus  qui  se 
trouvaient  alors  à  quarante-cinq  pas  environ  de  la  pou- 
drière, persistaient  à  ne  tenir  aucun  compte  des  qui  vive  ? 


i 


—  323  — 
réitérés  du  iactionnaire,  celui-ci  fit  feu;  les  rôdeurs  de 
nuit  voyant  que  le  dragon  n'était  pas  seul,  prirent  la  fuite 
en  l'injuriant  grossièrement. 

Quelles  étaient  encore  les  intentions  de  ces  hommes?  on 
n'avance  pas  avec  un  air  de  provocation  vers  une  senti- 
nelle qui  a  ordre  de  faire  feu  et  qui  crie  do  toute  sa  force  : 
gw  vive  I  et  on  ne  se  sauve  p  is  en  l'injuriant. 

Le  6  décembre  suivant,  300  ouvriers  de  l'importante 
tannerie  de  La  Suze  se  sont  levés  pour  protester  contre  la 
violation  de  la  constitution;  ils  se  sont  portés  sur  la 
Mairie,  y  ont  enlevé  les  armes^  fait  la  brigade  de  gendar- 
merie prisonnière,  organisé  des  barricades  dans  toute  la 
ville,  puis  sont  allés  s'emparer  des  armes  de  la  mairie  de 
Rouez;  ils  devaient  ensuite  venir  au  Mans  aider  leurs 
partisans  à  se  rendre  maître  de  l'Hôtel  de  ville  et  de  la 
Préfecture.  Aussitôt  que  ces  faits  furent  connus  au  Mans,  la 
ville  devint  très  animée,  des  groupes  nombreux  station- 
naient sur  la  place  des  Halles   et  dans  la  rue  Damas.  Un 
grand  nombre  d'habitants  se  sont  mis  à  la  disposition  de 
l'autorité  et  se  sont  joints  au  régiment.  Un  escadron  du  7« 
dragons  à  cheval  et  deux  pelotons  à  pied  sont  venus  se 
ranger  sur  la  place  des  Halles  et  ont  suffi  pour  disperser 
tous  ces  groupes.  La  nuit,  la  ville  n'a  pas  cessé  d'être  occu- 
pée militairement.  En  même  temps,  un  autre  escadron  du 
régiment  paii;ait  pour  La  Suze,  accompagné  du  Préfet,  du 
Procureur  de  la  République  et  du  Lieutenant  de  gendar- 
merie; à  leur  arrivée  tout  était  rentré  dans  l'ordre,  les  chefs 
avaient  pris  la  f  uile;  une  instmction  se  fit  immédiatement  et 
06  individus  furent  arrêtés  et  amenés  au  Mans  dans  huit 
charrettes,  qui  marchaient  entre  deux  files  de  dragons,  le 
sabre  au  poing.  Un  fourgon  qui  suivait  les  charrettes  était 
rempli  de  200  fusils  et  de  balles,  fondues  par  ces  individus. 
Depuis  que  ce  brave  régiment  était  au  Mans,notre  ville  lui 
devait  d'avoir  échappé  aux  horreurs  qui  ont  désolé  dix 
départements  ;  aussileshommesd'ordreétaienttranquilles, 
ils  savaient  que  les  soldats  étaient  dévoués,admirablement 
disciplinés,  et  qu'ils  se  seraient  plutôt  fait  tuer  que  de 
céder  un  pouce  de  terrain  aux  anarchistes. 
Revenons  à  la  tentative  d'assassinat  contre  le  di'agon 


—  a24  — 

Gérard  :  nous  avons  dit  qu'une  instruction  avait  été  im- 
inédiatementcommencée.  Le  15  mars  1852,  Alphonse  Doré, 
âgé  de  39  ans,  expert-géomètre  au  Mans,  fut  accusé  de  oe 
crime.  Le  22  novembre»  suivant  l'acte  d'accusation,  il  se 
vantait  hautement  dans  le  café  tenu  par  un  sieur  Langlais, 
rue  Basse,  en  prégence  de  plusieurs  témoins,  d'avoir  tiré 
lui-même  sur  le  drauon  Gérard,  et  une  fille^  Mélanie 
Berne,  a  vu  1  accusé  avec  quatre  individus,  dont  deux  por- 
taient chacun  un  fusil,  se  diriger  dans  la  nuit  du  18  au 
19  du  côté  de  la  poudrière,  a  Doré,  ajoute  l'acte  d'accusa- 
tion, est  très  exalté  en  politique,  adonné  à  tous  les  mauvais 
penchants  et  subissant  los  entraînements  les  plus  condam- 
nables, le  fanatisme  de  ses  idées,  le  bouleversement  social 
se  faisait  jour  à  chaque  instant  dans  ses  paroles  et  même 
dans  ses  actes.  Des  lettres  de  menaces  et  d'injures  ont  été 
adressées  par  lui  aux  principaux  fonctionnaires  du  Mans. 
11  a  reconnu  lui-même  ses  lettres,  dont  la  plupart  portent 
sa  signature.  >  A  l'audience  de  la  cour  d'assises,  Mélanie 
Berne  déclare  avoir  parfaitement  reconnu  Doré.  Elle 
ajoute  que  des  menaces  lui  avaient  été  faites  si  elle  révélait 
ce  qu'elle  avait  vu  ;  encore  tout  à  l'heure,  dit-elle,  an 
moment  où  j'entrais  au  palais  de  justice  avec  ma  cama- 
rade, j'ai  été  accueillie  par  les  injures  et  les  menaces  d'une 
quarantaine  d'individus  qui  se  tenaient  sur  les  marches  du 
palais.  Us  m'ont  dit  entre  autres  choses  «  que  je  payerais 
ce  que  j'avais  dit  ;  »  elle  a  reconnu  parmi  ces  individus 
un  sieur  Boinet.  Le  Procureur  de  la  République  donne  à 
l'instant  même  ordre  d'arrêter  cet  homme. 

Pour  le  ministère  public,  l'attentat  commis  contre  le 
dragon  Gérard  ne  peut  être  attribué  qu'aux  haines  poli- 
tiques, que  dans  le  désir  de  se  venger,  sur  un  soldat  du 
V  dragons,  de  la  terreur  inspirée  aux  anarchistes  par  ce 
brave  régiment  a  Doré,  dit-il,  qui  n'est  pas  riche,  était 
cependant  actionnaire^  pour  75  fr.^de  la  Société  des  publi- 
cations démagogiques  de  la  rue  du  Cornet.  Il  était  même 
membre  du  comité  de  surveillance  de  cette  société  avec 
quelques  individus  signalés  comme  des  anarchistes  de 
l'espèce  la  plus  dangereuse.  Il  était  lié  avec  le  nommé 
Faure,  ex-rédacteur  du  Bonhomme  Monceau.  Cet  individu 


—  325  — 

venu  de  Marseille,  en  relations  suivies  avec  les  comités 
révolu  tiounaires  de  Paris^  est  le  même  qui«  le  5  décembre 
dernier,  apportait  àBonnétable  et  au  Mans,  le  mot  d'ordre 
des  frères  et  amis  à  la  voix  desquels  le  drapeau  de  l'insur- 
rection devait  se  dresser  ce  jour-là  dans  la  Sarthe  comme 
à  Paris.  Faure  a  été  banni  du  territoire  français,  o  Le 
Procureur  de  la  République  discutant  les  charges  qui 
s'élèvent  contre  Doré,  sollicite  du  jury  un  verdict  affirma- 
tif.  —  Doré  est  acquitté. 

Le*;22  décembre  1851,  un  décret  du  Président  de  la  Ré- 
publique élève  le  duc  d'Ëlchingen  au  grade  de  général  de 
brigade  et  l'autorise  à  commander  dans  l'arméed'Orient  la 
brigade'de^cavalerie  composée  des7'  et  9*  cuirassiers. 

Dans  un  ordre  du  jour  le  duc  d'Ëlchingen  adresea  ces 
paroles  a  ses  soldats  :  a  En  quittant  le  7*  dragons,  le  colonel, 
le  cœur  attristé,  mais  fier  cependant  du  bel  héritage  qu'il 
laisse  à  son  successeur,  dit  à  ses  braves  :  Bons  et  chers 
camarades,  persistez,  restez  ce  que  vous  êtes,  maintenez 
haut  et  toujours  l'étendard  du  régiment,  gardez  la  belle 
réputation  acquise  dont  chacun  de  vous  est  le  soutien. 

a  Soyez  toujours  loyaux,  énergiques  dans  le  bien  ; 
restez  un  foyer  chaleureux  des  plus  nobles  sentiments  ; 
restez  les  dignes  enfants  du  pays  ;  soyez  exemple  et  élite 
dans  notre  belle  armée,  dévouée  à  Tordre  et  à  l'honneur 
de  la  France. 

•  Votre  ancien  colonel  vous  suivra  de  loin  de  tous  ses 
vœux  ;  ses  regards  seront  toujours  tournés  vers  vous  avec 
affection  et  reconnaissance,  pour  le  bonheur  que  vous  lui 
avez  donné  ;  il  sera  fiar  de  vos  succès  ;  il  vous  demande 
de  ne  pas  l'oublier  et  de  garder  de  lui  un  bon  souvenir.  » 
En  quittant  le  commandement  du  7^  dragons,  le  général 
d'Eichingen  le  passa  en  revue,  le  4  janvier  1859,  sur  le 
quinconce  de  la  promenade  des  Jacobins,  puis  d'une  voix 
très  émue  il  prononça  l'allocution  suivante  : 
t(  Mes  bons  camarades  et  amis^ 

a  Je  vous  ai  déjà  exprimé,  par  la  voie  de  l'ordre^  les 
sentiments  pénibles  et  douloureux  que  j'éprouve  en  me 
séparant  de  vous.  Aujourd'hui,  que  je  vous  vois  réunis 
une  dernière  fois  autour  de  moi,  aujourd'hui  que  j'ai  été 


—  326  — 
fier  encore  de  votre  belle  et  martiale  tenue,  que  j'ai  vu 
empreint  sur  vos  mâles  ligures  le  chagrin  que,  vous 
aussi,  vous  ressentez,  je  vous  dis  adieu  î  —  Je  vous  re- 
mercie du  bonheur  que  vous  m'avez  donné  pendant  que 
j'ai  eu  l'honneur  de  vous  commander;  merci  des  marques 
répétées  de  confiance  et  d'affection  que  j'ai  reçues  de  vous! 
Merci  et  adieu  I 

a  Restez  les  mêmes,  conservez  précieusement  votre 
énergie,  votre  esprit  de  corps  et  de  famille.  Soyez  toujours 
la  terreur  des  ennemis  de  la  France,  de  ces  coquins  qui 
sont  rentrés  sous  terre,  quand  ils  ont  vu  briller  vos  casques 
et  entendu  le  fer  de  vos  chevaux  sur  le  pavé  I  —  Soyei 
l'appui  constant  des  honnêtes  gens  qui  vous  estiment  et 
vous  aiment,  et  conservez  un  souvenir  de  votre  ancien 
colonel  qui  vous  aimera  toujours! 

«  A  votre  santé,  mes  amis,  à  celle  du  régiment!  mieux 
que  cela,  à  l'honneur  du  7*  dragons  !  » 

A  ces  dernières  paroles,  une  des  cantinières  du  régi- 
ment, a  tendu  un  verre  au  général,  tandis  que  les  autres 
circulant  dans  les  rangs,  versaient  à  boire  à  tous  les 
dragons.  Ceux-ci,  élevant  leurs  verres,  ont  répondu  au 
toast  de  leur  ancien  colonel  par  les  cris  enthousiostes  et 
mille  fois  répétés,  de  a  vive  notre  colonel  I  vive  le  7« 
dragons!  o  L*émotiondetous  ces  soldats  était  à  sou  comble, 
de  grosses  larmes  coulaient  sur  leurs  joues.  Les  specta- 
teurs, attirés  sur  le  quinconce  de  la  promenade  des 
Jacobins,  étaient  très  émus,  plusieurs  sont  allés  porter  au 
général  d'Elchingen  l'expression  des  sentiments  d'allfction 
et  de  regrets  qu'il  avait  î^u  inspirer  aux  habitants  de 
notre  ville. 

Le  5  janvier  1852,  les  sous-oi'ficirrs  du  régiment  ont 
offert  un  punch  au  général  d'E'chingen,  qui  l'a  gracieuse- 
ment accepté.  Là  encore  il  a  reçu  les  témoignages  les  plus 
flatteurs  de  latlection  et  de  Testime  la  plus  cordiale. 

Le  lendemain,  les  officiers  ont  donné,  à  l'hôtel  Diot,  un 
brillant  banquet  à  leur  ancien  colonel  ;  M"«  la  duches>e  et 
M"'  d'Elchingen,  Monsieur  le  général  Marcel  et  le  fils  du 
général  d'Elchingen  assistaient  à  cette  fôte  ;  le  régimeat 
était  représenté  par  un  adjudant. 


I 


—  327  — 

*  A  la  fin  du  repas,  M.  le  lieutenant-colonel  Del'eù  a 
porté  le  toast  suivant  : 

m  AuduG  d'EIchingen,  à  ce  chef  aimé  que  nous  regrettons 
tous  !  à  ce  digne  colonel  qui,  pendant  huit  années  de  son 
commandement,  a  su  se  faire  autant  d'amis  dévoués  qu'il 
a  compté  de  subordonnés. 

•  Si  quelque  chose  peut  diminuer  la  douleur  de  notre 
séparation,  c'est  la  pensée  qu'il  emporte  avec  lui  la  sa- 
tisfaction d'avoir  fait  du  7«  dragons  un  modèle  d'honneur 
et  de  discipline. 

a  Messieurs,  je  porte  aussi  la  santé  de  M"*"  la  duchesse 
d'Eichingen^  de  cette  noble  femme  qui  a  toujours  vu  en 
nous  une  grande  famille,  pour  laquelle  elle  a  dépensé 
toutes  ses  affections.  Mais,  pour  faire  son  éloge,  ma  voix 
est  trop  faible  auprès  de  celle  de  tous  les  malheureux 
qu'elle  a  soulagés. 

«  Messieurs,  je  remercie,  en  votre  nom,  le  brave  général 
Marcel  d'avoir  bien  voulu  se  joindre  à  nous  pour  apporter 
aussi  l'expression  de  ses  sympathies  h  celui  qui  est  l'objet 
de  cette  grande  iête  de  famille. 

ce  Au  général  Marcel  !  au  général  d'Ëlchingen  !  d 
Le  général  d'Elchingen  a  improvisé  une  réponse  qui  a 
été  très  vivement  applaudie. 

Le  général  d'Elchingen  quitta  Le  Mans  et  se  rendit 
au  nouveau  poste  qui  lui  était  confié.  Le  7«  dragons  cessa 
de  tenir  ^'arnison  au  Mans  dans  le  courant  du  mois  de 
mars  4852. 

Quelque  temps  après,  le  général  d'Elchingen  était  à 
GalUpoli.  Il  avait  pris  à  son  service  en  quittant  Le  Mans  un 
ancien  brigadier  du  7»  dragons.  A  peine  arrivé  àGallipoli, 
le  choléra,  ce  terrible  fléau,  atteignit  ce  soldat^  le  général 
le  soigna  comme  s'il  avait  été  son  frère  ;  quelques  joui*s 
aprèâ,  des  lettres  de  France  lui  apprirent  que  sa  mère  la 
maréchale  Ney,  princesse  de  la  Moskowa,  venait  de 
mourir  ;  un  choléra  foudroyant  le  saisit  presque  immé- 
diatement, il  mourut  en  tenant  dans  ses  mains  un 
méilaillon  des  cheveux  de  sa  femme  et  de  sa  fille.  Un  con^é 
fut  accoidé  à  son  fils,  sous-otlBcier  dans  le  régiment  de 
son  père,  pour  amener  son  cœur  à  Paris,  d'où  il  fut  trans- 


—  328  — 
féré  dans  la  sépulture  de  sa   famille  au  cimetière  do 
Përe-Lachaise. 

Sa  mort  a  été  une  grande  perte  pom*  la  France,  il  était, 
dit  le  général  de  division  Morris,  l'honneur  de  la  cavalerie  ; 
doux,  bienveillant,  ferme,  juste,  et  avait  le  culte  inflexible 
deThonneur.  Ses  rares  vertus  militaires  le  faisaient  esti- 
mer de  l'armée,  à  laquelle  il  donnait  Fexemple  de  la 
discipline  et  de  la  bravoure.  «Noble  figure,  ajoateun  de  ses 
biographes,  son  austère  bonne  grâce,  sa  vie  pure,  son 
cœur  généreux,  sa  modestie,  sa  grande  âme,  ses  aimables 
qualités,  sa  charmante  famille  si  secourable  à  tous,  lui 

faisaient  partout  des  amis  dévoués Le  duc  d'Ëlchingen 

tenait  à  tout  sur  la  terre,  à  la  haute  société  par  Téclat  de 
son  rang,  au  peuple  par  sa  populaire  illustration,  à  son 
pays  et  à  son  temps  par  ses  convictions  libérales,  à  l'armée 
par  la  distinction  de  ses  services  et  au  monde  par  le 
charme  sérieux  de  son  esprit,  d 

Un  service  a  été  célébré  dans  l'église  de  Notre-Dame  de 
laGouture  pour  le  reposde  l'âme  du  ducd'Elchingen  ;  une 
foule  nombreuse  et  recueillie  est  venue  prier  et  pleurer  la 
perte  que  la  patrie  venait  de  faire.  L'éloge  du  i-egretté 
général  était  dans  toutes  les  bouches. 

Le  duc  d'Elchingen  nous  a  laissé  plusieurs  mémoires 
relatifs  à  la  cavalerie,  son  style  était  simple  et  avait  une 
distinction  facile  et  naturelle.  Il  a  aussi  écrit  sur  une  noble 
cause,  celle  de  son  père. 

De  1850  à  i860,  la  duchesse  d'Elchingen  et  M"«  Louise- 
Hélène  sa  fille,  ont  toujours  habité  Le  Mans. 

M"'  d'Elchingen  a  épousé,  le  8  décembre  1860,  le  prince 
Nicolas-Georges  Bibesco,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
capitaine  d'état-major,  officier  d'ordonnance  du  ministre 
de  la  guerre.  Le  prince  Bibesco  est  le  plus  jeime  des  fils 
du  prince  Georges-Demètre  Bibesco  qui  a  été  hospodar  de 
la  Valachie  de  1843à  1847.  Le  9  décembre  suivant,  le 
mariage  des  deux  époux  fut  célébré  selon  le  rite  grec 
auquel  appartient  le  jeune  prince,  et  le  lendemain  le 
prince  et  la  princesse  Bibesco  an  ivèrent  au  Mans  et  par- 
tirent immédiatement  pour  le  château  de  Chapeau,  près 
de  Meuvilie-sur-Satthe,  où  ils  ont  passé  l'hiver. 


K/»>i^;  ^u,  1*^^   A^ift>/A 


._  329  — 


NIBELLE  (Jean-Jacques) 

Jean-Jacques  Nibelle,  né  à  Mamers,  le  29  avril  1793,  fut 
successivement  procureur  du  Roi  à  Laval  (4815),  avocat  gé- 
néral à  la  cour  royale  d'Angers  (1 827-!  830),  avocat  à  la 
cour  royale  de  Paris.  Il  est  décédé  à  Paris  vers  1871 . 
Voici  les  titres  de  ses  ouvrages  : 

Lt%  Français  en  Espagne,  suitn  du  Royaliste  et  rhomme 
en  place.  1824,brochure  in-S^. 

De  la  Fermeté,  discours  prononcé  à  l'occasion  de  la  ren- 
trée du  tribunal  de  première  instance  de  Laval,  7  novemltre 
1825,brocliure  in-8\ 

A  MM. les  membres  de  la  Chambre  des  députés.  i%!^\jhTO' 
cbure  in-8*. 

Plaidoyer  pour  MM.  Piégard  Sainte-Croix,  Guérin  et 
Paoul, impliqués  dans  fa/faire  de  la  ruedes  Prouvaires.i%3% 
brochure  in-H*. 

Plaidoyers  pour  M.  de  Grainville^  ancien  procureur  du 
Roi^  et  pour  l'Ami  de  la  Vérité,  journal  de  Normandie.  1 833, 
brochure  in-8*. 

Plaidoyer  pour  Louis  Jamin,  Pierre-Louis  Racaudet  Jean 
Devaux^  coaccusés  de  S.  À.  R.  Madame,  duchesse  de  Berry. 
1833,  brochure  in-8*. 

Satire  littéraire  du  XIX*  siècle.  En  vers  de  dix  syllabes. 
183>I,  brochure  m-8*. 

Misère  humaine.  A .  M.  Félix  Voisin.  1837,  brochure 
in-8». 

Primevères,  Lis   et  Marguerites,   1838,  in-8**.  Recueil 
de  46    pièces    en    vers.    L'Épître  aux  fumeurs    a  été 
traduite  en  anglais  et  publiée  dans  les  journaux  de  New- 
York. 
Palinodies.  1838,  in-8«>.  En  vers. 
Bourges  et  Madrid.  1839,  brochure  in- 8o.  En  vers. 
Vingt-huit  juillet.  A  Mgr  le  duc  de  Bordeaux.  1841. 
Pièce  de  vers  sur  la  chute  de  cheval  du  duc  de  Bordeaux. 
Deux  Anges.  1841,  brochure  in-8^.  Poésie. 
Les    Amours  de  nos  jours.  1842.  Poésie    couronnée 
par  l'Académie  des  Jeux  floraux  de  Toulouse. 

n 


—  390  — 

Ode  à  la  Providence.  1843  m-8*. 

Flétrùltl...  1844,  brochure  in-8\  En  vers. 

Le  Chouan.  Poésie.  (Indépendant  de  l'Ouest,  iSSO.) 

La  Fin  d'un  songe ^  récit  antique.  1853,  on  volume 
m-f8. 

Légende  de  la  Vallée,  i  vol. 

Albine.  i  vol. 

Les  Amours  d'Octave,  i  vol. 

Méditations  sur  l'histoire.  1  vol. 

On  a  encore  de  Nibelle,  plusieurs  pièces  de  poésie  insé- 
rées dans  divers  journaux^et  comme  poésies  inédites, 
Narcisse  Desportes  ci(e  :  V Éventail^  le  Foulard,  Guerre 
aux  Maris,  etc. 

KIOCHB  de  TOURNAT  (Matthieu-Jean-Baptiate) 

Matthieu-Jean-Baptiste  Nioche  de  Tournay,  né  au  Mans 
le  30  décembre  1767,  est  mort  à  Paris  le  7  février  1844.  Il 
entra  dans  les  bureaux  de  la  Banque  de  France  sous  l'Em- 
pire et  devint  chef  de  division. 

Voici,  d'après  la  Bibliographie  du  Maine^  la  liste  des 
ouvrages  de  Nioche  de  Tournay  : 

L'abbé  Pellegrin^ou  la  Manufacture  de  vers,  vaudeville 
en  un  acte,  Paris  1 801 ,  in-8^. 

Les  Avant-Postes,  ou  l'Armistice,  vaudeville  aneedotiqye 
en  un  acte,  Paris,  1801 ,  in- 8*. 

Ztf  Congé,  ou  la  fête  du  vieux  Soldat,  divertissement  en 
un  acte  et  en  prose.  Paris,  1802,  in-8o. 

Marmontel,  comédie  en  un  acte,  en  prose.  Paris^  1803, 
in-8». 

Monsieur  Seringa,  ou  la  Fleur  des  apothicaires,  parade 
en  un  acte  et  en  prose,  Paris,  1803,  in-8®. 

Arlequin,  Tyran  domestique,  enfantillage  en  un  actcFàtis, 
1805,  in-8û. 

Le  Vieux  Chasseur,  comédie  en  3  actes.  Paris,  1806. 
in.8«. 

Monsieur  Vautour^  ou  le  Propriétaire  sous  le  scellé,  vaude- 
ville en  un  acte.  Paris,  1807,  in-8*. 


-331  — 

KOORRT  (François) 

NéàMamerseD  iSli,  François  Nourry  fit  ses  études 
au  collège  da  Mans,  puis  il  se  rendit  au  séminaire  de  eette 
ville  où  il  remporta  un  des  premiers  prix  de  théologie. 
Fait  prêtre,  il  resta  trois  ans  vicaire  à  Saint-Calais,  viogt 
ans  vicaire  à  Ballon,  puis  successivement  curé  de  Rahay 
et  de  Chahaignes.  Enfin  il  s'est  rendu  à  la  maison  de  re* 
traite  des  prêtres  de  la  Providence  de  Sainte-Colombe, 
près  La  Flèche,  où  il  est  décédé  le  9  mai  1861 . 

François  Nourry  avait  une  intelligence  d'élitC;  un  cœur 
aimant,  dévoué  et  désintéressé. 


O 


06IER  D'IVRT  (Gnstave-Pierre-Jean-Marie) 

Né  le  â  octobre  1813  à  Sillé-le  Guillaume,  Gustave- 
Pierre-Jean -Marie  vicomte  Ogier  d'Ivry  commença  ses 
études  au  collège  du  Mans,  et  les  termina  au  lycée  Saint- 
Louis.  Le  i9  mars  1830^  il  entra  comme  volontaire  dans  la 
marine.  La  France  commençait  alors  cette  guerre  glorieuse 
qui  lui  valut  l'Afrique.  Le  vicomte  Ogier  d'ivry  fit  partie 
de  l'expédition.  Il  débarqua  à  Sidi-Ferruch  et  assista  à  la 
prise  d'Alger.  En  i 831,  il  fit  une  campagne  sur  les  côtes 
d'Italie.  Bientôt  après,  il  s'embarqua  pour  le  Levant,  et 
échappa  au  naufrage  du  vaisseau  la  Trtiùe,  à  bord  duquel 
il  se  trouvait.  Nommé  enseigne  en  1837,  il  obtint  en  1841 
le  grade  de  capitaine  d'artillerie  de  marine,  et  en  1852,  la 
croix  de  la  Légion  d'honneur  vint  récompenser  les  services 
qu'il  avait  rendus  à  sa  patrie. 

Quelques  années  plus  tard,  le  vicomte  Ogier  d'Ivry  de 
manda  sa  retraite;  l'existence  agitée  et  périlleuse  du 
marin  convenait  peu  à  sa  santé  depuis  longtemps  altérée. 
U  vint  se  fixer  au  Mans^  au  milieu  de  ses  parents  et  de  ses 
amis. 

Le  vicomte  Ogier  d'Ivry  est  mort  le  12  juin  1867  à  Royat 


-  3M  — 
(Puy-de-Dôme),  ob  il  était  allé  prendre  les  eaux.    Sa 
famille  Ta  (ait  inhumer  dans  le  grand  cimetière  de  la  rilie 
du  Mans. 

Depuis  une  dizaine  d'années  le  vicomte  Qgier  dlvrj 
frisait  de  nombreuses  recherches  pour  faire  un  ouTrage 
généalogique  et  historique  sur  les  familles  nobles  du 
Maine.  En  i8i7,  il  obtint  du  gouvernement  un  brevet 
d'invention  pour  un  système  qu'il  se  proposait  d'ap- 
pliquer à  la  navigation  à  vapeur  sur  la  Sarthe,  la 
Mayenne  et  le  Loir.  On  lui  doit  : 

Navigation  de  la  Sarl/te.{Oonrrier  de  la  Sarthe,  1847.) 

Compagnie  de  la  Navigation  fluviale  de  l'Oueêt^  Mtatuts, 
expoti  de  l'entreprise.  1847,  in-4®. 

Lettre  sur  les  remorqueurs  de  ta  Sarthe.  (Courrier  de  la 
Sarthe,  1848.) 

Lettre  sur  la  navigation  de  la  Sarthe  par  la  vapeur.  (Id.) 

Elections  1848,  brochure  in-S"*. 

Notes  sur  les  remorqueurs  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Leçons  de  politique  à  l'usage  des  ouvriers  des  villes  et  des 
campagnes.  1848,  brochure  in-1 8. 

Aux  actionnaires  de  la  caisse  de  la  Sarthe.  (Courrier  de 
la  Sarthe,  1848.; 

Scène  de  famille.  Poésie.  1855,  brochure  in- 8*. 

Considérations  sommaires  sur  la  situation  de  la  société 
d'assurances  mutuelles  immobilières  contre  tineendie  au 
l»V"uml858.  Brochure  in-8o. 

Dessoutetrains  et  puits  de  refuge  existant  dans  le  dépar- 
tement delà  Sarthe.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1864.) 

Notice  sur  un  groupe  de  statues  de  la  fin  du  xvoudu 
commencement  du  xvi^  siècle  décorant  le  tombeau  de  Jean 
de  Courvalin  et  provenant  de  F  ancienne  église  de  la  Chapelle 
Saint-Remyy  offert  au  Musée  des  monuments  historiques  4e 
la  ville  du  Mans.  (Le  Messager  de  la  Sarthe,  1867.) 

Mémoire  adressé  à  M.  le  Ministre  de  la  marine  et  det 
colonies  sur  F  établissement  ^  abord  des  vaisseaux^  d'un  ap- 
pareil défensif  dit  traverse  mobile,  1851.  (Manusc.,  cabi- 
net de  M.  Brière.) 

Mémoire  sur  le  droit  public  en  France  et  le  droit  inlerw- 
/ibfia/,1851.(Id.) 


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0^1.6^  ù  'f^i^w  (i^o^u  Jdu}.^  iq^^v^  c,^jj^^S)  \fy> 


—  333  — 
Coméeration  de  Viglise  de  Mont  fort  (Union  de  la  Sarthe, 
1850.) 

OUTRARD  DE  LINIÈRE  (Jean-AugnsUn) 

Jean-Augustin  Ouvrard  de  Linière,  né  à  Saint-Saturnin, 
le  8  féTrier  1792,  est  décédé  au  Mans,  le  5  mai  i856.  Il 
était  chevalier  de  Saint-Louis  et  capitaine  d'infanlerie  en 
retraite. 

Il  s'occupait  de  toutes  les  œuvres  de  charité  et  prétait  son 
concours  à  toutes  les  associations  de  bienfaisance. 

OUVRARD  DE  UNIÈRE  (Joseph-Marie) 

Joseph-Marie  Ouvrard  de  Linière  est  né  en  1789  et  est 
décédé  à  Fillé-Guécélardy  en  son  château  du  Gros-Ghesnay, 
le  23  août  1863. 

Sorti  de  l'école  militaii*e  de  Fontainebleau  avec  le  titre 
de  sous-lieutenant,  à  Tâge  de  18  ans,  Ouvrard  de  Linière 
fit  la  campagne  d'Autriche  en  1808,  celle  d'Espagne  de 
1810  à  1813.  A  la  bataille  de  Leipsick»  où  il  assistait 
comme  capitaine  au  quatrième  régiment  des  tirailleurs  de 
la  garde  ijnpériale,  il  fut  gravement  blessé,  et,  le  28 
novembre  t8i3,  sa  bravoure  fut  récompensée  de  la  croixde 
la  Légion  d'honneur. 

Ouvrard  de  Linière  reprit  du  service  à  la  formation  de 
la  légion  de  la  Sarthe;  il  était  capitaine  commandant  au 
quatrième  régiment  de  la  garde  royale,  lorsqu'il  quitta  la 
carrière  militaire  pour  rentrer  dans  la  vie  privée.  Peu  de 
temps  après,  il  fui  nommé  membre  du  Conseil  général  de 
la  Sarthe  et  maire  de  Fiilt^-Guécélard,  et  se  consacra  à 
faire  tout  le  bien  qu'on  pouvait  attendre  d'un  homme  dont 
la  droiture  et  l'élévation  du  caractère  s'alliaient  aux  plus 
aimables  qualités  du  cœur  et  de  l'esprit. 


334  — 


PAILLARD-DUCLËRfi  (Constant-Louis) 

QonstaDt-Louis  Paillard-Ducléré  naquit  la  U  janvier 
1808.  Après  avoir  terminé  ses  études  classiques  et  de 
droit,  il  se  livra  à  l'industrie .  et  se  réunit  à  son  père, 
dans  la  direction  d'une  forge,  appelée  le  Pori-Brillet, 
et  située  dans  la  Mayenne. 

Elu  député  de  la  Sarthe  en  1838^  il  prit  place  parmi  les 
conservateurs  intelligents,  parmi  les  amis  de  l'ordre  et  du 
progrès,  et  a  toujours  conservé  cette  place  honorable,  se 
montrant  aussi  éloigné  d'une  opposition  passionnée  et 
systématique,  que  d  une  docilité  aveugle  et  servile  aux 
caprices  ministériels.  N'obéissant,  dans  ses  votes,  qu'à 
l'impulsion  de  sa  conscience,  indépendant  par  caractère  et 
par  position,  sa  seule  conviction  parait  avoir  été  un  grand 
dévouement  à  la  liberté,  à  Tordre,  à  la  prospérité  du 
pays. 

Pendant  de  longues  années,  Paillard-Ducléré  a  été  maire 
de  Montbizot,  président  du  Comice  agricole  de  Ballon  et 
membre  du  Conseil  général  de  là  Mayenne,  puis  de  la 
Sarthe. 

On  se  souvient  encore  dans  le  canton  de  Ballon  des 
nombreux  services  qu'il  a  rendus,  et  on  se  rappelle  qu'en 
f858,  aloi^  que  tous  les  ateliers  étaient  fermés  et  que  la 
misère  allait  s'asseoir  au  foyer  de  l'artisan,  Paillanl- 
Ducléré  faisait  exécuter  d'importants  travaux  dans  sa 
propriété  afin  de  donner  du  pain  aux  ouvriers.' 

Paillard-Ducléré  est  mort  à  Paris  en  1879  ;  il  était  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur.  Il  a  nous  a  laissé  : 

Lettre  à  fa  Société  de  médecine  de  la  Sarthe  sur  ta  pétition 
envoyée  à  la  Chambre  des  députés,  1842. 

Lettre  au  général  Rogé.  (Union  de  la  Sarthe,  i849.j 

Rapport  au  Conseil  général  sur  une  réclan, ation  delà  ville 
du  Mans  sur  L'ancien  évêché.  (Le  Maine,  1851 .) 

Lettre  à  ses  administrés,  1867,  brochure  in-4<» 


-  335  — 
Lettre  eùrctUaire  à  sesadminittré^.  4867»  brochure  in-4*. 
Proclamation  aux  habitants  de  Montbizot,  1867,  m-'4*. 
fjettre  circulaire  à  ses  administrés,  1868,  brochure  in-4®. 
Proclamation  aux  habitants  deMontbixot.  1868,  in-'4*« 
Rapport  au  Conseil  général  de  la  Sarthe  sur  les  routes. 
1869. 

FALLU  (Lubin) 

Lubin  Fallu  appartient  à  uue  ancienne  famille  de  robe, 
originaire  du  Poitou,  et  honorablement  connue  dans  la 
Sarthe 

Lubin  Fallu  est  né  à  Foitiers,  le  24  mars  4797,  il  est 
décédé  à  U  Flèche  le  22  décembre  1851.  Il  fit  ses  études 
et  son  droit  à  Foitiers  et  y  fut  reçu  avocat  en  18 16.  Le 
10  septembre  1823,  Louis  XYIII  le  nomma  juge  au 
tribunal  civil  de  La  Flèche;  il  devint  ensuite  juge 
d'instruction,  administrateur  de  l'hôpital,  de  la  caisse 
d'épargne,  membre  du  conseil  municipal  de  la  même 
ville  et  membre  de  la  Société  des  antiquaires  de 
l'Ouest 

Lubin  Fallu  était  intègre,  sévère  et  impartial  ;  il  avait, 
en  un  mot,  toutes  les  qualités  qui  font  le  digne  magis- 
trat. 

FALLU  (FranfOis-Henri) 

François-Henri  Fallu  est  né  à  Foitiers,  le  1 1  octobre 
1792.  Sa  famille  occupait  un  rang  distingué  dans  la  ma- 
gistrature et  le  barreau.  Son  penchant  vers  les  études 
historiques  se  manifesta  dès  sa  jeunesse,  et  en  1817,  il  fut 
choisi  pour  travailler  à  l'inventaire  et  au  catalogue  de  la 
bibliothèque  de  Foitiers.  En  1821,  il  devint  juge  d'ins- 
truction au  Mans  et  exerça  pendant  dix  ans  ces  pénibles 
tonctions.  La  révolution  de  Juillet  les  lui  enleva.  IH.'ÏO  sup- 
prima aussi  le  conseil  de  charité  près  les  hospices  et  le 
bureau  de  bienfaisance  du  Mans,  dont  Fallu  était  le  secré- 
taire depuis  1825.  En  1839,  on  le  fit  membre  de  la  Société 
française  pour  la  conservation  des  monuments  historiques 


—  336  — 
et  membre  titulaire  de  la  Société  d^agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe;  on  l'admit  aussi,  vers  la  même  époque, 
comme    membre    de    la   Société    des    antiquaires    de 
l'Ouest. 

Fallu  devint  membre  du  conseil  municipal  du  Mans, 
vice-président  du  tribunal  civil  de  cette  ville,  enfin  pendant 
plus  de  trente  années  il  a  rempli  en  homme  consciencieux 
les  importantes  fonctions  qui  lui  ont  été  confiées. 
Il  est  décédé  au  Mans  le  16  octobre  1864. 
On  doit  à  François-Henri  Fallu  : 
Origine  de  la  ville  du   Mam.  (Bull,  de  la  Société  d'a- 
gricul,  4840-1841.^ 

Dissertation  sur  rantvjuité  de  la  ville  du  Mans.  1810, 
brochure  in-8*. 

Histoire  des  antiquités  de  Poitiers.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricuL,  1840-1841.) 

Est-ce  révêque  saint  Innocent  qui  a  placé  des  reliques  dans 
le  monastère  du  Pré  ?  (Id.) 

Essai  historique  sur  lacathédrale  du  Afaïu. (Congrès,18ili 
Dissertation  historique  sur  Féglise  Saint-Julien  cathédrale 
du  Mans.  (BmU.  de  la  Société  d*agricul.,  1842-1843.) 

La  reine  Audovère^  femme  de  Chilpéric  /•',  a-telle  été 
enfermée  dans  F  abbaye  du  Pré^  puis  assassinée  par  ordre  fie 
Frédégondet  (Id.  1842.) 

Les  fonctions  du  magistrat  nommé  dans  les  premiers  siècles 
de  Ut  monarchie.  Defensarcivitatis.  (Id.  1844-1845.) 

Eloge  historique  de  la  Fontenelle  de  Vaudoré^  conseillera 
la  cour  de  Poitiers^  correspondant  de  C Institut^  membre  de  la 
Société  d! agriculture^  sciences  et  ans  de  la  Sarthe,  et  de 
plusieurs  Sociétés  savantes.  (Id.,  1846-1847.) 

Notice  sur  V église  des  Loges  près  Saint^Calais.  1846. 
Dissertation  sur  tantiquité  (tune  verrière  de  la  cathédrale 
du  Mans.  lld.  1847.) 

Un  épisode  de  l'enterrement  du  marquis  de  la  Varenne  à 
La  Flèche.  (Résumé  des  travaux  de  la  Société  franc.,  1853) 
Mémoire  historique  sur  le  palais  de  justice  de  Poitiers. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1857-1858.) 

Etudes  historiques  sur  les  anciennes  coutumes  et  en  parti- 
culier sur  celles  delà  province  du  Maine.  (Id.^  1859.) 


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—  337  — 

Mémoire  sur  une  mùswnde  M.  Fallu,  évêque  (fJBéltopohs, 
mtssùmnaire  apostolique  au  Ton-Kin  au  XYn^  siècle.  (Id., 
l86i-186S.) 

Statistique  sur  la  petite  ville  de  Chauvigny  (Vienne). 
(Id.,  1862.) 

François  Henri  Fallu  est  encore  auteur  d'une  Géographie 
complète  du  département  de  h  Vienne,  qui  est  restée  ma- 
nuscrite et  dont  il  a  lu  plusieurs  fragments  à  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

PAPE-CARPENTIER(Harie-Jo8éphine-01mde) 

Marie- Joséphine-OlindePape-Garpentier  née  à  La  Flèche 
le  10  septembre  i815,  est  fille  d'un  maréchal  des  logis  de 
gendarmerie  tué  par  les  chouans  dans  un  combat  près 
de  Gourcelles  &  l'époque  des  Gent-jours.  Tout  en  vivant  du 
travail  de  ses  mains  depuis  sa  onzième  année  jusqu'à  sa 
dix-neuvième,  elle  s'exerçait  secrètement  à  la  poésie  et  à 
l'étude  de  la  langue  italienne. 

Chargée  d'organiser,  puis  de  diriger  avec  sa  mère,  la 
première  salle  d'asile  de  sa  ville  natale,  elle  compléta  son 
instruction  et  se  tourna  avec  succès  vers  l'étude  des 
questions  pédagogiques;  puis  elle  eut  à  remplir  les  mêmes 
fonctions  au  Mans  (i  84i)  et  c'estlà  qu'elle  écrivit  son  premier 
ouvrage.  En  1847,  elle  fut  appelée  à  Paris,  pour  seconder 
M"^  Mallet  daus  la  maison  qui  avait  été  établie  pour  for- 
mer des  directrices  de  salles  d'asile  et  au  mois  d'avril 
1848  on  la  mit  à  la  tète  de  l'Ecole  normale  maternelle, 
institution  projetée  par  de  Salvandy  et  réalisée  par  Gamot. 
Mariée  en  1849  à  un  officier  de  gendarmerie  de  Paris,  elle 
est  devenue  veuve  en  1858.  Plus  tard,  elle  a  été  nommée 
directrice  du  cours  pratique  des  salles  d'asile,  puis  inspec- 
trice générale  de  ces  établissements.  Elle  est  décédée  à 
Villiers-le-Bel,  près  Paris,  le  31  juillet  1878. 

Un  décret  du  mois  de  décembre  1878,  du  maréchal  de 
Mac-Mahon,  président  de  la  République,  rendu  sur  la  pro- 
position du  Ministre  de  l'instruction  publique,  donna  au 
cours  pratique  des  salles  d'asile  de  Paris  le  nom  d'Ecole 
Pape-Carpentier.  Fondatrice  de  cet  établissement  qui,  en 


—  338  — 
assurant  le  recratement  du  personnel  des  directrices  et 
sous-directrices  des  salles  d*asile,  a  rendu  d^incontestables 
services,  Marie  Pape-Garpentîer  Ta  dirigé  avec  une  grande 
compétence  pendant  vingt-sept  ans,  et  a  iormé  plus  de 
quize  cents  directrices  de  salles  d'asile. 

En  1878,  le  conseil  municipal  du  Mans  a  donné  àTone 
de  ses  salles  d'asile  le  nom  de  Salle  Pape-Carpentier. 

A  la  même  époque,  un  Comité  formé  h  La  Flèche  sous 
la  présidence  du  maire  et  avec  Tappui  du  conseil  muni- 
cipal, a  ouvert  une  souscription  dont  le  but  était  de 
charger  un  ailiste  de  faire  deux  copies  d'un  excellent 
portrait  de  Marie- Joséphine-OIinJe  Pape-Garpentier,  des- 
tinées Tune  au  muséede  La  Flèche,  l'autre  à  la  salle  d'a- 
sile. 

Le  Conseil  général  de  la  Sarthe  a  souscrit  pour  100  fr. 

Ces  deux  tableaux  viennent  d'être  placés  aux  lieux 
indiqués  plus  haut. 

Marie- Joséphine -Olinde  Pape  -  Carpentier  a  publié 
plusieurs  pièces  de  poésie  dans  VEcho  du  Loir  ;  on  signale 
surtout  celle  sur  Henri  IV  à  propos  de  Tinauguration  de 
sa  statue  sur  la  place  du  Pilori  à  La  Flèche  en  1857. 

Voici  les  titres  de  ses  ouvrages,  dont  plusieurs  très  esti- 
més <»nt  eu  diverses  éditions: 

Préludes.  Poésie,  avec  une  préface  de  M"*  Amable  Tastu. 
1  voL  1841,  in-12. 

Conseils  sur  la  direction  des  salles  d'asile.  1845,  1847» 
i  vol.  in-18. 

Compte  rendu  des  œuvres  posthumes  d Eugène  OrriU 
(Union  de  la  Sarthe,  1845.) 

Histoires  et  leçons  de  choses  pour  les  enfants.  1858,  1861, 
in-12. 

Ces  trois  ouvrages  ont  été  couronnés  par  rAcadémie 
française. 

Les  fruits  de  la  douleur.  1861,  brochure. 

Ce  que  dit  un  grain  de  sable,  géométrie  de  la  nature. 
1863,  in-18. 

Jeux  gymnastiques  avec  chants  pour  le*  enfants  des  salles 
d'asile,  1863,  1864,  1868,  in-8o. 

L'Ami  des  enfants,  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1865.) 


—  339  — 

Enseignement  pratique  dans  tes  ialles  d'asile,  ou  premières 
leçons  à  donner  aux  petits  enfants,  4848,  485!>. 

Petites  lectures  variées  y  avec  commentaires  à  l'usage  des 
enfants.  I86«,  1863,  in-i8. 

Conférmcesur  l'introduction  delà  méthode  des  salles  d asile 
dans  renseignement  primaire.  i868,  in-12 

Cours  d^ éducation  et  d'instruction  primaire.  1869,  1875. 

Enseignements  pour  les  jeux  Nouvelles  images  ou  chrono- 

graphie  à  l'usage  des  salles  d'asUe  et  des  écoles  primaires 

accompagnée  d'histoire  et  de  lectw*e  explicatives.  1869, 1875. 

Zoologie  des  écoles  et  des  familles.  1869. 

Union  scolaire,  ou  organisation  économique  de  Vinstiiic- 

tion  primaire.  1 869. 

Les  animaux  sauvages.  1870,  in-4". 
Les  animaux  domestiques.  1872,  in- 4*. 
Histoire  du  blé.  Exposition  des  travaux  de  l'agriculture. 
1873,  in- 18. 

Lecture  et  travail  pour  les  enfants  et  les  mères.  1873, 
in-12. 

Cours  complet  d'éducation.  Manuel  des  maîtres  compre- 
nant le  développement  des  principes  pédagogiqtm  et  le  guide 
pratique  de  la  période  élémentaire.  1876,  in-12.  Ouvrage 
couronné  par  rAcadémie  française. 

Notice  sur  l'éducation  des  sens   et  quelques  instf^uments 
pédagogiques.  1878,  in-12. 
Afanuels. 
Syllabaires,  etc. 

L'Académie  des  sciences  morales  et  politiques  a  dé- 
cerné à  Marie  Pape -Carpentier  le  prix  Halphen  et  plu- 
sieurs sociétés,  lui  ont  accordé  des  médailles. 

PAPIGNT  (Joseph) 

Joseph  Papigny  est  né  à  Paris,  le  5  novembre  1796, 
d'un  père  qui  avait  été  attaché  à  la  maison  de  Louis  XVI  ; 
il  fut  élevé  à  Goimar,  ei  vers  Tâge  de  15  ans,  il  revint  dans 
la  capitale  terminer  ses  études  classiques  ;  puis  il  suivit 
les  cours  de  droit,  obtint  le  grade  de  licencié  et  se  ilostina 
à  la  carrière  du  barreau. 


--  340  — 

Il  fit  partie  de  la  commissioQ  chargée  de  représenter 
l'École  de  droit  après  la  fermeture  des  cours,  à  l'occasion 
des  mouvements  qui  agitaient  les  écoles  de  Paris  rela- 
tivement à  une  pétition  sur  la  loi  électorale  de  1818. 

Compris  dans  la  conspiration  de  4820,  dont  Lafayette 
était  le  chef,  il  fut  obligé  de  quitter  Paris,  de  se  retirer 
dans  les  environs,  jusqu'à  ce  qu'il  vint  se  fixer  à  La  Flèche. 
Pendant  près  de  trente  ans,  il  exerça  les  fonctions  d'avoué, 
pendant  quarante  cinq  ans  il  fit  partie  du  conseil  muni- 
cipal et  a  été  le  premier  adjoint  au  maire  ;  il  a  été  aussi 
membre  du  Conseil  général  de  la  Sartbe  pour  les  cantons 
de  Mayet  et  de  Pontvallain  réunis. 

A  l'époque  de  la  révobition  de  février  1848,  Papigny 
fut  nommé  sous-commissaire  de  Tarrondissement  de  La 
Flèche  ;  il  a  également  occupé  pendant  un  grand  nombre 
d^années  un  siège  déjuge  suppléant  au  tribunal  de  cette 
ville  ;  il  faisait  aussi  partie  de  la  Société  de  secours  mutuels 
et  était  un  des  fondateurs  de  la  salle  d'asile.  En  récom- 
pense de  tant  de  services  gratuits  et  dévoués»  le  gouver- 
nement le  nomma  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  La 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  le  comp- 
tait au  nombre  de  ses  membres. 

Joseph  Papigny  est  décédé  à  La  Flèche,  le  11  fé- 
vrier 1877. 

Nous  connaissons  de  Papigny  : 

Profession  de  fot\  comme  candidat  à  F  Assemblée  natio- 
nale. (Écho  du  Loir,  1848.) 

Lettre  aux  électeurs  du  département  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Aux  électeurs  du  département  de  la  Sartke.  (Courrier de 
la  Sartbe,  1848.) 

Circulaire  aux  citoyens  maires  et  percepteurs  de  tar- 
rondissement  de  La  Flèche^  comme  sous-commissaire  du 
gouvernement.  (Id.,  1848.) 

Allocution  prononcée  comme  sous-eommissaire  du  gouver- 
nement, (Propagande  républicaine,  1848.) 

Profession  de  foi  aux  électeurs  de  la  Sarthe.  (Courrier  de 
la  Sartbe,  1849.) 


-  341  — 
PAPIN  (René) 

René  Papin  naquit  à  Coulamer,  le  28  janvier  1799  ;  il 
commença  ses  études  an  collège  du  Mans  et  les  termina  au 
séminaire  de  cette  ville.  En  1820,  il  devint  maître  d'étude 
au  collège  de  Laval,  puis  professeur  au  même  collège 
(1821)  et  successivement  à  Sablé  (182i),à  Mayenne  (1827), 
au  Mans  (1832)  et  prit  sa  retraite  en  1851.  De  1851  à  1850, 
il  enseigna  la  quatrième  au  collège  de  Notre-Dame  de 
Sainte-Croix.  —  C'est  dans  son  domicile  que  se  fonda  au 
Mans  la  Conférence  de  Saint- Yincent-de-Paul.  René  Papin 
est  décédé  dans  cette  ville,  le  23  mai  1870. 

PAPIN  (Théodore) 

Né  à  Changé  le  29  août  1804,  Théodore  Papin»  employé 
dans  les  contributions  indirectes,  puis  débitant  à  Sainte- 
Groix-lez-le-Mans,  est  mort  le  21  mars  1880.  Il  a  fait  im- 
primer chez  Fleuriot,  en  1840,  une  brochure  în-i2,  inti- 
tulée :  Tableaux  des  comptes  faits  des  droits  pour  débit  de 
bernons  à  payer  à  la  régie  des  contributions  indirectes^  pré- 
cédés  de  quelques  notions  de  législation  spéciale. 

PASQUIBR  (Jnles-Panl) 

Le  baron  Jules-Paul  Pasquier  né  à  Paris  le  25  janvier 
1774^  est  décédé  à  sa  terre  de  Coulans  (Sarthe),  le  28  dé- 
cembre 1858;  c'est  un  des  derniers  représentants  d'une 
belle  et  illustre  famille.  Jules  Pasquier  a  été  mêlé  aux 
affaires  de  son  pays  pendant  près  de  quarante  années  et 
n'a  laissé  dans  cette  longue  administration  que  d'honora- 
bles souvenii*s.  Il  a  été  successivement  préfet  de  la  Sarthe, 
conseiller  d'Etat  et  directeur  de  la  caisse  d'amortissement, 
f  II  a  été  donné  à  peu  d'hommes  publics,  dit  un  biographe, 
d'avoir  traversé  comme  lui,  dans  des  postes  élevés,  les 
orages  politiques  qui  agitèrent  les  premières  années  de  ce 
siècle,  sans  y  avoir  encouru  les  censures  de  l'opinion  et 
sans  avoir  soulevé  aucun  ressentiment  légitime.  Il  appar- 
tenait à  la  sagesse,  à  la  modération  exceptionnelle  dans 
ces  temps  de  luttes  ardentes,   et  surtout  à  la  parfaite 


—  343  - 

honnêteté  qui  distinguait  si  éminemment  Jules  Pasquicr, 
de  le  sauver  de  ces  écueils  oî*  sont  venues  se  briser  tant  de 
belles  renommées.  A  la  préfecture  de  la  Sartbe  comme  à 
la  caisse  d'amortissement,  on  ne  ee  souvient  que  de  sa 
bonté  toute  paternelle  envers  ses  administrés,  ou  ses  su- 
bordonnés et  de  sa  haute  intégrité,  d 

Peu  après  la  Restauration,  «  un  corps  considérable  de 
l'armée  prussienne,  sous  le  commandement   d*un  des 
lieutenants  du  feld-maréchal  Blûcher,  occupait  le  dépar- 
tement de  la  Sarthe.  Kcrasé  sous  les  réquisitions  de  toute 
nature,  le  pays  semblait  à  bout  de  ressources^  lorsque  le 
général  prussien  entreprit  de  frapper  le  département  d'une 
contribution  qui  devait  consommer  sa  ruine.  Pour  donner 
une  apparence  de  légalité  &  cette  odieuse  exaction,  il  crut 
devoir  réclamer  le  concours  de  l'autorité  préfectorale.  A 
la  demande  impérieuse  du  général,  Jules  Pasquier  ré- 
pondit par  un  refus  formel  ;  à  ses  violences  et  à  ses  me- 
naces, il  opposa  la  ferme  et  calme  contenance  du  bon  droit 
et  du  sentiment  du  devoir  accompli  ;  avec  une  simplicité 
qui  relève  encore  la  beauté  d'une  telle  action,  il  se  livra 
aux  soldats  qui,  sur  l'ordre  de  leur  chef,  l'enlevèrent  et  le 
conduisirent  jusqu'à  Magdebourg.  Il  subit  une  détention 
dont  les  rigueurs  n'ébranlèrent   pas  un  seul  instant  la 
courageuse  fermeté  de  son  refus.  Réclamé  par  le  roi  et 
rendu  à  la  liberté,  Jules  Pasquier  vint  reprendre  possession 
de  la  préfecture  de  la  Sai-the.  U  allait  y  rentrer  sans  bruit 
et  sans  éclat,  avec  cette  rare  modestie  donton  ne  l'a  jamais 
vu  se  départir,  mais  il  avait  compté  sans  l'afiectueuse  re- 
connaissance de  ses  administrés,  et  Ton  se  souvient  encore 
au  Mans  de  l'empressement  avec  lequel  la  population  se 
porta  au-devant  de  lui  et  salua  son  retour  de  ses  chaleu- 
reuses acclamations.  9  C'est  en  t848que  Jules  Pasquier 
rentra  dans  la  vie  privée  et  qu'il  vint  habiter  sa  terre  de 
Coulons  ;  il  y  passa  ses  dernières  années  entouré  de  l'estime 
et  de  l'affection  de  tous. 

L'épouse  de  Jules  Pasquier  est  décédée  a  Coulansen 
1856,  égée  de  soixante-douze  ans.  Cette  vertueuse  femme 
était  la  providence  du  pays  qu'elle  habitait  ;  elle  a  doté  la 
commune  de  Goulans  d'un  établissement  de  sœurs,  d'un 


—  343  — 
médecin  pensionné  pour  le  service  des  indigents.  Sa 
bourse  était  ouverte  à  toutes  les  misères.  Elle  était  la 
présidente  de  la  Société  de  la  maternité  du  Mans,  qui 
remonte  à  l'époque  où  son  mari  était  préfet  de  la 
Sarthe. 

PAULOIN  (Jean-Francois) 

Jean-François  Pauloin  estnéàConlie  le  23  janvier  1810, 
et  a  été  ordonné  prêtre  le  24  mai  4834.  Il  fut  nommé  vi- 
caire de  Beaumont-sur-Sartbe,  le  46  juillet  de  la  même 
année,  et  curé  d'Alionnes,  le  28  juin  4848.  U  est  décédé 
dans  cette  commune  le  2  décembre  4879. 
Il  a  publié  i 

Poésie.  (Chronique  de  l'Ouest,  4"  vol.,  in -8®.) 
Biographie  de  Carrey  de  Bellemare.  (Ghron.  de  l'Ouest.) 
La  Chouannerie  du  Maine  et  pays  adjacentSj  1793,  1799, 
4845,  4832,  avec  la  biographie  de  plus  de  cent  vingt  offi- 
ciers ^  y  compris  les  généraux  d*Andigné^  de  Frotté ^  Cadou- 
dal.  Le  Mans,  Monnoyer,  1875,  3  vol.  in-48  Jésus. 

PAVET  DE  COURTEILLE  (Charles) 

Après  avoir  fait  de  bonnes  études  et  s'être  lait  recevoir 
docteur*médecin,  Charles  Pavet  de  Courteille,  qui  est  né 
au  Mans,  le  26  février  1788,  épousa  M"'  Silvestre  de  Sacy, 
sœur  de  Fancien  consul  et  dusénateur.  Il  passa  les  quarante 
dernières  années  de  sa  vie  à  la  terre  de  la  Brière,  com- 
mune dTvré-le-Pôlin,  et  mourut  à  Paris  le  21  octobre 
4871.  Il  était  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes  ;  il  a 
composé  plusieurs  ouvrages  de  médecine  et  des  articles 
de  pathologie.  On  connaît  de  lui  : 

Observations  sur  l'emploi  des  immersions  et  des  affusions 
froides  dans  diverses  maladies,  recueillies  dans  les  années 
4812  et  4843.  Paris,  1813,  in  A\ 

Code  des  médicaments  ou  Pharmacopée  françaiscj  etc. 
Traduit  du  latin,  4819. 

Recherches  et  considérations  sur  la  rivière  de  Bièvre 
ou  des  Gobelmsj  et  sur  les  moyens  d'améliorer  son  cours  re- 


—  344  — 
UUwement  à  la  salubrité  publiqt»e  et  à  Cindmlrie  manufac* 
turière  de  la  ville  de  Paris.  Paris,  1822,  ia-8^,  avec  un  plan 
lithographie.  Il  composa  ce  dernier  ouvrage  avec  Parent 
du  ChÂtelet. 

Hygiène  des  collèges  et  des  maisons  d'éducation,  Paris, 
1827,  i  vol.  in-8». 

Avis  important  sur  le  traitement  du  choléra  asiatique, 
(L'ordre,  1848.) 

Bénédiction  d'une  cloche  auLuart.  [Le  Maine,  485 L] 

Pavet  de  Gourteille  s'exerça  aussi  à  la  poésie. 

Un  des  fils  de  Charles  Pavet  de  Gourteille,  Jean-Marie- 
Daniel  Pavet  de  Gourteille,  lieutenant-colonel  au  9*  de 
ligne,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  est  mort  le  30 
août  dans  sa  43'  année,  à  la  suite  des  blessures  reçues  à 
Gravelotle. 

