7 6^^''
NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
ou RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE SAINT-ALLAIS
AVEC LE CONCOURS
DE MM. DE COURCELLES, L'ABBÉ DE LESPINES, DE SAINT-PONS
ET AUTRES GÉNÉALOGISTES CÉLÈBRES
TOME NEUVIÈME
l'RtUIERE PARTIE
PARIS
LIBRAIRIE BACHELIN-DEFLORENNE
3 , QUAI MALAQUAIS, 3
MDCCCLXXV
NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE.
IMPRIMERIE DE E. CORiNILLAC
A CHATILLON-SUR-SEINE (CÔTE-d'or)
NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE,
OU
RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE CE ROYAUME,
Faisant suite au Dictionnaire de la Noblesse de France,
qui paraissait avec privilège du Roi, avant la
révolution ;
Par M. DE Saint-Allais, auteur des Généalogies
historiques des Maisons souveraines de l'Europe.
DIEU ET LES BOURBONS.
TOME NEUVIEME.
A PARIS,
Au Bureau du Nobiliaire universel de Franck,
rue de la Vrillière, n° lo.
1i_éimprimé en i8y5.
A LA LIBRAIRIE B ACH ELIN - DEFLOR ENN E.
?, Qaai Malaquais.
es
NOBILIAIRE UNIVERSEL,
OU
RECUEIL GÉNÉRAL -
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE FRANCE,
Formant les matériaux du Dictionnaire universel
DE LA Noblesse.
1 RAMECOURT (de), maison illustre et d'ancienne
chevalerie, qui paraît avoir donné son nom à la terre et
seigneurie de Tramecourt, en Artois , qu'elle possédait
sur la fin du douzième siècle, époque où elle florissait
déjà dans cette province.
I. Jean de Tramecourt , I"' du nom , chevalier , sei-
gneur de Tramecourt, vivait vers l'an 1200, comme il
est prouvé par les titres qui existaient aux archives de
l'abbaye d'Auchy-lez-Moines , en date de l'an 1220, où
il est qualifié de grand bailli d'Hesdin, et par l'acte de
reconnaissance du don qu'il fit à Tabbaye de Cercamp,
du mois d'août 1242, où il est qualifié du titre de miles,
chevalier (i). Il était contemporain, et peut-être frère ,
(i) L'acte original de cette donation, que possède encore la
maison de Tramecourt, qui nous a été mis sous les yeux. Ce don,
Eut à l'abbaye de Cercamp par Jean de Tramecourt, chevalier,
consistait en trois mesures de terres. Il fut reçu par Richard, qui
se qualifie, par la permission divine abbé de Blangy, et Robert,
par la même permission et la mission de l'heureuse Marie, abbé
de Bosc.
2 DE TRAMECOURT.
de Guillaume de Tramecourt , chevalier, bienfaiteur de
l'abbaye du Verger, à Arras, en i23i, Jean de Trame-
court fut père de :
II. Anselme de Tramecourt , dit le Tranchant , che-
valier , seigneur de Tramecourt, vivant vers l'an 1 246 ,
comme il appert par un contrat d^acquisition du fief des
Woires, tenu de l'abbaye de Blangy, et par la fondation
de deux obits, que lui et dame Jehanne de Halloy, son
épouse , ont fondés dans l'église de Tramecourt , acte
dans lequel ils chargent Guillaume, leur fils aîné, de les
faire dire à perpétuité. Ces deux obits furent fondés l'an
1297, comme il consteparle livre de Téglise de Trame-
court. Leurs enfants furent :
I.* Guillaume, dont l'article suit;
2.° Pierre de Tramecourt , chevalier , seigneur de
Hondescotte-lez-Souchez , marié avec N de
Courcelles. Il n'eut qu'une fille, Péronne de Tra-
mecourt, qui épousa Etienne de Renty, chevalier,
et mourut sans postérité.
III. Guillaume de Tramecourt, P' du nom, écuyer ,
seigneur de Tramecourt, épousa, vers l'an i3o6, Marie de
Crespieul , comme il appert par le récépissé du dénom-
brement de son fief des Woires, tenu de l'abbaye de Blangy,
et par la fondation que lui et sa femme firent, l'an 1348,
de deux obits dans ladite église , le 10 janvier, acte par
lequel ils en chargent Jacques, leur fils aîné, comme il
conste par le livre de ladite église. Il fut fait prisonnier à
la bataille de Crécy, le 26 août 1346, et vendit une partie
de sa terre de Tramecourt à Pierre, son frère, pour payer
sa rançon. Ses enfants furent:
i.° Jacques, dont l'article suit;
2.' Auchen de Tramecourt, qui fut tué dans une
rencontre par les Flamands, pour le service du
duc de Bourgogne.
IV. Jacques de Tramecourt , I" du nom , seigneur
de Tramecourt en partie , vivait en i388. Il épousa Jac-
queline Quieret , dame d'Iverny , fille de Hugues
Quieret, seigneur de Tours en Vimeu, amiral de France,
et de Blanche de Harcourt. Il donna dénombrement de sa
terre de Tramecourt en i388 , fit l'acquisition d'un fief
DE TRAMECOURT. 3
situe à Beialencourt, en 1394, et ne vivait plus en iSpô.
Ses enfants furent :
i .• Baudouin, dont Tarticle suit ;
2.° Guillaume de Tramecourt , écuyer, seigneur
d'Iverny et de Bacqucl, qui ayant survécu à Bau-
douin, son aîné , fut héritier de Péronne de
Tramecourt, sa cousine, et épousa Jacqueline de
Houchin. 11 eut pour fils Pierre de Tramecourt,
qui s'allia avec Marie d'Incourt. De ce mariage
naquit N de Tramecourt, marié i." à N de
Luxembourg ; 2." avec Jeanne de Monchy. De ce
dernier mariage est issue Simonne de Tramecourt,
qui épousa Jean de la Foi^e, écuyer, seigneur
d'Eps et de Noyelles ;
[ qui furent du nombre des i2t gentils-
3.° Jean, * hommesprésentés aux Etats d'Artois,
4." Renaud, j en 141 4 ; ils périrent à la bataille
^ d'Azincourt, en 141 5 ;
S." N de Tramecourt, qui fut tué à la même
journée.
V. Baudouin de Tramecourt , écuyer , seigneur de
Tramecourt en partie , épousa Charlotte de Mailly , 3*
fille de Robinet, sire de Mailly. Il reçut quittance de
relief de sa terre de Tramecourt, en 1396, à lui échue
par le trépas de Jacques, son père, et une autre quittance
de relief du fief de Beialencourt, en 1402. Il fut exempté,
par lenres du Roi Charles VI, de l'an 1410, du voyage
auquel les gentilshommes étaient mandés, reçut un rap-
port en 1437 , et ne vivait plus en 1456. Ses enfiams
furent :
I .» Denis, dont l'article suit ;
2.° N de Tramecourt, qui fut père de Jean de
Tramecourt, écuyer des écuries du Roi, qui assista
au contrat de mariage d'Antoine de Tramecourt,
son cousin, en 1484.
VI. Denis de Trahecourt, écuyer, seigneur de Tra-
mecourt en partie, de Coupelle et d'Aubercourt par sa
femme, d'Iverny, de Bacquel , etc., épousa Gollani de
Grandsart, fille de Bernard, dit l^ncelot , seigneur de
Grandsart, et de Jeanne de Créqui. 11 reçut une quittance
de relief de sa terre de Tramecourt, à lui échue par la
^, DE TRAMECOURT.
mort de Baudouin, son père, l'an 1456, lit le dénom-
brement de son fief des Woires en 1464, et ne vivait plus
en 1478. Il fut père de :
L'Antoine, dont l'article suit;
2." JeandeTramecourt, tué à la bataille de Formose,
en 1495, au service du Roi de France Charles VIII,
sans avoir été marié.
VIL Antoine de Tramecourt, I" du nom , seigneur
dudit lieu en partie , d'Aubercourt , de Coupelle ,
d'Iverny, etc. , releva un fief à lui échu par la mort de
Denis, son père, en 1478, tenu de madame de Saveuse,
dame de Rollencourt ; transigea avec Pierre Duflos, à
Saint-Pol, en 1481; épousa, par contrat du 8 novembre
1484, Marguerite de Redis, étant assisté par Jean dé
Tramecourt, son cousin issu de germain, mourut à Ab-
beville en 1524, et fut enterré aux Minimes de cette ville.
Il avait fondé à perpétuité, dans l'église de Tramecourt,
tous les samedis, une messe de Notre-Dame. Il eut pour
fils :
VIII. Jean de Tramecourt, II' du nom, écuyer,
seigneur de Tramecourt , d'Aubercout , de Ledeghem ,
d'Iverny, de Bacqueville, de Grandsart, de Coupelle, etc.,
qui fit appréhension, par relief, de toutes les terres à lui
échues par la mort d'Antoine, son père, selon les quit-
tances datées de 1524, i525 et 1526. Il épousa, en i528,
Isabeau de la Haye, dame de la Folie, de la Prée, de
Levai, etc. ; acquit de Jean de Senlis, par acte passé à
Saint-Pol en i534, la partie de la terre de Tramecourt
qui avait été vendue par Guillaume de Tramecourt, I" du
nom, comme il a été dit plus haur ; fonda à perpétuité,
dans l'église de Tramecourt, la messe du Saint-Sacrement,
chaque semaine, et mourut l'an 1540. Il eut pour enfants,
entr'autres :
I ." Jean, dont l'article suit ;
2.° Louis de Tramecourt, chevalier, seigneur delà
Prée, marié avec Marie, aliàs Jacqueline l'e
Buissy, dont il eut trois filles, entr'autres Isabeau
de Tramecourt , dame de la Prée , mariée avec
François Van Hout, sieur de Nieuwenhove, de
Zuythove, etc., fils de Jean Van Hout et de N....
de Cornebuse, dame de Zuythove ;
DE TRAMECOURT. 5
3. • Jean de Tramecourt, chanoine de Cassel; il
fondâtes récolets de Hesdin en 1610;
4.» Marie, femme de Philippe de Hybert, chevalier,
seigneur de la Motte et de la Vacquerie.
IX. Jean DE Tramecourt, III' du nom, chevalier,
seigneur de Tramecourt, d'Aubercourt, de Coupelle, etc.,
servit avec distinction pendant plus de cinquante ans, sous
Charles-Quint et Philippe II, rois d'Espagne; fut guidon
de la compagnie d'hommes d'armes du seigneur de Nor-
boque; se trouva à la défaite de Tarmée des protestants
d'Allemagne; à la prise du duc de Saxe; aux batailles de
Granelingues et de Saint-Quentin , et fut fait chevalier
à cette dernière action. Il reçut des quittances de relief
en 040 et 1541 ; épousa, l'an iSôg, N du Wez, dite
de Guines, dame de Beaurepaire et de Werchin, et mourut
en 1 608, laissant de son mariage :
X. Antoine de Tramecourt, II* du nom, chevalier,
seigneur de Tramecourt, d'Aubercourt, de Coupelle, de
Sanlis, de Werchin, de Beaurepaire, du Tailly , etc.,
marié, par contrat du 14 avril i6o5, avec Louis de Saint-
Venant, fille de Louis de Saint-Venant , chevalier , sei-
gneur de la Cessoye, et de Vielbiez , de la maison de
Wavrin de Saint- Venant, dont était Robert de Wavrin,
chevalier , sire de Saint-Venant , maréchal de France
en 1346. Ledit Antoine fut créé chevalier par lettres d'Al-
bert , archiduc d'Autriche , données à Bruxelles , le
I*' septembre 1612, en récompense de ses services mili-
taires et de ceux de ses prédécesseurs. Il apf)ert par ces
lettres, qu'Antoine de Tramecourt s'arma à ses frais et
servit avec quatre chevaux, aux sièges et batailles de Dou-
lans, de Cambray, de Calais, d'Ardres, au voyage d'A-
miens, et en plusieurs autres occasions , servant dans la
compagnie d'hommes d'armes du comte de Solre , en
qualité de guidon, puis d'enseigne. Ces lettres portent
que ceulx d'icelle famille de Tramecourt, ont possédé la-
dite terre, et porté pour armes, (ïdiV^tm, à la croix ancrée
de sable ; qu'ils sont cognus dans le pays d' Artois estre
d'ancienne noblesse militaire, ayant plusieurs d'yceulx esté
honorés du grade de chevalerie, si comme entre aultres messire
Anselme de Tramecourt, dict Tranchant, qui vivait l'an
I 2 36, ef Pierre, sire du dit Tramecourt et de Hondescotte-
ley^Souche\, tic... QuePeronnede Tramecourt, damoisel le
6 DE TRAMECOURT.
dudit lieUypar lettres de 1456, est qualifiée telle avec préno-
mination de noble et puissante damoiselle ; estant ledit sei-
gneur Antoine de Tramecourtjssuen ligne directe et légitime
dudit messire Anselme de Tramecourt, dit Tranchant, et de
dame Jehanne de Holloy, sa compagne, etc. , etc. Ses
enfants furent :
j.» François, mort sans alliance, capitaine d'une
compagnie de 200 hommes d'infanterie wa-
lonne;
3.° Philippe, ) , . ,
3/ Charles \ ^^^^^ ^^"^ postente;
4.° Georges, dont l'article suit;
5.° Quatre filles.
XI. Georges de Tramecourt , chevalier , seigneur
de Tramecourt, de Werchin, de Beaurepaire, de Ran-
sart, du Tailly, etc., épousa: 1 ." Françoise de Hénin,
dont il n'eut point d'enfants, fille de messire Henri de
Hénin, vicomte de Dubroucq, bailli-général de la châ-
tellenie de Lille; 2° le 2 août 1660, Catherine-Philip-
pine de Woght, fille de messire Jacques de Woght,
chevalier, seigneur de Zonebeck. Il eut de ce mariage
deux fils et quatre filles, entr'autres :
i." François-Joseph, mort sans avoir été marié;
2." Alexandre - Georges - Joachim, dont l'article
suit ;
3.' N... de Tramecourt , mariée au seigneur comte
de Rhunes;
4.° Françoise de Tramecourt, femme de N... Des-
/ clebes, vicomte de Sebourg ;
5." Deux demoiselles. Tune chanoinesse d'Estrun,
et Vautre d'Avenues.
XII. Alexandre - Georges-Joachim DE Tramecourt, che-
valier, seigneur de Tramecourt, de Werchin, de Beau-
repaire , épousa, le 20 juin 1709, Marie-Isabelle-Jac-
queline de Bethune de Penin , fille de messire Adrien-
François de Bethune, chevalier, comte de Saint- Venant,
et de dame Marie-Madelame-Gille-Dominique de Lierres,
comtesse de Saint- Venant. Il eut de ce mariage deux fils
et deux filles, entr'autres :
i." Antoine- François-Léonard de X^amecourt, ma-
rié avec Isabelle-Louise-Francoise-de-Paule de
Thienncs de Roubeck, dont il a eu plusieurs en-
fants morts en bas âge ;
DE TRAMECOURT. »
2." François-Eugène- Léonard, qui suit ;
J." Marie - Madelaine de Tramecourt , épouse de
N marquis d'Assignies.
XIII. François- Eugène-Léonard dk Tramecourt, che-
valier, seigneur de Tramecourt, de Werchin, d'Azin-
court , de Sanlis , de Beaurepaire , etc. , chevalier de
l'ordre roval et militaire de Saint-Louis , capitaine au
régiment du Roi, infanterie, épousa, par contrat du
29 janvier 1765, Marie - Anne - Josephe de Nedonchel,
fille de messire Denis-Georges de Nedonchel, vicomte
de Staple, comte de Brouay, et de dame Marie- Anne - Jo-
sephe de Douay , dame de Barolle , de Bussy , etc . De
ce mariage sont issus ;
1 ." Georges - Léonard - Bonaventure , dont l'article
suit ;
2.' Adrien - Eugène-Léonard de Tramecourt , cheva-
lier de Malte, ancien officier au régiment du
Roi , chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, marié i.° avec demoiselle Ferdinande de
Beaufort ; 2" avec demoiselle Blanche - Henriette
Charlotte des Escotais , fille de Louis-Jacques - Ro-
land , comte des Escotais , et de Marie-Louise-
Françoise de Plas ;
3." Marie - Albert - Eugène - Régis de Tramecourt ,
chevalier de Malte, admis le 3o mars 1775, ma-
rié avec Louise de Brandt de Galametz , fille du
comte de ce nom , dont il a quatre fils et une
fille encore en bas âge ;
4.° Marie-Alexandre - Eugène- Léonard de Trame-
court , chevalier de Malte, admis le 3o mars 1776 ,
marié avec Honense de Brandt de Galametz,
soeur de la précédente.
XIV. Georges - Léonard - Bonaventure, marquis de
Tramecourt , chevalier , seigneur de Tramecourt , de
Werchin , d'Azincourt , du Vielbiès , ancien officier
au régiment du Roi , infanterie , chevalier de l'ordre
roval et militaire de Saint-Louis , membre de la chambre
des députés en i8i5 , pour le département du Pas-de-Ca-
lais , a épousé , par contrat du 22 mars 1791 , Marie-
Emilie-Eugène-Ernesti ne-Françoise- Josephe de Bethune ,
sa cousine issue de germaine , ancienne chanoinesse du
chapitre noble de Maubeuge; fille de messire Adrien-Jo-
8 VERDELHAN.
seph - Guislain de Bethune , chevalier ^ comte de Bethune
et de Saint- Venant , vicomte de Lierres , baron de Berne-
ville , seigneur de Penin , etc. , maréchal des camps et
armées du Roi , chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, et de dame Marie-Josephe-Françoise, com-
tesse de Galon ne- Ricouart.
Armes : D'argent , à la croix ancrée de sable .
VERDELHAN (i) , seigneurs de Merveillac , deSarreme-
jane , des Molles , de Saint-Germain de Galberte , de la
Garde , de la Bessede , du Poujol , des Fourniels , etc. ,
en Languedoc , en Gévaudan , en Gascogne et en Bour-
bonnais.
Cette famille ancienne , dans l'ordre de la noblesse , est
divise'e aujourd'hui en deux branches ; celles des seigneurs
des Molles et des seigneurs des Fourniels , issues toutes
les deux incontestablement de la même tige que les sei-
gneurs de Merveillac , éteints depuis plus d'un siècle ,
et par lesquels on commencera cet article.
I . Pierre Verdelhan [Petrus Verdelhani) , seigneur
de Merveillac , du chef de sa seconde femme, demeurait
au lieu de Condoulons , paroisse de Saint-Jean de Cham-
bon de Dese , et e'tait marié avec Agnès de Condoulons ,
le 21 juin iSyô , date d'un hommage noble qu'il rendit à
noble et discret homme Raimond d'Aulanhet (de Arlan-
heto) damoiseau, comme chargé de procuration de ma-
gnifique et egrege homme messire Angli Grimoard , fils
de messire Guillaume Grimoard , chevalier , seigneur
de Grisac de Bellegarde et de la baronnie de Verfeuil ,
savoir , de plusieurs biens , qu'il tenait dudit sieur de
Grisac , en fief franc et honoré , consistans dans des cen-
sives à prendre sur des terres que feu Pierre Verdelhan,
(i) Ce nom est écrit dans les titres de diverses manières; on
y lit Verdaihan, de Verdcillan, de Verdeilhan, Verdelhain, de
Verdelhan, Verdelhian, de Verdelhian, Verdelian, Verdelihan,
Vcrdellan et Verdilhan, mais plus communément, et presque
toujours Verdelhan; aussi les deux branches s'accordent-elles
pour l'orthographier ainsi.
VERDELHAN. g
du lieu de Maimin, paroisse de Saint-Maurice de Vanta-
Ion, tenait de lui , dans ledit mas de Maimin , et sur
d'autres terres que possédait Agnès Verdelhan (Verdel-
hana), femme de Bernard Crespin aliàs Costeplane. Cet
acte passé au lieu de Condoulons , dans la maison (in
hospicio) de ladite Agnès de Condoulons; il fut marié
en secondes noces avec Tiburge d'Espinasson , fille de
noble Pierre d'Espinasson, damoiseau , seigneur de Mer-
veillac , et d'Hermende d'Anduze , dite de Merveillac ,
qui était fille de Guillaume d'Anduze, dit de Mer\'eillac ,
vivant le 7 février i3io, et du chef duquel Pierre d'Espi-
nasson avait eu cette terre. Pierre de Verdelhan eut de
cette seconde alliance :
I .° Pierre Verdelhan, dont l'article suit ;
2.'* Etienne Verdelhan, qui a formé la branche des
seigneurs de Sarremejane , rapportée en son
rang.
II. Noble et discret homme Pierre Verdelhan , qua-
lifié ainsi dans un acte du 14 mars 144.3, fut aussi sei-
gneur de Merveillac, du chef de sa mère; on ne sait si
ce fut lui, ou Pierre Verdelhan, son père, qui, demeu-
rant au lieu de Merveillac, dans la paroisse de Saint-Pri-
vat de Valleiongue, au diocèse de Mende, reçut un acte
de reconnaissance de Raymond de Légal {de Eguali) ,
le 17 octobre 1409; savoir, de plusieurs cens que celui-ci
tenait de lui, en fief franc et honoré, à cause de certaine
acquisition que ledit Pierre Verdelhan avait faite de noble
Pons de la Garde [de Garda] , damoiseau; mais il est
très-certain que c'est lui que regarde un hommage noble,
qu'il rendit, le 24 mai 1435, àmagnifiqueet puissant homme
Grimoard Grimoard, damoiseau, seigneur des châteaux de
Grisac de Bellegarde et de la baronnie de Verfeuil, pour
ce qu'il tenait dudit seigneur , en fief franc et honoré ,
consistant entr'auires choses, dans sa seigneurie , située
au mas de Merveillac, et confrontant les terres d'Etienne
Verdelhan, son frère; il est nommé, dans cet acte,
Petrus Verdelhanus,filius Pétri Verdelhani ; on le trouve
encore qualifié noble ei discret homme inobili et discreto
viro), dans un hommage que lui rendit, le 1 1 septembre
1445 , le nommé Guillaume Sabi , de ladite paroisse ,
pour des terres qu'il tenait sous sa directe seigneurie; il
tut père de Pierre Verdelhan, qui suit.
10 VERDELHAN.
III. Pierre Verdelhan , seigneur de Merveillac, est
qualifié damoiseau , dans un îiommage qu'il rendit , le
i" mars 1448, à haut et puissant homme messire An-
toine Grimoard , seigneur des châteaux de Grisac de
Bellegarde, et de la baronnie de Verfeuil, à moins que ,
cet acte ne regarde Pierre Verdelhan , son père; il pa-
raît aussi avec la qualité de noble et discret homme {no-
bili et discreto viro), dans un autre acte, du 14 mars
1443, où il est nommé avec son père, qui y a la même
qualité, et il est vraisemblable que c'est à lui , sous le nom
de noble Pierre Verdelhan, du lieu de Merveillac {nobili
Petro Verdelhani, mansi de Marvelhaco) , que le nommé
Pierre d'Or du Soiier [de Soliero) , de la paroisse de
Saint-Privat de Vallelongue, fit une vente, le 25 avril
1467, pour laquelle, ledit Pierre Verdelhan lui fit une
obligation de la somme de douze livres tournois, par acte
du même jour, dans lequel il est qualifié [{nobilis vir Pe-
trus Verdelhani) , qualité qu'on lui trouve encore dans
une ordonnance rendue, le 27 avril suivant, par noble
homme Raymond de Ladilhe , bailli de Grisac, par la-
quelle ce juge enjoignit à Antoine Pin, de faire hommage,
audit noble Pierre Verdelhan , des terres qu'il tenait de
lui. Serait-ce encore lui qui, sous le nom de noble Pierre
Verdelhan ( nobilem Petrum Verdelhani ) , fit un com-
promis, le 2 3 août 1467, avec Jean Fournier [Forneri) ,
au sujet de quelques censives qu'il prétendait que celui-ci
devait, pour des terres qu'il tenait sous sa directe seigneu-
rie, par lui acquise, par ses antécesseurs^ de noble Pierre
Bernard; cependant, on présume que son père pouvait
encore vivre alors, celui-ci étant nommé, dans un acte
du 5 juillet 1468, Pierre Verdelhan le jeune, du mas de
Merveillac, ce qui ferait croire qu'effectivement il était
encore vivant, à moins que ce Pierre Verdelhan le jeune
ne fût un autre enfant de Pierre Verdelhan, auteur du se-
cond degré; l'un de ces deux Pierre Verdelhan, père ou
fils, paraît encore, avec la qualité de noble, dans un acte
du 4 septembre 1469, et avec celle de noble homme,
dans un autre acte du 14 novembre suivant; Pierre Ver-
delhan, auteur de ce troisième degré , mourut avant le
29 mars i5o8. On n'a point eu connaissance de l'alliance
qu'il fit; mais il est prouvé qu'il eut un fils, nommé
Jacques Verdelhan, dont on va parler,
IV. Jacques Verdelhan , seigneur de Merveillac , est
VERDKLHAN. II
nommé dans deux hommages que lui rendirent, le 29
mars i5o8, les nommés Jean Coste et François Privât,
habitants de la paroisse de Saint-Julien des Points, au
diocèse de Mende, pour les biens qu'ils tenaient sous sa
directe seigneurie; et il est dit, dans ces deux actes, tils
de Pierre Verdelhan ( filio Pétri Verdelhani ), ainsi que
dans un autre hommage, du 5 avril suivant, que lui
rendit Jean Pelegrin [ Peligrini ), pour les biens qu'il pos-
sédait sous sa directe seigneurie , et , entr'autres , de
partie dune pièce de terre, dont l'autre partie était
tenue par le prieur de Saint-Gilles de Portes, suivant une
convention faite, le 19 août 1437, entre Pierre Ver-
delhan, aïeul dudit Jacques, et vénérable et religieuse
personne messire Pierre de Castanet, religieux au monas-
tère de Sauve, et prieur de ladite église de Saint-Gilles
de Portes ; il se dit encore fils de feu Pierre ( Jacobiis Ver-
delhani, jilius Petri condam vtandi de Marvelhaco ;, dans
une reconnaissance qu'il fit, à l'abbé de Sendras, le 26
juillet i5i3, de plusieurs biens qu'il tenait de ladite ab-
baye de Sendras ; il avait épousé Jeanne Alègre, qu'il
institua son héritière universelle, par le testament qu'il
fit, le 29 novembre 1564, par lequel il voulut être en-
terré au cimetière de Saint-Privat de Vallelongue, dans
le tombeau de ses prédécesseurs ; par cet acte, il nomma,
dans Tordre suivant, tous les enfans qu'il eut de son ma-
riage, et substitua ses biens à Pierre Verdelhan, son troi-
sième fils : ou bien à celui qui serait héritier ou héritière
de Merveillac et les siens :
i." Jean Verdelhan, vivant en 1564;
2.* Antoine Verdelhan, dont l'article suit;
3." Pierre Verdelhan :
4."* Madelaine;
5.° Catherine;
6.° Antoinette ;
7.» Alys ;
8.* Françoise,
Elles étaient mariées, à ce qu'il parait, lors du testa-
ment de leur père qui leur légua, à chacune, la somme
de cinq sous, outre leur dot.
V. Noble Antoine Vkrdelhan, écuyer de Merveillac,
est nommé Antoine de Marvelhac, seigneur dudit lieu.
12 VERDELHAN.
dans un mandement, donné par le sénéchal de Beau-
caire et de Nîmes, le 29 janvier iSyy, au premier ser-
gent, requis pour, sur l'exposé, que ledit seigneur de
Merveillac avait fait, qu'il avait plusieurs emphitéotes et
tenanciers, tenant plusieurs pièces et propriétés mou-
vantes de sa directe et seigneurie qui refusaient de le
reconnaître, et de lui payer les lods, censives, arrérages,
et autres devoirs seigneuriaux, faire commandement aux-
dits emphitéotes, de payer lesdits censives et devoirs sei-
gneuriaux ; ce fut apparemment en conséquence qu'il re-
çut un hommage, le 11 janvier iSyS, de deux habitants
de la paroisse de Saint-Privat de Vallelongue, pour plu-
sieurs pièces de terre que ceux-ci possédaient sous sa directe
seigneurie, juridiction moyenne et basse, mère mixte et
impère; il est dit, dans cet acte, successeur universel de
feu noble Pierre d'Espinasson et Pierre Verdelhan, sei-
gneurs dudit Marveilhac ( Merveillac j. Le 2 5 juin sui-
vant , Jacques Pascal reçut un commandement , pour
payer audit seigneur de Merveillac, les censives annuelles
et perpétuelles qu'il lui devait, par les fiefs, terres et
possessions qu'il tenait de lui, au lieu de Merveillac, et
sous sa directe seigneurie et juridiction, ainsi que tout
autre droit seigneurial qui lui appartenait, comme il
était porté par les anciennes reconnaissances faites par les
prédécesseurs dudit Pascal , aux prédécesseurs dudit
Merveillac, savoir,, à noble Pierre d'Espinasson, ancêtre
dudit seigneur de Merveillac, le 20 avril iSSy, et le 3o
mars 141 1, et à Pierre Verdelhan, bisaïeul dudit sieur
de Merveillac, le 25 juillet 1425, et faute de ce, ledit
sergent saisit plusieurs pièces de terre , les confrontans
desquelles étaient, entr'autres, Pierre Verdelhan et An-
toine Verdelhan , successeurs et biens tenans desdits
Pierre d'Espinasson et Tiburge, sa fille, et Pierre Ver-
delhan, son mari, et encore ledit Pierre Verdelhan, biens
tenant de ladite Tiburgis d'Espinasson ; il obtint, le 18
novembre, une sentence du présidial de Nîmes, par la-
quelle, après avoir vu deux reconnaissances faites, de
Pierre d'Espinasson, du lieu de Merveillac, le 20 avril
1357 et le 3 mars 141 1, une autre reconnaissance faite
à Pierre Verdelhan, au nom de sa femme, dudit lieu de
Merveillac, le 25 juillet 1420, et encore une autre recon-
naissance faite par Dandon Pascal à Jacques Verdelhan,
dudit lieu de Merveillac, le 7 avril i525, ladite cour dé-
VERDELHAN. l3
clara ledit sieur de Merveillac, seigneur direct des pièces
et propriétés désignées dans cette reconnaissance faite par
ledit Dandon Pascal audit Jacques Verdelhan, à l'occasion
d'une pièce de terre qu'il avait au mas de Merveillac ,
confrontant , au couchant , avec les terres de Vinsens
Verdelhan; il transigea, le 22 décembre i58i , avec
Jacques et Robert Pascal père et fils, à l'occasion d'une
surprise que Dandon Pascal , leur père , avait faite à
Jacques Verdelhan, son père, en lui faisant passer ins-
trument de réduction des censives qui avaient été payées
par les prédécesseurs dudit Pascal audit Jacques Verdelhan
et à ses ancêtres, feu Pierre d'Espinasson et Pierre Ver-
delhan, en date du 7 avril i525; par cet acte, lesdits
Jacques et Robert Pascal convinrent de donner, audit
seigneur de Merveillac, une reconnaissance plus fidèle,
et entr'autres choses , d'une pièce de terre confrontant
avec les terres de Pierre Verdelhan, qui appartenait à
Pierre d'Espinasson et Tiburgis, sa fille, et étaient alors
tenues, par Anthoine Verdelhan de Sarremejane ; plus,
encore, d'une autre pièce de terre, confrontant celle de
Pierre de Verdelhan, dudit lieu de Merveillac , succes-
seur en partie desdits d'Espinasson et Tiburgis, sa fille,
et alors possédée aussi en partie par autre Pierre Verdel-
han ; plus encore, d'une autre pièce de terre confrontant
celle de Verdelhan de Sarremejane , successeur de feu
Etienne Verdelhan et de Pierre Verdelhan , et enfin,
d'une autre pièce de terre assise, comme les précédentes,
audit lieu de Merveillac, confrontant les terres de Mar-
guerite Verdelhan, qui avaient appartenu audit Pierre,
par acte du lendemain 23 décembre de ladite année i58i,
passé en présence de Pierre Verdelhan de Marvelhac,
vraisemblablement son frère ; Jacques et Jean Pages père
et fils, de ladite paroisse de Saint-Privat, lui donnèrent
en sa qualité de seigneur de Merveillac, et comme suc-
cesseur -de feu Pierre d'Espinasson, Pierre Verdelhan et
Thibous, sa femme, et de Jacques Verdelhan, son père,
une reconnaissance de plusieurs pièces de terre assises
audit lieu de Merveillac, suivant les reconnaissances pas-
sées en faveur dudit Pierre d'Espinasson et de Pierre
Verdelhan, prédécesseur dudit Antoinej par acte du 20
avril 1357 et autres. Le 12 juillet i586, il reçut encore
un pareil acte de reconnaissance d'Antoine Nouvel, de
ladite paroisse de Saint-Privat, d'une pièce de terre as-
I^ VERDELHAN.
sise aux appartenances du mas de la Ribe les Castanet, en
sa même qualité de seigneur de Merveillac, et comme
successeur de Guillaume d'Anduze , dit de Marveillac,
d'Hermende de Marveillac , sa fille, femme de Pierre
d'Espinasson et de Thibous d'Espinasson, leur fille, femme
de Pierre Verdelhan, du lieu de Marveillac; ledit Antoine
Verdelhan était déjà licencié en droit, lors du testament
de son père, et prit ce titre jusqu'à sa mort. Il fut marié
deux fois; la première, avec N , et la seconde, par
contrat du 3o juin i563, avec Marguerite Peredes, morte
avant le 14 août i5y3, fille du sieur Antoine Peredes,
du lieu de Saint-Etienne de Valfrancisque, était encore
vivant le 8 juin iSpg, et mourut avant le 18 août )6o3.
Ses enfants furent.
Du premier lit :
1 .° André Verdelhan, qui suit.
Du second lit :
2.° Jacob Verdelhan, écuyer, seigneur de Merveil-
lac , qui vendit, par acte du 7 juin 1599, ^
M® Jean du Puy, praticien du lieu de Saint-Etienne
de Valfrancisque, une censive que celui-ci payait,
et dans cet acte il est nommé monsieur maître Ja-
cob Vardelhan, écuyer, seigneur de Merveillac ,
fils émancipé de monsieur maître Antoine Ver-
deilhan, licencié es droits, juge en la cour or-
dinaire de Saint- Etienne de Valfrancisque; fit
faire un procès-verbal le 18 août i6o3, à l'occa-
sion de plusieurs contrats concernant la seigneurie
et juridiction de Merveillac , que feu monsieur
maître Antoine Verdelhan son père, es droits li-
cencié avait passés, et dont il désirait avoir des
extraits pour la conservation de sa dite seigneu-
rie de Merveillac , et à l'occasion de plusieurs
procès qu'il avait en la sénéchaussée de Nîmes;
dans cet acte il est qualifié monsieur maître
Jacob Verdelhan, docteur es droits, seigneur de
Merveillac : outre ces qualités on lui trouve en-
core celle de lieutenant en la judicature royale
d'Aigue-Morte dans une ratification qu'il fit le
2 janvier 1607, d'une acquisition faite par messire
Jean Rovière , notaire royal de Saint-Privat de
Vallelongue, de Privât Pascal, de la susdite pa-
VERDEI.HAN. l5
roisse, savoir: d'une pièce de terre, mouvante
de la directe seigneurie du dit sr'igneur de Mer-
veillac, dont le dit Jean Rovière lui donna sa re-
connaissance ; il épousa demoiselle Susanne
d'Isarn, qui devint veuve avant le 21 décembre
i63o, et monrut avant le 26 janvier i658.
3.' Pierre Verdelhan, ecuyer, qui est ainsi qualifié dans
une obligation de la somme de 180 écus, qu'il fit
le 28 mai iSpS, à Pierre Baireau, écuyer, de la
ville du Vigan, qui lui avait vendu un cheval
pour faire la guerre pour le service du Roi , on
le croit auteur de la branche des seigneurs des
Molles rapportés ci-après.
VI. Noble André Verdelhan, seigneur de Merveillac,
demeurant à Saint-Maurice de Vantalon, diocèse d'Uzès,
fit un accord le 21 décembre i63o, avec messire Antoine
et Larguier, bailli régent au comté du Roure, par le-
quel celui-ci promit de lui faire de nouvelles recon-
naissances de toutes les pièces terres et propriétés qu'il
possédait mouvantes de la directe et seigneurie dudit sei-
gneur de Merveillac, et s'engagea de plus de lui remettre
toutes les sommes qui lui pouvaient être dues, tant par
feu maître Jacob Verdelhan, docteur es droits, seigneur
de Marveilhac, que par feu Antoine Verdelhan, son père,
le dit seigneur de Merveillac est qualifié dans cet
acte noble André Verdelhan, seigneur de Merveillac,
un autre acte du 6 janvier 1641 , lui donne pour
fils:
VII. Noble Antoine Verdelhan, seigneur de Merveil-
lac, qui fit un accord ce même jour, avec noble Simon,
de Plantevit, seigneur de la Bastide et de la Baume, doc-
teur et avocat en la cour des comptes, aides et finances
de Montpellier, à l'occasion d'une somme de 200 livres,
que celui-ci lui demandait, et qui lui avait été cédée le
4 novembre précédent, par demoiselle Suzanne d'Isarn,
veuve de noble Jacob Verdelhan, seigneur de Merveillac;
on le croit père de :
VIII. Noble Jean Verdelhan, seigneur de Merveillac,
demeurant aussi à Saint-Maurice de Vantalon, et lequel
faisait profession de la religion prétendue réformée, lors
d'un hommage qu'il fit, le 21 septembre 1667 , à très-
haut et très-puissant seigneur monseigneur Scipion Gri-
r'6 VERDELHAN.
moard de Beauvoir, comte du Roure, baron de Grisac
de Bellegarde, de Verfeuil, etc., savoir: a De ce
» qu'il tenait de lui, ainsi que ses prédécesseurs l'avaient
» tenu à fief franc, noble et honoré et sans aucun ser-
» vice , conformément à la reconnaissance faite par
» Pierre Verdeilhan damoiseau, de 'Marveillac , paroisse
» de Saint-Privat de Vallelongue, à haut et puissant
» homme messire Anthoine de Grimoard, seigneur des
» châteaux de Grisac, Bellegarde et Verfuel I Verfeuil ) ,
» par acte reçu par maître Barthelmy Martin, notaire, le
» i"mars 1448. Les dites reconnaissances et hommages
» dépendants, d'autres ci-devant rendues par Pierre
» Verdeilhan , fils d'autre Pierre , dudit Marveilhac à
» puissant homme Grimoard Grimoard, seigneur dudit
» Grisac, Bellegarde et Verfuel (Verfeuil), le 2 mai 1435,
» par acte reçu par M* Pierre Thome , et d'autres au-
» paravant rendues par Pierre d'Espinasson, damoiseau
» dudit Marveilhac, à haut et puissant homme, messire
» Angli de Grimoard, seigneur desdits Grisac, Belle-
» garde et Verfuel (Verfeuil), le 29 avril iSyô, par
» acte reçu par messire Pierre Chantagret , notaire, et
y> d'autres aussi rendues le même jour par Ermesende,
» fille de feu Etienne de Marveilhac, audit seigneur, de-
» vant le même notaire, le tout consistant, entr'autres
» choses en un domaine assis au lieu de Marveilhac,
» confrontant avec les hoirs et biens tenants d'Etienne
» Verdelhan ; en plusieurs cens et rentes sur plusieurs
» habitans de la paroisse et mandement de Bellegarde et
» dans les directes, et seigneuries, lods, ventes, pres-
» tations, avantages et juridictions, qu'il avait dans les
» fiefs et possessions. Il était encore vivant le 18 no-
» vembre 1672, et eut de son mariage avec Jeanne de
» Laurens. »
Marguerite Verdelhan, femme du seigneur Velay
de Racovles.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs des Molles.
VI. Pierre Verdelhan , habitant au lieu de Chenas,
paroisse de Saint-Germain de Calberte, au diocèse de
Mende, doit être l'un des fils d'Antoine Verdelhan, sei-
gneur de Merveillac, auteur du cinquième degré de la
VERDELHAN. ly
première branche : on en tire la preuve de ce que la qua-
lité de seigneur de Merveillac est donnée en 1621, comme
on le verra plus bas, à Antoine Verdelhan, son tils aîné,
qui ne pouvait la prendre qu'à titre de succession ; on
croit donc devoir en conclure que Pierre Verdelhan ,
nommé dans le contrat de mariage de Daniel Verdelhan
sontils^en 1608, est le même que Pierre Verdelhan,
II' fils d'Antoine Verdelhan, seigneur de Merveillac,
auteur du cinquième degré de la branche aînée de
Marguerite Perèdes. Il eut pour fils :
2." Noble Antoine Verdelhan, seigneur de Merveil-
lac, paraît sous ces qualités dans le contrat de
mariage de Daniel Verdelhan, son frère puîné, au-
quel il fut présent, et qui prouve de plus qu'il
avait alors un fils appelé le sieur de Merveillac ;
3.*> Daniel, dont l'article suit ;
VII. Daniel Verdelhan, écuyer , seigneur de Thouas
et de la Bessede, etc. , fit son testament le i" juin 1621,
par lequel il voulut être enterré au cimetière de l'église
chrétienne et réformée du lieu où il décéderait et ins-
titua son héritière universelle, demoiselle Jeanne Plan-
que, sa femme, à la charge de remettre son héritage à
noble Pierre Verdelhan, seigneur des Molles son fils, lors-
qu'il aurait atteint l'âge de 25 ans, pourvu qu'il n'eût
commis aucun crime emportant confiscation ou déro-
geance ; il veut de plus qu'elle fasse faire inventaire de
ses meubles par un notaire royal sans autres officiers, en
la présence et assistance de noble Antoine Verdelhan,
seigneur de Merveillac, son frère aîné ; et dans le cas
où il serait décédé avant le testateur, il entendait que le-
dit inventaire fût fait en la présence du sieur de Mer-
veillac fils de son frère et du sieur Verdelhan des Four-
niels, son cousin germain, voulant de plus qu'elle pût
vendre de ses biens pour le paiement des legs faits à ses
•«nfans, p>ourvu qu'elle ne vendit ni n'aliénât rien du
mas delà Combe, ni du fief de la Bessede; depuis il fit
encore deux codicilles, le premier en date du i5 juin
1629, et le deuxième daté du 28 août i636, par lequel
il autorisa sa femme à vendre le mas de Mazel; et il
mourut le i" septembre suivant, dans la ville de Tou-
louse, où il était alors, à l'occasion d'un procès, qu'il
avait dans son contrat de mariage, qui avait été accordé
l8 VERDELHAN.
le dernier avril 1608 , avec Jeanne Planque, fille
d'Etienne Planque, du lieu de Thouas et de Jeanne Sou-
liers sa veuve; dans cet acte il est qualifié messire Da-
niel Verdelhan , fils de feu Pierre Verdelhan , habitans
au lieu de Thouas, paroisse de Saint-Germain de Cal-
berte, au diocèse de Mende, et il est dit que ce mariage
devait être célébré en l'église prétendue réformée. Les en-
fans qui en naquirent furent :
I.» Pierre Verdelhan, qui suit ;
! Nés depuis le testament de leur
2." Daniel ; 1 père, et avant le premier codi-
3,° Jacques; / cille qu'il fit, par lequel il leur
4.° Jean-Jacques ; j légua la somme de 1000 liv. à
\ chacun.
5.** Jaquette; / Nommées dans le testament de
6." Valence; } leur père et vivantes encore
7.° Suzanne; ( alors, sans alliance.
Bâtardes.
A chacune desquelles leur père
légua pour le tems où elles se
Marie; | marieraient la somme de 1 20 1.,
9.* Marguerite; i qu'il réduisit depuis à 100 liv.,
io.° Gabrielle ; j par son premier codicille, à
cause des enfants qu'il avait eus
depuis son testament.
VIII. Noble Pierre Verdelhan, seigneur des Molles de
Thouas et de la Bessede, encore mineur lors du testa-
ment de son père, reçut une assignation le 10 sep-
tembre 1688, peur rendre à levêque de Mende, comte
de Gévaudan, les foi, hommage et serment de fidélité
des terres fiefs, seigneuries et biens nobles, qu'il tenait
en fief dudit seigneur évçque; il ne vivait plus lors du
contrat de mariage de Daniel de Verdelhan , son fils ,
qu'il eut de son mariage avec demoiselle Anne du Mas.
i." Daniel Verdelhan, qui suit ;
2." Jacques Verdelhan, seigneur de Valmale, est
ainsi qualifié dans le contrat de mariage de son
frère, auquel il fut présent , ainsi qu'à celui de
Pierre Jacques Verdelhan son neveu ;
VERDELHAN. ,g
3.* Jeaone Verdelhaa fut mariée au seigneur de
la Rouviére.
IX. Daniel Verdelhan , seigneur des Molles de
Thouas, delà Bessede, et co-seigneur de St.-Germain de
Calberte, docteur en droit, et avocat au parlement de Tou-
louse, épousa, par contrat du 17 novembre 1707, demoi-
selle Diane de Teule des Camboux , fille d'Henry Teule,
maire de Saint-Etienne de Valfrancisque, et de demoi-
selle Lucrèce de Cabiron, elle mourut âge'e d'environ
42 ans. et fut enterrée le 14 février 1730, dans la cha-
pelle de l'église de Saint-Germain de Calberte, fondée
par son mari; et ledit seigneur des Molles mourut le
16 août 1742, ayant eu de son mariage les enfants qui
suivent :
I .• Pierre-Jacques, dont l'article suit ;
2,'* Jacques Verdelhan des Molles , conseiller et pre-
mier médecin de S. A. S. monseigneur le prince
de G)ndé, docteur en médecine de la faculté de
Montpellier, en 1732 ou 1733, et docteur ré-
gent de la faculté de Paris, en 1744, naquit le
24 septembre 17 10;
3.' Louis Verdelhan , naquit le 8 novembre 1715,
et eut pour marraine, dans la cérémonie de son
baptême, demoiselle Suzanne Verdelhan;
4.° Simon Verdelhan des Molles, seigneur de Pou-
jol, avocat au parlement de Toulouse, né le i"
avril 1725, eut pour parrain dans la cérémonie
de son baptême, faite le 9 du même mois,
M. Jacques Verdelhan, et pour marraine demoi-
selle Anne Verdelhan ;
5.* Julie - Madelaine Verdelhan des Molles, née le
23 mai 1718, fut mariée, par contrat du 14 fé-
vrier 1743, avec noble Philippe Dessalin, sei-
gneur de Sailhan , de Lelze, de Nozières, du Mas
de la Salle et de Polastroh ;
6.* Anne Verdelhan des Molles , naquit le 27
mars 1722.
X. Noble Pierre- Jacques Verdelhan des Molles, sei-
gneur des Molles, de la Garde, de Thouas, du Poujol, de
la Bessede, et co-seigneur de St.-Germain de Calberte ,
20 VERDELHAN.
avocat au parlement de Toulouse , né le 1 1 décembre
1708, épousa, par contrat du 10 novembre lySS, de-
moiselle Marguerite Ganonge, fille de Jean Canonge, et
de demoiselle Jeanne Vellay, et fut marié, en face d'é-
glise, le 7 janvier 1734. Ledit seigneur des Molles ac-
quit en 1740 le fief de la Garde, et étant comparu le
9 janvier 1742, devant le juge au bailliage de Saint-
Etienne de Valfrancisque, sénéchaussée de Nismes ,
« pour faire apparoir par acte de notoriété publique ,
» que la maison de la Gombe de Thouas, paroisse de
» Saint-Germain de Galberte, dépendante dudit Balhage
» et juridiction, appartenait et était habitée par feu
» Pierre Verdelhan, seigneur des Molles, grand-père
» dudit Pierre-Jacques, qu'elle fût brûlée par les fana-
» tiques, en l'année 1705, avec les papiers et titres qui
» étaient dedans, et qu'en outre les auteurs dudit sieur
» Pierre Verdelhan, et après lui Daniel, Pierre, Jacques
» Verdelhan, seigneur des Molles; ses fils et petits-
» fils avaient vécu noblement depuis un temps immé-
» morial, et possédé dans ce pays les fiefs des Molles,
» la Bécéde , Thouas , Fabregues , Merveillac , Sarre-
» mejane , et autres , la plus grande partie desquels
» étaient possédés par lesdits Verdelhan , avec toute
» justice, et que le dit Pierre Jacques Verdelhan , en
» jouissait, et outre ceux-là, de plusieurs autres ». Fit
requérir ce juge de vouloir sur ce ouir plusieurs témoins,
qui ayant été choisis dans le corps de la noblesse, at-
testèrent unanimement les faits ci-dessus ; de plus, que
le sieur Pierre-Jacques Verdelhan, tant lui que le dit
sieur Daniel son père, avaient acquis plusieurs autres
fiefs, et notamment qu'ils étaient co-seigneurs du lieu, et
paroisse de Saint-Germain de Calberte, etc. Il mourut à
Toulouse, en 1752, et de son mariage avec dame Mar-
guerite Canonge, morte le 21 avril 1749, âgée de 39
ans, et inhumée dans la chapelle du Saint-Sacrement de
l'église paroissiale de Saint-Germain de Calberte , sont
issus les enfans qui suivent :
!.• Jean-Daniel Verdelhan des Molles, seigneur des *
Molles, de la Garde, du Poujol, de la Bessede,
et co-seigneur de Saint-Germain de Calberte, etc. ,
né le 24 juin 1737, eut pour parrain, dans la céré-
monie de son baptême, faite le surlendemain,
seigneur François-Germain Verdelhan ;
VERDELHAN. 2r
2.' Jacques-Gaspard Verdelhan, né le i3 juin iy3g,
a embrassé l'état ecclésiastique.
3." Leon-Maurice Verdelhan, sous-lieutenant dans
le régiment Condc- Infanterie , naquit le 14
juin 1744;
4.' Pierre - Marie Verdelhan des Molles , sous-lieu-
tenant dans le régiment de Bourbon, infanterie,
naquit le 8 septembre 1745 ;
5.* Jeanne Verdelhan des Molles, née le 11 juin
1735, fut mariée, le i" novembre 1752, avec
noble Jean Olivier de Teyssier, seigneur de Saint-
Frezal de la Vernede.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs des Fournie Is. mim
VI . Reymond Verdelhan, du mas de Frepestel, dans
la paroisse de Saint - Germain de Calbert; (dont on ob-
serve que les seigneurs des Molles sont co-seigneurs) de-
vait être fils de Pierre Verdelhan , frère d'Antoine Ver-
delhan, seigneur de Merveillac , auteur du cinquième
degré de la branche aînée ; Jean Verdelhan , seigneur des
Fourniels , fils dudit Reymond , étant qualifié cousin ger-
main de Daniel V^erdelhan , seigneur de Thouas , que
l'on présume, avec toute vraisemblance, être petit -fils
dudit Antoine Verdelhan , seigneur de Merveillac , par
les fortes raisons que l'on en a données à l'article du
sixième degré de la branche des seigneurs des Molles.
Reymond Verdelhan que l'on trouve nommé dans un
acte du 3 février 1 572 , fit son testament , le 3o janvier
i6ii, et mourut avant le 3o septembre 161 2. De son
mariage avec Jeanne Reymond , morte aussi avant le 28
mai 1617 , et qui était soeur de noble Jean Reymond , sei-
gneur de Mazelet, naquirent, entr'autres enfants :
/ Ils demeuraient tous quatre à Saint-
. , t^ l Germain de Calbene , et transi-
2 •Pierre- ) ë^^^^^, le 28 mai 1617, par acte
3 «David-' I P^^^ en présence de nobles Jean
4 •François-/ «^ Jacques Reymond, père et fiU,
**■ '[ seigneurs de Mazelet , au sujet de
la succession de leur frère ;
23 VERDELHAN.
5." Jacques Verdelhan, qui mourut vers le i3 du
mois de mai 1617, sans enfans de son mariage
avec Anne Farelesse.
VII. Jean Verdelhan, seigneur des Fourniels , s'éta-
blit à Saint-Etienne de Valfrancisque; il est nommé,
comme on vient de le dire ci-dessus, dans la transaction
de 1617, dans laquelle il déclare qu'il jouissait des biens
qui lui avaient été laissés par Louis Verdelhan, son ar-
rière-oncle , et épousa, par contrat du 3o septembre
161 2, demoiselle Françoise de Sabatier , fille de Fran-
çois Sabatier, seigneur de Soleirol , et de demoiselle
Françoise de Valette. En faveur de ce mariage , noble
Jean Reymond , seigneur de Mazelet , oncle dudit Jean
Verdelhan , lui fit don de la censive , droits de directe
seigneurie , juridiction , haute moyenne et basse mère
mixte et impère , qui lui appartenait sur le masage des
Fourniels , paroissse de Saint-Germain de Calberte ; il ne
vivait plus le 7 février i63o , suivant un acte de ce jour
dans lequel est énoncé le testament qu'il j fit le 8 avril
1621, par lequel il déclara que sa femme était alors en-
ceinte, et qu'il en avait déjà eu pour enfans :
I .•• Jean Verdelhan, dont on ignore la destinée ;
2."* Pierre Verdelhan, dont l'article suit ;
3.° Jeanne Verdelhan, laquelle était mariée, le 12
août 1569 , avec Jean du Puy, demeurant à Saint-
Etienne de Valfrancisque .
VIII. Noble Pierre Verdelhan , écuyer , seigneur des
Fourniels , demeurant aussi à Saint-Etienne de Valfran-
cisque , et faisant profession de la religion prétendue
réformée, était encore mineur, lors du testament de
son père , qui lui fit don de la somme de 400 livres ,
payable quand il aurait atteint l'âge de vingt-cinq ans. Il
est nommé Pierre Verdelhan , écuyer, seigneur des Four-
niels , dans une quittance qu'il donna le 14 septembre
1648, à Antoine du Noguier , écuyer, seigneur des
Molles , paraît encore sous les noms et qualités de Pierre
Verdelhan , écuyer , seigneur des Fourniels , dans une
reconnaissance féodale qu'on lui donna le 23 septembre
suivant , comme ayant droit et cause de feu noble Jean de
Reymond , seigneur de Mazelet , savoir d'une pièce de
terre, assise au mas des Fourniels, appelée la ReJonnelle
étant sous sa directe seigneurie et juridiction haute
VERDELHAN. 23
moyenne et basse, mère mixte et impère, et vivait encore le
12 août 1659, date d'un accord qu'il fit avec Jean du Puy,
son beau-frère , dans lequel acte il prend la qualité de
noble Pierre de Verdelhian, sieur des Fourniels, fils de
feu Jean Verdelhian des Fourniels et de feue demoiselle
Françoise Sabatier } de son mariage accordé, par contrat
postnuptial , du 27 mars i652 , avec demoiselle Lucrèce
de Valmalette qu'il avait épousée en face de l'église, le 2
juin 1649, fille de Luc de Valmalette, écuyer, et de de-
moiselle Françoise de Belcastel. Il eut , entr'autres en-
fants, ceux qui suivent :
1 .' Jacques, dont l'article suit ;
2.* Annibal Verdelhan , qui fonda la quatrième
branche rapportée ci-après ;
3 .° Noble Pierre Verdelhan, seigneur des Fourniels,
né le 29 mars i655, était lieutenant du juge de la
ville de Saint-Etienne de Valfrancisque, lorsqu'il
obtint, le 28 novembre 1694, une attestation
des officiers ordinaires de cette ville , portant :
« Qu'il était cadet de sa famille ; que son frère
» aîné et son frère cadet étaient alors dans le ser-
» vice depuis long- temps, lieutenans de cavalerie
» dans le régiment de Noailles-Marquis », et fit
son testament , le 19 avril lySS, par lequel il
voulut être enterré au cimetière de la paroisse de
Saint-Etienne de Valfrancisque ; dans une recon-
naissance féodale, du 19 septembre lySi, que lui
avait donnée le nommé Jean Merge, du lieu des
Fourniels , pour plusieurs pièces de terre , qui
étaient sous sa seigneurie et juridiction haute,
moyenne et basse, mère mixte et imp>ère, situées
au lieu des Fourniels, il est dit fils de feu Pierre
Verdeillan, seigneur des Fourniels, icelui fils de
Jean Verdeillan, aussi seigneur des Fourniels ,
ayant droit de noble Jean de Reymond, seigneur
de Mazalet , et icelui , fils et héritier de noble
Jacques de Reymond, seigneur du Vilard, acqué-
reur de noble Charles de Rochebaron, seigneur
de la Garde ;
4."* Jeanne Verdelhan était veuve de Christophe
Privât, lors du testament de Pierre Verdelhan,
son frère, qui lui céda les directes et censives de
24 , VERDELHAN.
la justice moyenne et basse des Fourniels, et Tins-
titua son héritière universelle.
IX. Noble Jacques Verdelhan, écuyer, seigneur des
Fourniels , capitaine de cavalerie , demeurant , comme
son père, à Saint-Etienne de Valfrancisque, né le 21
juillet 1649, était lieutenant de cavalerie dans le régiment
de Grillon, le 12 mars 1688; dans celui de Noailles,
le 28 novembre 1694, et servait encore, en la même
qualité, dans le régiment de Duclos, lorsqu'il épousa,
par contrat du 25 octobre 1698 (ce régiment étant alors
en quartier dans la ville d'Auvilar ) , demoiselle Elisabeth
de Beauquesne, fille de messire Antoine de Beauquesne,
conseiller-procureur du Roi et de la communauté de la-
dite ville d^Auvilar, et de demoiselle Marie de Rasse ; est
qualifié, dans l'extrait baptistaire de son fils aîné, de l'an
1699, capitaine en pied de cavalerie, cependant il ne
prenait encore que la qualité de lieutenant de cavalerie
dans le régiment du Clos, lorsqu'il fit son testament, le
20 février 1701, étant, dit-il, en état de partir pour
aller joindre son régiment. On lui connaît, de son ma-
riage, les enfans dont on va parler.
I .° Jacques-Antoine Verdelhan, seigneur des Four-
niels, naquit le 3 novembre 1699 ;
2." Jean Verdelhan naquit le i3 septembre 171*2;
3.° Bernard Verdelhan, qui va suivre ;
4.° Antoinette Verdelhan fut mariée avec Pierre de
Bonnal, habitant de Saint-Etienne de Valfran-
cisque ;
5.* Jeanne Verdelhan des Fourniels épousa, par
contrat du 4 octobre 1733, noble Pierre de Be-
ringuier.
X. Bernard Verdelhan, écuyer, seigneur des Four-
niels , demeurant en la ville de Chantelle-le-Château,
en Bourbonnais, né le 14 mars 17 14, lieutenant de gre-
nadiers dans le régiment de Beauvaisis, épousa, par con-
trat du II novembre 1754, demoiselle Françoise Artaud,
fille de messire Antoine Artaud, seigneur de Champ-
forest, conseiller du Roi, substitut de son procureur en
la châtellenie royale de Chantelle, et de dame Claudine
Arnoux ; il a eu de son mariage :
I ." Jacques-Antoine Verdelhan , dont Tarticle suit ;
VERDELHAN. 25
2." Gabrielle-Françoise-Angéliquc Verdelhan , née
le 3o septembre 1758 ;
3.° Jeanne-Toinette- Léonardine- Bernardine- Fran-
çoise-Simonne Verdelhan des Foiirniels, née le
6 novembre 1760.
XI. Jacques-Antoine Verdelhan, seigneur des Four-
niels, nommé, par le Roi, chevalier de l'ordre royal de
la Légion d'honneur (i), etc., etc., né à Chantelle, le
9 mai 1756, président de la chambre du commerce de
Bordeaux, membre du conseil-général et du collège élec-
(i) Sa Majesté a aussi accordé à M. Verdelhan des Fourniels,
en récompense de ses bons et loyaux services, des lettres pa-
tentes, le 4 mai 181 6, qui le confirment dans son ancienne no-
blesse ; lesquelles portent en substance:
« Sur la présentation qui nous a été faite par notre garde des
•» sceaux, des conclusions de notre commissaire, faisant, près de
» la commission du sceau , fonction de ministère public, et de
» l'avis de ladite commission , tendant à la délivrance desdites
» lettres récognitives, nous avons , de notre grâce spéciale, pleine
» puissance et autorité royale, reconnu et confirmé, et par ces
» présentes signées de notre main , reconnaissons et confirmons
» ledit sieur Jacques-Antoine Verdelhan des Fourniels , cheva-
» lier de l'ordre royal de la Légion d'Honneur , président de la
" chambre du commerce de Bordeaux , membre du conseil gé-
» néral et du collège électoral du département de la Gironde,
» vice-président de l'administration des hospices de Bordeaux,
» président de canton du deuxième arrondissement de ladite
» ville, né à Chantelle, département de l'Allier, le neuf mai lybô,
» dans la possession et jouissance de la noblesse dont ses an-
j» cétrcs ont été décorés ; voulons qu'il soit censé et réputé noble,
» tant en jugement que dehors , ensemble ses enfants, postérité
» et descendants mâles et femelles , nés et à naître en légitime
» mariage ; que comme tels, ils puissent prendre en tous lieux,
» actes et contrats, la qualité d'écuyer , et jouir des rangs et
n honneurs réservés à la noblesse, et qu'ils soient inscrits en cette
» qualité aux registres de la commission du sceau.
■ Permettons audit sieur des Fourniels et à ses enfents, posté-
■ rite et descendants, de porter en tous lieux les armoiries tim-.
» brées telles qu'elles sont figurées et coloriées aux présentes , et
» qui sont : Ecartelé ; au premier de sable, à une étoile d'ar-
» gent ; au deuxième d'az.ur , à trois coquilles posées deuX;
» et une; au troisième d'azur, à un lion d'or; au quatrième d^
» gueules, à six besants d'argent posés trois, deux et un ; l'éçu
» timbré d'un casque taré de profil, orné de ses lambrequins. »
26 VERDELHAN.
toral du département de la Gironde, etc.', a e'pouse, par
contrat du 9 septembre 1785, demoiselle Jeanne-Marie-
Adélaïde Daudier, fille de messire Daniel Daudier, con-
seiller du R04, et son procureur au bureau des finances
de la généralité de Tours ; il a eu de son mariage :
i.° Jacques-Aimé des Fourniels, né à Tonneins,
département de Lot-et-Garonne, le i5 juin 1793;
2.° Jacques-Isidore des Fourniels , chevalier de
l'ordre royal delà Légion d'honneur, capitaine au
neuvième régiment des chasseurs à cheval de la
Dordogne, né à Bordeaux, le 11 novembre 1795.
BRANCHE CADETTE
Des Seigneurs des Fourniels.
IX. Annibal Verdelhan des Fourniels (II* fils de
Pierre Verdelhan, écuyer, seigneur des Fourniels, et de
Lucrèce de Valmalette ), né le 5 mai i652, fut marié, le 3
décembre 1696, avec demoiselle Françoise Levieux, âgée
d'environ 35 ans, de la ville de Nîmes, fille de Daniel
Levieux et de demoiselle Françoise de Clessé. De ce ma-
riage vinrent:
I .• Jacques Verdelhan des Fourniels, dont l'article
suit;
2.* Marie Verdelhan des Fourniels, née le 26 février
1704, et mariée, par contrat du 25 mai 1727, avec
haut et puissant seigneur messire Claude de Mo-
reton , dit le comte de Chabrillant , et qualifié
aussi chevalier, seigneur de Boisson, du mande-
ment d'Alègre de Saint-Jean, centenier de l'Em-
paré.
X. Jacques Verdelhan, écuyer , seigneur des Four-
niels, de Saint-Nazaire, de Guirans, de Paris, de Mer-
let, de Gusnianne, de Montanegues, etc. , conseiller secré-
taire du Roi, maison, couronne de France, et de ses
finances en 1748, l'un des fermiers-généraux de S. M.,
conseiller maître d'hôtel ordinaire de la Reine, et ci-
devant agent des affaires du Roi de Pologne, duc de Lor-
raine en France, naquit le 23 février 1697. Pierre Ver-
delhan, son oncle , lui avait laissé, par son testament,
la haute justice qu'il avait au lieu des Fourniels et ses dé-
VERDELHAN. 27
pendanccs, tout ainsi que lui et ses auteurs en avaient
joui de tout tems; il est mort à Paris le 7 novembre 1763,
et a été inhumé en l'église de Saint-Eusiache. De son
mariage avec Marie-Madelaine Morin est issue:
Bathilde-Madelaine-Félicité Verdelhan des Fourniels,
mariée, par contrat du 28 février 1752, avec
haut et puissant seigneur messire Jacques de Mo-
reton, dit le comte de Chabrillant, chevalier, sei-
gneur de Boisson, du mandement d'Alègre de
Saint-Jean, centenier, et, du chef de sa femme,
seigneur de Saint-Nazaire, de Guizans, de Paris,
de Merlet, de Gusnianne, de Montanegues, etc. ,
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis, ci-devant colonel d'un régiment de cavale-
rie de son nom, et maréchal des camps et armées
du Roi.
CINQUIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Sarremejane.
II. Etienne Verdelhan, seigneur de Sarremejane, pa-
roisse de Saint-Privat de Vallelongue, au diocèse de
Mende, eut cette terre du chef de Tiburge d'Espinasson
sa mère; il était marié avec Agnès de Condoulous (i),
dès le 16 février 1414, date d'un hommage qu'elle rendit à
magnifique et puissant homme Grimoard Grimoard, damoi-
seau, seigneur de Grisac, de Bellegarde et de la baronnie
de Verfeuil , pour plusieurs cens qu'elle tenait de lui en
fief franc et honoré et spécialement, de 2 sols tournois, de
cens qu'elle percevait avec Etienne Verdelhan, son mari,
et Pierre Verdelhan de Marveillac, son frère, sur ce qui
était tenu d'eux dans le mas de Fontmarin, pour lesquels
ledit Etienne Verdelhan en fit un nouvel hommage
noble le 25 mai 1435 , audit seigneur Grimoard ; il
transigea le 14 mars 1443, avec nobles et discrets
hommes {nobiles et discretos viros) Pierre et Pierre Ver-
delhan père et fils, dudit lieu de Merveillac, par laquelle
sur ce que ceux-ci disaient que le Mas Blanc ( Mansum
Blanchi) , situé au lieu de Merveillac , autrefois acquis
(i) On observe que son père avait épousé aussi une Agnès
Condoulous, suivant l'acte de 1176, cité i son article, page 8.
28 VËRDELHAN.
par Pierre Verdelhan père desdits Pierre et Etienne leur
appartenait en vertu d'une donation préce'demment faite
par ledit feu Pierre , père desdits frères , comme aussi
que le lieu de Sarremejane, et les autres biens^ que ledit
Etienne tenait de Thibous d'Espinasson mère desdits frères,
appartenait auxdits père et fils, en vertu de la donation
que ladite Thibous avait faite de tous ses biens, à quoi
ledit Etienne re'pondait que ledit Mas Blanc lui apparte-
nait par donation à lui faite par ledit seigneur son père
{per dictum domtnum patrem suum), ratifiée par ledit
Pierre son frère, et enfin que la moitié de ceux acquis
par ledit feu Pierre leur père, lui appartenait en vertu
de son testament : pour terminer tous différends, les par-
ties conviennent que ledit Mas, appelé le Mas Blanc, si-
tué à Merveillac, appartiendrait à l'avenir audit Etienne,
sauf la directe seigneurie qui demeurerait auxdits Pierre
et fils, avec ce qui était contenu dans une donation faite
par ledit feu Pierre et Thibous son épouse, audit Pierre
leur fils, et que les cens que percevait ledit Etienne,
nom de ses enfans, sur le Mas de Fontmarin, appartien-
drait auxdits Pierre et fils, sauf audit Etienne la directe
seigneurie. Cet acte passé à Sarremejane, en présence
de Jacques Verdelhan et autres, outre que cet acte éta-
blit trois filiations pour la branche des sseigneurs de
Merveillac; il prouve de plus, i." qu'Etienne, dont il
est ici question , possédait la seigneurie de Sarremejane
du chef de Tiburge d'Espinasson, sa mère; et 2.° qu'il
avait alors plusieurs enfans ; ledit seigneur de Sarreme-
jane reçut par acte du 29 janvier 1454, passé en présence
de Pierre Verdelhan , vraisemblablement son frère , et
par autres actes du mois de février de la même année et
du 16 des mêmes mois et an, les hommages de Raimond
Nogaret , ( Nogareti ) , du lieu de Nogaret , François-
Philippe , du lieu de Chabannes, et Jean Nogaret du
lieu de Rodilhaire ( de Rodilharia ), savoir de plusieurs
biens qu'ils tenaient de lui en emphitéose; sous sa directe
seigneurie à lui advenue de ses antécesseurs ; l'acte de 1443,
cité ci-dessus, prouve qu'il avait eu plusieurs enfans ;
mais on n'a pu recouvrer aucun acte qui les désigne
tous.
I ." Etienne Verdelhan , demeurant à Sarremejane ,
est le seul que l'on connaisse des enfants d'Etienne
Verdelhan, dont on vient de parler; il est qua-
VERDELHAN. 29
lifie neveu de Pierre Verdelhan, du Mas de Mer-
veillac, auteur du II" degré, dans une obligation
qu'il fit avec lui, le 23 novembre 1464, tant en
leurs noms, que comme procureurs de la terre de
Grisac, à religieux homme messire Pierre Pelet,
prieur de Saint- Privât de Vallelongue, savoir de
cinq écus d'or qu'il leur avait prêtés pour la dé-
fense des libertés et franchises de la terre de
Grisac, à cause des finances des fiefs et arrière-
fiefs, imposés par les nobles sur les nobles ;
2." Guillaume Verdelhan, clerc du Mas de Sarre-
mejane, nommé ainsi dans un acte auquel il fut
présent, le 8 juin 1467, paraît être encore l'un
des enfants d'Etienne Verdelhan, auteur de la
br&nche des seigneurs de Sarremejane.
III. Pierre Verdelhan , seigneur de Sarremejane,
n'est dit dans aucun acte tils d'Etienne ; mais joint au
rapport des tems , la possession de la même terre , qu'il
ne put avoir que par succession, on a cru devoir le pla-
cer ici au III' degré, comme étant vraisemblablement
l'un des enfants du seigneur de Sarremejane, auteur du
II* degré; il est nommé dans deux actes passés en sa
présence, le 24 janvier 1466 et le 7 juin 1467. Il ratifia,
par acte du 18 octobre 1468, un échange de quelques
terres qui étaient sous sa directe; et par un autre acte,
du 10 septembre 147 1, il ratifia encore un échange fait
entre noble Antoine de Autun {de Autumpno), du lieu de
Champclos, paroisse de Sainte-Cécile d'Andorge, et
Raymont Chabrier {Chamberii, du mas de Villarei, de
ladite paroisse, lequel fit reconnaissance, par ce même
acte, audit Pierre Verdelhan, d'une pièce de terre située
en ladite paroisse, qu'il avait eue par ledit échange,
et qui était sous sa directe et seigneurie. Serait-ce un
de ses tils, nommé Vincent Verdelhan, du mas de Sar-
remejane, dans un hommage qu'il rendit, le 26 juillet
i5i3, à l'abbé de Sendras, pour plusieurs biens qu'il
tenait sous la directe seigneurie de ladite abbaye.
V. Noble Antoine Verdelhan, seigneur de Sarreme-
jane et de Fabregues, qui, suivant la combinaison d'années
par chaque degré, devait être arrière-petit-fils d'Etienne
Verdelhan, auteur de la branche des seigneurs de Sarre-
mejane, possédait déjà cette terre de Sarremejane, lors
3o VERDELHAN.
d'une ratification qu'il fit, le 22 mars i5j5, d'un échange
que Jean Fagès, de la paroisse de Saint-Privat de Valle-
longue, avait tait avec messire Anthoine Verdelhan, licen-
cié, seigneur de Marveilhac, de plusieurs terres tenues
dudit seigneur de Sarremejane, auquel ledit Jean Fagès
donna le même jour une reconnaissance desdites terres,
mouvantes delà directe seigneurie et juridiction dudit jSar-
remejane; et d'une reconnaissance que lui fit encore, le
24 du même mois, Pierre Hugon, de ladite paroisse de
Saint-Privat, d'une pièce de terre qu'il possédait en ladite
paroisse, sous la directe et juridiction moyenne et basse
dudit seigneur de Sarremejane, en présence de messire
Anthoine Verdelhan, seigneur de Marveilhac; le i" acte
où l'on trouve qu'il possédait la terre de Fabregues, est
une reconnaissance donnée, le 26 juin iSyS, à noble
Anthoine Verdelhan, es droits licencié, seigneur de Mar-
veilhac, biens tenant et successeur de noble Pierre Ber-
nard, du lieu de Saint-Christol, par Jacques Malplach, de
ladite paroisse de Saint-Privat; savoir, de plusieurs pièces
de terres étant sous sa directe, moyenne, basse, avan-
tage, seigneurie et prétation, il prenait encore la qualité
de seigneur de Fabregues, lorsqu'il épousa, par contrat du
4 septembre suivant, Marguerite Durant, veuve en
deuxièmes noces de Claude d'Alègre, dit Vielvier, en
premières noces, de noble Guillaume de Budos ; par cet
acte, il paraît que ledit Anthoine Verdelhan avait été
marié en premières noces; car il déclare qu'il avait alors
un fils naturel et légitime appelé Daniel Verdelhan ; Mar-
guerite Durant, de son côté, dit qu'elle avait eu de son
premier mariage une fille nommée demoiselle Madelaine
de Budos, et ils promettent réciproquement de les marier
ensemble, et d'accomplir ce mariage en faveur duquel
haut et puissant seigneur messire Jacques de Budos, baron,
et depuis vicomte de Portes, baron de Teyrargues, che-
valier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de sa
chambre, et lieutenant de cent hommes d'armes de ses
ordonnances, constitue en dot à ladite demoiselle Ma-
delaine de Budos, sa nièce, pour tous droits paternels, la
somme de 266 écus et deux tiers d'écus d'or, et ledit
Anthoine Verdelhan donne audit Daniel, son fils, la
moitié de tous ses biens, se réservant l'autre moitié pour
légitimer ses autres enfants, nés et à naître, et de plus
tous les droits seigneuriaux qui étaient dus au seigneur.
DE REGNAULD. 3,
baron du Roure et de Grisac, duquel il tenait en juridic-
tion directe.
VI. Daniel Verdelhan , écuyer, seigneur de Fabregues
( l'un des enfants d'Anthoine Verdelhan, dont on vient de
parler), demeurait au lieu de Sarremejane, et reconnut
conjointement avec son père comme successeur de feu
Etienne Verdelhan (auteur de cette branche des seigneurs
de Sarremejane), par acte du 27 mars 1524, tenir à tief
franc et honorable, de haut et puissant seigneur noble
Antoine de Grimoard , écuyer, seigneur et baron de
Grisac , de Bellegarde , etc., plusieurs pièces de terre ,
dont une confrontait avec Pierre Verdelhan , et aussi
plusieurs censives, ainsi que la juridiction qu'ils avaient
dans leurs fiefs et possessions; Daniel Verdelhan fit en-
core hommage, comme successeur et bien tenant d'E-
tienne Verdelhan, tant en son nom que comme fils et
donataire de son père, le 18 septembre iSgo, à haut et
puissant seigneur messire Jacques de Budos, vicomte de
Portes, chevalier de l'ordre du Roi, savoir, d'un sol de
censives, avec droit de directe; prétation qu'il avait à
prendre annuellement sur certains habitants du mas de
Terondel et de Leirolle, pour les fiefs mouvants de sa
directe, avec la seigneurie qu'il disait avoir sur lesdits fiefs,
le tout assis dans la paroisse de Saint-Frezal de Ventalon,
suivant les hommages faits par ses prédécesseurs, aux pré-
décesseurs dudit seigneur de Portes ; on a vu, à l'article
de son père, qu'en 1378, il était sur le point d'épouser
demoiselle Madelaine de Budos, fille de noble Guillaume
de Budos, et de Marguerite Durant , sa belle-mère ; mais
on ne sait si ce mariage eut lieu.
Armes : écartelé, au premier de sable, à une étoile
d'argent; au deuxième d'azur, à trois coquilles d'or; po-
sées 2 et I ; au troisième d'azur, à un lion d'or ; et
au quatrième de gueules, à six besants d'argent , posés
3, 2 et I.
REGNAULD de Bissy et Lannoy, en Savoie, de
Parcieu et de Bellescizes, en Lyonnais, famille an-
cienne qui remonte à :
I. Guillaume de Regnauld , I" du nom, en latin
/
32 DE REGNAULD.
Regnaldi, chiteWm de Maurienne en 1290; on ignore le
nom de sa femme. Il eut pour fils :
II. Jean de Regnauld, qui fut secrétaire des comtes de
Maurienne, en i35o, ainsi qu'il appert par le registre de
la chambre des comptes de Turin. Il fut père de :
III. Guillaume de Regnauld, II* du nom, qui prêta
foi et hommage, avec les gentilshommes de Savoie, en
1430; il avait épousé Emeranciène de Cors, dont il eut :
IV. Pierre de Regnauld, I" du nom, chevalier, sei-
gneur de la Maison-Fort de la Tour, près de Chambéry,
vivant en 1470; Il épousa, le 12 février 1447, demoiselle
Claudine de Bagtalier, dont le nom, dans les titres latins
est Bataglieri. De ce mariage vinrent plusieurs enfants ;
le seul qui laissa postérité fut :
V. Guillaume de Regnauld, III* du nom , chevalier,
seigneur de la Tour, qui reçut une missive de Louis XII,
du 9 octobre 1499, par laquelle il appert que ce seigneur
était, pour la somme de trois cents livres, dans l'emprunt
que le Roi leva pour subvenir aux charges de l'Etat. Il
testa en i5o7, et mourut en i5io, ainsi que le porte
l'inscription qui est sur son tombeau , dans l'église de
Saint-Paul de Lyon. Il eutdeux femmes; la i" Françoise
Faure, la 2', Jeanne de Maut, dont il eut ;
i.° Claude, dont Tarticle suit ;
2.° François, seigneur de la Tour, dont descendent
messieurs de Bissy et de Lannoy ;
3.° Pierre de Regnauld, échevin à Lyon en i532,
1540 et 1546;
4.° Claudine de Regnauld ;
5." Madelaine de Regnauld.
VI. Claude de Regnauld, écuyer, seigneur de Pierre-
latte, fut nommé échevin de la ville de Lyon, pour 1524,
i525, 1529, i53o, et 1544; il est qualifié écuyer dans
l'arrentement de la terre de Pierrelatte, du 5 décembre
1548, signé Guillaume Monnier, notaire royal d'Elphinal ;
il avait épousé, i." Françoise de Lafay ; 2° Antoinette
Bulliond, fille de noble Antoine Bulliond , général des
finances de France, en Bretagne, dont il eut quatre en-
fants, comme il appert par le testament de ladite Antoi-
nette, du 3 août 1 549 ; il eut sept enfants de sa pre-
mière femme, entr 'autres :
I
DE REGNAULD. 33
I .' Jacques, dont l'article suit ;
2." N premier président à Lyon, en iSôp;
3.' Geoffroy, chevalier de Malte, commandeur de
la Tourelle.
VII. Jacques de Regnauld, I" du nom, écuyer, sei-
gneur de Pierrelatte, en Dauphiné, de Corps, Vaulgde-
mart et Saint-Guillaume, comme il appert par trois ar-
rentements desdites terres, échevin de la ville de Lyon
en i56i, conseiller du Roi le 23 décembre i568, des 5
janvier, 1 3 octobre et 2 3 décembre iSyi. 11 avait épousé,
par contrat du 2 octobre i55i, Jeanne de Peyrouse, fille
de Guillaume de Peyrouse, seigneur de Saint-Guillaume
et Vaulgdemart ; leurs enfants furent :
I ." Claude, qui suit ;
2." Nicolas de Regnauld , qui a fourni la branche
des marquis de Bellescizes ;
3.' Guillaume, échevin à Lyon, en 049, 55 et 67;
4." Jean-Jacques, échevin à Lyon, en 1572 ;
5." Antoine, aussi échevin en i566 et iSôj.
VIII. Claude de Regnauld ,11' du nom , écuyer ,
seigneur de Corps et Vaulgdemart, conseiller du Roi en
l'élection du Lyonnais, par lettres de Henri III, du 14 no-
vembre 1587, consul échevin delà ville de Lyon, en 1600
et i6oi,etrun des anciens capitaines de cette ville, avait
épousé, par contrat du 23 août i5g2, Eléonor de Bussilet,
fille de Louis de Bussilet, écuyer, seigneur de la Rivière,
conseiller du Roi et garde des sceaux au siège présidial de
Lyon, et de Marie Dubois; il n'eut de ce mariage que :
IX. Nicolas DE Regnauld, écuyer, conseiller secrétaire
du Roi, maison et couronne de France, et de ses finances,
par provision du 17 février 162 1 ; il épousa, i.° par con-
trat du 14 juillet 1618, Claudine Girard; 2.° par contrat
du 6 août 1623, Marguerite de Bernond ; il obtint, le
4 novembre 1627, un certificat de François de Chevrier
des Libres, seigneur de Saint-Mauris , juge général des
armes de France, qui atteste la filiation et les armoiries de
sa famille , telles que nous les rapporterons ci-après ,
dressées sur les titres originaux. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i .• Claude de Regnauld ;
2.° Marie de Regnauld ;
9. ' 3
34 DE REGNAULD.
Du second lit :
3.* Claude François, qui suit ;
4.° François.
X. Claude-François de Regnauld, chevalier, seigneur
du Buisson, épousa, par contrat du 22 juin 1680, Jeanne
de Molin, fille de messire Antoine Molin, conseiller du
Roi, assesseur et premier élu en l'élection de Saint-Etienne
en Forez, et de Philippe Rivoire ; il donna à son beau-
père, le 26 du même mois, quittance de la somme de
3o,ooo livres, pour la dot de sa femme, et est maintenu
dans sa noblesse , lors de la recherche des usurpateurs,
par M. Dugué, intendant du Lyonnais, le i"juin 1667.
De ce mariage :
XI. Antoine-François de Regnauld, chevalier, sei-
gneur de Parcieu, Massieu et Myons, conseiller en la cour
des monnaies, sénéchaussée et siège présidial de Lyon,
en faveur duquel, par lettres patentes de S. A. S. monsei-
gneur Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, en date
du mois d'août 172 1, il aliène ses Justices de Parcieu et
Massieu , sises dans sa souveraineté de Dombes , audit
Antoine-François de Regnauld, en considération de l'an-
cienneté de sa noblesse et des services que ses ancêtres ont
rendus aux princes ses prédécesseurs, a épousé, par con-
trat du 9 décembre 17 10, Françoise Chappuis de la Fay,
fille de Jean Chappuis, écuyer, seigneur de la Fay, l'Au-
bépin, Larejasse, etc., conseiller du Roi en la cour des
monnaies de Lyon, et de Catherine de Bailly. Il fut
père de :
XII. Jean-Antoine de Regnauld , chevalier , seigneur
de Parcieu, Massieu, Myons et autres lieux, député de la
noblesse à l'assemblée des notables de la ville de Lyon,
marié , par contrat du 25 novembre 1744, avec Bonne de
Ponsaimpierre du Péron, fille de Dominique de Ponsaim-
pierre, écuyer, seigneur du Péron, noble Luquois d'ori-
gine, conseiller en la cour des monnaies, sénéchaussée et
siège présidial de Lyon, et de Bonne d'Ambournay. De
ce mariage sont issus :
i.° Antoine-Bon, qui suit
2." Catherine-Bonne, mariée à messire Louis Hum-
bert de Gratet, chevalier , comte du Bouchage,
conseiller au parlement de Grenoble ;
DE GRAVE. 35
3.* Dominique- Françoise, mariée à messire Adrien
d'AUois , chevalier, comte d'Herculeus , maré-
chal des camps et armées du Roi.
XIII. Antoine-Bon, marquis de Reghauld de Par-
ciEU, chevalier, ancien conseiller d'ambassade du Roi à
la cour de Vienne, a épousé, par contrat du 19 avril 1779,
Marie-Claudine-Gabriel de Labletonniére d'Igé , fille de
messire François-Charles-Albert de Labletonniére, che-
valier, baron d'Igé, seigneur de Domanges, Sathonay,
Epières, Azay, Chevagny et autres places , ancien offi-
cier au régiment d'Orléans, et de dame Madelaine Chap-
puis delà Fay. De ce mariage sont issus:
I."* Alphonse- François-Bon, qui suit;
2." Adélaïde;
3.' Amélie;
4." Zoé.
XIV. Alphonse- François-Bon , marquis de Regnauld
DE Parcieu, chevalier, a épousé, par contrat du 22 fé-
vrier 181 3, Louise-Nathie- Madelaine Lemulier de Bressey,
fille de messire Jean Lemulier, seigneur de Bressey, che-
valier , conseiller au parlement de Dijon , député de
l'ordre de la noblesse de Bourgogne aux états-genéraux ,
et de dame Claudine Coujard de Laverchers. De ce ma-
riage est issue :
Claudine- Armande- Blanche.
Armes: De gueules, à la bande d'argent, accompagnée
de deux losanges d'or; couronne de comte; cimier; un
cœur traversé d'un serpent. Supports: deux lions. Devise:
Ardeus et equum.
DE GRAVE, en Languedoc, maison dont l'origine se
perd dans l'obscurité des tems les plus reculés. L'on trouve
dans les dépôts publics, dans les histoires du Languedoc
et dans la bibliothèque du Roi, des marques de sa gran-
deur et de son ancienneté. On voit, par des actes des an-
nées T112, 1149. 1187, que le château de Grave et plu-
sieurs terres qui avaient fait partie des domaines des comtes
souverains de Barcelonne , de Provence, des vicomtes de
Beziers, des ducs d'Albi et des seigneurs de Montpellier,
36 ^E GRAVE.
étaient venus par succession dans la. maison de Grave,
dont ceux de cette maison étaient seigneurs et y tenaient
des troupes à leur solde, en 1 1 5o.
Gérauld de Grave est nomme' dans une charte de l'an
II 12, avec Pierre de Ghambaut, Pons Dalmas , Pierre
Adhemar, Pierre Ruffo et plusieurs autres seigneurs ecclé-
siastiques de la sénéchaussée de Carcassonne.
Arnauld de Grave est présent à un acte signé de lui et
de plusieurs autres seigneurs, de Roger, vicomte de Car-
cassonne, du quatrième jour des calendes de septembre
de l'an 1 149.
Guillaume de Grave fit , conjointement avec Girard
Bec, une donation pour fonder l'abbaye de Candeil, en
I i5o, à Alexandre, abbé de Grandselve.
Guillaume- Raymond, Raymond et Guillaume de Grave,
vivaient en 1 1 58, i(83, et 11 87, suivant des actes de ces
années, souscrits par eux.
I. Mathieu de Grave, I** du nom, chevalier, sei-
gneur de Leucate en 1 1 5o, mérita, par sa bravoure, la
ville et château de Peyriac, pour en avoir chassé le sei-
gneur, homme inquiet, cruel, qui tyrannisait ses vassaux
et persécutait ses voisins. En mémoire de cette action, il
lui fut permis, et à ses descendants, de porter pour cimier
en ses armes, une tête de géant au bout d'une lance, tel
qu'on le voyait gravé sur la porte de l'église de Peyriac. Il
eut pour fils :
II. Eléazard de Grave, P' du nom , chevalier, sei-
gneur de Peyriac , qui , ayant été attaqué par Simon,
comte de Montfort , se défendit vaillamment , durant
deux jours, dans Peyriac, et n'en sortit que pour se jeter
dans Rieux, qui était plus en état d'être défendu ; il y fut
attaqué par le comte de Montfort, qui s'empara de cette
place, et fit Eléazard prisonnier en 121 1. Comme il avait
embrassé l'hérésie des Albigeois, suivi le parti des comtes
de Toulouse, de Carcassonne et de Poix, et souffert qu'on
la prêchât publiquement dans le château de Peyriac, non-
seulement il perdit sa liberté à la prise de Rieux, mais ses
biens furent encore confisqués. Il épousa Fabrice, dont
il eut :
i." Eléazard, dont l'article suit ;
DE GRAVE. 37
2.* Marquise de Grave, i
3.' Aida de Grave, / vivantes en i23i.
4.* Ermengarde de Grave, 1
III. Eléazard de Grave, II* du nom, chevalier, de-
manda au Roi saint Louis la restitution des biens d'EIéa-
zard, son père, et la dot de Fabrice, sa mère, conjoin-
tement avec Marquise, Aida et Ermengarde, ses sœurs;
il leur fut répondu, suivant l'acte de l'an i23i, qui se
trouve à la bibliothèque du Roi et dans les archives de
Montpellier, que leurs père et mère étant morts héré-
tiques, leurs biens étaient et demeuraient confisqués. Ses
enfants furent :
I .• Pierre, dont l'article suit ;
i.° Arnaud, chevalier, / . . ,
o « r> j u 1- i vivants en 1245.
3." Raymond, chevalier, V
IV. Pierre de Grave, chevalier, seigneur de Peyriac,
fut un des seigneurs qui, le samedi 24 janvier 1243, prê-
tèrent serment au Roi de s'élever contre les entreprises du
vicomte de Narbonne et ses héritiers, et de conserver fidè-
lement les domaines de S. M. 11 reçut du Roi saint Louis,
au mois de juillet 1245, avec Arnauld et Raymond de
Grave , ses frères , 60 livres de rente , assignées sur les
lieux de Casilag, de Brousses, de CayroUes, de Traussan
et d'Azile- le- Petit, et ce prince lui restitua la moitié de
la ville de Peyriac, confisquée sur son aïeul, en récom-
pense de ses services et de son dévouement à la cause de
la religion. Il fut un des chevaliers qui écrivirent au Roi,
le i5 juin i255, touchant les intérêts de ce prince. Il
fonda une chapelle à Peyriac , le 1 1 des calendes d'août
de la même année, au frontispice de laquelle était une
inscription qui en marquait la fondation; cette chapelle
subsistait encore avant la révolution, de même que son
tombeau, qui y fut élevé et sur lequel étaient représentés,
en bas reliefs, trois chevaliers armés, leurs chevaux bardés
et chargés d'ondes. Il termina, au mois de mai i258, le
démêlé entre Philippe II de Montfort, seigneur de Castres,
Pierre, vicomte de Lautrec, et Vacquerie , sa femme, au
sujet du château de Fiac et de quelques autres domaines,
que le premier prétendait être de sa mouvance. Au bas de
: û sentence qui intervint à ce sujet, est le sceau de Pierre
de Grave, chargé de trois /asces ondées, et non pas de
croissants, comme on a mis mal a propos dans l'histoire
38 DE GRAVE.
du Languedoc. Pierre de Voisins, Boson de Monestier et
Pierre de Grave, arbitres de ce différend, sont qualifiés,
dans l'acte, de nobles, seigneurs et chevaliers. Il fut du
nombre des principaux seigneurs de la sénéchaussée de
Carcassonne , qui s'armèrent contre Pierre de Colmieu ,
vice-légat du Saint-Siège, qui lésait les intérêts du Roi,
alors à la Terre-Sainte, et qui, secondé des vicomtes de
Lautrec et autres seigneurs, ravageait le pays pendant l'été
de 1259. 11 avait épousé Brunissende, nommée dans la
donation du Roi saint Louis, de l'an 1245. Leurs enfants
furent :
i.° Berenger, dont l'article suit;
2." Raymonde, qui vivait en 1268.
V. Berenger de Grave , I*' du nom , chevalier , sei-
gneur de Peyriac, tenait rang avec Ja plus haute noblesse
dans la convocation des nobles, faite par le sénéchal de
Carcassonne, le 3 des calendes de juin 1268. Il rendit
hommage au Roi, de ses terres, le 4 des ides de février
1276, et partagea avec le sénéchal de Carcassonne, agis-
sant pour le Roi, le 3 des nones de février de la même
année. 11 reçut encore , en 1274, une lettre de convoca-
tion du sénéchal de Carcassonne , comme étant un des
seigneurs du pays tenus au service militaire. En i3o4, Phi-
lippe-le-Bel ayant demandé un subside extraordinaire pour
pouvoir continuer la guerre de Flandre, il est nommé
parmi les seigneurs et prélats du Languedoc, qui lui ac-
cordèrent le cinquième de leur revenu; et au mois de
juillet i3i5 il parut à la montre des gens d'armes de la
sénéchaussée de Carcassonne , convoqués pour la guerre
de Flandre. Dans cette montre, où comparaissent le Noir
de la Redorte , Guillaume de Voisins , chevalier-banne-
ret, Guillaume de Villerembert , chevalier , Roger d'An-
duse, damoiseau, Berenger d'Aban, damoiseau, Jean de
Saint-Denis , coseigneur de Badens, Berenger de Pierre-
Pertuse, chevalier, avec Guillaume, son fils, Bernard de'
Comminges, damoiseau, Pierre de Villeneuve, chevalier,
Guillaume de Baux , et autres seigneurs , tous gens
d'armes de ladite sénéchaussée, Berenger de Grave a la
qualité de damoiseau de Peyriac ; mais dans un acte de l'an
i3i7, il est qualifié de chevalier et de noble et puissant
seigneur, et Raymond de Grave, son fils, qui suit, signe
dans le même acte, et y est qualifié damoiseau, titre que*
I
DE GRAVE. 39
prenait alors le fils d'un chevalier, tant qu'il n'était point
parvenu à la chevalerie. Il avait épousé Vacquerie de
Monteil^ dont est issu :
VI. Raymond de Grave , chevalier , seigneur de Pey-
riac, de Ventenac, de Brosse - Cavaret , etc., qui possé-
dait les mêmes terres sur lesquelles avait été établie la pen-
sion de 60 livres de rente par saint Louis. Il testa le 12
novembre iSji, suivant qu'il est énoncé dans le contrat
d'accord fait entre ses enfants le 21 août iSgS . Il avait
épousé, :.' Allemande de Roquenegade; 2." Sclarmonde
de Fressac ; 3.' Saure de Merle. Ses enfants furent :
Du premier lit :
1." Sclarmonde, j ,- •
„ . - • } religieuses ;
2." Marguerite, ) °
Du second lit :
3.' Jean , qui fut sénéchal de Carcassonne en 1345 ;
4." Eléonore de Grave ;
Du troisième lit :
5." Foulques dit Fouquet de Grave,
6.' Hugues, dont l'article suit ;
7.* Pierre, dont on ignore la postérité ;
8.° Berenger , qui fonda la cinquième branche rap-
portée ci-après.
VII. Hugues DE Grave, damoiseau, seigneur de Pey-
'riac, deVillegly, de Félines, d'Alzeau, deVentajou, etc.,
vivait en 1372 et 1379 , suivant des actes qu'il passa alors.
Il parait dans le contrat d'accord du 21 août iSgS, tou-
chant la succession de son père, fait entre lui et ses frères
et sœurs des deux premiers lits. Il transigea , en présence
de noble Pierre de Malbosc , seigneur de Mirai, le 12 août
1402 , avec les consuls de Peyriac , au diocèse de Nar-
bonne ; fut nommé héritier de Fouquet de Merle , son
oncle maternel , aux conditions de porter le nom et armes
de Merle. C'est depuis ce tems que la maison de Grave
' jécartèle d'or , à cinq merlettes de sable. 11 rendit hommage
■ au Roi, pour ses terres et seigneuries, les 21 octobre 1405
■ et 18 juillet 1407. Il avait épousé Navarre de Hautpoul,
■ dont sont issus :
I .• Jean, dont l'article suit ;
^O DE GRAVE.
2." Macé de Grave, écuyer, pourvu de l'évéché dç
Carcassonne, le 3 décembre 1456 ;
3.* Miracle de Grave, mariée à Bermond de Siran ;
elle fit son testament le 10 juillet 141 8 , par lequel
elle institua Jean , son frère aîné , héritier de ses
biens ;
4.° Blanche de Grave , qui épousa Guillaume Abbani
de Durban ;
5." Philippe de Grave ;
6.° Cécile de Grave.
VIII. Jean de Grave , I" du nom , seigneur de Vil-
legly, fit hommage au Roi en 141 7, et épousa Sybille
Royer de la Boissière, dame d'Arragon, dont il eut :
I .° Guillaume , seigneur de Sérigan , qui épousa
Marquise de Rouch d'Arnoye, dont il eut :
a. Bertrand de Grave ;
b. Nicolas de Grave, seigneur de Puylaur;
c. Guillemette de Grave , mariée , le premier
octobre i588 , à Jacques de Loubens, seigneur
de Loubens et de Verdalle, conseiller d'état,
chevalier des ordres du Roi ;
2,° Mathieu, dont l'article suit ;
3." Mathieu, dit le Jeune , qui fit son testament le
26 février i5oi.
IX. Mathieu de Grave ,11° du nom , seigneur de
Villegly, d'Arragon et autres lieux , partagea avec Guil-
laume, son frère, les biens de Jean, leur père , par acte
du i5 mai 1454, et testa le 22 août 1463. Il avait été
nommé, par le Roi Charles VII , en 1456 , pour admi-
nistrer le temporel de l'évéché de Carcassonne , et avait
épousé, i.° Andrive de Serrières ; 2." Bonne de Haut-
poul, fille de Gaston de Hautpoul, seigneur de Félines,
de Cassagnoles et Ventajou , et de Jeanne de Sainte-
Colombe. Il eut du premier mariage :
I .° Jean, dont l'article suit ;
2." François de Grave , seigneur de Félines , qui
testa le 5 septembre 1621, et fut père de Bernard
de Grave , qui épousa , le 3 mai i63 1 , Anne de la
Vergne, qui le (it père de Biaise de Grave, sei-
gneur de Félines, maintenu dans sa noblesse avec
DE GRAVE. 41
son père, par jugement de M. de Bezons, inten-
dant du Languedoc, du 19 décembre 1668 ;
3.* Catherine de Grave;
4.» Jeanne de Grave ;
5.° Isabelle de Grave.
X. Jean de Grave , II* du nom, seigneur de Ville-
^ly, d'Arragon, de Puynautier et de la Livinière , terres
dont il rendit hommage au Roi le 1 1 février 1483, fut insti-
tué héritier de son père, et fît son testament le 7 mars i52i :
Il avait épousé : 1 .» Beatrix de Puymissoni 2.» Jeanne de
Montbrun. Ses enfants furent;
Du premier lit:
I.» Gabrielle de Grave;
Du second lit :
2." Jean, dont l'article suit;
3.» Joachim de Grave;
4.'» Philippe, chef de la troisième branche, rapportée
en son rang ;
5.» François, tige de la quatrième branche, rappor-
tée aussi en son lieu;
6." Jeanne de Grave, qui épousa François Abbani^
seigneur de Mossio :
7.' Claire de Grave, qui épousa Jean d'Auxillon;
8.» Anne de Grave, mariée avec Philippe de Sainte-
Gassemore;
g.» Isabelle de Grave ;
10." Jeanne de Grave ;
1 1 .• Andrive de Grave.
XI. Jean de Grave, III* du nom , seigneur de Ville-
gly, d'Arragon, etc. , épousa, par contrat du 5 août i526,
Catherine de Rouch d'Arnoye, et testa le i3 avril iSSj.
De son mariage sont issus :
I .• Pierre de Grave, seigneur de Villegly, qui épousa
Anne de Hautpoul, et fît son testament le 3 avril
1592, suivant deux arrêts, des 26 novembre 1602,
' et 2 novembre i6o3. Il fut père d'Annicetde Grave,
seigneur de Villegly, qui vivait en i6o3;
2." François, dont l'article suit ;
3," Antoine de Grave;
4.» Jean-Jacques, auteur de la seconde branche, rap-
portée ci-après ;
42 DE GRAVE.
5.° Isabeau de Grave ;
6.° Anne de Grave;
7.° Jeanne l'aînée, mariée à N.... de Rouch;
8." Jeanne la jeune;
9.° Claire de Grave }
10." Marguerite de Grave, mariée à Pierre Darsse,
seigneur de Launes, co-seigneur de Cascastel.
XII. François de Grave, I" du nom, écuyer sei-
gneur de Lanet, épousa, par contrat du 3 o octobre i565,
Jeanne du Château. De ce mariage sont issus :
I ." François de Grave , seigneur de Lanet , qui
épousa, le 25 mai i5g6, Marguerite de Hautpoul,
et testa le 6 novembre 1620. Il eut de son mariage :
a. Jean-Balthazard, qui testa le 10 novembre
i665, et fut père de Pierre de Grave, sei-
gneur de Castillon et de Lanet , maintenu
dans sa noblesse par jugement de M. de Be-
zonSj du 19 décembre 1668;
b. Pierre de Grave, seigneur de Saint-Christol,
qui épousa, le 9 mai 1647, Guillaumette de
Fabre;
c. Jean de Grave, seigneur de Combebelle, qui
testa le 12 septembre i638. Il avait épousé,
par contrat du i3 octobre 1610, Germaine
Nonels, qui le fit père de Jean-François de
Grave, seigneur de Prunet, maintenu le 19
décembre 1668 ;
d. François de Grave ;
2." Jean, dont l'article suit.
XIII. Jean de Grave, IV" du nom, écuyer, seigneur
de Combebelle, est nommé dans une reconnaissance de
noble Pierre d'Yversen, du lieu de Gaillac , du 5 no-
vembre 1616 , où il est dit qu'il tenait, conjointement
avec lui, un fief assis en la juridiction de Brens, séné-
chaussée de Carcassonne. Il épousa, par contrat du 16 oc-
tobre 1606, Germaine de Doustre, dont il eut :
1 ." Jean, dont l'article suit ;
2.' Claudette de Grave, mariée, par contrat du 4 fé-
vrier i635, à Hercule de Casemajou, seigneur de
Montommet, fils de Jean de Casemajou, seigneur
de Vignes, et de Françoise Bourcierdu Barri.
i
DE GRAVt. 43
XIV. Jean de Grave , V du nom, seigneur de Du-
refort et de Combebelle , épousa, i.* le i3 décembre
1649, Catherine de Grave, sa cousine ; 2." le 14 juillet
1 638, Claude de Casemajou. Ses enfants furent :
Du premier lit :
I .* Germaine de Grave ;
Du second lit:
2* Henri de Grave ;
3/ Balthazard de Grave ;
4.* Charles, dont l'article suit;
5.* Geneviève de Grave.
XV. Charles de Grave, seigneur de Durefort et de
Combebelle, né le 26 juillet 1667, chevalier de Tordre
roval et militaire de Saint- Louis en 1691, capitaine de
.grenadiers dans le régiment de Languedoc en i6g5 , puis
lieutenant-colonel en 1734, avait épousé, par contrat du
7 avril 17 19, Henriette le Vasseur, dont il eut :
I.» Charles- Antoine, mort jeune ;
2." Fiacre-François, né le 8 janvier 1724, abbé de
Sâtre et des Alleuds, grand-vicaire du diocèse de
Saintes, député à l'assemblée du clergé de France
en 1760, mort évêque de Valence;
3.' François, dont l'article suit.
XVL François de Grave, seigneur de Durefort et de
Combebelle, dit le comte de Grave, né à Blaye, le 5 août
1726, colonel du régiment de Provence, puis comman-
dant de la province de Bretagne, mourut lieutenant -géné-
ral des armées du Roi et commandeur de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis. Il avait épousé, le 26 novembre
1749, Marie- Anne- Eléonore de Grave, sa cousine, dont
sont issus
1.' Edme - Charles- François , marquis de Grave,
mort à l'expédition de Quiberon, en 1793, colo-
nel des chasseurs de Guienne et aide -de-camp de
Monsieur , aujourd'hui régnant. Il avait épousé
Adélaide-Henriette-Elisabeth de Bésiade d'Avaray,
fille de Claude-Antoine de Bésiade, marquis d'Ava-
ray, pair de France, lieutenant-général des armées
du Roi, maître de la garde-robe de Sa Majesté, et
d'Angélique-Adélaidc-Sophie de Mailly de Nesle.
44 DE GRAVE.
Il n'a laissé qu'une fille, Zoé de Grave^ qui a
épousé M. le marquis de Guerry ;
2.° Pierre-Marie, dont l'article suit ;
3.° Augustine de Grave, mariée au marquis de Cam-
bis, père du vicomte de Cambis, commandant en
Languedoc.
XVII. Pierre-Marie, marquis de Grave, ancien mi-
nistre et secrétaire d'Etat de la guerre, lieutenant-général
des armées du Roi, et pair de France en i8i6.
SECONDE BRANCHE.
XII. Jean-Jacques de Grave, troisième fils de Jean,
III* du nom , et de Catherine de Rouch d^Arnoye , fut
seigneur des Palais, et épousa, par contrat du 28 janvier
i582, Catherine de Hautpoul. De ce mariage sont issus :
I .° Marc-Antoine , seigneur des Palais , marié, le
24 juin 1607, avec Isabeau Nadal, dont:
a. Jacques, seigneur du mas des Cours, marié,
le 18 février i653,avec Françoise de Roux. Il
fut maintenu par jugement de M. de Bezons,
du 19 décembre 1668 ;
b. Marc-Antoine de Grave;
c. Marguerite de Grave , qui épousa Raimond
de la Cour ;
d. Gabrielle de Grave ;
3.° Claude de Grave;
3." Jean-Antoine, dont l'article suit ;
4°. Jean-François de Grave, qui épousa, le 21 jan-
vier 16 19, Anne de Noué ;
5.° Jacques de Grave, marié, le 8 novembre 161 5,
avec Louise Darsse.
XIII. Jean-Antoine de Grave, seigneur de la Nauze,
fit son testament le 26 novembre lôSy. Il avait épousé
Jeanne de Robert, dont sont issus:
I .° Claude, dont l'article suit ;
2." Jean-Jacques, seigneur de la Caussade ;
3.* Barthélemi de Grave, seigneur de la Nauze,
marié, par contrat du 7 janvier 1667, avec Ga-
brielle de Jardin, dont il eut :
Jean-Baptiste de Grave ;
DK GRAVE. 45
b. Annicet de Grave , seigneur de la Nauze et
de Saint-Martin de Toque, ancien major du
régiment de Vermandois, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, né le 17 avril
1678, marié à N.... de Carlippa, dont ii était
veuf et sans enfants en 1743 ;
c. Marie de Grave ;
d. Catherine de Grave, morte en 1720;
4.* Jean-François de Grave ;
5. 'Catherine de Grave, mariée à Jean de Grave,
seigneur de Combebelle, son cousin ;
6." Madon de Grave , femme du seigneur de Clix ;
7.° Jeanne de Grave.
XIV. Claude de Grave, seigneur des Palais, épousa,
par contrat du 6 octobre i655, Isabeau du Mas de Soustre,
fille de Pierre du Mas de Soustre, seigneur de Mas et de
Miramonde de Loubens, et fut maintenu dans sa noblesse,
conjointement avec ses frères, par jugement de M. de
Bezons, intendant du Languedoc, du 19 décembre 1668.
Il eut jx)ur fils:
XV. Marc-Antoine de Grave, I" du nom, seigneur des
Palais, né en août i65g, qui fit hommage au Roi en 1679,
et s'allia, par contrat du 20 avril 1680, avec Marie de
Donos, dont il eut :
i.° Jean-François, dont l'article suit;
2." Marc-Antoine de Grave , marie, le 3o octobre
1729, avec Jeanne de Doustet, dame de Camplong,
de laquelle il eut :
a. Clément, né le 4 février 1734;
b. Annicet, né le 3 mai 1737 ;
c. Dorothée, née le premier février ij3i ;
d. Marie- An ne, née le 12 octobre 1732 ;
e. Anne de Grave, née le 5 août 1735.
XVI. Jean-François de Grave, seigneur des Palais, né
le 2 décembre 1700, épousa, le i3 juin 1729, Marie-
Anne des Moulins, dont sont issus :
i.' Marc- Antoine-Paul, né le 22 mars 1730, mort
officier dans le régiment de Laval, infanterie;
2.* Pierre-Annicet, né le 19 août 1734, mort en
Canada au régiment de Guienne ;
^6 DE GRAVE.
3." Hyacinthe, né le 4 mai 1736 , officier dans le
régiment de Languedoc, infanterie, en 1760;
4." Louise- Rose de Grave, née le 17 mai 1731.
TROISIÈME BRANCHE.
XI. Philippe DE Grave, I*' du nom, seigneur de Fé-
lines, hls puîné de Jean, II* du nom, épousa, par con-
trat du 25 août 1549, Madelaine de Says, et testa le 26
février i583. Il eut de son mariage :
I .° François, dont l'article suit ;
2.° Geraude de Grave ;
3." Catherine de Grave;
4.** Charlotte de Grave ;
5." Jeanne de Grave, mariée à N.... de Mibradier;
6.° Marguerite de Grave.
XII. François de Grave, seigneur de Félines, épousa,
par contrat du 3i janvier i588, Jeanne de Montredon,
et fit son testament le i5 novembre 1621. Il eut de son
mariage :
I .° Bernard, dont l'article suit ;
2." Jean-François de Grave;
3." Henri de Grave ;
4.° Claudet de Grave ;
5." Jeanne de Grave.
XIII. Bernard de Grave, seigneur de Félines et de
Montalbine, gentilhomme ordinaire de la chambre de
M. le duc d'Orléans, et capitaine d'une compagnie de
cent hommes d'armes, fit son testament le 11 juin 1671.
Il avait épousé, i.° par contrat du 14 avril 1620, Anne
de Reboule, morte sans enfants; 2.° le 3 mars i63i, Anne
de la Vergne de Tressan, fille de Jérémie de la Vergne,
seigneur de Tressan , et d'Anne de Villa. De ce mariage
vinrent:
I .° Jérémie, prêtre ;
2.° Biaise, qui suit;
3.' Une fille.
XIV. Biaise de Grave , seigneur de Félines , d'Aï
gins et de Caumont, fut maintenu dans sa noblesse, con-
jointement avec Jérémie , son frère , par jugement cl<
DE GRAVE. 47
M. de Bezons. du 19 décembre 1668. Il épousa, i.» par
contrat du 16 août 1666, demoiselle Jeanne de Gep de
Sauvian ; 2.* par contrat du 25 août 1668, Marie de Rouvé;
3/ par contrat du premier octobre 1690, Louise de Ro-
quefon de Marquein. Ses enfants furent :
Du premier lit:
I .• Joseph, dont la postérité est éteinte ;
Du second lit:
2.* Alphonse, dont l'article suit;
Du troisième lit :
l
3.* Edme de Grave , j
4.* François-Alphonse, | religieux.
5.* Sebastien de Grave. )
XV. Alphonse de Grave seigneur d'Argins, capitaine
d'infanterie en 1707, épousa, le 8 février 171 1, Thérèse
de Brettes de Thurin, dont il eut :
I.* Jean Hyacinthe, qui suit;
2.* Une fille, née en novembre 171 1.
XVI. Jean-Hyacinthe, dit le vicomte de Grave, né
à Narbonne, en décembre 1714, mousquetaire du Roi en
1740, chevalier de Saint-Louis en 1745 , et capitaine au
régiment de Cambis en 1752, a épousé Josephe-Anne-
Thérèse de Boyer de Sorgues, dont est issu :
Jean-Hyacinthe de Grave, né le 20 septembre 1755.
QUATRIÈME BRANCHE.
VII. Berenger de Grave, damoiseau, seigneur de Mar-
sal, fds posthume de Raymond , chevalier , et de Saure
de Merle, sa troisième femme, est énoncé dans le con-
trat d'accord passé entre Fouquet et Hugues de Grave, ses
frères, le 21 août iSgS. Govinde Nave, damoiseau, alias
Galmanuès de Navarre, lui fit donation, le 4 avril 1435,
4e tous les droits qu'il avait sur les biens de Raymond de
*Crave, son père. Il avait épousé Marguerite Duranty,
iainsi qu'il est énoncé dans la donation du 20 février 1458,
qu'elle fit, étant veuve, à Gaspard , son fils aîné. Leurs
rafans furent :
i." Gaspard, dont l'article suit;
48
DE GRAVE.
2.** Raymond de Grave;
3.» Alexis de Grave, abbé de Saint-Jacques de
Beziers ',
4.'* Bourguine de Grave , mariée à Gauvin de
Sengla.
VIII. Gaspard de Grave, seigneur de Mus, de Marsal,
du Pouget, donna son dénombrement au Roi le 19 août
1443, et reçut des reconnaissances de divers emphytéotes
en 1445, testa le 6 juin 1476, et est (\n&\\^é noble et puis-
sant seigneur , dans l'acte qu'il fit de la création d'un
bailli, du i3 janvier 1479. H épousa Catherine de Salo-
mon, dont il eut :
1° Thomas, mort sans postérité;
2.° Antoine, dont l'article suit ;
3.° Pierre de Grave, prieur de Montolier;
4.° Violande de Grave.
IX. Antoine de Grave, seigneur de Marsal, du Pou-
get, de Villanovette, de Saint-Martin-entre-deux-Eaux, etc.,
qualifié noble et puissant seigneur, dénombra au Roi sa
terre et seigneurie de Saint-Martin-entre-deux-Eaux, en
i5o3, dans lequel acte il est fait mention d'un autre hom-
mage fait au Roi de Navarre, le 6 octobre 1497. Il épousa
Anne de Caumont, le 20 janvier 1484, et en eut:
i.° Jacques, dont l'article suit;
2.° Antoine de Grave ;
3." André de Grave:
4.° Vesiade de Grave, qui épousa, le 8 octobre i5o8,
André de Voisins;
5.° Asturge de Grave, mariée à Michel Farron ;
6." Minguette de Grave, qui épousa Jacques de Gru ;
7.° Anne de Grave.
X. Jacques de Grave, seigneur de Saint-Martin-entre-
deux-Eaux, de Villanovette, etc. , fit faire une enquête,
le 6 mai i63o, au sujet du patronat de la chapelle de Saint-
Jacques, fondée par ses prédécesseurs, et dotée par Gas-
pard, son aïeul, dans l'église de Saint-Pierre de Thésan.
Il épousa Jeanne du Puy, et fit son testament le 25 no-
vembre i536. Ses enfants furent :
I ." Alexis, dont l'article suit ;
2." Raymond de Grave, religieux au monastère dt
Saint-Pons de Thomières ;
DE GRAVE. 49
3.* Nicolas, qui fonde la cinquième branche, rap-
portée ci-après ;
4.' François de Grave ;
5.* Anne de Grave, qui épousa Guillaume Gondaille,
seigneur des Granges ;
6.° Jacquette de Grave, mariée par contrat du
25 novembre 1542, à Pierre Boyer, seigneur de
Sorgues.
XL Alexis de Grave , seigneur de Villanovette et de
Saint-Martin-entre-deux-Eaux, terre dont il fit le dc-
nombrement au Roi le 11 mars i53o, épousa, par con-
trat du 8 décembre iSSg, Jeanne Patau de Roquebrune,
transigea, en 1 547, avec Nicolas, son frère, testa le pre-
mier mars iSby, et sa femme le 10 janvier 1610. Leurs
entants furent :
i." Jacques de Grave, l'aîné, \ morts sans al-
J
2." Jacques de Grave, le jeune, ) liance;
3.* Antoine de Grave, seigneur de Saint-Martin-
entre-deux-Eaux, marié, le 28 août i586 , avec
Guillemette de Montmouton, dont il eut :
A. Philippe de Grave, marié i." avec Louise
de Bonnefous de Montréal ; 2.° avec Isabeau
de Bertoumieux. Ses enfants furent :
Du premier lit:
a. Marie de Grave, qui fit son testament
le 5 janvier i632;
Du second lit:
b. Pierre de Grave , institué héritier de sa
sœur , par son testament du 5 janvier
i632;
B. Bernardin de Grave , qui testa le 22 avril
i658, et mourut sans postérité ;
C. Félix de Grave;
D. Toinette de Grave ;
E. Claire de Grave;
4.' Timothée, dont l'article suit ;
5.' Pierre de Grave, ( _ , .
^ . ., j /-« { morts sans hoirs ;
6.* Marc de Grave , S '
7.» Claire de Grave, mariée à Nicolas Vinehaut ;
8." Guillemette de Grave, qui épousa, par contrat
5o I>E GRAVE.
du 3 janvier iSyS, Guillaume de Baderon, sei-
gneur de Maussac, fils de Guillaume, et de Made-
laine du Caylar ;
9.° Anne de Grave;
10." Visiade de Grave ;
1 1.** Madelaine de Grave, mariée, par contrat du
27 juillet iSgS, à Jacques de Casemajou, seigneur
de Vignes et de Montommet; fils de Bernard de
Casemajou, seigneur de Montommet, et de Jeanne
Sabaret.
XII. Timothée de Grave, seigneur de Saint -Martin
entre-deux-Eaux , de Longuet, de Marsal et du Pouget,
commandant de la ville de Fougères, transigea, avec An-
toine, son frère, le 18 décembre 1589, et fit son testa-
ment le 26 novembre 1626. Il avait épousé, par contrat
du 28 mars 1596, Antoinette de Bermond du Cailar d'Es-
pondeilhan, morte en i653, et enterrée dans l'église des
Carmes de Beziers, où Henri de Grave, son fils, lui fit
élever un tombeau de marbre en 1664. Parce mariage, il
se trouva cousin-germain de Henri de Montmorency, con-
nétable de France, dont la fille unique épousa le prince
de Condé. De ce mariage naquirent :
i." Marc-Antoine de Grave, écuyer du Roi en 1^24,
qui se signala dans plusieurs actions de guerre. 11
épousa, le 3i août i632, Gratienne du Perron,
dont il eut:
a. Marie de Grave, alliée, par contrat du 2 5 avril
i656, à Henri de Grave, son oncle;
b. Henriette de Grave;
2 .* Philippe de Grave ;
3.° Henri, dontrarticle suit;
4.° Pierre de Grave, aumônier du Roi, abbé de Pé-
rignan;
5.° Marie -Antoinette de Grave, mariée, par con-
trat du 17 juin 1649, à Gabriel de Rouch, sei-
gneur d'Arnoye et de Perdiguier, fils de Jean de
Rouch, seigneur d'Arnoye, et de Marie de Lort.
XIII. Henri DE Grave, seigneur de Saint-Martin-entre-
deux-Eaux, comte de Beauches, marquis de Ville-Fargeau,
seigneur du Perron, sous-gouverneur de Monsieur, frère
de Louis XIV, le i" mai 1648, conseiller d'état d'épée,
DE GRAVE. 5l
Ift i5 août i65o, lieutenant-général des armées du Roi,
épousa, le i6 août i656, en présence du Roi, de la Reine
et de Monsieur, par dispense de la cour de Rome, du i5
décembre i655, demandée par M. de Lyonne, ambassa-
deur de France, par ordre du Roi et de la Reine mère,
Marie de Grave, sa nièce, fille de Marc-Antoine de Grave,
son frère, et de Gratienne du Perron. Il fut maintenu dans
sa noblesse, par jugement de M. de Bezons, du 7 no-
vembre 1669, et fit hommage au Roi de sa terre et sei-
gneurie de Saint-Martin-entre-deux-Eaux , le 14 sep-
tembre 1679. De son mariage sont issus :
I ." Henri de Grave ;
2." Philippe, dont l'article suit;
3.' Jules de Grave, seigneur de Ville- Fargeau, pre-
mier maître de la garde-robe de Monsieur, frère
de Louis XIV, après la mort de Philippe, son
frère aîné. Il épousa Josephe le Duc, dont il eut
pour fille unique Marie-Josephe de Grave, dame
de Ville- Fargeau, femme, le 8 décembre 1721, et
veuve le 9 novembre 1734, de Pierre-Lazare, comte
de Jaucourt, seigneur du Vault-lez-Avalon, fils
de Jean-Louis de Jaucourt, II* du nom, baron du
Vault, et de Catherine Bourée. Elle mourut à
làge de 48 ans. le premier août 1749, au palais
du Luxembourg, et fut enterrée à Saint-Sulpice ;
4.» Nicolas de Grave, abbé de Saint-Euvert d'Or-
léans, chanoine de l'église de Paris ;
5.* Mari©- Henriette de Grave, mariée à Charles de
la Fallu, seigneur du Mesnil-Hubert.
XIV. Philippe de Grave, seigneur de Saint-Manin-
entre-deux-Eaux , baron de Ville-Fargeau , seigneur de
Beauches, de la Richardière, du Perron, etc. , baptisé
au Louvre le 3i janvier 1657, premier maître de la garde-
robe de Monsieur, frère de Louis XIV, par la démission
de son père, épousa, par contrat du 16 novembre 1684,
dame de Solas, marquise dudit lieu, transigea avec Henri
de Grave, son père, et les habitants de Saint-Martin-
entre-deux-Eaux , pour le recouvrement des privilèges
des anciens seigneurs' de cette terre, le 6 mai i685, et
.fit son testament le 25 août 1688. Il eut de son mariage:
XV. Henri-François de Grave, chevalier, marquis de
52 DE GRAVE.
Solas, baron de Lattes, seigneur de Saint-Martin-entre-deux-
Eaux, et de la partie antique de la ville de Montpellier,
enseigne des gendarmes de Flandre, en 1704, puis mestrc
de camp de cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint -Louis, fit plusieurs campagnes, et rendit hom-
mage au Roi de sa seigneurie de Saint-Martin, le 26 mai
1723. Il avait épousé, i.° le 9 février 171 9, Marie-Anne
Goyon de Matignon, fille de Charles- Auguste de Goyon.
maréchal de France , et de Marie - Elisabeth Berthelot ;
2.° le 26 décembre 1741, Guyonne-Marie-Louise-Chris-
tine de Montmorency - Laval, fille de Guy - André de
Montmorency - Laval, marquis de Lezay , et de Magnac,
comte de la Bigeotière et de Fontaine - Chalandray, pre-
mier baron de la Marche , colonel d'un régiment de son
nom , et de Marie- Anne de Turmenier de Nointel. Ses
enfants furent :
Du premier lit :
1 .* Louis-Hypolite de Grave, né le 10 août 1722;
2 .** Charlotte - Eléonore de Grave, née le 19 juillet
1721;
3." Marie-Nicole de Grave, née le premier mars 1725 ;
4." Marie-Anne-Eléonore de Grave, née le 3i jan-
vier 1730, mariée, le 26 novembre 1749, à Fran-
çois de Grave, seigneur de Durefort et de Com-
bebelle 3
Du second lit :
5.' Guy-André-Louis-Henri de Grave^ né le 23 sep-
tembre 1741.
CINQUIÈME BRANCHE.
XI. Nicolas DE Grave, seigneur de Treille, troi-
sième fils de Jacques de Grave, seigneur de Saint-Martin-
entre-deux-Eaux , et de Jeanne du Puy, transigea, au mois
d'août i547, avec Alexis de Grave, son frère, et s'allia
avec Lucie Lauret , fille de Jean Lauret et de Françoise
Foulquier, dont il eut :
I .» Pierre de Grave, seigneur de Montirac ;
2." François, dont l'article suit ;
3." Claudette de Grave.
XII. François de Grave, seigneur de Saint-Martin-
d'Aumez, reçut une donation, le 6 mai i582, de Fran-
DE GRAVE. 53
çoise Foulquier, sa grand'mèrc, et de Lucie Lauret, fut
capitaine au régiment de Montbasin, par commission du
2 juin i585, et testa le 28 août iSpi. Il avait épousé,
I." parcontrat du 24 septembre i58i, Anne de Lasset;
2." par contrat du 24 février i585, Françoise de Barrière.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
I .• Pierre, dont l'article suit ;
Du second lit :
2.° Marie de Grave;
3." Françoise de Grave, qui épousa François de la
Serre;
4.» Catherine de Grave mariée à Hercule de Rodos.
XIII. Pierre de Grave , I" du nom, seigneur de
MontiraCj de Saint - Martin- d'Aumez, etc., institué hé-
ritier universel de son père, par son testament du 28 août
iSgi, capitaine de carabiniers, par commission du 24
juin 16 17, testa le i3 septembre 1644. Il avait épousé,
le II juillet 1622, Isabeau de Clapiers, dont il eut:
i.'Jean de Grave, ) ...
• XT- 1 j /^ i ecclésiastiques;
2.* Nicolas de Grave, \ ^ *
3.* Jean-Louis, dont l'article suit ;
4." Pierre, qui forme la sixième branche, rapportée
ci -a près ;
5.° Marthe de Grave ;
6." Renée de Grave;
y." Françoise de Grave ;
8.' Marie de Grave ;
9.* Rose de Grave.
XIV. Jean-Louis de Grave , I" du nom , seigneur
de Saint-Martin d'Aumez - les - Pesenas, fut maintenu,
conjointement avec ses frères, dans leur noblesse, par
jugement de M. de Bezons, intendant du Languedoc, du
7 novembre 1669. Il testa le 28 septembre 1679, et avait
épousé, par contrat du i3 juillet i658, Anne d'Apolit,
dtont il eut :
i .• Louis, dont l'article suit ;
2.* Hercule de Grave;
3.' Marie de Grave, qui épousa Henri de Juvenet,
seigneur de Carlencas ;
4.* Marguerite de Grave.
54 ' t)E GRAVE.
XV. Louis de Grave, seigneur de Saint-Martin d'Au-
mez, épousa^ le 3 février lyoS, Gabrielle-Madeiaine de
Moissac^ et testa le 24 mars 1709. Il eut de son mariage;
• I .** Jean-Louis, qui suit;
2.° Félix de Grave, né le 14 mars 1706 , officier
des galères, marié, le 3i Janvier 1741, avec Eli-
sabeth Vigourel, dont il a eu trois enfants :
a. Jacques- François - Elisabeth , né le 5 oc-
tobre 1745 ;
b. Marie- Madelaine - Gabrielle - Elisabeth- Féli-
cité, née le 11 novembre 1741 ;
c. Gabrielle - Victoire - Félicie-Elisabeth, née le
3i janvier 1848 ;
3.° Jacques^ mort sans postérité.
XVI. Jean - Louis de Grave, IP du nom, seigneur
de Saint-Martin d'Aumez, capitaine au régiment de La-
nauze et gentilhomme d'ambassade à Constantinople ,
épousa, par contrat du 18 octobre 1730, Marie - Made-
laine de Maury, dont sont issus : i
I .• Mathieu-Louis-Guillaume de Grave, né le 26
septembre 1737, mort jeune;
2." Joseph-François-Simon de Grave, seigneur de
Saint-Martin d'Aumez, dont l'article suit;
3." Marie-Madelaine-Thérèse- Jeanne de Grave, née
le 2 août 1739.
XVII. Joseph - François - Simon , marquis de Grave,'
né le 1 1 mai 1745, breveté officier au régiment de Pié-
mont, commandé alors par le comte de Grave, depuis
ancien capitaine des garde -côtes. Il avait épousé, en 1764,
Marie-Claire-Aphrodise d'Abbes , fille du baron de Ca-
bréroles, seigneur de Courbezons. De ce mariage sont
issus ;
I ." Joseph-Félix-Aphrodise, dont l'article suit ;
2." Julie-Antoinette de Grave, mariée à noble Guil-
laume-Nicolas Maurin de Brignac, ancien officier
au régiment de Bourgogne.
XVIII. Joseph-Félix-Aphrodize , vicomte de Grave,
baron de Cabréroles, né le 8 juin 1768, ancien capitaine
de cavalerie au régiment de Mestre - de - camp- général, a
DE GRAVE, 55
feit, en 1788, ses preuves pour monier dans les carrosses,
actuellement commandant supérieur des gardes nationales
de l'arrondissement de Béziers , par ordonnance du Roi
du 5 mai 181 6, et rendue sur la proposition de S. A. R.
Monsieur. Il a épousé Catherine-Charlotte-Félicité de la
foison-Rocheblanche, fille du feu marquis de la Toison,
et d'Ursule de Caradeuc. De ce mariage sont issus :
I.' Ursule -Joseph -H ippolyte- Casimir , comte de
Grave, né le 9 août 1792, actuellement chef d'es-
cadron, capitaine d'artillerie à cheval de la garde
royale. Il avait été employé, à l'époque des événe-
ments du 20 mars , dans l'état-major de Tarmée
commandée par S. A. R. le duc de Berri;
2.* Guillaume- Jules- Raymond- Eugène , chevalier
de Grave, né le 3 septembre 1795, actuellement
officier dans le régiment des chasseurs à cheval de
TAriége ;
3.' Eugénie-Charlotte-Sophie de Grave, née le 16
janvier 1802.
SIXIÈME BRANCHE.
XIV. Pierre de Grave, II* du nom , seigneur de
Saioi-Manin la Garigue, quatrième fils de Pierre I" et
d'Isabeau de Clapiers, épousa, le 28 février 1667, Antoi-
nette de Fabre, dont il eut :
I.» Henri, mort sans postérité;
2.* Louis, dont l'article suit ;
3.* Isa beau de Grave;
4.* Marie de Grave.
XV. Louis DE Grave, seigneur de Saint-Martin de la
Garigue, éjjousa, par contrat du 28 avril 1703, Anne
de Vie. De ce mariage sont issus :
!•• Pierre, qui suit ;
2.* François-Louis, prêtre, chanoine de Lescar;
3.' Jean ,
. T- • f morts au service :
4.» François, \
5.* Antoinette, née le 16 septembre lyoS;
6.* Marie^ née le 3o août 1708.
XVI. Pierre de Grave, III' du nom, né le 23 juillet
1707, mousquetaire de la première compagnie en 1728,
56 WUILLEMENOT.
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en
1744, commandant un bataillon de milice en Languedoc,
n'était point marié en 1761.
Armes : Ecartelé, aux i et 4 d'azur^ à trois fasces on-
dées d'argent ; aux 2 et 3 d'or, à cinq merlettes de sable;
supports : deux paons monstrueux à face humaine ; cou-
ronne de marquis; cimier, une tête de géant traversée
d'une lance. L'écu entouré du manteau de pair.
WUILLEMENOT DE NANC, famille originaire de
Franche -Comté, où elle est encore établie de nos jours;
elle a fourni :
L Gaspard Wuillemenot, écuyer , seigneur de Nanc
et de Curny, conseiller maître en la chambre et cour des
comptes , aides et finances de Dole, qui mourut en fé-
vrier 1734. Il avait épousé N.... Jeantet d'Apremont, de
laquelle il laissa :
II. Emmanuel -Marie -Joseph Wuillemenot , écuyer,
seigneur de Nanc, qui a épousé, en 1754, Anne Stekin-
ger, de laquelle il eut, entr'autres enfants :
I ° Frédéric-Maurice, dont l'article suit ;
2." Emmanuel-François-André Wuillemenot, che-
valier de Curny, né le 3o novembre 1767; il a
épousé Virginie Larderel, de laquelle il a :
Marie-Anne-Louise-Félicie de Wuillemenot
de Curny, née le 9 août 1797.
III. Frédéric-Maurice Wuillemenot de Nanc , che-
valier, né en septembre 1758, a assisté aux assemblées
bailliagères de la noblesse de Franche-Comté, en 1789,
et a épousé N.... Caron. De ce mariage est issu:
IV. Frédéric-Joseph - Scipion Wuillemenot de Nanc,
né en juillet 1792, marié en novembre i8i3, à N.... Petit
de Noblanc. De ce mariage sont issus:
i." Alphonse, né en octobre 1814;
2." Marie, née à la fin d'avril 18 16.
Armes : d'azur, au chevron d'or , accompagné de trois
trèfles d'argent. Supports : deux lévriers ; couronne de
comte.
DE MOUSTIER. 57
MOUSTIER. La maison de Moustier , une des plus
anciennes et des plus considérables du comté de Bourgo-
gne, tire son nom du rief et seigneurie de Moustier Haute-
Pierre sur la Louve, au bailliage d'Ornans , qu'elle a
possédé de temps immémorial, et où elle avait fondé une
abbaye avant le neuvième siècle, dans l'église de laquelle
elle avait sa sépulture (i). Cette abbaye est devenue, plus
tard , un prieuré conventuel de l'ordre de Clugny, qui a
existé jusqu'en 1790, et dont les biens ont été réunis en-
suite, en majeure partie, à l'hôpital de Besançon.
I. Etienne de Moustier , chevalier , sire de Moustier
Hautepierre, qui vivait au douzième siècle, est la tige à
laquelle remonte, par une filiation non interrompue, la
seule branche de cette maison qui subsiste aujourd'hui.
Il fut père :
i." De Renaud de Moustier, qui suit ;
2." De Perrin de Moustier. Celui-ci fut père de Guil-
lemin de Moustier, surnommé le Mégois de Mous-
tier Hautepierre, qui, pour une portion des ses biens,
se reconnut homme lige de Gauthier de Montfaucon,
seigneur de Willafans, l'an 1290. Il testa la veille
des calendes d'avrill'an i332 ; fit des legs à Alix sa
fille, dame de Chantrans, et à Jeannette de Mous-
tier, son autre fille, épouse de Rollet du May ; insti-
tua héritiers Simon et Pierre de Moustier, ses fils,
nés de son mariage avec Agnès. Pierre de Mous-
tier, écuyer dit le Mégois de Moustier Haute-
pierre l'aîné de ces deux fils, disposa de ses biens
le 16 des calendes d'avril l'an i333, en faveur de
Simon de Moustier son frère (2) ; choisit sa sépul-
ture en l'église du prieuré de Moustier Hautepierre,
au tombeau de ses ancêtres, fit un legs en faveur
de Pierre et Guyette, ses bâtards ; laissa l'usufruit^
de la moitié de ses biens à Béatrix de Cubry son
épouse, veuve de Jean, sire de Vaitte, chevalier ;
(1) Une bulle du pape Urbain II, de l'année 1096, adressée à l'ar-
chevêque de Besançon, Hugues II, feit mention de l'existence de
l'abbaye de Moustier-Hautepierre. Cette bulle se trouve dans les chartes
de l'église métropolitaine de Besançon, et est rapportée par Dunod,
Histoire du Gîmté de Bourgogne, tom. II, p. 385.
(a) Archive* de TOfficialité de Besançon, cotes ^908 et SSgS.
i
58 DE MOUSTIER.
légua à Jeannette de Moustier, sa sœur, femme de
RoUet du May, une somme d'argent ; à Jeannette
de Chantrans sa nièce, fille de feu Guillaume de
Chantrans, damoiseau, et d'Alix de Moustier sa
sœur, aussi une somme d'argent ; rappela Jean,
dit Moine de Binans, damoiseau, second mari de
sa sœur Alix, et nomma pour exécuteur de ses
volontés, le maître de l'hôpital du Saint-Esprit de
Besançon, ainsi que Simon de Moustier, son héri-
tier. La postérité de celui-ci s'est éteinte, peu après,
dans la personne de Richard de Moustier, damoi-
seau, qui l'an iSôy fut exécuteur du testament de
Perceval de Dampierre. Sa sœur , Falcotte de
Molistier, veuve de Gui de Chaucins, écuyer, testa
le i5 juillet 1348 (i), et voulut être inhumée en
l'église de Chaucins, auprès de sa mère; elle donna
ses biens à ses frères et sœurs, sans en désigner au-
cun en particulier, et pria Jean, dit Broignenet de
Perrecey, écuyer, de faire accomplir ses dernières
intentions.
II. Renaud de Moustier, chevalier, sire de Moustier
Haute Pierre, fils aîné d'Etienne de Moustier, conclut un
échange avec Gérard, sire de Durne, qui fut ratifié par
Jean, sire de Durne, fils de celui-ci, au mois de novem-
bre 1 256 (2). Le même Renaud de Moustier cautionna,
l'an 1260(3), avec Guillaume, [sire de Vaitte, et Perrin,
de Willafans, damoiseau, le seigneur de Durne pour une
somme d'argent qu'il devait à l'abbé de Saint-Paul de Be-
sançon. Il fut père de Guillaume, qui suit :
m. Guillaume de Moustier, chevalier, sire de Mous-
tier Haute Pierre, fut témoin, l'an i3i8, de la reprise de
fief de Jean de Willafans, châtelain d'Echalans, envers
Agnès de Durne (4). Il était mort avant l'an i33o suivant
un acte (5), par lequel Richard, dit Rigaud de Willafans,
écuyer, reprend en fief d'Agnès de Durne, épouse de Guil-
laume de Vergy, seigneur de Mirebel, le fief que les en-
fants de feu Guillaume de Moustier, chevalier, tiènent
de lui à Willafans. Il avait épousé une fille de Jean, dit
Rigaud de Willafans, chevalier, de laquelle il eut :
(i) Archives de l'Officialité de Besançon.
(2) Titres du prieuré de Moustier-Hautepicrre.
(3) Titres de l'abbaye de Sainl-Paul de Besançon.
(4) Archives de la maison de Beaufremont.
'5) Ibidem.
DE MOUSTIER. Sq
I .• Simon de Mousiier, qui suit ;
2.* Jean de Moustier , écuyer , châtelain de Montfau-
con, qui fut témoin^ l'an i336, du testament de
Jacques d'Arguci, chevalier, sire de Rosey (i).
IV. Simon de Moustier, chevalier, seigneur de Mous-
tier Haute Pierre, fit hommage, au mois de septembre
i33o, à Guillaume de Vergy, seigneur de Mirebeau,
comme mari d'Agnès de Durne , dame de Willafans, de
ceux de ses biens qui relevaient de cette seigneurie (2). Il
fut père de Pierre de Moustier, qui suit :
V. Pierre de Moustier, chevalier, seigneur de Mous-
tier Haute Pierre, fut, l'an i35i (3), exécuteur du testa-
ment de Hugues d'Ornans , damoiseau, son neveu, qui
légua aux enfants de ce seigneur ce qu'il possédait dans
les terres de Chantrans et de Silley. 11 le fut aussi de celui
de Humbert de Willafans, damoiseau, Tan i335(4). Il est
mentionné dans celui d'Isabeau de Scey, femme de Jean
de Thoraise, seigneur de Lod, de Tan i358 (5). Il fonda,
l'an 1 382, le 2 3 mars, une messe de l'immaculée Con-
ception en l'église du prieuré de Moustier Haute Pierre,
à laquelle il donna, pour cet effet, quatre florins d'or (6).
Il avait épousé Jeannette de Willafans, qu'Agnès de Wil-
lafans, sa parente, femme de Guide Nant, substitua, l'an
1349, à Hugues de Nant, son fils. Leurs enfants furent :
I.' Gérard de Moustier, qui suit ;
2.* Simonnette de Moustier, mariée à Jean, dit Rigaud
de Willafans , écuyer , nommé dans la reprise de
fief de Jacquettc de Gouhenans, dame de Torpe,
envers Etienne, comte de Montbéliard, de l'an
1389 (7).
IV. Gérard de Moustier, chevalier, seigneur de Mous-
tier Haute Pierre, se qualifie de fils de Pierre de Moustier,
(i) Titre original en la bibliothèque de Saint- Vincent.
(2) Archives de la maison de Bcaufremont.
(3) Archives de l'Officialité de Besançon.
(4) Ibidem,
(b) Ibidem.
(6) Titres du prieuré de Moustier-Hautcpierre.
(7} Archives de la maison de Châlons.
6o 1^ M OUSTIER.
dans une reconnaissance quMl fit aux religieux de Mous-
tier Haute Pierre^ le 7 novembre i38i (i), d'un cens an-
nuel de sept gros, qu'il leur devait, pour un des anniver-
saires fondé dans leur église par ses pre'décesseurs. Jean
de Chambornay, écuyer, et Odin d'Arbois, clerc, furent
te'moins de cet acte. Ce seigneur était mort en 1389, sui-
vant un titre de cette année, laissant pour fils Hugues ou
HugueniUj qui suit :
Vn. Hugues ou Huguenin de Moustier , chevalier,
seigneur de Moustier Haute Pierre , rappelé comme fils
de feu Gérard Moustier, dans la reprise de fief de Jac-
quette de Gouhenans, de l'an iSSg (2), était alors sous la
tutelle de Jean de WillafanSj son oncle. Il assista, l'an
1405 , à l'hommage rendu par Perrin de Mamiroles,
écuyer, à Conrad, comte de Fribourg et de Neufchâ-
tel (3). Il fut exécuteur du testament de Jeannette de Lon-
gevelle, sa cousine, fille de feu Guillaume de Longevelle,
écuyer, l'an 1430 ('4), et de ceux de Guillemette de Fau-
cogney, épouse de Conrad de Domprey, d'Etienne de Dom-
prey et de Marguerite le Faucogney , femme dudit Etienne ,
en 1434, 1440 et 1446. Il donna, le 6 février 1431, à
Jean, prieur de Moustier Haute Pierre, une vigne, située
sur le territoire de Moustier , en augmentation des reve-
nus delà chapelle, fondée par ses ancêtres à l'autel de
Saint-Antoine, lieu de leur sépulture. Odon, abbé de
Clugny, ratifia ce don l'an 1436 (5).
En 1452, les troubles intérieurs de la ville de Besançon,
ayant engagé ses principaux habitants à réclamer l'appui
et la protection du duc de Bourgogne, Thibaud de Neuf-
châtel , maréchal de Bourgogne, s'y rendit, accompagné
de plusieurs chevaliers de la cour de Bourgogne, et entre
autres de Hugues de Moustier, et signa le 6 septembre de
cette même année, un traité avec le gouverneur de cette
ville, qui, trois jours après, remit ses clefs à Philippe le
Bon (6). Hugues de Moustier fut, du côté du maréchal de
(1) Titres du prieuré de Moustier-Hautepierre
(2) Archives de la maison de Châlons.
(3) Ibidem.
(4) Ibidem.
(5) Archives de l'Oflicialité de Besançon.
(6) Titres du prieuré de Moustier-Hautepierre.
DE MOUSTIER. 6l
Bourgogne, l'un des témoins de ce traite', avec Guillaume
de Vienne, Guillaume de Ray, seigneur de Pressigny;
Philippe d'Oiselet, seigneur de Clervaux ; Edme Rabutin,
seigneur d'Epirey; Louis de Chanterole, bailli de Maçon ;
Antoine de Leuvront; Antoine de Mandres; Pierre de la
Rochelle et Etienne deSaint-Moris (i).
Hugues de Moustier tut encore la même année te'moin
des dernières dispositions de Thierry de Rambeval, e'cuyer.
Jean de Thoraise, chevalier, seigneur de Torpe, le nomma
dans celles qu'il fit l'an 1456 (2).
Il avait épousé Pierrette de Montbéliard, fille de Nico-
las, dit Noblat de Montbéliard, damoiseau, qui, par son
testament du 4 mars 14 10, le'gua à sa fille l'habitation
qu'il avait à Willafans, et vingt-six mesures de sel à per-
cevoir annuellement sur les salines de Saulnoz.
Hugues de Moustier est déce'de' , après avoir testé dès
14 10 et 1440 (3), laissant de son mariage avec Pierrette
de Montbéliard :
I.' Simon II de Moustier, qui suit ;
2.» Guillaume de Moustier, abbé de Bellevaux, de
l'ordre de Citeaux, qu'il quitta pour prendre le
gouvernement du prieuré de Marast, de Tordre
de Saint-Augustin. L'austérité de ses mœurs ayant
mécontenté les religieux de son abbaye, qu'il vou-
lait maintenir dans toute la sévérité de la règle,
ils l'accusèrent de magie et de sortilèges. Les
sciences abstraites auxquelles il s'appliquait don-
nèrent prise aux soupçons. On l'accusa de fa-
briquer des figures de cire pour répandre des
maléfices, et on lui attribua la cause des maladies
qui avaient régné depuis quelque temps. La clameur
populaire ayant été excitée contre lui par ses en-
nemis, l'archevêque de Besançon commit Nicolas
Jacquier , de l'ordre des Frères-Précheurs, in-
quisiteur de la foi, pour examiner la vérité des
plaintes ; il lui associa dans cette commission
Guillaume de Rochefort, et pour secrétaire Jean-
Ci) Histoire de Bourgogne, par dom Planchet, tom. III, p. 281.
(3) Archives de l'Officialité de Besançon.
'3) Archives de l'Officialité de Besançon, cotes 1086 et 6698.
62 DE MOUSTIER.
Dubois, qui remplissait auprès de lui les mêmes
fonctions. L'accusé fut transféré au château de
Fontenoy en Vosges et y fut interrogé le 24 mai
1463 (i) par ses juges, en présence de Jean de
Neufchâtel, chevalier, seigneur de Montagu et
de Rénel, et d'Aymé de Mailleroncour, écuyer.
L'examen de sa vie passée et ses réponses, lejus-
titièrent entièrement, et il fut renvoyé pleine-
ment absous. Sa piété et sa vertu se montrèrent
même sous un tel jour qu'il fut nommé peu après
évêqite suffragant de l'archevêché de Besançon.
3.° Claude de Moustier, écuyer, qui fut témoin l'an
1496 du testament de Pernette de Mathenay,
femme de noble homme Guyot Mignet d'Or-
champs en Venue (2).
Vin. Simon de Moustier , deuxième du nom , cheva-
lier, seigneur de Moustier de Haute-Pierre et de Ber-
mont, fils aîné de Hugues de Moustier et de Pierrette
de Montbéliard , épousa Claire du Terrail , tante de
Pierre du Terrail dit le chevalier Bayard, surnommé
le chevalier sans peur et sans reproche. Le contrat fut
passé le 11 février 1453 en présence et du consente-
ment de Guillaume de Vienne , prieur de Morteau ,
oncle de cette demoiselle , et eut entre autres témoins,
Othénin de Cléron, Etienne de Saint-Moris , Guillaume
de Beaujeu et Antoine de Leugney, écuyers.
Il fut reçu chevalier de Saint-Georges dans le cha-
pitre tenu à Seurre le (4 avril 1472 avec Pierre de Wil-
lafans, son beau-frère, Jean de Scey, Antoine de Bran-
don, Guillaume de Charmes, Jean de Chargey, fils de
Jean Dampierre ; Guillaume et François de Ray, Jean
de Montureux, Poncard et Bouton de Corrules, Jean
de Rupt et Simon de Granson (3).
(i) Archives de la maison de Poitiers.
(2) Archives de l'Oflicialité de Besançon.
(3) L'existence des confréries nobles date particulièrement du retour
des Croisades. Elles ont eu quelquefois pour fondateurs des souverains
et souvent aussi de simples gentilshommes. Des statuts en réglaient les
cérémonies et les conditions d'admission, qui presque toujours avaient
lieu au scrutin. De pareilles confréries furent l'origine de plus d'un
ordre de chevalerie, dont la piété ou la galanterie avait été le pre-
mier mobile. C'est ainsi que Philippc-le-Bon, duc de Bourgogne, ins-
DE MOUSTIER. 6f
Simon de Moustier se distingua sous Charles le Témé-
raire, son souverain, dans toutes ses guerres et l'ac-
titua en 1430 l'ordre de la Toison-d'Or, à l'imitation d'une confrérie de
la Toison, créée précédemment à Naples par Roger II. Mais en limiunt
à vingt-quatre seulement le nombre des chevaliers admis, Philippe-Ic-
Bon suscita une vive jalousie parmi tous les gentilshommes des deux
Bourgognes, qui par leur naissance et leur rang étaient en situation de
prétendre au même honneur.
Guillaume de Vienne, sire de Saint-Georges et seigneur de Seurre,
un des plus illustres seigneurs de la Bourgogne, qui le premier avait
reçu cette décoration des mains de ce prince, pour fournir une com-
pensation à l'amour-propre offensé de la haute noblesse des deux Bour-
gognes, proposa à celle-ci, de l'agrément du souverain, l'institution
d'une "confrérie noble, sous le patronage de Saint-Georges, dont la
décoration représentant l'effigie en or de ce saint, patron de la cheva-
lerie, et en vénération particulière dans les deux Bourgognes, serait
suspendue au même ruban que celui de la Toison-d'Or, et dont les
preuves d'admission seraient celles d'une vie sans reproche, et d'une no-
blesse de race de chevalerie, de nom et d'armes, sans origine connue.
La première assemblée ou chapitre de cette confrérie eut lieu en
l'église des Augustins de Saint- Georges l'an i43o, et elle y élut pour
son chef et gouverneur Guillaume de Vienne, son fondateur ; elle tint
ensuite ses chapitres à Seurre. Des confréries particulières aussi sous
le patronage de Saint-Georges, s'étaient formées vers la même époque
à Saint-Georges de Mancey et à Châlons-sur-Saône. Cette dernière ne
tarda pas à faire avec celle de Seurre un acte d'aggrégation.
Une année après l'institution de cette confrérie de Saint-Georges,
Philibert de Molans, gentilhomme du comté de Bourgogne, ayant
terminé la construction d'une chapelle près l'église paroissiale de Rou-
gemont, où il possédait un fief, dans l'intention d'y renfermer des
reliques de Saint-Georges, que dès l'année 1390 il avait rapportées de
la Terre-Sainte, convoqua tous les gentilshommes ses parents, voisins et
amis pour assister à la bénédiction de cette chapelle, et à l'installation
de la châsse qui renfermait ses précieuses reliques.
Divers offices furent fondés en l'honneur de Saint-Georges, dès cette
première assemblée, qui se renouvela constamment depuis, à l'anniver-
saire de ce saint; et quelques années après, les guerres qui suivirent la
mort de Charles-le-Téméraire et la réunion du duché de Bourgogne à
la couronne de France ayant mis hn à la première confrérie de ^int-
Georges, instituée par Guillaume de Vienne, celle de Rougemont au
comté de Bourgogne continua à exister sans aucune rivalité avec pius
d'éclat encore qu'elle n'a%-ait fait jusque-là, en prenant tout-à-fait le
caractère, les statuts et le cérémonial d'un ordre de chevalerie, sous
la protection immédiate de l'empereur Maximilien, et de tous les autres
souverains, qui ont régné après lui sur la Franche-Comté. Lors de la
conquête de cette province, Louis XIV maintint l'ordre de Saint-
Georges dans son existence et ses honneurs, en daignant même substi-
tuer de sa propre main le ruban de son ordre du Saint-Esprit à celui de
la Toison-d'Or.
La confrérie de Saint-Georges, depuis son origine, compte au-delà
64 DE MOUSTIER.
compagna à Moray, à Grançon et devant Nancy, oîi ce
duc perdit la vie le 5 janvier 1477. Simon de Moustier
testa en 1496 (i) et était mort, ainsi que Claire du Té-
rail sa femme, en i5o3, suivant le testament de Guil-
laume-Brunet de Flangebouche, demeurant à Orchamps
en Venue, dans lequel ils sont rappelés tous deux comme
n'existant plus (2). Simon de Moustier eut pour fils et
héritier Jean de Moustier, qui suit :
IX. Jean de Moustier, chevalier, seigneur de Mous-
tier, Bermont, Cubry, Nant, Adrisans, Louze, Chai-
gei etc., s'allia le 14 septembre 1796 avec Marguerite
de Granvillars, fille de Thibaud de Granvillars, sei-
gneur de Morvilliers, chevalier de Saint-Georges et de
Philiberte de Haguembach (3). Le traité fut passé ,
de neuf cents chevaliers, dont les preuves d'admission, suivant les sta-
tuts de l'ordre, étaient celles de seize quartiers de noblesse, surmontés
de neuf degrés paternels. Depuis iSSg on a encore ajouté aux anciens
statuts, le serment de vivre et mourir dans la religion catholique, et
dans la fidélité au souverain légitime.
Jurain, dans son histoire de la ville et du comté d'Aussonne, 161 1
(page iio), fait mention de l'institution de la première confrérie de
Saint-Georges, établie en Bourgogne ; et Courtepée, dans sa description
historique de ce duché (tom. IV. page. 588), cite le rôle qui renferme la
liste des chevaliers reçus dans l'ordre, à Seurre, en 1572, avec Simon
de Moustier. Il est également question des confréries de Saint-Georges
au duché de Bourgogne dans l'origine des Bourguignons, par Pierre de
Saint-Julien, i58i, page. 41 3.
La France chevaleresque, l'Abrégé chronologique sur la Noblesse,
par Cherin, et un grand nombre d'autres ouvrages, font mention de
l'ordre de Saint-Georges, au comté de Bourgogne. L'état des preuves et
des blasons de tous les chevaliers vivants en i663 a été publié à Besançon
par Jean Couché, en cette même année i663 ; et un recueil des statuts de
l'ordre, ainsi que la liste de tous les chevaliers reçus depuis 143 1, a été
imprimé à Besançon par Jean-Félix Charmet, en 1768.
(i) Archives de l'Officialité de Besançon, cote 5863.
(2) Ibidem.
(3) Elle était soeur de Marie de Haguembach, mariée à Antoine de
Montureux, et fille de Pierre Haguembach, maître d'hôtel du dr.c
de Bourgogne, et grand bailli d'Auxois, reçu à Saint-Georges en 1454.
Celui-ci fut nommé par Charles-le-Téméraire, son souverain, au gouver-
nement de Ferette, après que ce comté lui eut été vendu ou engagé par
le duc Sigismond d'Autriche. Plus tard, lorsque celui-ci, aidé par les
Suisses et la Ligue allemande, à l'instigation de Louis XI, l'eut repris
de vive force, Pierre de Haguembach étant tombé entre les mains des
ennemis de son maître, fut conduit à Brisac, où en 1476 il eut la têie
tranchée.
DE MOUSTIER. 65
enire autres à la participation de Philibert et Hum-
beri de Granvillars, e'cuyers, frères de la future épxjuse,
et en présence de plusieurs autres seigneurs parents et
amis, du nombre desquels étaient Antoine d'Orsans, sei-
gneur de Lomont (marié lui-même depuis, à une sœur
de Marguerite de Granvillars] , Georges de Montureux,
seigneur de Melisey, neveu de celui-ci; Charles de Vy,
seigneur d'Auxelle, et Paneras de Petite Pierre, seigneur
de Cromary, chevalier de Saint-Georges.
Cette dame eut depuis un legs dans le testament de
Humbert de Granvillars, son frère, de l'an i5o3. Elle
fut aussi héritière l'an i5o5 (i) de Marie de Haguem-
bachj sa tante, veuve d'Antoine de Montureux, en
Ferette. Au moyen de ces successions elle porta dans la
maison de Moustier les terres et seigneuries de Nant,
Cubry , Adrisans et autres , provenant , la plupart,
originairement des maisons de Nant et d'Accolans,
éteintes dans celles de sa famille. Les seigneurs de Mous-
tier ont dès lors fixé leur résidence habituelle dans le
château de Nant, qui est toujours demeuré depuis dans
leur maison et qui, avec les terres environnantes, ont
Clé érigées plus tard en marquisat sous le nom de Mous-
tier.
Marguerite de Granvillars étant veuve de Jean de
Moustier, se remaria avec Pierre de Rye, sire de Cot-
tebrune . écuyer , d'une des plus grandes maisons de
Ja province, qui dans un codicille, en date de i536,
i »e plaint d'avoir été abandonné par sa femme dans sa
} vieillesse '2). Elle n'eut point d'enfants de cette seconde
! alliance. Elle laissa deux fils de la première:
i." Simon, qui suit:
2.° Jean de Moustier, écuyer. Ce dernier, reçu che-
valier de Saint-Georges en i53i, avait fait le 9
juillet 1529, avec son frère aîné, le partage de
la succession de leurs père et mère. Il eut dans
son lot la seigneurie de Bermont et celle de Mous-
tier Haute-Pierre, y compris la suzeraineté sur
les arrière-fiefs qui en relevaient , appartenant
1 Archives de TOflicialité de Besançon.
2 ' Ibidem.
6Ô DE MOUSTIER.
à Perceval et Antoine de Dortans, e'cuyer. Il fut
témoin l'an i538 du traité de mariage de Nico-
las de Meligny , seigneur de Dampierre y avec
Jeanne d'Orsans. Il testa le 4 Juillet 040 en pré-
sence de Jean de Méligny, seigneur de Dampierre,
et d'Antoine d'Orsans seigneur dudit lieu, écuyers ;
élut sa sépulture en l'église du prieuré de Mous-
tier Haute-Pierre en la chapelle de Saint-Antoine,
au tombeau de ses ancêtres ; légua l'usufruit de
ses biens à Marguerite de Saint-Mauris Sancey
sa femme ; fit un legs à Pierre son bâtard, et ins-
titua héritiers les enfants de feu Simon de Mous-
tier son frère. Ceux-ci , qui avaient transporté
leur résidence dans le château de Nant , chef-
lieu des terres provenant de l'héritage de Mar-
guerite de Granvillars leur aïeule maternelle, si-
tué dans une autre partie de la province, ne
conservèrent de cette succession que la terre et
seigneurie de Bermont, dont ils se trouvaient plus
rapprochés et aliénèrent la seigneurie de Mous-
tier Haute-Pierre , berceau de leur maison, qui
depuis cette époque a passé dans la maison de Ran-
dan, éteinte dans celle de Lorges.
XI. Simon III de Moustier, chevalier, seigneur de
Cubry , Nant , Adrisans , Cuse , Bonal , Pons , Louse
et Chaigey , fut reçu dans l'ordre de Saint-Georges , à
Rougemont en i5i8, où il nomma pour ses quatre lignes,
Moustier, du Terrait, Granvillars et Haguembach (i).
Il était encore l'an iSiy avec Jean de Moustier, son
frère, sous la tutelle de Pierre de Rye, leur beau-père,
qui en cette qualité acensa soixante journaux de terre
à des habitants de la seigneurie de Cubry. L'année sui-
vante il transigea au nom de ses pupilles avec Gaspard
d'Haguembach, seigneur dudit lieu, par la médiation
de Bernard de Montureux , abbé du Val-Dieu en pré-
sence de Jean d'Alenjoie , d'Adrien Berchenet dit Saint-
(i) Archives de l'ordre de Saint-Georges, et statuts de l'ordre de
Saint-Georges au comté de Bourgogne, avec la liste de tous les cheva-
liers reçus dans ledit ordre depuis 143 1. A Besançon, de l'imprimerie
de Jcan-Fclix Charmet, 1768.
DE MOUSTIER. 67
. ...uris Chastenois ou en Montagne, seigneur de Ma-
ihey, et de Jean-Guillaume de Bruncoff, seigneur de
Mailleroncoun , ecuyer et chevalier de Saint-Georges.
En 13 24 , Clémence de Montbéliard de Franque-
mont, dame de Béveuse, tante de Simon de Moustier,
chnrgea celui-ci de l'accomplissement de ses dernières
volontés. Il fut témoin 'l'an 1527 du traité de mariage
d'Anne d'Aros avec François du Louvat, écuyer, sei-
gneur de Champolon, fait au château de Meximeux.
Guillaume, comte de Furstemberg, le pria d'assister en
son nom et de le remplacer aux obsèques de Ferdi-
nand de Neufchàtel, chevalier de la Toison-d'Or et de
Saint-Georges, frère de Charles de Neufchâtel arche-
vêque de Besançon (i).
Simon de Moustier partagea l'an 1629 avec son frère,
iwnsi qu'il a été dit ci-dessus, les biens de leurs père et
mère et eut dans son lot les seigneuries de Nant , Cu-
bry, Adrisans , Cuse, Bonnal , Pons, Louze et Chai-
gey. Il avait épousé avant l'an i533, Louise de Gor-
non de Gorrevod , veuve d'Antoine d''Espotots , écuyer ,
seigneur de Magnane et nièce du cardinal de Gorre-
jvod, évéque de Maurienne, légat en Savoie et de Laurent
de Gorrevod , comte de Pontevaux , vicomte de Sa-
lins, duc de Noie, chevalier de la Toison-d'Or, con-
seiller chambellan et grand-maître-d'hôtel de lempe-
Ipereur Charles - Quint , grand - maréchal de Bour-
gogne , etc. {2).
Louise de Cornon-Gorrevod étant veuve de Simon de
Moustier, se remaria en troisièmes noces avec Jean de
Cyvria reçu à Saint-Georges en i55o, décédé en i553),
' et elle en eut une fille, Françoise de Cyvria, alliée i." à
Claude de Tenay, seigneur de Saint-Christophe ; 2.° à Ni-
colas de Rouvray chevalier de l'ordre du roi de France,
d'elle institua héritier de ses biens. Cette disposition
fl
" 'i) Archives de Montbéliard,
2) Laurent de Gorrevod est mort en 1527, après avoir institué pour
; ..héritier Jean de Gcrrcvod (reçu à Saint-Georges en 1527}. dont le
,. UbÎMieul avait épousé l'héritière de la maison de Cornon ou Como, en
: J^outant ce nom au sien. Charles-Emmanuel de Gorrevod, petit-fils de
IMUi, fut prince de l'empire, duc de Pontevaux, chevalier de la Toi-
JH, etc. Sa maison s'est éteinte en i636.
53 DE MOUSTIER.
fut la source d'un procès considérable entre le seigneur
de Rouvray et les enfants de Simon de Moustier , qui
ne fut terminé qu'en i58o.
Simon de Moustier est décédé en iSSg ayant eu de
son mariage :
i." Pierre III de Moustier, qui suit ;
2." Balthasar de Moustier, mort sans postérité ;
3."* Jeanne de Moustier, mariée à Melchior de Sa-
gey , écuyer , seigneur d'Adrisans et chevalier
de Saint-Georges. Elle en était veuve en iSyo
et avait eu pour fils Pierre de Sagey.
4.° Marguerite de Moustier, morte sans alliance.
XII. Pierre de Moustier, troisième du nom , cheva-
lier, seigneur de Cubry , Nant , Bermont , Trichàteau,
Roche, Cuse , Bonnale , Pont, Adrisans, etc., capitaine
d'une compagnie de cent arquebusiers à cheval, fut reçu
dans l'ordre de Saint-Georges en i536, où il nomma pour
ses quatre lignes Moustier, Granvillars , Cornon de Gor-
revod et Rivoire. Par lettres-patentes de l'an i554, Charles-
Quint accorda à Pierre de Moustier des concessions ter-
ritoriales et des privilèges particuliers en récompervse
des services éclatants qu'il lui avait rendus devant Metz,
où par sa vaillance et ses faits d'armes il couvrit la re-
traite de l'armée impériale au commencement de l'an-
née i553.
Le 27 mars 1564, il acquit les dîmes de Fallon, de
Henriette de Lambrey, veuve d'Etienne de Raincour,
écuyer , pour cinquante écus d'or. Le 2 février iSyo,
il donna son dénombrement pour une portion des châ- ,
teaux de Nant et de Roche, bois et vignes en dépen-
dants, et ses droits seigneuriaux et de justice sur les vil-
lages de Pont-sur-l'Oignon , Bonnal , Cuze et Adrisans
et la taille à lui due par les habitants desdits villages (i).
En iSyi il fut nommé exécuteur du testament de Gérard
d'Aros, seigneur d'Uzelle.
Il épousai.'*, l'aniSSô, Catherine de Bressey, fille de
feu Claude de Bressey, écuyer, chevalier de Saint-Georges
• (i) Inventaire de la maison de Châlons (article Nant, cote ii\ se
trouve à la chambre des comptes de Dole.
DE MOUSTIER. gg
en 1498, et de Catherine d'Aubonne; 2.», par traité du
26 juillet 1564, passé en présence de Melchior de Sagey
son beau-frère, et de François de Vaudrey , seigneur de
Barboux, Fraçnoise de Vy, tille de feu Baptiste de Vy
le Lure, seigneur de Mercey et Gevigney, chevalier de
Saint-Georges en 1 5 19, et d'Eve de Bougne, fille de Re-
naud de Bougne, chevalier de Saint-Georges, et de N...
de la Chambre-Mont-Saint-Ligier; 3." Marguerite de
Tresdondam. Il testa au château de Nant le 3o juillet
1576, élut sa sépulture en l'église des Cordeliers de Rou-
gemont, auprès de celle de Simon de Moustier son père,
fit des legs aux filles qu'il avait eues de ses deux premiers
mariages, et à Maurice de Moustier, son bâtard; insti-
tua héritier Desle de Moustier son fils, et l'enfant dont
Marguerite de Tresdondam , sa troisième femme^ était
enceinte, au cas que ce fût un enfant mâle. Il eut de son
premier mariage :
!.• Barbe de Moustier, alliée i." à Adrien de Man-
fond, chevalier ; 2.'' à François de Bricey, écuyer,
baron dudit lieu (i) ;
2." Françoise de Moustier, alliée i.* à Nicolas de Ro-
sières, seigneur d'Arbigny en Champagne, d'une
branche cadette de la maison de Rosières , au
comté de Bourgogne. Ce seigneur reprit en fief, à
cause de sa femme, une ponion de la seigneurie
de Cubr}' envers le seigneur de Rougemont, le 8
novembre 1584. De cette alliance sortirent deux
fils : Claude de Rosières , seigneur d'Arbigny ,
mari d'Antoinette de Crosey, et Jean de Rosières,
mari de Clauda de Villars. Françoise de Moustier
étant veuve passa à de secondes noces avec Jacques
de Saint-Crix, seigneur de Villers-Saini-Marcelin
et de Bourbonne, chevalier renommé par sa vail-
lance, et qui fut assassiné traîtreusement de deux
coups d'arquebuse dans son jardin de Saint-Mar-
celin. Il eut encore la force de poursuivre ses
meurtriers, et en immola un à sa vengeance avant
0 La dispense des béas pour ce second mariage est inscrite aux re-
ntres de la chambre archiépiscopale de Besançon, en date du
jain i585.
70 DE MOUSTIER.
d'expirer. Il ne laissa qu'une fille de son mariage
avec Françoise de Moustier, nommée Gabrielle,
qui épousa Pierre de Grilly^ seigneur dudit lieu
en Savoie, chevalier de l'Annonciade;
3.° Claudine de Moustier, religieuse en la noble ab-
baye de Sainte-Claire de Lons-le-Saulnier.
Du second lit vinrent :
i.° Desle de Moustier, qui suit ;
2.° Marguerite de Moustier, morte sans alliance.
Il n'eut du troisième mariage qu'un fils posthume,
mort en bas âge.
XIII. Desle de Moustier, chevalier, seigneur de
Cubry , Nant , Bermont , etc., etc., capitaine et gou-
verneur , pour le comte de Monlbeliard , des châteaux-
torts de Clerval et de Passavent, au comté de Bourgogne,
en 1599; capitaine d'une compagnie de cent hommes
d'armes à cheval pour le roi d'Espagne ; fut reçu dans
l'ordre de Saint-Georges en 1593,011 il nomma pour ses
quatre lignes Moustier, Cornon de Gorrevod , Vy et
Bougne. Il fut élu chef et gouverneur de l'ordre en 1609 ;
et au chapitre tenu à Gray en 1628, il jura les lignes pa-
ternelles de Claude-François de Grammont, avec Jean-
Jacques de Latour-Saint-Quentin.
Il épousa, par contrat de l'an 1589 , Antide de Pra,
fille de Philibert de Pra, chevalier, seigneur de Cyvria,
commissaire-général de l'armée espagnole au comté de
Bourgogne pendant la guerre de 1595, et de Marie de
Balay. Il fit son testament au mois de juillet i63i, choisit
sa sépulture en l'église des cordeliers de Rougemont, au
tombeau de ses père et mère et de Simon de Moustier son
aïeul ; légua l'usufruit de ses biens à Antide de Pra sa
femme, fit des legs d'argent à ses fils cadets et à ses filles,
et institua pour légataire universel Gaspard, son fils aîné,
lui substituant Philibert, son second fils, auquel il laissa
la terre et seigneurie de Bermont et ses dépendances ;
chargea de l'accomplissement de ses volontés Aymé de
Pra Balay , seigneur de Longvy , chevalier de Saint-
Georges , son beau-frère, et Jean-Baptiste de Vy , sei-
gneur de Mailleroncourt et Bourbevelle , aussi chevalier
de Saint-Georges, son neveu. Ses enfants furent:
I .• Gaspard, qui suit ;
2." Philibert de Moustier, seigneur de Bermont, ca-
DE MOUSTIER. -,
pitaine de cavalerie au service d'Espagne , reçu
chevalier de Saint-Georges en 1623, élu gouver-
neur de l'ordre en i632, tué à Tattaque du châ-
teau de Ray l'année 1642, en combattant pour son
prince dans l'armée du duc de Féria. Il laissa de
son mariage avec Claire de Vy de Mailleroncourt :
a. Marguerite-Emmanuelle de Moustier, mariée,
le 12 août !652, à Jean -Claude-Antoine du.
Louvron , seigneur de Rambey , chevalier de
Saint-Georges;
b. Antoinette de Moustier, chanoinesse en la noble
abbaye de Beaume-les-Dames ;
c. Anne-Baptiste de Moustier, religieuse à la Visi-
tation à DôIe;
d. Thomas de Moustier, écuyer, seigneur de Ber-
mont, reçu chevalier de Saint-Georges en 1654,
capitaine de cavalerie au service d'Espagne, qui
mourut sans postérité de son mariage avec ma-
demoiselle de Reculot en lyoS, et éteignit ainsi
cette branche cadette de la maison de Moustier,
dont il reste une branche bâtarde sous le nom
de Bermont, issue d'un fils naturel de Philibert
de Moustier, qui a laissé postérité, après avoir
servi d'abord comme cavalier dans la compagnie
de son frère Thomas de Moustier;
3.' Antoine de Moustier, religieux en la noble ab-
baye de Saint-Claude ;
4/ Léonor de Moustier, reçu chevalier de Saint-
Jean -de Jérusalem le 19 mai 16 17, capitaine d'une
compagnie de deux cents hommes d'infanterie pour
le service du roi d'Espagne dans les Pays-Bas en
i63o, ensuite décent hommes d'armes à cheval;
fut plus tard sergent-major du terce du marquis
de Sallade, à la tête duquel il perdit la vie à la
bataille d'Aveinbourg le 28 mai i635 , sous les
ordres du prince Thomas de Savoie, laissant la
réputation d'un des meilleurs capitaines de son
temps ;
5.' Marie de Moustier, alliée à Ferdinand de Préci-
piano, seigneur de Cuse, fils d'Hector de Préci-
piano, baron de Soye, et petit-fils de François de
Précipiano, noble génois, et de Marguerite Spi-
nola. Elle testa Ib 25 avril 1644, et fut mère de
72
DE MOUSTIER.
Philibert de Précipiano, mestre-de-camp d'un ré-
giment de cavalerie au service d'Espagne;
6." Jeanne de Moustier, reçue en 1608 en l'abbaye
d'Onans, ensuite religieuse tierceline à Gray ;
7." Marguerite de Moustier, chanoinesse en la noble
abbaye de Baume-les-Dames ;
8.° Anne-Suzanne de Moustier, reçue religieuse en
la noble abbaye de Sainte-Claire de Lons-le-Saul-
nier, le 3 septembre 161 5 (i), où ses quartiers de
noblesse furent jure's par les seigneurs d'Igny, de
Chissey, de Chastenay et de Ronchaux. Elle fut
élevée à la dignité d'abbesse de cette maison en
1645, après le décès d'illustre dame Antoinette de
Ronchaux; mais elle ne put en prendre possession
qu'au mois de janvier 1647, cette abbaye ayant
été incendiée au mois de juin 1637, pendant la
guerre dont la Franche-Comté avait été le théâtre ;
9.° Jeanne - Marguerite de Moustier, mariée, par
contrat passé au château de Nant le 17 mars i63o,
à Frédéric de Chavirey, seigneur de Vaucelle et
de Recologne (reçu à Saint-Georges en i65i),
fils de Frédéric de Chavirey, chevalier, seigneur
desdits lieux, et d'Anne de Cointet, en présence
et de Tagrément de ses père et mère, d'Aimé de
Pra-Ballay son oncle, de Gaspard, Philibert, An-
toine et Léonor de Moustier, ses quatre frères,
de Thomas de Chavirey, chanoine de Besançon,
prieur de Grande-Cour, et de Mathieu de Lesay,
chevalier, seigneur de Moutonne, mari de N... de
Chavirey, sœur de Frédéric;
10." Jacqueline de Moustier, mariée, par traité du
29 avril i63i, à Philippe - Guillaume de Belot,
seigneur de Vilette, écuyer, fils de Claude de Be-
lot, écuyer, seigneur dudit lieu, et de Danielle
de Franchet d'Estavayé ;
1 1 .• Catherine de Moustier, mariée à N...de Mey-
nier, seigneur de Publy.
XIV. Gaspard de Moustier, chevalier, baron d'Igny,
seigneur de Cubry , Nant , Adrisant , Vithorey , Bonnal,
(i) Dunod, Histoire des Séquanois, tom. I, pag. i66 et suiv.
DE MOUSTIER. y3
Citey, etc. ; reçu dans l'ordre de Saint-Georges dans le
chapitre tenu en la cité impériale de Besançon, dans l'é-
glise des révérends pères Carmes de l'ancienne observance,
l'an 1648, où il nomma pour ses quatre Vignes Moustier,
Vy, Pra et Balay, jurées par Claude-Antoine de Vau-
drey. Africain de Montagu, Jean - François de Vy et
Jean-Adrien de Salives. Son rang d'ancienneté lui donna,
en i663, la qualité de bâtonnier de l'ordre.
Il fut, comme son père, capitaine et gouverneur des
châteaux - forts de Clerval et de Passavant, et institué en
cette qualité le 18 mars 1643 (i). Après avoir servi cinq
ans comme volontaire dans le régiment du baron de Bel-
voir, il V obtint une compagnie en i632, et passa en
1634 dans le terce du comte de Laverne, dans lequel il
fut blessé et fait prisonnier en combattant pour son sou-
verain. Il fut plus tard sergent-major d'un terce] bourgui-
gnon sous le marquis de Saint-Martin, et eut aussi le
commandement de la ville de Dôle. La noblesse du comté
de Bourgogne, après la réunion de cette province à la
France, le députa Tan 1675, ainsi que le comte de Poi-
tiers, pour aller demander à Louis XIV le rétablisse-
ment des états du comté de Bourgogne. Le zèle avec le-
quel il poursuivit cette négociation abrégea sa vie ; il
mourut la même année à Paris, et y fut inhumé en l'é-
glise de Saint-André-des-Arcs.
Il avait épousé i.° Claudine de Pillot, fille et héritière
de Philippe de Pillot, écuyer, baron d'Igny et seigneur
de Citey, et de N... d'Allemand-Molprey ; 2.° Margue-
rite-Françoise de Crosey, fille de feu Antoine- François
de Crosey, écuyer, seigneur audit lieu Rans et Molprey,
et de Péronne de Ronchaux, par traité passé à Mignavil-
1ers le 17 juin 1661.
Gaspard de Moustier avait testé le 10 avril 1668, et
institué pour légataire universel Jacques - Nicolas de
Moustier, son fils aîné, en nommant pour ses exécuteurs
testamentaires Louis de Scey , baron de Chevroz, et le
seigneur de Nesey, pour ses enfants du premier lit, et
pxïur ceux du second , Philippe-Guillaume de Belot de
Villette son beau-frère , et Thomas de Moustier son ne-
(1) Inventaire de la maison de Châlon.
74 DE MOUSTIER.
veu y seigneur de Bermont. Il eut de son premier ma-
riage :
i.° Jacques-Nicolas de Moustier, qui suit;
2." Philippe-Joseph, religieux et chambellan de la
noble abbaye de Saint-Clair. Celui-ci disposa de
ses biens le 2 3 octobre 1670, en faveur de son
frère aîné , avant que de faire profession dans
cette abbaye. Il fut reçu chevalier de Saint-Georges
en 1782, et est déce'dé en 171 3 ;
3.° Adrien de Moustier, religieux en la noble abbaye
de Baume-les-Messieurs ;
4.° Guillaume de Mouslier, mort sans alliance ;
5.° Antoine de Moustier, aussi décédé sans alliance;
6." Claude-Antoinette de Moustier, religieuse en la
^noble abbaye de Migette ;
Les enfants du second mariage de Gaspard de Mous-
tier, furent :
i.° Claude- Nicolas de Moustier, auteur de la branche
qui subsiste ;
2." Georges de Moustier, mort sans postérité ;
3.° Claude-Denis de Moustier, qui servit avec distinc-
tion dans Farmée espagnole. Au moment de la con-
quête, il écrivit à sa famille que puisqu'il ne pou-
vait plus se servir légitimement de son épée pour
son ancien souverain, il voulait du moins lever
pour lui les bras au ciel. II quitta ainsi sa cuirasse,
à l'âge de vingt ans, pour se vouer à Dieu dans le
couvent des capucins de Salins, où il fit ses vœux
sous le nom de frère Joseph en i683, et où il est
mort dans un âge fort avancé, en grande vénéra-
tion dans son ordre et dans toute sa province.
4.° Jules - François de Moustier, qui suivit l'exemple
de son frère, en embrassant, comme lui, la règle
de Saint- François ;
5.° Clémentine de Moustier, morte sans alliance.
Marguerite de Crosez, douairière de Gaspard de Mous-
tier, est décédée le 28 décembre 1716,3 l'âge de soixante-
dix-sept ans, et a été inhumée près de ses père et mère
dans la chapelle de Saint-Ferréol et Saint-Fergeux à Arlais.
Sa mère, Péronne de Ronchaux, par son testament, du 4
février 1082, lui laissa un legs, et institua pour ses héri-
DE MOUSTIER. yS
tiers Claude, Georges et Clémeniine de Moustier, ses petits-
entants. Ceux-ci ont réuni plus tard tous les biens de cette
branche de la maison de Crosey, et nommément la terre
de Molprey, prés Arlais, Claude- Denis et Antoine-Fran-
çois de Crosey, frères de Marguerite Crosey, veuve de
Gaspard de Moustier, étant entrés tous deux dans les
ordres.
XV. Jacques-Nicolas de Moustier, baron d'Igny, sei-
gneur de Nant , Cubry , Donnai , Puissant , Adrisans,
Citey, Villemot, Sainte-Reine, lEtang des Maisons, etc.,
reçu dans l'ordre de Saint-Georges en 1679, où il nomma
pour ses quatre lignes Moustier, Pra, Pillot et d'Alle-
mand Molprey , se mana avec Catherine de Pra, sa cou-
sine, de laquelle il eut :
i." Philippe-Antoine de Moustier, baron d'Igny, sei-
gneur de Citey, Villemot, Sainte- Reine, etc., qui
mourut, avant l'âge de vingt ans, des blessures
qu'il avait reçues à la tête d'une compagnie de gre-
nadiers, dans l'arme'e du maréchal de Tallard, au
camp devant Landau au mois de novembre 1703.
Il avait testé le 20 du même mois, en faveur de sa
sœur, à laquelle il laissa tous ses biens maternels.
Ses biens paternels retournèrent à son oncle, Claude-
Nicolas de Moustier, devenu par son décès, chef
de sa maison ;
2.° Marie-Claude-Antide de Moustier, mariée, par
traité passé à Besançon le 4 décembre 1700, à
Henri de Champagne, tils de Charles de Champa-
gne, chevalier, seigneur de Chilley, Nenon, etc.,
reçu à Saint-Georges en 1674, et de Gasparine de
Grivel de Perrigny, en présence et du consente-
ment de François-Hyacinthe de Champagne, prê-
tre et docteur en théologie , Guillaume de Rain-
cour, seigneur de Falon, capitaine de cavalerie ;
Léonel de Toulongeon, seigneur de Raucour, Phi-
lippe - Joseph de Moustier, religieux et chambellan
de l'abbaye de Saint-Claude, chevalier de Saint-
Georges ; Claude de Moustier, seigneur de Cubry.
chevalier de Saint-Georges ses oncles; Philippe-
Antoine de Moustier, baron d'Igny, son frère,
Antide-Marie de Belay Saulx de Pra, son oncle,
gouverneur et grand bailli de Langres; Claude de
76 DE MOUSTIER.
Belot, chanoine de Besançon, Jacques-Antoine de
Belot, ses oncles, et Jean-Bapt. de Précipiano, comte
de Soye, capitaine de cavalerie, son cousin. Trois
années après, Marie-CIaude-Antide de Moustier a
recueilli l'héritage de son frère ; et a porté ainsi
dans la maison de Champagne les terres d'Igny,
de Citey , Villemot, Sainte- Reine, etc. De son
mariage sont issus, Philippe Gaspard, marquis de
Champagne, baron d'Igny, capitaine au régiment
de Tallard, chevalier de Saint-Georges en 1726,
décédé en 1735 ; et François Xavier, marquis de
Champagne, officier au régiment de Champagne,
chevalier de Saint-Georges, dont la postérité existe
encore en ia personne de Claude-Antoine-Louis
de Champagne, marquis de Champagne, baron
d'Igny, chevalier de Saint-Georges en 1773 ; et
d'Adrien -Gabriel de Champagne, comte de Bousey,
reçu également à Saint-Georges en 1773.
XV. Claude - Nicolas , comte de Moustier , chevalier,
seigneur de Nant , Cubry, Bonnal , Puissant , Molprey,
Adrisans, etc., reçu chevalier de Saint-Georges en 1679,
en nommant pour ses quatre lignes, Moustier, Pra,
Crosey et Ronchaux , eut une compagnie d'infanterie
dans le régiment de Royal-Comtois à la création de ce
corps, et peu de temps après une compagnie de dragons
dans le régiment de Grammont. Il quitta le service au
moment de son mariage et se retira dans ses terres, où il
déploya un très-grand faste. Les chevaliers de Saint-
Georges le députèrent à la cour en 17 10, pour s'opposer
aux desseins des Bénédictins, qui voulaient introduire la
réforme dans l'abbaye de Saint-Claude, au détriment des
intérêts de la noblesse de Franche-Comté, et il réussit
dans son entreprise.
Il avait épousé par traité passé à Tournay, le 7 mai
1695, Marie- Agnès , comtesse de Nassau, chanoinesse
d'Andenne, iillc de Maximilien, comte de Nassau et Con-
roy, baron de Varcoing (issu d'une branche cadette de la
maison de Nassau Diliembourget Orange, établie en Flan-
dres depuis la fin du quinzième siècle, et éteinte récem-
ment dans la personne de N... de Nassau, comte de Nas-
sau et Conroy, mari de Constance de Lannoy, comtesse
de Lannoy et du Saint-Empire, chanoinesse de Denain),
DE MOUSTIER. fj
et de Marie- Florence de Harchies de Ville, dacnede Les-
trées. H testa le i8 avril lySSà Lons-le-Saulnier, entre
les mtins de Meynier notaire royal, et institua pour son
légataire universel Philippe-Xavier, son 6ls, en lui sub-
stituant pour les terres de Nant et de Cubry son filsaîné et
les descendants mâles et aînés de celui-ci (i;.
Il mourut à Lons-Ie-Saulnier, le 27 avril 1738, âgé de
soixante-seize ans, et fut inhumé à Arlay dans sa cha-
pelle de Saint-Ferréol et Saint-Fergeux, au tombeau de
sa mère, Marguerite de Crosey.
Il eut de son mariage, avec Marie-Agnès de Nassau :
I .• Joseph-Marie de Moustier , né le 3o mars 1697,
et tenu sur les fonts par Jean de Vatteville, abbé
de Beaume, et par Marguerite de Crosey , son
aïeule; tué en duel à Nancy, en 1713, étant à
l'académie du duc de Lorraine ;
2." Philippe-Xavier, qui suit ;
3/ Marie- Agnès de Moustier, née en 1699, morte en
1725, au moment où elle allait prendre possession
d'une prébende dans le chapitre d'Andenne, que
lui avait accordée TEmpereur Charles VI ;
4.* N... de Moustier, décédée en bas âge ;
5." Jeanne-Gabrielle de Moustier, née en 1705, reçue
chanoinesse en la noble abbaye de Sainte-Qaire de
Lons-le-Saulnier, en 1720. Elle a quitté plus tard
cette maison pour se livrer à une retraite plus aus-
tère, où elle est morte en odeur de sainteté.
XVI. Philippe-Xavier de Moustier, chevalier, mar-
quis de Moustier , seigneur de Nant, Cubry, Cubrial,
Adrisans, Bonnal, Puissant, Chassey, Molprey, Gatey au
comté de Bourgogne, et Monchy en Artois, premier gen-
tilhomme de la chambre du roi Stanislas de Pologne, duc
de Lorraine et de Bar, né au château de Nant le 5 novem-
bre 1707, reçu chevalier de Saint-Georges en 1724, en
nommant pour ses quatre lignes , Moustier , Crosey,
Nassau et Harchies de Ville , entré aux mousquetaires
en 1725 ; a obtenu en 1727, dans le régiment de Bétbune,
cavalerie, une compagnie, avec laquelle il est passé dans
(0 Ce testament est inscrit au greffe de la ville de Vesoul sur le re<-
fistre des Substitutions, fol. q?.
yg DE MOUSTIER.
celui de Bourbon, par ordre du 20 mai lySo ; il a fait en
cette qualité, en Allemagne, les guerres de 1735 etann. suiv.
Il reçut en 1748 la croix de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, et en 1745, il accompagna en Italie le mare'-
chal de Maillebois , comme aide-de-camp. Il s'est fait
remarquer en plus d'une rencontre^ pendant cette cam-
pagne et la suivante, particulièrement le 16 juin 1746,
au passage du Réfudo, où pour ramener au combat une
colonne qui venait d être enfoncée , il prit en main un
drapeau qu'il alla planter en avant de la ligne ennemie
au milieu d'une grêle de balles. Peu après son retour d'I-
talie, le i" janvier 1748, il fut créé mestre-de-camp d'un
régiment de cavalerie de son nom (ci-devant Givry, Cour-
tebonne, Barentin, Villepreux Ruffec et Barbançon). Il
fit à la tête de ce re'giment toute la guerre de sept ans,
pendant laquelle il se distingua autant par son intrépidité,
que par la discipline sévère et l'instruction méthodique
qu'il avait su introduire dans son corps. Créé brigadier des
armées du roi, par brevet du 10 février 1759, il fut promu
le 20 février 1761 au grade de maréchal-des-camps et ar-
mées du roi, dans lequel il fut employé comme inspecteur
de cavalerie. Le 26 avril 1756, le roi lui avait accordé le
brevet d'une pension de trois mille francs , comme une
marque de sa satisfaction de ses services et de l'applica-
tion qui le distinguait, et en 1768 Sa Majesté y joignit
encore le don d'une gratification.
Par lettres-patentes de l'année 1741 , enregistrées au
parlement de Besançon et à la chambre des comptes de
Dôle, il obtint l'érection des terres de Nant , Cubry ,
Cubrial et Adrisans, en marquisat, sous le nom de Mous-
tier.
Le 20 octobre 1775, il reçut une lettre du roi pour la
convocation de l'assemblée des Etats de la noblesse de
l'Artois. Il est décédé à Paris, au mois d'avril de l'année
suivante, et a été inhumé en l'église de Saint-André-des-
Arcs, à côté de Gaspard de Moustier son aïeul. Il avait
testé par testament olographe, en date du 6 mai 1761,
déposé chez Monnot, à Paris, le 16 avril 1776.
Ce seigneur avait contracté alliance, par contrat passé
au château de Monchy en Artois, le 22 août 1732, devant
Gosse , notaire royal à Saint-Pol, avec Louise de Bournel,
fille aînée de Jean-Charles de Bournel, chevalier, marquis
de Monchy et de Namps , seigneur de Cayeux, Mortagne,
DE MOUSTIER. 79
Sovich, Hotnin, Hacco, Javersy, etc., lieutenant-general
des armées du roi, commandeur de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, maître de la garde-robe de Son Al-
tesse Royale le duc de Berry, petit-fils de Louis XIV, et de
Catherine de Forcadel, dame d'atours de Madame la du-
chesse de Berry, remariée en secondes noces à Claude
marquis de Cebret, chevalier grand'croix de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, lieutenant-général des armées
du roi , gouverneur des ville forte et château d'Aire , et
commandant en chef dans la province d'Artois.
Madame la marquise de Moustier, après avoir testé, le
16 juin 1766, en faveur de son fils aîné, en laissant de
simples legs à ses autres enfants, est décédée à Paris dans
sa cinquante-deuxième année, le 20 juillet 1767. En elle
s'est éteinte la maison de Bournel, une des plus illustres
de la Picardie et de l'Artois, par son an:ienneté et ses
alliances (i), et dont sont issus Pierre de Bournel, sei-
gneur de Thiembronne, bailli du comté de Clermont, en
1843, mari d'Isabeau de Villiers de l'Isle-Adam, fille de
Pierre de Villiers seigneur de l'Isle-Adam, porte-oriflamme
de France et souverain maître de l'hôtel du roi, et de
Jeanne de Beauvais, sa première femme ; Hue de Bournel,
chambellan du roi Charles VI en 14 17, mari d'Alips de
Bauchain ; Louis de Bournel, époux de Marie de Croï,
fille de Jean de Croï, grand bouteiller de France, et de
Marguerite de Craon ; Antoine de Bournel, chevalier de
Rhodes, commandeur d'Auxonne en 1482; Jean II de
Bournel, conseiller et chambellan du roi Louis XI, en
1467, gouverneur de Sainte-Menehoud, marié à Julienne
de Monchy, fille et héritière de Pierre de Monchy, gou-
verneur de Saint-Omer, et de Jeanne de Ghistelle; Louis
de Bournel, conseiller et chambellan de Louis XI , en
1463, et son pannetier en 1465, mari de Guillemette de
Melun, fille de Jean de Melun et Epinoy, et de Marie
de Saarbruck. Guillaume de Bournel, maître d'hôtel de
Louis XI, et grand-maître de l'artillerie de France en
1473 ; Hugue de Bournel, chevalier de la toison d'Or, et
gouverneur de Lille, Douay, Orchie et Bapaum?, en
(i) Histoire de la maison de France et des grands officiers de la cou-
ronne, par lejjère Anselme, t. VIII, p. i52, et Moréri, t. H, p. 270
8o DE MOUSTIER.
iSyS; et Gabriel de Bournel, marié, le i6 juillet i585, à
Marguerite d^E^trées^ sœur de Gabrielle d'Estrées, du-
chesse de Beaufort. Cette alliance a donné à Louise de
Bournel, son arrière-petite - fille, un aïeul commun, au
cinquième degré , avec les maisons royales de France^
d'Espagne, de Naples et de Sardaigne.
Louise de Bournel , marquise de Moustier, avait fait
construire sur les hauteurs de la seigneurie de Cubry, un
château auquel elle a donné le nom de Bournel, et qui
depuis lors est devenu le chef-lieu du marquisat de Mous-
tier, en place du vieux'château de Nant, que les seigneurs
de Moustier avaient toujours habité depuis le quinzième
siècle.
Dix enfants sont issus de son mariage avec Philippe-
Xavier, marquis de Moustier, dont six sont 'morts en bas
âge. Les autres sont :
I .° Charles, marquis de Moustier, qui suit ;
2.** Eléonore-François-Elie, marquis de Moustier, qui
suit après ;
3.° Adélaïde-Charlotte de Moustier, née au château
de Nant en 1736, chanoinesse-comtesse de Neu-
ville en Bresse , élevée dans la maison royale de
Saint-Cyr, où après avoir fait profession, elle a
exercé les principales charges de la maison, et no-
tamment celle de dame infirmière et de l'apothi-
cairerie. Elle est aujourd'hui doyenne de cette
maison, et a été présentée en cette qualité à ma-
dame la duchesse d'Angoulême, pour demander
qu'elle fût rendue à sa première destination ;
4.° Antoinette-Philippe de Moustier, née à Paris le
4 août 1744, aussi chanoinesse-comtesse de Neu-
ville, mariée, par contrat dé l'année 1769, à Jean-
Baptiste-Charles- François, marquis de Clermont
d'Amboise, et de Renel, seigneur de Monglats,
maréchal des camps et armées du roi, chevalier
des ordres du roi et son ambassadeur près des cours
de Lisbonne et de Naples, massacré le 10 août
1792 au château des Tuileries. Madame de Cler-
mont est décédée, sans enfants, le ... . ,1775,
en instituant pour légataire universel, son mari,
qui s'est démis de cette succession en faveur du
chevalier de Moustier, l'un de ses beaux-frères.
DE MOUSTIER. 8l
XVII. Charles de Moustier , chevalier, marquis de
Moustier , seigneur de Bonnal , Puissant , Chassey ,
Molpré , etc. , admis dans l'ordre de Saint-Georges en
1789, né à Nant en octobre 1739, a été élevé à l'école
des chevau-Iégers à Paris, créé cornette dans le régiment
de Moustier, le 7 mai 1748; il obtint une compagnie dans
le même régiment le 7 mai 1750, ayant à peine dix années
révolues. 11 tit à la tète de cette compagnie toute la
guerre de sept ans, et eut deux chevaux tués sous lui à
Minden, en 1759. Il passa avec sa compagnie dans royal
Navarre, en 1761 ; entra comme major, avec le rang de
mestre de camp dans Artois cavalerie, en 1767, fut créé
lieutenant-colonel du même régiment en 1772, et mestre
de camp en second en 1776. Le i" mars 1780, il fut
promu au grade de brigadier des armées du roi, et le i*'
janvier 1784, à celui de maréchal de camp. Il avait reçu
la croix de Saint - Louis en..., et avait eu l'honneur
de monter dans les carrosses du roi et d'accompagner Sa
Majesté à la chasse le 22 avril 1767. Il fut nommé, en
1788, député de la noblesse de Franche-Comté aux États-
généraux, conjointement avec le feu prince de Beaufre-
mon Listenay. Il abandonnèrent tous deux cette assem-
blée au moment de la rébellion du jeu de Paume et de la
confusion des trois ordres. II est décédé à Paris le 17 octo-
bre 1801 , à la suite de l'opération de la pierre, après
avoir été arrêté en 1793, et détenu pendant prèsdedeux
ans dans trois prisons différentes.
Il avait épousé, par contrat passé à Paris devant Boulard,
le 10 janvier 1768, Gabrielle-Elisabeth-Françoise de xMont-
bel, fille de René François, comte de Montbel et Palluau,
maréchal des camps et armées du roi, sous-gouverneur des
enfants de France , premier maître d'hôtel de Madame
comtesse d'Artois, et de Antoinette - Gabrielle de Farjonel.
Philippe - Xavier, marquis de Moustier , pour relever en-
core plus le lustre de son nom , avait , par ce contrat de ma-
riage, fait l'abandon , de son vivant, à Charles, son fils
aîné, de l'universalité de ses biens , et nommément des
terres de Bonnal, Puissant, Chassey et Molprey, au détri-
ment de ses autres enfants. Il s'est dessaisi aussi, en fa-
veur du même fils aîné, des terres de Nant, Cubrial et
Adrisans, déjà précédemment substituées en partie , for-
mant le marquisat de Moustier, en ne lui imposant d'autre
condition pour tous ces dons , que la clause de substitu-
82 DE MOUSTIER.
tion graduelle et perpétuelle de mâle en mâle et d'aîné en
aîné de ces quatre dernières terres, en y appelant nom-
mément le chevalier de Moustier son tils cadet. Charles
de Moustier a souscrit^ par son contrat de mariage, à
cette condition expresse, à la faveur de laquelle seule-
ment, il a réuni sur sa tête toute la fortune de sa maison.
Il n'a laissé qu'une fille unique de son mariage avec Ga-
brielle Françoise de Montbel, Adélaïde-Barbe de- Mous-
tier, née le 4 octobre 1774, mariée en 1807 à Jean Armand-
Marie Dulau , marquis d'Allemans , fils aîné du comte
d'Allemans, maréchal des camps et armées du roi, et de
N.... de Murât,
XVII. Eléonore-François-Élie de Moustier, chevalier,
marquis de Moustier, seigneur de Gatey et autres lieux,
au comté de Bourgogne, né à Paris le i5 mars 175 i, reçu
chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem au ber-
ceau, a porté le titre de chevalier de Moustier jusqu'à
son mariage , et celui de comte de Moustier jusqu'à la
mort de son frère aîné, dont le décès a ouvert ses droits
au marquisat de son nom, en Franche-Comté ; est entré au
service en 1765 ; à son retour de l'université de Heidelberg,
comme simple volontaire dans le régiment de la Reine
cavalerie, en garnison à Besançon', où son père, maré-
chal de camp, inspecteur général de cavalerie, lui fit
faire en même temps , par une autorisation spéciale du
ministre de la guerre, le service de canonnier dans la
brigade d'artillerie de Démasis , en attendant qu'il eût
atteint l'âge fixé par les ordonnances pour le grade d'offi-
cier; est passé en 1767, comme sous - lieutenant dans
Royal-Navarre cavalerie , et en 1768, comme surnumé-
raire dans la compagnie écossaise des gardes -du-corps ; a
obtenu, en 1771, une compagnie de dragons dans le régi-
ment de Dauphin, dans lequel il a été fait mestre de camp,
par brevet de Tannée 1778. Il a reçu la croix de Saint-
Louis au mois de juillet 1784, et a été promu, par or-
donnance du roi du 3o décembre 1814, au grade de ma-
réchal des camps et armées du roi, pour prendre rang du
i" janvier, 1794 et compter ainsi vingt-deux années dans
ce grade.
En 1769 , le marquis de Moustier avait été rejoindre
son beau-frère, le marquis de Clermont d'Amboise , à
Lisbonne, comme gentilhomme d'ambassade. Au corn-
DE MOUSTIER. 83
mencenent de 1771, s'etant rendu à la cour de Madrid,
le roi Charles III lui rit l'honneur de l'admettre dans son
intimité et à ses chasses , en lui proposant même, pour
lattacher à son service, une place de menin du prince
des Asturies et un bâton d'exempt de ses gardes. Son dé-
voùment à son roi et à sa pairie lui ont fait décliner ces
offres. Revenu en France au mois d'octobre 1771, il eut
l'honneur de faire sa cour au roi à Fontainebleau , de
monter dans ses carrosses et de l'accompjgner à la chasse,
le 2 novembre de la même année. Il fut le premier qui
obtint à cette époque le titre de conseiller d'ambassade,
breveté du roi, avec lequel il fut attaché en 1772 à l'am-
bassade de Londres. En 1776 il passa à Naples, près du
marquis de Clermont d'Amboise , son beau-frère comme
secrétaire de son ambassade. Il fut nommé ministre du
roi près de l'électeur de Trêves en 1778, et passa à Lon-
dres en 1783, comme envoyé extraordinaire à l'occasion
de la paix signée la même année. En 1787 il se rendit aux
Etats-Unis d'Amérique comme ministre du roi, et en
179011 fut envoyé en la même qualité près du feu roi de
Prusse.
Au mois d'octobre 1791, il fut rappelé à Paris par une
lettre autographe du feu roi Louis XVI, dont voici la
copie littérale :
Paris, le 19 septembre 1791.
tt Jai chargé M. de Montmorin de vous écrire, Mon-
» sieur, au sujet de la place des affaires étrangères que
» je vous destine. Comme les circonstances sont chan-
» gées, j'espère que vous ne ferez plus de difficulté d'ac-
» cepter une place que je vous verrai remplir avec grand
» plaisir. Je compte que vous ne tarderez pas à vous
» rendre ici.
» Signé Louis » .
En obéissance aux ordres du roi, le marquis de Mous-
lier se rendit sur-le-champ à Paris ; mais il y déclina
pour la seconde fois l'honneur auquel la confiance de ce
prince avait voulu l'appeler, la fermeté de ses principes
se refusant à toute concession vis-à-vis du parti démocra-
tique auquel, depuis deux ans, la monarchie se trouvait
en proie (i). Ce même parti ayant vainement essayé de
[i, Mémoires secrets de Bertrand de Mollev'ille, t. I, page. 198.
84 OE MOUSTIER.
le faire renvoyer à son poste, avec la mission de détour-
ner le roi de Prusse de la coalition que lui-même avait
engagé ce prince à former contre les révolutionnaires de
France, il fut nommé par le roi à l'ambassade de Cons-
tantinople , en remplacement du comte de Choiseul-
Gouffier, appelé à celle de Londres. L'acharnement du
parti révolutionnaire, qui l'avait fait comprendre sur la
liste des victimes qui plus tard ont été massacrées à Ver-
sailles , accélérèrent son départ de France. 11 passa en
Angleterre, d'où il alla rejoindre, sur le continent, Mon-
sieur et M. le comte d'Artois. LL. AA. RR. lui con-
fièrent aussitôt des pouvoirs illimités pour traiter des in-
térêts du roi et de la monarchie près des puissances coa-
lisées, et notamment près du roi de Prusse. Il accompa-
gna ce prince dans toute la campagne de 1792, et obtint
en faveur de Monsieur la reconnaissance du titre de ré-
gent du royaume pendant la durée de la captivité du roi.
Ce titre allait lui être solennellement conféré aussitôt
après l'entrée à Châlons, lorsque la retraite de Cham-
pagne vint changer entièrement la face des événements.
Les équipages de Monsieur ayant été enlevés aux portes
de Verdun par un parti de l'armée de Kellermann ,
la correspondance du marquis de Moustier avec LL. AA.
RR. tomba entre les mains de la Convention, et fut lue
à la tribune par Hérault de Séchelles, sur la proposition
duquel il a été décrété d^accusation le 22 octobre 1792,
ce qui entraîna aussitôt l'apposition des scellés dans son
hôtel à Paris, et la confiscation de toute sa fortune. Ces
mêmes pièces ont été reproduites par la Convention dans
l'acte d'accusation contre le roi , comme un prétendu in-
dice du concert de cet infortuné monarque avec les
princes ses frères (i).
Le marquis de Moustier, toujours invariable dans ses
principes, n'a pas discontinué depuis un seul instant de
vouer ses services à la cause royale, tant par ses écrits
que par sa conduite. 11 avait déjà publié, au mois de juil-
let 1791, un écrit imprimé à Berlin, ayant pour titre:
De l'intérêt de la France à une constitution monarchique ;
(i) Voyez les Moniteurs du mois d'octobre 1792, et celui du mois de
janvier 1793, dans lesquels les instructions données au marquis de
Moustier sont textuellement rapportées.
DE MOUSTIER. 85
et en 1793 il en parut deux autres de lui à Londres, dans
le même esprit, l'un ayant pour titre: De V intérêt de
l'Europe dans la révolution française , et l'autre : Obser-
vations sur les déclarations du maréchal prince de Co-
bourg aux Français, par un royaliste. Un grand
nombre d'autres écrits sont sortis de sa plume, qui tous
avaient pour objet le rétablissement du trône sur ses bases
légitimes.
Le marquis de Moustier étant retourné en Angleterre
après l'issue malheureuse de la campagne de 1792, la
confiance dont l'honoraient les princes, sa grande expé-
rience et sa capacité en affaires, jointes à la considération
personnelle que lui avaient acquise ses précédentes mis-
sions après du cabinet britannique, le firent choisir pour
intermédiaire entre les généraux des armées royales de
l'ouest et le gouvernement anglais. Nommé en 1795,
après l'événement de Quiberon, par le roi Louis XVIII,
commissaire pour résider en son nom au centre de ses
armées, il fit tous ses efforts pour accélérer le départ de
l'expédition maritime qui devait le porter sur la côte de
France, et qui, sous divers prétextes , fut toujours re-
tardée par le ministère britannique, jusqu'à ce que la
pacification, qui eut lieu en 1796 après la mort des gé-
néraux Charette et Stofflet, vint mettre le dernier obs-
tacle à cette expédition, qui devait imprimer un plus
grand esprit d'union et d'ensemble aux opérations des
armées royalistes (i\ Pour donner au roi un nouveau
témoignage de son zèle, il avait dans l'intervalle envoyé
son fils unique, à peine âgé de 17 ans, combattre dans
les armées vendéennes.
En 1797, le marquis de Moustier vint de nouveau ré-
sider en Prusse, où l'affection de Frédéric-Guillaume et
du roi son fils le mirent à même d'y suivre utilement les
intérêts du roi son maître. En 1806, se trouvant du petit
nombre de ceux qui avaient été maintenus définitive-
ment sur la liste des émigrés par Bonaparte, l'invasion
de la Prusse par celui-ci l'obligea d'abandonner la mai-
son qu'il avait acquise à Berlin, et de se réfugier encore
(i) Correspondance secrète de Charette, Stofflet, etc., saisie par les
années républicaines ; imprimée sur pièces originales, à Paris, chez
Buisson; 1798, tom. II, p. 336.
86 l^E MOUSTIER.
une fois en Angleterre, d'où il n'est revenu en France,
en 1814, qu'à la suite du roi. Proscrit de nouveau après
les attentats du mois de mars 181 5, ce n'a été encore
qu'avec le roi qu'il y est rentré définitivement au mois
de juillet de la même année.
Le marquis de Moustier avait épousé , par contrat
passé devant Arnoult à Paris le 20 avril 1777 , Antoi-
nette-Louise Millet, fille de Charles- Simon Millet,
écuyer^ conseiller du roi et receveur-général des finances
de la généralité de Moulins, et d'Anne-Gabrielle-Flore
Ménage de Mondésir, dame de la Chapelle, Bressolles
et autres lieux. Leur contrat de mariage a été signé par
le roi, la reine et la famille royale; et du côté de la de-
moiselle future épouse, par ses père et mère; par M. Jean
Amalric, marquis de Bréhan, brigadier des armées du
roi, son beau -frère, à cause de sa femme Anne- Flore
Millet, par dame Françoise- Elisabeth - Eléonore Ménage
de Mondésir, veuve douairière de Charles - Germaii; ,
marquis de Bournel et Monchy, mestre-de-camp de ca-
valerie, sa tante ; et dame Marie - Louise - Françoise de
Villemur, veuve d'Alphonse - Louis , comte de Saint-Se-
verin d'Arragon, ministre du roi en ses conseils, cheva-
lier de ses ordres, etc., sa tante à la mode de Bretagne;
par Casimir Pignatelli, comte d'Egmont, duc de Juliers
et de Gueldres, prince d'Empire, grand d'Espagne, et
chevalier de la Toison d'Or , lieutenant - général des
armées du roi , son cousin issu de germain à cause de
sa femme Blanche - Alphonsine - Octavie-Marie - Louise-
Françoise de Saint-Severin d'Arragon; par dame Anne-
Marie-Louise de Rosset , épouse de Louis-François Héri-
cart, vicomte de Thury, sa cousine germaine; par Louis-
Philippe de Durfort, comme d'Eyme et de Rousine, ma-
réchal des camps et armées du roi, gouverneur de Bou-
chain et commandeur de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, son oncle à la mode de Bretagne; par le
comte Louis et le comte Etienne de Durfort, fils de ce-
lui-ci , ses cousins issus de germains ; par dame Charlotte
Boutin, veuve de Charles - Henri -Philippe, vicomte de
Montboissier, brigadier des armées du roi, sa tante à la
mode de Bretagne ; par Charles-Philippc-Simon, baron
de Montboissier, son cousin issu de germain, et par
Françoise - Pauline de Lamoignon de Malesherbes, son
épouse.
DE MOUSTltR. 87
Madame de Moustier a eu l'honneur d'être présentée
immédiatement après son mariage au roi et à la famille
royale par madame la duchesse de Brancas-Villars , pa-
rente de son mari. Elle est decedee à Paris le 9 juin 1783,
dans la vingt-huitième année de son âge, j>eu de jours
après son retour d'Angleterre , et a été inhumée en l'é-
glise de Saint-Eustache, laissant de son mariage un fils
unique, Clcment-Edouard de Moustier, qui suit:
Clément - Edouard , comte de Moustier , chevalier ,
seigneur de Lachapelle , Montaudier , Libernon , Fe-
rolles , etc. , chevalier de Saint - Georges au comté de
Bourgogne, etc., né à Coblentz le 2 janvier 1779, et
tenu le même jour sur les fonts , dans la chapelle de
son père , par Clément Winceslas de Saxe , prince royal
de Pologne , électeur de Trêves; a accompagné son
père dés ses plus jeunes années , dans toutes ses mis-
sions dans les cours étrangères et aux Etats-Unis d'A-
mérique; a été envoyé en 1792 à l'université de Trêves
et ensuite à l'académie militaire du duc Charles de
Wurtemberg à Stuttgard ; est rentré en France , avant
d'avoir atteint sa quatorzième année; a été emprisonné
peu après , puis banni de Paris , comme noble, pen-
dant le temps de la terreur. Il a pris une part active
à tous les mouvements qui ont eu lieu à Paris contre
les jacobins des faubourgs Saint- Antoine et Saint-Mar-
ceau dans les mois d'avril et de mai 1795. Au commen-
cement d'octobre de la même année, lors de la lutte des
sections de Paris contre la convention , connue sous le
nom de i3 vendémiaire , s'étant chargé de la commis-
sion périlleuse et emportant peine de mort , de faire
battre la générale , il fut attaqué par les troupes de
ligne et tira contre elles les premiers coups de fusil de
cette journée. Bîessé et fait prisonnier , il fut traîné
en prison et traduit à une commission militaire , et plus
tard , devant celle des six , composée en entier de con-
ventionnels. Ayant recouvré la liberté , après un mois
de captivité, il quitta à l'instant la France, pour mettre
à exécution le plan qu'il avait formé d'aller combattre
de nouveau pour la cause royale au milieu des armées
vendéennes. Parvenu en Angleterre , près de son père ,
il accompagna à Jersey , les comtes de Sérent , et pen-
dant que ceux-ci périssaient malheureusement sur la
côte de Bret -gne , il mit pied à terre, à raain armée, j
88 l^K MOUSTIER.
sur celle de Normandie et rejoignit l'armée de M. le
comte Louis de Frotté qui le nomma son aide-de-
camp, et le promut peu après à un grade supérieur.
Après avoir combattu constamment à ses côtés dans
toutes les affaires périlleuses qui ont précédé la paci-
fication ; après avoir eu son chapeau percé de balles, et
été blessé assez grièvement dans une des dernières ac-
tions, en luttant corps à corps avec un soldat ennemi, il
fut chargé par son général de le précéder en Angleterre
■ avec les comtes Henri et Charles de Frotté, son père et
son frère. Il eut à surmonter, en cette occasion, de nou-
veaux périls, pour échapper à la surveillance des pa-
trouilles républicaines, et pour se procurer une frêle na-
celle, qu'il rejoignit la nuit à la nage, avec ses compa-
gnons d'armes. Rentré ensuite en France pour se réunir
aux généraux Bourmont, Suzannet et autres chefs roya-
listes venus à Paris peu de temps avant la catastrophe du
1 8 fructidor, dans l'intention d'y provoquer, d'accord avec
le général Pichegru, un mouvement en faveur du rétablis-
sement de la monarchie, il ne tarda pas à être atteint par
la loi des otages et par celle de la conscription qui le for-
cèrent de prendre du service comme simple soldat dans un
régiment de hussards. Il n'obtint plus tard son congé mi-
litaire, en 1799, qu'en entrant au département des affaires
étrangères comme élève diplomatique. Attaché d'abord
aux négociations de Lunéville, il fut nommé le 16 oc-
tobre 1801 secrétaire de légation près de la cour de Saxe ;
il y remplit les fonctions de chargé d'affaires pendant les
six premiers mois de i8o5. Appelé au quartier général de
l'armée française en Allemagne, au mois de septembre
1806, après la rupture avee la Prusse et la Saxe, il fut
chargé le 14 octobre suivant, jour de la bataille d'Iéna,
du soin de tous les prisonniers saxons. Leur souverain lui
fit remettre peu après son chiffre, enrichi de diamants,
en reconnaissance de tous les témoignages de zèle et
d'humanité qu'il leur avait prodigués en cette occasion.
Nommé une seconde fois chargé d'affaires près de la
cour de Saxe , le 1 1 décembre suivant, il ne quitta ce
poste qu'après l'arrivée d'un ministre plénipotentiaire,
pour revenir en France par congé. Au commencement de
1810, il fut nommé à la mission des Etats-Unis d'Amé-
rique ; et au moment où il allait s'embarquer pour
cette destination, il reçut ordre de se rendre à Morlaix,
DE MOUSTIER. 89
pour y négocier un cartel d'échange de prisonniers avec
M. Mackenzie commissaire anglais, qui y était envoyé
à cet effet. Cette négociation ayant échoué, après avoir
duré près de huit mois, il fut nommé, au mois de dé-
cembre 18 10, envoyé extraordinaire et ministre pléni-
potentiaire près la cour de Bade et l'année suivante il
passa en la même qualité près de celle de Wurtem-
berg. Au mois d'avril 181 3, après les désastres de Mos-
cou, et au moment où la campagne de Leipsic allait
*: ouvrir, il provoqua son rapp>el en France, où dès que
occasion s'en fut présentée, on le vit un des premiers
se prononcer en faveur de la cause du roi et arborer la
cocarde blanche dans la matinée du 3i mars 1814. Au
moment du débarquement de Bonaparte il quitta ses
terres pour aller offrir ses ser\'ices au roi ; et le 8 mai
suivant, ayant reçu, en sa qualité de membre du col-
lège électoral du département de Seine et Marne , une
lettre de convocation pour se rendre à Melun, il alla
y protester contre la réunion illégale de ce collège, en
se refusant hautement au serment de fidélité au gou-
vernement usurpateur , exigé de lui. Après le retour du
roi , il fut nommé maire de sa commune.
Par contrat du 24 février 1808, Il a épousé Marie-
Caroline- Antoinette de Laforest , née à New- York le
27 mars 1788, fille unique de Antoine- Réné-Charles-
Mathurin comte de Laforest, conseiller d'Etat, grand
cordon de la Légion-d'Honneur etc. et de Catherine-
Marie-Lecuillier de Beaumanoir. De ce mariage sont
issues :
i.° Adélaïde-Caroline-Antide de Moustier, née à
Paris le 3 1 mars 1 809 ;
2.' Eléonore-Gabrielle-Odilie de Moustier, née à
Paris le 22 mars 18 10;
3.' Qémentine-Claire-Léonille de Moustier, aussi
née à Paris le 6 septembre i8i3.
Armes : « De gueules , au chevron d'argent , accom-
» pagné de trois aigles d'or éployées, becquées et mem-
» brées de sable; cimier, une aigle de même, et deux
» aigles pour support, avec cette devise : Movstier sera
» mavgré le Sarrasin. »
Histoire de la maison de Moustier au comté de Bour-
go DE BERNON.
gogne, par Tabbé Guillaume. A Besançon, de Timpri-
merie de Daclin, imprimeur du roi^ lySy.
Histoire généalogique des sires de Salins, par l'abbé
Guillaume, tome I, p. 23 1 .
Mémoires pour servir à l'histoire du comté de Bour-
gogne, par Dunod, 1740, p. 282 et suiv.
Histoire des Séquanois, par le même, t. I, p. 166.
Histoire de Bourgogne, par dom Plancher, tome III,
page 281.
Description historique du duché de Bourgogne, par
Courtepée, t. IV, p. 588.
Dictionnaire de la Noblesse, par la Chenaye des Bois.
Calendrier de la noblesse, années 1763 et 1769.
Etats des preuves et blasons de tous les chevaliers de
Saint-Georges comté de Bourgogne, vivants en i663.
A Besançon, par Jean Couché, i663.
Recueil des statuts de l'ordre de Saint-Georges, et liste
de tous les chevaliers reçus depuis 143 i. A Besançon, par
Charmet, 1768.
Tablettes historiques, 175 1, tome IV, p. 224.
DE BERNON, en Poitou, famille ancienne, origi-
naire de Bourgogne (i). Ce nom, qui a été porté par
plusieurs comtes de Bourgogne, dès l'an 895, et qui, par
la suite des tems, est sans doute devenu patronimique
dans cette famille, l'analogie de ses armes, qui sont celles
que portaient ces anciens princes souverains, l'opinion
de divers auteurs, tels que Barbier, d'Ancos-Barbot , et
plusieurs autres qui s'accordent sur son extraction de la
province de Bourgogne, font naître la présomption la
plus favorable sur l'origine de cette famille. Cependant,
comme les documens historiques et filiatifs manquent
pour remonter jusqu'à la souche de cette illustre maison,
qui se perd dans l'antiquité la plus reculée, nous nous
bornerons à rapporter la descendance de la branche éta-
blie en Poitou, à dater de sa transmigration dans cette
province, vers le milieu du quatorzième siècle.
(1) C'est le sentiment de Laurent Poussart, dans son livre des
Jurés de communes de la Rochelle, fol. 260, pag. i, col. 2,
et de difl'érents auteurs.
DE BERNON. 91
I. Raoul Bernon , chevalier, fut le premier de cette
famille qui vint s'établir à la Rochelle, vers l'an 1 3oo. Il
servit dans les guerres de son temps, et devint sénéchal de
la Rochederien, sous la charge de Gui de Bretagne, sire
de Penthiévre et, en sa qualité, il reçut deux comman-
dements, l'un, dudit Gui de Bretagne, de l'an i3i8, et
l'autre, de Jean, duc de Bretagne, comte de Richemont,
du 3 août 1339. Il eut pour rils :
I ." Nicolas, dont l'article suit ;
2.' Thomas Bernon, vivant en i35o.
II. Nicolas Bernon, écuyer, fut élu maire de la ville
de la Rochelle (i), à la place de sire Pierre de Trieze,
en 1357, et épousa, la même année, Jeanne de Mau-
léon, fille de sire Jean de Mauléon, m:iire de la Ro-
chelle, et d'une des plus illustres familles de l'Aquitaine.
Il mourut dans lexercice de sa charge. Les annales de la
ville de la Rochelle, par le P. Jaillot, de l'Oratoire, les
ouvrages de Barbot, de Bernardeau, et plusieurs autres
historiens rapportent qu'on lui fit un convoi magnifique,
et qu'on lui rendit les mêmes honneurs qu'aux barons
d'Aquitaine. Il eut pour fils :
III. Jean Bernon, I" du nom, écuyer, élu maire de
la Rochelle, en 1398. Il épousa, en 1399, Jeanne Tron-
gure, et acquit, par acte passé par Besselu, notaire royal
à la Rochelle, le 17 novembre 1416 , les terres et sei-
gneuries de Boissant, des Arbuissains et de Funelains. Il
eut entr'autres enfants:
I .° Jean-Thomas, dont lartide suit;
2.** Jacqueline Bernon, mariée, en 1254, avec Jean
de Rorthais, seigneur de la Durblière, d'une an-
cienne famille du Poitou, qui porte, d'argent à
trois fleurs de lys de gueules.
IV. Jean-Thomas Bernon, écuyer, seigneur du Bois-
sant, des Arbuissains, de Funelains, de la Vallée, etc.,
;i) Ln charge de maire de la ville de la Rochelle n'était exer-
cée que par des gentilshommes de maisons distinguées; on pour-
rait en faire ici une énumération considérable ; on se bornera à
citer les maisons de Chabot de Jarnac, de Chasieigner, de l'Es-
cale, d'Angliers, etc., etc.
I
92 DE BERNON.
echevin de la Rochelle, épousa, en 1435, Marie Marois,
dont il eut entr'autres enfants :
I ." André, dont l'article suit ;
2.° Jean Bernon, qui suivit le roi Charles VII, dans
ses campagnes d'Italie. Il fut s'établir à Lyon, avec
N.. Durand, son épouse, dont il eut postérité. Il
fut l'aïeul d'Alexandre Bernon, qui servit avec
distinction sous le roi Fi^ançois I""" et fut blessé
mortellement, combattant à côté de ce prince, à
la bataille de Pavie, Il voulut être transporté à
Lyon, où il mourut peu de jours après son
arrivée, des suites de ses blessures, en 1524.
Il fut enterré , suivant son testament , dans
l'église de .l'abbaye de Cluny. Sur son tombeau
était son effigie, revêtue d'un manteau noir, semé
de lions d'or (i).
V. André Bernon , écuyer , seigneur du Boissant , de
Funelains , des Arbuissains , de la Vallée , etc. , s'allia ,
le 3 mars 1476, avec Louise Sarot, dont sont issus :
I .° Pierre dont l'article suit ;
2.° Jean Bernon, marié avec Perette Dorin , dont
les armes sont d'azur, à quatre fleurs de lys d'or.
Il eut de ce mariage :
a. André Bernon ;
b. Françoise Bernon ;
c. Collette Bernon ;
VI. Pierre Bernon, I" du nom, écuyer, seigneur du
Boissant, de Lisleau , etc., épousa, le 8 janvier i5i9,
fi'rançoise Geflrard, d'une ancienne famille de Bretagne,
qui portait losange d'argent et de gueules. Il a eu de ce
mariage , quatre enfants. L'on voit , par deux registres
(i) Voici l'épitaphe qu'on lisait sur ce tombeau;
» L'Aquitaine me donna la vie,
» La guerre conduisit mon sort,
» Jusqu'au temps que devant Pavie,
» En combattant je trouvai la mort.
» Passant qui verras cette image,
M Apprends et te souviens de moi,
» Qu'au cinquante-cinq de mon âge,
» Je finis auprès de mon Roi. »
DE BERNON. 93
expédiés, en la cour du gouvernement de la Rochelle,
par Etienne Noyau, lieutenant particulier, le i5 mai
i536, signés le Berthon , greffier, qu'il poursuivait la
veuve de Colas Pichon , pour avoir condamnation de
soixante livres tournois de rente foncière due sur le bien
de Vignefolle , cédé à François Pichon , en iSgg, par
Jean Bernon son bisaïeul. Ses enfants furent :
I ." Jean, dont l'article suit ;
2.° Scipion Bernon , marié avec N... de Faye. Il
fonda une branche en Limosin , dont Tunique hé-
ritière est aujourd'hui mariée avec N.... du Breuil-
Helion de la Gueronnière;
3." Anne Bernon, mariée avec André Carré , sieur
du Bois}
Guillemine Bernon , mariée avec Nicolas Marois ,
écuyer, seigneur de la Dannière, par contrat du
28 octobre iSôy.
VII. Jean Bernon, II* du nom, écuyer, seigneur de
Lisleau, épousa, le 3 juin iSSj, Perette Annonay, dont
les armes sont échiquetées d'argent et de gueules. 11 eut de
ce mariage :
I.* Benjamin, dont Tarticle suit;
2.' Anne Bernon, mariée, en 070, à messire
Antoine Marchand, chevalier, seigneur de la Da-
rotière, dont la postérité s'allia aux maisons de
l'Escale, de Sauvestre - de - Clisson , de l'Es-
cure, etc., etc.
3.'* Marie Bernon, alliée à Nicolas Deconnan, écuyer,
seigneur du Roc, dont la postérité forma des al-
liances avec les maisons du Bois - de - la - Touche-
Levrault, de 1 inguy de Nemy, de Suzannet, de
la Fontaine-Cailleau, de Ribier, etc., etc. ;
4.' Françoise Bernon, mariée, en iSyô, à André
Foucher, écuyer, seigneur de la Grenetière, du
Plessis, de Circé, etc., capitaine au régiment de
Strozzi, fils de Joachim Foucher , I" du nom,
écuyer, seigneur du Gué et de l'Ementruère , et
de Jacquette du Vau , sa seconde femme. Leur
postérité s'est alliée aux maisons de Bejarri, d'An-
gennes, d'Aubert, etc.
VIII. Benjamin Bernon, I" du nom, chevalier, sei-
94 DE BERNON.
gneur de Lisleau, épousa, par contrat du i5 mai 1602,
passé devant Jacques Dubet, notaire à la Rochelle, Mari^
Guillemin\ dame des Grollières , fille de Pierre] Guille-
min , écuyer, seigneur d'Aistré , des Rouaux , etc., et
de Marie de Brie. Il fut père de :
i.° Gabriel, dont l'article suit ;
2.° Jean , qui a formé la branche du Bas-Poitou
rapportée ci-après ;
3.° Benjamin Bernon, marié, par contrat passé, le
i3 mars i65o, devant Jacques Cousseau, notaire
à la Rochelle, avec Gabrielle Nicolas, fille de Jean
Nicolas, e'cuyer, seigneur de Coureilles, conseil-
ler au parlement de Paris, et de Françoise du
Pin;
4.° Pierre Bernon, e'cuyer, seigneur de Grollières,
marié avec Marie Pitard, dont sont issus :
a. Pierre Bernon ;
b. Marie Bernon, alliée à Jean Thomas, écuyer,
seigneur de la Chaudurière.
5.° Samuel Bernon, né en 16 17, officier dans le ré-
giment de la Couronne, tué au siège de PhiUs-
bourg, en 1 644 ;
6." Daniel Bernon, écuyer, seigneur du Puyrideau,
marié avec Madelaine Bouchet, qui le fit père de
Benjamin Bernon, mort sans ligtiée;
7.° Marie, née à la Rochelle, en 1609, femme de
messire Jean d''Artiganeau , mort des suites des
blessures qu'il reçut au siège de la Rochelle;
8." Françoise Bernon, mariée à Paul Prevot, écuyer,
seigneur de la Vallée, dont postérité ;
9.° Anne Bernon, mariée à Marc Pineau, écuyer,
seigneur du fief Moullinard, fils de haut et puis-
sant seigneur Marc Pineau, chevalier, seigneur du
fief Moullinard , et de demoiselle Esther du
Casse.
IX. Gabriel Bernon , écuyer , seigneur de Lisleau ,
épousa, à la Rochelle, en 1643, demoiselle Esther Pi-
neau, fille de Marc Pineau, écuyer, seigneur du fief Moul-
linard, et d'Esther du Casse. Il eut, de ce mariage :
I ." Alexandre, dont l'article suit :
2.° Marie Bernon, née à la Rochelle, le 12 mars
DE BF.RNON. 95
1645, mariée à Richard de Rozemont, conseiller
au parlement de Paris. Ils quiitèrent le royaume,
lors de la révocation de l'édit de Nantes, et pas-
sèrent en Angleterre, où ils laissèrent postérité.
X. Alexandre Bernon , écuyer , seigneur de Lisleau ,
:ié à la Rochelle, le 9 mai i65i, fut garde de la marine,
par brevet signé du Roi, le 21 décembre 1666; obtint
celui de lieutenant, en 1672, et fut nommé par le Roi,
suivant les lettres de S. M., datées de Versailles, le 20
mars 1684, pour commander la frégate, la Subtile, que
le Roi faisait armer à Toulon j obtint une pension de six
cents livres, en récompense d'une action d'éclat, suivant
les termes du brevet qui lui fut expédié le 12 mars 1688:
il fut chargé, par brevet expédié à Fontainebleau, le 10
novembre de la même année, d'une mission secrète en
Angleterre, et de communiquer avec M. de Bariîlon.
ambassadeur près de cette puissance, ainsi qu'avec M. de
Pontis, intendant de la marine, qui se trouvait auprès de
S. M. Britannique. Il fut nommé commandant de la fré-
gate /'.4ima^/e, par brevet du 22 octobre 1695, et nommé,
par ordre du Roi, le 12 décembre 1695, au commande-
ment de 5oo marins , d'un lieutenant et de trois en-
seignes, qu'il conduisit a Bordeaux : il était capitaine du
vaisseau l'Heureux, le 12 février 1696, époque où il reçut
commission de passer sur le vaisseau le Superbe, que S. M.
faisait armer au port de Toulon, sous le commandement
du sieur de la Galissonnière; il fut nommé commandant
du vaisseau le Saint-Esprit , par commission du 22 dé-
cembre 1702, sous les ordres du sieur du Quesne; nommé
capitaîhe de vaisseau, le i" Janvier 1703, et chargé du
commandement du vaisseau de ligne le Bourbon, le 3 mars
de la même année. Par commission du 20 mars 1706, il
fut chargé de prendre le commandement de la frégate la
Gaillarde, pour une expédition secrète; nommé chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, par brevet
du 25 novembre 1712. Cet oflicier fut un de ceux qui,
de son temps , aient eu le plus de commandements de
vaisseaux du Roi. Il était trés-estimé de l'amiral de France
et des ministres, dont il reçut plusieurs lettres qui don-
nent la plus haute opinion du mérite de ce capitaine. Une
entr'autres de S. A. Louis-Alexandre de Bourbon, amiral
de France, lui mande que le Roi lui accorde la haute-
96 DE BERNON.
paye de deux cents livres par mois, pour les éminents
services qu'il avait rendus au Roi et à l'Etat ; elle est datée
du 25 octobre 1720. Il lui fut expédié un autre brevet de
quinze cents livres de pension, le i" mai 1725. Il mou-
rut à Rochefortj le 26 février 1726^ à l'âge de 75 ans,
et après soixante années de service, et fut enterré dans
l'église de Saint-Louis. Il avait épousé Marguerite Bon-
neau, dont il eut :
i.° Charles, dont l'article suit;
2.° Marie-Anne Bernon, mariée à Jacques Pasquier,
écuyer, seigneur delà Roche-Bertier.
XI . Charles Bernon, écuyer , seigneur de Lisleau , né
à Rochefort, le 24 février 1699, ^^^ ^^^^ garde de la ma-
rine au port de cette ville, par brevet du 4 novembre
1 71 5 ; s'embarqua, la même année, sur l'Atalante , com-
mandée par le chevalier de Courbon Saint-Léger , pour
risle Royale; et en 1720, sur le vaisseau le Français,
commandé par M, de Poulmarois^ pour la même destina-
tion. Il arma sur la Pompeuse, en 1721, pour la garde
des côtes de Provence, lors de la peste, et y demeura
vingt-un mois; et en 1724, sur le vaisseau le Portefaix,
commandé par le chevalier de Brache , avec lequel il fit
les campagnes de la Martinique et de Saint-Domingue;
fut fait enseigne de vaisseau en 1727, et monta sur le
Profond, commandé, par M. Méchin, pour l'Isle Royale;
en 1729, sur /e Portefaix pour la même destination ; re-
tourna à Saint-Domingue, en 1730, et partit pour Tou-
lon. Il fut fait lieutenant de vaisseau, par brevet du 9 no-
vembre 173 1, arma sur le vaisseau le Héros en 1734, et
fit la campagne de Saint-Domingue. Il mourut sans alliance
en 1745.
SECONDE BRANCHE.
établie dans le Bas-Poitou.
IX. Jean Bernon, III® du nom , écuyer, seigneur
des Marais, second fils de Benjamin Bernon, I" du nom,
et de Marie Guillemin, naquit à la Rochelle, le 19 oc-
tobre i6i3. Il entra fort jeune au service dans le régiment
d'Hauterive, qu'il rejoignit à la Haye, en Hollande, où
il était en garnison. Il fut enseigne dans la compagnie de
Douchamp, avec laquelle il fit plusieurs campagnes. Une
DE BERNON. py
blessure qu'il reçut dans un combat, près Mons, en i636,
le força de quitter le service. Il épousa, le i3 juin i653,
Jeanne Bloum, dame de la Couresière, fille de messire
Hilaire Blouin , écuyer , seigneur de la Rerie , et de
dame Gabrielle Boisson. La maison de Blouin porte d'a-
zur, au lion d'argent , adextré d'upe colonne d'or. Il
mourut au château de la Mourandière, où il avait passé
son contrat de mariage le 21 janvier 1664. Sa veuve fut
maintenue dans sa noblesse, ainsi que ses quatre enfants
dénommés ci-aprcs, par sentence de M. Colbert, du 17
juillet 1668, et par jugement de M. Barentin, du 4 sep-
tembre de la même année. Leurs enfants furent :
1.' Frédéric- Henri-Hilaire, dont Tarticle suit;
2.* Hilairc-Jean Bernon , éçuyer , seigneur de Le-
vaudière, marié, le 14 août 1684, avec Anne Go-
resse, dont il n''a eu que des filles ;
3.** Henri-Hilaire Bernon, écuyer, seigneur de la
Morandière, mort sans hoirs ;
4.* Marie-Anne Bernon, mariée à messire Jean Tho-
mas, écuyer , seigneur de la Chaudurière, dont
postérité.
X. Frédéric - Henri-Hilaire Bernon , écuyer , seigneur
des Marais, né le 18 novembre lôSy, entra fort jeune
dans le régiment de Schomberg, dragons, avec lequel il
fit les campagnes de Sicile : ayant été blessé à Messine, il
obtint un congé pour retourner dans sa famille, le i5 no-
vembre 1676. II fut convoqué aux bans delà noblesse du
Poitou, des années 1690, 1693, 1694, 1695, 1702 et
1703. Un certificat du comte de la Massais, lieutenant-
général du Poitou, daté du 23 mai 1702, porte qu'il se
comporta comme un brave et loyal gentilhomme , et
qu'il s'est fait remarquer, par son activité et son zèle à
servir Sa Majesté. Il épousa, par contrat du 27 novem-
bre 1681, passé devant François Billon, notaire à la Ro-
chelle, Suzanne de Puyrousset, dame de la Brémaudière,
fille de Paul de Puyrousset, écuyer, seigneur de Ville-
folet, et de demoiselle Suzanne de Launay : la famille
de Puyrousset porte un lion d azur sur un champ d'ar-
gent. Il mourut dans sa maison noble de la Brémaudière,
le 17 novembre 1734, ayant eu de son mariage :
!.• Pierre, dont l'article suit;
2." Jacques Bernon , écuyer, capitaine au régiment
9- 7
q8 de bernon.
de Maillé, mort à Berghes, en Flandre, des suites
des blessures qu''il reçut à la bataille de Malpla-
quet, le 1 1 septembre 1709 ;
3.° Charles Bernon , écuyer, seigneur de la Brémau-
dière , né en 1698, mort sans enfants de Marie
Guillot, son épouse ;
4." Anne Bernon, morte jeune;
5.° Françoise Bernon, morte sans alliance;
6.° Gabrielle-Calville Bernon, née le i5 février 1686 ,
morte en 1717;
7.° Jeanne Bernon, j
8.° Susanne-Françoise, | mortes jeunes ;
9.° Henriette Bernon, /
io.° Marie-Aimée BernoUj née le i3 novembre 1687,
morte en 1 760 ;
1 1.° Charlotte Bernon, morte jeune.
XI. Pierre Bernon, I*' du nom , chevalier , seigneur
d'Ouestreville , né le 11 décembre 1682, entra au ser-
vice, à Tâge de quinze ans, dans le régiment de Maillé,
et fit toutes les campagnes de Flandre, de Hollande et
du Palatinat. Il fut blessé dans une affaire près Maestrichi,
et fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis. Il épousa, au château du Puitumer, par contrat
passé devant B. Bouteville, notaire royal de la châtellenie
de Bodet, le 28 janvier 1705, Louise Simonneau, fille de
messire Charles Simonneau , chevalier , seigneur du Pui-
tumer, et de dame Louise de Hanne de la Saulmorière.
La maison de Simonneau porte d'argent , à trois mou-
chetures de sable. De ce mariage sont issus :
I .° Frédéric-Henri, dont l'article suit ;
2." Pierre Bernon, chevalier, mort à l'âge de 77 ans ;
3.° Charles- Auguste Bernon, chevalier d'Ouestre-
ville, marié avec Jeanne Servant, mort sans pos-
térité ;
4,° Marie - Rose Bernon, dame d'Ouestreville, née
en 1707, morte en 1781 ;
5." Louise Bernon, née en 1709, morte au cou-
vent de Saint-Etienne de la Rochelle, en 1791 ;
6.° Henriette-Louise, morte religieuse ;
7.° Jeanne-Louise, morte jeune ;
8." Marguerite-Charlotte, religieuse ;
9.* Françoise Bernon, morte jeuae.
DE BERNON.
99
XII. Frédéric- Henri Bernon, chevalier seigneur de la
Barre, né le 4 février lyoS, entra jeune dans la compa-
gnie des cadets gentilshommes de la marine, au dépar-
tement de Rochefort. 11 épousa, par contrat passé devant
Ferret, notaire royal de la baronnie de Saint-Hermine,
le 17 juin 1743, Marie-Louise Jallays, fille de Pierre
Jallays (1), écuyer, seigneur de la Jallayserie. De ce
mariage sont issus :
î ." Henri-Pierre-Benjamin, dont l'article suit ;
2." Isidore-lsaac , né le 27 septembre 1746, mort
jeune ;
3." Marie- Louise, morte jeune ;
4.° Marie-Louise-Charlotte , morte au château du
Puitumer en 1788 ;
5." Marie-Françoise-Charlotte Bernon, née le 29 oc-
tobre 1744, mariée le 23 novemhre 1779, à
Charles- Henri, chevalier, baron de Givès, capi-
taine d'artillerie, fils de Charles - Désiré, baron de
Givès, seigneur du Vivier, et de Thérèse Rouillé
de Jonchère, dont postérité.
XIII. Henri-Pierre- Benjamin Bernon, chevalier sei-
gneur du Puitumer, né au château du Puitumer, le i5 no-
vembre 1745, placé cornette dans le régiment de Traze-
gnies, cavalerie, en 1760, capitaine dans les canonniers
gardes-côtes du Poitou, puis major des fort et isle d'Aix,
a émigré en 1791; a fait la campagne de 1792, dans la
première compagnie noble d'ordonnance ; a suivi, après
le licenciement de Tarmée, les princes, frères du Roi, à.
Ham, en Westphalie; rejoignit l'armée de Condé, en
1795, et a fait cette campagne dans les chasseurs nobles
n.* 9 ; entra dans la cavalerie ; fit toutes les campagnes de
cette armée jusqu'au licenciement arrivé en 1801. Il avait
(i) Cette Emilie est une de celles qui se sont le plus dévouées
à l'aaguste naaison de Bourbon. Sept frères sont morts les armes
à la main, pour la cause royale, en Flandre, à Quiberon et dans
la Vendée. Le huitième, M. Jallays de la Barre, chevalier de
Saint-Louis, gentilhomme et officier vendéen , a eu l'honneur
d'être admis à une audience du Roi, en septembre 1814, et S. M.
a daigné lui témoigner une bienveillance particulière. Il a un
frère prêtre, et quatre soeurs.
100 DK BERNON.
été fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis en 1795, par monseigneur le prince de Condé,
au camp de Steinstadt près Neubourg, et avait épousé, le
i"" août 1772, Pierre-Pélagie Racodet de Saint-Martin,
fille de haut et puissant seigneur messire Alexandre-Fran-
çois Racodet, chevalier, seigneur de Saint-Martin et de la
Guilmaudièrc, et de haute et puissante dame Suzanne de
Mauras, dame de la Frouardière. De ce mariage sont issus :
i.o Henri-Charles-Fortuné, dont l'article suit;
2.° Aimé de Bernon, chevalier;
3." Bénignede Bernon, née le 14 août 1773, mariée
en 1798, avec messire Armand de Bejarri, cheva-
lier de l'ordre de Saint - Jean de Jérusalem, fils de
messire Charles-François de Bejarri, ancien page
du Roi, et de dame Paule de Reignon , dont
postérité ;
4." Stéphanie de Bernon, mariée, en 1802, avec
Louis Buor de la Voys, ancien chevau-léger de la
garde ordinaire du Roi, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint- Louis, fils de messire Louis
Buor de Boislambert, et dame Marie-Madelaine
Buor de la Millière, dont postérité.
XIV. Henri-Charles- Fort une de Bernon, chevalier, né
au château du Puitumer, le i3 juillet 1775, élevé au col-
lège royal de la Flèche, obtint à la fin de 1789, une
sous - lieutenance dans le régiment d'Artois , dragons ;
. émigra en 1791, rejoignit à Neu-Wied, près Coblentz,
la première compagnie noble d'ordonnance, formée en
partie par les anciens gendarmes chevau-légers de la garde
ordinaire du Roi ; fit la campagne de 1792, dans ce corps;
suivit, après le licenciement de l'armée, les princes,
frères du Roi, à Ham, en Westphalie, resta dans cette
ville jusqu'au départ du Roi et de LL. AA. RR ; rejoignit
l'armée des princes en 1795 ; fit la campagne de cette
année, dans les chasseurs nobles, compagnie n.° 9, com-
posée en partie des anciens officiers des régiments de Royal
et de Saintonge ; passa dans le premier régiment de cava-
lerie noble, et servait encore dans l'escadron chef dudit
régiment, commandé par S. A. R, monseigneur le duc
d'Angoulême, lors du licenciement de l'armée effectué
en 1801, ainsi qu'il conste par les certilicats honorables
de monseigneur le prince de Condé, et des ducs d'An-
DE BERNON. lOl
gouléme et de Bcrri (i), qui attestent à la fois son zèle,
son courage et son dévouement à la cause légitime. Il est
(i) Ces certiricats font trop d'honneur à M. le chevalier de
Bcrnon, pour être écartés de l'histoire de sa famille. Les voici
textuellement.
« Nous, Louis-Joseph de Bourbon , prince de Condé, prince
» du sang, pair et grand maître de France, duc de Guise, etc.,
i> colonel-général de l'infanterie française et étrangère, cheva-
» lier des ordres du Roi de France et de l'ordre de Saint-André
» de Russie, grand prieur de l'ordre hospitalier de Saint-Jean
» de Jérusalem de Malte au grand prieuré de Russie, etc., etc.,
» commandant en chef, par les ordres du Roi, une division de
» la noblesse et l'armée française ;
» Certilions que M. H. Charles-Fortuné de Bernon, de la
» province de Poitou, sous-lieutenant au service du Roi, émigré,
n en 1791, a fait la campagne de 1792 à l'armée des princes,
» frères du Roi Louis XVI, nous a joint au commencement de
» 1793, et a feit la campagne de cette année dans les chasseurs
'• nobles, jusqu'au mois de septembre, qu'il est passé dans la
» oivalerie noble, où il a continué de servir jusqu'à ce jour;
» qu'il s'est trouvé à toutes les aSaires qui ont eu lieu pendant
» qu'il a été à l'armée ; qu'il s'est conduit avec honneur, se dis-
» tinguant par son zèle, son courage et sa bonne volonté.
" En foi de quoi nous lui avons fait expédier le présent certi-
" ficat, signé de notre main, contre-signe par le secrétaire de
» nos commandements, et auquel nous avons fait apposer le
» sceau de nos armes.
» Fait à notre quartier-général de Feistritz, le 11 février 1801.
» Signé, Louis- Joseph de Bourbon.
« Par S. A. S. Monseigneur : Drouïn.
« Nous, Louis-Antoine , petit - fils de France , duc d'Angou-
» lême, chef du régiment noble à cheval de notre nom, etc. , etc.
» Certifions que M. Henri-Charles-Fortuné ^^de Bernon , de
» la province de Poitou, sous-lieutenant au service du Roi,
n émigré en 1791, a fait la campagne de 1792 à l'armée des
» princes, a rejoint le corps de Condé en 1793, et y a fait la
» campagne de cette année dans les chasseurs nobles, d'où il a
» passé dans la cavalerie noble qu'il n'a pas quittée depuis ; il
n sert encore aujourd'hui, en qualité de noble à cheval dans
» le Chef-escadron de notre régiment, en digne gentilhomme
■ et en fidèle serviteur du Rot.
• En foi de quoi nous lui avons fait expédier le présent certi-
» ficat, que nous avons signé de notre main, et auquel nous
» avons fait apposer le sceau de nos armes.
B Fait à Rein en Stirie, le 7 février 1801.
Signé, Louis-Aktolmb. •
,02 DE BERNON.
rentré en France avec l'agrément des princes, le 2 5 mai
1801 ; partit pour Bordeaux avant la déchéance de Buo-
naparte, pour faire part à S. A. R. monseigneur le duc
d'Angoulême, d'un projet d'insurrection qui devait écla-
ter dans la Vendée; il fut présenté par l'archevêque de
Bordeaux, à ce bon prince, qui le reçut avec bienveil-
lance; a été reçu au château des Tuileries, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, par S. A. R.
Monsieur, le 24 août 18 14, et a reçu, le même jour, le
brevet de chef d'escadron. Il a été inscrit un des premiers
à la préfecture de Bourbon-Vendée, pour marcher contre
l'usurpateur, lors de son débarquement; a été cassé de la
charge de maire de la commune de Saint-Martin Lars,
par Miot, commissaire extraordinaire dans la douzième
division militaire, pour s'être montré trop ardent pour
la cause royale, lors de l'invasion de Buonaparte, et mis
sous la surveillance des autorités locales, d'où il n'est
sorti qu'à l'entrée du Roi dans sa capitale. Il a été nommé
électeur et adjoint à la députation du département de la
Vendée, envoyée au Roi pour le féliciter sur son heureux
retour (i). Il est aujourd'hui commandant pour le Roi,
(i) Discours prononcé à cette occasion par ladite députation.
« Sire, le collège électoral du département de la Vendée nous
» a chargés de présenter à Votre Majesté l'hommage de son res-
» pect, de sa fidélité et de son dévouement. Nos Vendéens, Sire,
» toujours les mêmes, ont les premiers donné cet heureux exem-
» pie, qui bientôt a été suivi par tous les départements de l'Ouest.
» Le soulèvement a commencé au moment où l'usurpateur a
» voulu les forcer d'arborer ses dangereuses couleurs ; le dra-
n peau blanc, les Bourbons pour souverains, voilà, Sire, l'arche
» sainte des Vendéens, ils ont tiré le glaive dès qu'elle a été me-
» nacée ; un sang précieux a coulé pour la plus noble des causes.
» Votre Majesté connaît l'étendue de nos pertes ; elle a partagé
n toutes nos douleurs.
M Le meilleur des Rois nous est rendu ! Ecartons
» ces pénibles souvenirs, pour nous livrer aux plus consolantes
» espérances. Ah ! comment pourraient-elles tarder à se réaliser,
» sous un monarque qui médite sans cesse le bonheur de ses
» sujets, et dont l'esprit profond a si long-temps et si bien ob-
» serve ? Oui, Sire, la Vendée, la France entière après d'aussi
» longues calamités, attendent de nouveaux jours de bonheur
» du règne prolongé de Votre Majesté; et nos bons et braves
1) Vendéens , pour lesquels Louis XVIII a constamment été
D'ORFEUILLE. ,o3
de la place de Briançon ; il a épousé, par contrat du 3o
août 1807, passe devant Chaloppin, notaire à Saumur,
demoiselle Agathe Pitatouin de la Coste, fille de Louis-
Jean-Madelaine Pitatouin de la Coste, ancien capitaine de
cavalerie, chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis, et de dame Jeanne-Marie Jacob de Tigné. Il a eu
de ce mariage :
I ." Aimé-Henri-Fortunê de Bernon, né le 3o août
1808 ;
2." Clémentine-Honorée, née le 22 décembre 1809,
admise à la maison royale de Saint-Denis, en qua-
lité d'élève du Roi, en 1816 ;
3.° Thais de Bernon, née le 3o mai 1 8 1 1 ;
4,° Agathe-Louise-Stéphanie de Bernon , née le 27
mai 18 14 ;
5 .° Laure de Bernon .
Armes : D'azur , au lion d'or , lampassé et armé de
gueules.
D'ORFEUILLE, famille noble et ancienne de la pro-
vince de Poitou, laquelle fait remonter son origine à N...i.l
d'Orfeuille , qui fit une donation à la maison de Dieu
de Montmorillon, ainsi qu'il paraît par un titre latin
du douzième siècle. Elle possède plusieurs titres des
treizième et quatorzième siècles, comme donations faites
à l'abbave des bénédictins de Saint-Maixent et autres ;
mais comme ces titres n'établissent pas et ne prouvent
pas la filiation, cette maison n'établit sa généalogie que
depuis 1406 , à laquelle époque elle possédait la terre
.«^
» Louis-Ie-Dcsiré, se placeront toujours en sentinelles avancées
n lorsqu'il s'agira de défendre le trône des fils de saint Louis. »
Réponse du Roi.
« Je reçois avec une vive sensibilité l'expression des sentiments
• du département de la Vendée nommer ce département , c'est
» rappeler toutes les idées du courage, de la fidélité et de l'hon-
•• neur; je sais tout ce qu'il a souffert et les perteâ qu'il a éprou-
" vécs ; personne n'en a gémi plus que rrtoi et j'espère, en ra-
<• menan; la paix, lui faire oublier ses malheur»! »
104 D'ORFEUILLE.
de Foucaud, paroisse de Sevret , près la Mothe-Saint-
Heraye , dont elle a été dépouillée en 1792, par suite
des fureurs révolutionnaires.
I. Girault d'Orfeuille, écuyer, seigneur dudit lieu,
épousa, ainsi qu'il paraît par contrat de mariage du
29 juin 1406 , passé pardevant Chauvet et Grolatier,
notaires à Melle, demoiselle Marie Faydy ou Faydie,
fille de Guy Faydy, chevalier, seigneur de la Guilio-
tière et de dame Jeanne de Cazalès, du consentement
de Guy et hier Jay, et de Jean d'Orfeuille , prieur
de Saint-Hilaire de Melle. Il eut de ce mariage :
i.° Charles ou Chariot, qui suit ;
2.° Jean d'Orfeuille.
II. Charles ou Chariot d'Orfeuille, écuyer, seigneur
de Foucaud, est nommé ainsi que Jean d'Orfeuille,
son frère, écuyer, seigneur de la Guillotière, capitaine
de la Mothe-Saint-Heraye , dans le ban et arrière-ban
de la noblesse du Poitou, convoqué en 149 1, imprimé ;
il rendit dénombrement au Roi des dîmes de l'Ayrable
à cause de son château de Lusignan, dont il relevait
à foi et hommage plein, et reçut l'hommage, de Louis
de Maintrolle, écuyer, seigneur de Ruffugné et autres
lieux, d'un fief appelé le fief de Mellet , relevant à foi
et hommage plein dudit seigneur d'Orfeuille comme
il paraît par titre du 6 juin 1485, signé Magort, notaire
à Saint-Néomay ; il avait épousé N. Chevalier , fille
de N. Chevalier, chevalier, seigneur de la Frapinière,
dont il eut :
III. Méry d'Orfeuille, écuyer, seigneur de Foucaud,
qui rendit dénombrement au Roi des dîmes de l'Ayrable,
relevant de son château de Lusignan, à foi et hommage
lige, le 20 mai i5i5, passé pardevant David, notaire
à la Mothe-Saint-Heraye , et fut appelé au ban et ar-
rière-ban de la noblesse du Poitou, convoqué en i523,
imprimé. Il avait épousé Jacquette Chevalier , fille de
N. Chevalier, seigneur delà Frapinière, dont il eut :
I ." Joachim, qui suit ;
2." François, marié le i" février i552, à Jean de
Cassé, écuyer, seigneur de Chausseraye, fille de
Jean Cassé, écuyer, seigneur de Chausseraye, et
de demoiselle Françoise d'Oisy. ^
D'ORFEUILLE. lo5
3." Louis, seigneur de Luché et autres lieux ; il eut
pour tille, Jeanne d'Orfeuille, qui épousa, le 3o
août iSjS, Guichard-du-Pin-de-la-Guérivière, à
qui elle porta les terres de Courge, Luché et de
Pria.
IV. Joachim d'Orfeuille, écuyer, seigneur de Foucaud,
fils aîné de Méry d'Orfeuille et de Jacquette Chevalier,
épousa, ainsi qu'il jjaraît par contrat de mariage du 2 août
i53o, signé Touilleau et Cacaud, notaires à Celle- Lévécault,
demoiselle Marie de Luens, fille de noble homme Joa-
chim de Luens; vivant écuyer, seigneur de Puizant,
et de demoiselle Madelaine de Couhé; Joachim d'Or-
feuille laissa en mourant à Marie de Luens, sa femme,
la tutelle de ses enfants, et elle rendit un dénombre-
ment au Roi, de la ' dimerie de l'Ayrable. Ses enfantj-
furent:
I .' André d'Orfeuille, qui suit;
2." Louise d'Orfeuille:
3.» Gillette d'Orfeuille.
V. André d'ORFEUiLLE, écuyer, seigneur de Foucaud
et autres lieux, épousa, comme il paraît par contrat de
mariage du i3 février iSyi, signé Feron, notaire à
Lusignan, demoiselle Isabeau ou Isabelle d'Orfeuille, sa
parente, fille d'Antoine d'Orfeuille , écuyer , seigneur
de la Guillotière, et de demoiselle Catherine de Jous-
seaume, du consentement des seigneurs ce Saint-Gelais,
de Vasselot d'Annemarie, etc., leurs parents. Elle devint
tutrice de ses enfants, et en cette qualité, rendit hom-
mage au Roi d^ne dîmerie, située au Puy de l'Ayrable,
à cause de son château de Lusignan, du 28 décembre
1576, signé Brochard. Ses enfants furent:
I."* Pierre d'Orfeuille, qui suit;
2.* Et plusieurs autres enfants morts sans postérité.
VI. Pierre d'Orfeuille, I" du nom, chevalier,
seigneur de Foucaud, Puizant et Lussaudière, etc. , fut
ouverneur, pour le Roi, "de la ville, château et tor-
resse de Chatellerault, en Tabsence du sieur de Brassac,
comme il paraît par lettres à lui accordées par le Roi,,
le 8 de janvier 1616, enregistrées le 8 juillet 1617; il
tut en grande faveur auprès de Gaston de France, duc
d'Orléans, firère du Roi , et fut maréchal de bataille
io6 D'ORFEUILLE.
dans son armée. Il rendit un dénombrement au Roi
d'une dîme, située au Puy de l'Ayrable, à cause de son
château de Lusignan^ (signé Pierre d'Orfeuille, et plus
bas, Barraud et Bouquin, notaires à Poitiers). Il avait
épousé, comme il paraît par contrat de mariage du
22 juillet i594, signé Duboys, garde notes de feu Jean
Desmier , son oncle , notaire royal à Chizé, Elisabeth
d'Allouhe , fille de Jean d'AUouhe , écuyer , seigneur
du Château -Bouhet et de Gémozacq , et de demoiselle
Anne de Fondlebon, dont il eut :
I.** François d'Orfeuille, qui suit;
2.° Suzanne d'Orfeuille , mariée à N. Robert ,
écuyer, seigneur de la Gannerie.
VII. François d'Orfeuille, I" du nom, chevalier,
seigneur de Foucaud , Puizant, etc. , épousa, comme
il paraît, par contrat de mariage du ii février i635 (si-,
gné Gannerit et Payau, notaires à la principauté de la
Roche-sur- Yon), demoiselle Jacquette de Chapot, dame
de la Rochette, fille de feu Pierre de Chapot, écuyer,
seigneur de la Brossardière et de la Jossinière, et de de-
moiselle Jacquette Arnaud; fut appelé au ban et arrière-
ban de la noblesse de la province du Poitou , convoqué
en i635, comme il paraît par un certificat du comte de
Parabère, chevalier des ordres du Roi, etc. , chargé de
conduire ledit ban à l'armée de Lorraine. Il rendit hom-
mage au Roi pardevant les trésoriers du bureau des fi-
nances à Poitiers, pour raison de dîmes situées au Puy
de l'Ayrable, à cause de son château de Lusignan. Il eut
de sa femme:
i." François, qui suit;
2.° Pierre, seigneur de Lussaudière , mort sans
postérité; '
3." Anne, mariée à Pierre Thibaut, chevalier, sei-
gneur d'Allerit. .
VIII. François n'ORFEUiLLK, II* du nom , chevalier,
seigneur de Foucaud, Puizant, et autres lieux, obtint deux
maintenues de noblesse, la première du 26 mars i665
(signé Charles Colberl, intendant des généralités de
Poitiers et de Tours), la seconde du 22 août 1667, par
Jacques Honoré de Barentin, intendant delà généralité de
Poitiers, par laquelle il est maintenu, ensemble ses en-
fants et postérité, dans le droit de prétendre la qualité
D'ORFEUILLE. 107
de noble, et dans les privilèges, honneurs et exemptions,
attribués aux autres gentilshommes du royaume, sur la
présentation par lui faite d'une multitude d'anciens et
nouveaux titres, extraits dans ladite sentence. Il rendit
dénombrement au Roi , ainsi que ses ancêtres , des
dîmes de l'Ayrable, relevants de son château de Lusi-
gnan (cette pièce du 5 juillet 1688, signé : François d'Or-
feuille, et plus bas Dupont et Bonneau, notaires royaux
à Lusignan ) , il avait épousé demoiselle Anne Chevalier,
fille de haut et puissant messire François Chevalier,
chevalier, seigneur de la Frapinière et de demoiselle
Anne de Lafitte, comme il paraît par contrat de mariage
du 6 novembre 1684, signé : Coudre et son confrère,
notaires royaux à Saint-Maixent. Ses enfants furent :
i." Pierre d'Orfeuille, qui suit ;
2.* Louis-Charles;
3.» Louis;
4.° Louis;
5 • Jean.
IX. Pierre François d'ORFEUiLLE , • 11^ du nom , che-
valier, seigneur de Foucaud, etc., capitaine au régi-
ment de Hainaut, infanterie, obtint des lettres de main-
tenue de noblesse, le i" d'avril 171 5, signé Charles
Bonaventure Quentin , chevalier , seigneur de Riche-
bourg, intendant de Poitiers. Il avait épousé, par contrat
de mariage du 5 mai 171 1 , signé ; Girault , notaire
royal à Saint-Maixent, demoiselle Marguerite-Catherine
Jourdain , fille de haut et puissant seigneur messire
.\chille Jourdain , chevalier, marquis de Boistillé, et
de dame Marie-Anne de Rechignevoisin de Guron. De
, mariage sont issus :
I.' Jean-Pierre d'Orfeuille, qui suit;
2." Charles-René, a laissé postérité ;
3." Marie-Anne, morte sans alliance.
X. Jean -Pierre d'Orfelille , marquis d'Orfeuille,
chevalier, seigneur de Foucaud , Lussaudière, Angliers
et autres lieux, a été capitaine au régiment de Vogué,
cavalerie, et fut appelé au ban et arrière-ban de la no-
blesse du Poitou, convoquée en 1-58. Il épousa i.», par
contrat de mariage du 4 janvier 1744, passé pardevant Gé-
rard et son confrère, notaires à Loudun, demoiselle Anne-
I08 D'ORFEUILLE.
Renée de la Couture Renon, fille de haut et puissant sei-
gneur, messire Jean de la Couture Renon, comte de
la Couture j chevalier, seigneur de la ville de Bellac ,
Blond, etc. , et de haute et puissante dame Anne-Re-
née de Martel; 2.» N. de Raity, veuve de haut et puissant
seigneur messire Boniface, marquis de Castellane; 3.°
demoiselle Marie Gay , fille de N. Gay , chevalier, sei-
gneur Desfontenelles , et de dame Anne de Jousserand.
Du premier mariage sont issus:
I ." Jean N. mort enfant ;
2.° Jean - Rene'-Marie-Anne , qui suit.
XL Jean - René - Marie - Anne d'OuFEuiLLE , comte
d'Orfeuille, chevalier, seigneur de Foucaud, Lussaudière,
et autres lieux, maréchal des camps et armées du Roi,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, a
épousé mademoiselle Marie de Keating, fille de haut et
puissant Valentin de Keating, d'une famille ancienne et
illustre d'Irlande, baron de Keating, en France, et de
dame Sara Créagh. ( Patrice , Thomas et Guillaume
Keating, 4^ 5^ et 6° ayeux de Marie de Keating , furent
gardes marches {custos rotulorum) , du comté de la
Reine, et Jacques Keating, frère puîné de Jean K. ,
son 7* ayeul , et chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem,
fut prieur de Kilménam , et grand prieur d'Irlande,
sous le magistère du grand-maître d'Aubusson, et che-
valier de Saint-Georges), feu Valentin, Baron de Kea-
ting, qui venait de s'établir en France, obtint , au mois
de mai 1778, sur le certificat de M. Chérin, des lettres
patentes de S. M. Louis XVI, portant reconnaissnce
d'ancienne noblesse, et où il est prouvé que sa famille,
une des plus anciennes et des plus illustres d'Irlande,
jouissait de la pairie , sous le titre de vicomte dès avant
l'année 1294; le comte d'Orfeuille, émigré avec sa
femme et ses enfants en 1791, n'est rentré qu'avec le
Roi, au mois de mai 1814; à l'époque fatale du 20 mars
181 5, il fut encore forcé d'abandonner la France avec
ses enfants, qui ont suivi Sa Majesté à Gand. Ses en-
fants sont :
I ." Charles - Marie - Valentin - Eugène d'Orfeuille ,
mort à la Jamaïque, en 1796, officier au service
d'Angleterre;
2." Auguste-Marie- Pierre d'Orfeuille, chevalier de
justice de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem:
i
ARTHUYS. 109
3. • Arthur- Marie- Edouard d'Orfeuille , comte
d'Orfeuille-Foucaud, chevalier de Tordre royal et
militaire de Saint - Louis et de Saint -Jean - de-
Jerusalem, a été capitaine au service d'Angleterre
dans le 60' régiment de ligne, avec l'agrément
de S. M., il a épousé, à Londres, le i3 décembre
1810 , mademoiselle Louise - Marie - Françoise-
Charlotte de Choiseul-Beaupré, tille de Charles-
Antoine-Etienne, marquis de Choiseul-Beaupré,
lieutenant-général des armées du Roi, ancien-
nement menin de monseigneur le Dauphin, depuis
Louis XVI, et de feue Françoise-Elisabeth-Char-
lotte - Josephe Walsh - Serrent , marquise de
Choiseul ;
4.° Marie- Valentine - Elisabeth - Amélie d'Orfeuille ;
chanoinesse de l'ordre de Saint - Jean - de - Jéru-
salem ;
5." Marie- Thomas - Guillaume- Henri d'Orfeuille,
chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem , lieutenant
de cavalerie.
La famille d'Orfeuille est alliée à une quantité d'an-
ciennes et illustres maisons, telles que les Sapata, grands
d'Espagne , les Barbançois les Rechignevoisin , les
TEtenduere, les Martel, les Vignacourt, les d'Isenghien,
Couhé-Lusignan et de Saint-Gelais, les Bonneval, etc.
Celte famille n'a rien de commun avec d'autres maisons
françaises qui portent ce nom , ou qui l'ajoutent à leur
véritable; le comte d'Orfeuille, maréchal des camps et.
armées du Roi , en est le chef. La branche cadette,
issue de Charles - René , habite les départements des
Deux - Sèvres et de la Vendée. Il n'a point dautres
parents de son nom.
Armes : d'azur, à trois feuilles de chêne d'or, posées
2 et I.
ARTHUYS ou ARTUYS , famille noble, originaire
d'Angleterre, qui vint s'établir en Berri en 1195. Phi-
lippe-Auguste avait alors cédé à Richard, roi d'Angle-
terre, Issoudun, et plusieurs autres villes du Berri.
Les armes, qui sont d'argent, au chevron brisé de si-
I,0 ARTHUYS.
nople, accompagné de trois feuilles de chêne, deux en
chef et une en pointe, se voyent à Issoudun, dans plusieurs
églises, notamment au frontispice du chœur du chapitre
de Saint-Cyr, bâti en i3oo, et au bas duquel est écrit
Jehan Arthuys, premier lieutenant - général du bailliage
d'Issoudun (i).
Il y a eu plusieurs branches de ce nom dans le Perche,
rOrléanaiSj le Pays Chartrain, dont la plupart sont étein-
tes ; et de celles qui existent, on n'a pu, jusqu'à présent,
recueillir les titres. Il y a encore une famille de ce nom en
Anjou, qui s'annonce pour avoir la même origine que
celle du Berri. Elle dit pareillement être sortie d'Angle-
terre trente ou quarante ans avant le schisme d'Henri VIII.
Elle prétend avoir possédé la terre de l'Arthuysière, en
Anjou, ayant haute, moyenne et basse justices ; mais elle
n'a pas les mêmes armes de celle qui subsiste en Berri et
qui a donné son nom à plusieurs terres: i.° à la Grange
Arthuys, possédée en lySS par M, de Verthamon de Vil-
lemon, conseiller au parlement de Paris; 2.° au Franc-
Aleu de l'Arthuys, sis en Berri, paroisses de Reuilly et
de Diou; 3." à l'Arthuys, au Pays Chartrain, vendue par
décret sur les héritiers de Guillaume Arthuys, auteur de
la branche de Ville-Saison.
I. Peronnel Arthuys est le premier connu en Berri. Il
avait pour femme Jeanne de la Massée. On ignore le temps
de leur mariage et celui de leur mort. Ils eurent pour en-
fants :
i,° Yves, qui suit ;
2." Jehan;
3.° Guillemine.
II. Yves Arthuys, I" du nom , commandant la tour
et châtel d'Issoudun , fit, le 5 août 1297, avec Jehan,
son frère, et Guillemine, sa sœur, partage des biens de
(i) Le juge d'armes de France (M. d'Hozier), tome 3 de son
Armoriai de France, a substitué trois feuilles de houx aux trois
feuilles de chêne qui sont dans les armes de cette famille. Pour
nous aider dans notre travail, outre un mémoire dressé sur litres
qui nous a été envoyé et qui a l'authenticité des officiers publics,
nous avons eu en communication les titres originaux de cette
famille ( Dict. de la Noblesse, tome I, lett. A, R, T, deuxième
édition. Paris, 1780).
ARTHUYS. lit
Jeanne à la Massée, veuve de Peronnel Arthuys, en son
vivant homme d'armes, le jeudi d'après reminiscere 1298.
Il épousa, par contrat passé devant Pierre Daudu, notaire
à Issoudun, Marie Dangy, dont il eut :
I." Jean, qui suit ;
2.* Catherine, épouse de Jean de "Bossio, qui est dit
Burgens de Exol duno, dans un acte de i336,
après la Nativité de Notre-Seigneur, passé sous le
scel de l'officier de Bourges.
III. Jean Arthuys, I" du nom, né l'an i3oo, lieu-
tenant du sénéchal , et maître des fiefs et mortailles au
siège et bailliage d'issoudun, en 1348, épousa, le 28 oc-
tobre 1329, Jacqueline de Freix; c'est lui qui fit bâtir le
frontispice du chœur de Saint-Cyr, où ses armes et son
nom, comme on l'a dit, se voyent encore. Il mourut le
3 janvier i 369, et laissa :
IV. Yves Arthuys, II' du nom, qui succéda, en iByo,
à Toffice de son père. Il avait épousé, en i363, damoi-
selle Charlotte de Durbois. Il mourut le 9 mars 1422 et
laissa pour enfants :
I.' Jean, qui suit;
2." Simon, homme [d'armes, marié, le 6 août 1402,
à damoiselle Elisabeth Grossetéte. II mourut en
1436 ;
3." Et un autre Jehan Arthuys, qui fut chevalier de
Rhodes et capitulaire en la commanderie de Vil-
lefranche , près Romorantin , comme le prouve
un acte de cette commanderie, de 1409.
V, Jehan Arthuys, II* du nom, licencié ès-lois, con-
seiller procureur du Roi, et' garde du scel royal à Issou-
dun, épousa, en 1401 , demoiselle Claude du Rieux. Il
rendit, le 23 juin 1418, foi et hommage à Charles, dau-
phin, duc de Berri, de Touraine, comte de Poitou, de
ce qu'il tenait mouvant en fîef, à cause du châtel d'issou-
dun. On ignore le tems de sa mort. Il eut pour enfant :
VI. Noble Etienne Arthuys, homme d'armes , qui se
maria, en i43i , à demoiselle Simonne de Durbois; il
est le premier oui parait avoir possédé le franc-alleu de
l'Arthuys , situe en Berri , paroisses de Dion et Reuilly.
11 fit, le 16 février [461, foi et hommage du quart des
dîmes de blé et autres grains décimaux, et de la huitième
112 ARTHUYS.
partie du laipage et charnage de Saint-Lisaigue, et Chatel-
Chardon, qui, par le partage du 5 août 1297, avaient été
donnés en préciput et avantage à Yves Arthuys^ I" du
nom. Il mourut le 2 mai 1466, et fut inhumé en l'abbaye
de Notre- Dame d'Issoudun, ordre de Saint - Benoît, où
sa femme, en i5i2, a fondé des messes et services qui se
célèbrent encore. Ses enfants furent :
I." François, qui suit;
1° Jehan, chanoine de Saint-Cyr, à Issoudun, qui
fonda, le 2 septembre 1524, la Sancta immaculata
virginitas, qui se disait les dimanches etfêtesà Tissue
de Vêpres, par les chanoines dudit chapitre ;
3.° Catherine, mariée le 12 juin 1482, à Jean de
Touzelle , licencié ès-lois, conseiller du Roi, lieu-
tenant-général du sénéchal et bailli de Berri, au
bailliage d'Issoudun. Elle fit bâtir et fonda, en 1 5o3,
la chapelle de Sainte-Geneviève, dans l'église de
Saint-Cyr, où on l'avait représentée, avec son mari,
dans une tapisserie, avec leurs armes au bas. Elle
mourut sans enfants, en i5 10.
VII. François Arthuys, I" du nom, écuyer, seigneur
de l'Arthuys , commandant, en qualité de lieutenant, en
la tour et châtel d'Issoudun, rendit, le 24 juin iSig, les
mêmes foi et hommage que son père; dans l'acte, il est
qualifié d'écuyer. Il fit de nouvelles fondations à Notre-
Dame d'Issoudun, en i522, et mourut la même année,
laissant, de demoiselle Perpétue Robinet , qu'il avait
épousée le 18 septembre 1459 :
i." Jean, qui suit ;
2.° Jason , écuyer, seigneur de Saint-Soui, échevin
d'Issoudun en i545 , marié , i .° à demoiselle Mar-
guerite Poupardin; 2." à demoiselle Jacquette Boi-
trot, qui était veuve de lui en i562. On ignore
s'il a eu des enfants de ce second mariage ; mais
on lui connaît du premier, Jeanne Arthuys,
femme, en 1524, de Philippe Heurteau, sieur
de Chaumoi ;
3.° Autre Jean, licencié ès-droits, avocat au bail-
liage d'Issoudun, ensuite prévôt et garde de la châ-
tellenie de la même ville, qui épousa Catherine
Chambelly. II eut part, au mois d'août i56o, à
un événement que Théodose de Bèze, sous le règne
ARTHUYS. t<3
de François II, rapporte fort amplement. On ignore
le tems de sa mort, et s'il a eu des enfants ;
4.' Catherine, mariée à ndble François de Touzelle,
lieutenant-général au bailliage d'Issoudun, après
Jean de Touzelle, son oncle, en 1 5 1 7.
VIII. Jean Arthuys, III* du nom, éeuyer, seigneur
de l'Arthuys, de Villesaison, du Sigué, conseiller pro-
cureur du Roi et de madame la duchesse de Berri, garde
du scel d'Issoudun, épousa, le 2 février i523, demoiselle
Catherine Bigot, fille de Nicolas, éeuyer, seigneur des
Fontaines, lieutenant-général à Bourges, et sœur de
Nicolas Bigot, procureur-général au grand conseil. Il
rendit, le 6 septembre 1541, foi et hommage des biens
à lui échus par le décès de son père. Il fut un des plus
zélés fauteurs du calvinisme, en i536. Il assista à la ré-
daction et reformation de la coutume de Berri. Théodose
de Bèze en fait une mention honorable, ainsi que le Père
Berthier, jésuite, dans son Histoire gallicane. Il rentra dans
le sein de Téglise romaine. Il testa en i56i et mourut le
8 mars i563. Ses enfants furent :
I.* François, qui suit;
2.*> Nicolas, marié à demoiselle Catherine Jouslin,
et en eut deux filles : Marie, qui était veuve, en
1 582, de noble Antoine de la Châtre, seigneur de
l'Auray, et Françoise, dame d'Armise, épouse en
premières noces de Jean Chappus, receveur des
deniers communs de la ville d'Issoudun, et en se-
condes noces de Jacques Bernard, seigneur de Ma-
rande, échevin d'Issoudun, très-zélé royaliste, qui
contribua beaucoup à faire rentrer cette ville sous
l'obéisssance du Roi, en iSSg. Catherine Jouslin,
devenue veuve de Nicolas Arthuys, se maria en
secondes noces avec Nicolas Pain, éeuyer, rece-
veur et trésorier de la ville de Bourges, en 1564,
et en troisièmes, avec Mathurin Chappus, licencié
ès-lois, vivant en 1 587 ;
3." Claude Anhuys, seigneur de TArthuys, et déci-
mateur de Sainte-Lisaigue et Châiel-Chardon,
épousa en iSSg, Jeanne de Brugerat, morte en
1600. II eut part à l'action du 14 juillet 1589, dont
parle la Thaumassière dans son Histoire du Berri,
page 363. On ne lui connaît d'enfant que Jean
114 ARTHUYS.
Arthuys, sieur de Lienay^ conseiller du Roi au
bailliage d'Issoudun, qui transigea, le 21 mars
i63o, avecS. A. S. le prince de Condé, pour le
de'dommagement qui lui revenait de la distraction
de Châteauroux, du bailliage d'Issoudun. Il mou-
rut sans postérité ;
4.° Guillaume, auteur de la branche d' Arthuys et
Villesaison ;
5." Catherine, mariée à Claude Robert, conseiller,
avocat du Roi au bailliage d'Issoudun ;
6^ Marie, femme de Jacques Lenier, conseiller
procureur du Roi en l'élection d'Issoudun ;
7.° Françoise, mariée à Claude Pignot, et en se-
condes noces, à François Guiilot, avocat au siège
royal d'Issoudun, le 23 juillet i586. Il disposa de
ses biens par acte de Barré, notaire.
IX. François Arthuys, IP du nom, seigneur du Figuier,
conseiller procureur du Roi et de monseigneur le duc de
Berri, pensionnaire et maître des requêtes dudit seigneur,
frère du Roi, favorisa, ainsi que son père et son oncle,
les nouvelles opinions. Le duc de Berri l'honora de ses
bienfaits, et par lettre du 18 mai i58o, d'un droit d'au-
baine. Il contribua, avec Claude, un de ses frères à déli-
vrer Issoudun, qui était sous la puissance des Ligueurs.
Les chefs, de leur propre autorité, l'exilèrent à la Châtre,
d'où il revint la nuit du 14 juillet 1589, pour assurer la
réduction d'Issoudun, qu'il lit rentrer sous Tobéissance du
Roi . La Thaumassière, dans son Hist. du Berri, Théodose de
Bèze, l'abbé d'Expilly, Hist. des Gaw/ei,laMartinière, Bonin,
Bailli de Châteauroux, etc. , parlent de François Arthuys
avec éloge. Il épousa, par contrat de l'an i558, où il
est qualifié d'écuyer, demoiselle Claude Desmarils. Il fut
assassiné par un parti de la Ligue, dans le tems qu'il était
à donner des ordres dans un faubourg d'Issoudun, pour le
service du Roi et la conservation de cette ville. Il fut in-
humé, le 4 juin iSgS, dans Tabbaye de Notre-Dame
d'Issoudun, sépulture de ses ancêtres ; il avait pris pour
devise : Franc au Roi suis. Il eut de son mariage :
i." Simon, qui suit;
2.' Catherine, dame de la Millanderie, épouse de
François Carcal , licencié ès-lois, conseiller pro-
ARTHUYS. 1,5
cureur du Roi au bailliage d'Issoudun, dont elle
eut des enfants ;
3.» Anne, mariée à Pierre Je Valenciennes, ecuyer,
seigneur des Princes et Bournoiseau ;
4.* Marie, femme de Jacques Baraton , sieur de
Porcherette ;
5.' Marthe, mariée, le 9 février iSSy, à Jean Fi-
neau, seigneur haut-justicier de Neuvy-Pailloux,
conseiller du Roi, receveur général de la généra-
lité de Languedoc, établie à Bourges ;
6." N éfxjusc de Noble Etienne Sourdault.
X. Simon Arthuvs, écuyer, seigneur de la Planchon-
nerie, conseiller au bailliage d'Issoudun, épousa, par
contrat du 8 mai 1607, Claude le Large. Il est qualifie' fils
de François Arthuys, écuyer, procureur du Roi à Issou-
dun. Il mourut et fut enterré, en 1634, dans la sépulture
de ses pères, laissant :
i." François, qui suit ;
2." Pierre , auteur des seigneurs de la Planchon-
nerie ;
3." Claude, mariée à Pierre Heurtant , sieur des
Petites-Granges ;
4.° Anne , morte sans alliance, après avoir fondé
des messes et services au couvent des religieuses
minimes d'Issoudun.
XL François Arthuvs, III* du nom, écuyer, sieur de
Veaux, conseiller au bailliage d'Issoudun à l'âge de 21 ans,
après avoir été subdélégué et chargé de missions impor-
tantes par les intendants de Bourges et de Moulins, fut
le premier oflicier au bailliage d'Issoudun auquel on ac-
corda des lettres de conseiller honoraire, dans lesquelles
il est fait mention honorable de ses services et de ceux de
ses aïeuls et bisaïeuls. Il s'est marié, en 1 648, avec de-
moiselle Marie de la Châtre. Il mourut le 3 juin 1684, et
fut enterré en l'église de Notre-Dame d'Issoudun, où il
avait fonde des messes et services pour le repos de son
âme et de celle de sa femme. Il laissa de son mariage :
i." Jacques, qui suit ;
2." Germain, mort sans postérité ;
Il6 ARTHUYS.
3." Pierre, né le lo mai i65i,
4.° François, né le 3o janvier 1654, / tous morts
5.° Philippe, né le 3 juin i656, i jeunes.
6.° Catherine, née le 16 janvier i653, )
XII. Jacques Arthuys, né le 9 juillet 1649, écuyer,
seigneur de Veaux, de la Genevraie, conseiller au bail-
liage d'Issoudun, se démit, en 1689, de son office; la
qualité d'écuyer lui ayant été contestée, il se pourvut, la
même année, en lettres du grand sceau, pour être main-
tenu et jouir, lui et sa postérité, des privilèges de no-
blesse dans laquelle ses pères, depuis plusieurs siècles,
avaient vécu. Il fit vérifier lesdites lettres contradictoire-
ment avec M. le procureur général de la cour des aides,
et le corps des habitants d'Issoudun; l'arrêt de ladite
cour, qui en prononça l'entérinement, le déclara noble
et issu d'ancienne race, et il fut enregistré en l'élection
générale d'Issoudun. Deux ou trois ans après, ayant été
taxé, comme réhabilité, à une somme de six mille livres,
il en fut déchargé par arrêt du conseil d'état, et compris,
lors de Parrière-ban, dans le rôle des gentilshommes qui
devaient servir, ainsi qu'il résulte du certificat de M. de
Gaucourt, pour lors lieutenant-général et commandant
de la province de Berri ; taxé à la taille par les habitants
de la paroisse de Condé en Bommiers, à cause de Texploi-
tation du domaine de Veaux, il en fut déchargé par sen-
tence de l'élection d'Issoudun, et le taux auquel il avait
été imposé fut réimposé sur ladite paroisse, par ordon-
nance de l'intendant pour lors en place ; en 171 5, les
traitants pour la recherche des usurpateurs de la noblesse
rayant aussi attaqué, il fut, contradictoirement avec eux,
maintenu par l'ordonnance de l'intendant du Berri, com-
missaire en cette partie, qui ordonna qu'il serait inscrit
dans le rôle des gentilshommes de la province, dressé par. M
arrêt du conseil en 1697. Il fut choisi par la noblesse ré-*
sidente à Issoudun, pour leur syndic, au sujet de diffé-
rentes sommes auxquelles leur corps avait été cotisé. Il
épousa, en 1673, demoiselle Madelaine Peinier de l'Orme.
Il renouvela les fondations faites par ses ancêtres à l'abbaye
de Notre-Dame d'Issoudun, et en fit de nouvelles pour
le repos de son âme et de celle de sa femme. Il mourut
en 1720, et fut enterré dans le sépulcre de ses ancêtres,
laissant :
ARTHUYS. 117
i.'Jacquw, né le 20 novemb. 1674, Uorts jeunes;
2." Jean-Baptiste, ne le 9 août 1075, )
3.° Pi erre- Joseph, né le 18 décembre 1682, profès
chez les pères jésuites, célèbre dans son tems, et
mort à l'âge de 39 ans, après avoir composé plu--
sieurs ouvrages fort estimés ; entr'autres, la Con-
tinuation des Révolutions d'Espagne, par le père
d'Orléms ;
4.» François , né le 23 août 1687, \
S." Jacques, né le i5 mars 1689, ( morts sans
6.' Jean , né le 18 mars 1690, ( alliance.
7.» Jacques, né le 29 mars 1691, '
8." Jacques- François -Xavier , né le 27 novembre
1692, mort à Orléans le 20 avril 171 1, et inhumé
dans l'église de Sainte-Catherine de cette ville :
9.» Louis, qui suif,
10." Gilbert-François, né le 7 février 1700, entré
au noviciat des jésuites le 2 octobre 17 16, d'où il
sortit pour maladie le i5 novembre 1717, décédé
le 22 février 1718, inhumé en l'abbaye de Notre-
Dame d'Issoudun;
1 1.» Jeanne- Ursule, née le 27 mai 1677, morte le
3 avril 1752, sans enfants de son mariage, célébré
le 1 1 avril 1717, avecmessire Pierre des Gentils,
chevalier, seigneur des Rosières et de l'Arans, en
Limosin;
12.» Catherine , née le 2^ juin 1678, morte jeune;
li." Autre Catherine, née le ( toutes les deux mortes
24 décembre 1680; | religieuses professes
14.' Marie-Thérèse, née le ) aux Ursulines de
26 novembre 1681 , ' Bourges;
i5.' Marie, née le 14 novembre r685 , morte sans
alliance;
i6.° Madelaine , née le i3 décembre 1698, morte
religieuse aux Ursulines de Bourges.
XIII. Louis Arthuys, né le 4 mai 1697 , écuyer, sei-
gneur de Maraudé, Veaux, la Genevraie, Qoix et autres
lieux, fit foi et hommage, le 28 mai 1734, au bureau
des finances de Bourges, du fief et seigneurie de Maraudé,
dont il donna aveu et dénombrement le 23 août 1738. Il
avait épousé, par contrat du premier juillet 1726, de-
moiselle Madelaine Baraton de Chauday. dont il eut :
Il8 ARTHUYS.
I ." Philippe-Amable, qui suit ;
2." Mathieu , chanoine re'gulier Mathuriri, ancien
prieur et seigneur de Saint-James, en Saintonge^
ministre prieur delà Maison-Dieu, à Bar-sur-Seine;
3." Philippe-Claude, né le 2 juillet 1729 , mort
jeune ;
4." Philippe-Cyr, écuyer , seigneur de la Genevraie
et du Lot, né le 3o mars 1732, mort sans alliance ;
5." Marie-Anne, ne'e le 28 janvier 1731, religieuse
aux Ursulines d'Issoudun.
XIV. Philippe-Amable Arthuvs , chevalier, seigneur
de Villement , président, lieutenant-général civil , cri-
minel et de police, au bailliage' de Berri , siège royal
d'Issoudun, a épousé, par contrat du 26 mai 1754, de-
moiselle Anne de l'Etang, fille de Pierre-Joseph de
l'Etang, écuyer, seigneur de Saint- Florent, Saint - Ca-
praie, les Turtivins, Saint-Soin et autres lieux, lieutenant
général au bailliage et siège présidial de Bourges, morte
en 1770. Il mourut en 1778 et a laissé :
I." Louis -François-Barthélémy, né le 24 août 1755,
mort le 5 août 1761 :
2.° Philippe-Amable , né le 12 juin 1762, chevau-
léger de la garde du Roi, chef de division archi-
viste de la loterie royale de France ;
3." Philippe-Cyr, né le 20 septembre 1763, décédé
le 5 février 1765 ;
4.° Philippe-Claude, qui suit;
5.° Clément-Médard, né le 1 5 avril 1767, chevau-
léger de la garde du Roi ;
6.° Louise-Claude-Elisabeth-Eugénie , née le 28 dé-
cembre 1758, religieuse à la Visitation d'Is-
soudun ;
7.° Elisabeth - Euphrasie -Catherine- Olive, née le
24 novembre 1759, mariée en 1782, à messire
Philippe Robin de la Coterdidière, écuyer, , sei-
gneur de Noiret-Bouilaise .
XV Philippe- Claude Arthuvs, né le 26 juin 1763,
chevalier, baron de Charnisay, premier président de la
cour royale d'Orléans, a épousé, par contrat du 14 mars
1795 , demoiselle Marie - Louise - Delphine - Henriette
Fleuryde la Bruère, fille de Charles- Louis-Etienne Fleury
PANTIN DE LA HAMELINIÈRE. ft^
de la Bruère, êcuyer, ancien receveur général des tabacs,
dont sont issus :
i." Philippe-Amable Arthuys, né le 21 juillet 1798;
2." Philippe-Adolphe Arthuys, ne le 8 juillet 1801 j
3." Catherine- Louise-Delphine Arthuys, née le 24
janvier, 1796, mariée à messire François, marquis
de Fricon.
Armes : d'argent, au chevron brisé de sinople, accom-
pagné de trois feuilles de chêne, deux en chef et une en
pointe. Supports : deux ; couronne de
Devise : Franc au Roi suis.
PANTIN, maison des plus anciennes de TÀnjou, limi-
trophe de la Bretagne. Si on en croit la tradition, elle tire
son origine des anciens seigneurs de Pantin, paroisse et
châtellenie de la banlieue de Paris ; mais comme on ne
peut parler avec certitude d'une transmigration faite en
des tems si reculés, n'ayant d'ailleurs d'autres titres que
les apparences, il faut se contenter de la vérité connue.
Le premier du nom qu'on trouve établi en Anjou, et
dont la suite soit prouvée sans interruption jusqu'à pré-
sent, est :
\. Raymond Pantix, chevaher, lequel vivait l'an 1200,
et qui se croisa pour aller à la Terre-Sainte, au premier
voyage du roi saint Louis : il fit, avant de partir, une
tondation à l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers , pour la
nourriture de deux religieux, ainsi qu'il se justifie par un
titre en latin, passé la veille delà Saint-Michel 1247, P^^
lequel les religieux se chargent de prier Dieu pour lui et
pour l'âme d'Adèle de Bressuire sa femme , déjà morte,
et pour Philippe, Gillot et Luce, ses enfants; dans l'acte
scellé de ses armes, il est qualifié chevalier. Il laissa :
i." Philippe Pantin, dont l'article suit ;
2.» Gillot Pantin, qui épousa l'héritière de Bour-
nan, dont la postérité prit ce nom, et dont était
descendu Chebaud de Pantin , dit de Bournan,
seigneur de Champ - d'Oiseau, fait chevalier de
l'ordre du Croissant en 1448, par René, roi de
Sicile, duc d'Anjou; lequel bâtit et fonda la cha-
120 PANTIN DE LA HAMELINIÈRE.
pelle de Saint - Thebaud, à Angers, où l'on voit
encore plusieurs écussons de ses armes;
3." Luce Pantin, qui épousa Aimery Chamaillard,
chevalier.
II. Philippe Pantin, seigneur de la Hamelinière, ren-
dit l'aveu de cette terre en 1289, qui fait mention que ses
prédécesseurs, de même nom que lui, l'avaient possédée
de tout tems devant lui ; ce qui prouve que non-seulement
Raymond Pantin, son père, en était aussi seigneur, bien
qu'il n'en prît pas la qualité dans le titre ci-dessus référé,
mais même qu'il y en avait encore eu d'autres du nom de
Pantin , avant ledit Raymond , seigneur de ladite terre,
déjà décorée de fiefs et Juridictions avec hommages nobles,
comme il se voit par un aveu en extrait de la terre de la
Gallouère, rendu en la même année 1289, au seigneur
de Clisson, comme seigneur de Chanteauceaux; item,
ce que tenait le sieur de la Comptière dudit Philippe
Pantin, lequel, suivant d'anciens mémoires, eut pour
femme Nicole de Machecou, dame de Boisrouault, fille
de M. Olivier, de laquelle il eut pour enfants :
i.° Raymond Pantin, II* du nom, tué aux guerres
de Sicile ;
2." Guillaume Pantin, qui suit :
3.° Exulate Pantin, mariée à Guillaume, seigneur
de Goulaine, varlet, qui vivait en i3i5 ;
4." Jeanne Pantin, femme d'Aimery Davoir, che-
valier.
5." Aliette Pantin, fille d'honneur de madame Marie,
vicomtesse de Limoges, duchesse de Bretagne,
laquelle épousa dans la suite Robin, seigneur de
Coesme.
ni. Guillaume Pantin , seigneur de la Hamelinière,
de Landemont, de Boisrouault , de Boisdessando , de
Gourville et autres lieux, ne portant encore que la
qualité d'écuyer, épousa en premières noces, vers l'an
i3oo, Marie d'Aubigné, fille de Guillaume, seigneur
d'Aubigné , et d'Alienor de Coesme -Lucé, laquelle
eut en mariage la terre et fief du Breuil, en Saint-
Florant, et vingt livres de rente sur le péage de
Rochefort; il parvint ensuite à la qualité de chevalier,
ainsi qu'il se voit par une transaction entre M. Geoffroy
Ourceau, chevalier, demandeur, et M. Jean de Gomor,
PANTIN DE LA HAMELINIÈRE. I 3 I
pour la succession du feu vicomte de Gomor, leur cousin-
germain ; ledit Ourceau demandait la tierce partie de
toutes les terres de Gomor, de Montrevau et de Maschelle,
par lavis de M. Briand de Montejan , chevalier arbitre,
et M. Guillaume Pantin, chevalier aidant, faisant afin
de querelle sans pigne et sans hoquet; de plaid, faite le
mardi après judica me, l'an 1 304. Il prit une seconde
alliance avec Baudouine Qerembauh, fille de Guillaume,
seigneur du Plessis-Clerembault, et de Macée de la Plesse.
Ses enfants furent ;
Du premier lit :
I." Raymond Pantin, qui suit ;
2." Aliette Pantin, femme de Jean de Bouille, sei-
gneur de la Mortière ;
Du second lit :
3." Olivier Pantin, qui fut partagé à viagede la terre
de Boisrouault, suivant l'assise du comte Geoffroy.
Il embrassa le parti de Jean de Monfort, contre
Charles de Blois, et mourut sans postérité ;
4."» Arnaud Pantin, seigneur du Boisdessando , en
Poitou, qualifié de damoiseau, qui s'allia avec N
comtesse de Pompadour, fille du vicomte de Pom-
padour, en Limosin, dont on ne connaît point
la lignée ;
5." Perronelle Pantin, épouse de Geoffroy de Mathe-
felon, seigneur de Lanchenai, veuf de Gillette
de Parenne.
IV. Raymond Pantin , IP du nom, seigneur de la
Hamelinière, de Landemont, du Boisrouault, de Gour-
ville, du Breuil et autres lieux, rendit de bons services
au roi Jean, pour lequel il périt à la bataille de Poitiers,
l'an 1 356, laissant veuve Gilette de Montrelaix, sa femme,
fille de Renaud, seigneur de Montrelaix, et tante de
Hugues, cardinal de Montrelaix, chancelier de Bretagne,
dit le cardinal de Bretagne ; après la mort de son mari,
elle se retira au prieuré du Val-de-Morière, où elle mou-
rut l'an 1375, laissant pour enfants :
I .' Jean Pantin, qui suit ;
2." N.... Pantin, abbé de Blanche-G)uronne , que
Gilette de Montrelaix, sa mère, nomma son exé-
cuteur testamentaire, l'an i3-j5 ;
122 PANTIN DE LA HAMELINIÈRE.
3." Auftroy Pantin, seigneur de Gourville, écuyer
d'écurie du roi de Sicile, mari de Jacquette de
Maillé, dame en partie de Saint-Georges aux-Bois,
et père de Jeanne Pantin^ dame de Gourville,
fille d'honneur de la reine de Sicile, et femme
ensuite de Philippe Taveau, baron de Mortemer ;
4.° Hermine Pantin , qui fut la première ou la se-
conde femme de Geffroy de Vendôme, seigneur
de Segré, en Anjou, vers l'an i36o;
5." Jeanne Pantin, dame de Landemont, qui épousa
Guillaume de Beaumanoir, seigneur de Boisbily,
puîné de la branche des seigneurs de Langevinaye,
de la maison de Beaumanoir^ tige des marquis de
Lavardin.
V. Jean Pantin, P"" du nom, seigneur de la Hameli-
nière, de Boisrouault, de Boischaudeau, du Breuil, etc.,
donna de son domaine à relever de lui, à devoir d'obéis-
saace, comme homme pour son seigneur , qui était en
fief et juridiction, par acte passé après la Saint- Vincent
de i''an iSyS. Il eut pour femme dame Jeanne Barbotin,
fille de Pierre Barbotin et de dame de la Tour Barbotin
et, de la Forêt du Parc, héritière d'une branche de la
maison d'Ancenis, descendue de Hoderic J'Ancenis, sur-
nommé Barbotin, peut-être pour en avoir épousé l'héri-
tière, frère puîné de Guethenoc, I"' du nom, sire d'An-
cenis, lequel étant vieux se fit moine à Marmoutiers,
ayant pour fils Mathieu Barbotin, père d'autre Mathieu
Barbotin, entre les chevaliers témoins des donations que
Guethçnoc, II" du nom, sire d'Ancenis, fit à l'abbaye'
de Redon Tan 11 32, duquel était issu, par divers degrés
de générations, ledit Pierre Barbotin, chevalier, seigneur
des susdits lieux mentionnés, mari de Jeanne de la Muce,
et père de la susdite Jeanne Barbotin, laquelle étant
veuve du seigneur de la Hamelinière, mort vers Tan 1400,
et mère de plusieurs enfants que nous verrons ci-après,
se remaria avec Jean, seigneur de Charnacé, chevalier,
chambellan du roi Charles VII, et gouverneur de Mar-
seille, aussi veuf de Roulette de Montalais, et oncle de
Pierre, seigneur de Charnacé,' dont il •sera i parlé dans la;
suite. .1
I ." Pierre Firttîn, qui sûW ;
2." Claudine Pantin, que dame Jeanne Barbotin, sa
mère, maria Pierre, seigneur de Charnacé et de
PANTIN DE LA HAMELINIÈRE. ■ ,23
Gastines , chevalier , fils d'autre Pierre , frère puîné
du susdit Jean de Charnacé et son héritier. De cette
alliance sortit autre Pierre , seigneur de Charnacé ,
chevalier , mari de Catherine de Tessé , lequel
vendit et transporta à noble écuyer Pierre Pantin,
seigneur de Boisrouault , tout ce qui pouvait com-
pèter et lui appartenir en Bretagne, à cause de la
succession de dame Jeanne Barbotin, leur aïeule
commune, pour la'somme de douze cents e'cus d'or^
par transaction en date du 5 octobre 1446 ;
3." Gilette Pantin , qui épousa i.» Yvon de la Porte ,
seigneur de Sermont ; et 2.° Jean de Guarque-
zalles, seigneur de CoulainesJ, écuyer d'écurie du
roi Charles VII .
VI. Pierre Pantin, I" du nom. seigneur delà Hame-
linière , de Landemont , de Boisrouault , de Boischau-
deau , du Breuil , de la Chaussaire , etc. , fut quelque
temps sous la tutelle de Geîfrov de Vendôme, son oncle;
il unit la seigneurie de Barbotin à celle de la Hameli-
niére ; il se trouve entre les chevaliers bacheliers qui ren-
dirent de bons services au roi Charles VII ; il est aussi
mentionné, dans la réformation de 1427, parmi la no-
blesse de la paroisse de Mouzillon , dans l'évêché de Nantes.
Il épousa, i." Marguerite Garnier, d'une maison d'an-
cienne chevalerie , tille de Maurice Garnier , seigneur de
Barillére, et de Catherine de Rochereul la Frudière ;
2." Guillemette de Viesque, fille de Thebaud , seigneur
de Viesque et de la Chasseloire, et de Jeanne de Saint-
Aignan. Le roi Charles VII lui accorda le droit de forti-
fication en 1433, ce qui fut ratifié par Yolande, duchesse
d'.\njou en 1434. Il mourut vers l'an 1440, laissant pour
"ifants ;
Du premier lit :
I ," Pierre Pantin, qui suit;
2." Jean Pantin, seigneur de Grasmouton, lequel
fut partagé à viage de la terre de Boischaudeau,
en 1456. Il fut un des cinquante hommes d^armes
à la double paye de la garde du corps de Fran-
çois II, duc de Bretagne, dès 1460, et il l'était
encore en 1480 , entre lesquels étaient les plus
brillants noms et qualifiés seigneurs de la pro-
vince, la plus grande partie étant ou chevaliers de
I 24 PANTIN DE LA HAMELINIÈRE.
l'ordre de l'Hermine, ou chambellans, ou grands
fauconnniers, ou grands veneurs, ou grands maîtres
de l'artillerie, ou capitaines de toutes les villes et
châteaux de la province. Jean Pantin fut fait aussi
capitaine du château de Clisson, en novembre
1477, en la place de Raymond de Boissy, fait ca-
pitaine et gouverneur de la comté de Monfort. Il
mourut sans laisser de postérité de Guillemette
Préséaux, sa femme, fille du seigneur de l'Oiseli-
nièrCj près Clisson ;
3." Jeanne Pantin l'aînée , fut successivement fille
d'honneur de madame Marguerite d'Orléans ,
comtesse d'Etampes et de Vertus, mère du duc
François II, qui lui donna sa maison en la ville de
Nantes, à tout jamais pour en jouir, par acte du
20 novembre 1465. Cette princesse étant morte
le 24 avril 1466 , elle passa en la même qualité de
fille d'honneur au service de Marguerite , duchesse
de Bretagne , première femme du duc François II,
qui lui fit aussi don, durant sa vie, de quatre-
vingts livres de rente, monnaie de Bretagne, par
ses lettres du 5 mai 1467. Elle épousa Alain de
Lescaroux , seigneur dudit lieu, écuyer d'écurie
du duc, comme il appert par actes du 20 sep-
tembre 1474 et du 8 février 148 1. Elle mourut
sans enfants ;
4.° Beatrix Pantin , femme de Guillaume de la Motte,
seigneur de Bourgirard et de Longlée ;
Du second lit :
5." Jeanne Pantin la jeune, qui fut aussi successivement
fille d'honneur de Marguerite, duchesse de Bre-
tagne, qui lui donna, par son testament du 22
septembre 1469, deux cents écus neufs, aussi bien
qu'à Jeanne de Coetlogon , sa compagne ; cette
princesse étant morte peu de jours après, le duc
François II , son mari, reprit une seconde alliance
en 147 1 , avec Marguerite de Foix, auprès de qui
il plaça encore ladite Jeanne Pantin en la même
qualité de fille d'honneur. Elle épousa, par con-
trat du 14 mai 1438 , signé Dupas et Pichon ,
Edouard de Coulai ne , seigneur de la Berricre ,
frère de Jean , IV* du nom , seigneur de Goulaine ,
PANTIN DE LA HAMELINIKRE. 125
et père de Marguerite de Goulaine, dame de la
Derrière, femme de Guillaume de Sesmaisons,
seigneur de la Sausinière.
VII. Pierre Pantin, II* du nom, seigneur de la Ha-
melinière, de la Chaussaire, de Boisrouault, de Bois-
chaudeau, de Grasmouton, de la Verrie, etc. , était ca-
pitaine et gouverneur, pour le roi Louis XI, du château
de Saint- Florent-le-Vieil, sur Loire, en 1465. Il avait
épousé, vers l'an 1460, Catherine de Savonnières, fille de
Jean IV, seigneur de la Bretesche, chevalier, et de Jeanne de
Sacro, dame de l'Espinay, laquelle eut 40 liv. de rente en par-
tage, et la tierce partie de lagrandedîmede Châteauceaux. Sa
tante, Marie de Savonnières, femme de Jean Buor, che-
valier, lui ayant fait un don, elle en composa avec Jean,
son frère aîné, pour la somme Je deux cents écus d'or
neufs, et lui en donna quittance le 7 juillet 1458. Pierre
Pantin fit son testament le premier mars 14.... , par lequel
il donne, entr'autres choses, à Jean de Cheverue, son
page, deux de ses palefrois. Il mourut étant père de neuf
enfants qui furent :
I." Pierre Pantin, seigneur de Boisrouault, qui vivait
Tan 1484, suivant l'extrait du registre de la chan-
cellerie de Bretagne, commençant le premier
d'octobre de l'an susdit, dans lequel on voit un
mandement du duc François II, adressé à plusieurs
hommes d'armes, entre lesquels était Pierre Pantin,
seigneur de Boisrouault, de se transporter au
Loroux-Bottereau, pour sûreté de la place, avec
leurs archers , coutilliers , pages , arbalétriers et
Jusarmiers. Il fut depuis tué à la bataille de Saint-
Aubin du Cormier, l'an 1488, sans avoir été
marié;
I.' Guillaume Pantin, seigneur de la Hamelinière,
de Landemont, de la Chaussaire, de la Boissière,
de Grasmouton, de la Verrie, de la Fremon-
dière, etc. , qui épousa, par contrat du 25 janvier
1478, Patrice Gouy, fille et héritière de Sylvestre
Gouy, chevalier, seigneur du Brandai , et de
Françoise de Sesmaisons. Guillaume Pantin mou-
rut sans enfants et lui succéda ;
3.* Jacques Pantin, qui suit;
4.* Hardi Pantin, chevalier de Saint-Jean de Jéru-
126 PANTIN DE LA HAMELINIÈRE.
salem, dit de Rhodes, tué au siège de Rhodes,
en 1480;
5." Charles Pantin^ destiné aussi à être chevalier de
Rhodes, par le testament de son père. Il fut seigneur
de Grasmouton, par usufruit, et mourut sans
alliance, l'an i53i ;
6° Marie Pantin, femme de François d'Elbiest,
chevalier, seigneur de Touaré, mort en i5o3,
trisaïeul de Claude de Bretagne, comte de Vertus,
baron d'Avaugour;
7.° Catherine Pantin, alliée à Connet des Salles,
seigneur dudit lieu, de la Guère, mort sans en-
fants ;
8.° Renée Pantin, mariée à Roland le Prestre, écuyer,
seigneur de la Debaudière, juveigneur des seigneurs
de la Lohière, tige des seigneurs de Lesonnet,
marquis de Châteaugiron ;
9.° Jeanne Pantin, qui prit alliance avec Guillaume
de Muzillac, seigneur de Vaujours, capitaine du
château de Lille;
10. ° Marguerite Pantin, qui épousa i.°par contrat
du i3 avril 1483, Robert Gautron, seigneur delà
Porte, puîné de la maison du Plessis-Gautron,
tige des marquis de Robien; 2.° Guillaume Chenu,
seigneur du Souchereau ; 3.° Jean le Guai, sei-
gneur de la Bouère et de la Guimonnière.
VIII. Jacques Pantin, seigneur de Boirouault, par usu-
fruit, étant sur la fin de ses Jours, succéda aux seigneuries de
la Hamelinière, de Landemont, de la Chaussaire, de la
Boissière, de Grasmouton, de la Fremondière, de la
Verrie et autres lieux, par la mort, sans enfants, de
Guillaume Pantin, son frère aîné. Il épousa Marie des
Salles, dame des Salles et de Lauvignière, en Mezange,
de la Guère, dans Ancenis, et de la Chevalerie, dans
Couffé, devenue aussi héritière c^e sa maison, par la
mort sans hoirs, de Charles, seigneur des Salles et de la
Guère, son frère. Elle était tille d'Eonnet, dit aussi Ray-
monnet des Salles, seigneur des Salles et de la Guère, un
des cinquante hommes d'armes à la double paye, de la
garde du corps du duc François II, et d'Annette Ger-
baud, dame de la Gcrbaudière, de la Chevalerie et de
PANTIN DE LA H.\MELIMÈRE. ^^j
Lauvignière. Jacques Pantin mourut le 12 février 1497.
laissant pour enfants :
1 .* Jean Pantin, qui suit ;
2.* Françoise Pantin, religieuse et prieure de l'abbaye
du Perrai ;
3." Gillonne Pantin, femme, par contrat du 4 jari*-
vier i5i2, de Pierre Préseaux, seigneur de TOise-
linière, de la Guiltière, de la Roche et de Belle-
Rivière.
IX. Jean Pantin, II' du nom, seigneur de la Hameli-
nière, de Landemont, de la Chaussaire, de la Boissière.
de Boisrouault, de la Guère, des Salles, de la Fremoa-
dière, de Grasmouton, de la Verrie, etc., chevalier de
lordre du Roi et capitaine de cinquante hommes d'armes,
épousa, par contrat du 26 juillet i5i5, Renée de la
Roche de Coron, de la maison de Rochechouard, tille
de Jean, seigneur de la Roche de Coron et de la Boul-
laye, chevalier de l'ordre du Roi, et de Mathurine le
Roux de la Roche des Aubiers, tille de Louis le Roux,
seigneur de la Roche des Aubiers, et de Jeanne d'Aubi-
gné. Jean Pantin laissa pour enfants :
i." Hardouin Pantin, qui suit;
j.' Jean Pantin, partagé à viage de la terre de la
Guère et autres lieux, chef de la branche des sei-
gneurs de Guère, dont il sera parlé ci-après ;
3.* Jeanne Pantin, qui épousa, i." Jean du Coign,
seigneur dudit lieu, de la Fremoire et du Plessis-
Moussard; 2.° avant 1573, noble homme Hugues de
Gassion, seigneur du Pontet, gouverneur des ville
ei château de Nantes, grand oncle du maréchal de
Gassion, et chef de la branche de Gassion établie en
Poitou, et dont il ne reste plus que deux lilles;
4." Catherine Pantin, femme, par contrat du 8 août
1540, de noble et puissant Jean de Brie, chevalier,
seigneur de la Sorinière, du Fuesfe et de la Hous-
saye, de la maison de Serrant, veuf de Françoise
de Mathefelon ;
5/ Rose Pantin, alliée, par contrat du 8 avril 1541,
avec noble écuyer Jean le Meignen, seigneur de
l'Ecorce.
X. Hardouin Pantin , chevalier , seigneur de la
128 PANTIN DE LA HAMELINIÊRE.
Hamelinière , de Landemont , de la Chaussaire , de la
Boissière , des Salles , de Grasmouton , de la Fremon-
dière , etc. , eut pour femme Marie de Cierzai , dame
dudit lieu et du Boisbodard, fille unique et héritière de
Louis , seigneur de Cierzai , chevalier , et de Jeanne
Pierre', fille de Jean , seigneur de la Rocheboisseau , et
de Louise de la Beraudière ; il comparut , en qualité
d'homme d'armes , aux assemblées àts ban et arrière-ban ,
montres de revues des nobles du comté de Nantes , en
date des 4 mai i528, i5 mai i536 et 28 avril iSSy. Il
mourut le dernier février iSSg, âgé de 24 ans. Sa femme
mourut aussi le 19 juin 1544, laissant pour enfants :
i.° Hardi Pantin, qui suit ;
2.° Françoise Pantin, qui épousa, par contrat du
28 octobre 1544, Bonnaventure, baron delaMuce
et du Ponthus , banneret de Bretagne , chambellan
du roi Henri II, aïeul de David, tige des marquis
de la Muce, et de Marguerite de la Muce, femme
d'Olivier de Saint-Georges, marquis de Vcrac, et
mère d'autre Olivier de Saint - Georges , marquis
de Verac , lieutenant-général des armées du Roi et
commandant en Poitou, fait chevalier de l'ordre
du Saint-Esprit en 1688.
XI Hardi Pantin, chevalier, seigneur de la Ha-
melinière , de Landemont , la Chaussaire , la Boissière ,
Grasmouton , la Verrie , la Frémondière , la Cassemi-
chère, Chevreuse, les Navinaux , etc., chevalier de
l'ordre du Roi, et lieutenant des gens d'armes de monsieur
le duc de Nevers, fut fait depuis capitaine et gouverneur
du château du Touflbu, près Nantes, par lettres du Roi
Henri III, du 18 janvier iSyô. Il épousa, par contrat
du 2 novembre i56i , Isabeau de Coign , dame dudit
lieu, de la Fremoire et du Plessis-Moussard , fille aînée ,
et héritière de Jean, seigneur de Coign, etc., et de
Jeanne Pantin. Il mourut le 28 mai i58o, laissant pour
enfants :
I.** Louis Pantin, qui suit ;
2." Perrine Pantin , dame de la Chaussaire et du
fief des Salles , en Saint-Gerçon , femme , en i5o2 ,
d'Olivier Duvau, seigneur de la Bretesche et de
Mille.
PANTIN DE LA HAMELINIÈRE. i ^^
S." Marguerite Pantin, épousa i.° Robert le Gai,
de la Fautrière , seigneur de la Gasnerie, puîné
des vicomtes de Forges; 2.° Magdelon de Brie,
chevalier seigneur de la Benaudière, du feu et de
la chàtellenie de la Barbotiière. près Laval, puîné
de la maison de Serrant ;
4.' Françoise Pantin , alliée avec Jean Moreau,
écuyer , seigneur delà Sausaye et delà Brelandière.
gouverneur d'Oudon, morte sans enfants.
XII. Louis Pantik , seigneur de la Hamelinière , de
Landemont , etc. , etc. , enseigne des gens d'armes de mon-
sieur le duc de Mercœur; épousa, par contrat du 4 juillet
1587, Susanne de Baucé, dame Duplessis-Beaucé , de
Beauvais, dî Bourgbarré, etc. , fille aînée et principale
héritière de Jean de Beaucé , et de Jacqueline de la
Boiiexière. De ce mariage :
I.' Claude Pantin, qui suit ;
2.°Auffray, seigneur de la Chaussaire et de la
Boëxière, par usufruit, mort sans alliance, en i63i;
3.* Jacqueline Pantin, épousa, par contrat du 5 sep-
tembre f6oy, René Dubois, seigneur d'Ergonnc
et de la Grange ;
4.» Françoise Pantin , femme , par contrat du 7
août 1609, de F"rançois. seigneur de Joigne de
Laubinaye,du Parvy et de Pervilly ;
5.* Suzanne, mariée, par contrat du i3 avril 1610,
à Hector de la Cour, seigneur du Plessis-Bellière.
du Bois Garnier, du Fresne et de la Rablaye.
XI IL Qaude Pantin, baron de la Hamelinière et de
Landemont, Châtelain du Coign, etc. , etc. , chevalier de
l'ordre du Roi, épousa, par contrat du 11 octobre 1Ô22,
Marie de la Crossonniére , dame du Vau de Denée , de
Cossé et deMozai, fille unique et héritière de Charles,
seigneur de la Crossonniére, etc., chevalier de l'ordre du
Roi, et de Marie de Sévigné, fille de Joachim, baron
de Sévigné etd'Olivet, dont il eut pourenfants :
I.* Samuel Pantin, qui suit;
2.* Marie Pantin, femme, parcontrat du 2 juin i65a,
de Guy des Vaulx de Levaré, chevalier, seigneur
de Lauresse et de Saint-Victor;
3." Elisabeth Pantin, mariée, par contrat du 17
août i656, avec François de Cherité, chevalier,
seigneur de Voisins et de Soullepuy.
i3o PANTIN DE LANDEMONT.
XIV. Samuel Pantin, marquis de la Hamelinière,
baron de Landemont , servit Sa Majesté en l'armée de
Flandre, commandée par monsieur le prince, en qualité
de volontaire, avec deux gentilshommes auprès de lui,
train et équipage, suivant deux certificats , l'un du ma-
réchal de Grammont , l'autre , du seigneur du Plessis-
Bellière , maréchal de camp , en date du 7 septembre 1648 ;
il fut fait capitaine de chevau-légers, en i652, et s'allia,
en 1664, avec Madelaine de Bidé, dame de Ranzé , de-
puis remariée à Gabriel de Beauveau^ marquis du Rivau,
de laquelle il eut pour enfants :
T." Sébastien-Philippe Pantin, marquis de la Hame-
linière^ officier de dragons, tué en Allemagne,
par un capitaine de hussards, qu'il avait fait son
prisonnier, et qu'il avait oublié de désarmer, en
septembre 1693 ;
2." Charles Pantin, dit le chevalier de la Hame-
linière, garde de la marine , sur qui fut vendue,
par décret, la terre de la Hamelinière, possédée
par ses ancêtres depuis les tems les plus reculés;
mort en 1720, sans laisser de postérité de Renée
du Mortier , sa femme , fille aînée et héritière
d'Honorat du Mortier, chevalier, seigneur de la
Ruchesnière, et de Renée de la Poëze ;
3.° Hardi-François Pantin ;
4.' Marie - Madeleine - Françoise Pantin, demoiselle
de la Hamelinière, fille d'honneur de madame la
princesse de Conty, morte sans alliance, en 173...
5." Anne Pantin, demoiselle de Landemont, mariée.
XV. Hardi-François Pantin, dit le baron de Lande-
mont, brigadier des mousquetaires noirs, chevaUer de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, retiré du service
avec pension , devenu marquis de Lignières , et baron
de Vaux, ayant succédé au marquis de Charnacé , son
cousin; épousa, le août 1724, dame Madeleine-Eli-
sabeth Subleau, de la Mauvoisinière, fille de messire Oli-
vier Sableu, chevalier, seigneur de la Mauvoisinière ,
et de dame Anne-Charlotte de Ricouart. Il mourut le 5
août 1736, âgé de 61 ans, laissant pour enfants :
i.° Louis-Alexandre Pantin, qui suit;
2." Charles - François , qui a fondé la deuxième
branche rapportée plus bas;
PANTIN DE LA GUERE. 1 3 i
3.° Jacques-Hardi Pamin, dit l'abbé de Landemom ;
4.** Madelaine- Julie Pantin, mariée, au mois d'août
1751, avec Charles Ascension, chevalier, sei-
gneur de Ricouart , son cousin , conseiller au
parlement de Paris ;
5." Marie-Thérèse, demoiselle de Landemont.
XVI. Louis - Alexandre Paxtin de Landemont, cheva-
lier, seigneur de la baronnie de V^aux , au Maîne , ca-
pitaine d'infanterie , dans le régiment de Bourgogne , a
épousé le 26 janvier ijSS, dame Marie-Anne Pantin de
la Guère, sa cousine au septième degré, fille de messire
Philippe-Auguste Pantin , chevalier , seigneur de la Guère ,
et de Françoise de la Grée, dame de Briacé et de Lhou-
dière. De ce mariage est né :
XVII. N.... Pantin, baron de Landemont, colonel de
cavalerie , chevalier de Saint-Louis et de l'ordre de Ba-
vière, ancien chevau-léger de la garde ; il a été présenté
au Roi en 1774. Il n'est pas marié.
SECONDE BRANCHE
XVI. Charles - François Pantin, dit le chevalier de
Landemont, capitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, a épousé made-
moiselle du Tremblay, et a laissé :
XVII. Louis - François - Jean Pantin, baron de Lan-
demont , colonel , chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint - Louis, marié en 1790 à Marie - Adélaïde de
Pantin de la Guère, sa cousine, de laquelle il a laissé :
1.° Auguste-Louis-Jean Pantin, baron de Lande-
mont, lieutenant au 3' régiment d'infanterie de
la garde royale ;
2° Charles- Bruno- Hyacinthe, sous - lieutenant au
7' régiment de dragons ;
3.° Louis- Philippe- Bernardin, sous -lieutenant au
5' régiment de la garde ;
4.° Alexandre-Ange-Pélage , garde du corps du Roi ;
5." Félix Pantin de Landemont.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de la Guère.
X. Jean Pantin, seigneur de la Guère, fils puîné de
,32 PANTIN DE LA GUERK.
Jean Pantin , II* du nom , seigneur de la Hameli-
nière , etc...., et de René de la Roche de Coron, de
la maison de Rochechouard , fut partagé à viage , sui-
vant l'assise du comte Geoffroy, par Hardouin Pantin,
seigneur de la Hamelinière, son frère aîné. Il épousa,
en i553 , Antoinette de la Poëze , dame de l'Isle Vaslin ,
fille de François, seigneur de la Poëze, de la Naulière,
de la Bretesche , etc.. Et de Perrine du Dan , dame
de la Jonchère , laquelle étant veuve , mère et tutrice
de Hardouin Pantin , son fils unique , qui suit , tran-
sigea avec Hardi Pantin , son neveu , seigneur de la
Hamelinière, pour la propriété de la terre de la Guère,
qu'il lui laissa, au moyen de quoi elle renonça à toutes
successions directes collatérales , échues ou à écheoir ,
par traité du 20 avril 1564. Jean Pantin, III* du nom,
laissa pour enfant et pour fils unique.
XI. Hardouin Pantin, seigneur de la Guère, du Ver-
ger de l'Isle Vaslin, etc.... S'allia en i58i , avec dame
Anne Chenu de Clermont , de la maison de Chenu ,
Prince d'Yvetot en Normandie, et fille de Jean Chenu,
chevalier seigneur de Clermont , de Lendormière de
Saint - Philbert , etc.... Et de Mathurine de Brecel , fille
de Christophe, seigneur de la Seilleraye et de Catherine
du Chafîault. Ils eurent pour eifants.
i." Gilles Pantin, qui suit ;
2.° Isabeau Pantin, qui épousa, i .° en i6o3, Gil-
bert de Mastel, chevalier, seigneur de Palluau,
la Naulière , la Venessière , Pâtissière , etc. ;
2." Pierre du Breûil, chevalier, seigneur de la
Mauvoisinière, de la Turmalièrc et de Lire.
XII. Gilles Pantin, chevalier, seigneur de la Guère,
du Verger, de l'Isle Vaslin, etc...., capitaine de cent
hommes des ordonnances du Roi, et aussi de cent cin-
quante hommes de pied français , au service des états
d'Hollande , gouverneur des ville et château d'Ancenis ,
en i63b. Le roi Louis XIII , pour le récompenser de
ses services , lui fit don de son droit de di.Kicme des
mines de Bretagne, pendant dix ans, en 1646. Il mou-
rut le 7 mars ibSp. Il eut pour femme, en 1625, Fran-
çois Laurens , dame de la Noc, Laurens de Passai, et
de Larandière, morte en i68i, et fille de Julien, che-
PANTIN DE LA GUERh. ,33
valicr, seigneur de la Noc. Laurcns, et de dame Yvonne
Charette. Ils laissèrent pour enfants :
I ." Julien Pantin, qui suit :
2." Claude Pantin, prieur de la Lande et de Saint-
Amant ;
3." Michel Pantin, dit le chevalier de la Guère,
enseigne des vaisseaux du Roi, tué au siège de
Candie le 25 juin 1669;
4.* Jacques Pantin, chevalier, seigneur de Villaro,
mari de Louise de Jacquelot, vicomtesse de la
Motte, dame de la Roiiaudière ; et père de Pierre
Pantin, seigneur de la Rouaudière, qui, de dame
Marguerite de la Thebaudaye, sa femme, eut plu-
sieurs enfans, et, entr'autres, Pierre-René Pantin,
chevalier, seigneur de la Rouaudière, qui a épousé,
en 1728, Margueriie-Marie-Paule Hay de Bon-
teville, dont il n'a eu que deux filles ;
5." Claude Pantin, dit le chevalier de la Guère,
lieutenant des vaisseaux du Roi. et capitaine d'une
compagnie de marine, mort au service sans al-
liance ;
6.* Jacques Pantin , chapelain des châteaux d'An-
cenis et de Varades ;
7." Françoise Pantin, alliée en i65i, à Cosme de
Beauveau Basse et de la Chabossière, capitaine de
chevau-légers, ayeul de madame la marquise de
Mont-Luc;
8." Jeanne Pantin, fille d'honneur de la Reine-mère
et régente Anne d'Autriche, en i663, femme de
Claude le Rebours, chevalier, seigneur de Chas-
tiUon, etc. , fait depuis conseiller d'honneur au
parlement de Paris, mort le 14 mai 1718;
q." Elisabeth Pantin, femme, sans enfants, de Ni-
colas Boulleau , chevalier , seigneur de Noisil,
petit-fils du chancelier de Navarre de ce nom ;
lo." Catherine Pantin, mariée au seigneur de la Le-
vraudière, et mère de la comtesse de Venizel, en
Bourgogne.
XI II. Julien Pantin, chevalier, seigneur de la Guère,
de la Noë, de Passay, de Leraudière, de Tisle Vaslin, du
Verger, etc., doyen de la noblesse des états de Bretagne,
picsida par élection dans l'ordre de la noblesse, aux états de
I 34 PANTIN DE LA GUERE.
Vitré de lyoS. Il épousa, dès l'an i652, Françoise Bon-
neau, dame de Preuil de la maison des comtes de Par-
non en Touraine, seigneurs de Rubelles , fille de Jean,
seigneur de la Maison - Neuve, de Preuil, de la Marout-
tière et de Forzans, et de Renée, fille de François, sei-
gneur de la Noue - Collin, doyen du parlement de Bre-
tagne, et de Jeanne Gautier, fille de Jacques, seigneur
de Launay, conseiller au même parlement, Julien Pantin,
sur le vu de ses titres, fut maintenu, lui et son fils aîné,
en la qualité de chevalier et déclarés nobles d'ancienne
extraction, par arrêt de la chambre de la réformation de
la noblesse de Bretagne, du 19 août 1669. Il mourut le
i3 octobre 1708, et elle, dès le 17 juin 1703, laissant
pour enfants :
I .• Jean - Baptiste - Joseph Pantin, comte de la Guère,
filleul de Louis-Joseph, duc de Vendôme, et de
Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie, depuis duchesse
de Savoie, dite Madame Royale; il fut élevé page
du Roi, puis enseigne de la colonelle du régi-
ment royal artillerie, et mourut à Paris sans
alliance, en 1695 ;
2.' Claude Pantin, dit le chevalier de la Guère, ca-
pitaine de dragons dans Senneterre, tué au com-
bat delà Marsaille, le 4 octobre 1693 ;
3." Jacques- Philippe Pantin, qui suit ;
4°. François Pantin, dit le chevalier de la Guère,
seigneur de Bellisle, capitaine d'infanterie dans
Froulay , épousa, en 1707, Ursule-Henriette
Goïon de Matignon, fille de Claude-Charles,
comte de Marcé, vicomte de Terechant, et de
Henriette- Claude de la Muce, baronne dudit
lieu et du Ponthus, dont est issue Elisabeth-Char-
lotte-Céleste-Françoise Pantin, qui a épousé, le
23 mai 1726, Charles- François d^Andigné, dit
le marquis d'Andigné , ci-devant chevalier de
Malte ;
5." Marie-Angélique Pantin, religieuse ursuline à
Ancenis, morte en 171 5.
XIV. Jacques-Philippe Pantin, chevalier, seigneur
comte de la Guère, etc., épousa i.° le 24 juillet 1700,
Renée Gabart, fille de Jacques Gabart, chevalier , sei-
gneur de RoUieu, conseiller au parlement de Bretagne,
PANTIN DE LA GUERE. i35
et de dame Renée Martin des Hurlières, dont deux en-
fants morts jeunes: 2.° il épousa, le 5 septembre 171 3,
Jeanne Guyonne de la Roche-Macé, dame de la Pil-
lardière , fille de François , chevalier, seigneur de la
Roche-Macé, aussi conseiller au parlement de Bretagne,
et de Jeanne-Françoise de Kergoson. Il mourut le 3o oc-
tobre 1734, laissant pour enfants :
I ." Philippe-Auguste Pantin, qui suit ;
2." Pélagie Pantin, demoiselle de la Guère, morte
jeune;
3,' Marie-Angélique Pantin, morte au berceau .
XV. Philippe-Auguste Pantin, chevalier, seigneur de
la Guère, etc., né le 29 juin 1714, épousa: i." le 4 oc-
tobre 1735, Françoise de la Grée, dame de Briacé et de
Lhoudière , fille de Louis de la Grée , chevalier, sei-
gneur de Lhoudière, et de Marie du Maz, fille de Claude
du Maz, chevalier, seigneur de Villeneuve, et de dame
Marie de Montmorency, laquelle étant morte le 17 mars
1740, âgée de 33 ans, il épousa 2.° le 3i décembre 1742,
Angélique Boussineau, dame du Roualle, et en partie,
des Hayes Gasselin, fille de messire André Boussineau,
seigneur de la Palissière et de dame Angélique Desca-
seaux. Il eut pour enfants :
Du premier lit:
i ." Pélagie-Angélique Pantin, née le 23 août 1736,
et morte le 22 mai 1740, âgée de trois ans et
neuf mois;
2." Marie-Anne Pantin, demoiselle de Briacé, née
le 3o septembre 1737, a épousé, le 26 janvier
1755, Louis- Alexandre Pantin, chevalier, baron
de Vaux, son cousin au septième degré;
3.° Marie-Henriette Pantin, née le 5 novembre
1738, morte le 4 mai 1741, âgée de deux ans et
six mois;
4."* François- Philippe Pantin, né le 2 mars 1740,
mort le 1 5 mars suivant;
Du second lit :
5.° Jeanne-Angélique Pantin , née le 10 novembre
1743;
\
l36 PANTIN DE LA GUERK.