«Le  16  août,  écrit-on,  à  la  bataille  de  Gravelotte, le 
«  lieutenant-colonel  Pavet  de  Gourteille  commandait  le 
«  régiment,  le  colonel  étant  malade.  Il  reçut  d'abord  à  la 
<(  joue,  une  grave  blessure  dont  la  douleur  ne  l'empêcha 
a  pas,  tant  le  courage  l'animait,  de  continuer  à  diriger 
a  ses  hommes.  Peu  après,  son  cheval  fut  tué  sous  lui  : 
a  démonté,  il  n'en  poursuivit  pas  moins  sa  marche  à 
«  pied.  Atteint  encore  de  deux  nouvelles  blessures  à  une 
«  jambe,  obligé  de  s'asseoir,  il  ne  renonça  à  son  poste 
(c  gue  vaincu  par  la  douleur;  c'est  alors  qu'il  tut  traos- 
a  porté  À  l'ambulance.  Ge  jeune  officier  supérieur  a  lait 
«  l'admiration  de  tous  par  sa  présence  d'esprit  et  surtout 
a  par  son  courage.  «  (Semaine  du  fidèle.) 

Sa  famille  ignorait  la  gravité  de  ses  blessures  et  n'ap- 
prit sa  mort  qu'après  la  capitulation  de  Metz  :  c'est  une 
véritable  perte  pour  l'armée  et  pour  la  France. 

Un  autre  fils,Abel  Pavet  de  Gourteille,  est  professeur  de 
turc  au  collège  de  France,  en  remplacement  de  M.  le  vi- 
comte de  Rougé,  décédé. 

PEAU6ER 

Né  à  Planes  en  1815,  Peauger,  après  avoir  fait  ses  études 
aux  collèges  de  Bemay   et  de  Gaen,  fut  reçu  avocat! 


—  345  — 
Roaen,  Où  il  resta  jusqu'en  4848.  D'abord  rédacteur  du 
Progreuifde  Limoges,  et  ensuite  fondateur  du  Précurseur 
defOuest^  plus  tard  Peauger  fut  nommé  préfet  de  la 
Sarthe.  Tour  &  tour  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'Etat 
et  préfet  des  Bouches-du-Rhône^  il  fut  très  attaché  au 
prince  président,  qui  le  nomma  directeur  de  l'Imprimerie 
nationale.  Mais  lorsque  fut  votée  la  loi  du  31  mai,  qui  mu- 
tilait le  suffrage  universeL  Peauger  donna  sa  démission. 
Depuis  il  s'était  mis  à  la  tète  de  la  Compagnie  mdustrieUe 
Rieher. 
Peauger  est  mort  à  Paris  au  mois  de  juin  1895. 

PELLASST  (Jean-Joseph-Francois) 

Jean  Jo3eph-Fraaçois-PelIassy,ancien  chef  d'institution^ 
ancien  adjoint  au  maire  du  XII'  arrondissement  de  Paris 
(1834-1840),  membre  du  Conseil  municipal  et  du  Conseil 
général  de  la  Seine  (1841-1843),  littérateur,  né  au  Mans 
le  U  juin  1793  est  faiort  à  Paris,  vers  1850.  Desportes  lui 
attribue  plusieurs  discours,  comme  président  de  la  Société 
des  chefe  d'institution  de  Paris  et  un  grand  nombre  de 
rapports,  imprimés  dans  les  procès*verbaux  des  séances 
du  Conseil  municipal  et  du  Conseil  général  de  la  Seine. 
Paris,  1831. 

Il  a  été  Tun  des  rédacteurs  de  la  Sentinelle  du  peuple 
et  de  la  Gazette  de  l'instruction  publique.  Paris,  18i9- 
1831. 

On  a  encore  de  lui  plusieurs  pièces  de  poésie  insérées 
dans  divers  recueils  et  Recueils  d observations  sur  l'éduca- 
tion physique^  morale  et  intellectuelle  de  Phomme.  Paris, 
2  vol.  in-8\ 

PÉLISSON  DE  GENNES 

Né  à  Mafners  le  11  avril  1783,  Pélisson  de  Gennes  a  tou- 
jours vécu  aimé,  estimé,  honoré  de  tous.  11  est  décédé  le 
l*'  octobre  1868. 

Sa  longue  expérience,  ses  rares  qualités  du  cœur,  sa 
lojauté  inaltérable  n'étaient  pas  moins  précieuses  que  le 

i5 


i 


—  346  — 
sèle  intelligent  et  le  dévouement  qu'il  apportait  dans  tous 
les  services  publics  et  gratuits  dont  il  était  chargé. 

Il  a  longtemps  occupé  des  fonctions  municipales  et  il  ne 
les  a  quittées  que  pour  se  vouer  plus  spécialement  à  des 
œuvres  de  bienfaisance. 

Il  était  membre  depuis  leur  création  des  commissions  de 
l'hospice,  du  bureau  de  bienfaisance,  du  conseil  de 
fabrique,  de  la  caisse  d'épargne  et  du  syndicat  de  l'Ome- 
Saosnoise. 

Pour  récompenser  tant  de  dévouement,  l'Empereur 
l'avait  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honnear. 

Auparavant,  il  avait  été  nommé  officier  d'académie. 

PELLIER  (Francois-Joseph-AUred) 

François-Joseph-Alfred  Pellier,  né  au  Mans,  le  26  jan- 
vier 1818,  est  décédé  à  Parigné-le-P6Iin  le  23  juillet  1879. 
Après  avoir  fait  ses  études  à  Vendôme,  il  fonda,  vers  4840, 
avec  ses  deux  frères,  aux  portes  du  ftans,  une  usine  con- 
sacrée à  la  fabrication  des  conserves  des  petits  pois.  Les 
commencements  furent  modestes,  mais  l'entreprise  se  dé- 
veloppa et  la  maison  Pellier  frères  devint,  en  peu  de 
temps,  la  plus  importante  du  département  de  la  Sarthe 
et  l'une  des  plus  considérables  de  France.  On  joignit  bien- 
tôt à  la  fabrication  des  conserves  des  petits  pois,  celle  de 
légumes,  de  viandes,  de  poissons,  et  principalement  des 
sardines.  Dès  l'année  1841,  MM.  Pellier  frères  organisaient 
un  établissement  spécial  à  La  Turballe  (Loire-Inférieure), 
puis  d'autres  successivement  à  Guérande,  à  Lérat,  aox 
Sables -d'Olonne  (Vendée),  à  Audierne  (Finistère),  qui  ont 
puissamment  contribué  au  développement  de  la  pèche  de 
la  sardine,  dont  l'importance  dépasse  aujourd'hui  celle  de 
la  morue. 

Les  produits  de  la  maison  Pellier  s'expédient  non  seu- 
lement à  Paris  et  dans  la  province,  mais  encore  en  Alle- 
magne, en  Autriche,  en  Espagne,  dans  les  principautés 
Danubiennes,  en  Belgique,  en  Hollande,  en  l>anemark, 
en  Russie,  en  Angleterre,  en  Suède»  en  Italie,  en  Turquie, 
en  Egypte,  aux  États-Unis,  à  la  Havane^  à  Rio-de-Janeiso; 


à  Montevideo,  en  Chine,  en  Australie,  etc.,  etc.,  dans 
presque  toutes  les  capitales  de  l'Europe  et  dans  la  plu- 
part des  grandes  villes.  Les  équipages  de  marine  trou- 
vent dans  cet  établissement  des  vivres  frais  qui  les  pré- 
servent des  maladies  produites  auparavant  par  l'usage 
exclusif  de  salaisons.  Nos  ambulances  d'Algérie,  de  Cri- 
mée, du  Mexique  et  de  la  dernière  guerre  en  ont  aussi 
ressenti  les  bienfaits. 

Loin  de  se  laisser  absorber  par  les  travaux  profession- 
nels, Alfred  Pellier  s'adonnait  à  des  études  qui  étaient  le 
délassement  de  sa  vie.  Non  content  de  cultiver,  d'impor- 
ter des  plantes  rares,  de  les  rechercher  de  tous  côt^,  il 
étudiait  la  botanique,  et  apportait  sa  part  d'observations 
et  de  recherches  aux  progrès  de  la  science. 

Pendant  bien  des  années,  il  fut  maire  de  La  Turballe, 
qui  lui  doit,  en  partie,  les  développements  qu'elle  a  pris 
depuis  trente  et  quelques  années,  les  progrès  qu'elle  a 
accomplis  et  les  avantages  dont  elle  a  été  comblée;  Alfred 
Pellier  a  aussi  été  conseiller  municipal  de  Saint-Georges- 
du-Piain,  de  Sainte-Croix-lez-le-Mans,  du  Mans,  de  Pari- 
gné-le-P6lin,  et  adjoint  au  maire  de  Guérande  (Loire*in- 
férieure).  En  1878,  on  le  nomma  membre  du  jury  de 
l'Exposition  universelle  et  le  gouvernement  lui  conféra  le 
grade  de  chevalier  de  la  Légion  d*honneur  ;  il  était  aussi 
chevalier  de  l'ordre  royal  de  Saint-Olaf  de  Norwège. 
De  i844  à  1876,  les  conserves  alimentaires  de  la  maison 

Pellier  ont  obtenu  à  Paris,  à  Londres,  au  Havre,  à  Vienne 

(Autriche),  etc.,  quatorze  médailles  de  bronze,  argent  et 

or  ;  elle  était  hors  concours  en  1878. 
Alfred  Pellier  a  pubhé,  en  i878,  une  brochure  in-i"", 

intitulée  :   Exposition    umvej'selle,    Comerves    cUimen* 

taires. 
Dans  un  volume  in-8o,  imprimé  en  18^7,  intitulé  :  Fa- 

brication  des  con$et*v€8  alimentaires  par  les   autoclaves; 

avaries,  leurs  causesn  moyens  d'y  remédier^  appareils  avec 

figures.    Procès    entre  MM,  Pellier  frères ^  du  Mans^  et 

M.  Chevallier  dit  Appert,  de  Paris^  on  trouve  plusieurs 

pièces  de  MM.  Pellier  frères* 


—  348  — 

PE8CHE  (Jalien-Remi) 

Né  à  SouvigQé-8ur-M6me,  le  i''  octobre  4780,  Julien- 
Rémi  Pesche  exerça  d'abord  la  pharmacie  à  La  Fert^ 
Bernard,  puis  au  Mans  ;  plus  tard,  il  devint  juge  de  paix 
à  Ck>nlie  et  entra,  vers  1835,  à  la  préfecture  de  la  Sarthe, 
comme  chef  de  division.  Quelques  années  après,  il  se 
livra  à  des  études  historiques,  sur  le  département  de  la 
Sarthe,  et  fit  partie  des  Sociétés  d'agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe,  des  antiquaires  de  France,  des  antiquai- 
res de  Normandie,  de  médecine  de  la  Sai'the,  de  pharma- 
cie de  Paris  et  des  Sociétés  linnéennes  de  Paris  et  de  No^ 
mandie,  enfin  il  a  été  nommé  juge  de  paix  du  Russey 
(Doubs)  et  est  mort  assez  loin  de  sa  pairie. 

Il  nous  a  laissé,  écrit  Narcisse  Desportes,  auquel  nous 
avons  souvent  eu  recours,  les  travaux  suivants  : 

Mémoire  sur  la  préparation  de  Vextrait  gommeux  et  de 
la  résine  d'opium.  (Journal  de  méd.,  1806.) 

Considérations  générales  sur  Vétat  actuel  de  la  pharma- 
cie en  France  et  sur  la  nécessité  de  nouveaux  règlements  sur 
cette  partie  de  l'art  médical.  Le  Mans^  181  i,  in-S». 

De  Vaurone  mâle^  artemisia  abrotanum^  comme  tecon- 
daire  du  thé*  (Joum.  de  pharm.,  4815.) 
De  la  préparation  de  l'onguent  basilicum,  (Id.) 
Manière  d'indiquer  les  proportions  dans  les  formules  des 
médicaments  qui  puisse  être  d'un  usage  général,  (Id.  t.  û, 
1816.) 

h'ssai  sur  les  bureaux  de  charité ,  suivi  du  compte 
rendu  des  opérations  du  bureau  de  bienfaisaance  de  Laferté- 
Bernard,  pendant  r hiver.  Le  Mans,  1817,  in-8o. 

Note  sur  un  moiré  métallique  obtenu  par  les  acides  végé- 
taux {là.  i.  IX,  1823.) 

Coupkts  sur  le  mariage  de  Mademoiselle  Malvina  Pes- 
che (fille  de  l'auteur)  de  La  Flèche.  La  Flèche,  1824, 
in-12. 

Mémoire  sur  la  police  médicale  et  la  création  de  vingt 
écoles  secondaires  de  médecine.  (Soc.  de  méd.  de  la  Sarthe, 
1827.) 


—  349  — 

Notice  giognosique  sur  la  Champagne.  1828.  (Id.) 

Bhgraphie  et  bibliographie  du  Maine  et  du  département 
de  la  Sarthe,  Le  Mans,  1828,  in-8®,  volume  non  achevé. 

Dictionnaire  topographique ^  historique  et  statistique  de  la 
Sarihe.LeMànSy  1829-1842,  6  vol.  in-8^ 

Chansons,  poésies  diverses,  théâtre.  Le  Mans,  1830, 
inM8. 

Deux  chansons f  in-8^. 

Fête  patriotique^  donnée  le  28  novembre  1830,  par  la 
garde  nationale  du  Mans ^  et  par  le  16'  régiment  de  chas- 
teurs  à  cheval^  en  garnison  dans  cette  ville.  Le  Mans,  1830, 
in-8«. 

Fête  patriotique  y  donnée  par  la  garde  nationale  du  can- 
ton de  Conlie,  le  15  mars  1831.  Le  Mans,  1831,  m-8o. 

Jw^  de  révision  de  la  garde  nationale  de  Conlie.  Dis- 
cours prononcé^  comme  juge  de  paix  de  ce  canton^  lors  du 
premier  tirage  des  jurés  de  révision,  etc.  Le  Mans,  1831, 
in  8*. 

Opuscules  agricoles^  industriels  et  économiques.  Le  Mans, 
1833,  in-8o. 

Des  avantages  qu  offre  l'étude  simultanée  de  l'hùtoire  et 
des  antiquités  nationales^  ou  introduction  au  cours  d'archéo- 
logie historique  y  ouvert  au  Mans  le  30  novembre  1835.  Le 
Mans,  1836,  in-8^ 

Bataille  de  Pontvallain  et  siège  du  château  de  Vaas, 
1370.  Poitiers,  1836,  brochure  in-8o. 

Les  salles  d'asile.  1836,  brochure  in-8o. 

De  l'antiquité  comparée  de  l'établissement  romain  d'Aï- 
lonnes  et  de  la  cité  du  Mans,  chez  les  Aulerces-Cénomans, 
(BuU.  de  la  Société  d'agricul.,  1836.) 

Sur  les  antiquités  découvertes  et  observées  dans  le  dépar* 
tement  de  la  Sarthe,  pendant  l'année  1836.  (Id.,  1837.) 

Rapf/ort  sur  un  projet  d'établissement  d'une  école  pratique 
d'agriculture,  par  M.  Vie,  (Id.  1836-1837.) 

Rapport  sur  Couvrage  de  M.  Mourre  de  Bordeaux.  (Id.) 

Allonnes.  Son  antiquité  comparée  à  celle  de  la  cité  du 
Mans.  (Id.) 

Antiquité*  découvertes  dans  le  département  de  la  Sarthe. 

(W) 


—  350  — 

Rapport  tur  un  esioi  de  itaiistique  mmiralagique  et 
géologique  du  dépariement  de  la  Mayenne,  par  M.  É.  Bla- 
vier,  ingénieur  au  corps  royal  des  mines,  (Id.)  4837,  bro- 
chure in-8* 

Encore  un  mat  sur  le  village  de  Jublains.  (Id  ) 

Notice  surM.de  Musset.  (Id.  1844-1845.) 

Pesche  a  fouroi  à  la  Biographie  des  Contemporains  de 
MM.  Jay,  Jouy,  etc.  (Paris,  1820-1825)  les  articles  :  Boa- 
trône,  conventionnel  ;  Boutrone,  colonel  ;  Verdier-Daclos, 
médecin;  Verdier,  clûrurgien-hemiaire  ;  Verdier, médecin 
et  instituteur;  Verdier-Heurtin,  médecin  ;  Vérité,  membre 
de  l'académie  législative;  et  un  supplément  à  l'article 
Bazin,  écrivain  politique. 

Pesche  a  été  le  fondateur  et  l'éditeur  de  trois  journaux 
imprimés  au  Mans,  et  intitulés  :  L Argus  de  UOuest^  un 
seid  numéro,  1818.  •—  L' Album  Cénoman^  ou  Bulletin  sta- 
tistique  de  la  littérature^  des  sciences  et  des  arts^  etc.^  des 
départements  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne.  18i9,  27  nu- 
méros, in-1».  —  Le  Cénoman.  1830,  14  numéros,  petit 
in-folio. 

On  lui  doit  encore  divers  articles  de  politique,  de  litté- 
rature, d'archéologie,  etc.,  publiés  dans  V Indépendant 
(1798-1799),  le  Journal  de  la  Sarthe,  VAmi  des  Lois, 
V  Union  de  la  Sarthe^  etc. 

PICOT-DÉSORHEAnz  (Harie-Jean-Charles) 

Marie-Jean-Charles  Picot-Désormeaux,  ancien  membre 
du  Conseil  général  de  la  Sarthe,  appelé  deux  fois  à  la 
Chambre  des  députés,  siégeait  à  côté  de  Lafayette,  de 
Benjamin  Constant  et  de  Dupont  (de  TEure),  dont  il  était 
l'ami.  Forcé  par  sa  mauvaise  santé  de  rester  dans  la  vie 
privée,  il  vint  habiter  Parigné-l'Ëvèque,  où  il  était  né  le 
11  juillet  1765,et  en  devint  le  maire,  puis  Cherré,  où  il  est 
décédé  le  27  août  1846. 11  était  fils  de  Jean-François-Denis 
Picot  de  Grand-Pont,  receveur  des  domaines  du  roi,  et  de 
Marie  Boussion,  tous  deux  décédés  à  Parigné-rt^vèque. 


—  351  - 

PICOULEAU  (Philippe) 

Philippe  Pieouleau^  décédé  à  Paris  le  16  mai  1853,  était 
né  le  0  janvier  1798,  à  Laigné-en-Belin. 

Enrôlé  volontaire  à  17  ans,  dans  la  légion  de  la  Barthe, 
le  5  novembre  1815  ;  fourrier  le  3  janvier  1816,  sergent  le 
26  septembre  1818,  sergent-major  le  1*'  janvier  1820; 
incorporé  au  37*  régiment  d'infanterie  de  ligne  le  26  dé- 
cembre suivant  ;  adjudant  sous-ofiBcier  le  10  juin  1823,  il 
fut  promu  au  grade  de  sous-lieutenant  le  28  avril  1824. 
Picouleau  fit  avec  distinction  les  campagnes  de  1823  à  1825 
en  Espagne.  En  1829,  il  fut  cité  à  l'ordre  de  la  division 
pour  avoir  sauvé  à  Avesnes,  au  péril  de  sa  vie,  un  soldat 
de  son  régiment  qui  se  noyait. 

Embarqué  pour  l'Afrique  au  mois  de  mai  1830,  Picou- 
leau prit  une  part  active  aux  combats  qui  marquèrent  les 
débuts  de  l'expédition,  et  fut  nommé  lieutenant  le  8  sep- 
tembre 1830,  sur  la  proposition  du  maréchal  Clause! .  Le 
1*r  mai  1831,  il  reçut  la  croix  de  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur. 

Picouleau  se  distingua  dans  tous  les  combats  que  nous 
eûmes  à  livrer  aux  Arabes,  et  obtint  dix  fois  l'honneur 
d'être  cité  à  l'ordre  de  l'armée  d'Afrique,  dit  son  biographe 
H.  Baudouin. 

A  la  retraite  de  Médéah,  le  3  juillet  1831^  il  sauva  plu- 
sieurs blessés  en  reprenant  l'offensive,  et  fut  même  sur  le 
point  d'être  pris  par  les  Arabes.  11  fut  cité  à  l'ordre  de  l'ar- 
mée^ à  Bougie,  en  1834,  où  il  fit  des  prodiges  de  valeur^  à 
la  tête  de  4  compagnies  de  zouaves.U  fut  de  nouveau  cité, 
eu  septembre  1835,  pour  sa  conduite  aux  afTaires  de  Sidi- 
el-Habchi  et  de  l'Afroun^et,  au  mois  d'avril  1836,  pour 
son  intrépidité  aux  combats  des  1*'  et  3  avril  au  col  de 
Temah  et  aux  opérations  de  Médéah. 

Chef  de  bataillon  au  2*  léger,  le  5  avril  1837,  Picouleau 
se  signala  au  combat  du  3  octobre  1839. 

Lieutenant-colonel  de  la  légion  étrangère  le  14décembre 
1839;  passé  au  2*  régiment  de  cette  légion  le  31  décembre 
1840,  Picouleau  se  distingua  devant  Djidjelli  le  24  février 
1841. 


—  3M  — 

Dans  la  nuit  du  17  au  18  mars  1841,  cinq  à  six  oenta 
kabyles  s'étant  glissés  sur  un  rocher  voisin  de  Djidjelliy 
d'où  ils  faisaient  une  vive  fusillade,  le  colonel  Picoaleau 
sortit  brusquement  de  la  ville,  leur  tua  sur  place  60  à  80 
hommes;  beaucoup  d'autres  se  noyèrent. 

Colonel  au  64*  régiment  d'infanterie  de  ligne,  le  il  août 
1841 ,  il  prit  part  aux  opérations  du  Chélif  et  d'Alger  ;  du 
14  mai  au  13  juin  1842,  et  seconda  vigoureusement  le 
colonel  Leblond  par  un  très  beau  combat  d'avant-garde* 
Lors  des  opérations  dans  les  montagnes  de  l'Ouarensenis, 
en  décembre  1842,  le  colonel  Picouleau,  qui  occupait  un 
terrain  très  diiORcile,  y  poursuivit  des  populations  nom- 
breuses; mais,  obligé  de  se  retirer  pour  rejoindre  la 
colonne  principale,  il  fut  vivement  attaqué  et  repoussa 
plusieurs  fois  Tennemi  par  des  mouvements  offensifs  très 
brillants. 

Le  13  février  1843,  envoyé  avec  cinq  bataillons  par  le 
général  de  Bar,  pour  appuyer  les  conférences  que  notre 
agha  avait  provoquées  avec  toutes  les  fractions  d'une  tribu 
puissante^  pour  les  engager  à  se  soumettre,  ie  colonel 
Picouleau  éprouva  une  résistance  sérieuse  dans  une 
marche  au  sud  de  Chercbell.  11  triompha  de  ces  difficultés 
par  la  vigueur  et  la  persistance  qu'il  déploya,  et  reçut  en 
récompense  la  croix  d'officier  de  la  Légion  d'honneur,  le 
20  décembre  1843. 

Au  mois  d'avril  1846,  dans  TOuarensenis,  il  dirigea  les 
mouvements  des  diverses  colonnes  avec  cette  intelligence 
de  la  guerre  et  cette  vigueur  qu'on  lui  connaissait  depuis 
longtemps.  Aussi  le  maréchal  duc  d'Isly  le  proposa-t-il 
pour  la  croix  de  commandeur  de  la  Légion  d'honneur  qui 
lui  fut  accordée  le  21  août  suivant. 

Mais  tant  de  brillants  faits  d'armes  et  de  fatigues  conti- 
nuelles avaient  épuisé  les  forces  de  ce  brave  colonel.  Atteint 
d'une  affSection  organique  cérébrale,il  fut  placé  en  non-acti- 
vité pour  infirmités  temporaires  le  18  avril  1850.  Le  SI 
mai  suivant,  il  fut  admis,  sur  sa  demande,  à  faire  valoir 
ses  droits  à  la  retraite,  qu'il  obtint  le  2  janvier  1851.. 

Le  colonel  Picouleau  comptait  près  de  35  années  de  ser 
vice  et  40  campagnes  en  Afrique.  Il  se  fit  remarquer  dans 


—  353  — 
tous  les  combats  qu'il  eut  à  livrer  aux  Arabes  ot  fut  di  x  fois 
cité  à  Tordre  de  l'armée  d'Afrique.  Tl  n'était  âgé,  au  mo- 
ment  de  sa  retraite,  que  de  53  ans,  et  nul  doute  qu'il  ne 
fût  parvenu  aux  grades  les  plus  élevés  si  sa  santé  lui  eût 
permis  de  continuer  à  servir. 

Picouleau  était  plein  d'activité  et  d'intelligence  au  feu. 
Il  possédait  toutes  les  qualités  de  l'homme  privé  ;  simple 
capitaine,  il  soutenait  de  ses  économies  sa  vieille  mère  ;  sa 
bonté,  son  affabilité  l'avaient  fait  chérir  de  tous  ses  cama- 
rades et  de  ses  inférieurs.  Ils  ont  tous  ressenti  vivement  la 
perte  de  ce  brave  otficier  qui  possédait  honneur,  bra- 
voure, probité,  qualités  précieuses  du  cœur  et  de  l'âme 
que  couronnait  un  ardent  amour  de  la  France. 

PILLON  DE  SAINT-CHËREAU  (Charles) 

Charles  Pillon  de  Saint-Ghéreau,  né  à  Mézeray  (Sarthe), 
le  â5  janvier  1823,  appartenait  à  l'une  des  plus  hono- 
rables familles  de  l'arrondissement  de  La  Flèche. 

Docteur  en  droit  de  la  Faculté  de  Paris,  Pillon  de  Saint- 
Chéreau  fut  nommé,  en  1852,  juge  suppléant  au  Tribunal 
civil  de  La  Flèche.  Puis  il  devint  successivement  juge  à 
Beaupréau,  juge  d'instruction  à  Gholet  et  à  Laval,  prési- 
dent du  Tribunal  de  Segré,  enfm  président  du  Tribunal 
de  La  Flèche  après  vingt  ans  de  magistrature. 

Dans  toutes  les  fonctions  qu'il  a  remplies,  Pillon  de  Saint- 
Chéreau  a  laissé  le  souvenir  d'un  magistrat  de  valeur  et 
dans  les  résidences  qu'il  a  habitées,  il  a  laissé  aussi  des 
amitiés  durables. 

Pitlon  de  Saint-Chéreau,  qui  était  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  est  mort  à  La  Flèche,  le  17  août  1874,  frappé 
d'une  apoplexie  foudroyante.  lia  publié  : Essaisur  l'orga- 
nisaiïon  de  la  famille  et  de  la  propriété  sous  la  République 
démocratique.  1848,  1  vol.  in-8®. 

PIOLIN  (Jolien-Léon) 

Julien-Léon  Piolin  naquit  au  Boumeuf-la-Forét  (Mayen- 
ne), le  14  septembre  1789.  11  fit  ses  études  aux  collèges 


—  354  — 
de  Vitré,  d'Évron  et  de  Saint-Saturnin,  puis  ilexer^lepro- 
fessorat  pendant  trois  années  au  collège  d'Hraée.  Ordonné 
prêtre  en  4813,  il  devint  vicaire  de  Gossé-le-Vivien.  et 
de  Bonchamp  (1816);  il  fonda  dans  cette  dernière  com- 
mune deux  écoles  gratuites,  une  pour  les  filles  et  une 
autre  pour  les  garçons  ;  il  acheta  aussi  le  presbytère 
vendu  pendant  la  révolution,  restaura  Téglise  et  fit 
encore  d'autres  bonnes  œuvres. 

Le  22  septembre  1837,  nommé  chanoine  titulaire  de  la 
cathédrale,  il  vint  habiter  Le  Mans  ;  Monseigneur  Bouvier 
le  chargea  en  1838  de  la  direction  des  sœurs  de  l'Hôpital, 
de  la  prison^  de  TAsile  des  aliénés  et  d'une  classe  de  péni- 
tentes de  la  maison  du  Bon-Pasteur. 

L'abbé  Piolin  est  décédé  au  Mans  le  6  janvier  1861  ;  son 
inhumation  eut  lieu  le  8  janvier  dans  le  cimetière  de 
Sainte-Croix^  au  milieu  des  religieux,  comme  il  en  avait 
manifesté  le  désir.  Dans  ses  diverses  fonctions  il  a  toujours 
montré  un  grand  dévouement,  beaucoup  de  charité,  une 
prudence  remarquable;  il  était  aussi  très  modeste  etn'avait 
d'autre  ambition  que  de  faire  le  bien. 

PIQUET  (Jean-Baptiste) 

Jean-Baptiste  Piquet,  professeur  émérite  au  collège  du 
Mans,  naquit  à  Laval  en  1789,  et  mourut  au  Mans  le 
6  décembre  1866.  Depuis  1835,  il  faisait  partie  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  et  il 
en  fut  archiviste  pendant  longtemps.  Parmi  les  conunu- 
nications  qu'il  a  faites  à  cette  Société,  nous  remarquons 
les  suivantes  : 

Importance  des  études  historiques.  (Manusc.  1833.) 

Analyse  du  Bulletin  de  facadémie  Ebroictenne.  (Manusc., 
1834.  Cabinet  de  M.  Brière.) 

Rapport  sur  trots  brochures  de  M.  Benrt-Baptùte 
Aigre  (1),  chevalier  de  la  Légion  d'honneur^  ancien  pro- 
fesseur de  littérature  française^  rédacteur  en  chef  de 
l'Onion  de  la  Sarthe,  intitulées  :  !•  Mélanges  littéraires, 

(1)  Il  est  mort  à  Paris  vers  1848. 


-y. 


/-^/ 


/ 


—  385  - 

artistiques  et  philosophiques  ;  S»  de  la  littérature  en 
France  pendant  les  !•,  xi%  xn%  xin*,  xiv«,  xv*  siècles  ; 
3»  Résumé  général  de  Thistoire  et  de  la  littérature  fran- 
çaise, depuis  le  xyi'  siècle  jusqu'à  nos  jours, 

POITEVIN  (Constant-Louis) 

Goustant-Louis  Poitevin  est  né  à  Ck>nnerré  le  30  juin 
1840.  Engagé  volontaire  en  4860,  il  servit  en  Afrique  pen- 
dant sept  ans,  soit  aux  chasseurs,  soit  aux  spahis. 

A  son  retour  en  France,  il  fut  admis  dans  la  gendarme- 
rie. C'est  dans  un  régiment  de  marche  de  cette  arme  qu'il 
fit  à  Paris  la  campagne  de  i870. 

Nommé  promptemeot  brigadier,  puis  maréchal  des  lo- 
gis, il  n'avait  pas  tardé  à  être  remarqué  de  ses  chefs  et  on 
l'avait  proposé  comme  adjoint  au  trésorier,  lorsqu'une  ma- 
ladie foudroyante,  dont  il  avait  contracté  le  germe  en 
Afirique,  l'a  enlevé. 

Constant-Louis  Poitevin  est  mort  à  Ballon,  le  6  août 
4877. 

POITOU  (Eugène-Louis) 

Eugène-Louis  Poitou,  né  à  Angers  le  9  février  1815, 
étudia  le  droit  à  Paris  et  devint  successivement  substitut  à 
Laval,  au  Mans,  à  Angers  (1840-1842).  Nommé  en  4848, 
juge  au  tribunal  de  première  instance  de  cette  dernière 
ville,  et  conseiller  à  la  cour  d'appel  depuis  185(1.  11  a 
été  décoré  de  la  Légion  d'honneur,  le  13  août  4862  et  est 
mort  à  Toulon  le  1"  février  1880. 

On  cite  particulièrement  de  lui  : 

Eloge  de  Bemardm  de  Saïnt-Pterre.  1855.  Ce  travail  a 
obtenu  une  mention  de  l'Académie  française. 

Dwoun  sur  la  vie  et  les  écrits  du  duc  de  Samt-Stmon 
(1855),  qui  a  partagé,  avec  M.  Lefebvre-Pontalis,  le  prix 
d'éloquence  décerné  par  l'Académie  française. 

Eloge  de  VauvenargueSy  qui  a  obtenu  le  premier  acces- 
sit d'éloquence  en  4856. 

Influence  que  petU  avoir  sur  les  mœurs  la  littérature 


—  356  — 

contemporaine^  comidérée  surtout  au  théâtre  et  dans  le 
roman.  Ouvrage  couronné  en  i857  par  TAcadémie  des 
sciences  morales. 

Du  roman  et  du  théâtre  contemporains  et  de  leur  m- 
fluence.  1858,  in- 12. 

Un  hiver  en  Egypte.  1859,  in-8*. 

Les  philosophes  contemporains  et  leurs  systèmes  religieux. 
1864,  m-18. 

Portraits  littéraires  et  philosophiques,  1868,  in- 12. 

Voyage  en  Espagne.  1868,  in-8*. 

La  liberté  civile  et  le  pouvoir  administratif  en  France. 
1869,  in-12. 

U  est  aussi  auteur  de  différents  articles  publiés  dans 
la  Revue  de  l'Anjou,  la  Bévue  des  Deux- Mondes  et  la 
Revue  nationale. 

POMMERAIS  (Louis-François) 

Louis -François  Pommerais,  né  à  Sablé,  le  11  juillet 
1825,  ordonné  prêtre  le  20  décembre  1845,  tut  professeur 
au  petit  séminaire  de  Précigné  jusqu'en  1858  ;  en  1859  il 
passa  à  la  cure  de  Rourz-en-Ghampagne,  puis  à  celle  de 
Pincé  le  10  janvier  1863;  il  est  décédé  le  22  janvier  1877. 

Pommerais  a  publié  les  opuscules  suivants  qui  sont 
devenus  très  rares  : 

Notice  sur  les  vitraux  de  Notre-Dame  de  Sablé.  Sablé, 
Choisnet,  1850,  brochure  in- 12. 

Vie  de  sainte  Hyacinthe  (traduction).  Sablé,  Choisoet, 
1852,  brochure  in-12. 

Pèlerinage  de  Notre-Dame  du  Chêne ^  au  diocèse  du  3iam. 
Sablé,  Choisnet,  1853,  brochure  in-18  (2<'  édition). 

Pommerais  a  aussi  publié  des  articles  dans  divers  jour- 
naux et  écrits  périodiques  ;  il  a  laissé  en  manuscrit 
quelques  œuvres  poétiques  et  de  nombreuses  notes. 

PORTIER 

Portier,  qui  est  né  en  1814  à  Boulogne-sur-Mer,  fit  ?es 
études  au  collège  du  Mans,  il  y  obtint  de  brillants  succès, 


—  357  — 
et  il  en  sortit  pourvu  d'une  saine  philosophie  qui  lui  ser- 
vit à  supporter  la  mauvaise  fortune  avec  résignation  et  la 
prospérité  sans  orgueil. 

11  \enait  de  plaider  à  Paris  eu  4834,  lorsqu'il  apprit  que 
sa  mère  venait  de  mourir  au  Mans  dans  un  incendie. 

Voici  l'état  de  ses  services  :  29  février  4848,  substitut  du 
commissaire  du  gouvernement  au  tribunal  de  la  Seine  ; 
4  février  4849,  subh-titut  du  procureur  général  à  la  cour 
d'appel  de  Paris  ;  15  avril  4859,  conseiller  à  la  cour  impé- 
riale de  Paris. 

Portier  a  puissamment  collaboré  au  journal  le  Droite  de 
1835  à  1848. 

Portier  était  orateur  et  écrivain  distingué  ;  il  a  publié 
difiérents  ouvrages  de  jurisprudence  parmi  lesquels  se 
trouve  un  très  remarquable  Dictionnaire  de  droit  commer- 
cial. Il  est  mort  à  Paris  au  mois  de  janvier  1867. 

PRADIER  (Gaillanme-Loais-Senier) 

Guillaume- Louis-Senier  Pradier  est  né  le  4"  février 
4799,  à  Nancy,  d'une  très  honorable  famille.  Après  avoir 
terminé  ses  humanités  avec  succès  et  achevé  ses  études 
médicales,  il  fut  attaché  comme  sous-aide-major  à  la  garde 
royale,  le  25  novembre  4819,  puis  chirurgien  aide-major 
au  douzième  dragons,  à  l'armée  des  Pyrénées,  avec  laquelle 
il  fit  les  campagnes  de  48*23  à  4826  en  Espagne  ;  4830  ter- 
mina la  carrière  militaire  de  Pradier.  Il  entra  alors  dans 
la  médecine  civile  et  vint  s'établir  à  Bonnétable,  le  45  août 
1831.  Depuis  cette  époque  il  a  fait  partie  de  l'administra- 
tion locale,  soit  comme  médecin  du  bureau  de  bienfai- 
sance de  l'hospice,  soit  comme  membre  du  comité  d'ins- 
truction publique,  conseiller  municipal,  officier  de  la 
garde  nationale,  vaccinateut  et  médecin  cantonal,  soit 
enfin  comme  maire. 

D'abord  nommé  maire  provisoire  pendant  la  conmiis- 
sion  municipale,  instituée  par  le  Préfet  de  la  Sarthe,  le 
27  août  48«H1 ,  il  ne  garda  ces  fonctions  que  quelques  jours  ; 
enfin  il  fut  nommé  maire  par  décret  impérial  le  29  juillet 
4852.  Sous  son  administration,  dans  des  circonstances  dif- 


-  388  - 
fidles,  la  ville  de  Bonnétable  a  tu  le  remplac^nent  dans 
l'école  oommnoale  d'un  instituteur  devenu  impossible,  par 
les  frères  des  écoles  chrétiennes,  ia  direction  de  la  salle 
d'asile,  confiée  aux  sceurs  de  la  congrégation  d'Évron,  la 
construction  de  la  balle  aux  blés  et  celle  de  la  place  do 
Marché-Neuf. 

En  récompense  des  services  qu'il  a  rendus,  comme  mé- 
decin militaire  et  administrateur  intelligent,  il  reçut  la 
croix  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le  10  janvier 
1859. 

Le  docteur  Pradier  est  décédé  le  14  septembre  18d5. 

PRUDHOMMB  DE  LA  BOUSSINIËRE  (Louis-Ferdinand) 

Né  au  château  des  Touches,  commune  de  Brains  (Sarthe), 
le  13  septembre  18i4,  Louis-Ferdinand  Prudhomme  de  la 
Boussinière,  après  avoir  fait  ses  études,  entra  à  l'école 
d'application  de  Metz.  Il  ne  tarda  pas  à  se  faire  re- 
marquer et  à  obtenir  le  grade  de  capitaine.  H  fut  envoyé 
deux  fois  en  Afrique,  la  dernière  ibis,  en  4845,  pour  y 
commander  le  détachement  de  canonniers  chargé  de  faire 
le  premier  essai,  devant  l'ennemi,  des  armes  de  précision, 
dont  rimportance  commençait  à  être  comprise.  Dans  cette 
mission  il  s'y  montra  9  plus  préoccupé  de  calculer  et  de 
constater  les  coups  qu'il  portait  que  ceux  qui  pouvaient 
l'atteindre.  Dans  les  travaux  de  la  paix,  Prudhomme  de 
la  Boussinière  se  fit  également  remarquer,  dit  le  général 
de  BressoUes,  par  retendue  de  ses  connaissances  et  par 
cet  esprit  ingénieux  et  inventif,  en  même  temps  que  pra- 
tique, qui  lui  a  valu  d'attacher  son  nom  à  quelques-unes 
de  nos  récentes  améliorations.  »  Parti  pour  la  campagne 
d'Orient,  o  on  sait,  dit  le  maréchal  Saint-Arnaud,  avec 
quelle  audace  Prudhomme  de  la  Boussinière  mena  ses  bat- 
teries à  cheval  au  champ  de  l'Aima.  »  Peu  de  temps  après 
il  arrivait  à  Inkermann,  ouvrait  le  feu  à  portée  de  pistolet 
(le  l'ennemi  et  foudroyait  ses  masses  confuses  sans  songer, 
pendant  la  bataille,  au  coup  qui  devait  le  frapper  ;  choisi 
comme  chef  de  l'attaque  de  droite  par  le  général  Thiry, 
commandant  en  chef  de  l'artillerie,  c'est  là  qu'il  a  trouvé 


—  369  — 
la  mort  (le  18  juin  4855),  emporté  par  son  entbounasme 
qui  l'avait  jeté  hors  des  tranchées  pour  rejoindre  plus  vite 
une  de  ses  batteries. 

Prudhomme  de  la  Boussinière  était  lieutenant-colonel 
quand  il  a  été  atteint  si  malheureusement. 


QUENTIN  (Jean-Joseph-Francois) 

Le  34  septembre  4845,  est  mort  au  Mans  le  lieutenant- 
colonel  Jean- Joseph-François  Quentin.  11  était  né  le  8  oc- 
tobre 1770,  à  Fonteny  (Meurthe). 

Quentin,  qui  prit  une  part  active  à  toutes  les  campagnes 
de  la  république,  débuta  sur  le  champ  de  bataille  de 
Valmy,  où  il  se  distingua,  et  continua  de  mériter  l'estime 
ei  la  confiance  de  ses  chefs  par  de  nombreux  actes  de 
courage. 

En  1807,  en  Calabre,  commandant  Tescadron  d'avant- 
garde  du  corps  d'armée  du  général  Reynier,  il  atteignit 
l'arrière-garde  napolitaine  près  de  Cosenza,  la  chargea, 
lui  prit  6  pièces  de  canon,  2  caissons,  et  fit  plus  de  800  pri- 
sonniers, dont  400  officiers. 

Le  46  août  4807^  avec  20  chasseurs  seulement,  il 
chargea  et  battit  complètement  300  brigands^  qui  étaient 
venus  attaquer  Salmone  dans  les  Âbruzzes. 

Le  2  mai  4809,  commandant  l'escadron  d'avant-garde, 
il  chargea,  avec  un  peloton  seulement^  un  bataillon  autri- 
chien et  lui  fit  200  prisonniers. 

Le  4  mai,  Quentin  traversa  un  bras  de  la  Brenta  pour 
reconnaître  un  gué  sous  le  feu  de  l'ennemi,  fut  entraîné 
sous  l'eau  avec  son  cheval  par  la  force  du  courant  et  ne 
dut  la  vie  qu'à  son  sang-froid  dans  le  péril. 

Le  8  mai,  il  passa  la  Piave  le  premier,  reconnut  la  po- 
sition de  l'armée  ennemie,  et,  avec  un  seul  escadron,  sut 
conserver  la  position  du  gué. 

Le  25  mai,  à  la  tête  du  4«  escadron,  il  chargea  le  vil- 
lage de  Saint-Michel  en  Hongrie;  une  colonne  autri- 


*M2A 

chienne  de  plus  de  4,000  hommes  fut  prise  par  le  régi- 
ment; cette  action  d'éclat  lui  valut  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur. 

Le  25  juillet,  il  fut  blessé  à  la  cuisse  d'un  coup  de  lance, 
sur  le  Dnieper,  après  avoir  culbuté,  avec  le  i*'  escadron, 
un  parti  de  cosaques  dont  il  était  enveloppé. 

Le  7  septembre,  à  la  bataille  de  la  Moskowa,  le  colonel 
ayant  été  tué,  et  tous  les  officiers  supérieurs  tués,  blesséi 
ou  démontés,  il  prit  le  commandement  du  régiment» 
chargea  en  colonne  l'infanterie  russe  à  la  tête  du  !*■  esca- 
dron, la  traversa  deux  fois  et  en  fit  un  grand  carnage, 
rallia  le  régiment  et  eut  le  bras  gauche  fracassé  d'une 
balle  à  la  fin  de  l'action. 

Chargé,  en  novembre  1812,  de  l'organisation  et  du 
commandement  d'un  régiment  de  cavalerie  de  marche, 
laissé  à  Meretch,  sur  le  Niémen,  et  abandonné  sans  ordres 
dans  cette  position  au  moment  de  la  retraite,  il  passa  le 
Niémen,  échappa  aux  Russes,  et  ayant  pris  une  direction 
particulière  à  travers  des  tacs  gelés  et  d'immenses  forêts, 
ramena  sur  la  Vistule  400  hommes  montés.  Le  roi  de 
Naples  lui  en  fit  témoigner  sa  satisfaction  par  le  général 
Belliard. 

Malgré  tous  ces  services,  le  brave  officier,  toujours 
oublié,  était  resté  capitaine  ;  le  maréchal  Ney  écrivit  en  oes 
termes  au  ministre  de  de  la  guerre  pour  le  lui  recom- 
mander : 

a  Je  recommande  à  Son  Excellence  le  Ministre  de  la 
Guerre  Ja  demande  de  M.  Quentin,  ancien  et  très  brave 
officier  que  je  connais  depuis  longtemps,  et  qui,  par  une 
fatalité  dont  il  y  a  aujourd'hui  peu  d'exemples,  a  15  ans 
de  grade  de  capitaine,  quoique  celui  de  chef  de  bataillon 
ait  été  demandé  pour  lui  par  tous  les  colonels  sous  les 
ordres  desquels  il  a  servi.  Je  prie  instamment  M.  le  duc 
de  Feltre  de  faire  obtenir  à  M.  Quentin  cet  avancement 
qui  ne  sera  qu'une  juste  récompense  de  ses  honorables 
services.  Je  lui  en  aui*ai  une  sincère  obligation.  » 

Quentin  fut  alors  nommé  capitaine  dans  la  vieille 
garde,  avec  rang  de  chef  d'escadron  et  fut  blessé  à  la  ba- 
taille de  Craonne  en  chargeant  plusieurs  carrés  de  l'en* 


—  361  — 
nemi;  à  cette  occasion  il  reçut  la  décoration  de  l'ordre  de 
la  Réunion. 

Sous  la  Restauration,  Quentin  servit  comme  chef  d'es- 
cadron dans  plusieurs  régiments  de  dragons,  et  prit  sa 
retraite  en  18216,  après  avoir  été  nommé  lieutenant-colo- 
nel. Il  était  chevalier  de  Saint*Louis  depuis  1816. 

Le  lieutenant-colonel  Quentin  a  laissé  quelques  ouvrages 
qui  ne  sont  pas  sans  mérite  ;  deux  de  ces  ouvrages,  l'un 
sur  les  forçats,  l'autre  sur  l'extinction  de  la  mendicité, 
ont  été  couronnés  par  l'Académie  de  Màcon,  qui  nomma 
l'auteur  membre  correspondant.  11  était  aussi  membre  de 
la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

Après  1830,  le  lieutenant-colonel  Queniin^ayant  été  em- 
ployé au  dépôt  de  remonte  d'Alençon,  s'occupa  toujours 
depuis  de  l'importante  question  des  remontes,  et  publia 
sur  cette  matière  quelques  brochures  qui  ont  intéressé 
les  hommes  spéciaux  et  ont  obtenu  l'approbation  de  plu- 
sieurs d'entre  eux.  La  numismatique,  l'archéologie  occu- 
paient aussi  ses  loisirs. 

On  doit  à  Jean- Joseph-François  Quentin  : 

Danger  des  inhumations  précipitées.  1838. 

Mémoire  sur  les  moyens  de  prévenir  tes  inhumations  pré» 
cipUées.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1838-1839.) 

Obseroadons  sur  un  rapport  de  M.  P.  Vallée  sur  les  inhu- 
mations précipitées.  (Id.) 

Observations  sur  la  proposition  d'un  dépôt  pour  placer  les 
morts.  (Id.) 

De  la  numismatique  et  de  la  glyptique  aux  différentes  épo- 
ques de  Varty  chez  les  anciens  et  /esmo(/^m«5.(Congrès,1839.) 

Observations  relatives  aux  moyens  à  prendre  pour  constater 
les  décès.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1839.) 

La  glyptique  et  son  utilité  pour  ficonographie  des  anciens. 
(Congrès,  1839.) 

Exposé  des  difficultés  que  présente  r exécution  des  chemins 
de  fer.  (Id.) 

Mémoire  sur  le  classement  des  forçais  libérés»  1839,  bro- 
chure in-8*. 

Moyens  de  détruire  la  mendicité  et  de  réprimer  le 
vagabondage.  Brochure  in-8®. 


•-  362  - 

Observations  sur  les  dispositions  de  la  Un  d^itat-major 
relative  à  la  réserve.  1839,  brochure  in-8o. 

Des  avantages  et  des  ineonvénients  des  chemins  de  fer. 

La  légalité f  Vopportunité  et  les  dangers  de  la  conversion 
des  rentes  5  0/0. 

Mesure  d  prendre  à  t égard  des  enfants  trouvés. 

Lartmonétatre  en  France. 

Explication  de  deux  portions  de  vitraux  placés  dans  la 
Cathédrale  du  Mans. 

De  l'élevage  des  bestiaux. 

Causes  de  rinsuffisance  des  bestiaux  en  France. 

Nécessité  et  urgence  de  résoudre  la  question  des  remontes. 

Observations  sur  Fart  monétaire  du  moyen  âge^  fondées 
sur  trois  vitraux  de  la  Cathédrale  du  Mans^  représentant  un 
atelier  monétaire.  (Bull,  de  la  Société  dagricul.,1840.) 

De  rinsuffisance  de  la  production  des  bestiaux  en  France. 
(Id.,  1840-18^4.) 

Observations  sur  les  vitraux  de  la  Cathédrale  du  Mans. 
(Id.) 

Rapport  sur  une  lettre  de  M.  Bodm  de  la  Pichonneriè.\ld.) 

Les  haras  et  les  remontes.  (Id.,  4842-1843.) 

Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Armand  Malo.  (Id.) 

Examen  analytique  du  travail  du  Comice  hippique.{\i.] 

Mémoire  sur  l'insuffisance  de  la  production  du  cheval  de 
troupe.  (Id.) 
Nécessité  de  réviser  la  loi  sur  les  questions  des  remonta, 

(Id.) 

De  l'insuffisance  de  la  production  indigène  en  boeufs  et 
en  chevaux  et  des  moyens  d^y  remédier.  (Id.) 

Examen  de  quelques  passages  d'un  écrit  de  M.  Dittmer^ 
intitulé  :  Les  haras  et  les  remoutes,  et  qui  prend  pour  base 
une  statistique  de  68,000  chevaux  prétendus  propres  aux  re- 
montes. (Id.) 
Mémoire  sur  l'usage  de  l'anneau  chez  les  anciens.  (Id.) 
De  rintérêt  qu'a  le  cultivateur  à  préférer  l'élève  du  cheval 
de  trait  à  l'élève  du  cheval  de  guerre.  (Id.) 

Observations  sur  le  travail  du  commerce  hippique.  (Id.) 
Notice  sur  Purgence  des  dispositions  à  prendre  pour  les 
remontes.  (Id.,  4844-4845.) 


:  ^.  /// 


363  — 


TEL 


RACOIS  (Félii-Louis-Harie) 

Félix-Louis-Marie  Racois,  né  à  Beaufay,  le  9  mai  4805, 
greffier  da  tribunal  de  commerce  de  Mamers,  puis  agréé 
au  même  tribunal  (iSAl)  et  suppléant  du  juge  de  paix  de 
cette  ville,  est  venu  habiter  Le  Mans  vers  4855.  En  1857, 
il  fut  reçu  membre  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe,  et  s'y  est  constamment  montré  conciliant 
et  laborieux.  Toutes  les  commissions  chargées  désintérêts 
agricoles  le  considéraient  comme  l'un  de  leurs  meilleurs 
auxiliaires,  il  en  était  toujours  le  secrétaire. 

Racois  est  décédé  au  Mans,  le  27  octobre  1864.  Nous 
connaissons  de  lui  les  travaux  suivants  : 
Lettre  au  Courrier  de  la  Sarthe,  4848. 
De  r insuffisance  des  comices  agricoles.  (Bull,  de  la  So- 
ciété d'agricul.,  1857-4858.) 

De  l'économie  des  engrais  de  ferme.  (Id.,  4859.) 
De  Vamélioration  des  engrais.  (Id.,  1860.) 
Rapport  sur  les  visites  faites  chez   les  cultivateurs  de 
r arrondissement  du  Mans  par  la  Société  d^ agriculture.  (M., 
1861.) 

Rapport  sur  la  séance  générale  d^ agriculture.  (Id.,  1862.) 
Des  fruits  à  cidre.  (Id.,  1H62.) 

Rapports  sur  les  concours  agricoles  des  arrondùsements 
de  Mamers^  du  Mans  et  de  La  Flèche.  (Id.,  1863.) 

Compte  rendu  des  séances  publiques  de  la  commission 
d'agriculture.  (Id.) 

Rapports  à  la  Société  d* agriculture^  sciences  et  arts  de 
la  SarthCy  sur  le  concours  agricole  de  P arrondissement  de 
Saint'Calais.  (Id.) 

Compte  rendu  de  la  séance  publique  de  la  commission 
d'agriculture  du  24  août  1863.  (Id.) 

Compte  rendu  de  la  séance  publique  de  la  commission 
agricole  de  la  Société  d' agriculture ^  sciences  et  arts  de  la 
Sarthe j  du  ^0  novembre  1863.  (Id.) 


—  364  — 

RAGOT  CRené-Françoifl) 

René-François  Ragot  naquit  à  Yvré-1'Évéque,  le  13  avril 
1835,  d'une  famille  favorisée  de  la  fortune.  M.  le  curé  de 
Pontlieue  lui  enseigna  les  rudiments  du  latin.  Après  quinze 
mois  seulement  d*études  préliminaires,  il  fut  admis  en 
seconde  au  petit  séminaire  de  Précigné  et  y  prit  une  place 
tort  honorable. 

Tout  jeune  encore,  il  fut  nommé  professeur  de  rhéto- 
rique au  petit  séminaire  de  Précigné.  Sa  santé  l'ayant 
obligé  à  quitter  ses  laborieuses  fonctions,  il  se  fit  précep- 
teur et  se  chargea  successivement  de  l'éducation  de  plu- 
sieurs enfants  et  fut  dignement  apprécié.  Il  fut  ordonné 
prêtre  le  18  décembre  1857. 

Le  l*'  décembre  1863,  l'abbé  Ragot  était  nommé 
directeur  au  grand  séminaire  du  Mans,  où.  il  professa 
d'abord  la  philosophie;  il  fut  ensuite  chargé  du  cours  de 
deuxième  année  et  plus  tard  du  cours  d'Ëcriture  sainte. 
Dans  les  intervalles  de  ces  diverses  fonctions,  l'abbé 
Ragot  passa  plusieurs  années  à  Rome;  il  y  prit  le 
grade  de  docteur  en  théologie  et  en  droit  canonique, 
après  avoir  étudié  toutes  les  branches  de  la  science 
ecclésiastique  au  centre  même  de  l'Église. 

Lorsque  sa  santé,  toujours  la  même^  hélas  I  l'eut  obligé 
d'abandonner  son  cours,  une  circonstance  toute  fortuite 
l'envoya  de  nouveau  à  Rome,  où  il  se  trouva,  à  l'ouver- 
ture et  pendant  la  durée  du  Concile.  Mgr  Fillion,  dont  il 
est  permis  de  rapprocher  l'abbé  Ragot  comme  science  et 
oomme  venu,  mit  sa  présence  à  profit  et  s'évita  plus 
d'une  fois  à  lui-même  de  longues  et  pénibles  recherches. 
L'abbé  Ragot  a  dirigé  pendant  cinq  ans,  à  partir  du 
l**  novembre  1874,  la  paroisse  de  Tufié  où  il  n'a  pu 
exercer  la  plénitude  de  son  zèle,  à  cause  de  sa  faiblesse 
physique  ;  cette  commune  conservera  longtemps  son  sou- 
venir et  gardera  les  traces  de  son  passage.  Vaincu  par  la 
maladie,  il  quitta  Tuffé  le  1"  octobre  1875  et  revint  au 
grand  séminaire  où  il  trouva  des  soins  dévoués  et  où  il 
mourut  le  28  mai  1876. 


—  365  - 

REGNAULT(Ëlia8-George8-Soalange-01iYa) 

Ëlias-Georges-Soulange-Oliva  Regnault,  né  à  Londres 
le  22  avril  1801,  étudia  le  droit  à  Paris,  puis  vint  au  Mans 
et  fut  l'un  des  rédacteurs  du  Courrier  de  la  Sartke  qu'on 
essaya  de  faire  paraître  tous  les  jours,  au  lieu  de 
trois  fois  par  semaine.  M.  Trouvé-Ghauvel,  maire  du 
Mans  (1839),  le  nomma  secrétaire  de  la  mairie  et 
sous-bibliothécaire  de  la  ville.  Quelques  années  après, 
l'administration  municipale  ayant  changé,  Regnault 
quitta  ces  diverses  fonctions,  la  rédaction  du  Courrier 
de  la  Sarthe  et  devint  avocat  à  la  cour  royale  de  Paris. 

En  1848,  il  fut  chef  du  cabinet  du  ministère  provisoire 
de  riniérieur,  puis  inspecteur  général  des  théâtres,  chef 
du  cabinet  au  ministère  des  finances  sous  M.  Trouvé-Ghau- 
vel;  et  enfin,  en  1866,  rédacteur  de  V Avenir  national, 

Regnault  est  mort  à  Paris,  le  4  janvier  1868. 

Voici,  d'après  Vapereau,  les  titres  de  ses  ouvrages: 

Du  degré  de  compétence  des  médecins  danf  les  questions 
judiciaires^  relatives  aux  aliénations  mentales^  etc.  1828, 
in-8». 

Examen  cTun  rapport  sur  deux  homicides  commis  par  un 
homme  atteint  de  monomanie^  etc.  1830,  in-8^. 

La  Presse  et  le  Parlement.  1838,  in-8\ 

Procès  de  M.  F,  de  Lamennais^  etc.,  suivi  d'une  Notice 
biographique  et  littéraire.  1841,  in-8o. 

Histoire  criminelle  du  gouvernement  anglais,  1841, 
in-8o. 

Procès  cTO'Connell.,.^  précédé  d'un  Aperçu  historique 
sur  la  question  du  rappel^  etc.,  1843-1844,  in-18. 

Histoire  de  VIrlande.  1846,  in-32. 

Histoire  d^  Angleterre  depuis  son  origine  jusqu'en  1845,etc. 
1846,  2  vol.  in-i8. 

Histoire  de  Napoléon^  1846-1847,  4  vol.  in-18. 

Histoire  du  gouvernement  provisoire.  1849,  in-8". 

Histoire  de  huit  a/2^,faisant  suite  à  Y  Histoire  de  dix  ans  de 
M.  Louis  Blanc,  1851,  3  vol.  in-8*^.  Ouvrage  que  M.  Louis 
Blanc  a  publiquement  désavoué,  comme  suite  du  sien. 


-  366  - 

HisUnre  politique  et  sociale  des  principautés  Danubien- 
nes. 1855,  in-8^ 

Mystères  diplomatiques  aux  bords  du  Danube.  1858. 

La  Province,  ce  qu'elle  esty  ce  qu'elle  doit  être.  1861, 
in-8». 

L'Odyssée  polonaise.  1862,  in-8*. 

La  Question  européenne.  1863,  in-8'. 

Regnault  a  eDCore  traduit  Séaèqpie  dans  la  Colleciion 
des  classiques  de  M.  Nisard  ;  il  a  collaboré  aux  Français 
peints  par  eux-mêmes  y  au  Dictionnaire  politique^  ainsi  qu'à 
diverses  revues  ;  il  a  aussi  traduit,  de  Jérémie  Bentham,  le 
Catéchisme  de  la  réforme  électorale  (1839)  et  les  Sophù- 
mes  parlementaires,  1840,  in-8o;  de  Wordsworh,  la  Grèce 
pittoresque,  1839-1840,  in-8*;  de  M.  Carlyle,  l'Histoire 
de  la  Révolution  française ,  1866-1867,  3  vol.  in- 18,  avec 
MM.  Odysse  Barrot  et  Jules  Roches,  etc. 