6." Julie-Françoise Pantin, née le 4 novembre 1744;
7." Philippe-André Pantin, marquis de la Guère,
né le i3 février 1746, mort en 181 3. Il avait
épousé Geneviève de la Prévalaye, fille du mar-
quis de la Prévalaye, cordon rouge, comman-
dant le port de Brest, qui avait pour frère le
chevalier de la Prévalaye, maréchal de camp,
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis. Ils eurent une fille, Marie-Adélaïde Pantin
de la Guère, mariée à François-Jean Pantin,
baron de Landemont;
8.° Bernardin-Marie, dont l'article suit;
9." Marie- Renée-Hyacinthe Pantin, née le 8 no-
vembre 1 748 ;
10.** Marie-Aimée- Adélaïde Pantin , née le 9 mars
1753, mariée à Henri Rousseau de la Porte,
marquis de la Meilleraye.
XVI. Bernardin-Marie Pantin, né le 5 juin 1747, dit
le chevalier de la Guère, capitaine au régiment de Pen-
thièvre, infanterie, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, a épousé Thérèse-Delphine Alix ; de ce
mariage sont issus :
I.» Jean-Bernardin Pantin, comte de la Guère, né
à Orléans, le 10 octobre 1795, sous-lieutenant
dans le troisième régiment d'infanterie de la garde
royale, chevalier de l'ordre noble de Hohenlohc ;
2.' Louis-Julien-Léon Pantin, dit le chevalier de la
Guère.
Armes: D'argent, à la croix de gueules, cantonnée de
quatre molettes d'éperon à cinq raies du même. Te-
nants: deux anges revêtus des émaux de l'écu. Cimier:
une queue de paon, miraillée d'or , entre un vol ban-
neret; cri : Pantin, hardi en avant. Devise: Criix dux
certa salut is.
DK MAUSSAC. r3-
MAUSSAC, dans la vicomte de Turenne. Une lettre
écrite en patois languedocien, de l'an 1414, par un
Maussac, ferait présumer que cette famille serait origi-
naire du Languedoc, et même quelle prend son nom d'un
rief, terre, ou seigneurie , qui existe dans ce pays. Quoi
qu'il en soit, suivant un extrait des registres du conseil
d'état du Roi, du 21 juillet 1759, c'est une noble et
ancienne famille, établie dans la vicomte de Turenne.
Ceux de ce nom y ont joui, dans tous les tems, des
privilèges attachés à la noblesse, ont été reconnus pour
gentilshommes, non - seulement par les seigneurs de cette
vicomte, mais encore depuis quelle a été réunie à
la couronne. La perte que cette familie a faite de la
plus grande partie de ses litres primordiaux, ne nous per-
met pas cependant d'en remonter une filiation suivie
avant le XV* siècle.
L Noble Jean de Malssac, sénéchal de la vicomte de
Turenne , demeurant au lieu de Coilonges, en Limosin,
acquit, le 9 mars i43o, de noble Nicolas de Guischard,
seigneur de Cavaniac, une redevance de 17 setiers de
froment, six quartons d'avoine, deux pouces et cinq
sols d'argent , à prendre sur les tenanciers du village de
la Martinie, paroisse de Ligneyrac en Limosin.
IL Noble Jean de Malssac, fils du précédent, rendit,
le 27 décembre 1497, hommage de ses fiefs, situés dans
la vicomte de Turenne : cet acte est en latin.
1 H. Noble N.... DE Maussac, sénéchal de la vicomte de
Turenne, probablement fils du précédent , reçut une
lettre, en original, du vicomte de Turenne, datée du
19 mars 1575, et signée votre ami Turenne, par la-
quelle on voit que ce prince a recours audit de Maussac,
comme à un de ses principaux vassaux, pour qu'il lui
donne la somme de 400 écus d'or sols, afin de l'aidera
Éaire la guerre contre ses ennemis. Il parait, par l'extrait
des registres du conseil d'état ci-dessus cité, que ledit
de Maussac eut pour fils :
IV. Noble Bertrand de Malssac, écuyer, seigneur
de Sauvaniac , marié à demoiselle Marguerite de la
Porte, laquelle testa, le 12 avril i586. Elle donna i
l38 DE MAUSSAC.
noble Pierre, son fils aîné, qui suit, la somme de cinq
sols tournois, outre ce qu'elle lui avait constitué en dot
lors de son contrat de mariage; fit différents legs à
Jacques et Joseph de Maussac, ses autres enfants ; et ins-
titua son héritier universel Bertrand de Maussac , son
marij à la charge de rendre son hérédité à ses enfants.
V. Pierre de Maussac, écuyer, seigneur de Sauva-
niac, rendit hommage, le 8 janvier 1601, tant pour lui
que pour noble Bertrand, écuyer, seigneur dudit lieu,
et demoiselle Marguerite de la Porte, ses père et mère,
à Henri de la Tour, duc de Bouillon, prince souverain
de Sedan, vicomte de Turenne, des fiefs qu'il possé-
dait dans sa vicomte. Cet acte énonce des titres de 1497
et i5i8, qui prouvent que plus d'un siècle avant 1601,
ses aïeux possédaient des fiefs, et prenaient les qualités
de noble et d'écuyer. Il épousa, par contrat du 17 jan-
vier 1593, damoiselle Susanne de Félines de la Re-
naudie, fille de Jean de Félines, seigneur de la Re-
naudie et de damoiselle Louise de Beaumont. Il était
veuf quand il fit son testament, le 7 mars 1608, où il
nomme ses enfants, savoir :
i.° Jacques, qui suit;
2." Souveraine de Maussac, mariée, par contrat passe
au lieu de Collonges, le 17 juin 1620, avec noble
Jehan de Chabriasac-du-Vialart, fils de feu noble
Jehan de Chabriasac, seigneur de Sarrazac, et de
damoiselle Anne de Vignareil ;
3.** et 4.° Louise et Marguerite.
VI. Jacques de Maussac, écuyer, seigneur de Sau-
vaniac et de Fourmagnac, institue héritier universel par
le testament de son père, servit dans les chevau-légers
de Sa Majesté, paya, le 28 avril 161 9, à Jean de
Vezy, différentes sommes qui lui étaient dues en qua-
lité d'héritier de Pierre de Maussac, son père; et dans
un cahier contenant six reconnaissances passées au pro-
fit dudit Jacques, en date du 20 novembre 1619, on
voit qu'il prend les qualités de noble et d'écuyer. Il as-
sista au contrat de mariage de demoiselle Souveraine de
Maussac, une de ses sœurs, et obtint un mandement
pour se faire payer des sommes qui lui étaient dues,
dans lequel il est qualifié écuyer. Il épousa, par con-
trat du 20 février i62r, damoiselle Madelainc du So-
DE MAUSSAC. iSp
lier, fille de messire Etienne du Solier, et de feu da-
moiselle Françoise de Plas-de-Salgues ; il était mort le
28 janvier i656, que sa veuve passa une procuration
à Jacques de Vezy, avocat en la cour, pour traiter du
mariage d'Etienne, son fils. Leurs enfants furent :
i." Etienne, qui suit ;
2.° Jacquette de Maussac , mariée, par contrat
du 3 juillet 1661, passé au lieu de CoUonges,
en la maison d'Etienne , son frère, avec noble
Charles de Bar , écuyer , seigneur de Marian-
bon, de Saint-Michel et du Bourg de Saint-Fe-
rioUe.
VII. Etienne de Maussac, écuyer, seigneur de Sauva-
niac et de Fourmagnac, reçut une reconnaissance de dif-
férents biens situés dans le territoire de Friac, passée le
26 avril 1662, à Collonges en Limosin, par noble Jean
Ramade, seigneur de Friac. Il fit un accord , le 26 no-
vembre 1666, avec le même Jean Ramade, concernant
un pré, fkîur l'usage de certaines eaux; et le 14 mars
i685, la cession lui fut faite d'un banc, sur le tombeau
de ses ancêtres, dans l'église paroissiale de Collonges,
par Antoine de Vezy, avocat en la cour et marguillier-
syndic de la fabrique de ladite église. Il fit son testament,
le 14 juin 1687, par lequel il donne à son fils aîné Pierre,
le domaine d'Espeich, aux conditions qu'il payera ses
legs en leur entier à ses autres enfants, veut que Madelaine
de Favars, sa sœur, ait part aux habitations dudit do-
maine d'Espeich, pendant sa vie , comme une de ses
filles ; et déclare donner , pour supplément de légitime,
à chacune d'elles, 60 livres, et à chacun de ses enfants
mâles celle de 5o livres. Il avait épousé, par contrat du 3o
janvier i656, passé à Argentac en Limosin , damoiselle
Françoise Dusser-Duras, fille de Jean Dusser , seigneur
de Lavergne et de Saint-Hilaire, et de damoiselle Jeanne
de Fabrie, dont, entr'autres enfants :
i." Pierre, qui suit ;
2." Antoine , écuyer, garde de la marine en r683,
et successivement enseigne de vaisseau. Ses ser-
vices militaires ont été récompensés par des pen-
sions et la croix de Saint- Louis, qu'il a obtenue,
le 10 décembre 172 1. Il est décédé à Brest, le 3o
juillet 1728, veuf de Marie Anne Bécasse, dont
il eut :
140 l^E MAUSSAC.
N.... de Maussac, écuyer, reçu au nombre des
cadets-gentilshommes destines à servir dans
la compagnie des colonies. Il a été successi-
vement enseigne d'une compagnie d'infan-
terie, vacante à Saint-Domingue, le 24 avril
1732, lieutenant, le i" septembre 1734,
capitaine, le 12 juin 1742, et chevalier de
Saint-Louis, le 25 août 1754, dont il a reçu
la croix, par ordre de S. M., de M. le mar-
quis Je Vaudreuil, commandant-général et
en chef des Isles de l'Amérique sous le
vent ;
3." Madelaine de Maussac, appelée Mademoiselle de
la Borie, mariée, par contrat du 2 janvier 1690,
à Louis de Couzages de la Rochefoucaud, écuyer,
seigneur de Chavaniac, demeurant au château de
Couzages, fils de messire François de la Roche-
foucaud, seigneur, comte de Couzages, etc. , et
de Louise de Saint- Marchiat.
VIII. Pierre de Maussac, II* du nom, écuyer, sei-
gneur de Sauvaniac et de Fourmagnac, reçut une lettre
du duc d'Albret, vicomte de Turenne, le 7 avril 1696,
par laquelle il l'invite de se rendre à Turenne, comme les
autres gentilshommes, qu'il voulait consulter sur les af-
faires de sa vicomte ; cette lettre, en original, est signée
duc d'Albret. Il épousa, i.° par contrat du i5 août 1686,
Isabeau de Lavergne, fille d'Etienne de Lavergne, et de
Marie de Certain; et 2.° par contrat du 22 janvier 1695,
damoiselle Marie Damadon, fille dé feu noble Jean,
écuyer, seigneur de la Roche, et co-seigneur de la ville
de Meyssac, en Bas-Limosin. Il rendit hommage, le 6
mai 1698, à Godefroi-Maurice de la Tour-d'Auvergne ,
souverain duc de Bouillon, pour ses fiefs situés en la vi-
comte de Turenne , et en rendit un autre , le 12 mai
17 10, pour les fiefs, cens, rentes et autres biens nobles
qu'il possédait dans les paroisses de Collonges, Chau-
fours, etc., au même duc de Bouillon. On a de lui plu-
sieurs actes d'échanges, des années ijioet 1715, et une
reconnaissance d'un bail emphytéotique , du 22 février
1708, qu'il passa, de plusieurs terres , vignes et bois, à
différents particuliers. Il fit son testament, le i" février
;72i, par lequel il veut être inhumé dans l'église de Col-
DE MAUSSAC. 141
longes, au tombeau de ses prédécesseurs, et il y nomme
quatre enfants qu'il eut de son second mariage, savoir :
I.' Jean, qui suit ;
3.* Gaspard, auquel sa mère, par son testament du
3i décembre 1738, légua la somme de cinq cents
livres ;
3.° Marie de Maussac, laquelle était mariée à Jean
des Vignes, du lieu de Saillac, lors du testament
de sa mère ioù elle est aussi mentionnée avec son
trére et sa sœur', laquelle lui constitue une dot
suffisante, et lui lègue cinq sols une fois payés, et
cinquante livres en compensation, pour l'équiva-
lent de son linge ;
4.* Madelaine , religieuse professe, à Sainte- Ursule
de la ville de Beaulieu.
IX. Jean de Malssac, chevalier, seigneur de Maus-
sac, de Sauvaniac et de Fourmagnac, institué héritier
universel, par le testament de sa mère, à la charge de
payer tous ses legs, rendit foi et hommage au duc de
Bouillon, des riefs qu'il possédait dans sa vicomte de Tu-
renne, et fut maintenu dans sa noblesse d'extraction,
par arrêt du conseil d'Etat du Roi, donné à Versailles,
le 21 juillet 1739, signé Louis, et plus bas, Phélj'peaux,
enregistré à la cour des Aides de Clermont-Ferrand, le
27 août suivant, et depuis, en la chambre des comptes
de Paris, le i4fJvrier 1770. Il est mort en 17...., et avait
épousé, par contrat du i" septembre 1721, Louise de
Michel-de-Leyrac, fille d'Antoine de Michel, seigneur
de Leyrac, et de Françoise de Brias, dont il eut :
I ." Charles-Antoine de Maussac, chevalier, seigneur
de Sauvaniac, Fourmagnac, baron de Saint-
Chéron , en Champagne, seigneur engagiste de la
vicomte de Turenne et autres lieux, né le i" oc-
tobre 1723, est entré d'abord au service, en
qualité de garde du corps, s'est trouvé aux ba-
tailles de Fontenoy, en 1746 et de Rocoux,
en 1745 ; et de Lawfelt, en 1747. Etant de service
à Versailles, le 2 3 janvier 1748, il eut le bonheur
de sauver la vie à M. le Dauphin , père du Roi
régnant, dans une chute des plus dangereuses,
que ce prince fit, au bas de l'escalier de la garde
robe du Roi, en le retenant dans ses bras. Madame
142
DE MAUSSAC.
la Dauphine voulut d'abord que pour un si grand
service rendu, on lui donnât un régiment, et com-
mença par lui accorder une pension de 3oo livres
sur sa cassette, et feu S. M. Louis XV, le i"
mars suivant, lui en accorda une de cent pistoles,
à recevoir sur le trésor royal, avec commission de
capitaine de cavalerie, et la promesse du premier
bâton d'exempt de ses quatre compagnies de
gardes, qui viendrait à vaquer, ce qu'il a obtenu
en octobre lySo, dans la compagnie de Luxem-
bourg. Le duc de Gesvres, alors gouverneur de
Paris, vint, au nom de la ville, le remercier du
grand service qu'il venait de rendre au Roi, à la
famille royale et à toute la nation. M. le Dauphin
lui donna alors cinquante louis pour son uniforme ;
et le Roi, en ijSi, lui accorda une seconde pen-
sion de 5oo livres sur sa cassette. En 1754, Sa
Majesté lui donna un brevet de mestre de camp de
cavalerie, et le décora de la croix de Saint-Louis.
En 1759, M. le Dauphin lui accorda encore une
pension de 800 livres sur sa cassette, avec une gra'-
tification de quarante louis. Le dérangement de sa
santé ne lui permettant plus de continuer ses ser-
vices, il obtint six cents écus de pension de re-
traite, et toutes les autres lui furent conservées
en faveur du service qu'il avait rendu au Roi, au
prince et à l'Etat. Charles-Antoine de ^aussaca
obtenu, par arrêt du conseil, du 14 décembre
1770, en échange de ses pensions, la jouissance
à vie des revenus, droits et honneurs des do-
maines de la vicomte de Turenne apparienant qu
Roi. Il est dit, dans cet arrêt, que c'est par grâce
spéciale, et sans tirer à conséquence pour aucun
autre, et que c'est pour avoir sauvé la vie à feu
M. le Dauphin, hls unique et présomptif héritier
de la couronne, etc. Il a pris, le 8 janvier 1772,
possession des domaines delà vicomte de Turenne,
et, au mois de juin suivant, de la prévôté de
de Ganiac. Il a épousé, par contrat passé devant
de la Rue, et son confrère, notaires au châtelei
de Paris, le 9 septembre 1771, Catherine-Fran-
çoise Charlotte de Pons, fille unique de Pierre-
Charles, chevalier, marquis de Pons, seigneur,
DK MAUSSAC. 143
baron de Saint-Chéron, d'Anruel et Pontliezars,
ancien capitaine d'infanterie, et de dame Barbe-
Catherine de Baudenet ; mort sans postérité ;
2." Gaspard, mort en bas âge ;
3.* Jean, chanoine de l'église cathédrale, et vicaire-
général du diocèse de Limoges , prieur-commen-
dataire de Saint-Maurice - lès - Senlis , et grand-
chantre de la collégiale de Saint - Martial de
Limoges ;
4." Jean-Baptiste , bachelier en théologie de la fa-
culté de Paris, grand vicaire, et chanoine de Té-
glise cathédrale de la Rochelle ;
5.' Autre Jean, dont l'article suit ;
6." Louis-Henri, grand-vicaire et chanoine de Beau-
vais , aujourd'hui premier aumônier de l'école
royale de Saint-Cyr, et vicaire - général de Ver-
sailles ;
7.' Marie ;
8.» Marie-Airaée;
9." Marie-Miotte;
10." Autre Marie , reçue à Saint-Cyr, au mois de
juillet 1751 , sur ses preuves de noblesse, d'où
elle est sortie en 1772; elle a épousé, le 22 sep-
tembre 1773, messire Jean Dumas, chevalier,
seigneur de Ganiac, en Périgord ;
1 1 .° Henriette, morte en bas âge ;
12.' Suzanne de Maussac , morte de la petite vérole ,
à Saint-Cyr, le i3 octobre 1753.
X. Jean de Maussac, chevalier, successivement cor-
nette au régiment Dauphin, en 1758 ; sous - lieutenant, en
1763; sous-aide- major , en 1770; aide-major, au mois
d'octobre 1773; gratifié au mois de janvier 1774, par le
Roi, alors Dauphin, d'une pension de 3oo livres sur sa
cassette, laquelle a depuis été augmentée de 600 autres
livres, à recevoir sur l'extraordinaire des guerres ; colonel
du régiment de Monsieur, dragons, (le roi Louis XVI II),
mon le 17 juin 1816, avait épousé Marie - Henriette
Audebert de Fommobert, duquel mariage est issu :
Louis-Stanislas-Xavier de Maussac, filleul de S. M.
Louis XVI II , né en 1788 , chef d'escadron dans
rétat-major de la garde royale.
r44 DUMAITZ DE GOIMPV.
Armes : D'or , à un chevron de gueules , accompagne
de trois étoiles d'argent, 2 et i. Supports: deux dragons
ailés d'argent ; couronne de comte.
DUMAITZ DE GOIMPY , maison noble, originaire
d'Artois. Le nom de Dumaitz est un de ceux sur lesquels
il se trouve une orthographe très-variée. Il est écrit dans
les titres de cette famille tantôt Diimet\ ; Dumets , du
Maits , Dumaits , du Mait:{ , Dumait:{ ; cette dernière
manière ayant prévalu , ce sera celle que nous suivrons.
Pierre Dumaitz vivait en 1400 , suivant les titres qui
existaient aux archives de Malte à Paris. Il est nommé
dans les preuves de noblesse maternelle fournie par N....
le Febvre de la Malmaison, chevalier de Malte. C'est par
ces mêmes pièces qu'on sait que ledit Pierre Dumaitz ,
cadet d'une famille éteinte dans la maison de Lens, en
Artois, a fait, en 1418, l'acquisition d'un quart du fief
de Goimpy, et de la totalité de celui de Montorgueil.
Les guerres civiles ayant enlevé tous les titres de pro-
priétés et autres papiers de cette famille, on n'en peut
remonter la filiation suivie qu'à
I. Pasquier Dumaitz , seigneur de Goimpy et de Go-
metz - la - Ville, qui épousa Marie de Louvencourt, la-
quelle vivait en 1599, ainsi qu'il se voit par une foi et
hommage portée par les deux époux, aux seigneurs de la
chapelle d'Aunainville , à cause de la terre de Goimpy,
acte dans lequel elle est qualifiée demoiselle. Leurs en-
fants furent :
i.° Jean, qui suit ;
2.° Autre Jean, secrétaire de la chambre du Roi;
'i." Renée, femme de N... Regnard de Clerbourg ;
4." Marie, femme d'Antoine, ou selon le nobiliaire
de Picardie , de Pierre de Pallacr , dont postérité :
5." Anne, mariée à Philippe Pot, chevalier, sei-
gneur et baron de Blaizi et d'Aubigny.
II. Jean Dumaitz, I" du nom , seigneur de Goimpy,
trésorier de l'argenterie de la maison de Henri IV , épousa
Madelainc Pavot, fille de N... Pavot, seigneur de la
Tour, et d'Anne Seguier. Il en eut :
I ." Jean, dont l'article suit ;
DUMAITZ DE GOIMPY. 1^5
2.* Louis, page de S. A. S. Gaston d'Orléans, puis
ecuyer de Madame, et lieutenant de Roi au Pont-
Saint-Esprit. Il est mort sans enfants de Marie
Blanquet, son épouse, et a laissé des manuscrits
concernant l'histoire de son tems ;
3."»Josias, trésorier provincial de l'Isle-de-France;
4.° Pierre , conseiller et maître d'hôtel ordinaire du
Roi, marié avec N... le Moine;
5." Marguerite, mariée, i." à François Lefebvre de
la Malmaison; 1." à N.... de Bonneuil, prési-
dent, en 1679;
ô.*' Anne, épouse de Charles de Martainville, baron
d'Estouteviile, au pays de Caux;
7." Madelaine, qui épousa Louis Moretde Bournon-
ville, en Valois, dont il a eu Anne-Thérése, ma-
riée à Eléazar, duc de Châtillon ;
8." Madelaine , femme de Jacques de Bugnons ,
maître des comptes.
III. Jean Dumaitz , II' du nom , doyen des conseil-
lers de la cour des Aides et conseillers d'Etat, épousa i.°en
septembre 1629, Anne Choart, fille de Philibert Choart,
et de Marie Chauvelin ; 2.° Geneviève le Roux; 3.° N....,
4.* Anne de Scanin, qui vivait en 1669. Il a eu du pre-
mier Ht:
I .* Gilles, dont l'article suit ;
2," François Dumaitz de Villeras , page du Roi,
puis capitaine au régiment de Piémont, tué;
3." Louis, page, puis capitaine au même régiment,
mort de ses blessures ;
4." N...., tué en duel;
3.° François , aumônier du Roi, appelé l'abbé
Dumait:{ ;
6." Gabriel, seigneur de Goimpy , commissaire-gé-
néral des galères et intendant aux îles de l'Amé-
rique,mort sans enfants d'Anne-Louise Robert ,
son épouse ;
7.'* Trois filles religieuses.
IV. Gilles Dlmaitz , seigneur de Goimpy , conseiller
tu parlement, épousa Antoinette Faure, dont il eut :
I ." Pierre, dont l'article suit ;
2.* François, mort sans enfants;
9. 10
I^ô DUxMAITZ DE GOIMPY.
3." Catherine - Julie, mariée à Antoine de Vertha-
mont, conseiller au Parlement de Bordeaux.
V. Pierre Dumaitz , seigneur de Villeras et autres
lieux , enseigne des gendarmes d'Orléans , compagnie du
marquis de Beauveau, épousa Anne de Pas de Feuquières,
fille d'Henri , comte de Pas de Feuquières , et de Ju-
lienne Pétronille , comtesse de Limbourg- Stirum et de
Bronkhorst. De ce mariage sont issus :
i." Henri, dont l'article suit ;
2.° François, mort en 1720.
VI. Henri DuifAiTZ de Goimpy , seigneur de Goimpy ,
Saint-Léger, des Aubeis et autres lieux, e'pousa Marie-
Marguerite-Antoinette-Louise de Pas de Feuquières , sa
cousine-germaine, fille de Louis de Pas de Feuquières, et
de Marie Pingre. lien eut :
I .** Pierre- Augustin, dont l'article suit ;
2.° François-Louis-Edme-Gabriel, appelé le comte
Dumaitz de Goimpy, chef d'escadron, grand'croix
de Tordre royal et militaire de Saint-Louis, dé-
cédé le 29 décembre 1807. lia publié divers ou-
vrages, notamment sur la marine. Il avait épousé,
le 6 octobre 1772, Antoinette-Jeanne Jouenne
d'Esgrigny, fille de Jean-René Jouenne, marquis
d'Esgrigny, ancien capitaine au régiment des gardes
françaises, et de Marie-Louise-Nicolle du Fresne.
Elle est morte sans enfants, le 24 avril 1 8 1 6 .
VII. Pierre-Augustin Dumaitz, marquis de Goimpy,
seigneur châtelain de Saint-Léger , Chauvilliers , etc. ,
capitaine dans le régiment Dauphin étranger cavalerie, a
épousé i.° Madelaine de Saint - Pol ; 2." Marie - Anne-
Henriette Gabaille; 3.° Georges Desvaulx. Il est décédé
à Goimpy, le 28 août 1814, laissant de son premier ma-
riage :
i.° Louis-Pierre, dont l'article suit;
2.° Angélique-Louise-Amélie, décédée sans alliance
eni79i;
3." Madelaine - Louise-Jacqueline, morte sans al-
liance en 1781.
VIII. Louis-Pierre Dumaitz, marquis de Goimpy, né
à Goimpy, le 6 mars 1763, élevé à l'école des chevau-lc-
MILLON. i^y
gers de la garde du Roi, mainienanr lieutenant-colonel
de cavalerie, par brevet du 24 août 1814, chevalier de
l'ordre royal et n^ilitaire de Saint - Louis, du 6 septembre
suivant, a épousé Marie - Louise - Pierrette de Ronde, dont
il a eu :
I.' Louise -Charlotte - Nathalie - Laure, née le i"
août 1 809 ;
2.* Marie- Léontine, née le 14 septembre 18 10;
3.° Pierrette-Sophie, née le 5 décembre 18 12 ;
4." Amélie, née et décédée à Goimpy, en 181 5.
Armes: Ecartelé, au i d'argent, au sautoir de gueules,
denché de sable, qui est de Saint-Pol ; au 2 de gueules, au
lion d'argent, à la bordure denchée d'or, qui est de Pas de
Feiqlières , brisé; au 3 de gueules, au lion d'argent;
au lambel du même, qui est de Pas de Feuqlieres,
brisé ; au 4 d'argent, au lion couronne de gueules, la
queue fourchée et passée en sautoir, qui est de Limbourg ;
sur le tout d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois
molettes d'éperon du même, qui est de Dcmaitz-Goimpy.
Casque de protil , sommé dune couronne de marquis.
Supports : deux lévriers d'argent , lampassés , armés et
colletés de gueules, la tète contournée ; cimier : un lé-
vrier de même. La lambrequin d'argent et de gueules.
Devise : Crescit virtusin periculo. Son courage s'accroit au
milieu du danger.
Dans l'origine de sa transplantation en Beauce, cette
famille portait un croissant d'argent en chef, pour bri-
sure, et trois étoiles, au lieu de molettes d'éperon. C'est
ainsi qu'elles avaient été sculptées sur la pierre de clé du
portail du château de Goimpy , agrandi au moyen de
douze maisons acquises par Pasquier et Jean Dumaitz à
la tin du seizième siècle. Cette pierre a été brisée pendant
les troubles de la révolution.
MILLON, famille ancienne, originaire de Bretagne,
province où elle réside encore de nos jours.
L Pierre Millon, I" du nom, seigneur de la Ville-
morel, vivait dans le treizième siècle. Il épousa Gillote
de la Houssaye, fille du seigneur de la Houssaye et de
N.... de Combourg, et en eut entr'autres enfants:
1^8 MlLLOiN.
i." Jean, dont l'article suit ;
2.° Olivier Millon, qui paraît dans l'assiette de deux
cents livres de rente, faite par Gui de Bretagne à
Simon de Montboucher, le samedi avant la fête de
la Toussaint de l'an i3ig.
II. Jean Millon, I" du nom, épousa Flourie de
Piedevache, fille de N... de Piede vache, seigneur de la Per-
chaye, de Rouzé en Tresemet, dont il eut, entr'autres
enfants :
i." Etienne, dont l'article suit ;
2.° Raoulet Millon, qui plaidait avec Etienne, son
frère, en i386, contre Etienne le Febvre.
III. Etienne Millon, I" du nom, seigneur de la
Villemorel, servait dans la compagnie d'Alain de Beau-
mont, chevalier, dont la montre se fit à Mortain, le 28
juin 1378, ainsi qu'il appert du premier compte de Jean
le Flament, trésorier des guerres du Roi, et ratifia, en
1 38 1, conjointement avec les autres principaux seigneurs
de Bretagne, le traité de Guerrande, conclu entre le duc
et le roi de France. Il avait épousé Jeanne d'Yvignac ,
fille d'Olivier, seigneur d'Yvignac, et de Catherine de
Montboucher du Bordage. Il eut de ce mariage, entre
autres enfants :
i.° Pierre, dont l'article suit ;
o'„ ^f^^' i mentionnés dans la réforme de 1443 ;
3." Yvon, ) ^^ *
.1..° Thomas, qui rendit hommage au vicomte de
Rohan, en 1396 ;
5." Etienne, qui servait dans la compagnie de Ber-
trand de Rostrenan, reçue à Lyon le 29 juin
1409;
G." Guillaume, qui prêta serment au duc de Bre-
tagne en 1437 ;
7.° Thiphane Millon, nommée dans la réformation
de l'hôtel du duc de Bretagne, faite en 141 5,
comme ayant bouche en cour;
8.° Jeanne Millon , élue abbesse de Saint-Sulpice
en 1391, morte en 1407.
IV. Pierre Millon, II" du nom, écuyer, servait, en
i38o, dans la compagnie de Jehan de Tusse, chevalier,
dont la montre se fit au Mans le 22 août de la même
I
^ MILLON. 149
année, et ensuite dans celle de Jehan de Maillé, chevalier,
qui fit montre à Angers le premier octobre suivant. Il
épousa Marguerite de Lanvallay, fille aînée de messire
Robin de Lanvallay et de dame Marguerite de Tourne-
mine. Ses enfants furent :
I ." Jean, dont l'article suit ;
2." Bertrand Millon , chevalier, seigneur de la
Villemorel. Il fut vaillant homme de guerre, et
servit dans toutes les campagnes de son tems. Il
scella de son sceau, représentant un écii d'azur
chargé de trois têtes de lévrier d'argent, colletées
de gueules et bouclées d'or, une obligation en
1384, comme gouverneur de place. Il fut père
d'autre Bertrand Millon, qui servit, en 1439,
sous le comte de Richement , connétable de
France, qui , en récompense de ses exploits ,
l'arma chevalier au siège d'Avranches. 11 a la qua-
lité de sénéchal de Saint-Malo, dans un jugement
du 22 juillet de la même année. Il fut un des am-
bassadeurs du duc de Bretagne vers le roi de
France, en 1440; était sénéchal de Ploërmel, en
1448 ; fut envoyé en ambassade à Rome, en 1459,
et ratifia le traité d'Ancenis, le i5 août 1470,
Dans la bulle du paf)e Sixte IV, du 17 des calendes
de janvier 1474, il est qualifié chambellan du duc
de Bretagne; dans une sentence de ce prince, du
23 mars 1473, il a le titre de président et juge uni-
versel de Bretagne; il mourut, peu après, sans
postérité de Jeanne de Broon, son épouse, fille
de N de Broon, et de dame Marguerite de la
Chapelle;
3.» Yvon, qui fonde la deuxième branche, rapportée
ci -après;
4." Jean, dit le Jeune, auteur de la troisième branche,
rapportée en son rang ;
5.* Marie Millon, femme de Jean de Kerlivoux ;
6.» Guillemette Millon, abbesse de Saint-Sulpice
en 1426.
V. Jean Millon, II* du nom, écuyer, paraît dans
l'extrait du comte de Guion de Carné, trésorier et rece-
veur-général de Bretagne, en l'an Kf45. Il épousa Mar-
guerite de Pontménil, avec laquelle il vivait en 1490. Il
eut pour fils :
l5o MILLON.
VI. Jean Millon , III* du nom, éçuyer, seigneur de
Keryvon, vivant en 1540. Il fut père de :
VII. Jean Millon, IV* du nom, seigneur de Keryvon,
marié, en x585, avec Marguerite Correvenve, dont :
VIII. François Millon, seigneur de Keryvon, qui épousa
Constance de Mol, et en eut :
IX. Gabriel Millon, seigneur de Keryvon et de Kerjean,
marié en 1659, avec Marie de Parcevaux de Kerjean, fille
de Gabriel de Parcevaux , seigneur de Kerjean , et de
Marie de Gourie. Il fut maintenu dans sa noblesse d'ex-
traction par arrêt de la chambre de la réformation de Bre-
tagne, du 22 décembre 1670.
SECONDE BRANCHE.
V. Yvon Millon, trésorier-général de Bretagne en
1484, troisième fils de Pierre, II" du nom, et de Mar-
guerite de Lanvallay, épousa Guillemette Audepin, et
en eut :
I .° Robert, dont l'article suit ;
2." François, ecclésiastique, vivant en 1480;
3." Etienne , protonotaire apostolique, pourvu de
l'abbaye de Saint-Jagu, par le duc François II.
Il assista aux états tenus à Redon, le 23 avril 1476,
pour la ratification du traité de Senlis, et il porta
la parole au nom des trois états. Il mourut en
1498.
VI. Robert Millon, I" du nom, écuyer, sieur de la
Touche-Millon, est compris pour la somme de 90 livres,
au rôle de la diminution des gages et pensions des offi-
ciers du duc de Bretagne, faite en 1498, pour subvenir
aux frais de la conquête du royaume de Naples. Il épousa
Marie Thomelin de la Caillebotièrc, fille de René Tho-
melin de la Cailleboiière, et de Jeanne Guyomar. Il eut
de ce mariage :
VII. Robert Millon, II* du nom, écuyer, sieur de
la Touche-Millon, marié avec Jacquemine de Saint-Noual,
dont est issu :
VIII. Rolland Millon, sieur de la Touche-Millon,
l'un des hommes d'armes de la compagnie de Georges de
MILLON. i3i
Bueil, seigneur de Rouillé , lieutenant pour le Roi, en
Bretagne, suivant le rôle qui en fut dressé en 1574. Il
avait épouse Jeanne de Lemo, avec laquelle il vivait en
■ 1577, et en eut:
IX. René Millon, écuyer, sieur de la Touche-Millon.
marié avec Jeanne de Launay. Ses enfants furent:
I.» Noël, dont l'article suit;
2.° Guy Millon ;
3." René Millon, seigneur des Landes.
X. Noël Millon, écuyer, sieur des Salles; fut main-
tenu dans sa noblesse, conjointement avec ses frères et Sé-
bastien, son Hls aîné, par jugement de la chambre de la
rélonnation de Bretagne, du 2 décembre 1670. Il eut
pour enfants :
I ." Sébastien, sieur des Salles, mort sans postérité ;
2." Pélagie, mariée à Pisrre, sieur de Guernezcy.
TROISIÈME BRAIJCHE ÉTABLIE AU CROISIC,
V. Jean Millon, II' du nom, dit le Jeune, seigneur
de la Bluignière, quatrième fils de Pierre II et de Mar-
guerite de Lanvallay, vivant au quinzième siècle, dans
la paroisse d'Arton, au pays de Retz, diocèse de Nantes,
était du nombre des archers de la garde du duc Fran-
çois II de Bretagne, suivant Tacte qui en fut fait à Redon,
le i5 janvier 1488. Il eut pour fils :
i." Julien, dont l'article suit;
2." Guillaume, qui vivait en 1498.
VI. Julien Millon, écuyer, sieur de la Bluignière,
^x)usa l'héritière de Kerdrain, en Saini-Caradec en Cor-
aouailles, et en eut :
VII. Jean Millon, III' du nom, écuyer, compris au
nombre des gentilshommes de pied, sous la charge de
Raoul Tison, sieur de la Ville-Helleu, suivant la montre
de cette compagnie, faite à Lesneven, le 21 août 1543.
Il eut pour fils :
VIII. Yvon Millon, écuyer, sieur de Rosgolven, ma-
rié à N. de Kermenou de la Villeneuve. Il lut père, entre
autres enfants , de :
IX. Maurice Millon, I" du nom, sieur de Rosgolven,
marié, i." vers l'an 1625, à Conquernau, avec Margue-
rite de Chauvincourt; 2." vers lan i633, avec Jacquette
Hervé, avec laquelle il vivait en i636, fille d'Yves Hervé,
écuyer. Du premier lit sont issus :
,52 MILLON.
i.° Etienne, dont l'article suit;
2." Un autre fils, vivant en i63o.
X. Etienne Millon, W" du nom, sieur de Pénauster ,,
né le 14 mars i632, fut avocat à Quimperlé. 11 épousa,
vers l'an 1660, Claude Chauvin, dont il eut, entr'autres
enfants :
XI. Maurice Millon, II* du nom, sieur de Ville-
roy ; né le 5 mai 1666, avocat, marié i." à Catherine
Guesdon -, 2°. à Raimone-Françoise Mazé d'Auray. De
ce mariage est issu, entr'autres enfants :
XII. Charles-Nicolas Millon de Villeroy, né le
6 décembre 171 5, qui épousa, en lySy, à Batz, Elisa-
beth-Céleste de Mons d'Ailette, d'une ancienne famille
noble de Loches, en Touraine, alliée de très-près aux
maisons d'Estrées, de Pointis, de Dangeau, de Château-
neuf, et autres familles considérables de cette province,
fille d'Hugues de Mons, seigneur d'Ailette, officier de la
marine royale. Il a eu de ce mariage, entr'autres en-
fants :
i." Jean-Hugues Millon de Villeroy, veuf et sans
enfants de demoiselle Prudence d'Espinose , son
épouse. Vivant en 18 16;
2." Emmanuel-Maurice, qui suit.
XIII. Emmanuel-Maurice Millon, a épousé, i."* à
Guerrande , en octobre 1771 , Marie-Catherine-Emilie
Larragon, dame des Buttes; 2.° à Redon, en juin 1782,
Jeanne-Louise Rado Dumatz, élève de la maison royale
de Saint-Cyr, fille de Nicolas-Gabrielle Rado , écuyer ,
seigneur Dumatz, etc. Ses enfants sont :
Du premier lit :
I ." Antoine Alain Millon. Il n'est pas marié en 1816;
2." Maurice-Emmanuel Millon, sieur des Buttes,
non marié en 181 6 ;
Du second lit :
3." Emile-Marie Millon, sieur de Villeroy, qui a
fait partie, équipé à ses frais, de la première com-
pagnie de volontaires royaux du département de
la Loire-Inferieure, qui a vole au secours du
Roi dans la dernière usurpation II nest pas marie
en 1 8 1 6 ;
LESENS. l53
4.« Gabrielle-Marie-Emmanuelle ^.j^,^^^^^ ^^^
5.* rrançoise-Mane Jeanne-Rosalie, \ alliance
6.' Angélique-Marie Jeanne, ;
Armes : d'azur , à trois têtes de lévrier couples d'ar-
gent, colletées chacune d'un collier de gueules, boucle
d'or.
LESENS DE FOLLEVILLE, famille ancienne, ori-
ginaire du Senonois, qui possédait, dans les treizième
et quatorzième siècles, des terres dans ce pays, entr'autres,
la baronnie de Ferrière.
Elle s'établit en Normandie , depuis le quatorzième
siècle, et y possédait différentes terres, entr'autres, celles
de Lion , département du Calvados, de Folleville et de
Morsan, de'partement de l'Eure.
Cette famille , suivant une ancienne tradition, se croit
issue de ces anciennes familles saxonnes, qui reçurent le
baptême avec le fameux Vitikind, vers 783 , et cette
tradition se trouve appuyée par le cri de ses armoiries,
Jides sanctificavit , et par les principaux meubles de son
écu, qui sont des encensoirs.
On trouve , dans d'anciens Nobiliaires, des seigneurs
du nom de Lesens, à la cour du duc de Bourgogne, dans
le dixième siècle.
Enguerrand Lesens , commandait, en 1223, dans la
ville de Sens ; il s'y distingua par sa valeur, fit une sor-
tie brillante à la tête de i 200 hommes qu'il commandait ,
et dont il perdit sept cents, et fut nommé gouverneur de
la ville de Sens, puis autorisé à faire apposer ses armes
sur la principale porte de cette ville, où elles étaient en-
core dans le siècle dernier.
Pierre Lesens un de ses decendants, vint s'éta'olir en
Normandie, vers le milieu du quatorzième siècle. Cette
famille s'est divisée dans cette province en quatre bran-
ches principales: celles de Lion^ de Morsan, de Folleville
et de Villodon.
Messire Robert-Armand Lksens de Lion, marquis de
Folleville, premier président de la cour royale d'Amiens,
nommé le 23 août 1814, oflicier de l'ordre royal de la
Légion d'honneur , est le chef actuel de cette maison,
l54 LES EN s.
il a réuni, par le mariage de M. le comte de Lion, son
père, avec l'héritière de la branche de Folleville, les deux
branches de Lion, ci de Folleville. Il est entré, en 1770,
dans le corps des carabiniers, alors commandé par Mon-
sieur , actuellement S. M. Louis XVIII; de là il est
passé, en 1776, au parlement de Rouen, où il a été pré-
sident à mortier en 1777. Il a un fils, messire Hypolite
Lesens de Folleville, officier dans le régiment des chas-
seurs de Vaucluse, et une fille, Armandine-Henriette
Lesens, mariée à M. le marquis de Morel de Than, ca-
pitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis.
Jean Lesens , fut député aux états-généraux en 1484;
un autre membre de cette famille a eu l'honneur de pré-
sider l'échiquier.
Isaac et son fils Guillaume Lesens, seigneurs de Folle-
ville, ont eu Thonneur de servir avec distinction les
rois Louis XIII et Louis XIV.
Isaac Lesens a été chevalier de l'ordre du Roi et colonel
d'un régiment de son nom.
Guillaume Le^en.v a servi quarante ans sous Louis XIV;
il était lieutenant-général des armées, chevalier de l'ordre
du Roi, conseiller d'état, et colonel d'un régiment de
son nom.
La terre de Folleville a été érigée en sa faveur en mar-
quisat, par Louis XIV, en 1686, et ce, pour récom-
pense de ses services.
Son dis, Jacques Lesens de Folleville ^ a été le premier
colonel du régiment de Flandre, qui a été créé pour lui ;
il est mort maréchal des camps et armées du Roi.
Son fils cadet Jean Lesens, marquis de Folleville, a
été procureur-général de la cour des comptes, aides et
finances de Normandie, charge qui a été également rem-
plie par ses deux fils, MM. Charles Lesens, marquis de
Folleville, et François René Lesens de Folleville, et par
son petit-fils, M. Lesens, marquis de Folleville, mort en
1751, et qui était frère de madame la comtesse de Lioii\
mère de M. le marquis Lesens de Folleville, actuellement
existant.
M. François-René Lesens de Folleville, a:lété aussi
procureur-général du parlement de Normandie , et con-
DE CHARBONNEL. i53
ciller, d'honneur au même parlement ; il est mort en
1790.
La branche de messieurs Lesens de Lion a fourni plu-
sieurs officiers supérieurs dans les armées du Roi.
M. le marquis de Lion et M. Lesens, comte de Lion,
son fils, père de M. le marquis de Folleville d'aujourd'hui,
ont été ofticiers supérieurs, capitaines de gendarmerie, et
chevaliers de Tordre royal et militaire de Saint- Louis.
La branche de Lesens de Morsan a fourni également
plusieurs officiers supérieurs; M. le marquis Lesens de
Morsan est mort capitaine aux gardes françaises; M. le
comte Lesens de Morsan et M. le comte Achille Lesens
de Morsan , ses fils , ont également servi le Roi et le
servent actuellement.
La branche Lesens de Villodon ou de Neufménil est
établie dans le département de la Manche, et ceux qui
la composent sont également au service du Roi.
Armes : De gueules , au chevron d'or , accompagné de
trois encensoirs d'argent ; couronne de marquis. Sup-
ports ; deux lions. Cri : Fides sanctificavit.
CHARBONNEL , en latin Charbonnelli . Ancienne
noblesse du Languedoc , qui remonte à Guy de Char-
bonnel, vivant dans le onzième siècle. Il rit dans les
croisades , un général turc prisonnier , et obtint de
porter pour armes : d'azur , au croissant d'argent , ac-
compagné de trois molettes d'or, et pour devise : In corde
decus et honor. On sait que les molettes sont la marque
de l'ancienne chevalerie , et que le croissant désigne les
armes des Turcs , comme on peut le voir dans Torigine
des armoiries.
(Nota. Go trouve cette anecdote dans un ancien livre
latin, intitulé. De origine signorum). ;
L Pierre de Cmajibonnel , descendu de ce Guy,
{uaiifié miles 1 chevalier) , en 1273, possédait le fict
Je Charbonnel en Vivarais, qui a donné ou reçu son
nom de cette famille. Ce fief s'appelle , aujourd'hui ,
Prost ; il n'y a plus que les bois qui ont retenu le nom
l56 t)K CHARBONNEL.
de Charbonncl. Il commandait le ban et arrièrç-ban,
et épousa , à la fin du treizième siècle , noble dame de
Villers, dont :
II. Jean de Charbonnel, I*"" du nom, chevalier,
seigneur de Charbonnel , commandant , pour le Roi ,
les ville et château de Serieres, qui épousa en iSzS ,
Lucresse Moreti , de laquelle il eut plusieurs enfants ,
entr'autres :
III. Just DE Charbonnel , qualifié dans les titres ,
Nobilis et domïcellus (noble et damoiseau) , seigneur de
Charbonnel commandant à Serieres. Il rendit hommage
de son fief , à Just , comte de Tournon , ceigneur de
Serieres, et se maria, le 21 septembre i354, avec
noble Jeanne de Chavanieux, fille de N.... seigneur de Gour-
celles en Beaujolais. Il en eut :
IV. André-François Charbonnel , qualifié noble da-
moiseau , seigneur de Charbonnel , qui, de sa femme ,
dont le nom est ignoré, eut :
V. Jean de Charbonnel , II* du nom , aussi qualifie*
chevalier et damoiseau , commandant , comme ses pré-
décesseurs, les ville et château de Serieres. Il fut un des
plus grands capitaines de son siècle, et se joignit à Pierre
de Brézé , grand sénéchal de Normandie , pour aller
faire une descente en Angleterre, en 1456. Ce fait est
rapporté par plusieurs historiens, entr'autres par Duplex,
dans son Histoire de France. Il avait épousé, le 2 février
141 8, noble Marie de Taillefer, fille de noble et puissant
seigneur Claude de Taillefer, seigneur du Chambon en
Velay, dont :
i.° Claude, qui suit;
2.° Adam , chevalier de Saint- Jean -de-Jérusulem.
VI. Claude de Charbonnel, seigneur dudit lieu,
épousa , le 19 août 1452 , noble Huguette de David ,
fille de Hugues et d'Isabelle de Bransée, dame du Bets
de Velay, nièce du seigneur de Rochebaron, qui lui fit
don des rentes de Basset , et sœur de Marguerite de
Bransée , mariée à noble et puissant seigneur Jean de
Montaigu, neveu de Guerin, de Pierre et de Armand de
Montaigu, le premier, grand maître de l'ordre de Saint-
Jean -de - Jérusalem, le second . grand maître des Tcm-
DK CHARBONNKL. lyj
plicrs, le troisième, évéque du Puy. De ce mariage
vinrent :
I .° Guillaume, qui, n'ayant pas voulu se marier,
fit donation pure et simple à Albert, son frère ;
2.' Albert, allié en 1499, à Peyrone de Chavanieux,
sa cousine, et auteur d'une branche fondue, par
deux filles, dans les maisons du Terrail et de
Poudras ;
3.* Guy, qui suit :
VII. Guy DE Charbonnel, écuyer, seigneur du Bets
et de Verne en Velay, se maria, en i5oi, à Guigonne
de Bayle, fille de noble Mathieu de Bayle, seigneur de
Martignac, dont :
I .' Marcellin, qui suit ;
2." Christophe , reçu comte de Brioude, en i53i ;
3.* Claude, reçu dans le même chapitre, en 1534;
4." Guy, tué à Conon, diocèse de Cavaillon.
Nota. Outre les dénommés ci-dessus , la famille de
Charbonnel a encore fourni, comme comtes de Brioude.
François de Charbonnel, en 1443 ; Jacques de Char-
bonnel, en 1488; Antoine de Charbonnel, en 1494; Jean
et Antoine de Charbonnel, en i528 ; Michel de Char-
bonnel, en 1534, et Charles de Charbonnel, en 1541.
VIII. Marcellin de Charbonnel, I*"" du nom, écuyer,
seigneur du Bets et de Verne, s'allia en iSSg , avec
Miracle Maurin, fille de haut et puissant seigneur Jacques
Maurin , seigneur du Viage et de Châieauneuf, bailli
général du comté du Velay , commandant le ban et
arrière-ban, et de Jeanne de Villedieu. Leurs enfants
furent :
I ."* Jacques, qui suit ;
2." Guy; \
^.'' Guillaume : ' ...
„ r,. ' morts sans postérité ;
4." Pierre ; \
5." Lucrèce , )
ô.' Anne, mariée à noble Etienne de la Tour-
Varan-lès-Feugerolles.
IX. Jacques de Charbonnel , I*' du nom, écuyer,
seigneur du Bets et de Verne, épousa, en 1589, Mar-
guerite de Roireau , fille de noble et puissant seigneur
i58 DE CHARBONN-EL.
Marcellin de Roireau, seigneur du Chambon, barpn
de Villard, et d'Antoinette Pichon, dont :
r.° Marcellin, qui suit;
•2.° Claude, mariée à noble PoYitus d'AIéz de Ro-
chepauie.
X. Marcellin de Charbonnel , II" du nom, ecuyer,
seigneur du Bets et de Verne, épousa, i.° le 2 décembre
1617, Antoinette de Bronac, fille de très - noble Charles de
Bronac, seigneur de Bronac et de Rocoules, co-seigneur,
avec le Roi, de la ville de Montfaucon et baron d'Ulmet, et
de noble Jeanne du Verger; et 2.° Hélène de Besset,
fille de Léonard de Besset, ecuyer, seigneur de la
Valette et de Villebeuf en Forez. Ses enfants furent :
Du premier lit:
[." Charles, qui' suit :
2.° Claude, religieuse ursuline à Monistrol ;
Du second lit :
3.** Léonard, auteur de la branche des seigneurs
de Jussac, rapportée ci-après;
4.° Jacques, capitaine au régiment Lyonnais, mort
au service ;
5.° Suzanne , mariée à noble Jérôme de Fray,
ecuyer, seigneur des Pailloux.
XI. Charles de Charbonnel , chevalier, seigneur du
Bets et de Verne, le Cros et Labarie, officier de cava-
lerie, épousa le 5 janvier i638, Anne de Beget , fille
de Gaspard, ecuyer, seigneur du Flachat, bailli général
du comté de Velay. Il en eut :
I.* Jacques, qui suit;
2." Cinq filles, dont plusieurs mariées.
XII. Jacques de Charbonnel, II'' du nom, chevalier,
seigneur du Bets, de Verne, etc. ; capitaine d'infanterie;
épousa i." Marguerite d'Alés, et 2° Thérèse de Colomb,
fille de Jean de Colomb, ecuyer, seigneur de Chambeaux.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
i.'Jean, capitaine au régiment Royal-Comtois,
mort sans postérité ;
2.° Marguerite , mariée à Jean Baillard , ecuyer,
seigneur des Com beaux et baron de la Mothe ;
DK CHARBONNEL. Ôç
Du second lit :
3." François» qui suit ;
4.» Et autre Jean, dit le chevalier de Bets, mort
dans le régiment de la Gervesée.
XIII. François de Charbonnel , chevalier, seigneur
du Bets et de Verne, a épousé en 1745 , sa cousine
Marie-Louise de Baget , tille d'Armand de Baget, che-
valier, seigneur du Flachat et de Cublezet, et de dame
Françoise de Levris d'Esponchès , dont la grand'mère
paternelle était Elizabeth d'Arpajon , fille de Philibert,
chevalier des ordres du Roi. De ce mariage sont issus :
I.* Jean-Baptiste, qui suit ;
1.' Anne-Elisabeth, mariée à Jean-Louis Dulac,
chevalier, seigneur de St-Martin, Feugères , etc.; |
capitaine au régiment de Normandie; . ■ '5
3." Et Marie-Etiennette, née le 5 septembre lySS,
mariée, le 11 janvier 1773, à son cousin Benoit-
Michel de Charbonnel, seigneur de Jussac, men-
tionné dans la branche suivante.
XIV. Jean-Baptiste , comte de Charbonnel du Bets,
baron de Saussac, chevalier, a été reçu en 1767, dans
la seconde compagnie des mousquetaires de la garde or-
dinaire du Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis ; en sa qualité de baron de Saussac , il
fut admis membre des états du Velay, pour l'ordre de
la noblesse, le 4 mai 1784, après avoir justifié de ses
titres de noble et ancienne extraction. Le comte de
Charbonnel du Bets étant chef d'escadron au régiment
des chasseurs à cheval du Hainault, eut, à la tête de
sa troupe, le 20 lévrier 1791, le bonheur d'assurer la
sortie de France, de Mesdames, tantes du Roi, qui, ù
cette occasion , l'ont honoré de la lettre la plus flat-
teuse , qu'il conserve précieusement, et dont suit la
copie.
Rome, le 7 septembre 1795.
» Nous avons appris avec plaisir. Monsieur , par la
» lettre que vous avez écrite à madame de Chastellux,
» que nous pourrions , sans crainte de vous compro-
» mettre , vous donner une preuve du souvenir que nous
» conservons du service essentiel que vous nous avez
» rendu à la tète de votre détachement , à notre pas-
,6o DE CHARBONNKL.
» sage par Fontainebleau et Moret, et nous avons e'té
» profondément peinées, lorsque nous avons su que
« vous étiez dénoncé pour cette conduite ferme et pru-
« dente, à laquelle nous avions dû notre sûreté. Heu-
« reusement vous avez échappé à la persécution, et vous
» avez refusé, avec courage, tout ce qui pouvait blesser
T) les sentiments d'honneur et de fidélité dont vous êtes
« animé, et dont vous nous avez donné des preuves si in-
» téressantes pour nous. C'est avec une vraie satisfaction,
» Monsieur, que nous pouvons, enfin, vous donner
» les témoignages de notre sensibilité, que nous n'avons
» pu, jusqu'ci, vous exprimer.
» Signées Marie, Adélaïde, Victoire ».
Le comte de Charbonnel a épousé, en premières noces,
en 1776, Marie- Françoise de Portalès de la Ghaize, fille
et nièce de MM. les marquis et comte de la Ghaize,
tous deux lieutenants -généraux des armées du Roi, le
dernier, grand -croix de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, et commandant de la première compagnie
des mousquetaires de la garde du Roi; et en deuxièmes
noces, Marie-Glaudine de Pradier «d'Agrain, fille de
M. le marquis d'Agrain, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, premier président de la cham-
bre des comtes de Bourgogne.
Enfants du second lit :
I.** Henri-Armand-Joseph de Gharbonnel, né à
Torny en Suisse: le 3i décembre 1794, volon-
taire royal; a suivi Sa Majesté à Gand ; il est
aujourd'hui sous-lieutenant dans le 3* régiment
de la garde royale ;
2.° Félix-Claude-Louis de Gharbonnel, né à Lyon,
le 27 mars 1796 ; volontaire royal ; a suivi Sa Ma-
jesté à Gand, et est aujourd'hui sous-lieutenant
dans le 2" régiment de dragons ;
3."' Armand-François de Gharbonnel, né à Monisirol,
le 8 novembre 1 8o3 ;
4." Charles de Charbonnel, né en février i8o5,
admis à l'école royale militaire, en 18 14 ;
5.° Paulinede Charbonnel;
6.* Joséphine de Gharbonnel;
7.° Élisa de Charbonnel ;
8.» Amélie de Charbonnel.
DE CHARBONNEL. l6i
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs de Jussac.
XII. Léonard de Charbonnel , chevalier, seigneur
de Jussac, capitaine au régiment de Lyonnais infanterie,
rils de Marcellin de Charbonnel, II* du nom, et d'Hé-
lène de Basset, sa seconde femme, épousa, en 1654,
Marguerite Pometon, dont :
i ° Gaspard, qui suit ;
2." Jean, capitaine au régiment de Vexin , auteur
de la branche de Pelouzac, et dont la postérité
ne subsiste plus que dans trois filles. L'aînée est
chanoinesse à TArgentière en Forez, et les deux
autres ne sont point mariées.
XIII. Gaspard de Charbonnel , chevalier , seigneur
de Jussac et de la Chazotte, s'allia, en i683, avec
Catherine Veron, fille de noble Jean Veron, écuyer,
dont :
I ." Léonard, officier de dragons , mort au service ;
2." Henri-Joseph, qui suit ;
3.' Claude , capitaine d'infanterie, mort en allant
joindre son régiment ;
4.» Marie-Thérèse, alliée à Pierre du Favès, écuyer,
mort sans postérité.
XIV. Henri-Joseph de Charbonnel , chevalier , sei-
gneur de Jussac, s'est marié, en 1742, avec demoiselle
Catherine de Cluzel, de laquelle sont issus ;
i.° Benoît-Michel, qui suit ;
2." Catherine, non mariée.
XV. Benoit-Michel , comte de Charbonnel, chevalier,
seigneur de Jussac, né le 16 février 1749, lieutenant au
corps royal d'artillerie, régiment de Metz; chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et commandant,
en qualité de lieutenant-colonel , l'artillerie de la légion
de Mirabeau, dans l'armée de Condé , y a péri glorieu-
sement, ayant été tué à l'affaire du 17 mai 1793. Il
avait épousé, le ir janvier 1773, sa cousine, Marie-
Etiennette de Charbonnel, fille puînée de François,
chevalier, seigneur du Bets et de Verne, et de Marie-
Louise de Baget. De ce mariage sont issus :
u. M
102 DU NOGUES.
i.° Joseph, vicomte de Charbonnel Jussac, qui ,
après plusieurs actions d'éclat dans ladite légion
de MirabeaUj et étant rentré en France , a été
condamné, par une commission militaire , avec
inonsieur le marquis de Surville, le i5 novembre
1798 , et fusillé comme agent du Roi, dans les
départements du midi ;
2.° Trois filles , dont l'une s'est faite religieuse ;
la deuxième, mariée à monsieur de Chabrou, et
la troisième, à monsieur Jourda-Devaux-Foletier,
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis.
Armes: d'azur, au croissant d'argent, accompagné de
trois mollettes d'éperon d'or.
DU NOGUÈS DE CASTEL-GAILLARD, famille
noble et ancienne, originaire de la Navarre, d^où elle
est venue s'établir dans la province de Guienne, depuis
l'an i5oo. Elle offre, parmi les preuves d'une noblesse
militaire, les originaux de tout ce qu'elle avance dans la
filiation suivante.
I. Aimery du Noguès, I" du nom, ecuyer , homme
d^armes , en la compagnie d'ordonnance du sieur de
Pontdormy, assista à la bataille de la Bicoque, donnée
en i52 2, où il eut un cheval tué sous lui, et se con-
duisit avec bravoure et distinction, comme l'annonce le
certificat donné par le maréchal de Lautrec et le sieur
de Pontdormy. Il fut père de :
II. Jean du Noguks , I" du nom, qualifié de noble
et d'écuyer dans son contrat de mariage. Il assista, comme
homme d'armes, à la bataille de Cerizolles , en 1544,
où il rompit les ennemis, suivant l'expression du certificat
donné par le capitaine Montluc. Il épousa , par contrat
du 7 novembre 1564, Marie-Catherine Dupuy, fille de
Pierre Dupuy (i), écuyer. De ce mariage est né :
(i) La famille des Dupuy a possédé plusieurs terres dans les
environs de la Réole : entre autres , le château de Gazes , près
Roquebrune, dont ils étaient seigneurs.
DU NOGUÈS. l63
III. Pierre du Noguès, I" du nom, ecuyer , lieute-
nant d'une compagnie de gens de pied au régiment royal
de Piémont. Il fit plusieurs campagnes sous Henri IV,
et reçut plusieurs blessures, comme le rapporte un an-
cien titre. Il se maria, par contrat du 12 mai 1609, avec
Radegonde de la Vigerie, qui le rendit père de :
1." Adam, dont l'article suit ;
2." Jean du Noguès, écuyer, qui se trouva à plu-
sieurs batailles et sièges, dans lesquels il fut blessé,
d'après les certificats donnes par le vicomte de
Turcnne, le duc de Grammont et le marquis de
Roquelaurc. Il est mort sans postérité.
IV. Adam du Noguès, !•' du nom, écuyer, se ma-
ria, par contrat du 10 mars i638, avec Gabriclle de
Ville, fille de Biaise de Ville, avocat au parlement de
Bordeaux, et de Marie d'Auteyron. Il fut homme d'ar-
mes dans la compagnie d'ordonnance du sieur Dissaulz,
d'après le certificat donné en 1637 par le cardinal de
la Valette. Convoqué le 12 mai 1639 à l'assemblée de
la noblesse du Bazadois. Ayant fait la campagne du Rous-
sillon , avec la noblesse commandée par M. de Fabas,
seigneur et vicomte de Castels, avec la liste de tous ceux
qui l'ont faite , d'après le certificat donné par le prince
Henri de Bourbon, le 6 novembre 1639, et également
celui donné sous la même date par M. de Fabas. Parmi
une quantité de contrats civils , où il prend la qualité
d'écuyer , se trouve la concession faite par M. de B -is-
sonnade , évéque de Bazas , d'une chapelle dans l'église
de Casseuil, avec droit de banc et de sépulture, où il
est qualifié de noble. Il reçut une sauvegarde du maré-
chal de Schomberg, par laquelle, en cas de presse, il
se trouve exempt de logement de gens de guerre. De
son mariage avec Gabrielle, sont issus :
I ." Jean, dont l'article suit ;
2." Autre Jean, qui fonda la seconde branche,
rapportée ci-après.
V. Jean du Noguès de Castel - Gaillard, !!• du
nom, écuyer, né le 26 novembre 1661, épousa, par
contrat du mois de mai 1701, Marie-Anne Soubcs ; fut
capitaine au régiment de la marine en 1688; aide-major
du régiment de Dubies le 9 novembre 1695; obtint un
164 DU NOGUES.
certificat de M. de Reffuge , colonel du régiment de
Bourbonnais, le 6 août 1686, comme ayant servi dans la
compagnie des gentilshommes qu'il commandait ; fut
convoqué aux assemblées de la noblesse du Bazadois, le
7 mai 1703 et le 6 juillet 1706; sous- inspecteur des com-
pagnies de milices du Bazadois , sous M. de Coigny, par
brevet du 1 3 juin 1703; obtintuncertificat de M.de Signier,
maréchal de camp, comme ayant été aide-major général
du camp de Blaye, le 3o septembre 1706, et une lettre
de M. de Coigny , dans laquelle il lui donne le comman-
dement de mille hommes, pour les conduire à Lamarque
et à Paulliac , et où il lui annonce que le rang d'aide-
major-général lui donne celui de colonel. Il paraît dans
une foule de contrats civils avec la qualité d'écuyer. Il
eut de son mariage plusieurs enfants, entre autres :
VI. Jean du Noguès de Castel - Gaillard , III' du
nom, écuyer , né le 6 décembre 1712, marié, par con-
trat du 25 juin 1748, avec Marie de Larrieu, fille de
noble Jean de Larrieu (i), écuyer, seigneur de Beigues et
autres lieux, ancien capitaine au régiment de Poitou. Il
servit plusieurs années, et fut aide-major du régiment de
Quercy. De son mariage sont nés :
i.°Jean, dont l'article suit ;
2.° Pierre du Noguès de Castel-Gaillard, écuyer , né
le 10 août 1757, entra comme cadet gentilhomme,
au régiment de Forez, infanterie, au mois de
juillet 1777; fut lieutenant le 22 juin 1784, a fait,
dans l'Inde, sous M. Le Bailly de Suffren, quatre
campagnes, depuis 1781 jusqu'en 1784; fut ca-
pitaine le 3i décembre 1788; a fait la campagne
de 1792, à l'armée commandée par LL. AA. RR.
Monsieur (Louis XVIII ) , et monseigneur le
comte d'Artois ; a joint l'armée de monseigneur
le prince de Condé, le 3 juillet 1794, où il a fait,
sans interruption, toutes les campagnes jusqu'en
1801; a été blessé au combat de Kamlach, le i3
août 1796, d'une balle qui lui traversa la cuisse;
a été reçu chevalier de l'ordre royal et militaire
(i) La famille de Larrieu, d'une origine ancienne, .s'est tou-
jours vouée à la carrière des armes.
DU NOGUÈS. l65
de Saint-Louis, le 22 janvier 1797, par monsei-
gneur le prince de Condé; nommé capitaine d'une
compagnie de volontaires royaux, au 12 mars 18 14,
lorsque monseigneur le duc J'Angouléme fit son
entrée à Bordeaux ; a été décoré du brassard ,
ordre attaché au dévouement des Bordelais fidèles ;
nommé lieutenant-colonel d'infanterie, par bre-
vet du 4 février 181 6, en lui faisant prendre le
rang de ce grade depuis 1801 , a été chargé, par
M. le comte Alex, de Lur-Saluces, commissaire-
provisoire du Roi, dans le département de la Gi-
ronde , d'oiganiser et de commander les volon-
taires royaux de l'arrondissement de la Réole, afin
de secouer le joug de l'usurpateur, f)endant l'in-
terrègne; a été poursuivi à cette époque, par les
ordres de Clauzel , comme chef de parti royaliste,
et ayant approvisionné la maison d'armes à feu,
qu'il voulait utiliser au service du Roi ; a été
nommé commandant de place de la ville de la
Réole , le 27 juillet 181 5 , pour faire reconnaître
l'autorité du Roi, méconnue par la présence des
frères Fauché , qu'il a fait arrêter , de concert
avec les autorités civiles ; a été nommé chef de
légion de gardes nationales, le i" septembre 181 5;
les deux certificats donnés par messieurs les comtes
de MarcelUs , et de Lur-Saluces , font une men-
tion détaillée de sa conduite dévouée pendant ces
événements politiques. Il n'est point marié, et ha-
bite avec son frère ;
3." Marie, qui épousa de Gérand, capitaine de ca-
valerie, et chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis.
VII. Jean du Noguès de Castkl-Gaillard , IV" du
nom, né le 18 octobre 1749, épousa, le 1" février 1787,
Jeanne-Marie-Romaine d'Arche de la Salle, demoiselle,
fille de messire François-Benoît d'Arche de la Salle (r),
conseiller en la grand-chambre du parlement de Bor-
deaux , chevalier , seigneur de la Salle et autres lieux ,
(i) La famille d'Arche de la Salle, originaire du Limosin, re-
monte sa filiation à 1200; elle compte des chevaliers de M,-]'.e ,
dont deux existent encore.
i66 I^U NOGUÈS.
et de dame Thérèse de Luze, issue d'une maison illustre
de la Basse-Navarre (i) ; il entra sous-lieutenant au
régiment de Bourbonnais en 1771 ; fut capitaine de
grenadiers le i""" septembre 1786; émigré en 1791 ; a
fait la campagne en 1792, à l'armée commandée par
LL. AA. RR. Monsieur ( Louis XVIII ) , et monseigneur
le comte d'Artois ; s'est rendu auprès de monseigneur le
duc d'Angouléme, au mois de mars 18 14; chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ; a commencé à
former l'organisation secrète des volontaires royaux de
l'arrondissement de la Réole, pendant l'interrègne, afin
de secouer le joug de l'usurpateur, comme le prouvent
les deux certificats donnés , Tun par monsieur le comte
Alexandre de Lur-Saluces , et l'autre par monsieur le
conte de Marcellus. De son mariage est issu :
VIII. François-Benoît du Noguès de Castel-Gail-
LARD, écuyer, né le 17 novembre 1787 ; marié le 21 mai
181 1, avec Marie-Victoire-Cora Dupuy de la Nauze, fille
de noble Antoine Dupuy de la Nauze, écuyer, maréchal-
des-logis des gardes du corps du Roi (2) , et de dame
N Chappin de la Bruyère (3). Il a commencé ses pre-
mières armes en allant joindre S. A. R. monseigneur le
duc d'Angoulême, le 12 mars 1814, époque à laquelle
il fut nommé sous-lieutenant d'une compagnie de volon-
taires royaux ; avant cette époque , monsieur de Taffard
de Saint-Germain, le chargea d'organiser secrètement un
(1) La famille de Luze, d'une origine illustre, a contracté les
plus belles alliances, avec les Montmorency, les Grammont, les
Lusignan, et la famille de milord Clarck, depuis maréchal de
France.
(2) La famille Dupuy de Lanauze , fixée depuis très-longtemps
à Monclar en Agenois, prouve une noblesse très-ancienne ; elle
possède une lettre de Henri 11 , qui, en désignant un Dupuy
comme habile à la guerre, lui donne le commandement de cent
hommes de pied; elle a également une lettre du duc d'Epernon,
dans laquelle il engage un Dupuy à venir le joindre à Bordeaux,
étant bien aise de rassembler la noblesse , afin de terminer les
troubles.
(3) La famille Choppln de la Bruyère, de noble et ancienne
extraction, a toujours eu des mousquetaires, depuis la création
de ce corps.
DU NOGUÈS. 167
corps; il lui fournir une liste d'individus dévoues, qui
concoururent aux événements du 12 mars, comme le
prouve le certificat que lui a donné monsieur le chevalier
de Tafîard de Saint-Germain; il a été décoré du brassard,
puis de la croix de la Légion d'honneur, le 9 mars i8i5,
par S. A. R. Madame , duchesse d'Angouiéme , en ré-
compense de son dévouement. Il a la commission de ca-
pitaine, depuis le 10 décembre 1814; et adjudant-major
de gardes nationales ; faisant partie de l'organisation se-
crète des volontaires royaux de l'arrondissement de la
Réole , commandée par son oncle, comme le prouvent
les deux certificats de messieurs les comtes de Marcellus
et de Lur-Saluces , mentionnés plus haut ; a été poursuivi
à Bordeaux , pour cause d'opinion pendant l'interrègne,
et obligé de changer de domicile. De son mariage sont
issus :
I .• Jean, né le 6 décembre 1 8 1 2 ;
2.° Jeanne-Marie-Romaine , née le 10 mars 181 5.
SECONDE BRANCHE.
Sieurs de Casseuil et de la Gajante.
V. Jean du Noguès , II" du nom , écuyer , sieur
de Casseuil, second fils de noble Adam, et de Gabrielle
de Ville, né le 11 mars lyBg, épousa, le 28 août 1678,
Isabeau Luppieu ; il servit comme capitaine de milices,
et fut convoqué aux assemblées de la noblesse du Baza-
dois le 21 avril 1693, et le 18 avril 1695. De son ma-
riage sont issus, entre autres enfants :
i,° Jacques-Victor, qui suit ;
2.° N.... , écuyer, / mentionnés dans un acte de
3." N , demoiselle, \ partage.
VI. Jacques- Victor du Noglès , I" du nom, écuyer,
sieur de Casseuil; né le 4 septembre i685 ; épousa,
par contrat du 7 juillet 1727, Marie le Tellier, dont
il eut :
VII. Etienne- Victor du Noguès, I" du nom . écuyer,
sieur de Casseuil; né le 28 décembre i73o; ma-
rié par contrat du 12 décembre 1752, avec Marie-Anne
Guignet ; il eut, en sa faveur une décharge de la capi-
tation imposée au rôle de la communauté de la ville de
j68 du nogues.
la Rsole, par une ordonnance de messieurs les commis-
saires répartis en sa généralité , en Guienne , contradic-
toirement avec le maire et les jurats de cette ville ; il fut
ensuite maire et subdélégué de la même ville; il produit
également tous ses contrats civils de mariage , avec la
qualification de noble et d'écuyer , ainsi que les extraits
du rôle de la noblesse, en l'élection de Condom. De son
mariage sont nés :
I." Jean-Baptiste, qui suit;
2." Jean- Victor, rapporté après son aîné.
VIII. Jean-Baptiste du Noguès , écuyer, sieur de
Casseuil ou de la Gajante ; né le 22 septembre lySg ;
épousa, au mois de décembre 1795, Marie-Caroline Bayle ;
il est entré officier dans le bataillon de garnison du régi-
ment de Forez, le 24 août 1780; passé, en la même
qualité, au régiment de grenadiers royaux, en Guienne,
en 178 1 ; a été convoqué à l'assemblée de la noblesse du
Bazadois , en 1789 ; et a servi en qualité de volontaire
royal, à l'époque du mois de mars 18 14. De son mariage
sont nés :
i.° Etienne-Victor, dont l'article suit;
2." Deux demoiselles.
IX Etienne-Victor du Noguks , II" du nom, écuyer,
sieur de Casseuil et de la Gajante; né le 18 janvier
1796, volontaire royal du 12 mars 1814; maintenant
garde-du-corps du Roi , compagnie de Luxembourg ; a
fait également partie des volontaires royaux organisés
pendant l'interrègne , pour secouer le joug de l'usur-
pateur.
VIII. Jean-Victor du Noguès, sieur de Casseuil et de
la Gajante, écuyer, III* du nom, frère de Jean-Baptiste,
né le 20 mai 1762; entré dans la gendarmerie de la
maison du Roi, en 1780, où il a servi jusqu'à son licen-
ciement; émigré en 1791 ; ayant fait la campagne en
1792, à l'armée commandée par LL. AA. RR. Monsieur
(Louis XVI II) , et monseigneur le comte d'Artois ; chef
de cohorte de gardes nationales du canton de Montségur ;
volontaire royal au mois de mars 1814; ayant fait partie
du corps levé pour marcher contre Clauzel.
La famille du Noguès de Castel • Gaillard et de la Ga-
jante, ose se glorifier que sur six membres existants, pas
un n'a servi sous le règne de Bonaparte, et qu'ils ont
DE VERGËNNES. ,6q
tous montré un dévouement sans bornes à la dynastie des
Bourbons ; ils sont également tous possesseurs d'une lettre
de monseigneur le duc d'Angoulème, envoyée à M. Taf-
fard de Saint-Germain, et qui leur a été adressée indi-
viduellement.
Armes : Dazur, au chevron d'or, accompagné de trois
fers de lances d'argent : casque taré de front et environné
de ses lambrequins ; cimier , un dextrochère tenant trois
lys naturels. Devise: Liliorum amore viget.
GRAVIER DE VERGËNNES, maison noble de
Bourgogne.
Jean Gravier de Vergennes, chevalier, marquis de
Vergennes, baron de Tenare, seigneur d'Ormes, de Va-
noise, de Saugy et autres lieux, président en la chambre
des comptes de Bourgogne, ambassadeur du Roi, en Suisse,
a renouvelé, au nom de Sa Majesté, le traité d'alliance
avec les cantons suisses, à Soleure , le 25 août 1777.
Il a été nommé, le i5 octobre de la même année,
ambassadeur en Portugal, et l'était en 1782, près la
république de Venise. 11 avait épousé dame Jeanne-
Claude Chevignard de Chavigny, dont il eut :
I.' Théodore de Vergennes, mort Jeune;
2.* Charles-Bonaventure Gravier de Vergennes
chevalier , conseiller du Roi en ses conseils,
maître des requêtes ordinaire du Roi. Il a épousé,
par traité du 5 juillet 1778, demoiselle Elisabeih-
Adélaïde-Françoise Bastard , fille de François
Bastard , chevalier , conseiller d'Etat , ancien
premier président au parlement de Toulouse ,
chancelier, garde des sceaux, et chef du conseil
de Monseigneur , comte d'Artois , et de dame
Elisabeth-Françoise de Parseval;
3." Jean-Charles, dont l'anicle suit;
4.' N...., mort jeune ;
5.» Anne-Marie-Thérèse , mariée à Paul - Louis ,
marquis de Gannay, gouverneur d'Autun;
6.» Autre Anne-Marie-Thérèse, mariée à Louis
Cachet, comte de Montezun, ministre du Roi,
en Allemagne.
Jean - Charles Gravier de Vergennes , baron dç
lyo DE VERGENNES.
Vergennes, mestre de camp du régiment Royal-Vais-
seaux , infanterie , né le 23 Juin lySô , a épousé , par
contrat du 29 avril 1782, Jeanne-Sophie Pierre de Passy,
dame de Passy, de Varennes, de Longfroy et autres lieux,
tille de Louis-Pierre , écuyer seigneur de la Cave, de
Croqueltot, du grand et du petit Vital, de Sourde, de
Mouchi, de Montifaut , etc. , et dame Jeanne-Louise
Gaucheret. Il a été nommé colonel commandant du régi-
ment de la Sarre, infanterie, le 26 mars 1788; chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le 17 août
1790; maréchal .de camp, à prendre rang du premier
mars 1791. Il a émigré, a commandé les compagnies des
régiments de la Sarre et de Lyonnais, à Cocheren sur la
Moselle; a fait la campagne de 1792; a été admis
le 17 mars 181 5, en qualité de sous-lieutenant agrégé
à la compagnie des gardes de la porte du Roi, et nommé
chevalier de la Légion d'honneur, le i5 juillet de la
même année; il a joui des honneurs de la Cour, et a été
présenté en 1 780 ; il est père de :
i.° Alexandre-Jean-Anne, marquis de Vergennes, né
le 26 décembre 1784, chef de bataillon, sous-
lieutenant des gardes de la porte du Roi, en
r 8 14 et 181 5; chevalier de la Légion d'honneur;
marié i.° à mademoiselle de Saint-Jullien; 2.° à
mademoiselle de Cheney, de laquelle il a quatre
garçons;
2." Alphonse, comte de Vergennes, né le 6 février
1786, chef d'escadron dans l'état-major de la
garde royale , officier de la Légion d'honneur ;
veuf de sa cousine, mademoiselle de Vergennes ;
3.° Louis-Jean-Marie , comte de Vergennes, né
le 24 juin 1787, chevalier de la Légion d'hon-
neur , capitaine de l'état-major de la première
division; marié à mademoiselle Thierriat, dont
un hlset une fille.
Charles Gravier , comte de Vergennes et de
Toulonjon, baron d'Huchon et de Saint- Eugène, sei-
gneur de Bourdeau et autres lieux ; commandeur de
l'ordre du Saint-Esprit, chef du conseil royal des Fi-
nances, ministre des affaires étrangères, fut nommé
en 1755, ambassadeur près la Porte-Ottomane, et en
1771, ambassadeur en Suède. Dès que le roi Louis XVI
fut sur le trône, il s'empressa de l'appeler auprès de
DK VERGENNES. 171
lui, en le plaçant, en 1774, à la tête du département
des affaires étrangères, et en lui accordant la plus grande
confiance pour le gouvernement intérieur du royaume.
Sous son ministère , la France reprit , dans les pays
étrangers , une considération politique d'autant plus
solide, qu'elle était fondée sur les vertus et l'esprit de
bienfaisance du comte de Vergennes. C'est à lui que
l'Europe dut la paix de Terchen , celle de 1783 , et
l'accommodement des disputes entre l'Empereur et la
Hollande. C'est aussi à son esprit conciliant que la
France fut redevable du traité de commerce avec la
Russie, fruit d'une rare politique. Il mourut à Versailles,
le i3 février 1787, et avait épousé, à Constantinople ,
Anne de Viviers, dont est issu :
i.° Constantin Gravier, comte de Vergennes,
maréchal des camps et armées du Roi, chevalier
de Tordre roval et militaire de Saint- Louis et
de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem . officier
de la Légion d'honneur . capitaine colonel des
gardes de la porte du Roi ; a joui des honneurs de
la cour et de la présentation dès 1780 ; marié i.»à
mademoiselle de Lantillac de Sedière, dont il a eu
deux filles, mortes à Hambourg; 2." à made-
moiselle de Reculot de Poligny, de laquelle il
a un fils nommé Charles;
2." Louis-Joseph, vicomte de Vergennes, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ,
officier de la Légion d'honneur, chevalier de
l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, maréchal-des
camps et armées du Roi, commandant le dépar-
tement du Puy-de-Dôme ; a joui des honneurs
de la Cour, et a été présenté en 1784; veuf de
mademoiselle Claire Pinel delà Palun, de laquelle
il a eu trois demoiselles, dont l'une avait été mariée
à M. le comte de Lantillac ; une autre, à M. le
comte Alphonse de Vergennes, son cousin, toutes
deux mortes; la troisième Charlotte-Joséphine,
chanoinesse de Malte, morte en 1816.
Armes: Parti au i de gueules, à 3 oiseaux essorants d'ar-
gent, les deux en chef affrontés ; au 2 de gueules, à la croix
d'argent , chargée d'un ccusson d'azur , surchargé d'une
fleur d'or iqu on croit être un tournesol), tigée et feuillée
de sinople.
172 Ob: VILLEMONTÉK.
AUTIE DE VILLEMONTÉE, en Bourbonnais,
maison ancienne, originaire d'Auvergne, où elle paraît
dès l'an 1088, iii3, 1127 et 1143. Son nom se trouve
orthographié dans les anciens titres Hautier, Haultier,
Autier, Autié. Cette dernière manière a prévalu ; mais
cette maison est connue plus particulièrement sous le
nom de Villemontée. Elle a fait ses preuves pardevant
M. Chérin, généalogiste des ordres du Roi, en 1781,
et a obtenu les honneurs de la cour.
I. Hautier de Villemontée, chevalier, épousa, l'an
II 69, Béatrix de Brienne, d'une des plus illustres mai-
sons, et vendit, en 11 88, conjointement avec elle, la
terre et seigneurie de Toriebesse, devenue depuis com-
manderie de Malte, pour subvenir aux frais de son voyage
à la Terre-Sainte, lors des croisades. Il eut pour tils :
II. Thibault Hautier, sire de Villemontée, qui
épousa, en 1199, Marguerite de Trie, fille d'Enguer-
rand de Trie, et d'Edme de Monchy-le-Châtel. Il se
croisa en 1 204 , et se trouva au siège et à la prise de
Constantinople. De retour de cette expédition, il se dis-
tingua contre les Albigeois, et combattit vaillamment
à la bataille de Bouvines, en 12 14. Le roi Philippe-Au-
guste, pour le récompenser de sa valeur, lui fit don ,
après l'an 121 3, de la terre de Châtelguyon. Il eut pour
fils:
III. Hugues Hautier, sire de Villemontée et de
Chazeron, qui fut présent à un accommodement et tran-
saction passée, en 1224, entre Zacharie , abbé de la
Benisson-Dieu, et Hugues de Poudras, et à une autre
passée en 1227, entre le sire de Châtillon et le baron
d'Herment. Il épousa, au mois d'avril 1234, Sybille de
Clermont, fille de Thibault de Clermont, et de Béatrix
de Virieu. Il eut de ce mariage :
i.° Mathieu, dont l'article suit ;
2.° Geraud Hautier, chevalier, qui vendit, en 1276,
au comte d'Auvergne, les terres de Chazeron et
de Châtelguyon ; il transigea avec lui en i 286, au
sujet de cette vente. En 1286, il signa le testa-
ment de Bertrand de la Tour, chevalier, avec
DE VILLEMONTÉE. lyS
d'autres seigneurs de ses amis, le vendredi , jour
de Sainte-Cécile de ladite année. Il est qualifié
dans cet acte de damoiseau , seigneur de Cha-
nonat.
IV. Mathieu Hautier. sire de Villemontée , épousa,
au mois d'août 1267, Hélisende de Chauvigny de Blot,
dont il eut :
V. Arnoult Hautier , sire de "ViLLEMO>fTÉE , qui se
signala à la bataille de Courtray, et fut tué à celle de
Mons-en-Puelle, en 1304. Il avait épousé, en 1294,
Marguerite de Linières, fille de Guillaume, et en eut :
VI. Géraud Hautier, sire de Villemontée, qui passa
en Angleterre avec Charles de Valois, se distingua à la
bataille de Cassel et dans les guerres entre la France et
^Angleterre. Il épousa , par contrat du 26 Juin i322,
Simonne de Montmorin, fille de Hugues, IV* du nom,
seigneur de Montmorin et de Bompare , dame d'Auzon,
son épouse. Il eut de ce mariage :
VII. Guillaume Hautier, sire de Villemontée, qui
se trouva aux guerres de Picardie, avec deux chevaliers et
deux écuyers. Il périt dans le ravage que fit dans l'Au-
vergne, Edouard, prince de Galles, et pendant lequel
son château fut brûlé. Il avait épousé, au mois de no-
vembre 1 340, Alix de Fav, sœur d'Artaud de Fay, com-
mandeur de Levesset et de Saint-Jean, grand prieur d'Au-
vergne, et fille d'Artaud de Fay, chevalier, seigneur de
Chapteuil, et de N.... de Peyraud. Il eut de ce mariage :
1.° Oudart, dont l'article suit ;
2.° Robert , qui fonde la troisième branche, rap-
portée ci-après.
VIII. Oudart Hautier, I" du nom, chevalier, sei-
gneur de la Roche-la-Beille , de Punzac , aujourd'hui
Pionsac, reçut en don, de Jean de la Tour, comte d'Au-
vergne et de Boulogne , en 1 376, la terre et seigneurie
de Chaperon, dont il prit le nom et le transmit à ses des-
cendants. Il laissa de sa femme, dont on ignore le nom :
1.' Oudan, dont l'article suit ;
2." Bertrand de Chazeron, archidiacre de l'église de
Paris;
3.» François, châtelain d'Usson en i38o;
4.' Antoinette de Chazeron , mariée à Julien de
iy4 DE VILLEMONTEE.
Combault, chevalier, seigneur de Larbour, tils
de Marcel de Combault, seigneur de Larbour, et
de Perronelle de Courtenay,
IX. Oudart , II* du nom , seigneur de Chazkron , de
la Roche-Ia-Beille, de Pionsac, vivait en i383. Il eut
pour enfants :
I."* Edouard, dont Tarticle suit;
2." Alix de Chazeron, dame de Bellenave.
X. Edouard, seigneur de Chazeron, de la Roche-Ia-
Beille, de Seichal, de Montigny, de la Borde, de Rutre,
du Cret, etc., chambellan des rois Charles V et Char-
les VI, et de Philippe de Bourgogne, acquit, en i386,
par retrait, la terre de Chàtelguyon, de Hugues de la
Roche, seigneur de Châteauneuf , auquel Pierre de Ville-
montée l'avait vendue pour 2000 francs d'or , testa Tan
1397, et avait épousé Marguerite de Bellefaye, dame de
Voîore et de Montguerle, fille de Pierre , seigneur de
Bellefaye, et de Marguerite de Thiern. Elle était veuve
de Beraud Dauphin, seigneur de Rochefort, fils d'Ame
Dauphin et d'Isabeau de la Tour d'Auvergne, et petit-
fils de Jean, comte de Clermont, dauphin d'Auvergne ,
et d'Anne de Poitiers. Il laissa de ce mariage :
i.° Jacques, mort sans postérité ;
2.° Jean, dont l'article suit ;
3.° Catherine de Chazeron, mariée à Gilbert Aubert,
seigneur de Montel, de Gelas, de la Roche d'A-
goux, etc., dont vint Jacques Aubert, marié avec
Antoinette de la Tour d'Oliergues, de laquelle il
n'eut point d^enfants. Elle se remaria à Jacques
de Bourbon , seigneur de Carency et de Roche-
fort.
XI. Jean, I" du nom, seigneur de Chazeron, de
Volore, de Montguerle , de la Roche d'Agoux, Seichal,
de la Tourette, de Chàtelguyon, de Pionsac, du Cret,
de Montigny, etc., épousa, i." Annette du Puis, fille
de Jean du Puis, II" du nom, seigneur de Vatace, et de
Jeanne de Bellenave; 2.° Catherine d'Apcher, veuve de
Louis, seigneur de Montlaur , et fille de Bernard, sei-
gneur d'Apcher. Ses enfants furent :
Du premier lit :
1.» Penenelle . mariée à Philippe de Vienne, sei-
DE VILLEMONTÉE. 173
gneur de Listenois et du Donjon, avec lequel
elle fonda les cordeliers du Donjon, le 3o mars
1430;
Du second lit :
2." Jacques, dont l'article suit ;
3.° Antoinette , mentionnée dans le testament de
son père, de l'an 1445. Elle épousa Beraud
Dauphin, de la maison d'Auvergne,
XII. Jacques, I" du nom, seigneur de Chazeron, de
Volore et autres lieux, chevalier de l'ordre du Roi et son
maître-d'hôtel, épousa, i." Jeanne d'Apchon , fille de
Jean d'Apchon, seigneur de la Molière, de laquelle il
fut séparé par sentence de l'officialité de Clermont, en
1470; 2." le i3 juin 1473, Anne d'Amboise, fille de
Pierre d'Amboisé, seigneur de Chaumont, de Sa-
gonne, etc. , et d'Anne de Beuil. Elle était sœur de
Georges, cardinal d'Amboise , archevêque de Rouen;
d'Emery grand maître de Rhodes ; de Jean, évêque de
Langres; de Louis, évêque d'Albi; de Pierre, évêque de
Poitiers; et de Jacques d'Amboise, évêque de Clermont.
Us acquirent la seigneurie de Montfaucon, d'Antoine de
Beuil, comte de Sancerre, et de Jacques son fils, pour
la somme de i3oo écus d'or couronnés, le 24 avril 1493.
Leurs enfants furent :
i," François, dont l'article suit ;
2," Françoise , mariée à Pierre de la Guiche, sei-
gneur de Chaumont, chambellan du Roi, bailli
d'Autun et de Maçon, ambassadeur à Rome, en
Espagne, en Angleterre et en Suisse ;
3." Colette, abbesse de Sainte-Claire d'Aiguef>erse ,
au diocèse de Clermont, en 1 5oo ;
4.» Marie, alliée, en 1490, à Jean de Montmorin,
seigneur de Saint-Herem, d'Auzon, de Lupiat,
vicomte de Clamecy, fils de Gilbert de Montmo-
rin, seigneur de Rillac, de Chas, de Pérignat,
et d'Anne de Chalençon de Chassignoles, Elle
mourut le 6 mars i52i, et fut enterrée à Paris, dans
l'église du Val-des- Ecoliers, à côté de son mari ;
5," Madelaine de Chazeron, abbesse de Charenton.
diocèse de Bourges, en i5i8, morte le 23 février
i32q.
lyô DE VILLEMONTEE.
XIII. François, seigneur de Chazeron, de la Roche-
d'Agoux, de Montfaucon, de Murât, de la Roche- la-
Beille, de Pionsac, etc. , bailli de Montferrand, épousa,
le 24 juillet i5i5, Antoinette d'Urfé, dame de la Mo-
lière et de la Chassagne, tille de Jean d'Urfé et de Mar-
guerite d'Albon, dont :
I.* Jacques, mort sans enfants de Jeanne de Thélis,
sa femme, fille de Guillaume de Thelis, seigneur
de Farges et de Cornillon, et de Françoise de
Rougemont ;
2." Antoine, dont l'article suit;
3." Gabriel, qui fonde la seconde branche, rap-
porte'e ci-après ;
4." Philbert , abbé de Saint-Manlieu , diocèse de
Clermont, en 1545 ;
5." Gasparde, abbesse de Saint-Jean-du-Buis , dio-
cèse de Saint-Flour, en 1546;
6." Anne, femme de Jean d'Anlezy , seigneur de
Moneton, de Mornay, de Ronzières, de Mont-
verain, d'Arcangy, etc. ;
7.° Catherine, alliée avec Allire de Langheac, sei-
gneur de Dalet ;
8." Autre Catherine de Chazeron, abbesse de Saint-
Laurent de Bourges, en \ôjo, morte le 7 oc-
tobre 1601.
XIV. Antoine, seigneur de Chazeron, de la Roche-
d'Agoux, de Montfaucon, de Murât, de la Roche-la-
Beille, de Pionsac, de la Rochelle, etc. , chevalier de
l'ordre ' du Roi, transigea avec Gaspard de Chazeron,
son frère, au sujet de la succession paternelle, le 25 sep-
tembre i568, et s'allia avec Claude de Maréchal-Ferchault,
dont il eut :
XV. Gilbert de Chazeron, gouverneur et sénéchal du
Bourbonnais, chevalier des ordres du Roi, qui fut gou-
verneur de S. M. sous madame d'Angoulême. Il épousa
Gabrielle de Saint-Nectaire, fille de Jean de Saint-Nec-
taire et de Madelaine de Roffignac. De ce mariage :
I." Gabriel, dont l'anicle suit ;
2." Claude, dame de Chazeron, de la Roche-d'Agoux,
de Gouttiers, mariée, i."à Antoine de Montgon-
Bcauverger, dont elle n'eut point d'enfants; 2." le
DE VILLEMONTÉE. 177
12 juillet 161 1 , à Gilbert de Monestay, seigneur
de Forges et de Chars, Hls de Jean de Monestay,
chevalier de l'ordre du Roi, gouverneur de Mont-
luçon, gentilhomme ordinaire de la chambre du
Roi, et de Louise de Rochetortde Salven;
3.* Charlotte, dame de Pionsac, épouse de Jacques
de Chabannes, vicomte de Savigny , lieutenant-
général de la province de Bourbonnais ;
4."* Anne de Chazeron - Fontenilles , femme de Fran-
çois de Polignac , marquis de Chalençon , dont
Françoise de Polignac , mariée à Henri de la
Rochefoucauld.
XVI. Gabriel , seigneur de Chazeron , de la Roche-
d'Agoux , de Pionsac et autres lieux , épousa Marie- Ga-
brielle de la Guiche, fille de Jean-François de la Guiche,
comte de Saint-Geran, maréchal de France, dont il
n'eut point d'enfants. Elle se remaria à Timoléon d'Es-
pinay , seigneur de Saint - Luc , comte d'Alain , cheva-
lier des ordres du Roi et maréchal de France.
SECONDE BRANCHE.
XIV. Gabriel de Chazeron , écuyer , seigneur de Pé-
licieux, de la Tiercerie et autres lieux, troisième fils de
François, seigneur de Chazeron, et d'Antoinette d'Urfé,
fut chevalier de l'ordre du Roi, et transigea, le 25 sep-
tembre i538, avec Antoine Chazeron, son frère aîné,
au sujet de la succession paternelle. 11 avait épousé, i.»
avant l'an i586, Antoinette de Villeneuve ; 2.» Gilberie
de Marconnay. Ses enfants furent ;
Du premier lit :
I .* Jacques, dont l'article suit ;
Du second lit :
2.' Claude de Chazeron , mariée à Gaspard de Mont-
morin, II* du nom , seigneur de Saint-Hérem,
fils de Jean II de Montmorin, et de Gabrielle de
Murol.
XV, Jacques DE Chazeron, II' du nom, écuyer, sei-
gneur de Pélicieux, de la Tiercerie, etc., reçut une do-
nation de Gabriel , son père , par acte du 20 octobre 1 546 ,
reçu par Mosset, notaire à Volore, et épousa, par con-
1^8 I^K VILLEMONTEl^.
trat du premier avril i554, passé devant Roux et de la
Forge, notaires royaux, demoiselle Philiberte de Cariât,
et en eut :
XVI. Jean dk Chazeron , 11° du nom, écuyer , sei-
gneur de la Tierceriê, marié avec Michelle de Chaumette,
ainsi qu'il appert par le testament de Jacques , son père,
du 3o août i566 , reçu par Chalmy , notaire royal à Volore.
Il eut pour fils :
XVII. Jean de Chazeron, IIP du nom, écuyer, sei-
gneur de la Tierceriê, marié, par contrat du 6 juin i635,
reçu par Avel, notaire royal, avec demoiselle Marguerite
de Dinasse. Il servit au ban de la noblesse d'Auvergne,
sous la conduite de M. le vicomte de Polignac, ainsi qu'il
conste par le certificat de ce seigneur , du 20 novembre
i635. Il fut père de :
XVIII. Annet de Chazeron , écuyer , seigneur de la
Tierceriê, qui servit en Italie dans la coinpagnie du comte
de Chàteauneuf. Il épousa , par contrat du 6 novembre
1661, reçu par Gaschon, notaire royal à Coppel, demoi-
selle Isabeau de Bussy, et fut maintenu dans sa noblesse
en i66(j, par M. de Fortia, intendant d'Auvergne.
TROISIÈME BRANCHI-:.
Seigneurs de Villemontée.
VIII. Robert Autik , seigneur dk Villemontée, reçut
en don, de Jean de la Tour , comte d'Auvergne et de
Boulogne , la terre et seigneurie de Chàtelguyon , en
1 376. 11 était fils de Guillaume Hautier , sire de Ville-
montée, et d'Alix de Fay. Il fut créé chevalier de l'Etoile,
dès le commencement de l'institution de cet ordre. Il fut
fidèle compagnon de Du Guesclin , dans ses expéditions
militaires, et assista à sa mort devant le château de Ran-
don, en i38o; il se trouva à la bataille de Rosebecq,
en i383, et périt à celle de Verneuil, en 1424. II avait
épousé, par contrat du 3 septembre 1375, Agnès de
Segur. Il est qualifié, dans cet acte, de haut et puissant sei-
gneur. Il eut deux fils, qualifiés équités dans un acte de
l'an 1405. L'un d'eux, nommé :
IX. Pierre Aurn^, seigneur de Villemontée, se trouva
îi la bataille de Verneuil, où son pcrc fut tué, en 1424,
DE VILLEMONTÉE. 179
et y fut fait prisonnier. Il avait épousé, par contrat du
4 décembre 1417, Antoinette d'Espinchal , dont il eut :
X. Etienne Autié de Villemontée, qui fit de grands
biens à l'abbaye de Mégemont, et obtint permission de
faire bâtir un château fort, appelé de Villemontée , au
moyen de ce que celui de Malsaigne avait été saccagé. Il
épousa , par contrat du premier décembre 1439 , reiju
par Desegaux, notaire royal, Isabeau de la Volpilière,
fille de François de la Volpilière et de Marguerite d'Es-
pinchal. Il en eut :
i.° Beraud, dont l'article suit ;
2." Pierre, qui fut gouverneur de Copal.
XI. Beraud Autié, seigneur de Villemontée, prit
les armes sous Louis XI, dont il fut un des chambellans.
Il se distingua à l'expédition de Naples, sous Charles VIII,
qui, p>our récompenser ses services, le gratifia du gou-
vernement de Capoue. Il fut aussi chambellan de la reine
de Navarre, et bailli de Saint-Pierre -le-Moûtier. Il épousa,
par contrat du 9 mai 1476, Catherine d'Ussel. Ses enfants
furent :
i.° Antoine, dont l'article suit ;
2." Jérôme, qui fut abbé commandataire de Pleine-
Selve, ordre de Citeaux, et de la Vallette, diocèse
de Tulles, en iSSj ;
3.» N...., chevalier de Malte.
XII. Antoine Autié DE Villemontée, se distingua sous
Louis XII, et fut récompensé par le roi François I", qui
lui donna trois gouvernements ; celui de la ville et châ-
teau de Compiègne, celui de Boussac, Cognac et Mont-
mor, et enfin celui de Clermont, en Auvergne. Ce même
prince le fit un des cent gentilshommes de son hôtel, et
lorsque la noblesse du pays d'Auvergne l'eut nommé pxîur
son syndic, le Roi, en confirmant son élection, loua
ses services et sa fidélité. Il épousa, par contrat du 28 avril
i53o, reçu par Chinon, notaire royal, Anne de Clavières,
fille d'Antoine de Clavières, seigneur de Murât et de
Larabe, et de Françoise de Combalet. De ce mariage
naquirent :
i.° François, dont l'article suit ;
2." Jean , qui succéda à son oncle Jérôme dans
labbavede Pleine-Selve :
i8o DE VILLEMONTÉE.
3." Louis, abbecommandataire d'Issoire ;
4.** Antoine, reçu chevalier de Malte en i555. Il
eut de grâce, en 1570, la commanderie 'de Mont-
champ, et en 1 571, celle de Chelles ;
5." Jérôme, reçu chevalier de Malte en i555 ;
6° Jeanne, | successivement abbesses de Mége-
7.° Madelaine, i mont.
XIII. François Autié, I" du nom, seigneur de Vil-
LEMONTÉE, succcda à son père dans la charge de gentil-
homme de l'hôtel du Roi, et du gouvernement de la
ville et château de Gompiègne. Il combattit vaillamment
à la bataille de Renty et périt à celle de Saint-Quentin,
en 1557. Il avait épousé, par contrat du 4 septembre
i555, Marie de Beaucaire, fille de Jean, chevalier de
l'ordre du Roi, sénéchal du Poitou, et de Guyonne de
Beuil. Sa veuve se maria en secondes noces avec Sébas-
tien de Luxembourg, duc de Penthièvre , vicomte de
Martigues, gouverneur de Bretagne. Elle laissa de son
premier mariage :
1 .° Jacques, dont Tarticle suit ;
2." Guillaume de Villemontée, qui ne conserva que
ce dernier nom, ainsi que ses descendants. Il
épousa Marguerite du Chauffour, dont il eut :
A. Jean de Villemontée, marié avec Madelaine
Texier de Hautefeuille, dontil eut :
a. Jean de Villemontée, qui eut de Louise
Rouillé, son épouse, François de Vil-
lemontée conseiller au parlement , puis
intendant d'Aunis, conseiller d'état, qui
épousa Catherine de Thumery de Bois-
sise, et en eut: — i.° Joseph de Ville-
montée, mort sans enfants; — 2." Ma-
delaine-Catherine, mariée à Jean Bap-
tiste de Machault, conseiller au parle-
ment , grand'mère de Jean-Baptiste de
Machault, contrôleur-général des finan-
ces, puis garde des sceaux, ministre et
secrétaire d'état de la marine ; — 3.*
Louise-Geneviève de Villemontée , ma-
riée, i.° avec Adam-Pierre - Barthélemi
de Bissy, 2.' le 26 février 1677, à Louis-
François, comte de Brichanteau, fils de
DE VILLEMONTÉE. ,8i
François de Brichanteau, chevalier de
l'ordre de l'Annonciade , et petit-rils
d'Antoine, marquis de Nangis, amiral
de France, chevalier des ordres du Roi :
b. Pierre, mort sans enfants;
li. Charles de Villemontee,. seigneur de Frettoy
et de Montaiguillon, président en la cour des
aides, puis conseiller d'e'tat. Il épousa Marie
de Vigny, fille de Nicolas de Vigny, seigneur
de Forest, gentilhomme de la maison du
Roi, et de Marie de Violle. Il en eut :
a. François de Villemontee, intendant de
Soissons, et ensuite conseiller d'état ,
qui obtint en sa faveur 1 érection de la
terre et seigneurie de Montaiguillon, en
Brie, en marquisat, par lettres patentes
du mois de juillet 1649, enregistrées au
parlement et en la chambre des comptes
les 7 et 16 septembre suivants. Il épousa
Marie de Verdun, dont il eut : — i.*
François de Villemontee , maître des
requêtes de l'hôtel du Roi, marié avec
Philippine delà Barre. Il fut nommé en-
suite évêque de Senlis, mais le pape ne
voulut pas lui accorder de bulles, parce
qu'il était marié j ce qui n'empêcha pas
le Roi de le nommer, quelque temps
après, évêque de Saint-Malo, dont il
fut pourvu par la cour de Rome, à con-
dition que sa femme se ferait religieuse.
Il en eut : — a. Charles, capitaine de ca-
valerie, mon sans enfants , au service ;
— b. Marie-Françoise, mariée, en 1660,
à Hector, comte du Belloy, dont la fille,
Françoise-Bénigne du Belloy- Velleneaux,
épousa Josoph-Remi, marquis de Livron ;
— c. N de Villemontee, morte sans
alliance; — 2." Charles, tué à la jour-
née de Cazal , étant capitaine d'infante-
rie; — 3.' Catherine de Villemontee,
mariée à Pierre de Maupeou, président
aux enquêtes du parlement de Paris ; —
l82 DE VILLEMONTÉE.
4.° Jeanne, épouse de N...., seigneur de
Marigny; — 5.° Marie de Villemontéc,
femme de Charles de Grieu ;
b. Charles , conseiller au grand conseil ,
marié avec Catherine de Ronceray, dont :
— i.° Henri de Villemontee, intendant
de la marine — 2.° Bernardin, inten-
dant des armées du Roi , mort , ainsi
que son frère, sans alliance;
c. Marguerite , abbess'e des Cordelières de
rOursine-lez-Saint-Marcel, à Paris, le
3omal 1616, morte le 3 juin^i632 ;
d. Marie de Villemontée, femme de Thierry
Seviuj seigneur de Quincy, fils de Fran-
çois Sévi n, seigneur de la Voue, prési-
dent en la cour des aides de Paris, con-
seiller d'état , et de Marie-Antoinette
Rebours;
3." Gilbert, reçu chevalier de Malte en i585.
XIV. Jacques Autié, 1" du nom , seigneur de Villk-
MONTÉE, se trouva, fort jeune, à la bataille de Moncon-
tour , après laquelle il accompagna le duc d'Anjou au
siège de Saint-Jean-d'Angély , et fut dangereusement
blessé au siège de la Rochelle, en 1573. Il fut chambellan
du duc d^Alençon , et épousa, par contrat du 22 mai
i574, Marguerite de Bar, fille de Julien de Bar et
d'Hélène d'Ailly. Il eut de ce mariage:
i.° Louis, dont l'article suit;
2.° Gilbert, reçu chevalier de Malte en 1 593 ;
3." Jacques Autié de Villemontée, seigneur de Cha-
teauneuf, marié, par contrat du 7 septembre iSqS,
avec Louise de Gironde, fille d'Antoine de Gi-
ronde, écuyer, seigneur de Bégoule, de Chaliar-
gues, de la Bastide, etc., chevalier de l'ordre du
Roi, et de Louise du Lac du Monteil, dont il eut,
entre autres enfants Anne Autié de Villemontée,
qui fut mariée, par contrat du 2 octobre 1628,
avec Jean de Bourdeillesde Leigné.
XV. Louis Altié, seigneur de Villemontée, de Mal-
saigne et delà Grange, capitaine de cent hommes d'armes,
servit si bien sous le duc de Montmorency, qu'il mérita la
DE VILLEMONTKK. ,83
confiance et Test i me de ce connétable. Il resta constamment
attache' au parti d'Henri IV. On voit par les Me'moiresdu
duc de Sully, Hv. XI, pag. 426, qu'il prêta de l'argent à
ce seigneur, pour se faire recevoir grand maître de l'artil-
lerie. Il épousa, par contrat du 1 5 septembre 1594, Anne
d'Escorailles, fille de François d'Escorailles , et de Jac-
vjucline de Dienne. Leurs enfants furent:
I ." Jacques, dont l'article suit ;
2." Pierre, reçu chevalier de Malte en 161 9 ;
3.' Isaac, écuyer, seigneur d'Herville, marié avec
Madelaine de Chartres, dont il eut Marie Autié,
femme, par contrat du 24 avril i683, de Gédéon
de Tullières, II* du nom, e'cuyer, seigneur de
la Grimonnière. d'Aumoy et de Beaujardin, fils
de Gédéon de Tullières, écuyer, seigneur d'Ar-
gançon, et de Charlotte de Beaufils de Lierville ;
'^' ^^8"^" ^i . successivement abbesses de Braghac-
.t." Françoise, ) °
XVI. Jacques Autié, II* du nom, seigneur de Vil-
i.EMONTÉE, servit longtemps sous Louis XIII, en qualité
(.le capitaine de cent hommes d'armes, au régiment de la
Feuillade, et se trouva à toutes les actions mémorables de
son temps. Il épousa, par contrat du 26 avril 1642, Marie
de Chàteau-Bodeau, fille d'Anne de Château-Bodeau,
et deGilberte de Chalus. De ce mariage sont issus :
I.* François, dont l'article suit ;
2." Marie, abbessede Braghac, après ses tantes.
XVII. François Autié de Villemo.ntée, IP du nom,
servit les premières années de sa jeunesse dans la maison
iu Roi, accompagna Sa Majesté en Flandre, en 1667,
en Franche-Comté, en 1668, en Hollande, en 1072, et
se trouva à la bataille de Sénef et à plusieurs autres ac-
tions, telles qu'à Steinkerque, etc. Il épousa, par con-
trat du i3 août 1686, Claudine de Roquelaure , de la
maison des ducs de ce nom , fille de Pierre de Roque-
laure et de Claudine de la Verchère. Il en eut :
I ." Jean, dont l'article suit ;
2." Gilberte. abbesse de Braghac, morte en .>7^i ;
3." Marie, prieure de Saint-Sophie.
XVIII. Jean Autié, comte de ViLUtMOMhL , serv^i.
usqu'à la paix d'Utrecht, en qualité d'officier des gçn-
184 I>E VILLEMONTEE.
darmes de la garde. Il épousa, par contrat du 8 sep-
tembre 1710 , Marie-Pétronille de Vilellume de Bar-
montel. Il a eu de ce mariage :
I." Jean-François-Marien, dont l'article suit;
2." Antoine-Marien, abbé, bachelier de Sorbonne ;
3.° Nicolas-Martin-Gilbert , chevalier de Malte en
1724, officier major au régiment des gardes fran-
çaises, commandeur de Tortebesse en 1762;
4.° Jean-Marien , qui forme la quatrième branche,
rapportée ci-après;
5.° Marie- Françoise, dame de Poixfol et des JoUys,
née en 1714, mariée à Paul, comte de Viry, sei-
gneur de Condé et de Thémins, en Bourbonnais,
en 1737.
XIX. Jean-François-Marien Autié, comte de Ville-
montée, seigneur de Barmontel, de la Grange, de Mal-
saigne, etc. , substitué aux nom et armes de Villelume,
mourut en 1748. Il avait épousé, en 1733, Françoise de
Bosredon, héritière de la Breuille et de Hautefeuille ,
fille de N de Bosredon, et d'Hélène de Vichy. De ce
mariage sont issus :
I ." Nicolas-Marien, dont l'article suit ;
2." Jean-Baptiste Autié de Villemontée ;
3." Marie-Françoise, mariée à N.... de Chalus ;
4.° Antoinette de Villemontée ;
5/ Marie de Villemontée ;
6." Françoise de Villemontée.
XX. Nicolas-Marien Autié, comte de Villemontée,
né en 1742, a épousé, en 1758, Antoinette-Amable de
la Rochebriant, fille de Louis-Amable , baron de la
Rochebriant, de Clairvaux et de Bonnœil, et de Cathe-
rine de la Porte du Theil. De ce mariage sont issus :
1.*» Amable-Marien, né en 1753 ;
2.* Deux demoiselles.
QUATRIÈME BRANCHE.
XIX. Jean-Marien Autié, comte de Villemontée,
seigneur des Hérards, de Chezelles et autres terres en
Bourbonnais, né en 1 721, capitaine d'infanterie, épousa,
au mois d'août 1738, Marguerite Morel de Trezel, dont
sont issus :
DE RICARD. ,85
!.• Jean-Baptiste-Marien, dont l'article suit ;
2.' Nicolas-Marien Autie, vicomte de Villemontée,
lieutenant des maréchaux de France à Moulins,
mort victime de la révolution.
XX. Jean - Baptiste - Marien Autié , comte de Ville-
MO>rrÉE, né le 7 février lySS, mousquetaire dans la
deuxième compagnie, reçu le 8 février 1767; sous-lieu-
tenant au régiment de dragons d'Orléans , le 24 juillet
1778; capitaine au même régiment le 26 octobre 1784,
officier supérieur de la huitième compagnie des mous-
quetaires, avec rang de colonel, par brevet de LL. AA. RR,,
daté de Coblentz , du 28 avril 1792 ; a fait la campagne des
princes de cette année ; s'est trouvé au siège de Maestricht
en 1793 ; a servi à l'armée de monseigneur le prince de
Condé, comme colonel de cavalerie, et v a fait les cam-
pagnes de 1795, 1796, 1797, 1798 ,'1799, 1800 et
1801, jusqu'au licenciement, et a obtenu le brevet de
maréchal des camps et armées du Roi, le 28 avril 1801.
Il a obtenu trois certificats des plus honorables , de
LL. AA. RR. les ducs d'Angouléme et de Berri , et de
S. A. S. le prince de Condé , en 1792, certifiant qu'à
cette époque il était colonel de cavalerie. Il a eu l'hon-
neur de servir quatre Rois ; il a reçu un ordre de S. M.
Louis XVIII, le 29 mars 1796, qui l'autorisait à rece-
voir chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
le sieur François- Augustin Couteil de Saint-Laurent. Il
a fait ses preuves de la cour en 1781 , au cabinet des
ordres du Roi, et a été présenté la même année à S. M.
et à la famille royale.
Armes : d'azur , au chef denché d'or, chargé d'un lion
léopardé de sable , lampassé et armé de gueules; couronne
de comte. Supports: deux lions. Devise; Nec dura, nec
aspera terrent.
DE RICARD , famille ancienne de Provence , où elle
réside encore de nos jours , divisée en deux branches :
l'aînée à Toulon (i) , d'où cette famille est originaire,
(1) Voyer l'Eut de la Provence, par labbé Robert de Brian-
son, in-i2, t. Il, p. 377.
l86 t)E RICARD.
et la seconde à Aix, où elle a donné des conseillers au
parlement et des officiers de mer et de terre. Nous allons
en rapporter la filiation, dressée sur les titres originaux
qui nous ont été mis sous les yeux , après avoir cité
quelques personnages de cette maison dont la jonction
n'est pas certaine.
Jean Ricard , chevalier de l'ordre de Saint-Jean de
Jérusalem, en 1364, commandeur d'Aix , portait pour
armes , suivant l'histoire de cet ordre , par l'abbé de
Vertot, tome y, page y5, d'or, au griffon de gueules,
armes que portent encore de nos jours les descendants de
cette maison. Ils ont depuis ajouté un chef d'azur, chargé
d'une Jleur de lys d'or , par concession du roi Louis XIV ,
de l'an i65i registrée au parlement d'Aix.
Raimond Ricard , chevalier du même ordre en 1467,
devint grand-prieur de Saint-Gilles,
Guillaume, en 1475, fut grand commandeur.
Raimond ou Raimondet Ricard, en 1541 , fui aussi
grand-prieur de Saint-Gilles.
On ne peut établir, d'après les titres, la filiation suivie
de cette famille, qu'à commencer à :
I. Jacques Ricard, nommé dans le contrat de mariage
de Charles, son fils, qui suit.
II. Charles Ricard, co-seigneur de Néaules , épousa,
par contrat du dernier février 1524, reçu par maître Au-
bert, notaire de Toulon, noble Madelaine de Paris, tille
de feu noble Antoine de Paris , et de noble Nicolas de
Gombert. Isabeau Thomas , veuve de Pierre Robiou, lui
fit cession, par acte du 29 septembre i545, de 750 florins
à prendre sur la seigneurie de Ncaulcs. Il parait encore
dans divers contrats d'obligations en sa faveur, des années
1547, 1549, i55oet i555. Ses enfants furent :
i.° Pons, qui suit;
„* TT ' ' vivants le 3o avril 1567.
3.° Honore, \ '
III. Pons DE Ricard, co-seigneur de Néaules, fut mis
en possession, par son père, de cette co-scigneurie, par
acte du 19 septembre 1572. Il fut pourvu de la charge de
conseiller de la ville de Toulon, par provisions du 23
juillet i6o5 , et fut reçu le 5 août suivant, dans l'exer-
cice de cette charge. Il épousa Gasparde le Noble,. el
DE RICARD. ig^
rit son testament le i8 mai 1616, reçu par Angles, no-
taire royal, par lequel il fait son légataire noble Antoine
de Ricard, son rils aîné. Ses enfants furent :
I .° Antoine, dont l'anicle suit ;
2." Jules , seigneur de Joyeusegarde , conseiller de
grand'chambre au parlement d'Aix. Il laissa entre
autres enfants, de Louise de Piolenc, fille d'Ho-
noré de Piolenc, seigneur de Beauvoisin , con-
seiller au parlement dWix, et de N de Bernier:
A. Joseph- Paul , marquis de Ricard et de Dre-
gançon, conseiller de grand'chambre au par-
lement d'Aix;
B. Sextius-Ange de Ricard, bailli, grand'croix
de l'ordre de Malte, baron de la Ville- Dieu,
en Languedoc;
C. Pierre de Ricard , premier président de la
chambre des enquêtes au parlement d'Aix,
cru père de :
a. Louis-Hercule, reçu chevalier de Malte
de minorité en 1707, en faveur de qui
les terres de Vacquières , de Joyeuse-
garde et de Sainte-Foi , furent érigées
en marquisat, sous le nom de Ricard,
par lettres du mois de juin 17 18, enre-
gistrées au mois de juin 1 730*,
b. Jean - Baptiste- Dominique , reçu cheva-
lier de Malte de minorité en 1710;
D. Dominique, chevalier non profès du même
ordre, qui fut reçu en 1696, et mourut à
Paris le 12 décembre 1734;
3.' Félix de Ricard, reçu chevalier de Malte de
minorité en 1639.
IV. Antoine de Ricard, écuyer, épousa, par contrat
reçu par Cavelli , notaire à Toulon , demoiselle Anne
Crac, de la même ville, et fit son testament devant Bre-
mond, notaire, le 7 janvier i655, dans lequel il fait des
legs à Jean-Baptiste , son fils, qui suit, et institue son
héritier André de Ricard , son petit-fils. Ses enfants
furent:
I ." Jean-Baptiste, dont l'article suit :
l88 DE RICARD.
2." François, ]
3." Pierre, | vivants le 3 octobre i666.
4.° Augustin, )
V. Jean - Baptiste de Ricard , écuyer , épousa , par
contrat du 11 février i633, damoiselle Eléonore de Co-
lonia, et fit son testament le 7 mai 1666, reçu par Rostant,
notaire, par lequel il institue son héritier noble André de
Ricard, son fils, dont l'article suit,
VI. André de Ricard , écuyer , conseiller et procu-
reur du Roi au siège de l'amirauté de Toulon , épousa
demoiselle Madelaine de Fournier, et fit son testament,
reçu par Jacques Ganteaume , notaire à Toulon , le 1 1
février 1696, dans lequel il nomme :
I ." Joseph de Ricard;
2." François-Joseph de Ricard :
3." Charles-Antoine, dont l'article suit ;
4.° Marie, ) ,• • r »• j
1 0 \ ] religieuses prolesses au monastère de
r'on ' ] Sainte-Ursule, en 1696.
VII. Charles-Antoine de Ricard, écuyer, conseiller,
avocat et procureur du Roi au siège de Tamirauté de
Toulon, épousa Marie -Claire de Mascaron, et testa le
12 mai 1749, devant maître Hugues, notaire à Toulon.
Il eut pour fils :
I .° Laurent-Charles, écuyer, né le 8 février 1755,
vivant à Toulon en 1816;
2." Jean-Louis, dont l'article suit.
VIII. Jean - Louis de Ricard, écuyer, né le 3i mai
1757, vivant à Toulon, commissaire de la marine royale
de première classe, a épousé, par contrat du i3 février
1787, demoiselle Thérèse-Amable Guey, dont est issu:
IX. Joseph - Barthélemi - Honoré- Louis-Amable de Ri-
card, né à Cette, le 17 novembre 1787, vivant en 18 16,
capitaine au régiment des chasseurs des Alpes, cavalerie.
De cette famille étaient Jules-Vincent de Ricard , reçu
chevalier de Malte en 1696, baron de Gourgy, conseil-
ler au parlement de Dijon , et ensuite second président
de la cour des aides de Paris ; Jean-Feidinand de Ricard,
bailli , grand'croix de Malte , commandeur de Châlons
en Champagne, et de Pontaubert en Bourgogne; et Jean-
DE GASVILLE. 189
Etienne de Ricard , commandeur de la Romagne , qui
avait été en sa jeunesse, enseigne d'une galère de France,
puis lieutenant d'une galère de Malte , commandée par
son frère, sur laquelle il fut blessé en 1700, à l'abordage
et prise d'un vaisseam turc de 70 canons, dont le princi-
pal étendard fut envoyé à Aix, lieu de leur naissance, par
ordre du grand-maître. On ne sait pas positivement à quel
degré ils appartiennent.
Armes: D'or, au griffon de gueules; au chef d'azur ,
chargé d'une fleur de lys du champ. Supports : deux
griffons d'or; cimier: un griffon du même, tenant un
étendard.
GOUJON DE GASVILLE , famille noble , établie
en Normandie.
Jean Goujon, seigneur du Guay, épousa, en i658 ,
demoiselle Jeanne Quentin, dont :
I.» Jean, qui suit ;
2. • Pierre Goujon, écuyer , conseiller du Roi et
receveur général des finances de la généralité de
Metz.
H. Jean Goujon, chevalier, baron de Châteauneuf,
conseiller du Roi en ses conseils , et secrétaire ordinaire
des conseils d'état, direction et finances de Sa Majesté ,
en 1693, épousa, en i683, demoiselle Claude - Hen-
riette Donneau de Visé , fille de messire Henri Donneau
de Visé , écuyer , Tun des trente - six gentilshommes-
servants du Roi , et de dame Madelaine de Rivière. Il
vendit, conjointement avec sa femme, par contrat du
10 septembre 1718, une maison sise à Paris, rue Saint-
Honoré, paroisse Saint- Eustache, moyennant 16,000 liv.
Ses enfants furent:
i.° Jean-Prosper, qui suit ;
a." Louise - Henriette Goujon, mariée à messiic
Alphonse Jubert , chevalier , marquis de Bouville ,
colonel d'un régiment de dragons de son nom ,
et brigadier des armées du Roi , dont une fille
unique, morte sans être mariée.
III. Jean - Prosper Goujon , chevalier , seigneur de
Gasville , de Ris , Goutte, Iville , Thorigny et baron de
ipo DE GASVILLE.
Châteauneuf, naquit à Paris, le 3i juillet 1684. Il fut nommé
successivement conseiller et avocat général aux requêtes de
l'hôtel , en 1706 ; conseiller et maître des requêtes , en
1708; et intendant de Rouen, en 1715. Il épousa, par
contrat du 22 juin 1713, demoiselle Anne de Faucon
de Ris , dame de Ris , et d'Orangis , tille de haut et
puissant seigneur messire Charles -Jean- Louis de Faucon ,
chevalier, seigneur de Ris, marquis de Charleval, comte
de Bacqueville, premier maître de la garde-robe de feu
S. A. R. Monsieur , frère unique du Roi Louis XIV^ ,
et de haute et puissante dame Françoise de Bar. Ce contrat
fut honoré des signatures de madame la princesse de
Condé , de madame la princesse de Conti , de monsei-
gneur le duc du Maine , de madame la duchesse du Maine ,
de madame la duchesse de Vendôme, de mademoiselle
de Conti, de mademoiselle de la Roche-sur- Yon, et des
parents des deux parts. Il est mort à Paris, en 175Ô, âgé
de 72 ans, et sa veuve, en 1763. Leurs enfants sont:
T.° Charles-Jean-Louis-Claude, qui suit ;
2.° Prosper-Anne Goujon, appelé M. de Ris, che-
valier, conseiller du Roi en son grand conseil,
mort garçon, à Paris, en 1763 ;
3." Jean -Baptiste - Denis Goujon, appelé le marquis
de Gasviile , chevalier , ancien officier aux gardes
françaises , et capitaine d'infanterie au régiment
de Bresse; il a épousé, par contrat du 19 mars
1765 , demoiselle Hélène-Françoise-Félicité Mar-
tinet, dont il a eu deux enfants, morts en bas
âge;
4.° Marie-Françoise Goujon de Gasviile , mariée ,
en premières noces, à messire Charles-Auguste
le Tonnelier de Breteuil, baron de Preuilly, dont :
i.° Louis-Auguste le Tonnelier, baron de Breteuil,
ancien officier de gendarmerie, chevalier de Saint-
Louis , brigadier des armées du Roi et son ambas-
sadeur à Naples ; 2.° Marie-Elisabeth de Breteuil,
religieuse de la Visitation - de- Sainte - Marie, à
Chaillot , près Paris ; et en secondes noces , à
messire Pierre Colas de Marolles , chevalier, comte
de Rocheplatte, dont elle n'a point eu d'enfants ;
5.° Marie-Anne-Françoise Goujon de Gasviile, qui
a épousé, par contrat du 11 février 1750, Pierre-
François, chevalier, marquis de Frcsncl. seigneur
OK OASVILLK. I91
de Mathieu Perrier, Anguerny, la Pipardière
et autres lieux, dont :
a. Jean-Prosper-François, chevalier, comte de
Fresnel, né le 27 juin 175 i, et capitaine de
cavalcrfe au régiment de Conti ;
/'. Anne-Charlotte- Rose de Fresnel , née le
18 octobre 1752, et mariée, par contrat du
\j octobre 1768, à François-Charles-Alexan-
dre, chevalier, comte de la Rivière-du-Pré-
dauge, seigneur et patron du Prédauge, Im-
bermais et autres lieux, dont des enfants .
ù." Anne-Benigne Goujon de Gasville, appelée ma-
demoiselle de Buron, qui a épousé, par contrat
du 5 avril 1755, Louis-François d'Isarn de Mont-
jeu, marquis de Villefort, baron de Coursouls,
co-seigneur de la ville des Vaus et mandements
de Naves, seigneur de Chassaignes, le Cousac et
autres lieux ; dont un fils, nommé Louis-Anne,
chevalier, marquis de Villefort, page de mon-
seigneur le duc d'Orléans, depuis le 1*' février
1771, Elle demeura veuve le 26 octobre 1764.
7.° Charlotte Goujon de Gasville, appelle made-
moiselle de Ris, qui a épousé, par contrat signé
à la cour, le i3 mai 1764, Charles- Philippe-
Aymard, chevalier, marquis de Fontaines, baron
de Moulins, seigneur dudit Moulins, de Censy,
de la FauUe et autres lieux, exempt des gardes
du corps du Roi, compagnie Ecossaise, mestre-
de-camp de cavalerie et chevalier de Saint-Louis,
dont plusieurs enfants.
IV. Charles-Jean-Louis-Claude Goujon de Gasvillk ,
appelé marquis diville, chevalier, seigneur dudit Ivilte
et autres lieux. 11 a été d'abord mousquetaire noir, il a
servi ensuite dans le régiment de Penthièvre, puis il a
eu la charge de capitaine sous-lieutenant de la colo-'
nelle, du colonel-général de la cavalerie, enfin, une
compagnie dans le même régiment ; il s'est retiré avec
la croix de Saint-Louis, en 1752, et a épousé, par
contrat du 5 avril de la même année, Antoinette- Rosalie
Babeau de la Chaussade, morte le 20 juillet 1759, fille
de Pierre Babeau de la Chaussade, écuyer, seigneur de
Guerigny, de Meurre, Richerant, et baron de Franée. De ce
mariage sont issus :
iq2 OE GASVILLE.
i." Pierre-Charles-Auguste, dont l'article suit;
2." Jean-Prosper-Camille , qui forme la seconde
branche rapportée ci-après.
V. Pierre-Charles-Auguste Goujon de Gasville, che-
valier, marquis de Gasville, né le 14 novembre 1753,
mousquetaire, en 1769, officier dans le régiment du
Roi, dragons, maréchal des camps et armées du Roi,
commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
a c'pousé, le 9 mai 1785, Charlotte-Marie de Malartic,
ne'e le 17 décembre 1767, fille d'Amable-Gabriel-Louis-
François, comte de Malartic, premier président du conseil
souverain de Perpignan, et de demoiselle Elisabeth de
Faventines, de laquelle sont issus :
i.° Marie-Jean-Maurice Goujon, comte de Gasville,
né le 8 septembre 1789, chevalier de la Légion
d'honneur, maître des requêtes au conseil d'état,
préfet du département de l'Eure, marié, le i5 juin
1812 , à Antoinette-Pélagie-Céleste Dambray,
fille de monseigneur Charles-Henri, marquisDam-
bray, chancelier de France, garde des sceaux, mi-
nistre d'état, commandeur des ordres du Roi;
2° Joseph-François- Eugène Goujon de Gasville ,
né le i" mars 1794, sous-préfet des Andelys ,
département de l'Eure.
SECONDE BRANCHE.
V. Jean-Prosper-Camille Goujon, vicomte de Gas-
ville, né le 4 décembre 1754, chevalier de Tordre royal
et militaire de Saint-Louis, ancien colonel d'infanterie,
consul de Sa Majesté en Espagne, a épousé, le 9 mai
1789, Jeanne- Elisabeth-Sophie Texier, née le 21 oc-
tobre 1768, de laquelle sont issus :
I.» Charles- Prosper-Jacques Goujon de Gasville,
né le 17 avril 1795, mousquetaire de la deuxième
compagnie de la garde du Roi ;
2." Sophie -Jeanne- Elisabeth Goujon de Gasville,
née le 20 mars 1793 ;
3." Sophie- Augustine-Laure- Blanche Goujon de
Gasville, née le 9 novembre 1802.
Armes: d'azur, à deux goujons d'argent, passés en
sautoir; une rivière du même, mouvante du bas de l'êcu.
D'KSCARS. iq3
DE PE RUSSE DESCARS, ancieime et illustre
maison, qui tire son origine des princes souverains de
Perouse en Italie, où l'on voyait, il y a deux siècles, les
armoiries de cette famille. Un seigneur de cette maison
se retira en France, après que l'un de nos rois eût donné
cette province au Saint-Siège, dans le neuvième siècle,
et donna son nom à la terre et vicomte de Perusse, située
dans la province de la Marche, à huit lieues de Limoges,
et relevant du comté de Poitou, qu'elle possédait au com-
mencement du onzième siècle , époque où elle Horissait
di'jj dans la province de la Marche. Elle a aussi possédé,
de toute ancienneté, avec le titre de comté, la seigneurie
d'Escars, terre considérable, située dans la province de
Limosin, et dont le nom est devenu patronimique dans
cette maison, depuis la fin du seizième siècle.
II y a peu de familles dans l'histoire qui figurent avec
autant d'éclat, qui aient fourni autant de personnages
célèbres, et qui aient contracté d'aussi belles alliances.
Elle possède plusieurs lettres et titres originaux qui prou-
vent que plusieurs de nos rois ont donné le titre de cou-
sins à divers seigneurs de cette maison , et particulière-
ment les rois Charles IX, en iSdy et 1 5 70, et Henri IV,
en 1574. Elle prouve, par titres authentiques, une filia-
tion suivie depuis:
I. Aimery de Perusse, chevalier, qui, en cette qua-
lité, signa , ainsi que Robert de Perusse , son fils, da-
moiseau, comme témoins et garants, au traité fait en
1027, entre les comtes de Paris et d'Orléans. II épousa
Yolande de Lusignan,dont il eut :
II. Robert de Perusse, chevalier, vicomte de Perusse,
qualifié damoiseau dans le traité de l'an 1027, cité au de-
gré précédent. Il épousa Jeanne d'Armagnac, dont est
issu:
. m. Fulcherius de Perusse, chevalier, vicomte de
Perusse, marié , vers l'an io5o, avec Humberge de Li-
moges, dont il eut :
„IV. Gérard de Perusse, chevalier, vicomte de Pe-
russe, vivant vers 1080. Il épousa Co as lance de Foi x, qui
le rendit père de:
i3
194 D'ESCARS.
V. Louis DE Perusse, I" du nom, chevalier, vicomte
de Perusse et autres terres, chambellan de Louis VI, dit
le Gros, en 1128, Il épousa, en 1148, Marie d'Albret,
dame de Saint-Bonnet , terre , qui , par cette alliance,
entra dans la maison de Perusse. Il eut pour fils :
VI. Jean de Perusse, chevalier, vicomte de Perusse,
seigneur de Saint-Bonnet et autres terres, chambellan de
Louis VII, dit le Jeune, vers 1172. Il épousa Isabeau de
Conserans, dont il eut :
VII. Charles de Perusse, chevalier, vicomte de Pe-
russe et de la Vauguyon, par son mariage contracté, en
1188, avec Anne de Malessac, vicomtesse de la Vau-
guyon, terre qui entra dans la maison de Perusse, à la
charge que la vicomte de Perusse et celle de la Vauguyon
demeureraient au premier hoir mâle descendant de ce
mariage , et qu'au défaut de mâles de cette lignée, elles
retourneraient aux mâles de la maison de Malessac. De
ce mariage sont issus :
i." Philippe, vicomte de Perusse et de la Vauguyon,
qui épousa Marguerite de Harcourt, fille de Ri-
chard, sire d'Harcourt et d'Elbeuf, et de Jeanne
de la Roche-Tesson, vicomtesse de Saint-Sauveur-
le- Vicomte, ainsi qu'il appert par une fondation
faite en 1228, par ledit Philippe de Perusse, ù
Tabbaye d'Uzerche, pour le repos de l'âme de la-
dite Marguerite, sa femme. Il en eut deux fils:
a. Jacques, vicomte de Perusse et de la Vau-
guyon, mort sans postérité ;
b. Gautier de Perusse, vicomte, après son frère,
de Perusse et de la Vauguyon, qui n'eut que
deux filles, entr'autres, Luce de Perusse,
dame de la vicomte de Perusse, mariée à N...
de Rochechouart-Mortemart;
2." Louis, dont l'article suit.
VIIL Louis de Perusse, II* du nom, chevalier, sei-
gneur de Saint-Bonnet, épousa Laure de Chabannais,
dame de la Coussière, dont il eut:
IX. Geoffroy de Perusse, chevalier, seigneur de Saint-
Bonnet et de la Coussière, qui transigea avec les seigneurs
de Malessac et les filles de Gautier de Perusse, en 'i2(3o.
D'ESCARS. 195
au sujet des vicomtes de Perusse et de la Vauguyon. Il
avait épousé, en i256, Jacquette de Parthenay, tille de
Guillaume l'Archevêque, IIP du nom, sire de Parthe-
nay, chevalier-banneret. De ce mariage est issu :
X. Audouin DK Perusse, I" du nom , chevalier . sei-
gneur de Saint-Bonnet, de la Coussière et autres lieux,
qui épousa, en 1281, Marguerite de Ségur, tille du ba-
ron de Sigur, chevalier. Il céda à Tabbaye de Gland ier
tout ce qui lui appartenait audit lieu. Il eut pour tils :
XI. Audouin de Perusse, II* du nom, chevalier,
sire d'Escars, de Saint-Bonnet, de la Coussière et autres
lieux, marié en i326 avec Gabrielle de Ventadour. Il
fonda et tit bâtir en 1 340, le couvent des Jacobins de Li-
moges. Il eut pour tils :
XII. Arnoul de Perusse, chevalier, seigneur d'Es-
cars, de Saint-Bonnet, de la Coussière et de la Vau-
guyon, qui fut grand-maréchal de l'église. En cette qua-
lité, le pape Innocent IV le chargea du soin défaire bâtir
les murs de la ville d'Avignon , ce qui fut exécuté en
i359 et années suivantes. 11 épousa Souveraine Hélie de
Pompadour, dame de Fellets, tille de Ranulphe Hélie,
seigneur de Pompadour, et de Constance de la Marche,
sa seconde femme, morte en' 1 365, pour laquelle il tit,
la même année, une fondation dans l'église des Jacobins
de Limoges, et tu son testament en 1367. Il laissa, de
son mariage :
i.° Audouin, dont l'article suit ;
2." Ranulphe, evcque de Mende, en 1427;
3." Geoffroy, d'n de Pompadour, du surnom de sa
mère, conseiller au parlement de Paris. Il plaidait
avec Audouin , son frère , contre le vicomte de
Rochechouart, en 1391 et i3g4 ;
4.» Renoul , conseiller-clerc au même parlement .
en 1400 et 1406 ;
5." Alix, mariée, en 1391, à Guillaume de Mont-
clar, tils de Bernard de Montclar, et de Margue-
rite d'Escorailles.
XIII. Audouin de Perusse, III' du nom, chevalier,
sire d'Escars et de la Vauguyon, seigneur de Saint-Bon-
net , de la Coussière , etc. , fut chambellan du roi
Charles VI, en i38i, après avoir été son conseiller pen-
Iq6 D'ESCARS.
dant qu'il était Dauphin, et reçut des lettres d'Etat, en
1421. Il fit son testament, le 25 octobre 1435. Il avait
épousé, par contrat du 20 octobre iSgo, Marguerite
Hélie-Pompadour, et partagea ses biens à ses deux fils
Gautier et Audouin, dont nous allons parler, les subs-
tituant l'un à l'autre (i). On ne connaît pas positivement
le nombre de ses enfants ; mais on voit, par la vérifica-
tion des dates et alliances, qu'il fut père de :
1 ." Gautier de Perusse, chevalier, qui reçut de son
père, par testament, les seigneuries d'Escars, de
la Vauguyon, de la Coussière, de Noutron, de la
Tour, de Bar , de Juillac , l'hôtel de Perusse ,
Preissac et autres terres. Il fut conseiller et cham-
bellan du roi Charles Vil, et épousa : i.° en 1432,
Jacquette de Saint-Marc, dame de la Rochette,
dans la Marche ; 2." par contrat du 17 octobre
145 1, Andrée de Montberon, dame de Vareignes,
sixième fille de François, sire et baron de Mont-
beron , et de Louise de Clermont , vicomtesse
d'Aunay. Il servit dénombrement, le 19 mai
1567, à Foucault, vicomte de Rochechouart, d'un
fief mouvant de lui, tenu par les héritiers de Gé-
raud d'Apurals , damoiseau , et d'un autre fief,
tenu par Pierre d'Argentine , chevalier. N'ayant
point eu d'enfants de ses deux mariages, il par-
tagea ses biens aux trois fils de son frère, du con-
sentement d'Audouin, son frère, par son testa-
ment de l'an 1468 ;
2." Audouin, dont l'article suit ;
3.* Louis, dit d'Escars, chevalier, vivant en 1431 ;
on présume qu'il était mort, lors du testament
de son père qui n'y fait point mention de lui, et
qu'il eut pour fils, Jean d'Escars, homme d'armes
de Poton de Xaintrailles, maréchal de France ;
4.' Alix de Perusse, mariée, par contrat du 21 sep-
tembre 1429, à Raimond de Salignac, seigneur
de Salignac et de la Mothe-Fénélon, sénéchal du
(i) N bâtard d'Escars, qui servait, l'an 1441 , dans la
compagnie du sire d'Orval, est cru fils naturel d'Audmiin ,
III* du nom.
D'ESCARS. 197
Quercy et du Périgord, sous Charles VI, et lieu-
tenant pour Sa Majesté, en Guieane.
XIV. Audouin de Perlsse , IV* du nom, chevalier,
seigneur de Saint-Bonnet , d'Allassac, de la Porte - la-
Guyonnie , de Chambon , de Chabrinac, du Puyphelip ,
de Bréne , etc., par le partage de son père, vivait en
1468, lors du testament de son frère aîné. Il épousa Hé-
lène de Roquefeuil, fille d'Antoine, I" du nom, seigneur
de Roquefeuil, de Maucaffort, de Combret, de Blanque-
fori , etc. , comtor de Nant , en Rouergue , et de Del-
phine d'Arpajon-Lautrec. De ce mariage, sont issus :
i.° Antoine, dont l'article suit :
2.° Jean , qui fonde la branche des seigneurs de
Saint-Bonnet, rapportée en son rang;
3.° Gautier, dit dEscars, souche de la branche des
seigneurs de la Vauguyon , princes de Carency,
rapportée plus loin ;
4." Françoise , femme de Thomas de Lansac ; che-
valier, seigneur de Lansac ;
XV. Antoine de Perusse , dit d'Escars , chevalier ,
seigneur d'Escars , de Beau fort, de Juillac, de Se'gur, etc. ,
fut, comme aîné , partagé de ces terres , par son oncle
Gautier , à la charge qu'elles demeureraient toujours à
l'aîné de la maison. On le trouve employé au service du
Roi, dès l'an 1474. Il eut de Françoise de Pierre - Bu f-
fière, son épouse, fille de N... de Pierre - Buffière , sei-
gneur de Châteauneuf :
I ." Jean, mort sans alliance ;
2." Geoffroi, dont l'article suit.
XVI. Geoffroi de Perusse , chevalier , baron d'Els-
cars, seigneur de Juillac , de la Nouaille, de Preissac ,
de Ségur, de Viars, du Repaire, de Sarlanne, de la
Crousille et de la Tour, en partie, etc. , conseiller et
chambellan du roi de Navarre , s'allia avec Françoise
d'Arpajon, fille de Gui d'Arpajon, vicomte de Lautrec,
sire de Severac, baron de Caumont, chambellan du roi
Louis XI, et de Marie d'Aubusson. Il fut en otage, en
Béarn, avec Pierre Brays, chevalier de Foix, et prêta,
conjointement avec lui , trente mille écus d'or , pour
payer la rançon de Henri, roi de Navarre , détenu au
château de Pavie. en 1 525. De ce mariage, sont issus:
I." François, mon sans alliance ;
2.* Gabriel , chevalier , seigneur d'Escars , marié
i.
iqS D'KSCARS.
\.°d Françoise de Montberon, fille de Louis de
Montberon, I**" du nom, seigneur de Fontaines
et de Chalandray, et de Radegonde de Roche-
chouart de Mortemart , sa première femme;
2." avec Jeanne de la Tour, veuve de Jean, sei-
gneur de Hautefortj dernière fille d'Agne de la
Tour , IV" du nom , vicomte de Turenne , et
d'Anne de Beaufort. Il mourut sans postérité .
n'ayant point eu d^enfants de ses deux femmes :
3." Jacques, dont l'article suit;
4.° Jeanne, femme de Charles de Caumont, II* du
nom, chevalier, seigneur de Castelnau, de Ton-
neins. Pois de Caumont, fils de Charles I*"", sei-
gneur de Caumont et de Castelnon, et de Jeanne
de Benac.
XVII. Jacques de Pf.russe , I" du nom, seigneur
d'Escars, de Juillac, de Ségur, etc. , après la mort de
son frère aîné, fut conseiller du Roi en ses conseils,
capitaine de cinquante hommes d'armes, de ses ordon-
nances, et de deux cents chevau-lcgers en 1543, séné-
chal de Marsan, de Tursin et de Gabardan ; il fit lever
le siège aux impériaux, devant Guise, la même année,
et se signala dans d'autres sièges et batailles, auprès du
dauphin, fils de François I" , dont il était le favori. Il
épousa I ." Anne de l'Isle Jourdain, dame de la Mothe
Saint-Sezet, de Hanqueville, de Bellesère, de Puységur,
et de Merville; 2.° Françoise de Longv^y, dame de
Pagny et de Mirebeau , veuve , en 1 543 , de Philippe
Chabot , comte de Charny , etc. , seigneur de Brion ,
amiral de France, fille aînée de Jean de Longwy, sei-
gneur de Givry , baron de Pagny , de Mirebeau et de
Fontaine-Française, et de Jeanne, bâtarde d'Orléans
d'Angouléme. Ses enfants furent ;
Du premier lit :
I ."* François de Perusse, conte d^Escars par érection
de ladite terre, en comté, faite par lettres patentes
du Roi Charles IX, en date du mois de mars i56i,
ratifiées le 23 avril i562, par Antoine, roi de
Navarre ; capitaine de cinquante hommes d'armes
des ordonnances du Roi, conseiller aux conseils
d'état et privé, lieutenant-général au gouverne-
ment de Guyenne, gouverneur du Perigord en
D'ESCARS. jgq
1 367, et de la ville de Bordeaux , créé chevalier
du Saint-Esprit à la première promotion du 3 1
décembre iSjS. Le roi Henri III et la ligue lui
avaient proposé, en 1 541, la dignité de maré-
chal de France, d'amiral, et l'érection de la terre
d'Escars, en duché-pairie ; mais son attachement
pour Henri IV lui fit refuser ces honneurs, et il
se retira dans ses terres; il avait été donné en
otage à Jean-Casimir , duc de Bavière . avec le
marquis de Belièvre, par le roi Henri III, Tan
1576; mais ce duc se contenta de Jacques
d'Escars, son fils aîné, qu'il avait emmené avec
lui. Il fut présent, le 19 septembre 095, au
mariage d'Isabeau d'Escars, de la branche de la
Vauguyon , avec Jean d'Amanzé , et épousa :
i." Claude de Bauffremont , fille de Claude de
Bauffremont, seigneur de Scey , de Sombernon ,
gouverneur de Franche - Comté , et d'Antoinette
de Vienne, dame de Listenois ; 2.° Isabeau ,
dame de Bauville, veuve en juillet 1577, de
Biaise de Montluc , maréchal de France, fille de
François , seigneur de Bauville , en Agénois ,
et de Claire de Laurens; elle était morte lorsque
Charles, comte d'Escars , son beau-frère , fit son
testament, où il *dit qu'il plaidait contre les hé-
ritiers de cette dame. Ses enfants furent :
Du premier lit:
a. Jacques , comte d'Escars et de Beaufort ,
baron d'Aix , chevalier des ordres du Roi,
mort sans avoir été reçu, suivant le registre des
ordres. Il fut donné en otage, par son père,
à Jean-Casimir , duc de Bavière. A son re-
tour, le Roi le fit conseiller en ses conseils,
et capitaine de cinquante hommes darmes.
Il avait épousé , i ." Louise Jay , dame de
Boisséguin , veuve de Georges , baron de
Villequier , chevalier de l'ordre du Roi;
2.* Yolande de Livron- Bourbonne , hlle
d'Erard de Livron, chevalier , seigneur de
Torcenay , baron de Bourbonne , souverain
de Vauvillars, gentilhomme ordinaire de la
chambre du Roi, et chevalier de l'ordre, et
200 D'ESCARS.
de Gabrielle de Bassom pierre; 3." Olympe
Grain de Saint-Marsault , veuve d'Isaac de
Salagnac , seigneur , baron de Rochefort ,
des Etangs , etc. , fille de Jean Grain de
Saint - Marsault , seigneur de Parcouf , vi-
comte de Rochemeaux, seigneur de Millançay,
gentilhomme ordinaire de la chambre du
Roi, gouverneur de la ville et du château de
Dijon, et de Françoise de Sainte-Maure. Cette
troisième femme se remaria le 7 septembre
161 5, à Georges d'Aubusson, comte de la
Feuillade, dont elle fut la seconde femme,
et testa le r o décem bre 1 6 3 3 ;
b. Charles , baron d'Aix , de la Mothe - Tri-
château , comte d'Escars, après la mort de
son frère aîné, seigneur de Ségur, de Juil-
lac, de la Roche, de Beaufort, de l'Abeille,
de la forêt de Comberas , etc. ; capitaine
de cent hommes d'armes des ordonnances du
Roi, conseiller en ses conseils d'état et pri-
vé, marié i.° par contrat du 10 août iSSy,
avec Anne de Baissay, veuve, en août 1 582, de
Henri de Vienne, baron de Chevrau, fille et
héritière de Jean de Baissay, seigneur de la
Mothe - Trichàteau , et de Bourbelain , et
d'Anne Marinier; elle mourut en 1622 , et
fut enterrée aux Jacobins de Limoges; 2.° à
Gabrielle du Châtelet , fille d'Erard , sei-
gneur et baron de Bonnay , maréchal de
Barrois et Lorraine , gouverneur de Gray
en Franche-Comté , et de Lucrèce d'Orsan.
Elle se remaria en secondes noces à Charles
de Narbonne, marquis de Fimarcon, colonel
d'infanterie , mort devant Casai , le 2 no-
vembre i63o , sans enfants; en troisièmes
noces à Georges de Monchy, seigneur d'Hoc-
quincourt , grand-prévôt de France , lieute-
nant-général en Lorraine. Le comte d'Es-
cars, avant de se marier , lit son testament
olographe en son château d'Escars , le 20
mars 1625 , par lequel il institua son héri-
tier universel au comté d'Escars, à la ba-
ronnie d'Aix, à la châtellenie de Ségur, à ses
D'ESCARS. 201
terres de Beaufort , de la Roche , et aux
forets de Lambertas , Fransois d'Escars,
rapporté ci-après au degré X, et ordonna sa
sépulture dans l'église des Jacobins de
Limoges, fondée par ses ancêtres. Il mourut
le 6 août 1626 i
c. Louise, mariée par contrat du i5 novembre
079 , à François , marquis de Hautefort,
comte de Montignac , baron de Thenon ,
chevalier de Tordre du Roi , gentilhomme
ordinaire de sa chambre, conseiller aux con-
seils d'état et privé, capitaine de cinquante
hommes d'armes de ses ordonnances, fils de
Gilbert , seigneur de Hautefort , chevalier
de l'ordre du Roi et gentilhomme ordi-
naire de sa chambre, et de Louise de Bon-
neval de Blanchefort, sa première femme ;
d. Bertrand de Perusse ;
e. Marguerite de Perusse;
/. Charlotte de Perusse ;
l'. Claude, femme, en ôgS, de Jean de Fer-
rières, baron de Sauvebeuf, qui laissa pos-
térité .
Du second lit :
h. N... d'Escars, tué au siège de la Fare, sans
avoir été marié;
i. Anne d'Escars, baron d'Exideuil, mort sans al-
liance en 1600, ayant fait sa mère, Isabeau,
dame de Beauville , son héritière , ce qui
donna lieu à un grand procès au parlement
de Grenoble , contre les héritiers de cette
dame;
j. Susanne, mariée, en iSpS , à Charles, sei-
gneur de Gazillac , baron de Cessac, fils de
François , baron de Cessac , chevalier des
ordres du Roi , conseiller d'état , cham-
bellan ordinaire de Sa Majesté, et de Claude
de Dinteville, dame de Chenets;
2.* Charles, évéque de Poitiers, depuis »564, jus-
qu'en 1569, qu'il fut nommé évéque et duc de
La n grès , pair de France , commandeur de l'ordre
du Saint-Esprit, abbé de Gaillac, de Fontaine^
202 D'ESCARS.
Beze et de la Creste, les deux dernières abbayes
situées dans le diocèse de Langres. Il avait reçu,
l'année précédente , dans la ville de Metz , au
nom du Roi Charles IX, les ambassadeurs de Po-
logne, qui venaient offrir leur couronne au duc
d''Anjou, et les harangua avec beaucoup d'élo-
quence. Ce prince ayant quitté la Pologne pour
monter sur le trône de France , sous le nom
d'Henri III, l'évéque de Langres le reçut dans sa
ville épiscopale, et l'accompagna à Reims, où il
fit les fonctions de pair à la cérémonie de son
sacre, en février iSySj Henri III le fit comman-
deur de l'ordre du Saint-Esprit, le 3 1 décembre
iSyg. Il fut représente, au sacre du Roi Henri IV,
fait à Chartres en 1594, par Henri le Meignen,
évéque de Die; assista à celui de Louis XIII, en
octobre 1610, et après avoir fait de grands biens
à son diocèse, il se retira à son abbaye de Fon-
taine-Beze, où il mourut doyen des évêques de
France, en 16 14, et y fut enterré;
3." Jacques, dont Tarticlesuit;
4." Françoise, dame de Grandmont, mariée le 28
octobre 1547, à Aimery de Voisins, baron de
Montant, fils de Guillaume de Voisins, seigneur
de Confolens, de la Bruyère, de Montant, etc., et
de Françoise de Montant, sa première femme;
Du second lit :
D." Annet d'Escars, qui prit l'habit de Saint-Benoit
dans le monastère de Saint-Benigne de Dijon, y
fit profession et en devint abbé par la nomina-
tion du roi Charles IX; il fut encore pourvu des
abbayes de Barbery, diocèse de Bayeux, de Mo-
lème et de Poultières, dans celui de Langres, et
de celle de Champagne, au diocèse du Mans. Le
roi Henri III le nomma à l'évéché de Lizieux,
dont il prit possession le 3 mars i585. Son zèle
pour la religion l'entraîna dans le parti de la
ligue, que l'on nommait la Sainte-Union. 11 en
devint un des plus outrés partisans, jusqu'à n'a-
voir pas voulu reconnaitre le roi Henri IV, par-
venu sur le trône ; il abandonna même ses revenus
pour se retirer à Rome, où il avait déjà paru sous
D'ESCARS. 2o3
le pontificat de Pie V, qui lui marqua beaucoup
de bienveillance. Il eut aussi celle de Clément VIII,
qui, quoique de retour dans sa patrie, le créa
cardinal prêtre, le 5 juin iSgô, sans la participa-
tion du Roi , et malgré les remontrances de
M. d'Ossat. Son mérite le fit rentrer dans les
bonnes grâces du Roi, qui le nomma co-adju-
tcur de son frère, évêque de Langres. Après la
mort de Clément VIII, ce prélat, connu sous le
nom de Cardinal de Givrj'y se rendit à Rome, où
il concourut aux élections des papes Léon XI et
Paul V , ce dernier lui donna le chapeau avec
le titre de Sainte-Susanne, le 14 juin 1606. Le
Roi l'engagea de rester à Rome avec la qualité
de cotnprotecteur de France, et le nomma à l'é-
véché de Metz, le 23 mai 1608, dont il prit
possession, par procureur, le 23 février de Tannée
suivante, et en personne le 16 juin 1609. Il mou-
rut au château de Vie , le 19 avril 16 12, et fut
enterré dans son église cathédrale, où se voyaient
son tombeau et sa statue , dans la chapelle de
Saint- Maximin.
XVIII. Jacques d'Escars , II* du nom, seigneur de
Merville, du chef de sa mère, fut chevalier de l'ordre
du Roi , capitaine de cinquante hommes d'armes de
ses ordonnances, conseiller en ses conseils d'état et prive,
gouverneur du château du Ha de Bordeaux , grand
sénéchal de Guienne, fut nommé chevalier de l'ordre
du Saint-Esprit , comme il parait par les registres;
mais il mourut avant sa réception. Il avait épousé i.° le
6 mai i565, Catherine de Beraut, fille de Fronton et
d'Anne de la Borie ; 2.° Jeanne d'Aubusson. Il eut du
premier lit :
I.' Charles, mort sans enfants;
2." François, dont l'article suit ;
z^." Bertrand, mort sans alliance ;
4." François, le jeune, auteur de la branche àes
barons de Caubon, comtes d'Escars, rapportée
ci-après;
b." Henri, seigneur de Castclnau , mort sans al-
liance ;
6." Jacques, baron d".\ vailles, marié avec Nicole de
204 D'ESCARS.
PontaCj dont Catherine d'Escafs, femme de
Guillaume d'Alesme, conseiller au parlement de
Bordeaux;
7.° Catherine, femme d'Honorat de Montpézat,
baron de Laugnac, dont postérité ;
8.** Marguerite d'Escars ;
g," Charlotte d'Escars.
XIX. François d'Escars, seigneur de Merville, grand
sénéchal de Guienne, après son père, mourut en 1606.
Il avait épousé Rose de Montai, baronne de la Roque-
brou, dame de Carbonnières , d'itrac de Saint-Jean de
l'Espinasse, tille de Gilles de Montai, baron de la
Roquebrou , chevalier de l'ordre du Roi , bailli des
montagnes d'Auvergne, lieutenant -général et comman-
dant pour le Roi en la même province, et de Catherine
d'Ornezan. Leurs enfants furent :
I ." François, marquis de Merville, mort sans ligne'e,
le 19 septembre 1593 ;
2.* Jacques, qui suit;
3.» Catherine, mariée à Bernard de Montlezun,
seigneur deTajan;
4.° N... , mariée à N... , seigneur de Pontac;
5." Françoise, alliée, par contrat du 23 mai 1625^
à François de Hautefort, seigneur de Saint-Cha-
mans;
6." Catherine, la jeune, seconde femme de Roger
de Comminges, II* du nom, comte de Peguil-
han, vicomte de Montfaucon, gentilhomme or-
dinaire de la chambre du Roi, capitaine de cin-
quante hommes d'armes de ses ordonnances, pre-
mier baron du comté de Comminges , fils de
Jacques de Comminges, vicomte de Montfaucon,
chevalier de l'ordre du Roi, seigneur de Peguil-
han, de Sours , etc. , premier baron du pays de
Comminges, et de Françoise de Montclar ;
7.° Catherine, la cadette, religieuse au monastère
du Paravis, diocèse de Condom, en i63i.
XX. Jacques d'Escars, III* du nom , chevalier, mar-
quis de Montai, puis de Merville , baron de la Roque-
brou, de Carbonnières, seigneur de Taillecavat, de Cas-
teinau, de Caubon , d'itrac, de Saint-Jean de l'Espi-
nasse, etc. , tué à Paris, au mois de février i63i, fut
D'ESCARS. 2o5
grand sénéchal de Guienne, gouverneur du château du
Ha de Bordeaux. Il avait épousé, le 27 janvier 1620,
Madelaine de Bourbon, fille aînée d'Henri II de Bour-
bon, marquis de Malausc, et de Marie de Châlons. Elle
se remaria, le 25 juillet i636, à Jean de Mourlhon, dit
Grimoard, comte de Caylus, et mourut à Montai en Au-
vergne, en septembre i638. Il eut, de son premier ma-
riage :
i." Charles, dont l'article suit ;
2." Rose d'Escars, dame de Taillecavat, de Castel-
nau, de Caubon et de Saint-Jean de l'Espinasse,
mariée, par contrat du 8 décembre 1646, avec
Alexandre - Galiot de Crussol - d' Uzès - de - Bala-
guier, marquis de Montsalez, quatrième fils d'Em-
manuel de Crussol, duc d'Uzès, pair de France,
prince de Soyon, comte de Crussol, baron de
Levis et de Florensac, chevalier des ordres du Roi,
et de Claude d'Ebrard de Saint-Sulpice, sa pre-
mière femme.
XXI. Charles d'Escars , marquis de Merville et de
Montai, baron de la Roquebrou, héritier de Madelaine
de Bourbon, sa mère, fut capitaine d'une compagnie de
cavalerie qu'il avait levée à ses frais ; et mourut, en son
château de Montai, le 11 mars 1704. Il avait épousé, le 4
février i663, Françoise-Charlotte Bruneau , dame de la
Rabatelière, en Poitou, fille de François-Bruneau, che-
valier, vicomte de la Rabatelière, maréchal des camps
et armées du Roi , tué à la bataille de Nordlingue, le 3
août 1645 , et de Charlotte de Pompadour. Elle a fait
plusieurs ouvrages en vers et en prose, et a donné un
livre de piété, sous le titre de Solitaire de Terrasson. Elle
mourut en décembre 1707, âgée de soixante-deux ans.
De ce mariage vinrent :
i.'N , mort en bas âge, à Aurillac^ le 9 dé-
cembre 1664 ;
2." Charles-François, dont l'article suit ;
3.* Marie-Anne, mariée, par contrat du 27 mars
1691, à Claude-Antoine de Mouret, marquis de
Montarnat, capitaine de cavalerie;
4' Marie-Anne, la jeune, mariée, i .• en avril
1692, à Pûlycarpe de Bejarry, seigneur de la Lou-
2o6 D'ESCARS.
rie, mort sans enfants; 2.' à Jean-Josué Adam,
seigneur de Loires et de Saint-Denis, en Poitou.
XXII. Charles-François d'Escars,, marquis de Mer-
ville, baron de Montai et de la Roquebrou, de Carbon-
nières, d'Itrac, de Saint-Jean de l'Espinasse, etc. , mort le
23 janvier 1707, à Paris, avait épousé, par contrat du 7
mai 1696 , Françoise de la Font de Saint-Projet, veuve
d'Antoine Gastanet d'Armanhac, marquis de Tauriac,
lieutenant-général de la province de Querci, mort sans
enfants en 1693, tille de François de la Font, marquis
de Saint-Projet, baron de Montesquiou, et de Françoise,
marquise de Rilhac. Elle est morte, le 18 octobre 1734,
âgée de 68 ans, au château de Roquebrou, près d'Au-
rillac, en Auvergne, ayant eu de son second mariage :
i.° Joseph-Bonaventure, dont l'article suit;
2,° Charles-Gabriel-Daniel, dit le chevalier d'Es-
cars, né le 3o mai 1705, mort sans alliance, le 5
octobre 1724 ;
3.° Françoise-Thérèse, mariée le 7 juillet 1725, à
Simon du Garric, baron du Zech , en Querci ,
comte de Montastruc ;
4." Marie-Anne, mariée, i .° par contrat du 27 fé-
vrier 1729, à Jacques-François-de-Sales de Hau-
tefort, marquis de Saint-Chamans en Limosin ,
diocèse de Tulles, baron de Cornil, fils de Charles-
Nicolas, comte de Hautefort, maréchal de camp,
et de Marie-Elisabeth de Creil; 2.° à Jean Caissac,
marquis de Sedaiges. Elle mourut, étant veuve de
ce dernier, à Paris, le 27 mars 1748.
XXIII. Joseph - Bonaventure d'Escars , marquis de
Montai, de Merville, de la Roquebrou, baron de Car-
bonnières, d'Itrac, de Saint-Jean de l'Espinasse, né
le 18 octobre 1708, épousa, par contrat du 12 novembre
1732, Marie-Elisabeth de Lastic , fille de François de
Lastic, II" du nom, chevalier, comte de Siougeac, vi-
comte de Murât , baron d'AUeuze et de Saint-Georges ,
dit le marquis de Siougeac , capitaine au régiment du
Roi, et de Marie de la Roche Aymon , sœur de Charles-
Antoine de la Roche Aymon, cardinal, archevêque, duc
de Reims, premier pair ecclésiastique , grand aumônier
de France. De ce mariage sont issus :
k
I
D'ESCARS. 207
I." Jacques-Charles, né le to août lyib, mort en
bas âge :
2.' François-Marie, ne le 26 décembre 1737, mon
jeune;
3." Jeanne - Françoise-Thérèse, ne'e le 14 novembre
1736.
SECONDE BRANCHE.
Barons de Caubon, Comtes d'Escars.
XIX, François d'Escars, I" du nom , quatrième tils
de Jacques d'Escars, seigneur de Merville , et de Cathe-
rine de Beraut, sa première femme , fut baron de Cau-
bon, puis de Segur, d'Aix et de Puységur, comte d'Es-
cars, etc. , en vertu du testament de Charles, comte
d'Escars, son cousin, qui le fit son héritier universel,
en 1625, auquel il succéda, le 6 août 1626, et mourut
en 166 1. Il avait épousé , par contrat du 3 février 1609,
Françoise de Veyrières , dame de la Renaudie, fille de
Françoise de Veyrières, seigneur de Fonpatour, de laquelle
il eut:
I ." Charles, dont l'article suit;
2.' François, seigneur de la Mothe, substitué à son
frère , marié avec Susanne Martel , veuve de
Charles de Monchy, baron de Longueval, fille de
François Martel, seigneur de Fontenay, et de Su-
zanne de Monchy, mort sans enfants;
3.° Annet , marquis d'Escars, qui fut chevalier de
Malte , puis, ayant quitté l'ordre, seigneur de la
Mothe , dAucanville , Saint-Cezert , Puységur ,
Belleserre , Beauvais et de Lussac , lieutenant-
général des armées du Roi , gouverneur de Hon-
lleur, et mourut en 1692. Il avait épousé, i." par
contrat du ir juillet i658, Lucrèce de Stuer de
Caussade, sa cousine, fille de Jacques de Stuer de
Caussade , comte de la Vauguyon , marquis de
Saint-Maigrin, chevalier des ordres du Roi, et de
Marie de Roquelaure, mone sans enfants; 2.° par
contrat du 27 février 1668, Paule de Montlezun,
fille de N..,. de Montlezun , seigneur de Cam-
panne, et d'Henriette de la Roche, dont il eut :
a. Thomas, marquis d'Escars, seigneur de la
2o8 D'ESC A RS.
Mothe , d'Aucanville , de Saint-Cezert , de
Puységur , de Belleserre , de Beauvais, de
Lussac, de Taillecavat , de Saint-Géraud et
autres lieux, capitaine de cavalerie au régi-
ment du Maine en lôgS, marié , par con-
trat du 28 juin 1707, avec Marie-Madelaine
de Crussol d'Uzès , tille d'Emmanuel de
Grussol de Balaguier, marquis de jMontsalez,
et de Marie-Madelaine Fouquet de Belle-Isle,
dont, — ï.° Louis-Alexandre-François d'Es-
cars , marquis de la Mothe , né le 8 août
171 1; — 2.° Paule, née le 3o mars 1709;
— 3." Marie-Madelaine, née le 16 mai 1710,
religieuse à la Visitation ; — 4.° Felice, née
le 20 février 171 3; — 5.° et 6.° Anne et
Elisabeth, mortes sans alliance;
b. Catherine, mariée, i ." à Jacques d'Abzac de
la Douze, seigneur de Villard et de Mezières ;
2." à Pierre de Bannes, seigneur de Bourdon ;
c. Henriette, religieuse ;
d. Louise, nommée par le Roi, au mois de
juin 1742, à l'abbaye de Sainte-Croix de Poi-
tiers, vacante par la mort de la dame de Para-
bère;
e. Marie;
f. Gabrielle, mariée, le 4 novembre 1726, à
Jacques de la Font de Jean, marquis de Saint-
Projet, de Rilhac, de Montesquiou, vicomte
de Lavedan, frère de Françoise de la Font de
Jean, mariée le 7 mai i6g6, à Charles-Fran-
çois d'Escars, marquis de Merville;
4.° Catherine, mariée à N..,. Filhet, seigneur de
la Curée ;
5.° Françoise, dite Mademoiselle de Ségur , tille
d'honneur de la Reine, en 1643, puis mariée,
i.°avec Alain du Faure, seigneur de la Roderie;
2° par contrat du 9 février i652, à Pierre de Bon-
neval, vicomte de Châteaurocher, tils d'Henri de
Bonneval, II' du nom, chevalier, comte de Bonne-
val, seigneur de Bknchefort, etc., gentilhomme
ordinaire de la chambre du Roi, premier cham-
bellan du duc d'Orléans, capitaine de cinquante
D'ESOARS. 209
hommes d'armes, et d Elisabeth Vigier de Saint-
Mathieu, sa première femme;
6.* Sara d'Escars, femme de Jouberi Tison, seigneur
d'Argenceet d'Ira.
XX. Charles d'Escars, porta d'abord le nom de baron
de la Renaudie , et ce fut sous ce titre que Charles ,
comte d'Escars, son parrain , qui, dès son bas âge, l'a-
vait pris chez lui pour 1 élever, le substitua au baron de
Caubon, son père , dans le comté d'Escars, la baronnie
d'Aix, la châtellenie de Ségur, aux seigneuries de Juil-
lac, de Beaufort, de la Roche, de l'Abeille, et aur. forêts
de Comberas , par son testament du 20 mars 1625. Il
eut, de sa femme Anne d'Escars , sa cousine , fille de
Jean d'Escars , seigneur de Saint-Bonnet , et de Jeanne
de Meillars:
I ." François, dont l'article suit ;
2." Jacques , abbé, puis marié, en juillet 1680,
avec Marie du Châtelet, en Lorraine, fille de
Henri, marquis du Châtelet et de Trichâteau,
et d'Angélique de Pouilly , morts sans enfants;
lui, en février 1 685, et elle, en 1694;
.>." Annet, comte de Saint Ybar, mort jeune ;
4.» Claude-Gabriel, mort à l'âge de cinq ans ;
5.* Jeanne d'Escars ;
6.* Marie , première femme de Louis - Joseph te
Rochechouart , seigneur du Bâtiment , fils de
Jean de Rochechouart, II* du nom de sa branche,
baron du Bâtiment, et de Marie de Mars de Mar-
' connay.
XXI. François d'Escars, II* du npqi,, comte d'Es-
cars, seigneur de Saint-Bonnet, Saint-Ybar, de la Roche,
de l'Abeille, et de la Renaudie, mort au mois de no-
vembre 1724, avait épouse, le i3 septembre 1682 ,
Marie-Barbe-Françoise Dreux-Redon de Salens, marquise
d'Esne et de Pransac, comtesse d'Egon, de Barret, etc.,
baronne de Manouville, fille d'Alexandre Dreux-Redon,
marquis de Pransac, et de Claude de Pouilly , marquise
d'Esne, morte le 11 janvier 1726. Il a eu de ce ma-
riage:
I.* Louis- François, dont Tarticle suit ;
2.' Marie-Françoise, morte jeune, sans alliance.
9- 't
210 D'ESGARS.
XXII. Louis - François d'Escars , comte d'Escars ,
marquis de Pransac, comte de Saint-Bonnet, seigneur de
la Roche, de l'Abeille, d'Aix, d'Esne et autres places, né
en 1687, lieutenant-général pour le Roi du haut et bas
Limosin, épousa , le 6 octobre 1708 , Marie- Françoise-
Victoire de Verthamon, fille de François de Verthamon,
seigneur de la Ville-aux-Clercs , conseiller au parlement
de Paris; et de Marie - Anne de Goury , sa première
femme. De ce mariage sont issus :
I ° François- Marie, dont l'article suit ;
2.° Jean - François , vicomte d'Escars , comte de
Saint - Bonnet , né le 7 octobre 1710 , mestre
de camp d'un régiment de cavalerie de son nom,
en 1744 , incorporé , en 1761 , dans celui de Pen-
thièvre, brigadier, le 10 mai 1748, et mestre de
camp, le 20 février 1761 ;
3.° Michel-Louis, dit le marquis de Saint-Ybar , né
le 28 septembre 1719, capitaine des vaisseaux du
Roi, mort sans alliance ;
4." Louis-Nicolas, qui fonde la troisième branche,
rapportée ci-après ;
5.° Jeanne - Thérèse- Elisabeth , née le 3o octobre
1711;
6.* Marie - Anne , née en mai 1714, abbesse de
Sainte-Croix de Poitiers :
7.° Gabrielle-Marthe , née le i5 septembre 171 5,
religieuse en la même abbaye , puis abbesse de
Saint- Aussonne d'Angouléme ;
8." Marie-Françoise , dite mademoiselle de Saint-
Ybar, née le 6 juillet 17 16;
Q." Jeanne-Elisabeth-Françoise d'Escars, née le 26
mars 17 18.
XXII I. François - Marie d'Escars , né le 8 octobre
1709, marquis d'Escars, menin de Monseigneur le Dau-
phin, père de Louis XVIII, maréchal de camp le 10
mai 1748, lieutenant-général du haut et bas Limosin^
pourvu en avril 1748, du régiment de Santcrre, par i«i
démission volontaire du marquis de Renel, depuis lieu*i
tenant - général des armées du Roi : beau - frère de sdj i
femme, Emilie de Fitz-James , dame du palais de ki J
Reine, fille de Jacques de Fitz-James, duc de Berwick,
pair de France , d'Angleterre , d'Ecosse et d'Irlande ,
D'ESCARS. 21,
grand d'Espagne, duc de Lerida et de Xerica , au
royaume de Valence, et d'Anne de Bulkeley, sa se-
conde femme; il est mort en lySS, et a eu de ce ma-
riage :
I.** Louis-François-Marie, comte d'Escars, premier
maître-d'hôtel du Roi, mort en Angleterre, che-
valier des ordres du Roi, et lieutenant-général
du haut et bas Limosin, lieutenant-général des
armées de S. M. , etc. ;
2." Jacques- François , vicomte d'Escars , capitaine
des vaisseaux du Roi, tué le 12 avril 1782, com-
dandant le vaisseau le Glorieux, contre les Anglais,
dans l'escadre de M. le comte de Grasse ;
3.** Jean-François, dont l'article suit ;
4.'* Françoise-Emilie, mariée, en 1767, à Louis-
Joseph Paris de Montmartel, marquis de Brunoy,
dont elle est veuve.
XXIV. Jean-François, duc d'Escars, né le i3 no-
vembre 1747, lieutenant - général des armées du Roi,
premier maître-d'hôtel de Sa Majesté, a épousé i." le
5 mai 1783, Pauline de la Borde, morte sans enfants
en 1792 ; 2.° en 1798, Rosalie-Marguerite-Marie-Thérèse
de Rancher, veuve d'Alexandre- Roger-François, marquis
du Pouget-Nadaillac , et fille de François-Michel-An-
toine, marquis de Rancher, baron de la Ferrière, com-
mandeur de l'ordre de Saint-Lazare , et d'Odille-Hé-
lène-Thérèse Testu de Balincourt.
TROISIÈME BRANCHE.
Comtes d'Escars.
XXIII. Louis-Nicolas d'Escars, né le 8 juin 1724,
chevalier de Malte, de minorité, colonel du régiment
de Normandie, en 1753, brigadier des armées du Roi,
le 10 février 1739, lieutenant-général des armées du
Roi, quatrième fils de Louis-François, comte d'Escars,
ei de Marie-Françoise-Victoire de Verthamon , mourut
en Westphalie, au mois de novembre 1795, ayant fait
U campagne de 1792, avec les princes. 11 avait 61 ans de
service, et avait reçu huit blessures à la guerre. Il avait
épousé, le 16 mai 1750, Marie - d'Artaguette , fille puînée
Je Jean-Baptiste-Marie , d'Artaguette . receveur général
212 D'ESGARS.
des finances de la généralité d'Auch , et de Victoire
Guilard de la Vacherie. De ce mariage sont issus :
i.° François-Nicolas-René, dont l'article suit;
2." Emilie-Françoise-Geneviève-Michelle- Jacqueline
d^Escars, née à Paris, en mars 1768.
XXIV. François-Nicolas- René , comte d'Escars ,
né le 12 mars ij5g, député de la noblesse de Châ-
tellerault aux états-généraux de 1789, pair de France,
lieutenant-général des armées du Roi, gouverneur de la
quatrième division militaire , capitaine des gardes de
Monsieur, commandeur de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis , a épousé Etiennette- Charlotte -Emilie de
Ligny, fille de Charles-Adrien, comte de Ligny, cheva-
lier, seigneur de Charmel, de Courtenay, etc. , mestre-
de-camp de cavalerie, et d'Elisabeth Jeanne de la Roche,
Fontenilles de Rambures. Il a de ce mariage:
i.° Amédée-François- Régis d'Escars; né à Cham-
bery , le 3o septembre 1790, maréchal des
camps et armées du Roi, gentilhomme d'hon-
neur et aide de camp de monseigneur duc d'An-
goulême, chevalier des ordres royaux et militaires
de Saint-Louis et de la Légion d'honneur;
2." Elisabeth-Geneviève-Jusline d'Escars, mariée,
en juillet 1808, à Alexis-Henri de Lancrau,
comte de Bréon , gentilhomme d'honneur de
Monsieur, colonel des carabiniers, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis.
QUATRIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Saint-Bonnet, éteints.
XV. Jean de Perusse, dit d'Escars, second fils
d'Audouin de Perusse , IV' du nom , et d'Hélène de
Roquefeuil, eut pour son partage les terres de Saint-
Bonnet, d'Alassac, de Fialex, de Saint - Ybar , de Cora-
beuf, de la Guyonnie, et de la Porte. Il servit dans les
armées de Charles VII en qualité d'homme d'armes de
ses ordonnances, sous la charge de Poton de Saintrailles;
épousa Catherine de Levis , quatrième fille d'Eustache
de Levis, baron de Caylus et de Bornac, et d^AIix de
Damas, dame de Cousan. Il eut de ce mariage:
D'ESCARS. 2l3
I ." Gabriel, dont Tarticle suit ;
2." Jeanne d'Escars, mariée, par contrat du 3i dé-
cembre i5i7, à Jacques de Clermont, chevalier,
seigneur de Chaste, fils d'Humbert de Clermont,
seigneur de Chaste et de Saint- Lattier, et de
Louise de Saint-Germain d'Apchon.
XVI. Gabriel d'Escars, chevalier, seigneur de Saint-
Bonnet, de Saint-Ybar, de Fialex, etc. , maria sa sœur,
en i5i7, et épousa Marie de la Tour, veuve de Jean,
seigneur de Hautefort , gouverneur du Périgord et du
Limosin , et fille d'Agne de la Tour , IV* du nom,
seigneur d'Oliergues, vicomte de Turenne ; et d'Anne de
Beaufort. De ce mariage est issu :
XVII. François d'Escars, seigneur de Saint-Bonnet,
de Saint-Ybar, de Fialex, etc. , qui épousa Anne de Livron-
Bourbonne , fille de Nicolas de Livron , seigneur de
Bourbonne , conseiller et chambellan du Roi et de
Claude de Roy. Il en eut :
XVIII. Léonard d'Escars, I" du nom, seigneur de
Saint-Bonnet, de Saint-Ybar, de Fialex, etc. , marié
le 14 novembre iSyo, avec Catherine de Jougnac, fille
de Léonard de Jougnac, seigneur de Foursac, et de
F'rançoise de Lubersac. Il testa le 24 mars 095, et sa
femme, le ti juin 1610. lien eut :
i.° Léonard, dont l'article suit ;
2." Bertrand, seigneur delà Perche;
3 .' Jacques, seigneur de Fialex, marié, par contrat
de mariage du i3 février 1602, avec Françoise
de Champagnac, fille de Jacques de Champagnac,
seigneur de la Vachère. Il ne vivait plus lors des
testaments de sa femme, des 23 et 25 mai 1626,
dans lesquels elle nomme ses enfants :
A. Bertrand , qui testa le i5 mai 1626, et
mourut sans alliance ;
B. Elie, vivant en 1626, mort sans alliance;
C. Guillaume , seigneur de Fialex de Féri-
gnac, etc. , institué héritier de son frère
aîné, par son testament du i5 mai 1626,
marié avec Marthe de Lasterie-du- Saillant,
dame de Marchai, par contrat du 5 novembre
2t4
D'ESCARS.
i633 ; il testa le i8 octobre 1676. Ses enfants
furent :
a. Eymeric d'Escars , seigneur de Fialex
et du Queyroux, marié par contrat du
17 octobre i66r, avec Catherine de
Beaulieu. Il lesta le 26 décembre 1671.
Ses enfants furent: — i.° Guillaume,
mort page du Roi Louis XIV; —
2.° Charles, seigneur de Fialex de Fé-
rignac, de Vignerac, du Queyroux, de
Bois-Robert, lieutenant de dragons dans
le régiment de Gobert, mort en 171 3 ;
il avait épousé, en 1692, Rose de Beau-
voir, fille de Frédéric de Beauvoir ,
seigneur de la Peyre, et de N .... de
Puylavaisse. Il en eut ; a. Jean, mort
sans alliance ; b. Maurice, lieutenant de
cavalerie, mort sans alliance ; c. Fré-
déric, mort jeune; ^. Dominique, sei-
gneur de Fialex, du Queyroux, de Fé-
rignac, de Vignerac, etc. , capitaine au
régiment d'Espinay; e. Charles, mort
jeune ; /. Dominique, le jeune, ecclé-
siastique ; ^. Catherine, mariée; h. N....
morte fille; /. Anne, religieuse à Saint-
Pardoux-la- Rivière , en Périgord. —
3.° Jean, mort sans alliance; — 4.** Ber-
trand, d'abord ecclésiastique, qui ensuite
se maria et eut un fils et une fille ; —
5.° Marthe, qui épousa i." N .... de
Boisseul, seigneur de la Contie; 2.° N. . . .
de la Châtie, seigneur de Mounay. Elle
mourut en 1724; — 6.° Anne, mariée
à N .... de Pompadour, seigneur de
Peraube;
b. Charles, religieux ;
c. François, capitaine dans le régiment du
Roi , infanterie. Il eut commission de
colonel , fut commandant du régiment
de Guienne infanterie, et fut tué à la
journée d'Anau, sans avoir été marié ;
d. Susanne, mariée avec Hérard d'Auroy,
seigneur do Chaumarcix ;
D'ESCARS. 2t^
D. Françoise , mariée , par contrat du o juillet
1617, àJean Piron du Repaire;
K. Suzanne, religieuse à Brives, en 1629;
F. Anne d'Escars;
G. Jeanne d'Escars . mariée le 4 juin ôg? ,
à Hélie de Lasteyrie , seigneur du Saillant ,
fils d'Arnaud de Lasteyrie, seigneur du Sail-
lant et de Flomont . chevalier de l'ordre du
Roi. et de Catherine de Carbonnier ;
H. Marguerite d'Elscar s;
4.° François d'Escars , seigneur de la Vernouille .
qui transigea avec Jeanne de Meillars, épouse de
Jacques d'Escars, seigneur de Saint-Bonnet, son
neveu, le ig janvier 1625. Il épousa Antoinette
de Bordes, et Ht son testament le i5 avril i636.
Ses enfants furent:
a. Bertrand d'Escars , qui fut hc'ritier de Befr
tragd , seigneur de la Perche , son oncle ',
par son testament du 18 mars 1644. Il épousa
au mois de février 1Ô54, Susanne d'Aurov.
sa cousine, fille d'Hérard d'Auroy, seigneur
de Chaumareix, et vivait en 1667. Sa posté-
rité est éteinte ;
b. Jacques, vivant le i5 avril i636.
XIX. Léonard d'Escars , II* du nom , seigneur de
Saint - Bonnet et de Saint- Ybar , épousa , par contrat
du 19 février 1602 , Adrienne de Bourdeilles , fille
d'André , vicomte de Bourdeilles et de Jacquette de
Montbcron. De ce mariage sont issus :
I ." Jacques, dont l'article suit ;
2/ Henri , seigneur de Saint-Ybar , tué au siège
de Valenciennes;
3.* Elisabeth , femme de Raimond de Lasteyrie ,
seigneur du Saillant.
XX. Jacques d'Escars, seigneur de Saint - Bonnet, j
prit le titre de comte d'Escars, qu'il prétendit lui avpjr
été donné par Jacques , comte d'Escars , frère aîné de
Charles , qui n'étaient que ses cousins au 6* degré. Il
épousa Jeanne de Meillars , fille de Jacques de Meillars^
seigneur de la Valette , et d'Isabeau du Murant , dont
il eut Jeanne d'Escars, mariée à son cousin. Charles
d'Escars. baron delà RenAuJie.
2i6 D'ESCARS.
CINQUIÈME BRANCHE.
Seigneurs de la Vaiigiiyon, Princes de Carency, éteints.
XV. Gautier de Perusse d'Escars , troisième fils
d'Audouin de Perusse , IV° du nom , et d'Hélène de
Roquefeuil , eut pour son partage les seigneuries de la
Vauguyon, la Coussière , Roussines, la Tour - de - Bars
et le Repaire ; il fit l'acquisition de la baronnie de
Saint-Germain-sur- Vienne; fut conseiller et chambellan
du Roi Charles VIII , sénéchal du Périgord et de la
Marche , et premier chambellan de Pierre , duc de
Bourbon. Il épousa, par contrat du i3 octobre 1498,
Marie de Montberon , fille de Louis de Montberon ,
seigneur de Fontaines et de Chalandray , et de Rade-
gonde de Rochechouart-Mortemart , sa première femme^
sœur de Françoise de Montberon , mariée à GeoflFroi de
Perusse , chevalier, seigneur d'Escars, et nièce , d'André
de Montberon , femme de Gautier de Perusse , seigneur
d'Escars, oncle de son mari. Elle eut de cette tante, la
seigneurie de Vareignes et de ses père et mère , celle
d'Aigrefeuille. De ce mariage est issu :
XVI. François d'Escars , seigneur de la Vauguyon ,
de la Coussière , de la Tour-de-Bars , du Repaire , de
Vareignes , d'Aigrefeuille , de Romazières , etc. , baron
dç Saint - Germain - sur - Vienne , conseiller et cham-
bellan du Roi François I*' , par lettres de l'an i53i ,
gentilhomme ordinaire de sa chambre, capitaine de cin-
quante hommes d'armes de ses ordonnances , chevalier
d'honneur , et premier écuyer d'Eléonore d'Autriche ,
seconde femme de ce prince , maréchal et sénéchal de
Bourbonnais , lieutenant-général et commandant pour le
Roi dans le Lyonnais, Dauphiné, Savoie, Piémont, etc. ;
il accompagna le connétable de Bourbon , lorsqu'il se
retira en Italie, l'an i523, mais il revint en France,
et fit son testament l'an i536. Il avait épousé, par contrat
dli'i2 février i5i6, Isabeau de Bourbon, fille et héri-
tière de Charles de Bourbon , prince de Carency en
Artois , seigneur d'Aubigny , et de Catherine d'Alègrc ,
sa troisième femme. De ce mariage vinrent:
1.° Jean, dont l'article suit;
a.^Susanne, mariée, par contrat jdu premier octobre
D'ESCARS. 217
i536, à Geoffroy de Pompadour, seigneur de
Laurière, vicomte de Combron ;
3.« Anne, première femme de Jean de la Queillc,
II* du nom, baron de Fleurât en Auvergne, de
Chàteaugay, etc. chevalier de l'ordre du Roi,
capitaine de 5o hommes d'armes, sénéchal et
gouverneur des comtés d'Auvergne et de Qer-
moni, dont postérité ;
4.» Marguerite , religieuse de Fontevrault au mo-
nastère de Boubon , en Limosin, puis abbessc
de Ligueux, ordre de Saint - Benoît, au diocèse
de Pèrigueux, par bulle du 2 5 mars i565, dont
elle prit possession le 20 décembre de la même
année que sa nièce eut l'abbaye , et mourut
en 089;
5." Catherine, morte sans alliance.
XVII. Jean d'Escars, prince de Carency, comte de
la Vauguyon, seigneur d'Abret , de Saint - Bonnet , de
Vendat, etc., était chevalier de l'ordre de Saint - Michel,
maréchal et sénéchal du Bourbonnais, en 1576, lorsque
Henri III le fit chevalier dz l'ordre du Saint-Esprit,
le 3i décembre iSjS. Il fut aussi conseiller aux conseils
d'état et privé, capitaine de cent hommes d'armes des
ordonnances, et lieutenant - général des armées du Roi,
en Bretagne, sous Henri de Bourbon, prince de Bombes.
Henri III érigea, en sa faveur, la terre de la Vauguyon,
en comté, par lettres du mois de juillet i586. Il mourut
le 21 septembre ôqS , ayant marié sa dernière fille,
le 10 du mois précédent. Il avait épousé , par contrat
du premier octobre i56i , Anne de Qermont, fille
^^'Antome de Clermont , III* du nom , premier comte
de Clermont en Dauphiné, vicomte de Tallart, seigneur
d'Ancy - le - Franc , grand maitre et général réformateur
des eaux et forêts de France, et de Françoise de Poitiers
de Saint- Vallier. De ce mariage sont issus :
r .• Claude, dont l'article suit ;
2." Henri, prince de Carency, après la mort de son
aine: il décéda en 1690, sans postérité d'Anne
de Caumont, marquise de Fronsac, qui avait été
fiancée à son frère; elle était fille unique et héri-
tière de Geoffroy, baron de Caumont, et de Mar-
guerite de Lustrac, marquise de Fronsac. veuve
2i8 D'ESCARS.
de Jacques d'Albon, seigneur de Saint - André,
maréchal de France. Elle se remaria, par contrat
du 5 février iSpS, à François d'Orléans, comte
de Saint-Pol, duc de Fronsac et de Château-
Thierry, dont elle resta veuve le 27 octobre
1 63 1 , et mourut le 2 juin 1 642 ;
3.° Diane^ princesse de Carency après la mort de ses
frèresj comtesse de la Vauguyon, etc., mariée,
i.'en iSySj à Charles, comte de Maure, en Bre-
tagne, chevalier de Tordre du Roi, dont elle
n'eut qu'une hlle, qui porta le comté de Maure
dans la maison de Rochechouart - Mortemart; 2.°
Louis de Stuer de Caussade. La maison de Caus-
sade étant fondue dans celle de Stuer, Diane
d'Escars fut obligée d'en prendre le nom et les
armes, et de les joindre aux siens. Louis de
Stuer, son second mari, comte de Saint-Mégrin,
capitaine de cinquante hommes d'armes , lieu-
tenant - général des armées du Roi, assista au
mariage d'Isabeau d'Escars, sa belle-sœur, en
iSgS, et mourut le 2 juin 1654. Leur fils unique
Jacques de Stuer de Caussade, comte de la Vau-
guyon, chevalier des ordres du Roi, grand sé-
néchal de Guienne, capitaine - lieutenant des
chevau - légers de la garde, mourut 1: 18 avril
1671, âgé de 83 ans, laissant postérité:
4.° Louise, nommée, suivant Sainte-Marthe, ab-
besse de Ligneux, par Henri III, sur la démission
de Marguerite, sa tante; elle eut ses bulles en
juin 1576, se démit quelques années après, et
celle qui lui succéda eut ses bulles le 6 février
i583.
3." Isabeau, dame de Combes, alliée, en présence
de son père et de sa mère, par contrat passé à
la Vauguyon, le 10 septembre iSgS, à Jean,
seigneur d'Amanzé et des Feuillées, baron de
Semur en Brionnais, gentilhomme ordinaire de la
chambre du Roi, capitaine de cinquante hommes
d'armes de ses ordonnances, gouverneur de Bour-
bon-Lancy, dont elle fut la première femme. Elle
mourut en décembre 1609.
XVI 11. Claude d'EscAHs, prince de Carency, fut
D'ANGLADE. 2lg
accorde avec Anne de Caumont , laquelle n avait pas
encore douze ans. Charles de Gontaut, baron de Biron,
depuis maréchal de France, qui avait prétendu à cette
alliance , l'appela en duel , et suivant les additions au
mémoire de Castelnau , ils se battirent entre Mont-
Rouge et Vaugirard près Paris, le 6 mars i586. L'Etoile,
auteur contemporain , marque ce combat au 8 mars ,
et dit que d'Escars et ses deux seconds , Charles d'Es-
tissac, unique héritier de sa maison, et Abadie , dit le
jeune, furent tués par Biron , secondé de Bertrand de
Pierre-Bufïière , seigneur de Genissac , et de N. de
Montpezat - de - Lognac. Par sa mort , la principauté
de Carency passa à son frère puîné, et au décès de ce
dernier , à Diane , qui l'a portée , avec le comté de la
Vauguyon, dans la maison de Stuer de Caussade.
Armes: de gueules , au pal de vair ; devises: !.° Sic
per usumfulget ; 2." Fais ce que dois, advienne que pourra.
ANGLADE. Terre située dans le Bordelais, qui a eu
ses seigneurs particuliers, à qui l'on ne connaît pas d'autre
nom. Celui Jusqu'auquel on remonte la filiation suivie
est :
I, Guillaume d'Anglade, 1" du nom, seigneur d'An-
glade , qui fit hommage au roi d'Angleterre , pour la
terre d'Anglade, en 1273. ^ Cet hommage, ainsi conçu':
Anno 1273 , Guillelmus de V Anglade , pro casale de VAn-
glade, se trouve à la chambre des comptes de Paris, dans
un grand livre in-folio , couvert de cuir noir sur bois,
marqué d'un double F rouge, commençant au 5 S'' feuil-
let de vélin , contenant les hommages de Guienne faits
au roi d'Angleterre, et par extrait, au cabinet du généa-
logiste des ordres du Roi. N. i, P. i, in fine;. Le même
nom de famille, le même pays, la même seigneurie, et
le même tems , ne permettent pas de douter que, de
Guillaume d'Anglade et de sa femme, dont on ignore le
nom, ne soit venu :
II. Pierre d Anglade , l" du nom, seigneur d'An-
glade; qualifié Caver^ c'est-à-dire, c/tev<z/ïer, dans le con-
trai de mariage d'Arnaud d'.\ngladc , son fils , avec Jeanne
220 D'ANGLADb:.
Tidon de Lormon, du 3 juin i3oo, auquel il assista. 11
eut de sa femme, dont le nom est inconnu :
1 ." Arnaud, dont l'article suit ;
2.» James, connu par un acte du 2 février 1280, et
par un autre du 18 juin r3o3.
III. Arnaud d'Anglade , I" du nom, seigneur d'An-
glade, est qualifié Don^et, c'est-à-dire, damoiseau, dans
son contrat de mariage avec Jeanne Tidon de Lormon ,
fille de Robert Tidon de Lormon , damoiseau , et de
noble Marcese, sa femme, du 3 juin i3oo, retenu par
Arnaud Larrivau. Ils donnent à leur fille , cent francs
bordelais, et quinze livres de rente à prendre sur les
biens qu'ils ont en Kairie , ou sur la terre de Lormon ,
avec l'ameublement spécifié dans le contrat de mariage ,
et un cheval enharnaché. Après la mort de Jeanne
Tidon de Lormon , dont on ignore s'il eut des en-
fants , Arnaud d'Anglade contracta une seconde alliance
avec Pelegrue de Curton. Un bail à nouveau fief, du
2 février i3i7, dans lequel Pelegrue de Curton est
dite mère de Pierre d'Anglade , pupille-fils d'Arnaud
d'Anglade, damoiseau, prouve qu'elle en était veuve en
i3i7, et qu'elle en avait eu Pierre d'Anglade, qu'elle
institua son héritier et son exécuteur testamentaire , avec
frère Luc de Latapie , gardien des frères mineurs de
Libourne , dans son testament du 2 décembre 1346,
retenu par Bernard de Grana , dans lequel elle se dit
veuve d'Arnaud d'Anglade, damoiseau, et dit en avoir eu
Pierre, qui suit : elle fit beaucoup de legs dans son testa-
ment , et choisit sa sépulture dans l'église àz Saint-Sul-
pice d'Ison, entre deux murs, devant l'autel de Notre-
Dame , à côté d'Arnaud d'Anglade , son mari ; elle
demande d'être ensevelie en habit de religieuse de Sainte-
Claire , et ordonne qu'on dise mille messes pour le repos
de son âme.
IV. Pierre d'Anglade , II* du nom , seigneur d'Anglade ,
chevalier, institué au testament de Pelegrue de Curton, sa
mère, du 2 décembre 1346, fut un de ceux qui, avec les
comtes d'Armagnac et de Périgord , les seigneurs d'Albrei,
de Buch, de Rausan, etc. , reconnurent, contre leur grc.
par ordre du roi Jean, le roi d'Angleterre, pour souverain
de Guienne ci de Gascogne, après le traité de Bretigny,
D'ANGLAOE. 22!
conclu le 17 mai i339, entre le roi Jean et Edouard III,
roi d'Angleterre, [Vêtus Fragment. Hist. Aquit. vêtus
Fragm.Hist. Angl. Cronic. Aquit. manusc. Dutillet, cA. 214;
Froissard, Hist. de Guienne manuscr.) II fit ?on testament,
le 24 août 1359, devant Bernard de Grana, dans lequel il
est qualifié de chevalier, et dit avoir été marié avec Rose
d'Albret. Il donne à ses enfants leurs droits respectifs,
fait plusieurs legs, demande à être enseveli dans l'église
de Saint-Sulpice d'Ison, devant l'autel de Notre-Dame,
à côté de Rose d'Albret , sa femme, et nomme Bérard
d'Albret, seigneur de Langoiran, pour son exécuteur
testamentaire. Il eut de son mariage :
!.• Arnaud, qui suit ;
2.* Pierre, religieux de l'ordre de Saint-Augustin,
pourvu de l'archevêché dWuch, par le pape Ur-
bain VI. Richard II, roi d'Angleterre, lui accorda
des lettres datées de Westminster, le 16 mars de
la sixième année de son règne, (i383) par les-
quelles il mande à ses lieutenant, sénéchal, et
autres, ses officiers en Guienne , de protéger,
maintenir et secourir, à main armée, s'il en est
besoin, venerabilem patremfratrem Petrum de An-
glanda sacrœ pagince pro/essorem, archevêque
d'Auch, pourvu, par le pape Urbain VI, de cet
archevêché, à l'encontre de l'anti-pape Robert et
de ses adhérents. (£'j: rotulo Vascon. annosexto Ri-
cardi, 2, ex. g, pro archi-episcopo auxitanensi , à la
Tour de Londres. N. H.) Pierre ne fut jamais
paisible possesseur de cet archevêché; il n'est pas
même sur le catalogue des archevêques d'Auch,
ainsi que le dit Brugère, religieux de Simorre, dans
son Histoire des Archevêques d'Auch; il paraît,
parce qu'il dit de Pierre d'Anglade, qu'il n'a connu
ni son nom, ni sa famille ;
3.* Bérard, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de
Jérusalem, ainsi qualifié dans le testament de son
père;
4.» Anne, alliée à Guy de Durfort, damoiseau.
V. Arnaud d'Anglade, II* du nom, seigneur d'An-
glade, chevalier, fut du nombre des chevaliers qui
firent hommage au roi d'Angleterre, dans l'église de Saint-
André de Bordeaux, le 9 juillet i363 (Au grand livre de
cuir noir , à la chambre des comptes de Paris , déjà
222 D'AN GL AD F,.
cité, et au cabinet du généalogiste des ordres du Roi,
n. I, pag. 2.). Il se trouva, en i3ô6, avec nombre
d'autres gentilshommes, dans l'armée que le prince de
Galles emmena au secours de Pierre-le-Cruel, roi de Cas-
tille, détrôné par Henri, son frère (Froissard, Chron.
Antiq. Manusc. Vet. Fragm.Hist. Aquit. Histoire deFrance,
Hist. d'Angleterre, Histoire de Guienne, manuscrite). 11
fut chargé, en iSyi, du gouvernement de la Guienne,
avec le captai de Buch, et les seigneurs de Mucidon et de
TEsparre, par le duc de Lancastre, gouverneur de cette
province, qui mena en Angleterre, Constance, fille aînée
de Pierre, roi de Castille, qu'il avait épousée à Rochefort.
[Vêtus Chronic.Aquitan. Histoire de Guienne, manuscrite.)
Il obtint, le 19 décembre 1377, ^^ Richard II, roi
d'Angleterre, des lettres de sauve-garde pour lui, pour
sa famille et pour ses biens, fut député en i393, avec
les sires de Labarde, de Tarride, de Pinterne, de Cas-
telnau et de Caupane, les jurats et consuls de Bordeaux,
de Bayonne_, et de Dax, vers Richard II, roi d'Angle-
terre, afin d'empêcher que la donation que Richard avait
faite de la Guienne et de la Gascogne, en faveur du duc
de Lancastre, son oncle, n'eût lieu. {Hist. de Guienne,
manuscrite). Arnaud d'Anglade avait épousé en premières
noces, Catherine d'Aubeterre , après la mort de laquelle
il prit une seconde alliance avec Marguerite de Monlaur.
Ses enfants furent :
Du premier lit:
1 ." Guillem-Amanieu, dont l'article suit;
2.* Pierre , l'un des onze écuyers de la compagnie
de Jean de Chazelle, écuyer, reçue à Croces-
lès-Bourges, le 28 juin 14 18 (Au cabinet du gé-
néalogiste des ordres du Roi, N. i, P. 2. );
3." Bonne d'Anglade, alliée, par contrat du 24 mai
1384, retenu par Arnaud Bomon, à Gaillard de
la Roque, damoiseau, seigneur du Gua. Arnaud,
son père, lui constitua cinq cents livres bordelaises et
trente-cinq livres de rente en fief, qu'il lui assi-
gnera, dans quatre ans, sur quelque partie de ses
terres, au moyen de quoi, elle renonça à tous
droits paternels et maternels, et à la portion des
biens de Pierre- Lambert tl'Aubeterre, chevalier;
D'ANGLADE. 223
elle fut assistée par Arnaud de Curion , baron de
Curton, chevalier ;
Du second lit:
4.* Gaillard d'Anglade, damoiseau, père de Mar-
guerite, mariée avec Jean de Copessac, damoi-
seau, par contrat du 16 août, 1425, retenu par
Arnaud Bomon.
VI. Guillem-Amanieu d'Anglade , 1" du nom ,
seigneur d'Anglade, chevalier, accepta pour lui, et pour
Pierre d'Anglade, damoiseau, son frère, en son absence,
la cession que Marguerite d'Anglade, leur nièce, tille de
Gaillard d'Anglade, damoiseau, leur fit, par acte du 6
août 1425, retenu par Arnaud Bomon, de tous ses droits
paternels sur la terre d'Anglade de la Mothe de Génissac,
entre-deux- mers, sur l'hébergement de Fronsac, et tous
autres endroits qui pourraient lui appartenir , tant aux
droits de son père , que de noble dame Marguerite de
Monlaur^ son aïeule, mère de Gaillard d'Anglade, son
père, et femme, en secondes noces, d'Arnaud d'Anglade,
son aïeul, à condition qu'ils lui donneraient en mariage
quatre cents livres bordelaises, avec ses robes et habille-
mens nuptiaux, et feraient les frais de ses noces, ce qui
fut exécuté par son contrat de mariage avec Jean de Co-
pessac , du 16 août 1425. Gdillem Amanieu se dit ,
dans cette transaction , tils d'Arnaud d'Anglade , che-
valier. Il fit son testament le 9 septembre 1428, devant Ar-
naud Bomon, notaire , dans lequel il fait mention d'Ar-
naud d'Anglade, son père , et de Catherine d'Aubeterre,
sa mère. Il déclare être marié avec Jeanne de Montferrant,
à qui il donne la jouissance de la terre de la Mothe de Gé-
nissac, pour la payer de ses droits, et la laisse jouissante,
conjointement avec Pierre d'Anglade, son frère, de tous
ses autres biens, jusqu'à ce que son héritier ait atteint
l'âge de vingt ans. Guillem Amanieu nomma David de
Montferrand , archevêque de Bordeaux , son exécuteur
testamentaire, et ne vécut pas long-tems après son testa-
ment , suivant une reconnaissance du 2 janvier 1429,
passée en faveur de Pierre d'Anglade, comme tuteur de
Jean d'Anglade, son neveu. Il déclara avoir eu de Jeanne
de Montferrrand^ son épouse :
r.* Jean, qui suit ;
224
D'ANGLADE.
." Navarrot d'Anglade, écuyer, seigneur de Co-
lombières et de Savonières , qui fut l'un des en-
fants d'iionneur du roi Louis XI , en 1463 et en
1464 , un des écuyers d'iionneur de ce prince,
l'an 1466 , suivant l'état de ses officiers, dressé
ces années (aux extraits du cabinet de M. de
Clairambault , généalogiste des ordres du Roi ,
concernant le nom d'Anglade, N. i , pag. 4. ). Il
épousa, par contrat passé le 8 janvier 1469, sous
le scel de Poitiers, parJevant Vivent et Fourret,
notaires, Madelaine de Chabot , fille de Louis
de Chabot, seigneur de la Grève, et de Jeanne
de Courcillon, stipulant pour cette demoiselle,
leur fille, par lequel est dit que ledit Navarrot la
prendra, avec tous les droits de succession qui lui
pourront appartenir, et qu'il promet bailler,
avant les épousailles, à Jean de Daillon, seigneur
du Lude, ou au seigneur de Mauléon, la somme
de dix mille écus dbr, pour retirer du seigneur
de Maillé, les terres de Colombières et de Savo-
nières, autrefoisvendues, par ledit Louis de Chabot,
audit seigneur de Maillé, lesquelles terres seront
héritage audit Navarrot, écuyer (d'un recueil
d"'extraits de titres sur la maison de Chabot, aux-
dits extraits et tome 4® des grands officiers de la
couronne, P. 563, n. i, pag. 4 et 5.), a été
chambellan du Roi et capitaine des ville et chàtel
de Mauléon en Poitou (du 14° mémorial de la
chambre des comptes de Paris, coté O, fol. VU
et VIII, don à Navarrot d'Anglade écuyer, sei-
gneur de Colombières, conseiller et chambellan
du Roi, de l'office de capitaine des ville et châtel
de Mauléon en Poitou, par lettres datées de Sen-
lis, le 22 février 1473, et auxdits extraits du ca-
binet de M. de Clairambault, n. i , pag. 5.) ; fit
hommage au Roi, le 4 août 1473, pour la terre
de Colombières, acquise du seigneur de Maillé
(d'i/h registre d'hommages faits au Roi, commen-
çant en l'année 1461, étant à la chambre des
comptes de Paris, et aux extraits du cabinet de
M. de Clairambault, n. i , pag. 6.). Il épousa, en
secondes noces, Françoise de Volvire, fille de Joa-
chim de Volvire, baron de Ruffcc, et de Marguerite
D'ANGLADt. iiS
Harpedanne de Belleville, et lemmc, en premières
noces de Joachim Rouault , seigneur de Bois-
ménard, de Gamaches et de Fronsac, maréchal de
France, mort en 1478 (Tome 7* des grands
officiers de la couronne , p. 99. Registres du parle-
ment de Paris, sous les dates du 26 mai 148 1 et
de l'année 1483, et aux extraits du cabinet du
généalogiste des ordres du Roi , n. i , p. 6 et 7. ) ;
fit hommage au comte Jean d'Angoulême , à cause
de Françoise de Volvire , sa femme , le 2 mai
i486 (de l'inventaire des titres trouvés au trésor
de M. le comte Jean d'Angoulême, fait par Cor-
lier, lieutenant-général d'Angoulême, l'an 1487,
et aux extraits du cabinet de M. de Clairambault,
n. I, p. 7. ) ; il mourut, le 2 septembre 1489, au
château de Gamaches, et fut enterré dans la cha-
pelle de Notre-Dame du même château. ( Attes-
tation de plusieurs prêtres de la paroisse et sei-
gneurie de Gamaches, du 19 mars 1492, portant
que, le 2 septembre 1489, feu Navarrot d'Anglade ,
seigneur de Colombières , décéda au château dudit
Gamaches, et fut enterré en la chapelle de Notre-
Dame du même chàtel. Aux extraits du cabinet de
M. de Clairambault, généalogiste des ordres du
Roi, n. I , p. 8. ]. On ne connaît point sa posté-
rité.
N bâtard , à qui Guillem-Amanieu légua deux
cents livres bordelaises dans son testament,
connu sous le nom de bâtard d'Anglade , archer à
la petite paye, sous messire Louis de Crussol,
grand-panetier de France, ensuite capitaine de
cent lances, le 25 septembre 1461. (Extrait du
21* compte d'Antoine Raguier , trésorier des
guerres à la chambre des conrptes de Paris et au
cabinet du généalogiste des ordres du Roi, n. i,
pag. 3.)
VII. Jean d'Anglade , I" du nom , seigneur d'An-
glade , Beleyron , la Mothe - Génissac , Castelbel , Lau-
besc , etc. , chevalier, signa, avec l'archevêque de Bor-
deaux, les seigneurs de Moniferrant, Duras, Lansac, etc. ,
les articles du traité que les Bordelais conclurent avec le
roi Charles VII , le 12 juin 1451; et le 19 du même mois ,
226 D'ANGLADE.
le comte de Dunois reçut le serment des mêmes seigneurs
(Jean et Alain Chartier , Monstrelet , Vet. Chrome.
Aquitani manuscript. Histoire delà Guienne, manuscrite ,
chronique bordelaise). Persuadés cependant . que le
traité de Bretigny les rendait, malgré ce serment, sujets
du roi d'Angleterre que leurs ancêtres avaient reconnu
cent ans auparavant, par ordre du roi Jean, ils reçurent
le général Talbot dans Bordeaux, le 3o octobre 1452 ; et
le 12 juillet suivant , le général Talbot ayant été tué , avec
son fils, au combat de Gastillon, Jean d'Anglade y fut
fait prisonnier (Jean et Alain Chartier, Monstrelet, Vet.
Chrome. Aquit. mamiseript. Histoire de Guienne , manus-
crite , chronique bordelaise). La terre d'Anglade fut
confisquée et donnée à Antoine d'Aubusson, seigneur de
Montcil, chambellan du Roi , par lettres du 26 novembre
1453, enregistrées en la chambre des comptes de Paris,
le 25 juillet 1456 (Au ii* mém. de la ch. des comptes
de Paris, coté L, conmençant en 1448 , et finissant en
1480, fol. III, et au cabinet du généalogiste des ordres
du Roi , n. I , pag. 2]. Jean d'Anglade resta prisonnier
au châtelet de Paris , jusqu'au règne de Louis XI , qui
donna des lettres datées de Blanquefort , le 27 février
147 1 , enregistrées au parlement de Bordeaux, le 3 août
i486 , portant abolition , pour Jean d'Anglade , cheva-
lier, natif du pays de Bordeaux , qui avait été pris dans
l'armée de Talbot , nonobstant son serment fait au roi
Charles VII, après la réduction de la Guienne, en 1451,
et lui permet de s'accorder avec Antoine d'Aubusson ,
chevalier, à qui le Roi, son père, avait donné la terre
d'Anglade confisquée (Extrait du registre des Chartres
du roi, coté 198, étant à la Sainte-Chapelle du Palais,
à Paris. Extrait des registres du parlement de Bordeaux,
et au cabinet du généalogiste des ordres du Roi, n. i,
pag. 4 et 5). Il fut un des favoris de Louis XI, l'un des
cent gentilshommes de son hôtel de la première bande,
ordonnés pour la garde de son corps, depuis 1473, jus-
qu'au dernier août 1483 (suivant les rôles des payements
de cette compagnie, au 14" mémorial de la chambre des
comptes de Paris, coté O, et au cabinet du généalogiste
des ordres du Roi, n. i , pag. 5.) ; l'un de ses chambel-
lans (Fol. 72, V". Don à messire Jean d'Anglade, che-
valier , seigneur dudit lieu , conseiller et chambellan du
Roi, des baronnies de Rouy, de Boubert et d'Allet, qui
D'ANGLADE. 227
appartenaient à Charles d'Artois , en son vivant comte
d'Eu, par lettres données à Paris, le 6 mars 1472.
14' Mémor. de la ch. des compt. de Par., coté 0,fol, 44,
n. I, p. 5. )i il fut aussi capitaine des villes de Mont-
Flanguin et de Villeréal , en la sénéchaussée d'Agënois,
par lettres données à Paris, le 7 septembre 1472, signées
par le Roi (Au 14" mémorial de la chambre des comptes
de Paris, cote, O. fol. 44, n. i, p. 5.). Il donna, en
cette qualité, le 3 décembre 1476, quittance de 80 livres
tournois, attachées à son emploi de capitaine, signée de
lui, et scellée du sceau de ses armes, où Ton voit une
aigle à deux têtes, pour cimier, une tigure humaine issant
du casque, et tout autour scel de Jean d'Anglade. (L'ori-
ginal de cette quittance en parchemin, est au cabinet de
M. de Gagnières, biblioth. du Roi au portefeuille, coté
Gouverneurs et Capitaines, n. i, p. 10. ) Il fit hommage
au seigneur de Rosan , pour la terre de Laubesc , en
Basadois, par acte du 10 août 1474, retenu par P. de la
Coz, clerc et notaire, et fut enterré à Bordeaux, dans la
chapelle de Notre-Dame de Pitié de la paroisse de Saint-
Remi, ainsi qu'il se voit dans le testament de Pierre
d'Anglade, son fils, du i3 juillet 1492, qui prouve qu'il
avait été marié en premières noces, à Jeanne de Lalande
connue par une reconnaissance en sa faveur, du i5 fé-
vrier 1466, dans laquelle elle est dite femme de Jean
d'Anglade, chevalier, et, en secondes noces , à Isabeau
de Ferranhes. Ses enfants furent :
Du premier lit :
I .' Pierre, dont l'article suit;
2.* Isabeau, mariée à Jean , seigneur de Nanian,
damoiseau;
Du second lit : •
3." Simon, substitué par Pierre, son frère, qui a
formé la branche des seigneurs de Sarrasan;
4.* Guillaume, tué, en i537, au pas de Suze, ca-
pitaine dans les bandes gasconnes.
VU. Pierre d'Anglade, III* du nom, seigneur
d'Anglade, Castel-Bel , Laubesc et Beleyron, chevalier,
fut l'un des cent gentilshommes de la maison du Roi
Louis XI, de la première bande, ordonnés pour la garde
de son corps , depuis le 1" septembre 1472, jusqu'en
228 D'ANGLADE.
i486 (Rôles des paiements faits à cette compagnie, 14*
Mémor. de la Ch. des Comptes de Paris, cote O. n. i . p. 5) ;
écuyer d'écurie du Roi ; il donna, en cette qualité, quit-
tance de 33o 1. tournois, attachées à sa charge, le 19 août
1481, signée de lui, et scellée de son sceau, où Ton ne
distingue plus rien (l'original de cette quittance , en
parchemin, est au susdit cabinet de M. de Gagnières,
Bibliothèque du Roi , au portefeuille coté Gouverneurs
et Capitaines, n. i, p. 10 ). On lit dans le troisième tome
des grands officiers de la couronne , page 382 , qu'il
épousa, en 1478 , Marguerite de Béarn , fille naturelle
de Gaston de Foix, captai de Buch, comte de Benauges
et de Longueville , de laquelle on ne lui connaît pas
d'enfants ; après sa mort, il prit une seconde alliance
avec noble dame Berne Vigne, dont il fait mention dans
son testament, fait à Bordeaux, le i5 juillet 1492, de-
vant deux notaires dont les noms ne paraissent plus, le
parchemin étant corrodé ; il lui donne 1100 I. bordelaises,
et il veut qu'elle soit entretenue dans sa maison, jusqu'à
ce qu'elle en ait été pavée, de même que des 2, 000 livres
de dot qu'elle lui avait apportées ; il donne à Isabeau dWn-
glade , sa sœur, femme de Jean , seigneur de Nanian,
les maisons nobles de Gastel-Bel et de Laubesc, avec tous
les droits y appartenants ; il fait des legs à deux enfants
naturels qu'il avait ; il veut qu'Isabeau de Ferranhes, sa
belle-mère , jouisse de la terre de Beleyron , jusqu'à ce
qu'elle soit payée de sa dot, et de ce que Jean d'Anglade,
chevalier, son mari, et père du testateur, lui a donné
par son contrat de mariage ; il fonde à perpétuité , pour
tous les vendredis de l'année, un service dans la chapelle
d&Notre-Dame-de-Pitié, de l'église St-Remi; il institue
pour son héritier ou son héritière , le posthume ou la
posthume dont sa femme pourra accoucher, et au cas qu'elle
ne soit pas enceinte , ou qu'il n'ait point d'enfants, il
nomme Simon d'Anglade, son frère, fils d'Isabeau de
Ferranhes, sa belle - mère, son héritier, suivant la subs-
titution apposée au testament de Jean d'Anglade, son
père; cinq jours après, et le 20 du même mois de juillet,
il fit un codicille devant Jehan de Peyrol, clerc et notaire
dans lequel il confirme la substitution qu'il avait faite dans
son testament, et dans le cas de la substitution, donne
2,000 1. bordelaises à Guillaume d'Anglade , son autre
frère, second fils d'Isabeau de Ferranhes, sa bcllc-mère.
D'ANGLADE. 22q
Pierre d'Anglade, ou ne mourut pas de cette maladie,
ou il vint après sa mort, une fille posthume, dite
Catherine d'Anglade , qui , par mariage , pona la terre
d'Anglade et ses autres biens dans la maison de Verdun,
elle est qualitiée de dame d'Anglade, dans une reconnais-
sance en sa faveur, du 21 janvier iSog; elle n'existait
plus vraisemblablement en i533 , puisqu'on trouve une
reconnaissance du 20 février de la même année, en faveur
de Jean de Verdun, son fils, seigneur d'Anglade; un
bail à nouveau fief, du 20 Juillet 1543, fait par Antoine
de Montpezat, tant en son nom qu'au nom de Jean de
Montpezat, son fils , et la quittance que Simon d'An-
glade leur donna le 5 octobre de la même année , des
droits qu'il avait sur la terre d'Anglade, prouvent qu'An-
toine de Montpezat avait épousé l'héritière d'Anglade; et
une reconnaissance du 7 janvier i566, en faveur de Ga-
briel de Montpezat , qu'elle avait pour son partage cette
terre qu'elle porta , par mariage , dans la maison de la
Roche-Aimon , doû elle passa , par vente, en iSjS , à
Etienne de Pontac , trésorier de France, à Bordeaux,
et Jean-François de Pontac, conseiller au parlement de
cette même ville, la vendue, en 1736, è Jean Pelet ,
secrétaire du Roi , à Bordeaux , dont les descendants
l'ont possédée depuis.
SECONDE BRANCHE
Seigneurs de Sarrasan.
Vin. Simon d'AsGLADE, écuyer, seigneur de Sarrasan,
fils de Jean d'Anglade , chevalier , seigneur d'Anglade ,
et d'Isabeau de Ferranhes, sa seconde femme, ne profita
pas, comme on vient de le voir, de la substitution faite
en sa faveur, par Pierre III* du nom, seigneur d'Anglade,
son frère, dans son testament du i5 juillet 1492: après
avoir servi en qualité de gendarme , dans la compagnie
du sire d'Albret , il s'éta'olit à Condom , où il épousa
Isabeau du Luc, fille de Jean-Pierre du Luc, seigneur de
du Luc, et de Françoise de Lupé ; il fut assisté dans son con-
trat de mariage du 3 décembre t5io, retenu par Barthélemi
Depodio , prêtre et notaire , par Isabeau de Ferranhes .
sa mère , et par Simon de Ferranhes , seigneur de Ber-
mon , son oncle; fut institué héritier par Isabeau de
23o D'ANGLADE.
Ferranhes, dans son testament du 9 décembre i5i2, re-
tenu par le même Depodio, qui fut enterré dans l'église
des religieux carmes de Condom; donna le 5 octobre 1543,
par acte retenu par Delassis, et le 2 mai i55i, par acte
retenu par Desclache , à Jean de Montpezat , seigneur
d'Anglade, quittance de tous les droits qu'il avait sur la
terre d'Anglade, tant du chef d'Isabeau de Ferranhes, sa
mère, que de celui de Guillaume d'Anglade, son frère,
mort capitaine dans les bandes gasconnes; assista Jean
d'Anglade, son fils, dans son contrat de mariage du 18
juin 1545, et fit son testament le 21 juillet i55i, devant
Delacaze: il dit avoir eu d'Isabeau du Luc, sa femme:
i." Jean, qui suit:
2.° Arnaud, né le 22 mai 1524, tué en i562, à la
bataille de Dreux, gendarme dans la compagnie
du duc de Guise;
3.° Marguerite , née le 7 avril 027, alliée, par
contrat du 18 janvier i55o, à Jean-Jacques de
Montant, seigneur de Monteils;
4.° Jean, né le 5 octobre 1529, guidon d'une com-
pagnie de cinquante hommes d'armes, suivant un
acte du 29 janvier 1589, retenu par de Carrère,
où il paraît en qualité de curateur de Jérémie
d'Anglade , homme d'armes , et de Jean d'An-
glade, archer dans la même compagnie, ses ne-
veux. Isabeau du Luc, était morte quelques jours
auparavant, après avoir fait son testament, le 18
mai i55i, devant Desclache, dans lequel elle fait
mention de ses quatre enfants, et lègue à Cathe-
rine d'Artigola , sa belle-fille , ses perles et son
diamant.
IX. Jean d'Anglade, II* du nom , écuyer , seigneur
de Sarrasan, né le 12 septembre i5i2; entra fort jeune
dans les bandes gasconnes , dans la compagnie de Guil-
laume d'Anglade, son oncle; après y avoir reçu , en i537,
une blessure considérable, au pas de Suze, où Guillaume,
son oncle, fut tué, il se retira du service, épousa Cathe-
rine d'Artigola, fille de Samson d'Artigola , seigneur de
Bailac, et de Marie de Montlezun, par contrat du 18 juin
1545, retenu par J. Motes , où il fut assisté par Simon
d'Anglade, son père; paya, par acte du 26 août i55i ,
retenu par Desclache, à Jean-Jacques de Montaut, sei-
D'ANGLADE. 23l
gneur de Monteils , son beau-frère , les droits qui reve-
naient à Marguerite d'Anglade, sa sœur , et Ht son testa-
ment , le 27 février iSya, retenu par Botinelli , où il
nomme Jean d'Anglade, son frère , son exécuteur testa
mentaire , et dit avoir eu de Catherine d'Artigola , sa
feue femme :
I.' Jércmie, qui suit;
2.° Jean, auteur de la branche des seigneurs de la
Bastide, rapportée ci-après.
X. Jérémie d'Anglade , écuyer , seigneur de Sarrasan .
né le i" septembre iSôy, premier né, vingt-deux ans
après le mariage de son père, était, en iSSp, homme
d'armes dans une compagnie de cinquante hommes
d'armes, dont Jean d'Anglade, son oncle, était guidon,
suivant un acte du 29 janvier de cette même année; il
en fut ensuite lieutenant ; fut fondé de procuration, par
acte du 4 avril 1606, retenu par Delarribau , par Jean
d'Anglade, son frère, écuyer, capitaine d'une compa-
gnie au régiment de Nérestan , pour toucher toutes les
sommes dues à l'hérédité de Jean d'Anglade, écuyer,
leur père ; transigea avec ledit Jean d'Anglade, son frère,
relativement aux dispositions testamentaires de Jean
d'Anglade, leur père, par acte du 20 novembre 1609,
retenu par Boet; épousa Françoise de Nost, tille de
François de Nost, conseiller au parlement de Bordeaux,
et d'Isabeau du Roy, par contrat du i*' novembre 1612,
retenu par Dauguin, dans lequel il fut assisté de messire
Antoine de Cous, évêque de Condom, et de Jean d'An-
glade , son frère, écuyer. Jérémie tit son testament le
27 février 1624, devant Dauguin, mourut à Paris, le
29 novembre de la même année , et fut enterré dans
l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois ; Françoise de Nost
est morte en 1660. Il en eut :
1." Guillaume , qui suit;
2." Jérémie, né le 22 juillet 1622, capitaine au
régiment de Bourbonnais, suivant un acte du 25
novembre i652 , mort le 3o septembre 1673 ,
sans avoir été marié ;
3.° et 4.° Deux tilles jumelles, nées le 19 décembre
1619, Marie, religieuse clarisie , à Nérac, et
Sylvie, mariée avec Bertrand Dupuy-Pensens.
président à l'élection de Condom.
232 D'ANGLADE.
XI. Guillaume cI'Anglade, II I' du nom, écuyer, sei-
gneur de Sarrasan, aé le i3 décembre 1617; épousa, par
contrat du 23 février 1647, retenu par Lagutere, P'ran-
çoise de la Roche, fille d'Isaac de la Roche, seigneur
d^Arnauton, et de Marie de Gisteris. Il transigea avec
Jérémie d'Anglade, son frère, capitaine au régiment de
Bourbonnais, par acte du 25 novembre i652, retenu
par Delamerade, fit son testament le 6 juillet 1676, de-
vant Derison, et mourut le 14 août 1678. Françoise delà
Roche est morte le i5 janvier 1688. De ce mariage sont
issus ;
I •• Isaac, qui suit;
2." François: I ^ .
^ o A .. T? • morts jeunes;
3.° Autre François, \ ' '
4.» Jean , né le 20 septembre 1654, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaine
des grenadiers au régiment d'Oleron; ses lettres
de passe à cette compagnie, lui furent expédiées
au camp devant Barcelonne, le 4 avril 1706, par
le maréchal de Tessé, et le 2 3 mai suivant, il eut sa
commission delà cour. Il mourut en 1707, au camp
devant Tortose, des suites de cinq blessures qu'il
avait reçues à la bataille d'Almanza, à la tête de
ses grenadiers, desquels il ne revint que sept ;
5.** Françoise , née le 14 mai i656; alliée, par con-
trat du 18 juin 1674,3 Guillaume de Peirecave,
seigneur de Pomés, morte en 17 15;
6.° Joseph , né le 25 mai 1661, capitaine au régi-
ment de Piémont, par commission du 20 août
1688; tué au siège de Namur, en 1692;
7,« Jeanne, née le 22 mai 1662 , religieuse clariste,
àNérac; morte le 7 décembre 1739;
^'Ôfr^-""^' ! religieuses claristes, à Condom;
9,° Marie, / '
10." Anne, née le 18 octobre 1667 , religieuse ur-
suline, à Condom, morte en 1725;
ii.o Madelaine, née le i" mai 1669, alliée en 1688,
à Jean de Mineri, seigneur de la Teulère, morte
en 1740.
XII. Isaac d'ANGLADE, écuyer, seigneur de Sarrasan ,
né le 14 juillet 1648, capitaine au régiment de Piémont,
par commission du 28 décembre 1677; fut blessé à la
D'ANGLADB. 233
défense de Maestricht, assiégé en 1676, par le prince d'O-
range ; épousa, par contrat du 10 février 1679, retenu
par Berniet, Hélène de la Bastide, tîUe de Michel de la
Bastide, seigneur du Port de Bonneau, et de Marie de
Langelic; transigea avec Joseph d'Anglade, son frère,
lieutenant au régiment de Piémont, par acte du 12 jan-
vier 1686, retenu par la Roupilhère. Hélène de la Bastide
est morte en 1690, et Isaac d'Anglade, le 5 mai 171 5.
Leurs enfants furent :
!.• Jean, qui suit :
2.» Joseph, né le 19 mars 1689, suivant son ex-
trait de baptême, numéro 33, enseigne de la co-
lonelle du régiment dOleron, par lettre du 27
mars 1707, a eu une jambe emportée d'un boulet
de canon, au siège de Tortose, le 2 5 août de la
même année, suivant le certificat du maréchal de
Barwick, du 16 janvier 1708; mort le 28 janvier
1760, retiré du service avec une pension du Roi;
3.' Françoise, née le 25 août i683, alliée, en 1704,
à Jean de Melignan, seigneur de Trignan ; morte
en 1734;
4.' Catherine,
3.» Hélène, /
^ . ., . . mortes jeunes.
6.* Mane, i '
j." Autre Hélène , )
XIII. Jean d'ANGLADE, III' du nom, écuyer , sei-
gneur de Sarrasan , né le 4 octobre 1680, a épousé, par
contrat du 26 novembre 1705, retenu par Berniet, Jeanne
de Rieutort de Bourrousse, fille d'Antoine de Rieutort,
seigneur de la Nogaréde, et de Marie du Bourdieu. Jean
d'Anglade mourut le 27 octobre 1748 , et Jeanne de
Rieutort , le 4 septembre 1733. De son mariage sont
issus :
I .° Joseph-Marie, qui suit ;
2.* Sept enfants morts enbasàgc, dont il est fait
mention au contrat de mariage de Joseph-Marie ,
numéro 35 ;
3.* Laurens , né le 20 octobre 1720, prêtre de l'o-
ratoire, où il fut enterré en 1735 .
XIV. Joseph-Marie d'ANGLADE , écuyer . seigneur de
Sarrasan, né le 3'i mai 171 3, a épousé, le t" décembre
»743 . Anne de Courtade de Graziac . morte le 19 dé-
334 D'ANGLADE.
cembre lySS, fille de Gaston de Courtade, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaine au
régiment des cuirassiers , seigneur de Leberon, et de
Marie du Puy-Pensens. De ce mariage sont issus :
i.° Marie-Jeanne, née le 4 mai 1747, morte le 18
mai 1749;
2.° Joseph-Anne, qui suit ;
3.° Laurence, née le 19 novembre; et morte le 19
décembre 1755, le même jour que sa mère.
XV. Joseph-Anne, marquis d'Anglade, né à Con-
dom, le i5 juin 1749, mousquetaire du Roi dans la pre-
mière compagnie, le 2 novembre 1767, capitaine au
régiment du colonel-général dragons, le 21 mai 1771 ;
lieutenant-colonel du même régiment, le 24 juin 1780;
colonel du 1 1" régiment de chasseurs à cheval, le 25 juil-
let 1791 ; émigré le 22 lévrier 1792; a fait la campagne
de 1702, à l'armée des princes, sept campagnes à l'ar-
mée de Condé, a été en Russie, et n'a quitté ledit corps
qu'à son licenciement en 1801, a été fait chevalier de
Saint-Louis, le 3 novembre 1787; maréchal de camp, le
35 juin 1794, et lieutenant-général des armées du Roi,
le 22 juin 18 14. Il est commandeur de l'ordre noble
de Hohenlohe, et a épousé, par contrat du 25 juin
1784, demoiselle Françoise-Sophie Vieillard, dont sont
issus :
i." Augustin-Hypolite d'Anglade, né à Paris, le 28
août 1789, entré en qualité de brigadier dans la
garde nationale à cheval, à sa formation, en mars
18 14 ; mousquetaire du roi dans la première com-
pagnie, le !""■ juillet 18 14; lieutenant de hus-
sards au régiment du Haut-Rhin, à sa création
en 181 5 ;
2.» Alphonse- Laurent d'Anglade, né à Ivry , près
Paris, le 4 octobre 1791, mort le i3 décembre
1795;
3." Hélène d'Anglade, née à Pans, le 4 août 1787,
mariée, le 8 février 18 14, à messire Amédée
d'Houdemard de Pont Saint-Pierre.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de la Bastide.
X.Jean d'Anglade. lll' du nom, écuver , seigneur
D'ANGLADE. . 235
ic la Bastide , né en i568 , 2* fils de Jean d'Anglade , sei-
gneur de Sarrasan et de Catherine d'Artigola, fut d'abord
rcher dans la compagnie de cinquante hommes d'armes,
iont Jean d'Anglade, son oncle, était guidon. Il en fut
^nsuitc lieutenant , après Jére'mie d'Anglade, son frère.
Cl puis capitaine de cent hommes au régiment de Né-
restan, suivant un acte du 5 mars i6o5, retenu par de
Larribau , suivant la procuration qu'il consentit , le 4
avril 1606, devant de Larribau, en faveur de Jérémie son
trère , et la transaction qu'il passa avec lui, le 20 no-
vembre 1609. Il épousa Marie d'Imbert, fille de Robert
d'Imbert, lieutenant particulier au sénéchal de Condom,
et d'Anne Lesage , par contrat du 12 décembre 1609,
retenu par Delagutère, où il fut assisté de Jérémie d'An-
glade , seigneur de Sarrasan , son frère. Il substitua gra-
duellement les enfants mâles de ses enfants, et dans le
cas où ils n'en auraient ni les uns ni les autres, il ap-
pelle à la substitution Jérémie, son frère ; et à son défaut,
ses enfants mâles , s il en a , dans son testament du 22
juillet i6i6, retenu par de Larribau, et mourut dans le
même mois. Il eut de son mariage :
I .' Jean-François, mort sans alliance ;
2.° Jean, qui, de Marie de Listery, a eu Esther
d'Anglade , alliée en 1678 , à Sébastien de Redon ,
seigneur des Fosses, morte en lydo ;
3." Jacques, qui suit.
XI. Jacques d'Anglade , écuyer , seigneur de la
Bastide, capitaine au régiment de la Reine, infan-
terie, puis major de celui d'Anjou, infanterie, suivant des
lettres de rémission , du 26 mars 1648 , épousa, par
contrat du 12 janvier 1649, retenu par Rison, notaire,
Esther du Broca, fille d'Isaac du Broca, avocat du Roi
au présidial de Condom , et de Catherine Gasquet de Vin-
zole. Il fit, dans son testament, du 28 avril 1657, re-
tenu par de Richeaume, sa femme héritière, à la charge
de rendre son hérédité à Antoine, son fils, quand il au-
rait atteint l'âge de vingt-cinq ans. Ses enfants furent :
I ." Antoine, dont Tarticle suit ;
2.» Françoise, alliée, par contrat du 22 mai 1678,
à Michel de Blatbourg , seigneur de la Bastaillc ;
3.» Marie, morte en bas âge.
XII. Antoine d'Anglade, I" du nom , écuyer, sei-
236 D'ANGLADE.
gneur de la Bastide, épousa , par contrat du 28 mars
1678, retenu par la Roupilhère, Marie de la Fourcade,
tille de Philippe de la Fourcade , seigneur du Pin , et de
Marguerite Broguières de Nosières ; attaqua Esther d'An-
glade, sa cousine germaine , épouse de Sébastien de Re-
don , seigneur des Fosses , au sujet de la substitution
apposée au testament de Jean d'Anglade, seigneur de la
Bastide, leur aïeul, du 22 juillet 161 6. La substitution
fut déclarée ouverte en sa faveur, par arrêt du parlement
de Bordeaux du 14 juillet 1684. Mais ils se concilièrent
par une transaction du 8 janvier 1687, confirmée par une
nouvelle, du 27 juillet 171 1, entre Esther et Joseph
d'Anglade , capitaine au régiment de Boulonnais , fils
d'Antoine. Ce dernier mourut en 1697, et Marie de
Fourcade, son épouse, le i" février 1737. Leurs en-
fants furent :
L^Jean, sous-lieutenant au régiment de Cham-
pagne, suivant un certificat de service du 1"
mai 1698, ensuite cornette dans le régiment de
Fimarcon, dragons, tué à la surprise de Crémone,
en 1702;
2.* Joseph, capitaine au régiment de Boulonnais,
par commission du 10 février 1705 , chevalier de
Saint- Louis , par provisions du 3o mai 1731 , mort
à Condom, le 10 janvier 1751, retiré chez lui,
criblé de blessures , après quarante ans de ser-
vice ;
3.° Jacques, lieutenant d'une compagnie franche,
mort curé de Réault , au diocèse de Condom ,
en 1 740 ;
4.° François , capitaine au régiment de Boulonnais ,
par commission du 10 décembre 1710, mort en
1734, après le siège de Philisbourg ;
5,° André , lieutenant au régiment de Boulonnais ,
par lettres du 17 novembre 1710 , tué au siège de
Bouchain ;
6." Antoine, qui suit ;
7.° Thérèse, morte à Condom, sans alliance, le 1 1
juin 1766 ;
S." Marie, alliée, par contrat du 8 juillet 1730, à
André de Saint-Germe d'Ascongues , seigneur
d'Estrepai, morte le 3 avril 1768 ;
DE MIOMANDRE. 23^
XIII. Antoine d'Angladk , II* du nom, écuyer ,
seigneur de la Bastide et de Grave, né le 8 décembre
1693 , capitaine au régiment de Boulonnais, par com-
mission du 2 janvier lySS; chevalier de Saint-Louis, par
lettres du 8 octobre 1745, et lieutenant-colonel du régi-
ment du Boulonnais, par commission du i5 mai 1757,
s'est retiré après quarante-cinq ans de service: il a été
blessé à lattaque des lignes d'Ettingue, en 1734; à la
bataille de Rocoax, et a reçu quatre coups de feu à
ralTairc de Lassiite, en 1747, à la tète de ses grenadiers;
il a épousé, par contrat du 19 août 1751, retenu par
Séjourné et Dubois, notaires à Bordeaux, Marie De-
saigues, fille de Joseph Desaigues, seigneur de Saint-
Bonnet et de Thibaudin, et de Catherine - Eléonor de
Chabosseau ; il en eut :
I ." et 2.** Joseph et Marie, morts en bas âge;
3." Matie- Eléonor, née le 22 septembre 1753.
Armes : D'azur, à l'aigle éployée d'or. Supports : deux
griffons. Devise : Faisons bien, laissons dire.
Cette généalogie est conforme aux titres qui nous ont
été communiqués.
DE MIOMANDRE . anciennement dk Mvomandre ,
famille ancienne, originaire de la province de Haute-
Marche.
Elle formait deux branches, lors de la recherche de la
noblesse ordonnée par Louis XIV.
Amable et Claude de Miomandre , chefs de ces deux
branches , firent les preuves requises, et obtinrent arrêt
de confirmation.
La branche aînée habitait alors la terre et château de
Laubard , paroisse d'Alayral , près d'Aubusson, Eik a
depuis été transplantée au château de Châteauneuf , pa-
roisse de Sainte-Marie, près Emoutier, en Limosin.
La seconde habitait à Filletin, province de la Haute-
Marche , et possédait la seigneurie de la Roche , puis
celle de Saint-Pardoux.
Cette famille s'est distinguée, dès le principe de la ré-
volution , et pendant tout son cours , par une fidélité et
un dévouement à toute épreuve pour le Roi et la famille
238 DE MIOMANDRE.
royale, ei par son inviolable attachement aux vrais prin-
cipes de la monarchie.
Sur six individus masculins qui représentaient les deux
branches , savoir , quatre pour la première , et deux
pour la seconde, cinq ont émigré.
De ces cinq émigrés, quatre ont succombé avant la ren-
trée du Roi dans ses états, l'aîné de la deuxième branche a
seul joui du bonheur de la restauration de la monarchie.
Elie-Joseph de Miomandre , marquis de Châteauneuf,
chef de la famille, avait commencé sa carrière, en qua-
lité d'officier au régiment d^Eu, infanterie. Se trouvant
à Paris, le 4 octobre 1789, il jugea du mouvement qui
s'y préparait , et courut en avertir le Roi ; il se rangea
de suite dans l'escadron des gardes du corps, auprès de
ses frères qui en faisaient partie; il fut l'un des témoins
appelés à déposer sur les faits de la nuit désastreuse; il
fut l'un des gentilshommes qui se trouvèrent aux ordres
du Roi, le 28 février 1791; sorti de France, en la
même année, il fit la campagne de 1792 dans les gardes
du corps ; après leur licenciement, il passa dans les hus-
sards de Choiseul , puis dans le régiment de Rohan ;
il fut fait colonel et chevalier de Saint - Louis , par le
Roi, le 10 juillet 1796. Rentré en France, en 1802, il
y fut arrêté pour son cousin , que la police générale
recherchait très - activement , comme détenteur d'armes
et munitions pour le Roi. Traduit à la Force, il y fut
interrogé sur tous ces faits qu'il ignorait, et dut répondre
négativement. Tombé là dans un état de dépérissement
total, on le mit dehors, avec ordre de se rendre à Li-
moges; mais il ne put sortir de Paris, et y mourut quel-
ques jours après, dans les bras' de son cousin, visible-
ment des suites de poison. Il était veuf, sans enfants.
N.... chevalier de Miomandre, frère du précédent,
garde du Roi, compagnie de Luxembourg. Il fit la cam-
pagne de 1792, en pays étranger, à son poste; après le
licenciement des gardes, il passa à l'armée de Condé, et
y servit dans la cavalerie noble, jusqu'à licenciement nou-
veau. Rentré en France , par l'amnistie , il mourut
presque aussitôt son retour, des suites de l'épuisement et
des fatigues, résultat de la guerre ; il était célibataire.
François Annet de Miomandre de Sainte - Marie ,
frère des précédents , garde du Roi , compagnie de
DE MIOMANDRE. 239
Luxembourg. C'est lui qui, dans la nuit du 5 au 6 oc-
tobre 1789, trouvant le poste de la porte de la Reine
vacant par le massacre du garde qui la tenait, s'en em-
para, le défendit, y fut massacré à son tour, et eut, sous
les coups des assassins, assez de présence d'esprit, pour
recueillir les forces qui lui restaient, ahn de crier assez
fortement, pour être entendu, qu'on sauve la Reine ! et
eut ainsi le bonheur de la sauver, au moins ce jour-là.
Il fut enlevé mourant de son poste, sans savoir comment.
Il fut trépané, et revint de ses blessures; le roi
Louis XVI le tit chevalier de Saint-Louis, en lui don-
nant la croix qu'il portait. Elle est aujourd'hui l'apanage
de la famille.
Il passa en pays étranger avec passeport du Roi et fit
la campagne de 1792 à son corps ; après le licenciement,
il passa au régiment de Castries, et y mourut, à Jersey,
des suites des blessures reçues, le 5 octobre 1789 ; il
était célibataire.
N . . . . DE MioMANDRE DE MuRAT , frère des précé-
dents ; il joignit ses frères en pays étranger, entra dans
la même compagnie des gardes, fit la campagne de 1792,
et mourut de la dyssenterie à la suite de cette campagne ;
il était célibataire.
Pierre - Joseph de Miomandre de Saint - Pardoux ,
chef de la branche cadette, et aujourd'hui du nom. Il
venait d'être reçu mousquetaire noir, lorsque le corps
fut réformé ; alors, il changea de direction et entra au
grand conseil du Roi, en qualité de conseiller; il y ser-
vit jusques à la suppression. 11 fut l'un des gentilshommes
qui se trouvèrent aux ordres du Roi, le 28 février 1791 ;
il passa en pays étranger avec ses cousins, rentra dans
le corps des mousquetaires, y fit la campagne de 1792;
après le licenciement de ce corps , il fut engagé dans
l'organisation royale du midi, sous les ordres dts géné-
raux Willot et de Puyvert ; fut chargé de plusieurs mis-
sions importantes, et notamment des achats et distribu-
tions d'armes et munitions de la division. Il fut fait
inspecteur - général des armes et munitions de la division,
en 1800. Le plan de l'organisation royale ayant échoué,
par suite de la bataille de Marengo, il fut, comme les
autres chefs, et peut - être plus particulièrement encore,
dénoncé et recherché. Différents envois d'armes et mu-
240 NOTTRET DE SAINT-LYS.
nitions ayant été interceptés , leur arrestation dut faire
diriger les perquisitions sur celui qui en avait la direction.
Il échappa, en changeant de nom à propos, aux arresta-
tions dont plusieurs de ses collègues furent les honorables
victimes. Il dut enfin sa tranquillité à la mort de son in-
fortuné cousin, Elie - Joseph de Miomandre qui avait été
réputé le coupable ; déchargé des soupçons, et ainsi de-
venu libre, il fut, comme ancien magistrat rappelé aux
fonctions Judiciaires, et porté conseiller à la cour d'An-
gers. A ce poste nouveau, il servit encore la cause royale ;
initié aux projets des chefs vendéens, il s'occupait des
moyens d'opérer la restauration, lorsqu'elle le fut plus
subitement quej'on ne s'y attendait. Lorsqu'elle fut ren-
versée, par le retour de l'usurpateup, il participa forte-
ment aux efforts généreux qui ont contribué à la réta-
blir une seconde fois.
En danger pour sa vie, désigné aux poignards, pour
avoir combattu énergiquement la fédération de 181 5,
voué à l'exil, par le délégué d'un féroce commissaire de
police, il échappa encore, et se porta à l'armée royale de
la Sarthe, dont il fit partie. Il est sans enfants, mais il
a trois neveux de son frère Jacques de Miomandre,
marié à la demoiselle du Lhéry, sœur du garde du corps de
ce nom.
Armes : Ecartelé aux i et 4 d'argent, au lion d'or ; aux
2 et 3 de sable, à l'aigle d'argent.
NOTTRET DE SAINT -LYS; famille noble, origi-
naire de Champagne, qui se trouve représentée par :
Messire Jean-Baptiste NoTTREr-i.K-SAi.Nr-LYs , né au
château de Ripont, département de la Marne, le 7 oc-
tobre 1787, élève gradué de l'université de France, ès-
lettres, ès-sciences, et en droit ; chevalier de l'ordre royal
de la Légion d'honneur, de l'ordre noble de Saint-Hu-
bert de Bar, et du mérite civil et militaire du Lion de
Holsiein, ex-officier supérieur, ancien mousquetaire noir,
officier des chasses et de la louveterie royale aux Ardennes ;
tils de messire René - Louis Nottret - de Saint - Lys, écuyer
du Roi, seigneur de divers lieux.
PAILLOT DE LORMOY.
241
PAILLOT, ancienne noblesse originaire de Picardie,
dont plusieurs branches ont subsisté avec éclat dans cette
province, en Bourgogne et en Champagne. Elle s'est
établie dans cette dernière province vers le i5* siècle.
\. Antoine Paillot, écuyer, seigneur de Lormoy, né
en 1403, homme d'armes dans les compagnies d'ordon-
nances du Roi, dans lesquelles on ne recevait que des
gentilshommes, fut tué en 1443, au siège de Dieppe,
fait par les Anglais. Il avait épousé Elisabeth de Presle,
morte en 1450, dont vint :
II. Jean Paillot, écuyer, sieur de Lormoy, qui
servit pendant toutes les guerres du Roi Louis XI, fut
dangereusement blessé à la bataille de Guinegate, près
de Thérouane, donnée en 1479, contre l'archiduc Maxi-
milien, où il se trouva en qualité d'homme d'armes,
mourut, peu de temps après, de ses blessures, à Troyes,
chez son fils Pierre, qui suit, et fut inhumé dans l'église
de Saint-Antoine de cette ville. De son mariage avec
Gileite le Mairat, il eut :
III. Pierre Paillot, écuyer, sieur de Lormoy, qui
servit, comme ses prédécesseurs, en qualité d'homme
d'armes, sous le Roi Charles VII, mourut de ses bles-
sures, et fut inhumé dans l'église Saint-Antoine de
Troyes. Il avait obtenu une sentence du bailliage de cette
ville, le 18 juin i526, contre le collecteur des jurés,
dans laquelle sa généalogie est expliquée contradictoire-
ment, et cette sentence le déchargea du droit de jurés,
à cause de sa noblesse. De son mariage, contracté le
i5 juillet i5io, avec Marguerite le Brayer, il eut,
entre autres enfants :
IV. François Paillot, écuyer, sieur de Barberey, qui
obtint une sentence de l'élection de Troyes, le 17 mars
i582, contre le fermier du droit de huitième, dont il
fut déchargé à cause de sa noblesse ; ce qui fut confirmé
par un arrêt de la cour, du 25 mai de ladite année i582.
Il avait épousé, i.' en 1541, Françoise le Martin; et
2.' le 10 août i356, Catherine le Maître; mourut le
28 février iSço, et fut inhumé dans l'église Saint-Jean
de Troyes, à côté de ses deux femmes , dont il eut :
9. 16
242 PAILLOT DE NUISEMENT.
i.° Jean, qui suit ;
2." François Paiilot •
3.° Louis Paiilot;
4." Augustin, religieux à Clairvaux ;
5." Pierre, rapporté après son aîné ;
6.' Antoine Paiilot;
7.* Claude, doyen de l'église Saint-Etienne ;
8.° Daniel, religieux à Clairvaux ;
9." Nicolas, sieur de la Chapelle-Saint-Luc, marié
1.° à N.... Forest, et 2." à. N.... Mauroy ;
10." Anne, religieuse à Foissy ;
1 1 .' Marie Paiilot ;
12.' Anne, la jeune, mariée au seigneur de Mont-
gueux;
i3.° Catherine, épouse i.** de Nicolas Lebé ; et 2.» de
Nicolas Hennequin ;
14.° Françoise Paiilot, religieuse à Foissy.
Tous les enfants vivants, au nombre de six du premier
lit, et de cinq du second, furent partagés, par leur père
et mère, le 12 décembre iSgi.
V. Jean Paillot, II* du nom, écuyer, seigneur de
Nuisement, rendit, en 1594, au roi Henri IV, un ser-
vice signalé, en faisant rentrer, sous son obéissance, la
ville de Troyes. Ce prince fut si satisfait de l'intelligence,
du zèle et de la bravoure avec laquelle il s'était comporté,
qu'en se présentant, au nom des habitants, pour faire le
serment de fidélité, le Roi lui dit: qu'une couronne d'or
et de pierreries ne suffirait pas pour le récompenser. Ce
monarque lui ollVit des lettres de noblesse, qu'il refusa,
parce qu'il était gentilhomme ; et lui accorda une gratifi-
cation de 2,000 écus. Ce fait est rapporté dans l'arrêt de
la cour des aides, du 29 septembre 1621 (i),
V. Pierre Paillot, II' du nom, frère puîné du pré-
cédent, né le 3o avril 1572, mourut en 1639, et fut
inhumé dans l'église Saint-Nicolas de Troyes. Il avait
épousé Jeanne Huez, dont :
(i) M. Pierre-Louis Paillot de Saint-Léger, qui forme le XI»
degré, possède une tabatière ornée du portrait d'Henri IV, et
donnée par ce bou Roi au même Jean Paillot.
PAILLOT DE PLAISANCE. 243
I.* Pierre qui suit;
2.* Nicolas, marié à Anne Housset, sœur du chan-
celier de Monsieur ;
3.» François Paillot ;
4.* Louis Paillot;
5.' Claude Paillot;
6.' Antoine, établi à Chàlons où il épousa N.... de
Domballe;
y.* Françoise, religieuse, à Notre-Dame-lès-Prez;
8." Marie, religieuse à Notre-Dame-aux-Nonnains ;
9.* Marguerite;
lo." Jeanne Paillot;
!!.• Anne Paillot ;
12.' Autre Marguerite ;
1 3.» Catherine Paillot.
C'est ce qui est prouvé par le partage original fait,
le 3 décembre 1639, entre onze des enfants ci-dessus,
les deux religieuses n'y ayant point eu de part.
VI. Pierre Paillot, III* du nom, écuyer , seigneur
de Plaisance, né le 24 juin 1602, décédé en 1666, et
inhumé à Saint-Nicolas de Troyes ; avait épousé Catherine
Courtier, dont:
I .• Pierre, qui suit ;
2.° Françoise, mariée à N.... Gallien ;
3.» Catherine, mone sans alliance.
VII. Pierre Paillot, IV* du nom, écuyer, seigneur de
Plaisance, né le 3 mars i632, fut maintenu dans sa no-
blesse, par arrêt du conseil, le 3i mars 17 18, enregistré
en toutes les cours ; mourut le 19 mars 1726, âgé de
94 ans, et fut inhumé à Saint-Nicolas de Troyes. Il avait
épousé, par contrat du 9 septembre i655, Marie Bouil-
lerot, de laquelle il a eu :
I ." Jean-Armand, / ^„„, :^„„^^ .
... • morts leunes :
2.' Louis; ) '
3.' Jean, qui suit,
4.* Pierre, chanoine de l'église Saint-Etienne;
5.' Nicolas Paillot ;
6." Abraham, chanoine de Saint-Pierre ;
7.* Catherine Paillot ;
8.* Elisabeth, religieuse ;
244 l'AILLOT DE BOIS-CARRE.
Q." Anne, / . .
10." Perrette, \ "aortes en bas âge,
II." Elisabeth, mariée à N.... Olive.
VIII. Jean Paillot, III* du nom, écuyer , seigneur
de Bois-Carré, Fraligne, Fouchères, etc. , mort à Troyes,
le 20 mai 1741, et inhumé dans l'église Saint-Nicolas de
cette ville, avait épousé, par contrat, du 26 octobre 1706,
demoiselle Anne Bertrand, morte le 29 octobre ij3y,
ayant eu :
I ." Pierre, né le 20 février 1708, mort jeune ;
2." Pierre-Jean, qui suit ;
3," Jean-Nicolas, dont la postérité, sera rapportée
après celle de son aîné ;
4.° Jean- Robert, mort jeune;
5.° Elisabeth-Anne, née le 7 février 17 10, mariée, par
contrat du 19 novembre 1740, à Claude Poterat,
chevalier, seigneur de Thurey, Assenay, etc. ,
brigadier des armées du Roi, mort le i3 septembre
1766, dont postérité;
6.° Catherine, née le 18 mars 171 1, morte religieuse
carmélite ;
7." Nicole-Marie-Anne, née le 12 janvier lyiS;
IX. Pierre-Jean Paillot, écuyer, seigneur de Fou-
chères et Fraligne, né le 3r janvier 1716, a épousé de-
moiselle N.... Berthelin, dame d'Allemant et du Verger,
dont sont issus :
I ." Louis-Nicolas, qui suit ;
2.° Marie-Gabrielle, née le 6 juin 1752 ;
3." Marie-Louise-Nicole, née le 10 août 1757;
4.° Claude-Jeanne, née le 3 février 1760;
5." Claire, née le 18 juillet 1763.
X. Louis-Nicolas Paillot, écuyer, seigneur de Fra-
ligne, né le 29 novembre 1749 a épousé, à Troyes, le
6 août 1775, demoiselle Marie-Catherine Harlan. II fut
condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris,
à cause de l'attachement qu'il avait montré pour les princes
de l'auguste maison de Bourbon, et mourut assassiné juri-
diquement le 3 février 1794. De lui et de Marie-Catherine
Harlan, sont issus:
I.* Pierre- Louis Paillot, qui suit;
2." Esther-Yves, mariée, le 28 mai 1799, à Michel-
PAII.LOT DE SAINT-LÉGER. 245
Sulpice Chanoine , capitaine commandant au régi-
ment de dragons de la Manche ;
3.* Antoine-Jacques-Louis Paillot , né le 3i juillet
1783 , sous-préfet de l'arrondissement d'Arcis-sur-
Aube.
XI. Pierre - Louis Paillot - de- Saint - Léger , né le
4 août 1776, président de la cour prévôtale du départe-
ment de l'Aube, a épouse, le 17 septembre 1798, demoi-
selle Elisabeth - Rosalie Vauthier, dame de Saint-Léger-
sous-Margerie, dont sont issus :
I .• Edouard - Fortuné Gaspard , mon en bas âge ;
2.* Marie-Eugénie, née le 12 mars 1801 ;
3.' Jeanne- Elisabeth-Caroline , née le 7 décembre
i8o3 ;
4.* Alfred-Louis-Eusèbe, né le ro mars 1808.
SECONDE BRANCHE.
IX. Jean-Nicolas, Paillot, comte de Paillot, 3* fils
de Jean III*, et d'Anne Bertrand, seigneur de Thenne-
lières, Belley, Laubressel et Isles-sur-Marne, né le 9 juin
1719, entra au mois de janvier 1743, en qualité de cor-
nette, au régiment de Fouquet cavaleriej fut fait, au mois
de mai 1745 , capitaine dans celui de Royal-Cravates,
cavalerie, ensuite au régiment de Moncalm en 1748,
depuis incorporé dans celui de Colonel - général , d'où
il s'est retiré avec la croix de Saint-Louis et une pension.
Il a obtenu, en considération des services de ses ancêtres
et des siens, l'érection de sa terre de Tennelières et dé-
pendances , en comté , sous la dénomination de comté
de Paillot, en sa faveur, et de ses enfants et descendants
mâles, par lettres-patentes du mois de mai 1765 , en-
registrées au parlement de Paris, le 7 septembre suivant,
et en la chambre des comptes, le 18 février 1767. Elles
l'ont pareillement été au bureau des finances de Châlons ,
le 20 mars même année ; au bailliage et en l'élection de
Troyes, les 14 février et 11 mars 1769. De son mariage,
contraaé , le 23 avril 1766 , avec demoiselle Anne - Ursule-
Jeanne le Noir, il a :
!.• Jean-Michel, né le 3o avril 1767;
i.* Jean- Antoine, né le 5 mars 1776 ;
246 DE RIOUFFE DE THORENC.
3." Louise - Armande - Sophie, morte le 26 juillet
4.° Mélanie, née le 28 octobre 1770, mariée à Louis-
François-Honoré-Victor du Causé de Prouvay, vi-
comte de Prouvay ;
5." Louise- Alexandrine-Pierre^ née le i" août 1773 ,
mariée à Nicolas de Ghiéza, comte de Chiéza;
6.° Amédée- Jean-Charles de Paillot, comte de Paillot,
né le 24 juin 1783.
De cette famille était François Paillot, qui s'établit à
Saint - Dizier^ fils de François Paillot, écuyer, sieur de
Barberey. Il eut deux enfants , François et Nicolas Paillot,
écuyers, qui furent nommés, en récompense de leurs ser-
vices, le premier, gentilhomme de la chambre du Roi,
en janvier 1 65 3 ; et le second, maître-d'hôtel ordinaire
de la chambre du Roi, le 26 juillet de ladite année i653,
desquels il ne reste aucune postérité. Les branches éta-
blies à Châlons, Chaumont et Langres, sont pareillement
éteintes.
Armes: d'azur , à un chevron d'or , accompagné de trois
feuilles d'orme aussi d'or , 2 et i , et d'une étoile du même
à la pointe du chevron; au chef cousu de gueules, chargé
de trois couronnes d'or.
DE RIOUFFE DE THORENC, famille originaire
de Provence, qui remonte à
Jean de Riouffe, écuyer, du lieu de Cannes, con-
seiller du Roi, subdélégué de l'intendance de Provence
au département de la ville et viguerie de Grasse, com-
missaire de la marine, qui, en .récompense des services
signalés qu'il rendit au roi Louis XIV, obtint des lettres-
patentes d'anoblissement de ce prince, au mois d'avril
1708, enregistrées aux archives de la chambre des
comptes à Aix.
Joseph - Marie - Jean - Baptiste de Riouffe de Thorenc,
mort en 181 2, ancien commissaire de la marine, avait
deux frères, dont l'un est abbé et le second, adminis-
trateur de la marine royale, existant tous deux. Joseph-
Marie-Jean-Baptiste a eu pour enfants ;
DE RIOUFFE DE THORENC. 247
!.• Sebastien, dont l'article suit;
2." Michel- Hypolite de Riouffe deThorenc;
3 .' Jacques de Riouffe de Thorenc ;
4.' Joseph de Riouftede Thorenc ;
5.' Marie-Blanche de Riouffe deThorenc;
6.* Bartholomée-Eugenie de Riouffe de Thorenc;
7.* Elisabeth de Riouffede Thorenc;
8.* Victoire de Riouffe de Thorenc ;
Sebastien , chevalier de Riouffe dk Thorenc , né à
Antibes le 7 août 1795, est entré au service le 17 mars
18 10, dans le premier corps d'artillerie de la marine.
Le 5 février 181 3, il entra en campagne, et fut rejoindre
la grande armée à la retraite de Moscou ; fut promu au
grade de lieutenant en second, le 23 avril de la même
année ; fut blessé , le 2 mai , à la bataille de Lutzen ,
d'un coup de feu à la main droite, action dans laquelle
il a fait preuve d'un courage prononcé. Après la guérison
de sa blessure , il rejoignit son corps , avec lequel il a
continué la campagne; a été promu au grade de lieutenant
en premier, sur le champ d'honneur, dans les plaines de
Guadenberg. en Prusse, le 16 octobre 181 3, à la journée
de Leipsick. 11 fut fait prisonnier le même jour , étant
resté cinq heures sur le champ de bataille, criblé de treize
blessures , dont deux coups de feu très-graves , n'avant
alors que dix- sept ans. Fut emmené en Russie, d'où il
ne revint dans ses foyers qu'en juillet 18 14, par le retour
de Sa Majesté Louis XVIII, sur le trône de ses aïeux. A
l'époque du débarquement de Buonaparte sur les côtes de
France, le chevalier de Riouffe de Thorenc, dont l'opi-
nion prononcée pour la cause légitime était connue ,
n'ayant pu obtenir de ses chefs la permission de rejoindre
l'armée , commandée par S. A. R. monseigneur le duc
d'Angoulême, il quitta son corps le 7 avril 181 5, avant-
veille de l'arboration du drapeau de l'usurpateur dans
Toulon. Trois jours après son départ de cette ville, ayant
appris l'entrée de l'usurpateur dans la capitale , et ne
pouvant, par aucune communication, rejoindre S. A. R.
le duc d'Angoulême, que les événements avaient obligé
de suspendre les hostilités, il fut contraint de rétrograder
et de se rendre à Marseille, où il s'est embarqué avec le
marquis de Rivière , commissaire du Roi, et le général
vicomte de Bruges , près duquel il demeura en qualité
daide-de-camp. Ils partirent de Marseille le 1 1 avril, sur
248 ROTHIACOB.
un petit bateau espagnol, et arrivèrent le i5 à Barcelonne,
où le duc d'Angoulème se rendit deux jours après. Ce
prince a daigné attacher le chevalier de Thorenc à son
état-major, et l'admettre dans son palais pendant son
séjour en Espagne. Après la chute de l'usurpateur, il fut
envoyé en mission par S, A. R., à Marseille, avec le lieu-
tenant-général vicomte de Bruges. Le prince lui donna,
comme officier d'artillerie, le commandement de plusieurs
pièces de canon , qu'il fit embarquer sur une frégate
anglaise. Le but de cette mission était de porter des
armes aux habitants du Midi ; il fut envoyé en estafette
par le lieutenant-général Partouno, près monseigneur le
duc d'Angoulème, à Toulouse, pour lui annoncer la paci-
fication de toutes les villes de Provence; le 26 juillet 18 16,
jour de son arrivée près de S. A. R., ce prince, en ré-
compense de ses services et de son dévouement à sa
maison, le nomma capitaine, et par ses ordres, il entra,
en cette qualité, dans le régiment des chasseurs royaux
à cheval du Languedoc, depuis, il passa dans celui des
chasseurs à cheval du Gard, 10^ régiment, dans lequel
il sert aujourd'hui en la même qualité.
Armes: d'azur, au lion d'or, lampassé d'argent; au
chef du second émail, chargé de trois étoiles du champ.
Couronne de marquis.
ROTHIACOB ( Georges-Théodore-Robert de), d'une
famille noble d'Alsace , a servi , d'abord , en qualité de
lieutenant dans l'armée de monseigneur le prince de
Condé, depuis 1791, jusqu'en 1793; il est passé ensuite
au service d'Autriche, toujours dans le régiment de
Rohan, infanterie, en qualité de capitaine, en 1794,
jusqu'en 1801 ; il a obtenu, en i8i5, de S. M. le roi
de Bavière, des lettres de baron, pour lui et ses des-
cendants des deux sexes, pour les services signalés qu'il
avait rendus aux armées bavaroises et autrichiennes,
dans les intérêts du roi de France, notamment les
12 janvier et 2 3 mars 181 3; le même titre lui a été
conféré par S. M. Louis XVIII, le 2 juillet 1816, par
l'ordonnance suivante:
« Louis , etc. , etc. Le sieur de Rothiacob , chevalier
DE COETLOGON. 249
» de notre ordre royal et militaire de Saint-Louis, nous
» a fait exposer, qu'ayant rendu en i8i3, et dans notre
» intérêt, d'importants services au corps d'armée bavarois
» qui se trouvait alors en France , le roi de Bavière
» lui en avait témoigné sa satisfaction en lui accordant
» le titre de baron, poiM- lui et ses descendants des deux
» sexes; et qu'il désirerait obtenir de notre grâce, la
» permission d'user de cette concession en France ,
» comme si elle eût émané de nous.
» Et sur le rapport qui nous a été fait par notre
» amé et féal chancelier de France, le sieur Dambray,
» ayant, ipar intérim, le portefeuille de la justice, voulant
» favorablement traiter ledit sieur Rothiacob, nous lui
» avons f)ermis et nous lui {permettons de porter, en
» France , le titre de baron, et de le transmettre à ses
» enfants et descendants des deux sexes, tel qu'il lui
» a été conféré par le Roi de Bavière.
» Donné au Château des Tuileries, le deuxième jour
» de juillet de l'an de grâce mil huit cent seize, et
» de notre règne, le vingt-deuxième. Signé LOUIS.
Par le Roi, signé Dambray. »
Messire Georges-Théodore-Robert , baron de Ro-
thiacob, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, et de Tordre noble du Phénix de Hohenlohe,
a eu de son mariage avec Colombe-An toi nette Philpin-
de-Percey-le-Pautel, morte en 1809, les enfants qui
suivent:
i." Jean-Baptiste-Richard-Thècle, né en i8o3;
2.* Antoine-Théodore-Florian;
S." Hector-Marie- Joseph.
Armes : Ecarielé de gueules et d'argent.
COETLOGON, châtellenie et fief de haubert, dans
révéché de Saint-Brieux, en Bretagne, qui a donné son
nom à une ancienne maison de la même province, con-
nue dès la fin du douzième siècle.
L Eudes DE CoETLOGON, cst qualifié chevalier dans un
acte du troisième jour avant Pâques de l'an 1180, par
25o DE COETLOGON.
lequel il fonda , du consentement d'Agnès de Derval, sa
femme, pour eux et pour leurs prédécesseurs, un service
annuel dans la chapelle de Sainte-Marguerite, dans les
bois de Coetlogon ; les témoins de cette fondation furent,
entr 'autres, Pierre, doyen de Porhoet, C. Maniac, Vie. de
Ploermel , et Eudes de Plelan ,. chevalier. Il prend la
même qualité dans la donation faite, l'an 1207, de la
chapelle de Sainte- Brigitte, en faveur d'un moine de
l'abbaye de Paimpont, par Guiomar, seigneur de Mer-
drignac, Orent, sa femme, et Robin, leur fils; cet
acte fut approuvé et autorisé par Pierre, évêque de Saint-
Malo. Il eut pour fils :
II. Henri de Coetlogon, connu par l'acte de partage
de la succession d'Eon, fils du comte de Porhoet, passé
à Viljegu, entre Raoul, seigneur de Fougières, d'une part,
Pierre de Chemillé, seigneur de Blanchesac, et Alienor,
sa femme, de l'autre part, vérifié et approuvé par lettres
de Jean, duc de Bretagne, données à Ploermel, le samedi
après la Chandeleur de l'an 1248. Les parties disent dans
cet acte, qu'il réserve un aisnage à louer de monseigneur
Henri de Coetlogon, lequel était mort. Il avait épousé,
par contrat passé la veille de la Chandeleur de Tan 1239,
Marguerite d'Espeaux, dont sont issus :
i." Jean, dont l'article suit;
2.* Pierre, dit Perrot, tige de la branche des sei-
gneurs vicomtes de Mejusseaume, baron de Pleu-
griffet, rapportée en son lieu;
3.° Olive, femme de Gilles du Cambout, chevalier,
seigneur du Cambout et de Kersalio, fils de Gil-
bert, I" du nom, chevalier, seigneur du Cam-
bout. Elle est nommée avec lui dans un acte de
l'an 1266.
III. Jean, I" du nom, chevalier, seigneur de Coet-
logon, donna à Robin de Coetlogon, son neveu, la terre
du Gué-de-l'Isle, en forme de partage. Il épousa Angé-
lique de Montauban, fille de Pierre, seigneur de Mon-
tauban, et de Radegonde de Faon. Il eut de ce mariage:
IV. Amaury , seigneur de Coetlogon , qui épousa
Lucie d'Acigne, dont il eut:
V. Olivier, seigneur de Coetlogon; nommé en 1419,
au nombre des capitaines qui accompagnèrent le comte
DE COETLOGON. 25l
d'Etampes, frère de Jean, duc de Bretagne, au voyage de
Rouen. Il est qualihé Sire de Coetlogon, dans l'assise du
général-parlement, tenu à Vannes, le i6 octobre 1420,
dans lequel le duc de Bretagne reçut le serment de fidélité
et confirma l'association de la noblesse contre la maison
de Penthièvre. Il accompagna ce prince au voyage d'A-
miens, en 1425, et lui prêta nouveau serment de fidélité,
avec Jean de Coetlogon, son fils, l'an 1437. (i) Il épousa
Nicole de Beaumanoir-Eder, suivant les procédures faites
en la cour de Ploermel, contre Jean de Beaumanoir-
Eder, son frère, en demande du partage de Nicole, sa
sœur. Il eut de ce mariage :
i.° Jean, dont l'article suit ;
2." Jeanne de G)etlogon, femme de Raoul de Tro-
veschoar, dont les filles traitèrent avec leur cousin
maternel.
VI. Jean, II" du nom seigneur de Coetlogon, fit
aussi le voyage de Rouen, en 1419, et fut un des com-
mandants des compagnies de gentilshommes, vers Saint-
Aubin -du - Cormier, et aux frontières de Normandie,
sous les ordres de Richard de Bretagne , comte d'E-
tampes. Pierre des Fosses lui rendit un aveu le 18 février
1432. Gefroy Rouillé, et Marguerite sa femme, lui en
rendirent un autre le 6 avril 1434, et il est qualifié Mon-
seigneur dans ces deux actes. Il prêta, de nouveau, serment
de fidélité au duc de Bretagne, en 1437, et il est qualifié
sire de Coetlogon, dans la réformation de la noblesse,
en 1442. Il épousa Isabeau de la Sauraye, veuve du vi-
comte de Saint - Dénouai, et fille d'Alain de la Sauraye,
seigneur d'Uzel, et d'Isabeau de Marchaix. De ce ma-
riage vinrent :
I .• Jean, dont l'article suit ;
2.* Alain, qui fut partagé comme juveigneur par
acte du 5 mai 1 5 1 3, passé entre Geoffroy de Coet-
logon, son neveu, et lui ;
3.* Eufraise de Coetlogon, mariée en 1455, avec
Amaury de la Moussaye, partagée par son frère,
le i3 janvier 1461.
(i) Voyez l'Histoire de Bretagne, par dom Lobineau, t. I",
p«ge 336, et totne II, pages 948, 997 à 1046.
252 DE COETLOGON.
VII. Jean de Coetlogon, III* du nom. seigneur de
Coetlogon, reçut un aveu de Jean de Madeuc, seigneur
de Guémadeuc, le 24 avril 1470. Olivier de Coetlogon,
seigneur de Kerfily, lit une subrogation à son profit, dans
le retrait qu'il avait fait de la terre de Gue'auduc, vendue
par Gilles de Coetlogon, seigneur de Méjusseaume, à
Alain, seigneur du Gué - de - l'Isle. Cet acte fut passé à la
cour de Ploermel, le 17 juin 1495. Il épousa Louise
du Parc de Locmaria, sœur cle Jean du Parc, chevalier,
seigneur de Locnnaria, qui lui fit partage le 16 juillet
1 5oi . De ce mariage sont issus :
I ." Geoffroy, dont l'article suit ;
2.° Gilette, mariée, par contrat du 17 octobre i5ii,
à Jean de Boisjan, seigneur de Coelan et de Dago-
herie, dont elle était veuve en i533 ;
3." Françoise, mariée, par contrat du 18 octobre
1 5 19, avec Alain des Déserts ;
4.° Jacquemine de Coetlogon, femme de N..., sei-
gneur de Borny.
VI II. Geoffroy, seigneur de Coetlogon, est qualifié
sire de Coetlogon, dans la réformation de la noblesse de
Bretagne, de l'an i5i3; transigea, le 26 juillet i5i4,
avec Jean, vicomte de Rohan, pour les prééminences
des ville, église et paroisse de la Trinité, en Porhoet ; et
conjointement avec sa mère, le 16 octobre i5i4, il passa
une autre transaction avec Michel de la Vallée, seigneur
de la Garenne. Il avait épousé, par contrat du 5 oc-
tobre i5o5, Anne de Coetmen, fille de Jean, baron de
Coetmen, vicomte de Tonquedec, et de Jeanne du Pont.
De ce mariage vinrent :
i." Julien, dont l'article suit;
2." René, seigneur de Laurenan , qui fut partagé
par son frère, le i" février 1 537 ;
3." Jeanne, mariée l'an i535, à N...., seigneur de
Penhoet.
IX. Julien , seigneur de Coetlogon , et de la Plesse ,
est qualifié sire de Coetlogon, dans les réformations de 1 535
et 1549. Il permit, en i535, à Jean delà Vallée, écuyer,
sieur de Lascouet , d'y élever justice patibulaire à deux
piliers. Il est dit fils de Geoffroy de Coetlogon, dans un
contredit fourni le 5 octobre i 541 , par lequel il demanda
DE COKTLOGON. >53
le droit naturel d'Anne de Coeimen , sa mère, contre
Anne de Montejean, tutrice de Jean, sire d'Acigné; et
reçut un dénombrement, le i8 mai i553, de Louis de
la Vallée, seigneur de Lascouet. Il est qualifié noble et
puissant, dans le contrat de mariage de son fils, qui
prend les mêmes qualités. 11 avait épousé, par contrat
du 17 octobre i536, Anne le Rouge, fille unique et
héritière de Gilles le Rouge, seigneur de Kerberio et de
la Lande, président universel de Bretagne, sénateur de
Bretagne, et de Jeanne de Romelin. Il eut de ce ma-
riage :
I .• François, dont l'article suit ;
2.* Marguerite, mariée, i ." à Bertrand de Bréhan,
seigneur de Lascouet; 2.' à Jean du Dresnay, che-
valier, seigneur de Trobodec ;
3." Françoise de Coetlogon, femme de François de
Cahideuc , seigneur du Bois de la Motte, en iSSg ,
capitaine des gentilshommes du diocèse de Saint-
Malo ;
4.* Louise de Coetlogon , mariée , par contrat du
i5 juillet 1559, à Jean le Forestier, seigneur de
Kerhuges et de Callac.
X. François , I*' du nom , seigneur de Coetlogon et
de Kerberio, de la Lande , et de la Motte-au-Vicomte ,
chevalier de l'ordre du Roi , sous Charles IX , gentil-
homme ordinaire de sa chambre, lieutenant d'une
compagnie d'hommes d'armes de ses ordonnances. Il
ne vivait plus en ô-o. Il avait épousé, par contrat du
9 mai i555, Gilette de Coetquen , fille de François,
seigneur de Coetquen , et de Françoise Malestroit ,
dame d'Uzel. Elle reçut partage de Jean , seigneur de
Coetquen, son frère, le 12 juin i562, et ne vivait plus
en 1579. De ce mariage sont issus :
i." François, dont l'article suit;
2.» Vincent , qui forme la seconde branche, rap-
portée ci-après ;
3.» Jeanne, femme de Julien Botherel , vicomte
d'Apigné, dont elle était veuve en iSgi ;
4.» Renée , mariée , i .• avec Lancelot le Chevoir ,
chevalier, seigneur de Coetdolan ; 2.° avec Hervé
de Parcevaux , seigneur de Mazernon. René deCoet-
254 ^^ COETLOGON.
logon, son neveu, lui céda, le i6 juillet i6o5, la
métairie et maison de Bublion.
XI. François, II' du nom, sire de Coetlogon , de
Kerberio , de la Lande, de la Motte-au-Vicomte, et du
Chastel , est ainsi qualifié dans l'acte de tutelle des mi-
neurs de Julien Botherel. Il rendit aveu, le i" dé-
cembre i586, à René, vicomte de Rohan , et partagea
avec Vincent de Coetlogon, son frère, le 5 août iSgô. Il
avait épousé, par contrat du i5 septembre iSyg, Jeanne
de Tehillac, dame de Pleugriffet, fille de René , sire de
Tehillac, et de Louise d'Espinhy. Il en eut :
I ." René, dont l'article suit ;
2.° Jean, seigneur de la Lande, conseiller du Roi,
grand prévôt de Bretagne, lieutenant au gouver-
nement des ville et château de Saint-Malo , en
1643. Il avait transigé avec son frère aîné, le i5
février 16 10, et avait eu 20,000 livres pour tous
ses droits. Il avait épousé , par contrat du 1 5 Jan-
vier 1616, Marguerite de Tréal, morte le 1 5 no-
vembre 1622, fille de François de Tréal, chevalier,
seigneur du Plessis - Beaubois , de Vauluisant , et
de la Grimaudaye, et de Susanne Boutier, de Chà-
teau-d'Assy. Il en eut Louis de Coetlogon, sei-
gneur de la Lande, de Vauluisant, et de la Gri-
maudaye, né le i5 décembre 161 8, marié avec
Charlotte Boutier , aliàs Brevel , dont il n'eut
qu'une fille, Françoise de Coetlogon, née le i5
septembre 1643 , mariée avec Eustache-Joseph- *
Marie du Han, conseiller au parlement de Bre-
tagne ;
3." Marie de Coetlogon, mariée, par contrat du
5 novembre 1609, à Roland de la Lande , seigneur
du Loup-Tregoumen.
XII. René, sire et marquis de Coetlogon, obtint, au
mois de mai 1622 , des lettres du Roi, portant réunion
des terres de Coetlogon, de Pleugriffet, de la Lande, du
Chastel , de Beaufond, de la Motte - au-Vicomte , et du
Gouray , et érection de ces terres en marquisat , sous le
nom de Coetlogon, relevant du duché de Bretagne, et
transigea, le 29 juin i632, avec Jean de Coetlogon, sei-
gneur de Kerberio. Il avait épousé, par contrat du 9 oc-
tobre i6o5, Gillette de Ruellan , sœur de Guyenne de
DE COETLOGON. 255
Ruellan, femme de François de Cossé, duc de Brissac.
pair et grand panetier de France?, et fils de Gilles de
Ruellan, seigneur du Rocher - Portail, et du Tiersant, et
de Françoise Miolais. De ce mariage vinrent :
1 .• Louis, mort jeune ; .
2.* Philippe, héritière de sa branche, mariée le 27
mai 1543 , à René de Coetlogon, son cousin,
vicomte de Méjusseaume;
3." Susanne, mariée, en 1625, à Gui le Meneust,
seigneur de Brequigny, président à mortier, au
parlement de Bretagne ;
4.* Françoise de Coetlogon, qui épousa Thibaut le
Mintier, seigneur de Carmené.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs de Kerberio.
XI. Vincent de Coetlogon , seigneur de Kerberio,
gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi Henri IV,
et chevalier de l'ordre de Saint - Michel, second fils de
François, I" du nom, seigneur de Coetlogon, et de
Gillette de Coetquen, épousa Catherine de Gourvinec,
dont il eut :
XII. Jean dk Coetlogo» , IV' du nom, seigneur de
Kerberio, chevalier de l'ordre du Roi, marié, par contrat
du 4 novembre 161 5, avec Anne de Perrien, fille de
Marc, seigneur de Perrien et de Tropont, et de Françoise
de Clisson. 11 en eut :
XIII. René de Coetlogon, seigneur de Kerberio, qui
épousa, l'an 1644, Sébastienne de la Tronchaye, dont
est issu :
XIV. François de Coetlogon, II* du nom , cheva-
lier, seigneur de Kerberio, mon en 1689. Il avait épousé,
en 1668, Renée de Kerverder, dame de Kerjan, dont
il eut :
XV. Jean-Baptiste de Coetlogon, seigneur de Ker-
berio, marié, au mois d'août 1696, avec Louise - Fran-
çoise-Péronnelle Hingand de Kerisac, dont est issu :
XVI. Jean-Baptiste - François de Coetlogon , seigneur
de Kerberio de Kerhuel et de Kerjan, marié, i.' avec
N... deJoisel ; 2." avec N... de Kerninen.
256 DE COETLOGON.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs du Gué-de-l'Isle, Vicomtes de Mejusseaume ,
Marquis de Coetlogon.
III. Pierre, dit Perrot de Coetlogon, frère puîné de
Jean, sire de Coetlogon, et second fils d'Henri, seigneur
de Coetlogon, et de Marguerite d'Espeaux, eut pour
partage à vie, les terres du grand et du petit Gué-de-
l'Isle, et du Guéauduc, en 1280. Il laissa, d'Alix, sa
femme :
IV. Robin de Coetlogon, qui eut, par accommodement
avec Jean, son oncle, en propriété, les terres du grand
et du petit Gué-de-I'Isle, et du Guéauduc. Il épousa
Perrotte Bodart, fille d'Eon Bodart, seigneur de Coet-
quelin et de Duhé, et de Guillemette de Bodegat, dont
il eut :
i.° Robin, chevalier, seigneur du Gué-de-l'Isle,
qui eut un fils, père d'Aliette de Coetlogon, dame
du Gué-de-l'Isle , laquelle paraît avoir épousé,
vers l'an i3ii ou i3i3, Eon de Rohan , fille
puînée d'Alain, VI^ du nom, vicomte de
Rohan ;
2.° Jean, dont l'article suit.
V. Jean de Coetlogon, écuyer, eut en partage les
terres du petit Gué-de-l'Isle et du Guéauduc, et fut
seigneur de la Gaudinaye, par son mariage avec Avoise,
aliàs Hais le Bart, dame de la Gaudinaye, nièce de
Guillaume le Bart, chevalier, seigneur de Mejusseaume.
Il en eut :
VI. Alain de Coetlogon, seigneur du petit Gué-de-
l'Isle, du Géauduc, et de la Gaudinaye, nommé dans
l'histoire de Bretagne, parmi les nobles qui, en iSyo,
avaient des compagnies d'hommes d'armes (i). La sienne
servait en Normandie, dans l'armée du connétable Du
Guesclin, contre les Anglais. Sa quittance du 14 avril
iSyi, porte le paiement de yS livres, à compte sur ses
gages ; elle est scellée de son sceau, chargé de trois écus-
(1) Dom Lobineau, tome I, liv. XII, page 39b.
NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
ou RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE SAINT-ALLAIS
AVEC LE COSCOCRS
HE MM. DE COURCELLES, L'ABBÉ DE LF^PINFS, DE SAINT-PONS
ET AUTRES GÉNÉALOGISTES CÉLÈBRES
TOME NEUVIÈME
I>E< XIÈME PARTIE
PARIS
LIBRAIRIE BACHELIN-DEFLORENNE
^, QUAI MALAQUAIS, 3
MDCCCLXXV
DE COETLOGON. 257
sons d'hermine. Il avait épousé, i." Jeanne Furgon, aliàs
Fargon de Montorin; 2." Jeanne Castin. Ses enfants furent :
Du premier lit:
I .• Olivier, dont l'anicle suit ;
2." Guillaume, écuyer, seigneur du Quille et de
Lezonnet, qui fut arbitre du partage entre les
enfants d'Olivier de Coet logo n, son frère, et pré-
sident universel de Bretagne. Il fonda, en 1452,
la chapelle de Sainte-Anne, dans Téglise des
Carmes de Ploermel, et vivait en 1480. Il avait
épousé, I ." Catherine Quelen du Broutay, fille
de Jean Quelen, seigneur du Broutay, et de
Marie de Coetbic; 2.° Constance Madeuc, veuve
de Pierre de Kermené, et fille de Roland Madeuc,
seigneur de Guémadeuc^ chevalier, chambellan
du duc de Bretagne, et de Marie Goyon. Il eut
de ce mariage:
A. Jean de Coetlogon, seigneur de Lezonnet,
nommé dans une montre faite dans l'évêché
de Saint-Malo, sous la paroisse de Loyat,
en 1479, où il comparut pour son père, en
équipage d'homme d'armes, avec deux ar-
chers et un page. Il eut pour fils:
a. Bertrand de Coetlogon , seigneur de
Lezonnet et du Quillo, écuyer, qui était
encore mineur lorsqu'il épousa Jeanne
de Guermeur, aliàs de Kermené, dont
il eut Jacquette de Coetlogon, mariée à
Jacques le Prestre, écuyer , seigneur de
la Loyére , lequel s'obligea, par le con-
trat de mariage , à quitter ses armes ,
pour prendre celles de sa femme ;
b. Jean de Coetlogon, seigneur du Quillo,
écuyer, nommé dans la réformation de
Bretagne, en i5i3. Il comparut, pour
sa mère, à la convocation du ban de
i520, où il lui fut commandé d avoir
un page, et de faire selon sa richesse. Il
fut tuteur de Jacquette de Coetlogon,
sa nièce.
B. Olivier de Coetlogon, seigneur de Coetlogon,
et de Kerfily , qui fut, en 1487, procureur-
9- m »7
258 l^t: GOETLOG0N.
général de Bretagne, puis ambassadeur à Rome
et en Angleterre. Il retira, en 1494, la terre
du Gueauduc, vendue par Gilles de Coet-
logon, à Alain de Rohan, seigneur du Gue-
de-FIsle. Des mémoires lui donnent pour
femme, Marie Philippot, laquelle étant res-
tée veuve sans enfants, se remaria à Vincent
du Bois delà Salle, seigneur de Moedic.
Du second lit :
3.° Yves, auteur de la branche des seigneurs de la
Bourdelaye. Il est qualifié seigneur du même lieu,
dans un acte de l'an 1427, et est nommé en cette
qualité, dans la réformation de la noblesse de l'é-
vêché de Saint-Malo, en 1430. Il épousa Isabeau
de Roissan, aliàs de Rouesean, dont :
a. Guillaume, seigneur de la Bourdelaye, con-
seiller du parlement de Bretagne, marié avec
• Rouline Mareuil, fille de N. Mareuil, écuyer,
et d'Isabeau de Beauquin. Elle épousa , en
secondes noces , le seigneur de Motteville.
Guillaume de Coetlogon en eut Michel, mort
sans postérité ;
b. Jeanne de Coetlogon , mariée , i .° à Jean
de la Roche , écuyer , seigneur du Cahier;
2." à Pierre le Prestre;
c. N... de Coetlogon, chambellan du duc de
Bretagne, en 1454 ;
d. Jean de Coetlogon, chevalier , seigneur du
Breuil, qui épousa N...de Bréhan ;
e. N... , fondatrice du couvent des Cordeliers
de Savenay, dans le comté Nantais;
f. Jeanne de Coetlogon , nommée parmi les
demoiselles auxquelles on donna des jovaux,
aux noces de M. le comte de Penthièvre,
par mandement du 10 septembre 143 i. Elle
était l'une des demoiselles de Marguerite,
duchesse de Bretagne , qui lui légua deux
cents écus neufs, par son testament du 22
septembre 1469, et en 1487, on lui donna
congé pour aller traiter de la rançon du sei-
gneur de Cheruel , son mari , prisonnier en
France;
DE COfiTLOGON. 259
4."' Bertrand, archidiacre de Porhoet/ chanoine de
Rennes ;
3." Marguerite , ten.nrïe de Bertrand, chevalier,
seigneur de Saint-Gilles et du Moulin Tison ;
6.» N.... de Qx:tlogon, femme d'Olivier de Bethani.
VU. Olivier de Coetlogon , seigneur du Gucauduc ,
de la Gaudinaye, et de Méjusseaume, par son mariage,
avait été ecuyer de François I" , duo de Bretagne.
Pierre II* et ses successeurs , lui conservèrent ce titre
dans tous les actes. Le duc François l"' le nomma, en
1457, l'un des exécuteurs de son testament, après l'avoir
envoyé en ambassade en France, es années 1452, 1453,
et 1456. Il fut fait chevalier de l'Hermine en 1434, et
le duc François II le pourvut, le i*"^ septembre ' 1460,
de lofHce de premier président de la chambre des comptes
de Bretagne. 11 était mort en i~6y. Pierre, duc de Bre-
tagne, lui avait accordé la permission de faire dresser
justice patibulaire à trois piliers, dans les terres de Mé-
jusseaume et de la Gaudinaye, et de fortifier le manoir
de Méjusseaume , par lettres données à Rennes , le 24
juin 1454, et conhrmées par lettres du duc François,
en 1458 (i). Il avait épousé, par contrat du 6 janvier
1442, Jeanne le Bart, dame de Momcan, fille de Jean
le Bart, chevalier, seigneur de la Jaunaye et de Méjus-
seaume, et de Jeanne Haltes. Pierre de Bretagne, sei-
gneur de Guingamp, fils du duc de Bretagne, et Fran-
çoise d'-\mboise, sa femme, donnèrent, en faveur de ce
mariage, par acte du même jour, à Olivier de Coetlogon,
son cher et ami écuyer et conseiller, et à sa femme, qualifiée
cousine de la très-chère femme et compasçne de Pierre de
Bretagne,' deux cents livres de rente perpétuelle en fief
noble sur leurs acquêts au duché de Bretagne. Elle se
remaria à Thomas de Kéraret, prévôt de l'hôtel du duc
de Bretagne , et fut dame d'honneur dç la duchesse de
Bretagne. Elle laissa de son premier mariage :
i.° Bertrand, vivant en 1467. Il épousa N... de
Bodegat, et mourut sans postérité ;
2." Gilles, dont l'anicle suit ;
(i) Voyez THistoire de Bretagne, par dom Lobi
pages 63i, 637, 6ô3, 663, 67O, 683. 087, et 737.
ineau, t. !•'',
26o l^E COETLOGOîM.
3." Robert , abbé de Saint-Méen Je Galles, mort
en réputation de sainteté ;
4.° Gilles, le jeune, abbé de Saint-Jean des Prez,
puis de Paimpont ;
5.° Mathurin, ou Mathelin, partagé en 1483 ;
6.° Marguerite, mariée à Briant de Châteaubriant-
Beaufort, seigneur de l'Epineraye , lequel prit
les armes de Coetlogon, par conventions matri-
moniales. Ils transigèrent , conjointement avec
Gilles de Coetlogon, le iS octobre 1482, et en
reçurent partage, le 5 mars 1483.
VIII. Gilles DE Coetlogon, seigneur de Méjus-
seaume et de la Gaudinaye, chevalier, conseiller et
chambellan de François II, duc de Bretagne, et d'Anne,
son épouse , puis des rois Charles VIII et Louis XII ,
obtint, le 23 octobre 1479, "" jugement et des lettres-
patentes de François, duc di Bretagne, à Redon, si-
gnées par le duc, à la relation de son conseil, par les-
quelles il gagna son procès contre Jean , sire d'Acigné,
au sujet de ses armes dans l'église du Rhu, que le sire
d'Acigné avait fait briser et biffer. Il y fut déclaré que
Gilles était reconnu pour être issu du sang et ligne 'de la
maison de Coetlogon, très-noble et ancienne du pays et
duché de Bretagne. Il servait, le 8 août 1487, avec un
homme d'armes et treize archers de sa compagnie, et
était prévôt des maréchaux de la province de Bretagne ,
en 1490, 1 491, et i5oi. Il avait épousé i .° Marguerite
de Penhouet , fille de Guillaume de Penhouet , cheva-
lier, seigneur de Kerimel et de Coetfric et de Beatrix de
Coetmen. Elle fut mariée par contrat de l'an 1479; Jean
de Penhouet, son frère, lui céda pour partage, le -17
mai 1483, le manoir et la métairie du Dannoet, avec ses
appartenances, dans les paroisses d'Ivias , de Kerilis et
de Plouesec; 2° Jeanne de la Lande, qui était veuve,
le 17 juin i5o5, époque à laquelle elle reçut son douaire
des enfants du premier lit de son mari qui furent :
I ." Guyon, dont Tarticle suit ;
2." Jean, écuyer, chargé, par procuration de son
frère , d'assigner le douaire de Jeanne de la
Lande , leur belle-mère , ce qu'il fit , par actes
des i"et 17 juin i5o5 ;
3." Jacques, écuyer, qui rendit un aveu avec
DE COETLOGON. 261
Guyon, son frère, le 26 novembre iSog, et un
autre aveu , le 2 1 août 1 5 3 5 ;
4.» Bertranne de Coetlogon, qui épousa Pierre Gle,
seigneur de la Bennerayeet de la Coetardaye.
IX. Guyon de Coetlogon , écuyer , seigneur de
Méjusseaume et de la Gaudinaye, est qualifié noble et
puissant, dans l'acte de transaction passé entre René,
son fils, et Françoise le Rouge, sa temme, le 23 dé-
cembre i5o5, avec Pierre Glé, écuyer, seigneur de la
Benneraye, mari de Bertranne de Coetlogon. Guyon,
par cette transaction, représentait Gilles, son père,
pour acquitter ce à quoi était tenu Olivier de Coetlogon,
son aïeul, envers Jeanne de Coetlogon, sa nièce, fille
des seigneur et dame de la Bourdelaye. Il est qualifié mes-
sire et chevalier, dans un aveu rendu par Jacques de
Crussol, le i3 septembre 1494. Il en rendit un, con-
jointement avec Jacques de Coetlogon, écuyer, son
frère, le 26 novembre iSip. Il vivait encore le 17 oc-
tobre i322, lorsque Renée de Chateaubriand, femme de
Jacques de Clere , seigneur de Neuville , donna procu-
ration pour transiger sur ses droits, à cause de Margue-
rite de Coetlogon, sa mère , avec Guillaume de Chà-
teaubriant, son frère aîné, et Guillaume de Coetlogon,
seigneur de la Gaudinaye et de Méjusseaume. Il avait
épousé i.° par contrat du 26 juin i486 , Patrice de
Viesque, fille de Médard, seigneur de Viesque, de la
Verrerie et de la Chasseloire, et de Françoise le Porc;
2." Hélène de Bonenfant, dont il n'eut point de lignée,
fille de René de Bonenfant, chevalier, et d'Isabeau de
Beaumanoir. Elle se remaria i .•* à Guillaume de Rosni-
vinen; 2.° à Jacques de Mathefelon. Guyon de Coetlo-
gon eut, de sa première femme :
X. René de Coetlogon , I" du nom, chevalier, sei-
gneur de Méjusseaume, de la Gaudinaye, de Viesque, de la
On trouve Richard de Coetlogon, qui rendit un aveu le 2 sep-
tembre 1349, ^^ "" autre aveu d'un fief assis en la paroisse de
Thony, en Normandie, le 8 février i55o.
Louis de Coetlogon, rendit aveu, pour le même fief, avec
Jacques de la Motte, seigneur de Saint-Maurice et de Thony,
héritier, à cause de demoiselle Isabeau de Coetlogon, sa femme,
bisaïeule de la comtesse de la Roche-Aymon, du surnom de Pian-
202 DE COETLOGON.
Verrerie, d'Ancremel, de la Chasseloire, et de Kerve-
guen, par sa femme, était tuteur de son fils en i536. Il
avait épousé, par contrat du 20 juillet i5i3 , Aliette le
Rouge, dame d'Ancremel et de Kerveguen, fille aînée et
principale héritière de François le Rouge, seigneur de
Guermeur, d'Ancremel et de la Roche-Tangui, et de
Guillemette Loz de Kergoaton. Il en eut :
i.°Yves, vicomte de Méjusseaume, et châtelain de
la Gaudinaye, par érection de l'an i Syo, seigneur
de l'EspraUj de Viesque, de la Verrerie et de la
Chasseloire; il vendii la terre de l'Espran, le 20
octobre 1540. Il avait épousé, par contrat du 14
mai i538, Marguerite de Porçon, dame de Por-
çon et des Carres, fille de Gilles, seigneur de
Porçon, et de Radegonde de Bourgneuf, dame
de Montjardin et de Balanzac. Il eut de ce ma-
riage: Marie de Coetlogon, dame de Méjus-
seaume, de la Gaudinaye, etc., mariée 1.° à
François du Gué, seigneur de Servon, chevalier
de Tordre du Roi, gouverneur de Rennes, gui-
don de la compagnie d'hommes d'armes du duc
d'Etampes, en i555 et i56o; 2.° par contrat du
cour. Il y avait dans l'église de Saint-Sulpice de la paroisse de
Thony, doyenné de la Croix, diocèse d'Evreux, deux mausolées,
l'un de Richard de Coetlogon, et l'autre de Marguerite de Pil-
lavoine, son épouse. Voici leur épitapbc i
« Richard de Coetlogon à vertus asservy,
» Jadis sieur de Tosny, après avoir scrvy
» Le grand François premier, second Henry, François,
» Même Charles neufvième, puissans rois des Gaulois,
» Durant les guerres et paix, tant en fort que campagne,
» Comme vaillant guerrier qui en rien ne s'épargne,
« Et de maître d'hôtel très-singulier et bon,
» Le sieur illustrissime cardinal de Bourbon,
» L'an mil cinq cens soixante et six,
» Quinzième jour d'octobre il décéda et fait séjour icy,
» De Coetlogon étoit maison noble et insigne,
» Retenant des Troyens le très-belliqueux signe.
» Marguerite de Pillavoine ici repose aussi,
» Dame très-vertueuse et son époux aussi ;
n Prions donc, ô passans, que Dieu pardon leur face,
» Et que là haut es cicux il les reçoive et place. »
DE COETLOGON. 203
27 avril i583, à René de Tournemire, baron de
la Hunaudaye , chevalier de Tordre du Roi,
lieutenant - général de la Haute - Bretagne, et des
armées du Roi en cette province, mort en i Spo.
Après la mort sans enfants de René de Tourne-
mire, leur tils, les terres de Méjusseaume et de
la Gaudinaye retournèrent à François de Coel-
logon, fils de Noël ;
2/ Noël, dont l'article suit ;
3." Jacques, dit le Capitaine la Lande. 11 vainquit en
duel, don Alphonse Simonetto, pendant les
guerres d'Italie, et mourut sans postérité, étant
lieutenant de la compagnie d'hommes d'armes du
sénéchal d'Armagnac.
XI. Noël DE CoETLOGON_, scigneur d'Ancremel, de
Kerveguen, de Penenver et de Plouvigné, par le par-
tage fait avec son frère aîné, le 27 octobre i555, fut
capitaine et gouverneur des ville et château de Morlaix,
pendant les tems de la ligue. 11 épousa, par contrat du
24 janvier i562, Marie de Goesbriant, fille de François,
seigneur de Goesbriant , chevalier , et de Françoise de
Coatredez. De ce mariage sont issus :
!.• Pierre, chevalier, seigneur de Kerveguen, qui
transigea pour les biens de sa mère, le 3i mai
i58o, etne vivait plus, ainsi que sa femme, en
1606. 11 avait épousé Claudine du Perrier, fille de
Claude du Perrier, chevalier, seigneur du Bois-
Guérin. lien eut Claude de Coeilogon, morte en
1609, sans avoir été mariée, étant sous la tutelle
de son aïeule maternelle ;
2." François, dont l'article suit;
3.° Jean, seigneur de Kerhuel, de Lescrech, etc.,
né en i565. 11 purgea les biens de sa mère, le 28
août 1610, etson frère lui céda,, pour toute pré-
tention sur la succession de leur père, le conve-
nant de Kerscao, en la paroisse de Plestcin, par
acte du 19 mars 1614. Il épousa Marie de Gui-
carnon, fille de N... de Guicarnon, et de N...
de Tournemine. Elle fut mère de François de
Cpctlogon, seigneur de Pontlo, de Coatudéal et
de Lescrech, marié avec Gillette Mahé de Ker-
mor\an, dont il a eu : — i." Alain, seigneur de
264 DE COETLOGON.
Pontlo, etc., qui épousa N... de Boiséon, mère
deN... de Coetlogon, seigneur de Pontlo, qui a
eu plusieurs filles ;
4.° Marguerite , mariée, en i582, avec Jacques
de Boberil, écuyer, seigneur de la Guichardaye,
fils aîné de Vincent de Boberil, écuyer, et de
Françoise du Magne.
XII. François de Coetlogon , chevalier , seigneur
d'Ancremel, de Kerveguen, et de Penenver, puis, vi-
comte de Méjusseaume, châtelain de la Gaudinaye, et
seigneur de l'Espran , par la mort de René de Tourne-
mire, baron de la Hunaudaye, son petit- neveu, fils de
Marie de Coetlogon, sa nièce, est qualifié de chevalier
de l'ordre du Roi, dans le contrat de son second mariage,
en i632. Il avait testé avec sa première femme, le 18 octo-
bre 1617. Il avait épousé, i." par contrat du 29 Juin iSpS^
Marie de la Lande, dame de Kerbriac, aliàs de Kerbrat
et de Tresevanou , fille et principale héritière d'Alain
de la Lande, seigneur de Penevern, aliàs de Penanguern,
et d'Anne de Guingamp, dame de Keraubois ; 2.° par con-
trat du 9 mars i632, Jeanne de Cressolles, dame douai-
rière de Kéryvon, de Kernabaçon, et de Kerazau , pro-
priétaire de Coetquis. Du premier lit sont issus :
I ." Louis, dont l'article suit ;
2." François, mort ecclésiastique ;
3." Jean, seigneur de l'Espran, mort capucin ;
4.° Annet, mort sans enfants de Marie de Coetans-
court, sa femme ;
5." Claudine, mariée, par contrat du 12 juillet
1621, à Jean de Boisgclin, chevalier, seigneur
du Plessis Kersalion. Elle fut partagée par ses
père et mère, le 29 juillet 1624, et était veuve,
en premières noces, de Charles Fleuriot, sei-
gneur de Kerloet ;
6.° Collette de Coetlogon, mariée, par contrat du
18 février 1626, avec Gui de Gualez, seigneur de
Mezobran et de Kermorvan, veuf de Jalanne de
Rosmar.
XIII. Louis DP. Coetlogon, chevalier, vicomte de
Méjusseaume, châtelain de la Gaudinaye, sçigneur de
l'Espran , de Kerveguen , d'Ancremel et de Penenver, fut
reçu conseiller au parlement de Bretagne, le 6 novembre
DE COETLOGON. 205
1623. Il avait épousé', par contrat du 28 novembre 161 3,
Louise le M^tneust, fille de René le Meneust, sei-
gneur de Brequigny , président à mortier au parle-
ment de Bretagne, et de Denise Marcel. De ce mariage
vinrent :
I •• René, chevalier, marquis de Coetlogon, vicomte
de Mèjusseaume, baron de Pleugriffet, châtelain
de la Gaudinaye, des Mottes-au-Vicomte, de la
Lande, etc. , lieutenant de Roi en la haute Bre-
tagne, gouverneur de Rennes, au mois de novem-
bre 1657. Il fut fait conseiller d'état d'épée, en
i658; avait servi avec distinction dans les armées
du Roi, commandées par le prince de Condé,
pendant là minorité du Roi Louis XIV. Le marquis
de Coetquen et lui furent nommés, par les états de
Bretagne, députés de cette province aux états gé-
néraux qui devaient se tenir. Il eut, deux fois, la
grande députation en cour, et fut nommé par le
Roi, en 1667, pour tenir les états de cette pro-
vince. En 1674, l'armée navale de Hollande, ayant
fait descendre un corps de troupes à Belle- Isle, le
marquis de Coetlogon y passa, accomjîagnéde deux
cents gentilshommes, avec lesquels, secondé des
troupes de la garnison et des milices de Tlsle, il
força les Hollandais de s'embarquer avec perte ; et
les mêmes trouf)es étant revenues dans cette isle, il
y passa, une seconde fois, avec le même corps de
noblesse, et les en chassa. Il avait été pourvu, en
i658, de la lieutenance de Roi dans les quatre
évêchés de la haute Bretagne, et mourut le 27 avril
i683. Il avait épousé par contrat du 25 mai 1643,
Philippe de Coetlogon, sa cousine, fille aînée et
héritière de René, sire et marquis de Coetlogon et
de Gillette de Ruellan. Il eut de ce mariage :
A. René-Hyacinthe, marquis de Coetlogon,
lieutenant de Roi de la haute Bretagne, en
survivance de son père, le 4 août i663, gou-
verneur de Rennes, le 7 du même mois. Il
servit, en qualité de capitaine, dans le régi-
ment Dauphin, infanterie, et ensuite, en la
même qualité, dans les régiments de Mon-
trevel et de Bartillat, cavalerie; se trouva.
266 DE COETLOGOxN'.
entre autres occasions, au combat de Senef,
en 1674; laissa sa compagnie, l'an i683, à
son fils, pour faire les fonctions de la charge
de lieutenant de Roi en la haute Bretagne,
vacante par la mort de son père. Il avait eu la
grande deputation de la noblesse de cette pro-
vince, en cour, et mourut au mois d'octobre
1692. Il avait épousé, le 3 juillet 1664, Péro-
nelle-Angélique de la Villeléon, héritière de
Bois-Feuillet, fille de Mathurin de la Ville-
léon, seigneur de Bois-Feuillet et d'Anne de
Visdelou. Elle était remariée à Jean du Parc,
y le 17 mai 1694, et mourut en 1729. Elle eut
de son premier mariage : .
a. René-Gabriel, capitaine de cavalerie, en
i683, mort à Verdun, en 1686, sans
avoir été marié ;
b. Suzanne-Guyonne , marquise de Coet-
logon, mariée à Philipe-Gui de Coet-
logon, son cousin, morte au mois de
juin 1714.
B. Louis-Marcel, évêque de Saint-Brieux , en-
suite de Tournay et abbé de Begar, mort le
18 avril 1707;
C. Anne-Marie, mariée à Jean-Joseph de Tour-
nemine, chevalier, baron de Campsillon, fils
, de RenédeTournemine, baron de Campsillon,
et de Renée de Peschart ;
D. Louise-Philippe, fille d'honneur de la Reine
Marie-Thérèse d'Autriche, mariée à Louis
d'Ogier, marquis de Cavoye, grand maréchal-
des-logis de la maison du Roi, dont elle resta
veuve, et mourut à Paris, le 3i mars 1729.
Par son testament, elle nomma les pauvres de
la paroisse Saint-Sulpice, ses légataires uni-
versels, fonda, à perpétuité, dans cette église,
un service annuel pour le Roi Louis XIV, la
Reine Marie-Thérèse et le Dauphin, leur fils,
en reconnaissance des bienfaits qu'elle et son
mari en avaient reçus, et laissa 40,000 livres
pour le bâtiment de cette église. Les héritiers
du maréchal de Coetlogon, transigèrent avec
DK COETLOGON. ^ 267
le curé de Saint-Sulpice et les marguilliers de
cette paroisse, en 1729, au sujet de ces legs.
2." Sebastien, chevalier , vicomte de Méjusseaume ,
d'abord capitaine de cavalerie dans le régiment le
Grand-Ma'ïire; puis , lieutenant pour le Roi au
gouvernement de Rennes. Il épousa Michelle le
Liépvre, tille de N.... le Liépvre, seigneur du Val,
dont il eut :
a. N.... de Coetlogon, mort religieux :
b. Jacques-Florimond, vicomte de Méjusseaume,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, reçu page de la grande écurie, le
i" janvier 1678; puis, mousquetaire, en-
seigne, lieutenant et capitaine de vaisseau. Il
mourut en Amérique , d'une blessure quil
reçut au siège de Carthagène , où il comman-
dait un navire de l'artillerie , sous les ordres
du sieur de Pointis, chef de cette expédition,
en 1697;
c. François , prieur de Locrenan et de Montcon-
tour i
d. N...., femme de N de Leslin. seigneur
de l'Honoré ;
3." François de Coetlogon, évéque de Quemper. Les
états de Bretagne chargèrent, en 1666, leurs dé-
putés en cour , de demander au Roi la co-adjutorie
de ce diocèse , pour François , abbé de Coetlogon ;
il fut sacré la même année, et mourut en 1706;
4." Gui, dont l'article suit ;
5." Louis, chevalier , vicomte de Loyat, châtelain
de la Gaudinaye , seigneur de la Burlière et de
Pandonnet , qui servit dans les guerres d'Italie, et
fut partagé par son frère aîné , le 29 juin 1667. Il
épousa Marguerite Auvril, fille de Maurice Auvril,
seigneur de la Chauvière et de la Burlière, con-
seiller au parlement de Bretagne, et de Marguerite
de Bonvoisin. \\ eut de ce mariage :
A. René - Charles-Elisabeth, vicomte de Loyat,
châtelain de la Gaudinaye , syndic général des
états de Bretagne, qui fut reçu page de la
grande écurie du Roi, le i*' janvier 1690 ;
servit depuis en qualité' de mousquetaire, et
268 DE COETLOGON.
s'est trouvé aux sièges de Mons et deNamur. Il
est mortle 19 février 1734, âgédeôoans. Il avait
épousé Anne Auvril de la Roche, fille unique
de René Auvril, seigneur de la Roche, et de
Geneviève Menardo. De ce mariage sont issus :
a. Louis , dit le comte de Coetlogon ,
d'abord lieutenant dans le régiment du
Roi j puis cornette de la seconde com-
pagnie des mousquetaires , en ij3o , suc-
cessivement lieutenant-général des armées
du Roi , et commandeur de Saint - Louis ,
marié, le 27 février 1736, avec Anne-
Marie-Madelaine Johanne de la Carre de
Saumery;
b. Emmanuel-Louis, capitaine d'une com-
pagnie de dragons dans le régiment de
Mestre-de-Camp-général , en 1730, bri-
gadier des armées du Roi, marié i ." avec
Thomasse-Céleste-Esther Rivié , morte le
18 novembre 1744 ; 2.° avec Charlotte-
Louise de Ségur , fille du président de ce
nom. Il a eu du premier lit : Emmanuel-
Etienne-Maurice de Coetlogon ;
c. Emmanuel - Marie , dit le chevalier de
Coetlogon , garde-marine , puis, enseigne
et lieutenant de vaisseau, en 1730, en-
suite, capitaine ;
d. René-Anne - Elisabeth , abbé de Saint-
Mesmin, près de Châlons-sur-Marne.
B. Jean, mort ecclésiastique ;
C. Philippe-Louise de Coetlogon, mariée à Jean-
François de Keraly, seigneur du Fau et du
Chesnay-Piglaye, conseiller au parlement de
Bretagne ;
6." Jean, grand-vicaire de Quemper, mort recteur de
Roson ;
7.» Alain-Emmanuel, marquis de Coetlogon , ma-
réchal et vice-amiral de France, chevalier des ordres
du Roi, conseiller au conseil de marine, après la
mort de Louis XIV, grand'croix de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, et capitaine-général
des mers occidentales , par commission du Roi
DE COETLOGON. 269
d'Espagne. Il naquit en 1646 ; fut enseigne dans le
régiment Dauphin, en 1668, passa duser^'icede
terre, dans la marine, en 1670, en qualité d'en-
seigne de vaisseau ; fut fait lieutenant en 1672, et
capitaine, le 26 janvier 1675. Il se trouva à onze
batailles navales. Dans le combat qui fut donné
dans la rade de Palerme, l'an 1676, son vaisseau
fut un des dix qui attaquèrent une des tètes de
l'armée ennemie, qui fut mise en désordre, et
poursuivie par Tarmée de France, qui fit périr
plusieurs de ses vaisseaux. Pendant la guerre de
Sicile, il fut chargé de l'exécution de plusieurs
entreprises; à l'attaque de la ville et du château
d'Agouste, il fit rendre une forteresse et la ville de
Barlet, dans la Fouille, où il brûla un vaisseau de
guerre et plusieurs navires marchands, sous l'ar-
tillerie de la place. En 1686, commandant un
vaisseau de 44 canons, dans l'entrée de la Médi-
terranée, il rencontra, entre Gibraltar et la ville
de Malaga, deux navires de guerre espagnols, Tun
de 56 canons et l'autre de 44, qu'il combattit sur
le refus qu'ils firent de saluer le pavillon du Roi, et
les obligea de se retirer la nuit, sous la place de
Malaga, sans allumer les feux ordinaires, à leur
poupe. L'année suivante, il se rendit maître, à
Tabordage, d'un vaisseau algérien; en 1668, il se
trouva au bombardement d'Alger, sous les ordres
du maréchal d'Estrées; et, dans la même année,
étant au combat de Bantry, en Irlande, sous les
ordres du maréchal de Châteauregnault, le feu
prit à son vaisseau et fit sauter, à la mer, plus de
3o personnes, sans que cet accident l'empêchât
de continuer à combattre. Il fut fait chef d'escadre,
le i" novembre 1689, au combat de la Hougue,
oti il servait en cette qualité. L'an 1692, il secourut
le vaisseau amiral, commandé par le comte de
Tourville, qui était en grand danger. Il brûla,
en 1694, deux vaisseaux de guerre dans le port
de Gibraltar, et s'empara de plusieurs navires
marchands qui se trouvaient sous la forteresse de
cette place ' fut fait lieutenant-général des armées
navales, le i" juin 1701, et servit en qualité de
capitaine-général pour le Roi d'Espagne, dans
270 I>K COETLOGON.
rAmérique française. En lyoS, il prit, avec cinq
vaisseaux qu^il commandait, cinq vaisseaux de
guerre hollandais, à la côte de Portugal ; servit,
en qualité de vice-amiral du corps de bataille,
dans le combat rendu sous les ordres du comte
de Toulouse, devant Valesmagne, contre l'armée
d'Angleterre et de Hollande, en 1704 ; comman-
dait, en 1705, une escadre de dix-sept vaisseaux;
fut fait conseiller auconseil de marine, en 171 5,
reçu vice-amiral du Levant, le 18 novembre 1716 ;
et nommé grand'croix de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, la même année. Le Roi, en con-
sidération de tant de services, le nomma chevalier
de ses ordres, en 1724, et fut reçu le 3 juin de
la même anne'e. Ce prince lui envoya le bâton
de maréchal de France, le 1" juin 1730. Il
mourut le 7 du même mois, âgé de 83 ans et
demi, et fut enterré dans l'église paroissiale de
Saint-Sulpice. 11 a eu l'honneur d'avoir la grande
députation de la noblesse des états de Bretagne ;
8.° Marie, religieuse à la Visitation de Saint-Melaine,
à Rennes, morte jeune :
9.° Louise-Emmanuelle de Coetlogon, morte à l'âge
de 88 ans, religieuse au même couvent.
XIV. Gui de Coetlogon, doyen des conseillers du
parlement de Rennes, syndic-général des états de Breta-
gne, épousa i.° N.... Bonier, dont il n'eut point d'enfants;
2.° par contrat du 24 février 1664, Louise Gatechair,
fille unique et héritière de Louis Gatechair, ccuyer,
seigneur du Rouvroy, et de Perine- le- Maczon. De ce
mariage sont issus :
I ." Anne-François, archidiacre de Quemper, mort
en 1705 ;
2." Philippe-Gui , marquis de Coetlogon, par sa
femme, servit, d'abord, en qualité de mous-
quetaire du Roi, puis, de guidon et d'enseigne
de la compagnie des gendarmes écossais. Il se
trouva aux batailles de Staffarde et de la Mar-
saille. Il avait été syndic-général des états de
Bretagne, et mourut d'apoplexie, encore jeune,
au mois d'octobre 1709. Il avait épousé, par
contrat du 17 mai 1694, Susanne-Guyonne,
DE COETLOGON. 271
marquise de Gîctlogon, fille unique de René-
Hyacinthe, marquis de Coetlogon, et de Péron-
nelle - Angélique de la Villeléon, Il eut de ce
mariage :
-4. François, religieux bénédictin de Clugny ;
B. César - Madelaine , marquis de Coetlogon,
vicomte de Méjusseaume , baron de Pleu-
griffet, seigneur de Launay-Guen , de l'Es-
pran, etc. Il servit, dès l'âge de 21 ans, en
qualité d'aide-de-camp du maréchal de Ber-
wick, sur les frontières d'Espagne, en 17 19
et 1720; fut fait mestre - de - camp, et se dis-
tingua aux sièges de Fontarabie et de Saint-
Sébastien, où il fut blessé. Il fut nommé
syndic-général des états de Bretagne. Il avait
épousé, par contrat du 26 avril 1721, Ca-
therine Claude le Borgne - d'Avaugour , tille
• de Joseph - François le Borgne, seigneur de
Rocamelin, et de Catherine- Ursule du Ba-
huno, dont sont issus entre autres enfants:
a. Alain - Emmanuel-Hyacinthe-César, né
en 1722;
b. Perrine-Catherine - Marie, morte sans
alliance ;
C. Jean, chevalier de Malte, qui se noya en
1725, sur un vaisseau du Roi;
D. Philippe , religieuse à l'abbaye de Notre-
Dame de Sens ;
E. Charlotte-Elisabeth de Coetlogon, mariée à
Joseph de Lentillac, dit le comte de Cleguenec ;
3.* Charles - Elisabeth, dont l'article suit :
XV. Charles - Elisabeth de Coetlogon, chevalier, sei-
gneur de Romilli, épousa au mois de juin 1722, Marie-
Françoise de Veteris-du - Revest, tille de Scipion de Veteris,
seigneur du Revest, et de Mithilde Priouli, noble véni-
tienne. 11 en eut :
I .' Alain-Emmanuel-Félicité, dont l'article suit ;
2." Agathe-Françoise, née le 28 octobre 1723, ma-
riée à M. le comte de Sabran ;
3.* Elisabeth-Marie née le 5 juin 1726, abbesse à
Notre-Dame de Moutons, au diocèse d'Avranches.
XVI. Alain- Emmanuel - Félicité, marquis de Coet-
272 l^E COETLOGON.
LOGONj né le i*"" avril 1743, officier au régiment du Roi,
avec lequel il a fait plusieurs campagnes; premier aide-de-
camp de monseigneur le comte de Clermont, prince du sang;
mourut à Turin, en Piémont, en 1800. Il avait épousé,
par contrat du 2 juin 1764, Bernarde-Thérèse - Marguerite-
Eugénie de Roy-de-Vacquière, dame pour accompagner
S.A. R. Madame, comtesse d'Artois. Elle émigra avec
cette princesse, qui l'honora de sa constante amitié
pendant près de 2 5 ans qu'elle lui resta attachée. Elle ne
la quitta jamais pendant sa longue et pénible émigration ;
a eu la douleur de lui fermer les yeux au mois de juin
1807, à Gratz en Styrie. Elle est morte à Aix, le 4 juin
1 8 1 1 , ayant eu de son mariage :
L'Emmanuel de Coetlogon, né le 27 juin 1768,
décédé ;
2.° Alain, marquis de Coetlogon, né le 21 septem-
bre 1769 ;
3." Jean-Baptiste-Félicité, dont l'article suit.
XVII. Jean - Baptiste-Félicité, comte de Coetlogon,
né le 22 août 1773, lieutenant-colonel de cavalerie, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, com-
mandeur de l'ordre noble de Hohenlohe; a émigré; a fait
les campagnes de l'armée des princes, en 1792, et depuis a
été nommé de la suite de S. A. R. Madame, comtesse d'Ar-
tois, qu'il a constamment suivie jusqu'à sa mort. Il a épousé,
le 21 juillet i8o5, Marie - Anne - Charlotte - Constance de
Clugny, fille de M. le vicomte de Clugny, maréchal des
camps et armées du Roi, chevalier de plusieurs ordres. Il
a de ce mariage ;
i.° Alain- Louis- Félicité-Hypolite de Coetlogon, né
le 27 septembre 1806, élève de l'école royale de
Saint - Cyr;
2.° César - Bernard- Alfred de Coetlogon, né le
i5 août 18 10 ;
3.° Louis-Félicité-Emmanuel de Coetlogon , né le
9 août 18 14 ;
4.° Marie-Caroline - Eugénie de Coetlogon, née le 8
mai 1808, élève de l'école royale de Saint-Denis ;
5." Justine-Constance-Félicité de Coetlogon, née
le 8 mars 18 16.
Armes : De gueules, à trois écussons d'hermine.
DE FORTIA. 273
FORTIA CHAILLI, d'Urban, de Montréal, de Piles,
en Touraine , à Paris , en Languedoc , à Avignon , au
comté Venaissin, et en Provence ; maison ancienne, ori-
ginaire de Catalogne, dans le royaume d'Aragon, où elle
riorissait dès le douzième siècle. Nous allons donner la
-généalogie de cette maison ; principalement d'après l'his-
toire qui en a été publiée en 1808, à Paris ; il en résulte
qu'elle est une des plus anciennes de Catalogne (i); elle
V a donné son nom à un château situé dans l'Ampourdan,
sur les bords du golfe de Roses.
En 1 1 1 3 , deux frères , seigneurs de Fortia , accompa-
gnèrent Raimond-Bérenger , lorsqu'il vint se mettre en
possession de la Provence et du Gévaudan.
Pierre de Fortia fut un des seigneurs catalans qui se
signalèrent le plus sous le règne et dans les guerres de
Jacques I"' , dit le Conquérant, roi d'Aragon ; il vivait en
1229 et 1236 (2).
Philippe de Fortia, général des troupes de Jacques I",
roi d'Aragon, en Provence, se distingua dans toutes les
guerres de ce prince, et vivait en 1 246 (3).
I. Bernard (4) dit le chevalier de Fortia, descendant
de Philippe de Fortia, général des armées du roi Jacques I*' ,
se signala dans les guerres de don Pèdre IV, roi d'Aragon,
contre le reste des Infidèles qui occupaient l'Espagne, et
qu'il vint à bout d'en chasser. Il épousa Francisca N...,
dont il eut :
1." Bernard II, dont l'article suit ;
2.°Sibille de Fortia, née au château de Fortia, en
i352, mariée, i.* à don Artal de Foces; 2.° le
10 janvier i 38r, à don Pèdre IV, roi d'Aragon (5),
(i) C'est ce qu'on lit dans le Sermo del serenissim senyor don
Jautne second, rey de Arago, imprimé à Barcelonne en 1602
p. 68.
(2) Annales de Catalogne , par Félix de la Pegna , tome II,
livre 2, chapitre xiv, page 69.
{'i; Nouvel Etat ds Provence, Avignon, sans date, p. 74.
(4) Sermo, etc., comme ci-dessus, p. 56.
(5 L'art de vérifier les dates. Paris, 1783, tome I, pages 733
et 756; Chronique deCarbonel, fol. 200.
9. 18
274 ^^^' FORTIA.
dont elle eut les infants don Jacques et don Fer-
dinand , et une fille , nommée Isabelle , qui fut
mariée , le 28 juin 1407 , avec don Jacques II ,
roi d'Aragon, dernier comte d'Urgel.
II. Bernard II de Fortia, naquit au château de Fortia,
en i352 , et, après la mort de son père, fut généralis-
sime des armées du Roi. Thomich (i), dans sa généalogie
de la maison royale, qui se trouve en tête des Consti-
tutions de Catalogne , le nomme Bernard de Forcia, et
plusieurs autres auteurs l'écrivent de même ; mais l'auteur
du Sermo de don Jaume second , Rey de Arago , imprimé
à Barcelonne^ en 1602, écrit constamment Fortia.
Il fut nommé , par le roi don Pèdre , lieutenant-gé-
néral en Catalogne, en i385 , et son capitame-géne'ral ;
il concourut à la prise de Castellon et de beaucoup
d'autres places , et obligea le comte d'Ampurias , Jean
d'Aragon, à rendre la place à la discrétion du roi , son
beau-père.
A la mort du roi don Pèdre II , arrivée le 5 janvier
I 387 , Bernard de Fortia fut contraint de s'éloigner avec
Sibille, sa sœur , veuve du Roi , pour se soustraire au
ressentiment de l'infant don Juan, qui succédait au
trône, et avec lequel elle avait eu de très-grands démêlés.
Ils furent dépouillés de leurs biens, et la reine réduite à
une pension viagère de deux mille cinq cents ducats. Elle
mourut à Barcelonne, le 23 novembre 1406, et fut inhu-
mée au couvent de Saint-François.
Bernard de Fortia ayant vendu quelques biens qu'on
lui avait laissés en Catalogne , était venu s'établir à
Montpellier, où il s'était marié en 1391 , et avait eu
un tils l'année suiyante. D'anciennes notes manus-
crites ne le font survivre qu'un an à sa sœur, et disent
qu'il mourut sans tester , en 1407. Un manuscrit espa-
gnol , sur la famille de Fortia , nous assure cependant ,
d'après Félix de la Pégna , que Bernard de Fortia ,
joua encore un rôle dans l'histoire d'Aragon, en 141 1,
et 141 8. Il paraît que les archives particulières ayant été
brûlées et dispersées à Montpellier , sous le règne de
Charles VI , l'histoire des deux premières générations
qui y furent établies, est restée très-imparfaite. Il semble
(i) Chapitre 3, folio 56.
DE FORT I A. 275
même que la famille de Fortia, sous cette époque, per-
dit beaucoup de cet ancien éclat que le règne de Sibille
venait de lui donner. Nous le concevrons sans peine ,
nous qui avons été les témoins de malheurs presque aussi
funestes , mais moins longs , que ceux du règne de
Charles VI.
III. Jean de Fortia, I" du nom, tils de Bernard,
né en iSgS , se maria à Montpellier, en 1422: le nom
de sa femme n'est pas connu , mais on sait qu'il eut
pourhls:
IV. Jean de Fortia, II* du nom, né en 1427: il
-pousa, en 1448, noble demoiselle Francine de Mont-
pellier, et lesta en 1492, devant Guigonis, notaire de
Montpellier (i). Dans ce testament, il donne à sa femme,
outre sa dot , qui était de six mille ccus d'or, en or
couronné , l'usutruit de tous ses biens , la chargeant de
les remettre à Marc, son fils et son héritier. II fait plu-
sieur legs pies en faveur de chaque couvent de l'un et
de l'autre sexe, et de tous les hôpitaux de Montpellier. Il
dote plusieurs pauvres filles à marier ; il fonde et dote
richement une chapelle qu'il avait fait construire au cou-
vent des Frères mineurs de Saint-François, ou des Cor-
deliers, sous le titrj de Notre-Dame de Pitié, où il voulut
être enterré. 11 lègue la liberté à quatre esclaves qu'il avait,
avec cent écus d'or à chacun, outre leur subsistance dans
la maison de son héritier. Enfin, après avoir réglé la
restitution de la dot de son épouse, en monnaie de Bar-
celonne, il fait un legs à Jean III , son petit-fils, de la
tour et juridiction de Orte, en la paroisse de Saint-
Denis de Gobelez , diocèse de Barcelonne. Il mourut le
i" mars 1493, et fut enterré dans sa chapelle de l'église
des Cordeliers.
V. Marc-Antoine de Fortia, fils du précédent, naquit
en 1449, et épousa, en 1473, noble demoiselle Yolande
de Benêt ou Benoit, laquelle eut en dot i5oo écus d'or.
Il lit faire l'ouvenure du testament de son père, le pre-
(i) Voyez les Archives du clcrgc de Montpellier, registre des
notes de Hodilly, Vidal, Roger et autres, de i43o, 1493, n* 3,
p. 10, etc.