RET  (Joseph-Louis) 

Né  à  Anan  (Haute-Garonne)  en  août  4804,  Joseph-Louis 
Rey  s'établit  commerçant,  puis  fut  nommé  commissaire 
de  police  à  Villefranche  en  1835,  à  Toulouse,  en 
1838,  au  Mans,  en  1841  ;  en  1848,  M.  Trouvé-Ghauvel  le 
révoqua,  un  décret  du  4  janvier  1850  le  réintégra  comme 
commissaire  de  police  en  chet,  au  Mans  ;  en  1854,  il 
occupa  les  mêmes  fonctions  à  Rouen,  et  mourut  en  186... 

Pendant  son  séjour  au  Mans  il  a  publié  : 

Des  bestiaux  en  furie^  du  devin  et  des  filous.  1845,  in-8*. 

Des  prostituées  et  de  la  prostitution  en  général,  des 
moyens  d'en  atténuer  les  résultais,  de  moraliser  les  femmes 
qui  s'y  livrent^  et  de  combattre  l'invasion  des  maladies 
syphilitiques,  suivi  (Tune  notice  sur  les  règlements  de  po- 
lice conceimant  la  prostitution,  1847,  1  vol.  in-3â. 

RICHARD  (Hathurin-Joseph-René) 

Mathurin-Joseph-René  Richard  est  né  à  Loué,  le  ÎO  jan- 
vier 1790.  Parti  du  Mans  dans  les  derniers  jours  de  février 
1809,  il  fut  incorporé  au  1*'  régiment  de  tirailleurs-chas- 


^/-^// 


—  367  — 
seurs  le  5  mars  suivant  ;  aux  fusiliers-chasseurs  le  i  9  août 
de  la  même  année;  sergent  au  5"  régiment  de  voltigeurs, 
le  24  juin  1811;  sergenl-major^  le  4  août  1812.  Il  a  fait, 
avec  ces  régiments  de  jeune  garde  impériale,  les  cam- 
pagnes d'Autriche  en  1809,  d'Espagne,  fin  de  1810  et 
commencement  de  18 H,  et  de  Russie  en  1812. 

Le  5«  régiment  de  voltigeurs  faisait  partie  de  la  division 
déjeune  garde  qui  ne  quitta  le  Kremlin  que  quelques 
heures  avant  sa  destruction. 

Dans^la  désastreuse  retraite  de  Moscou,  Richard  suivit 
constamment  son  régiment  réduit,  dès  Wilna,  à  quelques 
hommes  et  il  ne  le  quitta  qu'en  rentrant  en  Prusse, 
parce  que,  ayant  un  pied  geié^  il  fut  obligé  de  se  faire 
transporter  sur  une  charrette.  Lors  de  la  défection  de  la 
Prusse,  il  se  trouvait  à  Berlin,  où  il  avait  subi  l'amputation 
de  la  moitié  du  pied  gauche,  et  où  il  resta  prisonnier 
pendant  huit  mois. 

Rentré  en  France  mutilé,  il  n'obtint,  en  octobre  1814, 
pour  récompense  de  ses  services»  qu'une  modique  pension 
de  retraite  de  272  francs.  Maire  de  la  ville  du  Mans  en 
1847,  il  était  nommé  en  184S,  par  Louis-Philippe,  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur,  et  quelques  semaines  après, 
il  faisait  une  proclamation  à  «  ses  concitoyens  du  Mans  » 
dans  laquelle  il  disait  :  4  Le  despotisme  et  l'arbitraire  ont 
succombé  devant  la  justice  et  la  souveraineté  du  peuple. 

((  Une  fois  de  plus  la  France  donne  un  noble  exemple 
aux  peuples,  une  leçon  magnanime  aux  rois  !  » 

Il  fit  partie  du  Conseil  général  de  la  Sarthe,  fut  juge  de 
paix  au  Mans  et  médaillé  de  Sainte-Hélène. 

11  est  mort  au  Mans  le  22  décembre  1868. 

Voici  les  titres  de  quelques  lettres  publiées  par  Ri- 
chard, dans  le  Courrier  de  la  Sarthe,  en  1848  : 

Lettre  à  ses  concitoyens. 

Lettre  au  général  Desmottes^  commandant  le  département 
de  la  Sarthe. 

Lettre  annonçant  quil  refuse  la  candidature  à  V Assem- 
blée nationale. 

Lettre  sur  les  dépenses  d'un  service  de  nuit, 

A  ux  ouvriers  des  ateliers  nationaux. 


RICHELET  (Charles-Joseph), 

Gbarles-Joseph  Richelet  est  né  à  Caen  le  22  janvier  1803. 
Après  avoir  fait  de  bonnes  études,  il  vint  au  fiians  et  fut 
bientôt  nommé  conservateur  de  la  bibliothèque  de  cette 
ville  (1826*1836),  fit  partie  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe  et  de  la  Société  française 
pour  la  conservation  et  la  description  des  monuments  his- 
toriques. C'était  un  littérateur  et  un  archéologue  dis> 
tiogué;  plus  tard,  il  devint  imprimeur-libraire  et  mou- 
rut h  Luc-sur-filer  (Calvados],  en  1871 . 

11  est  auteur  de  : 

Étrermes  lyriques  aux  dames  du  Mans.  1822,  i  vol. 
in-18. 

L'Asmodée  cinoman^  ou  Essais  sur  la  littérature  elles 
beaux-arts.  1822,  in-8®. 

Les  notices  de  Richelet  qui  sont  dans  ce  recudl,  sont 
intitulées  :  La  Cathédrale  du  Mans^  Église  de  la  CmUure, 
Germain  Pilon^  iM»'  Desjardins  de  Villedieu^  Guillaume  du 
Bellai,  Portail  occidental  de  la  Cathédrale^  Pierre  Belon, 
Malicome,  La  Flèche,  Bernard  Lami,  Abbaye  de  CÉpau^ 
Ambroise  Paré. 

Fragments  de  l'explication  allégorique  du  Cantique  des 
cantiques  par  un  poète  du  XIII«  siècle,  publiés  d'après  le 
manuscrit.  1826;  i  voKin-8*. 

Le  Mans  ancien  et  moderne  et  ses  environs ^  1830,  i  vol. 
in-18. 

Voyage  pittoresque  dans  le  département  de  la  Sarthe,iSî%. 
1830,  in-4'. 

Bataille  de  Pontvallain  et  prise  de  Vaas,  Description  ex- 
traite du  roman  de  Messire  Bertrand  du  Glaiequin^  chroni- 
que du  XIV*  siècle.  1831 ,  in-8'. 

Du  Baro  mors  et  vis,  conte  du  xn«  siècle.  Techener,1832, 
1  vol.  ia-8*.  Publié  d'après  le  manuscrit. 

D'un  Varlet  et  de  la  Dame  au  Baron,conts  du  xiy*"  siècle. 
Publié  d'après  le  manuscrit,  1  vol.  in-8*. 

Rapport  sur  un  ouvrage  de  M.  MarseuL  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1837.) 


/^/-  -<// 


Instruction  sur  la  recherche  des  antiquités  dans  le  dépar- 
tement de  la  Sarlke.  (Recueil  deâ  Actes  administratifs  de 
la  préfecture  de  la  Sarthe.)  1838,  brochure  in-8». 

Note  sur  renseignement  secondaire  au  collège  du  Mans, 
(Congrès,  1839.) 

Lettre  au  Courrier  de  la  Sarthe  relativement  à  M.  Anju- 
bault  et  à  la  bibliothèque  du  Mans.  1839. 

Notice  sur  la  refTÎère  placée  au  portail  de  l'église 
cathédrale  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société  d*agricul.,  184i.) 

Voyage  en  Italie^  la  maison  de  Sainte-Catherine,  1841, 
brochure. 

Restauration  d^tme  vert'ière  dans  la  cathédrale  du 
Mans^  offrant  la  légende  de  saint  Julien.  1841,  in-8'^. 

Le  Cantique  des  cantiques,  attribué  à  Salomon,  traduit  de 
Vhébreuy  accompagné  iune  version  latine  littérale j  de  notes 
et  d^une  traduction  en  vers  libres.  Paris,  Techener,  1843, 
1  vol.  in-8*. 

Notice  sur  Thomas  Cauvin.  1846,  in-4^.  (Bull,  de  la  So- 
ciété d'agricul.) 

Rapport  sur  les  opérations  du  congrès  scientifique  de 
France  tenu  à  Marseille^  1846  (Bull.de  la  Société  d'agricul., 
1847.) 

Coiip  d'œil  général  sur  le  congrès  de  Marseille.  1846. 
Brochure,  1848,  in-8». 

Présidence  de  la  République.  Qui  nommera-t-on  ?  Petit 
dialogue  à  l'usoge  des  électeurs^  1848.  Brochure  in-18. 
Actualités  politiques.  Lettre  à  M***.  1849,  1  vol.  in-18. 
Le  Budget  de  la  centralisation.iS^yi  vol.in-8'. 
Petit  cours  de  politesse  à  Vusage  des  pensions  de  demoi- 
sellesy  revue  avec  soin  et  augmentée.  1874,  Leguicbeux-GaU 
lienne,  1  vol.  in-18  (6* édition),  (2«  édition,  1839.) 

Petit  courA  de  politesse  à  Vusage  des  pensions  de  garçons. 
Leguicheux-Gailienne,  1  vol.  in-18  (3«  édition),  ^2*  édition, 
1839.) 

RICHEL0T(Henri-AngeJule8-François) 

Henri-Ange-Jules  François  Richelot  naquit  à  Nantes,  le 
17  octobre  1811,  fit  son  droit  à  Rennes  et  professa  la  géo- 


—  370  — 
graphie  et  l'histoire  à  Tdoole  primaire  supérieure  de  cette 
ville.  Vers  1840,  il  devint  rédacteur  deV Union  delà  Sar- 
the;  en  1843,od  l'attacha  au  collège  de  Ghaptal  et,en  1848, 
il  passa  sous-chef  au  ministère  de  l'Agriculture  et  du  Com- 
merce et  mourut  en  octobre  i864. 

Voici  les  titres  de  ses  ouvrages  : 

Esquisse  de  l'industrie  ei  du  commerce  de  l'antigtdté. 
1838,  in.8». 

Principes  du  droit  civil  français,  suivant  h  législation 
actuelle.  1841-1843, 6  vol.  in-8o. 

Revue  de  l'Exposition  du  Mann^  en  1842.  Brochure  in-8*. 

L'association  douanière  allemande  1845,  in-8o. 

Mémoires  de  Gœthe  (traduction  de  Tallemand)  publiés 
dans  rUnionde  la  Sarthft.  1847, 1  vol.  in- 18. 

Système  national  d^économie  politique  de  List  (traduc- 
tion de  l'allemand).  1851,  in-8''. 

Histoire  de  la  réforme  commerciale  en  Angleterre.  1853- 
1855,2  vol.  in-8*. 

On  a  aussi  du  même  auteur  plusieurs  brochures  sur  les 
écoles  primaires,  le  mont-de-piété  et  beaucoup  d'articles 
économiques  publiés  dans  le  Journal  des  Débats,  V Ency- 
clopédie du  XIX*  sièc/e^  la  Bévue  de  Paris^  le  Journal  des 
économistes  et  le  Dictionnaire  d'administration  de  M  Block. 

RIGAULT  de  BEAÏÏVAIS 

Rigault  de  Beauvais  est  né  en  4795;  en  1833,  il  fut 
nommé  juge  de  paix  du  canton  de  Fresnay-sur-Sar«he.  Au 
mois  d'avril  1848,  on  le  révoqua  comme  tant  d'autres  fonc- 
tionnaires honorables  et  peu  de  temps  après  on  le  réinté- 
gra dans  ses  fonctions. 

Pendant  plus  de  vingt  ans  il  représenta  au  conseil  géné- 
ral de  la  Sarthe  le  canton  de  Fresnay.En  1855,1e  gouverne- 
ment le  nomma  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Rigault  de  Beauvais  est  décédé  à  Frcsnay  le  19  février 
1863. 


—  371  — 

RIOBÉ  (Jean-Baptiste-Charles) 

Jean-Baptiete-Gbarles  Riobé.  est  né  à  Angers,  le  9  jan- 
vier 18il  ;  il  fit  ses  études  au  lycée  d'Angers  et  son  droit 
à  Paris.  En  4838,  il  était  avocat  à  Angers  ;  en  1839,  on  le 
Donima  substitut  du  procureur  du  roi  à  Baugé;  en  1842, 
substitut  au  Mans  ;  en  1851,  procureur  de  la  République 
à  La  Flèche  et  eu  1858,  il  donna  sa  démission  pour  cause 
de  santé,  revint  au  Mans  et  s'occupa  de  travaux  littéraires. 
Il  était  membre  de  k  Société  d'agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe,  membre  correspondaut  de  l'Académie 
des  sciences  et  belles-lettres  de  Caen  et  président  du 
conseil  diocésain  du  Mans  de  l'œuvre  des  Ecoles  d'Orient 
de  notre  ville. 

Jean-Baptiste-Charles  Riobé  est  mort  à  Mayenue,  le 
5  mai  1868,  chez  M.  Verler,  son  gendre,  procureur  impé- 
rial et  actuellement  juge  d'instruction  au  tribunal  du 
Mans. 

Kiobé  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

Célébrité  angevine,  Montieur  Janvier*.  1839,  brochure 
in-8o. 

Art  chrétien.  Du  drame  lyrique  et  du  Don  Juan  de  Mo- 
zart. 1839,  brochure  in-8^ 

Tragiques  français  :  Corneille^  Racine^  Voltaire.  1842, 
brochure  in  8". 

Oàseroations  sur  les  tragiques  grecs  et  les  tragiques  fran- 
çais. (Bull,  de  laSDciétéd'agricul.,  1842-1813.) 

Rapport  sur  les  ouvrages  de  M.  Gaspard  Relin^  avocat  à 
Lyon,  (Id.) 

Discours  sur  la  tombe  de  Étoc-Detnazy,  ancien  adjoint 
au  maire  du  M  ans  y  conseiller  municipal  de  Sainte-Croix, 
1846,  in-8*. 

Réflexions  sur  l'histoire  et  l'impoi*tance  de  la  procédure 
criminelle.  1845,  brochure  in-4o  et  10-8". 

Rapprochements  entre  l'histoire  d'Angleterre  et  l* histoire 
de  France.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1846.) 

Coup  d*œil  historique  sur  la  formation  successive  des 
sociétés  savantes  de  France.  1847,  brochure  in-8*. 


—  372  — 
Lettre  au  rédacteur  de  TUnion  de  la  Sarthe,  sur  raoH- 
culture,  J846. 

Appréciation  de  Racine  et  de  Voltaire  comme  tragiques. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1850.) 

Étude  littéraire  sur  Bossuet.  Ses  élévations  sur  les  mystè- 
res. 1851,  brochure  m-8«. 

Rapport  svr  le  livre  de  M.  F  abbé  Bautain,  intitulé  :  La 
belle  Saison  à  la  campagne.  (Union  de  la  Sarthe,  1859.) 
L'Œuvre  de$  Écoles  d'Orient,  (là.) 
Études  de  philosophie  catholique  sur  lart  de  la  souf- 
france et  du  sentiment  religieux  dms  li  tragédie  f  Œdipe 
roi,  Polyeucte,  Athalie.  1860,  brochure  in-8»- 

Le  nouveau  livre  de  M.  Guizot,  VÉglise  et  la  Société 
chrétienne.  (Union  de  la  Sarthe,  4861.) 

Lettre  au  rédacteur  de  la  Revue  des  Denx-Mondes.  (Id., 
1862.) 

Esquisses  et  impressions  de  voyage  du  Mans  à  roulon, 
par  Lyon,  et  de  Toulon  au  Mans,  par  Bot^deaux.  1862,  bro- 
chure in- 12. 

Virgile.  (Le  Monde,  186â.) 

Appréciation  sur  Corneille,  (Bull,  de  la  Société  d'agri- 
cul.,  1862.) 
L'Église  et  la  Société  chrétienne.  J862. 
Le  beau  dans  iart.  (Bull  de  la  Société  d'agricul.,  486i.) 
Quelques  jours  en  Suisse.  La  nature  et  l'art.  Pèlerinage 
à  Notre-Dame-deS'Ermites.  1863,  brochure  in-8o. 
Notice  sur  ma  fille.  1863,  1  vol.  in-8o. 
Études    chrétiennes    sur    l'antiquité  païenne.  Sophocle. 
1863,  brochure  in-8o. 

De  Vempire  intellectuel  cTAristote  au  moyen  âge.  Quel- 
ques considérations  sur  son  caractère  et  sa  durée.  (Chroni- 
que de  rOuest,  1863.)  Brochure  in-8o. 

La  nature  et  fart^  esquisse  sur  Lucarne  et  le  lac  dis  Qua- 
tre Cantons,  1863. 

Le  Laocoon  et  la  statuaire  grecque.  1864,  brochure 
in-8o. 

La  science  dons  la  psaumes.  Le  psauine  M  8.  Lu.  loi. 
J,'C  et  son  Église.  (Le  Monde,  1863  )  Brochure  in-8». 
VÉglise  et  la  civilisation  moderne  —  première  partie  — 


—  373  - 
Livre  inachevé.  4867, 1  vol.  in-i2.  Cet  ouvrage  devait  for- 
mer deux  volumes. 

Réflexion»  sur  un  article  de  M.  Saisset,  sur  l'ouvrage  de 
Jf.  Ch.  Lévêque^  ayant  pour  titre  :  La  science  du  beau. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1868.) 

Riobé  est  encore  auteur  de  difTérents  articlesdans  laRevue 
des  DeuoMondeSy  le  Monde,  V  Union  de  la  Sartke^  VÉcho 
du  Loir^  le  Toulonnaù^  la  Chronique  de  P Ouest ^et  dans  diffé- 
rents journaux  d'Angers. 

RIVETTI  (Jean-Baptiste) 

Jean-Baptiste  Rivetti,  né  en  Italie,  est  venu  s'établir  au 
Mans  ;  il  donnait  des  leçons  de  musique  dans  rétablisse- 
ment de  Notre-Dame  de  Sainte-Croix  et  se  livrait  parfois  à 
la  poésie. 

Rivetii  est  mort  à  Sainte-Croix  le  22  mars  1846. 

On  lui  doit  : 

Un  Dîner  d'épicî&s^  le  four  du  mardi  gras.  Poésie. 

Le  Chat  de  la  mère  Hubert.  Poésie. 

Elégie. 

Ces  poésies  ont  été  publiées  dans  les  Affiches  du  Mans. 

RIVIÈRE  (Charles-Cosme) 

Charies-Cosme  Rivière,  né  à  Angers  le  H  octobre  1785, 
suivit  les  cours  de  l'Ecole  centrale  d'Angers,  où  Duboys 
enseignait  le  droit.  Reçu  avocat  en  1806,  il  fut  nommé  en 
1811  substitut  au  Mans,  et  pendant  les  Cent-jours,  il 
délivra  son  ancien  maître  emprisonné  par  les  royalistes. 
Destitué  quelques  jours  après,  il  se  fixa  à  La  Flèche  à  titre 
d'avoué  plaidant  jusqu'en  1830.  Le  nouveau  pouvoir 
l'appola  comme  juge  d'instruction  à  Angers.  Il  se  trouvait 
par  suite  chargé  de  diriger  les  procédures  contre  les  ma- 
nœuvres insurrectionnelles  de  la  nouvelle  Vendée.  L'afTai- 
blissement  de  sa  vue  l'obligea  de  demander  en  1839  sa 
mise  à  la  retraite,  qu'il  obtint  avec  le  titre  honoraire.  Il 
mourut  le  13  février  1859. 

Le  Précurseur  de  FOuest  a  pubUé  de  lui  (1844),  deux 


—  374  — 
lettres  importantes  pour  la  défense  du  général  Ledni  des 
Essards,    attaqué   par  le   National   et    par    rhistoriea 
Vaulabelle. 

Lettre  à  Jannart,  premier  adjoint  municipal  du  Mans. 
1820,  brochure  in-S». 

Ses  ouvrages  manuscrits  ont  pour  titres  : 

L'Homœopathîe,  comédie  en  3  actes,  en  vers. 

Cantates. 

Epitres  aux  anciens  satyriques. 

A  un  jeune  avocat. 

A  M.  Grille. 

Au  Directeur  du  jardin  botanique  (F Angers, 

Aux  divinités  mythologiques, 

A  Angers,  sur  son  château. 

Hymnes  de  f Eglise.  Traduction. 

Nombre  de  poésies  fugitives,  et  entre  autres  œuvres 
inachevées,  deux  actes  d'un  Ttbérius  Gracchus.  La  biblio- 
thèque d'Angers  possède  de  lui  une  lettre  autographe. 
(Extr.  du  Diction,  hist.  géogr.  et  biogr.  de  Maine-et-Loire.) 

RODIER  (Gabriel) 

Gabriel  Rodier,  né  à  Guérande  (Loire-Inférieure),  le 
15  juillet  1800,  employé  du  service  du  cadastre  et  de  la 
voirie,  au  Mans,  puis  des  bureaux  des  chemins  de  fer  du 
Midi  et  du  Nord,  à  Paris,  s'est  livré  avec  persévérance  à  des 
rechei*ches  d*ethnographie  et  d'archéologie  historique.  Il  a 
publié  dans  plusieurs  journaux  et  revues  des  articles 
critiques  sur  la  chronologie  égyptienne^  sur  les  déluges 
historiques,  sur  les  origines  de  la  Grèce,  etc.,  et  rédigé  de 
nombreux  mémoires  tendant  à  substituer  à  une  chrono- 
logie traditionnelle  et  de  convention  une  chronologie 
nouvelle,  résultant  de  l'étude  de  tous  les  documents  ori- 
ginaux et  souvenirs  recueillis  par  l'érudition  et  éclairés 
par  les  calculs  astronomiques.  Il  en  a  tiré  un  volume 
intitulé  : 

Antiquité  des  races  humaines,  reconstitution  de  la  chrono- 
logie de  l'histoire,   etc.  i862,  in-8«;   2»  édition    1864. 

(VAPEaEAU.) 

Gabriel  Rodier  est  mort  à  Paris  le  30  avril  1871 . 


-  375  — 

ROGÉ   (Arnault) 

Arnault  Rogé,  né  à  Boisse  (Dordogne),  le  19  novembre 
1776,  s'engagea  volontairement  au  8*  régiment  de  chas- 
seurs à  cheval  le  13  frimaire  an  VII.Brigadier  le  1'^  messi- 
dor an  VIII,  fourrier  le  1 1  fructidor  suivant;  maréchal  des 
logis  chef  le  14  fructidor  an  X,  adjudant  le  23  frimaire  an 
XI(.  U  fit,  avec  distinction,  les  campagnes  des  ans  Vn,  YIII 
et  TX  aux  armées  du  Rhin,  du  Danube  et  de  l'Helvétie) 
celles  de  l'an  X  et  de  Fan  XIII  en  Hollande,  de  1805  et 
1806  à  la  grande  armée,  et  fut  blessé  d'un  coup  de  lance 
à  la  bataille  de  Zurich. 

c  Promu  au  grade  de  sous-lieutenant  le  29  mai  1807,  dit 
son  biographe,  et  à  celui  de  lieutenant  le  23  août  1809, 
Rogé  fit  les  campagnes  de  1807  à  1811  dans  le  Frioul,  et 
fut  blessé  à  la  bataille  de  la  Piave,  puis  au  combat  de  Ka- 
rako,  où  il  reçut  deux  coups  de  feu.  A  l'affaire  de  Weises- 
triez.avec  25  hommes  qu'il  commandait,  il  fit  400  prison- 
niers autrichiens  dont  7  officiers. 

é  Capitaine  aide  de  camp  du  général  comte  de  Grouchy. 
le  19  avril  1812,  il  fit,  en  cette  qualité,la  mémorable  cam- 
pagne de  Russie  et  reçut  la  croix  de  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  le  9  octobre. 

c  Capitaine  adjoint  à  l'état-major  du  3*  corps  de  réserve 
de  la  grande  armée  le  48  juillet  4813,  aide  de  camp  du 
général  de  France  le  13  octobre,  il  prit  part  à  la  campagne 
de  Saxe. 

o  Revenu  aide  de  camp  dû  général  de  Grouchy  le 
7  janvier  4814,  chef  d'escadron  le  31  du  même  mois,  Rogé 
se  distingua  dans  la  campagne  de  France,  notamment  à 
Vauchamps,  le  14  février.  Dans  cette  journée,  il  somma, 
de  son  propre  mouvement,  avec  un  trompette  qui  l'accom- 
pagnait, et  fit  mettre  bas  les  armes  à  une  colonne  de  3,000 
hommes  du  corps  de  Blûcher,  parmi  lesquels  se  trouvaient 
deux  colonels  et  plus  de  150  officiers.  Il  reçut  un  coup  de 
ieu  à  cette  affaire.  L'Empereur,  en  récompense  de  sa 
brillante  conduite,réieva  sur  le  champ  de  bataille  au  grade 
de  colonel. 


—  376  — 
«Adjoint  au  général  Martial  Thomas  lel4juinl8U, 
pour  ia  rentrée  des  prisonniers  de  guerre  en  Bohême  et  en 
Moravie,  le  colonel  Rogé  reçut  la  croix  de  Saint-Louis  le 
ii  octobre  et  fut  placé  comme  colonel  à  la  suite  du  12*  ré- 
giment de  chasseurs,  le  15  novembre.  Nonuné  officier  de 
la  Légion  d'honneur  le  17  janvier  1815,  il  reçut  la  croix 
de  chevalier  de  Saint- Léopold  d'Autriche  le  3  février. 

c  Mis  à  la  disposition  du  général  de  Grouchy  le  31  mars 
1815,  il  fut  employé  à  Tétat-major  du  7*  corps  d'observa- 
tien  le  23  avril  suivant.  Colonel  du  !•'  régiment  de  cara- 
biniers le  19  mai,  il  fil  avec  ce  corps  la  campagne  de  Bel- 
gique, combattit  vaillamment  à  Waterloo  et  y  fut  blessé 
pour  la  cinquième  fois  d'un  coup  de  feu.  Le  38  novembre 
1815,  il  fut  licencié  et  renvoyé  dans  ses  foyers  avec  le  trai- 
tement de  demi  solde. 

«Remis  en  activité  au  mois  de  novembre  18i5  comme 
commandant  du  dépôt  de  Saint-Lô,  il  devint  colonel 
du  8*  régiment  de  cuirassiers  le  8  septembre  1830,  et  reçut 
la  croix  de  commandeur  de  la  Légion  d'honneur  le 
9  juin  1831. 

«Promu  au  grade  de  maréchal  de  camp  le  5  janvier  1839, 
appelé  au  commandement  du  département  du  Gers  le  29 
avril  suivant,  puis  à  celui  de  la  Sarthe  le  8  juin  1835,  le 
général  Rogé  fut  admis  dans  la  réserve  le  15  août  1839.  » 

Le  général  Rogé  prit  sa  résidence  dans  la  commune  de 
Sainte-Croix-lez-le  Mans,  et  il  en  devint  bientôt  le  maire, 
puis  membre  du  Conseil  général  de  la  Sarlhe. 

Quand  la  catastrophe  de  1848  éclata,  le  général  Rogé 
était  encore  maire  de  Sainte-Croix^  et,  comme  tant  d'autres 
fonctionnaires,  lui  et  son  conseil  municipal  adhérèrent  au 
gouvernement  républicain.  En  1849,  le  comité  central 
Napoléonien,  organisé  en  vue  des  prochaines  élections, 
Télut  pour  président. 

Le  général  Rogé  fut  compris  dans  la  liste  qui  triompha 
tout  entière  dans  les  élections.  En  1852,  le  départem^t 
de  ia  Sarthe  l'envoya  de  nouveau  à  l'assemblée  législative. 

Le  14  août  1852,  il  a  été  élevé  au  grade  de  grand-officier 
de  la  Légion  d'hoimeur.  Il  est  décédé  à  Paris  le  25  mai  1854. 


-  377  - 
Ses  obsèques  eurent  lieu  à  l'église  de  Saiot-Philippe-du* 
Rou'e^  et  il  fut  enterré  au  cimetière  Montmartre. 

On  lui  doil  : 

Discours  au  Conseil  municipal  de  Sainte^Croix  contre  la 
réunion  formée  par  la  ville  du  Mans  contre  Sainte^Croix. 
1845,  brochure  in- 8*. 

Lettre  au  rédacteur  du  Courrier  de  la  Sarthe,  1847. 

Lettre  au  commissaire  du  gouvernement.  (Courrier  de  la 
Sarthe,  i848.) 

Discours  au  Comité  central  napoléonien.  (Union  de  la 
Sarthe,  1849.) 

Lettre  à  MMAes  Membres  du  Comité  central  sur  l'élection 
des  20  et  SI  décembre  1851.  (Id.,  1851 .} 

ROTER  (Raymond),  baron  de  Saint-Julien 

Raymond  Royer,  baron  de  Saint- Julien,  est  originaire 
d'une  famille  de  Lorraine,  bis  de  Pierre-Charles-Raymond 
Royer  de  Saint-Julien  et  de  Sophie-Jane  Lewin,  né  à  Car- 
digan-Souiwaller  (Angleterre),  le  9  mai  1800  et  mort  au 
Mans,  le  3  décembre  1871. 

Il  fit  ses  études  au  collège  des  Irlandais  et  entra,  comme 
volontaire,  dès  l'âge  de  14  ans,  dans  la  compagnie  d'Havre, 
en  qualité  de  garde  du  corps  surnuméraire,  avec  rang 
de  sous-lieutenant,  le  16  juin  1814;  nommé  lieutenant 
le  13  janvier  1816,  dans  la  légion  du  Calvados,  deve- 
nue 7*  régiment  de  ligne ,  ses  services  ne  comptèrent 
néanmoins  qu'à  partir  du  9  mai,  jour  auquel  il  avait 
atteint  sa  dix-septième  année.  Promu  au  grade  de 
lieutenant,  avec  rang  de  capitaine,  au  1*'  régiment  de 
la  Garde,  le  2  avril  18^3,  il  fit  la  campagne  d'Espagne, 
passa  au  16*  régiment  d'infanterie  de  ligne,  le  28  octo- 
bre 1827,  et  le  7  décembre  de  la  même  année,  au  12*  ré- 
giment de  dragons,]  puis,  capitaine  commandant,  le  1 1 
novembre  1828. 

Fidèle  à  la  cause  monarchique,  il  avait  suivi  le  roi 
Louis  XVIII  h  Gand  et  se  conduisit  toujours  avec  honneur, 
ainsi  que  Fattestent  des  certificats  du  duc  de  Berry,  com- 

21 


—  378  — 
mandant  en  chef  de  Tarmée  royale  en  Belgique,  et  du  duc 
de  Croy  d'Havre. 

Démissionnaire  en    4830,  pour  refus  de  serment  au 
gouvernement  de  Juillet^  il  employa  les  loisirs  d'une  vie 
dont  le  repos  n'était  point  en  rapport  avec  ses  goûts,  à 
divers  travaux  littéraires,  la  plupart  restés  inédits.  Voici 
les  titres  de  ceux  qui  furent  publiés: 
Ias  Religieuses  catholiques  en  Orient. 
Florence  Vilh'ers^  ou  le  monde  et  le  cloître^  d'Agnès  S(r 
wart,  traduit  de  V anglais.  Tours,  A.   Marne,  4851,  i  vol* 
in-8*. 

Lea  Aventures  de  Jack  Bracg^  traduit  de  Vanglais.  4860, 
^  vol,  in-l2. 

Vie  du  B.  P.  Cointet,  prêtre  et  missionnaire  de  la  con- 
grégation de  Sainte-Croix  (traduction)/ Paris,  Julien  et 
Lanier,  1836,  i  vol.  in-lâ. 

Il  a  aussi  publié  quelques  articles  dans  la  Chronique  de 
rOuest. 

RUILLÉ  (Almire) 

AlmireRuillé  (l),né  auMans  le  23  septembre  1799, mort 
dans  cette  ville  le  9  octobre  1869,  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  a  été  successivement  conseiller  de  préfecture 
de  la  Sarthe,  sous-préfet  de  Saint-Calais,  membre  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  vice- 
président  de  la  commission  de  surveillance  du  dépôt  de 
mendicité,  membre  de  la  Société  d'horticulture  de  la 
Sarthe,  etc., etc. 

On  lui  doit  : 

Lettre  sur  la  découverte  d'anciennes  tombes  à  Saint- 
Fraimbault,  commune  du  Grand-Lucé.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1854.) 

Nécrologie  sur  Charles-Just  de  Beauvau,  (Union  de  la 
Sarthe,  1804.) 


(1)  Dans  ses  actes  de  naissance  et  de  décès  son  nom  est  écrit 
Rullié  au  lieu  de  Ruillé.  (Reg.  de  Tétat  civil  du  Mans.) 


—  379  — 


SAINT-MARTIN  (Frédéric-Jean-Jacqnes) 

Frédéric- Jean -Jacques  Saint  -  Martin  est  né  à  Mont- 
fort  le  ^  octobre  1808(1);  il  fit  ses  études  au  collège 
communal  du  Mans,  et  y  obtint  de  brillants  succès  ;  dès 
cette  époque,  alors  qu'il  n'était  encore  qu'en  rhétorique, 
il  composa  sur  les  cérémonies  du  jubilé  de  I8i6,  au  Mans, 
un  po^me  latin,  divisé  en  quatre  chants,  qui  mérita  le^ 
honneurs  de  l'impression;  c'est  lui  également  qui  fut 
chargé  par  le  principal  d'aller,  au  nom  de  tous  les  élèves, 
féliciter  M.  le  Dauphin,  lors  de  son  passage  dans  cette  ville 
le  18  mai  1827.  Après  avoir  fait  son  droit  à  Paris,  il  exerça 
avec  une  grande  honorabilité  les  fonctions  d'avoué  (2),  au 
Mans,  il  fut  plus  tard  nommé  juge  de  paix  du  premier 
canton. 

Saint  -  Martin  était  un  homme  de  bien  par  excel- 
lence, toujours  empressé  aux  bonnes  œuvres,  toujours 
prêt  à  donner  un  conseil  éclairé  ou  à  rendre  un  service, 
il  remplissait  ses  devoirs  de  justice  avec  une  sorte  d'au- 
torité paternelle  qui  ramenait  souvent  la  concorde  et 
laissait  dans  les  cœurs  une  durable  impression  de  respect. 
Ce  vénérable  magistrat  était  un  observateur  plein  dé  tact, 
il  aimait  l'étude  et  a  publié  plusieurs  ouvrages  qui  ont 
tous  pour  but  de  signaler  des  abus  ou  de  réclamer  d'utiles 
réformes. 

Saint-Martin  était  membre  de  la  Société  d'agricul- 
ture, sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  membre  de  la  commis 
sion  de  surveillance  des  prisons,  ancien  administrateur  de 
la  caisse  d'épargne  du  Mans,  secrétaire  de  la  commission 
de  surveillance  du  dépôt  de  mendicité,  ancien  inspecteur 

(i)  El  non  au  mois  de  novembre  1808  comme  le  porte  le  registre 
de  décès  de  1878  de  Tétai  civil  du  Mans. 

li)  Pendant  qu'il  éaiit  avoué,  et  même  depuis,  il  signait  Peau 
Saint-Martirij  mais  à  la  fîn  de  TEmpire  et  sous  la  République  il 
n*écrivait  plus  que  Saint-Martin, 


—  380  — 
da  trayait  des  enfants  dans   les  manu&ctares,  délégaé 
cantonal  pour  l'instruction  primaire»  et  membre  de  la 
chambre  consultaiive  d'agriculture  du  deuxième  canton 
du  Mans.  Il  est  mort  au  Mans,  le  31   octobre  1878. 
Voici  les  titres  des  ouvrages  qu'il  a  publiés  : 
Ad  A  Itisitmum  et  Serenùiimum  Galliœ  Delphînum,  Ceno- 
mani.  Honnoyer,  1827,  brochure  in-8*. 

Ad  lllustritsimum  et  ReverendUsmum  patrem  Gvym^ 
miitionis  Cenomanensù  Jucem.Genomani.  Monnoyer.  i9il, 
brochure  in-8*. 

Mmio  evangelica  Cemmani^  huh  finetn  anni  gratiœ  1826, 
habita,  Carmen  in  quatuor  partes  distrt'butum.  Genomani, 
1827,  in^*. 

Deprocuranbtu  et  defensortbui.  Du  mandat.  Thèse  pota- 
la  licence^  soutenue  àParis^  le  23  juillet  1831.  Brochure 
in-4o. 

LHtre  au  Comité  central  napoléonien.  (Union  de  la  Sar- 
thi,  i849.} 

Compte  rendu  sur  les  opérations  de  la  caisse  d'épargne 
du  Mans»  185  i,  brochure  in-8'*. 

Le  Petit  Livre  des  postes  et  des  télégraphes^  législatian^ 
jurisprudence,  notions  générales^  1859,1  vol.  in-18.Impri- 
merie  Etiembre  et  Beauvais. 

Le  voyageur^  les  chemins  de  fer  et  thôtel^  les  dames  en 
voyage.  1860, 1  vol.  in-32.  Paris,  Dezobry,  S.  Magdeleine 
et  Ci». 

Code  des  cabaretiers,  limonadiers  et  aubergistes,  leurs  de- 
voirs et  leurs  droits^  avec  calendrier  pour  1860.  Etiembre 
et  Beauvais»  1  vol.  in-24. 

Compte  rendu  sur  le  Code  d'instruction  criminelle^  etc., 
\3août  1861.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.) 

Compte  rendu  du  Uvre  de  M,  Bertin^  avocat,  inUtulé  : 
Chambre  du  conseil  en  matière  civile  et  disciplinaire, 
jurisprudence  de  la  cour  et  du  tribunal  de  Paris.  «Union 
delaSarthe,  1861.) 

Les  Pères  de  famille  et  la  conscription  militaire.  Guide  d» 
tirage  au  sort.  1861,  1  vol.   in- 12.  Imprimerie  Vialat  et 
du  Temple. 
Les  Pères  de  famille  et  le  recrutement  militaù  e.  Guide  du 


—  381  — 
tirage  au  tort  et  de  la  révision.  Ouvrage  recommandé  par 
le  ministre  de  l'intérieur.  1862.  1  vol.  in- 18. 

Guide  pratique  des  conseils  de  prud'hommes  et  de  leurs 
fustîciablesAS63yi  vol.in-18.  Imprimerie  Loger  et  Boulay. 

Les  Écoles  primaires  et  la  caisse  d'épargne.  M.  Dulac  et 
Pécole  mutuelle  du  Mans.  (Progrès,  1863.) 

Labbé  Dubois  et  les  enfants  de  rhospice.  (Id.) 

Les  Caisses  d'épargne  et  les  comices  agricoles,  (Id.) 

Caisses  d épargnes  cantonales.  (Id.) 

Compte  rendu  du  livre  de  J/.  Braff^  intitulé:  Précis  de 
l'administration  communale.  (Id.) 

Caisses  d'épargne  de  la  Sarthe.  (Progrès,  1864.) 

Des  Caisses  d^épargne  de  la  Sarthe  et  de  leurs  succursales. 
Petites  étrennes  de  l'école  et  de  l'atelier.  1863, 1864,  1  vol. 
in-lSet  in-18. 

Étude  sur  les  caisses  d'épargne  de  la  Sarthe  et  de  leurs 
succursales.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1864.) 

Des  caisses  d'épargne^  historique^  législation  et  résultats. 
Trois  éditions,  1863,  186i,  1866,  brochure  in-8^  Impri- 
merie Ed.  Monnoyer. 

Petit  formulaire  manuscrit  des  actes  les  plus  usuels.  Livre 
d'exercices  pour  apprendre  à  lire  couramment  les  écritures 
difficiles,  1864, 1  vol.  in-i2. 

Les  chemins  ruraux,  1861,1865,  1  vol.  in-18.  Impri- 
merie Ed.  Monnoyer. 

Les  caisses  d'épargne  et  la  franchise  postale.  Deux  édi- 
tions, 1866, 1867,  brochure  in-8^.  Imprimerie  Beauvais  et 
Vallienne. 

Des  chemins  ruraux.  1867, 1  vol.  in-8*. 

Rapport  sur  un  projet  de  voie  d'accès.  (Messager  de  la 
Sarthe,  1867.) 

Les  Dettes  de  cabaret  et  de  café. {Bail,  de  la  Société  d'agri- 
cul.,  1867.) 

Le  Code  des  cabaretiersy  avec  appendice.  1867,  1  vol. 
in-18. 

Le  Voyageur  en  chemin  de  fer,  etc,  1  vol.  in-32. 

Du  Crédit  agricole.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,1868.) 

Quelques  mots  sur  la  compétence  des  juges  de  paix. 
ad.,  1870.) 


—  382  — 

De  la  compétence  des  juges  de  paix,  —  (Ouvrage  publié 
dans  la  Reoue  pratique  du  droit  français.)  1870,  \  vol. 
in-lî. 

Du  développement  de  t institution  des  caisses  d'épargne 
dans  les  communes  rurales.  1872,  brochure  in-8*,  Impri- 
merie, Ed.  Monnoyer. 

Enquête  administrative.  De  l'assistance  dans  les  campa- 
gnes. Rapport  sur  le  questionnaire  relatif  à  l'assntance 
dans  les  campagnes,  (Bull,  de  la  Société  du  matériel  agri- 
cole de  la  Sarthe,  1874.) 

Enquête  sur  l'organisation  de  l'assistance  publique  en 
France,  Du  •  développement  de  V institution  des  caisses 
d'épargne  dans  les  communes  rurales.  (IiJ.) 

De  l'assistance  en  province.  Spécialement  de  la  mendictié 
et  des  dépôts  de  mendicité.  Répons^*  au  quf^stwnnaire  officiel, 
1874,  brochure  in-8.  Imprimerie  Ed.  Monnoyer. 

Le  recrutement  militaire. 

Code  des  cabaretiers,  limonadiers  et  aubergistes.  Guide 
complet  des  logeurs  et  des  débitants  dans  leurs  relations  avec 
leur  clientèle,  la  police  et  la  régie,  \  vol.,  in-32. 

Quatre  éilitions  de  cet  ouvrage  ont  été  publiées.  La  der- 
nière éJiticn  imprimée  chez  M.  Ed.  Monnoyerest  complétée 
par  un  appendice  et  mise  en  rapport  avec  la  circulaire 
ministérielle  du  4-  août  18G6, 1  vol.  in-18,  18(;8. 

Il  a  publié  dans  le  journal  le  Droit  jilusieuvs  articles  sur 
des  questions  de  droit  et  fait  des  comptes  rendus  d'ouvra- 
ges; il  a  aussi  écrit  dans  le  Messager  de  la  Sarthe,  l'Union 
d?  la  Sanheei  le  Journal  du  Mans. 

SALHON  (Eugène-René) 

Eugène-René,  connu  à  Tarmée  sous  ce  dernier  nom,  et  à 
Bazouges  sur-le-Loir,  où  il  est  né,  sous  celui  de  SalmoD, 
que  porte  sa  famille,  était  depuis  huit  mois  médecin  aide- 
major  à  l'hôpital  de  Gonstantine.  Tout  à  coup  le  choléra 
fit  son  apparition  dans  la  province.  Le  jeune  médecin  vou- 
lut partir  au  plus  tôt  pour  aller  porter  aux  malades  les  se- 
coui*s  dont  ils  avaient  besoin.  Il  accepta  avec  empressement 
le  poste  périlleux  de  Batna,  y  passa  quatre  jours  du  23  au 


—  383  — 
27  juillet  1867,  et  n'en  sortit  que  pour  prendre  une  posi- 
tion plus  dangereuse  encore. 

Le  fléau  sévissuit  à  Biskra  avec  une  violence  inouïe  : 
soîxante-dix  personnes  sur  cent  étaient  frappées,  le  curé 
venait  de  mourir;  il  n'y  avait  plus  de  médecin;  le  brave 
jeune  homme  sentit  son  courage  à  la  hauteur  de  la  posi- 
tion et  parlit,  triste,  mais  bien  résolu  à  son  devoir  jus- 
qu 'au  bout.Il  passa  deux  jours  à  Biskra  avec  un  dévouement 
auquel  le  commandant  Lapendier  a  rendu  hommageen  ces 
termes  :  a  René,  médecin  aide-major,  s'est  conduit  admi- 
rablement au  milieu  de  l'épidémie  qui  nous  afflige.  Pen- 
dantles  quelques  joui^qu*il  a  passés  h  Biskra, il  n'a  pas  quitté 
te  chevet  des  malades.  Il  nous  a  rendu  de  grands  services,  d 
Le  29  juillet  1867,  il  était  atteint  à  son  tour  par  le  fléau 
dont  il  avait  voulu  sauver  les  autres;  il  succombait  en  qua- 
tre heures.  René  était  âgé  de  vingt-cinq  ans. 

Ses  amis,  officiers  et  médeci&s  militaires,  pour  témoi- 
gner leurs  regrets  et  leur  admiration  en  présence  d'une 
pareille  mort,  firent  une*  cotisation  dans  le  but  d'élever 
un  monument  sur  la  tombe  de  leur  collègue  et  ami. 

Le  17  août  1867,  un  service  solennel  eut  lieu  à  Bazou- 
ges,  pour  rendre  un  dernier  et  public  hommage  à  la  mé- 
n\oire  de  ce  jeune  médecin. 

SALHON   (René-Joseph) 

Le  19  avril  1869,  eurent  lieu,  à  La  Flèche,  les  funérailles 
d'un  des  hommes  les  plus  vénérés  de  cette  ville,  René-Jo- 
seph Salmon.Il  était  né  à  La  Flèche  le  2  août  1785 

L'existence  de  Salmon  avait  été  bien  remplie  :  après 
avoir  fait  partie  de  la  municipalité  de  Sablé,  sa  pre- 
mière résidence,  en  qualité  d'adjoint  au  maire,  et  siégé 
au  Conseil  générai  comme  représentant  de  ce  canton, 
Balmon  vint  se  fixer  à  La  Flèche,où  pendant  plus  de  trente 
ans,  il  a  appartenu  h  l'administration  municipale,  comme 
conseiller  et  comme  adjoint. 

Toujours  inspiré  par  l'amour  du  bien  public,  laborieux 
et  Tersé  soit  dans  les  connaissances  administratives,  soit 


-  384  — 
dans  les  sciences  agricoles,  Saimon  fit  en  outre  partie  du 
conseil  d'arrondissement,  dont  il  fut  longtemps  une  des 
lumières  ;  et,  comme  membre  de  la  chambre  consultative 
d'agriculture»  il  contribua  à  faire  progresser  Tindustrie 
agricole  dans  notre  pays. 

Cette  longue  carrière,  écoulée  dans  l'exercice  de  fonc- 
tions utiles  et  gratuites,  avait  désigné  Saimon  à  l'atten- 
tion du  gouvernement,  qui  le  décora,  en  1869,  de  la  croix 
de  la  Légion  d'honneur. 

Il  est  auteur  des  travaux  suivants: 

Réponse  sans  aigreur  et  sages  conseib  à  M.  Goyet,  par  le 
garde-note  campagnard^  1818,  brochure  in-8*. 

Essai  sur  l'état  de  l' agricfdture  dans  If  canton  de  Sablé. 
18ÎI,  brochure  in-S'». 

Dissertation  historique  sur  C ancien  château  de  Sablé, 
4823,  brochure  in-8o. 

Observations  sur  Vagriculture  du  terrain  de  transition 
des  environs  de  Sablé.  (Bull,  de  la  Société  d'agricuL,1836.) 

Notice  sur  l'agriculture  du  canton  de  La  Flèche. 
(Id.,1840.) 

Notice  biographique  sur  la  marquise  de  Sablé.  (îd.,  1841.) 

De  V  importance  de  la  fabrication  de  la  chaux  à  l'anthra- 
cite dans  les  départements  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne^ 
(H.,  1843.) 

Lettre  sur  une  découverte  archéologique  à  la  Buite-aux- 
Fées,  à  Grez-en-Bouere.  (Société  française,  1843.) 

État  de  Vagriculiw^e  dans  le  canton  de  Sablé.  (Bull,  de 
la  Société  d'agricuL,  1846.) 

Recherches  sur  les  anciens  monuments  des  envit^ons  de 
Sablé.  (Id.,  1848.) 

De  la  tourbe  brûlée  considérée  comme  engrais.  (Id.,  18*55.) 

Examen  de  la  nature  du  sol  et  de  tétat  de  la  culture 
dans  r arrondissement  de  La  Flèche.  (Id.,  1858.) 

Fermage  et  métayage.  (Id.,  18G2.) 

SAVARDAN  (Auguste) 

Auguste  Savardan,  né  à  La  Flèche  le  7  octobre  1792, 
docleur-médecin  et  maire  de  La  Ghapelle-Gaugain,  de 


—  385  — 

1837  à  184S,  membre  de  la  Société  d'agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Sarthe,  et  de  la  Société  de  médecine  de  la 
Sarthe,  est  mort  à  la  fin  de  septembre  1868. 

On  lui  doit  : 

Notice  biographique  sur  Vaidye^  docteur  en  médecine, 
décédé  à  Lille.  (Bull,  de  la  Société  dagricul.,  1836-1837.) 

Rapport  au  comice  agricole  de  la  Chartre.  (Id.,  1841.) 

Notice  sur  plusieurs  communes  du  département  de  la  Sar- 
the^  notamment  de  La  Chapelle-Gaugain.  (Id.,  i840-t841.) 

Rapport  sur  tétat  de  l'agriculture  dan^  les  communes  de 
Ruillé-sur-Loir,  Poncé,  etc.  (Id.,  1842-1843.) 

Mémoire  sur  le  système  et  le  fluide  nerveux.  (Id.,  i842- 
1843.) 

Asile  rural  des  enfants  trouvés.  Crèche^  salle  dCasile^ 
école  primaire,  école  prof emonnelle^  ferme  modèle,  associa- 
tion fibre  des  élèves  à  leur  majorité.  1848,  i  vol.  in-12avec 
44  tableaux. 

Aux  électeurs  du  département  de  la  Sarthe,  1848. 

Aux  comités  électoraux  des  cantons  du  département  de  la 
SartheAShS. 

Discours  sur  la  fraternité  démocratique  et  sociale.  (Cour- 
rier de  la  Sarthe,  1849.) 

Défense  des  enfants  trouvés  et  de  leur  asile  rural.  Obser- 
vations soumises  à  MM.  les  membres  de  la  commission  dé- 
partementale de  la  Seine.  i849,  brochure  in -18. 

Dernier  examen  de  conscience  d'un  médecin,  suivi  d'un 
mémoire  sur  le  traitement  des  maladies  de  fa  peau  par  le 
sulfure  de  chaux  en  frictions  dans  la  paume  drs  mains.  \H4Q 
brochure  in-12,  imprimi^e  à  Saint-Calais  et  à  Paris. 

Lettre  à  l'Union  de  la  Sarthe,  1849. 

Quatre  Lettres  au  rédacteur  de  /Union  de  la  Sarthe,  I86J. 

Des  amitiés  en  matière  électorale,  (Progrès,  I86â.) 

Lettre  au  rédacteur  du  Progrès,  1863. 

Lettre  sur  M.  Gustave  de  Beuumont. [Progrès,  1 863.  ) 

Trois  lettres  au  rédacteur  du  Progiès,  1864. 

Le  cimetière  de  La  Chapelle-Gaugain,  1864.  (Id.) 

i\ote.  (Progrès,  1864.) 

Il  a  aussi  donné  quelques  Notes  àxuL  premiers  volumes  de 
r Intermédiaire  des  chercheurs  et  des  curieux. 


—  386  — 

SAVARRE  (René) 

René  Savarre,  né  à  Aalaines  le  15  février  1791,  est 
décédé  au  Mans,  le  15  février  1859.  Depuis  1818,  il  était 
curé,  chanoine  et  archiprétre  de  Notre-Dame  de  la  Couture 
du  Mans. 

René  Savarre  a  été  inhumé  dans  la  maison  des  Sœurs 
de  la  Miséricorde,  un  des  établissements  qu'il  avait  fond^. 

SEIGNOOX  (Jean-Baptiste) 

Né  à  Coulans,  le  11  avril  1808,  Jean-Baptiste  Seigaoux 
commença  l'étude  du  latin  sous  l'abbé  Gandonnière  et 
obtint  plus  tard  des  succès  au  collège  du  Mans.  Il  faisait 
déjà  présager  une  érudition  variée  et  une  grande  facilité 
de  parler  ;  il  conçut  aussi  vers  ce  temps,  un  goût  pro- 
noncé pour  les  beaux-arts  et  principalement  pour  la  mu- 
sique. 

Ses  études  théologiques  terminées,  écrit  son  biographe, 
l'abbé  Seignoux  exerça  les  fonctions  de  précepteur  dans 
une  famille  de  Saint-Denis-d*Anjou,  puis  ordonné  prêtre 
le  24 septembre  I83l,il  fut  nommé  vicaire  de  Ghemiré-le- 
Gaudin,  et  le  6  novembre  1840,  curé  de  la  Gbapelle-Huon. 
Là,  il  entreprit  la  restauration  de  la  maison  curiale  et  de 
Téglise.  Le  24  novembre  1842,  on  lui  confia  la  cure  de 
Gourdemanche  ;  il  est  décédé  dans  cette  commune  le  8jan- 
vier  1867,  après  avoir  fait  un  legs  généreux  au  Denier  de 
Saint-Pierre  et  donné  sa  riche  bibliothèque  au  presbytère 
de  Gourdemanche. 

L'abbé  Seignoux  est  auteur  d'une  brochure  intitulée: 
Juhilèum  Carmen,  1826,  in-8°,  de  vers  latins  qui  ont  été 
imprimés,  de  Notes  insérées  dans  la  Province  du  Maine ^ 
et  d'un  Discours  à  l'occasion  de  Vérectùm  d'un  arbre  de 
liberté  à  Cour  démanche.  (Gourrier  delà  Sarthe,  1848.) 


—  387  — 

SfiVIN  (FrançoU-Finniii) 

François-Pirmin  Sévin  naquit  au  Mans  le  iSjuin  1800  ; 
dès  sa  vingt-troisièmeannéeil  exerça  la  profession  d'avocat 
au  Mans,  et,  à  quelque  temps  de  là,  il  obtint  une  charge 
d'avoué;  plus  tard,  il  devint  membre  du  conseil  municipal 
du  Mans,  adjoint  au  maire,  membre  du  conseil  général 
de  laSartbe,  etc. 

Peu  de  jours  après  la  révolution  de  février,  il  fut  appelé 
à  Paris,  et,  sur  les  instances  de  Ledru-KoUin,  député 
de  la  Sarthe^  nommé  avocat  général  à  la  cour  de  cassa- 
tion. 

Ceux  qui  pouvaient  craindre  que  l'avocat  du  Mans  ne 
fût  pas  à  II  hauteur  des  grandes  et  difficiles  fonctions  qui 
lui  étaient  confiées,  furent  bientôt  détrompés.  Sévin  a 
successivement  siégé  comme  avocat  général  à  la  chambre 
criminelle  et  aux  chambres  des  requêtes  et  civile;  partout 
on  a  remarqué  la  netteté  de  sa  parole,  la  fermeté  de  ses 
doctrines  et  la  base  solide  de  ses  conclusions. 

Sa  nomination,  dit  un  de  ses  biographes,  ne  fut  pas  ac- 
cueillie avec  faveur  à  la  cour  de  cassation,  a  11  est  vrai 
que  sous  !e  règne  précédent  la  cour  avait  eu  à  subir  plus 
d'une  nomination  politique  et  qui  n'avait  pas  enrichi  son 
personnel;  mais  ici,  faire  d'un  avoué  de  province  un 
avocat  général  à  la  cour  suprême,  n'était-ce  pas  le  coup 
le  plus  dur  porté  à  la  hiérarchie  en  même  temps  qu'un 
manque  d'égards  pour  cette  cour?  On  devine  toutes  les 
lamentations  et  les  haussements  d'épaules  qui  accueilli- 
rent la  nomination  de  Sévin. 

«  Une  méprise  du  nouvel  avocat  générai,  que  personne, 
bien  entendu,  ne  s'était  chargé  de  mettre  au  courant  de 
l'ordre  du  service,  lui  servit  merveilleusement  à  prouvert 
dès  la  première  audience,  que  si  la  cour  avait  devant  elle 
on  parvenu,  ce  n'était  pas  du  moins  un  homme  de  trempe 
ordinaire. 

c  Sévin  avait  reçu  un  lundi  une  brassée  de  pourvois 
sur  lesquels  il  devait  donner  ses  conclusions  à  Taudience 
du  jeudi  de  la  même  semaine.  Il  y  avait  peut-être  là  de 


—  388  — 
vingt-cinq  à  trente  dossiers.  Personne  ne  l'avait  prévenu 
qu'il  lui  était  loisible-  de  choisir  dans  ces  affaires  celles 
dont  il  voudrait  entretenir  la  cour,  et  que  le  reste  s'écou- 
lerait aux  audiences  suivantes.  Sévin  crut  qu'il  devait  se 
tenir  prêt  à  porter  la  parole  indistinctement  ^ur  la 
totalité  des  dossiers,  et  lorsque,  l'audience  ouverte,  le 
président  de  la  chambre  criminelle  lui  demanda  sur  la- 
quelle des  affaires  inscrites  au  rôle  il  voulait  porter  la  pa- 
role :  c  Sur  celle  qu'il  plaira  à  la  cour,  répondit  Sévin  Je 
c  suis  à  ses  ordres  sur  toutes.  »  Un  léger  murmure  d'é- 
tonnement  et  d'incrédulité  circula  sur  les  lèvres  de  l'au- 
guste compagnie.  Le  président,  voulant  éclaircir  le  fait, 
désigna  d'abord  la  première  affaire  portée  au  rôle,  puis 
un  ou  deux  numéros  choisis  dans  le  milieu,  puis  le 
dernier.  Sur  toutes  ces  aQaires,  Sévin  donna  ses  con- 
clusions avec  netteté,  sobriété  et  parfaite  entente  da 
droit  criminel.  L'audience  levée,  la  cour,  en  chambre  du 
conseil,  félicita  le  nouvel  avocat  général  du  véritable  tour 
de  force  qu'il  avait  accompli  sans  s'en  douter,  et  on  lui 
apprit  qu'il  n'était  pas  du  tout  astreint  à  le  renouveler. 

c  M.  Dupin,  alors  procureur  général  à  la  cour  de 
cassation,  ne  pouvait  manquer  de  reconnaître  que  cette 
fois  la  politique  lui  avait  donné  un  collaborateur  d'une 
valeur  exceptionnelle,  et  il  se  plut  h  utiliser  un  zèle  que 
Sévin  prodiguait  sans  réserve.  Cependant  son  péché  origi- 
nel ne  paraissait  pas  rachetable  à  quelques  personnes  in- 
fluentes auprès  du  Président  de  la  République,  et  on  tra- 
vaillait à  lui  faire  enlever  la  position  dont  il  avait  justifié 
la  conquête  par  un  mérite  hors  ligne.  Un  jour  que  M.  Du- 
pin avait  été  reçu  en  audience  particulière  par  le  Prince- 
Président,  celui-ci  fit  tomber  la  conversation  sur  le  per- 
sonnel du  parquet  de  la  cour  de  cassation  et  donna  à 
entendre  qu'il  restait  là  un  vestige  de  la  révolution  de 
1818  à  faire  disparaître.  Le  nom  de  Sévin  fut  prononcé. 
€  Sévin  I  s'écria  le  procureur  général,  est-il  possible  qu'on 
«  ait  égaré  ainsi  votre  religion  !  Sévin  est  un  des  hommes 
€  les  plus  éminents  do  la  cour,  si  éminent,  Prince,  que  je 
•  venais  avec  l'intention  de  vous  entretenir  de  ses  services 
c  et  de  vous  demander  la  décoration  pour  lui,  afin  de 


—  389  — 
c  constater  que  votre  gouvernement  Tadopte  sans  hésiter 
n  et  entend  utiliser  et  honorer  une  telle  capacité.  »  Le 
Président  fut  étonné,  mais  il  comprit  bien  vite  que  le 
témoignage  de  M.  Dupin  méritait  un  peu  plus  de  conGance 
que  les  insinuations  des  ardélions  de  cour  et  de  chancel- 
lerie. Sévin  fut  décoré  et  l'on  dit  dès  lors  qu'il  était  légi^ 
timé  à  la  cour  de  cassation. 

c  Bien  d'autres  circonstances  se  présentèrent  qui  mirent 
en  relief  sa  haute  capacité.  Dans  une  question  fort  délicate 
et  fort  controversée  de  droit  municipal,  Sévin  avait  porté 
la  parole  pendant  plusieurs  heures  sans  fatiguer  l'attention 
de  la  cour  qui  fit  droit  à  ses  conclusions.  Appelé  à  la 
chambre  du  conseil,  il  y  fut  félicité  par  le  président  au 
nom  de  la  cour.  »  Je  reçois  ce  témoignage  d'estime,  ré- 
c  pondit  Sévin  avec  autant  de  gratitude  que  d'embarras, 
«  car  je  dois  le  confesser,  j'ai  entraîné  la  cour  à  se  dé- 
c  juger;  j'avais  contre  mon  opinion  le  précédent  de  deux 
<  arrêts  en  sens  inverse.  »  —  a  Eh  bienl  repartit  le  pré- 
«  sident,  le  compliment  n'en  est  que  mieux  mérité.  » 

Nommé,  en  1859,  conseiller  à  la  cour  de  cassation, 
Sévin  a  eu  dans  les  délibérés  ime  grande  et  légitime  au: 
torité. 