I
276 DE FORTIA.
mier mars 1493, pardevant le sieur Charbonnières, lieu-
tenant royal du juge de la ville de Montpellier , avec
toutes les procédures requises, et paya, le 23 mars 1494,
les legs que son père avait faits aux Frères mineurs. Le
3o juin 1498, il fit son testament, reçu par Jean Vidal,
notaire de Montpellier; il donne à sa femme, 2,25o écus
d'or, en or couronné, savoir, 1 5oo de sa dot, et ySo pour
son augment, avec l'entretien dans sa maison ; et son
héritier universel venant à mourir sans enfants , il la
substitue pour un quart de ses biens. Il fit plusieurs legs
en faveur des couvens et des pauvres filles à marier ; il
nomme son fils aîné, son héritier universel, et le substi-
tue à sa femme et à ses autres enfants, à chacun desquels
il lègue 2,000 marcs d'or, avec l'entretien dans sa maison,
jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, pour les garçons, et de
i,5oo marcs d'or pour les filles, aussi avec l'entretien
dans sa maison, jusqu'à ce qu'elles soient mariées. Il
ordonna en outre, qu'on l'ensevelît dans la chapelle de
Notre - Dame de Pitié, qu'avait fondée son père, dans
l'église des Cordeliers. Le 24 juillet de la même année
1498, Francine de Montpellier, sa mère, lui donna les
mille écus d'or que Jean de Fortia ,11* du nom ,
son mari, lui avait légués. Marc- Antoine mourut le 26
décembre 1498. Ses enfants furent;
I .° Bernard III, dont l'article suit ;
2." Jean, qui forme la troisième branche rapportée
en son rang;
3.° François, légataire de son père pour 2,000 marcs
d'or. Il contracta pour son frère Jean, à Avignon,
en i5o5, et ne vivait probablement plus en iSiy,
puisque sa mère ne fit point alors mention de lui
dans son testament;
4.» Albert, est nommé dans le testament de son
père, en 1458, pour un legs de 2,000 marcs d'or.
Dans le testament de sa mère, en 1 5 17, il est
désigné pour héritier, conjointement avec ^on
frère Jean. Suivant certains manuscrits ou im-
primés, c'est de lui qu'est sortie la branche des
Fortia, maîtres des requêtes, à Paris, qui est au-
jourd'hui éteinte; mais on verra ci-après, qu'elle
descend de son frère aîné Bernard III.
5." Eléonore, reçoit un legs de i5oo marcs d'or,
dans le testament de son père, eni498;
DE FORTIA. 277
6.' Hiéronime, légataire de son père pour la même
somme, épousa noble Michel de Vidal ou Vitalis,
d'Avignon, à qui elle survécut, comme on le voit
dans le testament de sa mère, fait en, iSiy, où
elle est qualifiée veuve, et où elle est aussi nommée
légataire.
VI. Bernard III de Fortia, né en 1475, épousa, en
i5oi, Jeanne Miron, fille de François, alors médecin
du Roi, et seigneur de Beauvoir-sur-Cher, et de Gene-
viève de Morvilliers. Cette famille de Miron était origi-
naira de Catalogne, et a produit un évèque d'Angers, et
plusieurs magistrats célèbres.
Le i5 juin i5o5. Louis, roi de France et de Naples,
duc de Milan, et seigneur de Gènes], donna des lettres-
patentes à Bernard de Fortia, pour aller à Rome, prendre
noble demoiselle Françoise de Vidal, ou Vitalis, pour
venir consommer le mariage contracte' avec noble Jean
de Fortia, frère dudit Bernard, qu'il qualifie son bien-
aimé, familier et serviteur de la reine sa femme, lui per-
mettant de passer par toutes les terres et seigneuries de
leur obéissance, avec leur train, au nombre de seize che-
vaux, ses valets de pied, et leurs vêtements en or et
argent, joyaux, bagues, valises et autres hardes. Ces
lettres sont signées par le Roi, de Coutereau, et scellées
du scel et armes dudit seigneur, en cire rouge, données
à Tours, où Louis XII était alors.
A son retour de Rome, Bernard se transporta en Tou-
raine, et s'y établit ; il se retira dans la ville de Tours, et
v fit en i532, l'acquisition des seigneuries de Paradis et
de la Branchoire. II fut ensuite premier président de la
chambre des comptes de Bretagne. Il eut de Jeanne
Miron:
I ." Jean, archiprétre de la métropole de Tours, et
chanoine de Saint-Manin de la même ville ;
2.' François, qui suit;
3." Bernard, tige des seigneurs du Plessis, que l'on
trouvera après cette première branche ;
4." Marc, seigneur de Paradis, qui fut greffier en
chef de la sénéchaussée d'.\njou, en i5?2, et
épousa, en i55i, Françoise d'Authon , fille de
Jean, seigneur de la Chartonnière. et de Bonne
Laiirencin, de la ville de Lyon. Il fut. en 1573,
278 DE FORTIA.
trésorier de France, en la généralité de Langue-
doc, ensuite en celle de Touraine,en i582. Depuis,
il fut président en la chambre des comptes de
Bretagne, et mourut sans enfants;
5.° Pierre, abbé de Saint-Acheul et de Noyers,
archidiacre de Tours, fut nommé à l'évêchë d'A-
miens, et harangua les états de Blois, où il avait
été député. Il mourut soupçonné d'avoir été em-
poisonné, sans avoir pris possession de son évéché,
du moins, il ne paraît pas qu''il ait jamais occupé
ce siège;
6." Jeanne, épousa, le 22 novembre i532, Austre-
moine Dubois, seigneur de Fontaine et de Marans,
en Touraine, maître d'hôtel du Roi ;
7.° Françoise, mariée avec Pierre Forget, seigneur
du Bouret, argentier de la Reine, et depuis,
secrétaire du roi François l*"". Elle eut entre autres
enfants, Jean Forget, président à mortier au
parlement de Paris, et Pierre Forget, connu sous
le nom de sieur de Frêne, secrétaire d'Etat sous
les rois Henri III et Henri IV. (Voyez leur article
dans nos dictionnaires historiques.) Françoise de
Fortia fut dame d'honneur de la reine Catherine
de Médicis; il yen avait alors plusieurs.
VII. François de Fortia, fut seigneur de la Grange ,
et successivement trésori-er des mers du Levant, secré-
taire de la chambre du Roi, et trésorier des parties
casuelles en iS/o. Il épousa, i." Françoise Mignet ,
2.° Catherine Hotman, veuve de Nicolas de Verdun,
intendant des finances, et fille de Pierre Hotman, sei-
gneur de Fontenai, et de Jeanne Marteau de la Chapelle.
Ses enfants furent
Du premier lit:
i." Madeleine , qui épousa, i.", en i585, Louis
Grené, avocat, et depuis conseiller au parlement
de Paris; 2.° Michel Sevin, conseiller en la même
cour;
2." Jeanne, mariée à Charles Billart , d'abord
maître des requêtes, ensuite conseiller au même
parlement.
Du second lit :
3.** François, qui suit :
't
DE FORTIA-CHAILLI. î^p
VIII. François de Fortia, !!• du nom, fut président
des trésoriers de France, au bureau des finances de Li-
moges, et conseiller d'Etat en i665. Il avait ete marie,
en 1607, avec Catherine Sainctot, fille de Pierre Sainc-
tot et d'Anne Vizé, dont il eut :
i.° François III , ne' en 1610, conseiller - auditeur
en la chambre des comptes de Paris, marié, en
164?- , à Madeleine Pigrai, dont il n'eut qu'une
fille, Françoise de Fortia, morte en bas âge;
2.° Pierre j sieur de Genouilli , né en 161 3 , et mort
sans enfants, en 1677 ;
3-° Paul, né en 16 14, mort au berceau ;
4.* Honoré, né en 1617, chanoine de Noyon , et
aumônier du Roi, mort en 1695 ;
5." Etienne, né en 1618, mort à Rome. On a de
lui quelques opuscules de piété, peut-être les
premiers qui aient été imprimés à Rome , en
français ;
6." Charles, qui suit ;
7.* Timoléon , mort dans les guerres de Catalogne;
8.° Catherine :
9.' Anne.
IX. Charles de Fortia , seigneur de Chailli et de
Boisvoisin , capitaine dans le régiment de cavalerie de
Baradat, mourut en i685 ; il avait été marié, i." le 19
juillet 1657, avec Anne de Buade , morte sans enfants,
fille de Pierre de Buade, seigneur de Beauregard, lieu-
tenant de la vénerie, et d'Anne Savattier; 2." avec Anne
Alexandre, morte en 1691 . De ce mariage est issu :
X. Joseph-Charles de Fortia , seigneur de Chailli ,
né en 1661 ; il fut reçu conseiller au chàtelet en 1690,
à la cour des aides en 1695, et conseiller au parlement,
en 1698 ; il fut ensuite maître des requêtes de l'hÔtel ,
depuis 1723; conseiller d'état et conseiller d'honneur au
parlement de Paris : en 1728, monsieur le duc de Bour-
bon, premier ministre d'état , par l'estime et la considé-
ration qu'il avait pour lui , le chargea d'aller faire en
son nom, la demande de la princesse de Hesse - Reinsfeld,
en Allemagne. M. de Fortia partit et s'acquitta de sa
commission ; la princesse fut epxjusée par son frère , le
prince héréditaire , comme fondé de la procuration de
monsieur le duc. M. de Fortia tut chargé de la ramener
28o I^E FORTIA-CHAILLI.
avec lui jusqu'à Chantilli, où était monsieur le duc qui
était déjà exilé ; il fut depuis, premier président du grand
conseil , par commission , en lôSg. Il avait épousé ,
I .° en 1695, Marie- Madeleine l'Archer, fille de Jean-
Baptiste l'Archer , seigneur de Pocanei , conseiller à la
cour des aides , et de Marie le Clerc ; elle mourut en 1696 ,
à l'âge de dix-neuf ans; 2." au mois de juillet 1698,
Marie- Madeleine Thomas, fille de Jean, conseiller au
châtelet , et de Marie - Anne Gigault, Elle mourut à Dijon ,
en 17 19. Son mari lui survécut, étant mort à Paris, le
1 7 juillet 1 742. Il avait eu du second lit :
i." Jean-Joseph, qui suit ;
2.° Charles, né en 1702, nommé en 1724, à l'ab-
baye de Saint-Martin d'Epernay, ordre de Saint-
Augustin , au diocèse de Reims. Il est mort à Paris
le 4 septembre 1776;
3.° Anne-Bernard, mort à l'île de Bourbon, le 3o
avril T747, sans avoir été marié ;
4.° Antoine , religieux , puis chanoine de Sainte-
Croix-de-la-Bretonnerie , mort le i3 septembre
1750;
5." Marie-Madeleine j née en 1 699 , mariée en 1717,
à Claude de la Michaudière, conseiller au parle-
ment de Paris , ensuite conseiller d'honneur au
même parlement, morte le 29 septembre 1740,
sans avoir eu d'enfants ;
6." Marie-Anne , née en 171 2 , mariée à Paris , le
14 septembre 1730 , à Gaspard de Fortia , seigneur
de Montréal , fils de Jules de Fortia et de Fran-
çoise de Sassenage.
XI. Jean-Joseph de Fortia, né en 1700, capitaine
au régiment de Condé, cavalerie, fut chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis. Il épousa, le 2 mai
1726, Marie-Anne Frizon de Blamont, fille de feu Nico-
las-René Frizon, seigneur de Blamont, président au par-
lement de Paris , et de Nicole de la Salle. Il mourut à
Paris, le premier décembre 1760, ayant eu de son ma-
riage :
I ," Jean-Charles, qui suit;
2." Charlotte , née le 27 mars 1727, mariée le 9
mars 1747, à Etienne-Marie, marquis de Sco-
railles, premier sous-lieutenant des chevau-légers
DE FORTIA DU PLESSIS. 281
de la garde du Roi. Charlotte de Fortia, restée
veuve le 3o mai 1758, mourut elle-même le 2
mai 1767, ayan: eu trois enfants.
XII. Jean-Charles de Fortia, né en 1730, mourut en
1741. En lui est finie la branche des Fortia, seigneurs
de Chailli.
SECONDE BR.\NCHE.
Seigneurs du Plessis-Fromentières.
Vil. Bernard de Fortia, IV du nom, seigneur de
Saint-Mandé, près Vincennes , du Plessis-Fromentières
et de Cléreau en Vendômois, second fils de Bernard de
Fortia, IIl' du nom, seigneur de Paradis, et de Jeanne
Miron, fut reçu conseiller au parlement de Paris en i563,
après avoir exercé un semblable office en celui de Bre-
tagne. Il avait épousé, le 23 novembre i555, Charlotte
Gavant, fille de Louis, seigneur de Varâtre et de Villiers-
le-Bel, conseiller au parlement de Paris, et de Catherine
Rapouel. Il mourut en 1572, ayant eu pour enfants de
son épouse :
r.° Bernard, dont l'article suit ;
2.° Jean, mort sans alliance j
^.° Marc, maître en la chambre des comptes de
Bretagne, mort garçon;
4.° Philippine, mariée, le 7 mai 1576, avec Jean
le Coq, seigneur de Grisi, de la Râpée et de la
Grange-aux-Merciers, procureur du Roi au bail-
liage du Palais;
5." Jeanne, mariée en i586, à Jérôme de TArche,
seigneur de Saint-Mandé, lieutenant au bailliage
du palais ;
6. • Louise, mariée, i ."» en iSgS, avec Barthélemi
Berthier, seigneur de Clairbois, près de Pontoise,
gentilhomme de la chambre et de la vénerie du
Roi ; 2." avec Antoine Joussier, seigneur de Saint-
Bon, officier de la vénerie;
7." Marguerite, femme de Jean Arnault, seigneur
d'Andrinon, en iSqS.
VIII. Bernard de Fohtia, V* du nom, seigneur du
PIe«si?-Fromentières et de Cléreau . reçu conseiller au
282 DE FORTIA DU PLESSIS.
parlement de Paris en i585, épousa, par contrat passe
devant Esnaut, notaire au Mans, le 21 janvier i586,
Marguerite le Clerc, tille de Nicolas, seigneur de Lesse-
ville, secrétaire du Roi, et de Jeanne la Forest. Il mou-
rut conseiller-clerc au parlement de Paris, en 1629. Les
enfants que lui donna Marguerite le Clerc, furent :
I .° François, qui suit ;
2." Louise, mariée en 1608, avec Nicolas de Bailleul,
seigneur de Soisi, d'Etiolé et du Tremblai-sur-
Seine, baron de Château-Gontier et de Vattetot,
conseiller et ensuite président à mortier au parle-
ment de .Paris, et surintendant des finances de la
Reine. Elle mourut le 3i octobre 16 18, n'ayant
eu qu'une fille, Marie de Bailleul, mariée le 21
février !63 i , à Claude Mallier, seigneur du Hous-
sai, conseiller d'état et ambassadeur à Venise, où
elle mourut le 14 juillet 1649. Le monument qui
y fut dressé à cette occasion, et où le nom de sa
mère est rappelé, subsiste encore aujourd'hui;
3.» Marie , qui épousa, en 16 17, René de
Chambes, comte de Monsoreau ;
Louis, bâtard de Fortia, dit le Roi, eut de son père,
en 1629, une pension de quatre cents livres.
IX. François de Fortia, seigneur du Plessis et de
Cléreau, reçu conseiller au parlement de Paris en 1619,
épousa, par contrat du 26 mai de cette même année,
Anne de la Barre, fille d'Adam de la Barre, seigneur de
Nouant et de Beausseraie, président au parlement de
Paris, et de Marguerite Cochelin. Il fut maître des re-
quêtes en 1626, intendant de la généralité de Guienne,
et mourut conseiller d'état en i63i. Sa veuve, qui avait
eu de lui les sept enfants qui suivent, se remaria après
sa mort, le 17 mai 1634, avec Achille de Harlai, mar-
quis de Bréval et de Champvalon, de qui elle n'eut point
d'enfants.
i." Bernard, dont l'article suit :
2.° Claude , reçu chevalier de Malte au grand-
prieuré de France, en 1643 frj, mourut en i66r,
étant capitaine de galères ;
(i) Ainsi dans la liste des familles nobles admises dans l'ordre
DE FORTIA DU PLESSIS. 28?
3.* François , prieur de Montbouchet, chanoine et
comte de Brioude, en Auvergne, mort en 1675,
et enterre dans le sanctuaire de l'église des Ber-
nardines du Précieux-Sang, à Paris;
4/ Geneviève, mariée, le 27 avril 1644, à Fran-
cois-Bonaventure de Harlai, marquis de Bréval,
seigneur de Champvalon, etc., hls du premier lit de
Achille de Harlai, mari, en secondes noces, de la
mère de Geneviève. François-Bonaventure fut
lieutenant-général des armées du Roi. Geneviève
eut de lui plusieurs entants, et mourut avant lui,
le q mai 1677. François de Harlai, beau-frère de
Geneviève de Fortia, fut archevêque de Rouen,
puis de Paris, commandeur des ordres du Roi,
duc et pair de France, et nommé, par le Roi,
au cardinalat, pour la première promotion qui se
ferait en faveur des couronnes, mais qui ne put
avoir lieu, de son vivant ;
5.» Marthe, religieuse bernardine, née en 1627;
6.° Jean, né en 1628 ;
7.* Anne, née en 1629.
X. Bernard de Fortia , seigneur du Plessis , de
Nouant, du Chesne, de Brichanteau, etc., conseiller au
parlement de Normandie en 1642, maître des requêtes
en 1649, épousa, le 8 juillet de cette même année
1649 , Marguerite le Mairat , veuve de Michel du
Faultrai, seigneur d'Hières, conseiller du parlement
de Rouen, et tille de Jean le Mairat, seigneur de
Dreux, conseiller au grand conseil, et dAnne Colbert
de Saint-Pouange, sa première femme; il fut intendant
du Poitou, Aunis et la Rochelle, en i653; d'Orléans
et de Bourges, en 1659; d'Auvergne, en 1664 (i), et
mourut doyen des maîtres des requêtes, en 1694. Ses
enfants furent :
de Malte, p. 47. à la fin du tome IV de cet ouvrage, à l'article
Fortia, il faut ajouter Fortia-du-PlessisCléreaa ^^laude), en
i64;<.
(i) La Noblesse d'Auvei^ne est redevable à M. de Fortia
d'une recherche qui a été faite avec autant de soins et d'exacti-
tude, que d'intégrité. Cest un monument précieux, tant pour
M mémoire, que pour la Noblesse de cette province. Il s'en
trouve^ine copie dans ses archives.
284 DE FORTIA D'URBAN.
I." Jacques, mort en bas âge;
2.° Autre Jacques^ qui suit ;
3.° François de Fortia ;
4.° Anne-Bernard, abbe de Notre-Dame du Bou-
chet, chanoine et comte de Brioude ;
5.° Anne-Françoise, morte au berceau;
ô." Anne, morte en 1709, dans la communauté des
dames Miramiones.
XL Jacques de Fortia, seigneur du Plessis, baron
de Nouant et du Chesne, reçu conseiller au grand con-
seil en 1690, épousa, en janvier 1697, Marie-Matthée Ac-
cault, filie de Claude Accault, secrétaire du Roi, et d'Anne
de Montigni. Il devint, en 1714, président au grand
conseil, et mourut sans postérité. En lui s'éteignit cette
branche de la famille de Fortia.
Sa veuve se remaria, en septembre 1 727, avec Joseph
de Villeneuve, seigneur de Pui-Michel en Provence ,
capitaine de cavalerie et chevalier de Saint-Lazare. Elle
vivait encore en 1740, et n'est morte que dans un âge
très-avance.
TROISIÈME BRANCHE,
établie à Avignon, à Carpentras et à Cuder misse.
VL Jean de Fortia, III® du nom, ou Jean-François
DE Fortia, 2^ fils de Marc-Antoine de Fortia et d'Io-
lande de Benêt, naquit à Montpellier en 1477, et fut sei-
gneur d'Ortez, en Languedoc, Le 26 décembre 1498, il fit
faire l'ouverture et la publication du testament de son
père, pardevant noble Jean Boussan, chevalier et juge
pour le roi à Montpellier. Sans doute, son frère aîné
Bernard II de Fortia, qui fut marie à Tours dès l'an
i5oi, était alors absent de Montpellier, en sorte que
Jean de F'ortia était devenu le premier héritier naturel
de son père. Le 25 janvier i5o5, noble Antoine de Vi-
talis, citoyen de Naplcs, frère de noble demoiselle
Françoise-Anne de Vitalis, fille de noble Jean de Vita-
lis, citoyen de Naples, et en même temps citoyen romain,
et de Marie-Sanchez de Saint-Angelo, envoya sa procu-
ration à Gilles de Roaix, citoyen d'Avignon , pour con-
sentir en son nom, au mariage de Jean de Fortia, avec
sa sœur, et lui constituer la part qui la concernait pour
DK KORTIA D'URBAN. 283
sa dot. Le 6 mars de la même année, Raimond de Vita-
lis , autre trère de Françoise, envoya sa procuration
pour le même sujet, à Egidius Egidii , d'Avignon, le 7
avril i3o5, notaire Jean de Ulmo d'Avignon. Les pactes
du mariage entre Jean de Fortia et Françoise de Vitalis
furent signés par François de Fortia, procureur de son
frère, et par Egidius Egidii, procureur de nobles An-
toine et Raimond de Vitalis. Le 9 juin 1 5o5, Jean donna
sa procuration à Bernard de Fortia , son frère , pour
aller, en son nom, contracter ce mariage à Rome, où
Bernard le contracta elïectivement le 9 juillet i5o5, par
acte que reçut Jean-Baptiste de Ecclesia, notaire apos-
tolique. Le 1 5 de ce même mois de juillet , les deux
trères de Françoise dressèrent les pactes de mariage, et
constituèrent en dot à leur sœur, la somme de trois
mille ducats d*or, qu'ils donnèrent à Bernard, le i3 no-
vembre i5o5, pardevant Molino et Ganelli, notaires. La
parenté de Françoise de Vitalis, de noble maison ro-
maine, procura à Jean de Fortia, l'entrée de toutes les
charges et dignités de la ville d'Avignon, qui était alors
soumise au pape. Il s'y distingua dans les guerres que le
roi Louis XII eut en Italie, pour le Milanais, jusqu'à ce
que Jules II, ayant séparé ses intérêts de ceux de ce
prince, les Fortia refusèrent de servir contre leur sou-
verain, et se retirèrent en iSoj, à Avignon, où Jean de
Fortia exerça tontes les charges réservées aux citoyens
nobles. Le 8 juillet iSij, Yolande de Benêt, sa mère,
tit son testament, dans lequel elle institua ses héritiers
Jean et Albert de Fortia, ses fils. Jean fut nommé consul
d'Avignon l'an i53i, avec François de Galéan, et Jean
de Donis, seigneur de Goult. Il obtint, en conséquence,
des lettres-patentes en parchemin, des consuls d'Avi-
gnon, signées sur le repli, Henrici, et cachetées du ca-
chet des armes de la ville, en date du 21 août i533,
attestant qu'il avait exercé les charges réservées aux ci-
toyens nobles; le lo septembre 1544, pardevant Louis
Gautéri, notaire à Avignon, Françoise de Vitalis fit son
testament, par lequel elle nomma son héritier Marc de
Fortia, son fils. Elle y fait divers legs aux pauvres et à
ses domestiques, ainsi qu'à ceux de son mari et de ses
enfants; à son frère Raimond de Vitalis; à son neveu
François de Vitalis, conseiller au parlement de Provence ;
à Blanche de Vitalis, sa nièce, femme de Clément de Pé-
286 ^^ FORTIA D'URBAiN.
russis, seigneur de Caumont ; à Marie de Vitalis , son
autre nièce, femme de Pierre de Sades, seigneur d'Agoùt ;
à Jérôme de Fortia, veuve de noble Michel de Vitalis,
et à chacun de ses enfants. Jean de Fortia obtint, au
mois de juillet ï5^5, des lettres de naturalisation que l'on
trouve à la page 398 du quinzième livre des Chartres de
la chambre des comptes de Paris, dans lesquelles il est
qualifié citoyen de Barcelonne; ce qui donne lieu de con-
jecturer que, quoiqu'il fut pour lors établi dans le com-
té Venaissin, il avait néanmoins résidé à Barcelonne, et
qu'il y avait conservé le droit de bourgeoisie. Il fut tré-
sorier général du comté Venaissin, pendant les guerres
civiles, et en administra les deniers avec beaucoup d'in-
tégrité. Le 6 novembre i553, pardevant Louis Gautéri,
notaire à Avignon, Jean de Fortia fit son testament, par
lequel il nomma ses quatre fils héritiers par égale part.
Il y fait plusieurs legs à ses domestiques, à ses amis, aux
pauvres et aux couvents, entre autres à l'hôpital de St-Ber-
nard d'Avignon, auquel il lègue quatre-vingt-seize linceuls
neufs et vingt-quatre usés. Il nomme Benoît Bertrandijl'un
de ses gendres, son exécuteur testamentaire. Il mourut
la même année à Avignon, à l'âge de 77 ans. Il fut ense-
veli dans une chapelle qu'il avait fait construire et doter,
la plus ancienne et la première qui fut au couvent qu'a-
vaient les pères Minimes avant la révolution. Son sépulcre
était porté par des colonnes, et au plafond, on voyait ses
armoiries, et on lisait une inscription que ses quatre fils^
dont le nom y était écrit, avaient fait graver.
L'église du couvent des Minimes n'appartenait pas à
ces religieux , du tems de Jean de Fortia. Elle n'était
qu'une chapelle, sous le titre de Notre-Dame des Miracles,
placée hors des murs de la ville, dans le ressort de la paroisse
de Saint - Agricol. Cette chapelle fut donnée aux Minimes,
le 20 avril 1573, par le cardinal d'Armagnac, alors légat
d'Avignon. Les Minimes fondèrent l'église en 1576, et
ce fut dans la seconde chapelle de cette église, près du
grand autel, qu'on lisait, sur un mur à quatre pans,
c'est-à-dire, un mètre de hauteur, cette épitaphe :
Joanni Forticv et Franciscœ Vitali,
Parentibus charissimis ,
Marcus, Carolus, Franciscus et Pomponius,
Pont curaverunt, sibi et posteris .
DE FORTIA D'URBAN. 287
Dans la suite, la chapelle menaçant ruine, les moines
turent obliges de jeter un arceau pour en soutenir la
voûte, de démolir l'autel, et d'en construire un nouveau
au lieu où se trouvait le tombeau porté par quatre co-
lonnes, où se lisait l'inscription dont on vient de parler,
La démolition se fit, du consentement Jj M. le marquis
de Fortia Montréal, et de madame la comtesse d'Ampus.
Les entants de Jean de Fortia et de Françoise de Vi-
talis, furent :
I". Marc, qui suit;
2". Charles, né en i5o9, naturalisé avec ses frères,
par lettres- patentes du roi Henri II, registrées
au parlement de Provence, le i5 juillet i33o. 11
tut capitaine ou gouverneur du château et pont
de Sorgues, dans le comté Venaissin, et se maria,
par contrat passé devant Louis Barrière, notaire
à Avignon, le 14 tevrier i358, avec Jeanne delà
Sale, fille de Clément, seigneur de la Garde de
Bédarrides, et d'Anne de Belli. Le 18 janvier
1569. Charles de Fortia acheta à Avignon une
maison, dont il disposa par son testament. Le 17
.octobre 1571, Charles fit son testament, par le-
quel il ordonna qu'on l'ensevelit dans la chapelle
de Notre-Dame des Miracles, où Jean, son père,
avait été enterré. Il légua à chacune de ses trois
filles , la somme de quatre mille livres tournois ,
lorsqu'elles se marieraient. Il légua à Torqjat, son
fils puîné, la somme de six inille livres tournois,
lorsqu'il aurait atteint l'âge de 25 ans. Il substitua
sa maison d'Avignon aux enfants mâles de sa des-
cendance. II nomma son fils aîné son héritier
universel , et choisit pour exécuteurs testamen-
taires, Jeanne de la Sale, son épouse, Marc de
Fortia , son frère aîné , et François de la Sale ,
son beau-frère ; il laissa, de Jeanne de la Sale :
A ti B. Laurent et Louis de Fonia, natura-
lisés avec leur mère , par lettres du roi
Charles IX, données à Moulins, en février
i566. Louis n'étant pas nommé dans le tes-
tament de son p)ère , mourut sans doute
avant lui. Laurent, qui prenait le titre d'é-
cuyer , épousa , en 1 594 , noble dame Louise
•88 13K FORTIA D'URBAN. '
Faret de Saint- Privât, fille de noble et ma-
gnifique seigneur Jacques de Faret, seigneur
de Saint-Privat, et de noble demoiselle Hippo-
lite de Grimaud, dont il n'eut point d'en-
tants. Son oncle maternel, Clément II de la
Sale, seigneur de la Garde^ le nomma tu-
teur et curateur de ses enfants , par son tes-
tament du 12 octobre 1601. En cette qualité,
Laurent de Fortia , après la mort de Clé-
ment II de la Sale, fit commencer l'inven-
taire de ses biens le 12 octobre 1609, et cet
inventaire fut clos et arrêté par lui, le 9 sep-
tembre 16 10. Le 19 décembre 1625, il fonda
une chapelle dans l'église des Jésuites d'Avi-
gnon^ où il fut enseveli; et le 10 août 1629,
Louise de Faret fonda et dota, à Bédarrides,
une maison, en faveur des pères de la Doc-
trine Chrétienne , pour l'instruction des
pauvres, et pour assister les malades. Les
biens de Laurent de Fortia, et nommément
la maison qu'il tenait de son père à Avignon,
passèrent à son neveu, à la mode de Bre-
tagne , Paul de Fortia , seigneur de Mont-
réal, qu'il avait marié , le 10 Janvier i6i3 ,
avec l'aînée de ses pupilles, Catherine de la
Sale.
C. Torquat de Fortia , seigneur de Coirol ,
dans la principauté d'Orange, et co-seigneur
de la Garde-Paréol, marié avec Angélique de
Biliotti, fille unique d'Antoine, co-seigneur
de la Garde-Paréol, et de Madeleine de
Serres (i). Elle porta à son mari des biens
très-considérables qui avaient été achetés par
son grand-père, lors de son arrivée de Flo-
rence et de son établissement dans ces con-
trées; mais ces biens ne restèrent pas dans
la famille de Fortia, puisque Torquat n'eut
d'Angélique de Biliotti, que deux filles :
a. Suzanne de Fortia, qui épousa Louis
(i) Voyez le tome I, p. 484, de ce Nobiliaire.
DE FORTIA D'URBAN. 289
de Marcel, seigneur de Crochans, dont
le fils Michel fut reçu de l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem, le 25 août 1648 ;
b. Jeanne de Fortia , dame de Coirol , et
en partie de la Garde-Pare'ol, mariée à
Michel de Guast, seigneur de Montrai-
rail, dont les enfants furent reçus che-
valiers de Malte, Tun, en 1654, et
l'autre, nommé Joseph-Louis, le 3i avril
de cette année. La noblesse d'origine de
la maison de Fortia fut reconnue dans
ces diverses preuves, à Malte.
D. Anne Violand de Fortia, épouse de M. de
Poulsanes du Rame ;
E.Suzanne de Fortia, femme de M. de Mont-
mirail. Ces deux époux étant morts sans en-
fants , laissèrent six mille livres de rente au
grand hôpital d'Avignon.
3.° François, créé chevalier par le pape Pie V. 11
épousa Gabrielle de TertuUes, fille de Nicolas,
seigneur de Bagnols, etc., et de Clarice des Rol-
lands. Par acte du i5 décembre 1572, passé de-
vant Antoine de Bédarrides, notaire à Avignon,
il échangea une terre qu'il possédait au chemin
de Noves, terroir d'Avignon, contre une maison
située à Avignon , paroisse de Saint - Agricol,
entre la rue de la petite Fusterie et la rue des Lices
ou du Limas, possédée par Melchior de Tribuiiis,
docteur ès-droits, seigneur de Sainte-Marguerite,
et François de Tributiis, frères, habitants de la
ville d'Aix. Cette maison relevait de Pierre de
Gérards, seigneur d'Aubres, chevalier de l'ordre
du Roi, dont la femme et procuratrice, Lucrèce
de François, investit François de Fortia pour
cette acquisition, par acte du 8 janvier iSyS,
passé devant Louis Girard, notaire de l'isledans
le comtat Venaissin. François de Fortia eut deux
filles de mademoiselle de Tertulles :
a. Françoise - Angélique de Fortia , de qui
Nostradamus a vanté les charmes et la beauté ;
elle fut mariée i.'à Jean de Panisses, gou-
verneur de la principauté d'Orange et sei-
gneur d'Oyselet; 2." à Jean de Granolhasc,
9. 19
290
DE FORTIA D'URIBAN.
seigneur de Saint - Martin, viguier d'Avi-
gnon, catalan d'origine. Par acte du 16 Juin
•1705, passé devant Louis Desmarez, notaire
d'Avignon, François de Granolhasc, cheva-
lier, seigneur de Saint-Martin, et Joseph-
François de Granolhasc, seigneur de Saint-
Vincent, frères, citoyens d'Avignon, vendi-
rent la maison achetée par François de Fortia,
à noble Esprit-Joseph de Parreli, de qui
elle a passé à mademoiselle de Sainte-Co-
lombe, épouse de M. le comte de Fortia
d'Urban.
b. Isabelle, mariée à François de Jarente, sei-
gneur de la Bruyère. Ce François de Fortia
fut curateur de son beau-frère Antoine de
TertuUes , tils et héritier de Nicolas, dont
en l'acte du 2 mai iSSy, où il contracta en
cette qualité;
4.° Pompone, naturalisé avec ses frères en i56û.
Il épousa noble demoiselle de Robin de Graveson,
dont il eut un fils nommé Georges, appelé à une
substitution, par son oncle Marc de Fortia, dans
son testament du 14 septembre i582;
5 ." Françoise de Fortia, mariée le 26 juillet 1540,
pardevant Louis Gautéri, notaire d'Avignon, à
noble et magnifique seigneur Pierre Labia , ci -
toyen de Venise, fils d'autre Pierre Labia et d'E-
léonore de Vitalis;
6.° Jeanne, femme, par contrat du 19 juin 1548,
passé devant Louis Gautéri, notaire à Avignon,
de noble et magnifique seigneur Benoît Bertrandi,
citoyen de Venise, fils de Jean Bertrandi , ci-
toyen de la même ville. Benoît Bertrandi fut
nommé exécuteur testamentaire de son beau-
père Jean de Fortia, en 1 553. De ce mariage des-
cendaient les seigneurs d'EyroUes et de Saint-
Ferréol.
VIL Marc de Fortia, naquit en ôoy, à Montpel-
lier, d'où il fut porté à Avignon dès Tàge de deux mois.
Il fut co-seigneur de Caderousse, petite ville du comté
Venaissin, et viguier d'Avignon. Il épousa i.^le i5 dé-
cembre 1549, pardevant Louis Gautéri, notaire à Avi-
gnon, noble demoiselle Jeanne des Henriqucs, fille de
DB FORTIA D'URBAN. 29 f
noble et magnifique George des Henriques , chevalier .
dit le capitaine flamand, citoyen d'Avignon et originaire
d'Anvers, dont il était aussi citoyen, et d'Eleonore de
Béne'dicti ou de Benêt, sa première femme. Marc fut
naturalisé avec ses frères en i55o, et il hérita de son
père, avec eux, en i553. Il jouit après lui de la charge
de trésorier-général du comtat Venaissin, et s'établit à
Carpentras , à l'occasion de celle de président de la
chambre apostolique, dont il fut pourvu par le pape,
2.» Jeanne des Henriques étant morte à Carpentras, le
26 septembre ibS-j, Marc épousa, le 9 janvier i559,
pardevant Jacques Balbi, notaire à Carpentras, Fran-
çoise de Filleul, veuve de Bernard de la Plane, et fille
ile Romain, sieur de la Madelaine, et de Marguerite
Bonet. Catherine de Filleul, sœur aînée de Françoise,
avait épousé, dès le 23 décembre 1549, Simon d'Orléans,
seigneur de Bédoin, de Villefr? iche et de Villebois. Le
14 décembre de cette même année i559, pardevant
Jacques Balbi, notaire de Carpentras, Marc acheta, de
Geneviève de Raynaud , épouse de François de Cambis,
la terre et seigneurie de Caderousse, dans le diocèse
d'Orange. Il assista, avec Paul de Thézan-Vénasque,
Aimar de Vassadel, et Alain des Isnards, gentilshommes
de Carpentras, au mariage d'Henri de Vincens, baron
de Causans, avec Madeleine de Sagnet d^Astoaud, dame
de Mazan, en 1578. Il fit son testament à Caderousse.
pardevant Jean Berbiguier, notaire, le 14 septembre
i582, après y avoir fait un legs à chacun de ses trois
fils; il les nomma ses héritiers par égale part, les subs-
tituant les uns aux autres, s'ils venaient à mourir sans
enfants. Ce fut dans ces intentions qu'il mourut à Ca-
derousse, huit jours après, le 22 septembre t582, lais-
sant une très-riche succession. Il eut:
Du premier lit :
I ." Giles, dont l'article suit ;
.:.• Jean, tige de la branche des seigneurs de For-
tia-Montréal, rapportée ci-après;
3." François-Louis, né le 26 mars i556, mort jeune;
4." Françoise , née le 10 septembre i55i , qui
épousa, le 28 juin 1573, noble Jean de Montfau-
con, d'il de Lévis, seigneur de Boussargues et de
Roquetaillade, gouverneur de Bagnols et gentil-
292 DE FORTIA D'URBAN.
homme ordinaire de la chambre du Roi. Sa dot
fut de 2,200 livres tournois,
5.° Isabelle-Jérôme , née le 16 octobre i554,
épousa, le 11 août iSjy^ noble Jean de Patirs.
Sa dot fut de i5, 200 livres;
Du second lit :
6." Paul , tige de la branche des Fortia de Piles,
dont l'article suivra celui de Fortia Montre'al.
VIII. Giles DE Fortia, naquit le 10 septembre i552,
son père lui donna la co-seigneurie de Gaderousse, avec
cent mille livres en espèces sonnantes. Il épousa, i ." en
i582, pardevant Péregrin Tonduti, notaire à Avignon,
noble demoiselle Lucrèce de Galiens ou Galéan des
Issards, fille de messire Melchior de Galéan, baron des
Issards et de Courtines, chevalier de Tordre du Roi, et
de Madeleine Balbe de Berton Grillon , sœur de Louis
Balbe de Berton, surnommé le brave Grillon. Us n'eurent
point d'enfants. En i583, Giles de Fortia partagea avec
ses deux frères, Jean et Paul, rhéritage à eux laissé par
leur père, actes reçus par Jean Berbiquier, notaire de
Gaderousse. Giles de Fortia fit usage de sa portion pour
acheter, de Truphémond de Raymond de Modène, le
17 mars 1584 « le fief et territoire foncier d'Urban, avec
toutes les appartenances , seigneurie , juridiction , tous
domaine et territoire, services de toute espèce avec leurs
directes, granges, terres labourables et hermes, vignes,
vergers, prairies et toutes autres possessions tant rus-
tiques qu'urbaines, fontaines , dérivations et conduites
d'eau, et tous autres biens et droits, tant seigneuriaux
que autres ». Il épousa, 2.° le 29 octobre 092, parde-
vant Quenin Barbeirassii, notaire de Vaison , noble
demoiselle Laurence de Tholon de Sainte-Jalle, petite
nièce d'un grand-maître de l'ordre de Malte , fille de
noble et puissant seigneur messire Faulquet de Tholon,
seigneur de Sainie-Jalle, Saint- Marcelin, etc., chevalier
de Tordre du Roi, et capitaine de cent hommes d'armes
de son ordonnance, et de noble dame Guigonnc de
Gomboursier. Gette seconde femme fut stérile comme la
première, et il épousa, 3." le 5 février 1595, pardevant
Henri Bénédicti, notaire de Bollène, noble demoiselle
Françoise de Roquard, fille d'illustre messire Bertrand
de Roquart , chevalier de Tordre du Roi , et de
j
DE FORTIA D'URBAN. 293
noble dame Catherine de Pons, habitants de Bollène
dans le comté Venaissin. Cette même année iSpS, Giles
de Fortia eut des patentes de viguier d'Avignon, pour
le pape, qui envoya ordre au cardinal Aquaviva, légat
d'Avignon, d'aller à Arles, donner la bénédiction de sa
part, au clergé et au peuple de cette ville, qui avait re-
connu Henri IV pour son roi légitime. Cette cérémonie
eut lieu le 14 oaobre iSgS; on fit des processions géné-
rales et des feux de joie à Avignon et à Arles, où les
consuls faisaient crier Vive le Roi/ Henri IV n'oublia
point que Giles de Fortia avait présidé à cette fête: le
12 novembre 1597, ce prince lui donna un brevet pour
être associé chevalier de son ordre de Saint-Michel ; il en
envoya le collier à Bertrand de Roquard, beau-f)ère de
Giles, qui le donna à son gendre, avec toutes les céré-
monies d'usage en cette occasion, le 28 janvier i5q8:
Henri IV^ lui donna un autre brevet pour la commission
de capitaine de l'une de ses premières galères vacantes, et
des lettres de naturalité, le 27 février 1599. ^^ i6o3,
il fut viguier de la ville d'Avignon, pour la seconde fois,
et le 10 mai 1604, Henri IV lui donna des lettres de
gentilhomme de sa chambre. Il appert, par un aae du
2 décembre 1604, que Giles de Fortia était tuteur de
Paul de Fortia, seigneur de Montréal, son cousin. Cet
acte a été rédigé par Pierre Bellon, notaire d'Avignon.
II fut encore viguier d'Avignon, en 1610 et 16 17; il
mourut à Avignon, dans le cours de cette dernière an-
née, et y fut enseveli avec toute la pompe et les céré-
monies dues à sa charge, dans une très-belle chapelle de
l'église des Dominicains, qu'il y avait fait construire, sous
le titre de Notre-Dame du Saint-Rosaire, et à laquelle il
avait fait des fondations considérables; il avait fait aussi
plusieurs autres fondations. Les enfants qu'il eut de Fran-
çoise de Roquard, sont:
i." Isabeau, née le 28 décembre i595, mariée avec
le seigneur de Concoules, en Vivarais ; devenue
veuve, elle se remaria avec Joachim de Grimoard,
seigneur de Beaumont, seigneur et baron de
Brison, fils de Rostaing de Grimoard, seigneur
de Beaumont en Vivarais, et de Jeanne de Caires,
de la Bastide d'Antraigues. Il fut maréchal des
camps et armées du Roi, et s'est fait connaître
dans l'histoire, sous le nom du brave Brison.
2Ç)^ DE FORTIA D'URBAN.
2." Louis, qui suit;
3.° Camille, écuyer, seigneur de Vaubelle, né le
ri mars 1601. lise distingua au service de France,
et y mourut ;
4.° Paul, né le 19 mars 1602, entra dans l'e'tat ec-
clésiastique, et fut prieur de Saletés ;
5." Jean - Baptiste , né le 5 juillet i6o3 , mort jeune :
6.° Marc, né le 11 juillet 1604, mort à Bollène,
en 1606;
7.°Susanne, née le 25 septembre i6o5 , religieuse
dominicaine , au monastère de Sainte - Praxède,
d'Avignon, où elle mourut en 1675 ;
8.° George, né le 6 avril i6jo, doyen du chapitre
de Roquemaure, en Languedoc^ mort à Gade-
rousse, en 1674.
IX. Louis DE FoRTiA, I" du nom , naquit le 7 dé-
cembre iSgj. Il fut seigneur d'Urban et co-seigneur de
Caderousse. Le 9 décembre i6r8 , il épousa, pardevani
Jean - Antoine Fabri , notaire à Avignon , noble et
illustre demoiselle Gabrielle de la Sale de la Garde ,
fille de messire Clément de la Sale, seigneur de la Garde
de Bédarrides , chevalier de l'ordre du Roi, qui était
alors l'ordre de Saint - Michel , et de noble demoiselle
Françoise de Rodulf de Saint-Paulet, sa seconde femme.
En 1621, Louis de Fortia fit hommage de la terre d'Ur-
ban, à la chambre apostolique: le 19 avril i638, il af-
ferma une terre qu'il possédait dans le territoire de
Caderousse, au Cartier des Fausses-Loubes II fut viguier
d'Avignon en 1641, et mourut le 9 mai 1696, à Carpen-
tras, dans le palais épiscopal du cardinal Alexandre Bichi,
alors évêque de cette ville. Ce fut un accident d'apoplexie
qui remporta subitement , sans qu'il eut eu le tems de
faire ses dernières dispositions. Ses enfants furent :
I.» Paul, né le 7 décembre 1619, prévôt de l'église
cathédrale d'Orange, et ensuite de celle de Car-
pentras. Il mourut à Caderousse, dans l'état ec-
clésiastique, le 12 septembre 1667 ;
2." Louis II, qui suit;
3.° Charles, né le 3o novembre 1621, mort jeune :
4." Catherine , née le 10 janvier 1622, religieuse,
puis supérieure du monastère des religieuses de
Notre-Dame-de- Valence, et enfin supérieure du
DE FORTIA D'URBAN. 29?
couvent de Notre - Dame - de - Tournon , où elle
mourut en 1 702 ;
5." Rostaing, ne* le 10 janvier 1623, tué et enterre
à Cervera , en Catalogne , étant au service de
France ;
6.» Camille, ne' le 20 janvier 1624, mort jeune;
7.' Lucrèce, née le 14 août 1625, morte jeune ;
8.' Jean-Baptiste, ne le i5 septembre 1626, nomme
chevalier de Malte, le 20 novembre 1639, mort
en 1642 ;
9.' Anonime, née le 20 mai 1627, baptisée, ayant
une maladie d'enfant , qui l'emporta le même
jour;
ro." Jean-François, né le 4 octobre 1628, qui prit
l'habit aux CeJestins d'Avignon, le 24 décembre
1643, et y mourut d'un accident d'apoplexie,
le 22 février 1690 ;
ii.° Lucrèce, ne'e le 4 novembre 1629, religieuse,
puis supérieure des dames de Saint-Paul , à Arles ,
sous le nom de Marie du Saint-Esprit ;
1 2.' François, né au mois de mai i63i, seigneur
d'Urban , dont il fit hommage à la chambre apos-
tolique, en 1657, après la mort de son père; il
fut aussi seigneur des Tourettes, et commença
à servir, en i65i, dans les armées du Roi de
F'rance, ayant été reçu, cette année, capitaine
dans le régiment de la marine, par la démission
que son frère Louis II, fit de sa compagnie en sa
faveur. La première occasion où il se trouva, dès
le 2 juillet i652, fut le combat du faubourg Saint-
Antoine de Paris ou l'on vit Turenne et le grand
Condé , se disputer opiniâtrement la victoire.
François y fut blessé en donnant des marques de
sa valeur. Il se trouva ensuite au siège d'Etampes
et à celui de Stenai , où il fut blessé ; au forcement
des lignes d'Arras, au siège de Montmédi, où il
reçut un coup de mousquet qui lui cassa le bras ;
à celui de Dunkerque, à la bataille des Dunes,
au siège de Gravelines, où le Roi, sur le champ
de bataille, à la tète de l'armée, lui donna la
lieutenance-colonelle du régiment de monseigneur
le duc de Vcrmandois. Il continua de s.rvir dans
toutes les armées , et surtout dans celle que com-
296 t)t: FORTIA D'URBAN.
mandait le maréchal de Turenne, qui l'employait
beaucoup . et l'honorait de son estime. Ce général
crut même devoir en instruire Louis XIV , et
l'assura qu'il n'avait point de meilleur officier
d'infanterie dans ses troupes, ce qui engagea ce
prince à lui donner le commandement de Marsal,
menacé d'être assiégé. Le Roi le fit ensuite major
de brigade, ou brigadier, pour aller servir dans
son armée de Catalogne, lui donnant un ordre
pour commander dans toutes les places qui se-
raient assiégées en Roussillon. Cette marque de
confiance était d'autant plus flatteuse, que c'est
le premier ordre de ce genre qui ait été expédié.
François de Fortia commanda ensuite le régiment
Dauphin, infanterie, avec lequel il se trouva au
siège de Bellegarde, et à celui de Puicerda, où il
se distingua à la tête de ce corps. Il ne bougea de
la tranchée , pendant vingt-neuf jours que dura ce
second siège, remplissant les fonctions d'ingénieur
avec la plus grande capacité. Après qu'il eut été
terminé, François de Fortia fut mis en garnison
dans la place, à la tête du régiment de Sault,
pour y commander jusqu'à ce que le Roi y eût
pourvu. Il en eut le commandement de cette ma-
nière, et reçut ordre d'y miner tous les bastions.
Il fit faire plus de trois cents fourneaux, et les for-
tifications de la ville sautèrent avant la conclusion
de la paix. Dès l'an lôyS, le Roi Louis XIV, satis-
fait de ses services dans les différents postes qu'il
avait remplis, et considérant que sa famille avait
autrefois possédé en Catalogne des biens considé-
rables , lui avait accordé la confiscation des bourgs
et terres de Fortia et Fortianès , qui ne sont qu'à
une lieue de Roses, et les lui avait inféodés. François
de Fortia en jouit jusqu'à sa mort. Il commanda
une brigade de six bataillons sous le maréchal de
Navailles, en 1677 , au mois de juillet, à une
affaire dans r.\mpourdan , où quatre ou cinq
mille espagnols furent taillés en pièces. Ses services
ne restèrent pas sans récompense: après la paix
conclue en 1679 , Louis XIV ayant reconnu
combien il lui importait d'avoir une place forte
en Gerdagne , ordonna que Ton construisit une
DK FORTIA DURBAN. 397
ville et citadelle, qu'il fit appeler Mont- Louis. Ce
prince lui en confia le gouvernement, sur le pied
des grands de 12,000 fr. , avec ordre de donner
tous ses soins pour la construction de cette place,
nécessaire à la sûreté du Roussillon et d'une partie
du Languedoc. Il en jouit aussi jusqu'à sa mort ;
il se trouva en dernier lieu , au siège de Roses ,
où il accompagna le maréchal de Noailles, qui
investit cette place le 28 mai 1693. François de
Fortia contribua de son mieux à la réduction de
cette place dont il connaissait les fortifications.
Elle capitula le 9 juin de la même année, et ne
fut rendue qu'à la paix de Risvick , en 1697.
Quoique François de Fortia n'eût jamais été em-
ployé précisément comme ingénieur , il avait un
talent marqué pour défendre des places de guerre ;
il était aussi très-intelligent pour la conduite des
convois. Il connaissait parfaitement cette guerre
de chicane que les détachemens des armées se font
dans des pays coupés par des montuosités et des
défilés. M. de Louvois estimait beaucoup M. d'Ur-
ban, c'est ainsi qull l'appelait, et le Roi lui
témoigna, par l'ordre de Saint-Louis qu'il lui
donna, lors de sa création, en 1693, l'opinion
qu'il avait de sa valeur et de sa capacité (i). Il
mourut en février 1701 ;
i3.' Joachim, né au mois d'octobre i63 2, mort
jeune ;
14.' Gilles, né en 1634; mort jeune;
1 5.' Marie, née le 19 janvier i635, religieuse aux
dames de Saint-Paul, à Arles, sous le nom du
Saint-Sacrement ;
16.° Charles, né le 20 septembre i638, doyen du
chapitre de Roquemaure, mort d'un accident d'a-
poplexie qui lui avait pris en disant la messe, la
nuit du dernier août au premier septembre 1718;
17.° Françoise, née au mois d'avril 1639, religieuse
aux dames de Saint- Paul, à Arles, sous le nom de
la Conception.
\, Histoire de Tordre de Saint-Louis, par M. d'Aspect,
«ris, 1780, t. II. p. 256.
298 l>t: FORMA D'URBAN.
X. Louis II DE FoRTiA, né à Caderousse, le 7 décem-
pre 1620, fut seigneur d'Urban, co-seigneur de Cade-
rousse, etc. Il servit^ avec distinction , dans le régiment
d'infanterie de la marine, dont il devint premier capitaine
et commandant de bataillon, après avoir fait plusieurs
campagnes, s'être trouvé à plusieurs sièges, et avoir reçu
plusieurs blessures. Ayant ensuite remis sa compagnie à
son frère François, il quitta le service et se maria, le
12 avril i65i, avec noble demoiselle Marie de Vivet-de-
Montclus, tille de feu noble Pons de Vivet, seigneur de
Montclus, et de noble demoiselle Jeanne d"'Isnards ,
d'Avignon, le contrat fut dressé par Antoine Fort, no-
taire d'Avignon. Marie de Vivet mourut le 25 décembre
1662, quelques heures après avoir accouché de Jacques-
Joseph de Fortia. Devenu veuf, Louis II de Fortia fut
nommé en i663, élu ou syndic de la noblesse du
Comtat Venaissin, et député , en cette qualité, vers le
Roi Louis XIV, pour des affaires importantes delà pro-
vince. Il mourut le 3i décembre 1703, après avoir fait
un second mariage, duquel il n'eut point d'enfants. Ceux
qu'il avait eu de Marie Vivet, étaient :
i.° Jeanne- Louise, née le 11 mai i652, fut tenue
sur les fonts de baptême, deux jours après, par
Louis, son grand-père, et madame de Galéan de
Castellet, sœur de sa mère. Elle fit profession, le
i5 novembre 1670, au monastère des dames de
Saint-Paul-du-Refuge, à Arles, où elle mourut
en 1673 ;
2." Anonyme, né le 3 novembre i653, reçut l'eau
baptismale, et ne vécut qu'un quart-d'heure ;
3." Paul, qui suit ;
4." Gabrielle, nce à Caderousse le 2 mai i656, fui
tenue sur les fonts, par Charles, doyen de Roque-
maure, son oncle, et par madame de Saint-Andrt;,
sœur de sa mère ; elle fut religieuse aux dames de
Saint-Paul, à Arles ;
5." Louis, né à Caderousse, le 27 septembre 1657.
fut tenu sur les fonts, le 7 octobre suivant, par
Paul, prévôt de Carpentras, son oncle et par
madame deCaumont. Il mourut le i5 juillet i65g; '
6." Marie, née à Caderousse, le 14 novembre i658,
fut tenue sur les fonts, par son frère Paul et sa
DE FORTIA D'URBAN. 299
sœur Jean ne- Louise. Elle mourut le 9 septembre
i66o ;
7." JeannCj née à Caderousse, le 25 février 1660, fut
tenue sur les fonts, le premier mars suivant, par
M. François de Fortia, à la place de Camille de
Fortia, seigneur de Vaubelle, son oncle, et par
madame de Puget de Chastuel, sœur de sa mère ;
8.' Isabeau-Gasparde, née à Caderousse , le 26 oc-
tobre 1661, fut tenue sur les fonts, le 16 novem-
bre suivant, par M. de la Garde, cousin de son
père, par madame de Galéan-Castellet, sœur de
sa mère ; elle fut religieuse et passée professe, le
25 mars 1678, au monastère de Sainte-Praxède,
d'Avignon ;
9.' Jacques-Joseph, née à Caderousse, le 26 décembre
1662, fut tenu sur les fonts, le surlendemain 27
décembre, par M. de Saint-André, beau-frère de
son père, et madame de Tresques. 11 fut connu,
dans sa jeunesse, sous le nom de chevalier d'Urban.
Il lit plusieurs campagnes, avec» distinction, au
service de France, dans le régiment de Piémont,
où il était capitaine. Le 9 janvier i683, le ministre
Louvois, vicaire-général des ordres de Notre-
Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de
Jérusalem, reçut Jacques- Joseph de Fortia, che-
valier de ces ordres. Le chevalier d'Urban passa,
au bout de quelques années, dans le régiment
dinfanterie de Tournaisis, où il se distingua à la
retraite du combat de la Boyne, le* i" juillet
1690. 11 fut ensuite en Piémont, où le Roi lui
donna la majorité du régiment de Tournaisis. Ce
régiment était devant la place de Coni, dont on
faisait le siège, en 1 69 1 ; le chevalier d'Urban se
jeta, avec lui, dans cette place ; il y reçut un coup
de mousquet qui lui cassa l'épaule, et dont il ne
guérit qu'avec peine. Son régiment ayant été com-
mandé pour défendre Casai, il ne songea, après
la guérison de sa blessure, qu'à entrer dans cette
place, nonobstant tous les pjcrils. S'étant donc em-
barqué à Villefranche pour s'v rendre incessam-
ment, il fut pris et dépouille par des corsaires,
dont il fut heureusement délivré, moyennant une
5omme d'argent, et rendu ensuite à Gènes, d'où
3oO DE FORTIA D'URBAN.
il n'essuya pas moins de dangers pour s'introduire
dans cette place bloquée de toutes parts. Louis XIV
lui donna la lieutenance colonelle du même régi-
ment. Enfin, après s'être distingue en plusieurs
occasions, à la tête de ce régiment, ses blessures
commençant à lui faire sentir le besoin d'une vie
moins agitée, et la paix rendant ses services moins
nécessaires, il se retira à Avignon, où il prit le
titre de comte d'Urban, en épousant, le 6 janvier
1700, noble demoiselle Catherine de Bellon de
Moleson, dame de Saint-Lambert, en Provence,
au diocèse de Carpentras, très-riche héritière,
fille unique de François de Bellon, seigneur de
Moleson, et de Diane d'Astuaud, dame de |Saint-
Lambert. En 1708, le comte d'Urban leva un ré-
giment à Avignon, pour le service du pape Clé-
ment XL Il fut député au Roi Louis XIV, en
17 10, par la ville d'Avignon, pour féliciter ce
prince sur la naissance de Louis de France, duc
d'Anjou, qui parvint à la couronne, le 1" sep-
tembre 1715, sous le nom de Louis XV. Jacques-
Joseph de Fortia avait été nommé premier consul
d'Avignon, pour cette année, et il reçut des
patentes de viguier de cette ville, pour Tannée
suivante 1716. Il mourut en 1741, son épouse lui
a survécu plusieurs années.
XL Paul DE FoRTiA naquit à Caderousse, le 10 février
1 655; le surlendemain, il fut tenu sur les fonts, par Paul
de Fortia, seigneur de Montréal, son grand- oncle, et
par Gabrielle de la Sale de la Garde, dame d'Urban, son
aïeule. II fut co-seigneur de Caderousse , et sa terre
d'Urban ayant été érigée en marquisat, il porta le titre
de marquis d'Urban. Après avoir fait plusieurs campagnes
dans l'armée de Catalogne, auprès de son oncle François
de Fortia, seigneur des Tourettes ; s'être trouvé avec lui
à un sanglant combat contre l'armée d'Espagne, qui fut
battue en 1677, comme je Tai dit plus haut, au village
de Souilles, entre Roses et Collioure, de même qu'à la
prise de Bellegarde et de Puycerda ; il quitta le service en
1681, et se retira à Avignon, où il se maria, le 4 mai
de cette année 1681 ; Tévêque d'Orange, Jean-Jacques
d'Obcilh, conseiller du Roi en ses conseils d'état cl
DE FORTIA n'URBAN. 3oi
privé , abbé et comte de Montfori , lit les cérémonies
de son mariage , avec haute et puissante dame Marie-
Esprit de Vissée de la Tude de Ganges, veuve de haut
et puissant seigneur messire Henri de Fay, marquis de
Péraud en Vivarais , baron de Vézenobres et autres places ,
tille de haut et puissant seigneur Charles de Vissée de la
Tude, marquis de Ganges, baron des états du Languedoc,
et de feue et puissante dame Diane de Joannis de
Chàteaublanc, cette marquise de Ganges, dont la beauté
et les malheurs qui en furent la suite , la rendirent célèbre ,
et dont l'histoire a été imprimée en 1810. Le contrat de
mariage de la marquise d'Urban, sa fille, fut reçu par
Thomas Rivasse, notaire de Caderousse. Elle descendait
de saint Louis, roi de France; et cet honneur, qu'elle
transmit à sa postérité, est si flatteur pour la maison de
Fortia , qu'il mérite ici quelques détails. On énoncera
seulement les noms des alliances qui ont formé ces di-
verses générations , en passant du père au fils ou à la fille.
i." Saint Louis, roi de France, mort le 2 5 août 1270,
eut de Marguerite de Provence; 2.° Philippe 111, dit le
Hardi, roi de France, mort le 25 octobre 1285, eut
d'Isabelle d'Aragon; 3.° Charles, comte de Valois, mort
le 16 décembre i325 , eut de Marguerite de Sicile;
4.° Philippe de Valois, roi de France, mort le 22 août
i35o, eut de Jeanne de Bourgogne; 5.' Jean II, dit
le Bon, roi de France, mort le 8 avril i364, eut de
Bonne de Luxembourg; 6.» Philippe de France, duc de
Bourgogne, mort le 27 avril 1404, eut de Marguerite de
Flandre; 7.» Marie de Bourgogne, morte le 6 octobre
1428, eut d'Amédée VIII, duc de Savoie: 8.' Louis,
duc de Savoie, mort le 11 novembre 1462, eut d'Anne
de Lusignan ; 9." Philippe II, duc de Savoie, mort le
7 novembre 1497, eut de Bonne de Romagne ; 10. " René,
comte de Villars, mort en 024, eut dAnne de Lascaris ;
1 1 .** Madelaine de Savoie , morte en 1 586 , eut d'Anne , duc
de Montmorenci; 12.' Henri, duc de Montmorenci, mort
le I*' avril 1614, eut de Charlotre des Essarts ; i3.° Marie
de Montmorenci, eut de Jean de Fay, seigneur de Péraud
et baron de Vézenobres ; 1 4.» Françoise de Fay eut de
Georges de Rousset , seigneur de St. - Sauveur ; i5.' Laure
de Rousset de St. -Sauveur, eut de Gabriel de Joannis,
seigneur de Chàteaublanc; 16." Diane de Joannis de
Chàteaublanc , eut de Charles de Vissée , marquis de
3o2 DE FORTIA D'URBAN.
Ganges ; 17.° Marie-Esprit de Vissée delaTudede Ganges,
dont il est ici question, qui fit son testament le i5 mars
1693, pardevant François Aubert, notaire à Avignon.
Le marquis d'Urban fut d'abord élu de la noblesse du
Comtat Venaissin ; il fut ensuite nommé, en 1723,
premier consul, et l'année suivante viguier de la ville
d'Avignon; en 1726, il fit sa reconnaissance à la chambre
apostolique de Carpentras, pour la terre d'Urban; il fut
viguier d'Avignon, pour la seconde fois, en 1728, et
premier consul, aussi pour la seconde fois, en 173 1. Il
mourut à Avignon, le 17 mars 1734, âgé de 79 ans, ayant
eu de demoiselle de Ganges :
i.° Marie, née à Avignon, le 14 février 1682. Elle
fut tenue le lendemain , sur les fonts de baptême ,
par Charles de Vissée de la Tude de Ganges, son
aïeul, et par madame d'Urban , belle-mère de son
père; elle épousa, en 1699, Paul - Joseph de
Fortia , dit de Tholon , appelé le marquis de
Sainte - Jalle , fils de Charles - Bernard , et de
Marie de Tholon , duquel on trouvera l'article
ci-après, à la branche de Fortia de Piles ;
2." Françoise, née à Avignon, le 19 mai i683, fut
tenue le lendemain sur les fonts, par Louis de
Fortia , son aïeul , et illustre et puissante dame
Françoise de Nogaret de Calvisson, tante de son
père. Le i3 août suivant, ayant été attaquée pendani
neuf ou dix heures, des accidents de la gouttète,
elle mourut subitement à Caderousse ;
3.'^ François, qui suit ;
4.» Jeanne- Isabeau , née à Avignon, le 26 juillet
1688, le lendemain elle fut tenue sur les fonts
par Charles de Fortia , doyen de Roquemaure ,
son grand-oncle , et par Jeanne de Vivet de Mont-
clus, dame de Chastueil , sa grand-tante. Elle
fut reçue au monastère de Sainte-Praxède , d'Avi-
gnon, le 16 novembre 1703, et y fit sa profession
le 17 novembre 1704 ;
5." Catherine , née à Avignon, le i" décembre
1691 ; elle fut tenue sur les fonts par Jacques-
Joseph de Fortia, son oncle, et Marie— Catherine
de Fortia , dame de Caumont , sa tante : le 3 sep-
tembre 1719. elle épousa Dominique, marquis
DE FORTIA D'URBAN. -3o3
de Caux, officier de galères, dont elle eut cinq
filles, quatre furent religieuses, et la cinquième
e'pousa son cousin germain Hercule - Paul - Cathe-
rine, marquis de Fortia. C'est chez elle que
mourut la marquise de Caux, en 1778, âgée de
quatre-vingt-sept ans;
6." Françoise-Victoire-Sibille, née à Avignon, le
2 janvier 1693; elle fut tenue sur les fonts par
François de Fortia, son frère, et Victoire de
Fortia, fille de madame la marquise de Fortia-
Montréal, sa cousine; elle épousa, en 17(0,
Louis de Seguins de Pazzis, marquis d'Aubignan.
et mourut avant la marquise de Caux, sa sœur
aînée, laissant plusieurs enfants ;
7.* Alexandre, né à Avignon, le i*' mars 1694.
Dans le mois de mai suivant, il fut tenu sur les
fonts par le marquis de Ganges, Alexandre de
Vissec de la Tude, frère de sa mère, et par
mademoiselle de Galéan des Issards, dame de
Castellet, cousine de son père. Il fut ecclésias-
tique, sous le nom de l'abbé d'Urban, et mourut
doyen de l'église collégiale de Roquemaure;
8.' Henri, né à Bagnols, le 19 novembre 1695,
porta le titre de chevalier d'Urban, et mourut
dans un âge avancé, au château de Sainte- Jalle,
ayant été capitaine à la suite du régiment Colonel -
général.
XII. François DE Fortia, né à Avignon, le 10 janvier
i685. Il fut ondoyé le lendemain : le baptême se fit à
Caderousse, le 9 décembre suivant, et il tut tenu sur les
fonts, par François de Fortia, gouverneur de Mont-Louis,
son grand-oncle, et Marie de Sassenage, marquise de
Fortia-Montréal, sa tante; il fut marquis d'Urban, et
co-seigneur de Caderousse. Après avoir été page du Roi,
et avoir fait quelques campagnes dans son régiment d'in-
fianterie, il reçut du vice-légat d'Avignon , en 1708, la
commission de capitaine d'une compagnie de grenadiers
dans le régiment d'infanterie de son oncle le comte d'Ur-
ban. En 1716, il épousa noble et illustre demoiselle
Marie- Anne de Bocaud, née en 1692, fille de noble
Hercules de Bocaud, président à la cour des aides de
Montpellier, mort conseiller-secrétaire d'état, et noble
3o4 DE FORTIA D'URBAN.
demoiselle Anne de Mariette, de Montpellier. Elle mou-
rut en 1724, et le marquis d'Urban se remaria avec
mademoiselle Gertrude-Agathe Van-Oyen-Bruck de
Duras, fille de Jérôme et de Gertrude Segers'; elle était
née à Heiloo, en Hollande, et baptisée dans l'église ca-
tholique de ce lieu, le ir avril 1687. Les barons de
Thieunen, de Molderk et de Herk, sénéchaux hérédi-
taires du pays de Liège, sont du nom d'Oyenbruck, ils
sont de bonne maison, et bien apparentés. Gertrude-
Agathe était déjà veuve de deux maris, dont le premier
avait habité Lisbonne, et le second Florence. Le marquis
d'Urban fut nommé élu ou syndic de la noblesse du comté
Venaissin, en 1728, et premier consul de la ville d'A-
vignon, en 1733. Par contrat du 11 mars 1743, il vendit
la terre d'Urban à Jean-Noël de Limojeon ; il mourut le
3 février 1761, à soixante-seize ans, sans enfants de sa
troisième femme, qui lui survécut. 11 n'eut des enfants
que de Marie de Bocaud, savoir:
i.° Hercules- Paul-Catherine, qui suit;
2.° Paul-Marc, né à Caderousse, le 27 juin 1720;
le 27 juillet suivant, le doyen de Roquemaure,
son oncle, le baptisa à Caderousse ; il fut tenu
sur les fonts par son aïeul, Paul de Fortia, mar-
quis d'Urban, et sa tante madame la présidente
de Bocaud ; madame la marquise de Saint- Veran
tint la place de madame la présidente, qui se
trouvait grosse. Paul-Marc mourut âgé de neuf
mois, le 27 mars 1721;
3.° Marie-Christine-Joséphine-Thérèse, née le 27
octobre 1722, reçut l'eau le même jour, et fut
baptisée le 7 avril 1723, dans l'église paroissiale
de Saint-Michel de Caderousse. Jacques-Joseph
de Fortia, comte d'Urban, son grand-oncle, et
madame Marie de Bocaud de Lauzières, à qui
madame la comtesse de Bcrton prêta la main, la
tinrent sur les fonts de baptême. Elle porta le nom
de madame d'Urban, et mourut en 1779, sans
jamais avoir été mariée.
XI H. Hercules- Paul-Catherine de Fortia d'Urban,
naquit à Caderousse, le 14 mars 1718: il fut ondoyé
deux jours après, avec la permission du curé, dans le
château de son père, par son oncle Charles de Fortia,
i
DE FORTIA D'URBAN. 3o5
ancien doyen de Roquemaure. Il fut ensuite baptisé so-
lennellement, à la paroisse de Saint-Michel de Cade-
rousse, le 2g mai 1718, par Jean-Jacques d'Obeilh ,
évéque d'Orange. Il fut tenu sur les fonts par son grand-
père Hercules, président de Bocaud, et par sa tante
Catherine de Bellon de Moleson de Saint - Lambert ,
comtesse d'Urban. Elevé à Paris, au collège de Mazarin ,
il fut nommé capitaine dans le régiment de dragons de
Beaufremont, dès le 5- novembre lyBS, à Tâge de quinze
ans; il y fit les deux guerres de lySS et de 1741, avec la
plus haute distinction et le plus grand courage , en
toutes occasions, se faisant chérir et honorer de tous ses
camarades. Il fut blessé à la bataille de Dettingen, le
27 juin 1748, d'un coup de fauconneau qui lui traversa
l'épaule, dont il a souffert cruellement, et dont il s'est
ressenti jusqu'à ses derniers momens. Cette blessure le
mit dans la crainte de ne pouvoir plus servir ; mais,
malgré ses souffrances, il ne manqua aucune campagne
de Flandre, et mérita la croix de Saint-Louis, qui lui
fut donnée en 1745. Pendant la campagne suivante, il
eut plusieurs actions particulières qui lui firent beaucoup
d'honneur; enfin, ses infirmités augmentant chaque
jour, il demanda sa retraite, et le 21 juin 1747, le comte
d'Argenson, ministre de la guerre, lui écrivit qu'en
considération de ses services, et de l'impossibilité où ses
blessures le mettaient de les continuer, le Roi la lui
accordait avec une pension de cinq cents francs ; mais ,
ayant prévu qu'il pouvait y avoir un grand événement, il
ne voulut point quitter, et entra en campagne avec le
régiment. Il se trouva avec lui à la bataille de Laufelt ,
où il reçut, en chargeant avec son escadron , trois coups
de sabre, dont deux sur le visage et un dans le ventre.
Après son rétablissement, il profita de la grâce que le
Roi lui avait accordée, et en 1748, il épousa noble de-
moiselle Rose-Emilie de Caux, plus jeune que lui de dix
ans, sa cousine-germaine, fille et héritière de Domi-
nique, marquis de Caux , et de Catherine de Fortia ; il
fut viguier de la ville d'Avignon, en 1755 ; en 1761 , sa
I pension fut portée à 590 francs, et il mourut, victime
j d'outrages révolutionnaires, au mois de mai 1790. Sa
veuve jouissait de la meilleure santé, et n'avait aucune
I des infirmités ordinaires de la vieillesse, quoiqu'elle eût
I été mise en prison en 1793, malgré son âge avancé. Elle
i
3ô6 DE FORTIA D'URBAN.
vient de mourir le lo juin 1816 ( 1 80 ans après le mariage
de son aïeul, en i636), et ses concitoyens ont rendu
les plus grands honneurs à sa mémoire. Les enfants qui
survécurent à leur père furent :
i." Pauline, née en lySS, morte en 1794, sans avoir
été mariée;
2." Agricol, qui suit :
XIV. Agricol -Joseph -François -Xavier- Pierre- Esprit-
Simon-Paul-Antoine de Fortia d'Urban , né à Avignon ,
le 18 février lySô, a eu tous ces noms de baptême ,
parce qu'il a été baptisé par la ville d'Avignon, dont son
père était viguier lorsqu'il est né, et que chacun des
magistrats lui a donné son nom. Les consuls de cette ville
étaient alors Joseph-François-Xavier de Seytres de Pérus-
sis , chevalier, marquis de Caumont ; Pierre Dumenge ;
Esprit-Simon Commin ; et l'assesseur, Paul- Antoine
Ghaternet, docteur ; ils furent tous parrains, et la mar-
raine fut la femme du premier consul, madame la mar-
quise de Caumont, dont le nom était Marie-Anne-Gene-
viève de Montboissier-Beaufort-Ganillac. Il porte le titre
de comte de Fortia d'Urban, il a été élevé dans une pen-
sion particulière à Passi, près de Paris, au collège de
la Flèche, et à l'école royale militaire de Paris, d'où il
est sorti en 1773, avec la croix de Saint-Lazare, pour
entrer dans le régiment du Roi, infanterie, en qualité
de second sous-lieutenant, par brevet du 28 avril 1773;
il n'a servi dans ce corps qu'un petit nombre d'années,
des affaires dont toute sa fortune dépendait, l'ayant
obligé d'aller à Rome où elles devaient ^tre jugées, et où
elles l'ont été en sa faveur, lia été nommé par le pape,
colonel des milices d'infanterie du comté Venaissin.
Ayant fait imprimer un grand nombre d'ouvrages sur
les mathématiques , la morale , la littérature , la géo-
graphie ancienne , l'histoire et les antiquités , il a été
reçu de l'académie étrusque de Gortonc , de celle de
Vaucluse, à Avignon, de celle de Marseille, de l'aca-
démie celtique et de l'athénée de arts de Paris, de la
société des sciences et belles- lettres de Montpellier; de
celle de Toulouse, du musée de Francfort-sur-le-Mein,
de l'académie des antiquaires de Rome, de celle des Lin-
cées de la même ville, de celle de Viterbe, et en der-
nier lieu, de celle de Véttéravic. Il a épousé, par contrat
DE FORTIA-MONTRÉAL. 307
du n janvier 1789, Julie-Gabrielle-Marie-Jacqaeline des
Achards de Sainte-Colombe , fille de haut et puissant
seigneur messire Jacques-François-Etienne des Achards
de Ferrus, chevalier, marquis de Sainte-Colombe, sei-
gneur de Chauvac, Roussieux , Laborel , Pennafort , Vil-
lebois, Pierrefeu, et autres lieux, citoyen d'Avignon,
et de feue noble et illustre dame Charlotte de Parellis.
Par acte du 9 juillet 1793, passé devant la Motte, no-
taire à Paris, monsieur le comte et madame la comtesse
de Fonia d'Urban, ont acquis, dans cette capitale, un
hôtel qu'ils habitent aujourd'hui tous les deux.
QUATRIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Montréal , à Pemes et à Avignon.
VIII. Jean de Fortia, second fils de Marc II et de sa
première femme Jeanne des Henriques, naquit le i5 août
:553. Il eut de son père, mort en i582, la terre de Mon-
tréal en Dauphiné, cent mille livres d'argent comptant ,
la grande Bastide de Pernes, et autres biens qu'il avait
dans ladite ville et son territoire; ce qui l'obligea d'y
fixer sa résidence, et de faire bâtir une chapelle dans
l'église collégiale de cette même ville , sous l'invocation
de Sainte-Anne, où il fit une donation. Il épousa , par
contrat du mois d'août i585, passé devant Guillaume
Fornillier, notaire de la ville de Cavaillon, madame Fran-
çoise de Seytres, veuve de messire Louis de Pérussis , co-
scigneur de Caumont , chevalier de l'ordre du Roi et de
celui du Pape , fille de messire Louis de Seytres , aussi
co-seigneur de Caumont et de même encore , chevalier
de l'ordre du Roi et de celui du Pape, et de dame Mar-
guerite de Berton-Crillon ; elle était de Cavaillon. Jean
de Fortia résida toujours à Pernes, où il exerça les fonc-
tions municipales, et où il fit son testament, le 9 février
1593, devant Pierre Arnaudi , notaire de cette ville;
on y voit qu'il veut être enseveli au tombeau qu'il avait
fait construire dans l'église collégiale de Pernes. Ses en-
fants furent :
i .» Paul, qui suit ;
2." Marguerite, mariée avec Georges de Baroncelli,
seigneur deJavon;
3.' Félise, née en iSgi, mariée en 1614, à Paul-
3o8 DK FORTIA-MONTREAL.
Jacques de Fougasse, seigneur de la Rouyère, fils
de François ei de Pierrette de Merles ;
4." Catherine , femme de Jean Scipion de Pol ,
ecuyer , seigneur de Saiht-Tronquet , et en partie
de Lagnes. Elle hérita de son mari, et céda cet
héritage à son frère Paul, par acte du 19 mars
1642, lui substituant son neveu , Gaspard de
Fortia, et consécutivement tous les mâles du nom
et des armes de Fortia.
IX. Paul DE Fortia, seigneur de Montréal et de la
Garde de Bédarrides, naquit en i586, et perdit son père
étant encore très-jeune; car il résulte d'un contrat passé
devant Pierre Bellon, notaire d'Avignon, le 2 décembre
1604, que Giles de Fortia, seigneur d'Urban et co-
seigneur de Caderousse, jadis tuteur de Paul de Fortia,
seigneur de Montréal, son neveu à la mode de Bre-
tagne, fit l'acquit d'urne somme d'argent qu'il recevait
en cette qualité. Parvenu à l'âge de près de vingt-sept
ans, il se maria, par contrat signé le 10 janvier 161 3,
passé devant François Deslandes, notaire d'Avignon,
avec noble demoiselle Catherine de la Sale, dame de la
Garde, fille d'illustre messire Clément de la Sale, seigneur
de la Garde, chevalier de l'ordre du Roi, du lieu de Bé-
darrides, et d'illustre dame Marguerite de Brancas-Vil-
lars. Ce mariage lui acquit des biens très-considérables
dont Catherine avait hérité par la mort de son frère Paul
delà Sale, arrivée le 21 juin 1612. Il y eut à ce sujet
quelques contestations avec Catherine de Joyeuse, dame
d'Oise, aïeule maternelle de Paul et de Catherine ; elles
furent terminées par une sentence arbitrale. Cette parenté
rendait Catherine de la Sale, nièce par alliance, d'une
reine de France, à la mode de Bretagne. En effet, Anne,
duc de Joyeuse, neveu de Catherine, avait épousé Mar-
guerite de Lorraine, sœur de Louise de Lorraine, épouse
de Henri III, également distinguée par sa vertu, sa nais-
sance et sa beauté. Catherine de la Sale mourut en 1626:
son mari n'avait alors que quarante ans, l'ambition suc-
céda à la tendresse conjugale, et, libre de cette dernière
chaîne, il se livra à l'attrait qu'avait toujours eu pour lui
la carrière des armes. Il fut officier de galère, et en i636,
Louis XIII, roi de France, lui accorda une des galères
entretenues pour son service , et qui fut appelée la
DE FORTIA-MONTRÉAL. 309
Montréal. Le cardinal de Richelieu lui e'crivit à ce sujet.
Paul de Fortia lui était vivement recommandé par le
cardinal de Lion , frère de ce ministre , avec lequel il
avait contracté une grande liaison , parce qu'il avait été
longtemps auprès de lui , et qu'il l'avait reçu plusieurs fois
dans sa maison d'Avignon. Ce cardinal lui donna, pour
marque de son affection , une très- belle chapelle de ver-
meil doré. La charge de capitaine de galère ne resta pas
inutile entre les mains de Paul de Fortia-Montréal. En
i638, il se trouva au combat donné devant Gênes, le
i" septembre , par la flotte des galères de France , que
commandait le marquis de Pontcourlai , contre celle des
galères d'Elspagne. Paul de Fonia y acquit beaucoup de
gloire, et donna les plus grandes preuves de valeur en
emportant la Capitane de Sardaigne. Mais les blessures
qu'il reçut dans cette action , et dont il se ressentit jus-
qu'à la mort, l'obligèrent à quitter le service. Le 23 oc-
tobre 1639, le Roi lui donna à Lion, des lettres patentes
pour lui permettre de remettre sa galère à Gaspard de
Fortia , son fils. Son mariage lui donna une maison à
Avignon, et un très-beau château à Bédarrides, qui lui
firent quitter le séjour de Pernes. Il vendit cependant la
maison de sa femme aux Pères de la Doctrine chrétienne ,
qui vinrent alors s'établir à Avignon , sous le nom de
Pères de Saint-Jean ; mais il habita celle que lui avait
laissée Laurent de Fortia , et qu'avait achetée Charles de
Fortia, son grand-ôncle. Il mourut à Bédarrides, en 1661,
à soixante-quinze ans, après avoir fondé dans l'église pa-
roissiale de Bédarrides , une très-belle chaf)elle qu'il fit
construire et orner avec beaucoup de magnificence , et
après avoir donné cent cinquante francs à un prêtre pour
la desservir. Les enfants qu'il eut de Catherine de la
Sale furent :
I ." Gaspard, qui suit ;
2." Catherine, née en 161 5 , religieuse au monas-
tère de Sainte-Catherine, où elle mourut :
3.'* Marguerite, née en 16 16, religieuse au monas-
tère des Carmélites d'Avignon ;
4.» Louis, né en 161 7, nommé par le pape Inno-
cent X, à révéché de Cavaillon, à l'âge de vingt-
huit ans, à cause de sa vertu et de sa piété extraor-
dinaires. Il fut sacré à Rome, dans l'église de
Sainte-Marie-Majeure, le 23 septembre 1646, par
3io DE FORTIA-MONTRÉAL.
le cardinal Pierre CarafFa. Après avoir gouverné
pendant onze ans cette église avec beaucoup de sa-
gesse et une piété exemplaire, le pape Alexandre VI I
lui donna l'évêché de Carpentras, vacant par la
démission qu'en fit le cardinal Bichi, entre les
mains de ce pontife. Louis de Fortia était extrê-
mement connu dans le comté Venaissin, pour ses
grandes qualités, qui engagèrent le pape à l'ap-
peler à Rome pour cette nomination ; le cardinal
Bichi avait pour lui et pour sa famille une affec-
tion particulière; il en donna un témoignage en lui
faJsant présent d'une belle croix d'émeraudes quUl
substitua même à la maison de Fortia. L'épiscopat
de Louis, qui malheureusement ne dura que quatre
ans, fut un enchaînement de bonnes œuvres qu'il
cachait avec soin. Il passa ses jours dans la péni-
tence et les macérations, qui le firent regarder
comme un saint. Il mourut en 1661, extrêmement
regretté dans tout son diocèse , surtout par les
pauvres ; il fut inhumé dans l'église de Saint-
Siffrein, sa cathédrale, à côté du baptistaire, où
se voit un simple mausolée sur lequel sont gravés
quelques vers qui sont, dit-on, l'ouvrage de Saint-
Geniez, poëte de ce temps -là, avec une épitaphe
latine très-honorable. On a imprimé son oraison
funèbre , où sa haute vertu esf justement célé-
brée;
5." Dominique, né en 1618, reçu chevalier de Malte
le i" mai i632, ayant été page du grand-maître
Antoine de Paulo; il fut aussi capitaine de galère,
par la démission que lui fit de la sienne, en i655,
Gaspard, son frère aîné. Il avait fait plusieurs cam-
pagnes avec distinction, et périt malheureusement
cette même année i655, dansle naufrage des six
galères commandées par le chevalier de la Per-
rière ;
6." Charles , né en 1620, tué au siège d'Arras,en
1640, étant dans les gardes de Sa Majesté, et au-
près du maréchal de Brézé ;
7." Louise, née en 1624, mariée, par contrat du
9 février 1 648, à noble et illustre seigneur messire
Paul de Seytres, seigneur de Caumont, et morte
sans enfants ;
DE FORTIA-MONTRÉAL. 3ll
8». Henri, né en 1625, abbé-prieur de Saint-Andrc'
de Rosans en Dauphiné, fit le 1 1 décembre 1688,
un testament par lequel il établit une substitution
graduelle et perpétuelle de son héritage, en laveur
du chef Je la maison de Fortia ;
9.* Laurens, né à Bédarrides. au mois d'avril 1626,
reçu chevalier de minorité au chapitre tenu à
Malte, le 7 juin iô3i, Antoine de Paulo étant
grand-maître. Il fut tué en 1644, dans un combat
donné sur mer contre les Turcs, pour la défense
de sa religion, où l'on prit un fils du grand-sei-
gneur qui se fit ensuite dominicain en France. Les
preuves de Laurens de Fortia, pour l'ordre de
Malte, furent faites en 1634. Les quatre témoins
secrets pris parmi les citoyens les plus distingués
d'Avignon, interrogés séparément, s'accordent à
déclarer que la maison de Fortia est ancienne et
illustre, noble de nom et d'armes, et n'a été
souillée par aucune origine juive ni marane.
X. Gaspard de Fortia, né en 16 14, fut seigneur de
Montréal et de la Garde ; après avoir fait plusieurs cam-
pagnes sur mer, s'être trouvé à la prise des isles de
Sainte-Marguerite, et avoir été blessé sur la galère de son
père, au combat de Gènes, en i638, il fut reçu capitaine
des galères, par la démission de son père. Il servit très-
dignement et glorieusement Sa Majesté dans cet emploi,
et s'en démit en faveur de son frère Dominique, chevalier
de Montréal. Le 8 février i655, il signa son contrat de
mariage avec noble demoiselle Françoise de Louet de No-
garet de Calvisson , fille de haut et puissant seigneur
messire Jean-Louis, de Louet, dit de Nogaret, marquis
de Calvisson, baron de Manduel, seigneur de Massil-
largues, etc. ; maréchal des camps et armées du Roi,
gouverneur pour Sa Majesté du fort des salines de Pec-
quai et Tour l'Abbé, et de noble Françoise Bermond de
Thoiras de Saint-Bonnet , nièce de Jean de Thoiras, ma-
réchal de France, dont la fin fut illustrée par tant de belles
et glorieuses actions. Le 6 septembre 1692, Gaspard de For-
tia fit une reconnaissance générale à M. Laurent de Fieschi,
archevêque d'Avignon, pour tous les biens qu'il possédait
a Bédarrides, pardevani Nicolas Ribouton, notaire. .Il
mourut le 25 juin 1 702. Ses enfants furent :
3i2 DE FORTIA-MONTRÉAL.
I .° François, né en lôSy, mort en 1678, à Porto -
Ferrajo ;
2." Jules, qui suit;
3.° Jean-Louis , né en i663 , abbé de Montréal,
grand vicaire de Bourges, prieur d'Ambierle , et
abbé de Saint-Pierre d'Orbais , près Beauvais ,
diocèse de Soissons. Il mourut au séminaire de
Saint-Magloire , à Paris, en 1704;
4.* Paul-François , né en 1 670 , reçu chevalier de
Malte de minorité, le 24 février 1674, admis aux
pages de la grande écurie du Roi , en 1687 ;
5.° Catherine, mariée par contrat du 24 juin 1684,
à haut et puissant seigneur messire Louis de
Seytres , seigneur de Laval-Caumont , frère de
messire Paul de Seytres , seigneur de Caumont ;
on l'appelait le comte de Caumont. Elle eut de
lui cinq enfants ;
6.** Christine-Thérèse, qui vivait sans alliance à Lyon,
en 1704;
7.° Anne, | religieuses au monastère de Sainte-
8." Madeleine, i Praxède, d'Avignon;
XL Jules DE FoRTiA , né le 25 mai 1661 , seigneur
de Montréal, de la Garde du lieu de Bédarrides, de
Saint-Tronquet , Lagnes , etc. ; porta le titre de marquis
de Fortia. Le 9 juillet 1684, il épousa noble demoiselle
Françoise de Sassenage , fille de haut et puissant seigneur
messire Louis-Alphonse de Sassenage, chevalier, baron
de Sassenage , marquis de Pont-en-Royan, comte de
Montelier , seigneur d'Iseron , etc. , second baron du
Dauphiné, et de dame Christine de Salvaing de Boissieu,
baronne de Vire , dame de Brûlon au pays du Maine, etc.
Le 12 août 1702, Jules fit l'inventaire des biens de son
père, pardevant Pierre Ribouton , notaire de Bédarrides.
Il fut premier consul de la ville de Pernes , et mourut à
Bédarrides, le 1 1 mars 172 1 , après avoir fait un testa-
ment où il substitue tous ses biens à la maison de Fort;ia.
Ses enfants furent :
I .' Gaspard II, qui suit ;
2.° N..., né en 1697, mort jeune:
3.° Victoire, abbessede Soyon ;
4." Une autre fille, religieuse carmélite à Avignon,
morte en avril 1739;
DE FORTIA-MONTRÉAL. 3l3
3°. Cl 6°. Deux fiUes mortes jeunes.
XII. Gaspard II, de Fortia oe Pol, né en i6gi, fut
seigneur de Montréal en Dauphine', de Lagnes, de la
Garde, de Bédarrides, et de Saint-Tronquet dans le
comtat Venaissin ; enfin, il eut le fief d'Usson, dans la
principauté d'Orange. 11 porta le titre de marquis de
Montréal , il fut capitaine au régiment de cavalerie de
Toulouse, puis mestre de camp de cavalerie, et chevalier
de Tordre royal et militaire de Saint-Louis. Il épxjusa ,
i.° en 1727, noble demoiselle de Vogué, fille de Mel-
chior II , marquis de Vogué, et de Gabrielle de Moitier de
Champestiére, héritière de la seconde branche de la maison
de la Fayette, qui descendait de Gilbert de la Fayette, ma-
réchal de France; elle mourut sans enfants. Le marquis de
Montréal épousa, 2.° le 14 septembre ijSo, Marie-Anne
de Fortia-Chailli, de la branche établie à Paris, fille de
Charles-Joseph , conseiller d'état , et conseiller d'hon-
neur au parlement de Paris , et de Marie-Madeleine
Thomas, sa seconde femme. Gaspard II, qui eut d'elle
trois filles, donna tous ses biens, en 1765, à la seconde,
devenue l'aînée de celles qui lui restaient, et mourut à
Avignon, le 5 novembre 1773. Ses enfants furent:
1°. N..., morte en 1740, sans avoir été mariée;
2*. Françoise-Gabrielle-Charlotte , qui épousa , par
contrat du 7 septembre 1749, Joseph-Louis-Marie
de Galéan, duc de Gadagne, baron de Vedènes,
seigneur d'Eguilles et de Saint-Savournin, né le
8 juin 1704. Elle vendit sa maison d'Avignon à
monsieur le marquis de Conceyl , sa maison de
Bédarrides à monsieur l'abbé Ailhaud , et eut
huit enfants. Elle est morte à Avignon, le 8 dé-
cembre 1796;
3." Gabrielle-Thérèse, qui épousa, par contrat du
4 septembre 1753 , Anne- Joseph de Louet de
Murât de Nogaret, marquis de Calvisson , sei-
gneur de Massillargues , qui lui survécut. Elle
mourut avant son père, en 1758, laissant deux
filles.
3i4 DE FORTIA DE PILES.
CINQUIÈME BRANCHE.
Barons de Baumes, seigneurs de Piles, d'Aubersetde Coste-
chaude, au comtat Venaissin, puis seigneurs de Saint e-
Jalle, à Carpentras et à Marseille.
VIII. Paul DE FoRTiA, troisième fils de Marc II,
qui l'eut de sa seconde femme, Françoise de Filleul de
la Madeleine, naquit à Carpentras le 12 octobre iSSg.
On lui donna le nom de la terre de Piles (i), pour le
distinguer de ses frères , et ce nom a été transmis à sa
branche. Son esprit et son courage , dont il donna des
marques dès sa plus tendre jeunesse, et qui avait déter-
miné son père à l'envoyer à la cour , engagèrent le roi
Henri III aie faire élever auprès du duc d'Epernon. Le
jeune de Piles profita de cette éducation , et fixa l'atten-
tion du Roi , par les progrès qu'il y faisait, et par l'ar-
deur qu'il montrait en toute occasion , pour mériter
l'estime de Sa Majesté. Son père étant mort en i582, il
devint baron de Baumes, seigrieur de Piles, d'Aubres
et de Costechaude , au comtat Venaissin, et eut, comme ses
frères , outre ces terres , 100,000 fr. en espèces , qui lui fu-
rent réservés pour le tems auquel il se marierait. Mais il
ne pensait alors qu'à suivre la carrière militaire. Il fut
nommé par Henri III, capitaine d'une compagnie d'or-
donnance du Roi de cent maîtres équipés à la Rettre, en
i582, et chevalier de l'ordre de Saint-Michel , par bre-
vet du 12 octobre i585. Ayant perdu ce prince quatre
ans après, Henri IV, qui succéda à la couronne , eut
pour lui la même bienveillance. En effet, Paul de Fortia
fut nommé colonel de la cavalerie légère italienne entre-
tenue en France sous ce nouveau prince, par commission
du 16 mars iSgi, et, le 6 octobre suivant, il obtint une
compagnie de cinquante hommes d'armes. En iSgS, il
fut premier consul d'Aix , et procureur-général de la
province. Il joignait alors les seigneuries de Croses et de
Dons à celles que j'ai déjà nommées. En iSgS, il fut
(i) C'est ainsi qu'il faut «écrire, cl noa Pilles. Ce mot vient
du grec, et désigne l'entrée ou la porte des Alpes, par le chemin
.:jue suivaient les Phocéens pour aller en Italie.
DE FORTIA DE PILES. 3,5
nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi ; et
après que le duc de Savoie eut rendu à ce prince la ville
et la citadelle de Berre, Henri IV donna au sieur de
Piles , le gouvernement de cette place , par brevet du 28
avril iSgô. Cette même année oqô, au mois de juillet ,
ce prince le nomma capitaine d'une des galères de Sa
Majesté, nommée la Pile, avec dix-huit mille livres de
gratification, et un brevet de 4,000 livres de pension,
en récompense de ses services. Le Roi, voulant arrêter
les progrés que faisaient les Florentins sur la Méditerra-
née , et reprimer les entreprises de Jean, bâtard de
Médicis, qui s'était emparé du château d'If, forma le
dessein de fortifier les îles voisines, et en confia l'exécu-
tion au sieur de Piles, qui fit construire le fort de Raion-
neau et de Pommègues. Les Florentins ayant évacué le
château d'If et les autres îles de Marseille, le Roi le
pourvut de ce gouvernement , par brevet du 14 dé-
cembre iSgS. Ce prince, écrivant cette année au mar-
quis de Rosni, son principal ministre, lui dit : « Mon-
» sieur de Piles m'a bien servi ; je connais son ardeur et
» sa fidélité ; je voudrais en avoir dans mon royaume
» plusieurs semblables à lui ». Un suffrage aussi hono-
rable et des faveurs aussi répétées, ne fX)uvaient que lui
procurer une alliance distinguée. Le 17 février 099, il
épousa noble demoiselle Jeanne de Tholon de Sainte-
Jalle, fille de Faulquet de Tholon, chevalier de l'ordre
du Roi, seigneur de Saint-Marcellin, lieutenant de Sa
Majesté en Languedoc, capitaine de cent gentilshommes
ou hommes d'armes , et de Guyonne de Comboursier.
Elle était petite-nièce d'un grand-maître de Malte. Ce
contrat de mariage fut reçu par Fabri, notaire d'Avi-
gnon. Le sieur de Piles fut nommé conseiller d'état
d'épée le 9 juin 1608. Le magnifique château de For-
ville , qu'il fit bâtir près de la ville de Carpentras , pour
la réception de ce grand et bon Henri , à qui il devait
tant de bienfaits est un monument digne d'exprimer sa
reconnaissance. Ce prince l'avait désigné chevalier de
l'ordre du Saint-Esprit ; Paul de Fortia avait su mériter
son estime et sa confiance, par son zèle et par sa fermeté
pendant les guerres civiles de Provence. Il testa, le 16
mars 16 17, en faveur des six enfans qui lui restaient
alors, et mourut en 1621 , dans son gouvernement des
ilesde Marseille. Ses enfants furent :
3i6 DE FORTIA DE PILES.
i." Pierre- Paul, qui suit ;
2.° Une fille , morte jeune ;
3.°Sibille, née en 1601, mariée i.° au seigneur de
Noyers, en Dauphiné; 2.° à Paul-Aldonce de
Thézan de Vénasque , chevalier de l'ordre du Roi^
vicomte de Saint-Gervais, marquis de Vénasque,
comte de Nabuton, baron de Négran et Caste-
net , seigneur de Métamis et de Seneviert , Saint-
Didier, Barbentane et autres places ;
4.° Charlotte, mariée i"., en 1629, à Gui Robin,
seigneur de Graveson; 2.° à Paul de Mistral,
co-seigneur de Montdragon et de Barbentane,
fils de François, et de Louise d'Albert de Saint-
André ;
5." Ludovic, ou Louis, baron de Baumes, l'un des
plus vaillants hommes de son tems. Il fut premier
capitaine, commandant un bataillon du régiment
de la marine. Après plusieurs campagnes , il
quitta le service de terre et passa dans celui des
galères, dont il commanda une escadre au siège
de Roses. Il se trouva parmi les volontaires au
siège de Porto- Longone, où ayant repoussé les
ennemis jusques dans leurs retranchemens, il
fut emporté d'un coup de canon ;
6." Gaspard , seigneur de Costechaude , blessé au
service de S, M., au siège de la Rochelle, à la
tête du régiment de son frère aîné. Il passa même
pour mort ; mais il fut nommé depuis colo-
nel d'un régiment italien entretenu en France ,
et mourut en Italie des blessures qu'il avait reçues
à Valence, ville du Milanez j
7.° Joseph , seigneur de Forville , officier de ga-
lères, tué en r638, au combat de quinze galères
d'Espagne devant Gênes. Il partagea ainsi avec son
père rhonneur de perdre la vie pour son prince.
IX. Paul II ou Pierre-Paul de P^ortia, né en 1600, à
Avignon, fut baron de Baumes, seigneur de Piles, de
Forville et de Costechaude. Il avait un an de plus que
Louis, dauphin de France, auprès duquel il fut élevé'
en qualité d'enfant d'honneur. Ce prince, qui devint roi
de France, le 14 mai 1610, sous le nom de Louis XIII,
le remarqua, et un prompt avancement fut la suite de
DE FORTIA DE PILES. 3l-r
cette distinction. Dès l'an i6ir, quoiqu'il ne fût âgé que
de onze ans, il fut pourvu d'une compagnie franche en
garnison au château d'If, et de la survivance de tous les
gouvernemens de son père. Il obtint bientôt après, en
1614, le commandement de la galère qj'avait son père.
Il mérita ces faveurs par son zèle et sa bonne conduite,
et se distingua surtout au siège de Montauban, commencé
le 27 août 1621, par le Roi en personne. Ce prince, s'en-
tretenant un jour avec ses confidents, leur dit : « Vous
» ne me parlez point de Piles, qui vaut bien autant que
» ceux que vous venez de nommer; c'est l'un des plus
* braves hommes de mon royaume; je le connais, car je
» l'ai nourri; je Taime infiniment ■». Le siège de Mon-
tauban dura trois mois. Pendant qu'on le faisait ,
Louis XI H fut averti que le* père de Piles était à l'extré-
mité. Ce prince fit chercher de Piles partout ; on le trouva
enseveli tout vivant sous un tas de terre et de pierres
enlevées par un fourneau qu'on venait de faire jouer. Le
Roi lui apprit l'état où était son père , et lui ordonna de
se rendre auprès de ce pève mourant , pour mettre
ordre à ses alïaires. Quoique de Piles fut extrêmement
affligé de cette nouvelle , il supplia Sa Majesté de lui
permettre de ne quitter l'armée qu'après qu'elle aurait
triomphé de cette ville rebelle , et il ne fallut pas moins
qu'un ordre absolu du Roi, pour l'obliger de partir. Il
succéda à son père , en ses biens et charges , comme
ayant eu la survivance de tous ses gouvernemens , et ce
fut ainsi qu'en 1621 , n'ayant encore que vingt-un ans,
il devint mestre de camp de la cavalerie légère et étran-
gère en France, et gouverneur, pour le Roi, de la ville
de Berre, château d'If et îles de Marseille. Le i5 juin
1627, il épousa noble demoiselle Marguerite de Couvet
de Marignanne , fille de Jean-Baptiste de Couvet, sei-
gneur et baron de Trets , Bormes, Marignanne et Gi-
gnac, conseiller du Roi en sa cour de parlement , et
garde-des-sceaux en la chancellerie dudit pavs, et de
Lucrèce de Grasse , dame et baronne de Bormes. Elle
lui donna une nombreuse postérité. Son mariage ne
l'empêcha point de se trouver au siège de la Rochelle ,
commencé, le 10 août 1627, parle duc d'Angouléme (1),
I ) Jacques de Bourboa.
3t8 Dt: FORTIA DE PILES.
et OÙ le Roi se rendit en personne ,1e 12 octobre de la
même année. Ce siège fut un des plus fameux dont il
soit fait mention dans notre histoire , tant par la résis-
tance des assiégés , que par la constance des assiégeants .
par les combats qui s'y donnèrent, par les tentatives que
firent les Anglais pour secourir la place , par les travaux
prodigieux que l'on fit dans la mer et sur la terre pour
en venir à bout, et par le grand nombre des princes ,
seigneurs et gentilshommes qui s'y signalèrent. Il était
malheureusement trop naturel dans nos mœurs , qu'au
milieu d'un si grand nombre de jeunes gens , des que-
relles particulières se mêlassent à la grande querelle dont
on s'occupait. Paul de Fortia n'avait que vingt-sept ans
au commencement de 1628. 11 ne fut pas à l'abri de cette
espèce de maladie qui dévoua si souvent nos armées. Il
eut ce que nous appelons une affaire avec le fils du poëte
Malherbe qu'il tua, et de qui la mort coûta la vie à son
père, le premier, au jugement de Boileau , qui fit de
bons vers en France. Il mourut cette même année 1628,
et Paul de Fortia obtint des succès moins fâcheux et plus
honorables contre les ennemis de l'état. Il continua de
se distinguer et de mériter les éloges de Louis XllI, au
service duquel il combattit en i63o, i632, i635, etc.,
à la tête de plusieurs régiments et de la galère qui por-
tait son nom. En i635 , il fut colonel d'un régiment
d'infanterie, auquel ce même nom de Piles fut donné.
La mort même du Roi, son protecteur , ne porta f)oint
atteinte à sa fortune. Les guerres civiles de la Fronde
furent pour lui une nouvelle occasion de se faire con-
naître. Ses services , son expérience , et sa fidélité lui
valurent l'estime et la confiance entières du nouveau mo-
narque; Louis XIV, ou du moins la mère de ce jeune
prince , qui gouvernait alors sous son nom , lui donna
l'administration des affaires de la Provence , dans le
tems où les troubles de cette province l'obligèrent à faire
cesser les fonctions des procureurs du pays. On fit expé-
dier à Paul de Fortia, un brevet de 4,000 livres de pen-
sion, en 1644. ^^ ^^^ nommé maréchal des camps et
armées du Roi, par un autre brevet du 9 mai 1649.
Enfin, Louis XIV, qui commençait dès lors à gouver-
ner par lui-même , donna, le 10 décembre i658, une
commission au sieur de Piles pour commander provisoi-
rement à Marseille ; et, le 19 janvier 1660, il le nomma
DE FORTIA DE PILKS. 319
commandant à vie de cette grande ville. Depuis cette
époque, la charge de gouverneur-viguier est demeurée
dans sa descendance jusqu'à la révolution de 1789, et les
Marseillais en ont souvent témoigné publiquement leur
satisfaction. Le gouverneur-viguier jouissait à Marseille
de fort beaux privilèges; c'était à lui que l'on portait les
clés de la ville; il présidait à tous les conseils munici-
paux et les autorisait; c'était lui qui donnait Tordre aux
troupes, quand il y en avait, et qui faisait à Marseille
toutes les fonctions de commandant; c'est pour cela
qu'il avait des gardes. Louis XIV étant arrivé à Taras-
con, en i66o, fit à Paul de Fortia l'honneur de le faire
souper à sa table; et lorsque ce grand roi fut arrivé à
Marseille, le 2 mars de cette année, et que M. de Piles
lui eut présenté les clés d'or de la ville , Sa Majesté les
lui rendit sur-le-champ, et lui dit : « Conservez-les;
» je ne saurais les mettre en de meilleures mains que les
■» vôtres. » Paul de Fortia mourut à Marseille le i3 juin
1682. Ses obsèques furent faites à la cathédrale où l'on
prononça son oraison funèbre. On porta ensuite son
corps dans toute la ville. Ce convoi était composé de
toute la noblesse de Marseille et des environs. Tous les
ordres séculiers et réguliers le précédaient, avec quelques
troupes réglées et les compagnies de ville. Ces troupes
firent trois décharges, ainsi que toutes les galères et tous
les vaisseaux qui se trouvèrent dans le port. Le corps fut
enfin porté sur la galère de M. le marquis de Forville,
son fils. Ses proches parents l'accompagnèrent jusqu'au
château d'If, où il fut inhumé avec beaucoup de pompe.
Ses enfants furent :
I.' Charles- Bernard, qui suit;
2.° Paul III, tige des ducs de Fortia, qui seront
rapportés après leurs aînés ;
3.° Gaspard, chevalier de Malte, fut appelé le che-
valier d'Aubres; il fut tué d'un coup de feu de-
vant Gigeri, en Afrique, combattant à côté de
M. de Beaufort, en 1664;
4." Alexandre, connu sous le nom de l'abbé de
Piles, prieur et seigneur spirituel et temporel
des lieux de Saint-Mai et de Remusat et leurs
dépendances, en Dauphiné , habitait Carpentras ,
où il mourut ;
320 l^E FORTIA DE PILES.
5.» Alphonse, seigneur et marquis de Forville, fut
officier aux Gardes- Françaises du Roi en lôSg,
capitaine de cavalerie dans le régiment des Cra-
vattes en 1667, capitaine des vaisseaux de S. M.
en 1668, et d'une de ses galères en 1669, capi-
taine-gouverneur-viguier de Marseille en 1682,
l'un des quatre lieutenants du Roi en Provence,
au département d'Aix, en 1693. Il n'était encore
que capitaine de galère, lorsqu'il fut reçu cheva-
lier de l'ordre militaire de Saint-Louis à la pro-
motion du i" février 1694, la première pour la
marine , après la création de cet ordre. Il fut
nommé chef d'escadre des galères en 1695, et
reçut cette année, dans le Mercure Galant, des
éloges qui furent l'occasion, pour ce journal, de
publier la généalogie de la maison de Fortia , au
volume de janvier j 696, page 202 et suivantes. Le
7 mai 1702, six galères commandées par M. de
Forville , mouillèrent l'ancre au grand môle de
Naples pour accompagner le roi Philippe V, à
Final. Ce prince s'y embarqua le 2 juin. Trois
jours après, il alla voir en felouque la place d'Or-
bitello , accomp-igné de M. de Forville, pour
aller rejoindre son armée. Chemin faisant , ce
commandant lui présenta une somptueuse colla-
tion , que le roi trouva tellement de son goût ,
qu'elle lui servit de souper; ensuite, il lui donna
le divertissement d'un très-beau concert d'instru-
mens que fit la chiourme de la galère, et à l'en-
trée de la nuit, dans le tems que Sa Majesté jouait
une partie d'hombre, il fit mettre huit lampes allu-
mées dans chaque banc des galériens , rangées
avec une telle simétrie , qu'ayant fait tirer tout-
à-coup le rideau qui était devant le château de
poupe, il parut à ceux qui étaient dedans que la
galère était toute en feu , ce qui plut extrême-
ment au jeune roi, agréablement surpris de voir
disparaître ce feu et la galère dans l'obscurité ,
d'un seul coup de sifflet du comité; parce que les
galériens tenant toutes prêtes les peaux sur les-
quelles ils couchaient, couvrirent en un moment
toutes les lampes, qu'ils découvrireut encore au
signe du comité, et la galère fut de nouveau éclai-
DE FORTIA DE PILES. 321
rée. Par un autre coup de sifflet, les galériens
qui étaient tous cachés dans leurs bancs, lorsque
la galère paraissait toute en feu, haussèrent tous
également leur tête que Ton avait rasée un jour
• auparavant, de sorte que la galère ressemblait à
un champ semé de crânes de mjrts; enfin, par un
autre coup de sifflet, ils se cachèrent tous avec la
même vitesse qu'ils avaient haussé la tête, et le-
vèrent tous un bras et puis l'autre; les ayant éle-
vés tous les deux, ils battirent des mains au signe
du comité, avec tant d'adresse, qu'ils leur firent
prononcer distinctement Vive le Roi ! Sa Majesté
prit un si grand plaisir à ces sortes de jeux, qu'elle
les fit recommencer plusieurs fois , et ordonna
que l'on distribuât soixante pistoles à la chiourme,
et quarante aux domestiques de M. de Forville.
Le lundi 12 juin, aune heure de nuit, le prince
ayant vu un feu d'artifice que l'on avait fait en
mer sur des, barques, ordonna qu'il fût donné à
Naples, un joyau de mille ducats à chaque capi-
taine, et un de plus grand prix à M. de Forville.
11 partit de Gênes le 16 novembre (i). Le mau-
vais tems l'ayant obligé de relâcher à Antibes ,
pour prendre le chemin de terre, le marquis de
Forville continua sa route avec ses galères, arriva
à Marseille avant le Roi, vint à sa rencontre , et
eut l'honneur d'entrer à cheval dans cette ville,
à côté de Sa Majesté catholique. Il mourut sans
postérité en 1710.
6.° Joseph, reçu chevalier de Malte en lôSy, lieu-
tenant au régiment des gardes françaises, puis
capitaine de galère, mourut à Messine sur la
galère commandée par le marquis de Forville,
son frère, dont il était lieutenant ;
7.' Jeanne, qui épousa Annibal de Grasse, comte
du Bar, fils de Charles de Grasse, comte du Bar,
et de Marguerite de Grimaldi du Beuil;
8.' Marie, morte religieuse.
(i) On trouvera de plus grands détails dans le Journal du
Voyage de Philipf>c V, imprimé à Naples. et rédigé par Antoine
Bulifon.
322 DE FORTIA DE PILES.
X. Charles- Bernard, seigneur et baron de Baumes,
marquis de Sainte-Jalle, seigneur de Piles, de Forville,
de Saint-Marcellin et autres places. Il signala sa valeur
en Flandre^ dans l'armée commandée par le maréchal
d'Aumont, et particulièrement aux lignes d'Arras. Il
éf)ousa, en 1667, Marie de Tholon de Sainte-Jalle, hé-
ritière de la maison de Sainte-Jalle, fille unique et héri-
tière j de Jean- Antoine, seigneur de Sainte-Jalle, de
Saint-Marcellin et du Poet, et de Louise de Bonne d'Au-
riac. Leurs enfants furent :
I ." Joseph, qui suit ;
2." Gabrielle-Marie, dame de Saint-Marcellin,
e'pousa Louis-Bernard, marquis de Taulignan et
de Puymeras ;
3.° Charles, mort jeune.
XI. Joseph, resté fils unique de Charles-Bernard et
de Marie de Tholon, porta le nom de Tholon, et fut
seigneur de Baumes et marquis de Sainte-Jalle. Il épousa,
en 1699, Marie de Fortia d'Urban, fille de Paul et de
Marie de Vissée de Ganges, dont il n'eut qu'une fille :
Marie de Fortia, qui épousa Jean-Joseph -François-
Dominique-Lazare de Coriolis, marquis de Li-
maye, seigneur de la Bastide des Jourdans, pré-
sident à la chambre des comptes, puis au parle-
lement d'Aix. Elle en eut un fils appelé le marquis
de Limaye.
SIXIÈME BRANCHE.
Seigneurs et marquis de Piles, devenus barons de Baumes ,
puis ducs de Fortia, à Marseille.
X. Paul DE Fortia , III* du nom, second fils de
Paul II et de Marguerite de Couvet, naquit à Baumes
en i633 ;'il fut seigneur et marquis de Piles, seigneur de
Peyruis , Piousin , Auges , Montfort , Costechaude et
autres places. Il fut reçu chevalier de Malte en 1640,61
porta, du vivant de son père, le titre de seigneur de
Costechaude. En 1660, il fut pourvu du gouvernement
des places du château d'If, Ratonneau , Pomègues et
îles de Marseille. Il en prêta le serment entre les mains
du chancelier, qui lui dit : <i Ce n'est que par forme que
DE KORTIA DE PILKS. 32^
» je re<;ois votre serment ; car la maison de Fortia a tou-
» jours été fidèle à la France (i) ». Il quitta la croix de
Malte pour épouser, par contrat du 2 mars lôjS, Gene-
viève de Vento des Pennes , fille de Marc-Antoine , sei-
gneur et marquis des Pennes, et de Renée de Forbin-
-Janson , sœur aînée du cardinal de ce nom. Il acquit, en
1689, la baronie de Peyruis , en Provence, et eut de
Geneviève de Vento :
i.° Louis- Alphonse, qui suit ;
2° Toussaint, né en 1678, fut reçu chevalier de
Malte , et porta le nom de chevalier de Piles. Il
tut reçu page aux écuries du Roi en 1694, et
entra dans les mousquetaires de Sa Majesté, où
il servait en 1696. Il fut nommé , en 171 3 , lieu-
tenant de la galère dite la Réale, et capitaine de
galère , le 5 avril 1747 ; chef d'escadre des armées
navales, le i*' janvier 1748; commandeur de
l'ordre de Saint-Louis , le i" avril de la même
année , et commandant de la marine , à Mar-
seille^ en 1749. Il mourut dans cette ville, en
1760, jouissant encore de cette place.
3." Marthe , mariée avec Joseph- Hubert de Vinti-
mille, seigneur de Saissons;
4.» Anne , qui épousa N. d'Agoùt , marquis d'O-
lières ;
5.** Geneviève, mariée, en 1711 , avec Louis-
François d'Urre , chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis , et capitaine au régi-
ment du Roi, infanterie. Elle mourut en 1726.
6.' et 7." Deux autres filles, religieuses du Saint-
Sacrement , à Marseille.
XI. Louis- Alphonse de Fortia , né en 1676 , baron
de Baumes et de Peyruis , et seigneur de Piles. Il porta
d'abord le nom de chevalier, ensuite celui de marquis de
Piles. Il était page aux écuries du Roi, en 1694; au sonir
des pages, il entra dans les mousquetaires, où il servait
I Histoire de .Marseille, par MM. Ruffi , père et fils;
i6<xi, p. 20 1. liv. I?, art. 14,
324 ^^ FORTIA DE PILES,
encore en 1696; il fut depuis capitaine dans le régiment
du Roi, et fut pourvu , le 5 janvier 1707, du gouverne-
ment des places du château d'If et isles adjacentes , sur
la démission de son père ; les appointements de ce gou-
vernement étaient de 7,5oo livres. Le marquis de Piles
devint gouverneur - viguier perpétuel de Marseille , et
lieutenant de Roi en Provence , en 1708, après la mort
du marquis de Forville , son oncle. Il épousa , en 17 10,
Elisabeth de Flotte , et rendit de grands services à sa
patrie _, surtout dans la dernière peste. Ce fut en considé-
ration de ces derniers services rendus pendant la conta-
gion , que ses appointements , comme gouverneur du
château d'If, furent augmentés le i" janvier 1721 , de
7, 5oo livres^ sans tirer à conséquence pour ses successeurs.
Le Roi lui accorda encore , en 1722, une gratification
considérable , et la survivance de sa charge pour son fils ,
ainsi que celle de capitaine de galère , en 1725. 11 mourut
en 1729. Ses enfants furent :
i." Toussaint-Alphonse, qui suit ;
2.° Un fils^ mort en bas âge;
3.° Une fille , morte jeune ;
4.° Elisabeth, mariée en 1728, avec Jean-Baptiste
de la Sale , marquis de Villages-Villevieille , dont
elle a eu deux garçons ;
5." N..., épouse de M. de Boisson ;
6.° Une quatrième fille, religieuse au monastère du
Saint-Sacrement, à Marseille.
XII. Toussaint- Alphonse , ou Alphonse II de Fortia,
né le 14 juillet 1714 , fut baron de Baumes , Peyruis , etc.
Il porta d'abord le titre de marquis de Piles, puis celui de
duc de Fortia. En 1723, dès l'âge de neuf ans, il fut pourvu
de la charge de gouverneur-viguier de Marseille, en sur-
vivance de son père. Ses provisions portent que « ledit
Alphonse , son père , a rendu des services considérables
pendant que la ville de Marseille a été affligée de la ma-
ladie contagieuse; desquels services, y est-il dit au nom
du Roi , il nous reste une entière satisfaction ». Il fut de
plus, en même tems, nommé lieutenant de roi en Pro-
vence; il fut installé lei"mai 1726, n'ayant pas encore
douze ans, dans la charge de capitaine gouverneur-viguier
de Marseille , et fit ce jour-là , son entrée publique dans
cette ville. Il servit d'abord dans la première compagnie
DE FORTIA DE PILES. 325
des mousquetaires de la garde du Roi, puis dans l'armée
d'Italie, en qualité d'aide-de-camp du maréchal de Vil-
lars, après la mort duquel, arrivée le 17 juin 1734, il fit
les mêmes fonctions auprès de monsieur le prince de
Conti, dans l'armée d'Allemagne. En 1735, il épousa
Anne d'Enirechaux, fille d'un conseiller au parlement
de Provence, qui était née le même jour que lui. Ellle
mourut après lui avoir donné un fils et trois filles. En
1764, il épousa en secondes noces, mademoiselle de Ja-
rente, sœur de M. l'évêque d'Orléans, et veuve de mon-
sieur de Félix. La terre de Baumes ayant été érigée en
duché par bulle du pape Pie VI, datée de la prem.iére
année de ce pontificat, et du 14 juin 1775, il quitta le
titre de marquis de Piles pour prendre celui de duc de
Fonia ; il était chevalier de Saint-Louis, et portait la
croix de l'ordre de Malte. Il n'eut point d'enfants de sa
seconde femme, qu'il perdit en 1786, et après la mort
de laquelle il en épousa une troisième, appelée made-
moiselle de Bastin, morte sept mois avant lui, en juin
1800; il est mort en janvier 1801. Les enfants qu'il a eus
de sa première femme sont :
i." Alphonse-Toussaint-Joseph, qui suit;
2.** Denise, née le 9 octobre 1739, mariée à M. de
David-Beauregard, de qui elle a laissé, après elle,
quatre garçons et une fille;
3.° et 4.° Deux filles mortes en bas âge.
XIII. -Alphonse -Toussaint -Joseph de Fortia, né le
23 novembre 1735, porta le titre de comte de Piles; il
entra, en 1730, dans le régiment d'infanterie du Roi,
et en 1754, il fut pourvu en survivance delà charge de
gouverneur-viguier de la ville de Marseille. Il épousa, en
1756, Marie -Gabrielle- Rosalie de Coriolis d'Éspinouse,
fille d'un président à mortier au parlement de Provence,
et de mademoiselle le Bret, de laquelle il eut cinq enfants.
Du^ régiment du Roi, il passa, en 1762, dans celui des
grenadiers de France, où il eut rang de colonel , en
1770, il fut nommé gouverneur de Balaguier; et en
177 1, à la réforme des grenadiers de France, il eut le
régiment provincial d'Aix ; en 1774, il fut adjoint à son
père, dans le gouvernement de Marseille; en 1780, il
fut nommé brigadier des armées du Roi, et successi-
vement , en décembre 1781 , maréchal des camps et
326 l^K FORTIA DE PILES. -5
armées de Sa Majesté. Son épouse testa le 5 juillet 1782,
aux écritures de maître Grosson, notaire à Marseille ,
elle y nomme ses deux fils, héritiers, sous diverses con-
ditions; elle mourut le 10 du même mois ; son mari lui
a survécu plusieurs années, étant mort lui-même, en
juin 1791, près de dix ans avant son père: ses enfants
sont:
I ." Alphonse -Toussaint- Joseph-André-Marie-Mar-
seille, qui suit j
2° Une fille, née en 1760, morte en 1767.
3.° Un fils, mort peu après sa naissance;
4.° Un fils, mort à neuf ans, en 1774, à Lisle, dans
le comté Venaissin : il était chevalier de Malte ;
5." Alphonse-Nicolas-Joseph-Marie-Bruno, né en
juin 1766, reçu chevalier de Malte, en mars 1775 ;
il entra, le 12 octobre 1780, dans la compagnie
des cadets gentilshommes de l'école royale mili-
taire, d'où il sortit au mois de juin 1783, avec
un brevet de sous-lieutenant dans le régiment
d'Artois, infanterie ; en 1784, il fit ses caravanes
à Malte ; sortit de France en 1791, et mourut à
Maltej en i8o5.
XÎV. Alphonse-Toussaint-Joseph-André- Marie- Mar-
seille DE FoRTiA DE PiLEs, né Ic 18 août 1758, fut tenu sur
les fonts par la ville de Marseille, que représenta M. Cou-
turier, premier échevin, n'y ayant eu un maire qu'en 1767.
Il porta le titre de comte de Fortia de Piles, et il a hérité,
du moins légalement, en 1801, de celui de duc de Fortia.
Il fut pourvu, dès l'an 1767, à l'âge de neuf ans, de la
charge de gouverneur-viguier de Marseille, en survivance
de son père et de son grand-père ; il fut reçu et fit son
entrée, en cette qualité, les 3 et 5 janvier 1779. Il entra
au service, le i*' octobre 1773, dans les chevau-lêgers
de la garde du Roi, et en juin 1776, dans le régiment
d'infanterie du Roi, où il était lieutenant lors d* la
révolution de 1789, qui a dissous ce corps. Il est che-
valier des ordres de Saint-Louis et de Saint-Jean-de-
Jérusalem, lia publié un grand nombre d'ouvrages d'his-
toire, de littérature et de politique ; le principal est un
voyage au nord de l'Europe, en cinq volumes in-S," ,
qu'il avait composé avec le chevalier Louis de Boisgelin,
et qui est surtout distingue par l'exactitude que l'on rcn-
DE COCKBORNE. 327
contre si rarement dans ce genre très-utile de compo-
sition. M. le comte de Fortia de Piles a épousé, en 1786,
mademoiselle de Cabre, iille de M. de Cabre, président
à mortier au parlement d'Aix, et de demoiselle le Camus,
de laquelle il a eu :
i." Une fille, appelée Caroline, mariée, en 1809,
à M. de Laidet de Sisteron, veuve en juin 1814,
ayant eu un garçon, à qui Sa Majesté a permis
de joindre le nom de Fortia au sien, en le pré-
cédant, par ordonnance du 21 août 18 16. Ma-
dame de Laidet s'est remariée avec M. de Malijay ;
2." Un fils , né le 8 décembre 1789; il fut tenu sur
les fonts à Marseille, par M. le comte de Caraman,
commandant de la province, et par madame la
duchesse de Fortia de Piles, née de Bastin, troi-
sième femme de Toussaint- Alphonse II de Fortia ,
bisaïeul du baptisé. Il est mort en 1791 ;
3.* Un second fils, né en avril 1793, mort à Lisle,
dans le département de Vaucluse, en 1794 :
4." Une seconde fille, dont le nom de baptême est
Philippine, et qui est auprès de sa mère à Ro-
quevaire , dans le département des Bouches-du-
Rhône.
Armes : d'azur à la tour d"or crénelée et maçonnée de
sable, posée sur un rocher de sept coupeaux de sinople
mouvant de la pointe de l'ecu ; supports : deux lions ,
couronne ducale ; devise : Tiirris fortissima, virtus, la
tour la plus forte, c'est la vertu. '
DE COCKBORNE , famille ancienne , originaire
d'Ecosse , issue en ligne directe d'illustre Guillaume de
Cockborne, baron de Langtom, qui vivait en l'an i3i6,
sou« le règne du roi Roben de Bruce, et honoré, par lui,
de la dignité de chancelier du royaume d'Ecosse ; depuis
ce tems, les descendants, dudit Guillaume, en considé-
ration de ses services, ont exercé et exerçaient encore la
charge de grand chambellan héréditaire , le 9 septembre
1664. Adam de Cockborne, qui forme le quatrième degré ,
fut le premier qui passa en France , et y établit sa
maison.
328 DE COCKBORNE.
I. Guillaume DE Cockborne, baron de Langtom , des-
cendu de Guillaume , chancelier d'Ecosse , épousa da-
moiselle Anne de Leuxme, dont il eut :
II. Christophe de Cockborne , marquis et gouverneur
de Chousiie , marié avec damoiselle Marguerite Hyorp-
pleingg. De ce mariage sont issus :
I ." Guillaume, dont l'article suit ;
2.° Regnaut de Cockborne, capitaine de cent che-
vau - légers écossais de la garde du Roi de France,
Henri II, en l'an i555.
III. Guillaume de Cockborne, écuyer, épousa damoi-
selle Marguerite Calbrath , fille du baron de Kilkeith ,
sénéchal de la sénéchaussée de Lénox. De ce mariage
naquit.
En France :
IV. Adam de Cockborne, écuyer, maréchal - des - logis
de la compagnie des gardes écossais, employés pour la
garde du corps du Roi de France, baron et seigneur de
Villeneuve-au-Chemin : lequel a servi sous les rois Fran-
çois II, Charles IX, Henri III et Henri IV, desquels il
a obtenu plusieurs récompenses en faveur de ses services.
Il épousa, le 17 avril iSyS, damoiselle Gabrielle de Fon-
taine, dame de Villeneuve - au-Chemin , veuve de feu
Jacques Menisson , seigneur de Dauche. Il eut de ce
mariage :
V. Daniel de Cockborne, seigneur et baron de Ville-
neuve-au-Chemin, Coursenay et les Voilerons, épousa,
i.° le 6 octobre iSgy , damoiselle Henriette de Brouillard,
assisté de son frère M. Jacques de Brouillard, chevalier
des ordres du Roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre,
lieutenant de cinquante hommes d'armes de ses ordon-
nances , seigneur et baron de Coursan , Raviers et Saint-
Cyr; 2.° le y août 161 1, damoiselle Marie de Romple,
veuve de Guillaume Heriot, écuyer , baron de Moulins,
dont il n'a point eu d'enfants; 3." le 23 janvier 1628,
damoiselle Anne le Mire, fille d'Edme le Mire, écuyer,
seigneur du Plessis-Puisseaux. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i.° René de Cockborne , mort sans postérité, main-
DE COCKBORNE. 320
tenu dans ses privilèges de noblesse, par un arrêt
de la cour des aides, du 18 août i663 ;
Du troisième lit :
2." Edme- Eléonord de Cockborne , dont l'article
suit ;
3.» Daniel de Q)ckborne, lieutenant d'infanterie,
mon au service du Roi ;
4."* Colombe de Cockborne, mariée à David le Page,
écuyer, seigneur de Messon et des Fosse's, le 6 fé-
vrier i652 ;
5.° Louise de Cockborne, mariée à Exlme de Lon-
geville, chevalier, seigneur de Ville - sur-Arche ;
6." Marguerite de Cockborne , mariée à Pierre de
Galette, seigneur de Farre.
VI. Edme-Eléonord de Cockborne Cobron, I" du
nom, écuyer, baron de Villeneuve -au- Chemin , sei-
gneur dudit lieu , Coursenay et des Voilerons, en partie
de Puisseaux et Courtelon , obtint de monseigneur Louis
de Bourbon, prince de Condé, un honorable certificat de
ses services, étant enseigne dans le régiment de Persan,
en date du 3o octobre 1647, et un autre certificat de
M. le maréchal du Plessis- Praslin, commandant l'armée
de Flandre, où il servait en qualité de lieutenant dans le
régiment de Bourgogne, du 3o août i65o; de plus, il a
envoyé , le 23 mars 1675 , son fils Edme- Eléonord , pour
le remplacer au ban et arrière -ban, en exécution dune
déclaration de Sa Majesté. Il avait épousé, le 20 juillet
i655, damoiselle Eléonore - Angélique Regnard, fille de
Louis Regnard, écuyer, seigneur de Puisseaux etd'Ully,
en Champagne, et de défunte Anne d'Alligret. De ce ma-
riage naquit :
VIL Edme - Eléonord de Cockborne, II' du nom,
chevalier, baron de Villeneuve -au -Chemin , seigneur
dudit lieu , Coursenay et des Voilerons, capitaine dans le
régiment de Clermont, infanterie, le 10 décembre 1702 ,
lequel a obtenu, le 16 juillet 1668, lors des recherches
faites sur la noblesse, un arrêt du conseil d'état du Roi ,
qui le maintint en sa qualité de noble et d'écuyer, lequel
relate toutes les pièces qu'il fournit à l'appui. Il épousa,
le 18 juin i685, damoiselle Louise de Richebourg, fille
de messire Georges de Richebourg, seigneur de Vougrev,
33o " ^K COCKBORNE.
et de dame Charlotte du Bellay, assiste d'un de ses frères,
messire Georges de Richebourg , chevalier de l'ordre de
Saint - Jean - de - Jérusalem. De ce mariage naquit :
VIII. Jean - Baptiste - Louis de Cockborne Cobron,
chevalier, baron de Villeneuve - au -Chemin, seigneur
dudit lieu , Coursenay et des Voilerons , qui a épousé ,
le 6 avril 1710, damoiselle Catherine du Bourg, hlle de
messire Jean du Bourg, chevalier, seigneur de Blive , et
de dame Françoise Jacquinot. Ses enfants furent :
I ," Edme - Jean - Baptiste , dont l'article suit ;
2." Guillaume -Thimothé de Cockborne;
3.° Louise de Cockborne, qui n'a point été mariée,
née le 8 janvier 171 1 ;
4.° Geneviève - Henriette de Cockborne , mariée à
M. le président le Mire;
5." Charlotte- Eugénie de Cockborne - de - Chavanne,
demoiselle , élevée à la maison royale de Saint-
Cyr , mariée à M. Claude d'Haranguiers, écuyer ;
6.° Trois autres filles, l'une, religieuse à la maison
royale de Saint - Cyr , et les deux autres , religieuses
aux dames Ursulines de Troyes.
IX. Edme - Jean - Baptiste de Cockborne, chevalier,
baron de Villeneuve - au - Chemin , seigneur dudit lieu et
Coursenay , capitaine au régiment de Lyonnais infanterie,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint -Louis, né
le 23 avril 1716 , épousa , le 22 mars 1748 , damoiselle
Anne - Louise de Palluau , fille de messire Denis de Pal-
luau , seigneur dudit lieu , près Troyes , chevalier de
l'ordre militaire et hospitalier de Saint - Lazare et du Mont-
Carmel , et de dame Louise Rousseau de Chamoy. De ce
mariage naquirent :
I .° Jean - Baptiste - Charles , dont l'article suit;
2." Louise - Julienne- Jacques de Cockborne, née le
5 avril 1750, décédée chanoinesse de l'abbaye
noble de Poulangy ;
3.° Anne- Henriette - Félicité de Cockborne , née le
27 octobre 1752 , mariéeà messire Louis - Bernard
Girardot de la Salle , sous - lieutenant des gardes
du corps du roi, dans la compagnie du prince de
Wagram , chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, et maréchal de camp.
DE SIMORRE DE SAINT-CYR. 33,
X. Jean - Baptiste - Charles de Cockbornk , né le
24 juillet ijSi, baron de Villeneuve, chevalier, seigneur
de Villeneuve - au - Chemin , Coursenay , les Voilerons,
en Champagne, et seigneur de Bessy , en Brie; entré
page de madame la Dauphine, en février 1767, où il a
servi trois mois ; après son décès, page de la feue reine
Marie - Charlotte- Sophie - Félicité Leczinski, tille de Sa
Majesté Stanislas I" , roi de Pologne, et grand duc de
Lorraine et de Bar, où il a servi deux ans neuf mois,
justifié par le certificat à lui délivré par M. René Mans de
Froulay, comte de Tessé, marquis de Lavardin, premier
et grand écuyer de la feue reine, en date du 12 février
1770; sous-lieutenant, la même année, au régiment du
Roi, cavalerie; capitaine au même régiment, le 12 juillet,
et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Il a épousé, le 2 janvier 1787, damoiselle Marie-Nicole
des Courtils, née le 17 mai 1768, fille de messire Antoine
Jean-Baptiste- Armand des Courtils, lieutenant -colonel de
cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, chevalier, seigneur de Bessy, et en partie de Ser-
bonnes, en Brie, et de dame Marie-Nicole de Lafons.
De ce mariage naquirent :
i.° Charles-Edme- Louis de Cockborne, né le 10 no-
vembre 1790, mort le i3 août 1794;
2." Charles-Eugène-Léopold de Cockborne, né le
7 février 1 799 ;
3." Adolphe- Didier-Victor de Cockborne, né le
I" septembre 1801, décédé le 21 avril 181 5;
4.° Antoinette-Henriette-Adèle de Cockborne , née
le 28 octobre 1787 ;
5." Euphémie-Louise-Gabrielle de Cockborne, née
le 27 septembre 1795.
Armes: D'argent à trois coqs de gueules.
DE SIMORRE DE SAINT-CYR, famille ancienne,
originaire du Languedoc , province où elle réside encore
de nos jours. Elle parait tirer son nom du bourg de
Simorre , dans l'Armagnac , à trois lieues de Lombes ,
sur la rive gauche de la Gimone.
332 DE SIMORRE DE SAINT-CYR.
Bernard de Simorre est qualifié d'évêque hérétique,
dans une conférence, tenue à Carcassonne, par Pierre,
roi d'Aragon , en présence de Pierre et de Raoul de
Castelnau, légats du Saint-Siège, et Tévêque de Carcas-
sonne, au mois de février de l'an 1204 (i). Il fut inter-
rogé ainsi que ses compagnons, et sur le jugement de
Pierre, roi d'Aragon, il fut dépouillé, par le Pape, de sa
juridiction ordinaire, ainsi que les autres évêques entachés
d'hérésie.
Arnaud Guillaume de Simorre fut un des seigneurs
qui souscrivirent , avec Gilbert et Sicard de Montaud ,
frères, Sicard de Miramont, Jourdain de Lantar, Pons
Grimoard, Pierre de Toulouse, Pierre et Gaillard de
Bouville, Louis de Foix et autres, l'hommage que fit
Bernard, comte de Comminges, à son avènement à ce
comté, à Raymond, comte de Toulouse, le 4 décembre
1241(2).
Aymeri de Simorre paraît au nombre des seigneurs
nommés dans les lettres de rémission accordées par le
roi Philippe de Valois, à Bernard, comte de Comminges,
touchant les guerres et délits commis par ce comte et ces
seigneurs, contre l'autorité du Roi (3).
Cette famille est aujourd'hui représentée par
Jean - Baptiste- Cyr- Théodore de Simorre de Saint -
Cyr, né à Mirepoix, le 6 janvier 1750, sous - lieutenant
dans le régiment de Berri, le 27 mars 1767; lieutenant,
le 9 juin 1772, capitaine, le 27 juillet 1781; chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 25 mai
1791 ; chef de cohorte de la garde nationale, le 19 sep-
tembre 18 14. N'ayant pu émigrer à cause d'un procès
considérable, pendant alors au Parlement de Toulouse,
il fut persécuté pour ses opinions connues, dénoncé
comme de retour d'émigration, parce qu'il avait été jus-
qu'à Barcelonne, avec trois gardes du Roi, où on lui
apprit que sa présence était indispensable chez lui, pour
le salut de sa fortune, auquel retour il ne s'est déterminé,
que par les difficultés qu'il éprouvait à rejoindre les
princes. Il fut arrêté, sur cette allégation, détenu dans
(i) Histoire générale du Languedoc, t. 1I[, p. i35.
{■1) Ibid. p. 42g, et 495 des preuves.
(■i) Ibid. t. IV, p. 180 des preuves.
BAUDRY DE LOZIÈRES. 333
les prisons de Mirepoix, et de là transféré dans celles de
Paris. Il ne dut son salut qu'au supplice de Robespierre,
et après quatre mois de détention, il fut remis en posses-
sion de ses biens séquestrés. Il a épousé, par contrat du
22 novembre 1784, demoiselle N de Laborier, en
Bourgogne. Il a de ce mariage :
1.° Auguste, né en 1786, mort en i8o5, à Vienne,
en Autriche, après la bataille d'Austerlitz ;
2.* Alban, dont l'article suit.
Alban de Simorre de Saint-Cyr, a épousé, le 21 dé-
cembre 18 10, Adélaïde de Sans, de la ville d'Ax. Il fut
un des premiers du département de l'Ariége , qui se ren-
dirent en armes, à Puicerda, pour y joindre le duc
d'Angoulême. Il a eu l'honneur d'être de la garde de ce
prince, Jusqu'à son arrivée à Toulouse, et resta auprès
de sa personne jusqu'à son départ pour Bordeaux. S. A. R.
lui a fait témoigner la satisfaction et le désir qu'elle avait
d'être utile au sieur de Simorre de Saint-Cyr, par une
lettre à lui adressée, datée du château des Tuileries,
le i5 novembre 181 5. Il a de son mariage :
I.** François de Simorre de Saint-Cyr;
2.° Albanie de Simorre de Saint-Cyr ;
3." Ombelinede Simorre de Saint-Cyr.
Armes : d'or , au chevron alésé de gueules, accom-
pagné en chef de deux étoiles d'azur, et en pointe d'une
tête de maure de sable. Couronne de marquis. Tenants :
deux maures de sable, armés d'un carquois et d'un arc
du même, sur lequel ils sont appuyés.
BAUDRY [Balderlc) DES LOZIÈRES, famiUe noble,
originaire d'Allemagne, transplantée en Italie, puis en
France, et représentée de nos jours par :
I. Louis-Narcisse Baudrv des Lozièrks , chevalier,
ancien surnuméraire dans les chevau-légers de la garde
du Roi, depuis, colonel inspecteur de dragons, ofticier-
général, et actuellement en retraite, chevalier de justice
de l'ordre souverain de Saint-Jean-de-Jérusalem, dit de
Malte, en 1774, de l'ordre du Saini-Sépulchre en 1775,
334 BINET DE JASSON.
et de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1789; il
a épousé, le 16 août 1777, Catherine, fille de M. Jean
Milhet, vivant, commandant de Milices, à la Nouvelle-
Orléans, et remarquable dans l'histoire des colonies,
par sa valeur, et les grands biens qu'il a perdus. Messire
Louis-Narcisse Baudry des Lozières était fils de Pierre
Baudry, ou Baldery, ou Boudry (i), capitaine au régiment
de Nassau-Saarbruck. Il eut entre autres enfans :
Louise-Marie-Amélie-Eléonore Baudry des Lozières.
Armes : Ecartelé, aux i et 4 d'or, à sept billettes d'a-
zur, posées 2, 3 et 2 ; aux 2 et 3 d'azur, à la main de
carnation, coupée de gueules ; et entourée de cette de-
vise : Lœsus sed invictus. Couronne de comte; support,
une aigle couronnée.
BINET DE Jasson et de Marcognet, famille
noble, originaire de Touraine, divisée en deux princi-
pales branches, sous les surnoms de Jasson et de Marco-
gnet. La branche en surnom de Jasson, établie en Bre-
tagne, depuis les premières années du XVI P siècle, est
représentée par
Messire^ Joseph-Philippe Binet, comte de Jasson, né
en janvier 1786, capitaine d'infanterie et chevalier de
l'ordre royal de la Légion d'honneur ou d'Henri IV, fils
de feu messire Jean-Marie-Philippe Binet, marquis de
Jasson, seigneur du Ponceau , près Champtoceau , en
Anjou, de la Bourgonnière, en Saint-Herblain, près
Nantes, etc., décédé en octobre 1799, après avoir été
successivement page du Roi, écuyer du Roi, lieute-
nant-colonel d'infanterie, et chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, et avoir servi avec distinc-
tion, de 1791 à 1799, aux armées royales de France,
division de Monseigneur le prince de Condé et de dame
Marie-Angélique le Long de Ranlieu, et petit-fils de
(1) L'analogie de ce nom a donne lieu à la tradition qui t'ait
croire que cette famille est fondatrice de la ville de Boudry, en
Suisse.
DE LA POEZE. 335
teu messire Jean-Marie-Victor Binct de Montifroy,
comte de Jasson, chevalier, seigneur de Jasson, près
Nantes, de la Blottière, etc. chevalier de 1 ordre royal
et militaire de Saint-Louis, grand-bailli d'épee et com-
mandant la noblesse au comté Nantais en Bretagne. Il a
épousé, en août i8i5, noble demoiselle Cécile de la
Roche Saint- And ré.
Sœur. Angélique Binet de Jasson, née en mai 1782,
mariée, en janvier 18 10, à messire Pierre-Henry de
Becdelièvre, chevalier, seigneur du Brossay, en Guéme-
née Pensaut, évéché de Nantes, fils de feu messire Pierre-
Louis de Becdelièvre, chevalier, seigneur du Brossay,
qui fut, en 1754, page du roi en sa grande écurie.
Soeur. Marie Binet de Jasson, née en mars 1784,
mariée, en mai 1811 , à messire Nicolas-Charles Carré
de Luzançay , chevalier , sieur de la Hautière , près
Nantes, dont trois enfants, deux fils et une demoiselle.
Sœur. Henriette Binet de Jasson , née en novembre
1790, mariée, en février 181 3, à messire François Xa-
vier-Gonzague le Chauff, chevalier, seigneur de la
Blanchetière, dont un fils.
La branche en surnom de Marcognet, établie à la Ro-
chelle, en Aunis, est représentée par messire N... Bi-
net, marquis de Marcognet , lieutenant-général des ar-
mées du Roi, etc., et son frère, M. le comte de Mar-
cognet, qui a un fils.
Armes: De gueules, au chef d'or, chargé de trois croi-
settes recroisettées et fichées d'azur.
Voye\ le Nobiliaire Armoriai généalogique de Tou-
raine, par le chevalier Lhermite Souliers, imprimé in-
folio en 1669 ; — Moréry ; — et le tome II du Diaion-
naire de la Noblesse , par la Chesnaye des Bois , in-4%
1771.
DE LA POEZE, seigneur desdits lieux ; de la CoUes-
sière, en Landemont, près Champtoceau ; et de Mont-
jaugay, famille noble d'Anjou, représentée par:
Messire René-Louis-Ambroise de la Poeze , cheva-
336 DE LA POEZE.
lier, seigneur de la CoUessière, etc. , né en septembre
1782; capitaine au réginent des carabiniers de Mon-
sieur, et chevalier, par le Roi, de l'ordre royal de la
Légion d'honneur, ou d'Henri IV^, fils de feu messire
René-François-Aimé de la Poeze, chevalier, seigneur de
la CoUessière, et de dame Marie- Renée-Ambroisi ne des
Portes Saint- Père; il a épousé^ en août 1809, noble de-
moiselle Charlotte-Séraphine du Boisdescours de Saint-
Cosme, fille de feu messire Jacques-Etienne du Boisdes-
cours de Saint -Cosme; et de dame Angélique- Marie-
Félicité-Perrine Bélin de Langlotière. De ce mariage
sont issus trois enfants.
Frère. Messire Charles-Henri de la Poeze-Colles-
siÈRE, dit le chevalier de la Poe:^e, né en 1788 ; capi-
taine de cavalerie, et chevalier^ par le Roi, de l'ordre
royal de la Légion d'honneur, ou d'Henri IV; marié, en
juillet 1816, à noble demoiselle Caroline-Prudence de la
Ville de Féroles des Dorides, fille de feu Charles-Marc
de la Ville de Féroles, comte des Dorides, lieutenant-
colonel d'infanterie et chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, et de feue dame Prudence-Louise
Jousseaume de la Bretesche, et petite-fille de Charles-
Antoine de la Ville de Féroles , chevalier, marquis des
Dorides, lieutenant-général des armées du Roi, etc.
Sœur. Suzanne-Gabrielle Joséphine- Marie de la
PoEZE-CoLLESsiÈRE , née en mars 1790; mariée, en
avril 1807, à messire Pierre-Antoine-Francois de Salles
Carré, chevalier de Lusançay, capitaine des vaisseaux
du Roi, et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis ; dont trois enfants, deux fils et une demoiselle.
Et par Messire Antoine-René de la Poeze , écuyer ,
seigneur de Montjaugay, vivant à Angers, marié et sans
enfants.
Armes: d'argent, à trois bandes de sable.
Voyez le Nobiliaire -Armoriai d'Anjou, par M. de
Gencian.
Nous attendons, sur cette famille, une généalogie plus |
étendue, que nous transmettrons dans un de nos pro-
chains volumes.
ALSACE-HÉNIN-LI.ÉTARD. 337
ALSACE -HÉNIN-LIÉTARD. Cette maison, divisée
aujourd'hui en trois branches , comme on le verra ci-
après, descend, suivant un mémoire domestique envoyé,
de Simon d'Alsace , second fils de Thierr)' d'Alsace.
Thierr)' était fils puîné de Théodoric , surnommé le
Vaillant , duc de Lorraine ; étant devenu comte de
Flandre , par son mariage avec Gertrude , il céda le
comté de Bitch, qu'il eut pour son apanage, à Simon,
son frère aîné, qui succéda à Théodoric. On date la mort
de Thierry à l'an 1 168.
C'est le sentiment de la plupart des généalogistes, de
Pontus Hulerus, liv. 6; de Pierre le Boucq, dans l'his-
toire de la vicomte de Sébourg ; de Carpentier, dans
celle du Cambrésis, etc., cités par Charles d'Hozier ;
dans les preuves de Jacques-Antoine dé Hénin-Liétard,
marquis de ^int-Fal et de Blincourt, en Champagne;
pour être reçu page du Roi, l'an i683. Ce sentiment est
appuyé par une tradition constamment suivie, et sur
plusieurs titres et monuments authentiques , tels que des
inscriptions sur des tombes et mausolées en plusieurs
terres et seigneuries qui ont été possédées en Flandre par
les ancêtres de cette ancienne maison, ou abbayes dont
ils ont été les fondateurs.
Enfin, ce qui rend ces témoignages incontestables, c'est
un diplôme de l'empereur Charles VI , en date du 26
avril 1 740, par lequel il accorde au haut et bien né seigneur
comte d'Alsace, avec la clé d'or, le rang de chambellan
impérial, en considération de sa fort ancienne et bieti méritée
famille, et de son extraction des anciens comtes d'Alsace.
Ces patentes munies du sceau impérial, et signées au bas
le comte de Coben\el, conseiller d'état, chevalier de la
Toison d'or, et grand - chambellan , sont adressées à
François, comte d'Alsace - Hénin - Liétard , seigneur de
Dion - le - Val, de Wavrans , etc., chef de la branche
aînée établie en Brabant ; mêmes patentes de chambel-
lan, avec la clé d'or, revêtues de la même forme , adres-
sées, en 1758, au comte Jean d'Alsace, fils aîné de
François, premier major de Los-Rios , régiment wal-
lon, depuis lieutenant-colonel au service de l'Empereur,
338 ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.
OÙ il est également qualifié, ainsi que dans plusieurs
autres :
I. Simon d'Alsace j second fils de Thierry d'Alsace
et de Gertrude de Flandre, épousa peu après la mort
de son père, c'est-à-dire, vers l'an 1170, Marguerite,
dame et comtesse de Hénin-Liétard , dont il eut :
II. Baudouin d'Alsace , I" du nom , qui épousa
Isabeau de Hainault , fille de Philippe de Hainault.
Plusieurs pensent que Marguerite de Hénin - Liétard,
ci-dessus nommée, sortait de la même maison. Quoi
qu'il en soit , Isabeau porta pour dot à Baudouin d'Al-
sace , la vicomte de Sébourt , et les terres d'Angres
et de Fayt. Baudoin, surnommé le Courageux, comte
de Hainault , les avait cédées à Henri, son frère , lequel,
de son mariage avec Jeanne de Cisoins , avait eu Phi-
lippe , père , avec Marie de Ville , de deux fils et quatre
filles; les deux fils étant morts en bas âge , les filles di-
visèrent la succession, et Isabeau, comme l'aînée, réu-
nit dans son partage la vicomte de Sébourg et les terres
d'Angres et de Fayt; Baudouin d'Alsace quitta le nom
d'Alsace , pour prendre celui de sa mère qui était Hénin-
Liétard , et que sa postérité a continué de porter, quoique
la terre de Hénin-Liétard , située entre Douay et Lens,
ne soit plus dans cette maison depuis le treizième siècle,
et qu'elle soit possédée par celle de Duras. Cependant ,
il paraît que les différentes branches dont cette maison
est composée, ont repris , depuis un siècle ou environ ,
leur nom primitif, qui est incontestablement celui d'Al-
sace. Baudouin I" eut d' Isabeau de Hainault, sa femme:
III. Baudouin de Hénin-Liétard, !!• du nom,
vicomte de Sébourg , seigneur d'Angres et de Fayt. Il est
qualifié comte de Hénin-Liétard , sur une ancienne
tombe dans l'église de Sébourg , avec ses armes, qui
sont de gueules, à la bande d'or. Il épousa Méhaut, dame
de Boussu et de Fontaine , que lui céda Nicolas , son
frère , évêque de Cambray. Ce Beaudoin vendit son
comté de Hénin-Liétard, vers l'an 1220, pour faire le
voyage de la Terre- Sainte. De son mariage sortit :
IV. Baudouin de Hénin-Liétard , III" du nom,
seigneur de Sébourg, de Fontaine, et de Boussu , qui
ALSACE-HKNIN-LIÉTARD. 33g
s'allia avec Méhaut de Bousies ^ fille de Wattier , sire
de Bousies , pair du Cambrésis, de laquelle il eut :
1." Baudouin , mort sans avoir été marié ;
2.° Autre Baudouin , dont l'article suit;
3." Elisabeth, abbesse de Maubeuge en 1291.
V. Baudouin de Hknin - Liétard , IV" du nom ,
seigneur de Sébourg , de Fontaine, de Boussu , etc.,
épousa Béatrix de Luxembourg , dame de la Marche ,
fille de Henri de Luxembourg, et {vivait en 1295. Il eut
de son mariage :
I.» et 2." Baudouin et Jean, trères Jumeaux, qui
eurent en partage les terres de Sébourg , Fon-
taine et la Marche. Leur postérité prit alliance
avec les maisons d'Aspremont , de Melun , de
Berlaimont , d'Ailly , de Gavre, de Croy , de
Lannoy , de Hamal , etc. La terre de Fontaine
' passa dans la maison de Croy , par le mariage de
Jacques de Croy, seigneur de Sempi, avec Anne
de Hénin- Liétard , héritière de Baudoin, et
de Jossine de Gavre, ses père et mère; et Jacr
queline de Hénin-Liétard , sœur de Baudoin
porta la seigneurie de la ^Marche, à Jean de
Hamal, son mari. Quant à la vicomte de Sébourg,
elle fut achetée par Jean de Lannoy , chevalier
de la Toison d'or;
3.° Jean , dont l'article suit.
VI. Jean de Hénin-Liétard, I*' du nom, pair du
Cambrésis , seigneur de Cuvillers et de Boussu , épousa
Marie , dame de Blaugies, de laquelle sont issus :
i.° Baudouin, dit /e^org-we, seigneur de Boussu, etc.,
tué à la bataille de Courtrai, Tan i3o2 , ayant
laissé d'Alexandrine de Roeux , sa femme , deux
fils, Baudouin et Jean , morts sans postérité;
2.* Jean, qui ne fut point marié;
3.* Nicolas, chanoine de Cambray ;
4." Watier, dont l'article suit ;
5." Marguerite, femme de Jean , seigneur de la
Hamaïde.
VII. Watier de Hénin-Liétard, I" du nom,
pair du Cambrésis , seigneur de Cuvillers et de Quincy ,
34o' ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.
s'allia à Jeanne de Mouy - de - Vermandois , laquelle ,
après la mort de son mari, arrivée vers l'an i3ig , se
retira près Jeanne de Valois , comtesse de Hainault , sa
cousine. Watier eut pour fils :
I ." Baudouin, dont l'article suit ;
2." Richard, \
3." Jean ; | mofts sans s'être mariés ;
4.° Watier,; )
5." Jean, qui fonda la seconde branche, rappor-
tée en son lieu.
VUl. Baudouin de Hénin-Liétard , V* du nom ,
-pair du Cambrésis, seigneur de Cuvillers et de Quincy,
épousa Marguerite de Montigny, en Ostrevant, dont il
eut entre autres enfants :
i.° Baudoin, dont l'article suit;
2." Jean, qui fonda la branche des comtes de Hé-
nin de Cuvillers , pour laquelle nous renvoyons
au tome VIII de cet ouvrage. '
IX. Baudouin de Hénin - Liétard , VI* du nom
pair du Cambrésis , seigneur de Cuvillers , épousa Eli-
sabeth, fille du seigneur de Beauvoir, en Cambrésis,
dont il eut :
1.° Watier, chanoine de Cambray;
2.° Baudouin, dont l'article suit;
X. Baudoin de Hénin-Liétard, VII" du nom ,
pair du Cambrésis , seigneur de Cuvillers , fut marié
avec Marie du Rosois , fille de Jean , seigneur du Ro-
sois, dont il eut :
XI. Baudoin de Hénin-Liétard, VIII* du nom,
pair du Cambrésis , seigneur de Cuvillers , etc., marié
avec Isabeau de Croix , fille de Jean , seigneur de Croix,
et de Catherine de la Tannerie , dont , entre autres
enfants :
XII. Jean de Hénin-Liétard , II' du nom , pair
du Cambrésis, seigneur de Cuvillers, de la Courtre , etc.
Il épousa Jacqueline d'Estrées, dont sont issus :
I." Antoine, dont l'article suit;
2.° Marie de Hénin-Liétard, épouse de Jean de
Gonnelieu ;
XIII. Antoine df Hénin - Liétard , !•' du nom,
ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 341
pair du Cambrésis , seigneur de Cuvillers , etc. , épousa
Antoine de Méricourt, dont il eut, entre autres enfants :
XIV. Jean de Hknin - Liétard , .111'' du nom ,
pair du Cambrésis, seigneur de Cuvillers, etc. , éjxjusa,
1 .' Anne le Prévost, dite de Basserode. Il acheta la
baronnie de Fosseux , de la maison de Montmorency ,
f^r droit lignager; 2.° Marie de Lannoy. De ce second
mariage, sont issus :
i.° Philippe , tué à la déroute de l'Ecluse, en
1573 j
2," Louis, dont l'article suit ;
3." Eléonore. mariée, i.* à Guillaume, seigneur
de Noireul ; 2.° à Jean des Wasiers , fils de
Louis, seigneur de Gousancourt . etc. , et de
Michelle de Gonnelieu ;
4.° Françoise , mariée a Philippe de Haynin ,
écuyer, seigneur de la Vallée ;
S." Anne, chanoinesse à Maubeuge;
6." Jeanne , femme de François de Quincy , seigneur
de Liebersart ;
7.' Antoinette de Hénin - Liétard , chanoinesse à
Denain.
X\^ Louis DE HÉNIN - Liétard , pair du Cambrésis
seigneur de Cuvillers , de Blequy , etc., baron de Fos-
seux , épousa Françoise - Louise de la Fosse , dame
d'Ayette-de- Courcelles , fille de François, seigneur
d'Ayette, et de Jacqueline de Hem, dont il eut : '
i/N..., baron de Cuvillers, mort sans postérité,
six semaines après son mariage avec Nicole de
Hamal ;
2.* Jean, dont l'article suit ;
3.* Charles, seigneur de Courcelles, marié à N... de
Glimes ;
4.° Anne de Hénin-Liétard, mariée à Jean d'Assi-
gnies, seigneur de la Tourelle.
XVI. Jean de Hénin - Liétard , IV* du nom, baron
de Fosseux, de Cuvillers, de Bligny, s'allia avec Jossine.
dame de Dion, qui lui donna pour fils :
XVII. Maximilien d'Alsace - Hénin - Liétard , baron
de Cuvillers et de Fosseux. Il fut le ptemier d^ cette
342 ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.
branche qui reprit le nom d'Alsace. 11 épousa Françoise
de Wignacourt, dont il eut :
I ." Alexandre , qui vendit j en 1700, la baronnie
de Fosseux, en Artois. Il n'eut que deux filles :
a. Elisabeth , chanoinesse à Nivelle , mariée à
Charles de Cotterel ;
b. N..., mariée, en 17 17, au sieur de la Bas-
tide , à qui elle porta la terre de Cuvillers ,
ainsi que celle de Bligny ;
2." Philippe-Albert , marié à Madelaine Vilain-de-
Gand, chanoinesse à Nivelle ;
3." Théodore, dont l'article suit.
XVIII. Théodore d'Alsace - Hénin - Liétard , titré
marquis d'Alsace , et baron de Fosseux , épousa dame
Marie de Corniellis, dont il eut :
I ° François, dont Tarticle suit ;
2.° Thérèse d'Alsace-Hénin-Liétard , morte prévôté
des dames chanoinesses de Berlemond,
XIX. François d'Alsace - Hénin - Liétard , titré 'mar-
quis d'Alsace , et baron de Fosseux , seigneur de Dion-
le-Val et Wavrans, chambellan de S. M. I., par un di-
plôme de Charles VI, du 26 août 1740, où il est qualifié
haut et bien né seigneur comte d'Alsace , en considé-
ration de son extraction des ancietis comtes d'Alsace ,
épousa j le 25 août iy3i , dame Marie - Catherine-
Josephe de Partz , des marquis de Pressy , en Artois
(voyez le tome 5 de cet ouvrage , page 93 et sui-
vantes), morte au château de Dion-le-Val, le 26 août
i74i,sœurde François-Joseph-Gaston de Partz de Pressy,
évéque de Boulogne , et fille de François-Joseph de Partz,
I" du nom, marquis de Pressy , seigneur d'Equire , de
Crepy, d'Herlin, etc., et de Jeanne- Isabelle de Beau-
fort-d'Hersin. De ce mariage sont issus :
I .° Jean-François-Joseph, dont l'article suit ;
2.° Thierry d'Alsace-Hénin-Liétard ;
3." Antoine-Albert-Ferdinand-Joseph , né à Dion-
le-Val, le 18 mars 1738, qui obtint des lettres
de naturalité, au mois de janvier 1753 ;
4.'» Marie-Françoise , ci-devant dame d'honneur de
ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 343
S. M. I. , et mariée à Je'rôme, comte de Rannuzzy,
chambellan de S. M. I. , et sénateur de Bologne,
en Italie ;
5.° Alix, reçue dame d'honneur de S. M. I. ;
6." Dorothée d'Alsace- Hénin-Liétard, chanoinesse
régulière de la noble abbaye d'Avennes.
XX. Jean - François - Joseph d'Alsace-Hénin-Lfétard,
né le 29 mai 1733, marquis d'Alsace, par la mort de son
père, arrivée en 1776, chambellan de S. M. I., et lieu-
tenant-général à son service, a acquis, en 1770, de la
princesse de Beaufremont, le comté de Bourlemont, en
Champagne, possédé depuis plusieurs siècles par la maison
d'Anglure. Il a épousé, le 19 mars 1768, Albertine-
Françoise de Wandewerve, fille du comte de Vorsselaer,
membre des états nobles de Brabant, de l'illustre maison
de Wandewerve , qui tire son origine des com.tes de
Pierrepont , et de la Marche, ainsi que des vicomtes
d'Anvers, et reçu dans plusieurs chapitres nobles des
Pays-Bas et d'Allemagne, nommément dans ceux de Ni-
velles, Mons, Andenne , Maubeuge , de Mausterbilsen ,
de Sustern, et de la métropole de Cologne, dans l'ordre
Teutonique, celui de la Croix éroilée, et de Saint-Jean
de Jérusalem ; aux états nobles de Hollande et du duché
de Brabant. Ladite Albertine-Françoise de "Wandewerve
fut reçue le 3 mai 1773, dame de l'ordre de la Croix
Etoilée. De son mariage sont issus :
I .' Théodoric-François , comte d'Alsace, né le
2 avril 1769, officier au régiment d'Alsace, infan-
terie allemande, en 1782;
2.° Pierre-Simon, chevalier, né le 24 janvier 1773,
reçu chevalier de Malte le 3o mai de la même
année; en 1782, officier au régiment Alsace;
3.° Joseph-Antoine Baudouin , comte dAlsace-
Hénin-Liétard, né le 5 avril 1781.
SECONDE BRANCHE.
Princes de Chimay et du saint Empire, comtes de BoussUy
grands d'Espagne de la première classe.
VIII. Jean de Hénin-Liétard, II' di> nom , né en
i3i6, fik de Watier , pair du Cambrésis , seigneur de
344 ALSACE-HENIN-LIETARD.
Cuvillers et de Quincy, et de Jeanne de Mouy de Ver-
mandois, fut déclaré héritier de la terre de Boussu, par
Jean, son cousin, fils de Baudouin, dit le Borgne, et
d'Alexandrine de Roeux, tué à la bataille de Courtrai,
l'an i3o2, ainsi qu'il a été dit, page SSp. Jean mourut
en i379, laissant de Jeanne de Rocheforten Ardennes:
I ." Watier, dont l'article suit ;
2 ° Thierry )
,'„ , •'M morts sans alliance;
3.° Jeanne, ) '
4." Isabeau, mariée au seigneur de Clervaux, dans
le pays de Luxembourg ;
5." Gilles, seigneur de Blaugies, "mort l'an 1400,
IX. Watier de Hénin - Liétard , II" du nom, né
en i36i, mort en 1422 , écuyer, seigneur de Boussu .
de Blaugies, de Haussi, de Gamerages, épousa Sibille de
Berghes-Saint-Winoc, fille du vicomte de Berghes, sei-
gneur de Coupelle, etc. , de laquelle il eut :
i.° Jean, qui suit;
2.'* Jacques, }
3.° Watier , [ morts jeunes ;
4.° Gérard, )
5." Thierry, décédé à Venise, l'an 1430, où il fut
qnaliûé seigneur vaillant, et illustre de noblesse;
6." Anne , mariée, i.° à Guillaume d'Egmond ,
sieur de Discelstein; 2.° à Jacques de Borsele, sieur
de Brigdam, de Saint- Laurent, avoué deMons;
7." Isabeau, mariée à Siger de Gavre, dit d'Hérimès,
seigneur de Bugnies.
V X. Jean de Hénin-Liétard , IIP du nom, seigneur
de Boussu, de Blaugies , de Gamerages , de Wasnes,
épousa Catherine de Béthune, dame d'Autréches , d'F^s-
signy, de Bailly, de Chevillecourt , de la Motte, etc. ,
fille de Jean, II* du nom, seigneur de Mareuil, et
d'Isabeau d'Estouteville, dame d'Autréches, etc. Il mou-
rut l'an 1452, et sa femme, l'an 1458. Leurs enfants
furent :
!.• Pierre, dont l'article suit;
2." Watier, seigneur de Bailly, d'Autréches, d'Es-
signy, etc. ;
3." Isabeau, mariée à .\drien de Blois, seigneur de
Treslon, etc. ;
ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 346
4." Anne, mariée à Sohier d'Hérimès, seigneur de
Bangnies.
XI. Pierre de Hénin-Liétard , né en 1433, seigneur
de Bossu , de Gamérages , etc., chevalier de l'ordre de
la Toison d*or , l'an 1481; épousa Isabeau de Lalain ,
fille de Guillaume de Lalain , seigneur de Bugnicourt ,
de Brebières, de Noyelles-Wion , etc. Il mourut en 1490,
et laissa de son mariage :
I.» Jacques, seigneur de Chavency , tué à la ba-
taille de Nancy , sans avoir eu d'enfants , de sa
femme Louise d'Inchy ;
2.» Gérard , mort sans postérité , de N... de Luxem-
bourg;
3." Philippe, dont l'article suit;
4.» Guillemette, femme de Philippe de Barbançon;
5." Isabeau , mariée à Guillaume de Goux , che-
valier ;
6.* Gabrielle, alliée à Jean de Barbançon ;
7.* Françoise, morte en bas âge.
XII. Philippe DE Hénin-Liétard, seigneur de Boussu ,
Gamérages, etc., né à Boussu, en 1664, épousa Cathe-
rine de Ligne de Earbançon , et mourut au siège de
Venloo, en i5ii. De ce mariage vinrent :
i." Jean, dont l'article suit ;
2." Yolande, mariée à François de Mérode , sei-
gneur de Moriaumez, etc.;
3." Deux autres filles.
XIII. Jean de Hénin-Liétard, IV* du nom, ne
le 9 août 1480 , comte de Boussu , chevalier de l'ordre
de la Toison d'or , grand écuyer de l'empereur Charles V,
colonel de sa cavalerie légère, bâtit le château de Boussu,
en Hainault , et se qualifiait seigneur de Gamérages , de
Winchen , Lambussart , Haussy, Beuvry, Choques , la
Fosse, grand bailli des eaux et forêts de Hainault. 11 épousa
Anne de Bourgogne, veuve de Jacques, comte de Hornes,
chevalier de la Toison d'or, et fille d'Adolphe de Bour-
gogne, marquis de la Verre, de Bevres, de Flessingue, etc.
et d'Anne de Berg-op-Zoom. De ce mariage vinrent ;
i.° Charles de Hénin-Liétard, comte de Boussu .
décédé sans enfants de Charlotte de Wercbin .
dame de Yeumont et de Pontatrouwe;
346 ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.
2.° Maximilien , qui ayant recueilli le comte' de
Boussu , par la mort de son frère aîné, en épousa
la veuve, dont vint Pierre, comte de Boussu,
seigneur de Gamerages, Beuvry , Blaugies , mort
sans enfants de Marguerite de Groy, son épouse,
tille de Philippe de Croy, duc d'Arschot ;
3." Antoine, prévôt d'Utrecht;
4.° Philippe, j
5.° Jacques; > morts en bas âge;
ô.** Antoine, )
7." Jacques, dont l'article suit;
8.° Eléonore, dame d'Attiche, mariée à Baudouin,
baron de Roisin.
XIV. Jacques de Hénin-Liktard, baron de Hanssy ,
marquis de la Verre et de Flessingue, seigneur de Liéde-
kerke, de Tournéham, de Westcupelle , etc., gouver-
neur des villes d'Alost et de Gand, grand bailli des eaux
et forêts de Hainault , épousa , i .° Marie de Hannart ,
fille héritière de Charles de Hannart, dit d'Ideghem,
baron de Liédekerke , vicomte de Bruxelles, de Lom-
beque, etc.; 2.° Jacqueline Cotterel, fille du seigneur du
Bois Lessines. Il laissa de son premier mariage:
i.° Maximilien, dont l'article suit;
2.° Marie, qui épousa Othon-Henri , duc de Bruns-
wick et de Lunéboug ;
3.° Anne, mariée à Louis de Vélasco, comte de
Salazart, grand-maître de l'artillerie de Flandre,
dont sortit le comte de Salazart, gouverneur de
Cambrai, issu des connétables de Castille ;
4.° Jacqueline , alliée à Maximilien , comte d'Iters-
tein ;
5.° Hélène, mariée à Inigo Borias, fils du duc de
Candie, gouverneur d'Anvers ;
6.° Eléonore, alliée à Daniel de Hertaing, seigneur
de Marquette, lieutenant-général de la cavalerie,
et gouverneur d'Ostende , pour le service des
Provinces Unies ;
7.° Bonne, abbessc delà Thure, en Hainaut.
XV. Maximilien de Hénin-Liétard, devenu comte de
Boussu, par la mort de Pierre, son cousin, qui ne laissa
point d'enfants de la susdite Marguerite de Grc\y , fut
baron de Liedekerque , de Haussy, de Lombeck , etc.,
ALSACE-HÉNlN-LlÉrARD. 347
chevalier de la Toison d'or , prit alliance avec Alexan-
drine de Gavre, fille de Jean, comte de Fresin, baron
d'Inchy, et de Françoise de Renty, dont il eut, entre
autres enfants.
i.° Eugène, dont l'article suit ;
2." Albert-Maximilien , qui épousa Honorine de
Berg, fille du comte de Grimbergen. Il mourut
au siège d'Arras, en 1640, sans lignée, et sa
femme se remaria au duc de Guise ;
S." Charles-Florent, colonel d'un régiment d'infan-
terie ;
4." Anne, femme de Hugues-Albert Onœuil, comte
de Tirconel, en Irlande, issu des anciens comtes
d'Armach.
XVI. Eugène d'Alsace-d'Hénin-Liétard , comte de
Boussu, marquis de la Verre et de Flessingue, baron de
Liedekerque et d'Anderleuw , vicomte de Lombeck , sei-
gneur de Beuvry , Sailly , Choque , Fosse , Blaugies ,
Eygendonk , chef et capitaine de quarante hommes
d'armes au service de Sa Majesté , mort en i658 , avait
épousé à Bruxelles , en 1641 , Anne- Caroline de Croy-
Chimay-Arem berg, dont il eut neuf enfants, entr'autres :
XVII. Philippe - Louis d'Alsace -d' H énin - Liétard ,
comte de Bossu , prince de Chimay et du Saint-Empire ,
marquis de la Verre et de Flessingue , comte de Beau-
mont , baron de Liedekerque et d\\nderleuw , vicomte
de Lombeck , seigneur de Beuvry , Sailly , Bourses ,
l'Aosques, Fosse, Blaugies, Hecq , Sombecq, de la Fran-
chise et d'Eygendomme , etc. , chevalier de la Toison
d'or , capitaine de cinquante hommes d'armes , et d'une
autre compagnie de chevau - légers , pour le service de Sa
Majesté mon le 25 mars 1688, avait épousé à Bruxelles,
en 1673, Anne- Louise de Verreyken , dont sont issus:
!.• Charles -Louis -Antoine , prince de Chimay, che-
valier de la Toison d'or, grand d'Espagne de la pre-
mière classe en 1 708, lieutenant-général au service
d'Espagne , puis de France. Il épousa i ." le 6 avril
1699 » Diane-Gabrielle- Victoire Mancini Maza-
rini , morte sans enfants , le 12 septembre 17 16 ;
2.* le 2 mai 1722, Anne-Charlotte de Rouvroy, fille
de Louis, duc de Saint-Simon, pair de France,
et de Geneviève- Françoise de Durfort- de- Lorges.
348 ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.
Il mourut à Bruxelles , sans enfants , le 2 février
1740 ;
2.» Thomas Walrad^ qui reprit le nom d'Alsace, pri-
mat des Pays-Bas, mort cardinal et archevêque
de Malines, le 5 janvier lySg ;
3." Alexandre-Gabriel-Joseph, qui suit ;
4.° Marguerite-Thérèse, mariée en 1691 avec Domi-
nique Aquaviva d'Aragon, chevalier de la Toison
d'or, morte en 1693,
XVIII. Alexandre -Gabriel -Joseph d'Alsace -d'Hénin-
LiÉTARD, marquis de la Verre, et de Flessingue, prince de
Chimay et du Saint-Empire, après la mort de son frère,
comte de Baumont , baron de Liedekerque et d'Ander-
leuw, de Commines et de Hallwin, vicomte de Lombeck
et de Grand-Reng , seigneur de la terre et pairie d'A-
vesne, des villes et pays de Weert, Nederweert et Wis-
sem, premier pair des comtés de Hainault et de Namur,
chevalier de la Toison d'or, grand d'Espagne de la pre-
mière classe, gouverneur et grand bailli de la ville et
châtellenie d'Oudenarde , général - feld - maréchal - lieu-
tenant des armées de Sa Majesté la reine de Hongrie et
de Bohême, capitaine de sa noble garde du corps, aux
Pays-Bas, etc., mourut en 1745. Il avait épousé, en 1725,
Gabrielle-Françoise de Beauvau-Craon, princesse du Saint-
Empire, morte en 1758, fille de René - Marc de Bau-
vau, prince de Craon, chevalier de la Toison d'or ,
grand d'Espagne, mort en 1754, et de Marguerite de
Ligniville , née comtesse de Ligniville , dont sont issus :
1 ." Thomas-Alexandre - Marc , comte de Boussu ,
prince de Chimay et du St. -Empire, comte de Beau-
mont, baron de Liedekerque et d'Anderleuw^, de
* Commines et de Hallwin, vicomte de Lombeck et
de Gand-Reng, seigneur de la terre et pairie d'A-
vesnes , des villes et pays de Weert , Neder-
weert et Wissem, grand d'Espagne de la première
classe ; colonel dans les grenadiers de France,
commandant des gardes-du-corps du roi de Po-
logne, duc de Lorraine et de Bar, marié le 25
avril 1754, à Madelainc-Charlotte le Pelletier de
Saini-Fargeau, nommée l'une des dames de mes-
dames de France. Il fut tué à la bataille de Min-
<icn, n'ayant laissé qu'un fils Thomas-Alexandre-
I
ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 349
Marc - Maurice d'Alsace, né en lySg , mon
en 1761 ;
2.* Philippe -Gabriel -Maurice- Joseph, né le 12 sep-
tembre 1736, prince de Chimay et du Saint -
Empire , depuis la mort de son frère aîné , comte
de Beaumont , marquis de la Verre et de Fies -
singues , baron de Liedekerke et d'Anderleuw ,
de Commines et de Hallwein , de Senseilles .
Eclaibes , Etraeung , vicomte de Lombeck et de
Grand - Reng , seigneur de la terre et pairie d'A-
vesnes , etc. , premier pair des comtés de Hai -
nault et de Namur , grand d'Espagne de la pre-
mière classe , chevalier de l'ordre de la Toison d'or,
brigadier d'infanterie des armées du Roi , etc . ,
mort le 24 juillet 1804, sans fxjstérité , avait
épousé, le 2 5 septembre 1762, Laure - Auguste
de Fitz- James , dame d'honneur de la Reme en
1775 , fille du duc de ce nom , pair de France ei
gouverneur du Limosin;
3." Charles - Alexandre - Marc - Marcellin, prince de
Hénin et du Saint - Empire romain , comte de
Beaumont , brigadier des armées du Roi, maré-
chal de camp , capitaine des gardes du corps de
monseigneur le comte d'Artois , né à Bruxelles ,
en 1744, mort à Paris en 1794, sans postérité
d'Etiennette de Montconseil , qu'il avait épousée
en 1766 , fille du marquis de Montconseil , lieu-
tenant - général des armées du Roi ;
4.° Anne - Gabrielle , dont l'article suit ;
5." Gabrielle- Charlotte - Françoise , mariée au vi-
comte de Cambis ;
6." Louise - Françoise ;
-j." Elisabeth - Charlotte.
XIX. Anne - Gabrielle d'Alsace d' Hénin -Liétard ,
princesse de Chimay, mariée, le 26 octobre 1750, à
Victor - Maurice de Riquet , comte de Caraman , lieute-
nant - général des armées du Roi, grand'croix de l'ordre
royal et militaire de Saint - Louis ; lieutenant - général de la
province de Languedoc, puis commandant en chef en Pro-
vence ; elle mourut en 1806, laissant entre autres enfants:
XX. François - Joseph - Philippe Riquet , comte de Cara-
man , prince de Chihw , né le 21 novembre 1771 ; d'après le
35o ALSACE-HÉNIN-LIKTARD.
partage fait avec le comte Maurice de Caraman , son frère ,
il est devenu propriétaire de la principauté de Chimay ,
par acte du ii juin 1804. Il est colonel, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint - Louis , et de l'ordre
de ^Saint- Jean de Je'rusalem , lieutenant de la louveterie ,
membre de la chambre des députés des départements de
1 8 1 5 à 1 8 1 6. lia épousé , le 3 août 1 8o5 , Marie - Jeanne-
Ignace - Thérèse de Cabarrus, fille de S. Ex. M. le comte
de Caharus , titre de Castille , conseiller d'état , gentil-
homme de la chambre , ministre et ancien ambassadeur
de S. M. Catholique. II a eu de ce mariage:
1 .** Joseph , né le 20 août 1808 ;
2.° Michel -Gabriel - Alphonse, né le 5 juin 1810;
3." Marie - Louise - Stanislas- Valérie- Thérésia, née le
6 août i8i3 , morte le 14 janvier 1814 ;
4.° Marie- Auguste - Louise- Thérésia -Valentine, née
le 19 février 181 5.
Armes : Ecartelé , aux i et 4 d'azur , à la bande d'or ,
accompagnée en chef d'une demi - fleur de lys du même ,
défaillante à dextre , florencée d'argent , et en pointe de
trois roses du même , qui est de Riquet de Caraman ;
aux 2 et 3 de gueules, à la bande d'or , qui est d'ALSACE.
VALLETEAU ou VALETOT , famille originaire de
Normandie , transplantée en Touraine , et dont nous
avons déjà donné un fragment généalogique , dans un de
nos précédents volumes ; elle tire son nom de la terre et
seigneurie de Valetot { i ). Des titres originaux à nous
exhibés , sous les dates de 1494 ( 2 y et i5o2 ( 3 ) , men-
(i) Cette terre et seigneurie est située au pays de Caux, dans
la paroisse de Saint-Thomas de Juletot: ce seigneur , présentait
â la nomination de la cure de ladite paroisse. (Registres de l'ar-
chevêché de Rouen, année 1481).
(2) 8 avril 1494. Aveu et dénombrement de la seigneurie, de
Valetot, reçus es plaids de ladite seigneurie, par Jehan Le Feure,
écuyer, sénéchal de ladite seigneurie.
(3) 7 juin i5o2. Ordonnance en la cause de Thomas de Va-
letot et (le Jehan de Prestreval, et vente de pièces de terre, par
Jehan de Valetot.
ALSACE-HÉNIN-LIKTARD. 35r
tiennent Jehan et Thomas de Valetot, mais la filiation
suivie ne commence qu'à :
I. Jacques Valleteau de Chabrefy , écuyer , con-
seiller du Roi, contrôleur alternatif des trésoriers-payeurs
de messieurs les conseillers-secrétaires du Roi, maison,
couronne de France et de ses finances : il e'pousa Marie de
Chaban, dame de Valmer (i) et de Chançay, sœur de
Nicolas de Chaban, e'cuyer, secrétaire du Roi, adminis-
trateur général des postes et relais de France. De ce ma-
riage vint :
II. Thomas Valleteau de Chabrefy, I"* du nom,
e'cuyer , seigneur de Valmer , Chançay , la Côte, Vaux ,
et autres lieux, conseiller du Roi, président - lieutenant -
général au bailliage et siège présidial de Tours, né le t8 fé-
vrier 1733. En 1790, il fut nommé pre'sident du départe-
ment d'Indre-et-Loire, et en 1791, président du tribunal
de district de Tours, place qu'il a occupée jusqu'à son
décès, le 8 mai 1792. M. de Chabrefy, l'un de ses frères,
était , en 1789 , lieutenant -général du bailliage et siège
présidial d'Angoulême; en 1790,11 fut nommé maire de
la ville d'Angoulême, et peu de tems après, président du
département de la Charente; deux autres de ses frères
étaient, en 1789, maîtres des comptes à la chambre des
comptes de Paris : M. de Lafosse avait été reçu en 1771,
et M. de Laroque en 1 781. Il avait épousé, le 24 février
1772, Marie-Françoise Barré, née le 3o mai 1752, et
décédée le 1 5 octobre 1 8 1 5 , de laquelle il eut :
III. Thomas Valleteau de Chabrefy, II* du nom,
écuyer, chevalier, seigneur de Valmer; admis à l'école
centrale des travaux publics (depuis école polytechnique),
lors de sa formation, le 2 3 novembre 1794, et à l'école
d'application des ingénieurs géographes, le 4 février 1797 ;
il a été promu au grade d'ingénieur, le i5 juin 1802,
attaché en cette qualité au corps des ponts-et-chaussées,
et il a rempli plusieurs missions importantes, relatives
aux travaux de la route du Simplon, et du canal de
rOurcq. Il a donné sa démission, qui a été acceptée le
22 janvier 1812; il a été nommé maire de Chançay,
canton de Vouvray, arrondissement de Tours, le 14 dé-
(i) Le château de Valmer a appartenu à Charles VII, roi de
France.
352 LANGLOIS D'ESTAINTOT.
cembre 1812; membre du collège électoral d'Indre-et-
Loire, le i" août 181 5, et conseiller de la préfecture
d^ Indre-et-Loire, par ordonnance du Roi, en date du
27 mars 181 6. lia donné des preuves du dévouement le
plus prononcé pour le Roi et la famille royale, en i8i5,
lors de l'usurpation; il a reçu la décoration du Lys en
1814, celle de l'ordre de la fidélité, de la garde nationale
de Paris, le 3 mai 1816; il a épousé, le 16 mai 1807,
Marguerite Josephe Cabaret^ née le 4 avril 1788. De ce
mariage sont issus :
i." Thomas Valleteau de Chabrefy, IIP du nom,
chevalier, né à Paris, le 4 juin 18 10;
2.° Jérôme-Charles Valleteau de Chabrefy, cheva-
lier, né à Paris, le 27 février 181 3.
Armes: Parti au i d'argent, à l'aigle au vol abaissé de
sable; au 2 d'argent, à trois monts mal ordonnés de
sable, chacun de trois coupeaux posés en pyramide, le
premier sommé d'un coq au naturel.
LANGLOIS - D'ESTAINTOT et LANGLOIS DU
BOUCHET, très-ancienne maison noble de Normandie,
divisée et subdivisée en plusieurs branches, successive-
ment éteintes; elle se trouve , actuellement , réduite
aux deux branches connues sous les noms de d'Estaintot
et de du Bouchât.
Le plus ancien titre produit de cette famille, est un
acte en original, de Jean Bertaud et de Marie, son épouse,
par lequel ils reconnaissent « avoir donné et délaissé à
» perpétuité, mais en s'en réservant la jouissance leur
» vie durant, à Marie, leur fille, et Thomas Langlois,
» son mari, en faveur de leur mariage, une maison et
» héritages, au val Meudon, chargés de cens envers
)) l'abbaye de Saint-Germain-des Prés » . Cet acte, sur
parchemin, est écrit en latin, et passé pardevant Toffi-
cialité de la cour de Paris, au mois de novembre 1254.
La copie coUationnée et légalisée d'un autre acte, por-
tant a information faite à Caudebec, pays de Caux, le
» mercredi, neuvième jour de juillet 1399, par Jean
» Huvé, et Massot du Boulay , procureur du Roi , au
» bailliage de Caux, d'après le mandement de nos sei-
« gneurs des comptes et trésoriers du Roi, pour cons-
LANGLOIS-D'ESTAINTOT. 353
» tater l'âge de Colin de Caumont , étant en la garde du
Roi, pour son petit âge, en date du i8 juin iBgg .
signé Cléry ; l'original dudit acte, déposé au grand
» dépôt du greffe de la chambre des comptes , à Paris ,
•• carton 14, prouve que les terres d'Anquetierville et
»• de Becbec, situées au pays de Caux, appartenaient au-
» dit Colin de Caumont, par le mariage contracté par
» son père , avec ladite fille de Jean Langlois , écuyer,
'^ et de demoiselle de Guerpie, sa femme, en 1374, et
« lui étaient échues en héritage, par la mon dudit Jean
» Langlois, écuyer , en date du 4 juillet 1392 , et le
> décès de sa mère, arrivé en i386 ».
La Roque, dans son Traité de la Noblesse, p. 117 des
rôles, mentionne un Jehan Langlois, convoqué au ban
de la noblesse de Normandie, de l'an 1370, qui, à cause
de son grand âge, présente Guillaume, son fils, armé de
brigandine, salade et vouge; et p. 119, un autre Jehan
Langlois, armé de brigandine, salade, épée et vouge.
Dans le dictionnaire chronologique des actes d'hom-
mages et aveux de la province de Normandie, gardés en
la chambre des comptes de Paris; ouvrage de M. Brussel,
conseiller du Roi, déposé à la bibliothèque de S. M., n**.
708 ; sont mentionnées des terres considérables, en grand
nombre , possédées , autrefois , par cette maison , et
entre autres, celle de Bléville, située commune du même
nom, mouvant du comté d'Alençon , dont hommage a
été fait du fief, en novembre i373, par Jean Langlois,
tant en son nom , que comme procureur de sa femme ,
et qui a passé à Robert et à Jean Langlois ses fils et
petits-fils, qui la possédaient encore en 1422.
Gabriel du Moulin , curé de Maneval, dans son cata-
l(^ue de plusieurs familles illustres de Normandie , re-
cueilli de plusieurs manuscrits , entre autres de ceux de
M. Bigot de Goumenil; catalogue mis à la suite de son
ouviage imprimé à Rouen, en i658 , et intitulé, les
conquêtes et les trophées des Normands-Français , aux
royaumes de Naples et de Sicile , y place , p. 450 , celle
des Langlois.
.\ux lettres - patentes d'anoblissement, données par le
roi Charles VII, en 1429, à la pucelle d'Orléans, ses
père , mère et frères , datées de Meun-sur-Yeures , en
Berri , enregistrées à la chambre des comptes de Paris,
alors transférée à Bourges, depuis le 16 janvier de cette
354 LANGLOIS-D'ESTAINTOT.
année, et ensuite, enregistrées à la cour des aides de
Normandie, suivant son arrêt du i3 décembre 1608 ,
signé Deplanes ; furent présents et témoins , les seigneurs
de la Trimouille et de Pernes , et Guillaume Langlois,
évêque de Gers , de cette maison , dont , d'ailleurs .
Tancienneté, à l'appui de certificats de MM. d'Hozier et
Delacroix, est encore constatée par un acte de notoriété ,
d'un grand nombre de gentilshommes de la même pro-
vince.
Il porte <f Qu'il est à leur connaissance, et de fait bien
» notoire, que cette famille est une des plus anciennes de
» la province, illustrée, soit par les alliances qu'elle a
■)-> contractées, soit par les terres qu'elle a possédées, re-
» levant directement des ducs , et les emplois consi-
» dérables qu'elle a occupés à leur cour; que cette an-
» cienne famille, quoique déchue de sa première splen-
» deur , s'est cependant toujours maintenue dans un
» état honorable; que, subdivisée en plusieurs branches
« successivement éteintes , elle existe encore , dans les
» personnes de monsieur le marquis du Bouchet, (ayant
» un fils unique, le comte César du Bouchet), et de
» monsieur le comte d'Estaintot , ayant aussi un fils ,
» Robert - Edmond d'Estaintot), dont la branche est
» sortie en i555, de celle de Mautheville, qui a pris ce
« nom, par le mariage de Robert Langlois , en i35o,
» avec Jeanne de Mautheville , issue d'une des plus
» illustres familles de la province , laquelle est finie
» dans la personne de Marie de Mautheville , morte
n fille pendant la révolution. Le fief où était situé le
» château de ce nom, avait pris le nom de la cour de
» Mautheville, par le séjour que Henri IV y fit, à l'é-
)> poque de la bataille d'Arqué ».
Jean -Baptiste-René-Eloi de Langlois, comte d'Es-
taintot, né le 24 juin lySô, émigré pour la cause du
Roi, a fait, à l'armée des princes, la campagne de 1792,
dans une compagnie noble; s'est, au licenciement, rendu
à Maestricht, y a servi, durant le siège, en lygS, a depuis,
passé en Angleterre, y a été, pour le service du Roi.
aux ordres du comte de Williamson; et, ensuite ,
employé dans l'armée catholique de Bretagne , sous le
comte Joseph de Puysaye, chevalier de Saint-Louis,
le 14 septembre 1797 ; il a été, le 3i décembre de li
même année , nommé , par Monsieur . au nom du Roi
DK BRANCAS. 355
lieutenant-colonel, chef de division garde-côtes, place
qu'avait son père; il a épousé Marie- Louise -Henriette-
Elisabeth Alexandre-de-Montgriné. De ce mariage, sont
issus :
I.* Rene-Henri- Alexandre- Hypolite, ne en 1791,
mort au service en 1 8 r 3 ;
a.* Robert- Edmond, ne en 1806;
3.' Delphine-Henriette, née en 1804.
Denis- Jean -Florimond de Langlois , marquis du
BoLXHET , né le 20 octobre 1752, chef de Tautre
b.anche , a commandé un corps de gentilshommes à
l'armée de Gandé, et est lieutenant-général des armées
du Roi. Sa Majesté l'a autorisé, par des lettres-patentes,
à continuer à porter le titre de marquis, et l'a rendu
héréditaire dans sa descendance , « voulant, y dit-elle ,
» lui donner une marque de notre bienveillance, récom-
» penser son attachement à notre personne, et les bons
» et anciens services, rendus, par lui, en nos armées,
» où il est officier-général , prenant , aussi , en con-
» sidération, son extraction d'une famille d'ancienne
» noblesse, nous lui avons conféré cette grâce. » Il a
épousé , en 1788, Marie- Rose-Hylarionne de Bonneval ,
rille du marquis de Bonne\'al et petite-nièce du bâcha
de ce nom. De ce mariage est issu un tils unique :
Gésar-Charles-Fiorimond de Langlois, comte du
Bouchet , ancien volontaire de la garde du Roi,
né le 10 mars 1790.
Armes : d'azur à deux croix d'or , accompagnées Je
trois molettes d'éperon d'argent, deux en chef, une en
pointe.
DE BRANCAS , ancienne et illustre maison , qui tire
son origine de celle de Brancassio ou BrancaciosLU royaume
de Naples. Elle est si ancienne que des auteurs italiens
ont écrit qu'elle était connue dès les premiers siècles de
l'Eglise, et que les saintes Candides qu'on révère à Naples.
en étaient issues ; mais tous les auteurs conviennent qu'elle
était connue dans ce ro}'aume, avant même que les Nor-
mands se fussent rendus maîtres du pays ; qu'elle s'est
répandue dans toute l'Italie, en France, en Espagne et
356 I^E BRANCAS.
en Allemagne; que dans le grand nombre des seigneurs
du nom de Brancas, qui se sont rendus célèbres, plusieurs,
après avoir rendu d'importants services à l'Eglise romaine,
ont été honorés de la pourpre, plusieurs ont été arche-
vêques, évêques, chevaliers, commandeurs de Malte, et
que beaucoup d'autres s'étant signalés dans la profession
des armes, ont mérité que les rois de Naples , de la pre-
mière branche d'Anjou, les aient élevés aux plus grandes
charges de l'état, où ils ont possédé plusieurs duchés,
marquisats, comtés, etc. Cette maison s'est tellement
multipliée, qu'il y en a eu dans ce royaume, jusqu'à
vingt-cinq branches, dont plusieurs se sont distinguées
par les surnoms c/^/ Gliidoou. del Vescovo, ou del Cardinale,
ou del Briaci, ou autres surnoms ajoutés au nom de
Brancas ; elle ont aussi brisé leurs armes, les unes d'une
fasce, les autres d'un pal, et d'autres ont chargé ces
brisures de différentes pièces (i).
Marin Brancassio chevalier napolitain, vivait du
lems du roi Guillaume le Bon, auquel il offrit, en 1187,
d'aller servir dans Texpédition de la Terre-Sainte, publiée
par le Pape, avec huit hommes d'armes et quinze hommes
de pied, quoiqu'il ne dût le service militaire qu'avec
quatre hommes seulement , à cause du fief qu'il avait
acquis de Faulcon de Tullia.
Philippe Brancassi, ou Brancacio, fut armé chevalier
par Charles d'Anjou, I*' du nom, roi de Naples et comte
de Provence, en reconnaissance des grands services qu'il
avait rendus à ce prince.
Mathieu Brancacio, syndic de la ville de Naples, paya
en cette qualité, une somme d'argent à Rison délia
Marra, trésorier du roi Charles I" , en 1268.
Jean Brancacio, était du nombre des chevaliers napo-
(i) Voyez le Bréviaire napolitain, le Martyrologe romain,
Scipion Amirato délie fameglie Nobili Napolitane, p. 12. Charles
Borel dans son livre qui a pour titre : Vindex NeapoUtano nobi-
litatis, p. ïiget 121. Luigi Lontarini, JSlius Marchesius. Charles
de Lelis, part. 2. et les autres historiens de Naples, qui en font
tous une honorable mention, et qu'il serait trop long de citer
ici. Voyez aussi le président de Thou, liv. 9 de son Histoire
universelle, et Baluse, Histoire des Papes d'Avignon , in-.f",
tome I, page 12 56.
DE BRANCAS. 357
litains qui avaient des droits sur les» greniers à sel du
royaume , en 1270.
Un autre Jean Brancacio, dit Casillo, eut des démêles
violents avec Jean Caputi, chevalier du quartier du Nid,
.]ui furent terminés, en i328, par le mariage de Frédéric
<Japuti avec Mabile Brancacia, laquelle vend-t le palais
Caputi à la reine Sancie, pour y bâtir le monastère royal
de Sainte-Claire.
Pierre Brancacio, fut marié avec une fille de Nicolas
Ruffoli, m* du nom, laquelle était veuve en i332.
Jérôme-Antoine, et Sarron Brancacio, sont compris
au nombre des chevaliers du quartier du Nid, qui étaient
pensionnaires de la reine Jeanne I'*, et qui reçurent
3 168 ducats, à compte des arrérages qui leur étaient
dus en ]335.
Charles Brancassio, fut nommé gouverneur de la
Campagne de Rome, par le pape Urbain VI.
Sacoman, Tuscille, Barihélemi et Pauluce Brancacio,
signalèrent leur fidélité pour la reine Jeanne, contre
Charles de Sicile Durazzo.
Henri, Galéot, Thomas et Maffée Brancacio, turent les
premiers qui sortirent de Naples pour recevoir Louis
d'Anjou, I" du nom, lorsque ce prince fut entré dans
son royaume pour en chasser l'usurpateur Charles,
en i383.
Tiglion, Marin, Nicolas, Philippe et Buffile Brancacio,
accorhpagnèrent Louis II, roi de Naples, lors qu'obligé
de céder à Ladislas, son compétiteur, il sortit de la ville
de Naples, en iSgg.
Charles Brancacio reçut de grands bienfaits du pape
Jean XXI 11, son cousin (il était de la maison de Cossa).
Ce pontife le créa comte de Campagna, lui donna une
pension de mille écus d'or, et le nomma, en diflerens
tems, son ambassadeur dans les cours d'Italie, d'Angle-
terre et de Portugal.
Covelle Brancacia, fut mariée, vers Tan 1400, avec
Galeot Caraccioli, dit Caratfa; tige des princes de la
Roccella, et des comtes de Policastro.
Jean-Thomas Brancacio, épousa, en 1482, Lucrèce
d'Alagny, d'une rare beauté, tille de Mariano d'Alagnv
358 t)E BRANCAS.
comte de Bocchianico, et de Catherine des Ursins de
Manupello.
Landolfe Brancacio, fut créé cardinal de l'ordre des
diacres, par le pape Célestin V, et nommé légat en
Sicile, par Boniface VIII. Il mourut à Avignon, le 4 des
calendes de novembre i3i2, et y fut enterré dans la
chapelle de Sainte-Croix^ en l'église cathédrale.
Regnault Brancacio, fut élevé à la pourpre, par le
pape Urbain IV, en 1384,
Louis Brancacio, archevêque de Tarente, fut nommé
cardinal, par Grégoire XII, en 1408.
Thomas Brancacio , fut créé cardinal par le pape
Jean XXIII, son oncle maternel, en 141 1.
La filiation suivie de cette ancienne maison, depuis sa
transplantation en France, remonte à :
I. Noël Brancacio, chevalier d'un des sièges du quar-
tier de Naples, nommé le Nid, il Nido, nommé dans un
hommage rendu l'an 1345, à Jeanne d'Anjou, reine de
Naples, par ses enfants qui suivent, en qualité de ses
héritiers. Ces enfants furent :
I ." Guillaume Brancacio, i • , .. r
„ T • 11 r> • 1 vivants en i345;
2." Lisulle Brancacio, ) ^ '
S.° Nicolas Brancacio, archevêque de Cosence.
évêque d'Albano, protecteur de Tordre de Saint-
Jean de Jérusalem, et cardinal sous le pontificat
de Clément VII. Il se retira en Provence, avec
Buffile Brancacio. son frère, et fit bâtir une cha-
pelle dans l'église des Frères prêcheurs d'Avignon,
sous rinvocation de Saint-Nicolas, et y fut inhumé
le 29 juin 141 2; ce fut ce prélat qui, en 1400,
donna la bénédiction nuptiale au roi Louis d'An-
jou, II* du nom, et à la reine Yolande d'Aragon;
4.° Buffile, dont l'article suit ;
5," Madeleine Brancacio, dame de Roca, qui prêta
hommage avec ses frères, en 1 345.
II. Buffile Brancacio ou d e Brancas, chevalier,
comte d'Agnano, au royaume de Naples, maréchal de
l'église romaine, seigneur d'Oise et de Villosc, aux dio-
cèses de Digne et de Sisteron , chambellan de Louis
d'Anjou, II* du nom, roi de Naples et de Sicile, comte
de Provence, reçut en présent, du roi Charles VI, une
DE BRANCAS. 35q
tasse de vermeil, pour avoir servi Sa Majesté grandement ,
accompagné des gens d'armes, en la chevauchée qu'elle avait
dernièrement faite contre ses ennemis, en Flandre, sans au-
cun gage, ce qui est justilié par les lettres du Roi, don-
ne'cs à Paris, le 28 octobre i383, adressées aux généraux
des aides pour la guerre, pour faire payer 60 liv. 4 sous,
pour un hanap d'argent dore, pesant six marcs six onces
huit sterlins, à 9 liv. le marc, donné à Buffile de Bran-
cas, frère du cardinal de Cosence. Il rendit des services si
importants aux chevaliers de Jérusalem, et à l'église, dans
ses fonctions de maréchal, que le pape Clément VII, dont
il était écuyer, confirma, en reconnaissance, par sa bulle,
donnée à Avignon, le 3o janvier ligi, la donation qui
lui avait été faite tt à sa postérité , de lisle de Nizara, ou
Nizaro, dans l'Archipel, sous la redevance de 200 florins
d'or , par Ferdinand de Hérédia , grand-maître de Saint-
Jean. Il ne borna pas son attachement au pape et au roi
de Naples, il servit aussi le roi et le duc de Bourgogne.
Le premier lui fit présent d'une tasse et d'une aiguière
d'or (i), et le second lui donna une pension de quatre
cents livres (2). L'attachement qu'il eut pour les intérêts
de Louis II , duc d'Anjou , roi de Naples, comte de Pro-
vence, dont il avait été fait chambellan, par lettres du
i5 juin i382, (3), l'obligea de suivre ce prince après que
Ladislas, qui lui disputait le royaume , se fut rendu
maître de la ville de Naples, en iSgp. Ayant trouvé en
France les mêmes avantages qu'il abandonnait en sa pa-
trie, et y ayant fait venir ses enfants, il y acquit, pour
eux, les seigneuries d'Oise et de Villosc, dans la dernière
desquelles , Louis II , roi de Sicile, lui fit don de la
haute juridiction, par lettres patentes du 5 mai 1403,
données à Avignon, en présence de Jehan de la Tour, et
de Mathieu de Beauvau. Il fit son testament dans la même
ville devant Thomas Anasthasi , notaire , le 1 5 janvier
141 6, par lequel, après avoir ordonné sa sépulture dans
{i) Extrait du compte de Charles Poupart, argentier du Roi,
de l'an iSgS.
(2) Extrait du compte de Jean Poulette,' receveur-général des
finances en Bourgogne, de Tan iSqô.
(3) Histoire des Papes d'Avignon, par Baluze , tome V ,
page II 16.
36o i>E BRANCAS.
la chapelle de Saint - Nicolas, fondée par le cardinal de
Brancas, son frère, en l'église des Jacobins d'Avignon, il
lègue à Marcelle de Amorosis, son épouse, 80 onces d'or,
et veut, qu'à l'égard de son contrat de mariage, on se
conforme à la coutume de Naples; au chapitre de Téglise
de Barri, 17 onces d'or ; à Louis de Pazzis, son gendre, la
valeur de deux cuirasses qu'il avait eues de l'héritage
d'Agulphe de Pazzis , son père ; à Lisolo de Duras ,
écuyer du feu cardinal, son frère , ou à Jean de Duras,
son fils, 125 florins d'or; ordonne ySo ducats à son fils
Barthélemi , pour la dot de Richarde de Carette , son
épouse ; lègue 2,000 livres d'or à Jean de Brancas, son
autre fils, pour les dépenses qu'il a faites aux études de
Pierre-Nicolas de Brancas, et aux noces de Barthélemi ,
ses frères ; à ses filles , Catherine , Lisette , Angélique ,
et autre Catherine, 100 florins d'or ; recommande à son
épouse, Perrot Lombard, son écuyer, etc. ; institue ses
héritiers Pierre-Nicolas, Barthélemi et Jean de Brancas,
ses fils , et nomme exécuteurs de ses dernières volontés ,
le cardinal Regnault de Brancas, le cardinal de Salusses,
évéque de Lausanne , François de Conzié , archevêque
de Narbonne, et Marcelle (i) Amorosa, sa femme. Ses
enfants furent :
I.' Pierre- Nicolas, pronotaire apostolique , archi-
diacre d'Autun et de Limoges, lors du testament
de son père , créé depuis cardinal , selon Nostra-
damus et le P. Robert, enterré aux Dominicains
d'Avignon , près du cardinal de Brancas , son
oncle i
2." Barthélemi, dont l'article suit ;
3." Jean de Brancas , seigneur de Villosc, écuyer de
René d'Anjou , roi de Naples et de Sicile , et
comte de Provence, marié, par contrat du 5 fé-
vrier 141 9, avec Clémence d'Agoult, tille de Rai-
mond d'Agoult, V* du nom , dit Agoult d'A-
goult , baron de Thèse et de la Tour d'Aiguës,
seigneur de Barret, de Mizon, de Cipières, etc. ;
chambellan du duc de Bourgogne, et de Louis,
(i) L'Histoire des Grands Officiers de la couronne la nomme
Mariette.
DE BRANCAS. 36f
duc d'Anjou, II* du nom, roi de Naples et de
Sicile , comte de Provence , et de Louise de
Glandevez. Il fit son testament à Avignon, le i3
septembre 1455 , par lequel il ordonne qu'on
l'enterre dans l'église de Roquemaure , et qu'on
lui dresse un mausolée semblable à celui du car-
dinal Anglézi, qui git à la chartreuse de Bonpas,
sur lequel il veut que l'on pose sa statue de pierre,
en habit de chevalier. Clémence d'Agoult fit son
testament, le 28 juin 1488. Leurs enfants furent :
^1. Nicolas , nommé évêque de Marseille en
1445. II y reçut, le 7 mai 1447, le dauphin
Louis, depuis roi de France, XI" du nom,
dans son pèlerinage de la Sainte-Baume. Le
roi René lui donna pouvoir, en 1461 , de
traiter avec Charles d'Anjou , comte du
Maine , du mariage d'Anne de France , fille
du roi Louis XI , avec Nicolas d'Anjou ,
marquis de Pont-à-Mousson , qui n'eut pas
lieu. Il mourut le premier avril 1466 ;
B. Buffile , seigneur d'Oise , chancelier du roi
René , et maître d'hôtel de Jean, duc de
Calabre , ainsi qualifié dans les lettres de
1466, qui lui permettent de recueillir la suc-
cession de révéque de Marseille , son frère. Il
se signala au service de son prince, dans le
royaume de Naples , et surtout à la journée
de Sarno, et ne l'abandonna jamais dans ses
disgrâces. Il fut témoin, en i5oi, avec son
frère Jean-Baptiste, seigneur de Valauris, au
mariage de Gaucher de Brancas , II* du nom.
On ne sait s'il fut marié, mais il mourut
sans postérité ;
C Jean- Baptiste, seigneur de Villosc et de
Valauris, écuyer de Louis d'Anjou, III* du
nom, roi de Naples et de Sicile, comte de
Provence. 11 est qualifié conseiller et cham-
bellan du Roi , dans une quittance de 3o liv. ,
qu'il reçut le 4 juillet 1472, pour ses gages
de châtelain de Montferrand , de l'année 1471,
son sceau tsi chargé d'une fasce accompagnée
de quatre jambes de lion. 11 obtint une pension
362 DE BRANCAS.
de 600 livres , en 1477. Il eut pour fils Nico-
las de Brancas, seigneur de Villosc, qui fui
père de :
a. CharleSj seigneur de Villosc , qui eut
pour fils Simon de Brancas, seigneur de
VillosCj demeurant à Avignon^ en 1622,
il eut pour enfants : a, Charles ; — b. Pom-
pée ; — c. Gabrielle^ mariée à Joachim
de Simiane^ seigneur de la Coste et de
Châteauneuf, né en 1601, fils de Fran-
çois de Simiane, 11^ du nom, seigneur
de la Coste , et d'Anne de Simiane ,
dame de Châteauneuf •
b. Pierre de Brancas , dont on ignore la
destinée ;
c. Jules de Brancas , gentilhomme ordi-
naire de la chambre du Roi, qui donna
quittance le 12 avril i562, de 240 liv.,
sur une pension qu'il avait , de 2880 liv. ,
et reçut de Raoul Moreau, trésorier du
Roi, 2160 livres, pour neuf mois de sa
dite pension, le 14 Juillet i566 ;
D. François de Brancas, mort en bas âge ;
E. Elips, ou Elise, aliàs Elpide de Brancas,
femme d'Hugues de Villeneuve, baron de
Vence. Elle fit son testament en i56o;
F. Marguerite de Brancas , mariée avec Louis
Grimaldi , seigneur de Levens , des Tour-
rettes et de Raimplais, fils de Pierre Gri-
maldi, baron de Beuil;
G. Françoise, morte jeune ;
4." Catherine, religieuse de l'ordre de Saint-Domi-
nique, à Sainte-Prazède d'Avignon ;
5." Autre Catherine, mariée, lors du testament de
son père, à Garel Brancacio , son parent, au
royaume de Naples ;
6." Angélique de Brancas , mariée , le 1 2 février
1407, à Raimond de Forcalquier, baron de Cé-
reste , dont vint, entre autres enfants , Gaucher
de Forcalquier , baron de Céreste , évéque de
Gap, qui, par son testament du 22 juillet i483,j
reçu par Rufon et Rambault, fit son héritieri
George de Castellane, seigneur de Montmeyran^
DE BRANCAS.. 363
son neveu, à condition de porter le nom et le<i
armes de Forcalquier , avec substitution, à Gau-
cher de Brancas , I" du nom , son cousin-ger-
main , et à ses enfants.
Fille naturelle.
Alix, ou Alisette , de Brancas , mariée à Louis de
Pazzis , citoyen d'Avignon.
III. Barthélemi de Brancas, seigneur d'Oise , fit,
le 5o mars 1418 , avec Jean de Brancas , son frère, une
traite avec le prieur des Jacobins d'Avignon , sur la do-
tation de la chapelle de Saint-Nicolas , fondée par le car-
dinal de Brancas, son oncle. Il épousa , i." en 14 16,
Richarde de Caretio , des marquis de Final, mentionnée
au testament de Buffile de Brancas, son beau-père; 2.° Isa-
belle de Saluces, des marquis de Saluces, laquelle, après la
mort de son mari, fonda une chapelle dans l'église col-
légiale de Saint-Pierre d'Avignon , sous l'invocation de
Notre-Dame de Pitié, qu'elle dota des biens et des di-
rectes qu'elle avait dans la ville de l'Isle , en Venaissin ,
et dont elle donna Je droit de représentation à ses deux
fils , par acte passé devant Agulhari, notaire d'Avignon,
le 25 avril 1471. Barthélemi fit son testament, dont il
nomma exécuteurs , George de Saluces , évéque de Lau-
zanne , Gaucher de Forcalquier , évéque de Gap , et
Palamède de Carretto , évéque de Cavaillon , reçu par
Pierre Oxagos, notaire de cette ville, le 23 octobre 1450,
par lequel il veut être enterré dans la chapelle de Brancas ;
à l'église des Frères prêcheurs d'Avignon. De son second
mariage sont issus :
!.• Gaucher, dont l'article suit;
2.° Jean , co-héritier de son père; c'est peut-être
le même qui est qualifié seigneur de Villanove,
conseiller et chambellan du Roi , et son châtelain
de Montferrand , dans une quittance de trente
livres pour ses gages du terme de Noël , avant le 4
juillet 1472 , signée Jehan de Brancas, et scellée
d'un sceau aux armes de Brancas ;
?.» Hélène, qui épousa, en 1442, Louis de Por-
cellet , seigneur de Fos , nls de Bertrand de Por-
cellet, IV" du nom , seigneur de P'os , et de
Jeanne d'Arlatan ;
^* Anne , mariée , le 14 mars 1453, à Jean, vicomte
3$4 PE BRANGAS.
d'Uzès , fils de Robert, 11= du nom, vicomte
d'Uzès, et de Gillotte de Précigny. Elle eut etî
dot, de Barthélemi, son père, 5, 5oo florins, et
5oo autres, pour ses robes et équipages. Elle testa
le I 3 octobre 1487 et le 1 1 maro 1 504;
5." Françoise, j
6. " Agnès, I dont on. ignore la destinée.
7.*' Alix ou Alisette, )
IV. Gaucher de Brancas , I" du nom , seigneur
d'Oise, de Villeneuve et de Vitrolles en Provence , de
Robiou , de Beaumont, de Laques , et de Taillades au
comtat Venaissin , acquit la seigneurie de Maubec au
même pays, le 7 février 1477, et en rendit hommage au
pape Alexandre VI, entre les mains de Galéas du Roure
évêque de Savone, recteur du comtat Venaissin , les 19
janvier et 7 février 1499. Il avait épousé, i.° par contrat
passé devant Raimond de Cuers, notaire de Toulon , le
16 avril 1471, Antoinette de Villeneuve, fille d'Arnaud ,
marquis de Trans et des Arcs, et d'Honorée de Baschi ;
2." Isabelle Comtour de Sagnes, veuve d'Astorgue , ba-
ron de Peyre, et fille unique de Pierre Comtour, dit de
Sagnes , seigneur de Sagnes , de Luc , de Vaux et de la
Daille, et de Simonne de Poitiers de Saint- Vallier. Du
premier lit est issu:
V. Gaucher de Brancas, II" du nom, dit de Forcal-
quier, seigneur d'Oise, etc., chambellan du roi Louis XII,
qui recueillit l'héritage de Gaucher de Forcalquier , son
parrain et son oncle à la mode de Bretagne, par la mort ,
sans enfants, de Georges de Castellane , auquel il avait
été substitué. Il fut député, avant i532, au pape Clé-
ment VII, pour solliciter, de la part des états du comtat
Venaissin, la confirmation des privilèges de la province.
II obtint du roi Louis XII, par lettres données à Gap,
en novembre 1499 , le renouvellement des franchises
accordées à ses ancêtres , pour les terres de Céreste , Vi-
troles et Montjustin, situées en Provence , ce qui lui fut
encore confirmé par Louise de Savoie, duchesse d'An-
goulème , mère du roi François I"'', et régente, par
lettres données à Marseille, en janvier i5i5, en consi-
dération des services par lui rendus au feu roi , en l'état
cl office de chambellan et conseiller. 11 fit son testament .
dans l'étude de maitre Boniface de Séguiran. avocat . et
DK BRANCAS. $^65
devant Emmanuel Rainaud, notaire à Aix, le 27 oc-
tobre 1 545, par lequel, après plusieurs legs à ses petits-
rtls ei petites-filles, il reconnaît que les biens de la maison
de Céreste lui sont échus au profit des aines de la maison
de Brancas, et par un codicille du 27 avril 1546, il ins-
titua Ennemond de Brancas, son fils puîné, son héri-
tier, auquel il substitua ses autres enfants. Il avait épousé,
par contrat passé devant des Arzeliers, notaire à Bau-
mes, le 21 février ;5oi, Isabelle de Montauban, dame,
en partie, de la baronnie de Saint-Andrê-en-Beauchéne,
fille de Claude, dit d'AgJult, baron de Saint - André ,
seigneur de Saint - Julien, de Beaudiner , de la
Roche , etc. , et de Catherine de Peyre , sa première
femme. De ce mariage, sont issus :
I .'Gaspard, dont l'article suit,
2." André, seigneur de Beaumont, mort sans al-
liance avant son père;
3." Ennemond, auteur de la branche des ducs de
Villars, pairs de France, rapportée ci-après ;
4.° Marguerite de Brancas, substituée à son frère
Ennemond, mariée en 1347, avec Jean de Pon-
tevès, des comtes de Carces, grand-sénéchal et
lieutenant de Roi en Provence.
VI. Gaspard de Brancas dk Forcalquier, baron
Je Céreste, seigneur de Villeneuve, était mon lors du
testament de son père de l'an i545. Il avait épousé, le
12 mai 1534, Françoise d'Ancezune, fille de Jem
d'Ancezune, chevalier, seigneur de Cadolet, baron de
Caderousse, bailli de Gévaudan, lieutenant-général de
l'artillerie de France , et capitaine ou maître des poris
de la sénéchaussée de Carcassonne, et de Marie de Crus-
sol d'Uzès. II en eut :
I .* Jean, dont l'article suit ;
2." Isabelle , légatrice de son aïeule , mariée avec
Qaude Villeneuve, baron de Vence, chevalier
de l'ordre du Roi, gouverneur de Draguignan ,
qui se remaria en i56i, avec Françoise Grimaldi
d'Antibes ;
3.° Jeanne, mariée, en i56o, à Claude de Grasse,
comte du Bar ;
4.° Madelaine de Brancas, mariée, i.** le 10 jan-
vier 070, avec Etienne de Mantin, seigneur de
366 i>E BRANCAS.
Montboneau en Dauphiné, chevalier de Tordre du
Roi; 2." le 3o avril i585, avec Jean de la Cëpède,
seigneur d'Aigalades, premier président de la
chambre des comptes et aides de Provence;
3." Laurent de Malespine, de la ville d'Aix.
Vil. Jean de Brancas de Forcalquier, baron
de Céreste, de Villeneuve, de Vitrolles, seigneur de
Montjustin , etc. , déclaré et reconnu héritier de son
aïeul, par arrêt du parlement de Provence, contre son
oncle Ennemond , le 21 octobre i556, servit sous
Henri IV dans les guerres de Provence, et se distingua
particulièrement à la bataille de Vuion , où il mérita
que le roi lui fît présent de sa propre épée. Il épousa, le
19 novembre i563, Camillo Grimaldi , fille de Gaspard,
II" du nom, seigneur d'Antibes, de Gagnes et de Cour-
bons, et de Jeanne de Quiqueran-Beaujeu, dont il eut :
VIII. Henri de Brancas de Forcalquier, baron
de Céreste, de Robion, de Villeneuve, etc. , mort en i656.
Il avait épousé, par contrat du 2 juin i6o3. Renée
d'Oraison, fille d'André d'Oraison, baron de Boulbon,
seigneur de Soleiilas, en Provence, et de Jeanne d'Arces.
dame de Livarot. Ses enfants furent :
I .° Honoré, dont l'article suit ;
2." Toussaint, seigneur du Castellet, dit l'abbé de
Céreste, mort le 9 septembre 1700;
3." François, baron de Vitrolles et de Villeneuve,
en Provence , qui fit plusieurs campagnes en
qualité d'aide -de - camp de Gaston de France,
duc d'Orléans , des ducs d'Angoulême et de
Joyeuse. 11 testa, à Avignon, le 3i août 1666,
en faveur de son épouse et de ses enfants , aux- " )
quels il substitua, en la baronnie de Villeneuve,
Henri de Brancas - Forcalquier, son neveu. II
mourut, le 3 septembre suivant, et son corps fut
porté à Villeneuve, pour y être inhumé dans la
chapelle qu'il avait ordonné d'y bâtir sous l'invo-
cation de Notre-Dame des sept douleurs. 11 avait
épousé, le 3o octobre 1647, Hélène Aimon,
morte en 1684, fille de Gaspard Aimon, et de
Marguerite Bonneau. Ses enfants furent:
DE BRANCAS. -Jgy
A. Joseph-Gaspard , cornette dans le régi-
ment de Harcourt , mort à Mons sans pos-
térité en 1684 ;
5. Toussaint , mon à Avignon le i3 octobre
1666 ;
C. Henri de Brancas , baron de Villeneuve,
né le 9 juillet ibSg , viguier d'Avignon en
1692 ; premier consul de cette ville en
ijor ; de celle d'Aix en 1705 ; procureur
du comté de Provence ; mort à Avignon le
10 février 1710. Il avait fait son testament
le 1 1 mai 1689 ; et avait épousé, par contrat
du 18 novembre 1681, Louise de Porcel-
let, dame de Laudun, en Languedoc, fille
d'Henri de Porcellet. marquis d'Ubaye et
de Louise d'Albenas. Il eut de ce mariage :
a. Henri-Joseph , mort à Avignon le 16
septembre 171 1, âgé de vingt-cinq ans ;
b. Louis-Toussaint , capitaine des gardes
de la Reine douairière d'Espagne, veuve
du roi Louis I";
c. Andrc-Louis , mort jeune à Laudun ;
d. Antoine-Thomas , lieutenant au régi-
ment d'Aunis , infanterie . mort à
Douay le 1 1 novembre 171 2 ;
e. Louis-François-Toussaint , mort jeune
à Laudun ;
/. Henri-César- Raimond- Hyacinthe , dit
le baron de Lascours ; né en 1698 ; capi-
taine, puis, b 3 juin 1734, colonel du
régiment d'Aunis, infanterie , par la
démission volontaire du chevalier de
Brancas , son cousin, de la branche de
Courbons. Il s'en démit , à cause de ses
infirmités en 1743. Il avait épousé, en
. 1742, Virginie de Berton-Crillon, fille
de Félix-François de Berton , duc de
Crillon et de Marie-Thérèse pabry de
Montcault. Il a eu de ce mariage, Marie-
Anne-Candide de Brancas , mariée à
Charles-Emmanuel-Vincent Ferrero de
Pallas, noble piémontais , fils du mar-
quis d'Ormea ;
368 DE BRANCAS.
g-. Joseph-Laurent-Vincent , dit l'abbé de
Brancas , chanoine de la Sainte-Chapelle
de Paris et de la cathédrale de Chartres,
précédemment aumônier du Roi, né
en 1700 ;
h. André- François , sieur de Boisdasson ,
né le 12 juin 1702 ; c'est peut-être lui
qui fut abbé d'Àulnay, dans le comtat
Venaissin, et mourut en 1758. Il est
connu par plusieurs ouvrages sur la
physique et l'astronomie ;
/. N..., femme de Pierre Benaud de Lu-
bières, seigneur de Roquemartine, du
Breuil et d'Aureilles, conseiller au par-
lement de Provence ;
k. Hélène-Thérèse , mariée , au mois de
mars 18 10, avec Justin d'Astier, baron
de Montfaucon, dont elle était veuve en
1737;
/.Marie-Marguerite, née le 9 avril 16S4,
religieuse bénédictine en l'abbaye de
Saint- Laurent d'Avignon, le 5 mai 1700 ;
m. Marie-Anne , née le 28 juin 1686 , reli-
gieuse en la même abbaye , le 3o juillet
1701 ;
«. Marie-Gabrielle, morte jeune ;
o. Thérèse-Françoise, née le 4 mars 1693 ;
p. Eulalie-Euphrosine-Candide-Gabrielle ,
née le 2 3 juin 1694, religieuse clariste
à Avignon, le premier septembre 1708 ;
q. Marie-Thérèse, née le 27 juin 1703, re-
ligieuse au même monastère, le 27 avril
1 708 ;
r. Marie - Marguerite - Gabrielle , morte
jeune ;
D. Marie-Marguerite, mariée, le 17 avril 1668,
avec Alexandre de Villeneuve, baron de Vence,
morte en 171 3 ;
"£' xl^\^V • ! mortes en bas âge ;
>. Madelaine, ) °
G. Anne-Gabrielle , née le 18 janvier 1666,
mariée, le 19 décembre 1687 , à François-
DE BRANCAS. J69
Quenin de Suarez, seigneur d'Aulan et du
Pouet, à Avignon ;
4.'* Marguerite, mariée en 1626, à Sextius d'Es-
calis, dit de Sabran, baron d'Ansouis et de Bras,
seigneur de Saint-Martin et de Bellegarde ;
5.* Anne-Thérèse, mariée avec Henri de Porcellet,
marquis d'Ubaye.
IX. Honoré de Brancas de Forcalqlmer, baron de
Céreste et de Villeneuve, eut divers emplois considéra-
bles dans les armées, fut mestre de camp, et ayant été
contraint de quitter le service à cause de ses infirmités ,
il fut gouverneur de la ville d'Apt, et reçut dans sa re-
traite diverses lettres de remerciement du roi Louis XIV,
en i65i, et du pape Alexandre VIII, le 14 août i655.Il
avait épousé, i ." Ie2i février i635, Marie de Castellane,
fille de Louis-François, dit d'Adhémar, comte de Gri-
gnan, et de Jeanne d'Ancezune Venejan ; 2.° Françoise
de Cambis, fille de Paul de Cambis, seigneur de la Fa-
lêche, et de Gabrielle de Rodulp de Saint-Paulet ; elle
testa le 28 juillet 1698. Ses enfants furent :
Du premier lit :
I .• Henri, dont l'article suit ;
Du second lit:
2.° Paul-Joseph, mort jeune ;
3.* André-Joseph de Brancas, marquis de Cour-
bons, comte de Rochefort, baron de Villeneuve
et de Vitrolles, seigneur de Sa in t- Roman -de-
l'Aiguille, premier consul de la ville J'Aix et procu-
reur du comté de Provence en 1690, nommé gou-
verneur de Beaucaire au mois de février 1697, ^^^^
mourut au mois de juin I709,ayant fait son tes-
tament le 4 du même mois. 11 avait vendu la sei-
gneurie de Vitrolles à Louis Brancas, son neveu,
et avait épousé, i.° le 5 août i683, Ursule de
Porcellet, qui testa le 3 septembre 1704 et le 12
décembre 1706, fille d'Henri de Porcellet, mar-
quis d'Ubaye, et de Louise d'Albenas, dame de
Laudun ; 2.' Louise Escudier, veuve de Pierre de
l'Arche, de la ville de Beaucaire. Ses enfants
furent :
9» «4
3yo DK BRANCAS.
Du premier lit :
a. André-Joseph, aliàs André-Louis, marquis
de Courbons, comte de Rochefort, seigneur
de Saint- Roman, gouverneur de Beaucaire,
après son père, en 1709; marié, en 17 17,
avec Jeanne Tache, fille de Marc-Antoine
Tache, sieur du Devers, et de Madelaine
Roux ; sans enfants en 1737-
b. Antoine-Thomas, chevalier de Malte, capi-
taine de cavalerie dans le régiment de Berri.
Il servit au siège d'Aire, en 1710, avec dis-
tinction , sous le comte de Guébriant , en
considération de quoi, le Roi lui donna ,
immédiatement après ce siège , le régiment
d'Aunis, infanterie. Il fut élevé au grade de
brigadier des armées du Roi, à la promotion
du 3 avril 1721 ;
Du second lit :
c. Henri, chevalier de Malte, colonel, du régi-
ment d'Aunis, en 1708 ;
4.° Gabrielle, mariée, en 1674, avec Joseph de
Valbelle, marquis de Tourves, seigneur de Saint-
Simphorien, président à mortier au parlement de
Provence, fils de Jean-Baptiste de Valbelle, sei-
gneur de Saint-Simphorien, de la Tour, de Be-
vons, marquis de Tourves, et de Marguerite de
Ventimille ;
5.° Françoise, religieuse aux dames de Saint-Bar-
thélemi, à Aix;
6." Autre Gabrielle, religieuse à Forcalquier.
X. Henri de Brancas de Forcalquier, II" du nom,
marquis de Céreste, baron du Gastellet, par érection du
roi Louis XIV, par lettres patentes du mois de janvier
1674, eut des emplois dans la marine. II est qualifié dans
le contrat de mariage de son fils, prince de Naxis (Nazira) ,
marquis de Céreste, premier gentilhomme chrétien du
royaume de Naples, aîné et chef de la maison de Bran-
cas, en France. Il fut grand sénéchal de Forcalquier, et
s'établit à Pernes, près de Carpentras, à Toccasion du
mariage qu'il y contracta le 28 avril 1671, avec Do-
rothée de Cheilus, morte à Paris le 20 décembre 1734,
DE BRANCAS. 3yî
tille unique et héritière d'Esprit de Cheilus, seigneur
de Saint-Jean , et co-seigneur de Venasque et de Saint-
Didier , et de Jeanne de Chastellier. Il mourut le 25
janvier 1 700, laissant de son mariage :
I .° Louis, dont l'article suit ;
2." François- Elzéar, capitaine de cavalerie , mort
dans les guerres d'Italie ;
3." Esprit-Joseph , colonel d'un régiment d'ii.fan-
terie, mort à Paris en 171 2 ;
4.° Henri - Ignace , docteur en Sorbonne , nommé
en 1706 à l'abbaye de Saint - Geldas aux - Bois ,
ordre de Saint-Benoît, au diocèse de Nantes, et
à celle de Chambre-Fontaine, ordre de Prémon-
tré, au diocèse de Meaux, sacré évéque de Li-
zieux en 171 5 ;
5.° Paul -Elsprit, officier de cavalerie , tué à la ba-
taille d'Almanza, en Espagne, en 1707, faisant
les fonctions daide-de-camp de son frère aîné ,
alors maréchal des camp^ et armées du Roi ;
6." Jean - Baptiste - Antoine, docteur de Sorbonne,
aumônier du Roi le 2 3 septembre 17 17, abbé
de Saint- Père de Melun le 6 novembre suivant,
agent général du clergé en 1720 et 1723, con-
seiller d'état, nommé évéque de la Rochelle le 17
avril 1725 , transféré en 1729 à l'archevêché d'Aix ,
et pourvu la même année à l'abbaye de Montmo-
rel , ordre de Saint - Augustin , au diocèse d'A-
vranches ;
7.° Buffile-Hyacinthe-Toussaint, dit le comte de Cé-
reste , capitaine- lieutenant des chevau - légers
d'Anjou, nommé en 1725 ambassadeur extraor-
dinaire à la cour de Suède, et au mois de sep-
tembre 1727 , ministre plénipotentiaire au congrès
de Soissons , conseiller d'état d'épée en 1734 , par
la démission du marquis de Brancas, son frère aîné,
mort à Paris , le 25 avril 1754 , de la petite vérole ;
8.» Jeanne-Marie , religieuse à l'abbaye de Sainte-
Croix d'Apt;
g." Anne - Thérèse, mariée à Pierre - Balthazar de
Fougasse , seigneur de la Bastie-Rainaud , ci-
devant envoyé extraordinaire à Florence;
10." Marie-Thérèse , femme de François des Roi-
372 ^ DE BRANCAS.
lands, dit de Gantelme , marquis de Reilhanette
et de V'^eynes ;
1 1.° Renée-Elisabeth, religieuse aux dames de Sainte-
Elisabeth, à risle, au comtat Venaissin ;
12." Henriette-Dorothée, mariée au marquis d'Agoult,
seigneur de Chanousse et de Montjay ;
13." Henriette - Marie de Brancas , religieuse fran-
ciscaine au monastère de Sainte-Elisabeth.
XI. Louis DE Brancas de Forcalquier , marquis de
Céreste , dit le marquis de Brancas, premier chrétien par
la grâce de Dieu et de Saint-Pierre , baron du Castellet-
de-Villors, seigneur de Robion, de Vitrolles , de Mont-
justin , de Juvisi , etc., prince souverain titulaire de Nizaro
dans l'Archipel, chevalier des ordres du Roi et de la
Toison d'or, commandeur de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, conseiller d'état ordinaire d'épe'e, lieu-
tenant-général des armées du Roi et au gouvernement de
Provence, gouverneur de Nantes et du pays nantais, et
commandant en Bretagne , naquit au mois de janvier
1672. 11 commença de servir dans les mousquetaires en
1689 , fit la campagne de 1690 , sous monseigneur le
Dauphin, en Allemagne, et accompagna le Roi au siège
de Mons, en 1691. Il entra dans le service de la marine
. l'année suivante, et y servit pendant sept ans ; se trouva
aux sièges de Roses , de Palamos , de Barcelonne , en 1694 >
1695 et 1697. Ayant depuis obtenu le régiment d'Orléans ,
infanterie, il servit au siège de Keiservert, voulut s'en-
fermer dans la place et y fut blessé. Ce fut pendant ce
siège , qu'ayant commandé une sortie avec beaucoup de
succès, le Roi le nomma brigadier de ses armées le 4 août
1702. Il acheva cette campagne en Flandre sous le duc de
Bourgogne , et servit , la campagne suivante , sous le
maréchal de Villeroy, pendant laquelle il fut détaché,
avec une partie de l'armée commandée par M. de Pra-
contal , pour joindre le maréchal de Tallard devant Lan-
daw, en 1704. Il suivit le roi d'Espagne à la campagne
de Portugal, et fut fait maréchal de camp le 26 octobre
de la même année. Il commanda un corps de troupes aux
siège de Gibraltar et de Barcelonne, en 1705 et 1706, et
fut chargé l'année suivante, par le marquis de Bray , de la
conduite du siège de Ciudad- Rodrigo, sur les frontières
de Portugal. Il fut nommé , à la fin de cette même année
DE BRANCAS. SyS
( '707 y } envoyé extraordinaire à la cour de Madrid , et
deux ans après, commandeur de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, avec une pension de 3ooo livres. 11 servit
en 1710 en qualité de lieuienant-genéral des armées du
Roi, dans l'armée de Roussillon , sous le duc de
Noailles, et la commanda en chef pendant le voyage
que lit ce général envoyé à la cour d'Espagne. Nom-
mé gouverneur de Gironne, le 12 février 171 1 , il
s'acquit beaucoup de célébrité dans tout le cours de ce
fameux siège , forme' par le comte de Stharemberg ,
ayant sacrifié des sommes immenses pour faire subsister
sa garnison pendant plus de huit mois. Ce fut en consi-
dération de sa belle conduite qu'il fut créé chevalier de
la Toison d'or, au mois de février 171 3, dont il reçut le
collier à Madrid, le 26 novembre suivant. En 1714, il
fut nommé ambassadeur extraordinaire en Espagne ; après
la mort de Louis XIV, il fut fait, le 7 septembre 1715,
conseiller au conseil de l'intérieur du royaume, et chargé
de la direction générale des haras, qui lui fut conservée
même après la suppression des conseils. Il fut nommé,
en juillet 17 18, lieutenant-général au gouvernement
de Provence , avec un brevet de retenue de 200,000 liv.,
et en 1719, conseiller d'état d'épée, charge dont il
se démit en 1734, en faveur du comte de Céreste, son
frère. Il tint, en 1720, les états de Provence, et retourna
dans cette province en 172 1, pour y rétablir l'ordre et
la tranquillité, que la peste avait interrompus; fut nom-
mé chevalier des ordres du Roi à la promotion du 3 fé-
vrier 17:4, et en reçut le collier dans la chapelle du
château de Versailles, le 3 juin suivant ; nommé ambas-
sadeur extraordinaire en Espagne, pour la seconde fois,
après la réconciliation des deux cours (1727), il arriva
à Madrid le premier juin, avec son fils aîné, et eut sa
première audience du Roi le surlendemain. Il fut pourvu,
pendant son séjour dans cette cour, du gouvernement de
Neuf-Brissack, au mois de janvier 1729, et nommé, le
i5 février 1730, grand d'Espagne de la première classe,
dignité dont il prit possession avec l'agrément du Roi,
en se couvrant en présence de S. M. Catholique, le 17
mai suivant , à Soto de Roma, près de Grenade. Il se
démit au mois d'avril 1738 du gouvernement de Neuf-
Brissack, et obtint du Roi celui de Nantes et du pays
nantais, et le commandement de la Bretagne , vacants
3j4 Dli; BRANCAS.
par la mort du marcchal duc d'Estrées, pair et vice-amiral
de France. Il reçut le bâton de maréchal de France le 1 1 fé-
vrier i74i,et mourut le 9 août lySo, âgé de 7g ans. 11
avait épousé par contrat du 24 janvier 1696, Elisabeth-
Charlotte Candide de Brancas, fille de Louis-François
de BrancaSj duc de Villars, pair de France, et de Louise-
Catherine-Angélique de Fautereau de Mainières, sa troi-
sième femme. Elle est morte le 26 août 1741. De ce ma-
riage sont issus ;
i.° César-Antoine , né le 24 octobre 1697, mon
le 7 juin 1698 ;
2.° Louis-Henri , né le 12 septembre 1698, mort
en bas âge ;
3.° Louis-Buffile , dit le comte de For cal qui cr, lieu-
tenant-général du gouvernement de Provence^ en
survivance de son père, marié, le 6 mars 1742,
avec Marie-Françoise-Renée de Carbonnel-Canisy,
veuve du marquis d'Antin, vice- amiral de France;
il mourut sans enfants, le 3 février 175 3;
4.° Charles-François , dit le marquis de Céreste, né
le 24 février 1715, officier de la marine; mort à
Toulon , le 26 septembre 1738 ;
5.° Louis-Paul, dont l'article suit;
6." Marguerite-Candide, née le 20 septembre 1699,
vivante en 1 7 1 5 ;
7.° Susanne-Dorothée , née le 6 septembre 1700;
morte le i5 juillet 1701 ;
8." Françoise-Gabrielle, mariée, le 3o mai 1723,
à François-Louis le Tellier, marquis de Louvois,
dit le marquis de Souvré, lieutenant-général pour
le Roi, en survivance, des provinces de Béarn et
de Navarre, capitaine dans le régiment Royal-
■Cravatte, cavalerie, fils de Louis-Nicolas le Tellier
de Rebenac, marquis de Souvré et de Louvois,
chevalier des ordres du Roi, maître de sa garde-
robe, etc., etc., et de Catherine-Charlotte de Pas
de Feuquières, comtesse de Rubenac. Elle mourut
en couches , le 26 octobre 1724;
9.° Marie-Josephe, religieuse à la Visitation du fau-
bourg Saint-Germain, où elle fit profession , le
26 novembre 1726 ;
10.° Autre Françoise-Gabrielle, née le 7 septembre
1703, abbesse de l'abbaye de Préaux, en 1732.
Dt BRANCAS. ^j5
1 1 .» Marie-Thérèse, mariée, le i 3 mars 1726, avec
Jean-Anne-Vincent de Larlan de Kercado, comte
de Rochefort, marquis de la Hadiais, en Bretagne,
guidon de la gendarmerie, en 1738.
XII. Louis- Paul deBrancas deForcalquier, né
le 25 mai 17 18, reçu chevalier de Malte de minorité,
capitaine de cavalerie dans le régiment de Piémont, au
mois de novembre 1737, mestre-de-camp d'un régiment
de cavalerie, ci-devant Ancenis, au mois de novembre
1739, fait brigadier des armées du Roi, le i" mai 1745,
maréchal de camp, en 1748, marquis de Céreste et grand
d'Espagne, par succession fraternelle, le 3 lévrier 1753 ,
lieutenant - générai au gouvernement de Provence, le
i** avril suivant, lieutenant-général des armées du Roi,
le 17 décembre 1739, chevalier des ordres, le 7 juin
1767, titré duc de Céreste-Brancas, le 16 février 1785,
avait épousé, par contrat du 9 mars 1747, Marie- Anne-
Renée-Jacqueline Grandhomme de Gizieux, dame de
compagnie des Dames de France, tille unique de Pierre-
Simon Grandhomme, seigneur de Gizieux, en Anjou,
maître ordinaire des cérémonies de France, et de Marie-
Anne de la Motte. De ce mariage sont issus:
I .° N.... , dit le prince de Ni\aro, né le 6 juin 1750,
mort en 1752;
2° Françoise- Renée - Candide de Brancas, née le
22 avril 175 1, morte sans alliance.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs d'Oise, ducs de Villars-Brancas, pairs de France.
VI. Enncmond, aliàs Aimon, Animon de Brancas ,
seigneur et baron d'Oise, de Villosc et de Villars , en
Provence, de Beaumont, de Maubec, au comtat Ve-
naissin, chevalier de l'ordre du Roi, troisième tils de
Gaucher de Brancas, II* du nom, dit de Forcalquier,
et d'Isabelle de Montauban, accompagna le roi Henri II,
en Allemagne, en i552. Il se signala sous Charles IX, en
1 569, aux journées de Jarnac et de Montcontour, à la
tôte de 4000 Provençaux, qu'il avait levés à ses dépens. Il
éfousa, suivant le choix et la volonté du Roi Henri III,
et par contrat du 18 janvier i553, passé devant Bernard
Bouffins et Pierre Trotaud , notaires de Narbonne ,
3^6 DE BRANCAS.
Catherine de Joyeuse, qui se remaria avec Claude de
Berton, seigneur de Crillon^ chevalier des ordres du Roi.
Elle était fille de Jean, vicomte de Joyeuse, chevalier de
l'ordre du Roi , gouverneur de Narbonne , lieutenant -
général au gouvernement du Languedoc, et de Françoise
de Voisins, baronne d'Arqués. Elle fit son testament
devant Colin Tache, notaire d'Avignon, le 26 avril 1608,
par lequel elle fait un legs à Georges de Brancas, Tun de
ses enfants, né après le testament que son mari avait
fait devant Pierre Arnoux, notaire d'Oppède, le 7 no-
vembre i568, par lequel, après avoir ordonné sa sépul-
ture dans l'église collégiale de l'Isle, en Venaissin, il
lègue à sa femme, tout ce qu'il avait à Maubec, à la Tour
de Sabran, à Lagnes et à Taillades, au diocèse de Ca-
vaillon, à Baptiste, son fils cadet, la baron nie de Villars,
au diocèse d'Apt; institue son héritier, Gaspard, son fils
aîné , et lui substitue André-Baptiste , son autre fils.
Leurs enfants furent :
i.° Gaspard, baron d'Oise, seigneur de Maubec,
de Beaumont, etc. , chevalier de l'ordre du Roi,
viguier de Marseille, en i6ig. Il donna quittance
de ses appointements de guidon de la compagnie
de cinquante lances du comte de Garces (de Pon-
tevès), le 29 Juin 1576, signée d'Oise, et scellée
de Brancas. Il fut un des seigneurs qui assiégèrent
Salon, le 24 janvier iSgo, pendant ^es troubles
de la Provence, et mena au secours de la ville
d'Aix, assiégée par le duc d'Epernon, deux com-
pagnies de gens de guerre, le 12 juillet iSgSjse
distingua, en plusieurs occasions, pour le service
de la ligue, et particulièrement dans un sanglant
combat donné entre les lieux de Vidauban et de
Pignans, le 7 juillet 1590,011 à la tête de qua-
rante maîtres, il fit une vigoureuse résistance aux
sieurs de Buoux et du Poët (de Pontevez et Marcel
Blain). Il avait été institué héritier de François
d'Agoult, baron de la Vallée de Sault, au diocèse
de Carpentras, par son testament du 6 octobre
1557, et avait épousé, i." Françoise de Castel-
lane-Adhémar, fille de Gaspard de Castellanc,
dit d'Adhémar, comte de Grignan, et de Lucrèce
Grimaldi ; 2.° Diane Gérard , fille de Pierre ,
seigneur d'Aubres , et de Diane - Françoise de
DK BRAN CAS. 377
Chàte auneUt. Il hi son testament à llsle, en Vcnais-
sin, le 28 avril 1608, y mourut sans postérité, en
1620, et fut enterre dans Icglise collégiale de
cette ville, en la première chapelle du côté de
l'ëpître, où se voyait l'épitaphe que sa seconde
femme y fit dresser ;
2.° Andre-Baptiste, seigneur de Villars, amiral de
France, capitaine de cent hommes d'armes des
ordonnances du Roi, son lieutenant-général aux
bailliages de Rouen , de Caux et au Pont-de-
l'Arche, gouverneur du Havre-de-Gràce, etc. 11
soutint, pour la ligue, le siège de Rouen, contre
Henri IV, en 1392 : mais après l'abjuration de ce
prince, en 1 594, il lui remit la ville. Le duc de
Sullv avait été chargé de négocier avec lui pour le
détacher de la ligue ; cette négociation était sur
le point d'être conclue , lorsqu'on persuada à
André-Baptiste de Brancas , seigneur de Villars ,
que le duc de Sully avait formé le projet de
s'emparer de sa personne, pour le faire assassiner.
11 arrache sur le champ le traité des mains du
duc de Sully, et le jette au feu. La modération
de ce dernier calma ses emportements , tout
fut éclairci , et le seigneur de Villars , après
avoir fait pendre l'auteur de l'imposture, signa
son traité. Il fut fait gouverneur de Rouen, de
Calais, et pourvu de la charge d'amiral de France,
pour la démission du maréchal de Biron, avec un
brevet de retenue de i5o mille écus, le 23 août
î594, et prit, en cette qualité, séance au parle-
ment, le 3o septembre suivant. Il fut nommé
chevalier des ordres du Roi, le 9 janvier iSgS,
mais il ne put être reçu, ayant été fait prisonnier
par les Espagnols, près de Dourlans, en Picardie,
et assassiné de sang- froid, par l'ordre de Con-
treras , leur commissaire-général , le 24 juillet
iSgS ; l'histoire fait de ce seigneur l'éloge le plus
honorable. Il était brave , désintéressé , plein
d'audace , incapable de dissimulation , indigné
contre tout artifice, mais fier et emporté. 11 avait
plusieurs traits de ressemblance avçc Henri IV,
qui l'estimait beaucoup ;
3." Georges, dont l'articlç suit ;
3jS Dt BRANCAS.
4.° Autre Georges, reçu chevalier de Malte, en
1584. On présume que c'est le même que le pré-
cédent ;
5.° Anne, mariée, par contrat du 14 janvier 1578,
à Fulcrand de Montfaucon, baron de Vissée, en
Languedoc ;
6.° Sylvie, mariée, le 23 janvier iSyô, à Paul de
Mistral, seigneur de Crozes et de Montdragon ,
enseigne de la compagnie d'hommes d'armes du
comte de Garces, tils de François de Mistral, sei-
gneur de Dons, et de Louise d'Albert ;
7,° Marguerite, mariée le 25 juillet 090, à Clément
de la Salle, co-seigneur de la Garde-Paréol et de
Bédarrides, au comtat Venaissin ;
8.° Victoire, religieuse clariste, à Avignon , qui fit
ses vœux le 10 décembre 15-4, en présence du
roi Henri III et de la reine Gatherine de Médicis;
9.° Marie, religieuse au même monastère.
Vil. Georges de Brancas , dit le chevalier d'Oise ,
marquis, puis duc de Villars, baron d'Oise, marquis de
Graville et de Granchamp , vicomte héréditaire de
Goutances , seigneur de Maubec , de Beaumont , etc. ,
gouverneur du Havre-de-Grâce et de Honfleur, capitaine
de cinquante hommes d'armes des ordonnances du Roi,
et son lieutenant - général en Normandie , conseiller
d'état d'épée, etc. ; donna des marques d'une grande
valeur en diverses occasions , sous les règnes de Henri III,
Gharles IX , et Henri IV ; se trouva avec l'amiral son
frère, dans plusieurs expéditions , soit dans le parti de
la ligue, soit dans celui du Roi ; au siège de Montauban,
à la journée de Fontaine-Française, etc. ; il eut, en i586,
le commandement de trois navires , et était chef et
capitaine de deux compagnies , l'une de cent chevau-
Icgers, et l'autre de cent arquebusiers à cheval, au voyage
d'Henri IV, en Franche-Comté, et équipa, en 1625,
vingt-cinq vaisseaux de guerre à ses dépens, pour servir
contre les religionnaires ; il fut nommé chevalier des
ordres du Roi , le 12 août 1619 ; et présenta ses preuves
faites en Provence, par les sieurs de Vins et de la Barben,
le 12 décembre 1619, aux ducs de Montbazon , et ma-
réchal de Saint-Luc , ses commissaires , dans le château
de Fontainebleau, le 5 mai i633; fut fait lieutenant-
DK BRAN CAS. 3-q
général au gouvernement de Normandie, en 1626, et
obiii^t du roi Louis XIII, l'érection de la baronnie
d'Oise, réunie à celles de l'Isle-de-Champtercier et de
Villars , en duché , sous la dénomination de Villars-Bran-
cas , par lettres du mois de septembre 1627, puis en
pairie, au mois de juillet i652. Il avait épousé, par
contrat du 7 janvier 097, passe devant Mercadé et le
Page, tabellions à Rouen, en présence du Roi, Sa Ma-
jesté consentant à l'assignation du brevet de retenue de
5o mille écus du feu amiral de Villars , Julienne Hypolite
d'Estrées, à qui le Roi donna trente mille écus, soeur de
Gabrielle d'Estrées , marquise de Monceaux , qui lui fit don
aussi de dix mille écus , et rilie d'Antoine d'Estrées , IV du
nom, marquis de Cœuvres, chevalier des ordres du |Roi,
grand -maître de l'artillerie de France, et de Françoise
Babou de la Bourdaisière. 11 mourut le 23 janvier ji 657,
dans son château de Maubec , au comtat Venaissin , où il
avait fait son testament olographe, le 28 février i652,
dans lequel il énonce les biens qu'il avait en Auvergne,
provenants de Marie de Berion-Crillon, sa sœur utérine.
Ses enfants furent :
i.° Louis-François, dont l'article suit ;
2.° Charles, marquis de Maubec et d'Apilly, dit le
comte de Brancas , qui prêta le serment de tidélité
pour sa charge de chevalier d'honneur de la reine
Anne d'Autriche , le 19 juin 1661 ; fut lieutenant-
général des armées du Roi, et mourut à Paris,
le 28 janvier 1681 ; c'est de lui dont il est si sou-
vent parlé dans les lettres de madame de Sévigné.
Il avait épousé, en 1649, Suzanne Garnier,
vegve de François de Brézé, seigneur d'Isigny,
en Normandie, et fille de Mathieu Garnier, tré-
sorier des parties casuelles , et de Louise Bazin. Il
en eut :
a. Françoise, mariée à Paris, le 21 février 1667,
avec Alphonse-Henri-Charles de Lorraine
prince de Harcourt , fils de François de Lor-
raine , et d'Anne d'Ornano , comtesse de
Montlaur. Elle fut dame du palais de la reine
Marie - Thérèse d'Autriche , et accompagna à
Madrid, en 1679, la reine d'Espagne, fille
de Monsieur. Elle mourut à Paris, le i3
38o DE BRANCAS.
avril 1716, et fut enterrée dans l'église des
Carmélites de la rue Saint-Jacques ;
b. Marie , femme , par dispense du pape en
1680, de Louis de Brancas, duc de Villars,
son cousin-germain , et mourut le 27 août
1732, e'tant dame d'honneur de S, A. R. la
duchesse d'Orléans, fille du Roi ;
3." Marie , qui épousa , le t3 juillet 1713, Henri de
Castellane, marquis d'Ampus, en ProvencCj dont
elle était veuve en 1756 ;
4.° Madelaine-Hypolite , fondatrice et supérieure
des religieuses Ursulines de Narbonne , sous le
nom de soeurs Marie-Madelaine ;
5." Françoise de Brancas, morte jeune.
VIII. Louis - François de Erancas , duc de Villars,
pair de France , servit en qualité de volontaire , sous
le comte d'Harcourt , et en celle de maréchal-de-camp,
à la journée de Lagny en i65o. 11 fit enregistrer les
lettres d'érection du duché de Villars en pairie, au par-
lement de Provence, le i5 juillet 1657, et mourut au
mois d'octobre 1679. 11 avait épousé, i." par contrat du
26 décembre 1649, Madeleine Claire de Lenoncourt ,
fille d'honneur de la reine-mère Anne d'Autriche, qui
lui fit présent de trente mille écus , fille d'Antoine de
Lenoncourt , marquis de MaroUes , seigneur de Poligny
et de Bidaut , conseiller aux conseils d'état et privé, et
de Marie d'Angennes ; elle mourut le 16 août 1661.
2.° Le 22 avril 1662 , Marie-Madelaine Girard, fille de
Louis Girard , seigneur de Villetaneuse , procureur-
général en la chambre des comptes de Paris, et de Marie
Royer de Breuil ; elle mourut le 20 avril 1674. 3.° Le
10 septembre 1676, Louise - Catherine - Angélique de
Fautereau de Mainières, morte à Paris le \\ février
1 70 1 . Ses enfants furent :
Du second lit :
I.» Louis, dont l'article suit ;
• 2." Louis- Etienne-Joseph , né le lo novembre 1664 ,
mort au service de la marine ;
3.« Louis-Antoine, dit le chevalier de Villars, 'né le
i3 décembre 1670, abbé de Notre-Dame des
DE BRANCAS. 38,
Alleurs, au diocèse de Poitier?, mort le r2 oc-
tobre 171 6 ;
4.° Marie-Madelaine , mariée, le 30 octobre 1694,
à Gabriel-Henri de Beauvau, marquis de Mont-
gauger, capitaine des gardes-du-corps de Phi-
lippe de France, duc d'Orléans, frère unique du
roi Louis XIV. Il mourut à Paris le 12 juillet
1738, et sa lemme, le 7 mars 1743 ;
Du troisième lit :
5.' Elisabeth-Charlotte-Gandide, ne'e posthume au
mois de décembre 1679, mariée, le 24 janvier
1696, à Louis de Brancas, des comtes de For-
calquier , grand d'Espagne de la première classe ,
chevalier des ordres du Roi et de la Toison d'or ;
morte à Paris le 26 août 1741.
IX. Louis DE Brancas , duc de Villars , pair de
France, etc., né en i663, tenu sur les fonts de baptême
par le roi Louis XIV, et Anne-Marie-Louise d'Orléans,
duchesse de Montpcnsier, obtint, le 26 septembre 1684,
la commission de colonel d'un régiment d'infanterie ,
sous le nom de la province de Luxembourg; se démit de
son duché-pairie le 14 décembre 1709, en faveur de son
fils aîné, et se retira, en 1721, à l'abbaye du Bec, au
diocèse de Rouen, où il demeura jusqu'au mois d'octobre
1731, qu'il quitta cette retraite jx)ur venir faire sa rési-
dence dans la maison de l'institution des PP. de l'Oratoire
à Paris, où il mourut le 24 janvier 1739. Il avait épousé,
i.° par traité des 24 et 25 juillet 1680, avec dispense du
pape, Marie de Brancas , marquise d'Apilly, sa cousine-
germaine, à qui le Roi fit don de cent mille livres , fille
de Charles de Brancas, marquis de Maubec , etc. ;
dame d'honneur de madame Elisabeth Palatine, morte
au Palais-Royal le 27 août 173 1; 2.° par contrat du
24 février 1738, Louise-Diane-Françoise de Clermont-
Gallerande , veuve de son cousin Georges-Jacques de
Beauvilliers, marquis de Saint-Aignan, colonel du régi-
ment d'Auvergne, brigadier des armées du Roi, et fille
unique de Pierre-Gaspard de Qermont-Gallerande, che-
valier des ordres du Roi, lieutenant-général de ses ar-
mées, et de Gabrielle- Françoise d'O. De son premier
mariage, sont issus :
3g2 I3E BRANCAS.
i.° Louis-Antoine, dont l'article suit ;
2." Marie-Joseph de Brancas,; marquis d'Oise, né
en 1687, colonel d'infanterie, par la démission de
son frère, en 1709, capitaine-lieutenant des
gendarmes d'Orléans, par commission du 6 août
171 5 ; brigadier de cavalerie le i"" février 17 19,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis^; inspecteur-général de cavalerie au mois
de février 1725, maréchal des camps et armées
du Roi à la promotion du i*' août 1734.
X. Louis-Antoine de Brancas , duc de Villars-
Brancas, pair de France, comte de Maubec , baron
d'Oise, de l'Isle-Champtercier, marquis d'Apilly , comte
de Lauragais ; gouverneur de la ville d'Aix, chevalier
des ordres du Roi, né le 2 août 1682, eut un régiment
d'infanterie de son nom en 1702, qu'il quitta pour celui
d'Orléans en 1709, après avoir servi en qualité d'aide-de-
camp auprès du duc de Bourgogne en 1708. Il obtint,
le 2 septembre 17 16, des lettres patentes de suranna-
tion pour l'enregistrement de la pairie de son duché de
Villars, et prit séance au parlement le 7 suivant. Il fut
reçu chevalier des ordres du Roi le 3 juin 1724. Il avait
épousé, le 14 décembre 1709, Marie-Angélique Fremyn
de Moras, dame d'honneur de la Dauphine, fille de
Guillaume, comte de Moras, président à mortier au
parlement de Metz, et de Marie-Angélique Cadeau. De
ce mariage sont issus :
I ," Louis, dont l'article suit ;
2." Anonyme, née en 17 10, morte sans avoir été
mariée-
3.» Adélaide-Louise-Candide, née le 14 avril 171 3,
mariée, le 6 février 1730, avec Claude-Gustave-
Chrétien, marquis des Salles , gouverneur de
Vaucouleurs, fils de François, marquis de Buc-
queville , gouverneur de Pont-à-Mousson, et de
Catherine de Fiquelmont. Elle a été dame d'hon-
neur de la reine de Pologne, et est morte le 8 avril
1740.
XI. Louis DE Brancas, II" du nom, comte de Mau-
bec, né le 5 mai 17 14, connu d'abord sous le nom de
comte de Lauragais, duc de Lauragais en juillet 1731 ;
colonel du régiment d'Artois, infanterie, le 10 mars
DE BRANCAS. 383
1734 ; brigadier le 20 février 1743 ; colonel d'un régi-
ment d'infanterie de son nom, le 6 mars suivant ; maré-
chal de camp le i" mai 1745; chevalier de l'ordre de la
Toison d'or le i" janvier suivant, lieutenant - général
des armées du Roi le 10 mai 1748 ; reçu au parlement,
comme pair, le 18 février 175 1; pourvu du gouverne-
ment de Guise, le 3 septembre 1758; titré ducjde Bran-
cas le 19 février 1760 , avait épousé , i.° le 27 août 1731 ,
Adélaïde - Geneviève - Félicité d'O , marquise de (Fran-
conville , comtesse de Manicamp , dame de Baillet , de
Herbeville et de Barmont, morte le 26 août 1735, fille
unique et héritière de Simon-Gabriel, marquis d'O, bri-
gadier des armées du Roi , colonel - lieutenant du régi-
ment de Toulouse , infanterie , et d'Anne - Louise de
Madaillau de l'Esparre; 2." le 29 Janvier 1742, Dianc-
Adélaide de Mailly , dame d'atours de madame la Dau-
phine, morte et inhumée à Saint - Sulpice le i" dé-
cembre 1769, fille de Louis de Mailly, III* du nom,
marquis de Nesie et de Mailly , prince d'Orange et de
l'Isle-sous-Montréal, comte de Bohain , etc., chevalier
des ordres du Roi, et d'Armande - Felice de la Porie-
Mazarin , dame du palais de la Reine; 3.° Catherine-
Frédérique - Guillelmine de Nivenheim , ci-devant cha-
noinesse de Bouc, à Clèves, et d'Orzindorf à Vesel. Ses
enfants sont ;
Du premier lit :
I .• Louis-Léon-Félicité, dont l'article suit ;
2," Buffile- Antoine- Léon, qui forme la troisième
branche, rapportée ci- après ;
Du troisième lit:
3." Louis-Albert , d'il le chevalier de Brancas , né
le 8 octobre 1764, chevalier de Saint-Jean-de-
Jérusalem, et aujourd'hui duc de Céreste, marié
à mademoiselle deChazeron.
XII. Louis-Léon-Félicité de Brancas, né le i3 juillet
Î733 , mestre-de-camp , lieutenant du régiment Royal-
Roussillon, le i" février 1749, duc par brevet d'hon-
neur, le 5 janvier 1755, titré duc deLauragais, membre
de l'académie royale des sciences , en 1738, depuis duc
de Brancas, pair de France après la mort de son père (et
en 1816); a épousé, le 11 janvier 1755, Elisabeth-
Pauline de Gand de Merode, née le 20 octobre 1737 ,
384 *^^ BRANCAS.
mise en possession du tabouret chez la reine, en vertu
du brevet d'honneur accordé à son mari , fille d'Alexandre-
Maximilien-Balth^zard de Gand , comte de Middelbourg ,
maréchal de camp , gouverneur de Bouchain , et de
Pauline-Louise-Marguerite-Françoise delà Rochefoucauld-
Roye. De ce mariage sont issues :
1.*= Louise - Antoinette-Candide- Félicité de Brancas,
née le ^3 novembre lySS, mariée, le 19 janvier
1773, à Louis- Ingelbert-Marie-Raimond- Auguste,
par la grâce de Dieu, duc souverain d'Aremberg ,
prince de l'empire , grand d'Espagne de la pre-
mière classe, chevalier de la Toison d'or, dont
postérité ;
2." Antoinette-Candide- Paule de Brancas , née le
24 septembre 1756, pensionnaire à l'Abbaye-aux-
Bois, à Paris, morte en ce couvent, en 1770.
TROISIÈME BRANCHE.
Comtes de Brancas.
XII. Buffile-Antoine-Léon , comte de Brancas, né
le i5 août 1735, d'abord, capitaine de cavalerie, colonel
des grenadiers de France, le 26 juillet ïjSS , colonel
du régiment de son nom, le 4 mars 1757. Il a épousé,
le 25 janvier 1776, Marie- Louise de Lowendal , née à
Paris, le 19 avril 1746, fille de Woldemar, comte de
Lowendal et de l'empire , maréchal de France, et de
Barbe -Madelaine-Elisabeth de Schomberg. De ce mariage
sont issus :
t.° Louis-Marie-Buffile, dont Tarticie suit ;
2.° Antoinette- Candide - Louise -Constance, née le
21 octobre 1768, mariée, le 17 février 1787, avec
André-Marie , marquis de Sinety , premier maître-
d'hôtel de Monsieur ;
3." Adélaïde de Brancas.
XIII. Louis - Marie - Bufiile, vicomte de Brancas, né
le 12 mai 1772.
Armes: d'azur, au pal d'argent, chargé de trois tours
de gueules , et accosté de quatre jambes de lion d'or
affrontées en bandes et en barres, mouvantes des tiancs
de l'écu.
DEDAUX DE LINARET. 385
DEDAUX DE LINARET, dans les anciens actes
de Dauxiuê, de Deucius, de Deudo, de Daulx, de Deallx.
Famille ancienne, originaire de Venise, qui, selon l'his-
toire ecclésiastique, vint s'établir en France, vers le
milieu du douzième siècle.
I. Bertrand Dedaux, chevalier , se croisa avec Pierre-
Robert, son fils, et accompagna saint Louis au siège
d'Alger, où ce prince mourut le 25 août 1270. Il e'pousa,
le i5 avril i25i, Marie de Blauzac, dont il eut :
I .• Pierre- Robert, dont l'article suit ;
2."* Bertrand, archevêque d'Embrun, en i323, que
le pape Jean XXII, envoya légat, en 1329, à
Tarbes, en Gascogne, pour pacifier les comtes de
Foix, et d'Armagnac, et quatre ans après, avec la
même qualité, à Robert, roi de Sicile, et au doge
de Venise, Il fut nommé cardinal prêtre au mois
de décembre i338, employé en diverses affaires
importantes par le pape Clément VI, fut aussi
prévôt de la cathédrale de Liège, évêque de Sa-
bine, et vice -chancelier de Téglise romaine, à
l'époque de sa mon, arrivée en i355, dans un
âge fort avancé. Il fut inhumé dans l'église de
Saint - Didier d'Avignon , où il avait fondé une
collégiale (i) ;
3.» N. Dedaux, mariée à Guillaume de Canillac,
père du cardinal Raimond de Canillac ;
4.» N..., mariée à N... de Blauzac, dont il eut Jean
de Blauzac, élu évêque de Nîmes en 1348,
II. Pierre-Robert Ddaux, écuyer, reçut en don , de
Philippe-le-Bel, l'an i2^^4, la moitié de la seigneurie de
Blauzac, que Sa Majesté avait en paréage avec le sire de
Blauzac , en récompense des services que ledit Pierre-
Robert, et Bertrand, son père, avaient rendus à Saint-
Louis , dans sa dernière croisade. Il épousa Marie de
(i) Voyez l'Histoire générale du Languedoc, tome IV, p. 216
et suiv.
9« 25
386 DEDAUX DE LINARET.
Paulo, cjui lui porta en dot, la seigneurie de Linaret, à
la charge d'en porter le nom et les armes. Il eut de ce
mariage :
i." Arnaud, dont l'article suit ;
2.° Bertrand, évêque de Nîmes, en 1342, décédé
à Montefiascone, en Italie, en 1 348 ; son corps fut
transporté dans sa cathédrale ;
3." Pierre, écuyer, à qui le roi Jean fit donation,
en 1 353, du château de Blauzac (i), au diocèse
d'Uzès. Sa postérité n'est pas connue ;
4.° Gaucelin, évêque de Psalmodi en i362, nommé
évêque de Maguelonne, le 5 mars 1367, mort en
1373;
5.° Paul, moine et chambrier de l'abbaye de Saint -
Guillem du Désert, commis par le cardinal Ber-
trand Dedaux , son oncle, à la publication des
statuts qu'il dressa, et qui furent approuvés par le
pape, par lettres données à Avignon, le 9 juillet
de Tan 1340.
III. Arnaud Dedaux de Linaret, damoiseau, sei-
gneur de Linaret, de Calmont, etc., rendit hommage au
roi de cette dernière seigneurie, le i3 mai i365, dans
lequel il relate la concession faite par le Roi, en faveur
de son père, en 1294. Il avait épousé, en 1340, Ber-
nardede Canillac, dont il eut :
IV. Pierre-Raimond Dedaux de Linaret, seigneur
de Calmont, etc., qui épousa, le 2 février i36o, Cathe-
rine de Lara, dont est issu :
V. Raimond Dedaux de Linaret, seigneur de Cal-
mont, qui épousa i.° le 27 septembre i38i, Jeanne de
Panât, dont il n'eut point d'enfants ; 2." le 7 janvier i383,
Anne de Malgasc, dont il eut :
VI. Robert Dedaux dk Linaret, I"' du nom, sei-
gneur de Calmont, qui épousa le 2 janvier 1406, Char-
lotte de Nupces. De ce mariage est issu :
VII. Jean Dedaux de Linaret, I" du nom, seigneur
de Calmont, marié 1.°, le 20 décembre 1429, avec Olive
(i) Histoire générale du Languedoc, tome IV, page 21 G.
DEDAUX DE LINARET. 387
de Ricoux, fille de Guillaume de Ricoux , ecuyer , sei-
gneur de la Cicardère, et de Jeanne de Gautheron. Elle
partagea la succession paternelle et maternelle avec ses
frères et sœurs , le 22 avril 148 i ; 2.° le 2 septembre 1440^
avec Henriette deSenaux. De ce mariage vint :
VIII. Robert Dedaux de Linaret , II* du nom ,
êcuyer, capitaine de gens d'armes , marié , le 20 mai
1469, avec Béatrix de Caumont ; il est dit dans ce con-
trat, qu'il était mineur de ringt-cinq ans. Il eut de ce
mariage :
i." Robert, tué à la bataille de Pavie, en i525 ;
2." Bernard, qui suit :
IX. Bernard Dedaux de Linaret , surnommé le
Désiré , parce qu'il naquit longtemps après le mariage de
son père ; seigneur de Calmont, capitaine de cent hommes
d'armes , consentit une reconnaissance , le 3 mars 1 542 ,
en faveur du Dauphin de France, comte de Lauragais ,
en rendit hommage au Roi , le 28 février i58o. Il épousa ,
le 2 avril i522, Marguerite de Robert , dont il eut :
X. Jean - Hugues Dedaux de Linaret, homme
d'armes sous le vicomte de Terrides, qui épousa i .' Marie
deCurtis, dont il n'eut point d'enfants; 2.° le 10 jan-
vier iSqS, Arlande d'Espaigne. Il rendit hommage au
Roi le 21 avril 1610, et fit le dénombrement de la sei-
gneurie de Calmont le i" mai suivant , dans lequel sont
relatés les reconnaissances et les hommages précités et
consentis par ses ancêtres. Il eut de son second ma-
riage : ^
XI. Jean Dedaux de Linaret, II' ^du nom, capi-
taine d'infanterie, qui éfX)usa , le 12 janvier 1618 , Ma-
rie de Cabanac , dont descend :
XII. Jean - Dominique Dedaux de Linaret, capi-
taine de cavalerie, marié le 27 avril 1659 , avec Hen-
riette de Noue ; de ce mariage sont issus :
I.** Dominique, qui suit ;
2.' Autre Dominique, marié à Gênes, le 22 octobre
1710, avec Marguerite -Julie de Sery , décédé
sans postérité.
XIII. Dominique Dedaux de Linaret, secrétaire
388 DEDAUX DE LINARET.
du Roi , devint conseiller d'état et consul de la nation
française à Oran. Il épousa , le i3 octobre 1692,
Suzanne de Loudes, dont il eat :
XIV. Guillaume Dedaux de Linaret , qui épousa ,
le i3 juillet lyiS, Catherine de Bellon ; il servait dans
les gendarmes de la garde du Roi , et laissa deux fils :
i." Jean-Baptiste-Dominique, qui suit;
2.° André, chanoine du chapitrede Montauban.
XV. Jean - Baptiste - Dominique Dedaux de Lina-
ret, épousa, le 2 décembre 1744, Françoise de Teis-
sier. Il eut de ce imariage :
i." Bernard-Clément, qui suit ;
2.° André, ingénieur de première classe,
• XVI. Bernard - Clément Dedaux de Linaret, pro-
cureur du Roi au bailliage de Castelsarrasin proscrit
dès le commencement de la révolution, jeté dans les
fers, précipité dans les cachots et détenu pendant vingt
mois, fut ensuite établi, par soumission spéciale du i3
septembre 1797, commissaire du Roi, par l'un des agents
généraux de Sa Majesté Louis XVI II, à l'effet d'organi-
ser [le midi de la France , pour rétablir le trône des
Bourbons, époque à laquelle il fut proscrit de nouveau ,
avec quatre de ses enfants, dont deux furent arrêtés et
conduits à la conciergerie de Toulouse ; les deux autres
s'étant sauvés dans les forêts avec leur père , se réfugiè-
rent ensuite dans l'Amérique septentrionale où ils se
sont établis. Lors de la convocation des états généraux,
l'assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Toulouse,
s'étant déclarée permanente avant sa dissolution, il eut
Thonneur d'être jiommé, par arrêté du 17 octobre 1789 ,
commissaire de la noblesse du diocèse de Montauban ,
avec MM. le marquis de Cieurac, de Roussiac , baron de
Verlhac et Pouzargues de la Grave. Il épousa, le 19 dé-
cembre 1773, Marie - Anne -Alexandrine Soulé de La-
font , sœur de ce brave chevalier de Lafont qui expira
sur réchafaud, pour avoir pris les armes, le i3 vendé-
miaire , à la tête de la section Lepelletier , en faveur de
son légitime souverain. De ce mariagj sont issus :
i." Jean -Baptiste- Dominique , aide -de -camp du
général de l'armée de Saint-Domingue, en Amé-
rique, oQ il a péri.
CHARPENTIER. 38q
\ Qui se sont réfugiés
2.* François-Qément, 1 dans la Louisiane,
> pour échapper au
3.° Jean- Pierre- Louis-Elisée, l tribunal révolution-
; naire.
4.° André-Alexandre-Elisée, qui suit;
5." Jean-Dominique- Alexandre, militaire retraité,
officier dans la garde nationale en 18 16;
6." Marguerite- Joséphine Dedaux de Linaret ;
XVII. André - Alexandre - Elisée Dedaux de Lina-
ret, capitaine de grenadiers, a épousé, le 21 mars
1804 , Bernarde- Jacquette - Paule Tandol, fille de Ber-
nard, trésorier de France ; de ce mariage sont issus :
I .■* Clément - Alexandre - Elisée , élève de l'école
royale militaire de Saint-Cyr;
2." André-Marie-Gustave, âgé de 7 ans ;
3." Clémence-Marie-Adèle, âgée de 12 ans.
Armes : d'azur, au chevron d'or accompagné de trois
dés d'argent ; au chef cousu de gueules, chargé d'un crois-
sant d'argent, accosté de deux étoiles du même. Couronne
de comte. Supports : deux lions, l'un en barroque à
dextre, et l'autre rampant à sénestre.
CHARPENTIER, en l'Isle de France et en Laonais.
I. Nicolas Charpentier , échevin de la ville de Paris,
en 1 5 1 9, eut pour fils :
II. Jean Charpentier, I" du nom, qui fut f)ère de :
III. Fiacre Charpentier, échevin de Paris, en 1546,
qui épousa Marie Drouin , fille de N... Drouin , con-
seiller-secrétaire du Roi ; il en eut :
i.° Michel, dont l'article suit;
2."* Jean , auteur de la seconde branche rapportée
ci-après.
IV. Michel Charpentier, receveur des consignations,
épousa Anne Sellier, dont il eut :
I ." Michel, dont l'article suit ;
2.' Claude, receveur-général à Moulins.
3^0 CHARPENTIER.
V. Michel Charpentier , II* du nom, conseiller au
parlement de Paris, le 8 février 1607; ensuite président
en la chambre souveraine de Metz, avant l'établissement
du parlement; puis président lors de rétablissement. Il
épousa Jeanne-Elisabeth Malot, morte en 1654. De ce
mariage sont issus :
I .° Thierri, dont l'article suit ;
2." Anne , mariée i.° à Jacques Miron, conseiller
en la cour des aides, fils de Robert Miron, sei-
gneur du Tremblai, et de Marguerite Berthe de
Boinvilliers ; 2.° à Charles Feydeau, maître des
comptes, mort au mois de septembre 1682.
VI. Thierri Charpentier , conseiller au parlement de
Metz , le 16 octobre lôSy , puis au grand conseil , le
25 janvier 1644^ conseiller au parlement de Paris, le
5 avril 1645; commissaire aux requêtes du Palais, le
5 août 1645 ; mourut en 1681. Il avait épousé, le 23 avril
1644, Marguerite le Tonnelier, veuve d'Antoine le
Moucy , et fille d'Antoine le Tonnelier , auditeur des
compteSj et d'Antoine Beire. Elle mourut le 1 1 janvier
• 1709, âgée de 83 ans. De ce mariage sont issus :
I ." Philippe, dont l'article suit ;
2.° Louis , maître des comptes, le 16 septembre
1686, auparavant, conseiller au parlement de
Metz, mort le 6 juin 1724, marié avec Colombe-
Marguerite de Vallès, dont il a eu :
a. Philippe Charpentier, seigneur de Vilzier ,
maître des comptes , le 4 octobre « 7 1 7 ;
marié, en avril 1727, avec N... le Bou-
langer, fille de Jean le Boulanger, maître
des comptes , et de Marie-Agnès Poulet. Il
est mort le 10 janvier 1738, âgé de 5ians,
laissant Anne- Pierre Charpentier, conseiller
0 au parlement, mort le 24 novembre 1762.
è. Pierre Charpentier, maître des comptes,
le 5 juillet 1724;
c. N.... Charpentier» mariée i.° à Jacques
Charuel, maître des comptes, dont un fils}
2.' N.... de Mauny ;
3.** N...., Chanoine régulier de Saint- Victor;
4.° N...., Chanoine régulier de Sainte-Geneviève ;
CHARPENTIER. 3^1
5.' N...., chanoine de l'abbaye de Sainte-Croix ;
6." N»..., religieuse de Sainte-Marie ;
7.° N...., religieuse à Fontaine-les-Nonains.
VII. Philippe Charpentier, conseiller aux requêtes
du palais, à Paris, le i3 novembre 1681, mourut en
1694. Il avait épousé, le 27 mai 1682 , Madelaine Portail,
fille d'Antoine, conseiller au parlement de Paris, et de
Marie-Madelaine le Nain, dont*:
I." Philippe-Antoine , conseiller au parlement de
Paris, le 24 avril 1709, mort le 7 juillet 17 10,
sans alliance ;
2." Jean, né le 4 mai 1688, clerc du diocèse de
Paris ;
3." Qaude , né le i3 mars 1690, capitaine aux
gardes françaises;
4.' Thierri-Antoine, né le 16 mars 1692 ;
5.° Louise - Marie- Madelaine, mariée leji2 février
6.° Louise - Marie - Madelaine , religieuse à Sainte-
Marie.
SECONDE BRANCHE.
IV. Jean Charpentier, II* du nom, second fils de
Fiacre et de Marie Drouin , e'pousa Catherine Rouillé,
fille de Jean Rouillé et de Charlotte Leschassier. Il eut
de ce mariage :
I .• Jacques, dont l'article suit ;
2." Philippe, conseiller au grand conseil, reçu le
19 décembre i6ô5, mort doyen en 1677, âge
de 98 ans ;
3.» Louis, trésorier de France, à Soissons , mort
sans alliance ;
4.° Madelaine , mariée le 19 décembre i6o5, à
Jacques le Jay , seigneur dt la Neuville et de
Saussalle, correcteur des comptes ;
5.' Marie, femme de Jacques le Peultre , secre'taire
du Roi ;
6.» Anne, mariée à Nicolas le Peultre, gentilliomme
de la Vénerie.
V. Jacques Charpentier, auditeur des comptes, le
3g2 CHARPENTIER.
8 mars iSgy, avait épousé Madelaine Dreux, fille de Jean
Dreux, procureur- général de la chambre des comptes, et
de Marie Castilie, dont il eut :
I .° Louis, dont l'article suit ;
2," Simon, mort sans alliance;
3." Marie , femme de Henri Benoise , maître des
'■>'^' comptes, le lo mars 1727;
4,° Anne, religieuse ;
5.° Geneviève, mariée à Jacques de Cotentin ,
conseiller au grand conseil , puis maître des re-
quêtes, mort en 1671.
VI. Louis Charpentier , maître des comptes, le
20 septembre 1641, seigneur de Lives, de Bois- Cham-
baut et du Mée, mort en i665, avait épousé Jeanne
Pinon, fille de Jean Pinon, seigneur du Martroy, pré-
sident au parlement de Metz, et de Marie de Greil. Elle
mourut, le i5 mai 1675, laissant deux filles :
i." Jeanne, dame du Mée-lès-Melun et du Martroy,
morte le 2 juin 1740, âgée de 80 ans. Elle avait
épousé Nicolas Fraguier, seigneur de Quincy, en
Brie, conseiller au parlement de Paris, en 1674,
mort le 17 novembre 1721 ;
2." Marie, morte sans alliance.
Ces deux branches portent : d'azur à la bande échi-
quetée d'or et de gueules de deux tires , accostée de
deux licornes d'argent.
SEIGNEURS DE BEAUVILLE , EN PICARDIE.
Quentin - Adrien Charpentier de Beauvillé, che-
valier, seigneur de Vaux et de Beauvillé, épousa Marie-
Louise du Crieu, dont sont issus :
i." Adrien-Marie-Louis, dont l'article suit ;
3." Anne-Marie-Louise, religieuse à Fervaques ;
3.» Angélique-Michelle.
Adrien - Marie - Louis Charpentier de Beauvillé, che-
valier, sieur de Bayempont, ci-devant seigneur de Vaux
CHASTEIGNIER. SgS
et de Beauvillé, épousa Marie - Louise-Elizabeth d'Y de
Résigny, dont il a eu :
I.» Augustin-Marie Charpentier de Beauvillé, che-
valier ;
2." Alexandre, mort en bas âge ;
3." Marie-Nicole-Fernande-Pauline.
Cette famille porte : de gueules, à la bande échiquetée
d*or et d'azur , de deux tires , accompagnée en chef d'une
hache d'argent. Supports deux licornes.
CHASTEIGNIER. La maison de Chasteignier a donné
son nom à la petite ville de la Chateigneraye, ou la Chd-
taigneroie, suivant Tancienne prononciation et la manière
d'écrire. Thibaut , sire de la Châtaigneroie , signe ainsi
dans l'ordonnance faite pour les rachats du Poitou, par
le comte Alphonse, en 1269.
Cette maison est alliée aux plus anciennes du royaume.
André Duchesne en a donné l'histoire généalogique ,
in-folio, qui prouve qu'elle descend , par les femmes^,
des maisons royales de France, d'Angleterre et de Cas-
tille.
La généalogie de la maison de Chasteignier remonte à
Thibaud, seigneur de la Châtaigneraie, dont il est fait
mention dans le cartulaire de l'abbaye de l'Absie, et qui
vivait en 1140. On trouve aussi un Gilbert Chasteignier
qui vivait en 1068 , qui doit être présomptivement
l'aieul de Thibaut Chasteignier.
Comme cette maison s'est divisée en dix-sept branches,
qu'il serait trop long de rapporter ici , je mentionne
seulement celle qui m'a fourni ses titres, et qui date sa
séparation de la souche commune de :
\. Jean Chasteignier, seigneur de Mallevaut , qui
vivait sous le règne de Charles VII, et épousa Jeanne de
Beaussaise, de laquelle il laissa :
II. Louis Chasteignier, I"" du nom, seigneur de
Mallevaut ; sa mère étant devenue veuve, se remaria à
Guillaume Maynaut ; mais Louis ayant eu un différend
394 CHASTEIGNIER.
avec son beau-père , le tua dans le mouvement de sa
colère ; des lettres de rémission lui furent accordées par
Louis XI en 1465. 11 est réputé pour avoir été un vaillant
homme de guerre. Il épousa Catherine de Saint-Aubin ,
fille et héritière de Emery de Saint -Aubin , seigneur de
la Blouère_, et eut pour enfants :
i.° Pierre Chasteignier , seigneur de la Blouère , qui
continua la lignée ;
2." Antoine, dont l'article suit ;
III. Antoine Chasteignier, seigneur de Mallevaut,
qui épousa, le 27 janvier 1494, Louise Thibault de la
Carte, fille de Floridas Thibault, seigneur de la Carte,
et de Marguerite d'Arembert. De ce mariage vinrent :
1.° Geoffroi, dont l'article suit ;
2.** Marguerite.
IV. Geoffroy Chasteignier, seigneur de Mallevaut
et de Rouvre , servit en qualité d'homme d'armes , et
épousa, en i522 , Jeanne des Francs, qui lui porta la
terre de Rouvre ; elle était fille aînée et principale héri-
tière de Jean des Francs, et de Renée Rousseau. De ce
mariage vinrent ;
I.' Louis, qui suit;
2.° Renée, mariée à François de Belabre, seigneur
de Guidiers.
V. Louis Chasteignier, II* du nom, écuyer , sei-
gneur de Rouvre, de Mallevaut, etc., fit déclaration
de ses biens, le 4 avril i558, à la montre du ban et
arrière - ban du Poitou. Défendant courageusement le
château de la ville de Poitiers , il fut blessé d'un coup
de canon, dont il mourut le i5 août i559, et fut inhumé
dans l'église de Saint-Didier de Poitiers, où l'on voit son
épitaphe, érigée le i5 août 1594, par Ambrolse . Chastei-
gnier, chevalier de l'ordre .de Saint - Jean-de - Jérusalem
et commandeur de Saint-Remi, son second fils. Il laissa
de son mariage, contracté , le 21 novembre i556, avec
Marie Turpin, fille de Jean :
I ." César, dont l'article suit ;
2.° Ambroise , mentionné ci - dessus , reçu chevalier
de Malte sur ses preuves, et depuis, comman-
deur de Saint-Remi ;
CHASTEIGNIER. SpS
3.* Françoise Chasteignier , mariée à Jean de Pon-
thieu.
VI. César Chasteignier, écuyer, seigneur de Rouvre,
de Mallevaut, etc., recul quittance pour sa contribution
au ban et arrière-ban, le lo avril 1601, et ne vivait plus
le 3o novembre 161 7, Il avait épouse, le 3o septembre
160! , Renée de la Greze , dame du Plessis - d'Anche ,
fille de Gabriel et de Marie d'Anche, sa seconde femme.
Elle fut maintenue dans sa noblesse , avec son hls aîné.
De ce mariage sont issus :
i.° Jean, dont l'article suit ;
2.° René, chevalier de Malte, tué par les Turcs,
dans un combat sur mer, en 1620 ;
3." François, mort à Blois , en i63o , revenant de la
guerre d'Italie ;
4.° Claude , qui partagea avec ses frères;
5.° Trois filles; les deux dernières, religieuses Ur-
sulines.
VII. Jean Chasteignier, écuyer, seigneur de Rouvre,
de Mallevaut, etc., dispensé, pour ses incommodités,
par le comte de Parabère, gouverneur et lieutenant-
général pour le Roi , en Poitou, le 26 juillet i635, de se
trouver au rendez-vous à Saint-Maixent , fournit , à sa
place, un gentilhomme , nommé Moïse Loubeau , en
état et équipage de service , dont il eut un certificat
le i3 novembre suivant. Il ne vivait plus en 1659 , et
n'eut point d'enfants de N.... de Brillac , sa première
femme. Il avait épousé, en secondes noces , le 21 no-
vembre 1629, Marie Pasturean, fille de Guillaume et de
Marie Martin , dont ;
I .' César, mort sans postérité ; ""•
2." Jean , dont l'article suit;
3." Joseph, qui partagea avec Jean , son frère , les
biens de la succession de Jean , leur père. Il fui
marié, et sa postérité subsistait en 1767 et 1768,
dans deux garçons qui étaient au service, et une
fille, mone en 1767, religieuse carmélite, à
Poitiers.
VIII. Jean Chasteignier , commandant d'un escadron
des gentilshommes du Poitou, et capitaine d'une compa-
396 GHASTEIGNIER.
gnie franche de dragons, en 1 676, avait e'pousé, le 5 no-
vembre lôSg, Jeanne Sochet, fille de Louis, et de Marie
Serizin, Il eut de ce mariage :
i.** Renéj dont l'article suit ;
2.° Marie Chasteignier, mariée dans la maison de
Barbezières.
IX. René Chasteignier, chevalier^ seigneur de Rou-
vre, etc., cornette de la compagnie franche des dragons
de son père, servait encore, au mois de juillet 1693,
dans l'escadron des gentilshommes du haut Poitou ; fut
maintenu dans sa noblesse, par sentence de l'intendant
de Poitiers, le 17 janvier 1699. 11 avait épousé, par con-
trat du 16 septembre 169 1, Catherine Chevaleau de Bois-
ragon, fille de Jean, et de Catherine de Marconnay ,
morte le 4 juillet 17 16. De ce mariage sont issus :
i.° Jean-Renë, dont l'article suit;
2." Louis, abbé des Châtelliers , près Saint-Maixent,
en Poitou ;
3." Pierre, mort sans alliance-
4.» Gabriel , ancien capitaine de cavalerie au régi-
ment du Roi, chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, marié à Tournus, en Bour-
gogne. Il n'a point laissé de postérité ;
5."* Joseph, mort sans alliance }
6." François, marié, en 1744, à N.... de Verteuil;
7.° Catherine, mariée en 1743 ;
8." Marie-Anne^ morte sans alliance ;
9.° Suzanne Chasteignier, dite mademoiselle de
Né\ay, vivante en 1779.
X. Jean - René Chasteignier , chevalier , seigneur de
Rouvre, de la Grollière, servit en qualité de mousque-
taire dans la seconde compagnie, pendant cinq ans et
neuf mois, ainsi qu'il appert par le certificat qui lui en
fut délivré par le marquis de Vins. Il fut élu comman-
dant en second de la noblesse du Poitou, lors du ban
convoqué le i5 juin 1758, mourut le 7 juin 1779, âgé
de 85 ans. Il avait épousé, le 4 juillet 1716, Marie-
Gabrielle Guicard d'Orfcuille, dame de la Grollière,
fille de Charles, et d'Anne - Marie Piniot. Elle est morte
en 1724, laissant de son mariage :
r." Jean-Henri, dont l'article suit ;
CHASTEIGNIER. 3^7
2.* Roch, lieutenant-colonel du corps des carabi-
niers du Roi, avec brevet de colonel, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , né
en 1723, marié en 1774, à N.... du Chilleau,
dont il n'a pas eu d'enfants ;
3.' Anne-René-Georges, reçu, sur ses preuves, che-
valier de Saint-Jean de Jérusalem, mort en 1750;
4." Trois filles , dont une , Marie - Gabrielle Chas-
teignier, qui a porté les biens de sa branche dans
celle des seigneurs de la Grollière.
XI. Jean -Henri Chasteignier , chevalier, seigneur
de Rouvre, de la Grollière, etc., ne le 10 mai 17 18,
capitaine d'une compagnie de chevau-légers de nouvelle
levée, sous la conduite du marquis de Clermont-
Tonnerre, se trouva à la bataille de Dettingen en 1743,
fut nommé, le 3o septembre 1746, chevalier de Saint-
Louis et capitaine dans le régiment de Grammont, cava-
lerie, le i5 juin ijSS, premier commandant en chef de
la Noblesse du Poitou; fit hommage au Roi de ses terres
et seigneuries, le 27 août 1763, et avait épousé, le 10
octobre 1741, Marie- Eléonore- Arma nde Chasteignier de
Saint - Georges , fille et unique héritière d'Eutrope-
Alexis, et d'Eléonore de Mesgrigny. De ce mariage sont
issus :
i." Jean-René-Henri, dit le comte de Chasteignier,
m es tre de camp de cavalerie, marié, par contrat
du 6 février 1774, signé du Roi et de la famille
royale, avec Marie- Louise- Madelai ne - Gabrielle
de Merviile des Ursins, fille de Claude-Constant
Javénal, lieutenant -général des armées du Roi,
dont :
a. N.... né le 6 janvier 1775, mort en 1778 ;
fr. N... née le 18 décembre 1777.
2.' Louis-Gabriel , né le 19 juillet 1748, capitaine
d'une compagnie de chasseurs en 1779, a émigré,
a commandé à Andernach une tnrigade de chevau-
légers de la garde du Roi, s'était marié en 1787
ou 1 788 , avec mademoiselle de Vasselot , de la-
quelle, il n'a eu qu'un enfant mort jeune, est mort
lui-même il y a huit ou dix ans; sa veuve demeure
398 CHASTEIGNIER.
à Paris, rue Cassette, n.° 17, avec son frère aîné,
le marquis de Vasselot ;
3.° Roch-Henrij reçu au grand - prieuré d^ Aquitaine
sur ses preuves, chevalier de Saint - Jean de Jéru-
salem, mort le 3 o octobre 1771, officier au corps
des carabiniers du Roi ;
4." Charles- Louis, né le 1 5 avril 17'îi, reçu sur ses
preuves chevalier de Saint - Jean de Jérusalem. Il
a servi en qualité de garde de la marine, ensuite
en qualité de lieutenant dans le corps des carabi-
niers du Roi; a été nommé, en 1774, capi-
taine à la suite de la cavalerie, et a obtenu, en
1779, une réforme à la suite du régiment de la
Reine, cavalerie. Il est chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint - Louis, ancien capitaine au
corps noble des chevaliers de la couronne, à l'ar-
^ mée de Condé, et maintenant colonel, prévôt
du département d'IUe - et- Vilaine ; nommé com-
mandeur de l'ordre du Phénix , par brevet du
premier mars 1800; marié en 1791, avec de-
moiselle Marie-Anne Ménars; sont issues de ce ma-
riage deux filles, Eléonore de Chasteignier, ma-
riée à M. de Mondoret, premier chef d'escadron
au premier régiment des grenadiers à cheval de
la garde; et Anne de Chasteignier, âgée de 12 ans;
5." Jeanne - Henriette, née le 6 décembre 1743,
morte le 29 janvier 1755, au couvent de Château-
roux, en Berri ;
6.° Eléonore - Sophie- Eutrope , religieuse à l'En-
cloiire, près Poitiers, morte dans la révolution ;
7.° Armande-Eléonore, mariée, le i5 octobre 1770,
à Armand de Laistre, chevalier, seigneur de
Larry, décédée en 1804 ou i8o5 ;
8.° Gahrléile-Hennene, dite viademoisel le de Rouvre,
née le premier mars 1754, a épousé M. de Riche-
tot , mort pendant la révolution, a laissé une fille
aujourd'hui madame de Tusseaux ;
9.° Marie-Jeanne, ditemademoiselle de Chasteignier,
née le 17 septembre 1755, avait épousé M. de
Neuchaise, est morte de persécutions en révolu-
lion. De cette maison est resté M. Armand de
Neuchaise, qui habite Poitiers.
FOURIER DE BACOURT. îgq
Armes : d'or , au lion léopardê arrêté de sinople, lam-
passé et armé de gueules. L'écu sommé d'une couronne de
marquis. Tenants : deux sauvages de carnation , armés de
leurs massues, ceints de feuillage de sinople. Cimier : un
lion issant de sinople, lampassé et armé de gueules.
FOURIER DE BACOURT, famille originaire de
Lorraine, province où elle réside encore de nos jours.
I. Dominique Fourier , officier en l'état de la grande
duchesse de Toscane, vivant en iSgt, épousa i." Anne
Vacan; 2." Michelle Guerrin , avec laquelle il vivait
le 21 mars iSgS. Il eut du premier lit:
I .• Jean, dont l'article suit ;
2." Jacques , qui épousa Marie Marteau , dont il
eut :
a. Nicolas Fourier ;
b. Anne Fourier ;
c. Françoise Fourier , mariée au sieur Mengin ;
d. Gabrielle Fourier ;
e. Marie, alliée au sieur Jacob ;
/. Catherine Fourier ;
3." Pierre, chanoine régulier et curé de Mathin-
court, instituteur des filles de la congrégation de
Notre - Dame , et réformateur des chanoines ré-
guliers de Lorraine, mort à Gray, en 1640, âgé
de soixante-seize ans, abbé de Chamouzey, en-
suite béatifié , et honoré aujourd'hui dans l'église ,
sous le titre de Bienheureux ;
4.' N...., mort sans avoir été marié ;
5.' Marie Fourier, épouse du sieur Bourtier.
II. Jean de Fourier, I" du nom, premier conseiller-
assesseur au bailliage de Nomeny , en Lorraine , épousa
Anne Barbier, dont il eut : •
I .' Nicolas, dont l'article suit ;
2." Henri Fourier , archiprétre , curé de Nomeny ;
3." Marguerite, femme de Jean Barot ;
4.* Anne , religieuse au monastère de la congré-
gation de Notre-Dame ;
400 FOURIER DE BACOURT.
III. Nicolas FouRiER, conseiller au bailliage de No-
meny, par lettres - patentes du duc Charles IV, du
29 décembre 1664 , épousa i.» Christophe Henri ; 2.° Marie
Garnier. Ses enfants furent :
Du j^remier lit:
I ."* Jean, dont l'article suit ;
2.' Claude, mort correcteur des Minimes.
Du second lit :
3.* Nicolas, curé de Mathincourt ;
4.° Pierre, tué dans les guerres de Hongrie ;
5." Françoise, religieuse de la Congrégation et supé-
rieure à Nemours ;
6.° Madelaine, mariée à Abraham Michelet, lieu-
tenant-général au présidial de Metz ;
7.° Marguerite, femme de Nicolas Hennêquel.
IV. Jean Fourier , II* du nom , lieutenant-général à
Nomeny , mourut en 1709; il avait épousé Françoise
Tulon, dont il eut :
i." Dieudonné, prêtre, curé d'Argency;
2." Pierre, dont l'article suit ;
3." Jean, capitaine au régiment de Blaisois, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis;
4.° Anne Fourier , alliée à Charles de Bonnefoy ,
écuyer, capitaine au régiment des gardes de
S. A. R.
V. Pierre Fourier, lieutenant -général au bailliage de
Nomeny , puis prévôt et subdélégué au même bailliage ,
épousa Elisabeth Dedon, dont il eut :
i." Jean-Pierre, dont l'article suit ;
2.° Charles, seigneur de la Borde, ci-devant pro-
cureur du Roi en la maîtrise des eaux et forêts de
Nancy. Il épousa Sophie Mailliart , fille 'd'Etienne-
Henri Mailliart, seigneur de Labeuville, doyen
des conseillers de la chambre des comptes de
Lorraine , et d'Anne des Fossés de la Huchau-
dière, sa seconde femme.
VI. Jean-Pierre Fourier, avocat en la cour souve-
raine de Lorraine et Barrois , épousa i ." Françoise Le-
febvre , fille de Charles - François Lefebvre , conseiller
• FOURIER DE BACOURT. 401
d'état du Roi et son procureur-général en la chambre
des comptes de Lorraine; 2."* par contrat du 14 janvier
1750, Marie - Catherine Protin, fille aînée de messire
Georges - François Protin, chevalier, seigneur de Château-
brehain, etc. conseiller d'état des ducs Léopold I et
François III, maître de leurs requêtes ordinaire, et de
dame Anne - Louise Viriet. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i.* Pierre - Fourier Fourier, écuyer. lieutenant au
régiment Dauphin infanterie, qui épousa Cathe-
rine Jehannot. dont est issu Pierre - François-
Fourier Fourier, né le 4 septembre 1780, qui
obtint de M. d'Hozier de Sérigny, juge d'armes
de France, un cenificat constatant qu'il a la no-
blesse requise pour être admis au nombre des
gentilshommes qui ont droit d'être reçus à l'école
royale militaire, du 18 septembre 1788;
2 .• Elisabeth Fourier.
Du second lit :
3." Fran^ois-Godefroy, dont l'article suit ;
VII François - Godefroy Fourier de Bacourt, fils de
Jean - Pierre Fourier, et de Marie - Catherine Protin, sa
seconde femme, avocat en la cour souveraine de Lorraine
et Barrois, charge qu'il a exercée jusqu'à sa suppression,
arrivée par suite de la révolution, a épousé, par contrat
du 21 février 1786, Marie -Anne- Sophie - Thérèse de
Mailliart, fille de messire Charles - François de Mailliart,
chevalier, seigneur de Gouebervaux, de Berniqueville et
autres lieux, maréchal des camps et armées du Roi,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis, et
de Jeanne de Breil de la Brossardière. De ce mariage
sont issus:
i.» Pierre-Fourier- Alexis Fourier de Mailliart (i) de
. Bacourt, officier au troisième régiment d'infan-
(i) Par ordonnance du Roi, du mois de janvier i8i3, Pierre-
Fouricr - Alexis Fourier de Bacourt a été autorisé à ajouter le
nom de Mailliart à son nom de famille . Il écartèle ses armes
de Mailliart , qui est de pourpre , au chevron d'or, accom-
pagné de trois têtes de giraffe d'argent.
Q. a6
402 LE MOYNE DE MARGON.
terie de la garde royale, qui a eu l'honneur d'être
admis, par ordre de S. A. R. Monsieur, frère du
Roi, le 19 mars 1814, comme officier volontaire
attaché à la garde de S. A. ;
2.° Charles Fourier de Bacourt;
3.° Adolphe-Fourier de Bacourt.
Armes : d'azur à trois bandes d'or, au chef d'argent,
chargé d'une tête de lion arrachée de gueules, accostée
de deux roses du même, pointées d'or.
LE MOYNE DE MARGON, famille ancienne, ori-
ginaire d'Auvergne qui vint s'établir en Languedoc vers
la fin du seizième siècle, province où elle réside encore
de nos jours.
I. Jean le Moyne {Monachi), est nommé avec la
qualité de magistrat, dans le codicille de noble et puis-
sant homme Sibuet de Virieu, seigneur de Faverges, du
29 décembre 1494. Ce fut probablement lui qui signa, au
mois de décembre 1497, l'acte de la ratification faite par
Jean, comte de Foix, de l'échange passé entre noble An-
toine de Rastel, écuyer, co-seigneur de Rocheblave, et
noble Barthomieu de Pena, co-seigneur du même lieu.
On le croit père de :
IL Jean-François LE MovNE, qui possédait, du chef de
ses ancêtres maternels, un ûd nohlQ k Riom. Il eut pour
fils :
III. François le Moyne, écuyer, qui suivit, en qua-
lité de capitaine, le connétable de Montmorency, à Bor-
deaux, du tems des guerres des religionnaires, et se
touva à la bataille de Saint- Quentin en iSSy, où le
connétable fut fait prisonnier. 11 avait épousé, par con-
trat du mois de mai i55o, Jeanne de Calvet, et fit son
testament le 3 novembre 1599. Il eut pour enfants ;
I .* Gabriel, dont l'article suit ;
2.° Jean-Adrien, tué au service du Roi.
IV. Gabriel le Moyne, écuyer, est aussi qualifié ca-
pitaine, avant son mariage contracté le 3 mai 1587, avec
LE MOYNE DE MARGON. 4o3
N... de Massip, fille de M. de Massip, viguier de Saint-
Chignan ; il en eut ;
I.' Pierre, mort jeune ;
2.* Nicolas, dont l'article suit ;
3." Deux filles, mariées.
V. Nicolas LE MoYNE, écuyer, épousa Marie PoUeau,
et en eut :
!.• Nicolas, dont l'article suit ;
2*. Marie le Moyne, mariée à M. Hénault, fermier-
général; mère de M. Hénault de Montigny, lieu-
tenant-général des armées du Roi, gouverneur du
Château-Trompette, et du célèbre président Hé-
nault ;
3.* Plusieurs filles, dont deux religieuses.
VI. Nicolas LE Moyne, capitaine de dragons, épousa
demoiselle N de l'Epine, en i65o, et en eut :
VII. René le Moyne, écuyer, directeur des fermes du
Roi et des économats du Languedoc, seigneur et baron
de Margon, qui épousa, en 1698, Elisabeth de Surirey de
Saint-Remy, sa cousine germaine, fille de Pierre de Su-
rirey, seigneur de Saint-Remy, lieutenant du grand-
maître de l'anillerie de France, et gouverneur de l'arse-
nal de Paris, et de demoiselle Hénault. Il eut de ce ma-
riage :
I .' René, mort jeune ;
2." Autre René, aussi mort jeune;
3.° Paul-Camille, seigneur de Margon, ancien lieu-
tenant au régiment de Vivarais, mort en 1743, à
l'âge de trente-six ans ;
4." Michel-Auguste, qui suit ;
5." Quatre filles, mortes sans alliances.
VIII. Michel-Auguste le Moyne, sieur de Montblanc,
seigneur de Margon après son frère, officier au régiment
de Vivarais, épousa Marie- Anne Malafosse, dont sont
issus :
I." Joseph-Michel, dont l'article suit ;
2." Jean-François- René-Auguste le Moyne, dit le
chevalier de Margon, ancien capitaine d'infante-
rie. Il émigra en 1791, fit la campagne de 1792,
404 LE MOYiNE DE MARGON.
dans la coalition des gentilshommes du Langue-
doc, commandée par M. le maréchal de Gastries ;
celle de 1793, dans la compagnie n.° 2 des chas-
seurs nobles, et mourut au mois de février 1794,
des fatigues qu'il avait essuyées dans la dernière
campagne, à Oberndorf, trois jours après avoir
quitté le camp ; 1
3.° Deux filles, dont l'une morte en bas-âge , et
l'autre mariée à M. Henri de Plos.
IX. Joseph-Michel -le Moyne, seigneur de Margon,
éprouva, quoique accablé d'infirmités, tous les malheurs
de la révolution. Il fut dénoncé au commencement de
septembre 1793, comme donnant asile aux prêtres et aux
émigrés, et fut mis en arrestation chez lui par le com-
missaire Chaudron-Rousseau, avant la promulgation de
la loi contre les suspects. Il fut transféré ensuite dans la
maison d'arrêt de Montpellier ; la dévastation, la spo-
liation de son château et la perte de la plus grande partie
de sa fortune, furent les suites de cette arrestation. Il
avait épousé, le 28 novembre 1774, Anne-Françoise de
Lavit de Vigne, morte au mois d'octobre 1785 ( i ). Il
eut de ce mariage ;
i." Michel- Louis-René, dont l'article suit;
2." Autre Michel-Louis-René, mort jeune;
3." Joseph -Camille, chevalier de Margon, qui,
pendant l'interrègne, refusa ouvertement de prê-
ter serment de fidélité à l'usurpateur, en sa qua-
lité d'adjoint de la commune de Margon. Il donna
sa démission, ayant déclaré qu'il n'assisterait jamais
à aucune publication qui n'émanât de l'autorité
légitime. Ayant reçu, par l'entremise de son frère
aîné, le baron de Margon, le 29 juin 181 5, l'ar-
rêté de monseigneur le duc d'Angoulême, enjoi-
gnant aux anciens administrateurs de reprendre
leurs fonctions, il ceignit, en bravant tous les
(i) Son mari fit élever sur sa tombe un cippe, surmonté d'une
croix, avec cette inscription : Hic jacet m Domino nobilis Anna
Francisca Mauritius de la Vit omnibus virtutibus cf^regia matrorum
et uxorum Chritianariim exemplar perfectissimum, Obiit sanctis-
simo anno Domini 178b die octobris XXII, nata XXXIII annis.
Ce monument a été détruit pendant la révolution.
LE MOYNE DE MARGON. 4o5
dangers, la ceinture blanche, et fut le premier
administrateur de l'arrondissement de BézierSj qui
publia le gouvernement royal. 11 envoya le même
soir, aux maires des villages circonvoisins, l'arrête
qui lui avait été transmis, atin que^ d'après son
exemple, ils le proclamassent dans leurs communes
respectives ;
4.° Autre Joseph-Camille, ancien sous-lieutenant au
huitième régiment de chasseurs à cheval, qui,
dès que le drapeau blanc fut arbore, s'empressa
de former une compagnie pour aller défendre
Béziers, et y resta tout le tems que cette ville
fut menacée d'un siège. Il passa ensuite dans le
troisième bataillon des chasseurs d'Angouléme,
de l'Hérault, commandé par son frère, qui le
nomma capitaine des voltigeurs. Il a servi dans ce
corps, pendant les dix mois de son existence,
avec beaucoup de zèle et de dévouement ;
5." N.,.. mariée à M. Auguste Bouissin;
6.' N mariée à M. Laget.
X. Michel - Louis- René le Moyne, baron de Margon,
partit en qualité de volontaire dans la compagnie du che-
valier de Noyant, pour s'opposer au progrès de Buona-
parte; a fait la campagne du Dauphiné sous les ordres
de monseigneur le duc d'Angouléme ; fut désigné pour
obtenir la croix de la Légion d*Honneur, à l'affaire de
Montélimart, où il se conduisit avec courage et sang-
froid ; se trouva aux combats du Crest et de l'Isère, où
il fut blessé d'un coup de feu à la jambe droite; obtint
le brevet provisoire de la Légion d'Honneur le 9 avril
181 5, et de retour chez lui, il refusa le serment qu'on
lui demanda de fidélité à l'usurpateur. 11 fut dénoncé le
premier juin de la même année, comme fauteur des ras-
semblements royalistes, et rejoignit le 23 suivant celui
que le marquis de Montcalm avait formé à Villeneuve.
Il autorisa *le baron de Margon à former un bataillon
d'élite, qui fut depuis le troisième du régiment des chas-
seurs d'Angouléme de l'Hérault (i;. Il partit aussitôt
(i) Nous transmettons ici les remerciements adressés à M. le
baron de Marjion . par les oflîcicrs et sous- officiers de ce corps
4o6 Î'K MOYNE DE M ARGON.
pour l'arrondissement de Lodève, asile des téderés du
département de l'Hérault, et avec le secours de MM. de
Laures et Estorck, maires de Gignac et de Saint-André,
et de M. Auguste Bouïssin, de Clermont, et le concours
de plusieurs communes, notamment de celle de Saint-
André, entièrement dévouée au Roi, il parvint le len-
demain à faire arborer le drapeau blanc dans tout l'ar-
rondissement de Lodève, excepté dans le chef - lieu, où
étant allé seul et sans escorte faire proclamer l'arrêté
de S. A. R. monseigneur le duc d'Angoulême, pour
ne pas exposer ses enfants qui s'y trouvaient, faillit y
être massacré, et n'en sortit que miraculeusement. Les
fédérés ayant placé, à tous les embranchements des che-
qui servaient sous ses ordres, par la voix du journal (le Véridique)
de leur département :
Les officiers , sous - officiers et soldats des Chasseurs d'Angou-
lême prient leur digne chef, le baron de Margon , d'agréer l'ex-
pression de tous les sentiments qu'ils éprouvent en recevant les
adieux touchants , et les honorables recommandations qu'il veut
bien leur adresser. L'amour de notre Roi inspira notre zèle : c'est
TOUS, Monsieur, qui l'avez éclairé, dirigé et soutenu; votre sol-
licitude et votre dévouement généreux ont aplani tous les ob-
stacles, pourvu à tous nos besoins; et, sous vos ordres, il nous
a été facile de supporter toutes les privations, comme de sur-
monter toutes les difficultés : témoins de vos services, objet cons-
tant de vos soins et de vôtre affection, il n'est aucun de nous
qui n'en soit vivement pénétré.
Si le nouvel ordre établi dans l'organisation militaire, a pu
seul nous séparer d'un chef si digne de notre amour et de notre
reconnaissance, les exemples de courage, d'honneur et de fidé-
lité qu'il n'a cessé de nous donner, vivront à jamais dans notre
mémoire ; heureux de pouvoir lui offrir l'hommage des nobles
sentiments qu'il nous a inspirés, c'est par eux que nous ne cesse-
rons de donner des preuves de notre dévouement au plus chéri
des Monarques et à son auguste famille ; c'est par eux encore
que nous trouverons la consolation de nous voir séparés de notre
digne chef.
Rouch, de Lautrcc, Marréaud, de Serre, Connéau Capitaines:
Lafosse, de Mazerac, Guibal • Durivage, Lieutenants .
Ravaille , de Salas, Sous - Lieutenants; Dupuy, Nègre,
Chirurgiens - Aides - Majors ; Benczech, Sergent - Major ;
Peyrc, Sergent.
A u nom de tous les Officiers, Sous-Officiers et Soldats ' du Corps.
LE MOYNE DE MARGON. 407
mins, des postes pour l'arrêter, tuèrent le surlendemain,
dans la nuit, un homme de leur parti, qu'ils prirent
pour lui. Cependant M. de Margon ayant été informer
M. de Montcalm du succès de sa mission, le trouva à
Cène, dispose à prendre, vu les événements qui s'amé-
lioraient tous les jours, des mesures de prudence et de
modération. M. le baron de Margon, ayant été rem-
placé dans l'arrondissement de Lodève, par M. le che-
valier de la Perrière, à qui M. le marquis de Montcalm
délégua tous ses pouvoirs, il s'occupa exclusivement de
la formation de son bataillon , le plus nombreux du
régiment des chasseurs d'Angoulême, qu'il leva et qu'il
équipa en grande partie à ses trais. 11 contribua, par
des recrutements considérables, à la formation du ré-
giment , et a concouru, pendant les dix mois de son
existence, avec les trois autres chefs de ce corps, à
maintenir la tranquillité dans les Cévennes et à Nîmes,
où les malveillants paraissaient disposés à la troubler.
Il est revenu dans ses foyers après la dissolution du
corps, emportant les témoignages les plus avantageux
de l'amitié et des suffrages de. ses officiers. Il a épousé,
au mois de novembre 1800, Françoise-Ursule-Lucrèce-
Hélène Vinas, fille unique de Jean Vinas, ancien secré-
taire du Roi, et nièce de M. Jean-François Vinas, ca-
pitaine au régiment de royal Roussillon, mort en 1799,
à Dubna, en Volhinie, après avoir fait, avec distinc-
tion, toutes les campagnes de Tarmée de Condé. De
ce mariage sont issus :
I.' Michel-Jules-Gaston-Marie le Moyne de Margon,
né le 22 mars 1802 ;
2." Joseph-René-Camille le Moyne de Margon, né le
26 décembre i8o5 ;
3." Jean-Marie-Hippolyte- Auguste le Moyne de
Margon, né le 3 juillet 1807;
4.' Joséphine Lucrèce- Pulchérie du Moyne de Mar-
gon, née le 26 avril 1804;
5.' et 6.' Deux enfants morts en bas âge.
Par les mariages que cette famille a contractes , elle
trouve alliée aux maisons de Rieux de Beauvau , d'Au
beierre, de Graville, de Fremeur, etc. , etc.
Armes : Parti au i de gueules, à trois fasces ondées
d'argent ; au chef cousu d'azur, chargé de trois fleurs
^o8 DORAT DE CHATELUS.
de lys d'or; au 2 coupé, au premier d'or, au cep de
vigne terrassé de sinople; au chef d'azur , chargé d'un crois-
sant d'argent, accosté de deux mouchetures du même; au
second d'or, à la barre de gueules, chargée de trois
têtes de lévriers contournées d'argent , colletées de gueu-
les, sur le tout d'or, à trois pals de gueules; au chef
d'azur, chargé de trois étoiles d'argent, qui est de le
MoYNE. Supports ; deux lions. Couronne de comte.
DORAT DE CHATELUS, famille originaire de Li-
mosin; la branche de Paris, établie en Bourbonnais,
depuis près de deux cents ans, vient de Jacques Dorat^
écuyer, seigneur de Chatelus, qui avait épousé Catherine
de Chamfeu. Cette branche est représentée aujourd'hui,
par :
Quintien - Ambroise Dorat de Chatelus, né le
3o juillet 1746, ancien officier au régiment de Poitou,
a épousé en premières noces Charlotte de Lostanges, et
en secondes noces, le 17 janvier 1768, Françoise Mo-
nique de Courvol, fille de Germain-Gabriel de Courvol
de Montas, brigadier de garde-du-corps du Roi Louis XV,
capitaine de cavalerie, chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Sainl-Louis, et de Monique Carpentier de
Changy, de laquelle est issu :
Pierre-Claude Dorat, né le 29 avril 1770, ancien
officier au régiment de Saintonge, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis, marié le 7 mai i8o3,
à Hélène Camille de Bonnay, fille de Charles-François,
marquis de Bonnay, pair de France, lieutenant-général
des armées du Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, et ambassadeur à la cour de Berlin, et
de Marie-Louise Razoir de Croix, de laquelle est issu :
Pi erre- Marie- Edmond Dorat, né le 4 octobre 1806.
Armes: Écartelé, aux i et 4 de gueules, à trois croi-
settes pâtées d'or; au 2 d'azur, à trois maillets d'argent,
emmanchés d'or; au 4 fascé d'or et d'azur; l'écartelé
bordé engrêlé d'argent.
BOISROT DE LA COUR.
409
BOISROT DE LA COUR, en Berri , famille origi-
naire de Lorraine.
L Louis BoisROT, seigneur des Combes, et Etienne
Boisrot, son frère , seigneur de Chaumes , furent les
premiers de cette famille qui vinrent s'établir en Berri ;
ils se fixèrent à Bourges, où ils furent naturalisés par
lettres de l'an i535. Ce dernier, échevin de Bourges en
1546 jusqu'en i56i , épousa Marguerite Bureau, dont il
n'eut point d'enfants. Louis Boisrot épousa, i." par con-
trat du i5 décembre 028, Marie d'Offeré, fille de Jean
d'Ofleré, et de Jacquette Bazier ; 2.° Jacquette Pastureau.
Ses enfants furent :
Du premier lit:
i .• Marguerite Boisrot, dame des Combes, mariée,
le i5 mai 1549, ^ ^^^n Grougnon, seigneur de
Cloix. Elle mourut en ibSz;
Du second lit :
2." Jean, dont l'article suit ;
3.° Nicolas Boisrot, mort sans enfants en 1 569 ;
4.' Louis Boisrot, seigneur du Court, échevin de
Bourges en ibjz, iSyS, iSyS, 1579, marié»
r.'avec Gabrielle du Moulin, en iSyo; 2.° à
Françoise Biet ; 3.* avec Catherine Jaupitre. Ses
enfants furent ;
Du premier lit :
a. Marie Boisrot, femme d'Etienne Leveillé ,
lieutenant-général à Dun-le-Roi ;
Du second lit :
b. Françoise Boisrot , Mariée à Pierre de Bois-
rouvrai , lieutenant en la maréchaussée de
Berri ;
5. 'Jacquette Boisrot, mariée à Jason Arthuys ,
écuyer / seigneur de Saint-Soui , second fils de
François Arthuys, 1" du nom, écuyer, seigneur
de i'Arthuys , lieutenant des tour et chàtei d'Issou^
dun, et de Perpétwe Robinet. Elle était veuve er\
i562.
410 BOISROT DE LA COUR.
II. Jean Boisrot, I" du nom^ seigneur de Galles et
de Guilly-j échevin de Bourges en i568, iSôg et 1574,
e'pousa , I." Marie Gizardeau ; 2," Jeanne Lauverjat. Ses
enfants furent :
Du premier lit :
i.° Jean Boisrot, seigneur de Vellongeon, qui épousa
Aimée de Thibaud, dont il eut Catherine Boisrot,
dame de Villongeon , mariée à Jean , chevalier,
seigneur de Sainte-Fère, de la Jauge et de la Haye-
Blanche ;
2." Etienne Boisrot , qui passa toute sa vie dans les
armées en France , en Lorraine, en Allemagne,
en Livonie et en Hongrie, ayant le commandement
de gens de guerre , tant de pied que de cheval , sui-
vant les lettres du duc de Lorraine aux duc et du-
chesse de Bavière , et les lettres de l'empereur
Mathias , écrites à l'archiduc Albert, le 24 janvier
1607, où il fait mention des services qu'il avait
rendus contre les Turcs, en qualité de capitaine
de chevau-légers, pendant sept ans. Frédéric Ulric,
duc de Brunswick , lui donna commission de
lever une compagnie franche de trois cents hommes.
11 servit le roi Louis XIII en qualité de lieutenant-
colonel des lansquenets, tant deçà que delà les
monts, suivant les lettres de Sa Majesté, des 29
septembre 16 17, et 6 août 161 8. L'empereur Fer-
dinand II écrivait en sa faveur à la reine Anne
d'Autriche, le 21 mai 1621, à propros des ser-
vices qu'il avait rendus à S. M. I. Elle le qualifie
dans sa lettre, Virum longo rerum tnilitarium usu
pervarios munerum Castrensium gradus exercita-
tum et prœclaris obsequiis de augustâ domo nostrd
bene meritum. Il mourut sans alliance;
3.** Jeanne Boisrot , mariée , Tan 1584, à Germain
Montagu ;
4." Jacqueline Boisrot ;
Du second lit :
5.' Jacques, dont l'article suit.
III. Jacques Boisrot, I" du nom, seigneur du Luet,
capitaine au régiment d'Enghien , épousa par contrat
du 27 août 16 14, demoiselle Marie Picault, tille de Ga-
BOISROT DE LA COUR. 411
briel Picault, conseiller du Roi au presidial de Berri, et
de Jacqueline Gassot. De ce mariage sont issus :
1.' Jacques Boisrot, né le 9 mars 1621, seigneur de
Luet, capitaine d'infanterie dans le régiment de
Conti, puis de chevau - légers dans le régiment de
Cœuvres, marié en 1675 avec Antoinette le Jeune,
veuve de Jacques Aligrei, seigneur de la Croix-
Marne. Il mourut sans enfants en 1681 ;
2.' Etienne Boisrot, né le dernier janvier 1625 ;
3.° Jean, dont l'article suit ;
4.° Marie Boisrot, née le 21 avril 16 17, \ mortes
5." Jeanne Boisrot, née le 14 mai 1618, ' sans
6." Catherine Boisrot, née le 7 janvier 1624,' alliance.
IV. Jean Boisrot, II' du nom, née le 25 décembre
1628, épousa, le 2 3 décembre x66o, Jeanne Hérault,
dont il eut :
V. Sébastien Boisrot, marié, le 19 février 1675, avec
Antoinette Aufauvre. Il eut de ce mariage:
I.* Jacques Boisrot, prêtre, curé de Saint - Marti-
nien ;
2.' Jean, dont l'article suit ;
4." Antoine Boisrot , marié avec Françoise Baudon.
VI. Jean Boisrot, III* du nom , né le 25 novembre
1688, fut marié par Jacques Boisrot, son frère, curé de
Saint-Martinien, le premier décembre 1725, avec de-
moiselle Jeanne Brethon, dont sont issus :
i .' Joseph, dont l'article suit ;
2.' Jacques de Boisrot , prêtre, docteur en Théo-
logie, doyen du chapitre de Saint Mariin-d'Huriel ;
3.' Louis - Gilbert, marié avec N.... du Pré, dont il
n'a eu qu'une fille;
4.° Jean de Boisrot des Saignes , mort sans pos-
térité ;
5.* Claudine de Boisrot, morte sans alliance;
6.* N.,.. de Boisrot, mariée à M. Guerin de Gué-
doUe.
VII. Joseph de Boisrot, I*' du nom, chevalier, con-
seiller du Roi, seigneur de la Cour, de Brillât, de Chez-
mouirx, lieutenant - général de police à Montluçon,
412 BOISROT DE LA COUR.
épousa le 22 mai 1757, Marie - Anne Grailiot. De ce
mariage sont issus :
i.° Jacques de Boisrot, cJievalier, possesseur des
terres de la Cour et de Brillât, né le 23 février
1758, créé baron par lettres patentes de S. M.
Louis XVIII, en date du 3 mars i8i5, confirma-
. tives d'autres lettres patentes qui lui concèdent le
même titre. Il a été l'un des députés de l'Allier à
l'assemblée nationale législative, président de l'ad-
ministration centrale, et membre du collège élec-
toral du même département. Il a épousé, i ." en
177g, Ursule Petit, 2.° le 22 février 1794, Marie
du Breuldela Brosse, fille de Vincent du Breul,
chevalier, seigneur, de la Brosse et des Places, an-
cien capitaine de cavalerie. Elle est morte sans pos-
térité la même année ;
2." Charles - Gilbert de Boisrot de Brillât, chevalier,
garde du corps de Monseigneur, conte d'Artois,
né en 1759, mort au service en 1791, sans avoir
été marié ;
3.° Jean - Louis - Désiré, dont l'article suit;
4.° Geneviève de Boisrot, mariée avec Jean-Baptiste
le Cointe, écuyer, dont sont issus Eugène et
Joséphine le Cointe ;
VIII. Jean - Louis - Désiré de Boisrot, né le premier
mai 1769, d'abord surnuméraire dans les gardes du corps
de S. A. R. Monseigneur, comte d'Artois, puis nommé
par S. M. Louis XVI, officier au régiment de Lorraine,
infanterie , où il était lieutenant des grenadiers en 1790,
a donné sa démission au mois de janvier 1793, et a
épousé, le 4 juin 1798, Emilie de Ripont de la Salle,
dont sont issus :
I ." Abel de Boisrot, né le 28 mai 1799 ;
2." Antoine de Boisrot, né le 3o novembre 1800;
3.° Marie-Anne - Clémence de Boisrot, née le i 5 no-
vembre 1806.
Armes : D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois
étoiles du même, celles en chef sommées de deux oiseaux
affrontés d'argent.
RICHARD DE CORBERY ET DE ROCHELINES. 41$
RICHARD, famille noble qui a longtems été établie à
Alloz, petite ville en la H au te- Provence, autrefois for-
tifiée.
Elle y possédait dès le quatorzième siècle, et peut-être
longtems auparavant, un domaine de son nom, dont elle
jjaraît avoir joui en fief, vu la nature des droits qui en
dépendaient, et notamment le droit exclusif de pâturage
sur les montagnes qui confrontaient ce domaine, qu'elle
a conservé jusqu'à la fin du dernier siècle. On ignore si
c'est la famille qui a donné son nom au fief, ou si c'est
de ce fief qu'elle tient le sien. Ce qu'il y a de certain,
c'est qu'il s'y est formé le Hameau de Champ Richard,
qui existe aujourd'hui près decette ville.
Plusieurs de ces Richard servirent aux quatorzième et
quinzième siècles, dans les armées de Sardaigne et dans
celles d'Angleterre.
I. Hugues, premier connu de la famille, passa au ser-
vice d'Angleterre, vers le commencement du quatorzième
siècle, s'attacha au parti de Jean de la Pôle, de la maison
des ducs de Suôolk ( i ), et fut tué à la bataille de Stoke,
en 1488.
II. Jean, fils de Hugues, se trouva à la même bataille
et y fut tué, mais il laissa un fils, qui suit :
III. Charles, épousa Marie de la Pôle, de la maison
ci-dessus mentionnée. Ils périrent tous deux, sous pré-
texte de religion, en 1542, victimes de Henri VIII, roi
d' .Angleterre, qui en voulait principalement à la famille
de la Pôle, à cause de ses droits à la couronne ( 2 }.
(1) Ce Jean de la Pôle était le comte de Lincoln, dont le
père, Jean de la Rôle, duc de Suffolk, avait épousé Elisabeth
Plantagenet, sœur d'Edouard IV, et avait été déclaré, par Ri-
chard III, héritier du trône d'Angleterre [Histoire d'Angleterre/.
(2) Charles Richard et ses successeurs descendent donc, par
Marie de la Pôle, de la maison des ducs de Suffolk. Edmond de
la Pôle et Richard de la Pôle, derniers princes de cette maison
et de celle d'York, par leur aïeule Elisabeth Plantagenet, avaient
péri, le premier dans la tour de Londres, par ordre de Henri VIII,
et le secon<i, à la bataille de Pavie, auprès de François I*' {His-
toire d'Angleterre). La princesse Marie de la Pôle leur ayant sur-
vécu, devint donc Théritière de la maison de Suffolk et de celle
d'York.
414 RICHARD DE CORBERY ET DE ROCHELINES.
IV. Vincent I", fils de Charles, pour se soustraire
au sort de son père, vint en France avec son fils, qui
suit, qu'il comptait faire passer en Italie, auprès du car-
dinal Pôle, son proche parent, qui fuyait aussi pour se
soustraire aux poursuites de Henri VIII. Mais Vincent I"
mourut à AUoz, la même année.
V. Vincent II, son fils, fut conseiller-sénateur au se'-
nat de Nice, se maria à Alloz en i556, et mourut le
22 novembre i636, à l'âge de cent-un ans.
VI. Vincent III, fils de Vincent II, était mort avant
son père en 16 18. Il avait laissé un fils, qui suit:
VII. François, né le 24 février ibjj, épousa demoi-
selle N... Honorât, d'une famille noble d'AUoz. Ils mou-
rurent audit lieu, en i63o, du fléau delà peste.
VIII. Sébastien, leur fils, leur succéda, hérita de plu-
sieurs autres successions, fut nommé juge ordinaire
d'AUoz, le 8 Janvier 1692. Il avait épousé dame Margue-
rite d'Allègre, de famille noble, le i®'' janvier 1648, et il
mourut le 7 août 1694. Il eut de son mariage :
i.° Jean, conseiller au conseil de Colmar en Pro-
vence;
2.° Joseph, curé du Q.uirieu, et du Villard-Rey-
mond, en Dauphiné ;
3." Etienne, qui suit ;
4.° Une fille mariée avec messire Charles Pascalis,
capitaine au régiment de Lasti.
IX. Etienne, vint s'établir au Villard Reymond, au-
près de son frère, se maria, le 3 novembre 1694, avec
demoiselle Marguerite Pélissier. II décéda le 3 mars 1723,
et laissa :
I.* Jean, qui suit ;
2." Joseph, mort curé de la paroisse de la Garde,
en Dauphiné.
X. Jean, succéda à son père, et épousa dame Clau-
dine Garden de La Fond, de la maison de Garden de Les-
sard, qui tire son origine de lord Garden, qui s'était
établi en Dauphiné vers l'an i3oo. Jean mourut le 9 no-
vembre 1755. De son mariage étaient nés :
i.° Joseph, qui suit :
a.° Jean-Baptiste;
LA MOTE BARACÉ DK SENONNES. 415
3.** Etienne, qui fonde la branche de Rochelines,
établie au Puy-en-Velay, et rapportée ci-après.