Sévin,  qui  appartenait  au  parti  démocratique,  est 
décédé  à  Paris,  le  21  juin  1867. 

On  doit  à  François-Firmin  Sévin  : 

La  Couronne  royah,  ou  Charles  Vil  à  Vemeuil,  comédie 
en  1  acte  qui  a  été  jouée  et  fort  applaudie  sur  le  théâtre  du 
Mans.  {Petùes  Affiches,  1824.) 

Voici  un  des  couplets  : 

Le  spectateur  achète  avec  sa  carte 
Le  droit  cruel  de  fronder  nos  couplets, 
Mais  comme  vous  habitant  de  la  Sarthe, 
L'auteur  doit-il  redouter  vos  sifflets  ? 
Ah  !  par  orgueil  si  ce  n*est  par  justice 
Que  chacun  dise  :  «  Écoulons  jusqu'au  bout, 
«  Bonne  ou  mauvaise  il  faut  que  j'applaudisse, 
a  Je  suis  manccau  :  mon  pays  avanl  tout  !  » 

Quelques  mois  après  Sévin  était  nommé  avoué  au  Mans. 
Mémoire  tur  le  régime  hypothécaire,  \.e  Mans,  1835,  in-8*. 
Un  condamné  à  mor^  [Imp.  dans  les  Fragments  littéraires 


-  390  — 
sur  les  tableaux  offrant  une  pensée  morale,  p.  23  à  26.  Le 
Mans,  1836,iD-8o.) 

Rapport  au  Conseil  général  de  la  Sarthe  sur  ragricuU 
turej  V industrie  et  le  commerce,  (Courrier  de  la  Sarthe.) 

Proclamation  à  la  garde  nationale  du  Mans,  1839.  (Sévin 
était  chef  de  bataillon  ) 

Lettre  au  Moniteur  parisien  sur  les  troubles  du  Mans. 
(Courrier  de  la  Sarthe,  1839.) 

Lettre  annonçant  sa  démission  de  chef  de  bataillon  de  la 
garde  nationale  du  Mans.  (Id.) 

Lettre  au  préfet  de  la  Sarthe  sur  des  poursuites  dirigées 
contre  lui  devant  le  conseil  de  préfecture,  ild.) 

Coirpte  rendu  de  V Irlande  sociale,  politique  et  religieuse 
de  Gustave  de  Beaumont.  (Id.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  de  t École  supérieure 
(/tiit/anf.(ld.,1842.) 

Rapport  sur  le  commerce  de  la  boulangerie  fait  auConsei^ 
municipal  du  Mans,  le  M  février  1845.  (Id.,  1845) 

Rapport  au  conseil  municipal  du  Mans  sur  les  causes  de  la 
décadence  du  collège  communal  du  Mans,  18 17.  (Union  de 
la  Sarthe,  i850.) 

Proclamation  aux  citoyens  du  département  par  Trouvé- 
Chauvel  et  Sévin,  (1848.) 

Arrêté  prescrivant  l'organisation  de  la  garde  nationale 
parles  mêmes  (Id.) 

Élude  sur  les  origines  révolutionnaires  des  codes  Napoléon. 
(â*  édition,  1867.) 

11  est  encore  auteur  de  nombreux  rapports  faits  au 
conseil  municipal  du  Mans,  au  conseil  général  de  la 
Sarthe  et  d'articles  publiés  dans  le  Courrier  de  la  Sarthe. 

SIMON  (Alfred) 

Né  à  Sablé,  le  13  juin  1833,  Alfred  Simon  témoigna  dès 
son  enfance  un  goût  très  prononcé  pour  la  navigation  Au 
collège  il  fut  toujours  un  des  premiers  de  son  cours; 
ses  études  terminées,  il  obtint  bientôt  le  grade  d'aspirant 
de  marine  et  parcourut,  en  cette  qualité,  plusieurs  mers 
du   globe,   lorsqu'une  maladie  épidémique  Tenleva  le 


—  39i  - 

17   septembre  J8o4,  à  bord  de  VArtémise,  eu   rade  de 
San-Francisoo. 

SURMONT   (Pierre) 

Pierre  Surmont  naquit  à  Mamersen  1780  ;  il  est  décédé 
le  31  juillet  1850. 

Surmonc  a  été  conseiller  municipal  pendant  trente 
années,  adjoint  et  maire  provisoire  de  Mamers,  président 
ou  juge  du  tribunal  de  commerce  de  cette  ville  depuis 
1811  jusqu'en  1844,  président  du  comice  agricole  depuis 
son  institution,  et  membre  du  bureau  de  bienfaisance  et 
de  charité. 

Le  nom  de  Surmont  était  toujours  dans  la  bouche  des 
habitants  de  Mamers  quand  il  s'agissait  de  faire  des  œuvres 
bonnes  et  utiles  ;  il  n'avait  d'ambition  que  de  faire  le  bien 
et  de  rendre  service  a  ses  semblables.  La  iortune  qu'il 
s'était  faite  dans  le  cominerce,  il  ne  la  devait  qu'à  son 
intelligence,  au  prix  de  nobles  efforts  et  d'une  droiture 
constante  dans  les  affaires. 


T 


TALBOT  (Eugène) 

Eugène  Talbot  naquit  à  Angers  le  12  aoClt  iKOSet  prit 
ses  grades  de  droit  à  la  faculté  de  Poitiers.  Il  débuta  dans 
la  magi>trature  comme  substitut  au  parquet  du  Mans  (7 
janvier  1837), revint  au  même  titie  à  An^'ers  (18  novembre 
1840),  passa  substitut  du  Procureur  général  près  la  cour 
d'appel,  le  39  mars  l84S,et  le  "i(î  mai  tSoo  fut  appelé  aux 
fonctions  davocat  général,  où  sou  entrain  au  travail,  sa 
fermeté,  son  dévouement  entier  à  ses  devoirs  de  magistrat, 
furent  mis  dans  Tannée  même  à  une  terrible  épreuve  par 
rinsiruction  de  l'affaire  de  la  Marianne.  Apns  avoir  en 
six  semaines  visé  et  étudié  plus  de  300  dossiers,  il  pro- 
nonça le  réquisitoire  (octobre  i8o5),  soutint  la  poursuite  et 


—  392  — 
fut  à  trois  ADS  de  là  récompeosé  par  la  croix  de  la  légion 
d'honneur  (Il  août  i 858.) 

Avec  un  ou  deux  amis,  Eugène  Talbot  avait  rassemblé 
une  rare  bibliothèque  de  musique  où  revivaient  dans  des 
réunions  intimes  tous  les  vieux  maîtres  de  l'art  italique  ou 
allemand,  pour  qui  il  était  passionné.  Il  mourut  è  Angers 
le  29  décembre  1860. 

On  lui  doit  : 

PauULouh  Courier  et  la  dévolution  de  1830»  épltre  en 
vers. 

Angelo^  drame.  (Manuscrit.) 

Ingelger^  comte  d'Anjou^  roman  historique  (Journal  de 
Maine-et-Loire,  1837,  in-8*.) 

Lettre  aux  Jésuites  d'Angers  à  propos  de  la  réplique  au 
discours  de  C avocat  général  Beiloc,  1844,  brochure  in-8». 

Deuxième  leitre  à  propos  de  la  seconde  réplique  et  de  la 
brochure  intitulée  :  Erreurs  et  distractions,  etc.  1845, 
in-8o. 

De  la  réimpression  des  recherches  historiques  sur  F  Anjou 
de  J.-F.  Dodin  et  des  Notes  de  M.  Godet  sur  cet  ouvrage, 

1845,  in-8-. 

Le  Gallicanisme  et  tUltramontanisme,  4846,  in-8'>. 

Etudes  histoiHques  sur  la  révocation  de  FEdit  de  Nantes 
et  sur  Robert  (TArbrissely  à  propos  de  la  réimpression  dfs 
recherches   de  Itodin^  réplique    à  M.   Godard-Faultrier, 

1846,  in-8\ 

Des  attributions  des  comités  locaux  de  surveillance  des 
écoles  primaires  et  des  devoirs  des  ministres  des  différents 
cultes  membres  de  ces  comités.  4850,  in-8*. 

Attentat  contre  la  commune  cT Angers.  Acte  d'accusation, 
in-8'. 

Réquisitoire.  4855,  in-8^. 

Du  droit  de  mutation  par  décès,  conclusions  ^/résentées 
devant  la  cour  impériale  d* Angers»  4856,  in-H© 

Le  respect  des  lois  fait  la  durée  des  empires.  Discours  de 
rentrée.  4858,  in-8». 

Dans  le  Bulletin  de  la  Société  industrielle,  outre  sa 
polémique  avec  M.  Godard-Faultrier,  on  a  son  Rapport 
sur  le    volume  des    archives  tTAnjou^  4844,  in-8*;  /*/«- 


-  393  — 
diccUeur  musical  de  M.  Gellerat^  1846,  in-8*  ;  VExpO' 
sition  des  beaux^ris  de  1848-1849,  in -B^;  Za  législation 
française  des  ouvriers  par  Faraud- Giraud^  4857,  in-8*; 
La  section  musicale  de  t Exposition  de  1858,  ia-8o.  (Ext. 
du  Dictionn. de  Maine-et-Loire.) 

TANCHOT  (Louis-Victor) 

Louis-Victor  Tanchot,  né  à  Arnage  en  1820,  commença 
ses  études  au  collège  d'Alençon  et  les  termina  au  collège 
du  Mans. 

Après  avoir  été  successivement  interne  de  THÔtel-Dieu 
du  Mans,  élève  des  hôpitaux  et  hospices  civils  de  Paris 
et  élève  de  l'École  pratique,  il  vint  s'établir  docteur- 
médecin  au  Mans.Pendant  plusieurs  années  il  fut  membre 
de  la  commission  de  surveillance  de  la  bibliothèque  et  des 
archives  communales  de  la  ville,  médecin  du  bureau  de 
bienfaisance  et  de  la  salle  d'asile  Saint-Pierre,  adminis- 
trateur des  hospices,  membre  du  Conseil  municipal, 
membre  de  la  Société  de  médecine  de  la  Surtbc  et  maire 
d'Arnage;  ilestmort  dans  cette  commune  le  27  octobre 
4874. 

Louis- Victor  Tanchot  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

De  l* accouchement  dans  la  présentation  rf"  l'épaule ^ 
thèse  inaugurale.  Paris,  1848,  in-4o. 

Observations  sur  :  !•  Eclampsie  puerpérale  ;  2°  Hernie 
étranglée  réduite  pnr  le  chloroforme,  iSÂH.  (Bull,  delà 
Soc.  de  méd.  de  la  Sarthe.) 

De  la  saignée  locale^  1852.  ('d.) 

Ilémorrhagie  utérine  grave ^  interne  après  la  délivrance^ 
1854.  (Id.) 

Rapport  sur  une  modification  du  règlement  de  la  Société 
de  médecine,  proposée  par  M,  Mord^et  fils,  1854.  (Id.) 

Rapport  sur  deux  mémoires  du  docteur  Drochart  :  \^  du 
mode  de  propagation  du  choléra^  relation  de  l'épidémie  qui 
a  régné  à  Nogent-le-RoU^ou  ;  2°  de  la  contagion  du  choléra- 
morbus,  1855.  (IJ.) 

Rapport  sur  tes  mémoires  de  M.  Foncher  :  1  •  Etudes  sur 
les  veines  du  cou  ftde  la  tète  ;  2*  Fracture  de  l'extrémité 


—  394  — 
mffrieure  du  radius  ;  3»  sur  une  variété  dé  luxatùm  de 
rastragale;  4»  des  déformations  de  la  pupille^  etc.^  1853. 
(H.) 

Rapport  sur  la  révision  des  articles  \y6etl  du  règle- 
ment de  la  Société  de  médecine^  i857.  (Id.) 

Cancer  à  la  jambe.  Opérations,  Emploi  du  chlorofrvme. 
Son  infidélité.  Recherches  sur  les  causes  de  cette  infidélité. 
4858.  (Id.) 

Discours  sur  la  tombe  de  M.  Adrien  Vincent,  docteur^ 
médecin.  (Union  de  la  Sarthe,  4858.) 

Présentation  de  Vépaule  droite.  Difficultés  du  diagnostic 
de  la  position.  Difficultés  de  la  version^  1860.  (Id.) 

TÊTEDOUX  (Louis) 

Louis  Tètedoux,  né  dans  une  petite  commune  du  dépar- 
tement de  la  Sarthe,  exerça  pendant  plus  de  quarante  ans 
les  fonctions  d'instituteur  public  à  Fresnay.  Il  est  mort 
STibitft.Tient  au  mois  de  février  i863. 

Tètedoux  possédait  à  un  haut  degré  le  don  si  rare  de 
savoir  enseigner  ;  aussi,  sans  négliger  les  autres  enfants, 
s'attachait-il  particulièrement  à  ceux  qui  avaient  le  goût 
du  travail  et  de  l'étude,  et  employait-il  tous  ses  soins  à 
développer  leurs  facultés  intelleetuelles.  Souvent  il  disait  : 
«  Il  tant  l'instituteur  instruit  et  soumis  aux  lois,  il  le  faut 
moral,  il  le  faut  chrétien.  Point  d'éducation  sans  religion.  > 

Tètedoux  est  auteur  d'un  Nouveau  traité  de  grammaire 
française.  i844,  \  vol.  in- 12. 

THORÉ  (Charles) 

Charles  Thoré,  né  au  Mans,  le  30  mars  1804,  a  été 
négociant  pendant  de  longues  années,  puis  il  est  devenu 
conseiller  municipal,  conseiller  général  de  la  Sarthe,  juge 
au  tribunal  de  commerce  de  l  arrondissement  du  Mans, 
président  de  ce  tribunal,  directeur  de  la  succursale  de  la 
banque  de  France  et  membre  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

Il  est  auteur  des   travaux  suivants  : 


/: 


/-^// 


>-*f/ 


—  395  - 
JLBttre  sur  F  extraction  de  la  résine.  (Bull,  de  la  Société 
d*agricuI.J842.) 

Bapport  relatif  à  Cenquête  sur  la  production,  le  commerce 
et  la  consommation  du  sel  dans  le  département  de  la  Sarthe, 
(Id.,  1851.) 

Discours  au  tribunal  de  commerce  du  Mans  sur  les  travaux 
faits  pendant  son  exercice  comme  président.  (Union  de  la 
Sarthe,  4852.) 

Charles  Thoré  est  encore  auteur  de  différents  rapports 
faits  au  conseil  municipal  du  Mans  et  au  conseil  général 
de  la  Sarthe. 

Charles  Thoré,  qui  était  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur^ est  décédé  à  Yvré-rEvégue  le  20  septembre  !860. 

THORÉ  (Etienne  -  Joseph-Théophile) 

Etienne-Joseph-Théophile  Thoré  est  né  à  La  Flèche,  le 
23  juin  1807.  Il  fit  ses  études  à  l'école  militaire,  vint  à 
Paris,se  fit  recevoir  avocat  et  prit  part  à  la  révolution  de 
1830.  Le  gouvernement  nouveau  le  nomma  substitut  dans 
sa  ville  natale. 

Six  mois  après,  il  donna  sa  démission  et  se  mit  à  écrire 
successivement  dans  11  Iteoue  républicaine,  le  Journal  le 
Peuple,  V  Encyclopédie  populaire  y  la  Revue  sociale^  le  Réfor- 
mateur, la  Revue  du  Progrès ,  la  Revue  indépendante  et  le 
Siècle.  11  publia  le  prospectus  d*un  organe  appelé  la  Démo- 
cratie, et  une  brochure  :  La  vérité  sur  le  parti  démocratique. 
Ces  deux  publications  lui  valurent  une  double  condamna- 
tion et  une  année  entière  passée  à  Sainte-Pélagie. 

Après  la  révolution  de  février,  il  fonda  La  vraie  Ré- 
publique.  Ce  journal  créé  le  26  mars  4848,  fut  supprimé 
le  13  juin  suivant. 

Le  coup  d'État  de  1851  le  trouva  en  exil.  Jusqu'à  Vam- 
nislie  Thoré  vécut  à  l'étranger,  en  Angleterre,  en  Suisse, 
en  Belgique,  en  Allemagne,  dans  les  Pays-Bas. 

Sous  le  pseudonyme  de  William  Burger,  Thoré  fit  pa- 
raître une  multitude  d'écrits  qui  lui  ont  valu  la  réputa- 
tion d'un  des  critiques  les  plus  distingués  de  cette  époque. 
11  visitait  les  musées,fouillait,furetait,découvrait  des  chefs- 


—  396  - 
d'œuvre  oubliés  ou  inconnus  ;  ses  études  sur  les  maîtres 
flamands  et  hollandais  sont  surtout  remarquables.  H  « 
publié  successivement  les  ouvrages  suivants  : 

Les  musées  de  Hollande. 

Trésor  d'art  en  Angleterre. 

Le  musée  d'Anvers. 

La  galerie  d'Arenberg^  à  Bruxelles. 

La  galerie  Suermondt,  à  Aix-la-Chapelle. 

L'École  anglaise. 

La  mort  a  interrompu  un  grand  travail  qu'il  achevait 
sur  la  vie  et  Tœuvre  du  plus  grand  génie  de  la  peinture 
du  Nord,  Paul  Hembrandt. 

Il  fit  les  articles  de  Salon  au  Constitutionnel,  au  Temps, 
à  V Indépendance  Mge.  Ses  articles  ont  été  réunis  en  deux 
volumes. 

Thoré  était  pauvre.  Sa  seule  richesse  était  des 
tableaux  ;  il  vivait  au  milieu  d'eux  familièrement. 

Thoré  est  mort  à  Paris,  le  30  avril  1869. 

TISON  (Alexandre-Auguste-Loois-Pierre) 

Alexandre-Auguste-Louis-Pierre  Tison  est  né  à  Cour- 
gains,  le  9  décembre  I8l)8.  Il  fit  de  brillantes  études  au 
collège  du  Mans  et  obtint  à  seize  ans  le  diplôme  de  bache- 
lier es  lettres.  Tison  entra  au  séminaire  du  Man^,  et,  au 
sortir  des  cours  de  théologie,  on  l'envoya  en  qualité  de 
professeur  au  collège  de  Laval;  en  4830  il  fut  révoqué  pour 
refus  de  serment  au  gouvernement  de  Juillet  et  passa 
une  année^  comme  professeur,  dans  la  famille  d*Aux,  à 
Saint-Léonard-de-Louplande . 

Ordonné  prêtre  le  17  décembre  1831,  l  abbé  Tison  devint 
vicaire  de  Saint-Calais,  le  30  du  même  mois:  au  mois 
de  juin  1835,  Mgr  Bouvier  l'appela  près  de  lui  comme 
vicaire  de  la  cathédrale  et  il  y  resta  pendant  seize  années. 

Fin  1850,  Mgr  Bouvier  nomma  Tabbé  Tison  curé  de 
Mayenne.  Il  fonda  et  dota  la  salle  d'asile  de  cette  ville. 

La  ville  de  Mayenne  doit  son  pt4it  séminaire  (1857)  i 
la  haute  influence  de  l'abbé  Tison.  Sous  son  ministère,  on 
reconstruisit  le  presbytère,  on  agrandit  et  on  restaura  l'é- 


—  397  — 
glise.  La  première  pierre  du  presbytère  futpo?ée  en  1868 
et  tout  était  achevé  en  4872.  Enfin,  il  fit  bâtir  la  maison 
de  la  Providence  pour  K^rder  les  malades  (1866;,  prit  les 
Sœurs  à  sa  charge  et  donna  25,000  ir.  pour  construire  cet 
établissement.  Il  a  institué  le  Tiers  Ordre  franciscain,  TAs- 
sociation  des  mères  chrétiennes,  l'Association  des  enfants 
de  Marie,  et  rétabli  la  Confrérie  du  Saint  Sacrement,  éri- 
gée à  Mayenne  en  i548  e  disparue  à  la  révolution. 

L*abbé  Tison,  archiprêtre  de  Mayenne,  est  mort  au  mois 
d'octobre  1876. 

TOPINARD,  COMTE  DE  TILLIËRE  (Augnste-Charles) 

Charles-Auguste  Topinard,  comte  de  Tillière,  n'est  pas 
né  dans  le  département  de  la  Sarthe,  mais  il  vint  habiter 
très  jeune  la  ville  de  Saint-Calais.  Plein  de  dévouement  à 
la  chose  publique,  il  fut  nommé  maire  de  Saint-Calais, 
membre  du  conseil  général  de  la  Sarthe  et  administrateur 
de  l'hospice  de  Saint-Calais. 

Le  comte  de  Tillière  est  décédé  à  Saint-Calais  le  20  dé- 
cembre 1855.  Il  est  né  le  12  août  1785. 


TOnCHARD  (Lonise) 

Louise  Pissot,  dame  Touchard,  est  née  à  La  Bazoge  le 
5  avril  1796,  elle  est  décédée  au  Mans  le  8  mai  1850. 

Elle  a  publié  les  ouvrages  suivants  : 

Espérance  et  Foi  avec  une  préface  de  AL  B,  HauréaUy 
rédacteur  du  Courrier  de  la  Sarthe,  1839,  1  vol.  in-18. 

Les  Epis  idonéens  avec  une  préface  de  M.  i*aul  Itochette, 
rédacteur  de  l'Union  de  la  Sarthe.  1843, 1  vol.  in-18. 

Plusieurs  de  ces  poésies  ont  été  publiées  dans  VAmi  des 
Loisy  le  Courrier  de  la  Sarthe  y  V  Union  de  la  Sarthe  et  le 
Bulletin  de  la  Société  d'agriculture^  sciences  et  arts  de  la 
Sarthe. 

Une  mère.  Poésie.  (Congrès,  1839.) 

A  Notre-Dame  de  Bon-Secours,  Poésie.  1845,  in-8«>. 
(Union  de  Ja  Sarthe,  1848.) 


La  tombe  d'Fêther.  Poésie.  (Courrier  de  la  Sarthe, 
1847.) 

Les  poésies  de  Louise  Pissot  sont  siguées  Louise 
Toucbard. 

TOURANGIN  (Denis-Victor) 

Denis-Victor  Touraiigin  est  né  à  Iss3udun  (Indre)  le  25 
octobre  1788;  élève  au  collège  de  Pont-Levoy,  il  lit  son 
droit  à  Paris^  et  se  fixa  à  Bourges,  où  il  exerça  la  profes- 
sion d'avocat  (1814).  Il  participa  à  la  fondation  du  Journal 
du  Cher,  protesta,  en  1830,  contre  les  ordonnances  de 
juillet  et  fut,  le  5  août  suivant  nommé  préfet  de  la  Sarthe. 
Il  a  laissé  dans  notre  département  les  meilleurs  souvenirs. 
Il  administra,  de  4833  à  1848,  le  département  du  Doubs, 
puis  celui  du  Rbône.  Ayant  refusé  de  se  rallier  à  la  Répu- 
blique, il  quitta  l'administration  le  ÎA  février  4848.  Élu  à 
l'Assemblée  législative, il  fut  mis  au  nombre  des  conseillers 
d'État,  dans  la  section  de  légisLition. 

Après  le  2  décembre  1854 ,  il  fit  partie  de  la  commission 
consultative  et  fut  appelé  de  nouveau  au  conseil  d'État  en 
4852. 

L'indépendance  de  son  caractère  se  révéla  lors  des  décrets 
contre  les  biens  de  la  famille  d'Orléans.  Malgré  son  dé- 
vouement à  TEmpereur,  il  protesta  contre  ces  décrets  et 
offrit  sa  démission  de  Conseiller  d'État.  Le  Souverain,  ap- 
préciant les  scrupules  du  loyal  serviteur  du  gouvernement 
de  Louis- Philippe,  n'en  eut  que  plus  d'estime  pour  Tou- 
rangin  qu'il  éleva  à  la  dignité  de  sénateur,  le  4  décembre 
1854  et  lui  conféra  les  insignes  de  grand  officier  de  la  Lé- 
gion d'honneur  pour  les  services  qu'il  avait  rendus  à  Lyon. 
Au  Sénat  il  se  montra  aussi  recommandable  par  la  modé- 
ration de  ses  opinions  et  la  sagess'î  de  ses  vues  que  par  son 
attachement  aux  lois  du  pays. 

La  vie  publique  de  Tonrangin  se  termina  le  4  septembre 
4870. 

«  Vivement  sollicité  par  ses  amis  politiques,  écrit  son 
nécrologue,  de  se  présenter  aux  élections  sénatoriales  du 
Cher  en  1876,  il  résista  aux  plus  pressantes  instanceSybien 
que  son  succès  fût  presque  assuré. 


—  399  — 

€  Tourangin  présida  le  Conseil  général  dn  Cher  de  i870 
à  1877. 

tt  Soit  comme  administrateur,  soit  comme  homme  d'É- 
tat, soit  comme  homme  privé,  Tourangin  a  montré  les 
plus  précieuses  qualités,celles  qui  font  les  grands  citoyens 
et  qui  imposent  leur  souvenir  à  la  reconnaissance  du 
pays  et  à  raSection  de  tous  ceux  qui  les  ont  connus.  » 

Denis-Victor  Tourangin  est  décédé  le  31  mai  1880  dans 
sa  propriété  de  Menetou-Salon. 

T0nRNESAC(Magloire-Stamsla8-Adrien) 

Magloire-Stanislas-Adrien  Tournesac  naquit  à  Saint- 
Mars-d'Outillé  le  14  septembre  1805,  il  commença  par 
exercer  l'état  de  cordonnier  chez  Son  père,  plus  tard  il  en- 
tra au  séminaire  et  fut  ordonné  prêtre  en  1833.  Nommé 
prêtre-sacristain  de  Notre-Damu  de  la  Couture,  il  se  livra 
presijue  entièrement  aux  études  archéologiques  ;  il  entra 
dans  la  Société  française  pour  la  conservation  et  la  descrip- 
tion  des  monuments  historiques  et  on  le  choisit  bientôt 
comme  inspecteur  de  la  division  de  la  Sarthe. 

En  1839,  le  Congrès  lui  accorda  une  médaille  d'or  comme 
récompense  du  zèle  avec  lequel  il  avait  professé  Tarchéo- 
logie  au  séminaire  du  Mans,  et  pour  le  dévouement  avec 
lequel  il  avait  surveillé  et  dirigé  les  restaurations  iaites 
à  différents  édifices  religieux  du  diocèse  du  Mans. 

Dans  un  rapport  fait  au  Congrès  de  1844  sur  les  Études 
archéologiques, il  dit  aqu'il  afait  construire  l'église  de  Saint- 
Joseph  à  Sainte-Croix  dans  le  style  du  xui*  siècle;  longueur 
43",largeur  de  la  nef  sans  comprendre  les  bas  côtés,  10", 
.  élévation  jusqu'à  la  voûte,  18".» 

En  1870,  les  communards  de  Paris  ont  lacéré  et  détruit 
un  grûnd  nombre  de  plans  et  de  dessins  qu'il  possédait 
à  Vaugirard. 

L'abbé  Tournesac  a  fait  exécuter  sur  ses  plans  soixante- 
sept  églises  ou  chapelles,  parmi  lesquelles  nous  remar- 
quons celles  de  Vannes,  de  Nantes,  de  Quimper,  de  Brest, 
la  chapelle  des  Dames  Réparatrices  de  Strasbourg,  puis  le 


—  -400  — 
collège  des  Jésuites  de  Poitiers,  l'établisseraeatde  Sainte. 
Geneviève  et  celui  de  Sèvres,  h  Paris. 

En  187),  i'abbé  Tournesac  est  entrd  dans  la  maison  des 
Jésuites  du  Mans  et  y  est  décédé  le  3  janvier  1875.  Il  a 
été  inhumé  dans  le  cimetière  de  l'établissement. 

L'abbé  Tournesac  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

RopffOrt  sur  l'état  des  monuments  historiques  du  départe- 
ment de  la  Sarthe.  (Bull,  monum.    t.  VIII.) 

Rapport  sur  les  édifices  les  plus  remarquables  classés  par 
ardre  d'intérêt  sous  le  rapport  de  l'histoire  de  l'art  dans  le 
département  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Rapport  sur  les  églises  de  Sillé-le-Guillaume^  Evron  et 
Ambrières,  1838,  Caen,  brochure,  in-8*. 

Réponses  aux  XI 11^  et  XI V^  questions  du  programme  du 
Congres  scientifique  de  1^39. 1839,  brochure  in-8'. 

Mémoire  sur  Its  beauté^  architecturales  de  Notre-Dame  de 
la  Couture.  ^Congrès  1839.) 

A  quflle  époquevU-on  paraître  l'ogive  dans  les  monuments 
du  Maine?  Quels  sont  dana  les  mêmes  contrées  les  mon»/ments 
qui  présentent  les  caractères  de  transition  de  fa  période  ro- 
mane à  la  période  ogivale?  (Id.) 

Détermimr  avec  précision  les  caractères  architectoniques 
qui  distinguent  au  XI*  et  au  XI I*  siècle  les  monuments  reli- 
gieux du  Maine?  (Id.) 

Statistique  monumentale  de  la  ville  du  Mans  envoyée  au 
ministère.  (Manuscrit,  1811.) 

État  de  r église  de  Ballon.  (Congrès,  18 il.) 

Rapport  sur  les  restaurations  entreprises  depuis  peu  aux 
monuments  historiques  du  département  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Rapport  sur  l'état  des  monuments  historiques  du  départe- 
ment de  la  Sarthe  et  sur  les  travaux  terminé.^  depuis  peu  ou 
déjà  commencés  dans  les  édifices  religieux  et  civils  des  divers 
arrondissements.  (Congrès,  1842.) 

Notice  sur  les  sculptures  en  bois  du  chœur  de  la  cathédrale 
du  Mans  (Bull,  de  la  Société  d'Agricul. ,1842-1843.) 

Mémoire  sur  la  description  de  la  cathédrale  du  Mans. 
(Congrès,  1843.) 

Rapport  sur  l'église  de  Château-l'Hermitage. 

Description  de  l'église  de  N.-D.  de  Sablé.  (Congrès  18i4.) 


—  40i  — 
itappùri  sur  les  études  archéologiques  dans  le  diocèse  du 
Mans.(\d.) 

Eglise  nouvelle  dCEconimoy,  (Id.) 

TOURT  (René-Arsène) 

L'ahbé  René-Arsène  Toury  naquit  à  Vallon,  le  iO  juillet 
\9XA,  Ordonné  prêtre  le  15  juillet  i826,  il  fui  appelé  dès  le 
lendemain  au  vicariat  de  Pré-en-Pail.  Le  4  décembre  1829 
on  le  chargea  de  la  cure  de  Bessé,  et  en  août  lHd9  on  le 
nomma  supérieur  de  l'institution  ecclésiastique  de  Tessé  ; 
en  1840  il  devint  aumônier  de  Notre-Dame  de  La  Flèche, 
et  le  20  décembre  1842,curé  de  Ghâteau-Gontier.  Archi- 
prêtre  de  Saint-Calais  le  29  mai  1848,  il  Tut  chanoine 
honoraire  en  185(),  et  en  1858,  Monseigneur  Nanquetle 
rappela  dans  le  conseil  épiscopal  avec  le  titre  de  vicaire 
général.  Au  mois  de  novembre  1861,  le  siège  de  Tévèché 
du  Mans  étant  devenu  vacant,  le  chapitre  le  choisit  comme 
vicaire  capitulaire.  Monseigneur  Pillion  le  conserva 
ensuite  comme  vicaire  général. 

L'abbé  Toury,  qui  est  décédé  au  Mans  le  4  août  1866,  a 
été  vivement  regretté  de  tous  ceux  qui  Tout  connu.  La  vie 
de  ce  digue  prêtre  a  été  honorablement  et  saintement 
remplie. 

TREMBLAIS  (Augustin) 

Augustin  Tremblais  naquit  à  Ballon  le  20  novembre 
4800,  il  est  mort  à  ...  en  185.. 

Voici  les  titre?  de  ses  ouvrages  indiqués  par  la  Biblio- 
graphie du  Maine  : 

Tableaux  des  comptes  faits  de  Vintérêt  des  capitaux  à  tous 
les  taux,  basés  sur  360,  365  et  366  jours,  accompagnés  du 
Traité  raisonné  des  méthodes  analogues,  etc.  Le  Mans,  1829, 
brochure  in-8*. 

Comptes  courants  portant  intérêts  calculés  à  tavance^  ac- 
compagnes de  tableaux,  etc.  Bordeaux,  4834,  brochure  in-8* 
(5*  édition,  Marseille,  1838.) 

Coiàptabilité  commerciale.  Supplément  contenant  un  nou- 

29 


—  403  — 
veau  Traité  iCarithmitique  appliqué  aux  calcul»  des  renies 
sur  r État ^  accompagné  de  Tableaux.  Bayonne,  1834,  bro- 
chure in-8*. 

Éléments  de  Grammaire  française^  de  Littérature^  de 
Géographie^  ete.^  avec  tableaux.  Le  Mans,  1835,  brocbure 

Nouveau  Traité  général  et  universel  des  changes,ou  mtr//t* 
plieateurs  décimaux  pour  calculer  tous  les  changes  par  une 
seule  opération^  etc.  Paris,  1836^  brochure  în-8o. 

Nouvelle  simplification  des  comptes  courant s^  ou  tableaux 
synoptiques  des  comptes  faits  de  l'intérêt  des  valeurs^  etc. 
Rennes,  1837,  brochure  in-8^. 

Les  six  ouvrages  ci-dessus  ont  été  réunis  dans  un  volume. 
Paris,  1837,  in-8». 

Explication  du  nouveau  système  légal  des  poids  et  mesures. 
Le  Mans,  1840,  brochure  in-8''. 

Tableaux  contenant  les  jours  entre  deux  époques  quel-- 
conques  avec  des  facteurs,  ou  multiplicateurs  à  chaque  nom-- 
bre  de  jours  par  lesquels  il  suffît  de  multiplier  un  capital 
pour  en  obtenirll* intérêt.  Marseille,  in-plano,  lithogr 

Recueil  de  pensées  diverses,  bons  mots^  poésies,  etc.  Le 
Mans,  1850,  brochure  in-12. 

TRI6ER  (Gustave) 

Gustave  Triger  naquit  à  Mamers  en  1822.  Devenu  capi- 
taine au  long  cours,  il  vint  passer  quelques  jours  chez  son 
père,  receveur  municipal  à  Mamers.  Le  11  août  iHb3,  il 
s'est  noyé  dans  .un  étang  où  il  était  allé  se  baigner  avec 
plusieurs  de  ses  amis. 

Au  mois  de  décembre  1852,  Triger  commanda  un  navire 
qui  fit  naufrage  sur  les  côtes  d'Angleterre;  grâce  à  un  bâti- 
ment russe,  il  fut  sauvé  ainsi  que  l'équipage,  mais  le 
navire  et  toute  la  cargaison  coulèrent  à  fond. 

TRIGER  (Jacques) 

Né  à  Mamers  le  10  mars  1801,  Jacques  Triger  fit  de 
bonnes  études  dans  le  collège  de  sa  ville  natale,  et  dans 


—  4M)3  — 
ceux  deLi  Flèche  et  de  Paris.  U  suivit  assidûment  les  cours 
du  savant  Cordier,  en  18Sfô,  sur  la  géologie  et  devint  iugé* 
nieur  civil  et  géologue  très  distingué. 

En  1833  et  1834,  Triger  fit  au  Mans  des  cours  de  géo- 
logie pratique  suivis  par  un  auditoire  nombreux  et  intelli* 
gent.En  1834,  il  exécuta  un  tracé  entre  les  villes  du  Mans 
et  d'Alençon  pour  la  canalisation  de  laSarthCi  avec  appro- 
bation des  hontes  les  plus  compétents.  En  1844  il  fut 
nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et  fut  choisi 
comme  correspondant  du  ministre  de  Tinstruction  publi- 
que pour  la  Sarthe.  11  faisait  partie  de  la  Société  d'agricul- 
ture, scieuces  et  arts  de  la  Sarthe,  de  l'Académie  des 
sciences,  de  la  Société  géologique  et  de  plusieurs  autres 
sociétés  savantes,  françaises  et  étrangères. 

Grâce  à  ses  recherches  assidues,  plusieurs  carrières  de 
marbre  et  de  mines  d'anthracite  ont  été  découvertes  dans 
lesMépartements  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne,  a  Auda- 
cieux dans  ses  conceptions,  écrit  l'auteur  de  C Histoire  com- 
plète de  la  province  du  Maine ,  comme  tous  les  hommes  qui 
comptent,  pour  l'exécution,  >ur  les  ressources  de  leur 
intelligence,  Triger,  après  avoir  sérieusement  étudié  le 
bassin  houiller  de  Chalonnes  (Maine-et  Loire),  proposa  à 
M.  le  comte  [de  Las  Cases  Texploitation  d'une  mine  de 
charbon  sous  le  lit  même  du  fleuve.  Les  difiBcultés  d'une 
pareille  entreprise  oiTraient  le  remarquable  avantage 
d'amener,  par  nécessité,  notre  savant  géologue,  à  sa  belle 
et  précieuse  découverte  de  l'air  comprimé,  dans  ses  appli- 
cations fécondes  aux  grands  travaux  de  ce  genre.  Aussi 
ne  tarda-t-elle  pas  à  se  trouver  employée  au  sauvetage  des 
navires,  en  France,  en  Belgique,  en  Angleterre,  etc., 
d'après  les  instructions  données  par  l'auteur,  aux  fonda- 
tions des  ponts,  des  aqueducs,  etc. 

«  Cette  invention  remarquable  est  tellement  aujour- 
d'hui regardée  comme  l'imprescriptible  propriété  de  notre 
compatriote,  qu'en  Belgique,  dans  les  écoles  centrales  des 
mines^  on  la  mentionne  toujours  sous  le  litre  de  Procédé 
Triger  ;  que,  lors  de  son  emploi  dans  la  construction,  sur 
le  Rhin,  .à  -Kehl,  des  fondations  du  pont  destiné  au 
chemin  de  fer,  les  ingénieurs,  par  eiTeur  sans  doute, 


—  404  - 

i  ayantprésentéecomme  une  découverte  anglaise.plasieais 
membres  de  l'académie  des  sciences  réclamèrent  en  faveur 
de  Triger,  par  la  voie  du  Moniteur;  enfin,  en  4852,  Tauteur 
obtint,  pour  cette  découverte,  le  grand  prix  de  mécani- 
que. » 

La  vie  de  ce  savant  a  été  consacrée  tout  entière  aux 
découvertes  qui  pouvaient  apporter  la  richesse  à  son  pays. 
Sa  fortune  eût  été  considérable,  si  myns  ami  de  la 
science,  il  se  fit  livré  avec  moins  d'ardeur  a  ses  recherches 
toujours  coûteuses. 

Triger  est  mort  subitement  è  Paris,  le  16  décembre  4867, 
il  a  été  inhumé  dans  le  cimetière  de  la  ville  du  Mans  le 
31  janvier  1868»  Il  était  officier  de  la  Légion  d'honneur. 

Il  est  auteur  d'une  Carte  géologique^  très  estimée,  du 
département  de  la  Sarthe  (1839),  et  d'une  Carte  topogra- 
phique du  même  département,  très  détaillée  et  exécutée 
sur  une  grande  échelle;  d'opuscules  sous  forme  de  lettres 
à  l'Académie  des  sciences  ;  il  a  encore  publié  la  carte  du 
Canton  de  Fresnay  (1837) ,  et  commencé  l'impression  d'un 
Cours  de  géognosie  appliquée  aux  arts  et  à  Cagriculturt 
(1834,  in- 12,  neuf  livraisons);  il  a  aussi  pris  part  à  la 
rédaction  de  la  Paléontologie  française  destioée  à  complé- 
ter celle  d'Alcide  d'Orbigqy,  et  quelque  temps  avant  de 
mourir  il  publiait,  en  collaboration  avec  M.  Gottereau,  un 
ouvrage  important  sur  les  oursiers  fossiles  du  département 
de  la  Sarthe. 

D'heureuses  applications  de  la  science  lui  avaient  donné 
un  rang  distingué  parmi  les  inventeurs.  Le  Dictionnaire 
des  arts  et  manufactures  disait  de  son  Appareil  pour  la 
traversée  des  terrains  ébouleux  et  aquifères  :  «  L'heureuse 
conception  de  Triger  est  devenue  le  point  de  départ  d'un 
immense  perfectionnement  de  l'art  de  l'ingénieur,  en  four- 
nissant le  moyen  d'exécuter  des  travaux  hydrauliques 
offrant  des  difficultés  qui  eussent  été  autrefois  insurmon. 
tables.  Nous  citerons  pour  exemple  les  piles  du  célèbre 
pont  du  Rhin  à  Strasbourg.  C'est  aussi  par  son  procédé 
que  les  ponts  de  Kehl  et  de  Bordeaux,  sur  les  parcours  des 
voies  ferrées,  ont  été  construits.  • 

On  cite  encore  de  Triger  : 


—  405  — 

Friger  à  MM.  les  Membret  de  l'Académie  des  îciences. 
Paris^  1834^  brochure  in-4o. 

Rapport  sur  la  carte  de  M.  Chortn.  (Congrès,  1839.) 

De  quel  étage  géologique  sortent  les  eaux  salées  de  Che- 
miré-le-Gaudin.  (Bull,  de  la  Société  d'agricol.,  4855.) 

Echinides  du  département  de  la  Sarthe.  (Id.,  1857-1858. 

Division  dans  la  composition  du  terrain  crétacé  de  la 
Sarthe  (M.,  1859.) 

TROTTÉ  DE  LA  ROCHE  (Auguste-Casimir) 

Né  au  Mans  le  26  germinal  an  II,  il  est  inscrit  sur  les 
registres  de  Tétat  civil  sous  le  nom  de  Auguste-Casimir 
Trotté;  mais,  en  1 827,  un  jugementdu  tribunal  civil  recti- 
fie cet  acte  de  naissance  et  lui  donne  ses  véritables  noms 
de  Auguste-Casimir  Trotté  de  la  Roche.  C'est  donc  par 
eiTeur  que  dans  la  presse  de  la  Sarthe  son  nom  se  trouve 
souvent  écrit  Trotté-Delaroche. 

Son  frère,  Pierre  Trotté  de  la  Roche,  né  au  Mans  le  29 
octobre  1790,  inspecteur  général  des  ponts  et  chaussées  et 
des  travaux  hydrauliques  de  la  marine,  commandeur  de 
la  Légion  d'honneur,  est  mort  dans  cet^  ville  le  4  novem- 
bre 1H59. 

Auguste-Casimir  Trotté  de  la  Roche  a  été  successivement 
négociant,  président  du  tribunal  de  commer(:e  de  l'arron- 
dissement du  Mans,  maire  de  cette  ville,  suppléant  rlu  juge 
de  pûx  du  2«  canton  du  Mans,  président  du  conseil  géné- 
ral de  la  Sarthe,  directeur  du  comptoir  de  la  banque  de 
Frnnce  au  Mans  et  membre  de  Ja  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

Il  est  mort  au  Mans  le  i6  juillet  1860. 

Il  est  auteur  de  plusieurs  rapports  faits  au  conseil  géné- 
ral, au  conseil  municipal  et  des  opuscules  suivants  : 

Rapport  sur  deux  projets  d'établissement  de  fermes- 
modèles.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1836.) 

Rapport  sur  le  commerce  de  la  Sarthe.  (Congrès  scientifi- 
que de  France,  1839  ) 


—  406  — 


VALLÉE  (Alezandie) 

Alexandre  Vallée  naqpiit  au  Mans,  le  il  mars  4799. 

Après  avoir  fait  ses  études  au  collège  de  Vendôme  et  son 
droit  à  Paris,  il  entra  dans  la  magistrature  et  fut  successi- 
vement substitut  du  procureur  du  roi  à  Beaupréau  (Maine- 
et-Loire),  procureur  du  roi  à  Segré,  puis  à  La  Flèche  de 
4830  à  1848.  A  cette  époque  il  donna  sa  démission  pour  ne 
pas  servir  le  gouvernement  républicain  et  vint  habiter  Le 
Mans.  Il  est  décédé  le  â7  avril  1861,  après  une  maladie  de 
quelques  jours. 

«  Alexandre  Vallée  avait  du  caractère,  dit  un  de  ses 
biographes;  autant  chez  lui  le  respect  de  l'autorité  et  des 
lois  était  inné,  autant  il  portait  une  haine  vigoureuse  à  la 
révolution  et  à  l'anarchie. 

«  Esprit  net,  droit,  méthodique,  il  aimait  et  cultivait 
les  lettres;  il  avait  le  goût  des  études  sérieuses,  et  dans 
tout  ce  qu'il  écrivait,  il  apportait  ce  soin,  cette  exactitude, 
cette  correction  qu'on  retrouvait  dans  les  moindres  détails 
de  sa  vie  privée. 

a  D*une  froideur  qui  n'était  qu'apparente,  enclin  à  la 
contradiction,  prudent  et  réservé  envers  les  personnes  qui 
ne  vivaient  pas  dans  son  intimité,  il  était  plein  d'enjoue- 
ment dans  les  épanchements  de  l'amitié  ;  son  commerce 
était  sûr  comme  les  principes  d'honnêteté  et  de  loyauté 
qui  le  dirigèrent  dans  tous  les  actes  de  sa  vie.  » 

Alexandre  Vallée  est  auteur  des  travaux  suivants: 

Souvenir  du  Salon  de  1860,  publié  sous  le  pseudonyme 
de  Maurice  Aubert.  1  vol.  in-18,  1860. 

De  quelques  modifications  projetées  au  code  d'instruction 
criminelle.  (Union  de  la  Sarthe,  1850.) 

Compte  rendu  de  l'ouvrage  de  M.  Adolphe  Garnier^  in- 
titulé :  Morale  sociale,  ou  devoirs  de  l'Étal  et  des  citoyens, 
sur  ce  qui  concerne  la  propriété,  la  famille,  l'éducation,  la 


_  407  — 
liberté,  l'égalité,  l'organisation  du  pouvoir,  la  sûreté  in- 
térieure et  eitérieure.  (Id.) 

Compte  rendu  de  l'ouvrage  de  Marie  CarpenU'ery  intitulé: 
Enseignement  pratique  dans  les  écoles  maternelles  ou  pre- 
mières leçons  à  donner  aux  petits  enfants.  <Id.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  de  l'école  communale 
de  Sainte-Croix.  (Id.,  iHbi.) 

Conférences  religieuses  du  R.  P.  Carboy  à  la  chapelle  de 
la  Visitation^  rue  Champ-Garreau.  (fd.,  4852.) 

Compte  rendu  de  l'Histoire  de  Técole  de  La  Flèche  depuis 
sa  fondation  par  Henri  IV,  jusqu'à  sa  réorganisation  en 
prytanée  impérial  militaire,  par  Jules  Glère,  1853^  i  vol. 
in-12.  (Id.) 

Compte  rendu  de  l'ouvrage  du  docteur  Le  Pelletier^  inti^ 
tulé:  Du  système  pénitentiaire,  le  bagne,  la  prison  cellu- 
laire, la  déportation.  (Id.,  i853.) 

Compte  rendu  des  Documents  historiques  conservés  dans 
les  archives  du  département  de  la  Sarihe,  par  fiilard, 
2  vol.  in-4.(Id.,  1854.) 

Compte  renduàvi  Précis  d'hygiène  pratique,  ou  notions 
f^lémentaires  sur  les  moyens  de  conserver  la  santé,  suivi 
d'application  à  la  médecine  usuelle,  par  J.  Le  Bêle,  i  vol. 
in-42.  (Id.,  <85i.) 

Compte  rendu  sur  les  Recherches  historiques  de  Vaas  et 
Lavemat,  par  F.  Legeay,  I  vol.  in-i2.  (Id.,  4854.) 

Les  infortunes  d'un  voyageur  au  MansJh\»^  48H.) 

Compte  rendu  du  livre  de  */••  Pape^Carpentier^  intitulé: 
Histoire  et  leçons  des  choses  pour  les  enfants.  (M  ,  4S35). 

Compte  rendu  du  volume  intitulé  :  Etudes  sur  l'histoire 
et  les  monuments ('u  dépai'tementde  la  Sarihe.  (Id.,  1856.) 

Compte  rendu  sur  Henri  IV  à  la  Flèche,  par  Jules  Clèro, 
(ld.,1857). 

Compte  rendu  sur  l'ouvrage  de  F,  Legeay,  intitula  : 
Recherches  historiques  sur  Aubigné  et  Verneil.  (Id.^ 
1857.) 

De  l' Usurpation  de$  titres  de  noblesse.  (Id) 

Compte  nndudc  V ouvrage  de  M,  A,  Ed.  Chaignet,  pro^ 
fesseur  de  seconde  au  Prytanée,  intitulé  :  Les  principes  de 
la  science  du  droit.  (Id.) 


—  408  — 
Les  artistes  de  la  Sarlhe  au  Salon  de  1859.  (Id.,  1860.) 
Compte  rendu  de  V ouvrage  de  M.  A,  Ed.  Chaignei^  ùui" 
tulé  :  Les  principes  de  la  science  du  beau.  (Id.,  i86l .) 

Pendant  plusieiju-s  années,  Alexandre  Vallée  a  publié 
dans  Y  Union  de  la  Sarthe  des  comptes  rendus  des  ou- 
vrages de  M.  Louis  Figuier,  et  des  comptes  rendus  de  la 
cour  d'assises  de  la  Sarthe  et  du  tribunal  correctionnel  du 
Mans.  Dans  le  même  journal  il  a  également  publié  d'ex- 
cellenis  articles  de  biographie,  de  jurisprudence  et  de  phi- 
losophie. 

YALLÉE  (Gustave-Platon) 

Gustave-Platon  Vallée  est  né  au  Mans,  le  26  mai  1829.  Il 
fit  d'excellentes  études  au  collège  de  cette  ville  et  <r  la  cul- 
ture des  lettres  le  prépara  fructueusement  à  celle  de  la 
jurisprudence^  qu'il  devait  bientôt  apprendre  au  sein  de  la 
'acuité  de  Paris*  Une  fois  reçu  licencié,  il  ne  voulut  pas 
quitter  la  capitale  avant  de  suivre  les  cours  de  l'École  des 
chartes.  Ce  nouveau  genre  d'études  fut  couronné  par  les 
plus  brillants  succès,  puisque  Vallée  obtint  le  premier 
rang  lors  des  examens  de  sortie  des  élèves  de  son  cours 
Gomme  il  se  destinait  à  la  carrière  de  la  magistrature,  il 
vint  au  Maus,où  il  a  été  attaché  au  parquet  de  M.  le  procu- 
reur impérial  pendant  un  cei*tain  temps.  i> 

Nommé  juge  suppléant  au  tribunal  civil  du  Mans,  en 
1855,  il  a  continué  de  remplir  cette  fonction  jusqu'à  sa 
mort.  Il  a  fait  successivement  partie  de  diiférentes  admi- 
nistrations :  ainsi  il  a  été  administrateur  de  la  Caisse 
d'épargne,  membre  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe,  membre  de  la  Société  àw  matériel  agri- 
cole de  la  Sarthe^  secrétaire  de  la  Société  d'horticulture  de 
la  Sarthe,  vice-président  de  la  Société  chorale  du  Mans, 
secrétaire  de  Tadministration  de  la  Société  d'assurance 
mutuelle  immobilière  du  Mans;  membre  de  la  Conférence 
de  Saint- Vincent  de-Paul,  président  du  Cercle  catholique 
du  Mans,  etc. 

Gustave-Platon  Vallée,  qui  est  décédé  au  Mans,  le  4  août 
1867,  a  était  mêlé  activement  à  toute  les  charités  et  à 


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—  409  — 
toutes  les  bonnes  œuvres  de  notre  ville,  il  déployait  pour  le 
bien  une  activité  qui  n'avait  d'égale  que  son  extrême 
modestie.  Digne  héritier  des  vertus  de  son  père  (Platon 
Vallée),  qui  a  laissé  au  Mans  la  réputation  la  plus  hono- 
rable et  la  plus  généreuse,  on  peut  dire  que  ce  noble  jeune 
homme,  s'oubliant  constamment  lui-même,  a  usé  sa  vie 
au  service  du  prochain.  « 

On  lui  doit  : 

Quels  nont  les  arbustes  et  les  plantes  (fagrément^  livrés 
à  la  pleine  terre^  qui  ont  succombé  au  froid  des  hivers  de 
1854-1855,  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1855.) 

De  la  greffe  sur  place  des  arbt*es  fruitiers  et  de  la  forma- 
tion du  premier  étage  au  moyen  d'écussons  multipliés. 
(Id  ,  1856.) 

Compte  rendu  de  la  septième  Exposition  d horticulture. 
(Id.,  1858.) 

Compte  rendu  des  Travaux  de  la  Société  d^ agriculture  y 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe  pendant  l'année  1859.  (Id., 
1860.) 

Rapport  sur  la  Notice  pomologique  de  M.  Léon  dAiroles. 
(Id.,  1862.) 

YALLËE  (Platon) 

Platon  Vallée  naquit  le  27  mai  1794,  dans  la  commune 
Je  Rouez-en-Champagne  ;  il  reçut  les  premières  notions 
élémentaires  des  études  littéraires  et  de  la  musique  du  curé 
Vallée,  son  oncle,  prêtre  à  Neuvillette.  En  1805,  il  entra  au 
collège  de  Vendôme  et  y  eut  de  nombreux  et  brillants 
succès.  En  1811 ,  il  fut  à  l'École  normale,  puis  il  devint  pro- 
fesseur au  collège  de  Lorgues  (Var).  En  1814,  il  étudia  la 
médecine  à  la  faculté  de  Paris  et  se  mit  à  la  disposition  des 
chirurgiens  des  hôpitaux  qui,  après  les  désastres  de  la 
campagne  de  France,  ne  suffisaient  pas  au  pansement  des 
glorieuses  blessures  de  nos  soldats,  il  y  resta  six  années.  Le 
30  septembre  1820,  il  reçut  le  diplôme  de  docteur,  obtenu 
à  la  suite  d'un  brillant  examen  et  d'une  lumineuse  disser- 
tation sur  Les  circonstances  qui  s'opposent  à  l'emploi  des 


-  410  - 
principaleê  cloues  de  médieamenU;  ensuite  il  vint  s'établir 
au  milieu  de  sa  famille  qu'il  chérissait,  et  bientôt  il  se 
trouva  chargé  d'une  clientèle  considérable,  attirée  d*abopl 
par  sa  renommée,  qui  déjà  retentissait  autour  du  jeune 
praticien,  puis  fixée  par  la  bienveillance  et  l'amabilité  de 
ses  manières,  par  Tatticisme  si  pur,  si  fin,  si  distingué,  si 
attrayant  de  son  esprit.  Le  corps  médical  de  la  Sarthe, 
qui  a  toujours  eu  pour  lui  la  plus  haute  estime,  le  délégua 
au  congrès  médical  de  Paris  ;  il  fut  presque  toujours  pré- 
sident delà  Société  de  médecine  et  de  1*  Association  médicale 
de  la  Sarthe. 

Pendant  plus  de  vingt  ans  Platon  Vallée  fit  partie  du 
Conseil  municipal  de  la  ville  du  Mans,  du  Conseil  d'arron- 
dissement de  la  même  ville,  il  fut  aussi  administrateur  de 
l'Asile  des  aliénés,  médecin  du  bureau  de  bienfaisance, 
membre  et  l'un  de<  fondateurs  de  la  Société  philharmoni- 
que, membre  du  conseil  de  salubrité  et  d'bygiène,  l'un  des 
quatre  médecins  de  THôtel-Dieu  du  Mans,  l'un  des  fonda- 
teui*s  de  la  Société  de  médecine  et  de  l'Association  médi* 
cale,  etc. 

A  une  époque  d'agitation  politique,  Platon  Vallée  se  jeta 
dans  la  lutte;  il  défendit  en  homme  de  cœur  et  avec  Tardeur 
d'une  conviction  profonde,  les  principes  qui  étaient  la  plus 
ferme  garantie  de  l'ordre  social  ébranlé.  En  1839,  il  était 
membre  du  Conseil  municipal  lorsque  éclatèrent,  au  Mans, 
des  troubles  dont  la  cherté  des  grains  fut  le  prétexte,  et 
dans  lesquels  le  pouvoir  mal  défendu,  subit  de  déplorables 
atteintes.  Il  protesta  énergiquemeni  contre  cette  funeste 
défaillance  de  l'autorité.  L'ordre  enfin  rétabli,  Platon  Vallée 
fut  proposé  pour  être  maire  du  Mans  ;  il  ne  voulut  accepter 
ces  ionctions  qu'à  titre  de  maire  provisoire  et  quand 
l'agitation  fut  entièrement  dissipée  il  donna  sa  démission. 
Quelques  années  après,  il  accepta  d'être  adjoint  après  s'en 
être  longtemps  défendu,  mais  le  besoin  d'un  repos  labo- 
rieusement acquis  se  faisait  sentir  pour  lui,  ses  amis 
l'engageaient  même  à  se  démettre  de  ses  fonctions  de 
médecin  des  pauvres,  il  répondit  :  Les  pauvres  seront  mes 
derniers  malades, 

)£n  1846,  il  fitsadémission  d'adjoint;  en  1849,  le  Conseil 


—  4ii  — 

général  de  la  Sarthe  l'appela  à  faire  partie  du  Conseil 
académique,  il  prit  aussi  une  part  active  à  rétablissement 
de  la  médecine  gratuite  des  pauvres  dans  le  département 
de  la  Sarthe 

Platon  Vallée  perdit  son  épouse  en  1852;  ce  coup  le 
frappa  au  cœur  et  fut  pour  lui  une  suite  de  douleurs  phy- 
siques et  morales;  sa  santé  s'altéra  de  {dus  en  plus  et,  le 
14  juillet  1856,  il  est  décédé,  regretté  de  la  ville  entière. 

Platon  Vallée  était  bon,  sensible  et  charitable;  ce  n'était 
pas  seulement  un  homme  éminent  par  sa  science,  il  avait 
toutes  les  qualités  d'un  grand  citoyen^  toutes  les  vertus  qui 
caractérisentlevrai  sage,  le  philosophe  chrétien.  Il  écoutait 
le  pauvre  et  le  riche  avec  cette  indulgence  que  donnent 
l'expérience  et  la  longue  pratique  des  hommes,  et  dans 
toutes  choses  il  apportait  une  grande  douceur  de  caractère 
et  une  grande  bienveillance.  Il  était  aimé,  recherché  et 
estimé  de  tout  le  monde,  sa  vie  tout  entière  n'a  été  qu'un 
continuel  dévouement  à  ses  semblables,  et  si  le  signe  de 
l'honneur  ne  brillait  pas  sur  sa  poitrine  il  faut  Tattribuer  à 
son  extrême  modestie  ;  car,  à  trois  reprises,  sous  le  règne 
de  Louis-Philippe,  sous  le  régime  républicain  et  sous  le 
gouvernement  impérial,  les  préfets  du  département  de  la 
Sarthe,  qui  professaient  pour  le  docteur  Vallée  les  senti- 
ments de  la  plus  profonde  estime,  avaient  voulu  appeler 
sur  lui  une  distinction  si  bien  méritée  ;  mais  leurs  vives 
instances  n'avaient  jamais  pu  triompher  de  son  relus 

Cette  circonstance,  unique  peut-être  à  notre  époque,  et 
dont  tant  d'autres  auraient  fait  trophée,  n'a  été  révélée 
qu'après  sa  mort 

Une  foule  immense,  triste  et  recueillie,  l'a  conduit  à  sa 
dernière  demeure  ;  on  y  voyait  conlondus  tous  les  rangs 
et  toutes  les  opinions.  Deux  discours  ont  été  prononcés  sur 
sa  tombe  ;  l'un  par  le  docteur  Lecouteux,  qui  a  souvent 
été  interrompu  par  son  émotion  et  les  sanglots  des  assis- 
tants, et  l'autre  par  M.  Edom,  ancien  recteur  d'académie 
de  la  Sarthe. 

Platon  Vallée  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

Observation  de  perp/rcUion  de  l'intestin.  (Société  de  méd. 
de  la  Sarthe,  1828.) 


—  442  — 
Rapport  sur  tm  mémoire  de  M.  Suhard  relatif  à  la  méde- 
cine dans  le  Midi  et  â  Montpellier.  (M.,  1831 .) 

Observation  de  phtisie  aiguë  et  coqueluche.  (Id.,  1832.) 

Rapport  sur  plusieurs  observations  médicales  de  \t.  Leeou- 
teux.  (Id.) 

Note  sur  remploi  du  sulfate  de  quinincm  (Id.,) 

Note  sur  la  varioUndeet  ta  variole  des  t;acctnÀ.(ld.,1833.) 
Notice  nécrologique  sur  M.  Mortier^Dupare,  (Bull,  de  la 
Société  d'agricuL,  1833.) 

Notice  sur  les  bains  de  mer  de  Pornic.  {li..  1834.) 

Notice  sur  la  médecine  homéopathique.  (Id.) 

Moyens  de  rendre  moins  faciles  les  méprises  dans  l'admis 
nistration  des  médicaments.  (Société  de  méd.  de  la  Sarthe, 
1834.) 

Mémoire  sur  l'épidémie  de  la  coqueluche  de  1834  à  183  ). 
(Id.) 

Étranglement  interne.  (Id. ,  1 835 .) 

Proposition  sur  le»  décès.  (Id.) 

Note  sur  h  mode  d administration  des  topiques  et  notam- 
ment des  pommades  iodées,  (Id  ,  1836.) 

Note  sur  f  inefficacité  des  vermifuges  contre  tascaride 
vermieulaire,  (Id.) 

Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Savardan.  (Bull,  de  la  So- 
ciété d'agricul.,  1836-1837.) 

Nofe  sur  C emploi  des  fl^'urs  d'antimoine  dans  les  pneumo- 
nies  observées  au  Mans  pendant  /ayr//)jo«</cl837.(ld.,!837.) 

Notice  sur  le  docteur  Lespine  de  La  Flèche  (Id.,  1838.) 

Rapport  sur  les  inhumations  précipitées  et  sur  les  moyens 
de  les  prévenir,  (Id.) 

Carcinome  utérin.  (Société  de  méd.  delà  Sarihe,  1837.) 

Sur  une  cause  récente  de  détérioration  de  la  population 
aisée,  (Id.,  1838.) 

Rapport  sur  le  mémoire' de  M.  Lemarchand  relatif  à 
remploi  de  la  saignée  et  du  kermès  d^ns  la  pneumonie.  (Id  , 
1838.) 

Recherches  sur  les  moyens  les  plus  efficaces  de  rendre  exé- 
cutoires les  disposition^  de  l'article  du  Code  civil  qui  prescrit 
de  constater  k  décès  avant  le  permis d^ inhumation.  (Congrès, 
1839.) 


-  413  - 

Deux  lettre*  au  Courrier  de  la  Sarthe,  1839. 

Abcès  intra-péritonéal^  guérison.  (Société  de  méd.  de  la 
SartbeJ840.) 

Bémorrhagie  cérébrale  par  rupture  d'un  vaisseau  vari- 
queux. (Id.) 

Rapport  sur  la  salubrité  des  eaux  de  la  Sarthe  et  de 
CHuisne.  (Id.,  1842.)  • 

Empoisonnement  par  le  datura  stramonium.  (Id.,  1843.) 

Névralgie  occtptto-temporale  compliquée  et  angine.  (Id., 
1847.) 

Choléra  mortel  compliqué  d*kémorrkagie  intestinale^  ob- 
servation des  docteurs  Vallée  et  Barbier.  1850,  brochure 
in-8'. 

Happort  sur  le  conctmrs  de  topographie  médicale.  (Bull, 
de  la  Société  d'agricuL,  1850-1851.) 

Note  biographique  sur  François  Étoc-Dematy.  (Id.) 

Note  sur  une  tendance  dangereuse  de  la  médecine  du  jour. 
(Société  de  méd.  de  la  Sartbe,  18")1 .) 

Note  sur  l'emploi  des  pédiluves  et  de<  bains  de  siège.  (Id., 
1852.) 

Note  sur  la  contagion  des  ar.cidenis  syphilitiques  secon- 
daires. [Id,) 

Sur  quelques  cas  de  susceptibilité  idiosyna^asique.  (Id., 
1853.) 

Quelques  mots  sur  Cépidémie  de  dysenteri't  de  1854.  (Id. , 
4854.) 

Lettre  relative  à  l'épidémie  de  dysenterie  régnante.  (Id.) 

Considération  sur  les  causes  d'insalubrité  des  latrines.  (Id., 
1856.) 

Communication  sur  une  question  d'hygiène  publique.  (Bul. 
de  la  Société  dagricul.,  1856.) 

La  Société  de  médecine  de  la  Sarthe  possède  encore 
neuf  discours  de  Platon  Vallée,  faits  comme  président  de 
cette  société. 

TAN  DER  LIHDEH  (François-Adrien-Joseph) 

François -Adrien- Joseph  Van  der  Linden  était  né  à 
Anvers,  le  29  avril  1800  ;  il  devint  lieutenant  général  de 


—  4U  - 

l'armée  belge,  graud  officier  de  l'ordre  de  Léopold,  grand 
cordon  de  l'ordre  du  Chêne,  du  roi  des  Pay&-Bas,  et  com- 
mandeur de  l'ordre  de  la  Légion  d'honneur. 

Van  der  Linden,  après  avoir  obtenu  sa  retraite,  vint 
de  Tours  au  Mans  et  devait  se  rendre  à  Pougef ,  dans  .ta 
Nièvre^  poui*  prendre  les  eaux,  afin  de  se  guérir  d'un 
catarrhe  pulmonaire,  dtnt  il  souffrait  beaucoup.  Cette 
maladie  prenant  un  caractère  plus  grave,  il  fut  obligé  de 
s'aliter  et  mourut  à  l'hôtel  de  France^  le  1G  avril  1867. 

Ses  obsèques  ont  eu  lieu  à  l'église  de  la  Visitation. 

On  lui  a  rendu  les  honneurs  militaires  dus  à  son  rang. 

VASSAL   (René-Jean- Baptiste) 

Le  28  juillet  1790,  naquit  à  Nantes  René-Jean-Baptiste 
Vassal,  qui  mourut  à  Saiote-Croix-lez-le-Mans,  le  30  mars 
1852. 

Le  20  juin  1813,  Vassal,  élève  de  l'école  de  Fontaine- 
bleau, s'enrôla  dans  les  gardes  d'honneur.  En  moins  d'un 
an,  il  passa  successivement  par  les  grades  de  brigadier,  de 
maréchal  des  logis,  de  lieutenant  en  deuxième,  et  f.t 
nommé  lieutenant  en  premier  du  deuxième  régiment  des 
gardes  d'honneur  le  16  mars  1814.  C'est  en  cette  qualité 
qu'il  fit  les  campagnes  de  Dresde  et  de  France  de  la  ma- 
nière la  plus  distinguée.  On  le  remarqua  par  sa  bravoure 
dans  les  affaires  de  Hunan,  de  Vaucou'eurs  et  de  Meaux; 
à  la  première  on  le  cita  à  l'ordre  du  jour  de  Tarmée,  et 
le  colonel  comte  de  Ségur  le  décora  sur  le  champ  de  ba- 
taille pour  lui  avoir  sauvé  la  vie  dans  le  fort  de  la  mêlée. 

Démissionnaire  à  la  chute  de  l'Empereur,  il  ne  rentra 
dans  l'armée  qu'en  J  81 5  sous  le  sceptre  des  Bourbons. 

Le  10  décembre  1815,  il  fut  nommé  lieutenant  en  pre- 
mier du  deuxième  régiment  des  grenadiers  à  cheval  de 
la  garde  royale;  en  1818,  capitaine  du  même  régiment. 
Enfin,  en  1820,  il  prit  sa  retraite  et  se  fixa  à  Sainte-Croix- 
lez-le-Mans  avec  le  rang  de  chef  d'escadron. 


--  415  — 


TAUCHELLE-LONCHAMP  (Louis-Stanislas) 

Louis-Stanisias  Yauchelle-Loncbamp  naquit  à  Saint- 
Martin-de-Connée  (Mayenne),  en  1783  ;  il  éiait  fils,  petit- 
fils  et  arrière-petit-fils  de  médecins.  Il  fit  ses  humanités  à 
rOratoire  du  Mans,  commença  ses  éludes  médicales  à 
l'hôpital  militaire  de  cette  ville  et  alla  les  continuer  à  Paris, 
où  il  reçut,  en  1807,  le  diplôme  d'officier  de  santô.  En 
1808,  après  s'être  marié,  il  s*établit  à  Sillé-Ie-Guiliaume 
et  y  exerça  la  médecine  pendant  quatorze  années.  Il  fut 
chirurgien  et  administrateur  de  cette  ville,  médecin  du 
bureau  de  bienfaisance  et  membre  du  conseil  municipal. 
Il  vint  au  Mans  en  i823,  il  prit  aussitôt  le  service  des  pau- 
vres de  la  rue  Basse  et  de  Pontlieue.  En  1828,  il  se  fixa  à 
Sainte-Croix,  fut  nommé  membre  du  conseil  municipal  et 
chargé  du  bureau  de  bieniaisance  de  cette  commune  qu'il 
conserva  jusqu'à  la  mort. 

Vauchelle-Lonchamp  était  membre  honoraire  de  la 
Société  de  médecine  depuis  1828  et  l'un  des  fondateurs  de 
l'Association  médicale  de  la  Sarthe.  Il  était  modeste,  d'une 
moralité  irréprochable,  d'une  probité  scrupuleuse,  d'un 
dévouement  sans  bornes  et  d'une  charité  intarissable.  Ce 
vénérable  doyen  des  médecins  de  la  Sarthe  est  décédé  le 
19  janvier  1868. 

11  a  laissé  en  manuscrit  aux  Sociétés  de  médecine  de  la 
Sarthe  : 

Observations  sur  la  pustule  maligne^  1828. 

Squirre  de  la  matrice  suivi  de   grossesse^  1828. 

Observation  d hydrophobie  vermineuse^  1833. 

Opération  de  la  boutonnière  au  canal  de  l'urètre^  1833. 

Polype  de  la  fosse  nasale  droite,  1834. 

Tumeur  fongueuse  encéphalotde  du  genou  droit,  1835. 

Obsei^ation  sur  Ihydartrose  nommée  vessigon  par  les 
vétérinaires^  1836. 

Contusions  graves  sur  une  fille  de  8  ans,  1 836. 

Rupture  du  col  et  au  vagin  pendant  F  accouchement,  1837. 

Empoisonnement  par  la  poudre  de  cantharides^  1837. 


—  \\6  -. 

Quelques  ré  flexion^  sur  la  saignée  dans  VapoplexU,  1838. 

ObservcUtons  sur  une  maladie  que  la  Société  de  médecine 
de  la  Sarthe  voudra  bien  nommer  y  1847. 

Blessuf*€S  parun  taureau^  plaie  du  pharynx^  etc.^  1851. 

Affection  des  centres  nerveux^  1851. 

Amaurose  con^estive,  185i . 

Carie  vertébrale  ou  maladie  de  pott  :  paraplégie^  1852. 

Abcès  de  la  fesse  iliaque  droite^  1852. 

Ëpilepsie  accidentelle  ^  empoisonnement,  1S52. 

Tétanos  spontané  y  1853. 

Grave  accident  arrivé  à  la  féculerie  mue  par  la  vapeur^ 
1854. 

Observation  de  fracture  de  la  jambe^  4857. 

Erysipèle  gangreneux,  1858. 

Coxalgie  dans  le  cours  dune  fièvre  typhmdcy  suivie  de 
luxation  spontanée^  1858. 

Trois  cas  de  tétanos^  deux  traumatiques,  un  spontané, 
1860. 

Péritonite  suivie  d'abcès  du  bassin,  1860. 


VERDIER  (Julien-Jean) 

Julien-Jean  Verdier  naquitleô  mai  1788àSaint-Oermain- 
en-Goj5lais(llle-et- Vilaine)  et  décéda  au  Mans  le  2  décembre 
1870.  Pendant  de  longues  années  il  professa  les  mathé- 
matiques et  la  physique  au  collège,  au  lycée  du  Mans  et  à 
l'École  normale.  Il  faisait  partie  de  plusieurs  sociétés 
savantes,  notamment  de  la  Société  d  agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Sarthe  depuis  1834  et  de  la  Société  française 
pour  la  conservation  et  la  description  des  monuments.  Il 
était  officier  de  l'Université  de  France.  C'était  le  dernier 
survivantde  cette  pléiade  de  maîtres  dé  voués,  pour  lesquels 
lesélèvesontconservélaplusvivereconnaissance,  raffeclion 

la  plus  sincère  et  le  plus  profond  respect.  Julien  Verdier 
avait  «  concouru  à  la  prospérité,  autrefois  si  éclatante  el 
si  fructueuse  du  collège  du  Mans,  d'où  sont  sortis,  dit  son 
nécrologue,  la  plupart  des  hommes  de  dévouement  que 
notre  Maine  a  pu  compter  au  nombre  de  ses  illustrations 


r- 


'-/■^/^ 


—  4i7  — 

les  plus  pures  et  de  ses  bienfaiteurs  les  plus  signalés  ». 
Verdier  était  un  savant  professeur.  On  lui  doit  : 

Rapport  sur  la  galvanisation  du  fer  et  de  l'acier  par  le 
procédé  de  M.  Jorel.  (Congrès,  1839.) 

Déterminer  les  phénomènes  météorologiques;  quelle  est 
Finfluence  du  calorique  dégagé  par  la  compression  et  la  con^ 
densation  des  gaz  et  des  vapeurs.  (Id.) 

La  liberté  laissée  à  chaque  professeur,  dans  le  choix  d'une 
méthode  d^ enseignement^  est-elle  plus  favorable  au  progrès 
des  connaissances  humaines  qu'une  méthode  uniforme  régle- 
mentée par  le  corps  enseignant.  (Id.) 

Rapport  sur  le  cours  d'arithmétique  fait  par  M.  Léveilli 
aux  ouvriers  de  Brest.  (Bull,  de  la  Société d'agricul.,  1856.) 

Notice  sur  la  lunette  astronomique  de  DoUond.  (Id.^  1859.) 

Mémoire  sur  l'enseignement  des  mathématiques  dans  les 
collèges.  (1857.) 

Les  sphères  artifictelles.  ([d.,  1861.) 

Notice  sur  Vétude  du  ciel  et  les  sphh*es  artificielles. 
(Id.,i86l.) 

Notice  et  considérations  générales  sur  les  agents  physiques 
dits  fluides  incoercibles^  et  plus  particulièrement  sur  la 
chaleur.  (Id.,1863.) 

Essai  sur  la  visibilité  des  comètes.  (Id.) 

TËTILLART  (Louis-Gabriel) 

Louis-Gabriel  Vétillart,  né  au  Mans,  le  3  septembre 
4797,  agronome,  membre  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  depuis  1839^  est  mort 
à  Écommoy,  le  26  mars  1871. 

Voici  les  titres  de  ses  diflférents  travaux  : 

Essai  d'éducation  de  vers  à  soie  dans  le  département  de 
ta  Sarthe.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1838.) 

Notice  sur  la  magnanerie  établie  dans  sa  propriété  à 
Saint'MarS'CT Outillé,  (Id.,  1839.) 

Rapport  sur  les  cultures  du  canton  d'Ecommoy.  Le  Mans, 
1840,  brochure  in-8^ 

Lettre  sur  l'agriculture.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul., 
1842.) 

30 


—  il8  ^ 

Compte  rendu  de$  planiaitons  de  mânert  et  de$  édmeor 
tians  de  vert  à  soie,  dan$  ies  efunrom  de  ChâteaurdM-Loèr. 
(Id.) 

Arboriculture.  (Id.,  1867-1858.) 

Rapport  sur  un  traité  pratique  d'arboriculture.  1859, 
brochure  iD-4« 

De  la  culture  des  pins  dans  le  département  de  la  Sartke. 
(Bull,  de  la  Société  d*agricul.,  1860.) 

De  rutilité  des  prairies  artificielles  comme  pouvant  sup- 
pléer à  des  avances  en  argent.  (Id.,  1864.) 

Rapport  sur  la  culture  de  la  vigne.  (Id.) 

TIÊ  (Pierre-Paol) 

Pierre-Paul  Vie,  né  à  Mondoubleau  Ie7  janvier  1794  (t), 
fut  attaché  pendant  douze  ans  au  parquet  de  Baugé, 
comme  substitut;  le  gouvernements  de  1830  le  mit  en 
disponibilité.  U  vint  habiter  la  commune  de  Mansigné,  en 
devint  le  maire  et  Tun  des  suppléants  du  juge  de  paix  du 
canton  de  Pontvallain. 

A  Mansigné,  il  habilla  en  partie  la  garde  nationale, 
la  compagnie  des  sapeurs-pompiers  et  la  musique  ; 
organisa  l'instruction  primaire  et  dirigea  l'école  mutuelle. 
Il  fut  dans  laSarthe  le  créateur  des  conférences  mensuelles 
pédagogiques  et  pendant  douze  ans  il  les  soutint.  Il  dirigea 
aussi  à  Mansigné  une  exploitation  rurale  de  cent  hectares, 
BOUS  le  titre  d'£coled'applicaiionpour  V agriculture^  destinée 
à  servir  de  base  à  une  colonie  agricole  ouverte  à  trois 
jeunes  cultivateurs  de  trente  communes  rurales  du  dépar- 
tement qui  se  seraient  le  plus  distingués  dans  les  écoles 
primaires.  Ce  projet  ne  réussit  point,  Pierre-Paul  Vie 
dépensa  30,000  fr.,  confessa  son  impuissance  et  se  relira. 
A  la  création  du  deuxième  Empire  il  donna  sa  démisàon 
de  maire  de  Mansigné.  En  1863,  il  posa  sa  candidature  à 
la  députation  sous  le  titre  de  candidat  de  la  réforme. 

Pendant  plusieurs  années  il  eut  la  singulière  manie,  le 
dimanche  après  la  messe,  de  refaire  à  sa  manière  sur  la 

(i)  Et  non  à  Vendôme  le  26  janvier  1793,  comme  le  dit  M.  Desportet 
dans  sa  BibUegraphie  du  Maine. 


\ 


—  449  — 
place  publique  le  sermon  que  le  prêtre  avait  prononcé  en 
chaire;  non  seulement  ce  qu'il  disait  était  peu  orthodoxe, 
mais  c'était  souvent  ridicule,  aussi  faisait-il  peu  de  prosé- 
lytes et  n'amusait  que  les  badauds.  Enfin  dans  les  dernières 
années  de  sa  vie  il  était  devenu  un  tout  autre  homme  pour 
le  clergé. 

11  est  mort  à  Mansigné  le  8  juillet  4864. 

Pierre-Paul  Vie  a  publié  : 

Lettre  au  rédacteur  gé^^ant  de  /a  Gazette  du  Maine.  1833, 
in-4*. 

Ecole  d'application  pour  Pagriculture  et  l'industrie 
rurale f  établie  dans  le  département  de  la  Sarthe,  commune 
de  Mansigné f  fondée  par  une  société  d'agronomes  et  d'in- 
dustriels  sarthois y  dirigée  gratuitement  par  M.  Vie.  1836, 
brochure  in-8*. 

Projet  (Tune  école  pratique  d'agriculture  pour  le  dépar- 
tement delà  Sartke,  proposé  à  M.  le  préfet.  1839,  brochure» 
in.4\ 

Rapport  sur  VagricuUure  de  l'arrondissement  de  La 
Flèche.  (Congrès,  1839.) 

Exposé  de  la  situation  de  l'école  d'agriculture  qu*il  dirige 
à  Mansigné.  1842,  brochure  in-12. 

Exposé  sommaire  de  la  situation  de  Vécole  ^agriculture 
de  Panchien^  présenté  à  M.  le  préfet.  1844,  brochure  in-8». 

Lettre  au  préfet  de  la  Sarthe.  (Courrier  de  la  Sarthe, 
4847.) 

A  tous  les  comitéSy  à  tous  les  amis  de  l'ordre  par  le 
progrès.  4848,  brochure  in-4o. 

Pétition  au  préfet  de  la  Sarthe  pour  demander  le  rem- 
placement de  M,  Piscotori/y  ambassadeur  en  Crèce^  comme 
conseiller  général  des  cantons  de  Mayet  et  de  Pontvallain. 
(Id.,  1847.) 

Circulaire  aux  électeurs  de  la  4*  circonscription  électorale 
de  la  Sarthe  (Le  Progrès,  4863.) 

Biographie  de  Pierre-Paul  VU.  (Le  Progrès,  4863,) 


—  420  — 

▼IGH0LLE8  (Anionin) 

Antonin  Vigaolles  est  né  à  Bordeaux,  en  182  i,  d'une 
famille  considérée  et  honora.  En  1850,  il  fut  nommé 
conseiller  de  préfecture  dans  la  Loire  ;  en  4857,  sous- 
préfet  à  Ambert  ;  en  1859,  en  la  même  qualité  à  Mamers, 
et  en  1 861,  il  devint  sous-préfet  de  La  Flèche  et  fut  fait 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  1863. 

Vignolles  est  décédé  le  7  décembre  1863  à  Paris,  où  il 
s'était  rendu  quelques  jours  auparavant  pour  subir 
une  opération  chirurgicale  qui  paraissait  sans  gravité. 
Ses  restes  ont  été  amenés  à  La  Flèche  où  ils  ont  été 
inhumés  le  0  du  même  mois. 


TIHCENT'  (Adrien) 

Fils  d'artisans,  Adrien  Vincent  naquit  au  Mans,  le 
13  décembre  182i,  et  lit  de  bonnes  études  aux  collèges  de 
Tessé  et  du  Mans.  A  vingt-trois  ans  il  entra  à  l'hôpital  de 
Versailles  et  y  resta  six  années  en  qualité  d'interne,  puis  il 
revint  au  sein  de  sa  famille  avec  le  titre  de  docteur  mé- 
decin. Vincent  avait  choisi  pour  sujet  de  sa  thèse  inaugu- 
rale, une  des  questions  les  plus  importantes,  une  des  con- 
quêtes de  la  médecine  moderne  :  Des  injections  iodées  dam 
le  péî'itotne.  L'habileté  avec  laquelle  il  traita  cette  question 
le  fit  accueillir  avec  joie  par  la  Société  de  médecine. 

En  1834,  au  moment  où  l'épidémie  dysentérique  déci- 
mait la  ville  du  Mans  et  ses  environs,  Vincent  commença 
à  exercer  son  art  et  c*est  principalement  aux  pauvres  qu'il 
prodigua  tous  ses  soins. 

La  faible  constitution  de  Vincent  n'avait  pu  suffire  à 
tant  d'études,  de  travaux  et  de  fatigues  sans  éprouver  de 
graves  atteintes  ;  ses  forces  l'abandonnèrent  et  il  est  décédé 
au  Mans,  paroisse  de  Notre-Dame  du  Pré,  le  3  mars  1856. 

Des  injections  iodées  dans  le  péritomej  thèse  inaugurale. 
Paris,  1864,  in-4*. 

Gangrène  du  vagin  à  la  suite  d'une  fiéore  typhmde^  4855. 
(Société  de  méd.  de  la  Sarthe.) 


i^-Jo.  Jf^ 


^ 


—  441  — 


VINET  (Jean) 

Jean  Vinet,  chef  de  bataillon  au  19*  léger,  puis  com- 
mandant, colonel  de  la  garde  nationale  du  Mans,  officier 
de  la  Légion  d'honneur,  chevalier  de  Tordre  des  Oeux- 
Siciles  et  membre  du  conseil  municipal  du  ManS;  est  mort 
à  Paris  vers  1868^  il  était  né  à  Fontenay-le-Gomte  (Ven- 
dée), le  18  juin  1791. 

Il  a  publié  : 

Mémoire  du  général  Belliard, 

Le  Confucius  français.  Ouvrage  imité  des  Indiens  et  des 
Chinois  pour  V éducation  de  la  jeunesse.  i845,  i  vol.  in-12. 

Lettres  au  rédacteur  du  Courrier  de  la  Sarthe,  1848. 

Lettre  au  rédacteur  de  l'Union  de  la  Sarthe,  18l8. 

Note  déclarant  qu'il  ne  lit  jamais  YUnion  de  la  Sarthe. 
(Courrier  de  la  Sarthe,  1848.) 

Lettres  à  M.  Trouvé-Chauvel.  (Id.) 

Allocution  à  la  garde  nationale  du  Mans  à  Foecasion  de 
la  plantation  deVarbredela  liberté  dans  le  Quinconce  des 
Jacobins.  (Id.) 

Ordres  du  jour  de  la  garde  nationale^  1848. 

Lettre  à  la  garde  nationale  annonçant  sa  démission. 
(Courrier  de  la  Sarthe,  1848.) 

Allocution  aux  officiers  de  ta  garde  nationale  du  Mans. 
(Union  delà  Sarthe>  1851.) 

Lettre  au  préfet  de  la  Sarthe  sur  la  rage.  (Union  de  la 
Sarthe,  1852.) 

Lettre  au  Moniteur  de  Vàrméesur  des  pétitions  adressées 
au  Sénat,  1852. 

Lettre  à  l'Union  de  la  Sarthe,  fur  la  vigne^  1856. 

Note.  (Le  Progrès,  1864.) 


VOISIN  (Augnste-Eliacin; 

L*abbé  Auguste-Eliacin  Voisin  est  né  à  Saint-Calais  le 
12  juin  1813.  Ordonné  prêtre  le  18  février  1837,  il  fut 
nommé  vicaire  de  Saint-Nicolas,  en  la  ville  de  Blois. 


—  4M  — 
Relire  pendant  quelques  mois  chez  les  bénédictins  de 
Solesoies,  il  vint  à  Notre*Dame  du  Pré  en  qualité  de 
sacristain  le  6  novembre  1841  •  Le  8  novembre,  il  fut  vicaire 
de  Saint-Benoit,  et,  le  M  novembre  1854,  curé  de  fifaison- 
celles. 

Adonné  à  l'étude  de  rhistoire»particulièrement  de  notre 
pays,  Tabbé  Voisin  revint  au  Mans,  en  1857,  et  a  publié 
depuis  un  grand  nombre  d'opuscules  et  d'articles  scienti- 
fiques dans  le  Bulletin  de  la  Société  cfogriculture,  icfenees 
et  arts  de  la  Sarthe,  dont  il  était  membre  titulaire  depuis 
plus  de  trente  ans  ;  dans  le  Bulletin  Monumental  de  M.  de 
Caumonty  dans  celui  de  la  Société  française  pour  la  conser- 
vation des  monuments^  dans  la  Revue  éT Anjou,  dans  les 
Archives  historiques  de  la  Sarthe^  dans  la  Province  du 
Maine,  le&  Affiches  du  Mans^  Y  Ami  des  his^  V  Union  de  la 
Sarthe,  le  Messager  de  la  Sarthe,  la  Sarthe^  etc.  Il  est 
mort  au  Mans,  le  28  mars  1873. 

Voici  les  titres  des  travaux  de  l'abbé  Voisin  : 

A  Npoque  de  Onvarion  de  la  Gaule  pa^  Jules  César 
quelles  étaient  les  limites  dus  provinces  armoricaines?  (Con- 
grès, 1839.) 

Division  territoriale  consacrée  par  les  druides  dans  les 
lieux  qu*ils  choisissaient  pour  leur  demeure^  division  retrouvée 
dans  r  histoire  ancienne  de  l'île  de  Man^  principal  sanctuaire 
des  druides.  (Id.) 

Recherches  sur  les  types  les  plus  habituels  des  médailles 
gauloises.  (Id.) 

Dissertation  sur  l'église  de  Saint-fificolas^  autrement 
Saint- Laumer-des-Bois,  (Id.) 

Origines  Blésoises.  Blois,  1839,  gran«l  in-8o. 

Notice  sur  Matovall^  ou  Origines  de  Saml-Calais.  Blois, 
1839,  in-8* 

Notice  sur  l'église  de  Saint-Laumer,  autrement  Saint-Ni^ 
colas  de  Blois.  Blois^  1841,  grand  in -4^. 

Mémoire  sur  Forigine  de  l'art  co/^o/tjK^.  (Congrès,  18iî. 
—  Bull,  monum.,  tome  Vni.) 

Rapport  sur  le  mémoire  de  M,  Diard^  employé  des  contri- 
butions directes  à  Saint-Calais^  sur  la  partie  de  la  voie  ro- 
maine du  Mans  (Windinum)  à  Orléans  (Genabum)  comprise 


—  443  — 
entre  la  première  de  ces  villes  et  la  Jamyerie,  cùmmune  de 
Maisoncelles.  (Bull,  de  la  Société    d'agricul.»  1842-i843.) 
Saint-Calais,  1843,  brochure  in-S"". 

Mémoire  sur  les  recherches  des  limites  indiquées  dans  la 
charte  de  Childebert  /•%  roi  des  Francs^  portant  donation 
d'une  partie  de  son  domaine  de  Madoall^  situé  dans  le  haut 
Maine  à  Karileph,  fondateur  de  Fabbaye  de  Saint-Calaist 
précédé  du  texte  du  diplôme  royal.  1843,  brochure  in-8o. 

Mémoire  sur  la  voie  romaine  du  Mans  à  (h*léans  à  partie 
de  cette  première  ville  jusqu'au  bord  de  la  Braye  près  Sargé^ 
département  de  Loir-et-Cher.  1843,  brochure  in-8o. 

Mémoire  sur  l'histoire  du  Maine.  (Congrès,  1843.) 

Iconographie  de  la  cathédrale  du  Mans.  (Union  de  la 
Sarthe,  1844.) 

Agéoptyques  de  F  Église  du  Mans;  Vies  des  Saints  du 
Maine;  Vies  des  confesteurs  pontifes.  Le  Mans,  1844^  2  vol. 
in-8». 

Les  ruines  de  SairU^Georges^du-Bois,  Loir-et-Cher. 
(Union  de  la  Sarthe,  1844.) 

Les  villas  romaines»  Adieux  aux  ruines  d'Allonnes.  (Id.) 

Le  manoir  de  Ronsard.  (Id.) 

Origine  des  Cénomans.  1844,  brochure  in-8». 

Mémoire  sur  les  voies  romaines  qm  venaient  aboutir  au 
Mans.  (Congrès,  1844.; 

Rapport  sur  la  notice  de  M.  Pesche  relative  à  M.  de  Mus- 
set.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1814-1845.) 

Les  origines  des  Cénomans  et  la  restauration  d'une  crypte 
et  des  tombeaux  des  premiers  évêques  du  Mans^  dans  Véglise 
dM/*rrf.  (Congrès,  1844.) 

Mémoire  sur  la  géographie  ancienne  du  Maine.  (Union  de 
la  Sarthe,  1845.) 

Cartes  des  voies  anciennes  de  la  province  du  Maine.  (Id.) 

Mémoire  pour  servir  à  la  statistique  monumentale.  (Bull, 
delà  Société  d'agricul.,  1844-1845.) 

Les  illustrations  du  Maine.  (Id.,  tome  VI.) 

Recherches  historiques  sur  le  Maine.  (Id.) 

Rapport  sur  les  voies  antiques.  (Id.) 

Éloge  de  M.  Quentin^  lieutenant-colonel.  (Id«,  1846.) 
Mémoire  sur  la  voie  romaine  du  Mans  à  Orléans.  (Id.) 


—  424  - 

Dùsertation  sur  le  Dèfensor  du  Man$.  (Id.) 

Rapport  sur  k  mémoire  de  Mégrel-Ducoudray.  (M.) 

Notice  iur  Fancien  amphithéâtre  du  Mans.  (Id.) 

Peintures  de  la  chapelle  du  Chevet.  (Id.,  1848.) 

Notes  nouvelles  sur  les  peintures  de  la  chapelle  du  Chevet 
dans  la  cathédrale  du  Mans.  (Id.,  i848-1849.] 

Aperçus  sur  les  premiers  comtes  du  Maine.  (Congrès, 
1848.) 

Divisions  territoriales  du  Maine  avant  le  A>  siècle.  (Bail. 
de  la  Société  d*agricui.,  1849.) 

Histoire  de  Saint-Calais  et  de  ses  environs.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1850.) 

Noticesur  les  défensors  des  villes.  (Id.,  4850-1851.) 

Lettre  à  l'Union  de  la  Sarthe  sur  les  aqueducs  et  fontai- 
nes de  la  ville  du  Mans^  1851. 

Lettre  à  TOpinion  publique  sur  le  crapaud  de  BUns^ 
i85i. 

De  l'ornementation  religieuse.  [\iti\oTL  de  la  Sarthe,  1851.) 

De  la  question  liturgique.  (Id.,  1852,) 

De  la  révolution  religieuse.  (Id.,  1852.) 

Gallia  christiana  du  diocèse  du  Mans,  (3  feuilles  in-fol., 
1852.) 

Les  Cénomans.  (Affiches  du  Mans.) 

Les  Cénomans  anciens  et  modernes  ou  histoire  du  dépar- 
tement de  la  Sarthe  depuis  IfS  temps  les  plus  reculés.  1852, 
1  vol.  in-8o. 

Les  Cénomans  anciens  et  modernes,  ou  le  Mans  à  tous  les 
âges^  suivi  cTun  dictionnaire  des  vieux  noms  de  lieux  de  la 
ville  du  Mam.  1852, 1  vol.  in-8«. 

Le  Mans  primitif .  (Union  de  la  Sartbe,  1853.) 

Carte  archéologique  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Le  Maine  souterrain.  (Id.) 

Ferrières  du  Maine.  (Id.) 

Nouvelles  historiques  et  archéologiques.  (Id.) 

De  la  cathédrale  du  Mans.  (Id.) 

Mémoire  sur  les  anciennes  voies  du  Mans.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1852-1853.) 

Rapport  sur  la  deuxième  séance  des  assises  scientifiques 
de  Laval.  (Id.) 


—  485  — 

Suite  de  la  partie  de  la  Gallia  christiana  relativement 
au  Maine.  (Manusc.  Ck>Dgrès  de  Dijon,  1853.) 

Archéologie  de  la  cathédrale  du  Man$.  (Union  de  la  Sar- 
ihe,  1853.) 

Nouvelles  historiques  et  archéologiques.  (Id.) 

Notice  sur  les  châteaux  de  Ganes  et  la  fondation  de  tab- 
baye  de  Vaas.  (Résumé  des  travaux  de  la  Société  française, 
1853.) 

Notice  sur  la  maison  monumentale  nommée  les  Écoles  de 
Saint-Benoit.  (ïd.) 

Charte  de  fondation  du  prieuré  de  Vivoin  donnée  aux 
moines  de  Marmoutiers  par  Raoul  I^^  de  Beaumont^  vicomte 
du  Maine,  en  994.  (Id.) 

Mémoire  sur  les  limites  du  comté  du  MainCy  les  lieux  de 
sépulture  de  la  ville  du  Mans,  l'organisation  politique^ 
judiciaire^  financière,  civile  et  ecclésiastique  de  Fancien 
comté  du  Maine  et  de  ses  variations.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1854-1855.) 

Lettre  à  lUnion  de  la  Sarthe  relative  à  la  brochure  de 
M.  de  Lestang  sur  las  incursions  normandes  dans  le  Maine, 
1855. 

Notice  sur  le  châtellier  de  Villaines-sous-Lucé.  (Bull,  de 
la  Société  d'agricul.,  1855.) 

Vitrail  de  Villaines-sous-Lucé,  (Union  de  la  Sarthe, 
1856.) 

Note  historique  sur  le  bas  Venddmois,  Saint-Calais.  1856, 
1  vol.  in-i2. 

Notre-Dame  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul., 
1857.) 

Diotes  sur  plusieurs  points  de  ^histoire  du  Maine.  (Id.) 

Étude  sur  Robert  le  Fort.  (Id.) 

La  cité  du  Mans.  (Id.,1859.) 

Plan  de  la  ville  du  Mans  avec  ses  anciennes  enceintes.  (Id.) 

Origines  armoricaines.  1859,  brochure  in-8o. 

Cité  des  Cénomans.  Nouvelles  explorations  sur  les  rem- 
parts du  Mans.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1859.) 

Nouvelles  explications  sur  la  cité  du  Mans.  (Id.) 

La  templerie  du  Mans.  (Union  de  la  Sarthe,  1860.) 

Commune  du  Mans,  (Id.) 


—  426  - 

Mémoire  sur  finir  oduction  du  chrùiianàme  dam  le  Marne 
et  la  mission  de  saint  Julien  dans  cette  contrée.  (Id.) 

Mémoire  sur  f  origine  de  la  commune  du  Mans  et  son 
histoire  depuis  les  temps  romains  jusqu'à  nos  jours.  (Id.) 

La  haute  cité  du  Mans.  (Id.) 

Lis  anciennes  rues  du  Mans,  (Id.) 

Mémoire  sur  les  lieux  de  sépulture  du  Mans  avant  quU 
fût  permis  d'enterrer  dans  la  ville  même*  (Id.) 

La  tour  d'Oribendelles.  (Id.) 

Noms  des  familles  du  Maine  Ali.) 

La  citadelle  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société  d'agr.,  1860.) 

Époque  de  Vintroduetùm  du  christianisme  dans  le  Maine. 

m 

Vie  de  saint  Julien,  apôtre  du  Maine.  1860,  brochure 

Cité  des  Cénomans^  enceinte  fortifiée.  (Bull,  de  la  Société 
dagricul*,  1860.) 

Mémoire  sur  les  anciennes  limites  territoriales.  (Congrès, 
1861.) 

Le  Mans  à  tous  les  âges.  (Affiches  du  Mans,  1861.) 

Bourg-le-Roi.  (Union  de  la  Sarthe,  1861.) 

Le  Seigneur  du  Mans,  (Id.) 

Des  peintures  murales.  (Id.) 

Les  Lostres  de  la  Sarthe.  (Id.) 

Les  BermMles  du  Mans.  (Id.) 

Les  fouilles-  du  Mans.  (Id.j 

Les  tapisseries  historiées  de  Saint-Get^vais.  (Id.) 

Le  prieuré  de  Saint-  Victeur.  (Id.) 

Notice  sur  Saint^Victeur  du  Mans.  (Bull,  delà  Société 
d'agricul.,  1861-1862.) 

Lettre  au  rédacteur  du  Progrès  sur  les  monuments  histo- 
riques du  département  de  la  Sarthe,  1862. 

Trois  cercueih  en  plomb  trouvés  à  l'entrée  du  chœur  de  la 
cathédrale.  (Id.) 

Les  peintures  de  Moncé-en-Belin.  (Id.) 

Observations  sur  plusieurs  antiquités  de  la  ville  du  Mans. 
(Société  franc.,  1862.) 

Mémoire  sur  les  monuments  historiques  du  département 
de  la  Sarthe.  (Union  de  la  Sarthe,  1862.) 


—  427  — 

Lettre  au  Progrès  $ur  les  monuments  du  département  de 
la  Sarthe.  (Id.) 

Origines  ibérîennes  sulhDinnum.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricuL,  1863.) 

Polyptiques  de  l'Église  du  Mans  ;  Vie  de  saint  Julien  et  des 
autres  confesseurs  pontifes  ses  successeurs.  Traduction  des 
manuscrits  de  l'Église  du  Mans^  inédits  ou  pubUés  par  les 
Bollandistes.  1863,  i  vol.  iû-8«>. 

Musée  du  Mans.  Mission  de  saint  Julien.  (Bull,  de  la  So- 
ciété d'agricul.,i863.) 

Miracles  de  saint  Julien.  1863,  brochure  in-4". 

Cathédrale  de  Saint-Julien.  1863,  brochure  in-4o. 

Découverte  d'un  mur  paraissant  appartenir  à  l'ancien  pa- 
lais des  comtes  du  Maine^  au  Gué-de-Maulny,  dans  rempla- 
cement du  nouveau  marché  aux  porcs ^  près  de  P abattoir, 
(îd.) 

Origines  gauloises^  géographie,  religion^  mœurs,  étymolo- 
gte  des  anciens  noms.  1864,  brochure  iD-4o. 

La  cathédrale  du  Mans.  (Le  Progrès,  1864.] 

Histoire  de  la  cathédrale  de  Saint- Julien.  1864,  i  vol. 
in-4\ 

Notice  sur  les  premiers  noms  de  peuple  et  de  lieu  du  Maine. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1864.) 

Rapport  sur  les  extraits  d'un  cartulaire  de  tabbaye  de  la 
Trappe.  (Id.,  1865.) 

Note  sur  les  tronçons  de  voies  romaines  observées  et  suivies 
dans  le  département  de  la  Sarthe  .fid.,  1865.) 

Notre-Dame  du  Mans  ou  cathédrale  de  Saint-Julien. 
Origines^  histoire  et  description.  1866,  brochure  in-4o. 

Rapport  sur  le  mémoire  de  M.  Chauveau  sur  les  buttes  de 
Loir-et-Cher.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1867.) 

Note  sur  Notre-Dame  des  Champs  à  Saint-Pavin.  (Id.) 

Lettre  au  Messager  de  la  Sarthe  sur  la  signification  du 
nom  de  rue  Montotse^  1867. 

La  France  avant  César,  origines  gauloises,  géographie^ 
religion,  mœurs  et  étymologte  des  anciens  noms. 

La  France  sous  César. 

La  France  après  César^  introduction  à  l'histoire  du  pre- 
mier empire. 


—  428  — 

Iji  France  aprèi  César.  Origines  gauloises^  géographie, 
religion^  etc.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1867.) 

Let  noms  de  lieux  du  Maine,  (Id.) 

La  France  avant  César^  sous  César ^  après  César.  Inir^ 
ductùm  à  r histoire  du  premier  empire.   4867,  brochure 

Mémoire  sur  Vante-muràle  de  la  cité  du  Mans  et  la  rive 

gauche  de  la  Sarthe.  (Id.,  1868.) 
Lettre  donnant  des  renseignements  sur  les  monuments  de 

Vépoque  carlovingienne  de  l'arrondissement  de  Château^ 

Gontier.  (H.) 
La  cité  du  ManSj  fortifications  extérieures^  documents  et 

preuves.  (Id.) 

Note  sur  les  maisons  canonicales  démolies  en  \  870.  (Id.) 
Etude  sur  les  anciens  noms  (f  hommes  en  France,  (Id.) 
Lettre  signalant  à  Pontlieue^  chez  M.  Bedeau,  un  cas 

curieux  de  végétation  vigoureuse  d'une  vigne  originaire  du 

Maroc.  (Id.) 
Le  capitole  de  la  cité  du  Mans.  (Id.,  i871.) 
La  Frênerie  au  Mant.  (Affiches  du  Mans,  1871.) 
La  France  avant  Ciovis  et  le  premier  empire  chrétien. 

(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1872.) 
L'abbé  Voisin  laisse  à  l'état  de  manuscrit  inachevé  la 

Gallia  christiana. 

VOISIN  (Benjamin) 

Benjamin  Voisin  naquitau  Mansen  4803.  Pendant  trente- 
cinq  ans  il  fut  médecin-vaccinateur,  médecin  de  l'hôpital, 
membre  de  la  Société  de  médecine  de  la  Sarthe,  médecin 
de  la  Société  de  secours  mutuels  du  Mans  depuis  sa  fonda- 
tion, il  était  aussi  membre  de  la  Société  médicale  d'ému- 
lation de  Paris  et  membre  correspondant  de  l'Académie 
impériale  de  médecine.  Il  dut  l'honneur  de  cette  dernière 
nomination  à  un  beau  travail  sur  le  foie,  enfin  il  faisait 
partie  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 
Sai*the. 

Benjamin  Voisin  est  décédé  au  Mans,  le  22  janvier  1868. 

Il  nous  a  laissé  : 


—  429  — 

Considérations  physiologiques  sur  les  tempéraments^  avec 
quelques  inductions  thérapeutiques j  thèse  présentée  et  sou- 
tenue  à  la  Faculté  de  médecine  de  Parts,  le  27  mars  i827. 
1827,  brochure,  in-i*. 

Nouvel  aperçu  de  la  physiologie  du  foie,  et  les  usages  de 
la  bile.  De  la  digestion  considérée  en  général.  -1838,  bro- 
chure in-8o. 

Indigestion  causée  par  les  moules,  (Société  de  méd.  de  la 
Sarthe,  1834.) 

CatafThe  pulmonaire.  (Id.) 

Gastro-entérite  aiguë.  (Id.) 

Observation  de  gastrite  chronique,  propension  au  suicide. 
(Id..  1835.) 

Hématémkse  mœlena  avec  hemin  de  Vestomac.  (Id.) 

Dysenterie  sanguine  grave,  péritonite.  (Id.) 

Considérations  physiologiques  sur  le  nerf  grand  sympa- 
thique. (Id.,  1836.) 

Rapport  sur  le  mémoire  de  M.  Mille.  (Id.) 

Nouvelle  méthode  pour  guérir  le  bégaiement.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1836-1837.) 

Fractures  compliquées.  E scarre gangreneuse  du  pied.([i.) 

Réflexions  sur  la  note  de  M.  Bachelier  sur  la  fièvre 
typhoïde.  (Société  de  méd.  de  la  Sarthe,  1837.) 

Abcès  du  foie.  (Id.) 

Fracture  du  cot^ps  des  deux  dernières  vertèbres  dorsales, 
accidents.  (Id.) 

Détails  nécroscopiques  sur  un  fœtus  hydrocéphale.  (Id.) 

De  la  pneumonie.  (Id.,  1838.) 

Apoplexie  cérébrale  par  suite  d'indigestion.  (Id.) 

Rapport  sur  un  travail  de  AI.  Le  Barbier  sur  Fhystérie. 
(Id.) 

Pneumonie  latente,  (Id.  1839.) 

Des  dangers  des  inhuminations  précipitées;  de  la  nécessité 
défaire  constater  les  décès  par  un  médecin.  (Id.) 

Du  danger  des  inhumations  précipitées  et  des  considé- 
rations sur  les  moyens  à  employer  pour  parer  à  ce  grave 
inconvénient.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1838-1839.) 

Hypertrophie  et  dilatation  du  ventricule  droit.  (Société  de 
méd.  de  la  Sarthe,  1840.) 


—  430  — 

Obiervation  de  nécropathie.  (Id.,  1841.) 

Gastro-entérite  aiguë,  (Id.,  i84i.) 

Mort  subite  chez  un  enfant  après  des  convulsions.  p<L, 
1843.) 

Entéro-colite.  (Id.,  4844.) 

Gastro-Entérite  aiguëy  perforation  intestinale.  (Id.,  1845.) 

Affection  croupale^  quatre  rechutes  graves.  (Id.,  i847.) 

Petite  vérole  confluente.  (Id.) 

Abcès  du  foie.  (Id. ,  i 848.) 

Observation  de  croup  suivie  de  quelques  considérations. 
(Id.,  1850.) 

Inflammation  gastro-intestinale  avec  fièvre  rémitiente, 
suivie  de  pleuro-pneumonie.  (Id.,  1851 .) 

Vingt  ans  de  pratique  vaccinale.  (Bull,  de  la  Société 
dagricul.,  1857.) 

Du  médecin  en  général  et  du  médecin  de  campagne  en 
particulier.  (Id.) 

De  la  position  délicate   du  médecin  dans  certains  cas.  (Id.) 

Quelques  considérations  sur  les  difficultés  du  diagnostic^ 
d'après  la  similitude  et  la  coïncidence  des  symptômes  propres 
d  plusieurs  maladies^  et  que  V autopsie  peut  seule  éclaifxir. 
(Id.,  1859.) 

VOISIN  (Félix). 

Félix  Voisin  né  an  Mans,  le  30  novembre  1794,  fit  de 
bonnes  études  classiques  et  médicales;  fut  reçu  docteur 
en  1819.  Élève  distingué  de  Pinel  et  d'EsquiroI,  maîtres 
illustres  dans  l'importante  spécialité  des  aliénations 
mentales  dont  ils  ont  éclairé  si  puissamment  la  théorie 
et  dont  ils  ont  véritablement  créé  la  pratique  en  la 
rendant,  à  la  fois^  logique,  humaine  et  fructueuse.  Félix 
Voisin  se  trouva  naturellement  porté  vers  l'observation 
particulière  de  ces  maladies.  Avec  une  aptitude  remar- 
quable, avec  d'aussi  précieuses  leçons,  il  ne  tarda  pas  à 
devenir  lui-même  une  autorité  sérieuse  dans  cette  utile  et 
noble  carrière.  Aussi  dès  Tannée  1821,  eut-il  l'heureose 
pensée  de  s'associer  au  savant,  à  l'excellent  docteur  Fabret, 
élève  des  mêmes  professeurs,  pour  fonder  à  Vanvres^  près 


—  431  — 
Paris,  un  magnifique  établissement  de  santé  pour  les 
aliénés;  établissement  dont  les  grands  succès  ont  justifié 
l'excellente  renommée  (1). 

Décoré  en  1841,  médecin  des  hôpitaux  de  Paris,  suivant 
avec  fruit  la  route  honorable  qu'il  s*est  tracée,  Félix 
Voisin,  au  premier  rang  de  ses  nombreux  travaux,  a  pu- 
blié plusieurs  bons  ouvrages  sur  les  maladies  nerveuses, 
la  philosophie  médicale,  etc.  (Le  Pelletier.) 

Le  docteur  Voisin  appliqua  à  l'étude  des  maladies  men- 
tales le  système  phrénologique  de  Gall,  et  s'eflPorça  de 
rattacher  chaque  genre  de  folie  aux  diverses  conditions 
physiques  et  morales  du  cerveau  au  milieu  des^quelles 
elle  se  déclare. 

Félix  Voisin  est  mort  en  1872.  Il  est  auteur  des  ouvrages 
suivants  : 

Vaccination  des  bêles  à  laine.  —  Rapport  fait  à  la  corn- 
mission  de  vaccine  sitr  le  plan  d'expérience  qui  doit  être 
exécuté  incessamment  à  Versailles.  Brochure  in-8*. 

Rapport  des  expériences  sur  la  vaccination  des  bêtes  à  laine 
et  sur  les  chevaux.  Brochure  in-8o. 

De  Vutilité  du  courage  et  de  la  réaction  morale  dans  les 
maladies.  1819,  brochure  in-4o. 

Du  bégaiement.  Ses  causes^  se$  différents  degrés^  influence 
des  passions  j  des  se  tes,  des  âges^  etc.^  sur  ce  vice  de  pro- 
nonciation; moyen  thérapeutique  pour  prévenir ^  modifier  ou 
guérir  cette  infirmité.  1821,  brochure  in-8«. 

Des  causes  morales  et  physiques  des  maladies  mentales^  et 
de  quelques  autres  affections  nerveuses^  telles  que  V hystérie^ 
la  nymphomanie  et  le  satyriasis.  1826, 1  vol.  in-8®. 

Application  de  la  physiologie  du  cerveau  à  V étude  des 
enfants  qui  nécessitent  une  éducation  spéciale.  1830,  bro- 
chure in-8o. 

U  désordre  menstt*uel  peut-il  être  regardé  comme  une 
des  causes  physiques  les  plus  nombreuses  de  F  aliénation 
mentale  ?  183i,  brochure  in-8<*. 

(1)  Voisin  a  été  médecin  en  chef  de  l'hospice  des  aliénés  de 
Bicètre,  et  attaché  au  service  médical  des  enfants  épileptiques, 
aliénés  et  idiots;  en  1866  U  était  membre  de  TAcadémie  impériale 
de  médecine. 


—  i3«  — 

Observations  communiquées  à  P Académie  royale  de  méde- 
cine, dans  sa  séance  du  3  juillet  1838.  Organisation  céré- 
brale défectueuse  de  la  plupart  des  criminels. 

Développement  incomplet  des  parties  antérieures  et  supé- 
rieures de  l'encéphale  chez  un  très  grand  nombre  d'entre 
eux.  i827,  brochure  in-S*». 

Le  docteur  Félix  Voisin  à  ses  compatriotes.  Les  électeurs 
du  département  de  la  Sartheàtun  d'eux.  1837,  in-8®. 

Lettres  du  docteur  Félix  Voisin  à  MM.  les  membres  du 
comité  des  élections  du  département  de  la  Sarthe.  1837, 
iii-8û. 

De  Fhomme  animal.  1839,  I  vol.  in-S"*. 

De  ridiotie  chez  les  enfants.  1843,  ia-8*. 

L'homme  intellectuel.  l844,in-8% 

Du  traitement  intelligent  de  la  folie  et  application  de 
quelques-uns  de  ses  principes  à  la  réforme  des  criminels. 
Lu  à  racadémie  royale  de  médecine.  4847,  brochure  in-S». 

Analyse  de  l'entendement  humain.  1851-1857,  2  vol. 
m-8«. 

Nouvelle  loi  morale  et  religieuse  de  F  humanité,  analyse 
des  sentiments  moraux.  1862,  \  vol.  in-8'. 

De  t'homme  considéré  dans  ses  facultés  intellectuelles^ 
industrielles^  artistiques  et  perspectives.  4867,  in-8*. 

WEISS  (Benoit-Simon) 

Benoît-Simon  Weiss,  né  à  Huningue  (Haut-Rhin),  le 
7  novembre  1802,  est  décédé  à  La  Flèche,  le  10  décembre 
4880.  Entré  au  service  le  1*'  mars  4821,  il  fut  nommé,  le 
21  juillet  1825,  chef  de  musique  au  37®  régiment  d'in- 
fanterie, d'où  il  passa  au  8"  régiment  de  Ja  garde 
royale. 

La  musique  de  ce  corps  d'élite  acquit  bientôt,  sous  sa 
direction,  une  véritable  renommée,  et  prit  rang  parmi 
les  premières  musiques  militaires  de  France.  Nommé  au 
même  titre  au  -22*  régiment  de  ligne  en  4833,  au  5*  lan- 
ciers en  1840,  décoré  de  la  Légion  d'honneur  le  15  avril 
1846,  Weiss,  qui  comptait  sur  ses  états  de  service  les 
campagnes  d'Espagne  en  4823,  et  d'Afrique  en  1839,  vint 


—  433  - 
prendre  sa   retraite  à  La  Flèche,  où  son  fils  adoptif, 
M.  Edouard  Soûlas,  aujourd'hui  lieutenant  de  cuirassiers, 
faisait  alors  ses  études. 

Les  profondes  connaissances  musicales  de  Weiss,  son 
goût  si  sûr,  ((  joints  à  une  constante  et  naturelle  bienveil-  . 
lance,  écrit  son  nécrologue,  ne  tardèrent  pas  à  lui  créer 
auprès  de  la  Musique  municipale  et  de  l'Orphéon  de  La 
Flèche,  une  situation  qu'il  a  conservée  jusqu'à  la  fin. 
Dans  ce  milieu  où  Ton  aimait  à  le  voir,  où  il  était  fort 
recherché,  ses  jugements  avaient  une  véritable  autorité» 
on  peut  dire  faisaient  loi,  tant  on  reconnaissait  sa  réelle  et 
sérieuse  compétence.  » 

TVON  (Jean-Pierre-François) 

Jean-Pierre-François  Yvon  né  à  Ballon  le  23  juillet  1803, 
est  décédé  à  Lavaré  le  24  juin  4879  ;  il  est  entré  au  service 
à  Tâge  de  20  ans. 

Voici  la  liste  de  ses  états  de  service  :  chirurgien  élève  à 
l'hôpital  militaire  du  Yal-de-GrAce,  chirurgien  sous-aide 
provisoire  à  l'hôpital  militaire  de  Toulouse  (4823),  chirur- 
gien au  4*  corps  de  Tannée  des  Pyrénées,  à  l'hôpital  du 
Vai-de-Gràce,  à  ceux  de  la  garde  royale  (1825),  de  Rennes 
(1827),  chirurgien  aide-major  aux  43'  et  31''  de  ligne 
(1827),  au  3*  lanciers  (1841),  au  8*  chasseurs  (1845), 
enfin  rayé  du  contrôle  pour  infirmité  (1850).  En  4841,  le 
roi  Louifr-Philippe  lui  offrit  une  trousse  d'honneur  en 
reconnaissance  des  services  qu'il  avait  rendus  à  l'armée. 

Yvon  s'établit  à  Lavaré,  vers  1847,  et  devint  bientôt  non 
seulement  le  médecin  des  personnes  aisées,  mais  aussi  des 
indigents  de  la  commune  et  de  celles  environnantes  ;  son 
habileté,  comme  chirurgien,  le  faisait  également  recher- 
cher de  ses  confrères  pour  les  opérations  difficiles.  Aimé  et 
estimé  de  tout  le  monde,  il  fut  nommé  maire  de  Lavaré 
le  19  janvier  1858,  délégué  cantonal,  et  est  resté  en  fonc- 
tion jusqu'en  1874.  En  1870  il  eut  beaucoup  à  soufirir  de 
l'invasion  allemande. 

Yvon  était  neveu  du  général  comte  de  Coutard  et  de 
Tabbé  Huard,  curé  de  N.  -  D.  de  la  Ck)uture. 

31 


ADDITIONS 

RECUEILLIES  PENDANT  ^IMPRESSION 


ABOT  (Olympe-Marie),  pagre  4.  Mémoire  mr  let  che- 
mins de  fer;  embranchement  du  Mans  à  Angers.  4854, 
brochure  in-4». 

ANJUBAULT  (Prosper- Auguste),  p.  5.  Rapport  sur 
le  prix  à  accorder  aux  fabricants  de  chandelles  de  résine. 
(Bull,  delà  Société  d'agricul.,  1844.) 

Rapport  sur  Varticle  36  du  règlement  de  la  Société 
d agriculture^  sciences  et  arts  de  la  Sarthe^  1857. 

Èpitaphe  de  J.  Pinsonnel,  chirurgien  du  xyi*  siècle^ 
(Union  de  la  Sartbe,  1858.) 

Compte  rendu  du  Vocabulaire  du  haut  Maine  de  M.  R.  de 
Montesson.  (Id.,  1859.) 

Compte  rendu  des  deux  ouvrages  de  Rerjeau^  de  Ballon  : 
Biblia  pauperum,  Ganticum  canticorum.  (Id.,  1860.) 

Observations  sur  quelques  peintures  murales  des  églises 
de  la  Sarthe.  (Id.) 

Compte  rendu  sous  le  pseudonyme  Albert  Foulard,  du 
Guide  du  voyageur  au  Mans  et  dans  le  département  de  la 
Sarthe,  de  F.  Legeay.   (Id.,  1861.) 

Georges  Cuvier  et  les  écrevisses.  (Chron.  de  TOuest,  1861  •) 

La  Bible  des  pauvres.  (Id.) 

Les  Sépultures  de  Coëffort.  (Là.) 

L'yponomente  parente.  (Id.) 

Ornithologie.  (Id.) 

Comment  on  voyait  autrefois  des  prodiges  dans  la  Mr- 
wMndm  et  dans  le  Maine*  (Id.) 


—  436  — 

Insectes  des  fruits.  (Id.) 

A  propos  de  rAnnuaire  de  la  Sartbe.  (Id.) 

Deux  médailles  découvertes  à  Allonnês  ou  aux  enviroM. 
(Id.,1862.) 

Évangéliaire  de  Gervais  de  Château-^u-Loir,  manuscrit 
du  IX*  siècle.  (Id.) 

rÉcheniliage.  (ïd.) 

Du  Cercueil  présumé  de  Philippe  de  Luxembourg;.  (Id.) 

Les  Bourgeois  du  Mans  du  ni*  au  xy*  siècle  oni^ils 
exercé  des  droits  municipaux?  (Id,) 

La  Fauvette  des  Alpes.  (Id.,  1863.) 

Congé-suf^Ome,  i863. 

Rapport  sur  deux  Mémoires  concernant  plusieurs  petits 
animaux  fort  communs,  les  uns  nuisibles  à  l'agriculture, 
les  autres  utiles  comme  destructeurs  des  premiers.  (Bull,  de 
la  Société  d  agricul.,  186J.) 

Des  portraits  de  M.  Pierre  Ragot  et  des  tableaux  chan- 
geants de  J.  Boinard.  (Progrès,  1863.) 

Note  historique  sur  VEpau,  (ChroD.  de  l'Ouest,  1863.) 

Le  hannetonnage.  (Pi*ogrès,  1863.) 

Encore  les  champignons.  (Id.  1864.) 

Don  fait  à  la  bibUotfièque  du  Mans  par  M.  Luêson.  (Id.) 

Conjectures  sur  la  récolte  des  poires  et  des  pommes.  (bL) 

La  température.  (Id.) 

La  récolte.  (Id.) 

Notes  historiques  sur  legemmage  despins  de  la  Sarthe.{ld.) 

La  pustule  maligne  peut^elk  être  occasionnée  par  la 
piqûre  ou  le  contact  des  insectes?  (Id.) 

Des  reliques  de  saint  Domnole.  (Chron.  de  l'Ouest,  1864.) 

Réponse  d'un  mycophile.  (Union  de  la  Sarthe,  1864.) 

Bataille  de  Pontvallain.  (Mess,  de  la  Sartbe,  1865.) 

Une  cheminée  monumentale  en  1538.  (Chron.  de  l'Ouest, 
d865.) 

Des  vipères  en  1865.  (Id.) 

Des  signes  dans  l'air.  (Id.) 

[/ne  tombe  au  Gué^de-Maulny.  (Progrès,  1865.) 

Une  inscription  funéraire.  (Id.) 

.Encore  des  brise-images.  (Chron.  de  l'Ouest,  1865.) 

Note  sur  deux  lamas  élevéidans^laSarthe.{PTùgr.,i%6&.} 


—  437  — 

Tremblement  de  terre.  {Qïron.àeYOùesi.i9i6^:) 

Procès-verbal  de  la  cmférence  publique  agricole  de  i864. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  4865-1866.) 
'   Det  pigeons  voyageurs.  (Messager  de  la  Sarihe,  1866.) 

Périront-ils?  (Id.,  1867.) 

AUBRt  (Hichel-Guillaumej,  p-  10.  Biographie  sur 
François-Joseph  PichereaUy  curé  de  Samt-^Marceau.  (Le 
Maine,  1831.) 

Nécrologie  sur  François  Délogé.  (Union  dé  la  Sarthe^ 
Ï866.) 

ANDROOIN  ou  AUDROUIN-LAVOGRAIS  (Clarice-L.), 
dame  BEAUDOU,  née  aux  environs  d'Angers,  en  Ilf95, 
est  décédée  à  Beaumont-sur-Sarthe,  le  20  octobre  1859. 
On  lui  doit  : 

Théâtre  des  familles,  1838,  i  vol.  in-i2,  offerte  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  par  M.  Platon 
Vallée.  Ces  pièces  ont  été  jouées  dans  les  pensions  de 
Fresnay,  de  Beaumont-sur-Sarthe,  etc. 

La  science  maternelle,  éducation  morale  et  intellectuelle, 
avec  tableaux,  Paris,  4843, 1  vol.  in-8*. 


BACHELIER  (René- Jacques),  p.  i  i,  est  auteur  des  tra- 
vaux manuscrits  suivants  : 

Discours  d'admission  à  la  Société  des  médecins  de  la 
Sarthe,  1832. 

Mémoire  sur  la  fièvre  typhoïde,  l832. 

Rapport  sur  les  observations  de  M,  Godmer,  1832. 

De  rauscuUation  sur  les  maladies  des  poumons  et  de  la 
plèvre,  1833. 

Des  inflammations  spécifiques,  4833. 

Affection  du  rein,  autopsie,  4834. 

Luxation  en  arrière  de  la  tête  de  C humérus,  1834. 

Congestion  sanguine  pulmonaire,  fièvre  intermittente, iSS^, 

Note  sur  la  fièvre  typhoïde,  4837. 

Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Gendron,  traitant  du  ca- 
thétérisme  de  V œsophage,  1838. 


—  438  — 

Affection  dribraU^  autoptie^  I839« 

Rapport  tur  Fobservation  de  Jf.  Ménard^  relative  i  k 
plaie  faite  par  une  arme  à  feu^  1843. 

Rapporteur  Vobservaiion  de  M.  Filloleau^  relatioemeni  à 
une  hématurie^  1845. 

Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Richard  sur  la  gastral- 
gie, 1846. 

Modifications  introduites  dans  le  traitement  des  meJadies 
depuis  quinze  années^  1847« 

Lettre  à  M.  le  docteur  Savardan  sur  son  dernier  extmek 
de  conscience j  et  lettre  de  M.  Savardan^  1849. 

Observation  de  colique  hépatiquey  1851. 

Ossification  et  rétrécissement  de  l'aorte  abdominale  à  «v 
bifurcation,  et  des  artères  qiu  la  contiennent  ;  symptâma 
propres  à  ces  lésions ,  185!i« 

Quelques  réflexions  sur  le  diagnostic ^  1852. 

Rapport  sur  une  observation  de  contracture  essentielle  des 
extrémités,  de  M.  Ed.  Le  Bêle,  1854. 

Inconvénients  d'une  diète  prolongée  dans  les  mala- 
dies,  1854. 

fièvre  rémittente  simulant  une  fièvre  continue,  1855. 

Coup  (Tœil  sur  les  progrès  de  l'art  de  guérir  en  1856. 

Rapport  sur  les  travaux  de  Af.  fe  docteur  Baron,  du 
Lude,  1857. 

Accouchement  précédé  et  suivi  d  hémorragie,  fièvre  intense 
25  heures  après  la  délivrance,  emploi  du  sulfate  de  quinine 
à  haute  dose,  1860.  (Catalogue  des  arch.  et  de  la  biblio.  de 
la  Société  de  méd.  de  la  Sartbe.) 

BAILHACHB  (Louis),  p.  11.  Discours  sur  les  carac- 
tères et  l'histoire  de  V éloquence  religieuse.  Valognes,  1840. 

V étude  des  langues  vivantes  étrangères  est  une  nécessité  de 
notre  époque.  (Union  de  la  Sarthe,  1860.) 

U École  supérieure  du  Mans  à  SUU-le-Guillaume.  (Union 
delaSarthe,  1860.) 

École  supérieure  du  Mans.  (Id.,  1861.) 

Compt  rendu  du  manuscrit  de  M.  Saint^Martin,  intitulé: 
Petit  formulaire  manuscrit  des  actes  les  plus  usuels.  Livre 
d'exercices  pour  apprendre  à  lire  couramment  les  écri- 
tures difficiles.  (Ghron.  de  TOuest,  1861.) 


—  439  — 

Rapport  sur  ies  ouvrages  de  M*  Giiîel^  professeur  à  Aatfs- 
bofme.  (Bull,  de  la  Société  d'agricolt.,  1861.) 

Rapport  sur  les  Mémoires  de  la  Société  académique  de 
Samt-Quentin.  (Id.,  1868.) 

BASSE  (Louis),  p.  12.  Lettre  aux  électeurs  du  pre- 
mier collège  du  Mans,  1844. 

BEDEL  (Louis-Alphonse),  p.  13.  Rapport  sur  un 
opuscule  de  M.  Doublet  de  Boisthibault.  intitulé  :  Notice 
sur  Bernard  Palissy.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1857.) 

BERARD  (René-Charles),  p.  16.  On  lui  doit  : 

Mémoire  sur  la  découverte  de  la  cause  de  la  fertilité 
contenue  dans  le  gypse.  Le  Mans,  1809,  brochure  in-4o. 

Conjectures  sur  l'origine  de  la  ville  du  Mans.  Le  Mans, 
4810,  brochure  in -4o. 

Observations  chimiques^  1810,  brochure  in-4*. 

Observation  sur  un  passage  du  mémoire  de  M.  Daudin 
qui  fixe  l'époque  de  la  fondation  de  la  ville  du  Mans,  Con^ 
jectures  sur  f  origine  de  cette  ville,  et  sur  l'existence  pré^ 
tendue  de  celle  d' A  lionnes.  Le  Mans,  1810,  brochure  in-4*. 

Réfutation  des  systèmes  de  Strabon^  et  ses  commen- 
tateurs^ enfin  de  celui  de  Buffon,  sur  la  formation  de  la 
mer  Méditerranée.  Le  Mans,  1816,  brochure  in-4*. 

De  rinfluence  réciproque  du  commerce  et  de  Fagricul' 
ture  sur  la  prospérité  des  empires,  et  de  celle  des  gouver* 
nements  sur  la  prospérité  de  tun  et  de  Foutre,  Pari8,18t6f 
brochure  in-8o. 

Mémoire  sur  l'origine  des  arbres^  des  plantes^  des  lé- 
gumes  et  des  fleurs  étrangers^  acclimatés  en  France.  Paris, 
1827,  brochure  in-8*. 

Mémoire  en  réponse  aux  questions  sur  les  semis  propo^ 
ses  par  la  Société  (t horticulture  de  Paris.  1833,  brochure 
in-8». 

De  Vimpôt  du  sel.  ou  rapport  fait  au  nom  de  la  Société 
(f  agriculture  de  la  Sarthe,  sur  les  inconvénients  et  ies 
avantages  du  mode  actuel  de  Vimpôt  du  sel^  et  sur  les 
moyens  d'y  substituer  une  meilleure  combinaison.  Paris, 
1833,  brochure  in-8*. 

Rrojet  de  banques  départementales ,  adressé  à  la  chambre 
des  députés  et  à  celle  des  patr^.Paris,  1843, brochure  in-4o 


—  440  — 

Sagesse,  bontés  puissance  de  F  Étemel  dans  tordre  phy- 
sique,  1844,  brochure  in-4'. 

Solution  d'un  problème  de  géologie.  —  Pourquoi  ton 
trouve  des  blocs  de  granit  sur  des  montagnes  calcaires. 
1844,  brochure  in-4** 

Mémoire  sur  les  effets  du  déluge,  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1845.) 

Les  chemins  de  fer.  (Id.) 

Observations  sur  les  graves .  inconvénients  du  déboise- 
ment en  France.  (Id.) 

Notice  sur  la  culture  du  riz.  (Id.,1847.) 

Observations  sur  la  navigation  des  Urandes-Indes  par 
l'isthme  de  Suez.  (Id.) 

Canalisation  de  l'isthne  de  Suez.  (Id.) 

BILARD  (  Edouard Jean-Harie),  p.  SO.  Maladie  de  la 
vigne  ep,  1491.  (Union  de  la  Sarthe,  1854.) 

BLIN  (Charles Jean-Baptiste-Joseph),  p.  24.  —  Exé- 
cution dans  la  cathédrale  du  Mans  d'une  messe  de  M.  Ed. 
Chérouvrier,  (Union  de  la  Sarthe,  1856.) 

Messe  en  musique  chantée  à  h  cathédrale.   (Id.,  1857.) 

Lett?^e  au  rédacteur  de  l'Union  de  la  Sarthe  sur  une 
messe  de  Edmond  Chérouvrier.  (Id.) 

Note  sur  la  messe  de  Noël  de  M.  Edmond  Chérouvrier. 
(!d.,  1859.) 

BLISSON  (Jean-François-Isidore),  p.  S3.  Nouveau 
moyen  de  détruire  les  hannetons.  184â,  brochure  in-8» 

BOISSEAU  (Jules-François-Haurice),  p.  23.  Lettre 
relative  à  C Asile  des  aliénés.  (La  Sarthe,  4870.) 

Compte  rendu  sur  une  étude  de  M.  Desbans^  directeur  de 
l'enregistrement^  intitulée  :  Discours  sur  les  mutations  après 
décès.  (Bull,  de  la  Société  d  agricul.,  1870.) 

Mémoire  sur  l'organisation  des  prisons  et  le  régime  péni' 
tentiaire.  (Id.,1872.) 

Lettre  à  la  Sarthe  sur  la  veuve  Gautier  à  l'Asile  des 
aliénés  de  la  Sarthe.  (AflSches  du  Mans,  1870.) 

BOURDON-DUROCHER(Frédéric-Harie-René),  p.  29. 

Rapport  sur  un  concours  d'étalons.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1845.) 


—  44i  — 

De  la  staiulaticn,  ou  nourriture  à  Tétable^  des  chevaux  et 
des  bœuf  g.  (Id.,1857.) 

BOUTTEVIN-DRONNE  (Jacqnes),  né  à  Mayet  en  1797, 
est  décédé  dans  cette  commune  le  9  mai  i865.  Il  se  livra 
au  commerce  pendant  la  majeure  partie  de  sa  vie^  et 
montra  toujours  une  grande  activité  et  une  grande  droi- 
ture dans  les  affaires.  De  bonne  heure  il  avait  su  se  faire 
un  nom  dans  la  fabrication  des  draps  et  tirer  cette  in- 
dustrie de  Tomière  de  la  routine.  Il  était  intelligent  et 
animé  de  l'esprit  de  progrès  ;  dans  les  diverses  exposi- 
tions de  produits  manufacturés,  il  conquit  tous  les  suf- 
frages pour  le  mérite  de  ses  tissus. 

Bouttevin-Dronne  fut  suppléant  du  juge  de  paix  de 
Mayet;  dans  ces  fonctions,  il  montra  toujours  un  esprit 
juste  et  élevé,  et  fit  tousses  efforts  pour  réconcilier  des 
amis,  des  voisins  que  de  mesquins  intérêts  avaient  sou- 
vent divisés. 

Bouttevin-Dronne  était  bon  et  charitable,  il  n'avait  d'au- 
tre ambition  que  celle  de  faire  le  bien  et  d'être  utile  à  ses 
semblables.  Pendant  longtemps  il  a  été  membre  du  con- 
seil municipal  de  Mayet.  Il  a  aussi  été  nouuné  délégué 
cantonal  pour  l'instruction  publique,  administrateur  de 
la  caisse  d'épargne,  membre  du  conseil  de  fabrique,  de 
diverses  institutions  de  charité  et  a  largement  contribué  à 
la  construction  de  la  nouvelle  église  de  Mayet» 

U  a  publié  dans  V  Union  de  la  Sarthe  : 

Note  sur  ks  républicains  de  Mayet ^  1848. 

Un  maire  bon  enfant,  1849. 

Lettre  sur  le  rouissugedu  chanvre,  1854. 

BOUTTIER  (Jean),  p.  29.  Un  mot  sur  F  éducation  des 
femmes.  (Chron.  de  l'Ouest,  1864.) 

Marie- Anne  Oighy.  (Id.) 

Un  épisode.  (\d.i%66.) 

Un  mot  sur  les  tremblements  de  terre.  (Id.) 

Phénomène  étrange.  (Id.,  1867.) 

Le  grand  roi  des  Perses^  un  derviche  et  deux  hiboux. 
(Id.,  1868.) 

Les  étoiles  filantes.  (Id.) 

Un  mot  sur  te  moyen  âge.  (Id.) 


—  44«  - 

VemU  iqumtmmix^  ieun  eamet  et  kmttfeU.  (U.) 

Un  mot  au  sujet  de$  bMiotkèqueM  pojnUaire$.  (UL) 

Étude  médico-phjfsiologiquedu  liàre-aràiire  hÊmàÙL(fd.) 

Pluie  de  pierree.  (Id.) 

De$  rayons  solaires.  (Id.,  1M9.) 

Une  solennité  religieuse  à  Toreétn^kamie.  (U.) 

Une  conversation.  (Id.) 

BOTEB  (Michel),  p.  43.  Couplets  pour  la  distribution 
des  prix.  1818,  brochure  m-8*. 

Prose  pour  la  fête  de  Notre-Dame  du  Momt-CsBrmfd^ 
avec  une  traduction  litre,  ou  imitation  en  vers  français. 
1845,  brochure  in-S». 

Second  poème  sur  la  mort  éTune  épouse.  1845,  brochure 

De  f  usage ^  de  t accord  et  de  t éducation  du  piano.  I854y 
brochure  iii-8*. 

Inauguration  d'un  harmonium  dans  l'église  de  Brains. 
(Union  de  la  Sarthe,  1854.) 

Compte  rendu  d'une  messe  de  M.  tabàé  Blin^  maître  de 
chapelle  à  la  cathédrale.  (Id.,    1856.) 

BRUNEAU  (Martin)  p.  52  Discours  à  Mgr  FiUian 
sur  son  retour  du  Concile,  1870.  (Semaine  du  Qdèle.) 


CAMUSAT  de  RIAHCET  (Henri-Léon),  p.  55.  Lettre 
sur  Vindemniié  allouée  aux  députés.  (Union  de  la  Sarihe, 
1849.) 

Profession  de  foi  aux  électeurs  de  la  Sarthe,  1849, 
brochure  in-4o. 

Les  Lieux  saints.  (Le  Maine,  1851.) 

Lettre  à  l'Ami  de  la  religion,  1851. 

Rapport  sur  la  proposition  des  Montagnards  qui  deman- 
daient la  suppression  des  chapitres  diocésains.  (Le  Maine, 
1851.) 

Nécrologie  sur  Alphonse  de  la  Devansaye,  1852. 

Prie-Dieu  offert  à  Sa  Sainteté  Pie  /JT,  par  tarchevêque 
et  les  évéques  de  la  province  de  Tours.  (Le  Maine,  1852.) 


\ 


—  443  - 

L&ttre  BU  Président  du  Camité  eetUral  tmpoUonien* 
(Union  de  Paris,  1853.) 

Société  de  iecours  mutuels  de  la  Sarthe.  (Union  de  la 
Sartbe,  1853.) 

Nécrologie  sur  la  duchesse  de  Blacas  d'Aulps.  (Id. ,  4  855.) 

Des  hospices  ruratuc  pour  les  vieillards.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.  1859.) 

Biographie  du  R.  P.  H,  D.  lacordaire,  1 862,  broch.  in^\ 

Madame  la  duchesse  de  Parme  devant  F  Europe^  I86S. 

Lettre  au  rétfac^^r  du  Constitutionnel,  4866. 

CARLET  (René-Jean-Noêl),  né  à  Laval,  le  1""'  mars 
1809,  ordonné  prêtre  le  16  îuin  1832,  vicaire  de  Saint- 
Martin  de  Mayenne,  puis  curé  de  Gbarchigné  (1843), 
et  curé  de  Monttort-le-Rotrou  (1853),  est  mort  le  19 
septembre  1872.  il  a  publié,  en  1863,  une  brochure  in-8o, 
intitulée  :  Notice  sur  l'église  de  Mont  fort -le- flotrou  et  sur 
ses  beautés  archéologiques. 

CAUYIN  (Thomas),  p.  57.  Notice  critique  sur  tépoque 
de  t apostolat  de  saint  Julien  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1840-1841.) 

CHAKPEAn  (Lonis-Dominique),  chanoine  d'Orléans, 
premier  assistant  général  de  la  Congrégation  ensei- 
gnante de  Sainte-Croix,  ancien  supérieur  de  collège  au 
Mans,  h  Nevers,  à  Orléans,  fondateur  et  supérieur  de 
Notre-Dame  de  Sainte-Croix,  à^Neuilly-sur-Seine,  est 
mort  le  28  février  1880,  à  l'âge  de  62  ans. 

Sous  la  Commune,  il  fut  emprisonné  comme  otage  à  la 
Conciergerie,  avec  cinq  frères  de  Tlnstitution  de  Neuilly. 

Ce  prêtre  éminent  était  modeste,  doux,  simple,  intègre, 
sans  ambition,  plein  de  cœur  et  de  charité  ;  il  ne  sut 
jamais  transiger  avec  sa  conscience,  et  il  emporta  en 
mourant  l'estime  et  Taffection  de  tous,  a  On  peut  dire  que 
toute  sa  vie,  dit  le  Polybiblion^  a  été  consacrée  à  l'édu- 
cation, tant  comme  directeur  d'établissement  que  comme 
écrivain.  La  longue,  quoique  incomplète,  Uste  de  ses 
œuvres  donnera  une  idée  de  sa  laborieuse  et  féconde  car- 
rière. Il  a  écrit  : 

Fables  et  morceaux  divers,  choisis  dans  nos  meilleurs 


—  «4  — 

oti/etirt,  et  annotés  pour  f  usage  des  classes  élémen- 
taires. 1857. 

Manuel  de  Piété^  à  l'usage  des  maisons  d^éducation^  aoee 
AOO  cantiquei.  1857. 

•  Manuels  des  retraites  et  missions^  contenant  les  exercices^ 
des  moyens  pour  en  profiter j  et  des  conseils  pour  atteindre 
à  la  perfection.  1857. 

Méditations  à  Pusage  des  maisons  d^éducation.  1857. 

Doctrine  chrétienne  en  forme  de  lectures  de  piété,  à  tu- 
sage  des  maisons  d'éducation  et  des  familles  chrétiennes. 
Nouvelle  édition,  reme  et  enrichie  de  traits  historiques. 

Alphabet  ou  méthode  de  lecture.  2«  édition  in-i8. 

Alphabet  chrétien^  ou  Règlement  pour  les  enfants  qui 
fréquentent  les  écoles  chrétiennes,  in-iS. 

Nouvel  alphabet  français  divisé  par  syllabes,  à  Fusage 
des  écoles. 

Des  Bienséances  sociales  au  point  de  vue  chrétien.  4858. 

Choix  de  Dialogues  en  vers  et  en  prose.  1858. 

Souvenirs  de  lectures. 

Princifpes  d^  lecture  et  de  déclamation.  1858. 

Le  Pape  y  Rome  et  le  Monde.  1859. 

Fabliaux  à  tusage  des  enfants.  1862. 

Entretiens  sur  la  vie  de  la  sainte  Vierge  présentée  en  3i 
belles  gravures  d'après  les  plus  grands  maîtres^  avec  des 
histoires,  des  anecdotes  et  des  légendes.  4863. 

Mois  de  la  sainte  enfance  de  Jésus.  1863. 

Étrennes  de  l'Enfant  Jésus  à  ses  petits  frères  les  enfants 
des  hommes.  4863. 

La  Vie  du  Sauveur  du  monde,  présentée  sous  sonvérilable 
four  et  vengée  des  attaques  de  fimpiéfé  contemporaine .  Ou- 
vrage illustré  de  44  gravures  sur  acier,  d'après  les  plus 
grands  maîtres.  18t>5. 

Vie  de  saint  Joseph,  époux  de  la  très  sainte  Vierge  Marie 
et  père  nourricier  de  Notre-Seigneur  Jésus-^Christ.  1866. 

De  l'Éducation  dam  la  famille,  le  collège  et  les  institu- 
tions. 1868,  l  vol.in-12. 

Nouveau  Mois  de  Marie  à  Vusage  des  dames  qui  veulent 
imiter  la  sainte  Merge.  1868. 

Nouveau  Mois  de  saint  Joseph,  époux  de  Marie  et  père 


^  4t5  — 
nourricier  de  Jésus ^  patron  de  l'Eglise  universelle.  i873. 

Vertus  et  Défauts  des  jeunes  filles.  i873,  2  vol. 

Grains  de  sagesse  à  l'usage  des  jeunes  gens,  1878. 

La  Doctrine  chrétienne  de  Lhomond.  Nouvelle  édition. 

Il  a  publié,  sous  le  pseudonyme.de  Théophile  d' Anti- 
more  : 

Les  Petits  Travers  du  temps  présent.  1863. 

Petits  Portraits  de  grandes  dames,  pris  au  sortir  de  la 
messe  de  midi.  4863. 

Petits  Portraits  de  grands  messieurs^  catholiques  plus  ou 
moins  sincères.  1863. 

Petits  Portraits.  L'Orgueil.  1863. 

Petits  Portraits  de  grandes  demoiselles^  en  Fan  de 
grâce  1864. 

Petits  Portraits  d'avares.  1864. 

Petits  Portraits  de  voluptueux.  1864. 

Petits  Portraits  de  gourmands  et  de  paresseux.  1864. 

Petits  Portraits  d'envieux^  de  jaloux  et  de  soi-disant  têtes 
vives.  1864. 

Petits  Traits  de  haute  extravagance  chez  d'illustres  écri- 
vains au  xix.^  siècle.  1865. 

La  Réforme  par  les  dames.  1865. 

La  meilleure  des  Prophéties.  1871 . 

Petits  Portraits^  réunion  de  ces  pi'écédents  opuscules. 
4878,  i  vol.  în-lî. 

CHALOT-PASQUER  (Jules),  p.  65.  Allocution  au  tri- 
bunal de  commerce.  (Union  de  la  Sarthe,  1852.) 

Compte  rendu  des  travaux  du  tribunal  de  commerce  du 
Mans  pendant  sa  présidence.  (Id.,  1854.) 

Discours  d'installation  comme  maire  du  Mans.  (M.,  18">4.) 

Établissement  d'une  caisse  de  service  de  la  boulangerie  et 
des  magasins  généraux  dans  la  ville  du  Mans.  Exposé  des 
motifs  au  conseil  municipal.  (Id.,  1855.) 

Rapport  sur  la  caisse  d^ épargne  du  Mans.  (Id.,  1865.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  des  écoles  chrétiennes. 
(Id.,  4866.) 

Réponse  aux  rapports  de  MM.  Saml-Martin  et  Rubillard 
psr  la  voie  d'Accès.^  (Messager^de  la  Sarthe,  1867.) 


1 


—  416  — 

Dùeaun  à  la  dUtributùm  des  prix  de$  Hhm  de  tÉtùle 
mutuelle.  (Id.) 

Diecours  à  la  distribution  des  prix  de  VEeok  supérmare, 
(Union  de  la  Sarihe,  1868.) 

CHANGEREL  (Ulysse-Beniamin),  p.  66.  Lettre  au 
Journal  de  Mamers  sur  les  événements  (/u  5  ou  6  dieemkn 
1852. 

CHARLES  (Ftançois-Léopold),  p.  68.  VégUu  de  la 
Ferti- Bernard.  (Le  Maine,  4851.) 

Ateliers  de  verriers  à  la  Ferté-Bemard.  (U.,  1852.) 

L'Art  en  province.  (Messager  de  la  Sarihe,  1865.) 

Découvertes  de  substruetions  gatlo^romames^  de  monnaies 
et  d'objets  antiques  au  château  des  Boches,  près  Vouvraj/- 
sur-Hmsne.  (Ghron.  de  TOuest,  1867.) 

CHARTIER  (Louis- Désiré-Augustin),  p.  72.  Les  restes 
de  saint  Augwtin  rapportés  à  Bippone.  (Union  de  la  Sar- 
the,  1856.) 

Discours  à  la  distribution  det  prix  du  Lycée  du  Mans,  sur 
le  Tact.  (Id.,  1858.) 

Comment  Véducation  s'achève  par  la  conversation.  Dit- 
cours  au  Lycée  du  Mans,  (fd.,  1862.) 

Discours  à  la  distribution  du  Lycée  du  Mans.  (Mes- 
sager de  la  Sarihe,  1865.) 

CHERREAU  (Jean-Louis-François),  né  à  Caillé,  le  t6 
novembre  1803,  fut  ordonné  prêtre  le  15  juillet  1827,  et 
nommé  professeur  au  collège  de  GhAteau-Gontier  à  la  ren- 
trée suivante.  Successivement  vicau*e  de  Grez-en-Bouère, 
le  20  juillet  1828,  et  du  Grand -Oisseau,  le  10  mars  1829, 
il  vint  à  la  cathédrale  avec  le  même  titre,  le  10  novembre 
1831 .  En  1834,  il  quitta  le  diocèse  et  se  fixa  à  Gènes,  en 
Italie,  où  il  vécut  pendant  de  longues  années.  En  1856,  il 
rentra  dans  le  diocèse  du  Mans^  et,  le  9  octobre,  il  fut 
nommé  curé  de  Tresson.  Le  premier  janvier  1 860,  MgrNan- 
quette  lui  donna  la  cure  de  Marolles-les-Braults,  où  il  est 
resté  jusqu'au  premier  novembre  1875.  A  cette  époque, 
il  se  retira  dans  sa  famiUe  à  Cuillé.  Il  est  décédé  à  l'hô- 
pital de  Bordeaux,  au  mois  de  juin  1876. 

L'abbé  Gherreau  a  publié,  pendant  qu'il  était  à  Gènaa, 


—  447  — 
un  ouvrage  de  oontroyerse  en  français,  intitulé  r  Questions 
en  guUe  de  réponses^  ou  Réponses  en  forme  de  questions  j  â 
tueege  des  citoyens  éditeur  et  auteur  de  la  soi-4isant  traduc» 
tion  italienne  intitulée  :  Gesu  Cristo  davanti  un  Consiglio 
di  Gnerra.  IS49,  I  vol.  in-18,  imprimerie  Casamara. 

CHEVALIER  de  GRANDYAL   (Grégoire-Etienne-En- 

lart).  né  à  Arras  (Pas-de-Calais),  le  19 août  1807,  décédéau 
château  de  la  Groirie,  commune  de  Trangé  (Sarthe),  le  19 
août  1875,  a  fait  ses  études  à  Arras  et  à  Paris,  et  son  droit 
dans  cette  dernière  ville.  Il  a  été  conseiller  municipal  de 
Trangé  et  maire  de  cette  commune  pendant  trente- neuf 
ans.  On  lui  doit  : 

Note  relative  aux  actionnaires  de  la  Caisse  commerciale 
de  la  Sarthe.  (Courrier  de  la  Sarthe,  1848.) 

Lettre  relative  aux  candidatures  au  conseil  municipal  du 
Mans.  (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

Note  sur  la  Caisse  de  la  Sarthe  où  M.  Trouvé-Chauvel 
dit  :  c  Le  fonds  social  et  la  réserve  de  deux  millions  cent 
mille  franco  sont  entiers,  je  vous  Taffirme.  »  (Courrier  de 
la  Sarthe,  1849.) 

Deux  lettres  d  il/ 1/.  le%  actionnaires  de  la  Caisse  commer- 
ciale de  la  SarthCy  annonçant  sa  démission  de  membre  de 
la  commission.  (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

Lettre  à  MM,  les  actionnaires  de  la  Caisse  commerciale 
de  la  Sarthe.  (Id.) 

CHEVALUERde  LAUNAT(Ren6-]Iichel).p.74.  Lettre 
relative  aux  mineurs  Buon.  (Courrier  de  la  Sarthe,  1839.) 

GHEVEREAU  (Hippolyte),  naquit  à  Saint-6ervais-en- 
Belin,  le  îi  mars  1806,  il  fit  ses  humanités  au  collège  de 
GhAteau-Gontier,  puis  entra  au  séminaire  du  Mans,  en 
i8î3,  et  termina  ses  études  théologiques  à  Saint-Sulpice. 
Il  reçut  la  prêtrise  des  mains  de  rarchcvèque  de  Paris.  En 
18*28,  il  revint  au  tMans  et  fut  chargé  du  cours  de  philoso- 
phie au  petit  séminaire  de  Tessé,  el  Tannée  suivante,  du 
cours  de  théologie  dogmatique  au  séminaire  de  Saint- 
Vincent,  qu'il  professa  pendant  onze  ans  ;  il  commença 
aussi  dans  cet  établissement  un  cours  élémentaire  d'ar- 
chéologie. 


—   i48   r- 

Eq  i840,  Tabbé  Chevereau  devint  chanoine  titulaiie, 
supérieur  du  séminaire,  vicaire  général  honoraire,  et, 
deux  ans  après,  premier  vicaire  général  titulaire  jusqu'^ 
ia  nomination  de  Mgr  Nanquette  à  Tévèché  du  Mans. 

Mgr  Fillion,  devenu  évégue  du  Mans,  en  1858,  nomma 
l'abbé  Chevereau  vicaire  général  honoraire,  et,  en  4867, 
dit  le  biographe  auquel  nous  avons  emprunté  ces  faits  et 
ceux  qui  vont  suivre,  premier  vicaire  général,  fonction 
qu'il  a  conservée  jusqu'à  son  décès. 

L'abbé  Chevereau,  qui  accompagnait  Mgr  l'évèque  du 
Mans  en  tournée  de  confirmation,  le  1%  mai  188D,  est 
mort  subitement  au  presbytère  de  Parce.  Il  a  été  inhumé 
à  Saint-Gervais-en-Belin,  dans  le  caveau  de  sa  famille. 
L'abbé  Chevereau  était  fort  instruit  et  très  aimé  ;  il 
était  vice-président  du  conseil  de  fabrique  de  la  cathé- 
drale, président  du  bureau  d'administration  du  séminaire 
diocésain,  membre  du  conseil  départemental  de  l'instruc- 
tion publique,  membre  du  bureau  d'administration  du 
Lycée,  et  de  la  commission  départementale  pour  la 
conservation  et  la  description  des  monuments  histo- 
riques. Il  était  encore  supérieur  des  religieuses  de  Notre- 
Dame  de  La  Flèche  et  de  ia  Providence  de  la  même  ville. 
On  doit  à  l'abbé  Chevereau  : 

Discours  à  la  réunion  générale  de  la  Société  française 
pour  la  conservation  des  monuments.  Caen,  1837,  in-8*. 

Mémoire  contre  la  demande  de  r érection  d'un  évêché  dans 
la  ville  de  Laval.  Gallienne,  1850,  in-8o.  L'abbé  Che- 
vereau avait  'été  chargé  de  la  rédaction  de  ce  mémoire 
avec  M.  l'abbé  Bruneau. 

Discours  à  Mgr  Bouvier^  au  nom  du  chapitre^  sur  son 
départ  pour  Rome.  (Union  delaSarthe,  t85i.) 

Les  derniei^  instants  de  Mgr  Bouvier^  mort  à  Rome^  le 
24  décembre  1854.  (2  éditions.) 

A  la  mémoire  de  M.  Platon  Vallée  y  docteur^médecin.  No- 
tice  biographique  et  nécrologique.  1856,  brochure  in-8«. 
Poésie. 

Mandement  ordonnant  des  prières  pour  le  repos  de  rame 
de  Mgr  Bouvier. 

Mandement  pour  le  carême  de  1855. 


—  449  - 

Mandement  annonçant  la  consécration  de  Mgr  Nanquette 
et  l'installation  prochaine  des  évêques  du  Mans  et  de  Laval. 

Discours  à  Monseigneur  à  Voccasùm  de  la  fête  de  saint 
Charles  et  de  son  voyage  à  Rome.  1869. 

Circulaire  de  MM,  les  vicaires  capitulaires,  administra^ 
leurs  du  diocèse  du  Mans^  le  siège  vacant^  ordonnent  des 
prières  publiques  pour  la  France.  1874. 

Circulaire  de  MM.  les  vicaires  généraux  à  l'effet  de  pres- 
crire des  prières  publiques  pour  la  santé  de  Mgr  Vévêque  du 
Mans  ^\mn  1874. 

Mandement  de  MM.  les  vicaires  capitulaires  administra- 
teurs du  diocèse  du  Mans^  le  siège  vacant^  ordonnant  des 
prières  pour  le  repos  de  l'âme  de  Mgr  Fillion  et  pour  te 
choix  de  son  successeur  y  au  clergé  et  aux  fidèles  du  diocèse. 
4874,  m-4*. 

Mandement  pour  le  carême  de  4875. 

On  lui  doit  encore  : 

Deux  éditions  revues  et  corrigées  de  la  Théologie  affective 
ou  saint  Thomas  en  méditation,  par  Louis  Bail.  Gallienne» 
4845,  6  vol.  in-8%  2«  édition,  Gailienne,  1855. 

Lettre  au  journal  l'Union  de  la  Sarthe  sur  le  retour  de 
M.  Hardouin-Duparc  aux  pratiques  de  la  religion,  1858. 

Quatre  lettres  circulaires  adressées  au  clergé  du  diocèse. 

Deux  auti'es  circulaires. 

Q  revisa  aussi,  avec  M.  l'abbé  Aimé  Fillion,  le  Traité  de 
la  vie  religieuse  des  Sœurs  de  Buiilé'Sur'Loirj  de  Tabbé 
Levrot.  Monnoyer,  4871,  i  vol.  in-12. 

Les  Sceuri  de  la  Providence  de  Ruillé^mr-Loir^  notice 
historique,  Monnoyer,  4877,  4  vol.  in-18. 

Souvenir  du  voyage  de  RomCy  cantique.  (Semaine  du 
fidèle,  1880.) 

Enfin  l'Explication  du  catéchisme  de  l'abbé  Guillois  a 
été  revue  après  sa  mort  par  l'abbé  Chevereau.  Mgr  Fillion 
a  approuvé  cette  révision.  (10*  édition.) 

CHORIN  (René-Hathurin),  p.  74.  Lettre  à  M.  de  Cau- 
mont.  (Bull,  monumental,  1842.) 

Communications  agricoles.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul., 
4845.) 

CLAVEL  (Joseph),  né  à  Nantes,  le  20  frimaire  an  IX, 


—  «0  — 
devint  professeur  de  violon  au  Ck)nservatoire,  chef  des 
seconds  violons  des  concerts  si  célèbres  de  cette  instituiion, 
ainsi  que  de  l'orchestre  de  FOpéra;  il  était  aussi  chef  de 
pupitre,  professeur  de  déclamation,  et  est  mort  h  Sillë-ie- 
Guillaume,  le  31  août  1852,  où  il  s'était  fixé  depuis  sa 
retraite.  Un  accident  terrible  contribua  à  décider  la  car- 
rière de  cet  artiste.  Blessé  à  l'abdomen,  pendant  ses  pre- 
mières années,  par  un  taureau  furieux,  il  dut  renoncer  à 
la  profession  d'avocat  que  son  père  exerçait  non  sans 
éclat  au  barreau  d'Angers.  Bientôt  ses  dispositions  pour  la 
musique  furent  remarquées,  et  M.  Marchand,  professeur 
de  violon  à  Angers,  vit  son  disciple  réaliser  des  progrès 
qui  présageaient  un  talent  sérieux  autant  qu'élevé.  Admis 
au  Conservatoire^  école  dans  laquelle  il  reçut  bientôt  le 
titre  de  professeur,  Clavel  fut  dès  le  commencement  des 
concerts,  vers  1825,  placé  par  Habeneck  à  la  tête  des  se- 
conds violons,  véritable  poste  de  confiance  que  chaque 
)Our  le  célèbre  chef  d'orchestre  s'applaudissait  hautement 
de  lui  avoir  assigné.  Dans  sa  jeunesse  il  avait  joué  la  co- 
médie sous  le  nom  du  Beau  Gabriel.  11  est  auteur  d'une 
série  de  sonates  et  de  divers  morceaux  appréciés. 

CLËRE  (Jules),  p.  74.  Noire-Dame  des  Vertus. 
(Écho  du  Loir.) 

Compte  rendu  des  Variétés,  instructions  sérieuses  et 
amusantes,  sur  les  procès  de  M.  L.-  Philippede  Neufbourg. 

CONTENCIN  (PauMlexandre),  p.  75.  Mémoires  sur 
les  grands  et  les  petits  Berçons.  Manuscrit.  (Bull,  de  la  So- 
ciété d'agricul.,  4866.) 

CONTENCIN  (Paul)  né  à  Tours,  le  13  octobre  1793, 
ancien  élève  de  l'École  polytechnique,  percepteur  à  Torcé, 
puis  au  Mans  (1850),  est  mort  dans  cette  ville  le  4  oc- 
tobre, 1867. 

On  lui  doit  un  grand  nombre  d'articles  publiés  dans 
r  Union  de  la  Sarthe^  les  uns  signés  PaïUy  ancien  canon- 
nier,  et  les  autres  sans  signature  ;  il  est  encore  auteur  des 
pièces  suivantes  : 
Lettres  (neuf)  d'un  canonnier.  (Union  de  laSarthe,i849.] 
Lettre  d'un  cultivateur  voisin  de  la  forêt  de  Jupilles^ 
signée  :  Un  cultivateur.  (Id.) 


—  i54  — 

Lettres  (trois)  (Ttin  anciert  canonnter,  (Id.,  1850.) 

Un  souvenir  d'Afrique.  Un  oubli.  (Id.) 

Compte  rendu  de  F  ouvrage  de  M.  J.  Langlais^  intitulé  : 
La  République  sociale.  (\A.) 

Lettre  au  comité  central  de  f élection  des  20  et  2i  dé- 
cembre  1851.  (Union  de  la  Sartlie,  i851.) 

Lettre  à  l'Union  d&  la  Sarthe  sur  la  perception  du 
premier  arrondissement  du  ManSy  1862. 

Lettre  d'un  ancien  canonnter.  (Union  de  la  Sarthe,  1863.) 

CORBEAU  de  SAINT-ALBIN  (Hortensias),  p.  78. 
Profession  de  foi  aux  électeurs  de  la  Sarthe.  (Union  de  la 
Sarthe,  1849.) 

A  mon  ancien  collègue  et  toujours  confrère^  M.  Boulati- 
guier,  poésie.  (Union  de  la  Sarthe,  1858.) 

Une  visite  à  l* Asile  de  la  Sarthe.  1868,  brochure  in-8o. 

En  mourant,  Corbeau  de  Saint- Albin  a  donné  au  Musée 
du  Mans  Une  allée  de  châtaigniers,  tableau  de  Desjobert. 


D 


DA60N£AU  (Pierre-Marin),  p.  85.  Rapport  sur  les 
diverses  espèces  de  vigne  cultivées  dans  le  département  de  la 
Sarthe.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1840-1841.) 

Rapport  sur  les  notes  agricoles  de  M.  le  curé  Chortn.  (Id.) 

Notice  sur  féclipse  de  lune  du  24  novembre  1844.  (Id.) 

Notice  sur  le  baromètre,  le  thermomètre  et  f  hygromètre 
comme  moyen  de  diriger  quelques  entreprises  agricoles  et 
industrielles.  (Id.) 

Eclipse  annulaire  du  9  octobre  1847.  (Courrier  de  la 
Sarthe,  1847.) 

D*AMDI6NË  deRESTEAU<6ay-Charles-Henri),  p.  87. 
Lettre  à  toccasion  du  curage  de  tHuisne  et  de  ses  affluents. 
(Progrès,  1862.) 

D*ARHAILLË  (René),  qui  est  mort  à  la  fin  d'avril  1854, 
au  château  de  MorosièrOi  paroisse  de  Neuvy  (Maine-et- 
Loire),  n'était  point  un  étranger  pour  notre  pays.  Il  a 
habité  Le  Mans  pendant  près  de  dix  années  et  y  a  laissé  de 


—  i52  — 
Dombreux  amis  ;  pendant  sept  années,  il  a  rempli  les 
fonctions  de  maire  dans  la  commune  de  Fiée  'Sarthe^  où 
il  était  encore  entouré  du  respect  et  de  rattachement  de 
tous.  Il  était  allié  à  une  noble  famille  du  Maine  ;  ii  avait 
épousé  M^^°  Louise  de  Fontenay. 

La  carrière  militaire  de  René  d'Armaillé  a  commencé 
avec  les  premières  scènes  de  la  Révolution.  Il  venait  à 
peine  de  terminer  ses  études,  qu'il  courait  se  ranger,  avec 
ses  deux  frères  aînés,  sous  le  drapeau  de  la  France  que  la 
monarchie  et  ses  fidèles  avaient  emporté  sur  les  bords 
du  Rhin.  Entré  dans  le  premier  régiment  de  cavalerie 
noble,  commandé  par  le  duc  de  Berry,  René  d'Armaillé  fit 
sous  ses  ordres  les  campagnes  de  4795  à  4800,  et  ne  quitta 
l'armée  qu'à  l'époque  du  licenciement. 

Pendant  que  MM.  d'Armaillé  combattaient  à  la  fron- 
tière sous  la  cornette  blanche,  leur  père,  le  chevalier 
d'Armaillé,  malgré  son  Âge  et  ses  infirmités,  prenait  part 
h  tous  les  combats  qui  précédèrent  et  suivirent  le  passage 
de  la  Loire  par  la  grande  armée  vendéenne,  et  se  faisait 
tuer  à  Savenay,  Etienne  Gourreau,  sa  courageuse  femme, 
l'avait  accompagné,  suivie  de  ses  petits  enfants.  Prise  dans 
les  environs  de  Savenay,  avec  ses  quatre  filles,  dont  Tainée 
n'avait  pas  dix-sept  ans,  elle  fut  conduite  à  Nantes. 
Carrier  et  la  mort  régnaient  dans  cette  ville  infortunée  ; 
M**  d'Armaillé  et  ses  entants  furent  voués  à  la  noyade 
avec  des  milliers  de  victimes.  Voici  comment  M.  le 
comte  de  Quatrebarbes  raconte  ce  cruel  épisode  des  épou- 
vantables exécutions  de  Carrier  : 

«  Liée  avec  ses  quatre  filles,  M"'*  d'Armaillé  priait  et  leur 
montrait  le  ciel,  en  marchant  au  supplice.  Aucune  ne 
pleurait,  excepté  la  plus  jeune,  pauvre  enfant  de  sept  ans, 
qui,  sans  comprendre  cette  épouvantable  scène,  jetait  ses 
petits  bras  autour  du  cou  de  sa  mère.  Ses  cris  avaient 
attendit  jusqu'aux  bourreaux,  lorsqu'une  courageuse 
femme  de  batelier  s'élauce  au  milieu  d'eux,  et  s'empare 
de  l'enfant  :  •  Je  l'élèverai  avec  les  miens,  s'écria-t-elle, 
c  je  lui  servirai  de  mère.  Oh  I  non,  vous  ne  me  repousse- 
«  rez  pas  ;  car  je  ne  suis  ni  noble  ni  Vendéenne.  Mon 
c  mari  est  embarqué  sur  un  vaisseau  de  la  république. 


—  453  - 
<  Cette  enfant  est  à  moi,  vous  ne  pouvez  plus  Tassassi- 
«  ner.  » 

€  M""  d'Armailié  laisse  tomber  sur  cette  noble  femme 
un  regard  d'ineffable  douceur.  L'escorte  étonnée  s'arrête. 
La  pauvre  enfant  est  sauvée;  quelques  instants  après, 
elle  n'avait  plus  de  mère.  > 

Une  époque  réparatrice  ayant  remplacé  la  terreur, 
MM.  d'Armaiilé  purent  enfin  revoir  la  France.  Nommé  en 
1814  sous-lieutenant  de  mousquetaires,  avec  rang  de 
major,  et  colonel,  le  19  mars  1815,  René  suivit  à  la  fron- 
tière son  vieux  roi  et  le  duc  de  Berry  qui  lui  portait, 
depuis  leur  vie  commune,  une  affection  particulière.  Le 
ii  octobre  ^le  la  même  année,  Louis  XVIIl  lui  confiait  le 
commandement  de  la  légion  de  l'Eure,  devenue  en  1820 
le  W  de  ligne.  C'est  à  la  tête  de  ce  beau  régiment  qu'il 
fit  en  ^823  la  campagne  d'Espagne.  Il  se  distingua  au 
siège  de  Pampelune  et  dans  tous  les  combats  qui  se 
livrèrent  en  Navarre  et  dans  les  provinces  basques. 

A  l'expédition  d'Alger,  le  colonel  d'Armaiilé  faisait  par- 
tie de  la  division  du  général  Derthezène.  Débarqué  un 
des  premiers,  le  14  juin  1830,  à  la  pointe  du  jour,  il  for- 
mait son  régiment  en  bataille,  lorsque  des  boulets  lancés 
d'ime  batterie  turque  décimèrent  ses  compagnies  de  gre- 
nadiers. La  batterie  fut  enlevée  presque  au  même  instant 
par  un  détachement  du  3*  de  ligne,  commandé  par  deux 
jeunes  officiers,  Charles  de  Bourmont  et  Bessières.  M^is  le 
t4«  de  ligne  eut  aussi  l'insigne  honneur  de  verser  le  pre- 
mier son  sang  sur  la  terre  d'Afrique.  Ce  brave  régiment 
était  enco]*e  en  première  ligne  à  Staouéli,  à  Sidi-Kalef, 
et  à  l'investissement  d'Alger.  Le  21  novembre,  au  passage 
de  l'Atlas  par  le  maréchal  Clausel,  il  gravissait,  son 
intrépide  colonel  en  tête,  des  rochers  presque  à  pic, 
débusquait  les  Arabes  du  col  de  Téniah,  et  assurait  le 
succès  de  cette  brillante  journée.  Nommé  maréchal  de 
camp  après  ce  glorieux  lait  d'armes  et  plus  tard  général,il 
ne  tarda  pas  à  rentrer  en  France 

«  Des  douleurs  de  tout  genre  lui  en  faisaient  d'ailleurs 
un  devoir,  ajoute  M.  le  comte  de  Quatrebarbes,  auquel 
nous  avons  emprunté  une  grande  partie  des  détails  qui 


—  4M  - 
précèdent.  CruellecneDt  frappé  comme  époui  et  comme 
père^  il  voyait  chaque  année  amener  dans  sa  maison  un 
nouveau  deuil.  Sa  (ille,  son  plus  jeune  61s,  sa  femme»  sou 
fils  aîné,  sa  belIe-fiUe,  un  petit  enfant  au  berceau,  tout  ce 
qui  lui  était  cher  tombait  successivement  autour  de  lui, 
sans  que  sa  belle  âme  laissât  échapper  un  murmure.  Plus 
il  était  malheureux,  et  plus  il  sentait  le  besoin  de  rendre 
heureux  et  d'aimer  ceux  qui  l'approchaient.  11  s'était 
tourné  vers  Dieu,  comme  le  consolateur  suprême.  Occupé 
d'agriculture,  au  milieu  de  ses  champs,  il  avait  pour  tous 
un  conseil,  un  secours,  ou  une  bonne  parole,  c  Je  ne  puis 
c  donner  autant  qu'on  me  demande,  disait-il  peu  de 
c  temps  avant  sa  mort  ;  mais  je  ne  refuse  personne,  et 
c  l'on  me  quitte  toujours  content.  » 

DAVID  (André-Louis),  p.  87.  Rapport  sur  les  travaux 
de  restauration  exécutée  et  à  exécuter  dans  F  église  de  SUlé- 
le-Gutflaume,  4849,  in-8^ 

Lettre  au  rédacteur  de  l'Union  de  la  Sarthe,  «tir  le  musée 
du  Mans.  i850. 

Bapftort  iur  le  livre  de  M.  Henri  de  Riancey^  intitulé  : 
Le  général  comte  de  Coutard.  (Bull,  de  la  Société  d'agricui.) 
4857-.1868.) 

Rapport  sur  la  brochure  de  Jf.  Isabeau^  ayant  pour  titre: 
Leçons  élémentaires  d'agriculture  d'après  les  programmes 
officiels  de  l'enseignement  primaire.  (Id.) 

Mémoire  sur  plusieurs  autels  des  xni*  et  xvn*  siècles. 
(Union  de  la  Sarthe,  1862.) 

Origine  des  Mortiers  des  environs  de  Vivoin.  (Société 
française  d'archéologie,  1863.) 

Ifoiè  sur  les  mérites  de  thomme  qui  pratique  le  devoir 
selon  les  mobiles  qui  l'y  détermine.  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1867-1868.) 

DATOUST  (Frédéric),  né  à  Lassay,  le  iO  mars  1811, 
lit  ses  études  au  collège  de  Lassay^  ses  humanités  au 
collège  de  Mayenne,  sa  philosophie  au  petit  séminaire  de 
Tessé,  au  Mans,  entra  au  grand  séminaire  en  1831,  pour 
y  suivre  les  cours  de  théologie,  fut  ordonné  prêtre  le 
U  mai  1834,  puis  nommé  vicaire  de  la  Bazouge-de- 
Chemeré  au  mois  d'octobre  suivant.  Le  27  mars  1844,  on 


—  45»  — 
lai  confia  la  cure  d'AsDières,  et  le  H  février  1860,  celle  de 
BruloD.  «  Il  occupa  ses  loisirs,  dit  la  Semante  du  Fidèle, 
h  l'étude  de  l'histoire  naturelle  et  de  la  géologie  en  parti- 
culier :  des  collections  fort  curieuses  et  fort  riches  qu'il 
avait  laborieusement  amassées,  ont  enrichi  la  Faculté  des 
sciences  de  l'Université  libre  d'Angers.  L'abbé  Davoust  s'en 
était  généreusement  dessaisi  en  faveur  de  cet  important 
établissement.  •  Il  est  décédé  à  Brulon  le  S  décembre  1880. 
Pendant  qu'il  était  curé  d'Asnières,  il  a  fait  établir  une 
école  de  garçons  dans  cette  commune  et  a  fondé  un 
établissement  de  sœurs  ;  il  a  aussi  entrepris  la  restaura- 
tion du  presbytère  et  de  Téglise  de  Brulon. 

Cette  famille,  qui  a  beaucoup  souffert  pendant  la  Révo- 
lution^ a  donné  quatre  prêtres  à  TÉglise  :  Georges-Gabriel 
Davoust,  Fraimbault-François-Philéas  Davoust  et  Georges 
Davoust.  L'abbé  Frédéric  Davoust,  qui  faisait  partie  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  depuis 
1849,  a  publié  dans  le  Bulletin  de  cette  société  les  travaux 
suivants  : 

Notes  sur  quelques  insectes  nuisibles  à  C agriculture^  1850- 
1854. 

Recherches  sur  les  coquilles  fossiles^  recueillies  en  Fronce^ 
qui  n'ont  encore  été  trouvées  que  dans  le  département  de  la 
Sarthcy  1854-1855.  Brochure  in-8\ 

Note  relative  au  drainage  appliqué  aux  mines^  1855. 

Quelques  notes  sur  la  statue  de  Sainte- Anne  dépendant 
d'un  petit  oratoire  renfermé  dans  une  maison  d'Asnières^  4855. 

Liste  des  poissons  de  la  Vègre,  depuis  Brulon  jusquà 
son  embouchure^  1855. 

Propriétés  d'un  insecte  de  la  famille  des  Epispastiques^ 
4861-1862.  Brochure  in-8». 

Notice  sur  l*églite  d'AsnièreSy  4859. 

Notice  sur  le  Haphigaster  punctipennis,  insecte  nuisible 
aux  fruits,  1859. 

Note  sur  l'emploi  du  me  Hoc ,  4861 . 

Deux  notices  sur  des  médailles  romaines  trouvées  dans  le 
département  de  la  Sarthe,  1864,  4865,  «866. 

Quelques  vers  trouvés  dans  les  archives  de  la  mairie 
de  Brulon,  4865-4866. 


—  4S6  — 

Troisième  notice  sur  des  médailles  romaines  irom>ées  à 
ChemUé,  4869-4870. 

Description  de  quelçues  fossiles  du  terrain  deoomen  infé- 
rieur de  la  Sarthe  par  MM.  Œlhlbert  et  Davoust.  (Bull, 
géologique  de  France.) 

Frédéric  Davoust  laisse  encore  les  manuscrits  suivants  : 

Les  chroniques  de  la  paroisse  de  ta  Bazouge-de-Che- 
meré. 

Calendrier  entomologique  des  insectes  que  ton  trouve  â 
chaque  mois  de  l'année. 

Les  coléoptères  de  la  Sarthe, 

Répertoire paléontologique  et  conchiliologique  de  la  Sarthe 
et  de  la  Mayenne*  Manuscrit  incomplet. 

Les  insectes  des  départements  de  la  Sarthe  ei  de  la 
Mayenne.  Ce  manuscrit  lui  a  été  volé  avec  son  sac  de 
voyage  dans  un  hôtel  du  Mans. 

DE  BEAUNIT  (Alfred  comte)  —  Le  comte  de  Beaunay, 
qui  menait  une  vie  très  retirée,fut  nommé  représentant  du 
peuple  à  l'Assemblée  législative  de  IH49.  Il  était  très  aimé 
dans  la  Sarthe  ;  son  esprit  sage  et  prudent  Ta  rendu  utile 
à  TÀssemblée.  Il  a  longtemps  fait  partie  du  conseil 
général  de  la  Sarthe  pour  le  canton  de  Noyen. 

Le  comte  de  Beaunay.  qui  est  décédé  à  Noyen  le 
17  février  1856,  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneor. 
Nous  ne  connaissons  de  lui  qu'une  Lettre  au  Comité  central 
napoléonien  sur  l'indemnité  allouée  aux  députés.  (Union 
delà  Sarthe,  4849.) 

DE  CHAPELLE  DE  JUMILHAC,  DUC  DE  RICHELIEU 
(Marie-Odet-Richard-Armand)  était  fils  de  Louis- 
Armand  de  Chapelle  de  Jumilbac  de  Richelieu,  substitué 
à  son  frère  aine,  le  duc  de  Richelieu,  et  de  Marie-Claire- 
Auguste  de  Pouget  de  NadaiUac.  Il  avait  épousé,  le 
27  février  1875,  M"«  Marie- Alice  Heine,  fille  de  Michel 
Heine  Le  duché-paiiîe  de  Richelieu,  érigé  en  4  624  en 
faveur  du  cardinal,  avait  été  transmis,  une  première  fois, 
en  1642,  à  Armand-Jean  de  Vignerot,  petit-fils  du  cardi- 
nal. En  raison  des  hauts  services  que  le  duc  Armand 
avait  rendus  à  la  France  en  signant  la  paix  de  4845,  le  roi 
lui  accoixia  de  faire  passer  son  nom  et  ses  armes  sur  la 


—  457  — 

tête  de  son  gendre,  le  marquis  de  Chapelle  de  JumilLac 
{Triboulet^  4880.) 

De  Chapelle  de  Jumilhac,  duc  de  Richelieu,  habitait 
presque  toute  Tannée  dans  son  château  de  Haut-Buisson, 
commune  de  Cherré;  depuis  plusieurs  années  il  était 
président  du  comice  agricole  de  La  Ferté-Bernard  ;  il  avait 
su  conquérir  par  son  aménité  et  ses  libéralités  Testime 
et  la  reconnaissance  des  agriculteurs  du  canton.  Il  est  mort 
à  Athènes  lel*'  juillet  1880,  âgé  de  trente-quatre  ans;  ila 
été  inhumé  à  Paris  vers  le  10  du  même  mois;  les  céré. 
montes  religieuses  ont  eu  lieu  à  Téglise  de  la  Sorbonne. 

DE  CLINCHAMP  (Auguste),  p.  94.  Lettre  à  MM.  les 
membres  de  la  chambre  des  députés  au  sujet  de  dégrèvement 
des  sucres  étrangers.  J837,  brochure  in-8». 

Le  prince  tmpétnal.  Poésie.  185.,  brochure  in-8*. 

DE  COUTARD  (Louis-François),  p.  95.  Deux  lettres 
du  litulenant  général  comte  de  Coutard.  (Courrier  de  la 
Sarthe,  1839.) 

DE  FOUCAULT  (Charles)  né  le  18  octobre  1778  au 
cbàteaade  Jarzé  (Maine-et-Loire),  suivit  à  douze  ans  son 
père  dans  l'émigration,  peu  de  mois  après  celui-ci 
rentrant  en  France,  le  laissa  à  l'étranger  et  ne  le  rappela 
qu'au  bout  de  deux  ans.  Vers  1801  on  le  nomma  payeur 
des  armées  et  avec  cet  emploi  il  fit  les  campagnes 
deï806à  1809  et  devint  après  Wagram  inspecteur  *les 
finances.  Aux  Cent-  jours,  écrit  Célestin  Port,  il  suivit 
le  roi  à  Gand,  fut  nommé  sous-préfet  d'Ancenis  ;  destitué 
en  1820,  on  le  fit  député  à  cette  époque  dans  son  aocien 
arrondissement  et  de  nouveau  en  1826.  Depuis  il  vivait 
retiré  près  La  Flèche,  où  il  est  mort  le  19  juin  1873. 

DE  HENNEZEL  d'ORHOIS  (Charles-Louis-Ernest), 
p.  98. 

Note  sur  les  mines  d'étain  dans  le  Morbihan,  (Bull,  de 
la  Société  d'agricul.,  1847.) 

Mémoire  sur  le  drainage.  (Id,,  1855.) 

Rapport  sur  la  Notice  de  M.  Levetllé,  ingénieur  en  chef 
du  département  de  la  Sarthe,  relative  à  l'emploi  du  bitume 
dans  les  travaux  publics,  (id.) 


—  i58  — 

Lt  service  hydraulique  de  la  Sarthe,  (Journal  pra- 
tique d'agriculture,  1858.) 

Compte  rendu  de  la  courte  géologique  faite  pendant  les 
séances  générales  de  la  Société  d'agriculture.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,)  1859 . 

Rapport  sur  les  logements  insalubres.  (Id.,  1861.) 

DE  LA  BOHHINIËRE  DE  BEAUMOHT  (GuaUve- 
Augoate),  p.  100.  De  la  modération  du  magistrat  dans  les 
questions  politiques.  Discours  prononcé  à  Versailles  le 
6  novembre  1827.  Brochure  in-é*. 

Profession  de  foi  aux  électeurs  de  F  arrondissement  de 
Samt'Calais.  (Courrier  de  la  Sarthe,  1839.) 

Circulaire  aux  électeurs  de  Saint-Calais  annonçant  qu'il 
opte  en  faveur  de  Mamet^s.  (Id.,  1846.) 

Lettre  au  comité  central  napoléonien  sur  Vindemniti 
allouée  aux  députés.  (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

Rapport  sur  le  chemin  de  fer  de  l'Ouest,  ild.,  1851.) 

Lettre  annonçant  qu'il  refuse  toute  candidature.  (Id«, 
1852.) 

Lettre  sur  un  prétendu  établissement  à  Chassagne^  Côte- 
«fOr.  (Le  Maine,  1852.) 

Circulaire  aux  électeurs  de  la  4«  circonscription  de  la 
Sarthe.  (Progrès,  1863.) 

Nouvelle  circulaire  aux  électeurs.  (Id.) 

Lettre  pour  souscrire  à  l'érection  d'un  monument  funèbre 
à  la  mémoire  du  général  de  La  Moricière,  4865. 

DE  LA  PORTE  (Ambroise),  p.  103.  Mémoire  sur  Cen- 
graissement  des  porcs  dans  le  canton  de  Pontvallain,  (BuU. 
de  la  Société  d'agricul.,  1858.) 

DELASALLE  (Paul),  —  quelques  auteurs  écrivent  De  La 
5a//e,  —  naquit  le  2  juin  18l2,àlaHaie-du-Puy(Manche); 
il  fit  ses  études  à  Tinstitution  Sainte-Barbe  à  Paris,  et  après 
de  nombreux  succès  obtenus  aux  concours  généraux  il 
sortit  de  ce  collège  au  moment  où  arriva  la  révolution  de 
i830.  Subjugué  par  l'école  saiot-simonienne,  il  ne  put 
résister  à  son  influence  ;  il  écouta  les  bommes  qui  la  diri- 
geaient, et  leurs  principes  restèrent  profondément  gravés 
dans  son  cœur.  Après  avoir  fait  son  droit  à  Paris^  il  vint 
s'établir  avocat-avoué  près  le  tribunal  civil  de  Mamers,  et 


—  459  — 
le  30  juillet  i845,  il  mourait  à  AuteuiU  dans  une  maison 
de  santé  des  suites  d'une  fluxion  de  poitrine. 

Paul  Delasalle,    dont  le  portrait  a  été  modelé  par  le 
sculpteur Grass,  est  auteur  des  ouvrages  suivants: 

Pierre  Gringoire,  poésie.  Paris,  1836,  in- 18. 

Fleurs  de  pommier^  poésie.  Paris,  1839,  in-i6. 

Contes  tristes.  Paris,  184i,  in-16. 

Les  Rêves  du  printemps^  poésie.  Le  Mans,  1843,  in-S®. 

Documents  inédits  sur  le  fédéralisme  en  Normandie.  Le 
Mans,  1844,  in-8o. 

Charlotte  Corday.  Paris,  1845,  in-S*. 

Excursion  à  Saint-Léonard-des^Bois^  1842,  in-8o. 

Excursion  au  Haras  du  Pin. 

Excursion  dans  le  Perche. 

Excursion  à  Samt'Cénery-le»Géré  (Orne).  1842,  Âlençon, 
in-8». 

Excursion  à  Notre-Dame  de  la  Délivrance. 

Le  château  de  MontargiSy  in-8*. 

I^s  saints  du  Saonois.  (Journal  de  Maraers,  1844.) 

Introduction  à  THistoire  de  Téglise  de  La  Ferté-Bernard 
de  M.  Charles.  Mamers,  1844,  in-12. 

Farniente^  poésie.  (Revue  de  l'Ouest,  1841.) 

Lettres  de  province. 

L'abbé  Grégoire  et  les  congrès  scientifiques. 

La  Comète. 

Paix. 

La' Mer. 

Vous  êtes  déjà  vieux 

La  Misère. 

Le  capitaine  Mayeux. 

La  marée  monte. 

Doute  et  superstition. 

Claude. 

Barbe  bleue. 

Excursion  de  Saint-Léonard-des-Boiset  de  Saint^Cénery- 
le-Géré.  Mamers  1846,  brochure  in-i2. 

Dumouriez  et  les  marguilliers  de  Cherbourg. 

Lettres  inédites  de  Madame  Roland. 

Ces  diverses  brochures  sont  in-8«  et  in- 16. 


—  460  — 

On  trouve  des  articles  de  Paul  Delasalle  dans  le 
Journal  de  Mamers^  la  Bévue  du  Calvados^  la  Revue  de 
JRùuen^  VlUustration^  la  Mosaïque  de  VOuest,  la  Revw  de 
rOuest.ei  dans  le  Courrier  de  la  Sarlhe,  de  1841  et  1819, 
sur  la  Bretagne  pittoresque,  Botemonde  de  Henri  Blaze, 
PierreetJean  de  Emile  Souvestre,  Théâtre,  etc.,  etc. 

Paul  Delasalle  laisse  encore  une  toule  de  poésies 
manuscrites. 

DE  LEHTILHAC  (Gaston-Félix-Charlea-Victor)  a 
succombé  à  Paris  le  29  avril  1880,  à  Tàge  de  48  ans,  aux 
suites  d'un  accident  dont  il  a  été  victime  au  mois  de 
juillet  1876.  Ses  obsèques  ont  eu  lieu  le  4  mai  en  l'église 
de  Saint-François-Xavier. 

Le  marquis  de  Lentilhac  demeurait  à  Avoise  (Sarthe)  ;  il 
a  été  longtemps  maire  de  cette  commune. 

a  Avec  lui  disparait,  dit  la  Civilisation^  un  de  ces  grands 
noms  de  la  plus  ancienne  aristocratie  française.  Il  était  en 
effet  le  dernier  représentant  mâie  de  cette  illustre  maison 
de  Lentilhac  qui  remonte  aux  origines  mêmes  de  la  féoda- 
lité et  qui  a  joué  un  rôle  considérable  dans  tout  le  Midi  au 
moyen  âge,  pris  part  aux  Croisades,  fourni  des  chevaliers 
aux  ordres  religieux  et  militaires  du  Temple  et  de  Saint- 
Jean.  Un  Lentilhac  fui  du  nombre  des  principaux 
seigneurs  du  Quercy  qui  se  croisèrent  avec  saint  Louis 
en  1248. 

0  Gaston-Félix-Charles- Victor,  marquis  de  Lentilhac, 
était  resté  fidèle  aux  traditions  et  aux  exemples  de  ses 
aïeux.  Pendant  la  dernière  guerre,  il  commandait  le  pre- 
mier bataillon  du  33*  régiment  de  marche,  composé  des 
mobiles  de  la  Sarthe^  et  sa  conduite  pendant  toute  la 
campagne  fut  héroïque.  Il  se  signala  notamment  à  la 
bataille  de  Coulmiers,  après  laquelle  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur  vint  récompenser  ?a  vaillance. 

«  Echappé  aux  périls  de  la  guerre,  qu'il  avait  volontai- 
rement recherchés,  le  marquis  de  Lentilhac  devait,  comme 
nous  l'indiquions  tout  à  l'heure,  périr  des  suites  d'un 
accident. 

((  C'est  à  une  chute  de  cheval  qu'est  due  la  fin  préma- 
turée de  l'habile  et  intrépide  cavalier.   Les  médecins 


—  46i  — 
avaient,  dès  lepremier  moment, prévu leiatal dénouement. 
Mais  la  mort  n'a  triomphé  qu'avec  peine  des  résistances  de 
cette  énergique  et  vigoureuse  nature  ;  elle  a  fait  lentement 
son  œuvre,  et  c'est  tout  à  l'heure  qu'elle  vient  d'y  mettre 
le  dernier  sceau.  > 

De  Lentilhac  est  auteur  d*un  Mémoire  adressé  à  la  com- 
mission (fenquêle  au  sujet  du  projet  de  chemin  de  halage 
de  la  Sarthe.  1871,  brochure  in-8'. 

DE  LESTANO  (GusUTe-Hilarion-Vincent),  p.  107, 
laisse  de  nombreux  manuscrits,  entre  autres  un  Extrait 
du  Trésor  Héraldique^  de  Dom  Villevieille,  relatif  aux 
anciennes  familles  du  Maine,  et  deux  volumes  H Aveux 
féodaux  des  xiv«  et  xvi*  siècles. 

Notice  extraite  du  casier  des  comtes  du  Maine  au  xiv*  siè- 
cle^ indiquant  à  cette  époque  la  situation  topographique  de 
la  ville  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1861.) 

La  Chàtellenie  et  les  premiers  seigneurs  de  Malicome,  au 
XI*  et  xn*  siècte,  travail  posthume.  (Revue  hist.  et  arch. 
du  Maine,  1880.) 

DE  LUTNES  (Charles-Honoré-Emmaimel-d'Albert 
duc).  Ajoutez  à  la  suite  de  la  page  1  lO,  ce  qui  suit  : 

La  bénédiction  terminée,  M.  le  duc  de  Lesparre  a  pro- 
noncé les  paroles  suivantes  : 

«  La  cérémonie  qui  nous  réunit  aujourd'hui  revêt  un 
double  caractère  de  gravité  et  de  tristesse^  car  en  rendant 
hommage  à  la  mémoire  d'une  glorieuse  victime,  elle  se 
rattache  aussi  aux  malheurs  récents  et  aux  angoisses  de  la 
patrie.  Ce  mol  Messieurs,  qui  résume  en  nous  tout  ce  que 
nous  avons  de  plus  cher  dans  le  cœur,  nul  n'en  saisissait 
mieux  la  portée  que  le  duc  de  Luynes. 

a  Héritier  et  chef  d*une  illustre  maison,  il  avait  su 
lîDmprendre  que  si  la  naissance  et  la  fortune  constituent 
aux  yeux  d'un  grand  nombre  le  bonheur  en  ce  monde, 
elles  imposent  aussi  des  obligations  envers  Dieu,  la  société 
et  le  pays. 

a  Nature  ardente,  cœur  chaleureux,  guidé  par  de 
nobles  exemples  et  par  une  mère  bien-aimée,  qui  sut 
toujours  lui  inspirer  la  sentiment  du  devoir,  nous  le 
voyons  dès  son  jeune  âge  secourir  l'infortune,  exposer  sa 


vie  pour  les  autres,  se  dévouer  aux  nobles  et  malheureuses 
causes. 

«  C'est  ainsi  qu'il  s'enrôla  dans  ce  corps  valeureux  qiû 
répandit  à  flots  son  sang  pour  ia  cause  de  la  patrie,  auquel 
vous  venez  de  donner  hier  un  touchant  témoignage  d'es- 
time et  de  regrets. 

cr  Nous  le  voyons,  ensuite,  au  début  de  cette  malheureuse 
guerre,  consacrer  sa  fortime  au  secours  de  nos  blessés, 
puis,  encouragé  par  sa  noble  et  jeune  compagne^  organiser 
la  résistance  contre  l'étranger,  et  enfin  abandonner  pro- 
priétés, richesses,  famille,  pour  rejoindre  le  glorieux 
bataillon  de  la  Sarthe  et  se  consacrer  entièrement  ao 
secours  de  son  pays. 

«  Toujours  le  premier  au  feu,  insouciant  du  danger, 
brave  entre  tous  les  braves,  il  est  tombé  en  soldat  chrétien. 

«  Que  l'exemple  de  cette  mort  glorieuse  ne  soit  pas 
perdu  pour  nous  et  qu'elle  nous  enseigne  que  la  religion 
unie  au  sentiment  du  devoir  produit  des  héros. 

«  Au  nom  de  Tarmée,  qui  s'honore  d'avoir  compté  dans 
ses  rangs  ce  noble  enfant,  je  rends  hommage  à  la  mémoire 
du  duc  de  Luynes.  • 

De  MAILLT-GHALOH  (Anselme)  &gé  de  quarante- 
deux  ans,  commandant  le  bataillon  de  la  garde  mobile  de 
La  Flèche,  a  été  blessé  de  deux  coups  de  feu,  le  S  décembre 
1870,  au  combat  de  Varize.  Transporté  à  ChAteaudun,  il 
mourut  le  4  décembre  ;  le  5  il  fut  ramené  au  Mans  et 
inhumé  à  Courcemont,  dans  le  tombeau  de  la  famille.  Il 
avait  épousé  M^^'  de  Maupeou.  Il  a  laissé  quatre  enfants. 

De  MAILLT,  MARQUIS  DE  MESLE  (Ferry-Paul- 
Alexandre),  p.  112.  né  le 5 septembre  i8ât,  morten  1874, 
membre  du  conseil  général  de  la  Sarthe,  était  un  aquarel- 
liste distingué. 

Lettre  annonçant  son  désistement  à  la  candidature  au 
Corps  législatif.  (Union  de  la  Sarthe,  4867.) 

De  MONTESSON  (Charles-Raoul),  p.  115.  Com- 
plainte  sur  un  voyage  de  M.  Ledru-Rollin  dans  le  départe- 
ment de  l'Allier.  (L'Ordre,  1849.) 

Chanson  sur  M.  Ledru-Rollin.  (Id.) 

De  HICOLAT    (Aymar-Marie-Christian,    marquis) 


V-    <yvui..    iL     y^uifuft^    X Y/f/   ^iU; 


—  463  — 

est  né  le  21  septembre  1810.  Maire  de  Montfort  pendant 
de  longues  années,  et  ancien  conseiller  général  de  la 
Saithe,  il  est  mort  le  30  juin  1880,  en  son  château  de 
Fougières  (Allier)  ;  il  a  été  inhumé  le  7  juillet^  à  Mont- 
fort,  sa  résidence  de  prédilection,  dans  le  caveau  de  la 
chapelle  du  château. 

Plus  de  quatre  mille  personnes  assistaient  à  ses  obsè- 
ques; on  y  remarquait  :  MM.  de  Yauguyon,  d'Angély, 
Bouriat,  de  la  Borde,  de  Grandval,  Le  Gonidec  de  Tressan, 
de  Beauregard,  marquis  et  comte  de  Juigné,  d'Andigné, 
de  Pninelé,  le  comte  d'Esmoutiers,  de  Gontaut-Biron,  de 
Solanges,  le  comte  de  Béthune,  de  Talleyrand,  le  marquis 
du  Luart,  d'Argence,  Bigot  de  la  Touanne,  de  Saint- 
Guilhem,  de  Liscouet,  etc;  les  généraux  Paulze  d'Yvoy  et 
Gomat,  ce  dernier  commandant  le  4*  corps  d*armée; 
Mgr  d'Outremont,  les  RR.  PP.  d'Argy,  de  Rochemonteix, 
le  curé  de  la  cathédrale  du  Mans,  les  abbés  Albin,  Fillion, 
et  plus  de  trente  ecclésiastiques.  L'église  de  Montfort,  due 
entièrement  à  sa  générosité,  était  tendue  de  noir  et  décorée 
d'écussons  aux  armes  du  défunt  :  une  levrette  sur  fond 
d'azur,  avec  la  devise  :  Laissez  dire  et  les  lettres  G.  N. 
entrelacées. 

Avant  Tdbsoute,  Monseigneur  d'Outremont  monta  en 
chaire  et  retraça  les  fondations  de  tout  genre  du  mar.]uis 
de  Nicolay. 

a  Le  marquis  de  Nicolay  était  un  des  plus  grands  pro- 
priétaires fonciers  de  France  ;  il  a  donné  à  la  ville  de 
Montfort  une  église,  une  maison  d'école.  Pont-de-Gennes, 
commune  voisine  de  Montfort,  s'est  ressenti  maintes  fois 
des  actes  de  libéralité  du  noble  défunt.  Traitant  ces 
deux  communes  comme  si  elles  n'en  faisaient  qu'une,  il 
a  construit  pour  l'une  et  pour  l'autre,  le  plus  possible  â 
proximité  de  ces  deux  centres  d'habitations,  un  hôpital  où 
sont  reçus  indistinctement  les  malheureux  de  Pont-de- 
Gennes  et  de  Montfort. 

«  Partout  où  il  le  pouvait,  le  marquis  de  Nicolay  fai- 
sait le  bien  avec  une  largesse  princière.  Ainsi  nous  l'avons 
vu,  écrit  M.  E.  Dolbeau,  dans  une  petite  commune  du 
Bourbonnsds,  construire  une  très  jolie  église.  Après  avoir 


—  464  — 
pensé  à  i*église,  il  a  songé  aux  indigents  de  la  paroisse  et 
leur  a  fait  doo,  près  de  Téglise,  d^habitations  très  conve- 
nables, et  dont  la  valeur  n'était  pas  moindre  de  deux  ceot 
mille  francs. 

c  Chacun  sait,  dans  la  Sarlhe,  que,  dans  un  but  loua- 
ble, il  a  acquis,  au  Mans,  un  immeuble  qui  vaut  cinq 
cent  mille  francs,  immeuble  où  nous  avons  vu  naître, 
grandir  et  prospérer  un  collège  de  Jésuites  qui  est  une 
source  notable  de  revenus  pour  la  ville,  et  qui  procure  en 
même  temps,  à  bon  nombre  d'habitants  de  tous  rangs  ei 
de  commerçants  de  tout  genre,  des  avantages  positifs, 
justement  appréciés. 

c  Gonnaitron  de  nos  jours,  a-t-on  connu  dans  le  passé 
un  homme  aussi  généreux  que  M.  le  marquis  de  Nicolay, 
dont  la  vie  n*a  été  consacrée  qu'à  faire  le  bien,  qu'à  secou- 
rir des  indigents,  qu'à  soulager  de  nombreuses  misères 
cachées  ;  car  nous  savons  que  le  noble  marquis  est  venu 
en  aide  à  des  souffrances  de  cette  nature,  nous  ne  dirons 
pas  dans  des  petites  communes,  mais  même  dans  la  ville 
du  Mans  ;  nous  savons  que  des  commis,  que  des  artisans, 
habitant  le  Mans,  ont  eu  recours  à  la  générosité  de  son 
cœur,  et  qu'il  lui  est  arrivé  d'en  sauver  de  la  honte  et  du 
déshonneur! 

a  Voilà  des  actions  accomplies  dans  l'ombre,  qui  ne 
manquent  pas  d'éclat  et  qui  parlent  bien  haut  en  faveur 
de  leur  auteur.  • 

Le  parti  royaliste  perd  dans  le  marquis  de  Nicolay  un 
de  ses  plus  fermes  appuis.  Tous  les  partis  l'aimaient  et  le 
respectaient.  Il  était  commandeur  de  Tordre  de  Saint- 
Grégoire-ie-6rand.  Il  faisait  partie  de  la  Société  historique 
et  archéologique  du  Maine. 

On  possède  du  marquis  de  Nicolay  plusieurs  rapports 
faits  au  conseil  général  de  la  Sarthe,  et  les  pièces  sui- 
vantes : 

Lettre  aux  électeurs  de  la  Sarthe^  annonçant  qu'il  retire 
sa  candidature  à  t Assemblée  législative,  (Union  de  la  Sar- 
the, iB49.} 

Lettre  au  préfet  de  la  Sarthe  gm  l'engageait  à  donner  sa 
démission  de  maire  de  Montfort.  (Id.,  4 852.) 


-  465  — 
De  PAHBOUR  (F.-M.-O.  Comte),  DéàNoyen,  ancien 
officier,  a  publié  : 

Théorie  des  machines  à  vapeur.  iftU,  in-4*  avec  atlas. 
(^»  édition.) 

Calcul  de  la  force  des  machines  à  vapeur  pour  la  navi- 
gation ou  l'industrie,  et  pour  rachat  des  machines.  1845, 
in-8*. 

DESCARS  (Charles),  p.  133.  Discours  à  la  Société  de  se-- 
cours  mutuels  de  Château-Gontier.  (Union  de  la  Sarthe, 
1856.) 
Nécf*ologie  sur  Fabfjé  Bourdon.  (M.,  1857.) 
DESJOBERT  (Lonis-Remy-Eagène),  né  h  Château- 
roux,  en  1817,  est  mort  à  Parig  en  1863;  il  a  habité  Le 
Mans  assez  longtemps. 

Desjobert,  élève  de  Jolivard  et  de  d*Aligny,  était  un 
paysagiste  distingué  ;  ses  sujets  étaient  toujours  très  étu- 
diés, soignés  et  coloriés.  La  critique  trouve  plusieurs  de 
ses  tableaux  a  trop  uniformément  veris,  et  les  bestiaux 
d'une  exécution  trop  lâchée.  »  Le  seul  reproche  aux 
paysages  de  Desjobert  o  c'est  que  les  parties  d'ombres  et 
de  lumières  ne  sont  pas  assez  tranchées,  et  qu'il  y  a  un 
peu  d'indécision,  de  mollesse,  dans  les  premiers  plans  de 
plusieurs  de  ses  tableaux,  d  Parmi  ses  nombreuses  pein- 
tures exposées  au  Salon,  on  remarque  :  Un  groupe  dC arbres 
au  bord  de  la  mer  y  le  Préau  de  Saint-Maurice^  l'Intérieur 
d'un  cimetière,  la  Ferme  de  Normandie.  Le  musée  du 
Mans  possède  de  cet  artiste  :  tin  Paysage  de  la  Sarthe^ 
les  fiords  de  la  Mame^  (a  Vue  de  BeuzevaJ,  Dessous  de  bois^ 
une  Allée  de  châtaigniers, 

DESJORERT  (Lonis-François-Clande),  né  à  Issoudun 
(Indre),  le  20  janvier  1777,  receveur  des  actes  civils  et  du 
timbre  au  Mans,  membre  de  la  Société  d'agriculture, 
sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  est  mort  dans  cette  ville,  le 
25  février  1859. 
Il  a  donné  à  cette  société  : 

Notice  sur  un  vase  de  verre  trouvé  à  Noyen,  dans  un 
sarcophage.  1838. 

Rapport  sur  une  médaille  romaine  trouvée  à  La  Chapelle^ 
Gaugain.  1842. 

33 


—  466  — 

Quatorze  notices  sur  des  médailles  romaines  découvertes 
dans  le  département  de  la  Sarthe^  de  1835  à  1846,  et  sur 
une  monnaie  gauloise  trouvée  à  A  lionnes. 

Tableau  analytique  Je  douze  notices  sur  des  médaitles 
romaines  et  des  monnaies  gauloises.  1847. 

DESPORTES  (Narcisse-Henri-François),  p.  137.  Ta- 
bleau méthodique  et  synonymique  des  fraisiers  cultivés.  Bro- 
chure ia-iâ. 

De  TILLT  (Henri),  p.  138.  Deux  lettres  à  l'Union  bre- 
tonne. 1859. 

Lettre  à  la  Gazette  de  France,  relative  à  Caffaire  Fra- 
din.  1859. 

Lettre  à  l'Union  de  la  Saribe  répendant  à  l'Union  bre- 
tonne. 18:>9. 

De  YAHSSAT  (Charles-Achille),  p.  \Â0.  .Vémoriai  des 
élections  de  la  Seine-Inférieure  en  1827.  1828,  brochure 
in-8o. 

M.  Brière  possède  plusieurs  pièces  manuscrites  concer- 
nant I*administration  de  Charles- Achille  de  Vanssay. 

DIARD  (Pierre),né  àDomfront-en-Champagoe(Sarthe), 
le  10  avril  1784,  est  mort  à  Sainte-Croix-lez-le-Mans,  le 
18  août  1849.  Naturaliste  distingué,  il  faisait  partie  de  plu- 
sieurs sociétés  savantes,  notamment  de  la  Société  d'agri- 
culture, sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  Il  est  auteur  des  tra- 
vaux suivants  : 

Mémoire  sur  les  recheixhes  des  limites  indiquées  dans  la 
charte  de  Childebert  /",  roi  des  Francs^  portant  donation 
d*une  partie  de  son  domaine  de  Madoal,  à  Saint-Caiais. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1843.)  1843,  brochure 
in-8^ 

Mémoire  sur  la  partie  de  la  voie  romaine  du  Mans  à  Or- 
léans (de  Windinum  à  Genabum)^  qui  traverse  de  Fe^t  à 
V ouest  V arrondissement  de  Saint-Calais  et  la  ci,mmune  de 
Sargé  {Loir-^et^Cher),  1843,  brochure  in-8'. 

Mémoire  sur  le  sol  de  la  ville  de  Saint-Calais  qui  s'est 
exhaussé  d'environ  six  mètres  depuis  saint  Thuribe^  deuxième 
évéque  du  Mans.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1814.] 

Mémoire  sur  les  tombeiles  ou  mottes  élevées  à  tépoque  des 
ravages  des  Normands,  et  de  quelques  anciennes  forteresses 


—  467  — 

situées  9ur  l'extrémité  orientale  du  département  de  la  Sar- 
the,  etc.  (fd.) 

Notice  sur  des  noms  de  plantes  inédits  dans  la  flore  du 
département  de  laSarthe.  (Id.,  1848.) 

Catalogue  raisonné  des  plantes  qui  croissent  à  Saint- Ca- 
lais et  dans  les  environs.  Brochure  in- 18. 

Réflexions  sur  fétat  de  la  botanique  dans  le  département 
de  la  Sarthe,  suivies  d'une  liste  de  plantes  nouvelles  pour  sa 
flore^  avec  l'indication  des  nouvelles  localités  pour  des  espèces 
déjàconnues.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  4848). 

DUBOIS  (Pierre-Antoine),  p.  150.  Pèlerinage  du  dio- 
cèse du  Mans  à  Notre-Dame  de  Lourdes,  les  25  et  26  sep- 
tembre, i872,  brochure  in-8*».  Imprimerie  Leguicheux- 
Gallienne,  1872. 

DU6RIP  (JeanFrancois-Harie),  p.  151.  Lettre  sur 
le  pesage  des  blés.  (Bull,  de  la  Société  d'agricuL,  1850- 
1851.) 

Troisième  communication  sur  le  drainage.  (Id.,  1859.) 
Notes^tr  la  récolte.  (Journal  pratique  d'agricul.,  1861.) 
Lettre  sur  les  dégâ's  causés  par  les  biches  et  Us  cerfs  dans 
les  cultures  avoisinant  la  forêt  de  Vibraye,  1862.  (Id.) 

Éducation  de  la  race  bovine.  (Bull,  de  la  Société  d'agri- 
cul.,  1863.) 

fiapport  sur  le  concours  des  bcsufs  gras  et  sur  la  supério- 
rité du  croisement  Durham-Manceau.  (Id  ,  1863-1864.) 
Gemage.  fMessager,  1865.) 
Concours  agricole»  —  Race  bovine.  (Id  ) 
Concours  agricole.  —  Rare  hippique.  Jd.) 
Lettre  sur  un  compoU.  (Id.,  1866.) 
Lettre  sur  la  bascule  de  la  Mission.  (Id.,  1867.) 
Discours  sur  la  tombe  de  Jacques-Joachim  Fouréy  maître 
de  forge  à  Vibraye.  (Id.,  1868.) 

La  pomme  de  terre  Chardon.  (Journal  d'agriculture 
pratique,  1868.) 

De  l'emploi  du  sel  comme  engrais.  (Messager,  1868.) 
Lettre  sur  C octroi  et  la  nouvelle  bascule  de  la  Mission.  (Id.) 
Le  sel  employé  comme  engrais.  (Journal  d'agricul.,1868.) 
Lettre  au  Messager  de  la  Sarthe  sur  roctroi  du  Mans. 
1868. 


—  468  - 

DOLAC  (François),  p.  153.  Dùcours  à  la  distrtbaUon 
des  prix  de  Fécole  mutuelle.  (Messager,  1867.) 

Diteourt  tur  la  reconnamance.  (Sem.  du  Fidàle,  4868.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  aux  élèves  des  cmers 
f  adultes.  (Affiches  du  Mans,  1869.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  aux  écoles  faduUes, 
ad  ,  1870.) 

DUMAS  (Loni8-Jean-Bapti8te),  ingénieur  en  chef  des 
ponts  et  chaussées  au  Mans,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur, décédé  le  3  février  1849,  a  donné  son  nom  à  Tune 
des  principales  rues  de  notre  ville.  Il  faisait  partie  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe.  U  est 
auteur  des  brochures  suivantes  : 

Vues  générales  sur  V entretien  des  routes.  4840,  in-8*. 

L'entretien  des  routes  ftempi&Tement  A  Vétat  normal  ou 
du  système  du  balayage.  184^,  in-8o. 

De  la  construction  des  routes  d'empietrement.  1843,  iD-8^ 

Du  service  vicinal^  1844,  in-8*. 

DUPERRAT  (François-Victor),  né  à  Mouliherne  (Maine- 
et-Loire),  le  2  octobre  1786,  est  décédé  au  Mans,  le  15  jan- 
vier 1867.  Les  contemporains  en  font  un  artiste  de  talent 
et  un  honune  estimable  sous  tous  les  rapports.  Il  a  pa^ 
dans  cette  ville  une  grande  partie  de  son  existence 

«  La  gravure  en  laille-douce,  dans  laquelle  Duperray 
s'est  particulièrement  fait  connaître,  était  sa  seule  et 
unique  profession.  L'estampe  demi-fine,  ndire  ou  colo- 
riée, dont  le  but  est  de  récréer  l'enfance  et  la  jeunesse,  était 
sa  spécialité;  mais  sa  facilité  d'exécution  lui  permettait 
aussi  d'aborder  de  plus  grands  travaux,  tels  que  cartes 
géographiques,  portraits,  etc.  On  lui  attribue  aussi  quel 
ques  images  sur  bois.  »  {Histoire  de  ttmagerie  populaire  et 
des  cartes  à  jouer  à  Chartres^  etc.)  Duperray  a  gravé  et 
publié  une  Carte  routière  de  la  commune  du  Mans  d'après 
le  cadastre  de  1822,  in-4®,  et  une  Carte  des  trois  can^ms 
du  Mans,  1837,  in-f» 

DUTERTRE  (Gabriel),  p.  157.  Lettre  au  comité  napo- 
léonien. (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

Lettre  aux  électeurs  du  département  de  la  Sartke.  (Jour- 
nal de  Mamers,  1848.) 


—  469  — 
Lettre    aux  électeurs  de  FarrondùsemeRt  de  Mamer$. 
(Union  de  la  Sarthe,  1852.) 


e: 


EDOM  (Jacques),  p.  160.  Colonne  de  Gatiemlle^  nouveau 
phare  de  Bar  fleur.  Description.  4834,  brochure  m-8'. 

Dé  l'ordonnance  royale  du  6  décembre  1845,  qui  établit 
des  écoles  normales  secondaires  auprès  des  facultés  de  pro- 
vince. (Union  de  la  Sarthe,  1845.) 

Inauguration  des  statues  de  La  Place  et  de  Malherbe^ 
à  Caen.  1847,  brochure  in-8*. 

Discours  à  la  distribution  des  prix  du  Lycée  du  Mans. 
(Union  de  la  Sarthe,  1852.) 

Lettre  aux  délégués  cantonaux.  1854. 

Discours  à  la  distribution  des  prix  du  Lycée.  (Id.,  1854.) 

Lettre  de  M.  le  recteur  de  V Académie  de  la  Sortie,  rela- 
tive à  un  concours  pour  cinq  places  d^ agrégés  près  la  Fa^ 
culte  de  médecine  de  Montpellier ,  1854.  (Cat.  de  la  Société 
de  médecine.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  du  Lycée,  (là.,  1855.) 

Discours  sw*  la  tombe  de  M.  Platon  Vallée.  (Id.,  1856.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  du  Lycée.  (Union  d0 
la  Sarthe,  1863) 

EI6ENSCHENCE  (Antoine-Charles-Philippe),  né  à 
Versailles  le  5  avril  1815,  est  mort  à  Mamers  le  15  no- 
Tembre  1880  ;  il  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et 
de  Saint-Grégoire-le-Grand. 

Pendant  douze  ans  notaire  à  Mamers,  vingt-quatre  ans 
juge  de  paix,  adjoint,  conseiller  d'arrondissement,  prési- 
dent du  conseil  de  surveillance  de  la  caisse  d'épargne,  pré- 
sident du  conseil  de  fabrique,  membre  du  bureau  de 
bienfaisance  et  de  l'hospice,  et  délégué  cantonal  pour 
l'instruction  publique,  Eigenschenck,  dans  les  multiples 
fonctions  qu'il  occupa,  sut  toujours,  par  sa  douceur,  sa 
loyauté,  sa  générosité,  conserver  l'estime,  TaOection  de 
tous  ceux  qui  ont  l'esprit  disposé  à  la  reconnaissance. 

Son  cœur  était  un  trésor  de  bonté  ouvert  à  ses  amis,  sa 


—  470  — 
bourse  un  trésor  où  les  pauvres  vetudeot  puiser  chaque 
jour.  Aussi  a-t-il  été  universellement  regretté  à  Maniers. 

La  République,  sans  aucun  motif,  l'avait  successive- 
mei^  écarté  de  toutes  les  situations  qu'il  occupait;  on 
redoutait  sans  doute  son  influence,  et  quoiqu'il  ne  se  fbt 
jamais  mêlé  aux  débats  politiques,  on  a  voulu,  après 
l'avoir  chassé  en  1880,  du  tribunal  où  il  jugeait,  après 
ravoir  privé  de  ses  fonctions  rétribuées,  lui  èter  jus- 
qu'aux fonctions  gratuites  qu'il  exerçait. 

Il  n'a  regretté  les  unes  que  parce  qu'il  lui  a  fallu  dimi- 
nuer, de  tout  le  salaire  qu'il  recevait^  la  large  distribution 
qu'il  faisait  de  ses  revenus  aux  pauvres.  11  n'a  regretté 
les  autres  que  parce  qu'elles  lui  fournissaient  des  occasions 
de  plus  de  faire  le  bien  et  de  répandre  sa  charité. 

On  a  manqué  vis-à-vis  de  lui,  dit  M.  le  sénateur 
Caillaux,  de  justice  et  d'égards. 

ESPAULART  (Adolphe-Antoine-GiiiUaume),  p.  163. 

Discourt  à  la  distribution  des  prix  de  fécole  mu- 
tuelle. (Union  de  la  Sarthe,  1852.) 

Mémoire  sur  les  peintures  murales  des  édifices  religieux. 
(Id.,  i862>. 

£rOC-DEMAZT  (François),  p.  163.  Rapport  sur  le 
mémoire  de  M.  Gallois.  (Société  de  méd.  de  la  Sarthe,  1827.) 
,  Rapport  sur  une  note  de  M.  Leroif,  (Id.) 

Rapport  sur  le  travail  de  M.  Souligné.  (Id.,  1828.) 

Réflexùms  sur  les  remèdts  secrets.  (Id.,  1829.) 

Rapporteur  la  demande  d'insertion  dans  les  Journaux  des 
séances  de  la  Société  de  médecine.  (Id.) 

Réflexions  de  M.  Simonin  relatives  aux  visites  annueiies 
des  pharmacies,  dd.) 

De  rimportnnce  d'une  topographie  médicale,  (Id.,  I83i.) 

Note  sur  une  gale  peu  connue^  obseiifée  sur  les  glands  du 
chêne  blanc,  (Id.) 

Observation  de  combustion  humaine^  recueillie.  1833, 
brochure  in-8o. 


—  471  - 


F 


FILLION  (Charles- Jean),  p.  166.  Lettre  du  16  novem- 
bre 1854,  à  M.  Delaunat/f  curé  de  Mortrée.  (Sem.  du  Fid. 
1869.) 

Lettre  à  Mgr  d^Orléam  sur  Fificonvenance  des  cours  pu- 
blics  de  jeunes  filles.  (Messager,  1867.) 

Lettre  circulaire  adressée  de  Rome  au  clergé  du  diocèse  du 
Mans.  (Affiches,  1870.) 

Lettre  à  Madame  Marie  de  Gentelles  sur  le  livre  mtitufé: 
Appel  aux  jeunes  femmes  chrétiennes,  38  août  1868.  (Id.) 

Lettre  sur  renseignement  chrétien  au  R.  P.  d^Alzon^ 
24  am/ 1871.  (Id.) 

Erection  d'un  monument  funèbre  sur  le  plateau  d'au- 
voors.  (Id.,  187Î.) 

Lettre  à  Madame  Marie  de  Gentelles,  de  Caen^  sur  son 
livre  intitulé  :  Saint  Joseph,  protecteur  de  l'Église,  modèle 
des  chrétiens.  (Id.) 

/discours  prononcé  le  7  octobre  1873,  à  la  fête  jubilaire^ 
pour  la  cinquantième  année  du  sacerdoce  de  Mgr  Vévéque  de 
Séez.  (Sem.  relig.  de  Béez.) 

Lettre  à  Varchevêque  de  Rennes.  (Union  de  la  Sarthe, 
1873.) 

Adresse  de  Mgr  Vévéque  du  Mans  et  du  chapitre  de  la  ca- 
thédrale à  Mgr  Mermitlod^  vicaire  apostolique  de  Genève. 
(Id.) 

Discours  à  f occasion  de  Tinauguration  du  chemin  de  fer 
de  Saint-Calais.  (Id.) 

FOUCAULT  (Jean-René)  naquit  à  Teille  le  8  octobre 
1813  :  ordonné  prêtre  en  1837,  il  fut  vicaire  de  Bonnéta- 
ble,  puis  de  Mayenne.  En  1849,  il  devint  curé  de  Lavenay, 
en  1850  de  Montbizot,  et  en  1857  de  Villaines-sous-Lucé. 
U  dota  cette  commune  d'un  établissement  d'instruction 
dirigé  par  les  sœurs  de  la  Providence  de  Ruillé-sur-Loir. 

L'abbé  Foucault  est  décédé  à  Villaines-sous-Lucé  le 
29  octobre  1871.  II  est  auteur  d'un  petit  volume  intitulé  '. 


-  478  — 
Ia  chemin  de  torahon^  nouveau  manuel  de  piété  ak  la  mé- 
ditation est  rendue  facile. 

FOUCHER  (Emile),  p.  477.  De  Fanvi  contre  nature, 
thè^pour  f  agrégation  en  chirurgie.  Paris,  i857,  brodiare 
in-4o. 

Mémoires  ntr  :  !<>  étudet  sur  les  veines  dm  cou  et  de  la 
tite;  i*  fracture  de  r extrémité  inférieure  du  radius;  va- 
riété de  luxation  de  VastragoU,  i855. 

FOURÉ  (JacquesnJoachim)  est  né  à  Gossé  (Blayenoe), 
eu  1806  ;  il  est  venu  diriger  la  forge  de  Vibraye  en  1836 
La  concurrence  des  grands  établissements  métallurgiques 
commençait  à  se  faire  sentir.  Fouré  comprit  de  suite  cpi'il 
ne  pouvait  lutter  s'il  n'augmentait  pas  ses  produits,  et, 
dès  les  premières  années  de  son  exploitation^  il  doubla  la 
fabrication  de  la  forge  de  Vibraye,  tout  en  maintenant  la 
réputation  de  rexcellente  qualité  des  fers.  Pendant  quinze 
ans,  malgré  la  concurrence,  les  résultats  furent  tout  à  fait 
favorables  et  pour  l'industrie  et  pour  le  paye. 

Plus  tard,  la  crise  s'augmenta  par  la  concurrence 
étrangère.  Pouré  a  continué  la  lutte  avec  courage  ;  chaque 
année  il  prolongeait  l'existence  de  la  forge  par  une  nou- 
velle prorogation  de  bail.  Enfin,  en  186^^  il  fut  forcé  de 
cesser  la  fabrication  des  fers  et  créa  une  fonderie  pour 
conserver  les  nombreux  ouvriers  qu'il  employait. 

Après  quarante  années  de  travail  sans  relâche  il  est 
mort,  le  16  février  1868,  regretté  de  tout  le  monde;  il 
était  affable,  bon  et  généreux  envers  les  malheureux. 

FOURNIOL  (Victor),  p.  178.  Le  Mans  et  Sainte-Croix. 
Conversation  entendue  de  dessus  un  (oit,  Diabgue.  (Courrier 
delaSarthe,  1847.) 

Compte  rendu  de  l'ouvrage  de  M.  Napoléon  Gallois^  inti- 
tulé :  Les  Corsaires  français  sous  la  République  et  l'Em- 
pire. (Id.) 
Compte  rendu  théâtral.  (Id.) 

FRANÇOIS  (Charles-Lonia),  né  à  Versailles  le  U  fé- 
vrier  1831,  commandant  d'infanterie,  en  garnison  au 
Mans,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  mort  dans  cette 
viUele  11  juin  1880. 
En  1854,  il  était  capitaine  au  30*  rie  ligne;  il  a  publié  à 


—  473  — 
cette  époque  :  Ia  chant  du  départ  du  30*  de  lignes  les  cinq 
batailles  de  son  drapeau.  (Union  de  la  Sarthe,  4854.)  Il  est 
encore  auteur  de  plusieurs  pièces  de  poésies  qui  sont  res- 
tées manuscrites. 

FRESLON  (Alexandre),  p.  181.  Lettre  au  président  du 
comité  de  La  Flèche^  annonçant  quil  refuse  la  candidature 
à  r Assemblée  législative.  (Union  de  la  Sarthe,  4849.) 


O 


6AR0T  (Alexandre-François),  né  h  Mamers,  le  19 
avril  i83ly  ingénieur-directeur  des  travaux  de  TËcole 
des  arts  et  métiers  d'Angers,  est  mort  dans  cette  dernière 
ville  le  H  janvier  1859.  Il  faisait  partie  de  la  Société 
industrielle  d'Angers.  Il  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

Le  passage  du  soleil  à  Véquateur  à  féquinoxe  du  prin- 
temps. (Bull,  de  la  Société  ind.^  iSnO.) 

Les  tuyaux  revêtus  en  caltar.  (Id.,  1852  ) 

Un  modèle  d'échelle  à  incendie.  (Id..  1854.) 

Instruction  pour  se  servir  de  la  règle  à  calcul  y  à  V  usage 
des  élèves  des  Écoles  impériales  d'arts  et  métiers.  Angers, 
4852,  in-32. 

Une  machine  d^ épuisement.  (Bull,  de  la  Société  indus- 
trielle, 1857.) 

Une  machine  planétaire.  (Id.,  1858.) 

Compte  rendu  des  expositions  et  des  publications,  fid.  — 
Dict.  de  Maine-et-Loire.) 

GAUDIN  de  SAINT-REHT  (Charles-Gaspard),  grand 
amateur  de  peinture,  né  à  Saint-Pavace,  le  2i  juillet  4787, 
est  mort  au  Mans  le  10  août  1869,  après  avoir  administré 
pendant  longtemps  l'Asile  des  aliénés  de  la  Sarfbe.  Gan- 
din de  Saint-Remy  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 
On  lui  doit  : 

Uastre  des  nuits,  protecteur  du  mystère.  (Chansonnier 
des  Grâces,  1810.) 

Exposition  de  Vindustrie  et  des  arts^  ouverte  au  M^ns  le 
U  mai  iS36.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1836.) 


—  474  — 

Gandin  de  Saint-Remy  avait  une  magnifique  collection 
de  toiles  flamandes,  hollandaises,  italiennes  et  françaises; 
il  se  passionnait  surtout  pour  l'école  flamande. 

GEHDRON  (Esprit),  p.  i83.  Mémoire  sur  les  fistules  de 
la  glande  parotide  et  de  son  conduit  excréteur,  i  820,  bro- 
chure in-8*. 

Observations  sur  la  hernie  de  l'Iris,  l'ophthalmie  chro- 
nique et   les  usages  de  la  pupille.  1824,  brochure  in-S*". 

Mémoire  sur  le  croup.  (Société  de  médecine  de  la  Sar- 
the,  18i8.) 

/iofhinentéries  (fièvres  muqueuses)  observées  aux  environs 
de  Château'iu'Lotr.  (Ârch.  gén.  de  méd.),  1829,  brochure 
in-8o. 

Observation  de  lithotritie^  1837.  (Société  de  médecine 
de  la  Sarthe.) 

Lithotritie.  (ïd.,1837.) 

Du  cathétériswe  de  Vœsophage.  4838.  (Id.l 

Nouvelles  observations  pour  servir  à  l'histoire  de  tan^ 
gïne  et  de  la  trachéotomie.  4839,  brochure  in-8». 

Observation  d'un  rétrécissement  de  l'œsophage  guéri  par 
le  cathétérisme  et  la  cautérisation.  4842,  brochure  in-8o. 
(Gazette  médicale,  4842.) 

Lettre  relative  aux  élections.  (Union  de  la  Sarthe,  48i2.) 

GENAT  (Charles-Jnlien-Eiienne);  né  à  Bazouges  (Sar- 
the), étudiant  en  médecine  à  Angers,  est  mort  dans  cette 
ville  le  43  novembre  4854.  Il  est  auteur  de  plusieurs 
articles  sur  Thygiène,  intitulés  :  Li  mode.  (Conseiller  de 
l'Ouest,  4854.) 

GIRAULT  (François)  né  à  Sablé,  est  mort  à  Paris  vers 
185..  Il  a  publié: 

Joies  et  larmes  poétiques.  1834,  1  vol.  in-8«.  La  seconde 
édition  est  augmentée  d'un  poème  et  de  neuf  pièces  nou- 
velles. 1836,  \  vol.  kn-8\ 

Aux  artistes,  poésie.  (Exposit.  du  Maas.  Frag.  litt.  sur 
les  tableaux  oflrant  une  pensée  morale.  1836,  in-8*.) 

Un  condamné  à  mort.  (Id.) 

Les  saVes  d'asile,  poésie,  (id.) 

GOUPIL  (Clémeni-Jacqaes},  p.  194.  Rapptïrt  sur  k 


~  475  — 
tnémoire  de  M.  Gendron  sur  le  croup  ^  1828,  (Société  de 
méd.  de  la  Sai*the.) 

Observations  de  calculs  ou  concrétions  dans  la  vésicule 
du  fiel  et  dans  la  proUate^  I8S9.  (Id.) 

OOURDIH  (Jalien)  naquit  à  VerneiMe-Chétif,  le  18 
juin  1787,  de  parents  peu  favorisés  de  la  fortune.  Son 
père  le  destinait  à  I*état  de  serrurier  ;  après  son  appren- 
tissage il  quitta  son  pays  natal  pour  aller  exercer  son 
métier  dans  les  grandes  villes;  mais  là  il  abandonna  la 
serrurerie  pour  travailler  les  métaux,  et  acquit  bientôt 
l'habitude  de  sa  nouvelle  profession  eu  s*a<1onnant  suc- 
cessivement à  la  construction  des  machines  à  filer  et  à  la 
confection  des  instruments  de  physique.  Il  revint  à  Ver- 
neil-le-Chétif,  se  maria  et  s'établit  à  Mayet  comme  horlo- 
ger et  marchand  de  bijoux.  Les  opérations  cadastrales  que 
l'empereur  faisait  faire  à  cette  époque  dans  toute  la  France 
étant  un  puissant  aliment  au  commerce  des  instruments 
de  géométrie.  Gourdin  en  construisit  et  en  vendit  considé- 
rablement ;  mais  la  Restauration  arrêta  ce  genre  de  travail 
et  à  partir  de  ce  moment  il  no  s'occupa  plus  que  de  l'hor- 
logerie. Il  commença  par  raccommoder  les  horloges  de  la 
cathédrale  du  Mans,  du  séminaire  et  du  collège,  aujour- 
d'hui le  lycée,  et  il  eu  fit  une  pour  le  château  de  M.  le 
comte  de  Montesquieu. 

La  révolution  de  1830  arrêta  de  nouveau  son  industrie. 
Gourdin  ne  se  découragea  pas  ;  ses  outils  étaient  impar- 
faits, il  en  fit  de  nouveaux  ;  il  pourvut  ses  ateliers  de 
tours  de  toute  espèce,  de  machines  à  fendre  les  roues  et  à 
les  percer,  d'une  machine  à  tendre  les  pignons  et  de  beau- 
coup d'outils  nécessaires  dans  sa  partie. 

En  1836,  Gourdin  mit  à  l'exposition  du  Mans  l'horloge 
de  la  Halle,  qu'il  venait  de  terminer,  et  d'autres  objets.  Sa 
réputation  se  fit  promptement  ;  en  effet,  en  1840,  il  avait 
fabriqué  et  vendu  plus  de  cent  cinquante  grosses  horloges 
dont  une  partie  à  répartition.  £n  4842,  il  mit  cinq  horloges 
à  la  nouvelle  exposition  du  Mans,  chacune  d'elle  avait 
un  cachet  différent.  Il  exposa  également  à  Londres  en 
1851  et  en  1855  à  Paris,  et  partout  il  reçut  de  nom- 
breuses récompenses. 


—  476  — 

Julien  Goardio,  de  l'avis  des  luMnines  de  Tait,  était  an 
mécanicien  distingué  (1);  il  a  trouvé  non  seulement  les 
moyens  de  simplifier  les  grosses  horloges,  mais  encore  de 
les  perfectionner  et  de  (aire  d'utiles  découvertes  dans  lart 
de  la  mécanique.  Il  était  membre  de  la  Société  d'encooia- 
gement  de  Paris,  et  membre  honoraire  de  llnstitat  histo- 
rique des  expositions  nationales  universelles. 

Julien  Gourdin  est  décédé  à  Mayetle  30  octobre  i&56. 

GRIHAULT  (Théodore),  p.  4  M,  docteur  en  droit  à 
vingt-deux  ans,  substitut  au  Mans  en  1841,  démission- 
naire en  1848,  membre  à  vingt-six  ans  et  pendant  vingt- 
buit  ans  du  Conseil  général  de  la  Sarthe  dont  il  présida 
plusieurs  sessior>s,  député  le  13  mai  1849  à  l'Assemblée 
législative  et  l'un  de  ses  secrétaires  lors  du  coup  d'État 
du  2  décembre  i85i  ;  conseiller  à  laCourd'appel  d'Angers 
le  7  mai  1853,  président  de  chambre  le  td  octobre  4869. 
Outre  ses  rapports  au  Conseil  général,  on  a  encore  de 
lui: 

Discours  au  comité  central  nspoléonien.  (Union  de  la 
Sarthe,  1849.) 

Discours  à  r occasion  de  f  installation  du  recteur  d'aca- 
démie. (L'Ordre,  1849.) 

Discours  au  comice  agricole  de  MaroUes-ies-Braults. 
(Union  de  la  Sarthe,  1863.) 

Rapport  sur  le  chemin  de  fer  de  Mamers  A  Si-Calais, 
(Messager,  1867.) 

6UÉRAN6ER  (Proaper-Lonia-Pascal),  p.  300.  De  la 
définition  de  Vinfaillibililé  papaUy  à  propos  de  la  lettre  de 
Mgr  d'Orléans  à  Mgr  de  Matines.  (Sem.  du  Fid.,  1870.) 

Défense  de  l'Église  romaine  contre  les  trois  lettres  du 
père  Gratry.  (Id.) 

Monarchie  pontificale.  (Id.) 

GUËRANGER  (Frédéric-norent  Julien),  né  à  Sablé  le 
27  janvier  1799,  professeur  de  troisième  au  lycée  du  Mans, 
membre  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la 


(i)  Les  ouvrages  de  Gourdin  étaient  appréciés  des  Wagner,  des 
Destouches,  des  ûndin,  etc.  (Voy. Recherches  historiques  sur  Mayet, 
3  volumes  in-13.) 


\ 


—  477  - 
Sarthe,  oflBcier  d'académie,  est  mort  au  Mans  le  24  mars 
1858. 

On  lui  doit  les  travaux  suivants  : 

Rapport  sur  un  moulina  vent  à  ailes  horizontales  cons- 
truit par  le  sieur  Legendre,  charpentier  à  Fercé.  (Bull. 
de  la  Société  d'agricul.,  1833.) 

Défoncement  des  terrains  et  emploi  des  ateliers  natio- 
naux à  ce  genre  de  travail,  (Id.,  ^848.) 

Discours  à  la  distribution  des  prix  du  lycée  du  Mans  le 
12  août  1851.  Brochure  in-8«. 

Erphnences  pratiquées  y  en  mai  1856,  sur  la  pomme  de 
terre  envoyée  à  la  Société  par  M.  Lambert^  de  fa  Ferté- 
Bemard.  (Id.,  d857.) 

Rapport  sur  les  publications  envoyées  par  les  sociétés 
correspondantes.  (Id.) 

6UIET  (René-Joseph).  L'abbé  Âubry  a  publié  une  bio- 
graphie complète  sur  René-Joseph  Guiet  dans  son  ouvrage 
intitulé  :  Ballon,  Samt-Mards  et  Saint-Ouen;  nous  en 
extrayons  les  passages  suivants  : 

«  Fils  de  Pierre  Guiet,  marchand,  et  de  Marie  Bristeau, 
épousés  à  Beaumont-Pied-de-Bœuf,  mars  4764.  Veuve  et 
sans  fortune,  sa  mère  vint  se  fixer  au  Mans  où  les  res- 
sources d'un  petit  commerce  lui  procurèrent  Je  moyen  de 
donner  à  ses  deux  fils  une  honnête  éducation.  René  fit 
ses  humanités  avec  distinction  à  TOratoire  du  Mans. 
Après  avoir  terminé  ses  cours  de  théologie  au  séminaire 
de  la  Mission,  il  fut  régent  au  collège  de  Saint-Calais. 
C'est  à  Angers  (1790)  qu'il  fut  ordonné  prêtre.  Nommé 
vicaire  de  Bais  au  commencement  de  i  791,  il  se  trouva  en 
face  d'un  curé  et  d'un  vicaire  qui  adoptaient  avec  chaleur 
les  nouveautés  sacrilèges  de  l'Assemblée  constituante. 
L'abbé  Guiet  tint  tête  à  l'orage  jusqu'au  moment  où  il 
fallut  se  soustraire  par  la  fuite  aux  menaces  et  aux  pour- 
suites dont  il  était  l'objet  (  I79i).  Alors  il  vint  au  Mans  se 
réfugier  chez  sa  mère  ;  mais  déjà  il  n'y  avait  plus  de  sécu- 
rité dans  cette  ville  pour  les  prêtres  insermentés.  Il  se 
rend  à  Paris;  mais  à  chaque  instant  il  rencontre  des 
cannibales  portant  sur  des  piques  sanglantes  les  tètes  de 
leurs  victimes;  il  prend  le  parti  de  quitter  la  France. 


—  478  - 

«  Dans  la  première  ville  de  Belgique  où  îl  s'anèta, 
une  famille  honorable  l'accueillit  gracieusement,  et  les 
leçons  de  français  qfu'ii  dounait  lui  gagnèrent  les  vives 
sympathies  de  cette  famille.  »  Peu  de  temps  après,  il 
parcourut  successivement  toute  rAIIemagne.  Il  visita 
quelques  partiel  de  la  Pologne,  séjourna  plusieurs  années 
dans  la  capitale  du  monde  chrétien,  et  voulut  connaître  la 
ville  aux  quatre  ceot  cinquante  ponls,  aux  neuf  mille 
gondoles,  la  superbe  Venise.  Le  doge  de  la  République  lui 
confia  ses  enfants  pour  renseignement  de  la  langue  fran- 
çaise. Dans  les  quelques  années  de  ce  brillant  préceptoFat, 
l'abbé  Guiet  fit  des  économies  dont  il  rapporta  en  France 
une  douzaine  de  mille  francs. 

Vers  les  dernières  années  de  la  révolution,  Tabbé  Guiet 
fut  nommé  aumônier  de  l'armée  de  Coudé.  Rentré  en 
France»  en  1802,  on  lui  donna  la  cure  de  la  Milesse,  puis 
successivement  celles  de  Ballon(i8l  I),  de  Malicome  (f  8i2), 
de  Changé-iès-le-Mans(  1824).  Chanoine  honoraire  de  la 
cathédrale,  depuis  le  24  novembre  1836,  il  quitta  Changé 
pour  venir  se  fixer  au  Mans  au  centre  de  sa  famille  et  de 
ses  vieux  amis.  Il  y  est  mort  le  23  novembre  1844,  âgé  de 
près  de  soixanle-dix-neuf  ans. 

La  carrière  de  l'abbé  Guiet  eut  des  phases  difficiles  :  il 
les  traversa  toutes  avec  honneur.  Obligeant  par  caractère, 
il  ne  refusait  jamais  un  service,  pas  même  à  ceux  dont  il 
avait  à  se  plaindre.  Comme  orateur,  il  eut  de  la  réputa- 
tion. La  manière  de  ses  discours  d'apparat  rappelait  un 
peu  les  grands  écrivains  du  siècle.  Il  avait  une  superbe 
physionomie.  Doué  d'une  grande  mémoire  et  d'une  rare 
sagacité,  il  avait  acquis  dans  ses  voyages  et  dans  ses  lec- 
tures un  fonds  d'érudition  qui,  joint  à  uneélocution  facile, 
donnait  à  sa  convei*sation  un  charme  toujours  nouveau. 
Homme  d'esprit  et  de  société,  l'abbé  Guiet  était  une  tra- 
dition vivante  de  ce  savoir- vivre  et  de  cette  iH>litesse  fran- 
çaise dont  chaque  jour  voit  effacer  les  traces. 

QUIET  (Pierre-Jean),  frère  du  précédent,  est  aasf^i  né 
à  Beaumont-Pied-de-Bœuf,  en  4771  :  il  fit  ses  humanités 
à  l'Oratoire  du  Mans.  En  1791,  il  entra  comme  volontaire 
dans  le  2*  bataillon  de  la  73*  demi-brigade,  et  sortit  de 


—  479  - 
l'année,  l'an  IV  de  la  République,  avec  le  grade  d^adju- 
daot-major  du  premier  bataillon  de  la  Sarthe.  En  iSU, 
le  ministre  de  llntérieur  le  nomma  adjudant  de  la  cohorte 
urbaine  formée  au  Mans. 

Après  avoir  été  commis-greffier  du  tribunal  de  première 
instancadu  Mans,  il  fut  greffier  du  tribunal  de  commerce 
de  cette  vdle,  du  4  août  1821  au  24  février  1835. 

Pierre-Jean  Guiet  (l]egt  mort, au  Vaus,  le15  juillet  t84i. 

On  lui  doit  : 

Mémoire  sur  les  causes  de  la  ruine  des  époux  Piron^  an- 
cûns  marchands  bijoutiers  à  La  Flèche.  1834,  brochure 
in- 4*. 

6DIET  ^Étienne-Lonis),  p.  U%  Rapport  au  conseil 
géné7*al  de  la  Sarthe  sur  Cagriculturey  18  aoàt  1836.  (Ca- 
nuse. Cabinet  de  M.  Brière.) 

Notice  sur  les  puits  artéiiensy  1841 . 

Lettre  au  Courrier  de  la  Sarthe  sur  la  notice  des  puits 
artésiens.  1841. 

Mémoire  sur  la  géogénie,  ^Bull.  de  la  Soc.  (ragric.,1855.) 

Considérations  sur  l'état  des  populations  dans  les  cirni- 
pagnes  et  de  laur  tendance  à  émigrer  dans  les  villes.  (Bull, 
de  la  Société  d'agricul.,  1860.) 

6DILL0IS  (Ambroise),  p.  208.  Lettre  d'un  petit  Chi- 
nois  à  un  petit  Français,  Poésie.  (Union  de  la  Sar- 
the, 1853.) 

(1)  Sonflls  M.  René-Louis Gùiet,  docteur  médecin  au  Mans,  chevalier 
de  la  Légion  d*honneur,  membre  correspondant  de  la  Société  ana- 
tomique,  médecin  du  Bureau  de  bienfaisance  et  de  la  crèche,  pré- 
sident de  la  Société  de  médecine  de  la  Sarthe,  membre  de  la  com- 
mission centrale  de  Tassociation  médicale  de  la  Sarthe,  médecin 
des  hospices  du  Mans,  ancien  conseiller  municipal  de  cette  ville,  etc, 
est  auteur  d'un  volume  in-iâ,  intitulé  :  Conseils  aux  mères  ou  de 
Fhygiéne  du  nouveau-né  et  de  Cenfant  à  la  mamelle.  Paris,  18S0. 
Cet  ouvrage,  dédié  à  Madame  la  vicomtes.se  d'Ëlbenne,  a  reçu  les 
éloges  les  plus  flatteurs  de  la  presse. 


—  480  — 


n 


HAMOH  (René-Amédée),  p.  217.  Rapport  au  conseil 
général  de  la  Sarthe  sur  la  reviiion  de  la  Constitution.  (Le 
Maine,  i85i.) 

HARDODIN-DDPARC  (François  Jnlien\  p.  219.  Let- 
tre annonçant  son  refus  d'être  candidat  au  conseil  muntct" 
pal  du  Mans.  (Union  de  la  Sarthe,  1849.) 

EESLOT  (Jean-Baptiste-René)  né  à  Mayenne  le  24 
mars  4808,  fit  ses  études  au  collège  de  cette  yille,  entra 
au  grand  séminaire  du  Mans,  fut  ordonné  prêtre  en 
1831  et  nommé  ensuite  professeur  au  petit  séminaire 
de  Précignéoùil  resta  environ  douze  ans, professant  succes- 
sivement les  différentes  classes  de  grammaire  et  d'huma- 
nités. En  1843,  il  devint  curé  de  Sainl-Pierre- la-Cour,  puis 
d'Andouillé,  et  s'occupa  d'uue  manière  toute  spéciale  de 
l'œuvre  de  l'assistance  des  pauvres. 

En  4848,  l'abbé  Heslotcréaun  bureau  de  bienfaisance  à 
Andouillé  et  y  fit  éteindre  la  mendicité.  II  fut  vivement 
félicité  par  le  préfet  de  la  Mayenne,  le  Conseil  général  du 
département,  le  Conseil  d'arrondissement,  et  le  ministre  de 
l'Intérieur  le  fit  nommer  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Il  est  mort  en  4865. 

On  doit  à  l'abbé  Heslot  :  Essaî  sur  la  question  de  fer- 
imction  de  la  mendicité^  théorie  et  application  ;  brochure 
in-12  et  in-8o  (2  éditions)  ;  il  est  aussi  auteur  d'articles  de 
polémique,  imprimés  dans  un  journal  du  pays,  d'articles 
religieux  publiés  dans  plusieurs  revues  mensuelles,  no- 
tamment dans  les  Annales  de  la  Persévérance. 

EERTË  (Jean),  né  à  Mézières-sous-Lavardin  le  44  mars 
4804,  mort  en  Amérique  vers  4860,  ouvrier  typographe, 
voyageur,  professeur  de  langues,  de  littérature  et  de  phi- 
losophie. ^ 

Il  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 

Delà  littérature  française  depuù  1789  jusqu'en  4827, 
publié  en  anglais.  Philadelphie,  4827. 

A  Discourse  on  the  history  and  importance  ofthe  philO' 


—  48i  - 
$ophy  ofthe  human  mind.  Delwred  at  mis$  Mackenrie  Aca- 
demyy  as  introduction  (o  a  course  oflogtck  and  moral  phiUh 
sophy.  Richemond,  1830,  brochure  in-S». 

On  th  art  of  Extemporizing.  Publié  dans  le  Southern 
litterary  Messenger.  Richemond,  4833. 

Ékctions  présidentielles  aux  États-Unis  dC Amérique. 
Revue  Britannique,  Paris,  1837. 

Les  Etats-Unis^  ou  Exposition  des  lois,  des  mœurs,  des 
institutions  scientifiques  et  littéraires^  de  l'industrie ydes  ma- 
nufactures,  etc. y  précédée  d'une  Introduction  historique  sur 
la  manière  dont  ^ Amérique  a  été  peuplée^  sur  les  découvert 
tes  de  Christophe  Colomb,  le  gouvernement  rolonial,  les 
causes  de  la  révolution^  suivie  de  la  Constitution  fédérale 
avec  commentaire.  Paris,  2  vol.  in-8^. 

On  a  encore  de  Jean  Hervé,  divers  articles  sur  la  politi- 
que et  la  littérature,  insérés  dans  différents  journaux  fran- 
çais et  américains  ;  des  discussions  et  improvisations  dans 
le  Congrès  scientifique,  tenu  au  Mans  en  1839,  sdr  les 
chemins  de  fer,  les  livrets,  la  littérature. 

En  i848  il  était  rédacteur  du  Démocrate  Sarthois. 

Profession  de  foi  aux  électeurs  de  la  Sarthe.  Candidat  à 
f  Assemblée  nationale.  1848,  in-i2. 

Circulaire  pour  la  réunion  préparatoire  des  élections 
générales  du  département  de  la  Sarthe,  (ÂflBches  du  Mans, 
4848.) 

E£DRTEBIZE  (Benjamine,  p.  222.  Discours  à  l'occa- 
sion du  synode  diocésain.  (Le  Maine,  1851.) 

Discours  à  Mgr  Fillion  de  retour  de  son  voyage  à  Rome. 
(8em.  du  Fid.,i865.) 

Circulaire  sur  Vœuore  des  campagnes ^^%  mars  1865.  (Id.) 

Discours  à  Mgr  Nanquetteau  nom  du  chapitre  de  l'église 
du  Mans.  (Union,  1856.) 

Mandement  pour  le  Carême  de  1862  au  clergé  et  aux  fidèles 
du  diocèse.  (Signé  Heurtebise  et  Toury.) 

Lettre  aux  curés  du  rfjbcè»e.  (Signée  Heurtebise  et  Toury.) 

Mandement  au  sujet  de  la  translation  de  Mgr  fillion  au 
siège  du  Mans  {signé  Heurtebise  et  Toury),  1862. 

HOUDBERT  (Victor-Michel.)  p.  222.  Le  jugement  de 
Salamon.  Cantate.  Brochure  in-8*. 

34 


—  482  — 

Précis  df  la  téance  publique  de  la  Société  royale  des  arts 
du  Mans^  etc.  Brochure  in-8o. 

Compte  rendu  secondaire  des  travaux  de  la  société  depuis 
i2M  jusqu'au  ^f^  juillet  i835.  Brochure  in-8*. 

Discours  au  tirage  de  la  loterie  de  SairU-Vincentde  Paul. 
(Union  delaSarthe,  t85!.) 

EDTTEMIN  (Charles-François),  «  après  dix  ans  de 
services  dans  un  pensionnat  de  La  Flèche,  puis  dans  lescol- 
lège  de  Bayeux  et  d'Alençon,  fut  appelé  à  la  chaire  de 
mathématiques  élémentaires  du  lycée  d'Augers,  le  28 
novembre  1831,  écrit  Célestin  Port.  Chargé  en  1^39  de  la 
direction  de  l'école  primaire  supérieure  fondée  par  la  ville, 
il  se  démit  de  ses  fonctions  le  25  septembre  1844  et  rentra 
au  lycée,  où  dans  les  derniers  temps  il  professait  l'ensei- 
gnement scientifique  préparatoir(\  11  faisait  partie  des 
sociétés  horticole  et  industrielle  d'Angers.  » 

Huttemin  est  mort  à  Tassigné,  commune  de  Gbaicé,  le 
43  mai  1857.  On  lui  doit  : 

Histonettes  sur  la  chimie.  1838,in-12. 

Leçons  de  grammaire  française.  1844,  in-12. 

Historiettes  sur  la  physique.  1848,  in-12. 


JANTIER  de  la  MOTTE  (Élis),  p.  224.  Après  avoir  fait 
des  voyages  en  Suisse^  en  Italie,  en  Allemagne,  en  Hol- 
lande et  en  Angleterre,  il  écrivit  ses  Mémoires  et  y  publia, 
pour  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  d'Angers,  un 
Compte  rendu  du  Congres  de  Gênes. 

JOUBERT  (Jacques-Charles)  né  au  Mans  le  19  mars 
1797,  tué  d'un  coup  de  foudre  le  ^  août  1840,  à  Beaulieu 
.(Maine*et-Loire),  dont  il  venait  d'être  nommé  maire,  a 
publié  :  Notice  sur  quelques  monuments  de  Maine^t-Loire. 
Gaen,  1836,  in-8\  (Célestin  Port.) 

JOLIVARD  (André),  p.  226.  Le  2  décembre  1851,  U  fut 
atteint  d'une  balle  au  poignet  en  voulant  ouvrir  une  fené> 
tre  ;  le  tétanos  survint  et  il  mourut  le  8  décembre  1851. 
Jolivard  étaitchevalier  de  la  Légion  d'honneur  depuis  1835. 


—  483  — 
Le  Musée  du  Mans  possède  de  cet  artiste  un  Paysage,  une 
Étude  d'après  nature  prise  près  de  Sillé-le-Guillaume. 

JUCHAULT  de   La    MORICIËRI!  (Christophe-Léon- 
IiOuis],  p.  226.  Circulaire  au  comité  central  d'opposition  de 
Saint-Calais  à  MM.   les  électeurt  de  r arrondissement  de 
Saint-Calaif.  (Courrier  de  la  Sarthe^  1846.) 
Profession  de  foiy  1848. 

Circulaire  aux  citoyens  du  département  de  la  SartAe. 
4848,  brochure. 

Lettre  au  journal  la  Presse,  1849. 
Profession  de  foi  aux  électeurs  de  la  Sarthe.  (SuiFrage 
universel,  1849.) 

Lettre  au  comité  central  napoléonien   sur  l'indemnité 
allouée  aux  députés,  (Union  de  la  Sarthe^  1849.) 

Circulaire  aux  électeurs  (Courrier  de  la  Sarthe,  1849.) 
Discours  reluif  au  projet  ayant  pour  objet  de  modifier 
la  loi  électorale  du  \hmars  1849.  1850,  brochure  in-S**. 
Lettre  nu  Constitutionnel,  1852. 
Lettre  au  ministre  de  la  guerre  sur  son  refus  de  serment. 
(Union  de  la  Sartbe,  1852.) 

Rapport  .sur  l'organisation  de  la  force  publique.  Bro- 
chure in-4o. 


LALANDE  (Michel-Loms-Arsône),  p.  238,  était  général 
de  brigade,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  cheva- 
lier de  Saint-Louis  et  de  l'ordre  de  Sainl-Ferdinand  d'Es- 
pagne. 

Lettre  annonçant  qu'il  refuse  la  candidatw^  de  colonel 
delagorde  nationale  du  Mans.  (Courrier  delà  Sarthe,  1848.) 

Lettre  au  maire  du  Mans.  (Id.) 

LANDEL  (Nicolas -François)  naquit  au  Mans  le  22  jan- 
vier 1787,  ci  y  e?t  décédé  le  14  septembre  1800. 

Pendant  longtemps,  il  a  exercé  les  fonctions  de  notaire, 
de  conseiller  de  piéfecture  de  la  Sarthe  et  d'adjoint  au 
maire  de  la  ville  du  Mans. 

On  lui  doit  : 


—  484  -. 

Notice  sur  taneien  grand  cimetière  duMams.dit  cimetièrt 
de  Sùinte^roix.  (Bull,  de  la  Société  d'agrîcal  .  1845.) 

Joyeux  avènement  du  cointe  Charles  III  en  la  viUe  dm 
Mans,  avec  pièces  justificatives.  (Id-,  fB47.) 

Remarques  sur  ta  vie  de  la  reine  Bérengère.  (fd.) 
Description  des  enceintes  successives  de  la  cille  du  Mans, 
par  M  \f.  Landel  et  E.  Hucher.    (Études  sur  Thisl.  des 
monuments  du  département  de  la  Sartbe.) 

Rapport  sur  le  mémoire  présenté  pnur  le  prix  'f  histoire  eu 
concours  de  1848.  (Bull,  de  la  Société  d'agricuL.  1848.) 

LAN6LAIS  (Jacques),  p.  240.  Aux  électeurs  du  dépar- 
tement  de  la  Sarlhe.  1848. 

Proposition  sur  la  publication  des  Journaux  et  écrits 
périodiques.  1848,   in-8*. 

Des  intérêts  matériels.  (Union  de  la  Sarthe,  1848.) 

Lettre  au  comité  central  napoléonien  sitr  l'indemnité 
allouée  aux  députés.  (  Id.,  1849.) 

Lettre  aux  électeurs  de  la  Sarthe.  18^)1. 

Rapport  sur  la  vente  des  journaux.  1851,  in- 12. 

Lettre  aux  électeurs  de  P arrondissement  de  Mamers.  485^. 

Lettre  à  rassemblée  législative  sur  la  mort  de  son  fils,  1852. 

Rapport  sur  l'organisation  du  jury.  1853,  in-8*. 

Discours  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  la  création  d*un 
évéché  à  Laval.  1855,  in-12. 

Rapport  sur  un  projet  de  loi  sur  les  sociétés  en  commandite 
por  actions.  1856,  in- 12. 

Exposé  du  projet  de  loi  relatif  aune  imposition  de  0,03  c. 
pendant  deux  ans.  par  le  département  de  la  Sarthe,  pour 
Vachèvement  et  Vamélioratian  des  routes  départementales. 
(Union  de  la  Sarthe,  1858.) 

Exposé  des  motifs  (tun  projet  de  loi  t'hélât  if  à  un  tmprunt 
et  à  une  imposition  por  la  ville  du  Mans.  (Id.) 

Exposé  des  motifs  cTun  projet  de  loi  pour  la  reconstruc- 
tion de  la  prison  de  Saint-Calais.  (ïd.) 

Projet  de  loi  sur  V  organisât  ion  de  l'enseignement  >eam' 
daire  spécial.  1864,  in-8°. 

LâSSUS  (Jean-Baptiste),  p.  244.  De  la  carte  cinomo- 
nique.  Notes  bihliographiques.  (Etudes  sur  l'hist.  et  les 
monumenis  du  départ,  de  la  Sartbe.) 


—  485  — 

LEBAILLIF(JeaiinBapti8te)  naquit  à  Préaux  (Mayenne), 
le  27  ;ivril  1793,  fit  ses  études  au  collège  de  Cbàteau*Gon- 
tier,  fut  ordonné  prêtre  en  iSiS,  puis  entra  chez  les 
Jésuites  et  prit  part  h  des  missions  où  il  obtint  quelques 
succès. 

Mgr  de  L:i  Myre  le  nomma  vicaire  du  Pré,  aumônier  de 
la  maison  du  Sacré-Cœur  (1825),  et  chanoine  honoraire 
de  la  cathédrale;  en  1841,  il  devint  curé  de  Saint- Benoit 
el  y  resta  vingt  ans  ;  en  1861,  Mgr  Nanquette  le  fit  cha- 
noine titulaire  de  la  cathédrale. 

L'abbé  Lebaillif.  qui  est  mort  le  5  septembre  1865,  a 
publié  le  Manuel  de  piétéy  à  fusage  des  élèves  du  Sacré- 
Cœur,  1  vol  in-l«.  Cet  ouvrage  a  plus  de  huit  éditions. 

LEBRETON  (Pierre -Jules),  p.  252.  Profession  de  foi 
aux  (Hectenrs  du  département  de  la  Sarthe.  (Suffrage 
universel,  1849.) 

LE  BRETON  DE  VANNOISE  (Alexandre -Claude- 
François)  né  à  Paris,  le  30  juillet  I78i,  mort  au  Mans,  le 
^5  mars  1869,  ancien  capitaine  d'état-major,  chevalier  de 
Saint-Louis  et  de  la  Légion  d'honneiur. 

Il  est  auteur  de  : 

I^s  PartageuXy  chanson.  (L'Ordre,  1849.) 

Révolte  en  mer,  poésie.  (Id.,  1850.) 

Nécrologie  sur  Charles-René  de  Montesson.  (Id.) 

Les  deux  Pots,  fable,  à  M^  la  comtesse  Raoul  de  Mon- 
tesson.ilA.y  1850). 

Une  Tempête i  apologue.  (Id.) 

Aux  Loups!  aux  Loups I  fable.  (Id.) 

Je  Vai  vu,  chanson.  (Id.) 

La  Vigne  et  le  Noyer,  fable.  (Le  Maine,  1853.) 

LELOUP  (Pierre).  «  L'industrie  des  images  dans  le 
département  de  la  Sarthe  ne  compte,  à  proprement  dire, 
qu'un  représentant  sérieux,  Pierre  Leloup,  né  à  Sillé-le- 
Guillaume  le  3  janvier  1769,  et  mort  au  Mans  le  20  jan- 
vier 1844  (1). 


(1)  a  En  môme  temps  que  Leioup,  vers  1820,  Joseph  Portier, 
décédé  le  li  octobre  1831,  faisait  aussi  le  commerce  damages.  11  ne 
connaissait  pas  l'art  de  graver  sur  bois,  mais  une  partie  de  ses 


—  486  — 

■  Le  fonds  de  ce  laborieux  artiste  provenait  entière- 
ment de  son  métier  de  tailleur  de  bois,  et  ce  qu'il  avait 
créé  ne  présentait  pas  de  différence  avec  les  autres  établis- 
sements de  son  temps;  c'était  là,  comme  partout  ailleurs, 
des  images  de  piété,  en  grande  majorité,  des  scènes 
comiques  et  des  armées  de  soldats  sur  le  papier,  toutes 
pièces  s'adressant  surtout  à  la  classe  populaire.  »  (Hist.  de 
l'imagerie  populaire  et  des  cartes  à  jouer,  à  Chartres,  etc.) 

LE  COnSTURIER  DE  COURCT  (Jales-François),  p. 
258.  Discours  aux  élèves  de  la  ferme  de  la  Chauvinière. 
(Union  de  la  Sarthe,  1852.) 

Discours  aux  habitants  de  la  Milesse  à  l'occasion  de  la 
proclamation  de  V empire,  (Id.,  1852.) 

LE  PELLETIER  (Almire-René-Jacques)  p.  267.  Prin- 
cipes de  mnémotechniCf  182....,  brochure  in-8% 

Discours  sur  Vinjluence  de  la  médecine  morale  dans  le 
traitement  des  maladies.  (Société  royale  des  arts  au  Mans, 
1820.) 

Discour»  du  président  de  la  Société  d'agriculture,  sciences 
et  arts  de  la  Sarthe /lour  l'ouverture  de  la  i^éance  publique 
du  41  Juin  4841  —  Idem^  du  4  janvier  1842. —  /c2em,  du 
29  décembre  f  842. 

Concert  Luigi  Eléna.  (Courrier  de  la  Sarthe,  1842.) 

Observation  sur  l'extraction  de  dix-neuf  calculs  de 
silice  pw\  extroction  obtenue  par  la  litkotomie.  (Bull, 
de  la  Société  d'agricuL,  1847.; 

Discours  du  président  entrant  de  la  Société  d'agriculture, 
séance  du  %  janvier  4850. 

Discours  d^ ouverture.  (Bull,  de  la  Société  d'agricuL,  1850.) 

La  culture  des  sciences  et  des  arts  adoucit  les  mœurs  des 
peuples  et  devient  ainsi  l'un  des  éléments  principaux  de  Uur 
bonheur,  |Bull.  de  la  Société  d'agricul.,  1850.—  Union  de 
la  Sarthe,  1851.) 

Lettre  à  la  Chronique  de  TOuost,  sur  lesenfants  assistés. 
1862. 

Discours  sur  la  tombe  de  Mari'jné^  ancien  pharmacien  au 


images,  œuvres  sans  doute  d'artistes  étrangers  à  sa  maison,  étaient 
fabriquées  et  coloriées  sous  sa  direction.  »  (J.-H.  Gamier.) 


-  i87  — 
Jtlan8,membrede  lafabrtquede  lacathédvale.fJjQMsme^^^^.) 

Toast  porté  à  la  famille  médicale  de  la  Sarthe.  (Bull,  de 
l'Ass.  méd.,  4870.) 

Fête  de  Notre-Dame  de  Sainte-Crotx,  le  10  juillet  \S1  A, 
avenir  de  la  France^  éducation  de  la  jeunesse,  principal 
moyen  de  l'assurer.  (Chronique  de  l'Ouest,  1874.) 

Revanche,  la  seule  assurée,  la  seule  digne  de  la  France. 
1874,  brochure  in-S**. 

Traité  complet  de  physiologie  à  Vusage  des  gens  du  monde 
et  des  lycées,  1876,  2  vol.  in-8o.    . 

Le  ministre  de  l'instruction  publique  n'ayant  pas  per- 
mis la  lecture  de  cet  ouvrage  dans  les  lycées,  a  obligé 
l'auteur  à  supprimer  dans  le  titre  les  mots  et  des  lycées  ; 
un  carton  a  été  fait  pour  le  modifier. 

LEPELLETIER-DESLANDES  (Louis-Charles-Alfred) 
né  à  Dreux  le  8  mai  1808,  fil  ses  études  au  collège  Loui»- 
le-Grand  et  devint  sous-secrétaire  de  la  reine  Marie-Amélie; 
plus  tard  il  lut  nommé  archiviste  à  la  préfecture  la 
Sarthe.  Il  était  membre  de  plusieurs  sociétés  académiques 
et  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 
Il  est  mort  au  Mans  le  23  mars  1863. 

Lepelletier-Deslandes  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

Traduction  de  l'italien  en  français  de  l'opéra  de  Cendril- 
Ion,  musique  de  Rossini.  Ce  manuscrit  a  été  vendu  au 
directeur  du  théâtre  de  Lyon. 

Journal Icarien.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1849.) 

Rapport  sur  la  XVI*  session  du  Congrès  scientifique  de 
France.  (Id.) 

Etude  littéraire  sur  le  voyage  en  Icarie  de  M.  Cabet.  (Id  , 
1850.) 

Rapport  sur  les  discussions  relatives  aux  lettres  et  aux 
beaux-arts  engagées  dans  les  diverses  séances  du  Congres 
des  sociétés  savantes  de  province,  tenues  au  palais  du  Luxem- 
bourg, (là.,  1851.) 

Charles  VI au  Mans,  étude  historique  (Id.,  1853.) 

Rapport  sur  une  notice  historique  de  M.  Guillory  aîné^ 
consacrée  à  la  mémoire  de  M.  le  marquis  de  Turbilly. 
(Id.,  1859.) 

Ouest.  Du  Man$  à  Nogent-le^-Rotrou  en  chemin  de  fer. 


—  488  — 
Esquàsa  historiques  et  pittoresques.  1854,  Monnoyer,  I  vd. 
în-lS. 

Lepelletier- Deslandes,  a  collaboré  au  tome  i^  de 
VInventeure  sommaire  des  archives  départementales  aniè^ 
Heures  à  1790. 

LEREBOITRS  (Pierre-Simon],  p.  274.  Coup  d'en!  sur  Us 
antiquités  Scandinaves^  brochure  m-8o,  vignettes  sur  bois. 
HaraU  ou  les  Scandinaves  y  tragédie  en  5  actes,  brochnre 
in-8*. 

LERET  D'AUBIGNT  (Alphonse),  p.  275.  Circulaire  atas 
électeurs  de  la  2*  circonscription  de  la  Sarthe.  1857. 

Discours  au  comice  agricole  de  La  Ferté-Beimard.  (Union 
de  la  Sarthe,  1863.) 

Discours  sur  l'ouverture  du  marché  de  Fresnay.  (Progrès, 
1863.) 
Deux  circulaires  aux  électeurs.  (Union  de  la  Sarthe,  1863.) 
Discours  à  la  chambre  des  députés,  1864,  brochure  in-12. 
Discours  au  comice  agricole  de  Mamers.  (Messager  de  la 
Sarthe,  1865.) 

LEROT-DUTERGER  (  Philippe  -  Alexandre  -  Marie- 
Antoine)  a  né  à  La  Flèche  le  25  septembre  1784,  s'enga- 
gea, en  1805,  au  25*  de  chasseurs  à  cheval,  écrit  Vape- 
reau,  fit  les  campagnes  de  l'Empire,  devint  capitaine  à  la 
bataille  de  Friedland,  chef  d'escadron  après  celle  de 
Haneau  et  reçut  un  coup  de  feu  au  passage  de  la  Bérésina. 
<  Colonel  en  1831,  puis  chef  d'état-major  de  Tarmée 
d'Afrique,  il  fit  partie  de  plusieurs  expéditions,  commanda 
la  place  de  Bone,  et  fut  souvent  cité  avec  éloge  dans  les 
rapports  officiels.  Il  obtint  le  grade  de  maréchal  de  camp 
le  24  août  1838,  et  bientôt  après  la  subdivision  militaire 
du  Var,  où  il  se  trouvait  encore  en  février  1848,  époque  à 
laquelle  il  fut  admis  à  la  retraite.  Rappelé  à  l'activité  sous 
la  Présidence,  il  fut  chargé  du  commandement  de  la  Sar- 
the, puis  placé  dans  la  section  de  réserve.  » 

Le  général  Leroy-Duverger  a  épousé  une  pianiste  dis- 
tinguée, M"*  Virginie  Morel,  qui  eut,  vers  1840,  beaucoup 
de  réputation;  elle  est  morte  à  Seiches  le  17  décembre 
1869.  Elle  a  composé  Nuit  études  mélodiques  pour  piano 
et  dénombrent  morceaux  inédits. 


—  489  — 

Leroy-Duverger  a  été  promu  commandeur  de  la 
Légion  d'honneur  le  5  janvier  1834,  et  est  mort  en  son 
cbâteau  du  Verger  à  Seiches,  le  1  i  janvier  1874,  entouré 
d*afFection  et  de  respect. 

LEVASSEUR  (François-Laurent),  p.  278.  Lettre  sur  la 
nécemté  dCun  cours  de  récitation  et  de  lecture,  (Union  de  la 
Sarthe,  1864.) 


m: 


MALOUIN  (Auguste-Joseph),  p.  288.  Quelquesréflexions 
générales  au  sujet  cTune  grande  rue  d Accès  à   la  gare  du 

Mans.  (Union  de  la  Sarthe,  1862.  ) 

HANCEAU  (André-Pierre)  né  à  Cossé-en-Ghampagne 
(Mayenne),  le  6  juin  1828,  professeur  de  botanique  au 
collège  de  N.-D.  de  Sainte-Croix,  conservateur  de  la  biblio- 
thèque et  des  archives  de  la  ville  du  Mans,  membre  de  la 
Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe,  est 
mort  le  20  janvier  1 87f . 

n  est  auteur  des  travaux  suivants  : 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  pendant  l'année 

1861.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1861.) 

Première  note  sur  les  plantes  phanérogames  du  Maine. 
(Id.,1862.) 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  pendant  Vannée 

1862.  (fd.,  1863.) 

Notice  sur  un  héron  crahier  rf/?  passage  accidentel  dans 
le  Maine.  (Id.) 

Une  promenade  autour  de  l'exposition  d^ horticulture  de 
la  Sarthe.  (Messager,  1865.) 

Notes  sur  quelques  monnaies  romaine»  découvertes  en 
Algérie.  (Bull,  de  la  Société d'agricul.,  1867-1868.) 

Du  sel  marin  en  agriculture.  (Id.) 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  pendant  l'année 
1867.  (Id.) 

HASCLART  (Joseph)  n'est  pas  né  dans  le  département 
de  la  Sai*the;  mais  étant  venu,  vers  1831,  s'établir  à 
MayetjComme  instituteur  primaire,  il  y  resta  jusqu'en  1 835. 


—  490  — 
A  cette  époque,  il  poblia  un  volame  intitulé  :  Aia 
proeédéi  tTarùhmétique  ei  d'arpentage  sans  tWs 
(Tcltimétnê  ei  de  stéréomànè^  wwiée  tort  d^appremdrt  ei 
(Tefueigner  (a  îenme  des  livres  en  partie  simple  et  en  partie 
double,  CÎDq  éditions  de  cet  ouvrage  ont  été  pablîées;  la 
dernière  a  été  augmentée  d  un  Formulaire  tTaete  mms 
seings  privés.  Joseph  Masclary  est  encore  antear  de 
Tableaux  sur  les  conversûms  des  anciennes  mesures  en  wm- 
vel/es, 

La  deuxième  édition  du  premier  ouvrage  de  Joseph 
Masclary  est  dédiée  &  Madame  la  marquise  de  Samson  qui 
l'avait  connu  à  Paris  et  plus  tard  aux  Petits-Perrays,  à 
Parigné-le*Pôiin. 

Il  est  décédé  à  Lyon  en  f  855. 

(Voy.  Recherches  historiques  sur  Mayet^  V  édition,  1839.) 

MADDOIT  (DédrèJnlien)  né  à  Bouloire  en  1804,  est 
mort  dans  cette  commune  le  15  novembre  4862.  Ancien 
élève  de  l'école  d'Alfort,  il  est  venu  s'établir  au  Mans  vers 
1829,  en  qualité  de  médecin- vétérinaire,  et  a  fait  partie  de 
la  Société  de  médecine  de  la  Sartbe  et  de  la  Société  d'agri- 
culture, sciences  et  arts  de  la  Saithe. 

lia  donné  à  ces  Sociétés  les  travaux  manuscrits  suivants  : 

Notice  sur  répizootie  qui  a  régné  dans  presque  toute  la 
France  en  î  SU  et  1830. 

Obsei^oation  danatomie  pathologique.  i83l. 

Deux  rapports  sur  la  médecine  vétérinaire.  I8;<3. 

Observations  sur  les  effets  de  la  cautérisation  dans  les 
inflammations  articulaires  des  chevaux.  1834. 

Observation  sur  un  cas  particulier  de  colique  sur  les 
animaux.  1835. 

Section  du  tendon  du  tnuscfe  perforant.  4837. 

/f apport  relatif  à  rélève  des  chevaux  dans  la  Sarthe. 
1858. 

Note  sur  un  calcul  trouvé  dans  les  intestins  d'un  cheval. 
1859. 

MENARD-BOURNICHON  (François  -  Marie  -  Etienne), 
p.  296.  Moyen  détablir  l'uniformité  dans  la  prononciation 
et  de  la  constater.  (^w\\.  de  la  Société    d'agricul.,  1846.) 

MÉZIÈRE8  (Pierre-Gabriel)    né  à  Angers  le  8  juUiet 


-  491  — 
1802,  était  régeot  à  dix-huit  ans  au  collège  de  Ma  mers,  en 
1823,  professeur  de  quatrième  puis  de  troisième  à  Saumur; 
en  1830,  on  le  nomma  professeur  de  seconde  au  collège  de 
Mayenne,  et  directeur  de  cet  établissement.  En  1831,  il 
devint  secrétaire  de  l'Académie  d'Angers;  en  1854,  on 
le  lit  chevalier  de  1^  Légion  d'honneur.  Il  mourut  à  Paris, 
qu'il  était  allé  habiter,  le  30  janvier  1868  et  fut  enterré  à 
Angers.  (Dict.  de  Maine-et-Loire.) 

MORDRET  (Ambroise-François),  p.  303.  De  Vinhala- 
Honéthérée.  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1847.) 

MORE  AU  (Basile-Antoinp-Marie),  p.  310.  Lettre  sur 
les  épreuves  du  baccalauréat,  (Union  de  la  Sarthe,  1851.) 

Lettre  relative  au  jeune  Edouard  Morin.  (Id.,  1861.) 


IV 


NANQUETTE  (JeÀn- Jacques),  p.  317.  Lettre  circulaire 
pour  une  quête  en  faveur  des  pauvres.  (Union  de  la  Sarthe, 
1856.) 

Mandement  sur  le  prochain  établissement  de  la  liturgie 
romaine.  (Id.) 

Allocution  aux  offlciersde  laSociétéde  Sain:-Maurice.(ld.) 

Lettre  circulaire  relative  à  la  retraite  ecclésiastique  et  au 
synode  diocésain.  (Id.,  i857.) 

Circulaire  aux  curés  du  diocèse  annonçant  une  souscrip- 
tion pour  le  bourdon  de  la  cathédrale.  (Id.,  1858.) 

Lettre  au  clergé  et  aux  fidèles,  annonçant  son  départ 
pour  Rome.  (Id.,  1859.) 

Lettre  au  clergé  sur  la  retraite  ecclésiastique.  (Id.  1861 .) 

NOUAUX  (Julien-Michel),  médecin  à  Beaumont-sur- 
Sarthe,  mort  le  26  mars  1869,  âgé  de  cinquante-tr(^is  ans, 
a  publié  plusieurs  articles  sur  la  Rage  dans  la  Chronique 
de  II  Ouest  y  1868. 

KIBELLE  (Jean-Jacques),  p.  3i9  Plaidoyer  pour 
M.  Cauchard- Desmares.  Cour  d'assises  de  la  Seine. 
1844,  brochure  in-8'. 


—  492  — 


O 


OGIER  DIYRT  (Lonis-Joseph-Gaston  Comte)  né  au 
château  de  Passay  à  Sillé-lePhilippe  fSarthe),  le  13  août 
1812,  mort  àPassay  le  li  septembre  4880,  était  fils  de 
Armand-Louis-Guy,  comte  Ogier  d'Ivry,  ancien  oflScier  de 
carabiniers  et  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  et  de 
Elisabeth-Philippine  de  Cassamajor  d'Oneix. 

Le  comte  Ogier  dlvry,  qui  fit  ses  études  à  Paris  au  col- 
lège d'Harcourt,  fut  nommé  Conseiller  référendaire  à  la 
Cour  des  comptes  en  4838,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur en  1858,  Conseiller  maître  à  la  Cour  des  comptes 
en  i865,  officier  de  la  Légion  d'honneur  en  1867.  11  était 
le  doyen  de  l'une  des  trois  chambres. 

Il  a  été  maire  de  Sillé-le -Philippe  pendant  trente  années. 
Il  avait  épousé,  le  21  novembre  183t,  à  Paris/ Léonie- 
Adrienne-ftlisabeth-Aymardine  de  Nicolay. 

Le  comte  Ogier  d'ïvry  était  petit-neveu  de  Jean-Fran- 
çois Ogier  sieur  d'ïvry,  président  du  parlement  de  Paris, 
ambassadeur  de  France  en  Danemark  et  pacificateur  des 
Etats  de  Bretagne.  Il  a  fait  classer  quelque  temps  avant 
sa  mort  la  pr<^cieuse  correspondance  diplomatique  con- 
servée au  château  de  Passay. 

Le  comte  Ogier  d'ïvry  joignait  à  Tesprit  fin  et  le  plus 
français  une  connaissance  approfondie  des  questions 
financières.  Il  a  laissé  dans  son  pays,  où  il  avait  fait  le 
bien  pendant  toute  sa  vie,  d'unanimes  regrets. 

11  a  publié  de  nombreux  travaux  à  la  Cour  des  comptes 
avec  ou  sans  son  nom,  nous  regrettons  de  ne  pouvoir 
en  donner  les  titres. 

M.lecomte  IΫlouard  Ogier  d'ïvry  ^capitaine  de  hussards, 
fils  de  Gustave-Pierre-Jeau-Marie  Ogier  d'ïvry  (voir  page 
331), a  publié  2  volumes  de  poésies,  intitulés  :  Rimes  de 
cape  et  d'épée^ 


—  493  — 


FALLU  (Hippoljrte-Ëtienne-Panl)  naquit  au  Mans,  le 
24  juin  i83t,  fit  ses  études  au  collège  de  cette  ville  et  son 
droit  à  Poitiers.  Avocat  au  Mans,  puis,  successivement 
juge  de  paix  à  Pontvallain  et  h  Saumur,  il  est  mort  dans 
cette  dernière  ville,  le  16  décembre  1874. 

On  lui  doit  : 

Le  mandat.  Procédure.  Le  désaveu.  Thèse  pour  la  li- 
cence, 16  août  1854.  Brochure  in-8*. 

Une  question  de  droit.  Le  duel.  1858,  brochure  in-8*'. 

Son  frère,  Henri  FALLU,  mort  vers  1847,  élève  de  phi- 
losophie, est  auteur  d'un  travail  manuscrit  sur  VAnfi- 
quîté  d'une  verrière  de  la  cathédraUf  du  Mans,  représentant 
la  légende  df  saint  Gervais  et  saint  Protais.  Ce  manuscrit 
a  été  déposé  à  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de 
laSarthe,  1847.    . 

FAPE-CARPANTIER  (Marie-Joséphine-Olinde),  page 
337.  La  liose  préférée.  Épîire.  (Bull,  de  la  Société  d'agri- 
cul.,  1846.) 

Le  Secret  des  grains  de  sable  ou  le  dessin  expliqué  par  la 
nature.  1863. 

Conférences  pédagogiques  faites  à  la  Sorbonne  en  1867. 
i  vol.  in-l8. 

Les  Fruits  de  la  douleur. 

Vie  de  A/-  MalUt. 

Lettre  au  rédacteur  du  Journal  des  instituteurs.  (AflBches 
du  Mans,  1869.) 

Les  Causeries  d'un  maire  avec  ses  administrés,  (Bull,  de 
la  Société  d'agricul.,  1869-1870.) 

Marie  Pape-Carpantier  faisait  partie,  non  seulement  de 
la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe, 
mais  encore  de  celles  de  Patronage,  de  Protection  de 
Tenfance,  et  de  celle  de  Protection  des  animaux. 

PASTEAU  (Edouard -Louis-Maxime)  né  à  Saint-Vin- 
cent-du-Lorouer,  le  5  ilécembre  1835,  avait  été  ordonné 
prêtre  le  3  mars  1860. 11  fut  successivement  vicaire  à  Assé- 


—  494  — 
le-Boisne,   à  Tennie,  le  19  août  4862,    à  Brulon,  le  U 
janvier  1868,  et  curé  de  Neuvy-en'r4hampagne,  le  f  oc- 
tobre 1870;  il  est  mort  dans  cette  commune,  le  30  novem- 
bre 1880. 

L'abbé  Pasteau  est  auteur  de  plusieurs  chants  sacrés  et 
d'articles  de  science  ecclésiastique  publiés  dans  diverses 
feuilles  religieuses.  rLa  Semaine  du  Fidèle.) 

PAU  (Angnste)  né  à  Beaufort,  le  27  fémer  1819,  or- 
donné prêtre  en  1843,  vicaire  à  Vaugirard,  puis  curé  de 
Saint-Philippe-du-Peuple  (1860-1863),  missionnaire  dans  le 
diocèse  d'Orléans,  puis  simple  prêtre  habitué  en  l'église 
de  Brulon  (Sarthe),  y  est  mort  le  2 juin  1870.  U  a  publié  : 

Notice  sur  une  ville  d* Anjou.  (Saint-Pierre-du-Lac). 
1841, in.8\ 

Les  électeurs  démocrates  sous  le  tneux  chêne.  1848,  in'18. 

fies  signes  du  temps,  1869,  mS^. 

Notice  iur  le  camp  et  les  bains  romains  de  Jublains.  Veil- 
lées chrétiennes,  1864.  (Dict.  de  Maine-et  Loire.) 

PINEAU  (Francois-Lduis)  né  à  Meslay,  le  4  mai  1797, 
vicaire  à  la  Ghapelle-Moche,  curé  de  Chantrigny  (1822), 
de  Saint-Martin  de  Mayenne  (1828),  et  de  Saint-Calais,  le 
9  janvier  1835,  est  décédé  dans  cette  ville,  le  4  avril  1848. 

Il  a  publié  au  Mans,  en  1844,  une  brochure  in-4<»  inll- 
tulée  :  Conférence  en  Vhonneur  du  très  saint  et  immaculé 
Casur  de  Marie^  pour  la  conversion  des  pécheurs,  érigée 
dans  réglise  paroissiale  de  Notre-Dame  de  Sainl-Calais, 
Statuts. 

PIQUET  (Jean-Baptiste),  p.  354.  Réflexions  sur  rin 
fluence  de  l'élément  païen  dans  les  études,  (Bull,  de  la  Société 
d'agricul.,  1857.) 


RACOIS  (Félix-Lonis-Marie),  p.  363.  Station  d'étalons 
du  gouvernement.  Monte  de  1864.  (Union  delà  Sarthe,1854.) 

RICHARD  (Jules)  né  à  Savennières  (Maine-et-Loire), 
docteur  médecin  au  Mans,  médecin  de  la  Société  commu- 
nale de  secours  mutuels  de  cette  ville,  membre  de  la  So- 


-  495  — 
ciété  de  médecine  de  la  Sarthe,  est  mort  au  Mans,  le  23  fé- 
vrier i  871. 

Jules  Richard  a  donné  à  la  Société  de  médecine  de  la 
Sarthe  les  travaux  manuscrits  suivants  : 

De  la  gastralgie,  1846. 

Métrite-infection  purulente.  Péritonite.  1846. 

Rapport  sur  le  mémoire  de  M.  Perrin  sur  futilité  de  Fas- 
sociation  de  l'extrait  de  belladone  au  sulfate  de  quinine 
dans  le  traitement  des  fièvres.  1846. 

Chloroforme  dans  les  accouchements,  i847. 

De  l'emploi  du  chloroforme  dans  différentes  affections, 
1850. 

Fistule  à  l'anus.  1851. 

Rapport  sur  des  observations  présentées  par  M.  Lizé  sur 
une  tumeur  au  cou^  une  paralysie  nerveuse^  une  fracture  du 
coronal  et  une  luxation  du  fémur.  1 852. 

De  l'emploi  de  l'huile  de  foie  de  morue.  1853. 

De  l'épidémie  de  dysenterie  qui  règne  en  ce  moment  au 
Mans.  1854. 

Maladie  du  tube  digestif  .  1855. 

Observation  (f hystérie.  1857. 

Rapport  sur  le  mémoire  de  M.  Bryon,  relatif  à  l'emploi 
des  bandelettes  de  diachylum.  1857. 

Quelques  mots  sur  Viléus  et  la  fièvre  scarlatine.  1859. 

Statistique  médicale  sur  la  Société  communale  de  secours 
mutuels  du  Mans.  1859. 

Observation  d'anévrisme  traumatique  de  Vartère  crurale, 
1859. 

RICHARD  (Mathnrin-Joseph-René),  p.  366.  Allocu- 
tion à  la  garde  nationale.  (Courrier  de  la  Sarthe^  1848.) 

A  ses  concitoyens.  (Id.) 

Allocution  au  commissaire  du  gouvernement.  (Id.) 

Le  maire  à  ses  concitoyens^  sur  l'organisation  de  la  garde 
nationale.  (Id.) 

RICHELET  (Charles-Joseph),  p.  368.  LiMolnierde 
fiemor^  conte  de  la  fin  du  XIV*  siècle.  Paris,  Tecbner,  1832, 
brochure  in-S'. 

UNeps  delpastur^  conte  du  XII*  siècle.  Paris,  Techner, 
1832,  brochure  in-8o. 


—  496  — 

Œuvre  exeelienie  à  chacun  déiirant  9oy  de  peste  préwer* 
ver,  par  Gaillaume  Bunel.  Paris,  TechDer,4836.  Le  Man?, 
brochure  in-8<'. 

Oq  croit  que  Richelet  était  non  seulement  éditear,  mais 
auteur  de  ces  ouvrages. 

RIOBÉ  (Jean-Baptiste-Charles),  f.yii.  Unepeèuwe 
chrétienne.  (La  Gerbe  d'Angers,  1835.) 

Art  lyrique.  Du  drame  lyrique  et  du  DcnJuan  de  Mozart, 
Ansrers,  1838.  brochure  in-8o. 

Éloquence  judiciaire.  Eugène  Janvier.  Angers,  1838, 
brochure  in-8». 

Des  mœurf,  de  fes/trit  public  et  du  gouvernement  en 
France.  (Journal  de  Maine-et-Loire,  1838.) 

Discours  sur  les  devoirs  du  ministère  public.  \Ècho  du 
Loir,  1851.) 

RITETTI  ^Jean-Baptiste),  p  373.  U  ville  du  Mans, 
nouveau  quodriUe^  1845. 

Pièces  de  théâtre  à  Vusage  des  collèges  et  pensionnats. 
(Maître  et  valet,  René  Durtal,  Le  Garçon  Barbier  ou  le  Fils 
du  Colonel)  dédiées  à  M.  l'abbé  Moreau,  supérieur  de  Notre- 
Dame  de  Sainte-Groix.  Brochure  in-8*,  imprimée  à 
Mayenne. 


SAIHT-MARTIH   (Frédéric-Jean-Jacques),    p.    379. 

Pétition  au  Sénat  pour  demander  que  l'administration  des 
postes  soit  chargée  de  iaire  en  franchise  le  service  des 
caisses  d'épargne  et  de  leurs  succursales,  qu'il  s'agisse  de 
transport  de  registres,  de  correspondances  ou  d'argent, 
1866. 

SAVARDAH  (Auguste),  p.  384.  Monseigneur  tévêque  du 
Mans  et  le  phalanstère.  Correspondance  avec  tévêehé,  suivie 
d'un  chapitre  intitulé  :  Le  curé,  extrait  d'un  travail  inédit 
ayant  pour  titre  :  La  Commune  t^urale^  ce  qu'elle  es/,  ee 
quelle pourraitêtre.  1  vol.  in-8*. 

De  Vuiilité  des  sociétés  savantes  en  province.  (Bull,  de 
la  Société  d'agricuL,  1866.) 


—  497  - 


T 


THORË  (Charl68)i  p.  394.  Rapport  sur  la  commission 
des     lectures,  (Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1851.) 
Note  sur  la  récolte  des  foins  en  4858.  (Id.,  1859.) 
THORfi  (Ëtienne-Joseph-Théophae),  p.  395,  a  fourni 
des  articles  à  F  Encyclopédie  pittoresque^  à  la  Renue  répu- 
blictsinet  à  l'Artiste^  à  la  Réforme^  au  Dictionnaire  poUti- 
que  de  Pagnerre^  au  Bulletin  de  l'Alliance  des  arts.  Il  est 
encore  auteur  du  Dictionnaire  de  phrénologie  *et  dephysio- 
gnomonie^  à  Fusage  des  artistes  et  des  gens  du  monde.  Paris, 
iS36,  i  vol.  in-48. 

TOURON  (Charles-Louis),  capitaine  d'infanterie,  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur,  né  à  La  Flèche  le  19  mars 
1709,  entra  au  service  le  13  juillet  1818,  conune  engagé 
volontaire,  à  la  légion  de  la  Sarthe,  qui  en  18M  devint  le 
37*  de  ligne.  Sa  bonne  conduite  et  sa  manière  de  servir 
valurent  successivement  au  jeune  Touron  les  galons  de 
caporal  en  1820^  de  sergent  en  1821,  de  sergent-major  en 
1830. 

En  1823,  Touron  fit  la  campagne  d'Espagne,  à  la 
3*  brigade  de  la  1**  division  du  1*<  corps.  Après  la  cam- 
pagne, le  37*  de  ligne  resta  au  corps  d'occupation  de  la 
Péninsule,  à  la  Corogne,  jusqu'en  1826.  Il  revint  alors 
tenir  garnison  à  Tlle  de  Ré.  En  1830,  Touron  fit  de  nou- 
veau campagne  ;  son  régiment,  sous  les  ordres  du  colonel 
Feuchères,  qui  avait  pour  le  jeune  sous-ofBcier  une 
afiiection  paternelle,  partit  d'Avesnes  pour  l'Algérie,  à  la 
2*  brigade  de  la  l^*  division.  Il  se  trouva  à  la  bataille  de 
Staouéli,  à  la  prise  d'Alger  et  à  diverses  expéditions  dans 
notre  nouvelle  colonie.  A  la  première  formation  du 
bataillon  de  zouaves,  il  fut  nommé  sous-lieutenant  pro- 
visoire dans  ce  corps,  pour  l'organisation  duquel  on 
désignait  les  plus  braves  soldats  de  l'armée  expédition- 
naire. Son  grade  de  sous-lieutenant  fut  reconnu  ;  mais 
en  1832,  la  chaleur  du  climat,  les  fatigues  de  nombreuses 
expéditions  ayant  développé  chez  cet  ofBcier  une  ophtal- 

38 


—  498  - 

mie,  maladie  qui  faisait  craindre  pour  sa  vue,  on  onlonoa 
d'office  son  passage  dans  le  15*  de  ligne,  alors  à  Romms 
et  à'Montélimart.  Touron  quitta  TAlgérie  avec  un  chagrin 
des  plus  Tifs.  Il  fut  nommé  lieutenant  le  U  août  4838,  «I 
capitaine  le  9  juillet  4843. 

Le  capitaine  Touron  <d[)tint  la  croix  de  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  le  2  avril  4847.  En  4849,  ayant  cin- 
quante ans  d'Age  et  trente  ans  de  services,  il  demanda  sa 
retraite.  Il  vint  avec  sa  femme  et  ses  enfiBmts  se  fixera  U 
Flèche,  son  pays  natal,  où  il  est  mort.  Cet  excellent  homme 
était  aimé  de  ses  che£s  et  de  ses  camarades;  il  avait  su  ins- 
pirer des  affections  si  vraies  qu'à  son  départ  du  régiment, 
son  ordonnance,  le  sieur  Houlinier,  ne  voulut  pas  l'aban- 
donner. Il  est  encore  aujourdliui  (1881),  auprès  de  la 
veuve  du  brave  capitaine,  et  par  sa  conduite  a  mérité  et 
obtenu  de  l'Académie  un  des  prix  Montyon.  (Ext.  du  Pan- 
théon de  la  Légion  d'honneur.)' 


▼ALLÉE  (Gustave-Platon),  p.  408.  Frocès-verbaux  ê» 
dixpremtères  conférences  de  la  Société (Tkortieulture.dBQÏL. 
de  la  Société  d'agricul.,  1866.) 

▼ÉTILLART  (Looia-Gabriel),  p.  447.  Rapport  sur  k 
eomiee  agricole  itEcommoy.  Brochure  in-S»,  1840. 

Les  semiSf  les  pépinières  et  les  plantations  ftarbres. 
(Bull,  de  la  Société  d'agricul.,  1859.) 

1*  Quel  est  le  degré  d'influence  à  la  diffusion  de  rinstrut- 
tion  primaire  ;  2o  de  Femploi  des  nutchines;  3*  du  taux  des 
salaires f  sur  la  dépopulation  des  campagnes,  (id.,  1800.) 

Rapport  sur  la  culture  de  la  campagne.  (Id.,  1861.) 

Rapport  sur  diverses  questions  agricoles.  (Id.) 

Ilotes  sur  différentes  questions  agricoles  et  ta  culture  de 
la  vigne.  (Id.,  4866.) 

Notes  sur  Vcîdium  de  la  vigne  et  quelques  autresmaladies 
qm  attaquent  le  houblon^  le  pécher.  (Id.) 

VOISIN  (Auguste-Éliacin),  p.  ASti.  Rapport  sur  leirans- 
fert  aux  archives  départementales  des  pièces  manuscrites 


—  499  — 
provenant  dPétabliasements  religieux  mp^iriméê,  (Bull,  de 
la  Société  d*agrical.,  1847.) 

Mémoire  iur  la  dépopulatùm  des  campagnes.  Manuscrit 
envoyé  au  ministre,  1860. 

Rapport  sur  la  distribution  des  récompenses  aux  Sociétés 
savantes  à  la  Sorbonney  le  25  novembre  1860.  (Bull,  de  la 
Société  d'agricul.,  1 861 .) 

La  vieille  Rome  au  Mans.  (Id.^  186â  ) 

Vie  de  saint  Julien^  apôtre  du  Maine^  par  Sergius  le 
Romain,  avec  commentaires  d'un  ancien  bénédictin  (l'abbé 
Voisin).  1863,  brochure  in-4*. 

Les  noms  du  Maine.  ^Bull.  de  la  Société  d'agricul., 
186(^1866.) 

Mémoires  sur  les  théâtres  de  ^ancienne  cité  du  Mam.  (Id. , 
I871.|87i.) 


FIN. 


ERRATA 


Page  7,  au  lieu  de:  Le  carex  flJifonnis,  lisez  :  Le  carex  ftifonnis. 

Page  30,  au  lieu  de  :  Arithmétique  et  algèbre  composées,  lisei  : 
Arithmétique  et  algèbre  comparées. 

Page  139,  au  lieu  de  :  Le  marquis  de  Tilly,  Usez  :  Le  comte  de  TiUy. 

Page  1S8,  au  Heu  de  :  et  inspecteur  d'académie  au  Hans,  lisez  : 
et  au  Maos. 

Page  100,  au  lieu  de  :  Phare  de  Gratteville,  Usez  :  Phare  de 
Gatteville. 

Page  160,  au  lieu  de  :  des  statues  de  la  place  de  Caen^  Usez  :  its 
statues  de  La  Place  et  de  Malherbe,  à  Gaen. 
Page  189,  au  lieu  de  :  Du  cathérisme,  Usez  :  Du  cathétérisme. 

Page  307,  au  Ueude  :  Société  médicale  de  la  Sarthe,  U^ez  :  Société 
de  médecine  de  la  Sarthe.  ^^^ 


^ 


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Tabbé  Gustave  Esnault,  pro-secrétaire  de  TÉvéché  du  Mans, 
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Paris,  Julien,  Lanier,  Cosnard  et  C^«.  —  1855. 
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Lanier  et  €»•.—  IffiiO. 
Recherches  historiques    surCoulongé,   1   vol.    în-iâ.    Paris, 

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lie  Guide  du  voyageur  au  Mans  et  dans  le  département  de  la 

Sarthe,  contenant  un  précis  historique  sur  les  communes,  f  fort 

vol.  in-12.  Le  Mans,  du  Temple  et  Vialat.  — 1861. 
Le  Guide  du  voyageur  au  Mans  et  dans  le  département  de  ii 

Sarthe,  1  vol.  in- 12.2»  édil.  Le  Mans,  A.  Loger  et  Boulay.  —  Wi 
Almanach  de  la  Sarthe  de  1862  à  1865,  contenant  diverses  né- 
crologies. Le  Mans,  A.  Loger  et  C.-J.  Boulay. 
A  répoque  où  Ton  inhumait  dans  les  églises,  n*y  avait-il 

que  les  hommes  distingués,  les  nobles  et  les  prêtres  qui  pouvaient 

s'y  faire  enterrer?  ^Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  (VagricuUun, 

sciences  et  arts  de  la  Sarthe.)  Le  Mans,  Monnoyer  frères.—  1B65. 

—  Brochure,  in-8®. 
Mémoires  pour  servir  à  Thisloire  de  Tabbaye  de  Sainl-Vincenl 

du  Mans,  par  J.-B.  Colomb,  prêtre,  bénédictin  de  la  congrégat/oo 

de  Sahjl-Maur,  publiés  d'après  le  manuscrit  autographe  de  Tan- 

teur,  sous  la  direction  de  MM.  AnjubauU  et  F.   Legeay,  1  vol. 

in-18.  Le  Mans,  imprimerie,  Ed.  Monnoyer.  —  18Ô6. 
Le  grand  Almanach  manceau,  de   4866  à  1881,  contenant 

diverses  bécrologies.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer. 
Le  Guide  du  voyageur  au  Mans,  nouvelle  édition,  i  vol. 

in-12.  Le  Mans,  Leguicheux-Gallienne.  —  1879. 
Mayet  avant  1780.  Noblesse  et  peuple,  des  inhumations  dans  les 

églises.  Brochure,  in-8«.  Le  Hans,  Leguicheux-Gallienne,  1880. 


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