XI. Joseph, seigneur de Corbery, et, en partie, des
tiefs de Lyon et de Gondy, chevalier, mort en 1 807 ;
il avait épouse à Paris, le i5 février 1775, Marie-Sophie
de Beauvalet, de laquelle il a eu :
XII. Augustin -Thomas de Qjrbery, chevalier, marié
à Jeanne-Marie-Eulalie d'Arcis, le 4 juillet 1807. De ce
marige est né, en 1809 :
Charles-Gustave- Auguste.
Branche de Rochelines .
XI. Etienne Richard dk Rochelines, marié au Puy-
en Velay, à Claudine Parrel de Beaubac, de laquelle il
a, entre autres enfans :
I .** Jean-Baptiste-Julien, qui suit ;
2.» Clotilde Richard ;
XII. Jean- Baptiste-Julien Richard de Rochelines,
né le 19 novembre 1785, chevalier, capitaine-lieutenant
d'artillerie dans la garde royale, chevalier de l'ordre
noble de Saint-Hubert de Lorraine.
Cette généalogie a été dressée d'après celle qui se
trouve dans l'ancien dictionnaire de la noblesse , in-4.**
à la lettre R, tome XII, et sur les titres originaux qui
m'ont été communiqués.
Armes: D'azur, au rich , ou loup cervier, au naturel ;
au chef d'or, chargé d'un léopard de gueules.
LAMOTE BARÀCÉ DE SENONNES, maison ori-
ginaire de la Bretagne, mais établie depuis plusieurs siècles
en Anjou. En ii5o< un seigneur de Lamote-Baracé fit
bâtir dans sa terre de Lamoie, près d'Angers, une église
qu'il dédia à la Vierge. Depuis cette époque, les titres de
la maison de Lamote sont établis sans interruption.
Un Poulcre de Lamote Baracé, fut capitaine de cent
hommes d'armes de la garde de François I".
Un autre seigneur de Lamote fut premier écuyer et
chambellan de la Reine Jeanne d'Albret.
Le marquis de Senonnes, marquis de Lamote Baracé,
seigneur de Senonnes, de Lamote, de Baracé. de Saint-
Aignan, Saint-Michel, en Craonnais, Brain et autres
41 6 LA MOTE BARACE DE SENONNES.
lieux, commanda, en 1693, Tarrière-ban de la noblesse
d'Anjou.
Son frère Philippe-Claude de Lamote Baracé fut suc-
cessivement commandant de Fartillerie dans l'arme'e du
marquis d'Harcourt et commandant-général de l'artillerie
de France et d'Espagne, dans l'armée du maréchal de
Berwick.
Un autre Pierre, marquis de Lamote Baracé, mar-
quis de Senonnes , seigneur des lieux ci-dessus désignés,
quitta le service, jeune encore, avec le grade de capitaine
en premier dans le régiment du Roi.
Son fils Pierre-François, marquis de Senonnes, mar-
quis de Lamote Baracé, seigneur des lieux désignés ci-
dessus, a servi dans le régiment de Rohan-Soubise en
1787; il eut l'honneur d'être présenté au Roi et de mon-
ter dans les carrosses de S. M. Ayant émigré aucommen-
cement de la révolution , il fut pris en 1793 et condamné
à mort par le tribunal révolutionnaire.
Cette famille existe maintenant en deux branches. La
branche aînée représentée par :
i.° Pierre-Vincent-Gatien, marquis de Senonnes et
de Lamote Baracé, résidant en Anjou, en sa terre
de Sautré.
2." Alexandre de Lamote Baracé, vicomte de Se-
nonnes, frères du précédent, lieutenant de cava-
lerie, secrétaire de la chambre et du cabinet du
Roi, secrétaire-général des musées royaux, che-
valier de l'ordre royal et de la Légion d'Honneur,
commandeur de l'ordre noble de Saint-Hubert et
de plusieurs autres. Membre de Tinstitut royal
de France et de la société royale académique des
sciences de Paris.
La seconde branche est représenté par :
Auguste , comte de Lamote Baracé, ancien officier
de dragons, résidant en Touraine à sa terre du
Coudray.
Armes : d'argent , au lion de sable, cantonné de quatre
merlettes du même; à l'écusson du champ, chargé d'une
fasce de gueules, accompagnée de six fleurs de lys du
même, brochant sur le lion. Couronne de marquis. Sup-
ports : deux lions.
DE BESIADt D'AVARAY.
4»7
BESIADE DAVARAY , noble et ancienne famille
de Béarn, connue dès le douzième siècle, mais dont la
filiation, suivie et prouvée par titres, ne remonte qu'à :
I. Amanieu de Besiade, qui rendit des services mili-
taires à Louis X, roi de France, duquel il reçut, le
3 janvier i3i4, une donation de trente livres tournois,
en récompense de ses services, sous le bon plaisir de Phi-
lippe-le-Bel, son père, roi de France. Il fut père de :
II. Amanieu de Besiade, II* du nom, mort le 14 fé-
vrier 1 39 1 ; laissant :
III. Amanieu-Donat de Besiade, qui épousa Jeanne
de Carnou, dont il eut trois enfants, savoir :
i.° Raimond-Amanieu, dont l'article suit ;
2." Jean , religieux aux carmes de Sauveterrc II testa
en 1428, et mourut au mois d'avril 1433 ;
3." Jeanne, dont Talliance est inconnue.
IV. Raimond - Amanieu de Besiade , co-seigneur de
Muning , e'pousa noble Miramonde de Barsum, et fit , en
1469 , une donation de cinquante sols morlas de rente
annuelle, en faveur des religieux carmes, établis à Sau-
veterre, en présence de Jean de Besiade, son frère, à
prendre sur la redevance de la seigneurie de Muning , et
sur le revenu du fxjnt de la ville de Sauveterre, dit de
Besiade, où sont ses armes. Il eut pour fils unique :
V. Arnaud-Ramond de Besiade, co-seigneur de Mu-
ning, qui s'allia avec noble demoiselle Jeanne d'Augas,
et testa le 26 février ôog. Il en eut ;
i.° Jean , qu'il insiitua son héritier universel , tant
de ses biens nobles qu'autres , et qu'il fit aussi son
exécuteur testamentaire ;
2.° Ramond, dont l'article suit ;
3.** Peyrot de Besiade.
VI. Ramond de Besiade , co-seigneur de Muning ,
épousa, le 6 août i5i3, demoiselle Ramond de Causit,
fille de Ridan de Causit, écuyer. Il fut père de :
VII. Jean de Besiade, I" du nom, co-seigneur de
r
4i8 l^E BESIADE D'AVARAY.
Muning, qui prêta serment de fidélité, et rendit hom-
mage, le 6 février i538, dans la maison épiscopale de
Lescar, entre les mains de Févêque de ce lieu, commis-
saire du roi de Navarre , pour recevoir les hommages et
serments de fidélité des nobles du pays de Bearn , au nom
de Ramond de Besiade, son père, lequel reconnaît devoir
à ce prince un fer de lance de redevance, pour la sei-
gneurie de Muning , et cinq sols morlas , pour la coutume
qu'il a sur le pont de Sauveterre , dit de Besiade. Il épousa,
le 6 août 1539, assisté de son père et de Jean, prieur
d'Ordioze , son oncle maternel , demoiselle Bernardine
de Campanhe de Castigbon, fille de noble Jean de Cam-
panhe, et de demoiselle Jeannette de la Salle. Il testa
le 6 mai i58o, laissant de son mariage :
I .° Arnaud, dont l'article suit ;
2.° Jacob, j
3.° Bernardine, > vivants en iSyS ;
4.° Jeanne, )
VIII. Arnaud de Besiade, seigneur de Muning,
épousa, le i3 juin iSyS, Jeanne de Bachoé, fille de
noble Jacob de * Bachoé, seigneur d'Andreny. De ce
mariage est issu :
IX. Jean de Besiade, II' du nom, seigneur de Mu-
ning , qui eut commission de la reine , mère 'du roi
Louis XIII, pour lever une compagnie de cent hommes
d'armes, datée d'Angers, le 20 juillet i520. Il épousa,
le 23 avril i6i3, demoiselle Anne d'Arridole , fille de
Jean d'Arridole , seigneur d'Arrocain , dont sont issus :
I ,"' Jacques , seigneur 'de St - Martin , mort en 1 66 r ;
2." Théophile, dont'l'article suit ;
3.° Marie de Besiade, alliée, le 5 janvier i635, à
Jean de Gassion , président à mortier au parlement
de Pau , conseiller d'état , en i636 , frère 'aîné de
Jean de Gassion, maréchal de France, et fils de
Jacques de Gassion , président au conseil souverain
de Navarre et de Béarn, et de Marie d'Esclaux.
X. Théophile de Besiade , chevalier , marquis d'A-
varay , seigneur du Tertre et de Létion , partagea , le
28 juillet 1661, la succession de son père, avec Jacques
de Besiade, chevalier, seigneur de Muning, de Saini-
DE BESIADE D'AVARAY. ^.ig
Martin, d'Auroiste et de Saint - Gladie, son frère aîné.
Il fut nommé, le 26 avril 1 667, grand bailli d'épée d'Or-
léans, et commanda, en cette qualité, l'escadron et la
brigade d'Orléans, sous les ordres du maréchal de Créqui,
lors de la convocation de l'arrière-ban, en 1674. Il avait
épousé, i.° le 18 mars i652, demoiselle Marie des Es-
tangs, fille de Théodoric des Estangs, chevalier, seigneur
d'Escrennes, et de dame Anne Bigot; 2.° le 21 juillet
i665, demoiselle Dorothée Barthon de Montbas, fille de
François Barthon, vicomte de Montbas , lieutenant-
général des armées du Roi, et de dame Denise de Maillé
de Benehart. Du premier lit sont issus :
I.' Claude-Théophile, dont l'article suit,
2.* Marie - Charlotte , mariée à François d'Escou-
bleau, marquis de Sourdis, seigneur de Gaujac
et d'Estillac, chevalier des ordres du Roi et lieu-
tenant - général de ses armées, fils de Charles d'Es-
coubleau, marquis de Sourdis, chevalier des ordres
du Roi, et de Jeanne, dame de Carmain. Ils
n'eurent qu'une fille unique, mariée, le 24 mars
1702, à François - Gilbert Colbert, marquis de
Saint - Pouange et de Chabannais, maréchal des
camps et armées du Roi ;
3.* Françoise - Marie de Besiade, morte jeune.
XI. Qaude - Théophile de Besiade, chevalier, marquis
d'Avaray, baron de Lussay, seigneur de Létion , de Cour-
bouson et de la Brosse - Montmort, chevalier des ordres
du Roi et lieutenant - général de ses armées, né le 2 mai
i655, ayant trouvé la succession de son père surchargée
de dettes, obligé de se défaire d'une partie de ses terres, il
vendit celles de Bearn au marquis de Gassion, son cousin-
germain ; il fut d'abord page de Monsieur, frère du roi
Louis XIV, ensuite cornette au régiment de Sourdis,
cavalerie, le premier octobre 1662; servit au siège de
Maestricht, en 1673; combattit à Senefî, en 1674; cou-
vrit, en 1675, les sièges de Dinant, de Huy, de Lim-
bourg ; obtint une compagnie dans le même régiment, le
9 septembre suivant; se trouva aux sièges de Condé, de
Boucha in, d'Aire, en 1676; au siège de Valenciennes, à
la bataille de Cassel, à la prise de Saint -Omer, en 1677;
aux sièges de Gand, d'Ypres ; à la bataille de Saint - Denis,
près Mons,en 1678. Sa compagnie ayant été licenciée le
8 août 1679, on l'entretint capitaine réformé à la suite
420 DE BESIADE D'AVARAY.
du régiment de Grignan, par ordre du i5 du même
mois. Il leva, par commission du 17 mars 1682, une
compagnie de cavalerie, qu'il incorpora, par ordre du 22
juin, dans le régiment de cavalerie de Saint - Silvestre; il
servit la même année au camp de la Sarre, au camp sur l'Es-
caut, au siège deCourtray, à la prise de Dixmude, au bom-
bardement d'Oudenarde en i683 ; à l'armée qui couvrit le
siège de Luxembourg en 1684, au camp de la Saône j en
i685, 1686, 1687 et 1688; fut mestre de camp d'un ré-
giment de dragons de son nom, qu'il leva par commis-
sion du 20 août 1688 ; servait au camp de M. de Calvo,
en 1689; fut fait brigadier par brevet du 28 avril 1694;
servit à l'armée de Flandre sous Monseigneur; à la même
armée sous le maréchal de Villeroy, en 1695 ; à l'armée
de la Meuse sous le maréchal de Boufflers, en 1696; à
l'armée de Flandre, sous le maréchal de Villeroy, en 1697 ;
fut fait maréchal de camp par brevet du 29 janvier 1702;
fut envoyé commandera Naples en l'absence du comte de
Marsin, et sous l'autorité du vice - roi, par commission
du 19 juillet suivant ; lut créé lieutenant - général des ar-
mées du roi, par pouvoir du 10 février 1704; il conti-
nua de commander à Naples jusqu'au premier août 1705,
qu'il en partit pour joindre Parme : du roi en Espagne, oti
il marcha au secours de Badajos, au mois d'octobre ; ser-
vit dans la même armée sous le maréchal de Berwick,
en 1706, et se trouva à la prise de Carthagène. Il continua
de servir à cette armée, par lettres du 4 avril 1707; con-
tribua particulièrement à la victoire remportée à Almanza,
le 25 du même mois , à la soumission des royaumes de
Valence et d'Aragon, au siège et à la prise de Lérida ;
servit à la même armée sous le duc d'Orléans; se trouva
au siège de Tortose, à la prise de Pons, d'Alos, d'Aget
et de Montagnana. Le Roi lui accorda, le 10 lévrier de la
mène année, une pension de 4000 livres. Il servit encore,
en 1709, sous le maréchal de Bezons ; se trouva aux sièges
et à la prise de Douay, du Q.uesnoy et de Bouchain, en
171 2; se trouva, avec Tarmée du Rhin, en 171 3, au
siège de Landau, à la défaite du général de Vaubonne, au
siège et à la prise de Fribourg; fut. nommé ambassadeur
en Suisse en 1715; obtint par provisions données à Paris,
le 23 décembre 1718, la lieutenance générale du gouver-
nement de Picardie, et les gouvernements particuliers de
Peronne, de Roye et de Montdidier ; fut pwurvu , le
DE BESIADE D'AVARAY, 421
3 juillet 17 19, des provisions pour la sixième place de
grand'croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis;
et le Roi, voulant bien le dispenser, en considération de
ses services et par distinction particulière, de passer par
le grade de commandeur, il eut permission, par la même
lettre du Roi, de prendre tout de suite le titre et les mar-
ques distinctives de cet ordre, dont il obtint la pension
de 6000 livres en 1722. Ayant c'té rappelé de son ambas-
sade, en 1726, le Roi lui fit l'honneur de lui écrire qu'é-
tant satisfait de ses services, il avait résolu de l'associer à
son ordre du Saint-Esprit, dans la première promotion. Il
eut, au mois d'octobre 1733, des pouvoirs pour comman-
der dans toute Tétendue des provinces de Flandre et de
Hainault ; fut nommé chevalier des ordres du Roi le 2
février 1739, fut reçu le jour delà Pentecôte suivant, et
mourut le 6 avril 1745. 11 avait épousé, le 6 novembre
1691, demoiselle Catherine-Angélique Foucault, décédée
le 28 avril 1728, fille de Joseph Foucault, conseiller
d''état, secrétaire du conseil, directeur des finances de
Sa Majesté, et intendant de Caen et de dame Marie de
Montreseau. De ce mariage sont issus :
I.» Jean-Théophile, comte d'Avaray, né le 29 oc-
tobre 1696, mousquetaire en 171 3; il fit la cam-
pagne de cette année sur le Rhin ; obtint, le 2
janvier 17 14, une compagnie dans le régiment
Dauphin, cavalerie, et une commission de capi-
taine réformé, le 6 octobre suivant, après la ré-
forme de sa compagnie. Ayant obtenu, par brevet
du i3 avril 17 17, la permission d'aller servir en
Hongrie, il fit cette campagne et la suivante sous
le prince Eugène, contre les Turcs, et se trouva
au siège et à la bataille de Belgrade ; fut nommé
colonel du régiment de Nivernais infanterie, par
commission du 6 mars 17 19, à la tête duquel il
servit aux sièges de Gerra-d'Adda, de Pizzighi-
tone et du château de Milan, en 1733, de Tor-
tone, de Novarre et du château de Sarravalle, en
janvier et février 1734, à l'attaque de Colorno et
à la bataille de Parme, au mois de juin ; fut fait
brigadier d'infanterie par brevet du i*' août de la
même année 1734, fut blesé à la bataille de Guas-
talla, le 10 octobre, et mourut de ses blessures
regretté de toute l'armée ;
A22 DE BESIADE D'AVARAY.
2.° Charles-Théophile^ dont l'article suit;
3." Catherine-Angélique, mariée, le 3 décembre
1719, à Jean-Louis, seigneur, baron de Boeil;
4.° Olympe, femme d'André le Picard, chevalier,
seigneur d'Aubercourt.
XII. Charles-Théophile de Besiade, chevalier, mar-
quis d'Avaray, baron de Lussay, seigneur de Létion, Cour-
bouson et de la Brosse-Montmort, grand bailli d'épée
d'Orléans, maréchal des camps et armées du Roi, fut
d'abord destiné à l'état ecclésiastique puis entra dans
les mousquetaires en 171 9 ; devint lieutenant réformé au
régiment de dragons d'Orléans, le i5 avril r722; enfin
capitaine au régiment de dragons d'Armenonville, le 3i
août 1725. Il commanda cette compagnie au camp de la
Meuse en 1727, deuxième cornette de la première compa-
gnie des mousquetaires, par brevet du 9 février 1729, avec
rang de mestre de camp de cavalerie, par commission
du même jour; fit la campagne de Philibourg, en 1734, et
obtint, par commission du 2 3 octobre de cette année,
le régiment d'infanterie de Nivernais, vacant par la mort
de son frère ; il prit alors le nom de marquis d'Avaray, et
se démit de la charge de cornette des mousquetaires. Il
joignit le régiment de Nivernais à l'armée d'Italie, et le
commanda au siège de Révéré, de Reggio et de Reggiolo,
en 1735 ; rentra en France au mois d'août 1736; passa,
au mois de janvier 1738, dans l'île de Corse, avec son
régiment ; servit avec distinction dans plusieurs actions ;
fut créé brigadier des armées du Roi par brevet du
i" janvier 1740, et rentra en France au mois d'avril
1741 ; servit à l'armée de Flandre, où il se tint sur la
défensive, et à l'armée du Rhin, par lettres du i" avril
1743; s'y trouva à la journée de Dettingen, et finit la
campagne en Alsace sous le maréchal de Noailles; em-
ployé à l'armée de Flandre, par lettres du 1" avril 1744,
déclaré le 7 juin, maréchal de camp, dont le brevet lui
avait été expédié le 2 mai précédent, il servit aux sièges
de Menin et d'Ypres ; passa, par lettres du i" juillet, à
l'armée t|ue commandait le maréchal de Saxe; se démit
de son régiment, finit la campagne au camp de Courtray,
et fut employé à Dunkerque par ordre du 20 février 1745,
et à l'armée du Rhin par lettres du 1" avril suivant. Il
commanda en Picardie pendant l'hiver, par ordre du
DE BESIADE D'AVARAY. 423
i" novembre , et étant employé à l'armée de Flandre ,
par lettres du i" mai 1746, il se rendit à Anvers, où il
mourut de la petite vérole le 3o du même mois. Il avait
épousé, le 12 décembre lyBS, demoiselle Marguerite -
Elisabeth Megret d'Etigny, fille de François- Nicolas
Megret, seigneur de Passy, Etigny et autres lieux, con-
seiller d'état , grand audiencier de France, et de dame
Marguerite de Beaucousin, dont il a laissé:
I .• Charles - Théophile , chevalier, marquis d'Ava-
ray, baron de Lussay, seigneur de la Brosse-
Montmort, grand-bailli d'épée d'Orléans, nommé
cobnel aux grenadiers de France en 1754, et aide
maréchal des logis de l'armée commandée par le
maréchal prince de Soubise en 1757; marié à
Versailles, le i" juillet 1754, à demoiselle Eli-
sabeth - Guillelmine - Charlotte Baschi , fille de
François, comte de Baschi Saint-Estève, cheva-
lier des ordres du Roi, ambassadeur de S. M. en
Portugal, et de dame Charlotte-Victoire le Nor-
mand. Il est mort sans enfants le 17 avril 1767 ;
2.° Claude- Antoine, dont l'article suit.
XIII. Claude-Antoine de Besiade , né le 16 juillet
1 740 , chevalier , marquis d'Avaray , baron de Lussay ,
seigneur de Létion , de Courbouson et de la Brosse -
Montmort, etc. , entra en service, dans les chevau -
légers de la garde du Roi, au mois d'août ij^b ; fut
nommé grand-bailli d'épée d'Orléans à la mort de son
frère; capitaine au régiment de mestre de camp général
de la cavalerie, le i3 avril 1759 ; a fait la guerre de sept
ans, et a été blessé à la bataille de Minden; chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint-Louis, colonel aux
grenadiers de France, le premier novembre 1765; colo-
nel du régiment de la Couronne, le 22 juin 1767; député
aux Etats-Généraux de 1789, où il siégea constamment
parmi les bons et fidèles serviteurs du Roi, et protesta
contre tous les décrets de l'assemblée soi-disant consti-
tuante; lîommé pair de France, lieutenant - général des
armées du Roi et maitre de la garde-robe de Sa Majesté,
en i8i6;a épousé, le 5 avril 1738, Angélique-Adelaïde-
Sophie de Mailly de Nesle, dame pour accompagner
madame la comtesse d'Artois, fille de Louis, comte de
Mailly, marquis de Nesle, chevalier des ordres du Roi,
424 DK BESIADE D'AVARAY.
lieutenant - général de ses armées, premier e'cuyer de
madame la dauphine, mère du roi , et de dame Anne -
Françoise Arbaleste de Melun. De ce mariage, sont
issus :
1." Antoine- Louis - François de Bésiade, d'abord
comte, puis duc d'Avaray, né à Paris le 8 janvier
1759, mort à l'île de Madère, le 4 juin 181 1.
Entré en 1774 sous-lieutenant au régiment de
la couronne, dont le marquis d'Avaray, son père,
était colonel, capitaine au même régiment en
- *, ï777i nommé, en 1779, aide-maréchal général
des logis du corps d'armée commandé par M. le
maréchal de Vaux, et destiné à une expédition en
Angleterre. 11 obtint, en 1782, la permission
d'aller servir au siège de Gibraltar, où il fut aide-
de-cam.p du duc de Grillon; embarqué à bord de
la batterie flottante du prince de Nassau, il tut
témoin du danger qu'elle courait d'être incendiée,
par l'effet d'un boulet rouge entré d'un pied dans
le bordage; comme il n'y avait aucune précaution
de prise pour faciliter la retraite de ces bâtiments,
le prince de Nassau l'envoya à Algésiras solliciter
des secours; on envoya des chaloupes qui sauvèrent
la garnison de la batterie.
Revenu en France à la fin du siège, il fut nommé
la même année colonel en second du régiment de
Boulonnais.
Il en devint colonel commandant en 1 788 : obligé
de renoncer à tous les talents agréables, à cause
» de la faiblesse de sa complexion, il s'occupa uni-
quement du soin de son régiment et d^apprenidre
son métier et les langues étrangères. En 1788,1e
régiment de Boulonnais fit partie de la brigade
d'Angoulême, commandée par son père, au camp
de Saint-Omer. Ce régiment se fit distinguer
dans la division du duc de Guignes, parson instruc-
tion et son bon état sous tous les rapports.
Le comte d'Avaray passa en Angleterre à la fin
de l'année 1788, et fut s'enfermer, pendant six
mois, dans le village de Kingsington, pour y ap-
prendre l'anglais.
Revenu en France en 1789, il eut le chagrin de
DE BESIADE D'AVARAY. 425
voir, malgré tous ses soins, plus de Ja moitié de
son régiment déserter de Cambray pour venir à
Paris grossir la foule des soldats rebelles, attirée
par l'insubordination et la licence; il parvint ce-
pendant à le recompletter en 1790.
Il avait obtenu, dès 1779, la surveillance de la
chargé de maître de la garde-robe de Monsieur,
aujourd'hui Louis XVIII, dont son père était
pourvu.
Au mois de juin 1791, le Roi s'étant déterminé
à quitter Paris, et ayant donné rendez-vous à
Monsieur à Montmédy, ce prince jeta les yeux
sur le comte d'Avaray, dont le père était député
aux états-généraux, pour lui confier son projet de
départ et le soin d'en faire en secret les préparatifs.
Le comte d'Avaray s'acquitta de cette mission dé-
licate et importante avec autant de prudence que
de bonheur.
Monsieur partit dans la nuit du 20 au 21 juin,
accompagné seulement du con^^te d'Avaray, de
M. Perronet, alors garçon de la garde-robe, et
aujourd'hui premier valet de chambre du Roi, et
du nommé Sayers, Anglais, valet de chambre du
comte d'Avaray, qui n'apprit que lorsqu'il fut
arrivé à la frontière qu'il avait accompagné le frère
du Roi.
Dès le 14 juillet suivant, Monsieur pourvut le
comte d'Avaray de la charge de capitaine de ses
gardes ; ce fut en cette qualité qu'il fit, avec ce
prince, la campagne de 1792, à la fin de laquelle
commença la longue série de malheurs qui ont
accablé, pendant vingt-deux ans, l'auguste branche
des Bourbons de la maison de France; la part qu'y
eut le comte d'Avaray serait trop longue à rappor-
ter; ces détails appartiennent à l'histoire.
Nous nous contenterons de rapporter Textrait
des lettres- patentes qui lui furent accordées par
le Roi en 1796; elles prouveront les services du
fidèle sujet, et l'insigne bonté de son adorable
maître.
Il obtint, en 1799, des lettres-patentes d'érec-
tion du comté de l'Isle Jourdain en duché-pairie^
sous le nom de duché d'.\varav.
426 i^E BESIADE D'AVARAY.
Il fut nommé maréchal de camp en 1795, et
capitaine de la compagnie écossaise des gardes-
du-corps en 1796. Le Roi lui accorda, le 9 jan-
vier 1796, l'expectative du grand baillage d'Ha-
genau dont était pourvu le prince de Montbarey,
son oncle.
L'empereur de Russie 'Paul I" lui donna le
26 janvier 1800, le brevet de commandeur de
Saint- Jean de Jérusalem.
Comblé des bontés du Roi^ le duc d'Avaray
aurait bien désiré ne s'en pas séparer un instant,
mais attaqué à Varsovie, en 1801, d'une maladie
de poitrine qui le conduisit aux portes du tombeau,
le Roi lui ordonna d'aller passer l'hiver en Italie,
il y fut en 1801 et 1802.
Ce fut à l'occasion de cette maladie, que le Roi
daigna lui accorder de nouvelles lettres-patentes,
pour l'autoriser à transmettre le droit de porter
dans ses armes l'écu de France, à celui des parens
de son nom qu'il voudrait choisir. Il en a disposé
dans son testament en faveur du marquis d'Avaray,
son père.
De retour auprès du Roi, il suivit ce prince,
en 1807, en Angleterre; mais ayant été dans un
grand danger par des vomissemens de sang, ses
médecins lui déclarèrent, en 18 10, qu'il périrait
s'il passait l'hiver en Angleterre ; le Roi lui or-
donna de partir, il se détermina pour l'île de
Madère.
Se trouvant beaucoup mieux, au mois de mai
181 1, il voulut retourner en Angleterre; mais
ayant éprouvé un peu de retard pour son embar-
quement, les chaleurs excessives qui survinrent
lui occasionnèrent un vomissement de sang au-
quel il ne put résister, et il mourut le 4 juin
suivant, honoré des regrets de son auguste maître
et sans avoir eu la consolation de voir le rétablis-
sement du Roi sur son trône.
Copie des lettres-patentes accordées par le Roi et
écrites de sa main, <im comte d'Avaray.
Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et
DE BESIADE D'AVARAY. 437
Navarre , à iootre amé et lâl Antoine- Louis
François de Bcsiade, comte dWTaraj, saJat.
Un des premiers devoirs des rcHs est de récom-
penser les grands services par de grands hon-
neurs, et nos pcêdêcessenrs ont toujours sa fiûre
usage de ce genre de récompense si convenable au
caractère de la nation française; voulant imiter
leur exemple, et suivre en même tems les mou-
vements de notre cœur, nous avons nsolu de
reconnaître, par un témoignage éclatant, et qui
passe jusqu'à la postérité la plus recalée, l'impor-
tant service que vous nous avez reoda,.lcKsqae,
par votre attachement à notre pCTsonne, votre
courage et votre infatigaMe activité, vous nous
délivrâtes, le 21 juin 1791, de la captivité où
nous étions détenu.
A ces causes et autres, à ce nous mouvant, de
Tavis de notre conseil et de notre pleine puissance,
certain^ science et autorité royaile, voulons et
nous 'plait que tous et vos 'descendans en ligne
mascidine issue de légitime mariage, portiez à
l'avenir, dans Tôrusson de vos armes, l'écussoa
de France d'azur à trois fleurs de Ijs d'or, et
que vous preniez pour devise ces mots : Vicit iter
ditrum pietas.
A l'eâiet de quoi, nous vous avons adressé ces
présentes, écrites, et signées de notre main, aux-
quelles nous avons tait apposer notre scel, pour
les rendre fermes tX subies à jamais, et sur les-
quelles seront toutes autres lettres nécessaires
expédia sans difficulté, ni délai. Donné à Vé-
lonne, le premier jour du mois de juillet, l'an
de'grftce 1795, et notre r^nek premier.
{Signé iX)UlS).
Au bas du sceau des armes de France, en dre
noire, est écrit ce qui suit de la main du Roi :
Cène empreinte est celle du cachet du Roi,
mon frère, dont ses assassins ont donné la des-
cription, et que, du fond de la Tour du Temple^
la Reine trouva le rooren de me faire parvenir. Je
428 DE BESIADE D'AVARAY.
conserve avec respect, sans en faire usage^ cette
sainte dépouille, mais aujourd'hui j'ai voulu
qu'elle mît le sceau à cet acte de ma reconnais-
sance, [Signé LOUIS] ;
2.° Armand-Louis-Théophile de Besiade, né le 1 1
septembre 1766, vicomte d'Avaray, chevalier de
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, tué à Quibe-
ron, conbattant pour la cause du Roi ;
3." Joseph- Théophile Parfait, dont l'article suit;
4.° Adélaïde-Henriette Elisabeth de Besiade d'Ava-
^ ray, née le 2 février 1762, dame pour accom-
pagner madame la comtesse d'Artois, sous le nom
de comtesse Henriette d'Avaray, mariée, en 1761
à Edme- Charles- François, marquis de Grave,
tué à l'expédition de Quiberon, en 1795, colonel
des chasseurs de Guienne , aide - de - camp de
Monsieur , aujourd'hui régnant , fils de Fran-
çois, comte de Grave, seigneur de Durefort et
de Combebelle , lieutenant - général des armées
du Roi, commandeur de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis , et de Marie-Anne-Eléonore de
Grave, sa cousine. Voye\ pag 43 de ce volume.
De ce mariage est issue une fille unique mariée au
marquis de Guerry, tué en 181 5, au combat de
Muzillac, près de Vannes, en combattant pour
la cause du Roi ;
5.° Augustine-Olympe-Sophie de Besiade [d'Avaray,
née le 7 juillet 1765 , dame pour accompagner
Madame ,. épouse de Louis XVIII, mariée avec
le marquis de Sourdis , maréchal de camp , ins-
pecteur de cavalerie, morte en 180g, dont un
fils, le comte de Sourdis, qui après avoir fait six
campagnes dans le 9* régiment de hussards, et
avoir été blessé trois fois, a été nommé en 1814,
sous - lieutenant de la première compagnie des
gardes du corps, a eu Thonneur de suivre le Roi
à Gand, et y a commandé le détachement de cette
compagnie; il a obtenu à son retour, le régiment
des chasseurs du Var.
XIV. Joseph - Théophile - Parfait de Besiade, comte*
d'Avaray, né le 23 octobre 1770, garde - du - corps de
DORIVAL. 429
Monsieur ( le roi Louis XVIII ) en 1787 ; aide - de - camp
de son père, au camp de Saint-Omer, en 1788; a fait
la campagne de 1792 dans les gardes de Monsieur;
entré, à la dislocation de l'armée des princes, dans le
re'giment du duc de Mortemart au service d'Angleterre,
colonel d'infanterie en 1798, chevalier de Saint- Louis
en 18 14, maréchal de camp et lieutenant dans la com-
pagnie des chevau - légers de la garde en 18 14, et com-
mandant du département de Loir-et-Cher en 1816. Il a
épousé, en 1800, Aimée - Julie- Michel de Tharon, dont
sont issus :
I .** Ange-Edouard - Théophile de Besiade d'Avaray,
née en 1 802 ;
2.* Sophie - Angélique - Laure - Rosalbe de Besiade
d'Avaray, née en 1801.
Armes : d'azur, à la fasce d'or, charge'e de deux étoiles
de gueules, er accompagnée en pointe d'une coquille
d'or ; à l'écusson de France, brochant sur la fasce.
Devise : Vicit iter durum pietas.
DORIVAL, famille originaire de Paris, qui est repré-
sentée par :
Louis - Marie DoRiVAL, écuyer, né le 6 Janvier 1763,
fils de Jean - Baptiste Dorival, écuyer, avocat en parle-
ment, conseiller du Roi, commissaire au chàtelet, éche-
vin de la ville de Paris, en 1786, et de Charlotte-Marie
Madelaine de Lafosse ; il a épousé Alexandrine - Louise-
Agathe Testard, dont est issu :
I.* Auguste- Louis-Marie, né le 8 septembre 1802 ;
2.» Adèle Elisabeth- Louise, née le 25 mai 1798.
Armes : D'azur, à la gerbe d'argent ; au chef cousu de
gueules, chargé de trois roses du second émail.
43o CHESNEL.
CHESNEL, famille originaire de Bretagne et l'une
des plus anciennes de cette province.
Olivier Chesnel, épousa Marie du Boys, dont il eut :
Eon Chesnel, qui épousa Marie du Gué. Il fut père de :
Bernard Chesnel, mariée avec Robert de Macé, qui le fit
f)ère de :
Antoine Chesnel, qui épousa Perinne de Beaumanoir,
dont :
Jacques Chesnel, sieur du Verger, marié avec Claudine
du Breil. Il en eut, entre autres enfants :
Raoul Chesnel, sieur du Verger, qui épousa Jeanne
de Maillefer, dont est issu :
Jean Chesnel, sieur du Verger et de la Chapperonnais,
chevalier et fondateur de l'ordre militaire de Sainte-
Madelaine, sous le roi Louis XIII, qui le décora du col-
lier de cet ordre en 1614. L'objet de cette institution,
qu'il proposa au Roi au retour de ses voyages du Levant
et de l'Italie , était l'abjuration des duels et de toutes que-
relles qui n'avaient point pour but l'honneur de la reli-
gion ou le service de Sa Majesté. La devise était : L'amour
DE Dieu est pacifique. Il épousa Catherine Franchet,
dont il eut :
François Chesnel, sieur de la Chapperonnais et du Ver-
ger, marié avec Charlotte Lorgeril. Il fut père entre autres
enfants, de :
Marguerite Chesnel, dame du Verger, de la Chappe-
ronnais, déclarée, par arrêt du 12 février 1671, rendu
dans la chanbre de la réformation, au rapport de
M. Denyau, noble d'ancienne extraction ;
Et par un autre arrêt du conseil d'état du Roi, rendu
en 1786, enterriné au parlement de Paris, il a été prouvé
et reconnu que cette même maison de Chesnel avait été
transplantée en Normandie, au comté de Mortain, elle
se trouvait alors réprésentée par :
Joseph Chesnel de la Houssave, chevalier de l'ordre
royal et militaire [de Saint - Louis, écuyer, commisaire-
ordonnateur, chef des bureaux de la guerre, en cour ;
ayant épousé Geneviève Clairet ;
DE SERRES DE MESPLEX. 43l
Etienne Chesnel de Voiclery, écuyer, son cousin-
germain; ayant épousé N.... Tophié, dont il n'a pas eu
d'enfants;
Noële Chesnel , demoiselle , sa cousine - germaine,
célibataire ;
Et par une autre branche, existant à Poitiers, repré-
sentée par :
Pierre Chesnel, écuyer, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint- Louis, commissaire des guerres, céli-
bataire ;
M , le chevalier Chesnel, colonel, ancien aide-
major général dans l'Inde, chevalier de Tordre royal et
militaire de Saint - Louis, son frère, qui, ayant épousé
mademoiselle de la Rochette ;
N Chesnel, demoiselle, leur sœur, célibataire,
demeurant à Poitiers.
Armes : de sable, à six fusées d'or en bande.
DE SERRES DE MESPLEX, ancienne famille de
robe, établie depuis long - temps à Montpellier, dont
descend :
Jean - François - Antoine de Serres, capitaine d'in-
fanterie, lieutenant des maréchaux de France, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, président à
la cour des aides et comptes de Montpellier , qui épousa
Maried'Aurès ; cefut lui qui, à la tête de la garde natio-
nale de Montpellier, fit cesser le carnage des catholiques
de Nîmes. Il eut'pour enfants :
i." Jean-André-Joseph, dont l'article suit ;
2.* Pierre - Marcel - Toussaint de Serres, né le pre-
mier novembre 1780, conseiller-auditeur à la
cour royale de Montpellier ;
3.' Marie-Madelaine- Josephe de Serres, née le
25 mars 1779, morte femme de Henri, marquis
de Roquefeuil ;
4.* Marie - Madelaine-Clotilde de Serres, née le pre-
mier octobre 1782, mariée à Henri du Lac.
Jean - André - Joseph de Serres de Mesplex, né le
432 DE MONNIER.
23 septembre 1777, capitaine d'une compagnie franche,
qu'il forma pour marcher sous les ordres de S. A. R. Mon-
seigneur le duc d'Angoulême, capitaine dans l'armée
royale du midi, dans les chasseurs d'Angoulême en 1816,
a épousé, le 28 juillet 1796, Marie - Philippine de Melon
de la Motte, décédee, fille de Melon de la Motte et de
Théodore de Roquefeuil. De ce mariage sont issus :
i.° Jean - Marie -Joseph - Amédée de Serres, né le
24 octobre 1 809 ;
2." Jean - Henri - Olivier de Serres, ne' le 21 fe'vrier
iSri;
3.° Marie - Madelaine-Elisabeth- Constance de Serres,
née le 20 mars 1798.
Armes : d'argent au chevron d'azur, chargé de trois
étoiles d'or, et accompagné de trois trèfles du second
émail ; couronne de marquis.
DE MONNIER, famille noble de Franche -Comté,
qui s'est divisée en plusieurs branches, dont une d'elles
a fourni :
Marie - Jacques - Félix de Monnier de Savignat ,
chevalier , seigneur de Savignat , avocat - général à la
cour des comptes de Dôle, marié à demoiselle Marie-
Pierrette Bonneau, de laquelle il a laissé :
Marie - Laurent - Félix de Monnier de Savignat,
chevalier, seigneur de Savignat, officier au régiment
royal Deux-Ponts ; a émigré en 1791, et fait toutes les
campagnes à l'armée des princes. Il s'est marié, le 28 avril
1788, à Adélaïde - Gabrielle-Madelaine de Linard, fille
de François - Nicolas de Linard, chevalier, seigneur
d'Aveluy, Anthuise et autres lieux. De ce mariage est
issu:
Félix - Auguste - Ernest de Monnier de Savignat,
chevalier, né le 25 septembre 1789, capitaine dans la
garde royale, chevalier de la Légion d'honneur.
Armes: d'azur, à la bande d'or, accompagnée de deux
tourtereaux du même.
VIESSE DE MARMONT.
433
VIESSE , anciennement Wiese, dans les actes
latins, Vessa, Wesa, Viessa. Famille très-ancienne de
France, qui tire son origine de la petite ville de Wiese,
aux Pays-Bas, dont elle a reçu le nom, ou à qui elle
Ta donné. Ses armes êtuient de sinople, au lion d'ar-
gent (i).
Au commencement du treizième siècle, cette maison
s'est divisée en plusieurs branches qui se sont établies en
Allemagne et en France ; les unes et les autres florissaient
dès-lors, et ont produit des hommes distingués dans la
robe et le clergé.
Le nom de la seconde branche, fixée en Allemagne, subit
quelques modifications, que l'idiome du pays lui fit
éprouver : Weissen, Viessen, sont les dénominations sous
lesquelles elle est connue; il n'en fut pas de même pour
les armes primordiales de la famille, elles furent conser-
vées intactes (2).
La branche établie en France, et qui est ci-après men-
tionnée, a fourni, à dater de l'an 1200 jusqu'en 1480, un
grand nombre de chanoines, comtes du très-vénérable et
illustre chapitre de Brioude, tous admis sur preuves lit-
térales.
En s'attachant à constater par titres l'ancienneté de
cette famille, on trouve parmi les originaux qu'elle a
conservés, et que nous avons en ce moment sous les
yeux, plusieurs actes du quatorzième siècle ; un d'eux
prouve que :
Nohilis Petrus de Wesa, chanoine et officiai du cha-
pitre de Brioude, a autorisé Dalmas de Wesa, son neveu
pour une vente qu'il a consentie la veille de Saint-André
apôtre, année i3i4, tems auquel vivaient Guillaume et
Jérôme Viesse (3), qualifiés ci'écuyer et de damoiseau,
dans le Nobiliaire manuscrit de don Coll, déposé à la
bibliothèque du Roi.
(i) Voyez le Nobiliaire des Pays-Bas, t. IIl. i«. ô^.
• (2) Voyez l'Armoriai général de rAllemagne , par Paul
Ptfrsten, imprimé & Nuremberg en i655, t. I»', p. 214.
3 : Voyez le Nobiliairt rtiantis^rît de Dom Coll.
9. a8
^34 VIËSSE DE MARMONT.
Un autre, que : noble Etienne de Vessa, damoiseau,
transigea avec son oncle messire Armand de Vessa : l'acte
est du dimanche fête de la circoncision ; année 1 379.
Dans l'ouvrage intitulé Gallia Christiana, tom. i3,
p. 676, A, on trouve ce passage :
Bisilichium monasterium in diocœsi, treverensi, i ." Tem-
plariorum, inde Teuionicorum, postea canonicorum, deni-
que Virginum Deosacratarum.sancti Francisci institut ioni-
biis obstrictarum. Quitus Jacobus de Sirck archiepiscopus ,
circa annum 1440, Elisabetham Viessam matrem dédit.
En se rapprochant des tems modernes, les titres de la
branche fixée en Bourgogne, établissent régulièrement
une filiation suivie depuis :
I. Alexis .ViESSE, lieutenant au régiment de Vieille
Marine, né en i5o4, mort en iSgo. Il fit une fondation
dans l'église de Latrecey : ce fait est consigné dans les re-
gistres de la fabrique. Il fut père de :
II. Hélion ViESSE, seigneur de Latrecey. Il ajouta aux
armes de la famille, qu'il mit en chef, parti d'azur, à
la croix de Lorraine d'or et de gueules, au dextrochère de
carnation, orné d'une épée flamboyante, mouvant d'une
nuée, le tout d'argent. On ne sait si cet écartelé est le
résultat de concession, ou de conventions de famille. Il
épousa demoiselle Claude-Madelaine de Latrecey, dont
sont issus :
i.° Nicolas, dont Farticle suit ;
2." Edme Viesse, écuyer. 11 fut père de :
a. Edme Viesse, écuyer, seigneur de Savoisy
et de Beauregard, trésorier général de France ;
b. Demoiselle Claude Viesse, mère de ma-
dame de Sainte-Colombe et de M. de Savoisy,
écuyer, chevalier de Saint-Louis, lieutenant
des maréchaux de France. D'elle descendent
messieurs de Fresne;
3." François Viesse, capitaine au régiment de Ta-
vannes :
4.° François de Viesse, capitaine de cavalerie au ré-
giment de Coaslin, mort sans avoir été marié;
5.° Deux filles mortes religieuses de la communauté
des ursulines d'Arc en Barrois.
VI ESSE DE MARMONT. 435
6." Marguerite de Viesse , veuve en premières noces ,
de Jean de Morillon , écuyer , capitaine de cava -
lerie ; elle épousa en secondes noces, Martin de
Pothenet, écuyer, seigneur de Choisey. Elle fut
la trisaïeule de messieurs de Nogent, seigneurs
d'Eclance et de Veuxaules.
III. Nicolas Viesse , écuyer , prévôt des maréchaux
de France au bailliage de la montagne et comté de Bar-
sur-Seine. 11 est connu sous le nom de grand Colas. En
1677 , il délivra son pays qui était infesté de brigands,
et rendit par là un service si important , que le grand
Condé, qui était gouverneur de la province et sous les
ordres duquel il avait long-tems servi, lui dit qu'il était
digne de commander une armée. Il mourut en 1704, et
avait épousé i.' demoiselle N. Lesage, dont il n'eut point
d'enfants; 2." demoiselle N. de Trémisot, qui le rendit
père de :
I ." Simon, dont l'article suit ;
2.' Qaude Viesse , écuyer , seigneur d'Avirey et
de Sainte-Colombe, marié à demoiselle Ursule
Baillot , dont il n'eut point d'enfants ; mort le
9 août 1 7 1 9 ;
3.* Marie - Anne Viesse , religieuse professe aux
ursulines de Châtillon, morte en 171 2.
IV. Simon Viesse, écuyer, seigneur de Riel-
Dessus, prévôt des maréchaux de France, mort en 1717,
avait épousé demoiselle Françoise Lefevbre , des sei-
gneurs de Gurgy et de Mauvilly, de laquelle il eut dix-
huit enfants, entre autres :
i." Edme, dont l'article suit;
2." Nicolas Viesse, prêtre, docteur en théologie,
prieur- commendataire de Saint - Valeniin , de
Griselles, et de Saint- Hacho-d'Autin; mort en
1740;
3." Abraham -Charles Viesse, écuyer, seigneur 4e
Sainte-Colombe, qui épousa en premières noces,
Marie - Simone de Mailly, dont il eut Charlotte
Viesse, morte en bas âge ; en secondes noces ,
avec Marie- Josephe Vaillant, mon en 1761 ,
sans postérité ;
4.» Jean - Baptiste Viesse , religieux Bernardin ,
^36 VIESSE DE MARMONT.
prieur de Boulancourt et des Echarlis ; mort à
Clairvaux, en 1760;
5." Alexis Viesse, écuyer , lieutenant au régiment
de Hainault, mort en lyBS;
6." Richard Viesse de Marmont , écuyer , en-
seigne au régiment de Poitou. Au siège de Fri-
bourg, en 171 3, ayant eu le bras droit emporté
par un boulet, ce brave officier reprit à l'instant
même le drapeau de la main gauche;
7,° Marguerite Viesse , religieuse Carme'lite ,
prieure de la maison de Châtillon, morte aux
Carmélites de Troyes, en 1768 ;
8.° Ursule Viesse , religieuse professe aux ursu-
lines de Châtillon -, morte en 1 745 ;
9.° Charlotte Viesse, mariée en 17 19, à N. Millet
de Montarby, seigneur de Montarby et de Giey ,
lieutenant des maréchaux de France , à Châ-
tillon ;
io.° Marie-Madelaine Viesse, mariée en 1725,
à Marc - Sébastien Plivart , lieutenant particulier
au bailliage et siège présidial de Langres ;
1 1 ." Thérèse Viesse, morte sans alliance.
V. Edme Viesse de Chavoigniey , écuyer , seigneur
de Riel- Dessus, épousa Marguerite Moret, dont il eut:
1.° Nicolas- Edme, dont Tarticle suit;
2.° Daniel Viesse, licencié en théologie, prieur
commendataire de Notre-Dame de Clairlieu, cha-
noine honoraire de Langres; mort en septembre
1795;
3.° Joseph-Nicolas Viesse de Peringey, mort en
1753, à l'àgede 21 ans;
4.° Thérèse Viesse , mariée , en 1 764 , à messire
Alexandre Jouard, écuyer, seigneur de Gissey.
VI. Nicolas-Edme Viesse dk Marmont, écuyer,
seigneur de Sainte-Colombe, capitaine au régiment de
Hainault; servit sous les ordres du maréchal de Richelieu;
il se chargea volontairement de la garde du mineur pendant
vingt jours, au siège de Mahon; ce trait de courage lui
mérita la croix de Saint-Louis; il épousa, en 1769, Clo-
tilde-Hélène-Victoire Chappron. De ce mariage sont issus:
I .•• Augusic-Frédcric-Louis, dont 1 article suit;
VIESSE DE MARMONT. 43y
2.» Alexandrine Viesse de Marmont , morte en
1779, âgée de huit ans.
VII. Auguste - Fréde'ric - Louis Viesse de Mar-
mont , duc de Raguse , né à Chàtillon - sur - Seine , le
20 juillet 1774, fut destiné au métier des armes. Il entra
au service en 1789; attaché d'abord, comme sous-Hcu-
tenant, à un régiment d'infanterie, il entra dans le corps
de Tariillerie au mois de janvier 1792, et fit ses premières
armes à l'armée des Alpes et à celle d'Italie; fut employé
au blocus de Mayence, en 1795, passa à l'armée d'Ita-
lie, comme aide-de-camp du général en chef Bonaparte,
se distingua à la bataille de Lodi , et reçut un sabre d'hon-
neur ; il commanda à la bataille de Castiglione rartilleric
à cheval, qui influa puissamment sur le succès de la jour-
née ; enleva de vive force, à la bataille de Saint-Georges,
avec un bataillon de grenadiers, et un bataillon de la
dix-huitième demi-brigade, la tête de pont de Saint-
Georges, et fit mettre bas les armes à quatre cents cuiras-
siers autrichiens , et se fit remarquer pendant toutes ces
mémorables campagnes. Il fit partie de l'expédition d'E-
gvpte , débarqua le premier à Malte, commanda les
troupes dont les succès contribuèrent le plus à la reddi-
tion de cette place, et enleva le drapeau de l'ordre, dans
une sortie faite par les assiégés ; fut fait général de bri-
gade à cette occasion. Il commandait une colonne à l'as-
saut d'Alexandrie , joua un rôle principal à la bataille
des Pyramides, et contribua à la destruction des Mame-
lucks ; commanda à Alexandrie , après la bataille navale
d"'Aboukir ; il y soutint un bombardement , et éprouva
à la fois la famine et la peste; surmonta tous ces obsta-
cles, à force de persévérance et de soins, et, malgré la
pénurie de ses moyens , parvint à faire d'Alexandrie une
bonne place de guerre. Revenu en France avec le général
Bonaparte, il reçut le commandement de l'artillerie de
l'armée de réserve ; opéra le mémorable passage du Saint-
Bernard, et celui plus mémorable encore de tout le maté-
riel de l'aitillerie sous le feu du fort du Bard ; commanda
l'artillerie à la bataille de Marengo , et contribua beau-
coup aux succès de la fin de la journée, ainsi qu'à ceux
du passage du Mincio et de l'Adige ; fut fait général de
division après la bataille de Marengo : négocia l'armistice
de Castcl - Franco , et rentra en France après la paix.
438 VIESSE DE MARMONT.
Placé à la tête de l'artillerie française , comme premier
inspecteur - général, il établit un nouveau système d'ar-
tillerie, qui est encore suivi aujourd'hui ; prit, peu après
la déclaration de guerre qui suivit le traité d'Amiens avec
l'Angleterre, le commandement de Tarmée française en
Hollande; participa à la campagne de i8o5, fit la con-
quête de la Styrie , et manœuvra, pendant cette cam-
pagne, contre l'archiduc Charles ; rentra en Italie avec
son corps d'armée , et fut envoyé en Dalmatie avec des
renforts , à Tépoque du siège de Raguse. Abandonné
dans ce pays, avec une poignée de soldats dévorés de
misère et de maladie, il gagna, avec moins de six mille
hommes, le 3i octobre 1807, la bataille de Castel-Novo
contre sept mille Russes et dix mille Monténégrins ou
habitants des Bouches, fit respecter le nom français dans
ces provinces , et repoussa plusieurs entreprises qui fu-
rent faites jusqu'à la paix de Tilsitt ; resta dans ces con-
trées jusqu'à la guerre de 1809 contre l'Autriche, et
employa ses loisirs à faire construire soixante-dix lieues
de chaussée, dans les montagnes et les marais de la Dal-
matie , travaux qui ont déjà changé la face de ce pays ;
entra en campagne, en 1809, avec neuf mille cinq cents
hommes d'infanterie , cent quatre - vingts chevaux , et
douze pièces de canon, seule force dont il pût disposer,
après avoir fait les garnisons de la Dalmatie, de Raguse
et de Cattaro ; battit un corps d'armée de dix-sept mille
Autrichiens , commandé par le général Stoïzewich , au
Montquitta, à Gradchatz, Gozpich, Ottochatz, et fit ce
général prisonnier; fut blessé à l'affaire de Gradchatz;
fit sa jonction avec l'armée d'Italie; manœuvra contre le
général Guilay , ban de Croatie , qui commandait une
armée de trente -cinq mille hommes, et le rejeta en
Hongrie ; joignit la Grande-Armée la veille de la bataille
de Wagram, et y prit part ; eut, le lendemain, le com-
mandement d'une des avant-gardes de la 'Grande-Armée,
poursuivit le prince de Rosenberg , et les 10 et ii juillet
combattit seul à Znaim , contre toute l'armée autrichienne ,
sur les derrières de laquelle il s'était déjà placé ; c'est à lui
que le prince Charles s'adressa pour obtenir un armistice :
il fut fait maréchal sur le champ de bataille de Znaïm.
Envoyé comme gouverneur-général des provinces Illy-
ricnnes, avec des pouvoirs illimités, il termina en cinq
jours une guerre de frontières qui avait fait perdre à la
VIESSE DE MARMONT. 43g
Croatie un quart de son territoire et une place forte, et
désolait depuis six mois tous ses habitans. Après dix-huit
mois du gouvernement de ce pays, passa en Espagne, où
il prit le commandement de l'armée de Portugal , qui
venait d'évacuer ce royaume, et était dans un état de dé-
sordre complet; la réorganisa, la mit en peu de jours en
état de marcher, et rentra immédiatement en campagne.
Une marche rapide qu'il exécuta lui fit passer le Tage
avant que l'ennemi eût pu s'y opposer, il fit sa jonc-
tion avec l'armée du midi de l'Espagne, ei fit lever le
siège de Badajoz; il défendit, pendant quinze mois, la
frontière occidentale de l'Espagne, entre le Duero et la
Guadiana, et manœuvra de manière, qu'avec des forces
inférieures, il couvrit constamment ce pays. En 18 12,
une partie des troupes françaises qui étaient en Espagne,
étant rentrées en France, l'ennemi prit l'offensive. L'ar-
mée française et l'armée anglaise manœuvrèrent pendant
six semaines à une portée de canon; des mouvements cal-
culés forcèrent l'armée anglaise à opérer sa retraite du
Duero sur la Tormès; elle opérait celle de la Tormès sur
Rodrigo, lorsqu'un coup de canon blessa grièvement le
duc de Raguse, et le mit dans l'impossibilité de com-
mander. L'incertitude du commandement, des mouve-
ments exécutés sans ordre, qu'une confiance irréfléchie
avait fait faire, changèrent l'état de la question, et con-
vertirent une retraite en une bataille, qui n'aurait pas
eu lieu, sans la blessare du maréchal, puisque le but
désiré était atteint par de simples manœuvres. Le duc
de Raguse quitta l'armée et fut transporté en France. Mal-
gré la gravité de ses blessures, qui étaient loin d'être gué-
ries, il prit, au mois d'avril 18 1 3, le commandement d'un
corps d'armée en Allemagne. Il contribua puissamment
au gain de la bataille de Lutzen, du combat de Baut-
zen, et de la bataille de Wurizen. Dans la campagne sui-
vante, il prit part à la bataille de Dresde, battit l'en-
nemi aux combats de Dippoldis-Walda , Falkenheim et
Zinvald, lui fit un grand nombre de prisonniers, et dé-
truisit une grande partie de son matériel. A la bataille
de Leipsick, il soutint avec son faible corps d'armée tous
les efforts de l'armée de Silésie, et y fut blessé. Il com-
manda ensuite sur les bords du Rhin, après sa rentrée
en France. En 18(4, avec un corps d'armée qui ne s'éleva
jamais à 6000 hommes, le maréchal prit part à la bataille de
^_^0 SORET DE BOISBRUNET.
Brienne, et remporta seul les victoires de Champaubert ,
Vauchamp , Etoges , la seconde affaire de Montmirail ,
Meaux, Gue-à-Trem ; et enfin à Paris, avec 7000 hommes ,
il arrêta Teffort de l'ennemi pendant plus de dix heures,
et ne capitula qu'après lui avoir fait perdre plus de
monde qu'il n'en avait sous ses ordres, et lorsque enve-
loppé de tous côtés, il n'avait retrouvé sa communication
qu'en se frayant un chemina la baïonnette.
Il est aujourd'hui pair et maréchal de France; l'un
des majors- généraux de la garde royale, après avoir été
capitaine des gardes du corps du Roi, de la compagnie
de son nom ; grand'-croix de l'ordre royal de la Lcgion-
d'honneur, commandeur de Tordre royal et militaire de
Saint- Louis; grand'-croix de l'ordre royal de Wurtem-
berg; commandeur de l'ordre royal de la Couronne de Fer,
membre de l'académie royale des Sciences et de l'Ins-
titut.
Armes: Aux i et 4 fascés d'argent et de gueules; au 2
d'or , à l'étendard de gueules , futé de sable , posé
en bande , chargé d'une croix d'argent. Au 3 , parti d'a-
zur à la croix de Lorraine d'or ; et de gueules, au dextrp-
chère de carnation, tenant une épée flamboyante, mou-
vant d'une nuée ; le tout d'argent : au chef cousu de
sinople, chargé d'un lion d'argent.
Le Roi, en récompense de ses bons services, lui a ac-
cordé pour devise : Patrice totus et ubique.
SORET DE BOISBRUNET, famille originaire de
Picardie, et établie depuis près de trois cents ans à Pon-
toise. Elle est représentée aujourd'hui par:
Alexandre Soretde Boisbrunet, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et ancien capi-
taine au régiment d'Angoumois. Il a épousé Bonne-Char-
lotte-Julie de Marguerye , chanoinesse du chapitre
noble de Troarn. De ce mariage est issu :
Armand Soret de Boisbrunet, né le 3 octobre 1779.
Armes : de gueules, à un léopard couronné d'or, sur-
monté de trois molettes d'éperon d'argent ; l'écu timbre
d'un casque taré de profil, orné de ses lambrequins.
WERBIER D'ANTIGNEUL. 441
WERBIER D'ANTIGNEUL, famille originaire de
la ville de Vibeuse, dans le comte d'Yorck. Elle est
représentée aujourd'hui par :
Louis-Nicolas-Marie Werbier r'AïmGNEL'L , ancien
officier, actuellement chef de bataillon de la garde na-
tionale d'Aire, département du Pas-de-Calais, marié,,
pendant l'émigration, le 26 août 1799, avec Anne-
Marguerite Viedt, fille de Jean-Henri Viedt, bourgeois
de Hambourg, et de Marie-Dorothée Geist, de laquelle
sont issus :
t.° Louis- Albert- Joseph, né le 12 août 1801, mort
la même année ;
2.* Louis- Jules, né le 9 août i8o3 ;
3.* Emilie-Stéphanie-Louise, née le i*' mai i8o5 ;
4." Louis- Adolphe-Christian, né le 3 1 août 1809.
La branche de Verbier de Vallaugard, aînée de cette
famille, s'est éteinte dans la personne de M. Werbier
de Chatenay, brigadier aux mousquetaires noirs, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, fils ,
de Georges-Eugène Werbier de Vallaugard, écuver,
commissaire des guerres, gouverneur des pages de la
grande écurie du Roi.
Armes: D'azur, à 3 nénuphars ou lys d'eau d'argent,
tiges et feuilles d'or.
LA FORGUE DE BELLEGARDE, famiUe ancienne
originaire de Gascogne; elle a fourni, dans tous les temps,
beaucoup d'officiers aux armes royales; elle se divise en
trois branches:
Le chef de la branche aînée est M. Laforgue de Bel-
LEGARDE, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis , émigré en 1791 ; il a été colonel détat-major
dans l'armée de LL. AA. RR. les frères de S. M. Louis XVI .
et l'un des syndics de la noblesse de sa province. Il réside
à la Guadeloupe.
Le chef de la seconde branche est M. Lakorgur 'Ot
442 DE LA VILLEON.
Bellegarde, chevalier de Tordre royal et militaire de
Saint- Louis, émigré en 1791, ancien élève de l'école
royale militaire de Paris : il est actuellement inspec-
teur-général des gardes nationales du département des
Hautes-Alpes, où il réside.
Le chef de la troisième branche est M. Hippolyte La-
forgue DE Bellegarde, encore jeune et célibataire. Il
est inspecteur des douanes royales, et réside dans le dé-
partement du Gers.
Armes : coupé au i d'or, à deux lions affrontés de
sable, au lambel du même; au 2 d'argent, à trois pals
d'azur : couronne de comte.
DE LA VILLEON, très-ancienne maison de Bretagne,
connue dans cette province dès Tan i3oo, représentée
par :
Jean-François, comte de la Villéon, chef de nom
et d'armes delà branche des Marais, au diocèse de Saint-
Brieux, demeurant à sa terre du Frécheclos, paroisse de
Pommeretj département des Côtes-du-Nord, entra dans
la marine militaire en lySS, y a fait dix-sept campagnes,
dont cinq commandant divers bâtiments du Roi ; s'est
trouvé à tous les combats des armées navales des généraux
Guichen et de Grasse. Chevalier de Saint-Louis en 1775,
honoré du titre de comte en 1789; parvint au grade de
contre-amiral par brevet de S. M. Louis XVI. Quitta le
service à l'époque de la révolution. Il était marié à Saint-
Malo, à Marie-Jeanne Duval, dont il a eu six enfants,
cinq filles, et Jean-Marie de la Villéon, qui sert dans
la marine royale au département de Brest. Cette maison
porte pour armes: d'argent au houx arraché desinople,
au chef de sable, fretté de six pièces d'or.
Toussaint-Léonard de la Villéon, frère cadet de Jean-
François, élève à l'école militaire, sous Louis XV. Entra
au régiment de Languedoc, infanterie ; fut écuyer de
madame Victoire de France ; lieutenant-colonel du régi-
ment d'Anjou, infanterie, émigra et fut massacré à Qui-
beron. Il avait épousé Jeanne-Martiale de Garisson, dont
il eut deux garçons: Charles, qui fut tué en Italie, et
D'EQUESNE. 443
Achille DE LA ViLLÉON , maintenant capitaine au cin-
quième régiment de la garde du Roi.
Armes : d'argent, au houx de sinople, au chef de
sable, frctté d'or, couronne de marquis.
D'EQUESNE, en Bretagne.
Robert - Auguste d'Equesne fils de Pierre - Louis
d'Equesne et de Marie - Madelaine- Charlotte Rémard,
né en Champagne le 12 avril 1774, élevé au collège royal
de Louis - le - Grand, à Paris, jusqu'en 1 791, anobli, par
ordonnance de S. M. Louis XVIIl, en date du 1 1 oc-
tobre 18 14, avait épousé, en premières noces, le 24 oc-
tobre 1795, Julie - Marie - Catherine du Cameru de Ke-
rouspy, ancienne famille de Bretagne, et en secondes
noces, le 12 février 1816 , Angélique - Hyacinthe du
Largez, fille de Pierre - François- Marie du Largez, offi-
cier d'artillerie, fusillé à Quiberon en 1793, et d'Anne-
Adélaide Pic de la Mirandole. De son premier mariage sont
issus:
1.' Victor - Anne - Marie-Guillaume d'Equesne, né
le 24 avril 1801 ;
2.» Lucie - Angélique - Hyacinthe, née le 1 1 octobre
i8o3;
3.' Ferdinand-Auguste, né le 23 février i8o5;
4.' Auguste-Louis, né le 22 novembre 1807.
Armes : d'azur, à un casque de profil d'argent, sommé
d'un plumet et d'un panache du même : l'écu timbre
d'un casque taré de profil, orné de ses lambrequins.
Supports : deux lévriers en barroque.
DE BROUSSEL DE LA NEUFVILLE, famille noble,
originaire de Flandre, qui a possédé, pendant plusieurs
siècles, dts terres titrées en Champagne, représentée au-
ourd'hui par :
I .• Charles-Augustin , chevalier, comte de Broussel
delà Neufville, né le 6 octobre 1785, auquel S.
M. Louis XVI II a accordé, ainsi qu'à son frère
qui suit, la décoration du Lys ;
2.* Alexandre - Jean-Charles-Marie, chevalier, comte
444 ALBI-TRENCAVEL.
de Broussel de la Neufville, né le 9 janvier 1790,
page de S. A. R. le grand duc de Bade, puis
gentilhomme de la cour et des chasses du même
souverain.
Demeurant tous deux à Carlsrouhe.
Leur père avait été page de la grande écurie de S. M.
Louis XV, et avait monté dans les carrosses du Roi,
après avoir fait les preuves requises : ce qui peut être
prouvé par les certificats.
Armes : écartele' aux i et 4 d'azur, au chevron d'or,
accompagné en chef de deux roses, et en pointe d'un
croissant, le tout du même, qui est de Broussel, aux 2
et 3 d'or, à la bande de gueules, chargée de trois fleurs
de lys d'argent, qui est du Chatelet ; supports, deux lions;
couronne de comte; cimier, un dextrochère tenant un
badelaire au naturel.
D'ALBI - TRENCAVEL ou de WEISS (qui n'est que
la traduction allemande du même nom ) famille noble
de Suisse, très-ancienne, originaire de France, et qui
joint à ses propres distinctions d'épée et de robe, celles
de hautes alliances. Voyez V Histoire Générale du Langue-
doc, tome II, page 579, et tomes III et VII du Nobi-
liaire universel de France.
Cette famille est aujourd'hui représentée par le ci-de-
vant général de Weiss Albi, ancien baillif de Moudon,
et membre de diverses académies. Le petit trait suivant
mériterait d'être ajouté à son état de service: En 1789,
peu de jours avant les scènes des 5 et 6 octobre, divers
rassemblements parcouraient les campagnes et mena-
çaient Versailles. On forma à la hâte un renfort d'anciens
soldats et autres dévoues à la cause royale; M. de Weiss
Albi se trouvait sur les lieux, et quoique étranger, mem-
bre du conseil souverain de Berne, et chef de ses gardes,
il ne dédaigna point de prendre le mousquet et de mar-
cher comme simple fusilier, dans la compagnie de
M de Vaux, un des secrétaires au bureau de la Guerr^.
Armes: d'azur, au Pégase d'or, anciennement écar-
tele aux I et 4 d'azur, au Pégase d'or ; aux 2 et 3 de sable,
à la croix de Toulouse d'or, couronne de vicomte. De-
MONTLEZUN. 445
vise : altior adversis. Patria in cœlo. Une branche se dis-
tinguait par aux 2 et 3 de gueules, et non de sable. Le
reste de même.
MONTLEZUN , maison des plus anciennes et des plus
illustres de France, qui a possédé l'ancien comté de Par-
diac, dont elle a longtemps porté le nom, et que plu-
sieurs auteurs accrédités font descendre des anciens comtes
d'Armagnac. Elle s'est divisée en plusieurs branches, dont
quelques-unes sont éteintes; celles qui subsistent de
nos jours sont : Pardiac, Li gardes, Busca et Meillan.
La branche de Montlezun-Ligardes, fixée à Gimont,
département du Gers, est représentée aujourd'hui par :
I ." Guillaume - François- Marie, comte de Montlezun ,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, chef
de bataillon d'artillerie et maire de la ville de Gimont. Il
a un fils, nommé Alexandre, ex-chevau-léger de la garde
du Roi et lieutenant au régiment des chasseurs à cheval
delà Côte d'or ;
2.» Joseph , marquis de Montlezun , ancien page du
Roi, colonel de cavalerie, en 1791, dans l'armée royale
réunie à Coblentz, sous les ordres des frères du Roi ; che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, cham-
bellan de S. M. l'empereur d'Autriche, puis au moment
de la restauration , lieutenant des chevau - légers de la
garde du Roi, et maréchal de ses camps et armées.
Cousin- germain des précédents, Alexandre, vicomte de
Montlezun , chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint- Louis, lieutenant-colonel de cavalerie (i).
(i; Le vicomte Alexandre de Montlezun est fils du chevalier
Philippe de Montlezun, chevalier de Saint-Louis et capitaine au
régiment de Médoc ; il faisait partie du brave bataillon de ce ré-
giment qui fut commandé pour protéger la retraite de M. le
maréchal de Belle-Isle, en Bohême. La résistance de ce bataillon
devant des forces supérieures fut telle, que tout le corps d'offi-
ciers Y périt , excepté le chevalier de Montlezun , qui , couvert
de blcMures, est'opié du bras droit, échappa, comme par mi-
racle, à la destruction totale du bataillon. Son fils, encore en-
fant , a servi brillamment dans l'armée autrichienne, et, par une
fatalité inouie, a été, sous Gênes, criblé de blessures et estropic
aussi du bras droit, au même âge que pareil malheur arriva à
son père.
446
DE MAILLE.
DE MAILLÉ, ancienne et illustre maison, qui tire
son nom de la baronnie de Maillé, la première de la pro-
vince de Touraine, dont elle avait droit de porter la ban-
nière, et qui a formé des alliances avec les maisons les
plus considérables du royaume.
L Hilduin de Maillé (de Mailliaco) , est nommé
avec Hardouin, son frère, dans un don fait à l'abbaye de
Marmoutier, du tems de l'abbé Albert, vers l'an loSy. Il
eut pour fils :
i." Gilduin, ou Hilduin, qui suit;
2.°Gausbert, nommé dans un acte en faveur de
l'abbaye de Marmoutier, vers l'an 1060;
3.° Garnier, nommé dans un titre de la même
abbaye, de l'an 1077;
4.° Achard, nommé avec Adrelde, son fils, et Gar-
nier de Maillé, comme témoins à une vente faite ,
l'an 1077, P^^ Ingelbaud de Migronio, à l'abbaye
de Marmoutier ;
5." Foucher, qui fut pèred^Harduin de Maillé, le-
quel fut témoin à un acte passé en faveur de l'ab-
baye de Marmoutier, l'an 1078.
II. Gilduin "de Maillé, mort avant l'an 1069,
avait épousé Agnès de Vendôme, fille de Foucher de
Vendôme et d'Adèle, sa femme. Il en eut :
I .° Hardouin, dont l'article suit ;
2." Geoffroy, j
3." Gaufredi, / vivants en- 1077;
4.° Hervé, )
5." Hildéric, témoin à un acte en faveur de l'abbaye
de Marmoutier, de l'an 1 084 ;
6.° Pierre, témoin à un acte passé l'an 1095, en
faveur de l'abbaye de Noaillé, au diocèse de Poi-
tiers; Odon, son fils, fut témoin à un acte de
l'an 1108, en faveur de l'abbaje de Marmoutier;
7.»Fouques, qui suivit Godefroy de Bouillon en la
Terre Sainte, en 1096.
lîlI'^^Hardouin de Maillé, I" du nom , était fort
DE MAILLÉ. 447
jeune en 1069, suivant un titre de l'abbaye de Marmou-
tier. Il fut témoin, avec Geoirroy, Gaufredi et Hervé de
Maillé, ses frères, à une concession faite par Barthélémy,
abbé de cette abbaye , à un médecin, l'an 1077, et donna
au même monastère, en 1084, les églises de Saint-
Venant de Naillé et de Sainte-Solemne, Il vivait encore
en iioo, avec Beatrix, sa femme, sœur d'Odon, doyen
de Tours en lopB, Il eut pour fils r
i.° Jacquelin, dont l'article suit;
2.° Gilbert, archevêque de Tours en 11 19, mon en
1128;
3." Hardouin , nommé entre les bienfaiteurs de Fon-
tevrault en 1 106 ;
4.° Raquel, qui ût don à Tabbaye de Marmoutier-lez-
Tours en 1084, et dota, à la persuasion du pape Ur-
bain II. le grand autel de cette église, avec Fouques,
comte d'Anjou , Roben , seigneur des Roches ,
Luigner, seigneur d'Urtebize, etc., en 1096 ;
5." Hugues, qui épousa Alix de Vendôme, suivant
une donation de 100 écus d'or en faveur de son
mariage, par ses père et mère, pour soutenir sa
haute qualité, l'an 1 100 ;
6." Bernard, nommé avec Bérenger de Maillé, son
fils, dans un acte fait en faveur de l'abbaye de
Bourgueil-en- Vallée, vers l'an 1 1 16 ;
7.° Vital, nommé avec Bernard, son frère, dans
l'acte précité.
IV. Jacquelin, seigneur de Maillé, assista avec quatre
de ses frères, Fouques, comte d'Anjou, dans la guerre
contre le roi d'Angleterre, en iii5, et fut fait chevalier
par ce comte en 1 138. Il laissa d'Adélais, sa femme :
I.» Hardouin, dont l'article suit ;
2.° Jacquelin, chevalier de l'ordre des Templiers en
1 177, qui, combattant sous les ordres de Gérard
de Bedefort, grand-maître de son ordre, fit des
faits d'armes si extraordinaires, que les infidèles,
croyant qu'il avait quelque chose de divin dans
sa personne, le prirent pour le Saint-Georges
des chrétiens, et furent touchés d'un si grand
respea pour lui , qu'ils le supplièrent de se rendre ,
lui promettant de lui donner la liberté de se re-
tirer où il voudrait ; mais ce généreux chevalier
44S DE MAILLÉ.
refusa cette ollre, quoiqu'il fût resté seul de la
compagnie qu'il commandait. Ainsi après avoir
fait des prodiges de valeur, il fut accablé et
étouffé par la multitude qui tomba sur lui ; mais
ces barbares, étonnés de tant de bravoure, pous-
sèrent leur superstition jusqu'à ramasser , avec
une espèce de religion tout ce qui se trouva de
la poussière arrosée de son sang , pour s'en frotter
le corps , croyant par ce moyen attirer quelque
portion de sa valeur. Il en est aussi parlé dans
la Chronique de Tours ;
3.° Geoffroy, nommé dans un acte de l'abbaye de
Saint-Florent de Saumur, de l'an 11 38.
V. Hardouin, II* du nom, seigneur et baron de
Maillé , vivait du temps d'Engelbaw , archevêque de
Tours, vers l'an 11 60. Geoffroy de Vendôme se plaignit
à cet archeN'êque et des dommages, et des excès que ce
seigneur avait commis dans son abbaye. Il avait épousé
Alix de Vendôme, qui le fit père de :
i.° Hardouin, dont l'article suit;
2.° Richard , nommé dans l'hommage en 12 16,
par le comte d'Armagnac à Simon de Montfort.
VI. Hardouin , III* du nom , baron de Maillé, qui
fut à la Terre Sainte vers l'an 1200, et fut récompensé
des services qu'il y rendit contre les infidèles, par le
pape Innocent III. Il eut pour fils :
i." Hardouin, dont l'article suit ;
2.° Pierre, qui reconnut, par lettres du mois de
juillet 1239, avoir vendu, du consentement de
Jeanne de Narsay, sa femme, fille de Geofîrov
de Narsay , chevalier , seigneur de Chabanais ,
toute la terre qu'il avait à Vaudreville, avec la
maison qu'il avait bâtie ;
3.° Erard de Maillé, mentionné dans un état des
sommes dues au comte de Poitiers , es années
1243, 1244, 1243, 1246, 1247, 1248, et 1249.
VII. Hardouin , IV* du nom , baron de Maillé ,
transigea à Tours, dans la chapelle de l'archevêque, avec
les abbé et religieux de Marmoutier , au mois de juil-
let 1220 , et cet acte est scellé de son sceau , sur
DE MAILLÉ. 449
lequel sont trois fasces ondées, avec la légende sigillwn
Hardouini de Malleio; au contre-sceau est une aigle. Etant
venu au secours des vicomtes de Léon et de Rohan,
contre Pierre de Dreux, dit Maucierc, duc de Bretagne,
il y demeura prisonnier. Il se trouva en la guerre contre
les Albigeois, fut présent au traité de paix qui se fit à
Saint-Jean, proche de Foix, le i6 des calendes de juin
1229, entre le roi saint Louis et Roger-Bernard, comte
de Foix, et le scella de ses armes, avec plusieurs autres
seigneurs. Il était sénéchal du Poitou en i233, et en
cette qualité, il fut présent à l'accord passé à Tours, le
jour de la décollation de Saint-Jean, entre Mahaut
à'Angouléme , et Isabelle, comtesse d'Angoulème. Il
épousa, du vivant de son père, Jeanne de Thouars,
dame de la Roche-sur- Yon et de Luçon, fille d'Aimery
de Thouars, seigneur de la Cheze-le-Vicomte, et de
Béatrix de Machecou, dame de la Roche-sur- Yon et
de Luçon. Elle se remaria avec Maurice de Belleville,
avec lequel elle vivait en i252. De son premier mariage
sont issus :
i." Hardouin, dont l'article suit;
2.° Jean-Payen , \ mentionnés dans les chartes
3." Raquelin , i de l'abbaye de Saint-Floreni
4." .Aimé de Maillé, de Saumur , de l'an 1272.
VI H. Hardouin, V* du nom, baron de Maillé, fit
le voyage de la Terre-Sainte, avec le roi saint Louis,
en 1248. Gui de Montmorency, seigneur de Laval, le
nomma l'un de ses exécuteurs testamentaires, lorsqu'il
alla dans la Pouille, en i265, et Alphonse, comte de
Poitiers et de Toulouse, écrivit en sa faveur, à l'évêque
de Poitiers , de lever l'excommunication qu'il avait ful-
minée contre lui et sa femme, pour être entré en armes
sur ses terres, et y avoir fait quelques prisonniers, dont
il était prêt à lui faire satisfaction. Il fit demande, en
1268, au chapitre de Saint-Martin de Tours, de son
usage en la mairie de Martigny. Accompagna, la même
année, le Roi saint Louis, à la Terre-Sainte, et fit hom-
mage, en 1270, à Pierre delà Brosse, seigneur de Lan-
..;eais, des fiefs qu'il tenait de lui, mouvants de cette
châtellenie; passa un compromis avec l'abbaye de Mar-
moutier, au mois de mars de la même année \ cet acte
9 29
45o E>E MAILLÉ.
est scellé de son sceau, sur lequel est représenté un
homme à cheval, armé de toutes pièces, tenant une épée
et un bouclier ou écu chargé de fasces ondées{nébulées) ;
le cheval, caparaçonné des mêmes armes; légende: Sigill.
Hardouini domini Mailliaci; au contre-sceau sont les mêmes
armes, avec cette légende : contra sillagum. Son sceau
est le même dans des actes du mois de février 1273,
et du lundi après le dimanche Oculi met 1285. Il avait
épousé Jeanne de Bauçay, tille de Hugues de Bauçay,
surnommé le Grand, seigneur de Bauçay, en Lodunois.
Il en eut :
i.° Hardouin, dont l'article suit ;
2.° Payen ou Péan, souche des seigneurs de Brezé,
rapporté plus loin;
3." Jean , seigneur de Clairvaux, qui servit, avec
trois chevaliers et dix écuyers, dans les guerres de
Guienne et de Languedoc, depuis le 28 octobre
i339, jusqu'au 10 avril 1340, suivant les comptes
de Barthelmy du Drach, et ne vivait plus en 1347.
Son sceau, dans une quittance qu'il donna le
jeudi, jour de l'Ascension de l'an i33i, est un
fascé en ondes. Il épousa Jeanne de Parthenay,
dont il eut :
a. Jean de Maillé, seigneur de Clairvaux , de
Frementeau, [de Donzenain, de Bonneval et
d'Armançay; il servit le roi dans ses guerres
dei364, i383, i386 et i388; fit son testa-
ment en i386, et ne vivait plus en 1391. Il
est qualifié sire de Clairvaux, chevalier, dans
une quittance qu'il donna, le 4 septembre
i386, à Jean le Flamant, trésorier des
guerres, de 3i5 francs d'or, sur ses gages
et ceux de deux autres chevaliers bacheliers,
et de quinze écuyers de sa compagnie. Son
sceau est chargé de trois fasces ondées (né-
bulées ) , avec un bâton en bande ;
b. Eustache, nommé dans le testament de Jean
de Maillé, son frère, dont il fut exécuteur et
héritier principal. Il vivait encore le dernier
octobre iSgi ;
c. Jeanne , née au château de Roche-Saint-
Andrc, le i3 avril i32i, mariée, i." à N....,
DE MAILLÉ. 45l
seigneur de Silly, dont elle n'eut point
d'enfants; 2.' à Bonabes de Rougé, seigneur
de Derval ;
d. Aumur , mariée i .** à Guillaume Pierres,
seigneur du Plessis Baudouin, qui testa à
Angers, le mardi avant l'Annonciation de la
Sainte - Vierge i320, et fit un codicille en
faveur de sa femme, le dimanche après l'As-
somption de l'an i328;2.'* le dimanche,
veille de la Purification i343, à Amaury de
Bauçay, seigneur de la Motte. Elle testa le
i5 février 1348;
c. Thomasse, femme d'imbert Gui. Leurs biens
furent confisqués et donnes , en i356, à Fou-
ques RibouUe, à cause qu'ils tenaient le parti
des Anglais ;
4.° N..., mariée à Guillaume, seigneur de Mau-
levrier, dont elle était veuve en 1 343 ;
5.' Isa beau, femme de Pierre de la Brosse, avec
lequel elle vivait en i356;
6.° Catherine de Maillé , dame de Chahaignes, sei-
gneurie qu'elle légua, par son testament, à l'ab-
baye de Marmoutier.
IX. Hardouin, VI* du nom, baron de Maillé, sur-
nomme le Jeune, donna quittance à Arras, le jour de
Saint -Rémi de l'an i3oi, en qualité de chevalier de
Touraine, de deux cents livres tournois, pour lui, huit
chevaliers et quarante écuyers, sur leur service en l'ost
de France. Il en donna encore une, en la même ville, le
mercredi 5 septembre suivant, scellée, comme la pré-
cédente, de cire rouge, aux armes de Maillé. Il est
nommé dans un rôle de i3o3, entre des nobles qui
assistèrent le roi Philippe - le-Bel dans la guerre de Flandre.
11 plaidait, en i3io, contre l'abbé et le couvent de Saint-
Julien de Tours , qui lui demandait réparation de
plusieurs excès qu'il leur avait faits; fut mandé le 12
novembre i3i2, pour se trouver à Paris, aux octaves de
la Chandeleur, et aller contre les Flamands. Il servit
aussi le roi Philippe de Valois, en i328, et était de sa
bataille, avec un autre chevalier et huit écuyers, en l'ost
de Bouvines, en 1340. Il mourut la même année, et avait
épousé Jeanne de Montbazon, fille de Barthelmy, sei-
^52 ^^ MAILLE.
gneur de Montbazon, et de Marie de Dieux. Elle avait le
bail de ses enfants, et reprit, en 1343, le procès que son
mari avait eu contre Pierre de la Brosse ; elle plaidait en
1 352 et en i353, contre Jean de Beaumont, seigneur de
Bressuire. De ce mariage sont issus :
i.° Hardouin, dont l'article suit ;
2.° Jean, qui fonde la branche des seigneurs de la
Roche - Bourdeuilet de Crevant, qui n'a formé que
quatre degrés, et s'est éteinte dans la personne
de Charles de Maillé , seigneur de Crevant, de
Chezelles, de Negron, etc. , mort après l'an 1483,
sans enfants de Catherine de Beauvau, son épouse,
fille de Bertrand de Beauvau, baron de Précigny.
sénéchal d'Anjou, et de Françoise de Brézé;
3." Amiel ou Amois, qui était archevêque de Tours,
le 20 janvier 1394, et tenait le parti de l'antipape
Benoît, en 140Ô, et fut député, l'année suivante,
au concile de Pise, pour la paix de l'Eglise, trou-
blée par le grand schisme qui la divisait, et qui a
duré si long-tems ;
4." Isabelle de Maillé, mariée à Jean de Beau-
mont, seigneur de Bressuire, dont elle était
veuve en i36i.
X. Hardouin, VII^ du nom, baron de Maillé , était
sous la tutelle de sa mère après la mort de son père.
Il obtint rémission, au mois de juillet 1371 , pour avoir
coupé la main à un particulier, et rendit aveu, en i373,
à Pierre de la Brosse , chambellan du roi Charles V,
des fiefs qu'il possédait en la châtelienie de Langeais et
bailliage de Tours. Il est qualifié sire de Maillé, chevalier,
dans une quittance donnée à Poitiers, le 28 juillet l'i'jy,^
Etienne de Montmegen, trésorier des guerres, de 245 francs
d'or, elle est scellée d'un sceau de cire rouge, aux armes
de îslaillé. Il épousa Mahaut le Vayer, dame de la Clarté,
de BretignoUes, de la Fresnaye et du Plessis-Raffré, fille
de Jean le Vayer, seigneur des mêmes terres. Elle se
remaria, à Jean de Laval, seigneur de Loué et de Senais,
fils de Louisde Laval, seigneur de Loué, et de Jeanne de
Poramereux. Jean de Laval prit le bail et gouvernement
de Hardouin de Maillé, en 1392. De ce mariage sont
issus :
1." Hardouin, dont l'article suit :
DE MAILLÉ. 453
:!.» Jeanne, qu'on faii femme de Guillaume de
Choisin, seigneur d'Ampoigné , qui testa le i3 jan-
vier 141 2 ;
3." Marie de Maillé, femme de Péan de Maillé ,111*
du nom, son cousin , seigneur de Brézé et de
Milly.
XI. Hardouin , VIII" du nom, baron de Maillé,
^igneur de la Qarte', etc., né en j383, était, le i" no-
vembre 1433, grand maître d'hôtel de la reine, femme
du roi Charles VII, à cinq cents livres de pension, qui
tut augmentée jusqu'à douze cents livres , en 1447 ; il
vivait encore en 1466. Il avait épousé , en la ville
.l'Angers, en présence du roi et de la reine de Sicile,
par contrat du i3 juin 1412, Perrenelle d'Amboise ,
dame de Rochecorbon et de Benais , fille d'Inger d'Am-
boise, seigneur de Rochecorbon, et de Jeanne de Craon,
elle ne vivait plus en 1453. De ce mariage naquirent :
I.' Hardouin, dont l'article suit ;
2." Juhez, auteur de la branche des seigneurs de
rislette et de Villeromain, marquis de Kerman,
éteints dans la personne de Donatien de Maillé,
lïl* du nom, marquis de Kerman , mort sans
postérité mâle de Marie-Elisabeth d'Anglebermer
de Lagny, son épouse. De cette branche sont
sorties i.* celle des seigneurs de Latan. éteinte en
1644; 2.' celle des seigneurs de la Guéritaude,
éteinte dans la personne de Hugues de Maillé,
seigneur de la Guéritaude et de l'Olive, mort sans
entants de ses deux femmes, Antoinette Filleul des
Gats, et Charlotte de la Barre des Brosses. Ces
trois branches ont formé des alliances avec les
maisons de Chàteaubriant, de Bailleul, du Puv-du
Fou, de Sainte-Maure, de la Roche-Rabaste, de
Refuge , de Plusquellec . d'Avaugour , d'Elscou-
bleau de Sourdis, de Moussy, de Ploeuc, du Puy
de M urinais, de Salignac, de la Voue, de Ceps,
de Montberon d'Espagne, de Mornay, de Chef-
du-Bois, de Sorans, etc., etc.
3.° Marie, qui épousa , le 23 juillet 1430 , Jean,
sire et baron de Montejean. seigneur de Sillé-le-
Guillaume, et obtint, le 2 décembre 1459, une
aSa de maille.
somme , en considération des dépenses qu'elle
avait faites à Chinon ;
4.° Mahaut, dame de la Clarté, mariée , le 2 sep-
tembre 1448 , à Jean Anger , seigneur du Pkssis-
Anger.
5.° Françoise , femme de Guillaume, seigneur de
Penhoet et de la Chapelle ;
6." Renée, dite Marie, dame de Balon, femme de
Jacques de Surgères , seigneur de la Flocelière ,
de Saint- Pol, de Cerisay, d'Ambrières et de Ba-
lon, conseiller et chambellan du Roi en 1452;
7.° Péronnelle de Maillé, troisième femme d'A-
lain IX, vicomte de Rohan et de Le'on, fils d'A-
lain VIII, vicomte de Rohan, et de Béatrix de
Clisson. Elle se remaria avec Roland de Rostre-
nan, avec lequel elle vivait en 1480.
XII. Hardouin, IX* du nom, baron de Maillé, sei-
gneur de Rochecorbon , de la Haye , de Montils-lez-
Tours, de Bauçay , etc., conseiller et chambellan du
Roi, sénéchal de Saintonge, capitaine de Mantes, \en-
dit au Roi la terre de Montils-lez-Tours, par contrat du
i5 février 1463; rendit aveu, à cause de sa seconde
femme, des terres de Barbesieux et de Verteuil ; fonda le
chapitre de Maillé au mois de juillet i486, et vivait en-
core en 1487. 11 avait épousé i.° le 26 novembre 1458,
Antoinette de Chauvigny , vicomtesse de Brosse , morte
le 20 février 1473 , fille aînée de Gui de Chauvigny ,
baron de Châteauroux, vicomte de Brosse, et de Cathe-
rine de Laval, sa première femme; 2.° Marguerite de la
Rochefoucault , dame de Barbesieux , et 'de Verteuil ,
fille de Jean de la Rochefoucauld, seigneur de Barbesieux,
et de Jeanne Sanglier. Du premier mariage sont issus :
I .° Jacques, baron de Maillé, qui succéda à son père,
et mourut sans postérité ;
2.° François, baron de Maillé, de la Rochecorbon,
de Bauçay, de Rillé, de Champchevrier, de la
Haye, de la Motte, vicomte de Tours, qui fit
hommage de ses terres en i5oo, et mourut
en i5oi, en la ville de Maillé. Il avait épouse
Marguerite de Rohan, fille de Louis de Rohan,
II" du nom, seigneur de Gueménée , et de
Louis de Rieux ; il eut, de ce mariage :
DE MAILLE. ^^55
a. Françoise, dame de Maillé, première femme
de Gilles de Laval, I" du nom, seigneur de
Loué et de Benais , fils de Pierre de Laval,
seigneur des mêmes lieux , et de Philippe
de Beaumont;
b. Françoise, la jeune; dame de Rillé , de la
Ferrières , vicomtesse de Tours , mariée , le
19 mai i5o2, à François de Batarnay, sei-
gneur du Bouchage , d'Authon et de Mon-
trésor, mort en 1 5 1 3 ;
3." Hardouin, dont l'article suit ;
4,° Louis, né en 1470;
5.° Françoise, dame de la Châtre, née en 1464, ma-
riée, i.° à François de Beaujeu, seigneur d'Am-
plepuis , fils d'Edouard de Beaujeu , seigneur
d'Amplepuis, et de Jacqueline, dame de Linières;
2." à Jean V, sire d'Aumont, baron de Couches
et d'Estrabonne , fils de Jacques, seigneur d'Au-
mont, et de Catherine, dame d'Estrabonne et de
Nolay ;
6.° Claude de Maillé, ne'e en 1465, seconde femme
de Jean, sire de Rieux et de Rochefort, comte
d'Aumale, fils de François, sire de Ricux et de
Rochefort, et de Jeanne de Rohan.
XHI. Hardouin de Maillé, X* du nom, né en
1462, fit partage, le dernier septembre 1490, avec son
frère aîné, suivant le testament de son père, et obtint
les terres de Fontenay Labatu, de Benais et de la Forest
d Etampes. Il s^obligea de prendre le nom et les armes de
la Tour- Landry, sous peine de 5o,oooécus; mais après
la mort, sans hoirs mâles, de ses deux frères, il se déclara
aine de sa maison, et le roi François 1" releva ses descendans
de cette obligation, leur permettant de reprendre le nom
et les armes de Maillé, en y ajoutant ceux de la Tour-
Landry. Il transigea, en i5io, du consentement de son
fils, avec Louis de Bourbon, prince delà Roche -sur-
Yon, et sa femme, sur la succession d'André de Chau-
vigny, son oncle, qui avait fait sa femme son héritière,
laquelle fut depuis remariée à ce prince; et il obtint,
pour sa part, les baronnies de Saint-Chartier, de Chàteau-
roux et de la Châtre, avec les seigneuries de Dun le Pal-
^56 L)K MAILLE.
leteau et de Murât, en la Marche. 11 mourut, le 25 jan-
vier i524, et fut enterré en l'église de Saint - André de
Chàteauroux, sous une tombe qui lui fut élevée. Il avait
épousé, I ." le 3o juillet 1494, Françoise de la Tour-
Landry, fille aînée et principale héritière de Louis, sei-
gneur de la Tour-Landry, de Bourmont, de Cornouailles
et de Clairvaux, et de Catherine Gaudin ; 2.° Antoinette
d'Illiers, veuve de Robert Chabot, baron d'Aspremont,
fille de Jean , seigneur d'Illiers, et de Marguerite de
Chourses. Du premier lit sont issus :
I ,* Jean dont l'article suit :
2.° François de Maillé de la Tour- Landry ;
3." Anne, mariée le i5 décembre iSiy, à François
d'Estuer, seigneur de Thonins, baron de Grate-
loup.
XIV. Jean de Maillé de la Tour -Landry, I" du
nom, baron de la Tour-Landry et de Saint - Chartier,
comte de Chàteauroux, seigneur de Bourmont, de la
Motte, etc., rendit aveu à Françoise d'Alençon, duchesse
douairière de Vendôme, en 1549, ^^ ^^ terre d'Ampoi-
gné; fit son testament le 11 octobre iSSy, et mourut
en i563 (j). Il avait épousé Anne Chabot, dame de
Brion , fille de Robert Chabot , baron d'Aspremont et
d'Antoinette d'Illiers. II en eut :
i.'Jean, mort aux guerres d'Italie sans avoir été
marié;
2.** Joseph, protonotaire du Saint-Siège, prieur
de Réaumur, qui céda, de la volonté de son père,
son droit d'aînesse à François, son frère puîné,
le 29 avril i553 ;
3.° François, dont l'article suit ;
4.° Paul, seigneur delà Motte;
5." Claude, mort sans alliance ;
6." René, seigneur d'Ampoigné, gentilhomme or-
dinaire de la chambre du Roi, qui donna quit-
tance de deux cents écus sols, pour ses gages, le
24 juillet i586, signé R. de la Tour- Landry de
(i) Voyez ce que dit de lui Martin du Bellay, au sujet d'un
combat qu'il fit en champ clos.
DE MA1L(-K. 457
Maillé. Il mourut sans avoir clé marié, cl laissa
deux enfants naturels d'Andrée du Verger, savoir :
a. Victor, curé de Maisoncelles;
h. Henri, dit de la Chapelle, légitimé avec son
frère, au mois de mai i537 ;
7." Raphaël, baron de la Motte-Cheorchin, seigneur
de la Chapelle, de Cosme , de Cossé-le- Vivien,
qu'il vendit , capitaine aux gardes , mort sans avoir
cte marié ;
?.** Louis, seigneur de la Fosse ;
9.° Jean, seigneur de la lîoulouëre, qui épousa Ma-
rie de la Palu, dont il eut :
a. Jean , baron de la Boulouëre , mon sans
enfants d'Angélique Kaerbout , qu'il avait
épousée le 12 juin 1629;
b. Françoise, femme de Claude Hamelin, sei-
gneur du Moulin ;
!0.° Anne, mariée, le 20 décembre iS^S, à Payen
d'Averton, seigneur de Belin ;
I i ." Antoinette, dame de Saint-Mars et de la Jaiile,
mariée, 1 ." à René le Porc de la Porte, baron de
Vezins, en Anjou; 2.» à Claude de la Tremoille.
baron de Noirmoutier, rils de François, seigneur
de la Tremoille, vicomte de Thouars, et d'Anne
de Laval; 3.° à Qaude Goufner, duc de Roan-
nais, fîls d'Anus Goutfier, duc de Roannais , pair
et grand-maitre de France , et de Hélène de
Hangest.
i2.' Marie, ) ,.
' ' -"'"îieuses.
i3,' Vincente
j religi
XV. François de Maillk de la Tour-Landry , comte
de Châteauroux , baron de la Tour-Landry , etc. , etc.,
chambellan du Roi et du duc d'Alençon, avec lequel il
passa en Angleterre lan i58i, avait fait partage avec ses
frères en i566. Il obtint du roi Henri III, la confirma-
tion de l'érection de la baronnie de Châteauroux , en
Comté, au mois de juin 1575, et le 8 janvier i58i ; rit
son testament le 28 octobre i5g6, et mourut en 1598. II
avait épouse Françoise, dite Diane de Rohan, dame de
Gillebourg, fille de François de Rohan, baron du Château
458 DE MAILLE.
du Loir, seigneur, de Gré, et de Catherine de Silly.
Leurs enfants furent :
i." Charles, comte de Châteauroux, tué en duel à
Paris, en i6o5, sans enfants d'Isabelle de Vi-
vonne, sa femme, fille de Charles de Vivonne,
seigneur de la Châtaigneraye, et de Renée de
Vivonne d'Oulmes ;
2." François, substitué à son frère, et mort sans
postérité ;
3." Jean, mort sans alliance ;
4.° Louis, tué au massacre d'Anvers, en i583 ;
5." Landry, mort sans hoirs ;
6.° Jean, dont l'article suit ;
7.° François, chevalier de Malte , qui se noya à Ma-
lemort, en Provence, en revenant de Malte , le
26 décembre 1624. Il fut enterré en la commande-
rie d'Aix, avec une épitaphe sur sa tombe;
8." Paule, dame d'honneur de la reine;
g." Louise, morte sans alliance;
lo." Anne, femme d'André le Porc de la Porte, ba-
ron de Vezins, à condition que ses enfants ne por-
teraient pas le nom de la Tour- Landry ;
1 1 .° Françoise, alliée à François Brachet, seigneur
de Perusse ;
I 2." Madelaine , dame de la Cornouaille, mariée avec
François de Menon , seigneur de Turbilly', de
Bresche , et du Plessis au Maire , fils de François
de Menon, seigneur de Turbilly, chevalier de
Tordre du Roi, et d'Anne de la Trémoille.
XVI. Jean de Maillé, II'' du nom, baron de la
Tour- Landry, de Gillebourg et de Saint-Chartier , comte
de Châteauroux, obtint, le 25 octobre i6o3, des lettres
pour se porter héritier bénéficiaire de ses père et mère, et
de son frère aîné, et vendit avec sa femme et le chevalier
son frère, au prince de Condé , la terre et le comté de
Châteauroux, par contrat du 24 janvier 161 3. Il mourut
des blessures qu'il reçut au siège de Negrepelisse en i635.
Il avait épousé, le 5 décembre 1601, Louise de Chàicau-
briant , dame de Saint- Jean de Mamercts , de Juigné , etc. ,
fille aînée et principale héritière de Jean de Château-
briant , seigneur des mêmes terres , et de Susannc de
Montausier. De ce mariage vinrent :
DE MAILLÉ. 459
1.° Louis, dont l'article suit;
2.° Diane, dame de Saint-Chartier , mariée, par
contrat du 12 janvier 1627, avec Aymar de Nicolai,
seigneur de Bernay, lieutenant-gêneral d'artille-
rie;
3.» Mane, j religieuses ursulines à Vendôme.
4.° Madelaine, \ °
XVII. Louis DE Maillé, dit de la Tour-Landry, mar-
quis de Gillebourg, etc., épousa i.", le 27 avril 1634,
Eleonore de Jalesnes, fille aînée de Charles, marquis de
Jalesnes, et d'Eleonore de Maillë-Brézê; 2.° , le 4 novem-
bre 1649, Louise de Cherité, fille de François de Che-
rité, seigneur de Sompuis et de Chemans, et de Cathe-
rine de Goubis. Ses enfants furent :
Du premier lit :
I.» Charles, dont l'article suit;
2.° Marie-Susanne, morte novice aux Bénédictines
de Laval ;
3.° Susanne, mariée à François d'Avenues, seigneur
de la Jaille, de Gastines, marquis de Fougeray;
Du second lit:
4.° André, seigneur de Saint-Jean de Mamerets,
élevé page du Roi en sa grande écurie, en 1 668,
marié avec Louise Thieslin, veuve de Louis Gen-
tien, seigneur d'Erigné et de la Garenne, fille
ainée et héritière de Claude Thieslin , seigneur de
Montron et de Charlotte Martin des Loges. Il
eut de ce mariage Charles-André de Maillé, mar-
quis de la Tour-Landry , seigneur de Gille-
bourg, etc., colonel dun régiment d'infanterie
de nouvelle levée, par commission du 7 mai 1702,
et réformé en 17 14, après la paix d'Utrecht. Il avait
épousé, au mois d'octobre 17 10, Susanne- Antoinette
de Rancurel de Saint-Martin, r.lle d'Alexis-Joseph
de Rancurel, seigneur de Saint-Aubin, de Saint-
Martin, et d'Eleonore Dorothée de Valkembourg,
dont est issue Anne-Charlotte de Maillé de la
Tour- Landry, née le 17 septembre 171 1, ayant
pour parrain et marraine le comte de Charolais
Cl la princesse douairière de Condé.
460 DE MAILLE.
5 .° Charles, qui fonde la seconde branche rapportée
ci-après ;
6." Marie de Maillé, née en i653, mariée le 3o
avril 1680, avec Charles de Buchepot, chevalier,
seigneur de Fromenteau et de FougeroUe, en
Berri.
XVIII. Charles de Maillé, I" du nom, dit de la
Tour Landry y marquis de Jalesnes, seigneur du Pin, etc. ,
épousa, par contrat passé à Angers le 3o novembre i663,
Bonne-Marie-Madelaine de Broc, veuve de Sebastien de
Broc, vicomte de Fouilletourtre, son grand oncle, et fille
de Michel de Broc, baron de Chemiré, et de Madelaine
du Chesne. De ce mariage sont issus :
i.° Georges- Henri, dont l'article suit;
2.° André de Maillé de la Tour Landry;
.■^.° Charles-Hardouin, / , ,. , », ,
o n\,-v M- u 1 chevaliers de Ma te.
4.° Philippe-Michel, )
5.° Susanne - Eléonore, mariée, par contrat du 23
décembre 1695, à Joseph Cotignon, seigneur de
Chauvry et du Breuil, généalogiste des ordres
du Roi, fils de Nicolas Cotignon , seigneur de
Chauvry, premier président en la cour des mon-
naies, généalogiste des ordres du Roi, et de Ma-
rie Royer;
6.° Marie- Hélène, femme de Marie-Henri , comte
deGhaines, par lettres du mois de janvier 1691,
seigneur de Genetay et de Montmort, mort le 10
décembre 17 10;
7.° Michelle- Philippe, dite delà Tour-Landry.
XIX. Georges-Henri de Maillé , marquis de Tour-
Landry et de Jalesnes, épousa, le 20 octobre 1687, Marie-
Louise Frezeau de la Frezelière, rille de François Frezeau,
marquis de la Frezelière, lieutenant-géncral des armées du
Roi, et de Charlotte-Marie Frezeau, dame de la Freze-
lière. De ce mariage est issu :
XX. Charles-Henri de Maillé de la Tour-Landry,
marquis de Jalesnes, baron de Gastines, colonel d'infan-
terie, mort le 25 mars 1760. Il avait épousé Marie d'A-
voisne de la Jaille, fille du marquis de la Jaille, et de
Marie Bigot de Linicres. De ce mariage :
DE MAILLÉ. ^6i
XXI. Charles-François dk Maillé dr la Tour-Landrv,
né le 3o novembre lySi, marquis de Maillé, sous-lieu-
tenant dans le régiment du Roi, en ijSo, colonel en
1758 du régiment de Condé , infanterie. Il épousa, le
I*' mars 1753 , sa cousine , Marie-Henriette de Maillé
d'Entrames, fille de Charles-Henri de Maillé, dit de la
Tour- Landry , seigneur d'Entrames, et de Marie-Fran-
çoise de Savonnières. De ce mariage sont issus :
i.» Charles-Henri-François, dont l'article suit ;
2.» Alexandre , grand- vicaire , de l'évéque du Puy ; il
a péri sur l'échafaud, victime du tribunal révolu-
tionnaire;
3.* Charlotte, mariée i.'àN.... le Jumeau , baron de
Blou, 2."* à M. de Meril, capitaine d'infanterie ;
4.* Félicité, épouse de M. de Boisleve du Planti,
capitaine au régiment d'Auvergne , sans enfants.
XXI. Charles - Henri - François , marquis de Maillé-
UA - Tour - Landry , maréchal *des camps et armées du
Roi , chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, et des ordres militaires et hospitaliers de Saint-
Lazare - de - Jérusalem et de Notre - Dame - du - Moni-
Carmel ; né le 3 mars 1755 , a épousé en 1780 , i ." Jeanne
de Shéridan; 2." en 1804, Isabelle de Champbell , des
ducs d'Argyle en Ecosse. Ses enfants sont :
Du premier lit :
I.* Charles-Théodore-Bélisaire de Maillé-la- Toar-
Landry , né le ro septembre 1785 , colonel de ca-
valerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint- Louis et de la Légion d'honneur , marié le
28 mai i8o5, à Marie-Thérèse Thais de Haute-
fort, dont est issu Charles-Hardouin-Jules-Xavier
de Maillé-la-Tour- Landry ;
2." Jeanne-Cécile, née le 29 novembre 1781 , ma-
riée, le 25 mai 1802, à Jean-Louis- Marie, comte
de Lubersac , colonel de cavalerie , chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, fils de
Jean Louis , marquis de Lubersac , lieutenant-
général des armées du Roi , grand-croix de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis, et de Jeanne-
Elisabeth Magontierde Laubanie ;
3.» Adélaïde, née le 18 décembre 1787, mariée, le
462 DE MAILLÉ.
28 mai i8o5 , à Jean-Louis-Gustave ^ comte de
Hautefort , officier supérieur des gardes du corps
du Roi ;
Du second lit :
4.° N...., ne le....
5.° Isabelle de Maillé de la Tour- Landry, née en
i8o5.
XVIII. Charles de Maillé, dit le comte de la Tour-
Landry, cinquième fils de Louis et de Louise de Chérité,
sa seconde femme, épousa^ i.° Jeanne Pelisson, morte,
sans enfants, au château d'Entrames , au mois de mai
1704, veuve de Jacques de Birague, seigneur et baron
d'Entrames, et fille de Daniel Pelisson et de Madelaine
le Clerc; 2.° le 12 septembre 1708, Marie Guitton ,
fille de Robert Guitton , et de Françoise Guesnier. De
ce mariage sont issus :
i.° N..., né et mort le i5 octobre 1709 ;
2° Charles-Henri, dont l'article suit.
XIX. Charles - Henri de Maillé de la Tour - Lan-
dry, seigneur d'Entrames , près de Laval , appelé le
comte de la Tour - Landry , colonel d'infanterie , épousa
Marie - Françoise de Savonnières, fille de Henri - Fran-
çois de Savonnières, seigneur de Meaulne , dont il eut
huit enfants, quatre 'fils et quatre filles, vivants en 1750,
entre autres :
I .° Charles- René, dont l'article suit ;
2." Michel - François , prêtre, chanoine et cheve-
cier de l'église cathédrale de Chartres , vicaire-
général de cet évéché, nommé, au mois d'octobre
1739, à l'abbaye de Saint-Pierre de Lestrop, au
diocèse de Limoges ;
3.° Marie- Henriette de Maillé d'Entrames, alliée
le premier mai 1753 , à son cousin Charles - Fran-
çois, marquis de Maillé ;
4.°N... de Maillé, épouse de Charles- Paul- Fran-
çois de Beauvilliers, comte de Busançois.
XX. Charles - René de Maillé de la Tour - Lan-
DE MAILLÉ. 463
DRY, duc de Maillé, né le 5 octobre 1732, d'abord
nommé baron, puis comte de Maille, page du Roi en sa
petite écurie, en 1750; capitaine de dragons, colonel du
régiment de Condé, infanterie, en i/58; brigadier des
armées du Roi, le 26 juillet 1765 ; premier gentilhomme
de la chambre du prince de Condé, puis de Monsieur,
comte d'Artois, en 1773 ; maréchal de camp, le 3 jan-
vier 1770; chevalier de l'ordre de Saint - Lazare, en 1779 ;
lieutenant - général des armées du Roi, le premier jan-
vier 1784; lieutenant - général du comté de Bourgogne,
a épousé, I .• en la chapelle de Condé, en présence du
prince et de la princesse de Condé, le 6 février 1755,
Marie - Bonne - Félicité de Savary - de - Brèves de Jarzé,
morte âgée de 26 ans, et inhumée à Saint - Sulpice le
17 mai 1768, fille de Paul - Louis - Camille-Jean - Baptiste
de Savary de Brèves, marquis de Jarzé, et de dame
Bonne Damaris de Briqueville la Luzerne, dame de
compagnie de la princesse de Condé, et gouvernante
des enfants de cette princesse; 2.° par contrat signé par
le Roi, le 8 mars 1769, Madelaine - Angélique - Charlotte
de Brehan, fille de Marie-Jacques, marquis de Brehan,
maréchal de camp, inspecteur - général d'infanterie, mort
à Paris le i3 mai 1764, et de Marie - Jeanne - Angé-
lique Delpech. De ce second mariage, sont issus :
I." Charles- François- Arnaud, dont l'article suit:
2."* Charles - Jean, comte de Maillé, né le 24 juin
XXI. Charles - François- Arnaud, marquis, puis duc
DE Maillé, né le 10 janvier 1770, pair de France, pre-
mier gentilhomme de la chambre de M. le comte d'Ar-
tois, aujourd'hui Monsieur, frère du Roi, maréchal
des camps et armées du Roi, a épousé, i.° le 2 3 août
1784, Henriette - Victoire de Fitz- James, fille de N...
duc de Fitz - James ; 2.° Blanche - Joséphine le Bascle
d'Argenteuil. Ses enfants sont :
Du second lit :
I." Arnaud - Royer-Claude, né le 3o décembre 1789;
2.° Claire - Claude - Henriette - Claudine, née le 8
décembre 1796, mariée à Edmond - Eugène- Phi-
464 I^E MAILLÉ.
lippe - Hercule de la Croix, marquis de Castries,
colonel des chasseurs de l'Ariége.
Du second lit :
3." Jacquelin-Armand-Charles;
4.° Urbain-Hardouin-Armand de Maille.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Bre\é et de Behehart.
IX. Payen ou Paen de Maillk, fils puîné de Har-
douin, V* du nom, seigneur de Maille, et de Jeanne de
Beauçay, fut seigneur de Saint - Georges du Bois et de
Brezé, par sa femme, qu'il avait enlevée avant que de
répouser, en raison de quoi il fut poursuivi criminelle-
ment en 1 3 18, et obligé de composer avec les gens du Roi
à une somme de 2000 livres. Il plaidait encore à ce sujet en
i32 3 et i328, et contre Jean de Brezé, qui prétendait
quelques droits en cette terre. Il fut sénéchal de Péri-
gord et de Quercy, capitaine de Bourg - sur - Mer. Le Roi
lui remit, en iSSp, les sommes qu'il devait de reste de
quelques fermes es châtellenies de Bourg et de Blaye. Il
fut sénéchal de Bigorre, capitaine et gouverneur de toute
la sénéchaussée; et, en cette qualité, il amena devant
Bordeaux trente écuyers et cent cinquante sergents, outre
le nombre de gens de cheval et de pied, de son établie
de Bourg, avec lesquels il servit depuis le 27 janvier i 339
jusqu'au 19 juillet suivant 1340. Il fut préposé par l'arche-
vêque d'Auch et le sénéchal de Toulouse, pour faire le
siège de Montroyal, et par eux conîirnié dans le même
emploi de sénéchal de Bigorre, le 22 octobre de la même
année, qu'il garda jusqu'au 14 juin 1341, que le Roi
le fit sénéchal de Poitou et de Limoges, suivant un compte
de Barthélemi du Drach, et, en cette qualité, il conduisit
des gendarmes à Jourdain de Lombers, sénéchal de Sain-
tonge, au mois de juillet 1343. 11 épousa Jeanne de l'Es-
tang, dame de Brezé, fille de Macé de TEstang, et de
Catherine, dame de Brezé. Ses enfants furent :
I .» Pean, dont Tarticle suit ;
2." Eléonore , femme de Gui de Chausseroye, sei-
gneur d'Orvan, qui plaidait, en i35i, contre
Jean de Brezé ;
DE MAILLÉ. 465
3.* Isabeaude Maillé, dame de Saumoussay, qui
obtint un amortissement pour la fondation d'une
chapelle, en 1370.
X. Pean de Maillé, II* du nom, seigneur de
Brezé, de Saint - Georges-du-Bois et de Gastines, servit
le Roi en ses guerres de Picardie et sur les frontières
de Normandie, sous le gouvernement de Geoffroy de
Charny, en i352, et aussi, la même année en Gascogne,
avec quatre écuyers, sous le comte d'Angouléme, con-
nétable de France. Le Roi le fit rembourser au mois de
décembre i356, de plusieurs dépenses qu'il avait faites
avec les gens de sa compagnie, en venant à Ardres au
mandement de Jean de Neuville, lieutenant du Roi en
Picardie; l'année suivante, au mois de décembre, il
eut ordre avec plusieurs autres seigneurs, de conduire
le Roi de Navarre d'Amiens à Paris. En 1369, il fut
commis pour recevoir des mains de Hugues, seigneur
d'Amboise, la ville d'Amboise; il continua de servir
le Roi dans ses guerres, en 1379, sous le sire de Coucy,
avec deux chevaliers et seize écuyers; l'année suivante,
sous le sire de Rayneval; en i38i sous le connétable
de Clisson ; en i383, pour le fait de Bourbourg, avec
trois chevaliers et trois écuyers. Son sceau, dans une quit-
tance qu'il donna le 28 juillet 1377 à Etienne de Mont-
megen, trésorier des guerres, de huit vingt-cinq
trancs d'or, est chargé de fasces oiidées, et brisé d'une
bordure engrélée. Il épousa i.°, le 21 octobre 1367,
N .... du Puy, de la maison du Puy en Loudunois,
2." , en 1379, Jeanne Bouchard, fille de Louis Bou-
chard, seigneur d'Aubeterre, et de Catherine de Lau-
bannière. Ses enfants furent:
Du premier lit :
I .° Eléonore, mariée i ." à Tristan de la Jaille, sei-
gneur de Beuxey en Loudunois; 2.* à Robert
d'.\njou, avec lequel elle vivait en i386, et 1389;
Du second lit :
2.' Pean, dont l'article suit ;
3." Jacques, seigneur d'Ampure à cause de sa femme
Marie Taveau, fille de Guillaume Taveau, sei-
gneur de Mortemer, dont il eut Jeanne de Maillé,
dame d'Ampure, mariée par son oncle en 1426,
Q. 3o
466
DE MAILLE.
avec Amaury de Tigné, après la mort duquel
elle se remaria à Guillaume de Tucé, et prit une
troisième alliance vers l'an 1460, avec Gui Fro-
tier, seigneur de Camboneau. Elle était morte
6n 1485, et n'eut point d'enl'ants.
XI. Pean de Maillé^ III" du nom, seigneur de
Brezé et de Milly-le-Mougon, chambellan de René,
duc d'Anjou, roi de Sicile, épousa Marie de Maillé, fille
de Hardouin, VI 1° du nom, baron de Maillé, et de
Mahaut le Vayer, dont les enfants furent :
i.° Hardouin, dont l'article suit ;
2." Gilles, qui fonde la cinquième branche rappor-
tée ci-après ;
3." Jeanne , mariée à Thibaut de Laval, seigneur
de Loué, fils de Gui de Laval, seigneur de Loué,
et de Jeanne de Pommereux ;
4.° Marie , femme de Gilles de Clerembault, sei-
gneur de Richelieu , dont elle était veuve
en 1460 ;
5." Isabeau , mariée à Jean de Brie , seigneur de
Serant ;
6.° Rose, femme de Jean Fresneau, seigneur de Cre-
vant ;
7." Catherine, qui épousa, par contrat du 23 jan-
vier 1416, Hugues de Montalais, seigneur de
Chambeloy ;
8.° N.... ( sucessivement abbesses de Saint-Jean de
9." N.... ) Bonneval de Thouars.
XII Hardouin de Maillé, VP du nom, seigneur
de Benehart et de Ruillé, fut lieutenant de la compagnie
de Jacques de Bourbon, comte de la Marche. Il fut
stipulé que les deniers de son mariage seraient employés
au rachat de la terre de Benehart, engagée par la mère de
sa femme. Il plaidait à ce sujet contre Pierre de la Jaille,
en 1467, et ne vivait plus en 1484. Il avait épousé Anne
de Villiers, dame de Champagne, fille de Guillaume de
Villiers, baron de Champagne, et de Jeanne de Mar,
dame de Ruillé et de Benehart. De ce mariage sont
issus :
I .° Jacques, dont Tarticle suit ;
2.» Renaud de Maillé :
DE MAILLÉ. 467
3.0 Jean , qui était sous la tutelle de Jacques de
Maillé, son frère en 1484 ; il eut en partage une
partie de la terre et seigneurie de Ruillé, avec le
petit Benehart. Il avait épousé, 'par contrat du i !
septembre i525, Louise de Fromeniières, fille
de N.... de Fromentières , seigneur de Meslay;
elle était veuve de lui avant Tan 1540. De ce
mariage sont issus :
.4. Louis de Maillé , seigneur de Ruillé et du
petit Benehart, marié le 3 septembre iSdg,
avec Renée de Baigneux Courcival ; il en
eut :
a. Antoine , seigneur de Ruillé et du petit
Benehart, qui épousa, en i6i5 , Ju-
dith du Bosquet , tille de Georges du Bos-
quet , seigneur de Cossé, et d'Antoi-
nette le Bailleur, dame de Boisclereau,
dont il eut: — i." Renée de Maillé,
dame de Ruillé et du petit Benehart ,
qui épousa, le 12 décembre 1642, Joa-
chim de Cervon , seigneur de la Ron-
chère ; elle vendit, étant veuve, le petit
Benehart au marquis de Benehart, son
cousin ; — 2." Elisabeth de Maillé ;
b. Louis , seigneur de la Touche l'an
1621 , marié avec Elisabeth de Bai-
gneux ;
c. Renée, femme de Gilles Maillart, sei-
gneur de Kecorelainnes , en Norman-
die ;
B. Renée , femme de N...., seigneur de Ro-
chambault ;
C. Charlotte religieuse à la Virginité ;
D. Jeanne , mariée , l'an 1 5oo , à Jean de
Cibert.
XllI. Jacques de Maillé, !•' du nom, seigneur de
Benehart et de Champagne, mort avant le 7 juin i5i2,
avait épousé Jeanne le Berruyer, veuve de Jean de Vil-
lebresme, seigneur de Fougères , et fille de Lidoire le
Berruyer , seigneur de Saint-Germain , et de Françoise
d'Outrelavoye ; elle eut le bail de son fils suivant un par-
tage du 7 juin 1 5 1 2. De ce mariage est issu :
^68 DE MAILLE.
XIV. Jacques de Maillé II' du nom, seigneur de
Benehart de Champagne', de Villié de Bourdeau et de la
Novaraye , lieutenant de la compagnie d'ordonnance du
seigneur de Bueil, lieutenant -général en Bretagne. Il
épousa Marie de Villebresmes , fille de Jean de Ville-
bresraes, seigneur de Fougères, dont il eut :
I .° Jacques, dont l'article suit ;
2.° Jacques, dit le Jeune, dont la lignée n'est
pas connue ;
3.° Anne de Maille', femme de Jacques le Clerc,
seigneur de Saligny-sous-Champagne , morte sans
enfants.
On trouve Jehan de Maillé, seigneur de Bene-
hart , enseigne de cinquante hommes d'armes des
ordonnances du Roi , sous la charge du comte
de Charny, lequel donna quittance, le 22 juin
1469, à Claude Garrault , trésorier des guerres,
de 100 livres, pour les quartiers d'octobre, no-
vembre et décembre i568. Son sceau en placard
est chargé de fasces nébulées, et brisé d'une bor-
dure chargée de....
XV. Jacques de Maillé, III" du nom, seigneur de
Benehart, etc., capitaine de cinquante hommes d'armes,
gouverneur du Vendômois pour la ligue; fait prisonnier
à la prise de Vendôme par Henri IV, en 1589, eut la
tête tranchée la même année. Il avait épousé, en iSyS,
Renée de Poncé , dame de Chéripeau , de la Beuvrière ,
d'Espinay de la Talon nière et de Fleuré , fille de René
de Poncé , seigneur des mêmes terres , et de Catherine
de Mauny. Il eut de ce mariage ;
XVI. René de Maillé , P'' du nom , seigneur de
Benehart, de Fleuré, de Ruillé, et de Chéripeau, gen-
tilhomme de la chambre du Roi, capitaine de cinquante
hommes d^armes de ses ordonnances, et des chasses du
comté du Maine; marié, par contrat du 11 avril 1621,
avec Dorothée Clausse de Fleury , et fille héritière de
Henri Clausse, seigneur de Fleury, grand-maître et sur-
intendant général des eaux et forêts de France, et de
Denise de Neuville Villeroy. Il en eut :
I ." Henri, dont l'article suit ;
2." René , capitaine aux gardes, tué au service;
DE MAILLE. 469
3." Honorât, mestre de camp du régiment du car-
dinal de Richelieu ;
4.' Nicolas , baron de Fleure , seigneur de Con-
dreaux ;
5." Denise de Maillé, mariée à François de Bar-
thon, vicomte de Montbas, lieutenant - général
des armées du Roi, mestre de camp du régiment
de cavalerie du cardinal Mazarin , mort en i653.
XVII. Henri DE Maillé, dit le marquis de Benehart,
capitaine des chasses du Roi en ses pays et comté du
Maine, transigea, par procureur, le 2 septembre i65i,
en son nom. et en celui de sa femme, avec Louis de
Rohan, prince de Guémené ; il épousa, par contrat du
1 3 aoùi 1 634, Françoise de la Bane, dame des Hayes,
de Brion, de Château-Sénéchal, etc., tille de Louis de
la Barre , seigneur de la Brosse , et de Marguerite de
Chambes Montsoreau. De ce mariage vinrent :
1 .' René, dont l'article suit;
2.° François - Henri , qui fonde la quatrième
branche, rapportée ci-après ;
?.' Henri, partagé par son frère aîné le 3 juillet
1669. Il avait été reçu chevalier de Malte de mincH
rite au grand prieuré d'Aquitaine , le 2 1 novembre
f663 ;
4,» Dorothée, mone religieuse;
5.* Anne, femme de René du Grenier, marquis
d'Oléron', seigneur du Pin et de la Felonnicre.
XVIU. René de Maillé, dit le marquis de Benehart,
gentilhomme de la chambre du Roi , capitaine d'une
compagnie d'ordonnance et des chasses du pays du
Maine, seigneur des Hayes, de Roujoux., de Molan ,
Champ - le - Sénéchal , Saint - Germain , etc. , épousa ,
I." par contrat du 20 juillet i665, Gabrielle Guillebert,
dame de Sicqueville, fille de Louis Guilleben, baron de
Coulonces, marquis de Sicqueville, gouverneur des ville,
château et comté de Vire, et de Louise d'Apchon;
2.» Jacqueline - Françoise de Billes, fille d'Antoine de
Billes, seigneur du Foyer, en Normandie, et de Fran-
çoise de Vipart. Ses enfants furent :
Du premier lit: . .
I .' Louis-Joseph , dit le marquis de Maillé, né à
4^0 DE MAILLE.
Paris le 17 juin 1666, baron de Coulonces, sei-
gneur de Sicqueville , reçu guidon le 14 février
1692 , et enseigne de la compagnie des gen-
darmes flamands, le 25 avril 1694, mort à Paris
le 3 juillet 1698, et inhumé à Saint-Paul, sa pa-
roisse. Il avait épousé, par contrat du 24 février
1691, Louise Mailler, dame du Houssay, et de
Saint-Maurice, près Bonneval, diocèse de Char-
tres, morte en 1719, tille et héritière de Claude
Mailler et de Geneviève de Houdetot. 11 en eut,
pour fille unique, Geneviève de Maillé, morte à
Paris, le 6 juin 1742, ayant épousé par contrat
du 8 juin 1711 , Philippe-Claude de Montboissier-
Beaufort de Canillac , dit le marquis de Montbois-
sier, dont postérité ;
2." Hardouin de Maillé ;
Du second lit :
3.° René-François, dont l'article suit ;
4.* Anne-Henri-Honorat, mort jeune j
5." Constance de Maillé, religieuse à la Visitation
deCaen.
XIX. René - François de Maillé , marquis de Bene-
hart , seigneur de Ruillé , de la Jaille , etc. , embrassa
d'abord l'état ecclésiastique, qu'il quitta après la mort de
son frère aîné. Il épousa, en 1720, Madelaine-Fran-
çoise de la Luzerne , fille de Gui-César de la Luzerne ,
marquis de Beuzeville , et de Madelaine- Françoise de
Pommereul. Il mourut en sa terre de Benehart le 27 oc-
tobre 1736. De ce mariage sont issus :
1.° Philippe- François, dit le marquis de Maillé ,
né le 27 mai 1722 , mort à Benehart , en Vendô-
mois, le i5 décembre 1745, sans avoir été marié ;
2." René-César dit le chevalier de Maillé , né le
28 décembre 1727. Il embrassa d'abord le parti de
l'église, et étudiait, en cette qualité, en théolo-
gie, au mois de janvier 1744, au collège de la /
Marche. 11 quitta cet état à la mort de son frère
aîné, entra officier dans le régiment du Roi, in-
fanterie, en 1748, et est mort à Paris, le 9 jan-
vrier 1750, de la petite vérole , sans avoir été
marié ;
DK MAILLE.
47»
3." Philippe-Casimir de Maille, ne le 2 mai 1737,
mon en 1740.
QUATRIÈME BRANCHE.
Comtes de Maillé, Seigneurs de Roujoux.
XVIII. François - Henri de Mailli: Brkzé , comte
d'Espichelliéres et de Roujoux, seigneur du Fresne, la
Crèche-Mareuil , second tils de Henri de Maillé , mar-
quis de Benehart , et de Françoise de la Barre , reçut
partage de René de Maillé, marquis de Benehart , son
frère aîné, le 3 juillet 1669, et après la mort du duc
Armand de Maillé Brezé, sans enfants, il reprit le nom
de Brezé. II épousa, le 28 novembre 1680, Françoise-
Marguerite de Bouteiller, fille de Marin de Bouteiller,
chevalier, seigneur de Châteaufort, et de Marie de Gre-
ville, dont il eut :
I.' Louis, qui suit:
2.° Henri de Maillé Brezé, chevalier de Malte ;
3." Louis-Joseph, comte \
de Maillé Brezé; ' tous deux morts sans
4. • François, comte de i alliance;
Maillé Brezé;
5.» Dorothée de Maillé Brezé, religieuse.
XIX. Louis DE Maillé Brezé, comte de Maillé et
de Roujoux, marquis de Valon, seigneur du Fresne,
la Crèche-Mareuil , etc. , reçu page du Roi le 2 dé-
cembre 1704, épousa i.° le 6 mars 1709, Catherine le
Fuzelier de Corme ray, fille de René le Fuzelier, che-
valier, seigneur de Cormeray, Breviende, Villeny, le
Cochet, etc., et de Catherine le Mercier ; 2.° le 5 février
1730, Françoise Bonne de Rochefort. Il eut:
Du premier lit:
I .» Louis , marquis de Maillé Brezé , comte de
Roujoux , chevalier de Saint-Louis , mort sans
enfants;
2." François-Alexis, qui suit;
3.» René, comte de Maillé Brezé, lieutenant de roi
du château d'Amboise, chevalier de Saint- Louis.
mort sans enfants;
j^y2 DE MAILLE.
4.° Joseph-Ange, comte de Maillé Brezé, capitaine
des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint-Louis,
mort sans enfants;
5.° Jacques , comte de Maillé Brezé, mort jeune;
6.° Marie-Catherine-Louise de Maillé Brezé , ma-
riée à Charles Noël de Pelgrain, chevalier, sei-
gneur de l'Estang et de la Crèche, chevalier de
Saint- Louis;
Du second lit :
7.° Marie - Françoise de Maillé Brezé , mariée à
Charles-François-Elie Duval, chevalier, seigneur
de Villemars et de Trugny, chevalier de Saint-
Louis;
8,° Catherine - Bonne de Maillé Brezé, mariée à
Silvain-Claude de Boislinard, chevalier, seigneur
du Lys et de Saint-Georges;
9.° Marie- Anne de Maillé Brezé, élevée à Saint-
Cyr, morte sans alliance.
XX. François- Alexis, comte de Maillé Brezé, et de
Roujoux, colonel d'infanterie, chevalier de Saint-Louis,
chambellan de S. A. électorale de Cologne , épousa ,
i." le i" mai 1752, Marie-Angélique Huraut de Chi-
verny de Veuil, dont il n'eut point d'enfants ; 2." Rosalie
de la Bourdonnaye de Blossac, veuve de Louis-Marie
Juchault , chevalier, seigneur des Jamonières , cheva-
lier de Saint- Louis, dont il n'eut point d'enfants;
3." Marie-Jeanne Joly de Fleury, dont Haut :
1." Alexandre-Armand - Fortuné, comte de Maillé
Brezé, lieutenant des vaisseaux du Roi, cheva-
lier de l'ordre royal de la Légion d'honneur;
2.* Lucie-Flore- Virginie de Maillé Brezé, mariée ,
le 14 décembre 181 5, à Jacques-Casimir-Emma-
nuel, comte de Monthiers, chevalier, seigneur
du Bosroger, (par donation du marquis de Mon-
thiers du Bosroger , son cousin) lieutenant en
premier du premier régiment des cuirassiers de
la garde royale, et chevalier de l'ordre royal de
la Légion d'honneur, fils de Jacques, comte de
Mouthiers de Nucourt, chevalier, seigneur de
Nucourt, Piémont, etc., et d'Agnès- Angélique
de Baroille.
DE MAILLÉ. 473
CINQUIÈME BRANCHE.
Marquis et ducs de Bre\e, éteints.
XII. Gilles DE Maillé, tils puîné de Pean de Maillé,
Ill'du nom, seigneur de Brezé, et de Marie de Maillé;
fut seigneur de Brezé, conseiller, chambellan et grand-
maître de la vénerie de René d'Anjou, roi de Sicile, et
fut fait chevalier de son ordre du Croissant, le 27 juillet
144g. Il suivit ce prince en son voyage d'Italie pour le
recouvrement de ses états, et en obtint les aides et tailles
des terres de Brezé et de Milly , de l'année 1437. Ce
prince, en considération des services qu'il en avait reçus
au royaume de Naples, le gratifia, l'année suivante ,
d'une pension de 200 livres, qu'il lui continua toute sa
vie, et le récompensa encore des peines qu'il avait prises
à faire consentir les états d'Anjou , en 1445, d'accorder
un aide pour le mariage de la reine d'Angleterre, sa fille.
Il épousa Jeanne Amenard, fille de Jean Amenard, sei-
gneur de Chansé, de Bouille, etc., et de Marie Turpin,
et en eut :
I ." Hardouin, dont l'anicle suit ;
2.« Jacques, qu'on dit avoir rapporté à Brezé les re-
liques de saint Vincent, qu'il avait prises à
Castres ;
3.° Guyonne de Maillé ;
4.° Marie de Maillé ;
5." Catherine de Maillé, femme de Rotrou, seigneur
de la Dorbilière.
XIII. Hardouin DE Maillé, VI* du nom, seigneur de
Brezé et de Milly, plaidait, en 1499, contre le comte de
Dampmartin, pour la restitution àts biens du seigneur de
Normanville, qu'il obtint; mourut en i5o8, et fut en-
terré à Sainte-Catherine de Brezé, près de l'évéque d'An-
gers. Il avait épousé Ambroise de Melun, morte en i526,
et enterrée à Milly, fille de Charles de Melun, seigneur
de Normanville, grand-maître de France, et d'Anne- Phi-
lippe de la Rochefoucault, sa première femme. De cç
mariage sont issus;
I ." Hardouin, mort sans postérité ;
474 DE MAILLE.
2 ." Gui, dont Tarticle suit :
3." Marie, femme de Jean de Brezê grand-sêncchal
de Normandie;
4.° Ambroise de Maillé, qui épousa, en i556, Jac-
ques de Perriers, seigneur du Bouchet.
XIV. Gui DE Maillé, seigneur de Rrezé et de Milly,
chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant du duc d"'Aumale
et du marquis du Maine, au gouvernement d'Anjou, ca-
pitaine de cent lances et de cent archers de la garde du
corps du Roi; fit bâtir le clocher de Milly, en i552 et
i553. Il avait épousé, le 3 mars i5io, Jeanne de Louan,
fille de Jean de Louan, seigneur de Nogent l'Artaut en
Brie, gouverneur d'Orléans, mort le 5 mai i5oo, et
de Madelaine Cleret. De ce mariage sont nés :
i.° Artus, dont l'article suit;
2." Simon, religieux en l'abbaye de Lauroux, puis
archevêque de Tours, mort en odeur de sainteté
le 1 1 janvier iSgy ;
3." Philippe, seigneur de Verneuil et du Verger,
capitaine des gardes du corps, tué devant Cambray
en i553. Il avait épousé Jeanne de Hangest, dont
il n'eut point d'enfants, fille de Joachim de Han-
gest, seigneur de Moyencourt et de Montmor, et
de Louise de Moy, sa troisième femme ;
4.° Jacques, abbé de Montfaucon de Marmoutier;
5." Jeanne abbesse du Ronceray, en i554, morte le
6 décembre 1571 ;
6." Yvonne, religieuse à Fontevrault, puis abbesse du
Ronceray, après sa sœur, morte en iSSg;
7." Françoise, religieuse à Poissy;
8.* Charlotte, mariée i.° à Lancelot delà Touche,
seigneur des Roches-Tranche- Lyon, 2.° à Fran-
çois de Montgommery, seigneur de Lorges;
p." Marie, qui épousa i." François Bourré, seigneur
de Jarze , 2.» Jean de Léaumont , seigneur de
Puygaillard ;
lo." Jeanne, première femme d'Hector de Mont-
beron, baron d'Avoir, seigneur de Souche, d'Es-
pinay, de Champeaux, etc.
1 1.° Renée de Maillé, abbesse de Noirmoutier.
XV. Artus DK Maillé, seigneur de Brezé et de Milly.
DE MA/LLÉ. 475
chevalier de l'ordre du Roi, capitaine de ses gardes du
corps, gentilhomme de sa chambre, fut choisi le 28
avril 1 548, pour aller recevoir la jeune reine d'Ecosse,
etda même année, au mois d'octobre, il eut le comman-
dement de l'armée envoyée en Guienne contre les re-
belles. Le roi lui donna la compagnie de cent archers
de la garde de son corps, le 1" novembre iSSy, et une
commission pour le gouvernement d'Anjou, le 8 février
i568; il mourut fort âgé, en 1592, en réputation
d'homme sage et fidèle à son Roi. Son sceau, dans deux
quittances qu'il donna le 23 décembre i555, et 3o dé-
cembre 062, est chargé de deux fasces nébulées. Il avait
épousé Claude de Gravy, morte en 1 570, fille d'honneur
de la reine, fille d'Ambroise de Gravy, baron des Cous-
teaux et de Renée-Claude du Bellay-Langey, et en eut:
I ." Claude, dont l'article suit ;
2.° Catherine de Maillé, mariée par contrat du 17
décembre 1572, à Jean de Sansac, capitaine des
gardes de la porte, premier gentilhomme de la fau-
connerie du roi.
XVI. Claude dk Maillé, seigneur de Brezé et de
Milly, fut tué à la bataille de Coutras le 20 octobre ibSj.
n'ayant que 27 ans. Il avait épousé, par contrat passé au
château de Cerisay le i5 septembre 1567, Robinette Ha-
mon, dame de la Flocelière de Cerisay, fille de Jean Ha-
mon, seigneur de la Flocelière, et de Jeanne de Panne-
vère. De ce mariage sont issus :
I .• Charles, dont l'article suit ;
2.* Jacques, marquis de Flocelière, par lettres du
moisde novembre 1616, registrées le i7mai 1629,
mort en 1641, sans enfants de Julienne d'An-
gennes, veuve de Guillaume de Cozerieu, sei-
gneur de la Rivière, et fille de Jean d'Angennes,
seigneur de Poigny et de Madelaine Thierry. Elle
mourut en 1614;
3." Claude, seigneur de Cerisay, chevalier de Malte,
tué en duel par le sieur de Talhoet, en 1606 ;
4.° Charles, chevalier de Malte;
5." Jeanne, femme d'Hercules de Charnacé , gou-
verneur de Clermont en Argonne, ambassadeur
aux Pays-Bas; mort au siège de Breda, en i636 ;
6.° Simonne, abbessc du Ronceray. morte en 1646 :
476 DE MAILLÉ.
7.° Yvonne, abbesse de Ronceray, après sa sœur,
morte le 16 décembre i65o;
8.° Eléonore de Maillé, mariée avec Charles, mar-
quis de JalesneSj en Vendomois, morie en 1639.
XVII. Charles de Maillé, seigneur de Brezé et de
Milly, épousa, par contrat du 24 novembre iSgy, Jac-
queline de Thevale, fille unique et héritière de Jean de
Thevale, comte de Créans, chevalier des ordres du Roi,
gouverneur de Metz et du pays Messin, et de Radegonde
Fresneau. Il fut stipulé que le second fils qui naîtrait de
ce mariage porterait le nom de Thevale-Maillé. Leurs
enfants furent :
I ." Urbain, dont l'article suit ;
2." Charles de Maillé, dit de Thevale , mort
jeune.
XVIII. Urbain de Maillé, marquis de Brezé, baron
des baronnies de Saumoussay, de Saugre, de la Crel-
louere, seigneur des châtellenies de la Bouchardière, de
la Varenne, de Créans, de Semeur, etc., capitaine des
gardes du corps de la reine Marie de Médicis et ensuite
du Roi; servit en Piémont au Pas-de-Suse, en 1629, et
au combat de Carignan en i63o. Deux ans après, il fut
envoyé en ambassade extraordinaire vers le roi de Suède;
et au retour, il se trouva au combat de Castelnaudary.
Le Roi lui donna le bâton de maréchal de France, en la
place du maréchal d'Efliiat, avec le gouvernement de Ca-
lais et pays reconquis le 18 octobre i632, et le fit cheva-
lier de ses ordres le 14 mai i633. L'année suivante il eut
le commandement de l'armée en Allemagne, où il secou-
rut la ville d'Heydelberg ; prit celle de Spire le 21 mars
i635, et gagna la bataille d'Avein , le 20 mai suivant.
Quelques mois après il fut envoyé en ambassade extraor-
dinaire vers les états de Hollande; fut pourvu du gou-
vernement d'Anjou et du château d'Angers, au lieu de
celui de Calais, par lettres données à Senlis le 1.9 sep-
tembre i636, registrées au parlement le 24 novembre
suivant; fut nommé vice-roi de Catalogne, sur la fin de
l'année 1641, ayant la même année remis sous l'obéis-
sance du Roi les villes de Lens et de Bapaume, en Artois,
et mourut en son château de Milly, en Anjou, le i3 fé-
vrier i65o. Il avait épousé, le 2 5 novembre 1617, Ni-
DE MAILLÉ. 477
colc du Plessis, Richelieu, sœur puînée du cardinal de
Richelieu, et fille de François du Plessis, IIl» du nom,
seigneur de Richelieu, chevalier des ordres du Roi, et
de Susanne de la Porte. De ce mariage sont issus :
I ." Armand, dont l'article suit ;
2.» Claire-Clémence de Maillé, duchesse de Fron-
sac et de Caumont, marquise de Brezé, après la
mort de son Irère. Elle épousa Louis de Bourbon,
II* du nom, dit le Grand, prince de Ccndé, pre-
mier prince du sang, premier pair de France, duc
de Bourbonnais, fils de Henri de Bourbon , II'
du nom, premier prince du sang, duc d'Eng-
hien, et de Charlotte-Marguerite de Montmo-
rency.
XIX. Armand de Maillé, duc de Fronsac et de
Caumont, marquis de Graville et de Brezé, comte de
Beaufort en Vallée, baron de Trêves, etc., gouverneur
de la Rochelle et du pays d'Aunis, servit en Flandres en
qualité de mcstre de camp d'un régiment en i638, et corn-
manda les galères du Roi l'année suivante. Il fut fait géné-
ral de l'armée navale en la mer du Ponant, où il combat-
tit et défit celle d'Espagne, à la vue de Cadix, le 22 juillet
1640. Il fut ensuite envoyé en ambassade extraordinaire
vers le roi de Portugal, où il aborda le 11 août 1641 ;
passa dans les mers du Levant, et défit après deux
jpurs de combats, la flotte d'Espagne qui venait au secours
de Perpignan , en 1643. Etant de retour à Saint-Ger-
main en Laye, au commencement de janvier 1643, il
prêta le serment de la charge de grand-maître, chef et
surintendant général de la navigation et commerce de
France, en ayant été pourvu par lettres-patentes du 5 dé-
cembre précédent, registrées au parlement le 16 juillet
1643, fut fait gouverneur de Brouage des îles de Rhé
et d'Oleron, de la Rochelle et- du pays d'Aunis, et fut
reçu, au parlement de Paris, duc de Fronsac et pair de
France, le 3o avril de la même année; en conséquence
de l'arrêt du même jour, qui appointa l'opposition que
les ducs de Brissac, de Lesdiguières et de Luynes avaient
formée au rang qu'il prétendait, ordonna qu'il serait
reçu, et que, par provisions, les pairs reçus avant lui
le précéderaient, jusqu'à ce qu'autrement il en eût été or-
donné. Il contraignit, le 4 septembre suivant, la flotte
^.^8 MASSON DE LA MOTTE.
d'Espagne, qui voulait jeter du secours dans la ville de
Roses , de se retirer à Carthagène ; assiégea par mer ,
en 1644, la ville de Taragonne en Catalogne, mais sans
succès; fut l'un des lieutenants-généraux de l'armée
d'Italie, lors du siège d'Orbitelle, et fut tué sur mer,
d'un coup de canon, le 14 juin 1646, âgé de vingt-sept
ans deux mois, n'ayant point été marié. 11 fut regretté
de tous ceux qui connaissaient ses belles qualités. Son
service solennel se fit dans l'église de Notre-Dame de
Paris, le i3 novembre de la même année.
L'histoire des grands-officiers de la couronne fait
encore mention d'une branche des seigneurs de Laleu,
du nom de Maillé, dont on n'a point eu la jonction avec
les précédents, et qui est rapportée d'après un jugement
de 1667, de M. de Barentin, intendant du Poitou; elle
a formé sept degrés, et s'est éteinte dans la personne de
Louis de Maillé, seigneur de Villeneuve.
Armes : d'or, à trois fasces nébulées de gueules.
MASSON DE LA MOTTE, famille noble originaire
de Champagne.
Pierre-Henri-Joseph Masson, chevalier de la Motte,
hé le 5 juillet 17 57, chevau-léger de la garde du Roi, le
i5 août 1773, a fait ses preuves de noblesse pour son
admission dans ledit corps, et a été réformé avec la com-
pagnie le 3o septembre 1787. 11 est aujourd'hui gentil-
homme ordinaire de la chambre du Roi, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et chef d'esca-
dron. Il a épousé, le 20 novembre i8o5, à Pétersbourg,
pendant son émigration, Marie-Félicité de Chambell,
d'une très ancienne famille noble irlandaise.
Armes : d'azur, au chevron d'or, accompagné en chef
de deux trèfles d'argent, et en pointe d'un cerf en repos
du même, sur une terrasse de sinople.
RAFELIS DE BROVES. 479
RAFELIS DE BROVES, famille originaire de Lac-
ques, en Italie, établie à Draguignan en Provence, de-
puis l'an 1400, où elle fit bâtir une chapelle dans Teglise
paroissiale de ladite ville, et un tombeau ; cette chapelle
fut décorée d'un tableau, en 1404, peint par Jacob Pigna-
telli ; elle réside depuis la révolution, qui lui a fait perdre
toutes ses terres, à Alais en Languedoc, département du
Gard ; elle a fourni des lieutenants-généraux, des chefs
d'escadre, des officiers-supérieurs et autres de toute
arme, des commandeurs et des chevaliers de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis ; cette famille se divise
aujourd'hui en deux branches.
PREMIÈRE BRANCHE.
Joseph - Barthélémy , comte de Rafelis Broves,
( fils de François de Rafelis, vicomte de Broves, colonel
d'infanterie, lieutenant de Roi d'Aiguemortes, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, député de
la noblesse de Provence aux derniers états-généraux,
et qui, toujours fidèle à l'honneur et à son roi légitime,
mourut glorieusement à la défense du palais des Tuileries,
le 10 août 1792, et de dame Elisabeth de Mourgues ) est
né à Anduze en lySS; fait garde de la marine en 1767 ;
proclamé chevalier de Saint-Louis par M. le comte d'Es-
taing, pour être entré le premier dans les retranchements
de l'île de la Grenade ; reçu par son père en 1 780 ; est
parvenu au grade de capitaine de vaisseau, en 1790,
après avoir commandé une division à Terre-Neuve, a
émigré en 1791, et a commandé la 2* compagnie de
l'escadron de la marine, dans l'armée de LL. AA. RR.
Il est aujourd'hui contre-amiral, commandeur de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis ; il a épousé, le 6 juin
1809, dame Marie-Anne-Joseph de Bancenal, fille de
messire Jean-Pierre de Bancenal de Champagne, capi-
taine de cavalerie, et de dame Gabrielle - Victoire de
Beaudouin de Fregefond ; de ce mariage est issu :
Louis - Henri - Chamans de Rafelis Broves, ne à
Alais, le 8 mai 181 1.
^8o VILLICY DE TOURVILLE.
SECONDE BRANCHE.
Charles-François de Rafelis Broves , fils de feu
François de Rafelis, vicomte de Broves, député de la
noblesse de Provence aux derniers états-généraux, et né
à Anduze en lyyB, élève de la marine en 1788, garde
du Roi à cheval en 1791, s'est trouvé avec son père à la
défeqse du château des Tuileries le 10 août 1792, a passé
en Angleterre, où ayant appris le licenciement de l'ar-
mée des princes, il est rentré dans sa patrie où il a servi
dans l'administration des postes. 11 est aujourd'hui ins-
pecteur des postes à Limoges, où il s'est marié avec made-
moiselle Louise Augureau. De ce mariage sont issus :
I .° Joseph de Rafelis ;
2.° François de Rafelis ;
3.° Louise de Rafelis.
Armes: d'azur, à trois chevrons d'or. Dex'ise iGenus et
Virtus.
VILLICY DE TOURVILLE, famille noble, origi-
naire de Lorraine , quia fourni un commissaire en l'ar-
tillerie et les fortifications de Lunéville, en la personne
de Claude de Villicy, vivant en 1600. Deux frères du
nom de Villicy de Tourville, descendant de ce dernier,
ont servi dans la cavalerie à Metz; l'un était capitaine du
régiment Royal-Lorraine, le 3 janvier 1744; l'autre dans
le régiment de Marainville , le i" mars 1742. Nous
désirerions beaucoup obtenir de nouveaux renseignements
sur cette famille, dont nous ne connaissons que madame
Montouroy, née de Tourville, habitant à Blaye , dépar-
tement de la Gironde.
Armes, extraites du Nobiliaire de Lorraine : d'azur, à
une molette d'argent, accompagnée de trois annelets
d'or ; au chef du même, chargé d'une tête de léopard
naissant de gueules; tenant, un annelet d'or.
OEJLUBERSAC. 481
DE LUBERSAC. La maison de Lubersac, originaire
de la province de Limosin (i), réunit, à l'avantage d'avoir
pris son nom d'une terre, les caractères de l'ancienne
chevalerie, soutenus par des alliances distinguées et de
nombreux services. Tel est le témoignage que lui rendit
M. de Beaujon, généalogiste des ordres du Roi dans le
Mémoire qu'il composa sur cette maison, et qu'il envoya,
pour le Roi, au premier gentilhomme en exercice, le
4 octobre 1766, pour procurer à madame la comtesse
de Lubersac, l'honneur d'être présentée à Sa Majesté.
M. d'Hozier (Louis-Pierre), juge d'armes de France, la
met au rang des plus anciennes maisons du royaume,
dans un certificat qu'il délivra, le 21 janvier 1766, â
M. de Lubersac-de-Chabrignac.
L'orthographe du nom de Lubersac a beaucoup varié,
surtout dans les trois derniers siècles : on le trouve écrit
Lobersac, Lobressac, Loubressac, Loupbersac, Libersac, etc.
Mais dans les chartes des Xll* et Xlll*' siècles on écrivait
communément Lubersac, en latin, de Luberciaco, ou de
Luperciaco.
On connaît, en France, plusieurs lieux du nom de
Lubersac (2) ; mais celui qu'on regarde comme le berceau
If
i^ (i) On assure que le bénédictin D. Gol. qui était très-versé
dan^ la connaissance des antiquités et de Thistoire des familles
du Limosin , sa patrie , prétendait que la maison de Lubersac
tire son origine d'un cadet des anciens ducs de Gascogne, et que
son premier berceau a été la ville d'Eause {Elusa ou Elusaberis),
sur la Gelise, en Armagnac. Nous ignorons sur quel fondement
ce savant religieux appuyait son opinion; peut-être la fondait-il
sur l'espèce de ressemblance qui se trouve entre Lupus, nom que
portaient quelques ducs de Gascogne, et Lupercus, dont on pré-
tend que dérive le nom de Lubersac. -r • -
(2) Parmi les lieux qui portent le nom de Lubersac, les plus
connus sont: i" Lubersac en Limousin; 2' Lubersac en Agé-
nois, à une lieue et demie de Duras ; 3» et 4"» deux bourgs, ap-
pelés Lupersat, dont l'un est sur la Tarde à 3 lieues d'Evaux et 3
d'Aozance, l'un et l'autre dans le pays de Combrailles, au dio-
c-^se de Limoges ; 5° un ancien monastère ruiné, connu dès le
Q. il
...82 DE LUBERSAC.
Je la famille qui fait le sujet de ce mémoire, et qu'elle a
toujours possédé, est un gros bourg, avec le titre de
ville, situé dans la province de Limosin, à peu de
distance de la chartreuse de Glandiers. Il est le chef-lieu
d'une ancienne viguerie ou vicairie, relevant directement
des vicomtes de Limoges (i). Cette viguerie a toujours passé
pour une des plus anciennes du Limosin, et son origine
remonte probablement à la création même des comtes et
des vicomtes. Sa haute ancienneté est attestée par deux
chartes, tirées des archives de l'église de Saint-Etienne
de Limoges : la première nous apprend que, sous Tépis-
copat de Turpion d'Aubusson, évêque de Limoges, la
vingt-sixième année du règne de Charles-le-Simple, qui
revient à l'année 920 ou 921, il fut donné à titre de pré-
caire, une vigne, située au lieu de Vertillac, fondalité
d'Issandon ( ou Exandon ), qui était de la viguerie de
Lubersac , et de la centaine ou centainie de Vighole.
Une autre charte, qui n''est pas datée, mais qui paraît
être du même tems, nous fait voir que Gilbert fit do-
nation, à l'église de Limoges, d'un fief qui était dans
ie fond dlssandon, sous la justice de Juillac, et la viguerie
de Lubersac.
Il y avait autrefois dans le bourg et près du château de
Lubersac, une ancienne abbaye ou monastère de l'ordre
de Saint-Benoît, dont les seigneurs de Lubersac ont tou-
jours été regardés comme les fondateurs; et ils avaient
leurs tombeaux dans le chœur de Téglise, qui subsiste
encore, sous l'invocation de Saint-Etienne. On ignore
l'époque de sa fondation ; mais le savant abbé le Bœuf
ayant eu occasion de la visiter dans un voyage qu'il fit en
Limosin, vers l'année 1754, crut reconnaître, dans sa
onzième siècle, sous la dénomination de LuperciacOy en Niver-
nois; 6° Loubressac, bourg situé en Querci, à 6 lieues de Figeac,
et chef-lieu d'une terre possédée par une branche de la maison
de Gontaut-de-Biron ; 7° Loiibersan , dans l'Astarac, à 2 lieues
de Mirande. On peut ajouter à cette liste un ancien monastère,
aujourd'hui ruiné, connu sous le nom de Saint-Lonbers iSancti
Lupercii, ou Lvperculi), à Eause en Gascogne.
(i) La seigneurie de Lubersac relevait, dans les derniers tems,
de la terre de Bré, en Limousin, possédée par les seijfneurs de
Pompadour; mais on sait que cette mouvance ne remonte pas
au-dessus de l'an l'Hib.
DE LUBERSAC. 483
construction , les caractères de l'architecture du huitième
siècle, qui était alors le genre mauresque (1). L'abbaye
ayant été ruinée, selon les apparences, vers le milieu du
neuvième siècle , par les incursions des Normands (2) ,
perdit son existence primitive, et ne fut, dans la suite^
qu'une celle ou prieuré dépendant de l'abbaye de Cluni (3).
L'établissement qu'y firent les Clunistes , ne paraît pas
avoir subsisté plus d'un siècle; les bàtimens de ce prieuré
furent détruits à leur tour, et ce fut probablement dans
le temps de la guerre cruelle dont le Limosin fut affligé
à loccasion des différends qui s'élevèrent entre Henri ,
roi d'Angleterre et ses deux fils, vers l'an 11 83, immé-
diatement après , suivant « Geofroi du Vigeois , une
n troupe de bandits , sous la conduite d'un nommé
» Merchaders , se saisirent du château de Pompadour, dé-
» vastèrent tout le pays voisin, emmenèrent les hommes
» et les troupeaux, emportèrent , avec eux , les meubles
» des habitants qui se trouvèrent dans cette contrée ,
» depuis le Vigeois, jusqu'à Lubersac. »
Il est à présumer que les religieux qui purent s'échapper ,
se retirèrent à Cluni , qui était leur chef-lieu. Ce qui
paraît certain , c'est que , dés le commencement du siècle
suivant, l'église de Lubersac était desservie par des prêtres
séculiers; on en trouve la preuve dans la charte de l'an
1236, qui sera rapportée plus bas, et dans une bulle du
pape Innocent IV, tirée des archives du Vatican, qui
(i) Cette supposition de M. l'abbé Le Bœuf ne paraît pas
fonde'e. Il est plus probable que la fondation, ou plutôt la res-
tauration de l'église et du monastère de Lubersac, ne doit pas
remontjr au delà du dixième siècle ( et peut-être plus tard ) ; car
dans la plus grande partie de la France, et surtout dans le Midi,
on connaît à peine un édifice ecclésiastique qui ait échappé en
entier à la fureur dévastatrice des Normands.
(2) On suppose, avec fondement, que Tabbaye de Lubersac
fut détruite par les Normands, parce que Geofroi du Vigeois,
auteur du douzième siècle, qui entre dans de grands détails sur
tout ce qui concerne l'histoire du Limosin, sa patrie, n'aurait
pas manqué de faire mention dans sa chronique, de cette abbaye,
Si elle eût encore existé de son teras.
(3) Pons, abbé de Quni, vint à Lubersac en 11 16, suivant
une charte de cette année, conservée autrefois dans les archives
de l'abbaye d'L'zerche.
4^^ DE LUBERSAC.
nous apprend qu'en 1247 ' ^^^ églises de Saint-Etienne et
de Saint - Hilaire de Lubersac, dent l'une dépendait de
l'autre, avaient pour recteur, un prêtre, nommé Guy
de Mellac.
Il paraît que l'église de Lubersac a changé depuis long-
tems d'invocation , et qu'elle reconnaissait Saint -Gervais
et Saint- Protais , pour ses plus anciens patrons. Les traces
de sa première dédicace y subsistent encore ; on y garde
les reliques de ces deux Saints Martyrs , leur fête y est
solennisée tous les ans, et il s'y tient ce jour-là et les
deux jours suivans, une foire considérable (i).
On voit, dans les anciens titres de la maison de Lu-
bersac, qu'il y a une suite de reconnaissances féodales, qui
sont tellement liées avec les titres généalogiques, qu'ils se
servent mutuellement d'appui. Le domaine des seigneurs
de Lubersac y est établi sur le bourg de Lubersac et sur
les villages voisins , avec les droits les plus étendus ,
comme ceux d'entrée, de sortie de banalité, de cens, de
tailles , etc. Plusieurs particuliers , dans un tems leur
rendent hommage comme hommes francs , d'autres pré-
sentent des reconnaissances , comme serfs , avec toutes les
conditions attachées à la servitude.
Il est encore justifié que , dès le moment où le nom de
Lubersac est connu, les seigneurs de cette maison se distin-
guent par leurs libéralités pour l'église. Hugues de Lu-
bersac, en 1093, fait de grands dons à l'église de Saint-
Gervais et Saint - Protais du vieux Lubersac. Pierre de
(1) 11 est à remarquer que les églises qui reconnaissaient les
seigneurs de Lubersac pour leurs fondateurs, étaient toutes sous
l'invocation de Saint-Gervais et Saint-Protais. L'origine de cette
dévotion est sans doute due à quelque portion des reliques de ces
saints martyrs, que ces églises tenaient de la munificence et de
la piété des anciens seigneurs de Lubersac, qui avaient rapporté
ces précieux objets de leurs voyages d'outre-mer. Bernard Gui^
donis, ou de la Guionnie, évêque de Lodève, qui écrivait avant
l'an i3oo, dit expressément, dans un de ses ouvrages conservé
dans un manuscrit de la Bibliothèque du Roi , coté n». 4977,
« que les chefs des saints martyrs Gcrvais et Protais étaient hono-
rés à Lubersac, près de Glandiers, dans l'église de St. -Etienne ».
Le témoignage de Bernard Guidonis est d'autant moins suspect,
que ce savant prélat était né en Limosin, et dans le voisinage
même de Lubersac.
DE LUBERSAC. 485
Lubersac, chevalier, et Etienne de Lubersac , clerc, son
frère, donnent aussi differens biens à l'église de Saint-
Etienne de Lubersac. Le testament de Bernard de Lu-
bersac, contient également plusieurs donations, tant par
lui, que par Etienne, son père, à l'église de Saint-
Etienne de Limoges, et aux Frères Mineurs de la même
ville. Les cinq premiers degrés de leur généalogie sont
formés de sujets , tous décorés de la chevalerie ; et on
pourrait citer plusieurs services rendus à nos rois, dès
le quatorzième siècle.
Mais ce n'est pas seulement dans les tems anciens, que
cette maison a été illustrée ; la branche des seigneurs de
Chabrignac a eu deux fois l'avantage de commander la
noblesse du Limosin, dans le siècle dernier, ainsi que
justifie une lettre écrite par le roi Henri IV, à M. de
Chabrignac. le i5 septembre i6o5, et une autre, écrite
par le roi Louis XI II, à M. de Chabrignac-de-Saint-
Julien, le 2 septembre i635; dans laquelle ce prince motive
son choix sur sa qualité et expérience convenable pour la
conduite de la noblesse de la province, et ajoute ces termes
bien remarquables d'un souverain à son sujet : aussi deve-{-
vous croire que je serai bien aise de vous reconnaître aux
occasions qui pourront s' oj^rir, pour l' avantage de vous et
des vôtres.
La maison de Lubersac ne s'est pas moins distinguée par
ses alliances, que par ses services militaires ; on compte,,
parmi les principales , celles qu'elle a contractées avec les
maisons de Saint-Chamans , de Chapt-de-Rastignac, de
Châteignier , de Chevreuse , de Corn, d'Escorailles,
d'Estourneau-du-Ris, de Garebœuf, de Guy ou la Guyo-
nie , de Royere , de Hautefort , de Hélie-de-Colonges ,
de Jougnac de-Forsac , de Joussineau -de-Fayat , de Saint-
Julien , de Lafont , de Lasiérie du Saillant , de Saint-
Laurent-de-la Coste , du Leyris, de Laubanie , de Maillé,
des Martres , de Monceu , Noailles , de Paulte , de Perusse-
d'Escars , de Raimond , de Roux, de Tizon , etc.
La généalogie de la maison de Lubersac , qu'on va
donner ici , a été dressée sur les titres originaux , con-
servés dans ses archives et sur les livres imprimés et ma-
nuscrits de la bibliothèque du Roi (i). Il est constant ,
(0 Les titres de la maison de Lubersac ont été produits plu-
^86 Dfc^ LUBERSAC.
d'après ces titres et tous ceux qu'on a pu rassembler d'ail-
leurs , que le nom de Lubersac est connu comme nom de
lieu , depuis le commencement du dixième siècle ; et
comme nom de famille , depuis Tan logS , c'est-à-dire ,
depuis l'époque où les surnoms ont commencé à être
héréditaires. Sa filiation est présumée depuis Tan ii66
et même 1 146 , et est prouvée littéralement depuis
l'année 1262.
Le plus ancien monument que l'on connaisse sur l'an-
cienneté et l'illustration de la maison de Lubersac, est
une charte de l'an logS , qui était conservée autrefois dans
les archives de Tabbaye de Cluni , et qui a été imprimée
dans le premier tome du Trésor des Anecdotes de D. Mar-
tene. Hugues de Lubersac y déclare d'abord n'y tenir
d'aucun mortel , mais de Dieu seul, les grands biens qu'il
possédait (i). Il rappelle qu'il avait fait la guerre lui-
même , assisté de ses chevaliers , pour conserver ses biens
et ses privilèges , contre les entreprises de ses ennemis. Il
paraît qu'il avait couru plusieurs dangers dans les diffé-
rentes guerres qu'il avait eu à soutenir • mais il reconnaît
qu'il avait été sauvé par une protection particulière de la
Providence , et pour en témoigner à Dieu sa reconnais-
sance , il lui consacra tous ses biens , et les donna à l'église
et au monastère de Saint-Gervais et de Saint-Protais ,
que ses ancêtres avaient fait bâtir auprès de leur château ;
n'exceptant de cette largesse, que ce qu'il avait donné
précédemment à quelques-uns de ses chevaliers. Sa bien-
faisance ne se borna pas là , elle s'étendit encore sur les
vassaux de sa terre; il recula les limites du bourg de Lu-
bersac , en faveur de ses habitants ^ afin qu'ils pussent s'y
loger plus commodément ; il accorda à ses vassaux le droit
d'usage dans ses bois et sur ses rivières, etc. Cette dona-
tion fut faite par un acte authentique , en 1093, du
consentement d'Adélaïs, sa femme et de ses chevaliers,
et fut signée par vingt-deux témoins , parmi lesquels se
sieurs fois et en différents tems, soit devant le généalogiste des
ordres du Roi, le juge d'armes de France, le généalogiste de
l'ordre de Malte, soit devant le garde des titres et généalogies
de la bibliothèque du Roi , le continuateur du Trésor généalo-
gique de Dom Caffiaux, et autres.
(i)Ceci prouve qu'il les possédait en franc-aleu.
DE LUBERSAC. ^87
trouvent Gilbert de Lubcrsac (1), Henri, autrefois èvéque
de Soissons, alors moine de Cluni, et autres.
Hugues de Lubcrsac avait épousé, comme il a été dit,
une dame, nommé Adelaïs, dont il eut une fille, qui
mourut avant lui. Se voyant sans enfants, il résolut de
donner ses biens au monastère de Saint-Gervais et Saini-
Protais du Vieux-Lubersac, sous la réserve de la jouis-
sance : il se fit ensuite moine de Cluni.
On trouve ensuite :
Gerald ou Geraud-Ade'mar de Lubcrsac, qui signa,
comme témoin, dans une transaction passée entre Aimar,
abbé du Vigcois, et Guy de Las-Tours, sous l'épiscopat
d'Euftorge , évéque de Limoges , c'est-à-dire , environ
l'an II 26. 11 eut pour enfants, Guillaume - Adémar,
Etienne-Gérard et Pierre-Gérard, qui signèrent tous trois
une donation faite à l'abbaye du Vigeois, l'an 1146(2).
Il est probable , que de l'un de ces trois frères , sont
issus les deux sujets suivans.
Gérard de Lubcrsac souscrivit une charte , donnée à
Aires, l'an 1178, par laquelle Philippe, comte de Flandres
et de Vermandois, voulant faire prier Dieu pour le salut
de l'âme de dame Elisabeth, sa femme, et de Mathieu,
comte de Boulogne, son frère, répara les torts qu'il avait
faits à l'abbaye de Saint-Josse, suivant une charte, tirée
du Cartulaire de l'abbaye de Saint-Josse, en Ponthieu.
Astaïs de Lubcrsac donna à l'abbaye de Bonlieu, quatre
deniers de cens, que cette abbaye lui devait sur le mas de
Faurie, Tan 1188. (Extrait du Cartulaire de l'abbaye de
Bonlieu, fol. 17).
Quoiqu'il ne fût peut-être pas très-difficile de faire
remonter la généalogie de la maison de Lubcrsac, aux
premières années du douzième siècle, en la rattachant
aux sujets mentionnés dans le Cartulaire de l'abbaye du
(i) Dom Col suppose que cette donation fut fiaite au monas-
tère de Lubcrsac, en Limosin ; mais en cela il s'écarte de l'opi-
nion du célèbre Dom Mabillon, qui l'attribue à un monastère
de Lubersac, en Nivernais.
(2) Il était très-rare, i cette époque, de prendre deux noms
de baptême ; peut-être le second était-il le nom de la mère,
qu'on ajoutait quelquefois à celui du père , pour remplir les
clauses d'une substitution, ou pour quelque autre raison.
488 DE LUBERSAC.
Vigeois, on ne la commencera ici qu^à Pierre I" de
Lubersac, qui vivait après le milieu du même siècle.
I. Pierre de Lubersac, 1" du nom, chevalier, est
peut-être le même que Pierre-Gérard de Lubersac, qui
gna avec ses frères, en 1146, une donation faite à l'ab-
aye du Vigeois. Il fit une donation à l'abbaye de Cadoin,
vers l'an ii66j avec A. (Adémar ou Arnaud) de Luber-
sac, qui pouvait être son frère [Cartulaire de Cadoin,
fol. 33), et vivait encore en 1181, suivant une quit-
tance dotale qu'Hélie de Pérusse, chevalier, seigneur de
Ségur, son gendre, lui donna, pour la dot qu'il avait
promise à sa fille.
On ignore le nom de sa femme et le nombre de ses
enfants; on ne lui connaît même , d'une manière cer-
taine, qu'une fille, mariée au seigneur de Pérusse; mais
on juge, par le rapprochement des lieux et des dates,
qu'il peut avoir été père des quatre sujets qui suivent :
I .° Geolfroi de Lubersac, chevalier, qui suit ;
2.° Guillaume de Lubersac, chevalier, uni à Geof-
froi de Lubersac, aussi chevalier, son frère, Guil-
laume de Lubersac, son neveu, et Pierre de la Ja-
rosse, son beau-frère, transigea, le jour des ides
d'octobre 1 236, avec le chapelain de l'église de
Saint-Etienne de Lubersac. On présume qu'il est
le même qu'un Guillaume Raoul, ou Radulphe de
Lubersac, qui ne vivait plus en 1262, et qui est
rappelé dans des actes de cette année, et des an-
nées 1263 et 1267, comme père de trois enfants
pupilles, qui sont :
a. Guillaume-Raoul de Lubersac, II* du nom,
damoiseau de Lubersac, et puis chevalier, fit
une acquisition avec son frère, en i263; ac-
cepta un bail la même année ; fit une autre
acquisition en 1267, et accepta la cession que
lui fit Marguerite, sa sœur, en 1274. Lui, ou
son fils, de même nom, damoiseau, repré-
sente par Etienne de Lubersac, damoiseau,
son procureur fondé, fit une acquisition en
i3i8.
Guillaume-Raoul de Lubersac, qui parait
être son fils, et qui, comme lui, est qualifié
DE LUBERSAC. 489
damoiseau de la paroisse de Lubersac, étant
sur le point d'épouser Comptor de Jaubert,
tîlle de GolHer Jaubert, damoiseau de Pom-
padour, accepta Tassignation de la dot de sa
future épouse, qui lui fut faite l'an 1324, et la
reçut le mercedi après la fête de Saint- Hilaire
1324. (v. st.) Il est qualifié chevalier, et ne
vivait plus en i343, que sa veuve fit un bail
à fief, le dimanche fête de Saint -Qément de
la même année.
Il laissa un fils, nommé Radulphe de Lu-
bersac, qui était sous la tutelle de Comptor
de Jaubert, sa mère, en 1343. On ne connaît
pas sa descendance (i).
t. Radulphe de Lubersac, clerc, nommé dans
un acte de 1274, etc.
c. Marguerite de Lubersac , qui, étant assistée
d'Etienne de Lubersac, clerc, son tuteur et
curateur, fit cession à Guillaume - Radulphe,
son frère, de tous ses droits, le 8 des ides
d'avril 1274;
3." N de Lubersac, fut mariée à Raimond de
Lubersac, issu sans doute d'une branche collaté-
rale, dont on ne connaît pas la jonction. Elle en
était veuve en 1236, et mère de Guillaume de
Lubersac ;
4.° N de Lubersac, mariée à Pierre de la Jarosse,
avant l'an i236 ;
5.* N de Lubersac, femme de Hélie dePérusse,
chevalier, seigneur de Ségur (2). Elle était morte
(i; Il peut avoir été père de Pierre de Lubersac, surnommé
Pareiller, qui fit son testament en iSgo, par lequel il institua
héritiers Pierre de Lubersac, damoiseau, son frère, et Galienne
de Malaval, leur mère, suivant une note qui se trouve dans le
vol. 186 de Gaignières, à la bibliothèque du Roi.
(2) D'une ancienne et illustre noblesse , originaire du Limou-
sm, qui a produit un cardinal, des évêqucs et plusieurs cheva-
liers des ordres. Sa généalogie est imprimée dans le P. Anselme,
t. 11, p. 228, mais d'une nianière très-incomplète ; elle n'y est
remontée qu'à l'année 1281.
490 DE LUBERSAC.
le 5 des calendes de juin (28 mai) 1181, que
son mari donna quittance à Pierre de Lubersac,
son beau-frère, de la dot qu'il lui avait promise.
Vers le même tems vivait B. [Bernard ou Ber-
trand) de Lubersac, chevalier, qui fut l'un des
témoins d'une donation faite environ Tan i233,
au lieu appelé la Barbecane de la Roche, par B. de
la Roche, clerc, fils de Falquet de la Roche, à
l'abbaye de Chancelade, entre les mains de Pierre
du Cluzel, qui en était alors abbé [Cartulaire de
Chancelade ^ fol. 49).
II. Geoffroy de Lubersac, chevalier, Guillaume de
Lubersac, aussi chevalier, son frère, Guillaume, leur
neveu, fils de défunt R. [Ramond] de Lubersac, leur
beau - frère (i), et Pierre de la Jarosse, aussi leur beau-
frère, transigèrent, en i236, avec Guillaume Geoffroy,
chapelain de l'église de Saint - Etienne de Lubersac, sur
quelques différends qui s'étaient élevés entre eux, touchant
les droits et possessions de cette église, lis convinrent
que les prêtres formant la communauté de Lubersac, per-
cevraient la dixme sur les cantons énoncés dans cet acte,
lesquels sont au nombre de dix-sept, et que la place qui
se trouvait située entre l'église et la maison de Geoffroy
de Lubersac, serait divisée, et qu'on y planterait des
bornes, pour marquer la partie qui appartiendrait au sei-
gneur de Lubersac, et celle qui resterait à l'église. 11
fut aussi convenu que l'un desdits Geoffroy et Guillaume
de Lubersac, ferait à l'avenir hommage au chapelain de
la même église, pour ce qu'ils avaient de ses anciens
droits, en conséquence d'un nouveau partage qu'ils
avaient fait entre eux. Cet acte fut souscrit par Durand,
archidiacre de l'église de Limoges, le jour des ides d'oc-
tobre (i 5), l'an 1236 {2).
(i) En latin sororhis, parce que, suivant les apparences, il
était marié avec leur sœur ; on ne connaît pas la suite de cette
branche.
(2) L'original en parchemin, de cet acte , fut représenté en
1731 à M. d'Hozier, par M. de Chasseneuil , héritier de la
branche aînée de la maison de Lilbersac. Cet acte est d'autant
plus précieux, qu'il établit le domicile actuel de Geoffroy et
DE LUBERSAC. 491
Il ne vivait plus en 1262, maison ignore l'époque pré-
cise de sa mort, ainsi que le nom de sa femme (i). On
croit qu'il fut père des trois enfants qui suivent :
i.° Pierre de Lubersac, 11* du nom, qui suit;
2." Bernard de Lubersac, clerc, nomme , avec ses
frères, dans des actes de 1 262, 1 263 et 1 267 ;
3." Etienne de Lubersac, clerc, nommé aussi, avec
ses frères, dans des actes de 1262, i263 et 1267.
Il était tuteur et curateur de Marguerite, fille de
Guillaume - Raduphe , et l'assista à la cession
qu'elle fit de ses droits paternels et maternels, en
faveur de Guillaume- Raduphe II, son frère, le
8 des ides d'avril 1274. Il donna à cens, en la
même qualité , à Jean Fulcher , clerc , la terre
de Planchac, le vendredi dans l'octave de la Nati-
vité de la Vierge 1275. Il légua des cens et des
rentes considérables en grains et argent, sur plu-
sieurs tcnements, aux prêtres de l'église de Saint-
Etienne, pour le repos de l'âme de Pierre de Lu-
bersac, son frère, et de tous ses prédécesseurs.
Il laissa un fils naturel, nommé Bernard, men-
tionné dans un acte de l'an 1 3oi .
III. Pierre de Lubersac, II* du nom, chevalier, jugé
fils de Geoffroy de Lubersac , chevalier , est le premier
depuis lequel la filiation est prouvée littéralement par
une multitude de titres originaux. Le premier qui fasse
mention de lui, est le contrat de vente de la moitié du
mas le Mayzac, situé dans la paroisse de Lubersac, qui
lui fut faite le 4 des ides de mai (12 mai) 1262, par Pierre
Guillaume de Lubersac, dans le bourg du imême nom ; Geoffroy
avait sa maison auprès de l'église; et le terrain contigu à la même
église appartenait aux deux frères , puisqu'ils se le partagèrent
entre eux.
(OU n'y a pas de doute que Pierre II de Lubersac, qui forme
le 1II« degré de cette généalogie , et qui certainement était sei-
gneur de Lubersac , éuit fils et héritier de Geoffroy de Lubersac,
nommé dans la transaction de i236. Cette descendance parait
d'autant plus probable , que si Geoffroy et Guillaume, son frère,
n'avaient pas laissé de postérité, il est à présumer que Guillaume
de Lubersac, leur neveu, fils de Raimond de Lubersac, aurait
hérité d'eux.
492 DK LUBERSAC.
et Ge'rald la Jarosse, de Ségur, fils de défunt Jean la
Jarosse; Pierre de Lubersac y est qualifié damoiseau ,
et il y stipule pour Bernard et Etienne de Lubersac,
clercs , ses frères , et pour les enfants mineurs de dé-
funt Guillaume - Radulphe , damoiseau. Il stipula pour
les mêmes, et avec la même qualité, dans le bail à
fief d'un mas (ou tenement), appelé de la Basti\o, situé
dans la paroisse de Lubersac, qu'il accepta , le 3 des
nones d'octobre i263 , de Bernard de Bouchard , ser-
gent d'armes de Coussac. Il acquit, le 8 des ides de
juillet 1267 , avec ses frères , et les enfants mineurs de
feu Guillaume - Radulphe , damoiseau , lesquels étaient
alors sous la tutelle d'Etienne de Lubersac , clerc , un
Mas, appelé la Ribière , dans- la paroisse de Lubersac,
qui lui fut vendu par Pierre de la Ribière (ou Rivière),
damoiseau , seigneur en partie de Pompadour. Il était
encore damoiseau , mais bientôt après il fut élevé au
grade de chevalier, car ce titre lui est donné dans un
acte passé après sa mort, et daté du vendredi dans l'oc-
tave de la Nativité delà Vierge 1275, par lequel Etienne
de Lubersac , clerc , son frère , donna à cens perpétuel
plusieurs héritages , tant en son nom , qu'en celui de
ses neveux mineurs, dont il était tuteur. Enfin il est
rappelé dans plusieurs actes passés par Etienne, son fils,
en 1293, 1295, i3oi, etc.
Il avait épousé demoiselle Almois de la Monerie, fille
de Guillaume de la Monerie, damoiseau de la paroisse de
Salon, en Limosin, et sœur de Gui de la Monerie (i),
qui le rendit père de :
IV. Etienne de Lubersac , d'abord damoiseau , en-
suite chevalier, devait être l'aîné des enfants de Pierre II,
puisqu'il en fut l'héritier. Il fut d'abord sous la tutelle
d'Etienne de Lubersac, son oncle (et probablement son
parrain), mais il était majeur et contractait seul, en 1290,
suivant un acte d'acquisition qu'il fit le jour des nones
d'avril de cette année , après Pâques , d'une rente de
20 sols , sur le Mas de Peyrat - Porchier , paroisse de
(\) Cette alliance est connue par un Mémorial des Ccnsives
de la maison de Lubersac, écrit en idiome du Limosin, sur du
papier de coton, et signé de Borbolos, notaire.
DE LUBERSAC. 493
Lubersac, et 10 sols sur la borderie de Sagaux, paroisse
de Saint- Pardoux ; il s'investit lui-même de cette acqui-
sition, de même que de celle qu'il fit, cinq ans après,
d'une pièce de terre située près le chemin de Lubersac
au Moulin neuf. Il reçut, le 11 des calendes de sep-
tembre 1293 , Ihommage de Bernard Fay , fils de dé-
funte Mathilde de Brê {de Brenno) , qui reconnut être
son homme franc, et lui devoir le service, ou la taille,
aux quatre cas, qui sont la nouvelle chevalerie, le ma-
riage de ses filles , le voyage d'outre-mer , et sa rançon
s'il est fait prisonnier. Il s'oblige , dans chacun de ces
cas, de lui payer, ou à ses avants-cause, six sols, mon-
naie courante. En considération de quoi, Etienne de Lu-
bersac ratifie la donation faite au même Bernard Fay, par
Etienne de Lubersac , prêtre, Guillaume Radulphe , che-
valier, et Radulphe de Lubersac, clerc, en cas d'évic-
tion de ses biens . de le dédommager , ainsi qu'il serait
décidé par Radulphe de Lubersac , clerc , et Aimeri de
Lubersac, seigneur de Saint-Géraud , en Limosin. — Un
hommage pareil à celui de 1293, lui fut fait en i3or,
par Bernard Fay, qui reconnut en outre, qu'en cas de for-
faiture de sa part, ses biens devaient retournera Etienne
de Lubersac et à ses héritiers. Il reçut, le 3 des nones de no-
vembre de la même année i3oi , l'hommage de Bernard
de Lubersac, fils naturel d'Etienne de Lubersac, clerc,
qui , au lieu de six sols , payables dans les quatre cas , pro-
met de lui en payer dix. Ce fut entre lui et les juges, ou
agens du vicomte de Limoges, qu'il s'éleva une grande
discussion touchant le droit des mesures à Lubersac, et
sur ce que Bertrand de Vassagnac , sénéchal de Limoges
pour le vicomte, avait voulu faire exercer la justice sur
le lieu de la chapelle, paroisse de Lubersac. Il y eut des
témoins entendus de part et d'autre, qui déposèrent que
de tout tems les seigneurs de Lubersac avaient joui
de ce droit , et la cour de Ségur confirma au même sei-
gneur de Lubersac ses droits de justice et de viguerie. On
voit encore dans cette enquête, que la justice du sei-
gneur de Lubersac relevait immédiatement de celle du
vicomte de Limoges , sans passer par celle des seigneurs
de Bré.
Etienne de Lubersac acquit plusieurs rentes en 1294,
i3o2, i3i6, 1319. Il ne prend dans ces différents actes,
que la qualité dâ damoiseau, mais il prend le titre de
^04 DE LUBERSAC.
chevalier dans des actes de i336, i 344, 1347, ce qui prouve
qu'il servait dans les guerres que le roi Philippe de Va-
lois eut à soutenir contre l'Angleterre. Il donna , con-
jointement avec Bernard, son fils, soixante sextiers de
grains en dixmes , ou rentes , au chapitre de Saint-
Yrieyx , pour fonder une prébende canoniale dans ce
chapitre. On ignore l'année de sa mort , mais il est certain
qu'il ne vivait plus le lundi après la fête de Pâques 1349,
suivant un acte daté de ce jour.
Il avait épousé N Du Luc, d'une ancienne fa-
mille, originaire du Périgord (i), dont il eut au moins
trois enfants, qui sont :
1 .° Bernard de Lubersac, qui suit ;
2."' Guillaume de Lubersac , chanoine de Saint-
Yrieyx, en Limosin, est connu par un acte,
daté du vendredi avant la fête de Saint-Pierre-
ès-Liens, 1324, par lequel Etienne de Lubersac
promet d'assigner dans trois ans , vingt sextiers
de froment , et pareille quantité de seigle et
avoine de rente perpétuelle , au chapitre de
Saint-Yrieyx , pour le récompenser d'une pré-
bende canoniale de cette église , que son cha-
pitre avait accordée à Guillaume de Lubersac , fils
d'Etienne ;
3.' Almois, ou Almodie, de Lubersac, mariée à
Gaucelin de Châteigner , chevalier ; elle fit son
testament le 12 février 1370, par lequel elle lé-
gua à Agnès, sa nièce, fille de défunt Géraud de
Roffignac , une somme d'argent qu'Etienne de
Lubersac, son père, lui avait donnée en dot.
^ On trouve dans le même tems :
Jean de Lubersac, écuyer, capitaine de Saint-
Cir (forteresse du Limosin), dont on connaît
cinq quittances originales, qu'il donna en i35i,
et i352 , à Jacques l'Empereur, trésorier des
guerres en prêt sur ses gages, et ceux de dix
(i) Cette alliance n'est connue que par des notes communi-
quées par M. le marquis de Lambertie, et M. Nadaud, curé de
Teyjac. La maison du Luc (de Luco), était d'ancienne chevale-
rie, et possédait un fief dans la terre d'Hautefort.
DE LUBERSAC. 495
autres êcuyers, dix sergents à cheval, et vingt ser-
gents à pied de sa compagnie, desservis et à desservir
( y cst-\ldïx},ences présentes guerres, enlagardedn
dit lieu, toiu! le gouvernement de M. Arnould'Oden-
cham, maréchal de France, lieutenant du Roi en Poi-
tou et en Saintonge. La première de ces quittances,
est de 225 liv. tournois, et est datée de Niort, le
9 avril i35r ; la seconde, datée de la même ville,
le 4 mai 1 352, est de 260 liv. tournois; la troi-
sième datée aussi de Niort, le 26 juin i352, est
de 245 liv. tournois ; la quatrième, qui est de
3ii liv. 7 s. 6 d., est datée de Limoges le i5
août i352 ; et la cinquième datée de la même
ville, le 6 octobre i352, est de 279 liv. 10 sous.
Les quatre premières sont scellées d'un petit
sceau en cire rouge, chargé d'un chevron et trois
oiseaux, dont deux en che/et un en pointe. Le sceau
de la cinquième est perdu.
Pierre de Lubersac, religieux de l'ordre des frères
prêcheurs, ou dominicains, et lecteur en théolo-
gie au couvent de Saint-Junien, suivant les actes
du chapitre tenu à Agen, le jour de la fête de saint
Augustin i322.
V. Bernard de Lubersac, chevalier, est connu par un
grand nombre d'actes, depuis l'an i345, jusqu'en 1377.
H reçut, le lundi, après la fête de Pâques 1349, une
reconnaissance fJodale de la part de Jean Bascle, pour un
jardin appelé de plane, situé à Lubersac. — II vendit, par
acte du samedi après l'Epiphanie i35o (v. st. ), à Adémar
la Rivière ( La Ribieyra] , damoiseau, une rente qu'il
affecta sur le tenement appelé de Trefolhieyras, moyen-
nant la somme de 48 florins d'or. 11 prend la qualité de
c/ieva//er, dans une quittance qu'il reçut à Bordeaux, le 5
mars i356(v. st.)( de Guillaume de Montendre, chevalier,
compagnon de M. de Montferrand) de toute la finance
qu'il pouvait lui devoir fwur sa rançon, comme son pri-
sonnier, à l'exception de 40 florins de Florence, pour les-
quels Guillaume de Montendre lui avait accordé un
terme. — Il fit un échange, le dimanche après la fête
de saint Qément (26 novembre) i368, avec Pierre de
Aneta, bourgeois de Lubersac, par lequel il lui cède un jar-
din, situé au bourg de Saint-Etienne de Lubersac, joignant
4g6 DE LUBERSAC.
le chemin qui conduit du monastère de Saint-Etienne à
la fontaine de Saint-Yrieyx etc. ( Cet acte est scellé en
cire brune, sur double queue de parchemin, d'un sceau
représentant un ioup passant. ) — Le dimanche après la
Saint-Michel 1374, il ensaisina comme seigneur foncier
et donna l'investiture d'une pièce de terre située au
bourg de Saint-Hilaire de Lubersac , acquise par un
particulier de Lubersac. Enfin , il fit son testament le
lundi après la fête de Noël (28 décembre] iSyy, par
lequel il fait quantité de legs pieux aux églises, et parti-
culièrement au monastère de Lubersac, dans l'église du-
quel il dit vouloir être veillé la nuit après son décès,
et inhumé dans le chœur, es tombeaux de ses prédéces-
seurs; il légua 10 sous pour la construction de l'église de
Saint-Etienne de Limoges ; et oblige Golfier de Luber-
sac, son fils et héritier, d'acquitter pour lui les legs que
son père ( Etienne) avait faits aux frères mineurs de Li-
moges. Il déclare qu'il croit devoir à Pierre de Ruaud de
Limoges une somme de 10 liv. , qu'il consent à lui rendre,
à condition que ce dernier lui rendra un bréviaire et un
chapelet, qu'il déclare lui appartenir. Il lègue l'adminis-
tration de sa maison à Comptor, sa femme, tant qu'elle
y demeurera, et dans le cas qu'elle voudrait se retirer,
il lui lègue 10 sols de rente sa vie durant ; nomme ses
exécuteurs testamentaires Raoul de la Reynie, chevalier,
Adémar Hélie, damoiseau, Guillaume de la Reynie et
Adémar du Luc. Enfin, il institue Golfier, son fils, son
héritier universel, et lui substitue, en cas de mort sans
postérité, Bertrand et Guillaume du Luc, à la charge
de porter ses nom et armes ; et à défaut de ceux - ci ,
Guillaume de la Reynie, aux mêmes conditions.
Bernard de Lubersac avait été marié deux fois, la pre-
mière, par contrat du mardi avant la fête de sainte Ca-
therine, en novembre 1345, avec demoiselle Galienne
de Saint-Julien, fille d'Aimeric de Saint-Julien, sei-
gneur de Puymerle, qui assigna à sa fille, pour sa dot,
20 liv. de rente, etc. ; et la seconde avec Comptor de la
Reynie, suivant un acte qu'il passa le mardi dans l'octave
de Saint-Hilaire, i354 ( v. st. ) , avec Raoul de la Reynie,
son beau-frère, qui lui abandonna pour la dot de Comptor,
certaines sommes que lui devaient divers particuliers sur
le tenement appelé de la Pelhussanâ, le lieu de la Bos-
selogià, et autres situés au bourg de Lubersac.
DE LUBF.RSAC. 497
Il laissa de la première :
I .' Goltier de Lubersac, qui suit ; •
2.' Agnès de Lubersac , mariée, par contrat du
jeudi avant la fête de Saint-Georges i385, avec
Aimeri de Corn, damoiseau de Montignac. Son
père lui constitua en dot la somme de 3oo francs
d'or, suivant la quittance qu'Aimeri de Corn, en
donna à son beau- frère, le jeudi après la fête de
Saint-Michel 1400.
VI. Golfier de Lubersac (i), damoiseau, seigneur
en partie de Lubersac, fut institue héritier universel,
par le testament de Bernard, son père, de l'an iSyj. Il
dota Agnès, sa sœur, en la mariant en 1 385, avec Aimeri
de Corn, et reçut, en 1400, la quittance de la dot qu'il
lui avait constituée. Il accnsa à perpétuité', le 6 avril
1399, à Ademar la Reynie, autrement Las Beschas,
diacre, une terre située au territoire du Ga, pour un
cens en blé froment et un soupir d'accapte. Il reçut les
aveux que lui firent divers particuliers, en 1410, 141 1,
I4i2et 141 3. 11 accepta, par acte passé, le 22 avril 1422,
dans lequel il se qualifie damoiseau et co-seigneur du
lieu de Lubersac , la donation que lui fit Golfier Hélie,
damoiseau, seigneur de Vilhac, de certaines murailles, ou
maison, et un jardm attenant, le tout situé dans le bourg
de St-Etienne de Lubersac, avec tous les droits et devoirs
en dépendant, en considération des services qu'il lui avait
rendus, 11 donna à cens, par acte passé le 29 mai 1430,
à un particulier nommé Jean Dossaud, le mas et village
appelé Treffolieyras, situé dans la paroisse de Troche. En-
fin, il fit son testament (2], par lequel il légua sept-vingts
écus d'or à Golfier, son troisième fils, et institua Jean,
son second fils, son héritier universel; il vivait encore en
1440, puisque Bardin, son hls aîné, qui mourut avant
(i) Gollîcr de Lubersac est appelé mal à propos Geq/froy dans
plusieurs généalogies. Il servait en 1403 dans la compagnie de
Chabanois, mais il ne paraît pas qu'il soit parvenu au grade de
chevalier.
(2) Ce testament, dont on ignore la date, ne se retrouve plus ;
mais il est rappelé et cite dans plusieurs actes, qui lui sont pos-
térieurs et qui ont été passés par ses enfants.
Q. ' 3a
4g8 DE LUBERSAC.
lui, passa un acte^ le 1 1 juin de cette année, mais il
avait cessé de vivre en 1452, puisqu'il n'est pas fait men-
tion de lui dans le contrat de mariage de Jean, son fils,
daté du 3 juillet de cette année. 11 est rappelé dans l'ac-
cord que Jean de Golfier, ses fils, firent entre eux, tou-
chant sa succession, le 4 juin 1457. Il avait épousé, par
contrat du 2 juillet 1 897, dans lequel il prend la qualité
d^écuyer, demoiselle Jeanne de Lafon , fille de Pierre
Lafon, écuyer, et de demoiselle Marguerite de Pérusse,
demeurant alors en la ville de Villedieu. Jeanne de Lafon
fût assistée de ses père et mère, de Jean de Lafon, sacris-
tain de l'abbaye de Vendôme, d'Yves de Lafon, prieur
de Notre-Dame de Surgères, ses frères, et de Hélie le
Comte, écuyer; il lui fut promis, pour sa dot, quatre
cents francs d'or, des robes, et vingt francs pour son lit.
Golfier de Lubersac eut, de son mariage, au rnoins sept
enfants, qui sont :
i.° Bardin de Lubersac, auteur d'une branche,
établie en Angoumois, connue sous le nom de
Fayolle, et qui, étant l'aînée, sera rapportée la
première:
2.° Jean de Lubersac, 1*'^ du nom, est la tige des
marquis de Lubersac, qui sont devenus les aînés,
par l'extinction de la branche de Fayolle. Leur
postérité sera rapportée ci-après, page 5 08 ;
3.° Golfier de Lubersac, qualifié damoiseau de Gri-
gnols, et seigneur de l'hospice de la Michinie,
dans la paroisse de Saint - Astier, auquel il donna
le nom du Verdier ; son père lui légua, dans son
dernier testament, par droit d'institution, la
somme de cent-quarante écus d'or neufs, appelés
Escuts nuouXy auxquels Jean de Lubersac, son
frère en ajouta depuis soixante. 11 transigea avec
ce dernier le 4 juin 1457 ; fit un acensement en
1465, et vivait encore en 1474. Il avait épousé
avant Tan 1457, demoiselle Sibille - aux - Martres,
veuve de Guillaume Vigier, seigneur de la Michi-
nie, dont il n'eut point d'enfants. 11 reçut une
procuration de sa femme, le premier mars 1457,
(v. st.) et est encore nommé dans des actes de
1465, 1471, 1472, etc.
Jean de Lubersac, prieur d'Olonne, en 1474;
Dt; LLliEKSAC. _j.y^
5." Pierre de Lubersac, prieur de Saint - Georges
du Loyron, en 1455, etc. ;
6." Marie de Lubcrsac, femme de noble Bos Guy, (i;
de Royère, dont elle était veuve en 1471, sui-
vant une quittance qu'elle donna pour sa dot à
Jean de Lubersac,* son frère, le 20 décembre de
la même année ;
7."* Marguerite de Lubersac, mariée, en r437, avec
Godefroi Bertin, tils de Jean Bertin, damoiseau
d'Ayen en Limosin, seigneur de la Reymondie,
suivant Pacte d'émancipation du même Godefroi,
du 24 janvier de la même année.
PREMIÈRE BRANCHE.
Seigneurs de Fayolle.
VII. Bardin de Lubersac, damoiseau, tils aine de
Golher de Lubersac, et de Jeanne Lafon, s'établit en
Angoumois, où il donna naissance à une branche connue
sous le nom de Fayolle, qui a formé plusieurs degrés, et
qui est aujourd'hui éteinte. Il promit, par acte du
II juin 1440, de payer à un marchand de Limoges, la
somme de neuf livres restant d'une plus grande somme
que son père avait due à ce marchand, à la charge, par
ce dernier, de lui rendre une croix d'or, du poids de
douze réaux d'or, qu'il avait engagée. Il mourut avant
Golfier, son père, ce qui fut cause que ce dernier ins-
titua pour son héritier Jean, son fils puiné. Il avait épousé
Catherine de Monceu, dont il eut trois enfants :
!.• Lionnet de Lubersac. qui suit;
2.° Marguerite de Lubersac, mariée en 145 1, ou
1452, avec Hugues de Bayly, chevalier, lieute-
nant-général du sénéchal de Périgord, auquel
Jean de Bretagne, comte de Penthiévre et de Pé-
rigord et vicomte de Limoges, fit donation , le
25 décembre 145 1, du lieu, bourg, paroisse et
châtellenie de Razac, en Périgord, en consi-
dération de ce mariage qui était sur le point
.1 Ou de la Guionnic (Guidonisi 'était peut-être de la même
tamille que Bernard Guidonis, évêque de Lodève.
5oo l^E LUBER^AC.
d'être accompli, et .en récompense des bons et
innornbi^ables services que ledit de Baylj- lui avait
rendus, est-il dit, dès tout le tems de son jeune âge.
Elle donna quittance, conjointement avec son
mari, le 2 septembre 1455, à noble Golfier de
Lubersac, procureur fondé de vénérables et reli-
gieux hommes, frère Jean de Lubersac, prieur
; d''01onne, frère Pierre de Lubersac. prieur de
Saint-Georges du Loyron, et noble Jean de Lu-
bersac, seigneur du Verdier , frères , oncles pa-
ternels de Marguerite de Lubersac, d'une somrne
décent cinquante écus que ces derniers lui avaient
constituée en augmentation de dot. Elle vivait
encore le 9 décembre x 504;
3,° Jeanne de Lubersac, épousa, par contrat passé
au repaire du Verdier, près de Lubersac, le
19 juin 1462, noble Antoine du Authier, seigneur
de la Bastide, du Moulin-Authier et de Corbesse ;
1 elle eut en dot deux cents réaux d'or au coin du
roi de France, et vivait encore lorsque son mari
fit son testament, le 28 janvier 1495.
VIII. Lionnet ou Lionet de Lubersac, 'I*"" du nom„
damoiseau, seigneur de la Chaudelerie, etc.
Il acquit la maison noble de la Chaudelerie, et rendit
quatre hommages au seigneur de la Rochefoucauld, en
1473, 1476 et i486. Il transigea, par acte passé au repaire
du Verdier, le 9 mars 1474 (v. st.] avec noble homme
Jean de Lubersac, son oncle, au sujet de leurs préten-
tions réciproques à l'hérédité de noble Golfier de Luber-
sac, père de Jean, et aïeul paternel de Lionnet. Ce der-
nier disait que Golfier de Lubersac, mariant Bardin,
son fils, avec Catherine de Monceu, l'avait, en faveur de
ce mariage, institué son héritier universel ; que le même
Bardin étant décédé avant son père, cette disposition n'a-
vait pu avoir lieu, attendu que Golfier avait, par son
testament, institué Jean, son fils puîné, son héritier
universel, et n'avait laissé à Lionnet et à ses frères et
sœurs, que certaines sommes d'argent, en dédommage-
ment de la succession universelle sur laquelle ils comp-
taient. A raison de quoi, Lionnet demandait à Jean, son
oncle, la restitution des biens de Golfier, son aïeul,
qu'il prétendait devoir lui revenir, en vertu de la clause
DE LUBERSAC. 5oi
portée par le contrat de mariage de Bardin. Jean de Lu-
bersac convenait d'une partie de ces faits, mais il ajou-
tait, pour sa défense, que lorsque GolHer fit son testa-
ment, son héritage était de très-peu de valeur, qu'il avait
laissé beaucoup de dettes, dont lui Jean ) avait acquitté
une partie, et avait dépensé beaucoup d'argent, tant
pour réparer le bien de Lubersac, qui était en ruine,
que pour marier Marguerite, sœur de Lionnel, etc.
Enfin, par cette transaction, Jean de Lubersac, de Tavis
d'autre Jean de Lubersac, prieur d'Olonnc, son frère,
noble homme Golfier de Lubersac, aussi son frère, et
Godefroi Bertin damoiseau d'Aven et seigneur de la
Reymondie donna à Lionnet, son neveu, pour tout ce
qui pouvait lui appartenir, tant dans les biens meubles et
immeubles de défunts Golfier et Bardin de Lubersac,
aieul et père de Lionnet, ses père et frère, que de la
part de Jean de Lubersac, religieux, la somme de huit-
vingts écus d'or, ayant cours en France, outre les autres
sommes que le même Lionnet avait déjà reçues.
Il fit son testament le i5 décembre x5o5, dans lequel il
se qualifie écuyer, seigneur de la Chaudelerie, demeurant
en la paroisse de Saint-Amand de Bouxeure, au diocèse
d'Angouléme; il institua Foulques, son fils, son héritier
universel, lui substitua Jeanne et Jacquette, ses filles,
et donna l'administration de ses biens et la tutelle de ses
enfants à sa femme. Il ne vivait plus le lo avril iSiS, que
sa veuve et Foulques, son fils, donnèrent procuration à
François Pellerin.
Il avait épousé, par contrat du 14 juin 1470, passé
sous seings-privés, demoiselle Antoinette Guillebaud,
héritière de Sainte-Colombe, dans la châtellenie de la
Rochefoucauld, fille de Jean Guillebaud, écuyer, et de
Jeanne la Ville. Elle était veuve le 9 décembre i523,
qu'elle assista, avec Foulques, son fils, à la ratification
d'un accord passé entre eux et noble homme Nicolas de
Manoury, écuyer, sieur de la Vigerie de Cellefroin,
tant en son nom, qu'en celui de Jacquette de Lubersac,
sa femme, louchant le payement de la somme de huit
cents livres tournois, promise à cette dernière dans son
contrat de mariage.
De ce mariage, sont provenus:
i.° Fou Iq lies de Lubersac, qui suit;
5o2 DE LUBERSAC.
2.° Jeanne de Lubersac, mariée, du vivant de ses
père et mère, par contrat du 17 décembre i5o4,
avec Hélie Masson, écuyer, sieur de Jambes et
de Rivières ;
3.° Jacquette, ou Jacqueline, de Lubersac, femme
de noble homme Nicolas de Manoury, écuyer,
sieur de la Vigerie, de Cellefroin et de [Puyguyon,
Elle et son mari firent un accord avec sa mère et
son frère, touchant sa dot, le 9 décembre i523.
Elle donna quittance de la somme de 100 livres
tournois, à Foulques, son frère, le 2 mars iSBy.
IX. Foulques de Lubersac, e'cuyer, seigneur de
FayoUe, de la Chaudelerie, etc., fut institué héritier
universel, par testament de son père, du i5 décembre
i5o5. Il rendit, comme fils de Lionnet, trois hommages
au seigneur de la Rochefoucauld, les 22 mars i5o5,
16 avril i520, et 21 novembre i56o; il donna avec sa
mère, procuration à François Pellerin, le 10 avril
i523. Il assista, le 9 décembre i523, à la ratification
d'un accord fait entre sa mère, et Nicolas de Manoury
et sa femme ; il assista avec sa femme, au contrat
de mariage d'Antoine leur fils, le 2 avril i536; il
reçut, le 2 mars iSSy, au lieu et maison noble de la
Chaudelerie, une quittance de Jacquette, sa sœur,
femme de Nicolas de Manoury, écuyer, seigneur de Puy-
guyon, de la somme de 100 livres tournois, qu'il lui
paya, à compte sur celle de 200 liv. tournois, dont il
lui était redevable pour cause de son mariage avec ledit
de Puyguyon II est compris dans un rôle de ban et arrièrt-
ban, daté d'Angoulême, le i5 septembre i54r, et est
nommé avec sa femme dans un acte du i'"'' mai 1542. On
ignore l'année de sa mort.
Il avait épousé demoiselle Madelaine Tizon, fille aînée
d'Olivier Tizon, écuyer, seigneur de Fayolle. Ce fut par
sa femme que Foulques de Lubersac devint seigneur de
Fayolle, comme il se justifie par le contrat de partage
de cette terre, du 2 février i535. Les enfants issus de ce
mariage sont :
I.» Antoine de Lubersac, qui suit ;
2." Pierre de Lubersac, connu sous le nom de ca-
pitaine Fayolle, qui tut tué au siège de Metz.
L'empereur Charles - Quint étant venu en i55i,
mettre le siège devant cette vi!le, qui était défen-
DE LUBERSAC. 5o3
due par le prince de Guise, plusieurs seigneurs
français, du nombre desquels était le capitaine
Fayûlle, vinrent se jeter dans la place pour la
secourir. Ces braves seigneurs qui ne respiraient
que l'envie de servir utilement leur Roi, réso-
• lurent, ahn de le faire plus efficacement, de for-
mer une compagnie, pour qu'il y eût de la subor-
dination parmi eux, et cela sans tirer à conséquence
pour l'avenir. Le commandement de cette illustre
compagnie fut décerné au seigneur de Randan,
et l'enseigne fut confiée au capitaine de Faxolle.
Il se distingua par sa bravoure dans différentes
sorties qui se firent ; mais il y en eut une où il
fut malheureusement tué par un boulet. Jean
la Peyruse. poète contemporain, a composé une
élégie sur sa mort, laquelle on voit parmi ses
ouvrages , imprimés à Lyon , chez Benoit Ri-
gaud en 1577; les louanges qu'il donne à ce jeune
guerrier , pourraient paraître susjxaes , ou du
moins être regardées comme le produit d'une
imagination poétique, si l'impanialité de l'his-
toire ne nous. assurait que le poëte n'a dit que la
vérité. [Voye^ l'Histoire de France, par le père
Daniel, tom. 9. in-4»., p. 700 et 714. )
3.° Anne de Lubersac, se maria trois fois, i.° par
contrat passé au lieu de FavoUc, le 24 mai 1542,
avec Jean du Bois, écuyer, seigneur de Bridoire;
fils de noble Pierre du Bois, seigneur de Bridoire,
et de noble demoiselle de Catherine Morilhac ,
aliàs Marillac, dont elle eut une fille unique, née
posthume, nommée Louise du-Bois-de-Bridoire,
mariée avec messire Bertrand de Pardaillan, sei-
gneur de la Mothe-Gondrin, chevalier de l'ordre
du Roi; 2.* avec Benrand de Chassaignes, écuyer,
seigneur de Saint-Fon, dont elle eut deux filles
mariées, lune, à Raimond de Pontac, conseiller
du Roi, et président aux enquêtes du parlement
de Bordeaux, et l'autre à M. Charles de Gasie-
bois; 3.» avec Antoine de Belcier , chevalier,
conseiller du Roi, et troisième président en la
cour du parlement de Bordeaux, dont elle eut
deux garçons et deux filles ; elle fit son testament
le 19 mai 1572, et mourut peu après dans un âge
5o4 DE LUBERSAC.
très-avancé. L'aînée de ses filles épousa le seigneur
de Doysit.
X. Antoine de Lubersac , chevalier , seigneur de
FayoUe, la Chaudelerie, et maréchal - de-camp des ar-
mées du Roi Henri II, etc. Il fut pourvu par le Roi,
le 12 mai i553 , d'une commission pour donner le
logis et garnison d'une compagnie de cent chevau-légers,
dans la ville d'Etampes , sous la charge du comte de
Clermont , gentilhomme ordinaire de la chambre du
Roi. Cette commission, dans laquelle il est qualifié ma-
réchal de camp des armées du Roi Henri II, est datée
de Saint-Germain-en-Laye. La terre de Fayolle fut saisie
sur lui, le 12 février i555, à la requête d'Antoine de
Belcier, conseiller au parlement de Bordeaux , comme
mari , en troisièmes noces , d'Anne de Lubersac , sœur
d'Antoine; il passa une translation, le 26 octobre t556,
avec les doyen, chanoines et chapitre de l'église cathé-
drale d'Angouléme, par laquelle il s'engagea à leur payer
75 1. tournois de rente. Il était mort le 24 décembre 1564,
que Lionnet II, son fils, fut condamné par sentence, au
payement de Sy liv. 10 s. tournois de rente aux doyen et
chapitre d'Angouléme.
Il se maria deux fois 1.°, par contrat du 2 avril i536,
avec Jeanne de la Place, fille de Pierre de la Place ,
écuyer, seigneur de Sallebœuf et de la Tour-Garnier,
élu pour le Roi , en l'élection d'Angouléme , et de feue
demoiselle Marguerite Pastoureau; 2° par contrat passé
au château de Bridoire, le 8 décembre 1541 , avec de-
moiselle Françoise du Bois , fille de Pierre du Bois ,
écuyer , seigneur , de Bridoire , et de demoiselle Cathe-
rine de Marillac, et sœur de Jean du-Bois, mari d'Anne
de Lubersac. Du second mariage sont issus:
I ." Lionnet de Lubersac, II" du nom, qui suit ;
2." Anne de Lubersac, mariée, par contrat du 9 fé-
vrier 1567, avec François Jouanet, ou Joannet,
et vivante encore en i 574;
3.° Jeanne de Lubersac, dont on ignore le sort ;
4.** Marie de Lubersac, morte sans alliance, avant
l'an 1572.
XL Lionnet de Lubersac, II* du nom, écuyer, sei-
gneur de Fayolle, la Chaudelerie, etc. Il fut condamné.
DE LUBERSAC. 5o5
par sentence rendue au siège présidial de la ville d'An-
goulême , le 23 décembre 1564, à payer aux doyen,
chanoines et chapitre de l'église cathédrale de cette ville,
la somme de 37 liv. 10 s. de rente, tous les ans, à la fête
de Noël, restant de celle de j5 liv. de rente , que feu son
père avait promis de leur payer, par transaction du
26 octobre i556. Il passa une transaction en forme de
partage, le 3 avril 072, avec Anne de Lubersac , sa
sœur, à la suite de lettres royaux qu'elle avait obtenues ;
il traita avec Jeanne de Livenne, sa belle-mère pour la
restitution de sa dot, le 7 avril 1573 ; il passa une tran-
saction , en la maison noble de la Chaudelerie paroisse
de Saint - Amant -de- Bonyèvre, le 5 janvier i586, avec
Radegonde Gonin, veuve de Roland d'Auberjon , sur
un procès mù entre eux, touchant la somme de 174 écus,
due par le seigneur de FayoUe, père de Lionnet, au sei-
gneur d'Auberjon , pour un cheval et des armes , par
obligation faite entre eux.
Il avait épousé en premières noces par contrat du
23 avril 1564, demoiselle Jeanne de Saint-Amant, tille
de Jean de Saint-Amant , écuyer , seigneur de Châtelars-
Saint-Front , etc. , et de demoiselle Jeanne de Livenne,
dont il n'eut pas d'enfants; il contracta une seconde
alliance, le 3 février 1573, avec demoiselle Anne Paulte,
fille de Pierre Paulte, écuyer, sieur de la Brosse, et de
Désirée Danché, dont il eut sept enfants:
i." François de Lubersac, qui suit ;
2." François de Lubersac, seigneur de Bacherat, etc.,
auteur de la branche de la Foucaudie , qui sera
rapportée à la page 5o6 ;
3.° Philippe de Lubersac ;
4." Jeanne de Lubersac ;
5.' Marie de Lubersac;
6." Françoise de Lubersac , \ mortes sans alliance ,
7.' Suzanne de Lubersac, S avant l'année 1624.
XII. François de Lubersac, écuyer, seigneur de la
Chaudelerie, etc., mourut en 16.., et fut inhumé dans
le chœur de l'éghse de Sainte - Colombe , qu'il avait fait
rebâtir , et dans le même tombeau que Lionnet , son
prédécesseur.
Il avait pris deux alliances , la première avec Esther
5o6 ' ^^ LUBERSAC.
Ranbert ou Rambert, de la laquelle il eut Jean de Lubersac,
qui suit, et quatre filles; la seconde avec Suzanne de la
Guionnie, dame de Sainte - Colombe , dont est issue
demoiselle Anne de Lubersac , mariée avec Henri de
Raimond, seigneur d'Angle.
XIII. Jean de Lubersac, seigneur de la Brosse, etc.,
s'est marie' avec Marie-Agnès de la Motte-le-Roux dont
il n'est provenu qu'une fille, nommée,
Jeanne - Marie de Lubersac , alliée avec le seigneur de
Langalerie ; elle est morte sans enfants ; ainsi cette
branche est éteinte.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs de Bâcher at et de la Foucaudie.
XII. François de Lubersac, écuyer, seigneur de
Bacherat , etc. , second fils de Lionnet de Lubersac , et
d''Anne Paulte, sa seconde femme, a fait la branche, ou
rameau de Bacherat, connue depuis sous le nom de la
Foucaudie. Il partagea, le ii septembre 1624, avec ses
frères et sœurs , la succession de son père, et celle de
Françoise et Suzanne de Lubersac , ses sœurs , du con-
sentement d'Anne Paulte, leur mère.
Il se maria trois fois, i.° par contrat du 5 septembre
i6ro, avec demoiselle Suzanne de Saint - Laurent , fille
d'Etienne de Saint-Laurent, écuyer, sieur de la Coste,
et de demoiselle Louise Vigier; 2." par contrat du 22 mai
16 19, avec demoiselle Françoise de Corlieu; 3.° avec de-
moiselle Jeanne de Lastre, fille de Jean de Lastre , écuyer ,
sieur de Boucheron, et de demoiselle Louise de Saint-
Amant. Il laissa de sa première femme, un fils unique,
qui suit.
XIII. Etienne de |Lubersac , écuyer, seigneur de la
Foucaudie et de Lerce, obtint en i635, un certificat de
service, rendu aux ban et arrière -ban, signé Tianges ; il
demeurait, en i655, au lieu noble de Lerce, paroisse
de Précignac , dans la châtellenie de Blanzac , en An-
goumois, suivant un arrentement qu'il fii le dernier août
DE LUBERSAC. yoy
de cette année, à Raimond d'Abzac , seigneur de la Va-
lade et et de la Combe, demeurant au lieu noble de la
Combe , paroisse de Voulesme en Poitou , de certains
lieux, pour 1 5o liv. de rente, amortissable pour 3ooo iiv. ;
ces lieux situés dans la paroisse de Taizéen Angoumois.
Il avait épouse, par contrat du lO (ou 19) janvier de
l'an i633, demoiselle Marie Chevalier, fille de François
Chevalier , écuyer , sieur des Melles , et de Jeanne de
Lastre. De ce mariage sont sortis:
I .• Pierre de Lubersac, mort à Calais , âgé de vingt-
un ans, enseigne de la mestre-de-camp du régi-
ment de M. le marquis de Montausier, gouverneur
d'Angoumois et de Saintonge;
2." Jean-Louis de Lubersac, qui suit ;
3.° Henri- François de Lubersac ;
4.*, 5.*, 6.* etc. Plusieurs filles, dont des religieuses
à Saint-Ausone d'Angouléme.
XIV. Jean-Louis de Lubersac , chevalier seigneur de ,
la Foucaudie, Lerce et Pelisson, vivait encore, ainsi que
sa femme, en 1698, qu'ils assistèrent au contrat de ma-
riage de leur fils.
Il avait épousé en 16.., demoiselle Catherine de Bre-
but, fille de N. Brebut, et de Marie de Clér}'; nommée
dans le testament de sa mère, du 8 janvier 1688. 11 en
eut :
I.' François de Lubersac, qui suit :
2.* Françoise de Lubersac, fut légataire de la somme
de 1000 liv., parle testament de Marie de Qéry,
son aïeule maternelle, du 8 janvier 1688. Sa dot
fut fixée à 14000 liv., le 9 novembre 1698.
XV. François de Lubersac , chevalier , seigneur de
Lerce , cornette dans le régiment de Langalierie , de-
meurait au lieu noble de Pelisson , paroisse de Saint-
Sulpice, en Angoumois.
Il épousa, étant mineur, par contrat du 9 novembre
1698 , demoiselle Suzanne Normand , fille de messire
Jean Normand, chevalier, seigneur de la Tranchade, et
de défunte Marguerite Delage, demeurant au lieu de la
Tranchade, paroisse de Sainte-Catherine, annexe de Ca-
rat, en Angoumois; il lui tut constitué 24000 liv. pour
sa dot.
5o8 DE LUBERSAC.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs du Verdier.
VII. Jean de Lubersac , I*"" di^ nom , damoiseau ,
seigneur du Verdier; fut institué héritier universel, par
le testament de Golfier , son père (i); il donna quit-
tance, conjointement avec sa femme, à Jean du Leyris,
son beau-frère, le lo juin 1456; il fit un accord, daté
de Lubersac, le 4 juin 1457, avec Golfier de Lubersac,
son frère, touchant i25 livres qu'il lui devait, du restant
de la somme de 60 écus d'or qu'il avait promis de lui
payer, par acte sur ce passé entre eux, en sus de celle de
sept - vingt écus d'or , que feu Golfier leur père avait
léguée par son testament, audit Golfier de Lubersac, son
second fils, (frère puîné de Jean), et ce pour tout droit
en sa succession. Par cet accord, Jean de Lubersac assi-
gna à son frère, pour ces i25 liv. 10 liv, de rente, à
prendre pendant l'espace de douze années seulement, sur
les mas de Trefolieyras, de Segelar, çt sur le moulin de
la Roche; il reçut quittance le 5 juin 1470, de noble
Catherine de Monceu , sa belle-sœur , veuve de noble
Bardin de Lubersac, son frère, de la somme de 1 5o réaux
dbr; et le 26 décembre 1471, une autre de Marie, sa sœur,
alors veuve de Bos Guy de Royère, de la dot qu^elle avait
reçue de lui, et de feu Golfier, leur père. Il fit un ac-
cord, le 22 octobre 1473 , tant pour lui , que pour de-
moiselle Comptor du Leyris , sa femme , avec noble
Jean du Leyris , damoiseau , son beau - frère , touchant
l'assiette de 1 1 liv. de rente, faisant partie de la dot de
ladite Comptor; il transigea, par acte passé au repaire du
(i) Jean I de Lubersac habita la terre de ses pères, quoiqu'il
fût le cadet de sa maison. Bardin, son frère aîné, continua ce-
pendant de prendre la qualité de seigneur de Lubersac; et Jean,
qui pondait la terre de son nom, pour se distinguer de son
frère, prit celle de seigneur du Verdier, qui était un petit fief que
Golfier, son père, avait érigé en sa faveur. Tous ces faits sont
constatés dans le contrat de mariage de Jeanne de Lubersac, fille
de Bardin, avec Antoine du Authier, du 28 janvier 1462.
Dt LUBERSAC. Sog
Vcrdicr, sous le scel du bailliage de Limoges, le 9 mars
1474 (y. st). avec Lionnet de Lubersac, son neveu, pour
tous les droits que Bardin, père de ce dernier, pouvait pré-
tendre de son vivant, dans la succession de Golfier, leur
père commun. H est dit dans le préambule de cet acte,
que Goltier avait laissé en mourant beaucoup plus de
dettes que de biens, que lors du contrat de mariage de feu
Bardin de Lubersac, père de Lionnet , avec Catherine de
Monceu, le même Goltier, son père, l'avait, en faveur
de ce mariage, institué son héritier universel ; que Bar-
din étant décédé avant son père , ce dernier avait , par
son testament, institué Jean, frère de Bardin, son héri-
tier universel, et n'avait laissé à Lionnet et à ses frères et
sœurs, petits-enfans du testateur, que certaines sommes
d'argent ; sur quoi le même Lionnet demandait à Jean,
son oncle, la restitution des biens de Golfier, son
aïeul ; en vertu de la clause ponée par contrat de
mariage de Bardin, son père. Par cette transaction, Jean
de Lubersac, de l'avis de vénérable et religieux homme
frère Jean de Lubersac, prieur d'Aulone, son frère,
nobles hommes Golfier de Lubersac, aussi son frère, et
Godefroi Bertin, damoiseau, seigneur de la Reymondie,
donna à Lionnet, son neveu, pour ce qui pouvait lui
appartenir, tant dans les biens meubles et immeubles de
défunts Golfier et Bardin de Lubersac, aïeul et père du
même Lionnet, que dans la part de Jean, religieux ,
son oncle, la somme de 80 écus d'or.
Il reçut, le 10 février 1489 (v. st). la reconnaissance d'une
poule de fouage, que lui devaient Pierre, Jaan et Ber-
nard de la Borie, frères, habitants de la paroisse de Lu-
bersac, pour le mas de Beaujoniex, situé dans la même
raroisse, qu'ils promirent de lui payer tous les ans, à la
cie de Noël. Jean de Lubersac fut représenté dans cet
acte, par Jean, son fils. 11 reçut, le 29 mai 1490, pa-
reille reconnaissance (d'une poule de fouage], qu'An-
toine de la Planche d'Ej^ssina, habitant de la même pa-
roisse, déclara lui devoir chaque année, à Noël, pour sa
maison de Leyssina. Enfin il est nommé dans un arrente-
ment fait en son nom, par Jean, son fils, le 11 octobre
1 49 1 , et ne vivait plus le 8 mai 1 5oo.
Il avait épousé, par contrat ^osf nuptial, passé le 3 juillet
1452, noble Comptor du Leyris ou Lej'rit) fille de feus
noble Guy du Leyris damoiseau de la paroisse de Cham-
5io DE LUBERSAC.
baret, ea Limosin, et de demoiselle Génie de Corpa (de
Corsso) ; elle y fut assistée de Jean du Leyris , damoiseau,
seigneur du lieu de Leyris au Leyrit et de la Chalin, en la
paroisse de Chambaret, au diocèse de Limoges, son frère,
qui lui constitua en dot, pour tout le droit qu'elle pouvait
prétendre dans les successions de ses père et mère, la
somme de 200 écus ou réaux d'or, et 1 1 livres de rente
qu''il lui assigna sur les mas de Mortfontaine, de Laporte
et de Bethafaye, situés dans la paroisse de Chambaret. Il
eut de ce mariage ;
i.° Jean de Lubersac, qui suit ;
2.° Frère Gervais de Lubersac fut élu tuteur des
enfants de son frère, le i3 mai i5io;
3.° Gui de Lubersac, curédeSt.-Avit, fut aussi élu tu-
teur des enfants de Jean, son frère, le 1 3 mai 1 5 10.
VIII. Jean de Lubersac, II® du nom, écuyer, sei-
gneur de Lubersac, de la maison noble du Verdier, etc.,
assista, au nom de son père, à deux reconnaissances de
droits féodaux, faites par des habitants de Lubersac, l'une,
du 10 février 1489 (v. st.), et l'autre, du 29 mai 1490.
Il donna à cens, le 11 octobre 1491, à Guillaume
Bronet, dit Germaysas, et autres habitants du lieu de la
Feuillade, dans la paroisse de Lubersac, certaines mu-
railles ou masures, situées dans le bourg de Saint-Etienne
de Lubersac, moyennant 4 sols et une poule de fouage,
de rente, payable, chaque année, à la fête de Noël, et
un denier d'acapte, à chaque mutation de seigneur.
Il arrenta, par acte passé au lieu de Lubersac, le 8 mai
i5oo, à Etienne de Balas, tisserand, une masure et jardin,
situés au bourg de Lubersac, moyennant 3 sols 6 deniers
de cens, et une poule de fouage. Il reçut, le 18 janvier
1 5o5, une reconnaissance de Pierre de la Borie, damoi-
seau. Il était pour lors absent, mais Jean de Lubersac,
son fils, stipula pour lui.
Il était mort ab intestat, avant le i 3 mai i5 10, lorsque
Marguerite de Saint - Chamans, sa veuve, fut élue tutrice
de ses enfants mineurs, conjointement avec Gervais et
Guy de Lubersac, ses beaux-frères, par sentence de la
cour de la baronnie de Bré, du consentement de noble
et puissant seigneur Léonard de Saint - Chamans, seigneur
de Saint - Chamans, aïeul desdits mineurs, nobles Pierre
de Royere , seigneur de Lons, François de Bruchard
DE LUBERSAC. 5,1
seigneur de Montmady, Antoine de la Keymondie, sei-
gneur du lieu de ce nom , ei plusieurs autres parens.
Il avait épouse noble Marguerite de Saini-Chamans ,
tille de noble Léonard de Saint-Chamans, seigneur de
Marchay , co-seigneur de Saint-Chamans , Tulle et Moni-
mége, et de noble Jeanne de Royere ; suivant une quit-
tance qu'il avait donnée conjointement avec sa femme,
le 6 août i5o6, au même Léonard de Saint-Chamans,
leur père et beau-père, de la somme de 450 livres tour-
nois, qu'ils avaient reçue de lui, en déduction de celle
de 5oo livres, promise en dot à sa fille, par les articles de
son mariage.
De ce mariage sont provenus :
I ." François Lubersac , 1*' du nom , qui suit ;
2." Souveraine de Lubersac fut mise, à l'âge de
deux ans , sous la tutelle de sa mère et de ses
oncles, le i3 mai i5 10 ;
3." Françoise de Lubersac était âgée de quatre mois,
lorsqu'elle fut mise sous la tutelle de sa mère et de
ses oncles, le i3mai 1 5 10. Elle épousa , le 19 oc-
tobre i533, noble Léonard de Jounhac (ou Jou-
gnac), seigneur de Forsac, en Limosin.
IX. François de Lubersac, I" du nom, écuyer, sei-
gneur de Lubersac , du Verdier , du Leyris et de la Reynie,
était âgé de trois ans, lorsqu'il fut mis sous la tutelle de
sa mère et de ses oncles paternels le i3 mai i5io. Il servait
le Roi en qualité d'homme d'armes, dès l'âge de 16 ans.
11 présenta une requête, le «4 avril i522, au lieutenant
du bailli de la ville de Mauriac, tendante à ce qu'il lui fut
nommé un curateur, à cause de sa minorité, n'étant alors
âgé que de 16 ans ou environ , et étant sur le point d'aller
servir le Roi, sous la conduite de Robert de Montai, che-
valier, baron et seigneur de la Roquebrou et de Carbon-
nières. On lui donna, pour curateur, noble homme, Guv
de Lubersac, curé de Saini-Avit, son oncle.
Il donna quittance, avec sa femme, le 18 mars 1567,
à Adrien Chapt-de-Rastignac, seigneur du Pouget et co-
seigneur de Siorac, de la somme de 5 20 livres tournois,
qui leur était due par défunt noble Jean Chapt-de-Ras-
tignac, aïeul de ce dernier, suivant une obligation et un
accord passé entre eux, le 20 avril iSSy.
Il ht son testament, en su maison noble du Verdier,
5i2 DE LUBERSAC.
le 25 janvier iSyi, par lequel il demanda à être inhumé
dans l'église de Saint-Etienne de Lubersac , au tombeau
de ses pre'décesseurs ; confirma la donation qu'il avait faite
à noble Françoise de Rastignac sa femme, et lui fit don,
en outre de sa métairie de la Rivière, située dans la pa-
roisse de Lubersac, de la métairie delaRevnie, etc.; fit
des legs à ses enfants puînés, qui étaient au nombre de
six, et institua Guy, son fils aîné, son héritier universel,
il lui substitua, en cas de mort sans enfants, Jacques,
son deuxième fils, et les autres, par ordre de primogéni-
ture; et nomma exécuteurs de son testament, messieurs
de Saint- Voussile et de Rastignac.
Il ne vivait plus le 8 novembre 1 578, suivant une quit-
tance, donnée par François, son fils, à Guy, son frère.
Sa veuve fit son testament , le i5 juillet i 582 , par lequel
elle ordonna que son corps fût enterré dans l'église de
Saint-Etienne de Lubersac , au tombeau de feu François
de Lubersac, son mari ; fit des legs à Guy, Marguerite et
Catherine , ses enfants , et institua François et Léonard de
Lubersac, ses fils, ses héritiers par égales portions. Elle
fit un deuxième testament, en la maison de Saint-Avit,
le 12 février i588, par lequel elle ajouta aux dispositions
qu'elle avait déjà laites, et institua Guy, son fils aîné,
son héritier universel.
François de Lubersac avait épousé, environ l'an i532,
demoiselle Françoise Chapt - de - Rastignac, fille de noble
et puissant seigneur Jean Chapt- de- Rastignac , III' du
nom, seigneur de Rastignac, du Pouget, de Jalhez, de
Saint-Rabier et autres lieux, co-seigneur de Siorac aliàs
de Ciourac , et de Marguerite aliàs Françoise de Serval,
dame de Serval et de Ciourac , en Périgord , suivant
une quittance qu'il avait donnée , conjointement avec sa
femme, le 20 avril i557, à leur père et beau-père, de la
somme de 2,480 1., qu'ils avaient reçue de lui, à compte sur
celle de 3, 000 livres tournois, que le seigneur de Rasti-
gnac avait promise en dot à sa fille, suivant les articles de
mariage de celle-ci, passés il y avait environ vingt-cinq ans,
lesquels étaient perdus.
Les enfants provenus de ce mariage, sont :
i." Guy de Lubersac, qui suit ;
2." Jacques de Lubersac, seigneur de Noujan, fut
légataire d'une somme d'argent, par le testament
DE LUBERSAC. 5l3
de son père, du 25 janvier 1 571, et ne vivait plus
le 8 novembre iSyS ;
3." François de Lubersac est l'auteur de la branche
de Saint-Julien et de Chabrignac, qui sera rap-
portée ci-après, page 525 ;
4.° Léonard de Lubersac, dit le chevalier de Mon-
tison , a fait un rameau , qui sera rapporté à la
page 525;
5.** Suzanne de Lubersac, r.-ligieuse à la Daurade, à
Toulouse ;
6.' Marguerite de Lubersac, mariée le 3i août 075,
avec Jean de Garebœuf, écuyer, seigneur de Ma-
valeix, en Périgord.
7.° Catherine de Lubersac , épousa le seigneur de
Bertas ;
Germain de Lubersac, bâtard^ épousa Annette Delage.
Charlotte de Lubersac, bâtarde, vivait en 1571.
X. Guy DE Lubersac, écuyer, seigneur de Lubersac,
du Verdier, delà Reyne et du Leyris, servait en 1564,
en qualité d'homme d'armes, dans la compagnie de Jean
d'Escars, comte de la Vauguyon, et se trouva, en «571,
au siège de Saint-Jean d'Angély.
Il fut institué héritier universel par le testament de son
père, du 25 janvier 1571, et reçut une quittance de Fran-
çois, son frère, le 8 novembre 1578. — Il transigea, le
20 septembre 1579, avec Françoise Chapt-de-Rastignac,
sa mère , touchant la donation que défunt François de
Lubersac, son père , avait faite à cette dernière , dans le
cas qu'elle vivrait en viduité, et ne voudrait pas demeu-
rer avec ses héritiers. — Il fit, au nom de Jean, son fils,
une acquisition, le 4 novembre 1 588.
Il fit son testament au château de Verdier, le 2 avril
1 595, par lequel il nomma sa femme dame, maîtresse et
gouvernante de sa maison et de ses biens , lui légua ,
tant qu'elle vivra en viduité, la jouissance de ses biens,
à la charge de nourrir et entretenir ses enfants, et lui
donna pour son douaire le repaire noble de la Reynie,
situé dans la paroisse de Lubersac; fit des legs à ses en-
fants puînés; institua son héritier universel Jean , son
fils, et lui substitua, en cas de mort sans enfants, noble
François de Laplace , son petit-fib, fils de Françoise, sa
fille, à la charge de porter les nom et armes de Luber-
Q. 33
5i4 l^K LUBERSAC.
sac; il nomma, pour tuteurs de ses enfants, sa temmc,
le seigneur de Chabrignac, son frère , et noble Charles
Hêlie de Colonges, seigneur du Bourdeys, etc. Il fit un
codicille au même lieu, le i5 mgi 1598, et mourut quel-
que temps après. — Gabrielle - Hélie de Colonges , sa
veuve j fit une donation, le 6 septembre 1617 , à Jean
et Philibert de Lubersac , ses petits-fils , et fit son tes-
tament le 8 avril 1619, par lequel elle élut sa sépulture
dans l'église de Saint-Etienne de Lubersac , au tombeau
de son mari, et institua, Jean, son fils aîné, son héri-
tier universel.
Il avait épousi, par contrat du 12 janvier 1564, de-
moiselle Gabrielle Hélie de Colonges, issue d'une ancienne
famille, qu'on croit sortie, par un cadet, de la maison de
Pompadour , fille de haut et puissant seigneur , Poncet
Hélie de Colonges, écuyer seigneur du Bourdeix, Puya-
gut, Teyjac, et Chabrignac, et de demoiselle Philippe de
Pelegrue. La future épouse y fut assistée de ses père et
mère , qui lui constituèrent en dot la somme de 6000
livres tournois; suivant la ratification de ce contrat, qui
fut faite par les parties contractantes, et par les père et
mère de la future, au château de Bourdeix , le 28 jan-
vier i566.
Les enfants provenus de ce mariage sont :
i.^Jean de Lubersac, III du nom, qui suit;
2." Françoise de Lubersac, mariée à Arnaud de La-
place, seigneur de la Prade , en Périgord, dont
elle était veuve en 1595, et vivait encore en 16 19;
3.° Judith de Lubersac, alliée à Antoine de Mon-
roux, seigneur de Boscombeys, ou Boscombés de
Peyrissac, vivait en i5g5, et 1619.
4.° Anne de Lubersac, légataire d'une somme d'ar-
gent , par le testament de son père , du 2
avril 1595.
5°. Suzanne de Lubersac , épousa , en 1617 , Guil-
laume de Joussineau, écuyer, seigneur deMandeys.
troisième fils de Roland de Joussineau, chevalier
seigneur de Fayat , et d'isabeau de la Foucaudie
(Sanzillon).
XI. Jean de Lubersac, III" du nom, écuyer, seigneur
de LubdVsac , du Verdier , du Leyris et de la Mosneric,
fut institué héritier universel par le testament de Guy,
DE LUBERSAC. 5l5
son père, Uu 2 avril iSpS, et par celui de sa mère^ du
8 avril 16 19.
Il obtint du Roi, le.... février 1619, une commission
de capitaine do cent hommes de guerre de nouvelle levée,
sous la charge du vicomte de Pompadour , mestre- de-
camp et premier capitaine d'un régiment de dix compa-
gnies de gens de guerre à pied.
Il fit son testament olographe, au lieu de la Mosnerie,
le II août 1628, par lequel il demanda à être inhumé
dans l'église de Saint-Etienne de Lubersac, es tombeaux
de ses prédécesseurs; fit plusieurs legs pieux; institua
Jean, son fils aîné, son héritier universel, lui substitua
SCS autres fils et filles, par ordre de primogéniture, nom-
ma sa femme tutrice de ses enfants, lui légua l'usufruit
de tous ses biens, et fit ses exécuteurs testamentaires, le
seigneur de Fayat, son beau-frère, et le seigneur de Pey-
rissac, son neveu.
Il ne vivait plus, le 3i mai 1654, date du testament
de Charlotte de Chantois, sa veuve, qui institua Phili-
bert de Lubersac, son fils, son héritier universel, et
nomma exécuteur testamentaire le seigneur de Chabri-
gnac, son neveu.
Il avait épousé, par contrat passé au lieu et maison
noble de la Mosnerie, le 25 juillet 1Ô12, demoiselle
Charlotte Chantois, fille aînée de noble Jean Chantois ,
seigneur de la Mosnerie, Cieulx, et de Reignefort, et
de dame Marguerite de la Foucaudie (Sanzillon! : elle
avait pour sœur cadette, Marguerite Chantois. mariée
en i6i8, avec Jacques de Joussineau, écuyer, seigneur
de la Vergne, du Fayat, etc.
Les entants issus de ce mariage sont:
1.° Jean de Lubersac. IV" du nom, institué héritier
universelpar le testament de son père, du 1 1 août
1628; embrassa depuis l'état religieux, et est
qualifié religieux profès, dans le couvent des Ré-
colets de Limoges, sous le titre de père séra-
phin, dans le testament de sa mère , du 3 1
mai 1654.
2." Philibert de Lubersac, qui suit;
3." Roland de Lubersac, épousa Charlotte de la
Chétardie, dont il n'eut pas d'enfants ;
4." Pierre de Lubersac, IIP du nom , a continué la
5i6 DE LUBERSAC.
descendance des marquis de Lubersac, devenus
les aînés par l'extinction de la branche aînée.
(Voyez ci-après page 5 17) ;
5." Isa beau de Lubersac, religieuse professe au mo-
nastère de Sainte-Claire de Limoges, sous le nom
de sœur de Saint-Paul ;
6." Suzanne de Lubersac, religieuse professe au même
monastère, sous le nom de sœur des Anges.
XII. Philibert de Lubersac, ecuyer, seigneur de Luber-
sac, du Verdier, de la Mosnerie, etc. , reçut le 6 sep-
tembre 1617, une donation de 4,5oo livres tournois, qui
lui fut faite par Gabrielle Hélie de Colonges, son aïeule
paternelle.
II présenta requête aux élus de l'élection du Haut-Li-
mosin, le 10 juillet 1634, pour demander à être dé-
chargé de l'assignation qui lui avait été donnée pour le
paiement de la taille, et pour qu'il, fût ordonné qu'il
jouirait de l'exemption de cet inipôt, comme étant d'ex-
traction noble, et ses prédécesseurs en ayant toujours
joui comme tels, depuis l'an 1 200, ainsi que défunt
Jean de Lubersac , son père, l'avait prouvé par titres,
en Tannée 1599, devant MM. de Marilhac et Bénoist,
commissaires députés par Sa Majesté pour le régalement
des tailles en la généralité de Limoges ; ce qui lui fut ac-
cordé par sentence rendue par les mêmes élus.
II fit son testament le 3 septembre 1659, par lequel
il fit plusieurs dispositions, parmi lesquelles il déclare
qu'il veut être enterré dans le chœur de l'église de Saint-
Etienne de Lubersac, au tombeau de ses ancêtres; fait
plusieurs legs à celle église, en rappelant ceux qui
avaient été ci-devant faits par ses prédécesseurs ; il insti-
tue pour son héritier universel François de Lubersac, son
fils; il veut que sa fille Charlotte se contente de la dot
qu'il lui a constituée en la mariant avec le marquis de
Chasseneuil; et lègue à Pierre, son deuxième fils, une
somme de 24,000 livres.
Il avait épousé, le 12 avril 1Ô41, demoiselle Luce de
Réal, fille de César de Real, chevalier, seigneur de
Champagnac, en Périgord," et d'Aujat, en Saintonge,
et de dame Louise Baudouin de Fleurac, dont il eut
entre autres enfants :
DE LUBERSAC. 5l7
!.• François de Lubersac , III* du nom, mon
jeune -
2." Pierre de Lubersac, qui suit ;
3." Charlotte de Lubersac, qui se maria avec Hu-
bert de Devezeau, seigneur , marquis de Chasse-
neuil , de Mestrie , de Lespins , etc., et devint ,
en 1722 , héritière de son frère , mort sans pos-
térité.
XI IL Pierre de Lubersac, chevalier, seigneur de Lu-
bersac, du Verdier , la Mosnerie , ou l'Aumonerie , etc.,
titré marquis de Lubersac , fut d'abord page du Roi, ca-
pitaine de cavalerie dans le régiment de Molai , ensuite
capitaine de carabiniers.
Il épousa, par contrat passé au château de la Peirière ,
le 26 septembre 1679 , demoiselle Jeanne Estourneau-
du-Ris , tille de défunt François Estourneau , chevalier ,
seigneur, marquis du Ris, et baron de la Peirière, et de
dame Françoise Barton-de-Montbas et mourut sans pos-
térité en 1722. Charlotte de Lubersac, sa sœur, devint son
héritière , et porta les biens de la maison de Lubersac ,
glans celle de Chasseneuil. Le marquis de Chasseneuil ,
son petit-fils, qui fut d'abord page du Roi , ensuite ca-
pitaine dan» le régiment du Roi , cavalerie , vendit la
terre de Lubersac, le 5 février 1728, à Jean-Martial de
Fenis , chevalier , seigneur de Lacombe , Saint- Vie-
tour, etc., gouverneur pour le Roi de la ville de Tulle,
en Bas-Limosin , qui la revendit à M. le marquis de
Lubersac, le 26 septembre 1756; ainsi la terre de Lu-
bersac n'a été que 28 ans hors des mains de ses anciens
propriétaires.
XII. Pierre de Lubersac, III* du nom , chevalier ,
seigneur du Leyris , troisième fils de Jean de Lubersac
et de Charlotte Chantois , et frère puîné de Philibert ,
fut capitaine au régiment de Touraine; il prenait le titre
de baron du Leyris , et est nommé dans des actes de
1628, 1654, 1657, 1666, etc.; il fut maintenu dans
sa noblesse , par ordonnance de M. d'Aguesseau, inten-
dant delà généralité de Limoges, le 22 décembre 1666.
Il déclara , le dernier mai 1690 , devant le procureur
du Roi , en la sénéchaussée de Limoges , être exempt
de la contribution au ban et arrière ban , attendu que
5i8 DE LUBERSAC.
le sieur de Savignac, son fils aîné, servait en qualité de
cornette dans la compagnie du sieur Thoury , au régi-
ment de dragons de M. de Gaubert; et son fils puîné
servait en qualité de cadet dans la citadelle de Cam-
brai.
Il fit un testament olographe, au château de Savignac ,
le 26 avril 171 r , par lequel il demanda à être enterré
dans la chapelle du même château de Savignac; et insti-
tua son héritier universel François de Lubersac, seigneur
de Savignac, son fils aîné. Il décéda au même lieu , le
7 décembre lyiS, et fut enterré, le même jour, dans la
chapelle du château, comme il l'avait ordonné.
Il avait épousé , par contrat passé au lieu de Vaux-
Peytourie , dans la paroisse de Saint-Meymy, le dernier
février i656 , demoiselle Françoise Pasquet de Savignac ,
fille d'Antoine Pasquet de Savignac , seigneur de Genis ,
Moruscles , l'Abbaye , etc. et de dame Marguerite de
Bonneval.
Les enfants issus de ce mariage sont :
I ." François de Lubersac, qui suit :
2." Pierre de Lubersac a fait la branche de Saint-
Germain, qui sera rapportée ci-après;
3." Marguerite de Lubersac , née le 7 juillet 1657;
4.° Lucie de Lubersac, née le 2 octobre 1666 ,
épousa Antoine Bayle , écuyer , seigneur de
Faye , gentilhomme servant ordinaire du Roi ,
dont elle était veuve en 173 5;
r o /-u 1 j I u i Nommées dans le tes-
5.° Charlotte de Lubersac , ( ^ , ,
^ „ c- • j r u i tament de leur pcre,
6." Françoise de Lubersac , \ . .- -, ^
* M du 20 avril 1711.
XIII. François de Lubersac , 11" du nom , cheva-
lier , seigneur de Savignac , Genis , Saint-Meymv , Croix-
de-Bert , l'Abbaye, la Plaigne, etc. , titré comte de Lu-
bersac , né le 4 octobre 1671 , fut nommé cornette de la
compagnie de Thoury , dans le régiment de dragons de
Gaubert, par brevet du 24 juillet 1690. Son nom se trouve
dans plusieurs actes des années 1690 , 1699 > 171 ' >
1724; enfin , il mourut âgé de soixante ans , le i3 avril
1731 , et fut inhumé le lendemain dans la chapelle du
château de Savignac.
Il avait épousé par contrat passé au château de la
DE LUBERSAC. Sig
Maison-Neuve, le 17 septembre 1696, demoiselle Ma-
rianne de la Ramière, rtlle de défunts Jacques de la Ra-
mière , chevalier , seigneur de la Maison-Neuve , Peu-
charneau , Croix- de - Bert, etc., et de dame Jeanne
Ksiourncau.
De ce mariage, sont provenus les enfants suivants :
I.** Pierre de Lubersac, qui suit ;
2." Antoine de Lubersac, appelé le chevalier de la
Croix de Bert, fut page de la duchesse de Berri,
et eut une lieutenance de dragons. Il est mort
sans postérité :
3.» prançois de Lubersac , nommé le chevalier de
Savignac, t'ui page du comte de Toulouse, capi-
taine de grenadiers dans le régiment de Poitou ;
il a été blessé plusieurs fois, s'est retiré avec une
pension, et est mort sans postérité ;
4." Lucie de Lubersac , mariée à N. de Roux de
Lusson;
5." Thérèse de Lubersac, demoiselle delà Pomélie,
morte sans alliance ;
6." N. de Lubersac, mariée à N...
XIV. Pierre de Lubersac , IV* du nom, chevalier ,
seigneur de Savignac, Saint-Meymv, de la chàtellenie de
Moruscles, l'Abbaye, de Plaigne - aux - Bons - Hommes,
Saint-Cier, Croix de Bert, etc. , titré marquis de Luber-
sac, naquit le 26 Juillet 1699. Il fut capitaine de dragons
dans le régiment de Lenoncourt, et fut blessé au men-
ton, par un éclat de grenade, au siège de Fontarabie. Il
obtint du Roi, le 20 avril 1742, une commission de capi-
taine d'une compagnie dans le régiment de cavalerie de
Bretagne, vacante par la démission du sieur de Vaudre-
d'Hautefort. Enfin, il est nommé dans des actes de 1726,
1727, 1728, 1730, 1753, etc. , et mourut vers l'an 1771,
âgé d'environ soixante-douze ans.
Il avait épousé , par contrat passé au château de
V'^audre , paroisse de Gabillou en Périgord , le 20 no-
vembre 1724, demoiselle Jeanne d'Hautefort, demoiselle
de Vaudre, fille de feu haut et puissant seigneur Antoine
d'Hautefort, chevalier, seigneur comte de Vaudre, sci-
520 DE LUBERSAC.
gneur de Gabillou , la Marche , la Razoire, etc. , et de
dame Jeanne d'Hautefort, comtesse de Vaudre (i).
De ce mariage, sont provenus :
i.° Antoine de Lubersac, né le 4 décembre 1728,
mort jeune;
2° Jean-Louis de Lubersac, qui suit ;
3.° Jeanne- Baptiste de Lubersac, née le premier
novembre 1726, fut abbesse de l'abbaye royale de
Notre-Dame du Val-d'Arcisses, dans le Perche ,
près de Nogent-le-Rotrou;
4.° Marianne-Jeanne-Louise de Lubersac , née le
23 novembre 1727, religieuse dans la même abbaye
que sa sœur.
XV. Jean - Louis de Lubersac , marquis de Luber-
sac , chevalier , seigneur de Savignac , Saint - Meymy ,
Genis, la Chassaigne, le Verdier , etc., naquit le 8 avril
1730, fut baptisé, le même jour, dans l'église de Savi-
gnac, et fut tenu sur les fonts par Jean-Louis d'Haute-
fort , comte de Marquessac , et par demoiselle Thérèse
de Lubersac.
Le 22 mars 1742, il entra dans le régiment de gardes-
françaises , en qualité de gentilhomme à drapeaux ; en
1745, il fut fait enseigne de grenadiers, et se trouva, la
même année, au siège de Tournay , où il fut enterré
dans la tranchée par deux bombes, et fut blessé à l'œil ;
(i) La maison d'Hautefort est une des plus anciennes de la
province de Périgord, qui est son berceau et où il existe encore
un château de ce nom, connu dès l'an 1000, qui était autrefois
le chef-lieu d'une châtellenie très-étendue. Il est probable que
cette maison tire son origine de l'un des plus anciens pos-
sesseurs de ce château, qui sont les seigneurs de Lastours, de
Laron ou de Borne, sans qu'on puisse déterminer l'époque pré-
cise de sa séparation. On sait seulement qu'elle est connue dès le
milieu du douzième siècle, et que sa filiation remonte sans inter-
ruption au tems de saint Louis. Elle a contracte des alliances
avec lès maisons les plus considérables du voisinage, telles que
celles d'Andaux , d'Aubusson-la-Feuillade , la . Baume - de - Forsac,
Beauroire , Beynac , Boîsseuil , du Bosc - de - Canteloup , la Chas-
saigne, Cotet- du - Peuch, de Grailli, ou Grely, Guiton - de - .Mau-
levrier , Hautefort - Marquessac , Larmandie^, du Luc , Roux-dc-
Campagnac , du Saillant - de - Pompadour , Sedière , Souillac . etc.
DE LUBKRSAC. 521
à la fin de la campagne, il fut nommé sous-lieutenant,
et, le 8 mai 1757, il fut fait chevalier de Saint-Louis.
En 17Ô2, au mois de mai, il devint lieutenant aux
gardes- françaises, par la mort de M. de Termon , arri-
vée dans le cantonnement de Glabacen Wesiphalie.
En 1769, le 7 mai, il eut le brevet de colonel.
En 1771, le 14 avril, il fut fait lieutenant de grena-
diers, et le 17 décembre 1774, capitaine de grenadiers.
Le 3i août 1777, il redevint capitaine en second de
grenadiers ; à la création de l'ordonnance de M. de
Saint-Germain, même année.
En 1780, le 16 avril, il fut fait capitaine de fusiliers,
brigadier d'infanterie, et le 5 décembre 1781, capitaine
de grenadiers. Le 9 mars 1788, maréchal des camps et
armées du Roi. La même année, il est devenu chef de
bataillon, et est passé à une compagnie de fusiliers.
Il a fait les campagnes de Flandre et d'Allemagne,
toujours aux chasseurs ou aux grenadiers, les campagnes
de Saint-Omer et Dunkerque, a campé dans les dunes,
entre le fort Mardick et Dunkerque, dont il sortit pour
aller à Tours, d'où il devait se rendre à la Rochelle.
11 a fait la campagne de 1760, sous les ordres de M. le
r.iaréchal de Broglie, et s'est trouvé à toutes les actions
qui ont eu lieu durant cette campagne.
11 a fait la campagne de 1761, sous les ordres de M. le
maréchal prince de Soubise, et s'est trouvé aux différentes
actions qui ont eu lieu, jusqu'au moment où les grena-
diers et chasseurs se sont séparés de leurs corps respec-
tifs, pour former une armée (que l'on appelait colonne
infernale), destinée à faire le siège de la place de Meppen,
située dans la Haute - Frise, sous les ordres de Mgr. le
prince de Condé. L'ouverture de la tranchée fut faite par
les grenadiers et chasseurs du régiment des gardes tran-
çaises, comme premier régiment de l'armée. Ce fut Mgr. le
prince de Condé qui posa la première tascine dans la tran-
chée. Cette fascine lui fut présentée par les grenadiers et
chasseurs, à qui le prince tit donner 5o louis d or ; après
la reddition de la place, ces ditférens détachements se ren-
dirent à leurs corps respectifs, qui étaient à la grande
armée de M. le maréchal, prince de Soubise; ils y ont
continué leurs services et se sont trouvés dans les diffé-
rentes action*! qui eurent lieu pendant le re^te de la cam-
pagne.
522 ^t: LUBERSAC.
A la troisième campagne, en 1762, le régiment des
gardes se trouva directement de l'armée de monseigneur
le prince de Condé, armée qui devait agir sur le Bas-
Rhin ; diverses circonstances l'obligèrent alors de se por-
ter sur le Haut-Rhin, où quelque tems après, il se livra
deux batailles, les 25 et 3o août, qui furent gagnées par
monseigneur le prince de Condé.
M. le marquis de Lubersac a émigré, en 1791, a fait
la campagne de 1792 à l'armée des princes français,
comme maréchal de camp, commandant les compagnies
des gentilshommes du Périgord et du Languedoc, avec
ses trois tils.
Enfin, le 2 3 août i8i5, il a été élevé au grade de lieu-
tenant - général des armées du Roi, et de grand - croix de
l'ordre de Saint-Louis.
Il a épousé, par contrat passé au château d'Azerac.
en Périgord, le 28 septembre 1753, demoiselle Marie-
Jeanne - Elisabeth de Magontier - de-Laubanie, fille de Jean
de Magontier - de- Laubanie, chevalier, seigneur, marquis
d'Azerac, et de feue Elisabeth - Madelaine Jacquier (1).
Madame la marquise de Lubersac a eu l'honneur d'être
présentée au Roi et à la famille royale, le 12 octobre 1766,
Les enfans issus de ce mariage sont :
i.° Jean - Louis-Marie, comte de Lubersac, qui suit ;
2.° Jean - Adrien - Elisabeth, dit le baron de Luber-
sac, né le 5 mars 1763, fut page de la petite écu-
rie, depuis l'an 1777, jusqu'en 1780, et grand-
bailli de Tulle. Il eut rang de sous-lieutenant dans
les troupes de cavalerie, et eut ordre de se rendre
au régiment de cavalerie d'Artois, par lettres
(i) Madame la marquise de Lubersac est petite- fille de Fran-
çois de Magontier, écuyer , seigneur, de Laubanie, marquis
d'Azerac, etc., et d'Isabeau de l'Hermite - de- Lenty , et petite-
nièce d'Yrier , ou d'Yriex de Magontier, chevalier, seigneur
de Laubanie, lieutenant -général des armées du Roi, gouverneur
du Calaisis , commandant en Alsace, gouverneur de Landau,
grand'croix de l'ordre de Saint-Louis, etc., qui s'est rendu célèbre
par les preuves de courage qu'il a données en quantité d'occa-
sions, et particulièrement par sa belle défense de Landau, en 1704,
où il donna des preuves d'une grande capacité et d'une valeur
extraordinaire , n'ayant rendu cette place qu'après 66 jours de
tranchée ouverte et après avoir obtenu la plus honorable capi-
tulation. Il mourut à Paris en 1706.
DE LUBERSAC. 523
datées de Versailles, le i" janvier 1781 ; il eut
l'honneur de monter dans les carrosses du Roi, et
de suivre Sa Majesté à la chasse, le même jour que
M. le comte de Lubersac, son frère aine, c'est-
à-dire, le 20 avril 1795. Il reçut une lettre de
M. le maréchal de Ségur, du 16 février 1786,
par laquelle il lui est mandé que le Roi a bien
voulu lui accorder la réforme de capitaine, va-
cante dans le régiment Royal-Normandie, cava-
lerie, par le remboursement du sieur la Mouseilhe,
lieutenant-colonel, et qu'il sera nommée à son tour
à une place de capitaine de remplacement dans ce
régiment.
A la révolution, il fut créé, par les princes
français, officier supérieur dans la gendarmerie, et
mourut au mois d'août 1792, sans avoir été marié.
3." Antoine-Henri de Lubersac, néle 3o avril 1770,
fut chevalier de Malte ; il entra comme lieutenant
dans le corps des nobles de Rohan, en 1792; il
se trouva à la malheureuse affaire de Quiberon,
où il fut blessé de deux coups de fusil ; s'étant
jeté à la mer, il fut recueilli par un bâtiment,
et mourut six semaines après, des suites de ses
blessures. Le Roi venait de lui accorder la croix
de Saint-Louis ;
4.° Anne-Marguerite de Lubersac , mariée le 9 mai
1804, à Claude- René-César de Courtarvel de
Pezé, chevalier, seigneur de Licrville, etc., co-
lonel de cavalerie, appelé le comte de Counarvel.
XVI. Jean- Louis-Marie de Lubersac est entré
au régiment des gardes-françaises, en 1777, a tou-
jours servi dans ce corps, a émigré en 1791, pour
faire la campagne de 1792, avec son père; a eu le bre-
vet de lieutenant-colonel en 1788, comme lieutenant en
second du régiment des gardes; il a été fait chevalier de
Saint- Louis en 1796, et colonel en 1798.
Il avait eu fhonneur de monter dans les carrosses du
Roi, et de suivre Sa Majesté à la chasse, le 20 avril 1785.
lia épousé, le 25 mai 1802, demoiselle Jeanne-Cécile
de Maillé, fille de Charles-Henri-François marquis de
Maillé-la-Tour-Landrv, maréchal des camps et armées
du Roi, et de dame Jeanne Sheridan.
524 ^^ I.UBERSAC.
QUATRIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Saint-Germain.
XIII. Pierre de Lubersac, IV" du nom, écuyer,
seigneur de Saint-Germain, capitaine dans le régiment
de Guyenne, et chevalier de Saint-Louis , était second
fils de Pierre de Lubersac, III* du nom, baron du Ley-
ris, et de Françoise Pasquet-de-Savignac. Il a formé la
branche cqnnue sous le nom de Saint-Germain, qui
subsiste encore.
Il était un des cadets gentilshommes qui servait sous
le nom de sieur de Savignac, dans la citadelle de Cambrai,
suivant un certificat du capitaine et lieutenant de cette
compagnie, du 20 avril 1690.
Il est fait mention de lui dans des actes des années
1690, 171 1, 1735, etc. Il mourut au lieu de Pontfermier,
le 26 septembre 1751, âgé de plus de quatre-vingts ans,
et fut inhumé dans l'église de Saint-Paul de la Roche,
le 27 du même mois.
Il avait épousé, par contrat passé au château de Masva-
leix, paroisse de Chaleix en Périgord, le 22 mars 17 10,
Isabeau de Garrebœuf, demoiselle de Chaleix, fille de
Jean-François de Garrebœuf, chevalier, seigneur, de
Chaleix, et de dame Antoinette de Mallet. De ce mariage
sont provenus :
i.° François de Lubersac, capitaine dans le régiment
de Poitou, et chevalier de Saint-Louis, est mort
au service du Roi, et sans alliance;
2.° Charles de Lubersac qui suit;
3.° N...., abbé de Lubersac, grand-vicaire de Gap et
aumônier ordinaire de Madame Victoire de France,
fut massacré aux carmes de la rue Vaugirard,
en 1792.
XIV. Charles de Lubersac, écuyer, seigneur de Saint-
Germain, etc., épousa, par contrat passé au bourg de
Saint-Saud, en Périgord, le 20 juillet 1760, Marguerite
Faurichon, demoiselle de Mazaudet, fille de Pierre Fau-
richon, écuyer, seigneur de la Teyriere et de Marie Pabot.
Ils reçurent la bénédiction nuptiale, le 20 juillet suivant.
DE LUBERSAC. 525
De ce mariage sont provenus :
I." Adrien de Lubersac, qui suit ;
2.* N.... de Lubersac, non marié.
XV. Adrien de Lubersac, écuyer, seigneur de Saint-
Germain, etc., né le 29 avril 1775, fut baptisé le len-
demain, dans l'église paroissiale de Saint- Paul-la- Roche,
au diocèse de Perigueux.
Il obtint , le 20 mai 1785 , un ceniticat de M. d'Hozier-
de-Serigny, pour être admis à l'école militaire.
Il a épousé, en i , mademoiselle de la Boissière-
d'Ans.
CINQUIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Montison.
X. Léonard de Lubersac, dit le chevalier* de Montison,
4.^ tils de François de Lubersac , I" du nom , écuyer ,
seigneur du Verdier, et de Françoise Chapt-de-Rasiignac,
fut légataire d'une somme d'argent, par les testaments de
ses père et mère, en 1571 et i588. Il faisait sa résidence
au lieu de Montison . paroisse de Roussi nés , en Angou-
mois, suivant un acte du 3 mars 1600.
Il épousa demoiselle Susanne de Chevreuse , laquelle
agissant sous l'autorité de son mari, transigea, le 8 mars
1618, avec Jean de Pompadour , chevalier, seigneur,
baron de Lauriere, stipulant pour lui et pour dame Char-
lotte de Fumel , sa femme , et comme père de Charles
Hélie-de-Pompadour.
Il laissa :
Charles de Lubersac, écuyer, seigneur du Fraudi, est
nommé dans la transaction, passée le 8 mars 1618, emrc
ses père et mère, et les seigneur et dame de Pçmpadour-
de-Lauriere. C'est tout ce qu'on sait sur cette branche ,
qui est aujourd'hui éteinte.
SIXIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Chabrignac.
X. Frantyois de Lubersac. II* du nom, écuyer, sei-
gneur de Saint-Julien, Chabrignac, etc., frère puîné de
Guy de Lubersac, seigneur de Lubersac et du Verdier,
526 ^^ LUbERSAC.
et tils de François de Lubersac^ I*"" du nom, et de dame
Françoise de Ciiapt-de-Rastignac, a formé la branche de
Chabrignac, qui subsiste encore.
Il donna quittance, le 8 novembre iSyS, à Guy de
Lubersac, ecuyer, seigneur du Verdier, son frère, de la
somme de 1,000 écus au soleil, que défunt François de Luber-
sac , seigneur du Verdier , leur père commun , avait léguée
audit François, et de celle de 233 écus un tiers (700),
qui avait été léguée au même François, par teu Jacques
de Lubersac, seigneur de Noujan, son frère ; moyennant
ces deux sommes, François de Lubersac renonce à tous
droits de succession es biens de ses feu père et frère.
Henri, roi de Navarre, lui fit don, le 20 décembre
i58o, d'un droit de prélation et de retrait féodal à cause
de la vicomte de Limoges. Il transigea le 20 décembre
i582, tant en son nom, que celui de Jeanne Hélie-de-
Colonges, sa femme, avec Charles Hélie - de - Colonges,
seigneur des juridictions du Bourdeys , Piégut , et Teyjac ,
en Périgord et Soumensac , en Agénois , son beau-iVère ,
auquel il demandait le paiement, avec les intérêts, de
la somme de 6,000 livres, promise à sa femme pour sa
légitime, savoir, 4,000 livres, par défunt Poncet Hélie-
de - Colonges , et 2,000 livres , par Philippe de Pel-
legrue , ses beau-père et belle-mère ; il demandait , en
outre, 2,000 livres, dont la moitié avait été léguée par le
codicille du même Poncet , et l'autre moitié par feu
Germain Hélie-de-Colonges , frère de Jeanne Hélie. Par
cette transaction, Charles Hélie-de-Colonges, cède à per-
pétuité, à François de Lubersac et à sa femme, la terre,
seigneurie et paroisse de Chabrignac, avec toutes ses dé-
pendances, pour tenir lieu des sommes dont il vient d'être
parlé, tant de celles qui concernaient François de Luber-
sac, que celles qui étaient propres à sa femme.
Il rendit* hommage au Roi, le 25 février i583.
Le roi Henri IV lui écrivit de Fontainebleau, le i5 sep-
tembre i6o5, pour lui donner avis qu'il avait envoyé le
duc d'Epernon, avec une armée, contre quelques mal in-
tentionnés, et le prie de se rendre auprès de lui, atin de
l'assister de toutes ses forces.
On ignore l'année de sa mort, on sait seulement qu'il
vivait encore en 16 16.
II avait épousé, par contrat passé au château de Puya^ut,
en Périgord, le 24 avril iSyg, demoiselle Jeanne Helie-
DE LUBERSAC. 327
de-Colonges ( 1 ), tille de feu Poncet Hêlie-de-Colonges ,
seigneur des châtellenies et juridictions du Bourdeix ,
Puyagut ou Piégut , Teyjac et Soumensac, et Philippe
de Pellegrue; elle était sœur puinee de Gabrielle Hêlie-de-
Colonges, mariée en 1564, avec Guy de Lubersac , sei-
gneur du Verdier, frère aîné de François. U fit son testa-
i; La maison d'Hélic, ou Hélies, aujourd'hui éteinte, était
d'ancienne chevalerie: son nom, qui est patronimique, est le
même que celui que portait anciennement la maison de Pompa-
dour. Cette identité de nom a &it croire qu'elles avaient une
origine commune, et que celle-ci est une branche de la première,
dant la séparation paraît avoir eu lieu vers la fin du treizième
siècle. On trouve en etfet un Gerald - Hélie, seigneur de Dom-
puhon, \ivant encore en 1276 , qui peut en avoir été le chef. Il
ctait fils, ou petit -fils, de Ranouil. ou Ranulfe Hélie, chevalier,
qui fut le premier qui prit le nom de Pompadour, et qui épousa.
Marie d'Estaing, avant l'an i2o3.
On trouve dans la suite, Antoine Hélie de Colonges, sei-
gneur du Bourdeix , d'Esfouard , Teyjac , Puyagut , etc., qui
vivait en i3i6, et i53o, et qui épousa Isabeau de la Gobelaye.
dont il eut Guy Hélie de G^longes , marié avec Jeanne Flamenc
de Bruzac, seule héritière d'Elzéas Flamenc . seigneur de Rotnain.
De ce mariage sont issus : i* Poncet Hélie, seigneur de Puj-a-
gut, du Bourdeix, etc., qui passa des actes en i55(«, i562 et
070, et qui épousa dame Philippe de Pellegrue, ou Pelagrue,
laquelle fit son testament à Paris, le 5 février 1370, elle était
issue d'une des plus anciennes et des plus illustres maisons de la
Guyenne, qui a donné un cardinal en i3o3 , et a contracté des
alliances avec les maisons d'Aspremont d'Arpajon , de Bosredon,
de Caumont - la - Force , de Châteigner - de- la - Cliateigneraye , de
Cardaillac , de Durfort , d'Estampes , de Foix , de Fumel , de
Montferrand , de Plas , de Salignac de la Motte - Fénelon . de
Ségur, de Timbrune- Valence, etc.
2° Jeanne Hélie de Colonges, mariée, l'an i33o , à Raimond
de Lamberiie , fils de François , seigneur de Lambertie , et de
Marguerite de Maumont.
Poncet Hélie de Colonges laissa , outre Jeanne et Gabrielle
Hélie , dames de Lubersac , du Verdier et de Chabrignac .
Charles Hélie I de Colonges , chevalier de l'ordre du Roi , qui
eut de Charlotte de Fumel. sa femme, Charles Hélie, II' du
nom , qui épousa Henrie , fille de Gabriel Nompar de Caumont
chevalier des ordres du Roi , et de Charlotte d'Estissac . 11 n'eut
de ce mariage qu'une fille, qui donna les seigneuries du Bour-
deix, de Puyagut et de Teyjac, à Jean de Pompadour, second
mari de Charlotte de Fumel.
528 DE LUBERSAC.
ment au château de Ghabrignac, le 19 janvier 094, en
faveur de ses enfants, qui étaient au nombre de quatre.
I .° Charles de Lubersac, qui suit;
2." François de Lubersac, ecuyer, seigneur de la
Bodlessie, épousa^ vers l'an 16 17, demoiselle Isa-
beau de Jousselin, fille de noble Pierre de Jous-
selin, seigneur de la Bousselie ;
3." Jacques de Lubersac, écuyer, seigneur de Mialet,
est nommé dans des actes des années 1594 et 161 3.
On présume qu'il est le même que Jacques de
Lubersac, seigneur de Cinsac, qui, de Frontone
de Jaubert, sa femme, laissa au moins une fiile,
Marie de Lubersac, mariée, par contrat du i*"' fé-
vrier i636, avec Jean delà Borie, écuyer, seigneur
de la Pinerie et de la Rampinsole ;
4.° Françoise de Lubersac, épousa Pierre de Mon-
frabœuf-de-la-Chabroulie, écuyer, seigneur de la
Chabroulie, de Laige et de la Marche, dont elle
était veuve, en 1616.
XI. Charles de Lubersac , I" du nom , écuyer , sei*-
gneur de Chabrignac , Saint-Julien , etc., fut chargé de
plusieurs commissions importantes et honorables, dont il
s'acquiita avec beaucoup de distinction.
Il reçut, le 4 septembre i635, du duc de Ventadour,
pair de France , gouverneur et lieutenant-général du
Limosin, la commission de conduire à Châlons, en Cham-
pagne pour le service du ban et arrière-ban , la noblesse
du Limosin, qui avait fait choix de lui pour la comman-
der , dans l'assemblée qu'elle tint le même jour, 6 sep-
tembre, dans la ville de Brive.
Le 14 novembre i635, Charles de Damas, seigneur de
Tianges, lieutenant-général es pays de Bresse et de Cha-
rolois, lui donna un certificat du service que la noblesse
du Limosin, avait fait sous son commandement, il y est
qualifié, seigneur de Chabriniac-Saint-Jiilien ; et le duc de
Vendatour ordonna, le 11 septembre i636, qu'il serait
payé une somme de 5oo livres, sur les taxes de la province
du Limosin.
Le 14 juin 1639, le duc de Ventadour lui donna et au
sieur de la Chapelle, la commission de faire la revue des
gens de pied, fournis pour le ban et arrière-ban, confor-
mément à l'ordonnance du Roi , du [4 mai précédent,
DE LUBERSAC 529
dans l'étendue des sièges de Limoges, Brive, Tulle et
Uzerche.
Il avait fait un testament mystique, au château de Cha-
brignac, le i3 septembre i653 étant, dit-il, sur son dé-
part pour le service du ban et arrière-ban, à la tête de la
noblesse du Bas-Limosin, dont le Roi lui a donné la con-
duite {i).
Il mourut, le 29 novembre 1645, suivant le procès-
verbal d'ouverture de son testament, daté du 2 janvier
1646. Sa femme lui survécut, et fit un codicille le
1 6 mars 1 647 .
Il avait épousé, par contrat passe' au château du Saillant,
en Limosin, le 28 octobre 16 r 3, demoiselle Jeanne de
Lasterie-du-Saillant (2), fille de Jean de Lasterie du-Sail-
lant, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, sei-
gneur de Saillant, Vergt, Ussac, la Vergne, Peyroulx et
co-seigneur de la ville et du pariage d'Allasac, et de feue
dame Marie Dardene. Elle était veuve de Raimond du
Bastit, seigneur de Crozes et de la Reilhe, qu'elle avait
épousé par contrat du 1 8 décembre 1 604.
Les enfants issus de ce mariage, sont :
t ." Philiben de Lubersac, mort jeune et sans
alliance;
2.' Charles de Lubersac, II' du nom, qui suit;
3.« Antoine de Lubersac, écuyer, seigneur de Mial-
let, lieutenant dans le régiment de , com-
pagnie du vicomte de Lage, étant sur le point de
partir pour l'armée , il fit son testament , le
25 juillet 1647, en faveur de Charles de Luber-
sac, seigneur de Chabrignac, son frère ;
(i) La lettre du roi Louis XIII est datée du 2 septembre i635.
(2) La maison de Lasterie, ou Lastayrie, a pour berceau la
paroisse d'Alassac, au diocèse de Limoges; elle réunit tous les
caractères d'une race d'ancienne chevalerie : dès qu'elle com-
mence à être connue, on la voit contracter des alliances avec les
plus grandes maisons de la province. A ces avantages, elle joint
celui d'avoir rendu des services distingués, et d'établir une filia-
tion suivie depuis t25o. Ses principales alliances sont avec les
maisons de Bieaufort, vicomtes de Turenne , de Bon ne val , de
Gimel , de LosUnges , de Meillars , de Noailles , d'Ornhac, de
Plas , de Pompadour - Château - Bouchet , de Roffignac , de Saint-
Astier, de Saint-Exupéry, de Salignac - F"cnélon , de Veirac , etc.
y. 34
53o DE LUBERSAC.
4.° Jean-Gabriel de Lubersac, écuyer, seigneur du
Chassaing, est connu par des actes de i635, 1646
et 1647;
5." Isabeau de Lubersac, épousa, par contrat du
16 avril 1640, noble Jean de Saint-Viance, écuyer,
seigneur de Puymége :
6." Jeanne- Françoise de Lubersac, religieuse au cou-
vent de Saint-Genis ;
7.° Marie de Lubersac, non mariée en 1646,
XII. Charles de Lubersac, IT du nom, chevalier sei-
gneur de Chabrignac, Lavaud, Livron, etc. , lieutenant de
cavalerie, fut substitué à Philibert, son frère aîné, par
le testament de son père, du i3 septembre i635. — Le
20 décembre 1646, sa mère lui fit la remise de l'entière
hérédité de Charles l" de Lubersac, qui, par son testa-
ment, l'avait instituée son héritière universelle, à la
charge de remettre, à la fin de ses jours, cette hérédité
à Philibert de Lubersac, leur fils aîné, et à défaut de
celui-ci, à Charles leur second fils. Ce dernier était de-
venu héritier par le décès, sans enfants, de Philibert, son
frère aîné. Elle lui fit en outre donation entre-vifs de
tous ses biens meubles et immeubles, moyennant quel-
ques réserves.
Il fut maintenu dans sa noblesse , par jugement de
M. d'Aguesseau, intendant de Limoges, le 22 décembre
1666, et est nommé dans des actes de 1646, 1647, 1657,
1675, etc.
Il reçut, le 22 février 1684, un certificat de service
durant quatre ans, en qualité de garde du Roi, dans la
compagnie écossaise du sieur de Saint-Viance, enseigne
de cette compagnie. — Et le 2 octobre 1684, il reçut un
autre certificat de service, en qualité de cornette du mar-
quis de Locmaria Colonel.
Enfin il fit son testament, au lieu de Chabrignac, le
29 mars i685.
Il avait épousé, par contrat du 29 mai 1648, demoiselle
Jeanne Darlavois, fille d'Antoine Darlavois et de Mar-
guerite de Besse. Elle survécut à son mari, fit son testa-
ment le 3o mai 1696, et vivait encore en 1705. C'est
elle qui a apporté dans la famille de Lubersac la seigneu-
rie de Livron, avec plusieurs autres fiefs. Il laissa:
I.' François de Lubersac, III* du nom, qui suit;
DE LUBERSAC. 53l
a.* Joseph de Lubersac, chevalier, seigneur de Li-
vron, fut institué héritier, par sa mère, en 1696,
et transigea avec François, son frère, le 2 5 juin
1720. Il est qualiBé dans cet acte, seigneur de
Lavaud et de Livron, dans la paroisse de Lascaud,
sénéchaussée d' Uzerche.
Il épousa le 3o novembre 1708, demoiselle
Claire de Bonnie, fille de François de Bonnie,
seigneur de Chastaing, conseiller au siège prési-
dial de Brive, et de Marthe du Roi, dont il eut
quatre enfants :
a. François - Louis, comte de Lubersac de Li-
vron, page du Roi en 1739. obtint une
compagnie au régiment de cavalerie de Bre-
tagne, par commission du 20 avril 1742. Il
commanda à l'armée de Westphalie, jus-
qu'au mois d'août, qu'il passa avec cette
armée sur les frontières de la Bohême, où il
se trouva au secours de Braunau, ravitail-
lement d'Egra, à l'expédition de Schmid-
miil, à la défense de plusieurs postes de la
Bavière, à la défense des bords du Rhin, en
1743. — Il se démit de sa compagnie, au
mois de mars 1744, pour être écuyer du Roi,
qu'il suivit dans toutes ses campagnes.
Il fut fait quatrième cornette de la compa-
gnie des chevau - légers de la garde du Roi,
par brevet du 19 mars 1747, avec rang de
mestre de camp de cavalerie, par commission
du même jour; il accompagna le Roi en
Flandre, et se trouva à la bataille de Law-
feld, le 2. juillet ; il devint troisième cornette
le ("janvier 1748, deuxième sous-lieutenant
le 10 mai suivant, et fit la campagne des
Pays - Bas, en qualité d'aide-maréchal des
logis de l'armée. Il devint premier sous-lieu-
tenant, le 7 mai 1758; brigadier, par brevet
du 20 février 1761, il a servi en cette qualité
en Allemagne, pendant cette campagne, et
a été déclaré, au mois de mars 1763, maré-
chal de camp, avec rang du 25 juillet 1762,
jour de la date de son brevet, et est mort en
1767, sans enfants.
532 DE LUBERSAC.
M. le comte de Lubersac est auteur d'un
ouvrage intitulé : Vues politiques et patrioti-
ques sur V administration des finances de la
France, publié, après sa mort, par M. l'abbé
de Lubersac, son frère, Paris imprimerie
de Monsieur, 1787, i vol. in-4.'';
^. N chevalier de Lubersac-Livron, capi-
taine de cavalerie dans le régiment de Royal-
Cravates, ensuite colonel de cavalerie, est
mort dans la révolution ;
c. Charles-François, Abbé de Lubersac de Li-
vron, vicaire-général de Narbonne, prieur
de Brive, fut nommé abbé commandataire
de l'abbaye de Noirlac en Berri, en 1759. Il
est mort à Londres, vers l'an 18 10.
M. l'abbé de Lubersac a publié les ouvrages
suivans :
Discours sur les Monuments publics, Paris
1775, in-fol.
Premier Discours sur l'utilité et lesavantages
que les princes peuvent retirer de leursvoyages
enparcourantlésmonumentspublicsde tous les
genres, contenant un coup-d'œil sur tous les
établissements formés par l'impératrice Cathe-
rine II, dans son empire. Saint - Pétersbourg
(Paris), Guillot, 1782. i vol. in 4.";
Le Citoyen conciliateur, contenant ses idées
sommaires, politiques et morales, sur le gou-
vernement monarchique de la France. Pans,im-
primerie de Monsieur, 1788. i vol. in-4.''.
Il est éditeur d'un ouvrage posthume de
M. le comte de Lubersac son frère, dont le
titre est :
m. Vues politiques et patriotiques, sur V admi-
nistration des finances de la France. Paris, im-
primerie de Monsieur, 1787. i vol. in-4.»
d. Marthe-Françoise de Lubersac, née le 7 juin
1711 ; reçue à Saint-Cyr en 1721.
3.° Charles de Lubersac, écuyer , seigneur du
Maine;
4.» Joseph de Lubersac ;
5.' Marie de Lubersac ;
6.* Isabeau de Lubersac ;
DE LUBERSAC 533
Une de ces deux filles s'allia avec le seigneur
d'Escorailles - de-Roussille, et l'autre mourut ab
intestat et ans alliance, avant l'an 1720.
XllI. François de Lubersac, III' du nom, cheva-
lier, seigneur de Chabrignac, Lavaud, etc. , servit durant
quatre mois, en qualité de cornette, dans la compagnie
des soixante-quinze gentilshommes, nommés pour servir
dans la campagne de 1689, au ban du haut et bas Limo-
sin ; suivant le certificat de service qui lui fut donné le
19 septembre de la même année, parle marquis du Sail-
lant, vicomte de Q)mborn, grand sénéchal du haut et
bas Limosin, et commandant le ban de cette province.
Le 4 mai 1691, il reçut la comission de lieutenant
de la compagnie de l'Hôpital, au régiment de cavalerie de
Vaillac. — Et le 17 décembre de l'année suivante, il
obtint du Roi des lettres de répi pour l'espace de six mois,
parce qu'il était alors au service, ce qui le mettait hors
d'état de vaquer à ses affaires. — Il comparut à l'assem-
blée et revue des gentilshommes nommés pour marcher
au ban de la province de Limosin, suivant le certificat
que lui donna M. Mallevaud président, lieutenant-géné-
ral de la Basse-Marche, le 3o mai 1695. — Il reçut deux
autres certificats pour le même sujet, les 14 mai et 19
juin 1697.
Il transigea, le 6 avril 1713, avec Pierre, marquis de
Lubersac, et dame Jeanne Estourneau, son épouse, sur
les droits qu'il prétendait du chef de dame Denise d'Es-
tourneau, sa femme, sœur de la marquise de Lubersac
du Verdier, tant sur les successions de François d'Estour-
neau, marquis du Ris et de dame Françoise de Barton-
de-Montbas, père et mère des dames du Verdier et de
Chabrignac, que sur celles de François et d'Antoine
d' Estourneau, leurs frères.
Il transigea, le 25 juin 1720, avec Joseph de Luber-
sac, chevalier, seigneur de Livron, son frère.
Il fit son testament mystique, au château de Chabri-
gnac, le 22 avril 1726, et mourut la même année, âgé
d'environ 72 ans.
il avait épousé, par contrat passé au château du Ver-
dier, le i5 mars i6g3, ratifié le 3 février T694, et le
mariage célébré le 2 3 février de la même année, Denise
534 ^^ LUBERSAC.
d'Estourneau fi), demoiselle du Ris de la Peyrière, de
la paroisse d'Oradour Saint-Genest, en la Basse-Manche^
fille de François d'Estourneau, chevalier, seigneur, mar-
quis du Ris, et de dame Françoise de Barton-de-
Montbas.
De ce mariage sont provenus quatre enfants :
I .° Pierre de Lubersac, II I* du nom, qui suit ;
2." Louis de Lubersac, dit le chevalier, mort sans
alliance;
3.° Louise de Lubersac, mariée avec Jean-Baptiste
Plaisant-de-Bouchat, écuyer, seigneur de Bijar-
del;
4.° Jeanne de Lubersac, reçue à Saint-Cyr en lyoS.
XIV. Pierre dk Lubersac, III* du nom, chevalier, sei-
gneur de Chabrignac, Corbeilcerf, Lormaison , Cham-
part, de Lardière, Fournet, etc., titré comte de Lu-
bersac-de-Chabrignac, naquit le 3 février 1698, et fut
héritier universel par le testament de son père, du 22
avril 172Ô.
Il fit son testament le 18 décembre 1776, et mourut
au mois d'avril 1779.
II avait épousé, par contrat passé au château du bourg
de Saint-Jean -Ligoure , le 4 février 1729, Jeanne -Julie
Chapelle-de-Jumilhac, demoiselle de Saint -Jean, fille de
Jean-Baptiste Chapelle-de-Jumilhac, chevalier, seigneur,
comte de Saint-Jean, Poumaret, etc., lieutenant des ma-
réchaux de France, département du Haut-Limosin, et de
feue dame Guillemette de la Bachelerie.
(1) La généalogie de la noble et ancienne maison d'Estour-
neau-du -Ris, de la Motte- Tersanne, etc., en Limosin et en
Poitou , a été dressée par le P. René du Cher . On remarque
parmi les bonnes alliances qu'elle a contractées , celles d'Aubus-
son , Barton-de - Montbas , Chazerat , Saint - Nectaire , Saint-
Savin, etc.
La maison de Barton-de -Montbas, dont était la mère de
Denise d'Estourneau, est d'une ancienne noblesse de la Marche,
alliée aux maisons de la Beraudicre , de la Châtre , de Levis, de
Maillé , de Prie , de Sully , de Talaru , de Tournon , etc. ; elle a
produit un lieutenant -général des armées du Roi, dont le fils
épousa la sœur du maréchal Faber. La dernière de cette branche
s'est alliée avec M. le marquis du Chilleau.
DE LUBERSAC. 535
Les enfants issus de ce mariage sont :
I .• Jean - Baptiste - Joseph de Lubersac, ne le lo
janvier 1737.
2." Jean-Baptiste, vicomte de Lubersac, qui suit;
3." Jcan-Baptiste-Joseph de Lubersac , né le i5 avril
1740. Après sa licence, il fit les preuves de no-
bilissime de la maison de Navarre, en r766; fut
premier aumônier de madame Sophie de France, et
nommé aumônier du Roi, en 1767, abbe com-
mendataire de l'abbays de notre Dame de la Gre-
netière en 1773. Archidiacre et jvicaire-géne'ral
d'Arles, fut sacré évéque de Tréguier, le 6 août
1775, et transféréà Tévêché de Chartres, en 1780;
4.' Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac , né le 27 fé-
vrier 1741, mort jeune;
5." Louise de Lubersac, née le 27 mai 1730, épousa
Jacques- Joseph de Monfreboeuf, chevalier , sei-
gneur de Razac , les Piquets , la Rouille, Cher-
vy, etc.
6." Marie de Lubersac, née le 3 août 1742, fut ma-
riée à Jean Pradel de la Maze, chevalier, seigneur
de la Maze, Charliac, Monberuc, la ChartrouUe,
la Motte de Roftignac, et co-seigneur de la ville
et du pariage d'Allassac.
XV. Jean-Baptiste de Lubersac, vicomte de Lubersac,
chevalier , seigneur de Chabrignac , Corbeilcerf , Lor-
maison, etc., né le i3 décembre 1737, fut d'abord page
du Roi à la petite écurie pendant trois ans, suivant le
certificat de M. de Beringhen , de l'an 1752. — Mous-
quetaire du Roi dans la première compagnie ; capitaine
de cavalerie, par brevet du 5 juillet 1767, puis guidon
en la compagnie des gendarmes anglais; ensuite nommé
lieutenant-colonel de cavalerie, par brevet du 3 jan-
vier 1770.
Il obtint, le 22 février 1770, de M. le comte de La-
chézc , capitaine lieutenant de la première comp^agnie
des mousquetaires à cheval, un congé absolu de sa place
de mousquetaire, ayant servi dans la dite compagnie de-
puis le 3i mai 1758, et ayant obtenu l'agrément d'un
guidon dans la gendarmerie.
Il a été fait chevalier de Saint-Louis le r6 septembre
1771 ; nommé sous-lieutenant dans la compagnie des
536 DE LUBERSAC.
gendarmes du Dauphin, par brevet du 17 mai 1773; pre-
mier lieutenant en la compagnie des gendarmes bourgui-
gnons , par brevet du 25 avril 1776, alors mestre de
camp de cavalerie, a été élevé au grade de maréchal de
camp, en 1789.
Il a épousé, par contrat du 5 mai 1770, demoiselle
Claire -Opportune Riche - de -Beaupré, fille majeure de
Adrien-Pierre-Riché-de-Beaupré , écuyer , ancien capi-
taine d'infanterie , et de dame Marie - Claire - Françoise
de Zienaste.
De ce mariage sont provenus :
I ." Pierre de Lubersac, qui suit ;
2." Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac, né le 18 mai
1 774, a épousé mademoiselle de Beauvoir.
XVI. Pierre, IV*" du nom, comte de Lubersac, né le
25 janvier 1771, entra sous-lieutenant dans le régiment
de Beauce, infanterie, en 1787. Il a émigré, et servi en
qualité de mousquetaire dans l'armée des princes fran-
çais.
Il a épousé, en 181... demoiselle Virginie le Sellier de
Chezelle , fille de Jean - Baptiste - Pierre Alexandre le
Sellier , chevalier , seigneur de Chezelle, vicomte de Vil-
lette , officier au régiment de Soissonnais et de Brie , et
de dame Marie-Sophie Moreau , dont il a eu deux gar-
çons.
La maison de Lubersac avait formé, dans les temps re-
culés , plusieurs autres branches ou rameaux ; mais le
manque presque absolu des titres et des documents qui les
concernent , ne nous permet d'entrer dans aucun détail
à leur égard.
Une des plus anciennes et des plus considérables de ces
branches avait formé il y a déjà plusieurs siècle^', des éta-
blissements , dans le pays de Combrailles, et possédait dans
la Marche, entre Aubusson et Mainsat, un château ap-
pelé de son nom Lubersac ou Lupersac , dont il est fait
mention dans une charte tirée du cartulaire de l'abbaye
de Bonlieu, et datée du i3 des calendes de février 1194
(v. s.) Bertrand de Lubersac, était le chef de cette bran-
che, vers le milieu du XIII* siècle, suivant le traité de
partage, fait le jeudi avant la fête des apôtres saint Phi-
lippe et saint Jacques, 1249, entre Guy de Dampierrc,
sire de Saint-Just, et Beraud sire de Mercœur , comme
D'ESPINCHAL. 337
lieutenanis d'Archambaud IX, sire de Bourbon, et Ro-
bert , comte d'Auvergne. Il y fut stipulé, entre autres
choses, que Bertrand de Lubersac serait à l'avenir un des
vassaux immédiats du sire de Bourbon, pour ce qu'il pos-
sédait, dans le pays de Combrailles. {Vqye:{ la généalogie
delà maison de la Roche- Aymon, par M. l'abbé d'Estrées,
pages 41 et 201).
On n'a pu jusqu'à présent se procurer d'autres notions
sur la branche de Lubersac , établie en Nivernois, que
celles qu'on a tirées delà charte de 1093. Il paraît que
les biens immenses qu'elle possédait, ont formé la dota-
tion d'un prieuré, dépendant de l'abbaye de Cluni, connu
sous le nom de prieuré de Saint-Gervais et de Saint-Pro-
isiis de Luperciaco Burgo, -vulga'irtment Leurcy- le Bourg,
à six lieues de Nevers. Il est fait mention de ce prieuré
dans h Biblioth. C l uni ac, édition de Duchesne, col. 1716,
et il y est dit qu'outre le prieur il y avait quatre moines,
qui étaient tenus de célébrer tous les jours une messe
chantée , une seconde messe tous les samedis, en l'hon-
neur de la Sainte Vierge, et de faire une aumône géné-
rale trois fois par semaine.
Pierre le vénérable, abbé de Cluni, qui mourut en 1 156,
parle des religieux de Lubersac, dans une de ses lettres,
adressée à un nommé Théotard , et ce monastère était
gouverné vers l'an 1120, par un prieur nommé Gelduin,
de l'ancienne maison de Dupuy (ib. c<^., 565, 698, et
notes, col. i2 3).
Armes : De gueules, à un loup passant d'or. Devise :
Inprœliispromptus.
Il existe encore un sceau original, en cire brune, sur
lequel sont empreintes les mêmes armes ; ce sceau avait
été apposé à un acte de l'an 1 368, qui a été conservé
dans les archives de la famille.
ESPINCHAL, en Auvergne, où cette maison, connue
avant le quatorzième siècle, est alliée aux plus illustres de
cette province.
Joseph - Thomas , comte d'Espinchal , né le .5 novem-
bre 1748, colonel, en 1774, maréchal de camp, en 179^,
commandant, la même année, une partie de la noblesse
53-8 D'ESPINCHAL.
d'Auvergne , réunie aux ordres des princes , frères du
Roi, etc.; fils unique de feu Louis, comte d'Espinchal,
colonel d'un régiment de cavalerie de son nom, maréchal
de camp, mort en 1781, âgé de Sy ans, et de teue Claude-
Pétronille - Henriette de Chavagnac , petite-fille du ma-
réchal de Tessé, morte en lySo, âgée de 16 ans, a épousé,
au mois de juillet 1772, Louise - Gabrielle de Gaucourt ,
née le 11 septembre 1753, issue de Raoul de Gaucourt,
grand-maitre delà maison du roi Charles VII, en 1453,
dont:
j.° Louis-Henri, comte d'Espinchal, né le 12 juillet
1773, sorti de France, avec son père, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de celui
de la Légion-d'honneur, chevalier des ordres mili-
taires de Bavière et de Bade; ayant servi en 1791,
1792, avec la noblesse d'Auvergne, et les années
suivantes , officier dans les hussards du duc de
Choiseul, à l'armée anglaise, etc.; présentement
officier supérieur de cavalerie; marié, en 181 1,
à Françoise de Boissier, dont :
Raoul d'Espinchal, né le 10 janvier 181 5.
2." Alexis d'Espinchal, né en 1775, chevalier de
Malte de minorité, élève de la marine royale, en
1789) sorti de France, avec son père; ayant servi
en 1792 et années suivantes, à l'armée de Condé;
rentré en France, en 1798; a été fusillé à Lyon,
comme émigré, le 4 mai 1799, victime de son
dévouement aux Bourbons , mort fidèle à Dieu,
à son Roi et à son honneur;
3.° Hypolite, comte d'Espinchal, né le 3o août 1777,
chevalier de Malte de minorité, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis, officier de l'ordre
royal de la Légion-d'honneur, chevalier des ordres
militaires de Bavière et de Bade; sorti de France,
avec son père ; ayant servi à l'armée de Condé,
jusqu'à son licenciement ; commandant , pour le
Roi, en mai, juin et juillet 181 5, des volontaires
chasseurs royaux d'Henri IV; présentement officier
supérieur de cavalerie.
Armes: d'azur, au griffon d'or, accompagné de 3 épis
de blé du même.
5>9
ABSAC, tome VIII, page 148. Anne, sire de Montc-
suis, etc. , lisez Aj^mée dcMontlouis, fille de N... , sire de
Montlouis, etc.
BEC-DE-LIÈVRE, tome I, page i36, degré V
de la branche des seigneurs du Brossay, ajoute^ mort au
Brossay , paroisse de Gueméné - Penfaut , évéché de
Nantes, en 1772, laissant de demoiselle Rose-Elisabeth
Onion de la Penicière :
1." Pierre -Louis -Jean -Baptiste- Alexandre de Bec-
de-Liévre, marié à Nantes, avec N... du Gouyon
de l'Abbaye, dont un garçon et deux demoiselles ;
2." Pierre-Henri de Bec-de- Lièvre, né en 1768,
marié en janvier 18 10, à Nantes, avec noble de-
moiselle Agélique Binet de Jasson , née en mai
1783, tille de feu messire Jean-Marie- Philippe
Binet, marquis de Jasson, seigneur du Ponceau
et autres lieux, lieutenant-colonel d'infanterie,
chevalier, de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis et de dame Marie-Agélique le Long de
Ranlieu ;
3." Louis-Clair, page du Roi en 1788, marié à
Nantes avec N... le Lasseur de Ranzay , dont un
fils et deux filles;
4.*N... de Bec - de - Lièvre du Brossay, mariée à
Nantes, en 1787 à messire N... Charette, che-
valier , seigneur de Boisfoucaut et autres lieux ,
dont il a eu deux garçons.
Même article , page 143 , branche des marquis de
Cany et de Quévilly :
8." Jeanne - Thérèse de Bec - de - Lièvre de Qué-
villy - Brumare , mariée, par contrat du i5 mai
1700, à messire Louis de Carrel, chevalier, pré-
srdcot à la chambre des comptes de Normandie,
fils de Louis de Carrel, écuyer, et de demoiselle
Catherine de Ponthieu : étant demeurée veuve , en
octobre 1717, elle se retira, en 1719, au couvent
des dames carmélites à Rouen, où elle se fit reli-
gieuse , et où elle mourut le 14 décembre tySS.
Elle laissa de son mariage :
a. Catherine - Madelainc - Thérèse de Carrel.
540
née en tyoi, mariée, au mois d'août 1717,
à messire Charles d'Houdetot, chevalier, sei-
gneur, marquis d'Houdetot, au pays de Caux,
lieutenant-général des armées du Roi, dont
il eut deux fils et deux filles ;
b. Anne - Louise de Carrel , mariée^ 1.° en
17 17, à messire Jean - Nicolas - Louis de
Bailleul, fils de messire Nicolas -Louis de
Bailleul , chevalier , marquis de Château-
Gontier, dont un fils et deux filles ; 2.° à
N... Scott, chevalier, comte de Roys , sei-
gneur de la Mézangère , dont plusieurs [en-
fants ;
c. Jeanne-Thérèse, de Carrel, née en 1703,
mariée, en 171 8, à messire Antoine - Nico-
las du Mesnil, chevalier, marquis de jSom-
mery, au bailliage de Caux, colonel du régi-
ment de Sommery , dragons dont cinq en-
fants, quatre fils et une fille. Le dernier fils
fut reçu, en 1726, chevalier de Malte. La
marquise de Sommery, leur mère est morte
à Saint- Germain - en- Laye, le 23 février
1774, âgée de 71 ans.
BOISSIERE CHAMBORS (de la), tome VII,
page 255, ligne 22, par brevet d'accord, lise:^ par bre-
vet accordé le 21 août 1755. P. 256, lig. 27, et de celle
de sa famille , lise![ et de celle de sa femme ; lig. 32 , maré-
chal-de-camp en i8i5; le Roi..., lise^ maréchal-de-
camp. En 181 5, le Roi... Page 257, ligne 21, issus,
lise:{ issues ; ligne 27 , Rosveguer , lise^ Rosweguen.
Page 258, ligne 4, Tillar, lise^ Cillart; et à la fin de
l'article du vicomte de la Boissière , ajoute:^ son fils , Louis-
Thomas-Marie, né le 3o janvier 1 8 1 6.
CARR DE LUSANÇAY ET DE CaRREVILLE , t. VIII ,
page 288 , au lieu de elles reconnaissent, toutes , pour
auteurs les Carr ou Kerr , ducs de Roxburgh-Cesford,
iise^ elle reconnaissent , toutes , pour auteurs, les Carr
ou Kerr , les mêmes que reconnaissent aussi pour les
leurs, les Carr ou Kerh, ducs de Roxburgh-Cesford
Page 291 , ligne 19, Matnoë , lise:{ Malnoé ; ligne 35
H'
au lieu de 7 mai 1882 , lise^ 7 mai 1782. Même page,
ligne 9, avant II a épousé, lise:[ : A son retour en France,
de rémigration , et trouva tous ses biens ravis et vendus
par les rebelles et les factieux , et depuis, jusqu'à la ren-
trée , en avril 1814 , de S. M. Louis XVIII, il n'a ja-
mais pris aucun parti pour les usurpateurs dont il n'a
nullement recherché emplois , faveurs , grâces, titres ou
décorations que ce soient.
CARRÈRE, tome VIII , page 35 1, degré III : Jacques
DB Carrère , marié le 27 juillet i56i , ajoute:^ avec
Jeanne de Jaulin, dont il eut : etc.
Cette famille a été maintenue dans sa noblesse , par
arrêt du 20 août 1707.
CARRIÈRE, tom. VIII, pag. 469, lig. 3, Ploriban,
lise^ Floriban; ligne 7, dont il va être mention immédia-
tement , lise:[ dont il va être question immédiatement.
Page 471, ligne 20, née en 1775, lise^ née en 1755.
Page 472 , ajoute^ , à la fin de l article 2.° , une ordon-
nance royale , du 5 octobre 1 8 1 6 , l'a appelé à la sous-
préfecture de l'arrondissement de Prades , département
des Pyrénées orientales. Page 473 , ligne \S , au lieu
dejg4, lise\ 1794.
COCHEREL, tome VIII, page 7. ligne 23, dom
Perrier , lise\ dom Poirier; ligne 26, architecte, lise^
archiviste.
DE LA CROIX DE SAYVE , marquis d'Ornacieux ,
tome VIII , page 224, degré IX, ligne 4 de ce degré,
mort le 21 janvier iSgS, lise\ 1695; même degré, ar-
ticle 3.°, Pierre-Félix, dit le chevalier de Sayve , lise\
le comte de Seyve. Page 225 , degré XI , article 2." ,
Mathieu, né en 1753, ajoute^ chtwBMtr de Malte.
DANIEL, tome VIII, page 190, degré VII, épousa
Marie de Mantiat, lise\ Nantiat; article 2.», Menard de
Coniellard , lise\ de Conichard; degré IX, avant -der-
nière ligne , Augustine Payart , liseï Adélaïde-Augustine
Pavard.
542
FORTIA. Famille dont la généalogie est rapportée
tome IX, pag. 278 et suiv.
Page 274, ligne 5; don Jacques II, gendre de Sibille
de Fortia , est qualifié roi d'Aragon ; il était seulement
prince de la maison royale et comte d'Urgel, lorsqu'il se
maria, étant fils de Pierre d'Aragon, comte d'Urgel, et
de Marguerite de Montferrat (1); à la vérité, après la
mort de son beau-frère Martin, roi d'Aragon , arrivée le
3i mai 14 10, sans que ce prince eût laissé d'enfants, le
comte d'Urgel prétendit à la couronne , et en France où
la loi salique est admise , il y aurait eu réellement un
droit incontestable. 11 pouvait encore régner du chef de
sa femme, sœur de Martin, quoique d'un autre lit; mais
ce double titre ne causa que de grands troubles , une
guerre sanglante entre divers prétendants , et une anar-
chie de deux ans. La fille de Sibille de Fortia avait une
sœur aînée d'un autre lit , qui se nommait Léonore, et
qui avait épousé Jean I" , roi de Castille. Le 24 juin
1412, Ferdinand, second fils issu de ce mariage, fut re-
connu légitime héritier de la couronne par les juges assem-
blés à Caspé pour décider cette grande question. Sur neuf
qu'ils étaient, Ferdinand en eut pour lui six, à la tête
desquels était saint Vincent Ferrier , qui publia solen-
nellement la sentence le 28. Le comte d'Urgel , soutenu
par son oncle Bernard de Fortia , et les parents de sa
belle-mère , refusa de s'y soumettre. Ferdinand marcha
contre lui, l'an 141 3, l'assiégea dans Balaguier, l'obligea
de se rendre à discrétion, confisqua tous ses biens, et le
constitua prisonnier à perpétuité dans le château d'U-
cuéna (2). L'infortuné comte d'Urgel y mourut le i" juin
1433 , après treize ans de captivité (3). Mais on voit qu'il
avait porté véritablement le titre de roi d'Aragon, et que
la famille de Fortia fut enveloppée dans sa ruine. Ber-
nard II de Fortia et son fils Jean durent alors perdre toutes
les propriétés qui avaient pu leur rester en Aragon , et
cette seconde catastrophe, plus funeste pour eux que la
(i) Moreri, Paris ijSg. art. Aragon, t. I, p. 243.
(2) L'art de vérifier les dates, 3« édit., t. I, 767. Voyez aussi
le t. III, à l'article des rois de Sicile.
(3) Moréri, art, Aragon, t. I, p. 243.
543
première, fui ce qui les réduisit à quelque obscurité' à
Montpellier, où ils se retirèrent alors entièrement.
Page 277, ligne 9, et de Geneviève de Morvilliers ; il faut
lire et d'Elisabeth Alexandre. Cette faute est corrigée dans
la plupart des exemplaires; elle dérive de l'article Miron,
qui nest pas complet dans le Nobiliaire universel.
Page 297, ligne 4. Il est dit en cet endroit, que Fran-
çois de Fortia a reçu la croix de Saint- Louis, à la créa-
tion de cet ordre. Ce fait est inexact. M. d'Aspect, dans
son histoire (i), citée au bas de la page, place M. d'Ur-
bain dans la promotion de 1700 , et l'ordre avait été
créé par une ordonnance du mois d'avril 1693. Il y
avait eu dès lors une première promotion ; une seconde
les I et 8 février 1694; une troisième en 1695 ; une qua-
trième en 1697; et celle de 1700 ne fut que la cin-
quième.
Page 3o5, lig. 14. La bataille de Dettingen fut donnée
en 1743 , et non en 1748, c'est une simple faute d'im-
pression. La date est exacte dans l'histoire imprimée de
la maison de Fortia, Paris 1808, page 184.
GAILLARD DE BACCARAT, tome VIII, page 35o,
art. 5."*, Anne- Louise -Catherine -Roberte, lise\ Anne-
Louise-Catherine Norberte.
CLANS DE CESSIAT, t. VIII, pag. 226, degré III,
Claire Descurs, lise\ Claire Descury. Page 227, ligne 3,
1773, lise\ 1763.
GUILHENou GUILHEM DE LAGONDIE, t. VIII,
page 480, article de messire Noel-André, au lieu de maré-
chal de camp, lise:{ lieutenant -général des armées du
Roi.
Le dévouement sans bornes que cette famille a cons-
tamment manifesté pour l'auguste maison de Bourbon ,
est constaté par les autorités du pays, dont nous allons
transmettre une attestation en due forme :
(i) Histoire de Tordre de Saint-Louis, t. H, p. 160.
344
« Nous , soussigné , maire d'Exideuil , certifions que
j> madame Thérèse- Martin de Compregnac , veuve de
n messire André de Guilhen , écuyer , seigneur de La-
i> gondie, Liaurou, Beaugibeau, etc., fut mise en réclu-
» sien en 1793, où elle fut détenue et oblige'e d'aban-
j) donner ses enfants en bas-âge, uneanne'e entière.
» Que M. Noël Beaugibeau de Lagondie . ancien
» militaire, chevalier de Tordre royal et militaire de
» Saint-Louis, oncle de feu son mari , éprouva le même
» traitement, quoiqu'il fut plus que septuagénaire.
» Que M. Guillaume Guilhen de Lagondie, frère du-
» dit feu messire André de Guilhen , fut , à la même
» époque , arrêté , détenu , conduit au tribunal révolu-
» tionnaire de Paris , où il périt victime de son attache-
» ment au Roi et à son auguste dynastie.
» Les persécutions qu'éprouvèrent tous les sus-nom-
» mes n'avaient point d'autre cause, et cette malheureuse
» famille perdit sa liberté, une partie de ses biens et un
» de ses membres, parce qu^elle conserva toujours Ta-
» mour de son Roi, et eut le courage de le manifester.
» En foi de quoi, j'ai délivré le présent.
A Exideuil, le 28 octobre 18 16.
Signé Langlade, Maire.
Suit la légalisation du Préfet.
Le certificat ci-joint , du maire de la ville du Mans ,
donne en peu de mots l'idée du dévouvement , du zèle et
de l'activité de M. de Lagondie. Le voici textuellement :
Au Mans, le 9 novembre 1 8 1 6.
Le maire de la ville du Mans certifie que M. de Lagon-
die , lieutenant-général des armés du Roi , autrefois
lientenant-colonel du régiment de Chartres , dragons ,
en garnison au Mans avant la révolution, a, à cette époque,
par son activité et son zèle , et malgré les tentatives des
malveillans , su conserver son régiment fidèle au Roi ; que ,
par sa fermeté, et aidé des braves officiers de ce corps , il
comprima toutes les insurrections d'alors, et notamment
celle du i5 novembre 1789; qu'il préserva la ville des
dangers dont elle était menacée ; qu'il y maintint la tran-
quillité , et assura les subsistances , en faisant arriver le
blé nécessaire à sa conservation; enfin, que sa conduite ,
dans ces tems malheureux, a été celle d'un homme
d'honneur, dévoué à son Roi et à son pays, dont la
loyauté, la présence d'esprit et le courage lui ont acquis
à jatnais l'estime et la reconnaissance des habitants du
Mans. En foi de quoi, nous avons délivré le présent, pour
lui servir et valoir.
J[iôtel de la mairie du Mans, les mois, jour et an que
âesms.
Le Maire du Mans,
Signé DE Chatkaufort.
Au bas se trouve cette apostille de M. le préfet de la
Sarthe.
« Monsieur de Lagondie, lieutenant-général des armées
r> du Roi, s'est concilié l'estime générale des habitants
« du département de la Sarthe, par sa noble conduite et
' la preuve de sa fidélité au Roi, pendant les années
1789, 1790 et 1791, en contenant, avec la plus grande
" fermeté, les factieux qui agitaient ce département, et
» en maintenant dans son devoir le régiment des dragons
» de Chartres, dont il était lieutenant-colonel. La ville
" du Mans doit la plus grande reconnaissance à M. de
' Lagondie. >•
Le Préfet de la Sarthe,
Signé Pasql'ier.
Le M ans y le 9 novembre 1 8 1 6.
Armes : d'azur, à deux lions affrontés d'or ; au chef
cousu de gueules, chargé de trois croissants d'argent.
>upports ; deux dogues. Couronne de comte.
HAUTECLOCQUE, en Artois, au comté de Saint-
Pol, diocèse d'Arras (très-anciennement Haulteclocque,
comme on le voit encore dans nombre de vieux titres, et
dans les anciens coutumiers de la province), est une
seigneurie qui a donné son nom à une maison également
illustre par son ancienneté et ses alliances, qui lui ont
donné, de temps immémoriaux, entrée dans tous les cha-
pitres nobles des Pays-Bas (i). De toute ancienneté, les
(i) Die a fourni, dans des tems reculés, deux chevaliers
croisés.
Q. 35
546
membres de cette famille ont fait partie du corps de la
noblesse des états d" Artois, et l'on en voit la preuve dans
toutes les plus anciennes listes des gentilshommes présens
aux états de cette province.
Le premier de cette famille, dont on ait connaissance
(l'ancienneté de cette maison se perdant dans la nuit
des temps), est Wilbert de Hauteclocque, chevalier,
suivant une charte de l'abbaye de Saint-Jean d'Amiens
de 1 1 74, il fit des donations à l'abbaye de Cercamps en
1179, suivant une charte de ladite abbaye, dans laquelle
il est aussi qualifié chevalier, seigneur de Hautecloque.
Cette ancienne maison est aujourd'hui représentée par :
Messire François - Louis - Joseph de Hauteclocque ,
chevalier , ancien seigneur de Vail , Quatrevaux ,
Flines - en - Auberchicourt, des AverdigneuUes, de Tac-
quet, de Vacquerie-lez-Hesdin, etc., ancien membre du
corps de la noblesse des états d'Artois, ancien officier
d'infanterie, aujourd'hui membre du collège électoral
du département du Pas-de-Calais, et maire de la com-
mune de Wail, fut, avec ses deux fils César et Léopold,
du nombre des vingt-cinq gentilshommes Artésiens qui se
rendirent, en 18 14, auprès de S. M. Louis XVIII, à
Boulogne, pour lui témoigner la joie que tous les bons
Français ressentaient de son retour, et celle de sa famille
dont le dévouement à la cause royale a été inaltérable.
Ses enfants, au nombre de cinq, tous au service du
Roi, ont donné, à toutes les époques, des preuves de
fidélité à Sa Majesté.
Il avait épousé en premières noces, le 12 juillet 1785,
à Arras , Reine- Vedastine - Marie - Amélie de Lassus ,
fille de Florent-Joseph, écuyer, et de dame Marie -Jo-
sephe-Augustine de Beugny ; en secondes noces, Cathe-
rine-Philippe-Julie de Monet de Lamarck. ( issue d'une
très-ancienne maison originaire du Béarn, établie à pré-
sent en Champagne }, alors veuve de Henri-Evrard de
Wasservas , baron du Saint-Empire romain , chevalier .
seigneur d'Haplincourt, tombé, en 1794, à Arras, sous
la hache révolutionnaire de Joseph Lebon, comme membre
du corps de la noblesse des états d'Artois, et fille de
Louis-Philippe de Monet de Lamarck, chevalier, sieur
de Bazentin, d'abord page de la chambre de Sa Majesté
Louis XV, puis capitaine au régiment de Cambis. che-
547
valier de Saint-Louis, et de Catherine- Elisabeth -Julie
de Wasservas. Ses enfants sont :
Du premier lit :
i." Stanislas-Franvois-Joseph de Hauteclocque , che-
valier, ne à Arras, le 14 avril 1786; fut employc.
en i8i5, à l'armée royale du Nord, en qualité de
commandant du génie , par M. le comte de Bour-
monf. est maintenant chef de bataillon du génie;
major du 2* régiment du génie , chevalier de
l'ordre royal de la Légion d'honneur ;
2." César- Louis- François- Joseph , chevalier, né
le 24 août 1787 , a commandé , au mois de mars
181 5 , les volontaires royaux de la ville d'Arras ;
est maintenant chef de bataillon, capitaine au
6* régiment d'infanterie de la garde rovale ;
>." Constantin -Gabriel , chevalier, né le 9 août
1788, fut provisoirement commissaire des guerres
à l'armée royale du Nord ; est maii. tenant officier
à la légion du Pas-de-Calais;
Dti second lit :
I ." Alphonse- François- Philippe , chevalier, né ù
Bourgogne , près Fismes , en Champagne , k
19 juillet 1796, gendarme de la garde ordinaire
du Roi , a suivi , en i8i5 , Sa Majesté, en Bel
gique; il est maintenant officier au 4* régiment
des chasseurs à cheval ;
i.* Léopold-Valeniin - François , chevalier , né i
Wail .le 19 juillet 1 797 , chevalier de l'ordre niyal ,
militaire et hospitalier de Saint-Jean-de-Jéru-
salem, d'abord , en i8r5 , lieutenant de la garde
nationale, maintenant sous-lieutenant de la légion
du Pas-de-Calais.
Armes : d'argent , à la croix de gueules, chargée de cinq
coquilles d"or. Couronne de comte. Tenants : deux sau-
vages.
Nota. Cette famille a possédé la terre de Hauteclocque ,
jusqu'en i536, époque à laquelle Pierre, dit Petrus de
Hauteclocque , écuyer , seigneur de Hauteclocque et
d'Avelnas, vendit la terre et seigneurie de Hauteclocque,
j Jean Herlin , bourgeois d'Arras , lequel la porta dans la
548
famille des Payen, par alliance contractée entre Marie
Herlin , dame de Hauteclocque , fille de Jean Herlin ,
devenu seigneur de Hauteclocque , par l'acquisition qu'il
en avait faite de Petrus de Hauteclocque, en i536, avec
Pierre Payen, seigneur de Bellacour, conseiller et avocat-
fiscal au conseil d'Artois.
La famille des Payen porta ensuite la terre de Haute-
clocque, dans celle des Bertoult, de la manière suivante.
Demoiselle Catherine Payen , dame de Hauteclocque ,
fille de Pierre, écuyer , seigneur de Bellacour et Haute-
clocque et de Marie Herlin , épousa Louis de Bertoult ,
écuyer , seigneur de Herbeval , conseiller au conseil
d^Artois, fils aîné d'Adrien de Bertoult, écuyer , seigneur
de Herbeval , guidon de la compagnie d'hommes d'armes
d'ordonnances du Roi , sous la charge de M. le comte de
la Roche, et de Jeanne le Cambier.
Les ouvrages qui ont parlé de cette ancienne maison,
sont :
Le Dictionnaire géographique de M. Vosgien , imprimé
à Paris, chez les libraires associés, en 1790 ;
Floris van der Haër, des Châtelains de Lille ;
Louvel, de la Noblesse du Beauvoisis;
Monstrelet, Chroniques de France, tom. H, fol. 53 :
Carpentier, Histoire de Cambrai, tom. II, fol. 324 ;
D'Expilly, Dictionnaire des Gaules;
Lachenaye-des-Bois, Dictionnaire de la Noblesse, in-4.° ;
Le Dictionnaire généalogique et héraldique, in-12 ,
lom. VII ;
Dom le Pèz, Mémoires manuscrits, à l'abbaye de Saint-
Waast, à Arras ;
Histoire d'Artois, par dom de Vienne ;
Idem, par Hennebert;
La Morlière, Histoire d'Amiens;
De Saint-AUais, Nobiliaire universel, tom. VII ;
Idem, Etat actuel de la Noblesse de France, 1816;
Idem, Dictionnaire encyclopédique de la Noblesse de
F'rance, tom. I, page i36.
KERGUELEN, Dictionnaire encyclopédique de la
Noblesse de France, tome II, page 260 et 436, au lieu
de Kerguelin, lise:{ Kerguf.lf.n.
i
^9
MAL'SSAC , tome IX , page 144. C'est ainsi qu'il faut
rétablir les armes : d'or, au chevron de gueules , accom-
pagné de trois molettes d'éperon de sable.
NOTTRET DE SAINT- LYS, tome IX, page 240.
Il laut ajouter les armes de cette famille qu'on a omises.
Elles sont : d azur, au lion d'or ; au chef cousu de gueules,
chargé d'un croissant d'argent, accosté de deux étoiles du
second émail.
ORFEUILLE ( d ), tome IX, page 104.
I. Girault d'Orfeuille, écuyer , seigneur dudii
lieu , etc. , ajoiae\ Geraldus ou Girault d'Orfeuille et
Jean d'Orfeuille , son frère , oncles dudit seigneur [d'Or-
feuille, furent abbés de l'abbaye de Saint-Jean d'.\ngelv.
savoir, G i raid us , depuis l'an 1376 jusqu'en 1408; et
Jean, depuis 1408 jusqu'en 1411; et Jeanne d'Orfeuille
fut abbesse de l'abbaye royale de Sainte-Croix de Poitiers
en 1416. Plusieurs princesses de la maison de Bourbon
lui succédèrent en cette dignité.
VI. Pierre d'Orfeuille, 1" du nom, chevalier, sei-
gneur de Foucaud , etc., ajoute:^ gentilhomme ordinaire
de la chambre du Roi, baron de Chizé, capitaine de cent
hommes d'armes ; fut nommé mestre de camp, par brevet
du 8 janvier i63o, et fut gratifié par le Roi, d'une pension
de deux mille quatre cents francs, â prendre en son
épargne, cela à cause des services rendus par ledit Pierre
d'Orfeuille, au roi Henri IV, pèredece prince. 11 fut inhumé
dans l'église de Sévret. Ajoute^ au nombre de ses enfants,
Elisabeth, mariée à François de Gain, seigneur d'A vailles,
et Louise, mariée à Jacques de Gréaulme.
VII. François d'ORFEuiLLE , chevalier, seigneur de
Foucaud, etc. // faut ajouter à son article, qu'il fut aide
des camps et armées du Roi, et commandant pour Sa
Majesté, en la ville de Courtray. Il se signala dans la guerre
de Flandre, ainsi qu'il parait par les lettres flatteuses que
lui écrivait Gaston, duc d'Orléans. Le Roi lui accorda, en
outre , une pension de trois mille francs. Il fut inhumé ,
avec ses ancêtres, dans l'église de Sévret.
55o
VIII. François d'Orfeuille, II* du nom, chevalier,
seigneur de Foucaud, etc., ajoute:{ fut capitaine au régi-
ment de Navarre, par commission du i8 décembre 1674.
Il fut, ainsi que son père, inhumé à Sévret.
IX. Pierre- François d'Orfeuille , chevalier , seigneur
de Foucaud, etc., ajoute^ qu'il passa capitaine dans le ré-
giment de Ghamilly.
PALYS , tome VIII, page 473, ligne 18, s'était fixé
auprès de lui, lise:{ se fixa auprès de lui. Pag. 479, lig. 5,
dans le cours de ses services, ajoute\ le, etc.
REGNAULD DE PARCIEU , tome IX , page 35,
ligne 26, aux armes, au lien de bande, lise:{ fasce.
ROCHAS, tome VIII, page 364, ligne 28, Marie-
Louise de Rochas, lise\ Marcelline de Rochas. Page 365,
ligne 3, d'Aubignau, lisez d'Aubignan. Même page, avant
les armoiries , nous avons omis de dire que cette autre
ramification des Rochas-Aiglun avait également eu pour
souche et pour auteurs, nobles André de Rochas, et Hélène
de Faulcon, dont il est fait mention aux pages 369 et 370
du W volume de cet ouvrage.
FIN DU NEUVIEME VOLUME.
TABLE DES FAMILLES
CONTENUES DANS CE VOLUM*:.
ABZAC. PtJge 53'j
ALBI. 444
J^LSACt. '.^37
^NGLADE itq
ANTIGNEUL. 44»
ARTHUYS. To^
AUTIÉ DE VILLEMONTÉE. tyi
AVARAV. 4 17
B
BACCAKAl". 3|5
BAGOU RT. 599
BARACÉ. 4*15
BASTIDE. 234
BAUDRY DES LOZIÈRE5 335
BEAUVILLÉ. 3:92
BEC DE LIÈVRE. ^^
BELLEGARDE la Forgue de). 44k
BELLECIZES. \^(
BERNON. ,0
BEZIADE D'AVARAY. 4,7
BINET DE JASSON. 33 1
552 TABLE DES FAMILLES.
BISSY. 327
BOISBRUNET. 440
BOISROT DE LA COUR. 409
BOISSIÈRE CHAMBORS (la). 540
BOUCHET (Langlois du). 352
BRANCAS. 355
BRÉZÉ. 446
B ROUSSEL. 443
BROVES. 479
C
CAR AMAN. 349
CARENCY. 217
CARR DE LUSANÇAY. 540
GARRÈRE. 541
CARREVILLE. . 340
CARRIÈRE. 541
CASSEUIL. 167
CASTEL-GAILLARD. 162
CESSIAT (de Glans de). 543
CHABREFY. 35o
CHAILLL 273
CHAMBORS. .{:V;{340
CHARBONNEL. (IIT^AÎ?
CHARPENTIER DE BEAUVILLE. 3^!i
CHASTEIGNIER. 3g 3
CHATELUS. .'IH7 408
CHAZERON. 177
CHESNEL DE LA HOUSSAYE. 43o
CHIMAY. 349
COCHEREL. 54.
COCKBORNE. 327
TABLE DES FAMILLBS. $53
COETLOGON. 24ÇJ
CORBERY. 413
COUR (BoisROT DE la). 40<>
CROIXDESAYVE(dela). 541
D
DANIEL. .541
DEDAUXDELINARET. 283
DORAT DE CHATELUS. 408
DORIVAL. 420
DUMAITZ DE GOIMPY.
tf
EQUESNE. : 443
ESCARS. / 193
ESPINCHAL. 537
ESTAINTOT (Langlois d' . 352
FARGUE DE BELLEGARDE i a . 44\
FOLLEVILLE. i^3
FORCALQUIER. : 365
FORTIA. ^73 et 542
FOURIER DEBACOURT. 399
FOURNIELS. 3. et 26
GAILLARD DE BACCARAT. 343
GASVILLE. ,89
SSj. 1 AOl.r. UE-O r A IM Il-L E/
•3.
GLANS DE CESSIAT.
ura^î
GOIMPY.
'44
GOUJON DE GASVILLE.
. . ■., -■ -189
GRAVE.
a Ha 7.]' 35
GRAVIER DE VERGENNES.
169
GUÈRE (la).
t3i
GUILHEN DE LAGONDIE.
543
H
HAMELINIÈRE.
• TAflOO
1 19
HAUTECLOCQUE.
4^
HAUTIER DE VILLEMONTÉE.
n'-^
HÉNIN-LIÉTARD.
337
HOUSSAYE(la).
430
JASSON.
JUSSAC.
KERBERIO.
KERGUELEN
■îîiAor^vjj
23 5
-H9
'ISAFORGUE.
LAGONDIE.
LAMOTE BARACÉ.
LANDEMONT.
LANGLOISDU BOUCHET.
LANNOY.
LESENS DE FOLLFiVILLE.
141
343
413
i3o
33'-'
3i
I 33
TABLfc: DES FAMILLES.
LIÉTARD.
LIGARDES(MoNTLEzuN dk),
LINARET.
LION. '
l-OZIÉRES (Baudry des).
LUBERSAC.
LUZANCAY.
333
385
i53
333
48.
340
M
MAILLE BREZE.
446
MARCOGNET.
■334
M ARGON.
:VK,^^4fii
MARMONT.
437
MASSON DE LA MOTTE.
478
MAUSSAC.
. f 37 et 549
xMÉJUSSEAUME.
25l
MESPLEX. 'A
436
MILLON.
'47
MIOMANDRE.
3'37
MOLLES.
16
MONNIER. '{•!)'-'
ajUAKij^ai
MONTLEZUN DE LIGARDES.
'••■•445
MONTRÉAL.
273
MORSAN.
\^
MOTTE (Masson de la^.
478
MOUSTIER.
57
MOYNEDE M ARGON ^ll,.
--"^ '^2
MURAT.
aODAlH'ltàî^
N
NANC.
XEUFVILLE DELA.
30
356 TABLE DES FAMILLES.
NOGUES DECASTEL-GAILLARD (du;
NOTTRET DE SAINT-LYS.
NUISEMENT.
O
162
240 et 549
242
ORFEUILLE.
Ï63 ei 54g
PAILLOT.
PALYS.
PANTIN.
PARCIEU.
PERUSSE D'ESCARS.
PILES.
POEZE (de la).
241
55o
1 19
3i
193
273
335
R
RAFELIS DE BROVES.
RAGUSE.
REGNAULD DE PARCIEU.
RICARD.
RICHARD.
RIOUFFE.
RIQUET DE CARAMAN.
ROCHAS.
ROCHELINES.
ROTHIACOB.
479
437
3i et 55o
i85
4i3
246
349
55o
4i5
248
SAINT-BONNET.
SAINT-CYR.
21:
33i
TABLK DES FAMILLES. Shj
SAINT-LÉGER. H^
SAINT-LYS. 240 et 549
SAINT-PARDOUX. 289
SARREMEJANE 27
SAYVE (DE LA Croix de) . ^41
SENONNES. 4«5
SERRES DE MESPLEX. 43i
SIMORRE 33i
SORET DE BOISBRUNET. 440
THORENC. 246
TOURVILLE. 480
TRAMECOURT. ' - i
TRENCAVFL. 444
V
URBAN. 273
VALLAUGARD. 441
VALLETEAU DE CHABREFV. 35o
VAUGUYON. 216
VERDELHAN. »
VERGENNES. 169
VIESSE DE MARMONT. 433
VILLARS. 375
VILLEMONTÉE. 172 ci 178
VILLÉON (delà). 442
VILLICY. 480
VILLODON. i53
558 TABLK DES FAMILLES.
w
WEISS. 44^
WERBIER. 44'
WUILLEMENOT. 56
FIN DE LA TABLE DKS FAMILLES.
CMATILLOX-SVR-sriNE. — IMPRIUgRlE t. CORMILLAC
LIBRAIRIE BACHELIN-DEFLORENNE
CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
NOBILIAIRE UNIVERSEL DE FRANCE
On ne peut souscrire au Nobiliaire universel de Saint-Allais
qu'à la condition de s'engager pour l'ouvrage complet.
Il paraîtra un demi-volume vers le i" et le i5 de chaque mois.
Les souscripteurs ne payeront qu'après réception de chaque
demi-volume le prix de 5 francs afférent à ce demi-volume, qui
devra nous être envoyé en un mandat sur la poste.
Les souscripteurs qui voudront payer d'avance le montant de
rouvrngc complet, qui sera publié en un an, auront droit à un es-
compte de 10 pour loo.
Ils n'auront donc qu'à nous adresser en un mandat, ou autre
valeur sur Paris, la somme de i8o francs.
\'ALEUR DE L'OUVRAGE
Voici déjà bien longtemps que le Nobiliaire universel de Saint-
Allais, complet, est devenu introuvable. Le seul exemplaire qui,
depuis plusieurs années, ait passé en vente publique, est celui de
la bibliothèque du comte de Lambilly qui a été vendu, en mars
1872, tout près de 1,000 francs.
Notre nouvelle édition /ac-simile et mieux exécutée que l'an-
cienne sera donc infiniment moins coûteuse et pourra être ac-
quise par tout le monde, ce qui ne peut avoir lieu en ce moment.
AVANTAGE OFFERT AUX SOUSCRIPTEURS NOBLES
Pour donner une idée de l'importance de l'ouvrage, il suffit de
rappeler qu'il contient les généalogies d'environ 2,5oo familles
VIVANTES. Les membres directs ou par alliances de ces familles
pourront gratuitement, en 3o lignes dans un ou plusieurs volumes
supplémentaires, compléter leur filiation généalogique jusqu'à ce
jour, ce qui a une grande importance axi point <le vue de l'usur-
pation des noms.
i:h ATILL0N-8UR-SEINE. — uirniMERiE e. cornu 1
es Saint-Allais, Nicolas
587 Viton de
S2 Nobiliaire unirersel de
1872 France
t.9
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY