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Full text of "Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume"

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7  6^^'' 

NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE   FRANCE 

ou  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES  MAISONS  NOBLES    DE   CE  ROYAUME 


M.    DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE    CONCOURS 

DE  MM.  DE  COURCELLES,  L'ABBÉ  DE  LESPINES,  DE  SAINT-PONS 

ET    AUTRES    GÉNÉALOGISTES    CÉLÈBRES 


TOME    NEUVIÈME 


l'RtUIERE     PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE    BACHELIN-DEFLORENNE 

3  ,     QUAI     MALAQUAIS,     3 

MDCCCLXXV 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE  FRANCE. 


IMPRIMERIE    DE    E.   CORiNILLAC 

A    CHATILLON-SUR-SEINE    (CÔTE-d'or) 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE    FRANCE, 

OU 

RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES     HISTORIQUES 
DES    MAISONS    NOBLES 

DE   CE   ROYAUME, 

Faisant  suite  au  Dictionnaire  de  la  Noblesse  de  France, 
qui  paraissait  avec  privilège  du  Roi,  avant  la 
révolution  ; 

Par   M.   DE  Saint-Allais,   auteur  des  Généalogies 
historiques  des  Maisons  souveraines  de  l'Europe. 


DIEU  ET  LES  BOURBONS. 


TOME    NEUVIEME. 


A    PARIS, 

Au  Bureau  du  Nobiliaire  universel  de  Franck, 
rue  de  la  Vrillière,  n°  lo. 


1i_éimprimé  en  i8y5. 

A    LA    LIBRAIRIE    B  ACH  ELIN  -  DEFLOR  ENN  E. 

?,  Qaai  Malaquais. 


es 


NOBILIAIRE    UNIVERSEL, 

OU 

RECUEIL  GÉNÉRAL     - 

DES    GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 
DES   MAISONS   NOBLES 

DE    FRANCE, 

Formant  les   matériaux  du  Dictionnaire   universel 
DE  LA  Noblesse. 


1  RAMECOURT  (de),  maison  illustre  et  d'ancienne 
chevalerie,  qui  paraît  avoir  donné  son  nom  à  la  terre  et 
seigneurie  de  Tramecourt,  en  Artois ,  qu'elle  possédait 
sur  la  fin  du  douzième  siècle,  époque  où  elle  florissait 
déjà  dans  cette  province. 

I.  Jean  de  Tramecourt  ,  I"'  du  nom  ,  chevalier  ,  sei- 
gneur de  Tramecourt,  vivait  vers  l'an  1200,  comme  il 
est  prouvé  par  les  titres  qui  existaient  aux  archives  de 
l'abbaye  d'Auchy-lez-Moines  ,  en  date  de  l'an  1220,  où 
il  est  qualifié  de  grand  bailli  d'Hesdin,  et  par  l'acte  de 
reconnaissance  du  don  qu'il  fit  à  Tabbaye  de  Cercamp, 
du  mois  d'août  1242,  où  il  est  qualifié  du  titre  de  miles, 
chevalier    (i).   Il  était  contemporain,  et   peut-être   frère  , 


(i)  L'acte  original  de  cette  donation,  que  possède  encore  la 
maison  de  Tramecourt,  qui  nous  a  été  mis  sous  les  yeux.  Ce  don, 
Eut  à  l'abbaye  de  Cercamp  par  Jean  de  Tramecourt,  chevalier, 
consistait  en  trois  mesures  de  terres.  Il  fut  reçu  par  Richard,  qui 
se  qualifie,  par  la  permission  divine  abbé  de  Blangy,  et  Robert, 
par  la  même  permission  et  la  mission  de  l'heureuse  Marie,  abbé 
de  Bosc. 


2  DE  TRAMECOURT. 

de  Guillaume  de  Tramecourt ,  chevalier,  bienfaiteur  de 
l'abbaye  du  Verger,  à  Arras,  en  i23i,  Jean  de  Trame- 
court  fut  père  de  : 

II.  Anselme  de  Tramecourt  ,  dit  le  Tranchant  ,  che- 
valier ,  seigneur  de  Tramecourt,  vivant  vers  l'an  1 246 , 
comme  il  appert  par  un  contrat  d^acquisition  du  fief  des 
Woires,  tenu  de  l'abbaye  de  Blangy,  et  par  la  fondation 
de  deux  obits,  que  lui  et  dame  Jehanne  de  Halloy,  son 
épouse ,  ont  fondés  dans  l'église  de  Tramecourt  ,  acte 
dans  lequel  ils  chargent  Guillaume,  leur  fils  aîné,  de  les 
faire  dire  à  perpétuité.  Ces  deux  obits  furent  fondés  l'an 
1297,  comme  il  consteparle  livre  de  Téglise  de  Trame- 
court. Leurs  enfants  furent  : 

I.*  Guillaume,  dont  l'article  suit; 

2.°  Pierre  de  Tramecourt  ,    chevalier  ,  seigneur   de 

Hondescotte-lez-Souchez ,    marié  avec    N de 

Courcelles.  Il  n'eut  qu'une  fille,  Péronne  de  Tra- 
mecourt, qui  épousa  Etienne  de  Renty,  chevalier, 
et  mourut  sans  postérité. 

III.  Guillaume  de  Tramecourt,  P'  du  nom,  écuyer , 
seigneur  de  Tramecourt,  épousa,  vers  l'an  i3o6,  Marie  de 
Crespieul ,  comme  il  appert  par  le  récépissé  du  dénom- 
brement de  son  fief  des  Woires,  tenu  de  l'abbaye  de  Blangy, 
et  par  la  fondation  que  lui  et  sa  femme  firent,  l'an  1348, 
de  deux  obits  dans  ladite  église ,  le  10  janvier,  acte  par 
lequel  ils  en  chargent  Jacques,  leur  fils  aîné,  comme  il 
conste  par  le  livre  de  ladite  église.  Il  fut  fait  prisonnier  à 
la  bataille  de  Crécy,  le  26  août  1346,  et  vendit  une  partie 
de  sa  terre  de  Tramecourt  à  Pierre,  son  frère,  pour  payer 
sa  rançon.  Ses  enfants  furent: 

i.°  Jacques,  dont  l'article  suit; 

2.'  Auchen  de  Tramecourt,  qui   fut  tué  dans  une 

rencontre  par  les   Flamands,  pour  le  service  du 

duc  de  Bourgogne. 

IV.  Jacques  de  Tramecourt  ,  I"  du  nom  ,  seigneur 
de  Tramecourt  en  partie  ,  vivait  en  i388.  Il  épousa  Jac- 
queline Quieret  ,  dame  d'Iverny  ,  fille  de  Hugues 
Quieret,  seigneur  de  Tours  en  Vimeu,  amiral  de  France, 
et  de  Blanche  de  Harcourt.  Il  donna  dénombrement  de  sa 
terre  de  Tramecourt   en  i388  ,  fit    l'acquisition  d'un  fief 


DE  TRAMECOURT.  3 

situe  à  Beialencourt,  en  1394,   et  ne  vivait  plus  en  iSpô. 
Ses  enfants  furent  : 

i  .•  Baudouin,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.°  Guillaume  de  Tramecourt ,  écuyer,  seigneur 
d'Iverny  et  de  Bacqucl,  qui  ayant  survécu  à  Bau- 
douin, son  aîné  ,  fut  héritier  de  Péronne  de 
Tramecourt,  sa  cousine,  et  épousa  Jacqueline  de 
Houchin.  11  eut  pour  fils  Pierre  de  Tramecourt, 
qui  s'allia  avec  Marie  d'Incourt.    De  ce  mariage 

naquit  N de  Tramecourt,  marié  i."  à  N de 

Luxembourg  ;  2."  avec  Jeanne  de  Monchy.  De  ce 
dernier  mariage  est  issue  Simonne  de  Tramecourt, 
qui  épousa  Jean  de  la  Foi^e,  écuyer,  seigneur 
d'Eps  et  de  Noyelles  ; 

[  qui  furent  du  nombre  des  i2t  gentils- 

3.°  Jean,         *      hommesprésentés  aux  Etats  d'Artois, 

4."  Renaud,  j      en  141 4  ;  ils   périrent  à  la  bataille 
^      d'Azincourt,  en  141 5  ; 

S."  N de  Tramecourt,   qui   fut  tué    à  la  même 

journée. 

V.  Baudouin  de  Tramecourt  ,  écuyer ,  seigneur  de 
Tramecourt  en  partie ,  épousa  Charlotte  de  Mailly  ,  3* 
fille  de  Robinet,  sire  de  Mailly.  Il  reçut  quittance  de 
relief  de  sa  terre  de  Tramecourt,  en  1396,  à  lui  échue 
par  le  trépas  de  Jacques,  son  père,  et  une  autre  quittance 
de  relief  du  fief  de  Beialencourt,  en  1402.  Il  fut  exempté, 
par  lenres  du  Roi  Charles  VI,  de  l'an  1410,  du  voyage 
auquel  les  gentilshommes  étaient  mandés,  reçut  un  rap- 
port en  1437  ,  et  ne  vivait  plus  en  1456.  Ses  enfiams 
furent  : 

I .»  Denis,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  N de  Tramecourt,  qui  fut  père  de  Jean   de 

Tramecourt,  écuyer  des  écuries  du  Roi,  qui  assista 
au  contrat  de  mariage  d'Antoine  de  Tramecourt, 
son  cousin,  en  1484. 

VI.  Denis  de  Trahecourt,  écuyer,  seigneur  de  Tra- 
mecourt en  partie,  de  Coupelle  et  d'Aubercourt  par  sa 
femme,  d'Iverny,  de  Bacquel  ,  etc.,  épousa  Gollani  de 
Grandsart,  fille  de  Bernard,  dit  l^ncelot ,  seigneur  de 
Grandsart,  et  de  Jeanne  de  Créqui.  11  reçut  une  quittance 
de  relief  de  sa   terre  de  Tramecourt,  à    lui   échue  par    la 


^,  DE  TRAMECOURT. 

mort  de  Baudouin,  son  père,  l'an  1456,  lit  le  dénom- 
brement de  son  fief  des  Woires  en  1464,  et  ne  vivait  plus 
en  1478.   Il  fut  père  de  : 

L'Antoine,  dont  l'article  suit; 

2."  JeandeTramecourt,  tué  à  la  bataille  de  Formose, 

en  1495,  au  service  du  Roi  de  France  Charles  VIII, 

sans  avoir  été  marié. 

VIL  Antoine  de  Tramecourt,  I"  du  nom  ,  seigneur 
dudit  lieu  en  partie  ,  d'Aubercourt  ,  de  Coupelle  , 
d'Iverny,  etc.  ,  releva  un  fief  à  lui  échu  par  la  mort  de 
Denis,  son  père,  en  1478,  tenu  de  madame  de  Saveuse, 
dame  de  Rollencourt  ;  transigea  avec  Pierre  Duflos,  à 
Saint-Pol,  en  1481;  épousa,  par  contrat  du  8  novembre 
1484,  Marguerite  de  Redis,  étant  assisté  par  Jean  dé 
Tramecourt,  son  cousin  issu  de  germain,  mourut  à  Ab- 
beville  en  1524,  et  fut  enterré  aux  Minimes  de  cette  ville. 
Il  avait  fondé  à  perpétuité,  dans  l'église  de  Tramecourt, 
tous  les  samedis,  une  messe  de  Notre-Dame.  Il  eut  pour 
fils  : 

VIII.  Jean  de  Tramecourt,  II'  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Tramecourt ,  d'Aubercout ,  de  Ledeghem  , 
d'Iverny,  de  Bacqueville,  de  Grandsart,  de  Coupelle,  etc., 
qui  fit  appréhension,  par  relief,  de  toutes  les  terres  à  lui 
échues  par  la  mort  d'Antoine,  son  père,  selon  les  quit- 
tances datées  de  1524,  i525  et  1526.  Il  épousa,  en  i528, 
Isabeau  de  la  Haye,  dame  de  la  Folie,  de  la  Prée,  de 
Levai,  etc.  ;  acquit  de  Jean  de  Senlis,  par  acte  passé  à 
Saint-Pol  en  i534,  la  partie  de  la  terre  de  Tramecourt 
qui  avait  été  vendue  par  Guillaume  de  Tramecourt,  I"  du 
nom,  comme  il  a  été  dit  plus  haur  ;  fonda  à  perpétuité, 
dans  l'église  de  Tramecourt,  la  messe  du  Saint-Sacrement, 
chaque  semaine,  et  mourut  l'an  1540.  Il  eut  pour  enfants, 
entr'autres  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Louis  de  Tramecourt,  chevalier,  seigneur  delà 
Prée,  marié  avec  Marie,  aliàs  Jacqueline  l'e 
Buissy,  dont  il  eut  trois  filles,  entr'autres  Isabeau 
de  Tramecourt  ,  dame  de  la  Prée  ,  mariée  avec 
François  Van  Hout,  sieur  de  Nieuwenhove,  de 
Zuythove,  etc.,  fils  de  Jean  Van  Hout  et  de  N.... 
de  Cornebuse,  dame  de  Zuythove  ; 


DE  TRAMECOURT.  5 

3. •  Jean    de    Tramecourt,   chanoine  de    Cassel;  il 
fondâtes  récolets  de  Hesdin  en  1610; 

4.»  Marie,  femme  de  Philippe  de  Hybert,  chevalier, 
seigneur  de  la  Motte  et  de  la  Vacquerie. 

IX.  Jean  DE  Tramecourt,  III'  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Tramecourt,  d'Aubercourt,  de  Coupelle,  etc., 
servit  avec  distinction  pendant  plus  de  cinquante  ans,  sous 
Charles-Quint  et  Philippe  II,  rois  d'Espagne;  fut  guidon 
de  la  compagnie  d'hommes  d'armes  du  seigneur  de  Nor- 
boque;  se  trouva  à  la  défaite  de  Tarmée  des  protestants 
d'Allemagne;  à  la  prise  du  duc  de  Saxe;  aux  batailles  de 
Granelingues  et  de  Saint-Quentin ,  et  fut  fait  chevalier 
à  cette   dernière  action.    Il  reçut  des  quittances  de    relief 

en  040  et  1541  ;   épousa,  l'an  iSôg,  N du    Wez,  dite 

de  Guines,  dame  de  Beaurepaire  et  de  Werchin,   et  mourut 
en  1 608,  laissant  de  son  mariage  : 

X.  Antoine  de  Tramecourt,  II*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Tramecourt,  d'Aubercourt,  de  Coupelle,  de 
Sanlis,  de  Werchin,  de  Beaurepaire,  du  Tailly ,  etc., 
marié,  par  contrat  du  14  avril  i6o5,  avec  Louis  de  Saint- 
Venant,  fille  de  Louis  de  Saint-Venant ,  chevalier ,  sei- 
gneur de  la  Cessoye,  et  de  Vielbiez  ,  de  la  maison  de 
Wavrin  de  Saint- Venant,  dont  était  Robert  de  Wavrin, 
chevalier  ,  sire  de  Saint-Venant  ,  maréchal  de  France 
en  1346.  Ledit  Antoine  fut  créé  chevalier  par  lettres  d'Al- 
bert ,  archiduc  d'Autriche  ,  données  à  Bruxelles ,  le 
I*'  septembre  1612,  en  récompense  de  ses  services  mili- 
taires et  de  ceux  de  ses  prédécesseurs.  Il  apf)ert  par  ces 
lettres,  qu'Antoine  de  Tramecourt  s'arma  à  ses  frais  et 
servit  avec  quatre  chevaux,  aux  sièges  et  batailles  de  Dou- 
lans,  de  Cambray,  de  Calais,  d'Ardres,  au  voyage  d'A- 
miens, et  en  plusieurs  autres  occasions  ,  servant  dans  la 
compagnie  d'hommes  d'armes  du  comte  de  Solre ,  en 
qualité  de  guidon,  puis  d'enseigne.  Ces  lettres  portent 
que  ceulx  d'icelle  famille  de  Tramecourt,  ont  possédé  la- 
dite terre,  et  porté  pour  armes,  (ïdiV^tm,  à  la  croix  ancrée 
de  sable  ;  qu'ils  sont  cognus  dans  le  pays  d' Artois  estre 
d'ancienne  noblesse  militaire,  ayant  plusieurs  d'yceulx  esté 
honorés  du  grade  de  chevalerie, si  comme  entre  aultres  messire 
Anselme  de  Tramecourt,  dict  Tranchant,  qui  vivait  l'an 
I  2  36,  ef  Pierre,  sire  du  dit  Tramecourt  et  de  Hondescotte- 
ley^Souche\,  tic...  QuePeronnede  Tramecourt,  damoisel le 


6  DE  TRAMECOURT. 

dudit  lieUypar  lettres  de  1456,  est  qualifiée  telle  avec  préno- 
mination de  noble  et  puissante  damoiselle  ;  estant  ledit  sei- 
gneur Antoine  de  Tramecourtjssuen  ligne  directe  et  légitime 
dudit  messire  Anselme  de  Tramecourt,  dit  Tranchant,  et  de 
dame  Jehanne  de  Holloy,  sa  compagne,  etc.  ,  etc.  Ses 
enfants  furent  : 

j.»  François,  mort  sans  alliance,  capitaine  d'une 
compagnie  de  200  hommes  d'infanterie  wa- 
lonne; 

3.°  Philippe,  )  ,  .  , 

3/  Charles      \  ^^^^^  ^^"^  postente; 

4.°  Georges,  dont  l'article  suit; 

5.°  Quatre  filles. 

XI.  Georges  de  Tramecourt  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Tramecourt,  de  Werchin,  de  Beaurepaire,  de  Ran- 
sart,  du  Tailly,  etc.,  épousa:  1 ."  Françoise  de  Hénin, 
dont  il  n'eut  point  d'enfants,  fille  de  messire  Henri  de 
Hénin,  vicomte  de  Dubroucq,  bailli-général  de  la  châ- 
tellenie  de  Lille;  2°  le  2  août  1660,  Catherine-Philip- 
pine de  Woght,  fille  de  messire  Jacques  de  Woght, 
chevalier,  seigneur  de  Zonebeck.  Il  eut  de  ce  mariage 
deux  fils  et  quatre  filles,  entr'autres  : 

i."  François-Joseph,  mort  sans  avoir   été  marié; 
2."  Alexandre  -    Georges  -  Joachim,   dont    l'article 

suit  ; 
3.' N...  de  Tramecourt ,  mariée    au  seigneur  comte 

de  Rhunes; 
4.°  Françoise  de  Tramecourt,  femme  de    N...   Des- 
/  clebes,  vicomte  de  Sebourg  ; 

5."  Deux   demoiselles.    Tune  chanoinesse  d'Estrun, 

et  Vautre  d'Avenues. 

XII.  Alexandre  -  Georges-Joachim  DE  Tramecourt,  che- 
valier, seigneur  de  Tramecourt,  de  Werchin,  de  Beau- 
repaire ,  épousa,  le  20  juin  1709,  Marie-Isabelle-Jac- 
queline  de  Bethune  de  Penin  ,  fille  de  messire  Adrien- 
François  de  Bethune,  chevalier,  comte  de  Saint- Venant, 
et  de  dame  Marie-Madelame-Gille-Dominique  de  Lierres, 
comtesse  de  Saint- Venant.  Il  eut  de  ce  mariage  deux  fils 
et  deux  filles,  entr'autres  : 

i."  Antoine- François-Léonard  de  X^amecourt,  ma- 
rié avec  Isabelle-Louise-Francoise-de-Paule  de 
Thienncs  de  Roubeck,  dont  il  a  eu  plusieurs  en- 
fants morts  en  bas  âge  ; 


DE  TRAMECOURT.  » 

2."  François-Eugène- Léonard,  qui  suit  ; 
J."  Marie  -  Madelaine    de    Tramecourt  ,    épouse    de 
N marquis  d'Assignies. 

XIII.  François- Eugène-Léonard  dk  Tramecourt,  che- 
valier, seigneur  de  Tramecourt,  de  Werchin,  d'Azin- 
court  ,  de  Sanlis  ,  de  Beaurepaire  ,  etc.  ,  chevalier  de 
l'ordre  roval  et  militaire  de  Saint-Louis ,  capitaine  au 
régiment  du  Roi,  infanterie,  épousa,  par  contrat  du 
29  janvier  1765,  Marie  -  Anne  -  Josephe  de  Nedonchel, 
fille  de  messire  Denis-Georges  de  Nedonchel,  vicomte 
de  Staple,  comte  de  Brouay,  et  de  dame  Marie-  Anne  -  Jo- 
sephe de  Douay ,  dame  de  Barolle  ,  de  Bussy  ,  etc .  De 
ce  mariage  sont  issus  ; 

1 ."  Georges  -  Léonard  -  Bonaventure  ,  dont  l'article 
suit  ; 

2.'  Adrien  -  Eugène-Léonard  de  Tramecourt ,  cheva- 
lier de  Malte,  ancien  officier  au  régiment  du 
Roi ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  marié  i.°  avec  demoiselle  Ferdinande  de 
Beaufort  ;  2"  avec  demoiselle  Blanche  -  Henriette 
Charlotte  des  Escotais  ,  fille  de  Louis-Jacques  -  Ro- 
land ,  comte  des  Escotais  ,  et  de  Marie-Louise- 
Françoise  de  Plas  ; 

3."  Marie  -  Albert  -  Eugène  -  Régis  de  Tramecourt , 
chevalier  de  Malte,  admis  le  3o  mars  1775,  ma- 
rié avec  Louise  de  Brandt  de  Galametz ,  fille  du 
comte  de  ce  nom ,  dont  il  a  quatre  fils  et  une 
fille  encore  en  bas  âge  ; 

4.°  Marie-Alexandre  -  Eugène- Léonard  de  Trame- 
court ,  chevalier  de  Malte,  admis  le  3o  mars  1776  , 
marié  avec  Honense  de  Brandt  de  Galametz, 
soeur  de  la  précédente. 

XIV.  Georges  -  Léonard  -  Bonaventure,  marquis  de 
Tramecourt  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Tramecourt  ,  de 
Werchin  ,  d'Azincourt  ,  du  Vielbiès ,  ancien  officier 
au  régiment  du  Roi  ,  infanterie ,  chevalier  de  l'ordre 
roval  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  membre  de  la  chambre 
des  députés  en  i8i5  ,  pour  le  département  du  Pas-de-Ca- 
lais ,  a  épousé  ,  par  contrat  du  22  mars  1791  ,  Marie- 
Emilie-Eugène-Ernesti ne-Françoise- Josephe  de  Bethune  , 
sa  cousine  issue  de  germaine ,  ancienne  chanoinesse  du 
chapitre  noble  de  Maubeuge;  fille  de  messire   Adrien-Jo- 


8  VERDELHAN. 

seph  -  Guislain  de  Bethune  ,  chevalier  ^  comte  de  Bethune 
et  de  Saint- Venant ,  vicomte  de  Lierres  ,  baron  de  Berne- 
ville  ,  seigneur  de  Penin  ,  etc.  ,  maréchal  des  camps  et 
armées  du  Roi ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  et  de  dame  Marie-Josephe-Françoise,  com- 
tesse de  Galon  ne- Ricouart. 

Armes  :  D'argent ,  à  la  croix  ancrée  de  sable  . 


VERDELHAN  (i) ,  seigneurs  de  Merveillac ,  deSarreme- 
jane  ,  des  Molles ,  de  Saint-Germain  de  Galberte  ,  de  la 
Garde ,  de  la  Bessede ,  du  Poujol  ,  des  Fourniels ,  etc.  , 
en  Languedoc ,  en  Gévaudan  ,  en  Gascogne  et  en  Bour- 
bonnais. 

Cette  famille  ancienne  ,  dans  l'ordre  de  la  noblesse ,  est 
divise'e  aujourd'hui  en  deux  branches  ;  celles  des  seigneurs 
des  Molles  et  des  seigneurs  des  Fourniels  ,  issues  toutes 
les  deux  incontestablement  de  la  même  tige  que  les  sei- 
gneurs de  Merveillac ,  éteints  depuis  plus  d'un  siècle , 
et  par  lesquels  on  commencera  cet  article. 

I .  Pierre  Verdelhan  [Petrus  Verdelhani) ,  seigneur 
de  Merveillac ,  du  chef  de  sa  seconde  femme,  demeurait 
au  lieu  de  Condoulons ,  paroisse  de  Saint-Jean  de  Cham- 
bon  de  Dese  ,  et  e'tait  marié  avec  Agnès  de  Condoulons  , 
le  21  juin  iSyô  ,  date  d'un  hommage  noble  qu'il  rendit  à 
noble  et  discret  homme  Raimond  d'Aulanhet  (de  Arlan- 
heto)  damoiseau,  comme  chargé  de  procuration  de  ma- 
gnifique et  egrege  homme  messire  Angli  Grimoard  ,  fils 
de  messire  Guillaume  Grimoard  ,  chevalier ,  seigneur 
de  Grisac  de  Bellegarde  et  de  la  baronnie  de  Verfeuil  , 
savoir ,  de  plusieurs  biens ,  qu'il  tenait  dudit  sieur  de 
Grisac  ,  en  fief  franc  et  honoré ,  consistans  dans  des  cen- 
sives  à  prendre  sur  des  terres   que  feu    Pierre  Verdelhan, 


(i)  Ce  nom  est  écrit  dans  les  titres  de  diverses  manières;  on 
y  lit  Verdaihan,  de  Verdcillan,  de  Verdeilhan,  Verdelhain,  de 
Verdelhan,  Verdelhian,  de  Verdelhian,  Verdelian,  Verdelihan, 
Vcrdellan  et  Verdilhan,  mais  plus  communément,  et  presque 
toujours  Verdelhan;  aussi  les  deux  branches  s'accordent-elles 
pour  l'orthographier  ainsi. 


VERDELHAN.  g 

du  lieu  de  Maimin,  paroisse  de  Saint-Maurice  de  Vanta- 
Ion,  tenait  de  lui  ,  dans  ledit  mas  de  Maimin  ,  et  sur 
d'autres  terres  que  possédait  Agnès  Verdelhan  (Verdel- 
hana),  femme  de  Bernard  Crespin  aliàs  Costeplane.  Cet 
acte  passé  au  lieu  de  Condoulons  ,  dans  la  maison  (in 
hospicio)  de  ladite  Agnès  de  Condoulons;  il  fut  marié 
en  secondes  noces  avec  Tiburge  d'Espinasson  ,  fille  de 
noble  Pierre  d'Espinasson,  damoiseau ,  seigneur  de  Mer- 
veillac ,  et  d'Hermende  d'Anduze  ,  dite  de  Merveillac  , 
qui  était  fille  de  Guillaume  d'Anduze,  dit  de  Mer\'eillac  , 
vivant  le  7  février  i3io,  et  du  chef  duquel  Pierre  d'Espi- 
nasson avait  eu  cette  terre.  Pierre  de  Verdelhan  eut  de 
cette  seconde  alliance  : 

I .°  Pierre  Verdelhan,  dont  l'article  suit  ; 

2.'*  Etienne  Verdelhan,  qui  a  formé  la  branche  des 

seigneurs    de    Sarremejane ,    rapportée    en     son 

rang. 

II.  Noble  et  discret  homme  Pierre  Verdelhan  ,  qua- 
lifié ainsi  dans  un  acte  du  14  mars  144.3,  fut  aussi  sei- 
gneur de  Merveillac,  du  chef  de  sa  mère;  on  ne  sait  si 
ce  fut  lui,  ou  Pierre  Verdelhan,  son  père,  qui,  demeu- 
rant au  lieu  de  Merveillac,  dans  la  paroisse  de  Saint-Pri- 
vat  de  Valleiongue,  au  diocèse  de  Mende,  reçut  un  acte 
de  reconnaissance  de  Raymond  de  Légal  {de  Eguali)  , 
le  17  octobre  1409;  savoir,  de  plusieurs  cens  que  celui-ci 
tenait  de  lui,  en  fief  franc  et  honoré,  à  cause  de  certaine 
acquisition  que  ledit  Pierre  Verdelhan  avait  faite  de  noble 
Pons  de  la  Garde  [de  Garda]  ,  damoiseau;  mais  il  est 
très-certain  que  c'est  lui  que  regarde  un  hommage  noble, 
qu'il  rendit,  le  24  mai  1435,  àmagnifiqueet  puissant  homme 
Grimoard  Grimoard,  damoiseau,  seigneur  des  châteaux  de 
Grisac  de  Bellegarde  et  de  la  baronnie  de  Verfeuil,  pour 
ce  qu'il  tenait  dudit  seigneur  ,  en  fief  franc  et  honoré , 
consistant  entr'auires  choses,  dans  sa  seigneurie  ,  située 
au  mas  de  Merveillac,  et  confrontant  les  terres  d'Etienne 
Verdelhan,  son  frère;  il  est  nommé,  dans  cet  acte, 
Petrus  Verdelhanus,filius  Pétri  Verdelhani  ;  on  le  trouve 
encore  qualifié  noble  ei  discret  homme  inobili  et  discreto 
viro),  dans  un  hommage  que  lui  rendit,  le  1 1  septembre 
1445  ,  le  nommé  Guillaume  Sabi  ,  de  ladite  paroisse  , 
pour  des  terres  qu'il  tenait  sous  sa  directe  seigneurie;  il 
tut  père  de  Pierre  Verdelhan,  qui  suit. 


10  VERDELHAN. 

III.  Pierre  Verdelhan  ,  seigneur  de  Merveillac,  est 
qualifié  damoiseau  ,  dans  un  îiommage  qu'il  rendit ,  le 
i"  mars  1448,  à  haut  et  puissant  homme  messire  An- 
toine Grimoard  ,  seigneur  des  châteaux  de  Grisac  de 
Bellegarde,  et  de  la  baronnie  de  Verfeuil,  à  moins  que  , 
cet  acte  ne  regarde  Pierre  Verdelhan  ,  son  père;  il  pa- 
raît aussi  avec  la  qualité  de  noble  et  discret  homme  {no- 
bili  et  discreto  viro),  dans  un  autre  acte,  du  14  mars 
1443,  où  il  est  nommé  avec  son  père,  qui  y  a  la  même 
qualité,  et  il  est  vraisemblable  que  c'est  à  lui ,  sous  le  nom 
de  noble  Pierre  Verdelhan,  du  lieu  de  Merveillac  {nobili 
Petro  Verdelhani,  mansi  de  Marvelhaco) ,  que  le  nommé 
Pierre  d'Or  du  Soiier  [de  Soliero) ,  de  la  paroisse  de 
Saint-Privat  de  Vallelongue,  fit  une  vente,  le  25  avril 
1467,  pour  laquelle,  ledit  Pierre  Verdelhan  lui  fit  une 
obligation  de  la  somme  de  douze  livres  tournois,  par  acte 
du  même  jour,  dans  lequel  il  est  qualifié  [{nobilis  vir  Pe- 
trus  Verdelhani)  ,  qualité  qu'on  lui  trouve  encore  dans 
une  ordonnance  rendue,  le  27  avril  suivant,  par  noble 
homme  Raymond  de  Ladilhe  ,  bailli  de  Grisac,  par  la- 
quelle ce  juge  enjoignit  à  Antoine  Pin,  de  faire  hommage, 
audit  noble  Pierre  Verdelhan  ,  des  terres  qu'il  tenait  de 
lui.  Serait-ce  encore  lui  qui,  sous  le  nom  de  noble  Pierre 
Verdelhan  (  nobilem  Petrum  Verdelhani  ) ,  fit  un  com- 
promis, le  2  3  août  1467,  avec  Jean  Fournier  [Forneri)  , 
au  sujet  de  quelques  censives  qu'il  prétendait  que  celui-ci 
devait,  pour  des  terres  qu'il  tenait  sous  sa  directe  seigneu- 
rie, par  lui  acquise,  par  ses  antécesseurs^  de  noble  Pierre 
Bernard;  cependant,  on  présume  que  son  père  pouvait 
encore  vivre  alors,  celui-ci  étant  nommé,  dans  un  acte 
du  5  juillet  1468,  Pierre  Verdelhan  le  jeune,  du  mas  de 
Merveillac,  ce  qui  ferait  croire  qu'effectivement  il  était 
encore  vivant,  à  moins  que  ce  Pierre  Verdelhan  le  jeune 
ne  fût  un  autre  enfant  de  Pierre  Verdelhan,  auteur  du  se- 
cond degré;  l'un  de  ces  deux  Pierre  Verdelhan,  père  ou 
fils,  paraît  encore,  avec  la  qualité  de  noble,  dans  un  acte 
du  4  septembre  1469,  et  avec  celle  de  noble  homme, 
dans  un  autre  acte  du  14  novembre  suivant;  Pierre  Ver- 
delhan, auteur  de  ce  troisième  degré  ,  mourut  avant  le 
29  mars  i5o8.  On  n'a  point  eu  connaissance  de  l'alliance 
qu'il  fit;  mais  il  est  prouvé  qu'il  eut  un  fils,  nommé 
Jacques  Verdelhan,  dont  on  va  parler, 

IV.  Jacques    Verdelhan  ,   seigneur  de    Merveillac  ,  est 


VERDKLHAN.  II 

nommé  dans  deux  hommages  que  lui  rendirent,  le  29 
mars  i5o8,  les  nommés  Jean  Coste  et  François  Privât, 
habitants  de  la  paroisse  de  Saint-Julien  des  Points,  au 
diocèse  de  Mende,  pour  les  biens  qu'ils  tenaient  sous  sa 
directe  seigneurie;  et  il  est  dit,  dans  ces  deux  actes,  tils 
de  Pierre  Verdelhan  (  filio  Pétri  Verdelhani  ),  ainsi  que 
dans  un  autre  hommage,  du  5  avril  suivant,  que  lui 
rendit  Jean  Pelegrin  [  Peligrini  ),  pour  les  biens  qu'il  pos- 
sédait sous  sa  directe  seigneurie ,  et ,  entr'autres  ,  de 
partie  dune  pièce  de  terre,  dont  l'autre  partie  était 
tenue  par  le  prieur  de  Saint-Gilles  de  Portes,  suivant  une 
convention  faite,  le  19  août  1437,  entre  Pierre  Ver- 
delhan, aïeul  dudit  Jacques,  et  vénérable  et  religieuse 
personne  messire  Pierre  de  Castanet,  religieux  au  monas- 
tère de  Sauve,  et  prieur  de  ladite  église  de  Saint-Gilles 
de  Portes  ;  il  se  dit  encore  fils  de  feu  Pierre  (  Jacobiis  Ver- 
delhani, jilius  Petri  condam  vtandi  de  Marvelhaco  ;,  dans 
une  reconnaissance  qu'il  fit,  à  l'abbé  de  Sendras,  le  26 
juillet  i5i3,  de  plusieurs  biens  qu'il  tenait  de  ladite  ab- 
baye de  Sendras  ;  il  avait  épousé  Jeanne  Alègre,  qu'il 
institua  son  héritière  universelle,  par  le  testament  qu'il 
fit,  le  29  novembre  1564,  par  lequel  il  voulut  être  en- 
terré au  cimetière  de  Saint-Privat  de  Vallelongue,  dans 
le  tombeau  de  ses  prédécesseurs  ;  par  cet  acte,  il  nomma, 
dans  Tordre  suivant,  tous  les  enfans  qu'il  eut  de  son  ma- 
riage, et  substitua  ses  biens  à  Pierre  Verdelhan,  son  troi- 
sième fils  :  ou  bien  à  celui  qui  serait  héritier  ou  héritière 
de  Merveillac  et  les  siens  : 

i."  Jean  Verdelhan,  vivant  en  1564; 

2.*  Antoine  Verdelhan,  dont  l'article  suit; 

3."  Pierre  Verdelhan  : 

4."*  Madelaine; 
5.°  Catherine; 
6.°  Antoinette  ; 
7.»  Alys  ; 
8.*  Françoise, 

Elles  étaient  mariées,  à  ce  qu'il  parait,  lors  du  testa- 
ment de  leur  père  qui  leur  légua,  à  chacune,  la  somme 
de  cinq  sous,  outre  leur  dot. 

V.  Noble  Antoine  Vkrdelhan,  écuyer  de  Merveillac, 
est    nommé  Antoine   de  Marvelhac,  seigneur  dudit  lieu. 


12  VERDELHAN. 

dans  un  mandement,  donné  par  le  sénéchal  de  Beau- 
caire  et  de  Nîmes,  le  29  janvier  iSyy,  au  premier  ser- 
gent, requis  pour,  sur  l'exposé,  que  ledit  seigneur  de 
Merveillac  avait  fait,  qu'il  avait  plusieurs  emphitéotes  et 
tenanciers,  tenant  plusieurs  pièces  et  propriétés  mou- 
vantes de  sa  directe  et  seigneurie  qui  refusaient  de  le 
reconnaître,  et  de  lui  payer  les  lods,  censives,  arrérages, 
et  autres  devoirs  seigneuriaux,  faire  commandement  aux- 
dits  emphitéotes,  de  payer  lesdits  censives  et  devoirs  sei- 
gneuriaux ;  ce  fut  apparemment  en  conséquence  qu'il  re- 
çut un  hommage,  le  11  janvier  iSyS,  de  deux  habitants 
de  la  paroisse  de  Saint-Privat  de  Vallelongue,  pour  plu- 
sieurs pièces  de  terre  que  ceux-ci  possédaient  sous  sa  directe 
seigneurie,  juridiction  moyenne  et  basse,  mère  mixte  et 
impère;  il  est  dit,  dans  cet  acte,  successeur  universel  de 
feu  noble  Pierre  d'Espinasson  et  Pierre  Verdelhan,  sei- 
gneurs dudit  Marveilhac  (  Merveillac  j.  Le  2  5  juin  sui- 
vant ,  Jacques  Pascal  reçut  un  commandement ,  pour 
payer  audit  seigneur  de  Merveillac,  les  censives  annuelles 
et  perpétuelles  qu'il  lui  devait,  par  les  fiefs,  terres  et 
possessions  qu'il  tenait  de  lui,  au  lieu  de  Merveillac,  et 
sous  sa  directe  seigneurie  et  juridiction,  ainsi  que  tout 
autre  droit  seigneurial  qui  lui  appartenait,  comme  il 
était  porté  par  les  anciennes  reconnaissances  faites  par  les 
prédécesseurs  dudit  Pascal  ,  aux  prédécesseurs  dudit 
Merveillac,  savoir,,  à  noble  Pierre  d'Espinasson,  ancêtre 
dudit  seigneur  de  Merveillac,  le  20  avril  iSSy,  et  le  3o 
mars  141 1,  et  à  Pierre  Verdelhan,  bisaïeul  dudit  sieur 
de  Merveillac,  le  25  juillet  1425,  et  faute  de  ce,  ledit 
sergent  saisit  plusieurs  pièces  de  terre ,  les  confrontans 
desquelles  étaient,  entr'autres,  Pierre  Verdelhan  et  An- 
toine Verdelhan  ,  successeurs  et  biens  tenans  desdits 
Pierre  d'Espinasson  et  Tiburge,  sa  fille,  et  Pierre  Ver- 
delhan, son  mari,  et  encore  ledit  Pierre  Verdelhan,  biens 
tenant  de  ladite  Tiburgis  d'Espinasson  ;  il  obtint,  le  18 
novembre,  une  sentence  du  présidial  de  Nîmes,  par  la- 
quelle, après  avoir  vu  deux  reconnaissances  faites,  de 
Pierre  d'Espinasson,  du  lieu  de  Merveillac,  le  20  avril 
1357  et  le  3  mars  141 1,  une  autre  reconnaissance  faite 
à  Pierre  Verdelhan,  au  nom  de  sa  femme,  dudit  lieu  de 
Merveillac,  le  25  juillet  1420,  et  encore  une  autre  recon- 
naissance faite  par  Dandon  Pascal  à  Jacques  Verdelhan, 
dudit  lieu  de  Merveillac,  le   7  avril  i525,  ladite  cour  dé- 


VERDELHAN.  l3 

clara  ledit  sieur  de  Merveillac,  seigneur  direct  des  pièces 
et  propriétés  désignées  dans  cette   reconnaissance  faite  par 
ledit  Dandon  Pascal  audit  Jacques  Verdelhan,   à  l'occasion 
d'une  pièce    de  terre  qu'il  avait  au  mas  de   Merveillac  , 
confrontant ,   au    couchant ,   avec    les    terres    de   Vinsens 
Verdelhan;    il    transigea,    le    22   décembre    i58i  ,    avec 
Jacques  et  Robert  Pascal    père  et  fils,   à  l'occasion  d'une 
surprise    que    Dandon     Pascal  ,   leur  père ,   avait  faite  à 
Jacques    Verdelhan,    son    père,  en  lui  faisant  passer  ins- 
trument de  réduction   des  censives  qui  avaient  été  payées 
par  les  prédécesseurs  dudit  Pascal  audit  Jacques  Verdelhan 
et  à  ses  ancêtres,   feu   Pierre  d'Espinasson  et   Pierre    Ver- 
delhan,  en  date  du  7   avril    i525;  par    cet    acte,   lesdits 
Jacques    et    Robert    Pascal  convinrent  de    donner,    audit 
seigneur    de    Merveillac,   une  reconnaissance   plus    fidèle, 
et  entr'autres    choses  ,    d'une  pièce    de    terre  confrontant 
avec  les  terres    de    Pierre    Verdelhan,    qui  appartenait  à 
Pierre  d'Espinasson   et  Tiburgis,  sa   fille,   et    étaient  alors 
tenues,   par  Anthoine    Verdelhan  de  Sarremejane  ;     plus, 
encore,   d'une    autre  pièce  de  terre,  confrontant  celle   de 
Pierre    de  Verdelhan,    dudit    lieu  de   Merveillac  ,  succes- 
seur en  partie  desdits  d'Espinasson  et   Tiburgis,    sa   fille, 
et  alors   possédée  aussi    en   partie  par  autre  Pierre  Verdel- 
han ;   plus  encore,  d'une  autre  pièce  de  terre  confrontant 
celle    de    Verdelhan   de  Sarremejane ,   successeur    de    feu 
Etienne    Verdelhan   et    de    Pierre    Verdelhan  ,    et  enfin, 
d'une  autre   pièce  de  terre  assise,  comme  les  précédentes, 
audit  lieu  de    Merveillac,  confrontant   les  terres  de    Mar- 
guerite   Verdelhan,  qui    avaient  appartenu    audit    Pierre, 
par  acte  du  lendemain   23  décembre  de  ladite  année   i58i, 
passé  en    présence    de    Pierre     Verdelhan  de    Marvelhac, 
vraisemblablement  son  frère  ;  Jacques  et   Jean  Pages  père 
et  fils,    de  ladite  paroisse  de    Saint-Privat,   lui    donnèrent 
en  sa  qualité  de    seigneur  de  Merveillac,    et  comme  suc- 
cesseur -de  feu    Pierre  d'Espinasson,   Pierre  Verdelhan  et 
Thibous,  sa  femme,  et  de  Jacques   Verdelhan,   son   père, 
une    reconnaissance  de  plusieurs    pièces    de    terre    assises 
audit  lieu  de  Merveillac,    suivant  les  reconnaissances  pas- 
sées   en   faveur  dudit    Pierre    d'Espinasson    et  de  Pierre 
Verdelhan,  prédécesseur  dudit    Antoinej  par  acte    du  20 
avril    1357  et  autres.    Le  12  juillet   i586,  il  reçut  encore 
un    pareil  acte  de   reconnaissance    d'Antoine   Nouvel,  de 
ladite  paroisse  de  Saint-Privat,    d'une  pièce   de  terre  as- 


I^  VERDELHAN. 

sise  aux  appartenances  du  mas  de  la  Ribe  les  Castanet,  en 
sa  même  qualité  de  seigneur  de  Merveillac,  et  comme 
successeur  de  Guillaume  d'Anduze  ,  dit  de  Marveillac, 
d'Hermende  de  Marveillac  ,  sa  fille,  femme  de  Pierre 
d'Espinasson  et  de  Thibous  d'Espinasson,  leur  fille,  femme 
de  Pierre  Verdelhan,  du  lieu  de  Marveillac;  ledit  Antoine 
Verdelhan  était  déjà  licencié  en  droit,  lors  du  testament 
de  son   père,  et  prit  ce   titre  jusqu'à  sa  mort.  Il  fut  marié 

deux  fois;  la  première,  avec   N ,    et  la  seconde,    par 

contrat  du  3o  juin  i563,  avec  Marguerite  Peredes,  morte 
avant  le  14  août  i5y3,  fille  du  sieur  Antoine  Peredes, 
du  lieu  de  Saint-Etienne  de  Valfrancisque,  était  encore 
vivant  le  8  juin  iSpg,  et  mourut  avant  le  18  août  )6o3. 
Ses  enfants  furent. 

Du  premier  lit  : 

1 .°  André  Verdelhan,  qui  suit. 

Du  second  lit  : 

2.°  Jacob  Verdelhan,  écuyer,  seigneur  de  Merveil- 
lac  ,  qui  vendit,  par  acte  du  7  juin  1599,  ^ 
M®  Jean  du  Puy,  praticien  du  lieu  de  Saint-Etienne 
de  Valfrancisque,  une  censive  que  celui-ci  payait, 
et  dans  cet  acte  il  est  nommé  monsieur  maître  Ja- 
cob Vardelhan,  écuyer,  seigneur  de  Merveillac , 
fils  émancipé  de  monsieur  maître  Antoine  Ver- 
deilhan,  licencié  es  droits,  juge  en  la  cour  or- 
dinaire de  Saint- Etienne  de  Valfrancisque;  fit 
faire  un  procès-verbal  le  18  août  i6o3,  à  l'occa- 
sion de  plusieurs  contrats  concernant  la  seigneurie 
et  juridiction  de  Merveillac  ,  que  feu  monsieur 
maître  Antoine  Verdelhan  son  père,  es  droits  li- 
cencié avait  passés,  et  dont  il  désirait  avoir  des 
extraits  pour  la  conservation  de  sa  dite  seigneu- 
rie de  Merveillac ,  et  à  l'occasion  de  plusieurs 
procès  qu'il  avait  en  la  sénéchaussée  de  Nîmes; 
dans  cet  acte  il  est  qualifié  monsieur  maître 
Jacob  Verdelhan,  docteur  es  droits,  seigneur  de 
Merveillac  :  outre  ces  qualités  on  lui  trouve  en- 
core celle  de  lieutenant  en  la  judicature  royale 
d'Aigue-Morte  dans  une  ratification  qu'il  fit  le 
2  janvier  1607,  d'une  acquisition  faite  par  messire 
Jean  Rovière  ,  notaire  royal  de  Saint-Privat  de 
Vallelongue,  de  Privât   Pascal,  de  la  susdite  pa- 


VERDEI.HAN.  l5 

roisse,  savoir:  d'une  pièce  de  terre,  mouvante 
de  la  directe  seigneurie  du  dit  sr'igneur  de  Mer- 
veillac,  dont  le  dit  Jean  Rovière  lui  donna  sa  re- 
connaissance ;  il  épousa  demoiselle  Susanne 
d'Isarn,  qui  devint  veuve  avant  le  21  décembre 
i63o,  et  monrut  avant  le  26  janvier  i658. 
3.'  Pierre  Verdelhan,  ecuyer,  qui  est  ainsi  qualifié  dans 
une  obligation  de  la  somme  de  180  écus,  qu'il  fit 
le  28  mai  iSpS,  à  Pierre  Baireau,  écuyer,  de  la 
ville  du  Vigan,  qui  lui  avait  vendu  un  cheval 
pour  faire  la  guerre  pour  le  service  du  Roi  ,  on 
le  croit  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  des 
Molles  rapportés  ci-après. 

VI.  Noble  André  Verdelhan,  seigneur  de  Merveillac, 
demeurant  à  Saint-Maurice  de  Vantalon,  diocèse  d'Uzès, 
fit  un  accord  le  21  décembre  i63o,  avec  messire  Antoine 
et  Larguier,  bailli  régent  au  comté  du  Roure,  par  le- 
quel celui-ci  promit  de  lui  faire  de  nouvelles  recon- 
naissances de  toutes  les  pièces  terres  et  propriétés  qu'il 
possédait  mouvantes  de  la  directe  et  seigneurie  dudit  sei- 
gneur de  Merveillac,  et  s'engagea  de  plus  de  lui  remettre 
toutes  les  sommes  qui  lui  pouvaient  être  dues,  tant  par 
feu  maître  Jacob  Verdelhan,  docteur  es  droits,  seigneur 
de  Marveilhac,  que  par  feu  Antoine  Verdelhan,  son  père, 
le  dit  seigneur  de  Merveillac  est  qualifié  dans  cet 
acte  noble  André  Verdelhan,  seigneur  de  Merveillac, 
un  autre  acte  du  6  janvier  1641  ,  lui  donne  pour 
fils: 

VII.  Noble  Antoine  Verdelhan,  seigneur  de  Merveil- 
lac, qui  fit  un  accord  ce  même  jour,  avec  noble  Simon, 
de  Plantevit,  seigneur  de  la  Bastide  et  de  la  Baume,  doc- 
teur et  avocat  en  la  cour  des  comptes,  aides  et  finances 
de  Montpellier,  à  l'occasion  d'une  somme  de  200  livres, 
que  celui-ci  lui  demandait,  et  qui  lui  avait  été  cédée  le 
4  novembre  précédent,  par  demoiselle  Suzanne  d'Isarn, 
veuve  de  noble  Jacob  Verdelhan,  seigneur  de  Merveillac; 
on  le  croit  père  de  : 

VIII.  Noble  Jean  Verdelhan,  seigneur  de  Merveillac, 
demeurant  aussi  à  Saint-Maurice  de  Vantalon,  et  lequel 
faisait  profession  de  la  religion  prétendue  réformée,  lors 
d'un  hommage  qu'il  fit,  le  21  septembre  1667  ,  à  très- 
haut  et  très-puissant    seigneur  monseigneur  Scipion  Gri- 


r'6  VERDELHAN. 

moard  de  Beauvoir,  comte  du  Roure,  baron  de  Grisac 
de  Bellegarde,  de  Verfeuil,  etc.,  savoir:  a  De  ce 
»  qu'il  tenait  de  lui,  ainsi  que  ses  prédécesseurs  l'avaient 
»  tenu  à   fief  franc,   noble  et  honoré  et  sans  aucun  ser- 

»  vice  ,   conformément  à   la  reconnaissance faite    par 

»  Pierre  Verdeilhan  damoiseau,  de  'Marveillac  ,  paroisse 
»  de  Saint-Privat  de  Vallelongue,  à  haut  et  puissant 
»  homme  messire  Anthoine  de  Grimoard,  seigneur  des 
»  châteaux  de  Grisac,  Bellegarde  et  Verfuel  I  Verfeuil  )  , 
»  par  acte  reçu  par  maître  Barthelmy  Martin,  notaire,  le 
»  i"mars  1448.  Les  dites  reconnaissances  et  hommages 
»  dépendants,  d'autres  ci-devant  rendues  par  Pierre 
»  Verdeilhan ,  fils  d'autre  Pierre ,  dudit  Marveilhac  à 
»  puissant  homme  Grimoard  Grimoard,  seigneur  dudit 
»  Grisac,  Bellegarde  et  Verfuel  (Verfeuil),  le  2  mai  1435, 
»  par  acte  reçu  par  M*  Pierre  Thome  ,  et  d'autres  au- 
»  paravant  rendues  par  Pierre  d'Espinasson,  damoiseau 
»  dudit  Marveilhac,  à  haut  et  puissant  homme,  messire 
»  Angli  de  Grimoard,  seigneur  desdits  Grisac,  Belle- 
»  garde  et  Verfuel  (Verfeuil),  le  29  avril  iSyô,  par 
»  acte  reçu  par  messire  Pierre  Chantagret  ,  notaire,  et 
y>  d'autres  aussi  rendues  le  même  jour  par  Ermesende, 
»  fille  de  feu  Etienne  de  Marveilhac,  audit  seigneur,  de- 
»  vant  le  même  notaire,  le  tout  consistant,  entr'autres 
»  choses  en  un  domaine  assis  au  lieu  de  Marveilhac, 
»  confrontant  avec  les  hoirs  et  biens  tenants  d'Etienne 
»  Verdelhan  ;  en  plusieurs  cens  et  rentes  sur  plusieurs 
»  habitans  de  la  paroisse  et  mandement  de  Bellegarde  et 
»  dans  les  directes,  et  seigneuries,  lods,  ventes,  pres- 
»  tations,  avantages  et  juridictions,  qu'il  avait  dans  les 
»  fiefs  et  possessions.  Il  était  encore  vivant  le  18  no- 
»  vembre  1672,  et  eut  de  son  mariage  avec  Jeanne  de 
»  Laurens.  » 

Marguerite  Verdelhan,  femme  du  seigneur  Velay 
de  Racovles. 

SECONDE   BRANCHE. 

Seigneurs  des  Molles. 

VI.  Pierre  Verdelhan  ,  habitant  au  lieu  de  Chenas, 
paroisse  de  Saint-Germain  de  Calberte,  au  diocèse  de 
Mende,  doit  être  l'un  des  fils  d'Antoine  Verdelhan,  sei- 
gneur de    Merveillac,    auteur   du  cinquième  degré  de  la 


VERDELHAN.  ly 

première  branche  :  on  en  tire  la  preuve  de  ce  que  la  qua- 
lité de  seigneur  de  Merveillac  est  donnée  en  1621,  comme 
on  le  verra  plus  bas,  à  Antoine  Verdelhan,  son  tils  aîné, 
qui  ne  pouvait  la  prendre  qu'à  titre  de  succession  ;  on 
croit  donc  devoir  en  conclure  que  Pierre  Verdelhan  , 
nommé  dans  le  contrat  de  mariage  de  Daniel  Verdelhan 
sontils^en  1608,  est  le  même  que  Pierre  Verdelhan, 
II'  fils  d'Antoine  Verdelhan,  seigneur  de  Merveillac, 
auteur  du  cinquième  degré  de  la  branche  aînée  de 
Marguerite  Perèdes.  Il  eut  pour  fils  : 

2."  Noble  Antoine  Verdelhan,  seigneur  de  Merveil- 
lac, paraît  sous  ces  qualités  dans  le  contrat  de 
mariage  de  Daniel  Verdelhan,  son  frère  puîné,  au- 
quel il  fut  présent,  et  qui  prouve  de  plus  qu'il 
avait  alors  un  fils  appelé  le  sieur  de  Merveillac  ; 

3.*>  Daniel,  dont  l'article  suit  ; 

VII.  Daniel  Verdelhan,  écuyer ,  seigneur  de  Thouas 
et  de  la  Bessede,  etc.  ,  fit  son  testament  le  i"  juin  1621, 
par  lequel  il  voulut  être  enterré  au  cimetière  de  l'église 
chrétienne  et  réformée  du  lieu  où  il  décéderait  et  ins- 
titua son  héritière  universelle,  demoiselle  Jeanne  Plan- 
que, sa  femme,  à  la  charge  de  remettre  son  héritage  à 
noble  Pierre  Verdelhan,  seigneur  des  Molles  son  fils,  lors- 
qu'il aurait  atteint  l'âge  de  25  ans,  pourvu  qu'il  n'eût 
commis  aucun  crime  emportant  confiscation  ou  déro- 
geance  ;  il  veut  de  plus  qu'elle  fasse  faire  inventaire  de 
ses  meubles  par  un  notaire  royal  sans  autres  officiers,  en 
la  présence  et  assistance  de  noble  Antoine  Verdelhan, 
seigneur  de  Merveillac,  son  frère  aîné  ;  et  dans  le  cas 
où  il  serait  décédé  avant  le  testateur,  il  entendait  que  le- 
dit inventaire  fût  fait  en  la  présence  du  sieur  de  Mer- 
veillac fils  de  son  frère  et  du  sieur  Verdelhan  des  Four- 
niels,  son  cousin  germain,  voulant  de  plus  qu'elle  pût 
vendre  de  ses  biens  pour  le  paiement  des  legs  faits  à  ses 
•«nfans,  p>ourvu  qu'elle  ne  vendit  ni  n'aliénât  rien  du 
mas  delà  Combe,  ni  du  fief  de  la  Bessede;  depuis  il  fit 
encore  deux  codicilles,  le  premier  en  date  du  i5  juin 
1629,  et  le  deuxième  daté  du  28  août  i636,  par  lequel 
il  autorisa  sa  femme  à  vendre  le  mas  de  Mazel;  et  il 
mourut  le  i"  septembre  suivant,  dans  la  ville  de  Tou- 
louse, où  il  était  alors,  à  l'occasion  d'un  procès,  qu'il 
avait  dans  son  contrat  de  mariage,  qui  avait  été  accordé 


l8  VERDELHAN. 

le  dernier  avril  1608  ,  avec  Jeanne  Planque,  fille 
d'Etienne  Planque,  du  lieu  de  Thouas  et  de  Jeanne  Sou- 
liers sa  veuve;  dans  cet  acte  il  est  qualifié  messire  Da- 
niel Verdelhan  ,  fils  de  feu  Pierre  Verdelhan ,  habitans 
au  lieu  de  Thouas,  paroisse  de  Saint-Germain  de  Cal- 
berte,  au  diocèse  de  Mende,  et  il  est  dit  que  ce  mariage 
devait  être  célébré  en  l'église  prétendue  réformée.  Les  en- 
fans  qui  en  naquirent  furent  : 

I.»  Pierre  Verdelhan,  qui  suit  ; 

!  Nés  depuis  le  testament  de  leur 
2."  Daniel  ;  1      père,  et  avant  le  premier  codi- 

3,°  Jacques;  /      cille  qu'il  fit,  par  lequel  il  leur 

4.°  Jean-Jacques  ;  j      légua  la  somme  de  1000  liv.  à 

\      chacun. 

5.**  Jaquette;  /  Nommées  dans  le  testament  de 

6."  Valence;  }      leur   père    et  vivantes  encore 

7.°  Suzanne;  (      alors,  sans  alliance. 

Bâtardes. 

A  chacune  desquelles  leur  père 

légua  pour  le  tems  où  elles  se 

Marie;  |      marieraient  la  somme  de  1 20 1., 

9.*  Marguerite;      i      qu'il  réduisit  depuis  à  100  liv., 

io.°  Gabrielle  ;        j      par  son   premier  codicille,   à 

cause  des  enfants  qu'il  avait  eus 

depuis  son  testament. 

VIII.  Noble  Pierre  Verdelhan,  seigneur  des  Molles  de 
Thouas  et  de  la  Bessede,  encore  mineur  lors  du  testa- 
ment de  son  père,  reçut  une  assignation  le  10  sep- 
tembre 1688,  peur  rendre  à  levêque  de  Mende,  comte 
de  Gévaudan,  les  foi,  hommage  et  serment  de  fidélité 
des  terres  fiefs,  seigneuries  et  biens  nobles,  qu'il  tenait 
en  fief  dudit  seigneur  évçque;  il  ne  vivait  plus  lors  du 
contrat  de  mariage  de  Daniel  de  Verdelhan  ,  son  fils  , 
qu'il   eut  de  son   mariage  avec  demoiselle  Anne  du    Mas. 

i."  Daniel  Verdelhan, qui  suit  ; 

2."  Jacques  Verdelhan,  seigneur  de  Valmale,  est 
ainsi  qualifié  dans  le  contrat  de  mariage  de  son 
frère,  auquel  il  fut  présent  ,  ainsi  qu'à  celui  de 
Pierre  Jacques  Verdelhan  son  neveu  ; 


VERDELHAN.  ,g 

3.*  Jeaone  Verdelhaa  fut  mariée  au  seigneur  de 
la  Rouviére. 

IX.  Daniel  Verdelhan  ,  seigneur  des  Molles  de 
Thouas,  delà  Bessede,  et  co-seigneur  de  St.-Germain  de 
Calberte,  docteur  en  droit,  et  avocat  au  parlement  de  Tou- 
louse, épousa,  par  contrat  du  17  novembre  1707,  demoi- 
selle Diane  de  Teule  des  Camboux  ,  fille  d'Henry  Teule, 
maire  de  Saint-Etienne  de  Valfrancisque,  et  de  demoi- 
selle Lucrèce  de  Cabiron,  elle  mourut  âge'e  d'environ 
42  ans.  et  fut  enterrée  le  14  février  1730,  dans  la  cha- 
pelle de  l'église  de  Saint-Germain  de  Calberte,  fondée 
par  son  mari;  et  ledit  seigneur  des  Molles  mourut  le 
16  août  1742,  ayant  eu  de  son  mariage  les  enfants  qui 
suivent  : 

I  .•  Pierre-Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2,'*  Jacques  Verdelhan  des  Molles ,  conseiller  et  pre- 
mier médecin  de  S.  A.  S.  monseigneur  le  prince 
de  G)ndé,  docteur  en  médecine  de  la  faculté  de 
Montpellier,  en  1732  ou  1733,  et  docteur  ré- 
gent de  la  faculté  de  Paris,  en  1744,  naquit  le 
24  septembre  17 10; 

3.' Louis  Verdelhan  ,  naquit  le  8  novembre  1715, 
et  eut  pour  marraine,  dans  la  cérémonie  de  son 
baptême,   demoiselle  Suzanne  Verdelhan; 

4.°  Simon  Verdelhan  des  Molles,  seigneur  de  Pou- 
jol,  avocat  au  parlement  de  Toulouse,  né  le  i" 
avril  1725,  eut  pour  parrain  dans  la  cérémonie 
de  son  baptême,  faite  le  9  du  même  mois, 
M.  Jacques  Verdelhan,  et  pour  marraine  demoi- 
selle Anne  Verdelhan  ; 

5.*  Julie  -  Madelaine  Verdelhan  des  Molles,  née  le 
23  mai  1718,  fut  mariée,  par  contrat  du  14  fé- 
vrier 1743,  avec  noble  Philippe  Dessalin,  sei- 
gneur de  Sailhan ,  de  Lelze,  de  Nozières,  du  Mas 
de  la  Salle  et  de   Polastroh  ; 

6.*  Anne  Verdelhan  des  Molles  ,  naquit  le  27 
mars  1722. 

X.  Noble  Pierre- Jacques  Verdelhan  des  Molles,  sei- 
gneur des  Molles,  de  la  Garde,  de  Thouas,  du  Poujol,  de 
la    Bessede,    et   co-seigneur   de  St.-Germain  de   Calberte  , 


20  VERDELHAN. 

avocat  au  parlement  de  Toulouse  ,  né  le  1 1  décembre 
1708,  épousa,  par  contrat  du  10  novembre  lySS,  de- 
moiselle Marguerite  Ganonge,  fille  de  Jean  Canonge,  et 
de  demoiselle  Jeanne  Vellay,  et  fut  marié,  en  face  d'é- 
glise, le  7  janvier  1734.  Ledit  seigneur  des  Molles  ac- 
quit en  1740  le  fief  de  la  Garde,  et  étant  comparu  le 
9  janvier  1742,  devant  le  juge  au  bailliage  de  Saint- 
Etienne  de  Valfrancisque,  sénéchaussée  de  Nismes , 
«  pour  faire  apparoir  par  acte  de  notoriété  publique  , 
»  que  la  maison  de  la  Gombe  de  Thouas,  paroisse  de 
»  Saint-Germain  de  Galberte,  dépendante  dudit  Balhage 
»  et  juridiction,  appartenait  et  était  habitée  par  feu 
»  Pierre  Verdelhan,  seigneur  des  Molles,  grand-père 
»  dudit  Pierre-Jacques,  qu'elle  fût  brûlée  par  les  fana- 
»  tiques,  en  l'année  1705,  avec  les  papiers  et  titres  qui 
»  étaient  dedans,  et  qu'en  outre  les  auteurs  dudit  sieur 
»  Pierre  Verdelhan,  et  après  lui  Daniel,  Pierre,  Jacques 
»  Verdelhan,  seigneur  des  Molles;  ses  fils  et  petits- 
»  fils  avaient  vécu  noblement  depuis  un  temps  immé- 
»  morial,  et  possédé  dans  ce  pays  les  fiefs  des  Molles, 
»  la  Bécéde  ,  Thouas  ,  Fabregues  ,  Merveillac ,  Sarre- 
»  mejane ,  et  autres ,  la  plus  grande  partie  desquels 
»  étaient  possédés  par  lesdits  Verdelhan  ,  avec  toute 
»  justice,  et  que  le  dit  Pierre  Jacques  Verdelhan  ,  en 
»  jouissait,  et  outre  ceux-là,  de  plusieurs  autres  ».  Fit 
requérir  ce  juge  de  vouloir  sur  ce  ouir  plusieurs  témoins, 
qui  ayant  été  choisis  dans  le  corps  de  la  noblesse,  at- 
testèrent unanimement  les  faits  ci-dessus  ;  de  plus,  que 
le  sieur  Pierre-Jacques  Verdelhan,  tant  lui  que  le  dit 
sieur  Daniel  son  père,  avaient  acquis  plusieurs  autres 
fiefs,  et  notamment  qu'ils  étaient  co-seigneurs  du  lieu,  et 
paroisse  de  Saint-Germain  de  Calberte,  etc.  Il  mourut  à 
Toulouse,  en  1752,  et  de  son  mariage  avec  dame  Mar- 
guerite Canonge,  morte  le  21  avril  1749,  âgée  de  39 
ans,  et  inhumée  dans  la  chapelle  du  Saint-Sacrement  de 
l'église  paroissiale  de  Saint-Germain  de  Calberte  ,  sont 
issus  les  enfans  qui  suivent  : 

!.•  Jean-Daniel  Verdelhan  des  Molles,  seigneur  des  * 
Molles,  de  la  Garde,  du  Poujol,  de  la  Bessede, 
et  co-seigneur  de  Saint-Germain  de  Calberte,  etc.  , 
né  le  24  juin  1737,  eut  pour  parrain,  dans  la  céré- 
monie de  son  baptême,  faite  le  surlendemain, 
seigneur  François-Germain  Verdelhan  ; 


VERDELHAN.  2r 

2.' Jacques-Gaspard  Verdelhan,  né  le  i3  juin  iy3g, 
a  embrassé  l'état  ecclésiastique. 

3."  Leon-Maurice  Verdelhan,  sous-lieutenant  dans 
le  régiment  Condc- Infanterie ,  naquit  le  14 
juin  1744; 

4.'  Pierre  -  Marie  Verdelhan  des  Molles  ,  sous-lieu- 
tenant dans  le  régiment  de  Bourbon,  infanterie, 
naquit  le  8  septembre  1745  ; 

5.*  Jeanne  Verdelhan  des  Molles,  née  le  11  juin 
1735,  fut  mariée,  le  i"  novembre  1752,  avec 
noble  Jean  Olivier  de  Teyssier,  seigneur  de  Saint- 
Frezal  de  la  Vernede. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs   des   Fournie Is.  mim 

VI  .  Reymond  Verdelhan,  du  mas  de  Frepestel,  dans 
la  paroisse  de  Saint  -  Germain  de  Calbert;  (dont  on  ob- 
serve que  les  seigneurs  des  Molles  sont  co-seigneurs)  de- 
vait être  fils  de  Pierre  Verdelhan  ,  frère  d'Antoine  Ver- 
delhan, seigneur  de  Merveillac ,  auteur  du  cinquième 
degré  de  la  branche  aînée  ;  Jean  Verdelhan  ,  seigneur  des 
Fourniels  ,  fils  dudit  Reymond ,  étant  qualifié  cousin  ger- 
main de  Daniel  V^erdelhan ,  seigneur  de  Thouas  ,  que 
l'on  présume,  avec  toute  vraisemblance,  être  petit -fils 
dudit  Antoine  Verdelhan ,  seigneur  de  Merveillac  ,  par 
les  fortes  raisons  que  l'on  en  a  données  à  l'article  du 
sixième  degré  de  la  branche  des  seigneurs  des  Molles. 
Reymond  Verdelhan  que  l'on  trouve  nommé  dans  un 
acte  du  3  février  1 572  ,  fit  son  testament  ,  le  3o  janvier 
i6ii,  et  mourut  avant  le  3o  septembre  161 2.  De  son 
mariage  avec  Jeanne  Reymond  ,  morte  aussi  avant  le  28 
mai  1617  ,  et  qui  était  soeur  de  noble  Jean  Reymond  ,  sei- 
gneur de  Mazelet,  naquirent,  entr'autres  enfants  : 

/  Ils  demeuraient  tous  quatre  à  Saint- 

.  ,  t^ l  Germain    de    Calbene  ,    et    transi- 

2  •Pierre-     )  ë^^^^^,   le   28   mai  1617,   par  acte 

3  «David-'     I  P^^^  en   présence  de   nobles  Jean 

4  •François-/  «^  Jacques  Reymond,   père  et  fiU, 
**■                  '[  seigneurs  de   Mazelet  ,  au  sujet  de 

la  succession  de  leur  frère  ; 


23  VERDELHAN. 

5."  Jacques  Verdelhan,  qui  mourut  vers  le  i3  du 
mois  de  mai  1617,  sans  enfans  de  son  mariage 
avec  Anne  Farelesse. 

VII.  Jean  Verdelhan,  seigneur  des  Fourniels  ,  s'éta- 
blit à  Saint-Etienne  de  Valfrancisque;  il  est  nommé, 
comme  on  vient  de  le  dire  ci-dessus,  dans  la  transaction 
de  1617,  dans  laquelle  il  déclare  qu'il  jouissait  des  biens 
qui  lui  avaient  été  laissés  par  Louis  Verdelhan,  son  ar- 
rière-oncle ,  et  épousa,  par  contrat  du  3o  septembre 
161 2,  demoiselle  Françoise  de  Sabatier ,  fille  de  Fran- 
çois Sabatier,  seigneur  de  Soleirol ,  et  de  demoiselle 
Françoise  de  Valette.  En  faveur  de  ce  mariage ,  noble 
Jean  Reymond  ,  seigneur  de  Mazelet ,  oncle  dudit  Jean 
Verdelhan  ,  lui  fit  don  de  la  censive ,  droits  de  directe 
seigneurie  ,  juridiction  ,  haute  moyenne  et  basse  mère 
mixte  et  impère  ,  qui  lui  appartenait  sur  le  masage  des 
Fourniels ,  paroissse  de  Saint-Germain  de  Calberte  ;  il  ne 
vivait  plus  le  7  février  i63o  ,  suivant  un  acte  de  ce  jour 
dans  lequel  est  énoncé  le  testament  qu'il  j  fit  le  8  avril 
1621,  par  lequel  il  déclara  que  sa  femme  était  alors  en- 
ceinte, et  qu'il  en  avait  déjà  eu  pour  enfans  : 

I  .••  Jean  Verdelhan,  dont  on  ignore  la  destinée  ; 

2."*  Pierre  Verdelhan,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Jeanne  Verdelhan,  laquelle  était  mariée,  le  12 
août  1569  ,  avec  Jean  du  Puy,  demeurant  à  Saint- 
Etienne  de  Valfrancisque . 

VIII.  Noble  Pierre  Verdelhan  ,  écuyer  ,  seigneur  des 
Fourniels ,  demeurant  aussi  à  Saint-Etienne  de  Valfran- 
cisque ,  et  faisant  profession  de  la  religion  prétendue 
réformée,  était  encore  mineur,  lors  du  testament  de 
son  père  ,  qui  lui  fit  don  de  la  somme  de  400  livres  , 
payable  quand  il  aurait  atteint  l'âge  de  vingt-cinq  ans.  Il 
est  nommé  Pierre  Verdelhan  ,  écuyer,  seigneur  des  Four- 
niels ,  dans  une  quittance  qu'il  donna  le  14  septembre 
1648,  à  Antoine  du  Noguier ,  écuyer,  seigneur  des 
Molles ,  paraît  encore  sous  les  noms  et  qualités  de  Pierre 
Verdelhan  ,  écuyer  ,  seigneur  des  Fourniels  ,  dans  une 
reconnaissance  féodale  qu'on  lui  donna  le  23  septembre 
suivant ,  comme  ayant  droit  et  cause  de  feu  noble  Jean  de 
Reymond ,  seigneur  de  Mazelet ,  savoir  d'une  pièce  de 
terre,  assise  au  mas  des  Fourniels,  appelée  la  ReJonnelle 
étant    sous    sa    directe    seigneurie    et    juridiction     haute 


VERDELHAN.  23 

moyenne  et  basse,  mère  mixte  et  impère,  et  vivait  encore  le 
12  août  1659,  date  d'un  accord  qu'il  fit  avec  Jean  du  Puy, 
son  beau-frère ,  dans  lequel  acte  il  prend  la  qualité  de 
noble  Pierre  de  Verdelhian,  sieur  des  Fourniels,  fils  de 
feu  Jean  Verdelhian  des  Fourniels  et  de  feue  demoiselle 
Françoise  Sabatier  }  de  son  mariage  accordé,  par  contrat 
postnuptial  ,  du  27  mars  i652  ,  avec  demoiselle  Lucrèce 
de  Valmalette  qu'il  avait  épousée  en  face  de  l'église,  le  2 
juin  1649,  fille  de  Luc  de  Valmalette,  écuyer,  et  de  de- 
moiselle Françoise  de  Belcastel.  Il  eut ,  entr'autres  en- 
fants,  ceux  qui  suivent  : 

1 .'  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Annibal  Verdelhan  ,  qui  fonda  la  quatrième 
branche  rapportée  ci-après  ; 

3 .°  Noble  Pierre  Verdelhan,  seigneur  des  Fourniels, 
né  le  29  mars  i655,  était  lieutenant  du  juge  de  la 
ville  de  Saint-Etienne  de  Valfrancisque,  lorsqu'il 
obtint,  le  28  novembre  1694,  une  attestation 
des  officiers  ordinaires  de  cette  ville ,  portant  : 
«  Qu'il  était  cadet  de  sa  famille  ;  que  son  frère 
»  aîné  et  son  frère  cadet  étaient  alors  dans  le  ser- 
»  vice  depuis  long- temps,  lieutenans  de  cavalerie 
»  dans  le  régiment  de  Noailles-Marquis  »,  et  fit 
son  testament  ,  le  19  avril  lySS,  par  lequel  il 
voulut  être  enterré  au  cimetière  de  la  paroisse  de 
Saint-Etienne  de  Valfrancisque  ;  dans  une  recon- 
naissance féodale,  du  19  septembre  lySi,  que  lui 
avait  donnée  le  nommé  Jean  Merge,  du  lieu  des 
Fourniels ,  pour  plusieurs  pièces  de  terre  ,  qui 
étaient  sous  sa  seigneurie  et  juridiction  haute, 
moyenne  et  basse,  mère  mixte  et  imp>ère,  situées 
au  lieu  des  Fourniels,  il  est  dit  fils  de  feu  Pierre 
Verdeillan,  seigneur  des  Fourniels,  icelui  fils  de 
Jean  Verdeillan,  aussi  seigneur  des  Fourniels , 
ayant  droit  de  noble  Jean  de  Reymond,  seigneur 
de  Mazalet ,  et  icelui  ,  fils  et  héritier  de  noble 
Jacques  de  Reymond,  seigneur  du  Vilard,  acqué- 
reur de  noble  Charles  de  Rochebaron,  seigneur 
de  la  Garde  ; 

4."*  Jeanne  Verdelhan  était  veuve  de  Christophe 
Privât,  lors  du  testament  de  Pierre  Verdelhan, 
son  frère,  qui  lui  céda  les  directes  et  censives  de 


24  ,  VERDELHAN. 

la  justice  moyenne  et  basse  des  Fourniels,  et  Tins- 
titua  son  héritière  universelle. 

IX.  Noble  Jacques  Verdelhan,  écuyer,  seigneur  des 
Fourniels ,  capitaine  de  cavalerie ,  demeurant ,  comme 
son  père,  à  Saint-Etienne  de  Valfrancisque,  né  le  21 
juillet  1649,  était  lieutenant  de  cavalerie  dans  le  régiment 
de  Grillon,  le  12  mars  1688;  dans  celui  de  Noailles, 
le  28  novembre  1694,  et  servait  encore,  en  la  même 
qualité,  dans  le  régiment  de  Duclos,  lorsqu'il  épousa, 
par  contrat  du  25  octobre  1698  (ce  régiment  étant  alors 
en  quartier  dans  la  ville  d'Auvilar  ) ,  demoiselle  Elisabeth 
de  Beauquesne,  fille  de  messire  Antoine  de  Beauquesne, 
conseiller-procureur  du  Roi  et  de  la  communauté  de  la- 
dite ville  d^Auvilar,  et  de  demoiselle  Marie  de  Rasse  ;  est 
qualifié,  dans  l'extrait  baptistaire  de  son  fils  aîné,  de  l'an 
1699,  capitaine  en  pied  de  cavalerie,  cependant  il  ne 
prenait  encore  que  la  qualité  de  lieutenant  de  cavalerie 
dans  le  régiment  du  Clos,  lorsqu'il  fit  son  testament,  le 
20  février  1701,  étant,  dit-il,  en  état  de  partir  pour 
aller  joindre  son  régiment.  On  lui  connaît,  de  son  ma- 
riage,  les  enfans  dont  on  va  parler. 

I .°  Jacques-Antoine  Verdelhan,  seigneur  des  Four- 
niels, naquit  le  3  novembre  1699  ; 

2."  Jean  Verdelhan   naquit   le  i3  septembre  171*2; 

3.°  Bernard  Verdelhan,  qui  va  suivre  ; 

4.°  Antoinette  Verdelhan  fut  mariée  avec  Pierre  de 
Bonnal,  habitant  de  Saint-Etienne  de  Valfran- 
cisque ; 

5.*  Jeanne  Verdelhan  des  Fourniels  épousa,  par 
contrat  du  4  octobre  1733,  noble  Pierre  de  Be- 
ringuier. 

X.  Bernard  Verdelhan,  écuyer,  seigneur  des  Four- 
niels ,  demeurant  en  la  ville  de  Chantelle-le-Château, 
en  Bourbonnais,  né  le  14  mars  17 14,  lieutenant  de  gre- 
nadiers dans  le  régiment  de  Beauvaisis,  épousa,  par  con- 
trat du  II  novembre  1754,  demoiselle  Françoise  Artaud, 
fille  de  messire  Antoine  Artaud,  seigneur  de  Champ- 
forest,  conseiller  du  Roi,  substitut  de  son  procureur  en 
la  châtellenie  royale  de  Chantelle,  et  de  dame  Claudine 
Arnoux  ;  il  a  eu  de  son  mariage  : 

I ."  Jacques-Antoine  Verdelhan  ,  dont  Tarticle  suit  ; 


VERDELHAN.  25 

2."  Gabrielle-Françoise-Angéliquc    Verdelhan  ,    née 

le  3o  septembre  1758  ; 
3.°  Jeanne-Toinette-  Léonardine- Bernardine- Fran- 
çoise-Simonne   Verdelhan  des  Foiirniels,    née  le 
6  novembre   1760. 

XI.  Jacques-Antoine  Verdelhan,  seigneur  des  Four- 
niels,  nommé,  par  le  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  de 
la  Légion  d'honneur  (i),  etc.,  etc.,  né  à  Chantelle,  le 
9  mai  1756,  président  de  la  chambre  du  commerce  de 
Bordeaux,  membre  du  conseil-général  et  du  collège  élec- 


(i)  Sa  Majesté  a  aussi  accordé  à  M.  Verdelhan  des  Fourniels, 
en  récompense  de  ses  bons  et  loyaux  services,  des  lettres  pa- 
tentes, le  4  mai  181 6,  qui  le  confirment  dans  son  ancienne  no- 
blesse ;  lesquelles  portent  en  substance: 

«  Sur  la  présentation  qui  nous  a  été  faite  par  notre  garde  des 
•»  sceaux,  des  conclusions  de  notre  commissaire,  faisant,  près  de 
»  la  commission  du  sceau  ,  fonction  de  ministère  public,  et  de 
»  l'avis  de  ladite  commission  ,  tendant  à  la  délivrance  desdites 
»  lettres  récognitives,  nous  avons ,  de  notre  grâce  spéciale,  pleine 
»  puissance  et  autorité  royale,  reconnu  et  confirmé,  et  par  ces 
»  présentes  signées  de  notre  main  ,  reconnaissons  et  confirmons 
»  ledit  sieur  Jacques-Antoine  Verdelhan  des  Fourniels  ,  cheva- 
»  lier  de  l'ordre  royal  de  la  Légion  d'Honneur ,  président  de  la 
"  chambre  du  commerce  de  Bordeaux  ,  membre  du  conseil  gé- 
»  néral  et  du  collège  électoral  du  département  de  la  Gironde, 
»  vice-président  de  l'administration  des  hospices  de  Bordeaux, 
»  président  de  canton  du  deuxième  arrondissement  de  ladite 
»  ville,  né  à  Chantelle,  département  de  l'Allier,  le  neuf  mai  lybô, 
»  dans  la  possession  et  jouissance  de  la  noblesse  dont  ses  an- 
j»  cétrcs  ont  été  décorés  ;  voulons  qu'il  soit  censé  et  réputé  noble, 
»  tant  en  jugement  que  dehors  ,  ensemble  ses  enfants,  postérité 
»  et  descendants  mâles  et  femelles ,  nés  et  à  naître  en  légitime 
»  mariage  ;  que  comme  tels,  ils  puissent  prendre  en  tous  lieux, 
»  actes  et  contrats,  la  qualité  d'écuyer  ,  et  jouir  des  rangs  et 
n  honneurs  réservés  à  la  noblesse,  et  qu'ils  soient  inscrits  en  cette 
»  qualité  aux  registres  de  la  commission  du  sceau. 

■  Permettons  audit  sieur  des  Fourniels  et  à  ses  enfents,  posté- 
■  rite  et  descendants,  de  porter  en  tous  lieux  les  armoiries  tim-. 
»  brées  telles  qu'elles  sont  figurées  et  coloriées  aux  présentes  ,  et 
»  qui  sont  :  Ecartelé  ;  au  premier  de  sable,  à  une  étoile  d'ar- 
»  gent  ;  au  deuxième  d'az.ur ,  à  trois  coquilles  posées  deuX; 
»  et  une;  au  troisième  d'azur,  à  un  lion  d'or;  au  quatrième  d^ 
»  gueules,  à  six  besants  d'argent  posés  trois,  deux  et  un  ;  l'éçu 
»  timbré  d'un  casque  taré  de  profil,  orné  de  ses  lambrequins.  » 


26  VERDELHAN. 

toral  du  département  de  la  Gironde,  etc.',  a  e'pouse,  par 
contrat  du  9  septembre  1785,  demoiselle  Jeanne-Marie- 
Adélaïde  Daudier,  fille  de  messire  Daniel  Daudier,  con- 
seiller du  R04,  et  son  procureur  au  bureau  des  finances 
de  la  généralité  de  Tours  ;  il  a  eu  de  son  mariage  : 

i.°  Jacques-Aimé  des  Fourniels,  né  à  Tonneins, 
département  de  Lot-et-Garonne,  le  i5  juin  1793; 

2.°  Jacques-Isidore  des  Fourniels ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  delà  Légion  d'honneur,  capitaine  au 
neuvième  régiment  des  chasseurs  à  cheval  de  la 
Dordogne,  né  à  Bordeaux,    le  11  novembre  1795. 

BRANCHE  CADETTE 

Des  Seigneurs  des  Fourniels. 

IX.  Annibal  Verdelhan  des  Fourniels  (II*  fils  de 
Pierre  Verdelhan,  écuyer,  seigneur  des  Fourniels,  et  de 
Lucrèce  de  Valmalette  ),  né  le  5  mai  i652,  fut  marié,  le  3 
décembre  1696,  avec  demoiselle  Françoise  Levieux,  âgée 
d'environ  35  ans,  de  la  ville  de  Nîmes,  fille  de  Daniel 
Levieux  et  de  demoiselle  Françoise  de  Clessé.  De  ce  ma- 
riage vinrent: 

I  .•  Jacques  Verdelhan  des  Fourniels,  dont  l'article 
suit; 

2.*  Marie  Verdelhan  des  Fourniels,  née  le  26  février 
1704,  et  mariée,  par  contrat  du  25  mai  1727,  avec 
haut  et  puissant  seigneur  messire  Claude  de  Mo- 
reton  ,  dit  le  comte  de  Chabrillant ,  et  qualifié 
aussi  chevalier,  seigneur  de  Boisson,  du  mande- 
ment d'Alègre  de  Saint-Jean,  centenier  de  l'Em- 
paré. 

X.  Jacques  Verdelhan,  écuyer ,  seigneur  des  Four- 
niels, de  Saint-Nazaire,  de  Guirans,  de  Paris,  de  Mer- 
let,  de  Gusnianne,  de  Montanegues,  etc. ,  conseiller  secré- 
taire du  Roi,  maison,  couronne  de  France,  et  de  ses 
finances  en  1748,  l'un  des  fermiers-généraux  de  S.  M., 
conseiller  maître  d'hôtel  ordinaire  de  la  Reine,  et  ci- 
devant  agent  des  affaires  du  Roi  de  Pologne,  duc  de  Lor- 
raine en  France,  naquit  le  23  février  1697.  Pierre  Ver- 
delhan, son  oncle  ,  lui  avait  laissé,  par  son  testament, 
la  haute  justice  qu'il  avait  au  lieu  des  Fourniels  et  ses  dé- 


VERDELHAN.  27 

pendanccs,  tout  ainsi  que  lui  et  ses  auteurs  en  avaient 
joui  de  tout  tems;  il  est  mort  à  Paris  le  7  novembre  1763, 
et  a  été  inhumé  en  l'église  de  Saint-Eusiache.  De  son 
mariage  avec  Marie-Madelaine  Morin  est  issue: 

Bathilde-Madelaine-Félicité  Verdelhan  des  Fourniels, 
mariée,  par  contrat  du  28  février  1752,  avec 
haut  et  puissant  seigneur  messire  Jacques  de  Mo- 
reton,  dit  le  comte  de  Chabrillant,  chevalier,  sei- 
gneur de  Boisson,  du  mandement  d'Alègre  de 
Saint-Jean,  centenier,  et,  du  chef  de  sa  femme, 
seigneur  de  Saint-Nazaire,  de  Guizans,  de  Paris, 
de  Merlet,  de  Gusnianne,  de  Montanegues,  etc.  , 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  ci-devant  colonel  d'un  régiment  de  cavale- 
rie de  son  nom,  et  maréchal  des  camps  et  armées 
du  Roi. 

CINQUIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Sarremejane. 

II.  Etienne  Verdelhan,  seigneur  de  Sarremejane,  pa- 
roisse de  Saint-Privat  de  Vallelongue,  au  diocèse  de 
Mende,  eut  cette  terre  du  chef  de  Tiburge  d'Espinasson 
sa  mère;  il  était  marié  avec  Agnès  de  Condoulous  (i), 
dès  le  16  février  1414,  date  d'un  hommage  qu'elle  rendit  à 
magnifique  et  puissant  homme  Grimoard  Grimoard,  damoi- 
seau, seigneur  de  Grisac,  de  Bellegarde  et  de  la  baronnie 
de  Verfeuil ,  pour  plusieurs  cens  qu'elle  tenait  de  lui  en 
fief  franc  et  honoré  et  spécialement,  de  2  sols  tournois,  de 
cens  qu'elle  percevait  avec  Etienne  Verdelhan,  son  mari, 
et  Pierre  Verdelhan  de  Marveillac,  son  frère,  sur  ce  qui 
était  tenu  d'eux  dans  le  mas  de  Fontmarin,  pour  lesquels 
ledit  Etienne  Verdelhan  en  fit  un  nouvel  hommage 
noble  le  25  mai  1435  ,  audit  seigneur  Grimoard  ;  il 
transigea  le  14  mars  1443,  avec  nobles  et  discrets 
hommes  {nobiles  et  discretos  viros)  Pierre  et  Pierre  Ver- 
delhan père  et  fils,  dudit  lieu  de  Merveillac,  par  laquelle 
sur  ce  que  ceux-ci  disaient  que  le  Mas  Blanc  (  Mansum 
Blanchi) ,   situé  au  lieu    de   Merveillac  ,   autrefois  acquis 


(i)   On    observe   que    son    père    avait    épousé   aussi    une    Agnès 
Condoulous,    suivant  l'acte    de     1176,    cité    i  son  article,    page  8. 


28  VËRDELHAN. 

par  Pierre  Verdelhan  père  desdits  Pierre  et  Etienne  leur 
appartenait  en  vertu  d'une  donation  préce'demment  faite 
par  ledit  feu  Pierre ,  père  desdits  frères ,  comme  aussi 
que  le  lieu  de  Sarremejane,  et  les  autres  biens^  que  ledit 
Etienne  tenait  de  Thibous  d'Espinasson  mère  desdits  frères, 
appartenait  auxdits  père  et  fils,  en  vertu  de  la  donation 
que  ladite  Thibous  avait  faite  de  tous  ses  biens,  à  quoi 
ledit  Etienne  re'pondait  que  ledit  Mas  Blanc  lui  apparte- 
nait par  donation  à  lui  faite  par  ledit  seigneur  son  père 
{per  dictum  domtnum  patrem  suum),  ratifiée  par  ledit 
Pierre  son  frère,  et  enfin  que  la  moitié  de  ceux  acquis 
par  ledit  feu  Pierre  leur  père,  lui  appartenait  en  vertu 
de  son  testament  :  pour  terminer  tous  différends,  les  par- 
ties conviennent  que  ledit  Mas,  appelé  le  Mas  Blanc,  si- 
tué à  Merveillac,  appartiendrait  à  l'avenir  audit  Etienne, 
sauf  la  directe  seigneurie  qui  demeurerait  auxdits  Pierre 
et  fils,  avec  ce  qui  était  contenu  dans  une  donation  faite 
par  ledit  feu  Pierre  et  Thibous  son  épouse,  audit  Pierre 
leur  fils,  et  que  les  cens  que  percevait  ledit  Etienne, 
nom  de  ses  enfans,  sur  le  Mas  de  Fontmarin,  appartien- 
drait auxdits  Pierre  et  fils,  sauf  audit  Etienne  la  directe 
seigneurie.  Cet  acte  passé  à  Sarremejane,  en  présence 
de  Jacques  Verdelhan  et  autres,  outre  que  cet  acte  éta- 
blit trois  filiations  pour  la  branche  des  sseigneurs  de 
Merveillac;  il  prouve  de  plus,  i."  qu'Etienne,  dont  il 
est  ici  question ,  possédait  la  seigneurie  de  Sarremejane 
du  chef  de  Tiburge  d'Espinasson,  sa  mère;  et  2.°  qu'il 
avait  alors  plusieurs  enfans  ;  ledit  seigneur  de  Sarreme- 
jane reçut  par  acte  du  29  janvier  1454,  passé  en  présence 
de  Pierre  Verdelhan  ,  vraisemblablement  son  frère  ,  et 
par  autres  actes  du  mois  de  février  de  la  même  année  et 
du  16  des  mêmes  mois  et  an,  les  hommages  de  Raimond 
Nogaret  ,  (  Nogareti  )  ,  du  lieu  de  Nogaret ,  François- 
Philippe  ,  du  lieu  de  Chabannes,  et  Jean  Nogaret  du 
lieu  de  Rodilhaire  (  de  Rodilharia  ),  savoir  de  plusieurs 
biens  qu'ils  tenaient  de  lui  en  emphitéose;  sous  sa  directe 
seigneurie  à  lui  advenue  de  ses  antécesseurs  ;  l'acte  de  1443, 
cité  ci-dessus,  prouve  qu'il  avait  eu  plusieurs  enfans  ; 
mais    on   n'a    pu  recouvrer  aucun  acte  qui  les    désigne 


tous. 


I ."  Etienne  Verdelhan  ,  demeurant  à  Sarremejane  , 
est  le  seul  que  l'on  connaisse  des  enfants  d'Etienne 
Verdelhan,  dont  on  vient  de  parler;   il  est  qua- 


VERDELHAN.  29 

lifie  neveu  de  Pierre  Verdelhan,  du  Mas  de  Mer- 
veillac,  auteur  du  II"  degré,  dans  une  obligation 
qu'il  fit  avec  lui,  le  23  novembre  1464,  tant  en 
leurs  noms,  que  comme  procureurs  de  la  terre  de 
Grisac,  à  religieux  homme  messire  Pierre  Pelet, 
prieur  de  Saint- Privât  de  Vallelongue,  savoir  de 
cinq  écus  d'or  qu'il  leur  avait  prêtés  pour  la  dé- 
fense des  libertés  et  franchises  de  la  terre  de 
Grisac,  à  cause  des  finances  des  fiefs  et  arrière- 
fiefs,  imposés  par  les  nobles  sur  les  nobles  ; 

2."  Guillaume  Verdelhan,  clerc  du  Mas  de  Sarre- 
mejane,  nommé  ainsi  dans  un  acte  auquel  il  fut 
présent,  le  8  juin  1467,  paraît  être  encore  l'un 
des  enfants  d'Etienne  Verdelhan,  auteur  de  la 
br&nche  des  seigneurs  de  Sarremejane. 

III.  Pierre  Verdelhan  ,  seigneur  de  Sarremejane, 
n'est  dit  dans  aucun  acte  tils  d'Etienne  ;  mais  joint  au 
rapport  des  tems ,  la  possession  de  la  même  terre ,  qu'il 
ne  put  avoir  que  par  succession,  on  a  cru  devoir  le  pla- 
cer ici  au  III'  degré,  comme  étant  vraisemblablement 
l'un  des  enfants  du  seigneur  de  Sarremejane,  auteur  du 
II*  degré;  il  est  nommé  dans  deux  actes  passés  en  sa 
présence,  le  24  janvier  1466  et  le  7  juin  1467.  Il  ratifia, 
par  acte  du  18  octobre  1468,  un  échange  de  quelques 
terres  qui  étaient  sous  sa  directe;  et  par  un  autre  acte, 
du  10  septembre  147 1,  il  ratifia  encore  un  échange  fait 
entre  noble  Antoine  de  Autun  {de  Autumpno),  du  lieu  de 
Champclos,  paroisse  de  Sainte-Cécile  d'Andorge,  et 
Raymont  Chabrier  {Chamberii,  du  mas  de  Villarei,  de 
ladite  paroisse,  lequel  fit  reconnaissance,  par  ce  même 
acte,  audit  Pierre  Verdelhan,  d'une  pièce  de  terre  située 
en  ladite  paroisse,  qu'il  avait  eue  par  ledit  échange, 
et  qui  était  sous  sa  directe  et  seigneurie.  Serait-ce  un 
de  ses  tils,  nommé  Vincent  Verdelhan,  du  mas  de  Sar- 
remejane, dans  un  hommage  qu'il  rendit,  le  26  juillet 
i5i3,  à  l'abbé  de  Sendras,  pour  plusieurs  biens  qu'il 
tenait  sous  la  directe  seigneurie  de  ladite  abbaye. 

V.  Noble  Antoine  Verdelhan,  seigneur  de  Sarreme- 
jane et  de  Fabregues,  qui,  suivant  la  combinaison  d'années 
par  chaque  degré,  devait  être  arrière-petit-fils  d'Etienne 
Verdelhan,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  Sarre- 
mejane, possédait  déjà    cette  terre   de    Sarremejane,    lors 


3o  VERDELHAN. 

d'une  ratification  qu'il  fit,  le  22   mars  i5j5,   d'un    échange 
que  Jean  Fagès,  de  la  paroisse  de  Saint-Privat  de  Valle- 
longue,  avait  tait  avec  messire  Anthoine  Verdelhan,  licen- 
cié,   seigneur    de    Marveilhac,    de  plusieurs  terres  tenues 
dudit  seigneur  de  Sarremejane,    auquel  ledit   Jean    Fagès 
donna  le  même  jour    une  reconnaissance  desdites    terres, 
mouvantes  delà  directe  seigneurie  et  juridiction  dudit  jSar- 
remejane;   et  d'une  reconnaissance  que  lui    fit  encore,    le 
24  du  même   mois,    Pierre  Hugon,  de  ladite  paroisse  de 
Saint-Privat,  d'une  pièce  de  terre  qu'il  possédait  en  ladite 
paroisse,  sous  la  directe  et  juridiction   moyenne  et  basse 
dudit  seigneur  de  Sarremejane,    en   présence  de     messire 
Anthoine  Verdelhan,  seigneur  de  Marveilhac;  le  i"    acte 
où  l'on    trouve  qu'il  possédait  la  terre  de  Fabregues,  est 
une    reconnaissance  donnée,    le    26    juin  iSyS,  à    noble 
Anthoine   Verdelhan,   es  droits  licencié,    seigneur  de  Mar- 
veilhac, biens  tenant  et    successeur  de  noble    Pierre    Ber- 
nard, du  lieu  de  Saint-Christol,  par  Jacques  Malplach,  de 
ladite  paroisse  de  Saint-Privat;  savoir,  de  plusieurs  pièces 
de  terres    étant  sous   sa     directe,  moyenne,    basse,    avan- 
tage,  seigneurie  et  prétation,  il   prenait  encore  la  qualité 
de  seigneur  de  Fabregues,  lorsqu'il  épousa,   par  contrat  du 
4    septembre    suivant,     Marguerite      Durant,     veuve    en 
deuxièmes    noces    de    Claude    d'Alègre,    dit   Vielvier,    en 
premières  noces,  de  noble  Guillaume  de  Budos  ;  par   cet 
acte,    il  paraît  que    ledit  Anthoine  Verdelhan  avait    été 
marié  en   premières  noces;  car    il  déclare  qu'il  avait  alors 
un  fils  naturel  et  légitime  appelé  Daniel  Verdelhan  ;    Mar- 
guerite Durant,   de  son  côté,  dit  qu'elle  avait  eu  de  son 
premier  mariage  une  fille  nommée  demoiselle   Madelaine 
de  Budos,  et  ils  promettent  réciproquement  de  les  marier 
ensemble,   et  d'accomplir   ce   mariage    en   faveur    duquel 
haut  et  puissant  seigneur  messire  Jacques  de  Budos,  baron, 
et  depuis   vicomte  de  Portes,  baron   de  Teyrargues,  che- 
valier   de    l'ordre  du    Roi,  gentilhomme  ordinaire  de  sa 
chambre,  et    lieutenant    de  cent  hommes  d'armes  de  ses 
ordonnances,    constitue    en     dot  à   ladite    demoiselle   Ma- 
delaine de  Budos,   sa  nièce,   pour  tous  droits  paternels,  la 
somme  de   266  écus  et    deux   tiers    d'écus   d'or,   et  ledit 
Anthoine    Verdelhan    donne     audit   Daniel,     son  fils,  la 
moitié  de  tous  ses  biens,   se  réservant  l'autre  moitié  pour 
légitimer    ses  autres  enfants,  nés  et    à  naître,  et  de  plus 
tous  les  droits  seigneuriaux   qui  étaient  dus  au  seigneur. 


DE  REGNAULD.  3, 

baron  du  Roure  et  de  Grisac,  duquel  il  tenait  en  juridic- 
tion directe. 

VI.  Daniel  Verdelhan  ,  écuyer,  seigneur  de  Fabregues 
(  l'un  des  enfants  d'Anthoine  Verdelhan,  dont  on  vient  de 
parler),  demeurait  au  lieu  de  Sarremejane,  et  reconnut 
conjointement  avec  son  père  comme  successeur  de  feu 
Etienne  Verdelhan  (auteur  de  cette  branche  des  seigneurs 
de  Sarremejane),  par  acte  du  27  mars  1524,  tenir  à  tief 
franc  et  honorable,  de  haut  et  puissant  seigneur  noble 
Antoine  de  Grimoard ,  écuyer,  seigneur  et  baron  de 
Grisac  ,  de  Bellegarde  ,  etc.,  plusieurs  pièces  de  terre , 
dont  une  confrontait  avec  Pierre  Verdelhan  ,  et  aussi 
plusieurs  censives,  ainsi  que  la  juridiction  qu'ils  avaient 
dans  leurs  fiefs  et  possessions;  Daniel  Verdelhan  fit  en- 
core hommage,  comme  successeur  et  bien  tenant  d'E- 
tienne Verdelhan,  tant  en  son  nom  que  comme  fils  et 
donataire  de  son  père,  le  18  septembre  iSgo,  à  haut  et 
puissant  seigneur  messire  Jacques  de  Budos,  vicomte  de 
Portes,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  savoir,  d'un  sol  de 
censives,  avec  droit  de  directe;  prétation  qu'il  avait  à 
prendre  annuellement  sur  certains  habitants  du  mas  de 
Terondel  et  de  Leirolle,  pour  les  fiefs  mouvants  de  sa 
directe,  avec  la  seigneurie  qu'il  disait  avoir  sur  lesdits  fiefs, 
le  tout  assis  dans  la  paroisse  de  Saint-Frezal  de  Ventalon, 
suivant  les  hommages  faits  par  ses  prédécesseurs,  aux  pré- 
décesseurs dudit  seigneur  de  Portes  ;  on  a  vu,  à  l'article 
de  son  père,  qu'en  1378,  il  était  sur  le  point  d'épouser 
demoiselle  Madelaine  de  Budos,  fille  de  noble  Guillaume 
de  Budos,  et  de  Marguerite  Durant ,  sa  belle-mère  ;  mais 
on  ne  sait  si  ce  mariage  eut  lieu. 

Armes  :  écartelé,  au  premier  de  sable,  à  une  étoile 
d'argent;  au  deuxième  d'azur,  à  trois  coquilles  d'or;  po- 
sées 2  et  I  ;  au  troisième  d'azur,  à  un  lion  d'or  ;  et 
au  quatrième  de  gueules,  à  six  besants  d'argent ,  posés 
3,  2  et  I. 


REGNAULD  de  Bissy  et  Lannoy,  en  Savoie,  de 
Parcieu  et  de  Bellescizes,  en  Lyonnais,  famille  an- 
cienne qui  remonte  à  : 

I.  Guillaume   de    Regnauld  ,    I"  du    nom,    en    latin 


/ 


32  DE   REGNAULD. 

Regnaldi,  chiteWm  de  Maurienne  en    1290;  on    ignore  le 
nom  de  sa  femme.  Il  eut  pour  fils  : 

II.  Jean  de  Regnauld,  qui  fut  secrétaire  des  comtes  de 
Maurienne,  en  i35o,  ainsi  qu'il  appert  par  le  registre  de 
la  chambre  des  comptes  de  Turin.  Il  fut  père  de  : 

III.  Guillaume  de  Regnauld,  II*  du  nom,  qui  prêta 
foi  et  hommage,  avec  les  gentilshommes  de  Savoie,  en 
1430;  il  avait  épousé  Emeranciène  de  Cors,  dont  il  eut  : 

IV.  Pierre  de  Regnauld,  I"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Maison-Fort  de  la  Tour,  près  de  Chambéry, 
vivant  en  1470;  Il  épousa,  le  12  février  1447,  demoiselle 
Claudine  de  Bagtalier,  dont  le  nom,  dans  les  titres  latins 
est  Bataglieri.  De  ce  mariage  vinrent  plusieurs  enfants  ; 
le  seul  qui  laissa  postérité  fut  : 

V.  Guillaume  de  Regnauld,  III*  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  la  Tour,  qui  reçut  une  missive  de  Louis  XII, 
du  9  octobre  1499,  par  laquelle  il  appert  que  ce  seigneur 
était,  pour  la  somme  de  trois  cents  livres,  dans  l'emprunt 
que  le  Roi  leva  pour  subvenir  aux  charges  de  l'Etat.  Il 
testa  en  i5o7,  et  mourut  en  i5io,  ainsi  que  le  porte 
l'inscription  qui  est  sur  son  tombeau  ,  dans  l'église  de 
Saint-Paul  de  Lyon.  Il  eutdeux  femmes;  la  i"  Françoise 
Faure,  la  2',  Jeanne  de  Maut,  dont  il  eut  ; 

i.°  Claude, dont  Tarticle  suit  ; 

2.°  François,  seigneur  de   la  Tour,  dont  descendent 

messieurs  de  Bissy  et  de  Lannoy  ; 
3.°  Pierre  de  Regnauld,    échevin  à  Lyon  en    i532, 

1540  et  1546; 
4.°  Claudine  de  Regnauld  ; 
5."  Madelaine  de  Regnauld. 

VI.  Claude  de  Regnauld,  écuyer,  seigneur  de  Pierre- 
latte,  fut  nommé  échevin  de  la  ville  de  Lyon,  pour  1524, 
i525,  1529,  i53o,  et  1544;  il  est  qualifié  écuyer  dans 
l'arrentement  de  la  terre  de  Pierrelatte,  du  5  décembre 
1548,  signé  Guillaume  Monnier,  notaire  royal  d'Elphinal  ; 
il  avait  épousé,  i."  Françoise  de  Lafay  ;  2°  Antoinette 
Bulliond,  fille  de  noble  Antoine  Bulliond ,  général  des 
finances  de  France,  en  Bretagne,  dont  il  eut  quatre  en- 
fants, comme  il  appert  par  le  testament  de  ladite  Antoi- 
nette, du  3  août  1 549  ;  il  eut  sept  enfants  de  sa  pre- 
mière femme,  entr 'autres  : 


I 


DE  REGNAULD.  33 

I .'  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2."  N premier  président  à  Lyon,  en  iSôp; 

3.' Geoffroy,   chevalier  de  Malte,   commandeur  de 
la  Tourelle. 

VII.  Jacques  de  Regnauld,  I"  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Pierrelatte,  en  Dauphiné,  de  Corps,  Vaulgde- 
mart  et  Saint-Guillaume,  comme  il  appert  par  trois  ar- 
rentements  desdites  terres,  échevin  de  la  ville  de  Lyon 
en  i56i,  conseiller  du  Roi  le  23  décembre  i568,  des  5 
janvier,  1 3  octobre  et  2  3  décembre  iSyi.  11  avait  épousé, 
par  contrat  du  2  octobre  i55i,  Jeanne  de  Peyrouse,  fille 
de  Guillaume  de  Peyrouse,  seigneur  de  Saint-Guillaume 
et  Vaulgdemart  ;  leurs  enfants  furent  : 

I ."  Claude,  qui  suit  ; 

2."  Nicolas  de  Regnauld  ,   qui  a   fourni   la  branche 

des  marquis  de  Bellescizes  ; 
3.'  Guillaume,   échevin  à  Lyon,  en  049,  55  et  67; 
4."  Jean-Jacques,  échevin  à  Lyon,  en  1572  ; 
5."  Antoine,  aussi  échevin  en  i566  et  iSôj. 

VIII.  Claude  de  Regnauld  ,11'  du  nom  ,  écuyer  , 
seigneur  de  Corps  et  Vaulgdemart,  conseiller  du  Roi  en 
l'élection  du  Lyonnais,  par  lettres  de  Henri  III,  du  14  no- 
vembre 1587,  consul  échevin  delà  ville  de  Lyon,  en  1600 
et  i6oi,etrun  des  anciens  capitaines  de  cette  ville,  avait 
épousé,  par  contrat  du  23  août  i5g2,  Eléonor  de  Bussilet, 
fille  de  Louis  de  Bussilet,  écuyer,  seigneur  de  la  Rivière, 
conseiller  du  Roi  et  garde  des  sceaux  au  siège  présidial  de 
Lyon,  et  de  Marie  Dubois;  il  n'eut  de  ce  mariage  que  : 

IX.  Nicolas  DE  Regnauld,  écuyer,  conseiller  secrétaire 
du  Roi,  maison  et  couronne  de  France,  et  de  ses  finances, 
par  provision  du  17  février  162 1  ;  il  épousa,  i.°  par  con- 
trat du  14  juillet  1618,  Claudine  Girard;  2.°  par  contrat 
du  6  août  1623,  Marguerite  de  Bernond  ;  il  obtint,  le 
4  novembre  1627,  un  certificat  de  François  de  Chevrier 
des  Libres,  seigneur  de  Saint-Mauris  ,  juge  général  des 
armes  de  France,  qui  atteste  la  filiation  et  les  armoiries  de 
sa  famille ,  telles  que  nous  les  rapporterons  ci-après , 
dressées  sur  les  titres  originaux.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i  .•  Claude  de  Regnauld  ; 
2.°  Marie  de  Regnauld  ; 
9.  '  3 


34  DE  REGNAULD. 

Du  second  lit  : 

3.*  Claude  François,  qui  suit  ; 
4.°  François. 

X.  Claude-François  de  Regnauld,  chevalier,  seigneur 
du  Buisson,  épousa,  par  contrat  du  22  juin  1680,  Jeanne 
de  Molin,  fille  de  messire  Antoine  Molin,  conseiller  du 
Roi,  assesseur  et  premier  élu  en  l'élection  de  Saint-Etienne 
en  Forez,  et  de  Philippe  Rivoire  ;  il  donna  à  son  beau- 
père,  le  26  du  même  mois,  quittance  de  la  somme  de 
3o,ooo  livres,  pour  la  dot  de  sa  femme,  et  est  maintenu 
dans  sa  noblesse  ,  lors  de  la  recherche  des  usurpateurs, 
par  M.  Dugué,  intendant  du  Lyonnais,  le  i"juin  1667. 
De  ce  mariage  : 

XI.  Antoine-François  de  Regnauld,  chevalier,  sei- 
gneur de  Parcieu,  Massieu  et  Myons,  conseiller  en  la  cour 
des  monnaies,  sénéchaussée  et  siège  présidial  de  Lyon, 
en  faveur  duquel,  par  lettres  patentes  de  S.  A.  S.  monsei- 
gneur Louis-Auguste  de  Bourbon,  duc  du  Maine,  en  date 
du  mois  d'août  172 1,  il  aliène  ses  Justices  de  Parcieu  et 
Massieu  ,  sises  dans  sa  souveraineté  de  Dombes ,  audit 
Antoine-François  de  Regnauld,  en  considération  de  l'an- 
cienneté de  sa  noblesse  et  des  services  que  ses  ancêtres  ont 
rendus  aux  princes  ses  prédécesseurs,  a  épousé,  par  con- 
trat du  9  décembre  17 10,  Françoise  Chappuis  de  la  Fay, 
fille  de  Jean  Chappuis,  écuyer,  seigneur  de  la  Fay,  l'Au- 
bépin,  Larejasse,  etc.,  conseiller  du  Roi  en  la  cour  des 
monnaies  de  Lyon,  et  de  Catherine  de  Bailly.  Il  fut 
père  de  : 

XII.  Jean-Antoine  de  Regnauld  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Parcieu,  Massieu,  Myons  et  autres  lieux,  député  de  la 
noblesse  à  l'assemblée  des  notables  de  la  ville  de  Lyon, 
marié ,  par  contrat  du  25  novembre  1744,  avec  Bonne  de 
Ponsaimpierre  du  Péron,  fille  de  Dominique  de  Ponsaim- 
pierre,  écuyer,  seigneur  du  Péron,  noble  Luquois  d'ori- 
gine, conseiller  en  la  cour  des  monnaies,  sénéchaussée  et 
siège  présidial  de  Lyon,  et  de  Bonne  d'Ambournay.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Antoine-Bon,  qui  suit 

2."  Catherine-Bonne,  mariée  à  messire  Louis  Hum- 
bert  de  Gratet,  chevalier  ,  comte  du  Bouchage, 
conseiller  au  parlement  de  Grenoble  ; 


DE  GRAVE.  35 

3.*  Dominique- Françoise,  mariée  à  messire  Adrien 
d'AUois ,  chevalier,  comte  d'Herculeus ,  maré- 
chal des  camps  et  armées  du  Roi. 

XIII.  Antoine-Bon,  marquis  de  Reghauld  de  Par- 
ciEU,  chevalier,  ancien  conseiller  d'ambassade  du  Roi  à 
la  cour  de  Vienne,  a  épousé,  par  contrat  du  19  avril  1779, 
Marie-Claudine-Gabriel  de  Labletonniére  d'Igé  ,  fille  de 
messire  François-Charles-Albert  de  Labletonniére,  che- 
valier, baron  d'Igé,  seigneur  de  Domanges,  Sathonay, 
Epières,  Azay,  Chevagny  et  autres  places  ,  ancien  offi- 
cier au  régiment  d'Orléans,  et  de  dame  Madelaine  Chap- 
puis  delà  Fay.  De  ce  mariage  sont  issus: 

I."*  Alphonse- François-Bon,  qui  suit; 
2."  Adélaïde; 
3.'  Amélie; 
4."  Zoé. 

XIV.  Alphonse- François-Bon  ,  marquis  de  Regnauld 
DE  Parcieu,  chevalier,  a  épousé,  par  contrat  du  22  fé- 
vrier 181  3,  Louise-Nathie- Madelaine  Lemulier  de  Bressey, 
fille  de  messire  Jean  Lemulier,  seigneur  de  Bressey,  che- 
valier ,  conseiller  au  parlement  de  Dijon  ,  député  de 
l'ordre  de  la  noblesse  de  Bourgogne  aux  états-genéraux , 
et  de  dame  Claudine  Coujard  de  Laverchers.  De  ce  ma- 
riage est  issue  : 

Claudine- Armande- Blanche. 

Armes:  De  gueules,  à  la  bande  d'argent,  accompagnée 
de  deux  losanges  d'or;  couronne  de  comte;  cimier;  un 
cœur  traversé  d'un  serpent.  Supports:  deux  lions.  Devise: 
Ardeus  et  equum. 


DE  GRAVE,  en  Languedoc,  maison  dont  l'origine  se 
perd  dans  l'obscurité  des  tems  les  plus  reculés.  L'on  trouve 
dans  les  dépôts  publics,  dans  les  histoires  du  Languedoc 
et  dans  la  bibliothèque  du  Roi,  des  marques  de  sa  gran- 
deur et  de  son  ancienneté.  On  voit,  par  des  actes  des  an- 
nées T112,  1149.  1187,  que  le  château  de  Grave  et  plu- 
sieurs terres  qui  avaient  fait  partie  des  domaines  des  comtes 
souverains  de  Barcelonne  ,  de  Provence,  des  vicomtes  de 
Beziers,  des  ducs  d'Albi  et  des  seigneurs  de  Montpellier, 


36  ^E  GRAVE. 

étaient  venus  par  succession  dans  la. maison  de  Grave, 
dont  ceux  de  cette  maison  étaient  seigneurs  et  y  tenaient 
des  troupes  à  leur  solde,  en  1 1 5o. 

Gérauld  de  Grave  est  nomme'  dans  une  charte  de  l'an 
II 12,  avec  Pierre  de  Ghambaut,  Pons  Dalmas  ,  Pierre 
Adhemar,  Pierre  Ruffo  et  plusieurs  autres  seigneurs  ecclé- 
siastiques de  la  sénéchaussée  de  Carcassonne. 

Arnauld  de  Grave  est  présent  à  un  acte  signé  de  lui  et 
de  plusieurs  autres  seigneurs,  de  Roger,  vicomte  de  Car- 
cassonne, du  quatrième  jour  des  calendes  de  septembre 
de  l'an  1 149. 

Guillaume  de  Grave  fit  ,  conjointement  avec  Girard 
Bec,  une  donation  pour  fonder  l'abbaye  de  Candeil,  en 
I  i5o,  à  Alexandre,  abbé  de  Grandselve. 

Guillaume- Raymond,  Raymond  et  Guillaume  de  Grave, 
vivaient  en  1 1 58,  i(83,  et  11 87,  suivant  des  actes  de  ces 
années,  souscrits  par  eux. 

I.  Mathieu  de  Grave,  I**  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Leucate  en  1 1 5o,  mérita,  par  sa  bravoure,  la 
ville  et  château  de  Peyriac,  pour  en  avoir  chassé  le  sei- 
gneur, homme  inquiet,  cruel,  qui  tyrannisait  ses  vassaux 
et  persécutait  ses  voisins.  En  mémoire  de  cette  action,  il 
lui  fut  permis,  et  à  ses  descendants,  de  porter  pour  cimier 
en  ses  armes,  une  tête  de  géant  au  bout  d'une  lance,  tel 
qu'on  le  voyait  gravé  sur  la  porte  de  l'église  de  Peyriac.  Il 
eut  pour  fils  : 

II.  Eléazard  de  Grave,  P'  du  nom  ,  chevalier,  sei- 
gneur de  Peyriac ,  qui  ,  ayant  été  attaqué  par  Simon, 
comte  de  Montfort ,  se  défendit  vaillamment  ,  durant 
deux  jours,  dans  Peyriac,  et  n'en  sortit  que  pour  se  jeter 
dans  Rieux,  qui  était  plus  en  état  d'être  défendu  ;  il  y  fut 
attaqué  par  le  comte  de  Montfort,  qui  s'empara  de  cette 
place,  et  fit  Eléazard  prisonnier  en  121 1.  Comme  il  avait 
embrassé  l'hérésie  des  Albigeois,  suivi  le  parti  des  comtes 
de  Toulouse,  de  Carcassonne  et  de  Poix,  et  souffert  qu'on 
la  prêchât  publiquement  dans  le  château  de  Peyriac,  non- 
seulement  il  perdit  sa  liberté  à  la  prise  de  Rieux,  mais  ses 
biens  furent  encore  confisqués.  Il  épousa  Fabrice,  dont 
il  eut  : 

i."  Eléazard,  dont  l'article  suit  ; 


DE  GRAVE.  37 

2.*  Marquise  de  Grave,        i 

3.' Aida  de  Grave,  /  vivantes  en  i23i. 

4.*  Ermengarde  de  Grave,  1 

III.  Eléazard  de  Grave,  II*  du  nom,  chevalier,  de- 
manda au  Roi  saint  Louis  la  restitution  des  biens  d'EIéa- 
zard,  son  père,  et  la  dot  de  Fabrice,  sa  mère,  conjoin- 
tement avec  Marquise,  Aida  et  Ermengarde,  ses  sœurs; 
il  leur  fut  répondu,  suivant  l'acte  de  l'an  i23i,  qui  se 
trouve  à  la  bibliothèque  du  Roi  et  dans  les  archives  de 
Montpellier,  que  leurs  père  et  mère  étant  morts  héré- 
tiques, leurs  biens  étaient  et  demeuraient  confisqués.  Ses 
enfants  furent  : 

I  .•  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

i.°  Arnaud,  chevalier,        /     .       .  , 

o  «  r>  j      u      1-       i  vivants  en  1245. 

3."  Raymond,  chevalier,  V 

IV.  Pierre  de  Grave,  chevalier,  seigneur  de  Peyriac, 
fut  un  des  seigneurs  qui,  le  samedi  24  janvier  1243,  prê- 
tèrent serment  au  Roi  de  s'élever  contre  les  entreprises  du 
vicomte  de  Narbonne  et  ses  héritiers,  et  de  conserver  fidè- 
lement les  domaines  de  S.  M.  11  reçut  du  Roi  saint  Louis, 
au  mois  de  juillet  1245,  avec  Arnauld  et  Raymond  de 
Grave  ,  ses  frères  ,  60  livres  de  rente  ,  assignées  sur  les 
lieux  de  Casilag,  de  Brousses,  de  CayroUes,  de  Traussan 
et  d'Azile- le- Petit,  et  ce  prince  lui  restitua  la  moitié  de 
la  ville  de  Peyriac,  confisquée  sur  son  aïeul,  en  récom- 
pense de  ses  services  et  de  son  dévouement  à  la  cause  de 
la  religion.  Il  fut  un  des  chevaliers  qui  écrivirent  au  Roi, 
le  i5  juin  i255,  touchant  les  intérêts  de  ce  prince.  Il 
fonda  une  chapelle  à  Peyriac  ,  le  1 1  des  calendes  d'août 
de  la  même  année,  au  frontispice  de  laquelle  était  une 
inscription  qui  en  marquait  la  fondation;  cette  chapelle 
subsistait  encore  avant  la  révolution,  de  même  que  son 
tombeau,  qui  y  fut  élevé  et  sur  lequel  étaient  représentés, 
en  bas  reliefs,  trois  chevaliers  armés,  leurs  chevaux  bardés 
et  chargés  d'ondes.  Il  termina,  au  mois  de  mai  i258,  le 
démêlé  entre  Philippe  II  de  Montfort,  seigneur  de  Castres, 
Pierre,  vicomte  de  Lautrec,  et  Vacquerie  ,  sa  femme,  au 
sujet  du  château  de  Fiac  et  de  quelques  autres  domaines, 
que  le  premier  prétendait  être  de  sa  mouvance.  Au  bas  de 

:  û  sentence  qui  intervint  à  ce  sujet,  est  le  sceau  de  Pierre 
de  Grave,  chargé  de  trois  /asces  ondées,  et  non  pas  de 
croissants,  comme  on  a  mis  mal  a  propos  dans  l'histoire 


38  DE  GRAVE. 

du  Languedoc.  Pierre  de  Voisins,  Boson  de  Monestier  et 
Pierre  de  Grave,  arbitres  de  ce  différend,  sont  qualifiés, 
dans  l'acte,  de  nobles,  seigneurs  et  chevaliers.  Il  fut  du 
nombre  des  principaux  seigneurs  de  la  sénéchaussée  de 
Carcassonne  ,  qui  s'armèrent  contre  Pierre  de  Colmieu  , 
vice-légat  du  Saint-Siège,  qui  lésait  les  intérêts  du  Roi, 
alors  à  la  Terre-Sainte,  et  qui,  secondé  des  vicomtes  de 
Lautrec  et  autres  seigneurs,  ravageait  le  pays  pendant  l'été 
de  1259.  11  avait  épousé  Brunissende,  nommée  dans  la 
donation  du  Roi  saint  Louis,  de  l'an  1245.  Leurs  enfants 
furent  : 

i.°  Berenger,  dont  l'article  suit; 
2."  Raymonde,  qui  vivait  en  1268. 

V.  Berenger  de  Grave  ,  I*'  du  nom  ,  chevalier  ,  sei- 
gneur de  Peyriac,  tenait  rang  avec  Ja  plus  haute  noblesse 
dans  la  convocation  des  nobles,  faite  par  le  sénéchal  de 
Carcassonne,  le  3  des  calendes  de  juin  1268.  Il  rendit 
hommage  au  Roi,  de  ses  terres,  le  4  des  ides  de  février 
1276,  et  partagea  avec  le  sénéchal  de  Carcassonne,  agis- 
sant pour  le  Roi,  le  3  des  nones  de  février  de  la  même 
année.  11  reçut  encore  ,  en  1274,  une  lettre  de  convoca- 
tion du  sénéchal  de  Carcassonne  ,  comme  étant  un  des 
seigneurs  du  pays  tenus  au  service  militaire.  En  i3o4,  Phi- 
lippe-le-Bel  ayant  demandé  un  subside  extraordinaire  pour 
pouvoir  continuer  la  guerre  de  Flandre,  il  est  nommé 
parmi  les  seigneurs  et  prélats  du  Languedoc,  qui  lui  ac- 
cordèrent le  cinquième  de  leur  revenu;  et  au  mois  de 
juillet  i3i5  il  parut  à  la  montre  des  gens  d'armes  de  la 
sénéchaussée  de  Carcassonne ,  convoqués  pour  la  guerre 
de  Flandre.  Dans  cette  montre,  où  comparaissent  le  Noir 
de  la  Redorte  ,  Guillaume  de  Voisins  ,  chevalier-banne- 
ret,  Guillaume  de  Villerembert ,  chevalier  ,  Roger  d'An- 
duse,  damoiseau,  Berenger  d'Aban,  damoiseau,  Jean  de 
Saint-Denis  ,  coseigneur  de  Badens,  Berenger  de  Pierre- 
Pertuse,  chevalier,  avec  Guillaume,  son  fils,  Bernard  de' 
Comminges,  damoiseau,  Pierre  de  Villeneuve,  chevalier, 
Guillaume  de  Baux  ,  et  autres  seigneurs ,  tous  gens 
d'armes  de  ladite  sénéchaussée,  Berenger  de  Grave  a  la 
qualité  de  damoiseau  de  Peyriac  ;  mais  dans  un  acte  de  l'an 
i3i7,  il  est  qualifié  de  chevalier  et  de  noble  et  puissant 
seigneur,  et  Raymond  de  Grave,  son  fils,  qui  suit,  signe 
dans  le  même  acte,  et  y  est   qualifié   damoiseau,  titre  que* 


I 


DE  GRAVE.  39 

prenait  alors  le  fils  d'un  chevalier,  tant  qu'il  n'était  point 
parvenu  à  la  chevalerie.  Il  avait  épousé  Vacquerie  de 
Monteil^  dont  est  issu  : 

VI.  Raymond  de  Grave  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Pey- 
riac,  de  Ventenac,  de  Brosse  -  Cavaret  ,  etc.,  qui  possé- 
dait les  mêmes  terres  sur  lesquelles  avait  été  établie  la  pen- 
sion de  60  livres  de  rente  par  saint  Louis.  Il  testa  le  12 
novembre  iSji,  suivant  qu'il  est  énoncé  dans  le  contrat 
d'accord  fait  entre  ses  enfants  le  21  août  iSgS  .  Il  avait 
épousé,  :.'  Allemande  de  Roquenegade;  2."  Sclarmonde 
de  Fressac  ;  3.'  Saure  de  Merle.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

1."  Sclarmonde,  j      ,-  • 

„  .  -  •        }  religieuses  ; 

2."  Marguerite,  )        ° 

Du  second  lit  : 

3.'  Jean  ,  qui  fut  sénéchal  de  Carcassonne  en  1345  ; 
4."  Eléonore  de  Grave  ; 

Du  troisième  lit  : 

5."  Foulques  dit  Fouquet  de  Grave, 
6.'  Hugues,  dont  l'article  suit  ; 
7.*  Pierre,  dont  on  ignore  la  postérité  ; 
8.°  Berenger  ,  qui  fonda  la  cinquième  branche   rap- 
portée ci-après. 

VII.  Hugues  DE  Grave,  damoiseau,  seigneur  de  Pey- 
'riac,  deVillegly,  de  Félines,  d'Alzeau,  deVentajou,  etc., 
vivait  en  1372  et  1379  ,  suivant  des  actes  qu'il  passa  alors. 
Il  parait  dans  le  contrat  d'accord  du  21  août  iSgS,  tou- 
chant la  succession  de  son  père,  fait  entre  lui  et  ses  frères 
et  sœurs  des  deux  premiers  lits.  Il  transigea  ,  en  présence 
de  noble  Pierre  de  Malbosc  ,  seigneur  de  Mirai,  le  12  août 
1402  ,  avec  les  consuls  de  Peyriac  ,  au  diocèse  de  Nar- 
bonne  ;  fut  nommé  héritier  de  Fouquet  de  Merle  ,  son 
oncle  maternel  ,  aux  conditions  de  porter  le  nom  et  armes 
de  Merle.  C'est    depuis  ce  tems  que  la  maison  de  Grave 

'  jécartèle  d'or  ,  à  cinq  merlettes  de  sable.  11  rendit  hommage 

■  au  Roi,  pour  ses  terres  et  seigneuries,  les  21  octobre  1405 

■  et   18  juillet  1407.   Il  avait  épousé  Navarre  de  Hautpoul, 

■  dont  sont  issus  : 

I  .•  Jean,  dont  l'article  suit  ; 


^O  DE  GRAVE. 

2."  Macé  de  Grave,  écuyer,  pourvu  de  l'évéché  dç 

Carcassonne,  le  3  décembre  1456  ; 
3.*  Miracle  de  Grave,  mariée  à  Bermond  de  Siran  ; 

elle  fit  son  testament  le   10  juillet  141 8 ,   par  lequel 

elle  institua  Jean  ,  son  frère  aîné  ,  héritier  de  ses 

biens  ; 
4.°  Blanche  de  Grave  ,  qui  épousa  Guillaume  Abbani 

de  Durban  ; 
5."  Philippe  de  Grave  ; 
6.°  Cécile  de  Grave. 

VIII.  Jean  de  Grave  ,  I"  du  nom  ,  seigneur  de  Vil- 
legly,  fit  hommage  au  Roi  en  141 7,  et  épousa  Sybille 
Royer  de  la  Boissière,  dame  d'Arragon,  dont  il  eut  : 

I .°  Guillaume  ,  seigneur  de  Sérigan  ,  qui  épousa 
Marquise  de  Rouch  d'Arnoye,  dont  il  eut  : 

a.  Bertrand  de  Grave  ; 

b.  Nicolas  de  Grave,  seigneur  de  Puylaur; 

c.  Guillemette  de  Grave ,  mariée  ,  le  premier 
octobre  i588  ,  à  Jacques  de  Loubens,  seigneur 
de  Loubens  et  de  Verdalle,  conseiller  d'état, 
chevalier  des  ordres  du  Roi  ; 

2,°  Mathieu,  dont  l'article  suit  ; 
3."  Mathieu,  dit  le  Jeune ,  qui  fit  son  testament  le 
26  février  i5oi. 

IX.  Mathieu  de  Grave  ,11°  du  nom  ,  seigneur  de 
Villegly,  d'Arragon  et  autres  lieux  ,  partagea  avec  Guil- 
laume, son  frère,  les  biens  de  Jean,  leur  père ,  par  acte 
du  i5  mai  1454,  et  testa  le  22  août  1463.  Il  avait  été 
nommé,  par  le  Roi  Charles  VII  ,  en  1456  ,  pour  admi- 
nistrer le  temporel  de  l'évéché  de  Carcassonne  ,  et  avait 
épousé,  i.°  Andrive  de  Serrières  ;  2."  Bonne  de  Haut- 
poul,  fille  de  Gaston  de  Hautpoul,  seigneur  de  Félines, 
de  Cassagnoles  et  Ventajou ,  et  de  Jeanne  de  Sainte- 
Colombe.  Il  eut  du  premier  mariage  : 

I .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  François  de  Grave  ,  seigneur  de  Félines  ,  qui 
testa  le  5  septembre  1621,  et  fut  père  de  Bernard 
de  Grave  ,  qui  épousa  ,  le  3  mai  i63 1  ,  Anne  de  la 
Vergne,  qui  le  (it  père  de  Biaise  de  Grave,  sei- 
gneur de  Félines,  maintenu  dans  sa  noblesse  avec 


DE  GRAVE.  41 

son  père,    par  jugement  de  M.  de  Bezons,  inten- 
dant du  Languedoc,  du  19  décembre  1668  ; 
3.*  Catherine  de  Grave; 
4.»  Jeanne  de  Grave  ; 
5.°  Isabelle  de  Grave. 
X.   Jean  de  Grave  ,    II*  du   nom,  seigneur  de    Ville- 
^ly,  d'Arragon,   de   Puynautier  et  de  la  Livinière ,  terres 
dont  il  rendit  hommage  au  Roi  le  1 1  février  1483,  fut  insti- 
tué héritier  de  son  père,  et  fît  son  testament  le  7  mars  i52i  : 
Il  avait  épousé  :   1 .»  Beatrix  de  Puymissoni  2.»  Jeanne  de 
Montbrun.  Ses  enfants  furent; 

Du  premier  lit: 
I.»  Gabrielle  de  Grave; 

Du  second  lit  : 

2."  Jean,  dont  l'article  suit; 

3.»  Joachim  de  Grave; 

4.'»  Philippe,  chef  de  la  troisième  branche,  rapportée 
en  son  rang  ; 

5.»  François,  tige  de  la  quatrième  branche,  rappor- 
tée aussi  en  son  lieu; 

6."  Jeanne  de  Grave,  qui  épousa  François  Abbani^ 
seigneur  de  Mossio  : 

7.'  Claire  de  Grave,  qui  épousa  Jean  d'Auxillon; 

8.»  Anne  de  Grave,  mariée  avec  Philippe  de  Sainte- 
Gassemore; 

g.»  Isabelle  de  Grave  ; 

10."  Jeanne  de  Grave  ; 

1 1  .•  Andrive  de  Grave. 

XI.  Jean  de  Grave,  III*  du  nom  ,  seigneur  de  Ville- 
gly,  d'Arragon,  etc.  ,  épousa,  par  contrat  du  5  août  i526, 
Catherine  de  Rouch  d'Arnoye,  et  testa  le  i3  avril  iSSj. 
De  son  mariage  sont  issus  : 

I  .•  Pierre  de  Grave,  seigneur  de  Villegly,  qui  épousa 
Anne  de  Hautpoul,  et  fît  son  testament  le  3  avril 
1592,  suivant  deux  arrêts,  des  26  novembre  1602, 

'  et  2  novembre  i6o3.  Il  fut  père  d'Annicetde  Grave, 
seigneur  de  Villegly,  qui  vivait  en  i6o3; 

2."  François,  dont  l'article  suit  ; 

3,"  Antoine  de  Grave; 

4.»  Jean-Jacques,  auteur  de  la  seconde  branche,  rap- 
portée ci-après  ; 


42  DE  GRAVE. 

5.°  Isabeau  de  Grave  ; 
6.°  Anne  de  Grave; 

7.°  Jeanne  l'aînée,  mariée  à  N....  de  Rouch; 
8."  Jeanne  la  jeune; 
9.°  Claire  de  Grave  } 

10."  Marguerite  de  Grave,  mariée  à  Pierre  Darsse, 
seigneur  de  Launes,  co-seigneur  de  Cascastel. 

XII.  François  de  Grave,  I"  du  nom,  écuyer  sei- 
gneur de  Lanet,  épousa,  par  contrat  du  3 o  octobre  i565, 
Jeanne  du  Château.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  François  de  Grave  ,  seigneur  de  Lanet  ,  qui 
épousa,  le  25  mai  i5g6,  Marguerite  de  Hautpoul, 
et  testa  le  6  novembre  1620.  Il  eut  de  son  mariage  : 

a.  Jean-Balthazard,  qui  testa  le  10  novembre 
i665,  et  fut  père  de  Pierre  de  Grave,  sei- 
gneur de  Castillon  et  de  Lanet ,  maintenu 
dans  sa  noblesse  par  jugement  de  M.  de  Be- 
zonSj  du  19  décembre  1668; 

b.  Pierre  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Christol, 
qui  épousa,  le  9  mai  1647,  Guillaumette  de 
Fabre; 

c.  Jean  de  Grave,  seigneur  de  Combebelle,  qui 
testa  le  12  septembre  i638.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  i3  octobre  1610,  Germaine 
Nonels,  qui  le  fit  père  de  Jean-François  de 
Grave,  seigneur  de  Prunet,  maintenu  le  19 
décembre  1668  ; 

d.  François  de  Grave  ; 
2."  Jean,  dont  l'article  suit. 

XIII.  Jean  de  Grave,  IV"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Combebelle,  est  nommé  dans  une  reconnaissance  de 
noble  Pierre  d'Yversen,  du  lieu  de  Gaillac  ,  du  5  no- 
vembre 1616  ,  où  il  est  dit  qu'il  tenait,  conjointement 
avec  lui,  un  fief  assis  en  la  juridiction  de  Brens,  séné- 
chaussée de  Carcassonne.  Il  épousa,  par  contrat  du  16  oc- 
tobre 1606,  Germaine  de  Doustre,  dont  il  eut  : 

1 ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.' Claudette  de  Grave,  mariée,  par  contrat  du  4  fé- 
vrier i635,  à  Hercule  de  Casemajou,  seigneur  de 
Montommet,  fils  de  Jean  de  Casemajou,  seigneur 
de  Vignes,  et  de  Françoise  Bourcierdu  Barri. 


i 


DE  GRAVt.  43 

XIV.  Jean  de  Grave  ,  V  du  nom,  seigneur  de  Du- 
refort  et  de  Combebelle ,  épousa,  i.*  le  i3  décembre 
1649,  Catherine  de  Grave,  sa  cousine  ;  2."  le  14  juillet 
1 638,  Claude  de  Casemajou.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

I  .*  Germaine  de  Grave  ; 

Du  second  lit: 

2*  Henri  de  Grave  ; 
3/  Balthazard  de  Grave  ; 
4.*  Charles,  dont  l'article  suit; 
5.*  Geneviève  de  Grave. 

XV.  Charles  de  Grave,  seigneur  de  Durefort  et  de 
Combebelle,  né  le  26  juillet  1667,  chevalier  de  Tordre 
roval  et  militaire  de  Saint- Louis  en  1691,  capitaine  de 
.grenadiers  dans  le  régiment  de  Languedoc  en  i6g5  ,  puis 
lieutenant-colonel  en  1734,  avait  épousé,  par  contrat  du 
7  avril  17 19,  Henriette  le  Vasseur,  dont  il  eut  : 

I.»  Charles- Antoine,  mort  jeune  ; 

2."  Fiacre-François,  né  le  8  janvier  1724,  abbé  de 
Sâtre  et  des  Alleuds,  grand-vicaire  du  diocèse  de 
Saintes,  député  à  l'assemblée  du  clergé  de  France 
en  1760,  mort  évêque  de  Valence; 

3.'  François,  dont  l'article  suit. 

XVL  François  de  Grave,  seigneur  de  Durefort  et  de 
Combebelle,  dit  le  comte  de  Grave,  né  à  Blaye,  le  5  août 
1726,  colonel  du  régiment  de  Provence,  puis  comman- 
dant de  la  province  de  Bretagne,  mourut  lieutenant -géné- 
ral des  armées  du  Roi  et  commandeur  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis.  Il  avait  épousé,  le  26  novembre 
1749,    Marie- Anne- Eléonore  de  Grave,  sa  cousine,   dont 


sont  issus 


1.' Edme  -  Charles- François  ,  marquis  de  Grave, 
mort  à  l'expédition  de  Quiberon,  en  1793,  colo- 
nel des  chasseurs  de  Guienne  et  aide -de-camp  de 
Monsieur  ,  aujourd'hui  régnant.  Il  avait  épousé 
Adélaide-Henriette-Elisabeth  de  Bésiade  d'Avaray, 
fille  de  Claude-Antoine  de  Bésiade,  marquis  d'Ava- 
ray, pair  de  France,  lieutenant-général  des  armées 
du  Roi,  maître  de  la  garde-robe  de  Sa  Majesté,  et 
d'Angélique-Adélaidc-Sophie  de  Mailly  de  Nesle. 


44  DE  GRAVE. 

Il  n'a  laissé  qu'une  fille,  Zoé  de  Grave^  qui  a 

épousé  M.  le  marquis  de  Guerry  ; 
2.°  Pierre-Marie,  dont  l'article  suit  ; 
3.°  Augustine  de  Grave,  mariée  au  marquis  de  Cam- 

bis,  père  du  vicomte  de  Cambis,  commandant  en 

Languedoc. 

XVII.  Pierre-Marie,  marquis  de  Grave,  ancien  mi- 
nistre et  secrétaire  d'Etat  de  la  guerre,  lieutenant-général 
des  armées  du  Roi,  et  pair  de  France  en  i8i6. 

SECONDE  BRANCHE. 

XII.  Jean-Jacques  de  Grave,  troisième  fils  de  Jean, 
III*  du  nom  ,  et  de  Catherine  de  Rouch  d^Arnoye  ,  fut 
seigneur  des  Palais,  et  épousa,  par  contrat  du  28  janvier 
i582,  Catherine  de  Hautpoul.   De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Marc-Antoine  ,  seigneur  des  Palais ,  marié,  le 
24  juin   1607,  avec  Isabeau  Nadal,  dont: 

a.  Jacques,  seigneur  du  mas  des  Cours,  marié, 
le  18  février  i653,avec  Françoise  de  Roux.  Il 
fut  maintenu  par  jugement  de  M.  de  Bezons, 
du  19  décembre  1668  ; 

b.  Marc-Antoine  de  Grave; 

c.  Marguerite  de  Grave ,  qui  épousa  Raimond 
de  la  Cour  ; 

d.  Gabrielle  de  Grave  ; 

3.°  Claude  de  Grave; 

3."  Jean-Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

4°.  Jean-François  de  Grave,  qui  épousa,  le  21  jan- 
vier 16 19,  Anne  de  Noué  ; 

5.°  Jacques  de  Grave,  marié,  le  8  novembre  161 5, 
avec  Louise  Darsse. 

XIII.  Jean-Antoine  de  Grave,  seigneur  de  la  Nauze, 
fit  son  testament  le  26  novembre  lôSy.  Il  avait  épousé 
Jeanne  de  Robert,  dont  sont  issus: 

I .°  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jean-Jacques,  seigneur  de  la  Caussade  ; 

3.*  Barthélemi  de  Grave,  seigneur  de  la  Nauze, 
marié,  par  contrat  du  7  janvier  1667,  avec  Ga- 
brielle de  Jardin,  dont  il  eut  : 

Jean-Baptiste  de  Grave  ; 


DK  GRAVE.  45 

b.  Annicet  de  Grave ,  seigneur  de  la  Nauze  et 
de  Saint-Martin  de  Toque,  ancien  major  du 
régiment  de  Vermandois,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  né  le  17  avril 
1678,  marié  à  N....  de  Carlippa,  dont  ii  était 
veuf  et  sans  enfants  en  1743  ; 

c.  Marie  de  Grave  ; 

d.  Catherine  de  Grave,  morte  en  1720; 

4.*  Jean-François  de  Grave  ; 

5. 'Catherine  de  Grave,    mariée  à   Jean  de    Grave, 

seigneur  de  Combebelle,  son  cousin  ; 
6."  Madon  de   Grave ,  femme  du  seigneur   de  Clix  ; 
7.°  Jeanne  de  Grave. 

XIV.  Claude  de  Grave,  seigneur  des  Palais,  épousa, 
par  contrat  du  6  octobre  i655,  Isabeau  du  Mas  de  Soustre, 
fille  de  Pierre  du  Mas  de  Soustre,  seigneur  de  Mas  et  de 
Miramonde  de  Loubens,  et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse, 
conjointement  avec  ses  frères,  par  jugement  de  M.  de 
Bezons,  intendant  du  Languedoc,  du  19  décembre  1668. 
Il  eut  jx)ur  fils: 

XV.  Marc-Antoine  de  Grave,  I"  du  nom,  seigneur  des 
Palais,  né  en  août  i65g,  qui  fit  hommage  au  Roi  en  1679, 
et  s'allia,  par  contrat  du  20  avril  1680,  avec  Marie  de 
Donos,  dont  il  eut  : 

i.°  Jean-François,  dont  l'article  suit; 

2."  Marc-Antoine    de  Grave ,  marie,   le  3o   octobre 

1729,  avec  Jeanne  de  Doustet,  dame  de  Camplong, 

de  laquelle  il  eut  : 

a.  Clément,  né  le  4  février  1734; 

b.  Annicet,  né  le  3  mai  1737  ; 

c.  Dorothée,  née  le  premier  février  ij3i  ; 

d.  Marie- An  ne,  née  le  12  octobre  1732  ; 

e.  Anne  de  Grave,  née  le  5  août  1735. 

XVI.  Jean-François  de  Grave,  seigneur  des  Palais,  né 
le  2  décembre  1700,  épousa,  le  i3  juin  1729,  Marie- 
Anne  des  Moulins,  dont  sont  issus  : 

i.' Marc- Antoine-Paul,  né  le  22  mars  1730,  mort 
officier  dans  le  régiment  de  Laval,  infanterie; 

2.*  Pierre-Annicet,  né  le  19  août  1734,  mort  en 
Canada  au  régiment  de  Guienne  ; 


^6  DE  GRAVE. 

3."  Hyacinthe,  né  le  4  mai   1736  ,  officier  dans  le 

régiment  de  Languedoc,  infanterie,  en  1760; 
4."  Louise- Rose  de  Grave,  née  le  17  mai  1731. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

XI.  Philippe  DE  Grave,  I*'  du  nom,  seigneur  de  Fé- 
lines, hls  puîné  de  Jean,  II*  du  nom,  épousa,  par  con- 
trat du  25  août  1549,  Madelaine  de  Says,  et  testa  le  26 
février  i583.  Il  eut  de  son  mariage  : 

I .°  François,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Geraude  de  Grave  ; 

3."  Catherine  de  Grave; 

4.**  Charlotte  de  Grave  ; 

5."  Jeanne  de  Grave,  mariée  à   N....  de  Mibradier; 

6.°  Marguerite  de  Grave. 

XII.  François  de  Grave,  seigneur  de  Félines,  épousa, 
par  contrat  du  3i  janvier  i588,  Jeanne  de  Montredon, 
et  fit  son  testament  le  i5  novembre  1621.  Il  eut  de  son 
mariage  : 

I .°  Bernard,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Jean-François  de  Grave; 
3."  Henri  de  Grave  ; 
4.°  Claudet  de  Grave  ; 
5."  Jeanne  de  Grave. 

XIII.  Bernard  de  Grave,  seigneur  de  Félines  et  de 
Montalbine,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  de 
M.  le  duc  d'Orléans,  et  capitaine  d'une  compagnie  de 
cent  hommes  d'armes,  fit  son  testament  le  11  juin  1671. 
Il  avait  épousé,  i.°  par  contrat  du  14  avril  1620,  Anne 
de  Reboule,  morte  sans  enfants;  2.°  le  3  mars  i63i,  Anne 
de  la  Vergne  de  Tressan,  fille  de  Jérémie  de  la  Vergne, 
seigneur  de  Tressan ,  et  d'Anne  de  Villa.  De  ce  mariage 
vinrent: 

I .°  Jérémie,  prêtre  ; 
2.°  Biaise, qui  suit; 
3.' Une  fille. 

XIV.  Biaise  de  Grave  ,  seigneur  de  Félines ,  d'Aï 
gins  et  de  Caumont,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  con- 
jointement   avec    Jérémie ,    son   frère  ,    par   jugement  cl< 


DE  GRAVE.  47 

M.  de  Bezons.  du  19  décembre  1668.  Il  épousa,  i.»  par 
contrat  du  16  août  1666,  demoiselle  Jeanne  de  Gep  de 
Sauvian  ;  2.*  par  contrat  du  25  août  1668,  Marie  de  Rouvé; 
3/  par  contrat  du  premier  octobre  1690,  Louise  de  Ro- 
quefon  de  Marquein.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 
I  .•  Joseph,  dont  la  postérité  est  éteinte  ; 

Du  second  lit: 
2.*  Alphonse,  dont  l'article  suit; 

Du  troisième  lit  : 


l 


3.*  Edme  de  Grave  ,         j 

4.*  François-Alphonse,  |  religieux. 

5.*  Sebastien  de  Grave.  ) 


XV.  Alphonse  de  Grave  seigneur  d'Argins,  capitaine 
d'infanterie  en  1707,  épousa,  le  8  février  171 1,  Thérèse 
de  Brettes  de  Thurin,  dont  il  eut  : 

I.*  Jean  Hyacinthe,  qui  suit; 

2.*  Une  fille,  née  en  novembre  171 1. 

XVI.  Jean-Hyacinthe,  dit  le  vicomte  de  Grave,  né 
à  Narbonne,  en  décembre  1714,  mousquetaire  du  Roi  en 
1740,  chevalier  de  Saint-Louis  en  1745  ,  et  capitaine  au 
régiment  de  Cambis  en  1752,  a  épousé  Josephe-Anne- 
Thérèse  de  Boyer  de  Sorgues,  dont  est  issu  : 

Jean-Hyacinthe  de  Grave,  né  le  20  septembre  1755. 

QUATRIÈME  BRANCHE. 

VII.  Berenger  de  Grave,  damoiseau,  seigneur  de  Mar- 
sal,  fds  posthume  de  Raymond ,  chevalier  ,  et  de  Saure 
de  Merle,  sa  troisième  femme,  est  énoncé  dans  le  con- 
trat d'accord  passé  entre  Fouquet  et  Hugues  de  Grave,  ses 
frères,  le  21  août  iSgS.  Govinde  Nave,  damoiseau,  alias 
Galmanuès  de  Navarre,  lui  fit  donation,  le  4  avril  1435, 
4e  tous  les  droits  qu'il  avait  sur  les  biens  de  Raymond  de 
*Crave,  son  père.  Il  avait  épousé  Marguerite  Duranty, 
iainsi  qu'il  est  énoncé  dans  la  donation  du  20  février  1458, 
qu'elle  fit,  étant  veuve,  à  Gaspard  ,  son  fils  aîné.  Leurs 
rafans  furent  : 

i."  Gaspard,  dont  l'article  suit; 


48 


DE  GRAVE. 


2.**  Raymond  de  Grave; 

3.»  Alexis    de    Grave,    abbé    de    Saint-Jacques  de 

Beziers  ', 
4.'*  Bourguine    de    Grave  ,     mariée    à    Gauvin    de 

Sengla. 

VIII.  Gaspard  de  Grave,  seigneur  de  Mus,  de  Marsal, 
du  Pouget,  donna  son  dénombrement  au  Roi  le  19  août 
1443,  et  reçut  des  reconnaissances  de  divers  emphytéotes 
en  1445,  testa  le  6  juin  1476,  et  est  (\n&\\^é  noble  et  puis- 
sant seigneur ,  dans  l'acte  qu'il  fit  de  la  création  d'un 
bailli,  du  i3  janvier  1479.  H  épousa  Catherine  de  Salo- 
mon,  dont  il  eut  : 

1°  Thomas,  mort  sans  postérité; 

2.°  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Pierre  de  Grave,  prieur  de  Montolier; 

4.°  Violande  de  Grave. 

IX.  Antoine  de  Grave,  seigneur  de  Marsal,  du  Pou- 
get, de  Villanovette,  de  Saint-Martin-entre-deux-Eaux,  etc., 
qualifié  noble  et  puissant  seigneur,  dénombra  au  Roi  sa 
terre  et  seigneurie  de  Saint-Martin-entre-deux-Eaux,  en 
i5o3,  dans  lequel  acte  il  est  fait  mention  d'un  autre  hom- 
mage fait  au  Roi  de  Navarre,  le  6  octobre  1497.  Il  épousa 
Anne  de  Caumont,  le  20  janvier  1484,  et  en  eut: 

i.°  Jacques,  dont  l'article  suit; 

2.°  Antoine  de  Grave  ; 

3."  André  de  Grave: 

4.°  Vesiade  de  Grave,  qui  épousa,  le  8  octobre  i5o8, 

André  de  Voisins; 

5.°  Asturge  de  Grave,  mariée  à  Michel  Farron  ; 

6."  Minguette  de  Grave,  qui  épousa  Jacques  de  Gru  ; 

7.°  Anne  de  Grave. 

X.  Jacques  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin-entre- 
deux-Eaux,  de  Villanovette,  etc. ,  fit  faire  une  enquête, 
le  6  mai  i63o,  au  sujet  du  patronat  de  la  chapelle  de  Saint- 
Jacques,  fondée  par  ses  prédécesseurs,  et  dotée  par  Gas- 
pard, son  aïeul,  dans  l'église  de  Saint-Pierre  de  Thésan. 
Il  épousa  Jeanne  du  Puy,  et  fit  son  testament  le  25  no- 
vembre i536.  Ses  enfants  furent  : 

I ."  Alexis,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Raymond  de  Grave,  religieux   au  monastère  dt 
Saint-Pons  de  Thomières  ; 


DE  GRAVE.  49 

3.*  Nicolas,  qui  fonde  la  cinquième  branche,  rap- 
portée ci-après  ; 

4.'  François  de  Grave  ; 

5.*  Anne  de  Grave,  qui  épousa  Guillaume  Gondaille, 
seigneur  des  Granges  ; 

6.°  Jacquette  de  Grave,  mariée  par  contrat  du 
25  novembre  1542,  à  Pierre  Boyer,  seigneur  de 
Sorgues. 

XL  Alexis  de  Grave  ,  seigneur  de  Villanovette  et  de 
Saint-Martin-entre-deux-Eaux,  terre  dont  il  fit  le  dc- 
nombrement  au  Roi  le  11  mars  i53o,  épousa,  par  con- 
trat du  8  décembre  iSSg,  Jeanne  Patau  de  Roquebrune, 
transigea,  en  1 547,  avec  Nicolas,  son  frère,  testa  le  pre- 
mier mars  iSby,  et  sa  femme  le  10  janvier  1610.  Leurs 
entants  furent  : 

i."  Jacques  de  Grave,    l'aîné,        \     morts    sans   al- 


J 


2."  Jacques  de  Grave,  le  jeune,    )        liance; 

3.*  Antoine  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin- 
entre-deux-Eaux,  marié,  le  28  août  i586  ,  avec 
Guillemette  de  Montmouton,  dont  il  eut  : 

A.  Philippe  de  Grave,  marié  i."  avec  Louise 
de  Bonnefous  de  Montréal  ;  2.°  avec  Isabeau 
de  Bertoumieux.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 

a.  Marie  de  Grave,  qui  fit  son  testament 
le  5  janvier  i632; 

Du  second  lit: 

b.  Pierre  de  Grave ,  institué  héritier  de  sa 
sœur  ,  par  son  testament  du  5  janvier 
i632; 

B.  Bernardin  de    Grave  ,    qui  testa  le  22   avril 
i658,  et  mourut  sans  postérité  ; 

C.  Félix  de  Grave; 

D.  Toinette  de  Grave  ; 

E.  Claire  de  Grave; 

4.'  Timothée,  dont  l'article  suit  ; 

5.'  Pierre  de  Grave,  (        _  ,    . 

^  .  .,       j     /-«  {  morts  sans  hoirs  ; 

6.*  Marc  de  Grave ,     S  ' 

7.»  Claire  de  Grave,  mariée  à  Nicolas  Vinehaut  ; 

8."  Guillemette  de  Grave,    qui  épousa,  par  contrat 


5o  I>E  GRAVE. 

du  3  janvier  iSyS,  Guillaume  de  Baderon,  sei- 
gneur de  Maussac,  fils  de  Guillaume,  et  de  Made- 
laine  du  Caylar  ; 

9.°  Anne  de  Grave; 

10."  Visiade  de  Grave  ; 

1 1.**  Madelaine  de  Grave,  mariée,  par  contrat  du 
27  juillet  iSgS,  à  Jacques  de  Casemajou,  seigneur 
de  Vignes  et  de  Montommet;  fils  de  Bernard  de 
Casemajou,  seigneur  de  Montommet,  et  de  Jeanne 
Sabaret. 

XII.  Timothée  de  Grave,  seigneur  de  Saint -Martin 
entre-deux-Eaux  ,  de  Longuet,  de  Marsal  et  du  Pouget, 
commandant  de  la  ville  de  Fougères,  transigea,  avec  An- 
toine,  son  frère,  le  18  décembre  1589,  et  fit  son  testa- 
ment le  26  novembre  1626.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  28  mars  1596,  Antoinette  de  Bermond  du  Cailar  d'Es- 
pondeilhan,  morte  en  i653,  et  enterrée  dans  l'église  des 
Carmes  de  Beziers,  où  Henri  de  Grave,  son  fils,  lui  fit 
élever  un  tombeau  de  marbre  en  1664.  Parce  mariage,  il 
se  trouva  cousin-germain  de  Henri  de  Montmorency,  con- 
nétable de  France,  dont  la  fille  unique  épousa  le  prince 
de  Condé.  De  ce  mariage  naquirent  : 

i."  Marc-Antoine  de  Grave,  écuyer  du  Roi  en  1^24, 
qui  se  signala  dans  plusieurs  actions  de  guerre.  11 
épousa,  le  3i  août  i632,  Gratienne  du  Perron, 
dont  il  eut: 

a.  Marie  de  Grave,  alliée,  par  contrat  du  2  5  avril 
i656,  à  Henri  de  Grave,  son  oncle; 

b.  Henriette  de  Grave; 

2  .*  Philippe  de  Grave  ; 

3.°  Henri,  dontrarticle  suit; 

4.°  Pierre  de  Grave,  aumônier  du  Roi,  abbé  de  Pé- 
rignan; 

5.°  Marie -Antoinette  de  Grave,  mariée,  par  con- 
trat du  17  juin  1649,  à  Gabriel  de  Rouch,  sei- 
gneur d'Arnoye  et  de  Perdiguier,  fils  de  Jean  de 
Rouch,  seigneur  d'Arnoye,  et  de  Marie  de  Lort. 

XIII.  Henri  DE  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin-entre- 
deux-Eaux,  comte  de  Beauches,  marquis  de  Ville-Fargeau, 
seigneur  du  Perron,  sous-gouverneur  de  Monsieur,  frère 
de  Louis   XIV,  le    i"  mai   1648,  conseiller  d'état  d'épée, 


DE   GRAVE.  5l 

Ift  i5  août  i65o,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi, 
épousa,  le  i6  août  i656,  en  présence  du  Roi,  de  la  Reine 
et  de  Monsieur,  par  dispense  de  la  cour  de  Rome,  du  i5 
décembre  i655,  demandée  par  M.  de  Lyonne,  ambassa- 
deur de  France,  par  ordre  du  Roi  et  de  la  Reine  mère, 
Marie  de  Grave,  sa  nièce,  fille  de  Marc-Antoine  de  Grave, 
son  frère,  et  de  Gratienne  du  Perron.  Il  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse,  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  du  7  no- 
vembre 1669,  et  fit  hommage  au  Roi  de  sa  terre  et  sei- 
gneurie de  Saint-Martin-entre-deux-Eaux  ,  le  14  sep- 
tembre 1679.  De  son  mariage  sont  issus  : 

I ."  Henri  de  Grave  ; 

2."  Philippe,  dont  l'article  suit; 

3.'  Jules  de  Grave,  seigneur  de  Ville- Fargeau,  pre- 
mier maître  de  la  garde-robe  de  Monsieur,  frère 
de  Louis  XIV,  après  la  mort  de  Philippe,  son 
frère  aîné.  Il  épousa  Josephe  le  Duc,  dont  il  eut 
pour  fille  unique  Marie-Josephe  de  Grave,  dame 
de  Ville- Fargeau,  femme,  le  8  décembre  1721,  et 
veuve  le  9  novembre  1734,  de  Pierre-Lazare,  comte 
de  Jaucourt,  seigneur  du  Vault-lez-Avalon,  fils 
de  Jean-Louis  de  Jaucourt,  II*  du  nom,  baron  du 
Vault,  et  de  Catherine  Bourée.  Elle  mourut  à 
làge  de  48  ans.  le  premier  août  1749,  au  palais 
du  Luxembourg,  et  fut  enterrée  à  Saint-Sulpice  ; 

4.»  Nicolas  de  Grave,  abbé  de  Saint-Euvert  d'Or- 
léans, chanoine  de  l'église  de  Paris  ; 

5.*  Mari©- Henriette  de  Grave,  mariée  à  Charles  de 
la  Fallu,  seigneur  du  Mesnil-Hubert. 

XIV.  Philippe  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Manin- 
entre-deux-Eaux ,  baron  de  Ville-Fargeau  ,  seigneur  de 
Beauches,  de  la  Richardière,  du  Perron,  etc. ,  baptisé 
au  Louvre  le  3i  janvier  1657,  premier  maître  de  la  garde- 
robe  de  Monsieur,  frère  de  Louis  XIV,  par  la  démission 
de  son  père,  épousa,  par  contrat  du  16  novembre  1684, 
dame  de  Solas,  marquise  dudit  lieu,  transigea  avec  Henri 
de  Grave,  son  père,  et  les  habitants  de  Saint-Martin- 
entre-deux-Eaux  ,  pour  le  recouvrement  des  privilèges 
des  anciens  seigneurs'  de  cette  terre,  le  6  mai  i685,  et 
.fit  son  testament  le  25  août  1688.  Il  eut  de  son  mariage: 

XV.    Henri-François   de  Grave,  chevalier,  marquis   de 


52  DE   GRAVE. 

Solas,  baron  de  Lattes,  seigneur  de  Saint-Martin-entre-deux- 
Eaux,  et  de  la  partie  antique  de  la  ville  de  Montpellier, 
enseigne  des  gendarmes  de  Flandre,  en  1704,  puis  mestrc 
de  camp  de  cavalerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint -Louis,  fit  plusieurs  campagnes,  et  rendit  hom- 
mage au  Roi  de  sa  seigneurie  de  Saint-Martin,  le  26  mai 
1723.  Il  avait  épousé,  i.°  le  9  février  171 9,  Marie-Anne 
Goyon  de  Matignon,  fille  de  Charles- Auguste  de  Goyon. 
maréchal  de  France ,  et  de  Marie  -  Elisabeth  Berthelot  ; 
2.°  le  26  décembre  1741,  Guyonne-Marie-Louise-Chris- 
tine  de  Montmorency  -  Laval,  fille  de  Guy  -  André  de 
Montmorency  -  Laval,  marquis  de  Lezay ,  et  de  Magnac, 
comte  de  la  Bigeotière  et  de  Fontaine  -  Chalandray,  pre- 
mier baron  de  la  Marche  ,  colonel  d'un  régiment  de  son 
nom ,  et  de  Marie- Anne  de  Turmenier  de  Nointel.  Ses 
enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

1  .*  Louis-Hypolite  de  Grave,  né  le    10  août  1722; 

2  .**  Charlotte  -  Eléonore  de  Grave,  née  le    19  juillet 

1721; 

3."  Marie-Nicole  de  Grave,  née  le  premier  mars  1725  ; 

4."  Marie-Anne-Eléonore  de  Grave,  née  le  3i  jan- 
vier 1730,  mariée,  le  26  novembre  1749,  à  Fran- 
çois de  Grave,  seigneur  de  Durefort  et  de  Com- 
bebelle  3 

Du  second  lit  : 

5.'  Guy-André-Louis-Henri  de  Grave^  né  le  23  sep- 
tembre 1741. 

CINQUIÈME   BRANCHE. 

XI.  Nicolas  DE  Grave,  seigneur  de  Treille,  troi- 
sième fils  de  Jacques  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin- 
entre-deux-Eaux ,  et  de  Jeanne  du  Puy,  transigea,  au  mois 
d'août  i547,  avec  Alexis  de  Grave,  son  frère,  et  s'allia 
avec  Lucie  Lauret ,  fille  de  Jean  Lauret  et  de  Françoise 
Foulquier,  dont  il  eut  : 

I .»  Pierre  de  Grave,  seigneur  de  Montirac  ; 
2."  François,  dont  l'article  suit  ; 
3."  Claudette  de  Grave. 

XII.  François  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin- 
d'Aumez,  reçut  une  donation,  le  6  mai  i582,   de  Fran- 


DE  GRAVE.  53 

çoise  Foulquier,  sa  grand'mèrc,  et  de  Lucie  Lauret,  fut 
capitaine  au  régiment  de  Montbasin,  par  commission  du 
2  juin  i585,  et  testa  le  28  août  iSpi.  Il  avait  épousé, 
I."  parcontrat  du  24  septembre  i58i,  Anne  de  Lasset; 
2."  par  contrat  du  24  février  i585,  Françoise  de  Barrière. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

I  .•  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

Du  second  lit  : 

2.°  Marie  de  Grave; 

3."  Françoise  de  Grave,  qui  épousa    François  de  la 

Serre; 
4.»  Catherine  de  Grave  mariée  à  Hercule  de  Rodos. 

XIII.  Pierre  de  Grave  ,  I"  du  nom,  seigneur  de 
MontiraCj  de  Saint  -  Martin- d'Aumez,  etc.,  institué  hé- 
ritier universel  de  son  père,  par  son  testament  du  28  août 
iSgi,  capitaine  de  carabiniers,  par  commission  du  24 
juin  16 17,  testa  le  i3  septembre  1644.  Il  avait  épousé, 
le    II     juillet     1622,    Isabeau    de  Clapiers,   dont  il  eut: 

i.'Jean  de  Grave,       )        ... 

•  XT-     1      j    /^  i  ecclésiastiques; 

2.*  Nicolas  de  Grave,  \  ^       * 

3.*  Jean-Louis,  dont  l'article  suit  ; 

4."  Pierre,  qui  forme  la   sixième  branche,   rapportée 

ci -a  près  ; 

5.°  Marthe  de  Grave  ; 

6."  Renée  de  Grave; 

y."  Françoise  de  Grave  ; 

8.'  Marie  de  Grave  ; 

9.*  Rose  de  Grave. 

XIV.  Jean-Louis  de  Grave  ,  I"  du  nom  ,  seigneur 
de  Saint-Martin  d'Aumez  -  les  -  Pesenas,  fut  maintenu, 
conjointement  avec  ses  frères,  dans  leur  noblesse,  par 
jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc,  du 
7  novembre  1669.  Il  testa  le  28  septembre  1679,  et  avait 
épousé,  par  contrat  du  i3  juillet  i658,  Anne  d'Apolit, 
dtont  il  eut  : 

i  .•  Louis,  dont  l'article  suit  ; 
2.*  Hercule  de  Grave; 

3.'  Marie  de  Grave,  qui  épousa  Henri  de  Juvenet, 
seigneur  de  Carlencas  ; 
4.*  Marguerite  de  Grave. 


54  '  t)E  GRAVE. 

XV.  Louis  de  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin  d'Au- 
mez,  épousa^  le  3  février  lyoS,  Gabrielle-Madeiaine  de 
Moissac^  et  testa  le  24  mars  1709.  Il  eut  de    son  mariage; 

•    I  .**  Jean-Louis,  qui  suit; 
2.°  Félix  de  Grave,    né    le  14  mars  1706  ,    officier 
des  galères,  marié,   le  3i  Janvier  1741,   avec   Eli- 
sabeth Vigourel,  dont  il  a  eu  trois  enfants  : 

a.  Jacques- François  -  Elisabeth  ,    né    le    5   oc- 
tobre 1745  ; 

b.  Marie-  Madelaine  -  Gabrielle  -  Elisabeth-  Féli- 
cité, née  le  11  novembre  1741  ; 

c.  Gabrielle  -  Victoire  -  Félicie-Elisabeth,  née  le 
3i  janvier  1848  ; 

3.°  Jacques^  mort  sans  postérité. 

XVI.  Jean  -  Louis  de  Grave,  IP  du  nom,  seigneur 
de  Saint-Martin  d'Aumez,  capitaine  au  régiment  de  La- 
nauze  et  gentilhomme  d'ambassade  à  Constantinople  , 
épousa,  par  contrat  du  18  octobre  1730,  Marie  -  Made- 
laine de  Maury,  dont  sont  issus  :  i 

I .•  Mathieu-Louis-Guillaume   de    Grave,    né  le  26 

septembre  1737,  mort  jeune; 
2."  Joseph-François-Simon    de  Grave,    seigneur   de 

Saint-Martin  d'Aumez,  dont  l'article  suit; 
3."  Marie-Madelaine-Thérèse- Jeanne  de  Grave,  née 

le  2  août  1739. 

XVII.  Joseph  -  François  -  Simon  ,  marquis  de  Grave,' 
né  le  1 1  mai  1745,  breveté  officier  au  régiment  de  Pié- 
mont, commandé  alors  par  le  comte  de  Grave,  depuis 
ancien  capitaine  des  garde -côtes.  Il  avait  épousé,  en  1764, 
Marie-Claire-Aphrodise  d'Abbes ,  fille  du  baron  de  Ca- 
bréroles,  seigneur  de  Courbezons.  De  ce  mariage  sont 
issus  ; 

I ."  Joseph-Félix-Aphrodise,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Julie-Antoinette  de  Grave,  mariée  à  noble  Guil- 
laume-Nicolas Maurin  de  Brignac,  ancien  officier 
au  régiment  de  Bourgogne. 

XVIII.  Joseph-Félix-Aphrodize ,  vicomte  de  Grave, 
baron  de  Cabréroles,  né  le  8  juin  1768,  ancien  capitaine 
de  cavalerie  au  régiment  de  Mestre  -  de  -  camp-  général,   a 


DE  GRAVE,  55 

feit,  en  1788,  ses  preuves  pour  monier  dans  les  carrosses, 
actuellement  commandant  supérieur  des  gardes  nationales 
de  l'arrondissement  de  Béziers ,  par  ordonnance  du  Roi 
du  5  mai  181 6,  et  rendue  sur  la  proposition  de  S.  A.  R. 
Monsieur.  Il  a  épousé  Catherine-Charlotte-Félicité  de  la 
foison-Rocheblanche,  fille  du  feu  marquis  de  la  Toison, 
et  d'Ursule  de  Caradeuc.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.' Ursule -Joseph -H  ippolyte- Casimir  ,  comte  de 
Grave,  né  le  9  août  1792,  actuellement  chef  d'es- 
cadron, capitaine  d'artillerie  à  cheval  de  la  garde 
royale.  Il  avait  été  employé,  à  l'époque  des  événe- 
ments du  20  mars  ,  dans  l'état-major  de  Tarmée 
commandée  par  S.  A.  R.  le  duc  de  Berri; 

2.*  Guillaume- Jules-  Raymond-  Eugène  ,  chevalier 
de  Grave,  né  le  3  septembre  1795,  actuellement 
officier  dans  le  régiment  des  chasseurs  à  cheval  de 
TAriége  ; 

3.'  Eugénie-Charlotte-Sophie  de  Grave,  née  le  16 
janvier  1802. 

SIXIÈME  BRANCHE. 

XIV.  Pierre  de  Grave,  II*  du  nom  ,  seigneur  de 
Saioi-Manin  la  Garigue,  quatrième  fils  de  Pierre  I"  et 
d'Isabeau  de  Clapiers,  épousa,  le  28  février  1667,  Antoi- 
nette de  Fabre,   dont  il  eut  : 

I.»  Henri,  mort  sans  postérité; 
2.*  Louis,  dont  l'article  suit  ; 
3.*  Isa  beau  de  Grave; 
4.*  Marie  de  Grave. 

XV.  Louis  DE  Grave,  seigneur  de  Saint-Martin  de  la 
Garigue,  éjjousa,  par  contrat  du  28  avril  1703,  Anne 
de  Vie.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

!••  Pierre,  qui  suit  ; 

2.*  François-Louis,  prêtre,  chanoine  de  Lescar; 

3.'  Jean  , 


.  T-         •       f  morts  au  service  : 
4.»  François,    \ 

5.*  Antoinette,  née  le  16  septembre  lyoS; 

6.*  Marie^  née  le  3o  août  1708. 

XVI.  Pierre  de  Grave,  III'  du  nom,   né  le  23  juillet 
1707,  mousquetaire  de  la  première  compagnie   en   1728, 


56  WUILLEMENOT. 

chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  en 
1744,  commandant  un  bataillon  de  milice  en  Languedoc, 
n'était  point  marié  en  1761. 

Armes  :  Ecartelé,  aux  i  et  4  d'azur^  à  trois  fasces  on- 
dées d'argent  ;  aux  2  et  3  d'or,  à  cinq  merlettes  de  sable; 
supports  :  deux  paons  monstrueux  à  face  humaine  ;  cou- 
ronne de  marquis;  cimier,  une  tête  de  géant  traversée 
d'une  lance.  L'écu  entouré  du  manteau  de  pair. 


WUILLEMENOT  DE  NANC,  famille  originaire  de 
Franche -Comté,  où  elle  est  encore  établie  de  nos  jours; 
elle  a  fourni  : 

L  Gaspard  Wuillemenot,  écuyer  ,  seigneur  de  Nanc 
et  de  Curny,  conseiller  maître  en  la  chambre  et  cour  des 
comptes  ,  aides  et  finances  de  Dole,  qui  mourut  en  fé- 
vrier 1734.  Il  avait  épousé  N....  Jeantet  d'Apremont,  de 
laquelle  il  laissa  : 

II.  Emmanuel -Marie -Joseph  Wuillemenot  ,  écuyer, 
seigneur  de  Nanc,  qui  a  épousé,  en  1754,  Anne  Stekin- 
ger,  de  laquelle  il  eut,  entr'autres  enfants  : 

I  °  Frédéric-Maurice,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Emmanuel-François-André  Wuillemenot,  che- 
valier de  Curny,  né  le  3o  novembre  1767;  il  a 
épousé  Virginie  Larderel,  de  laquelle  il  a  : 

Marie-Anne-Louise-Félicie    de    Wuillemenot 
de  Curny,  née  le  9  août  1797. 

III.  Frédéric-Maurice  Wuillemenot  de  Nanc  ,  che- 
valier, né  en  septembre  1758,  a  assisté  aux  assemblées 
bailliagères  de  la  noblesse  de  Franche-Comté,  en  1789, 
et  a  épousé  N....  Caron.  De  ce  mariage  est  issu: 

IV.  Frédéric-Joseph  -  Scipion  Wuillemenot  de  Nanc, 
né  en  juillet  1792,  marié  en  novembre  i8i3,  à  N....  Petit 
de  Noblanc.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i."  Alphonse,  né  en  octobre  1814; 
2."  Marie,  née  à  la  fin  d'avril  18 16. 

Armes  :  d'azur,  au  chevron  d'or  ,  accompagné  de  trois 
trèfles  d'argent.  Supports  :  deux  lévriers  ;  couronne  de 
comte. 


DE  MOUSTIER.  57 

MOUSTIER.  La  maison  de  Moustier  ,  une  des  plus 
anciennes  et  des  plus  considérables  du  comté  de  Bourgo- 
gne, tire  son  nom  du  rief  et  seigneurie  de  Moustier  Haute- 
Pierre  sur  la  Louve,  au  bailliage  d'Ornans  ,  qu'elle  a 
possédé  de  temps  immémorial,  et  où  elle  avait  fondé  une 
abbaye  avant  le  neuvième  siècle,  dans  l'église  de  laquelle 
elle  avait  sa  sépulture  (i).  Cette  abbaye  est  devenue,  plus 
tard  ,  un  prieuré  conventuel  de  l'ordre  de  Clugny,  qui  a 
existé  jusqu'en  1790,  et  dont  les  biens  ont  été  réunis  en- 
suite, en  majeure  partie,  à  l'hôpital  de  Besançon. 

I.  Etienne  de  Moustier  ,  chevalier  ,  sire  de  Moustier 
Hautepierre,  qui  vivait  au  douzième  siècle,  est  la  tige  à 
laquelle  remonte,  par  une  filiation  non  interrompue,  la 
seule  branche  de  cette  maison  qui  subsiste  aujourd'hui. 
Il  fut  père  : 

i."  De  Renaud  de  Moustier,  qui  suit  ; 

2."  De  Perrin  de  Moustier.  Celui-ci  fut  père  de  Guil- 
lemin  de  Moustier,  surnommé  le  Mégois  de  Mous- 
tier Hautepierre,  qui,  pour  une  portion  des  ses  biens, 
se  reconnut  homme  lige  de  Gauthier  de  Montfaucon, 
seigneur  de  Willafans,  l'an  1290.  Il  testa  la  veille 
des  calendes  d'avrill'an  i332  ;  fit  des  legs  à  Alix  sa 
fille,  dame  de  Chantrans,  et  à  Jeannette  de  Mous- 
tier, son  autre  fille,  épouse  de  Rollet  du  May  ;  insti- 
tua héritiers  Simon  et  Pierre  de  Moustier,  ses  fils, 
nés  de  son  mariage  avec  Agnès.  Pierre  de  Mous- 
tier, écuyer  dit  le  Mégois  de  Moustier  Haute- 
pierre l'aîné  de  ces  deux  fils,  disposa  de  ses  biens 
le  16  des  calendes  d'avril  l'an  i333,  en  faveur  de 
Simon  de  Moustier  son  frère  (2)  ;  choisit  sa  sépul- 
ture en  l'église  du  prieuré  de  Moustier  Hautepierre, 
au  tombeau  de  ses  ancêtres,  fit  un  legs  en  faveur 
de  Pierre  et  Guyette,  ses  bâtards  ;  laissa  l'usufruit^ 
de  la  moitié  de  ses  biens  à  Béatrix  de  Cubry  son 
épouse,  veuve  de  Jean,  sire  de  Vaitte,   chevalier  ; 


(1)  Une  bulle  du  pape  Urbain  II,  de  l'année  1096,  adressée  à  l'ar- 
chevêque de  Besançon,  Hugues  II,  feit  mention  de  l'existence  de 
l'abbaye  de  Moustier-Hautepierre.  Cette  bulle  se  trouve  dans  les  chartes 
de  l'église  métropolitaine  de  Besançon,  et  est  rapportée  par  Dunod, 
Histoire  du  Gîmté  de  Bourgogne,  tom.  II,  p.  385. 

(a)  Archive*  de  TOfficialité  de  Besançon,  cotes  ^908  et  SSgS. 


i 


58  DE  MOUSTIER. 

légua  à  Jeannette  de  Moustier,  sa  sœur,  femme  de 
RoUet  du  May,  une  somme  d'argent  ;  à  Jeannette 
de  Chantrans  sa   nièce,  fille  de  feu  Guillaume  de 
Chantrans,   damoiseau,    et  d'Alix  de  Moustier  sa 
sœur,  aussi  une  somme  d'argent  ;    rappela  Jean, 
dit   Moine  de  Binans,  damoiseau,  second  mari  de 
sa  sœur  Alix,  et   nomma  pour  exécuteur    de  ses 
volontés,  le  maître  de  l'hôpital  du  Saint-Esprit  de 
Besançon,  ainsi  que  Simon  de  Moustier,   son  héri- 
tier. La  postérité  de  celui-ci  s'est  éteinte,  peu  après, 
dans  la  personne  de  Richard  de  Moustier,   damoi- 
seau, qui  l'an  iSôy  fut  exécuteur  du  testament  de 
Perceval    de  Dampierre.    Sa  sœur  ,    Falcotte  de 
Molistier,  veuve  de  Gui  de  Chaucins,  écuyer,  testa 
le  i5   juillet    1348    (i),  et  voulut  être  inhumée  en 
l'église  de  Chaucins,  auprès  de  sa  mère;  elle  donna 
ses  biens  à  ses  frères  et  sœurs,  sans  en  désigner  au- 
cun en  particulier,  et  pria  Jean,  dit  Broignenet  de 
Perrecey,  écuyer,  de  faire  accomplir  ses  dernières 
intentions. 
II.    Renaud   de    Moustier,  chevalier,   sire  de  Moustier 
Haute  Pierre,  fils  aîné  d'Etienne  de  Moustier,  conclut  un 
échange  avec  Gérard,    sire  de  Durne,  qui   fut  ratifié  par 
Jean,  sire  de  Durne,   fils  de  celui-ci,  au  mois  de  novem- 
bre 1 256   (2).    Le  même    Renaud  de  Moustier  cautionna, 
l'an  1260(3),  avec  Guillaume,  [sire  de  Vaitte,    et    Perrin, 
de  Willafans,  damoiseau,  le    seigneur  de  Durne  pour  une 
somme  d'argent  qu'il  devait  à  l'abbé   de  Saint-Paul  de  Be- 
sançon. Il  fut  père  de  Guillaume,  qui  suit  : 

m.  Guillaume  de  Moustier,  chevalier,  sire  de  Mous- 
tier Haute  Pierre,  fut  témoin,  l'an  i3i8,  de  la  reprise  de 
fief  de  Jean  de  Willafans,  châtelain  d'Echalans,  envers 
Agnès  de  Durne  (4).  Il  était  mort  avant  l'an  i33o  suivant 
un  acte  (5),  par  lequel  Richard,  dit  Rigaud  de  Willafans, 
écuyer,  reprend  en  fief  d'Agnès  de  Durne,  épouse  de  Guil- 
laume de  Vergy,  seigneur  de  Mirebel,  le  fief  que  les  en- 
fants de  feu  Guillaume  de  Moustier,  chevalier,  tiènent 
de  lui  à  Willafans.  Il  avait  épousé  une  fille  de  Jean,  dit 
Rigaud  de  Willafans,  chevalier,  de  laquelle  il  eut  : 

(i)  Archives  de  l'Officialité  de  Besançon. 

(2)  Titres  du  prieuré  de  Moustier-Hautepicrre. 

(3)  Titres  de  l'abbaye  de  Sainl-Paul  de  Besançon. 

(4)  Archives  de  la  maison  de  Beaufremont. 
'5)  Ibidem. 


DE  MOUSTIER.  Sq 

I  .•  Simon  de  Mousiier,  qui  suit  ; 

2.*  Jean  de  Moustier  ,  écuyer  ,  châtelain  de  Montfau- 
con,  qui  fut  témoin^  l'an  i336,  du  testament  de 
Jacques  d'Arguci,  chevalier,  sire  de  Rosey  (i). 

IV.  Simon  de  Moustier,  chevalier,  seigneur  de  Mous- 
tier Haute  Pierre,  fit  hommage,  au  mois  de  septembre 
i33o,  à  Guillaume  de  Vergy,  seigneur  de  Mirebeau, 
comme  mari  d'Agnès  de  Durne  ,  dame  de  Willafans,  de 
ceux  de  ses  biens  qui  relevaient  de  cette  seigneurie  (2).  Il 
fut  père  de  Pierre  de  Moustier,  qui  suit  : 

V.  Pierre  de  Moustier,  chevalier,  seigneur  de  Mous- 
tier Haute  Pierre,  fut,  l'an  i35i  (3),  exécuteur  du  testa- 
ment de  Hugues  d'Ornans ,  damoiseau,  son  neveu,  qui 
légua  aux  enfants  de  ce  seigneur  ce  qu'il  possédait  dans 
les  terres  de  Chantrans  et  de  Silley.  11  le  fut  aussi  de  celui 
de  Humbert  de  Willafans,  damoiseau,  Tan  i335(4).  Il  est 
mentionné  dans  celui  d'Isabeau  de  Scey,  femme  de  Jean 
de  Thoraise,  seigneur  de  Lod,  de  Tan  i358  (5).  Il  fonda, 
l'an  1 382,  le  2  3  mars,  une  messe  de  l'immaculée  Con- 
ception en  l'église  du  prieuré  de  Moustier  Haute  Pierre, 
à  laquelle  il  donna,  pour  cet  effet,  quatre  florins  d'or  (6). 
Il  avait  épousé  Jeannette  de  Willafans,  qu'Agnès  de  Wil- 
lafans, sa  parente,  femme  de  Guide  Nant,  substitua,  l'an 
1349,  à  Hugues  de  Nant,  son  fils.  Leurs  enfants  furent  : 

I.'  Gérard  de  Moustier,  qui  suit  ; 

2.*  Simonnette  de  Moustier,  mariée  à  Jean,  dit  Rigaud 
de  Willafans  ,  écuyer  ,  nommé  dans  la  reprise  de 
fief  de  Jacquettc  de  Gouhenans,  dame  de  Torpe, 
envers  Etienne,  comte  de  Montbéliard,  de  l'an 
1389  (7). 

IV.  Gérard  de  Moustier,  chevalier,  seigneur  de  Mous- 
tier Haute  Pierre,  se  qualifie  de  fils  de  Pierre  de  Moustier, 


(i)  Titre  original  en  la  bibliothèque  de  Saint- Vincent. 

(2)  Archives  de  la  maison  de  Bcaufremont. 

(3)  Archives  de  l'Officialité  de  Besançon. 

(4)  Ibidem, 
(b)  Ibidem. 

(6)  Titres  du  prieuré  de  Moustier-Hautcpierre. 
(7}  Archives  de  la  maison  de  Châlons. 


6o  1^     M  OUSTIER. 

dans  une  reconnaissance  quMl  fit  aux  religieux  de  Mous- 
tier  Haute  Pierre^  le  7  novembre  i38i  (i),  d'un  cens  an- 
nuel de  sept  gros,  qu'il  leur  devait,  pour  un  des  anniver- 
saires fondé  dans  leur  église  par  ses  pre'décesseurs.  Jean 
de  Chambornay,  écuyer,  et  Odin  d'Arbois,  clerc,  furent 
te'moins  de  cet  acte.  Ce  seigneur  était  mort  en  1389,  sui- 
vant un  titre  de  cette  année,  laissant  pour  fils  Hugues  ou 
HugueniUj  qui  suit  : 

Vn.  Hugues  ou  Huguenin  de  Moustier  ,  chevalier, 
seigneur  de  Moustier  Haute  Pierre ,  rappelé  comme  fils 
de  feu  Gérard  Moustier,  dans  la  reprise  de  fief  de  Jac- 
quette  de  Gouhenans,  de  l'an  iSSg  (2),  était  alors  sous  la 
tutelle  de  Jean  de  WillafanSj  son  oncle.  Il  assista,  l'an 
1405 ,  à  l'hommage  rendu  par  Perrin  de  Mamiroles, 
écuyer,  à  Conrad,  comte  de  Fribourg  et  de  Neufchâ- 
tel  (3).  Il  fut  exécuteur  du  testament  de  Jeannette  de  Lon- 
gevelle,  sa  cousine,  fille  de  feu  Guillaume  de  Longevelle, 
écuyer,  l'an  1430  ('4),  et  de  ceux  de  Guillemette  de  Fau- 
cogney,  épouse  de  Conrad  de  Domprey,  d'Etienne  de  Dom- 
prey  et  de  Marguerite  le  Faucogney  ,  femme  dudit  Etienne  , 
en  1434,  1440  et  1446.  Il  donna,  le  6  février  1431,  à 
Jean,  prieur  de  Moustier  Haute  Pierre,  une  vigne,  située 
sur  le  territoire  de  Moustier  ,  en  augmentation  des  reve- 
nus delà  chapelle,  fondée  par  ses  ancêtres  à  l'autel  de 
Saint-Antoine,  lieu  de  leur  sépulture.  Odon,  abbé  de 
Clugny,  ratifia  ce  don  l'an  1436  (5). 

En  1452,  les  troubles  intérieurs  de  la  ville  de  Besançon, 
ayant  engagé  ses  principaux  habitants  à  réclamer  l'appui 
et  la  protection  du  duc  de  Bourgogne,  Thibaud  de  Neuf- 
châtel ,  maréchal  de  Bourgogne,  s'y  rendit,  accompagné 
de  plusieurs  chevaliers  de  la  cour  de  Bourgogne,  et  entre 
autres  de  Hugues  de  Moustier,  et  signa  le  6  septembre  de 
cette  même  année,  un  traité  avec  le  gouverneur  de  cette 
ville,  qui,  trois  jours  après,  remit  ses  clefs  à  Philippe  le 
Bon  (6).   Hugues  de  Moustier  fut,  du  côté  du  maréchal  de 


(1)  Titres  du  prieuré  de  Moustier-Hautepierre 

(2)  Archives  de  la  maison  de  Châlons. 

(3)  Ibidem. 

(4)  Ibidem. 

(5)  Archives  de  l'Oflicialité  de  Besançon. 

(6)  Titres  du  prieuré  de  Moustier-Hautepierre. 


DE  MOUSTIER.  6l 

Bourgogne,  l'un  des  témoins  de  ce  traite',  avec  Guillaume 
de  Vienne,  Guillaume  de  Ray,  seigneur  de  Pressigny; 
Philippe  d'Oiselet,  seigneur  de  Clervaux  ;  Edme  Rabutin, 
seigneur  d'Epirey;  Louis  de  Chanterole,  bailli  de  Maçon  ; 
Antoine  de  Leuvront;  Antoine  de  Mandres;  Pierre  de  la 
Rochelle  et  Etienne  deSaint-Moris  (i). 

Hugues  de  Moustier  tut  encore  la  même  année  te'moin 
des  dernières  dispositions  de  Thierry  de  Rambeval,  e'cuyer. 
Jean  de  Thoraise,  chevalier,  seigneur  de  Torpe,  le  nomma 
dans  celles  qu'il  fit  l'an  1456  (2). 

Il  avait  épousé  Pierrette  de  Montbéliard,  fille  de  Nico- 
las, dit  Noblat  de  Montbéliard,  damoiseau,  qui,  par  son 
testament  du  4  mars  14 10,  le'gua  à  sa  fille  l'habitation 
qu'il  avait  à  Willafans,  et  vingt-six  mesures  de  sel  à  per- 
cevoir annuellement  sur  les  salines  de  Saulnoz. 

Hugues  de  Moustier  est  déce'de' ,  après  avoir  testé  dès 
14 10  et  1440  (3),  laissant  de  son  mariage  avec  Pierrette 
de  Montbéliard  : 

I.'  Simon  II  de  Moustier,  qui  suit  ; 

2.»  Guillaume  de  Moustier,  abbé  de  Bellevaux,  de 
l'ordre  de  Citeaux,  qu'il  quitta  pour  prendre  le 
gouvernement  du  prieuré  de  Marast,  de  Tordre 
de  Saint-Augustin.  L'austérité  de  ses  mœurs  ayant 
mécontenté  les  religieux  de  son  abbaye,  qu'il  vou- 
lait maintenir  dans  toute  la  sévérité  de  la  règle, 
ils  l'accusèrent  de  magie  et  de  sortilèges.  Les 
sciences  abstraites  auxquelles  il  s'appliquait  don- 
nèrent prise  aux  soupçons.  On  l'accusa  de  fa- 
briquer des  figures  de  cire  pour  répandre  des 
maléfices,  et  on  lui  attribua  la  cause  des  maladies 
qui  avaient  régné  depuis  quelque  temps.  La  clameur 
populaire  ayant  été  excitée  contre  lui  par  ses  en- 
nemis, l'archevêque  de  Besançon  commit  Nicolas 
Jacquier ,  de  l'ordre  des  Frères-Précheurs,  in- 
quisiteur de  la  foi,  pour  examiner  la  vérité  des 
plaintes  ;  il  lui  associa  dans  cette  commission 
Guillaume  de  Rochefort,  et  pour  secrétaire   Jean- 


Ci)  Histoire  de  Bourgogne,  par  dom  Planchet,  tom.  III,  p.  281. 

(3)  Archives  de  l'Officialité  de  Besançon. 

'3)  Archives  de  l'Officialité  de  Besançon,  cotes  1086  et  6698. 


62  DE   MOUSTIER. 

Dubois,  qui  remplissait  auprès  de  lui  les  mêmes 
fonctions.  L'accusé  fut  transféré  au  château  de 
Fontenoy  en  Vosges  et  y  fut  interrogé  le  24  mai 
1463  (i)  par  ses  juges,  en  présence  de  Jean  de 
Neufchâtel,  chevalier,  seigneur  de  Montagu  et 
de  Rénel,  et  d'Aymé  de  Mailleroncour,  écuyer. 
L'examen  de  sa  vie  passée  et  ses  réponses,  lejus- 
titièrent  entièrement,  et  il  fut  renvoyé  pleine- 
ment absous.  Sa  piété  et  sa  vertu  se  montrèrent 
même  sous  un  tel  jour  qu'il  fut  nommé  peu  après 
évêqite  suffragant   de    l'archevêché  de  Besançon. 

3.°  Claude  de  Moustier,  écuyer,  qui  fut  témoin  l'an 
1496  du  testament  de  Pernette  de  Mathenay, 
femme  de  noble  homme  Guyot  Mignet  d'Or- 
champs  en  Venue  (2). 

Vin.  Simon  de  Moustier  ,  deuxième  du  nom  ,  cheva- 
lier, seigneur  de  Moustier  de  Haute-Pierre  et  de  Ber- 
mont,  fils  aîné  de  Hugues  de  Moustier  et  de  Pierrette 
de  Montbéliard  ,  épousa  Claire  du  Terrail  ,  tante  de 
Pierre  du  Terrail  dit  le  chevalier  Bayard,  surnommé 
le  chevalier  sans  peur  et  sans  reproche.  Le  contrat  fut 
passé  le  11  février  1453  en  présence  et  du  consente- 
ment de  Guillaume  de  Vienne ,  prieur  de  Morteau  , 
oncle  de  cette  demoiselle  ,  et  eut  entre  autres  témoins, 
Othénin  de  Cléron,  Etienne  de  Saint-Moris  ,  Guillaume 
de  Beaujeu  et  Antoine  de  Leugney,  écuyers. 

Il  fut  reçu  chevalier  de  Saint-Georges  dans  le  cha- 
pitre tenu  à  Seurre  le  (4  avril  1472  avec  Pierre  de  Wil- 
lafans,  son  beau-frère,  Jean  de  Scey,  Antoine  de  Bran- 
don, Guillaume  de  Charmes,  Jean  de  Chargey,  fils  de 
Jean  Dampierre  ;  Guillaume  et  François  de  Ray,  Jean 
de  Montureux,  Poncard  et  Bouton  de  Corrules,  Jean 
de  Rupt  et  Simon  de  Granson  (3). 


(i)  Archives  de  la  maison  de  Poitiers. 

(2)  Archives  de  l'Oflicialité  de  Besançon. 

(3)  L'existence  des  confréries  nobles  date  particulièrement  du  retour 
des  Croisades.  Elles  ont  eu  quelquefois  pour  fondateurs  des  souverains 
et  souvent  aussi  de  simples  gentilshommes.  Des  statuts  en  réglaient  les 
cérémonies  et  les  conditions  d'admission,  qui  presque  toujours  avaient 
lieu  au  scrutin.  De  pareilles  confréries  furent  l'origine  de  plus  d'un 
ordre  de  chevalerie,  dont  la  piété  ou  la  galanterie  avait  été  le  pre- 
mier mobile.  C'est  ainsi  que  Philippc-le-Bon,  duc  de  Bourgogne,  ins- 


DE  MOUSTIER.  6f 

Simon  de  Moustier  se  distingua  sous  Charles  le  Témé- 
raire,   son    souverain,    dans    toutes  ses    guerres    et    l'ac- 


titua  en  1430  l'ordre  de  la  Toison-d'Or,  à  l'imitation  d'une  confrérie  de 
la  Toison,  créée  précédemment  à  Naples  par  Roger  II.  Mais  en  limiunt 
à  vingt-quatre  seulement  le  nombre  des  chevaliers  admis,  Philippe-Ic- 
Bon  suscita  une  vive  jalousie  parmi  tous  les  gentilshommes  des  deux 
Bourgognes,  qui  par  leur  naissance  et  leur  rang  étaient  en  situation  de 
prétendre  au  même  honneur. 

Guillaume  de  Vienne,  sire  de  Saint-Georges  et  seigneur  de  Seurre, 
un  des  plus  illustres  seigneurs  de  la  Bourgogne,  qui  le  premier  avait 
reçu  cette  décoration  des  mains  de  ce  prince,  pour  fournir  une  com- 
pensation à  l'amour-propre  offensé  de  la  haute  noblesse  des  deux  Bour- 
gognes, proposa  à  celle-ci,  de  l'agrément  du  souverain,  l'institution 
d'une  "confrérie  noble,  sous  le  patronage  de  Saint-Georges,  dont  la 
décoration  représentant  l'effigie  en  or  de  ce  saint,  patron  de  la  cheva- 
lerie, et  en  vénération  particulière  dans  les  deux  Bourgognes,  serait 
suspendue  au  même  ruban  que  celui  de  la  Toison-d'Or,  et  dont  les 
preuves  d'admission  seraient  celles  d'une  vie  sans  reproche,  et  d'une  no- 
blesse de  race  de  chevalerie,  de  nom  et  d'armes,  sans  origine  connue. 
La  première  assemblée  ou  chapitre  de  cette  confrérie  eut  lieu  en 
l'église  des  Augustins  de  Saint- Georges  l'an  i43o,  et  elle  y  élut  pour 
son  chef  et  gouverneur  Guillaume  de  Vienne,  son  fondateur  ;  elle  tint 
ensuite  ses  chapitres  à  Seurre.  Des  confréries  particulières  aussi  sous 
le  patronage  de  Saint-Georges,  s'étaient  formées  vers  la  même  époque 
à  Saint-Georges  de  Mancey  et  à  Châlons-sur-Saône.  Cette  dernière  ne 
tarda  pas  à  faire  avec  celle  de  Seurre  un  acte  d'aggrégation. 

Une  année  après  l'institution  de  cette  confrérie  de  Saint-Georges, 
Philibert  de  Molans,  gentilhomme  du  comté  de  Bourgogne,  ayant 
terminé  la  construction  d'une  chapelle  près  l'église  paroissiale  de  Rou- 
gemont,  où  il  possédait  un  fief,  dans  l'intention  d'y  renfermer  des 
reliques  de  Saint-Georges,  que  dès  l'année  1390  il  avait  rapportées  de 
la  Terre-Sainte,  convoqua  tous  les  gentilshommes  ses  parents,  voisins  et 
amis  pour  assister  à  la  bénédiction  de  cette  chapelle,  et  à  l'installation 
de  la  châsse  qui  renfermait  ses  précieuses  reliques. 

Divers  offices  furent  fondés  en  l'honneur  de  Saint-Georges,  dès  cette 
première  assemblée,  qui  se  renouvela  constamment  depuis,  à  l'anniver- 
saire de  ce  saint;  et  quelques  années  après,  les  guerres  qui  suivirent  la 
mort  de  Charles-le-Téméraire  et  la  réunion  du  duché  de  Bourgogne  à 
la  couronne  de  France  ayant  mis  hn  à  la  première  confrérie  de  ^int- 
Georges,  instituée  par  Guillaume  de  Vienne,  celle  de  Rougemont  au 
comté  de  Bourgogne  continua  à  exister  sans  aucune  rivalité  avec  pius 
d'éclat  encore  qu'elle  n'a%-ait  fait  jusque-là,  en  prenant  tout-à-fait  le 
caractère,  les  statuts  et  le  cérémonial  d'un  ordre  de  chevalerie,  sous 
la  protection  immédiate  de  l'empereur  Maximilien,  et  de  tous  les  autres 
souverains,  qui  ont  régné  après  lui  sur  la  Franche-Comté.  Lors  de  la 
conquête  de  cette  province,  Louis  XIV  maintint  l'ordre  de  Saint- 
Georges  dans  son  existence  et  ses  honneurs,  en  daignant  même  substi- 
tuer de  sa  propre  main  le  ruban  de  son  ordre  du  Saint-Esprit  à  celui  de 
la  Toison-d'Or. 

La  confrérie  de  Saint-Georges,   depuis  son  origine,  compte  au-delà 


64  DE  MOUSTIER. 

compagna  à  Moray,  à  Grançon  et  devant  Nancy,  oîi  ce 
duc  perdit  la  vie  le  5  janvier  1477.  Simon  de  Moustier 
testa  en  1496  (i)  et  était  mort,  ainsi  que  Claire  du  Té- 
rail  sa  femme,  en  i5o3,  suivant  le  testament  de  Guil- 
laume-Brunet  de  Flangebouche,  demeurant  à  Orchamps 
en  Venue,  dans  lequel  ils  sont  rappelés  tous  deux  comme 
n'existant  plus  (2).  Simon  de  Moustier  eut  pour  fils  et 
héritier  Jean  de  Moustier,  qui  suit  : 

IX.  Jean  de  Moustier,  chevalier,  seigneur  de  Mous- 
tier, Bermont,  Cubry,  Nant,  Adrisans,  Louze,  Chai- 
gei  etc.,  s'allia  le  14  septembre  1796  avec  Marguerite 
de  Granvillars,  fille  de  Thibaud  de  Granvillars,  sei- 
gneur de  Morvilliers,  chevalier  de  Saint-Georges  et  de 
Philiberte    de    Haguembach    (3).     Le    traité    fut    passé  , 


de  neuf  cents  chevaliers,  dont  les  preuves  d'admission,  suivant  les  sta- 
tuts de  l'ordre,  étaient  celles  de  seize  quartiers  de  noblesse,  surmontés 
de  neuf  degrés  paternels.  Depuis  iSSg  on  a  encore  ajouté  aux  anciens 
statuts,  le  serment  de  vivre  et  mourir  dans  la  religion  catholique,  et 
dans  la  fidélité  au  souverain  légitime. 

Jurain,  dans  son  histoire  de  la  ville  et  du  comté  d'Aussonne,  161 1 
(page  iio),  fait  mention  de  l'institution  de  la  première  confrérie  de 
Saint-Georges,  établie  en  Bourgogne  ;  et  Courtepée,  dans  sa  description 
historique  de  ce  duché  (tom.  IV.  page.  588),  cite  le  rôle  qui  renferme  la 
liste  des  chevaliers  reçus  dans  l'ordre,  à  Seurre,  en  1572,  avec  Simon 
de  Moustier.  Il  est  également  question  des  confréries  de  Saint-Georges 
au  duché  de  Bourgogne  dans  l'origine  des  Bourguignons,  par  Pierre  de 
Saint-Julien,  i58i,  page.  41 3. 

La  France  chevaleresque,  l'Abrégé  chronologique  sur  la  Noblesse, 
par  Cherin,  et  un  grand  nombre  d'autres  ouvrages,  font  mention  de 
l'ordre  de  Saint-Georges,  au  comté  de  Bourgogne.  L'état  des  preuves  et 
des  blasons  de  tous  les  chevaliers  vivants  en  i663  a  été  publié  à  Besançon 
par  Jean  Couché,  en  cette  même  année  i663  ;  et  un  recueil  des  statuts  de 
l'ordre,  ainsi  que  la  liste  de  tous  les  chevaliers  reçus  depuis  143 1,  a  été 
imprimé  à  Besançon  par  Jean-Félix  Charmet,  en  1768. 

(i)  Archives  de  l'Officialité  de  Besançon,  cote  5863. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Elle  était  soeur  de  Marie  de  Haguembach,  mariée  à  Antoine  de 
Montureux,  et  fille  de  Pierre  Haguembach,  maître  d'hôtel  du  dr.c 
de  Bourgogne,  et  grand  bailli  d'Auxois,  reçu  à  Saint-Georges  en  1454. 
Celui-ci  fut  nommé  par  Charles-le-Téméraire,  son  souverain,  au  gouver- 
nement de  Ferette,  après  que  ce  comté  lui  eut  été  vendu  ou  engagé  par 
le  duc  Sigismond  d'Autriche.  Plus  tard,  lorsque  celui-ci,  aidé  par  les 
Suisses  et  la  Ligue  allemande,  à  l'instigation  de  Louis  XI,  l'eut  repris 
de  vive  force,  Pierre  de  Haguembach  étant  tombé  entre  les  mains  des 
ennemis  de  son  maître,  fut  conduit  à  Brisac,  où  en  1476  il  eut  la  têie 
tranchée. 


DE  MOUSTIER.  65 

enire  autres  à  la  participation  de  Philibert  et  Hum- 
beri  de  Granvillars,  e'cuyers,  frères  de  la  future  épxjuse, 
et  en  présence  de  plusieurs  autres  seigneurs  parents  et 
amis,  du  nombre  desquels  étaient  Antoine  d'Orsans,  sei- 
gneur de  Lomont  (marié  lui-même  depuis,  à  une  sœur 
de  Marguerite  de  Granvillars]  ,  Georges  de  Montureux, 
seigneur  de  Melisey,  neveu  de  celui-ci;  Charles  de  Vy, 
seigneur  d'Auxelle,  et  Paneras  de  Petite  Pierre,  seigneur 
de  Cromary,  chevalier  de  Saint-Georges. 

Cette  dame  eut  depuis  un  legs  dans  le  testament  de 
Humbert  de  Granvillars,  son  frère,  de  l'an  i5o3.  Elle 
fut  aussi  héritière  l'an  i5o5  (i)  de  Marie  de  Haguem- 
bachj  sa  tante,  veuve  d'Antoine  de  Montureux,  en 
Ferette.  Au  moyen  de  ces  successions  elle  porta  dans  la 
maison  de  Moustier  les  terres  et  seigneuries  de  Nant, 
Cubry ,  Adrisans  et  autres ,  provenant ,  la  plupart, 
originairement  des  maisons  de  Nant  et  d'Accolans, 
éteintes  dans  celles  de  sa  famille.  Les  seigneurs  de  Mous- 
tier ont  dès  lors  fixé  leur  résidence  habituelle  dans  le 
château  de  Nant,  qui  est  toujours  demeuré  depuis  dans 
leur  maison  et  qui,  avec  les  terres  environnantes,  ont 
Clé  érigées  plus  tard  en  marquisat  sous  le  nom  de  Mous- 
tier. 

Marguerite    de    Granvillars    étant    veuve    de    Jean    de 

Moustier,   se  remaria    avec  Pierre  de  Rye,  sire   de  Cot- 

tebrune  .  écuyer ,    d'une    des    plus    grandes    maisons    de 

Ja  province,    qui   dans  un   codicille,   en  date   de    i536, 

i    »e   plaint  d'avoir  été  abandonné    par  sa  femme  dans  sa 

}    vieillesse  '2).  Elle    n'eut  point  d'enfants  de  cette  seconde 

!    alliance.  Elle  laissa  deux  fils  de  la  première: 

i."  Simon,  qui  suit: 

2.°  Jean  de  Moustier,  écuyer.  Ce  dernier,  reçu  che- 
valier de  Saint-Georges  en  i53i,  avait  fait  le  9 
juillet  1529,  avec  son  frère  aîné,  le  partage  de 
la  succession  de  leurs  père  et  mère.  Il  eut  dans 
son  lot  la  seigneurie  de  Bermont  et  celle  de  Mous- 
tier Haute-Pierre,  y  compris  la  suzeraineté  sur 
les   arrière-fiefs  qui    en    relevaient ,    appartenant 


1  Archives  de  TOflicialité  de  Besançon. 

2  '  Ibidem. 


6Ô  DE   MOUSTIER. 

à  Perceval  et  Antoine  de  Dortans,  e'cuyer.  Il  fut 
témoin  l'an  i538  du  traité  de  mariage  de  Nico- 
las de  Meligny ,  seigneur  de  Dampierre  y  avec 
Jeanne  d'Orsans.  Il  testa  le  4  Juillet  040  en  pré- 
sence de  Jean  de  Méligny,  seigneur  de  Dampierre, 
et  d'Antoine  d'Orsans  seigneur  dudit  lieu,  écuyers  ; 
élut  sa  sépulture  en  l'église  du  prieuré  de  Mous- 
tier  Haute-Pierre  en  la  chapelle  de  Saint-Antoine, 
au  tombeau  de  ses  ancêtres  ;  légua  l'usufruit  de 
ses  biens  à  Marguerite  de  Saint-Mauris  Sancey 
sa  femme  ;  fit  un  legs  à  Pierre  son  bâtard,  et  ins- 
titua héritiers  les  enfants  de  feu  Simon  de  Mous- 
tier  son  frère.  Ceux-ci  ,  qui  avaient  transporté 
leur  résidence  dans  le  château  de  Nant ,  chef- 
lieu  des  terres  provenant  de  l'héritage  de  Mar- 
guerite de  Granvillars  leur  aïeule  maternelle,  si- 
tué dans  une  autre  partie  de  la  province,  ne 
conservèrent  de  cette  succession  que  la  terre  et 
seigneurie  de  Bermont,  dont  ils  se  trouvaient  plus 
rapprochés  et  aliénèrent  la  seigneurie  de  Mous- 
tier  Haute-Pierre ,  berceau  de  leur  maison,  qui 
depuis  cette  époque  a  passé  dans  la  maison  de  Ran- 
dan,  éteinte  dans  celle  de  Lorges. 

XI.  Simon  III  de  Moustier,  chevalier,  seigneur  de 
Cubry ,  Nant ,  Adrisans  ,  Cuse  ,  Bonal  ,  Pons  ,  Louse 
et  Chaigey ,  fut  reçu  dans  l'ordre  de  Saint-Georges ,  à 
Rougemont  en  i5i8,  où  il  nomma  pour  ses  quatre  lignes, 
Moustier,  du  Terrait,  Granvillars  et  Haguembach  (i). 
Il  était  encore  l'an  iSiy  avec  Jean  de  Moustier,  son 
frère,  sous  la  tutelle  de  Pierre  de  Rye,  leur  beau-père, 
qui  en  cette  qualité  acensa  soixante  journaux  de  terre 
à  des  habitants  de  la  seigneurie  de  Cubry.  L'année  sui- 
vante il  transigea  au  nom  de  ses  pupilles  avec  Gaspard 
d'Haguembach,  seigneur  dudit  lieu,  par  la  médiation 
de  Bernard  de  Montureux  ,  abbé  du  Val-Dieu  en  pré- 
sence de  Jean  d'Alenjoie ,    d'Adrien   Berchenet  dit  Saint- 


(i)  Archives  de  l'ordre  de  Saint-Georges,  et  statuts  de  l'ordre  de 
Saint-Georges  au  comté  de  Bourgogne,  avec  la  liste  de  tous  les  cheva- 
liers reçus  dans  ledit  ordre  depuis  143 1.  A  Besançon,  de  l'imprimerie 
de  Jcan-Fclix  Charmet,  1768. 


DE   MOUSTIER.  67 

.  ...uris  Chastenois  ou  en  Montagne,  seigneur  de  Ma- 
ihey,  et  de  Jean-Guillaume  de  Bruncoff,  seigneur  de 
Mailleroncoun ,    ecuyer    et    chevalier    de    Saint-Georges. 

En  13  24  ,  Clémence  de  Montbéliard  de  Franque- 
mont,  dame  de  Béveuse,  tante  de  Simon  de  Moustier, 
chnrgea  celui-ci  de  l'accomplissement  de  ses  dernières 
volontés.  Il  fut  témoin 'l'an  1527  du  traité  de  mariage 
d'Anne  d'Aros  avec  François  du  Louvat,  écuyer,  sei- 
gneur de  Champolon,  fait  au  château  de  Meximeux. 
Guillaume,  comte  de  Furstemberg,  le  pria  d'assister  en 
son  nom  et  de  le  remplacer  aux  obsèques  de  Ferdi- 
nand de  Neufchàtel,  chevalier  de  la  Toison-d'Or  et  de 
Saint-Georges,  frère  de  Charles  de  Neufchâtel  arche- 
vêque de  Besançon  (i). 

Simon  de  Moustier  partagea  l'an  1629  avec  son  frère, 
iwnsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus,  les  biens  de  leurs  père  et 
mère  et  eut  dans  son  lot  les  seigneuries  de  Nant  ,  Cu- 
bry,  Adrisans ,  Cuse,  Bonnal  ,  Pons,  Louze  et  Chai- 
gey.  Il  avait  épousé  avant  l'an  i533,  Louise  de  Gor- 
non  de  Gorrevod  ,  veuve  d'Antoine  d''Espotots  ,  écuyer  , 
seigneur  de  Magnane  et  nièce  du  cardinal  de  Gorre- 
jvod,  évéque  de  Maurienne,  légat  en  Savoie  et  de  Laurent 
de  Gorrevod  ,  comte  de  Pontevaux ,  vicomte  de  Sa- 
lins,  duc  de  Noie,  chevalier  de  la  Toison-d'Or,  con- 
seiller chambellan  et  grand-maître-d'hôtel  de  lempe- 
Ipereur  Charles  -  Quint  ,  grand  -  maréchal  de  Bour- 
gogne ,  etc.   {2). 

Louise  de  Cornon-Gorrevod  étant  veuve  de  Simon  de 
Moustier,  se  remaria  en  troisièmes  noces  avec  Jean  de 
Cyvria  reçu  à  Saint-Georges  en  i55o,  décédé  en  i553), 
'  et  elle  en  eut  une  fille,  Françoise  de  Cyvria,  alliée  i."  à 
Claude  de  Tenay,  seigneur  de  Saint-Christophe  ;  2.°  à  Ni- 
colas de  Rouvray  chevalier  de  l'ordre  du  roi  de  France, 
d'elle  institua  héritier    de  ses   biens.    Cette    disposition 

fl 

"     'i)  Archives  de  Montbéliard, 

2)  Laurent  de  Gorrevod  est  mort  en  1527,  après  avoir  institué  pour 

;  ..héritier   Jean   de  Gcrrcvod  (reçu  à  Saint-Georges  en    1527}.  dont  le 

,.  UbÎMieul  avait  épousé  l'héritière  de  la  maison  de  Cornon  ou   Como,  en 

:   J^outant  ce  nom  au  sien.  Charles-Emmanuel  de  Gorrevod,  petit-fils  de 

IMUi,  fut  prince  de  l'empire,   duc  de  Pontevaux,  chevalier  de  la  Toi- 

JH,  etc.  Sa  maison  s'est  éteinte  en  i636. 


53  DE   MOUSTIER. 

fut  la  source  d'un  procès  considérable  entre  le  seigneur 
de  Rouvray  et  les  enfants  de  Simon  de  Moustier  ,  qui 
ne  fut  terminé  qu'en  i58o. 

Simon  de  Moustier  est  décédé  en  iSSg  ayant  eu  de 
son  mariage  : 

i."  Pierre  III  de  Moustier, qui  suit  ; 

2."  Balthasar  de  Moustier,  mort  sans  postérité  ; 

3."*  Jeanne  de  Moustier,  mariée  à  Melchior  de  Sa- 
gey ,  écuyer  ,  seigneur  d'Adrisans  et  chevalier 
de  Saint-Georges.  Elle  en  était  veuve  en  iSyo 
et  avait  eu  pour  fils  Pierre  de  Sagey. 

4.°  Marguerite  de  Moustier,  morte  sans  alliance. 

XII.  Pierre  de  Moustier,  troisième  du  nom  ,  cheva- 
lier, seigneur  de  Cubry  ,  Nant ,  Bermont  ,  Trichàteau, 
Roche,  Cuse  ,  Bonnale  ,  Pont,  Adrisans,  etc.,  capitaine 
d'une  compagnie  de  cent  arquebusiers  à  cheval,  fut  reçu 
dans  l'ordre  de  Saint-Georges  en  i536,  où  il  nomma  pour 
ses  quatre  lignes  Moustier,  Granvillars ,  Cornon  de  Gor- 
revod  et  Rivoire.  Par  lettres-patentes  de  l'an  i554,  Charles- 
Quint  accorda  à  Pierre  de  Moustier  des  concessions  ter- 
ritoriales et  des  privilèges  particuliers  en  récompervse 
des  services  éclatants  qu'il  lui  avait  rendus  devant  Metz, 
où  par  sa  vaillance  et  ses  faits  d'armes  il  couvrit  la  re- 
traite de  l'armée  impériale  au  commencement  de  l'an- 
née i553. 

Le  27  mars  1564,  il  acquit  les  dîmes  de  Fallon,  de 
Henriette  de  Lambrey,  veuve  d'Etienne  de  Raincour, 
écuyer  ,  pour  cinquante  écus  d'or.  Le  2  février  iSyo, 
il  donna  son  dénombrement  pour  une  portion  des  châ-  , 
teaux  de  Nant  et  de  Roche,  bois  et  vignes  en  dépen- 
dants, et  ses  droits  seigneuriaux  et  de  justice  sur  les  vil- 
lages de  Pont-sur-l'Oignon ,  Bonnal ,  Cuze  et  Adrisans 
et  la  taille  à  lui  due  par  les  habitants  desdits  villages  (i). 
En  iSyi  il  fut  nommé  exécuteur  du  testament  de  Gérard 
d'Aros,  seigneur  d'Uzelle. 

Il  épousai.'*,  l'aniSSô,  Catherine  de  Bressey,  fille  de 
feu  Claude  de  Bressey,  écuyer,  chevalier  de  Saint-Georges 


•    (i)  Inventaire  de  la  maison  de  Châlons  (article  Nant,   cote    ii\   se 
trouve  à  la  chambre  des  comptes  de  Dole. 


DE  MOUSTIER.  gg 

en  1498,  et  de  Catherine  d'Aubonne;  2.»,  par  traité  du 
26  juillet  1564,  passé  en  présence  de  Melchior  de  Sagey 
son  beau-frère,  et  de  François  de  Vaudrey  ,  seigneur  de 
Barboux,  Fraçnoise  de  Vy,  tille  de  feu  Baptiste  de  Vy 
le  Lure,  seigneur  de  Mercey  et  Gevigney,  chevalier  de 
Saint-Georges  en  1 5 19,  et  d'Eve  de  Bougne,  fille  de  Re- 
naud de  Bougne,  chevalier  de  Saint-Georges,  et  de  N... 
de  la  Chambre-Mont-Saint-Ligier;  3."  Marguerite  de 
Tresdondam.  Il  testa  au  château  de  Nant  le  3o  juillet 
1576,  élut  sa  sépulture  en  l'église  des  Cordeliers  de  Rou- 
gemont,  auprès  de  celle  de  Simon  de  Moustier  son  père, 
fit  des  legs  aux  filles  qu'il  avait  eues  de  ses  deux  premiers 
mariages,  et  à  Maurice  de  Moustier,  son  bâtard;  insti- 
tua héritier  Desle  de  Moustier  son  fils,  et  l'enfant  dont 
Marguerite  de  Tresdondam  ,  sa  troisième  femme^  était 
enceinte,  au  cas  que  ce  fût  un  enfant  mâle.  Il  eut  de  son 
premier  mariage  : 

!.•  Barbe  de  Moustier,  alliée  i."  à  Adrien  de  Man- 
fond,  chevalier  ;  2.''  à  François  de  Bricey,  écuyer, 
baron  dudit  lieu  (i)  ; 

2."  Françoise  de  Moustier,  alliée  i.*  à  Nicolas  de  Ro- 
sières, seigneur  d'Arbigny  en  Champagne,  d'une 
branche  cadette  de  la  maison  de  Rosières  ,  au 
comté  de  Bourgogne.  Ce  seigneur  reprit  en  fief,  à 
cause  de  sa  femme,  une  ponion  de  la  seigneurie 
de  Cubr}'  envers  le  seigneur  de  Rougemont,  le  8 
novembre  1584.  De  cette  alliance  sortirent  deux 
fils  :  Claude  de  Rosières  ,  seigneur  d'Arbigny  , 
mari  d'Antoinette  de  Crosey,  et  Jean  de  Rosières, 
mari  de  Clauda  de  Villars.  Françoise  de  Moustier 
étant  veuve  passa  à  de  secondes  noces  avec  Jacques 
de  Saint-Crix,  seigneur  de  Villers-Saini-Marcelin 
et  de  Bourbonne,  chevalier  renommé  par  sa  vail- 
lance, et  qui  fut  assassiné  traîtreusement  de  deux 
coups  d'arquebuse  dans  son  jardin  de  Saint-Mar- 
celin. Il  eut  encore  la  force  de  poursuivre  ses 
meurtriers,   et  en  immola  un  à  sa  vengeance  avant 


0  La  dispense  des  béas  pour  ce  second  mariage  est  inscrite  aux  re- 
ntres de  la  chambre  archiépiscopale  de  Besançon,  en  date  du 
jain  i585. 


70  DE  MOUSTIER. 

d'expirer.  Il  ne  laissa  qu'une  fille  de  son  mariage 
avec  Françoise  de  Moustier,  nommée  Gabrielle, 
qui  épousa  Pierre  de  Grilly^  seigneur  dudit  lieu 
en  Savoie,  chevalier  de  l'Annonciade; 
3.°  Claudine  de  Moustier,  religieuse  en  la  noble  ab- 
baye de  Sainte-Claire  de  Lons-le-Saulnier. 

Du  second  lit  vinrent  : 

i.°  Desle  de  Moustier,  qui  suit  ; 
2.°  Marguerite  de  Moustier,  morte  sans  alliance. 
Il  n'eut  du  troisième  mariage  qu'un  fils  posthume, 
mort  en  bas  âge. 

XIII.  Desle  de  Moustier,  chevalier,  seigneur  de 
Cubry  ,  Nant  ,  Bermont ,  etc.,  etc.,  capitaine  et  gou- 
verneur ,  pour  le  comte  de  Monlbeliard  ,  des  châteaux- 
torts  de  Clerval  et  de  Passavent,  au  comté  de  Bourgogne, 
en  1599;  capitaine  d'une  compagnie  de  cent  hommes 
d'armes  à  cheval  pour  le  roi  d'Espagne  ;  fut  reçu  dans 
l'ordre  de  Saint-Georges  en  1593,011  il  nomma  pour  ses 
quatre  lignes  Moustier,  Cornon  de  Gorrevod ,  Vy  et 
Bougne.  Il  fut  élu  chef  et  gouverneur  de  l'ordre  en  1609  ; 
et  au  chapitre  tenu  à  Gray  en  1628,  il  jura  les  lignes  pa- 
ternelles de  Claude-François  de  Grammont,  avec  Jean- 
Jacques  de  Latour-Saint-Quentin. 

Il  épousa,  par  contrat  de  l'an  1589  ,  Antide  de  Pra, 
fille  de  Philibert  de  Pra,  chevalier,  seigneur  de  Cyvria, 
commissaire-général  de  l'armée  espagnole  au  comté  de 
Bourgogne  pendant  la  guerre  de  1595,  et  de  Marie  de 
Balay.  Il  fit  son  testament  au  mois  de  juillet  i63i,  choisit 
sa  sépulture  en  l'église  des  cordeliers  de  Rougemont,  au 
tombeau  de  ses  père  et  mère  et  de  Simon  de  Moustier  son 
aïeul  ;  légua  l'usufruit  de  ses  biens  à  Antide  de  Pra  sa 
femme,  fit  des  legs  d'argent  à  ses  fils  cadets  et  à  ses  filles, 
et  institua  pour  légataire  universel  Gaspard,  son  fils  aîné, 
lui  substituant  Philibert,  son  second  fils,  auquel  il  laissa 
la  terre  et  seigneurie  de  Bermont  et  ses  dépendances  ; 
chargea  de  l'accomplissement  de  ses  volontés  Aymé  de 
Pra  Balay ,  seigneur  de  Longvy ,  chevalier  de  Saint- 
Georges  ,  son  beau-frère,  et  Jean-Baptiste  de  Vy ,  sei- 
gneur de  Mailleroncourt  et  Bourbevelle ,  aussi  chevalier 
de  Saint-Georges,  son  neveu.  Ses  enfants  furent: 
I  .•  Gaspard,  qui  suit  ; 
2."  Philibert  de  Moustier,  seigneur  de  Bermont,  ca- 


DE  MOUSTIER.  -, 

pitaine  de  cavalerie  au  service  d'Espagne  ,  reçu 
chevalier  de  Saint-Georges  en  1623,  élu  gouver- 
neur de  l'ordre  en  i632,  tué  à  Tattaque  du  châ- 
teau de  Ray  l'année  1642,  en  combattant  pour  son 
prince  dans  l'armée  du  duc  de  Féria.  Il  laissa  de 
son  mariage  avec  Claire  de  Vy  de  Mailleroncourt  : 

a.  Marguerite-Emmanuelle  de  Moustier,  mariée, 
le  12  août  !652,  à  Jean -Claude-Antoine  du. 
Louvron  ,  seigneur  de  Rambey  ,  chevalier  de 
Saint-Georges; 

b.  Antoinette  de  Moustier,  chanoinesse  en  la  noble 
abbaye  de  Beaume-les-Dames  ; 

c.  Anne-Baptiste  de  Moustier,  religieuse  à  la  Visi- 
tation à  DôIe; 

d.  Thomas  de  Moustier,  écuyer,  seigneur  de  Ber- 
mont,  reçu  chevalier  de  Saint-Georges  en  1654, 
capitaine  de  cavalerie  au  service  d'Espagne,  qui 
mourut  sans  postérité  de  son  mariage  avec  ma- 
demoiselle de  Reculot  en  lyoS,  et  éteignit  ainsi 
cette  branche  cadette  de  la  maison  de  Moustier, 
dont  il  reste  une  branche  bâtarde  sous  le  nom 
de  Bermont,  issue  d'un  fils  naturel  de  Philibert 
de  Moustier,  qui  a  laissé  postérité,  après  avoir 
servi  d'abord  comme  cavalier  dans  la  compagnie 
de  son  frère  Thomas  de  Moustier; 

3.' Antoine  de  Moustier,  religieux  en  la  noble  ab- 
baye de  Saint-Claude  ; 

4/  Léonor  de  Moustier,  reçu  chevalier  de  Saint- 
Jean -de  Jérusalem  le  19  mai  16 17,  capitaine  d'une 
compagnie  de  deux  cents  hommes  d'infanterie  pour 
le  service  du  roi  d'Espagne  dans  les  Pays-Bas  en 
i63o,  ensuite  décent  hommes  d'armes  à  cheval; 
fut  plus  tard  sergent-major  du  terce  du  marquis 
de  Sallade,  à  la  tête  duquel  il  perdit  la  vie  à  la 
bataille  d'Aveinbourg  le  28  mai  i635  ,  sous  les 
ordres  du  prince  Thomas  de  Savoie,  laissant  la 
réputation  d'un  des  meilleurs  capitaines  de  son 
temps  ; 

5.' Marie  de  Moustier,  alliée  à  Ferdinand  de  Préci- 
piano,  seigneur  de  Cuse,  fils  d'Hector  de  Préci- 
piano,  baron  de  Soye,  et  petit-fils  de  François  de 
Précipiano,  noble  génois,  et  de  Marguerite  Spi- 
nola.  Elle  testa  Ib   25  avril  1644,  et  fut   mère  de 


72 


DE  MOUSTIER. 

Philibert  de  Précipiano,  mestre-de-camp  d'un  ré- 
giment de  cavalerie  au  service  d'Espagne; 

6."  Jeanne  de  Moustier,  reçue  en  1608  en  l'abbaye 
d'Onans,  ensuite  religieuse  tierceline  à  Gray  ; 

7."  Marguerite  de  Moustier,  chanoinesse  en  la  noble 
abbaye  de  Baume-les-Dames  ; 

8.°  Anne-Suzanne  de  Moustier,  reçue  religieuse  en 
la  noble  abbaye  de  Sainte-Claire  de  Lons-le-Saul- 
nier,  le  3  septembre  161 5  (i),  où  ses  quartiers  de 
noblesse  furent  jure's  par  les  seigneurs  d'Igny,  de 
Chissey,  de  Chastenay  et  de  Ronchaux.  Elle  fut 
élevée  à  la  dignité  d'abbesse  de  cette  maison  en 
1645,  après  le  décès  d'illustre  dame  Antoinette  de 
Ronchaux;  mais  elle  ne  put  en  prendre  possession 
qu'au  mois  de  janvier  1647,  cette  abbaye  ayant 
été  incendiée  au  mois  de  juin  1637,  pendant  la 
guerre  dont  la  Franche-Comté  avait  été  le  théâtre  ; 

9.°  Jeanne  -  Marguerite  de  Moustier,  mariée,  par 
contrat  passé  au  château  de  Nant  le  17  mars  i63o, 
à  Frédéric  de  Chavirey,  seigneur  de  Vaucelle  et 
de  Recologne  (reçu  à  Saint-Georges  en  i65i), 
fils  de  Frédéric  de  Chavirey,  chevalier,  seigneur 
desdits  lieux,  et  d'Anne  de  Cointet,  en  présence 
et  de  Tagrément  de  ses  père  et  mère,  d'Aimé  de 
Pra-Ballay  son  oncle,  de  Gaspard,  Philibert,  An- 
toine et  Léonor  de  Moustier,  ses  quatre  frères, 
de  Thomas  de  Chavirey,  chanoine  de  Besançon, 
prieur  de  Grande-Cour,  et  de  Mathieu  de  Lesay, 
chevalier,  seigneur  de  Moutonne,  mari  de  N...  de 
Chavirey,  sœur  de  Frédéric; 

10."  Jacqueline  de  Moustier,  mariée,  par  traité  du 
29  avril  i63i,  à  Philippe  -  Guillaume  de  Belot, 
seigneur  de  Vilette,  écuyer,  fils  de  Claude  de  Be- 
lot, écuyer,  seigneur  dudit  lieu,  et  de  Danielle 
de  Franchet  d'Estavayé  ; 

1 1  .•  Catherine  de  Moustier,  mariée  à  N...de  Mey- 
nier,  seigneur  de  Publy. 

XIV.  Gaspard  de  Moustier,   chevalier,  baron  d'Igny, 
seigneur  de  Cubry ,    Nant  ,  Adrisant ,  Vithorey  ,  Bonnal, 

(i)  Dunod,  Histoire  des  Séquanois,  tom.  I,  pag.  i66  et  suiv. 


DE  MOUSTIER.  y3 

Citey,  etc.  ;  reçu  dans  l'ordre  de  Saint-Georges  dans  le 
chapitre  tenu  en  la  cité  impériale  de  Besançon,  dans  l'é- 
glise des  révérends  pères  Carmes  de  l'ancienne  observance, 
l'an  1648,  où  il  nomma  pour  ses  quatre  Vignes  Moustier, 
Vy,  Pra  et  Balay,  jurées  par  Claude-Antoine  de  Vau- 
drey.  Africain  de  Montagu,  Jean  -  François  de  Vy  et 
Jean-Adrien  de  Salives.  Son  rang  d'ancienneté  lui  donna, 
en  i663,  la  qualité  de  bâtonnier  de  l'ordre. 

Il  fut,  comme  son  père,  capitaine  et  gouverneur  des 
châteaux  -  forts  de  Clerval  et  de  Passavant,  et  institué  en 
cette  qualité  le  18  mars  1643  (i).  Après  avoir  servi  cinq 
ans  comme  volontaire  dans  le  régiment  du  baron  de  Bel- 
voir,  il  V  obtint  une  compagnie  en  i632,  et  passa  en 
1634  dans  le  terce  du  comte  de  Laverne,  dans  lequel  il 
fut  blessé  et  fait  prisonnier  en  combattant  pour  son  sou- 
verain. Il  fut  plus  tard  sergent-major  d'un  terce]  bourgui- 
gnon sous  le  marquis  de  Saint-Martin,  et  eut  aussi  le 
commandement  de  la  ville  de  Dôle.  La  noblesse  du  comté 
de  Bourgogne,  après  la  réunion  de  cette  province  à  la 
France,  le  députa  Tan  1675,  ainsi  que  le  comte  de  Poi- 
tiers, pour  aller  demander  à  Louis  XIV  le  rétablisse- 
ment des  états  du  comté  de  Bourgogne.  Le  zèle  avec  le- 
quel il  poursuivit  cette  négociation  abrégea  sa  vie  ;  il 
mourut  la  même  année  à  Paris,  et  y  fut  inhumé  en  l'é- 
glise de  Saint-André-des-Arcs. 

Il  avait  épousé  i.°  Claudine  de  Pillot,  fille  et  héritière 
de  Philippe  de  Pillot,  écuyer,  baron  d'Igny  et  seigneur 
de  Citey,  et  de  N...  d'Allemand-Molprey  ;  2.°  Margue- 
rite-Françoise de  Crosey,  fille  de  feu  Antoine- François 
de  Crosey,  écuyer,  seigneur  audit  lieu  Rans  et  Molprey, 
et  de  Péronne  de  Ronchaux,  par  traité  passé  à  Mignavil- 
1ers  le  17  juin  1661. 

Gaspard  de  Moustier  avait  testé  le  10  avril  1668,  et 
institué  pour  légataire  universel  Jacques  -  Nicolas  de 
Moustier,  son  fils  aîné,  en  nommant  pour  ses  exécuteurs 
testamentaires  Louis  de  Scey  ,  baron  de  Chevroz,  et  le 
seigneur  de  Nesey,  pour  ses  enfants  du  premier  lit,  et 
pxïur  ceux  du  second ,  Philippe-Guillaume  de  Belot  de 
Villette  son    beau-frère ,  et    Thomas  de   Moustier  son  ne- 


(1)  Inventaire  de  la  maison  de  Châlon. 


74  DE  MOUSTIER. 

veu  y  seigneur    de  Bermont.   Il  eut  de  son   premier  ma- 
riage : 

i.°  Jacques-Nicolas  de  Moustier,  qui  suit; 

2."  Philippe-Joseph,  religieux  et  chambellan  de  la 
noble  abbaye  de  Saint-Clair.  Celui-ci  disposa  de 
ses  biens  le  2  3  octobre  1670,  en  faveur  de  son 
frère  aîné  ,  avant  que  de  faire  profession  dans 
cette  abbaye.  Il  fut  reçu  chevalier  de  Saint-Georges 
en  1782,  et  est  déce'dé  en  171 3  ; 

3.°  Adrien  de  Moustier,  religieux  en  la  noble  abbaye 
de  Baume-les-Messieurs  ; 

4.°  Guillaume  de  Mouslier,  mort  sans  alliance  ; 

5.°  Antoine  de  Moustier,  aussi   décédé  sans  alliance; 

6."  Claude-Antoinette  de  Moustier,  religieuse  en  la 
^noble  abbaye  de  Migette  ; 

Les  enfants  du  second  mariage  de  Gaspard  de  Mous- 
tier, furent  : 

i.°  Claude- Nicolas  de  Moustier,  auteur  de  la  branche 
qui  subsiste  ; 

2."  Georges  de  Moustier,  mort  sans  postérité  ; 

3.°  Claude-Denis  de  Moustier,  qui  servit  avec  distinc- 
tion dans  Farmée  espagnole.  Au  moment  de  la  con- 
quête, il  écrivit  à  sa  famille  que  puisqu'il  ne  pou- 
vait plus  se  servir  légitimement  de  son  épée  pour 
son  ancien  souverain,  il  voulait  du  moins  lever 
pour  lui  les  bras  au  ciel.  II  quitta  ainsi  sa  cuirasse, 
à  l'âge  de  vingt  ans,  pour  se  vouer  à  Dieu  dans  le 
couvent  des  capucins  de  Salins,  où  il  fit  ses  vœux 
sous  le  nom  de  frère  Joseph  en  i683,  et  où  il  est 
mort  dans  un  âge  fort  avancé,  en  grande  vénéra- 
tion dans  son  ordre  et  dans  toute  sa  province. 

4.°  Jules  -  François  de  Moustier,  qui  suivit  l'exemple 
de  son  frère,  en  embrassant,  comme  lui,  la  règle 
de  Saint- François  ; 

5.°  Clémentine  de  Moustier,  morte  sans  alliance. 

Marguerite  de  Crosez,  douairière  de  Gaspard  de  Mous- 
tier, est  décédée  le  28  décembre  1716,3  l'âge  de  soixante- 
dix-sept  ans,  et  a  été  inhumée  près  de  ses  père  et  mère 
dans  la  chapelle  de  Saint-Ferréol  et  Saint-Fergeux  à  Arlais. 
Sa  mère,  Péronne  de  Ronchaux,  par  son  testament,  du  4 
février  1082,  lui  laissa  un  legs,  et  institua  pour  ses  héri- 


DE  MOUSTIER.  yS 

tiers  Claude,  Georges  et  Clémeniine  de  Moustier,  ses  petits- 
entants.  Ceux-ci  ont  réuni  plus  tard  tous  les  biens  de  cette 
branche  de  la  maison  de  Crosey,  et  nommément  la  terre 
de  Molprey,  prés  Arlais,  Claude- Denis  et  Antoine-Fran- 
çois de  Crosey,  frères  de  Marguerite  Crosey,  veuve  de 
Gaspard  de  Moustier,  étant  entrés  tous  deux  dans  les 
ordres. 

XV.  Jacques-Nicolas  de  Moustier,  baron  d'Igny,  sei- 
gneur de  Nant ,  Cubry  ,  Donnai  ,  Puissant ,  Adrisans, 
Citey,  Villemot,  Sainte-Reine,  lEtang  des  Maisons,  etc., 
reçu  dans  l'ordre  de  Saint-Georges  en  1679,  où  il  nomma 
pour  ses  quatre  lignes  Moustier,  Pra,  Pillot  et  d'Alle- 
mand Molprey ,  se  mana  avec  Catherine  de  Pra,  sa  cou- 
sine, de  laquelle  il  eut  : 

i."  Philippe-Antoine  de  Moustier,  baron  d'Igny,  sei- 
gneur de  Citey,  Villemot,  Sainte-  Reine,  etc.,  qui 
mourut,  avant  l'âge  de  vingt  ans,  des  blessures 
qu'il  avait  reçues  à  la  tête  d'une  compagnie  de  gre- 
nadiers, dans  l'arme'e  du  maréchal  de  Tallard,  au 
camp  devant  Landau  au  mois  de  novembre  1703. 
Il  avait  testé  le  20  du  même  mois,  en  faveur  de  sa 
sœur,  à  laquelle  il  laissa  tous  ses  biens  maternels. 
Ses  biens  paternels  retournèrent  à  son  oncle,  Claude- 
Nicolas  de  Moustier,  devenu  par  son  décès,  chef 
de  sa  maison  ; 

2.°  Marie-Claude-Antide  de  Moustier,  mariée,  par 
traité  passé  à  Besançon  le  4  décembre  1700,  à 
Henri  de  Champagne,  tils  de  Charles  de  Champa- 
gne, chevalier,  seigneur  de  Chilley,  Nenon,  etc., 
reçu  à  Saint-Georges  en  1674,  et  de  Gasparine  de 
Grivel  de  Perrigny,  en  présence  et  du  consente- 
ment de  François-Hyacinthe  de  Champagne,  prê- 
tre et  docteur  en  théologie  ,  Guillaume  de  Rain- 
cour,  seigneur  de  Falon,  capitaine  de  cavalerie  ; 
Léonel  de  Toulongeon,  seigneur  de  Raucour,  Phi- 
lippe -  Joseph  de  Moustier,  religieux  et  chambellan 
de  l'abbaye  de  Saint-Claude,  chevalier  de  Saint- 
Georges  ;  Claude  de  Moustier,  seigneur  de  Cubry. 
chevalier  de  Saint-Georges  ses  oncles;  Philippe- 
Antoine  de  Moustier,  baron  d'Igny,  son  frère, 
Antide-Marie  de  Belay  Saulx  de  Pra,  son  oncle, 
gouverneur  et  grand  bailli  de  Langres;  Claude  de 


76  DE  MOUSTIER. 

Belot,  chanoine  de  Besançon,  Jacques-Antoine  de 
Belot,  ses  oncles,  et  Jean-Bapt.  de  Précipiano,  comte 
de  Soye,  capitaine  de  cavalerie,  son  cousin.  Trois 
années  après,  Marie-CIaude-Antide  de  Moustier  a 
recueilli  l'héritage  de  son  frère  ;  et  a  porté  ainsi 
dans  la  maison  de  Champagne  les  terres  d'Igny, 
de  Citey  ,  Villemot,  Sainte- Reine,  etc.  De  son 
mariage  sont  issus,  Philippe  Gaspard,  marquis  de 
Champagne,  baron  d'Igny,  capitaine  au  régiment 
de  Tallard,  chevalier  de  Saint-Georges  en  1726, 
décédé  en  1735  ;  et  François  Xavier,  marquis  de 
Champagne,  officier  au  régiment  de  Champagne, 
chevalier  de  Saint-Georges,  dont  la  postérité  existe 
encore  en  ia  personne  de  Claude-Antoine-Louis 
de  Champagne,  marquis  de  Champagne,  baron 
d'Igny,  chevalier  de  Saint-Georges  en  1773  ;  et 
d'Adrien -Gabriel  de  Champagne,  comte  de  Bousey, 
reçu  également  à  Saint-Georges  en  1773. 

XV.  Claude  -  Nicolas  ,  comte  de  Moustier  ,  chevalier, 
seigneur  de  Nant ,  Cubry,  Bonnal  ,  Puissant ,  Molprey, 
Adrisans,  etc.,  reçu  chevalier  de  Saint-Georges  en  1679, 
en  nommant  pour  ses  quatre  lignes,  Moustier,  Pra, 
Crosey  et  Ronchaux ,  eut  une  compagnie  d'infanterie 
dans  le  régiment  de  Royal-Comtois  à  la  création  de  ce 
corps,  et  peu  de  temps  après  une  compagnie  de  dragons 
dans  le  régiment  de  Grammont.  Il  quitta  le  service  au 
moment  de  son  mariage  et  se  retira  dans  ses  terres,  où  il 
déploya  un  très-grand  faste.  Les  chevaliers  de  Saint- 
Georges  le  députèrent  à  la  cour  en  17 10,  pour  s'opposer 
aux  desseins  des  Bénédictins,  qui  voulaient  introduire  la 
réforme  dans  l'abbaye  de  Saint-Claude,  au  détriment  des 
intérêts  de  la  noblesse  de  Franche-Comté,  et  il  réussit 
dans  son  entreprise. 

Il  avait  épousé  par  traité  passé  à  Tournay,  le  7  mai 
1695,  Marie- Agnès ,  comtesse  de  Nassau,  chanoinesse 
d'Andenne,  iillc  de  Maximilien,  comte  de  Nassau  et  Con- 
roy,  baron  de  Varcoing  (issu  d'une  branche  cadette  de  la 
maison  de  Nassau  Diliembourget  Orange,  établie  en  Flan- 
dres depuis  la  fin  du  quinzième  siècle,  et  éteinte  récem- 
ment dans  la  personne  de  N...  de  Nassau,  comte  de  Nas- 
sau et  Conroy,  mari  de  Constance  de  Lannoy,  comtesse 
de  Lannoy  et  du  Saint-Empire,  chanoinesse  de   Denain), 


DE  MOUSTIER.  fj 

et  de  Marie- Florence  de  Harchies  de  Ville,  dacnede  Les- 
trées.  H  testa  le  i8  avril  lySSà  Lons-le-Saulnier,  entre 
les  mtins  de  Meynier  notaire  royal,  et  institua  pour  son 
légataire  universel  Philippe-Xavier,  son  6ls,  en  lui  sub- 
stituant pour  les  terres  de  Nant  et  de  Cubry  son  filsaîné  et 
les  descendants  mâles  et  aînés  de  celui-ci  (i;. 

Il  mourut  à  Lons-Ie-Saulnier,  le  27  avril  1738,  âgé  de 
soixante-seize  ans,  et  fut  inhumé  à  Arlay  dans  sa  cha- 
pelle de  Saint-Ferréol  et  Saint-Fergeux,  au  tombeau  de 
sa  mère,  Marguerite  de  Crosey. 

Il  eut  de  son  mariage,  avec  Marie-Agnès  de  Nassau  : 
I  .•  Joseph-Marie  de  Moustier  ,  né  le  3o  mars  1697, 
et  tenu  sur  les  fonts  par  Jean  de  Vatteville,  abbé 
de  Beaume,  et  par  Marguerite  de  Crosey  ,  son 
aïeule;  tué  en  duel  à  Nancy,  en  1713,  étant  à 
l'académie  du  duc  de  Lorraine  ; 
2."  Philippe-Xavier,  qui  suit  ; 

3/  Marie- Agnès  de  Moustier,  née  en  1699,  morte  en 
1725,  au  moment  où  elle  allait  prendre  possession 
d'une  prébende  dans  le  chapitre  d'Andenne,  que 
lui  avait  accordée  TEmpereur  Charles  VI  ; 
4.*  N...  de  Moustier,  décédée  en  bas  âge  ; 
5."  Jeanne-Gabrielle  de  Moustier,  née  en  1705,  reçue 
chanoinesse  en  la  noble  abbaye  de  Sainte-Qaire  de 
Lons-le-Saulnier,  en  1720.  Elle  a  quitté  plus  tard 
cette  maison  pour  se  livrer  à  une  retraite  plus  aus- 
tère, où  elle  est  morte  en  odeur  de  sainteté. 

XVI.  Philippe-Xavier  de  Moustier,  chevalier,  mar- 
quis de  Moustier ,  seigneur  de  Nant,  Cubry,  Cubrial, 
Adrisans,  Bonnal,  Puissant,  Chassey,  Molprey,  Gatey  au 
comté  de  Bourgogne,  et  Monchy  en  Artois,  premier  gen- 
tilhomme de  la  chambre  du  roi  Stanislas  de  Pologne,  duc 
de  Lorraine  et  de  Bar,  né  au  château  de  Nant  le  5  novem- 
bre 1707,  reçu  chevalier  de  Saint-Georges  en  1724,  en 
nommant  pour  ses  quatre  lignes ,  Moustier ,  Crosey, 
Nassau  et  Harchies  de  Ville  ,  entré  aux  mousquetaires 
en  1725  ;  a  obtenu  en  1727,  dans  le  régiment  de  Bétbune, 
cavalerie,  une  compagnie,  avec  laquelle  il  est  passé  dans 


(0  Ce  testament  est  inscrit  au  greffe  de  la  ville  de  Vesoul  sur  le  re<- 
fistre  des  Substitutions,  fol.  q?. 


yg  DE   MOUSTIER. 

celui  de  Bourbon,  par  ordre  du  20  mai  lySo  ;  il  a  fait  en 
cette  qualité,  en  Allemagne,  les  guerres  de  1735  etann.  suiv. 
Il  reçut  en  1748  la  croix  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  et  en  1745,  il  accompagna  en  Italie  le  mare'- 
chal  de  Maillebois ,  comme  aide-de-camp.  Il  s'est  fait 
remarquer  en  plus  d'une  rencontre^  pendant  cette  cam- 
pagne et  la  suivante,  particulièrement  le  16  juin  1746, 
au  passage  du  Réfudo,  où  pour  ramener  au  combat  une 
colonne  qui  venait  d  être  enfoncée  ,  il  prit  en  main  un 
drapeau  qu'il  alla  planter  en  avant  de  la  ligne  ennemie 
au  milieu  d'une  grêle  de  balles.  Peu  après  son  retour  d'I- 
talie, le  i"  janvier  1748,  il  fut  créé  mestre-de-camp  d'un 
régiment  de  cavalerie  de  son  nom  (ci-devant  Givry,  Cour- 
tebonne,  Barentin,  Villepreux  Ruffec  et  Barbançon).  Il 
fit  à  la  tête  de  ce  re'giment  toute  la  guerre  de  sept  ans, 
pendant  laquelle  il  se  distingua  autant  par  son  intrépidité, 
que  par  la  discipline  sévère  et  l'instruction  méthodique 
qu'il  avait  su  introduire  dans  son  corps.  Créé  brigadier  des 
armées  du  roi,  par  brevet  du  10  février  1759,  il  fut  promu 
le  20  février  1761  au  grade  de  maréchal-des-camps  et  ar- 
mées du  roi,  dans  lequel  il  fut  employé  comme  inspecteur 
de  cavalerie.  Le  26  avril  1756,  le  roi  lui  avait  accordé  le 
brevet  d'une  pension  de  trois  mille  francs  ,  comme  une 
marque  de  sa  satisfaction  de  ses  services  et  de  l'applica- 
tion qui  le  distinguait,  et  en  1768  Sa  Majesté  y  joignit 
encore  le  don  d'une  gratification. 

Par  lettres-patentes  de  l'année  1741  ,  enregistrées  au 
parlement  de  Besançon  et  à  la  chambre  des  comptes  de 
Dôle,  il  obtint  l'érection  des  terres  de  Nant  ,  Cubry , 
Cubrial  et  Adrisans,  en  marquisat,  sous  le  nom  de  Mous- 
tier. 

Le  20  octobre  1775,  il  reçut  une  lettre  du  roi  pour  la 
convocation  de  l'assemblée  des  Etats  de  la  noblesse  de 
l'Artois.  Il  est  décédé  à  Paris,  au  mois  d'avril  de  l'année 
suivante,  et  a  été  inhumé  en  l'église  de  Saint-André-des- 
Arcs,  à  côté  de  Gaspard  de  Moustier  son  aïeul.  Il  avait 
testé  par  testament  olographe,  en  date  du  6  mai  1761, 
déposé  chez  Monnot,  à  Paris,  le   16  avril  1776. 

Ce  seigneur  avait  contracté  alliance,  par  contrat  passé 
au  château  de  Monchy  en  Artois,  le  22  août  1732,  devant 
Gosse  ,  notaire  royal  à  Saint-Pol,  avec  Louise  de  Bournel, 
fille  aînée  de  Jean-Charles  de  Bournel,  chevalier,  marquis 
de  Monchy  et  de  Namps  ,  seigneur  de  Cayeux,  Mortagne, 


DE  MOUSTIER.  79 

Sovich,  Hotnin,  Hacco,  Javersy,  etc.,  lieutenant-general 
des  armées  du  roi,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  maître  de  la  garde-robe  de  Son  Al- 
tesse Royale  le  duc  de  Berry,  petit-fils  de  Louis  XIV,  et  de 
Catherine  de  Forcadel,  dame  d'atours  de  Madame  la  du- 
chesse de  Berry,  remariée  en  secondes  noces  à  Claude 
marquis  de  Cebret,  chevalier  grand'croix  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  lieutenant-général  des  armées 
du  roi  ,  gouverneur  des  ville  forte  et  château  d'Aire ,  et 
commandant  en  chef  dans  la  province  d'Artois. 

Madame  la  marquise  de  Moustier,  après  avoir  testé,  le 
16  juin  1766,  en  faveur  de  son  fils  aîné,  en  laissant  de 
simples  legs  à  ses  autres  enfants,  est  décédée  à  Paris  dans 
sa  cinquante-deuxième  année,  le  20  juillet  1767.  En  elle 
s'est  éteinte  la  maison  de  Bournel,  une  des  plus  illustres 
de  la  Picardie  et  de  l'Artois,  par  son  an:ienneté  et  ses 
alliances  (i),  et  dont  sont  issus  Pierre  de  Bournel,  sei- 
gneur de  Thiembronne,  bailli  du  comté  de  Clermont,  en 
1843,  mari  d'Isabeau  de  Villiers  de  l'Isle-Adam,  fille  de 
Pierre  de  Villiers  seigneur  de  l'Isle-Adam,  porte-oriflamme 
de  France  et  souverain  maître  de  l'hôtel  du  roi,  et  de 
Jeanne  de  Beauvais,  sa  première  femme  ;  Hue  de  Bournel, 
chambellan  du  roi  Charles  VI  en  14 17,  mari  d'Alips  de 
Bauchain  ;  Louis  de  Bournel,  époux  de  Marie  de  Croï, 
fille  de  Jean  de  Croï,  grand  bouteiller  de  France,  et  de 
Marguerite  de  Craon  ;  Antoine  de  Bournel,  chevalier  de 
Rhodes,  commandeur  d'Auxonne  en  1482;  Jean  II  de 
Bournel,  conseiller  et  chambellan  du  roi  Louis  XI,  en 
1467,  gouverneur  de  Sainte-Menehoud,  marié  à  Julienne 
de  Monchy,  fille  et  héritière  de  Pierre  de  Monchy,  gou- 
verneur de  Saint-Omer,  et  de  Jeanne  de  Ghistelle;  Louis 
de  Bournel,  conseiller  et  chambellan  de  Louis  XI ,  en 
1463,  et  son  pannetier  en  1465,  mari  de  Guillemette  de 
Melun,  fille  de  Jean  de  Melun  et  Epinoy,  et  de  Marie 
de  Saarbruck.  Guillaume  de  Bournel,  maître  d'hôtel  de 
Louis  XI,  et  grand-maître  de  l'artillerie  de  France  en 
1473  ;  Hugue  de  Bournel,  chevalier  de  la  toison  d'Or,  et 
gouverneur  de   Lille,    Douay,    Orchie    et    Bapaum?,   en 


(i)  Histoire  de  la  maison  de  France  et  des  grands  officiers  de  la  cou- 
ronne, par  lejjère  Anselme,  t.   VIII,  p.    i52,  et  Moréri,  t.  H,   p.   270 


8o  DE   MOUSTIER. 

iSyS;  et  Gabriel  de  Bournel,  marié,  le  i6  juillet  i585,  à 
Marguerite  d^E^trées^  sœur  de  Gabrielle  d'Estrées,  du- 
chesse de  Beaufort.  Cette  alliance  a  donné  à  Louise  de 
Bournel,  son  arrière-petite  -  fille,  un  aïeul  commun,  au 
cinquième  degré ,  avec  les  maisons  royales  de  France^ 
d'Espagne,  de  Naples  et  de  Sardaigne. 

Louise  de  Bournel ,  marquise  de  Moustier,  avait  fait 
construire  sur  les  hauteurs  de  la  seigneurie  de  Cubry,  un 
château  auquel  elle  a  donné  le  nom  de  Bournel,  et  qui 
depuis  lors  est  devenu  le  chef-lieu  du  marquisat  de  Mous- 
tier, en  place  du  vieux'château  de  Nant,  que  les  seigneurs 
de  Moustier  avaient  toujours  habité  depuis  le  quinzième 
siècle. 

Dix  enfants  sont  issus  de  son  mariage  avec  Philippe- 
Xavier,  marquis  de  Moustier,  dont  six  sont  'morts  en  bas 
âge.  Les  autres  sont  : 

I .°  Charles,  marquis  de  Moustier,  qui  suit  ; 

2.**  Eléonore-François-Elie,  marquis  de  Moustier,  qui 
suit  après  ; 

3.°  Adélaïde-Charlotte  de  Moustier,  née  au  château 
de  Nant  en  1736,  chanoinesse-comtesse  de  Neu- 
ville en  Bresse ,  élevée  dans  la  maison  royale  de 
Saint-Cyr,  où  après  avoir  fait  profession,  elle  a 
exercé  les  principales  charges  de  la  maison,  et  no- 
tamment celle  de  dame  infirmière  et  de  l'apothi- 
cairerie.  Elle  est  aujourd'hui  doyenne  de  cette 
maison,  et  a  été  présentée  en  cette  qualité  à  ma- 
dame la  duchesse  d'Angoulême,  pour  demander 
qu'elle  fût  rendue  à  sa  première  destination  ; 

4.°  Antoinette-Philippe  de  Moustier,  née  à  Paris  le 
4  août  1744,  aussi  chanoinesse-comtesse  de  Neu- 
ville, mariée,  par  contrat  dé  l'année  1769,  à  Jean- 
Baptiste-Charles- François,  marquis  de  Clermont 
d'Amboise,  et  de  Renel,  seigneur  de  Monglats, 
maréchal  des  camps  et  armées  du  roi,  chevalier 
des  ordres  du  roi  et  son  ambassadeur  près  des  cours 
de  Lisbonne  et  de  Naples,  massacré  le  10  août 
1792  au  château  des  Tuileries.  Madame  de  Cler- 
mont est  décédée,  sans  enfants,  le  ...  .  ,1775, 
en  instituant  pour  légataire  universel,  son  mari, 
qui  s'est  démis  de  cette  succession  en  faveur  du 
chevalier  de  Moustier,  l'un  de  ses  beaux-frères. 


DE   MOUSTIER.  8l 

XVII.  Charles  de  Moustier  ,  chevalier,  marquis  de 
Moustier  ,  seigneur  de  Bonnal  ,  Puissant  ,  Chassey  , 
Molpré  ,  etc.  ,  admis  dans  l'ordre  de  Saint-Georges  en 
1789,  né  à  Nant  en  octobre  1739,  a  été  élevé  à  l'école 
des  chevau-Iégers  à  Paris,  créé  cornette  dans  le  régiment 
de  Moustier,  le  7  mai  1748;  il  obtint  une  compagnie  dans 
le  même  régiment  le  7  mai  1750,  ayant  à  peine  dix  années 
révolues.  11  tit  à  la  tète  de  cette  compagnie  toute  la 
guerre  de  sept  ans,  et  eut  deux  chevaux  tués  sous  lui  à 
Minden,  en  1759.  Il  passa  avec  sa  compagnie  dans  royal 
Navarre,  en  1761  ;  entra  comme  major,  avec  le  rang  de 
mestre  de  camp  dans  Artois  cavalerie,  en  1767,  fut  créé 
lieutenant-colonel  du  même  régiment  en  1772,  et  mestre 
de  camp  en  second  en  1776.  Le  i"  mars  1780,  il  fut 
promu  au  grade  de  brigadier  des  armées  du  roi,  et  le  i*' 
janvier  1784,  à  celui  de  maréchal  de  camp.  Il  avait  reçu 
la  croix  de  Saint  -  Louis  en...,  et  avait  eu  l'honneur 
de  monter  dans  les  carrosses  du  roi  et  d'accompagner  Sa 
Majesté  à  la  chasse  le  22  avril  1767.  Il  fut  nommé,  en 
1788,  député  de  la  noblesse  de  Franche-Comté  aux  États- 
généraux,  conjointement  avec  le  feu  prince  de  Beaufre- 
mon  Listenay.  Il  abandonnèrent  tous  deux  cette  assem- 
blée au  moment  de  la  rébellion  du  jeu  de  Paume  et  de  la 
confusion  des  trois  ordres.  II  est  décédé  à  Paris  le  17  octo- 
bre 1801  ,  à  la  suite  de  l'opération  de  la  pierre,  après 
avoir  été  arrêté  en  1793,  et  détenu  pendant  prèsdedeux 
ans  dans  trois  prisons  différentes. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Paris  devant  Boulard, 
le  10  janvier  1768,  Gabrielle-Elisabeth-Françoise  de  xMont- 
bel,  fille  de  René  François,  comte  de  Montbel  et  Palluau, 
maréchal  des  camps  et  armées  du  roi,  sous-gouverneur  des 
enfants  de  France ,  premier  maître  d'hôtel  de  Madame 
comtesse  d'Artois,  et  de  Antoinette  -  Gabrielle  de  Farjonel. 
Philippe  -  Xavier,  marquis  de  Moustier  ,  pour  relever  en- 
core plus  le  lustre  de  son  nom  ,  avait ,  par  ce  contrat  de  ma- 
riage, fait  l'abandon  ,  de  son  vivant,  à  Charles,  son  fils 
aîné,  de  l'universalité  de  ses  biens ,  et  nommément  des 
terres  de  Bonnal,  Puissant,  Chassey  et  Molprey,  au  détri- 
ment de  ses  autres  enfants.  Il  s'est  dessaisi  aussi,  en  fa- 
veur du  même  fils  aîné,  des  terres  de  Nant,  Cubrial  et 
Adrisans,  déjà  précédemment  substituées  en  partie ,  for- 
mant le  marquisat  de  Moustier,  en  ne  lui  imposant  d'autre 
condition  pour  tous  ces  dons ,  que  la  clause  de  substitu- 


82  DE   MOUSTIER. 

tion  graduelle  et  perpétuelle  de  mâle  en  mâle  et  d'aîné  en 
aîné  de  ces  quatre  dernières  terres,  en  y  appelant  nom- 
mément le  chevalier  de  Moustier  son  tils  cadet.  Charles 
de  Moustier  a  souscrit^  par  son  contrat  de  mariage,  à 
cette  condition  expresse,  à  la  faveur  de  laquelle  seule- 
ment, il  a  réuni  sur  sa  tête  toute  la  fortune  de  sa  maison. 
Il  n'a  laissé  qu'une  fille  unique  de  son  mariage  avec  Ga- 
brielle  Françoise  de  Montbel,  Adélaïde-Barbe  de-  Mous- 
tier, née  le  4  octobre  1774,  mariée  en  1807  à  Jean  Armand- 
Marie  Dulau ,  marquis  d'Allemans  ,  fils  aîné  du  comte 
d'Allemans,  maréchal  des  camps  et  armées  du  roi,  et  de 
N....  de  Murât, 

XVII.  Eléonore-François-Élie  de  Moustier,  chevalier, 
marquis  de  Moustier,  seigneur  de  Gatey  et  autres  lieux, 
au  comté  de  Bourgogne,  né  à  Paris  le  i5  mars  175  i,  reçu 
chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  au  ber- 
ceau, a  porté  le  titre  de  chevalier  de  Moustier  jusqu'à 
son  mariage ,  et  celui  de  comte  de  Moustier  jusqu'à  la 
mort  de  son  frère  aîné,  dont  le  décès  a  ouvert  ses  droits 
au  marquisat  de  son  nom,  en  Franche-Comté  ;  est  entré  au 
service  en  1765  ;  à  son  retour  de  l'université  de  Heidelberg, 
comme  simple  volontaire  dans  le  régiment  de  la  Reine 
cavalerie,  en  garnison  à  Besançon',  où  son  père,  maré- 
chal de  camp,  inspecteur  général  de  cavalerie,  lui  fit 
faire  en  même  temps  ,  par  une  autorisation  spéciale  du 
ministre  de  la  guerre,  le  service  de  canonnier  dans  la 
brigade  d'artillerie  de  Démasis  ,  en  attendant  qu'il  eût 
atteint  l'âge  fixé  par  les  ordonnances  pour  le  grade  d'offi- 
cier; est  passé  en  1767,  comme  sous  -  lieutenant  dans 
Royal-Navarre  cavalerie ,  et  en  1768,  comme  surnumé- 
raire dans  la  compagnie  écossaise  des  gardes  -du-corps  ;  a 
obtenu,  en  1771,  une  compagnie  de  dragons  dans  le  régi- 
ment de  Dauphin,  dans  lequel  il  a  été  fait  mestre  de  camp, 
par  brevet  de  Tannée  1778.  Il  a  reçu  la  croix  de  Saint- 
Louis  au  mois  de  juillet  1784,  et  a  été  promu,  par  or- 
donnance du  roi  du  3o  décembre  1814,  au  grade  de  ma- 
réchal des  camps  et  armées  du  roi,  pour  prendre  rang  du 
i"  janvier,  1794  et  compter  ainsi  vingt-deux  années  dans 
ce  grade. 

En  1769  ,  le  marquis  de  Moustier  avait  été  rejoindre 
son  beau-frère,  le  marquis  de  Clermont  d'Amboise  ,  à 
Lisbonne,   comme    gentilhomme    d'ambassade.    Au    corn- 


DE  MOUSTIER.  83 

mencenent  de  1771,  s'etant  rendu  à  la  cour  de  Madrid, 
le  roi  Charles  III  lui  rit  l'honneur  de  l'admettre  dans  son 
intimité  et  à  ses  chasses ,  en  lui  proposant  même,  pour 
lattacher  à  son  service,  une  place  de  menin  du  prince 
des  Asturies  et  un  bâton  d'exempt  de  ses  gardes.  Son  dé- 
voùment  à  son  roi  et  à  sa  pairie  lui  ont  fait  décliner  ces 
offres.  Revenu  en  France  au  mois  d'octobre  1771,  il  eut 
l'honneur  de  faire  sa  cour  au  roi  à  Fontainebleau  ,  de 
monter  dans  ses  carrosses  et  de  l'accompjgner  à  la  chasse, 
le  2  novembre  de  la  même  année.  Il  fut  le  premier  qui 
obtint  à  cette  époque  le  titre  de  conseiller  d'ambassade, 
breveté  du  roi,  avec  lequel  il  fut  attaché  en  1772  à  l'am- 
bassade de  Londres.  En  1776  il  passa  à  Naples,  près  du 
marquis  de  Clermont  d'Amboise ,  son  beau-frère  comme 
secrétaire  de  son  ambassade.  Il  fut  nommé  ministre  du 
roi  près  de  l'électeur  de  Trêves  en  1778,  et  passa  à  Lon- 
dres en  1783,  comme  envoyé  extraordinaire  à  l'occasion 
de  la  paix  signée  la  même  année.  En  1787  il  se  rendit  aux 
Etats-Unis  d'Amérique  comme  ministre  du  roi,  et  en 
179011  fut  envoyé  en  la  même  qualité  près  du  feu  roi  de 
Prusse. 

Au  mois  d'octobre  1791,  il  fut  rappelé  à  Paris  par  une 
lettre  autographe  du  feu  roi  Louis  XVI,  dont  voici  la 
copie  littérale  : 

Paris,  le  19  septembre   1791. 

tt  Jai  chargé  M.  de  Montmorin  de  vous  écrire,  Mon- 
»  sieur,  au  sujet  de  la  place  des  affaires  étrangères  que 
»  je  vous  destine.  Comme  les  circonstances  sont  chan- 
»  gées,  j'espère  que  vous  ne  ferez  plus  de  difficulté  d'ac- 
»  cepter  une  place  que  je  vous  verrai  remplir  avec  grand 
»  plaisir.  Je  compte  que  vous  ne  tarderez  pas  à  vous 
»  rendre  ici. 

»  Signé  Louis  »  . 

En  obéissance  aux  ordres  du  roi,  le  marquis  de  Mous- 
lier  se  rendit  sur-le-champ  à  Paris  ;  mais  il  y  déclina 
pour  la  seconde  fois  l'honneur  auquel  la  confiance  de  ce 
prince  avait  voulu  l'appeler,  la  fermeté  de  ses  principes 
se  refusant  à  toute  concession  vis-à-vis  du  parti  démocra- 
tique auquel,  depuis  deux  ans,  la  monarchie  se  trouvait 
en  proie  (i).  Ce  même  parti  ayant    vainement  essayé    de 


[i,  Mémoires  secrets  de  Bertrand  de  Mollev'ille,  t.  I,  page.  198. 


84  OE  MOUSTIER. 

le  faire  renvoyer  à  son  poste,  avec  la  mission  de  détour- 
ner le  roi  de  Prusse  de  la  coalition  que  lui-même  avait 
engagé  ce  prince  à  former  contre  les  révolutionnaires  de 
France,  il  fut  nommé  par  le  roi  à  l'ambassade  de  Cons- 
tantinople ,  en  remplacement  du  comte  de  Choiseul- 
Gouffier,  appelé  à  celle  de  Londres.  L'acharnement  du 
parti  révolutionnaire,  qui  l'avait  fait  comprendre  sur  la 
liste  des  victimes  qui  plus  tard  ont  été  massacrées  à  Ver- 
sailles ,  accélérèrent  son  départ  de  France.  11  passa  en 
Angleterre,  d'où  il  alla  rejoindre,  sur  le  continent,  Mon- 
sieur et  M.  le  comte  d'Artois.  LL.  AA.  RR.  lui  con- 
fièrent aussitôt  des  pouvoirs  illimités  pour  traiter  des  in- 
térêts du  roi  et  de  la  monarchie  près  des  puissances  coa- 
lisées, et  notamment  près  du  roi  de  Prusse.  Il  accompa- 
gna ce  prince  dans  toute  la  campagne  de  1792,  et  obtint 
en  faveur  de  Monsieur  la  reconnaissance  du  titre  de  ré- 
gent du  royaume  pendant  la  durée  de  la  captivité  du  roi. 
Ce  titre  allait  lui  être  solennellement  conféré  aussitôt 
après  l'entrée  à  Châlons,  lorsque  la  retraite  de  Cham- 
pagne vint  changer  entièrement  la  face  des  événements. 
Les  équipages  de  Monsieur  ayant  été  enlevés  aux  portes 
de  Verdun  par  un  parti  de  l'armée  de  Kellermann  , 
la  correspondance  du  marquis  de  Moustier  avec  LL.  AA. 
RR.  tomba  entre  les  mains  de  la  Convention,  et  fut  lue 
à  la  tribune  par  Hérault  de  Séchelles,  sur  la  proposition 
duquel  il  a  été  décrété  d^accusation  le  22  octobre  1792, 
ce  qui  entraîna  aussitôt  l'apposition  des  scellés  dans  son 
hôtel  à  Paris,  et  la  confiscation  de  toute  sa  fortune.  Ces 
mêmes  pièces  ont  été  reproduites  par  la  Convention  dans 
l'acte  d'accusation  contre  le  roi ,  comme  un  prétendu  in- 
dice du  concert  de  cet  infortuné  monarque  avec  les 
princes  ses  frères  (i). 

Le  marquis  de  Moustier,  toujours  invariable  dans  ses 
principes,  n'a  pas  discontinué  depuis  un  seul  instant  de 
vouer  ses  services  à  la  cause  royale,  tant  par  ses  écrits 
que  par  sa  conduite.  11  avait  déjà  publié,  au  mois  de  juil- 
let 1791,  un  écrit  imprimé  à  Berlin,  ayant  pour  titre: 
De  l'intérêt  de  la  France  à  une  constitution  monarchique  ; 


(i)  Voyez  les  Moniteurs  du  mois  d'octobre  1792,  et  celui  du  mois  de 
janvier  1793,  dans  lesquels  les  instructions  données  au  marquis  de 
Moustier  sont  textuellement  rapportées. 


DE  MOUSTIER.  85 

et  en  1793  il  en  parut  deux  autres  de  lui  à  Londres,  dans 
le  même  esprit,  l'un  ayant  pour  titre:  De  V intérêt  de 
l'Europe  dans  la  révolution  française  ,  et  l'autre  :  Obser- 
vations sur  les  déclarations  du  maréchal  prince  de  Co- 
bourg  aux  Français,  par  un  royaliste.  Un  grand 
nombre  d'autres  écrits  sont  sortis  de  sa  plume,  qui  tous 
avaient  pour  objet  le  rétablissement  du  trône  sur  ses  bases 
légitimes. 

Le  marquis  de  Moustier  étant  retourné  en  Angleterre 
après  l'issue  malheureuse  de  la  campagne  de  1792,  la 
confiance  dont  l'honoraient  les  princes,  sa  grande  expé- 
rience et  sa  capacité  en  affaires,  jointes  à  la  considération 
personnelle  que  lui  avaient  acquise  ses  précédentes  mis- 
sions après  du  cabinet  britannique,  le  firent  choisir  pour 
intermédiaire  entre  les  généraux  des  armées  royales  de 
l'ouest  et  le  gouvernement  anglais.  Nommé  en  1795, 
après  l'événement  de  Quiberon,  par  le  roi  Louis  XVIII, 
commissaire  pour  résider  en  son  nom  au  centre  de  ses 
armées,  il  fit  tous  ses  efforts  pour  accélérer  le  départ  de 
l'expédition  maritime  qui  devait  le  porter  sur  la  côte  de 
France,  et  qui,  sous  divers  prétextes  ,  fut  toujours  re- 
tardée par  le  ministère  britannique,  jusqu'à  ce  que  la 
pacification,  qui  eut  lieu  en  1796  après  la  mort  des  gé- 
néraux Charette  et  Stofflet,  vint  mettre  le  dernier  obs- 
tacle à  cette  expédition,  qui  devait  imprimer  un  plus 
grand  esprit  d'union  et  d'ensemble  aux  opérations  des 
armées  royalistes  (i\  Pour  donner  au  roi  un  nouveau 
témoignage  de  son  zèle,  il  avait  dans  l'intervalle  envoyé 
son  fils  unique,  à  peine  âgé  de  17  ans,  combattre  dans 
les  armées  vendéennes. 

En  1797,  le  marquis  de  Moustier  vint  de  nouveau  ré- 
sider en  Prusse,  où  l'affection  de  Frédéric-Guillaume  et 
du  roi  son  fils  le  mirent  à  même  d'y  suivre  utilement  les 
intérêts  du  roi  son  maître.  En  1806,  se  trouvant  du  petit 
nombre  de  ceux  qui  avaient  été  maintenus  définitive- 
ment sur  la  liste  des  émigrés  par  Bonaparte,  l'invasion 
de  la  Prusse  par  celui-ci  l'obligea  d'abandonner  la  mai- 
son qu'il  avait  acquise  à  Berlin,  et  de  se  réfugier  encore 


(i)  Correspondance  secrète  de  Charette,  Stofflet,  etc.,  saisie  par  les 
années  républicaines  ;  imprimée  sur  pièces  originales,  à  Paris,  chez 
Buisson;  1798,  tom.  II,  p.  336. 


86  l^E  MOUSTIER. 

une  fois  en  Angleterre,  d'où  il  n'est  revenu  en  France, 
en  1814,  qu'à  la  suite  du  roi.  Proscrit  de  nouveau  après 
les  attentats  du  mois  de  mars  181 5,  ce  n'a  été  encore 
qu'avec  le  roi  qu'il  y  est  rentré  définitivement  au  mois 
de  juillet  de  la  même  année. 

Le  marquis  de  Moustier  avait  épousé ,  par  contrat 
passé  devant  Arnoult  à  Paris  le  20  avril  1777  ,  Antoi- 
nette-Louise Millet,  fille  de  Charles- Simon  Millet, 
écuyer^  conseiller  du  roi  et  receveur-général  des  finances 
de  la  généralité  de  Moulins,  et  d'Anne-Gabrielle-Flore 
Ménage  de  Mondésir,  dame  de  la  Chapelle,  Bressolles 
et  autres  lieux.  Leur  contrat  de  mariage  a  été  signé  par 
le  roi,  la  reine  et  la  famille  royale;  et  du  côté  de  la  de- 
moiselle future  épouse,  par  ses  père  et  mère;  par  M.  Jean 
Amalric,  marquis  de  Bréhan,  brigadier  des  armées  du 
roi,  son  beau -frère,  à  cause  de  sa  femme  Anne- Flore 
Millet,  par  dame  Françoise- Elisabeth  -  Eléonore  Ménage 
de  Mondésir,  veuve  douairière  de  Charles  -  Germaii; , 
marquis  de  Bournel  et  Monchy,  mestre-de-camp  de  ca- 
valerie, sa  tante  ;  et  dame  Marie  -  Louise  -  Françoise  de 
Villemur,  veuve  d'Alphonse  -  Louis  ,  comte  de  Saint-Se- 
verin  d'Arragon,  ministre  du  roi  en  ses  conseils,  cheva- 
lier de  ses  ordres,  etc.,  sa  tante  à  la  mode  de  Bretagne; 
par  Casimir  Pignatelli,  comte  d'Egmont,  duc  de  Juliers 
et  de  Gueldres,  prince  d'Empire,  grand  d'Espagne,  et 
chevalier  de  la  Toison  d'Or ,  lieutenant  -  général  des 
armées  du  roi  ,  son  cousin  issu  de  germain  à  cause  de 
sa  femme  Blanche  -  Alphonsine  -  Octavie-Marie  -  Louise- 
Françoise  de  Saint-Severin  d'Arragon;  par  dame  Anne- 
Marie-Louise  de  Rosset ,  épouse  de  Louis-François  Héri- 
cart,  vicomte  de  Thury,  sa  cousine  germaine;  par  Louis- 
Philippe  de  Durfort,  comme  d'Eyme  et  de  Rousine,  ma- 
réchal des  camps  et  armées  du  roi,  gouverneur  de  Bou- 
chain  et  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  son  oncle  à  la  mode  de  Bretagne;  par  le 
comte  Louis  et  le  comte  Etienne  de  Durfort,  fils  de  ce- 
lui-ci ,  ses  cousins  issus  de  germains  ;  par  dame  Charlotte 
Boutin,  veuve  de  Charles  -  Henri -Philippe,  vicomte  de 
Montboissier,  brigadier  des  armées  du  roi,  sa  tante  à  la 
mode  de  Bretagne  ;  par  Charles-Philippc-Simon,  baron 
de  Montboissier,  son  cousin  issu  de  germain,  et  par 
Françoise  -  Pauline  de  Lamoignon  de  Malesherbes,  son 
épouse. 


DE  MOUSTltR.  87 

Madame  de  Moustier  a  eu  l'honneur  d'être  présentée 
immédiatement  après  son  mariage  au  roi  et  à  la  famille 
royale  par  madame  la  duchesse  de  Brancas-Villars  ,  pa- 
rente de  son  mari.  Elle  est  decedee  à  Paris  le  9  juin  1783, 
dans  la  vingt-huitième  année  de  son  âge,  j>eu  de  jours 
après  son  retour  d'Angleterre  ,  et  a  été  inhumée  en  l'é- 
glise de  Saint-Eustache,  laissant  de  son  mariage  un  fils 
unique,  Clcment-Edouard  de  Moustier,  qui  suit: 

Clément  -  Edouard  ,  comte  de  Moustier  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Lachapelle  ,  Montaudier ,  Libernon  ,  Fe- 
rolles  ,  etc. ,  chevalier  de  Saint  -  Georges  au  comté  de 
Bourgogne,  etc.,  né  à  Coblentz  le  2  janvier  1779,  et 
tenu  le  même  jour  sur  les  fonts  ,  dans  la  chapelle  de 
son  père ,  par  Clément  Winceslas  de  Saxe  ,  prince  royal 
de  Pologne  ,  électeur  de  Trêves;  a  accompagné  son 
père  dés  ses  plus  jeunes  années  ,  dans  toutes  ses  mis- 
sions dans  les  cours  étrangères  et  aux  Etats-Unis  d'A- 
mérique; a  été  envoyé  en  1792  à  l'université  de  Trêves 
et  ensuite  à  l'académie  militaire  du  duc  Charles  de 
Wurtemberg  à  Stuttgard  ;  est  rentré  en  France  ,  avant 
d'avoir  atteint  sa  quatorzième  année;  a  été  emprisonné 
peu  après  ,  puis  banni  de  Paris ,  comme  noble,  pen- 
dant le  temps  de  la  terreur.  Il  a  pris  une  part  active 
à  tous  les  mouvements  qui  ont  eu  lieu  à  Paris  contre 
les  jacobins  des  faubourgs  Saint- Antoine  et  Saint-Mar- 
ceau dans  les  mois  d'avril  et  de  mai  1795.  Au  commen- 
cement d'octobre  de  la  même  année,  lors  de  la  lutte  des 
sections  de  Paris  contre  la  convention  ,  connue  sous  le 
nom  de  i3  vendémiaire  ,  s'étant  chargé  de  la  commis- 
sion périlleuse  et  emportant  peine  de  mort  ,  de  faire 
battre  la  générale  ,  il  fut  attaqué  par  les  troupes  de 
ligne  et  tira  contre  elles  les  premiers  coups  de  fusil  de 
cette  journée.  Bîessé  et  fait  prisonnier ,  il  fut  traîné 
en  prison  et  traduit  à  une  commission  militaire  ,  et  plus 
tard  ,  devant  celle  des  six  ,  composée  en  entier  de  con- 
ventionnels. Ayant  recouvré  la  liberté  ,  après  un  mois 
de  captivité,  il  quitta  à  l'instant  la  France,  pour  mettre 
à  exécution  le  plan  qu'il  avait  formé  d'aller  combattre 
de  nouveau  pour  la  cause  royale  au  milieu  des  armées 
vendéennes.  Parvenu  en  Angleterre  ,  près  de  son  père  , 
il  accompagna  à  Jersey  ,  les  comtes  de  Sérent ,  et  pen- 
dant que  ceux-ci  périssaient  malheureusement  sur  la 
côte  de  Bret -gne ,  il  mit    pied  à  terre,   à  raain    armée, j 


88  l^K  MOUSTIER. 

sur  celle  de  Normandie  et  rejoignit  l'armée  de  M.  le 
comte  Louis  de  Frotté  qui  le  nomma  son  aide-de- 
camp,  et  le  promut  peu  après  à  un  grade  supérieur. 
Après  avoir  combattu  constamment  à  ses  côtés  dans 
toutes  les  affaires  périlleuses  qui  ont  précédé  la  paci- 
fication ;  après  avoir  eu  son  chapeau  percé  de  balles,  et 
été  blessé  assez  grièvement  dans  une  des  dernières  ac- 
tions, en  luttant  corps  à  corps  avec  un  soldat  ennemi,  il 
fut  chargé  par  son  général  de  le  précéder  en  Angleterre 
■  avec  les  comtes  Henri  et  Charles  de  Frotté,  son  père  et 
son  frère.  Il  eut  à  surmonter,  en  cette  occasion,  de  nou- 
veaux périls,  pour  échapper  à  la  surveillance  des  pa- 
trouilles républicaines,  et  pour  se  procurer  une  frêle  na- 
celle, qu'il  rejoignit  la  nuit  à  la  nage,  avec  ses  compa- 
gnons d'armes.  Rentré  ensuite  en  France  pour  se  réunir 
aux  généraux  Bourmont,  Suzannet  et  autres  chefs  roya- 
listes venus  à  Paris  peu  de  temps  avant  la  catastrophe  du 
1 8  fructidor,  dans  l'intention  d'y  provoquer,  d'accord  avec 
le  général  Pichegru,  un  mouvement  en  faveur  du  rétablis- 
sement de  la  monarchie,  il  ne  tarda  pas  à  être  atteint  par 
la  loi  des  otages  et  par  celle  de  la  conscription  qui  le  for- 
cèrent de  prendre  du  service  comme  simple  soldat  dans  un 
régiment  de  hussards.  Il  n'obtint  plus  tard  son  congé  mi- 
litaire, en  1799,  qu'en  entrant  au  département  des  affaires 
étrangères  comme  élève  diplomatique.  Attaché  d'abord 
aux  négociations  de  Lunéville,  il  fut  nommé  le  16  oc- 
tobre 1801  secrétaire  de  légation  près  de  la  cour  de  Saxe  ; 
il  y  remplit  les  fonctions  de  chargé  d'affaires  pendant  les 
six  premiers  mois  de  i8o5.  Appelé  au  quartier  général  de 
l'armée  française  en  Allemagne,  au  mois  de  septembre 
1806,  après  la  rupture  avee  la  Prusse  et  la  Saxe,  il  fut 
chargé  le  14  octobre  suivant,  jour  de  la  bataille  d'Iéna, 
du  soin  de  tous  les  prisonniers  saxons.  Leur  souverain  lui 
fit  remettre  peu  après  son  chiffre,  enrichi  de  diamants, 
en  reconnaissance  de  tous  les  témoignages  de  zèle  et 
d'humanité  qu'il  leur  avait  prodigués  en  cette  occasion. 
Nommé  une  seconde  fois  chargé  d'affaires  près  de  la 
cour  de  Saxe ,  le  1 1  décembre  suivant,  il  ne  quitta  ce 
poste  qu'après  l'arrivée  d'un  ministre  plénipotentiaire, 
pour  revenir  en  France  par  congé.  Au  commencement  de 
1810,  il  fut  nommé  à  la  mission  des  Etats-Unis  d'Amé- 
rique ;  et  au  moment  où  il  allait  s'embarquer  pour 
cette  destination,  il  reçut  ordre  de  se  rendre  à  Morlaix, 


DE  MOUSTIER.  89 

pour  y  négocier  un  cartel  d'échange  de  prisonniers  avec 
M.  Mackenzie  commissaire  anglais,  qui  y  était  envoyé 
à  cet  effet.  Cette  négociation  ayant  échoué,  après  avoir 
duré  près  de  huit  mois,  il  fut  nommé,  au  mois  de  dé- 
cembre 18 10,  envoyé  extraordinaire  et  ministre  pléni- 
potentiaire près  la  cour  de  Bade  et  l'année  suivante  il 
passa  en  la  même  qualité  près  de  celle  de  Wurtem- 
berg. Au  mois  d'avril  181 3,  après  les  désastres  de  Mos- 
cou, et  au  moment  où  la  campagne  de  Leipsic  allait 
*:  ouvrir,  il  provoqua  son  rapp>el  en  France,  où  dès  que 
occasion  s'en  fut  présentée,  on  le  vit  un  des  premiers 
se  prononcer  en  faveur  de  la  cause  du  roi  et  arborer  la 
cocarde  blanche  dans  la  matinée  du  3i  mars  1814.  Au 
moment  du  débarquement  de  Bonaparte  il  quitta  ses 
terres  pour  aller  offrir  ses  ser\'ices  au  roi  ;  et  le  8  mai 
suivant,  ayant  reçu,  en  sa  qualité  de  membre  du  col- 
lège électoral  du  département  de  Seine  et  Marne  ,  une 
lettre  de  convocation  pour  se  rendre  à  Melun,  il  alla 
y  protester  contre  la  réunion  illégale  de  ce  collège,  en 
se  refusant  hautement  au  serment  de  fidélité  au  gou- 
vernement usurpateur  ,  exigé  de  lui.  Après  le  retour  du 
roi ,  il  fut  nommé  maire  de  sa  commune. 

Par  contrat  du  24  février  1808,  Il  a  épousé  Marie- 
Caroline- Antoinette  de  Laforest  ,  née  à  New- York  le 
27  mars  1788,  fille  unique  de  Antoine- Réné-Charles- 
Mathurin  comte  de  Laforest,  conseiller  d'Etat,  grand 
cordon  de  la  Légion-d'Honneur  etc.  et  de  Catherine- 
Marie-Lecuillier  de  Beaumanoir.  De  ce  mariage  sont 
issues  : 

i.°  Adélaïde-Caroline-Antide   de    Moustier,    née  à 

Paris  le  3 1  mars  1 809  ; 
2.'   Eléonore-Gabrielle-Odilie   de   Moustier,    née  à 

Paris  le  22  mars  18 10; 
3.'  Qémentine-Claire-Léonille    de  Moustier,  aussi 

née  à  Paris  le  6  septembre  i8i3. 

Armes  :  «  De  gueules ,  au  chevron  d'argent ,  accom- 
»  pagné  de  trois  aigles  d'or  éployées,  becquées  et  mem- 
»  brées  de  sable;  cimier,  une  aigle  de  même,  et  deux 
»  aigles  pour  support,  avec  cette  devise  :  Movstier  sera 
»  mavgré  le  Sarrasin.  » 


Histoire  de  la  maison  de  Moustier  au  comté  de  Bour- 


go  DE  BERNON. 

gogne,  par  Tabbé  Guillaume.  A  Besançon,  de  Timpri- 
merie  de  Daclin,  imprimeur  du  roi^  lySy. 

Histoire  généalogique  des  sires  de  Salins,  par  l'abbé 
Guillaume,  tome  I,  p.  23 1 . 

Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  du  comté  de  Bour- 
gogne, par  Dunod,  1740,  p.  282  et  suiv. 

Histoire  des  Séquanois,  par  le  même,  t.  I,  p.  166. 

Histoire  de  Bourgogne,  par  dom  Plancher,  tome  III, 
page  281. 

Description  historique  du  duché  de  Bourgogne,  par 
Courtepée,  t.  IV,  p.  588. 

Dictionnaire  de  la  Noblesse,  par  la  Chenaye  des  Bois. 

Calendrier  de  la  noblesse,  années  1763  et  1769. 

Etats  des  preuves  et  blasons  de  tous  les  chevaliers  de 
Saint-Georges  comté  de  Bourgogne,  vivants  en  i663. 
A  Besançon,  par  Jean  Couché,  i663. 

Recueil  des  statuts  de  l'ordre  de  Saint-Georges,  et  liste 
de  tous  les  chevaliers  reçus  depuis  143  i.  A  Besançon,  par 
Charmet,  1768. 

Tablettes  historiques,  175 1,  tome  IV,  p.  224. 


DE  BERNON,  en  Poitou,  famille  ancienne,  origi- 
naire de  Bourgogne  (i).  Ce  nom,  qui  a  été  porté  par 
plusieurs  comtes  de  Bourgogne,  dès  l'an  895,  et  qui,  par 
la  suite  des  tems,  est  sans  doute  devenu  patronimique 
dans  cette  famille,  l'analogie  de  ses  armes,  qui  sont  celles 
que  portaient  ces  anciens  princes  souverains,  l'opinion 
de  divers  auteurs,  tels  que  Barbier,  d'Ancos-Barbot ,  et 
plusieurs  autres  qui  s'accordent  sur  son  extraction  de  la 
province  de  Bourgogne,  font  naître  la  présomption  la 
plus  favorable  sur  l'origine  de  cette  famille.  Cependant, 
comme  les  documens  historiques  et  filiatifs  manquent 
pour  remonter  jusqu'à  la  souche  de  cette  illustre  maison, 
qui  se  perd  dans  l'antiquité  la  plus  reculée,  nous  nous 
bornerons  à  rapporter  la  descendance  de  la  branche  éta- 
blie en  Poitou,  à  dater  de  sa  transmigration  dans  cette 
province,  vers  le  milieu  du  quatorzième  siècle. 


(1)  C'est  le  sentiment  de  Laurent  Poussart,  dans  son  livre  des 
Jurés  de  communes  de  la  Rochelle,  fol.  260,  pag.  i,  col.  2, 
et  de  difl'érents  auteurs. 


DE  BERNON.  91 

I.  Raoul  Bernon  ,  chevalier,  fut  le  premier  de  cette 
famille  qui  vint  s'établir  à  la  Rochelle,  vers  l'an  1 3oo.  Il 
servit  dans  les  guerres  de  son  temps,  et  devint  sénéchal  de 
la  Rochederien,  sous  la  charge  de  Gui  de  Bretagne,  sire 
de  Penthiévre  et,  en  sa  qualité,  il  reçut  deux  comman- 
dements, l'un,  dudit  Gui  de  Bretagne,  de  l'an  i3i8,  et 
l'autre,  de  Jean,  duc  de  Bretagne,  comte  de  Richemont, 
du  3  août  1339.  Il  eut  pour  rils  : 

I ."  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 

2.'  Thomas  Bernon,  vivant  en  i35o. 

II.  Nicolas  Bernon,  écuyer,  fut  élu  maire  de  la  ville 
de  la  Rochelle  (i),  à  la  place  de  sire  Pierre  de  Trieze, 
en  1357,  et  épousa,  la  même  année,  Jeanne  de  Mau- 
léon,  fille  de  sire  Jean  de  Mauléon,  m:iire  de  la  Ro- 
chelle, et  d'une  des  plus  illustres  familles  de  l'Aquitaine. 
Il  mourut  dans  lexercice  de  sa  charge.  Les  annales  de  la 
ville  de  la  Rochelle,  par  le  P.  Jaillot,  de  l'Oratoire,  les 
ouvrages  de  Barbot,  de  Bernardeau,  et  plusieurs  autres 
historiens  rapportent  qu'on  lui  fit  un  convoi  magnifique, 
et  qu'on  lui  rendit  les  mêmes  honneurs  qu'aux  barons 
d'Aquitaine.  Il  eut  pour  fils  : 

III.  Jean  Bernon,  I"  du  nom,  écuyer,  élu  maire  de 
la  Rochelle,  en  1398.  Il  épousa,  en  1399,  Jeanne  Tron- 
gure,  et  acquit,  par  acte  passé  par  Besselu,  notaire  royal 
à  la  Rochelle,  le  17  novembre  1416  ,  les  terres  et  sei- 
gneuries de  Boissant,  des  Arbuissains  et  de  Funelains.  Il 
eut  entr'autres  enfants: 

I .°  Jean-Thomas,  dont  lartide  suit; 

2.**  Jacqueline  Bernon,  mariée,  en  1254,  avec  Jean 
de  Rorthais,  seigneur  de  la  Durblière,  d'une  an- 
cienne famille  du  Poitou,  qui  porte,  d'argent  à 
trois  fleurs  de  lys  de  gueules. 

IV.  Jean-Thomas  Bernon,  écuyer,  seigneur  du  Bois- 
sant, des  Arbuissains,  de  Funelains,  de  la   Vallée,    etc., 


;i)  Ln  charge  de  maire  de  la  ville  de  la  Rochelle  n'était  exer- 
cée que  par  des  gentilshommes  de  maisons  distinguées;  on  pour- 
rait en  faire  ici  une  énumération  considérable  ;  on  se  bornera  à 
citer  les  maisons  de  Chabot  de  Jarnac,  de  Chasieigner,  de  l'Es- 
cale, d'Angliers,  etc.,  etc. 


I 


92  DE  BERNON. 

echevin  de  la  Rochelle,  épousa,   en   1435,   Marie  Marois, 
dont  il  eut  entr'autres  enfants  : 

I ."  André,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  Bernon,  qui  suivit  le  roi  Charles  VII,  dans 
ses  campagnes  d'Italie.  Il  fut  s'établir  à  Lyon,  avec 
N..  Durand,  son  épouse,  dont  il  eut  postérité.  Il 
fut  l'aïeul  d'Alexandre  Bernon,  qui  servit  avec 
distinction  sous  le  roi  Fi^ançois  I"""  et  fut  blessé 
mortellement,  combattant  à  côté  de  ce  prince,  à 
la  bataille  de  Pavie,  Il  voulut  être  transporté  à 
Lyon,  où  il  mourut  peu  de  jours  après  son 
arrivée,  des  suites  de  ses  blessures,  en  1524. 
Il  fut  enterré ,  suivant  son  testament  ,  dans 
l'église  de  .l'abbaye  de  Cluny.  Sur  son  tombeau 
était  son  effigie,  revêtue  d'un  manteau  noir,  semé 
de  lions  d'or  (i). 

V.  André  Bernon  ,  écuyer ,  seigneur  du  Boissant ,  de 
Funelains  ,  des  Arbuissains ,  de  la  Vallée ,  etc. ,  s'allia , 
le  3  mars  1476,  avec  Louise  Sarot,  dont  sont  issus  : 

I .°  Pierre  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean   Bernon,   marié  avec  Perette    Dorin ,  dont 

les  armes  sont  d'azur,  à  quatre  fleurs  de  lys  d'or. 

Il  eut  de  ce  mariage  : 

a.  André  Bernon  ; 

b.  Françoise  Bernon  ; 

c.  Collette  Bernon  ; 

VI.  Pierre  Bernon,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur  du 
Boissant,  de  Lisleau  ,  etc.,  épousa,  le  8  janvier  i5i9, 
fi'rançoise  Geflrard,  d'une  ancienne  famille  de  Bretagne, 
qui  portait  losange  d'argent  et  de  gueules.  Il  a  eu  de  ce 
mariage ,   quatre  enfants.    L'on   voit ,   par  deux    registres 


(i)  Voici  l'épitaphe  qu'on  lisait  sur  ce  tombeau; 

»  L'Aquitaine  me  donna  la  vie, 
»  La  guerre  conduisit  mon  sort, 
»  Jusqu'au  temps  que  devant  Pavie, 
»  En  combattant  je  trouvai  la  mort. 
»  Passant  qui  verras  cette  image, 
M  Apprends  et  te  souviens  de  moi, 
»  Qu'au  cinquante-cinq  de  mon  âge, 
»  Je  finis  auprès  de  mon  Roi.  » 


DE  BERNON.  93 

expédiés,  en  la  cour  du  gouvernement  de  la  Rochelle, 
par  Etienne  Noyau,  lieutenant  particulier,  le  i5  mai 
i536,  signés  le  Berthon ,  greffier,  qu'il  poursuivait  la 
veuve  de  Colas  Pichon ,  pour  avoir  condamnation  de 
soixante  livres  tournois  de  rente  foncière  due  sur  le  bien 
de  Vignefolle ,  cédé  à  François  Pichon  ,  en  iSgg,  par 
Jean  Bernon  son  bisaïeul.  Ses  enfants  furent  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Scipion  Bernon  ,  marié  avec  N...  de  Faye.  Il 
fonda  une  branche  en  Limosin  ,  dont  Tunique  hé- 
ritière est  aujourd'hui  mariée  avec  N....  du  Breuil- 
Helion  de  la  Gueronnière; 

3."  Anne  Bernon,  mariée  avec  André  Carré  ,  sieur 
du  Bois} 

Guillemine  Bernon ,  mariée  avec  Nicolas  Marois , 
écuyer,  seigneur  de  la  Dannière,  par  contrat  du 
28  octobre  iSôy. 

VII.  Jean  Bernon,  II*  du  nom,  écuyer,  seigneur  de 
Lisleau,  épousa,  le  3  juin  iSSj,  Perette  Annonay,  dont 
les  armes  sont  échiquetées  d'argent  et  de  gueules.  11  eut  de 
ce  mariage  : 

I.*  Benjamin,  dont  Tarticle  suit; 

2.' Anne  Bernon,  mariée,  en  070,  à  messire 
Antoine  Marchand,  chevalier,  seigneur  de  la  Da- 
rotière,  dont  la  postérité  s'allia  aux  maisons  de 
l'Escale,  de  Sauvestre  -  de  -  Clisson ,  de  l'Es- 
cure,  etc.,  etc. 

3.'*  Marie  Bernon,  alliée  à  Nicolas  Deconnan,  écuyer, 
seigneur  du  Roc,  dont  la  postérité  forma  des  al- 
liances avec  les  maisons  du  Bois  -  de  -  la  -  Touche- 
Levrault,  de  1  inguy  de  Nemy,  de  Suzannet,  de 
la  Fontaine-Cailleau,  de  Ribier,  etc.,  etc.  ; 

4.' Françoise  Bernon,  mariée,  en  iSyô,  à  André 
Foucher,  écuyer,  seigneur  de  la  Grenetière,  du 
Plessis,  de  Circé,  etc.,  capitaine  au  régiment  de 
Strozzi,  fils  de  Joachim  Foucher  ,  I"  du  nom, 
écuyer,  seigneur  du  Gué  et  de  l'Ementruère  ,  et 
de  Jacquette  du  Vau  ,  sa  seconde  femme.  Leur 
postérité  s'est  alliée  aux  maisons  de  Bejarri,  d'An- 
gennes,  d'Aubert,  etc. 

VIII.  Benjamin    Bernon,   I"  du  nom,   chevalier,   sei- 


94  DE  BERNON. 

gneur  de  Lisleau,  épousa,  par  contrat  du  i5  mai  1602, 
passé  devant  Jacques  Dubet,  notaire  à  la  Rochelle,  Mari^ 
Guillemin\  dame  des  Grollières ,  fille  de  Pierre]  Guille- 
min  ,  écuyer,  seigneur  d'Aistré  ,  des  Rouaux  ,  etc.,  et 
de  Marie  de  Brie.  Il  fut  père  de  : 

i.°  Gabriel,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  ,  qui  a  formé  la  branche  du  Bas-Poitou 
rapportée  ci-après  ; 

3.°  Benjamin  Bernon,  marié,  par  contrat  passé,  le 
i3  mars  i65o,  devant  Jacques  Cousseau,  notaire 
à  la  Rochelle,  avec  Gabrielle  Nicolas,  fille  de  Jean 
Nicolas,  e'cuyer,  seigneur  de  Coureilles,  conseil- 
ler au  parlement  de  Paris,  et  de  Françoise  du 
Pin; 

4.°  Pierre  Bernon,  e'cuyer,  seigneur  de  Grollières, 
marié  avec  Marie  Pitard,  dont  sont  issus  : 

a.  Pierre  Bernon  ; 

b.  Marie  Bernon,  alliée  à  Jean  Thomas,  écuyer, 
seigneur  de  la  Chaudurière. 

5.°  Samuel  Bernon,  né  en  16 17,  officier  dans  le  ré- 
giment de  la  Couronne,  tué  au  siège  de  PhiUs- 
bourg,  en  1 644  ; 

6."  Daniel  Bernon,  écuyer,  seigneur  du  Puyrideau, 
marié  avec  Madelaine  Bouchet,  qui  le  fit  père  de 
Benjamin  Bernon,  mort  sans  ligtiée; 

7.°  Marie,  née  à  la  Rochelle,  en  1609,  femme  de 
messire  Jean  d''Artiganeau  ,  mort  des  suites  des 
blessures  qu'il  reçut  au  siège  de  la  Rochelle; 

8."  Françoise  Bernon,  mariée  à  Paul  Prevot,  écuyer, 
seigneur  de  la  Vallée,  dont  postérité  ; 

9.°  Anne  Bernon,  mariée  à  Marc  Pineau,  écuyer, 
seigneur  du  fief  Moullinard,  fils  de  haut  et  puis- 
sant seigneur  Marc  Pineau,  chevalier,  seigneur  du 
fief  Moullinard  ,  et  de  demoiselle  Esther  du 
Casse. 

IX.  Gabriel  Bernon  ,  écuyer ,  seigneur  de  Lisleau  , 
épousa,  à  la  Rochelle,  en  1643,  demoiselle  Esther  Pi- 
neau, fille  de  Marc  Pineau,  écuyer,  seigneur  du  fief  Moul- 
linard, et  d'Esther  du  Casse.  Il  eut,  de  ce  mariage  : 

I ."  Alexandre,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Marie    Bernon,  née  à  la  Rochelle,  le    12   mars 


DE   BF.RNON.  95 

1645,  mariée  à  Richard  de  Rozemont,  conseiller 
au  parlement  de  Paris.  Ils  quiitèrent  le  royaume, 
lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  et  pas- 
sèrent en  Angleterre,  où  ils  laissèrent  postérité. 

X.  Alexandre  Bernon  ,  écuyer ,  seigneur  de  Lisleau , 
:ié  à  la  Rochelle,  le  9  mai  i65i,  fut  garde  de  la  marine, 
par  brevet  signé  du  Roi,  le  21  décembre  1666;  obtint 
celui  de  lieutenant,  en  1672,  et  fut  nommé  par  le  Roi, 
suivant  les  lettres  de  S.  M.,  datées  de  Versailles,  le  20 
mars  1684,  pour  commander  la  frégate,  la  Subtile,  que 
le  Roi  faisait  armer  à  Toulon  j  obtint  une  pension  de  six 
cents  livres,  en  récompense  d'une  action  d'éclat,  suivant 
les  termes  du  brevet  qui  lui  fut  expédié  le  12  mars  1688: 
il  fut  chargé,  par  brevet  expédié  à  Fontainebleau,  le  10 
novembre  de  la  même  année,  d'une  mission  secrète  en 
Angleterre,  et  de  communiquer  avec  M.  de  Bariîlon. 
ambassadeur  près  de  cette  puissance,  ainsi  qu'avec  M.  de 
Pontis,  intendant  de  la  marine,  qui  se  trouvait  auprès  de 
S.  M.  Britannique.  Il  fut  nommé  commandant  de  la  fré- 
gate /'.4ima^/e,  par  brevet  du  22  octobre  1695,  et  nommé, 
par  ordre  du  Roi,  le  12  décembre  1695,  au  commande- 
ment de  5oo  marins ,  d'un  lieutenant  et  de  trois  en- 
seignes, qu'il  conduisit  a  Bordeaux  :  il  était  capitaine  du 
vaisseau  l'Heureux,  le  12  février  1696,  époque  où  il  reçut 
commission  de  passer  sur  le  vaisseau  le  Superbe,  que  S.  M. 
faisait  armer  au  port  de  Toulon,  sous  le  commandement 
du  sieur  de  la  Galissonnière;  il  fut  nommé  commandant 
du  vaisseau  le  Saint-Esprit ,  par  commission  du  22  dé- 
cembre 1702,  sous  les  ordres  du  sieur  du  Quesne;  nommé 
capitaîhe  de  vaisseau,  le  i"  Janvier  1703,  et  chargé  du 
commandement  du  vaisseau  de  ligne  le  Bourbon,  le  3  mars 
de  la  même  année.  Par  commission  du  20  mars  1706,  il 
fut  chargé  de  prendre  le  commandement  de  la  frégate  la 
Gaillarde,  pour  une  expédition  secrète;  nommé  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  par  brevet 
du  25  novembre  1712.  Cet  oflicier  fut  un  de  ceux  qui, 
de  son  temps  ,  aient  eu  le  plus  de  commandements  de 
vaisseaux  du  Roi.  Il  était  trés-estimé  de  l'amiral  de  France 
et  des  ministres,  dont  il  reçut  plusieurs  lettres  qui  don- 
nent la  plus  haute  opinion  du  mérite  de  ce  capitaine.  Une 
entr'autres  de  S.  A.  Louis-Alexandre  de  Bourbon,  amiral 
de  France,  lui   mande  que   le  Roi   lui  accorde  la  haute- 


96  DE  BERNON. 

paye  de  deux  cents  livres  par  mois,  pour  les  éminents 
services  qu'il  avait  rendus  au  Roi  et  à  l'Etat  ;  elle  est  datée 
du  25  octobre  1720.  Il  lui  fut  expédié  un  autre  brevet  de 
quinze  cents  livres  de  pension,  le  i"  mai  1725.  Il  mou- 
rut à  Rochefortj  le  26  février  1726^  à  l'âge  de  75  ans, 
et  après  soixante  années  de  service,  et  fut  enterré  dans 
l'église  de  Saint-Louis.  Il  avait  épousé  Marguerite  Bon- 
neau,  dont  il  eut  : 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit; 

2.°  Marie-Anne  Bernon,  mariée  à  Jacques  Pasquier, 
écuyer,  seigneur  delà  Roche-Bertier. 

XI .  Charles  Bernon,  écuyer ,  seigneur  de  Lisleau  ,  né 
à  Rochefort,  le  24  février  1699,  ^^^  ^^^^  garde  de  la  ma- 
rine au  port  de  cette  ville,  par  brevet  du  4  novembre 
1 71 5  ;  s'embarqua,  la  même  année,  sur  l'Atalante  ,  com- 
mandée par  le  chevalier  de  Courbon  Saint-Léger  ,  pour 
risle  Royale;  et  en  1720,  sur  le  vaisseau  le  Français, 
commandé  par  M,  de  Poulmarois^  pour  la  même  destina- 
tion. Il  arma  sur  la  Pompeuse,  en  1721,  pour  la  garde 
des  côtes  de  Provence,  lors  de  la  peste,  et  y  demeura 
vingt-un  mois;  et  en  1724,  sur  le  vaisseau  le  Portefaix, 
commandé  par  le  chevalier  de  Brache ,  avec  lequel  il  fit 
les  campagnes  de  la  Martinique  et  de  Saint-Domingue; 
fut  fait  enseigne  de  vaisseau  en  1727,  et  monta  sur  le 
Profond,  commandé,  par  M.  Méchin,  pour  l'Isle  Royale; 
en  1729,  sur /e  Portefaix  pour  la  même  destination  ;  re- 
tourna à  Saint-Domingue,  en  1730,  et  partit  pour  Tou- 
lon. Il  fut  fait  lieutenant  de  vaisseau,  par  brevet  du  9  no- 
vembre 173 1,  arma  sur  le  vaisseau  le  Héros  en  1734,  et 
fit  la  campagne  de  Saint-Domingue.  Il  mourut  sans  alliance 
en  1745. 

SECONDE   BRANCHE. 
établie  dans  le  Bas-Poitou. 

IX.  Jean  Bernon,  III®  du  nom  ,  écuyer,  seigneur 
des  Marais,  second  fils  de  Benjamin  Bernon,  I"  du  nom, 
et  de  Marie  Guillemin,  naquit  à  la  Rochelle,  le  19  oc- 
tobre i6i3.  Il  entra  fort  jeune  au  service  dans  le  régiment 
d'Hauterive,  qu'il  rejoignit  à  la  Haye,  en  Hollande,  où 
il  était  en  garnison.  Il  fut  enseigne  dans  la  compagnie  de 
Douchamp,  avec  laquelle  il   fit   plusieurs  campagnes.  Une 


DE  BERNON.  py 

blessure  qu'il  reçut  dans  un  combat,  près  Mons,  en  i636, 
le  força  de  quitter  le  service.  Il  épousa,  le  i3  juin  i653, 
Jeanne  Bloum,  dame  de  la  Couresière,  fille  de  messire 
Hilaire  Blouin ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Rerie  ,  et  de 
dame  Gabrielle  Boisson.  La  maison  de  Blouin  porte  d'a- 
zur, au  lion  d'argent  ,  adextré  d'upe  colonne  d'or.  Il 
mourut  au  château  de  la  Mourandière,  où  il  avait  passé 
son  contrat  de  mariage  le  21  janvier  1664.  Sa  veuve  fut 
maintenue  dans  sa  noblesse,  ainsi  que  ses  quatre  enfants 
dénommés  ci-aprcs,  par  sentence  de  M.  Colbert,  du  17 
juillet  1668,  et  par  jugement  de  M.  Barentin,  du  4  sep- 
tembre de  la  même  année.  Leurs  enfants  furent  : 

1.'  Frédéric- Henri-Hilaire,  dont  Tarticle  suit; 

2.*  Hilairc-Jean  Bernon  ,  éçuyer  ,  seigneur  de  Le- 
vaudière,  marié,  le  14  août  1684,  avec  Anne  Go- 
resse,  dont  il  n''a  eu  que  des  filles  ; 

3.**  Henri-Hilaire  Bernon,  écuyer,  seigneur  de  la 
Morandière,  mort  sans  hoirs  ; 

4.*  Marie-Anne  Bernon,  mariée  à  messire  Jean  Tho- 
mas, écuyer  ,  seigneur  de  la  Chaudurière,  dont 
postérité. 

X.  Frédéric  -  Henri-Hilaire  Bernon  ,  écuyer  ,  seigneur 
des  Marais,  né  le  18  novembre  lôSy,  entra  fort  jeune 
dans  le  régiment  de  Schomberg,  dragons,  avec  lequel  il 
fit  les  campagnes  de  Sicile  :  ayant  été  blessé  à  Messine,  il 
obtint  un  congé  pour  retourner  dans  sa  famille,  le  i5  no- 
vembre 1676.  II  fut  convoqué  aux  bans  delà  noblesse  du 
Poitou,  des  années  1690,  1693,  1694,  1695,  1702  et 
1703.  Un  certificat  du  comte  de  la  Massais,  lieutenant- 
général  du  Poitou,  daté  du  23  mai  1702,  porte  qu'il  se 
comporta  comme  un  brave  et  loyal  gentilhomme ,  et 
qu'il  s'est  fait  remarquer,  par  son  activité  et  son  zèle  à 
servir  Sa  Majesté.  Il  épousa,  par  contrat  du  27  novem- 
bre 1681,  passé  devant  François  Billon,  notaire  à  la  Ro- 
chelle, Suzanne  de  Puyrousset,  dame  de  la  Brémaudière, 
fille  de  Paul  de  Puyrousset,  écuyer,  seigneur  de  Ville- 
folet,  et  de  demoiselle  Suzanne  de  Launay  :  la  famille 
de  Puyrousset  porte  un  lion  d  azur  sur  un  champ  d'ar- 
gent. Il  mourut  dans  sa  maison  noble  de  la  Brémaudière, 
le  17  novembre  1734,  ayant  eu  de  son  mariage  : 

!.•  Pierre,  dont  l'article  suit; 

2."  Jacques  Bernon ,   écuyer,  capitaine  au  régiment 

9-  7 


q8  de  bernon. 

de  Maillé,  mort  à  Berghes,    en  Flandre,  des  suites 

des   blessures   qu''il  reçut  à  la  bataille  de  Malpla- 

quet,  le  1 1  septembre  1709  ; 
3.°  Charles  Bernon  ,  écuyer,  seigneur  de  la  Brémau- 

dière  ,  né  en  1698,  mort  sans  enfants  de  Marie 

Guillot,  son  épouse  ; 
4."  Anne  Bernon,  morte  jeune; 
5.°  Françoise  Bernon,  morte  sans  alliance; 
6.°  Gabrielle-Calville  Bernon,  née  le  i5  février  1686  , 

morte  en  1717; 
7.°  Jeanne  Bernon,  j 

8.°  Susanne-Françoise,    |  mortes  jeunes  ; 
9.°  Henriette  Bernon,      / 
io.°  Marie-Aimée  BernoUj  née  le  i3  novembre   1687, 

morte  en  1 760  ; 
1 1.°  Charlotte  Bernon,  morte  jeune. 

XI.  Pierre  Bernon,  I*'  du  nom ,  chevalier ,  seigneur 
d'Ouestreville ,  né  le  11  décembre  1682,  entra  au  ser- 
vice, à  Tâge  de  quinze  ans,  dans  le  régiment  de  Maillé, 
et  fit  toutes  les  campagnes  de  Flandre,  de  Hollande  et 
du  Palatinat.  Il  fut  blessé  dans  une  affaire  près  Maestrichi, 
et  fait  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis.  Il  épousa,  au  château  du  Puitumer,  par  contrat 
passé  devant  B.  Bouteville,  notaire  royal  de  la  châtellenie 
de  Bodet,  le  28  janvier  1705,  Louise  Simonneau,  fille  de 
messire  Charles  Simonneau  ,  chevalier  ,  seigneur  du  Pui- 
tumer, et  de  dame  Louise  de  Hanne  de  la  Saulmorière. 
La  maison  de  Simonneau  porte  d'argent  ,  à  trois  mou- 
chetures de  sable.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Frédéric-Henri,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Pierre  Bernon,  chevalier,  mort  à  l'âge  de  77  ans  ; 

3.°  Charles- Auguste  Bernon,  chevalier  d'Ouestre- 
ville,  marié  avec  Jeanne  Servant,  mort  sans  pos- 
térité ; 

4,°  Marie  -  Rose  Bernon,  dame  d'Ouestreville,  née 
en  1707,  morte  en  1781  ; 

5."  Louise  Bernon,  née  en  1709,  morte  au  cou- 
vent de  Saint-Etienne  de  la    Rochelle,  en    1791  ; 

6.°  Henriette-Louise,  morte  religieuse  ; 

7.°  Jeanne-Louise,  morte  jeune  ; 

8."  Marguerite-Charlotte,  religieuse  ; 

9.*  Françoise  Bernon,  morte  jeuae. 


DE  BERNON. 


99 


XII.  Frédéric- Henri  Bernon,  chevalier  seigneur  de  la 
Barre,  né  le  4  février  lyoS,  entra  jeune  dans  la  compa- 
gnie des  cadets  gentilshommes  de  la  marine,  au  dépar- 
tement de  Rochefort.  11  épousa,  par  contrat  passé  devant 
Ferret,  notaire  royal  de  la  baronnie  de  Saint-Hermine, 
le  17  juin  1743,  Marie-Louise  Jallays,  fille  de  Pierre 
Jallays  (1),  écuyer,  seigneur  de  la  Jallayserie.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

î ."  Henri-Pierre-Benjamin,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Isidore-lsaac  ,  né  le  27  septembre    1746,    mort 
jeune  ; 

3."  Marie- Louise,  morte  jeune  ; 

4.°  Marie-Louise-Charlotte  ,  morte  au  château  du 
Puitumer  en  1788  ; 

5."  Marie-Françoise-Charlotte  Bernon,  née  le  29  oc- 
tobre 1744,  mariée  le  23  novemhre  1779,  à 
Charles- Henri,  chevalier,  baron  de  Givès,  capi- 
taine d'artillerie,  fils  de  Charles  -  Désiré,  baron  de 
Givès,  seigneur  du  Vivier,  et  de  Thérèse  Rouillé 
de  Jonchère,  dont  postérité. 

XIII.  Henri-Pierre-  Benjamin  Bernon,  chevalier  sei- 
gneur du  Puitumer,  né  au  château  du  Puitumer,  le  i5  no- 
vembre 1745,  placé  cornette  dans  le  régiment  de  Traze- 
gnies,  cavalerie,  en  1760,  capitaine  dans  les  canonniers 
gardes-côtes  du  Poitou,  puis  major  des  fort  et  isle  d'Aix, 
a  émigré  en  1791;  a  fait  la  campagne  de  1792,  dans  la 
première  compagnie  noble  d'ordonnance  ;  a  suivi,  après 
le  licenciement  de  Tarmée,  les  princes,  frères  du  Roi,  à. 
Ham,  en  Westphalie;  rejoignit  l'armée  de  Condé,  en 
1795,  et  a  fait  cette  campagne  dans  les  chasseurs  nobles 
n.*  9  ;  entra  dans  la  cavalerie  ;  fit  toutes  les  campagnes  de 
cette  armée  jusqu'au  licenciement  arrivé  en   1801.   Il  avait 


(i)  Cette  Emilie  est  une  de  celles  qui  se  sont  le  plus  dévouées 
à  l'aaguste  naaison  de  Bourbon.  Sept  frères  sont  morts  les  armes 
à  la  main,  pour  la  cause  royale,  en  Flandre,  à  Quiberon  et  dans 
la  Vendée.  Le  huitième,  M.  Jallays  de  la  Barre,  chevalier  de 
Saint-Louis,  gentilhomme  et  officier  vendéen ,  a  eu  l'honneur 
d'être  admis  à  une  audience  du  Roi,  en  septembre  1814,  et  S.  M. 
a  daigné  lui  témoigner  une  bienveillance  particulière.  Il  a  un 
frère  prêtre,  et  quatre   soeurs. 


100  DK  BERNON. 

été  fait  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  en  1795,  par  monseigneur  le  prince  de  Condé, 
au  camp  de  Steinstadt  près  Neubourg,  et  avait  épousé,  le 
i""  août  1772,  Pierre-Pélagie  Racodet  de  Saint-Martin, 
fille  de  haut  et  puissant  seigneur  messire  Alexandre-Fran- 
çois Racodet,  chevalier,  seigneur  de  Saint-Martin  et  de  la 
Guilmaudièrc,  et  de  haute  et  puissante  dame  Suzanne  de 
Mauras,  dame  de  la  Frouardière.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.o  Henri-Charles-Fortuné,  dont  l'article  suit; 
2.°  Aimé  de  Bernon,  chevalier; 

3."  Bénignede  Bernon,  née  le  14  août  1773,  mariée 
en  1798,  avec  messire  Armand  de  Bejarri,  cheva- 
lier de  l'ordre  de  Saint  -  Jean  de  Jérusalem,  fils  de 
messire  Charles-François  de  Bejarri,  ancien  page 
du  Roi,  et  de  dame  Paule  de  Reignon ,  dont 
postérité  ; 

4."  Stéphanie  de  Bernon,  mariée,  en  1802,  avec 
Louis  Buor  de  la  Voys,  ancien  chevau-léger  de  la 
garde  ordinaire  du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint- Louis,  fils  de  messire  Louis 
Buor  de  Boislambert,  et  dame  Marie-Madelaine 
Buor  de  la  Millière,  dont  postérité. 

XIV.  Henri-Charles- Fort  une  de  Bernon,  chevalier,  né 
au  château  du  Puitumer,  le  i3  juillet  1775,  élevé  au  col- 
lège royal  de  la  Flèche,  obtint  à  la  fin  de  1789,  une 
sous  -  lieutenance  dans  le  régiment  d'Artois  ,  dragons  ; 
.  émigra  en  1791,  rejoignit  à  Neu-Wied,  près  Coblentz, 
la  première  compagnie  noble  d'ordonnance,  formée  en 
partie  par  les  anciens  gendarmes  chevau-légers  de  la  garde 
ordinaire  du  Roi  ;  fit  la  campagne  de  1792,  dans  ce  corps; 
suivit,  après  le  licenciement  de  l'armée,  les  princes, 
frères  du  Roi,  à  Ham,  en  Westphalie,  resta  dans  cette 
ville  jusqu'au  départ  du  Roi  et  de  LL.  AA.  RR  ;  rejoignit 
l'armée  des  princes  en  1795  ;  fit  la  campagne  de  cette 
année,  dans  les  chasseurs  nobles,  compagnie  n.°  9,  com- 
posée en  partie  des  anciens  officiers  des  régiments  de  Royal 
et  de  Saintonge  ;  passa  dans  le  premier  régiment  de  cava- 
lerie noble,  et  servait  encore  dans  l'escadron  chef  dudit 
régiment,  commandé  par  S.  A.  R,  monseigneur  le  duc 
d'Angoulême,  lors  du  licenciement  de  l'armée  effectué 
en  1801,  ainsi  qu'il  conste  par  les  certilicats  honorables 
de  monseigneur  le  prince  de  Condé,    et    des  ducs   d'An- 


DE   BERNON.  lOl 

gouléme  et  de  Bcrri  (i),  qui  attestent  à  la  fois  son  zèle, 
son  courage  et  son  dévouement  à  la  cause  légitime.   Il  est 


(i)  Ces  certiricats  font  trop  d'honneur  à  M.  le  chevalier  de 
Bcrnon,  pour  être  écartés  de  l'histoire  de  sa  famille.  Les  voici 
textuellement. 

«  Nous,  Louis-Joseph  de  Bourbon  ,  prince  de  Condé,  prince 
»  du  sang,  pair  et  grand  maître  de  France,  duc  de  Guise,  etc., 
i>  colonel-général  de  l'infanterie  française  et  étrangère,  cheva- 
»  lier  des  ordres  du  Roi  de  France  et  de  l'ordre  de  Saint-André 
»  de  Russie,  grand  prieur  de  l'ordre  hospitalier  de  Saint-Jean 
»  de  Jérusalem  de  Malte  au  grand  prieuré  de  Russie,  etc.,  etc., 
»  commandant  en  chef,  par  les  ordres  du  Roi,  une  division  de 
»  la  noblesse  et  l'armée  française  ; 

»  Certilions  que  M.  H.  Charles-Fortuné  de  Bernon,  de  la 
»  province  de  Poitou,  sous-lieutenant  au  service  du  Roi,  émigré, 
n  en  1791,  a  fait  la  campagne  de  1792  à  l'armée  des  princes, 
»  frères  du  Roi  Louis  XVI,  nous  a  joint  au  commencement  de 
»  1793,  et  a  feit  la  campagne  de  cette  année  dans  les  chasseurs 
'•  nobles,  jusqu'au  mois  de  septembre,  qu'il  est  passé  dans  la 
»  oivalerie  noble,  où  il  a  continué  de  servir  jusqu'à  ce  jour; 
»  qu'il  s'est  trouvé  à  toutes  les  aSaires  qui  ont  eu  lieu  pendant 
»  qu'il  a  été  à  l'armée  ;  qu'il  s'est  conduit  avec  honneur,  se  dis- 
»  tinguant  par  son  zèle,  son  courage  et  sa  bonne  volonté. 

"  En  foi  de  quoi  nous  lui  avons  fait  expédier  le  présent  certi- 
"  ficat,  signé  de  notre  main,  contre-signe  par  le  secrétaire  de 
»  nos  commandements,  et  auquel  nous  avons  fait  apposer  le 
»  sceau  de  nos  armes. 

»  Fait  à  notre  quartier-général  de  Feistritz,  le  11  février  1801. 

»  Signé,  Louis- Joseph  de  Bourbon. 
«  Par  S.  A.  S.  Monseigneur  :  Drouïn. 

«  Nous,  Louis-Antoine ,  petit  -  fils  de  France ,  duc  d'Angou- 
»  lême,  chef  du  régiment  noble  à  cheval  de  notre  nom,  etc. ,  etc. 

»  Certifions  que  M.  Henri-Charles-Fortuné  ^^de  Bernon ,  de 
»  la  province  de  Poitou,  sous-lieutenant  au  service  du  Roi, 
n  émigré  en  1791,  a  fait  la  campagne  de  1792  à  l'armée  des 
»  princes,  a  rejoint  le  corps  de  Condé  en  1793,  et  y  a  fait  la 
»  campagne  de  cette  année  dans  les  chasseurs  nobles,  d'où  il  a 
»  passé  dans  la  cavalerie  noble  qu'il  n'a  pas  quittée  depuis  ;  il 
n  sert  encore  aujourd'hui,  en  qualité  de  noble  à  cheval  dans 
»  le  Chef-escadron  de  notre  régiment,  en  digne  gentilhomme 
■  et  en  fidèle  serviteur  du  Rot. 

•  En  foi  de  quoi  nous  lui  avons  fait  expédier  le  présent  certi- 
»  ficat,  que  nous  avons  signé  de  notre  main,  et  auquel  nous 
»  avons  fait  apposer  le  sceau  de  nos  armes. 

B  Fait  à  Rein  en  Stirie,  le  7  février  1801. 

Signé,  Louis-Aktolmb.  • 


,02  DE  BERNON. 

rentré  en  France  avec  l'agrément  des  princes,  le  2  5  mai 
1801  ;  partit  pour  Bordeaux  avant  la  déchéance  de  Buo- 
naparte,  pour  faire  part  à  S.  A.  R.  monseigneur  le  duc 
d'Angoulême,  d'un  projet  d'insurrection  qui  devait  écla- 
ter dans  la  Vendée;  il  fut  présenté  par  l'archevêque  de 
Bordeaux,  à  ce  bon  prince,  qui  le  reçut  avec  bienveil- 
lance; a  été  reçu  au  château  des  Tuileries,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  par  S.  A.  R. 
Monsieur,  le  24  août  18 14,  et  a  reçu,  le  même  jour,  le 
brevet  de  chef  d'escadron.  Il  a  été  inscrit  un  des  premiers 
à  la  préfecture  de  Bourbon-Vendée,  pour  marcher  contre 
l'usurpateur,  lors  de  son  débarquement;  a  été  cassé  de  la 
charge  de  maire  de  la  commune  de  Saint-Martin  Lars, 
par  Miot,  commissaire  extraordinaire  dans  la  douzième 
division  militaire,  pour  s'être  montré  trop  ardent  pour 
la  cause  royale,  lors  de  l'invasion  de  Buonaparte,  et  mis 
sous  la  surveillance  des  autorités  locales,  d'où  il  n'est 
sorti  qu'à  l'entrée  du  Roi  dans  sa  capitale.  Il  a  été  nommé 
électeur  et  adjoint  à  la  députation  du  département  de  la 
Vendée,  envoyée  au  Roi  pour  le  féliciter  sur  son  heureux 
retour  (i).    Il  est    aujourd'hui  commandant  pour  le  Roi, 


(i)   Discours   prononcé   à   cette  occasion  par   ladite   députation. 

«  Sire,  le  collège  électoral  du  département  de  la  Vendée  nous 
»  a  chargés  de  présenter  à  Votre  Majesté  l'hommage  de  son  res- 
»  pect,  de  sa  fidélité  et  de  son  dévouement.  Nos  Vendéens,  Sire, 
»  toujours  les  mêmes,  ont  les  premiers  donné  cet  heureux  exem- 
»  pie,  qui  bientôt  a  été  suivi  par  tous  les  départements  de  l'Ouest. 
»  Le  soulèvement  a  commencé  au  moment  où  l'usurpateur  a 
»  voulu  les  forcer  d'arborer  ses  dangereuses  couleurs  ;  le  dra- 
n  peau  blanc,  les  Bourbons  pour  souverains,  voilà,  Sire,  l'arche 
»  sainte  des  Vendéens,  ils  ont  tiré  le  glaive  dès  qu'elle  a  été  me- 
»  nacée  ;  un  sang  précieux  a  coulé  pour  la  plus  noble  des  causes. 
»  Votre  Majesté  connaît  l'étendue  de  nos  pertes  ;  elle  a  partagé 
n  toutes  nos  douleurs. 

M  Le   meilleur  des   Rois    nous    est    rendu    ! Ecartons 

»  ces  pénibles  souvenirs,  pour  nous  livrer  aux  plus  consolantes 
»  espérances.  Ah  !  comment  pourraient-elles  tarder  à  se  réaliser, 
»  sous  un  monarque  qui  médite  sans  cesse  le  bonheur  de  ses 
»  sujets,  et  dont  l'esprit  profond  a  si  long-temps  et  si  bien  ob- 
»  serve  ?  Oui,  Sire,  la  Vendée,  la  France  entière  après  d'aussi 
»  longues  calamités,  attendent  de  nouveaux  jours  de  bonheur 
»  du  règne  prolongé  de  Votre  Majesté;  et  nos  bons  et  braves 
1)  Vendéens ,     pour     lesquels     Louis      XVIII    a      constamment      été 


D'ORFEUILLE.  ,o3 

de  la  place  de  Briançon  ;  il  a  épousé,  par  contrat  du  3o 
août  1807,  passe  devant  Chaloppin,  notaire  à  Saumur, 
demoiselle  Agathe  Pitatouin  de  la  Coste,  fille  de  Louis- 
Jean-Madelaine  Pitatouin  de  la  Coste,  ancien  capitaine  de 
cavalerie,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  de  dame  Jeanne-Marie  Jacob  de  Tigné.  Il  a  eu 
de  ce  mariage  : 

I ."  Aimé-Henri-Fortunê  de  Bernon,  né  le  3o  août 
1808  ; 

2."  Clémentine-Honorée,  née  le  22  décembre  1809, 
admise  à  la  maison  royale  de  Saint-Denis,  en  qua- 
lité d'élève  du  Roi,  en  1816  ; 

3.°  Thais  de  Bernon,  née  le  3o  mai  1 8 1 1  ; 

4,°  Agathe-Louise-Stéphanie  de  Bernon ,  née  le  27 
mai  18 14  ; 

5 .°  Laure  de  Bernon . 

Armes  :    D'azur  ,  au    lion    d'or ,    lampassé  et  armé  de 
gueules. 


D'ORFEUILLE,  famille  noble  et  ancienne  de  la  pro- 
vince de  Poitou,  laquelle  fait  remonter  son  origine  à  N...i.l 
d'Orfeuille  ,  qui  fit  une  donation  à  la  maison  de  Dieu 
de  Montmorillon,  ainsi  qu'il  paraît  par  un  titre  latin 
du  douzième  siècle.  Elle  possède  plusieurs  titres  des 
treizième  et  quatorzième  siècles,  comme  donations  faites 
à  l'abbave  des  bénédictins  de  Saint-Maixent  et  autres  ; 
mais  comme  ces  titres  n'établissent  pas  et  ne  prouvent 
pas  la  filiation,  cette  maison  n'établit  sa  généalogie  que 
depuis   1406  ,    à  laquelle  époque  elle    possédait    la    terre 


.«^ 


»  Louis-Ie-Dcsiré,     se     placeront     toujours    en    sentinelles     avancées 
n  lorsqu'il  s'agira  de  défendre  le  trône  des  fils  de  saint  Louis.  » 

Réponse  du  Roi. 

«  Je  reçois  avec  une  vive  sensibilité  l'expression  des  sentiments 
•  du  département  de  la  Vendée  nommer  ce  département ,  c'est 
»  rappeler  toutes  les  idées  du  courage,  de  la  fidélité  et  de  l'hon- 
••  neur;  je  sais  tout  ce  qu'il  a  souffert  et  les  perteâ  qu'il  a  éprou- 
"  vécs  ;  personne  n'en  a  gémi  plus  que  rrtoi  et  j'espère,  en  ra- 
<•  menan;  la  paix,  lui  faire  oublier  ses  malheur»!  » 


104  D'ORFEUILLE. 

de  Foucaud,  paroisse  de  Sevret  ,  près  la  Mothe-Saint- 
Heraye  ,  dont  elle  a  été  dépouillée  en  1792,  par  suite 
des  fureurs  révolutionnaires. 

I.  Girault  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur  dudit  lieu, 
épousa,  ainsi  qu'il  paraît  par  contrat  de  mariage  du 
29  juin  1406  ,  passé  pardevant  Chauvet  et  Grolatier, 
notaires  à  Melle,  demoiselle  Marie  Faydy  ou  Faydie, 
fille  de  Guy  Faydy,  chevalier,  seigneur  de  la  Guilio- 
tière  et  de  dame  Jeanne  de  Cazalès,  du  consentement 
de  Guy  et  hier  Jay,  et  de  Jean  d'Orfeuille ,  prieur 
de  Saint-Hilaire  de  Melle.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

i.°  Charles  ou  Chariot,  qui  suit  ; 
2.°  Jean  d'Orfeuille. 

II.  Charles  ou  Chariot  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur 
de  Foucaud,  est  nommé  ainsi  que  Jean  d'Orfeuille, 
son  frère,  écuyer,  seigneur  de  la  Guillotière,  capitaine 
de  la  Mothe-Saint-Heraye ,  dans  le  ban  et  arrière-ban 
de  la  noblesse  du  Poitou,  convoqué  en  149 1,  imprimé  ; 
il  rendit  dénombrement  au  Roi  des  dîmes  de  l'Ayrable 
à  cause  de  son  château  de  Lusignan,  dont  il  relevait 
à  foi  et  hommage  plein,  et  reçut  l'hommage,  de  Louis 
de  Maintrolle,  écuyer,  seigneur  de  Ruffugné  et  autres 
lieux,  d'un  fief  appelé  le  fief  de  Mellet ,  relevant  à  foi 
et  hommage  plein  dudit  seigneur  d'Orfeuille  comme 
il  paraît  par  titre  du  6  juin  1485,  signé  Magort,  notaire 
à  Saint-Néomay  ;  il  avait  épousé  N.  Chevalier ,  fille 
de  N.  Chevalier,  chevalier,  seigneur  de  la  Frapinière, 
dont  il  eut  : 

III.  Méry  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur  de  Foucaud, 
qui  rendit  dénombrement  au  Roi  des  dîmes  de  l'Ayrable, 
relevant  de  son  château  de  Lusignan,  à  foi  et  hommage 
lige,  le  20  mai  i5i5,  passé  pardevant  David,  notaire 
à  la  Mothe-Saint-Heraye  ,  et  fut  appelé  au  ban  et  ar- 
rière-ban de  la  noblesse  du  Poitou,  convoqué  en  i523, 
imprimé.  Il  avait  épousé  Jacquette  Chevalier ,  fille  de 
N.  Chevalier,  seigneur  delà  Frapinière,  dont  il  eut  : 

I ."  Joachim,  qui  suit  ; 

2."  François,  marié  le  i"  février  i552,  à  Jean  de 
Cassé,  écuyer,  seigneur  de  Chausseraye,  fille  de 
Jean  Cassé,  écuyer,  seigneur  de  Chausseraye,  et 
de  demoiselle  Françoise  d'Oisy.  ^ 


D'ORFEUILLE.  lo5 

3."  Louis,  seigneur  de  Luché  et  autres  lieux  ;  il  eut 
pour  tille,  Jeanne  d'Orfeuille,  qui  épousa,  le  3o 
août  iSjS,  Guichard-du-Pin-de-la-Guérivière,  à 
qui  elle  porta  les  terres  de  Courge,  Luché  et  de 
Pria. 

IV.  Joachim  d'Orfeuille,  écuyer,  seigneur  de  Foucaud, 
fils  aîné  de  Méry  d'Orfeuille  et  de  Jacquette  Chevalier, 
épousa,  ainsi  qu'il  jjaraît  par  contrat  de  mariage  du  2  août 
i53o,  signé  Touilleau  et  Cacaud,  notaires  à  Celle- Lévécault, 
demoiselle  Marie  de  Luens,  fille  de  noble  homme  Joa- 
chim de  Luens;  vivant  écuyer,  seigneur  de  Puizant, 
et  de  demoiselle  Madelaine  de  Couhé;  Joachim  d'Or- 
feuille laissa  en  mourant  à  Marie  de  Luens,  sa  femme, 
la  tutelle  de  ses  enfants,  et  elle  rendit  un  dénombre- 
ment au  Roi,  de  la  '  dimerie  de  l'Ayrable.  Ses  enfantj- 
furent: 

I .'  André  d'Orfeuille,  qui  suit; 
2."  Louise  d'Orfeuille: 
3.»  Gillette  d'Orfeuille. 

V.  André  d'ORFEUiLLE,  écuyer,  seigneur  de  Foucaud 
et  autres  lieux,  épousa,  comme  il  paraît  par  contrat  de 
mariage  du  i3  février  iSyi,  signé  Feron,  notaire  à 
Lusignan,  demoiselle  Isabeau  ou  Isabelle  d'Orfeuille,  sa 
parente,  fille  d'Antoine  d'Orfeuille  ,  écuyer ,  seigneur 
de  la  Guillotière,  et  de  demoiselle  Catherine  de  Jous- 
seaume,  du  consentement  des  seigneurs  ce  Saint-Gelais, 
de  Vasselot  d'Annemarie,  etc.,  leurs  parents.  Elle  devint 
tutrice  de  ses  enfants,  et  en  cette  qualité,  rendit  hom- 
mage au  Roi  d^ne  dîmerie,  située  au  Puy  de  l'Ayrable, 
à  cause  de  son  château  de  Lusignan,  du  28  décembre 
1576,  signé  Brochard.  Ses  enfants  furent: 

I."*  Pierre  d'Orfeuille,  qui  suit; 

2.*  Et  plusieurs  autres  enfants  morts  sans  postérité. 

VI.  Pierre  d'Orfeuille,  I"  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de    Foucaud,  Puizant  et    Lussaudière,    etc. ,  fut 

ouverneur,  pour  le  Roi,  "de  la  ville,  château  et  tor- 
resse  de  Chatellerault,  en  Tabsence  du  sieur  de  Brassac, 
comme  il  paraît  par  lettres  à  lui  accordées  par  le  Roi,, 
le  8  de  janvier  1616,  enregistrées  le  8  juillet  1617;  il 
tut  en  grande  faveur  auprès  de  Gaston  de  France,  duc 
d'Orléans,    firère  du     Roi  ,    et    fut    maréchal    de    bataille 


io6  D'ORFEUILLE. 

dans  son  armée.  Il  rendit  un  dénombrement  au  Roi 
d'une  dîme,  située  au  Puy  de  l'Ayrable,  à  cause  de  son 
château  de  Lusignan^  (signé  Pierre  d'Orfeuille,  et  plus 
bas,  Barraud  et  Bouquin,  notaires  à  Poitiers).  Il  avait 
épousé,  comme  il  paraît  par  contrat  de  mariage  du 
22  juillet  i594,  signé  Duboys,  garde  notes  de  feu  Jean 
Desmier ,  son  oncle ,  notaire  royal  à  Chizé,  Elisabeth 
d'Allouhe  ,  fille  de  Jean  d'AUouhe ,  écuyer ,  seigneur 
du  Château -Bouhet  et  de  Gémozacq  ,  et  de  demoiselle 
Anne  de  Fondlebon,  dont  il  eut  : 

I.**  François  d'Orfeuille,  qui  suit; 
2.°  Suzanne    d'Orfeuille  ,    mariée     à    N.     Robert  , 
écuyer,    seigneur  de  la  Gannerie. 

VII.  François  d'Orfeuille,  I"  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Foucaud  ,  Puizant,  etc.  ,  épousa,  comme 
il  paraît,  par  contrat  de  mariage  du  ii  février  i635  (si-, 
gné  Gannerit  et  Payau,  notaires  à  la  principauté  de  la 
Roche-sur- Yon),  demoiselle  Jacquette  de  Chapot,  dame 
de  la  Rochette,  fille  de  feu  Pierre  de  Chapot,  écuyer, 
seigneur  de  la  Brossardière  et  de  la  Jossinière,  et  de  de- 
moiselle Jacquette  Arnaud;  fut  appelé  au  ban  et  arrière- 
ban  de  la  noblesse  de  la  province  du  Poitou  ,  convoqué 
en  i635,  comme  il  paraît  par  un  certificat  du  comte  de 
Parabère,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  etc. ,  chargé  de 
conduire  ledit  ban  à  l'armée  de  Lorraine.  Il  rendit  hom- 
mage au  Roi  pardevant  les  trésoriers  du  bureau  des  fi- 
nances à  Poitiers,  pour  raison  de  dîmes  situées  au  Puy 
de  l'Ayrable,  à  cause  de  son  château  de  Lusignan.  Il  eut 
de  sa  femme: 

i."  François,  qui  suit; 

2.°  Pierre,  seigneur  de  Lussaudière ,  mort  sans 
postérité;  ' 

3."  Anne,  mariée  à  Pierre  Thibaut,  chevalier,  sei- 
gneur d'Allerit.     . 

VIII.  François  n'ORFEUiLLK,  II*  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  Foucaud,  Puizant,  et  autres  lieux,  obtint  deux 
maintenues  de  noblesse,  la  première  du  26  mars  i665 
(signé  Charles  Colberl,  intendant  des  généralités  de 
Poitiers  et  de  Tours),  la  seconde  du  22  août  1667,  par 
Jacques  Honoré  de  Barentin,  intendant  delà  généralité  de 
Poitiers,  par  laquelle  il  est  maintenu,  ensemble  ses  en- 
fants et  postérité,  dans   le  droit  de    prétendre   la   qualité 


D'ORFEUILLE.  107 

de  noble,  et  dans  les  privilèges, honneurs  et  exemptions, 
attribués  aux  autres  gentilshommes  du  royaume,  sur  la 
présentation  par  lui  faite  d'une  multitude  d'anciens  et 
nouveaux  titres,  extraits  dans  ladite  sentence.  Il  rendit 
dénombrement  au  Roi  ,  ainsi  que  ses  ancêtres ,  des 
dîmes  de  l'Ayrable,  relevants  de  son  château  de  Lusi- 
gnan  (cette  pièce  du  5  juillet  1688,  signé  :  François  d'Or- 
feuille,  et  plus  bas  Dupont  et  Bonneau,  notaires  royaux 
à  Lusignan  )  ,  il  avait  épousé  demoiselle  Anne  Chevalier, 
fille  de  haut  et  puissant  messire  François  Chevalier, 
chevalier,  seigneur  de  la  Frapinière  et  de  demoiselle 
Anne  de  Lafitte,  comme  il  paraît  par  contrat  de  mariage 
du  6  novembre  1684,  signé  :  Coudre  et  son  confrère, 
notaires  royaux  à  Saint-Maixent.  Ses  enfants  furent  : 

i."  Pierre  d'Orfeuille,  qui  suit  ; 
2.*  Louis-Charles; 
3.»  Louis; 
4.°  Louis; 
5  •  Jean. 

IX.  Pierre  François  d'ORFEUiLLE ,  •  11^  du  nom  ,  che- 
valier, seigneur  de  Foucaud,  etc.,  capitaine  au  régi- 
ment de  Hainaut,  infanterie,  obtint  des  lettres  de  main- 
tenue de  noblesse,  le  i"  d'avril  171 5,  signé  Charles 
Bonaventure  Quentin  ,  chevalier ,  seigneur  de  Riche- 
bourg,  intendant  de  Poitiers.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
de  mariage  du  5  mai  171 1  ,  signé  ;  Girault ,  notaire 
royal  à  Saint-Maixent,  demoiselle  Marguerite-Catherine 
Jourdain ,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur  messire 
.\chille  Jourdain  ,  chevalier,  marquis  de  Boistillé,  et 
de  dame   Marie-Anne    de    Rechignevoisin   de  Guron.    De 

,  mariage  sont  issus  : 

I.'  Jean-Pierre  d'Orfeuille,  qui  suit; 
2."  Charles-René,  a  laissé  postérité  ; 
3."  Marie-Anne,  morte  sans  alliance. 

X.  Jean -Pierre  d'Orfelille  ,  marquis  d'Orfeuille, 
chevalier,  seigneur  de  Foucaud ,  Lussaudière,  Angliers 
et  autres  lieux,  a  été  capitaine  au  régiment  de  Vogué, 
cavalerie,  et  fut  appelé  au  ban  et  arrière-ban  de  la  no- 
blesse du  Poitou,  convoquée  en  1-58.  Il  épousa  i.»,  par 
contrat  de  mariage  du  4  janvier  1744,  passé  pardevant  Gé- 
rard et  son  confrère,  notaires  à   Loudun,  demoiselle  Anne- 


I08  D'ORFEUILLE. 

Renée  de  la  Couture  Renon,  fille  de  haut  et  puissant  sei- 
gneur, messire  Jean  de  la  Couture  Renon,  comte  de 
la  Couture  j  chevalier,  seigneur  de  la  ville  de  Bellac , 
Blond,  etc.  ,  et  de  haute  et  puissante  dame  Anne-Re- 
née  de  Martel;  2.»  N.  de  Raity,  veuve  de  haut  et  puissant 
seigneur  messire  Boniface,  marquis  de  Castellane;  3.° 
demoiselle  Marie  Gay  ,  fille  de  N.  Gay ,  chevalier,  sei- 
gneur Desfontenelles  ,  et  de  dame  Anne  de  Jousserand. 
Du  premier  mariage  sont  issus: 

I ."  Jean  N.  mort  enfant  ; 

2.°  Jean  -  Rene'-Marie-Anne  ,  qui  suit. 

XL  Jean  -  René  -  Marie  -  Anne  d'OuFEuiLLE  ,  comte 
d'Orfeuille,  chevalier,  seigneur  de  Foucaud,  Lussaudière, 
et  autres  lieux,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  a 
épousé  mademoiselle  Marie  de  Keating,  fille  de  haut  et 
puissant  Valentin  de  Keating,  d'une  famille  ancienne  et 
illustre  d'Irlande,  baron  de  Keating,  en  France,  et  de 
dame  Sara  Créagh.  (  Patrice  ,  Thomas  et  Guillaume 
Keating,  4^  5^  et  6°  ayeux  de  Marie  de  Keating  ,  furent 
gardes  marches  {custos  rotulorum)  ,  du  comté  de  la 
Reine,  et  Jacques  Keating,  frère  puîné  de  Jean  K.  , 
son  7*  ayeul  ,  et  chevalier  de  Saint-Jean-de-Jérusalem, 
fut  prieur  de  Kilménam  ,  et  grand  prieur  d'Irlande, 
sous  le  magistère  du  grand-maître  d'Aubusson,  et  che- 
valier de  Saint-Georges),  feu  Valentin,  Baron  de  Kea- 
ting, qui  venait  de  s'établir  en  France,  obtint  ,  au  mois 
de  mai  1778,  sur  le  certificat  de  M.  Chérin,  des  lettres 
patentes  de  S.  M.  Louis  XVI,  portant  reconnaissnce 
d'ancienne  noblesse,  et  où  il  est  prouvé  que  sa  famille, 
une  des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres  d'Irlande, 
jouissait  de  la  pairie  ,  sous  le  titre  de  vicomte  dès  avant 
l'année  1294;  le  comte  d'Orfeuille,  émigré  avec  sa 
femme  et  ses  enfants  en  1791,  n'est  rentré  qu'avec  le 
Roi,  au  mois  de  mai  1814;  à  l'époque  fatale  du  20  mars 
181 5,  il  fut  encore  forcé  d'abandonner  la  France  avec 
ses  enfants,  qui  ont  suivi  Sa  Majesté  à  Gand.  Ses  en- 
fants sont  : 

I ."  Charles  -  Marie  -  Valentin  -  Eugène    d'Orfeuille  , 

mort  à   la  Jamaïque,  en   1796,  officier  au  service 

d'Angleterre; 
2."  Auguste-Marie- Pierre  d'Orfeuille,   chevalier    de 

justice    de    l'ordre     de    Saint-Jean-de-Jérusalem: 


i 


ARTHUYS.  109 

3. •  Arthur-  Marie-  Edouard  d'Orfeuille  ,  comte 
d'Orfeuille-Foucaud,  chevalier  de  Tordre  royal  et 
militaire  de  Saint  -  Louis  et  de  Saint -Jean  -  de- 
Jerusalem,  a  été  capitaine  au  service  d'Angleterre 
dans  le  60'  régiment  de  ligne,  avec  l'agrément 
de  S.  M.,  il  a  épousé,  à  Londres,  le  i3  décembre 
1810  ,  mademoiselle  Louise  -  Marie  -  Françoise- 
Charlotte  de  Choiseul-Beaupré,  tille  de  Charles- 
Antoine-Etienne,  marquis  de  Choiseul-Beaupré, 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  ancien- 
nement menin  de  monseigneur  le  Dauphin,  depuis 
Louis  XVI,  et  de  feue  Françoise-Elisabeth-Char- 
lotte -  Josephe  Walsh  -  Serrent  ,  marquise  de 
Choiseul  ; 

4.°  Marie- Valentine  -  Elisabeth  -  Amélie  d'Orfeuille  ; 
chanoinesse  de  l'ordre  de  Saint  -  Jean  -  de  -  Jéru- 
salem ; 

5."  Marie-  Thomas  -  Guillaume-  Henri  d'Orfeuille, 
chevalier  de  Saint-Jean-de-Jérusalem ,  lieutenant 
de  cavalerie. 

La  famille  d'Orfeuille  est  alliée  à  une  quantité  d'an- 
ciennes et  illustres  maisons,  telles  que  les  Sapata,  grands 
d'Espagne  ,  les  Barbançois  les  Rechignevoisin  ,  les 
TEtenduere,  les  Martel,  les  Vignacourt,  les  d'Isenghien, 
Couhé-Lusignan    et    de  Saint-Gelais,    les   Bonneval,   etc. 

Celte  famille  n'a  rien  de  commun  avec  d'autres  maisons 
françaises  qui  portent  ce  nom  ,  ou  qui  l'ajoutent  à  leur 
véritable;  le  comte  d'Orfeuille,  maréchal  des  camps  et. 
armées  du  Roi  ,  en  est  le  chef.  La  branche  cadette, 
issue  de  Charles  -  René ,  habite  les  départements  des 
Deux  -  Sèvres  et  de  la  Vendée.  Il  n'a  point  dautres 
parents  de  son  nom. 

Armes  :  d'azur,  à  trois  feuilles  de  chêne  d'or,  posées 
2  et  I. 


ARTHUYS  ou  ARTUYS ,  famille  noble,  originaire 
d'Angleterre,  qui  vint  s'établir  en  Berri  en  1195.  Phi- 
lippe-Auguste avait  alors  cédé  à  Richard,  roi  d'Angle- 
terre, Issoudun,  et  plusieurs  autres  villes  du  Berri. 

Les  armes,  qui  sont  d'argent,   au  chevron   brisé   de  si- 


I,0  ARTHUYS. 

nople,  accompagné  de  trois  feuilles  de  chêne,  deux  en 
chef  et  une  en  pointe,  se  voyent  à  Issoudun,  dans  plusieurs 
églises,  notamment  au  frontispice  du  chœur  du  chapitre 
de  Saint-Cyr,  bâti  en  i3oo,  et  au  bas  duquel  est  écrit 
Jehan  Arthuys,  premier  lieutenant  -  général  du  bailliage 
d'Issoudun  (i). 

Il  y  a  eu  plusieurs  branches  de  ce  nom  dans  le  Perche, 
rOrléanaiSj  le  Pays  Chartrain,  dont  la  plupart  sont  étein- 
tes ;  et  de  celles  qui  existent,  on  n'a  pu,  jusqu'à  présent, 
recueillir  les  titres.  Il  y  a  encore  une  famille  de  ce  nom  en 
Anjou,  qui  s'annonce  pour  avoir  la  même  origine  que 
celle  du  Berri.  Elle  dit  pareillement  être  sortie  d'Angle- 
terre trente  ou  quarante  ans  avant  le  schisme  d'Henri   VIII. 

Elle  prétend  avoir  possédé  la  terre  de  l'Arthuysière,  en 
Anjou,  ayant  haute,  moyenne  et  basse  justices  ;  mais  elle 
n'a  pas  les  mêmes  armes  de  celle  qui  subsiste  en  Berri  et 
qui  a  donné  son  nom  à  plusieurs  terres:  i.°  à  la  Grange 
Arthuys,  possédée  en  lySS  par  M,  de  Verthamon  de  Vil- 
lemon,  conseiller  au  parlement  de  Paris;  2.°  au  Franc- 
Aleu  de  l'Arthuys,  sis  en  Berri,  paroisses  de  Reuilly  et 
de  Diou;  3."  à  l'Arthuys,  au  Pays  Chartrain,  vendue  par 
décret  sur  les  héritiers  de  Guillaume  Arthuys,  auteur  de 
la  branche  de  Ville-Saison. 

I.  Peronnel  Arthuys  est  le  premier  connu  en  Berri.  Il 
avait  pour  femme  Jeanne  de  la  Massée.  On  ignore  le  temps 
de  leur  mariage  et  celui  de  leur  mort.  Ils  eurent  pour  en- 
fants : 

i,°  Yves,  qui  suit  ; 

2."  Jehan; 

3.°  Guillemine. 

II.  Yves  Arthuys,  I"  du  nom  ,  commandant  la  tour 
et  châtel  d'Issoudun  ,  fit,  le  5  août  1297,  avec  Jehan, 
son  frère,  et  Guillemine,    sa  sœur,  partage  des    biens  de 


(i)  Le  juge  d'armes  de  France  (M.  d'Hozier),  tome  3  de  son 
Armoriai  de  France,  a  substitué  trois  feuilles  de  houx  aux  trois 
feuilles  de  chêne  qui  sont  dans  les  armes  de  cette  famille.  Pour 
nous  aider  dans  notre  travail,  outre  un  mémoire  dressé  sur  litres 
qui  nous  a  été  envoyé  et  qui  a  l'authenticité  des  officiers  publics, 
nous  avons  eu  en  communication  les  titres  originaux  de  cette 
famille  (  Dict.  de  la  Noblesse,  tome  I,  lett.  A,  R,  T,  deuxième 
édition.  Paris,  1780). 


ARTHUYS.  lit 

Jeanne  à  la  Massée,  veuve  de  Peronnel  Arthuys,  en  son 
vivant  homme  d'armes,  le  jeudi  d'après  reminiscere  1298. 
Il  épousa,  par  contrat  passé  devant  Pierre  Daudu,  notaire 
à  Issoudun,  Marie  Dangy,  dont  il  eut  : 

I."  Jean,  qui  suit  ; 

2.*  Catherine,  épouse  de  Jean  de  "Bossio,  qui  est  dit 
Burgens  de  Exol  duno,  dans  un  acte  de  i336, 
après  la  Nativité  de  Notre-Seigneur,  passé  sous  le 
scel  de  l'officier  de  Bourges. 

III.  Jean  Arthuys,  I"  du  nom,  né  l'an  i3oo,  lieu- 
tenant du  sénéchal  ,  et  maître  des  fiefs  et  mortailles  au 
siège  et  bailliage  d'issoudun,  en  1348,  épousa,  le  28  oc- 
tobre 1329,  Jacqueline  de  Freix;  c'est  lui  qui  fit  bâtir  le 
frontispice  du  chœur  de  Saint-Cyr,  où  ses  armes  et  son 
nom,  comme  on  l'a  dit,  se  voyent  encore.  Il  mourut  le 
3  janvier  i  369,  et  laissa  : 

IV.  Yves  Arthuys,  II'  du  nom,  qui  succéda,  en  iByo, 
à  Toffice  de  son  père.  Il  avait  épousé,  en  i363,  damoi- 
selle  Charlotte  de  Durbois.  Il  mourut  le  9  mars  1422  et 
laissa  pour  enfants  : 

I.'  Jean,  qui  suit; 

2."  Simon,  homme  [d'armes,  marié,  le  6  août  1402, 
à  damoiselle  Elisabeth  Grossetéte.  II  mourut  en 
1436  ; 

3."  Et  un  autre  Jehan  Arthuys,  qui  fut  chevalier  de 
Rhodes  et  capitulaire  en  la  commanderie  de  Vil- 
lefranche  ,  près  Romorantin  ,  comme  le  prouve 
un  acte  de  cette  commanderie,  de  1409. 

V,  Jehan  Arthuys,  II*  du  nom,  licencié  ès-lois,  con- 
seiller procureur  du  Roi,  et'  garde  du  scel  royal  à  Issou- 
dun, épousa,  en  1401  ,  demoiselle  Claude  du  Rieux.  Il 
rendit,  le  23  juin  1418,  foi  et  hommage  à  Charles,  dau- 
phin, duc  de  Berri,  de  Touraine,  comte  de  Poitou,  de 
ce  qu'il  tenait  mouvant  en  fîef,  à  cause  du  châtel  d'issou- 
dun. On  ignore  le  tems  de  sa  mort.  Il  eut  pour  enfant  : 

VI.  Noble  Etienne  Arthuys,  homme  d'armes  ,  qui  se 
maria,  en  i43i  ,  à  demoiselle  Simonne  de  Durbois;  il 
est  le  premier  oui  parait  avoir  possédé  le  franc-alleu  de 
l'Arthuys ,  situe  en  Berri ,  paroisses  de  Dion  et  Reuilly. 
11  fit,  le  16  février  [461,  foi  et  hommage  du  quart  des 
dîmes  de  blé  et  autres  grains  décimaux,  et  de  la  huitième 


112  ARTHUYS. 

partie  du  laipage  et  charnage  de  Saint-Lisaigue,  et  Chatel- 
Chardon,  qui,  par  le  partage  du  5  août  1297,  avaient  été 
donnés  en  préciput  et  avantage  à  Yves  Arthuys^  I"  du 
nom.  Il  mourut  le  2  mai  1466,  et  fut  inhumé  en  l'abbaye 
de  Notre- Dame  d'Issoudun,  ordre  de  Saint  -  Benoît,  où 
sa  femme,  en  i5i2,  a  fondé  des  messes  et  services  qui  se 
célèbrent  encore.  Ses  enfants  furent  : 

I."  François,  qui  suit; 

1°  Jehan,  chanoine  de  Saint-Cyr,  à  Issoudun,  qui 
fonda,  le  2  septembre  1524,  la  Sancta  immaculata 
virginitas,  qui  se  disait  les  dimanches  etfêtesà  Tissue 
de  Vêpres,  par  les  chanoines  dudit  chapitre  ; 

3.°  Catherine,  mariée  le  12  juin  1482,  à  Jean  de 
Touzelle  ,  licencié  ès-lois,  conseiller  du  Roi,  lieu- 
tenant-général du  sénéchal  et  bailli  de  Berri,  au 
bailliage  d'Issoudun.  Elle  fit  bâtir  et  fonda,  en  1 5o3, 
la  chapelle  de  Sainte-Geneviève,  dans  l'église  de 
Saint-Cyr,  où  on  l'avait  représentée,  avec  son  mari, 
dans  une  tapisserie,  avec  leurs  armes  au  bas.  Elle 
mourut  sans  enfants,  en  i5 10. 

VII.  François  Arthuys,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  l'Arthuys ,  commandant,  en  qualité  de  lieutenant,  en 
la  tour  et  châtel  d'Issoudun,  rendit,  le  24  juin  iSig,  les 
mêmes  foi  et  hommage  que  son  père;  dans  l'acte,  il  est 
qualifié  d'écuyer.  Il  fit  de  nouvelles  fondations  à  Notre- 
Dame  d'Issoudun,  en  i522,  et  mourut  la  même  année, 
laissant,  de  demoiselle  Perpétue  Robinet  ,  qu'il  avait 
épousée  le  18  septembre  1459  : 

i."  Jean,  qui  suit  ; 

2.°  Jason  ,  écuyer,  seigneur  de  Saint-Soui,  échevin 
d'Issoudun  en  i545  ,  marié  ,  i .°  à  demoiselle  Mar- 
guerite Poupardin;  2."  à  demoiselle  Jacquette  Boi- 
trot,  qui  était  veuve  de  lui  en  i562.  On  ignore 
s'il  a  eu  des  enfants  de  ce  second  mariage  ;  mais 
on  lui  connaît  du  premier,  Jeanne  Arthuys, 
femme,  en  1524,  de  Philippe  Heurteau,  sieur 
de  Chaumoi  ; 

3.°  Autre  Jean,  licencié  ès-droits,  avocat  au  bail- 
liage d'Issoudun,  ensuite  prévôt  et  garde  de  la  châ- 
tellenie  de  la  même  ville,  qui  épousa  Catherine 
Chambelly.  II  eut  part,  au  mois  d'août  i56o,  à 
un  événement  que  Théodose  de  Bèze,  sous  le  règne 


ARTHUYS.  t<3 

de  François  II,  rapporte  fort  amplement.  On  ignore 
le  tems  de  sa  mort,  et  s'il  a  eu  des  enfants  ; 
4.'  Catherine,  mariée  à  ndble  François  de  Touzelle, 
lieutenant-général  au   bailliage  d'Issoudun,  après 
Jean  de  Touzelle,  son  oncle,  en  1 5 1 7. 

VIII.  Jean  Arthuys,  III*  du  nom,  éeuyer,  seigneur 
de  l'Arthuys,  de  Villesaison,  du  Sigué,  conseiller  pro- 
cureur du  Roi  et  de  madame  la  duchesse  de  Berri,  garde 
du  scel  d'Issoudun,  épousa,  le  2  février  i523,  demoiselle 
Catherine  Bigot,  fille  de  Nicolas,  éeuyer,  seigneur  des 
Fontaines,  lieutenant-général  à  Bourges,  et  sœur  de 
Nicolas  Bigot,  procureur-général  au  grand  conseil.  Il 
rendit,  le  6  septembre  1541,  foi  et  hommage  des  biens 
à  lui  échus  par  le  décès  de  son  père.  Il  fut  un  des  plus 
zélés  fauteurs  du  calvinisme,  en  i536.  Il  assista  à  la  ré- 
daction et  reformation  de  la  coutume  de  Berri.  Théodose 
de  Bèze  en  fait  une  mention  honorable,  ainsi  que  le  Père 
Berthier,  jésuite,  dans  son  Histoire  gallicane.  Il  rentra  dans 
le  sein  de  Téglise  romaine.  Il  testa  en  i56i  et  mourut  le 
8  mars  i563.  Ses  enfants  furent  : 

I.*  François,  qui  suit; 

2.*>  Nicolas,  marié  à  demoiselle  Catherine  Jouslin, 
et  en  eut  deux  filles  :  Marie,  qui  était  veuve,  en 
1 582,  de  noble  Antoine  de  la  Châtre,  seigneur  de 
l'Auray,  et  Françoise,  dame  d'Armise,  épouse  en 
premières  noces  de  Jean  Chappus,  receveur  des 
deniers  communs  de  la  ville  d'Issoudun,  et  en  se- 
condes noces  de  Jacques  Bernard,  seigneur  de  Ma- 
rande,  échevin  d'Issoudun,  très-zélé  royaliste,  qui 
contribua  beaucoup  à  faire  rentrer  cette  ville  sous 
l'obéisssance  du  Roi,  en  iSSg.  Catherine  Jouslin, 
devenue  veuve  de  Nicolas  Arthuys,  se  maria  en 
secondes  noces  avec  Nicolas  Pain,  éeuyer,  rece- 
veur et  trésorier  de  la  ville  de  Bourges,  en  1564, 
et  en  troisièmes,  avec  Mathurin  Chappus,  licencié 
ès-lois,  vivant  en  1 587  ; 

3."  Claude  Anhuys,  seigneur  de  TArthuys,  et  déci- 
mateur  de  Sainte-Lisaigue  et  Châiel-Chardon, 
épousa  en  iSSg,  Jeanne  de  Brugerat,  morte  en 
1600.  II  eut  part  à  l'action  du  14  juillet  1589,  dont 
parle  la  Thaumassière  dans  son  Histoire  du  Berri, 
page  363.    On  ne  lui  connaît  d'enfant  que  Jean 


114  ARTHUYS. 

Arthuys,  sieur  de  Lienay^  conseiller  du  Roi  au 
bailliage  d'Issoudun,  qui  transigea,  le  21  mars 
i63o,  avecS.  A.  S.  le  prince  de  Condé,  pour  le 
de'dommagement  qui  lui  revenait  de  la  distraction 
de  Châteauroux,  du  bailliage  d'Issoudun.  Il  mou- 
rut sans  postérité  ; 

4.°  Guillaume,  auteur  de  la  branche  d' Arthuys  et 
Villesaison  ; 

5."  Catherine,  mariée  à  Claude  Robert,  conseiller, 
avocat  du  Roi  au  bailliage  d'Issoudun  ; 

6^  Marie,  femme  de  Jacques  Lenier,  conseiller 
procureur  du  Roi  en  l'élection  d'Issoudun  ; 

7.°  Françoise,  mariée  à  Claude  Pignot,  et  en  se- 
condes noces,  à  François  Guiilot,  avocat  au  siège 
royal  d'Issoudun,  le  23  juillet  i586.  Il  disposa  de 
ses  biens  par  acte  de  Barré,  notaire. 

IX.  François  Arthuys,  IP  du  nom,  seigneur  du  Figuier, 
conseiller    procureur  du  Roi  et  de    monseigneur   le  duc  de 
Berri,  pensionnaire  et  maître  des  requêtes  dudit  seigneur, 
frère  du   Roi,  favorisa,  ainsi  que    son  père   et   son   oncle, 
les  nouvelles  opinions.    Le  duc  de  Berri   l'honora    de  ses 
bienfaits,   et  par  lettre  du  18  mai   i58o,   d'un  droit  d'au- 
baine.   Il  contribua,  avec  Claude,  un  de  ses  frères  à  déli- 
vrer Issoudun,    qui   était  sous    la  puissance  des  Ligueurs. 
Les  chefs,  de  leur  propre  autorité,  l'exilèrent  à  la  Châtre, 
d'où  il  revint  la  nuit    du  14  juillet  1589,    pour  assurer  la 
réduction  d'Issoudun,  qu'il  lit   rentrer  sous  Tobéissance  du 
Roi .  La  Thaumassière,  dans  son  Hist.  du  Berri,  Théodose  de 
Bèze,  l'abbé d'Expilly,  Hist. des  Gaw/ei,laMartinière,  Bonin, 
Bailli  de  Châteauroux,  etc.  ,  parlent  de  François    Arthuys 
avec  éloge.    Il     épousa,   par  contrat   de  l'an   i558,    où  il 
est  qualifié    d'écuyer,  demoiselle    Claude  Desmarils.   Il  fut 
assassiné  par  un  parti  de  la  Ligue,  dans  le  tems  qu'il  était 
à  donner  des  ordres  dans  un  faubourg  d'Issoudun,  pour   le 
service  du  Roi  et   la  conservation   de  cette  ville.   Il  fut  in- 
humé,  le  4    juin     iSgS,    dans   Tabbaye  de    Notre-Dame 
d'Issoudun,    sépulture  de  ses  ancêtres  ;  il  avait  pris    pour 
devise  :  Franc  au  Roi  suis.  Il  eut  de  son  mariage  : 

i."  Simon,  qui  suit; 

2.'  Catherine,   dame  de  la   Millanderie,    épouse  de 
François    Carcal  ,    licencié  ès-lois,    conseiller  pro- 


ARTHUYS.  1,5 

cureur  du  Roi  au  bailliage  d'Issoudun,  dont  elle 
eut  des  enfants  ; 

3.»  Anne,  mariée  à  Pierre  Je  Valenciennes,  ecuyer, 
seigneur  des  Princes  et  Bournoiseau  ; 

4.*  Marie,  femme  de  Jacques  Baraton  ,  sieur  de 
Porcherette  ; 

5.' Marthe,  mariée,  le  9  février  iSSy,  à  Jean  Fi- 
neau,  seigneur  haut-justicier  de  Neuvy-Pailloux, 
conseiller  du  Roi,  receveur  général  de  la  généra- 
lité de  Languedoc,  établie  à  Bourges  ; 

6."  N éfxjusc  de  Noble  Etienne  Sourdault. 

X.  Simon  Arthuvs,  écuyer,  seigneur  de  la  Planchon- 
nerie,  conseiller  au  bailliage  d'Issoudun,  épousa,  par 
contrat  du  8  mai  1607,  Claude  le  Large.  Il  est  qualifie'  fils 
de  François  Arthuys,  écuyer,  procureur  du  Roi  à  Issou- 
dun.  Il  mourut  et  fut  enterré,  en  1634,  dans  la  sépulture 
de  ses  pères,  laissant  : 

i."  François,  qui  suit  ; 

2."  Pierre  ,    auteur  des  seigneurs  de  la   Planchon- 

nerie  ; 
3."  Claude,  mariée    à   Pierre    Heurtant ,    sieur  des 
Petites-Granges  ; 

4.°  Anne ,  morte  sans  alliance,  après  avoir  fondé 
des  messes  et  services  au  couvent  des  religieuses 
minimes  d'Issoudun. 

XL  François  Arthuvs,  III*  du  nom,  écuyer,  sieur  de 
Veaux,  conseiller  au  bailliage  d'Issoudun  à  l'âge  de  21  ans, 
après  avoir  été  subdélégué  et  chargé  de  missions  impor- 
tantes par  les  intendants  de  Bourges  et  de  Moulins,  fut 
le  premier  oflicier  au  bailliage  d'Issoudun  auquel  on  ac- 
corda des  lettres  de  conseiller  honoraire,  dans  lesquelles 
il  est  fait  mention  honorable  de  ses  services  et  de  ceux  de 
ses  aïeuls  et  bisaïeuls.  Il  s'est  marié,  en  1 648,  avec  de- 
moiselle Marie  de  la  Châtre.  Il  mourut  le  3  juin  1684,  et 
fut  enterré  en  l'église  de  Notre-Dame  d'Issoudun,  où  il 
avait  fonde  des  messes  et  services  pour  le  repos  de  son 
âme  et  de  celle  de  sa  femme.  Il  laissa  de  son  mariage  : 

i."  Jacques,  qui  suit  ; 

2."  Germain,  mort  sans  postérité  ; 


Il6  ARTHUYS. 

3."  Pierre,  né  le  lo  mai  i65i, 

4.°  François,  né  le  3o  janvier  1654,  /  tous  morts 

5.°  Philippe,  né  le  3  juin  i656,  i     jeunes. 

6.°  Catherine,  née  le  16  janvier  i653,  ) 

XII.  Jacques  Arthuys,  né  le  9  juillet  1649,  écuyer, 
seigneur  de  Veaux,  de  la  Genevraie,  conseiller  au  bail- 
liage d'Issoudun,  se  démit,  en  1689,  de  son  office;  la 
qualité  d'écuyer  lui  ayant  été  contestée,  il  se  pourvut,  la 
même  année,  en  lettres  du  grand  sceau,  pour  être  main- 
tenu et  jouir,  lui  et  sa  postérité,  des  privilèges  de  no- 
blesse dans  laquelle  ses  pères,  depuis  plusieurs  siècles, 
avaient  vécu.  Il  fit  vérifier  lesdites  lettres  contradictoire- 
ment  avec  M.  le  procureur  général  de  la  cour  des  aides, 
et  le  corps  des  habitants  d'Issoudun;  l'arrêt  de  ladite 
cour,  qui  en  prononça  l'entérinement,  le  déclara  noble 
et  issu  d'ancienne  race,  et  il  fut  enregistré  en  l'élection 
générale  d'Issoudun.  Deux  ou  trois  ans  après,  ayant  été 
taxé,  comme  réhabilité,  à  une  somme  de  six  mille  livres, 
il  en  fut  déchargé  par  arrêt  du  conseil  d'état,  et  compris, 
lors  de  Parrière-ban,  dans  le  rôle  des  gentilshommes  qui 
devaient  servir,  ainsi  qu'il  résulte  du  certificat  de  M.  de 
Gaucourt,  pour  lors  lieutenant-général  et  commandant 
de  la  province  de  Berri  ;  taxé  à  la  taille  par  les  habitants 
de  la  paroisse  de  Condé  en  Bommiers,  à  cause  de  Texploi- 
tation  du  domaine  de  Veaux,  il  en  fut  déchargé  par  sen- 
tence de  l'élection  d'Issoudun,  et  le  taux  auquel  il  avait 
été  imposé  fut  réimposé  sur  ladite  paroisse,  par  ordon- 
nance de  l'intendant  pour  lors  en  place  ;  en  171 5,  les 
traitants  pour  la  recherche  des  usurpateurs  de  la  noblesse 
rayant  aussi  attaqué,  il  fut,  contradictoirement  avec  eux, 
maintenu  par  l'ordonnance  de  l'intendant  du  Berri,  com- 
missaire en  cette  partie,  qui  ordonna  qu'il  serait  inscrit 
dans  le  rôle  des  gentilshommes  de  la  province,  dressé  par.  M 
arrêt  du  conseil  en  1697.  Il  fut  choisi  par  la  noblesse  ré-* 
sidente  à  Issoudun,  pour  leur  syndic,  au  sujet  de  diffé- 
rentes sommes  auxquelles  leur  corps  avait  été  cotisé.  Il 
épousa,  en  1673,  demoiselle  Madelaine  Peinier  de  l'Orme. 
Il  renouvela  les  fondations  faites  par  ses  ancêtres  à  l'abbaye 
de  Notre-Dame  d'Issoudun,  et  en  fit  de  nouvelles  pour 
le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  sa  femme.  Il  mourut 
en  1720,  et  fut  enterré  dans  le  sépulcre  de  ses  ancêtres, 
laissant  : 


ARTHUYS.  117 

i.'Jacquw,  né  le  20  novemb.  1674,  Uorts jeunes; 

2."  Jean-Baptiste,  ne  le  9  août  1075,     ) 

3.°  Pi  erre- Joseph,  né  le  18  décembre  1682,  profès 
chez  les  pères  jésuites,  célèbre  dans  son  tems,  et 
mort  à  l'âge  de  39  ans,  après  avoir  composé  plu-- 
sieurs  ouvrages  fort  estimés  ;  entr'autres,  la  Con- 
tinuation des  Révolutions  d'Espagne,  par  le  père 
d'Orléms  ; 

4.»  François ,    né    le    23     août    1687,  \ 

S."  Jacques,    né   le    i5    mars    1689,      (  morts  sans 

6.' Jean  ,   né  le   18  mars    1690,  (   alliance. 

7.»  Jacques,   né  le  29   mars  1691,  ' 

8."  Jacques- François -Xavier  ,  né  le  27  novembre 
1692,  mort  à  Orléans  le  20  avril  171 1,  et  inhumé 
dans   l'église  de  Sainte-Catherine    de  cette  ville  : 

9.»  Louis,  qui  suif, 

10."  Gilbert-François,  né  le  7  février  1700,  entré 
au  noviciat  des  jésuites  le  2  octobre  17 16,  d'où  il 
sortit  pour  maladie  le  i5  novembre  1717,  décédé 
le  22  février  1718,  inhumé  en  l'abbaye  de  Notre- 
Dame  d'Issoudun; 

1 1.»  Jeanne- Ursule,  née  le  27  mai  1677,  morte  le 
3  avril  1752,  sans  enfants  de  son  mariage,  célébré 
le  1 1  avril  1717,  avecmessire  Pierre  des  Gentils, 
chevalier,  seigneur  des  Rosières  et  de  l'Arans,  en 
Limosin; 

12.»  Catherine  ,  née  le  2^  juin  1678,  morte  jeune; 

li."  Autre  Catherine,  née  le  (  toutes  les  deux  mortes 
24  décembre  1680;  |      religieuses  professes 

14.'  Marie-Thérèse,    née  le  )      aux    Ursulines    de 

26  novembre  1681  ,  '      Bourges; 

i5.'  Marie,  née  le  14  novembre  r685  ,  morte   sans 

alliance; 
i6.°  Madelaine  ,  née  le   i3  décembre   1698,  morte 
religieuse  aux  Ursulines  de  Bourges. 

XIII.  Louis  Arthuys,  né  le  4  mai  1697  ,  écuyer,  sei- 
gneur de  Maraudé,  Veaux,  la  Genevraie,  Qoix  et  autres 
lieux,  fit  foi  et  hommage,  le  28  mai  1734,  au  bureau 
des  finances  de  Bourges,  du  fief  et  seigneurie  de  Maraudé, 
dont  il  donna  aveu  et  dénombrement  le  23  août  1738.  Il 
avait  épousé,  par  contrat  du  premier  juillet  1726,  de- 
moiselle Madelaine  Baraton  de  Chauday.   dont  il  eut  : 


Il8  ARTHUYS. 

I ."  Philippe-Amable,  qui  suit  ; 

2."  Mathieu  ,    chanoine  re'gulier    Mathuriri,  ancien 

prieur  et  seigneur  de  Saint-James,  en  Saintonge^ 

ministre  prieur  delà  Maison-Dieu,  à  Bar-sur-Seine; 
3."  Philippe-Claude,     né    le   2    juillet   1729  ,  mort 

jeune  ; 
4."  Philippe-Cyr,  écuyer  ,   seigneur  de  la  Genevraie 

et  du  Lot,  né  le  3o  mars  1732,  mort  sans  alliance  ; 
5."  Marie-Anne,  ne'e  le  28  janvier   1731,  religieuse 

aux  Ursulines  d'Issoudun. 

XIV.  Philippe-Amable  Arthuvs  ,  chevalier,  seigneur 
de  Villement ,  président,  lieutenant-général  civil  ,  cri- 
minel et  de  police,  au  bailliage'  de  Berri  ,  siège  royal 
d'Issoudun,  a  épousé,  par  contrat  du  26  mai  1754,  de- 
moiselle Anne  de  l'Etang,  fille  de  Pierre-Joseph  de 
l'Etang,  écuyer,  seigneur  de  Saint- Florent,  Saint  -  Ca- 
praie,  les  Turtivins,  Saint-Soin  et  autres  lieux,  lieutenant 
général  au  bailliage  et  siège  présidial  de  Bourges,  morte 
en  1770.  Il  mourut  en  1778  et  a  laissé  : 

I."  Louis -François-Barthélémy,  né  le  24  août  1755, 
mort  le  5  août  1761  : 

2.°  Philippe-Amable  ,  né  le  12  juin  1762,  chevau- 
léger  de  la  garde  du  Roi,  chef  de  division  archi- 
viste de  la  loterie  royale  de  France  ; 

3."  Philippe-Cyr,  né  le  20  septembre  1763,  décédé 
le  5  février  1765  ; 

4.°  Philippe-Claude,  qui  suit; 

5.°  Clément-Médard,  né  le  1 5  avril  1767,  chevau- 
léger  de  la  garde  du  Roi  ; 

6.°  Louise-Claude-Elisabeth-Eugénie  ,  née  le  28  dé- 
cembre 1758,  religieuse  à  la  Visitation  d'Is- 
soudun ; 

7.°  Elisabeth  -  Euphrasie -Catherine- Olive,  née  le 
24  novembre  1759,  mariée  en  1782,  à  messire 
Philippe  Robin  de  la  Coterdidière,  écuyer,  , sei- 
gneur de  Noiret-Bouilaise  . 

XV  Philippe- Claude  Arthuvs,  né  le  26  juin  1763, 
chevalier,  baron  de  Charnisay,  premier  président  de  la 
cour  royale  d'Orléans,  a  épousé,  par  contrat  du  14  mars 
1795  ,  demoiselle  Marie  -  Louise  -  Delphine  -  Henriette 
Fleuryde  la  Bruère,  fille  de  Charles- Louis-Etienne   Fleury 


PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE.  ft^ 

de  la  Bruère,   êcuyer,  ancien   receveur  général  des  tabacs, 
dont  sont  issus  : 

i."  Philippe-Amable  Arthuys,  né  le  21  juillet  1798; 

2."  Philippe-Adolphe  Arthuys,  ne  le  8  juillet  1801  j 

3."  Catherine- Louise-Delphine  Arthuys,    née   le  24 

janvier,  1796,  mariée  à   messire  François,  marquis 

de  Fricon. 

Armes  :  d'argent,  au  chevron  brisé  de  sinople,  accom- 
pagné de  trois  feuilles  de  chêne,  deux  en  chef  et  une  en 
pointe.  Supports  :  deux  ;  couronne  de 

Devise  :  Franc  au  Roi  suis. 


PANTIN,  maison  des  plus  anciennes  de  TÀnjou,  limi- 
trophe de  la  Bretagne.  Si  on  en  croit  la  tradition,  elle  tire 
son  origine  des  anciens  seigneurs  de  Pantin,  paroisse  et 
châtellenie  de  la  banlieue  de  Paris  ;  mais  comme  on  ne 
peut  parler  avec  certitude  d'une  transmigration  faite  en 
des  tems  si  reculés,  n'ayant  d'ailleurs  d'autres  titres  que 
les  apparences,  il  faut  se  contenter  de  la  vérité  connue. 
Le  premier  du  nom  qu'on  trouve  établi  en  Anjou,  et 
dont  la  suite  soit  prouvée  sans  interruption  jusqu'à  pré- 
sent, est  : 

\.  Raymond  Pantix,  chevaher,  lequel  vivait  l'an  1200, 
et  qui  se  croisa  pour  aller  à  la  Terre-Sainte,  au  premier 
voyage  du  roi  saint  Louis  :  il  fit,  avant  de  partir,  une 
tondation  à  l'abbaye  de  Saint-Nicolas  d'Angers  ,  pour  la 
nourriture  de  deux  religieux,  ainsi  qu'il  se  justifie  par  un 
titre  en  latin,  passé  la  veille  delà  Saint-Michel  1247,  P^^ 
lequel  les  religieux  se  chargent  de  prier  Dieu  pour  lui  et 
pour  l'âme  d'Adèle  de  Bressuire  sa  femme  ,  déjà  morte, 
et  pour  Philippe,  Gillot  et  Luce,  ses  enfants;  dans  l'acte 
scellé  de  ses  armes,  il  est  qualifié  chevalier.  Il  laissa  : 

i."  Philippe  Pantin,  dont  l'article  suit  ; 

2.»  Gillot  Pantin,  qui  épousa  l'héritière  de  Bour- 
nan,  dont  la  postérité  prit  ce  nom,  et  dont  était 
descendu  Chebaud  de  Pantin  ,  dit  de  Bournan, 
seigneur  de  Champ  -  d'Oiseau,  fait  chevalier  de 
l'ordre  du  Croissant  en  1448,  par  René,  roi  de 
Sicile,  duc  d'Anjou;  lequel  bâtit  et  fonda  la  cha- 


120  PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE. 

pelle  de  Saint  -  Thebaud,  à  Angers,  où  l'on  voit 
encore  plusieurs  écussons  de  ses  armes; 
3."  Luce  Pantin,  qui   épousa  Aimery    Chamaillard, 
chevalier. 

II.  Philippe  Pantin,  seigneur  de  la  Hamelinière,  ren- 
dit l'aveu  de  cette  terre  en  1289,  qui  fait  mention  que  ses 
prédécesseurs,  de  même  nom  que  lui,  l'avaient  possédée 
de  tout  tems  devant  lui  ;  ce  qui  prouve  que  non-seulement 
Raymond  Pantin,  son  père,  en  était  aussi  seigneur,  bien 
qu'il  n'en  prît  pas  la  qualité  dans  le  titre  ci-dessus  référé, 
mais  même  qu'il  y  en  avait  encore  eu  d'autres  du  nom  de 
Pantin  ,  avant  ledit  Raymond  ,  seigneur  de  ladite  terre, 
déjà  décorée  de  fiefs  et  Juridictions  avec  hommages  nobles, 
comme  il  se  voit  par  un  aveu  en  extrait  de  la  terre  de  la 
Gallouère,  rendu  en  la  même  année  1289,  au  seigneur 
de  Clisson,  comme  seigneur  de  Chanteauceaux;  item, 
ce  que  tenait  le  sieur  de  la  Comptière  dudit  Philippe 
Pantin,  lequel,  suivant  d'anciens  mémoires,  eut  pour 
femme  Nicole  de  Machecou,  dame  de  Boisrouault,  fille 
de  M.  Olivier,  de  laquelle  il  eut  pour  enfants  : 

i.°  Raymond  Pantin,  II*  du  nom,  tué  aux  guerres 
de  Sicile  ; 

2."  Guillaume  Pantin,  qui  suit  : 

3.°  Exulate  Pantin,  mariée  à  Guillaume,  seigneur 
de  Goulaine,  varlet,  qui  vivait  en  i3i5  ; 

4."  Jeanne  Pantin,  femme  d'Aimery  Davoir,  che- 
valier. 

5."  Aliette  Pantin,  fille  d'honneur  de  madame  Marie, 
vicomtesse  de  Limoges,  duchesse  de  Bretagne, 
laquelle  épousa  dans  la  suite  Robin,  seigneur  de 
Coesme. 

ni.  Guillaume  Pantin  ,  seigneur  de  la  Hamelinière, 
de  Landemont,  de  Boisrouault ,  de  Boisdessando ,  de 
Gourville  et  autres  lieux,  ne  portant  encore  que  la 
qualité  d'écuyer,  épousa  en  premières  noces,  vers  l'an 
i3oo,  Marie  d'Aubigné,  fille  de  Guillaume,  seigneur 
d'Aubigné  ,  et  d'Alienor  de  Coesme -Lucé,  laquelle 
eut  en  mariage  la  terre  et  fief  du  Breuil,  en  Saint- 
Florant,  et  vingt  livres  de  rente  sur  le  péage  de 
Rochefort;  il  parvint  ensuite  à  la  qualité  de  chevalier, 
ainsi  qu'il  se  voit  par  une  transaction  entre  M.  Geoffroy 
Ourceau,  chevalier,  demandeur,    et  M.  Jean   de  Gomor, 


PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE.  I  3  I 

pour  la  succession  du  feu  vicomte  de  Gomor,  leur  cousin- 
germain  ;  ledit  Ourceau  demandait  la  tierce  partie  de 
toutes  les  terres  de  Gomor,  de  Montrevau  et  de  Maschelle, 
par  lavis  de  M.  Briand  de  Montejan  ,  chevalier  arbitre, 
et  M.  Guillaume  Pantin,  chevalier  aidant,  faisant  afin 
de  querelle  sans  pigne  et  sans  hoquet;  de  plaid,  faite  le 
mardi  après  judica  me,  l'an  1 304.  Il  prit  une  seconde 
alliance  avec  Baudouine  Qerembauh,  fille  de  Guillaume, 
seigneur  du  Plessis-Clerembault,  et  de  Macée  de  la  Plesse. 
Ses  enfants  furent  ; 

Du  premier  lit  : 

I."  Raymond  Pantin, qui  suit  ; 
2."  Aliette  Pantin,  femme  de  Jean  de  Bouille,   sei- 
gneur de  la  Mortière  ; 

Du  second  lit  : 

3."  Olivier  Pantin,  qui  fut  partagé  à  viagede  la  terre 
de  Boisrouault,  suivant  l'assise  du  comte  Geoffroy. 
Il  embrassa  le  parti  de  Jean  de  Monfort,  contre 
Charles  de  Blois,  et  mourut  sans  postérité  ; 

4."»  Arnaud    Pantin,   seigneur  du  Boisdessando ,  en 

Poitou,  qualifié  de  damoiseau,  qui  s'allia  avec  N 

comtesse  de  Pompadour,  fille  du  vicomte  de  Pom- 
padour,  en  Limosin,  dont  on  ne  connaît  point 
la  lignée  ; 

5."  Perronelle  Pantin,  épouse  de  Geoffroy  de  Mathe- 
felon,  seigneur  de  Lanchenai,  veuf  de  Gillette 
de  Parenne. 

IV.  Raymond  Pantin  ,  IP  du  nom,  seigneur  de  la 
Hamelinière,  de  Landemont,  du  Boisrouault,  de  Gour- 
ville,  du  Breuil  et  autres  lieux,  rendit  de  bons  services 
au  roi  Jean,  pour  lequel  il  périt  à  la  bataille  de  Poitiers, 
l'an  1 356,  laissant  veuve  Gilette  de  Montrelaix,  sa  femme, 
fille  de  Renaud,  seigneur  de  Montrelaix,  et  tante  de 
Hugues,  cardinal  de  Montrelaix,  chancelier  de  Bretagne, 
dit  le  cardinal  de  Bretagne  ;  après  la  mort  de  son  mari, 
elle  se  retira  au  prieuré  du  Val-de-Morière,  où  elle  mou- 
rut l'an  1375,  laissant  pour  enfants  : 
I .'  Jean  Pantin,  qui  suit  ; 

2."  N....  Pantin,  abbé  de  Blanche-G)uronne ,  que 
Gilette  de  Montrelaix,  sa  mère,  nomma  son  exé- 
cuteur testamentaire,  l'an  i3-j5  ; 


122  PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE. 

3."  Auftroy  Pantin,  seigneur  de  Gourville,  écuyer 
d'écurie  du  roi  de  Sicile,  mari  de  Jacquette  de 
Maillé,  dame  en  partie  de  Saint-Georges  aux-Bois, 
et  père  de  Jeanne  Pantin^  dame  de  Gourville, 
fille  d'honneur  de  la  reine  de  Sicile,  et  femme 
ensuite  de  Philippe  Taveau,  baron  de  Mortemer  ; 

4.°  Hermine  Pantin  ,  qui  fut  la  première  ou  la  se- 
conde femme  de  Geffroy  de  Vendôme,  seigneur 
de  Segré,  en  Anjou,  vers  l'an  i36o; 

5."  Jeanne  Pantin,  dame  de  Landemont,  qui  épousa 
Guillaume  de  Beaumanoir,  seigneur  de  Boisbily, 
puîné  de  la  branche  des  seigneurs  de  Langevinaye, 
de  la  maison  de  Beaumanoir^  tige  des  marquis  de 
Lavardin. 

V.  Jean  Pantin,  P""  du  nom,  seigneur  de  la  Hameli- 
nière,  de  Boisrouault,  de  Boischaudeau,  du  Breuil,  etc., 
donna  de  son  domaine  à  relever  de  lui,  à  devoir  d'obéis- 
saace,  comme  homme  pour  son  seigneur  ,  qui  était  en 
fief  et  juridiction,  par  acte  passé  après  la  Saint- Vincent 
de  i''an  iSyS.  Il  eut  pour  femme  dame  Jeanne  Barbotin, 
fille  de  Pierre  Barbotin  et  de  dame  de  la  Tour  Barbotin 
et, de  la  Forêt  du  Parc,  héritière  d'une  branche  de  la 
maison  d'Ancenis,  descendue  de  Hoderic  J'Ancenis,  sur- 
nommé Barbotin,  peut-être  pour  en  avoir  épousé  l'héri- 
tière, frère  puîné  de  Guethenoc,  I"'  du  nom,  sire  d'An- 
cenis, lequel  étant  vieux  se  fit  moine  à  Marmoutiers, 
ayant  pour  fils  Mathieu  Barbotin,  père  d'autre  Mathieu 
Barbotin,  entre  les  chevaliers  témoins  des  donations  que 
Guethçnoc,  II"  du  nom,  sire  d'Ancenis,  fit  à  l'abbaye' 
de  Redon  Tan  11 32,  duquel  était  issu,  par  divers  degrés 
de  générations,  ledit  Pierre  Barbotin,  chevalier,  seigneur 
des  susdits  lieux  mentionnés,  mari  de  Jeanne  de  la  Muce, 
et  père  de  la  susdite  Jeanne  Barbotin,  laquelle  étant 
veuve  du  seigneur  de  la  Hamelinière,  mort  vers  Tan  1400, 
et  mère  de  plusieurs  enfants  que  nous  verrons  ci-après, 
se  remaria  avec  Jean,  seigneur  de  Charnacé,  chevalier, 
chambellan  du  roi  Charles  VII,  et  gouverneur  de  Mar- 
seille, aussi  veuf  de  Roulette  de  Montalais,  et  oncle  de 
Pierre,  seigneur  de  Charnacé,' dont  il  •sera  i parlé  dans  la; 
suite.  .1 

I ."  Pierre  Firttîn,  qui  sûW  ; 

2."  Claudine  Pantin,  que  dame  Jeanne  Barbotin,  sa 
mère,  maria   Pierre,  seigneur  de    Charnacé  et  de 


PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE.  ■  ,23 

Gastines ,  chevalier  ,  fils  d'autre  Pierre  ,  frère  puîné 
du  susdit  Jean  de  Charnacé  et  son  héritier.  De  cette 
alliance  sortit  autre  Pierre  ,  seigneur  de  Charnacé  , 
chevalier ,  mari  de  Catherine  de  Tessé ,  lequel 
vendit  et  transporta  à  noble  écuyer  Pierre  Pantin, 
seigneur  de  Boisrouault ,  tout  ce  qui  pouvait  com- 
pèter  et  lui  appartenir  en  Bretagne,  à  cause  de  la 
succession  de  dame  Jeanne  Barbotin,  leur  aïeule 
commune,  pour  la'somme  de  douze  cents  e'cus  d'or^ 
par  transaction  en  date  du  5  octobre  1446  ; 
3."  Gilette  Pantin  ,  qui  épousa  i.»  Yvon  de  la  Porte  , 
seigneur  de  Sermont  ;  et  2.°  Jean  de  Guarque- 
zalles,  seigneur  de  CoulainesJ,  écuyer  d'écurie  du 
roi  Charles  VII  . 

VI.  Pierre  Pantin,  I"  du  nom.  seigneur  delà  Hame- 
linière  ,  de  Landemont  ,  de  Boisrouault  ,  de  Boischau- 
deau  ,  du  Breuil  ,  de  la  Chaussaire ,  etc. ,  fut  quelque 
temps  sous  la  tutelle  de  Geîfrov  de  Vendôme,  son  oncle; 
il  unit  la  seigneurie  de  Barbotin  à  celle  de  la  Hameli- 
niére  ;  il  se  trouve  entre  les  chevaliers  bacheliers  qui  ren- 
dirent de  bons  services  au  roi  Charles  VII  ;  il  est  aussi 
mentionné,  dans  la  réformation  de  1427,  parmi  la  no- 
blesse de  la  paroisse  de  Mouzillon  ,  dans  l'évêché  de  Nantes. 
Il  épousa,  i."  Marguerite  Garnier,  d'une  maison  d'an- 
cienne chevalerie  ,  tille  de  Maurice  Garnier ,  seigneur  de 
Barillére,  et  de  Catherine  de  Rochereul  la  Frudière  ; 
2."  Guillemette  de  Viesque,  fille  de  Thebaud ,  seigneur 
de  Viesque  et  de  la  Chasseloire,  et  de  Jeanne  de  Saint- 
Aignan.  Le  roi  Charles  VII  lui  accorda  le  droit  de  forti- 
fication en  1433,  ce  qui  fut  ratifié  par  Yolande,  duchesse 
d'.\njou  en  1434.  Il  mourut  vers  l'an  1440,  laissant  pour 
"ifants  ; 

Du  premier  lit  : 

I ,"  Pierre  Pantin,  qui  suit; 

2." Jean  Pantin,  seigneur  de  Grasmouton,  lequel 
fut  partagé  à  viage  de  la  terre  de  Boischaudeau, 
en  1456.  Il  fut  un  des  cinquante  hommes  d^armes 
à  la  double  paye  de  la  garde  du  corps  de  Fran- 
çois II,  duc  de  Bretagne,  dès  1460,  et  il  l'était 
encore  en  1480  ,  entre  lesquels  étaient  les  plus 
brillants  noms  et  qualifiés  seigneurs  de  la  pro- 
vince, la  plus  grande  partie  étant  ou  chevaliers  de 


I  24  PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE. 

l'ordre  de  l'Hermine,  ou  chambellans,  ou  grands 
fauconnniers,  ou  grands  veneurs,  ou  grands  maîtres 
de  l'artillerie,  ou  capitaines  de  toutes  les  villes  et 
châteaux  de  la  province.  Jean  Pantin  fut  fait  aussi 
capitaine  du  château  de  Clisson,  en  novembre 
1477,  en  la  place  de  Raymond  de  Boissy,  fait  ca- 
pitaine et  gouverneur  de  la  comté  de  Monfort.  Il 
mourut  sans  laisser  de  postérité  de  Guillemette 
Préséaux,  sa  femme,  fille  du  seigneur  de  l'Oiseli- 
nièrCj  près  Clisson  ; 

3."  Jeanne  Pantin  l'aînée  ,  fut  successivement  fille 
d'honneur  de  madame  Marguerite  d'Orléans , 
comtesse  d'Etampes  et  de  Vertus,  mère  du  duc 
François  II,  qui  lui  donna  sa  maison  en  la  ville  de 
Nantes,  à  tout  jamais  pour  en  jouir,  par  acte  du 
20  novembre  1465.  Cette  princesse  étant  morte 
le  24  avril  1466  ,  elle  passa  en  la  même  qualité  de 
fille  d'honneur  au  service  de  Marguerite  ,  duchesse 
de  Bretagne  ,  première  femme  du  duc  François  II, 
qui  lui  fit  aussi  don,  durant  sa  vie,  de  quatre- 
vingts  livres  de  rente,  monnaie  de  Bretagne,  par 
ses  lettres  du  5  mai  1467.  Elle  épousa  Alain  de 
Lescaroux ,  seigneur  dudit  lieu,  écuyer  d'écurie 
du  duc,  comme  il  appert  par  actes  du  20  sep- 
tembre 1474  et  du  8  février  148 1.  Elle  mourut 
sans  enfants  ; 

4.°  Beatrix  Pantin  ,  femme  de  Guillaume  de  la  Motte, 
seigneur  de  Bourgirard  et  de  Longlée  ; 

Du  second  lit  : 

5."  Jeanne  Pantin  la  jeune,  qui  fut  aussi  successivement 
fille  d'honneur  de  Marguerite,  duchesse  de  Bre- 
tagne, qui  lui  donna,  par  son  testament  du  22 
septembre  1469,  deux  cents  écus  neufs,  aussi  bien 
qu'à  Jeanne  de  Coetlogon ,  sa  compagne  ;  cette 
princesse  étant  morte  peu  de  jours  après,  le  duc 
François  II  ,  son  mari,  reprit  une  seconde  alliance 
en  147 1  ,  avec  Marguerite  de  Foix,  auprès  de  qui 
il  plaça  encore  ladite  Jeanne  Pantin  en  la  même 
qualité  de  fille  d'honneur.  Elle  épousa,  par  con- 
trat du  14  mai  1438  ,  signé  Dupas  et  Pichon  , 
Edouard  de  Coulai  ne  ,  seigneur  de  la  Berricre  , 
frère  de  Jean  ,  IV*  du  nom  ,  seigneur  de  Goulaine  , 


PANTIN  DE  LA  HAMELINIKRE.  125 

et  père  de  Marguerite  de  Goulaine,  dame  de  la 
Derrière,  femme  de  Guillaume  de  Sesmaisons, 
seigneur  de  la  Sausinière. 

VII.  Pierre  Pantin,  II*  du  nom,  seigneur  de  la  Ha- 
melinière,  de  la  Chaussaire,  de  Boisrouault,  de  Bois- 
chaudeau,  de  Grasmouton,  de  la  Verrie,  etc. ,  était  ca- 
pitaine et  gouverneur,  pour  le  roi  Louis  XI,  du  château 
de  Saint- Florent-le-Vieil,  sur  Loire,  en  1465.  Il  avait 
épousé,  vers  l'an  1460,  Catherine  de  Savonnières,  fille  de 
Jean  IV,  seigneur  de  la  Bretesche,  chevalier,  et  de  Jeanne  de 
Sacro,  dame  de  l'Espinay,  laquelle  eut  40  liv.  de  rente  en  par- 
tage, et  la  tierce  partie  de  lagrandedîmede  Châteauceaux.  Sa 
tante,  Marie  de  Savonnières,  femme  de  Jean  Buor,  che- 
valier, lui  ayant  fait  un  don,  elle  en  composa  avec  Jean, 
son  frère  aîné,  pour  la  somme  Je  deux  cents  écus  d'or 
neufs,  et  lui  en  donna  quittance  le  7  juillet  1458.  Pierre 
Pantin  fit  son  testament  le  premier  mars  14....  ,  par  lequel 
il  donne,  entr'autres  choses,  à  Jean  de  Cheverue,  son 
page,  deux  de  ses  palefrois.  Il  mourut  étant  père  de  neuf 
enfants  qui  furent  : 

I."  Pierre  Pantin, seigneur  de  Boisrouault,  qui  vivait 
Tan  1484,  suivant  l'extrait  du  registre  de  la  chan- 
cellerie de  Bretagne,  commençant  le  premier 
d'octobre  de  l'an  susdit,  dans  lequel  on  voit  un 
mandement  du  duc  François  II,  adressé  à  plusieurs 
hommes  d'armes,  entre  lesquels  était  Pierre  Pantin, 
seigneur  de  Boisrouault,  de  se  transporter  au 
Loroux-Bottereau,  pour  sûreté  de  la  place,  avec 
leurs  archers  ,  coutilliers ,  pages  ,  arbalétriers  et 
Jusarmiers.  Il  fut  depuis  tué  à  la  bataille  de  Saint- 
Aubin  du  Cormier,  l'an  1488,  sans  avoir  été 
marié; 

I.'  Guillaume  Pantin,  seigneur  de  la  Hamelinière, 
de  Landemont,  de  la  Chaussaire,  de  la  Boissière, 
de  Grasmouton,  de  la  Verrie,  de  la  Fremon- 
dière,  etc.  ,  qui  épousa,  par  contrat  du  25  janvier 
1478,  Patrice  Gouy,  fille  et  héritière  de  Sylvestre 
Gouy,  chevalier,  seigneur  du  Brandai ,  et  de 
Françoise  de  Sesmaisons.  Guillaume  Pantin  mou- 
rut sans  enfants  et  lui  succéda  ; 

3.*  Jacques  Pantin,  qui  suit; 

4.*  Hardi  Pantin,   chevalier  de  Saint-Jean  de  Jéru- 


126  PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE. 

salem,  dit  de  Rhodes,   tué  au    siège    de    Rhodes, 
en  1480; 

5."  Charles  Pantin^  destiné  aussi  à  être  chevalier  de 
Rhodes,  par  le  testament  de  son  père.  Il  fut  seigneur 
de  Grasmouton,  par  usufruit,  et  mourut  sans 
alliance,  l'an  i53i  ; 

6°  Marie  Pantin,  femme  de  François  d'Elbiest, 
chevalier,  seigneur  de  Touaré,  mort  en  i5o3, 
trisaïeul  de  Claude  de  Bretagne,  comte  de  Vertus, 
baron  d'Avaugour; 

7.°  Catherine  Pantin,  alliée  à  Connet  des  Salles, 
seigneur  dudit  lieu,  de  la  Guère,  mort  sans  en- 
fants ; 

8.°  Renée  Pantin,  mariée  à  Roland  le  Prestre,  écuyer, 
seigneur  de  la  Debaudière,  juveigneur  des  seigneurs 
de  la  Lohière,  tige  des  seigneurs  de  Lesonnet, 
marquis  de  Châteaugiron  ; 

9.°  Jeanne  Pantin,  qui  prit  alliance  avec  Guillaume 
de  Muzillac,  seigneur  de  Vaujours,  capitaine  du 
château  de  Lille; 

10. °  Marguerite  Pantin,  qui  épousa  i.°par  contrat 
du  i3  avril  1483,  Robert  Gautron,  seigneur  delà 
Porte,  puîné  de  la  maison  du  Plessis-Gautron, 
tige  des  marquis  de  Robien;  2.°  Guillaume  Chenu, 
seigneur  du  Souchereau  ;  3.°  Jean  le  Guai,  sei- 
gneur de  la  Bouère  et  de  la  Guimonnière. 

VIII.  Jacques  Pantin,  seigneur  de  Boirouault,  par  usu- 
fruit, étant  sur  la  fin  de  ses  Jours,  succéda  aux  seigneuries  de 
la  Hamelinière,  de  Landemont,  de  la  Chaussaire,  de  la 
Boissière,  de  Grasmouton,  de  la  Fremondière,  de  la 
Verrie  et  autres  lieux,  par  la  mort,  sans  enfants,  de 
Guillaume  Pantin,  son  frère  aîné.  Il  épousa  Marie  des 
Salles,  dame  des  Salles  et  de  Lauvignière,  en  Mezange, 
de  la  Guère,  dans  Ancenis,  et  de  la  Chevalerie,  dans 
Couffé,  devenue  aussi  héritière  c^e  sa  maison,  par  la 
mort  sans  hoirs,  de  Charles,  seigneur  des  Salles  et  de  la 
Guère,  son  frère.  Elle  était  tille  d'Eonnet,  dit  aussi  Ray- 
monnet  des  Salles,  seigneur  des  Salles  et  de  la  Guère,  un 
des  cinquante  hommes  d'armes  à  la  double  paye,  de  la 
garde  du  corps  du  duc  François  II,  et  d'Annette  Ger- 
baud,     dame  de    la  Gcrbaudière,   de  la  Chevalerie    et  de 


PANTIN  DE  LA  H.\MELIMÈRE.  ^^j 

Lauvignière.  Jacques   Pantin   mourut  le  12  février    1497. 
laissant  pour  enfants  : 

1  .*  Jean  Pantin,  qui  suit  ; 

2.*  Françoise  Pantin,  religieuse  et  prieure  de  l'abbaye 
du  Perrai  ; 

3."  Gillonne  Pantin,  femme,  par  contrat  du  4  jari*- 
vier  i5i2,  de  Pierre  Préseaux,  seigneur  de  TOise- 
linière,  de  la  Guiltière,  de  la  Roche  et  de  Belle- 
Rivière. 

IX.  Jean  Pantin,  II' du  nom,  seigneur  de  la  Hameli- 
nière,  de  Landemont,  de  la  Chaussaire,  de  la  Boissière. 
de  Boisrouault,  de  la  Guère,  des  Salles,  de  la  Fremoa- 
dière,  de  Grasmouton,  de  la  Verrie,  etc.,  chevalier  de 
lordre  du  Roi  et  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes, 
épousa,  par  contrat  du  26  juillet  i5i5,  Renée  de  la 
Roche  de  Coron,  de  la  maison  de  Rochechouard,  tille 
de  Jean,  seigneur  de  la  Roche  de  Coron  et  de  la  Boul- 
laye,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  et  de  Mathurine  le 
Roux  de  la  Roche  des  Aubiers,  tille  de  Louis  le  Roux, 
seigneur  de  la  Roche  des  Aubiers,  et  de  Jeanne  d'Aubi- 
gné.  Jean  Pantin  laissa  pour  enfants  : 

i."  Hardouin  Pantin,  qui  suit; 

j.'  Jean  Pantin,  partagé  à  viage  de  la  terre  de  la 
Guère  et  autres  lieux,  chef  de  la  branche  des  sei- 
gneurs de  Guère,  dont  il  sera  parlé  ci-après  ; 

3.*  Jeanne  Pantin,  qui  épousa,  i."  Jean  du  Coign, 
seigneur  dudit  lieu,  de  la  Fremoire  et  du  Plessis- 
Moussard;  2.°  avant  1573,  noble  homme  Hugues  de 
Gassion,  seigneur  du  Pontet,  gouverneur  des  ville 
ei  château  de  Nantes,  grand  oncle  du  maréchal  de 
Gassion,  et  chef  de  la  branche  de  Gassion  établie  en 
Poitou,  et  dont  il  ne  reste  plus  que  deux  lilles; 

4."  Catherine  Pantin,  femme,  par  contrat  du  8  août 
1540,  de  noble  et  puissant  Jean  de  Brie,  chevalier, 
seigneur  de  la  Sorinière,  du  Fuesfe  et  de  la  Hous- 
saye,  de  la  maison  de  Serrant,  veuf  de  Françoise 
de  Mathefelon  ; 

5/  Rose  Pantin,  alliée,  par  contrat  du  8  avril  1541, 
avec  noble  écuyer  Jean  le  Meignen,  seigneur  de 
l'Ecorce. 

X.  Hardouin     Pantin  ,    chevalier ,    seigneur    de    la 


128  PANTIN  DE  LA  HAMELINIÊRE. 

Hamelinière ,  de  Landemont  ,  de  la  Chaussaire  ,  de  la 
Boissière ,  des  Salles ,  de  Grasmouton  ,  de  la  Fremon- 
dière  ,  etc.  ,  eut  pour  femme  Marie  de  Cierzai ,  dame 
dudit  lieu  et  du  Boisbodard,  fille  unique  et  héritière  de 
Louis ,  seigneur  de  Cierzai ,  chevalier  ,  et  de  Jeanne 
Pierre',  fille  de  Jean ,  seigneur  de  la  Rocheboisseau ,  et 
de  Louise  de  la  Beraudière  ;  il  comparut  ,  en  qualité 
d'homme  d'armes  ,  aux  assemblées  àts  ban  et  arrière-ban  , 
montres  de  revues  des  nobles  du  comté  de  Nantes  ,  en 
date  des  4  mai  i528,  i5  mai  i536  et  28  avril  iSSy.  Il 
mourut  le  dernier  février  iSSg,  âgé  de  24  ans.  Sa  femme 
mourut  aussi  le  19  juin  1544,  laissant  pour  enfants  : 

i.°  Hardi  Pantin,  qui  suit  ; 

2.°  Françoise  Pantin,  qui  épousa,  par  contrat  du 
28  octobre  1544,  Bonnaventure,  baron  delaMuce 
et  du  Ponthus  ,  banneret  de  Bretagne  ,  chambellan 
du  roi  Henri  II,  aïeul  de  David,  tige  des  marquis 
de  la  Muce,  et  de  Marguerite  de  la  Muce,  femme 
d'Olivier  de  Saint-Georges,  marquis  de  Vcrac,  et 
mère  d'autre  Olivier  de  Saint  -  Georges  ,  marquis 
de  Verac  ,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi  et 
commandant  en  Poitou,  fait  chevalier  de  l'ordre 
du  Saint-Esprit  en  1688. 

XI  Hardi  Pantin,  chevalier,  seigneur  de  la  Ha- 
melinière ,  de  Landemont  ,  la  Chaussaire  ,  la  Boissière  , 
Grasmouton  ,  la  Verrie ,  la  Frémondière  ,  la  Cassemi- 
chère,  Chevreuse,  les  Navinaux ,  etc.,  chevalier  de 
l'ordre  du  Roi,  et  lieutenant  des  gens  d'armes  de  monsieur 
le  duc  de  Nevers,  fut  fait  depuis  capitaine  et  gouverneur 
du  château  du  Touflbu,  près  Nantes,  par  lettres  du  Roi 
Henri  III,  du  18  janvier  iSyô.  Il  épousa,  par  contrat 
du  2  novembre  i56i  ,  Isabeau  de  Coign  ,  dame  dudit 
lieu,  de  la  Fremoire  et  du  Plessis-Moussard ,  fille  aînée , 
et  héritière  de  Jean,  seigneur  de  Coign,  etc.,  et  de 
Jeanne  Pantin.  Il  mourut  le  28  mai  i58o,  laissant  pour 
enfants  : 

I.**  Louis  Pantin,  qui  suit  ; 

2."  Perrine  Pantin  ,  dame  de  la  Chaussaire  et  du 
fief  des  Salles ,  en  Saint-Gerçon  ,  femme  ,  en  i5o2  , 
d'Olivier  Duvau,  seigneur  de  la  Bretesche  et  de 
Mille. 


PANTIN  DE  LA  HAMELINIÈRE.  i  ^^ 

S."  Marguerite  Pantin,  épousa  i.°  Robert  le  Gai, 
de  la  Fautrière  ,  seigneur  de  la  Gasnerie,  puîné 
des  vicomtes  de  Forges;  2.°  Magdelon  de  Brie, 
chevalier  seigneur  de  la  Benaudière,  du  feu  et  de 
la  chàtellenie  de  la  Barbotiière.  près  Laval,  puîné 
de  la  maison  de  Serrant  ; 

4.'  Françoise  Pantin  ,  alliée  avec  Jean  Moreau, 
écuyer  ,  seigneur  delà  Sausaye  et  delà  Brelandière. 
gouverneur  d'Oudon,  morte  sans  enfants. 

XII.  Louis  Pantik  ,  seigneur  de  la  Hamelinière  ,  de 
Landemont ,  etc. ,  etc.  ,  enseigne  des  gens  d'armes  de  mon- 
sieur le  duc  de  Mercœur;  épousa,  par  contrat  du  4  juillet 
1587,  Susanne  de  Baucé,  dame  Duplessis-Beaucé  ,  de 
Beauvais,  dî  Bourgbarré,  etc.  ,  fille  aînée  et  principale 
héritière  de  Jean  de  Beaucé  ,  et  de  Jacqueline  de  la 
Boiiexière.  De  ce  mariage  : 

I.'  Claude  Pantin,  qui  suit  ; 

2.°Auffray,   seigneur    de    la    Chaussaire    et  de  la 
Boëxière,  par  usufruit,  mort  sans  alliance,  en  i63i; 
3.*  Jacqueline  Pantin,  épousa,  par  contrat  du  5  sep- 
tembre   f6oy,    René   Dubois,  seigneur  d'Ergonnc 
et  de  la  Grange  ; 
4.»  Françoise   Pantin  ,   femme  ,    par   contrat    du  7 
août    1609,    de   F"rançois.  seigneur  de  Joigne  de 
Laubinaye,du  Parvy  et  de  Pervilly  ; 
5.*  Suzanne,  mariée,  par  contrat  du   i3  avril    1610, 
à  Hector  de  la  Cour,  seigneur  du    Plessis-Bellière. 
du  Bois  Garnier,  du  Fresne  et  de  la  Rablaye. 

XI IL  Qaude  Pantin,  baron  de  la  Hamelinière  et  de 
Landemont,  Châtelain  du  Coign,  etc.  ,  etc.  ,  chevalier  de 
l'ordre  du  Roi,  épousa,  par  contrat  du  11  octobre  1Ô22, 
Marie  de  la  Crossonniére  ,  dame  du  Vau  de  Denée  ,  de 
Cossé  et  deMozai,  fille  unique  et  héritière  de  Charles, 
seigneur  de  la  Crossonniére,  etc.,  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi,  et  de  Marie  de  Sévigné,  fille  de  Joachim,  baron 
de  Sévigné  etd'Olivet,  dont  il  eut  pourenfants  : 
I.*  Samuel  Pantin,  qui  suit; 

2.*  Marie  Pantin,  femme,  parcontrat  du  2  juin  i65a, 
de  Guy  des  Vaulx  de  Levaré,  chevalier,  seigneur 
de  Lauresse  et  de  Saint-Victor; 
3."  Elisabeth  Pantin,  mariée,  par  contrat  du  17 
août  i656,  avec  François  de  Cherité,  chevalier, 
seigneur  de  Voisins  et  de  Soullepuy. 


i3o  PANTIN  DE  LANDEMONT. 

XIV.  Samuel  Pantin,  marquis  de  la  Hamelinière, 
baron  de  Landemont ,  servit  Sa  Majesté  en  l'armée  de 
Flandre,  commandée  par  monsieur  le  prince,  en  qualité 
de  volontaire,  avec  deux  gentilshommes  auprès  de  lui, 
train  et  équipage,  suivant  deux  certificats  ,  l'un  du  ma- 
réchal de  Grammont  ,  l'autre  ,  du  seigneur  du  Plessis- 
Bellière  ,  maréchal  de  camp ,  en  date  du  7  septembre  1648  ; 
il  fut  fait  capitaine  de  chevau-légers,  en  i652,  et  s'allia, 
en  1664,  avec  Madelaine  de  Bidé,  dame  de  Ranzé  ,  de- 
puis remariée  à  Gabriel  de  Beauveau^  marquis  du  Rivau, 
de  laquelle  il  eut  pour  enfants  : 

T."  Sébastien-Philippe  Pantin,  marquis  de  la  Hame- 
linière^ officier  de  dragons,  tué  en  Allemagne, 
par  un  capitaine  de  hussards,  qu'il  avait  fait  son 
prisonnier,  et  qu'il  avait  oublié  de  désarmer,  en 
septembre  1693  ; 

2."  Charles  Pantin,  dit  le  chevalier  de  la  Hame- 
linière, garde  de  la  marine ,  sur  qui  fut  vendue, 
par  décret,  la  terre  de  la  Hamelinière,  possédée 
par  ses  ancêtres  depuis  les  tems  les  plus  reculés; 
mort  en  1720,  sans  laisser  de  postérité  de  Renée 
du  Mortier ,  sa  femme ,  fille  aînée  et  héritière 
d'Honorat  du  Mortier,  chevalier,  seigneur  de  la 
Ruchesnière,  et  de  Renée  de  la  Poëze  ; 

3.°  Hardi-François  Pantin  ; 

4.'  Marie  -  Madeleine  -  Françoise  Pantin,  demoiselle 
de  la  Hamelinière,  fille  d'honneur  de  madame  la 
princesse  de  Conty,  morte  sans  alliance,  en  173... 

5."  Anne  Pantin,  demoiselle  de  Landemont,  mariée. 

XV.  Hardi-François  Pantin,  dit  le  baron  de  Lande- 
mont, brigadier  des  mousquetaires  noirs,  chevaUer  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  retiré  du  service 
avec  pension ,  devenu  marquis  de  Lignières  ,  et  baron 
de  Vaux,  ayant  succédé  au  marquis  de  Charnacé  ,  son 
cousin;  épousa,  le  août  1724,  dame  Madeleine-Eli- 
sabeth Subleau,  de  la  Mauvoisinière,  fille  de  messire  Oli- 
vier Sableu,  chevalier,  seigneur  de  la  Mauvoisinière , 
et  de  dame  Anne-Charlotte  de  Ricouart.  Il  mourut  le  5 
août  1736,  âgé  de  61  ans,  laissant  pour  enfants  : 

i.°  Louis-Alexandre  Pantin,  qui  suit; 
2."  Charles  -  François  ,     qui    a  fondé  la    deuxième 
branche  rapportée  plus  bas; 


PANTIN  DE  LA  GUERE.  1 3  i 

3.°  Jacques-Hardi  Pamin,  dit  l'abbé  de  Landemom  ; 

4.**  Madelaine- Julie  Pantin,  mariée,  au  mois  d'août 
1751,  avec  Charles  Ascension,  chevalier,  sei- 
gneur de  Ricouart ,  son  cousin  ,  conseiller  au 
parlement  de  Paris  ; 

5."  Marie-Thérèse,  demoiselle  de  Landemont. 

XVI.  Louis  -  Alexandre  Paxtin  de  Landemont,  cheva- 
lier, seigneur  de  la  baronnie  de  V^aux  ,  au  Maîne ,  ca- 
pitaine d'infanterie  ,  dans  le  régiment  de  Bourgogne  ,  a 
épousé  le  26  janvier  ijSS,  dame  Marie-Anne  Pantin  de 
la  Guère,  sa  cousine  au  septième  degré,  fille  de  messire 
Philippe-Auguste  Pantin  ,  chevalier  ,  seigneur  de  la  Guère  , 
et  de  Françoise  de  la  Grée,  dame  de  Briacé  et  de  Lhou- 
dière.  De  ce  mariage  est  né  : 

XVII.  N....  Pantin,  baron  de  Landemont,  colonel  de 
cavalerie ,  chevalier  de  Saint-Louis  et  de  l'ordre  de  Ba- 
vière, ancien  chevau-léger  de  la  garde  ;  il  a  été  présenté 
au  Roi  en  1774.  Il  n'est  pas  marié. 

SECONDE   BRANCHE 

XVI.  Charles  -  François  Pantin,  dit  le  chevalier  de 
Landemont,  capitaine  des  vaisseaux  du  Roi,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  a  épousé  made- 
moiselle du  Tremblay,  et  a  laissé  : 

XVII.  Louis  -  François  -  Jean  Pantin,  baron  de  Lan- 
demont ,  colonel  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint  -  Louis,  marié  en  1790  à  Marie  -  Adélaïde  de 
Pantin  de  la  Guère,  sa  cousine,  de  laquelle  il  a  laissé  : 

1.°  Auguste-Louis-Jean  Pantin,  baron  de  Lande- 
mont, lieutenant  au  3'  régiment  d'infanterie  de 
la  garde  royale  ; 

2°  Charles- Bruno- Hyacinthe,  sous  -  lieutenant  au 
7'  régiment  de  dragons  ; 

3.°  Louis- Philippe- Bernardin,  sous -lieutenant  au 
5'  régiment  de  la  garde  ; 

4.°  Alexandre-Ange-Pélage  ,  garde  du  corps  du  Roi  ; 

5."  Félix  Pantin  de  Landemont. 

TROISIÈME  BRANCHE. 
Seigneurs  de  la  Guère. 
X.  Jean   Pantin,  seigneur  de  la   Guère,  fils  puîné  de 


,32  PANTIN  DE  LA  GUERK. 

Jean  Pantin  ,  II*  du  nom  ,  seigneur  de  la  Hameli- 
nière ,  etc....,  et  de  René  de  la  Roche  de  Coron,  de 
la  maison  de  Rochechouard ,  fut  partagé  à  viage ,  sui- 
vant l'assise  du  comte  Geoffroy,  par  Hardouin  Pantin, 
seigneur  de  la  Hamelinière,  son  frère  aîné.  Il  épousa, 
en  i553  ,  Antoinette  de  la  Poëze  ,  dame  de  l'Isle  Vaslin  , 
fille  de  François,  seigneur  de  la  Poëze,  de  la  Naulière, 
de  la  Bretesche  ,  etc..  Et  de  Perrine  du  Dan  ,  dame 
de  la  Jonchère  ,  laquelle  étant  veuve ,  mère  et  tutrice 
de  Hardouin  Pantin ,  son  fils  unique ,  qui  suit ,  tran- 
sigea avec  Hardi  Pantin ,  son  neveu  ,  seigneur  de  la 
Hamelinière,  pour  la  propriété  de  la  terre  de  la  Guère, 
qu'il  lui  laissa,  au  moyen  de  quoi  elle  renonça  à  toutes 
successions  directes  collatérales  ,  échues  ou  à  écheoir  , 
par  traité  du  20  avril  1564.  Jean  Pantin,  III*  du  nom, 
laissa  pour  enfant  et  pour  fils  unique. 

XI.  Hardouin  Pantin,  seigneur  de  la  Guère,  du  Ver- 
ger de  l'Isle  Vaslin,  etc....  S'allia  en  i58i  ,  avec  dame 
Anne  Chenu  de  Clermont  ,  de  la  maison  de  Chenu  , 
Prince  d'Yvetot  en  Normandie,  et  fille  de  Jean  Chenu, 
chevalier  seigneur  de  Clermont  ,  de  Lendormière  de 
Saint  -  Philbert  ,  etc....  Et  de  Mathurine  de  Brecel ,  fille 
de  Christophe,  seigneur  de  la  Seilleraye  et  de  Catherine 
du  Chafîault.  Ils  eurent  pour  eifants. 

i."  Gilles  Pantin,  qui  suit  ; 

2.°  Isabeau  Pantin,  qui  épousa,  i .°  en  i6o3,  Gil- 
bert de  Mastel,  chevalier,  seigneur  de  Palluau, 
la  Naulière  ,  la  Venessière  ,  Pâtissière  ,  etc.  ; 
2."  Pierre  du  Breûil,  chevalier,  seigneur  de  la 
Mauvoisinière,  de  la  Turmalièrc  et  de  Lire. 

XII.  Gilles  Pantin,  chevalier,  seigneur  de  la  Guère, 
du  Verger,  de  l'Isle  Vaslin,  etc....,  capitaine  de  cent 
hommes  des  ordonnances  du  Roi,  et  aussi  de  cent  cin- 
quante hommes  de  pied  français  ,  au  service  des  états 
d'Hollande  ,  gouverneur  des  ville  et  château  d'Ancenis  , 
en  i63b.  Le  roi  Louis  XIII  ,  pour  le  récompenser  de 
ses  services ,  lui  fit  don  de  son  droit  de  di.Kicme  des 
mines  de  Bretagne,  pendant  dix  ans,  en  1646.  Il  mou- 
rut le  7  mars  ibSp.  Il  eut  pour  femme,  en  1625,  Fran- 
çois Laurens ,  dame  de  la  Noc,  Laurens  de  Passai,  et 
de  Larandière,    morte  en    i68i,  et   fille  de  Julien,    che- 


PANTIN  DE  LA  GUERh.  ,33 

valicr,  seigneur  de  la  Noc.    Laurcns,  et  de  dame    Yvonne 
Charette.   Ils  laissèrent  pour  enfants  : 

I ."  Julien  Pantin,  qui  suit  : 

2."  Claude  Pantin,  prieur  de  la  Lande  et  de  Saint- 
Amant  ; 

3."  Michel  Pantin,  dit  le  chevalier  de  la  Guère, 
enseigne  des  vaisseaux  du  Roi,  tué  au  siège  de 
Candie  le  25  juin  1669; 

4.*  Jacques  Pantin,  chevalier,  seigneur  de  Villaro, 
mari  de  Louise  de  Jacquelot,  vicomtesse  de  la 
Motte,  dame  de  la  Roiiaudière  ;  et  père  de  Pierre 
Pantin,  seigneur  de  la  Rouaudière,  qui,  de  dame 
Marguerite  de  la  Thebaudaye,  sa  femme,  eut  plu- 
sieurs enfans,  et,  entr'autres,  Pierre-René  Pantin, 
chevalier,  seigneur  de  la  Rouaudière,  qui  a  épousé, 
en  1728,  Margueriie-Marie-Paule  Hay  de  Bon- 
teville,  dont  il  n'a  eu  que  deux  filles  ; 

5."  Claude  Pantin,  dit  le  chevalier  de  la  Guère, 
lieutenant  des  vaisseaux  du  Roi.  et  capitaine  d'une 
compagnie  de  marine,  mort  au  service  sans  al- 
liance ; 

6.*  Jacques  Pantin  ,  chapelain  des  châteaux  d'An- 
cenis  et  de  Varades  ; 

7."  Françoise   Pantin,  alliée  en    i65i,  à  Cosme  de 
Beauveau  Basse  et  de  la  Chabossière,  capitaine  de 
chevau-légers,  ayeul  de   madame  la  marquise  de 
Mont-Luc; 

8."  Jeanne  Pantin,  fille  d'honneur  de  la  Reine-mère 
et  régente  Anne  d'Autriche,  en  i663,  femme  de 
Claude  le  Rebours,  chevalier,  seigneur  de  Chas- 
tiUon,  etc.  ,  fait  depuis  conseiller  d'honneur  au 
parlement  de  Paris,  mort  le  14  mai  1718; 

q."  Elisabeth  Pantin,  femme,  sans  enfants,  de  Ni- 
colas Boulleau  ,  chevalier ,  seigneur  de  Noisil, 
petit-fils  du  chancelier  de  Navarre  de  ce  nom  ; 

lo."  Catherine  Pantin,  mariée  au  seigneur  de  la  Le- 
vraudière,  et  mère  de  la  comtesse  de  Venizel,  en 
Bourgogne. 

XI II.  Julien  Pantin,  chevalier,  seigneur  de  la  Guère, 
de  la  Noë,  de  Passay,  de  Leraudière,  de  Tisle  Vaslin,  du 
Verger,  etc.,  doyen  de  la  noblesse  des  états  de  Bretagne, 
picsida  par  élection  dans  l'ordre  de  la  noblesse,  aux  états  de 


I  34  PANTIN  DE  LA  GUERE. 

Vitré  de  lyoS.  Il  épousa,  dès  l'an  i652,  Françoise  Bon- 
neau,  dame  de  Preuil  de  la  maison  des  comtes  de  Par- 
non  en  Touraine,  seigneurs  de  Rubelles  ,  fille  de  Jean, 
seigneur  de  la  Maison  -  Neuve,  de  Preuil,  de  la  Marout- 
tière  et  de  Forzans,  et  de  Renée,  fille  de  François,  sei- 
gneur de  la  Noue  -  Collin,  doyen  du  parlement  de  Bre- 
tagne, et  de  Jeanne  Gautier,  fille  de  Jacques,  seigneur 
de  Launay,  conseiller  au  même  parlement,  Julien  Pantin, 
sur  le  vu  de  ses  titres,  fut  maintenu,  lui  et  son  fils  aîné, 
en  la  qualité  de  chevalier  et  déclarés  nobles  d'ancienne 
extraction,  par  arrêt  de  la  chambre  de  la  réformation  de 
la  noblesse  de  Bretagne,  du  19  août  1669.  Il  mourut  le 
i3  octobre  1708,  et  elle,  dès  le  17  juin  1703,  laissant 
pour  enfants  : 

I  .•  Jean  -  Baptiste  -  Joseph  Pantin,  comte  de  la  Guère, 
filleul  de  Louis-Joseph,  duc  de  Vendôme,  et  de 
Marie-Jeanne-Baptiste  de  Savoie,  depuis  duchesse 
de  Savoie,  dite  Madame  Royale;  il  fut  élevé  page 
du  Roi,  puis  enseigne  de  la  colonelle  du  régi- 
ment royal  artillerie,  et  mourut  à  Paris  sans 
alliance,  en  1695  ; 

2.'  Claude  Pantin,  dit  le  chevalier  de  la  Guère,  ca- 
pitaine de  dragons  dans  Senneterre,  tué  au  com- 
bat delà  Marsaille,  le 4  octobre  1693  ; 

3."  Jacques- Philippe  Pantin,  qui  suit  ; 

4°.  François  Pantin,  dit  le  chevalier  de  la  Guère, 
seigneur  de  Bellisle,  capitaine  d'infanterie  dans 
Froulay ,  épousa,  en  1707,  Ursule-Henriette 
Goïon  de  Matignon,  fille  de  Claude-Charles, 
comte  de  Marcé,  vicomte  de  Terechant,  et  de 
Henriette- Claude  de  la  Muce,  baronne  dudit 
lieu  et  du  Ponthus,  dont  est  issue  Elisabeth-Char- 
lotte-Céleste-Françoise Pantin,  qui  a  épousé,  le 
23  mai  1726,  Charles- François  d^Andigné,  dit 
le  marquis  d'Andigné ,  ci-devant  chevalier  de 
Malte  ; 

5."  Marie-Angélique  Pantin,  religieuse  ursuline  à 
Ancenis,  morte  en  171 5. 

XIV.  Jacques-Philippe  Pantin,  chevalier,  seigneur 
comte  de  la  Guère,  etc.,  épousa  i.°  le  24  juillet  1700, 
Renée  Gabart,  fille  de  Jacques  Gabart,  chevalier ,  sei- 
gneur de  RoUieu,    conseiller  au    parlement  de  Bretagne, 


PANTIN  DE  LA  GUERE.  i35 

et  de  dame  Renée  Martin  des  Hurlières,  dont  deux  en- 
fants morts  jeunes:  2.°  il  épousa,  le  5  septembre  171 3, 
Jeanne  Guyonne  de  la  Roche-Macé,  dame  de  la  Pil- 
lardière ,  fille  de  François ,  chevalier,  seigneur  de  la 
Roche-Macé,  aussi  conseiller  au  parlement  de  Bretagne, 
et  de  Jeanne-Françoise  de  Kergoson.  Il  mourut  le  3o  oc- 
tobre 1734,  laissant  pour  enfants  : 

I ."  Philippe-Auguste  Pantin,  qui  suit  ; 

2."  Pélagie  Pantin,  demoiselle  de  la  Guère,  morte 

jeune; 
3,'  Marie-Angélique  Pantin,  morte  au  berceau . 

XV.  Philippe-Auguste  Pantin,  chevalier,  seigneur  de 
la  Guère,  etc.,  né  le  29  juin  1714,  épousa:  i."  le  4  oc- 
tobre 1735,  Françoise  de  la  Grée,  dame  de  Briacé  et  de 
Lhoudière  ,  fille  de  Louis  de  la  Grée ,  chevalier,  sei- 
gneur de  Lhoudière,  et  de  Marie  du  Maz,  fille  de  Claude 
du  Maz,  chevalier,  seigneur  de  Villeneuve,  et  de  dame 
Marie  de  Montmorency,  laquelle  étant  morte  le  17  mars 
1740,  âgée  de  33  ans,  il  épousa  2.°  le  3i  décembre  1742, 
Angélique  Boussineau,  dame  du  Roualle,  et  en  partie, 
des  Hayes  Gasselin,  fille  de  messire  André  Boussineau, 
seigneur  de  la  Palissière  et  de  dame  Angélique  Desca- 
seaux.  Il  eut  pour  enfants  : 

Du  premier  lit: 

i ."  Pélagie-Angélique  Pantin,  née  le  23  août  1736, 
et  morte  le  22  mai  1740,  âgée  de  trois  ans  et 
neuf  mois; 

2."  Marie-Anne  Pantin,  demoiselle  de  Briacé,  née 
le  3o  septembre  1737,  a  épousé,  le  26  janvier 
1755,  Louis- Alexandre  Pantin,  chevalier,  baron 
de  Vaux,  son  cousin  au  septième  degré; 

3.°  Marie-Henriette  Pantin,  née  le  5  novembre 
1738,  morte  le  4  mai  1741,  âgée  de  deux  ans  et 
six  mois; 

4."*  François- Philippe  Pantin,  né  le  2  mars  1740, 
mort  le  1 5  mars  suivant; 

Du  second  lit  : 

5.°  Jeanne-Angélique  Pantin  ,  née  le  10  novembre 
1743; 


\ 

l36  PANTIN    DE  LA    GUERK. 

6."  Julie-Françoise  Pantin,  née  le  4  novembre  1744; 

7."  Philippe-André  Pantin,  marquis  de  la  Guère, 
né  le  i3  février  1746,  mort  en  181 3.  Il  avait 
épousé  Geneviève  de  la  Prévalaye,  fille  du  mar- 
quis de  la  Prévalaye,  cordon  rouge,  comman- 
dant le  port  de  Brest,  qui  avait  pour  frère  le 
chevalier  de  la  Prévalaye,  maréchal  de  camp, 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis.  Ils  eurent  une  fille,  Marie-Adélaïde  Pantin 
de  la  Guère,  mariée  à  François-Jean  Pantin, 
baron  de  Landemont; 

8.°  Bernardin-Marie,  dont  l'article  suit; 
9."  Marie- Renée-Hyacinthe    Pantin,   née  le  8  no- 
vembre 1 748  ; 

10.**  Marie-Aimée- Adélaïde  Pantin  ,  née  le  9  mars 
1753,  mariée  à  Henri  Rousseau  de  la  Porte, 
marquis  de  la  Meilleraye. 

XVI.  Bernardin-Marie  Pantin,  né  le  5  juin  1747,  dit 
le  chevalier  de  la  Guère,  capitaine  au  régiment  de  Pen- 
thièvre,  infanterie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  a  épousé  Thérèse-Delphine  Alix  ;  de  ce 
mariage  sont  issus  : 

I.»  Jean-Bernardin  Pantin,  comte  de  la  Guère,  né 
à  Orléans,  le  10  octobre  1795,  sous-lieutenant 
dans  le  troisième  régiment  d'infanterie  de  la  garde 
royale,  chevalier  de  l'ordre  noble  de  Hohenlohc  ; 

2.'  Louis-Julien-Léon  Pantin,  dit  le  chevalier  de  la 
Guère. 

Armes:  D'argent,  à  la  croix  de  gueules,  cantonnée  de 
quatre  molettes  d'éperon  à  cinq  raies  du  même.  Te- 
nants: deux  anges  revêtus  des  émaux  de  l'écu.  Cimier: 
une  queue  de  paon,  miraillée  d'or ,  entre  un  vol  ban- 
neret;  cri  :  Pantin,  hardi  en  avant.  Devise:  Criix  dux 
certa  salut is. 


DK  MAUSSAC.  r3- 


MAUSSAC,  dans  la  vicomte  de  Turenne.  Une  lettre 
écrite  en  patois  languedocien,  de  l'an  1414,  par  un 
Maussac,  ferait  présumer  que  cette  famille  serait  origi- 
naire du  Languedoc,  et  même  quelle  prend  son  nom  d'un 
rief,  terre,  ou  seigneurie  ,  qui  existe  dans  ce  pays.  Quoi 
qu'il  en  soit,  suivant  un  extrait  des  registres  du  conseil 
d'état  du  Roi,  du  21  juillet  1759,  c'est  une  noble  et 
ancienne  famille,  établie  dans  la  vicomte  de  Turenne. 
Ceux  de  ce  nom  y  ont  joui,  dans  tous  les  tems,  des 
privilèges  attachés  à  la  noblesse,  ont  été  reconnus  pour 
gentilshommes,  non  -  seulement  par  les  seigneurs  de  cette 
vicomte,  mais  encore  depuis  quelle  a  été  réunie  à 
la  couronne.  La  perte  que  cette  familie  a  faite  de  la 
plus  grande  partie  de  ses  litres  primordiaux,  ne  nous  per- 
met pas  cependant  d'en  remonter  une  filiation  suivie 
avant  le   XV*    siècle. 

L  Noble  Jean  de  Malssac,  sénéchal  de  la  vicomte  de 
Turenne ,  demeurant  au  lieu  de  Coilonges,  en  Limosin, 
acquit,  le  9  mars  i43o,  de  noble  Nicolas  de  Guischard, 
seigneur  de  Cavaniac,  une  redevance  de  17  setiers  de 
froment,  six  quartons  d'avoine,  deux  pouces  et  cinq 
sols  d'argent ,  à  prendre  sur  les  tenanciers  du  village  de 
la   Martinie,  paroisse  de    Ligneyrac  en    Limosin. 

IL  Noble  Jean  de  Malssac,  fils  du  précédent,  rendit, 
le  27  décembre  1497,  hommage  de  ses  fiefs,  situés  dans 
la  vicomte  de  Turenne  :  cet  acte  est  en  latin. 

1  H.  Noble N....  DE  Maussac,  sénéchal  de  la  vicomte  de 
Turenne,  probablement  fils  du  précédent ,  reçut  une 
lettre,  en  original,  du  vicomte  de  Turenne,  datée  du 
19  mars  1575,  et  signée  votre  ami  Turenne,  par  la- 
quelle on  voit  que  ce  prince  a  recours  audit  de  Maussac, 
comme  à  un  de  ses  principaux  vassaux,  pour  qu'il  lui 
donne  la  somme  de 400  écus  d'or  sols,  afin  de  l'aidera 
Éaire  la  guerre  contre  ses  ennemis.  Il  parait,  par  l'extrait 
des  registres  du  conseil  d'état  ci-dessus  cité,  que  ledit 
de  Maussac  eut  pour  fils  : 

IV.  Noble  Bertrand  de  Malssac,  écuyer,  seigneur 
de  Sauvaniac ,  marié  à  demoiselle  Marguerite  de  la 
Porte,    laquelle    testa,    le    12    avril     i586.  Elle   donna    i 


l38  DE  MAUSSAC. 

noble  Pierre,  son  fils  aîné,  qui  suit,  la  somme  de  cinq 
sols  tournois,  outre  ce  qu'elle  lui  avait  constitué  en  dot 
lors  de  son  contrat  de  mariage;  fit  différents  legs  à 
Jacques  et  Joseph  de  Maussac,  ses  autres  enfants  ;  et  ins- 
titua son  héritier  universel  Bertrand  de  Maussac ,  son 
marij  à  la  charge    de    rendre  son  hérédité  à  ses  enfants. 

V.  Pierre  de  Maussac,  écuyer,  seigneur  de  Sauva- 
niac,  rendit  hommage,  le  8  janvier  1601,  tant  pour  lui 
que  pour  noble  Bertrand,  écuyer,  seigneur  dudit  lieu, 
et  demoiselle  Marguerite  de  la  Porte,  ses  père  et  mère, 
à  Henri  de  la  Tour,  duc  de  Bouillon,  prince  souverain 
de  Sedan,  vicomte  de  Turenne,  des  fiefs  qu'il  possé- 
dait dans  sa  vicomte.  Cet  acte  énonce  des  titres  de  1497 
et  i5i8,  qui  prouvent  que  plus  d'un  siècle  avant  1601, 
ses  aïeux  possédaient  des  fiefs,  et  prenaient  les  qualités 
de  noble  et  d'écuyer.  Il  épousa,  par  contrat  du  17  jan- 
vier 1593,  damoiselle  Susanne  de  Félines  de  la  Re- 
naudie,  fille  de  Jean  de  Félines,  seigneur  de  la  Re- 
naudie  et  de  damoiselle  Louise  de  Beaumont.  Il  était 
veuf  quand  il  fit  son  testament,  le  7  mars  1608,  où  il 
nomme  ses  enfants,  savoir  : 

i.°  Jacques,  qui   suit; 

2."  Souveraine  de  Maussac,  mariée,  par  contrat  passe 
au  lieu  de  Collonges,  le  17  juin  1620,  avec  noble 
Jehan  de  Chabriasac-du-Vialart,  fils  de  feu  noble 
Jehan  de  Chabriasac,  seigneur  de  Sarrazac,  et  de 
damoiselle  Anne  de  Vignareil  ; 

3.**  et  4.°  Louise  et  Marguerite. 

VI.  Jacques  de  Maussac,  écuyer,  seigneur  de  Sau- 
vaniac  et  de  Fourmagnac,  institue  héritier  universel  par 
le  testament  de  son  père,  servit  dans  les  chevau-légers 
de  Sa  Majesté,  paya,  le  28  avril  161 9,  à  Jean  de 
Vezy,  différentes  sommes  qui  lui  étaient  dues  en  qua- 
lité d'héritier  de  Pierre  de  Maussac,  son  père;  et  dans 
un  cahier  contenant  six  reconnaissances  passées  au  pro- 
fit dudit  Jacques,  en  date  du  20  novembre  1619,  on 
voit  qu'il  prend  les  qualités  de  noble  et  d'écuyer.  Il  as- 
sista au  contrat  de  mariage  de  demoiselle  Souveraine  de 
Maussac,  une  de  ses  sœurs,  et  obtint  un  mandement 
pour  se  faire  payer  des  sommes  qui  lui  étaient  dues, 
dans  lequel  il  est  qualifié  écuyer.  Il  épousa,  par  con- 
trat du    20   février    i62r,    damoiselle    Madelainc   du    So- 


DE   MAUSSAC.  iSp 

lier,  fille  de  messire  Etienne  du  Solier,  et  de  feu  da- 
moiselle  Françoise  de  Plas-de-Salgues  ;  il  était  mort  le 
28  janvier  i656,  que  sa  veuve  passa  une  procuration 
à  Jacques  de  Vezy,  avocat  en  la  cour,  pour  traiter  du 
mariage  d'Etienne,  son  fils.  Leurs  enfants  furent  : 
i."  Etienne,  qui  suit  ; 

2.°  Jacquette  de  Maussac  ,  mariée,  par  contrat 
du  3  juillet  1661,  passé  au  lieu  de  CoUonges, 
en  la  maison  d'Etienne ,  son  frère,  avec  noble 
Charles  de  Bar ,  écuyer ,  seigneur  de  Marian- 
bon,  de  Saint-Michel  et  du  Bourg  de  Saint-Fe- 
rioUe. 

VII.  Etienne  de  Maussac,  écuyer,  seigneur  de  Sauva- 
niac  et  de  Fourmagnac,  reçut  une  reconnaissance  de  dif- 
férents biens  situés  dans  le  territoire  de  Friac,  passée  le 
26  avril  1662,  à  Collonges  en  Limosin,  par  noble  Jean 
Ramade,  seigneur  de  Friac.  Il  fit  un  accord  ,  le  26  no- 
vembre 1666,  avec  le  même  Jean  Ramade,  concernant 
un  pré,  fkîur  l'usage  de  certaines  eaux;  et  le  14  mars 
i685,  la  cession  lui  fut  faite  d'un  banc,  sur  le  tombeau 
de  ses  ancêtres,  dans  l'église  paroissiale  de  Collonges, 
par  Antoine  de  Vezy,  avocat  en  la  cour  et  marguillier- 
syndic  de  la  fabrique  de  ladite  église.  Il  fit  son  testament, 
le  14  juin  1687,  par  lequel  il  donne  à  son  fils  aîné  Pierre, 
le  domaine  d'Espeich,  aux  conditions  qu'il  payera  ses 
legs  en  leur  entier  à  ses  autres  enfants,  veut  que  Madelaine 
de  Favars,  sa  sœur,  ait  part  aux  habitations  dudit  do- 
maine d'Espeich,  pendant  sa  vie  ,  comme  une  de  ses 
filles  ;  et  déclare  donner  ,  pour  supplément  de  légitime, 
à  chacune  d'elles,  60  livres,  et  à  chacun  de  ses  enfants 
mâles  celle  de  5o  livres.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  3o 
janvier  i656,  passé  à  Argentac  en  Limosin  ,  damoiselle 
Françoise  Dusser-Duras,  fille  de  Jean  Dusser ,  seigneur 
de  Lavergne  et  de  Saint-Hilaire,  et  de  damoiselle  Jeanne 
de  Fabrie,  dont,  entr'autres  enfants  : 

i."  Pierre,  qui  suit  ; 

2."  Antoine  ,  écuyer,  garde  de  la  marine  en  r683, 
et  successivement  enseigne  de  vaisseau.  Ses  ser- 
vices militaires  ont  été  récompensés  par  des  pen- 
sions et  la  croix  de  Saint- Louis,  qu'il  a  obtenue, 
le  10  décembre  172 1.  Il  est  décédé  à  Brest,  le  3o 
juillet  1728,  veuf  de  Marie  Anne  Bécasse,  dont 
il  eut  : 


140  l^E  MAUSSAC. 

N....  de  Maussac,  écuyer,  reçu  au  nombre  des 
cadets-gentilshommes  destines  à  servir  dans 
la  compagnie  des  colonies.  Il  a  été  successi- 
vement enseigne  d'une  compagnie  d'infan- 
terie, vacante  à  Saint-Domingue,  le  24  avril 
1732,  lieutenant,  le  i"  septembre  1734, 
capitaine,  le  12  juin  1742,  et  chevalier  de 
Saint-Louis,  le  25  août  1754,  dont  il  a  reçu 
la  croix,  par  ordre  de  S.  M.,  de  M.  le  mar- 
quis Je  Vaudreuil,  commandant-général  et 
en  chef  des  Isles  de  l'Amérique  sous  le 
vent  ; 

3."  Madelaine  de  Maussac,  appelée  Mademoiselle  de 
la  Borie,  mariée,  par  contrat  du  2  janvier  1690, 
à  Louis  de  Couzages  de  la  Rochefoucaud,  écuyer, 
seigneur  de  Chavaniac,  demeurant  au  château  de 
Couzages,  fils  de  messire  François  de  la  Roche- 
foucaud,  seigneur,  comte  de  Couzages,  etc.  ,  et 
de  Louise  de  Saint-  Marchiat. 

VIII.  Pierre  de  Maussac,  II*  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Sauvaniac  et  de  Fourmagnac,  reçut  une  lettre 
du  duc  d'Albret,  vicomte  de  Turenne,  le  7  avril  1696, 
par  laquelle  il  l'invite  de  se  rendre  à  Turenne,  comme  les 
autres  gentilshommes,  qu'il  voulait  consulter  sur  les  af- 
faires de  sa  vicomte  ;  cette  lettre,  en  original,  est  signée 
duc  d'Albret.  Il  épousa,  i.°  par  contrat  du  i5  août  1686, 
Isabeau  de  Lavergne,  fille  d'Etienne  de  Lavergne,  et  de 
Marie  de  Certain;  et  2.°  par  contrat  du  22  janvier  1695, 
damoiselle  Marie  Damadon,  fille  dé  feu  noble  Jean, 
écuyer,  seigneur  de  la  Roche,  et  co-seigneur  de  la  ville 
de  Meyssac,  en  Bas-Limosin.  Il  rendit  hommage,  le  6 
mai  1698,  à  Godefroi-Maurice  de  la  Tour-d'Auvergne  , 
souverain  duc  de  Bouillon,  pour  ses  fiefs  situés  en  la  vi- 
comte de  Turenne  ,  et  en  rendit  un  autre  ,  le  12  mai 
17 10,  pour  les  fiefs,  cens,  rentes  et  autres  biens  nobles 
qu'il  possédait  dans  les  paroisses  de  Collonges,  Chau- 
fours,  etc.,  au  même  duc  de  Bouillon.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs actes  d'échanges,  des  années  ijioet  1715,  et  une 
reconnaissance  d'un  bail  emphytéotique  ,  du  22  février 
1708,  qu'il  passa,  de  plusieurs  terres  ,  vignes  et  bois,  à 
différents  particuliers.  Il  fit  son  testament,  le  i"  février 
;72i,  par  lequel  il  veut  être  inhumé  dans  l'église  de  Col- 


DE  MAUSSAC.  141 

longes,  au  tombeau  de  ses  prédécesseurs,  et  il  y  nomme 
quatre  enfants  qu'il  eut  de  son   second   mariage,    savoir  : 

I.'  Jean,  qui  suit  ; 

3.*  Gaspard,  auquel  sa  mère,  par  son  testament  du 
3i  décembre  1738,  légua  la  somme  de  cinq  cents 
livres  ; 

3.°  Marie  de  Maussac,  laquelle  était  mariée  à  Jean 
des  Vignes,  du  lieu  de  Saillac,  lors  du  testament 
de  sa  mère  ioù  elle  est  aussi  mentionnée  avec  son 
trére  et  sa  sœur',  laquelle  lui  constitue  une  dot 
suffisante,  et  lui  lègue  cinq  sols  une  fois  payés,  et 
cinquante  livres  en  compensation,  pour  l'équiva- 
lent de  son  linge  ; 

4.*  Madelaine  ,  religieuse  professe,  à  Sainte- Ursule 
de  la  ville  de  Beaulieu. 

IX.  Jean  de  Malssac,  chevalier,  seigneur  de  Maus- 
sac, de  Sauvaniac  et  de  Fourmagnac,  institué  héritier 
universel,  par  le  testament  de  sa  mère,  à  la  charge  de 
payer  tous  ses  legs,  rendit  foi  et  hommage  au  duc  de 
Bouillon,  des  riefs  qu'il  possédait  dans  sa  vicomte  de  Tu- 
renne,  et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  d'extraction, 
par  arrêt  du  conseil  d'Etat  du  Roi,  donné  à  Versailles, 
le  21  juillet  1739,  signé  Louis,  et  plus  bas,  Phélj'peaux, 
enregistré  à  la  cour  des  Aides  de  Clermont-Ferrand,  le 
27  août  suivant,  et  depuis,  en  la  chambre  des  comptes 
de  Paris,  le  i4fJvrier  1770.  Il  est  mort  en  17....,  et  avait 
épousé,  par  contrat  du  i"  septembre  1721,  Louise  de 
Michel-de-Leyrac,  fille  d'Antoine  de  Michel,  seigneur 
de  Leyrac,  et  de  Françoise  de  Brias,  dont  il  eut  : 

I ."  Charles-Antoine  de  Maussac,  chevalier,  seigneur 
de  Sauvaniac,  Fourmagnac,  baron  de  Saint- 
Chéron  ,  en  Champagne,  seigneur  engagiste  de  la 
vicomte  de  Turenne  et  autres  lieux,  né  le  i"  oc- 
tobre 1723,  est  entré  d'abord  au  service,  en 
qualité  de  garde  du  corps,  s'est  trouvé  aux  ba- 
tailles de  Fontenoy,  en  1746  et  de  Rocoux, 
en  1745  ;  et  de  Lawfelt,  en  1747.  Etant  de  service 
à  Versailles,  le  2  3  janvier  1748,  il  eut  le  bonheur 
de  sauver  la  vie  à  M.  le  Dauphin ,  père  du  Roi 
régnant,  dans  une  chute  des  plus  dangereuses, 
que  ce  prince  fit,  au  bas  de  l'escalier  de  la  garde 
robe  du  Roi,  en  le  retenant  dans  ses  bras.    Madame 


142 


DE   MAUSSAC. 

la  Dauphine  voulut  d'abord  que  pour  un  si  grand 
service  rendu,  on  lui  donnât  un  régiment,  et  com- 
mença par  lui  accorder  une  pension  de  3oo  livres 
sur    sa  cassette,   et   feu  S.   M.   Louis   XV,  le  i" 
mars  suivant,  lui  en  accorda  une  de  cent  pistoles, 
à  recevoir  sur  le  trésor  royal,  avec  commission  de 
capitaine  de  cavalerie,  et  la  promesse  du  premier 
bâton    d'exempt    de   ses    quatre    compagnies     de 
gardes,  qui  viendrait  à   vaquer,  ce  qu'il  a  obtenu 
en  octobre    lySo,  dans  la  compagnie  de  Luxem- 
bourg. Le  duc  de  Gesvres,   alors  gouverneur  de 
Paris,  vint,  au  nom  de  la  ville,  le  remercier  du 
grand  service  qu'il  venait  de  rendre  au   Roi,  à  la 
famille  royale  et  à  toute  la  nation.  M.  le  Dauphin 
lui  donna  alors  cinquante  louis  pour  son  uniforme  ; 
et  le  Roi,  en  ijSi,  lui  accorda    une  seconde  pen- 
sion de  5oo  livres    sur  sa  cassette.  En  1754,   Sa 
Majesté  lui  donna  un  brevet  de  mestre  de  camp  de 
cavalerie,  et  le  décora  de  la  croix  de  Saint-Louis. 
En  1759,  M.  le  Dauphin  lui    accorda  encore  une 
pension  de  800  livres  sur  sa  cassette,  avec  une  gra'- 
tification  de  quarante  louis.  Le  dérangement  de  sa 
santé  ne  lui  permettant  plus  de  continuer  ses  ser- 
vices, il  obtint  six  cents  écus  de   pension  de  re- 
traite, et  toutes  les    autres  lui    furent    conservées 
en  faveur  du  service  qu'il  avait  rendu   au  Roi,  au 
prince  et  à  l'Etat.    Charles-Antoine  de  ^aussaca 
obtenu,  par  arrêt  du    conseil,    du    14    décembre 
1770,   en  échange  de  ses  pensions,   la  jouissance 
à    vie   des    revenus,    droits    et   honneurs  des  do- 
maines de  la  vicomte  de  Turenne  apparienant  qu 
Roi.  Il  est  dit,  dans  cet  arrêt,  que  c'est  par  grâce 
spéciale,  et  sans   tirer  à  conséquence  pour  aucun 
autre,  et  que  c'est  pour  avoir  sauvé  la   vie  à  feu 
M.  le  Dauphin,  hls  unique  et  présomptif  héritier 
de  la  couronne,  etc.  Il  a  pris,  le  8  janvier   1772, 
possession  des  domaines  delà  vicomte  de  Turenne, 
et,    au    mois  de  juin  suivant,   de  la    prévôté   de 
de  Ganiac.   Il  a  épousé,  par  contrat  passé  devant 
de  la    Rue,  et  son  confrère,   notaires  au  châtelei 
de   Paris,  le   9  septembre   1771,  Catherine-Fran- 
çoise  Charlotte  de  Pons,  fille  unique  de    Pierre- 
Charles,    chevalier,   marquis    de    Pons,    seigneur, 


DK  MAUSSAC.  143 

baron  de  Saint-Chéron,  d'Anruel  et  Pontliezars, 
ancien  capitaine  d'infanterie,  et  de  dame  Barbe- 
Catherine  de  Baudenet  ;  mort  sans  postérité  ; 

2."  Gaspard,  mort  en  bas  âge  ; 

3.*  Jean,  chanoine  de  l'église  cathédrale,  et  vicaire- 
général  du  diocèse  de  Limoges  ,  prieur-commen- 
dataire  de  Saint-Maurice  -  lès  -  Senlis  ,  et  grand- 
chantre  de  la  collégiale  de  Saint  -  Martial  de 
Limoges  ; 

4."  Jean-Baptiste  ,  bachelier  en  théologie  de  la  fa- 
culté de  Paris,  grand  vicaire,  et  chanoine  de  Té- 
glise  cathédrale  de  la  Rochelle  ; 

5.'  Autre  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

6."  Louis-Henri,  grand-vicaire  et  chanoine  de  Beau- 
vais  ,  aujourd'hui  premier  aumônier  de  l'école 
royale  de  Saint-Cyr,  et  vicaire  -  général  de  Ver- 
sailles ; 

7.'  Marie  ; 

8.»  Marie-Airaée; 

9."  Marie-Miotte; 

10."  Autre  Marie  ,  reçue  à  Saint-Cyr,  au  mois  de 
juillet  1751  ,  sur  ses  preuves  de  noblesse,  d'où 
elle  est  sortie  en  1772;  elle  a  épousé,  le  22  sep- 
tembre 1773,  messire  Jean  Dumas,  chevalier, 
seigneur  de  Ganiac,  en  Périgord  ; 
1 1 .°  Henriette,  morte  en  bas  âge  ; 

12.'  Suzanne  de  Maussac  ,  morte  de  la  petite  vérole  , 
à  Saint-Cyr,  le  i3  octobre  1753. 

X.  Jean  de  Maussac,  chevalier,  successivement  cor- 
nette au  régiment  Dauphin,  en  1758  ;  sous  -  lieutenant,  en 
1763;  sous-aide- major ,  en  1770;  aide-major,  au  mois 
d'octobre  1773;  gratifié  au  mois  de  janvier  1774,  par  le 
Roi,  alors  Dauphin,  d'une  pension  de  3oo  livres  sur  sa 
cassette,  laquelle  a  depuis  été  augmentée  de  600  autres 
livres,  à  recevoir  sur  l'extraordinaire  des  guerres  ;  colonel 
du  régiment  de  Monsieur,  dragons,  (le  roi  Louis  XVI II), 
mon  le  17  juin  1816,  avait  épousé  Marie  -  Henriette 
Audebert  de  Fommobert,  duquel  mariage  est  issu  : 

Louis-Stanislas-Xavier  de  Maussac,  filleul  de  S.  M. 
Louis  XVI II  ,  né  en  1788  ,  chef  d'escadron  dans 
rétat-major  de  la  garde  royale. 


r44  DUMAITZ  DE  GOIMPV. 

Armes  :  D'or  ,  à  un  chevron  de  gueules  ,  accompagne 
de  trois  étoiles  d'argent,  2  et  i.  Supports:  deux  dragons 
ailés  d'argent  ;  couronne  de  comte. 


DUMAITZ  DE  GOIMPY  ,  maison  noble,  originaire 
d'Artois.  Le  nom  de  Dumaitz  est  un  de  ceux  sur  lesquels 
il  se  trouve  une  orthographe  très-variée.  Il  est  écrit  dans 
les  titres  de  cette  famille  tantôt  Diimet\  ;  Dumets  ,  du 
Maits ,  Dumaits  ,  du  Mait:{  ,  Dumait:{  ;  cette  dernière 
manière  ayant  prévalu  ,  ce  sera  celle  que  nous  suivrons. 
Pierre  Dumaitz  vivait  en  1400  ,  suivant  les  titres  qui 
existaient  aux  archives  de  Malte  à  Paris.  Il  est  nommé 
dans  les  preuves  de  noblesse  maternelle  fournie  par  N.... 
le  Febvre  de  la  Malmaison,  chevalier  de  Malte.  C'est  par 
ces  mêmes  pièces  qu'on  sait  que  ledit  Pierre  Dumaitz  , 
cadet  d'une  famille  éteinte  dans  la  maison  de  Lens,  en 
Artois,  a  fait,  en  1418,  l'acquisition  d'un  quart  du  fief 
de  Goimpy,  et  de  la  totalité  de  celui  de  Montorgueil. 

Les  guerres  civiles  ayant  enlevé  tous  les  titres  de  pro- 
priétés et  autres  papiers  de  cette  famille,  on  n'en  peut 
remonter  la  filiation  suivie  qu'à 

I.  Pasquier  Dumaitz  ,  seigneur  de  Goimpy  et  de  Go- 
metz  -  la  -  Ville,  qui  épousa  Marie  de  Louvencourt,  la- 
quelle vivait  en  1599,  ainsi  qu'il  se  voit  par  une  foi  et 
hommage  portée  par  les  deux  époux,  aux  seigneurs  de  la 
chapelle  d'Aunainville ,  à  cause  de  la  terre  de  Goimpy, 
acte  dans  lequel  elle  est  qualifiée  demoiselle.  Leurs  en- 
fants furent  : 

i.°  Jean,  qui  suit  ; 

2.°  Autre  Jean,   secrétaire  de  la  chambre  du  Roi; 

'i."  Renée,   femme  de  N...    Regnard  de  Clerbourg  ; 

4."  Marie,  femme  d'Antoine,  ou  selon  le  nobiliaire 
de  Picardie  ,  de  Pierre  de  Pallacr  ,  dont  postérité  : 

5."  Anne,  mariée  à  Philippe  Pot,  chevalier,  sei- 
gneur et  baron  de  Blaizi  et  d'Aubigny. 

II.  Jean  Dumaitz,  I"  du  nom ,  seigneur  de  Goimpy, 
trésorier  de  l'argenterie  de  la  maison  de  Henri  IV  ,  épousa 
Madelainc  Pavot,  fille  de  N...  Pavot,  seigneur  de  la 
Tour,  et  d'Anne  Seguier.  Il  en  eut  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 


DUMAITZ  DE  GOIMPY.  1^5 

2.*  Louis,  page  de  S.  A.  S.  Gaston  d'Orléans,  puis 
ecuyer  de  Madame,  et  lieutenant  de  Roi  au  Pont- 
Saint-Esprit.  Il  est  mort  sans  enfants  de  Marie 
Blanquet,  son  épouse,  et  a  laissé  des  manuscrits 
concernant  l'histoire  de  son  tems  ; 

3."»Josias,  trésorier  provincial  de  l'Isle-de-France; 

4.°  Pierre ,  conseiller  et  maître  d'hôtel  ordinaire  du 
Roi,  marié  avec  N...  le  Moine; 

5."  Marguerite,  mariée,  i."  à  François  Lefebvre  de 
la  Malmaison;  1."  à  N....  de  Bonneuil,  prési- 
dent, en  1679; 

ô.*'  Anne,  épouse  de  Charles  de  Martainville,  baron 
d'Estouteviile,  au  pays  de  Caux; 

7."  Madelaine,  qui  épousa  Louis  Moretde  Bournon- 
ville,  en  Valois,  dont  il  a  eu  Anne-Thérése,  ma- 
riée à  Eléazar,  duc  de  Châtillon  ; 

8."  Madelaine  ,  femme  de  Jacques  de  Bugnons  , 
maître  des  comptes. 

III.  Jean  Dumaitz  ,  II'  du  nom  ,  doyen  des  conseil- 
lers de  la  cour  des  Aides  et  conseillers  d'Etat,  épousa  i.°en 
septembre  1629,  Anne  Choart,  fille  de  Philibert  Choart, 
et  de  Marie  Chauvelin  ;  2.°  Geneviève  le  Roux;  3.°  N...., 
4.*  Anne  de  Scanin,  qui  vivait  en  1669.  Il  a  eu  du  pre- 
mier Ht: 

I  .*  Gilles,  dont  l'article  suit  ; 

2,"  François  Dumaitz  de  Villeras  ,  page  du  Roi, 
puis  capitaine  au  régiment  de  Piémont,  tué; 

3."  Louis,  page,  puis  capitaine  au  même  régiment, 
mort  de  ses  blessures  ; 

4."  N....,  tué  en  duel; 

3.°  François  ,  aumônier  du  Roi,  appelé  l'abbé 
Dumait:{  ; 

6."  Gabriel,  seigneur  de  Goimpy  ,  commissaire-gé- 
néral des  galères  et  intendant  aux  îles  de  l'Amé- 
rique,mort  sans  enfants  d'Anne-Louise  Robert , 
son  épouse  ; 

7.'*  Trois  filles  religieuses. 

IV.  Gilles    Dlmaitz  ,   seigneur   de  Goimpy  ,  conseiller 
tu  parlement,  épousa  Antoinette  Faure,  dont  il  eut  : 
I ."  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 
2.*  François,  mort  sans  enfants; 

9.  10 


I^ô  DUxMAITZ   DE   GOIMPY. 

3."  Catherine  -  Julie,  mariée  à  Antoine  de  Vertha- 
mont,  conseiller  au  Parlement  de  Bordeaux. 

V.  Pierre  Dumaitz  ,  seigneur  de  Villeras  et  autres 
lieux  ,  enseigne  des  gendarmes  d'Orléans  ,  compagnie  du 
marquis  de  Beauveau,  épousa  Anne  de  Pas  de  Feuquières, 
fille  d'Henri  ,  comte  de  Pas  de  Feuquières  ,  et  de  Ju- 
lienne Pétronille  ,  comtesse  de  Limbourg- Stirum  et  de 
Bronkhorst.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i."  Henri,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  François,  mort  en  1720. 

VI.  Henri  DuifAiTZ  de  Goimpy  ,  seigneur  de  Goimpy  , 
Saint-Léger,  des  Aubeis  et  autres  lieux,  e'pousa  Marie- 
Marguerite-Antoinette-Louise  de  Pas  de  Feuquières  ,  sa 
cousine-germaine,  fille  de  Louis  de  Pas  de  Feuquières,  et 
de  Marie  Pingre.  lien  eut  : 

I  .**  Pierre- Augustin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  François-Louis-Edme-Gabriel,  appelé  le  comte 
Dumaitz  de  Goimpy,  chef  d'escadron,  grand'croix 
de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  dé- 
cédé le  29  décembre  1807.  lia  publié  divers  ou- 
vrages, notamment  sur  la  marine.  Il  avait  épousé, 
le  6  octobre  1772,  Antoinette-Jeanne  Jouenne 
d'Esgrigny,  fille  de  Jean-René  Jouenne,  marquis 
d'Esgrigny,  ancien  capitaine  au  régiment  des  gardes 
françaises,  et  de  Marie-Louise-Nicolle  du  Fresne. 
Elle  est  morte  sans  enfants,  le  24  avril  1 8 1 6 . 

VII.  Pierre-Augustin  Dumaitz,  marquis  de  Goimpy, 
seigneur  châtelain  de  Saint-Léger  ,  Chauvilliers  ,  etc.  , 
capitaine  dans  le  régiment  Dauphin  étranger  cavalerie,  a 
épousé  i.°  Madelaine  de  Saint  -  Pol  ;  2."  Marie  -  Anne- 
Henriette  Gabaille;  3.°  Georges  Desvaulx.  Il  est  décédé 
à  Goimpy,  le  28  août  1814,  laissant  de  son  premier  ma- 
riage : 

i.°  Louis-Pierre,  dont  l'article  suit; 

2.°  Angélique-Louise-Amélie,  décédée  sans  alliance 
eni79i; 

3."  Madelaine  -  Louise-Jacqueline,  morte  sans  al- 
liance en  1781. 

VIII.  Louis-Pierre  Dumaitz,  marquis  de  Goimpy,  né 
à  Goimpy,  le  6  mars    1763,    élevé  à  l'école  des  chevau-lc- 


MILLON.  i^y 

gers  de  la  garde  du  Roi,  mainienanr  lieutenant-colonel 
de  cavalerie,  par  brevet  du  24  août  1814,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  n^ilitaire  de  Saint  -  Louis,  du  6  septembre 
suivant,  a  épousé  Marie  -  Louise  -  Pierrette  de  Ronde,  dont 
il  a  eu  : 

I.'  Louise  -Charlotte  -  Nathalie  -  Laure,    née  le  i" 

août  1 809  ; 
2.*  Marie- Léontine,  née  le  14  septembre  18 10; 
3.°  Pierrette-Sophie,  née  le  5  décembre  18 12  ; 
4."  Amélie,  née  et  décédée  à  Goimpy,  en  181 5. 

Armes:  Ecartelé,  au  i  d'argent,  au  sautoir  de  gueules, 
denché  de  sable,  qui  est  de  Saint-Pol  ;  au  2  de  gueules,  au 
lion  d'argent,  à  la  bordure  denchée  d'or,  qui  est  de  Pas  de 
Feiqlières  ,  brisé;  au  3  de  gueules,  au  lion  d'argent; 
au  lambel  du  même,  qui  est  de  Pas  de  Feuqlieres, 
brisé  ;  au  4  d'argent,  au  lion  couronne  de  gueules,  la 
queue  fourchée  et  passée  en  sautoir,  qui  est  de  Limbourg  ; 
sur  le  tout  d'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois 
molettes  d'éperon  du  même,  qui  est  de  Dcmaitz-Goimpy. 
Casque  de  protil  ,  sommé  dune  couronne  de  marquis. 
Supports  :  deux  lévriers  d'argent ,  lampassés  ,  armés  et 
colletés  de  gueules,  la  tète  contournée  ;  cimier  :  un  lé- 
vrier de  même.  La  lambrequin  d'argent  et  de  gueules. 
Devise  :  Crescit  virtusin  periculo.  Son  courage  s'accroit  au 
milieu  du  danger. 

Dans  l'origine  de  sa  transplantation  en  Beauce,  cette 
famille  portait  un  croissant  d'argent  en  chef,  pour  bri- 
sure, et  trois  étoiles,  au  lieu  de  molettes  d'éperon.  C'est 
ainsi  qu'elles  avaient  été  sculptées  sur  la  pierre  de  clé  du 
portail  du  château  de  Goimpy ,  agrandi  au  moyen  de 
douze  maisons  acquises  par  Pasquier  et  Jean  Dumaitz  à 
la  tin  du  seizième  siècle.  Cette  pierre  a  été  brisée  pendant 
les  troubles  de  la  révolution. 


MILLON,  famille  ancienne,  originaire  de  Bretagne, 
province  où  elle  réside  encore  de  nos  jours. 

L  Pierre  Millon,  I"  du  nom,  seigneur  de  la  Ville- 
morel,  vivait  dans  le  treizième  siècle.  Il  épousa  Gillote 
de  la  Houssaye,  fille  du  seigneur  de  la  Houssaye  et  de 
N....  de  Combourg,  et  en  eut  entr'autres  enfants: 


1^8  MlLLOiN. 

i."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Olivier  Millon,  qui  paraît  dans  l'assiette  de  deux 
cents  livres  de  rente,  faite  par  Gui  de  Bretagne  à 
Simon  de  Montboucher,  le  samedi  avant  la  fête  de 
la  Toussaint  de  l'an   i3ig. 

II.  Jean  Millon,  I"  du  nom,  épousa  Flourie  de 
Piedevache,  fille  de  N...  de  Piede vache,  seigneur  de  la  Per- 
chaye,  de  Rouzé  en  Tresemet,  dont  il  eut,  entr'autres 
enfants  : 

i."  Etienne,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Raoulet  Millon,  qui  plaidait  avec  Etienne,  son 
frère,  en  i386,  contre  Etienne  le  Febvre. 

III.  Etienne  Millon,  I"  du  nom,  seigneur  de  la 
Villemorel,  servait  dans  la  compagnie  d'Alain  de  Beau- 
mont,  chevalier,  dont  la  montre  se  fit  à  Mortain,  le  28 
juin  1378,  ainsi  qu'il  appert  du  premier  compte  de  Jean 
le  Flament,  trésorier  des  guerres  du  Roi,  et  ratifia,  en 
1 38 1,  conjointement  avec  les  autres  principaux  seigneurs 
de  Bretagne,  le  traité  de  Guerrande,  conclu  entre  le  duc 
et  le  roi  de  France.  Il  avait  épousé  Jeanne  d'Yvignac  , 
fille  d'Olivier,  seigneur  d'Yvignac,  et  de  Catherine  de 
Montboucher  du  Bordage.  Il  eut  de  ce  mariage,  entre 
autres  enfants  : 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

o'„  ^f^^'     i  mentionnés  dans  la  réforme  de  1443  ; 
3."  Yvon,    )  ^^   * 

.1..°  Thomas,  qui  rendit  hommage  au  vicomte  de 
Rohan, en  1396  ; 

5."  Etienne,  qui  servait  dans  la  compagnie  de  Ber- 
trand de  Rostrenan,  reçue  à  Lyon  le  29  juin 
1409; 

G."  Guillaume,  qui  prêta  serment  au  duc  de  Bre- 
tagne en  1437  ; 

7.°  Thiphane  Millon,  nommée  dans  la  réformation 
de  l'hôtel  du  duc  de  Bretagne,  faite  en  141 5, 
comme  ayant  bouche  en  cour; 

8.°  Jeanne  Millon  ,  élue  abbesse  de  Saint-Sulpice 
en  1391,  morte  en  1407. 


IV.  Pierre  Millon,  II"  du  nom,  écuyer,  servait,  en 
i38o,  dans  la  compagnie  de  Jehan  de  Tusse,  chevalier, 
dont   la  montre  se  fit    au    Mans   le  22  août   de  la   même 


I 


^         MILLON.  149 

année,  et  ensuite  dans  celle  de  Jehan  de  Maillé,  chevalier, 
qui  fit  montre  à  Angers  le  premier  octobre  suivant.  Il 
épousa  Marguerite  de  Lanvallay,  fille  aînée  de  messire 
Robin  de  Lanvallay  et  de  dame  Marguerite  de  Tourne- 
mine.  Ses  enfants  furent  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Bertrand  Millon  ,  chevalier,  seigneur  de  la 
Villemorel.  Il  fut  vaillant  homme  de  guerre,  et 
servit  dans  toutes  les  campagnes  de  son  tems.  Il 
scella  de  son  sceau,  représentant  un  écii  d'azur 
chargé  de  trois  têtes  de  lévrier  d'argent,  colletées 
de  gueules  et  bouclées  d'or,  une  obligation  en 
1384,  comme  gouverneur  de  place.  Il  fut  père 
d'autre  Bertrand  Millon,  qui  servit,  en  1439, 
sous  le  comte  de  Richement  ,  connétable  de 
France,  qui  ,  en  récompense  de  ses  exploits  , 
l'arma  chevalier  au  siège  d'Avranches.  11  a  la  qua- 
lité de  sénéchal  de  Saint-Malo,  dans  un  jugement 
du  22  juillet  de  la  même  année.  Il  fut  un  des  am- 
bassadeurs du  duc  de  Bretagne  vers  le  roi  de 
France,  en  1440;  était  sénéchal  de  Ploërmel,  en 
1448  ;  fut  envoyé  en  ambassade  à  Rome,  en  1459, 
et  ratifia  le  traité  d'Ancenis,  le  i5  août  1470, 
Dans  la  bulle  du  paf)e  Sixte  IV,  du  17  des  calendes 
de  janvier  1474,  il  est  qualifié  chambellan  du  duc 
de  Bretagne;  dans  une  sentence  de  ce  prince,  du 
23  mars  1473,  il  a  le  titre  de  président  et  juge  uni- 
versel de  Bretagne;  il  mourut,  peu  après,  sans 
postérité  de  Jeanne    de    Broon,   son  épouse,   fille 

de  N de  Broon,  et  de  dame  Marguerite  de  la 

Chapelle; 

3.»  Yvon,  qui  fonde  la  deuxième  branche,  rapportée 
ci -après; 

4."  Jean,  dit  le  Jeune,  auteur  de  la  troisième  branche, 
rapportée  en  son  rang  ; 

5.*  Marie  Millon,  femme  de  Jean  de  Kerlivoux  ; 

6.»  Guillemette  Millon,  abbesse  de  Saint-Sulpice 
en  1426. 

V.  Jean  Millon,  II*  du  nom,  écuyer,  paraît  dans 
l'extrait  du  comte  de  Guion  de  Carné,  trésorier  et  rece- 
veur-général de  Bretagne,  en  l'an  Kf45.  Il  épousa  Mar- 
guerite de  Pontménil,  avec  laquelle  il  vivait  en  1490.  Il 
eut  pour  fils  : 


l5o  MILLON. 

VI.  Jean  Millon  ,  III*  du  nom,  éçuyer,  seigneur  de 
Keryvon,  vivant  en  1540.  Il  fut  père  de  : 

VII.  Jean  Millon,  IV*  du  nom,  seigneur  de  Keryvon, 
marié,  en  x585,  avec  Marguerite  Correvenve,  dont  : 

VIII.  François  Millon, seigneur  de  Keryvon,  qui  épousa 
Constance  de  Mol,  et  en  eut  : 

IX.  Gabriel  Millon,  seigneur  de  Keryvon  et  de  Kerjean, 
marié  en  1659,  avec  Marie  de  Parcevaux  de  Kerjean,  fille 
de  Gabriel  de  Parcevaux  ,  seigneur  de  Kerjean ,  et  de 
Marie  de  Gourie.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  d'ex- 
traction par  arrêt  de  la  chambre  de  la  réformation  de  Bre- 
tagne, du  22  décembre  1670. 

SECONDE   BRANCHE. 

V.  Yvon  Millon,  trésorier-général  de  Bretagne  en 
1484,  troisième  fils  de  Pierre,  II"  du  nom,  et  de  Mar- 
guerite de  Lanvallay,  épousa  Guillemette  Audepin,  et 
en  eut  : 

I .°  Robert,  dont  l'article  suit  ; 

2."  François,  ecclésiastique,  vivant  en  1480; 

3."  Etienne  ,  protonotaire  apostolique,  pourvu  de 
l'abbaye  de  Saint-Jagu,  par  le  duc  François  II. 
Il  assista  aux  états  tenus  à  Redon,  le  23  avril  1476, 
pour  la  ratification  du  traité  de  Senlis,  et  il  porta 
la  parole  au  nom  des  trois  états.  Il  mourut  en 
1498. 

VI.  Robert  Millon,  I"  du  nom,  écuyer,  sieur  de  la 
Touche-Millon,  est  compris  pour  la  somme  de  90  livres, 
au  rôle  de  la  diminution  des  gages  et  pensions  des  offi- 
ciers du  duc  de  Bretagne,  faite  en  1498,  pour  subvenir 
aux  frais  de  la  conquête  du  royaume  de  Naples.  Il  épousa 
Marie  Thomelin  de  la  Caillebotièrc,  fille  de  René  Tho- 
melin  de  la  Cailleboiière,  et  de  Jeanne  Guyomar.  Il  eut 
de  ce  mariage  : 

VII.  Robert  Millon,  II*  du  nom,  écuyer,  sieur  de 
la  Touche-Millon,  marié  avec  Jacquemine  de  Saint-Noual, 
dont  est  issu  : 

VIII.  Rolland  Millon,  sieur  de  la  Touche-Millon, 
l'un  des  hommes  d'armes  de  la  compagnie  de  Georges  de 


MILLON.  i3i 

Bueil,   seigneur  de   Rouillé  ,   lieutenant  pour  le   Roi,   en 
Bretagne,  suivant   le   rôle   qui  en  fut  dressé  en    1574.  Il 
avait  épouse  Jeanne  de   Lemo,  avec   laquelle    il  vivait  en 
■  1577,  et   en  eut: 

IX.  René  Millon,  écuyer,  sieur  de  la  Touche-Millon. 
marié  avec   Jeanne  de  Launay.  Ses  enfants  furent: 

I.»  Noël,  dont  l'article  suit; 

2.°  Guy  Millon  ; 

3."  René  Millon,  seigneur  des  Landes. 

X.  Noël  Millon,  écuyer,  sieur  des  Salles;  fut  main- 
tenu dans  sa  noblesse,  conjointement  avec  ses  frères  et  Sé- 
bastien, son  Hls  aîné,  par  jugement  de  la  chambre  de  la 
rélonnation  de  Bretagne,  du  2  décembre  1670.  Il  eut 
pour  enfants  : 

I ."  Sébastien,  sieur  des  Salles,  mort  sans  postérité  ; 
2."  Pélagie,   mariée  à  Pisrre,  sieur  de    Guernezcy. 

TROISIÈME  BRAIJCHE  ÉTABLIE  AU  CROISIC, 

V.  Jean  Millon,  II'  du  nom,  dit  le  Jeune,  seigneur 
de  la  Bluignière,  quatrième  fils  de  Pierre  II  et  de  Mar- 
guerite de  Lanvallay,  vivant  au  quinzième  siècle,  dans 
la  paroisse  d'Arton,  au  pays  de  Retz,  diocèse  de  Nantes, 
était  du  nombre  des  archers  de  la  garde  du  duc  Fran- 
çois II  de  Bretagne,  suivant  Tacte  qui  en  fut  fait  à  Redon, 
le  i5  janvier  1488.  Il  eut  pour  fils  : 

i."  Julien,  dont  l'article  suit; 

2."  Guillaume,  qui  vivait  en  1498. 

VI.  Julien     Millon,    écuyer,    sieur  de  la    Bluignière, 
^x)usa  l'héritière  de  Kerdrain,   en  Saini-Caradec  en  Cor- 

aouailles,   et   en   eut  : 

VII.  Jean  Millon,  III'  du  nom,  écuyer,  compris  au 
nombre  des  gentilshommes  de  pied,  sous  la  charge  de 
Raoul  Tison,  sieur  de  la  Ville-Helleu,  suivant  la  montre 
de  cette  compagnie,  faite  à  Lesneven,  le  21  août  1543. 
Il  eut  pour  fils  : 

VIII.  Yvon  Millon,  écuyer,  sieur  de  Rosgolven,  ma- 
rié à  N.  de  Kermenou  de  la  Villeneuve.  Il  lut  père,  entre 
autres  enfants  ,    de  : 

IX.  Maurice  Millon,  I"  du  nom,  sieur  de  Rosgolven, 
marié,  i."  vers  l'an  1625,  à  Conquernau,  avec  Margue- 
rite de  Chauvincourt;  2."  vers  lan  i633,  avec  Jacquette 
Hervé,  avec  laquelle  il  vivait  en  i636,  fille  d'Yves  Hervé, 
écuyer.  Du  premier  lit  sont  issus  : 


,52  MILLON. 

i.°  Etienne,  dont  l'article  suit; 
2."  Un  autre  fils,  vivant  en  i63o. 

X.  Etienne  Millon,    W"  du  nom,  sieur  de  Pénauster  ,, 
né  le   14  mars   i632,  fut  avocat  à  Quimperlé.  11  épousa, 
vers   l'an  1660,  Claude  Chauvin,  dont   il  eut,  entr'autres 
enfants  : 

XI.  Maurice  Millon,  II*  du  nom,  sieur  de  Ville- 
roy  ;  né  le  5  mai  1666,  avocat,  marié  i."  à  Catherine 
Guesdon  -,  2°.  à  Raimone-Françoise  Mazé  d'Auray.  De 
ce  mariage  est  issu,  entr'autres  enfants  : 

XII.  Charles-Nicolas  Millon  de  Villeroy,  né  le 
6  décembre  171 5,  qui  épousa,  en  lySy,  à  Batz,  Elisa- 
beth-Céleste de  Mons  d'Ailette,  d'une  ancienne  famille 
noble  de  Loches,  en  Touraine,  alliée  de  très-près  aux 
maisons  d'Estrées,  de  Pointis,  de  Dangeau,  de  Château- 
neuf,  et  autres  familles  considérables  de  cette  province, 
fille  d'Hugues  de  Mons,  seigneur  d'Ailette,  officier  de  la 
marine  royale.  Il  a  eu  de  ce  mariage,  entr'autres  en- 
fants : 

i."  Jean-Hugues  Millon  de  Villeroy,  veuf  et  sans 
enfants  de  demoiselle  Prudence  d'Espinose  ,  son 
épouse.  Vivant  en  18 16; 

2."  Emmanuel-Maurice,  qui  suit. 

XIII.  Emmanuel-Maurice  Millon,  a  épousé,  i."*  à 
Guerrande ,  en  octobre  1771  ,  Marie-Catherine-Emilie 
Larragon,  dame  des  Buttes;  2.°  à  Redon,  en  juin  1782, 
Jeanne-Louise  Rado  Dumatz,  élève  de  la  maison  royale 
de  Saint-Cyr,  fille  de  Nicolas-Gabrielle  Rado  ,  écuyer , 
seigneur  Dumatz,  etc.  Ses  enfants  sont  : 

Du  premier  lit  : 

I ."  Antoine  Alain  Millon.  Il  n'est  pas  marié  en  1816; 
2."  Maurice-Emmanuel  Millon,    sieur  des  Buttes, 
non  marié  en  181 6  ; 

Du  second  lit  : 

3."  Emile-Marie  Millon,  sieur  de  Villeroy,  qui  a 
fait  partie,  équipé  à  ses  frais,  de  la  première  com- 
pagnie de  volontaires  royaux  du  département  de 
la  Loire-Inferieure,  qui  a  vole  au  secours  du 
Roi  dans  la  dernière  usurpation  II  nest  pas  marie 
en  1 8 1 6  ; 


LESENS.  l53 

4.«  Gabrielle-Marie-Emmanuelle  ^.j^,^^^^^  ^^^ 

5.*  rrançoise-Mane  Jeanne-Rosalie,  \       alliance 
6.'  Angélique-Marie  Jeanne,  ; 

Armes  :  d'azur ,  à  trois  têtes  de  lévrier  couples  d'ar- 
gent, colletées  chacune  d'un  collier  de  gueules,  boucle 
d'or. 


LESENS  DE  FOLLEVILLE,  famille  ancienne,  ori- 
ginaire du  Senonois,  qui  possédait,  dans  les  treizième 
et  quatorzième  siècles,  des  terres  dans  ce  pays,  entr'autres, 
la  baronnie  de  Ferrière. 

Elle  s'établit  en  Normandie  ,  depuis  le  quatorzième 
siècle,  et  y  possédait  différentes  terres,  entr'autres,  celles 
de  Lion  ,  département  du  Calvados,  de  Folleville  et  de 
Morsan,  de'partement  de   l'Eure. 

Cette  famille  ,  suivant  une  ancienne  tradition,  se  croit 
issue  de  ces  anciennes  familles  saxonnes,  qui  reçurent  le 
baptême  avec  le  fameux  Vitikind,  vers  783  ,  et  cette 
tradition  se  trouve  appuyée  par  le  cri  de  ses  armoiries, 
Jides  sanctificavit ,  et  par  les  principaux  meubles  de  son 
écu,  qui  sont  des  encensoirs. 

On  trouve  ,  dans  d'anciens  Nobiliaires,  des  seigneurs 
du  nom  de  Lesens,  à  la  cour  du  duc  de  Bourgogne,  dans 
le  dixième  siècle. 

Enguerrand  Lesens ,  commandait,  en  1223,  dans  la 
ville  de  Sens  ;  il  s'y  distingua  par  sa  valeur,  fit  une  sor- 
tie brillante  à  la  tête  de  i  200  hommes  qu'il  commandait , 
et  dont  il  perdit  sept  cents,  et  fut  nommé  gouverneur  de 
la  ville  de  Sens,  puis  autorisé  à  faire  apposer  ses  armes 
sur  la  principale  porte  de  cette  ville,  où  elles  étaient  en- 
core dans  le  siècle  dernier. 

Pierre  Lesens  un  de  ses  decendants,  vint  s'éta'olir  en 
Normandie,  vers  le  milieu  du  quatorzième  siècle.  Cette 
famille  s'est  divisée  dans  cette  province  en  quatre  bran- 
ches principales:  celles  de  Lion^  de  Morsan,  de  Folleville 
et  de    Villodon. 

Messire  Robert-Armand  Lksens  de  Lion,  marquis  de 
Folleville,  premier  président  de  la  cour  royale  d'Amiens, 
nommé  le  23  août  1814,  oflicier  de  l'ordre  royal  de  la 
Légion  d'honneur  ,    est  le    chef  actuel  de   cette  maison, 


l54  LES  EN  s. 

il  a  réuni,  par  le  mariage  de  M.  le  comte  de  Lion,  son 
père,  avec  l'héritière  de  la  branche  de  Folleville,  les  deux 
branches  de  Lion,  ci  de  Folleville.  Il  est  entré,  en  1770, 
dans  le  corps  des  carabiniers,  alors  commandé  par  Mon- 
sieur ,  actuellement  S.  M.  Louis  XVIII;  de  là  il  est 
passé,  en  1776,  au  parlement  de  Rouen,  où  il  a  été  pré- 
sident à  mortier  en  1777.  Il  a  un  fils,  messire  Hypolite 
Lesens  de  Folleville,  officier  dans  le  régiment  des  chas- 
seurs de  Vaucluse,  et  une  fille,  Armandine-Henriette 
Lesens,  mariée  à  M.  le  marquis  de  Morel  de  Than,  ca- 
pitaine des  vaisseaux  du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis. 

Jean  Lesens  ,  fut  député  aux  états-généraux  en  1484; 
un  autre  membre  de  cette  famille  a  eu  l'honneur  de  pré- 
sider l'échiquier. 

Isaac  et  son  fils  Guillaume  Lesens,  seigneurs  de  Folle- 
ville, ont  eu  Thonneur  de  servir  avec  distinction  les 
rois  Louis  XIII  et  Louis  XIV. 

Isaac  Lesens  a  été  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  et  colonel 
d'un  régiment  de  son  nom. 

Guillaume  Le^en.v  a  servi  quarante  ans  sous  Louis  XIV; 
il  était  lieutenant-général  des  armées,  chevalier  de  l'ordre 
du  Roi,  conseiller  d'état,  et  colonel  d'un  régiment  de 
son  nom. 

La  terre  de  Folleville  a  été  érigée  en  sa  faveur  en  mar- 
quisat, par  Louis  XIV,  en  1686,  et  ce,  pour  récom- 
pense de  ses  services. 

Son  dis,  Jacques  Lesens  de  Folleville ^  a  été  le  premier 
colonel  du  régiment  de  Flandre,  qui  a  été  créé  pour  lui  ; 
il  est  mort  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi. 

Son  fils  cadet  Jean  Lesens,  marquis  de  Folleville,  a 
été  procureur-général  de  la  cour  des  comptes,  aides  et 
finances  de  Normandie,  charge  qui  a  été  également  rem- 
plie par  ses  deux  fils,  MM.  Charles  Lesens,  marquis  de 
Folleville,  et  François  René  Lesens  de  Folleville,  et  par 
son  petit-fils,  M.  Lesens,  marquis  de  Folleville,  mort  en 
1751,  et  qui  était  frère  de  madame  la  comtesse  de  Lioii\ 
mère  de  M.  le  marquis  Lesens  de  Folleville,  actuellement 
existant. 

M.  François-René  Lesens  de  Folleville,  a:lété  aussi 
procureur-général  du   parlement    de  Normandie  ,   et  con- 


DE  CHARBONNEL.  i53 

ciller,  d'honneur  au  même  parlement  ;  il  est  mort  en 
1790. 

La  branche  de  messieurs  Lesens  de  Lion  a  fourni  plu- 
sieurs officiers  supérieurs  dans  les  armées  du  Roi. 

M.  le  marquis  de  Lion  et  M.  Lesens,  comte  de  Lion, 
son  fils,  père  de  M.  le  marquis  de  Folleville  d'aujourd'hui, 
ont  été  ofticiers  supérieurs,  capitaines  de  gendarmerie,  et 
chevaliers  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis. 

La  branche  de  Lesens  de  Morsan  a  fourni  également 
plusieurs  officiers  supérieurs;  M.  le  marquis  Lesens  de 
Morsan  est  mort  capitaine  aux  gardes  françaises;  M.  le 
comte  Lesens  de  Morsan  et  M.  le  comte  Achille  Lesens 
de  Morsan  ,  ses  fils  ,  ont  également  servi  le  Roi  et  le 
servent  actuellement. 

La  branche  Lesens  de  Villodon  ou  de  Neufménil  est 
établie  dans  le  département  de  la  Manche,  et  ceux  qui 
la  composent  sont  également  au  service  du  Roi. 

Armes  :  De  gueules ,  au  chevron  d'or ,  accompagné  de 
trois  encensoirs  d'argent  ;  couronne  de  marquis.  Sup- 
ports ;  deux  lions.  Cri  :  Fides  sanctificavit. 


CHARBONNEL ,  en  latin  Charbonnelli .  Ancienne 
noblesse  du  Languedoc  ,  qui  remonte  à  Guy  de  Char- 
bonnel,  vivant  dans  le  onzième  siècle.  Il  rit  dans  les 
croisades  ,  un  général  turc  prisonnier ,  et  obtint  de 
porter  pour  armes  :  d'azur  ,  au  croissant  d'argent  ,  ac- 
compagné de  trois  molettes  d'or,  et  pour  devise  :  In  corde 
decus  et  honor.  On  sait  que  les  molettes  sont  la  marque 
de  l'ancienne  chevalerie ,  et  que  le  croissant  désigne  les 
armes  des  Turcs  ,  comme  on  peut  le  voir  dans  Torigine 
des  armoiries. 

(Nota.  Go  trouve  cette  anecdote  dans  un  ancien  livre 
latin,  intitulé.  De  origine  signorum).  ; 

L  Pierre  de  Cmajibonnel  ,  descendu  de  ce  Guy, 
{uaiifié  miles  1  chevalier) ,  en  1273,  possédait  le  fict 
Je  Charbonnel  en  Vivarais,  qui  a  donné  ou  reçu  son 
nom  de  cette  famille.  Ce  fief  s'appelle  ,  aujourd'hui  , 
Prost  ;  il  n'y  a  plus  que  les  bois  qui  ont  retenu  le  nom 


l56  t)K  CHARBONNEL. 

de  Charbonncl.  Il  commandait  le  ban  et  arrièrç-ban, 
et  épousa  ,  à  la  fin  du  treizième  siècle  ,  noble  dame  de 
Villers,  dont  : 

II.  Jean  de  Charbonnel,  I*""  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Charbonnel ,  commandant ,  pour  le  Roi , 
les  ville  et  château  de  Serieres,  qui  épousa  en  iSzS , 
Lucresse  Moreti  ,  de  laquelle  il  eut  plusieurs  enfants  , 
entr'autres  : 

III.  Just  DE  Charbonnel  ,  qualifié  dans  les  titres  , 
Nobilis  et  domïcellus  (noble  et  damoiseau)  ,  seigneur  de 
Charbonnel  commandant  à  Serieres.  Il  rendit  hommage 
de  son  fief ,  à  Just ,  comte  de  Tournon  ,  ceigneur  de 
Serieres,  et  se  maria,  le  21  septembre  i354,  avec 
noble  Jeanne  de  Chavanieux,  fille  de  N....  seigneur  de  Gour- 
celles  en  Beaujolais.  Il  en  eut  : 

IV.  André-François  Charbonnel  ,  qualifié  noble  da- 
moiseau ,  seigneur  de  Charbonnel ,  qui,  de  sa  femme , 
dont  le  nom  est  ignoré,  eut  : 

V.  Jean  de  Charbonnel  ,  II*  du  nom  ,  aussi  qualifie* 
chevalier  et  damoiseau  ,  commandant ,  comme  ses  pré- 
décesseurs, les  ville  et  château  de  Serieres.  Il  fut  un  des 
plus  grands  capitaines  de  son  siècle,  et  se  joignit  à  Pierre 
de  Brézé  ,  grand  sénéchal  de  Normandie  ,  pour  aller 
faire  une  descente  en  Angleterre,  en  1456.  Ce  fait  est 
rapporté  par  plusieurs  historiens,  entr'autres  par  Duplex, 
dans  son  Histoire  de  France.  Il  avait  épousé,  le  2  février 
141 8,  noble  Marie  de  Taillefer,  fille  de  noble  et  puissant 
seigneur  Claude  de  Taillefer,  seigneur  du  Chambon  en 
Velay,  dont  : 

i.°  Claude,  qui  suit; 

2.°  Adam  ,  chevalier  de  Saint- Jean -de-Jérusulem. 

VI.  Claude  de  Charbonnel,  seigneur  dudit  lieu, 
épousa  ,  le  19  août  1452  ,  noble  Huguette  de  David  , 
fille  de  Hugues  et  d'Isabelle  de  Bransée,  dame  du  Bets 
de  Velay,  nièce  du  seigneur  de  Rochebaron,  qui  lui  fit 
don  des  rentes  de  Basset ,  et  sœur  de  Marguerite  de 
Bransée ,  mariée  à  noble  et  puissant  seigneur  Jean  de 
Montaigu,  neveu  de  Guerin,  de  Pierre  et  de  Armand  de 
Montaigu,  le  premier,  grand  maître  de  l'ordre  de  Saint- 
Jean -de  -  Jérusalem,  le  second  .   grand   maître  des    Tcm- 


DK  CHARBONNKL.  lyj 

plicrs,    le    troisième,    évéque    du    Puy.    De    ce    mariage 
vinrent  : 

I .°  Guillaume,  qui,  n'ayant  pas  voulu  se  marier, 
fit  donation   pure  et  simple  à  Albert,  son  frère  ; 

2.'  Albert,  allié  en  1499,  à  Peyrone  de  Chavanieux, 
sa  cousine,  et  auteur  d'une  branche  fondue,  par 
deux  filles,  dans  les  maisons  du  Terrail  et  de 
Poudras  ; 

3.*  Guy, qui  suit  : 

VII.  Guy  DE  Charbonnel,  écuyer,  seigneur  du  Bets 
et  de  Verne  en  Velay,  se  maria,  en  i5oi,  à  Guigonne 
de  Bayle,  fille  de  noble  Mathieu  de  Bayle,  seigneur  de 
Martignac,  dont  : 

I .'  Marcellin,  qui  suit  ; 

2."  Christophe  ,  reçu  comte  de  Brioude,  en  i53i  ; 
3.*  Claude,  reçu  dans  le  même  chapitre,  en  1534; 
4."  Guy,  tué  à  Conon,  diocèse  de  Cavaillon. 

Nota.  Outre  les  dénommés  ci-dessus  ,  la  famille  de 
Charbonnel  a  encore  fourni,  comme  comtes  de  Brioude. 
François  de  Charbonnel,  en  1443  ;  Jacques  de  Char- 
bonnel, en  1488;  Antoine  de  Charbonnel,  en  1494;  Jean 
et  Antoine  de  Charbonnel,  en  i528  ;  Michel  de  Char- 
bonnel,   en   1534,  et  Charles    de  Charbonnel,  en    1541. 

VIII.  Marcellin  de  Charbonnel,  I*""  du  nom,  écuyer, 
seigneur  du  Bets  et  de  Verne,  s'allia  en  iSSg  ,  avec 
Miracle  Maurin,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur  Jacques 
Maurin  ,  seigneur  du  Viage  et  de  Châieauneuf,  bailli 
général  du  comté  du  Velay  ,  commandant  le  ban  et 
arrière-ban,  et  de  Jeanne  de  Villedieu.  Leurs  enfants 
furent  : 

I  ."*  Jacques,  qui  suit  ; 

2."  Guy;  \ 

^.''  Guillaume  :        '  ... 

„  r,.  '  morts  sans  postérité  ; 

4."  Pierre  ;  \ 

5."  Lucrèce  ,  ) 

ô.'  Anne,   mariée  à    noble     Etienne  de    la  Tour- 

Varan-lès-Feugerolles. 

IX.  Jacques  de  Charbonnel  ,  I*'  du  nom,  écuyer, 
seigneur  du  Bets  et  de  Verne,  épousa,  en  1589,  Mar- 
guerite de  Roireau ,  fille  de   noble    et   puissant   seigneur 


i58  DE   CHARBONN-EL. 

Marcellin  de  Roireau,  seigneur  du  Chambon,  barpn 
de  Villard,  et  d'Antoinette  Pichon,  dont  : 

r.°  Marcellin,  qui  suit; 

•2.°  Claude,  mariée  à  noble  PoYitus  d'AIéz  de  Ro- 
chepauie. 

X.  Marcellin  de  Charbonnel  ,  II"  du  nom,  ecuyer, 
seigneur  du  Bets  et  de  Verne,  épousa,  i.°  le  2  décembre 
1617,  Antoinette  de  Bronac,  fille  de  très  -  noble  Charles  de 
Bronac,  seigneur  de  Bronac  et  de  Rocoules,  co-seigneur, 
avec  le  Roi,  de  la  ville  de  Montfaucon  et  baron  d'Ulmet,  et 
de  noble  Jeanne  du  Verger;  et  2.°  Hélène  de  Besset, 
fille  de  Léonard  de  Besset,  ecuyer,  seigneur  de  la 
Valette    et  de   Villebeuf    en    Forez.    Ses  enfants    furent  : 

Du  premier  lit: 

[."  Charles,  qui' suit  : 

2.°  Claude,  religieuse  ursuline  à  Monistrol  ; 

Du  second  lit  : 

3.**  Léonard,   auteur  de  la    branche   des    seigneurs 

de  Jussac,  rapportée  ci-après; 
4.°  Jacques,  capitaine  au  régiment  Lyonnais,  mort 

au  service  ; 
5.°  Suzanne ,     mariée    à    noble  Jérôme    de    Fray, 

ecuyer,  seigneur  des  Pailloux. 

XI.  Charles  de  Charbonnel  ,  chevalier,  seigneur  du 
Bets  et  de  Verne,  le  Cros  et  Labarie,  officier  de  cava- 
lerie, épousa  le  5  janvier  i638,  Anne  de  Beget  ,  fille 
de  Gaspard,  ecuyer,  seigneur  du  Flachat,  bailli  général 
du  comté  de  Velay.  Il  en  eut  : 

I.*  Jacques,  qui  suit; 

2."  Cinq  filles,  dont  plusieurs  mariées. 

XII.  Jacques  de  Charbonnel,  II''  du  nom,  chevalier, 
seigneur  du  Bets,  de  Verne,  etc.  ;  capitaine  d'infanterie; 
épousa  i."  Marguerite  d'Alés,  et  2°  Thérèse  de  Colomb, 
fille  de  Jean  de  Colomb,  ecuyer,  seigneur  de  Chambeaux. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.'Jean,  capitaine    au    régiment    Royal-Comtois, 

mort  sans  postérité  ; 
2.°  Marguerite  ,    mariée    à    Jean    Baillard  ,   ecuyer, 

seigneur  des  Com beaux    et    baron   de   la  Mothe  ; 


DK  CHARBONNEL.  Ôç 

Du  second  lit  : 

3."  François»  qui  suit  ; 

4.»  Et  autre  Jean,  dit  le  chevalier  de  Bets,  mort 
dans  le  régiment  de  la  Gervesée. 

XIII.  François  de  Charbonnel  ,  chevalier,  seigneur 
du  Bets  et  de  Verne,  a  épousé  en  1745  ,  sa  cousine 
Marie-Louise  de  Baget  ,  tille  d'Armand  de  Baget,  che- 
valier, seigneur  du  Flachat  et  de  Cublezet,  et  de  dame 
Françoise  de  Levris  d'Esponchès ,  dont  la  grand'mère 
paternelle  était  Elizabeth  d'Arpajon  ,  fille  de  Philibert, 
chevalier  des  ordres  du  Roi.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.*  Jean-Baptiste,  qui  suit  ; 

1.'  Anne-Elisabeth,  mariée  à  Jean-Louis  Dulac, 
chevalier,  seigneur  de  St-Martin,  Feugères  ,  etc.; | 
capitaine  au  régiment  de  Normandie;  .  ■    '5 

3."  Et  Marie-Etiennette,  née  le  5  septembre  lySS, 
mariée,  le  11  janvier  1773,  à  son  cousin  Benoit- 
Michel  de  Charbonnel,  seigneur  de  Jussac,  men- 
tionné dans  la  branche  suivante. 

XIV.  Jean-Baptiste ,  comte  de  Charbonnel  du  Bets, 
baron  de  Saussac,  chevalier,  a  été  reçu  en  1767,  dans 
la  seconde  compagnie  des  mousquetaires  de  la  garde  or- 
dinaire du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis  ;  en  sa  qualité  de  baron  de  Saussac  ,  il 
fut  admis  membre  des  états  du  Velay,  pour  l'ordre  de 
la  noblesse,  le  4  mai  1784,  après  avoir  justifié  de  ses 
titres  de  noble  et  ancienne  extraction.  Le  comte  de 
Charbonnel  du  Bets  étant  chef  d'escadron  au  régiment 
des  chasseurs  à  cheval  du  Hainault,  eut,  à  la  tête  de 
sa  troupe,  le  20  lévrier  1791,  le  bonheur  d'assurer  la 
sortie  de  France,  de  Mesdames,  tantes  du  Roi,  qui,  ù 
cette  occasion ,  l'ont  honoré  de  la  lettre  la  plus  flat- 
teuse ,  qu'il  conserve  précieusement,  et  dont  suit  la 
copie. 

Rome,  le  7  septembre  1795. 

»  Nous  avons  appris  avec  plaisir.  Monsieur  ,  par  la 
»  lettre  que  vous  avez  écrite  à  madame  de  Chastellux, 
»  que  nous  pourrions  ,  sans  crainte  de  vous  compro- 
»  mettre ,  vous  donner  une  preuve  du  souvenir  que  nous 
»  conservons  du  service  essentiel  que  vous  nous  avez 
»  rendu    à  la  tète  de   votre    détachement ,    à    notre  pas- 


,6o  DE   CHARBONNKL. 

»  sage  par  Fontainebleau  et  Moret,  et  nous  avons  e'té 
»  profondément  peinées,  lorsque  nous  avons  su  que 
«  vous  étiez  dénoncé  pour  cette  conduite  ferme  et  pru- 
«  dente,  à  laquelle  nous  avions  dû  notre  sûreté.  Heu- 
«  reusement  vous  avez  échappé  à  la  persécution,  et  vous 
»  avez  refusé,  avec  courage,  tout  ce  qui  pouvait  blesser 
T)  les  sentiments  d'honneur  et  de  fidélité  dont  vous  êtes 
«  animé,  et  dont  vous  nous  avez  donné  des  preuves  si  in- 
»  téressantes  pour  nous.  C'est  avec  une  vraie  satisfaction, 
»  Monsieur,  que  nous  pouvons,  enfin,  vous  donner 
»  les  témoignages  de  notre  sensibilité,  que  nous  n'avons 
»  pu,  jusqu'ci,  vous  exprimer. 

»    Signées    Marie,    Adélaïde,    Victoire   ». 

Le  comte  de  Charbonnel  a  épousé,  en  premières  noces, 
en  1776,  Marie- Françoise  de  Portalès  de  la  Ghaize,  fille 
et  nièce  de  MM.  les  marquis  et  comte  de  la  Ghaize, 
tous  deux  lieutenants -généraux  des  armées  du  Roi,  le 
dernier,  grand -croix  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  et  commandant  de  la  première  compagnie 
des  mousquetaires  de  la  garde  du  Roi;  et  en  deuxièmes 
noces,  Marie-Glaudine  de  Pradier  «d'Agrain,  fille  de 
M.  le  marquis  d'Agrain,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  premier  président  de  la  cham- 
bre des  comtes  de  Bourgogne. 

Enfants  du  second  lit  : 

I.**  Henri-Armand-Joseph  de  Gharbonnel,  né  à 
Torny  en  Suisse:  le  3i  décembre  1794,  volon- 
taire royal;  a  suivi  Sa  Majesté  à  Gand  ;  il  est 
aujourd'hui  sous-lieutenant  dans  le  3*  régiment 
de  la  garde  royale  ; 

2.°  Félix-Claude-Louis  de  Gharbonnel,  né  à  Lyon, 
le  27  mars  1796  ;  volontaire  royal  ;  a  suivi  Sa  Ma- 
jesté à  Gand,  et  est  aujourd'hui  sous-lieutenant 
dans  le  2"  régiment  de  dragons  ; 

3."'  Armand-François  de  Gharbonnel,  né  à  Monisirol, 
le  8  novembre  1 8o3  ; 

4."  Charles  de  Charbonnel,  né  en  février  i8o5, 
admis  à  l'école  royale  militaire,  en  18 14  ; 

5.°  Paulinede Charbonnel; 

6.*  Joséphine  de  Gharbonnel; 

7.°  Élisa  de  Charbonnel  ; 

8.»  Amélie  de  Charbonnel. 


DE  CHARBONNEL.  l6i 

SECONDE   BRANCHE. 
Seigneurs  de  Jussac. 

XII.  Léonard  de  Charbonnel  ,  chevalier,  seigneur 
de  Jussac,  capitaine  au  régiment  de  Lyonnais  infanterie, 
rils  de  Marcellin  de  Charbonnel,  II*  du  nom,  et  d'Hé- 
lène de  Basset,  sa  seconde  femme,  épousa,  en  1654, 
Marguerite  Pometon,  dont  : 

i  °  Gaspard,  qui  suit  ; 

2."  Jean,  capitaine  au  régiment  de  Vexin  ,  auteur 
de  la  branche  de  Pelouzac,  et  dont  la  postérité 
ne  subsiste  plus  que  dans  trois  filles.  L'aînée  est 
chanoinesse  à  TArgentière  en  Forez,  et  les  deux 
autres  ne  sont  point  mariées. 

XIII.  Gaspard  de  Charbonnel  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Jussac  et  de  la  Chazotte,  s'allia,  en  i683,  avec 
Catherine  Veron,  fille  de  noble  Jean  Veron,  écuyer, 
dont  : 

I ."  Léonard,  officier  de  dragons ,  mort  au  service  ; 

2."  Henri-Joseph,  qui  suit  ; 

3.'  Claude  ,  capitaine  d'infanterie,   mort    en  allant 

joindre  son  régiment  ; 
4.»  Marie-Thérèse,  alliée  à  Pierre  du   Favès,  écuyer, 

mort  sans  postérité. 

XIV.  Henri-Joseph  de  Charbonnel  ,  chevalier ,  sei- 
gneur de  Jussac,  s'est  marié,  en  1742,  avec  demoiselle 
Catherine  de  Cluzel,  de  laquelle  sont  issus  ; 

i.°  Benoît-Michel,  qui  suit  ; 
2."  Catherine,   non   mariée. 

XV.  Benoit-Michel  ,  comte  de  Charbonnel,  chevalier, 
seigneur  de  Jussac,  né  le  16  février  1749,  lieutenant  au 
corps  royal  d'artillerie,  régiment  de  Metz;  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  commandant, 
en  qualité  de  lieutenant-colonel  ,  l'artillerie  de  la  légion 
de  Mirabeau,  dans  l'armée  de  Condé  ,  y  a  péri  glorieu- 
sement, ayant  été  tué  à  l'affaire  du  17  mai  1793.  Il 
avait  épousé,  le  ir  janvier  1773,  sa  cousine,  Marie- 
Etiennette  de  Charbonnel,  fille  puînée  de  François, 
chevalier,  seigneur  du  Bets  et  de  Verne,  et  de  Marie- 
Louise  de  Baget.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

u.  M 


102  DU   NOGUES. 

i.°  Joseph,  vicomte  de  Charbonnel  Jussac,  qui  , 
après  plusieurs  actions  d'éclat  dans  ladite  légion 
de  MirabeaUj  et  étant  rentré  en  France ,  a  été 
condamné,  par  une  commission  militaire  ,  avec 
inonsieur  le  marquis  de  Surville,  le  i5  novembre 
1798  ,  et  fusillé  comme  agent  du  Roi,  dans  les 
départements  du  midi  ; 

2.°  Trois  filles  ,  dont  l'une  s'est  faite  religieuse  ; 
la  deuxième,  mariée  à  monsieur  de  Chabrou,  et 
la  troisième,  à  monsieur  Jourda-Devaux-Foletier, 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis. 

Armes:   d'azur,   au  croissant  d'argent,  accompagné     de 
trois  mollettes  d'éperon  d'or. 


DU  NOGUÈS  DE  CASTEL-GAILLARD,  famille 
noble  et  ancienne,  originaire  de  la  Navarre,  d^où  elle 
est  venue  s'établir  dans  la  province  de  Guienne,  depuis 
l'an  i5oo.  Elle  offre,  parmi  les  preuves  d'une  noblesse 
militaire,  les  originaux  de  tout  ce  qu'elle  avance  dans  la 
filiation  suivante. 

I.  Aimery  du  Noguès,  I"  du  nom,  ecuyer ,  homme 
d^armes  ,  en  la  compagnie  d'ordonnance  du  sieur  de 
Pontdormy,  assista  à  la  bataille  de  la  Bicoque,  donnée 
en  i52  2,  où  il  eut  un  cheval  tué  sous  lui,  et  se  con- 
duisit avec  bravoure  et  distinction,  comme  l'annonce  le 
certificat  donné  par  le  maréchal  de  Lautrec  et  le  sieur 
de  Pontdormy.  Il  fut  père  de  : 

II.  Jean  du  Noguks  ,  I"  du  nom,  qualifié  de  noble 
et  d'écuyer  dans  son  contrat  de  mariage.  Il  assista,  comme 
homme  d'armes,  à  la  bataille  de  Cerizolles  ,  en  1544, 
où  il  rompit  les  ennemis,  suivant  l'expression  du  certificat 
donné  par  le  capitaine  Montluc.  Il  épousa  ,  par  contrat 
du  7  novembre  1564,  Marie-Catherine  Dupuy,  fille  de 
Pierre  Dupuy  (i),  écuyer.  De  ce  mariage  est  né  : 


(i)  La  famille  des  Dupuy  a  possédé  plusieurs  terres  dans  les 
environs  de  la  Réole  :  entre  autres ,  le  château  de  Gazes ,  près 
Roquebrune,  dont  ils  étaient  seigneurs. 


DU  NOGUÈS.  l63 

III.  Pierre  du  Noguès,  I"  du  nom,  ecuyer  ,  lieute- 
nant d'une  compagnie  de  gens  de  pied  au  régiment  royal 
de  Piémont.  Il  fit  plusieurs  campagnes  sous  Henri  IV, 
et  reçut  plusieurs  blessures,  comme  le  rapporte  un  an- 
cien titre.  Il  se  maria,  par  contrat  du  12  mai  1609,  avec 
Radegonde  de  la  Vigerie,  qui  le  rendit  père  de  : 

1."  Adam,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jean  du  Noguès,  écuyer,  qui  se  trouva  à  plu- 
sieurs batailles  et  sièges,  dans  lesquels  il  fut  blessé, 
d'après  les  certificats  donnes  par  le  vicomte  de 
Turcnne,  le  duc  de  Grammont  et  le  marquis  de 
Roquelaurc.  Il  est  mort  sans  postérité. 

IV.  Adam  du  Noguès,  !•'  du  nom,  écuyer,  se  ma- 
ria, par  contrat  du  10  mars  i638,  avec  Gabriclle  de 
Ville,  fille  de  Biaise  de  Ville,  avocat  au  parlement  de 
Bordeaux,  et  de  Marie  d'Auteyron.  Il  fut  homme  d'ar- 
mes dans  la  compagnie  d'ordonnance  du  sieur  Dissaulz, 
d'après  le  certificat  donné  en  1637  par  le  cardinal  de 
la  Valette.  Convoqué  le  12  mai  1639  à  l'assemblée  de 
la  noblesse  du  Bazadois.  Ayant  fait  la  campagne  du  Rous- 
sillon  ,  avec  la  noblesse  commandée  par  M.  de  Fabas, 
seigneur  et  vicomte  de  Castels,  avec  la  liste  de  tous  ceux 
qui  l'ont  faite  ,  d'après  le  certificat  donné  par  le  prince 
Henri  de  Bourbon,  le  6  novembre  1639,  et  également 
celui  donné  sous  la  même  date  par  M.  de  Fabas.  Parmi 
une  quantité  de  contrats  civils  ,  où  il  prend  la  qualité 
d'écuyer  ,  se  trouve  la  concession  faite  par  M.  de  B -is- 
sonnade  ,  évéque  de  Bazas ,  d'une  chapelle  dans  l'église 
de  Casseuil,  avec  droit  de  banc  et  de  sépulture,  où  il 
est  qualifié  de  noble.  Il  reçut  une  sauvegarde  du  maré- 
chal de  Schomberg,  par  laquelle,  en  cas  de  presse,  il 
se  trouve  exempt  de  logement  de  gens  de  guerre.  De 
son  mariage  avec  Gabrielle,  sont  issus  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Autre  Jean,  qui  fonda  la  seconde  branche, 
rapportée  ci-après. 

V.  Jean  du  Noguès  de  Castel  -  Gaillard,  !!•  du 
nom,  écuyer,  né  le  26  novembre  1661,  épousa,  par 
contrat  du  mois  de  mai  1701,  Marie-Anne  Soubcs  ;  fut 
capitaine  au  régiment  de  la  marine  en  1688;  aide-major 
du  régiment  de    Dubies  le  9  novembre    1695;   obtint  un 


164  DU  NOGUES. 

certificat  de  M.  de  Reffuge ,  colonel  du  régiment  de 
Bourbonnais,  le  6  août  1686,  comme  ayant  servi  dans  la 
compagnie  des  gentilshommes  qu'il  commandait  ;  fut 
convoqué  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Bazadois,  le 
7  mai  1703  et  le  6  juillet  1706;  sous-  inspecteur  des  com- 
pagnies de  milices  du  Bazadois  ,  sous  M.  de  Coigny,  par 
brevet  du  1 3  juin  1703;  obtintuncertificat  de  M.de  Signier, 
maréchal  de  camp,  comme  ayant  été  aide-major  général 
du  camp  de  Blaye,  le  3o  septembre  1706,  et  une  lettre 
de  M.  de  Coigny  ,  dans  laquelle  il  lui  donne  le  comman- 
dement de  mille  hommes,  pour  les  conduire  à  Lamarque 
et  à  Paulliac ,  et  où  il  lui  annonce  que  le  rang  d'aide- 
major-général  lui  donne  celui  de  colonel.  Il  paraît  dans 
une  foule  de  contrats  civils  avec  la  qualité  d'écuyer.  Il 
eut  de  son  mariage  plusieurs  enfants,  entre  autres  : 

VI.  Jean  du  Noguès  de  Castel  -  Gaillard  ,  III'  du 
nom,  écuyer  ,  né  le  6  décembre  1712,  marié,  par  con- 
trat du  25  juin  1748,  avec  Marie  de  Larrieu,  fille  de 
noble  Jean  de  Larrieu  (i),  écuyer,  seigneur  de  Beigues  et 
autres  lieux,  ancien  capitaine  au  régiment  de  Poitou.  Il 
servit  plusieurs  années,  et  fut  aide-major  du  régiment  de 
Quercy.  De  son  mariage  sont  nés  : 

i.°Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Pierre  du  Noguès  de  Castel-Gaillard,  écuyer  ,  né 
le  10  août  1757,  entra  comme  cadet  gentilhomme, 
au  régiment  de  Forez,  infanterie,  au  mois  de 
juillet  1777;  fut  lieutenant  le  22  juin  1784,  a  fait, 
dans  l'Inde,  sous  M.  Le  Bailly  de  Suffren,  quatre 
campagnes,  depuis  1781  jusqu'en  1784;  fut  ca- 
pitaine le  3i  décembre  1788;  a  fait  la  campagne 
de  1792,  à  l'armée  commandée  par  LL.  AA.  RR. 
Monsieur  (Louis  XVIII  )  ,  et  monseigneur  le 
comte  d'Artois  ;  a  joint  l'armée  de  monseigneur 
le  prince  de  Condé,  le  3  juillet  1794,  où  il  a  fait, 
sans  interruption,  toutes  les  campagnes  jusqu'en 
1801;  a  été  blessé  au  combat  de  Kamlach,  le  i3 
août  1796,  d'une  balle  qui  lui  traversa  la  cuisse; 
a  été  reçu  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 


(i)    La    famille    de    Larrieu,    d'une   origine    ancienne,   .s'est     tou- 
jours vouée  à  la  carrière  des  armes. 


DU   NOGUÈS.  l65 

de  Saint-Louis,  le  22  janvier  1797,  par  monsei- 
gneur le  prince  de  Condé;  nommé  capitaine  d'une 
compagnie  de  volontaires  royaux,  au  12  mars  18 14, 
lorsque  monseigneur  le  duc  J'Angouléme  fit  son 
entrée  à  Bordeaux  ;  a  été  décoré  du  brassard  , 
ordre  attaché  au  dévouement  des  Bordelais  fidèles  ; 
nommé  lieutenant-colonel  d'infanterie,  par  bre- 
vet du  4  février  181 6,  en  lui  faisant  prendre  le 
rang  de  ce  grade  depuis  1801  ,  a  été  chargé,  par 
M.  le  comte  Alex,  de  Lur-Saluces,  commissaire- 
provisoire  du  Roi,  dans  le  département  de  la  Gi- 
ronde ,  d'oiganiser  et  de  commander  les  volon- 
taires royaux  de  l'arrondissement  de  la  Réole,  afin 
de  secouer  le  joug  de  l'usurpateur,  f)endant  l'in- 
terrègne; a  été  poursuivi  à  cette  époque,  par  les 
ordres  de  Clauzel ,  comme  chef  de  parti  royaliste, 
et  ayant  approvisionné  la  maison  d'armes  à  feu, 
qu'il  voulait  utiliser  au  service  du  Roi  ;  a  été 
nommé  commandant  de  place  de  la  ville  de  la 
Réole  ,  le  27  juillet  181 5  ,  pour  faire  reconnaître 
l'autorité  du  Roi,  méconnue  par  la  présence  des 
frères  Fauché ,  qu'il  a  fait  arrêter ,  de  concert 
avec  les  autorités  civiles  ;  a  été  nommé  chef  de 
légion  de  gardes  nationales,  le  i"  septembre  181 5; 
les  deux  certificats  donnés  par  messieurs  les  comtes 
de  MarcelUs ,  et  de  Lur-Saluces  ,  font  une  men- 
tion détaillée  de  sa  conduite  dévouée  pendant  ces 
événements  politiques.  Il  n'est  point  marié,  et  ha- 
bite avec  son  frère  ; 

3."  Marie,  qui  épousa  de  Gérand,  capitaine  de  ca- 
valerie, et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis. 

VII.  Jean  du  Noguès  de  Castkl-Gaillard  ,  IV"  du 
nom,  né  le  18  octobre  1749,  épousa,  le  1"  février  1787, 
Jeanne-Marie-Romaine  d'Arche  de  la  Salle,  demoiselle, 
fille  de  messire  François-Benoît  d'Arche  de  la  Salle  (r), 
conseiller  en  la  grand-chambre  du  parlement  de  Bor- 
deaux ,  chevalier  ,   seigneur    de    la    Salle  et  autres  lieux , 


(i)  La  famille  d'Arche  de  la  Salle,  originaire  du  Limosin,  re- 
monte sa  filiation  à  1200;  elle  compte  des  chevaliers  de  M,-]'.e  , 
dont  deux  existent  encore. 


i66  I^U  NOGUÈS. 

et  de  dame  Thérèse  de  Luze,  issue  d'une  maison  illustre 
de  la  Basse-Navarre  (i)  ;  il  entra  sous-lieutenant  au 
régiment  de  Bourbonnais  en  1771  ;  fut  capitaine  de 
grenadiers  le  i"""  septembre  1786;  émigré  en  1791  ;  a 
fait  la  campagne  en  1792,  à  l'armée  commandée  par 
LL.  AA.  RR.  Monsieur  (  Louis  XVIII  )  ,  et  monseigneur 
le  comte  d'Artois  ;  s'est  rendu  auprès  de  monseigneur  le 
duc  d'Angouléme,  au  mois  de  mars  18 14;  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ;  a  commencé  à 
former  l'organisation  secrète  des  volontaires  royaux  de 
l'arrondissement  de  la  Réole,  pendant  l'interrègne,  afin 
de  secouer  le  joug  de  l'usurpateur,  comme  le  prouvent 
les  deux  certificats  donnés  ,  Tun  par  monsieur  le  comte 
Alexandre  de  Lur-Saluces ,  et  l'autre  par  monsieur  le 
conte  de  Marcellus.    De  son  mariage  est  issu  : 

VIII.  François-Benoît  du  Noguès  de  Castel-Gail- 
LARD,  écuyer,  né  le  17  novembre  1787  ;  marié  le  21  mai 
181 1,  avec  Marie-Victoire-Cora  Dupuy  de  la  Nauze,  fille 
de  noble  Antoine  Dupuy  de  la  Nauze,  écuyer,  maréchal- 
des-logis  des  gardes  du  corps  du  Roi  (2)  ,  et  de  dame 
N Chappin  de  la  Bruyère  (3).  Il  a  commencé  ses  pre- 
mières armes  en  allant  joindre  S.  A.  R.  monseigneur  le 
duc  d'Angoulême,  le  12  mars  1814,  époque  à  laquelle 
il  fut  nommé  sous-lieutenant  d'une  compagnie  de  volon- 
taires royaux  ;  avant  cette  époque ,  monsieur  de  Taffard 
de  Saint-Germain,  le  chargea  d'organiser  secrètement   un 


(1)  La  famille  de  Luze,  d'une  origine  illustre,  a  contracté  les 
plus  belles  alliances,  avec  les  Montmorency,  les  Grammont,  les 
Lusignan,  et  la  famille  de  milord  Clarck,  depuis  maréchal  de 
France. 

(2)  La  famille  Dupuy  de  Lanauze ,  fixée  depuis  très-longtemps 
à  Monclar  en  Agenois,  prouve  une  noblesse  très-ancienne  ;  elle 
possède  une  lettre  de  Henri  11  ,  qui,  en  désignant  un  Dupuy 
comme  habile  à  la  guerre,  lui  donne  le  commandement  de  cent 
hommes  de  pied;  elle  a  également  une  lettre  du  duc  d'Epernon, 
dans  laquelle  il  engage  un  Dupuy  à  venir  le  joindre  à  Bordeaux, 
étant  bien  aise  de  rassembler  la  noblesse ,  afin  de  terminer  les 
troubles. 

(3)  La  famille  Choppln  de  la  Bruyère,  de  noble  et  ancienne 
extraction,  a  toujours  eu  des  mousquetaires,  depuis  la  création 
de  ce  corps. 


DU  NOGUÈS.  167 

corps;  il  lui  fournir  une  liste  d'individus  dévoues,  qui 
concoururent  aux  événements  du  12  mars,  comme  le 
prouve  le  certificat  que  lui  a  donné  monsieur  le  chevalier 
de  Tafîard  de  Saint-Germain;  il  a  été  décoré  du  brassard, 
puis  de  la  croix  de  la  Légion  d'honneur,  le  9  mars  i8i5, 
par  S.  A.  R.  Madame  ,  duchesse  d'Angouiéme  ,  en  ré- 
compense de  son  dévouement.  Il  a  la  commission  de  ca- 
pitaine, depuis  le  10  décembre  1814;  et  adjudant-major 
de  gardes  nationales  ;  faisant  partie  de  l'organisation  se- 
crète des  volontaires  royaux  de  l'arrondissement  de  la 
Réole  ,  commandée  par  son  oncle,  comme  le  prouvent 
les  deux  certificats  de  messieurs  les  comtes  de  Marcellus 
et  de  Lur-Saluces  ,  mentionnés  plus  haut  ;  a  été  poursuivi 
à  Bordeaux ,  pour  cause  d'opinion  pendant  l'interrègne, 
et  obligé  de  changer  de  domicile.  De  son  mariage  sont 
issus  : 

I  .•  Jean,  né  le  6  décembre  1 8 1 2  ; 

2.°  Jeanne-Marie-Romaine  ,   née  le  10  mars  181  5. 

SECONDE  BRANCHE. 
Sieurs  de  Casseuil  et  de  la  Gajante. 

V.  Jean  du  Noguès  ,  II"  du  nom  ,  écuyer ,  sieur 
de  Casseuil,  second  fils  de  noble  Adam,  et  de  Gabrielle 
de  Ville,  né  le  11  mars  lyBg,  épousa,  le  28  août  1678, 
Isabeau  Luppieu  ;  il  servit  comme  capitaine  de  milices, 
et  fut  convoqué  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Baza- 
dois  le  21  avril  1693,  et  le  18  avril  1695.  De  son  ma- 
riage sont  issus,  entre  autres  enfants  : 

i,°  Jacques-Victor,  qui  suit  ; 

2.°  N....  ,   écuyer,  /  mentionnés  dans  un  acte  de 

3."  N ,  demoiselle,  \      partage. 

VI.  Jacques- Victor  du  Noglès ,  I"  du  nom,  écuyer, 
sieur  de  Casseuil;  né  le  4  septembre  i685  ;  épousa, 
par  contrat  du  7  juillet  1727,  Marie  le  Tellier,  dont 
il  eut  : 

VII.  Etienne- Victor  du  Noguès,  I"  du  nom  .  écuyer, 
sieur  de  Casseuil;  né  le  28  décembre  i73o;  ma- 
rié par  contrat  du  12  décembre  1752,  avec  Marie-Anne 
Guignet  ;  il  eut,  en  sa  faveur  une  décharge  de  la  capi- 
tation  imposée  au  rôle  de  la  communauté  de  la  ville  de 


j68  du  nogues. 

la  Rsole,  par  une  ordonnance  de  messieurs  les  commis- 
saires répartis  en  sa  généralité  ,  en  Guienne ,  contradic- 
toirement  avec  le  maire  et  les  jurats  de  cette  ville  ;  il  fut 
ensuite  maire  et  subdélégué  de  la  même  ville;  il  produit 
également  tous  ses  contrats  civils  de  mariage  ,  avec  la 
qualification  de  noble  et  d'écuyer  ,  ainsi  que  les  extraits 
du  rôle  de  la  noblesse,  en  l'élection  de  Condom.  De  son 
mariage  sont  nés  : 

I."  Jean-Baptiste,  qui  suit; 

2."  Jean- Victor,  rapporté  après  son  aîné. 

VIII.  Jean-Baptiste  du  Noguès  ,  écuyer,  sieur  de 
Casseuil  ou  de  la  Gajante  ;  né  le  22  septembre  lySg  ; 
épousa,  au  mois  de  décembre  1795,  Marie-Caroline  Bayle  ; 
il  est  entré  officier  dans  le  bataillon  de  garnison  du  régi- 
ment de  Forez,  le  24  août  1780;  passé,  en  la  même 
qualité,  au  régiment  de  grenadiers  royaux,  en  Guienne, 
en  178 1  ;  a  été  convoqué  à  l'assemblée  de  la  noblesse  du 
Bazadois  ,  en  1789  ;  et  a  servi  en  qualité  de  volontaire 
royal,  à  l'époque  du  mois  de  mars  18 14.  De  son  mariage 
sont  nés  : 

i.°  Etienne-Victor,  dont  l'article  suit; 

2."  Deux  demoiselles. 

IX  Etienne-Victor  du  Noguks  ,  II"  du  nom,  écuyer, 
sieur  de  Casseuil  et  de  la  Gajante;  né  le  18  janvier 
1796,  volontaire  royal  du  12  mars  1814;  maintenant 
garde-du-corps  du  Roi ,  compagnie  de  Luxembourg  ;  a 
fait  également  partie  des  volontaires  royaux  organisés 
pendant  l'interrègne ,  pour  secouer  le  joug  de  l'usur- 
pateur. 

VIII.  Jean-Victor  du  Noguès,  sieur  de  Casseuil  et  de 
la  Gajante,  écuyer,  III*  du  nom,  frère  de  Jean-Baptiste, 
né  le  20  mai  1762;  entré  dans  la  gendarmerie  de  la 
maison  du  Roi,  en  1780,  où  il  a  servi  jusqu'à  son  licen- 
ciement; émigré  en  1791  ;  ayant  fait  la  campagne  en 
1792,  à  l'armée  commandée  par  LL.  AA.  RR.  Monsieur 
(Louis  XVI II)  ,  et  monseigneur  le  comte  d'Artois  ;  chef 
de  cohorte  de  gardes  nationales  du  canton  de  Montségur  ; 
volontaire  royal  au  mois  de  mars  1814;  ayant  fait  partie 
du  corps  levé  pour  marcher  contre  Clauzel. 

La  famille  du  Noguès  de  Castel  •  Gaillard  et  de  la  Ga- 
jante, ose  se  glorifier  que  sur  six  membres  existants,  pas 
un    n'a  servi  sous  le   règne  de   Bonaparte,  et  qu'ils    ont 


DE  VERGËNNES.  ,6q 

tous  montré  un  dévouement  sans  bornes  à  la  dynastie  des 
Bourbons  ;  ils  sont  également  tous  possesseurs  d'une  lettre 
de  monseigneur  le  duc  d'Angoulème,  envoyée  à  M.  Taf- 
fard  de  Saint-Germain,  et  qui  leur  a  été  adressée  indi- 
viduellement. 

Armes  :  Dazur,  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois 
fers  de  lances  d'argent  :  casque  taré  de  front  et  environné 
de  ses  lambrequins  ;  cimier  ,  un  dextrochère  tenant  trois 
lys  naturels.  Devise:  Liliorum  amore  viget. 


GRAVIER  DE  VERGËNNES,  maison  noble  de 
Bourgogne. 

Jean  Gravier  de  Vergennes,  chevalier,  marquis  de 
Vergennes,  baron  de  Tenare,  seigneur  d'Ormes,  de  Va- 
noise,  de  Saugy  et  autres  lieux,  président  en  la  chambre 
des  comptes  de  Bourgogne,  ambassadeur  du  Roi,  en  Suisse, 
a  renouvelé,  au  nom  de  Sa  Majesté,  le  traité  d'alliance 
avec  les  cantons  suisses,  à  Soleure  ,  le  25  août  1777. 
Il  a  été  nommé,  le  i5  octobre  de  la  même  année, 
ambassadeur  en  Portugal,  et  l'était  en  1782,  près  la 
république  de  Venise.  11  avait  épousé  dame  Jeanne- 
Claude  Chevignard  de  Chavigny,  dont  il  eut  : 

I.'  Théodore  de  Vergennes,  mort  Jeune; 

2.*  Charles-Bonaventure  Gravier  de  Vergennes 
chevalier ,  conseiller  du  Roi  en  ses  conseils, 
maître  des  requêtes  ordinaire  du  Roi.  Il  a  épousé, 
par  traité  du  5  juillet  1778,  demoiselle  Elisabeih- 
Adélaïde-Françoise  Bastard ,  fille  de  François 
Bastard ,  chevalier ,  conseiller  d'Etat ,  ancien 
premier  président  au  parlement  de  Toulouse  , 
chancelier,  garde  des  sceaux,  et  chef  du  conseil 
de  Monseigneur ,  comte  d'Artois ,  et  de  dame 
Elisabeth-Françoise  de  Parseval; 

3."  Jean-Charles,  dont  l'anicle  suit; 

4.'  N....,  mort  jeune  ; 

5.»  Anne-Marie-Thérèse  ,  mariée  à  Paul  -  Louis  , 
marquis  de  Gannay,  gouverneur  d'Autun; 

6.»  Autre  Anne-Marie-Thérèse,  mariée  à  Louis 
Cachet,  comte  de  Montezun,  ministre  du  Roi, 
en  Allemagne. 

Jean  -  Charles    Gravier      de     Vergennes  ,      baron     dç 


lyo  DE  VERGENNES. 

Vergennes,  mestre  de  camp  du  régiment  Royal-Vais- 
seaux ,  infanterie  ,  né  le  23  Juin  lySô  ,  a  épousé  ,  par 
contrat  du  29  avril  1782,  Jeanne-Sophie  Pierre  de  Passy, 
dame  de  Passy,  de  Varennes,  de  Longfroy  et  autres  lieux, 
tille  de  Louis-Pierre ,  écuyer  seigneur  de  la  Cave,  de 
Croqueltot,  du  grand  et  du  petit  Vital,  de  Sourde,  de 
Mouchi,  de  Montifaut  ,  etc. ,  et  dame  Jeanne-Louise 
Gaucheret.  Il  a  été  nommé  colonel  commandant  du  régi- 
ment de  la  Sarre,  infanterie,  le  26  mars  1788;  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  le  17  août 
1790;  maréchal  .de  camp,  à  prendre  rang  du  premier 
mars  1791.  Il  a  émigré,  a  commandé  les  compagnies  des 
régiments  de  la  Sarre  et  de  Lyonnais,  à  Cocheren  sur  la 
Moselle;  a  fait  la  campagne  de  1792;  a  été  admis 
le  17  mars  181 5,  en  qualité  de  sous-lieutenant  agrégé 
à  la  compagnie  des  gardes  de  la  porte  du  Roi,  et  nommé 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  le  i5  juillet  de  la 
même  année;  il  a  joui  des  honneurs  de  la  Cour,  et  a  été 
présenté  en  1 780  ;  il  est  père  de  : 

i.°  Alexandre-Jean-Anne,  marquis  de  Vergennes,  né 
le  26  décembre  1784,  chef  de  bataillon,  sous- 
lieutenant  des  gardes  de  la  porte  du  Roi,  en 
r 8 14  et  181 5;  chevalier  de  la  Légion  d'honneur; 
marié  i.°  à  mademoiselle  de  Saint-Jullien;  2.°  à 
mademoiselle  de  Cheney,  de  laquelle  il  a  quatre 
garçons; 

2."  Alphonse,  comte  de  Vergennes,  né  le  6  février 
1786,  chef  d'escadron  dans  l'état-major  de  la 
garde  royale  ,  officier  de  la  Légion  d'honneur  ; 
veuf  de  sa  cousine,  mademoiselle  de  Vergennes  ; 

3.°  Louis-Jean-Marie  ,  comte  de  Vergennes,  né 
le  24  juin  1787,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur ,  capitaine  de  l'état-major  de  la  première 
division;  marié  à  mademoiselle  Thierriat,  dont 
un  hlset  une  fille. 

Charles  Gravier  ,  comte  de  Vergennes  et  de 
Toulonjon,  baron  d'Huchon  et  de  Saint- Eugène,  sei- 
gneur de  Bourdeau  et  autres  lieux  ;  commandeur  de 
l'ordre  du  Saint-Esprit,  chef  du  conseil  royal  des  Fi- 
nances, ministre  des  affaires  étrangères,  fut  nommé 
en  1755,  ambassadeur  près  la  Porte-Ottomane,  et  en 
1771,  ambassadeur  en  Suède.  Dès  que  le  roi  Louis  XVI 
fut    sur    le    trône,    il    s'empressa    de  l'appeler  auprès  de 


DK  VERGENNES.  171 

lui,  en  le  plaçant,  en  1774,  à  la  tête  du  département 
des  affaires  étrangères,  et  en  lui  accordant  la  plus  grande 
confiance  pour  le  gouvernement  intérieur  du  royaume. 
Sous  son  ministère  ,  la  France  reprit  ,  dans  les  pays 
étrangers  ,  une  considération  politique  d'autant  plus 
solide,  qu'elle  était  fondée  sur  les  vertus  et  l'esprit  de 
bienfaisance  du  comte  de  Vergennes.  C'est  à  lui  que 
l'Europe  dut  la  paix  de  Terchen  ,  celle  de  1783  ,  et 
l'accommodement  des  disputes  entre  l'Empereur  et  la 
Hollande.  C'est  aussi  à  son  esprit  conciliant  que  la 
France  fut  redevable  du  traité  de  commerce  avec  la 
Russie,  fruit  d'une  rare  politique.  Il  mourut  à  Versailles, 
le  i3  février  1787,  et  avait  épousé,  à  Constantinople  , 
Anne  de  Viviers,  dont  est  issu  : 

i.°  Constantin  Gravier,  comte  de  Vergennes, 
maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  chevalier 
de  Tordre  roval  et  militaire  de  Saint- Louis  et 
de  l'ordre  de  Saint-Jean-de-Jérusalem  .  officier 
de  la  Légion  d'honneur .  capitaine  colonel  des 
gardes  de  la  porte  du  Roi  ;  a  joui  des  honneurs  de 
la  cour  et  de  la  présentation  dès  1780  ;  marié  i.»à 
mademoiselle  de  Lantillac  de  Sedière,  dont  il  a  eu 
deux  filles,  mortes  à  Hambourg;  2."  à  made- 
moiselle de  Reculot  de  Poligny,  de  laquelle  il 
a  un  fils  nommé  Charles; 
2."  Louis-Joseph,  vicomte  de  Vergennes,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  , 
officier  de  la  Légion  d'honneur,  chevalier  de 
l'ordre  de  Saint-Jean-de-Jérusalem,  maréchal-des 
camps  et  armées  du  Roi,  commandant  le  dépar- 
tement du  Puy-de-Dôme  ;  a  joui  des  honneurs 
de  la  Cour,  et  a  été  présenté  en  1784;  veuf  de 
mademoiselle  Claire  Pinel  delà  Palun,  de  laquelle 
il  a  eu  trois  demoiselles,  dont  l'une  avait  été  mariée 
à  M.  le  comte  de  Lantillac  ;  une  autre,  à  M.  le 
comte  Alphonse  de  Vergennes, son  cousin,  toutes 
deux  mortes;  la  troisième  Charlotte-Joséphine, 
chanoinesse  de  Malte,  morte  en  1816. 

Armes:  Parti  au  i  de  gueules,  à  3  oiseaux  essorants  d'ar- 
gent, les  deux  en  chef  affrontés  ;  au  2  de  gueules,  à  la  croix 
d'argent  ,  chargée  d'un  ccusson  d'azur  ,  surchargé  d'une 
fleur  d'or  iqu  on  croit  être  un  tournesol),  tigée  et  feuillée 
de  sinople. 


172  Ob:  VILLEMONTÉK. 


AUTIE  DE  VILLEMONTÉE,  en  Bourbonnais, 
maison  ancienne,  originaire  d'Auvergne,  où  elle  paraît 
dès  l'an  1088,  iii3,  1127  et  1143.  Son  nom  se  trouve 
orthographié  dans  les  anciens  titres  Hautier,  Haultier, 
Autier,  Autié.  Cette  dernière  manière  a  prévalu  ;  mais 
cette  maison  est  connue  plus  particulièrement  sous  le 
nom  de  Villemontée.  Elle  a  fait  ses  preuves  pardevant 
M.  Chérin,  généalogiste  des  ordres  du  Roi,  en  1781, 
et  a  obtenu  les  honneurs  de  la  cour. 

I.  Hautier  de  Villemontée,  chevalier,  épousa,  l'an 
II 69,  Béatrix  de  Brienne,  d'une  des  plus  illustres  mai- 
sons, et  vendit,  en  11 88,  conjointement  avec  elle,  la 
terre  et  seigneurie  de  Toriebesse,  devenue  depuis  com- 
manderie  de  Malte,  pour  subvenir  aux  frais  de  son  voyage 
à  la  Terre-Sainte,  lors  des  croisades.  Il  eut  pour  tils  : 

II.  Thibault  Hautier,  sire  de  Villemontée,  qui 
épousa,  en  1199,  Marguerite  de  Trie,  fille  d'Enguer- 
rand  de  Trie,  et  d'Edme  de  Monchy-le-Châtel.  Il  se 
croisa  en  1 204  ,  et  se  trouva  au  siège  et  à  la  prise  de 
Constantinople.  De  retour  de  cette  expédition,  il  se  dis- 
tingua contre  les  Albigeois,  et  combattit  vaillamment 
à  la  bataille  de  Bouvines,  en  12 14.  Le  roi  Philippe-Au- 
guste, pour  le  récompenser  de  sa  valeur,  lui  fit  don  , 
après  l'an  121 3,  de  la  terre  de  Châtelguyon.  Il  eut  pour 
fils: 

III.  Hugues  Hautier,  sire  de  Villemontée  et  de 
Chazeron,  qui  fut  présent  à  un  accommodement  et  tran- 
saction passée,  en  1224,  entre  Zacharie  ,  abbé  de  la 
Benisson-Dieu,  et  Hugues  de  Poudras,  et  à  une  autre 
passée  en  1227,  entre  le  sire  de  Châtillon  et  le  baron 
d'Herment.  Il  épousa,  au  mois  d'avril  1234,  Sybille  de 
Clermont,  fille  de  Thibault  de  Clermont,  et  de  Béatrix 
de  Virieu.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

i.°  Mathieu,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Geraud  Hautier,  chevalier,  qui  vendit,  en  1276, 
au  comte  d'Auvergne,  les  terres  de  Chazeron  et 
de  Châtelguyon  ;  il  transigea  avec  lui  en  i  286,  au 
sujet  de  cette  vente.  En  1286,  il  signa  le  testa- 
ment   de  Bertrand  de  la  Tour,    chevalier,  avec 


DE  VILLEMONTÉE.  lyS 

d'autres  seigneurs  de  ses  amis,  le  vendredi  ,  jour 
de  Sainte-Cécile  de  ladite  année.  Il  est  qualifié 
dans  cet  acte  de  damoiseau  ,  seigneur  de  Cha- 
nonat. 

IV.  Mathieu  Hautier.  sire  de  Villemontée  ,  épousa, 
au  mois  d'août  1267,  Hélisende  de  Chauvigny  de  Blot, 
dont  il  eut  : 

V.  Arnoult  Hautier  ,  sire  de  "ViLLEMO>fTÉE  ,  qui  se 
signala  à  la  bataille  de  Courtray,  et  fut  tué  à  celle  de 
Mons-en-Puelle,  en  1304.  Il  avait  épousé,  en  1294, 
Marguerite  de    Linières,   fille  de  Guillaume,  et  en    eut  : 

VI.  Géraud  Hautier,  sire  de  Villemontée,  qui  passa 
en  Angleterre  avec  Charles  de  Valois,  se  distingua  à  la 
bataille  de  Cassel  et  dans  les  guerres  entre  la  France  et 
^Angleterre.  Il  épousa  ,  par  contrat  du  26  Juin  i322, 
Simonne  de  Montmorin,  fille  de  Hugues,  IV*  du  nom, 
seigneur  de  Montmorin  et  de  Bompare  ,  dame  d'Auzon, 
son  épouse.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

VII.  Guillaume  Hautier,  sire  de  Villemontée,  qui 
se  trouva  aux  guerres  de  Picardie,  avec  deux  chevaliers  et 
deux  écuyers.  Il  périt  dans  le  ravage  que  fit  dans  l'Au- 
vergne, Edouard,  prince  de  Galles,  et  pendant  lequel 
son  château  fut  brûlé.  Il  avait  épousé,  au  mois  de  no- 
vembre 1 340,  Alix  de  Fav,  sœur  d'Artaud  de  Fay,  com- 
mandeur de  Levesset  et  de  Saint-Jean,  grand  prieur  d'Au- 
vergne, et  fille  d'Artaud  de  Fay,  chevalier,  seigneur  de 
Chapteuil,  et  de  N....  de  Peyraud.    Il  eut  de  ce  mariage  : 

1.°  Oudart,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Robert ,   qui  fonde  la    troisième  branche,   rap- 
portée ci-après. 

VIII.  Oudart  Hautier,  I"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Roche-la-Beille  ,  de  Punzac ,  aujourd'hui 
Pionsac,  reçut  en  don,  de  Jean  de  la  Tour,  comte  d'Au- 
vergne et  de  Boulogne ,  en  1 376,  la  terre  et  seigneurie 
de  Chaperon,  dont  il  prit  le  nom  et  le  transmit  à  ses  des- 
cendants. Il  laissa  de  sa   femme,  dont  on   ignore  le   nom  : 

1.'  Oudan,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Bertrand  de  Chazeron,  archidiacre  de  l'église  de 

Paris; 
3.»  François,  châtelain  d'Usson  en  i38o; 
4.' Antoinette    de    Chazeron  ,    mariée    à  Julien  de 


iy4  DE  VILLEMONTEE. 

Combault,  chevalier,  seigneur  de  Larbour,  tils 
de  Marcel  de  Combault,  seigneur  de  Larbour,  et 
de  Perronelle  de  Courtenay, 

IX.  Oudart  ,  II*  du  nom  ,  seigneur  de  Chazkron  ,  de 
la  Roche-Ia-Beille,  de  Pionsac,  vivait  en  i383.  Il  eut 
pour  enfants  : 

I."*  Edouard,  dont  Tarticle  suit; 

2."  Alix  de  Chazeron,  dame  de  Bellenave. 

X.  Edouard,  seigneur  de  Chazeron,  de  la  Roche-Ia- 
Beille,  de  Seichal,  de  Montigny,  de  la  Borde,  de  Rutre, 
du  Cret,  etc.,  chambellan  des  rois  Charles  V  et  Char- 
les VI,  et  de  Philippe  de  Bourgogne,  acquit,  en  i386, 
par  retrait,  la  terre  de  Chàtelguyon,  de  Hugues  de  la 
Roche,  seigneur  de  Châteauneuf ,  auquel  Pierre  de  Ville- 
montée  l'avait  vendue  pour  2000  francs  d'or  ,  testa  Tan 
1397,  et  avait  épousé  Marguerite  de  Bellefaye,  dame  de 
Voîore  et  de  Montguerle,  fille  de  Pierre  ,  seigneur  de 
Bellefaye,  et  de  Marguerite  de  Thiern.  Elle  était  veuve 
de  Beraud  Dauphin,  seigneur  de  Rochefort,  fils  d'Ame 
Dauphin  et  d'Isabeau  de  la  Tour  d'Auvergne,  et  petit- 
fils  de  Jean,  comte  de  Clermont,  dauphin  d'Auvergne  , 
et  d'Anne  de  Poitiers.  Il  laissa  de  ce  mariage  : 

i.°  Jacques,  mort  sans  postérité  ; 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Catherine  de  Chazeron,  mariée  à  Gilbert  Aubert, 
seigneur  de  Montel,  de  Gelas,  de  la  Roche  d'A- 
goux,  etc.,  dont  vint  Jacques  Aubert,  marié  avec 
Antoinette  de  la  Tour  d'Oliergues,  de  laquelle  il 
n'eut  point  d^enfants.  Elle  se  remaria  à  Jacques 
de  Bourbon  ,  seigneur  de  Carency  et  de  Roche- 
fort. 

XI.  Jean,  I"  du  nom,  seigneur  de  Chazeron,  de 
Volore,  de  Montguerle ,  de  la  Roche  d'Agoux,  Seichal, 
de  la  Tourette,  de  Chàtelguyon,  de  Pionsac,  du  Cret, 
de  Montigny,  etc.,  épousa,  i."  Annette  du  Puis,  fille 
de  Jean  du  Puis,  II"  du  nom,  seigneur  de  Vatace,  et  de 
Jeanne  de  Bellenave;  2.°  Catherine  d'Apcher,  veuve  de 
Louis,  seigneur  de  Montlaur  ,  et  fille  de  Bernard,  sei- 
gneur d'Apcher.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

1.»  Penenelle  .   mariée   à    Philippe  de   Vienne,  sei- 


DE  VILLEMONTÉE.  173 

gneur  de  Listenois  et  du  Donjon,  avec  lequel 
elle  fonda  les  cordeliers  du  Donjon, le  3o  mars 
1430; 

Du  second  lit  : 

2."  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Antoinette ,  mentionnée  dans  le  testament  de 
son  père,  de  l'an  1445.  Elle  épousa  Beraud 
Dauphin,  de  la  maison  d'Auvergne, 

XII.  Jacques,  I"  du  nom,  seigneur  de  Chazeron,  de 
Volore  et  autres  lieux,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  et  son 
maître-d'hôtel,  épousa,  i."  Jeanne  d'Apchon ,  fille  de 
Jean  d'Apchon,  seigneur  de  la  Molière,  de  laquelle  il 
fut  séparé  par  sentence  de  l'officialité  de  Clermont,  en 
1470;  2."  le  i3  juin  1473,  Anne  d'Amboise,  fille  de 
Pierre  d'Amboisé,  seigneur  de  Chaumont,  de  Sa- 
gonne,  etc.  ,  et  d'Anne  de  Beuil.  Elle  était  sœur  de 
Georges,  cardinal  d'Amboise  ,  archevêque  de  Rouen; 
d'Emery  grand  maître  de  Rhodes  ;  de  Jean,  évêque  de 
Langres;  de  Louis,  évêque  d'Albi;  de  Pierre,  évêque  de 
Poitiers;  et  de  Jacques  d'Amboise,  évêque  de  Clermont. 
Us  acquirent  la  seigneurie  de  Montfaucon,  d'Antoine  de 
Beuil,  comte  de  Sancerre,  et  de  Jacques  son  fils,  pour 
la  somme  de  i3oo  écus  d'or  couronnés,  le  24  avril  1493. 
Leurs  enfants  furent  : 

i,"  François,  dont  l'article  suit  ; 

2,"  Françoise  ,  mariée  à  Pierre  de  la  Guiche,  sei- 
gneur  de  Chaumont,  chambellan  du  Roi,  bailli 
d'Autun  et  de  Maçon,  ambassadeur  à  Rome,  en 
Espagne,   en  Angleterre  et  en  Suisse  ; 

3."  Colette,  abbesse  de  Sainte-Claire  d'Aiguef>erse  , 
au  diocèse  de  Clermont,  en  1 5oo  ; 

4.»  Marie,  alliée,  en  1490,  à  Jean  de  Montmorin, 
seigneur  de  Saint-Herem,  d'Auzon,  de  Lupiat, 
vicomte  de  Clamecy,  fils  de  Gilbert  de  Montmo- 
rin, seigneur  de  Rillac,  de  Chas,  de  Pérignat, 
et  d'Anne  de  Chalençon  de  Chassignoles,  Elle 
mourut  le  6  mars  i52i,  et  fut  enterrée  à  Paris,  dans 
l'église  du  Val-des- Ecoliers,  à  côté  de  son  mari  ; 

5,"  Madelaine  de  Chazeron,  abbesse  de  Charenton. 
diocèse  de  Bourges,  en  i5i8,  morte  le  23  février 
i32q. 


lyô  DE  VILLEMONTEE. 

XIII.  François,  seigneur  de  Chazeron,  de  la  Roche- 
d'Agoux,  de  Montfaucon,  de  Murât,  de  la  Roche-  la- 
Beille,  de  Pionsac,  etc.  ,  bailli  de  Montferrand,  épousa, 
le  24  juillet  i5i5,  Antoinette  d'Urfé,  dame  de  la  Mo- 
lière et  de  la  Chassagne,  tille  de  Jean  d'Urfé  et  de  Mar- 
guerite d'Albon,  dont  : 

I.*  Jacques,  mort  sans  enfants  de  Jeanne  de  Thélis, 
sa  femme,  fille  de  Guillaume  de  Thelis,  seigneur 
de  Farges  et  de  Cornillon,  et  de  Françoise  de 
Rougemont  ; 

2."  Antoine,  dont  l'article  suit; 

3."  Gabriel,  qui  fonde  la  seconde  branche,  rap- 
porte'e  ci-après  ; 

4."  Philbert  ,  abbé  de  Saint-Manlieu ,  diocèse  de 
Clermont,  en  1545  ; 

5."  Gasparde,  abbesse  de  Saint-Jean-du-Buis  ,  dio- 
cèse de  Saint-Flour,  en  1546; 

6."  Anne,  femme  de  Jean  d'Anlezy ,  seigneur  de 
Moneton,  de  Mornay,  de  Ronzières,  de  Mont- 
verain,  d'Arcangy,  etc.  ; 

7.°  Catherine,  alliée  avec  Allire  de  Langheac,  sei- 
gneur de  Dalet  ; 

8."  Autre  Catherine  de  Chazeron,  abbesse  de  Saint- 
Laurent  de  Bourges,  en  \ôjo,  morte  le  7  oc- 
tobre 1601. 

XIV.  Antoine,  seigneur  de  Chazeron,  de  la  Roche- 
d'Agoux,  de  Montfaucon,  de  Murât,  de  la  Roche-la- 
Beille,  de  Pionsac,  de  la  Rochelle,  etc.  ,  chevalier  de 
l'ordre  '  du  Roi,  transigea  avec  Gaspard  de  Chazeron, 
son  frère,  au  sujet  de  la  succession  paternelle,  le  25  sep- 
tembre i568,  et  s'allia  avec  Claude  de  Maréchal-Ferchault, 
dont  il  eut  : 

XV.  Gilbert  de  Chazeron,  gouverneur  et  sénéchal  du 
Bourbonnais,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  qui  fut  gou- 
verneur de  S.  M.  sous  madame  d'Angoulême.  Il  épousa 
Gabrielle  de  Saint-Nectaire,  fille  de  Jean  de  Saint-Nec- 
taire et  de  Madelaine  de  Roffignac.  De  ce  mariage  : 

I."  Gabriel,  dont  l'anicle  suit  ; 

2."  Claude,  dame  de  Chazeron,  de  la  Roche-d'Agoux, 
de  Gouttiers,  mariée,  i."à  Antoine  de  Montgon- 
Bcauverger,  dont  elle  n'eut  point  d'enfants;  2."  le 


DE  VILLEMONTÉE.  177 

12  juillet  161 1  ,  à  Gilbert  de  Monestay,  seigneur 
de  Forges  et  de  Chars,  Hls  de  Jean  de  Monestay, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  gouverneur  de  Mont- 
luçon,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
Roi,  et  de  Louise  de  Rochetortde  Salven; 

3.*  Charlotte,  dame  de  Pionsac,  épouse  de  Jacques 
de  Chabannes,  vicomte  de  Savigny  ,  lieutenant- 
général  de  la  province  de  Bourbonnais  ; 

4."*  Anne  de  Chazeron  -  Fontenilles  ,  femme  de  Fran- 
çois de  Polignac  ,  marquis  de  Chalençon  ,  dont 
Françoise  de  Polignac ,  mariée  à  Henri  de  la 
Rochefoucauld. 

XVI.  Gabriel  ,  seigneur  de  Chazeron  ,  de  la  Roche- 
d'Agoux  ,  de  Pionsac  et  autres  lieux  ,  épousa  Marie- Ga- 
brielle  de  la  Guiche,  fille  de  Jean-François  de  la  Guiche, 
comte  de  Saint-Geran,  maréchal  de  France,  dont  il 
n'eut  point  d'enfants.  Elle  se  remaria  à  Timoléon  d'Es- 
pinay  ,  seigneur  de  Saint  -  Luc  ,  comte  d'Alain  ,  cheva- 
lier des  ordres  du  Roi  et  maréchal  de  France. 

SECONDE   BRANCHE. 

XIV.  Gabriel  de  Chazeron  ,  écuyer ,  seigneur  de  Pé- 
licieux,  de  la  Tiercerie  et  autres  lieux,  troisième  fils  de 
François,  seigneur  de  Chazeron,  et  d'Antoinette  d'Urfé, 
fut  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  et  transigea,  le  25  sep- 
tembre i538,  avec  Antoine  Chazeron,  son  frère  aîné, 
au  sujet  de  la  succession  paternelle.  11  avait  épousé,  i.» 
avant  l'an  i586,  Antoinette  de  Villeneuve  ;  2.»  Gilberie 
de  Marconnay.  Ses  enfants  furent  ; 

Du    premier  lit  : 

I  .*  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

Du    second   lit  : 

2.'  Claude  de  Chazeron  ,  mariée  à  Gaspard  de  Mont- 
morin,  II*  du  nom  ,  seigneur  de  Saint-Hérem, 
fils  de  Jean  II  de  Montmorin,  et  de  Gabrielle  de 
Murol. 

XV,  Jacques  DE  Chazeron,  II'  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Pélicieux,  de  la  Tiercerie,  etc.,  reçut  une  do- 
nation de  Gabriel  ,  son  père  ,  par  acte  du  20  octobre  1 546  , 
reçu  par  Mosset,    notaire  à    Volore,  et  épousa,   par  con- 


1^8  I^K  VILLEMONTEl^. 

trat  du  premier  avril  i554,  passé  devant  Roux  et  de  la 
Forge,  notaires  royaux,  demoiselle  Philiberte  de  Cariât, 
et  en  eut  : 

XVI.  Jean  dk  Chazeron  ,  11°  du  nom,  écuyer ,  sei- 
gneur de  la  Tierceriê,  marié  avec  Michelle  de  Chaumette, 
ainsi  qu'il  appert  par  le  testament  de  Jacques ,  son  père, 
du  3o  août  i566  ,  reçu  par  Chalmy  ,  notaire  royal  à  Volore. 
Il  eut  pour  fils  : 

XVII.  Jean  de  Chazeron,  IIP  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Tierceriê,  marié,  par  contrat  du  6  juin  i635, 
reçu  par  Avel,  notaire  royal,  avec  demoiselle  Marguerite 
de  Dinasse.  Il  servit  au  ban  de  la  noblesse  d'Auvergne, 
sous  la  conduite  de  M.  le  vicomte  de  Polignac,  ainsi  qu'il 
conste  par  le  certificat  de  ce  seigneur  ,  du  20  novembre 
i635.  Il  fut  père  de  : 

XVIII.  Annet  de  Chazeron  ,  écuyer  ,  seigneur  de  la 
Tierceriê,  qui  servit  en  Italie  dans  la  coinpagnie  du  comte 
de  Chàteauneuf.  Il  épousa ,  par  contrat  du  6  novembre 
1661,  reçu  par  Gaschon,  notaire  royal  à  Coppel,  demoi- 
selle Isabeau  de  Bussy,  et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
en  i66(j,  par  M.  de  Fortia,  intendant  d'Auvergne. 

TROISIÈME   BRANCHI-:. 

Seigneurs  de    Villemontée. 

VIII.  Robert  Autik  ,  seigneur  dk  Villemontée,  reçut 
en  don,  de  Jean  de  la  Tour  ,  comte  d'Auvergne  et  de 
Boulogne  ,  la  terre  et  seigneurie  de  Chàtelguyon  ,  en 
1 376.  11  était  fils  de  Guillaume  Hautier ,  sire  de  Ville- 
montée,  et  d'Alix  de  Fay.  Il  fut  créé  chevalier  de  l'Etoile, 
dès  le  commencement  de  l'institution  de  cet  ordre.  Il  fut 
fidèle  compagnon  de  Du  Guesclin  ,  dans  ses  expéditions 
militaires,  et  assista  à  sa  mort  devant  le  château  de  Ran- 
don,  en  i38o;  il  se  trouva  à  la  bataille  de  Rosebecq, 
en  i383,  et  périt  à  celle  de  Verneuil,  en  1424.  II  avait 
épousé,  par  contrat  du  3  septembre  1375,  Agnès  de 
Segur.  Il  est  qualifié,  dans  cet  acte,  de  haut  et  puissant  sei- 
gneur. Il  eut  deux  fils,  qualifiés  équités  dans  un  acte  de 
l'an  1405.  L'un  d'eux,  nommé  : 

IX.  Pierre  Aurn^,  seigneur  de  Villemontée,  se  trouva 
îi  la  bataille    de  Verneuil,  où  son  pcrc  fut  tué,  en  1424, 


DE  VILLEMONTÉE.  179 

et  y   fut  fait  prisonnier.   Il    avait  épousé,  par  contrat  du 
4  décembre    1417,  Antoinette  d'Espinchal ,  dont    il  eut  : 

X.  Etienne  Autié  de  Villemontée,  qui  fit  de  grands 
biens  à  l'abbaye  de  Mégemont,  et  obtint  permission  de 
faire  bâtir  un  château  fort,  appelé  de  Villemontée  ,  au 
moyen  de  ce  que  celui  de  Malsaigne  avait  été  saccagé.  Il 
épousa ,  par  contrat  du  premier  décembre  1439 ,  reiju 
par  Desegaux,  notaire  royal,  Isabeau  de  la  Volpilière, 
fille  de  François  de  la  Volpilière  et  de  Marguerite  d'Es- 
pinchal. Il  en  eut  : 

i.°  Beraud,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Pierre,  qui  fut  gouverneur  de  Copal. 

XI.  Beraud  Autié,  seigneur  de  Villemontée,  prit 
les  armes  sous  Louis  XI,  dont  il  fut  un  des  chambellans. 
Il  se  distingua  à  l'expédition  de  Naples,  sous  Charles  VIII, 
qui,  p>our  récompenser  ses  services,  le  gratifia  du  gou- 
vernement de  Capoue.  Il  fut  aussi  chambellan  de  la  reine 
de  Navarre,  et  bailli  de  Saint-Pierre -le-Moûtier.  Il  épousa, 
par  contrat  du  9  mai  1476,  Catherine  d'Ussel.  Ses  enfants 
furent  : 

i.°  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jérôme,  qui  fut  abbé  commandataire  de    Pleine- 

Selve,  ordre  de  Citeaux,   et  de  la  Vallette,  diocèse 

de  Tulles,  en  iSSj  ; 
3.»  N....,  chevalier  de  Malte. 

XII.  Antoine  Autié  DE  Villemontée,  se  distingua  sous 
Louis  XII,  et  fut  récompensé  par  le  roi  François  I",  qui 
lui  donna  trois  gouvernements  ;  celui  de  la  ville  et  châ- 
teau de  Compiègne,  celui  de  Boussac,  Cognac  et  Mont- 
mor,  et  enfin  celui  de  Clermont,  en  Auvergne.  Ce  même 
prince  le  fit  un  des  cent  gentilshommes  de  son  hôtel,  et 
lorsque  la  noblesse  du  pays  d'Auvergne  l'eut  nommé  pxîur 
son  syndic,  le  Roi,  en  confirmant  son  élection,  loua 
ses  services  et  sa  fidélité.  Il  épousa,  par  contrat  du  28  avril 
i53o,  reçu  par  Chinon,  notaire  royal,  Anne  de  Clavières, 
fille  d'Antoine  de  Clavières,  seigneur  de  Murât  et  de 
Larabe,  et  de  Françoise  de  Combalet.  De  ce  mariage 
naquirent  : 

i.°  François,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Jean  ,    qui   succéda  à    son  oncle    Jérôme  dans 
labbavede  Pleine-Selve  : 


i8o  DE   VILLEMONTÉE. 

3."  Louis,  abbecommandataire  d'Issoire  ; 

4.**  Antoine,  reçu  chevalier  de  Malte  en  i555.  Il 
eut  de  grâce,  en  1570,  la  commanderie  'de  Mont- 
champ,  et  en  1 571,  celle  de  Chelles  ; 

5."  Jérôme,  reçu  chevalier  de  Malte  en  i555  ; 

6°  Jeanne,         |  successivement   abbesses  de   Mége- 

7.°  Madelaine,  i       mont. 

XIII.  François  Autié,  I"  du  nom,  seigneur  de  Vil- 
LEMONTÉE,  succcda  à  son  père  dans  la  charge  de  gentil- 
homme de  l'hôtel  du  Roi,  et  du  gouvernement  de  la 
ville  et  château  de  Gompiègne.  Il  combattit  vaillamment 
à  la  bataille  de  Renty  et  périt  à  celle  de  Saint-Quentin, 
en  1557.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  4  septembre 
i555,  Marie  de  Beaucaire,  fille  de  Jean,  chevalier  de 
l'ordre  du  Roi,  sénéchal  du  Poitou,  et  de  Guyonne  de 
Beuil.  Sa  veuve  se  maria  en  secondes  noces  avec  Sébas- 
tien de  Luxembourg,  duc  de  Penthièvre ,  vicomte  de 
Martigues,  gouverneur  de  Bretagne.  Elle  laissa  de  son 
premier  mariage  : 

1 .°  Jacques,  dont  Tarticle  suit  ; 

2."  Guillaume  de  Villemontée,  qui  ne  conserva  que 
ce  dernier  nom,  ainsi  que  ses  descendants.  Il 
épousa  Marguerite  du  Chauffour,  dont  il  eut  : 

A.  Jean  de  Villemontée,    marié  avec    Madelaine 
Texier  de  Hautefeuille,  dontil  eut  : 

a.  Jean  de  Villemontée,  qui  eut  de  Louise 
Rouillé,  son  épouse,  François  de  Vil- 
lemontée conseiller  au  parlement ,  puis 
intendant  d'Aunis,  conseiller  d'état,  qui 
épousa  Catherine  de  Thumery  de  Bois- 
sise,  et  en  eut:  —  i.°  Joseph  de  Ville- 
montée,  mort  sans  enfants;  —  2."  Ma- 
delaine-Catherine,  mariée  à  Jean  Bap- 
tiste de  Machault,  conseiller  au  parle- 
ment ,  grand'mère  de  Jean-Baptiste  de 
Machault,  contrôleur-général  des  finan- 
ces, puis  garde  des  sceaux,  ministre  et 
secrétaire  d'état  de  la  marine  ;  —  3.* 
Louise-Geneviève  de  Villemontée  ,  ma- 
riée, i.°  avec  Adam-Pierre  -  Barthélemi 
de  Bissy,  2.'  le  26  février  1677,  à  Louis- 
François,  comte  de  Brichanteau,  fils  de 


DE  VILLEMONTÉE.  ,8i 

François  de  Brichanteau,  chevalier  de 
l'ordre  de  l'Annonciade ,  et  petit-rils 
d'Antoine,  marquis  de  Nangis,  amiral 
de  France,   chevalier  des  ordres  du  Roi  : 

b.  Pierre,  mort  sans  enfants; 

li.  Charles  de  Villemontee,.  seigneur  de  Frettoy 
et  de  Montaiguillon,  président  en  la  cour  des 
aides,  puis  conseiller  d'e'tat.  Il  épousa  Marie 
de  Vigny,  fille  de  Nicolas  de  Vigny,  seigneur 
de  Forest,  gentilhomme  de  la  maison  du 
Roi,  et  de  Marie  de  Violle.  Il  en  eut  : 

a.  François  de  Villemontee,  intendant  de 
Soissons,  et  ensuite  conseiller  d'état , 
qui  obtint  en  sa  faveur  1  érection  de  la 
terre  et  seigneurie  de  Montaiguillon,  en 
Brie,  en  marquisat,  par  lettres  patentes 
du  mois  de  juillet  1649,  enregistrées  au 
parlement  et  en  la  chambre  des  comptes 
les  7  et  16  septembre  suivants.  Il  épousa 
Marie  de  Verdun,  dont  il  eut  : —  i.* 
François  de  Villemontee  ,  maître  des 
requêtes  de  l'hôtel  du  Roi,  marié  avec 
Philippine  delà  Barre.  Il  fut  nommé  en- 
suite évêque  de  Senlis,  mais  le  pape  ne 
voulut  pas  lui  accorder  de  bulles,  parce 
qu'il  était  marié  j  ce  qui  n'empêcha  pas 
le  Roi  de  le  nommer,  quelque  temps 
après,  évêque  de  Saint-Malo,  dont  il 
fut  pourvu  par  la  cour  de  Rome,  à  con- 
dition que  sa  femme  se  ferait  religieuse. 
Il  en  eut  :  —  a.  Charles,  capitaine  de  ca- 
valerie, mon  sans  enfants  ,  au   service  ; 

—  b.  Marie-Françoise,  mariée,  en  1660, 
à  Hector,  comte  du  Belloy,  dont  la  fille, 
Françoise-Bénigne  du  Belloy- Velleneaux, 
épousa  Josoph-Remi,  marquis  de  Livron  ; 

—  c.  N de  Villemontee,  morte  sans 

alliance;  —  2."  Charles,  tué  à  la  jour- 
née de  Cazal  ,  étant  capitaine  d'infante- 
rie; —  3.'  Catherine  de  Villemontee, 
mariée  à  Pierre  de  Maupeou,  président 
aux  enquêtes  du  parlement  de  Paris  ;  — 


l82  DE  VILLEMONTÉE. 

4.°  Jeanne,  épouse  de  N....,  seigneur  de 
Marigny;  —  5.°  Marie  de  Villemontéc, 
femme  de  Charles  de  Grieu  ; 

b.  Charles  ,  conseiller  au  grand  conseil , 
marié  avec  Catherine  de  Ronceray,  dont  : 
—  i.°  Henri  de  Villemontee,  intendant 
de  la  marine  —  2.°  Bernardin,  inten- 
dant des  armées  du  Roi  ,  mort  ,  ainsi 
que  son  frère,  sans  alliance; 

c.  Marguerite ,  abbess'e  des  Cordelières  de 
rOursine-lez-Saint-Marcel,  à  Paris,  le 
3omal  1616,  morte  le  3  juin^i632  ; 

d.  Marie  de  Villemontée,  femme  de  Thierry 
Seviuj  seigneur  de  Quincy,  fils  de  Fran- 
çois Sévi  n,  seigneur  de  la  Voue,  prési- 
dent en  la  cour  des  aides  de  Paris,  con- 
seiller d'état ,  et  de  Marie-Antoinette 
Rebours; 

3."  Gilbert,  reçu  chevalier  de  Malte  en  i585. 

XIV.  Jacques  Autié,  1"  du  nom ,  seigneur  de  Villk- 
MONTÉE,  se  trouva,  fort  jeune,  à  la  bataille  de  Moncon- 
tour  ,  après  laquelle  il  accompagna  le  duc  d'Anjou  au 
siège  de  Saint-Jean-d'Angély ,  et  fut  dangereusement 
blessé  au  siège  de  la  Rochelle,  en  1573.  Il  fut  chambellan 
du  duc  d^Alençon ,  et  épousa,  par  contrat  du  22  mai 
i574,  Marguerite  de  Bar,  fille  de  Julien  de  Bar  et 
d'Hélène  d'Ailly.  Il  eut  de  ce  mariage: 

i.°  Louis,  dont  l'article  suit; 

2.°  Gilbert,  reçu  chevalier  de  Malte  en  1 593  ; 

3."  Jacques  Autié  de  Villemontée,  seigneur  de  Cha- 
teauneuf,  marié,  par  contrat  du  7  septembre  iSqS, 
avec  Louise  de  Gironde,  fille  d'Antoine  de  Gi- 
ronde, écuyer,  seigneur  de  Bégoule,  de  Chaliar- 
gues,  de  la  Bastide,  etc.,  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi,  et  de  Louise  du  Lac  du  Monteil,  dont  il  eut, 
entre  autres  enfants  Anne  Autié  de  Villemontée, 
qui  fut  mariée,  par  contrat  du  2  octobre  1628, 
avec  Jean  de  Bourdeillesde  Leigné. 

XV.  Louis  Altié,  seigneur  de  Villemontée,  de  Mal- 
saigne et  delà  Grange,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes, 
servit  si  bien  sous  le  duc  de  Montmorency,  qu'il  mérita  la 


DE  VILLEMONTKK.  ,83 

confiance  et  Test i me  de  ce  connétable.  Il  resta  constamment 
attache'  au  parti  d'Henri  IV.  On  voit  par  les  Me'moiresdu 
duc  de  Sully,    Hv.  XI,  pag.  426,  qu'il  prêta  de  l'argent   à 
ce  seigneur,  pour  se  faire  recevoir  grand  maître  de  l'artil- 
lerie.   Il  épousa,    par  contrat  du  1 5  septembre  1594,   Anne 
d'Escorailles,  fille    de  François    d'Escorailles ,   et  de  Jac- 
vjucline  de  Dienne.  Leurs  enfants  furent: 
I ."  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Pierre,  reçu  chevalier  de  Malte  en  161 9  ; 
3.' Isaac,  écuyer,  seigneur  d'Herville,     marié    avec 
Madelaine  de  Chartres,   dont  il  eut  Marie  Autié, 
femme,  par  contrat  du  24  avril   i683,  de    Gédéon 
de    Tullières,    II*  du  nom,  e'cuyer,    seigneur  de 
la  Grimonnière.  d'Aumoy  et  de    Beaujardin,    fils 
de  Gédéon  de  Tullières,  écuyer,    seigneur    d'Ar- 
gançon,   et  de  Charlotte  de  Beaufils  de  Lierville  ; 

'^'    ^^8"^"  ^i  .  successivement abbesses de  Braghac- 
.t."  Françoise,     )  ° 

XVI.  Jacques  Autié,  II*  du  nom,  seigneur  de  Vil- 
i.EMONTÉE,  servit  longtemps  sous  Louis  XIII,  en  qualité 
(.le  capitaine  de  cent  hommes  d'armes,  au  régiment  de  la 
Feuillade,  et  se  trouva  à  toutes  les  actions  mémorables  de 
son  temps.  Il  épousa,  par  contrat  du  26  avril  1642,  Marie 
de  Chàteau-Bodeau,  fille  d'Anne  de  Château-Bodeau, 
et  deGilberte  de  Chalus.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.*  François,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Marie,  abbessede  Braghac,  après  ses  tantes. 

XVII.  François  Autié  de  Villemo.ntée,  IP  du  nom, 
servit  les  premières  années  de  sa  jeunesse  dans  la  maison 
iu   Roi,   accompagna  Sa    Majesté    en    Flandre,  en  1667, 

en  Franche-Comté,  en  1668,  en  Hollande,  en  1072,  et 
se  trouva  à  la  bataille  de  Sénef  et  à  plusieurs  autres  ac- 
tions, telles  qu'à  Steinkerque,  etc.  Il  épousa,  par  con- 
trat du  i3  août  1686,  Claudine  de  Roquelaure ,  de  la 
maison  des  ducs  de  ce  nom  ,  fille  de  Pierre  de  Roque- 
laure et  de  Claudine  de  la  Verchère.  Il  en  eut  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Gilberte.    abbesse  de  Braghac,  morte  en  .>7^i  ; 

3."  Marie,  prieure  de  Saint-Sophie. 

XVIII.  Jean    Autié,    comte    de    ViLUtMOMhL ,     serv^i. 
usqu'à  la  paix  d'Utrecht,  en   qualité   d'officier    des    gçn- 


184  I>E  VILLEMONTEE. 

darmes  de  la  garde.  Il  épousa,  par  contrat  du  8  sep- 
tembre 1710  ,  Marie-Pétronille  de  Vilellume  de  Bar- 
montel.  Il  a  eu  de  ce  mariage  : 

I."  Jean-François-Marien,  dont  l'article  suit; 
2."  Antoine-Marien,   abbé,  bachelier  de  Sorbonne  ; 
3.°  Nicolas-Martin-Gilbert  ,   chevalier    de   Malte  en 
1724,  officier  major  au  régiment  des  gardes  fran- 
çaises, commandeur  de  Tortebesse  en  1762; 
4.°  Jean-Marien  ,  qui   forme  la  quatrième  branche, 

rapportée  ci-après; 
5.°  Marie- Françoise,  dame  de  Poixfol  et  des  JoUys, 
née  en  1714,  mariée  à  Paul,  comte  de  Viry,  sei- 
gneur de  Condé  et  de  Thémins,    en  Bourbonnais, 
en  1737. 

XIX.  Jean-François-Marien  Autié,  comte  de  Ville- 
montée,  seigneur  de  Barmontel,  de  la  Grange,  de  Mal- 
saigne, etc.  ,  substitué  aux  nom  et  armes  de  Villelume, 
mourut  en  1748.  Il  avait  épousé,  en  1733,  Françoise  de 
Bosredon,    héritière   de  la  Breuille    et    de    Hautefeuille  , 

fille  de  N de  Bosredon,  et  d'Hélène  de    Vichy.  De  ce 

mariage  sont  issus  : 

I ."  Nicolas-Marien,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jean-Baptiste  Autié  de  Villemontée  ; 

3."  Marie-Françoise,  mariée  à  N....  de  Chalus  ; 

4.°  Antoinette  de  Villemontée  ; 

5/  Marie  de  Villemontée  ; 

6."  Françoise  de  Villemontée. 

XX.  Nicolas-Marien  Autié,  comte  de  Villemontée, 
né  en  1742,  a  épousé,  en  1758,  Antoinette-Amable  de 
la  Rochebriant,  fille  de  Louis-Amable ,  baron  de  la 
Rochebriant,  de  Clairvaux  et  de  Bonnœil,  et  de  Cathe- 
rine de  la  Porte  du  Theil.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1.*»  Amable-Marien,  né  en  1753  ; 
2.*  Deux  demoiselles. 

QUATRIÈME   BRANCHE. 

XIX.  Jean-Marien  Autié,  comte  de  Villemontée, 
seigneur  des  Hérards,  de  Chezelles  et  autres  terres  en 
Bourbonnais,  né  en  1 721,  capitaine  d'infanterie,  épousa, 
au  mois  d'août  1738,  Marguerite  Morel  de  Trezel,  dont 
sont  issus  : 


DE  RICARD.  ,85 

!.•  Jean-Baptiste-Marien,  dont  l'article  suit  ; 

2.'  Nicolas-Marien   Autie,   vicomte  de  Villemontée, 

lieutenant  des  maréchaux  de  France   à  Moulins, 

mort  victime  de  la  révolution. 

XX.  Jean  -  Baptiste  -  Marien  Autié  ,  comte  de  Ville- 
MO>rrÉE,  né  le  7  février  lySS,  mousquetaire  dans  la 
deuxième  compagnie,  reçu  le  8  février  1767;  sous-lieu- 
tenant au  régiment  de  dragons  d'Orléans  ,  le  24  juillet 
1778;  capitaine  au  même  régiment  le  26  octobre  1784, 
officier  supérieur  de  la  huitième  compagnie  des  mous- 
quetaires, avec  rang  de  colonel,  par  brevet  de  LL.  AA.  RR,, 
daté  de  Coblentz  ,  du  28  avril  1792  ;  a  fait  la  campagne  des 
princes  de  cette  année  ;  s'est  trouvé  au  siège  de  Maestricht 
en  1793  ;  a  servi  à  l'armée  de  monseigneur  le  prince  de 
Condé,  comme  colonel  de  cavalerie,  et  v  a  fait  les  cam- 
pagnes de  1795,  1796,  1797,  1798  ,'1799,  1800  et 
1801,  jusqu'au  licenciement,  et  a  obtenu  le  brevet  de 
maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  le  28  avril  1801. 
Il  a  obtenu  trois  certificats  des  plus  honorables  ,  de 
LL.  AA.  RR.  les  ducs  d'Angouléme  et  de  Berri  ,  et  de 
S.  A.  S.  le  prince  de  Condé  ,  en  1792,  certifiant  qu'à 
cette  époque  il  était  colonel  de  cavalerie.  Il  a  eu  l'hon- 
neur de  servir  quatre  Rois  ;  il  a  reçu  un  ordre  de  S.  M. 
Louis  XVIII,  le  29  mars  1796,  qui  l'autorisait  à  rece- 
voir chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
le  sieur  François- Augustin  Couteil  de  Saint-Laurent.  Il 
a  fait  ses  preuves  de  la  cour  en  1781  ,  au  cabinet  des 
ordres  du  Roi,  et  a  été  présenté  la  même  année  à  S.  M. 
et  à  la  famille  royale. 

Armes  :  d'azur ,  au  chef  denché  d'or,  chargé  d'un  lion 
léopardé  de  sable  ,  lampassé  et  armé  de  gueules;  couronne 
de  comte.  Supports:  deux  lions.  Devise;  Nec  dura,  nec 
aspera  terrent. 


DE  RICARD  ,  famille  ancienne  de  Provence  ,  où  elle 
réside  encore  de  nos  jours ,  divisée  en  deux  branches  : 
l'aînée  à   Toulon   (i)  ,    d'où    cette    famille    est  originaire, 


(1)  Voyer  l'Eut  de  la    Provence,    par    labbé   Robert    de    Brian- 
son,  in-i2,  t.  Il,  p.  377. 


l86  t)E  RICARD. 

et  la  seconde  à  Aix,  où  elle  a  donné  des  conseillers  au 
parlement  et  des  officiers  de  mer  et  de  terre.  Nous  allons 
en  rapporter  la  filiation,  dressée  sur  les  titres  originaux 
qui  nous  ont  été  mis  sous  les  yeux ,  après  avoir  cité 
quelques  personnages  de  cette  maison  dont  la  jonction 
n'est  pas  certaine. 

Jean  Ricard  ,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem,  en  1364,  commandeur  d'Aix  ,  portait  pour 
armes ,  suivant  l'histoire  de  cet  ordre ,  par  l'abbé  de 
Vertot,  tome  y,  page  y5,  d'or,  au  griffon  de  gueules, 
armes  que  portent  encore  de  nos  jours  les  descendants  de 
cette  maison.  Ils  ont  depuis  ajouté  un  chef  d'azur,  chargé 
d'une  Jleur  de  lys  d'or  ,  par  concession  du  roi  Louis  XIV  , 
de  l'an  i65i  registrée  au  parlement  d'Aix. 

Raimond  Ricard  ,  chevalier  du  même  ordre  en  1467, 
devint  grand-prieur  de  Saint-Gilles, 

Guillaume,  en  1475,  fut  grand  commandeur. 

Raimond  ou  Raimondet  Ricard,  en  1541  ,  fui  aussi 
grand-prieur  de  Saint-Gilles. 

On  ne  peut  établir,  d'après  les  titres,  la  filiation  suivie 
de  cette  famille,  qu'à  commencer  à  : 

I.  Jacques  Ricard,  nommé  dans  le  contrat  de  mariage 
de  Charles,  son  fils,  qui  suit. 

II.  Charles  Ricard,  co-seigneur  de  Néaules  ,  épousa, 
par  contrat  du  dernier  février  1524,  reçu  par  maître  Au- 
bert,  notaire  de  Toulon,  noble  Madelaine  de  Paris,  tille 
de  feu  noble  Antoine  de  Paris ,  et  de  noble  Nicolas  de 
Gombert.  Isabeau  Thomas  ,  veuve  de  Pierre  Robiou,  lui 
fit  cession,  par  acte  du  29  septembre  i545,  de  750  florins 
à  prendre  sur  la  seigneurie  de  Ncaulcs.  Il  parait  encore 
dans  divers  contrats  d'obligations  en  sa  faveur,  des  années 
1547,  1549,  i55oet  i555.  Ses  enfants  furent  : 

i.°  Pons,  qui  suit; 

„*    TT      '   '        vivants  le  3o  avril  1567. 
3.°  Honore,   \  ' 

III.  Pons  DE  Ricard,  co-seigneur  de  Néaules,  fut  mis 
en  possession,  par  son  père,  de  cette  co-scigneurie,  par 
acte  du  19  septembre  1572.  Il  fut  pourvu  de  la  charge  de 
conseiller  de  la  ville  de  Toulon,  par  provisions  du  23 
juillet  i6o5  ,  et  fut  reçu  le  5  août  suivant,  dans  l'exer- 
cice  de  cette    charge.  Il    épousa    Gasparde    le   Noble,. el 


DE    RICARD.  ig^ 

rit  son  testament  le  i8  mai  1616,  reçu  par  Angles,  no- 
taire royal,  par  lequel  il  fait  son  légataire  noble  Antoine 
de  Ricard,  son  rils  aîné.  Ses  enfants  furent  : 

I .°  Antoine,  dont  l'anicle  suit  ; 

2."  Jules  ,  seigneur  de  Joyeusegarde  ,  conseiller  de 
grand'chambre  au  parlement  d'Aix.  Il  laissa  entre 
autres  enfants,  de  Louise  de  Piolenc,  fille  d'Ho- 
noré de  Piolenc,  seigneur  de  Beauvoisin ,  con- 
seiller au  parlement  dWix,  et  de  N de  Bernier: 

A.  Joseph- Paul  ,  marquis  de  Ricard  et  de  Dre- 
gançon,  conseiller  de  grand'chambre  au  par- 
lement d'Aix; 

B.  Sextius-Ange  de  Ricard,  bailli,  grand'croix 
de  l'ordre  de  Malte,  baron  de  la  Ville- Dieu, 
en  Languedoc; 

C.  Pierre  de  Ricard  ,  premier  président  de  la 
chambre  des  enquêtes  au  parlement  d'Aix, 
cru  père  de  : 

a.  Louis-Hercule,  reçu  chevalier  de  Malte 
de  minorité  en  1707,  en  faveur  de  qui 
les  terres  de  Vacquières ,  de  Joyeuse- 
garde  et  de  Sainte-Foi  ,  furent  érigées 
en  marquisat,  sous  le  nom  de  Ricard, 
par  lettres  du  mois  de  juin  17 18,  enre- 
gistrées au  mois  de  juin  1 730*, 

b.  Jean  -  Baptiste-  Dominique  ,  reçu  cheva- 
lier de  Malte  de  minorité  en  1710; 

D.  Dominique,  chevalier  non  profès  du  même 
ordre,  qui  fut  reçu  en  1696,  et  mourut  à 
Paris  le  12  décembre  1734; 

3.'  Félix  de  Ricard,  reçu  chevalier  de  Malte  de 
minorité  en  1639. 

IV.  Antoine  de  Ricard,  écuyer,  épousa,  par  contrat 
reçu  par  Cavelli  ,  notaire  à  Toulon ,  demoiselle  Anne 
Crac,  de  la  même  ville,  et  fit  son  testament  devant  Bre- 
mond,  notaire,  le  7  janvier  i655,  dans  lequel  il  fait  des 
legs  à  Jean-Baptiste  ,  son  fils,  qui  suit,  et  institue  son 
héritier  André  de  Ricard  ,  son  petit-fils.  Ses  enfants 
furent: 

I ."  Jean-Baptiste,  dont  l'article  suit  : 


l88  DE  RICARD. 

2."  François,    ] 

3."  Pierre,       |  vivants  le  3  octobre  i666. 
4.°  Augustin,  ) 

V.  Jean  -  Baptiste  de  Ricard  ,  écuyer  ,  épousa  ,  par 
contrat  du  11  février  i633,  damoiselle  Eléonore  de  Co- 
lonia,  et  fit  son  testament  le  7  mai  1666,  reçu  par  Rostant, 
notaire,  par  lequel  il  institue  son  héritier  noble  André  de 
Ricard,  son  fils,  dont  l'article  suit, 

VI.  André  de  Ricard  ,  écuyer ,  conseiller  et  procu- 
reur du  Roi  au  siège  de  l'amirauté  de  Toulon  ,  épousa 
demoiselle  Madelaine  de  Fournier,  et  fit  son  testament, 
reçu  par  Jacques  Ganteaume  ,  notaire  à  Toulon  ,  le  1 1 
février  1696,  dans  lequel  il  nomme  : 

I ."  Joseph  de  Ricard; 

2."  François-Joseph  de  Ricard  : 

3."  Charles-Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

4.°  Marie,  )      ,•  •  r  »•       j 

1 0  \  ]  religieuses    prolesses    au   monastère  de 

r'on       '    ]      Sainte-Ursule,  en  1696. 

VII.  Charles-Antoine  de  Ricard,  écuyer,  conseiller, 
avocat  et  procureur  du  Roi  au  siège  de  Tamirauté  de 
Toulon,  épousa  Marie -Claire  de  Mascaron,  et  testa  le 
12  mai  1749,  devant  maître  Hugues,  notaire  à  Toulon. 
Il  eut  pour  fils  : 

I .°  Laurent-Charles,    écuyer,    né  le    8  février    1755, 

vivant  à  Toulon  en  1816; 
2."  Jean-Louis,  dont  l'article  suit. 

VIII.  Jean  -  Louis  de  Ricard,  écuyer,  né  le  3i  mai 
1757,  vivant  à  Toulon,  commissaire  de  la  marine  royale 
de  première  classe,  a  épousé,  par  contrat  du  i3  février 
1787,  demoiselle  Thérèse-Amable  Guey,   dont   est  issu: 

IX.  Joseph  -  Barthélemi  -  Honoré- Louis-Amable  de  Ri- 
card, né  à  Cette,  le  17  novembre  1787,  vivant  en  18 16, 
capitaine  au   régiment  des  chasseurs  des  Alpes,  cavalerie. 

De  cette  famille  étaient  Jules-Vincent  de  Ricard  ,  reçu 
chevalier  de  Malte  en  1696,  baron  de  Gourgy,  conseil- 
ler au  parlement  de  Dijon  ,  et  ensuite  second  président 
de  la  cour  des  aides  de  Paris  ;  Jean-Feidinand  de  Ricard, 
bailli  ,  grand'croix  de  Malte ,  commandeur  de  Châlons 
en  Champagne,  et  de  Pontaubert  en  Bourgogne;  et  Jean- 


DE  GASVILLE.  189 

Etienne  de  Ricard  ,  commandeur  de  la  Romagne ,  qui 
avait  été  en  sa  jeunesse,  enseigne  d'une  galère  de  France, 
puis  lieutenant  d'une  galère  de  Malte  ,  commandée  par 
son  frère,  sur  laquelle  il  fut  blessé  en  1700,  à  l'abordage 
et  prise  d'un  vaisseam  turc  de  70  canons,  dont  le  princi- 
pal étendard  fut  envoyé  à  Aix,  lieu  de  leur  naissance,  par 
ordre  du  grand-maître.  On  ne  sait  pas  positivement  à  quel 
degré  ils  appartiennent. 

Armes:  D'or,  au  griffon  de  gueules;  au  chef  d'azur  , 
chargé  d'une  fleur  de  lys  du  champ.  Supports  :  deux 
griffons  d'or;  cimier:  un  griffon  du  même,  tenant  un 
étendard. 


GOUJON  DE  GASVILLE  ,  famille  noble  ,  établie 
en  Normandie. 

Jean  Goujon,  seigneur  du  Guay,  épousa,  en  i658  , 
demoiselle  Jeanne  Quentin,  dont  : 

I.»  Jean,  qui  suit  ; 

2. •  Pierre  Goujon,   écuyer ,   conseiller    du    Roi   et 

receveur  général  des  finances  de  la  généralité  de 

Metz. 

H.  Jean  Goujon,  chevalier,  baron  de  Châteauneuf, 
conseiller  du  Roi  en  ses  conseils  ,  et  secrétaire  ordinaire 
des  conseils  d'état,  direction  et  finances  de  Sa  Majesté  , 
en  1693,  épousa,  en  i683,  demoiselle  Claude  -  Hen- 
riette Donneau  de  Visé  ,  fille  de  messire  Henri  Donneau 
de  Visé  ,  écuyer ,  Tun  des  trente  -  six  gentilshommes- 
servants  du  Roi  ,  et  de  dame  Madelaine  de  Rivière.  Il 
vendit,  conjointement  avec  sa  femme,  par  contrat  du 
10  septembre  1718,  une  maison  sise  à  Paris,  rue  Saint- 
Honoré,  paroisse  Saint- Eustache,  moyennant  16,000  liv. 
Ses  enfants  furent: 

i.°  Jean-Prosper,  qui  suit  ; 

a."  Louise  -  Henriette  Goujon,  mariée  à  messiic 
Alphonse  Jubert  ,  chevalier  ,  marquis  de  Bouville  , 
colonel  d'un  régiment  de  dragons  de  son  nom  , 
et  brigadier  des  armées  du  Roi ,  dont  une  fille 
unique,  morte  sans  être  mariée. 

III.  Jean  -  Prosper  Goujon  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Gasville ,  de   Ris ,   Goutte,    Iville ,  Thorigny  et   baron   de 


ipo  DE  GASVILLE. 

Châteauneuf,  naquit  à  Paris,  le  3i  juillet  1684.  Il  fut  nommé 
successivement  conseiller  et  avocat  général  aux  requêtes  de 
l'hôtel  ,  en  1706  ;  conseiller  et  maître  des  requêtes  ,  en 
1708;  et  intendant  de  Rouen,  en  1715.  Il  épousa,  par 
contrat  du  22  juin  1713,  demoiselle  Anne  de  Faucon 
de  Ris ,  dame  de  Ris ,  et  d'Orangis ,  tille  de  haut  et 
puissant  seigneur  messire  Charles -Jean-  Louis  de  Faucon  , 
chevalier,  seigneur  de  Ris,  marquis  de  Charleval,  comte 
de  Bacqueville,  premier  maître  de  la  garde-robe  de  feu 
S.  A.  R.  Monsieur  ,  frère  unique  du  Roi  Louis  XIV^ , 
et  de  haute  et  puissante  dame  Françoise  de  Bar.  Ce  contrat 
fut  honoré  des  signatures  de  madame  la  princesse  de 
Condé  ,  de  madame  la  princesse  de  Conti ,  de  monsei- 
gneur le  duc  du  Maine  ,  de  madame  la  duchesse  du  Maine  , 
de  madame  la  duchesse  de  Vendôme,  de  mademoiselle 
de  Conti,  de  mademoiselle  de  la  Roche-sur- Yon,  et  des 
parents  des  deux  parts.  Il  est  mort  à  Paris,  en  175Ô,  âgé 
de  72  ans,  et  sa  veuve,  en  1763.  Leurs  enfants  sont: 

T.°  Charles-Jean-Louis-Claude,  qui  suit  ; 

2.°  Prosper-Anne  Goujon,  appelé  M.  de  Ris,  che- 
valier, conseiller  du  Roi  en  son  grand  conseil, 
mort  garçon,  à  Paris,  en  1763  ; 

3."  Jean -Baptiste  -  Denis  Goujon,  appelé  le  marquis 
de  Gasviile  ,  chevalier  ,  ancien  officier  aux  gardes 
françaises  ,  et  capitaine  d'infanterie  au  régiment 
de  Bresse;  il  a  épousé,  par  contrat  du  19  mars 
1765  ,  demoiselle  Hélène-Françoise-Félicité  Mar- 
tinet, dont  il  a  eu  deux  enfants,  morts  en  bas 
âge; 

4.°  Marie-Françoise  Goujon  de  Gasviile  ,  mariée , 
en  premières  noces,  à  messire  Charles-Auguste 
le  Tonnelier  de  Breteuil,  baron  de  Preuilly,  dont  : 
i.°  Louis-Auguste  le  Tonnelier,  baron  de  Breteuil, 
ancien  officier  de  gendarmerie,  chevalier  de  Saint- 
Louis  ,  brigadier  des  armées  du  Roi  et  son  ambas- 
sadeur à  Naples  ;  2.°  Marie-Elisabeth  de  Breteuil, 
religieuse  de  la  Visitation  -  de- Sainte  -  Marie,  à 
Chaillot  ,  près  Paris  ;  et  en  secondes  noces  ,  à 
messire  Pierre  Colas  de  Marolles  ,  chevalier,  comte 
de  Rocheplatte,  dont  elle  n'a  point  eu  d'enfants  ; 

5.°  Marie-Anne-Françoise  Goujon  de  Gasviile,  qui 
a  épousé,  par  contrat  du  11  février  1750,  Pierre- 
François,  chevalier,  marquis  de  Frcsncl.   seigneur 


OK  OASVILLK.  I91 

de    Mathieu    Perrier,    Anguerny,    la    Pipardière 

et  autres  lieux,  dont  : 

a.  Jean-Prosper-François,  chevalier,  comte  de 
Fresnel,  né  le  27  juin  175  i,  et  capitaine  de 
cavalcrfe  au  régiment  de  Conti  ; 
/'.  Anne-Charlotte- Rose  de  Fresnel  ,  née  le 
18  octobre  1752,  et  mariée,  par  contrat  du 
\j  octobre  1768,  à  François-Charles-Alexan- 
dre, chevalier,  comte  de  la  Rivière-du-Pré- 
dauge,  seigneur  et  patron  du  Prédauge,  Im- 
bermais  et  autres  lieux,    dont    des  enfants  . 

ù."  Anne-Benigne  Goujon  de  Gasville,  appelée  ma- 
demoiselle de  Buron,  qui  a  épousé,  par  contrat 
du  5  avril  1755,  Louis-François  d'Isarn  de  Mont- 
jeu,  marquis  de  Villefort,  baron  de  Coursouls, 
co-seigneur  de  la  ville  des  Vaus  et  mandements 
de  Naves,  seigneur  de  Chassaignes,  le  Cousac  et 
autres  lieux  ;  dont  un  fils,  nommé  Louis-Anne, 
chevalier,  marquis  de  Villefort,  page  de  mon- 
seigneur le  duc  d'Orléans,  depuis  le  1*'  février 
1771,   Elle  demeura  veuve  le    26  octobre    1764. 

7.°  Charlotte  Goujon  de  Gasville,  appelle  made- 
moiselle de  Ris,  qui  a  épousé,  par  contrat  signé 
à  la  cour,  le  i3  mai  1764,  Charles- Philippe- 
Aymard,  chevalier,  marquis  de  Fontaines,  baron 
de  Moulins,  seigneur  dudit  Moulins,  de  Censy, 
de  la  FauUe  et  autres  lieux,  exempt  des  gardes 
du  corps  du  Roi,  compagnie  Ecossaise,  mestre- 
de-camp  de  cavalerie  et  chevalier  de  Saint-Louis, 
dont  plusieurs  enfants. 

IV.  Charles-Jean-Louis-Claude  Goujon  de  Gasvillk  , 
appelé  marquis  diville,  chevalier,  seigneur  dudit  Ivilte 
et  autres  lieux.  11  a  été  d'abord  mousquetaire  noir,  il  a 
servi  ensuite  dans  le  régiment  de  Penthièvre,  puis  il  a 
eu  la  charge  de  capitaine  sous-lieutenant  de  la  colo-' 
nelle,  du  colonel-général  de  la  cavalerie,  enfin,  une 
compagnie  dans  le  même  régiment  ;  il  s'est  retiré  avec 
la  croix  de  Saint-Louis,  en  1752,  et  a  épousé,  par 
contrat  du  5  avril  de  la  même  année,  Antoinette- Rosalie 
Babeau  de  la  Chaussade,  morte  le  20  juillet  1759,  fille 
de  Pierre  Babeau  de  la  Chaussade,  écuyer,  seigneur  de 
Guerigny,  de  Meurre,  Richerant,  et  baron  de  Franée.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 


iq2  OE  GASVILLE. 

i."  Pierre-Charles-Auguste,  dont  l'article  suit; 
2."  Jean-Prosper-Camille ,     qui    forme    la   seconde 
branche  rapportée  ci-après. 

V.  Pierre-Charles-Auguste  Goujon  de  Gasville,  che- 
valier, marquis  de  Gasville,  né  le  14  novembre  1753, 
mousquetaire,  en  1769,  officier  dans  le  régiment  du 
Roi,  dragons,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi, 
commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
a  c'pousé,  le  9  mai  1785,  Charlotte-Marie  de  Malartic, 
ne'e  le  17  décembre  1767,  fille  d'Amable-Gabriel-Louis- 
François,  comte  de  Malartic,  premier  président  du  conseil 
souverain  de  Perpignan,  et  de  demoiselle  Elisabeth  de 
Faventines,  de  laquelle  sont  issus  : 

i.°  Marie-Jean-Maurice  Goujon,  comte  de  Gasville, 
né  le  8  septembre  1789,  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  maître  des  requêtes  au  conseil  d'état, 
préfet  du  département  de  l'Eure,  marié,  le  i5  juin 
1812  ,  à  Antoinette-Pélagie-Céleste  Dambray, 
fille  de  monseigneur  Charles-Henri,  marquisDam- 
bray,  chancelier  de  France,  garde  des  sceaux,  mi- 
nistre d'état,  commandeur  des  ordres  du  Roi; 

2°  Joseph-François- Eugène  Goujon  de  Gasville  , 
né  le  i"  mars  1794,  sous-préfet  des  Andelys , 
département  de  l'Eure. 

SECONDE  BRANCHE. 

V.  Jean-Prosper-Camille  Goujon,  vicomte  de  Gas- 
ville, né  le  4  décembre  1754,  chevalier  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  ancien  colonel  d'infanterie, 
consul  de  Sa  Majesté  en  Espagne,  a  épousé,  le  9  mai 
1789,  Jeanne- Elisabeth-Sophie  Texier,  née  le  21  oc- 
tobre 1768,  de  laquelle  sont  issus  : 

I.»  Charles- Prosper-Jacques    Goujon    de   Gasville, 

né  le  17  avril  1795,  mousquetaire  de  la  deuxième 

compagnie  de  la  garde  du  Roi  ; 
2."  Sophie -Jeanne- Elisabeth  Goujon    de  Gasville, 

née  le  20  mars  1793  ; 
3."  Sophie- Augustine-Laure- Blanche    Goujon    de 

Gasville,  née  le  9  novembre  1802. 

Armes:  d'azur,  à  deux  goujons  d'argent,  passés  en 
sautoir;  une  rivière  du  même,   mouvante  du  bas  de  l'êcu. 


D'KSCARS.  iq3 


DE  PE  RUSSE  DESCARS,  ancieime  et  illustre 
maison,  qui  tire  son  origine  des  princes  souverains  de 
Perouse  en  Italie,  où  l'on  voyait,  il  y  a  deux  siècles,  les 
armoiries  de  cette  famille.  Un  seigneur  de  cette  maison 
se  retira  en  France,  après  que  l'un  de  nos  rois  eût  donné 
cette  province  au  Saint-Siège,  dans  le  neuvième  siècle, 
et  donna  son  nom  à  la  terre  et  vicomte  de  Perusse,  située 
dans  la  province  de  la  Marche,  à  huit  lieues  de  Limoges, 
et  relevant  du  comté  de  Poitou,  qu'elle  possédait  au  com- 
mencement du  onzième  siècle  ,  époque  où  elle  Horissait 
di'jj  dans  la  province  de  la  Marche.  Elle  a  aussi  possédé, 
de  toute  ancienneté,  avec  le  titre  de  comté,  la  seigneurie 
d'Escars,  terre  considérable,  située  dans  la  province  de 
Limosin,  et  dont  le  nom  est  devenu  patronimique  dans 
cette  maison,  depuis  la  fin  du  seizième  siècle. 

II  y  a  peu  de  familles  dans  l'histoire  qui  figurent  avec 
autant  d'éclat,  qui  aient  fourni  autant  de  personnages 
célèbres,  et  qui  aient  contracté  d'aussi  belles  alliances. 
Elle  possède  plusieurs  lettres  et  titres  originaux  qui  prou- 
vent que  plusieurs  de  nos  rois  ont  donné  le  titre  de  cou- 
sins à  divers  seigneurs  de  cette  maison  ,  et  particulière- 
ment les  rois  Charles  IX,  en  iSdy  et  1 5 70,  et  Henri  IV, 
en  1574.  Elle  prouve,  par  titres  authentiques,  une  filia- 
tion suivie  depuis: 

I.  Aimery  de  Perusse,  chevalier,  qui,  en  cette  qua- 
lité, signa ,  ainsi  que  Robert  de  Perusse ,  son  fils,  da- 
moiseau, comme  témoins  et  garants,  au  traité  fait  en 
1027,  entre  les  comtes  de  Paris  et  d'Orléans.  II  épousa 
Yolande  de  Lusignan,dont  il  eut  : 

II.  Robert  de  Perusse,  chevalier,  vicomte  de  Perusse, 
qualifié  damoiseau  dans  le  traité  de  l'an  1027,  cité  au  de- 
gré précédent.  Il  épousa  Jeanne  d'Armagnac,  dont  est 
issu: 

.  m.  Fulcherius  de  Perusse,  chevalier,  vicomte  de 
Perusse,  marié ,  vers  l'an  io5o,  avec  Humberge  de  Li- 
moges, dont  il  eut  : 

„IV.    Gérard  de    Perusse,    chevalier,    vicomte    de    Pe- 
russe, vivant   vers  1080.  Il  épousa  Co  as  lance  de  Foi  x,   qui 

le  rendit  père  de: 

i3 


194  D'ESCARS. 

V.  Louis  DE  Perusse,  I"  du  nom,  chevalier,  vicomte 
de  Perusse  et  autres  terres,  chambellan  de  Louis  VI,  dit 
le  Gros,  en  1128,  Il  épousa,  en  1148,  Marie  d'Albret, 
dame  de  Saint-Bonnet  ,  terre  ,  qui  ,  par  cette  alliance, 
entra  dans  la  maison  de  Perusse.  Il  eut  pour  fils  : 

VI.  Jean  de  Perusse,  chevalier,  vicomte  de  Perusse, 
seigneur  de  Saint-Bonnet  et  autres  terres,  chambellan  de 
Louis  VII,  dit  le  Jeune,  vers  1172.  Il  épousa  Isabeau  de 
Conserans,  dont  il  eut  : 

VII.  Charles  de  Perusse,  chevalier,  vicomte  de  Pe- 
russe et  de  la  Vauguyon,  par  son  mariage  contracté,  en 
1188,  avec  Anne  de  Malessac,  vicomtesse  de  la  Vau- 
guyon, terre  qui  entra  dans  la  maison  de  Perusse,  à  la 
charge  que  la  vicomte  de  Perusse  et  celle  de  la  Vauguyon 
demeureraient  au  premier  hoir  mâle  descendant  de  ce 
mariage  ,  et  qu'au  défaut  de  mâles  de  cette  lignée,  elles 
retourneraient  aux  mâles  de  la  maison  de  Malessac.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i."  Philippe,  vicomte  de  Perusse  et  de  la  Vauguyon, 
qui  épousa  Marguerite  de  Harcourt,  fille  de  Ri- 
chard, sire  d'Harcourt  et  d'Elbeuf,  et  de  Jeanne 
de  la  Roche-Tesson,  vicomtesse  de  Saint-Sauveur- 
le- Vicomte,  ainsi  qu'il  appert  par  une  fondation 
faite  en  1228,  par  ledit  Philippe  de  Perusse,  ù 
Tabbaye  d'Uzerche,  pour  le  repos  de  l'âme  de  la- 
dite Marguerite,  sa  femme.  Il  en  eut  deux  fils: 

a.  Jacques,  vicomte  de  Perusse  et  de  la  Vau- 
guyon, mort  sans  postérité  ; 

b.  Gautier  de  Perusse,  vicomte,  après  son  frère, 
de  Perusse  et  de  la  Vauguyon,  qui  n'eut  que 
deux  filles,  entr'autres,  Luce  de  Perusse, 
dame  de  la  vicomte  de  Perusse,  mariée  à  N... 
de  Rochechouart-Mortemart; 

2."  Louis,  dont  l'article  suit. 

VIIL  Louis  de  Perusse,  II*  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Saint-Bonnet,  épousa  Laure  de  Chabannais, 
dame  de  la  Coussière,  dont  il  eut: 

IX.  Geoffroy  de  Perusse,  chevalier,  seigneur  de  Saint- 
Bonnet  et  de  la  Coussière,  qui  transigea  avec  les  seigneurs 
de  Malessac    et  les  filles  de  Gautier  de  Perusse,  en  'i2(3o. 


D'ESCARS.  195 

au  sujet  des  vicomtes  de  Perusse  et  de  la  Vauguyon.  Il 
avait  épousé,  en  i256,  Jacquette  de  Parthenay,  tille  de 
Guillaume  l'Archevêque,  IIP  du  nom,  sire  de  Parthe- 
nay, chevalier-banneret.  De  ce  mariage  est  issu  : 

X.  Audouin  DK  Perusse,  I"  du  nom  ,  chevalier  .  sei- 
gneur de  Saint-Bonnet,  de  la  Coussière  et  autres  lieux, 
qui  épousa,  en  1281,  Marguerite  de  Ségur,  tille  du  ba- 
ron de  Sigur,  chevalier.  Il  céda  à  Tabbaye  de  Gland ier 
tout  ce  qui  lui  appartenait  audit  lieu.  Il  eut  pour  tils  : 

XI.  Audouin  de  Perusse,  II*  du  nom,  chevalier, 
sire  d'Escars,  de  Saint-Bonnet,  de  la  Coussière  et  autres 
lieux,  marié  en  i326  avec  Gabrielle  de  Ventadour.  Il 
fonda  et  tit  bâtir  en  1 340,  le  couvent  des  Jacobins  de  Li- 
moges. Il  eut  pour  tils  : 

XII.  Arnoul  de  Perusse,  chevalier,  seigneur  d'Es- 
cars,  de  Saint-Bonnet,  de  la  Coussière  et  de  la  Vau- 
guyon, qui  fut  grand-maréchal  de  l'église.  En  cette  qua- 
lité, le  pape  Innocent  IV  le  chargea  du  soin  défaire  bâtir 
les  murs  de  la  ville  d'Avignon  ,  ce  qui  fut  exécuté  en 
i359  et  années  suivantes.  11  épousa  Souveraine  Hélie  de 
Pompadour,  dame  de  Fellets,  tille  de  Ranulphe  Hélie, 
seigneur  de  Pompadour,  et  de  Constance  de  la  Marche, 
sa  seconde  femme,  morte  en' 1 365,  pour  laquelle  il  tit, 
la  même  année,  une  fondation  dans  l'église  des  Jacobins 
de  Limoges,  et  tu  son  testament  en  1367.  Il  laissa,  de 
son  mariage  : 

i.°  Audouin,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Ranulphe,  evcque  de  Mende,  en  1427; 

3."  Geoffroy,  d'n  de  Pompadour,  du  surnom  de  sa 
mère,  conseiller  au  parlement  de  Paris.  Il  plaidait 
avec  Audouin  ,  son  frère ,  contre  le  vicomte  de 
Rochechouart,  en  1391  et  i3g4  ; 

4.»  Renoul ,  conseiller-clerc  au  même  parlement  . 
en   1400  et  1406  ; 

5."  Alix,  mariée,  en  1391,  à  Guillaume  de  Mont- 
clar,  tils  de  Bernard  de  Montclar,  et  de  Margue- 
rite d'Escorailles. 

XIII.  Audouin  de  Perusse,  III'  du  nom,  chevalier, 
sire  d'Escars  et  de  la  Vauguyon,  seigneur  de  Saint-Bon- 
net ,  de  la  Coussière ,  etc.  ,  fut  chambellan  du  roi 
Charles  VI,  en  i38i,  après  avoir  été  son  conseiller  pen- 


Iq6  D'ESCARS. 

dant  qu'il  était  Dauphin,  et  reçut  des  lettres  d'Etat,  en 
1421.  Il  fit  son  testament,  le  25  octobre  1435.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  20  octobre  iSgo,  Marguerite 
Hélie-Pompadour,  et  partagea  ses  biens  à  ses  deux  fils 
Gautier  et  Audouin,  dont  nous  allons  parler,  les  subs- 
tituant l'un  à  l'autre  (i).  On  ne  connaît  pas  positivement 
le  nombre  de  ses  enfants  ;  mais  on  voit,  par  la  vérifica- 
tion des  dates  et  alliances,  qu'il  fut  père  de  : 

1 ."  Gautier  de  Perusse,  chevalier,  qui  reçut  de  son 
père,  par  testament,  les  seigneuries  d'Escars,  de 
la  Vauguyon,  de  la  Coussière,  de  Noutron,  de  la 
Tour,  de  Bar  ,  de  Juillac  ,  l'hôtel  de  Perusse , 
Preissac  et  autres  terres.  Il  fut  conseiller  et  cham- 
bellan du  roi  Charles  Vil,  et  épousa  :  i.°  en  1432, 
Jacquette  de  Saint-Marc,  dame  de  la  Rochette, 
dans  la  Marche  ;  2."  par  contrat  du  17  octobre 
145 1,  Andrée  de  Montberon,  dame  de  Vareignes, 
sixième  fille  de  François,  sire  et  baron  de  Mont- 
beron ,  et  de  Louise  de  Clermont ,  vicomtesse 
d'Aunay.  Il  servit  dénombrement,  le  19  mai 
1567,  à  Foucault,  vicomte  de  Rochechouart,  d'un 
fief  mouvant  de  lui,  tenu  par  les  héritiers  de  Gé- 
raud  d'Apurals  ,  damoiseau ,  et  d'un  autre  fief, 
tenu  par  Pierre  d'Argentine  ,  chevalier.  N'ayant 
point  eu  d'enfants  de  ses  deux  mariages,  il  par- 
tagea ses  biens  aux  trois  fils  de  son  frère,  du  con- 
sentement d'Audouin,  son  frère,  par  son  testa- 
ment de  l'an   1468  ; 

2."  Audouin,  dont  l'article  suit  ; 

3.*  Louis,  dit  d'Escars,  chevalier,  vivant  en  1431  ; 
on  présume  qu'il  était  mort,  lors  du  testament 
de  son  père  qui  n'y  fait  point  mention  de  lui,  et 
qu'il  eut  pour  fils,  Jean  d'Escars,  homme  d'armes 
de  Poton  de  Xaintrailles,  maréchal  de  France  ; 

4.'  Alix  de  Perusse,  mariée,  par  contrat  du  21  sep- 
tembre 1429,  à  Raimond  de  Salignac,  seigneur 
de  Salignac  et  de  la  Mothe-Fénélon,  sénéchal  du 


(i)    N bâtard    d'Escars,   qui     servait,   l'an    1441  ,    dans     la 

compagnie     du    sire    d'Orval,     est    cru     fils     naturel    d'Audmiin  , 
III*  du  nom. 


D'ESCARS.  197 

Quercy  et  du  Périgord,  sous  Charles  VI,  et  lieu- 
tenant pour  Sa  Majesté,  en  Guieane. 

XIV.  Audouin  de  Perlsse  ,  IV*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Saint-Bonnet  ,  d'Allassac,  de  la  Porte  -  la- 
Guyonnie ,  de  Chambon  ,  de  Chabrinac,  du  Puyphelip , 
de  Bréne ,  etc.,  par  le  partage  de  son  père,  vivait  en 
1468,  lors  du  testament  de  son  frère  aîné.  Il  épousa  Hé- 
lène de  Roquefeuil,  fille  d'Antoine,  I"  du  nom,  seigneur 
de  Roquefeuil,  de  Maucaffort,  de  Combret,  de  Blanque- 
fori ,  etc.  ,  comtor  de  Nant ,  en  Rouergue ,  et  de  Del- 
phine d'Arpajon-Lautrec.   De  ce  mariage,  sont  issus  : 

i.°  Antoine,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Jean  ,  qui  fonde  la  branche  des  seigneurs  de 
Saint-Bonnet,  rapportée  en  son  rang; 

3.°  Gautier,  dit  dEscars,  souche  de  la  branche  des 
seigneurs  de  la  Vauguyon ,  princes  de  Carency, 
rapportée  plus  loin  ; 

4."  Françoise  ,  femme  de  Thomas  de  Lansac  ;  che- 
valier, seigneur  de  Lansac  ; 

XV.  Antoine  de  Perusse  ,  dit  d'Escars  ,  chevalier  , 
seigneur  d'Escars  ,  de  Beau  fort,  de  Juillac,  de  Se'gur,  etc. , 
fut,  comme  aîné  ,  partagé  de  ces  terres ,  par  son  oncle 
Gautier ,  à  la  charge  qu'elles  demeureraient  toujours  à 
l'aîné  de  la  maison.  On  le  trouve  employé  au  service  du 
Roi,  dès  l'an  1474.  Il  eut  de  Françoise  de  Pierre  -  Bu f- 
fière,  son  épouse,  fille  de  N...  de  Pierre  -  Buffière ,  sei- 
gneur de  Châteauneuf  : 

I ."  Jean,  mort  sans  alliance  ; 
2."  Geoffroi,  dont  l'article  suit. 

XVI.  Geoffroi  de  Perusse  ,  chevalier ,  baron  d'Els- 
cars,  seigneur  de  Juillac  ,  de  la  Nouaille,  de  Preissac , 
de  Ségur,  de  Viars,  du  Repaire,  de  Sarlanne,  de  la 
Crousille  et  de  la  Tour,  en  partie,  etc.  ,  conseiller  et 
chambellan  du  roi  de  Navarre ,  s'allia  avec  Françoise 
d'Arpajon,  fille  de  Gui  d'Arpajon,  vicomte  de  Lautrec, 
sire  de  Severac,  baron  de  Caumont,  chambellan  du  roi 
Louis  XI,  et  de  Marie  d'Aubusson.  Il  fut  en  otage,  en 
Béarn,  avec  Pierre  Brays,  chevalier  de  Foix,  et  prêta, 
conjointement  avec  lui ,  trente  mille  écus  d'or  ,  pour 
payer  la  rançon  de  Henri,  roi  de  Navarre ,  détenu  au 
château  de  Pavie.  en  1 525.  De  ce  mariage,  sont  issus: 

I."  François,  mon  sans  alliance  ; 

2.*  Gabriel ,   chevalier  ,    seigneur    d'Escars  ,     marié 


i. 


iqS  D'KSCARS. 

\.°d  Françoise  de  Montberon,  fille  de  Louis  de 
Montberon,  I**"  du  nom,  seigneur  de  Fontaines 
et  de  Chalandray,  et  de  Radegonde  de  Roche- 
chouart  de  Mortemart  ,  sa  première  femme; 
2."  avec  Jeanne  de  la  Tour,  veuve  de  Jean,  sei- 
gneur de  Hautefortj  dernière  fille  d'Agne  de  la 
Tour  ,  IV"  du  nom  ,  vicomte  de  Turenne  ,  et 
d'Anne  de  Beaufort.  Il  mourut  sans  postérité . 
n'ayant  point  eu  d^enfants  de  ses  deux  femmes  : 

3."  Jacques,  dont  l'article  suit; 

4.°  Jeanne,  femme  de  Charles  de  Caumont,  II*  du 
nom,  chevalier,  seigneur  de  Castelnau,  de  Ton- 
neins.  Pois  de  Caumont,  fils  de  Charles  I*"",  sei- 
gneur de  Caumont  et  de  Castelnon,  et  de  Jeanne 
de  Benac. 

XVII.  Jacques  de  Pf.russe  ,  I"  du  nom,  seigneur 
d'Escars,  de  Juillac,  de  Ségur,  etc.  ,  après  la  mort  de 
son  frère  aîné,  fut  conseiller  du  Roi  en  ses  conseils, 
capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes,  de  ses  ordon- 
nances, et  de  deux  cents  chevau-lcgers  en  1543,  séné- 
chal de  Marsan,  de  Tursin  et  de  Gabardan  ;  il  fit  lever 
le  siège  aux  impériaux,  devant  Guise,  la  même  année, 
et  se  signala  dans  d'autres  sièges  et  batailles,  auprès  du 
dauphin,  fils  de  François  I" ,  dont  il  était  le  favori.  Il 
épousa  I ."  Anne  de  l'Isle  Jourdain,  dame  de  la  Mothe 
Saint-Sezet,  de  Hanqueville,  de  Bellesère,  de  Puységur, 
et  de  Merville;  2.°  Françoise  de  Longv^y,  dame  de 
Pagny  et  de  Mirebeau ,  veuve ,  en  1 543  ,  de  Philippe 
Chabot  ,  comte  de  Charny  ,  etc.  ,  seigneur  de  Brion , 
amiral  de  France,  fille  aînée  de  Jean  de  Longwy,  sei- 
gneur de  Givry  ,  baron  de  Pagny ,  de  Mirebeau  et  de 
Fontaine-Française,  et  de  Jeanne,  bâtarde  d'Orléans 
d'Angouléme.  Ses  enfants  furent  ; 

Du  premier  lit  : 

I  ."*  François  de  Perusse,  conte  d^Escars  par  érection 
de  ladite  terre,  en  comté,  faite  par  lettres  patentes 
du  Roi  Charles  IX,  en  date  du  mois  de  mars  i56i, 
ratifiées  le  23  avril  i562,  par  Antoine,  roi  de 
Navarre  ;  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes 
des  ordonnances  du  Roi,  conseiller  aux  conseils 
d'état  et  privé,  lieutenant-général  au  gouverne- 
ment de  Guyenne,  gouverneur  du    Perigord    en 


D'ESCARS.  jgq 

1 367,  et  de  la  ville  de  Bordeaux ,  créé  chevalier 
du  Saint-Esprit  à  la  première   promotion    du  3 1 
décembre  iSjS.  Le  roi  Henri    III   et  la  ligue  lui 
avaient  proposé,     en    1 541,  la    dignité  de  maré- 
chal de   France,   d'amiral,  et  l'érection  de  la  terre 
d'Escars,   en   duché-pairie  ;  mais  son  attachement 
pour  Henri   IV  lui  fit  refuser  ces   honneurs,    et  il 
se  retira  dans  ses   terres;   il  avait   été  donné  en 
otage  à  Jean-Casimir  ,  duc  de   Bavière  .  avec  le 
marquis  de   Belièvre,  par  le  roi  Henri    III,  Tan 
1576;    mais    ce    duc    se    contenta    de   Jacques 
d'Escars,  son   fils  aîné,  qu'il  avait  emmené  avec 
lui.    Il  fut  présent,  le    19    septembre    095,   au 
mariage  d'Isabeau  d'Escars,   de  la  branche  de  la 
Vauguyon  ,   avec    Jean    d'Amanzé ,    et    épousa  : 
i."  Claude  de  Bauffremont ,  fille    de  Claude  de 
Bauffremont,  seigneur  de  Scey  ,  de   Sombernon  , 
gouverneur  de   Franche  -  Comté  ,  et  d'Antoinette 
de  Vienne,    dame    de    Listenois  ;    2.°    Isabeau  , 
dame  de    Bauville,  veuve    en     juillet   1577,  de 
Biaise  de  Montluc ,   maréchal  de  France,   fille  de 
François ,    seigneur    de    Bauville  ,    en  Agénois  , 
et  de  Claire  de   Laurens;  elle  était  morte  lorsque 
Charles,  comte    d'Escars  ,  son  beau-frère ,  fit  son 
testament,  où    il  *dit  qu'il  plaidait  contre  les  hé- 
ritiers de  cette  dame.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 

a.  Jacques  ,  comte  d'Escars  et  de  Beaufort , 
baron  d'Aix  ,  chevalier  des  ordres  du  Roi, 
mort  sans  avoir  été  reçu,  suivant  le  registre  des 
ordres.  Il  fut  donné  en  otage,  par  son  père, 
à  Jean-Casimir ,  duc  de  Bavière.  A  son  re- 
tour, le  Roi  le  fit  conseiller  en  ses  conseils, 
et  capitaine  de  cinquante  hommes  darmes. 
Il  avait  épousé  ,  i ."  Louise  Jay  ,  dame  de 
Boisséguin  ,  veuve  de  Georges  ,  baron  de 
Villequier ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi; 
2.*  Yolande  de  Livron- Bourbonne  ,  hlle 
d'Erard  de  Livron,  chevalier ,  seigneur  de 
Torcenay  ,  baron  de  Bourbonne  ,  souverain 
de  Vauvillars,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du    Roi,  et  chevalier  de   l'ordre,  et 


200  D'ESCARS. 

de  Gabrielle  de  Bassom pierre;  3."  Olympe 
Grain  de  Saint-Marsault  ,  veuve  d'Isaac  de 
Salagnac  ,  seigneur  ,  baron  de  Rochefort  , 
des  Etangs ,  etc.  ,  fille  de  Jean  Grain  de 
Saint  -  Marsault ,  seigneur  de  Parcouf ,  vi- 
comte de  Rochemeaux,  seigneur  de  Millançay, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
Roi,  gouverneur  de  la  ville  et  du  château  de 
Dijon,  et  de  Françoise  de  Sainte-Maure.  Cette 
troisième  femme  se  remaria  le  7  septembre 
161 5,  à  Georges  d'Aubusson,  comte  de  la 
Feuillade,  dont  elle  fut  la  seconde  femme, 
et  testa  le  r  o  décem  bre  1 6  3  3  ; 

b.  Charles  ,  baron  d'Aix  ,  de  la  Mothe  -  Tri- 
château  ,  comte  d'Escars,  après  la  mort  de 
son  frère  aîné,  seigneur  de  Ségur,  de  Juil- 
lac,  de  la  Roche,  de  Beaufort,  de  l'Abeille, 
de  la  forêt  de  Comberas  ,  etc.  ;  capitaine 
de  cent  hommes  d'armes  des  ordonnances  du 
Roi,  conseiller  en  ses  conseils  d'état  et  pri- 
vé, marié  i.°  par  contrat  du  10  août  iSSy, 
avec  Anne  de  Baissay,  veuve,  en  août  1 582,  de 
Henri  de  Vienne,  baron  de  Chevrau,  fille  et 
héritière  de  Jean  de  Baissay,  seigneur  de  la 
Mothe  -  Trichàteau  ,  et  de  Bourbelain  ,  et 
d'Anne  Marinier;  elle  mourut  en  1622  ,  et 
fut  enterrée  aux  Jacobins  de  Limoges;  2.°  à 
Gabrielle  du  Châtelet ,  fille  d'Erard ,  sei- 
gneur et  baron  de  Bonnay ,  maréchal  de 
Barrois  et  Lorraine  ,  gouverneur  de  Gray 
en  Franche-Comté ,  et  de  Lucrèce  d'Orsan. 
Elle  se  remaria  en  secondes  noces  à  Charles 
de  Narbonne,  marquis  de  Fimarcon,  colonel 
d'infanterie ,  mort  devant  Casai  ,  le  2  no- 
vembre i63o  ,  sans  enfants;  en  troisièmes 
noces  à  Georges  de  Monchy,  seigneur  d'Hoc- 
quincourt  ,  grand-prévôt  de  France  ,  lieute- 
nant-général en  Lorraine.  Le  comte  d'Es- 
cars, avant  de  se  marier  ,  lit  son  testament 
olographe  en  son  château  d'Escars ,  le  20 
mars  1625  ,  par  lequel  il  institua  son  héri- 
tier universel  au  comté  d'Escars,  à  la  ba- 
ronnie  d'Aix,  à  la  châtellenie  de  Ségur,  à  ses 


D'ESCARS.  201 

terres  de  Beaufort ,  de  la  Roche ,  et  aux 
forets  de  Lambertas  ,  Fransois  d'Escars, 
rapporté  ci-après  au  degré  X,  et  ordonna  sa 
sépulture  dans  l'église  des  Jacobins  de 
Limoges,  fondée  par  ses  ancêtres.  Il  mourut 
le  6  août  1626  i 

c.  Louise,  mariée  par  contrat  du  i5  novembre 
079  ,  à  François  ,  marquis  de  Hautefort, 
comte  de  Montignac  ,  baron  de  Thenon , 
chevalier  de  Tordre  du  Roi  ,  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre,  conseiller  aux  con- 
seils d'état  et  privé,  capitaine  de  cinquante 
hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  fils  de 
Gilbert  ,  seigneur  de  Hautefort ,  chevalier 
de  l'ordre  du  Roi  et  gentilhomme  ordi- 
naire de  sa  chambre,  et  de  Louise  de  Bon- 
neval  de  Blanchefort,  sa  première  femme  ; 

d.  Bertrand  de  Perusse  ; 

e.  Marguerite  de  Perusse; 
/.  Charlotte  de  Perusse  ; 

l'.  Claude,  femme,  en  ôgS,  de  Jean  de  Fer- 
rières,  baron  de  Sauvebeuf,  qui  laissa  pos- 
térité . 

Du  second  lit  : 

h.  N...  d'Escars,  tué  au  siège  de  la  Fare,  sans 
avoir  été  marié; 

i.  Anne  d'Escars,  baron  d'Exideuil,  mort  sans  al- 
liance en  1600,  ayant  fait  sa  mère,  Isabeau, 
dame  de  Beauville  ,  son  héritière ,  ce  qui 
donna  lieu  à  un  grand  procès  au  parlement 
de  Grenoble  ,  contre  les  héritiers  de  cette 
dame; 

j.  Susanne,  mariée,  en  iSpS  ,  à  Charles,  sei- 
gneur de  Gazillac ,  baron  de  Cessac,  fils  de 
François  ,  baron  de  Cessac ,  chevalier  des 
ordres  du  Roi  ,  conseiller  d'état  ,  cham- 
bellan ordinaire  de  Sa  Majesté,  et  de  Claude 
de  Dinteville,  dame  de  Chenets; 

2.*  Charles,  évéque  de   Poitiers,   depuis    »564,    jus- 
qu'en  1569,    qu'il  fut   nommé  évéque  et  duc  de 
La  n  grès  ,  pair  de  France  ,  commandeur  de  l'ordre 
du  Saint-Esprit,    abbé  de  Gaillac,  de  Fontaine^ 


202  D'ESCARS. 

Beze  et  de  la  Creste,  les  deux  dernières  abbayes 
situées  dans  le  diocèse  de  Langres.  Il  avait  reçu, 
l'année  précédente  ,  dans  la  ville  de  Metz  ,  au 
nom  du  Roi  Charles  IX,  les  ambassadeurs  de  Po- 
logne, qui  venaient  offrir  leur  couronne  au  duc 
d''Anjou,  et  les  harangua  avec  beaucoup  d'élo- 
quence. Ce  prince  ayant  quitté  la  Pologne  pour 
monter  sur  le  trône  de  France ,  sous  le  nom 
d'Henri  III,  l'évéque  de  Langres  le  reçut  dans  sa 
ville  épiscopale,  et  l'accompagna  à  Reims,  où  il 
fit  les  fonctions  de  pair  à  la  cérémonie  de  son 
sacre,  en  février  iSySj  Henri  III  le  fit  comman- 
deur de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  le  3 1  décembre 
iSyg.  Il  fut  représente,  au  sacre  du  Roi  Henri  IV, 
fait  à  Chartres  en  1594,  par  Henri  le  Meignen, 
évéque  de  Die;  assista  à  celui  de  Louis  XIII,  en 
octobre  1610,  et  après  avoir  fait  de  grands  biens 
à  son  diocèse,  il  se  retira  à  son  abbaye  de  Fon- 
taine-Beze,  où  il  mourut  doyen  des  évêques  de 
France,  en  16 14,  et  y  fut  enterré; 
3."  Jacques,  dont  Tarticlesuit; 
4."  Françoise,  dame  de  Grandmont,  mariée  le  28 
octobre  1547,  à  Aimery  de  Voisins,  baron  de 
Montant,  fils  de  Guillaume  de  Voisins,  seigneur 
de  Confolens,  de  la  Bruyère,  de  Montant,  etc.,  et 
de  Françoise  de  Montant,  sa  première  femme; 

Du  second  lit  : 

D."  Annet  d'Escars,  qui  prit  l'habit  de  Saint-Benoit 
dans  le  monastère  de  Saint-Benigne  de  Dijon,  y 
fit  profession  et  en  devint  abbé  par  la  nomina- 
tion du  roi  Charles  IX;  il  fut  encore  pourvu  des 
abbayes  de  Barbery,  diocèse  de  Bayeux,  de  Mo- 
lème  et  de  Poultières,  dans  celui  de  Langres,  et 
de  celle  de  Champagne,  au  diocèse  du  Mans.  Le 
roi  Henri  III  le  nomma  à  l'évéché  de  Lizieux, 
dont  il  prit  possession  le  3  mars  i585.  Son  zèle 
pour  la  religion  l'entraîna  dans  le  parti  de  la 
ligue,  que  l'on  nommait  la  Sainte-Union.  11  en 
devint  un  des  plus  outrés  partisans,  jusqu'à  n'a- 
voir pas  voulu  reconnaitre  le  roi  Henri  IV,  par- 
venu sur  le  trône  ;  il  abandonna  même  ses  revenus 
pour  se  retirer  à  Rome,  où  il  avait    déjà  paru  sous 


D'ESCARS.  2o3 

le  pontificat  de  Pie  V,  qui  lui  marqua  beaucoup 
de  bienveillance.  Il  eut  aussi  celle  de  Clément  VIII, 
qui,  quoique  de  retour  dans  sa  patrie,  le  créa 
cardinal  prêtre,  le  5  juin  iSgô,  sans  la  participa- 
tion du  Roi  ,  et  malgré  les  remontrances  de 
M.  d'Ossat.  Son  mérite  le  fit  rentrer  dans  les 
bonnes  grâces  du  Roi,  qui  le  nomma  co-adju- 
tcur  de  son  frère,  évêque  de  Langres.  Après  la 
mort  de  Clément  VIII,  ce  prélat,  connu  sous  le 
nom  de  Cardinal  de  Givrj'y  se  rendit  à  Rome,  où 
il  concourut  aux  élections  des  papes  Léon  XI  et 
Paul  V ,  ce  dernier  lui  donna  le  chapeau  avec 
le  titre  de  Sainte-Susanne,  le  14  juin  1606.  Le 
Roi  l'engagea  de  rester  à  Rome  avec  la  qualité 
de  cotnprotecteur  de  France,  et  le  nomma  à  l'é- 
véché  de  Metz,  le  23  mai  1608,  dont  il  prit 
possession,  par  procureur,  le  23  février  de  Tannée 
suivante,  et  en  personne  le  16  juin  1609.  Il  mou- 
rut au  château  de  Vie ,  le  19  avril  16 12,  et  fut 
enterré  dans  son  église  cathédrale,  où  se  voyaient 
son  tombeau  et  sa  statue ,  dans  la  chapelle  de 
Saint- Maximin. 

XVIII.  Jacques  d'Escars  ,  II*  du  nom,  seigneur  de 
Merville,  du  chef  de  sa  mère,  fut  chevalier  de  l'ordre 
du  Roi ,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  de 
ses  ordonnances,  conseiller  en  ses  conseils  d'état  et  prive, 
gouverneur  du  château  du  Ha  de  Bordeaux  ,  grand 
sénéchal  de  Guienne,  fut  nommé  chevalier  de  l'ordre 
du  Saint-Esprit  ,  comme  il  parait  par  les  registres; 
mais  il  mourut  avant  sa  réception.  Il  avait  épousé  i.°  le 
6  mai  i565,  Catherine  de  Beraut,  fille  de  Fronton  et 
d'Anne  de  la  Borie  ;  2.°  Jeanne  d'Aubusson.  Il  eut  du 
premier  lit  : 

I.'  Charles,  mort  sans  enfants; 

2."  François,  dont  l'article  suit  ; 

z^."  Bertrand,  mort  sans  alliance  ; 

4."  François,  le  jeune,  auteur  de  la  branche  àes 
barons  de  Caubon,  comtes  d'Escars,  rapportée 
ci-après; 

b."  Henri,  seigneur  de  Castclnau  ,  mort  sans  al- 
liance ; 

6."  Jacques,   baron  d".\ vailles,  marié  avec  Nicole  de 


204  D'ESCARS. 

PontaCj     dont    Catherine    d'Escafs,     femme    de 

Guillaume  d'Alesme,  conseiller    au  parlement    de 

Bordeaux; 
7.°  Catherine,     femme    d'Honorat    de    Montpézat, 

baron   de  Laugnac,  dont  postérité  ; 
8.**  Marguerite  d'Escars  ; 
g,"  Charlotte   d'Escars. 

XIX.  François  d'Escars,  seigneur  de  Merville,  grand 
sénéchal  de  Guienne,  après  son  père,  mourut  en  1606. 
Il  avait  épousé  Rose  de  Montai,  baronne  de  la  Roque- 
brou,  dame  de  Carbonnières ,  d'itrac  de  Saint-Jean  de 
l'Espinasse,  tille  de  Gilles  de  Montai,  baron  de  la 
Roquebrou  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  ,  bailli  des 
montagnes  d'Auvergne,  lieutenant -général  et  comman- 
dant pour  le  Roi  en  la  même  province,  et  de  Catherine 
d'Ornezan.  Leurs  enfants  furent  : 

I ."  François,  marquis  de  Merville,  mort  sans  ligne'e, 
le  19  septembre  1593  ; 

2.*  Jacques,   qui  suit; 

3.»  Catherine,  mariée  à  Bernard  de  Montlezun, 
seigneur  deTajan; 

4.°  N...  ,    mariée  à  N...  ,  seigneur  de  Pontac; 

5."  Françoise,  alliée,  par  contrat  du  23  mai  1625^ 
à  François  de  Hautefort,  seigneur  de  Saint-Cha- 
mans; 

6."  Catherine,  la  jeune,  seconde  femme  de  Roger 
de  Comminges,  II*  du  nom,  comte  de  Peguil- 
han,  vicomte  de  Montfaucon,  gentilhomme  or- 
dinaire de  la  chambre  du  Roi,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  pre- 
mier baron  du  comté  de  Comminges  ,  fils  de 
Jacques  de  Comminges,  vicomte  de  Montfaucon, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  seigneur  de  Peguil- 
han,  de  Sours ,  etc. ,  premier  baron  du  pays  de 
Comminges,  et  de  Françoise  de  Montclar  ; 

7.°  Catherine,  la  cadette,  religieuse  au  monastère 
du  Paravis,  diocèse  de  Condom,  en  i63i. 

XX.  Jacques  d'Escars,  III*  du  nom  ,  chevalier,  mar- 
quis de  Montai,  puis  de  Merville  ,  baron  de  la  Roque- 
brou, de  Carbonnières,  seigneur  de  Taillecavat,  de  Cas- 
teinau,  de  Caubon  ,  d'itrac,  de  Saint-Jean  de  l'Espi- 
nasse,  etc. ,  tué    à  Paris,  au     mois  de   février    i63i,    fut 


D'ESCARS.  2o5 

grand  sénéchal  de  Guienne,  gouverneur  du  château  du 
Ha  de  Bordeaux.  Il  avait  épousé,  le  27  janvier  1620, 
Madelaine  de  Bourbon,  fille  aînée  d'Henri  II  de  Bour- 
bon, marquis  de  Malausc,  et  de  Marie  de  Châlons.  Elle 
se  remaria,  le  25  juillet  i636,  à  Jean  de  Mourlhon,  dit 
Grimoard,  comte  de  Caylus,  et  mourut  à  Montai  en  Au- 
vergne, en  septembre  i638.  Il  eut,  de  son  premier  ma- 
riage : 

i."  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Rose  d'Escars,  dame  de  Taillecavat,  de  Castel- 
nau,  de  Caubon  et  de  Saint-Jean  de  l'Espinasse, 
mariée,  par  contrat  du  8  décembre  1646,  avec 
Alexandre  -  Galiot  de  Crussol  -  d' Uzès  -  de  -  Bala- 
guier,  marquis  de  Montsalez,  quatrième  fils  d'Em- 
manuel de  Crussol,  duc  d'Uzès,  pair  de  France, 
prince  de  Soyon,  comte  de  Crussol,  baron  de 
Levis  et  de  Florensac,  chevalier  des  ordres  du  Roi, 
et  de  Claude  d'Ebrard  de  Saint-Sulpice,  sa  pre- 
mière femme. 

XXI.  Charles  d'Escars  ,  marquis  de  Merville  et  de 
Montai,  baron  de  la  Roquebrou,  héritier  de  Madelaine 
de  Bourbon,  sa  mère,  fut  capitaine  d'une  compagnie  de 
cavalerie  qu'il  avait  levée  à  ses  frais  ;  et  mourut,  en  son 
château  de  Montai,  le  11  mars  1704.  Il  avait  épousé,  le  4 
février  i663,  Françoise-Charlotte  Bruneau  ,  dame  de  la 
Rabatelière,  en  Poitou,  fille  de  François-Bruneau,  che- 
valier, vicomte  de  la  Rabatelière,  maréchal  des  camps 
et  armées  du  Roi ,  tué  à  la  bataille  de  Nordlingue,  le  3 
août  1645  ,  et  de  Charlotte  de  Pompadour.  Elle  a  fait 
plusieurs  ouvrages  en  vers  et  en  prose,  et  a  donné  un 
livre  de  piété,  sous  le  titre  de  Solitaire  de  Terrasson.  Elle 
mourut  en  décembre  1707,  âgée  de  soixante-deux  ans. 
De  ce  mariage  vinrent  : 

i.'N ,  mort  en  bas  âge,  à  Aurillac^  le  9  dé- 
cembre 1664  ; 

2."  Charles-François,  dont  l'article  suit  ; 

3.*  Marie-Anne,    mariée,   par    contrat  du   27   mars 

1691,  à  Claude-Antoine  de  Mouret,  marquis  de 
Montarnat,  capitaine  de  cavalerie; 

4' Marie-Anne,    la    jeune,    mariée,     i  .•  en  avril 

1692,  à  Pûlycarpe  de  Bejarry,  seigneur  de  la  Lou- 


2o6  D'ESCARS. 

rie,  mort  sans  enfants;   2.'  à   Jean-Josué   Adam, 
seigneur  de  Loires  et  de  Saint-Denis,  en  Poitou. 

XXII.  Charles-François  d'Escars,,  marquis  de  Mer- 
ville,  baron  de  Montai  et  de  la  Roquebrou,  de  Carbon- 
nières,  d'Itrac,  de  Saint-Jean  de  l'Espinasse,  etc. ,  mort  le 
23  janvier  1707,  à  Paris,  avait  épousé,  par  contrat  du  7 
mai  1696  ,  Françoise  de  la  Font  de  Saint-Projet,  veuve 
d'Antoine  Gastanet  d'Armanhac,  marquis  de  Tauriac, 
lieutenant-général  de  la  province  de  Querci,  mort  sans 
enfants  en  1693,  tille  de  François  de  la  Font,  marquis 
de  Saint-Projet,  baron  de  Montesquiou,  et  de  Françoise, 
marquise  de  Rilhac.  Elle  est  morte,  le  18  octobre  1734, 
âgée  de  68  ans,  au  château  de  Roquebrou,  près  d'Au- 
rillac,  en  Auvergne,  ayant  eu  de  son  second  mariage  : 

i.°  Joseph-Bonaventure,  dont  l'article  suit; 

2,°  Charles-Gabriel-Daniel,  dit  le  chevalier  d'Es- 
cars,  né  le  3o  mai  1705,  mort  sans  alliance,  le  5 
octobre  1724  ; 

3.°  Françoise-Thérèse,  mariée  le  7  juillet  1725,  à 
Simon  du  Garric,  baron  du  Zech  ,  en  Querci  , 
comte  de  Montastruc  ; 

4."  Marie-Anne,  mariée,  i .°  par  contrat  du  27  fé- 
vrier 1729,  à  Jacques-François-de-Sales  de  Hau- 
tefort,  marquis  de  Saint-Chamans  en  Limosin , 
diocèse  de  Tulles,  baron  de  Cornil,  fils  de  Charles- 
Nicolas,  comte  de  Hautefort,  maréchal  de  camp, 
et  de  Marie-Elisabeth  de  Creil;  2.°  à  Jean  Caissac, 
marquis  de  Sedaiges.  Elle  mourut,  étant  veuve  de 
ce  dernier,  à  Paris,  le  27  mars  1748. 

XXIII.  Joseph  -  Bonaventure  d'Escars  ,  marquis  de 
Montai,  de  Merville,  de  la  Roquebrou,  baron  de  Car- 
bonnières,  d'Itrac,  de  Saint-Jean  de  l'Espinasse,  né 
le  18  octobre  1708,  épousa,  par  contrat  du  12  novembre 
1732,  Marie-Elisabeth  de  Lastic ,  fille  de  François  de 
Lastic,  II"  du  nom,  chevalier,  comte  de  Siougeac,  vi- 
comte de  Murât  ,  baron  d'AUeuze  et  de  Saint-Georges  , 
dit  le  marquis  de  Siougeac ,  capitaine  au  régiment  du 
Roi,  et  de  Marie  de  la  Roche  Aymon ,  sœur  de  Charles- 
Antoine  de  la  Roche  Aymon,  cardinal,  archevêque,  duc 
de  Reims,  premier  pair  ecclésiastique ,  grand  aumônier 
de  France.  De  ce  mariage  sont  issus  : 


k 


I 


D'ESCARS.  207 

I."  Jacques-Charles,  né  le    to   août    lyib,  mort   en 

bas  âge  : 
2.'  François-Marie,  ne  le  26  décembre  1737,   mon 

jeune; 
3."  Jeanne  -  Françoise-Thérèse,  ne'e  le  14  novembre 
1736. 

SECONDE   BRANCHE. 

Barons  de  Caubon,  Comtes  d'Escars. 

XIX,  François  d'Escars,  I"  du  nom  ,  quatrième  tils 
de  Jacques  d'Escars,  seigneur  de  Merville  ,  et  de  Cathe- 
rine de  Beraut,  sa  première  femme  ,  fut  baron  de  Cau- 
bon, puis  de  Segur,  d'Aix  et  de  Puységur,  comte  d'Es- 
cars, etc.  ,  en  vertu  du  testament  de  Charles,  comte 
d'Escars,  son  cousin,  qui  le  fit  son  héritier  universel, 
en  1625,  auquel  il  succéda,  le  6  août  1626,  et  mourut 
en  166 1.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  3  février  1609, 
Françoise  de  Veyrières  ,  dame  de  la  Renaudie,  fille  de 
Françoise  de  Veyrières,  seigneur  de  Fonpatour,  de  laquelle 
il  eut: 

I ."  Charles,  dont  l'article  suit; 

2.'  François,  seigneur  de  la  Mothe,  substitué  à  son 
frère  ,  marié  avec  Susanne  Martel  ,  veuve  de 
Charles  de  Monchy,  baron  de  Longueval,  fille  de 
François  Martel,  seigneur  de  Fontenay,  et  de  Su- 
zanne de  Monchy,  mort  sans  enfants; 

3.°  Annet ,  marquis  d'Escars,  qui  fut  chevalier  de 
Malte  ,  puis,  ayant  quitté  l'ordre,  seigneur  de  la 
Mothe  ,  dAucanville  ,  Saint-Cezert ,  Puységur  , 
Belleserre  ,  Beauvais  et  de  Lussac  ,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi ,  gouverneur  de  Hon- 
lleur,  et  mourut  en  1692.  Il  avait  épousé,  i."  par 
contrat  du  ir  juillet  i658,  Lucrèce  de  Stuer  de 
Caussade,  sa  cousine,  fille  de  Jacques  de  Stuer  de 
Caussade  ,  comte  de  la  Vauguyon  ,  marquis  de 
Saint-Maigrin,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  et  de 
Marie  de  Roquelaure,  mone  sans  enfants;  2.°  par 
contrat  du  27  février  1668,  Paule  de  Montlezun, 
fille  de  N..,.  de  Montlezun  ,  seigneur  de  Cam- 
panne,  et  d'Henriette  de  la  Roche,  dont  il  eut  : 
a.  Thomas,   marquis  d'Escars,  seigneur  de  la 


2o8  D'ESC  A  RS. 

Mothe  ,  d'Aucanville  ,  de  Saint-Cezert  ,  de 
Puységur ,  de  Belleserre ,  de  Beauvais,  de 
Lussac,  de  Taillecavat  ,  de  Saint-Géraud  et 
autres  lieux,  capitaine  de  cavalerie  au  régi- 
ment du  Maine  en  lôgS,  marié  ,  par  con- 
trat du  28  juin  1707,  avec  Marie-Madelaine 
de  Crussol  d'Uzès  ,  tille  d'Emmanuel  de 
Grussol  de  Balaguier,  marquis  de  jMontsalez, 
et  de  Marie-Madelaine  Fouquet  de  Belle-Isle, 
dont, —  ï.°  Louis-Alexandre-François  d'Es- 
cars  ,  marquis  de  la  Mothe  ,  né  le  8  août 
171 1;  —  2.°  Paule,  née  le  3o  mars  1709; 
—  3."  Marie-Madelaine,  née  le  16  mai  1710, 
religieuse  à  la  Visitation  ;  —  4.°  Felice,  née 
le  20  février  171 3;  —  5.°  et  6.°  Anne  et 
Elisabeth,  mortes  sans  alliance; 

b.  Catherine,  mariée,  i ."  à  Jacques  d'Abzac  de 
la  Douze,  seigneur  de  Villard  et  de  Mezières  ; 
2."  à  Pierre  de  Bannes,  seigneur  de  Bourdon  ; 

c.  Henriette,  religieuse  ; 

d.  Louise,  nommée  par  le  Roi,  au  mois  de 
juin  1742,  à  l'abbaye  de  Sainte-Croix  de  Poi- 
tiers, vacante  par  la  mort  de  la  dame  de  Para- 
bère; 

e.  Marie; 

f.  Gabrielle,  mariée,  le  4  novembre  1726,  à 
Jacques  de  la  Font  de  Jean,  marquis  de  Saint- 
Projet,  de  Rilhac,  de  Montesquiou,  vicomte 
de  Lavedan,  frère  de  Françoise  de  la  Font  de 
Jean,  mariée  le  7  mai  i6g6,  à  Charles-Fran- 
çois d'Escars,  marquis  de  Merville; 

4.°  Catherine,  mariée  à  N..,.  Filhet,  seigneur  de 
la  Curée  ; 

5.°  Françoise,  dite  Mademoiselle  de  Ségur ,  tille 
d'honneur  de  la  Reine,  en  1643,  puis  mariée, 
i.°avec  Alain  du  Faure,  seigneur  de  la  Roderie; 
2°  par  contrat  du  9  février  i652,  à  Pierre  de  Bon- 
neval,  vicomte  de  Châteaurocher,  tils  d'Henri  de 
Bonneval,  II'  du  nom,  chevalier,  comte  de  Bonne- 
val,  seigneur  de  Bknchefort,  etc.,  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  premier  cham- 
bellan du  duc  d'Orléans,  capitaine  de  cinquante 


D'ESOARS.  209 

hommes  d'armes,  et  d  Elisabeth   Vigier  de  Saint- 
Mathieu,  sa  première  femme; 
6.*  Sara  d'Escars,  femme  de  Jouberi  Tison,  seigneur 
d'Argenceet  d'Ira. 

XX.  Charles  d'Escars,  porta  d'abord  le  nom  de  baron 
de  la  Renaudie  ,  et  ce  fut  sous  ce  titre  que  Charles , 
comte  d'Escars,  son  parrain  ,  qui,  dès  son  bas  âge,  l'a- 
vait pris  chez  lui  pour  1  élever,  le  substitua  au  baron  de 
Caubon,  son  père  ,  dans  le  comté  d'Escars,  la  baronnie 
d'Aix,  la  châtellenie  de  Ségur,  aux  seigneuries  de  Juil- 
lac,  de  Beaufort,  de  la  Roche,  de  l'Abeille,  et  aur.  forêts 
de  Comberas  ,  par  son  testament  du  20  mars  1625.  Il 
eut,  de  sa  femme  Anne  d'Escars  ,  sa  cousine ,  fille  de 
Jean  d'Escars  ,  seigneur  de  Saint-Bonnet  ,  et  de  Jeanne 
de  Meillars: 

I ."  François,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jacques  ,  abbé,  puis  marié,  en  juillet  1680, 
avec  Marie  du  Châtelet,  en  Lorraine,  fille  de 
Henri,  marquis  du  Châtelet  et  de  Trichâteau, 
et  d'Angélique  de  Pouilly  ,  morts  sans  enfants; 
lui,  en  février  1 685,  et  elle,  en  1694; 

.>."  Annet,  comte  de  Saint  Ybar,   mort  jeune  ; 

4.»  Claude-Gabriel,  mort  à  l'âge  de  cinq  ans  ; 

5.*  Jeanne  d'Escars  ; 

6.*  Marie ,  première  femme  de  Louis  -  Joseph  te 
Rochechouart  ,  seigneur  du  Bâtiment  ,  fils  de 
Jean  de  Rochechouart,  II*  du  nom  de  sa  branche, 
baron   du  Bâtiment,  et  de  Marie  de  Mars  de  Mar- 

'  connay. 

XXI.  François  d'Escars,  II*  du  npqi,, comte  d'Es- 
cars, seigneur  de  Saint-Bonnet,  Saint-Ybar,  de  la  Roche, 
de  l'Abeille,  et  de  la  Renaudie,  mort  au  mois  de  no- 
vembre 1724,  avait  épouse,  le  i3  septembre  1682  , 
Marie-Barbe-Françoise  Dreux-Redon  de  Salens,  marquise 
d'Esne  et  de  Pransac,  comtesse  d'Egon,  de  Barret,  etc., 
baronne  de  Manouville,  fille  d'Alexandre  Dreux-Redon, 
marquis  de  Pransac,  et  de  Claude  de  Pouilly  ,  marquise 
d'Esne,  morte  le  11  janvier  1726.  Il  a  eu  de  ce  ma- 
riage: 

I.*  Louis- François,  dont  Tarticle  suit  ; 
2.'  Marie-Françoise,  morte  jeune,  sans  alliance. 
9-  't 


210  D'ESGARS. 

XXII.  Louis  -  François  d'Escars  ,  comte  d'Escars  , 
marquis  de  Pransac,  comte  de  Saint-Bonnet,  seigneur  de 
la  Roche,  de  l'Abeille,  d'Aix,  d'Esne  et  autres  places,  né 
en  1687,  lieutenant-général  pour  le  Roi  du  haut  et  bas 
Limosin,  épousa  ,  le  6  octobre  1708  ,  Marie- Françoise- 
Victoire  de  Verthamon,  fille  de  François  de  Verthamon, 
seigneur  de  la  Ville-aux-Clercs ,  conseiller  au  parlement 
de  Paris;  et  de  Marie  -  Anne  de  Goury  ,  sa  première 
femme.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I  °  François- Marie,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  -  François  ,  vicomte  d'Escars  ,  comte  de 
Saint  -  Bonnet  ,  né  le  7  octobre  1710  ,  mestre 
de  camp  d'un  régiment  de  cavalerie  de  son  nom, 
en  1744  ,  incorporé  ,  en  1761  ,  dans  celui  de  Pen- 
thièvre,  brigadier,  le  10  mai  1748,  et  mestre  de 
camp,  le  20  février  1761  ; 

3.°  Michel-Louis,  dit  le  marquis  de  Saint-Ybar ,  né 
le  28  septembre  1719,  capitaine  des  vaisseaux  du 
Roi,  mort  sans  alliance  ; 

4."  Louis-Nicolas,  qui  fonde  la  troisième  branche, 
rapportée  ci-après  ; 

5.°  Jeanne  -  Thérèse- Elisabeth  ,  née  le  3o  octobre 
1711; 

6.*  Marie  -  Anne  ,  née  en  mai  1714,  abbesse  de 
Sainte-Croix  de  Poitiers  : 

7.°  Gabrielle-Marthe  ,  née  le  i5  septembre  171 5, 
religieuse  en  la  même  abbaye  ,  puis  abbesse  de 
Saint- Aussonne  d'Angouléme  ; 

8."  Marie-Françoise  ,  dite  mademoiselle  de  Saint- 
Ybar,  née  le  6  juillet  17 16; 

Q."  Jeanne-Elisabeth-Françoise  d'Escars,  née  le  26 
mars  17 18. 

XXII I.  François  -  Marie  d'Escars  ,  né  le  8  octobre 
1709,  marquis  d'Escars,  menin  de  Monseigneur  le  Dau- 
phin, père  de  Louis  XVIII,  maréchal  de  camp  le  10 
mai  1748,  lieutenant-général  du  haut  et  bas  Limosin^ 
pourvu  en  avril  1748,  du  régiment  de  Santcrre,  par  i«i 
démission  volontaire  du  marquis  de  Renel,  depuis  lieu*i 
tenant  -  général  des  armées  du  Roi  :  beau  -  frère  de  sdj  i 
femme,  Emilie  de  Fitz-James  ,  dame  du  palais  de  ki  J 
Reine,  fille  de  Jacques  de  Fitz-James,  duc  de  Berwick, 
pair  de  France ,    d'Angleterre  ,    d'Ecosse    et    d'Irlande  , 


D'ESCARS.  21, 

grand  d'Espagne,  duc  de  Lerida  et  de  Xerica  ,  au 
royaume  de  Valence,  et  d'Anne  de  Bulkeley,  sa  se- 
conde femme;  il  est  mort  en  lySS,  et  a  eu  de  ce  ma- 
riage : 

I.**  Louis-François-Marie,  comte  d'Escars,    premier 
maître-d'hôtel  du   Roi,  mort  en  Angleterre,  che- 
valier des  ordres    du    Roi,    et  lieutenant-général 
du  haut  et  bas   Limosin,   lieutenant-général   des 
armées  de  S.  M.  ,  etc.  ; 
2."  Jacques- François  ,   vicomte    d'Escars  ,  capitaine 
des  vaisseaux  du  Roi,  tué  le  12  avril  1782,  com- 
dandant  le  vaisseau  le  Glorieux,  contre  les  Anglais, 
dans  l'escadre  de  M.  le  comte  de  Grasse  ; 
3.**  Jean-François,  dont  l'article  suit  ; 
4.'*  Françoise-Emilie,    mariée,  en    1767,   à    Louis- 
Joseph  Paris  de  Montmartel,  marquis  de  Brunoy, 
dont  elle  est  veuve. 

XXIV.  Jean-François,  duc  d'Escars,  né  le  i3  no- 
vembre 1747,  lieutenant  -  général  des  armées  du  Roi, 
premier  maître-d'hôtel  de  Sa  Majesté,  a  épousé  i."  le 
5  mai  1783,  Pauline  de  la  Borde,  morte  sans  enfants 
en  1792  ;  2.°  en  1798,  Rosalie-Marguerite-Marie-Thérèse 
de  Rancher,  veuve  d'Alexandre- Roger-François,  marquis 
du  Pouget-Nadaillac  ,  et  fille  de  François-Michel-An- 
toine, marquis  de  Rancher,  baron  de  la  Ferrière,  com- 
mandeur de  l'ordre  de  Saint-Lazare  ,  et  d'Odille-Hé- 
lène-Thérèse  Testu  de  Balincourt. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Comtes  d'Escars. 

XXIII.  Louis-Nicolas  d'Escars,  né  le  8  juin  1724, 
chevalier  de  Malte,  de  minorité,  colonel  du  régiment 
de  Normandie,  en  1753,  brigadier  des  armées  du  Roi, 
le  10  février  1739,  lieutenant-général  des  armées  du 
Roi,  quatrième  fils  de  Louis-François,  comte  d'Escars, 
ei  de  Marie-Françoise-Victoire  de  Verthamon  ,  mourut 
en  Westphalie,  au  mois  de  novembre  1795,  ayant  fait 
U  campagne  de  1792,  avec  les  princes.  11  avait  61  ans  de 
service,  et  avait  reçu  huit  blessures  à  la  guerre.  Il  avait 
épousé,  le  16  mai  1750,  Marie  -  d'Artaguette  ,  fille  puînée 
Je    Jean-Baptiste-Marie ,  d'Artaguette  .    receveur    général 


212  D'ESGARS. 

des    finances    de    la    généralité    d'Auch ,    et    de    Victoire 
Guilard  de  la  Vacherie.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  François-Nicolas-René,  dont  l'article  suit; 
2."  Emilie-Françoise-Geneviève-Michelle- Jacqueline 
d^Escars,  née  à  Paris,  en  mars  1768. 

XXIV.  François-Nicolas- René  ,  comte  d'Escars  , 
né  le  12  mars  ij5g,  député  de  la  noblesse  de  Châ- 
tellerault  aux  états-généraux  de  1789,  pair  de  France, 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  gouverneur  de  la 
quatrième  division  militaire ,  capitaine  des  gardes  de 
Monsieur,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis  ,  a  épousé  Etiennette- Charlotte -Emilie  de 
Ligny,  fille  de  Charles-Adrien,  comte  de  Ligny,  cheva- 
lier, seigneur  de  Charmel,  de  Courtenay,  etc.  ,  mestre- 
de-camp  de  cavalerie,  et  d'Elisabeth  Jeanne  de  la  Roche, 
Fontenilles  de  Rambures.  Il  a  de  ce  mariage: 

i.°  Amédée-François- Régis  d'Escars;  né  à  Cham- 
bery ,  le  3o  septembre  1790,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi,  gentilhomme  d'hon- 
neur et  aide  de  camp  de  monseigneur  duc  d'An- 
goulême,  chevalier  des  ordres  royaux  et  militaires 
de  Saint-Louis  et  de  la  Légion  d'honneur; 

2."  Elisabeth-Geneviève-Jusline  d'Escars,  mariée, 
en  juillet  1808,  à  Alexis-Henri  de  Lancrau, 
comte  de  Bréon  ,  gentilhomme  d'honneur  de 
Monsieur,  colonel  des  carabiniers,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis. 

QUATRIÈME    BRANCHE. 

Seigneurs  de  Saint-Bonnet,  éteints. 

XV.  Jean  de  Perusse,  dit  d'Escars,  second  fils 
d'Audouin  de  Perusse ,  IV'  du  nom ,  et  d'Hélène  de 
Roquefeuil,  eut  pour  son  partage  les  terres  de  Saint- 
Bonnet,  d'Alassac,  de  Fialex,  de  Saint  -  Ybar  ,  de  Cora- 
beuf,  de  la  Guyonnie,  et  de  la  Porte.  Il  servit  dans  les 
armées  de  Charles  VII  en  qualité  d'homme  d'armes  de 
ses  ordonnances,  sous  la  charge  de  Poton  de  Saintrailles; 
épousa  Catherine  de  Levis ,  quatrième  fille  d'Eustache 
de  Levis,  baron  de  Caylus  et  de  Bornac,  et  d^AIix  de 
Damas,  dame  de  Cousan.  Il  eut  de  ce  mariage: 


D'ESCARS.  2l3 

I ."  Gabriel,  dont  Tarticle  suit  ; 

2."  Jeanne  d'Escars,  mariée,  par  contrat  du  3i  dé- 
cembre i5i7,  à  Jacques  de  Clermont,  chevalier, 
seigneur  de  Chaste,  fils  d'Humbert  de  Clermont, 
seigneur  de  Chaste  et  de  Saint- Lattier,  et  de 
Louise  de  Saint-Germain  d'Apchon. 

XVI.  Gabriel  d'Escars,  chevalier,  seigneur  de  Saint- 
Bonnet,  de  Saint-Ybar,  de  Fialex,  etc. ,  maria  sa  sœur, 
en  i5i7,  et  épousa  Marie  de  la  Tour,  veuve  de  Jean, 
seigneur  de  Hautefort ,  gouverneur  du  Périgord  et  du 
Limosin ,  et  fille  d'Agne  de  la  Tour ,  IV*  du  nom, 
seigneur  d'Oliergues,  vicomte  de  Turenne  ;  et  d'Anne  de 
Beaufort.  De  ce  mariage  est  issu  : 

XVII.  François  d'Escars,  seigneur  de  Saint-Bonnet, 
de  Saint-Ybar,  de  Fialex,  etc.  ,  qui  épousa  Anne  de  Livron- 
Bourbonne ,  fille  de  Nicolas  de  Livron ,  seigneur  de 
Bourbonne ,  conseiller  et  chambellan  du  Roi  et  de 
Claude  de  Roy.  Il  en  eut  : 

XVIII.  Léonard  d'Escars,  I"  du  nom,  seigneur  de 
Saint-Bonnet,  de  Saint-Ybar,  de  Fialex,  etc.  ,  marié 
le  14  novembre  iSyo,  avec  Catherine  de  Jougnac,  fille 
de  Léonard  de  Jougnac,  seigneur  de  Foursac,  et  de 
F'rançoise  de  Lubersac.  Il  testa  le  24  mars  095,  et  sa 
femme,  le  ti  juin  1610.  lien  eut  : 

i.°  Léonard,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Bertrand,  seigneur  delà  Perche; 

3 .'  Jacques,  seigneur  de  Fialex,  marié,  par  contrat 
de  mariage  du  i3  février  1602,  avec  Françoise 
de  Champagnac,  fille  de  Jacques  de  Champagnac, 
seigneur  de  la  Vachère.  Il  ne  vivait  plus  lors  des 
testaments  de  sa  femme,  des  23  et  25  mai  1626, 
dans  lesquels  elle  nomme  ses  enfants  : 

A.  Bertrand  ,  qui  testa  le  i5  mai  1626,  et 
mourut  sans  alliance  ; 

B.  Elie,  vivant  en  1626,  mort  sans  alliance; 

C.  Guillaume  ,  seigneur  de  Fialex  de  Féri- 
gnac,  etc.  ,  institué  héritier  de  son  frère 
aîné,  par  son  testament  du  i5  mai  1626, 
marié  avec  Marthe  de  Lasterie-du- Saillant, 
dame  de  Marchai,  par  contrat  du  5   novembre 


2t4 


D'ESCARS. 

i633  ;  il  testa  le  i8  octobre  1676.  Ses  enfants 
furent  : 

a.  Eymeric  d'Escars ,  seigneur  de  Fialex 
et  du  Queyroux,  marié  par  contrat  du 
17  octobre  i66r,  avec  Catherine  de 
Beaulieu.  Il  lesta  le  26  décembre  1671. 
Ses  enfants  furent:  —  i.°  Guillaume, 
mort  page  du  Roi  Louis  XIV;  — 
2.°  Charles,  seigneur  de  Fialex  de  Fé- 
rignac,  de  Vignerac,  du  Queyroux,  de 
Bois-Robert,  lieutenant  de  dragons  dans 
le  régiment  de  Gobert,  mort  en  171 3  ; 
il  avait  épousé,  en  1692,  Rose  de  Beau- 
voir, fille  de  Frédéric  de  Beauvoir  , 
seigneur  de  la  Peyre,  et  de  N  ....  de 
Puylavaisse.  Il  en  eut  ;  a.  Jean,  mort 
sans  alliance  ;  b.  Maurice,  lieutenant  de 
cavalerie,  mort  sans  alliance  ;  c.  Fré- 
déric,  mort  jeune;  ^.  Dominique,  sei- 
gneur de  Fialex,  du  Queyroux,  de  Fé- 
rignac,  de  Vignerac,  etc. ,  capitaine  au 
régiment  d'Espinay;  e.  Charles,  mort 
jeune  ;  /.  Dominique,  le  jeune,  ecclé- 
siastique ;  ^.  Catherine,  mariée;  h.  N.... 
morte  fille;  /.  Anne,  religieuse  à  Saint- 
Pardoux-la- Rivière ,  en  Périgord.  — 
3.°  Jean,  mort  sans  alliance; —  4.**  Ber- 
trand, d'abord  ecclésiastique,  qui  ensuite 
se  maria  et  eut  un  fils  et  une  fille  ;  — 
5.°  Marthe,  qui  épousa  i."  N  ....  de 
Boisseul,  seigneur  de  la  Contie;  2.°  N. . . . 
de  la  Châtie,  seigneur  de  Mounay.  Elle 
mourut  en  1724;  —  6.°  Anne,  mariée 
à  N  ....  de  Pompadour,  seigneur  de 
Peraube; 

b.  Charles,  religieux  ; 

c.  François,  capitaine  dans  le  régiment  du 
Roi  ,  infanterie.  Il  eut  commission  de 
colonel ,  fut  commandant  du  régiment 
de  Guienne  infanterie,  et  fut  tué  à  la 
journée  d'Anau,  sans  avoir  été  marié  ; 

d.  Susanne,  mariée  avec  Hérard  d'Auroy, 
seigneur  do  Chaumarcix  ; 


D'ESCARS.  2t^ 

D.  Françoise  ,   mariée ,    par  contrat   du  o  juillet 

1617,  àJean  Piron  du  Repaire; 
K.  Suzanne,  religieuse  à  Brives,  en  1629; 

F.  Anne  d'Escars; 

G.  Jeanne  d'Escars  .  mariée  le  4  juin  ôg?  , 
à  Hélie  de  Lasteyrie  ,  seigneur  du  Saillant  , 
fils  d'Arnaud  de  Lasteyrie,  seigneur  du  Sail- 
lant et  de  Flomont  .  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi.  et  de  Catherine  de  Carbonnier  ; 

H.  Marguerite  d'Elscar s; 

4.°  François  d'Escars  ,  seigneur  de  la  Vernouille  . 
qui  transigea  avec  Jeanne  de  Meillars,  épouse  de 
Jacques  d'Escars,  seigneur  de  Saint-Bonnet,  son 
neveu,  le  ig  janvier  1625.  Il  épousa  Antoinette 
de  Bordes,  et  Ht  son  testament  le  i5  avril  i636. 
Ses  enfants  furent: 

a.  Bertrand  d'Escars ,  qui  fut  hc'ritier  de  Befr 
tragd  ,  seigneur  de  la  Perche  ,  son  oncle  ', 
par  son  testament  du  18  mars  1644.  Il  épousa 
au  mois  de  février  1Ô54,  Susanne  d'Aurov. 
sa  cousine,  fille  d'Hérard  d'Auroy,  seigneur 
de  Chaumareix,  et  vivait  en  1667.  Sa  posté- 
rité est  éteinte  ; 

b.  Jacques,  vivant  le  i5  avril   i636. 

XIX.  Léonard  d'Escars  ,  II*  du  nom  ,  seigneur  de 
Saint  -  Bonnet  et  de  Saint- Ybar  ,  épousa  ,  par  contrat 
du  19  février  1602  ,  Adrienne  de  Bourdeilles  ,  fille 
d'André  ,  vicomte  de  Bourdeilles  et  de  Jacquette  de 
Montbcron.  De  ce  mariage  sont   issus  : 

I ."  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2/  Henri  ,  seigneur  de  Saint-Ybar  ,    tué  au  siège 

de  Valenciennes; 
3.*  Elisabeth  ,    femme  de    Raimond  de   Lasteyrie  , 

seigneur  du    Saillant. 

XX.  Jacques  d'Escars,  seigneur  de  Saint  -  Bonnet,  j 
prit  le  titre  de  comte  d'Escars,  qu'il  prétendit  lui  avpjr 
été  donné  par  Jacques ,  comte  d'Escars  ,  frère  aîné  de 
Charles  ,  qui  n'étaient  que  ses  cousins  au  6*  degré.  Il 
épousa  Jeanne  de  Meillars  ,  fille  de  Jacques  de  Meillars^ 
seigneur  de  la  Valette  ,  et  d'Isabeau  du  Murant  ,  dont 
il  eut  Jeanne  d'Escars,  mariée  à  son  cousin.  Charles 
d'Escars.  baron  delà  RenAuJie. 


2i6  D'ESCARS. 

CINQUIÈME    BRANCHE. 
Seigneurs  de  la  Vaiigiiyon,  Princes  de  Carency,  éteints. 

XV.  Gautier  de  Perusse  d'Escars  ,  troisième  fils 
d'Audouin  de  Perusse ,  IV°  du  nom  ,  et  d'Hélène  de 
Roquefeuil  ,  eut  pour  son  partage  les  seigneuries  de  la 
Vauguyon,  la  Coussière  ,  Roussines,  la  Tour  -  de  -  Bars 
et  le  Repaire  ;  il  fit  l'acquisition  de  la  baronnie  de 
Saint-Germain-sur- Vienne;  fut  conseiller  et  chambellan 
du  Roi  Charles  VIII  ,  sénéchal  du  Périgord  et  de  la 
Marche ,  et  premier  chambellan  de  Pierre ,  duc  de 
Bourbon.  Il  épousa,  par  contrat  du  i3  octobre  1498, 
Marie  de  Montberon  ,  fille  de  Louis  de  Montberon  , 
seigneur  de  Fontaines  et  de  Chalandray ,  et  de  Rade- 
gonde  de  Rochechouart-Mortemart  ,  sa  première  femme^ 
sœur  de  Françoise  de  Montberon  ,  mariée  à  GeoflFroi  de 
Perusse  ,  chevalier,  seigneur  d'Escars,  et  nièce  ,  d'André 
de  Montberon  ,  femme  de  Gautier  de  Perusse  ,  seigneur 
d'Escars,  oncle  de  son  mari.  Elle  eut  de  cette  tante,  la 
seigneurie  de  Vareignes  et  de  ses  père  et  mère  ,  celle 
d'Aigrefeuille.  De  ce  mariage  est  issu  : 

XVI.  François  d'Escars  ,  seigneur  de  la  Vauguyon  , 
de  la  Coussière ,  de  la  Tour-de-Bars  ,  du  Repaire  ,  de 
Vareignes  ,  d'Aigrefeuille  ,  de  Romazières  ,  etc.  ,  baron 
dç  Saint  -  Germain  -  sur  -  Vienne  ,  conseiller  et  cham- 
bellan du  Roi  François  I*' ,  par  lettres  de  l'an  i53i  , 
gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes  de  ses  ordonnances  ,  chevalier 
d'honneur  ,  et  premier  écuyer  d'Eléonore  d'Autriche  , 
seconde  femme  de  ce  prince  ,  maréchal  et  sénéchal  de 
Bourbonnais  ,  lieutenant-général  et  commandant  pour  le 
Roi  dans  le  Lyonnais,  Dauphiné,  Savoie,  Piémont,  etc.  ; 
il  accompagna  le  connétable  de  Bourbon ,  lorsqu'il  se 
retira  en  Italie,  l'an  i523,  mais  il  revint  en  France, 
et  fit  son  testament  l'an  i536.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
dli'i2  février  i5i6,  Isabeau  de  Bourbon,  fille  et  héri- 
tière de  Charles  de  Bourbon  ,  prince  de  Carency  en 
Artois  ,  seigneur  d'Aubigny  ,  et  de  Catherine  d'Alègrc  , 
sa  troisième  femme.  De  ce  mariage  vinrent: 

1.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

a.^Susanne,  mariée,  par  contrat  jdu   premier  octobre 


D'ESCARS.  217 

i536,  à  Geoffroy  de  Pompadour,  seigneur  de 
Laurière,  vicomte  de  Combron  ; 

3.«  Anne,  première  femme  de  Jean  de  la  Queillc, 
II*  du  nom,  baron  de  Fleurât  en  Auvergne,  de 
Chàteaugay,  etc.  chevalier  de  l'ordre  du  Roi, 
capitaine  de  5o  hommes  d'armes,  sénéchal  et 
gouverneur  des  comtés  d'Auvergne  et  de  Qer- 
moni,  dont  postérité  ; 

4.»  Marguerite ,  religieuse  de  Fontevrault  au  mo- 
nastère de  Boubon  ,  en  Limosin,  puis  abbessc 
de  Ligueux,  ordre  de  Saint  -  Benoît,  au  diocèse 
de  Pèrigueux,  par  bulle  du  2  5  mars  i565,  dont 
elle  prit  possession  le  20  décembre  de  la  même 
année  que  sa  nièce  eut  l'abbaye  ,  et  mourut 
en  089; 

5."  Catherine,  morte  sans  alliance. 

XVII.  Jean  d'Escars,  prince  de  Carency,  comte  de 
la  Vauguyon,  seigneur  d'Abret  ,  de  Saint  -  Bonnet  ,  de 
Vendat,  etc.,  était  chevalier  de  l'ordre  de  Saint  -  Michel, 
maréchal  et  sénéchal  du  Bourbonnais,  en  1576,  lorsque 
Henri  III  le  fit  chevalier  dz  l'ordre  du  Saint-Esprit, 
le  3i  décembre  iSjS.  Il  fut  aussi  conseiller  aux  conseils 
d'état  et  privé,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes  des 
ordonnances,  et  lieutenant  -  général  des  armées  du  Roi, 
en  Bretagne,  sous  Henri  de  Bourbon,  prince  de  Bombes. 
Henri  III  érigea,  en  sa  faveur,  la  terre  de  la  Vauguyon, 
en  comté,  par  lettres  du  mois  de  juillet  i586.  Il  mourut 
le  21  septembre  ôqS  ,  ayant  marié  sa  dernière  fille, 
le  10  du  mois  précédent.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat 
du  premier  octobre  i56i  ,  Anne  de  Qermont,  fille 
^^'Antome  de  Clermont ,  III*  du  nom ,  premier  comte 
de  Clermont  en  Dauphiné,  vicomte  de  Tallart,  seigneur 
d'Ancy  -  le  -  Franc ,  grand  maitre  et  général  réformateur 
des  eaux  et  forêts  de  France,  et  de  Françoise  de  Poitiers 
de  Saint- Vallier.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

r  .•  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Henri,  prince  de  Carency,  après  la  mort  de  son 
aine:  il  décéda  en  1690,  sans  postérité  d'Anne 
de  Caumont,  marquise  de  Fronsac,  qui  avait  été 
fiancée  à  son  frère;  elle  était  fille  unique  et  héri- 
tière de  Geoffroy,  baron  de  Caumont,  et  de  Mar- 
guerite de    Lustrac,    marquise  de  Fronsac.   veuve 


2i8  D'ESCARS. 

de  Jacques  d'Albon,  seigneur  de  Saint  -  André, 
maréchal  de  France.  Elle  se  remaria,  par  contrat 
du  5  février  iSpS,  à  François  d'Orléans,  comte 
de  Saint-Pol,  duc  de  Fronsac  et  de  Château- 
Thierry,  dont  elle  resta  veuve  le  27  octobre 
1 63 1 ,  et  mourut  le  2  juin  1 642  ; 

3.°  Diane^  princesse  de  Carency  après  la  mort  de  ses 
frèresj  comtesse  de  la  Vauguyon,  etc.,  mariée, 
i.'en  iSySj  à  Charles,  comte  de  Maure,  en  Bre- 
tagne, chevalier  de  Tordre  du  Roi,  dont  elle 
n'eut  qu'une  hlle,  qui  porta  le  comté  de  Maure 
dans  la  maison  de  Rochechouart  -  Mortemart;  2.° 
Louis  de  Stuer  de  Caussade.  La  maison  de  Caus- 
sade  étant  fondue  dans  celle  de  Stuer,  Diane 
d'Escars  fut  obligée  d'en  prendre  le  nom  et  les 
armes,  et  de  les  joindre  aux  siens.  Louis  de 
Stuer,  son  second  mari,  comte  de  Saint-Mégrin, 
capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  ,  lieu- 
tenant -  général  des  armées  du  Roi,  assista  au 
mariage  d'Isabeau  d'Escars,  sa  belle-sœur,  en 
iSgS,  et  mourut  le  2  juin  1654.  Leur  fils  unique 
Jacques  de  Stuer  de  Caussade,  comte  de  la  Vau- 
guyon, chevalier  des  ordres  du  Roi,  grand  sé- 
néchal de  Guienne,  capitaine  -  lieutenant  des 
chevau  -  légers  de  la  garde,  mourut  1:  18  avril 
1671,  âgé  de  83  ans,  laissant  postérité: 

4.°  Louise,  nommée,  suivant  Sainte-Marthe,  ab- 
besse  de  Ligneux,  par  Henri  III,  sur  la  démission 
de  Marguerite,  sa  tante;  elle  eut  ses  bulles  en 
juin  1576,  se  démit  quelques  années  après,  et 
celle  qui  lui  succéda  eut  ses  bulles  le  6  février 
i583. 

3."  Isabeau,  dame  de  Combes,  alliée,  en  présence 
de  son  père  et  de  sa  mère,  par  contrat  passé  à 
la  Vauguyon,  le  10  septembre  iSgS,  à  Jean, 
seigneur  d'Amanzé  et  des  Feuillées,  baron  de 
Semur  en  Brionnais,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Roi,  capitaine  de  cinquante  hommes 
d'armes  de  ses  ordonnances,  gouverneur  de  Bour- 
bon-Lancy,  dont  elle  fut  la  première  femme.  Elle 
mourut  en  décembre  1609. 

XVI  11.    Claude     d'EscAHs,     prince     de     Carency,     fut 


D'ANGLADE.  2lg 

accorde  avec  Anne  de  Caumont  ,  laquelle  n  avait  pas 
encore  douze  ans.  Charles  de  Gontaut,  baron  de  Biron, 
depuis  maréchal  de  France,  qui  avait  prétendu  à  cette 
alliance ,  l'appela  en  duel  ,  et  suivant  les  additions  au 
mémoire  de  Castelnau  ,  ils  se  battirent  entre  Mont- 
Rouge  et  Vaugirard  près  Paris,  le  6  mars  i586.  L'Etoile, 
auteur  contemporain ,  marque  ce  combat  au  8  mars , 
et  dit  que  d'Escars  et  ses  deux  seconds  ,  Charles  d'Es- 
tissac,  unique  héritier  de  sa  maison,  et  Abadie ,  dit  le 
jeune,  furent  tués  par  Biron  ,  secondé  de  Bertrand  de 
Pierre-Bufïière ,  seigneur  de  Genissac ,  et  de  N.  de 
Montpezat  -  de  -  Lognac.  Par  sa  mort ,  la  principauté 
de  Carency  passa  à  son  frère  puîné,  et  au  décès  de  ce 
dernier ,  à  Diane ,  qui  l'a  portée  ,  avec  le  comté  de  la 
Vauguyon,  dans  la  maison  de  Stuer  de  Caussade. 

Armes:  de  gueules  ,    au   pal  de  vair  ;  devises:    !.°  Sic 
per  usumfulget  ;  2."  Fais  ce  que  dois, advienne  que  pourra. 


ANGLADE.  Terre  située  dans  le  Bordelais,  qui  a  eu 
ses  seigneurs  particuliers,  à  qui  l'on  ne  connaît  pas  d'autre 
nom.  Celui  Jusqu'auquel  on  remonte  la  filiation  suivie 
est  : 

I,  Guillaume  d'Anglade,  1"  du  nom,  seigneur  d'An- 
glade ,  qui  fit  hommage  au  roi  d'Angleterre  ,  pour  la 
terre  d'Anglade,  en  1273.  ^  Cet  hommage,  ainsi  conçu': 
Anno  1273  ,  Guillelmus  de  V Anglade ,  pro  casale  de  VAn- 
glade,  se  trouve  à  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  dans 
un  grand  livre  in-folio  ,  couvert  de  cuir  noir  sur  bois, 
marqué  d'un  double  F  rouge,  commençant  au  5 S''  feuil- 
let de  vélin  ,  contenant  les  hommages  de  Guienne  faits 
au  roi  d'Angleterre,  et  par  extrait,  au  cabinet  du  généa- 
logiste des  ordres  du  Roi.  N.  i,  P.  i,  in  fine;.  Le  même 
nom  de  famille,  le  même  pays,  la  même  seigneurie,  et 
le  même  tems  ,  ne  permettent  pas  de  douter  que,  de 
Guillaume  d'Anglade  et  de  sa  femme,  dont  on  ignore  le 
nom,  ne  soit  venu  : 

II.  Pierre  d  Anglade  ,  l"  du  nom,  seigneur  d'An- 
glade; qualifié  Caver^  c'est-à-dire,  c/tev<z/ïer,  dans  le  con- 
trai de  mariage  d'Arnaud  d'.\ngladc  ,  son  fils  ,  avec  Jeanne 


220  D'ANGLADb:. 

Tidon  de  Lormon,  du  3  juin  i3oo,   auquel  il  assista.  11 
eut  de  sa  femme,  dont  le  nom  est  inconnu  : 

1 ."  Arnaud,  dont  l'article  suit  ; 

2.»  James,  connu  par  un  acte  du  2   février  1280,  et 
par  un  autre  du  18  juin  r3o3. 

III.  Arnaud  d'Anglade  ,  I"  du  nom,  seigneur  d'An- 
glade,  est  qualifié  Don^et,  c'est-à-dire,  damoiseau,  dans 
son  contrat  de  mariage  avec  Jeanne  Tidon  de  Lormon  , 
fille  de  Robert  Tidon  de  Lormon  ,  damoiseau ,  et  de 
noble  Marcese,  sa  femme,  du  3  juin  i3oo,  retenu  par 
Arnaud  Larrivau.  Ils  donnent  à  leur  fille ,  cent  francs 
bordelais,  et  quinze  livres  de  rente  à  prendre  sur  les 
biens  qu'ils  ont  en  Kairie ,  ou  sur  la  terre  de  Lormon , 
avec  l'ameublement  spécifié  dans  le  contrat  de  mariage  , 
et  un  cheval  enharnaché.  Après  la  mort  de  Jeanne 
Tidon  de  Lormon ,  dont  on  ignore  s'il  eut  des  en- 
fants ,  Arnaud  d'Anglade  contracta  une  seconde  alliance 
avec  Pelegrue  de  Curton.  Un  bail  à  nouveau  fief,  du 
2  février  i3i7,  dans  lequel  Pelegrue  de  Curton  est 
dite  mère  de  Pierre  d'Anglade ,  pupille-fils  d'Arnaud 
d'Anglade,  damoiseau,  prouve  qu'elle  en  était  veuve  en 
i3i7,  et  qu'elle  en  avait  eu  Pierre  d'Anglade,  qu'elle 
institua  son  héritier  et  son  exécuteur  testamentaire  ,  avec 
frère  Luc  de  Latapie  ,  gardien  des  frères  mineurs  de 
Libourne  ,  dans  son  testament  du  2  décembre  1346, 
retenu  par  Bernard  de  Grana ,  dans  lequel  elle  se  dit 
veuve  d'Arnaud  d'Anglade,  damoiseau,  et  dit  en  avoir  eu 
Pierre,  qui  suit  :  elle  fit  beaucoup  de  legs  dans  son  testa- 
ment ,  et  choisit  sa  sépulture  dans  l'église  àz  Saint-Sul- 
pice  d'Ison,  entre  deux  murs,  devant  l'autel  de  Notre- 
Dame  ,  à  côté  d'Arnaud  d'Anglade ,  son  mari  ;  elle 
demande  d'être  ensevelie  en  habit  de  religieuse  de  Sainte- 
Claire  ,  et  ordonne  qu'on  dise  mille  messes  pour  le  repos 
de  son  âme. 

IV.  Pierre  d'Anglade  ,  II*  du  nom  ,  seigneur  d'Anglade  , 
chevalier,  institué  au  testament  de  Pelegrue  de  Curton,  sa 
mère,  du  2  décembre  1346,  fut  un  de  ceux  qui,  avec  les 
comtes  d'Armagnac  et  de  Périgord  ,  les  seigneurs  d'Albrei, 
de  Buch,  de  Rausan,  etc.  ,  reconnurent,  contre  leur  grc. 
par  ordre  du  roi  Jean,  le  roi  d'Angleterre,  pour  souverain 
de  Guienne  ci  de  Gascogne,   après  le  traité  de  Bretigny, 


D'ANGLAOE.  22! 

conclu  le  17  mai  i339,  entre  le  roi  Jean  et  Edouard  III, 
roi  d'Angleterre,  [Vêtus  Fragment.  Hist.  Aquit.  vêtus 
Fragm.Hist.  Angl.  Cronic.  Aquit. manusc.  Dutillet,  cA.  214; 
Froissard,  Hist.  de  Guienne  manuscr.)  II  fit  ?on  testament, 
le  24  août  1359,  devant  Bernard  de  Grana,  dans  lequel  il 
est  qualifié  de  chevalier,  et  dit  avoir  été  marié  avec  Rose 
d'Albret.  Il  donne  à  ses  enfants  leurs  droits  respectifs, 
fait  plusieurs  legs,  demande  à  être  enseveli  dans  l'église 
de  Saint-Sulpice  d'Ison,  devant  l'autel  de  Notre-Dame, 
à  côté  de  Rose  d'Albret  ,  sa  femme,  et  nomme  Bérard 
d'Albret,  seigneur  de  Langoiran,  pour  son  exécuteur 
testamentaire.  Il  eut  de  son  mariage  : 

!.•  Arnaud,  qui  suit  ; 

2.*  Pierre,  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Augustin, 
pourvu  de  l'archevêché  dWuch,  par  le  pape  Ur- 
bain VI.  Richard  II,  roi  d'Angleterre,  lui  accorda 
des  lettres  datées  de  Westminster,  le  16  mars  de 
la  sixième  année  de  son  règne,  (i383)  par  les- 
quelles il  mande  à  ses  lieutenant,  sénéchal,  et 
autres,  ses  officiers  en  Guienne  ,  de  protéger, 
maintenir  et  secourir,  à  main  armée,  s'il  en  est 
besoin,  venerabilem  patremfratrem  Petrum  de  An- 
glanda  sacrœ  pagince  pro/essorem,  archevêque 
d'Auch,  pourvu,  par  le  pape  Urbain  VI,  de  cet 
archevêché,  à  l'encontre  de  l'anti-pape  Robert  et 
de  ses  adhérents.  (£'j:  rotulo  Vascon.  annosexto  Ri- 
cardi,  2,  ex.  g,  pro  archi-episcopo  auxitanensi ,  à  la 
Tour  de  Londres.  N.  H.)  Pierre  ne  fut  jamais 
paisible  possesseur  de  cet  archevêché;  il  n'est  pas 
même  sur  le  catalogue  des  archevêques  d'Auch, 
ainsi  que  le  dit  Brugère,  religieux  de  Simorre,  dans 
son  Histoire  des  Archevêques  d'Auch;  il  paraît, 
parce  qu'il  dit  de  Pierre  d'Anglade,  qu'il  n'a  connu 
ni  son  nom,  ni  sa  famille  ; 

3.*  Bérard,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem,  ainsi  qualifié  dans  le  testament  de  son 
père; 

4.»  Anne,  alliée  à  Guy  de  Durfort,  damoiseau. 

V.  Arnaud  d'Anglade,  II*  du  nom,  seigneur  d'An- 
glade, chevalier,  fut  du  nombre  des  chevaliers  qui 
firent  hommage  au  roi  d'Angleterre,  dans  l'église  de  Saint- 
André  de  Bordeaux,  le  9  juillet  i363  (Au  grand  livre  de 
cuir   noir ,    à    la    chambre    des  comptes   de    Paris  ,  déjà 


222  D'AN  GL  AD  F,. 

cité,  et  au  cabinet  du  généalogiste  des  ordres  du  Roi, 
n.  I,  pag.  2.).  Il  se  trouva,  en  i3ô6,  avec  nombre 
d'autres  gentilshommes,  dans  l'armée  que  le  prince  de 
Galles  emmena  au  secours  de  Pierre-le-Cruel,  roi  de  Cas- 
tille,  détrôné  par  Henri,  son  frère  (Froissard,  Chron. 
Antiq.  Manusc.  Vet.  Fragm.Hist.  Aquit.  Histoire deFrance, 
Hist.  d'Angleterre,  Histoire  de  Guienne,  manuscrite).  11 
fut  chargé,  en  iSyi,  du  gouvernement  de  la  Guienne, 
avec  le  captai  de  Buch,  et  les  seigneurs  de  Mucidon  et  de 
TEsparre,  par  le  duc  de  Lancastre,  gouverneur  de  cette 
province,  qui  mena  en  Angleterre,  Constance,  fille  aînée 
de  Pierre,  roi  de  Castille,  qu'il  avait  épousée  à  Rochefort. 
[Vêtus  Chronic.Aquitan.  Histoire  de  Guienne,  manuscrite.) 
Il  obtint,  le  19  décembre  1377,  ^^  Richard  II,  roi 
d'Angleterre,  des  lettres  de  sauve-garde  pour  lui,  pour 
sa  famille  et  pour  ses  biens,  fut  député  en  i393,  avec 
les  sires  de  Labarde,  de  Tarride,  de  Pinterne,  de  Cas- 
telnau  et  de  Caupane,  les  jurats  et  consuls  de  Bordeaux, 
de  Bayonne_,  et  de  Dax,  vers  Richard  II,  roi  d'Angle- 
terre, afin  d'empêcher  que  la  donation  que  Richard  avait 
faite  de  la  Guienne  et  de  la  Gascogne,  en  faveur  du  duc 
de  Lancastre,  son  oncle,  n'eût  lieu.  {Hist.  de  Guienne, 
manuscrite).  Arnaud  d'Anglade  avait  épousé  en  premières 
noces,  Catherine  d'Aubeterre  ,  après  la  mort  de  laquelle 
il  prit  une  seconde  alliance  avec  Marguerite  de  Monlaur. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 

1 ."  Guillem-Amanieu,  dont  l'article  suit; 

2.*  Pierre  ,  l'un  des  onze  écuyers  de  la  compagnie 
de  Jean  de  Chazelle,  écuyer,  reçue  à  Croces- 
lès-Bourges,  le  28  juin  14 18  (Au  cabinet  du  gé- 
néalogiste des  ordres  du  Roi,  N.  i,  P.  2.  ); 

3."  Bonne  d'Anglade,  alliée,  par  contrat  du  24  mai 
1384,  retenu  par  Arnaud  Bomon,  à  Gaillard  de 
la  Roque,  damoiseau,  seigneur  du  Gua.  Arnaud, 
son  père,  lui  constitua  cinq  cents  livres  bordelaises  et 
trente-cinq  livres  de  rente  en  fief,  qu'il  lui  assi- 
gnera, dans  quatre  ans,  sur  quelque  partie  de  ses 
terres,  au  moyen  de  quoi,  elle  renonça  à  tous 
droits  paternels  et  maternels,  et  à  la  portion  des 
biens   de  Pierre- Lambert  tl'Aubeterre,    chevalier; 


D'ANGLADE.  223 

elle  fut  assistée  par  Arnaud  de  Curion ,  baron    de 
Curton,  chevalier  ; 

Du  second  lit: 

4.*  Gaillard  d'Anglade,  damoiseau,  père  de  Mar- 
guerite, mariée  avec  Jean  de  Copessac,  damoi- 
seau, par  contrat  du  16  août,  1425,  retenu  par 
Arnaud  Bomon. 

VI.    Guillem-Amanieu      d'Anglade  ,      1"     du      nom , 
seigneur  d'Anglade,  chevalier,  accepta   pour  lui,    et  pour 
Pierre  d'Anglade,  damoiseau,  son   frère,   en  son  absence, 
la  cession  que    Marguerite  d'Anglade,  leur  nièce,  tille  de 
Gaillard  d'Anglade,  damoiseau,   leur  fit,  par  acte    du    6 
août  1425,  retenu  par  Arnaud  Bomon,  de  tous  ses  droits 
paternels  sur  la  terre  d'Anglade  de  la  Mothe  de  Génissac, 
entre-deux- mers,   sur  l'hébergement  de   Fronsac,  et  tous 
autres  endroits    qui  pourraient  lui  appartenir  ,   tant    aux 
droits  de    son  père  ,    que  de  noble  dame    Marguerite    de 
Monlaur^   son  aïeule,    mère  de  Gaillard    d'Anglade,    son 
père,  et  femme,   en  secondes    noces,  d'Arnaud  d'Anglade, 
son  aïeul,  à  condition   qu'ils  lui  donneraient   en  mariage 
quatre  cents    livres   bordelaises,  avec  ses  robes  et   habille- 
mens    nuptiaux,  et  feraient  les    frais  de  ses  noces,  ce  qui 
fut   exécuté  par  son  contrat  de  mariage    avec  Jean  de  Co- 
pessac ,    du     16    août  1425.    Gdillem   Amanieu   se  dit  , 
dans  cette    transaction ,    tils    d'Arnaud    d'Anglade ,   che- 
valier. Il  fit  son  testament  le  9  septembre  1428,  devant  Ar- 
naud Bomon,  notaire  ,  dans  lequel  il  fait  mention   d'Ar- 
naud   d'Anglade,  son  père ,   et  de  Catherine  d'Aubeterre, 
sa  mère.  Il  déclare  être  marié  avec  Jeanne  de  Montferrant, 
à  qui  il  donne  la  jouissance  de  la  terre  de  la  Mothe  de  Gé- 
nissac, pour  la  payer  de  ses  droits,  et   la  laisse  jouissante, 
conjointement  avec  Pierre  d'Anglade,    son  frère,   de   tous 
ses  autres  biens,  jusqu'à  ce  que   son   héritier  ait    atteint 
l'âge  de  vingt  ans.  Guillem    Amanieu   nomma  David  de 
Montferrand ,    archevêque  de  Bordeaux  ,     son    exécuteur 
testamentaire,  et  ne  vécut  pas  long-tems  après  son  testa- 
ment ,    suivant    une   reconnaissance   du  2  janvier    1429, 
passée  en  faveur  de  Pierre    d'Anglade,   comme   tuteur  de 
Jean  d'Anglade,  son  neveu.  Il  déclara  avoir  eu  de  Jeanne 
de  Montferrrand^  son  épouse  : 

r.*  Jean,  qui  suit  ; 


224 


D'ANGLADE. 

."  Navarrot  d'Anglade,  écuyer,  seigneur  de  Co- 
lombières  et  de  Savonières  ,  qui  fut  l'un  des  en- 
fants d'iionneur  du  roi  Louis  XI  ,  en  1463  et  en 
1464  ,  un  des  écuyers  d'iionneur  de  ce  prince, 
l'an  1466  ,  suivant  l'état  de  ses  officiers,  dressé 
ces  années  (aux  extraits  du  cabinet  de  M.  de 
Clairambault ,  généalogiste  des  ordres  du  Roi  , 
concernant  le  nom  d'Anglade,  N.  i  ,  pag.  4.  ).  Il 
épousa,  par  contrat  passé  le  8  janvier  1469,  sous 
le  scel  de  Poitiers,  parJevant  Vivent  et  Fourret, 
notaires,  Madelaine  de  Chabot ,  fille  de  Louis 
de  Chabot,  seigneur  de  la  Grève,  et  de  Jeanne 
de  Courcillon,  stipulant  pour  cette  demoiselle, 
leur  fille,  par  lequel  est  dit  que  ledit  Navarrot  la 
prendra,  avec  tous  les  droits  de  succession  qui  lui 
pourront  appartenir,  et  qu'il  promet  bailler, 
avant  les  épousailles,  à  Jean  de  Daillon,  seigneur 
du  Lude,  ou  au  seigneur  de  Mauléon,  la  somme 
de  dix  mille  écus  dbr,  pour  retirer  du  seigneur 
de  Maillé,  les  terres  de  Colombières  et  de  Savo- 
nières, autrefoisvendues,  par  ledit  Louis  de  Chabot, 
audit  seigneur  de  Maillé,  lesquelles  terres  seront 
héritage  audit  Navarrot,  écuyer  (d'un  recueil 
d"'extraits  de  titres  sur  la  maison  de  Chabot,  aux- 
dits  extraits  et  tome  4®  des  grands  officiers  de  la 
couronne,  P.  563,  n.  i,  pag.  4  et  5.),  a  été 
chambellan  du  Roi  et  capitaine  des  ville  et  chàtel 
de  Mauléon  en  Poitou  (du  14°  mémorial  de  la 
chambre  des  comptes  de  Paris,  coté  O,  fol.  VU 
et  VIII,  don  à  Navarrot  d'Anglade  écuyer,  sei- 
gneur de  Colombières,  conseiller  et  chambellan 
du  Roi,  de  l'office  de  capitaine  des  ville  et  châtel 
de  Mauléon  en  Poitou,  par  lettres  datées  de  Sen- 
lis,  le  22  février  1473,  et  auxdits  extraits  du  ca- 
binet de  M.  de  Clairambault,  n.  i  ,  pag.  5.)  ;  fit 
hommage  au  Roi,  le  4  août  1473,  pour  la  terre 
de  Colombières,  acquise  du  seigneur  de  Maillé 
(d'i/h  registre  d'hommages  faits  au  Roi,  commen- 
çant en  l'année  1461,  étant  à  la  chambre  des 
comptes  de  Paris,  et  aux  extraits  du  cabinet  de 
M.  de  Clairambault,  n.  i  ,  pag.  6.).  Il  épousa,  en 
secondes  noces,  Françoise  de  Volvire,  fille  de  Joa- 
chim  de  Volvire,  baron  de  Ruffcc,  et  de  Marguerite 


D'ANGLADt.  iiS 

Harpedanne  de  Belleville,  et  lemmc,  en  premières 
noces    de  Joachim    Rouault ,  seigneur    de    Bois- 
ménard,  de  Gamaches  et  de  Fronsac,  maréchal  de 
France,    mort    en   1478    (Tome    7*   des    grands 
officiers  de  la  couronne  ,   p.  99.  Registres  du  parle- 
ment de  Paris,  sous  les  dates  du  26  mai  148 1  et 
de  l'année  1483,  et  aux  extraits  du  cabinet   du 
généalogiste  des  ordres  du  Roi ,  n.  i  ,  p.  6  et  7.  )  ; 
fit  hommage  au  comte  Jean  d'Angoulême ,  à  cause 
de    Françoise  de  Volvire  ,  sa  femme ,   le   2    mai 
i486  (de  l'inventaire  des  titres  trouvés  au  trésor 
de  M.  le  comte  Jean  d'Angoulême,  fait  par  Cor- 
lier,  lieutenant-général  d'Angoulême,  l'an  1487, 
et  aux  extraits  du  cabinet  de  M.  de  Clairambault, 
n.  I,  p.  7.  )  ;  il  mourut,  le  2  septembre  1489,  au 
château  de  Gamaches,  et  fut  enterré  dans  la  cha- 
pelle   de  Notre-Dame  du  même  château.  (  Attes- 
tation  de  plusieurs  prêtres  de  la  paroisse  et   sei- 
gneurie de  Gamaches,  du  19  mars  1492,  portant 
que,  le  2  septembre  1489,  feu  Navarrot  d'Anglade  , 
seigneur  de  Colombières  ,  décéda  au  château  dudit 
Gamaches,  et  fut  enterré  en  la  chapelle  de  Notre- 
Dame  du  même  chàtel.   Aux  extraits  du  cabinet  de 
M.  de  Clairambault,  généalogiste  des  ordres  du 
Roi,  n.  I  ,  p.  8.  ].  On  ne  connaît  point  sa  posté- 
rité. 

N bâtard  ,  à  qui   Guillem-Amanieu  légua  deux 

cents  livres  bordelaises  dans  son  testament, 
connu  sous  le  nom  de  bâtard  d'Anglade  ,  archer  à 
la  petite  paye,  sous  messire  Louis  de  Crussol, 
grand-panetier  de  France,  ensuite  capitaine  de 
cent  lances,  le  25  septembre  1461.  (Extrait  du 
21*  compte  d'Antoine  Raguier ,  trésorier  des 
guerres  à  la  chambre  des  conrptes  de  Paris  et  au 
cabinet  du  généalogiste  des  ordres  du  Roi,  n.  i, 
pag.  3.) 

VII.  Jean  d'Anglade  ,  I"  du  nom  ,  seigneur  d'An- 
glade ,  Beleyron  ,  la  Mothe  -  Génissac  ,  Castelbel ,  Lau- 
besc ,  etc.  ,  chevalier,  signa,  avec  l'archevêque  de  Bor- 
deaux, les  seigneurs  de  Moniferrant,  Duras,  Lansac,  etc.  , 
les  articles  du  traité  que  les  Bordelais  conclurent  avec  le 
roi  Charles  VII  ,  le  12  juin  1451;  et  le  19  du  même  mois  , 


226  D'ANGLADE. 

le  comte  de  Dunois  reçut  le  serment  des  mêmes  seigneurs 
(Jean    et    Alain     Chartier ,    Monstrelet  ,    Vet.    Chrome. 
Aquitani manuscript.  Histoire  delà  Guienne,    manuscrite  , 
chronique     bordelaise).      Persuadés     cependant    .  que     le 
traité  de   Bretigny  les  rendait,  malgré  ce  serment,   sujets 
du  roi   d'Angleterre  que    leurs  ancêtres    avaient   reconnu 
cent  ans  auparavant,   par  ordre  du  roi  Jean,  ils  reçurent 
le  général  Talbot  dans  Bordeaux,  le  3o  octobre  1452  ;  et 
le  12  juillet  suivant ,  le  général  Talbot  ayant  été  tué  ,  avec 
son  fils,  au  combat  de  Gastillon,  Jean    d'Anglade    y  fut 
fait   prisonnier  (Jean  et  Alain   Chartier,    Monstrelet,  Vet. 
Chrome.  Aquit.  mamiseript.  Histoire  de  Guienne  ,  manus- 
crite ,    chronique    bordelaise).     La     terre    d'Anglade    fut 
confisquée  et  donnée  à  Antoine  d'Aubusson,  seigneur  de 
Montcil,  chambellan  du   Roi ,  par  lettres  du  26  novembre 
1453,  enregistrées  en  la  chambre  des  comptes  de    Paris, 
le  25  juillet  1456   (Au   ii*  mém.  de  la  ch.  des    comptes 
de   Paris,   coté  L,  conmençant  en    1448  ,    et  finissant   en 
1480,  fol.    III,  et  au  cabinet  du  généalogiste  des  ordres 
du   Roi  ,  n.   I  ,   pag.  2].  Jean  d'Anglade  resta   prisonnier 
au  châtelet  de  Paris  ,    jusqu'au  règne    de  Louis  XI  ,   qui 
donna    des    lettres    datées  de   Blanquefort ,    le    27    février 
147 1  ,  enregistrées  au  parlement  de  Bordeaux,  le  3   août 
i486  ,  portant    abolition  ,    pour  Jean  d'Anglade  ,    cheva- 
lier, natif  du  pays  de  Bordeaux  ,   qui  avait  été  pris  dans 
l'armée  de  Talbot ,    nonobstant   son   serment    fait  au    roi 
Charles  VII,  après  la   réduction  de  la  Guienne,  en    1451, 
et    lui   permet    de  s'accorder  avec  Antoine    d'Aubusson  , 
chevalier,  à  qui  le  Roi,  son    père,  avait    donné  la   terre 
d'Anglade  confisquée    (Extrait    du    registre    des     Chartres 
du   roi,  coté   198,   étant   à  la  Sainte-Chapelle    du   Palais, 
à  Paris.  Extrait  des  registres  du  parlement  de  Bordeaux, 
et  au  cabinet    du  généalogiste  des   ordres  du    Roi,    n.   i, 
pag.  4  et  5).  Il  fut  un   des  favoris  de  Louis  XI,  l'un  des 
cent  gentilshommes  de  son  hôtel  de  la  première  bande, 
ordonnés  pour   la  garde  de  son  corps,   depuis  1473,  jus- 
qu'au  dernier  août  1483  (suivant  les  rôles  des  payements 
de  cette  compagnie,  au   14"  mémorial  de  la  chambre  des 
comptes  de    Paris,  coté  O,  et  au  cabinet  du  généalogiste 
des  ordres  du    Roi,  n.    i  ,   pag.  5.)  ;  l'un  de  ses  chambel- 
lans  (Fol.   72,  V".  Don  à  messire  Jean  d'Anglade,  che- 
valier ,   seigneur  dudit  lieu  ,  conseiller  et  chambellan  du 
Roi,  des  baronnies  de   Rouy,  de  Boubert  et  d'Allet,   qui 


D'ANGLADE.  227 

appartenaient  à  Charles  d'Artois  ,  en  son  vivant  comte 
d'Eu,  par  lettres  données  à  Paris,  le  6  mars  1472. 
14'  Mémor.  de  la  ch.  des  compt.  de  Par.,  coté  0,fol,  44, 
n.  I,  p.  5.  )i  il  fut  aussi  capitaine  des  villes  de  Mont- 
Flanguin  et  de  Villeréal  ,  en  la  sénéchaussée  d'Agënois, 
par  lettres  données  à  Paris,  le  7  septembre  1472,  signées 
par  le  Roi  (Au  14"  mémorial  de  la  chambre  des  comptes 
de  Paris,  cote,  O.  fol.  44,  n.  i,  p.  5.).  Il  donna,  en 
cette  qualité,  le  3  décembre  1476,  quittance  de  80  livres 
tournois,  attachées  à  son  emploi  de  capitaine,  signée  de 
lui,  et  scellée  du  sceau  de  ses  armes,  où  Ton  voit  une 
aigle  à  deux  têtes,  pour  cimier,  une  tigure  humaine  issant 
du  casque,  et  tout  autour  scel  de  Jean  d'Anglade.  (L'ori- 
ginal de  cette  quittance  en  parchemin,  est  au  cabinet  de 
M.  de  Gagnières,  biblioth.  du  Roi  au  portefeuille,  coté 
Gouverneurs  et  Capitaines,  n.  i,  p.  10.  )  Il  fit  hommage 
au  seigneur  de  Rosan ,  pour  la  terre  de  Laubesc ,  en 
Basadois,  par  acte  du  10  août  1474,  retenu  par  P.  de  la 
Coz,  clerc  et  notaire,  et  fut  enterré  à  Bordeaux,  dans  la 
chapelle  de  Notre-Dame  de  Pitié  de  la  paroisse  de  Saint- 
Remi,  ainsi  qu'il  se  voit  dans  le  testament  de  Pierre 
d'Anglade,  son  fils,  du  i3  juillet  1492,  qui  prouve  qu'il 
avait  été  marié  en  premières  noces,  à  Jeanne  de  Lalande 
connue  par  une  reconnaissance  en  sa  faveur,  du  i5  fé- 
vrier 1466,  dans  laquelle  elle  est  dite  femme  de  Jean 
d'Anglade,  chevalier,  et,  en  secondes  noces  ,  à  Isabeau 
de  Ferranhes.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

I .'  Pierre,  dont  l'article  suit; 

2.*  Isabeau,  mariée  à  Jean  ,  seigneur  de  Nanian, 
damoiseau; 

Du  second  lit  :  • 

3."  Simon,  substitué  par  Pierre,  son  frère,  qui  a 
formé  la  branche  des  seigneurs  de  Sarrasan; 

4.*  Guillaume,  tué,  en  i537,  au  pas  de  Suze,  ca- 
pitaine dans  les  bandes  gasconnes. 

VU.  Pierre  d'Anglade,  III*  du  nom,  seigneur 
d'Anglade,  Castel-Bel ,  Laubesc  et  Beleyron,  chevalier, 
fut  l'un  des  cent  gentilshommes  de  la  maison  du  Roi 
Louis  XI,  de  la  première  bande,  ordonnés  pour  la  garde 
de    son   corps  ,    depuis   le    1"   septembre     1472,    jusqu'en 


228  D'ANGLADE. 

i486  (Rôles   des   paiements   faits  à  cette  compagnie,    14* 
Mémor.  de  la  Ch.  des  Comptes  de  Paris,  cote  O.  n.   i .  p.  5)  ; 
écuyer  d'écurie  du  Roi  ;    il   donna,  en   cette  qualité,  quit- 
tance de  33o  1.  tournois,  attachées  à  sa  charge,    le    19  août 
1481,  signée  de  lui,  et  scellée  de  son    sceau,  où    Ton    ne 
distingue    plus  rien     (l'original    de    cette    quittance  ,    en 
parchemin,  est  au   susdit     cabinet    de    M.  de  Gagnières, 
Bibliothèque  du   Roi ,    au  portefeuille  coté     Gouverneurs 
et  Capitaines,  n.  i,  p.   10  ).  On  lit  dans  le  troisième  tome 
des  grands    officiers    de    la  couronne  ,    page    382  ,   qu'il 
épousa,   en  1478 ,  Marguerite   de   Béarn  ,    fille    naturelle 
de  Gaston  de  Foix,   captai  de  Buch,  comte    de  Benauges 
et  de  Longueville  ,  de  laquelle    on     ne  lui  connaît    pas 
d'enfants  ;    après  sa    mort,   il    prit  une  seconde     alliance 
avec  noble  dame  Berne  Vigne,   dont  il  fait  mention  dans 
son  testament,   fait  à  Bordeaux,  le   i5  juillet    1492,  de- 
vant deux  notaires  dont  les   noms  ne    paraissent  plus,  le 
parchemin  étant  corrodé  ;   il  lui  donne   1100  I.   bordelaises, 
et  il  veut  qu'elle  soit  entretenue  dans  sa    maison,    jusqu'à 
ce  qu'elle  en  ait  été  pavée,   de  même  que  des  2,  000  livres 
de  dot  qu'elle  lui  avait  apportées  ;  il  donne  à  Isabeau  dWn- 
glade  ,  sa  sœur,   femme    de  Jean  ,   seigneur    de  Nanian, 
les  maisons  nobles  de  Gastel-Bel  et  de  Laubesc,  avec    tous 
les  droits  y   appartenants  ;    il  fait  des  legs  à  deux  enfants 
naturels  qu'il  avait  ;  il  veut  qu'Isabeau    de   Ferranhes,   sa 
belle-mère ,  jouisse   de  la    terre  de   Beleyron ,   jusqu'à   ce 
qu'elle  soit  payée  de  sa  dot,  et  de  ce  que  Jean  d'Anglade, 
chevalier,    son  mari,  et    père  du   testateur,    lui   a    donné 
par  son  contrat  de  mariage  ;  il   fonde  à  perpétuité ,    pour 
tous  les  vendredis  de  l'année,  un  service  dans   la  chapelle 
d&Notre-Dame-de-Pitié,   de  l'église   St-Remi;   il  institue 
pour  son    héritier  ou  son   héritière ,   le    posthume  ou   la 
posthume  dont  sa  femme  pourra  accoucher,  et  au  cas  qu'elle 
ne  soit  pas  enceinte  ,    ou   qu'il    n'ait   point     d'enfants,  il 
nomme  Simon  d'Anglade,    son    frère,    fils    d'Isabeau    de 
Ferranhes,  sa  belle  -  mère,  son    héritier,   suivant  la   subs- 
titution apposée   au   testament    de    Jean    d'Anglade,  son 
père;  cinq  jours  après,  et  le  20   du  même  mois  de  juillet, 
il  fit  un  codicille  devant  Jehan   de  Peyrol,   clerc  et  notaire 
dans  lequel  il  confirme  la  substitution  qu'il  avait  faite  dans 
son   testament,   et  dans  le    cas  de  la  substitution,    donne 
2,000  1.   bordelaises   à    Guillaume  d'Anglade ,    son    autre 
frère,  second  fils  d'Isabeau  de  Ferranhes,  sa  bcllc-mère. 


D'ANGLADE.  22q 

Pierre  d'Anglade,  ou  ne  mourut  pas  de  cette  maladie, 
ou  il  vint  après  sa  mort,  une  fille  posthume,  dite 
Catherine  d'Anglade  ,  qui  ,  par  mariage  ,  pona  la  terre 
d'Anglade  et  ses  autres  biens  dans  la  maison  de  Verdun, 
elle  est  qualitiée  de  dame  d'Anglade,  dans  une  reconnais- 
sance en  sa  faveur,  du  21  janvier  iSog;  elle  n'existait 
plus  vraisemblablement  en  i533  ,  puisqu'on  trouve  une 
reconnaissance  du  20  février  de  la  même  année,  en  faveur 
de  Jean  de  Verdun,  son  fils,  seigneur  d'Anglade;  un 
bail  à  nouveau  fief,  du  20  Juillet  1543,  fait  par  Antoine 
de  Montpezat,  tant  en  son  nom  qu'au  nom  de  Jean  de 
Montpezat,  son  fils  ,  et  la  quittance  que  Simon  d'An- 
glade leur  donna  le  5  octobre  de  la  même  année  ,  des 
droits  qu'il  avait  sur  la  terre  d'Anglade,  prouvent  qu'An- 
toine de  Montpezat  avait  épousé  l'héritière  d'Anglade;  et 
une  reconnaissance  du  7  janvier  i566,  en  faveur  de  Ga- 
briel de  Montpezat ,  qu'elle  avait  pour  son  partage  cette 
terre  qu'elle  porta  ,  par  mariage  ,  dans  la  maison  de  la 
Roche-Aimon  ,  doû  elle  passa  ,  par  vente,  en  iSjS  ,  à 
Etienne  de  Pontac  ,  trésorier  de  France,  à  Bordeaux, 
et  Jean-François  de  Pontac,  conseiller  au  parlement  de 
cette  même  ville,  la  vendue,  en  1736,  è  Jean  Pelet , 
secrétaire  du  Roi  ,  à  Bordeaux ,  dont  les  descendants 
l'ont  possédée  depuis. 

SECONDE   BRANCHE 

Seigneurs  de  Sarrasan. 

Vin.  Simon  d'AsGLADE,  écuyer,  seigneur  de  Sarrasan, 
fils  de  Jean  d'Anglade ,  chevalier  ,  seigneur  d'Anglade  , 
et  d'Isabeau  de  Ferranhes,  sa  seconde  femme,  ne  profita 
pas,  comme  on  vient  de  le  voir,  de  la  substitution  faite 
en  sa  faveur,  par  Pierre  III*  du  nom,  seigneur  d'Anglade, 
son  frère,  dans  son  testament  du  i5  juillet  1492:  après 
avoir  servi  en  qualité  de  gendarme  ,  dans  la  compagnie 
du  sire  d'Albret  ,  il  s'éta'olit  à  Condom  ,  où  il  épousa 
Isabeau  du  Luc,  fille  de  Jean-Pierre  du  Luc,  seigneur  de 
du  Luc,  et  de  Françoise  de  Lupé  ;  il  fut  assisté  dans  son  con- 
trat de  mariage  du  3  décembre  t5io,  retenu  par  Barthélemi 
Depodio ,  prêtre  et  notaire  ,  par  Isabeau  de  Ferranhes . 
sa  mère  ,  et  par  Simon  de  Ferranhes  ,  seigneur  de  Ber- 
mon  ,  son  oncle;     fut    institué    héritier     par    Isabeau    de 


23o  D'ANGLADE. 

Ferranhes,  dans  son  testament  du  9  décembre  i5i2,  re- 
tenu par  le  même  Depodio,  qui  fut  enterré  dans  l'église 
des  religieux  carmes  de  Condom;  donna  le  5  octobre  1543, 
par  acte  retenu  par  Delassis,  et  le  2  mai  i55i,  par  acte 
retenu  par  Desclache  ,  à  Jean  de  Montpezat ,  seigneur 
d'Anglade,  quittance  de  tous  les  droits  qu'il  avait  sur  la 
terre  d'Anglade,  tant  du  chef  d'Isabeau  de  Ferranhes,  sa 
mère,  que  de  celui  de  Guillaume  d'Anglade,  son  frère, 
mort  capitaine  dans  les  bandes  gasconnes;  assista  Jean 
d'Anglade,  son  fils,  dans  son  contrat  de  mariage  du  18 
juin  1545,  et  fit  son  testament  le  21  juillet  i55i,  devant 
Delacaze:  il  dit  avoir  eu  d'Isabeau  du  Luc,  sa  femme: 

i."  Jean,  qui  suit: 

2.°  Arnaud,  né  le  22  mai  1524,  tué  en  i562,  à  la 
bataille  de  Dreux,  gendarme  dans  la  compagnie 
du  duc  de  Guise; 

3.°  Marguerite  ,  née  le  7  avril  027,  alliée,  par 
contrat  du  18  janvier  i55o,  à  Jean-Jacques  de 
Montant,  seigneur  de  Monteils; 

4.°  Jean,  né  le  5  octobre  1529,  guidon  d'une  com- 
pagnie de  cinquante  hommes  d'armes,  suivant  un 
acte  du  29  janvier  1589,  retenu  par  de  Carrère, 
où  il  paraît  en  qualité  de  curateur  de  Jérémie 
d'Anglade  ,  homme  d'armes  ,  et  de  Jean  d'An- 
glade, archer  dans  la  même  compagnie,  ses  ne- 
veux. Isabeau  du  Luc,  était  morte  quelques  jours 
auparavant,  après  avoir  fait  son  testament,  le  18 
mai  i55i,  devant  Desclache,  dans  lequel  elle  fait 
mention  de  ses  quatre  enfants,  et  lègue  à  Cathe- 
rine d'Artigola  ,  sa  belle-fille  ,  ses  perles  et  son 
diamant. 

IX.  Jean  d'Anglade,  II*  du  nom  ,  écuyer  ,  seigneur 
de  Sarrasan,  né  le  12  septembre  i5i2;  entra  fort  jeune 
dans  les  bandes  gasconnes ,  dans  la  compagnie  de  Guil- 
laume d'Anglade,  son  oncle;  après  y  avoir  reçu  ,  en  i537, 
une  blessure  considérable,  au  pas  de  Suze,  où  Guillaume, 
son  oncle,  fut  tué,  il  se  retira  du  service,  épousa  Cathe- 
rine d'Artigola,  fille  de  Samson  d'Artigola  ,  seigneur  de 
Bailac,  et  de  Marie  de  Montlezun,  par  contrat  du  18  juin 
1545,  retenu  par  J.  Motes  ,  où  il  fut  assisté  par  Simon 
d'Anglade,  son  père;  paya,  par  acte  du  26  août  i55i  , 
retenu   par   Desclache,   à   Jean-Jacques   de    Montaut,   sei- 


D'ANGLADE.  23l 

gneur  de  Monteils  ,  son  beau-frère ,  les  droits  qui  reve- 
naient à  Marguerite  d'Anglade,  sa  sœur  ,  et  Ht  son  testa- 
ment ,  le  27  février  iSya,  retenu  par  Botinelli  ,  où  il 
nomme  Jean  d'Anglade,  son  frère  ,  son  exécuteur  testa 
mentaire  ,  et  dit  avoir  eu  de  Catherine  d'Artigola  ,  sa 
feue  femme  : 

I.'  Jércmie,  qui  suit; 

2.°  Jean,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  la 
Bastide,  rapportée  ci-après. 

X.  Jérémie  d'Anglade  ,  écuyer  ,  seigneur  de  Sarrasan  . 
né  le  i"  septembre  iSôy,  premier  né,  vingt-deux  ans 
après  le  mariage  de  son  père,  était,  en  iSSp,  homme 
d'armes  dans  une  compagnie  de  cinquante  hommes 
d'armes,  dont  Jean  d'Anglade,  son  oncle,  était  guidon, 
suivant  un  acte  du  29  janvier  de  cette  même  année;  il 
en  fut  ensuite  lieutenant  ;  fut  fondé  de  procuration,  par 
acte  du  4  avril  1606,  retenu  par  Delarribau  ,  par  Jean 
d'Anglade,  son  frère,  écuyer,  capitaine  d'une  compa- 
gnie au  régiment  de  Nérestan ,  pour  toucher  toutes  les 
sommes  dues  à  l'hérédité  de  Jean  d'Anglade,  écuyer, 
leur  père  ;  transigea  avec  ledit  Jean  d'Anglade,  son  frère, 
relativement  aux  dispositions  testamentaires  de  Jean 
d'Anglade,  leur  père,  par  acte  du  20  novembre  1609, 
retenu  par  Boet;  épousa  Françoise  de  Nost,  tille  de 
François  de  Nost,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux, 
et  d'Isabeau  du  Roy,  par  contrat  du  i*' novembre  1612, 
retenu  par  Dauguin,  dans  lequel  il  fut  assisté  de  messire 
Antoine  de  Cous,  évêque  de  Condom,  et  de  Jean  d'An- 
glade ,  son  frère,  écuyer.  Jérémie  tit  son  testament  le 
27  février  1624,  devant  Dauguin,  mourut  à  Paris,  le 
29  novembre  de  la  même  année  ,  et  fut  enterré  dans 
l'église  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  ;  Françoise  de  Nost 
est  morte  en  1660.  Il  en  eut  : 

1."  Guillaume  ,    qui    suit; 

2."  Jérémie,  né  le  22  juillet  1622,  capitaine  au 
régiment  de  Bourbonnais,  suivant  un  acte  du  25 
novembre  i652  ,  mort  le  3o  septembre  1673  , 
sans  avoir  été  marié  ; 

3.°  et  4.°  Deux  tilles  jumelles,  nées  le  19  décembre 
1619,  Marie,  religieuse  clarisie ,  à  Nérac,  et 
Sylvie,  mariée  avec  Bertrand  Dupuy-Pensens. 
président  à  l'élection  de  Condom. 


232  D'ANGLADE. 

XI.  Guillaume  cI'Anglade,  II I'  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Sarrasan,  aé  le  i3  décembre  1617;  épousa,  par 
contrat  du  23  février  1647,  retenu  par  Lagutere,  P'ran- 
çoise  de  la  Roche,  fille  d'Isaac  de  la  Roche,  seigneur 
d^Arnauton,  et  de  Marie  de  Gisteris.  Il  transigea  avec 
Jérémie  d'Anglade,  son  frère,  capitaine  au  régiment  de 
Bourbonnais,  par  acte  du  25  novembre  i652,  retenu 
par  Delamerade,  fit  son  testament  le  6  juillet  1676,  de- 
vant Derison,  et  mourut  le  14  août  1678.  Françoise  delà 
Roche  est  morte  le  i5  janvier  1688.  De  ce  mariage  sont 
issus  ; 

I  ••  Isaac,  qui  suit; 

2."  François:  I         ^    . 

^  o  A    ..     T?  •         morts  jeunes; 

3.°  Autre  François,  \  '  ' 

4.»  Jean ,  né  le  20  septembre  1654,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  capitaine 
des  grenadiers  au  régiment  d'Oleron;  ses  lettres 
de  passe  à  cette  compagnie,  lui  furent  expédiées 
au  camp  devant  Barcelonne,  le  4  avril  1706,  par 
le  maréchal  de  Tessé,  et  le  2  3  mai  suivant,  il  eut  sa 
commission  delà  cour.  Il  mourut  en  1707,  au  camp 
devant  Tortose,  des  suites  de  cinq  blessures  qu'il 
avait  reçues  à  la  bataille  d'Almanza,  à  la  tête  de 
ses  grenadiers,  desquels  il  ne  revint  que  sept  ; 

5.**  Françoise  ,  née  le  14  mai  i656;  alliée,  par  con- 
trat du  18  juin  1674,3  Guillaume  de  Peirecave, 
seigneur  de  Pomés,  morte  en  17 15; 

6.°  Joseph  ,  né  le  25  mai  1661,  capitaine  au  régi- 
ment de  Piémont,  par  commission  du  20  août 
1688;  tué  au  siège  de  Namur,   en  1692; 

7,«  Jeanne,  née  le  22  mai  1662  ,  religieuse  clariste, 
àNérac;  morte  le  7  décembre  1739; 

^'Ôfr^-""^'    !  religieuses  claristes,  à  Condom; 
9,°  Marie,  /  ' 

10."  Anne,  née  le   18  octobre  1667  ,  religieuse  ur- 

suline,  à  Condom,  morte  en  1725; 
ii.o  Madelaine,  née  le  i"  mai  1669,  alliée  en   1688, 

à  Jean  de  Mineri,  seigneur  de  la  Teulère,    morte 

en  1740. 

XII.  Isaac  d'ANGLADE,  écuyer,  seigneur  de  Sarrasan  , 
né  le  14  juillet  1648,  capitaine  au  régiment  de  Piémont, 
par  commission    du  28  décembre    1677;  fut   blessé  à   la 


D'ANGLADB.  233 

défense  de  Maestricht,  assiégé  en  1676,  par  le  prince  d'O- 
range ;  épousa,  par  contrat  du  10  février  1679,  retenu 
par  Berniet,  Hélène  de  la  Bastide,  tîUe  de  Michel  de  la 
Bastide,  seigneur  du  Port  de  Bonneau,  et  de  Marie  de 
Langelic;  transigea  avec  Joseph  d'Anglade,  son  frère, 
lieutenant  au  régiment  de  Piémont,  par  acte  du  12  jan- 
vier 1686,  retenu  par  la  Roupilhère.  Hélène  de  la  Bastide 
est  morte  en  1690,  et  Isaac  d'Anglade,  le  5  mai  171 5. 
Leurs  enfants  furent  : 

!.•  Jean,  qui  suit  : 

2.»  Joseph,  né  le  19  mars  1689,  suivant  son  ex- 
trait de  baptême,  numéro  33,  enseigne  de  la  co- 
lonelle du  régiment  dOleron,  par  lettre  du  27 
mars  1707,  a  eu  une  jambe  emportée  d'un  boulet 
de  canon,  au  siège  de  Tortose,  le  2  5  août  de  la 
même  année,  suivant  le  certificat  du  maréchal  de 
Barwick,  du  16  janvier  1708;  mort  le  28  janvier 
1760, retiré  du  service  avec  une  pension  du  Roi; 

3.'  Françoise,  née  le  25  août  i683,  alliée,  en  1704, 
à  Jean  de  Melignan,  seigneur  de  Trignan  ;  morte 
en  1734; 

4.'  Catherine, 

3.»  Hélène,  / 

^  .  .,    .  .  mortes  jeunes. 

6.*  Mane,  i  ' 

j."  Autre    Hélène  ,  ) 

XIII.  Jean  d'ANGLADE,  III'  du  nom,  écuyer  ,  sei- 
gneur de  Sarrasan  ,  né  le  4  octobre  1680,  a  épousé,  par 
contrat  du  26  novembre  1705,  retenu  par  Berniet,  Jeanne 
de  Rieutort  de  Bourrousse,  fille  d'Antoine  de  Rieutort, 
seigneur  de  la  Nogaréde,  et  de  Marie  du  Bourdieu.  Jean 
d'Anglade  mourut  le  27  octobre  1748  ,  et  Jeanne  de 
Rieutort  ,  le  4  septembre  1733.  De  son  mariage  sont 
issus  : 

I .°  Joseph-Marie,  qui  suit  ; 

2.*  Sept  enfants  morts  enbasàgc,  dont  il  est  fait 
mention  au  contrat  de  mariage  de  Joseph-Marie , 
numéro  35  ; 

3.*  Laurens  ,  né  le  20  octobre  1720,  prêtre  de  l'o- 
ratoire, où  il  fut  enterré  en  1735  . 

XIV.  Joseph-Marie  d'ANGLADE  ,  écuyer .  seigneur  de 
Sarrasan,  né  le  3'i  mai  171 3,  a  épousé,  le  t"  décembre 
»743  .    Anne  de  Courtade  de  Graziac  .    morte    le   19  dé- 


334  D'ANGLADE. 

cembre  lySS,  fille  de  Gaston  de  Courtade,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  capitaine  au 
régiment  des  cuirassiers  ,  seigneur  de  Leberon,  et  de 
Marie  du  Puy-Pensens.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Marie-Jeanne,   née  le  4  mai  1747,  morte  le    18 

mai  1749; 
2.°  Joseph-Anne,  qui  suit  ; 
3.°  Laurence,  née  le    19  novembre;  et  morte  le  19 

décembre  1755,  le  même  jour  que  sa  mère. 

XV.  Joseph-Anne,  marquis  d'Anglade,  né  à  Con- 
dom,  le  i5  juin  1749,  mousquetaire  du  Roi  dans  la  pre- 
mière compagnie,  le  2  novembre  1767,  capitaine  au 
régiment  du  colonel-général  dragons,  le  21  mai  1771  ; 
lieutenant-colonel  du  même  régiment,  le  24  juin  1780; 
colonel  du  1 1"  régiment  de  chasseurs  à  cheval,  le  25  juil- 
let 1791  ;  émigré  le  22  lévrier  1792;  a  fait  la  campagne 
de  1702,  à  l'armée  des  princes,  sept  campagnes  à  l'ar- 
mée de  Condé,  a  été  en  Russie,  et  n'a  quitté  ledit  corps 
qu'à  son  licenciement  en  1801,  a  été  fait  chevalier  de 
Saint-Louis,  le  3  novembre  1787;  maréchal  de  camp,  le 
35  juin  1794,  et  lieutenant-général  des  armées  du  Roi, 
le  22  juin  18 14.  Il  est  commandeur  de  l'ordre  noble 
de  Hohenlohe,  et  a  épousé,  par  contrat  du  25  juin 
1784,  demoiselle  Françoise-Sophie  Vieillard,  dont  sont 
issus  : 

i."  Augustin-Hypolite  d'Anglade,  né  à  Paris,  le  28 
août  1789,  entré  en  qualité  de  brigadier  dans  la 
garde  nationale  à  cheval,  à  sa  formation,  en  mars 
18 14  ;  mousquetaire  du  roi  dans  la  première  com- 
pagnie, le  !""■  juillet  18 14;  lieutenant  de  hus- 
sards au  régiment  du  Haut-Rhin,  à  sa  création 
en  181 5  ; 
2.»  Alphonse- Laurent  d'Anglade,  né  à  Ivry  ,  près 
Paris,  le  4  octobre  1791,  mort  le  i3  décembre 
1795; 
3."  Hélène  d'Anglade,  née  à  Pans,  le  4  août  1787, 
mariée,  le  8  février  18 14,  à  messire  Amédée 
d'Houdemard  de  Pont  Saint-Pierre. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs    de    la    Bastide. 

X.Jean    d'Anglade.     lll'   du    nom,    écuver ,   seigneur 


D'ANGLADE.  .  235 

ic  la  Bastide  ,  né  en  i568  ,  2*  fils  de  Jean  d'Anglade  ,  sei- 
gneur de  Sarrasan  et  de  Catherine  d'Artigola,  fut  d'abord 
rcher  dans  la  compagnie  de  cinquante  hommes  d'armes, 
iont  Jean  d'Anglade,  son  oncle,  était  guidon.  Il  en  fut 
^nsuitc  lieutenant ,  après  Jére'mie  d'Anglade,  son  frère. 
Cl  puis  capitaine  de  cent  hommes  au  régiment  de  Né- 
restan,  suivant  un  acte  du  5  mars  i6o5,  retenu  par  de 
Larribau  ,  suivant  la  procuration  qu'il  consentit ,  le  4 
avril  1606,  devant  de  Larribau,  en  faveur  de  Jérémie  son 
trère ,  et  la  transaction  qu'il  passa  avec  lui,  le  20  no- 
vembre 1609.  Il  épousa  Marie  d'Imbert,  fille  de  Robert 
d'Imbert,  lieutenant  particulier  au  sénéchal  de  Condom, 
et  d'Anne  Lesage  ,  par  contrat  du  12  décembre  1609, 
retenu  par  Delagutère,  où  il  fut  assisté  de  Jérémie  d'An- 
glade ,  seigneur  de  Sarrasan ,  son  frère.  Il  substitua  gra- 
duellement les  enfants  mâles  de  ses  enfants,  et  dans  le 
cas  où  ils  n'en  auraient  ni  les  uns  ni  les  autres,  il  ap- 
pelle à  la  substitution  Jérémie,  son  frère  ;  et  à  son  défaut, 
ses  enfants  mâles ,  s  il  en  a ,  dans  son  testament  du  22 
juillet  i6i6,  retenu  par  de  Larribau,  et  mourut  dans  le 
même  mois.  Il  eut  de  son  mariage  : 

I .'  Jean-François,  mort  sans  alliance  ; 

2.°  Jean,  qui,  de  Marie  de  Listery,  a  eu  Esther 
d'Anglade  ,  alliée  en  1678  ,  à  Sébastien  de  Redon  , 
seigneur  des  Fosses,  morte  en  lydo  ; 

3."  Jacques,  qui  suit. 

XI.  Jacques  d'Anglade  ,  écuyer ,  seigneur  de  la 
Bastide,  capitaine  au  régiment  de  la  Reine,  infan- 
terie, puis  major  de  celui  d'Anjou,  infanterie,  suivant  des 
lettres  de  rémission  ,  du  26  mars  1648  ,  épousa,  par 
contrat  du  12  janvier  1649,  retenu  par  Rison,  notaire, 
Esther  du  Broca,  fille  d'Isaac  du  Broca,  avocat  du  Roi 
au  présidial  de  Condom  ,  et  de  Catherine  Gasquet  de  Vin- 
zole.  Il  fit,  dans  son  testament,  du  28  avril  1657,  re- 
tenu par  de  Richeaume,  sa  femme  héritière,  à  la  charge 
de  rendre  son  hérédité  à  Antoine,  son  fils,  quand  il  au- 
rait atteint  l'âge  de  vingt-cinq    ans.    Ses    enfants  furent  : 

I ."  Antoine,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.»  Françoise,  alliée,    par  contrat  du  22  mai  1678, 
à  Michel  de  Blatbourg  ,  seigneur  de   la  Bastaillc  ; 
3.»  Marie,  morte  en  bas  âge. 

XII.  Antoine  d'Anglade,    I"    du    nom  ,    écuyer,    sei- 


236  D'ANGLADE. 

gneur  de  la  Bastide,  épousa  ,  par  contrat  du  28  mars 
1678,  retenu  par  la  Roupilhère,  Marie  de  la  Fourcade, 
tille  de  Philippe  de  la  Fourcade  ,  seigneur  du  Pin  ,  et  de 
Marguerite  Broguières  de  Nosières  ;  attaqua  Esther  d'An- 
glade,  sa  cousine  germaine  ,  épouse  de  Sébastien  de  Re- 
don ,  seigneur  des  Fosses  ,  au  sujet  de  la  substitution 
apposée  au  testament  de  Jean  d'Anglade,  seigneur  de  la 
Bastide,  leur  aïeul,  du  22  juillet  161 6.  La  substitution 
fut  déclarée  ouverte  en  sa  faveur,  par  arrêt  du  parlement 
de  Bordeaux  du  14  juillet  1684.  Mais  ils  se  concilièrent 
par  une  transaction  du  8  janvier  1687,  confirmée  par  une 
nouvelle,  du  27  juillet  171 1,  entre  Esther  et  Joseph 
d'Anglade ,  capitaine  au  régiment  de  Boulonnais ,  fils 
d'Antoine.  Ce  dernier  mourut  en  1697,  et  Marie  de 
Fourcade,  son  épouse,  le  i"  février  1737.  Leurs  en- 
fants furent  : 

L^Jean,  sous-lieutenant  au  régiment  de  Cham- 
pagne, suivant  un  certificat  de  service  du  1" 
mai  1698,  ensuite  cornette  dans  le  régiment  de 
Fimarcon,  dragons,  tué  à  la  surprise  de  Crémone, 
en  1702; 

2.*  Joseph,  capitaine  au  régiment  de  Boulonnais, 
par  commission  du  10  février  1705  ,  chevalier  de 
Saint- Louis  ,  par  provisions  du  3o  mai  1731  ,  mort 
à  Condom,  le  10  janvier  1751,  retiré  chez  lui, 
criblé  de  blessures ,  après  quarante  ans  de  ser- 
vice ; 

3.°  Jacques,  lieutenant  d'une  compagnie  franche, 
mort  curé  de  Réault ,  au  diocèse  de  Condom  , 
en  1 740  ; 

4.°  François  ,  capitaine  au  régiment  de  Boulonnais  , 
par  commission  du  10  décembre  1710,  mort  en 
1734,  après  le  siège  de  Philisbourg  ; 

5,°  André  ,  lieutenant  au  régiment  de  Boulonnais  , 
par  lettres  du  17  novembre  1710  ,  tué  au  siège  de 
Bouchain  ; 

6."  Antoine,  qui  suit  ; 

7.°  Thérèse,  morte  à  Condom,  sans  alliance,  le  1 1 
juin  1766  ; 

S."  Marie,  alliée,  par  contrat  du  8  juillet  1730,  à 
André  de  Saint-Germe  d'Ascongues ,  seigneur 
d'Estrepai,  morte  le  3  avril  1768  ; 


DE  MIOMANDRE.  23^ 

XIII.  Antoine  d'Angladk  ,  II*  du  nom,  écuyer , 
seigneur  de  la  Bastide  et  de  Grave,  né  le  8  décembre 
1693  ,  capitaine  au  régiment  de  Boulonnais,  par  com- 
mission du  2  janvier  lySS;  chevalier  de  Saint-Louis,  par 
lettres  du  8  octobre  1745,  et  lieutenant-colonel  du  régi- 
ment du  Boulonnais,  par  commission  du  i5  mai  1757, 
s'est  retiré  après  quarante-cinq  ans  de  service:  il  a  été 
blessé  à  lattaque  des  lignes  d'Ettingue,  en  1734;  à  la 
bataille  de  Rocoax,  et  a  reçu  quatre  coups  de  feu  à 
ralTairc  de  Lassiite,  en  1747,  à  la  tète  de  ses  grenadiers; 
il  a  épousé,  par  contrat  du  19  août  1751,  retenu  par 
Séjourné  et  Dubois,  notaires  à  Bordeaux,  Marie  De- 
saigues,  fille  de  Joseph  Desaigues,  seigneur  de  Saint- 
Bonnet  et  de  Thibaudin,  et  de  Catherine  -  Eléonor  de 
Chabosseau  ;  il  en  eut  : 

I ."  et  2.**  Joseph  et  Marie,  morts  en  bas  âge; 
3."  Matie- Eléonor,  née  le  22  septembre  1753. 

Armes  :  D'azur,  à  l'aigle  éployée  d'or.  Supports  :  deux 
griffons.  Devise  :  Faisons  bien,  laissons  dire. 

Cette  généalogie  est  conforme  aux  titres  qui  nous  ont 
été  communiqués. 


DE  MIOMANDRE  .  anciennement  dk  Mvomandre  , 
famille  ancienne,  originaire  de  la  province  de  Haute- 
Marche. 

Elle  formait  deux  branches,  lors  de  la  recherche  de  la 
noblesse  ordonnée  par  Louis  XIV. 

Amable  et  Claude  de  Miomandre  ,  chefs  de  ces  deux 
branches  ,  firent  les  preuves  requises,  et  obtinrent  arrêt 
de  confirmation. 

La  branche  aînée  habitait  alors  la  terre  et  château  de 
Laubard ,  paroisse  d'Alayral  ,  près  d'Aubusson,  Eik  a 
depuis  été  transplantée  au  château  de  Châteauneuf ,  pa- 
roisse de  Sainte-Marie,  près  Emoutier,  en  Limosin. 

La  seconde  habitait  à  Filletin,  province  de  la  Haute- 
Marche  ,  et  possédait  la  seigneurie  de  la  Roche  ,  puis 
celle  de  Saint-Pardoux. 

Cette  famille  s'est  distinguée,  dès  le  principe  de  la  ré- 
volution ,  et  pendant  tout  son  cours  ,  par  une  fidélité  et 
un  dévouement  à  toute  épreuve   pour  le   Roi  et  la  famille 


238  DE   MIOMANDRE. 

royale,   ei  par  son  inviolable  attachement  aux  vrais   prin- 
cipes de  la  monarchie. 

Sur  six  individus  masculins  qui  représentaient  les  deux 
branches ,  savoir  ,  quatre  pour  la  première  ,  et  deux 
pour  la  seconde,  cinq  ont  émigré. 

De  ces  cinq  émigrés,  quatre  ont  succombé  avant  la  ren- 
trée du  Roi  dans  ses  états,  l'aîné  de  la  deuxième  branche  a 
seul  joui  du   bonheur  de  la  restauration  de  la   monarchie. 

Elie-Joseph  de  Miomandre  ,  marquis  de  Châteauneuf, 
chef  de  la  famille,  avait  commencé  sa  carrière,  en  qua- 
lité d'officier  au  régiment  d^Eu,  infanterie.  Se  trouvant 
à  Paris,  le  4  octobre  1789,  il  jugea  du  mouvement  qui 
s'y  préparait ,  et  courut  en  avertir  le  Roi  ;  il  se  rangea 
de  suite  dans  l'escadron  des  gardes  du  corps,  auprès  de 
ses  frères  qui  en  faisaient  partie;  il  fut  l'un  des  témoins 
appelés  à  déposer  sur  les  faits  de  la  nuit  désastreuse;  il 
fut  l'un  des  gentilshommes  qui  se  trouvèrent  aux  ordres 
du  Roi,  le  28  février  1791;  sorti  de  France,  en  la 
même  année,  il  fit  la  campagne  de  1792  dans  les  gardes 
du  corps  ;  après  leur  licenciement,  il  passa  dans  les  hus- 
sards de  Choiseul  ,  puis  dans  le  régiment  de  Rohan  ; 
il  fut  fait  colonel  et  chevalier  de  Saint  -  Louis ,  par  le 
Roi,  le  10  juillet  1796.  Rentré  en  France,  en  1802,  il 
y  fut  arrêté  pour  son  cousin ,  que  la  police  générale 
recherchait  très  -  activement  ,  comme  détenteur  d'armes 
et  munitions  pour  le  Roi.  Traduit  à  la  Force,  il  y  fut 
interrogé  sur  tous  ces  faits  qu'il  ignorait,  et  dut  répondre 
négativement.  Tombé  là  dans  un  état  de  dépérissement 
total,  on  le  mit  dehors,  avec  ordre  de  se  rendre  à  Li- 
moges; mais  il  ne  put  sortir  de  Paris,  et  y  mourut  quel- 
ques jours  après,  dans  les  bras'  de  son  cousin,  visible- 
ment des  suites  de  poison.  Il  était  veuf,  sans  enfants. 

N....  chevalier  de  Miomandre,  frère  du  précédent, 
garde  du  Roi,  compagnie  de  Luxembourg.  Il  fit  la  cam- 
pagne de  1792,  en  pays  étranger,  à  son  poste;  après  le 
licenciement  des  gardes,  il  passa  à  l'armée  de  Condé,  et 
y  servit  dans  la  cavalerie  noble,  jusqu'à  licenciement  nou- 
veau. Rentré  en  France  ,  par  l'amnistie  ,  il  mourut 
presque  aussitôt  son  retour,  des  suites  de  l'épuisement  et 
des  fatigues,  résultat  de  la  guerre  ;  il  était  célibataire. 

François  Annet  de  Miomandre  de  Sainte  -  Marie  , 
frère    des    précédents ,    garde     du     Roi  ,    compagnie    de 


DE  MIOMANDRE.  239 

Luxembourg.  C'est  lui  qui,  dans  la  nuit  du  5  au  6  oc- 
tobre 1789,  trouvant  le  poste  de  la  porte  de  la  Reine 
vacant  par  le  massacre  du  garde  qui  la  tenait,  s'en  em- 
para, le  défendit,  y  fut  massacré  à  son  tour,  et  eut,  sous 
les  coups  des  assassins,  assez  de  présence  d'esprit,  pour 
recueillir  les  forces  qui  lui  restaient,  ahn  de  crier  assez 
fortement,  pour  être  entendu,  qu'on  sauve  la  Reine  !  et 
eut  ainsi  le  bonheur  de  la  sauver,  au  moins  ce  jour-là. 
Il  fut  enlevé  mourant  de  son  poste,  sans  savoir  comment. 
Il  fut  trépané,  et  revint  de  ses  blessures;  le  roi 
Louis  XVI  le  tit  chevalier  de  Saint-Louis,  en  lui  don- 
nant la  croix  qu'il  portait.  Elle  est  aujourd'hui  l'apanage 
de  la  famille. 

Il  passa  en  pays  étranger  avec  passeport  du  Roi  et  fit 
la  campagne  de  1792  à  son  corps  ;  après  le  licenciement, 
il  passa  au  régiment  de  Castries,  et  y  mourut,  à  Jersey, 
des  suites  des  blessures  reçues,  le  5  octobre  1789  ;  il 
était  célibataire. 

N . . .  .  DE  MioMANDRE  DE  MuRAT  ,  frère  des  précé- 
dents ;  il  joignit  ses  frères  en  pays  étranger,  entra  dans 
la  même  compagnie  des  gardes,  fit  la  campagne  de  1792, 
et  mourut  de  la  dyssenterie  à  la  suite  de  cette  campagne  ; 
il  était  célibataire. 

Pierre  -  Joseph  de  Miomandre  de  Saint  -  Pardoux  , 
chef  de  la  branche  cadette,  et  aujourd'hui  du  nom.  Il 
venait  d'être  reçu  mousquetaire  noir,  lorsque  le  corps 
fut  réformé  ;  alors,  il  changea  de  direction  et  entra  au 
grand  conseil  du  Roi,  en  qualité  de  conseiller;  il  y  ser- 
vit jusques  à  la  suppression.  11  fut  l'un  des  gentilshommes 
qui  se  trouvèrent  aux  ordres  du  Roi,  le  28  février  1791  ; 
il  passa  en  pays  étranger  avec  ses  cousins,  rentra  dans 
le  corps  des  mousquetaires,  y  fit  la  campagne  de  1792; 
après  le  licenciement  de  ce  corps  ,  il  fut  engagé  dans 
l'organisation  royale  du  midi,  sous  les  ordres  dts  géné- 
raux Willot  et  de  Puyvert  ;  fut  chargé  de  plusieurs  mis- 
sions importantes,  et  notamment  des  achats  et  distribu- 
tions d'armes  et  munitions  de  la  division.  Il  fut  fait 
inspecteur  -  général  des  armes  et  munitions  de  la  division, 
en  1800.  Le  plan  de  l'organisation  royale  ayant  échoué, 
par  suite  de  la  bataille  de  Marengo,  il  fut,  comme  les 
autres  chefs,  et  peut  -  être  plus  particulièrement  encore, 
dénoncé  et  recherché.    Différents    envois   d'armes  et  mu- 


240  NOTTRET    DE  SAINT-LYS. 

nitions  ayant  été  interceptés  ,  leur  arrestation  dut  faire 
diriger  les  perquisitions  sur  celui  qui  en  avait  la  direction. 
Il  échappa,  en  changeant  de  nom  à  propos,  aux  arresta- 
tions dont  plusieurs  de  ses  collègues  furent  les  honorables 
victimes.  Il  dut  enfin  sa  tranquillité  à  la  mort  de  son  in- 
fortuné cousin,  Elie  -  Joseph  de  Miomandre  qui  avait  été 
réputé  le  coupable  ;  déchargé  des  soupçons,  et  ainsi  de- 
venu libre,  il  fut,  comme  ancien  magistrat  rappelé  aux 
fonctions  Judiciaires,  et  porté  conseiller  à  la  cour  d'An- 
gers. A  ce  poste  nouveau,  il  servit  encore  la  cause  royale  ; 
initié  aux  projets  des  chefs  vendéens,  il  s'occupait  des 
moyens  d'opérer  la  restauration,  lorsqu'elle  le  fut  plus 
subitement  quej'on  ne  s'y  attendait.  Lorsqu'elle  fut  ren- 
versée, par  le  retour  de  l'usurpateup,  il  participa  forte- 
ment aux  efforts  généreux  qui  ont  contribué  à  la  réta- 
blir une  seconde  fois. 

En  danger  pour  sa  vie,  désigné  aux  poignards,  pour 
avoir  combattu  énergiquement  la  fédération  de  181 5, 
voué  à  l'exil,  par  le  délégué  d'un  féroce  commissaire  de 
police,  il  échappa  encore,  et  se  porta  à  l'armée  royale  de 
la  Sarthe,  dont  il  fit  partie.  Il  est  sans  enfants,  mais  il 
a  trois  neveux  de  son  frère  Jacques  de  Miomandre, 
marié  à  la  demoiselle  du  Lhéry,  sœur  du  garde  du  corps  de 
ce  nom. 

Armes  :  Ecartelé  aux  i  et  4  d'argent,  au  lion  d'or  ;  aux 
2  et  3  de  sable,  à  l'aigle  d'argent. 


NOTTRET  DE  SAINT -LYS;  famille  noble,  origi- 
naire de  Champagne,  qui  se  trouve  représentée  par  : 

Messire  Jean-Baptiste  NoTTREr-i.K-SAi.Nr-LYs ,  né  au 
château  de  Ripont,  département  de  la  Marne,  le  7  oc- 
tobre 1787,  élève  gradué  de  l'université  de  France,  ès- 
lettres,  ès-sciences,  et  en  droit  ;  chevalier  de  l'ordre  royal 
de  la  Légion  d'honneur,  de  l'ordre  noble  de  Saint-Hu- 
bert de  Bar,  et  du  mérite  civil  et  militaire  du  Lion  de 
Holsiein,  ex-officier  supérieur,  ancien  mousquetaire  noir, 
officier  des  chasses  et  de  la  louveterie  royale  aux  Ardennes  ; 
tils  de  messire  René  -  Louis  Nottret  -  de  Saint  -  Lys,  écuyer 
du  Roi,  seigneur  de  divers  lieux. 


PAILLOT  DE   LORMOY. 


241 


PAILLOT,  ancienne  noblesse  originaire  de  Picardie, 
dont  plusieurs  branches  ont  subsisté  avec  éclat  dans  cette 
province,  en  Bourgogne  et  en  Champagne.  Elle  s'est 
établie  dans  cette  dernière  province  vers  le  i5*  siècle. 

\.  Antoine  Paillot,  écuyer,  seigneur  de  Lormoy,  né 
en  1403,  homme  d'armes  dans  les  compagnies  d'ordon- 
nances du  Roi,  dans  lesquelles  on  ne  recevait  que  des 
gentilshommes,  fut  tué  en  1443,  au  siège  de  Dieppe, 
fait  par  les  Anglais.  Il  avait  épousé  Elisabeth  de  Presle, 
morte  en  1450,  dont  vint  : 

II.  Jean  Paillot,  écuyer,  sieur  de  Lormoy,  qui 
servit  pendant  toutes  les  guerres  du  Roi  Louis  XI,  fut 
dangereusement  blessé  à  la  bataille  de  Guinegate,  près 
de  Thérouane,  donnée  en  1479,  contre  l'archiduc  Maxi- 
milien,  où  il  se  trouva  en  qualité  d'homme  d'armes, 
mourut,  peu  de  temps  après,  de  ses  blessures,  à  Troyes, 
chez  son  fils  Pierre,  qui  suit,  et  fut  inhumé  dans  l'église 
de  Saint-Antoine  de  cette  ville.  De  son  mariage  avec 
Gileite  le  Mairat,  il  eut  : 

III.  Pierre  Paillot,  écuyer,  sieur  de  Lormoy,  qui 
servit,  comme  ses  prédécesseurs,  en  qualité  d'homme 
d'armes,  sous  le  Roi  Charles  VII,  mourut  de  ses  bles- 
sures, et  fut  inhumé  dans  l'église  Saint-Antoine  de 
Troyes.  Il  avait  obtenu  une  sentence  du  bailliage  de  cette 
ville,  le  18  juin  i526,  contre  le  collecteur  des  jurés, 
dans  laquelle  sa  généalogie  est  expliquée  contradictoire- 
ment,  et  cette  sentence  le  déchargea  du  droit  de  jurés, 
à  cause  de  sa  noblesse.  De  son  mariage,  contracté  le 
i5  juillet  i5io,  avec  Marguerite  le  Brayer,  il  eut, 
entre  autres  enfants  : 

IV.  François  Paillot,  écuyer,  sieur  de  Barberey,  qui 
obtint  une  sentence  de  l'élection  de  Troyes,  le  17  mars 
i582,  contre  le  fermier  du  droit  de  huitième,  dont  il 
fut  déchargé  à  cause  de  sa  noblesse  ;  ce  qui  fut  confirmé 
par  un  arrêt  de  la  cour,  du  25  mai  de  ladite  année  i582. 
Il  avait  épousé,  i.'  en  1541,  Françoise  le  Martin;  et 
2.'  le  10  août  i356,  Catherine  le  Maître;  mourut  le 
28  février  iSço,  et  fut  inhumé  dans  l'église  Saint-Jean 
de  Troyes,  à  côté  de  ses  deux  femmes ,  dont  il  eut  : 

9.  16 


242  PAILLOT    DE   NUISEMENT. 

i.°  Jean,  qui  suit  ; 

2."  François  Paiilot  • 

3.°  Louis  Paiilot; 

4."  Augustin,  religieux  à  Clairvaux  ; 

5."  Pierre,  rapporté  après  son  aîné  ; 

6.'  Antoine  Paiilot; 

7.*  Claude,  doyen  de  l'église  Saint-Etienne  ; 

8.°  Daniel,  religieux  à  Clairvaux  ; 

9."  Nicolas,  sieur  de  la  Chapelle-Saint-Luc,  marié 
1.°  à  N....  Forest,  et  2."  à.  N....  Mauroy  ; 

10."  Anne,  religieuse  à  Foissy  ; 

1 1 .'  Marie  Paiilot  ; 

12.'  Anne,  la  jeune,  mariée  au  seigneur  de  Mont- 
gueux; 

i3.°  Catherine,  épouse  i.**  de  Nicolas  Lebé  ;  et  2.»  de 
Nicolas  Hennequin  ; 

14.°  Françoise  Paiilot,  religieuse  à  Foissy. 

Tous  les  enfants  vivants,  au  nombre  de  six  du  premier 
lit,  et  de  cinq  du  second,  furent  partagés,  par  leur  père 
et  mère,  le  12  décembre  iSgi. 

V.  Jean  Paillot,  II*  du  nom,  écuyer,  seigneur  de 
Nuisement,  rendit,  en  1594,  au  roi  Henri  IV,  un  ser- 
vice signalé,  en  faisant  rentrer,  sous  son  obéissance,  la 
ville  de  Troyes.  Ce  prince  fut  si  satisfait  de  l'intelligence, 
du  zèle  et  de  la  bravoure  avec  laquelle  il  s'était  comporté, 
qu'en  se  présentant,  au  nom  des  habitants,  pour  faire  le 
serment  de  fidélité,  le  Roi  lui  dit:  qu'une  couronne  d'or 
et  de  pierreries  ne  suffirait  pas  pour  le  récompenser.  Ce 
monarque  lui  ollVit  des  lettres  de  noblesse,  qu'il  refusa, 
parce  qu'il  était  gentilhomme  ;  et  lui  accorda  une  gratifi- 
cation de  2,000  écus.  Ce  fait  est  rapporté  dans  l'arrêt  de 
la  cour  des  aides,  du  29  septembre  1621  (i), 

V.  Pierre  Paillot,  II'  du  nom,  frère  puîné  du  pré- 
cédent, né  le  3o  avril  1572,  mourut  en  1639,  et  fut 
inhumé  dans  l'église  Saint-Nicolas  de  Troyes.  Il  avait 
épousé  Jeanne  Huez,  dont  : 


(i)  M.  Pierre-Louis  Paillot  de  Saint-Léger,  qui  forme  le  XI» 
degré,  possède  une  tabatière  ornée  du  portrait  d'Henri  IV,  et 
donnée  par  ce  bou  Roi  au  même  Jean  Paillot. 


PAILLOT   DE   PLAISANCE.  243 

I.*  Pierre  qui  suit; 

2.*  Nicolas,  marié  à  Anne  Housset,  sœur  du  chan- 
celier de  Monsieur  ; 

3.»  François  Paillot  ; 

4.*  Louis  Paillot; 

5.'  Claude  Paillot; 

6.'  Antoine,  établi  à  Chàlons  où  il  épousa  N....  de 
Domballe; 

y.*  Françoise,    religieuse,    à    Notre-Dame-lès-Prez; 

8."  Marie,  religieuse  à  Notre-Dame-aux-Nonnains  ; 

9.*  Marguerite; 

lo."  Jeanne  Paillot; 

!!.•  Anne  Paillot  ; 

12.'  Autre  Marguerite  ; 

1 3.»  Catherine  Paillot. 

C'est  ce  qui  est  prouvé  par  le  partage  original  fait, 
le  3  décembre  1639,  entre  onze  des  enfants  ci-dessus, 
les  deux  religieuses  n'y  ayant  point  eu  de  part. 

VI.  Pierre  Paillot,  III*  du  nom,  écuyer  ,  seigneur 
de  Plaisance,  né  le  24  juin  1602,  décédé  en  1666,  et 
inhumé  à  Saint-Nicolas  de  Troyes  ;  avait  épousé  Catherine 
Courtier,  dont: 

I  .•  Pierre,  qui  suit  ; 

2.°  Françoise,  mariée  à  N....  Gallien  ; 

3.»  Catherine,  mone  sans  alliance. 

VII.  Pierre  Paillot,  IV*  du  nom,  écuyer,  seigneur  de 
Plaisance,  né  le  3  mars  i632,  fut  maintenu  dans  sa  no- 
blesse, par  arrêt  du  conseil,  le  3i  mars  17 18,  enregistré 
en  toutes  les  cours  ;  mourut  le  19  mars  1726,  âgé  de 
94  ans,  et  fut  inhumé  à  Saint-Nicolas  de  Troyes.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  9  septembre  i655,  Marie  Bouil- 
lerot,   de  laquelle  il  a  eu  : 

I ."  Jean-Armand,  /  ^„„,  :^„„^^  . 
...  •  morts  leunes  : 

2.'  Louis;  )  ' 

3.'  Jean,  qui  suit, 

4.*  Pierre,  chanoine  de  l'église  Saint-Etienne; 

5.'  Nicolas  Paillot  ; 

6."  Abraham,  chanoine  de  Saint-Pierre  ; 

7.*  Catherine  Paillot  ; 

8.*  Elisabeth,  religieuse  ; 


244  l'AILLOT   DE   BOIS-CARRE. 

Q."  Anne,  /  .        . 

10."  Perrette,  \  "aortes  en  bas  âge, 

II."  Elisabeth,  mariée  à  N....  Olive. 

VIII.  Jean  Paillot,  III*  du  nom,  écuyer  ,  seigneur 
de  Bois-Carré,  Fraligne,  Fouchères,  etc.  ,  mort  à  Troyes, 
le  20  mai  1741,  et  inhumé  dans  l'église  Saint-Nicolas  de 
cette  ville,  avait  épousé,  par  contrat,  du  26  octobre  1706, 
demoiselle  Anne  Bertrand,  morte  le  29  octobre  ij3y, 
ayant  eu  : 

I ."  Pierre,  né  le  20  février  1708,  mort  jeune  ; 

2."  Pierre-Jean,  qui  suit  ; 

3,"  Jean-Nicolas,  dont  la  postérité,  sera  rapportée 
après  celle  de  son  aîné  ; 

4.°  Jean- Robert,  mort  jeune; 

5.°  Elisabeth-Anne,  née  le  7  février  17 10,  mariée,  par 
contrat  du  19  novembre  1740,  à  Claude  Poterat, 
chevalier,  seigneur  de  Thurey,  Assenay,  etc.  , 
brigadier  des  armées  du  Roi,  mort  le  i3  septembre 
1766,  dont  postérité; 

6.°  Catherine,  née  le  18  mars  171 1,  morte  religieuse 
carmélite  ; 

7."  Nicole-Marie-Anne,  née  le  12  janvier  lyiS; 

IX.  Pierre-Jean  Paillot,  écuyer,  seigneur  de  Fou- 
chères  et  Fraligne,  né  le  3r  janvier  1716,  a  épousé  de- 
moiselle N....  Berthelin,  dame  d'Allemant  et  du  Verger, 
dont  sont  issus  : 

I ."  Louis-Nicolas,  qui  suit  ; 

2.°  Marie-Gabrielle,  née  le  6  juin  1752  ; 

3."  Marie-Louise-Nicole,  née  le  10  août  1757; 

4.°  Claude-Jeanne,  née  le  3  février  1760; 

5."  Claire,  née  le  18  juillet  1763. 

X.  Louis-Nicolas  Paillot,  écuyer,  seigneur  de  Fra- 
ligne, né  le  29  novembre  1749  a  épousé,  à  Troyes,  le 
6  août  1775,  demoiselle  Marie-Catherine  Harlan.  II  fut 
condamné  à  mort  par  le  tribunal  révolutionnaire  de  Paris, 
à  cause  de  l'attachement  qu'il  avait  montré  pour  les  princes 
de  l'auguste  maison  de  Bourbon,  et  mourut  assassiné  juri- 
diquement le  3  février  1794.  De  lui  et  de  Marie-Catherine 
Harlan,  sont  issus: 

I.*  Pierre- Louis  Paillot,  qui  suit; 

2."  Esther-Yves,  mariée,  le  28  mai   1799,  à  Michel- 


PAII.LOT   DE  SAINT-LÉGER.  245 

Sulpice  Chanoine  ,  capitaine  commandant  au  régi- 
ment de  dragons  de  la  Manche  ; 
3.*  Antoine-Jacques-Louis  Paillot  ,   né  le   3i    juillet 
1783  ,  sous-préfet  de  l'arrondissement  d'Arcis-sur- 
Aube. 

XI.  Pierre  -  Louis  Paillot  -  de- Saint  -  Léger  ,  né  le 
4  août  1776,  président  de  la  cour  prévôtale  du  départe- 
ment de  l'Aube,  a  épouse,  le  17  septembre  1798,  demoi- 
selle Elisabeth  -  Rosalie  Vauthier,  dame  de  Saint-Léger- 
sous-Margerie,  dont  sont  issus  : 

I  .•  Edouard  -  Fortuné  Gaspard  ,    mon  en  bas  âge  ; 

2.*  Marie-Eugénie,  née  le  12  mars  1801  ; 

3.'  Jeanne- Elisabeth-Caroline  ,    née    le  7    décembre 

i8o3  ; 
4.*  Alfred-Louis-Eusèbe,  né  le  ro  mars  1808. 

SECONDE   BRANCHE. 

IX.  Jean-Nicolas,  Paillot,  comte  de  Paillot,  3*  fils 
de  Jean  III*,  et  d'Anne  Bertrand,  seigneur  de  Thenne- 
lières,  Belley,  Laubressel  et  Isles-sur-Marne,  né  le  9  juin 
1719,  entra  au  mois  de  janvier  1743,  en  qualité  de  cor- 
nette, au  régiment  de  Fouquet  cavaleriej  fut  fait,  au  mois 
de  mai  1745  ,  capitaine  dans  celui  de  Royal-Cravates, 
cavalerie,  ensuite  au  régiment  de  Moncalm  en  1748, 
depuis  incorporé  dans  celui  de  Colonel  -  général ,  d'où 
il  s'est  retiré  avec  la  croix  de  Saint-Louis  et  une  pension. 
Il  a  obtenu,  en  considération  des  services  de  ses  ancêtres 
et  des  siens,  l'érection  de  sa  terre  de  Tennelières  et  dé- 
pendances ,  en  comté  ,  sous  la  dénomination  de  comté 
de  Paillot,  en  sa  faveur,  et  de  ses  enfants  et  descendants 
mâles,  par  lettres-patentes  du  mois  de  mai  1765  ,  en- 
registrées au  parlement  de  Paris,  le  7  septembre  suivant, 
et  en  la  chambre  des  comptes,  le  18  février  1767.  Elles 
l'ont  pareillement  été  au  bureau  des  finances  de  Châlons , 
le  20  mars  même  année  ;  au  bailliage  et  en  l'élection  de 
Troyes,  les  14  février  et  11  mars  1769.  De  son  mariage, 
contraaé  ,  le  23  avril  1766  ,  avec  demoiselle  Anne  -  Ursule- 
Jeanne  le  Noir,  il  a  : 

!.•  Jean-Michel,  né  le  3o  avril  1767; 
i.*  Jean- Antoine,  né  le  5  mars  1776  ; 


246  DE   RIOUFFE  DE  THORENC. 

3."  Louise  -  Armande  -  Sophie,   morte  le  26   juillet 

4.°  Mélanie,  née  le  28  octobre  1770,  mariée  à  Louis- 
François-Honoré-Victor  du  Causé  de  Prouvay,  vi- 
comte de  Prouvay  ; 

5."  Louise- Alexandrine-Pierre^  née  le  i"  août  1773  , 
mariée  à  Nicolas  de  Ghiéza,  comte  de  Chiéza; 

6.°  Amédée- Jean-Charles  de  Paillot,  comte  de  Paillot, 
né  le  24  juin  1783. 

De  cette  famille  était  François  Paillot,  qui  s'établit  à 
Saint  -  Dizier^  fils  de  François  Paillot,  écuyer,  sieur  de 
Barberey.  Il  eut  deux  enfants  ,  François  et  Nicolas  Paillot, 
écuyers,  qui  furent  nommés,  en  récompense  de  leurs  ser- 
vices, le  premier,  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi, 
en  janvier  1 65 3  ;  et  le  second,  maître-d'hôtel  ordinaire 
de  la  chambre  du  Roi,  le  26  juillet  de  ladite  année  i653, 
desquels  il  ne  reste  aucune  postérité.  Les  branches  éta- 
blies à  Châlons,  Chaumont  et  Langres,  sont  pareillement 
éteintes. 

Armes:  d'azur  ,  à  un  chevron  d'or ,  accompagné  de  trois 
feuilles  d'orme  aussi  d'or  ,  2  et  i ,  et  d'une  étoile  du  même 
à  la  pointe  du  chevron;  au  chef  cousu  de  gueules,  chargé 
de  trois  couronnes  d'or. 


DE  RIOUFFE  DE  THORENC,  famille  originaire 
de  Provence,  qui  remonte  à 

Jean  de  Riouffe,  écuyer,  du  lieu  de  Cannes,  con- 
seiller du  Roi,  subdélégué  de  l'intendance  de  Provence 
au  département  de  la  ville  et  viguerie  de  Grasse,  com- 
missaire de  la  marine,  qui,  en  .récompense  des  services 
signalés  qu'il  rendit  au  roi  Louis  XIV,  obtint  des  lettres- 
patentes  d'anoblissement  de  ce  prince,  au  mois  d'avril 
1708,  enregistrées  aux  archives  de  la  chambre  des 
comptes  à  Aix. 

Joseph  -  Marie  -  Jean  -  Baptiste  de  Riouffe  de  Thorenc, 
mort  en  181 2,  ancien  commissaire  de  la  marine,  avait 
deux  frères,  dont  l'un  est  abbé  et  le  second,  adminis- 
trateur de  la  marine  royale,  existant  tous  deux.  Joseph- 
Marie-Jean-Baptiste  a  eu  pour  enfants  ; 


DE  RIOUFFE  DE  THORENC.  247 

!.•  Sebastien,  dont  l'article  suit; 

2."  Michel- Hypolite de  Riouffe  deThorenc; 

3 .'  Jacques  de  Riouffe  de  Thorenc  ; 

4.'  Joseph  de  Riouftede  Thorenc  ; 

5.'  Marie-Blanche  de  Riouffe  deThorenc; 

6.*  Bartholomée-Eugenie  de  Riouffe  de  Thorenc; 

7.*  Elisabeth  de  Riouffede Thorenc; 

8.*  Victoire  de  Riouffe  de  Thorenc  ; 

Sebastien  ,  chevalier  de  Riouffe  dk  Thorenc  ,  né  à 
Antibes  le  7  août  1795,  est  entré  au  service  le  17  mars 
18 10,  dans  le  premier  corps  d'artillerie  de  la  marine. 
Le  5  février  181 3,  il  entra  en  campagne,  et  fut  rejoindre 
la  grande  armée  à  la  retraite  de  Moscou  ;  fut  promu  au 
grade  de  lieutenant  en  second,  le  23  avril  de  la  même 
année  ;  fut  blessé  ,  le  2  mai  ,  à  la  bataille  de  Lutzen  , 
d'un  coup  de  feu  à  la  main  droite,  action  dans  laquelle 
il  a  fait  preuve  d'un  courage  prononcé.  Après  la  guérison 
de  sa  blessure  ,  il  rejoignit  son  corps  ,  avec  lequel  il  a 
continué  la  campagne;  a  été  promu  au  grade  de  lieutenant 
en  premier,  sur  le  champ  d'honneur,  dans  les  plaines  de 
Guadenberg.  en  Prusse,  le  16  octobre  181 3,  à  la  journée 
de  Leipsick.  11  fut  fait  prisonnier  le  même  jour ,  étant 
resté  cinq  heures  sur  le  champ  de  bataille,  criblé  de  treize 
blessures ,  dont  deux  coups  de  feu  très-graves  ,  n'avant 
alors  que  dix- sept  ans.  Fut  emmené  en  Russie,  d'où  il 
ne  revint  dans  ses  foyers  qu'en  juillet  18 14,  par  le  retour 
de  Sa  Majesté  Louis  XVIII,  sur  le  trône  de  ses  aïeux.  A 
l'époque  du  débarquement  de  Buonaparte  sur  les  côtes  de 
France,  le  chevalier  de  Riouffe  de  Thorenc,  dont  l'opi- 
nion prononcée  pour  la  cause  légitime  était  connue , 
n'ayant  pu  obtenir  de  ses  chefs  la  permission  de  rejoindre 
l'armée ,  commandée  par  S.  A.  R.  monseigneur  le  duc 
d'Angoulême,  il  quitta  son  corps  le  7  avril  181 5,  avant- 
veille  de  l'arboration  du  drapeau  de  l'usurpateur  dans 
Toulon.  Trois  jours  après  son  départ  de  cette  ville,  ayant 
appris  l'entrée  de  l'usurpateur  dans  la  capitale ,  et  ne 
pouvant,  par  aucune  communication,  rejoindre  S.  A.  R. 
le  duc  d'Angoulême,  que  les  événements  avaient  obligé 
de  suspendre  les  hostilités,  il  fut  contraint  de  rétrograder 
et  de  se  rendre  à  Marseille,  où  il  s'est  embarqué  avec  le 
marquis  de  Rivière  ,  commissaire  du  Roi,  et  le  général 
vicomte  de  Bruges ,  près  duquel  il  demeura  en  qualité 
daide-de-camp.  Ils  partirent  de   Marseille  le  1 1   avril,   sur 


248  ROTHIACOB. 

un  petit  bateau  espagnol,  et  arrivèrent  le  i5  à  Barcelonne, 
où  le  duc  d'Angoulème  se  rendit  deux  jours  après.  Ce 
prince  a  daigné  attacher  le  chevalier  de  Thorenc  à  son 
état-major,  et  l'admettre  dans  son  palais  pendant  son 
séjour  en  Espagne.  Après  la  chute  de  l'usurpateur,  il  fut 
envoyé  en  mission  par  S,  A.  R.,  à  Marseille,  avec  le  lieu- 
tenant-général vicomte  de  Bruges.  Le  prince  lui  donna, 
comme  officier  d'artillerie,  le  commandement  de  plusieurs 
pièces  de  canon ,  qu'il  fit  embarquer  sur  une  frégate 
anglaise.  Le  but  de  cette  mission  était  de  porter  des 
armes  aux  habitants  du  Midi  ;  il  fut  envoyé  en  estafette 
par  le  lieutenant-général  Partouno,  près  monseigneur  le 
duc  d'Angoulème,  à  Toulouse,  pour  lui  annoncer  la  paci- 
fication de  toutes  les  villes  de  Provence;  le  26  juillet  18 16, 
jour  de  son  arrivée  près  de  S.  A.  R.,  ce  prince,  en  ré- 
compense de  ses  services  et  de  son  dévouement  à  sa 
maison,  le  nomma  capitaine,  et  par  ses  ordres,  il  entra, 
en  cette  qualité,  dans  le  régiment  des  chasseurs  royaux 
à  cheval  du  Languedoc,  depuis,  il  passa  dans  celui  des 
chasseurs  à  cheval  du  Gard,  10^  régiment,  dans  lequel 
il  sert  aujourd'hui  en  la  même  qualité. 

Armes:  d'azur,  au  lion  d'or,  lampassé  d'argent;  au 
chef  du  second  émail,  chargé  de  trois  étoiles  du  champ. 
Couronne  de  marquis. 


ROTHIACOB  (  Georges-Théodore-Robert  de),  d'une 
famille  noble  d'Alsace  ,  a  servi  ,  d'abord  ,  en  qualité  de 
lieutenant  dans  l'armée  de  monseigneur  le  prince  de 
Condé,  depuis  1791,  jusqu'en  1793;  il  est  passé  ensuite 
au  service  d'Autriche,  toujours  dans  le  régiment  de 
Rohan,  infanterie,  en  qualité  de  capitaine,  en  1794, 
jusqu'en  1801  ;  il  a  obtenu,  en  i8i5,  de  S.  M.  le  roi 
de  Bavière,  des  lettres  de  baron,  pour  lui  et  ses  des- 
cendants des  deux  sexes,  pour  les  services  signalés  qu'il 
avait  rendus  aux  armées  bavaroises  et  autrichiennes, 
dans  les  intérêts  du  roi  de  France,  notamment  les 
12  janvier  et  2  3  mars  181 3;  le  même  titre  lui  a  été 
conféré  par  S.  M.  Louis  XVIII,  le  2  juillet  1816,  par 
l'ordonnance  suivante: 

«    Louis ,  etc. ,   etc.   Le  sieur  de  Rothiacob  ,  chevalier 


DE  COETLOGON.  249 

»  de  notre  ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  nous 
»  a  fait  exposer,  qu'ayant  rendu  en  i8i3,  et  dans  notre 
»  intérêt,  d'importants  services  au  corps  d'armée  bavarois 
»  qui  se  trouvait  alors  en  France ,  le  roi  de  Bavière 
»  lui  en  avait  témoigné  sa  satisfaction  en  lui  accordant 
»  le  titre  de  baron,  poiM-  lui  et  ses  descendants  des  deux 
»  sexes;  et  qu'il  désirerait  obtenir  de  notre  grâce,  la 
»  permission  d'user  de  cette  concession  en  France , 
»  comme  si  elle  eût  émané  de  nous. 

»  Et  sur  le  rapport  qui  nous  a  été  fait  par  notre 
»  amé  et  féal  chancelier  de  France,  le  sieur  Dambray, 
»  ayant,  ipar  intérim,  le  portefeuille  de  la  justice,  voulant 
»  favorablement  traiter  ledit  sieur  Rothiacob,  nous  lui 
»  avons  f)ermis  et  nous  lui  {permettons  de  porter,  en 
»  France  ,  le  titre  de  baron,  et  de  le  transmettre  à  ses 
»  enfants  et  descendants  des  deux  sexes,  tel  qu'il  lui 
»  a  été  conféré  par  le  Roi  de  Bavière. 

»  Donné  au  Château  des  Tuileries,  le  deuxième  jour 
»  de  juillet  de  l'an  de  grâce  mil  huit  cent  seize,  et 
»  de  notre  règne,  le  vingt-deuxième.  Signé  LOUIS. 

Par  le  Roi,   signé  Dambray.  » 

Messire  Georges-Théodore-Robert ,  baron  de  Ro- 
thiacob, chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  de  Tordre  noble  du  Phénix  de  Hohenlohe, 
a  eu  de  son  mariage  avec  Colombe-An  toi  nette  Philpin- 
de-Percey-le-Pautel,  morte  en  1809,  les  enfants  qui 
suivent: 

i."  Jean-Baptiste-Richard-Thècle,  né  en  i8o3; 
2.*  Antoine-Théodore-Florian; 
S."  Hector-Marie- Joseph. 

Armes  :  Ecarielé  de  gueules  et  d'argent. 


COETLOGON,  châtellenie  et  fief  de  haubert,  dans 
révéché  de  Saint-Brieux,  en  Bretagne,  qui  a  donné  son 
nom  à  une  ancienne  maison  de  la  même  province,  con- 
nue dès  la  fin  du  douzième  siècle. 

L  Eudes  DE  CoETLOGON,  cst  qualifié  chevalier  dans  un 
acte  du    troisième   jour  avant   Pâques  de   l'an    1180,  par 


25o  DE  COETLOGON. 

lequel  il  fonda  ,  du  consentement  d'Agnès  de  Derval,  sa 
femme,  pour  eux  et  pour  leurs  prédécesseurs,  un  service 
annuel  dans  la  chapelle  de  Sainte-Marguerite,  dans  les 
bois  de  Coetlogon  ;  les  témoins  de  cette  fondation  furent, 
entr 'autres,  Pierre,  doyen  de  Porhoet,  C.  Maniac,  Vie.  de 
Ploermel  ,  et  Eudes  de  Plelan  ,.  chevalier.  Il  prend  la 
même  qualité  dans  la  donation  faite,  l'an  1207,  de  la 
chapelle  de  Sainte-  Brigitte,  en  faveur  d'un  moine  de 
l'abbaye  de  Paimpont,  par  Guiomar,  seigneur  de  Mer- 
drignac,  Orent,  sa  femme,  et  Robin,  leur  fils;  cet 
acte  fut  approuvé  et  autorisé  par  Pierre,  évêque  de  Saint- 
Malo.  Il  eut  pour  fils  : 

II.  Henri  de  Coetlogon,  connu  par  l'acte  de  partage 
de  la  succession  d'Eon,  fils  du  comte  de  Porhoet,  passé 
à  Viljegu,  entre  Raoul,  seigneur  de  Fougières,  d'une  part, 
Pierre  de  Chemillé,  seigneur  de  Blanchesac,  et  Alienor, 
sa  femme,  de  l'autre  part,  vérifié  et  approuvé  par  lettres 
de  Jean,  duc  de  Bretagne,  données  à  Ploermel,  le  samedi 
après  la  Chandeleur  de  l'an  1248.  Les  parties  disent  dans 
cet  acte,  qu'il  réserve  un  aisnage  à  louer  de  monseigneur 
Henri  de  Coetlogon,  lequel  était  mort.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  passé  la  veille  de  la  Chandeleur  de  Tan  1239, 
Marguerite  d'Espeaux,  dont  sont  issus  : 

i."  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.*  Pierre,  dit  Perrot,  tige  de  la  branche  des  sei- 
gneurs vicomtes  de  Mejusseaume,  baron  de  Pleu- 
griffet,  rapportée  en  son  lieu; 

3.°  Olive,  femme  de  Gilles  du  Cambout,  chevalier, 
seigneur  du  Cambout  et  de  Kersalio,  fils  de  Gil- 
bert, I"  du  nom,  chevalier,  seigneur  du  Cam- 
bout. Elle  est  nommée  avec  lui  dans  un  acte  de 
l'an  1266. 

III.  Jean,  I"  du  nom,  chevalier,  seigneur  de  Coet- 
logon, donna  à  Robin  de  Coetlogon,  son  neveu,  la  terre 
du  Gué-de-l'Isle,  en  forme  de  partage.  Il  épousa  Angé- 
lique de  Montauban,  fille  de  Pierre,  seigneur  de  Mon- 
tauban,  et  de  Radegonde  de  Faon.  Il  eut  de  ce  mariage: 

IV.  Amaury ,  seigneur  de  Coetlogon  ,  qui  épousa 
Lucie  d'Acigne,  dont  il  eut: 

V.  Olivier,  seigneur  de  Coetlogon;  nommé  en  1419, 
au  nombre  des  capitaines    qui  accompagnèrent   le  comte 


DE  COETLOGON.  25l 

d'Etampes,  frère  de  Jean,  duc  de  Bretagne,  au  voyage  de 
Rouen.  Il  est  qualihé  Sire  de  Coetlogon,  dans  l'assise  du 
général-parlement,  tenu  à  Vannes,  le  i6  octobre  1420, 
dans  lequel  le  duc  de  Bretagne  reçut  le  serment  de  fidélité 
et  confirma  l'association  de  la  noblesse  contre  la  maison 
de  Penthièvre.  Il  accompagna  ce  prince  au  voyage  d'A- 
miens, en  1425,  et  lui  prêta  nouveau  serment  de  fidélité, 
avec  Jean  de  Coetlogon,  son  fils,  l'an  1437.  (i)  Il  épousa 
Nicole  de  Beaumanoir-Eder,  suivant  les  procédures  faites 
en  la  cour  de  Ploermel,  contre  Jean  de  Beaumanoir- 
Eder,  son  frère,  en  demande  du  partage  de  Nicole,  sa 
sœur.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jeanne  de  G)etlogon,  femme  de  Raoul   de  Tro- 

veschoar,  dont  les  filles  traitèrent  avec  leur  cousin 

maternel. 

VI.  Jean,  II"  du  nom  seigneur  de  Coetlogon,  fit 
aussi  le  voyage  de  Rouen,  en  1419,  et  fut  un  des  com- 
mandants des  compagnies  de  gentilshommes,  vers  Saint- 
Aubin -du  -  Cormier,  et  aux  frontières  de  Normandie, 
sous  les  ordres  de  Richard  de  Bretagne  ,  comte  d'E- 
tampes.  Pierre  des  Fosses  lui  rendit  un  aveu  le  18  février 
1432.  Gefroy  Rouillé,  et  Marguerite  sa  femme,  lui  en 
rendirent  un  autre  le  6  avril  1434,  et  il  est  qualifié  Mon- 
seigneur dans  ces  deux  actes.  Il  prêta,  de  nouveau,  serment 
de  fidélité  au  duc  de  Bretagne,  en  1437,  et  il  est  qualifié 
sire  de  Coetlogon,  dans  la  réformation  de  la  noblesse, 
en  1442.  Il  épousa  Isabeau  de  la  Sauraye,  veuve  du  vi- 
comte de  Saint  -  Dénouai,  et  fille  d'Alain  de  la  Sauraye, 
seigneur  d'Uzel,  et  d'Isabeau  de  Marchaix.  De  ce  ma- 
riage vinrent  : 

I  .•  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Alain,  qui  fut  partagé  comme  juveigneur  par 
acte  du  5  mai  1 5 1 3,  passé  entre  Geoffroy  de  Coet- 
logon, son  neveu,  et  lui  ; 

3.*  Eufraise  de  Coetlogon,  mariée  en  1455,  avec 
Amaury  de  la  Moussaye,  partagée  par  son  frère, 
le  i3  janvier  1461. 


(i)    Voyez     l'Histoire   de    Bretagne,    par    dom    Lobineau,    t.  I", 
p«ge  336,  et  totne  II,  pages  948,  997  à  1046. 


252  DE   COETLOGON. 

VII.  Jean  de  Coetlogon,  III*  du  nom.  seigneur  de 
Coetlogon,  reçut  un  aveu  de  Jean  de  Madeuc,  seigneur 
de  Guémadeuc,  le  24  avril  1470.  Olivier  de  Coetlogon, 
seigneur  de  Kerfily,  lit  une  subrogation  à  son  profit,  dans 
le  retrait  qu'il  avait  fait  de  la  terre  de  Gue'auduc,  vendue 
par  Gilles  de  Coetlogon,  seigneur  de  Méjusseaume,  à 
Alain,  seigneur  du  Gué  -  de  -  l'Isle.  Cet  acte  fut  passé  à  la 
cour  de  Ploermel,  le  17  juin  1495.  Il  épousa  Louise 
du  Parc  de  Locmaria,  sœur  cle  Jean  du  Parc,  chevalier, 
seigneur  de  Locnnaria,  qui  lui  fit  partage  le  16  juillet 
1 5oi .  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  Geoffroy,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Gilette,  mariée,  par  contrat  du  17  octobre  i5ii, 
à  Jean  de  Boisjan,  seigneur  de  Coelan  et  de  Dago- 
herie,  dont  elle  était  veuve  en  i533  ; 

3."  Françoise,  mariée,  par  contrat  du  18  octobre 
1 5 19,  avec  Alain  des  Déserts  ; 

4.°  Jacquemine  de  Coetlogon,  femme  de  N...,  sei- 
gneur de  Borny. 

VI II.  Geoffroy,  seigneur  de  Coetlogon,  est  qualifié 
sire  de  Coetlogon,  dans  la  réformation  de  la  noblesse  de 
Bretagne,  de  l'an  i5i3;  transigea,  le  26  juillet  i5i4, 
avec  Jean,  vicomte  de  Rohan,  pour  les  prééminences 
des  ville,  église  et  paroisse  de  la  Trinité,  en  Porhoet  ;  et 
conjointement  avec  sa  mère,  le  16  octobre  i5i4,  il  passa 
une  autre  transaction  avec  Michel  de  la  Vallée,  seigneur 
de  la  Garenne.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  5  oc- 
tobre i5o5,  Anne  de  Coetmen,  fille  de  Jean,  baron  de 
Coetmen,  vicomte  de  Tonquedec,  et  de  Jeanne  du  Pont. 
De  ce  mariage  vinrent  : 

i."  Julien,  dont  l'article  suit; 

2."  René,  seigneur  de    Laurenan ,    qui   fut  partagé 

par  son  frère,  le  i"  février  1 537  ; 
3."  Jeanne,  mariée  l'an   i535,  à  N....,  seigneur  de 

Penhoet. 

IX.  Julien  ,  seigneur  de  Coetlogon  ,  et  de  la  Plesse  , 
est  qualifié  sire  de  Coetlogon,  dans  les  réformations  de  1 535 
et  1549.  Il  permit,  en  i535,  à  Jean  delà  Vallée,  écuyer, 
sieur  de  Lascouet  ,  d'y  élever  justice  patibulaire  à  deux 
piliers.  Il  est  dit  fils  de  Geoffroy  de  Coetlogon,  dans  un 
contredit   fourni  le  5  octobre  i  541 ,  par  lequel  il    demanda 


DE  COKTLOGON.  >53 

le  droit  naturel  d'Anne  de  Coeimen  ,  sa  mère,  contre 
Anne  de  Montejean,  tutrice  de  Jean,  sire  d'Acigné;  et 
reçut  un  dénombrement,  le  i8  mai  i553,  de  Louis  de 
la  Vallée,  seigneur  de  Lascouet.  Il  est  qualifié  noble  et 
puissant,  dans  le  contrat  de  mariage  de  son  fils,  qui 
prend  les  mêmes  qualités.  11  avait  épousé,  par  contrat 
du  17  octobre  i536,  Anne  le  Rouge,  fille  unique  et 
héritière  de  Gilles  le  Rouge,  seigneur  de  Kerberio  et  de 
la  Lande,  président  universel  de  Bretagne,  sénateur  de 
Bretagne,  et  de  Jeanne  de  Romelin.  Il  eut  de  ce  ma- 
riage : 

I  .•  François,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Marguerite,  mariée,  i ."  à  Bertrand  de  Bréhan, 
seigneur  de  Lascouet;  2.'  à  Jean  du  Dresnay,  che- 
valier, seigneur  de  Trobodec  ; 

3."  Françoise  de  Coetlogon,  femme  de  François  de 
Cahideuc  ,  seigneur  du  Bois  de  la  Motte,  en  iSSg  , 
capitaine  des  gentilshommes  du  diocèse  de  Saint- 
Malo  ; 

4.*  Louise  de  Coetlogon ,  mariée  ,  par  contrat  du 
i5  juillet  1559,  à  Jean  le  Forestier,  seigneur  de 
Kerhuges  et  de  Callac. 

X.  François  ,  I*'  du  nom ,  seigneur  de  Coetlogon  et 
de  Kerberio,  de  la  Lande ,  et  de  la  Motte-au-Vicomte  , 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi  ,  sous  Charles  IX ,  gentil- 
homme ordinaire  de  sa  chambre,  lieutenant  d'une 
compagnie  d'hommes  d'armes  de  ses  ordonnances.  Il 
ne  vivait  plus  en  ô-o.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du 
9  mai  i555,  Gilette  de  Coetquen  ,  fille  de  François, 
seigneur  de  Coetquen  ,  et  de  Françoise  Malestroit  , 
dame  d'Uzel.  Elle  reçut  partage  de  Jean  ,  seigneur  de 
Coetquen,  son  frère,  le  12  juin  i562,  et  ne  vivait  plus 
en  1579.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i."  François,  dont  l'article  suit; 

2.»  Vincent  ,  qui  forme  la  seconde  branche,  rap- 
portée ci-après  ; 

3.»  Jeanne,  femme  de  Julien  Botherel ,  vicomte 
d'Apigné,  dont  elle  était  veuve  en  iSgi  ; 

4.»  Renée  ,  mariée ,  i  .•  avec  Lancelot  le  Chevoir  , 
chevalier,  seigneur  de  Coetdolan  ;  2.°  avec  Hervé 
de  Parcevaux  ,  seigneur  de  Mazernon.  René  deCoet- 


254  ^^    COETLOGON. 

logon,   son  neveu,  lui  céda,  le  i6  juillet  i6o5,  la 
métairie  et  maison  de  Bublion. 

XI.  François,  II'  du  nom,  sire  de  Coetlogon  ,  de 
Kerberio  ,  de  la  Lande,  de  la  Motte-au-Vicomte,  et  du 
Chastel ,  est  ainsi  qualifié  dans  l'acte  de  tutelle  des  mi- 
neurs de  Julien  Botherel.  Il  rendit  aveu,  le  i"  dé- 
cembre i586,  à  René,  vicomte  de  Rohan ,  et  partagea 
avec  Vincent  de  Coetlogon,  son  frère,  le  5  août  iSgô.  Il 
avait  épousé,  par  contrat  du  i5  septembre  iSyg,  Jeanne 
de  Tehillac,  dame  de  Pleugriffet,  fille  de  René  ,  sire  de 
Tehillac,  et  de  Louise  d'Espinhy.  Il  en  eut  : 

I ."  René,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean,  seigneur  de  la  Lande,  conseiller  du  Roi, 
grand  prévôt  de  Bretagne,  lieutenant  au  gouver- 
nement des  ville  et  château  de  Saint-Malo ,  en 
1643.  Il  avait  transigé  avec  son  frère  aîné,  le  i5 
février  16 10,  et  avait  eu  20,000  livres  pour  tous 
ses  droits.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  1 5  Jan- 
vier 1616,  Marguerite  de  Tréal,  morte  le  1 5  no- 
vembre 1622,  fille  de  François  de  Tréal,  chevalier, 
seigneur  du  Plessis  -  Beaubois  ,  de  Vauluisant ,  et 
de  la  Grimaudaye,  et  de  Susanne  Boutier,  de  Chà- 
teau-d'Assy.  Il  en  eut  Louis  de  Coetlogon,  sei- 
gneur de  la  Lande,  de  Vauluisant,  et  de  la  Gri- 
maudaye, né  le  i5  décembre  161 8,  marié  avec 
Charlotte  Boutier ,  aliàs  Brevel  ,  dont  il  n'eut 
qu'une  fille,  Françoise  de  Coetlogon,  née  le  i5 
septembre  1643  ,  mariée  avec  Eustache-Joseph-  * 
Marie  du  Han,  conseiller  au  parlement  de  Bre- 
tagne ; 

3."  Marie  de  Coetlogon,  mariée,  par  contrat  du 
5  novembre  1609,  à  Roland  de  la  Lande  ,  seigneur 
du  Loup-Tregoumen. 

XII.  René,  sire  et  marquis  de  Coetlogon,  obtint,  au 
mois  de  mai  1622  ,  des  lettres  du  Roi,  portant  réunion 
des  terres  de  Coetlogon,  de  Pleugriffet,  de  la  Lande,  du 
Chastel ,  de  Beaufond,  de  la  Motte  -  au-Vicomte  ,  et  du 
Gouray  ,  et  érection  de  ces  terres  en  marquisat  ,  sous  le 
nom  de  Coetlogon,  relevant  du  duché  de  Bretagne,  et 
transigea,  le  29  juin  i632,  avec  Jean  de  Coetlogon,  sei- 
gneur de  Kerberio.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  9  oc- 
tobre  i6o5,    Gillette  de   Ruellan  ,   sœur   de  Guyenne  de 


DE  COETLOGON.  255 

Ruellan,  femme  de  François  de  Cossé,  duc  de  Brissac. 
pair  et  grand  panetier  de  France?,  et  fils  de  Gilles  de 
Ruellan,  seigneur  du  Rocher  -  Portail,  et  du  Tiersant,  et 
de  Françoise  Miolais.  De  ce  mariage  vinrent  : 

1  .•  Louis,  mort  jeune  ;  . 

2.*  Philippe,  héritière  de  sa   branche,  mariée  le  27 

mai    1543  ,     à    René  de  Coetlogon,  son   cousin, 

vicomte  de  Méjusseaume; 
3."  Susanne,  mariée,    en    1625,  à  Gui  le  Meneust, 

seigneur  de    Brequigny,   président  à  mortier,   au 

parlement  de  Bretagne  ; 
4.*  Françoise  de  Coetlogon,  qui  épousa  Thibaut  le 

Mintier,  seigneur  de  Carmené. 

SECONDE  BRANCHE. 
Seigneurs  de  Kerberio. 

XI.  Vincent  de  Coetlogon  ,  seigneur  de  Kerberio, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi  Henri  IV, 
et  chevalier  de  l'ordre  de  Saint  -  Michel,  second  fils  de 
François,  I"  du  nom,  seigneur  de  Coetlogon,  et  de 
Gillette  de  Coetquen,  épousa  Catherine  de  Gourvinec, 
dont  il  eut  : 

XII.  Jean  dk  Coetlogo»  ,  IV'  du  nom,  seigneur  de 
Kerberio,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  marié,  par  contrat 
du  4  novembre  161 5,  avec  Anne  de  Perrien,  fille  de 
Marc,  seigneur  de  Perrien  et  de  Tropont,  et  de  Françoise 
de  Clisson.   11  en  eut  : 

XIII.  René  de  Coetlogon,  seigneur  de  Kerberio,  qui 
épousa,  l'an  1644,  Sébastienne  de  la  Tronchaye,  dont 
est  issu  : 

XIV.  François  de  Coetlogon,  II*  du  nom  ,  cheva- 
lier, seigneur  de  Kerberio,  mon  en  1689.  Il  avait  épousé, 
en  1668,  Renée  de  Kerverder,  dame  de  Kerjan,  dont 
il  eut  : 

XV.  Jean-Baptiste  de  Coetlogon,  seigneur  de  Ker- 
berio, marié,  au  mois  d'août  1696,  avec  Louise  -  Fran- 
çoise-Péronnelle Hingand  de  Kerisac,  dont  est  issu  : 

XVI.  Jean-Baptiste  -  François  de  Coetlogon  ,  seigneur 
de  Kerberio  de  Kerhuel  et  de  Kerjan,  marié,  i.'  avec 
N...  deJoisel  ;  2."  avec  N...  de  Kerninen. 


256  DE    COETLOGON. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  du   Gué-de-l'Isle,    Vicomtes  de  Mejusseaume , 
Marquis  de  Coetlogon. 

III.  Pierre,  dit  Perrot  de  Coetlogon,  frère  puîné  de 
Jean,  sire  de  Coetlogon,  et  second  fils  d'Henri,  seigneur 
de  Coetlogon,  et  de  Marguerite  d'Espeaux,  eut  pour 
partage  à  vie,  les  terres  du  grand  et  du  petit  Gué-de- 
l'Isle,  et  du  Guéauduc,  en  1280.  Il  laissa,  d'Alix,  sa 
femme  : 

IV.  Robin  de  Coetlogon,  qui  eut,  par  accommodement 
avec  Jean,  son  oncle,  en  propriété,  les  terres  du  grand 
et  du  petit  Gué-de-I'Isle,  et  du  Guéauduc.  Il  épousa 
Perrotte  Bodart,  fille  d'Eon  Bodart,  seigneur  de  Coet- 
quelin  et  de  Duhé,  et  de  Guillemette  de  Bodegat,  dont 
il  eut  : 

i.°  Robin,  chevalier,  seigneur  du  Gué-de-l'Isle, 
qui  eut  un  fils,  père  d'Aliette  de  Coetlogon,  dame 
du  Gué-de-l'Isle ,  laquelle  paraît  avoir  épousé, 
vers  l'an  i3ii  ou  i3i3,  Eon  de  Rohan  ,  fille 
puînée  d'Alain,  VI^  du  nom,  vicomte  de 
Rohan ; 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit. 

V.  Jean  de  Coetlogon,  écuyer,  eut  en  partage  les 
terres  du  petit  Gué-de-l'Isle  et  du  Guéauduc,  et  fut 
seigneur  de  la  Gaudinaye,  par  son  mariage  avec  Avoise, 
aliàs  Hais  le  Bart,  dame  de  la  Gaudinaye,  nièce  de 
Guillaume  le  Bart,  chevalier,  seigneur  de  Mejusseaume. 
Il  en  eut  : 

VI.  Alain  de  Coetlogon,  seigneur  du  petit  Gué-de- 
l'Isle,  du  Géauduc,  et  de  la  Gaudinaye,  nommé  dans 
l'histoire  de  Bretagne,  parmi  les  nobles  qui,  en  iSyo, 
avaient  des  compagnies  d'hommes  d'armes  (i).  La  sienne 
servait  en  Normandie,  dans  l'armée  du  connétable  Du 
Guesclin,  contre  les  Anglais.  Sa  quittance  du  14  avril 
iSyi,  porte  le  paiement  de  yS  livres,  à  compte  sur  ses 
gages  ;  elle  est  scellée  de  son  sceau,  chargé  de  trois    écus- 


(1)  Dom  Lobineau,  tome  I,  liv.  XII,  page  39b. 


NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE    FRANCE 

ou  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES   MAISONS   NOBLES    DE    CE   ROYAUME 


M.    DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE    COSCOCRS 

HE  MM.  DE  COURCELLES,  L'ABBÉ  DE  LF^PINFS,  DE  SAINT-PONS 

ET    AUTRES    GÉNÉALOGISTES    CÉLÈBRES 


TOME    NEUVIÈME 


I>E<    XIÈME     PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE    BACHELIN-DEFLORENNE 


^,     QUAI     MALAQUAIS,     3 

MDCCCLXXV 


DE  COETLOGON.  257 

sons  d'hermine.    Il  avait  épousé,   i."  Jeanne  Furgon,  aliàs 
Fargon  de  Montorin;  2."  Jeanne  Castin.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 

I  .•  Olivier,  dont  l'anicle  suit  ; 

2."  Guillaume,  écuyer,  seigneur  du  Quille  et  de 
Lezonnet,  qui  fut  arbitre  du  partage  entre  les 
enfants  d'Olivier  de  Coet logo n,  son  frère,  et  pré- 
sident universel  de  Bretagne.  Il  fonda,  en  1452, 
la  chapelle  de  Sainte-Anne,  dans  Téglise  des 
Carmes  de  Ploermel,  et  vivait  en  1480.  Il  avait 
épousé,  I ."  Catherine  Quelen  du  Broutay,  fille 
de  Jean  Quelen,  seigneur  du  Broutay,  et  de 
Marie  de  Coetbic;  2.°  Constance  Madeuc,  veuve 
de  Pierre  de  Kermené,  et  fille  de  Roland  Madeuc, 
seigneur  de  Guémadeuc^  chevalier,  chambellan 
du  duc  de  Bretagne,  et  de  Marie  Goyon.  Il  eut 
de  ce  mariage: 

A.  Jean  de  Coetlogon,  seigneur  de  Lezonnet, 
nommé  dans  une  montre  faite  dans  l'évêché 
de  Saint-Malo,  sous  la  paroisse  de  Loyat, 
en  1479,  où  il  comparut  pour  son  père,  en 
équipage  d'homme  d'armes,  avec  deux  ar- 
chers et  un  page.  Il  eut  pour  fils: 

a.  Bertrand  de  Coetlogon ,  seigneur  de 
Lezonnet  et  du  Quillo,  écuyer,  qui  était 
encore  mineur  lorsqu'il  épousa  Jeanne 
de  Guermeur,  aliàs  de  Kermené,  dont 
il  eut  Jacquette  de  Coetlogon,  mariée  à 
Jacques  le  Prestre,  écuyer  ,  seigneur  de 
la  Loyére  ,  lequel  s'obligea,  par  le  con- 
trat de  mariage ,  à  quitter  ses  armes  , 
pour  prendre  celles  de  sa  femme  ; 

b.  Jean  de  Coetlogon,  seigneur  du  Quillo, 
écuyer,  nommé  dans  la  réformation  de 
Bretagne,  en  i5i3.  Il  comparut,  pour 
sa  mère,  à  la  convocation  du  ban  de 
i520,  où  il  lui  fut  commandé  d  avoir 
un  page,  et  de  faire  selon  sa  richesse.  Il 
fut  tuteur  de  Jacquette  de  Coetlogon, 
sa  nièce. 

B.  Olivier  de  Coetlogon,  seigneur  de  Coetlogon, 
et  de  Kerfily ,  qui  fut,  en   1487,  procureur- 

9-  m  »7 


258  l^t:  GOETLOG0N. 

général  de  Bretagne,  puis  ambassadeur  à  Rome 
et  en  Angleterre.  Il  retira,  en  1494,  la  terre 
du  Gueauduc,  vendue  par  Gilles  de  Coet- 
logon,  à  Alain  de  Rohan,  seigneur  du  Gue- 
de-FIsle.  Des  mémoires  lui  donnent  pour 
femme,  Marie  Philippot,  laquelle  étant  res- 
tée veuve  sans  enfants,  se  remaria  à  Vincent 
du  Bois  delà  Salle,  seigneur  de  Moedic. 

Du  second  lit  : 

3.°  Yves,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  la 
Bourdelaye.  Il  est  qualifié  seigneur  du  même  lieu, 
dans  un  acte  de  l'an  1427,  et  est  nommé  en  cette 
qualité,  dans  la  réformation  de  la  noblesse  de  l'é- 
vêché  de  Saint-Malo,  en  1430.  Il  épousa  Isabeau 
de  Roissan,  aliàs  de  Rouesean,  dont  : 

a.  Guillaume,  seigneur  de  la  Bourdelaye,  con- 
seiller du  parlement  de  Bretagne,  marié   avec 

•  Rouline  Mareuil,  fille  de  N.  Mareuil,  écuyer, 
et  d'Isabeau  de  Beauquin.  Elle  épousa ,  en 
secondes  noces  ,  le  seigneur  de  Motteville. 
Guillaume  de  Coetlogon  en  eut  Michel,  mort 
sans  postérité  ; 

b.  Jeanne  de  Coetlogon ,  mariée  ,  i .°  à  Jean 
de  la  Roche  ,  écuyer  ,  seigneur  du  Cahier; 
2."  à  Pierre  le  Prestre; 

c.  N...  de  Coetlogon,  chambellan  du  duc  de 
Bretagne,  en  1454  ; 

d.  Jean  de  Coetlogon,  chevalier  ,  seigneur  du 
Breuil,  qui  épousa  N...de  Bréhan  ; 

e.  N...  ,  fondatrice  du  couvent  des  Cordeliers 
de  Savenay,  dans  le  comté   Nantais; 

f.  Jeanne  de  Coetlogon  ,  nommée  parmi  les 
demoiselles  auxquelles  on  donna  des  jovaux, 
aux  noces  de  M.  le  comte  de  Penthièvre, 
par  mandement  du  10  septembre  143  i.  Elle 
était  l'une  des  demoiselles  de  Marguerite, 
duchesse  de  Bretagne ,  qui  lui  légua  deux 
cents  écus  neufs,  par  son  testament  du  22 
septembre  1469,  et  en  1487,  on  lui  donna 
congé  pour  aller  traiter  de  la  rançon  du  sei- 
gneur de  Cheruel ,  son  mari ,  prisonnier  en 
France; 


DE  COfiTLOGON.  259 

4."'  Bertrand,  archidiacre  de   Porhoet/  chanoine  de 

Rennes  ; 
3."  Marguerite ,    ten.nrïe    de    Bertrand,    chevalier, 

seigneur  de  Saint-Gilles  et  du  Moulin  Tison  ; 
6.»  N....  de  Qx:tlogon,  femme  d'Olivier  de  Bethani. 

VU.  Olivier  de  Coetlogon  ,  seigneur  du  Gucauduc  , 
de  la  Gaudinaye,  et  de  Méjusseaume,  par  son  mariage, 
avait  été  ecuyer  de  François  I" ,  duo  de  Bretagne. 
Pierre  II*  et  ses  successeurs  ,  lui  conservèrent  ce  titre 
dans  tous  les  actes.  Le  duc  François  l"'  le  nomma,  en 
1457,  l'un  des  exécuteurs  de  son  testament,  après  l'avoir 
envoyé  en  ambassade  en  France,  es  années  1452,  1453, 
et  1456.  Il  fut  fait  chevalier  de  l'Hermine  en  1434,  et 
le  duc  François  II  le  pourvut,  le  i*"^  septembre  '  1460, 
de  lofHce  de  premier  président  de  la  chambre  des  comptes 
de  Bretagne.  11  était  mort  en  i~6y.  Pierre,  duc  de  Bre- 
tagne, lui  avait  accordé  la  permission  de  faire  dresser 
justice  patibulaire  à  trois  piliers,  dans  les  terres  de  Mé- 
jusseaume et  de  la  Gaudinaye,  et  de  fortifier  le  manoir 
de  Méjusseaume ,  par  lettres  données  à  Rennes ,  le  24 
juin  1454,  et  conhrmées  par  lettres  du  duc  François, 
en  1458  (i).  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  6  janvier 
1442,  Jeanne  le  Bart,  dame  de  Momcan,  fille  de  Jean 
le  Bart,  chevalier,  seigneur  de  la  Jaunaye  et  de  Méjus- 
seaume, et  de  Jeanne  Haltes.  Pierre  de  Bretagne,  sei- 
gneur de  Guingamp,  fils  du  duc  de  Bretagne,  et  Fran- 
çoise d'-\mboise,  sa  femme,  donnèrent,  en  faveur  de  ce 
mariage,  par  acte  du  même  jour,  à  Olivier  de  Coetlogon, 
son  cher  et  ami  écuyer  et  conseiller,  et  à  sa  femme,  qualifiée 
cousine  de  la  très-chère  femme  et  compasçne  de  Pierre  de 
Bretagne,'  deux  cents  livres  de  rente  perpétuelle  en  fief 
noble  sur  leurs  acquêts  au  duché  de  Bretagne.  Elle  se 
remaria  à  Thomas  de  Kéraret,  prévôt  de  l'hôtel  du  duc 
de  Bretagne  ,  et  fut  dame  d'honneur  dç  la  duchesse  de 
Bretagne.  Elle  laissa  de  son  premier  mariage  : 

i.°  Bertrand,   vivant  en    1467.    Il    épousa  N...    de 

Bodegat,  et  mourut  sans  postérité  ; 
2."  Gilles,  dont  l'anicle  suit  ; 


(i)   Voyez    THistoire    de    Bretagne,     par    dom    Lobi 
pages  63i,  637,  6ô3,  663,  67O,  683.  087,  et  737. 


ineau,   t.    !•'', 


26o  l^E    COETLOGOîM. 

3."  Robert  ,  abbé  de  Saint-Méen  Je  Galles,  mort 
en  réputation  de  sainteté  ; 

4.°  Gilles,  le  jeune,  abbé  de  Saint-Jean  des  Prez, 
puis  de  Paimpont  ; 

5.°  Mathurin,  ou  Mathelin,  partagé  en  1483  ; 

6.°  Marguerite,  mariée  à  Briant  de  Châteaubriant- 
Beaufort,  seigneur  de  l'Epineraye  ,  lequel  prit 
les  armes  de  Coetlogon,  par  conventions  matri- 
moniales. Ils  transigèrent ,  conjointement  avec 
Gilles  de  Coetlogon,  le  iS  octobre  1482,  et  en 
reçurent  partage,  le  5  mars  1483. 

VIII.  Gilles  DE  Coetlogon,  seigneur  de  Méjus- 
seaume  et  de  la  Gaudinaye,  chevalier,  conseiller  et 
chambellan  de  François  II,  duc  de  Bretagne,  et  d'Anne, 
son  épouse  ,  puis  des  rois  Charles  VIII  et  Louis  XII  , 
obtint,  le  23  octobre  1479,  ""  jugement  et  des  lettres- 
patentes  de  François,  duc  di  Bretagne,  à  Redon,  si- 
gnées par  le  duc,  à  la  relation  de  son  conseil,  par  les- 
quelles il  gagna  son  procès  contre  Jean  ,  sire  d'Acigné, 
au  sujet  de  ses  armes  dans  l'église  du  Rhu,  que  le  sire 
d'Acigné  avait  fait  briser  et  biffer.  Il  y  fut  déclaré  que 
Gilles  était  reconnu  pour  être  issu  du  sang  et  ligne  'de  la 
maison  de  Coetlogon,  très-noble  et  ancienne  du  pays  et 
duché  de  Bretagne.  Il  servait,  le  8  août  1487,  avec  un 
homme  d'armes  et  treize  archers  de  sa  compagnie,  et 
était  prévôt  des  maréchaux  de  la  province  de  Bretagne  , 
en  1490,  1 491,  et  i5oi.  Il  avait  épousé  i .°  Marguerite 
de  Penhouet  ,  fille  de  Guillaume  de  Penhouet  ,  cheva- 
lier, seigneur  de  Kerimel  et  de  Coetfric  et  de  Beatrix  de 
Coetmen.  Elle  fut  mariée  par  contrat  de  l'an  1479;  Jean 
de  Penhouet,  son  frère,  lui  céda  pour  partage,  le  -17 
mai  1483,  le  manoir  et  la  métairie  du  Dannoet,  avec  ses 
appartenances,  dans  les  paroisses  d'Ivias ,  de  Kerilis  et 
de  Plouesec;  2°  Jeanne  de  la  Lande,  qui  était  veuve, 
le  17  juin  i5o5,  époque  à  laquelle  elle  reçut  son  douaire 
des  enfants  du  premier  lit  de  son  mari  qui  furent  : 

I ."  Guyon,  dont  Tarticle  suit  ; 

2."  Jean,  écuyer,  chargé,  par  procuration  de  son 
frère  ,  d'assigner  le  douaire  de  Jeanne  de  la 
Lande  ,  leur  belle-mère ,  ce  qu'il  fit ,  par  actes 
des  i"et  17  juin  i5o5  ; 

3."  Jacques,    écuyer,    qui    rendit    un    aveu    avec 


DE   COETLOGON.  261 

Guyon,    son   frère,  le  26  novembre   iSog,    et  un 
autre  aveu ,  le  2 1  août  1 5  3  5  ; 

4.»  Bertranne  de  Coetlogon,  qui  épousa  Pierre  Gle, 
seigneur  de  la  Bennerayeet  de  la  Coetardaye. 

IX.  Guyon  de  Coetlogon  ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Méjusseaume  et  de  la  Gaudinaye,  est  qualifié  noble  et 
puissant,  dans  l'acte  de  transaction  passé  entre  René, 
son  fils,  et  Françoise  le  Rouge,  sa  temme,  le  23  dé- 
cembre i5o5,  avec  Pierre  Glé,  écuyer,  seigneur  de  la 
Benneraye,  mari  de  Bertranne  de  Coetlogon.  Guyon, 
par  cette  transaction,  représentait  Gilles,  son  père, 
pour  acquitter  ce  à  quoi  était  tenu  Olivier  de  Coetlogon, 
son  aïeul,  envers  Jeanne  de  Coetlogon,  sa  nièce,  fille 
des  seigneur  et  dame  de  la  Bourdelaye.  Il  est  qualifié  mes- 
sire  et  chevalier,  dans  un  aveu  rendu  par  Jacques  de 
Crussol,  le  i3  septembre  1494.  Il  en  rendit  un,  con- 
jointement avec  Jacques  de  Coetlogon,  écuyer,  son 
frère,  le  26  novembre  iSip.  Il  vivait  encore  le  17  oc- 
tobre i322,  lorsque  Renée  de  Chateaubriand,  femme  de 
Jacques  de  Clere  ,  seigneur  de  Neuville  ,  donna  procu- 
ration pour  transiger  sur  ses  droits,  à  cause  de  Margue- 
rite de  Coetlogon,  sa  mère  ,  avec  Guillaume  de  Chà- 
teaubriant,  son  frère  aîné,  et  Guillaume  de  Coetlogon, 
seigneur  de  la  Gaudinaye  et  de  Méjusseaume.  Il  avait 
épousé  i.°  par  contrat  du  26  juin  i486  ,  Patrice  de 
Viesque,  fille  de  Médard,  seigneur  de  Viesque,  de  la 
Verrerie  et  de  la  Chasseloire,  et  de  Françoise  le  Porc; 
2."  Hélène  de  Bonenfant,  dont  il  n'eut  point  de  lignée, 
fille  de  René  de  Bonenfant,  chevalier,  et  d'Isabeau  de 
Beaumanoir.  Elle  se  remaria  i  .•*  à  Guillaume  de  Rosni- 
vinen;  2.°  à  Jacques  de  Mathefelon.  Guyon  de  Coetlo- 
gon eut,  de  sa  première  femme  : 

X.  René  de    Coetlogon  ,   I"    du  nom,  chevalier,   sei- 
gneur de  Méjusseaume,  de  la  Gaudinaye,  de  Viesque,  de  la 


On  trouve  Richard  de  Coetlogon,  qui  rendit  un  aveu  le  2  sep- 
tembre 1349,  ^^  ""  autre  aveu  d'un  fief  assis  en  la  paroisse  de 
Thony,  en  Normandie,  le  8  février  i55o. 

Louis  de  Coetlogon,  rendit  aveu,  pour  le  même  fief,  avec 
Jacques  de  la  Motte,  seigneur  de  Saint-Maurice  et  de  Thony, 
héritier,  à  cause  de  demoiselle  Isabeau  de  Coetlogon,  sa  femme, 
bisaïeule  de  la   comtesse  de   la  Roche-Aymon,   du   surnom  de   Pian- 


202  DE    COETLOGON. 

Verrerie,  d'Ancremel,  de  la  Chasseloire,  et  de  Kerve- 
guen,  par  sa  femme,  était  tuteur  de  son  fils  en  i536.  Il 
avait  épousé,  par  contrat  du  20  juillet  i5i3  ,  Aliette  le 
Rouge,  dame  d'Ancremel  et  de  Kerveguen,  fille  aînée  et 
principale  héritière  de  François  le  Rouge,  seigneur  de 
Guermeur,  d'Ancremel  et  de  la  Roche-Tangui,  et  de 
Guillemette  Loz  de  Kergoaton.  Il  en  eut  : 

i.°Yves,  vicomte  de  Méjusseaume,  et  châtelain  de 
la  Gaudinaye,  par  érection  de  l'an  i  Syo,  seigneur 
de  l'EspraUj  de  Viesque,  de  la  Verrerie  et  de  la 
Chasseloire;  il  vendii  la  terre  de  l'Espran,  le  20 
octobre  1540.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  14 
mai  i538,  Marguerite  de  Porçon,  dame  de  Por- 
çon  et  des  Carres,  fille  de  Gilles,  seigneur  de 
Porçon,  et  de  Radegonde  de  Bourgneuf,  dame 
de  Montjardin  et  de  Balanzac.  Il  eut  de  ce  ma- 
riage: Marie  de  Coetlogon,  dame  de  Méjus- 
seaume, de  la  Gaudinaye,  etc.,  mariée  1.°  à 
François  du  Gué,  seigneur  de  Servon,  chevalier 
de  Tordre  du  Roi,  gouverneur  de  Rennes,  gui- 
don de  la  compagnie  d'hommes  d'armes  du  duc 
d'Etampes,  en    i555  et   i56o;  2.°  par  contrat  du 


cour.  Il  y  avait  dans  l'église  de  Saint-Sulpice  de  la  paroisse  de 
Thony,  doyenné  de  la  Croix,  diocèse  d'Evreux,  deux  mausolées, 
l'un  de  Richard  de  Coetlogon,  et  l'autre  de  Marguerite  de  Pil- 
lavoine,  son  épouse.  Voici  leur  épitapbc  i 

«  Richard  de  Coetlogon  à  vertus  asservy, 

»  Jadis  sieur  de  Tosny,  après  avoir  scrvy 

»  Le  grand  François  premier,  second  Henry,  François, 

»  Même  Charles  neufvième,  puissans  rois  des  Gaulois, 

»  Durant  les  guerres  et  paix,  tant  en  fort  que  campagne, 

»  Comme  vaillant  guerrier  qui  en  rien  ne  s'épargne, 

«  Et  de  maître  d'hôtel  très-singulier  et  bon, 

»  Le  sieur  illustrissime  cardinal  de  Bourbon, 

»  L'an  mil  cinq  cens  soixante  et  six, 

»  Quinzième  jour  d'octobre  il  décéda  et  fait  séjour  icy, 

»  De  Coetlogon  étoit  maison  noble  et  insigne, 

»  Retenant  des  Troyens  le  très-belliqueux  signe. 

»  Marguerite  de  Pillavoine  ici  repose  aussi, 

»  Dame  très-vertueuse  et  son  époux  aussi  ; 

n  Prions  donc,  ô  passans,  que  Dieu  pardon  leur  face, 

»  Et  que  là  haut  es  cicux  il  les  reçoive  et  place.  » 


DE  COETLOGON.  203 

27  avril  i583,  à  René  de  Tournemire,  baron  de 
la  Hunaudaye ,  chevalier  de  Tordre  du  Roi, 
lieutenant  -  général  de  la  Haute  -  Bretagne,  et  des 
armées  du  Roi  en  cette  province,  mort  en  i  Spo. 
Après  la  mort  sans  enfants  de  René  de  Tourne- 
mire,  leur  tils,  les  terres  de  Méjusseaume  et  de 
la  Gaudinaye  retournèrent  à  François  de  Coel- 
logon,  fils  de  Noël  ; 

2/  Noël,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Jacques,  dit  le  Capitaine  la  Lande.  11  vainquit  en 
duel,  don  Alphonse  Simonetto,  pendant  les 
guerres  d'Italie,  et  mourut  sans  postérité,  étant 
lieutenant  de  la  compagnie  d'hommes  d'armes  du 
sénéchal  d'Armagnac. 

XI.  Noël  DE  CoETLOGON_,  scigneur  d'Ancremel,  de 
Kerveguen,  de  Penenver  et  de  Plouvigné,  par  le  par- 
tage fait  avec  son  frère  aîné,  le  27  octobre  i555,  fut 
capitaine  et  gouverneur  des  ville  et  château  de  Morlaix, 
pendant  les  tems  de  la  ligue.  11  épousa,  par  contrat  du 
24  janvier  i562,  Marie  de  Goesbriant,  fille  de  François, 
seigneur  de  Goesbriant  ,  chevalier ,  et  de  Françoise  de 
Coatredez.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

!.•  Pierre,  chevalier,  seigneur  de  Kerveguen,  qui 
transigea  pour  les  biens  de  sa  mère,  le  3i  mai 
i58o,  etne  vivait  plus,  ainsi  que  sa  femme,  en 
1606.  11  avait  épousé  Claudine  du  Perrier,  fille  de 
Claude  du  Perrier,  chevalier,  seigneur  du  Bois- 
Guérin.  lien  eut  Claude  de  Coeilogon,  morte  en 
1609,  sans  avoir  été  mariée,  étant  sous  la  tutelle 
de  son  aïeule  maternelle  ; 

2."  François,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jean,  seigneur  de  Kerhuel,  de  Lescrech,  etc., 
né  en  i565.  11  purgea  les  biens  de  sa  mère,  le  28 
août  1610,  etson  frère  lui  céda,,  pour  toute  pré- 
tention sur  la  succession  de  leur  père,  le  conve- 
nant de  Kerscao,  en  la  paroisse  de  Plestcin,  par 
acte  du  19  mars  1614.  Il  épousa  Marie  de  Gui- 
carnon,  fille  de  N...  de  Guicarnon,  et  de  N... 
de  Tournemine.  Elle  fut  mère  de  François  de 
Cpctlogon,  seigneur  de  Pontlo,  de  Coatudéal  et 
de  Lescrech,  marié  avec  Gillette  Mahé  de  Ker- 
mor\an,  dont  il  a  eu  :  —  i."  Alain,   seigneur   de 


264  DE  COETLOGON. 

Pontlo,  etc.,  qui  épousa  N...  de  Boiséon,  mère 
deN...  de  Coetlogon,  seigneur  de  Pontlo,  qui  a 
eu  plusieurs  filles  ; 
4.°  Marguerite  ,  mariée,  en  i582,  avec  Jacques 
de  Boberil,  écuyer,  seigneur  de  la  Guichardaye, 
fils  aîné  de  Vincent  de  Boberil,  écuyer,  et  de 
Françoise  du  Magne. 

XII.  François  de  Coetlogon  ,  chevalier  ,  seigneur 
d'Ancremel,  de  Kerveguen,  et  de  Penenver,  puis,  vi- 
comte de  Méjusseaume,  châtelain  de  la  Gaudinaye,  et 
seigneur  de  l'Espran ,  par  la  mort  de  René  de  Tourne- 
mire,  baron  de  la  Hunaudaye,  son  petit-  neveu,  fils  de 
Marie  de  Coetlogon,  sa  nièce,  est  qualifié  de  chevalier 
de  l'ordre  du  Roi,  dans  le  contrat  de  son  second  mariage, 
en  i632.  Il  avait  testé  avec  sa  première  femme,  le  18  octo- 
bre 1617.  Il  avait  épousé,  i."  par  contrat  du  29  Juin  iSpS^ 
Marie  de  la  Lande,  dame  de  Kerbriac,  aliàs  de  Kerbrat 
et  de  Tresevanou  ,  fille  et  principale  héritière  d'Alain 
de  la  Lande,  seigneur  de  Penevern,  aliàs  de  Penanguern, 
et  d'Anne  de  Guingamp,  dame  de  Keraubois  ;  2.°  par  con- 
trat du  9  mars  i632,  Jeanne  de  Cressolles,  dame  douai- 
rière de  Kéryvon,  de  Kernabaçon,  et  de  Kerazau  ,  pro- 
priétaire de  Coetquis.  Du  premier  lit  sont  issus  : 

I ."  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2."  François,  mort  ecclésiastique  ; 

3."  Jean,  seigneur  de  l'Espran,  mort  capucin  ; 

4.°  Annet,  mort  sans  enfants  de  Marie  de  Coetans- 
court,  sa  femme  ; 

5."  Claudine,  mariée,  par  contrat  du  12  juillet 
1621,  à  Jean  de  Boisgclin,  chevalier,  seigneur 
du  Plessis  Kersalion.  Elle  fut  partagée  par  ses 
père  et  mère,  le  29  juillet  1624,  et  était  veuve, 
en  premières  noces,  de  Charles  Fleuriot,  sei- 
gneur de  Kerloet  ; 

6.°  Collette  de  Coetlogon,  mariée,  par  contrat  du 
18  février  1626,  avec  Gui  de  Gualez,  seigneur  de 
Mezobran  et  de  Kermorvan,  veuf  de  Jalanne  de 
Rosmar. 

XIII.  Louis  DP.  Coetlogon,  chevalier,  vicomte  de 
Méjusseaume,  châtelain  de  la  Gaudinaye,  sçigneur  de 
l'Espran ,  de  Kerveguen  ,  d'Ancremel  et  de  Penenver,  fut 
reçu  conseiller  au  parlement  de  Bretagne,   le  6  novembre 


DE   COETLOGON.  205 

1623.  Il  avait  épousé',  par  contrat  du  28  novembre  161 3, 
Louise  le  M^tneust,  fille  de  René  le  Meneust,  sei- 
gneur de  Brequigny ,  président  à  mortier  au  parle- 
ment de  Bretagne,  et  de  Denise  Marcel.  De  ce  mariage 
vinrent  : 

I  ••  René,  chevalier,  marquis  de  Coetlogon,  vicomte 
de  Mèjusseaume,  baron  de  Pleugriffet,  châtelain 
de  la  Gaudinaye,  des  Mottes-au-Vicomte,  de  la 
Lande,  etc. ,  lieutenant  de  Roi  en  la  haute  Bre- 
tagne, gouverneur  de  Rennes,  au  mois  de  novem- 
bre 1657.  Il  fut  fait  conseiller  d'état  d'épée,  en 
i658;  avait  servi  avec  distinction  dans  les  armées 
du  Roi,  commandées  par  le  prince  de  Condé, 
pendant  là  minorité  du  Roi  Louis  XIV.  Le  marquis 
de  Coetquen  et  lui  furent  nommés,  par  les  états  de 
Bretagne,  députés  de  cette  province  aux  états  gé- 
néraux qui  devaient  se  tenir.  Il  eut,  deux  fois,  la 
grande  députation  en  cour,  et  fut  nommé  par  le 
Roi,  en  1667,  pour  tenir  les  états  de  cette  pro- 
vince. En  1674,  l'armée  navale  de  Hollande,  ayant 
fait  descendre  un  corps  de  troupes  à  Belle- Isle,  le 
marquis  de  Coetlogon  y  passa,  accomjîagnéde  deux 
cents  gentilshommes,  avec  lesquels,  secondé  des 
troupes  de  la  garnison  et  des  milices  de  Tlsle,  il 
força  les  Hollandais  de  s'embarquer  avec  perte  ;  et 
les  mêmes  trouf)es  étant  revenues  dans  cette  isle,  il 
y  passa,  une  seconde  fois,  avec  le  même  corps  de 
noblesse,  et  les  en  chassa.  Il  avait  été  pourvu,  en 
i658,  de  la  lieutenance  de  Roi  dans  les  quatre 
évêchés  de  la  haute  Bretagne,  et  mourut  le  27  avril 
i683.  Il  avait  épousé  par  contrat  du  25  mai  1643, 
Philippe  de  Coetlogon,  sa  cousine,  fille  aînée  et 
héritière  de  René,  sire  et  marquis  de  Coetlogon  et 
de  Gillette  de  Ruellan.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

A.  René-Hyacinthe,  marquis  de  Coetlogon, 
lieutenant  de  Roi  de  la  haute  Bretagne,  en 
survivance  de  son  père,  le  4  août  i663,  gou- 
verneur de  Rennes,  le  7  du  même  mois.  Il 
servit,  en  qualité  de  capitaine,  dans  le  régi- 
ment Dauphin,  infanterie,  et  ensuite,  en  la 
même  qualité,  dans  les  régiments  de  Mon- 
trevel  et  de    Bartillat,   cavalerie;  se    trouva. 


266  DE  COETLOGOxN'. 

entre  autres  occasions,  au  combat  de  Senef, 
en  1674;  laissa  sa  compagnie,  l'an  i683,  à 
son  fils,  pour  faire  les  fonctions  de  la  charge 
de  lieutenant  de  Roi  en  la  haute  Bretagne, 
vacante  par  la  mort  de  son  père.  Il  avait  eu  la 
grande  deputation  de  la  noblesse  de  cette  pro- 
vince, en  cour,  et  mourut  au  mois  d'octobre 
1692.  Il  avait  épousé,  le  3  juillet  1664,  Péro- 
nelle-Angélique  de  la  Villeléon,  héritière  de 
Bois-Feuillet,  fille  de  Mathurin  de  la  Ville- 
léon, seigneur  de  Bois-Feuillet  et  d'Anne  de 
Visdelou.  Elle  était  remariée  à  Jean  du  Parc, 
y  le  17  mai  1694,  et  mourut  en  1729.  Elle  eut 
de  son  premier  mariage  :    . 

a.  René-Gabriel,  capitaine  de  cavalerie,  en 
i683,  mort  à  Verdun,  en  1686,  sans 
avoir  été  marié  ; 

b.  Suzanne-Guyonne ,  marquise  de  Coet- 
logon,  mariée  à  Philipe-Gui  de  Coet- 
logon,  son  cousin,  morte  au  mois  de 
juin  1714. 

B.  Louis-Marcel,  évêque  de  Saint-Brieux ,  en- 
suite de  Tournay  et  abbé  de  Begar,  mort  le 
18  avril  1707; 

C.  Anne-Marie,  mariée  à  Jean-Joseph  de  Tour- 
nemine,   chevalier,  baron   de  Campsillon,  fils 

,  de  RenédeTournemine,  baron  de  Campsillon, 
et  de  Renée  de  Peschart  ; 

D.  Louise-Philippe,  fille  d'honneur  de  la  Reine 
Marie-Thérèse  d'Autriche,  mariée  à  Louis 
d'Ogier,  marquis  de  Cavoye,  grand  maréchal- 
des-logis  de  la  maison  du  Roi,  dont  elle  resta 
veuve,  et  mourut  à  Paris,  le  3i  mars  1729. 
Par  son  testament,  elle  nomma  les  pauvres  de 
la  paroisse  Saint-Sulpice,  ses  légataires  uni- 
versels, fonda,  à  perpétuité,  dans  cette  église, 
un  service  annuel  pour  le  Roi  Louis  XIV,  la 
Reine  Marie-Thérèse  et  le  Dauphin,  leur  fils, 
en  reconnaissance  des  bienfaits  qu'elle  et  son 
mari  en  avaient  reçus,  et  laissa  40,000  livres 
pour  le  bâtiment  de  cette  église.  Les  héritiers 
du    maréchal  de   Coetlogon,  transigèrent  avec 


DK  COETLOGON.  ^        267 

le  curé  de  Saint-Sulpice  et  les  marguilliers  de 
cette  paroisse,  en  1729,  au  sujet  de  ces  legs. 
2."  Sebastien,  chevalier  ,  vicomte  de  Méjusseaume  , 
d'abord  capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  le 
Grand-Ma'ïire;  puis ,  lieutenant  pour  le  Roi  au 
gouvernement  de  Rennes.  Il  épousa  Michelle  le 
Liépvre,  tille  de  N....  le  Liépvre,  seigneur  du  Val, 
dont  il  eut  : 

a.  N....  de  Coetlogon,  mort  religieux  : 

b.  Jacques-Florimond,  vicomte  de  Méjusseaume, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  reçu  page  de  la  grande  écurie,  le 
i"  janvier  1678;  puis,  mousquetaire,  en- 
seigne, lieutenant  et  capitaine  de  vaisseau.  Il 
mourut  en  Amérique ,  d'une  blessure  quil 
reçut  au  siège  de  Carthagène  ,  où  il  comman- 
dait un  navire  de  l'artillerie ,  sous  les  ordres 
du  sieur  de  Pointis,  chef  de  cette  expédition, 
en  1697; 

c.  François  ,  prieur  de  Locrenan  et  de  Montcon- 
tour  i 

d.  N....,   femme   de  N de   Leslin.  seigneur 

de  l'Honoré  ; 

3."  François  de  Coetlogon,  évéque  de  Quemper.  Les 
états  de  Bretagne  chargèrent,  en  1666,  leurs  dé- 
putés en  cour ,  de  demander  au  Roi  la  co-adjutorie 
de  ce  diocèse  ,  pour  François  ,  abbé  de  Coetlogon  ; 
il  fut  sacré  la  même  année,  et  mourut  en    1706; 

4."  Gui,  dont  l'article  suit  ; 

5."  Louis,  chevalier  ,  vicomte  de  Loyat,  châtelain 
de  la  Gaudinaye  ,  seigneur  de  la  Burlière  et  de 
Pandonnet  ,  qui  servit  dans  les  guerres  d'Italie,  et 
fut  partagé  par  son  frère  aîné  ,  le  29  juin  1667.  Il 
épousa  Marguerite  Auvril,  fille  de  Maurice  Auvril, 
seigneur  de  la  Chauvière  et  de  la  Burlière,  con- 
seiller au  parlement  de  Bretagne,  et  de  Marguerite 
de  Bonvoisin.  \\  eut  de  ce  mariage  : 

A.  René  -  Charles-Elisabeth,  vicomte  de  Loyat, 
châtelain  de  la  Gaudinaye  ,  syndic  général  des 
états  de  Bretagne,  qui  fut  reçu  page  de  la 
grande  écurie  du  Roi,  le  i*'  janvier  1690  ; 
servit  depuis  en  qualité'  de  mousquetaire,  et 


268  DE  COETLOGON. 

s'est  trouvé  aux  sièges  de  Mons  et  deNamur.  Il 
est  mortle  19  février  1734,  âgédeôoans.  Il  avait 
épousé  Anne  Auvril  de  la  Roche,  fille  unique 
de  René  Auvril,  seigneur  de  la  Roche,  et  de 
Geneviève  Menardo.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Louis  ,  dit  le  comte  de  Coetlogon  , 
d'abord  lieutenant  dans  le  régiment  du 
Roi  j  puis  cornette  de  la  seconde  com- 
pagnie des  mousquetaires  ,  en  ij3o  ,  suc- 
cessivement lieutenant-général  des  armées 
du  Roi  ,  et  commandeur  de  Saint  -  Louis  , 
marié,  le  27  février  1736,  avec  Anne- 
Marie-Madelaine  Johanne  de  la  Carre  de 
Saumery; 

b.  Emmanuel-Louis,  capitaine  d'une  com- 
pagnie de  dragons  dans  le  régiment  de 
Mestre-de-Camp-général ,  en  1730,  bri- 
gadier des  armées  du  Roi,  marié  i ."  avec 
Thomasse-Céleste-Esther  Rivié  ,  morte  le 
18  novembre  1744  ;  2.°  avec  Charlotte- 
Louise  de  Ségur  ,  fille  du  président  de  ce 
nom.  Il  a  eu  du  premier  lit  :  Emmanuel- 
Etienne-Maurice  de  Coetlogon  ; 

c.  Emmanuel  -  Marie  ,  dit  le  chevalier  de 
Coetlogon  ,  garde-marine  ,  puis,  enseigne 
et  lieutenant  de  vaisseau,  en  1730,  en- 
suite, capitaine  ; 

d.  René-Anne  -  Elisabeth  ,  abbé  de  Saint- 
Mesmin,  près  de  Châlons-sur-Marne. 

B.  Jean,  mort  ecclésiastique  ; 

C.  Philippe-Louise  de  Coetlogon, mariée  à  Jean- 
François  de  Keraly,  seigneur  du  Fau  et  du 
Chesnay-Piglaye,  conseiller  au  parlement  de 
Bretagne  ; 

6."  Jean,  grand-vicaire  de  Quemper,  mort  recteur  de 
Roson  ; 

7.»  Alain-Emmanuel,  marquis  de  Coetlogon ,  ma- 
réchal et  vice-amiral  de  France,  chevalier  des  ordres 
du  Roi,  conseiller  au  conseil  de  marine,  après  la 
mort  de  Louis  XIV,  grand'croix  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  et  capitaine-général 
des  mers    occidentales  ,    par  commission  du   Roi 


DE  COETLOGON.  269 

d'Espagne.  Il  naquit  en  1646  ;  fut  enseigne  dans  le 
régiment   Dauphin,  en   1668,    passa  duser^'icede 
terre,    dans  la  marine,  en   1670,  en  qualité  d'en- 
seigne de  vaisseau  ;  fut  fait  lieutenant  en  1672,  et 
capitaine,  le  26  janvier  1675.  Il  se  trouva  à  onze 
batailles  navales.  Dans   le  combat  qui  fut  donné 
dans  la  rade  de  Palerme,   l'an  1676,  son  vaisseau 
fut  un   des    dix  qui   attaquèrent  une  des  tètes  de 
l'armée  ennemie,    qui    fut  mise    en  désordre,  et 
poursuivie  par    Tarmée  de   France,  qui  fit   périr 
plusieurs  de  ses  vaisseaux.    Pendant  la  guerre  de 
Sicile,  il  fut  chargé    de  l'exécution    de   plusieurs 
entreprises;  à  l'attaque  de  la  ville  et  du  château 
d'Agouste,  il  fit  rendre   une  forteresse  et  la  ville  de 
Barlet,  dans  la  Fouille,  où  il  brûla  un  vaisseau  de 
guerre  et  plusieurs  navires  marchands,  sous  l'ar- 
tillerie de  la   place.    En  1686,  commandant   un 
vaisseau  de  44  canons,   dans  l'entrée  de  la   Médi- 
terranée, il  rencontra,  entre  Gibraltar  et  la  ville 
de  Malaga,   deux  navires  de  guerre  espagnols,  Tun 
de  56  canons  et  l'autre  de  44,  qu'il  combattit  sur 
le  refus  qu'ils  firent  de  saluer  le  pavillon  du  Roi,  et 
les  obligea  de  se  retirer  la  nuit,   sous  la  place  de 
Malaga,  sans  allumer  les  feux  ordinaires,  à   leur 
poupe.  L'année    suivante,  il  se  rendit   maître,  à 
Tabordage,  d'un  vaisseau  algérien;  en  1668,  il  se 
trouva  au  bombardement  d'Alger,  sous  les  ordres 
du   maréchal  d'Estrées;  et,  dans  la  même  année, 
étant  au  combat  de  Bantry,  en  Irlande,  sous   les 
ordres  du   maréchal  de   Châteauregnault,  le    feu 
prit  à  son  vaisseau  et  fit  sauter,  à  la  mer,  plus  de 
3o  personnes,  sans    que   cet  accident   l'empêchât 
de  continuer  à  combattre.  Il  fut  fait  chef  d'escadre, 
le  i"  novembre   1689,  au  combat  de  la  Hougue, 
oti  il  servait  en  cette  qualité.  L'an  1692,  il  secourut 
le  vaisseau  amiral,  commandé    par  le   comte  de 
Tourville,    qui  était  en  grand  danger.   Il  brûla, 
en  1694,  deux  vaisseaux   de   guerre   dans  le  port 
de  Gibraltar,    et    s'empara    de  plusieurs  navires 
marchands  qui  se  trouvaient  sous  la   forteresse  de 
cette  place  '  fut  fait  lieutenant-général  des  armées 
navales,  le  i"  juin  1701,  et  servit   en  qualité    de 
capitaine-général  pour    le     Roi    d'Espagne,  dans 


270  I>K  COETLOGON. 

rAmérique  française.  En  lyoS,  il  prit,  avec  cinq 
vaisseaux  qu^il  commandait,  cinq  vaisseaux  de 
guerre  hollandais,  à  la  côte  de  Portugal  ;  servit, 
en  qualité  de  vice-amiral  du  corps  de  bataille, 
dans  le  combat  rendu  sous  les  ordres  du  comte 
de  Toulouse,  devant  Valesmagne,  contre  l'armée 
d'Angleterre  et  de  Hollande,  en  1704  ;  comman- 
dait, en  1705,  une  escadre  de  dix-sept  vaisseaux; 
fut  fait  conseiller  auconseil  de  marine,  en  171 5, 
reçu  vice-amiral  du  Levant,  le  18  novembre  1716  ; 
et  nommé  grand'croix  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  la  même  année.  Le  Roi,  en  con- 
sidération de  tant  de  services,  le  nomma  chevalier 
de  ses  ordres,  en  1724,  et  fut  reçu  le  3  juin  de 
la  même  anne'e.  Ce  prince  lui  envoya  le  bâton 
de  maréchal  de  France,  le  1"  juin  1730.  Il 
mourut  le  7  du  même  mois,  âgé  de  83  ans  et 
demi,  et  fut  enterré  dans  l'église  paroissiale  de 
Saint-Sulpice.  11  a  eu  l'honneur  d'avoir  la  grande 
députation  de  la  noblesse  des  états  de  Bretagne  ; 

8.°  Marie,  religieuse  à  la  Visitation  de  Saint-Melaine, 
à  Rennes,  morte  jeune  : 

9.°  Louise-Emmanuelle  de  Coetlogon,  morte  à  l'âge 
de  88  ans,  religieuse  au  même  couvent. 

XIV.  Gui  de  Coetlogon,  doyen  des  conseillers  du 
parlement  de  Rennes,  syndic-général  des  états  de  Breta- 
gne, épousa  i.°  N....  Bonier,  dont  il  n'eut  point  d'enfants; 
2.°  par  contrat  du  24  février  1664,  Louise  Gatechair, 
fille  unique  et  héritière  de  Louis  Gatechair,  ccuyer, 
seigneur  du  Rouvroy,  et  de  Perine- le- Maczon.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

I ."  Anne-François,  archidiacre  de  Quemper,  mort 
en  1705  ; 

2."  Philippe-Gui  ,  marquis  de  Coetlogon,  par  sa 
femme,  servit,  d'abord,  en  qualité  de  mous- 
quetaire du  Roi,  puis,  de  guidon  et  d'enseigne 
de  la  compagnie  des  gendarmes  écossais.  Il  se 
trouva  aux  batailles  de  Staffarde  et  de  la  Mar- 
saille.  Il  avait  été  syndic-général  des  états  de 
Bretagne,  et  mourut  d'apoplexie,  encore  jeune, 
au  mois  d'octobre  1709.  Il  avait  épousé,  par 
contrat    du     17    mai     1694,    Susanne-Guyonne, 


DE  COETLOGON.  271 

marquise  de  Gîctlogon,  fille  unique  de  René- 
Hyacinthe,  marquis  de  Coetlogon,  et  de  Péron- 
nelle -  Angélique  de  la  Villeléon,  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

-4.  François,   religieux  bénédictin    de  Clugny  ; 

B.  César  -  Madelaine  ,  marquis  de  Coetlogon, 
vicomte  de  Méjusseaume ,  baron  de  Pleu- 
griffet,  seigneur  de  Launay-Guen  ,  de  l'Es- 
pran,  etc.  Il  servit,  dès  l'âge  de  21  ans,  en 
qualité  d'aide-de-camp  du  maréchal  de  Ber- 
wick,  sur  les  frontières  d'Espagne,  en  17 19 
et  1720;  fut  fait  mestre  -  de  -  camp,  et  se  dis- 
tingua aux  sièges  de  Fontarabie  et  de  Saint- 
Sébastien,  où  il  fut  blessé.  Il  fut  nommé 
syndic-général  des  états  de  Bretagne.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  26  avril  1721,  Ca- 
therine Claude  le   Borgne  -  d'Avaugour ,    tille 

•  de  Joseph  -  François  le  Borgne,  seigneur  de 
Rocamelin,  et  de  Catherine- Ursule  du  Ba- 
huno, dont  sont  issus  entre  autres  enfants: 

a.  Alain  -  Emmanuel-Hyacinthe-César,  né 
en  1722; 

b.  Perrine-Catherine  -  Marie,    morte   sans 
alliance  ; 

C.  Jean,  chevalier  de  Malte,  qui  se  noya  en 
1725,  sur  un  vaisseau  du  Roi; 

D.  Philippe  ,  religieuse  à  l'abbaye  de  Notre- 
Dame  de  Sens  ; 

E.  Charlotte-Elisabeth  de  Coetlogon,  mariée  à 
Joseph  de  Lentillac,  dit  le  comte  de  Cleguenec  ; 

3.*  Charles  -  Elisabeth,  dont  l'article  suit  : 

XV.  Charles  -  Elisabeth  de  Coetlogon,  chevalier,  sei- 
gneur de  Romilli,  épousa  au  mois  de  juin  1722,  Marie- 
Françoise  de  Veteris-du  -  Revest,  tille  de  Scipion  de  Veteris, 
seigneur  du  Revest,  et  de  Mithilde  Priouli,  noble  véni- 
tienne. 11  en  eut  : 

I .'  Alain-Emmanuel-Félicité,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Agathe-Françoise,  née  le  28  octobre  1723,  ma- 
riée à  M.  le  comte  de  Sabran  ; 

3.*  Elisabeth-Marie  née  le  5  juin  1726,  abbesse  à 
Notre-Dame  de  Moutons,  au  diocèse  d'Avranches. 

XVI.  Alain- Emmanuel  -  Félicité,     marquis    de    Coet- 


272  l^E    COETLOGON. 

LOGONj  né  le  i*""  avril  1743,  officier  au  régiment  du  Roi, 
avec  lequel  il  a  fait  plusieurs  campagnes;  premier  aide-de- 
camp  de  monseigneur  le  comte  de  Clermont,  prince  du  sang; 
mourut  à  Turin,  en  Piémont,  en  1800.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  2  juin  1764,  Bernarde-Thérèse  -  Marguerite- 
Eugénie  de  Roy-de-Vacquière,  dame  pour  accompagner 
S.A.  R.  Madame,  comtesse  d'Artois.  Elle  émigra  avec 
cette  princesse,  qui  l'honora  de  sa  constante  amitié 
pendant  près  de  2  5  ans  qu'elle  lui  resta  attachée.  Elle  ne 
la  quitta  jamais  pendant  sa  longue  et  pénible  émigration  ; 
a  eu  la  douleur  de  lui  fermer  les  yeux  au  mois  de  juin 
1807,  à  Gratz  en  Styrie.  Elle  est  morte  à  Aix,  le  4  juin 
1 8 1 1 ,  ayant  eu  de  son  mariage  : 

L'Emmanuel  de  Coetlogon,  né  le  27  juin  1768, 
décédé  ; 

2.°  Alain,  marquis  de  Coetlogon,  né  le  21  septem- 
bre 1769  ; 

3."  Jean-Baptiste-Félicité,  dont  l'article  suit. 

XVII.  Jean  -  Baptiste-Félicité,  comte  de  Coetlogon, 
né  le  22  août  1773,  lieutenant-colonel  de  cavalerie,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  com- 
mandeur de  l'ordre  noble  de  Hohenlohe;  a  émigré;  a  fait 
les  campagnes  de  l'armée  des  princes,  en  1792,  et  depuis  a 
été  nommé  de  la  suite  de  S.  A.  R.  Madame,  comtesse  d'Ar- 
tois, qu'il  a  constamment  suivie  jusqu'à  sa  mort.  Il  a  épousé, 
le  21  juillet  i8o5,  Marie  -  Anne  -  Charlotte  -  Constance  de 
Clugny,  fille  de  M.  le  vicomte  de  Clugny,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi,  chevalier  de  plusieurs  ordres.  Il 
a  de  ce  mariage  ; 

i.°  Alain- Louis- Félicité-Hypolite  de  Coetlogon,  né 

le   27   septembre  1806,  élève  de  l'école  royale  de 

Saint  -  Cyr; 
2.°  César  -  Bernard-  Alfred    de    Coetlogon,    né    le 

i5  août  18 10  ; 
3.°  Louis-Félicité-Emmanuel    de  Coetlogon  ,   né  le 

9  août  18 14  ; 
4.°  Marie-Caroline  -  Eugénie  de   Coetlogon,  née  le  8 

mai  1808,  élève  de  l'école  royale  de  Saint-Denis  ; 
5."  Justine-Constance-Félicité     de   Coetlogon,    née 

le  8  mars  18 16. 

Armes  :  De  gueules,  à  trois  écussons  d'hermine. 


DE  FORTIA.  273 


FORTIA  CHAILLI,  d'Urban,  de  Montréal,  de  Piles, 
en  Touraine  ,  à  Paris  ,  en  Languedoc  ,  à  Avignon  ,  au 
comté  Venaissin,  et  en  Provence  ;  maison  ancienne,  ori- 
ginaire de  Catalogne,  dans  le  royaume  d'Aragon,  où  elle 
riorissait  dès  le  douzième  siècle.  Nous  allons  donner  la 
-généalogie  de  cette  maison  ;  principalement  d'après  l'his- 
toire qui  en  a  été  publiée  en  1808,  à  Paris  ;  il  en  résulte 
qu'elle  est  une  des  plus  anciennes  de  Catalogne  (i);  elle 
V  a  donné  son  nom  à  un  château  situé  dans  l'Ampourdan, 
sur  les  bords  du  golfe  de  Roses. 

En  1 1 1  3  ,  deux  frères  ,  seigneurs  de  Fortia  ,  accompa- 
gnèrent Raimond-Bérenger  ,  lorsqu'il  vint  se  mettre  en 
possession  de  la  Provence  et  du  Gévaudan. 

Pierre  de  Fortia  fut  un  des  seigneurs  catalans  qui  se 
signalèrent  le  plus  sous  le  règne  et  dans  les  guerres  de 
Jacques  I"'  ,  dit  le  Conquérant,  roi  d'Aragon  ;  il  vivait  en 
1229  et  1236  (2). 

Philippe  de  Fortia,  général  des  troupes  de  Jacques  I", 
roi  d'Aragon,  en  Provence,  se  distingua  dans  toutes  les 
guerres  de  ce  prince,  et  vivait  en  1 246  (3). 

I.  Bernard  (4)  dit  le  chevalier  de  Fortia,  descendant 
de  Philippe  de  Fortia,  général  des  armées  du  roi  Jacques  I*'  , 
se  signala  dans  les  guerres  de  don  Pèdre  IV,  roi  d'Aragon, 
contre  le  reste  des  Infidèles  qui  occupaient  l'Espagne,  et 
qu'il  vint  à  bout  d'en  chasser.  Il  épousa  Francisca  N..., 
dont  il  eut  : 

1."  Bernard  II,  dont  l'article  suit  ; 

2.°Sibille  de  Fortia,  née  au  château  de  Fortia,  en 
i352,  mariée,  i.*  à  don  Artal  de  Foces;  2.°  le 
10  janvier  i  38r,  à  don  Pèdre  IV,  roi  d'Aragon  (5), 


(i)  C'est  ce  qu'on  lit  dans  le  Sermo  del  serenissim  senyor  don 
Jautne  second,  rey  de  Arago,  imprimé  à  Barcelonne  en  1602 
p.  68. 

(2)  Annales  de  Catalogne ,  par  Félix  de  la  Pegna ,  tome  II, 
livre  2,  chapitre  xiv,  page  69. 

{'i;  Nouvel  Etat  ds  Provence,  Avignon,  sans  date,  p.  74. 

(4)  Sermo,  etc.,  comme  ci-dessus,  p.  56. 

(5  L'art  de  vérifier  les  dates.  Paris,  1783,  tome  I,  pages  733 
et  756;  Chronique  deCarbonel,  fol.  200. 

9.  18 


274  ^^^'  FORTIA. 

dont  elle  eut  les  infants  don  Jacques  et  don  Fer- 
dinand ,  et  une  fille  ,  nommée  Isabelle  ,  qui  fut 
mariée  ,  le  28  juin  1407  ,  avec  don  Jacques  II , 
roi  d'Aragon,  dernier  comte  d'Urgel. 

II.  Bernard  II  de  Fortia,  naquit  au  château  de  Fortia, 
en  i352  ,  et,  après  la  mort  de  son  père,  fut  généralis- 
sime des  armées  du  Roi.  Thomich  (i),  dans  sa  généalogie 
de  la  maison  royale,  qui  se  trouve  en  tête  des  Consti- 
tutions de  Catalogne  ,  le  nomme  Bernard  de  Forcia,  et 
plusieurs  autres  auteurs  l'écrivent  de  même  ;  mais  l'auteur 
du  Sermo  de  don  Jaume  second  ,  Rey  de  Arago  ,  imprimé 
à  Barcelonne^  en  1602,  écrit  constamment  Fortia. 

Il  fut  nommé ,  par  le  roi  don  Pèdre  ,  lieutenant-gé- 
néral en  Catalogne,  en  i385  ,  et  son  capitame-géne'ral  ; 
il  concourut  à  la  prise  de  Castellon  et  de  beaucoup 
d'autres  places  ,  et  obligea  le  comte  d'Ampurias  ,  Jean 
d'Aragon,  à  rendre  la  place  à  la  discrétion  du  roi  ,  son 
beau-père. 

A  la  mort  du  roi  don  Pèdre  II  ,  arrivée  le  5  janvier 
I  387  ,  Bernard  de  Fortia  fut  contraint  de  s'éloigner  avec 
Sibille,  sa  sœur  ,  veuve  du  Roi  ,  pour  se  soustraire  au 
ressentiment  de  l'infant  don  Juan,  qui  succédait  au 
trône,  et  avec  lequel  elle  avait  eu  de  très-grands  démêlés. 
Ils  furent  dépouillés  de  leurs  biens,  et  la  reine  réduite  à 
une  pension  viagère  de  deux  mille  cinq  cents  ducats.  Elle 
mourut  à  Barcelonne,  le  23  novembre  1406,  et  fut  inhu- 
mée au  couvent  de  Saint-François. 

Bernard  de  Fortia  ayant  vendu  quelques  biens  qu'on 
lui  avait  laissés  en  Catalogne  ,  était  venu  s'établir  à 
Montpellier,  où  il  s'était  marié  en  1391  ,  et  avait  eu 
un  tils  l'année  suiyante.  D'anciennes  notes  manus- 
crites ne  le  font  survivre  qu'un  an  à  sa  sœur,  et  disent 
qu'il  mourut  sans  tester  ,  en  1407.  Un  manuscrit  espa- 
gnol ,  sur  la  famille  de  Fortia  ,  nous  assure  cependant , 
d'après  Félix  de  la  Pégna  ,  que  Bernard  de  Fortia  , 
joua  encore  un  rôle  dans  l'histoire  d'Aragon,  en  141 1, 
et  141 8.  Il  paraît  que  les  archives  particulières  ayant  été 
brûlées  et  dispersées  à  Montpellier ,  sous  le  règne  de 
Charles  VI  ,  l'histoire  des  deux  premières  générations 
qui  y  furent  établies,  est  restée  très-imparfaite.    Il  semble 


(i)  Chapitre  3,  folio  56. 


DE  FORT I A.  275 

même  que  la  famille  de  Fortia,  sous  cette  époque,  per- 
dit beaucoup  de  cet  ancien  éclat  que  le  règne  de  Sibille 
venait  de  lui  donner.  Nous  le  concevrons  sans  peine  , 
nous  qui  avons  été  les  témoins  de  malheurs  presque  aussi 
funestes ,  mais  moins  longs ,  que  ceux  du  règne  de 
Charles  VI. 

III.  Jean  de  Fortia,  I"  du  nom,  tils  de  Bernard, 
né  en  iSgS  ,  se  maria  à  Montpellier,  en  1422:  le  nom 
de  sa  femme  n'est  pas  connu  ,  mais  on  sait  qu'il  eut 
pourhls: 

IV.  Jean  de  Fortia,  II*  du  nom,  né  en  1427:  il 
-pousa,  en  1448,  noble  demoiselle  Francine  de  Mont- 
pellier, et  lesta  en  1492,  devant  Guigonis,  notaire  de 
Montpellier  (i).  Dans  ce  testament,  il  donne  à  sa  femme, 
outre  sa  dot  ,  qui  était  de  six  mille  ccus  d'or,  en  or 
couronné  ,  l'usutruit  de  tous  ses  biens  ,  la  chargeant  de 
les  remettre  à  Marc,  son  fils  et  son  héritier.  II  fait  plu- 
sieur  legs  pies  en  faveur  de  chaque  couvent  de  l'un  et 
de  l'autre  sexe,  et  de  tous  les  hôpitaux  de  Montpellier.  Il 
dote  plusieurs  pauvres  filles  à  marier  ;  il  fonde  et  dote 
richement  une  chapelle  qu'il  avait  fait  construire  au  cou- 
vent des  Frères  mineurs  de  Saint-François,  ou  des  Cor- 
deliers,  sous  le  titrj  de  Notre-Dame  de  Pitié,  où  il  voulut 
être  enterré.  11  lègue  la  liberté  à  quatre  esclaves  qu'il  avait, 
avec  cent  écus  d'or  à  chacun,  outre  leur  subsistance  dans 
la  maison  de  son  héritier.  Enfin,  après  avoir  réglé  la 
restitution  de  la  dot  de  son  épouse,  en  monnaie  de  Bar- 
celonne,  il  fait  un  legs  à  Jean  III  ,  son  petit-fils,  de  la 
tour  et  juridiction  de  Orte,  en  la  paroisse  de  Saint- 
Denis  de  Gobelez  ,  diocèse  de  Barcelonne.  Il  mourut  le 
i"  mars  1493,  et  fut  enterré  dans  sa  chapelle  de  l'église 
des  Cordeliers. 

V.  Marc-Antoine  de  Fortia,  fils  du  précédent,  naquit 
en  1449,  et  épousa,  en  1473,  noble  demoiselle  Yolande 
de  Benêt  ou  Benoit,  laquelle  eut  en  dot  i5oo  écus  d'or. 
Il  lit  faire  l'ouvenure  du  testament  de  son  père,  le  pre- 


(i)  Voyez  les  Archives  du  clcrgc  de  Montpellier,  registre  des 
notes  de  Hodilly,  Vidal,  Roger  et  autres,  de  i43o,  1493,  n*  3, 
p.  10,  etc. 


I 


276  DE   FORTIA. 

mier  mars  1493,  pardevant  le  sieur  Charbonnières,  lieu- 
tenant royal  du  juge  de  la  ville  de  Montpellier  ,  avec 
toutes  les  procédures  requises,  et  paya,  le  23  mars  1494, 
les  legs  que  son  père  avait  faits  aux  Frères  mineurs.  Le 
3o  juin  1498,  il  fit  son  testament,  reçu  par  Jean  Vidal, 
notaire  de  Montpellier;  il  donne  à  sa  femme,  2,25o  écus 
d'or,  en  or  couronné,  savoir,  1 5oo  de  sa  dot,  et  ySo  pour 
son  augment,  avec  l'entretien  dans  sa  maison  ;  et  son 
héritier  universel  venant  à  mourir  sans  enfants ,  il  la 
substitue  pour  un  quart  de  ses  biens.  Il  fit  plusieurs  legs 
en  faveur  des  couvens  et  des  pauvres  filles  à  marier  ;  il 
nomme  son  fils  aîné,  son  héritier  universel,  et  le  substi- 
tue à  sa  femme  et  à  ses  autres  enfants,  à  chacun  desquels 
il  lègue  2,000  marcs  d'or,  avec  l'entretien  dans  sa  maison, 
jusqu'à  l'âge  de  vingt-cinq  ans,  pour  les  garçons,  et  de 
i,5oo  marcs  d'or  pour  les  filles,  aussi  avec  l'entretien 
dans  sa  maison,  jusqu'à  ce  qu'elles  soient  mariées.  Il 
ordonna  en  outre,  qu'on  l'ensevelît  dans  la  chapelle  de 
Notre  -  Dame  de  Pitié,  qu'avait  fondée  son  père,  dans 
l'église  des  Cordeliers.  Le  24  juillet  de  la  même  année 
1498,  Francine  de  Montpellier,  sa  mère,  lui  donna  les 
mille  écus  d'or  que  Jean  de  Fortia  ,11*  du  nom  , 
son  mari,  lui  avait  légués.  Marc- Antoine  mourut  le  26 
décembre  1498.  Ses  enfants  furent; 

I .°  Bernard  III,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jean,  qui  forme  la  troisième  branche  rapportée 
en  son  rang; 

3.°  François,  légataire  de  son  père  pour  2,000  marcs 
d'or.  Il  contracta  pour  son  frère  Jean,  à  Avignon, 
en  i5o5,  et  ne  vivait  probablement  plus  en  iSiy, 
puisque  sa  mère  ne  fit  point  alors  mention  de  lui 
dans  son  testament; 

4.»  Albert,  est  nommé  dans  le  testament  de  son 
père,  en  1458,  pour  un  legs  de  2,000  marcs  d'or. 
Dans  le  testament  de  sa  mère,  en  1 5 17,  il  est 
désigné  pour  héritier,  conjointement  avec  ^on 
frère  Jean.  Suivant  certains  manuscrits  ou  im- 
primés, c'est  de  lui  qu'est  sortie  la  branche  des 
Fortia,  maîtres  des  requêtes,  à  Paris,  qui  est  au- 
jourd'hui éteinte;  mais  on  verra  ci-après,  qu'elle 
descend  de  son  frère  aîné  Bernard  III. 

5."  Eléonore,  reçoit  un  legs  de  i5oo  marcs  d'or, 
dans  le  testament  de  son  père,  eni498; 


DE  FORTIA.  277 

6.'  Hiéronime,  légataire  de  son  père  pour  la  même 
somme,  épousa  noble  Michel  de  Vidal  ou  Vitalis, 
d'Avignon,  à  qui  elle  survécut,  comme  on  le  voit 
dans  le  testament  de  sa  mère,  fait  en,  iSiy,  où 
elle  est  qualifiée  veuve,  et  où  elle  est  aussi  nommée 
légataire. 

VI.  Bernard  III  de  Fortia,  né  en  1475,  épousa,  en 
i5oi,  Jeanne  Miron,  fille  de  François,  alors  médecin 
du  Roi,  et  seigneur  de  Beauvoir-sur-Cher,  et  de  Gene- 
viève de  Morvilliers.  Cette  famille  de  Miron  était  origi- 
naira  de  Catalogne,  et  a  produit  un  évèque  d'Angers,  et 
plusieurs  magistrats  célèbres. 

Le  i5  juin  i5o5.  Louis,  roi  de  France  et  de  Naples, 
duc  de  Milan,  et  seigneur  de  Gènes],  donna  des  lettres- 
patentes  à  Bernard  de  Fortia,  pour  aller  à  Rome,  prendre 
noble  demoiselle  Françoise  de  Vidal,  ou  Vitalis,  pour 
venir  consommer  le  mariage  contracte'  avec  noble  Jean 
de  Fortia,  frère  dudit  Bernard,  qu'il  qualifie  son  bien- 
aimé,  familier  et  serviteur  de  la  reine  sa  femme,  lui  per- 
mettant de  passer  par  toutes  les  terres  et  seigneuries  de 
leur  obéissance,  avec  leur  train,  au  nombre  de  seize  che- 
vaux, ses  valets  de  pied,  et  leurs  vêtements  en  or  et 
argent,  joyaux,  bagues,  valises  et  autres  hardes.  Ces 
lettres  sont  signées  par  le  Roi,  de  Coutereau,  et  scellées 
du  scel  et  armes  dudit  seigneur,  en  cire  rouge,  données 
à  Tours,  où  Louis  XII  était  alors. 

A  son  retour  de  Rome,  Bernard  se  transporta  en  Tou- 
raine,  et  s'y  établit  ;  il  se  retira  dans  la  ville  de  Tours,  et 
v  fit  en  i532,  l'acquisition  des  seigneuries  de  Paradis  et 
de  la  Branchoire.  II  fut  ensuite  premier  président  de  la 
chambre  des  comptes  de  Bretagne.  Il  eut  de  Jeanne 
Miron: 

I ."  Jean,  archiprétre  de  la  métropole  de  Tours,  et 
chanoine  de  Saint-Manin  de  la  même  ville  ; 

2.'  François,  qui  suit; 

3."  Bernard,  tige  des  seigneurs  du  Plessis,  que  l'on 
trouvera  après  cette  première  branche  ; 

4."  Marc,  seigneur  de  Paradis,  qui  fut  greffier  en 
chef  de  la  sénéchaussée  d'.\njou,  en  i5?2,  et 
épousa,  en  i55i,  Françoise  d'Authon  ,  fille  de 
Jean,  seigneur  de  la  Chartonnière.  et  de  Bonne 
Laiirencin,  de  la  ville  de   Lyon.  Il  fut.  en   1573, 


278  DE  FORTIA. 

trésorier  de  France,  en  la  généralité  de  Langue- 
doc, ensuite  en  celle  de  Touraine,en  i582.  Depuis, 
il  fut  président  en  la  chambre  des  comptes  de 
Bretagne,  et  mourut  sans  enfants; 

5.°  Pierre,  abbé  de  Saint-Acheul  et  de  Noyers, 
archidiacre  de  Tours,  fut  nommé  à  l'évêchë  d'A- 
miens, et  harangua  les  états  de  Blois,  où  il  avait 
été  député.  Il  mourut  soupçonné  d'avoir  été  em- 
poisonné, sans  avoir  pris  possession  de  son  évéché, 
du  moins,  il  ne  paraît  pas  qu''il  ait  jamais  occupé 
ce  siège; 

6."  Jeanne,  épousa,  le  22  novembre  i532,  Austre- 
moine  Dubois,  seigneur  de  Fontaine  et  de  Marans, 
en  Touraine,  maître  d'hôtel  du  Roi  ; 

7.°  Françoise,  mariée  avec  Pierre  Forget,  seigneur 
du  Bouret,  argentier  de  la  Reine,  et  depuis, 
secrétaire  du  roi  François  l*"".  Elle  eut  entre  autres 
enfants,  Jean  Forget,  président  à  mortier  au 
parlement  de  Paris,  et  Pierre  Forget,  connu  sous 
le  nom  de  sieur  de  Frêne,  secrétaire  d'Etat  sous 
les  rois  Henri  III  et  Henri  IV.  (Voyez  leur  article 
dans  nos  dictionnaires  historiques.)  Françoise  de 
Fortia  fut  dame  d'honneur  de  la  reine  Catherine 
de  Médicis;  il  yen  avait  alors  plusieurs. 

VII.  François  de  Fortia,  fut  seigneur  de  la  Grange  , 
et  successivement  trésori-er  des  mers  du  Levant,  secré- 
taire de  la  chambre  du  Roi,  et  trésorier  des  parties 
casuelles  en  iS/o.  Il  épousa,  i."  Françoise  Mignet , 
2.°  Catherine  Hotman,  veuve  de  Nicolas  de  Verdun, 
intendant  des  finances,  et  fille  de  Pierre  Hotman,  sei- 
gneur de    Fontenai,  et  de  Jeanne  Marteau   de  la  Chapelle. 


Ses  enfants  furent 


Du  premier  lit: 


i."  Madeleine  ,  qui  épousa,  i.",  en  i585,  Louis 
Grené,  avocat,  et  depuis  conseiller  au  parlement 
de  Paris;  2.°  Michel  Sevin,  conseiller  en  la  même 
cour; 

2."  Jeanne,  mariée  à  Charles  Billart ,  d'abord 
maître  des  requêtes,  ensuite  conseiller  au  même 
parlement. 

Du  second  lit  : 

3.**  François,  qui  suit  : 


't 

DE  FORTIA-CHAILLI.  î^p 

VIII.  François  de  Fortia,  !!•  du  nom,  fut  président 
des  trésoriers  de  France,  au  bureau  des  finances  de  Li- 
moges, et  conseiller  d'Etat  en  i665.  Il  avait  ete  marie, 
en  1607,  avec  Catherine  Sainctot,  fille  de  Pierre  Sainc- 
tot  et  d'Anne  Vizé,  dont  il  eut  : 

i.°  François  III  ,  ne'  en  1610,  conseiller  -  auditeur 
en  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  marié,  en 
164?-  ,  à  Madeleine  Pigrai,  dont  il  n'eut  qu'une 
fille,  Françoise  de  Fortia,  morte  en  bas  âge; 

2.°  Pierre  j  sieur  de  Genouilli ,  né  en  161 3  ,  et  mort 
sans  enfants,  en  1677  ; 

3-°  Paul,  né  en  16 14,  mort  au  berceau  ; 

4.*  Honoré,  né  en  1617,  chanoine  de  Noyon  ,  et 
aumônier  du  Roi,  mort  en  1695  ; 

5."  Etienne,  né  en  1618,  mort  à  Rome.  On  a  de 
lui  quelques  opuscules  de  piété,  peut-être  les 
premiers  qui  aient  été  imprimés  à  Rome ,  en 
français  ; 

6."  Charles,  qui  suit  ; 

7.*  Timoléon  ,  mort  dans  les  guerres  de  Catalogne; 

8.°  Catherine  : 

9.'  Anne. 

IX.  Charles  de  Fortia  ,  seigneur  de  Chailli  et  de 
Boisvoisin  ,  capitaine  dans  le  régiment  de  cavalerie  de 
Baradat,  mourut  en  i685  ;  il  avait  été  marié,  i."  le  19 
juillet  1657,  avec  Anne  de  Buade  ,  morte  sans  enfants, 
fille  de  Pierre  de  Buade,  seigneur  de  Beauregard,  lieu- 
tenant de  la  vénerie,  et  d'Anne  Savattier;  2."  avec  Anne 
Alexandre,  morte  en  1691 .  De  ce  mariage  est  issu  : 

X.  Joseph-Charles  de  Fortia  ,  seigneur  de  Chailli  , 
né  en  1661  ;  il  fut  reçu  conseiller  au  chàtelet  en  1690, 
à  la  cour  des  aides  en  1695,  et  conseiller  au  parlement, 
en  1698  ;  il  fut  ensuite  maître  des  requêtes  de  l'hÔtel  , 
depuis  1723;  conseiller  d'état  et  conseiller  d'honneur  au 
parlement  de  Paris  :  en  1728,  monsieur  le  duc  de  Bour- 
bon, premier  ministre  d'état  ,  par  l'estime  et  la  considé- 
ration qu'il  avait  pour  lui  ,  le  chargea  d'aller  faire  en 
son  nom,  la  demande  de  la  princesse  de  Hesse  -  Reinsfeld, 
en  Allemagne.  M.  de  Fortia  partit  et  s'acquitta  de  sa 
commission  ;  la  princesse  fut  epxjusée  par  son  frère  ,  le 
prince  héréditaire ,  comme  fondé  de  la  procuration  de 
monsieur  le  duc.   M.  de   Fortia  tut  chargé  de  la   ramener 


28o  I^E   FORTIA-CHAILLI. 

avec  lui  jusqu'à  Chantilli,  où  était  monsieur  le  duc  qui 
était  déjà  exilé  ;  il  fut  depuis,  premier  président  du  grand 
conseil  ,  par  commission  ,  en  lôSg.  Il  avait  épousé  , 
I .°  en  1695,  Marie- Madeleine  l'Archer,  fille  de  Jean- 
Baptiste  l'Archer  ,  seigneur  de  Pocanei  ,  conseiller  à  la 
cour  des  aides  ,  et  de  Marie  le  Clerc  ;  elle  mourut  en  1696  , 
à  l'âge  de  dix-neuf  ans;  2."  au  mois  de  juillet  1698, 
Marie- Madeleine  Thomas,  fille  de  Jean,  conseiller  au 
châtelet ,  et  de  Marie  -  Anne  Gigault,  Elle  mourut  à  Dijon  , 
en  17 19.  Son  mari  lui  survécut,  étant  mort  à  Paris,  le 
1 7  juillet  1 742.  Il  avait  eu  du  second  lit  : 

i."  Jean-Joseph,  qui  suit  ; 

2.°  Charles,  né  en  1702,  nommé  en  1724,  à  l'ab- 
baye de  Saint-Martin  d'Epernay,  ordre  de  Saint- 
Augustin  ,  au  diocèse  de  Reims.  Il  est  mort  à  Paris 
le  4  septembre  1776; 

3.°  Anne-Bernard,  mort  à  l'île  de  Bourbon,  le  3o 
avril  T747,  sans  avoir  été  marié  ; 

4.°  Antoine  ,  religieux  ,  puis  chanoine  de  Sainte- 
Croix-de-la-Bretonnerie ,  mort  le  i3  septembre 
1750; 

5."  Marie-Madeleine  j  née  en  1 699  ,  mariée  en  1717, 
à  Claude  de  la  Michaudière,  conseiller  au  parle- 
ment de  Paris ,  ensuite  conseiller  d'honneur  au 
même  parlement,  morte  le  29  septembre  1740, 
sans  avoir  eu  d'enfants  ; 

6."  Marie-Anne  ,  née  en  171  2  ,  mariée  à  Paris  ,  le 
14  septembre  1730  ,  à  Gaspard  de  Fortia  ,  seigneur 
de  Montréal ,  fils  de  Jules  de  Fortia  et  de  Fran- 
çoise de  Sassenage. 

XI.  Jean-Joseph  de  Fortia,  né  en  1700,  capitaine 
au  régiment  de  Condé,  cavalerie,  fut  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il  épousa,  le  2  mai 
1726,  Marie-Anne  Frizon  de  Blamont,  fille  de  feu  Nico- 
las-René Frizon,  seigneur  de  Blamont,  président  au  par- 
lement de  Paris  ,  et  de  Nicole  de  la  Salle.  Il  mourut  à 
Paris,  le  premier  décembre  1760,  ayant  eu  de  son  ma- 
riage : 

I ,"  Jean-Charles,  qui  suit; 

2."  Charlotte  ,  née  le  27  mars  1727,  mariée  le  9 
mars  1747,  à  Etienne-Marie,  marquis  de  Sco- 
railles,   premier  sous-lieutenant  des  chevau-légers 


DE  FORTIA  DU  PLESSIS.  281 

de  la  garde  du  Roi.  Charlotte  de  Fortia,  restée 
veuve  le  3o  mai  1758,  mourut  elle-même  le  2 
mai  1767,  ayan:  eu  trois  enfants. 

XII.  Jean-Charles  de  Fortia,  né  en  1730,  mourut  en 
1741.  En  lui  est  finie  la  branche  des  Fortia,  seigneurs 
de  Chailli. 

SECONDE   BR.\NCHE. 

Seigneurs  du  Plessis-Fromentières. 

Vil.  Bernard  de  Fortia,  IV  du  nom,  seigneur  de 
Saint-Mandé,  près  Vincennes  ,  du  Plessis-Fromentières 
et  de  Cléreau  en  Vendômois,  second  fils  de  Bernard  de 
Fortia,  IIl'  du  nom,  seigneur  de  Paradis,  et  de  Jeanne 
Miron,  fut  reçu  conseiller  au  parlement  de  Paris  en  i563, 
après  avoir  exercé  un  semblable  office  en  celui  de  Bre- 
tagne. Il  avait  épousé,  le  23  novembre  i555,  Charlotte 
Gavant,  fille  de  Louis,  seigneur  de  Varâtre  et  de  Villiers- 
le-Bel,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  et  de  Catherine 
Rapouel.  Il  mourut  en  1572,  ayant  eu  pour  enfants  de 
son  épouse  : 

r.°  Bernard,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean,  mort  sans  alliance  j 

^.°  Marc,  maître  en  la  chambre  des  comptes  de 
Bretagne,  mort  garçon; 

4.°  Philippine,  mariée,  le  7  mai  1576,  avec  Jean 
le  Coq,  seigneur  de  Grisi,  de  la  Râpée  et  de  la 
Grange-aux-Merciers,  procureur  du  Roi  au  bail- 
liage du  Palais; 

5." Jeanne,  mariée  en  i586,  à  Jérôme  de  TArche, 
seigneur  de  Saint-Mandé,  lieutenant  au  bailliage 
du  palais  ; 

6. •  Louise,  mariée,  i ."»  en  iSgS,  avec  Barthélemi 
Berthier,  seigneur  de  Clairbois,  près  de  Pontoise, 
gentilhomme  de  la  chambre  et  de  la  vénerie  du 
Roi  ;  2."  avec  Antoine  Joussier,  seigneur  de  Saint- 
Bon,  officier  de  la  vénerie; 

7."  Marguerite,  femme  de  Jean  Arnault,  seigneur 
d'Andrinon,  en  iSqS. 

VIII.  Bernard  de  Fohtia,  V*  du  nom,  seigneur  du 
PIe«si?-Fromentières     et  de  Cléreau  .    reçu     conseiller  au 


282  DE   FORTIA    DU   PLESSIS. 

parlement  de  Paris  en  i585,  épousa,  par  contrat  passe 
devant  Esnaut,  notaire  au  Mans,  le  21  janvier  i586, 
Marguerite  le  Clerc,  tille  de  Nicolas,  seigneur  de  Lesse- 
ville,  secrétaire  du  Roi,  et  de  Jeanne  la  Forest.  Il  mou- 
rut conseiller-clerc  au  parlement  de  Paris,  en  1629.  Les 
enfants  que  lui  donna  Marguerite  le  Clerc,  furent  : 

I .°  François,  qui  suit  ; 

2."  Louise,  mariée  en  1608,  avec  Nicolas  de  Bailleul, 
seigneur  de  Soisi,  d'Etiolé  et  du  Tremblai-sur- 
Seine,  baron  de  Château-Gontier  et  de  Vattetot, 
conseiller  et  ensuite  président  à  mortier  au  parle- 
ment de  .Paris,  et  surintendant  des  finances  de  la 
Reine.  Elle  mourut  le  3i  octobre  16 18,  n'ayant 
eu  qu'une  fille,  Marie  de  Bailleul,  mariée  le  21 
février  !63  i ,  à  Claude  Mallier,  seigneur  du  Hous- 
sai,  conseiller  d'état  et  ambassadeur  à  Venise,  où 
elle  mourut  le  14  juillet  1649.  Le  monument  qui 
y  fut  dressé  à  cette  occasion,  et  où  le  nom  de  sa 
mère  est  rappelé,  subsiste  encore  aujourd'hui; 

3.»  Marie ,  qui  épousa,  en  16 17,  René  de 
Chambes,  comte  de  Monsoreau  ; 

Louis,  bâtard  de  Fortia,  dit  le  Roi,  eut  de  son  père, 
en    1629,  une  pension  de  quatre  cents  livres. 

IX.  François  de  Fortia,  seigneur  du  Plessis  et  de 
Cléreau,  reçu  conseiller  au  parlement  de  Paris  en  1619, 
épousa,  par  contrat  du  26  mai  de  cette  même  année, 
Anne  de  la  Barre,  fille  d'Adam  de  la  Barre,  seigneur  de 
Nouant  et  de  Beausseraie,  président  au  parlement  de 
Paris,  et  de  Marguerite  Cochelin.  Il  fut  maître  des  re- 
quêtes en  1626,  intendant  de  la  généralité  de  Guienne, 
et  mourut  conseiller  d'état  en  i63i.  Sa  veuve,  qui  avait 
eu  de  lui  les  sept  enfants  qui  suivent,  se  remaria  après 
sa  mort,  le  17  mai  1634,  avec  Achille  de  Harlai,  mar- 
quis de  Bréval  et  de  Champvalon,  de  qui  elle  n'eut  point 
d'enfants. 

i."  Bernard,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Claude  ,  reçu  chevalier  de  Malte  au  grand- 
prieuré  de  France,  en  1643  frj,  mourut  en  i66r, 
étant  capitaine  de  galères  ; 


(i)   Ainsi   dans   la    liste   des    familles   nobles  admises    dans  l'ordre 


DE  FORTIA  DU  PLESSIS.  28? 

3.*  François ,  prieur  de  Montbouchet,  chanoine  et 
comte  de  Brioude,  en  Auvergne,  mort  en  1675, 
et  enterre  dans  le  sanctuaire  de  l'église  des  Ber- 
nardines du  Précieux-Sang,  à  Paris; 

4/ Geneviève,  mariée,  le  27  avril  1644,  à  Fran- 
cois-Bonaventure  de  Harlai,  marquis  de  Bréval, 
seigneur  de  Champvalon,  etc.,  hls  du  premier  lit  de 
Achille  de  Harlai,  mari,  en  secondes  noces,  de  la 
mère  de  Geneviève.  François-Bonaventure  fut 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi.  Geneviève 
eut  de  lui  plusieurs  entants,  et  mourut  avant  lui, 
le  q  mai  1677.  François  de  Harlai,  beau-frère  de 
Geneviève  de  Fortia,  fut  archevêque  de  Rouen, 
puis  de  Paris,  commandeur  des  ordres  du  Roi, 
duc  et  pair  de  France,  et  nommé,  par  le  Roi, 
au  cardinalat,  pour  la  première  promotion  qui  se 
ferait  en  faveur  des  couronnes,  mais  qui  ne  put 
avoir  lieu,  de  son  vivant  ; 

5.»  Marthe,  religieuse  bernardine,  née  en  1627; 

6.°  Jean,  né  en  1628  ; 

7.*  Anne,  née  en  1629. 

X.  Bernard  de  Fortia  ,  seigneur  du  Plessis ,  de 
Nouant,  du  Chesne,  de  Brichanteau,  etc.,  conseiller  au 
parlement  de  Normandie  en  1642,  maître  des  requêtes 
en  1649,  épousa,  le  8  juillet  de  cette  même  année 
1649  ,  Marguerite  le  Mairat  ,  veuve  de  Michel  du 
Faultrai,  seigneur  d'Hières,  conseiller  du  parlement 
de  Rouen,  et  tille  de  Jean  le  Mairat,  seigneur  de 
Dreux,  conseiller  au  grand  conseil,  et  dAnne  Colbert 
de  Saint-Pouange,  sa  première  femme;  il  fut  intendant 
du  Poitou,  Aunis  et  la  Rochelle,  en  i653;  d'Orléans 
et  de  Bourges,  en  1659;  d'Auvergne,  en  1664  (i),  et 
mourut  doyen  des  maîtres  des  requêtes,  en  1694.  Ses 
enfants  furent  : 


de  Malte,  p.  47.  à  la  fin  du  tome  IV  de  cet  ouvrage,  à  l'article 
Fortia,  il  faut  ajouter  Fortia-du-PlessisCléreaa  ^^laude),  en 
i64;<. 

(i)  La  Noblesse  d'Auvei^ne  est  redevable  à  M.  de  Fortia 
d'une  recherche  qui  a  été  faite  avec  autant  de  soins  et  d'exacti- 
tude, que  d'intégrité.  Cest  un  monument  précieux,  tant  pour 
M  mémoire,  que  pour  la  Noblesse  de  cette  province.  Il  s'en 
trouve^ine  copie  dans  ses  archives. 


284  DE  FORTIA  D'URBAN. 

I."  Jacques,  mort  en  bas  âge; 
2.°  Autre  Jacques^  qui  suit  ; 
3.°  François  de  Fortia  ; 
4.°  Anne-Bernard,  abbe    de  Notre-Dame    du  Bou- 

chet,  chanoine  et  comte  de  Brioude  ; 
5.°  Anne-Françoise,  morte  au  berceau; 
ô."  Anne,  morte  en  1709,  dans  la  communauté  des 
dames  Miramiones. 

XL  Jacques  de  Fortia,  seigneur  du  Plessis,  baron 
de  Nouant  et  du  Chesne,  reçu  conseiller  au  grand  con- 
seil en  1690,  épousa,  en  janvier  1697,  Marie-Matthée  Ac- 
cault,  filie  de  Claude  Accault,  secrétaire  du  Roi,  et  d'Anne 
de  Montigni.  Il  devint,  en  1714,  président  au  grand 
conseil,  et  mourut  sans  postérité.  En  lui  s'éteignit  cette 
branche  de  la  famille  de  Fortia. 

Sa  veuve  se  remaria,  en  septembre  1 727,  avec  Joseph 
de  Villeneuve,  seigneur  de  Pui-Michel  en  Provence , 
capitaine  de  cavalerie  et  chevalier  de  Saint-Lazare.  Elle 
vivait  encore  en  1740,  et  n'est  morte  que  dans  un  âge 
très-avance. 

TROISIÈME  BRANCHE, 

établie  à  Avignon,  à  Carpentras  et  à  Cuder misse. 

VL  Jean  de  Fortia,  III®  du  nom,  ou  Jean-François 
DE  Fortia,  2^  fils  de  Marc-Antoine  de  Fortia  et  d'Io- 
lande  de  Benêt,  naquit  à  Montpellier  en  1477,  et  fut  sei- 
gneur d'Ortez,  en  Languedoc,  Le  26  décembre  1498,  il  fit 
faire  l'ouverture  et  la  publication  du  testament  de  son 
père,  pardevant  noble  Jean  Boussan,  chevalier  et  juge 
pour  le  roi  à  Montpellier.  Sans  doute,  son  frère  aîné 
Bernard  II  de  Fortia,  qui  fut  marie  à  Tours  dès  l'an 
i5oi,  était  alors  absent  de  Montpellier,  en  sorte  que 
Jean  de  F'ortia  était  devenu  le  premier  héritier  naturel 
de  son  père.  Le  25  janvier  i5o5,  noble  Antoine  de  Vi- 
talis,  citoyen  de  Naplcs,  frère  de  noble  demoiselle 
Françoise-Anne  de  Vitalis,  fille  de  noble  Jean  de  Vita- 
lis,  citoyen  de  Naples,  et  en  même  temps  citoyen  romain, 
et  de  Marie-Sanchez  de  Saint-Angelo,  envoya  sa  procu- 
ration à  Gilles  de  Roaix,  citoyen  d'Avignon  ,  pour  con- 
sentir en  son  nom,  au  mariage  de  Jean  de  Fortia,  avec 
sa  sœur,  et   lui  constituer   la    part  qui    la  concernait    pour 


DK  KORTIA    D'URBAN.  283 

sa    dot.   Le  6  mars  de  la  même  année,  Raimond  de  Vita- 
lis  ,  autre      trère    de   Françoise,     envoya  sa     procuration 
pour   le  même  sujet,   à  Egidius  Egidii ,   d'Avignon,  le   7 
avril  i3o5,    notaire  Jean    de  Ulmo  d'Avignon.   Les  pactes 
du  mariage  entre  Jean  de  Fortia  et  Françoise    de  Vitalis 
furent    signés  par   François  de   Fortia,   procureur  de    son 
frère,  et    par  Egidius  Egidii,   procureur  de    nobles      An- 
toine et  Raimond  de  Vitalis.  Le  9  juin  1  5o5,  Jean  donna 
sa  procuration    à   Bernard    de  Fortia  ,    son    frère ,    pour 
aller,  en  son    nom,     contracter    ce  mariage  à    Rome,  où 
Bernard  le  contracta  elïectivement  le  9  juillet    i5o5,    par 
acte    que  reçut  Jean-Baptiste  de    Ecclesia,   notaire  apos- 
tolique. Le    1 5  de    ce  même    mois    de    juillet  ,  les  deux 
trères  de     Françoise    dressèrent  les  pactes  de  mariage,    et 
constituèrent   en  dot    à   leur    sœur,    la    somme   de    trois 
mille  ducats  d*or,  qu'ils  donnèrent   à  Bernard,  le    i3  no- 
vembre   i5o5,  pardevant  Molino  et  Ganelli,   notaires.   La 
parenté    de  Françoise  de    Vitalis,   de    noble    maison  ro- 
maine,  procura  à  Jean    de   Fortia,  l'entrée  de    toutes  les 
charges  et  dignités  de  la  ville  d'Avignon,    qui   était    alors 
soumise  au   pape.    Il  s'y  distingua  dans  les   guerres  que  le 
roi  Louis  XII  eut    en    Italie,  pour  le  Milanais,  jusqu'à  ce 
que    Jules   II,  ayant    séparé    ses     intérêts  de  ceux   de  ce 
prince,  les   Fortia    refusèrent  de    servir   contre   leur  sou- 
verain, et    se   retirèrent  en    iSoj,  à  Avignon,  où   Jean  de 
Fortia    exerça    tontes  les    charges  réservées  aux    citoyens 
nobles.     Le    8    juillet    iSij,    Yolande  de  Benêt,  sa   mère, 
tit   son  testament,     dans  lequel  elle  institua  ses  héritiers 
Jean  et  Albert  de  Fortia,  ses  fils.  Jean  fut  nommé  consul 
d'Avignon    l'an   i53i,    avec   François  de  Galéan,  et  Jean 
de  Donis,  seigneur    de  Goult.  Il  obtint,  en  conséquence, 
des  lettres-patentes    en  parchemin,     des    consuls     d'Avi- 
gnon,  signées  sur   le  repli,  Henrici,    et  cachetées  du  ca- 
chet   des  armes    de    la  ville,  en    date   du    21   août    i533, 
attestant  qu'il  avait  exercé  les    charges    réservées  aux  ci- 
toyens   nobles;  le   lo  septembre    1544,    pardevant    Louis 
Gautéri,   notaire  à  Avignon,    Françoise  de   Vitalis  fit  son 
testament,    par  lequel  elle   nomma   son   héritier    Marc  de 
Fortia,  son  fils.  Elle  y  fait   divers  legs  aux  pauvres    et  à 
ses  domestiques,   ainsi  qu'à  ceux  de  son  mari  et    de    ses 
enfants;   à  son   frère  Raimond  de   Vitalis;    à  son    neveu 
François  de  Vitalis,  conseiller  au  parlement  de  Provence  ; 
à  Blanche  de  Vitalis,  sa  nièce,  femme    de  Clément  de  Pé- 


286  ^^   FORTIA   D'URBAiN. 

russis,  seigneur  de  Caumont  ;  à  Marie  de  Vitalis  ,  son 
autre  nièce,  femme  de  Pierre  de  Sades,  seigneur  d'Agoùt  ; 
à  Jérôme  de  Fortia,  veuve  de  noble  Michel  de  Vitalis, 
et  à  chacun  de  ses  enfants.  Jean  de  Fortia  obtint,  au 
mois  de  juillet  ï5^5,  des  lettres  de  naturalisation  que  l'on 
trouve  à  la  page  398  du  quinzième  livre  des  Chartres  de 
la  chambre  des  comptes  de  Paris,  dans  lesquelles  il  est 
qualifié  citoyen  de  Barcelonne;  ce  qui  donne  lieu  de  con- 
jecturer que,  quoiqu'il  fut  pour  lors  établi  dans  le  com- 
té Venaissin,  il  avait  néanmoins  résidé  à  Barcelonne,  et 
qu'il  y  avait  conservé  le  droit  de  bourgeoisie.  Il  fut  tré- 
sorier général  du  comté  Venaissin,  pendant  les  guerres 
civiles,  et  en  administra  les  deniers  avec  beaucoup  d'in- 
tégrité. Le  6  novembre  i553,  pardevant  Louis  Gautéri, 
notaire  à  Avignon,  Jean  de  Fortia  fit  son  testament,  par 
lequel  il  nomma  ses  quatre  fils  héritiers  par  égale  part. 
Il  y  fait  plusieurs  legs  à  ses  domestiques,  à  ses  amis,  aux 
pauvres  et  aux  couvents,  entre  autres  à  l'hôpital  de  St-Ber- 
nard  d'Avignon,  auquel  il  lègue  quatre-vingt-seize  linceuls 
neufs  et  vingt-quatre  usés.  Il  nomme  Benoît  Bertrandijl'un 
de  ses  gendres,  son  exécuteur  testamentaire.  Il  mourut 
la  même  année  à  Avignon,  à  l'âge  de  77  ans.  Il  fut  ense- 
veli dans  une  chapelle  qu'il  avait  fait  construire  et  doter, 
la  plus  ancienne  et  la  première  qui  fut  au  couvent  qu'a- 
vaient les  pères  Minimes  avant  la  révolution.  Son  sépulcre 
était  porté  par  des  colonnes,  et  au  plafond,  on  voyait  ses 
armoiries,  et  on  lisait  une  inscription  que  ses  quatre  fils^ 
dont  le  nom  y  était  écrit,  avaient  fait  graver. 

L'église  du  couvent  des  Minimes  n'appartenait  pas  à 
ces  religieux  ,  du  tems  de  Jean  de  Fortia.  Elle  n'était 
qu'une  chapelle,  sous  le  titre  de  Notre-Dame  des  Miracles, 
placée  hors  des  murs  de  la  ville,  dans  le  ressort  de  la  paroisse 
de  Saint  -  Agricol.  Cette  chapelle  fut  donnée  aux  Minimes, 
le  20  avril  1573,  par  le  cardinal  d'Armagnac,  alors  légat 
d'Avignon.  Les  Minimes  fondèrent  l'église  en  1576,  et 
ce  fut  dans  la  seconde  chapelle  de  cette  église,  près  du 
grand  autel,  qu'on  lisait,  sur  un  mur  à  quatre  pans, 
c'est-à-dire,  un  mètre  de  hauteur,  cette  épitaphe  : 

Joanni  Forticv  et  Franciscœ  Vitali, 

Parentibus  charissimis , 
Marcus,  Carolus,  Franciscus  et  Pomponius, 
Pont  curaverunt,  sibi  et  posteris  . 


DE  FORTIA  D'URBAN.  287 

Dans  la  suite,  la  chapelle  menaçant  ruine,  les  moines 
turent  obliges  de  jeter  un  arceau  pour  en  soutenir  la 
voûte,  de  démolir  l'autel,  et  d'en  construire  un  nouveau 
au  lieu  où  se  trouvait  le  tombeau  porté  par  quatre  co- 
lonnes, où  se  lisait  l'inscription  dont  on  vient  de  parler, 
La  démolition  se  fit,  du  consentement  Jj  M.  le  marquis 
de  Fortia  Montréal,  et  de  madame  la  comtesse  d'Ampus. 

Les  entants  de  Jean  de  Fortia  et  de  Françoise  de  Vi- 
talis,  furent  : 

I".  Marc,  qui  suit; 

2".  Charles,  né  en  i5o9,  naturalisé  avec  ses  frères, 
par  lettres- patentes  du  roi  Henri  II,  registrées 
au  parlement  de  Provence,  le  i5  juillet  i33o.  11 
tut  capitaine  ou  gouverneur  du  château  et  pont 
de  Sorgues,  dans  le  comté  Venaissin,  et  se  maria, 
par  contrat  passé  devant  Louis  Barrière,  notaire 
à  Avignon,  le  14  tevrier  i358,  avec  Jeanne  delà 
Sale,  fille  de  Clément,  seigneur  de  la  Garde  de 
Bédarrides,  et  d'Anne  de  Belli.  Le  18  janvier 
1569.  Charles  de  Fortia  acheta  à  Avignon  une 
maison,  dont  il  disposa  par  son  testament.  Le  17 
.octobre  1571,  Charles  fit  son  testament,  par  le- 
quel il  ordonna  qu'on  l'ensevelit  dans  la  chapelle 
de  Notre-Dame  des  Miracles,  où  Jean,  son  père, 
avait  été  enterré.  Il  légua  à  chacune  de  ses  trois 
filles ,  la  somme  de  quatre  mille  livres  tournois , 
lorsqu'elles  se  marieraient.  Il  légua  à  Torqjat,  son 
fils  puîné,  la  somme  de  six  inille  livres  tournois, 
lorsqu'il  aurait  atteint  l'âge  de  25  ans.  Il  substitua 
sa  maison  d'Avignon  aux  enfants  mâles  de  sa  des- 
cendance. II  nomma  son  fils  aîné  son  héritier 
universel ,  et  choisit  pour  exécuteurs  testamen- 
taires, Jeanne  de  la  Sale,  son  épouse,  Marc  de 
Fortia ,  son  frère  aîné  ,  et  François  de  la  Sale , 
son  beau-frère  ;  il  laissa,  de  Jeanne  de  la  Sale  : 

A  ti  B.  Laurent  et  Louis  de  Fonia,  natura- 
lisés avec  leur  mère ,  par  lettres  du  roi 
Charles  IX,  données  à  Moulins,  en  février 
i566.  Louis  n'étant  pas  nommé  dans  le  tes- 
tament de  son  p)ère  ,  mourut  sans  doute 
avant  lui.  Laurent,  qui  prenait  le  titre  d'é- 
cuyer ,  épousa  ,  en  1 594  ,   noble  dame  Louise 


•88  13K   FORTIA   D'URBAN.    ' 

Faret  de  Saint- Privât,  fille  de  noble  et  ma- 
gnifique seigneur  Jacques  de  Faret,  seigneur 
de  Saint-Privat,  et  de  noble  demoiselle  Hippo- 
lite  de  Grimaud,  dont  il  n'eut  point  d'en- 
tants. Son  oncle  maternel,  Clément  II  de  la 
Sale,  seigneur  de  la  Garde^  le  nomma  tu- 
teur et  curateur  de  ses  enfants  ,  par  son  tes- 
tament du  12  octobre  1601.  En  cette  qualité, 
Laurent  de  Fortia ,  après  la  mort  de  Clé- 
ment II  de  la  Sale,  fit  commencer  l'inven- 
taire de  ses  biens  le  12  octobre  1609,  et  cet 
inventaire  fut  clos  et  arrêté  par  lui,  le  9  sep- 
tembre 16 10.  Le  19  décembre  1625,  il  fonda 
une  chapelle  dans  l'église  des  Jésuites  d'Avi- 
gnon^  où  il  fut  enseveli;  et  le  10  août  1629, 
Louise  de  Faret  fonda  et  dota,  à  Bédarrides, 
une  maison,  en  faveur  des  pères  de  la  Doc- 
trine Chrétienne  ,  pour  l'instruction  des 
pauvres,  et  pour  assister  les  malades.  Les 
biens  de  Laurent  de  Fortia,  et  nommément 
la  maison  qu'il  tenait  de  son  père  à  Avignon, 
passèrent  à  son  neveu,  à  la  mode  de  Bre- 
tagne ,  Paul  de  Fortia  ,  seigneur  de  Mont- 
réal,  qu'il  avait  marié  ,  le  10  Janvier  i6i3  , 
avec  l'aînée  de  ses  pupilles,  Catherine  de  la 
Sale. 

C.  Torquat  de  Fortia ,  seigneur  de  Coirol , 
dans  la  principauté  d'Orange,  et  co-seigneur 
de  la  Garde-Paréol,  marié  avec  Angélique  de 
Biliotti,  fille  unique  d'Antoine,  co-seigneur 
de  la  Garde-Paréol,  et  de  Madeleine  de 
Serres  (i).  Elle  porta  à  son  mari  des  biens 
très-considérables  qui  avaient  été  achetés  par 
son  grand-père,  lors  de  son  arrivée  de  Flo- 
rence et  de  son  établissement  dans  ces  con- 
trées; mais  ces  biens  ne  restèrent  pas  dans 
la  famille  de  Fortia,  puisque  Torquat  n'eut 
d'Angélique  de  Biliotti,  que  deux  filles  : 

a.  Suzanne  de    Fortia,   qui  épousa   Louis 


(i)  Voyez  le  tome  I,  p.  484,  de  ce  Nobiliaire. 


DE  FORTIA   D'URBAN.  289 

de  Marcel,  seigneur  de  Crochans,  dont 
le  fils  Michel  fut  reçu  de  l'ordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,  le  25  août  1648  ; 
b.  Jeanne  de  Fortia  ,  dame  de  Coirol ,  et 
en  partie  de  la  Garde-Pare'ol,  mariée  à 
Michel  de  Guast,  seigneur  de  Montrai- 
rail,  dont  les  enfants  furent  reçus  che- 
valiers de  Malte,  Tun,  en  1654,  et 
l'autre,  nommé  Joseph-Louis,  le  3i  avril 
de  cette  année.  La  noblesse  d'origine  de 
la  maison  de  Fortia  fut  reconnue  dans 
ces  diverses  preuves,  à  Malte. 

D.  Anne  Violand  de  Fortia,  épouse  de  M.  de 
Poulsanes  du  Rame  ; 

E.Suzanne  de  Fortia,  femme  de  M.  de  Mont- 
mirail.  Ces  deux  époux  étant  morts  sans  en- 
fants ,  laissèrent  six  mille  livres  de  rente  au 
grand  hôpital  d'Avignon. 

3.°  François,  créé  chevalier  par  le  pape  Pie  V.  11 
épousa  Gabrielle  de  TertuUes,  fille  de  Nicolas, 
seigneur  de  Bagnols,  etc.,  et  de  Clarice  des  Rol- 
lands.  Par  acte  du  i5  décembre  1572,  passé  de- 
vant Antoine  de  Bédarrides,  notaire  à  Avignon, 
il  échangea  une  terre  qu'il  possédait  au  chemin 
de  Noves,  terroir  d'Avignon,  contre  une  maison 
située  à  Avignon  ,  paroisse  de  Saint  -  Agricol, 
entre  la  rue  de  la  petite  Fusterie  et  la  rue  des  Lices 
ou  du  Limas,  possédée  par  Melchior  de  Tribuiiis, 
docteur  ès-droits,  seigneur  de  Sainte-Marguerite, 
et  François  de  Tributiis,  frères,  habitants  de  la 
ville  d'Aix.  Cette  maison  relevait  de  Pierre  de 
Gérards,  seigneur  d'Aubres,  chevalier  de  l'ordre 
du  Roi,  dont  la  femme  et  procuratrice,  Lucrèce 
de  François,  investit  François  de  Fortia  pour 
cette  acquisition,  par  acte  du  8  janvier  iSyS, 
passé  devant  Louis  Girard,  notaire  de  l'isledans 
le  comtat  Venaissin.  François  de  Fortia  eut  deux 
filles  de  mademoiselle  de  Tertulles  : 

a.  Françoise  -  Angélique  de  Fortia  ,  de  qui 
Nostradamus  a  vanté  les  charmes  et  la  beauté  ; 
elle  fut  mariée  i.'à  Jean  de  Panisses,  gou- 
verneur de  la  principauté  d'Orange  et  sei- 
gneur d'Oyselet;  2."  à  Jean  de  Granolhasc, 
9.  19 


290 


DE   FORTIA   D'URIBAN. 


seigneur   de    Saint  -  Martin,    viguier    d'Avi- 
gnon, catalan  d'origine.  Par  acte  du  16  Juin 
•1705,  passé  devant    Louis  Desmarez,   notaire 
d'Avignon,    François  de  Granolhasc,    cheva- 
lier,    seigneur  de    Saint-Martin,  et    Joseph- 
François  de  Granolhasc,  seigneur    de  Saint- 
Vincent,  frères,    citoyens    d'Avignon,  vendi- 
rent la  maison  achetée  par  François  de  Fortia, 
à    noble   Esprit-Joseph  de    Parreli,    de    qui 
elle  a   passé   à  mademoiselle    de    Sainte-Co- 
lombe,  épouse  de    M.   le  comte    de    Fortia 
d'Urban. 
b.  Isabelle,   mariée  à    François  de  Jarente,  sei- 
gneur de  la   Bruyère.  Ce  François  de  Fortia 
fut    curateur  de  son  beau-frère    Antoine  de 
TertuUes ,  tils  et  héritier    de    Nicolas,    dont 
en  l'acte  du  2  mai  iSSy,    où  il    contracta  en 
cette  qualité; 
4.°  Pompone,  naturalisé    avec    ses  frères    en  i56û. 
Il  épousa  noble  demoiselle  de  Robin  de  Graveson, 
dont  il  eut  un  fils  nommé  Georges,  appelé  à   une 
substitution,  par  son  oncle  Marc  de  Fortia,  dans 
son  testament  du    14  septembre  i582; 
5 ."  Françoise  de  Fortia,  mariée  le  26  juillet  1540, 
pardevant   Louis    Gautéri,  notaire  d'Avignon,   à 
noble  et  magnifique  seigneur   Pierre  Labia  ,    ci  - 
toyen  de  Venise,  fils  d'autre  Pierre  Labia  et  d'E- 
léonore  de  Vitalis; 
6.°  Jeanne,   femme,   par  contrat  du    19   juin    1548, 
passé  devant   Louis  Gautéri,  notaire  à  Avignon, 
de  noble  et  magnifique  seigneur  Benoît  Bertrandi, 
citoyen  de  Venise,   fils    de  Jean    Bertrandi  ,    ci- 
toyen de  la     même  ville.  Benoît    Bertrandi    fut 
nommé    exécuteur   testamentaire  de    son     beau- 
père  Jean  de  Fortia,  en   1 553.  De  ce  mariage  des- 
cendaient   les    seigneurs  d'EyroUes    et  de  Saint- 
Ferréol. 

VIL  Marc  de  Fortia,  naquit  en  ôoy,  à  Montpel- 
lier, d'où  il  fut  porté  à  Avignon  dès  Tàge  de  deux  mois. 
Il  fut  co-seigneur  de  Caderousse,  petite  ville  du  comté 
Venaissin,  et  viguier  d'Avignon.  Il  épousa  i.^le  i5  dé- 
cembre 1549,  pardevant  Louis  Gautéri,  notaire  à  Avi- 
gnon,   noble  demoiselle  Jeanne    des    Henriqucs,    fille  de 


DB   FORTIA    D'URBAN.  29  f 

noble  et  magnifique  George  des  Henriques  ,  chevalier  . 
dit  le  capitaine  flamand,  citoyen  d'Avignon  et  originaire 
d'Anvers,  dont  il  était  aussi  citoyen,  et  d'Eleonore  de 
Béne'dicti  ou  de  Benêt,  sa  première  femme.  Marc  fut 
naturalisé  avec  ses  frères  en  i55o,  et  il  hérita  de  son 
père,  avec  eux,  en  i553.  Il  jouit  après  lui  de  la  charge 
de  trésorier-général  du  comtat  Venaissin,  et  s'établit  à 
Carpentras ,  à  l'occasion  de  celle  de  président  de  la 
chambre  apostolique,  dont  il  fut  pourvu  par  le  pape, 
2.»  Jeanne  des  Henriques  étant  morte  à  Carpentras,  le 
26  septembre  ibS-j,  Marc  épousa,  le  9  janvier  i559, 
pardevant  Jacques  Balbi,  notaire  à  Carpentras,  Fran- 
çoise de  Filleul,  veuve  de  Bernard  de  la  Plane,  et  fille 
ile  Romain,  sieur  de  la  Madelaine,  et  de  Marguerite 
Bonet.  Catherine  de  Filleul,  sœur  aînée  de  Françoise, 
avait  épousé,  dès  le  23  décembre  1549,  Simon  d'Orléans, 
seigneur  de  Bédoin,  de  Villefr?  iche  et  de  Villebois.  Le 
14  décembre  de  cette  même  année  i559,  pardevant 
Jacques  Balbi,  notaire  de  Carpentras,  Marc  acheta,  de 
Geneviève  de  Raynaud  ,  épouse  de  François  de  Cambis, 
la  terre  et  seigneurie  de  Caderousse,  dans  le  diocèse 
d'Orange.  Il  assista,  avec  Paul  de  Thézan-Vénasque, 
Aimar  de  Vassadel,  et  Alain  des  Isnards,  gentilshommes 
de  Carpentras,  au  mariage  d'Henri  de  Vincens,  baron 
de  Causans,  avec  Madeleine  de  Sagnet  d^Astoaud,  dame 
de  Mazan,  en  1578.  Il  fit  son  testament  à  Caderousse. 
pardevant  Jean  Berbiguier,  notaire,  le  14  septembre 
i582,  après  y  avoir  fait  un  legs  à  chacun  de  ses  trois 
fils;  il  les  nomma  ses  héritiers  par  égale  part,  les  subs- 
tituant les  uns  aux  autres,  s'ils  venaient  à  mourir  sans 
enfants.  Ce  fut  dans  ces  intentions  qu'il  mourut  à  Ca- 
derousse, huit  jours  après,  le  22  septembre  t582,  lais- 
sant une  très-riche  succession.  Il  eut: 

Du  premier  lit  : 

I ."  Giles,  dont  l'article  suit  ; 

.:.•  Jean,  tige  de  la  branche  des  seigneurs  de  For- 
tia-Montréal,  rapportée  ci-après; 

3."  François-Louis,  né  le  26  mars  i556,  mort  jeune; 

4."  Françoise ,  née  le  10  septembre  i55i  ,  qui 
épousa,  le  28  juin  1573,  noble  Jean  de  Montfau- 
con,  d'il  de  Lévis,  seigneur  de  Boussargues  et  de 
Roquetaillade,   gouverneur  de    Bagnols  et  gentil- 


292  DE  FORTIA   D'URBAN. 

homme  ordinaire  de  la  chambre  du   Roi.  Sa   dot 
fut  de  2,200  livres  tournois, 
5.°  Isabelle-Jérôme ,     née     le     16     octobre     i554, 
épousa,  le    11   août    iSjy^  noble  Jean  de  Patirs. 
Sa  dot  fut  de  i5,  200 livres; 

Du  second  lit  : 

6."  Paul ,  tige  de  la   branche  des  Fortia  de    Piles, 
dont  l'article  suivra  celui  de  Fortia  Montre'al. 

VIII.  Giles  DE  Fortia,  naquit  le  10  septembre  i552, 
son  père  lui  donna  la  co-seigneurie  de  Gaderousse,  avec 
cent  mille  livres  en  espèces  sonnantes.  Il  épousa,  i ."  en 
i582,  pardevant  Péregrin  Tonduti,  notaire  à  Avignon, 
noble  demoiselle  Lucrèce  de  Galiens  ou  Galéan  des 
Issards,  fille  de  messire  Melchior  de  Galéan,  baron  des 
Issards  et  de  Courtines,  chevalier  de  Tordre  du  Roi,  et 
de  Madeleine  Balbe  de  Berton  Grillon ,  sœur  de  Louis 
Balbe  de  Berton,  surnommé  le  brave  Grillon.  Us  n'eurent 
point  d'enfants.  En  i583,  Giles  de  Fortia  partagea  avec 
ses  deux  frères,  Jean  et  Paul,  rhéritage  à  eux  laissé  par 
leur  père,  actes  reçus  par  Jean  Berbiquier,  notaire  de 
Gaderousse.  Giles  de  Fortia  fit  usage  de  sa  portion  pour 
acheter,  de  Truphémond  de  Raymond  de  Modène,  le 
17  mars  1584  «  le  fief  et  territoire  foncier  d'Urban,  avec 
toutes  les  appartenances ,  seigneurie  ,  juridiction ,  tous 
domaine  et  territoire,  services  de  toute  espèce  avec  leurs 
directes,  granges,  terres  labourables  et  hermes,  vignes, 
vergers,  prairies  et  toutes  autres  possessions  tant  rus- 
tiques qu'urbaines,  fontaines ,  dérivations  et  conduites 
d'eau,  et  tous  autres  biens  et  droits,  tant  seigneuriaux 
que  autres  ».  Il  épousa,  2.°  le  29  octobre  092,  parde- 
vant Quenin  Barbeirassii,  notaire  de  Vaison  ,  noble 
demoiselle  Laurence  de  Tholon  de  Sainte-Jalle,  petite 
nièce  d'un  grand-maître  de  l'ordre  de  Malte ,  fille  de 
noble  et  puissant  seigneur  messire  Faulquet  de  Tholon, 
seigneur  de  Sainie-Jalle,  Saint- Marcelin,  etc.,  chevalier 
de  Tordre  du  Roi,  et  capitaine  de  cent  hommes  d'armes 
de  son  ordonnance,  et  de  noble  dame  Guigonnc  de 
Gomboursier.  Gette  seconde  femme  fut  stérile  comme  la 
première,  et  il  épousa,  3."  le  5  février  1595,  pardevant 
Henri  Bénédicti,  notaire  de  Bollène,  noble  demoiselle 
Françoise  de  Roquard,  fille  d'illustre  messire  Bertrand 
de    Roquart ,     chevalier    de     Tordre     du    Roi ,     et     de 


j 


DE  FORTIA  D'URBAN.  293 

noble  dame  Catherine  de  Pons,  habitants  de  Bollène 
dans  le  comté  Venaissin.  Cette  même  année  iSpS,  Giles 
de  Fortia  eut  des  patentes  de  viguier  d'Avignon,  pour 
le  pape,  qui  envoya  ordre  au  cardinal  Aquaviva,  légat 
d'Avignon,  d'aller  à  Arles,  donner  la  bénédiction  de  sa 
part,  au  clergé  et  au  peuple  de  cette  ville,  qui  avait  re- 
connu Henri  IV  pour  son  roi  légitime.  Cette  cérémonie 
eut  lieu  le  14  oaobre  iSgS;  on  fit  des  processions  géné- 
rales et  des  feux  de  joie  à  Avignon  et  à  Arles,  où  les 
consuls  faisaient  crier  Vive  le  Roi/  Henri  IV  n'oublia 
point  que  Giles  de  Fortia  avait  présidé  à  cette  fête:  le 
12  novembre  1597,  ce  prince  lui  donna  un  brevet  pour 
être  associé  chevalier  de  son  ordre  de  Saint-Michel  ;  il  en 
envoya  le  collier  à  Bertrand  de  Roquard,  beau-f)ère  de 
Giles,  qui  le  donna  à  son  gendre,  avec  toutes  les  céré- 
monies d'usage  en  cette  occasion,  le  28  janvier  i5q8: 
Henri  IV^  lui  donna  un  autre  brevet  pour  la  commission 
de  capitaine  de  l'une  de  ses  premières  galères  vacantes,  et 
des  lettres  de  naturalité,  le  27  février  1599.  ^^  i6o3, 
il  fut  viguier  de  la  ville  d'Avignon,  pour  la  seconde  fois, 
et  le  10  mai  1604,  Henri  IV  lui  donna  des  lettres  de 
gentilhomme  de  sa  chambre.  Il  appert,  par  un  aae  du 
2  décembre  1604,  que  Giles  de  Fortia  était  tuteur  de 
Paul  de  Fortia,  seigneur  de  Montréal,  son  cousin.  Cet 
acte  a  été  rédigé  par  Pierre  Bellon,  notaire  d'Avignon. 
II  fut  encore  viguier  d'Avignon,  en  1610  et  16 17;  il 
mourut  à  Avignon,  dans  le  cours  de  cette  dernière  an- 
née, et  y  fut  enseveli  avec  toute  la  pompe  et  les  céré- 
monies dues  à  sa  charge,  dans  une  très-belle  chapelle  de 
l'église  des  Dominicains,  qu'il  y  avait  fait  construire,  sous 
le  titre  de  Notre-Dame  du  Saint-Rosaire,  et  à  laquelle  il 
avait  fait  des  fondations  considérables;  il  avait  fait  aussi 
plusieurs  autres  fondations.  Les  enfants  qu'il  eut  de  Fran- 
çoise de  Roquard,  sont: 

i."  Isabeau,  née  le  28  décembre  i595,  mariée  avec 
le  seigneur  de  Concoules,  en  Vivarais  ;  devenue 
veuve,  elle  se  remaria  avec  Joachim  de  Grimoard, 
seigneur  de  Beaumont,  seigneur  et  baron  de 
Brison,  fils  de  Rostaing  de  Grimoard,  seigneur 
de  Beaumont  en  Vivarais,  et  de  Jeanne  de  Caires, 
de  la  Bastide  d'Antraigues.  Il  fut  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi,  et  s'est  fait  connaître 
dans  l'histoire,  sous  le  nom  du  brave  Brison. 


2Ç)^  DE  FORTIA   D'URBAN. 

2."  Louis,  qui  suit; 

3.°  Camille,  écuyer,  seigneur  de  Vaubelle,  né  le 
ri  mars  1601.  lise  distingua  au  service  de  France, 
et  y  mourut  ; 

4.°  Paul,  né  le  19  mars  1602,  entra  dans  l'e'tat  ec- 
clésiastique, et  fut  prieur  de  Saletés  ; 

5."  Jean  -  Baptiste  ,  né  le  5  juillet  i6o3  ,  mort  jeune  : 

6.°  Marc,  né  le  11  juillet  1604,  mort  à  Bollène, 
en  1606; 

7.°Susanne,  née  le  25  septembre  i6o5  ,  religieuse 
dominicaine  ,  au  monastère  de  Sainte  -  Praxède, 
d'Avignon,  où  elle  mourut  en  1675  ; 

8.°  George,  né  le  6  avril  i6jo,  doyen  du  chapitre 
de  Roquemaure,  en  Languedoc^  mort  à  Gade- 
rousse,  en  1674. 

IX.  Louis  DE  FoRTiA,  I"  du  nom  ,  naquit  le  7  dé- 
cembre iSgj.  Il  fut  seigneur  d'Urban  et  co-seigneur  de 
Caderousse.  Le  9  décembre  i6r8  ,  il  épousa,  pardevani 
Jean  -  Antoine  Fabri  ,  notaire  à  Avignon  ,  noble  et 
illustre  demoiselle  Gabrielle  de  la  Sale  de  la  Garde , 
fille  de  messire  Clément  de  la  Sale,  seigneur  de  la  Garde 
de  Bédarrides ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  qui  était 
alors  l'ordre  de  Saint  -  Michel ,  et  de  noble  demoiselle 
Françoise  de  Rodulf  de  Saint-Paulet,  sa  seconde  femme. 
En  1621,  Louis  de  Fortia  fit  hommage  de  la  terre  d'Ur- 
ban, à  la  chambre  apostolique:  le  19  avril  i638,  il  af- 
ferma une  terre  qu'il  possédait  dans  le  territoire  de 
Caderousse,  au  Cartier  des  Fausses-Loubes  II  fut  viguier 
d'Avignon  en  1641,  et  mourut  le  9  mai  1696,  à  Carpen- 
tras,  dans  le  palais  épiscopal  du  cardinal  Alexandre  Bichi, 
alors  évêque  de  cette  ville.  Ce  fut  un  accident  d'apoplexie 
qui  remporta  subitement ,  sans  qu'il  eut  eu  le  tems  de 
faire  ses  dernières  dispositions.  Ses  enfants  furent  : 

I.»  Paul,   né  le  7  décembre   1619,  prévôt  de  l'église 
cathédrale  d'Orange,  et  ensuite  de  celle  de   Car- 
pentras.    Il  mourut  à  Caderousse,   dans  l'état  ec- 
clésiastique, le  12  septembre  1667  ; 
2."  Louis  II,  qui  suit; 

3.°  Charles,  né  le   3o  novembre    1621,   mort  jeune  : 

4."  Catherine ,    née  le   10  janvier    1622,    religieuse, 

puis  supérieure  du   monastère    des  religieuses  de 

Notre-Dame-de- Valence,  et    enfin  supérieure    du 


DE  FORTIA  D'URBAN.  29? 

couvent  de  Notre  -  Dame  -  de  -  Tournon  ,  où  elle 
mourut  en  1 702  ; 

5."  Rostaing,  ne*  le  10  janvier  1623,  tué  et  enterre 
à  Cervera ,  en  Catalogne ,  étant  au  service  de 
France  ; 

6.»  Camille,  ne'  le  20  janvier    1624,  mort  jeune; 

7.'  Lucrèce,  née  le  14  août  1625,  morte  jeune  ; 

8.' Jean-Baptiste,  ne  le  i5  septembre  1626,  nomme 
chevalier  de  Malte,  le  20  novembre  1639,  mort 
en  1642  ; 

9.' Anonime,  née  le  20  mai  1627,  baptisée,  ayant 
une  maladie  d'enfant ,  qui  l'emporta  le  même 
jour; 

ro."  Jean-François,  né  le  4  octobre  1628,  qui  prit 
l'habit  aux  CeJestins  d'Avignon,  le  24  décembre 
1643,  et  y  mourut  d'un  accident  d'apoplexie, 
le  22  février  1690  ; 

ii.°  Lucrèce,  ne'e  le  4  novembre  1629,  religieuse, 
puis  supérieure  des  dames  de  Saint-Paul ,  à  Arles  , 
sous  le  nom  de  Marie  du  Saint-Esprit  ; 

1 2.' François,  né  au  mois  de  mai  i63i,  seigneur 
d'Urban  ,  dont  il  fit  hommage  à  la  chambre  apos- 
tolique, en  1657,  après  la  mort  de  son  père;  il 
fut  aussi  seigneur  des  Tourettes,  et  commença 
à  servir,  en  i65i,  dans  les  armées  du  Roi  de 
F'rance,  ayant  été  reçu,  cette  année,  capitaine 
dans  le  régiment  de  la  marine,  par  la  démission 
que  son  frère  Louis  II,  fit  de  sa  compagnie  en  sa 
faveur.  La  première  occasion  où  il  se  trouva,  dès 
le  2  juillet  i652,  fut  le  combat  du  faubourg  Saint- 
Antoine  de  Paris  ou  l'on  vit  Turenne  et  le  grand 
Condé ,  se  disputer  opiniâtrement  la  victoire. 
François  y  fut  blessé  en  donnant  des  marques  de 
sa  valeur.  Il  se  trouva  ensuite  au  siège  d'Etampes 
et  à  celui  de  Stenai  ,  où  il  fut  blessé  ;  au  forcement 
des  lignes  d'Arras,  au  siège  de  Montmédi,  où  il 
reçut  un  coup  de  mousquet  qui  lui  cassa  le  bras  ; 
à  celui  de  Dunkerque,  à  la  bataille  des  Dunes, 
au  siège  de  Gravelines,  où  le  Roi,  sur  le  champ 
de  bataille,  à  la  tète  de  l'armée,  lui  donna  la 
lieutenance-colonelle  du  régiment  de  monseigneur 
le  duc  de  Vcrmandois.  Il  continua  de  s.rvir  dans 
toutes  les  armées  ,  et  surtout  dans  celle  que  com- 


296  t)t:   FORTIA   D'URBAN. 

mandait  le  maréchal  de  Turenne,  qui   l'employait 
beaucoup  .  et  l'honorait  de  son  estime.   Ce  général 
crut  même  devoir  en    instruire    Louis    XIV  ,    et 
l'assura  qu'il    n'avait  point  de     meilleur    officier 
d'infanterie  dans  ses  troupes,   ce  qui  engagea  ce 
prince  à  lui  donner  le  commandement  de   Marsal, 
menacé  d'être  assiégé.  Le  Roi  le  fit  ensuite  major 
de  brigade,   ou   brigadier,  pour   aller  servir    dans 
son  armée  de  Catalogne,   lui   donnant   un    ordre 
pour  commander  dans   toutes  les  places  qui     se- 
raient assiégées  en   Roussillon.  Cette  marque   de 
confiance  était    d'autant  plus  flatteuse,  que    c'est 
le  premier  ordre  de  ce  genre  qui  ait  été  expédié. 
François  de  Fortia  commanda  ensuite  le  régiment 
Dauphin,  infanterie,  avec  lequel  il  se  trouva  au 
siège  de  Bellegarde,  et   à  celui  de  Puicerda,  où  il 
se  distingua  à  la  tête  de  ce  corps.  Il  ne  bougea  de 
la  tranchée  ,  pendant   vingt-neuf  jours  que  dura  ce 
second  siège,  remplissant  les  fonctions   d'ingénieur 
avec  la  plus  grande  capacité.  Après  qu'il  eut  été 
terminé,   François  de  Fortia  fut  mis  en   garnison 
dans  la  place,   à  la   tête  du    régiment    de  Sault, 
pour  y  commander  jusqu'à  ce  que  le   Roi  y  eût 
pourvu.    Il  en  eut  le  commandement  de  cette  ma- 
nière,  et  reçut  ordre  d'y  miner  tous  les  bastions. 
Il  fit  faire  plus  de  trois  cents  fourneaux,  et  les  for- 
tifications de  la  ville  sautèrent  avant  la  conclusion 
de  la  paix.  Dès  l'an  lôyS,  le  Roi  Louis  XIV,   satis- 
fait de  ses  services  dans  les  différents  postes  qu'il 
avait  remplis,  et  considérant  que  sa  famille  avait 
autrefois  possédé  en  Catalogne  des  biens  considé- 
rables ,  lui  avait  accordé  la  confiscation  des  bourgs 
et  terres  de  Fortia  et  Fortianès  ,  qui  ne  sont   qu'à 
une  lieue  de  Roses,  et  les  lui  avait  inféodés.  François 
de  Fortia  en  jouit  jusqu'à  sa   mort.    Il  commanda 
une  brigade  de  six  bataillons  sous  le  maréchal  de 
Navailles,  en    1677  ,  au    mois  de  juillet,    à    une 
affaire    dans    r.\mpourdan  ,    où   quatre    ou    cinq 
mille  espagnols  furent  taillés  en  pièces.  Ses  services 
ne  restèrent   pas  sans  récompense:    après   la  paix 
conclue  en    1679  ,    Louis   XIV    ayant    reconnu 
combien  il  lui  importait  d'avoir  une    place  forte 
en    Gerdagne  ,   ordonna  que   Ton  construisit  une 


DK    FORTIA    DURBAN.  397 

ville  et  citadelle,  qu'il  fit  appeler  Mont- Louis.  Ce 
prince  lui  en  confia  le  gouvernement,  sur  le  pied 
des  grands  de  12,000  fr.  ,  avec  ordre  de  donner 
tous  ses  soins  pour  la  construction  de  cette  place, 
nécessaire  à  la  sûreté  du  Roussillon  et  d'une  partie 
du  Languedoc.  Il  en  jouit  aussi  jusqu'à  sa  mort  ; 
il  se  trouva  en  dernier  lieu  ,  au  siège  de  Roses  , 
où  il  accompagna  le  maréchal  de  Noailles,  qui 
investit  cette  place  le  28  mai  1693.  François  de 
Fortia  contribua  de  son  mieux  à  la  réduction  de 
cette  place  dont  il  connaissait  les  fortifications. 
Elle  capitula  le  9  juin  de  la  même  année,  et  ne 
fut  rendue  qu'à  la  paix  de  Risvick ,  en  1697. 
Quoique  François  de  Fortia  n'eût  jamais  été  em- 
ployé précisément  comme  ingénieur  ,  il  avait  un 
talent  marqué  pour  défendre  des  places  de  guerre  ; 
il  était  aussi  très-intelligent  pour  la  conduite  des 
convois.  Il  connaissait  parfaitement  cette  guerre 
de  chicane  que  les  détachemens  des  armées  se  font 
dans  des  pays  coupés  par  des  montuosités  et  des 
défilés.  M.  de  Louvois estimait  beaucoup  M.  d'Ur- 
ban,  c'est  ainsi  qull  l'appelait,  et  le  Roi  lui 
témoigna,  par  l'ordre  de  Saint-Louis  qu'il  lui 
donna,  lors  de  sa  création,  en  1693,  l'opinion 
qu'il  avait  de  sa  valeur  et  de  sa  capacité  (i).  Il 
mourut  en  février  1701  ; 

i3.'  Joachim,  né  au  mois  d'octobre  i63  2,  mort 
jeune  ; 

14.'  Gilles,  né  en  1634;  mort  jeune; 

1 5.'  Marie,  née  le  19  janvier  i635,  religieuse  aux 
dames  de  Saint-Paul,  à  Arles,  sous  le  nom  du 
Saint-Sacrement  ; 

16.°  Charles,  né  le  20  septembre  i638,  doyen  du 
chapitre  de  Roquemaure,  mort  d'un  accident  d'a- 
poplexie qui  lui  avait  pris  en  disant  la  messe,  la 
nuit  du  dernier  août  au  premier  septembre    1718; 

17.°  Françoise,  née  au  mois  d'avril  1639,  religieuse 
aux  dames  de  Saint- Paul,  à  Arles,  sous  le  nom  de 
la  Conception. 


\,     Histoire     de     Tordre     de     Saint-Louis,     par     M.      d'Aspect, 
«ris,  1780,  t.  II.  p.  256. 


298  l>t:   FORMA    D'URBAN. 

X.  Louis  II  DE  FoRTiA,  né  à  Caderousse,  le  7  décem- 
pre  1620,  fut  seigneur  d'Urban,  co-seigneur  de  Cade- 
rousse, etc.  Il  servit^  avec  distinction  ,  dans  le  régiment 
d'infanterie  de  la  marine,  dont  il  devint  premier  capitaine 
et  commandant  de  bataillon,  après  avoir  fait  plusieurs 
campagnes,  s'être  trouvé  à  plusieurs  sièges,  et  avoir  reçu 
plusieurs  blessures.  Ayant  ensuite  remis  sa  compagnie  à 
son  frère  François,  il  quitta  le  service  et  se  maria,  le 
12  avril  i65i,  avec  noble  demoiselle  Marie  de  Vivet-de- 
Montclus,  tille  de  feu  noble  Pons  de  Vivet,  seigneur  de 
Montclus,  et  de  noble  demoiselle  Jeanne  d"'Isnards  , 
d'Avignon,  le  contrat  fut  dressé  par  Antoine  Fort,  no- 
taire d'Avignon.  Marie  de  Vivet  mourut  le  25  décembre 
1662,  quelques  heures  après  avoir  accouché  de  Jacques- 
Joseph  de  Fortia.  Devenu  veuf,  Louis  II  de  Fortia  fut 
nommé  en  i663,  élu  ou  syndic  de  la  noblesse  du 
Comtat  Venaissin,  et  député  ,  en  cette  qualité,  vers  le 
Roi  Louis  XIV,  pour  des  affaires  importantes  delà  pro- 
vince. Il  mourut  le  3i  décembre  1703,  après  avoir  fait 
un  second  mariage,  duquel  il  n'eut  point  d'enfants.  Ceux 
qu'il  avait  eu  de  Marie  Vivet,  étaient  : 

i.°  Jeanne- Louise,  née  le  11  mai  i652,  fut  tenue 
sur  les  fonts  de  baptême,  deux  jours  après,  par 
Louis,  son  grand-père,  et  madame  de  Galéan  de 
Castellet,  sœur  de  sa  mère.  Elle  fit  profession,  le 
i5  novembre  1670,  au  monastère  des  dames  de 
Saint-Paul-du-Refuge,  à  Arles,  où  elle  mourut 
en  1673  ; 

2."  Anonyme,  né  le  3  novembre  i653,  reçut  l'eau 
baptismale,  et  ne  vécut  qu'un  quart-d'heure  ; 

3."  Paul,  qui  suit  ; 

4."  Gabrielle,  nce  à  Caderousse  le  2  mai  i656,  fui 
tenue  sur  les  fonts,  par  Charles,  doyen  de  Roque- 
maure,  son  oncle,  et  par  madame  de  Saint-Andrt;, 
sœur  de  sa  mère  ;  elle  fut  religieuse  aux  dames  de 
Saint-Paul,  à  Arles  ; 

5."  Louis,  né  à  Caderousse,  le  27  septembre  1657. 
fut  tenu  sur  les  fonts,  le  7  octobre  suivant,  par 
Paul,  prévôt  de  Carpentras,  son  oncle  et  par 
madame  deCaumont.  Il  mourut  le  i5  juillet  i65g;  ' 

6."  Marie,  née  à  Caderousse,  le  14  novembre  i658, 
fut   tenue  sur  les   fonts,   par  son  frère  Paul  et  sa 


DE  FORTIA    D'URBAN.  299 

sœur  Jean  ne- Louise.  Elle  mourut  le  9   septembre 
i66o  ; 

7."  JeannCj  née  à  Caderousse,  le  25  février  1660,  fut 
tenue  sur  les  fonts,  le  premier  mars  suivant,  par 
M.  François  de  Fortia,  à  la  place  de  Camille  de 
Fortia,  seigneur  de  Vaubelle,  son  oncle,  et  par 
madame  de  Puget  de  Chastuel,  sœur  de  sa  mère  ; 

8.'  Isabeau-Gasparde,  née  à  Caderousse  ,  le  26  oc- 
tobre 1661,  fut  tenue  sur  les  fonts,  le  16  novem- 
bre suivant,  par  M.  de  la  Garde,  cousin  de  son 
père,  par  madame  de  Galéan-Castellet,  sœur  de 
sa  mère  ;  elle  fut  religieuse  et  passée  professe,  le 
25  mars  1678,  au  monastère  de  Sainte-Praxède, 
d'Avignon  ; 

9.'  Jacques-Joseph,  née  à  Caderousse,  le  26  décembre 
1662,  fut  tenu  sur  les  fonts,  le  surlendemain  27 
décembre,  par  M.  de  Saint-André,  beau-frère   de 
son  père,  et  madame  de  Tresques.    11  fut  connu, 
dans  sa  jeunesse,  sous  le  nom  de  chevalier  d'Urban. 
Il  lit   plusieurs  campagnes,   avec»  distinction,   au 
service  de  France,   dans  le  régiment  de  Piémont, 
où  il  était  capitaine.  Le  9  janvier  i683,  le  ministre 
Louvois,    vicaire-général    des    ordres  de   Notre- 
Dame    du    Mont-Carmel    et    de  Saint-Lazare  de 
Jérusalem,  reçut  Jacques- Joseph   de   Fortia,  che- 
valier de  ces  ordres.   Le  chevalier  d'Urban  passa, 
au    bout  de   quelques  années,   dans  le   régiment 
dinfanterie  de  Tournaisis,  où  il   se  distingua  à  la 
retraite  du  combat    de  la   Boyne,    le*  i"    juillet 
1690.    11  fut  ensuite  en   Piémont,   où   le  Roi  lui 
donna  la  majorité  du  régiment  de  Tournaisis.    Ce 
régiment  était  devant  la   place  de  Coni,  dont  on 
faisait  le  siège,  en    1 69 1  ;  le  chevalier  d'Urban  se 
jeta,  avec  lui,  dans  cette  place  ;  il  y    reçut  un  coup 
de  mousquet  qui  lui  cassa  l'épaule,  et  dont  il  ne 
guérit  qu'avec  peine.  Son  régiment  ayant  été  com- 
mandé  pour  défendre  Casai,   il  ne  songea,  après 
la  guérison  de  sa  blessure,  qu'à  entrer  dans  cette 
place,  nonobstant  tous  les  pjcrils.  S'étant  donc  em- 
barqué à  Villefranche  pour   s'v  rendre  incessam- 
ment,   il   fut    pris  et  dépouille  par  des  corsaires, 
dont  il  fut   heureusement  délivré,  moyennant  une 
5omme  d'argent,   et  rendu  ensuite  à  Gènes,   d'où 


3oO  DE   FORTIA    D'URBAN. 

il  n'essuya  pas  moins  de  dangers  pour  s'introduire 
dans  cette  place  bloquée  de  toutes  parts.  Louis  XIV 
lui  donna  la  lieutenance  colonelle  du  même  régi- 
ment. Enfin,  après  s'être  distingue  en  plusieurs 
occasions,  à  la  tête  de  ce  régiment,  ses  blessures 
commençant  à  lui  faire  sentir  le  besoin  d'une  vie 
moins  agitée,  et  la  paix  rendant  ses  services  moins 
nécessaires,  il  se  retira  à  Avignon,  où  il  prit  le 
titre  de  comte  d'Urban,  en  épousant,  le  6  janvier 
1700,  noble  demoiselle  Catherine  de  Bellon  de 
Moleson,  dame  de  Saint-Lambert,  en  Provence, 
au  diocèse  de  Carpentras,  très-riche  héritière, 
fille  unique  de  François  de  Bellon,  seigneur  de 
Moleson,  et  de  Diane  d'Astuaud,  dame  de  |Saint- 
Lambert.  En  1708,  le  comte  d'Urban  leva  un  ré- 
giment à  Avignon,  pour  le  service  du  pape  Clé- 
ment XL  Il  fut  député  au  Roi  Louis  XIV,  en 
17 10,  par  la  ville  d'Avignon,  pour  féliciter  ce 
prince  sur  la  naissance  de  Louis  de  France,  duc 
d'Anjou,  qui  parvint  à  la  couronne,  le  1"  sep- 
tembre 1715,  sous  le  nom  de  Louis  XV.  Jacques- 
Joseph  de  Fortia  avait  été  nommé  premier  consul 
d'Avignon,  pour  cette  année,  et  il  reçut  des 
patentes  de  viguier  de  cette  ville,  pour  Tannée 
suivante  1716.  Il  mourut  en  1741,  son  épouse  lui 
a  survécu  plusieurs  années. 

XL  Paul  DE  FoRTiA  naquit  à  Caderousse,  le  10  février 
1 655;  le  surlendemain,  il  fut  tenu  sur  les  fonts,  par  Paul 
de  Fortia,  seigneur  de  Montréal,  son  grand- oncle,  et 
par  Gabrielle  de  la  Sale  de  la  Garde,  dame  d'Urban,  son 
aïeule.  II  fut  co-seigneur  de  Caderousse ,  et  sa  terre 
d'Urban  ayant  été  érigée  en  marquisat,  il  porta  le  titre 
de  marquis  d'Urban.  Après  avoir  fait  plusieurs  campagnes 
dans  l'armée  de  Catalogne,  auprès  de  son  oncle  François 
de  Fortia,  seigneur  des  Tourettes  ;  s'être  trouvé  avec  lui 
à  un  sanglant  combat  contre  l'armée  d'Espagne,  qui  fut 
battue  en  1677,  comme  je  Tai  dit  plus  haut,  au  village 
de  Souilles,  entre  Roses  et  Collioure,  de  même  qu'à  la 
prise  de  Bellegarde  et  de  Puycerda  ;  il  quitta  le  service  en 
1681,  et  se  retira  à  Avignon,  où  il  se  maria,  le  4  mai 
de  cette  année  1681  ;  Tévêque  d'Orange,  Jean-Jacques 
d'Obcilh,    conseiller    du      Roi     en   ses  conseils    d'état  cl 


DE    FORTIA   n'URBAN.  3oi 

privé ,  abbé   et    comte   de    Montfori ,    lit  les    cérémonies 
de  son  mariage  ,  avec  haute  et  puissante    dame    Marie- 
Esprit  de  Vissée  de  la  Tude  de  Ganges,   veuve  de    haut 
et  puissant  seigneur   messire   Henri  de   Fay,  marquis  de 
Péraud  en  Vivarais  ,  baron  de  Vézenobres  et  autres  places  , 
tille  de  haut  et  puissant  seigneur  Charles  de  Vissée  de  la 
Tude,  marquis  de  Ganges,  baron  des  états  du  Languedoc, 
et  de    feue    et     puissante     dame    Diane    de     Joannis    de 
Chàteaublanc,  cette  marquise  de  Ganges,  dont   la   beauté 
et  les  malheurs  qui  en  furent  la  suite  ,  la  rendirent  célèbre  , 
et  dont  l'histoire  a  été  imprimée  en   1810.  Le  contrat  de 
mariage  de  la   marquise  d'Urban,   sa   fille,    fut   reçu   par 
Thomas  Rivasse,    notaire  de   Caderousse.   Elle  descendait 
de  saint  Louis,  roi   de   France;  et  cet   honneur,    qu'elle 
transmit   à  sa  postérité,  est  si  flatteur  pour  la  maison  de 
Fortia ,   qu'il  mérite    ici    quelques   détails.    On  énoncera 
seulement   les   noms    des    alliances  qui  ont  formé  ces  di- 
verses générations ,  en  passant  du  père  au  fils  ou  à  la  fille. 
i."  Saint  Louis,   roi   de    France,    mort  le   2  5   août    1270, 
eut    de    Marguerite  de  Provence;  2.°   Philippe  111,  dit  le 
Hardi,  roi    de   France,   mort  le    25    octobre     1285,    eut 
d'Isabelle  d'Aragon;   3.°  Charles,  comte  de  Valois,    mort 
le    16    décembre    i325  ,    eut   de     Marguerite   de  Sicile; 
4.°  Philippe  de  Valois,   roi  de  France,  mort  le   22  août 
i35o,   eut  de  Jeanne    de  Bourgogne;    5.'  Jean    II,   dit 
le    Bon,    roi  de   France,  mort    le  8  avril    i364,    eut    de 
Bonne    de  Luxembourg;  6.»  Philippe  de  France,  duc  de 
Bourgogne,    mort  le  27  avril    1404,  eut  de  Marguerite  de 
Flandre;   7.»   Marie  de  Bourgogne,   morte   le  6   octobre 
1428,   eut  d'Amédée  VIII,  duc    de    Savoie:   8.'   Louis, 
duc  de  Savoie,   mort  le   11   novembre   1462,   eut  d'Anne 
de   Lusignan  ;   9."   Philippe    II,    duc  de  Savoie,  mort  le 
7  novembre  1497,  eut  de  Bonne  de  Romagne  ;   10. "  René, 
comte  de  Villars,  mort  en   024,  eut  dAnne  de  Lascaris  ; 
1 1  .**  Madelaine  de  Savoie ,  morte  en  1 586  ,  eut  d'Anne  ,  duc 
de  Montmorenci;   12.'  Henri,  duc  de  Montmorenci,  mort 
le  I*'  avril    1614,  eut  de  Charlotre  des  Essarts  ;    i3.°  Marie 
de  Montmorenci,  eut  de  Jean  de  Fay,   seigneur  de  Péraud 
et   baron  de   Vézenobres  ;    1 4.»  Françoise  de   Fay  eut  de 
Georges  de  Rousset  ,  seigneur  de  St.  -  Sauveur  ;  i5.'  Laure 
de  Rousset  de  St. -Sauveur,  eut  de  Gabriel    de  Joannis, 
seigneur    de    Chàteaublanc;    16."   Diane   de    Joannis    de 
Chàteaublanc  ,    eut    de   Charles    de   Vissée ,    marquis    de 


3o2  DE   FORTIA  D'URBAN. 

Ganges  ;  17.°  Marie-Esprit  de  Vissée  delaTudede  Ganges, 
dont  il  est  ici  question,  qui  fit  son  testament  le  i5  mars 
1693,  pardevant  François  Aubert,  notaire  à  Avignon. 
Le  marquis  d'Urban  fut  d'abord  élu  de  la  noblesse  du 
Comtat  Venaissin  ;  il  fut  ensuite  nommé,  en  1723, 
premier  consul,  et  l'année  suivante  viguier  de  la  ville 
d'Avignon;  en  1726,  il  fit  sa  reconnaissance  à  la  chambre 
apostolique  de  Carpentras,  pour  la  terre  d'Urban;  il  fut 
viguier  d'Avignon,  pour  la  seconde  fois,  en  1728,  et 
premier  consul,  aussi  pour  la  seconde  fois,  en  173 1.  Il 
mourut  à  Avignon,  le  17  mars  1734,  âgé  de  79  ans,  ayant 
eu  de  demoiselle  de  Ganges  : 

i.°  Marie,  née  à  Avignon,  le  14  février  1682.  Elle 
fut  tenue  le  lendemain  ,  sur  les  fonts  de  baptême  , 
par  Charles  de  Vissée  de  la  Tude  de  Ganges,  son 
aïeul,  et  par  madame  d'Urban  ,  belle-mère  de  son 
père;  elle  épousa,  en  1699,  Paul  -  Joseph  de 
Fortia  ,  dit  de  Tholon  ,  appelé  le  marquis  de 
Sainte  -  Jalle  ,  fils  de  Charles  -  Bernard  ,  et  de 
Marie  de  Tholon  ,  duquel  on  trouvera  l'article 
ci-après,  à  la  branche  de  Fortia  de  Piles  ; 

2."  Françoise,  née  à  Avignon,  le  19  mai  i683,  fut 
tenue  le  lendemain  sur  les  fonts,  par  Louis  de 
Fortia  ,  son  aïeul  ,  et  illustre  et  puissante  dame 
Françoise  de  Nogaret  de  Calvisson,  tante  de  son 
père.  Le  i3  août  suivant,  ayant  été  attaquée  pendani 
neuf  ou  dix  heures,  des  accidents  de  la  gouttète, 
elle  mourut  subitement  à  Caderousse  ; 

3.'^  François,  qui  suit  ; 

4.»  Jeanne- Isabeau  ,  née  à  Avignon,  le  26  juillet 
1688,  le  lendemain  elle  fut  tenue  sur  les  fonts 
par  Charles  de  Fortia  ,  doyen  de  Roquemaure , 
son  grand-oncle  ,  et  par  Jeanne  de  Vivet  de  Mont- 
clus,  dame  de  Chastueil ,  sa  grand-tante.  Elle 
fut  reçue  au  monastère  de  Sainte-Praxède  ,  d'Avi- 
gnon, le  16  novembre  1703,  et  y  fit  sa  profession 
le  17  novembre  1704  ; 

5."  Catherine ,  née  à  Avignon,  le  i"  décembre 
1691  ;  elle  fut  tenue  sur  les  fonts  par  Jacques- 
Joseph  de  Fortia,  son  oncle,  et  Marie— Catherine 
de  Fortia  ,  dame  de  Caumont  ,  sa  tante  :  le  3  sep- 
tembre  1719.    elle  épousa   Dominique,    marquis 


DE  FORTIA  D'URBAN.  -3o3 

de  Caux,  officier  de  galères,  dont  elle  eut  cinq 
filles,  quatre  furent  religieuses,  et  la  cinquième 
e'pousa  son  cousin  germain  Hercule  -  Paul  -  Cathe- 
rine, marquis  de  Fortia.  C'est  chez  elle  que 
mourut  la  marquise  de  Caux,  en  1778,  âgée  de 
quatre-vingt-sept  ans; 

6."  Françoise-Victoire-Sibille,  née  à  Avignon,  le 
2  janvier  1693;  elle  fut  tenue  sur  les  fonts  par 
François  de  Fortia,  son  frère,  et  Victoire  de 
Fortia,  fille  de  madame  la  marquise  de  Fortia- 
Montréal,  sa  cousine;  elle  épousa,  en  17(0, 
Louis  de  Seguins  de  Pazzis,  marquis  d'Aubignan. 
et  mourut  avant  la  marquise  de  Caux,  sa  sœur 
aînée,  laissant  plusieurs  enfants  ; 

7.*  Alexandre,  né  à  Avignon,  le  i*'  mars  1694. 
Dans  le  mois  de  mai  suivant,  il  fut  tenu  sur  les 
fonts  par  le  marquis  de  Ganges,  Alexandre  de 
Vissec  de  la  Tude,  frère  de  sa  mère,  et  par 
mademoiselle  de  Galéan  des  Issards,  dame  de 
Castellet,  cousine  de  son  père.  Il  fut  ecclésias- 
tique, sous  le  nom  de  l'abbé  d'Urban,  et  mourut 
doyen  de  l'église  collégiale  de  Roquemaure; 

8.'  Henri,  né  à  Bagnols,  le  19  novembre  1695, 
porta  le  titre  de  chevalier  d'Urban,  et  mourut 
dans  un  âge  avancé,  au  château  de  Sainte- Jalle, 
ayant  été  capitaine  à  la  suite  du  régiment  Colonel - 
général. 

XII.  François  DE  Fortia,  né  à  Avignon,  le  10  janvier 
i685.  Il  fut  ondoyé  le  lendemain  :  le  baptême  se  fit  à 
Caderousse,  le  9  décembre  suivant,  et  il  tut  tenu  sur  les 
fonts,  par  François  de  Fortia,  gouverneur  de  Mont-Louis, 
son  grand-oncle,  et  Marie  de  Sassenage,  marquise  de 
Fortia-Montréal,  sa  tante;  il  fut  marquis  d'Urban,  et 
co-seigneur  de  Caderousse.  Après  avoir  été  page  du  Roi, 
et  avoir  fait  quelques  campagnes  dans  son  régiment  d'in- 
fianterie,  il  reçut  du  vice-légat  d'Avignon  ,  en  1708,  la 
commission  de  capitaine  d'une  compagnie  de  grenadiers 
dans  le  régiment  d'infanterie  de  son  oncle  le  comte  d'Ur- 
ban. En  1716,  il  épousa  noble  et  illustre  demoiselle 
Marie- Anne  de  Bocaud,  née  en  1692,  fille  de  noble 
Hercules  de  Bocaud,  président  à  la  cour  des  aides  de 
Montpellier,     mort    conseiller-secrétaire    d'état,    et     noble 


3o4  DE   FORTIA  D'URBAN. 

demoiselle  Anne  de  Mariette,  de  Montpellier.  Elle  mou- 
rut en  1724,  et  le  marquis  d'Urban  se  remaria  avec 
mademoiselle  Gertrude-Agathe  Van-Oyen-Bruck  de 
Duras,  fille  de  Jérôme  et  de  Gertrude  Segers';  elle  était 
née  à  Heiloo,  en  Hollande,  et  baptisée  dans  l'église  ca- 
tholique de  ce  lieu,  le  ir  avril  1687.  Les  barons  de 
Thieunen,  de  Molderk  et  de  Herk,  sénéchaux  hérédi- 
taires du  pays  de  Liège,  sont  du  nom  d'Oyenbruck,  ils 
sont  de  bonne  maison,  et  bien  apparentés.  Gertrude- 
Agathe  était  déjà  veuve  de  deux  maris,  dont  le  premier 
avait  habité  Lisbonne,  et  le  second  Florence.  Le  marquis 
d'Urban  fut  nommé  élu  ou  syndic  de  la  noblesse  du  comté 
Venaissin,  en  1728,  et  premier  consul  de  la  ville  d'A- 
vignon, en  1733.  Par  contrat  du  11  mars  1743,  il  vendit 
la  terre  d'Urban  à  Jean-Noël  de  Limojeon  ;  il  mourut  le 
3  février  1761,  à  soixante-seize  ans,  sans  enfants  de  sa 
troisième  femme,  qui  lui  survécut.  11  n'eut  des  enfants 
que  de  Marie  de  Bocaud,  savoir: 

i.°  Hercules- Paul-Catherine,  qui  suit; 

2.°  Paul-Marc,  né  à  Caderousse,  le  27  juin  1720; 
le  27  juillet  suivant,  le  doyen  de  Roquemaure, 
son  oncle,  le  baptisa  à  Caderousse  ;  il  fut  tenu 
sur  les  fonts  par  son  aïeul,  Paul  de  Fortia,  mar- 
quis d'Urban,  et  sa  tante  madame  la  présidente 
de  Bocaud  ;  madame  la  marquise  de  Saint- Veran 
tint  la  place  de  madame  la  présidente,  qui  se 
trouvait  grosse.  Paul-Marc  mourut  âgé  de  neuf 
mois,  le  27  mars  1721; 

3.°  Marie-Christine-Joséphine-Thérèse,  née  le  27 
octobre  1722,  reçut  l'eau  le  même  jour,  et  fut 
baptisée  le  7  avril  1723,  dans  l'église  paroissiale 
de  Saint-Michel  de  Caderousse.  Jacques-Joseph 
de  Fortia,  comte  d'Urban,  son  grand-oncle,  et 
madame  Marie  de  Bocaud  de  Lauzières,  à  qui 
madame  la  comtesse  de  Bcrton  prêta  la  main,  la 
tinrent  sur  les  fonts  de  baptême.  Elle  porta  le  nom 
de  madame  d'Urban,  et  mourut  en  1779,  sans 
jamais  avoir  été  mariée. 

XI  H.  Hercules- Paul-Catherine  de  Fortia  d'Urban, 
naquit  à  Caderousse,  le  14  mars  1718:  il  fut  ondoyé 
deux  jours  après,  avec  la  permission  du  curé,  dans  le 
château   de  son    père,  par    son    oncle  Charles    de  Fortia, 


i 


DE   FORTIA   D'URBAN.  3o5 

ancien  doyen  de  Roquemaure.  Il  fut  ensuite  baptisé  so- 
lennellement, à  la  paroisse  de  Saint-Michel  de  Cade- 
rousse,  le  2g  mai  1718,  par  Jean-Jacques  d'Obeilh  , 
évéque  d'Orange.  Il  fut  tenu  sur  les  fonts  par  son  grand- 
père  Hercules,  président  de  Bocaud,  et  par  sa  tante 
Catherine  de  Bellon  de  Moleson  de  Saint  -  Lambert  , 
comtesse  d'Urban.  Elevé  à  Paris,  au  collège  de  Mazarin  , 
il  fut  nommé  capitaine  dans  le  régiment  de  dragons  de 
Beaufremont,  dès  le  5-  novembre  lyBS,  à  Tâge  de  quinze 
ans;  il  y  fit  les  deux  guerres  de  lySS  et  de  1741,  avec  la 
plus  haute  distinction  et  le  plus  grand  courage  ,  en 
toutes  occasions,  se  faisant  chérir  et  honorer  de  tous  ses 
camarades.  Il  fut  blessé  à  la  bataille  de  Dettingen,  le 
27  juin  1748,  d'un  coup  de  fauconneau  qui  lui  traversa 
l'épaule,  dont  il  a  souffert  cruellement,  et  dont  il  s'est 
ressenti  jusqu'à  ses  derniers  momens.  Cette  blessure  le 
mit  dans  la  crainte  de  ne  pouvoir  plus  servir  ;  mais, 
malgré  ses  souffrances,  il  ne  manqua  aucune  campagne 
de  Flandre,  et  mérita  la  croix  de  Saint-Louis,  qui  lui 
fut  donnée  en  1745.  Pendant  la  campagne  suivante,  il 
eut  plusieurs  actions  particulières  qui  lui  firent  beaucoup 
d'honneur;  enfin,  ses  infirmités  augmentant  chaque 
jour,  il  demanda  sa  retraite,  et  le  21  juin  1747,  le  comte 
d'Argenson,  ministre  de  la  guerre,  lui  écrivit  qu'en 
considération  de  ses  services,  et  de  l'impossibilité  où  ses 
blessures  le  mettaient  de  les  continuer,  le  Roi  la  lui 
accordait  avec  une  pension  de  cinq  cents  francs  ;  mais , 
ayant  prévu  qu'il  pouvait  y  avoir  un  grand  événement,  il 
ne  voulut  point  quitter,  et  entra  en  campagne  avec  le 
régiment.  Il  se  trouva  avec  lui  à  la  bataille  de  Laufelt , 
où  il  reçut,  en  chargeant  avec  son  escadron ,  trois  coups 
de  sabre,  dont  deux  sur  le  visage  et  un  dans  le  ventre. 
Après  son  rétablissement,  il  profita  de  la  grâce  que  le 
Roi  lui  avait  accordée,  et  en  1748,  il  épousa  noble  de- 
moiselle Rose-Emilie  de  Caux,  plus  jeune  que  lui  de  dix 
ans,  sa  cousine-germaine,  fille  et  héritière  de  Domi- 
nique, marquis  de  Caux  ,  et  de  Catherine  de  Fortia  ;  il 
fut  viguier  de  la  ville  d'Avignon,  en  1755  ;  en  1761  ,  sa 
I  pension  fut  portée  à  590  francs,  et  il  mourut,  victime 
j  d'outrages  révolutionnaires,  au  mois  de  mai  1790.  Sa 
veuve  jouissait  de  la  meilleure  santé,  et  n'avait  aucune 
I  des  infirmités  ordinaires  de  la  vieillesse,  quoiqu'elle  eût 
I    été  mise  en  prison  en   1793,  malgré  son  âge  avancé.  Elle 


i 


3ô6  DE  FORTIA  D'URBAN. 

vient  de  mourir  le  lo  juin  1816  ( 1 80  ans  après  le  mariage 
de  son  aïeul,  en  i636),  et  ses  concitoyens  ont  rendu 
les  plus  grands  honneurs  à  sa  mémoire.  Les  enfants  qui 
survécurent  à  leur  père  furent  : 

i."  Pauline,  née  en  lySS,  morte  en  1794,  sans  avoir 
été  mariée; 

2."  Agricol,  qui  suit  : 

XIV.  Agricol -Joseph -François -Xavier-  Pierre- Esprit- 
Simon-Paul-Antoine  de  Fortia  d'Urban  ,  né  à  Avignon  , 
le  18  février  lySô,  a  eu  tous  ces  noms  de  baptême  , 
parce  qu'il  a  été  baptisé  par  la  ville  d'Avignon,  dont  son 
père  était  viguier  lorsqu'il  est  né,  et  que  chacun  des 
magistrats  lui  a  donné  son  nom.  Les  consuls  de  cette  ville 
étaient  alors  Joseph-François-Xavier  de  Seytres  de  Pérus- 
sis  ,  chevalier,  marquis  de  Caumont  ;  Pierre  Dumenge  ; 
Esprit-Simon  Commin  ;  et  l'assesseur,  Paul- Antoine 
Ghaternet,  docteur  ;  ils  furent  tous  parrains,  et  la  mar- 
raine fut  la  femme  du  premier  consul,  madame  la  mar- 
quise de  Caumont,  dont  le  nom  était  Marie-Anne-Gene- 
viève de  Montboissier-Beaufort-Ganillac.  Il  porte  le  titre 
de  comte  de  Fortia  d'Urban,  il  a  été  élevé  dans  une  pen- 
sion particulière  à  Passi,  près  de  Paris,  au  collège  de 
la  Flèche,  et  à  l'école  royale  militaire  de  Paris,  d'où  il 
est  sorti  en  1773,  avec  la  croix  de  Saint-Lazare,  pour 
entrer  dans  le  régiment  du  Roi,  infanterie,  en  qualité 
de  second  sous-lieutenant,  par  brevet  du  28  avril  1773; 
il  n'a  servi  dans  ce  corps  qu'un  petit  nombre  d'années, 
des  affaires  dont  toute  sa  fortune  dépendait,  l'ayant 
obligé  d'aller  à  Rome  où  elles  devaient  ^tre  jugées,  et  où 
elles  l'ont  été  en  sa  faveur,  lia  été  nommé  par  le  pape, 
colonel  des  milices  d'infanterie  du  comté  Venaissin. 
Ayant  fait  imprimer  un  grand  nombre  d'ouvrages  sur 
les  mathématiques ,  la  morale ,  la  littérature ,  la  géo- 
graphie ancienne ,  l'histoire  et  les  antiquités ,  il  a  été 
reçu  de  l'académie  étrusque  de  Gortonc ,  de  celle  de 
Vaucluse,  à  Avignon,  de  celle  de  Marseille,  de  l'aca- 
démie celtique  et  de  l'athénée  de  arts  de  Paris,  de  la 
société  des  sciences  et  belles- lettres  de  Montpellier;  de 
celle  de  Toulouse,  du  musée  de  Francfort-sur-le-Mein, 
de  l'académie  des  antiquaires  de  Rome,  de  celle  des  Lin- 
cées  de  la  même  ville,  de  celle  de  Viterbe,  et  en  der- 
nier   lieu,  de  celle  de  Véttéravic.  Il  a  épousé,  par  contrat 


DE  FORTIA-MONTRÉAL.  307 

du  n  janvier  1789,  Julie-Gabrielle-Marie-Jacqaeline  des 
Achards  de  Sainte-Colombe ,  fille  de  haut  et  puissant 
seigneur  messire  Jacques-François-Etienne  des  Achards 
de  Ferrus,  chevalier,  marquis  de  Sainte-Colombe,  sei- 
gneur de  Chauvac,  Roussieux  ,  Laborel  ,  Pennafort ,  Vil- 
lebois,  Pierrefeu,  et  autres  lieux,  citoyen  d'Avignon, 
et  de  feue  noble  et  illustre  dame  Charlotte  de  Parellis. 
Par  acte  du  9  juillet  1793,  passé  devant  la  Motte,  no- 
taire à  Paris,  monsieur  le  comte  et  madame  la  comtesse 
de  Fonia  d'Urban,  ont  acquis,  dans  cette  capitale,  un 
hôtel  qu'ils  habitent  aujourd'hui  tous  les  deux. 

QUATRIÈME   BRANCHE. 

Seigneurs  de  Montréal ,  à  Pemes  et  à  Avignon. 

VIII.  Jean  de  Fortia,  second  fils  de  Marc  II  et  de  sa 
première  femme  Jeanne  des  Henriques,  naquit  le  i5  août 
:553.  Il  eut  de  son  père,  mort  en  i582,  la  terre  de  Mon- 
tréal en  Dauphiné,  cent  mille  livres  d'argent  comptant , 
la  grande  Bastide  de  Pernes,  et  autres  biens  qu'il  avait 
dans  ladite  ville  et  son  territoire;  ce  qui  l'obligea  d'y 
fixer  sa  résidence,  et  de  faire  bâtir  une  chapelle  dans 
l'église  collégiale  de  cette  même  ville ,  sous  l'invocation 
de  Sainte-Anne,  où  il  fit  une  donation.  Il  épousa  ,  par 
contrat  du  mois  d'août  i585,  passé  devant  Guillaume 
Fornillier,  notaire  de  la  ville  de  Cavaillon,  madame  Fran- 
çoise de  Seytres,  veuve  de  messire  Louis  de  Pérussis  ,  co- 
scigneur  de  Caumont  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  et  de 
celui  du  Pape  ,  fille  de  messire  Louis  de  Seytres  ,  aussi 
co-seigneur  de  Caumont  et  de  même  encore ,  chevalier 
de  l'ordre  du  Roi  et  de  celui  du  Pape,  et  de  dame  Mar- 
guerite de  Berton-Crillon  ;  elle  était  de  Cavaillon.  Jean 
de  Fortia  résida  toujours  à  Pernes,  où  il  exerça  les  fonc- 
tions municipales,  et  où  il  fit  son  testament,  le  9  février 
1593,  devant  Pierre  Arnaudi ,  notaire  de  cette  ville; 
on  y  voit  qu'il  veut  être  enseveli  au  tombeau  qu'il  avait 
fait  construire  dans  l'église  collégiale  de  Pernes.  Ses  en- 
fants furent  : 

i .»  Paul,  qui  suit  ; 

2."  Marguerite,  mariée  avec  Georges  de  Baroncelli, 

seigneur  deJavon; 
3.'  Félise,  née  en  iSgi,   mariée  en  1614,   à   Paul- 


3o8  DK   FORTIA-MONTREAL. 

Jacques  de  Fougasse,  seigneur  de  la  Rouyère,  fils 
de  François  ei  de  Pierrette  de  Merles  ; 

4."  Catherine  ,  femme  de  Jean  Scipion  de  Pol , 
ecuyer  ,  seigneur  de  Saiht-Tronquet  ,  et  en  partie 
de  Lagnes.  Elle  hérita  de  son  mari,  et  céda  cet 
héritage  à  son  frère  Paul,  par  acte  du  19  mars 
1642,  lui  substituant  son  neveu  ,  Gaspard  de 
Fortia,  et  consécutivement  tous  les  mâles  du  nom 
et  des  armes  de  Fortia. 

IX.  Paul  DE  Fortia,  seigneur  de  Montréal  et  de  la 
Garde  de  Bédarrides,  naquit  en  i586,  et  perdit  son  père 
étant  encore  très-jeune;  car  il  résulte  d'un  contrat  passé 
devant  Pierre  Bellon,  notaire  d'Avignon,  le  2  décembre 
1604,  que  Giles  de  Fortia,  seigneur  d'Urban  et  co- 
seigneur  de  Caderousse,  jadis  tuteur  de  Paul  de  Fortia, 
seigneur  de  Montréal,  son  neveu  à  la  mode  de  Bre- 
tagne, fit  l'acquit  d'urne  somme  d'argent  qu'il  recevait 
en  cette  qualité.  Parvenu  à  l'âge  de  près  de  vingt-sept 
ans,  il  se  maria,  par  contrat  signé  le  10  janvier  161 3, 
passé  devant  François  Deslandes,  notaire  d'Avignon, 
avec  noble  demoiselle  Catherine  de  la  Sale,  dame  de  la 
Garde,  fille  d'illustre  messire  Clément  de  la  Sale,  seigneur 
de  la  Garde,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  du  lieu  de  Bé- 
darrides, et  d'illustre  dame  Marguerite  de  Brancas-Vil- 
lars.  Ce  mariage  lui  acquit  des  biens  très-considérables 
dont  Catherine  avait  hérité  par  la  mort  de  son  frère  Paul 
delà  Sale,  arrivée  le  21  juin  1612.  Il  y  eut  à  ce  sujet 
quelques  contestations  avec  Catherine  de  Joyeuse,  dame 
d'Oise,  aïeule  maternelle  de  Paul  et  de  Catherine  ;  elles 
furent  terminées  par  une  sentence  arbitrale.  Cette  parenté 
rendait  Catherine  de  la  Sale,  nièce  par  alliance,  d'une 
reine  de  France,  à  la  mode  de  Bretagne.  En  effet,  Anne, 
duc  de  Joyeuse,  neveu  de  Catherine,  avait  épousé  Mar- 
guerite de  Lorraine,  sœur  de  Louise  de  Lorraine,  épouse 
de  Henri  III,  également  distinguée  par  sa  vertu,  sa  nais- 
sance et  sa  beauté.  Catherine  de  la  Sale  mourut  en  1626: 
son  mari  n'avait  alors  que  quarante  ans,  l'ambition  suc- 
céda à  la  tendresse  conjugale,  et,  libre  de  cette  dernière 
chaîne,  il  se  livra  à  l'attrait  qu'avait  toujours  eu  pour  lui 
la  carrière  des  armes.  Il  fut  officier  de  galère,  et  en  i636, 
Louis  XIII,  roi  de  France,  lui  accorda  une  des  galères 
entretenues    pour    son    service  ,   et    qui    fut    appelée    la 


DE  FORTIA-MONTRÉAL.  309 

Montréal.  Le  cardinal  de  Richelieu  lui  e'crivit  à  ce  sujet. 
Paul  de  Fortia  lui  était  vivement  recommandé  par  le 
cardinal  de  Lion  ,  frère  de  ce  ministre ,  avec  lequel  il 
avait  contracté  une  grande  liaison  ,  parce  qu'il  avait  été 
longtemps  auprès  de  lui ,  et  qu'il  l'avait  reçu  plusieurs  fois 
dans  sa  maison  d'Avignon.  Ce  cardinal  lui  donna,  pour 
marque  de  son  affection  ,  une  très- belle  chapelle  de  ver- 
meil doré.  La  charge  de  capitaine  de  galère  ne  resta  pas 
inutile  entre  les  mains  de  Paul  de  Fortia-Montréal.  En 
i638,  il  se  trouva  au  combat  donné  devant  Gênes,  le 
i"  septembre  ,  par  la  flotte  des  galères  de  France  ,  que 
commandait  le  marquis  de  Pontcourlai  ,  contre  celle  des 
galères  d'Elspagne.  Paul  de  Fonia  y  acquit  beaucoup  de 
gloire,  et  donna  les  plus  grandes  preuves  de  valeur  en 
emportant  la  Capitane  de  Sardaigne.  Mais  les  blessures 
qu'il  reçut  dans  cette  action  ,  et  dont  il  se  ressentit  jus- 
qu'à la  mort,  l'obligèrent  à  quitter  le  service.  Le  23  oc- 
tobre 1639,  le  Roi  lui  donna  à  Lion,  des  lettres  patentes 
pour  lui  permettre  de  remettre  sa  galère  à  Gaspard  de 
Fortia ,  son  fils.  Son  mariage  lui  donna  une  maison  à 
Avignon,  et  un  très-beau  château  à  Bédarrides,  qui  lui 
firent  quitter  le  séjour  de  Pernes.  Il  vendit  cependant  la 
maison  de  sa  femme  aux  Pères  de  la  Doctrine  chrétienne  , 
qui  vinrent  alors  s'établir  à  Avignon  ,  sous  le  nom  de 
Pères  de  Saint-Jean  ;  mais  il  habita  celle  que  lui  avait 
laissée  Laurent  de  Fortia  ,  et  qu'avait  achetée  Charles  de 
Fortia,  son  grand-ôncle.  Il  mourut  à  Bédarrides,  en  1661, 
à  soixante-quinze  ans,  après  avoir  fondé  dans  l'église  pa- 
roissiale de  Bédarrides ,  une  très-belle  chaf)elle  qu'il  fit 
construire  et  orner  avec  beaucoup  de  magnificence  ,  et 
après  avoir  donné  cent  cinquante  francs  à  un  prêtre  pour 
la  desservir.  Les  enfants  qu'il  eut  de  Catherine  de  la 
Sale  furent  : 

I ."  Gaspard,  qui  suit  ; 

2."  Catherine,  née  en  161 5  ,  religieuse  au  monas- 
tère de  Sainte-Catherine,  où  elle  mourut  : 

3.'*  Marguerite,  née  en  16 16,  religieuse  au  monas- 
tère des  Carmélites  d'Avignon  ; 

4.»  Louis,  né  en  161 7,  nommé  par  le  pape  Inno- 
cent X,  à  révéché  de  Cavaillon,  à  l'âge  de  vingt- 
huit  ans,  à  cause  de  sa  vertu  et  de  sa  piété  extraor- 
dinaires. Il  fut  sacré  à  Rome,  dans  l'église  de 
Sainte-Marie-Majeure,  le   23  septembre  1646,  par 


3io  DE   FORTIA-MONTRÉAL. 

le  cardinal  Pierre  CarafFa.  Après  avoir  gouverné 
pendant  onze  ans  cette  église  avec  beaucoup  de  sa- 
gesse et  une  piété  exemplaire,  le  pape  Alexandre  VI I 
lui  donna  l'évêché  de  Carpentras,  vacant  par  la 
démission  qu'en  fit  le  cardinal  Bichi,  entre  les 
mains  de  ce  pontife.  Louis  de  Fortia  était  extrê- 
mement connu  dans  le  comté  Venaissin,  pour  ses 
grandes  qualités,  qui  engagèrent  le  pape  à  l'ap- 
peler à  Rome  pour  cette  nomination  ;  le  cardinal 
Bichi  avait  pour  lui  et  pour  sa  famille  une  affec- 
tion particulière;  il  en  donna  un  témoignage  en  lui 
faJsant  présent  d'une  belle  croix  d'émeraudes  quUl 
substitua  même  à  la  maison  de  Fortia.  L'épiscopat 
de  Louis,  qui  malheureusement  ne  dura  que  quatre 
ans,  fut  un  enchaînement  de  bonnes  œuvres  qu'il 
cachait  avec  soin.  Il  passa  ses  jours  dans  la  péni- 
tence et  les  macérations,  qui  le  firent  regarder 
comme  un  saint.  Il  mourut  en  1661,  extrêmement 
regretté  dans  tout  son  diocèse  ,  surtout  par  les 
pauvres  ;  il  fut  inhumé  dans  l'église  de  Saint- 
Siffrein,  sa  cathédrale,  à  côté  du  baptistaire,  où 
se  voit  un  simple  mausolée  sur  lequel  sont  gravés 
quelques  vers  qui  sont,  dit-on,  l'ouvrage  de  Saint- 
Geniez,  poëte  de  ce  temps -là,  avec  une  épitaphe 
latine  très-honorable.  On  a  imprimé  son  oraison 
funèbre ,  où  sa  haute  vertu  esf  justement  célé- 
brée; 

5."  Dominique,  né  en  1618,  reçu  chevalier  de  Malte 
le  i"  mai  i632,  ayant  été  page  du  grand-maître 
Antoine  de  Paulo;  il  fut  aussi  capitaine  de  galère, 
par  la  démission  que  lui  fit  de  la  sienne,  en  i655, 
Gaspard,  son  frère  aîné.  Il  avait  fait  plusieurs  cam- 
pagnes avec  distinction,  et  périt  malheureusement 
cette  même  année  i655,  dansle  naufrage  des  six 
galères  commandées  par  le  chevalier  de  la  Per- 
rière ; 

6."  Charles ,  né  en  1620,  tué  au  siège  d'Arras,en 
1640,  étant  dans  les  gardes  de  Sa  Majesté,  et  au- 
près du  maréchal  de  Brézé  ; 

7."  Louise,  née  en  1624,  mariée,  par  contrat  du 
9  février  1 648,  à  noble  et  illustre  seigneur  messire 
Paul  de  Seytres,  seigneur  de  Caumont,  et  morte 
sans  enfants  ; 


DE  FORTIA-MONTRÉAL.  3ll 

8».  Henri,  né  en  1625,  abbé-prieur  de  Saint-Andrc' 
de  Rosans  en  Dauphiné,  fit  le  1 1  décembre  1688, 
un  testament  par  lequel  il  établit  une  substitution 
graduelle  et  perpétuelle  de  son  héritage,  en  laveur 
du  chef  Je  la  maison  de  Fortia  ; 

9.*  Laurens,  né  à  Bédarrides.  au  mois  d'avril  1626, 
reçu  chevalier  de  minorité  au  chapitre  tenu  à 
Malte,  le  7  juin  iô3i,  Antoine  de  Paulo  étant 
grand-maître.  Il  fut  tué  en  1644,  dans  un  combat 
donné  sur  mer  contre  les  Turcs,  pour  la  défense 
de  sa  religion,  où  l'on  prit  un  fils  du  grand-sei- 
gneur qui  se  fit  ensuite  dominicain  en  France.  Les 
preuves  de  Laurens  de  Fortia,  pour  l'ordre  de 
Malte,  furent  faites  en  1634.  Les  quatre  témoins 
secrets  pris  parmi  les  citoyens  les  plus  distingués 
d'Avignon,  interrogés  séparément,  s'accordent  à 
déclarer  que  la  maison  de  Fortia  est  ancienne  et 
illustre,  noble  de  nom  et  d'armes,  et  n'a  été 
souillée  par  aucune  origine  juive  ni  marane. 

X.  Gaspard  de  Fortia,  né  en  16 14,  fut  seigneur  de 
Montréal  et  de  la  Garde  ;  après  avoir  fait  plusieurs  cam- 
pagnes sur  mer,  s'être  trouvé  à  la  prise  des  isles  de 
Sainte-Marguerite,  et  avoir  été  blessé  sur  la  galère  de  son 
père,  au  combat  de  Gènes,  en  i638,  il  fut  reçu  capitaine 
des  galères,  par  la  démission  de  son  père.  Il  servit  très- 
dignement  et  glorieusement  Sa  Majesté  dans  cet  emploi, 
et  s'en  démit  en  faveur  de  son  frère  Dominique,  chevalier 
de  Montréal.  Le  8  février  i655,  il  signa  son  contrat  de 
mariage  avec  noble  demoiselle  Françoise  de  Louet  de  No- 
garet  de  Calvisson  ,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Jean-Louis,  de  Louet,  dit  de  Nogaret,  marquis 
de  Calvisson,  baron  de  Manduel,  seigneur  de  Massil- 
largues,  etc.  ;  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi, 
gouverneur  pour  Sa  Majesté  du  fort  des  salines  de  Pec- 
quai  et  Tour  l'Abbé,  et  de  noble  Françoise  Bermond  de 
Thoiras  de  Saint-Bonnet  ,  nièce  de  Jean  de  Thoiras,  ma- 
réchal de  France,  dont  la  fin  fut  illustrée  par  tant  de  belles 
et  glorieuses  actions.  Le  6  septembre  1692,  Gaspard  de  For- 
tia fit  une  reconnaissance  générale  à  M.  Laurent  de  Fieschi, 
archevêque  d'Avignon,  pour  tous  les  biens  qu'il  possédait 
a  Bédarrides,  pardevani  Nicolas  Ribouton,  notaire.  .Il 
mourut  le  25  juin  1 702.  Ses  enfants  furent  : 


3i2  DE   FORTIA-MONTRÉAL. 

I .°  François,  né  en  lôSy,  mort  en  1678,  à  Porto - 
Ferrajo  ; 

2."  Jules,  qui  suit; 

3.°  Jean-Louis  ,  né  en  i663  ,  abbé  de  Montréal, 
grand  vicaire  de  Bourges,  prieur  d'Ambierle ,  et 
abbé  de  Saint-Pierre  d'Orbais  ,  près  Beauvais , 
diocèse  de  Soissons.  Il  mourut  au  séminaire  de 
Saint-Magloire ,  à  Paris,  en  1704; 

4.*  Paul-François ,  né  en  1 670 ,  reçu  chevalier  de 
Malte  de  minorité,  le  24  février  1674,  admis  aux 
pages  de  la  grande  écurie  du  Roi ,  en  1687  ; 

5.°  Catherine,  mariée  par  contrat  du  24  juin  1684, 
à  haut  et  puissant  seigneur  messire  Louis  de 
Seytres ,  seigneur  de  Laval-Caumont  ,  frère  de 
messire  Paul  de  Seytres ,  seigneur  de  Caumont  ; 
on  l'appelait  le  comte  de  Caumont.  Elle  eut  de 
lui  cinq  enfants  ; 

6.**  Christine-Thérèse,  qui  vivait  sans  alliance  à  Lyon, 
en  1704; 

7.°  Anne,  |  religieuses  au  monastère  de  Sainte- 

8."  Madeleine,  i     Praxède,  d'Avignon; 

XL  Jules  DE  FoRTiA  ,  né  le  25  mai  1661  ,  seigneur 
de  Montréal,  de  la  Garde  du  lieu  de  Bédarrides,  de 
Saint-Tronquet ,  Lagnes ,  etc.  ;  porta  le  titre  de  marquis 
de  Fortia.  Le  9  juillet  1684,  il  épousa  noble  demoiselle 
Françoise  de  Sassenage ,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Louis-Alphonse  de  Sassenage,  chevalier,  baron 
de  Sassenage ,  marquis  de  Pont-en-Royan,  comte  de 
Montelier  ,  seigneur  d'Iseron  ,  etc.  ,  second  baron  du 
Dauphiné,  et  de  dame  Christine  de  Salvaing  de  Boissieu, 
baronne  de  Vire  ,  dame  de  Brûlon  au  pays  du  Maine,  etc. 
Le  12  août  1702,  Jules  fit  l'inventaire  des  biens  de  son 
père,  pardevant  Pierre  Ribouton ,  notaire  de  Bédarrides. 
Il  fut  premier  consul  de  la  ville  de  Pernes ,  et  mourut  à 
Bédarrides,  le  1 1  mars  172 1  ,  après  avoir  fait  un  testa- 
ment où  il  substitue  tous  ses  biens  à  la  maison  de  Fort;ia. 
Ses  enfants  furent  : 

I .'  Gaspard  II,  qui  suit  ; 
2.°  N...,  né  en  1697,  mort  jeune: 
3.°  Victoire,  abbessede  Soyon  ; 
4."  Une  autre  fille,   religieuse  carmélite  à  Avignon, 
morte  en  avril  1739; 


DE  FORTIA-MONTRÉAL.  3l3 

3°.  Cl  6°.  Deux  fiUes  mortes  jeunes. 

XII.  Gaspard   II,  de  Fortia  oe  Pol,   né  en   i6gi,    fut 

seigneur  de  Montréal  en  Dauphine',  de  Lagnes,  de  la 
Garde,  de  Bédarrides,  et  de  Saint-Tronquet  dans  le 
comtat  Venaissin  ;  enfin,  il  eut  le  fief  d'Usson,  dans  la 
principauté  d'Orange.  11  porta  le  titre  de  marquis  de 
Montréal ,  il  fut  capitaine  au  régiment  de  cavalerie  de 
Toulouse,  puis  mestre  de  camp  de  cavalerie,  et  chevalier 
de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il  épxjusa , 
i.°  en  1727,  noble  demoiselle  de  Vogué,  fille  de  Mel- 
chior  II ,  marquis  de  Vogué,  et  de  Gabrielle  de  Moitier  de 
Champestiére,  héritière  de  la  seconde  branche  de  la  maison 
de  la  Fayette,  qui  descendait  de  Gilbert  de  la  Fayette,  ma- 
réchal de  France;  elle  mourut  sans  enfants.  Le  marquis  de 
Montréal  épousa,  2.°  le  14  septembre  ijSo,  Marie-Anne 
de  Fortia-Chailli,  de  la  branche  établie  à  Paris,  fille  de 
Charles-Joseph  ,  conseiller  d'état  ,  et  conseiller  d'hon- 
neur au  parlement  de  Paris ,  et  de  Marie-Madeleine 
Thomas,  sa  seconde  femme.  Gaspard  II,  qui  eut  d'elle 
trois  filles,  donna  tous  ses  biens,  en  1765,  à  la  seconde, 
devenue  l'aînée  de  celles  qui  lui  restaient,  et  mourut  à 
Avignon,  le  5  novembre  1773.  Ses  enfants  furent: 

1°.  N...,  morte  en  1740,  sans  avoir  été  mariée; 

2*.  Françoise-Gabrielle-Charlotte  ,  qui  épousa  ,  par 
contrat  du  7  septembre  1749,  Joseph-Louis-Marie 
de  Galéan,  duc  de  Gadagne,  baron  de  Vedènes, 
seigneur  d'Eguilles  et  de  Saint-Savournin,  né  le 
8  juin  1704.  Elle  vendit  sa  maison  d'Avignon  à 
monsieur  le  marquis  de  Conceyl  ,  sa  maison  de 
Bédarrides  à  monsieur  l'abbé  Ailhaud ,  et  eut 
huit  enfants.  Elle  est  morte  à  Avignon,  le  8  dé- 
cembre 1796; 

3."  Gabrielle-Thérèse,  qui  épousa,  par  contrat  du 
4  septembre  1753  ,  Anne- Joseph  de  Louet  de 
Murât  de  Nogaret,  marquis  de  Calvisson  ,  sei- 
gneur de  Massillargues  ,  qui  lui  survécut.  Elle 
mourut  avant  son  père,  en  1758,  laissant  deux 
filles. 


3i4  DE  FORTIA  DE  PILES. 

CINQUIÈME   BRANCHE. 

Barons  de  Baumes,  seigneurs  de  Piles,  d'Aubersetde  Coste- 
chaude,  au  comtat  Venaissin,  puis  seigneurs  de  Saint e- 
Jalle,  à  Carpentras  et  à  Marseille. 

VIII.  Paul  DE  FoRTiA,  troisième  fils  de  Marc  II, 
qui  l'eut  de  sa  seconde  femme,  Françoise  de  Filleul  de 
la  Madeleine,  naquit  à  Carpentras  le  12  octobre  iSSg. 
On  lui  donna  le  nom  de  la  terre  de  Piles  (i),  pour  le 
distinguer  de  ses  frères  ,  et  ce  nom  a  été  transmis  à  sa 
branche.  Son  esprit  et  son  courage  ,  dont  il  donna  des 
marques  dès  sa  plus  tendre  jeunesse,  et  qui  avait  déter- 
miné son  père  à  l'envoyer  à  la  cour ,  engagèrent  le  roi 
Henri  III  aie  faire  élever  auprès  du  duc  d'Epernon.  Le 
jeune  de  Piles  profita  de  cette  éducation  ,  et  fixa  l'atten- 
tion du  Roi ,  par  les  progrès  qu'il  y  faisait,  et  par  l'ar- 
deur qu'il  montrait  en  toute  occasion  ,  pour  mériter 
l'estime  de  Sa  Majesté.  Son  père  étant  mort  en  i582,  il 
devint  baron  de  Baumes,  seigrieur  de  Piles,  d'Aubres 
et  de  Costechaude  ,  au  comtat  Venaissin,  et  eut,  comme  ses 
frères  ,  outre  ces  terres  ,  100,000  fr.  en  espèces  ,  qui  lui  fu- 
rent réservés  pour  le  tems  auquel  il  se  marierait.  Mais  il 
ne  pensait  alors  qu'à  suivre  la  carrière  militaire.  Il  fut 
nommé  par  Henri  III,  capitaine  d'une  compagnie  d'or- 
donnance du  Roi  de  cent  maîtres  équipés  à  la  Rettre,  en 
i582,  et  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Michel  ,  par  bre- 
vet du  12  octobre  i585.  Ayant  perdu  ce  prince  quatre 
ans  après,  Henri  IV,  qui  succéda  à  la  couronne  ,  eut 
pour  lui  la  même  bienveillance.  En  effet,  Paul  de  Fortia 
fut  nommé  colonel  de  la  cavalerie  légère  italienne  entre- 
tenue en  France  sous  ce  nouveau  prince,  par  commission 
du  16  mars  iSgi,  et,  le  6  octobre  suivant,  il  obtint  une 
compagnie  de  cinquante  hommes  d'armes.  En  iSgS,  il 
fut  premier  consul  d'Aix  ,  et  procureur-général  de  la 
province.  Il  joignait  alors  les  seigneuries  de  Croses  et  de 
Dons  à  celles  que    j'ai   déjà  nommées.  En    iSgS,    il   fut 


(i)  C'est  ainsi  qu'il  faut  «écrire,  cl  noa  Pilles.  Ce  mot  vient 
du  grec,  et  désigne  l'entrée  ou  la  porte  des  Alpes,  par  le  chemin 
.:jue  suivaient  les  Phocéens  pour  aller  en  Italie. 


DE  FORTIA  DE  PILES.  3,5 

nommé  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi  ;  et 
après  que  le  duc  de  Savoie  eut  rendu  à  ce  prince  la  ville 
et  la  citadelle  de  Berre,    Henri   IV    donna  au    sieur  de 
Piles  ,  le  gouvernement  de  cette  place  ,  par  brevet   du    28 
avril   iSgô.  Cette  même  année   oqô,  au  mois  de  juillet , 
ce  prince   le   nomma  capitaine   d'une  des  galères  de    Sa 
Majesté,    nommée   la  Pile,   avec  dix-huit  mille  livres  de 
gratification,  et    un    brevet    de  4,000  livres    de   pension, 
en    récompense  de  ses  services.    Le   Roi,   voulant  arrêter 
les  progrés  que  faisaient  les   Florentins  sur  la  Méditerra- 
née ,    et    reprimer    les    entreprises    de    Jean,    bâtard    de 
Médicis,  qui   s'était    emparé    du   château    d'If,    forma  le 
dessein  de  fortifier  les   îles  voisines,   et  en   confia   l'exécu- 
tion au  sieur  de  Piles,  qui  fit  construire  le  fort  de  Raion- 
neau  et  de  Pommègues.    Les   Florentins   ayant  évacué  le 
château    d'If  et  les    autres   îles    de  Marseille,    le   Roi  le 
pourvut    de    ce    gouvernement ,    par  brevet    du    14  dé- 
cembre  iSgS.  Ce  prince,    écrivant  cette    année  au  mar- 
quis  de  Rosni,   son   principal  ministre,  lui  dit  :  «  Mon- 
»  sieur  de  Piles  m'a  bien  servi  ;  je  connais  son   ardeur  et 
»  sa  fidélité  ;  je    voudrais  en  avoir  dans    mon    royaume 
»  plusieurs   semblables  à  lui  ».   Un   suffrage  aussi  hono- 
rable et  des  faveurs  aussi  répétées,  ne  fX)uvaient  que  lui 
procurer  une  alliance  distinguée.    Le    17  février    099,   il 
épousa  noble   demoiselle    Jeanne  de  Tholon    de  Sainte- 
Jalle,  fille  de   Faulquet    de    Tholon,    chevalier  de    l'ordre 
du    Roi,   seigneur  de  Saint-Marcellin,    lieutenant    de  Sa 
Majesté  en   Languedoc,  capitaine  de  cent   gentilshommes 
ou  hommes  d'armes ,    et    de  Guyonne    de   Comboursier. 
Elle  était   petite-nièce    d'un  grand-maître    de    Malte.    Ce 
contrat  de    mariage    fut    reçu   par   Fabri,   notaire  d'Avi- 
gnon.   Le    sieur    de    Piles  fut    nommé    conseiller   d'état 
d'épée  le   9  juin  1608.    Le  magnifique  château   de    For- 
ville  ,  qu'il  fit  bâtir  près  de  la  ville  de  Carpentras  ,  pour 
la  réception  de  ce  grand  et  bon   Henri ,  à  qui  il  devait 
tant  de  bienfaits  est   un  monument  digne    d'exprimer  sa 
reconnaissance.    Ce    prince    l'avait    désigné    chevalier    de 
l'ordre  du  Saint-Esprit  ;  Paul  de   Fortia  avait    su   mériter 
son  estime  et  sa  confiance,  par  son  zèle  et   par  sa  fermeté 
pendant  les  guerres  civiles  de   Provence.   Il  testa,    le    16 
mars    16 17,    en    faveur  des  six  enfans  qui  lui   restaient 
alors,  et   mourut   en  1621  ,    dans  son  gouvernement  des 
ilesde  Marseille.  Ses  enfants  furent  : 


3i6  DE  FORTIA  DE  PILES. 

i."  Pierre- Paul,  qui  suit  ; 

2.°  Une  fille  ,  morte  jeune  ; 

3.°Sibille,  née  en  1601,  mariée  i.°  au  seigneur  de 
Noyers,  en  Dauphiné;  2.°  à  Paul-Aldonce  de 
Thézan  de  Vénasque  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi^ 
vicomte  de  Saint-Gervais,  marquis  de  Vénasque, 
comte  de  Nabuton,  baron  de  Négran  et  Caste- 
net  ,  seigneur  de  Métamis  et  de  Seneviert ,  Saint- 
Didier,  Barbentane  et  autres  places  ; 

4.°  Charlotte,  mariée  i".,  en  1629,  à  Gui  Robin, 
seigneur  de  Graveson;  2.°  à  Paul  de  Mistral, 
co-seigneur  de  Montdragon  et  de  Barbentane, 
fils  de  François,  et  de  Louise  d'Albert  de  Saint- 
André  ; 

5."  Ludovic,  ou  Louis,  baron  de  Baumes,  l'un  des 
plus  vaillants  hommes  de  son  tems.  Il  fut  premier 
capitaine,  commandant  un  bataillon  du  régiment 
de  la  marine.  Après  plusieurs  campagnes ,  il 
quitta  le  service  de  terre  et  passa  dans  celui  des 
galères,  dont  il  commanda  une  escadre  au  siège 
de  Roses.  Il  se  trouva  parmi  les  volontaires  au 
siège  de  Porto- Longone,  où  ayant  repoussé  les 
ennemis  jusques  dans  leurs  retranchemens,  il 
fut  emporté  d'un  coup  de  canon  ; 

6."  Gaspard  ,  seigneur  de  Costechaude  ,  blessé  au 
service  de  S,  M.,  au  siège  de  la  Rochelle,  à  la 
tête  du  régiment  de  son  frère  aîné.  Il  passa  même 
pour  mort  ;  mais  il  fut  nommé  depuis  colo- 
nel d'un  régiment  italien  entretenu  en  France , 
et  mourut  en  Italie  des  blessures  qu'il  avait  reçues 
à  Valence,  ville  du  Milanez  j 

7.°  Joseph ,  seigneur  de  Forville  ,  officier  de  ga- 
lères, tué  en  r638,  au  combat  de  quinze  galères 
d'Espagne  devant  Gênes.  Il  partagea  ainsi  avec  son 
père  rhonneur  de  perdre  la  vie  pour  son  prince. 

IX.  Paul  II  ou  Pierre-Paul  de  P^ortia,  né  en  1600,  à 
Avignon,  fut  baron  de  Baumes,  seigneur  de  Piles,  de 
Forville  et  de  Costechaude.  Il  avait  un  an  de  plus  que 
Louis,  dauphin  de  France,  auprès  duquel  il  fut  élevé' 
en  qualité  d'enfant  d'honneur.  Ce  prince,  qui  devint  roi 
de  France,  le  14  mai  1610,  sous  le  nom  de  Louis  XIII, 
le  remarqua,   et    un    prompt  avancement   fut  la  suite  de 


DE  FORTIA   DE   PILES.  3l-r 

cette  distinction.  Dès  l'an   i6ir,  quoiqu'il  ne  fût  âgé  que 
de  onze  ans,  il   fut  pourvu  d'une  compagnie  franche  en 
garnison  au  château  d'If,  et  de  la  survivance  de  tous  les 
gouvernemens    de    son   père.    Il  obtint   bientôt    après,   en 
1614,   le  commandement  de  la  galère  qj'avait   son  père. 
Il  mérita  ces  faveurs  par  son  zèle  et  sa  bonne  conduite, 
et  se  distingua  surtout  au  siège  de  Montauban,  commencé 
le  27  août  1621,  par  le  Roi  en  personne.  Ce  prince,  s'en- 
tretenant  un  jour  avec  ses  confidents,  leur  dit  :    «   Vous 
»  ne  me  parlez  point  de  Piles,   qui  vaut  bien  autant  que 
»  ceux  que  vous   venez  de  nommer;  c'est  l'un  des   plus 
*  braves  hommes  de  mon  royaume;  je  le  connais,  car  je 
»  l'ai  nourri;    je  Taime  infiniment  ■».  Le  siège   de  Mon- 
tauban    dura    trois     mois.     Pendant    qu'on     le     faisait  , 
Louis  XI H  fut  averti  que  le*  père  de  Piles  était  à  l'extré- 
mité. Ce  prince  fit  chercher  de  Piles  partout  ;  on  le  trouva 
enseveli  tout  vivant  sous  un    tas  de  terre  et  de    pierres 
enlevées  par  un  fourneau  qu'on  venait  de   faire   jouer.  Le 
Roi   lui  apprit  l'état  où  était  son  père ,   et  lui   ordonna  de 
se    rendre    auprès     de    ce    pève    mourant  ,    pour    mettre 
ordre    à  ses   alïaires.   Quoique  de   Piles  fut   extrêmement 
affligé    de    cette    nouvelle  ,  il  supplia    Sa  Majesté  de  lui 
permettre  de  ne   quitter  l'armée    qu'après    qu'elle    aurait 
triomphé  de  cette  ville  rebelle  ,  et  il  ne  fallut  pas  moins 
qu'un  ordre  absolu  du    Roi,  pour  l'obliger  de  partir.   Il 
succéda    à   son  père  ,  en  ses   biens  et  charges  ,     comme 
ayant   eu  la  survivance  de  tous  ses  gouvernemens ,  et  ce 
fut  ainsi   qu'en    1621  ,  n'ayant  encore  que  vingt-un  ans, 
il  devint   mestre  de  camp  de   la  cavalerie  légère  et  étran- 
gère en    France,  et  gouverneur,  pour  le  Roi,  de    la  ville 
de   Berre,  château    d'If  et  îles  de   Marseille.   Le   i5  juin 
1627,   il  épousa   noble    demoiselle   Marguerite  de  Couvet 
de    Marignanne ,  fille  de   Jean-Baptiste  de  Couvet,   sei- 
gneur et    baron   de  Trets  ,  Bormes,    Marignanne  et  Gi- 
gnac,   conseiller  du   Roi  en  sa    cour  de    parlement   ,    et 
garde-des-sceaux  en    la    chancellerie    dudit    pavs,   et    de 
Lucrèce  de  Grasse  ,    dame  et   baronne  de  Bormes.    Elle 
lui    donna    une     nombreuse    postérité.     Son    mariage  ne 
l'empêcha  point  de   se  trouver  au  siège  de  la   Rochelle  , 
commencé,  le    10  août  1627,  parle  duc  d'Angouléme  (1), 


I  )  Jacques  de  Bourboa. 


3t8  Dt:   FORTIA   DE   PILES. 

et  OÙ    le   Roi  se  rendit  en  personne  ,1e   12  octobre  de  la 
même  année.  Ce  siège  fut    un  des  plus    fameux  dont  il 
soit  fait  mention  dans  notre  histoire  ,  tant   par  la  résis- 
tance des  assiégés  ,  que  par  la  constance  des    assiégeants  . 
par  les  combats  qui  s'y  donnèrent,  par  les  tentatives  que 
firent  les  Anglais  pour  secourir  la   place  ,  par  les  travaux 
prodigieux  que  l'on  fit  dans  la  mer  et  sur  la    terre  pour 
en   venir  à   bout,   et    par  le  grand    nombre  des    princes  , 
seigneurs  et  gentilshommes   qui    s'y  signalèrent.    Il  était 
malheureusement   trop    naturel  dans    nos    mœurs  ,  qu'au 
milieu  d'un   si  grand    nombre  de  jeunes  gens  ,  des  que- 
relles particulières  se  mêlassent  à  la   grande  querelle  dont 
on   s'occupait.   Paul  de  Fortia   n'avait  que  vingt-sept  ans 
au  commencement  de  1628.  11  ne  fut  pas  à  l'abri  de  cette 
espèce  de  maladie  qui  dévoua  si    souvent  nos  armées.  Il 
eut  ce  que  nous  appelons  une  affaire  avec  le  fils  du  poëte 
Malherbe  qu'il  tua,  et  de  qui  la   mort  coûta  la   vie  à  son 
père,    le    premier,  au    jugement  de   Boileau  ,   qui  fit  de 
bons  vers  en   France.   Il  mourut  cette  même  année  1628, 
et  Paul  de  Fortia  obtint  des  succès  moins  fâcheux  et  plus 
honorables   contre  les  ennemis  de  l'état.    Il    continua  de 
se  distinguer  et  de  mériter  les  éloges  de  Louis  XllI,  au 
service   duquel    il  combattit  en    i63o,    i632,    i635,   etc., 
à  la  tête  de   plusieurs  régiments  et  de  la  galère  qui  por- 
tait  son   nom.  En    i635  ,   il   fut  colonel    d'un    régiment 
d'infanterie,   auquel    ce    même  nom  de  Piles   fut   donné. 
La   mort  même  du  Roi,  son  protecteur ,   ne  porta  f)oint 
atteinte  à  sa  fortune.    Les    guerres  civiles  de  la  Fronde 
furent    pour  lui  une    nouvelle  occasion  de    se  faire  con- 
naître.   Ses    services ,    son    expérience ,    et   sa    fidélité   lui 
valurent  l'estime  et  la  confiance  entières  du  nouveau  mo- 
narque;   Louis  XIV,   ou  du  moins  la  mère  de  ce  jeune 
prince  ,   qui   gouvernait  alors  sous   son  nom  ,  lui  donna 
l'administration   des     affaires    de    la    Provence  ,    dans    le 
tems  où  les  troubles  de  cette  province  l'obligèrent  à  faire 
cesser  les  fonctions  des  procureurs  du  pays.  On   fit  expé- 
dier à   Paul  de  Fortia,  un  brevet  de  4,000  livres  de  pen- 
sion, en    1644.    ^^  ^^^  nommé    maréchal   des    camps    et 
armées    du    Roi,  par  un  autre  brevet  du    9   mai    1649. 
Enfin,    Louis  XIV,   qui   commençait  dès  lors  à   gouver- 
ner par  lui-même  ,   donna,  le   10  décembre    i658,    une 
commission   au  sieur  de   Piles  pour  commander  provisoi- 
rement à   Marseille  ;  et,  le   19  janvier  1660,   il  le  nomma 


DE   FORTIA    DE  PILKS.  319 

commandant  à  vie  de  cette  grande  ville.  Depuis  cette 
époque,  la  charge  de  gouverneur-viguier  est  demeurée 
dans  sa  descendance  jusqu'à  la  révolution  de  1789,  et  les 
Marseillais  en  ont  souvent  témoigné  publiquement  leur 
satisfaction.  Le  gouverneur-viguier  jouissait  à  Marseille 
de  fort  beaux  privilèges;  c'était  à  lui  que  l'on  portait  les 
clés  de  la  ville;  il  présidait  à  tous  les  conseils  munici- 
paux et  les  autorisait;  c'était  lui  qui  donnait  Tordre  aux 
troupes,  quand  il  y  en  avait,  et  qui  faisait  à  Marseille 
toutes  les  fonctions  de  commandant;  c'est  pour  cela 
qu'il  avait  des  gardes.  Louis  XIV  étant  arrivé  à  Taras- 
con,  en  i66o,  fit  à  Paul  de  Fortia  l'honneur  de  le  faire 
souper  à  sa  table;  et  lorsque  ce  grand  roi  fut  arrivé  à 
Marseille,  le  2  mars  de  cette  année,  et  que  M.  de  Piles 
lui  eut  présenté  les  clés  d'or  de  la  ville ,  Sa  Majesté  les 
lui  rendit  sur-le-champ,  et  lui  dit  :  «  Conservez-les; 
»  je  ne  saurais  les  mettre  en  de  meilleures  mains  que  les 
■»  vôtres.  »  Paul  de  Fortia  mourut  à  Marseille  le  i3  juin 
1682.  Ses  obsèques  furent  faites  à  la  cathédrale  où  l'on 
prononça  son  oraison  funèbre.  On  porta  ensuite  son 
corps  dans  toute  la  ville.  Ce  convoi  était  composé  de 
toute  la  noblesse  de  Marseille  et  des  environs.  Tous  les 
ordres  séculiers  et  réguliers  le  précédaient,  avec  quelques 
troupes  réglées  et  les  compagnies  de  ville.  Ces  troupes 
firent  trois  décharges,  ainsi  que  toutes  les  galères  et  tous 
les  vaisseaux  qui  se  trouvèrent  dans  le  port.  Le  corps  fut 
enfin  porté  sur  la  galère  de  M.  le  marquis  de  Forville, 
son  fils.  Ses  proches  parents  l'accompagnèrent  jusqu'au 
château  d'If,  où  il  fut  inhumé  avec  beaucoup  de  pompe. 
Ses  enfants  furent  : 

I.'  Charles- Bernard,  qui  suit; 

2.°  Paul  III,  tige  des  ducs  de  Fortia,  qui  seront 
rapportés  après  leurs  aînés  ; 

3.°  Gaspard,  chevalier  de  Malte,  fut  appelé  le  che- 
valier d'Aubres;  il  fut  tué  d'un  coup  de  feu  de- 
vant Gigeri,  en  Afrique,  combattant  à  côté  de 
M.  de  Beaufort,  en  1664; 

4."  Alexandre,  connu  sous  le  nom  de  l'abbé  de 
Piles,  prieur  et  seigneur  spirituel  et  temporel 
des  lieux  de  Saint-Mai  et  de  Remusat  et  leurs 
dépendances,  en  Dauphiné  ,  habitait  Carpentras  , 
où  il  mourut  ; 


320  l^E   FORTIA  DE   PILES. 

5.»  Alphonse,  seigneur  et  marquis  de  Forville,  fut 
officier  aux  Gardes- Françaises  du  Roi  en  lôSg, 
capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  des  Cra- 
vattes  en  1667,  capitaine  des  vaisseaux  de  S.  M. 
en  1668,  et  d'une  de  ses  galères  en  1669,  capi- 
taine-gouverneur-viguier  de  Marseille  en  1682, 
l'un  des  quatre  lieutenants  du  Roi  en  Provence, 
au  département  d'Aix,  en  1693.  Il  n'était  encore 
que  capitaine  de  galère,  lorsqu'il  fut  reçu  cheva- 
lier de  l'ordre  militaire  de  Saint-Louis  à  la  pro- 
motion du  i"  février  1694,  la  première  pour  la 
marine  ,  après  la  création  de  cet  ordre.  Il  fut 
nommé  chef  d'escadre  des  galères  en  1695,  et 
reçut  cette  année,  dans  le  Mercure  Galant,  des 
éloges  qui  furent  l'occasion,  pour  ce  journal,  de 
publier  la  généalogie  de  la  maison  de  Fortia  ,  au 
volume  de  janvier  j  696,  page  202  et  suivantes.  Le 
7  mai  1702,  six  galères  commandées  par  M.  de 
Forville  ,  mouillèrent  l'ancre  au  grand  môle  de 
Naples  pour  accompagner  le  roi  Philippe  V,  à 
Final.  Ce  prince  s'y  embarqua  le  2  juin.  Trois 
jours  après,  il  alla  voir  en  felouque  la  place  d'Or- 
bitello ,  accomp-igné  de  M.  de  Forville,  pour 
aller  rejoindre  son  armée.  Chemin  faisant ,  ce 
commandant  lui  présenta  une  somptueuse  colla- 
tion ,  que  le  roi  trouva  tellement  de  son  goût , 
qu'elle  lui  servit  de  souper;  ensuite,  il  lui  donna 
le  divertissement  d'un  très-beau  concert  d'instru- 
mens  que  fit  la  chiourme  de  la  galère,  et  à  l'en- 
trée de  la  nuit,  dans  le  tems  que  Sa  Majesté  jouait 
une  partie  d'hombre,  il  fit  mettre  huit  lampes  allu- 
mées dans  chaque  banc  des  galériens ,  rangées 
avec  une  telle  simétrie ,  qu'ayant  fait  tirer  tout- 
à-coup  le  rideau  qui  était  devant  le  château  de 
poupe,  il  parut  à  ceux  qui  étaient  dedans  que  la 
galère  était  toute  en  feu  ,  ce  qui  plut  extrême- 
ment au  jeune  roi,  agréablement  surpris  de  voir 
disparaître  ce  feu  et  la  galère  dans  l'obscurité , 
d'un  seul  coup  de  sifflet  du  comité;  parce  que  les 
galériens  tenant  toutes  prêtes  les  peaux  sur  les- 
quelles ils  couchaient,  couvrirent  en  un  moment 
toutes  les  lampes,  qu'ils  découvrireut  encore  au 
signe  du  comité,  et  la  galère  fut  de  nouveau  éclai- 


DE   FORTIA   DE  PILES.  321 

rée.  Par  un  autre  coup  de  sifflet,  les  galériens 
qui  étaient  tous  cachés  dans  leurs  bancs,  lorsque 
la  galère  paraissait  toute  en  feu,  haussèrent  tous 
également  leur  tête  que  Ton  avait  rasée  un  jour 
•  auparavant,  de  sorte  que  la  galère  ressemblait  à 
un  champ  semé  de  crânes  de  mjrts;  enfin,  par  un 
autre  coup  de  sifflet,  ils  se  cachèrent  tous  avec  la 
même  vitesse  qu'ils  avaient  haussé  la  tête,  et  le- 
vèrent tous  un  bras  et  puis  l'autre;  les  ayant  éle- 
vés tous  les  deux,  ils  battirent  des  mains  au  signe 
du  comité,  avec  tant  d'adresse,  qu'ils  leur  firent 
prononcer  distinctement  Vive  le  Roi  !  Sa  Majesté 
prit  un  si  grand  plaisir  à  ces  sortes  de  jeux,  qu'elle 
les  fit  recommencer  plusieurs  fois  ,  et  ordonna 
que  l'on  distribuât  soixante  pistoles  à  la  chiourme, 
et  quarante  aux  domestiques  de  M.  de  Forville. 
Le  lundi  12  juin,  aune  heure  de  nuit,  le  prince 
ayant  vu  un  feu  d'artifice  que  l'on  avait  fait  en 
mer  sur  des,  barques,  ordonna  qu'il  fût  donné  à 
Naples,  un  joyau  de  mille  ducats  à  chaque  capi- 
taine, et  un  de  plus  grand  prix  à  M.  de  Forville. 
11  partit  de  Gênes  le  16  novembre  (i).  Le  mau- 
vais tems  l'ayant  obligé  de  relâcher  à  Antibes , 
pour  prendre  le  chemin  de  terre,  le  marquis  de 
Forville  continua  sa  route  avec  ses  galères,  arriva 
à  Marseille  avant  le  Roi,  vint  à  sa  rencontre ,  et 
eut  l'honneur  d'entrer  à  cheval  dans  cette  ville, 
à  côté  de  Sa  Majesté  catholique.  Il  mourut  sans 
postérité  en  1710. 

6.°  Joseph,  reçu  chevalier  de  Malte  en  lôSy,  lieu- 
tenant au  régiment  des  gardes  françaises,  puis 
capitaine  de  galère,  mourut  à  Messine  sur  la 
galère  commandée  par  le  marquis  de  Forville, 
son  frère,  dont  il  était  lieutenant  ; 

7.'  Jeanne,  qui  épousa  Annibal  de  Grasse,  comte 
du  Bar,  fils  de  Charles  de  Grasse,  comte  du  Bar, 
et  de  Marguerite  de  Grimaldi  du  Beuil; 

8.'  Marie,  morte  religieuse. 


(i)  On  trouvera  de  plus  grands  détails  dans  le  Journal  du 
Voyage  de  Philipf>c  V,  imprimé  à  Naples.  et  rédigé  par  Antoine 
Bulifon. 


322  DE   FORTIA  DE   PILES. 

X.  Charles- Bernard,  seigneur  et  baron  de  Baumes, 
marquis  de  Sainte-Jalle,  seigneur  de  Piles,  de  Forville, 
de  Saint-Marcellin  et  autres  places.  Il  signala  sa  valeur 
en  Flandre^  dans  l'armée  commandée  par  le  maréchal 
d'Aumont,  et  particulièrement  aux  lignes  d'Arras.  Il 
éf)ousa,  en  1667,  Marie  de  Tholon  de  Sainte-Jalle,  hé- 
ritière de  la  maison  de  Sainte-Jalle,  fille  unique  et  héri- 
tière j  de  Jean- Antoine,  seigneur  de  Sainte-Jalle,  de 
Saint-Marcellin  et  du  Poet,  et  de  Louise  de  Bonne  d'Au- 
riac.  Leurs  enfants  furent  : 

I ."  Joseph,  qui  suit  ; 

2."  Gabrielle-Marie,    dame    de     Saint-Marcellin, 

e'pousa  Louis-Bernard,    marquis  de  Taulignan  et 

de   Puymeras  ; 
3.°  Charles,  mort  jeune. 

XI.  Joseph,  resté  fils  unique  de  Charles-Bernard  et 
de  Marie  de  Tholon,  porta  le  nom  de  Tholon,  et  fut 
seigneur  de  Baumes  et  marquis  de  Sainte-Jalle.  Il  épousa, 
en  1699,  Marie  de  Fortia  d'Urban,  fille  de  Paul  et  de 
Marie  de  Vissée  de  Ganges,  dont  il  n'eut  qu'une  fille  : 

Marie  de  Fortia,  qui  épousa  Jean-Joseph -François- 
Dominique-Lazare  de  Coriolis,  marquis  de  Li- 
maye,  seigneur  de  la  Bastide  des  Jourdans,  pré- 
sident à  la  chambre  des  comptes,  puis  au  parle- 
lement  d'Aix.  Elle  en  eut  un  fils  appelé  le  marquis 
de  Limaye. 

SIXIÈME   BRANCHE. 

Seigneurs  et  marquis  de  Piles,  devenus  barons  de  Baumes , 
puis  ducs  de  Fortia,  à  Marseille. 

X.  Paul  DE  Fortia  ,  III*  du  nom,  second  fils  de 
Paul  II  et  de  Marguerite  de  Couvet,  naquit  à  Baumes 
en  i633  ;'il  fut  seigneur  et  marquis  de  Piles,  seigneur  de 
Peyruis  ,  Piousin  ,  Auges  ,  Montfort ,  Costechaude  et 
autres  places.  Il  fut  reçu  chevalier  de  Malte  en  1640,61 
porta,  du  vivant  de  son  père,  le  titre  de  seigneur  de 
Costechaude.  En  1660,  il  fut  pourvu  du  gouvernement 
des  places  du  château  d'If,  Ratonneau ,  Pomègues  et 
îles  de  Marseille.  Il  en  prêta  le  serment  entre  les  mains 
du  chancelier,  qui   lui   dit  :    <i  Ce  n'est  que  par  forme  que 


DE    KORTIA   DE  PILKS.  32^ 

»  je  re<;ois  votre  serment  ;  car  la  maison  de  Fortia  a  tou- 
»  jours  été  fidèle  à  la  France  (i)  ».  Il  quitta  la  croix  de 
Malte  pour  épouser,  par  contrat  du  2  mars  lôjS,  Gene- 
viève de  Vento  des  Pennes  ,  fille  de  Marc-Antoine  ,  sei- 
gneur et  marquis  des  Pennes,  et  de  Renée  de  Forbin- 
-Janson  ,  sœur  aînée  du  cardinal  de  ce  nom.  Il  acquit,  en 
1689,  la  baronie  de  Peyruis  ,  en  Provence,  et  eut  de 
Geneviève  de  Vento  : 

i.°  Louis- Alphonse,  qui  suit  ; 

2°  Toussaint,  né  en  1678,  fut  reçu  chevalier  de 
Malte  ,  et  porta  le  nom  de  chevalier  de  Piles.  Il 
tut  reçu  page  aux  écuries  du  Roi  en  1694,  et 
entra  dans  les  mousquetaires  de  Sa  Majesté,  où 
il  servait  en  1696.  Il  fut  nommé  ,  en  171 3  ,  lieu- 
tenant de  la  galère  dite  la  Réale,  et  capitaine  de 
galère  ,  le  5  avril  1747  ;  chef  d'escadre  des  armées 
navales,  le  i*'  janvier  1748;  commandeur  de 
l'ordre  de  Saint-Louis  ,  le  i"  avril  de  la  même 
année  ,  et  commandant  de  la  marine  ,  à  Mar- 
seille^ en  1749.  Il  mourut  dans  cette  ville,  en 
1760,  jouissant  encore  de  cette  place. 

3."  Marthe  ,  mariée  avec  Joseph- Hubert  de  Vinti- 
mille,  seigneur  de  Saissons; 

4.»  Anne ,  qui  épousa  N.  d'Agoùt  ,  marquis  d'O- 
lières  ; 

5.**  Geneviève,  mariée,  en  1711  ,  avec  Louis- 
François  d'Urre  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis  ,  et  capitaine  au  régi- 
ment du  Roi,  infanterie.    Elle  mourut   en    1726. 

6.'  et  7."  Deux  autres  filles,  religieuses  du  Saint- 
Sacrement  ,  à  Marseille. 

XI.  Louis- Alphonse  de  Fortia  ,  né  en  1676  ,  baron 
de  Baumes  et  de  Peyruis  ,  et  seigneur  de  Piles.  Il  porta 
d'abord  le  nom  de  chevalier,  ensuite  celui  de  marquis  de 
Piles.  Il  était  page  aux  écuries  du  Roi,  en  1694;  au  sonir 
des  pages,    il  entra  dans  les  mousquetaires,  où   il  servait 


I       Histoire   de    .Marseille,     par      MM.      Ruffi  ,      père  et   fils; 
i6<xi,  p.  20 1.   liv.   I?,  art.  14, 


324  ^^   FORTIA  DE   PILES, 

encore  en  1696;  il  fut  depuis  capitaine  dans  le  régiment 
du  Roi,  et  fut  pourvu  ,  le  5  janvier  1707,  du  gouverne- 
ment des  places  du  château  d'If  et  isles  adjacentes  ,  sur 
la  démission  de  son  père  ;  les  appointements  de  ce  gou- 
vernement étaient  de  7,5oo  livres.  Le  marquis  de  Piles 
devint  gouverneur  -  viguier  perpétuel  de  Marseille ,  et 
lieutenant  de  Roi  en  Provence  ,  en  1708,  après  la  mort 
du  marquis  de  Forville  ,  son  oncle.  Il  épousa  ,  en  17 10, 
Elisabeth  de  Flotte  ,  et  rendit  de  grands  services  à  sa 
patrie  _,  surtout  dans  la  dernière  peste.  Ce  fut  en  considé- 
ration de  ces  derniers  services  rendus  pendant  la  conta- 
gion ,  que  ses  appointements  ,  comme  gouverneur  du 
château  d'If,  furent  augmentés  le  i"  janvier  1721  ,  de 
7,  5oo  livres^  sans  tirer  à  conséquence  pour  ses  successeurs. 
Le  Roi  lui  accorda  encore  ,  en  1722,  une  gratification 
considérable  ,  et  la  survivance  de  sa  charge  pour  son  fils  , 
ainsi  que  celle  de  capitaine  de  galère  ,  en  1725.  11  mourut 
en  1729.  Ses  enfants  furent  : 

i."  Toussaint-Alphonse,  qui  suit  ; 

2.°  Un  fils^  mort  en  bas  âge; 

3.°  Une  fille  ,  morte  jeune  ; 

4.°  Elisabeth,  mariée  en    1728,   avec  Jean-Baptiste 

de  la  Sale  ,  marquis  de  Villages-Villevieille  ,  dont 

elle  a  eu  deux  garçons  ; 
5."  N...,  épouse  de  M.  de  Boisson  ; 
6.°  Une  quatrième  fille,  religieuse  au  monastère  du 

Saint-Sacrement,  à  Marseille. 

XII.  Toussaint- Alphonse ,  ou  Alphonse  II  de  Fortia, 
né  le  14  juillet  1714  ,  fut  baron  de  Baumes  ,  Peyruis  ,  etc. 
Il  porta  d'abord  le  titre  de  marquis  de  Piles,  puis  celui  de 
duc  de  Fortia.  En  1723,  dès  l'âge  de  neuf  ans,  il  fut  pourvu 
de  la  charge  de  gouverneur-viguier  de  Marseille,  en  sur- 
vivance de  son  père.  Ses  provisions  portent  que  «  ledit 
Alphonse  ,  son  père  ,  a  rendu  des  services  considérables 
pendant  que  la  ville  de  Marseille  a  été  affligée  de  la  ma- 
ladie contagieuse;  desquels  services,  y  est-il  dit  au  nom 
du  Roi  ,  il  nous  reste  une  entière  satisfaction  ».  Il  fut  de 
plus,  en  même  tems,  nommé  lieutenant  de  roi  en  Pro- 
vence; il  fut  installé  lei"mai  1726,  n'ayant  pas  encore 
douze  ans,  dans  la  charge  de  capitaine  gouverneur-viguier 
de  Marseille ,  et  fit  ce  jour-là ,  son  entrée  publique  dans 
cette  ville.   Il  servit   d'abord  dans  la  première  compagnie 


DE    FORTIA  DE  PILES.  325 

des  mousquetaires  de  la  garde  du  Roi,  puis  dans  l'armée 
d'Italie,  en  qualité  d'aide-de-camp  du  maréchal  de  Vil- 
lars,  après  la  mort  duquel,  arrivée  le  17  juin  1734,  il  fit 
les  mêmes  fonctions  auprès  de  monsieur  le  prince  de 
Conti,  dans  l'armée  d'Allemagne.  En  1735,  il  épousa 
Anne  d'Enirechaux,  fille  d'un  conseiller  au  parlement 
de  Provence,  qui  était  née  le  même  jour  que  lui.  Ellle 
mourut  après  lui  avoir  donné  un  fils  et  trois  filles.  En 
1764,  il  épousa  en  secondes  noces,  mademoiselle  de  Ja- 
rente,  sœur  de  M.  l'évêque  d'Orléans,  et  veuve  de  mon- 
sieur de  Félix.  La  terre  de  Baumes  ayant  été  érigée  en 
duché  par  bulle  du  pape  Pie  VI,  datée  de  la  prem.iére 
année  de  ce  pontificat,  et  du  14  juin  1775,  il  quitta  le 
titre  de  marquis  de  Piles  pour  prendre  celui  de  duc  de 
Fonia  ;  il  était  chevalier  de  Saint-Louis,  et  portait  la 
croix  de  l'ordre  de  Malte.  Il  n'eut  point  d'enfants  de  sa 
seconde  femme,  qu'il  perdit  en  1786,  et  après  la  mort 
de  laquelle  il  en  épousa  une  troisième,  appelée  made- 
moiselle de  Bastin,  morte  sept  mois  avant  lui,  en  juin 
1800;  il  est  mort  en  janvier  1801.  Les  enfants  qu'il  a  eus 
de  sa  première  femme  sont  : 

i."  Alphonse-Toussaint-Joseph,  qui  suit; 

2.**  Denise,  née    le  9  octobre  1739,    mariée  à  M.  de 

David-Beauregard,  de  qui  elle  a  laissé,  après  elle, 

quatre  garçons  et  une  fille; 
3.°  et  4.°  Deux  filles  mortes  en  bas  âge. 

XIII.  -Alphonse -Toussaint -Joseph  de  Fortia,  né  le 
23  novembre  1735,  porta  le  titre  de  comte  de  Piles;  il 
entra,  en  1730,  dans  le  régiment  d'infanterie  du  Roi, 
et  en  1754,  il  fut  pourvu  en  survivance  delà  charge  de 
gouverneur-viguier  de  la  ville  de  Marseille.  Il  épousa,  en 
1756,  Marie -Gabrielle- Rosalie  de  Coriolis  d'Éspinouse, 
fille  d'un  président  à  mortier  au  parlement  de  Provence, 
et  de  mademoiselle  le  Bret,  de  laquelle  il  eut  cinq  enfants. 
Du^ régiment  du  Roi,  il  passa,  en  1762,  dans  celui  des 
grenadiers    de    France,  où    il  eut    rang  de    colonel  ,    en 

1770,  il   fut    nommé   gouverneur     de  Balaguier;    et    en 

177 1,  à  la  réforme  des  grenadiers  de  France,  il  eut  le 
régiment  provincial  d'Aix  ;  en  1774,  il  fut  adjoint  à  son 
père,  dans  le  gouvernement  de  Marseille;  en  1780,  il 
fut  nommé  brigadier  des  armées  du  Roi,  et  successi- 
vement ,    en    décembre     1781  ,    maréchal    des    camps    et 


326  l^K   FORTIA   DE   PILES.  -5 

armées  de  Sa  Majesté.  Son  épouse  testa  le  5  juillet  1782, 
aux  écritures  de  maître  Grosson,  notaire  à  Marseille , 
elle  y  nomme  ses  deux  fils,  héritiers,  sous  diverses  con- 
ditions; elle  mourut  le  10  du  même  mois  ;  son  mari  lui 
a  survécu  plusieurs  années,  étant  mort  lui-même,  en 
juin  1791,  près  de  dix  ans  avant  son  père:  ses  enfants 
sont: 

I ."  Alphonse -Toussaint-  Joseph-André-Marie-Mar- 
seille, qui  suit  j 

2°  Une  fille,  née  en  1760,  morte  en  1767. 

3.°  Un  fils,  mort  peu  après  sa  naissance; 

4.°  Un  fils,  mort  à  neuf  ans,  en  1774,  à  Lisle,  dans 
le  comté  Venaissin  :    il  était  chevalier  de  Malte  ; 

5."  Alphonse-Nicolas-Joseph-Marie-Bruno,  né  en 
juin  1766,  reçu  chevalier  de  Malte,  en  mars  1775  ; 
il  entra,  le  12  octobre  1780,  dans  la  compagnie 
des  cadets  gentilshommes  de  l'école  royale  mili- 
taire, d'où  il  sortit  au  mois  de  juin  1783,  avec 
un  brevet  de  sous-lieutenant  dans  le  régiment 
d'Artois,  infanterie  ;  en  1784,  il  fit  ses  caravanes 
à  Malte  ;  sortit  de  France  en  1791,  et  mourut  à 
Maltej  en  i8o5. 

XÎV.  Alphonse-Toussaint-Joseph-André- Marie-  Mar- 
seille DE  FoRTiA  DE  PiLEs,  né  Ic  18  août  1758,  fut  tenu  sur 
les  fonts  par  la  ville  de  Marseille,  que  représenta  M.  Cou- 
turier, premier  échevin,  n'y  ayant  eu  un  maire  qu'en  1767. 
Il  porta  le  titre  de  comte  de  Fortia  de  Piles,  et  il  a  hérité, 
du  moins  légalement,  en  1801,  de  celui  de  duc  de  Fortia. 
Il  fut  pourvu,  dès  l'an  1767,  à  l'âge  de  neuf  ans,  de  la 
charge  de  gouverneur-viguier  de  Marseille,  en  survivance 
de  son  père  et  de  son  grand-père  ;  il  fut  reçu  et  fit  son 
entrée,  en  cette  qualité,  les  3  et  5  janvier  1779.  Il  entra 
au  service,  le  i*'  octobre  1773,  dans  les  chevau-lêgers 
de  la  garde  du  Roi,  et  en  juin  1776,  dans  le  régiment 
d'infanterie  du  Roi,  où  il  était  lieutenant  lors  d*  la 
révolution  de  1789,  qui  a  dissous  ce  corps.  Il  est  che- 
valier des  ordres  de  Saint-Louis  et  de  Saint-Jean-de- 
Jérusalem,  lia  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages  d'his- 
toire, de  littérature  et  de  politique  ;  le  principal  est  un 
voyage  au  nord  de  l'Europe,  en  cinq  volumes  in-S,"  , 
qu'il  avait  composé  avec  le  chevalier  Louis  de  Boisgelin, 
et  qui  est  surtout  distingue    par  l'exactitude  que  l'on  rcn- 


DE  COCKBORNE.  327 

contre  si  rarement  dans  ce  genre  très-utile  de  compo- 
sition. M.  le  comte  de  Fortia  de  Piles  a  épousé,  en  1786, 
mademoiselle  de  Cabre,  iille  de  M.  de  Cabre,  président 
à  mortier  au  parlement  d'Aix,  et  de  demoiselle  le  Camus, 
de  laquelle  il  a  eu  : 

i."  Une  fille,  appelée  Caroline,  mariée,  en  1809, 
à  M.  de  Laidet  de  Sisteron,  veuve  en  juin  1814, 
ayant  eu  un  garçon,  à  qui  Sa  Majesté  a  permis 
de  joindre  le  nom  de  Fortia  au  sien,  en  le  pré- 
cédant,  par  ordonnance  du  21  août  18 16.  Ma- 
dame de  Laidet  s'est  remariée  avec  M.  de  Malijay  ; 

2."  Un  fils  ,  né  le  8  décembre  1789;  il  fut  tenu  sur 
les  fonts  à  Marseille,  par  M.  le  comte  de  Caraman, 
commandant  de  la  province,  et  par  madame  la 
duchesse  de  Fortia  de  Piles,  née  de  Bastin,  troi- 
sième femme  de  Toussaint- Alphonse  II  de  Fortia  , 
bisaïeul  du  baptisé.  Il  est  mort  en  1791  ; 

3.*  Un  second  fils,  né  en  avril  1793,  mort  à  Lisle, 
dans  le  département  de  Vaucluse,  en  1794  : 

4."  Une  seconde  fille,  dont  le  nom  de  baptême  est 
Philippine,  et  qui  est  auprès  de  sa  mère  à  Ro- 
quevaire  ,  dans  le  département  des  Bouches-du- 
Rhône. 

Armes  :  d'azur  à  la  tour  d"or  crénelée  et  maçonnée  de 
sable,  posée  sur  un  rocher  de  sept  coupeaux  de  sinople 
mouvant  de  la  pointe  de  l'ecu  ;  supports  :  deux  lions  , 
couronne  ducale  ;  devise  :  Tiirris  fortissima,  virtus,  la 
tour  la  plus  forte,  c'est  la  vertu.  ' 


DE  COCKBORNE ,  famille  ancienne  ,  originaire 
d'Ecosse  ,  issue  en  ligne  directe  d'illustre  Guillaume  de 
Cockborne,  baron  de  Langtom,  qui  vivait  en  l'an  i3i6, 
sou«  le  règne  du  roi  Roben  de  Bruce,  et  honoré,  par  lui, 
de  la  dignité  de  chancelier  du  royaume  d'Ecosse  ;  depuis 
ce  tems,  les  descendants,  dudit  Guillaume,  en  considé- 
ration de  ses  services,  ont  exercé  et  exerçaient  encore  la 
charge  de  grand  chambellan  héréditaire  ,  le  9  septembre 
1664.  Adam  de  Cockborne,  qui  forme  le  quatrième  degré  , 
fut  le  premier  qui  passa  en  France ,  et  y  établit  sa 
maison. 


328  DE  COCKBORNE. 

I.  Guillaume  DE  Cockborne,  baron  de  Langtom  ,  des- 
cendu de  Guillaume  ,  chancelier  d'Ecosse  ,  épousa  da- 
moiselle  Anne  de  Leuxme,   dont  il  eut  : 

II.  Christophe  de  Cockborne  ,  marquis  et  gouverneur 
de  Chousiie  ,  marié  avec  damoiselle  Marguerite  Hyorp- 
pleingg.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  Guillaume,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Regnaut  de  Cockborne,  capitaine   de  cent  che- 

vau  -  légers  écossais  de  la  garde  du  Roi  de  France, 

Henri  II,  en  l'an  i555. 

III.  Guillaume  de  Cockborne,  écuyer,  épousa  damoi- 
selle Marguerite  Calbrath  ,  fille  du  baron  de  Kilkeith  , 
sénéchal  de  la  sénéchaussée  de  Lénox.  De  ce  mariage 
naquit. 

En  France  : 

IV.  Adam  de  Cockborne,  écuyer,  maréchal  -  des  -  logis 
de  la  compagnie  des  gardes  écossais,  employés  pour  la 
garde  du  corps  du  Roi  de  France,  baron  et  seigneur  de 
Villeneuve-au-Chemin  :  lequel  a  servi  sous  les  rois  Fran- 
çois II,  Charles  IX,  Henri  III  et  Henri  IV,  desquels  il 
a  obtenu  plusieurs  récompenses  en  faveur  de  ses  services. 
Il  épousa,  le  17  avril  iSyS,  damoiselle  Gabrielle  de  Fon- 
taine, dame  de  Villeneuve  -  au-Chemin ,  veuve  de  feu 
Jacques  Menisson  ,  seigneur  de  Dauche.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

V.  Daniel  de  Cockborne,  seigneur  et  baron  de  Ville- 
neuve-au-Chemin,  Coursenay  et  les  Voilerons,  épousa, 
i.°  le  6  octobre  iSgy  ,  damoiselle  Henriette  de  Brouillard, 
assisté  de  son  frère  M.  Jacques  de  Brouillard,  chevalier 
des  ordres  du  Roi,  gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre, 
lieutenant  de  cinquante  hommes  d'armes  de  ses  ordon- 
nances ,  seigneur  et  baron  de  Coursan ,  Raviers  et  Saint- 
Cyr;  2.°  le  y  août  161 1,  damoiselle  Marie  de  Romple, 
veuve  de  Guillaume  Heriot,  écuyer  ,  baron  de  Moulins, 
dont  il  n'a  point  eu  d'enfants;  3."  le  23  janvier  1628, 
damoiselle  Anne  le  Mire,  fille  d'Edme  le  Mire,  écuyer, 
seigneur  du  Plessis-Puisseaux.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  René  de  Cockborne  ,  mort  sans  postérité,  main- 


DE  COCKBORNE.  320 

tenu  dans  ses  privilèges  de  noblesse,  par  un  arrêt 
de  la  cour  des  aides,  du  18  août  i663  ; 

Du  troisième  lit  : 

2."  Edme-  Eléonord  de  Cockborne  ,  dont  l'article 
suit  ; 

3.»  Daniel  de  Q)ckborne,  lieutenant  d'infanterie, 
mon  au  service  du  Roi  ; 

4."*  Colombe  de  Cockborne,  mariée  à  David  le  Page, 
écuyer,  seigneur  de  Messon  et  des  Fosse's,  le  6  fé- 
vrier i652  ; 

5.°  Louise  de  Cockborne,  mariée  à  Exlme  de  Lon- 
geville,   chevalier,  seigneur  de  Ville  -  sur-Arche  ; 

6."  Marguerite  de  Cockborne  ,  mariée  à  Pierre  de 
Galette,  seigneur  de  Farre. 

VI.  Edme-Eléonord  de  Cockborne  Cobron,  I"  du 
nom,  écuyer,  baron  de  Villeneuve -au- Chemin ,  sei- 
gneur dudit  lieu  ,  Coursenay  et  des  Voilerons,  en  partie 
de  Puisseaux  et  Courtelon  ,  obtint  de  monseigneur  Louis 
de  Bourbon,  prince  de  Condé,  un  honorable  certificat  de 
ses  services,  étant  enseigne  dans  le  régiment  de  Persan, 
en  date  du  3o  octobre  1647,  et  un  autre  certificat  de 
M.  le  maréchal  du  Plessis- Praslin,  commandant  l'armée 
de  Flandre,  où  il  servait  en  qualité  de  lieutenant  dans  le 
régiment  de  Bourgogne,  du  3o  août  i65o;  de  plus,  il  a 
envoyé  ,  le  23  mars  1675  ,  son  fils  Edme-  Eléonord  ,  pour 
le  remplacer  au  ban  et  arrière -ban,  en  exécution  dune 
déclaration  de  Sa  Majesté.  Il  avait  épousé,  le  20  juillet 
i655,  damoiselle  Eléonore  -  Angélique  Regnard,  fille  de 
Louis  Regnard,  écuyer,  seigneur  de  Puisseaux  etd'Ully, 
en  Champagne,  et  de  défunte  Anne  d'Alligret.  De  ce  ma- 
riage naquit  : 

VIL  Edme  -  Eléonord  de  Cockborne,  II'  du  nom, 
chevalier,  baron  de  Villeneuve -au -Chemin  ,  seigneur 
dudit  lieu ,  Coursenay  et  des  Voilerons,  capitaine  dans  le 
régiment  de  Clermont,  infanterie,  le  10  décembre  1702  , 
lequel  a  obtenu,  le  16  juillet  1668,  lors  des  recherches 
faites  sur  la  noblesse,  un  arrêt  du  conseil  d'état  du  Roi , 
qui  le  maintint  en  sa  qualité  de  noble  et  d'écuyer,  lequel 
relate  toutes  les  pièces  qu'il  fournit  à  l'appui.  Il  épousa, 
le  18  juin  i685,  damoiselle  Louise  de  Richebourg,  fille 
de  messire  Georges  de  Richebourg,  seigneur  de  Vougrev, 


33o  "       ^K   COCKBORNE. 

et  de  dame  Charlotte  du  Bellay,  assiste  d'un  de  ses  frères, 
messire  Georges  de  Richebourg  ,  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint  -   Jean  -  de  -  Jérusalem.  De  ce  mariage  naquit  : 

VIII.  Jean  -  Baptiste  -  Louis  de  Cockborne  Cobron, 
chevalier,  baron  de  Villeneuve  -  au -Chemin,  seigneur 
dudit  lieu ,  Coursenay  et  des  Voilerons  ,  qui  a  épousé , 
le  6  avril  1710,  damoiselle  Catherine  du  Bourg,  hlle  de 
messire  Jean  du  Bourg,  chevalier,  seigneur  de  Blive ,  et 
de  dame  Françoise  Jacquinot.  Ses  enfants  furent  : 

I ,"  Edme  -  Jean  -  Baptiste  ,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Guillaume -Thimothé  de  Cockborne; 

3.°  Louise  de  Cockborne,  qui  n'a  point  été  mariée, 

née  le  8  janvier  171 1  ; 
4.°  Geneviève  -  Henriette   de    Cockborne ,    mariée  à 

M.  le  président  le  Mire; 
5."  Charlotte-  Eugénie  de  Cockborne  -  de  -  Chavanne, 

demoiselle ,   élevée  à  la  maison  royale  de   Saint- 

Cyr ,  mariée  à  M.  Claude  d'Haranguiers,  écuyer  ; 
6.°  Trois  autres  filles,  l'une,  religieuse  à  la  maison 

royale  de  Saint  -  Cyr  ,  et  les  deux  autres ,  religieuses 

aux  dames  Ursulines  de  Troyes. 

IX.  Edme  -  Jean  -  Baptiste  de  Cockborne,  chevalier, 
baron  de  Villeneuve  -  au  -  Chemin  ,  seigneur  dudit  lieu  et 
Coursenay  ,  capitaine  au  régiment  de  Lyonnais  infanterie, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint -Louis,  né 
le  23  avril  1716  ,  épousa  ,  le  22  mars  1748  ,  damoiselle 
Anne  -  Louise  de  Palluau  ,  fille  de  messire  Denis  de  Pal- 
luau ,  seigneur  dudit  lieu  ,  près  Troyes  ,  chevalier  de 
l'ordre  militaire  et  hospitalier  de  Saint  -  Lazare  et  du  Mont- 
Carmel ,  et  de  dame  Louise  Rousseau  de  Chamoy.  De  ce 
mariage  naquirent  : 

I .°  Jean  -  Baptiste  -  Charles  ,  dont  l'article  suit; 

2."  Louise  -  Julienne-  Jacques  de  Cockborne,  née  le 
5  avril  1750,  décédée  chanoinesse  de  l'abbaye 
noble  de  Poulangy  ; 

3.°  Anne-  Henriette  -  Félicité  de  Cockborne  ,  née  le 
27  octobre  1752  ,  mariéeà  messire  Louis  -  Bernard 
Girardot  de  la  Salle  ,  sous  -  lieutenant  des  gardes 
du  corps  du  roi,  dans  la  compagnie  du  prince  de 
Wagram  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  et  maréchal  de  camp. 


DE  SIMORRE  DE  SAINT-CYR.  33, 

X.  Jean  -  Baptiste  -  Charles  de  Cockbornk  ,  né  le 
24  juillet  ijSi,  baron  de  Villeneuve,  chevalier,  seigneur 
de  Villeneuve  -  au  -  Chemin  ,  Coursenay  ,  les  Voilerons, 
en  Champagne,  et  seigneur  de  Bessy ,  en  Brie;  entré 
page  de  madame  la  Dauphine,  en  février  1767,  où  il  a 
servi  trois  mois  ;  après  son  décès,  page  de  la  feue  reine 
Marie  -  Charlotte- Sophie  -  Félicité  Leczinski,  tille  de  Sa 
Majesté  Stanislas  I"  ,  roi  de  Pologne,  et  grand  duc  de 
Lorraine  et  de  Bar,  où  il  a  servi  deux  ans  neuf  mois, 
justifié  par  le  certificat  à  lui  délivré  par  M.  René  Mans  de 
Froulay,  comte  de  Tessé,  marquis  de  Lavardin,  premier 
et  grand  écuyer  de  la  feue  reine,  en  date  du  12  février 
1770;  sous-lieutenant,  la  même  année,  au  régiment  du 
Roi,  cavalerie;  capitaine  au  même  régiment,  le  12  juillet, 
et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis. 
Il  a  épousé,  le  2  janvier  1787,  damoiselle  Marie-Nicole 
des  Courtils,  née  le  17  mai  1768,  fille  de  messire  Antoine 
Jean-Baptiste- Armand  des  Courtils,  lieutenant -colonel  de 
cavalerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  chevalier,  seigneur  de  Bessy,  et  en  partie  de  Ser- 
bonnes,  en  Brie,  et  de  dame  Marie-Nicole  de  Lafons. 
De  ce  mariage  naquirent  : 

i.°  Charles-Edme- Louis  de  Cockborne,  né  le    10  no- 
vembre 1790,  mort  le  i3  août  1794; 

2."  Charles-Eugène-Léopold  de  Cockborne,    né    le 
7  février  1 799  ; 

3."  Adolphe- Didier-Victor   de    Cockborne,    né    le 
I"  septembre   1801,  décédé  le  21  avril  181 5; 

4.°  Antoinette-Henriette-Adèle  de  Cockborne  ,    née 
le  28  octobre  1787  ; 

5."  Euphémie-Louise-Gabrielle  de  Cockborne,    née 
le  27  septembre  1795. 

Armes:  D'argent  à  trois  coqs   de  gueules. 


DE  SIMORRE  DE  SAINT-CYR,  famille  ancienne, 
originaire  du  Languedoc  ,  province  où  elle  réside  encore 
de  nos  jours.  Elle  parait  tirer  son  nom  du  bourg  de 
Simorre  ,  dans  l'Armagnac  ,  à  trois  lieues  de  Lombes  , 
sur  la  rive  gauche  de  la  Gimone. 


332  DE  SIMORRE  DE  SAINT-CYR. 

Bernard  de  Simorre  est  qualifié  d'évêque  hérétique, 
dans  une  conférence,  tenue  à  Carcassonne,  par  Pierre, 
roi  d'Aragon  ,  en  présence  de  Pierre  et  de  Raoul  de 
Castelnau,  légats  du  Saint-Siège,  et  Tévêque  de  Carcas- 
sonne,  au  mois  de  février  de  l'an  1204  (i).  Il  fut  inter- 
rogé ainsi  que  ses  compagnons,  et  sur  le  jugement  de 
Pierre,  roi  d'Aragon,  il  fut  dépouillé,  par  le  Pape,  de  sa 
juridiction  ordinaire,  ainsi  que  les  autres  évêques  entachés 
d'hérésie. 

Arnaud  Guillaume  de  Simorre  fut  un  des  seigneurs 
qui  souscrivirent  ,  avec  Gilbert  et  Sicard  de  Montaud  , 
frères,  Sicard  de  Miramont,  Jourdain  de  Lantar,  Pons 
Grimoard,  Pierre  de  Toulouse,  Pierre  et  Gaillard  de 
Bouville,  Louis  de  Foix  et  autres,  l'hommage  que  fit 
Bernard,  comte  de  Comminges,  à  son  avènement  à  ce 
comté,  à  Raymond,  comte  de  Toulouse,  le  4  décembre 
1241(2). 

Aymeri  de  Simorre  paraît  au  nombre  des  seigneurs 
nommés  dans  les  lettres  de  rémission  accordées  par  le 
roi  Philippe  de  Valois,  à  Bernard,  comte  de  Comminges, 
touchant  les  guerres  et  délits  commis  par  ce  comte  et  ces 
seigneurs,  contre  l'autorité  du  Roi  (3). 

Cette  famille  est  aujourd'hui  représentée  par 

Jean  -  Baptiste- Cyr- Théodore  de  Simorre  de  Saint - 
Cyr,  né  à  Mirepoix,  le  6  janvier  1750,  sous  -  lieutenant 
dans  le  régiment  de  Berri,  le  27  mars  1767;  lieutenant, 
le  9  juin  1772,  capitaine,  le  27  juillet  1781;  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  le  25  mai 
1791  ;  chef  de  cohorte  de  la  garde  nationale,  le  19  sep- 
tembre 18 14.  N'ayant  pu  émigrer  à  cause  d'un  procès 
considérable,  pendant  alors  au  Parlement  de  Toulouse, 
il  fut  persécuté  pour  ses  opinions  connues,  dénoncé 
comme  de  retour  d'émigration,  parce  qu'il  avait  été  jus- 
qu'à Barcelonne,  avec  trois  gardes  du  Roi,  où  on  lui 
apprit  que  sa  présence  était  indispensable  chez  lui,  pour 
le  salut  de  sa  fortune,  auquel  retour  il  ne  s'est  déterminé, 
que  par  les  difficultés  qu'il  éprouvait  à  rejoindre  les 
princes.    Il  fut  arrêté,   sur  cette    allégation,  détenu  dans 


(i)  Histoire  générale  du  Languedoc,  t.  1I[,  p.  i35. 
{■1)  Ibid.  p.  42g,  et  495  des  preuves. 
(■i)  Ibid.  t.  IV,  p.  180  des  preuves. 


BAUDRY    DE   LOZIÈRES.  333 

les  prisons  de  Mirepoix,  et  de  là  transféré  dans  celles  de 
Paris.  Il  ne  dut  son  salut  qu'au  supplice  de  Robespierre, 
et  après  quatre  mois  de  détention,  il  fut  remis  en  posses- 
sion de  ses  biens  séquestrés.  Il  a  épousé,    par  contrat   du 

22  novembre    1784,     demoiselle   N de   Laborier,    en 

Bourgogne.  Il  a  de  ce  mariage  : 

1.°  Auguste,  né  en  1786,  mort  en    i8o5,  à  Vienne, 

en  Autriche,  après  la  bataille  d'Austerlitz  ; 
2.*  Alban,  dont  l'article  suit. 

Alban  de  Simorre  de  Saint-Cyr,  a  épousé,  le  21  dé- 
cembre 18 10,  Adélaïde  de  Sans,  de  la  ville  d'Ax.  Il  fut 
un  des  premiers  du  département  de  l'Ariége ,  qui  se  ren- 
dirent en  armes,  à  Puicerda,  pour  y  joindre  le  duc 
d'Angoulême.  Il  a  eu  l'honneur  d'être  de  la  garde  de  ce 
prince,  Jusqu'à  son  arrivée  à  Toulouse,  et  resta  auprès 
de  sa  personne  jusqu'à  son  départ  pour  Bordeaux.  S.  A.  R. 
lui  a  fait  témoigner  la  satisfaction  et  le  désir  qu'elle  avait 
d'être  utile  au  sieur  de  Simorre  de  Saint-Cyr,  par  une 
lettre  à  lui  adressée,  datée  du  château  des  Tuileries, 
le  i5  novembre  181 5.  Il  a  de  son  mariage  : 

I.**  François  de  Simorre  de  Saint-Cyr; 
2.°  Albanie  de  Simorre  de  Saint-Cyr  ; 
3."  Ombelinede  Simorre  de  Saint-Cyr. 

Armes  :  d'or ,  au  chevron  alésé  de  gueules,  accom- 
pagné en  chef  de  deux  étoiles  d'azur,  et  en  pointe  d'une 
tête  de  maure  de  sable.  Couronne  de  marquis.  Tenants  : 
deux  maures  de  sable,  armés  d'un  carquois  et  d'un  arc 
du  même,  sur  lequel  ils  sont  appuyés. 


BAUDRY  [Balderlc)  DES  LOZIÈRES,  famiUe  noble, 
originaire  d'Allemagne,  transplantée  en  Italie,  puis  en 
France,  et  représentée  de  nos  jours  par  : 

I.  Louis-Narcisse  Baudrv  des  Lozièrks  ,  chevalier, 
ancien  surnuméraire  dans  les  chevau-légers  de  la  garde 
du  Roi,  depuis,  colonel  inspecteur  de  dragons,  ofticier- 
général,  et  actuellement  en  retraite,  chevalier  de  justice 
de  l'ordre  souverain  de  Saint-Jean-de-Jérusalem,  dit  de 
Malte,  en  1774,   de  l'ordre  du  Saini-Sépulchre  en   1775, 


334  BINET  DE  JASSON. 

et  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  en  1789;  il 
a  épousé,  le  16  août  1777,  Catherine,  fille  de  M.  Jean 
Milhet,  vivant,  commandant  de  Milices,  à  la  Nouvelle- 
Orléans,  et  remarquable  dans  l'histoire  des  colonies, 
par  sa  valeur,  et  les  grands  biens  qu'il  a  perdus.  Messire 
Louis-Narcisse  Baudry  des  Lozières  était  fils  de  Pierre 
Baudry,  ou  Baldery,  ou  Boudry  (i),  capitaine  au  régiment 
de  Nassau-Saarbruck.   Il  eut  entre  autres  enfans  : 

Louise-Marie-Amélie-Eléonore  Baudry  des  Lozières. 

Armes  :  Ecartelé,  aux  i  et  4  d'or,  à  sept  billettes  d'a- 
zur, posées  2,  3  et  2  ;  aux  2  et  3  d'azur,  à  la  main  de 
carnation,  coupée  de  gueules  ;  et  entourée  de  cette  de- 
vise :  Lœsus  sed  invictus.  Couronne  de  comte;  support, 
une  aigle  couronnée. 


BINET  DE  Jasson  et  de  Marcognet,  famille 
noble,  originaire  de  Touraine,  divisée  en  deux  princi- 
pales branches,  sous  les  surnoms  de  Jasson  et  de  Marco- 
gnet. La  branche  en  surnom  de  Jasson,  établie  en  Bre- 
tagne, depuis  les  premières  années  du  XVI P  siècle,  est 
représentée  par 

Messire^  Joseph-Philippe  Binet,  comte  de  Jasson,  né 
en  janvier  1786,  capitaine  d'infanterie  et  chevalier  de 
l'ordre  royal  de  la  Légion  d'honneur  ou  d'Henri  IV,  fils 
de  feu  messire  Jean-Marie-Philippe  Binet,  marquis  de 
Jasson,  seigneur  du  Ponceau ,  près  Champtoceau  ,  en 
Anjou,  de  la  Bourgonnière,  en  Saint-Herblain,  près 
Nantes,  etc.,  décédé  en  octobre  1799,  après  avoir  été 
successivement  page  du  Roi,  écuyer  du  Roi,  lieute- 
nant-colonel d'infanterie,  et  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  et  avoir  servi  avec  distinc- 
tion, de  1791  à  1799,  aux  armées  royales  de  France, 
division  de  Monseigneur  le  prince  de  Condé  et  de  dame 
Marie-Angélique    le    Long    de    Ranlieu,   et  petit-fils    de 


(1)  L'analogie  de  ce  nom  a  donne  lieu  à  la  tradition  qui  t'ait 
croire  que  cette  famille  est  fondatrice  de  la  ville  de  Boudry,  en 
Suisse. 


DE  LA  POEZE.  335 

teu  messire  Jean-Marie-Victor  Binct  de  Montifroy, 
comte  de  Jasson,  chevalier,  seigneur  de  Jasson,  près 
Nantes,  de  la  Blottière,  etc.  chevalier  de  1  ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  grand-bailli  d'épee  et  com- 
mandant la  noblesse  au  comté  Nantais  en  Bretagne.  Il  a 
épousé,  en  août  i8i5,  noble  demoiselle  Cécile  de  la 
Roche  Saint- And  ré. 

Sœur.  Angélique  Binet  de  Jasson,  née  en  mai  1782, 
mariée,  en  janvier  18 10,  à  messire  Pierre-Henry  de 
Becdelièvre,  chevalier,  seigneur  du  Brossay,  en  Guéme- 
née  Pensaut,  évéché  de  Nantes,  fils  de  feu  messire  Pierre- 
Louis  de  Becdelièvre,  chevalier,  seigneur  du  Brossay, 
qui  fut,  en  1754,  page  du  roi  en  sa  grande  écurie. 

Soeur.  Marie  Binet  de  Jasson,  née  en  mars  1784, 
mariée,  en  mai  1811  ,  à  messire  Nicolas-Charles  Carré 
de  Luzançay  ,  chevalier ,  sieur  de  la  Hautière ,  près 
Nantes,    dont  trois  enfants,   deux  fils  et   une    demoiselle. 

Sœur.  Henriette  Binet  de  Jasson  ,  née  en  novembre 
1790,  mariée,  en  février  181 3,  à  messire  François  Xa- 
vier-Gonzague  le  Chauff,  chevalier,  seigneur  de  la 
Blanchetière,  dont  un  fils. 

La  branche  en  surnom  de  Marcognet,  établie  à  la  Ro- 
chelle, en  Aunis,  est  représentée  par  messire  N...  Bi- 
net, marquis  de  Marcognet ,  lieutenant-général  des  ar- 
mées du  Roi,  etc.,  et  son  frère,  M.  le  comte  de  Mar- 
cognet, qui  a  un  fils. 

Armes:  De  gueules,  au  chef  d'or,  chargé  de  trois  croi- 
settes  recroisettées  et  fichées  d'azur. 

Voye\  le  Nobiliaire  Armoriai  généalogique  de  Tou- 
raine,  par  le  chevalier  Lhermite  Souliers,  imprimé  in- 
folio en  1669  ;  —  Moréry  ;  —  et  le  tome  II  du  Diaion- 
naire  de  la  Noblesse  ,  par  la  Chesnaye  des  Bois ,  in-4% 
1771. 


DE  LA  POEZE,  seigneur  desdits  lieux  ;    de  la  CoUes- 

sière,  en    Landemont,  près    Champtoceau  ;  et  de  Mont- 
jaugay,  famille  noble  d'Anjou,  représentée  par: 

Messire     René-Louis-Ambroise    de    la    Poeze  ,  cheva- 


336  DE   LA  POEZE. 

lier,  seigneur  de  la  CoUessière,  etc.  ,  né  en  septembre 
1782;  capitaine  au  réginent  des  carabiniers  de  Mon- 
sieur, et  chevalier,  par  le  Roi,  de  l'ordre  royal  de  la 
Légion  d'honneur,  ou  d'Henri  IV^,  fils  de  feu  messire 
René-François-Aimé  de  la  Poeze,  chevalier,  seigneur  de 
la  CoUessière,  et  de  dame  Marie- Renée-Ambroisi ne  des 
Portes  Saint- Père;  il  a  épousé^  en  août  1809,  noble  de- 
moiselle Charlotte-Séraphine  du  Boisdescours  de  Saint- 
Cosme,  fille  de  feu  messire  Jacques-Etienne  du  Boisdes- 
cours de  Saint -Cosme;  et  de  dame  Angélique- Marie- 
Félicité-Perrine  Bélin  de  Langlotière.  De  ce  mariage 
sont  issus  trois  enfants. 

Frère.  Messire  Charles-Henri  de  la  Poeze-Colles- 
siÈRE,  dit  le  chevalier  de  la  Poe:^e,  né  en  1788  ;  capi- 
taine de  cavalerie,  et  chevalier^  par  le  Roi,  de  l'ordre 
royal  de  la  Légion  d'honneur,  ou  d'Henri  IV;  marié,  en 
juillet  1816,  à  noble  demoiselle  Caroline-Prudence  de  la 
Ville  de  Féroles  des  Dorides,  fille  de  feu  Charles-Marc 
de  la  Ville  de  Féroles,  comte  des  Dorides,  lieutenant- 
colonel  d'infanterie  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  et  de  feue  dame  Prudence-Louise 
Jousseaume  de  la  Bretesche,  et  petite-fille  de  Charles- 
Antoine  de  la  Ville  de  Féroles  ,  chevalier,  marquis  des 
Dorides,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  etc. 

Sœur.  Suzanne-Gabrielle  Joséphine- Marie  de  la 
PoEZE-CoLLESsiÈRE  ,  née  en  mars  1790;  mariée,  en 
avril  1807,  à  messire  Pierre-Antoine-Francois  de  Salles 
Carré,  chevalier  de  Lusançay,  capitaine  des  vaisseaux 
du  Roi,  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  ;  dont  trois  enfants,  deux  fils  et  une  demoiselle. 

Et  par  Messire  Antoine-René  de  la  Poeze  ,  écuyer , 
seigneur  de  Montjaugay,  vivant  à  Angers,  marié  et  sans 
enfants. 

Armes:  d'argent,  à  trois  bandes  de  sable. 

Voyez  le  Nobiliaire -Armoriai  d'Anjou,  par  M.  de 
Gencian. 

Nous  attendons,  sur  cette  famille,   une  généalogie  plus      | 
étendue,   que    nous  transmettrons  dans  un  de    nos   pro- 
chains volumes. 


ALSACE-HÉNIN-LI.ÉTARD.  337 


ALSACE -HÉNIN-LIÉTARD.  Cette  maison,  divisée 
aujourd'hui  en  trois  branches ,  comme  on  le  verra  ci- 
après,  descend,  suivant  un  mémoire  domestique  envoyé, 
de  Simon  d'Alsace ,  second  fils  de  Thierr)'  d'Alsace. 
Thierr)'  était  fils  puîné  de  Théodoric  ,  surnommé  le 
Vaillant ,  duc  de  Lorraine  ;  étant  devenu  comte  de 
Flandre ,  par  son  mariage  avec  Gertrude ,  il  céda  le 
comté  de  Bitch,  qu'il  eut  pour  son  apanage,  à  Simon, 
son  frère  aîné,  qui  succéda  à  Théodoric.  On  date  la  mort 
de  Thierry  à  l'an  1 168. 

C'est  le  sentiment  de  la  plupart  des  généalogistes,  de 
Pontus  Hulerus,  liv.  6;  de  Pierre  le  Boucq,  dans  l'his- 
toire de  la  vicomte  de  Sébourg  ;  de  Carpentier,  dans 
celle  du  Cambrésis,  etc.,  cités  par  Charles  d'Hozier  ; 
dans  les  preuves  de  Jacques-Antoine  dé  Hénin-Liétard, 
marquis  de  ^int-Fal  et  de  Blincourt,  en  Champagne; 
pour  être  reçu  page  du  Roi,  l'an  i683.  Ce  sentiment  est 
appuyé  par  une  tradition  constamment  suivie,  et  sur 
plusieurs  titres  et  monuments  authentiques  ,  tels  que  des 
inscriptions  sur  des  tombes  et  mausolées  en  plusieurs 
terres  et  seigneuries  qui  ont  été  possédées  en  Flandre  par 
les  ancêtres  de  cette  ancienne  maison,  ou  abbayes  dont 
ils  ont  été  les  fondateurs. 

Enfin,  ce  qui  rend  ces  témoignages  incontestables,  c'est 
un  diplôme  de  l'empereur  Charles  VI  ,  en  date  du  26 
avril  1 740,  par  lequel  il  accorde  au  haut  et  bien  né  seigneur 
comte  d'Alsace,  avec  la  clé  d'or,  le  rang  de  chambellan 
impérial,  en  considération  de  sa  fort  ancienne  et  bieti  méritée 
famille,  et  de  son  extraction  des  anciens  comtes  d'Alsace. 
Ces  patentes  munies  du  sceau  impérial,  et  signées  au  bas 
le  comte  de  Coben\el,  conseiller  d'état,  chevalier  de  la 
Toison  d'or,  et  grand  -  chambellan  ,  sont  adressées  à 
François,  comte  d'Alsace  -  Hénin  -  Liétard  ,  seigneur  de 
Dion  -  le  -  Val,  de  Wavrans  ,  etc.,  chef  de  la  branche 
aînée  établie  en  Brabant  ;  mêmes  patentes  de  chambel- 
lan, avec  la  clé  d'or,  revêtues  de  la  même  forme ,  adres- 
sées,  en  1758,  au  comte  Jean  d'Alsace,  fils  aîné  de 
François,  premier  major  de  Los-Rios  ,  régiment  wal- 
lon, depuis  lieutenant-colonel  au  service  de  l'Empereur, 


338  ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 

OÙ  il  est  également    qualifié,  ainsi    que   dans    plusieurs 
autres  : 

I.  Simon  d'Alsace  j  second  fils  de  Thierry  d'Alsace 
et  de  Gertrude  de  Flandre,  épousa  peu  après  la  mort 
de  son  père,  c'est-à-dire,  vers  l'an  1170,  Marguerite, 
dame  et  comtesse  de  Hénin-Liétard  ,  dont  il  eut  : 

II.  Baudouin  d'Alsace ,  I"  du  nom  ,  qui  épousa 
Isabeau  de  Hainault ,  fille  de  Philippe  de  Hainault. 
Plusieurs  pensent  que  Marguerite  de  Hénin  -  Liétard, 
ci-dessus  nommée,  sortait  de  la  même  maison.  Quoi 
qu'il  en  soit ,  Isabeau  porta  pour  dot  à  Baudouin  d'Al- 
sace ,  la  vicomte  de  Sébourt ,  et  les  terres  d'Angres 
et  de  Fayt.  Baudoin,  surnommé  le  Courageux,  comte 
de  Hainault ,  les  avait  cédées  à  Henri,  son  frère ,  lequel, 
de  son  mariage  avec  Jeanne  de  Cisoins ,  avait  eu  Phi- 
lippe ,  père ,  avec  Marie  de  Ville ,  de  deux  fils  et  quatre 
filles;  les  deux  fils  étant  morts  en  bas  âge ,  les  filles  di- 
visèrent la  succession,  et  Isabeau,  comme  l'aînée,  réu- 
nit dans  son  partage  la  vicomte  de  Sébourg  et  les  terres 
d'Angres  et  de  Fayt;  Baudouin  d'Alsace  quitta  le  nom 
d'Alsace  ,  pour  prendre  celui  de  sa  mère  qui  était  Hénin- 
Liétard  ,  et  que  sa  postérité  a  continué  de  porter,  quoique 
la  terre  de  Hénin-Liétard  ,  située  entre  Douay  et  Lens, 
ne  soit  plus  dans  cette  maison  depuis  le  treizième  siècle, 
et  qu'elle  soit  possédée  par  celle  de  Duras.  Cependant  , 
il  paraît  que  les  différentes  branches  dont  cette  maison 
est  composée,  ont  repris  ,  depuis  un  siècle  ou  environ , 
leur  nom  primitif,  qui  est  incontestablement  celui  d'Al- 
sace. Baudouin  I"  eut  d' Isabeau  de  Hainault,  sa  femme: 

III.  Baudouin  de  Hénin-Liétard,  !!•  du  nom, 
vicomte  de  Sébourg  ,  seigneur  d'Angres  et  de  Fayt.  Il  est 
qualifié  comte  de  Hénin-Liétard  ,  sur  une  ancienne 
tombe  dans  l'église  de  Sébourg ,  avec  ses  armes,  qui 
sont  de  gueules,  à  la  bande  d'or.  Il  épousa  Méhaut,  dame 
de  Boussu  et  de  Fontaine  ,  que  lui  céda  Nicolas  ,  son 
frère  ,  évêque  de  Cambray.  Ce  Beaudoin  vendit  son 
comté  de  Hénin-Liétard,  vers  l'an  1220,  pour  faire  le 
voyage  de  la  Terre- Sainte.  De  son  mariage  sortit  : 

IV.  Baudouin  de  Hénin-Liétard ,  III"  du  nom, 
seigneur  de   Sébourg,  de  Fontaine,  et  de    Boussu  ,    qui 


ALSACE-HKNIN-LIÉTARD.  33g 

s'allia  avec  Méhaut   de   Bousies  ^   fille  de    Wattier  ,    sire 
de  Bousies ,  pair  du  Cambrésis,  de  laquelle  il  eut  : 

1."  Baudouin  ,  mort  sans  avoir  été  marié  ; 

2.°  Autre  Baudouin  ,  dont  l'article  suit; 

3."  Elisabeth,  abbesse  de  Maubeuge  en  1291. 

V.  Baudouin  de  Hknin  -  Liétard  ,  IV"  du  nom  , 
seigneur  de  Sébourg ,  de  Fontaine,  de  Boussu ,  etc., 
épousa  Béatrix  de  Luxembourg ,  dame  de  la  Marche , 
fille  de  Henri  de  Luxembourg,  et  {vivait  en  1295.  Il  eut 
de  son  mariage  : 

I.»  et  2."  Baudouin  et  Jean,  trères  Jumeaux,  qui 
eurent  en  partage  les  terres  de  Sébourg  ,  Fon- 
taine et  la  Marche.  Leur  postérité  prit  alliance 
avec  les  maisons  d'Aspremont ,  de  Melun ,  de 
Berlaimont ,  d'Ailly ,  de  Gavre,  de  Croy  ,  de 
Lannoy  ,  de  Hamal  ,  etc.   La  terre  de   Fontaine 

'  passa  dans  la  maison  de  Croy  ,  par  le  mariage  de 
Jacques  de  Croy,  seigneur  de  Sempi,  avec  Anne 
de  Hénin- Liétard  ,  héritière  de  Baudoin,  et 
de  Jossine  de  Gavre,  ses  père  et  mère;  et  Jacr 
queline  de  Hénin-Liétard  ,  sœur  de  Baudoin 
porta  la  seigneurie  de  la  ^Marche,  à  Jean  de 
Hamal,  son  mari.  Quant  à  la  vicomte  de  Sébourg, 
elle  fut  achetée  par  Jean  de  Lannoy  ,  chevalier 
de  la  Toison  d'or; 

3.°  Jean  ,  dont  l'article  suit. 

VI.  Jean  de  Hénin-Liétard,  I*'  du  nom,  pair  du 
Cambrésis ,  seigneur  de  Cuvillers  et  de  Boussu  ,  épousa 
Marie  ,  dame  de  Blaugies,  de  laquelle  sont  issus  : 

i.°  Baudouin,  dit /e^org-we,  seigneur  de  Boussu,  etc., 
tué  à  la  bataille  de  Courtrai,  Tan  i3o2  ,  ayant 
laissé  d'Alexandrine  de  Roeux  ,  sa  femme  ,  deux 
fils,  Baudouin  et  Jean  ,  morts  sans  postérité; 

2.*  Jean,  qui  ne  fut  point  marié; 

3.*  Nicolas,   chanoine  de  Cambray  ; 

4."  Watier,  dont  l'article  suit  ; 

5."  Marguerite,  femme  de  Jean  ,  seigneur  de  la 
Hamaïde. 

VII.  Watier  de  Hénin-Liétard,  I"  du  nom, 
pair  du  Cambrésis  ,   seigneur  de  Cuvillers  et  de  Quincy , 


34o'  ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 

s'allia  à  Jeanne  de  Mouy  -  de  -  Vermandois  ,  laquelle  , 
après  la  mort  de  son  mari,  arrivée  vers  l'an  i3ig  ,  se 
retira  près  Jeanne  de  Valois ,  comtesse  de  Hainault  ,  sa 
cousine.  Watier  eut  pour  fils  : 

I ."  Baudouin,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Richard,  \ 

3."  Jean  ;        |  mofts  sans  s'être  mariés  ; 
4.°  Watier,;  ) 

5."  Jean,   qui  fonda    la  seconde   branche,    rappor- 
tée en  son  lieu. 

VUl.    Baudouin    de     Hénin-Liétard  ,    V*     du     nom  , 
-pair  du   Cambrésis,   seigneur  de  Cuvillers  et  de   Quincy, 
épousa   Marguerite  de  Montigny,   en    Ostrevant,   dont   il 
eut  entre  autres  enfants  : 

i.°  Baudoin,  dont  l'article  suit; 
2."  Jean,  qui  fonda  la  branche  des  comtes  de   Hé- 
nin  de  Cuvillers  ,   pour  laquelle  nous  renvoyons 
au  tome  VIII  de  cet  ouvrage.  ' 

IX.  Baudouin  de  Hénin  -  Liétard  ,  VI*  du  nom 
pair  du  Cambrésis ,  seigneur  de  Cuvillers ,  épousa  Eli- 
sabeth, fille  du  seigneur  de  Beauvoir,  en  Cambrésis, 
dont  il  eut  : 

1.°  Watier,  chanoine  de  Cambray; 
2.°  Baudouin,  dont  l'article  suit; 

X.  Baudoin  de  Hénin-Liétard,  VII"  du  nom  , 
pair  du  Cambrésis ,  seigneur  de  Cuvillers ,  fut  marié 
avec  Marie  du  Rosois  ,  fille  de  Jean  ,  seigneur  du  Ro- 
sois,  dont  il  eut  : 

XI.  Baudoin  de  Hénin-Liétard,  VIII*  du  nom, 
pair  du  Cambrésis ,  seigneur  de  Cuvillers  ,  etc.,  marié 
avec  Isabeau  de  Croix  ,  fille  de  Jean  ,  seigneur  de  Croix, 
et  de  Catherine  de  la  Tannerie ,  dont ,  entre  autres 
enfants  : 

XII.  Jean  de  Hénin-Liétard  ,  II'  du  nom ,  pair 
du  Cambrésis,  seigneur  de  Cuvillers,  de  la  Courtre  ,  etc. 
Il  épousa  Jacqueline  d'Estrées,  dont  sont  issus  : 

I."  Antoine,  dont  l'article  suit; 
2.°  Marie  de  Hénin-Liétard,   épouse    de    Jean    de 
Gonnelieu  ; 

XIII.  Antoine     df    Hénin  -  Liétard  ,     !•'    du     nom, 


ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.  341 

pair  du   Cambrésis  ,  seigneur  de  Cuvillers  ,  etc.  ,  épousa 
Antoine  de  Méricourt,  dont  il  eut,  entre  autres  enfants  : 

XIV.  Jean  de  Hknin  -  Liétard  ,  .111''  du  nom  , 
pair  du  Cambrésis,  seigneur  de  Cuvillers,  etc. ,  éjxjusa, 
1 .'  Anne  le  Prévost,  dite  de  Basserode.  Il  acheta  la 
baronnie  de  Fosseux ,  de  la  maison  de  Montmorency  , 
f^r  droit  lignager;  2.°  Marie  de  Lannoy.  De  ce  second 
mariage,  sont  issus  : 

i.°  Philippe ,    tué  à     la    déroute    de  l'Ecluse,    en 

1573  j 
2,"  Louis,  dont  l'article  suit  ; 
3."  Eléonore.    mariée,    i.*    à    Guillaume,   seigneur 

de    Noireul  ;     2.°   à  Jean  des    Wasiers  ,      fils    de 

Louis,    seigneur   de    Gousancourt  .    etc.  ,    et    de 

Michelle  de  Gonnelieu  ; 
4.°  Françoise  ,      mariée     a     Philippe    de    Haynin  , 

écuyer,  seigneur  de  la  Vallée  ; 
S."  Anne,  chanoinesse  à  Maubeuge; 
6."  Jeanne  ,  femme  de  François  de  Quincy  ,   seigneur 

de  Liebersart  ; 
7.'  Antoinette   de  Hénin  -  Liétard  ,     chanoinesse   à 

Denain. 

X\^    Louis  DE  HÉNIN  -  Liétard  ,   pair    du    Cambrésis 
seigneur  de   Cuvillers  ,  de   Blequy  ,    etc.,   baron    de    Fos- 
seux ,    épousa     Françoise  -  Louise    de     la   Fosse  ,      dame 
d'Ayette-de-  Courcelles  ,    fille    de    François,      seigneur 
d'Ayette,  et  de  Jacqueline  de  Hem,  dont  il  eut  :  ' 

i/N...,    baron  de  Cuvillers,  mort  sans  postérité, 

six  semaines  après  son  mariage  avec    Nicole    de 

Hamal  ; 
2.*  Jean,  dont  l'article  suit  ; 
3.*  Charles,  seigneur  de  Courcelles,  marié  à  N...  de 

Glimes  ; 
4.°  Anne  de   Hénin-Liétard,   mariée  à  Jean  d'Assi- 

gnies,  seigneur  de  la  Tourelle. 

XVI.  Jean  de  Hénin  -  Liétard  ,  IV*  du  nom,  baron 
de  Fosseux,  de  Cuvillers,  de  Bligny,  s'allia  avec  Jossine. 
dame  de  Dion,  qui  lui  donna  pour  fils  : 

XVII.  Maximilien  d'Alsace  -  Hénin  -  Liétard  ,  baron 
de    Cuvillers  et  de    Fosseux.  Il    fut    le  ptemier  d^  cette 


342  ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 

branche  qui  reprit  le  nom  d'Alsace.   11  épousa   Françoise 
de  Wignacourt,  dont  il  eut  : 

I ."  Alexandre  ,  qui  vendit  j  en  1700,  la  baronnie 
de  Fosseux,  en  Artois.  Il  n'eut  que  deux  filles  : 

a.  Elisabeth  ,  chanoinesse  à  Nivelle ,  mariée  à 
Charles  de  Cotterel  ; 

b.  N...,  mariée,  en  17 17,  au  sieur  de  la  Bas- 
tide ,  à  qui  elle  porta  la  terre  de  Cuvillers  , 
ainsi  que  celle  de  Bligny  ; 

2."  Philippe-Albert  ,   marié  à  Madelaine   Vilain-de- 

Gand,  chanoinesse  à  Nivelle  ; 
3."  Théodore,  dont  l'article  suit. 

XVIII.  Théodore  d'Alsace  -  Hénin  -  Liétard  ,  titré 
marquis  d'Alsace ,  et  baron  de  Fosseux ,  épousa  dame 
Marie  de  Corniellis,  dont  il  eut  : 

I  °  François,  dont  Tarticle  suit  ; 
2.°  Thérèse  d'Alsace-Hénin-Liétard  ,  morte  prévôté 
des  dames  chanoinesses  de  Berlemond, 

XIX.  François  d'Alsace  -  Hénin  -  Liétard  ,  titré  'mar- 
quis d'Alsace ,  et  baron  de  Fosseux ,  seigneur  de  Dion- 
le-Val  et  Wavrans,  chambellan  de  S.  M.  I.,  par  un  di- 
plôme de  Charles  VI,  du  26  août  1740,  où  il  est  qualifié 
haut  et  bien  né  seigneur  comte  d'Alsace ,  en  considé- 
ration de  son  extraction  des  ancietis  comtes  d'Alsace  , 
épousa  j  le  25  août  iy3i  ,  dame  Marie  -  Catherine- 
Josephe  de  Partz ,  des  marquis  de  Pressy ,  en  Artois 
(voyez  le  tome  5  de  cet  ouvrage  ,  page  93  et  sui- 
vantes), morte  au  château  de  Dion-le-Val,  le  26  août 
i74i,sœurde  François-Joseph-Gaston  de  Partz  de  Pressy, 
évéque  de  Boulogne ,  et  fille  de  François-Joseph  de  Partz, 
I"  du  nom,  marquis  de  Pressy  ,  seigneur  d'Equire ,  de 
Crepy,  d'Herlin,  etc.,  et  de  Jeanne- Isabelle  de  Beau- 
fort-d'Hersin.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Jean-François-Joseph,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Thierry  d'Alsace-Hénin-Liétard  ; 

3."  Antoine-Albert-Ferdinand-Joseph  ,  né  à  Dion- 
le-Val,  le  18  mars  1738,  qui  obtint  des  lettres 
de  naturalité,  au  mois  de  janvier  1753  ; 

4.'»  Marie-Françoise  ,  ci-devant  dame  d'honneur  de 


ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.  343 

S.  M.  I.  ,  et  mariée  à  Je'rôme,  comte  de  Rannuzzy, 

chambellan  de  S.   M.  I. ,  et  sénateur  de  Bologne, 

en  Italie  ; 
5.°  Alix,  reçue  dame  d'honneur  de  S.  M.  I.  ; 
6."  Dorothée    d'Alsace- Hénin-Liétard,     chanoinesse 

régulière  de  la  noble  abbaye  d'Avennes. 

XX.  Jean  -  François  -  Joseph  d'Alsace-Hénin-Lfétard, 
né  le  29  mai  1733,  marquis  d'Alsace,  par  la  mort  de  son 
père,  arrivée  en  1776,  chambellan  de  S.  M.  I.,  et  lieu- 
tenant-général à  son  service,  a  acquis,  en  1770,  de  la 
princesse  de  Beaufremont,  le  comté  de  Bourlemont,  en 
Champagne,  possédé  depuis  plusieurs  siècles  par  la  maison 
d'Anglure.  Il  a  épousé,  le  19  mars  1768,  Albertine- 
Françoise  de  Wandewerve,  fille  du  comte  de  Vorsselaer, 
membre  des  états  nobles  de  Brabant,  de  l'illustre  maison 
de  Wandewerve  ,  qui  tire  son  origine  des  com.tes  de 
Pierrepont ,  et  de  la  Marche,  ainsi  que  des  vicomtes 
d'Anvers,  et  reçu  dans  plusieurs  chapitres  nobles  des 
Pays-Bas  et  d'Allemagne,  nommément  dans  ceux  de  Ni- 
velles, Mons,  Andenne  ,  Maubeuge ,  de  Mausterbilsen , 
de  Sustern,  et  de  la  métropole  de  Cologne,  dans  l'ordre 
Teutonique,  celui  de  la  Croix  éroilée,  et  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem  ;  aux  états  nobles  de  Hollande  et  du  duché 
de  Brabant.  Ladite  Albertine-Françoise  de  "Wandewerve 
fut  reçue  le  3  mai  1773,  dame  de  l'ordre  de  la  Croix 
Etoilée.  De  son  mariage  sont  issus  : 

I .' Théodoric-François ,  comte  d'Alsace,  né  le 
2  avril  1769,  officier  au  régiment  d'Alsace,  infan- 
terie allemande,  en  1782; 

2.°  Pierre-Simon,  chevalier,  né  le  24  janvier  1773, 
reçu  chevalier  de  Malte  le  3o  mai  de  la  même 
année;  en  1782,  officier  au  régiment  Alsace; 

3.°  Joseph-Antoine  Baudouin ,  comte  dAlsace- 
Hénin-Liétard,  né  le  5  avril  1781. 

SECONDE  BRANCHE. 

Princes  de  Chimay  et  du  saint  Empire,  comtes  de  BoussUy 
grands  d'Espagne  de  la  première  classe. 

VIII.  Jean  de    Hénin-Liétard,    II'  di>  nom  ,    né  en 
i3i6,  fik  de  Watier  ,    pair  du   Cambrésis ,    seigneur  de 


344  ALSACE-HENIN-LIETARD. 

Cuvillers  et  de  Quincy,  et  de  Jeanne  de  Mouy  de  Ver- 
mandois,  fut  déclaré  héritier  de  la  terre  de  Boussu,  par 
Jean,  son  cousin,  fils  de  Baudouin,  dit  le  Borgne,  et 
d'Alexandrine  de  Roeux,  tué  à  la  bataille  de  Courtrai, 
l'an  i3o2,  ainsi  qu'il  a  été  dit,  page  SSp.  Jean  mourut 
en  i379,  laissant  de  Jeanne  de  Rocheforten  Ardennes: 

I ."  Watier,  dont  l'article  suit  ; 

2  °  Thierry    ) 

,'„  ,  •'M  morts  sans  alliance; 

3.°  Jeanne,     )  ' 

4."  Isabeau,  mariée  au   seigneur  de  Clervaux,  dans 

le  pays  de  Luxembourg  ; 

5."  Gilles,  seigneur  de  Blaugies,  "mort  l'an  1400, 

IX.  Watier  de  Hénin  -  Liétard  ,  II"  du  nom,  né 
en  i36i,  mort  en  1422  ,  écuyer,  seigneur  de  Boussu  . 
de  Blaugies,  de  Haussi,  de  Gamerages,  épousa  Sibille  de 
Berghes-Saint-Winoc,  fille  du  vicomte  de  Berghes,  sei- 
gneur de  Coupelle,  etc.  ,  de  laquelle  il  eut  : 

i.°  Jean,  qui  suit; 

2.'*  Jacques,  } 

3.°  Watier ,   [  morts  jeunes  ; 

4.°  Gérard,     ) 

5."  Thierry,   décédé  à  Venise,   l'an    1430,  où  il  fut 

qnaliûé  seigneur  vaillant,  et  illustre  de  noblesse; 
6."  Anne  ,    mariée,    i.°  à    Guillaume   d'Egmond  , 

sieur  de  Discelstein;  2.°  à  Jacques  de  Borsele,  sieur 

de  Brigdam,  de  Saint- Laurent,  avoué  deMons; 
7."  Isabeau,  mariée  à  Siger  de  Gavre,  dit  d'Hérimès, 

seigneur  de  Bugnies. 

V  X.  Jean  de  Hénin-Liétard  ,  IIP  du  nom,  seigneur 
de  Boussu,  de  Blaugies ,  de  Gamerages ,  de  Wasnes, 
épousa  Catherine  de  Béthune,  dame  d'Autréches ,  d'F^s- 
signy,  de  Bailly,  de  Chevillecourt  ,  de  la  Motte,  etc.  , 
fille  de  Jean,  II*  du  nom,  seigneur  de  Mareuil,  et 
d'Isabeau  d'Estouteville,  dame  d'Autréches,  etc.  Il  mou- 
rut l'an  1452,  et  sa  femme,  l'an  1458.  Leurs  enfants 
furent  : 

!.•  Pierre,  dont  l'article  suit; 

2."  Watier,  seigneur  de  Bailly,   d'Autréches,   d'Es- 

signy,  etc.  ; 
3."  Isabeau,  mariée  à    .\drien  de   Blois,   seigneur  de 

Treslon,  etc.  ; 


ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.  346 

4."  Anne,  mariée  à  Sohier  d'Hérimès,  seigneur  de 
Bangnies. 

XI.  Pierre  de  Hénin-Liétard  ,  né  en  1433,  seigneur 
de  Bossu  ,  de  Gamérages ,  etc.,  chevalier  de  l'ordre  de 
la  Toison  d*or ,  l'an  1481;  épousa  Isabeau  de  Lalain , 
fille  de  Guillaume  de  Lalain  ,  seigneur  de  Bugnicourt  , 
de  Brebières,  de  Noyelles-Wion  ,  etc.  Il  mourut  en  1490, 
et  laissa  de  son  mariage  : 

I.»  Jacques,  seigneur  de  Chavency  ,  tué  à  la  ba- 
taille de  Nancy  ,  sans  avoir  eu  d'enfants  ,  de  sa 
femme  Louise  d'Inchy  ; 

2.»  Gérard  ,  mort  sans  postérité  ,  de  N...  de  Luxem- 
bourg; 

3."  Philippe,  dont  l'article  suit; 

4.»  Guillemette,  femme  de  Philippe  de  Barbançon; 

5."  Isabeau  ,  mariée  à  Guillaume  de  Goux  ,  che- 
valier ; 

6.*  Gabrielle,  alliée  à  Jean  de  Barbançon  ; 

7.*  Françoise,  morte  en  bas  âge. 

XII.  Philippe  DE  Hénin-Liétard,  seigneur  de  Boussu  , 
Gamérages,  etc.,  né  à  Boussu,  en  1664,  épousa  Cathe- 
rine de  Ligne  de  Earbançon  ,  et  mourut  au  siège  de 
Venloo,  en  i5ii.  De  ce  mariage  vinrent  : 

i."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Yolande,   mariée    à    François   de    Mérode ,   sei- 
gneur de  Moriaumez,  etc.; 
3."  Deux  autres  filles. 

XIII.  Jean  de  Hénin-Liétard,  IV*  du  nom,  ne 
le  9  août  1480  ,  comte  de  Boussu ,  chevalier  de  l'ordre 
de  la  Toison  d'or  ,  grand  écuyer  de  l'empereur  Charles  V, 
colonel  de  sa  cavalerie  légère,  bâtit  le  château  de  Boussu, 
en  Hainault ,  et  se  qualifiait  seigneur  de  Gamérages ,  de 
Winchen  ,  Lambussart ,  Haussy,  Beuvry,  Choques  ,  la 
Fosse,  grand  bailli  des  eaux  et  forêts  de  Hainault.  11  épousa 
Anne  de  Bourgogne,  veuve  de  Jacques,  comte  de  Hornes, 
chevalier  de  la  Toison  d'or,  et  fille  d'Adolphe  de  Bour- 
gogne, marquis  de  la  Verre,  de  Bevres,  de  Flessingue,  etc. 
et  d'Anne  de  Berg-op-Zoom.  De  ce  mariage  vinrent  ; 

i.°  Charles  de  Hénin-Liétard,  comte  de  Boussu  . 
décédé  sans  enfants  de  Charlotte  de  Wercbin  . 
dame  de  Yeumont  et  de  Pontatrouwe; 


346  ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 

2.°  Maximilien  ,  qui  ayant  recueilli  le  comte'  de 
Boussu  ,  par  la  mort  de  son  frère  aîné,  en  épousa 
la  veuve,  dont  vint  Pierre,  comte  de  Boussu, 
seigneur  de  Gamerages,  Beuvry  ,  Blaugies ,  mort 
sans  enfants  de  Marguerite  de  Groy,  son  épouse, 
tille  de  Philippe  de  Croy,  duc  d'Arschot  ; 

3."  Antoine,  prévôt  d'Utrecht; 

4.°  Philippe,  j 

5.°  Jacques;    >  morts  en  bas  âge; 

ô.**  Antoine,  ) 

7."  Jacques,  dont  l'article  suit; 

8.°  Eléonore,  dame  d'Attiche,  mariée  à  Baudouin, 
baron  de  Roisin. 

XIV.  Jacques  de  Hénin-Liktard,  baron  de  Hanssy , 
marquis  de  la  Verre  et  de  Flessingue,  seigneur  de  Liéde- 
kerke,  de  Tournéham,  de  Westcupelle ,  etc.,  gouver- 
neur des  villes  d'Alost  et  de  Gand,  grand  bailli  des  eaux 
et  forêts  de  Hainault ,  épousa  ,  i .°  Marie  de  Hannart , 
fille  héritière  de  Charles  de  Hannart,  dit  d'Ideghem, 
baron  de  Liédekerke ,  vicomte  de  Bruxelles,  de  Lom- 
beque,  etc.;  2.°  Jacqueline  Cotterel,  fille  du  seigneur  du 
Bois  Lessines.  Il  laissa  de  son  premier  mariage: 

i.°  Maximilien,  dont  l'article  suit; 

2.°  Marie,  qui  épousa  Othon-Henri  ,  duc  de  Bruns- 
wick et  de  Lunéboug  ; 

3.°  Anne,  mariée  à  Louis  de  Vélasco,  comte  de 
Salazart,  grand-maître  de  l'artillerie  de  Flandre, 
dont  sortit  le  comte  de  Salazart,  gouverneur  de 
Cambrai,  issu  des  connétables  de  Castille  ; 

4.°  Jacqueline ,  alliée  à  Maximilien  ,  comte  d'Iters- 
tein  ; 

5.°  Hélène,  mariée  à  Inigo  Borias,  fils  du  duc  de 
Candie,  gouverneur  d'Anvers  ; 

6.°  Eléonore,  alliée  à  Daniel  de  Hertaing,  seigneur 
de  Marquette,  lieutenant-général  de  la  cavalerie, 
et  gouverneur  d'Ostende  ,  pour  le  service  des 
Provinces  Unies  ; 

7.°  Bonne,  abbessc  delà  Thure,  en  Hainaut. 

XV.  Maximilien  de  Hénin-Liétard,  devenu  comte  de 
Boussu,  par  la  mort  de  Pierre,  son  cousin,  qui  ne  laissa 
point  d'enfants  de  la  susdite  Marguerite  de  Grc\y  ,  fut 
baron  de   Liedekerque  ,  de   Haussy,  de    Lombeck  ,  etc., 


ALSACE-HÉNlN-LlÉrARD.  347 

chevalier  de  la  Toison  d'or  ,  prit  alliance  avec  Alexan- 
drine  de  Gavre,  fille  de  Jean,  comte  de  Fresin,  baron 
d'Inchy,  et  de  Françoise  de  Renty,  dont  il  eut,  entre 
autres    enfants. 

i.°  Eugène,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Albert-Maximilien ,  qui  épousa  Honorine  de 
Berg,  fille  du  comte  de  Grimbergen.  Il  mourut 
au  siège  d'Arras,  en  1640,  sans  lignée,  et  sa 
femme  se  remaria  au  duc  de  Guise  ; 

S."  Charles-Florent,  colonel  d'un  régiment  d'infan- 
terie ; 

4."  Anne,  femme  de  Hugues-Albert  Onœuil,  comte 
de  Tirconel,  en  Irlande,  issu  des  anciens  comtes 
d'Armach. 

XVI.  Eugène  d'Alsace-d'Hénin-Liétard  ,  comte  de 
Boussu,  marquis  de  la  Verre  et  de  Flessingue,  baron  de 
Liedekerque  et  d'Anderleuw ,  vicomte  de  Lombeck ,  sei- 
gneur de  Beuvry  ,  Sailly  ,  Choque  ,  Fosse  ,  Blaugies  , 
Eygendonk ,  chef  et  capitaine  de  quarante  hommes 
d'armes  au  service  de  Sa  Majesté  ,  mort  en  i658  ,  avait 
épousé  à  Bruxelles  ,  en  1641  ,  Anne- Caroline  de  Croy- 
Chimay-Arem berg,  dont  il  eut  neuf  enfants,  entr'autres  : 

XVII.  Philippe  -  Louis  d'Alsace -d' H énin  -  Liétard  , 
comte  de  Bossu  ,  prince  de  Chimay  et  du  Saint-Empire  , 
marquis  de  la  Verre  et  de  Flessingue  ,  comte  de  Beau- 
mont  ,  baron  de  Liedekerque  et  d\\nderleuw ,  vicomte 
de  Lombeck ,  seigneur  de  Beuvry ,  Sailly  ,  Bourses  , 
l'Aosques,  Fosse,  Blaugies,  Hecq  ,  Sombecq,  de  la  Fran- 
chise et  d'Eygendomme ,  etc.  ,  chevalier  de  la  Toison 
d'or  ,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes ,  et  d'une 
autre  compagnie  de  chevau  -  légers  ,  pour  le  service  de  Sa 
Majesté  mon  le  25  mars  1688,  avait  épousé  à  Bruxelles, 
en   1673,  Anne- Louise  de  Verreyken  ,   dont  sont   issus: 

!.•  Charles -Louis -Antoine  ,  prince  de  Chimay,  che- 
valier de  la  Toison  d'or,  grand  d'Espagne  de  la  pre- 
mière classe  en  1 708,  lieutenant-général  au  service 
d'Espagne  ,  puis  de  France.  Il  épousa  i ."  le  6  avril 
1699  »  Diane-Gabrielle- Victoire  Mancini  Maza- 
rini  ,  morte  sans  enfants  ,  le  12  septembre  17 16  ; 
2.*  le  2  mai  1722,  Anne-Charlotte  de  Rouvroy,  fille 
de  Louis,  duc  de  Saint-Simon,  pair  de  France, 
et  de  Geneviève- Françoise  de  Durfort- de- Lorges. 


348  ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD. 

Il  mourut  à  Bruxelles  ,  sans  enfants  ,  le  2  février 
1740  ; 

2.»  Thomas  Walrad^  qui  reprit  le  nom  d'Alsace,  pri- 
mat des  Pays-Bas,  mort  cardinal  et  archevêque 
de  Malines,   le  5  janvier  lySg  ; 

3."  Alexandre-Gabriel-Joseph,  qui  suit  ; 

4.°  Marguerite-Thérèse,  mariée  en  1691  avec  Domi- 
nique Aquaviva  d'Aragon,  chevalier  de  la  Toison 
d'or,  morte  en  1693, 

XVIII.  Alexandre -Gabriel -Joseph  d'Alsace -d'Hénin- 
LiÉTARD,  marquis  de  la  Verre,  et  de  Flessingue,  prince  de 
Chimay  et  du  Saint-Empire,  après  la  mort  de  son  frère, 
comte  de  Baumont  ,  baron  de  Liedekerque  et  d'Ander- 
leuw,  de  Commines  et  de  Hallwin,  vicomte  de  Lombeck 
et  de  Grand-Reng  ,  seigneur  de  la  terre  et  pairie  d'A- 
vesne,  des  villes  et  pays  de  Weert,  Nederweert  et  Wis- 
sem,  premier  pair  des  comtés  de  Hainault  et  de  Namur, 
chevalier  de  la  Toison  d'or,  grand  d'Espagne  de  la  pre- 
mière classe,  gouverneur  et  grand  bailli  de  la  ville  et 
châtellenie  d'Oudenarde  ,  général  -  feld  -  maréchal  -  lieu- 
tenant des  armées  de  Sa  Majesté  la  reine  de  Hongrie  et 
de  Bohême,  capitaine  de  sa  noble  garde  du  corps,  aux 
Pays-Bas,  etc.,  mourut  en  1745.  Il  avait  épousé,  en  1725, 
Gabrielle-Françoise  de  Beauvau-Craon,  princesse  du  Saint- 
Empire,  morte  en  1758,  fille  de  René  -  Marc  de  Bau- 
vau,  prince  de  Craon,  chevalier  de  la  Toison  d'or  , 
grand  d'Espagne,  mort  en  1754,  et  de  Marguerite  de 
Ligniville  ,  née  comtesse  de  Ligniville  ,  dont  sont  issus  : 

1 ."  Thomas-Alexandre  -  Marc  ,  comte  de  Boussu  , 
prince  de  Chimay  et  du  St. -Empire,  comte  de  Beau- 
mont,  baron  de  Liedekerque  et  d'Anderleuw^,  de 
*  Commines  et  de  Hallwin,  vicomte  de  Lombeck  et 
de  Gand-Reng,  seigneur  de  la  terre  et  pairie  d'A- 
vesnes  ,  des  villes  et  pays  de  Weert  ,  Neder- 
weert et  Wissem,  grand  d'Espagne  de  la  première 
classe  ;  colonel  dans  les  grenadiers  de  France, 
commandant  des  gardes-du-corps  du  roi  de  Po- 
logne, duc  de  Lorraine  et  de  Bar,  marié  le  25 
avril  1754,  à  Madelainc-Charlotte  le  Pelletier  de 
Saini-Fargeau,  nommée  l'une  des  dames  de  mes- 
dames de  France.  Il  fut  tué  à  la  bataille  de  Min- 
<icn,  n'ayant  laissé  qu'un  fils  Thomas-Alexandre- 


I 


ALSACE-HÉNIN-LIÉTARD.  349 

Marc  -  Maurice    d'Alsace,     né  en     lySg  ,     mon 
en   1761  ; 

2.*  Philippe -Gabriel -Maurice-  Joseph, né  le  12  sep- 
tembre 1736,  prince  de  Chimay  et  du  Saint - 
Empire  ,  depuis  la  mort  de  son  frère  aîné  ,  comte 
de  Beaumont ,  marquis  de  la  Verre  et  de  Fies  - 
singues  ,  baron  de  Liedekerke  et  d'Anderleuw  , 
de  Commines  et  de  Hallwein  ,  de  Senseilles  . 
Eclaibes  ,  Etraeung  ,  vicomte  de  Lombeck  et  de 
Grand  -  Reng  ,  seigneur  de  la  terre  et  pairie  d'A- 
vesnes  ,  etc.  ,  premier  pair  des  comtés  de  Hai  - 
nault  et  de  Namur  ,  grand  d'Espagne  de  la  pre- 
mière classe  ,  chevalier  de  l'ordre  de  la  Toison  d'or, 
brigadier  d'infanterie  des  armées  du  Roi ,  etc  .  , 
mort  le  24  juillet  1804,  sans  fxjstérité  ,  avait 
épousé,  le  2  5  septembre  1762,  Laure  -  Auguste 
de  Fitz-  James  ,  dame  d'honneur  de  la  Reme  en 
1775  ,  fille  du  duc  de  ce  nom  ,  pair  de  France  ei 
gouverneur  du  Limosin; 

3."  Charles  -  Alexandre  -  Marc  -  Marcellin,  prince  de 
Hénin  et  du  Saint  -  Empire  romain  ,  comte  de 
Beaumont  ,  brigadier  des  armées  du  Roi,  maré- 
chal de  camp  ,  capitaine  des  gardes  du  corps  de 
monseigneur  le  comte  d'Artois  ,  né  à  Bruxelles , 
en  1744,  mort  à  Paris  en  1794,  sans  postérité 
d'Etiennette  de  Montconseil ,  qu'il  avait  épousée 
en  1766  ,  fille  du  marquis  de  Montconseil ,  lieu- 
tenant -  général  des  armées  du  Roi  ; 

4.°  Anne  -  Gabrielle ,  dont  l'article  suit  ; 

5."  Gabrielle-  Charlotte  -  Françoise  ,  mariée  au  vi- 
comte de  Cambis  ; 

6."  Louise  -  Françoise  ; 

-j."  Elisabeth  -  Charlotte. 

XIX.  Anne  -  Gabrielle  d'Alsace  d' Hénin -Liétard  , 
princesse  de  Chimay,  mariée,  le  26  octobre  1750,  à 
Victor  -  Maurice  de  Riquet  ,  comte  de  Caraman  ,  lieute- 
nant -  général  des  armées  du  Roi,  grand'croix  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis  ;  lieutenant  -  général  de  la 
province  de  Languedoc,  puis  commandant  en  chef  en  Pro- 
vence ;  elle  mourut  en  1806,  laissant  entre  autres  enfants: 

XX.  François  -  Joseph  -  Philippe  Riquet  ,  comte  de  Cara- 
man ,  prince  de  Chihw  ,  né  le  21  novembre  1771  ;  d'après  le 


35o  ALSACE-HÉNIN-LIKTARD. 

partage  fait  avec  le  comte  Maurice  de  Caraman  ,  son  frère , 
il  est  devenu  propriétaire  de  la  principauté  de  Chimay , 
par  acte  du  ii  juin  1804.  Il  est  colonel,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis ,  et  de  l'ordre 
de  ^Saint- Jean  de  Je'rusalem  ,  lieutenant  de  la  louveterie  , 
membre  de  la  chambre  des  députés  des  départements  de 
1 8 1 5  à  1 8 1 6.  lia  épousé  ,  le  3  août  1 8o5  ,  Marie  -  Jeanne- 
Ignace  -  Thérèse  de  Cabarrus,  fille  de  S.  Ex.  M.  le  comte 
de  Caharus  ,  titre  de  Castille  ,  conseiller  d'état  ,  gentil- 
homme de  la  chambre ,  ministre  et  ancien  ambassadeur 
de  S.  M.  Catholique.  II  a  eu  de  ce  mariage: 

1  .**  Joseph  ,  né  le  20  août  1808  ; 

2.°  Michel -Gabriel  -  Alphonse,    né  le  5  juin  1810; 

3."  Marie  -  Louise  -  Stanislas-  Valérie- Thérésia,  née  le 

6  août  i8i3  ,  morte  le  14  janvier  1814  ; 
4.°  Marie- Auguste  -  Louise-  Thérésia  -Valentine,  née 

le  19  février  181 5. 

Armes  :  Ecartelé  ,  aux  i  et  4  d'azur  ,  à  la  bande  d'or , 
accompagnée  en  chef  d'une  demi  -  fleur  de  lys  du  même  , 
défaillante  à  dextre  ,  florencée  d'argent ,  et  en  pointe  de 
trois  roses  du  même ,  qui  est  de  Riquet  de  Caraman  ; 
aux  2  et  3  de  gueules,  à  la  bande  d'or  ,   qui  est  d'ALSACE. 


VALLETEAU  ou  VALETOT ,  famille  originaire  de 
Normandie  ,  transplantée  en  Touraine ,  et  dont  nous 
avons  déjà  donné  un  fragment  généalogique  ,  dans  un  de 
nos  précédents  volumes  ;  elle  tire  son  nom  de  la  terre  et 
seigneurie  de  Valetot  {  i  ).  Des  titres  originaux  à  nous 
exhibés  ,  sous  les  dates    de    1494  (  2  y  et  i5o2  (  3  ) ,  men- 


(i)  Cette  terre  et  seigneurie  est  située  au  pays  de  Caux,  dans 
la  paroisse  de  Saint-Thomas  de  Juletot:  ce  seigneur ,  présentait 
â  la  nomination  de  la  cure  de  ladite  paroisse.  (Registres  de  l'ar- 
chevêché de  Rouen,  année  1481). 

(2)  8  avril  1494.  Aveu  et  dénombrement  de  la  seigneurie,  de 
Valetot,  reçus  es  plaids  de  ladite  seigneurie,  par  Jehan  Le  Feure, 
écuyer,  sénéchal  de  ladite  seigneurie. 

(3)  7  juin  i5o2.  Ordonnance  en  la  cause  de  Thomas  de  Va- 
letot et  (le  Jehan  de  Prestreval,  et  vente  de  pièces  de  terre,  par 
Jehan  de  Valetot. 


ALSACE-HÉNIN-LIKTARD.  35r 

tiennent  Jehan  et  Thomas   de  Valetot,  mais  la  filiation 
suivie  ne  commence  qu'à  : 

I.  Jacques  Valleteau  de  Chabrefy  ,  écuyer ,  con- 
seiller du  Roi,  contrôleur  alternatif  des  trésoriers-payeurs 
de  messieurs  les  conseillers-secrétaires  du  Roi,  maison, 
couronne  de  France  et  de  ses  finances  :  il  e'pousa  Marie  de 
Chaban,  dame  de  Valmer  (i)  et  de  Chançay,  sœur  de 
Nicolas  de  Chaban,  e'cuyer,  secrétaire  du  Roi,  adminis- 
trateur général  des  postes  et  relais  de  France.  De  ce  ma- 
riage vint  : 

II.  Thomas  Valleteau  de  Chabrefy,  I"*  du  nom, 
e'cuyer ,  seigneur  de  Valmer  ,  Chançay  ,  la  Côte,  Vaux  , 
et  autres  lieux,  conseiller  du  Roi,  président  -  lieutenant  - 
général  au  bailliage  et  siège  présidial  de  Tours,  né  le  t8  fé- 
vrier 1733.  En  1790,  il  fut  nommé  pre'sident  du  départe- 
ment d'Indre-et-Loire,  et  en  1791,  président  du  tribunal 
de  district  de  Tours,  place  qu'il  a  occupée  jusqu'à  son 
décès,  le  8  mai  1792.  M.  de  Chabrefy,  l'un  de  ses  frères, 
était  ,  en  1789  ,  lieutenant -général  du  bailliage  et  siège 
présidial  d'Angoulême;  en  1790,11  fut  nommé  maire  de 
la  ville  d'Angoulême,  et  peu  de  tems  après,  président  du 
département  de  la  Charente;  deux  autres  de  ses  frères 
étaient,  en  1789,  maîtres  des  comptes  à  la  chambre  des 
comptes  de  Paris  :  M.  de  Lafosse  avait  été  reçu  en  1771, 
et  M.  de  Laroque  en  1 781.  Il  avait  épousé,  le  24  février 
1772,  Marie-Françoise  Barré,  née  le  3o  mai  1752,  et 
décédée  le  1 5  octobre  1 8 1 5 ,  de  laquelle  il  eut  : 

III.  Thomas  Valleteau  de  Chabrefy,  II*  du  nom, 
écuyer,  chevalier,  seigneur  de  Valmer;  admis  à  l'école 
centrale  des  travaux  publics  (depuis  école  polytechnique), 
lors  de  sa  formation,  le  2  3  novembre  1794,  et  à  l'école 
d'application  des  ingénieurs  géographes,  le  4  février  1797  ; 
il  a  été  promu  au  grade  d'ingénieur,  le  i5  juin  1802, 
attaché  en  cette  qualité  au  corps  des  ponts-et-chaussées, 
et  il  a  rempli  plusieurs  missions  importantes,  relatives 
aux  travaux  de  la  route  du  Simplon,  et  du  canal  de 
rOurcq.  Il  a  donné  sa  démission,  qui  a  été  acceptée  le 
22  janvier  1812;  il  a  été  nommé  maire  de  Chançay, 
canton  de  Vouvray,  arrondissement  de  Tours,  le   14  dé- 


(i)    Le  château   de    Valmer    a  appartenu   à  Charles   VII,  roi    de 
France. 


352  LANGLOIS  D'ESTAINTOT. 

cembre  1812;  membre  du  collège  électoral  d'Indre-et- 
Loire,  le  i"  août  181 5,  et  conseiller  de  la  préfecture 
d^ Indre-et-Loire,  par  ordonnance  du  Roi,  en  date  du 
27  mars  181 6.  lia  donné  des  preuves  du  dévouement  le 
plus  prononcé  pour  le  Roi  et  la  famille  royale,  en  i8i5, 
lors  de  l'usurpation;  il  a  reçu  la  décoration  du  Lys  en 
1814,  celle  de  l'ordre  de  la  fidélité,  de  la  garde  nationale 
de  Paris,  le  3  mai  1816;  il  a  épousé,  le  16  mai  1807, 
Marguerite  Josephe  Cabaret^  née  le  4  avril  1788.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i."  Thomas  Valleteau  de  Chabrefy,  IIP  du  nom, 
chevalier,  né  à  Paris,  le  4  juin  18 10; 

2.°  Jérôme-Charles  Valleteau  de  Chabrefy,  cheva- 
lier, né  à  Paris,  le  27  février  181 3. 

Armes:  Parti  au  i  d'argent,  à  l'aigle  au  vol  abaissé  de 
sable;  au  2  d'argent,  à  trois  monts  mal  ordonnés  de 
sable,  chacun  de  trois  coupeaux  posés  en  pyramide,  le 
premier  sommé  d'un  coq  au  naturel. 


LANGLOIS  -  D'ESTAINTOT  et  LANGLOIS  DU 
BOUCHET,  très-ancienne  maison  noble  de  Normandie, 
divisée  et  subdivisée  en  plusieurs  branches,  successive- 
ment éteintes;  elle  se  trouve ,  actuellement ,  réduite 
aux  deux  branches  connues  sous  les  noms  de  d'Estaintot 
et  de  du  Bouchât. 

Le  plus  ancien  titre  produit  de  cette  famille,  est  un 
acte  en  original,  de  Jean  Bertaud  et  de  Marie,  son  épouse, 
par  lequel  ils  reconnaissent  «  avoir  donné  et  délaissé  à 
»  perpétuité,  mais  en  s'en  réservant  la  jouissance  leur 
»  vie  durant,  à  Marie,  leur  fille,  et  Thomas  Langlois, 
»  son  mari,  en  faveur  de  leur  mariage,  une  maison  et 
»  héritages,  au  val  Meudon,  chargés  de  cens  envers 
))  l'abbaye  de  Saint-Germain-des  Prés  »  .  Cet  acte,  sur 
parchemin,  est  écrit  en  latin,  et  passé  pardevant  Toffi- 
cialité  de  la  cour  de  Paris,  au  mois  de  novembre  1254. 

La  copie  coUationnée  et  légalisée  d'un  autre  acte,  por- 
tant a  information  faite  à  Caudebec,  pays  de  Caux,  le 
»  mercredi,  neuvième  jour  de  juillet  1399,  par  Jean 
»  Huvé,  et  Massot  du  Boulay ,  procureur  du  Roi ,  au 
»  bailliage  de  Caux,  d'après  le  mandement  de  nos  sei- 
«  gneurs  des  comptes  et   trésoriers  du  Roi,   pour    cons- 


LANGLOIS-D'ESTAINTOT.  353 

»  tater  l'âge  de  Colin  de  Caumont  ,  étant  en  la  garde  du 
Roi,  pour  son  petit  âge,  en  date  du  i8  juin  iBgg  . 
signé  Cléry  ;  l'original  dudit  acte,  déposé  au  grand 
»  dépôt  du  greffe  de  la  chambre  des  comptes ,  à  Paris , 
••  carton  14,  prouve  que  les  terres  d'Anquetierville  et 
»•  de  Becbec,  situées  au  pays  de  Caux,  appartenaient  au- 
»  dit  Colin  de  Caumont,  par  le  mariage  contracté  par 
»  son  père  ,  avec  ladite  fille  de  Jean  Langlois  ,  écuyer, 
'^  et  de  demoiselle  de  Guerpie,  sa  femme,  en  1374,  et 
«  lui  étaient  échues  en  héritage,  par  la  mon  dudit  Jean 
»  Langlois,  écuyer ,  en  date  du  4  juillet  1392  ,  et  le 
>   décès  de  sa  mère,  arrivé  en  i386  ». 

La  Roque,  dans  son  Traité  de  la  Noblesse,  p.  117  des 
rôles,  mentionne  un  Jehan  Langlois,  convoqué  au  ban 
de  la  noblesse  de  Normandie,  de  l'an  1370,  qui,  à  cause 
de  son  grand  âge,  présente  Guillaume,  son  fils,  armé  de 
brigandine,  salade  et  vouge;  et  p.  119,  un  autre  Jehan 
Langlois,  armé  de  brigandine,  salade,  épée  et  vouge. 

Dans  le  dictionnaire  chronologique  des  actes  d'hom- 
mages et  aveux  de  la  province  de  Normandie,  gardés  en 
la  chambre  des  comptes  de  Paris;  ouvrage  de  M.  Brussel, 
conseiller  du  Roi,  déposé  à  la  bibliothèque  de  S.  M.,  n**. 
708  ;  sont  mentionnées  des  terres  considérables,  en  grand 
nombre ,  possédées  ,  autrefois  ,  par  cette  maison ,  et 
entre  autres,  celle  de  Bléville,  située  commune  du  même 
nom,  mouvant  du  comté  d'Alençon  ,  dont  hommage  a 
été  fait  du  fief,  en  novembre  i373,  par  Jean  Langlois, 
tant  en  son  nom  ,  que  comme  procureur  de  sa  femme  , 
et  qui  a  passé  à  Robert  et  à  Jean  Langlois  ses  fils  et 
petits-fils,  qui  la  possédaient  encore  en  1422. 

Gabriel  du  Moulin  ,  curé  de  Maneval,  dans  son  cata- 
l(^ue  de  plusieurs  familles  illustres  de  Normandie  ,  re- 
cueilli de  plusieurs  manuscrits  ,  entre  autres  de  ceux  de 
M.  Bigot  de  Goumenil;  catalogue  mis  à  la  suite  de  son 
ouviage  imprimé  à  Rouen,  en  i658  ,  et  intitulé,  les 
conquêtes  et  les  trophées  des  Normands-Français  ,  aux 
royaumes  de  Naples  et  de  Sicile  ,  y  place ,  p.  450 ,  celle 
des  Langlois. 

.\ux  lettres  -  patentes  d'anoblissement,  données  par  le 
roi  Charles  VII,  en  1429,  à  la  pucelle  d'Orléans,  ses 
père ,  mère  et  frères  ,  datées  de  Meun-sur-Yeures  ,  en 
Berri  ,  enregistrées  à  la  chambre  des  comptes  de  Paris, 
alors  transférée  à  Bourges,  depuis  le    16  janvier  de  cette 


354  LANGLOIS-D'ESTAINTOT. 

année,  et  ensuite,  enregistrées  à  la  cour  des  aides  de 
Normandie,  suivant  son  arrêt  du  i3  décembre  1608  , 
signé  Deplanes  ;  furent  présents  et  témoins  ,  les  seigneurs 
de  la  Trimouille  et  de  Pernes  ,  et  Guillaume  Langlois, 
évêque  de  Gers  ,  de  cette  maison  ,  dont ,  d'ailleurs  . 
Tancienneté,  à  l'appui  de  certificats  de  MM.  d'Hozier  et 
Delacroix,  est  encore  constatée  par  un  acte  de  notoriété , 
d'un  grand  nombre  de  gentilshommes  de  la  même  pro- 
vince. 

Il  porte  <f  Qu'il  est  à  leur  connaissance,  et  de  fait  bien 
»  notoire,  que  cette  famille  est  une  des  plus  anciennes  de 
»  la  province,  illustrée,  soit  par  les  alliances  qu'elle  a 
■)->  contractées,  soit  par  les  terres  qu'elle  a  possédées,  re- 
»  levant  directement  des  ducs ,  et  les  emplois  consi- 
»  dérables  qu'elle  a  occupés  à  leur  cour;  que  cette  an- 
»  cienne  famille,  quoique  déchue  de  sa  première  splen- 
»  deur ,  s'est  cependant  toujours  maintenue  dans  un 
»  état  honorable;  que,  subdivisée  en  plusieurs  branches 
«  successivement  éteintes  ,  elle  existe  encore  ,  dans  les 
»  personnes  de  monsieur  le  marquis  du  Bouchet,  (ayant 
»  un  fils  unique,  le  comte  César  du  Bouchet),  et  de 
»  monsieur  le  comte  d'Estaintot ,  ayant  aussi  un  fils , 
»  Robert  -  Edmond  d'Estaintot),  dont  la  branche  est 
»  sortie  en  i555,  de  celle  de  Mautheville,  qui  a  pris  ce 
«  nom,  par  le  mariage  de  Robert  Langlois  ,  en  i35o, 
»  avec  Jeanne  de  Mautheville ,  issue  d'une  des  plus 
»  illustres  familles  de  la  province ,  laquelle  est  finie 
»  dans  la  personne  de  Marie  de  Mautheville  ,  morte 
n  fille  pendant  la  révolution.  Le  fief  où  était  situé  le 
»  château  de  ce  nom,  avait  pris  le  nom  de  la  cour  de 
»  Mautheville,  par  le  séjour  que  Henri  IV  y  fit,  à  l'é- 
)>  poque  de  la  bataille  d'Arqué  ». 

Jean -Baptiste-René-Eloi  de  Langlois,  comte  d'Es- 
taintot, né  le  24  juin  lySô,  émigré  pour  la  cause  du 
Roi,  a  fait,  à  l'armée  des  princes,  la  campagne  de  1792, 
dans  une  compagnie  noble;  s'est,  au  licenciement,  rendu 
à  Maestricht,  y  a  servi,  durant  le  siège,  en  lygS,  a  depuis, 
passé  en  Angleterre,  y  a  été,  pour  le  service  du  Roi. 
aux  ordres  du  comte  de  Williamson;  et,  ensuite  , 
employé  dans  l'armée  catholique  de  Bretagne ,  sous  le 
comte  Joseph  de  Puysaye,  chevalier  de  Saint-Louis, 
le  14  septembre  1797  ;  il  a  été,  le  3i  décembre  de  li 
même  année  ,  nommé  ,  par  Monsieur  .  au    nom  du  Roi 


DK  BRANCAS.  355 

lieutenant-colonel,  chef  de  division  garde-côtes,  place 
qu'avait  son  père;  il  a  épousé  Marie- Louise -Henriette- 
Elisabeth  Alexandre-de-Montgriné.  De  ce  mariage,  sont 
issus  : 

I.*  Rene-Henri- Alexandre- Hypolite,    ne    en    1791, 

mort  au  service  en  1 8  r  3  ; 
a.*  Robert- Edmond,  ne  en  1806; 
3.'  Delphine-Henriette,  née  en  1804. 

Denis- Jean -Florimond  de  Langlois  ,  marquis  du 
BoLXHET ,  né  le  20  octobre  1752,  chef  de  Tautre 
b.anche  ,  a  commandé  un  corps  de  gentilshommes  à 
l'armée  de  Gandé,  et  est  lieutenant-général  des  armées 
du  Roi.  Sa  Majesté  l'a  autorisé,  par  des  lettres-patentes, 
à  continuer  à  porter  le  titre  de  marquis,  et  l'a  rendu 
héréditaire  dans  sa  descendance  ,  «  voulant,  y  dit-elle  , 
»  lui  donner  une  marque  de  notre  bienveillance,  récom- 
»  penser  son  attachement  à  notre  personne,  et  les  bons 
»  et  anciens  services,  rendus,  par  lui,  en  nos  armées, 
»  où  il  est  officier-général ,  prenant ,  aussi  ,  en  con- 
»  sidération,  son  extraction  d'une  famille  d'ancienne 
»  noblesse,  nous  lui  avons  conféré  cette  grâce.  »  Il  a 
épousé  ,  en  1788,  Marie- Rose-Hylarionne  de  Bonneval , 
rille  du  marquis  de  Bonne\'al  et  petite-nièce  du  bâcha 
de  ce  nom.  De  ce  mariage  est  issu  un  tils  unique  : 

Gésar-Charles-Fiorimond  de  Langlois,  comte  du 
Bouchet ,  ancien  volontaire  de  la  garde  du  Roi, 
né  le  10  mars  1790. 

Armes  :  d'azur  à  deux  croix  d'or ,  accompagnées  Je 
trois  molettes  d'éperon  d'argent,  deux  en  chef,  une  en 
pointe. 


DE  BRANCAS ,  ancienne  et  illustre  maison  ,  qui  tire 
son  origine  de  celle  de  Brancassio  ou  BrancaciosLU  royaume 
de  Naples.  Elle  est  si  ancienne  que  des  auteurs  italiens 
ont  écrit  qu'elle  était  connue  dès  les  premiers  siècles  de 
l'Eglise,  et  que  les  saintes  Candides  qu'on  révère  à  Naples. 
en  étaient  issues  ;  mais  tous  les  auteurs  conviennent  qu'elle 
était  connue  dans  ce  ro}'aume,  avant  même  que  les  Nor- 
mands se  fussent  rendus  maîtres  du  pays  ;  qu'elle  s'est 
répandue  dans    toute  l'Italie,  en    France,  en  Espagne   et 


356  I^E   BRANCAS. 

en  Allemagne;  que  dans  le  grand  nombre  des  seigneurs 
du  nom  de  Brancas,  qui  se  sont  rendus  célèbres,  plusieurs, 
après  avoir  rendu  d'importants  services  à  l'Eglise  romaine, 
ont  été  honorés  de  la  pourpre,  plusieurs  ont  été  arche- 
vêques, évêques,  chevaliers,  commandeurs  de  Malte,  et 
que  beaucoup  d'autres  s'étant  signalés  dans  la  profession 
des  armes,  ont  mérité  que  les  rois  de  Naples ,  de  la  pre- 
mière branche  d'Anjou,  les  aient  élevés  aux  plus  grandes 
charges  de  l'état,  où  ils  ont  possédé  plusieurs  duchés, 
marquisats,  comtés,  etc.  Cette  maison  s'est  tellement 
multipliée,  qu'il  y  en  a  eu  dans  ce  royaume,  jusqu'à 
vingt-cinq  branches,  dont  plusieurs  se  sont  distinguées 
par  les  surnoms  c/^/  Gliidoou.  del  Vescovo,  ou  del  Cardinale, 
ou  del  Briaci,  ou  autres  surnoms  ajoutés  au  nom  de 
Brancas  ;  elle  ont  aussi  brisé  leurs  armes,  les  unes  d'une 
fasce,  les  autres  d'un  pal,  et  d'autres  ont  chargé  ces 
brisures  de  différentes  pièces  (i). 

Marin  Brancassio  chevalier  napolitain,  vivait  du 
lems  du  roi  Guillaume  le  Bon,  auquel  il  offrit,  en  1187, 
d'aller  servir  dans  Texpédition  de  la  Terre-Sainte,  publiée 
par  le  Pape,  avec  huit  hommes  d'armes  et  quinze  hommes 
de  pied,  quoiqu'il  ne  dût  le  service  militaire  qu'avec 
quatre  hommes  seulement ,  à  cause  du  fief  qu'il  avait 
acquis  de  Faulcon  de  Tullia. 

Philippe  Brancassi,  ou  Brancacio,  fut  armé  chevalier 
par  Charles  d'Anjou,  I*'  du  nom,  roi  de  Naples  et  comte 
de  Provence,  en  reconnaissance  des  grands  services  qu'il 
avait  rendus  à  ce  prince. 

Mathieu  Brancacio,  syndic  de  la  ville  de  Naples,  paya 
en  cette  qualité,  une  somme  d'argent  à  Rison  délia 
Marra,  trésorier  du  roi  Charles  I"  ,  en  1268. 

Jean  Brancacio,   était  du  nombre  des  chevaliers    napo- 


(i)  Voyez  le  Bréviaire  napolitain,  le  Martyrologe  romain, 
Scipion  Amirato  délie  fameglie  Nobili  Napolitane,  p.  12.  Charles 
Borel  dans  son  livre  qui  a  pour  titre  :  Vindex  NeapoUtano  nobi- 
litatis,  p.  ïiget  121.  Luigi  Lontarini,  JSlius  Marchesius.  Charles 
de  Lelis,  part.  2.  et  les  autres  historiens  de  Naples,  qui  en  font 
tous  une  honorable  mention,  et  qu'il  serait  trop  long  de  citer 
ici.  Voyez  aussi  le  président  de  Thou,  liv.  9  de  son  Histoire 
universelle,  et  Baluse,  Histoire  des  Papes  d'Avignon  ,  in-.f", 
tome  I,  page  12  56. 


DE  BRANCAS.  357 

litains  qui   avaient  des  droits    sur   les»  greniers  à  sel  du 
royaume  ,  en  1270. 

Un  autre  Jean  Brancacio,  dit  Casillo,  eut  des  démêles 
violents  avec  Jean  Caputi,  chevalier  du  quartier  du  Nid, 
.]ui  furent  terminés,  en  i328,  par  le  mariage  de  Frédéric 
<Japuti  avec  Mabile  Brancacia,  laquelle  vend-t  le  palais 
Caputi  à  la  reine  Sancie,  pour  y  bâtir  le  monastère  royal 
de  Sainte-Claire. 

Pierre  Brancacio,  fut  marié  avec  une  fille  de  Nicolas 
Ruffoli,  m*  du   nom,  laquelle  était  veuve  en  i332. 

Jérôme-Antoine,  et  Sarron  Brancacio,  sont  compris 
au  nombre  des  chevaliers  du  quartier  du  Nid,  qui  étaient 
pensionnaires  de  la  reine  Jeanne  I'*,  et  qui  reçurent 
3 168  ducats,  à  compte  des  arrérages  qui  leur  étaient 
dus  en  ]335. 

Charles  Brancassio,  fut  nommé  gouverneur  de  la 
Campagne  de  Rome,  par  le  pape  Urbain  VI. 

Sacoman,  Tuscille,  Barihélemi  et  Pauluce  Brancacio, 
signalèrent  leur  fidélité  pour  la  reine  Jeanne,  contre 
Charles  de  Sicile  Durazzo. 

Henri,  Galéot,  Thomas  et  Maffée  Brancacio,  turent  les 
premiers  qui  sortirent  de  Naples  pour  recevoir  Louis 
d'Anjou,  I"  du  nom,  lorsque  ce  prince  fut  entré  dans 
son  royaume  pour  en  chasser  l'usurpateur  Charles, 
en  i383. 

Tiglion,  Marin,  Nicolas,  Philippe  et  Buffile  Brancacio, 
accorhpagnèrent  Louis  II,  roi  de  Naples,  lors  qu'obligé 
de  céder  à  Ladislas,  son  compétiteur,  il  sortit  de  la  ville 
de  Naples,  en  iSgg. 

Charles  Brancacio  reçut  de  grands  bienfaits  du  pape 
Jean  XXI 11,  son  cousin  (il  était  de  la  maison  de  Cossa). 
Ce  pontife  le  créa  comte  de  Campagna,  lui  donna  une 
pension  de  mille  écus  d'or,  et  le  nomma,  en  diflerens 
tems,  son  ambassadeur  dans  les  cours  d'Italie,  d'Angle- 
terre et  de  Portugal. 

Covelle  Brancacia,  fut  mariée,  vers  Tan  1400,  avec 
Galeot  Caraccioli,  dit  Caratfa;  tige  des  princes  de  la 
Roccella,  et  des  comtes  de  Policastro. 

Jean-Thomas  Brancacio,  épousa,  en  1482,  Lucrèce 
d'Alagny,    d'une  rare  beauté,  tille   de    Mariano  d'Alagnv 


358  t)E   BRANCAS. 

comte  de  Bocchianico,  et  de  Catherine  des  Ursins  de 
Manupello. 

Landolfe  Brancacio,  fut  créé  cardinal  de  l'ordre  des 
diacres,  par  le  pape  Célestin  V,  et  nommé  légat  en 
Sicile,  par  Boniface  VIII.  Il  mourut  à  Avignon,  le  4  des 
calendes  de  novembre  i3i2,  et  y  fut  enterré  dans  la 
chapelle  de  Sainte-Croix^  en  l'église  cathédrale. 

Regnault  Brancacio,  fut  élevé  à  la  pourpre,  par  le 
pape  Urbain  IV,  en  1384, 

Louis  Brancacio,  archevêque  de  Tarente,  fut  nommé 
cardinal,  par  Grégoire  XII,  en  1408. 

Thomas  Brancacio ,  fut  créé  cardinal  par  le  pape 
Jean  XXIII,  son  oncle  maternel,  en  141 1. 

La  filiation  suivie  de  cette  ancienne  maison,  depuis  sa 
transplantation  en  France,  remonte  à  : 

I.  Noël  Brancacio,  chevalier  d'un  des  sièges  du  quar- 
tier de  Naples,  nommé  le  Nid,  il  Nido,  nommé  dans  un 
hommage  rendu  l'an  1345,  à  Jeanne  d'Anjou,  reine  de 
Naples,  par  ses  enfants  qui  suivent,  en  qualité  de  ses 
héritiers.  Ces  enfants  furent  : 

I ."  Guillaume  Brancacio,  i     •       ,  ..   r 

„  T  •     11    r>  •  1  vivants  en  i345; 

2."  Lisulle  Brancacio,        )  ^   ' 

S.°  Nicolas  Brancacio,  archevêque  de  Cosence. 
évêque  d'Albano,  protecteur  de  Tordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,  et  cardinal  sous  le  pontificat 
de  Clément  VII.  Il  se  retira  en  Provence,  avec 
Buffile  Brancacio.  son  frère,  et  fit  bâtir  une  cha- 
pelle dans  l'église  des  Frères  prêcheurs  d'Avignon, 
sous  rinvocation  de  Saint-Nicolas,  et  y  fut  inhumé 
le  29  juin  141 2;  ce  fut  ce  prélat  qui,  en  1400, 
donna  la  bénédiction  nuptiale  au  roi  Louis  d'An- 
jou, II*  du  nom,  et  à  la   reine  Yolande  d'Aragon; 

4.°  Buffile,  dont  l'article  suit  ; 

5,"  Madeleine  Brancacio,  dame  de  Roca,  qui  prêta 
hommage  avec  ses  frères,  en  1 345. 

II.  Buffile  Brancacio  ou  d  e  Brancas,  chevalier, 
comte  d'Agnano,  au  royaume  de  Naples,  maréchal  de 
l'église  romaine,  seigneur  d'Oise  et  de  Villosc,  aux  dio- 
cèses de  Digne  et  de  Sisteron  ,  chambellan  de  Louis 
d'Anjou,  II*  du  nom,  roi  de  Naples  et  de  Sicile,  comte 
de  Provence,  reçut  en   présent,   du  roi  Charles    VI,    une 


DE  BRANCAS.  35q 

tasse  de  vermeil,  pour  avoir  servi  Sa  Majesté  grandement  , 
accompagné  des  gens  d'armes,  en  la  chevauchée  qu'elle  avait 
dernièrement  faite  contre  ses  ennemis,  en  Flandre,  sans  au- 
cun gage,  ce  qui  est  justilié  par  les  lettres  du  Roi,  don- 
ne'cs  à  Paris,  le  28  octobre  i383,  adressées  aux  généraux 
des  aides  pour  la  guerre,  pour  faire  payer  60  liv.  4  sous, 
pour  un  hanap  d'argent  dore,  pesant  six  marcs  six  onces 
huit  sterlins,  à  9  liv.  le  marc,  donné  à  Buffile  de  Bran- 
cas,  frère  du  cardinal  de  Cosence.  Il  rendit  des  services  si 
importants  aux  chevaliers  de  Jérusalem,  et  à  l'église,  dans 
ses  fonctions  de  maréchal,  que  le  pape  Clément  VII,  dont 
il  était  écuyer,  confirma,  en  reconnaissance,  par  sa  bulle, 
donnée  à  Avignon,  le  3o  janvier  ligi,  la  donation  qui 
lui  avait  été  faite  tt  à  sa  postérité ,  de  lisle  de  Nizara,  ou 
Nizaro,  dans  l'Archipel,  sous  la  redevance  de  200  florins 
d'or  ,  par  Ferdinand  de  Hérédia  ,  grand-maître  de  Saint- 
Jean.  Il  ne  borna  pas  son  attachement  au  pape  et  au  roi 
de  Naples,  il  servit  aussi  le  roi  et  le  duc  de  Bourgogne. 
Le  premier  lui  fit  présent  d'une  tasse  et  d'une  aiguière 
d'or  (i),  et  le  second  lui  donna  une  pension  de  quatre 
cents  livres  (2).  L'attachement  qu'il  eut  pour  les  intérêts 
de  Louis  II  ,  duc  d'Anjou  ,  roi  de  Naples,  comte  de  Pro- 
vence, dont  il  avait  été  fait  chambellan,  par  lettres  du 
i5  juin  i382,  (3),  l'obligea  de  suivre  ce  prince  après  que 
Ladislas,  qui  lui  disputait  le  royaume ,  se  fut  rendu 
maître  de  la  ville  de  Naples,  en  iSgp.  Ayant  trouvé  en 
France  les  mêmes  avantages  qu'il  abandonnait  en  sa  pa- 
trie, et  y  ayant  fait  venir  ses  enfants,  il  y  acquit,  pour 
eux,  les  seigneuries  d'Oise  et  de  Villosc,  dans  la  dernière 
desquelles  ,  Louis  II  ,  roi  de  Sicile,  lui  fit  don  de  la 
haute  juridiction,  par  lettres  patentes  du  5  mai  1403, 
données  à  Avignon,  en  présence  de  Jehan  de  la  Tour,  et 
de  Mathieu  de  Beauvau.  Il  fit  son  testament  dans  la  même 
ville  devant  Thomas  Anasthasi  ,  notaire  ,  le  1 5  janvier 
141 6,   par  lequel,   après  avoir  ordonné  sa  sépulture  dans 


{i)  Extrait  du   compte  de    Charles     Poupart,    argentier    du    Roi, 
de  l'an  iSgS. 

(2)  Extrait   du  compte    de  Jean     Poulette,'    receveur-général   des 
finances  en  Bourgogne,  de  Tan  iSqô. 

(3)  Histoire    des     Papes     d'Avignon,     par    Baluze ,     tome     V  , 
page  II  16. 


36o  i>E  BRANCAS. 

la  chapelle  de  Saint  -  Nicolas,  fondée  par  le  cardinal  de 
Brancas,  son  frère,  en  l'église  des  Jacobins  d'Avignon,  il 
lègue  à  Marcelle  de  Amorosis,  son  épouse,  80  onces  d'or, 
et  veut,  qu'à  l'égard  de  son  contrat  de  mariage,  on  se 
conforme  à  la  coutume  de  Naples;  au  chapitre  de  Téglise 
de  Barri,  17  onces  d'or  ;  à  Louis  de  Pazzis,  son  gendre,  la 
valeur  de  deux  cuirasses  qu'il  avait  eues  de  l'héritage 
d'Agulphe  de  Pazzis ,  son  père  ;  à  Lisolo  de  Duras  , 
écuyer  du  feu  cardinal,  son  frère  ,  ou  à  Jean  de  Duras, 
son  fils,  125  florins  d'or;  ordonne  ySo  ducats  à  son  fils 
Barthélemi  ,  pour  la  dot  de  Richarde  de  Carette ,  son 
épouse  ;  lègue  2,000  livres  d'or  à  Jean  de  Brancas,  son 
autre  fils,  pour  les  dépenses  qu'il  a  faites  aux  études  de 
Pierre-Nicolas  de  Brancas,  et  aux  noces  de  Barthélemi  , 
ses  frères  ;  à  ses  filles  ,  Catherine  ,  Lisette  ,  Angélique  , 
et  autre  Catherine,  100  florins  d'or  ;  recommande  à  son 
épouse,  Perrot  Lombard,  son  écuyer,  etc.  ;  institue  ses 
héritiers  Pierre-Nicolas,  Barthélemi  et  Jean  de  Brancas, 
ses  fils ,  et  nomme  exécuteurs  de  ses  dernières  volontés  , 
le  cardinal  Regnault  de  Brancas,  le  cardinal  de  Salusses, 
évéque  de  Lausanne  ,  François  de  Conzié  ,  archevêque 
de  Narbonne,  et  Marcelle  (i)  Amorosa,  sa  femme.  Ses 
enfants  furent  : 

I.'  Pierre- Nicolas,  pronotaire  apostolique  ,  archi- 
diacre d'Autun  et  de  Limoges,  lors  du  testament 
de  son  père ,  créé  depuis  cardinal ,  selon  Nostra- 
damus  et  le  P.  Robert,  enterré  aux  Dominicains 
d'Avignon  ,  près  du  cardinal  de  Brancas ,  son 
oncle  i 

2."  Barthélemi,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Jean  de  Brancas  ,  seigneur  de  Villosc,  écuyer  de 
René  d'Anjou ,  roi  de  Naples  et  de  Sicile ,  et 
comte  de  Provence,  marié,  par  contrat  du  5  fé- 
vrier 141 9,  avec  Clémence  d'Agoult,  tille  de  Rai- 
mond  d'Agoult,  V*  du  nom  ,  dit  Agoult  d'A- 
goult ,  baron  de  Thèse  et  de  la  Tour  d'Aiguës, 
seigneur  de  Barret,  de  Mizon,  de  Cipières,  etc.  ; 
chambellan  du  duc  de   Bourgogne,  et  de  Louis, 


(i)    L'Histoire   des   Grands   Officiers  de    la   couronne    la    nomme 
Mariette. 


DE  BRANCAS.  36f 

duc  d'Anjou,  II*  du  nom,  roi  de  Naples  et  de 
Sicile  ,  comte  de  Provence  ,  et  de  Louise  de 
Glandevez.  Il  fit  son  testament  à  Avignon,  le  i3 
septembre  1455  ,  par  lequel  il  ordonne  qu'on 
l'enterre  dans  l'église  de  Roquemaure ,  et  qu'on 
lui  dresse  un  mausolée  semblable  à  celui  du  car- 
dinal Anglézi,  qui  git  à  la  chartreuse  de  Bonpas, 
sur  lequel  il  veut  que  l'on  pose  sa  statue  de  pierre, 
en  habit  de  chevalier.  Clémence  d'Agoult  fit  son 
testament,    le  28  juin  1488.  Leurs  enfants  furent  : 

^1.  Nicolas  ,  nommé  évêque  de  Marseille  en 
1445.  II  y  reçut,  le  7  mai  1447,  le  dauphin 
Louis,  depuis  roi  de  France,  XI"  du  nom, 
dans  son  pèlerinage  de  la  Sainte-Baume.  Le 
roi  René  lui  donna  pouvoir,  en  1461  ,  de 
traiter  avec  Charles  d'Anjou  ,  comte  du 
Maine ,  du  mariage  d'Anne  de  France ,  fille 
du  roi  Louis  XI  ,  avec  Nicolas  d'Anjou , 
marquis  de  Pont-à-Mousson  ,  qui  n'eut  pas 
lieu.  Il  mourut  le  premier  avril  1466  ; 

B.  Buffile  ,  seigneur  d'Oise  ,  chancelier  du  roi 
René ,  et  maître  d'hôtel  de  Jean,  duc  de 
Calabre ,  ainsi  qualifié  dans  les  lettres  de 
1466,  qui  lui  permettent  de  recueillir  la  suc- 
cession de  révéque  de  Marseille ,  son  frère.  Il 
se  signala  au  service  de  son  prince,  dans  le 
royaume  de  Naples  ,  et  surtout  à  la  journée 
de  Sarno,  et  ne  l'abandonna  jamais  dans  ses 
disgrâces.  Il  fut  témoin,  en  i5oi,  avec  son 
frère  Jean-Baptiste,  seigneur  de  Valauris,  au 
mariage  de  Gaucher  de  Brancas  ,  II*  du  nom. 
On  ne  sait  s'il  fut  marié,  mais  il  mourut 
sans  postérité  ; 

C  Jean- Baptiste,  seigneur  de  Villosc  et  de 
Valauris,  écuyer  de  Louis  d'Anjou,  III*  du 
nom,  roi  de  Naples  et  de  Sicile,  comte  de 
Provence.  11  est  qualifié  conseiller  et  cham- 
bellan du  Roi  ,  dans  une  quittance  de  3o  liv.  , 
qu'il  reçut  le  4  juillet  1472,  pour  ses  gages 
de  châtelain  de  Montferrand  ,  de  l'année  1471, 
son  sceau  tsi  chargé  d'une  fasce  accompagnée 
de  quatre  jambes  de  lion.  11  obtint  une  pension 


362  DE  BRANCAS. 

de  600  livres  ,  en  1477.  Il  eut  pour  fils  Nico- 
las de  Brancas,  seigneur  de  Villosc,  qui  fui 
père  de  : 

a.  CharleSj  seigneur  de  Villosc  ,  qui  eut 
pour  fils  Simon  de  Brancas,  seigneur  de 
VillosCj  demeurant  à  Avignon^  en  1622, 
il  eut  pour  enfants  :  a,  Charles  ;  — b.  Pom- 
pée ;  —  c.  Gabrielle^  mariée  à  Joachim 
de  Simiane^  seigneur  de  la  Coste  et  de 
Châteauneuf,  né  en  1601,  fils  de  Fran- 
çois de  Simiane,  11^  du  nom,  seigneur 
de  la  Coste  ,  et  d'Anne  de  Simiane  , 
dame  de  Châteauneuf  • 

b.  Pierre  de  Brancas  ,  dont  on  ignore  la 
destinée  ; 

c.  Jules  de  Brancas ,  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  chambre  du  Roi,  qui  donna 
quittance  le  12  avril  i562,  de  240  liv., 
sur  une  pension  qu'il  avait ,  de  2880  liv.  , 
et  reçut  de  Raoul  Moreau,  trésorier  du 
Roi,  2160  livres,  pour  neuf  mois  de  sa 
dite  pension,  le  14  Juillet  i566  ; 

D.  François  de  Brancas,  mort  en  bas  âge  ; 

E.  Elips,  ou  Elise,  aliàs  Elpide  de  Brancas, 
femme  d'Hugues  de  Villeneuve,  baron  de 
Vence.  Elle  fit  son  testament  en  i56o; 

F.  Marguerite  de  Brancas ,  mariée  avec  Louis 
Grimaldi  ,  seigneur  de  Levens  ,  des  Tour- 
rettes  et  de  Raimplais,  fils  de  Pierre  Gri- 
maldi, baron  de  Beuil; 

G.  Françoise,  morte  jeune  ; 

4."  Catherine,  religieuse  de  l'ordre  de  Saint-Domi- 
nique, à  Sainte-Prazède  d'Avignon  ; 

5."  Autre  Catherine,  mariée,  lors  du  testament  de 
son  père,  à  Garel  Brancacio  ,  son  parent,  au 
royaume  de  Naples  ; 

6."  Angélique  de  Brancas  ,  mariée  ,  le  1 2  février 
1407,  à  Raimond  de  Forcalquier,  baron  de  Cé- 
reste  ,  dont  vint,  entre  autres  enfants  ,  Gaucher 
de  Forcalquier ,  baron  de  Céreste ,  évéque  de 
Gap,  qui,  par  son  testament  du  22  juillet  i483,j 
reçu  par  Rufon  et  Rambault,  fit  son  héritieri 
George  de  Castellane,  seigneur  de  Montmeyran^ 


DE   BRANCAS..  363 

son  neveu,  à  condition  de  porter  le  nom  et  le<i 
armes  de  Forcalquier  ,  avec  substitution,  à  Gau- 
cher de  Brancas  ,  I"  du  nom  ,  son  cousin-ger- 
main ,  et  à  ses  enfants. 

Fille    naturelle. 

Alix,  ou  Alisette  ,  de  Brancas  ,  mariée  à  Louis  de 
Pazzis  ,  citoyen  d'Avignon. 

III.  Barthélemi  de  Brancas,  seigneur  d'Oise  ,  fit, 
le  5o  mars  1418  ,  avec  Jean  de  Brancas  ,  son  frère,  une 
traite  avec  le  prieur  des  Jacobins  d'Avignon  ,  sur  la  do- 
tation de  la  chapelle  de  Saint-Nicolas  ,  fondée  par  le  car- 
dinal de  Brancas,  son  oncle.  Il  épousa  ,  i."  en  14 16, 
Richarde  de  Caretio  ,  des  marquis  de  Final,  mentionnée 
au  testament  de  Buffile  de  Brancas,  son  beau-père;  2.°  Isa- 
belle de  Saluces,  des  marquis  de  Saluces,  laquelle,  après  la 
mort  de  son  mari,  fonda  une  chapelle  dans  l'église  col- 
légiale de  Saint-Pierre  d'Avignon ,  sous  l'invocation  de 
Notre-Dame  de  Pitié,  qu'elle  dota  des  biens  et  des  di- 
rectes qu'elle  avait  dans  la  ville  de  l'Isle  ,  en  Venaissin  , 
et  dont  elle  donna  Je  droit  de  représentation  à  ses  deux 
fils  ,  par  acte  passé  devant  Agulhari,  notaire  d'Avignon, 
le  25  avril  1471.  Barthélemi  fit  son  testament,  dont  il 
nomma  exécuteurs ,  George  de  Saluces ,  évéque  de  Lau- 
zanne  ,  Gaucher  de  Forcalquier  ,  évéque  de  Gap ,  et 
Palamède  de  Carretto ,  évéque  de  Cavaillon  ,  reçu  par 
Pierre  Oxagos,  notaire  de  cette  ville,  le  23  octobre  1450, 
par  lequel  il  veut  être  enterré  dans  la  chapelle  de  Brancas  ; 
à  l'église  des  Frères  prêcheurs  d'Avignon.  De  son  second 
mariage  sont  issus  : 

!.•  Gaucher,  dont  l'article  suit; 

2.°  Jean  ,  co-héritier  de  son  père;  c'est  peut-être 
le  même  qui  est  qualifié  seigneur  de  Villanove, 
conseiller  et  chambellan  du  Roi ,  et  son  châtelain 
de  Montferrand  ,  dans  une  quittance  de  trente 
livres  pour  ses  gages  du  terme  de  Noël ,  avant  le  4 
juillet  1472  ,  signée  Jehan  de  Brancas,  et  scellée 
d'un  sceau  aux  armes  de  Brancas  ; 

?.»  Hélène,  qui  épousa,  en  1442,  Louis  de  Por- 
cellet ,  seigneur  de  Fos  ,  nls  de  Bertrand  de  Por- 
cellet,  IV"  du  nom  ,  seigneur  de  P'os ,  et  de 
Jeanne  d'Arlatan  ; 

^*  Anne  ,  mariée  ,  le  14  mars  1453,  à  Jean,  vicomte 


3$4  PE  BRANGAS. 

d'Uzès  ,  fils  de  Robert,  11=  du  nom,  vicomte 
d'Uzès,  et  de  Gillotte  de  Précigny.  Elle  eut  etî 
dot,  de  Barthélemi,  son  père,  5,  5oo  florins,  et 
5oo  autres,  pour  ses  robes  et  équipages.  Elle  testa 
le  I  3  octobre  1487  et  le  1 1  maro  1  504; 

5."  Françoise,  j 

6. "  Agnès,  I  dont  on. ignore  la  destinée. 

7.*'  Alix  ou  Alisette,    ) 

IV.  Gaucher  de  Brancas  ,  I"  du  nom ,  seigneur 
d'Oise,  de  Villeneuve  et  de  Vitrolles  en  Provence  ,  de 
Robiou ,  de  Beaumont,  de  Laques  ,  et  de  Taillades  au 
comtat  Venaissin  ,  acquit  la  seigneurie  de  Maubec  au 
même  pays,  le  7  février  1477,  et  en  rendit  hommage  au 
pape  Alexandre  VI,  entre  les  mains  de  Galéas  du  Roure 
évêque  de  Savone,  recteur  du  comtat  Venaissin  ,  les  19 
janvier  et  7  février  1499.  Il  avait  épousé,  i.°  par  contrat 
passé  devant  Raimond  de  Cuers,  notaire  de  Toulon ,  le 
16  avril  1471,  Antoinette  de  Villeneuve,  fille  d'Arnaud  , 
marquis  de  Trans  et  des  Arcs,  et  d'Honorée  de  Baschi  ; 
2."  Isabelle  Comtour  de  Sagnes,  veuve  d'Astorgue ,  ba- 
ron de  Peyre,  et  fille  unique  de  Pierre  Comtour,  dit  de 
Sagnes  ,  seigneur  de  Sagnes  ,  de  Luc  ,  de  Vaux  et  de  la 
Daille,  et  de  Simonne  de  Poitiers  de  Saint- Vallier.  Du 
premier  lit  est  issu: 

V.  Gaucher  de  Brancas,  II"  du  nom,  dit  de  Forcal- 
quier,  seigneur  d'Oise,  etc.,  chambellan  du  roi  Louis  XII, 
qui  recueillit  l'héritage  de  Gaucher  de  Forcalquier  ,  son 
parrain  et  son  oncle  à  la  mode  de  Bretagne,  par  la  mort  , 
sans  enfants,  de  Georges  de  Castellane  ,  auquel  il  avait 
été  substitué.  Il  fut  député,  avant  i532,  au  pape  Clé- 
ment VII,  pour  solliciter,  de  la  part  des  états  du  comtat 
Venaissin,  la  confirmation  des  privilèges  de  la  province. 
II  obtint  du  roi  Louis  XII,  par  lettres  données  à  Gap, 
en  novembre  1499  ,  le  renouvellement  des  franchises 
accordées  à  ses  ancêtres  ,  pour  les  terres  de  Céreste  ,  Vi- 
troles  et  Montjustin,  situées  en  Provence  ,  ce  qui  lui  fut 
encore  confirmé  par  Louise  de  Savoie,  duchesse  d'An- 
goulème ,  mère  du  roi  François  I"'',  et  régente,  par 
lettres  données  à  Marseille,  en  janvier  i5i5,  en  consi- 
dération des  services  par  lui  rendus  au  feu  roi  ,  en  l'état 
cl  office  de  chambellan  et  conseiller.  11  fit  son  testament . 
dans  l'étude  de  maitre    Boniface   de   Séguiran.    avocat  .    et 


DK   BRANCAS.  $^65 

devant  Emmanuel  Rainaud,  notaire  à  Aix,  le  27  oc- 
tobre 1 545,  par  lequel,  après  plusieurs  legs  à  ses  petits- 
rtls  ei  petites-filles,  il  reconnaît  que  les  biens  de  la  maison 
de  Céreste  lui  sont  échus  au  profit  des  aines  de  la  maison 
de  Brancas,  et  par  un  codicille  du  27  avril  1546,  il  ins- 
titua Ennemond  de  Brancas,  son  fils  puîné,  son  héri- 
tier, auquel  il  substitua  ses  autres  enfants.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  passé  devant  des  Arzeliers,  notaire  à  Bau- 
mes, le  21  février  ;5oi,  Isabelle  de  Montauban,  dame, 
en  partie,  de  la  baronnie  de  Saint-Andrê-en-Beauchéne, 
fille  de  Claude,  dit  d'AgJult,  baron  de  Saint  -  André  , 
seigneur  de  Saint  -  Julien,  de  Beaudiner  ,  de  la 
Roche ,  etc.  ,  et  de  Catherine  de  Peyre  ,  sa  première 
femme.  De  ce  mariage,  sont  issus  : 

I  .'Gaspard,  dont  l'article  suit, 

2."  André,  seigneur  de  Beaumont,  mort  sans  al- 
liance avant  son  père; 

3."  Ennemond,  auteur  de  la  branche  des  ducs  de 
Villars,  pairs  de  France,  rapportée  ci-après  ; 

4.°  Marguerite  de  Brancas,  substituée  à  son  frère 
Ennemond,  mariée  en  1347,  avec  Jean  de  Pon- 
tevès,  des  comtes  de  Carces,  grand-sénéchal  et 
lieutenant  de  Roi  en  Provence. 

VI.  Gaspard  de  Brancas  dk  Forcalquier,  baron 
Je  Céreste,  seigneur  de  Villeneuve,  était  mon  lors  du 
testament  de  son  père  de  l'an  i545.  Il  avait  épousé,  le 
12  mai  1534,  Françoise  d'Ancezune,  fille  de  Jem 
d'Ancezune,  chevalier,  seigneur  de  Cadolet,  baron  de 
Caderousse,  bailli  de  Gévaudan,  lieutenant-général  de 
l'artillerie  de  France ,  et  capitaine  ou  maître  des  poris 
de  la  sénéchaussée  de  Carcassonne,  et  de  Marie  de  Crus- 
sol  d'Uzès.  II  en  eut  : 

I  .*  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Isabelle  ,  légatrice  de  son  aïeule  ,  mariée  avec 
Qaude  Villeneuve,  baron  de  Vence,  chevalier 
de  l'ordre  du  Roi,  gouverneur  de  Draguignan  , 
qui  se  remaria  en  i56i,  avec  Françoise  Grimaldi 
d'Antibes  ; 

3.°  Jeanne,  mariée,  en  i56o,  à  Claude  de  Grasse, 
comte  du  Bar  ; 

4.°  Madelaine  de  Brancas,  mariée,  i.**  le  10  jan- 
vier 070,  avec   Etienne  de   Mantin,   seigneur  de 


366  i>E  BRANCAS. 

Montboneau  en  Dauphiné,  chevalier  de  Tordre  du 
Roi;  2."  le  3o  avril  i585,  avec  Jean  de  la  Cëpède, 
seigneur  d'Aigalades,  premier  président  de  la 
chambre  des  comptes  et  aides  de  Provence; 
3."  Laurent  de  Malespine,  de  la  ville  d'Aix. 

Vil.  Jean  de  Brancas  de  Forcalquier,  baron 
de  Céreste,  de  Villeneuve,  de  Vitrolles,  seigneur  de 
Montjustin  ,  etc.  ,  déclaré  et  reconnu  héritier  de  son 
aïeul,  par  arrêt  du  parlement  de  Provence,  contre  son 
oncle  Ennemond ,  le  21  octobre  i556,  servit  sous 
Henri  IV  dans  les  guerres  de  Provence,  et  se  distingua 
particulièrement  à  la  bataille  de  Vuion ,  où  il  mérita 
que  le  roi  lui  fît  présent  de  sa  propre  épée.  Il  épousa,  le 
19  novembre  i563,  Camillo  Grimaldi ,  fille  de  Gaspard, 
II"  du  nom,  seigneur  d'Antibes,  de  Gagnes  et  de  Cour- 
bons, et  de  Jeanne  de  Quiqueran-Beaujeu,  dont  il  eut  : 

VIII.  Henri  de  Brancas  de  Forcalquier,  baron 
de  Céreste,  de  Robion,  de  Villeneuve,  etc.  ,  mort  en  i656. 
Il  avait  épousé,  par  contrat  du  2  juin  i6o3.  Renée 
d'Oraison,  fille  d'André  d'Oraison,  baron  de  Boulbon, 
seigneur  de  Soleiilas,  en  Provence,  et  de  Jeanne  d'Arces. 
dame  de  Livarot.  Ses  enfants  furent  : 

I .°  Honoré,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Toussaint,  seigneur  du   Castellet,   dit  l'abbé  de 
Céreste,  mort  le  9  septembre  1700; 

3."  François,  baron  de  Vitrolles  et  de  Villeneuve, 
en  Provence  ,  qui  fit  plusieurs  campagnes  en 
qualité  d'aide -de  -  camp  de  Gaston  de  France, 
duc  d'Orléans ,  des  ducs  d'Angoulême  et  de 
Joyeuse.  11  testa,  à  Avignon,  le  3i  août  1666, 
en  faveur  de  son  épouse  et  de  ses  enfants ,  aux-  "  ) 
quels  il  substitua,  en  la  baronnie  de  Villeneuve, 
Henri  de  Brancas  -  Forcalquier,  son  neveu.  II 
mourut,  le  3  septembre  suivant,  et  son  corps  fut 
porté  à  Villeneuve,  pour  y  être  inhumé  dans  la 
chapelle  qu'il  avait  ordonné  d'y  bâtir  sous  l'invo- 
cation de  Notre-Dame  des  sept  douleurs.  11  avait 
épousé,  le  3o  octobre  1647,  Hélène  Aimon, 
morte  en  1684,  fille  de  Gaspard  Aimon,  et  de 
Marguerite  Bonneau.  Ses  enfants  furent: 


DE  BRANCAS.  -Jgy 

A.  Joseph-Gaspard  ,  cornette  dans  le  régi- 
ment de  Harcourt  ,  mort  à  Mons  sans  pos- 
térité en  1684  ; 

5.  Toussaint  ,  mon  à  Avignon  le  i3  octobre 
1666  ; 

C.  Henri  de  Brancas ,  baron  de  Villeneuve, 
né  le  9  juillet  ibSg  ,  viguier  d'Avignon  en 
1692  ;  premier  consul  de  cette  ville  en 
ijor  ;  de  celle  d'Aix  en  1705  ;  procureur 
du  comté  de  Provence  ;  mort  à  Avignon  le 
10  février  1710.  Il  avait  fait  son  testament 
le  1 1  mai  1689  ;  et  avait  épousé,  par  contrat 
du  18  novembre  1681,  Louise  de  Porcel- 
let,  dame  de  Laudun,  en  Languedoc,  fille 
d'Henri  de  Porcellet.  marquis  d'Ubaye  et 
de   Louise  d'Albenas.    Il  eut  de  ce  mariage  : 

a.  Henri-Joseph  ,  mort  à  Avignon  le  16 
septembre   171 1,   âgé  de  vingt-cinq  ans  ; 

b.  Louis-Toussaint ,  capitaine  des  gardes 
de  la  Reine  douairière  d'Espagne,  veuve 
du  roi  Louis  I"; 

c.  Andrc-Louis  ,    mort    jeune   à   Laudun  ; 

d.  Antoine-Thomas  ,  lieutenant  au  régi- 
ment d'Aunis  ,  infanterie  .  mort  à 
Douay  le  1 1    novembre  171 2  ; 

e.  Louis-François-Toussaint  ,  mort  jeune 
à  Laudun  ; 

/.  Henri-César- Raimond- Hyacinthe  ,  dit 
le  baron  de  Lascours  ;  né  en  1698  ;  capi- 
taine, puis,  b  3  juin  1734,  colonel  du 
régiment  d'Aunis,  infanterie  ,  par  la 
démission  volontaire  du  chevalier  de 
Brancas  ,  son  cousin,  de  la  branche  de 
Courbons.  Il  s'en  démit  ,  à  cause  de  ses 
infirmités  en  1743.  Il  avait  épousé,  en 
.  1742,  Virginie  de  Berton-Crillon,  fille 
de  Félix-François  de  Berton  ,  duc  de 
Crillon  et  de  Marie-Thérèse  pabry  de 
Montcault.  Il  a  eu  de  ce  mariage,  Marie- 
Anne-Candide  de  Brancas  ,  mariée  à 
Charles-Emmanuel-Vincent  Ferrero  de 
Pallas,  noble  piémontais  ,  fils  du  mar- 
quis   d'Ormea  ; 


368  DE   BRANCAS. 

g-.  Joseph-Laurent-Vincent  ,  dit  l'abbé  de 
Brancas  ,  chanoine  de  la  Sainte-Chapelle 
de  Paris  et  de  la  cathédrale  de  Chartres, 
précédemment  aumônier  du  Roi,  né 
en   1700  ; 

h.  André- François  ,  sieur  de  Boisdasson  , 
né  le  12  juin  1702  ;  c'est  peut-être  lui 
qui  fut  abbé  d'Àulnay,  dans  le  comtat 
Venaissin,  et  mourut  en  1758.  Il  est 
connu  par  plusieurs  ouvrages  sur  la 
physique  et  l'astronomie  ; 

/.  N...,  femme  de  Pierre  Benaud  de  Lu- 
bières,  seigneur  de  Roquemartine,  du 
Breuil  et  d'Aureilles,  conseiller  au  par- 
lement de  Provence  ; 

k.  Hélène-Thérèse  ,  mariée ,  au  mois  de 
mars  18 10,  avec  Justin  d'Astier,  baron 
de   Montfaucon,  dont  elle  était  veuve  en 

1737; 

/.Marie-Marguerite,  née  le  9  avril  16S4, 
religieuse  bénédictine  en  l'abbaye  de 
Saint- Laurent  d'Avignon,  le  5  mai  1700  ; 

m.  Marie-Anne  ,  née  le  28  juin  1686  ,  reli- 
gieuse en  la  même  abbaye  ,  le  3o  juillet 
1701  ; 

«.  Marie-Gabrielle,  morte  jeune  ; 

o.  Thérèse-Françoise,  née  le  4  mars  1693  ; 

p.  Eulalie-Euphrosine-Candide-Gabrielle  , 
née  le  2  3  juin  1694,  religieuse  clariste 
à    Avignon,  le  premier  septembre  1708  ; 

q.  Marie-Thérèse,  née  le  27  juin  1703,  re- 
ligieuse au  même  monastère,  le  27  avril 
1 708  ; 

r.  Marie  -  Marguerite  -  Gabrielle  ,      morte 
jeune  ; 
D.  Marie-Marguerite,  mariée,  le  17  avril   1668, 
avec  Alexandre  de  Villeneuve,  baron  de  Vence, 
morte  en  171 3  ; 

"£'  xl^\^V  •       !  mortes  en  bas  âge  ; 
>.  Madelaine,  )  ° 

G.  Anne-Gabrielle  ,   née    le    18  janvier     1666, 

mariée,    le  19  décembre    1687  ,  à    François- 


DE  BRANCAS.  J69 

Quenin  de   Suarez,  seigneur  d'Aulan  et  du 
Pouet,  à  Avignon  ; 
4.'*  Marguerite,    mariée  en   1626,    à  Sextius    d'Es- 
calis,   dit  de  Sabran,  baron  d'Ansouis  et  de  Bras, 
seigneur  de  Saint-Martin  et  de  Bellegarde  ; 
5.*  Anne-Thérèse,  mariée  avec    Henri  de  Porcellet, 
marquis  d'Ubaye. 

IX.  Honoré  de  Brancas  de  Forcalqlmer,  baron  de 
Céreste  et  de  Villeneuve,  eut  divers  emplois  considéra- 
bles dans  les  armées,  fut  mestre  de  camp,  et  ayant  été 
contraint  de  quitter  le  service  à  cause  de  ses  infirmités  , 
il  fut  gouverneur  de  la  ville  d'Apt,  et  reçut  dans  sa  re- 
traite diverses  lettres  de  remerciement  du  roi  Louis  XIV, 
en  i65i,  et  du  pape  Alexandre  VIII,  le  14  août  i655.Il 
avait  épousé,  i ."  Ie2i  février  i635,  Marie  de  Castellane, 
fille  de  Louis-François,  dit  d'Adhémar,  comte  de  Gri- 
gnan,  et  de  Jeanne  d'Ancezune  Venejan  ;  2.°  Françoise 
de  Cambis,  fille  de  Paul  de  Cambis,  seigneur  de  la  Fa- 
lêche,  et  de  Gabrielle  de  Rodulp  de  Saint-Paulet  ;  elle 
testa  le  28  juillet  1698.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

I  .•  Henri,  dont  l'article  suit  ; 

Du  second  lit: 

2.°  Paul-Joseph,  mort  jeune  ; 

3.*  André-Joseph  de  Brancas,  marquis  de  Cour- 
bons, comte  de  Rochefort,  baron  de  Villeneuve 
et  de  Vitrolles,  seigneur  de  Sa  in  t- Roman -de- 
l'Aiguille,  premier  consul  de  la  ville  J'Aix  et  procu- 
reur du  comté  de  Provence  en  1690,  nommé  gou- 
verneur de  Beaucaire  au  mois  de  février  1697,  ^^^^ 
mourut  au  mois  de  juin  I709,ayant  fait  son  tes- 
tament le  4  du  même  mois.  11  avait  vendu  la  sei- 
gneurie de  Vitrolles  à  Louis  Brancas,  son  neveu, 
et  avait  épousé,  i.°  le  5  août  i683,  Ursule  de 
Porcellet,  qui  testa  le  3  septembre  1704  et  le  12 
décembre  1706,  fille  d'Henri  de  Porcellet,  mar- 
quis d'Ubaye,  et  de  Louise  d'Albenas,  dame  de 
Laudun  ;  2.'  Louise  Escudier,  veuve  de  Pierre  de 
l'Arche,  de  la  ville  de  Beaucaire.  Ses  enfants 
furent  : 

9»  «4 


3yo  DK   BRANCAS. 

Du  premier  lit  : 

a.  André-Joseph,  aliàs  André-Louis,  marquis 
de  Courbons,  comte  de  Rochefort,  seigneur 
de  Saint- Roman,  gouverneur  de  Beaucaire, 
après  son  père,  en  1709;  marié,  en  17 17, 
avec  Jeanne  Tache,  fille  de  Marc-Antoine 
Tache,  sieur  du  Devers,  et  de  Madelaine 
Roux  ;  sans  enfants  en  1737- 

b.  Antoine-Thomas,  chevalier  de  Malte,  capi- 
taine de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Berri. 
Il  servit  au  siège  d'Aire,  en  1710,  avec  dis- 
tinction ,  sous  le  comte  de  Guébriant ,  en 
considération  de  quoi,  le  Roi  lui  donna  , 
immédiatement  après  ce  siège ,  le  régiment 
d'Aunis,  infanterie.  Il  fut  élevé  au  grade  de 
brigadier  des  armées  du  Roi,  à  la  promotion 
du  3  avril  1721  ; 

Du  second  lit  : 

c.  Henri,  chevalier  de  Malte,  colonel,  du  régi- 
ment d'Aunis,  en  1708  ; 

4.°  Gabrielle,  mariée,  en  1674,  avec  Joseph  de 
Valbelle,  marquis  de  Tourves,  seigneur  de  Saint- 
Simphorien,  président  à  mortier  au  parlement  de 
Provence,  fils  de  Jean-Baptiste  de  Valbelle,  sei- 
gneur de  Saint-Simphorien,  de  la  Tour,  de  Be- 
vons,  marquis  de  Tourves,  et  de  Marguerite  de 
Ventimille  ; 

5.°  Françoise,  religieuse  aux  dames  de  Saint-Bar- 
thélemi,  à  Aix; 

6."  Autre  Gabrielle,  religieuse  à  Forcalquier. 

X.  Henri  de  Brancas  de  Forcalquier,  II"  du  nom, 
marquis  de  Céreste,  baron  du  Gastellet,  par  érection  du 
roi  Louis  XIV,  par  lettres  patentes  du  mois  de  janvier 
1674,  eut  des  emplois  dans  la  marine.  II  est  qualifié  dans 
le  contrat  de  mariage  de  son  fils,  prince  de  Naxis  (Nazira)  , 
marquis  de  Céreste,  premier  gentilhomme  chrétien  du 
royaume  de  Naples,  aîné  et  chef  de  la  maison  de  Bran- 
cas,  en  France.  Il  fut  grand  sénéchal  de  Forcalquier,  et 
s'établit  à  Pernes,  près  de  Carpentras,  à  Toccasion  du 
mariage  qu'il  y  contracta  le  28  avril  1671,  avec  Do- 
rothée de  Cheilus,   morte  à  Paris   le  20  décembre   1734, 


DE  BRANCAS.  3yî 

tille  unique  et  héritière  d'Esprit  de  Cheilus,  seigneur 
de  Saint-Jean  ,  et  co-seigneur  de  Venasque  et  de  Saint- 
Didier ,  et  de  Jeanne  de  Chastellier.  Il  mourut  le  25 
janvier  1 700,  laissant  de  son  mariage  : 

I .°  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2."  François-  Elzéar,  capitaine  de  cavalerie  ,  mort 
dans  les  guerres  d'Italie  ; 

3."  Esprit-Joseph ,  colonel  d'un  régiment  d'ii.fan- 
terie,  mort  à  Paris  en  171 2  ; 

4.°  Henri  -  Ignace  ,  docteur  en  Sorbonne  ,  nommé 
en  1706  à  l'abbaye  de  Saint  -  Geldas  aux  -  Bois  , 
ordre  de  Saint-Benoît,  au  diocèse  de  Nantes,  et 
à  celle  de  Chambre-Fontaine,  ordre  de  Prémon- 
tré, au  diocèse  de  Meaux,  sacré  évéque  de  Li- 
zieux  en  171 5  ; 

5.°  Paul -Elsprit,  officier  de  cavalerie  ,  tué  à  la  ba- 
taille d'Almanza,  en  Espagne,  en  1707,  faisant 
les  fonctions  daide-de-camp  de  son  frère  aîné , 
alors  maréchal  des  camp^  et  armées  du  Roi  ; 

6."  Jean  -  Baptiste  -  Antoine,  docteur  de  Sorbonne, 
aumônier  du  Roi  le  2  3  septembre  17 17,  abbé 
de  Saint- Père  de  Melun  le  6  novembre  suivant, 
agent  général  du  clergé  en  1720  et  1723,  con- 
seiller d'état,  nommé  évéque  de  la  Rochelle  le  17 
avril  1725  ,  transféré  en  1729  à  l'archevêché  d'Aix  , 
et  pourvu  la  même  année  à  l'abbaye  de  Montmo- 
rel  ,  ordre  de  Saint  -  Augustin  ,  au  diocèse  d'A- 
vranches  ; 

7.°  Buffile-Hyacinthe-Toussaint,  dit  le  comte  de  Cé- 
reste  ,  capitaine- lieutenant  des  chevau  -  légers 
d'Anjou,  nommé  en  1725  ambassadeur  extraor- 
dinaire à  la  cour  de  Suède,  et  au  mois  de  sep- 
tembre 1727  ,  ministre  plénipotentiaire  au  congrès 
de  Soissons ,  conseiller  d'état  d'épée  en  1734  ,  par 
la  démission  du  marquis  de  Brancas,  son  frère  aîné, 
mort  à  Paris  ,  le  25  avril  1754  ,  de  la  petite  vérole  ; 

8.»  Jeanne-Marie  ,  religieuse  à  l'abbaye  de  Sainte- 
Croix  d'Apt; 

g."  Anne  -  Thérèse,  mariée  à  Pierre  -  Balthazar  de 
Fougasse  ,  seigneur  de  la  Bastie-Rainaud  ,  ci- 
devant  envoyé  extraordinaire  à  Florence; 

10."  Marie-Thérèse ,  femme  de   François  des    Roi- 


372  ^  DE   BRANCAS. 

lands,  dit  de  Gantelme  ,  marquis  de  Reilhanette 
et  de  V'^eynes  ; 

1 1.°  Renée-Elisabeth,  religieuse  aux  dames  de  Sainte- 
Elisabeth,  à  risle,  au  comtat  Venaissin  ; 

12."  Henriette-Dorothée,  mariée  au  marquis  d'Agoult, 
seigneur  de  Chanousse  et  de  Montjay  ; 

13."  Henriette  -  Marie  de  Brancas  ,   religieuse  fran- 
ciscaine au  monastère  de  Sainte-Elisabeth. 

XI.  Louis  DE  Brancas  de  Forcalquier  ,  marquis  de 
Céreste  ,  dit  le  marquis  de  Brancas,  premier  chrétien  par 
la  grâce  de  Dieu  et  de  Saint-Pierre ,  baron  du  Castellet- 
de-Villors,  seigneur  de  Robion,  de  Vitrolles  ,  de  Mont- 
justin  ,  de  Juvisi  ,  etc.,  prince  souverain  titulaire  de  Nizaro 
dans  l'Archipel,  chevalier  des  ordres  du  Roi  et  de  la 
Toison  d'or,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  conseiller  d'état  ordinaire  d'épe'e,  lieu- 
tenant-général des  armées  du  Roi  et  au  gouvernement  de 
Provence,  gouverneur  de  Nantes  et  du  pays  nantais,  et 
commandant  en  Bretagne ,  naquit  au  mois  de  janvier 
1672.  11  commença  de  servir  dans  les  mousquetaires  en 
1689  ,  fit  la  campagne  de  1690  ,  sous  monseigneur  le 
Dauphin,  en  Allemagne,  et  accompagna  le  Roi  au  siège 
de  Mons,  en  1691.  Il  entra  dans  le  service  de  la  marine 
.  l'année  suivante,  et  y  servit  pendant  sept  ans  ;  se  trouva 
aux  sièges  de  Roses  ,  de  Palamos  ,  de  Barcelonne ,  en  1694  > 
1695  et  1697.  Ayant  depuis  obtenu  le  régiment  d'Orléans  , 
infanterie,  il  servit  au  siège  de  Keiservert,  voulut  s'en- 
fermer dans  la  place  et  y  fut  blessé.  Ce  fut  pendant  ce 
siège  ,  qu'ayant  commandé  une  sortie  avec  beaucoup  de 
succès,  le  Roi  le  nomma  brigadier  de  ses  armées  le  4  août 
1702.  Il  acheva  cette  campagne  en  Flandre  sous  le  duc  de 
Bourgogne  ,  et  servit  ,  la  campagne  suivante  ,  sous  le 
maréchal  de  Villeroy,  pendant  laquelle  il  fut  détaché, 
avec  une  partie  de  l'armée  commandée  par  M.  de  Pra- 
contal  ,  pour  joindre  le  maréchal  de  Tallard  devant  Lan- 
daw,  en  1704.  Il  suivit  le  roi  d'Espagne  à  la  campagne 
de  Portugal,  et  fut  fait  maréchal  de  camp  le  26  octobre 
de  la  même  année.  Il  commanda  un  corps  de  troupes  aux 
siège  de  Gibraltar  et  de  Barcelonne,  en  1705  et  1706,  et 
fut  chargé  l'année  suivante,  par  le  marquis  de  Bray  ,  de  la 
conduite  du  siège  de  Ciudad- Rodrigo,  sur  les  frontières 
de  Portugal.  Il  fut  nommé  ,  à  la  fin  de  cette  même  année 


DE  BRANCAS.  SyS 

(  '707  y }  envoyé  extraordinaire  à  la  cour  de  Madrid  ,  et 
deux  ans  après,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  avec  une  pension  de  3ooo  livres.  11  servit 
en  1710  en  qualité  de  lieuienant-genéral  des  armées  du 
Roi,  dans  l'armée  de  Roussillon  ,  sous  le  duc  de 
Noailles,  et  la  commanda  en  chef  pendant  le  voyage 
que  lit  ce  général  envoyé  à  la  cour  d'Espagne.  Nom- 
mé gouverneur  de  Gironne,  le  12  février  171 1  ,  il 
s'acquit  beaucoup  de  célébrité  dans  tout  le  cours  de  ce 
fameux  siège  ,  forme'  par  le  comte  de  Stharemberg , 
ayant  sacrifié  des  sommes  immenses  pour  faire  subsister 
sa  garnison  pendant  plus  de  huit  mois.  Ce  fut  en  consi- 
dération de  sa  belle  conduite  qu'il  fut  créé  chevalier  de 
la  Toison  d'or,  au  mois  de  février  171 3,  dont  il  reçut  le 
collier  à  Madrid,  le  26  novembre  suivant.  En  1714,  il 
fut  nommé  ambassadeur  extraordinaire  en  Espagne  ;  après 
la  mort  de  Louis  XIV,  il  fut  fait,  le  7  septembre  1715, 
conseiller  au  conseil  de  l'intérieur  du  royaume,  et  chargé 
de  la  direction  générale  des  haras,  qui  lui  fut  conservée 
même  après  la  suppression  des  conseils.  Il  fut  nommé, 
en  juillet  17 18,  lieutenant-général  au  gouvernement 
de  Provence  ,  avec  un  brevet  de  retenue  de  200,000  liv., 
et  en  1719,  conseiller  d'état  d'épée,  charge  dont  il 
se  démit  en  1734,  en  faveur  du  comte  de  Céreste,  son 
frère.  Il  tint,  en  1720,  les  états  de  Provence,  et  retourna 
dans  cette  province  en  172 1,  pour  y  rétablir  l'ordre  et 
la  tranquillité,  que  la  peste  avait  interrompus;  fut  nom- 
mé chevalier  des  ordres  du  Roi  à  la  promotion  du  3  fé- 
vrier 17:4,  et  en  reçut  le  collier  dans  la  chapelle  du 
château  de  Versailles,  le  3  juin  suivant  ;  nommé  ambas- 
sadeur extraordinaire  en  Espagne,  pour  la  seconde  fois, 
après  la  réconciliation  des  deux  cours  (1727),  il  arriva 
à  Madrid  le  premier  juin,  avec  son  fils  aîné,  et  eut  sa 
première  audience  du  Roi  le  surlendemain.  Il  fut  pourvu, 
pendant  son  séjour  dans  cette  cour,  du  gouvernement  de 
Neuf-Brissack,  au  mois  de  janvier  1729,  et  nommé,  le 
i5  février  1730,  grand  d'Espagne  de  la  première  classe, 
dignité  dont  il  prit  possession  avec  l'agrément  du  Roi, 
en  se  couvrant  en  présence  de  S.  M.  Catholique,  le  17 
mai  suivant  ,  à  Soto  de  Roma,  près  de  Grenade.  Il  se 
démit  au  mois  d'avril  1738  du  gouvernement  de  Neuf- 
Brissack,  et  obtint  du  Roi  celui  de  Nantes  et  du  pays 
nantais,    et    le  commandement  de    la    Bretagne ,  vacants 


3j4  Dli;   BRANCAS. 

par  la  mort  du  marcchal  duc  d'Estrées,  pair  et  vice-amiral 
de  France.  Il  reçut  le  bâton  de  maréchal  de  France  le  1 1  fé- 
vrier i74i,et  mourut  le  9  août  lySo,  âgé  de  7g  ans.  11 
avait  épousé  par  contrat  du  24  janvier  1696,  Elisabeth- 
Charlotte  Candide  de  Brancas,  fille  de  Louis-François 
de  BrancaSj  duc  de  Villars,  pair  de  France,  et  de  Louise- 
Catherine-Angélique  de  Fautereau  de  Mainières,  sa  troi- 
sième femme.  Elle  est  morte  le  26  août  1741.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  ; 

i.°  César-Antoine ,  né  le  24  octobre  1697,  mon 
le  7  juin   1698  ; 

2.°  Louis-Henri  ,  né  le  12  septembre  1698,  mort 
en  bas  âge  ; 

3.°  Louis-Buffile  ,  dit  le  comte  de  For  cal  qui  cr,  lieu- 
tenant-général du  gouvernement  de  Provence^  en 
survivance  de  son  père,  marié,  le  6  mars  1742, 
avec  Marie-Françoise-Renée  de  Carbonnel-Canisy, 
veuve  du  marquis  d'Antin,  vice-  amiral  de  France; 
il  mourut  sans  enfants,  le  3  février  175 3; 

4.°  Charles-François  ,  dit  le  marquis  de  Céreste,  né 
le  24  février  1715,  officier  de  la  marine;  mort  à 
Toulon  ,  le  26  septembre  1738  ; 

5.°  Louis-Paul,  dont  l'article  suit; 

6."  Marguerite-Candide,  née  le  20  septembre  1699, 
vivante  en  1 7 1 5  ; 

7.°  Susanne-Dorothée  ,  née  le  6  septembre  1700; 
morte  le  i5  juillet  1701  ; 

8."  Françoise-Gabrielle,  mariée,  le  3o  mai  1723, 
à  François-Louis  le  Tellier,  marquis  de  Louvois, 
dit  le  marquis  de  Souvré,  lieutenant-général  pour 
le  Roi,  en  survivance,  des  provinces  de  Béarn  et 
de  Navarre,  capitaine  dans  le  régiment  Royal- 
■Cravatte,  cavalerie,  fils  de  Louis-Nicolas  le  Tellier 
de  Rebenac,  marquis  de  Souvré  et  de  Louvois, 
chevalier  des  ordres  du  Roi,  maître  de  sa  garde- 
robe,  etc.,  etc.,  et  de  Catherine-Charlotte  de  Pas 
de  Feuquières,  comtesse  de  Rubenac.  Elle  mourut 
en  couches  ,  le  26  octobre  1724; 

9.°  Marie-Josephe,  religieuse  à  la  Visitation  du  fau- 
bourg Saint-Germain,   où   elle  fit   profession  ,  le 
26  novembre  1726  ; 
10.°  Autre   Françoise-Gabrielle,  née  le  7  septembre 
1703,  abbesse  de  l'abbaye  de  Préaux,  en  1732. 


Dt  BRANCAS.  ^j5 

1 1 .»  Marie-Thérèse,  mariée,  le  i  3  mars  1726,  avec 
Jean-Anne-Vincent  de  Larlan  de  Kercado,  comte 
de  Rochefort,  marquis  de  la  Hadiais,  en  Bretagne, 
guidon  de  la  gendarmerie,  en   1738. 

XII.  Louis- Paul  deBrancas  deForcalquier,  né 
le  25  mai  17 18,  reçu  chevalier  de  Malte  de  minorité, 
capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Piémont,  au 
mois  de  novembre  1737,  mestre-de-camp  d'un  régiment 
de  cavalerie,  ci-devant  Ancenis,  au  mois  de  novembre 
1739,  fait  brigadier  des  armées  du  Roi,  le  i"  mai  1745, 
maréchal  de  camp,  en  1748,  marquis  de  Céreste  et  grand 
d'Espagne,  par  succession  fraternelle,  le  3  lévrier  1753  , 
lieutenant  -  générai  au  gouvernement  de  Provence,  le 
i**  avril  suivant,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi, 
le  17  décembre  1739,  chevalier  des  ordres,  le  7  juin 
1767,  titré  duc  de  Céreste-Brancas,  le  16  février  1785, 
avait  épousé,  par  contrat  du  9  mars  1747,  Marie- Anne- 
Renée-Jacqueline  Grandhomme  de  Gizieux,  dame  de 
compagnie  des  Dames  de  France,  tille  unique  de  Pierre- 
Simon  Grandhomme,  seigneur  de  Gizieux,  en  Anjou, 
maître  ordinaire  des  cérémonies  de  France,  et  de  Marie- 
Anne  de  la  Motte.  De  ce  mariage  sont  issus: 

I .°  N....  ,  dit  le  prince  de  Ni\aro,  né  le  6  juin  1750, 
mort  en  1752; 

2°  Françoise- Renée  -  Candide    de  Brancas,    née  le 

22  avril  175 1,  morte  sans  alliance. 

SECONDE    BRANCHE. 

Seigneurs  d'Oise,  ducs  de  Villars-Brancas,  pairs  de  France. 

VI.  Enncmond,  aliàs  Aimon,  Animon  de  Brancas  , 
seigneur  et  baron  d'Oise,  de  Villosc  et  de  Villars ,  en 
Provence,  de  Beaumont,  de  Maubec,  au  comtat  Ve- 
naissin,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  troisième  tils  de 
Gaucher  de  Brancas,  II*  du  nom,  dit  de  Forcalquier, 
et  d'Isabelle  de  Montauban,  accompagna  le  roi  Henri  II, 
en  Allemagne,  en  i552.  Il  se  signala  sous  Charles  IX,  en 
1 569,  aux  journées  de  Jarnac  et  de  Montcontour,  à  la 
tôte  de  4000  Provençaux,  qu'il  avait  levés  à  ses  dépens.  Il 
éfousa,  suivant  le  choix  et  la  volonté  du  Roi  Henri  III, 
et  par  contrat  du  18  janvier  i553,  passé  devant  Bernard 
Bouffins     et     Pierre     Trotaud  ,    notaires  de    Narbonne  , 


3^6  DE    BRANCAS. 

Catherine  de  Joyeuse,  qui  se  remaria  avec  Claude  de 
Berton,  seigneur  de  Crillon^  chevalier  des  ordres  du  Roi. 
Elle  était  fille  de  Jean,  vicomte  de  Joyeuse,  chevalier  de 
l'ordre  du  Roi  ,  gouverneur  de  Narbonne  ,  lieutenant  - 
général  au  gouvernement  du  Languedoc,  et  de  Françoise 
de  Voisins,  baronne  d'Arqués.  Elle  fit  son  testament 
devant  Colin  Tache,  notaire  d'Avignon,  le  26  avril  1608, 
par  lequel  elle  fait  un  legs  à  Georges  de  Brancas,  Tun  de 
ses  enfants,  né  après  le  testament  que  son  mari  avait 
fait  devant  Pierre  Arnoux,  notaire  d'Oppède,  le  7  no- 
vembre i568,  par  lequel,  après  avoir  ordonné  sa  sépul- 
ture dans  l'église  collégiale  de  l'Isle,  en  Venaissin,  il 
lègue  à  sa  femme,  tout  ce  qu'il  avait  à  Maubec,  à  la  Tour 
de  Sabran,  à  Lagnes  et  à  Taillades,  au  diocèse  de  Ca- 
vaillon,  à  Baptiste,  son  fils  cadet,  la  baron  nie  de  Villars, 
au  diocèse  d'Apt;  institue  son  héritier,  Gaspard,  son  fils 
aîné ,  et  lui  substitue  André-Baptiste  ,  son  autre  fils. 
Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Gaspard,  baron  d'Oise,  seigneur  de  Maubec, 
de  Beaumont,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi, 
viguier  de  Marseille,  en  i6ig.  Il  donna  quittance 
de  ses  appointements  de  guidon  de  la  compagnie 
de  cinquante  lances  du  comte  de  Garces  (de  Pon- 
tevès),  le  29  Juin  1576,  signée  d'Oise,  et  scellée 
de  Brancas.  Il  fut  un  des  seigneurs  qui  assiégèrent 
Salon,  le  24  janvier  iSgo,  pendant  ^es  troubles 
de  la  Provence,  et  mena  au  secours  de  la  ville 
d'Aix,  assiégée  par  le  duc  d'Epernon,  deux  com- 
pagnies de  gens  de  guerre,  le  12  juillet  iSgSjse 
distingua,  en  plusieurs  occasions,  pour  le  service 
de  la  ligue,  et  particulièrement  dans  un  sanglant 
combat  donné  entre  les  lieux  de  Vidauban  et  de 
Pignans,  le  7  juillet  1590,011  à  la  tête  de  qua- 
rante maîtres,  il  fit  une  vigoureuse  résistance  aux 
sieurs  de  Buoux  et  du  Poët  (de  Pontevez  et  Marcel 
Blain).  Il  avait  été  institué  héritier  de  François 
d'Agoult,  baron  de  la  Vallée  de  Sault,  au  diocèse 
de  Carpentras,  par  son  testament  du  6  octobre 
1557,  et  avait  épousé,  i."  Françoise  de  Castel- 
lane-Adhémar,  fille  de  Gaspard  de  Castellanc, 
dit  d'Adhémar,  comte  de  Grignan,  et  de  Lucrèce 
Grimaldi  ;  2.°  Diane  Gérard  ,  fille  de  Pierre  , 
seigneur  d'Aubres ,    et  de  Diane  -  Françoise    de 


DK   BRAN  CAS.  377 

Chàte  auneUt.  Il  hi  son  testament  à  llsle,  en  Vcnais- 
sin,  le  28  avril  1608,  y  mourut  sans  postérité,  en 
1620,  et  fut  enterre  dans  Icglise  collégiale  de 
cette  ville,  en  la  première  chapelle  du  côté  de 
l'ëpître,  où  se  voyait  l'épitaphe  que  sa  seconde 
femme  y  fit  dresser  ; 

2.°  Andre-Baptiste,  seigneur  de  Villars,  amiral  de 
France,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes  des 
ordonnances  du  Roi,  son  lieutenant-général  aux 
bailliages  de  Rouen ,  de  Caux  et  au  Pont-de- 
l'Arche,  gouverneur  du  Havre-de-Gràce,  etc.  11 
soutint,  pour  la  ligue,  le  siège  de  Rouen,  contre 
Henri  IV,  en  1392  :  mais  après  l'abjuration  de  ce 
prince,  en  1 594,  il  lui  remit  la  ville.  Le  duc  de 
Sullv  avait  été  chargé  de  négocier  avec  lui  pour  le 
détacher  de  la  ligue  ;  cette  négociation  était  sur 
le  point  d'être  conclue ,  lorsqu'on  persuada  à 
André-Baptiste  de  Brancas  ,  seigneur  de  Villars  , 
que  le  duc  de  Sully  avait  formé  le  projet  de 
s'emparer  de  sa  personne,  pour  le  faire  assassiner. 
11  arrache  sur  le  champ  le  traité  des  mains  du 
duc  de  Sully,  et  le  jette  au  feu.  La  modération 
de  ce  dernier  calma  ses  emportements  ,  tout 
fut  éclairci  ,  et  le  seigneur  de  Villars  ,  après 
avoir  fait  pendre  l'auteur  de  l'imposture,  signa 
son  traité.  Il  fut  fait  gouverneur  de  Rouen,  de 
Calais,  et  pourvu  de  la  charge  d'amiral  de  France, 
pour  la  démission  du  maréchal  de  Biron,  avec  un 
brevet  de  retenue  de  i5o  mille  écus,  le  23  août 
î594,  et  prit,  en  cette  qualité,  séance  au  parle- 
ment, le  3o  septembre  suivant.  Il  fut  nommé 
chevalier  des  ordres  du  Roi,  le  9  janvier  iSgS, 
mais  il  ne  put  être  reçu,  ayant  été  fait  prisonnier 
par  les  Espagnols,  près  de  Dourlans,  en  Picardie, 
et  assassiné  de  sang- froid,  par  l'ordre  de  Con- 
treras ,  leur  commissaire-général  ,  le  24  juillet 
iSgS  ;  l'histoire  fait  de  ce  seigneur  l'éloge  le  plus 
honorable.  Il  était  brave  ,  désintéressé  ,  plein 
d'audace  ,  incapable  de  dissimulation  ,  indigné 
contre  tout  artifice,  mais  fier  et  emporté.  11  avait 
plusieurs  traits  de  ressemblance  avçc  Henri  IV, 
qui    l'estimait  beaucoup  ; 

3."  Georges,  dont  l'articlç  suit  ; 


3jS  Dt  BRANCAS. 

4.°  Autre  Georges,  reçu  chevalier  de  Malte,  en 
1584.  On  présume  que  c'est  le  même  que  le  pré- 
cédent ; 

5.°  Anne,  mariée,  par  contrat  du  14  janvier  1578, 
à  Fulcrand  de  Montfaucon,  baron  de  Vissée,  en 
Languedoc  ; 

6.°  Sylvie,  mariée,  le  23  janvier  iSyô,  à  Paul  de 
Mistral,  seigneur  de  Crozes  et  de  Montdragon  , 
enseigne  de  la  compagnie  d'hommes  d'armes  du 
comte  de  Garces,  tils  de  François  de  Mistral,  sei- 
gneur de  Dons,  et  de  Louise  d'Albert  ; 

7,°  Marguerite,  mariée  le  25  juillet  090,  à  Clément 
de  la  Salle,  co-seigneur  de  la  Garde-Paréol  et  de 
Bédarrides,  au  comtat    Venaissin  ; 

8.°  Victoire,  religieuse  clariste,  à  Avignon  ,  qui  fit 
ses  vœux  le  10  décembre  15-4,  en  présence  du 
roi  Henri  III  et  de  la  reine  Gatherine  de  Médicis; 

9.°  Marie,  religieuse  au  même  monastère. 

Vil.  Georges  de  Brancas  ,  dit  le  chevalier  d'Oise  , 
marquis,  puis  duc  de  Villars,  baron  d'Oise,  marquis  de 
Graville  et  de  Granchamp  ,  vicomte  héréditaire  de 
Goutances  ,  seigneur  de  Maubec  ,  de  Beaumont  ,  etc.  , 
gouverneur  du  Havre-de-Grâce  et  de  Honfleur,  capitaine 
de  cinquante  hommes  d'armes  des  ordonnances  du  Roi, 
et  son  lieutenant  -  général  en  Normandie  ,  conseiller 
d'état  d'épée,  etc.  ;  donna  des  marques  d'une  grande 
valeur  en  diverses  occasions  ,  sous  les  règnes  de  Henri  III, 
Gharles  IX  ,  et  Henri  IV  ;  se  trouva  avec  l'amiral  son 
frère,  dans  plusieurs  expéditions  ,  soit  dans  le  parti  de 
la  ligue,  soit  dans  celui  du  Roi  ;  au  siège  de  Montauban, 
à  la  journée  de  Fontaine-Française,  etc.  ;  il  eut,  en  i586, 
le  commandement  de  trois  navires  ,  et  était  chef  et 
capitaine  de  deux  compagnies ,  l'une  de  cent  chevau- 
Icgers,  et  l'autre  de  cent  arquebusiers  à  cheval,  au  voyage 
d'Henri  IV,  en  Franche-Comté,  et  équipa,  en  1625, 
vingt-cinq  vaisseaux  de  guerre  à  ses  dépens,  pour  servir 
contre  les  religionnaires  ;  il  fut  nommé  chevalier  des 
ordres  du  Roi  ,  le  12  août  1619  ;  et  présenta  ses  preuves 
faites  en  Provence,  par  les  sieurs  de  Vins  et  de  la  Barben, 
le  12  décembre  1619,  aux  ducs  de  Montbazon  ,  et  ma- 
réchal de  Saint-Luc  ,  ses  commissaires  ,  dans  le  château 
de   Fontainebleau,    le    5    mai    i633;   fut  fait    lieutenant- 


DK    BRAN  CAS.  3-q 

général  au  gouvernement  de  Normandie,  en  1626,  et 
obiii^t  du  roi  Louis  XIII,  l'érection  de  la  baronnie 
d'Oise,  réunie  à  celles  de  l'Isle-de-Champtercier  et  de 
Villars  ,  en  duché  ,  sous  la  dénomination  de  Villars-Bran- 
cas  ,  par  lettres  du  mois  de  septembre  1627,  puis  en 
pairie,  au  mois  de  juillet  i652.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  7  janvier  097,  passe  devant  Mercadé  et  le 
Page,  tabellions  à  Rouen,  en  présence  du  Roi,  Sa  Ma- 
jesté consentant  à  l'assignation  du  brevet  de  retenue  de 
5o  mille  écus  du  feu  amiral  de  Villars  ,  Julienne  Hypolite 
d'Estrées,  à  qui  le  Roi  donna  trente  mille  écus,  soeur  de 
Gabrielle  d'Estrées  ,  marquise  de  Monceaux  ,  qui  lui  fit  don 
aussi  de  dix  mille  écus  ,  et  rilie  d'Antoine  d'Estrées  ,  IV  du 
nom,  marquis  de  Cœuvres,  chevalier  des  ordres  du  |Roi, 
grand -maître  de  l'artillerie  de  France,  et  de  Françoise 
Babou  de  la  Bourdaisière.  11  mourut  le  23  janvier  ji  657, 
dans  son  château  de  Maubec  ,  au  comtat  Venaissin  ,  où  il 
avait  fait  son  testament  olographe,  le  28  février  i652, 
dans  lequel  il  énonce  les  biens  qu'il  avait  en  Auvergne, 
provenants  de  Marie  de  Berion-Crillon,  sa  sœur  utérine. 
Ses  enfants  furent  : 

i.°  Louis-François,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Charles,  marquis  de  Maubec  et  d'Apilly,  dit  le 
comte  de  Brancas  ,  qui  prêta  le  serment  de  tidélité 
pour  sa  charge  de  chevalier  d'honneur  de  la  reine 
Anne  d'Autriche  ,  le  19  juin  1661  ;  fut  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  mourut  à  Paris, 
le  28  janvier  1681  ;  c'est  de  lui  dont  il  est  si  sou- 
vent parlé  dans  les  lettres  de  madame  de  Sévigné. 
Il  avait  épousé,  en  1649,  Suzanne  Garnier, 
vegve  de  François  de  Brézé,  seigneur  d'Isigny, 
en  Normandie,  et  fille  de  Mathieu  Garnier,  tré- 
sorier des  parties  casuelles  ,  et  de  Louise  Bazin.  Il 
en  eut  : 

a.  Françoise,  mariée  à  Paris,  le  21  février  1667, 
avec  Alphonse-Henri-Charles  de  Lorraine 
prince  de  Harcourt  ,  fils  de  François  de  Lor- 
raine ,  et  d'Anne  d'Ornano  ,  comtesse  de 
Montlaur.  Elle  fut  dame  du  palais  de  la  reine 
Marie  -  Thérèse  d'Autriche  ,  et  accompagna  à 
Madrid,  en  1679,  la  reine  d'Espagne,  fille 
de  Monsieur.  Elle   mourut    à    Paris,     le    i3 


38o  DE  BRANCAS. 

avril    1716,  et  fut  enterrée  dans  l'église    des 
Carmélites  de  la  rue  Saint-Jacques  ; 

b.  Marie  ,  femme  ,  par  dispense  du  pape  en 
1680,  de  Louis  de  Brancas,  duc  de  Villars, 
son  cousin-germain  ,  et  mourut  le  27  août 
1732,  e'tant  dame  d'honneur  de  S,  A.  R.  la 
duchesse  d'Orléans,  fille  du  Roi  ; 

3."  Marie  ,  qui  épousa  ,  le  t3  juillet  1713,  Henri  de 
Castellane,  marquis  d'Ampus,  en  ProvencCj  dont 
elle  était  veuve  en  1756  ; 

4.°  Madelaine-Hypolite  ,  fondatrice  et  supérieure 
des  religieuses  Ursulines  de  Narbonne ,  sous  le 
nom  de  soeurs  Marie-Madelaine  ; 

5."  Françoise  de  Brancas,  morte  jeune. 

VIII.  Louis  -  François  de  Erancas  ,  duc  de  Villars, 
pair  de  France ,  servit  en  qualité  de  volontaire  ,  sous 
le  comte  d'Harcourt  ,  et  en  celle  de  maréchal-de-camp, 
à  la  journée  de  Lagny  en  i65o.  11  fit  enregistrer  les 
lettres  d'érection  du  duché  de  Villars  en  pairie,  au  par- 
lement de  Provence,  le  i5  juillet  1657,  et  mourut  au 
mois  d'octobre  1679.  11  avait  épousé,  i."  par  contrat  du 
26  décembre  1649,  Madeleine  Claire  de  Lenoncourt , 
fille  d'honneur  de  la  reine-mère  Anne  d'Autriche,  qui 
lui  fit  présent  de  trente  mille  écus ,  fille  d'Antoine  de 
Lenoncourt  ,  marquis  de  MaroUes  ,  seigneur  de  Poligny 
et  de  Bidaut  ,  conseiller  aux  conseils  d'état  et  privé,  et 
de  Marie  d'Angennes  ;  elle  mourut  le  16  août  1661. 
2.°  Le  22  avril  1662  ,  Marie-Madelaine  Girard,  fille  de 
Louis  Girard  ,  seigneur  de  Villetaneuse  ,  procureur- 
général  en  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  et  de  Marie 
Royer  de  Breuil  ;  elle  mourut  le  20  avril  1674.  3.°  Le 
10  septembre  1676,  Louise  -  Catherine  -  Angélique  de 
Fautereau  de  Mainières,  morte  à  Paris  le  \\  février 
1 70 1 .  Ses  enfants  furent  : 

Du    second    lit  : 

I.»  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

•  2."  Louis- Etienne-Joseph  ,  né  le  lo  novembre  1664  , 
mort  au  service  de  la  marine  ; 

3.«  Louis-Antoine,  dit  le  chevalier  de  Villars,  'né  le 
i3   décembre    1670,   abbé    de  Notre-Dame    des 


DE   BRANCAS.  38, 

Alleurs,  au   diocèse  de   Poitier?,  mort   le   r2  oc- 
tobre 171 6  ; 

4.°  Marie-Madelaine ,  mariée,  le  30  octobre  1694, 
à  Gabriel-Henri  de  Beauvau,  marquis  de  Mont- 
gauger,  capitaine  des  gardes-du-corps  de  Phi- 
lippe de  France,  duc  d'Orléans,  frère  unique  du 
roi  Louis  XIV.  Il  mourut  à  Paris  le  12  juillet 
1738,  et  sa  lemme,  le  7  mars  1743  ; 

Du  troisième  lit  : 

5.'  Elisabeth-Charlotte-Gandide,  ne'e  posthume  au 
mois  de  décembre  1679,  mariée,  le  24  janvier 
1696,  à  Louis  de  Brancas,  des  comtes  de  For- 
calquier  ,  grand  d'Espagne  de  la  première  classe , 
chevalier  des  ordres  du  Roi  et  de  la  Toison  d'or  ; 
morte  à  Paris  le  26  août  1741. 

IX.   Louis     DE     Brancas  ,    duc    de    Villars ,     pair     de 
France,  etc.,  né  en    i663,   tenu   sur  les  fonts  de  baptême 
par  le  roi   Louis   XIV,  et    Anne-Marie-Louise   d'Orléans, 
duchesse  de  Montpcnsier,  obtint,  le    26   septembre  1684, 
la  commission    de  colonel    d'un    régiment    d'infanterie  , 
sous  le  nom  de  la  province  de    Luxembourg;   se  démit  de 
son  duché-pairie  le  14  décembre   1709,  en  faveur  de  son 
fils  aîné,   et  se  retira,   en    1721,   à    l'abbaye    du   Bec,  au 
diocèse  de  Rouen,   où  il    demeura  jusqu'au    mois  d'octobre 
1731,  qu'il  quitta  cette  retraite    jx)ur  venir    faire  sa  rési- 
dence dans  la  maison  de  l'institution  des  PP.  de  l'Oratoire 
à  Paris,  où  il  mourut  le  24  janvier  1739.   Il  avait  épousé, 
i.°  par  traité  des  24  et  25  juillet   1680,  avec  dispense  du 
pape,  Marie  de    Brancas  ,    marquise  d'Apilly,  sa  cousine- 
germaine,  à  qui  le  Roi  fit  don  de    cent  mille  livres  ,    fille 
de    Charles    de     Brancas,     marquis    de     Maubec  ,     etc.  ; 
dame  d'honneur    de    madame    Elisabeth   Palatine,  morte 
au   Palais-Royal    le    27  août     173 1;    2.°  par  contrat  du 
24    février    1738,    Louise-Diane-Françoise    de    Clermont- 
Gallerande ,    veuve    de  son    cousin     Georges-Jacques    de 
Beauvilliers,    marquis   de  Saint-Aignan,  colonel  du  régi- 
ment d'Auvergne,    brigadier    des  armées  du    Roi,   et  fille 
unique  de  Pierre-Gaspard    de  Qermont-Gallerande,    che- 
valier des  ordres  du    Roi,   lieutenant-général    de    ses   ar- 
mées,  et  de    Gabrielle- Françoise    d'O.    De    son     premier 
mariage,  sont  issus  : 


3g2  I3E   BRANCAS. 

i.°  Louis-Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Marie-Joseph  de  Brancas,; marquis  d'Oise,  né 
en  1687,  colonel  d'infanterie,  par  la  démission  de 
son  frère,  en  1709,  capitaine-lieutenant  des 
gendarmes  d'Orléans,  par  commission  du  6  août 
171 5  ;  brigadier  de  cavalerie  le  i""  février  17 19, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis^;  inspecteur-général  de  cavalerie  au  mois 
de  février  1725,  maréchal  des  camps  et  armées 
du  Roi  à  la  promotion  du  i*'  août  1734. 

X.  Louis-Antoine  de  Brancas  ,  duc  de  Villars- 
Brancas,  pair  de  France,  comte  de  Maubec  ,  baron 
d'Oise,  de  l'Isle-Champtercier,  marquis  d'Apilly  ,  comte 
de  Lauragais  ;  gouverneur  de  la  ville  d'Aix,  chevalier 
des  ordres  du  Roi,  né  le  2  août  1682,  eut  un  régiment 
d'infanterie  de  son  nom  en  1702,  qu'il  quitta  pour  celui 
d'Orléans  en  1709,  après  avoir  servi  en  qualité  d'aide-de- 
camp  auprès  du  duc  de  Bourgogne  en  1708.  Il  obtint, 
le  2  septembre  17 16,  des  lettres  patentes  de  suranna- 
tion  pour  l'enregistrement  de  la  pairie  de  son  duché  de 
Villars,  et  prit  séance  au  parlement  le  7  suivant.  Il  fut 
reçu  chevalier  des  ordres  du  Roi  le  3  juin  1724.  Il  avait 
épousé,  le  14  décembre  1709,  Marie-Angélique  Fremyn 
de  Moras,  dame  d'honneur  de  la  Dauphine,  fille  de 
Guillaume,  comte  de  Moras,  président  à  mortier  au 
parlement  de  Metz,  et  de  Marie-Angélique  Cadeau.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

I ,"  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Anonyme,  née  en  17 10,  morte  sans  avoir  été 
mariée- 

3.»  Adélaide-Louise-Candide,  née  le  14  avril  171 3, 
mariée,  le  6  février  1730,  avec  Claude-Gustave- 
Chrétien,  marquis  des  Salles ,  gouverneur  de 
Vaucouleurs,  fils  de  François,  marquis  de  Buc- 
queville  ,  gouverneur  de  Pont-à-Mousson,  et  de 
Catherine  de  Fiquelmont.  Elle  a  été  dame  d'hon- 
neur de  la  reine  de  Pologne,  et  est  morte  le  8  avril 
1740. 

XI.  Louis  DE  Brancas,  II"  du  nom,  comte  de  Mau- 
bec, né  le  5  mai  17 14,  connu  d'abord  sous  le  nom  de 
comte  de  Lauragais,  duc  de  Lauragais  en  juillet  1731  ; 
colonel    du  régiment   d'Artois,     infanterie,    le     10     mars 


DE   BRANCAS.  383 

1734  ;  brigadier  le  20  février  1743  ;  colonel  d'un  régi- 
ment d'infanterie  de  son  nom,  le  6  mars  suivant  ;  maré- 
chal de  camp  le  i"  mai  1745;  chevalier  de  l'ordre  de  la 
Toison  d'or  le  i"  janvier  suivant,  lieutenant  -  général 
des  armées  du  Roi  le  10  mai  1748  ;  reçu  au  parlement, 
comme  pair,  le  18  février  175 1;  pourvu  du  gouverne- 
ment de  Guise,  le  3  septembre  1758;  titré  ducjde  Bran- 
cas  le  19  février  1760  ,  avait  épousé  ,  i.°  le  27  août  1731  , 
Adélaïde  -  Geneviève  -  Félicité  d'O  ,  marquise  de  (Fran- 
conville  ,  comtesse  de  Manicamp  ,  dame  de  Baillet ,  de 
Herbeville  et  de  Barmont,  morte  le  26  août  1735,  fille 
unique  et  héritière  de  Simon-Gabriel,  marquis  d'O,  bri- 
gadier des  armées  du  Roi ,  colonel  -  lieutenant  du  régi- 
ment de  Toulouse  ,  infanterie  ,  et  d'Anne  -  Louise  de 
Madaillau  de  l'Esparre;  2."  le  29  Janvier  1742,  Dianc- 
Adélaide  de  Mailly  ,  dame  d'atours  de  madame  la  Dau- 
phine,  morte  et  inhumée  à  Saint  -  Sulpice  le  i"  dé- 
cembre 1769,  fille  de  Louis  de  Mailly,  III*  du  nom, 
marquis  de  Nesie  et  de  Mailly  ,  prince  d'Orange  et  de 
l'Isle-sous-Montréal,  comte  de  Bohain ,  etc.,  chevalier 
des  ordres  du  Roi,  et  d'Armande  -  Felice  de  la  Porie- 
Mazarin ,  dame  du  palais  de  la  Reine;  3.°  Catherine- 
Frédérique  -  Guillelmine  de  Nivenheim  ,  ci-devant  cha- 
noinesse  de  Bouc,  à  Clèves,  et  d'Orzindorf  à  Vesel.  Ses 
enfants  sont  ; 

Du  premier  lit  : 

I  .•  Louis-Léon-Félicité,  dont  l'article  suit  ; 
2,"  Buffile- Antoine- Léon,   qui   forme  la   troisième 
branche,  rapportée  ci-  après  ; 

Du    troisième   lit: 

3."  Louis-Albert ,  d'il  le  chevalier  de  Brancas ,  né 
le  8  octobre  1764,  chevalier  de  Saint-Jean-de- 
Jérusalem,  et  aujourd'hui  duc  de  Céreste,  marié 
à  mademoiselle  deChazeron. 

XII.  Louis-Léon-Félicité  de  Brancas,  né  le  i3  juillet 
Î733  ,  mestre-de-camp  ,  lieutenant  du  régiment  Royal- 
Roussillon,  le  i"  février  1749,  duc  par  brevet  d'hon- 
neur, le  5  janvier  1755,  titré  duc  deLauragais,  membre 
de  l'académie  royale  des  sciences  ,  en  1738,  depuis  duc 
de  Brancas,  pair  de  France  après  la  mort  de  son  père  (et 
en  1816);  a  épousé,  le  11  janvier  1755,  Elisabeth- 
Pauline  de   Gand  de  Merode,    née  le  20  octobre    1737  , 


384  *^^   BRANCAS. 

mise  en  possession  du  tabouret  chez  la  reine,  en  vertu 
du  brevet  d'honneur  accordé  à  son  mari  ,  fille  d'Alexandre- 
Maximilien-Balth^zard  de  Gand  ,  comte  de  Middelbourg  , 
maréchal  de  camp ,  gouverneur  de  Bouchain  ,  et  de 
Pauline-Louise-Marguerite-Françoise  delà  Rochefoucauld- 
Roye.  De  ce  mariage  sont  issues  : 

1.*=  Louise  -  Antoinette-Candide-  Félicité  de  Brancas, 
née  le  ^3  novembre  lySS,  mariée,  le  19  janvier 
1773,  à  Louis- Ingelbert-Marie-Raimond- Auguste, 
par  la  grâce  de  Dieu,  duc  souverain  d'Aremberg  , 
prince  de  l'empire  ,  grand  d'Espagne  de  la  pre- 
mière classe,  chevalier  de  la  Toison  d'or,  dont 
postérité  ; 

2."  Antoinette-Candide- Paule  de  Brancas  ,  née  le 
24  septembre  1756,  pensionnaire  à  l'Abbaye-aux- 
Bois,  à  Paris, morte  en  ce  couvent,  en  1770. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Comtes  de  Brancas. 

XII.  Buffile-Antoine-Léon ,  comte  de  Brancas,  né 
le  i5  août  1735,  d'abord,  capitaine  de  cavalerie,  colonel 
des  grenadiers  de  France,  le  26  juillet  ïjSS  ,  colonel 
du  régiment  de  son  nom,  le  4  mars  1757.  Il  a  épousé, 
le  25  janvier  1776,  Marie- Louise  de  Lowendal ,  née  à 
Paris,  le  19  avril  1746,  fille  de  Woldemar,  comte  de 
Lowendal  et  de  l'empire  ,  maréchal  de  France,  et  de 
Barbe -Madelaine-Elisabeth  de  Schomberg.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

t.°  Louis-Marie-Buffile,  dont  Tarticie  suit  ; 

2.°  Antoinette- Candide  -  Louise -Constance,  née  le 
21  octobre  1768,  mariée,  le  17  février  1787,  avec 
André-Marie  ,  marquis  de  Sinety  ,  premier  maître- 
d'hôtel  de  Monsieur  ; 

3."  Adélaïde  de  Brancas. 

XIII.  Louis  -  Marie  -  Bufiile,  vicomte  de  Brancas,  né 
le  12  mai  1772. 

Armes:  d'azur,  au  pal  d'argent,  chargé  de  trois  tours 
de  gueules  ,  et  accosté  de  quatre  jambes  de  lion  d'or 
affrontées  en  bandes  et  en  barres,  mouvantes  des  tiancs 
de  l'écu. 


DEDAUX  DE  LINARET.  385 


DEDAUX  DE  LINARET,  dans  les  anciens  actes 
de  Dauxiuê,  de Deucius,  de  Deudo,  de  Daulx,  de  Deallx. 
Famille  ancienne,  originaire  de  Venise,  qui,  selon  l'his- 
toire ecclésiastique,  vint  s'établir  en  France,  vers  le 
milieu  du  douzième  siècle. 

I.  Bertrand  Dedaux,  chevalier  ,  se  croisa  avec  Pierre- 
Robert,  son  fils,  et  accompagna  saint  Louis  au  siège 
d'Alger,  où  ce  prince  mourut  le  25  août  1270.  Il  e'pousa, 
le  i5  avril  i25i,  Marie  de  Blauzac,  dont  il  eut  : 

I  .•  Pierre- Robert,  dont  l'article  suit  ; 

2."*  Bertrand,  archevêque  d'Embrun,  en  i323,  que 
le  pape  Jean  XXII,  envoya  légat,  en  1329,  à 
Tarbes,  en  Gascogne,  pour  pacifier  les  comtes  de 
Foix,  et  d'Armagnac,  et  quatre  ans  après,  avec  la 
même  qualité,  à  Robert,  roi  de  Sicile,  et  au  doge 
de  Venise,  Il  fut  nommé  cardinal  prêtre  au  mois 
de  décembre  i338,  employé  en  diverses  affaires 
importantes  par  le  pape  Clément  VI,  fut  aussi 
prévôt  de  la  cathédrale  de  Liège,  évêque  de  Sa- 
bine, et  vice -chancelier  de  Téglise  romaine,  à 
l'époque  de  sa  mon,  arrivée  en  i355,  dans  un 
âge  fort  avancé.  Il  fut  inhumé  dans  l'église  de 
Saint  -  Didier  d'Avignon  ,  où  il  avait  fondé  une 
collégiale (i)  ; 

3.»  N.   Dedaux,    mariée  à    Guillaume   de  Canillac, 
père  du  cardinal  Raimond  de  Canillac  ; 

4.»  N...,  mariée  à  N...  de  Blauzac,  dont  il  eut   Jean 
de  Blauzac,  élu  évêque  de  Nîmes  en   1348, 

II.  Pierre-Robert  Ddaux,  écuyer,  reçut  en  don  ,  de 
Philippe-le-Bel,  l'an  i2^^4,  la  moitié  de  la  seigneurie  de 
Blauzac,  que  Sa  Majesté  avait  en  paréage  avec  le  sire  de 
Blauzac  ,  en  récompense  des  services  que  ledit  Pierre- 
Robert,  et  Bertrand,  son  père,  avaient  rendus  à  Saint- 
Louis  ,    dans    sa  dernière  croisade.    Il    épousa   Marie    de 


(i)  Voyez    l'Histoire    générale  du    Languedoc,  tome   IV,  p.     216 
et  suiv. 

9«  25 


386  DEDAUX  DE  LINARET. 

Paulo,  cjui  lui  porta  en  dot,  la  seigneurie  de  Linaret,  à 
la  charge  d'en  porter  le  nom  et  les  armes.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

i."  Arnaud,    dont  l'article  suit  ; 

2.°  Bertrand,  évêque  de  Nîmes,  en  1342,  décédé 
à  Montefiascone,  en  Italie,  en  1 348  ;  son  corps  fut 
transporté  dans  sa  cathédrale  ; 

3."  Pierre,  écuyer,  à  qui  le  roi  Jean  fit  donation, 
en  1 353,  du  château  de  Blauzac  (i),  au  diocèse 
d'Uzès.  Sa  postérité  n'est  pas  connue  ; 

4.°  Gaucelin,  évêque  de  Psalmodi  en  i362,  nommé 
évêque  de  Maguelonne,  le  5  mars  1367,  mort  en 
1373; 

5.°  Paul,  moine  et  chambrier  de  l'abbaye  de  Saint - 
Guillem  du  Désert,  commis  par  le  cardinal  Ber- 
trand Dedaux  ,  son  oncle,  à  la  publication  des 
statuts  qu'il  dressa,  et  qui  furent  approuvés  par  le 
pape,  par  lettres  données  à  Avignon,  le  9  juillet 
de  Tan  1340. 

III.  Arnaud  Dedaux  de  Linaret,  damoiseau,  sei- 
gneur de  Linaret,  de  Calmont,  etc.,  rendit  hommage  au 
roi  de  cette  dernière  seigneurie,  le  i3  mai  i365,  dans 
lequel  il  relate  la  concession  faite  par  le  Roi,  en  faveur 
de  son  père,  en  1294.  Il  avait  épousé,  en  1340,  Ber- 
nardede  Canillac,  dont  il  eut  : 

IV.  Pierre-Raimond  Dedaux  de  Linaret,  seigneur 
de  Calmont,  etc.,  qui  épousa,  le  2  février  i36o,  Cathe- 
rine de  Lara,  dont  est  issu  : 

V.  Raimond  Dedaux  de  Linaret,  seigneur  de  Cal- 
mont, qui  épousa  i.°  le  27  septembre  i38i,  Jeanne  de 
Panât,  dont  il  n'eut  point  d'enfants  ;  2."  le  7  janvier  i383, 
Anne  de  Malgasc,  dont  il  eut  : 

VI.  Robert  Dedaux  dk  Linaret,  I"'  du  nom,  sei- 
gneur de  Calmont,  qui  épousa  le  2  janvier  1406,  Char- 
lotte de  Nupces.  De  ce  mariage  est  issu  : 

VII.  Jean  Dedaux  de  Linaret,  I"  du  nom,  seigneur 
de  Calmont,  marié    1.°,  le  20  décembre   1429,  avec  Olive 


(i)  Histoire  générale  du  Languedoc,  tome  IV,  page  21  G. 


DEDAUX  DE  LINARET.  387 

de  Ricoux,  fille  de  Guillaume  de  Ricoux  ,  ecuyer  ,  sei- 
gneur de  la  Cicardère,  et  de  Jeanne  de  Gautheron.  Elle 
partagea  la  succession  paternelle  et  maternelle  avec  ses 
frères  et  sœurs  ,  le  22  avril  148  i  ;  2.°  le  2  septembre  1440^ 
avec  Henriette  deSenaux.  De  ce  mariage  vint  : 

VIII.  Robert  Dedaux  de  Linaret  ,  II*  du  nom  , 
êcuyer,  capitaine  de  gens  d'armes  ,  marié  ,  le  20  mai 
1469,  avec  Béatrix  de  Caumont  ;  il  est  dit  dans  ce  con- 
trat, qu'il  était  mineur  de  ringt-cinq  ans.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

i."  Robert,  tué  à  la  bataille  de  Pavie,  en  i525  ; 
2."  Bernard,  qui  suit  : 

IX.  Bernard  Dedaux  de  Linaret  ,  surnommé  le 
Désiré  ,  parce  qu'il  naquit  longtemps  après  le  mariage  de 
son  père  ;  seigneur  de  Calmont,  capitaine  de  cent  hommes 
d'armes  ,  consentit  une  reconnaissance  ,  le  3  mars  1 542  , 
en  faveur  du  Dauphin  de  France,  comte  de  Lauragais , 
en  rendit  hommage  au  Roi  ,  le  28  février  i58o.  Il  épousa  , 
le  2  avril  i522,  Marguerite  de  Robert  ,  dont  il  eut  : 

X.  Jean  -  Hugues  Dedaux  de  Linaret,  homme 
d'armes  sous  le  vicomte  de  Terrides,  qui  épousa  i .'  Marie 
deCurtis,  dont  il  n'eut  point  d'enfants;  2.°  le  10  jan- 
vier iSqS,  Arlande  d'Espaigne.  Il  rendit  hommage  au 
Roi  le  21  avril  1610,  et  fit  le  dénombrement  de  la  sei- 
gneurie de  Calmont  le  i"  mai  suivant  ,  dans  lequel  sont 
relatés  les  reconnaissances  et  les  hommages  précités  et 
consentis  par  ses  ancêtres.  Il  eut  de  son  second  ma- 
riage :  ^ 

XI.  Jean  Dedaux  de  Linaret,  II' ^du  nom,  capi- 
taine d'infanterie,  qui  éfX)usa  ,  le  12  janvier  1618  ,  Ma- 
rie de  Cabanac  ,  dont  descend  : 

XII.  Jean  -  Dominique  Dedaux  de  Linaret,  capi- 
taine de  cavalerie,  marié  le  27  avril  1659  ,  avec  Hen- 
riette de  Noue  ;  de  ce  mariage  sont  issus  : 

I.**  Dominique,  qui  suit  ; 

2.'  Autre  Dominique,  marié  à  Gênes,  le  22  octobre 

1710,   avec    Marguerite -Julie    de    Sery ,    décédé 

sans  postérité. 

XIII.  Dominique  Dedaux  de   Linaret,    secrétaire 


388  DEDAUX  DE  LINARET. 

du  Roi ,  devint  conseiller  d'état  et  consul  de  la  nation 
française  à  Oran.  Il  épousa  ,  le  i3  octobre  1692, 
Suzanne  de  Loudes,  dont  il  eat  : 

XIV.  Guillaume  Dedaux  de  Linaret  ,  qui  épousa , 
le  i3  juillet  lyiS,  Catherine  de  Bellon  ;  il  servait  dans 
les  gendarmes  de  la  garde  du  Roi  ,  et  laissa  deux  fils  : 

i."  Jean-Baptiste-Dominique,  qui  suit; 

2.°  André,  chanoine  du  chapitrede  Montauban. 

XV.  Jean  -  Baptiste  -  Dominique  Dedaux  de  Lina- 
ret, épousa,  le  2  décembre  1744,  Françoise  de  Teis- 
sier.  Il  eut  de  ce  imariage  : 

i."  Bernard-Clément,  qui  suit  ; 

2.°  André,  ingénieur  de  première  classe, 

•  XVI.  Bernard  -  Clément  Dedaux  de  Linaret,  pro- 
cureur du  Roi  au  bailliage  de  Castelsarrasin  proscrit 
dès  le  commencement  de  la  révolution,  jeté  dans  les 
fers,  précipité  dans  les  cachots  et  détenu  pendant  vingt 
mois,  fut  ensuite  établi,  par  soumission  spéciale  du  i3 
septembre  1797,  commissaire  du  Roi,  par  l'un  des  agents 
généraux  de  Sa  Majesté  Louis  XVI II,  à  l'effet  d'organi- 
ser [le  midi  de  la  France ,  pour  rétablir  le  trône  des 
Bourbons,  époque  à  laquelle  il  fut  proscrit  de  nouveau , 
avec  quatre  de  ses  enfants,  dont  deux  furent  arrêtés  et 
conduits  à  la  conciergerie  de  Toulouse  ;  les  deux  autres 
s'étant  sauvés  dans  les  forêts  avec  leur  père  ,  se  réfugiè- 
rent ensuite  dans  l'Amérique  septentrionale  où  ils  se 
sont  établis.  Lors  de  la  convocation  des  états  généraux, 
l'assemblée  de  la  noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Toulouse, 
s'étant  déclarée  permanente  avant  sa  dissolution,  il  eut 
Thonneur  d'être  jiommé,  par  arrêté  du  17  octobre  1789  , 
commissaire  de  la  noblesse  du  diocèse  de  Montauban  , 
avec  MM.  le  marquis  de  Cieurac,  de  Roussiac ,  baron  de 
Verlhac  et  Pouzargues  de  la  Grave.  Il  épousa,  le  19  dé- 
cembre 1773,  Marie  -  Anne -Alexandrine  Soulé  de  La- 
font  ,  sœur  de  ce  brave  chevalier  de  Lafont  qui  expira 
sur  réchafaud,  pour  avoir  pris  les  armes,  le  i3  vendé- 
miaire ,  à  la  tête  de  la  section  Lepelletier  ,  en  faveur  de 
son  légitime  souverain.  De  ce  mariagj  sont  issus  : 

i."  Jean -Baptiste- Dominique  ,  aide -de -camp  du 
général  de  l'armée  de  Saint-Domingue,  en  Amé- 
rique, oQ  il  a  péri. 


CHARPENTIER.  38q 

\  Qui  se  sont  réfugiés 
2.*  François-Qément,  1     dans  la  Louisiane, 

>     pour    échapper    au 
3.°  Jean- Pierre- Louis-Elisée,  l     tribunal  révolution- 

;      naire. 
4.°  André-Alexandre-Elisée,  qui  suit; 
5."  Jean-Dominique- Alexandre,  militaire  retraité, 

officier  dans  la  garde  nationale  en  18 16; 
6."  Marguerite- Joséphine  Dedaux  de  Linaret  ; 

XVII.  André  -  Alexandre  -  Elisée  Dedaux  de  Lina- 
ret, capitaine  de  grenadiers,  a  épousé,  le  21  mars 
1804  ,  Bernarde- Jacquette  -  Paule  Tandol,  fille  de  Ber- 
nard, trésorier  de  France  ;  de  ce  mariage  sont  issus  : 

I  .■*  Clément  -  Alexandre  -  Elisée  ,     élève    de     l'école 

royale  militaire  de  Saint-Cyr; 
2."  André-Marie-Gustave,  âgé  de  7  ans  ; 
3."  Clémence-Marie-Adèle,  âgée  de  12  ans. 

Armes  :  d'azur,  au  chevron  d'or  accompagné  de  trois 
dés  d'argent  ;  au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  d'un  crois- 
sant d'argent,  accosté  de  deux  étoiles  du  même.  Couronne 
de  comte.  Supports  :  deux  lions,  l'un  en  barroque  à 
dextre,  et  l'autre  rampant  à  sénestre. 


CHARPENTIER,  en  l'Isle  de  France  et  en  Laonais. 

I.  Nicolas  Charpentier  ,  échevin  de  la  ville  de  Paris, 
en  1 5 1 9,  eut  pour  fils  : 

II.  Jean   Charpentier,   I"  du    nom,    qui  fut  f)ère  de  : 

III.  Fiacre  Charpentier,  échevin  de  Paris,  en  1546, 
qui  épousa  Marie  Drouin ,  fille  de  N...  Drouin ,  con- 
seiller-secrétaire du  Roi  ;   il  en  eut  : 

i.°  Michel,  dont  l'article  suit; 

2."*  Jean  ,  auteur  de    la  seconde  branche  rapportée 
ci-après. 

IV.  Michel  Charpentier,  receveur  des  consignations, 
épousa  Anne  Sellier,  dont  il  eut  : 

I ."  Michel,  dont  l'article  suit  ; 

2.' Claude,  receveur-général  à  Moulins. 


3^0  CHARPENTIER. 

V.  Michel  Charpentier ,  II*  du  nom,  conseiller  au 
parlement  de  Paris,  le  8  février  1607;  ensuite  président 
en  la  chambre  souveraine  de  Metz,  avant  l'établissement 
du  parlement;  puis  président  lors  de  rétablissement.  Il 
épousa  Jeanne-Elisabeth  Malot,  morte  en  1654.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

I .°  Thierri,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Anne  ,  mariée  i.°  à  Jacques  Miron,  conseiller 
en  la  cour  des  aides,  fils  de  Robert  Miron,  sei- 
gneur du  Tremblai,  et  de  Marguerite  Berthe  de 
Boinvilliers  ;  2.°  à  Charles  Feydeau,  maître  des 
comptes,  mort  au  mois  de  septembre  1682. 

VI.  Thierri  Charpentier  ,  conseiller  au  parlement  de 
Metz  ,  le  16  octobre  lôSy  ,  puis  au  grand  conseil  ,  le 
25  janvier  1644^  conseiller  au  parlement  de  Paris,  le 
5  avril  1645;  commissaire  aux  requêtes  du  Palais,  le 
5  août  1645  ;  mourut  en  1681.  Il  avait  épousé,  le  23  avril 
1644,  Marguerite  le  Tonnelier,  veuve  d'Antoine  le 
Moucy  ,  et  fille  d'Antoine  le  Tonnelier  ,  auditeur  des 
compteSj  et  d'Antoine  Beire.    Elle  mourut   le    1 1   janvier 

•  1709,  âgée  de  83  ans.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  Philippe,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Louis  ,  maître  des  comptes,  le  16  septembre 
1686,  auparavant,  conseiller  au  parlement  de 
Metz,  mort  le  6  juin  1724,  marié  avec  Colombe- 
Marguerite  de  Vallès,  dont  il  a  eu  : 

a.  Philippe  Charpentier,  seigneur  de  Vilzier  , 
maître  des  comptes ,  le  4  octobre  «  7 1 7  ; 
marié,  en  avril  1727,  avec  N...  le  Bou- 
langer, fille  de  Jean  le  Boulanger,  maître 
des  comptes  ,  et  de  Marie-Agnès  Poulet.  Il 
est  mort  le  10  janvier  1738,  âgé  de  5ians, 
laissant  Anne-  Pierre  Charpentier,  conseiller 
0  au  parlement,  mort  le  24  novembre  1762. 

è.  Pierre    Charpentier,    maître     des   comptes, 
le  5  juillet  1724; 

c.  N....    Charpentier»     mariée    i.°    à    Jacques 
Charuel,  maître  des  comptes,  dont  un  fils} 
2.'  N....  de  Mauny  ; 
3.**  N....,  Chanoine  régulier  de  Saint- Victor; 
4.°  N....,  Chanoine  régulier  de  Sainte-Geneviève  ; 


CHARPENTIER.  3^1 

5.'  N....,  chanoine    de    l'abbaye    de   Sainte-Croix  ; 

6."  N»...,  religieuse  de  Sainte-Marie  ; 

7.°  N....,  religieuse  à  Fontaine-les-Nonains. 

VII.  Philippe  Charpentier,  conseiller  aux  requêtes 
du  palais,  à  Paris,  le  i3  novembre  1681,  mourut  en 
1694.  Il  avait  épousé,  le  27  mai  1682  ,  Madelaine  Portail, 
fille  d'Antoine,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  et  de 
Marie-Madelaine  le  Nain,  dont*: 

I."  Philippe-Antoine  ,     conseiller  au    parlement  de 

Paris,  le  24  avril    1709,    mort  le  7  juillet   17 10, 

sans  alliance  ; 
2."  Jean,  né  le  4  mai    1688,   clerc  du  diocèse    de 

Paris  ; 
3."  Qaude  ,    né  le    i3  mars    1690,     capitaine  aux 

gardes  françaises; 
4.'  Thierri-Antoine,  né  le  16  mars  1692  ; 
5.°  Louise  -  Marie-  Madelaine,  mariée  leji2  février 

6.°  Louise  -  Marie  -  Madelaine  ,  religieuse  à  Sainte- 
Marie. 

SECONDE  BRANCHE. 

IV.  Jean  Charpentier,  II*  du  nom,  second  fils  de 
Fiacre  et  de  Marie  Drouin  ,  e'pousa  Catherine  Rouillé, 
fille  de  Jean  Rouillé  et  de  Charlotte  Leschassier.  Il  eut 
de  ce  mariage  : 

I  .•  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Philippe,   conseiller  au  grand  conseil,    reçu  le 

19  décembre    i6ô5,    mort    doyen    en    1677,   âge 

de  98  ans  ; 
3.»  Louis,   trésorier  de    France,   à    Soissons  ,   mort 

sans  alliance  ; 
4.°  Madelaine  ,    mariée   le     19  décembre    i6o5,    à 

Jacques    le  Jay  ,  seigneur   dt    la  Neuville  et  de 

Saussalle,  correcteur  des  comptes  ; 
5.'  Marie,  femme  de  Jacques  le   Peultre  ,  secre'taire 

du  Roi  ; 
6.»  Anne,  mariée  à  Nicolas  le  Peultre,   gentilliomme 

de  la  Vénerie. 

V.  Jacques     Charpentier,     auditeur     des  comptes,    le 


3g2  CHARPENTIER. 

8  mars  iSgy,  avait  épousé  Madelaine  Dreux,  fille  de  Jean 
Dreux,  procureur-  général  de  la  chambre  des  comptes,  et 
de  Marie  Castilie,  dont  il  eut  : 

I .°  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2,"  Simon,  mort  sans  alliance; 

3."  Marie  ,  femme  de  Henri  Benoise  ,  maître  des 
'■>'^'  comptes,  le  lo  mars  1727; 

4,°  Anne,  religieuse  ; 

5.°  Geneviève,  mariée  à  Jacques  de  Cotentin  , 
conseiller  au  grand  conseil ,  puis  maître  des  re- 
quêtes, mort  en  1671. 

VI.  Louis  Charpentier  ,  maître  des  comptes,  le 
20  septembre  1641,  seigneur  de  Lives,  de  Bois-  Cham- 
baut  et  du  Mée,  mort  en  i665,  avait  épousé  Jeanne 
Pinon,  fille  de  Jean  Pinon,  seigneur  du  Martroy,  pré- 
sident au  parlement  de  Metz,  et  de  Marie  de  Greil.  Elle 
mourut,  le  i5  mai  1675,  laissant  deux  filles  : 

i."  Jeanne,  dame  du  Mée-lès-Melun  et  du  Martroy, 
morte  le  2  juin  1740,  âgée  de  80  ans.  Elle  avait 
épousé  Nicolas  Fraguier,  seigneur  de  Quincy,  en 
Brie,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  en  1674, 
mort  le  17  novembre  1721  ; 

2."  Marie,  morte  sans  alliance. 

Ces  deux  branches  portent  :  d'azur  à  la  bande  échi- 
quetée  d'or  et  de  gueules  de  deux  tires ,  accostée  de 
deux  licornes  d'argent. 


SEIGNEURS   DE    BEAUVILLE ,    EN    PICARDIE. 

Quentin  -  Adrien  Charpentier  de  Beauvillé,  che- 
valier, seigneur  de  Vaux  et  de  Beauvillé,  épousa  Marie- 
Louise  du  Crieu,  dont  sont  issus  : 

i."  Adrien-Marie-Louis,  dont  l'article  suit  ; 
3."  Anne-Marie-Louise,  religieuse  à  Fervaques  ; 
3.»  Angélique-Michelle. 

Adrien  -  Marie  -  Louis  Charpentier  de  Beauvillé,  che- 
valier, sieur  de    Bayempont,    ci-devant  seigneur  de  Vaux 


CHASTEIGNIER.  SgS 

et  de  Beauvillé,   épousa   Marie  -  Louise-Elizabeth  d'Y  de 
Résigny,  dont  il  a  eu  : 

I.»  Augustin-Marie  Charpentier  de  Beauvillé,    che- 
valier ; 
2."  Alexandre,  mort  en  bas  âge  ; 
3."  Marie-Nicole-Fernande-Pauline. 

Cette  famille  porte  :  de  gueules,  à  la  bande  échiquetée 
d*or  et  d'azur  ,  de  deux  tires  ,  accompagnée  en  chef  d'une 
hache  d'argent.  Supports  deux  licornes. 


CHASTEIGNIER.  La  maison  de  Chasteignier  a  donné 
son  nom  à  la  petite  ville  de  la  Chateigneraye,  ou  la  Chd- 
taigneroie,  suivant  Tancienne  prononciation  et  la  manière 
d'écrire.  Thibaut ,  sire  de  la  Châtaigneroie ,  signe  ainsi 
dans  l'ordonnance  faite  pour  les  rachats  du  Poitou,  par 
le  comte  Alphonse,  en  1269. 

Cette  maison  est  alliée  aux  plus  anciennes  du  royaume. 
André  Duchesne  en  a  donné  l'histoire  généalogique  , 
in-folio,  qui  prouve  qu'elle  descend  ,  par  les  femmes^, 
des  maisons  royales  de  France,  d'Angleterre  et  de  Cas- 
tille. 

La  généalogie  de  la  maison  de  Chasteignier  remonte  à 
Thibaud,  seigneur  de  la  Châtaigneraie,  dont  il  est  fait 
mention  dans  le  cartulaire  de  l'abbaye  de  l'Absie,  et  qui 
vivait  en  1140.  On  trouve  aussi  un  Gilbert  Chasteignier 
qui  vivait  en  1068  ,  qui  doit  être  présomptivement 
l'aieul  de  Thibaut  Chasteignier. 

Comme  cette  maison  s'est  divisée  en  dix-sept  branches, 
qu'il  serait  trop  long  de  rapporter  ici ,  je  mentionne 
seulement  celle  qui  m'a  fourni  ses  titres,  et  qui  date  sa 
séparation  de  la  souche  commune  de  : 

\.  Jean  Chasteignier,  seigneur  de  Mallevaut  ,  qui 
vivait  sous  le  règne  de  Charles  VII,  et  épousa  Jeanne  de 
Beaussaise,  de  laquelle  il  laissa  : 

II.  Louis  Chasteignier,  I""  du  nom,  seigneur  de 
Mallevaut  ;  sa  mère  étant  devenue  veuve,  se  remaria  à 
Guillaume  Maynaut  ;  mais  Louis   ayant  eu  un  différend 


394  CHASTEIGNIER. 

avec  son  beau-père  ,  le  tua  dans  le  mouvement  de  sa 
colère  ;  des  lettres  de  rémission  lui  furent  accordées  par 
Louis  XI  en  1465.  11  est  réputé  pour  avoir  été  un  vaillant 
homme  de  guerre.  Il  épousa  Catherine  de  Saint-Aubin , 
fille  et  héritière  de  Emery  de  Saint -Aubin  ,  seigneur  de 
la  Blouère_,  et  eut  pour  enfants  : 

i.°  Pierre  Chasteignier  ,  seigneur  de  la  Blouère  ,  qui 

continua  la  lignée  ; 
2."  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

III.  Antoine  Chasteignier,  seigneur  de  Mallevaut, 
qui  épousa,  le  27  janvier  1494,  Louise  Thibault  de  la 
Carte,  fille  de  Floridas  Thibault,  seigneur  de  la  Carte, 
et  de  Marguerite  d'Arembert.  De  ce  mariage  vinrent  : 

1.°  Geoffroi,  dont  l'article  suit  ; 
2.**  Marguerite. 

IV.  Geoffroy  Chasteignier,  seigneur  de  Mallevaut 
et  de  Rouvre  ,  servit  en  qualité  d'homme  d'armes ,  et 
épousa,  en  i522  ,  Jeanne  des  Francs,  qui  lui  porta  la 
terre  de  Rouvre  ;  elle  était  fille  aînée  et  principale  héri- 
tière de  Jean  des  Francs,  et  de  Renée  Rousseau.  De  ce 
mariage  vinrent  ; 

I.'  Louis,  qui  suit; 

2.°  Renée,  mariée  à  François  de  Belabre,  seigneur 
de  Guidiers. 

V.  Louis  Chasteignier,  II*  du  nom,  écuyer ,  sei- 
gneur de  Rouvre,  de  Mallevaut,  etc.,  fit  déclaration 
de  ses  biens,  le  4  avril  i558,  à  la  montre  du  ban  et 
arrière  -  ban  du  Poitou.  Défendant  courageusement  le 
château  de  la  ville  de  Poitiers  ,  il  fut  blessé  d'un  coup 
de  canon,  dont  il  mourut  le  i5  août  i559,  et  fut  inhumé 
dans  l'église  de  Saint-Didier  de  Poitiers,  où  l'on  voit  son 
épitaphe,  érigée  le  i5  août  1594,  par  Ambrolse .  Chastei- 
gnier, chevalier  de  l'ordre  .de  Saint  -  Jean-de  -  Jérusalem 
et  commandeur  de  Saint-Remi,  son  second  fils.  Il  laissa 
de  son  mariage,  contracté ,  le  21  novembre  i556,  avec 
Marie  Turpin,  fille  de  Jean  : 

I ."  César,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Ambroise  ,  mentionné  ci  -  dessus  ,  reçu  chevalier 
de  Malte  sur  ses  preuves,  et  depuis,  comman- 
deur de  Saint-Remi  ; 


CHASTEIGNIER.  SpS 

3.*  Françoise  Chasteignier  ,  mariée  à  Jean  de  Pon- 
thieu. 

VI.  César  Chasteignier,  écuyer,  seigneur  de  Rouvre, 
de  Mallevaut,  etc.,  recul  quittance  pour  sa  contribution 
au  ban  et  arrière-ban,  le  lo  avril  1601,  et  ne  vivait  plus 
le  3o  novembre  161 7,  Il  avait  épouse,  le  3o  septembre 
160!  ,  Renée  de  la  Greze  ,  dame  du  Plessis  -  d'Anche  , 
fille  de  Gabriel  et  de  Marie  d'Anche,  sa  seconde  femme. 
Elle  fut  maintenue  dans  sa  noblesse ,  avec  son  hls  aîné. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  René,  chevalier  de  Malte,   tué  par  les   Turcs, 

dans  un  combat  sur  mer,  en  1620  ; 
3."  François,  mort  à  Blois  ,  en  i63o  ,  revenant  de  la 

guerre  d'Italie  ; 
4.°  Claude  ,  qui  partagea  avec  ses  frères; 
5.°  Trois  filles;  les  deux  dernières,  religieuses  Ur- 

sulines. 

VII.  Jean  Chasteignier,  écuyer,  seigneur  de  Rouvre, 
de  Mallevaut,  etc.,  dispensé,  pour  ses  incommodités, 
par  le  comte  de  Parabère,  gouverneur  et  lieutenant- 
général  pour  le  Roi  ,  en  Poitou,  le  26  juillet  i635,  de  se 
trouver  au  rendez-vous  à  Saint-Maixent  ,  fournit  ,  à  sa 
place,  un  gentilhomme ,  nommé  Moïse  Loubeau  ,  en 
état  et  équipage  de  service ,  dont  il  eut  un  certificat 
le  i3  novembre  suivant.  Il  ne  vivait  plus  en  1659  ,  et 
n'eut  point  d'enfants  de  N....  de  Brillac  ,  sa  première 
femme.  Il  avait  épousé,  en  secondes  noces  ,  le  21  no- 
vembre 1629,  Marie  Pasturean,  fille  de  Guillaume  et  de 
Marie  Martin  ,  dont  ; 

I .'  César,  mort  sans  postérité  ;  ""• 

2."  Jean  ,  dont  l'article  suit; 

3."  Joseph,  qui  partagea  avec  Jean  ,  son  frère  ,  les 
biens  de  la  succession  de  Jean  ,  leur  père.  Il  fui 
marié,  et  sa  postérité  subsistait  en  1767  et  1768, 
dans  deux  garçons  qui  étaient  au  service,  et  une 
fille,  mone  en  1767,  religieuse  carmélite,  à 
Poitiers. 

VIII.  Jean  Chasteignier  ,  commandant  d'un  escadron 
des  gentilshommes   du  Poitou,  et  capitaine  d'une  compa- 


396  GHASTEIGNIER. 

gnie  franche  de  dragons,  en  1 676,  avait  e'pousé,  le  5  no- 
vembre lôSg,  Jeanne  Sochet,  fille  de  Louis,  et  de  Marie 
Serizin,  Il  eut  de  ce  mariage  : 

i.**  Renéj  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Marie  Chasteignier,  mariée  dans  la  maison  de 
Barbezières. 

IX.  René  Chasteignier,  chevalier^  seigneur  de  Rou- 
vre, etc.,  cornette  de  la  compagnie  franche  des  dragons 
de  son  père,  servait  encore,  au  mois  de  juillet  1693, 
dans  l'escadron  des  gentilshommes  du  haut  Poitou  ;  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse,  par  sentence  de  l'intendant 
de  Poitiers,  le  17  janvier  1699.  11  avait  épousé,  par  con- 
trat du  16  septembre  169 1,  Catherine  Chevaleau  de  Bois- 
ragon,  fille  de  Jean,  et  de  Catherine  de  Marconnay , 
morte  le  4  juillet  17 16.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jean-Renë,  dont  l'article  suit; 

2."  Louis,  abbé  des  Châtelliers  ,  près  Saint-Maixent, 
en  Poitou  ; 

3."  Pierre,  mort  sans  alliance- 

4.»  Gabriel ,  ancien  capitaine  de  cavalerie  au  régi- 
ment du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  marié  à  Tournus,  en  Bour- 
gogne. Il  n'a   point  laissé  de  postérité  ; 

5."*  Joseph,  mort  sans  alliance } 

6."  François,  marié,  en  1744,  à  N....  de  Verteuil; 

7.°  Catherine,  mariée  en   1743  ; 

8."  Marie-Anne^  morte  sans  alliance  ; 

9.°  Suzanne  Chasteignier,  dite  mademoiselle  de 
Né\ay,  vivante  en  1779. 

X.  Jean  -  René  Chasteignier  ,  chevalier  ,  seigneur  de 
Rouvre,  de  la  Grollière,  servit  en  qualité  de  mousque- 
taire dans  la  seconde  compagnie,  pendant  cinq  ans  et 
neuf  mois,  ainsi  qu'il  appert  par  le  certificat  qui  lui  en 
fut  délivré  par  le  marquis  de  Vins.  Il  fut  élu  comman- 
dant en  second  de  la  noblesse  du  Poitou,  lors  du  ban 
convoqué  le  i5  juin  1758,  mourut  le  7  juin  1779,  âgé 
de  85  ans.  Il  avait  épousé,  le  4  juillet  1716,  Marie- 
Gabrielle  Guicard  d'Orfcuille,  dame  de  la  Grollière, 
fille  de  Charles,  et  d'Anne  -  Marie  Piniot.  Elle  est  morte 
en  1724,  laissant  de  son  mariage  : 

r."  Jean-Henri,  dont  l'article  suit  ; 


CHASTEIGNIER.  3^7 

2.*  Roch,  lieutenant-colonel  du  corps  des  carabi- 
niers du  Roi,  avec  brevet  de  colonel,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  né 
en  1723,  marié  en  1774,  à  N....  du  Chilleau, 
dont  il  n'a  pas  eu  d'enfants  ; 

3.'  Anne-René-Georges,  reçu,  sur  ses  preuves,  che- 
valier de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  mort  en  1750; 

4."  Trois  filles  ,  dont  une  ,  Marie  -  Gabrielle  Chas- 
teignier,  qui  a  porté  les  biens  de  sa  branche  dans 
celle  des  seigneurs  de  la  Grollière. 

XI.  Jean -Henri  Chasteignier  ,  chevalier,  seigneur 
de  Rouvre,  de  la  Grollière,  etc.,  ne  le  10  mai  17 18, 
capitaine  d'une  compagnie  de  chevau-légers  de  nouvelle 
levée,  sous  la  conduite  du  marquis  de  Clermont- 
Tonnerre,  se  trouva  à  la  bataille  de  Dettingen  en  1743, 
fut  nommé,  le  3o  septembre  1746,  chevalier  de  Saint- 
Louis  et  capitaine  dans  le  régiment  de  Grammont,  cava- 
lerie, le  i5  juin  ijSS,  premier  commandant  en  chef  de 
la  Noblesse  du  Poitou;  fit  hommage  au  Roi  de  ses  terres 
et  seigneuries,  le  27  août  1763,  et  avait  épousé,  le  10 
octobre  1741,  Marie- Eléonore- Arma nde  Chasteignier  de 
Saint  -  Georges  ,  fille  et  unique  héritière  d'Eutrope- 
Alexis,  et  d'Eléonore  de  Mesgrigny.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

i."  Jean-René-Henri,  dit  le  comte  de  Chasteignier, 
m  es  tre  de  camp  de  cavalerie,  marié,  par  contrat 
du  6  février  1774,  signé  du  Roi  et  de  la  famille 
royale,  avec  Marie-  Louise-  Madelai ne  -  Gabrielle 
de  Merviile  des  Ursins,  fille  de  Claude-Constant 
Javénal,  lieutenant -général  des  armées  du  Roi, 
dont  : 

a.  N....  né  le  6  janvier  1775,  mort  en  1778  ; 
fr.  N...  née  le  18  décembre  1777. 

2.' Louis-Gabriel ,  né  le  19  juillet  1748,  capitaine 
d'une  compagnie  de  chasseurs  en  1779,  a  émigré, 
a  commandé  à  Andernach  une  tnrigade  de  chevau- 
légers  de  la  garde  du  Roi,  s'était  marié  en  1787 
ou  1 788 ,  avec  mademoiselle  de  Vasselot ,  de  la- 
quelle, il  n'a  eu  qu'un  enfant  mort  jeune,  est  mort 
lui-même  il  y  a  huit  ou  dix  ans;  sa  veuve  demeure 


398  CHASTEIGNIER. 

à  Paris,  rue  Cassette,  n.°  17,  avec  son   frère  aîné, 
le  marquis  de  Vasselot  ; 

3.°  Roch-Henrij  reçu  au  grand  -  prieuré  d^ Aquitaine 
sur  ses  preuves,  chevalier  de  Saint  -  Jean  de  Jéru- 
salem, mort  le  3 o  octobre  1771,  officier  au  corps 
des  carabiniers  du  Roi  ; 

4."  Charles-  Louis,  né  le  1 5  avril  17'îi,  reçu  sur  ses 
preuves  chevalier  de  Saint  -  Jean  de  Jérusalem.  Il 
a  servi  en  qualité  de  garde  de  la  marine,  ensuite 
en  qualité  de  lieutenant  dans  le  corps  des  carabi- 
niers du  Roi;  a  été  nommé,  en  1774,  capi- 
taine à  la  suite  de  la  cavalerie,  et  a  obtenu,  en 
1779,  une  réforme  à  la  suite  du  régiment  de  la 
Reine,  cavalerie.  Il  est  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint  -  Louis,  ancien  capitaine  au 
corps  noble  des  chevaliers  de  la  couronne,  à  l'ar- 
^  mée    de  Condé,    et    maintenant  colonel,    prévôt 

du  département  d'IUe  -  et- Vilaine  ;  nommé  com- 
mandeur de  l'ordre  du  Phénix  ,  par  brevet  du 
premier  mars  1800;  marié  en  1791,  avec  de- 
moiselle Marie-Anne  Ménars;  sont  issues  de  ce  ma- 
riage deux  filles,  Eléonore  de  Chasteignier,  ma- 
riée à  M.  de  Mondoret,  premier  chef  d'escadron 
au  premier  régiment  des  grenadiers  à  cheval  de 
la  garde;  et  Anne  de  Chasteignier,  âgée  de  12  ans; 

5."  Jeanne  -  Henriette,  née  le  6  décembre  1743, 
morte  le  29  janvier  1755,  au  couvent  de  Château- 
roux,  en  Berri  ; 

6.°  Eléonore  -  Sophie-  Eutrope  ,  religieuse  à  l'En- 
cloiire,  près  Poitiers,  morte    dans  la    révolution  ; 

7.°  Armande-Eléonore,  mariée,  le  i5  octobre  1770, 
à  Armand  de  Laistre,  chevalier,  seigneur  de 
Larry,  décédée  en  1804  ou  i8o5  ; 

8.°  Gahrléile-Hennene,  dite  viademoisel le  de  Rouvre, 
née  le  premier  mars  1754,  a  épousé  M.  de  Riche- 
tot  ,  mort  pendant  la  révolution,  a  laissé  une  fille 
aujourd'hui  madame  de  Tusseaux  ; 

9.°  Marie-Jeanne,  ditemademoiselle  de  Chasteignier, 
née  le  17  septembre  1755,  avait  épousé  M.  de 
Neuchaise,  est  morte  de  persécutions  en  révolu- 
lion.  De  cette  maison  est  resté  M.  Armand  de 
Neuchaise,  qui  habite  Poitiers. 


FOURIER   DE   BACOURT.  îgq 

Armes  :  d'or ,  au  lion  léopardê  arrêté  de  sinople,  lam- 
passé  et  armé  de  gueules.  L'écu  sommé  d'une  couronne  de 
marquis.  Tenants  :  deux  sauvages  de  carnation  ,  armés  de 
leurs  massues,  ceints  de  feuillage  de  sinople.  Cimier  :  un 
lion  issant  de  sinople,  lampassé  et  armé  de  gueules. 


FOURIER  DE  BACOURT,  famille  originaire  de 
Lorraine,  province  où  elle  réside  encore  de  nos  jours. 

I.  Dominique  Fourier  ,  officier  en  l'état  de  la  grande 
duchesse  de  Toscane,  vivant  en  iSgt,  épousa  i."  Anne 
Vacan;  2."  Michelle  Guerrin ,  avec  laquelle  il  vivait 
le  21  mars  iSgS.  Il  eut  du  premier  lit: 

I  .•  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jacques  ,  qui  épousa  Marie  Marteau ,  dont  il 
eut  : 

a.  Nicolas  Fourier  ; 

b.  Anne  Fourier  ; 

c.  Françoise  Fourier  ,  mariée  au  sieur  Mengin  ; 

d.  Gabrielle  Fourier  ; 

e.  Marie,  alliée  au  sieur  Jacob  ; 
/.  Catherine  Fourier  ; 

3."  Pierre,  chanoine  régulier  et  curé  de  Mathin- 
court,  instituteur  des  filles  de  la  congrégation  de 
Notre  -  Dame  ,  et  réformateur  des  chanoines  ré- 
guliers de  Lorraine,  mort  à  Gray,  en  1640,  âgé 
de  soixante-seize  ans,  abbé  de  Chamouzey,  en- 
suite béatifié  ,  et  honoré  aujourd'hui  dans  l'église  , 
sous  le  titre  de  Bienheureux  ; 

4.'  N....,  mort  sans  avoir  été  marié  ; 

5.'  Marie  Fourier,  épouse  du  sieur  Bourtier. 

II.  Jean  de  Fourier,  I"  du  nom,  premier  conseiller- 
assesseur  au  bailliage  de  Nomeny ,  en  Lorraine  ,  épousa 
Anne  Barbier,  dont  il  eut  :         • 

I .'  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Henri  Fourier  ,  archiprétre ,  curé  de  Nomeny  ; 
3."  Marguerite,  femme  de  Jean  Barot  ; 
4.*  Anne  ,    religieuse    au    monastère  de  la  congré- 
gation de  Notre-Dame  ; 


400  FOURIER  DE  BACOURT. 

III.  Nicolas  FouRiER,  conseiller  au  bailliage  de  No- 
meny,  par  lettres  -  patentes  du  duc  Charles  IV,  du 
29  décembre  1664  ,  épousa  i.»  Christophe  Henri  ;  2.°  Marie 
Garnier.  Ses  enfants  furent  : 

Du  j^remier  lit: 

I  ."*  Jean,  dont  l'article  suit  ; 
2.'  Claude,  mort  correcteur  des  Minimes. 

Du    second  lit  : 

3.*  Nicolas,  curé  de  Mathincourt  ; 

4.°  Pierre,  tué  dans  les  guerres  de  Hongrie  ; 

5."  Françoise,  religieuse  de  la  Congrégation  et  supé- 
rieure à  Nemours  ; 

6.°  Madelaine,  mariée  à  Abraham  Michelet,  lieu- 
tenant-général au  présidial  de  Metz  ; 

7.°  Marguerite,  femme  de  Nicolas  Hennêquel. 

IV.  Jean  Fourier  ,  II*  du  nom  ,  lieutenant-général  à 
Nomeny  ,  mourut  en  1709;  il  avait  épousé  Françoise 
Tulon,  dont  il  eut  : 

i."  Dieudonné,  prêtre,  curé  d'Argency; 

2."  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Jean,  capitaine  au  régiment  de  Blaisois,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis; 

4.°  Anne  Fourier  ,  alliée  à  Charles  de  Bonnefoy , 
écuyer,  capitaine  au  régiment  des  gardes  de 
S.  A.  R. 

V.  Pierre  Fourier,  lieutenant -général  au  bailliage  de 
Nomeny  ,  puis  prévôt  et  subdélégué  au  même  bailliage , 
épousa  Elisabeth  Dedon,  dont  il  eut  : 

i."  Jean-Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Charles,  seigneur  de  la  Borde,  ci-devant  pro- 
cureur du  Roi  en  la  maîtrise  des  eaux  et  forêts  de 
Nancy.  Il  épousa  Sophie  Mailliart  ,  fille  'd'Etienne- 
Henri  Mailliart,  seigneur  de  Labeuville,  doyen 
des  conseillers  de  la  chambre  des  comptes  de 
Lorraine  ,  et  d'Anne  des  Fossés  de  la  Huchau- 
dière,  sa  seconde  femme. 

VI.  Jean-Pierre  Fourier,  avocat  en  la  cour  souve- 
raine de  Lorraine  et  Barrois  ,  épousa  i ."  Françoise  Le- 
febvre ,   fille   de    Charles  -  François    Lefebvre  ,     conseiller 


•  FOURIER  DE  BACOURT.  401 

d'état  du  Roi  et  son  procureur-général  en  la  chambre 
des  comptes  de  Lorraine;  2."*  par  contrat  du  14  janvier 
1750,  Marie  -  Catherine  Protin,  fille  aînée  de  messire 
Georges  -  François  Protin,  chevalier,  seigneur  de  Château- 
brehain,  etc.  conseiller  d'état  des  ducs  Léopold  I  et 
François  III,  maître  de  leurs  requêtes  ordinaire,  et  de 
dame  Anne  -  Louise  Viriet.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.*  Pierre  -  Fourier  Fourier,  écuyer.  lieutenant  au 
régiment  Dauphin  infanterie,  qui  épousa  Cathe- 
rine Jehannot.  dont  est  issu  Pierre  -  François- 
Fourier  Fourier,  né  le  4  septembre  1780,  qui 
obtint  de  M.  d'Hozier  de  Sérigny,  juge  d'armes 
de  France,  un  cenificat  constatant  qu'il  a  la  no- 
blesse requise  pour  être  admis  au  nombre  des 
gentilshommes  qui  ont  droit  d'être  reçus  à  l'école 
royale  militaire,  du  18  septembre  1788; 

2  .•  Elisabeth  Fourier. 

Du  second  lit  : 

3."  Fran^ois-Godefroy,  dont  l'article  suit  ; 

VII  François  -  Godefroy  Fourier  de  Bacourt,  fils  de 
Jean  -  Pierre  Fourier,  et  de  Marie  -  Catherine  Protin,  sa 
seconde  femme,  avocat  en  la  cour  souveraine  de  Lorraine 
et  Barrois,  charge  qu'il  a  exercée  jusqu'à  sa  suppression, 
arrivée  par  suite  de  la  révolution,  a  épousé,  par  contrat 
du  21  février  1786,  Marie  -Anne-  Sophie  -  Thérèse  de 
Mailliart,  fille  de  messire  Charles  -  François  de  Mailliart, 
chevalier,  seigneur  de  Gouebervaux,  de  Berniqueville  et 
autres  lieux,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis,  et 
de  Jeanne  de  Breil  de  la  Brossardière.  De  ce  mariage 
sont  issus: 

i.»  Pierre-Fourier- Alexis  Fourier  de  Mailliart  (i)  de 
.  Bacourt,   officier  au  troisième  régiment  d'infan- 


(i)  Par  ordonnance  du  Roi,  du  mois  de  janvier  i8i3,  Pierre- 
Fouricr  -  Alexis  Fourier  de  Bacourt  a  été  autorisé  à  ajouter  le 
nom  de  Mailliart  à  son  nom  de  famille .  Il  écartèle  ses  armes 
de  Mailliart  ,  qui  est  de  pourpre  ,  au  chevron  d'or,  accom- 
pagné de  trois  têtes  de  giraffe  d'argent. 

Q.  a6 


402  LE   MOYNE   DE  MARGON. 

terie  de  la  garde  royale,  qui  a  eu  l'honneur  d'être 
admis,  par  ordre  de  S.  A.  R.  Monsieur,  frère  du 
Roi,  le  19  mars  1814,  comme  officier  volontaire 
attaché  à  la  garde  de  S.  A.  ; 

2.°  Charles  Fourier  de  Bacourt; 

3.°  Adolphe-Fourier  de  Bacourt. 

Armes  :  d'azur  à  trois  bandes  d'or,  au  chef  d'argent, 
chargé  d'une  tête  de  lion  arrachée  de  gueules,  accostée 
de  deux  roses  du  même,  pointées  d'or. 


LE  MOYNE  DE  MARGON,  famille  ancienne,  ori- 
ginaire d'Auvergne  qui  vint  s'établir  en  Languedoc  vers 
la  fin  du  seizième  siècle,  province  où  elle  réside  encore 
de  nos  jours. 

I.  Jean  le  Moyne  {Monachi),  est  nommé  avec  la 
qualité  de  magistrat,  dans  le  codicille  de  noble  et  puis- 
sant homme  Sibuet  de  Virieu,  seigneur  de  Faverges,  du 
29  décembre  1494.  Ce  fut  probablement  lui  qui  signa,  au 
mois  de  décembre  1497,  l'acte  de  la  ratification  faite  par 
Jean,  comte  de  Foix,  de  l'échange  passé  entre  noble  An- 
toine de  Rastel,  écuyer,  co-seigneur  de  Rocheblave,  et 
noble  Barthomieu  de  Pena,  co-seigneur  du  même  lieu. 
On  le  croit  père  de  : 

IL  Jean-François  LE  MovNE,  qui  possédait,  du  chef  de 
ses  ancêtres  maternels,  un  ûd  nohlQ  k  Riom.  Il  eut  pour 
fils  : 

III.  François  le  Moyne,  écuyer,  qui  suivit,  en  qua- 
lité de  capitaine,  le  connétable  de  Montmorency,  à  Bor- 
deaux, du  tems  des  guerres  des  religionnaires,  et  se 
touva  à  la  bataille  de  Saint-  Quentin  en  iSSy,  où  le 
connétable  fut  fait  prisonnier.  11  avait  épousé,  par  con- 
trat du  mois  de  mai  i55o,  Jeanne  de  Calvet,  et  fit  son 
testament  le  3  novembre  1599.  Il  eut  pour  enfants  ; 

I  .*  Gabriel,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean-Adrien,  tué  au  service  du  Roi. 

IV.  Gabriel  le  Moyne,  écuyer,  est  aussi  qualifié  ca- 
pitaine, avant  son  mariage  contracté  le  3    mai   1587,   avec 


LE  MOYNE  DE  MARGON.  4o3 

N...    de  Massip,   fille  de  M.  de    Massip,  viguier  de  Saint- 
Chignan  ;  il  en  eut  ; 

I.'  Pierre,  mort  jeune  ; 

2.*  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Deux  filles,  mariées. 

V.  Nicolas  LE  MoYNE,  écuyer,  épousa  Marie   PoUeau, 

et  en  eut  : 

!.•  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 

2*.  Marie  le  Moyne,  mariée  à  M.  Hénault,  fermier- 
général;  mère  de  M.  Hénault  de  Montigny,  lieu- 
tenant-général des  armées  du  Roi,  gouverneur  du 
Château-Trompette,  et  du  célèbre  président  Hé- 
nault ; 

3.*  Plusieurs  filles,  dont  deux  religieuses. 

VI.  Nicolas  LE  Moyne,  capitaine  de  dragons,  épousa 
demoiselle  N de  l'Epine,  en  i65o,  et  en  eut  : 

VII.  René  le  Moyne,  écuyer,  directeur  des  fermes  du 
Roi  et  des  économats  du  Languedoc,  seigneur  et  baron 
de  Margon,  qui  épousa,  en  1698,  Elisabeth  de  Surirey  de 
Saint-Remy,  sa  cousine  germaine,  fille  de  Pierre  de  Su- 
rirey, seigneur  de  Saint-Remy,  lieutenant  du  grand- 
maître  de  l'anillerie  de  France,  et  gouverneur  de  l'arse- 
nal de  Paris,  et  de  demoiselle  Hénault.  Il  eut  de  ce  ma- 
riage : 

I .'  René,  mort  jeune  ; 

2."  Autre  René,  aussi  mort  jeune; 

3.°  Paul-Camille,  seigneur  de  Margon,  ancien  lieu- 
tenant au  régiment  de  Vivarais,  mort  en  1743,  à 
l'âge  de  trente-six  ans  ; 

4."  Michel-Auguste,  qui  suit  ; 

5."  Quatre  filles,  mortes  sans  alliances. 

VIII.  Michel-Auguste  le  Moyne,  sieur  de  Montblanc, 
seigneur  de  Margon  après  son  frère,  officier  au  régiment 
de  Vivarais,  épousa  Marie- Anne  Malafosse,  dont  sont 
issus  : 

I."  Joseph-Michel,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jean-François- René-Auguste  le  Moyne,  dit  le 
chevalier  de  Margon,  ancien  capitaine  d'infante- 
rie.  Il  émigra  en  1791,  fit  la  campagne  de  1792, 


404  LE  MOYiNE   DE   MARGON. 

dans  la  coalition  des  gentilshommes  du  Langue- 
doc, commandée  par  M.  le  maréchal  de  Gastries  ; 
celle  de  1793,  dans  la  compagnie  n.°  2  des  chas- 
seurs nobles,  et  mourut  au  mois  de  février  1794, 
des  fatigues  qu'il  avait  essuyées  dans  la  dernière 
campagne,  à  Oberndorf,  trois  jours  après  avoir 
quitté  le  camp  ;  1 

3.°  Deux  filles,  dont  l'une  morte  en  bas-âge ,  et 
l'autre  mariée  à  M.  Henri  de  Plos. 

IX.  Joseph-Michel  -le  Moyne,  seigneur  de  Margon, 
éprouva,  quoique  accablé  d'infirmités,  tous  les  malheurs 
de  la  révolution.  Il  fut  dénoncé  au  commencement  de 
septembre  1793,  comme  donnant  asile  aux  prêtres  et  aux 
émigrés,  et  fut  mis  en  arrestation  chez  lui  par  le  com- 
missaire Chaudron-Rousseau,  avant  la  promulgation  de 
la  loi  contre  les  suspects.  Il  fut  transféré  ensuite  dans  la 
maison  d'arrêt  de  Montpellier  ;  la  dévastation,  la  spo- 
liation de  son  château  et  la  perte  de  la  plus  grande  partie 
de  sa  fortune,  furent  les  suites  de  cette  arrestation.  Il 
avait  épousé,  le  28  novembre  1774,  Anne-Françoise  de 
Lavit  de  Vigne,  morte  au  mois  d'octobre  1785  (  i  ).  Il 
eut  de  ce  mariage  ; 

i."  Michel- Louis-René,  dont  l'article  suit; 

2."  Autre  Michel-Louis-René,  mort  jeune; 

3."  Joseph -Camille,  chevalier  de  Margon,  qui, 
pendant  l'interrègne,  refusa  ouvertement  de  prê- 
ter serment  de  fidélité  à  l'usurpateur,  en  sa  qua- 
lité d'adjoint  de  la  commune  de  Margon.  Il  donna 
sa  démission,  ayant  déclaré  qu'il  n'assisterait  jamais 
à  aucune  publication  qui  n'émanât  de  l'autorité 
légitime.  Ayant  reçu,  par  l'entremise  de  son  frère 
aîné,  le  baron  de  Margon,  le  29  juin  181 5,  l'ar- 
rêté de  monseigneur  le  duc  d'Angoulême,  enjoi- 
gnant aux  anciens  administrateurs  de  reprendre 
leurs  fonctions,    il  ceignit,   en    bravant    tous    les 


(i)  Son  mari  fit  élever  sur  sa  tombe  un  cippe,  surmonté  d'une 
croix,  avec  cette  inscription  :  Hic  jacet  m  Domino  nobilis  Anna 
Francisca  Mauritius  de  la  Vit  omnibus  virtutibus  cf^regia  matrorum 
et  uxorum  Chritianariim  exemplar  perfectissimum,  Obiit  sanctis- 
simo  anno  Domini  178b  die  octobris  XXII,  nata  XXXIII  annis. 
Ce  monument  a  été  détruit  pendant  la  révolution. 


LE  MOYNE  DE  MARGON.  4o5 

dangers,  la  ceinture  blanche,  et  fut  le  premier 
administrateur  de  l'arrondissement  de  BézierSj  qui 
publia  le  gouvernement  royal.  11  envoya  le  même 
soir,  aux  maires  des  villages  circonvoisins,  l'arrête 
qui  lui  avait  été  transmis,  atin  que^  d'après  son 
exemple,  ils  le  proclamassent  dans  leurs  communes 
respectives  ; 

4.°  Autre  Joseph-Camille,  ancien  sous-lieutenant  au 
huitième  régiment  de  chasseurs  à  cheval,  qui, 
dès  que  le  drapeau  blanc  fut  arbore,  s'empressa 
de  former  une  compagnie  pour  aller  défendre 
Béziers,  et  y  resta  tout  le  tems  que  cette  ville 
fut  menacée  d'un  siège.  Il  passa  ensuite  dans  le 
troisième  bataillon  des  chasseurs  d'Angouléme, 
de  l'Hérault,  commandé  par  son  frère,  qui  le 
nomma  capitaine  des  voltigeurs.  Il  a  servi  dans  ce 
corps,  pendant  les  dix  mois  de  son  existence, 
avec  beaucoup  de  zèle  et  de  dévouement  ; 

5."  N.,..  mariée  à  M.  Auguste  Bouissin; 

6.'  N mariée  à  M.  Laget. 

X.  Michel  -  Louis-  René  le  Moyne,  baron  de  Margon, 
partit  en  qualité  de  volontaire  dans  la  compagnie  du  che- 
valier de  Noyant,  pour  s'opposer  au  progrès  de  Buona- 
parte;  a  fait  la  campagne  du  Dauphiné  sous  les  ordres 
de  monseigneur  le  duc  d'Angouléme  ;  fut  désigné  pour 
obtenir  la  croix  de  la  Légion  d*Honneur,  à  l'affaire  de 
Montélimart,  où  il  se  conduisit  avec  courage  et  sang- 
froid  ;  se  trouva  aux  combats  du  Crest  et  de  l'Isère,  où 
il  fut  blessé  d'un  coup  de  feu  à  la  jambe  droite;  obtint 
le  brevet  provisoire  de  la  Légion  d'Honneur  le  9  avril 
181 5,  et  de  retour  chez  lui,  il  refusa  le  serment  qu'on 
lui  demanda  de  fidélité  à  l'usurpateur.  11  fut  dénoncé  le 
premier  juin  de  la  même  année,  comme  fauteur  des  ras- 
semblements royalistes,  et  rejoignit  le  23  suivant  celui 
que  le  marquis  de  Montcalm  avait  formé  à  Villeneuve. 
Il  autorisa  *le  baron  de  Margon  à  former  un  bataillon 
d'élite,  qui  fut  depuis  le  troisième  du  régiment  des  chas- 
seurs   d'Angouléme    de  l'Hérault   (i;.  Il    partit    aussitôt 


(i)    Nous    transmettons   ici    les    remerciements  adressés    à    M.    le 
baron    de  Marjion .    par   les   oflîcicrs  et    sous- officiers  de    ce  corps 


4o6  Î'K    MOYNE   DE   M  ARGON. 

pour  l'arrondissement  de  Lodève,  asile  des  téderés  du 
département  de  l'Hérault,  et  avec  le  secours  de  MM.  de 
Laures  et  Estorck,  maires  de  Gignac  et  de  Saint-André, 
et  de  M.  Auguste  Bouïssin,  de  Clermont,  et  le  concours 
de  plusieurs  communes,  notamment  de  celle  de  Saint- 
André,  entièrement  dévouée  au  Roi,  il  parvint  le  len- 
demain à  faire  arborer  le  drapeau  blanc  dans  tout  l'ar- 
rondissement de  Lodève,  excepté  dans  le  chef  -  lieu,  où 
étant  allé  seul  et  sans  escorte  faire  proclamer  l'arrêté 
de  S.  A.  R.  monseigneur  le  duc  d'Angoulême,  pour 
ne  pas  exposer  ses  enfants  qui  s'y  trouvaient,  faillit  y 
être  massacré,  et  n'en  sortit  que  miraculeusement.  Les 
fédérés  ayant   placé,    à    tous  les  embranchements  des  che- 


qui  servaient  sous  ses  ordres,  par   la  voix  du  journal  (le  Véridique) 
de  leur  département  : 

Les  officiers  ,  sous  -  officiers  et  soldats  des  Chasseurs  d'Angou- 
lême prient  leur  digne  chef,  le  baron  de  Margon  ,  d'agréer  l'ex- 
pression de  tous  les  sentiments  qu'ils  éprouvent  en  recevant  les 
adieux  touchants ,  et  les  honorables  recommandations  qu'il  veut 
bien  leur  adresser.  L'amour  de  notre  Roi  inspira  notre  zèle  :  c'est 
TOUS,  Monsieur,  qui  l'avez  éclairé,  dirigé  et  soutenu;  votre  sol- 
licitude et  votre  dévouement  généreux  ont  aplani  tous  les  ob- 
stacles, pourvu  à  tous  nos  besoins;  et,  sous  vos  ordres,  il  nous 
a  été  facile  de  supporter  toutes  les  privations,  comme  de  sur- 
monter toutes  les  difficultés  :  témoins  de  vos  services,  objet  cons- 
tant de  vos  soins  et  de  vôtre  affection,  il  n'est  aucun  de  nous 
qui  n'en  soit  vivement  pénétré. 

Si  le  nouvel  ordre  établi  dans  l'organisation  militaire,  a  pu 
seul  nous  séparer  d'un  chef  si  digne  de  notre  amour  et  de  notre 
reconnaissance,  les  exemples  de  courage,  d'honneur  et  de  fidé- 
lité qu'il  n'a  cessé  de  nous  donner,  vivront  à  jamais  dans  notre 
mémoire  ;  heureux  de  pouvoir  lui  offrir  l'hommage  des  nobles 
sentiments  qu'il  nous  a  inspirés,  c'est  par  eux  que  nous  ne  cesse- 
rons de  donner  des  preuves  de  notre  dévouement  au  plus  chéri 
des  Monarques  et  à  son  auguste  famille  ;  c'est  par  eux  encore 
que  nous  trouverons  la  consolation  de  nous  voir  séparés  de  notre 
digne  chef. 

Rouch,  de  Lautrcc,  Marréaud,  de  Serre,  Connéau  Capitaines: 
Lafosse,  de  Mazerac,  Guibal  •  Durivage,  Lieutenants . 
Ravaille ,  de  Salas,  Sous  -  Lieutenants;  Dupuy,  Nègre, 
Chirurgiens  -  Aides  -  Majors  ;  Benczech,  Sergent  -  Major  ; 
Peyrc,  Sergent. 

A  u  nom  de  tous  les  Officiers,    Sous-Officiers   et  Soldats  '  du   Corps. 


LE  MOYNE   DE  MARGON.  407 

mins,  des  postes  pour  l'arrêter,  tuèrent  le  surlendemain, 
dans  la  nuit,  un  homme  de  leur  parti,  qu'ils  prirent 
pour  lui.  Cependant  M.  de  Margon  ayant  été  informer 
M.  de  Montcalm  du  succès  de  sa  mission,  le  trouva  à 
Cène,  dispose  à  prendre,  vu  les  événements  qui  s'amé- 
lioraient tous  les  jours,  des  mesures  de  prudence  et  de 
modération.  M.  le  baron  de  Margon,  ayant  été  rem- 
placé dans  l'arrondissement  de  Lodève,  par  M.  le  che- 
valier de  la  Perrière,  à  qui  M.  le  marquis  de  Montcalm 
délégua  tous  ses  pouvoirs,  il  s'occupa  exclusivement  de 
la  formation  de  son  bataillon  ,  le  plus  nombreux  du 
régiment  des  chasseurs  d'Angoulême,  qu'il  leva  et  qu'il 
équipa  en  grande  partie  à  ses  trais.  11  contribua,  par 
des  recrutements  considérables,  à  la  formation  du  ré- 
giment ,  et  a  concouru,  pendant  les  dix  mois  de  son 
existence,  avec  les  trois  autres  chefs  de  ce  corps,  à 
maintenir  la  tranquillité  dans  les  Cévennes  et  à  Nîmes, 
où  les  malveillants  paraissaient  disposés  à  la  troubler. 
Il  est  revenu  dans  ses  foyers  après  la  dissolution  du 
corps,  emportant  les  témoignages  les  plus  avantageux 
de  l'amitié  et  des  suffrages  de.  ses  officiers.  Il  a  épousé, 
au  mois  de  novembre  1800,  Françoise-Ursule-Lucrèce- 
Hélène  Vinas,  fille  unique  de  Jean  Vinas,  ancien  secré- 
taire du  Roi,  et  nièce  de  M.  Jean-François  Vinas,  ca- 
pitaine au  régiment  de  royal  Roussillon,  mort  en  1799, 
à  Dubna,  en  Volhinie,  après  avoir  fait,  avec  distinc- 
tion, toutes  les  campagnes  de  Tarmée  de  Condé.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

I.'  Michel-Jules-Gaston-Marie  le  Moyne  de  Margon, 
né  le  22  mars  1802  ; 

2."  Joseph-René-Camille  le  Moyne  de  Margon,  né  le 
26  décembre  i8o5  ; 

3."  Jean-Marie-Hippolyte- Auguste  le  Moyne  de 
Margon,  né  le  3  juillet  1807; 

4.'  Joséphine  Lucrèce- Pulchérie  du  Moyne  de  Mar- 
gon, née  le  26  avril  1804; 

5.'  et  6.'  Deux  enfants  morts  en  bas  âge. 

Par  les  mariages  que  cette   famille  a  contractes  ,  elle 
trouve  alliée  aux  maisons  de  Rieux    de    Beauvau  ,  d'Au 
beierre,  de  Graville,   de  Fremeur,  etc. ,  etc. 

Armes  :    Parti  au   i    de    gueules,    à  trois  fasces  ondées 
d'argent  ;    au    chef   cousu   d'azur,    chargé  de  trois    fleurs 


^o8  DORAT   DE  CHATELUS. 

de  lys  d'or;  au  2  coupé,  au  premier  d'or,  au  cep  de 
vigne  terrassé  de  sinople;  au  chef  d'azur ,  chargé  d'un  crois- 
sant d'argent,  accosté  de  deux  mouchetures  du  même;  au 
second  d'or,  à  la  barre  de  gueules,  chargée  de  trois 
têtes  de  lévriers  contournées  d'argent ,  colletées  de  gueu- 
les, sur  le  tout  d'or,  à  trois  pals  de  gueules;  au  chef 
d'azur,  chargé  de  trois  étoiles  d'argent,  qui  est  de  le 
MoYNE.  Supports  ;   deux  lions.   Couronne  de  comte. 


DORAT  DE  CHATELUS,  famille  originaire  de  Li- 
mosin;  la  branche  de  Paris,  établie  en  Bourbonnais, 
depuis  près  de  deux  cents  ans,  vient  de  Jacques  Dorat^ 
écuyer,  seigneur  de  Chatelus,  qui  avait  épousé  Catherine 
de  Chamfeu.  Cette  branche  est  représentée  aujourd'hui, 
par  : 

Quintien  -  Ambroise  Dorat  de  Chatelus,  né  le 
3o  juillet  1746,  ancien  officier  au  régiment  de  Poitou, 
a  épousé  en  premières  noces  Charlotte  de  Lostanges,  et 
en  secondes  noces,  le  17  janvier  1768,  Françoise  Mo- 
nique de  Courvol,  fille  de  Germain-Gabriel  de  Courvol 
de  Montas,  brigadier  de  garde-du-corps  du  Roi  Louis  XV, 
capitaine  de  cavalerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Sainl-Louis,  et  de  Monique  Carpentier  de 
Changy,  de  laquelle  est  issu  : 

Pierre-Claude  Dorat,  né  le  29  avril  1770,  ancien 
officier  au  régiment  de  Saintonge,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  marié  le  7  mai  i8o3, 
à  Hélène  Camille  de  Bonnay,  fille  de  Charles-François, 
marquis  de  Bonnay,  pair  de  France,  lieutenant-général 
des  armées  du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  et  ambassadeur  à  la  cour  de  Berlin,  et 
de    Marie-Louise    Razoir  de  Croix,   de  laquelle  est  issu  : 

Pi  erre- Marie- Edmond    Dorat,    né  le    4  octobre    1806. 

Armes:  Écartelé,  aux  i  et  4  de  gueules,  à  trois  croi- 
settes  pâtées  d'or;  au  2  d'azur,  à  trois  maillets  d'argent, 
emmanchés  d'or;  au  4  fascé  d'or  et  d'azur;  l'écartelé 
bordé  engrêlé  d'argent. 


BOISROT  DE   LA  COUR. 


409 


BOISROT  DE  LA  COUR,  en  Berri ,  famille  origi- 
naire de  Lorraine. 

L  Louis  BoisROT,  seigneur  des  Combes,  et  Etienne 
Boisrot,  son  frère ,  seigneur  de  Chaumes ,  furent  les 
premiers  de  cette  famille  qui  vinrent  s'établir  en  Berri  ; 
ils  se  fixèrent  à  Bourges,  où  ils  furent  naturalisés  par 
lettres  de  l'an  i535.  Ce  dernier,  échevin  de  Bourges  en 
1546  jusqu'en  i56i  ,  épousa  Marguerite  Bureau,  dont  il 
n'eut  point  d'enfants.  Louis  Boisrot  épousa,  i."  par  con- 
trat du  i5  décembre  028,  Marie  d'Offeré,  fille  de  Jean 
d'Ofleré,  et  de  Jacquette  Bazier  ;  2.°  Jacquette  Pastureau. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 

i  .•  Marguerite  Boisrot,  dame  des  Combes,  mariée, 
le  i5  mai  1549,  ^  ^^^n  Grougnon,  seigneur  de 
Cloix.  Elle  mourut  en  ibSz; 

Du    second    lit  : 

2."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Nicolas  Boisrot,  mort  sans  enfants  en  1 569  ; 

4.'  Louis   Boisrot,    seigneur  du   Court,    échevin   de 

Bourges  en    ibjz,    iSyS,    iSyS,    1579,    marié» 

r.'avec    Gabrielle    du    Moulin,    en    iSyo;    2.°  à 

Françoise  Biet  ;  3.*  avec  Catherine  Jaupitre.  Ses 

enfants  furent  ; 

Du  premier   lit  : 

a.  Marie  Boisrot,  femme  d'Etienne  Leveillé  , 
lieutenant-général  à  Dun-le-Roi  ; 

Du  second   lit  : 

b.  Françoise  Boisrot ,  Mariée  à  Pierre  de  Bois- 
rouvrai  ,  lieutenant  en  la  maréchaussée  de 
Berri  ; 

5. 'Jacquette  Boisrot,  mariée  à  Jason  Arthuys  , 
écuyer  /  seigneur  de  Saint-Soui ,  second  fils  de 
François  Arthuys,  1"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  i'Arthuys  ,  lieutenant  des  tour  et  chàtei  d'Issou^ 
dun,  et  de  Perpétwe  Robinet.  Elle  était  veuve  er\ 
i562. 


410  BOISROT   DE   LA   COUR. 

II.  Jean  Boisrot,  I"  du  nom^  seigneur  de  Galles  et 
de  Guilly-j  échevin  de  Bourges  en  i568,  iSôg  et  1574, 
e'pousa  ,  I."  Marie  Gizardeau  ;  2,"  Jeanne  Lauverjat.  Ses 
enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  Jean  Boisrot,  seigneur  de  Vellongeon,  qui  épousa 
Aimée  de  Thibaud,  dont  il  eut  Catherine  Boisrot, 
dame  de  Villongeon ,  mariée  à  Jean ,  chevalier, 
seigneur  de  Sainte-Fère,  de  la  Jauge  et  de  la  Haye- 
Blanche  ; 

2."  Etienne  Boisrot ,  qui  passa  toute  sa  vie  dans  les 
armées  en  France ,  en  Lorraine,  en  Allemagne, 
en  Livonie  et  en  Hongrie,  ayant  le  commandement 
de  gens  de  guerre  ,  tant  de  pied  que  de  cheval ,  sui- 
vant les  lettres  du  duc  de  Lorraine  aux  duc  et  du- 
chesse de  Bavière ,  et  les  lettres  de  l'empereur 
Mathias  ,  écrites  à  l'archiduc  Albert,  le  24  janvier 
1607,  où  il  fait  mention  des  services  qu'il  avait 
rendus  contre  les  Turcs,  en  qualité  de  capitaine 
de  chevau-légers,  pendant  sept  ans.  Frédéric  Ulric, 
duc  de  Brunswick  ,  lui  donna  commission  de 
lever  une  compagnie  franche  de  trois  cents  hommes. 
11  servit  le  roi  Louis  XIII  en  qualité  de  lieutenant- 
colonel  des  lansquenets,  tant  deçà  que  delà  les 
monts,  suivant  les  lettres  de  Sa  Majesté,  des  29 
septembre  16 17,  et  6  août  161 8.  L'empereur  Fer- 
dinand II  écrivait  en  sa  faveur  à  la  reine  Anne 
d'Autriche,  le  21  mai  1621,  à  propros  des  ser- 
vices qu'il  avait  rendus  à  S.  M.  I.  Elle  le  qualifie 
dans  sa  lettre,  Virum  longo  rerum  tnilitarium  usu 
pervarios  munerum  Castrensium  gradus  exercita- 
tum  et  prœclaris  obsequiis  de  augustâ  domo  nostrd 
bene  meritum.  Il  mourut  sans  alliance; 

3.**  Jeanne  Boisrot  ,  mariée  ,  Tan  1584,  à  Germain 
Montagu  ; 

4."  Jacqueline  Boisrot  ; 

Du  second   lit  : 
5.'  Jacques,  dont  l'article  suit. 

III.  Jacques  Boisrot,  I"  du  nom,  seigneur  du  Luet, 
capitaine  au  régiment  d'Enghien  ,  épousa  par  contrat 
du   27  août    16 14,    demoiselle  Marie   Picault,  tille  de  Ga- 


BOISROT  DE  LA  COUR.  411 

briel  Picault,  conseiller  du   Roi  au   presidial  de  Berri,  et 
de  Jacqueline  Gassot.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1.' Jacques  Boisrot,  né  le  9  mars  1621,  seigneur  de 
Luet,  capitaine  d'infanterie  dans  le  régiment  de 
Conti,  puis  de  chevau  -  légers  dans  le  régiment  de 
Cœuvres,  marié  en  1675  avec  Antoinette  le  Jeune, 
veuve  de  Jacques  Aligrei,  seigneur  de  la  Croix- 
Marne.  Il  mourut  sans  enfants  en  1681  ; 
2.'  Etienne  Boisrot,  né  le  dernier  janvier  1625  ; 
3.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

4.°  Marie    Boisrot,  née  le  21  avril  16 17,  \   mortes 
5."  Jeanne  Boisrot,  née  le   14  mai   1618,  '     sans 
6."  Catherine  Boisrot,  née  le  7  janvier  1624,'  alliance. 

IV.  Jean  Boisrot,  II' du  nom,  née  le  25  décembre 
1628,  épousa,  le  2  3  décembre  x66o,  Jeanne  Hérault, 
dont  il  eut  : 

V.  Sébastien  Boisrot,  marié,  le  19  février  1675,  avec 
Antoinette  Aufauvre.  Il  eut  de  ce  mariage: 

I.*  Jacques   Boisrot,    prêtre,  curé  de  Saint  -  Marti- 

nien  ; 
2.'  Jean,  dont  l'article  suit  ; 
4."  Antoine  Boisrot ,  marié  avec   Françoise  Baudon. 

VI.  Jean  Boisrot,  III*  du  nom  ,  né  le  25  novembre 
1688,  fut  marié  par  Jacques  Boisrot,  son  frère,  curé  de 
Saint-Martinien,  le  premier  décembre  1725,  avec  de- 
moiselle Jeanne  Brethon,  dont  sont  issus  : 

i .'  Joseph,  dont  l'article  suit  ; 

2.'  Jacques  de    Boisrot  ,    prêtre,    docteur  en  Théo- 
logie, doyen  du  chapitre  de  Saint  Mariin-d'Huriel  ; 
3.'  Louis  -  Gilbert,  marié  avec  N....  du  Pré,  dont  il 
n'a  eu  qu'une  fille; 

4.°  Jean  de  Boisrot     des  Saignes  ,   mort  sans  pos- 
térité ; 

5.*  Claudine  de  Boisrot,  morte  sans  alliance; 
6.*  N.,..  de  Boisrot,  mariée  à  M.  Guerin    de  Gué- 
doUe. 

VII.  Joseph  de  Boisrot,  I*'  du  nom,  chevalier,  con- 
seiller du  Roi,  seigneur  de  la  Cour,  de  Brillât,  de  Chez- 
mouirx,     lieutenant  -  général    de    police    à     Montluçon, 


412  BOISROT  DE   LA   COUR. 

épousa  le   22   mai    1757,     Marie  -  Anne  Grailiot.   De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.°  Jacques  de  Boisrot,  cJievalier,  possesseur  des 
terres  de  la  Cour  et  de  Brillât,  né  le  23  février 
1758,  créé  baron  par  lettres  patentes  de  S.  M. 
Louis  XVIII,  en  date  du  3  mars  i8i5,  confirma- 
.  tives  d'autres  lettres  patentes  qui  lui  concèdent  le 
même  titre.  Il  a  été  l'un  des  députés  de  l'Allier  à 
l'assemblée  nationale  législative,  président  de  l'ad- 
ministration centrale,  et  membre  du  collège  élec- 
toral du  même  département.  Il  a  épousé,  i ."  en 
177g,  Ursule  Petit,  2.°  le  22  février  1794,  Marie 
du  Breuldela  Brosse,  fille  de  Vincent  du  Breul, 
chevalier,  seigneur,  de  la  Brosse  et  des  Places,  an- 
cien capitaine  de  cavalerie.  Elle  est  morte  sans  pos- 
térité la  même  année  ; 

2."  Charles  -  Gilbert  de  Boisrot  de  Brillât,  chevalier, 
garde  du  corps  de  Monseigneur,  conte  d'Artois, 
né  en  1759,  mort  au  service  en  1791,  sans  avoir 
été  marié  ; 

3.°  Jean  -  Louis  -  Désiré,  dont  l'article  suit; 

4.°  Geneviève  de  Boisrot,  mariée  avec  Jean-Baptiste 
le  Cointe,  écuyer,  dont  sont  issus  Eugène  et 
Joséphine  le  Cointe  ; 

VIII.  Jean  -  Louis  -  Désiré  de  Boisrot,  né  le  premier 
mai  1769,  d'abord  surnuméraire  dans  les  gardes  du  corps 
de  S.  A.  R.  Monseigneur,  comte  d'Artois,  puis  nommé 
par  S.  M.  Louis  XVI,  officier  au  régiment  de  Lorraine, 
infanterie  ,  où  il  était  lieutenant  des  grenadiers  en  1790, 
a  donné  sa  démission  au  mois  de  janvier  1793,  et  a 
épousé,  le  4  juin  1798,  Emilie  de  Ripont  de  la  Salle, 
dont  sont  issus  : 

I ."  Abel  de  Boisrot,  né  le  28  mai  1799  ; 
2."  Antoine  de  Boisrot,    né  le  3o  novembre    1800; 
3.°  Marie-Anne  -  Clémence  de  Boisrot,  née  le  i  5  no- 
vembre 1806. 

Armes  :  D'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné  de  trois 
étoiles  du  même,  celles  en  chef  sommées  de  deux  oiseaux 
affrontés  d'argent. 


RICHARD   DE  CORBERY   ET   DE  ROCHELINES.        41$ 


RICHARD,  famille  noble  qui  a  longtems  été  établie  à 
Alloz,  petite  ville  en  la  H  au  te- Provence,  autrefois  for- 
tifiée. 

Elle  y  possédait  dès  le  quatorzième  siècle,  et  peut-être 
longtems  auparavant,  un  domaine  de  son  nom,  dont  elle 
jjaraît  avoir  joui  en  fief,  vu  la  nature  des  droits  qui  en 
dépendaient,  et  notamment  le  droit  exclusif  de  pâturage 
sur  les  montagnes  qui  confrontaient  ce  domaine,  qu'elle 
a  conservé  jusqu'à  la  fin  du  dernier  siècle.  On  ignore  si 
c'est  la  famille  qui  a  donné  son  nom  au  fief,  ou  si  c'est 
de  ce  fief  qu'elle  tient  le  sien.  Ce  qu'il  y  a  de  certain, 
c'est  qu'il  s'y  est  formé  le  Hameau  de  Champ  Richard, 
qui  existe  aujourd'hui  près  decette  ville. 

Plusieurs  de  ces  Richard  servirent  aux  quatorzième  et 
quinzième  siècles,  dans  les  armées  de  Sardaigne  et  dans 
celles  d'Angleterre. 

I.  Hugues,  premier  connu  de  la  famille,  passa  au  ser- 
vice d'Angleterre,  vers  le  commencement  du  quatorzième 
siècle,  s'attacha  au  parti  de  Jean  de  la  Pôle,  de  la  maison 
des  ducs  de  Suôolk  (  i  ),  et  fut  tué  à  la  bataille  de  Stoke, 
en  1488. 

II.  Jean,  fils  de  Hugues,  se  trouva  à  la  même  bataille 
et  y  fut  tué,  mais  il  laissa  un  fils,  qui  suit  : 

III.  Charles,  épousa  Marie  de  la  Pôle,  de  la  maison 
ci-dessus  mentionnée.  Ils  périrent  tous  deux,  sous  pré- 
texte de  religion,  en  1542,  victimes  de  Henri  VIII,  roi 
d' .Angleterre,  qui  en  voulait  principalement  à  la  famille 
de  la  Pôle,  à  cause  de  ses  droits  à  la  couronne  (  2  }. 


(1)  Ce  Jean  de  la  Pôle  était  le  comte  de  Lincoln,  dont  le 
père,  Jean  de  la  Rôle,  duc  de  Suffolk,  avait  épousé  Elisabeth 
Plantagenet,  sœur  d'Edouard  IV,  et  avait  été  déclaré,  par  Ri- 
chard III,  héritier  du  trône  d'Angleterre  [Histoire  d'Angleterre/. 

(2)  Charles  Richard  et  ses  successeurs  descendent  donc,  par 
Marie  de  la  Pôle,  de  la  maison  des  ducs  de  Suffolk.  Edmond  de 
la  Pôle  et  Richard  de  la  Pôle,  derniers  princes  de  cette  maison 
et  de  celle  d'York,  par  leur  aïeule  Elisabeth  Plantagenet,  avaient 
péri,  le  premier  dans  la  tour  de  Londres,  par  ordre  de  Henri  VIII, 
et  le  secon<i,  à  la  bataille  de  Pavie,  auprès  de  François  I*'  {His- 
toire d'Angleterre).  La  princesse  Marie  de  la  Pôle  leur  ayant  sur- 
vécu, devint  donc  Théritière  de  la  maison  de  Suffolk  et  de  celle 
d'York. 


414         RICHARD  DE  CORBERY  ET  DE  ROCHELINES. 

IV.  Vincent  I",  fils  de  Charles,  pour  se  soustraire 
au  sort  de  son  père,  vint  en  France  avec  son  fils,  qui 
suit,  qu'il  comptait  faire  passer  en  Italie,  auprès  du  car- 
dinal Pôle,  son  proche  parent,  qui  fuyait  aussi  pour  se 
soustraire  aux  poursuites  de  Henri  VIII.  Mais  Vincent  I" 
mourut  à  AUoz,  la  même  année. 

V.  Vincent  II,  son  fils,  fut  conseiller-sénateur  au  se'- 
nat  de  Nice,  se  maria  à  Alloz  en  i556,  et  mourut  le 
22  novembre  i636,  à  l'âge  de  cent-un  ans. 

VI.  Vincent  III,  fils  de  Vincent  II,  était  mort  avant 
son  père  en  16 18.  Il  avait  laissé  un  fils,  qui  suit: 

VII.  François,  né  le  24  février  ibjj,  épousa  demoi- 
selle N...  Honorât,  d'une  famille  noble  d'AUoz.  Ils  mou- 
rurent audit  lieu,  en  i63o,  du  fléau  delà  peste. 

VIII.  Sébastien,  leur  fils,  leur  succéda,  hérita  de  plu- 
sieurs autres  successions,  fut  nommé  juge  ordinaire 
d'AUoz,  le  8  Janvier  1692.  Il  avait  épousé  dame  Margue- 
rite d'Allègre,  de  famille  noble,  le  i®''  janvier  1648,  et  il 
mourut  le  7  août  1694.  Il  eut  de  son  mariage  : 

i.°  Jean,  conseiller  au  conseil  de  Colmar  en  Pro- 
vence; 

2.°  Joseph,  curé  du  Q.uirieu,  et  du  Villard-Rey- 
mond,  en  Dauphiné  ; 

3."  Etienne,  qui  suit  ; 

4.°  Une  fille  mariée  avec  messire  Charles  Pascalis, 
capitaine  au  régiment  de  Lasti. 

IX.  Etienne,  vint  s'établir  au  Villard  Reymond,  au- 
près de  son  frère,  se  maria,  le  3  novembre  1694,  avec 
demoiselle  Marguerite  Pélissier.  II  décéda  le  3  mars  1723, 
et  laissa  : 

I.*  Jean,  qui  suit  ; 

2."  Joseph,  mort  curé  de  la  paroisse  de  la  Garde, 
en  Dauphiné. 

X.  Jean,  succéda  à  son  père,  et  épousa  dame  Clau- 
dine Garden  de  La  Fond,  de  la  maison  de  Garden  de  Les- 
sard, qui  tire  son  origine  de  lord  Garden,  qui  s'était 
établi  en  Dauphiné  vers  l'an  i3oo.  Jean  mourut  le  9  no- 
vembre 1755.  De  son  mariage  étaient  nés  : 

i.°  Joseph,  qui  suit  : 
a.°  Jean-Baptiste; 


LA  MOTE  BARACÉ  DK  SENONNES.  415 

3.**  Etienne,  qui  fonde  la  branche  de   Rochelines, 
établie  au  Puy-en-Velay,  et  rapportée  ci-après. 

XI.  Joseph,  seigneur  de  Corbery,  et,  en  partie,  des 
tiefs  de  Lyon  et  de  Gondy,  chevalier,  mort  en  1 807  ; 
il  avait  épouse  à  Paris,  le  i5  février  1775,  Marie-Sophie 
de  Beauvalet,  de  laquelle  il  a  eu  : 

XII.  Augustin -Thomas  de  Qjrbery,  chevalier,  marié 
à  Jeanne-Marie-Eulalie  d'Arcis,  le  4  juillet  1807.  De  ce 
marige  est  né,  en  1809  : 

Charles-Gustave- Auguste. 

Branche  de  Rochelines . 

XI.  Etienne  Richard  dk  Rochelines,  marié  au  Puy- 
en  Velay,  à  Claudine  Parrel  de  Beaubac,  de  laquelle  il 
a,  entre  autres  enfans  : 

I  .**  Jean-Baptiste-Julien,  qui  suit  ; 
2.»  Clotilde  Richard  ; 

XII.  Jean- Baptiste-Julien  Richard  de  Rochelines, 
né  le  19  novembre  1785,  chevalier,  capitaine-lieutenant 
d'artillerie  dans  la  garde  royale,  chevalier  de  l'ordre 
noble  de  Saint-Hubert  de  Lorraine. 

Cette  généalogie  a  été  dressée  d'après  celle  qui  se 
trouve  dans  l'ancien  dictionnaire  de  la  noblesse  ,  in-4.** 
à  la  lettre  R,  tome  XII,  et  sur  les  titres  originaux  qui 
m'ont  été  communiqués. 

Armes:  D'azur,  au  rich ,  ou  loup  cervier,  au  naturel  ; 
au  chef  d'or,  chargé  d'un  léopard  de  gueules. 


LAMOTE  BARÀCÉ  DE  SENONNES,  maison  ori- 
ginaire de  la  Bretagne,  mais  établie  depuis  plusieurs  siècles 
en  Anjou.  En  ii5o<  un  seigneur  de  Lamote-Baracé  fit 
bâtir  dans  sa  terre  de  Lamoie,  près  d'Angers,  une  église 
qu'il  dédia  à  la  Vierge.  Depuis  cette  époque,  les  titres  de 
la  maison  de  Lamote  sont  établis  sans  interruption. 

Un  Poulcre  de  Lamote  Baracé,  fut  capitaine  de  cent 
hommes  d'armes  de  la  garde  de  François  I". 

Un  autre  seigneur  de  Lamote  fut  premier  écuyer  et 
chambellan  de  la  Reine  Jeanne  d'Albret. 

Le  marquis  de  Senonnes,  marquis  de  Lamote  Baracé, 
seigneur  de  Senonnes,  de  Lamote,  de  Baracé.  de  Saint- 
Aignan,      Saint-Michel,     en    Craonnais,    Brain  et  autres 


41  6        LA  MOTE  BARACE  DE  SENONNES. 

lieux,  commanda,  en  1693,  Tarrière-ban  de  la  noblesse 
d'Anjou. 

Son  frère  Philippe-Claude  de  Lamote  Baracé  fut  suc- 
cessivement commandant  de  Fartillerie  dans  l'arme'e  du 
marquis  d'Harcourt  et  commandant-général  de  l'artillerie 
de  France  et  d'Espagne,  dans  l'armée  du  maréchal  de 
Berwick. 

Un  autre  Pierre,  marquis  de  Lamote  Baracé,  mar- 
quis de  Senonnes ,  seigneur  des  lieux  ci-dessus  désignés, 
quitta  le  service,  jeune  encore,  avec  le  grade  de  capitaine 
en  premier  dans  le  régiment  du  Roi. 

Son  fils  Pierre-François,  marquis  de  Senonnes,  mar- 
quis de  Lamote  Baracé,  seigneur  des  lieux  désignés  ci- 
dessus,  a  servi  dans  le  régiment  de  Rohan-Soubise  en 
1787;  il  eut  l'honneur  d'être  présenté  au  Roi  et  de  mon- 
ter dans  les  carrosses  de  S.  M.  Ayant  émigré  aucommen- 
cement  de  la  révolution  ,  il  fut  pris  en  1793  et  condamné 
à  mort  par  le  tribunal  révolutionnaire. 

Cette  famille  existe  maintenant  en  deux  branches.  La 
branche  aînée  représentée  par  : 

i.°  Pierre-Vincent-Gatien,  marquis  de  Senonnes  et 
de  Lamote  Baracé,  résidant  en  Anjou,  en  sa  terre 
de  Sautré. 

2."  Alexandre  de  Lamote  Baracé,  vicomte  de  Se- 
nonnes, frères  du  précédent,  lieutenant  de  cava- 
lerie, secrétaire  de  la  chambre  et  du  cabinet  du 
Roi,  secrétaire-général  des  musées  royaux,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  de  la  Légion  d'Honneur, 
commandeur  de  l'ordre  noble  de  Saint-Hubert  et 
de  plusieurs  autres.  Membre  de  Tinstitut  royal 
de  France  et  de  la  société  royale  académique  des 
sciences  de  Paris. 

La  seconde  branche   est  représenté  par  : 
Auguste  ,     comte    de  Lamote   Baracé,    ancien  officier 
de   dragons,     résidant    en  Touraine  à  sa  terre  du 
Coudray. 

Armes  :  d'argent ,  au  lion  de  sable,  cantonné  de  quatre 
merlettes  du  même;  à  l'écusson  du  champ,  chargé  d'une 
fasce  de  gueules,  accompagnée  de  six  fleurs  de  lys  du 
même,  brochant  sur  le  lion.  Couronne  de  marquis.  Sup- 
ports :  deux    lions. 


DE  BESIADt   D'AVARAY. 


4»7 


BESIADE  DAVARAY  ,  noble  et  ancienne  famille 
de  Béarn,  connue  dès  le  douzième  siècle,  mais  dont  la 
filiation,  suivie  et  prouvée  par  titres,    ne   remonte    qu'à  : 

I.  Amanieu  de  Besiade,  qui  rendit  des  services  mili- 
taires à  Louis  X,  roi  de  France,  duquel  il  reçut,  le 
3  janvier  i3i4,  une  donation  de  trente  livres  tournois, 
en  récompense  de  ses  services,  sous  le  bon  plaisir  de  Phi- 
lippe-le-Bel,  son  père,  roi  de  France.  Il  fut  père  de  : 

II.  Amanieu  de  Besiade,  II*  du  nom,  mort  le  14  fé- 
vrier 1 39 1  ;  laissant  : 

III.  Amanieu-Donat  de  Besiade,  qui  épousa  Jeanne 
de  Carnou,  dont  il  eut  trois  enfants,  savoir  : 

i.°  Raimond-Amanieu,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jean  ,  religieux  aux  carmes  de  Sauveterrc  II   testa 

en  1428,  et  mourut  au  mois  d'avril  1433  ; 
3."  Jeanne,  dont  Talliance  est  inconnue. 

IV.  Raimond  -  Amanieu  de  Besiade  ,  co-seigneur  de 
Muning  ,  e'pousa  noble  Miramonde  de  Barsum,  et  fit  ,  en 
1469  ,  une  donation  de  cinquante  sols  morlas  de  rente 
annuelle,  en  faveur  des  religieux  carmes,  établis  à  Sau- 
veterre,  en  présence  de  Jean  de  Besiade,  son  frère,  à 
prendre  sur  la  redevance  de  la  seigneurie  de  Muning  ,  et 
sur  le  revenu  du  fxjnt  de  la  ville  de  Sauveterre,  dit  de 
Besiade,  où  sont  ses  armes.  Il  eut  pour  fils  unique  : 

V.  Arnaud-Ramond  de  Besiade,  co-seigneur  de  Mu- 
ning, qui  s'allia  avec  noble  demoiselle  Jeanne  d'Augas, 
et  testa  le  26  février  ôog.  Il  en  eut  ; 

i.°  Jean  ,  qu'il  insiitua  son  héritier  universel ,  tant 
de  ses  biens  nobles  qu'autres  ,  et  qu'il  fit  aussi  son 
exécuteur  testamentaire  ; 

2.°  Ramond,  dont  l'article  suit  ; 

3.**  Peyrot  de  Besiade. 

VI.  Ramond  de  Besiade  ,  co-seigneur  de  Muning , 
épousa,  le  6  août  i5i3,  demoiselle  Ramond  de  Causit, 
fille  de  Ridan  de  Causit,  écuyer.  Il  fut  père  de  : 

VII.  Jean    de    Besiade,    I"   du    nom,  co-seigneur  de 


r 


4i8  l^E   BESIADE    D'AVARAY. 

Muning,  qui  prêta  serment  de  fidélité,  et  rendit  hom- 
mage, le  6  février  i538,  dans  la  maison  épiscopale  de 
Lescar,  entre  les  mains  de  Févêque  de  ce  lieu,  commis- 
saire du  roi  de  Navarre ,  pour  recevoir  les  hommages  et 
serments  de  fidélité  des  nobles  du  pays  de  Bearn  ,  au  nom 
de  Ramond  de  Besiade,  son  père,  lequel  reconnaît  devoir 
à  ce  prince  un  fer  de  lance  de  redevance,  pour  la  sei- 
gneurie de  Muning  ,  et  cinq  sols  morlas  ,  pour  la  coutume 
qu'il  a  sur  le  pont  de  Sauveterre  ,  dit  de  Besiade.  Il  épousa, 
le  6  août  1539,  assisté  de  son  père  et  de  Jean,  prieur 
d'Ordioze  ,  son  oncle  maternel  ,  demoiselle  Bernardine 
de  Campanhe  de  Castigbon,  fille  de  noble  Jean  de  Cam- 
panhe,  et  de  demoiselle  Jeannette  de  la  Salle.  Il  testa 
le  6  mai  i58o,  laissant  de  son  mariage  : 

I .°  Arnaud,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Jacob,  j 

3.°  Bernardine,  >  vivants  en  iSyS  ; 
4.°  Jeanne,  ) 

VIII.  Arnaud  de  Besiade,  seigneur  de  Muning, 
épousa,  le  i3  juin  iSyS,  Jeanne  de  Bachoé,  fille  de 
noble  Jacob  de  *  Bachoé,  seigneur  d'Andreny.  De  ce 
mariage  est  issu  : 

IX.  Jean  de  Besiade,  II'  du  nom,  seigneur  de  Mu- 
ning ,  qui  eut  commission  de  la  reine  ,  mère  'du  roi 
Louis  XIII,  pour  lever  une  compagnie  de  cent  hommes 
d'armes,  datée  d'Angers,  le  20  juillet  i520.  Il  épousa, 
le  23  avril  i6i3,  demoiselle  Anne  d'Arridole ,  fille  de 
Jean  d'Arridole  ,   seigneur  d'Arrocain  ,  dont   sont    issus  : 

I ,"'  Jacques  ,  seigneur  'de  St  -  Martin  ,  mort  en  1 66  r  ; 

2."  Théophile,  dont'l'article  suit  ; 

3.°  Marie  de  Besiade,  alliée,  le  5  janvier  i635,  à 
Jean  de  Gassion  ,  président  à  mortier  au  parlement 
de  Pau  ,  conseiller  d'état  ,  en  i636  ,  frère 'aîné  de 
Jean  de  Gassion,  maréchal  de  France,  et  fils  de 
Jacques  de  Gassion  ,  président  au  conseil  souverain 
de  Navarre  et  de  Béarn,  et  de  Marie  d'Esclaux. 

X.  Théophile  de  Besiade  ,  chevalier ,  marquis  d'A- 
varay  ,  seigneur  du  Tertre  et  de  Létion  ,  partagea  ,  le 
28  juillet  1661,  la  succession  de  son  père,  avec  Jacques 
de  Besiade,    chevalier,    seigneur    de    Muning,    de    Saini- 


DE   BESIADE   D'AVARAY.  ^.ig 

Martin,  d'Auroiste  et  de  Saint  -  Gladie,  son  frère  aîné. 
Il  fut  nommé,  le  26  avril  1 667,  grand  bailli  d'épée  d'Or- 
léans, et  commanda,  en  cette  qualité,  l'escadron  et  la 
brigade  d'Orléans,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Créqui, 
lors  de  la  convocation  de  l'arrière-ban,  en  1674.  Il  avait 
épousé,  i.°  le  18  mars  i652,  demoiselle  Marie  des  Es- 
tangs,  fille  de  Théodoric  des  Estangs,  chevalier,  seigneur 
d'Escrennes,  et  de  dame  Anne  Bigot;  2.°  le  21  juillet 
i665,  demoiselle  Dorothée  Barthon  de  Montbas,  fille  de 
François  Barthon,  vicomte  de  Montbas ,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  de  dame  Denise  de  Maillé 
de  Benehart.  Du  premier  lit  sont  issus  : 

I.'  Claude-Théophile,  dont  l'article  suit, 
2.*  Marie  -  Charlotte  ,    mariée  à   François  d'Escou- 
bleau,    marquis  de  Sourdis,  seigneur    de  Gaujac 
et  d'Estillac,  chevalier  des  ordres  du  Roi  et   lieu- 
tenant -  général  de  ses  armées,  fils  de  Charles  d'Es- 
coubleau,  marquis  de  Sourdis,  chevalier  des  ordres 
du   Roi,  et  de   Jeanne,    dame  de    Carmain.    Ils 
n'eurent  qu'une  fille  unique,   mariée,   le  24  mars 
1702,    à   François  -  Gilbert    Colbert,    marquis  de 
Saint  -  Pouange  et  de  Chabannais,    maréchal   des 
camps  et  armées  du  Roi  ; 
3.*  Françoise  -  Marie  de  Besiade,  morte  jeune. 

XI.  Qaude  -  Théophile  de  Besiade,  chevalier,  marquis 
d'Avaray,  baron  de  Lussay,  seigneur  de  Létion  ,  de  Cour- 
bouson  et  de  la  Brosse  -  Montmort,  chevalier  des  ordres 
du  Roi  et  lieutenant  -  général  de  ses  armées,  né  le  2  mai 
i655,  ayant  trouvé  la  succession  de  son  père  surchargée 
de  dettes,  obligé  de  se  défaire  d'une  partie  de  ses  terres,  il 
vendit  celles  de  Bearn  au  marquis  de  Gassion,  son  cousin- 
germain  ;  il  fut  d'abord  page  de  Monsieur,  frère  du  roi 
Louis  XIV,  ensuite  cornette  au  régiment  de  Sourdis, 
cavalerie,  le  premier  octobre  1662;  servit  au  siège  de 
Maestricht,  en  1673;  combattit  à  Senefî,  en  1674;  cou- 
vrit, en  1675,  les  sièges  de  Dinant,  de  Huy,  de  Lim- 
bourg  ;  obtint  une  compagnie  dans  le  même  régiment,  le 
9  septembre  suivant;  se  trouva  aux  sièges  de  Condé,  de 
Boucha  in,  d'Aire,  en  1676;  au  siège  de  Valenciennes,  à 
la  bataille  de  Cassel,  à  la  prise  de  Saint -Omer,  en  1677; 
aux  sièges  de  Gand,  d'Ypres  ;  à  la  bataille  de  Saint  -  Denis, 
près  Mons,en  1678.  Sa  compagnie  ayant  été  licenciée  le 
8  août   1679,    on  l'entretint  capitaine  réformé  à  la  suite 


420  DE  BESIADE   D'AVARAY. 

du  régiment  de  Grignan,  par  ordre  du  i5  du  même 
mois.  Il  leva,  par  commission  du  17  mars  1682,  une 
compagnie  de  cavalerie,  qu'il  incorpora,  par  ordre  du  22 
juin,  dans  le  régiment  de  cavalerie  de  Saint  -  Silvestre;  il 
servit  la  même  année  au  camp  de  la  Sarre,  au  camp  sur  l'Es- 
caut, au  siège  deCourtray,  à  la  prise  de  Dixmude,  au  bom- 
bardement d'Oudenarde  en  i683  ;  à  l'armée  qui  couvrit  le 
siège  de  Luxembourg  en  1684,  au  camp  de  la  Saône j  en 
i685,  1686,  1687  et  1688;  fut  mestre  de  camp  d'un  ré- 
giment de  dragons  de  son  nom,  qu'il  leva  par  commis- 
sion du  20  août  1688  ;  servait  au  camp  de  M.  de  Calvo, 
en  1689;  fut  fait  brigadier  par  brevet  du  28  avril  1694; 
servit  à  l'armée  de  Flandre  sous  Monseigneur;  à  la  même 
armée  sous  le  maréchal  de  Villeroy,  en  1695  ;  à  l'armée 
de  la  Meuse  sous  le  maréchal  de  Boufflers,  en  1696;  à 
l'armée  de  Flandre,  sous  le  maréchal  de  Villeroy,  en  1697  ; 
fut  fait  maréchal  de  camp  par  brevet  du  29  janvier  1702; 
fut  envoyé  commandera  Naples  en  l'absence  du  comte  de 
Marsin,  et  sous  l'autorité  du  vice  -  roi,  par  commission 
du  19  juillet  suivant  ;  lut  créé  lieutenant  -  général  des  ar- 
mées du  roi,  par  pouvoir  du  10  février  1704;  il  conti- 
nua de  commander  à  Naples  jusqu'au  premier  août  1705, 
qu'il  en  partit  pour  joindre  Parme  :  du  roi  en  Espagne,  oti 
il  marcha  au  secours  de  Badajos,  au  mois  d'octobre  ;  ser- 
vit dans  la  même  armée  sous  le  maréchal  de  Berwick, 
en  1706,  et  se  trouva  à  la  prise  de  Carthagène.  Il  continua 
de  servir  à  cette  armée,  par  lettres  du  4  avril  1707;  con- 
tribua particulièrement  à  la  victoire  remportée  à  Almanza, 
le  25  du  même  mois  ,  à  la  soumission  des  royaumes  de 
Valence  et  d'Aragon,  au  siège  et  à  la  prise  de  Lérida  ; 
servit  à  la  même  armée  sous  le  duc  d'Orléans;  se  trouva 
au  siège  de  Tortose,  à  la  prise  de  Pons,  d'Alos,  d'Aget 
et  de  Montagnana.  Le  Roi  lui  accorda,  le  10  lévrier  de  la 
mène  année,  une  pension  de  4000  livres.  Il  servit  encore, 
en  1709,  sous  le  maréchal  de  Bezons  ;  se  trouva  aux  sièges 
et  à  la  prise  de  Douay,  du  Q.uesnoy  et  de  Bouchain,  en 
171 2;  se  trouva,  avec  Tarmée  du  Rhin,  en  171 3,  au 
siège  de  Landau,  à  la  défaite  du  général  de  Vaubonne,  au 
siège  et  à  la  prise  de  Fribourg;  fut.  nommé  ambassadeur 
en  Suisse  en  1715;  obtint  par  provisions  données  à  Paris, 
le  23  décembre  1718,  la  lieutenance  générale  du  gouver- 
nement de  Picardie,  et  les  gouvernements  particuliers  de 
Peronne,   de    Roye    et    de    Montdidier  ;   fut  pwurvu ,    le 


DE  BESIADE  D'AVARAY,  421 

3  juillet  17 19,  des  provisions  pour  la  sixième  place  de 
grand'croix  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 
et  le  Roi,  voulant  bien  le  dispenser,  en  considération  de 
ses  services  et  par  distinction  particulière,  de  passer  par 
le  grade  de  commandeur,  il  eut  permission,  par  la  même 
lettre  du  Roi,  de  prendre  tout  de  suite  le  titre  et  les  mar- 
ques distinctives  de  cet  ordre,  dont  il  obtint  la  pension 
de  6000  livres  en  1722.  Ayant  c'té  rappelé  de  son  ambas- 
sade, en  1726,  le  Roi  lui  fit  l'honneur  de  lui  écrire  qu'é- 
tant satisfait  de  ses  services,  il  avait  résolu  de  l'associer  à 
son  ordre  du  Saint-Esprit,  dans  la  première  promotion.  Il 
eut,  au  mois  d'octobre  1733,  des  pouvoirs  pour  comman- 
der dans  toute  Tétendue  des  provinces  de  Flandre  et  de 
Hainault  ;  fut  nommé  chevalier  des  ordres  du  Roi  le  2 
février  1739,  fut  reçu  le  jour  delà  Pentecôte  suivant,  et 
mourut  le  6  avril  1745.  11  avait  épousé,  le  6  novembre 
1691,  demoiselle  Catherine-Angélique  Foucault,  décédée 
le  28  avril  1728,  fille  de  Joseph  Foucault,  conseiller 
d''état,  secrétaire  du  conseil,  directeur  des  finances  de 
Sa  Majesté,  et  intendant  de  Caen  et  de  dame  Marie  de 
Montreseau.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.»  Jean-Théophile,  comte  d'Avaray,  né  le  29  oc- 
tobre 1696,  mousquetaire  en  171 3;  il  fit  la  cam- 
pagne de  cette  année  sur  le  Rhin  ;  obtint,  le  2 
janvier  17 14,  une  compagnie  dans  le  régiment 
Dauphin,  cavalerie,  et  une  commission  de  capi- 
taine réformé,  le  6  octobre  suivant,  après  la  ré- 
forme de  sa  compagnie.  Ayant  obtenu,  par  brevet 
du  i3  avril  17 17,  la  permission  d'aller  servir  en 
Hongrie,  il  fit  cette  campagne  et  la  suivante  sous 
le  prince  Eugène,  contre  les  Turcs,  et  se  trouva 
au  siège  et  à  la  bataille  de  Belgrade  ;  fut  nommé 
colonel  du  régiment  de  Nivernais  infanterie,  par 
commission  du  6  mars  17 19,  à  la  tête  duquel  il 
servit  aux  sièges  de  Gerra-d'Adda,  de  Pizzighi- 
tone  et  du  château  de  Milan,  en  1733,  de  Tor- 
tone,  de  Novarre  et  du  château  de  Sarravalle,  en 
janvier  et  février  1734,  à  l'attaque  de  Colorno  et 
à  la  bataille  de  Parme,  au  mois  de  juin  ;  fut  fait 
brigadier  d'infanterie  par  brevet  du  i*'  août  de  la 
même  année  1734,  fut  blesé  à  la  bataille  de  Guas- 
talla,  le  10  octobre,  et  mourut  de  ses  blessures 
regretté  de  toute  l'armée  ; 


A22  DE  BESIADE  D'AVARAY. 

2.°  Charles-Théophile^  dont  l'article  suit; 

3."  Catherine-Angélique,    mariée,    le     3    décembre 

1719,  à  Jean-Louis,  seigneur,  baron  de  Boeil; 
4.°  Olympe,  femme    d'André    le   Picard,   chevalier, 
seigneur  d'Aubercourt. 

XII.    Charles-Théophile    de  Besiade,    chevalier,    mar- 
quis d'Avaray,  baron  de  Lussay,  seigneur  de   Létion,  Cour- 
bouson   et    de    la    Brosse-Montmort,   grand    bailli  d'épée 
d'Orléans,     maréchal    des    camps  et    armées  du  Roi,   fut 
d'abord    destiné    à  l'état    ecclésiastique    puis    entra    dans 
les  mousquetaires  en  171 9  ;    devint  lieutenant  réformé   au 
régiment    de  dragons  d'Orléans,  le    i5  avril  r722;   enfin 
capitaine  au  régiment  de  dragons  d'Armenonville,  le    3i 
août   1725.  Il  commanda  cette  compagnie  au  camp  de   la 
Meuse  en  1727,  deuxième  cornette  de  la  première  compa- 
gnie des  mousquetaires,  par  brevet  du  9  février  1729,  avec 
rang  de   mestre  de  camp    de    cavalerie,   par  commission 
du  même  jour;  fit  la  campagne  de  Philibourg,  en    1734,  et 
obtint,     par  commission     du  2  3  octobre   de   cette  année, 
le  régiment  d'infanterie  de  Nivernais,  vacant   par   la  mort 
de  son  frère  ;  il  prit  alors  le  nom  de  marquis  d'Avaray,  et 
se  démit    de   la   charge  de   cornette  des  mousquetaires.    Il 
joignit  le  régiment  de  Nivernais  à  l'armée  d'Italie,  et  le 
commanda  au   siège  de  Révéré,  de  Reggio  et  de  Reggiolo, 
en  1735  ;  rentra  en  France  au  mois  d'août   1736;    passa, 
au    mois  de  janvier    1738,   dans  l'île  de    Corse,  avec  son 
régiment  ;  servit  avec  distinction  dans  plusieurs    actions  ; 
fut   créé    brigadier    des    armées  du    Roi    par    brevet  du 
i"     janvier  1740,  et  rentra   en  France  au    mois   d'avril 
1741  ;  servit  à  l'armée  de  Flandre,    où   il  se  tint  sur  la 
défensive,  et  à  l'armée  du   Rhin,    par   lettres  du    i"   avril 
1743;  s'y    trouva   à   la  journée   de  Dettingen,    et   finit   la 
campagne  en   Alsace  sous   le    maréchal  de   Noailles;  em- 
ployé à  l'armée  de  Flandre,  par  lettres  du   1"  avril  1744, 
déclaré  le  7  juin,  maréchal    de    camp,   dont    le  brevet  lui 
avait  été   expédié  le  2  mai  précédent,   il   servit  aux  sièges 
de   Menin  et  d'Ypres  ;    passa,  par  lettres   du    i"  juillet,   à 
l'armée   t|ue   commandait   le   maréchal  de  Saxe;  se  démit 
de  son  régiment,  finit  la  campagne  au  camp    de  Courtray, 
et  fut  employé  à  Dunkerque  par  ordre  du  20  février  1745, 
et    à  l'armée  du  Rhin  par  lettres  du    1"  avril  suivant.  Il 
commanda   en     Picardie  pendant    l'hiver,      par  ordre    du 


DE  BESIADE  D'AVARAY.  423 

i"  novembre  ,  et  étant  employé  à  l'armée  de  Flandre  , 
par  lettres  du  i"  mai  1746,  il  se  rendit  à  Anvers,  où  il 
mourut  de  la  petite  vérole  le  3o  du  même  mois.  Il  avait 
épousé,  le  12  décembre  lyBS,  demoiselle  Marguerite - 
Elisabeth  Megret  d'Etigny,  fille  de  François- Nicolas 
Megret,  seigneur  de  Passy,  Etigny  et  autres  lieux,  con- 
seiller d'état  ,  grand  audiencier  de  France,  et  de  dame 
Marguerite  de  Beaucousin,  dont  il  a  laissé: 

I  .•  Charles  -  Théophile  ,  chevalier,  marquis  d'Ava- 
ray,  baron  de  Lussay,  seigneur  de  la  Brosse- 
Montmort,  grand-bailli  d'épée  d'Orléans,  nommé 
cobnel  aux  grenadiers  de  France  en  1754,  et  aide 
maréchal  des  logis  de  l'armée  commandée  par  le 
maréchal  prince  de  Soubise  en  1757;  marié  à 
Versailles,  le  i"  juillet  1754,  à  demoiselle  Eli- 
sabeth -  Guillelmine  -  Charlotte  Baschi ,  fille  de 
François,  comte  de  Baschi  Saint-Estève,  cheva- 
lier des  ordres  du  Roi,  ambassadeur  de  S.  M.  en 
Portugal,  et  de  dame  Charlotte-Victoire  le  Nor- 
mand. Il  est  mort  sans  enfants  le  17  avril  1767  ; 

2.°  Claude- Antoine,  dont  l'article  suit. 

XIII.  Claude-Antoine  de  Besiade  ,  né  le  16  juillet 
1 740  ,  chevalier ,  marquis  d'Avaray  ,  baron  de  Lussay , 
seigneur  de  Létion  ,  de  Courbouson  et  de  la  Brosse  - 
Montmort,  etc.  ,  entra  en  service,  dans  les  chevau - 
légers  de  la  garde  du  Roi,  au  mois  d'août  ij^b  ;  fut 
nommé  grand-bailli  d'épée  d'Orléans  à  la  mort  de  son 
frère;  capitaine  au  régiment  de  mestre  de  camp  général 
de  la  cavalerie,  le  i3  avril  1759  ;  a  fait  la  guerre  de  sept 
ans,  et  a  été  blessé  à  la  bataille  de  Minden;  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  colonel  aux 
grenadiers  de  France,  le  premier  novembre  1765;  colo- 
nel du  régiment  de  la  Couronne,  le  22  juin  1767;  député 
aux  Etats-Généraux  de  1789,  où  il  siégea  constamment 
parmi  les  bons  et  fidèles  serviteurs  du  Roi,  et  protesta 
contre  tous  les  décrets  de  l'assemblée  soi-disant  consti- 
tuante; lîommé  pair  de  France,  lieutenant  -  général  des 
armées  du  Roi  et  maitre  de  la  garde-robe  de  Sa  Majesté, 
en  i8i6;a  épousé,  le  5  avril  1738,  Angélique-Adelaïde- 
Sophie  de  Mailly  de  Nesle,  dame  pour  accompagner 
madame  la  comtesse  d'Artois,  fille  de  Louis,  comte  de 
Mailly,    marquis  de  Nesle,   chevalier    des  ordres  du  Roi, 


424  DK   BESIADE  D'AVARAY. 

lieutenant  -  général  de  ses  armées,  premier  e'cuyer  de 
madame  la  dauphine,  mère  du  roi  ,  et  de  dame  Anne  - 
Françoise  Arbaleste  de  Melun.  De  ce  mariage,  sont 
issus  : 

1."  Antoine- Louis  -  François  de  Bésiade,  d'abord 
comte,  puis  duc  d'Avaray,  né  à  Paris  le  8  janvier 
1759,  mort  à  l'île  de  Madère,  le  4  juin  181 1. 

Entré  en  1774  sous-lieutenant  au  régiment  de 
la  couronne,  dont  le  marquis  d'Avaray,  son  père, 
était  colonel,  capitaine  au  même  régiment  en 
-  *,  ï777i  nommé,  en  1779,  aide-maréchal  général 
des  logis  du  corps  d'armée  commandé  par  M.  le 
maréchal  de  Vaux,  et  destiné  à  une  expédition  en 
Angleterre.  11  obtint,  en  1782,  la  permission 
d'aller  servir  au  siège  de  Gibraltar,  où  il  fut  aide- 
de-cam.p  du  duc  de  Grillon;  embarqué  à  bord  de 
la  batterie  flottante  du  prince  de  Nassau,  il  tut 
témoin  du  danger  qu'elle  courait  d'être  incendiée, 
par  l'effet  d'un  boulet  rouge  entré  d'un  pied  dans 
le  bordage;  comme  il  n'y  avait  aucune  précaution 
de  prise  pour  faciliter  la  retraite  de  ces  bâtiments, 
le  prince  de  Nassau  l'envoya  à  Algésiras  solliciter 
des  secours;  on  envoya  des  chaloupes  qui  sauvèrent 
la  garnison  de  la  batterie. 

Revenu  en  France  à  la  fin  du  siège,  il  fut  nommé 
la  même  année  colonel  en  second  du  régiment  de 
Boulonnais. 

Il  en  devint  colonel  commandant  en  1 788  :  obligé 
de  renoncer  à  tous  les  talents  agréables,  à  cause 
»  de  la  faiblesse  de  sa  complexion,  il  s'occupa  uni- 
quement du  soin  de  son  régiment  et  d^apprenidre 
son  métier  et  les  langues  étrangères.  En  1788,1e 
régiment  de  Boulonnais  fit  partie  de  la  brigade 
d'Angoulême,  commandée  par  son  père,  au  camp 
de  Saint-Omer.  Ce  régiment  se  fit  distinguer 
dans  la  division  du  duc  de  Guignes,  parson  instruc- 
tion et  son  bon  état  sous  tous  les  rapports. 

Le  comte  d'Avaray  passa  en  Angleterre  à  la  fin 
de  l'année  1788,  et  fut  s'enfermer,  pendant  six 
mois,  dans  le  village  de  Kingsington,  pour  y  ap- 
prendre l'anglais. 

Revenu  en  France  en   1789,  il  eut  le  chagrin  de 


DE  BESIADE   D'AVARAY.  425 

voir,  malgré  tous  ses  soins,  plus  de  Ja  moitié  de 
son  régiment  déserter  de  Cambray  pour  venir  à 
Paris  grossir  la  foule  des  soldats  rebelles,  attirée 
par  l'insubordination  et  la  licence;  il  parvint  ce- 
pendant à  le  recompletter  en  1790. 

Il  avait  obtenu,  dès  1779,  la  surveillance  de  la 
chargé  de  maître  de  la  garde-robe  de  Monsieur, 
aujourd'hui  Louis  XVIII,  dont  son  père  était 
pourvu. 

Au  mois  de  juin  1791,  le  Roi  s'étant  déterminé 
à  quitter  Paris,  et  ayant  donné  rendez-vous  à 
Monsieur  à  Montmédy,  ce  prince  jeta  les  yeux 
sur  le  comte  d'Avaray,  dont  le  père  était  député 
aux  états-généraux,  pour  lui  confier  son  projet  de 
départ  et  le  soin  d'en  faire  en  secret  les  préparatifs. 
Le  comte  d'Avaray  s'acquitta  de  cette  mission  dé- 
licate et  importante  avec  autant  de  prudence  que 
de  bonheur. 

Monsieur  partit  dans  la  nuit  du  20  au  21  juin, 
accompagné  seulement  du  con^^te  d'Avaray,  de 
M.  Perronet,  alors  garçon  de  la  garde-robe,  et 
aujourd'hui  premier  valet  de  chambre  du  Roi,  et 
du  nommé  Sayers,  Anglais,  valet  de  chambre  du 
comte  d'Avaray,  qui  n'apprit  que  lorsqu'il  fut 
arrivé  à  la  frontière  qu'il  avait  accompagné  le  frère 
du  Roi. 

Dès  le  14  juillet  suivant,  Monsieur  pourvut  le 
comte  d'Avaray  de  la  charge  de  capitaine  de  ses 
gardes  ;  ce  fut  en  cette  qualité  qu'il  fit,  avec  ce 
prince,  la  campagne  de  1792,  à  la  fin  de  laquelle 
commença  la  longue  série  de  malheurs  qui  ont 
accablé,  pendant  vingt-deux  ans,  l'auguste  branche 
des  Bourbons  de  la  maison  de  France;  la  part  qu'y 
eut  le  comte  d'Avaray  serait  trop  longue  à  rappor- 
ter; ces  détails  appartiennent  à  l'histoire. 

Nous  nous  contenterons  de  rapporter  Textrait 
des  lettres- patentes  qui  lui  furent  accordées  par 
le  Roi  en  1796;  elles  prouveront  les  services  du 
fidèle  sujet,  et  l'insigne  bonté  de  son  adorable 
maître. 

Il  obtint,  en  1799,  des  lettres-patentes  d'érec- 
tion du  comté  de  l'Isle  Jourdain  en  duché-pairie^ 
sous  le  nom  de  duché  d'.\varav. 


426  i^E   BESIADE   D'AVARAY. 

Il  fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1795,  et 
capitaine  de  la  compagnie  écossaise  des  gardes- 
du-corps  en  1796.  Le  Roi  lui  accorda,  le  9  jan- 
vier 1796,  l'expectative  du  grand  baillage  d'Ha- 
genau  dont  était  pourvu  le  prince  de  Montbarey, 
son  oncle. 

L'empereur  de  Russie  'Paul  I"  lui  donna  le 
26  janvier  1800,  le  brevet  de  commandeur  de 
Saint- Jean  de  Jérusalem. 

Comblé  des  bontés  du  Roi^  le  duc  d'Avaray 
aurait  bien  désiré  ne  s'en  pas  séparer  un  instant, 
mais  attaqué  à  Varsovie,  en  1801,  d'une  maladie 
de  poitrine  qui  le  conduisit  aux  portes  du  tombeau, 
le  Roi  lui  ordonna  d'aller  passer  l'hiver  en  Italie, 
il  y  fut  en  1801  et  1802. 

Ce  fut  à  l'occasion  de  cette  maladie,  que  le  Roi 
daigna  lui  accorder  de  nouvelles  lettres-patentes, 
pour  l'autoriser  à  transmettre  le  droit  de  porter 
dans  ses  armes  l'écu  de  France,  à  celui  des  parens 
de  son  nom  qu'il  voudrait  choisir.  Il  en  a  disposé 
dans  son  testament  en  faveur  du  marquis  d'Avaray, 
son  père. 

De  retour  auprès  du  Roi,  il  suivit  ce  prince, 
en  1807,  en  Angleterre;  mais  ayant  été  dans  un 
grand  danger  par  des  vomissemens  de  sang,  ses 
médecins  lui  déclarèrent,  en  18 10,  qu'il  périrait 
s'il  passait  l'hiver  en  Angleterre  ;  le  Roi  lui  or- 
donna de  partir,  il  se  détermina  pour  l'île  de 
Madère. 

Se  trouvant  beaucoup  mieux,  au  mois  de  mai 
181 1,  il  voulut  retourner  en  Angleterre;  mais 
ayant  éprouvé  un  peu  de  retard  pour  son  embar- 
quement, les  chaleurs  excessives  qui  survinrent 
lui  occasionnèrent  un  vomissement  de  sang  au- 
quel il  ne  put  résister,  et  il  mourut  le  4  juin 
suivant,  honoré  des  regrets  de  son  auguste  maître 
et  sans  avoir  eu  la  consolation  de  voir  le  rétablis- 
sement du  Roi  sur  son  trône. 

Copie  des  lettres-patentes  accordées  par  le  Roi  et 
écrites  de  sa  main,  <im  comte  d'Avaray. 

Louis,  par  la  grâce  de  Dieu,   roi  de  France  et 


DE  BESIADE  D'AVARAY.  437 

Navarre ,    à  iootre  amé  et    lâl     Antoine- Louis 
François  de  Bcsiade,  comte  dWTaraj,  saJat. 

Un  des  premiers  devoirs  des  rcHs  est  de  récom- 
penser les  grands  services  par  de  grands  hon- 
neurs, et  nos  pcêdêcessenrs  ont  toujours  sa  fiûre 
usage  de  ce  genre  de  récompense  si  convenable  au 
caractère  de  la  nation  française;  voulant  imiter 
leur  exemple,  et  suivre  en  même  tems  les  mou- 
vements de  notre  cœur,  nous  avons  nsolu  de 
reconnaître,  par  un  témoignage  éclatant,  et  qui 
passe  jusqu'à  la  postérité  la  plus  recalée,  l'impor- 
tant service  que  vous  nous  avez  reoda,.lcKsqae, 
par  votre  attachement  à  notre  pCTsonne,  votre 
courage  et  votre  infatigaMe  activité,  vous  nous 
délivrâtes,  le  21  juin  1791,  de  la  captivité  où 
nous  étions  détenu. 

A  ces  causes  et  autres,  à  ce  nous  mouvant,  de 
Tavis  de  notre  conseil  et  de  notre  pleine  puissance, 
certain^  science  et  autorité  royaile,  voulons  et 
nous  'plait  que  tous  et  vos  'descendans  en  ligne 
mascidine  issue  de  légitime  mariage,  portiez  à 
l'avenir,  dans  Tôrusson  de  vos  armes,  l'écussoa 
de  France  d'azur  à  trois  fleurs  de  Ijs  d'or,  et 
que  vous  preniez  pour  devise  ces  mots  :  Vicit  iter 
ditrum  pietas. 

A  l'eâiet  de  quoi,  nous  vous  avons  adressé  ces 
présentes,  écrites,  et  signées  de  notre  main,  aux- 
quelles nous  avons  tait  apposer  notre  scel,  pour 
les  rendre  fermes  tX  subies  à  jamais,  et  sur  les- 
quelles seront  toutes  autres  lettres  nécessaires 
expédia  sans  difficulté,  ni  délai.  Donné  à  Vé- 
lonne,  le  premier  jour  du  mois  de  juillet,  l'an 
de'grftce  1795,  et  notre  r^nek  premier. 

{Signé  iX)UlS). 

Au  bas  du  sceau  des  armes  de  France,  en  dre 
noire,  est  écrit  ce  qui  suit  de  la  main  du  Roi  : 

Cène  empreinte  est  celle  du  cachet  du  Roi, 
mon  frère,  dont  ses  assassins  ont  donné  la  des- 
cription, et  que,  du  fond  de  la  Tour  du  Temple^ 
la  Reine  trouva  le  rooren  de  me  faire  parvenir.  Je 


428  DE  BESIADE  D'AVARAY. 

conserve  avec  respect,  sans  en  faire  usage^  cette 
sainte  dépouille,  mais  aujourd'hui  j'ai  voulu 
qu'elle  mît  le  sceau  à  cet  acte  de  ma  reconnais- 
sance, [Signé  LOUIS]  ; 

2.°  Armand-Louis-Théophile  de  Besiade,  né  le  1 1 
septembre  1766,  vicomte  d'Avaray,  chevalier  de 
l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  tué  à  Quibe- 
ron,  conbattant  pour  la  cause  du  Roi  ; 

3."  Joseph- Théophile  Parfait,   dont    l'article  suit; 

4.°  Adélaïde-Henriette  Elisabeth  de  Besiade  d'Ava- 
^  ray,  née  le  2  février  1762,  dame  pour  accom- 
pagner madame  la  comtesse  d'Artois,  sous  le  nom 
de  comtesse  Henriette  d'Avaray,  mariée,  en  1761 
à  Edme- Charles- François,  marquis  de  Grave, 
tué  à  l'expédition  de  Quiberon,  en  1795,  colonel 
des  chasseurs  de  Guienne  ,  aide  -  de  -  camp  de 
Monsieur  ,  aujourd'hui  régnant ,  fils  de  Fran- 
çois, comte  de  Grave,  seigneur  de  Durefort  et 
de  Combebelle  ,  lieutenant  -  général  des  armées 
du  Roi,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis  ,  et  de  Marie-Anne-Eléonore  de 
Grave,  sa  cousine.  Voye\  pag  43  de  ce  volume. 
De  ce  mariage  est  issue  une  fille  unique  mariée  au 
marquis  de  Guerry,  tué  en  181 5,  au  combat  de 
Muzillac,  près  de  Vannes,  en  combattant  pour 
la  cause  du  Roi  ; 

5.°  Augustine-Olympe-Sophie  de  Besiade  [d'Avaray, 
née  le  7  juillet  1765  ,  dame  pour  accompagner 
Madame ,.  épouse  de  Louis  XVIII,  mariée  avec 
le  marquis  de  Sourdis  ,  maréchal  de  camp  ,  ins- 
pecteur de  cavalerie,  morte  en  180g,  dont  un 
fils,  le  comte  de  Sourdis,  qui  après  avoir  fait  six 
campagnes  dans  le  9*  régiment  de  hussards,  et 
avoir  été  blessé  trois  fois,  a  été  nommé  en  1814, 
sous  -  lieutenant  de  la  première  compagnie  des 
gardes  du  corps,  a  eu  Thonneur  de  suivre  le  Roi 
à  Gand,  et  y  a  commandé  le  détachement  de  cette 
compagnie;  il  a  obtenu  à  son  retour,  le  régiment 
des  chasseurs  du  Var. 

XIV.    Joseph  -  Théophile  -  Parfait   de    Besiade,    comte* 
d'Avaray,    né  le   23  octobre    1770,    garde  -  du  -  corps   de 


DORIVAL.  429 

Monsieur  (  le  roi  Louis  XVIII  )  en  1787  ;  aide  -  de  -  camp 
de  son  père,  au  camp  de  Saint-Omer,  en  1788;  a  fait 
la  campagne  de  1792  dans  les  gardes  de  Monsieur; 
entré,  à  la  dislocation  de  l'armée  des  princes,  dans  le 
re'giment  du  duc  de  Mortemart  au  service  d'Angleterre, 
colonel  d'infanterie  en  1798,  chevalier  de  Saint- Louis 
en  18 14,  maréchal  de  camp  et  lieutenant  dans  la  com- 
pagnie des  chevau  -  légers  de  la  garde  en  18 14,  et  com- 
mandant du  département  de  Loir-et-Cher  en  1816.  Il  a 
épousé,  en  1800,  Aimée  -  Julie- Michel  de  Tharon,  dont 
sont  issus  : 

I  .**  Ange-Edouard  -  Théophile  de  Besiade  d'Avaray, 
née  en  1 802  ; 

2.*  Sophie  -  Angélique  -  Laure  -  Rosalbe  de  Besiade 
d'Avaray,  née  en  1801. 

Armes  :  d'azur,  à  la  fasce  d'or,  charge'e  de  deux  étoiles 

de   gueules,   er    accompagnée   en    pointe  d'une    coquille 

d'or  ;  à  l'écusson  de  France,  brochant  sur  la  fasce. 
Devise  :  Vicit  iter  durum  pietas. 


DORIVAL,  famille  originaire  de  Paris,  qui  est  repré- 
sentée par  : 

Louis  -  Marie  DoRiVAL,  écuyer,  né  le  6  Janvier  1763, 
fils  de  Jean  -  Baptiste  Dorival,  écuyer,  avocat  en  parle- 
ment, conseiller  du  Roi,  commissaire  au  chàtelet,  éche- 
vin  de  la  ville  de  Paris,  en  1786,  et  de  Charlotte-Marie 
Madelaine  de  Lafosse  ;  il  a  épousé  Alexandrine  -  Louise- 
Agathe  Testard,  dont  est  issu  : 

I.*  Auguste-  Louis-Marie,   né  le  8  septembre  1802  ; 
2.»  Adèle  Elisabeth- Louise,  née  le  25  mai  1798. 

Armes  :  D'azur,  à  la  gerbe  d'argent  ;  au  chef  cousu  de 
gueules,  chargé  de  trois  roses  du  second  émail. 


43o  CHESNEL. 


CHESNEL,  famille  originaire  de  Bretagne  et  l'une 
des  plus  anciennes  de  cette  province. 

Olivier  Chesnel,  épousa  Marie  du  Boys,  dont  il  eut  : 

Eon  Chesnel,  qui  épousa  Marie  du  Gué.   Il  fut  père  de  : 

Bernard  Chesnel,  mariée  avec  Robert  de  Macé,  qui  le  fit 
f)ère  de  : 

Antoine  Chesnel,  qui  épousa  Perinne  de  Beaumanoir, 
dont  : 

Jacques  Chesnel,  sieur  du  Verger,  marié  avec  Claudine 
du  Breil.  Il  en  eut,  entre  autres  enfants  : 

Raoul  Chesnel,  sieur  du  Verger,  qui  épousa  Jeanne 
de  Maillefer,  dont  est  issu  : 

Jean  Chesnel,  sieur  du  Verger  et  de  la  Chapperonnais, 
chevalier  et  fondateur  de  l'ordre  militaire  de  Sainte- 
Madelaine,  sous  le  roi  Louis  XIII,  qui  le  décora  du  col- 
lier de  cet  ordre  en  1614.  L'objet  de  cette  institution, 
qu'il  proposa  au  Roi  au  retour  de  ses  voyages  du  Levant 
et  de  l'Italie  ,  était  l'abjuration  des  duels  et  de  toutes  que- 
relles qui  n'avaient  point  pour  but  l'honneur  de  la  reli- 
gion ou  le  service  de  Sa  Majesté.  La  devise  était  :  L'amour 
DE  Dieu  est  pacifique.  Il  épousa  Catherine  Franchet, 
dont  il  eut  : 

François  Chesnel,  sieur  de  la  Chapperonnais  et  du  Ver- 
ger, marié  avec  Charlotte  Lorgeril.  Il  fut  père  entre  autres 
enfants,  de  : 

Marguerite  Chesnel,  dame  du  Verger,  de  la  Chappe- 
ronnais, déclarée,  par  arrêt  du  12  février  1671,  rendu 
dans  la  chanbre  de  la  réformation,  au  rapport  de 
M.  Denyau,  noble  d'ancienne  extraction  ; 

Et  par  un  autre  arrêt  du  conseil  d'état  du  Roi,  rendu 
en  1786,  enterriné  au  parlement  de  Paris,  il  a  été  prouvé 
et  reconnu  que  cette  même  maison  de  Chesnel  avait  été 
transplantée  en  Normandie,  au  comté  de  Mortain,  elle 
se  trouvait  alors  réprésentée  par  : 

Joseph  Chesnel  de  la  Houssave,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  [de  Saint  -  Louis,  écuyer,  commisaire- 
ordonnateur,  chef  des  bureaux  de  la  guerre,  en  cour  ; 
ayant  épousé  Geneviève  Clairet  ; 


DE  SERRES  DE  MESPLEX.  43l 

Etienne  Chesnel  de  Voiclery,  écuyer,  son  cousin- 
germain;  ayant  épousé  N....  Tophié,  dont  il  n'a  pas  eu 
d'enfants; 

Noële  Chesnel  ,  demoiselle ,  sa  cousine  -  germaine, 
célibataire  ; 

Et  par  une  autre  branche,  existant  à  Poitiers,  repré- 
sentée par  : 

Pierre  Chesnel,  écuyer,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint- Louis,  commissaire  des  guerres,  céli- 
bataire ; 

M ,  le  chevalier  Chesnel,  colonel,  ancien  aide- 
major  général  dans  l'Inde,  chevalier  de  Tordre  royal  et 
militaire  de  Saint  -  Louis,  son  frère,  qui,  ayant  épousé 
mademoiselle  de   la  Rochette  ; 

N Chesnel,     demoiselle,    leur    sœur,     célibataire, 

demeurant  à  Poitiers. 

Armes  :  de  sable,  à  six  fusées  d'or  en  bande. 


DE  SERRES  DE  MESPLEX,  ancienne  famille  de 
robe,  établie  depuis  long  -  temps  à  Montpellier,  dont 
descend  : 

Jean  -  François  -  Antoine  de  Serres,  capitaine  d'in- 
fanterie, lieutenant  des  maréchaux  de  France,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  président  à 
la  cour  des  aides  et  comptes  de  Montpellier ,  qui  épousa 
Maried'Aurès  ;  cefut  lui  qui,  à  la  tête  de  la  garde  natio- 
nale de  Montpellier,  fit  cesser  le  carnage  des  catholiques 
de  Nîmes.  Il  eut'pour  enfants  : 

i."  Jean-André-Joseph,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Pierre  -  Marcel  -  Toussaint  de  Serres,  né  le  pre- 
mier novembre  1780,  conseiller-auditeur  à  la 
cour  royale  de  Montpellier  ; 

3.' Marie-Madelaine- Josephe  de  Serres,  née  le 
25  mars  1779,  morte  femme  de  Henri,  marquis 
de  Roquefeuil  ; 

4.*  Marie  -  Madelaine-Clotilde  de  Serres,   née  le  pre- 
mier octobre  1782,  mariée  à  Henri  du  Lac. 

Jean  -  André  -  Joseph  de     Serres   de    Mesplex,    né    le 


432  DE   MONNIER. 

23  septembre  1777,  capitaine  d'une  compagnie  franche, 
qu'il  forma  pour  marcher  sous  les  ordres  de  S.  A.  R.  Mon- 
seigneur le  duc  d'Angoulême,  capitaine  dans  l'armée 
royale  du  midi,  dans  les  chasseurs  d'Angoulême  en  1816, 
a  épousé,  le  28  juillet  1796,  Marie  -  Philippine  de  Melon 
de  la  Motte,  décédee,  fille  de  Melon  de  la  Motte  et  de 
Théodore  de  Roquefeuil.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jean  -  Marie  -Joseph  -  Amédée  de  Serres,  né  le 
24  octobre  1 809  ; 

2."  Jean  -  Henri  -  Olivier  de  Serres,  ne'  le  21  fe'vrier 
iSri; 

3.°  Marie  -  Madelaine-Elisabeth- Constance  de  Serres, 
née  le  20  mars  1798. 

Armes  :  d'argent  au  chevron  d'azur,  chargé  de  trois 
étoiles  d'or,  et  accompagné  de  trois  trèfles  du  second 
émail  ;  couronne  de  marquis. 


DE  MONNIER,  famille  noble  de  Franche -Comté, 
qui  s'est  divisée  en  plusieurs  branches,  dont  une  d'elles 
a  fourni  : 

Marie  -  Jacques  -  Félix  de  Monnier  de  Savignat  , 
chevalier ,  seigneur  de  Savignat ,  avocat  -  général  à  la 
cour  des  comptes  de  Dôle,  marié  à  demoiselle  Marie- 
Pierrette  Bonneau,  de  laquelle  il  a  laissé  : 

Marie  -  Laurent  -  Félix  de  Monnier  de  Savignat, 
chevalier,  seigneur  de  Savignat,  officier  au  régiment 
royal  Deux-Ponts  ;  a  émigré  en  1791,  et  fait  toutes  les 
campagnes  à  l'armée  des  princes.  Il  s'est  marié,  le  28  avril 
1788,  à  Adélaïde  -  Gabrielle-Madelaine  de  Linard,  fille 
de  François  -  Nicolas  de  Linard,  chevalier,  seigneur 
d'Aveluy,  Anthuise  et  autres  lieux.  De  ce  mariage  est 
issu: 

Félix  -  Auguste  -  Ernest  de  Monnier  de  Savignat, 
chevalier,  né  le  25  septembre  1789,  capitaine  dans  la 
garde  royale,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

Armes:  d'azur,  à  la  bande  d'or,  accompagnée  de  deux 
tourtereaux  du  même. 


VIESSE  DE  MARMONT. 


433 


VIESSE  ,  anciennement  Wiese,  dans  les  actes 
latins,  Vessa,  Wesa,  Viessa.  Famille  très-ancienne  de 
France,  qui  tire  son  origine  de  la  petite  ville  de  Wiese, 
aux  Pays-Bas,  dont  elle  a  reçu  le  nom,  ou  à  qui  elle 
Ta  donné.  Ses  armes  êtuient  de  sinople,  au  lion  d'ar- 
gent (i). 

Au  commencement  du  treizième  siècle,  cette  maison 
s'est  divisée  en  plusieurs  branches  qui  se  sont  établies  en 
Allemagne  et  en  France  ;  les  unes  et  les  autres  florissaient 
dès-lors,  et  ont  produit  des  hommes  distingués  dans  la 
robe  et  le  clergé. 

Le  nom  de  la  seconde  branche,  fixée  en  Allemagne,  subit 
quelques  modifications,  que  l'idiome  du  pays  lui  fit 
éprouver  :  Weissen,  Viessen,  sont  les  dénominations  sous 
lesquelles  elle  est  connue;  il  n'en  fut  pas  de  même  pour 
les  armes  primordiales  de  la  famille,  elles  furent  conser- 
vées  intactes  (2). 

La  branche  établie  en  France,  et  qui  est  ci-après  men- 
tionnée, a  fourni,  à  dater  de  l'an  1200  jusqu'en  1480,  un 
grand  nombre  de  chanoines,  comtes  du  très-vénérable  et 
illustre  chapitre  de  Brioude,  tous  admis  sur  preuves  lit- 
térales. 

En  s'attachant  à  constater  par  titres  l'ancienneté  de 
cette  famille,  on  trouve  parmi  les  originaux  qu'elle  a 
conservés,  et  que  nous  avons  en  ce  moment  sous  les 
yeux,  plusieurs  actes  du  quatorzième  siècle  ;  un  d'eux 
prouve  que  : 

Nohilis  Petrus  de  Wesa,  chanoine  et  officiai  du  cha- 
pitre de  Brioude,  a  autorisé  Dalmas  de  Wesa,  son  neveu 
pour  une  vente  qu'il  a  consentie  la  veille  de  Saint-André 
apôtre,  année  i3i4,  tems  auquel  vivaient  Guillaume  et 
Jérôme  Viesse  (3),  qualifiés  ci'écuyer  et  de  damoiseau, 
dans  le  Nobiliaire  manuscrit  de  don  Coll,  déposé  à  la 
bibliothèque  du  Roi. 


(i)    Voyez  le  Nobiliaire  des  Pays-Bas,  t.  IIl.  i«.  ô^. 

•   (2)    Voyez     l'Armoriai      général      de      rAllemagne  ,      par      Paul 
Ptfrsten,  imprimé  &  Nuremberg  en  i655,  t.  I»',  p.  214. 

3  :    Voyez  le  Nobiliairt  rtiantis^rît  de  Dom  Coll. 

9.  a8 


^34  VIËSSE  DE  MARMONT. 

Un  autre,  que  :  noble  Etienne  de  Vessa,  damoiseau, 
transigea  avec  son  oncle  messire  Armand  de  Vessa  :  l'acte 
est  du   dimanche  fête  de  la  circoncision  ;  année  1 379. 

Dans  l'ouvrage  intitulé  Gallia  Christiana,  tom.  i3, 
p.  676,  A,  on  trouve  ce  passage  : 

Bisilichium  monasterium  in  diocœsi,  treverensi,  i ."  Tem- 
plariorum,  inde  Teuionicorum,  postea  canonicorum,  deni- 
que  Virginum  Deosacratarum.sancti  Francisci  institut ioni- 
biis  obstrictarum.  Quitus  Jacobus  de  Sirck  archiepiscopus , 
circa  annum  1440,  Elisabetham   Viessam  matrem  dédit. 

En  se  rapprochant  des  tems  modernes,  les  titres  de  la 
branche  fixée  en  Bourgogne,  établissent  régulièrement 
une  filiation  suivie  depuis  : 

I.  Alexis  .ViESSE,  lieutenant  au  régiment  de  Vieille 
Marine,  né  en  i5o4,  mort  en  iSgo.  Il  fit  une  fondation 
dans  l'église  de  Latrecey  :  ce  fait  est  consigné  dans  les  re- 
gistres de  la  fabrique.  Il  fut  père  de  : 

II.  Hélion  ViESSE,  seigneur  de  Latrecey.  Il  ajouta  aux 
armes  de  la  famille,  qu'il  mit  en  chef,  parti  d'azur,  à 
la  croix  de  Lorraine  d'or  et  de  gueules,  au  dextrochère  de 
carnation,  orné  d'une  épée  flamboyante,  mouvant  d'une 
nuée,  le  tout  d'argent.  On  ne  sait  si  cet  écartelé  est  le 
résultat  de  concession,  ou  de  conventions  de  famille.  Il 
épousa  demoiselle  Claude-Madelaine  de  Latrecey,  dont 
sont  issus  : 

i.°  Nicolas,   dont  Farticle  suit  ; 

2."  Edme  Viesse,  écuyer.  11   fut  père  de  : 

a.  Edme  Viesse,  écuyer,  seigneur  de  Savoisy 
et  de  Beauregard,  trésorier  général  de  France  ; 

b.  Demoiselle  Claude  Viesse,  mère  de  ma- 
dame de  Sainte-Colombe  et  de  M.  de  Savoisy, 
écuyer,  chevalier  de  Saint-Louis,  lieutenant 
des  maréchaux  de  France.  D'elle  descendent 
messieurs  de  Fresne; 

3."  François  Viesse,  capitaine  au  régiment  de  Ta- 
vannes  : 

4.°  François  de  Viesse,  capitaine  de  cavalerie  au  ré- 
giment de  Coaslin,  mort  sans  avoir  été  marié; 

5.°  Deux  filles  mortes  religieuses  de  la  communauté 
des  ursulines  d'Arc  en  Barrois. 


VI  ESSE  DE  MARMONT.  435 

6."  Marguerite  de  Viesse  ,  veuve  en  premières  noces  , 
de  Jean  de  Morillon ,  écuyer  ,  capitaine  de  cava  - 
lerie  ;  elle  épousa  en  secondes  noces,  Martin  de 
Pothenet,  écuyer,  seigneur  de  Choisey.  Elle  fut 
la  trisaïeule  de  messieurs  de  Nogent,  seigneurs 
d'Eclance  et  de  Veuxaules. 

III.  Nicolas  Viesse  ,  écuyer ,  prévôt  des  maréchaux 
de  France  au  bailliage  de  la  montagne  et  comté  de  Bar- 
sur-Seine.  11  est  connu  sous  le  nom  de  grand  Colas.  En 
1677  ,  il  délivra  son  pays  qui  était  infesté  de  brigands, 
et  rendit  par  là  un  service  si  important ,  que  le  grand 
Condé,  qui  était  gouverneur  de  la  province  et  sous  les 
ordres  duquel  il  avait  long-tems  servi,  lui  dit  qu'il  était 
digne  de  commander  une  armée.  Il  mourut  en  1704,  et 
avait  épousé  i.'  demoiselle  N.  Lesage,  dont  il  n'eut  point 
d'enfants;  2."  demoiselle  N.  de  Trémisot,  qui  le  rendit 
père  de  : 

I ."  Simon,  dont  l'article  suit  ; 

2.'  Qaude  Viesse  ,     écuyer  ,   seigneur    d'Avirey    et 

de  Sainte-Colombe,  marié     à  demoiselle    Ursule 

Baillot  ,  dont  il    n'eut  point  d'enfants  ;   mort  le 

9  août  1 7 1 9  ; 
3.*  Marie  -  Anne    Viesse  ,    religieuse    professe    aux 

ursulines  de  Châtillon,  morte  en  171 2. 

IV.  Simon  Viesse,  écuyer,  seigneur  de  Riel- 
Dessus,  prévôt  des  maréchaux  de  France,  mort  en  1717, 
avait  épousé  demoiselle  Françoise  Lefevbre ,  des  sei- 
gneurs de  Gurgy  et  de  Mauvilly,  de  laquelle  il  eut  dix- 
huit  enfants,  entre  autres  : 

i."  Edme,  dont  l'article  suit; 

2."  Nicolas  Viesse,  prêtre,  docteur  en  théologie, 
prieur- commendataire  de  Saint  -  Valeniin  ,  de 
Griselles,  et  de  Saint- Hacho-d'Autin;  mort  en 
1740; 

3."  Abraham -Charles  Viesse,  écuyer,  seigneur  4e 
Sainte-Colombe,  qui  épousa  en  premières  noces, 
Marie  -  Simone  de  Mailly,  dont  il  eut  Charlotte 
Viesse,  morte  en  bas  âge  ;  en  secondes  noces , 
avec  Marie- Josephe  Vaillant,  mon  en  1761  , 
sans  postérité  ; 

4.»  Jean  -  Baptiste    Viesse  ,     religieux     Bernardin  , 


^36  VIESSE   DE   MARMONT. 

prieur  de  Boulancourt  et  des  Echarlis  ;  mort  à 
Clairvaux,  en  1760; 

5."  Alexis  Viesse,  écuyer ,  lieutenant  au  régiment 
de  Hainault,  mort  en  lyBS; 

6."  Richard  Viesse  de  Marmont  ,  écuyer ,  en- 
seigne au  régiment  de  Poitou.  Au  siège  de  Fri- 
bourg,  en  171 3,  ayant  eu  le  bras  droit  emporté 
par  un  boulet,  ce  brave  officier  reprit  à  l'instant 
même  le  drapeau  de  la  main  gauche; 

7,°  Marguerite  Viesse  ,  religieuse  Carme'lite  , 
prieure  de  la  maison  de  Châtillon,  morte  aux 
Carmélites  de  Troyes,  en  1768  ; 

8.°  Ursule  Viesse ,  religieuse  professe  aux  ursu- 
lines  de  Châtillon  -,  morte  en  1 745  ; 

9.°  Charlotte  Viesse,  mariée  en  17 19,  à  N.  Millet 
de  Montarby,  seigneur  de  Montarby  et  de  Giey  , 
lieutenant  des  maréchaux  de  France  ,  à  Châ- 
tillon ; 

io.°  Marie-Madelaine  Viesse,  mariée  en  1725, 
à  Marc  -  Sébastien  Plivart  ,  lieutenant  particulier 
au  bailliage  et  siège  présidial  de  Langres  ; 

1 1 ."  Thérèse  Viesse,  morte  sans  alliance. 

V.  Edme  Viesse  de  Chavoigniey  ,  écuyer  ,  seigneur 
de  Riel- Dessus,  épousa  Marguerite  Moret,  dont  il  eut: 

1.°  Nicolas- Edme,  dont  Tarticle  suit; 

2.°  Daniel  Viesse,  licencié  en  théologie,  prieur 
commendataire  de  Notre-Dame  de  Clairlieu,  cha- 
noine honoraire  de   Langres;    mort  en  septembre 

1795; 
3.°  Joseph-Nicolas    Viesse    de    Peringey,    mort   en 

1753,  à  l'àgede  21  ans; 
4.°  Thérèse  Viesse  ,  mariée  ,    en    1 764  ,  à    messire 

Alexandre  Jouard,  écuyer,  seigneur  de  Gissey. 

VI.  Nicolas-Edme  Viesse  dk  Marmont,  écuyer, 
seigneur  de  Sainte-Colombe,  capitaine  au  régiment  de 
Hainault;  servit  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Richelieu; 
il  se  chargea  volontairement  de  la  garde  du  mineur  pendant 
vingt  jours,  au  siège  de  Mahon;  ce  trait  de  courage  lui 
mérita  la  croix  de  Saint-Louis;  il  épousa,  en  1769,  Clo- 
tilde-Hélène-Victoire  Chappron.  De  ce  mariage    sont  issus: 

I  .••  Augusic-Frédcric-Louis,  dont  1  article  suit; 


VIESSE  DE  MARMONT.  43y 

2.»  Alexandrine    Viesse    de    Marmont ,    morte    en 
1779,  âgée  de  huit  ans. 

VII.  Auguste  -  Fréde'ric  -  Louis  Viesse  de  Mar- 
mont ,  duc  de  Raguse  ,  né  à  Chàtillon  -  sur  -  Seine  ,  le 
20  juillet  1774,  fut  destiné  au  métier  des  armes.  Il  entra 
au  service  en  1789;  attaché  d'abord,  comme  sous-Hcu- 
tenant,  à  un  régiment  d'infanterie,  il  entra  dans  le  corps 
de  Tariillerie  au  mois  de  janvier  1792,  et  fit  ses  premières 
armes  à  l'armée  des  Alpes  et  à  celle  d'Italie;  fut  employé 
au  blocus  de  Mayence,  en  1795,  passa  à  l'armée  d'Ita- 
lie, comme  aide-de-camp  du  général  en  chef  Bonaparte, 
se  distingua  à  la  bataille  de  Lodi  ,  et  reçut  un  sabre  d'hon- 
neur ;  il  commanda  à  la  bataille  de  Castiglione  rartilleric 
à  cheval,  qui  influa  puissamment  sur  le  succès  de  la  jour- 
née ;  enleva  de  vive  force,  à  la  bataille  de  Saint-Georges, 
avec  un  bataillon  de  grenadiers,  et  un  bataillon  de  la 
dix-huitième  demi-brigade,  la  tête  de  pont  de  Saint- 
Georges,  et  fit  mettre  bas  les  armes  à  quatre  cents  cuiras- 
siers autrichiens  ,  et  se  fit  remarquer  pendant  toutes  ces 
mémorables  campagnes.  Il  fit  partie  de  l'expédition  d'E- 
gvpte  ,  débarqua  le  premier  à  Malte,  commanda  les 
troupes  dont  les  succès  contribuèrent  le  plus  à  la  reddi- 
tion de  cette  place,  et  enleva  le  drapeau  de  l'ordre,  dans 
une  sortie  faite  par  les  assiégés  ;  fut  fait  général  de  bri- 
gade à  cette  occasion.  Il  commandait  une  colonne  à  l'as- 
saut d'Alexandrie ,  joua  un  rôle  principal  à  la  bataille 
des  Pyramides,  et  contribua  à  la  destruction  des  Mame- 
lucks  ;  commanda  à  Alexandrie ,  après  la  bataille  navale 
d"'Aboukir  ;  il  y  soutint  un  bombardement ,  et  éprouva 
à  la  fois  la  famine  et  la  peste;  surmonta  tous  ces  obsta- 
cles, à  force  de  persévérance  et  de  soins,  et,  malgré  la 
pénurie  de  ses  moyens  ,  parvint  à  faire  d'Alexandrie  une 
bonne  place  de  guerre.  Revenu  en  France  avec  le  général 
Bonaparte,  il  reçut  le  commandement  de  l'artillerie  de 
l'armée  de  réserve  ;  opéra  le  mémorable  passage  du  Saint- 
Bernard,  et  celui  plus  mémorable  encore  de  tout  le  maté- 
riel de  l'aitillerie  sous  le  feu  du  fort  du  Bard  ;  commanda 
l'artillerie  à  la  bataille  de  Marengo  ,  et  contribua  beau- 
coup aux  succès  de  la  fin  de  la  journée,  ainsi  qu'à  ceux 
du  passage  du  Mincio  et  de  l'Adige  ;  fut  fait  général  de 
division  après  la  bataille  de  Marengo  :  négocia  l'armistice 
de  Castcl  -  Franco  ,  et  rentra   en    France    après    la    paix. 


438  VIESSE  DE  MARMONT. 

Placé  à  la  tête  de  l'artillerie  française  ,  comme  premier 
inspecteur  -  général,  il  établit  un  nouveau  système  d'ar- 
tillerie, qui  est  encore  suivi  aujourd'hui  ;  prit,  peu  après 
la  déclaration  de  guerre  qui  suivit  le  traité  d'Amiens  avec 
l'Angleterre,  le  commandement  de  Tarmée  française  en 
Hollande;  participa  à  la  campagne  de  i8o5,  fit  la  con- 
quête de  la  Styrie  ,  et  manœuvra,  pendant  cette  cam- 
pagne, contre  l'archiduc  Charles  ;  rentra  en  Italie  avec 
son  corps  d'armée ,  et  fut  envoyé  en  Dalmatie  avec  des 
renforts  ,  à  Tépoque  du  siège  de  Raguse.  Abandonné 
dans  ce  pays,  avec  une  poignée  de  soldats  dévorés  de 
misère  et  de  maladie,  il  gagna,  avec  moins  de  six  mille 
hommes,  le  3i  octobre  1807,  la  bataille  de  Castel-Novo 
contre  sept  mille  Russes  et  dix  mille  Monténégrins  ou 
habitants  des  Bouches,  fit  respecter  le  nom  français  dans 
ces  provinces ,  et  repoussa  plusieurs  entreprises  qui  fu- 
rent faites  jusqu'à  la  paix  de  Tilsitt  ;  resta  dans  ces  con- 
trées jusqu'à  la  guerre  de  1809  contre  l'Autriche,  et 
employa  ses  loisirs  à  faire  construire  soixante-dix  lieues 
de  chaussée,  dans  les  montagnes  et  les  marais  de  la  Dal- 
matie ,  travaux  qui  ont  déjà  changé  la  face  de  ce  pays  ; 
entra  en  campagne,  en  1809,  avec  neuf  mille  cinq  cents 
hommes  d'infanterie  ,  cent  quatre  -  vingts  chevaux  ,  et 
douze  pièces  de  canon,  seule  force  dont  il  pût  disposer, 
après  avoir  fait  les  garnisons  de  la  Dalmatie,  de  Raguse 
et  de  Cattaro  ;  battit  un  corps  d'armée  de  dix-sept  mille 
Autrichiens  ,  commandé  par  le  général  Stoïzewich  ,  au 
Montquitta,  à  Gradchatz,  Gozpich,  Ottochatz,  et  fit  ce 
général  prisonnier;  fut  blessé  à  l'affaire  de  Gradchatz; 
fit  sa  jonction  avec  l'armée  d'Italie;  manœuvra  contre  le 
général  Guilay ,  ban  de  Croatie ,  qui  commandait  une 
armée  de  trente -cinq  mille  hommes,  et  le  rejeta  en 
Hongrie  ;  joignit  la  Grande-Armée  la  veille  de  la  bataille 
de  Wagram,  et  y  prit  part  ;  eut,  le  lendemain,  le  com- 
mandement d'une  des  avant-gardes  de  la  'Grande-Armée, 
poursuivit  le  prince  de  Rosenberg  ,  et  les  10  et  ii  juillet 
combattit  seul  à  Znaim  ,  contre  toute  l'armée  autrichienne  , 
sur  les  derrières  de  laquelle  il  s'était  déjà  placé  ;  c'est  à  lui 
que  le  prince  Charles  s'adressa  pour  obtenir  un  armistice  : 
il  fut  fait  maréchal  sur  le  champ  de  bataille  de  Znaïm. 
Envoyé  comme  gouverneur-général  des  provinces  Illy- 
ricnnes,  avec  des  pouvoirs  illimités,  il  termina  en  cinq 
jours   une  guerre  de  frontières  qui  avait  fait  perdre  à  la 


VIESSE  DE  MARMONT.  43g 

Croatie  un  quart  de  son  territoire  et  une  place  forte,  et 
désolait  depuis  six  mois  tous  ses  habitans.  Après  dix-huit 
mois  du  gouvernement  de  ce  pays,  passa  en  Espagne,  où 
il  prit  le  commandement  de  l'armée  de  Portugal  ,  qui 
venait  d'évacuer  ce  royaume,  et  était  dans  un  état  de  dé- 
sordre complet;  la  réorganisa,  la  mit  en  peu  de  jours  en 
état  de  marcher,  et  rentra  immédiatement  en  campagne. 
Une  marche  rapide  qu'il  exécuta  lui  fit  passer  le  Tage 
avant  que  l'ennemi  eût  pu  s'y  opposer,  il  fit  sa  jonc- 
tion avec  l'armée  du  midi  de  l'Espagne,  ei  fit  lever  le 
siège  de  Badajoz;  il  défendit,  pendant  quinze  mois,  la 
frontière  occidentale  de  l'Espagne,  entre  le  Duero  et  la 
Guadiana,  et  manœuvra  de  manière,  qu'avec  des  forces 
inférieures,  il  couvrit  constamment  ce  pays.  En  18 12, 
une  partie  des  troupes  françaises  qui  étaient  en  Espagne, 
étant  rentrées  en  France,  l'ennemi  prit  l'offensive.  L'ar- 
mée française  et  l'armée  anglaise  manœuvrèrent  pendant 
six  semaines  à  une  portée  de  canon;  des  mouvements  cal- 
culés forcèrent  l'armée  anglaise  à  opérer  sa  retraite  du 
Duero  sur  la  Tormès;  elle  opérait  celle  de  la  Tormès  sur 
Rodrigo,  lorsqu'un  coup  de  canon  blessa  grièvement  le 
duc  de  Raguse,  et  le  mit  dans  l'impossibilité  de  com- 
mander. L'incertitude  du  commandement,  des  mouve- 
ments exécutés  sans  ordre,  qu'une  confiance  irréfléchie 
avait  fait  faire,  changèrent  l'état  de  la  question,  et  con- 
vertirent une  retraite  en  une  bataille,  qui  n'aurait  pas 
eu  lieu,  sans  la  blessare  du  maréchal,  puisque  le  but 
désiré  était  atteint  par  de  simples  manœuvres.  Le  duc 
de  Raguse  quitta  l'armée  et  fut  transporté  en  France.  Mal- 
gré la  gravité  de  ses  blessures,  qui  étaient  loin  d'être  gué- 
ries, il  prit,  au  mois  d'avril  18 1 3,  le  commandement  d'un 
corps  d'armée  en  Allemagne.  Il  contribua  puissamment 
au  gain  de  la  bataille  de  Lutzen,  du  combat  de  Baut- 
zen,  et  de  la  bataille  de  Wurizen.  Dans  la  campagne  sui- 
vante, il  prit  part  à  la  bataille  de  Dresde,  battit  l'en- 
nemi aux  combats  de  Dippoldis-Walda ,  Falkenheim  et 
Zinvald,  lui  fit  un  grand  nombre  de  prisonniers,  et  dé- 
truisit une  grande  partie  de  son  matériel.  A  la  bataille 
de  Leipsick,  il  soutint  avec  son  faible  corps  d'armée  tous 
les  efforts  de  l'armée  de  Silésie,  et  y  fut  blessé.  Il  com- 
manda ensuite  sur  les  bords  du  Rhin,  après  sa  rentrée 
en  France.  En  18(4,  avec  un  corps  d'armée  qui  ne  s'éleva 
jamais  à  6000  hommes,  le  maréchal  prit  part  à   la  bataille  de 


^_^0  SORET   DE   BOISBRUNET. 

Brienne,  et  remporta  seul  les  victoires  de  Champaubert , 
Vauchamp ,  Etoges  ,  la  seconde  affaire  de  Montmirail  , 
Meaux,  Gue-à-Trem  ;  et  enfin  à  Paris,  avec  7000  hommes  , 
il  arrêta  Teffort  de  l'ennemi  pendant  plus  de  dix  heures, 
et  ne  capitula  qu'après  lui  avoir  fait  perdre  plus  de 
monde  qu'il  n'en  avait  sous  ses  ordres,  et  lorsque  enve- 
loppé de  tous  côtés,  il  n'avait  retrouvé  sa  communication 
qu'en  se  frayant  un  chemina  la  baïonnette. 

Il  est  aujourd'hui  pair  et  maréchal  de  France;  l'un 
des  majors- généraux  de  la  garde  royale,  après  avoir  été 
capitaine  des  gardes  du  corps  du  Roi,  de  la  compagnie 
de  son  nom  ;  grand'-croix  de  l'ordre  royal  de  la  Lcgion- 
d'honneur,  commandeur  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis;  grand'-croix  de  l'ordre  royal  de  Wurtem- 
berg; commandeur  de  l'ordre  royal  de  la  Couronne  de  Fer, 
membre  de  l'académie  royale  des  Sciences  et  de  l'Ins- 
titut. 

Armes:  Aux  i  et  4  fascés  d'argent  et  de  gueules;  au  2 
d'or ,  à  l'étendard  de  gueules  ,  futé  de  sable  ,  posé 
en  bande  ,  chargé  d'une  croix  d'argent.  Au  3  ,  parti  d'a- 
zur à  la  croix  de  Lorraine  d'or  ;  et  de  gueules,  au  dextrp- 
chère  de  carnation,  tenant  une  épée  flamboyante,  mou- 
vant d'une  nuée  ;  le  tout  d'argent  :  au  chef  cousu  de 
sinople,  chargé  d'un  lion  d'argent. 

Le  Roi,  en  récompense  de  ses  bons  services,  lui  a  ac- 
cordé pour  devise  :  Patrice  totus  et  ubique. 


SORET  DE  BOISBRUNET,  famille  originaire  de 
Picardie,  et  établie  depuis  près  de  trois  cents  ans  à  Pon- 
toise.  Elle  est  représentée  aujourd'hui  par: 

Alexandre  Soretde  Boisbrunet,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  ancien  capi- 
taine au  régiment  d'Angoumois.  Il  a  épousé  Bonne-Char- 
lotte-Julie de  Marguerye ,  chanoinesse  du  chapitre 
noble  de  Troarn.  De  ce  mariage  est  issu  : 

Armand  Soret  de  Boisbrunet,  né  le  3  octobre  1779. 

Armes  :  de  gueules,  à  un  léopard  couronné  d'or,  sur- 
monté de  trois  molettes  d'éperon  d'argent  ;  l'écu  timbre 
d'un  casque  taré  de  profil,  orné  de  ses  lambrequins. 


WERBIER  D'ANTIGNEUL.  441 


WERBIER  D'ANTIGNEUL,  famille  originaire  de 
la  ville  de  Vibeuse,  dans  le  comte  d'Yorck.  Elle  est 
représentée  aujourd'hui  par  : 

Louis-Nicolas-Marie  Werbier  r'AïmGNEL'L ,  ancien 
officier,  actuellement  chef  de  bataillon  de  la  garde  na- 
tionale d'Aire,  département  du  Pas-de-Calais,  marié,, 
pendant  l'émigration,  le  26  août  1799,  avec  Anne- 
Marguerite  Viedt,  fille  de  Jean-Henri  Viedt,  bourgeois 
de  Hambourg,  et  de  Marie-Dorothée  Geist,  de  laquelle 
sont  issus  : 

t.°  Louis- Albert- Joseph,  né  le  12   août  1801,   mort 

la  même  année  ; 
2.*  Louis- Jules,  né  le  9  août  i8o3  ; 
3.*  Emilie-Stéphanie-Louise,  née  le   i*'  mai     i8o5  ; 
4."  Louis- Adolphe-Christian,  né  le  3 1  août  1809. 

La  branche  de  Verbier  de  Vallaugard,  aînée  de  cette 
famille,  s'est  éteinte  dans  la  personne  de  M.  Werbier 
de  Chatenay,  brigadier  aux  mousquetaires  noirs,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  fils  , 
de  Georges-Eugène  Werbier  de  Vallaugard,  écuver, 
commissaire  des  guerres,  gouverneur  des  pages  de  la 
grande  écurie  du  Roi. 

Armes:  D'azur,  à   3  nénuphars  ou  lys  d'eau  d'argent, 
tiges  et  feuilles  d'or. 


LA  FORGUE  DE  BELLEGARDE,  famiUe  ancienne 
originaire  de  Gascogne;  elle  a  fourni,  dans  tous  les  temps, 
beaucoup  d'officiers  aux  armes  royales;  elle  se  divise  en 
trois  branches: 

Le  chef  de  la  branche  aînée  est  M.  Laforgue  de  Bel- 
LEGARDE,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis ,  émigré  en  1791  ;  il  a  été  colonel  détat-major 
dans  l'armée  de  LL.  AA.  RR.  les  frères  de  S.  M.  Louis  XVI . 
et  l'un  des  syndics  de  la  noblesse  de  sa  province.  Il  réside 
à  la  Guadeloupe. 

Le  chef   de  la  seconde   branche    est    M.    Lakorgur  'Ot 


442  DE  LA  VILLEON. 

Bellegarde,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis,  émigré  en  1791,  ancien  élève  de  l'école 
royale  militaire  de  Paris  :  il  est  actuellement  inspec- 
teur-général des  gardes  nationales  du  département  des 
Hautes-Alpes,  où  il  réside. 

Le  chef  de  la  troisième  branche  est  M.  Hippolyte  La- 
forgue DE  Bellegarde,  encore  jeune  et  célibataire.  Il 
est  inspecteur  des  douanes  royales,  et  réside  dans  le  dé- 
partement du  Gers. 

Armes  :  coupé  au  i  d'or,  à  deux  lions  affrontés  de 
sable,  au  lambel  du  même;  au  2  d'argent,  à  trois  pals 
d'azur  :  couronne  de  comte. 


DE  LA  VILLEON,  très-ancienne  maison  de  Bretagne, 
connue  dans  cette  province  dès  Tan  i3oo,  représentée 
par  : 

Jean-François,  comte  de  la  Villéon,  chef  de  nom 
et  d'armes  delà  branche  des  Marais,  au  diocèse  de  Saint- 
Brieux,  demeurant  à  sa  terre  du  Frécheclos,  paroisse  de 
Pommeretj  département  des  Côtes-du-Nord,  entra  dans 
la  marine  militaire  en  lySS,  y  a  fait  dix-sept  campagnes, 
dont  cinq  commandant  divers  bâtiments  du  Roi  ;  s'est 
trouvé  à  tous  les  combats  des  armées  navales  des  généraux 
Guichen  et  de  Grasse.  Chevalier  de  Saint-Louis  en  1775, 
honoré  du  titre  de  comte  en  1789;  parvint  au  grade  de 
contre-amiral  par  brevet  de  S.  M.  Louis  XVI.  Quitta  le 
service  à  l'époque  de  la  révolution.  Il  était  marié  à  Saint- 
Malo,  à  Marie-Jeanne  Duval,  dont  il  a  eu  six  enfants, 
cinq  filles,  et  Jean-Marie  de  la  Villéon,  qui  sert  dans 
la  marine  royale  au  département  de  Brest.  Cette  maison 
porte  pour  armes:  d'argent  au  houx  arraché  desinople, 
au  chef  de   sable,  fretté  de  six  pièces  d'or. 

Toussaint-Léonard  de  la  Villéon,  frère  cadet  de  Jean- 
François,  élève  à  l'école  militaire,  sous  Louis  XV.  Entra 
au  régiment  de  Languedoc,  infanterie  ;  fut  écuyer  de 
madame  Victoire  de  France  ;  lieutenant-colonel  du  régi- 
ment d'Anjou,  infanterie,  émigra  et  fut  massacré  à  Qui- 
beron.  Il  avait  épousé  Jeanne-Martiale  de  Garisson,  dont 
il    eut  deux    garçons:   Charles,  qui    fut  tué  en  Italie,  et 


D'EQUESNE.  443 

Achille    DE    LA    ViLLÉON  ,    maintenant  capitaine    au   cin- 
quième régiment  de  la  garde  du  Roi. 

Armes  :    d'argent,    au    houx   de    sinople,    au    chef   de 
sable,  frctté  d'or,  couronne  de  marquis. 


D'EQUESNE,  en  Bretagne. 

Robert  -  Auguste  d'Equesne  fils  de  Pierre  -  Louis 
d'Equesne  et  de  Marie  -  Madelaine- Charlotte  Rémard, 
né  en  Champagne  le  12  avril  1774,  élevé  au  collège  royal 
de  Louis  -  le  -  Grand,  à  Paris,  jusqu'en  1 791,  anobli,  par 
ordonnance  de  S.  M.  Louis  XVIIl,  en  date  du  1 1  oc- 
tobre 18 14,  avait  épousé,  en  premières  noces,  le  24  oc- 
tobre 1795,  Julie  -  Marie  -  Catherine  du  Cameru  de  Ke- 
rouspy,  ancienne  famille  de  Bretagne,  et  en  secondes 
noces,  le  12  février  1816  ,  Angélique  -  Hyacinthe  du 
Largez,  fille  de  Pierre  -  François-  Marie  du  Largez,  offi- 
cier d'artillerie,  fusillé  à  Quiberon  en  1793,  et  d'Anne- 
Adélaide  Pic  de  la  Mirandole.  De  son  premier  mariage  sont 
issus: 

1.'  Victor  -  Anne  -  Marie-Guillaume  d'Equesne,  né 
le  24  avril  1801  ; 

2.»  Lucie  -  Angélique  -  Hyacinthe,  née  le  1 1  octobre 
i8o3; 

3.'  Ferdinand-Auguste,  né  le  23  février  i8o5; 

4.' Auguste-Louis,  né  le  22  novembre  1807. 

Armes  :  d'azur,  à  un  casque  de  profil  d'argent,  sommé 
d'un  plumet  et  d'un  panache  du  même  :  l'écu  timbre 
d'un  casque  taré  de  profil,  orné  de  ses  lambrequins. 
Supports  :  deux  lévriers  en  barroque. 


DE  BROUSSEL  DE  LA  NEUFVILLE,  famille  noble, 
originaire  de  Flandre,  qui  a  possédé,  pendant  plusieurs 
siècles,  dts  terres  titrées  en  Champagne,  représentée  au- 
ourd'hui  par  : 

I  .•  Charles-Augustin  ,  chevalier,  comte  de  Broussel 
delà  Neufville,  né  le  6  octobre  1785,  auquel  S. 
M.  Louis  XVI II  a  accordé,  ainsi  qu'à  son  frère 
qui  suit,  la  décoration  du  Lys  ; 

2.*  Alexandre  -  Jean-Charles-Marie,   chevalier,  comte 


444  ALBI-TRENCAVEL. 

de  Broussel  de  la  Neufville,  né  le  9   janvier    1790, 
page    de  S.    A.  R.  le  grand  duc   de  Bade,    puis 
gentilhomme  de  la  cour  et  des  chasses  du   même 
souverain. 
Demeurant  tous  deux  à  Carlsrouhe. 

Leur  père  avait  été  page  de  la  grande  écurie  de  S.  M. 
Louis  XV,  et  avait  monté  dans  les  carrosses  du  Roi, 
après  avoir  fait  les  preuves  requises  :  ce  qui  peut  être 
prouvé  par  les  certificats. 

Armes  :  écartele'  aux  i  et  4  d'azur,  au  chevron  d'or, 
accompagné  en  chef  de  deux  roses,  et  en  pointe  d'un 
croissant,  le  tout  du  même,  qui  est  de  Broussel,  aux  2 
et  3  d'or,  à  la  bande  de  gueules,  chargée  de  trois  fleurs 
de  lys  d'argent,  qui  est  du  Chatelet  ;  supports,  deux  lions; 
couronne  de  comte;  cimier,  un  dextrochère  tenant  un 
badelaire  au  naturel. 


D'ALBI  -  TRENCAVEL  ou  de  WEISS  (qui  n'est  que 
la  traduction  allemande  du  même  nom  )  famille  noble 
de  Suisse,  très-ancienne,  originaire  de  France,  et  qui 
joint  à  ses  propres  distinctions  d'épée  et  de  robe,  celles 
de  hautes  alliances.  Voyez  V Histoire  Générale  du  Langue- 
doc, tome  II,  page  579,  et  tomes  III  et  VII  du  Nobi- 
liaire universel  de  France. 

Cette  famille  est  aujourd'hui  représentée  par  le  ci-de- 
vant général  de  Weiss  Albi,  ancien  baillif  de  Moudon, 
et  membre  de  diverses  académies.  Le  petit  trait  suivant 
mériterait  d'être  ajouté  à  son  état  de  service:  En  1789, 
peu  de  jours  avant  les  scènes  des  5  et  6  octobre,  divers 
rassemblements  parcouraient  les  campagnes  et  mena- 
çaient Versailles.  On  forma  à  la  hâte  un  renfort  d'anciens 
soldats  et  autres  dévoues  à  la  cause  royale;  M.  de  Weiss 
Albi  se  trouvait  sur  les  lieux,  et  quoique  étranger,  mem- 
bre du  conseil  souverain  de  Berne,  et  chef  de  ses  gardes, 
il  ne  dédaigna  point  de  prendre  le  mousquet  et  de  mar- 
cher comme  simple  fusilier,  dans  la  compagnie  de 
M   de  Vaux,   un  des  secrétaires  au  bureau  de  la    Guerr^. 

Armes:  d'azur,  au  Pégase  d'or,  anciennement  écar- 
tele aux  I  et  4  d'azur,  au  Pégase  d'or  ;  aux  2  et  3  de  sable, 
à  la    croix  de    Toulouse  d'or,  couronne  de  vicomte.  De- 


MONTLEZUN.  445 

vise  :  altior  adversis.  Patria  in  cœlo.  Une  branche  se  dis- 
tinguait par  aux  2  et  3  de  gueules,  et  non  de  sable.  Le 
reste  de  même. 


MONTLEZUN  ,  maison  des  plus  anciennes  et  des  plus 
illustres  de  France,  qui  a  possédé  l'ancien  comté  de  Par- 
diac,  dont  elle  a  longtemps  porté  le  nom,  et  que  plu- 
sieurs auteurs  accrédités  font  descendre  des  anciens  comtes 
d'Armagnac.  Elle  s'est  divisée  en  plusieurs  branches,  dont 
quelques-unes  sont  éteintes;  celles  qui  subsistent  de 
nos  jours  sont  :  Pardiac,  Li gardes,  Busca  et  Meillan. 

La  branche  de  Montlezun-Ligardes,  fixée  à  Gimont, 
département  du  Gers,  est  représentée  aujourd'hui  par  : 

I ."  Guillaume  -  François-  Marie,  comte  de  Montlezun  , 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  chef 
de  bataillon  d'artillerie  et  maire  de  la  ville  de  Gimont.  Il 
a  un  fils,  nommé  Alexandre,  ex-chevau-léger  de  la  garde 
du  Roi  et  lieutenant  au  régiment  des  chasseurs  à  cheval 
delà  Côte  d'or  ; 

2.»  Joseph  ,  marquis  de  Montlezun  ,  ancien  page  du 
Roi,  colonel  de  cavalerie,  en  1791,  dans  l'armée  royale 
réunie  à  Coblentz,  sous  les  ordres  des  frères  du  Roi  ;  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  cham- 
bellan de  S.  M.  l'empereur  d'Autriche,  puis  au  moment 
de  la  restauration  ,  lieutenant  des  chevau  -  légers  de  la 
garde  du  Roi,  et  maréchal  de  ses  camps  et  armées. 

Cousin- germain  des  précédents,  Alexandre,  vicomte  de 
Montlezun  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis,  lieutenant-colonel  de  cavalerie  (i). 


(i;  Le  vicomte  Alexandre  de  Montlezun  est  fils  du  chevalier 
Philippe  de  Montlezun,  chevalier  de  Saint-Louis  et  capitaine  au 
régiment  de  Médoc  ;  il  faisait  partie  du  brave  bataillon  de  ce  ré- 
giment qui  fut  commandé  pour  protéger  la  retraite  de  M.  le 
maréchal  de  Belle-Isle,  en  Bohême.  La  résistance  de  ce  bataillon 
devant  des  forces  supérieures  fut  telle,  que  tout  le  corps  d'offi- 
ciers Y  périt ,  excepté  le  chevalier  de  Montlezun ,  qui ,  couvert 
de  blcMures,  est'opié  du  bras  droit,  échappa,  comme  par  mi- 
racle, à  la  destruction  totale  du  bataillon.  Son  fils,  encore  en- 
fant ,  a  servi  brillamment  dans  l'armée  autrichienne,  et,  par  une 
fatalité  inouie,  a  été,  sous  Gênes,  criblé  de  blessures  et  estropic 
aussi  du  bras  droit,  au  même  âge  que  pareil  malheur  arriva  à 
son  père. 


446 


DE   MAILLE. 


DE  MAILLÉ,  ancienne  et  illustre  maison,  qui  tire 
son  nom  de  la  baronnie  de  Maillé,  la  première  de  la  pro- 
vince de  Touraine,  dont  elle  avait  droit  de  porter  la  ban- 
nière, et  qui  a  formé  des  alliances  avec  les  maisons  les 
plus  considérables  du  royaume. 

L  Hilduin  de  Maillé  (de  Mailliaco)  ,  est  nommé 
avec  Hardouin,  son  frère,  dans  un  don  fait  à  l'abbaye  de 
Marmoutier,  du  tems  de  l'abbé  Albert,  vers  l'an  loSy.  Il 
eut  pour  fils  : 

i."  Gilduin,  ou  Hilduin,  qui  suit; 

2.°Gausbert,  nommé  dans  un  acte  en  faveur  de 
l'abbaye  de  Marmoutier,  vers  l'an  1060; 

3.°  Garnier,  nommé  dans  un  titre  de  la  même 
abbaye,  de  l'an  1077; 

4.°  Achard,  nommé  avec  Adrelde,  son  fils,  et  Gar- 
nier de  Maillé,  comme  témoins  à  une  vente  faite  , 
l'an  1077,  P^^  Ingelbaud  de  Migronio,  à  l'abbaye 
de  Marmoutier  ; 

5."  Foucher,  qui  fut  pèred^Harduin  de  Maillé,  le- 
quel fut  témoin  à  un  acte  passé  en  faveur  de  l'ab- 
baye de  Marmoutier,  l'an  1078. 

II.  Gilduin  "de  Maillé,  mort  avant  l'an  1069, 
avait  épousé  Agnès  de  Vendôme,  fille  de  Foucher  de 
Vendôme  et  d'Adèle,  sa  femme.  Il  en  eut  : 

I .°  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Geoffroy,    j 

3."  Gaufredi,    /  vivants  en-  1077; 

4.°  Hervé,        ) 

5."  Hildéric,  témoin  à  un  acte  en  faveur  de  l'abbaye 
de  Marmoutier,  de  l'an  1 084  ; 

6.°  Pierre,  témoin  à  un  acte  passé  l'an  1095,  en 
faveur  de  l'abbaye  de  Noaillé,  au  diocèse  de  Poi- 
tiers; Odon,  son  fils,  fut  témoin  à  un  acte  de 
l'an   1108,  en  faveur  de  l'abbaje  de  Marmoutier; 

7.»Fouques,  qui  suivit  Godefroy  de  Bouillon  en  la 
Terre  Sainte,  en  1096. 

lîlI'^^Hardouin    de     Maillé,    I"    du    nom  ,    était  fort 


DE  MAILLÉ.  447 

jeune  en  1069,  suivant  un  titre  de  l'abbaye  de  Marmou- 
tier.  Il  fut  témoin,  avec  Geoirroy,  Gaufredi  et  Hervé  de 
Maillé,  ses  frères,  à  une  concession  faite  par  Barthélémy, 
abbé  de  cette  abbaye  ,  à  un  médecin,  l'an  1077,  et  donna 
au  même  monastère,  en  1084,  les  églises  de  Saint- 
Venant  de  Naillé  et  de  Sainte-Solemne,  Il  vivait  encore 
en  iioo,  avec  Beatrix,  sa  femme,  sœur  d'Odon,  doyen 
de  Tours  en  lopB,  Il  eut  pour  fils  r 

i.°  Jacquelin,  dont  l'article  suit; 

2.°  Gilbert,  archevêque  de  Tours  en  11 19,  mon  en 
1128; 

3."  Hardouin  ,  nommé  entre  les  bienfaiteurs  de  Fon- 
tevrault  en  1 106  ; 

4.°  Raquel,  qui  ût  don  à  Tabbaye  de  Marmoutier-lez- 
Tours  en  1084,  et  dota,  à  la  persuasion  du  pape  Ur- 
bain II.  le  grand  autel  de  cette  église,  avec  Fouques, 
comte  d'Anjou  ,  Roben ,  seigneur  des  Roches  , 
Luigner,  seigneur  d'Urtebize,  etc.,  en  1096  ; 

5."  Hugues,  qui  épousa  Alix  de  Vendôme,  suivant 
une  donation  de  100  écus  d'or  en  faveur  de  son 
mariage,  par  ses  père  et  mère,  pour  soutenir  sa 
haute  qualité,  l'an  1 100  ; 

6."  Bernard,  nommé  avec  Bérenger  de  Maillé,  son 
fils,  dans  un  acte  fait  en  faveur  de  l'abbaye  de 
Bourgueil-en- Vallée,  vers  l'an  1 1 16  ; 

7.°  Vital,  nommé  avec  Bernard,  son  frère,  dans 
l'acte  précité. 

IV.  Jacquelin,  seigneur  de  Maillé,  assista  avec  quatre 
de  ses  frères,  Fouques,  comte  d'Anjou,  dans  la  guerre 
contre  le  roi  d'Angleterre,  en  iii5,  et  fut  fait  chevalier 
par  ce  comte  en  1 138.  Il  laissa  d'Adélais,  sa  femme  : 

I.»  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jacquelin,  chevalier  de  l'ordre  des  Templiers  en 
1 177,  qui,  combattant  sous  les  ordres  de  Gérard 
de  Bedefort,  grand-maître  de  son  ordre,  fit  des 
faits  d'armes  si  extraordinaires,  que  les  infidèles, 
croyant  qu'il  avait  quelque  chose  de  divin  dans 
sa  personne,  le  prirent  pour  le  Saint-Georges 
des  chrétiens,  et  furent  touchés  d'un  si  grand 
respea  pour  lui ,  qu'ils  le  supplièrent  de  se  rendre  , 
lui  promettant  de  lui  donner  la  liberté  de  se  re- 
tirer où  il  voudrait  ;  mais  ce  généreux    chevalier 


44S  DE  MAILLÉ. 

refusa  cette  ollre,  quoiqu'il  fût  resté  seul  de  la 
compagnie  qu'il  commandait.  Ainsi  après  avoir 
fait  des  prodiges  de  valeur,  il  fut  accablé  et 
étouffé  par  la  multitude  qui  tomba  sur  lui  ;  mais 
ces  barbares,  étonnés  de  tant  de  bravoure,  pous- 
sèrent leur  superstition  jusqu'à  ramasser ,  avec 
une  espèce  de  religion  tout  ce  qui  se  trouva  de 
la  poussière  arrosée  de  son  sang  ,  pour  s'en  frotter 
le  corps ,  croyant  par  ce  moyen  attirer  quelque 
portion  de  sa  valeur.  Il  en  est  aussi  parlé  dans 
la  Chronique  de  Tours  ; 
3.°  Geoffroy,  nommé  dans  un  acte  de  l'abbaye  de 
Saint-Florent  de  Saumur,  de  l'an  11 38. 

V.  Hardouin,  II*  du  nom,  seigneur  et  baron  de 
Maillé  ,  vivait  du  temps  d'Engelbaw  ,  archevêque  de 
Tours,  vers  l'an  11 60.  Geoffroy  de  Vendôme  se  plaignit 
à  cet  archeN'êque  et  des  dommages,  et  des  excès  que  ce 
seigneur  avait  commis  dans  son  abbaye.  Il  avait  épousé 
Alix  de  Vendôme,  qui  le  fit  père  de  : 

i.°  Hardouin,  dont  l'article  suit; 
2.°  Richard  ,   nommé    dans    l'hommage    en    12 16, 
par  le  comte  d'Armagnac  à  Simon  de  Montfort. 

VI.  Hardouin  ,  III*  du  nom  ,  baron  de  Maillé,  qui 
fut  à  la  Terre  Sainte  vers  l'an  1200,  et  fut  récompensé 
des  services  qu'il  y  rendit  contre  les  infidèles,  par  le 
pape  Innocent  III.  Il  eut  pour  fils  : 

i."  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Pierre,  qui  reconnut,  par  lettres  du  mois  de 
juillet  1239,  avoir  vendu,  du  consentement  de 
Jeanne  de  Narsay,  sa  femme,  fille  de  Geofîrov 
de  Narsay ,  chevalier ,  seigneur  de  Chabanais  , 
toute  la  terre  qu'il  avait  à  Vaudreville,  avec  la 
maison  qu'il  avait  bâtie  ; 

3.°  Erard  de  Maillé,  mentionné  dans  un  état  des 
sommes  dues  au  comte  de  Poitiers ,  es  années 
1243,    1244,     1243,    1246,    1247,  1248,  et   1249. 

VII.  Hardouin  ,  IV*  du  nom  ,  baron  de  Maillé  , 
transigea  à  Tours,  dans  la  chapelle  de  l'archevêque,  avec 
les  abbé  et  religieux  de  Marmoutier  ,  au  mois  de  juil- 
let   1220  ,    et    cet   acte    est   scellé    de     son   sceau  ,      sur 


DE  MAILLÉ.  449 

lequel  sont  trois  fasces  ondées,  avec  la  légende  sigillwn 
Hardouini  de  Malleio;  au  contre-sceau  est  une  aigle.  Etant 
venu  au  secours  des  vicomtes  de  Léon  et  de  Rohan, 
contre  Pierre  de  Dreux,  dit  Maucierc,  duc  de  Bretagne, 
il  y  demeura  prisonnier.  Il  se  trouva  en  la  guerre  contre 
les  Albigeois,  fut  présent  au  traité  de  paix  qui  se  fit  à 
Saint-Jean,  proche  de  Foix,  le  i6  des  calendes  de  juin 
1229,  entre  le  roi  saint  Louis  et  Roger-Bernard,  comte 
de  Foix,  et  le  scella  de  ses  armes,  avec  plusieurs  autres 
seigneurs.  Il  était  sénéchal  du  Poitou  en  i233,  et  en 
cette  qualité,  il  fut  présent  à  l'accord  passé  à  Tours,  le 
jour  de  la  décollation  de  Saint-Jean,  entre  Mahaut 
à'Angouléme ,  et  Isabelle,  comtesse  d'Angoulème.  Il 
épousa,  du  vivant  de  son  père,  Jeanne  de  Thouars, 
dame  de  la  Roche-sur- Yon  et  de  Luçon,  fille  d'Aimery 
de  Thouars,  seigneur  de  la  Cheze-le-Vicomte,  et  de 
Béatrix  de  Machecou,  dame  de  la  Roche-sur- Yon  et 
de  Luçon.  Elle  se  remaria  avec  Maurice  de  Belleville, 
avec  lequel  elle  vivait  en  i252.  De  son  premier  mariage 
sont  issus  : 

i."  Hardouin,  dont  l'article  suit; 
2.°  Jean-Payen  ,         \  mentionnés   dans    les  chartes 
3."  Raquelin  ,  i      de  l'abbaye  de  Saint-Floreni 

4."  .Aimé  de  Maillé,         de  Saumur  ,  de  l'an  1272. 

VI H.  Hardouin,  V*  du  nom,  baron  de  Maillé,  fit 
le  voyage  de  la  Terre-Sainte,  avec  le  roi  saint  Louis, 
en  1248.  Gui  de  Montmorency,  seigneur  de  Laval,  le 
nomma  l'un  de  ses  exécuteurs  testamentaires,  lorsqu'il 
alla  dans  la  Pouille,  en  i265,  et  Alphonse,  comte  de 
Poitiers  et  de  Toulouse,  écrivit  en  sa  faveur,  à  l'évêque 
de  Poitiers  ,  de  lever  l'excommunication  qu'il  avait  ful- 
minée contre  lui  et  sa  femme,  pour  être  entré  en  armes 
sur  ses  terres,  et  y  avoir  fait  quelques  prisonniers,  dont 
il  était  prêt  à  lui  faire  satisfaction.  Il  fit  demande,  en 
1268,  au  chapitre  de  Saint-Martin  de  Tours,  de  son 
usage  en  la  mairie  de  Martigny.  Accompagna,  la  même 
année,  le  Roi  saint  Louis,  à  la  Terre-Sainte,  et  fit  hom- 
mage, en  1270,  à  Pierre  delà  Brosse,  seigneur  de  Lan- 
..;eais,  des  fiefs  qu'il  tenait  de  lui,  mouvants  de  cette 
châtellenie;  passa  un  compromis  avec  l'abbaye  de  Mar- 
moutier,  au  mois  de    mars  de  la  même  année  \  cet  acte 

9  29 


45o  E>E  MAILLÉ. 

est  scellé  de  son  sceau,  sur  lequel  est  représenté  un 
homme  à  cheval,  armé  de  toutes  pièces,  tenant  une  épée 
et  un  bouclier  ou  écu  chargé  de  fasces  ondées{nébulées)  ; 
le  cheval,  caparaçonné  des  mêmes  armes;  légende:  Sigill. 
Hardouini  domini  Mailliaci;  au  contre-sceau  sont  les  mêmes 
armes,  avec  cette  légende  :  contra  sillagum.  Son  sceau 
est  le  même  dans  des  actes  du  mois  de  février  1273, 
et  du  lundi  après  le  dimanche  Oculi  met  1285.  Il  avait 
épousé  Jeanne  de  Bauçay,  tille  de  Hugues  de  Bauçay, 
surnommé  le  Grand,  seigneur  de  Bauçay,  en  Lodunois. 
Il  en  eut  : 

i.°  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Payen  ou  Péan,  souche  des  seigneurs  de  Brezé, 
rapporté  plus  loin; 

3."  Jean  ,  seigneur  de  Clairvaux,  qui  servit,  avec 
trois  chevaliers  et  dix  écuyers,  dans  les  guerres  de 
Guienne  et  de  Languedoc,  depuis  le  28  octobre 
i339,  jusqu'au  10  avril  1340,  suivant  les  comptes 
de  Barthelmy  du  Drach,  et  ne  vivait  plus  en  1347. 
Son  sceau,  dans  une  quittance  qu'il  donna  le 
jeudi,  jour  de  l'Ascension  de  l'an  i33i,  est  un 
fascé  en  ondes.  Il  épousa  Jeanne  de  Parthenay, 
dont  il  eut  : 

a.  Jean  de  Maillé,  seigneur  de  Clairvaux  ,  de 
Frementeau,  [de  Donzenain,  de  Bonneval  et 
d'Armançay;  il  servit  le  roi  dans  ses  guerres 
dei364,  i383,  i386  et  i388;  fit  son  testa- 
ment en  i386,  et  ne  vivait  plus  en  1391.  Il 
est  qualifié  sire  de  Clairvaux,  chevalier,  dans 
une  quittance  qu'il  donna,  le  4  septembre 
i386,  à  Jean  le  Flamant,  trésorier  des 
guerres,  de  3i5  francs  d'or,  sur  ses  gages 
et  ceux  de  deux  autres  chevaliers  bacheliers, 
et  de  quinze  écuyers  de  sa  compagnie.  Son 
sceau  est  chargé  de  trois  fasces  ondées  (né- 
bulées  )  ,  avec  un   bâton  en  bande  ; 

b.  Eustache,  nommé  dans  le  testament  de  Jean 
de  Maillé,  son  frère,  dont  il  fut  exécuteur  et 
héritier  principal.  Il  vivait  encore  le  dernier 
octobre  iSgi  ; 

c.  Jeanne ,  née  au  château  de  Roche-Saint- 
Andrc,  le  i3  avril  i32i,  mariée,  i."  à   N...., 


DE  MAILLÉ.  45l 

seigneur  de  Silly,  dont  elle  n'eut  point 
d'enfants;  2.' à  Bonabes  de  Rougé,  seigneur 
de  Derval  ; 

d.  Aumur  ,  mariée  i  .**  à  Guillaume  Pierres, 
seigneur  du  Plessis  Baudouin,  qui  testa  à 
Angers,  le  mardi  avant  l'Annonciation  de  la 
Sainte  -  Vierge  i320,  et  fit  un  codicille  en 
faveur  de  sa  femme,  le  dimanche  après  l'As- 
somption de  l'an  i328;2.'*  le  dimanche, 
veille  de  la  Purification  i343,  à  Amaury  de 
Bauçay,  seigneur  de  la  Motte.  Elle  testa  le 
i5  février  1348; 

c.  Thomasse,  femme  d'imbert  Gui.  Leurs  biens 
furent  confisqués  et  donnes  ,  en  i356,  à  Fou- 
ques  RibouUe,  à  cause  qu'ils  tenaient  le  parti 
des  Anglais  ; 

4.°  N...,  mariée  à  Guillaume,  seigneur  de  Mau- 
levrier,  dont  elle  était  veuve  en  1 343  ; 

5.' Isa  beau,  femme  de  Pierre  de  la  Brosse,  avec 
lequel  elle  vivait  en  i356; 

6.°  Catherine  de  Maillé  ,  dame  de  Chahaignes,  sei- 
gneurie qu'elle  légua,  par  son  testament,  à  l'ab- 
baye de  Marmoutier. 

IX.  Hardouin,  VI*  du  nom,  baron  de  Maillé,  sur- 
nomme le  Jeune,  donna  quittance  à  Arras,  le  jour  de 
Saint -Rémi  de  l'an  i3oi,  en  qualité  de  chevalier  de 
Touraine,  de  deux  cents  livres  tournois,  pour  lui,  huit 
chevaliers  et  quarante  écuyers,  sur  leur  service  en  l'ost 
de  France.  Il  en  donna  encore  une,  en  la  même  ville,  le 
mercredi  5  septembre  suivant,  scellée,  comme  la  pré- 
cédente, de  cire  rouge,  aux  armes  de  Maillé.  Il  est 
nommé  dans  un  rôle  de  i3o3,  entre  des  nobles  qui 
assistèrent  le  roi  Philippe  -  le-Bel  dans  la  guerre  de  Flandre. 
11  plaidait,  en  i3io,  contre  l'abbé  et  le  couvent  de  Saint- 
Julien  de  Tours  ,  qui  lui  demandait  réparation  de 
plusieurs  excès  qu'il  leur  avait  faits;  fut  mandé  le  12 
novembre  i3i2,  pour  se  trouver  à  Paris,  aux  octaves  de 
la  Chandeleur,  et  aller  contre  les  Flamands.  Il  servit 
aussi  le  roi  Philippe  de  Valois,  en  i328,  et  était  de  sa 
bataille,  avec  un  autre  chevalier  et  huit  écuyers,  en  l'ost 
de  Bouvines,  en  1340.  Il  mourut  la  même  année,  et  avait 
épousé    Jeanne  de   Montbazon,  fille    de    Barthelmy,    sei- 


^52  ^^  MAILLE. 

gneur  de  Montbazon,  et  de  Marie  de  Dieux.  Elle  avait  le 
bail  de  ses  enfants,  et  reprit,  en  1343,  le  procès  que  son 
mari  avait  eu  contre  Pierre  de  la  Brosse  ;  elle  plaidait  en 
1 352  et  en  i353,  contre  Jean  de  Beaumont,  seigneur  de 
Bressuire.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean,  qui  fonde  la  branche  des  seigneurs  de  la 
Roche  -  Bourdeuilet  de  Crevant,  qui  n'a  formé  que 
quatre  degrés,  et  s'est  éteinte  dans  la  personne 
de  Charles  de  Maillé ,  seigneur  de  Crevant,  de 
Chezelles,  de  Negron,  etc.  ,  mort  après  l'an  1483, 
sans  enfants  de  Catherine  de  Beauvau,  son  épouse, 
fille  de  Bertrand  de  Beauvau,  baron  de  Précigny. 
sénéchal  d'Anjou,  et  de  Françoise  de  Brézé; 

3."  Amiel  ou  Amois,  qui  était  archevêque  de  Tours, 
le  20  janvier  1394,  et  tenait  le  parti  de  l'antipape 
Benoît,  en  140Ô,  et  fut  député,  l'année  suivante, 
au  concile  de  Pise,  pour  la  paix  de  l'Eglise,  trou- 
blée par  le  grand  schisme  qui  la  divisait,  et  qui  a 
duré  si  long-tems  ; 

4."  Isabelle  de  Maillé,  mariée  à  Jean  de  Beau- 
mont,  seigneur  de  Bressuire,  dont  elle  était 
veuve  en  i36i. 

X.  Hardouin,  VII^  du  nom,  baron  de  Maillé  ,  était 
sous  la  tutelle  de  sa  mère  après  la  mort  de  son  père. 
Il  obtint  rémission,  au  mois  de  juillet  1371  ,  pour  avoir 
coupé  la  main  à  un  particulier,  et  rendit  aveu,  en  i373, 
à  Pierre  de  la  Brosse ,  chambellan  du  roi  Charles  V, 
des  fiefs  qu'il  possédait  en  la  châtelienie  de  Langeais  et 
bailliage  de  Tours.  Il  est  qualifié  sire  de  Maillé,  chevalier, 
dans  une  quittance  donnée  à  Poitiers,  le  28  juillet  l'i'jy,^ 
Etienne  de  Montmegen,  trésorier  des  guerres,  de  245  francs 
d'or,  elle  est  scellée  d'un  sceau  de  cire  rouge,  aux  armes 
de  îslaillé.  Il  épousa  Mahaut  le  Vayer,  dame  de  la  Clarté, 
de  BretignoUes,  de  la  Fresnaye  et  du  Plessis-Raffré,  fille 
de  Jean  le  Vayer,  seigneur  des  mêmes  terres.  Elle  se 
remaria,  à  Jean  de  Laval,  seigneur  de  Loué  et  de  Senais, 
fils  de  Louisde  Laval,  seigneur  de  Loué,  et  de  Jeanne  de 
Poramereux.  Jean  de  Laval  prit  le  bail  et  gouvernement 
de  Hardouin  de  Maillé,  en  1392.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

1."  Hardouin,  dont  l'article  suit  : 


DE   MAILLÉ.  453 

:!.»  Jeanne,  qu'on  faii  femme  de  Guillaume  de 
Choisin,  seigneur  d'Ampoigné  ,  qui  testa  le  i3  jan- 
vier 141 2  ; 

3."  Marie  de  Maillé,  femme  de  Péan  de  Maillé  ,111* 
du  nom,  son  cousin  ,  seigneur  de  Brézé  et  de 
Milly. 

XI.  Hardouin  ,  VIII"  du  nom,  baron  de  Maillé, 
^igneur  de  la  Qarte',  etc.,  né  en  j383,  était,  le  i"  no- 
vembre 1433,  grand  maître  d'hôtel  de  la  reine,  femme 
du  roi  Charles  VII,  à  cinq  cents  livres  de  pension,  qui 
tut  augmentée  jusqu'à  douze  cents  livres  ,  en  1447  ;  il 
vivait  encore  en  1466.  Il  avait  épousé  ,  en  la  ville 
.l'Angers,  en  présence  du  roi  et  de  la  reine  de  Sicile, 
par  contrat  du  i3  juin  1412,  Perrenelle  d'Amboise  , 
dame  de  Rochecorbon  et  de  Benais ,  fille  d'Inger  d'Am- 
boise, seigneur  de  Rochecorbon,  et  de  Jeanne  de  Craon, 
elle  ne  vivait  plus  en  1453.  De  ce  mariage  naquirent  : 

I.'  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Juhez,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de 
rislette  et  de  Villeromain,  marquis  de  Kerman, 
éteints  dans  la  personne  de  Donatien  de  Maillé, 
lïl*  du  nom,  marquis  de  Kerman ,  mort  sans 
postérité  mâle  de  Marie-Elisabeth  d'Anglebermer 
de  Lagny,  son  épouse.  De  cette  branche  sont 
sorties  i.*  celle  des  seigneurs  de  Latan.  éteinte  en 
1644;  2.'  celle  des  seigneurs  de  la  Guéritaude, 
éteinte  dans  la  personne  de  Hugues  de  Maillé, 
seigneur  de  la  Guéritaude  et  de  l'Olive,  mort  sans 
entants  de  ses  deux  femmes,  Antoinette  Filleul  des 
Gats,  et  Charlotte  de  la  Barre  des  Brosses.  Ces 
trois  branches  ont  formé  des  alliances  avec  les 
maisons  de  Chàteaubriant,  de  Bailleul,  du  Puv-du 
Fou,  de  Sainte-Maure,  de  la  Roche-Rabaste,  de 
Refuge  ,  de  Plusquellec  .  d'Avaugour ,  d'Elscou- 
bleau  de  Sourdis,  de  Moussy,  de  Ploeuc,  du  Puy 
de  M  urinais,  de  Salignac,  de  la  Voue,  de  Ceps, 
de  Montberon  d'Espagne,  de  Mornay,  de  Chef- 
du-Bois,  de  Sorans,  etc.,  etc. 

3.°  Marie,  qui  épousa  ,  le  23  juillet  1430  ,  Jean, 
sire  et  baron  de  Montejean.  seigneur  de  Sillé-le- 
Guillaume,   et  obtint,    le   2  décembre   1459,  une 


aSa  de  maille. 

somme ,    en    considération  des   dépenses    qu'elle 
avait  faites  à  Chinon  ; 

4.°  Mahaut,  dame  de  la  Clarté,  mariée  ,  le  2  sep- 
tembre 1448  ,  à  Jean  Anger  ,  seigneur  du  Pkssis- 
Anger. 

5.°  Françoise  ,  femme  de  Guillaume,  seigneur  de 
Penhoet  et  de  la  Chapelle  ; 

6."  Renée,  dite  Marie,  dame  de  Balon,  femme  de 
Jacques  de  Surgères  ,  seigneur  de  la  Flocelière  , 
de  Saint- Pol,  de  Cerisay,  d'Ambrières  et  de  Ba- 
lon,  conseiller  et  chambellan  du  Roi  en  1452; 

7.°  Péronnelle  de  Maillé,  troisième  femme  d'A- 
lain IX,  vicomte  de  Rohan  et  de  Le'on,  fils  d'A- 
lain VIII,  vicomte  de  Rohan,  et  de  Béatrix  de 
Clisson.  Elle  se  remaria  avec  Roland  de  Rostre- 
nan,  avec  lequel  elle  vivait  en  1480. 

XII.  Hardouin,  IX*  du  nom,  baron  de  Maillé,  sei- 
gneur de  Rochecorbon ,  de  la  Haye  ,  de  Montils-lez- 
Tours,  de  Bauçay ,  etc.,  conseiller  et  chambellan  du 
Roi,  sénéchal  de  Saintonge,  capitaine  de  Mantes,  \en- 
dit  au  Roi  la  terre  de  Montils-lez-Tours,  par  contrat  du 
i5  février  1463;  rendit  aveu,  à  cause  de  sa  seconde 
femme,  des  terres  de  Barbesieux  et  de  Verteuil  ;  fonda  le 
chapitre  de  Maillé  au  mois  de  juillet  i486,  et  vivait  en- 
core en  1487.  11  avait  épousé  i.°  le  26  novembre  1458, 
Antoinette  de  Chauvigny  ,  vicomtesse  de  Brosse  ,  morte 
le  20  février  1473  ,  fille  aînée  de  Gui  de  Chauvigny , 
baron  de  Châteauroux,  vicomte  de  Brosse,  et  de  Cathe- 
rine de  Laval,  sa  première  femme;  2.°  Marguerite  de  la 
Rochefoucault ,  dame  de  Barbesieux  ,  et  'de  Verteuil  , 
fille  de  Jean  de  la  Rochefoucauld,  seigneur  de  Barbesieux, 
et  de  Jeanne  Sanglier.  Du  premier  mariage  sont  issus  : 

I .°  Jacques,  baron  de  Maillé,  qui  succéda  à  son  père, 
et  mourut  sans  postérité  ; 

2.°  François,  baron  de  Maillé,  de  la  Rochecorbon, 
de  Bauçay,  de  Rillé,  de  Champchevrier,  de  la 
Haye,  de  la  Motte,  vicomte  de  Tours,  qui  fit 
hommage  de  ses  terres  en  i5oo,  et  mourut 
en  i5oi,  en  la  ville  de  Maillé.  Il  avait  épouse 
Marguerite  de  Rohan,  fille  de  Louis  de  Rohan, 
II"  du  nom,  seigneur  de  Gueménée ,  et  de 
Louis  de  Rieux  ;  il  eut,  de  ce  mariage  : 


DE   MAILLE.  ^^55 

a.  Françoise,  dame  de  Maillé,  première  femme 
de  Gilles  de  Laval,  I"  du  nom,  seigneur  de 
Loué  et  de  Benais ,  fils  de  Pierre  de  Laval, 
seigneur  des  mêmes  lieux ,  et  de  Philippe 
de  Beaumont; 

b.  Françoise,  la  jeune;  dame  de  Rillé  ,  de  la 
Ferrières  ,  vicomtesse  de  Tours  ,  mariée  ,  le 
19  mai  i5o2,  à  François  de  Batarnay,  sei- 
gneur du  Bouchage ,  d'Authon  et  de  Mon- 
trésor,  mort  en  1 5 1 3  ; 

3."  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

4,°  Louis,  né  en  1470; 

5.°  Françoise,  dame  de  la  Châtre,  née  en  1464,  ma- 
riée, i.°  à  François  de  Beaujeu,  seigneur  d'Am- 
plepuis  ,  fils  d'Edouard  de  Beaujeu  ,  seigneur 
d'Amplepuis,  et  de  Jacqueline,  dame  de  Linières; 
2."  à  Jean  V,  sire  d'Aumont,  baron  de  Couches 
et  d'Estrabonne  ,  fils  de  Jacques,  seigneur  d'Au- 
mont, et  de  Catherine,  dame  d'Estrabonne  et  de 
Nolay  ; 

6.°  Claude  de  Maillé,  ne'e  en  1465,  seconde  femme 
de  Jean,  sire  de  Rieux  et  de  Rochefort,  comte 
d'Aumale,  fils  de  François,  sire  de  Ricux  et  de 
Rochefort,  et  de  Jeanne  de  Rohan. 

XHI.  Hardouin  de  Maillé,  X*  du  nom,  né  en 
1462,  fit  partage,  le  dernier  septembre  1490,  avec  son 
frère  aîné,  suivant  le  testament  de  son  père,  et  obtint 
les  terres  de  Fontenay  Labatu,  de  Benais  et  de  la  Forest 
d  Etampes.  Il  s^obligea  de  prendre  le  nom  et  les  armes  de 
la  Tour- Landry,  sous  peine  de  5o,oooécus;  mais  après 
la  mort,  sans  hoirs  mâles,  de  ses  deux  frères,  il  se  déclara 
aine  de  sa  maison,  et  le  roi  François  1" releva  ses  descendans 
de  cette  obligation,  leur  permettant  de  reprendre  le  nom 
et  les  armes  de  Maillé,  en  y  ajoutant  ceux  de  la  Tour- 
Landry.  Il  transigea,  en  i5io,  du  consentement  de  son 
fils,  avec  Louis  de  Bourbon,  prince  delà  Roche -sur- 
Yon,  et  sa  femme,  sur  la  succession  d'André  de  Chau- 
vigny,  son  oncle,  qui  avait  fait  sa  femme  son  héritière, 
laquelle  fut  depuis  remariée  à  ce  prince;  et  il  obtint, 
pour  sa  part,  les  baronnies  de  Saint-Chartier,  de  Chàteau- 
roux  et  de  la  Châtre,  avec  les  seigneuries  de  Dun  le  Pal- 


^56  L)K  MAILLE. 

leteau  et  de  Murât,  en  la  Marche.  11  mourut,  le  25  jan- 
vier i524,  et  fut  enterré  en  l'église  de  Saint  -  André  de 
Chàteauroux,  sous  une  tombe  qui  lui  fut  élevée.  Il  avait 
épousé,  I ."  le  3o  juillet  1494,  Françoise  de  la  Tour- 
Landry,  fille  aînée  et  principale  héritière  de  Louis,  sei- 
gneur de  la  Tour-Landry,  de  Bourmont,  de  Cornouailles 
et  de  Clairvaux,  et  de  Catherine  Gaudin  ;  2.°  Antoinette 
d'Illiers,  veuve  de  Robert  Chabot,  baron  d'Aspremont, 
fille  de  Jean  ,  seigneur  d'Illiers,  et  de  Marguerite  de 
Chourses.  Du  premier  lit  sont  issus  : 

I  ,*  Jean  dont  l'article  suit  : 

2.°  François  de  Maillé  de  la  Tour- Landry  ; 

3."  Anne,   mariée  le  i5   décembre   iSiy,  à  François 

d'Estuer,   seigneur  de  Thonins,   baron  de  Grate- 

loup. 

XIV.  Jean  de  Maillé  de  la  Tour -Landry,  I"  du 
nom,  baron  de  la  Tour-Landry  et  de  Saint  -  Chartier, 
comte  de  Chàteauroux,  seigneur  de  Bourmont,  de  la 
Motte,  etc.,  rendit  aveu  à  Françoise  d'Alençon,  duchesse 
douairière  de  Vendôme,  en  1549,  ^^  ^^  terre  d'Ampoi- 
gné;  fit  son  testament  le  11  octobre  iSSy,  et  mourut 
en  i563  (j).  Il  avait  épousé  Anne  Chabot,  dame  de 
Brion  ,  fille  de  Robert  Chabot ,  baron  d'Aspremont  et 
d'Antoinette  d'Illiers.  II  en  eut  : 

i.'Jean,  mort  aux  guerres  d'Italie  sans  avoir  été 
marié; 

2.**  Joseph,  protonotaire  du  Saint-Siège,  prieur 
de  Réaumur,  qui  céda,  de  la  volonté  de  son  père, 
son  droit  d'aînesse  à  François,  son  frère  puîné, 
le  29  avril  i553  ; 

3.°  François,  dont  l'article  suit  ; 

4.°  Paul,  seigneur  delà  Motte; 

5."  Claude,  mort  sans  alliance  ; 

6."  René,  seigneur  d'Ampoigné,  gentilhomme  or- 
dinaire de  la  chambre  du  Roi,  qui  donna  quit- 
tance de  deux  cents  écus  sols,  pour  ses  gages,  le 
24  juillet  i586,  signé  R.  de  la  Tour-  Landry  de 


(i)  Voyez    ce    que    dit    de    lui    Martin    du    Bellay,  au    sujet    d'un 
combat  qu'il  fit  en  champ  clos. 


DE  MA1L(-K.  457 

Maillé.  Il  mourut  sans  avoir  clé  marié,  cl  laissa 
deux  enfants  naturels  d'Andrée  du   Verger,  savoir  : 

a.  Victor,  curé  de  Maisoncelles; 
h.  Henri,  dit  de  la  Chapelle,   légitimé  avec  son 
frère,  au  mois  de  mai  i537  ; 
7."  Raphaël,   baron  de  la  Motte-Cheorchin,  seigneur 
de  la  Chapelle,    de  Cosme ,   de    Cossé-le- Vivien, 
qu'il  vendit  ,  capitaine  aux  gardes  ,  mort  sans  avoir 
cte  marié  ; 
?.**  Louis,  seigneur  de  la  Fosse  ; 
9.°  Jean,  seigneur  de  la  lîoulouëre,  qui  épousa  Ma- 
rie de  la  Palu,  dont  il  eut  : 

a.  Jean ,  baron  de  la  Boulouëre  ,  mon  sans 
enfants  d'Angélique  Kaerbout ,  qu'il  avait 
épousée  le  12  juin  1629; 

b.  Françoise,  femme  de  Claude  Hamelin,  sei- 
gneur du  Moulin  ; 

!0.°  Anne,  mariée,  le  20  décembre  iS^S,  à  Payen 
d'Averton,  seigneur  de  Belin  ; 

I  i ."  Antoinette,  dame  de  Saint-Mars  et  de  la  Jaiile, 
mariée,  1 ."  à  René  le  Porc  de  la  Porte,  baron  de 
Vezins,  en  Anjou;  2.»  à  Claude  de  la  Tremoille. 
baron  de  Noirmoutier,  rils  de  François,  seigneur 
de  la  Tremoille,  vicomte  de  Thouars,  et  d'Anne 
de  Laval;  3.°  à  Qaude  Goufner,  duc  de  Roan- 
nais, fîls  d'Anus  Goutfier,  duc  de  Roannais  ,  pair 
et  grand-maitre  de  France ,  et  de  Hélène  de 
Hangest. 

i2.'  Marie,        )      ,. 

'        '  -"'"îieuses. 


i3,'  Vincente 


j  religi 


XV.  François  de  Maillk  de  la  Tour-Landry  ,  comte 
de  Châteauroux ,  baron  de  la  Tour-Landry ,  etc.  ,  etc., 
chambellan  du  Roi  et  du  duc  d'Alençon,  avec  lequel  il 
passa  en  Angleterre  lan  i58i,  avait  fait  partage  avec  ses 
frères  en  i566.  Il  obtint  du  roi  Henri  III,  la  confirma- 
tion de  l'érection  de  la  baronnie  de  Châteauroux  ,  en 
Comté,  au  mois  de  juin  1575,  et  le  8  janvier  i58i  ;  rit 
son  testament  le  28  octobre  i5g6,  et  mourut  en  1598.  II 
avait  épouse  Françoise,  dite  Diane  de  Rohan,  dame  de 
Gillebourg,  fille  de  François  de  Rohan,  baron  du  Château 


458  DE   MAILLE. 

du    Loir,  seigneur,  de   Gré,  et     de   Catherine   de    Silly. 
Leurs  enfants  furent  : 

i."  Charles,  comte  de  Châteauroux,  tué  en  duel  à 
Paris,  en  i6o5,  sans  enfants  d'Isabelle  de  Vi- 
vonne,  sa  femme,  fille  de  Charles  de  Vivonne, 
seigneur  de  la  Châtaigneraye,  et  de  Renée  de 
Vivonne  d'Oulmes  ; 

2."  François,  substitué  à  son  frère,  et  mort  sans 
postérité  ; 

3."  Jean,  mort  sans  alliance  ; 

4.°  Louis,  tué  au  massacre  d'Anvers,  en  i583  ; 

5."  Landry,  mort  sans  hoirs  ; 

6.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

7.°  François,  chevalier  de  Malte  ,  qui  se  noya  à  Ma- 
lemort,  en  Provence,  en  revenant  de  Malte  ,  le 
26  décembre  1624.  Il  fut  enterré  en  la  commande- 
rie  d'Aix,  avec  une  épitaphe  sur  sa  tombe; 

8."  Paule,  dame  d'honneur  de  la  reine; 

g."  Louise,  morte  sans  alliance; 

lo."  Anne,  femme  d'André  le  Porc  de  la  Porte,  ba- 
ron de  Vezins,  à  condition  que  ses  enfants  ne  por- 
teraient pas  le  nom  de  la  Tour- Landry  ; 

1 1 .°  Françoise,  alliée  à  François  Brachet,  seigneur 
de  Perusse  ; 

I  2."  Madelaine  ,  dame  de  la  Cornouaille,  mariée  avec 
François  de  Menon  ,  seigneur  de  Turbilly',  de 
Bresche  ,  et  du  Plessis  au  Maire  ,  fils  de  François 
de  Menon,  seigneur  de  Turbilly,  chevalier  de 
Tordre  du  Roi,  et  d'Anne  de  la  Trémoille. 

XVI.  Jean  de  Maillé,  II''  du  nom,  baron  de  la 
Tour- Landry,  de  Gillebourg  et  de  Saint-Chartier  ,  comte 
de  Châteauroux,  obtint,  le  25  octobre  i6o3,  des  lettres 
pour  se  porter  héritier  bénéficiaire  de  ses  père  et  mère,  et 
de  son  frère  aîné,  et  vendit  avec  sa  femme  et  le  chevalier 
son  frère,  au  prince  de  Condé ,  la  terre  et  le  comté  de 
Châteauroux,  par  contrat  du  24  janvier  161 3.  Il  mourut 
des  blessures  qu'il  reçut  au  siège  de  Negrepelisse  en  i635. 
Il  avait  épousé,  le  5  décembre  1601,  Louise  de  Chàicau- 
briant ,  dame  de  Saint- Jean  de  Mamercts  ,  de  Juigné  ,  etc.  , 
fille  aînée  et  principale  héritière  de  Jean  de  Château- 
briant  ,  seigneur  des  mêmes  terres ,  et  de  Susannc  de 
Montausier.  De  ce  mariage  vinrent  : 


DE  MAILLÉ.  459 

1.°  Louis,  dont  l'article  suit; 

2.°  Diane,  dame  de  Saint-Chartier ,  mariée,  par 
contrat  du  12  janvier  1627,  avec  Aymar  de  Nicolai, 
seigneur  de  Bernay,  lieutenant-gêneral  d'artille- 
rie; 

3.»  Mane,  j  religieuses  ursulines  à  Vendôme. 

4.°  Madelaine,  \       ° 

XVII.  Louis  DE  Maillé,  dit  de  la  Tour-Landry,  mar- 
quis de  Gillebourg,  etc.,  épousa  i.",  le  27  avril  1634, 
Eleonore  de  Jalesnes,  fille  aînée  de  Charles,  marquis  de 
Jalesnes,  et  d'Eleonore  de  Maillë-Brézê;  2.°  ,  le  4  novem- 
bre 1649,  Louise  de  Cherité,  fille  de  François  de  Che- 
rité,  seigneur  de  Sompuis  et  de  Chemans,  et  de  Cathe- 
rine de  Goubis.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

I.»  Charles,  dont  l'article  suit; 

2.°  Marie-Susanne,   morte  novice  aux  Bénédictines 

de  Laval  ; 
3.°  Susanne,   mariée  à  François  d'Avenues,  seigneur 

de  la  Jaille,  de  Gastines,    marquis  de  Fougeray; 

Du  second  lit: 

4.°  André,  seigneur  de  Saint-Jean  de  Mamerets, 
élevé  page  du  Roi  en  sa  grande  écurie,  en  1 668, 
marié  avec  Louise  Thieslin,  veuve  de  Louis  Gen- 
tien,  seigneur  d'Erigné  et  de  la  Garenne,  fille 
ainée  et  héritière  de  Claude  Thieslin  ,  seigneur  de 
Montron  et  de  Charlotte  Martin  des  Loges.  Il 
eut  de  ce  mariage  Charles-André  de  Maillé,  mar- 
quis de  la  Tour-Landry  ,  seigneur  de  Gille- 
bourg, etc.,  colonel  dun  régiment  d'infanterie 
de  nouvelle  levée,  par  commission  du  7  mai  1702, 
et  réformé  en  17 14,  après  la  paix  d'Utrecht.  Il  avait 
épousé,  au  mois  d'octobre  17 10,  Susanne- Antoinette 
de  Rancurel  de  Saint-Martin,  r.lle  d'Alexis-Joseph 
de  Rancurel,  seigneur  de  Saint-Aubin,  de  Saint- 
Martin,  et  d'Eleonore  Dorothée  de  Valkembourg, 
dont  est  issue  Anne-Charlotte  de  Maillé  de  la 
Tour- Landry,  née  le  17  septembre  171 1,  ayant 
pour  parrain  et  marraine  le  comte  de  Charolais 
Cl  la  princesse  douairière  de  Condé. 


460  DE   MAILLE. 

5 .°  Charles,  qui  fonde  la  seconde  branche  rapportée 
ci-après  ; 

6."  Marie  de  Maillé,  née  en  i653,  mariée  le  3o 
avril  1680,  avec  Charles  de  Buchepot,  chevalier, 
seigneur  de  Fromenteau  et  de  FougeroUe,  en 
Berri. 

XVIII.  Charles  de  Maillé,  I"  du  nom,  dit  de  la 
Tour  Landry  y  marquis  de  Jalesnes,  seigneur  du  Pin,  etc.  , 
épousa,  par  contrat  passé  à  Angers  le  3o  novembre  i663, 
Bonne-Marie-Madelaine  de  Broc,  veuve  de  Sebastien  de 
Broc,  vicomte  de  Fouilletourtre,  son  grand  oncle,  et  fille 
de  Michel  de  Broc,  baron  de  Chemiré,  et  de  Madelaine 
du  Chesne.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Georges- Henri,  dont  l'article  suit; 

2.°  André  de  Maillé  de  la  Tour  Landry; 

.■^.°  Charles-Hardouin,  /    ,        ,.        ,    »,  , 

o  n\,-v        M-  u  1  chevaliers  de  Ma  te. 

4.°  Philippe-Michel,     ) 

5.°  Susanne  -  Eléonore,  mariée,  par  contrat  du  23 
décembre  1695,  à  Joseph  Cotignon,  seigneur  de 
Chauvry  et  du  Breuil,  généalogiste  des  ordres 
du  Roi,  fils  de  Nicolas  Cotignon  ,  seigneur  de 
Chauvry,  premier  président  en  la  cour  des  mon- 
naies, généalogiste  des  ordres  du  Roi,  et  de  Ma- 
rie Royer; 

6.°  Marie-  Hélène,  femme  de  Marie-Henri  ,  comte 
deGhaines,  par  lettres  du  mois  de  janvier  1691, 
seigneur  de  Genetay  et  de  Montmort,  mort  le  10 
décembre  17 10; 

7.°  Michelle- Philippe,  dite  delà  Tour-Landry. 

XIX.  Georges-Henri  de  Maillé  ,  marquis  de  Tour- 
Landry  et  de  Jalesnes,  épousa,  le  20  octobre  1687,  Marie- 
Louise  Frezeau  de  la  Frezelière,  rille  de  François  Frezeau, 
marquis  de  la  Frezelière,  lieutenant-géncral  des  armées  du 
Roi,  et  de  Charlotte-Marie  Frezeau,  dame  de  la  Freze- 
lière. De  ce  mariage  est  issu  : 

XX.  Charles-Henri  de  Maillé  de  la  Tour-Landry, 
marquis  de  Jalesnes,  baron  de  Gastines,  colonel  d'infan- 
terie, mort  le  25  mars  1760.  Il  avait  épousé  Marie  d'A- 
voisne  de  la  Jaille,  fille  du  marquis  de  la  Jaille,  et  de 
Marie  Bigot  de  Linicres.  De  ce  mariage  : 


DE  MAILLÉ.  ^6i 

XXI.  Charles-François  dk  Maillé  dr  la  Tour-Landrv, 
né  le  3o  novembre  lySi,  marquis  de  Maillé,  sous-lieu- 
tenant dans  le  régiment  du  Roi,  en  ijSo,  colonel  en 
1758  du  régiment  de  Condé  ,  infanterie.  Il  épousa,  le 
I*'  mars  1753  ,  sa  cousine  ,  Marie-Henriette  de  Maillé 
d'Entrames,  fille  de  Charles-Henri  de  Maillé,  dit  de  la 
Tour- Landry ,  seigneur  d'Entrames,  et  de  Marie-Fran- 
çoise de  Savonnières.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.»  Charles-Henri-François,  dont  l'article  suit  ; 

2.»  Alexandre  ,  grand- vicaire  ,  de  l'évéque  du  Puy  ;  il 
a  péri  sur  l'échafaud,  victime  du  tribunal  révolu- 
tionnaire; 

3.*  Charlotte,  mariée  i.'àN....  le  Jumeau  ,  baron  de 
Blou,  2."*  à  M.  de  Meril,  capitaine  d'infanterie  ; 

4.*  Félicité,  épouse  de  M.  de  Boisleve  du  Planti, 
capitaine  au  régiment  d'Auvergne  ,  sans  enfants. 

XXI.  Charles  -  Henri  -  François  ,  marquis  de  Maillé- 
UA  -  Tour  -  Landry  ,  maréchal  *des  camps  et  armées  du 
Roi ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  des  ordres  militaires  et  hospitaliers  de  Saint- 
Lazare  -  de  -  Jérusalem  et  de  Notre  -  Dame  -  du  -  Moni- 
Carmel  ;  né  le  3  mars  1755  ,  a  épousé  en  1780 ,  i ."  Jeanne 
de  Shéridan;  2."  en  1804,  Isabelle  de  Champbell  ,  des 
ducs  d'Argyle  en  Ecosse.  Ses  enfants  sont  : 

Du  premier  lit  : 

I.*  Charles-Théodore-Bélisaire  de  Maillé-la- Toar- 
Landry  ,  né  le  ro  septembre  1785  ,  colonel  de  ca- 
valerie, chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis  et  de  la  Légion  d'honneur  ,  marié  le 
28  mai  i8o5,  à  Marie-Thérèse  Thais  de  Haute- 
fort,  dont  est  issu  Charles-Hardouin-Jules-Xavier 
de  Maillé-la-Tour- Landry  ; 

2."  Jeanne-Cécile,  née  le  29  novembre  1781  ,  ma- 
riée, le  25  mai  1802,  à  Jean-Louis- Marie,  comte 
de  Lubersac  ,  colonel  de  cavalerie  ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  fils  de 
Jean  Louis  ,  marquis  de  Lubersac  ,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi ,  grand-croix  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  et  de  Jeanne- 
Elisabeth  Magontierde  Laubanie  ; 

3.»  Adélaïde,  née  le    18  décembre  1787,    mariée,  le 


462  DE  MAILLÉ. 

28  mai  i8o5  ,  à  Jean-Louis-Gustave  ^  comte  de 
Hautefort ,  officier  supérieur  des  gardes  du  corps 
du  Roi  ; 

Du    second   lit  : 

4.°  N....,  ne  le.... 

5.°  Isabelle  de  Maillé  de  la  Tour- Landry,  née  en 
i8o5. 

XVIII.  Charles  de  Maillé,  dit  le  comte  de  la  Tour- 
Landry,  cinquième  fils  de  Louis  et  de  Louise  de  Chérité, 
sa  seconde  femme,  épousa^  i.°  Jeanne  Pelisson,  morte, 
sans  enfants,  au  château  d'Entrames  ,  au  mois  de  mai 
1704,  veuve  de  Jacques  de  Birague,  seigneur  et  baron 
d'Entrames,  et  fille  de  Daniel  Pelisson  et  de  Madelaine 
le  Clerc;  2.°  le  12  septembre  1708,  Marie  Guitton  , 
fille  de  Robert  Guitton  ,  et  de  Françoise  Guesnier.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  N...,  né  et  mort  le  i5  octobre  1709  ; 
2°  Charles-Henri,  dont  l'article  suit. 

XIX.  Charles  -  Henri  de  Maillé  de  la  Tour  -  Lan- 
dry, seigneur  d'Entrames  ,  près  de  Laval ,  appelé  le 
comte  de  la  Tour  -  Landry  ,  colonel  d'infanterie  ,  épousa 
Marie  -  Françoise  de  Savonnières,  fille  de  Henri  -  Fran- 
çois de  Savonnières,  seigneur  de  Meaulne ,  dont  il  eut 
huit  enfants,  quatre 'fils  et  quatre  filles,  vivants  en  1750, 
entre  autres  : 

I .°  Charles- René,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Michel  -  François ,  prêtre,  chanoine  et  cheve- 
cier  de  l'église  cathédrale  de  Chartres  ,  vicaire- 
général  de  cet  évéché,  nommé,  au  mois  d'octobre 
1739,  à  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Lestrop,  au 
diocèse  de  Limoges  ; 

3.°  Marie- Henriette  de  Maillé  d'Entrames,  alliée 
le  premier  mai  1753  ,  à  son  cousin  Charles  -  Fran- 
çois, marquis  de  Maillé  ; 

4.°N...  de  Maillé,  épouse  de  Charles- Paul- Fran- 
çois de  Beauvilliers,  comte  de  Busançois. 

XX.  Charles  -  René    de    Maillé    de     la    Tour  -  Lan- 


DE  MAILLÉ.  463 

DRY,  duc  de  Maillé,  né  le  5  octobre  1732,  d'abord 
nommé  baron,  puis  comte  de  Maille,  page  du  Roi  en  sa 
petite  écurie,  en  1750;  capitaine  de  dragons,  colonel  du 
régiment  de  Condé,  infanterie,  en  i/58;  brigadier  des 
armées  du  Roi,  le  26  juillet  1765  ;  premier  gentilhomme 
de  la  chambre  du  prince  de  Condé,  puis  de  Monsieur, 
comte  d'Artois,  en  1773  ;  maréchal  de  camp,  le  3  jan- 
vier 1770;  chevalier  de  l'ordre  de  Saint  -  Lazare,  en  1779  ; 
lieutenant  -  général  des  armées  du  Roi,  le  premier  jan- 
vier 1784;  lieutenant  -  général  du  comté  de  Bourgogne, 
a  épousé,  I  .•  en  la  chapelle  de  Condé,  en  présence  du 
prince  et  de  la  princesse  de  Condé,  le  6  février  1755, 
Marie  -  Bonne  -  Félicité  de  Savary  -  de  -  Brèves  de  Jarzé, 
morte  âgée  de  26  ans,  et  inhumée  à  Saint  -  Sulpice  le 
17  mai  1768,  fille  de  Paul  -  Louis  -  Camille-Jean  -  Baptiste 
de  Savary  de  Brèves,  marquis  de  Jarzé,  et  de  dame 
Bonne  Damaris  de  Briqueville  la  Luzerne,  dame  de 
compagnie  de  la  princesse  de  Condé,  et  gouvernante 
des  enfants  de  cette  princesse;  2.°  par  contrat  signé  par 
le  Roi,  le  8  mars  1769,  Madelaine  -  Angélique  -  Charlotte 
de  Brehan,  fille  de  Marie-Jacques,  marquis  de  Brehan, 
maréchal  de  camp,  inspecteur  -  général  d'infanterie,  mort 
à  Paris  le  i3  mai  1764,  et  de  Marie  -  Jeanne  -  Angé- 
lique Delpech.  De  ce  second  mariage,  sont  issus  : 

I."  Charles- François- Arnaud,  dont  l'article   suit: 
2."*  Charles  -  Jean,  comte  de  Maillé,   né  le  24  juin 

XXI.  Charles  -  François- Arnaud,  marquis,  puis  duc 
DE  Maillé,  né  le  10  janvier  1770,  pair  de  France,  pre- 
mier gentilhomme  de  la  chambre  de  M.  le  comte  d'Ar- 
tois, aujourd'hui  Monsieur,  frère  du  Roi,  maréchal 
des  camps  et  armées  du  Roi,  a  épousé,  i.°  le  2  3  août 
1784,  Henriette  -  Victoire  de  Fitz- James,  fille  de  N... 
duc  de  Fitz  -  James  ;  2.°  Blanche  -  Joséphine  le  Bascle 
d'Argenteuil.  Ses  enfants  sont  : 

Du  second  lit  : 

I."  Arnaud  -  Royer-Claude,  né  le  3o  décembre  1789; 

2.°  Claire  -  Claude  -  Henriette  -  Claudine,   née  le  8 

décembre  1796,  mariée  à  Edmond  -  Eugène- Phi- 


464  I^E   MAILLÉ. 

lippe  -  Hercule  de  la  Croix,    marquis   de  Castries, 
colonel  des  chasseurs  de  l'Ariége. 

Du  second  lit  : 

3."  Jacquelin-Armand-Charles; 

4.°  Urbain-Hardouin-Armand  de  Maille. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Bre\é  et  de  Behehart. 

IX.  Payen  ou  Paen  de  Maillk,  fils  puîné  de  Har- 
douin,  V*  du  nom,  seigneur  de  Maille,  et  de  Jeanne  de 
Beauçay,  fut  seigneur  de  Saint  -  Georges  du  Bois  et  de 
Brezé,  par  sa  femme,  qu'il  avait  enlevée  avant  que  de 
répouser,  en  raison  de  quoi  il  fut  poursuivi  criminelle- 
ment en  1 3 18,  et  obligé  de  composer  avec  les  gens  du  Roi 
à  une  somme  de  2000  livres.  Il  plaidait  encore  à  ce  sujet  en 
i32  3  et  i328,  et  contre  Jean  de  Brezé,  qui  prétendait 
quelques  droits  en  cette  terre.  Il  fut  sénéchal  de  Péri- 
gord  et  de  Quercy,  capitaine  de  Bourg  -  sur  -  Mer.  Le  Roi 
lui  remit,  en  iSSp,  les  sommes  qu'il  devait  de  reste  de 
quelques  fermes  es  châtellenies  de  Bourg  et  de  Blaye.  Il 
fut  sénéchal  de  Bigorre,  capitaine  et  gouverneur  de  toute 
la  sénéchaussée;  et,  en  cette  qualité,  il  amena  devant 
Bordeaux  trente  écuyers  et  cent  cinquante  sergents,  outre 
le  nombre  de  gens  de  cheval  et  de  pied,  de  son  établie 
de  Bourg,  avec  lesquels  il  servit  depuis  le  27  janvier  i  339 
jusqu'au  19  juillet  suivant  1340.  Il  fut  préposé  par  l'arche- 
vêque d'Auch  et  le  sénéchal  de  Toulouse,  pour  faire  le 
siège  de  Montroyal,  et  par  eux  conîirnié  dans  le  même 
emploi  de  sénéchal  de  Bigorre,  le  22  octobre  de  la  même 
année,  qu'il  garda  jusqu'au  14  juin  1341,  que  le  Roi 
le  fit  sénéchal  de  Poitou  et  de  Limoges,  suivant  un  compte 
de  Barthélemi  du  Drach,  et,  en  cette  qualité,  il  conduisit 
des  gendarmes  à  Jourdain  de  Lombers,  sénéchal  de  Sain- 
tonge,  au  mois  de  juillet  1343.  11  épousa  Jeanne  de  l'Es- 
tang,  dame  de  Brezé,  fille  de  Macé  de  TEstang,  et  de 
Catherine,  dame  de  Brezé.  Ses  enfants  furent  : 

I .»  Pean,  dont  Tarticle  suit  ; 

2."  Eléonore ,  femme  de  Gui  de  Chausseroye,  sei- 
gneur d'Orvan,  qui  plaidait,  en  i35i,  contre 
Jean  de  Brezé  ; 


DE  MAILLÉ.  465 

3.*  Isabeaude  Maillé,  dame  de  Saumoussay,  qui 
obtint  un  amortissement  pour  la  fondation  d'une 
chapelle,  en  1370. 

X.  Pean  de  Maillé,  II*  du  nom,  seigneur  de 
Brezé,  de  Saint  -  Georges-du-Bois  et  de  Gastines,  servit 
le  Roi  en  ses  guerres  de  Picardie  et  sur  les  frontières 
de  Normandie,  sous  le  gouvernement  de  Geoffroy  de 
Charny,  en  i352,  et  aussi,  la  même  année  en  Gascogne, 
avec  quatre  écuyers,  sous  le  comte  d'Angouléme,  con- 
nétable de  France.  Le  Roi  le  fit  rembourser  au  mois  de 
décembre  i356,  de  plusieurs  dépenses  qu'il  avait  faites 
avec  les  gens  de  sa  compagnie,  en  venant  à  Ardres  au 
mandement  de  Jean  de  Neuville,  lieutenant  du  Roi  en 
Picardie;  l'année  suivante,  au  mois  de  décembre,  il 
eut  ordre  avec  plusieurs  autres  seigneurs,  de  conduire 
le  Roi  de  Navarre  d'Amiens  à  Paris.  En  1369,  il  fut 
commis  pour  recevoir  des  mains  de  Hugues,  seigneur 
d'Amboise,  la  ville  d'Amboise;  il  continua  de  servir 
le  Roi  dans  ses  guerres,  en  1379,  sous  le  sire  de  Coucy, 
avec  deux  chevaliers  et  seize  écuyers;  l'année  suivante, 
sous  le  sire  de  Rayneval;  en  i38i  sous  le  connétable 
de  Clisson  ;  en  i383,  pour  le  fait  de  Bourbourg,  avec 
trois  chevaliers  et  trois  écuyers.  Son  sceau,  dans  une  quit- 
tance qu'il  donna  le  28  juillet  1377  à  Etienne  de  Mont- 
megen,  trésorier  des  guerres,  de  huit  vingt-cinq 
trancs  d'or,  est  chargé  de  fasces  oiidées,  et  brisé  d'une 
bordure  engrélée.  Il  épousa  i.°,  le  21  octobre  1367, 
N  ....  du  Puy,  de  la  maison  du  Puy  en  Loudunois, 
2."  ,  en  1379,  Jeanne  Bouchard,  fille  de  Louis  Bou- 
chard, seigneur  d'Aubeterre,  et  de  Catherine  de  Lau- 
bannière.  Ses  enfants  furent: 

Du  premier  lit  : 

I .°  Eléonore,  mariée  i ."  à  Tristan  de  la  Jaille,  sei- 
gneur de  Beuxey  en  Loudunois;  2.*  à  Robert 
d'.\njou,  avec  lequel  elle  vivait  en  i386,  et    1389; 

Du  second  lit  : 

2.'  Pean,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Jacques,  seigneur  d'Ampure  à  cause  de  sa  femme 
Marie  Taveau,  fille  de  Guillaume  Taveau,  sei- 
gneur de  Mortemer,  dont  il  eut  Jeanne  de  Maillé, 
dame  d'Ampure,  mariée  par  son  oncle  en    1426, 

Q.  3o 


466 


DE   MAILLE. 


avec  Amaury  de  Tigné,  après  la  mort  duquel 
elle  se  remaria  à  Guillaume  de  Tucé,  et  prit  une 
troisième  alliance  vers  l'an  1460,  avec  Gui  Fro- 
tier,  seigneur  de  Camboneau.  Elle  était  morte 
6n  1485,  et  n'eut  point  d'enl'ants. 

XI.  Pean  de  Maillé^  III"  du  nom,  seigneur  de 
Brezé  et  de  Milly-le-Mougon,  chambellan  de  René, 
duc  d'Anjou,  roi  de  Sicile,  épousa  Marie  de  Maillé,  fille 
de  Hardouin,  VI 1°  du  nom,  baron  de  Maillé,  et  de 
Mahaut  le  Vayer,  dont  les  enfants  furent  : 

i.°  Hardouin,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Gilles,  qui  fonde  la  cinquième  branche  rappor- 
tée ci-après  ; 

3."  Jeanne  ,  mariée  à  Thibaut  de  Laval,  seigneur 
de  Loué,  fils  de  Gui  de  Laval,  seigneur  de  Loué, 
et  de  Jeanne  de  Pommereux  ; 

4.°  Marie  ,  femme  de  Gilles  de  Clerembault,  sei- 
gneur de  Richelieu  ,  dont  elle  était  veuve 
en  1460  ; 

5."  Isabeau  ,  mariée  à  Jean  de  Brie  ,  seigneur  de 
Serant  ; 

6.°  Rose,  femme  de  Jean  Fresneau,  seigneur  de  Cre- 
vant ; 

7."  Catherine,  qui  épousa,  par  contrat  du  23  jan- 
vier 1416,  Hugues  de  Montalais,  seigneur  de 
Chambeloy  ; 

8.°  N....  (  sucessivement  abbesses  de  Saint-Jean  de 

9."  N....  )      Bonneval  de  Thouars. 

XII  Hardouin  de  Maillé,  VP  du  nom,  seigneur 
de  Benehart  et  de  Ruillé,  fut  lieutenant  de  la  compagnie 
de  Jacques  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche.  Il  fut 
stipulé  que  les  deniers  de  son  mariage  seraient  employés 
au  rachat  de  la  terre  de  Benehart,  engagée  par  la  mère  de 
sa  femme.  Il  plaidait  à  ce  sujet  contre  Pierre  de  la  Jaille, 
en  1467,  et  ne  vivait  plus  en  1484.  Il  avait  épousé  Anne 
de  Villiers,  dame  de  Champagne,  fille  de  Guillaume  de 
Villiers,  baron  de  Champagne,  et  de  Jeanne  de  Mar, 
dame  de  Ruillé  et  de  Benehart.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

I .°  Jacques,  dont  Tarticle  suit  ; 
2.»  Renaud  de  Maillé  : 


DE  MAILLÉ.  467 

3.0  Jean ,   qui  était  sous   la  tutelle    de   Jacques    de 

Maillé,  son  frère  en    1484  ;  il  eut  en  partage  une 

partie  de  la  terre  et  seigneurie  de  Ruillé,  avec  le 

petit  Benehart.  Il  avait  épousé,  'par  contrat  du  i  ! 

septembre    i525,    Louise   de    Fromeniières,    fille 

de  N....  de  Fromentières  ,  seigneur    de   Meslay; 

elle  était   veuve  de   lui  avant  Tan     1540.    De  ce 

mariage  sont  issus  : 

.4.  Louis  de  Maillé  ,  seigneur  de  Ruillé  et  du 

petit  Benehart,  marié    le  3  septembre  iSdg, 

avec    Renée    de   Baigneux    Courcival  ;  il    en 

eut  : 

a.  Antoine  ,  seigneur  de  Ruillé  et  du  petit 
Benehart,  qui  épousa,  en  i6i5  ,  Ju- 
dith du  Bosquet  ,  tille  de  Georges  du  Bos- 
quet ,  seigneur  de  Cossé,  et  d'Antoi- 
nette le  Bailleur,  dame  de  Boisclereau, 
dont  il  eut:  —  i."  Renée  de  Maillé, 
dame  de  Ruillé  et  du  petit  Benehart  , 
qui  épousa,  le  12  décembre  1642,  Joa- 
chim  de  Cervon  ,  seigneur  de  la  Ron- 
chère  ;  elle  vendit,  étant  veuve,  le  petit 
Benehart  au  marquis  de  Benehart,  son 
cousin  ;  —  2."  Elisabeth  de  Maillé  ; 

b.  Louis  ,  seigneur  de  la  Touche  l'an 
1621  ,  marié  avec  Elisabeth  de  Bai- 
gneux ; 

c.  Renée,  femme  de  Gilles  Maillart,  sei- 
gneur de  Kecorelainnes  ,  en  Norman- 
die ; 

B.  Renée ,   femme    de  N....,   seigneur  de   Ro- 
chambault  ; 

C.  Charlotte  religieuse  à  la  Virginité  ; 

D.  Jeanne  ,    mariée ,   l'an    1 5oo ,    à    Jean    de 
Cibert. 

XllI.  Jacques  de  Maillé,  !•'  du  nom,  seigneur  de 
Benehart  et  de  Champagne,  mort  avant  le  7  juin  i5i2, 
avait  épousé  Jeanne  le  Berruyer,  veuve  de  Jean  de  Vil- 
lebresme,  seigneur  de  Fougères ,  et  fille  de  Lidoire  le 
Berruyer ,  seigneur  de  Saint-Germain  ,  et  de  Françoise 
d'Outrelavoye  ;  elle  eut  le  bail  de  son  fils  suivant  un  par- 
tage du  7  juin  1 5 1 2.  De  ce  mariage  est  issu  : 


^68  DE  MAILLE. 

XIV.  Jacques  de  Maillé  II'  du  nom,  seigneur  de 
Benehart  de  Champagne',  de  Villié  de  Bourdeau  et  de  la 
Novaraye  ,  lieutenant  de  la  compagnie  d'ordonnance  du 
seigneur  de  Bueil,  lieutenant -général  en  Bretagne.  Il 
épousa  Marie  de  Villebresmes  ,  fille  de  Jean  de  Ville- 
bresraes,  seigneur  de  Fougères,  dont  il  eut  : 

I .°  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jacques,   dit     le    Jeune,    dont   la    lignée    n'est 

pas  connue  ; 
3.°  Anne  de  Maille',   femme  de  Jacques    le  Clerc, 

seigneur  de  Saligny-sous-Champagne ,  morte  sans 

enfants. 

On  trouve  Jehan  de  Maillé,  seigneur  de  Bene- 
hart ,  enseigne  de  cinquante  hommes  d'armes  des 
ordonnances  du  Roi  ,  sous  la  charge  du  comte 
de  Charny,  lequel  donna  quittance,  le  22  juin 
1469,  à  Claude  Garrault ,  trésorier  des  guerres, 
de  100  livres,  pour  les  quartiers  d'octobre,  no- 
vembre et  décembre  i568.  Son  sceau  en  placard 
est  chargé  de  fasces  nébulées,  et  brisé  d'une  bor- 
dure chargée  de.... 

XV.  Jacques  de  Maillé,  III"  du  nom,  seigneur  de 
Benehart,  etc.,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes, 
gouverneur  du  Vendômois  pour  la  ligue;  fait  prisonnier 
à  la  prise  de  Vendôme  par  Henri  IV,  en  1589,  eut  la 
tête  tranchée  la  même  année.  Il  avait  épousé,  en  iSyS, 
Renée  de  Poncé ,  dame  de  Chéripeau  ,  de  la  Beuvrière , 
d'Espinay  de  la  Talon nière  et  de  Fleuré  ,  fille  de  René 
de  Poncé  ,  seigneur  des  mêmes  terres ,  et  de  Catherine 
de  Mauny.  Il  eut  de  ce  mariage  ; 

XVI.  René  de  Maillé  ,  P''  du  nom  ,  seigneur  de 
Benehart,  de  Fleuré,  de  Ruillé,  et  de  Chéripeau,  gen- 
tilhomme de  la  chambre  du  Roi,  capitaine  de  cinquante 
hommes  d^armes  de  ses  ordonnances,  et  des  chasses  du 
comté  du  Maine;  marié,  par  contrat  du  11  avril  1621, 
avec  Dorothée  Clausse  de  Fleury  ,  et  fille  héritière  de 
Henri  Clausse,  seigneur  de  Fleury,  grand-maître  et  sur- 
intendant général  des  eaux  et  forêts  de  France,  et  de 
Denise  de  Neuville  Villeroy.  Il  en  eut  : 

I ."  Henri,  dont  l'article  suit  ; 

2."  René ,    capitaine  aux    gardes,  tué   au   service; 


DE   MAILLE.  469 

3."  Honorât,  mestre  de  camp  du  régiment  du  car- 
dinal de  Richelieu  ; 

4.'  Nicolas  ,  baron  de  Fleure  ,  seigneur  de  Con- 
dreaux  ; 

5."  Denise  de  Maillé,  mariée  à  François  de  Bar- 
thon,  vicomte  de  Montbas,  lieutenant  -  général 
des  armées  du  Roi,  mestre  de  camp  du  régiment 
de  cavalerie  du  cardinal  Mazarin  ,   mort  en  i653. 

XVII.  Henri  DE  Maillé,  dit  le  marquis  de  Benehart, 
capitaine  des  chasses  du  Roi  en  ses  pays  et  comté  du 
Maine,  transigea,  par  procureur,  le  2  septembre  i65i, 
en  son  nom.  et  en  celui  de  sa  femme,  avec  Louis  de 
Rohan,  prince  de  Guémené  ;  il  épousa,  par  contrat  du 
1 3  aoùi  1 634,  Françoise  de  la  Bane,  dame  des  Hayes, 
de  Brion,  de  Château-Sénéchal,  etc.,  tille  de  Louis  de 
la  Barre  ,  seigneur  de  la  Brosse  ,  et  de  Marguerite  de 
Chambes  Montsoreau.  De  ce  mariage  vinrent  : 

1 .'  René,  dont  l'article  suit; 

2.°  François  -  Henri  ,    qui      fonde      la      quatrième 

branche,  rapportée  ci-après  ; 
?.'  Henri,    partagé   par  son  frère    aîné  le    3    juillet 

1669.  Il  avait  été  reçu  chevalier  de  Malte  de  mincH 

rite  au  grand  prieuré  d'Aquitaine  ,  le  2 1    novembre 

f663  ; 
4,»  Dorothée,  mone  religieuse; 
5.*  Anne,    femme  de   René  du   Grenier,    marquis 

d'Oléron',  seigneur    du  Pin  et  de  la   Felonnicre. 

XVIU.  René  de  Maillé,  dit  le  marquis  de  Benehart, 
gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi  ,  capitaine  d'une 
compagnie  d'ordonnance  et  des  chasses  du  pays  du 
Maine,  seigneur  des  Hayes,  de  Roujoux.,  de  Molan  , 
Champ  -  le  -  Sénéchal  ,  Saint  -  Germain  ,  etc.  ,  épousa  , 
I."  par  contrat  du  20  juillet  i665,  Gabrielle  Guillebert, 
dame  de  Sicqueville,  fille  de  Louis  Guilleben,  baron  de 
Coulonces,  marquis  de  Sicqueville,  gouverneur  des  ville, 
château  et  comté  de  Vire,  et  de  Louise  d'Apchon; 
2.»  Jacqueline  -  Françoise  de  Billes,  fille  d'Antoine  de 
Billes,  seigneur  du  Foyer,  en  Normandie,  et  de  Fran- 
çoise de  Vipart.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit:  .     . 

I .'  Louis-Joseph  ,  dit  le  marquis  de  Maillé,   né  à 


4^0  DE  MAILLE. 

Paris  le  17  juin  1666,  baron  de  Coulonces,  sei- 
gneur de  Sicqueville  ,  reçu  guidon  le  14  février 
1692  ,  et  enseigne  de  la  compagnie  des  gen- 
darmes flamands,  le  25  avril  1694,  mort  à  Paris 
le  3  juillet  1698,  et  inhumé  à  Saint-Paul,  sa  pa- 
roisse. Il  avait  épousé,  par  contrat  du  24  février 
1691,  Louise  Mailler,  dame  du  Houssay,  et  de 
Saint-Maurice,  près  Bonneval,  diocèse  de  Char- 
tres, morte  en  1719,  tille  et  héritière  de  Claude 
Mailler  et  de  Geneviève  de  Houdetot.  11  en  eut, 
pour  fille  unique,  Geneviève  de  Maillé,  morte  à 
Paris,  le  6  juin  1742,  ayant  épousé  par  contrat 
du  8  juin  1711  ,  Philippe-Claude  de  Montboissier- 
Beaufort  de  Canillac  ,  dit  le  marquis  de  Montbois- 
sier,  dont  postérité  ; 
2."  Hardouin  de  Maillé  ; 

Du    second   lit  : 

3.°  René-François,  dont  l'article  suit  ; 
4.*  Anne-Henri-Honorat,  mort  jeune  j 
5."  Constance  de  Maillé,  religieuse  à  la    Visitation 
deCaen. 

XIX.  René  -  François  de  Maillé  ,  marquis  de  Bene- 
hart ,  seigneur  de  Ruillé ,  de  la  Jaille  ,  etc.  ,  embrassa 
d'abord  l'état  ecclésiastique,  qu'il  quitta  après  la  mort  de 
son  frère  aîné.  Il  épousa,  en  1720,  Madelaine-Fran- 
çoise  de  la  Luzerne ,  fille  de  Gui-César  de  la  Luzerne , 
marquis  de  Beuzeville  ,  et  de  Madelaine- Françoise  de 
Pommereul.  Il  mourut  en  sa  terre  de  Benehart  le  27  oc- 
tobre 1736.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1.°  Philippe-  François,  dit  le  marquis  de  Maillé , 
né  le  27  mai  1722  ,  mort  à  Benehart ,  en  Vendô- 
mois,  le  i5  décembre   1745,  sans  avoir  été  marié  ; 

2."  René-César  dit  le  chevalier  de  Maillé ,  né  le 
28  décembre  1727.  Il  embrassa  d'abord  le  parti  de 
l'église,  et  étudiait,  en  cette  qualité,  en  théolo- 
gie, au  mois  de  janvier  1744,  au  collège  de  la  / 
Marche.  11  quitta  cet  état  à  la  mort  de  son  frère 
aîné,  entra  officier  dans  le  régiment  du  Roi,  in- 
fanterie, en  1748,  et  est  mort  à  Paris,  le  9  jan- 
vrier  1750,  de  la  petite  vérole  ,  sans  avoir  été 
marié  ; 


DK   MAILLE. 


47» 


3."  Philippe-Casimir  de  Maille,  ne  le  2  mai  1737, 
mon  en  1740. 

QUATRIÈME   BRANCHE. 

Comtes  de  Maillé,  Seigneurs  de  Roujoux. 

XVIII.  François  -  Henri  de  Mailli:  Brkzé  ,  comte 
d'Espichelliéres  et  de  Roujoux,  seigneur  du  Fresne,  la 
Crèche-Mareuil  ,  second  tils  de  Henri  de  Maillé  ,  mar- 
quis de  Benehart ,  et  de  Françoise  de  la  Barre  ,  reçut 
partage  de  René  de  Maillé,  marquis  de  Benehart ,  son 
frère  aîné,  le  3  juillet  1669,  et  après  la  mort  du  duc 
Armand  de  Maillé  Brezé,  sans  enfants,  il  reprit  le  nom 
de  Brezé.  II  épousa,  le  28  novembre  1680,  Françoise- 
Marguerite  de  Bouteiller,  fille  de  Marin  de  Bouteiller, 
chevalier,  seigneur  de  Châteaufort,  et  de  Marie  de  Gre- 
ville,  dont  il  eut  : 

I.'  Louis,  qui  suit: 

2.°  Henri  de  Maillé  Brezé,  chevalier  de  Malte  ; 

3."  Louis-Joseph,   comte  \ 

de  Maillé  Brezé;  '    tous   deux    morts  sans 

4. •  François,    comte    de  i  alliance; 

Maillé  Brezé; 
5.»  Dorothée  de  Maillé  Brezé,  religieuse. 

XIX.  Louis  DE  Maillé  Brezé,  comte  de  Maillé  et 
de  Roujoux,  marquis  de  Valon,  seigneur  du  Fresne, 
la  Crèche-Mareuil  ,  etc.  ,  reçu  page  du  Roi  le  2  dé- 
cembre 1704,  épousa  i.°  le  6  mars  1709,  Catherine  le 
Fuzelier  de  Corme ray,  fille  de  René  le  Fuzelier,  che- 
valier, seigneur  de  Cormeray,  Breviende,  Villeny,  le 
Cochet,  etc.,  et  de  Catherine  le  Mercier  ;  2.°  le  5  février 
1730,  Françoise  Bonne  de  Rochefort.  Il  eut: 

Du  premier  lit: 

I .»  Louis ,    marquis    de    Maillé    Brezé  ,  comte    de 

Roujoux  ,   chevalier  de    Saint-Louis  ,   mort  sans 

enfants; 
2."  François-Alexis,  qui  suit; 
3.»  René,  comte  de  Maillé  Brezé,   lieutenant   de  roi 

du  château  d'Amboise,  chevalier  de  Saint- Louis. 

mort  sans  enfants; 


j^y2  DE  MAILLE. 

4.°  Joseph-Ange,  comte  de  Maillé  Brezé,  capitaine 
des  vaisseaux  du  Roi,  chevalier  de  Saint-Louis, 
mort  sans  enfants; 

5.°  Jacques  ,    comte  de   Maillé  Brezé,   mort    jeune; 

6.°  Marie-Catherine-Louise  de  Maillé  Brezé ,  ma- 
riée à  Charles  Noël  de  Pelgrain,  chevalier,  sei- 
gneur de  l'Estang  et  de  la  Crèche,  chevalier  de 
Saint- Louis; 

Du  second  lit  : 

7.°  Marie  -  Françoise  de  Maillé  Brezé  ,  mariée  à 
Charles-François-Elie  Duval,  chevalier,  seigneur 
de  Villemars  et  de  Trugny,  chevalier  de  Saint- 
Louis; 

8,°  Catherine  -  Bonne  de  Maillé  Brezé,  mariée  à 
Silvain-Claude  de  Boislinard,  chevalier,  seigneur 
du  Lys  et  de  Saint-Georges; 

9.°  Marie- Anne  de  Maillé  Brezé,  élevée  à  Saint- 
Cyr,  morte  sans  alliance. 

XX.  François- Alexis,  comte  de  Maillé  Brezé,  et  de 
Roujoux,  colonel  d'infanterie,  chevalier  de  Saint-Louis, 
chambellan  de  S.  A.  électorale  de  Cologne ,  épousa  , 
i."  le  i"  mai  1752,  Marie-Angélique  Huraut  de  Chi- 
verny  de  Veuil,  dont  il  n'eut  point  d'enfants  ;  2."  Rosalie 
de  la  Bourdonnaye  de  Blossac,  veuve  de  Louis-Marie 
Juchault  ,  chevalier,  seigneur  des  Jamonières  ,  cheva- 
lier de  Saint- Louis,  dont  il  n'eut  point  d'enfants; 
3."  Marie-Jeanne  Joly  de  Fleury,  dont  Haut  : 

1."  Alexandre-Armand  -  Fortuné,  comte  de  Maillé 
Brezé,  lieutenant  des  vaisseaux  du  Roi,  cheva- 
lier de  l'ordre  royal  de  la  Légion  d'honneur; 

2.*  Lucie-Flore- Virginie  de  Maillé  Brezé,  mariée  , 
le  14  décembre  181 5,  à  Jacques-Casimir-Emma- 
nuel, comte  de  Monthiers,  chevalier,  seigneur 
du  Bosroger,  (par  donation  du  marquis  de  Mon- 
thiers du  Bosroger  ,  son  cousin)  lieutenant  en 
premier  du  premier  régiment  des  cuirassiers  de 
la  garde  royale,  et  chevalier  de  l'ordre  royal  de 
la  Légion  d'honneur,  fils  de  Jacques,  comte  de 
Mouthiers  de  Nucourt,  chevalier,  seigneur  de 
Nucourt,  Piémont,  etc.,  et  d'Agnès- Angélique 
de  Baroille. 


DE  MAILLÉ.  473 

CINQUIÈME   BRANCHE. 
Marquis  et  ducs  de  Bre\e,  éteints. 

XII.  Gilles  DE  Maillé,  tils  puîné  de  Pean  de  Maillé, 
Ill'du  nom,  seigneur  de  Brezé,  et  de  Marie  de  Maillé; 
fut  seigneur  de  Brezé,  conseiller,  chambellan  et  grand- 
maître  de  la  vénerie  de  René  d'Anjou,  roi  de  Sicile,  et 
fut  fait  chevalier  de  son  ordre  du  Croissant,  le  27  juillet 
144g.  Il  suivit  ce  prince  en  son  voyage  d'Italie  pour  le 
recouvrement  de  ses  états,  et  en  obtint  les  aides  et  tailles 
des  terres  de  Brezé  et  de  Milly  ,  de  l'année  1437.  Ce 
prince,  en  considération  des  services  qu'il  en  avait  reçus 
au  royaume  de  Naples,  le  gratifia,  l'année  suivante  , 
d'une  pension  de  200  livres,  qu'il  lui  continua  toute  sa 
vie,  et  le  récompensa  encore  des  peines  qu'il  avait  prises 
à  faire  consentir  les  états  d'Anjou  ,  en  1445,  d'accorder 
un  aide  pour  le  mariage  de  la  reine  d'Angleterre,  sa  fille. 
Il  épousa  Jeanne  Amenard,  fille  de  Jean  Amenard,  sei- 
gneur de  Chansé,  de  Bouille,  etc.,  et  de  Marie  Turpin, 
et  en  eut  : 

I ."  Hardouin,  dont  l'anicle  suit  ; 

2.«  Jacques,  qu'on  dit  avoir  rapporté  à  Brezé  les  re- 
liques de  saint  Vincent,  qu'il  avait  prises  à 
Castres  ; 

3.°  Guyonne  de  Maillé  ; 

4.°  Marie  de  Maillé  ; 

5."  Catherine  de  Maillé,  femme  de  Rotrou,  seigneur 
de  la  Dorbilière. 

XIII.  Hardouin  DE  Maillé,  VI*  du  nom,  seigneur  de 
Brezé  et  de  Milly,  plaidait,  en  1499,  contre  le  comte  de 
Dampmartin,  pour  la  restitution  àts  biens  du  seigneur  de 
Normanville,  qu'il  obtint;  mourut  en  i5o8,  et  fut  en- 
terré à  Sainte-Catherine  de  Brezé,  près  de  l'évéque  d'An- 
gers. Il  avait  épousé  Ambroise  de  Melun,  morte  en  i526, 
et  enterrée  à  Milly,  fille  de  Charles  de  Melun,  seigneur 
de  Normanville,  grand-maître  de  France,  et  d'Anne- Phi- 
lippe de  la  Rochefoucault,  sa  première  femme.  De  cç 
mariage  sont  issus; 

I ."  Hardouin,  mort  sans  postérité  ; 


474  DE  MAILLE. 

2 ."  Gui,  dont  Tarticle  suit  : 

3."  Marie,  femme  de  Jean  de  Brezê  grand-sêncchal 
de  Normandie; 

4.°  Ambroise  de  Maillé,  qui  épousa,  en  i556,  Jac- 
ques de  Perriers,  seigneur  du  Bouchet. 

XIV.  Gui  DE  Maillé,  seigneur  de  Rrezé  et  de  Milly, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  lieutenant  du  duc  d"'Aumale 
et  du  marquis  du  Maine,  au  gouvernement  d'Anjou,  ca- 
pitaine de  cent  lances  et  de  cent  archers  de  la  garde  du 
corps  du  Roi;  fit  bâtir  le  clocher  de  Milly,  en  i552  et 
i553.  Il  avait  épousé,  le  3  mars  i5io,  Jeanne  de  Louan, 
fille  de  Jean  de  Louan,  seigneur  de  Nogent  l'Artaut  en 
Brie,  gouverneur  d'Orléans,  mort  le  5  mai  i5oo,  et 
de  Madelaine  Cleret.  De  ce  mariage  sont  nés  : 

i.°  Artus,  dont  l'article  suit; 

2."  Simon,  religieux  en  l'abbaye  de  Lauroux,  puis 
archevêque  de  Tours,  mort  en  odeur  de  sainteté 
le  1 1  janvier  iSgy  ; 

3."  Philippe,  seigneur  de  Verneuil  et  du  Verger, 
capitaine  des  gardes  du  corps,  tué  devant  Cambray 
en  i553.  Il  avait  épousé  Jeanne  de  Hangest,  dont 
il  n'eut  point  d'enfants,  fille  de  Joachim  de  Han- 
gest, seigneur  de  Moyencourt  et  de  Montmor,  et 
de  Louise  de  Moy,  sa  troisième  femme  ; 

4.°  Jacques,  abbé  de  Montfaucon  de  Marmoutier; 

5."  Jeanne  abbesse  du  Ronceray,  en  i554,  morte  le 
6  décembre  1571  ; 

6."  Yvonne,  religieuse  à  Fontevrault,  puis  abbesse  du 
Ronceray,  après  sa  sœur,  morte  en  iSSg; 

7."  Françoise,  religieuse  à  Poissy; 

8.*  Charlotte,  mariée  i.°  à  Lancelot  delà  Touche, 
seigneur  des  Roches-Tranche- Lyon,  2.°  à  Fran- 
çois de  Montgommery,  seigneur  de  Lorges; 

p."  Marie,  qui  épousa  i."  François  Bourré,  seigneur 
de  Jarze  ,  2.»  Jean  de  Léaumont  ,  seigneur  de 
Puygaillard  ; 

lo."  Jeanne,  première  femme  d'Hector  de  Mont- 
beron,  baron  d'Avoir,  seigneur  de  Souche,  d'Es- 
pinay,  de  Champeaux,  etc. 

1 1.°  Renée  de  Maillé,  abbesse  de  Noirmoutier. 

XV.  Artus  DK  Maillé,   seigneur  de   Brezé  et  de  Milly. 


DE  MA/LLÉ.  475 

chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  capitaine  de  ses  gardes  du 
corps,  gentilhomme  de  sa  chambre,  fut  choisi  le  28 
avril  1 548,  pour  aller  recevoir  la  jeune  reine  d'Ecosse, 
etda  même  année,  au  mois  d'octobre,  il  eut  le  comman- 
dement de  l'armée  envoyée  en  Guienne  contre  les  re- 
belles. Le  roi  lui  donna  la  compagnie  de  cent  archers 
de  la  garde  de  son  corps,  le  1"  novembre  iSSy,  et  une 
commission  pour  le  gouvernement  d'Anjou,  le  8  février 
i568;  il  mourut  fort  âgé,  en  1592,  en  réputation 
d'homme  sage  et  fidèle  à  son  Roi.  Son  sceau,  dans  deux 
quittances  qu'il  donna  le  23  décembre  i555,  et  3o  dé- 
cembre 062,  est  chargé  de  deux  fasces  nébulées.  Il  avait 
épousé  Claude  de  Gravy,  morte  en  1 570,  fille  d'honneur 
de  la  reine,  fille  d'Ambroise  de  Gravy,  baron  des  Cous- 
teaux  et  de  Renée-Claude  du  Bellay-Langey,  et  en  eut: 

I ."  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Catherine  de  Maillé,  mariée  par  contrat  du  17 
décembre  1572,  à  Jean  de  Sansac,  capitaine  des 
gardes  de  la  porte,  premier  gentilhomme  de  la  fau- 
connerie du  roi. 

XVI.  Claude  dk  Maillé,  seigneur  de  Brezé  et  de 
Milly,  fut  tué  à  la  bataille  de  Coutras  le  20  octobre  ibSj. 
n'ayant  que  27  ans.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au 
château  de  Cerisay  le  i5  septembre  1567,  Robinette  Ha- 
mon,  dame  de  la  Flocelière  de  Cerisay,  fille  de  Jean  Ha- 
mon,  seigneur  de  la  Flocelière,  et  de  Jeanne  de  Panne- 
vère.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I  .•  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Jacques,  marquis  de  Flocelière,  par  lettres  du 
moisde  novembre  1616,  registrées  le  i7mai  1629, 
mort  en  1641,  sans  enfants  de  Julienne  d'An- 
gennes,  veuve  de  Guillaume  de  Cozerieu,  sei- 
gneur de  la  Rivière,  et  fille  de  Jean  d'Angennes, 
seigneur  de  Poigny  et  de  Madelaine  Thierry.  Elle 
mourut  en  1614; 

3."  Claude,  seigneur  de  Cerisay,  chevalier  de  Malte, 
tué  en  duel  par  le  sieur  de  Talhoet,  en  1606  ; 

4.°  Charles,  chevalier  de  Malte; 

5."  Jeanne,  femme  d'Hercules  de  Charnacé  ,  gou- 
verneur de  Clermont  en  Argonne,  ambassadeur 
aux  Pays-Bas;  mort  au  siège  de  Breda,  en  i636  ; 

6.°  Simonne,  abbessc  du  Ronceray.  morte  en   1646  : 


476  DE  MAILLÉ. 

7.°  Yvonne,  abbesse  de   Ronceray,    après  sa  sœur, 
morte  le  16  décembre  i65o; 

8.°   Eléonore  de  Maillé,  mariée  avec  Charles,  mar- 
quis de  JalesneSj  en  Vendomois,  morie  en  1639. 

XVII.  Charles  de  Maillé,  seigneur  de  Brezé  et  de 
Milly,  épousa,  par  contrat  du  24  novembre  iSgy,  Jac- 
queline de  Thevale,  fille  unique  et  héritière  de  Jean  de 
Thevale,  comte  de  Créans,  chevalier  des  ordres  du  Roi, 
gouverneur  de  Metz  et  du  pays  Messin,  et  de  Radegonde 
Fresneau.  Il  fut  stipulé  que  le  second  fils  qui  naîtrait  de 
ce  mariage  porterait  le  nom  de  Thevale-Maillé.  Leurs 
enfants  furent  : 

I ."  Urbain,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Charles     de     Maillé,    dit    de     Thevale ,    mort 
jeune. 

XVIII.  Urbain  de  Maillé,  marquis  de  Brezé,  baron 
des  baronnies  de  Saumoussay,  de  Saugre,  de  la  Crel- 
louere,  seigneur  des  châtellenies  de  la  Bouchardière,  de 
la  Varenne,  de  Créans,  de  Semeur,  etc.,  capitaine  des 
gardes  du  corps  de  la  reine  Marie  de  Médicis  et  ensuite 
du  Roi;  servit  en  Piémont  au  Pas-de-Suse,  en  1629,  et 
au  combat  de  Carignan  en  i63o.  Deux  ans  après,  il  fut 
envoyé  en  ambassade  extraordinaire  vers  le  roi  de  Suède; 
et  au  retour,  il  se  trouva  au  combat  de  Castelnaudary. 
Le  Roi  lui  donna  le  bâton  de  maréchal  de  France,  en  la 
place  du  maréchal  d'Efliiat,  avec  le  gouvernement  de  Ca- 
lais et  pays  reconquis  le  18  octobre  i632,  et  le  fit  cheva- 
lier de  ses  ordres  le  14  mai  i633.  L'année  suivante  il  eut 
le  commandement  de  l'armée  en  Allemagne,  où  il  secou- 
rut la  ville  d'Heydelberg  ;  prit  celle  de  Spire  le  21  mars 
i635,  et  gagna  la  bataille  d'Avein ,  le  20  mai  suivant. 
Quelques  mois  après  il  fut  envoyé  en  ambassade  extraor- 
dinaire vers  les  états  de  Hollande;  fut  pourvu  du  gou- 
vernement d'Anjou  et  du  château  d'Angers,  au  lieu  de 
celui  de  Calais,  par  lettres  données  à  Senlis  le  1.9  sep- 
tembre i636,  registrées  au  parlement  le  24  novembre 
suivant;  fut  nommé  vice-roi  de  Catalogne,  sur  la  fin  de 
l'année  1641,  ayant  la  même  année  remis  sous  l'obéis- 
sance du  Roi  les  villes  de  Lens  et  de  Bapaume,  en  Artois, 
et  mourut  en  son  château  de  Milly,  en  Anjou,  le  i3  fé- 
vrier   i65o.    Il  avait  épousé,   le  2  5    novembre   1617,    Ni- 


DE  MAILLÉ.  477 

colc  du  Plessis,  Richelieu,  sœur  puînée  du  cardinal  de 
Richelieu,  et  fille  de  François  du  Plessis,  IIl»  du  nom, 
seigneur  de  Richelieu,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  et 
de  Susanne  de  la  Porte.   De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  Armand,  dont  l'article  suit  ; 

2.»  Claire-Clémence  de  Maillé,  duchesse  de  Fron- 
sac  et  de  Caumont,  marquise  de  Brezé,  après  la 
mort  de  son  Irère.  Elle  épousa  Louis  de  Bourbon, 
II*  du  nom,  dit  le  Grand,  prince  de  Ccndé,  pre- 
mier prince  du  sang,  premier  pair  de  France,  duc 
de  Bourbonnais,  fils  de  Henri  de  Bourbon  ,  II' 
du  nom,  premier  prince  du  sang,  duc  d'Eng- 
hien,  et  de  Charlotte-Marguerite  de  Montmo- 
rency. 

XIX.  Armand  de  Maillé,  duc  de  Fronsac  et  de 
Caumont,  marquis  de  Graville  et  de  Brezé,  comte  de 
Beaufort  en  Vallée,  baron  de  Trêves,  etc.,  gouverneur 
de  la  Rochelle  et  du  pays  d'Aunis,  servit  en  Flandres  en 
qualité  de  mcstre  de  camp  d'un  régiment  en  i638,  et  corn- 
manda  les  galères  du  Roi  l'année  suivante.  Il  fut  fait  géné- 
ral de  l'armée  navale  en  la  mer  du  Ponant,  où  il  combat- 
tit et  défit  celle  d'Espagne,  à  la  vue  de  Cadix,  le  22  juillet 
1640.  Il  fut  ensuite  envoyé  en  ambassade  extraordinaire 
vers  le  roi  de  Portugal,  où  il  aborda  le  11  août  1641  ; 
passa  dans  les  mers  du  Levant,  et  défit  après  deux 
jpurs  de  combats,  la  flotte  d'Espagne  qui  venait  au  secours 
de  Perpignan  ,  en  1643.  Etant  de  retour  à  Saint-Ger- 
main en  Laye,  au  commencement  de  janvier  1643,  il 
prêta  le  serment  de  la  charge  de  grand-maître,  chef  et 
surintendant  général  de  la  navigation  et  commerce  de 
France,  en  ayant  été  pourvu  par  lettres-patentes  du  5  dé- 
cembre précédent,  registrées  au  parlement  le  16  juillet 
1643,  fut  fait  gouverneur  de  Brouage  des  îles  de  Rhé 
et  d'Oleron,  de  la  Rochelle  et-  du  pays  d'Aunis,  et  fut 
reçu,  au  parlement  de  Paris,  duc  de  Fronsac  et  pair  de 
France,  le  3o  avril  de  la  même  année;  en  conséquence 
de  l'arrêt  du  même  jour,  qui  appointa  l'opposition  que 
les  ducs  de  Brissac,  de  Lesdiguières  et  de  Luynes  avaient 
formée  au  rang  qu'il  prétendait,  ordonna  qu'il  serait 
reçu,  et  que,  par  provisions,  les  pairs  reçus  avant  lui 
le  précéderaient,  jusqu'à  ce  qu'autrement  il  en  eût  été  or- 
donné.   Il    contraignit,   le  4  septembre    suivant,    la  flotte 


^.^8  MASSON   DE  LA  MOTTE. 

d'Espagne,  qui  voulait  jeter  du  secours  dans  la  ville  de 
Roses  ,  de  se  retirer  à  Carthagène  ;  assiégea  par  mer , 
en  1644,  la  ville  de  Taragonne  en  Catalogne,  mais  sans 
succès;  fut  l'un  des  lieutenants-généraux  de  l'armée 
d'Italie,  lors  du  siège  d'Orbitelle,  et  fut  tué  sur  mer, 
d'un  coup  de  canon,  le  14  juin  1646,  âgé  de  vingt-sept 
ans  deux  mois,  n'ayant  point  été  marié.  11  fut  regretté 
de  tous  ceux  qui  connaissaient  ses  belles  qualités.  Son 
service  solennel  se  fit  dans  l'église  de  Notre-Dame  de 
Paris,  le  i3  novembre  de  la  même  année. 

L'histoire  des  grands-officiers  de  la  couronne  fait 
encore  mention  d'une  branche  des  seigneurs  de  Laleu, 
du  nom  de  Maillé,  dont  on  n'a  point  eu  la  jonction  avec 
les  précédents,  et  qui  est  rapportée  d'après  un  jugement 
de  1667,  de  M.  de  Barentin,  intendant  du  Poitou;  elle 
a  formé  sept  degrés,  et  s'est  éteinte  dans  la  personne  de 
Louis   de  Maillé,  seigneur  de  Villeneuve. 

Armes  :  d'or,  à  trois  fasces  nébulées  de  gueules. 


MASSON  DE  LA  MOTTE,  famille  noble  originaire 
de  Champagne. 

Pierre-Henri-Joseph  Masson,  chevalier  de  la  Motte, 
hé  le  5  juillet  17 57,  chevau-léger  de  la  garde  du  Roi,  le 
i5  août  1773,  a  fait  ses  preuves  de  noblesse  pour  son 
admission  dans  ledit  corps,  et  a  été  réformé  avec  la  com- 
pagnie le  3o  septembre  1787.  11  est  aujourd'hui  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  chef  d'esca- 
dron. Il  a  épousé,  le  20  novembre  i8o5,  à  Pétersbourg, 
pendant  son  émigration,  Marie-Félicité  de  Chambell, 
d'une  très  ancienne  famille  noble  irlandaise. 

Armes  :  d'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné  en  chef 
de  deux  trèfles  d'argent,  et  en  pointe  d'un  cerf  en  repos 
du  même,  sur  une  terrasse  de  sinople. 


RAFELIS  DE  BROVES.  479 


RAFELIS  DE  BROVES,  famille  originaire  de  Lac- 
ques, en  Italie,  établie  à  Draguignan  en  Provence,  de- 
puis l'an  1400,  où  elle  fit  bâtir  une  chapelle  dans  Teglise 
paroissiale  de  ladite  ville,  et  un  tombeau  ;  cette  chapelle 
fut  décorée  d'un  tableau,  en  1404,  peint  par  Jacob  Pigna- 
telli  ;  elle  réside  depuis  la  révolution,  qui  lui  a  fait  perdre 
toutes  ses  terres,  à  Alais  en  Languedoc,  département  du 
Gard  ;  elle  a  fourni  des  lieutenants-généraux,  des  chefs 
d'escadre,  des  officiers-supérieurs  et  autres  de  toute 
arme,  des  commandeurs  et  des  chevaliers  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ;  cette  famille  se  divise 
aujourd'hui  en  deux  branches. 

PREMIÈRE  BRANCHE. 

Joseph  -  Barthélémy  ,  comte  de  Rafelis  Broves, 
(  fils  de  François  de  Rafelis,  vicomte  de  Broves,  colonel 
d'infanterie,  lieutenant  de  Roi  d'Aiguemortes,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  député  de 
la  noblesse  de  Provence  aux  derniers  états-généraux, 
et  qui,  toujours  fidèle  à  l'honneur  et  à  son  roi  légitime, 
mourut  glorieusement  à  la  défense  du  palais  des  Tuileries, 
le  10  août  1792,  et  de  dame  Elisabeth  de  Mourgues  )  est 
né  à  Anduze  en  lySS;  fait  garde  de  la  marine  en  1767  ; 
proclamé  chevalier  de  Saint-Louis  par  M.  le  comte  d'Es- 
taing,  pour  être  entré  le  premier  dans  les  retranchements 
de  l'île  de  la  Grenade  ;  reçu  par  son  père  en  1 780  ;  est 
parvenu  au  grade  de  capitaine  de  vaisseau,  en  1790, 
après  avoir  commandé  une  division  à  Terre-Neuve,  a 
émigré  en  1791,  et  a  commandé  la  2*  compagnie  de 
l'escadron  de  la  marine,  dans  l'armée  de  LL.  AA.  RR. 
Il  est  aujourd'hui  contre-amiral,  commandeur  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ;  il  a  épousé,  le  6  juin 
1809,  dame  Marie-Anne-Joseph  de  Bancenal,  fille  de 
messire  Jean-Pierre  de  Bancenal  de  Champagne,  capi- 
taine de  cavalerie,  et  de  dame  Gabrielle  -  Victoire  de 
Beaudouin  de  Fregefond  ;  de  ce  mariage  est  issu  : 

Louis  -  Henri  -  Chamans    de    Rafelis     Broves,    ne  à 
Alais,  le  8  mai  181 1. 


^8o  VILLICY   DE  TOURVILLE. 

SECONDE   BRANCHE. 

Charles-François  de  Rafelis  Broves  ,  fils  de  feu 
François  de  Rafelis,  vicomte  de  Broves,  député  de  la 
noblesse  de  Provence  aux  derniers  états-généraux,  et  né 
à  Anduze  en  lyyB,  élève  de  la  marine  en  1788,  garde 
du  Roi  à  cheval  en  1791,  s'est  trouvé  avec  son  père  à  la 
défeqse  du  château  des  Tuileries  le  10  août  1792,  a  passé 
en  Angleterre,  où  ayant  appris  le  licenciement  de  l'ar- 
mée des  princes,  il  est  rentré  dans  sa  patrie  où  il  a  servi 
dans  l'administration  des  postes.  11  est  aujourd'hui  ins- 
pecteur des  postes  à  Limoges,  où  il  s'est  marié  avec  made- 
moiselle Louise  Augureau.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Joseph  de  Rafelis  ; 
2.°  François  de  Rafelis  ; 
3.°  Louise  de  Rafelis. 

Armes:  d'azur,  à  trois  chevrons  d'or.  Dex'ise  iGenus  et 
Virtus. 


VILLICY  DE  TOURVILLE,  famille  noble,  origi- 
naire de  Lorraine ,  quia  fourni  un  commissaire  en  l'ar- 
tillerie et  les  fortifications  de  Lunéville,  en  la  personne 
de  Claude  de  Villicy,  vivant  en  1600.  Deux  frères  du 
nom  de  Villicy  de  Tourville,  descendant  de  ce  dernier, 
ont  servi  dans  la  cavalerie  à  Metz;  l'un  était  capitaine  du 
régiment  Royal-Lorraine,  le  3  janvier  1744;  l'autre  dans 
le  régiment  de  Marainville  ,  le  i"  mars  1742.  Nous 
désirerions  beaucoup  obtenir  de  nouveaux  renseignements 
sur  cette  famille,  dont  nous  ne  connaissons  que  madame 
Montouroy,  née  de  Tourville,  habitant  à  Blaye  ,  dépar- 
tement de  la  Gironde. 

Armes,  extraites  du  Nobiliaire  de  Lorraine  :  d'azur,  à 
une  molette  d'argent,  accompagnée  de  trois  annelets 
d'or  ;  au  chef  du  même,  chargé  d'une  tête  de  léopard 
naissant  de  gueules;  tenant,  un  annelet  d'or. 


OEJLUBERSAC.  481 


DE  LUBERSAC.  La  maison  de  Lubersac,  originaire 
de  la  province  de  Limosin  (i),  réunit,  à  l'avantage  d'avoir 
pris  son  nom  d'une  terre,  les  caractères  de  l'ancienne 
chevalerie,  soutenus  par  des  alliances  distinguées  et  de 
nombreux  services.  Tel  est  le  témoignage  que  lui  rendit 
M.  de  Beaujon,  généalogiste  des  ordres  du  Roi  dans  le 
Mémoire  qu'il  composa  sur  cette  maison,  et  qu'il  envoya, 
pour  le  Roi,  au  premier  gentilhomme  en  exercice,  le 
4  octobre  1766,  pour  procurer  à  madame  la  comtesse 
de  Lubersac,  l'honneur  d'être  présentée  à  Sa  Majesté. 
M.  d'Hozier  (Louis-Pierre),  juge  d'armes  de  France,  la 
met  au  rang  des  plus  anciennes  maisons  du  royaume, 
dans  un  certificat  qu'il  délivra,  le  21  janvier  1766,  â 
M.  de  Lubersac-de-Chabrignac. 

L'orthographe  du  nom  de  Lubersac  a  beaucoup  varié, 
surtout  dans  les  trois  derniers  siècles  :  on  le  trouve  écrit 
Lobersac,  Lobressac,  Loubressac,  Loupbersac,  Libersac,  etc. 
Mais  dans  les  chartes  des  Xll*  et  Xlll*'  siècles  on  écrivait 
communément  Lubersac,  en  latin,  de  Luberciaco,  ou  de 
Luperciaco. 

On  connaît,  en  France,  plusieurs  lieux  du  nom  de 
Lubersac  (2)  ;  mais  celui  qu'on  regarde  comme  le  berceau 


If 


i^  (i)  On  assure  que  le  bénédictin  D.  Gol.  qui  était  très-versé 
dan^  la  connaissance  des  antiquités  et  de  Thistoire  des  familles 
du  Limosin  ,  sa  patrie ,  prétendait  que  la  maison  de  Lubersac 
tire  son  origine  d'un  cadet  des  anciens  ducs  de  Gascogne,  et  que 
son  premier  berceau  a  été  la  ville  d'Eause  {Elusa  ou  Elusaberis), 
sur  la  Gelise,  en  Armagnac.  Nous  ignorons  sur  quel  fondement 
ce  savant  religieux  appuyait  son  opinion;  peut-être  la  fondait-il 
sur  l'espèce  de  ressemblance  qui  se  trouve  entre  Lupus,  nom  que 
portaient  quelques  ducs  de  Gascogne,  et  Lupercus,  dont  on  pré- 
tend que  dérive  le  nom  de  Lubersac.  -r  •  - 

(2)  Parmi  les  lieux  qui  portent  le  nom  de  Lubersac,  les  plus 
connus  sont:  i"  Lubersac  en  Limousin;  2'  Lubersac  en  Agé- 
nois,  à  une  lieue  et  demie  de  Duras  ;  3»  et  4"»  deux  bourgs,  ap- 
pelés Lupersat,  dont  l'un  est  sur  la  Tarde  à  3  lieues  d'Evaux  et  3 
d'Aozance,  l'un  et  l'autre  dans  le  pays  de  Combrailles,  au  dio- 
c-^se   de    Limoges  ;  5°    un    ancien    monastère   ruiné,    connu    dès    le 

Q.  il 


...82  DE    LUBERSAC. 

Je  la  famille  qui  fait  le  sujet  de  ce  mémoire,  et  qu'elle  a 
toujours  possédé,  est  un  gros  bourg,  avec  le  titre  de 
ville,  situé  dans  la  province  de  Limosin,  à  peu  de 
distance  de  la  chartreuse  de  Glandiers.  Il  est  le  chef-lieu 
d'une  ancienne  viguerie  ou  vicairie,  relevant  directement 
des  vicomtes  de  Limoges  (i).  Cette  viguerie  a  toujours  passé 
pour  une  des  plus  anciennes  du  Limosin,  et  son  origine 
remonte  probablement  à  la  création  même  des  comtes  et 
des  vicomtes.  Sa  haute  ancienneté  est  attestée  par  deux 
chartes,  tirées  des  archives  de  l'église  de  Saint-Etienne 
de  Limoges  :  la  première  nous  apprend  que,  sous  Tépis- 
copat  de  Turpion  d'Aubusson,  évêque  de  Limoges,  la 
vingt-sixième  année  du  règne  de  Charles-le-Simple,  qui 
revient  à  l'année  920  ou  921,  il  fut  donné  à  titre  de  pré- 
caire, une  vigne,  située  au  lieu  de  Vertillac,  fondalité 
d'Issandon  (  ou  Exandon  ),  qui  était  de  la  viguerie  de 
Lubersac  ,  et  de  la  centaine  ou  centainie  de  Vighole. 

Une  autre  charte,  qui  n''est  pas  datée,  mais  qui  paraît 
être  du  même  tems,  nous  fait  voir  que  Gilbert  fit  do- 
nation, à  l'église  de  Limoges,  d'un  fief  qui  était  dans 
ie  fond  dlssandon,  sous  la  justice  de  Juillac,  et  la  viguerie 
de  Lubersac. 

Il  y  avait  autrefois  dans  le  bourg  et  près  du  château  de 
Lubersac,  une  ancienne  abbaye  ou  monastère  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît,  dont  les  seigneurs  de  Lubersac  ont  tou- 
jours été  regardés  comme  les  fondateurs;  et  ils  avaient 
leurs  tombeaux  dans  le  chœur  de  Téglise,  qui  subsiste 
encore,  sous  l'invocation  de  Saint-Etienne.  On  ignore 
l'époque  de  sa  fondation  ;  mais  le  savant  abbé  le  Bœuf 
ayant  eu  occasion  de  la  visiter  dans  un  voyage  qu'il  fit  en 
Limosin,    vers  l'année    1754,    crut   reconnaître,    dans    sa 


onzième  siècle,  sous  la  dénomination  de  LuperciacOy  en  Niver- 
nois;  6°  Loubressac,  bourg  situé  en  Querci,  à  6  lieues  de  Figeac, 
et  chef-lieu  d'une  terre  possédée  par  une  branche  de  la  maison 
de  Gontaut-de-Biron  ;  7°  Loiibersan  ,  dans  l'Astarac,  à  2  lieues 
de  Mirande.  On  peut  ajouter  à  cette  liste  un  ancien  monastère, 
aujourd'hui  ruiné,  connu  sous  le  nom  de  Saint-Lonbers  iSancti 
Lupercii,  ou  Lvperculi),  à  Eause  en  Gascogne. 

(i)  La  seigneurie  de  Lubersac  relevait,  dans  les  derniers  tems, 
de  la  terre  de  Bré,  en  Limousin,  possédée  par  les  seijfneurs  de 
Pompadour;  mais  on  sait  que  cette  mouvance  ne  remonte  pas 
au-dessus  de  l'an  l'Hib. 


DE   LUBERSAC.  483 

construction  ,  les  caractères  de  l'architecture  du  huitième 
siècle,  qui  était  alors  le  genre  mauresque  (1).  L'abbaye 
ayant  été  ruinée,  selon  les  apparences,  vers  le  milieu  du 
neuvième  siècle ,  par  les  incursions  des  Normands  (2) , 
perdit  son  existence  primitive,  et  ne  fut,  dans  la  suite^ 
qu'une  celle  ou  prieuré  dépendant  de  l'abbaye  de  Cluni  (3). 
L'établissement  qu'y  firent  les  Clunistes ,  ne  paraît  pas 
avoir  subsisté  plus  d'un  siècle;  les  bàtimens  de  ce  prieuré 
furent  détruits  à  leur  tour,  et  ce  fut  probablement  dans 
le  temps  de  la  guerre  cruelle  dont  le  Limosin  fut  affligé 
à  loccasion  des  différends  qui  s'élevèrent  entre  Henri  , 
roi  d'Angleterre  et  ses  deux  fils,  vers  l'an  11 83,  immé- 
diatement après  ,  suivant  «  Geofroi  du  Vigeois  ,  une 
n  troupe  de  bandits  ,  sous  la  conduite  d'un  nommé 
»  Merchaders  ,  se  saisirent  du  château  de  Pompadour,  dé- 
»  vastèrent  tout  le  pays  voisin,  emmenèrent  les  hommes 
»  et  les  troupeaux,  emportèrent ,  avec  eux ,  les  meubles 
»  des  habitants  qui  se  trouvèrent  dans  cette  contrée , 
»  depuis  le  Vigeois,  jusqu'à  Lubersac.  » 

Il  est  à  présumer  que  les  religieux  qui  purent  s'échapper  , 
se  retirèrent  à  Cluni  ,  qui  était  leur  chef-lieu.  Ce  qui 
paraît  certain  ,  c'est  que ,  dés  le  commencement  du  siècle 
suivant,  l'église  de  Lubersac  était  desservie  par  des  prêtres 
séculiers;  on  en  trouve  la  preuve  dans  la  charte  de  l'an 
1236,  qui  sera  rapportée  plus  bas,  et  dans  une  bulle  du 
pape  Innocent    IV,    tirée  des  archives  du   Vatican,    qui 


(i)  Cette  supposition  de  M.  l'abbé  Le  Bœuf  ne  paraît  pas 
fonde'e.  Il  est  plus  probable  que  la  fondation,  ou  plutôt  la  res- 
tauration de  l'église  et  du  monastère  de  Lubersac,  ne  doit  pas 
remontjr  au  delà  du  dixième  siècle  (  et  peut-être  plus  tard  )  ;  car 
dans  la  plus  grande  partie  de  la  France,  et  surtout  dans  le  Midi, 
on  connaît  à  peine  un  édifice  ecclésiastique  qui  ait  échappé  en 
entier  à  la  fureur  dévastatrice  des  Normands. 

(2)  On  suppose,  avec  fondement,  que  Tabbaye  de  Lubersac 
fut  détruite  par  les  Normands,  parce  que  Geofroi  du  Vigeois, 
auteur  du  douzième  siècle,  qui  entre  dans  de  grands  détails  sur 
tout  ce  qui  concerne  l'histoire  du  Limosin,  sa  patrie,  n'aurait 
pas  manqué  de  faire  mention  dans  sa  chronique,  de  cette  abbaye, 
Si  elle  eût  encore  existé  de  son  teras. 

(3)  Pons,  abbé  de  Quni,  vint  à  Lubersac  en  11 16,  suivant 
une  charte  de  cette  année,  conservée  autrefois  dans  les  archives 
de  l'abbaye  d'L'zerche. 


4^^  DE   LUBERSAC. 

nous  apprend  qu'en  1247  '  ^^^  églises  de  Saint-Etienne  et 
de  Saint  -  Hilaire  de  Lubersac,  dent  l'une  dépendait  de 
l'autre,  avaient  pour  recteur,  un  prêtre,  nommé  Guy 
de  Mellac. 

Il  paraît  que  l'église  de  Lubersac  a  changé  depuis  long- 
tems  d'invocation  ,  et  qu'elle  reconnaissait  Saint -Gervais 
et  Saint- Protais ,  pour  ses  plus  anciens  patrons.  Les  traces 
de  sa  première  dédicace  y  subsistent  encore  ;  on  y  garde 
les  reliques  de  ces  deux  Saints  Martyrs  ,  leur  fête  y  est 
solennisée  tous  les  ans,  et  il  s'y  tient  ce  jour-là  et  les 
deux  jours  suivans,  une  foire  considérable  (i). 

On  voit,  dans  les  anciens  titres  de  la  maison  de  Lu- 
bersac, qu'il  y  a  une  suite  de  reconnaissances  féodales,  qui 
sont  tellement  liées  avec  les  titres  généalogiques,  qu'ils  se 
servent  mutuellement  d'appui.  Le  domaine  des  seigneurs 
de  Lubersac  y  est  établi  sur  le  bourg  de  Lubersac  et  sur 
les  villages  voisins ,  avec  les  droits  les  plus  étendus , 
comme  ceux  d'entrée,  de  sortie  de  banalité,  de  cens,  de 
tailles  ,  etc.  Plusieurs  particuliers ,  dans  un  tems  leur 
rendent  hommage  comme  hommes  francs  ,  d'autres  pré- 
sentent des  reconnaissances  ,  comme  serfs  ,  avec  toutes  les 
conditions  attachées  à  la  servitude. 

Il  est  encore  justifié  que  ,  dès  le  moment  où  le  nom  de 
Lubersac  est  connu,  les  seigneurs  de  cette  maison  se  distin- 
guent par  leurs  libéralités  pour  l'église.  Hugues  de  Lu- 
bersac, en  1093,  fait  de  grands  dons  à  l'église  de  Saint- 
Gervais  et   Saint  -  Protais  du   vieux    Lubersac.    Pierre  de 


(1)  11  est  à  remarquer  que  les  églises  qui  reconnaissaient  les 
seigneurs  de  Lubersac  pour  leurs  fondateurs,  étaient  toutes  sous 
l'invocation  de  Saint-Gervais  et  Saint-Protais.  L'origine  de  cette 
dévotion  est  sans  doute  due  à  quelque  portion  des  reliques  de  ces 
saints  martyrs,  que  ces  églises  tenaient  de  la  munificence  et  de 
la  piété  des  anciens  seigneurs  de  Lubersac,  qui  avaient  rapporté 
ces  précieux  objets  de  leurs  voyages  d'outre-mer.  Bernard  Gui^ 
donis,  ou  de  la  Guionnie,  évêque  de  Lodève,  qui  écrivait  avant 
l'an  i3oo,  dit  expressément,  dans  un  de  ses  ouvrages  conservé 
dans  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  du  Roi  ,  coté  n».  4977, 
«  que  les  chefs  des  saints  martyrs  Gcrvais  et  Protais  étaient  hono- 
rés à  Lubersac,  près  de  Glandiers,  dans  l'église  de  St. -Etienne  ». 
Le  témoignage  de  Bernard  Guidonis  est  d'autant  moins  suspect, 
que  ce  savant  prélat  était  né  en  Limosin,  et  dans  le  voisinage 
même  de  Lubersac. 


DE  LUBERSAC.  485 

Lubersac,  chevalier,  et  Etienne  de  Lubersac ,  clerc,  son 
frère,  donnent  aussi  differens  biens  à  l'église  de  Saint- 
Etienne  de  Lubersac.  Le  testament  de  Bernard  de  Lu- 
bersac, contient  également  plusieurs  donations,  tant  par 
lui,  que  par  Etienne,  son  père,  à  l'église  de  Saint- 
Etienne  de  Limoges,  et  aux  Frères  Mineurs  de  la  même 
ville.  Les  cinq  premiers  degrés  de  leur  généalogie  sont 
formés  de  sujets  ,  tous  décorés  de  la  chevalerie  ;  et  on 
pourrait  citer  plusieurs  services  rendus  à  nos  rois,  dès 
le  quatorzième  siècle. 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  dans  les  tems  anciens,  que 
cette  maison  a  été  illustrée  ;  la  branche  des  seigneurs  de 
Chabrignac  a  eu  deux  fois  l'avantage  de  commander  la 
noblesse  du  Limosin,  dans  le  siècle  dernier,  ainsi  que 
justifie  une  lettre  écrite  par  le  roi  Henri  IV,  à  M.  de 
Chabrignac.  le  i5  septembre  i6o5,  et  une  autre,  écrite 
par  le  roi  Louis  XI II,  à  M.  de  Chabrignac-de-Saint- 
Julien,  le  2  septembre  i635;  dans  laquelle  ce  prince  motive 
son  choix  sur  sa  qualité  et  expérience  convenable  pour  la 
conduite  de  la  noblesse  de  la  province,  et  ajoute  ces  termes 
bien  remarquables  d'un  souverain  à  son  sujet  :  aussi  deve-{- 
vous  croire  que  je  serai  bien  aise  de  vous  reconnaître  aux 
occasions  qui  pourront  s' oj^rir,  pour  l' avantage  de  vous  et 
des  vôtres. 

La  maison  de  Lubersac  ne  s'est  pas  moins  distinguée  par 
ses  alliances,  que  par  ses  services  militaires  ;  on  compte,, 
parmi  les  principales  ,  celles  qu'elle  a  contractées  avec  les 
maisons  de  Saint-Chamans ,  de  Chapt-de-Rastignac,  de 
Châteignier ,  de  Chevreuse ,  de  Corn,  d'Escorailles, 
d'Estourneau-du-Ris,  de  Garebœuf,  de  Guy  ou  la  Guyo- 
nie ,  de  Royere ,  de  Hautefort  ,  de  Hélie-de-Colonges  , 
de  Jougnac  de-Forsac  ,  de  Joussineau  -de-Fayat ,  de  Saint- 
Julien  ,  de  Lafont  ,  de  Lasiérie  du  Saillant  ,  de  Saint- 
Laurent-de-la  Coste  ,  du  Leyris,  de  Laubanie  ,  de  Maillé, 
des  Martres  ,  de  Monceu  ,  Noailles  ,  de  Paulte  ,  de  Perusse- 
d'Escars  ,  de  Raimond  ,  de  Roux,  de  Tizon  ,  etc. 

La  généalogie  de  la  maison  de  Lubersac ,  qu'on  va 
donner  ici  ,  a  été  dressée  sur  les  titres  originaux  ,  con- 
servés dans  ses  archives  et  sur  les  livres  imprimés  et  ma- 
nuscrits de  la   bibliothèque  du  Roi   (i).    Il  est  constant  , 


(0    Les  titres  de    la   maison  de   Lubersac   ont   été  produits    plu- 


^86  Dfc^  LUBERSAC. 

d'après  ces  titres  et  tous  ceux  qu'on  a  pu  rassembler  d'ail- 
leurs ,  que  le  nom  de  Lubersac  est  connu  comme  nom  de 
lieu  ,  depuis  le  commencement  du  dixième  siècle  ;  et 
comme  nom  de  famille  ,  depuis  Tan  logS  ,  c'est-à-dire  , 
depuis  l'époque  où  les  surnoms  ont  commencé  à  être 
héréditaires.  Sa  filiation  est  présumée  depuis  Tan  ii66 
et  même  1 146  ,  et  est  prouvée  littéralement  depuis 
l'année  1262. 

Le  plus  ancien  monument  que  l'on  connaisse  sur  l'an- 
cienneté et  l'illustration  de  la  maison  de  Lubersac,  est 
une  charte  de  l'an  logS  ,  qui  était  conservée  autrefois  dans 
les  archives  de  Tabbaye  de  Cluni  ,  et  qui  a  été  imprimée 
dans  le  premier  tome  du  Trésor  des  Anecdotes  de  D.  Mar- 
tene.  Hugues  de  Lubersac  y  déclare  d'abord  n'y  tenir 
d'aucun  mortel  ,  mais  de  Dieu  seul,  les  grands  biens  qu'il 
possédait  (i).  Il  rappelle  qu'il  avait  fait  la  guerre  lui- 
même  ,  assisté  de  ses  chevaliers  ,  pour  conserver  ses  biens 
et  ses  privilèges  ,  contre  les  entreprises  de  ses  ennemis.  Il 
paraît  qu'il  avait  couru  plusieurs  dangers  dans  les  diffé- 
rentes guerres  qu'il  avait  eu  à  soutenir  •  mais  il  reconnaît 
qu'il  avait  été  sauvé  par  une  protection  particulière  de  la 
Providence  ,  et  pour  en  témoigner  à  Dieu  sa  reconnais- 
sance ,  il  lui  consacra  tous  ses  biens  ,  et  les  donna  à  l'église 
et  au  monastère  de  Saint-Gervais  et  de  Saint-Protais , 
que  ses  ancêtres  avaient  fait  bâtir  auprès  de  leur  château  ; 
n'exceptant  de  cette  largesse,  que  ce  qu'il  avait  donné 
précédemment  à  quelques-uns  de  ses  chevaliers.  Sa  bien- 
faisance ne  se  borna  pas  là ,  elle  s'étendit  encore  sur  les 
vassaux  de  sa  terre;  il  recula  les  limites  du  bourg  de  Lu- 
bersac ,  en  faveur  de  ses  habitants  ^  afin  qu'ils  pussent  s'y 
loger  plus  commodément  ;  il  accorda  à  ses  vassaux  le  droit 
d'usage  dans  ses  bois  et  sur  ses  rivières,  etc.  Cette  dona- 
tion fut  faite  par  un  acte  authentique  ,  en  1093,  du 
consentement  d'Adélaïs,  sa  femme  et  de  ses  chevaliers, 
et  fut  signée  par  vingt-deux    témoins  ,    parmi  lesquels  se 


sieurs  fois  et  en  différents  tems,  soit  devant  le  généalogiste  des 
ordres  du  Roi,  le  juge  d'armes  de  France,  le  généalogiste  de 
l'ordre  de  Malte,  soit  devant  le  garde  des  titres  et  généalogies 
de  la  bibliothèque  du  Roi  ,  le  continuateur  du  Trésor  généalo- 
gique de  Dom  Caffiaux,  et  autres. 
(i)Ceci  prouve  qu'il  les  possédait  en  franc-aleu. 


DE   LUBERSAC.  ^87 

trouvent  Gilbert  de  Lubcrsac  (1),  Henri,  autrefois  èvéque 
de  Soissons,  alors  moine  de  Cluni,  et  autres. 

Hugues  de  Lubcrsac  avait  épousé,  comme  il  a  été  dit, 
une  dame,  nommé  Adelaïs,  dont  il  eut  une  fille,  qui 
mourut  avant  lui.  Se  voyant  sans  enfants,  il  résolut  de 
donner  ses  biens  au  monastère  de  Saint-Gervais  et  Saini- 
Protais  du  Vieux-Lubersac,  sous  la  réserve  de  la  jouis- 
sance :  il  se  fit  ensuite  moine  de  Cluni. 

On  trouve  ensuite  : 

Gerald  ou  Geraud-Ade'mar  de  Lubcrsac,  qui  signa, 
comme  témoin,  dans  une  transaction  passée  entre  Aimar, 
abbé  du  Vigcois,  et  Guy  de  Las-Tours,  sous  l'épiscopat 
d'Euftorge ,  évéque  de  Limoges ,  c'est-à-dire  ,  environ 
l'an  II 26.  11  eut  pour  enfants,  Guillaume  -  Adémar, 
Etienne-Gérard  et  Pierre-Gérard,  qui  signèrent  tous  trois 
une  donation   faite  à   l'abbaye  du  Vigeois,   l'an  1146(2). 

Il  est  probable  ,  que  de  l'un  de  ces  trois  frères  ,  sont 
issus  les  deux  sujets  suivans. 

Gérard  de  Lubcrsac  souscrivit  une  charte ,  donnée  à 
Aires,  l'an  1178,  par  laquelle  Philippe,  comte  de  Flandres 
et  de  Vermandois,  voulant  faire  prier  Dieu  pour  le  salut 
de  l'âme  de  dame  Elisabeth,  sa  femme,  et  de  Mathieu, 
comte  de  Boulogne,  son  frère,  répara  les  torts  qu'il  avait 
faits  à  l'abbaye  de  Saint-Josse,  suivant  une  charte,  tirée 
du  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Josse,  en  Ponthieu. 

Astaïs  de  Lubcrsac  donna  à  l'abbaye  de  Bonlieu,  quatre 
deniers  de  cens,  que  cette  abbaye  lui  devait  sur  le  mas  de 
Faurie,  Tan  1188.  (Extrait  du  Cartulaire  de  l'abbaye  de 
Bonlieu,  fol.  17). 

Quoiqu'il  ne  fût  peut-être  pas  très-difficile  de  faire 
remonter  la  généalogie  de  la  maison  de  Lubcrsac,  aux 
premières  années  du  douzième  siècle,  en  la  rattachant 
aux  sujets  mentionnés    dans  le  Cartulaire  de  l'abbaye  du 


(i)  Dom  Col  suppose  que  cette  donation  fut  fiaite  au  monas- 
tère de  Lubcrsac,  en  Limosin  ;  mais  en  cela  il  s'écarte  de  l'opi- 
nion du  célèbre  Dom  Mabillon,  qui  l'attribue  à  un  monastère 
de  Lubersac,  en  Nivernais. 

(2)  Il  était  très-rare,  i  cette  époque,  de  prendre  deux  noms 
de  baptême  ;  peut-être  le  second  était-il  le  nom  de  la  mère, 
qu'on  ajoutait  quelquefois  à  celui  du  père  ,  pour  remplir  les 
clauses  d'une  substitution,  ou  pour  quelque  autre  raison. 


488  DE  LUBERSAC. 

Vigeois,    on    ne    la  commencera    ici   qu^à    Pierre    I"   de 
Lubersac,  qui  vivait  après  le  milieu  du  même  siècle. 

I.  Pierre  de  Lubersac,  1"  du  nom,  chevalier,  est 
peut-être  le  même  que  Pierre-Gérard  de  Lubersac,  qui 
gna  avec  ses  frères,  en  1146,  une  donation  faite  à  l'ab- 
aye  du  Vigeois.  Il  fit  une  donation  à  l'abbaye  de  Cadoin, 
vers  l'an  ii66j  avec  A.  (Adémar  ou  Arnaud)  de  Luber- 
sac, qui  pouvait  être  son  frère  [Cartulaire  de  Cadoin, 
fol.  33),  et  vivait  encore  en  1181,  suivant  une  quit- 
tance dotale  qu'Hélie  de  Pérusse,  chevalier,  seigneur  de 
Ségur,  son  gendre,  lui  donna,  pour  la  dot  qu'il  avait 
promise  à  sa  fille. 

On  ignore  le  nom  de  sa  femme  et  le  nombre  de  ses 
enfants;  on  ne  lui  connaît  même  ,  d'une  manière  cer- 
taine, qu'une  fille,  mariée  au  seigneur  de  Pérusse;  mais 
on  juge,  par  le  rapprochement  des  lieux  et  des  dates, 
qu'il  peut  avoir  été  père  des  quatre  sujets  qui  suivent  : 

I .°  Geolfroi  de  Lubersac,  chevalier,  qui  suit  ; 

2.°  Guillaume  de  Lubersac,  chevalier,  uni  à  Geof- 
froi  de  Lubersac,  aussi  chevalier,  son  frère,  Guil- 
laume de  Lubersac,  son  neveu,  et  Pierre  de  la  Ja- 
rosse,  son  beau-frère,  transigea,  le  jour  des  ides 
d'octobre  1 236,  avec  le  chapelain  de  l'église  de 
Saint-Etienne  de  Lubersac.  On  présume  qu'il  est 
le  même  qu'un  Guillaume  Raoul,  ou  Radulphe  de 
Lubersac,  qui  ne  vivait  plus  en  1262,  et  qui  est 
rappelé  dans  des  actes  de  cette  année,  et  des  an- 
nées 1263  et  1267,  comme  père  de  trois  enfants 
pupilles,  qui  sont  : 

a.  Guillaume-Raoul  de  Lubersac,  II*  du  nom, 
damoiseau  de  Lubersac,  et  puis  chevalier,  fit 
une  acquisition  avec  son  frère,  en  i263;  ac- 
cepta un  bail  la  même  année  ;  fit  une  autre 
acquisition  en  1267,  et  accepta  la  cession  que 
lui  fit  Marguerite,  sa  sœur,  en  1274.  Lui,  ou 
son  fils,  de  même  nom,  damoiseau,  repré- 
sente par  Etienne  de  Lubersac,  damoiseau, 
son  procureur  fondé,  fit  une  acquisition  en 
i3i8. 

Guillaume-Raoul  de  Lubersac,   qui  parait 
être  son  fils,  et  qui,  comme  lui,  est  qualifié 


DE  LUBERSAC.  489 

damoiseau  de  la  paroisse  de  Lubersac,  étant 
sur  le  point  d'épouser  Comptor  de  Jaubert, 
tîlle  de  GolHer  Jaubert,  damoiseau  de  Pom- 
padour,  accepta  Tassignation  de  la  dot  de  sa 
future  épouse,  qui  lui  fut  faite  l'an  1324,  et  la 
reçut  le  mercedi  après  la  fête  de  Saint-  Hilaire 
1324.  (v.  st.)  Il  est  qualifié  chevalier,  et  ne 
vivait  plus  en  i343,  que  sa  veuve  fit  un  bail 
à  fief,  le  dimanche  fête  de  Saint  -Qément  de 
la  même  année. 

Il  laissa  un  fils,  nommé  Radulphe  de  Lu- 
bersac, qui  était  sous  la  tutelle  de  Comptor 
de  Jaubert,  sa  mère,  en  1343.  On  ne  connaît 
pas  sa  descendance  (i). 

t.  Radulphe  de  Lubersac,  clerc,  nommé  dans 
un  acte  de  1274,  etc. 

c.  Marguerite  de  Lubersac  ,  qui,  étant  assistée 
d'Etienne  de  Lubersac,  clerc,  son  tuteur  et 
curateur,  fit  cession  à  Guillaume  -  Radulphe, 
son  frère,  de  tous  ses  droits,  le  8  des  ides 
d'avril  1274; 

3."  N de  Lubersac,    fut  mariée  à    Raimond  de 

Lubersac,  issu  sans  doute  d'une  branche  collaté- 
rale, dont  on  ne  connaît  pas  la  jonction.  Elle  en 
était  veuve  en  1236,  et  mère  de  Guillaume  de 
Lubersac  ; 

4.°  N de  Lubersac,  mariée  à  Pierre  de  la  Jarosse, 

avant  l'an  i236  ; 

5.*  N de  Lubersac,  femme  de  Hélie  dePérusse, 

chevalier,  seigneur  de  Ségur  (2).   Elle  était  morte 


(i;  Il  peut  avoir  été  père  de  Pierre  de  Lubersac,  surnommé 
Pareiller,  qui  fit  son  testament  en  iSgo,  par  lequel  il  institua 
héritiers  Pierre  de  Lubersac,  damoiseau,  son  frère,  et  Galienne 
de  Malaval,  leur  mère,  suivant  une  note  qui  se  trouve  dans  le 
vol.  186  de  Gaignières,  à  la  bibliothèque  du  Roi. 

(2)  D'une  ancienne  et  illustre  noblesse  ,  originaire  du  Limou- 
sm,  qui  a  produit  un  cardinal,  des  évêqucs  et  plusieurs  cheva- 
liers des  ordres.  Sa  généalogie  est  imprimée  dans  le  P.  Anselme, 
t.  11,  p.  228,  mais  d'une  nianière  très-incomplète  ;  elle  n'y  est 
remontée  qu'à  l'année  1281. 


490  DE  LUBERSAC. 

le  5  des  calendes  de  juin  (28  mai)  1181,  que 
son  mari  donna  quittance  à  Pierre  de  Lubersac, 
son   beau-frère,  de  la  dot  qu'il   lui  avait  promise. 

Vers  le  même  tems  vivait  B.  [Bernard  ou  Ber- 
trand) de  Lubersac,  chevalier,  qui  fut  l'un  des 
témoins  d'une  donation  faite  environ  Tan  i233, 
au  lieu  appelé  la  Barbecane  de  la  Roche,  par  B.  de 
la  Roche,  clerc,  fils  de  Falquet  de  la  Roche,  à 
l'abbaye  de  Chancelade,  entre  les  mains  de  Pierre 
du  Cluzel,  qui  en  était  alors  abbé  [Cartulaire  de 
Chancelade ^ fol.  49). 

II.  Geoffroy  de  Lubersac,  chevalier,  Guillaume  de 
Lubersac,  aussi  chevalier,  son  frère,  Guillaume,  leur 
neveu,  fils  de  défunt  R.  [Ramond]  de  Lubersac,  leur 
beau  -  frère  (i),  et  Pierre  de  la  Jarosse,  aussi  leur  beau- 
frère,  transigèrent,  en  i236,  avec  Guillaume  Geoffroy, 
chapelain  de  l'église  de  Saint  -  Etienne  de  Lubersac,  sur 
quelques  différends  qui  s'étaient  élevés  entre  eux,  touchant 
les  droits  et  possessions  de  cette  église,  lis  convinrent 
que  les  prêtres  formant  la  communauté  de  Lubersac,  per- 
cevraient la  dixme  sur  les  cantons  énoncés  dans  cet  acte, 
lesquels  sont  au  nombre  de  dix-sept,  et  que  la  place  qui 
se  trouvait  située  entre  l'église  et  la  maison  de  Geoffroy 
de  Lubersac,  serait  divisée,  et  qu'on  y  planterait  des 
bornes,  pour  marquer  la  partie  qui  appartiendrait  au  sei- 
gneur de  Lubersac,  et  celle  qui  resterait  à  l'église.  11 
fut  aussi  convenu  que  l'un  desdits  Geoffroy  et  Guillaume 
de  Lubersac,  ferait  à  l'avenir  hommage  au  chapelain  de 
la  même  église,  pour  ce  qu'ils  avaient  de  ses  anciens 
droits,  en  conséquence  d'un  nouveau  partage  qu'ils 
avaient  fait  entre  eux.  Cet  acte  fut  souscrit  par  Durand, 
archidiacre  de  l'église  de  Limoges,  le  jour  des  ides  d'oc- 
tobre (i  5),  l'an  1236  {2). 


(i)  En  latin  sororhis,  parce  que,  suivant  les  apparences,  il 
était  marié  avec  leur  sœur  ;  on  ne  connaît  pas  la  suite  de  cette 
branche. 

(2)  L'original  en  parchemin,  de  cet  acte ,  fut  représenté  en 
1731  à  M.  d'Hozier,  par  M.  de  Chasseneuil  ,  héritier  de  la 
branche  aînée  de  la  maison  de  Lilbersac.  Cet  acte  est  d'autant 
plus  précieux,    qu'il    établit    le    domicile     actuel    de     Geoffroy     et 


DE  LUBERSAC.  491 

Il  ne  vivait  plus  en  1262,  maison  ignore  l'époque  pré- 
cise de  sa  mort,  ainsi  que  le  nom  de  sa  femme  (i).  On 
croit  qu'il  fut  père  des  trois  enfants  qui  suivent  : 

i.°  Pierre  de  Lubersac,  11*  du  nom,  qui  suit; 

2."  Bernard  de  Lubersac,  clerc,  nomme  ,  avec  ses 
frères,  dans  des  actes  de  1 262,  1 263  et  1 267  ; 

3."  Etienne  de  Lubersac,  clerc,  nommé  aussi,  avec 
ses  frères,  dans  des  actes  de  1262,  i263  et  1267. 
Il  était  tuteur  et  curateur  de  Marguerite,  fille  de 
Guillaume  -  Raduphe  ,  et  l'assista  à  la  cession 
qu'elle  fit  de  ses  droits  paternels  et  maternels,  en 
faveur  de  Guillaume- Raduphe  II,  son  frère,  le 
8  des  ides  d'avril  1274.  Il  donna  à  cens,  en  la 
même  qualité  ,  à  Jean  Fulcher ,  clerc  ,  la  terre 
de  Planchac,  le  vendredi  dans  l'octave  de  la  Nati- 
vité de  la  Vierge  1275.  Il  légua  des  cens  et  des 
rentes  considérables  en  grains  et  argent,  sur  plu- 
sieurs tcnements,  aux  prêtres  de  l'église  de  Saint- 
Etienne,  pour  le  repos  de  l'âme  de  Pierre  de  Lu- 
bersac, son  frère,  et  de  tous  ses  prédécesseurs. 

Il  laissa  un  fils  naturel,  nommé   Bernard,  men- 
tionné dans  un  acte  de  l'an  1 3oi . 

III.  Pierre  de  Lubersac,  II*  du  nom,  chevalier,  jugé 
fils  de  Geoffroy  de  Lubersac  ,  chevalier ,  est  le  premier 
depuis  lequel  la  filiation  est  prouvée  littéralement  par 
une  multitude  de  titres  originaux.  Le  premier  qui  fasse 
mention  de  lui,  est  le  contrat  de  vente  de  la  moitié  du 
mas  le  Mayzac,  situé  dans  la  paroisse  de  Lubersac,  qui 
lui  fut  faite  le  4  des  ides  de  mai  (12   mai)  1262,   par  Pierre 


Guillaume  de  Lubersac,  dans  le  bourg  du  imême  nom  ;  Geoffroy 
avait  sa  maison  auprès  de  l'église;  et  le  terrain  contigu  à  la  même 
église  appartenait  aux  deux  frères ,  puisqu'ils  se  le  partagèrent 
entre  eux. 

(OU  n'y  a  pas  de  doute  que  Pierre  II  de  Lubersac,  qui  forme 
le  1II«  degré  de  cette  généalogie  ,  et  qui  certainement  était  sei- 
gneur de  Lubersac ,  éuit  fils  et  héritier  de  Geoffroy  de  Lubersac, 
nommé  dans  la  transaction  de  i236.  Cette  descendance  parait 
d'autant  plus  probable ,  que  si  Geoffroy  et  Guillaume,  son  frère, 
n'avaient  pas  laissé  de  postérité,  il  est  à  présumer  que  Guillaume 
de  Lubersac,  leur  neveu,  fils  de  Raimond  de  Lubersac,  aurait 
hérité  d'eux. 


492  DK  LUBERSAC. 

et  Ge'rald  la  Jarosse,  de  Ségur,  fils  de  défunt  Jean  la 
Jarosse;  Pierre  de  Lubersac  y  est  qualifié  damoiseau  , 
et  il  y  stipule  pour  Bernard  et  Etienne  de  Lubersac, 
clercs  ,  ses  frères  ,  et  pour  les  enfants  mineurs  de  dé- 
funt Guillaume  -  Radulphe ,  damoiseau.  Il  stipula  pour 
les  mêmes,  et  avec  la  même  qualité,  dans  le  bail  à 
fief  d'un  mas  (ou  tenement),  appelé  de  la  Basti\o,  situé 
dans  la  paroisse  de  Lubersac,  qu'il  accepta  ,  le  3  des 
nones  d'octobre  i263  ,  de  Bernard  de  Bouchard  ,  ser- 
gent d'armes  de  Coussac.  Il  acquit,  le  8  des  ides  de 
juillet  1267  ,  avec  ses  frères  ,  et  les  enfants  mineurs  de 
feu  Guillaume  -  Radulphe ,  damoiseau  ,  lesquels  étaient 
alors  sous  la  tutelle  d'Etienne  de  Lubersac  ,  clerc  ,  un 
Mas,  appelé  la  Ribière ,  dans- la  paroisse  de  Lubersac, 
qui  lui  fut  vendu  par  Pierre  de  la  Ribière  (ou  Rivière), 
damoiseau  ,  seigneur  en  partie  de  Pompadour.  Il  était 
encore  damoiseau  ,  mais  bientôt  après  il  fut  élevé  au 
grade  de  chevalier,  car  ce  titre  lui  est  donné  dans  un 
acte  passé  après  sa  mort,  et  daté  du  vendredi  dans  l'oc- 
tave de  la  Nativité  delà  Vierge  1275,  par  lequel  Etienne 
de  Lubersac  ,  clerc  ,  son  frère  ,  donna  à  cens  perpétuel 
plusieurs  héritages ,  tant  en  son  nom  ,  qu'en  celui  de 
ses  neveux  mineurs,  dont  il  était  tuteur.  Enfin  il  est 
rappelé  dans  plusieurs  actes  passés  par  Etienne,  son  fils, 
en  1293,  1295,  i3oi,  etc. 

Il  avait  épousé  demoiselle  Almois  de  la  Monerie,  fille 
de  Guillaume  de  la  Monerie,  damoiseau  de  la  paroisse  de 
Salon,  en  Limosin,  et  sœur  de  Gui  de  la  Monerie  (i), 
qui  le  rendit  père  de  : 

IV.  Etienne  de  Lubersac  ,  d'abord  damoiseau  ,  en- 
suite chevalier,  devait  être  l'aîné  des  enfants  de  Pierre  II, 
puisqu'il  en  fut  l'héritier.  Il  fut  d'abord  sous  la  tutelle 
d'Etienne  de  Lubersac,  son  oncle  (et  probablement  son 
parrain),  mais  il  était  majeur  et  contractait  seul,  en  1290, 
suivant  un  acte  d'acquisition  qu'il  fit  le  jour  des  nones 
d'avril  de  cette  année  ,  après  Pâques  ,  d'une  rente  de 
20  sols  ,   sur    le    Mas  de  Peyrat  -  Porchier  ,    paroisse  de 


(\)  Cette  alliance  est  connue  par  un  Mémorial  des  Ccnsives 
de  la  maison  de  Lubersac,  écrit  en  idiome  du  Limosin,  sur  du 
papier  de  coton,  et  signé  de  Borbolos,  notaire. 


DE   LUBERSAC.  493 

Lubersac,  et  10  sols  sur  la  borderie  de  Sagaux,  paroisse 
de  Saint- Pardoux  ;  il  s'investit  lui-même  de  cette  acqui- 
sition, de  même  que  de  celle  qu'il  fit,  cinq  ans  après, 
d'une  pièce  de  terre  située  près  le  chemin  de  Lubersac 
au  Moulin  neuf.  Il  reçut,  le  11  des  calendes  de  sep- 
tembre 1293  ,  Ihommage  de  Bernard  Fay ,  fils  de  dé- 
funte Mathilde  de  Brê  {de  Brenno) ,  qui  reconnut  être 
son  homme  franc,  et  lui  devoir  le  service,  ou  la  taille, 
aux  quatre  cas,  qui  sont  la  nouvelle  chevalerie,  le  ma- 
riage de  ses  filles  ,  le  voyage  d'outre-mer  ,  et  sa  rançon 
s'il  est  fait  prisonnier.  Il  s'oblige  ,  dans  chacun  de  ces 
cas,  de  lui  payer,  ou  à  ses  avants-cause,  six  sols,  mon- 
naie courante.  En  considération  de  quoi,  Etienne  de  Lu- 
bersac ratifie  la  donation  faite  au  même  Bernard  Fay,  par 
Etienne  de  Lubersac ,  prêtre,  Guillaume  Radulphe  ,  che- 
valier, et  Radulphe  de  Lubersac,  clerc,  en  cas  d'évic- 
tion de  ses  biens  .  de  le  dédommager  ,  ainsi  qu'il  serait 
décidé  par  Radulphe  de  Lubersac ,  clerc  ,  et  Aimeri  de 
Lubersac,  seigneur  de  Saint-Géraud  ,  en  Limosin.  —  Un 
hommage  pareil  à  celui  de  1293,  lui  fut  fait  en  i3or, 
par  Bernard  Fay,  qui  reconnut  en  outre,  qu'en  cas  de  for- 
faiture de  sa  part,  ses  biens  devaient  retournera  Etienne 
de  Lubersac  et  à  ses  héritiers.  Il  reçut,  le  3  des  nones  de  no- 
vembre de  la  même  année  i3oi  ,  l'hommage  de  Bernard 
de  Lubersac,  fils  naturel  d'Etienne  de  Lubersac,  clerc, 
qui ,  au  lieu  de  six  sols  ,  payables  dans  les  quatre  cas  ,  pro- 
met de  lui  en  payer  dix.  Ce  fut  entre  lui  et  les  juges,  ou 
agens  du  vicomte  de  Limoges,  qu'il  s'éleva  une  grande 
discussion  touchant  le  droit  des  mesures  à  Lubersac,  et 
sur  ce  que  Bertrand  de  Vassagnac  ,  sénéchal  de  Limoges 
pour  le  vicomte,  avait  voulu  faire  exercer  la  justice  sur 
le  lieu  de  la  chapelle,  paroisse  de  Lubersac.  Il  y  eut  des 
témoins  entendus  de  part  et  d'autre,  qui  déposèrent  que 
de  tout  tems  les  seigneurs  de  Lubersac  avaient  joui 
de  ce  droit ,  et  la  cour  de  Ségur  confirma  au  même  sei- 
gneur de  Lubersac  ses  droits  de  justice  et  de  viguerie.  On 
voit  encore  dans  cette  enquête,  que  la  justice  du  sei- 
gneur de  Lubersac  relevait  immédiatement  de  celle  du 
vicomte  de  Limoges ,  sans  passer  par  celle  des  seigneurs 
de  Bré. 

Etienne  de  Lubersac  acquit  plusieurs  rentes  en  1294, 
i3o2,  i3i6,  1319.  Il  ne  prend  dans  ces  différents  actes, 
que  la  qualité  dâ    damoiseau,    mais   il  prend   le  titre    de 


^04  DE  LUBERSAC. 

chevalier  dans  des  actes  de  i336,  i  344,  1347,  ce  qui  prouve 
qu'il  servait  dans  les  guerres  que  le  roi  Philippe  de  Va- 
lois eut  à  soutenir  contre  l'Angleterre.  Il  donna  ,  con- 
jointement avec  Bernard,  son  fils,  soixante  sextiers  de 
grains  en  dixmes ,  ou  rentes  ,  au  chapitre  de  Saint- 
Yrieyx  ,  pour  fonder  une  prébende  canoniale  dans  ce 
chapitre.  On  ignore  l'année  de  sa  mort ,  mais  il  est  certain 
qu'il  ne  vivait  plus  le  lundi  après  la  fête  de  Pâques  1349, 
suivant  un  acte  daté  de  ce  jour. 

Il  avait  épousé  N Du  Luc,  d'une  ancienne  fa- 
mille, originaire  du  Périgord  (i),  dont  il  eut  au  moins 
trois  enfants,  qui  sont  : 

1 .°  Bernard  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2."'  Guillaume  de  Lubersac  ,  chanoine  de  Saint- 
Yrieyx,  en  Limosin,  est  connu  par  un  acte, 
daté  du  vendredi  avant  la  fête  de  Saint-Pierre- 
ès-Liens,  1324,  par  lequel  Etienne  de  Lubersac 
promet  d'assigner  dans  trois  ans ,  vingt  sextiers 
de  froment ,  et  pareille  quantité  de  seigle  et 
avoine  de  rente  perpétuelle ,  au  chapitre  de 
Saint-Yrieyx ,  pour  le  récompenser  d'une  pré- 
bende canoniale  de  cette  église  ,  que  son  cha- 
pitre avait  accordée  à  Guillaume  de  Lubersac  ,  fils 
d'Etienne  ; 

3.'  Almois,  ou  Almodie,  de  Lubersac,  mariée  à 
Gaucelin  de  Châteigner  ,  chevalier  ;  elle  fit  son 
testament  le  12  février  1370,  par  lequel  elle  lé- 
gua à  Agnès,  sa  nièce,  fille  de  défunt  Géraud  de 
Roffignac  ,  une  somme  d'argent  qu'Etienne  de 
Lubersac,  son  père,  lui  avait  donnée  en  dot. 

^        On  trouve  dans  le  même  tems  : 

Jean  de  Lubersac,  écuyer,  capitaine  de  Saint- 
Cir  (forteresse  du  Limosin),  dont  on  connaît 
cinq  quittances  originales,  qu'il  donna  en  i35i, 
et  i352  ,  à  Jacques  l'Empereur,  trésorier  des 
guerres  en   prêt   sur    ses  gages,  et    ceux    de    dix 


(i)  Cette  alliance  n'est  connue  que  par  des  notes  communi- 
quées par  M.  le  marquis  de  Lambertie,  et  M.  Nadaud,  curé  de 
Teyjac.  La  maison  du  Luc  (de  Luco),  était  d'ancienne  chevale- 
rie, et  possédait  un  fief  dans  la  terre  d'Hautefort. 


DE  LUBERSAC.  495 

autres  êcuyers,  dix  sergents  à  cheval,  et  vingt  ser- 
gents à  pied  de  sa  compagnie,  desservis  et  à  desservir 
(  y  cst-\ldïx},ences  présentes  guerres,  enlagardedn 
dit  lieu,  toiu!  le  gouvernement  de  M.  Arnould'Oden- 
cham,  maréchal  de  France,  lieutenant  du  Roi  en  Poi- 
tou et  en  Saintonge.  La  première  de  ces  quittances, 
est  de  225  liv.  tournois,  et  est  datée  de  Niort,  le 
9  avril  i35r  ;  la  seconde,  datée  de  la  même  ville, 
le  4  mai  1 352,  est  de  260  liv.  tournois;  la  troi- 
sième datée  aussi  de  Niort,  le  26  juin  i352,  est 
de  245  liv.  tournois  ;  la  quatrième,  qui  est  de 
3ii  liv.  7  s.  6  d.,  est  datée  de  Limoges  le  i5 
août  i352  ;  et  la  cinquième  datée  de  la  même 
ville,  le  6  octobre  i352,  est  de  279  liv.  10  sous. 
Les  quatre  premières  sont  scellées  d'un  petit 
sceau  en  cire  rouge,  chargé  d'un  chevron  et  trois 
oiseaux,  dont  deux  en  che/et  un  en  pointe.  Le  sceau 
de  la  cinquième  est  perdu. 

Pierre  de  Lubersac,  religieux  de  l'ordre  des  frères 
prêcheurs,  ou  dominicains,  et  lecteur  en  théolo- 
gie au  couvent  de  Saint-Junien,  suivant  les  actes 
du  chapitre  tenu  à  Agen,  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Augustin  i322. 

V.  Bernard  de  Lubersac,  chevalier,  est  connu  par  un 
grand  nombre  d'actes,  depuis  l'an  i345,  jusqu'en  1377. 
H  reçut,  le  lundi,  après  la  fête  de  Pâques  1349,  une 
reconnaissance  fJodale  de  la  part  de  Jean  Bascle,  pour  un 
jardin  appelé  de  plane,  situé  à  Lubersac.  —  II  vendit,  par 
acte  du  samedi  après  l'Epiphanie  i35o  (v.  st.  ),  à  Adémar 
la  Rivière  (  La  Ribieyra]  ,  damoiseau,  une  rente  qu'il 
affecta  sur  le  tenement  appelé  de  Trefolhieyras,  moyen- 
nant la  somme  de  48  florins  d'or.  11  prend  la  qualité  de 
c/ieva//er,  dans  une  quittance  qu'il  reçut  à  Bordeaux,  le  5 
mars  i356(v.  st.)(  de  Guillaume  de  Montendre,  chevalier, 
compagnon  de  M.  de  Montferrand)  de  toute  la  finance 
qu'il  pouvait  lui  devoir  fwur  sa  rançon,  comme  son  pri- 
sonnier, à  l'exception  de  40  florins  de  Florence,  pour  les- 
quels Guillaume  de  Montendre  lui  avait  accordé  un 
terme.  —  Il  fit  un  échange,  le  dimanche  après  la  fête 
de  saint  Qément  (26  novembre)  i368,  avec  Pierre  de 
Aneta,  bourgeois  de  Lubersac,  par  lequel  il  lui  cède  un  jar- 
din, situé  au  bourg  de  Saint-Etienne  de  Lubersac,   joignant 


4g6  DE   LUBERSAC. 

le  chemin  qui  conduit  du  monastère  de  Saint-Etienne  à 
la  fontaine  de  Saint-Yrieyx  etc.  (  Cet  acte  est  scellé  en 
cire  brune,  sur  double  queue  de  parchemin,  d'un  sceau 
représentant  un  ioup  passant.  )  —  Le  dimanche  après  la 
Saint-Michel  1374,  il  ensaisina  comme  seigneur  foncier 
et  donna  l'investiture  d'une  pièce  de  terre  située  au 
bourg  de  Saint-Hilaire  de  Lubersac  ,  acquise  par  un 
particulier  de  Lubersac.  Enfin  ,  il  fit  son  testament  le 
lundi  après  la  fête  de  Noël  (28  décembre]  iSyy,  par 
lequel  il  fait  quantité  de  legs  pieux  aux  églises,  et  parti- 
culièrement au  monastère  de  Lubersac,  dans  l'église  du- 
quel il  dit  vouloir  être  veillé  la  nuit  après  son  décès, 
et  inhumé  dans  le  chœur,  es  tombeaux  de  ses  prédéces- 
seurs; il  légua  10  sous  pour  la  construction  de  l'église  de 
Saint-Etienne  de  Limoges  ;  et  oblige  Golfier  de  Luber- 
sac, son  fils  et  héritier,  d'acquitter  pour  lui  les  legs  que 
son  père  (  Etienne)  avait  faits  aux  frères  mineurs  de  Li- 
moges. Il  déclare  qu'il  croit  devoir  à  Pierre  de  Ruaud  de 
Limoges  une  somme  de  10  liv.  ,  qu'il  consent  à  lui  rendre, 
à  condition  que  ce  dernier  lui  rendra  un  bréviaire  et  un 
chapelet,  qu'il  déclare  lui  appartenir.  Il  lègue  l'adminis- 
tration de  sa  maison  à  Comptor,  sa  femme,  tant  qu'elle 
y  demeurera,  et  dans  le  cas  qu'elle  voudrait  se  retirer, 
il  lui  lègue  10  sols  de  rente  sa  vie  durant  ;  nomme  ses 
exécuteurs  testamentaires  Raoul  de  la  Reynie,  chevalier, 
Adémar  Hélie,  damoiseau,  Guillaume  de  la  Reynie  et 
Adémar  du  Luc.  Enfin,  il  institue  Golfier,  son  fils,  son 
héritier  universel,  et  lui  substitue,  en  cas  de  mort  sans 
postérité,  Bertrand  et  Guillaume  du  Luc,  à  la  charge 
de  porter  ses  nom  et  armes  ;  et  à  défaut  de  ceux  -  ci , 
Guillaume  de  la  Reynie,  aux  mêmes  conditions. 

Bernard  de  Lubersac  avait  été  marié  deux  fois,  la  pre- 
mière, par  contrat  du  mardi  avant  la  fête  de  sainte  Ca- 
therine, en  novembre  1345,  avec  demoiselle  Galienne 
de  Saint-Julien,  fille  d'Aimeric  de  Saint-Julien,  sei- 
gneur de  Puymerle,  qui  assigna  à  sa  fille,  pour  sa  dot, 
20  liv.  de  rente,  etc.  ;  et  la  seconde  avec  Comptor  de  la 
Reynie,  suivant  un  acte  qu'il  passa  le  mardi  dans  l'octave 
de  Saint-Hilaire,  i354  (  v.  st.  ) ,  avec  Raoul  de  la  Reynie, 
son  beau-frère,  qui  lui  abandonna  pour  la  dot  de  Comptor, 
certaines  sommes  que  lui  devaient  divers  particuliers  sur 
le  tenement  appelé  de  la  Pelhussanâ,  le  lieu  de  la  Bos- 
selogià,  et  autres  situés  au  bourg  de  Lubersac. 


DE  LUBF.RSAC.  497 

Il  laissa  de  la  première  : 

I .'  Goltier  de  Lubersac,  qui  suit  ;  • 

2.'  Agnès  de  Lubersac  ,  mariée,  par  contrat  du 
jeudi  avant  la  fête  de  Saint-Georges  i385,  avec 
Aimeri  de  Corn,  damoiseau  de  Montignac.  Son 
père  lui  constitua  en  dot  la  somme  de  3oo  francs 
d'or,  suivant  la  quittance  qu'Aimeri  de  Corn,  en 
donna  à  son  beau- frère,  le  jeudi  après  la  fête  de 
Saint-Michel  1400. 

VI.  Golfier  de  Lubersac  (i),  damoiseau,  seigneur 
en  partie  de  Lubersac,  fut  institue  héritier  universel, 
par  le  testament  de  Bernard,  son  père,  de  l'an  iSyj.  Il 
dota  Agnès,  sa  sœur,  en  la  mariant  en  1 385,  avec  Aimeri 
de  Corn,  et  reçut,  en  1400,  la  quittance  de  la  dot  qu'il 
lui  avait  constituée.  Il  accnsa  à  perpétuité',  le  6  avril 
1399,  à  Ademar  la  Reynie,  autrement  Las  Beschas, 
diacre,  une  terre  située  au  territoire  du  Ga,  pour  un 
cens  en  blé  froment  et  un  soupir  d'accapte.  Il  reçut  les 
aveux  que  lui  firent  divers  particuliers,  en  1410,  141 1, 
I4i2et  141 3.  11  accepta,  par  acte  passé,  le  22  avril  1422, 
dans  lequel  il  se  qualifie  damoiseau  et  co-seigneur  du 
lieu  de  Lubersac  ,  la  donation  que  lui  fit  Golfier  Hélie, 
damoiseau,  seigneur  de  Vilhac,  de  certaines  murailles,  ou 
maison,  et  un  jardm  attenant,  le  tout  situé  dans  le  bourg 
de  St-Etienne  de  Lubersac,  avec  tous  les  droits  et  devoirs 
en  dépendant,  en  considération  des  services  qu'il  lui  avait 
rendus,  11  donna  à  cens,  par  acte  passé  le  29  mai  1430, 
à  un  particulier  nommé  Jean  Dossaud,  le  mas  et  village 
appelé  Treffolieyras,  situé  dans  la  paroisse  de  Troche.  En- 
fin, il  fit  son  testament  (2],  par  lequel  il  légua  sept-vingts 
écus  d'or  à  Golfier,  son  troisième  fils,  et  institua  Jean, 
son  second  fils,  son  héritier  universel;  il  vivait  encore  en 
1440,  puisque  Bardin,  son    hls  aîné,  qui    mourut  avant 


(i)  Gollîcr  de  Lubersac  est  appelé  mal  à  propos  Geq/froy  dans 
plusieurs  généalogies.  Il  servait  en  1403  dans  la  compagnie  de 
Chabanois,  mais  il  ne  paraît  pas  qu'il  soit  parvenu  au  grade  de 
chevalier. 

(2)  Ce  testament,  dont  on  ignore  la  date,  ne  se  retrouve  plus  ; 
mais  il  est  rappelé  et  cite  dans  plusieurs  actes,  qui  lui  sont  pos- 
térieurs et  qui  ont  été  passés  par  ses  enfants. 

Q.  '  3a 


4g8  DE  LUBERSAC. 

lui,  passa  un  acte^  le  1 1  juin  de  cette  année,  mais  il 
avait  cessé  de  vivre  en  1452,  puisqu'il  n'est  pas  fait  men- 
tion de  lui  dans  le  contrat  de  mariage  de  Jean,  son  fils, 
daté  du  3  juillet  de  cette  année.  11  est  rappelé  dans  l'ac- 
cord que  Jean  de  Golfier,  ses  fils,  firent  entre  eux,  tou- 
chant sa  succession,  le  4  juin  1457.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  2  juillet  1 897,  dans  lequel  il  prend  la  qualité 
d^écuyer,  demoiselle  Jeanne  de  Lafon  ,  fille  de  Pierre 
Lafon,  écuyer,  et  de  demoiselle  Marguerite  de  Pérusse, 
demeurant  alors  en  la  ville  de  Villedieu.  Jeanne  de  Lafon 
fût  assistée  de  ses  père  et  mère,  de  Jean  de  Lafon,  sacris- 
tain de  l'abbaye  de  Vendôme,  d'Yves  de  Lafon,  prieur 
de  Notre-Dame  de  Surgères,  ses  frères,  et  de  Hélie  le 
Comte,  écuyer;  il  lui  fut  promis,  pour  sa  dot,  quatre 
cents  francs  d'or,  des  robes,  et  vingt  francs  pour  son  lit. 
Golfier  de  Lubersac  eut,  de  son  mariage,  au  rnoins  sept 
enfants,  qui  sont  : 

i.°  Bardin   de    Lubersac,  auteur    d'une    branche, 

établie    en  Angoumois,  connue  sous  le  nom   de 

Fayolle,  et   qui,   étant  l'aînée,   sera  rapportée  la 
première: 

2.°  Jean  de  Lubersac,  1*'^  du  nom,  est  la  tige  des 
marquis  de  Lubersac,  qui  sont  devenus  les  aînés, 
par  l'extinction  de  la  branche  de  Fayolle.  Leur 
postérité  sera  rapportée  ci-après,  page  5 08  ; 

3.°  Golfier  de  Lubersac,  qualifié  damoiseau  de  Gri- 
gnols,  et  seigneur  de  l'hospice  de  la  Michinie, 
dans  la  paroisse  de  Saint  -  Astier,  auquel  il  donna 
le  nom  du  Verdier  ;  son  père  lui  légua,  dans  son 
dernier  testament,  par  droit  d'institution,  la 
somme  de  cent-quarante  écus  d'or  neufs,  appelés 
Escuts  nuouXy  auxquels  Jean  de  Lubersac,  son 
frère  en  ajouta  depuis  soixante.  11  transigea  avec 
ce  dernier  le  4  juin  1457  ;  fit  un  acensement  en 
1465,  et  vivait  encore  en  1474.  Il  avait  épousé 
avant  Tan  1457,  demoiselle  Sibille  -  aux  -  Martres, 
veuve  de  Guillaume  Vigier,  seigneur  de  la  Michi- 
nie, dont  il  n'eut  point  d'enfants.  11  reçut  une 
procuration  de  sa  femme,  le  premier  mars  1457, 
(v.  st.)  et  est  encore  nommé  dans  des  actes  de 
1465,  1471,  1472,  etc. 

Jean     de    Lubersac,    prieur   d'Olonne,     en     1474; 


Dt;   LLliEKSAC.  _j.y^ 

5."  Pierre  de  Lubersac,  prieur  de  Saint  -  Georges 
du  Loyron,  en  1455,  etc.  ; 

6."  Marie  de  Lubcrsac,  femme  de  noble  Bos  Guy,  (i; 
de  Royère,  dont  elle  était  veuve  en  1471,  sui- 
vant une  quittance  qu'elle  donna  pour  sa  dot  à 
Jean  de  Lubersac,*  son  frère,  le  20  décembre  de 
la  même  année  ; 

7."*  Marguerite  de  Lubersac,  mariée,  en  r437,  avec 
Godefroi  Bertin,  tils  de  Jean  Bertin,  damoiseau 
d'Ayen  en  Limosin,  seigneur  de  la  Reymondie, 
suivant  Pacte  d'émancipation  du  même  Godefroi, 
du  24  janvier  de  la  même  année. 

PREMIÈRE  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Fayolle. 

VII.  Bardin  de  Lubersac,  damoiseau,  tils  aine  de 
Golher  de  Lubersac,  et  de  Jeanne  Lafon,  s'établit  en 
Angoumois,  où  il  donna  naissance  à  une  branche  connue 
sous  le  nom  de  Fayolle,  qui  a  formé  plusieurs  degrés,  et 
qui  est  aujourd'hui  éteinte.  Il  promit,  par  acte  du 
II  juin  1440,  de  payer  à  un  marchand  de  Limoges,  la 
somme  de  neuf  livres  restant  d'une  plus  grande  somme 
que  son  père  avait  due  à  ce  marchand,  à  la  charge,  par 
ce  dernier,  de  lui  rendre  une  croix  d'or,  du  poids  de 
douze  réaux  d'or,  qu'il  avait  engagée.  Il  mourut  avant 
Golfier,  son  père,  ce  qui  fut  cause  que  ce  dernier  ins- 
titua pour  son  héritier  Jean,  son  fils  puiné.  Il  avait  épousé 
Catherine  de  Monceu,  dont  il  eut  trois  enfants  : 

!.•  Lionnet  de  Lubersac.  qui  suit; 

2.°  Marguerite  de  Lubersac,  mariée  en  145 1,  ou 
1452,  avec  Hugues  de  Bayly,  chevalier,  lieute- 
nant-général du  sénéchal  de  Périgord,  auquel 
Jean  de  Bretagne,  comte  de  Penthiévre  et  de  Pé- 
rigord et  vicomte  de  Limoges,  fit  donation ,  le 
25  décembre  145 1,  du  lieu,  bourg,  paroisse  et 
châtellenie  de  Razac,  en  Périgord,  en  consi- 
dération  de    ce  mariage    qui   était    sur  le    point 


.1     Ou   de   la   Guionnic  (Guidonisi   'était   peut-être    de    la    même 
tamille  que  Bernard  Guidonis,  évêque  de  Lodève. 


5oo  l^E   LUBER^AC. 

d'être  accompli,  et  .en  récompense  des  bons  et 
innornbi^ables  services  que  ledit  de  Baylj-  lui  avait 
rendus,  est-il  dit,  dès  tout  le  tems  de  son  jeune  âge. 
Elle  donna  quittance,  conjointement  avec  son 
mari,  le  2  septembre  1455,  à  noble  Golfier  de 
Lubersac,  procureur  fondé  de  vénérables  et  reli- 
gieux hommes,  frère  Jean  de  Lubersac,  prieur 
;  d''01onne,    frère    Pierre    de   Lubersac.  prieur  de 

Saint-Georges  du  Loyron,  et  noble  Jean  de  Lu- 
bersac, seigneur  du  Verdier  ,  frères  ,  oncles  pa- 
ternels de  Marguerite  de  Lubersac,  d'une  somrne 
décent  cinquante  écus  que  ces  derniers  lui  avaient 
constituée  en  augmentation  de  dot.  Elle  vivait 
encore  le  9  décembre  x  504; 

3,°  Jeanne  de    Lubersac,  épousa,    par  contrat  passé 
au    repaire    du     Verdier,     près   de  Lubersac,    le 
19  juin  1462,  noble  Antoine  du  Authier,  seigneur 
de  la  Bastide,  du  Moulin-Authier  et  de  Corbesse  ; 
1  elle  eut  en  dot  deux  cents  réaux  d'or  au  coin    du 

roi  de  France,  et  vivait  encore  lorsque  son  mari 
fit  son  testament,  le  28  janvier  1495. 

VIII.  Lionnet  ou  Lionet  de  Lubersac,  'I*""  du  nom„ 
damoiseau,  seigneur  de  la  Chaudelerie,  etc. 

Il  acquit  la  maison  noble  de  la  Chaudelerie,  et  rendit 
quatre  hommages  au  seigneur  de  la  Rochefoucauld,  en 
1473,  1476  et  i486.  Il  transigea,  par  acte  passé  au  repaire 
du  Verdier,  le  9  mars  1474  (v.  st.]  avec  noble  homme 
Jean  de  Lubersac,  son  oncle,  au  sujet  de  leurs  préten- 
tions réciproques  à  l'hérédité  de  noble  Golfier  de  Luber- 
sac, père  de  Jean,  et  aïeul  paternel  de  Lionnet.  Ce  der- 
nier disait  que  Golfier  de  Lubersac,  mariant  Bardin, 
son  fils,  avec  Catherine  de  Monceu,  l'avait,  en  faveur  de 
ce  mariage,  institué  son  héritier  universel  ;  que  le  même 
Bardin  étant  décédé  avant  son  père,  cette  disposition  n'a- 
vait pu  avoir  lieu,  attendu  que  Golfier  avait,  par  son 
testament,  institué  Jean,  son  fils  puîné,  son  héritier 
universel,  et  n'avait  laissé  à  Lionnet  et  à  ses  frères  et 
sœurs,  que  certaines  sommes  d'argent,  en  dédommage- 
ment de  la  succession  universelle  sur  laquelle  ils  comp- 
taient. A  raison  de  quoi,  Lionnet  demandait  à  Jean,  son 
oncle,  la  restitution  des  biens  de  Golfier,  son  aïeul, 
qu'il  prétendait    devoir  lui  revenir,  en  vertu  de    la  clause 


DE  LUBERSAC.  5oi 

portée  par  le  contrat  de  mariage  de  Bardin.  Jean  de  Lu- 
bersac  convenait  d'une  partie  de  ces  faits,  mais  il  ajou- 
tait, pour  sa  défense,  que  lorsque  GolHer  fit  son  testa- 
ment, son  héritage  était  de  très-peu  de  valeur,  qu'il  avait 
laissé  beaucoup  de  dettes,  dont  lui  Jean  )  avait  acquitté 
une  partie,  et  avait  dépensé  beaucoup  d'argent,  tant 
pour  réparer  le  bien  de  Lubersac,  qui  était  en  ruine, 
que  pour  marier  Marguerite,  sœur  de  Lionnel,  etc. 
Enfin,  par  cette  transaction,  Jean  de  Lubersac,  de  Tavis 
d'autre  Jean  de  Lubersac,  prieur  d'Olonnc,  son  frère, 
noble  homme  Golfier  de  Lubersac,  aussi  son  frère,  et 
Godefroi  Bertin  damoiseau  d'Aven  et  seigneur  de  la 
Reymondie  donna  à  Lionnet,  son  neveu,  pour  tout  ce 
qui  pouvait  lui  appartenir,  tant  dans  les  biens  meubles  et 
immeubles  de  défunts  Golfier  et  Bardin  de  Lubersac, 
aieul  et  père  de  Lionnet,  ses  père  et  frère,  que  de  la 
part  de  Jean  de  Lubersac,  religieux,  la  somme  de  huit- 
vingts  écus  d'or,  ayant  cours  en  France,  outre  les  autres 
sommes  que  le  même  Lionnet  avait  déjà  reçues. 

Il  fit  son  testament  le  i5  décembre  x5o5,  dans  lequel  il 
se  qualifie  écuyer,  seigneur  de  la  Chaudelerie,  demeurant 
en  la  paroisse  de  Saint-Amand  de  Bouxeure,  au  diocèse 
d'Angouléme;  il  institua  Foulques,  son  fils,  son  héritier 
universel,  lui  substitua  Jeanne  et  Jacquette,  ses  filles, 
et  donna  l'administration  de  ses  biens  et  la  tutelle  de  ses 
enfants  à  sa  femme.  Il  ne  vivait  plus  le  lo  avril  iSiS,  que 
sa  veuve  et  Foulques,  son  fils,  donnèrent  procuration  à 
François  Pellerin. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  du  14  juin  1470,  passé 
sous  seings-privés,  demoiselle  Antoinette  Guillebaud, 
héritière  de  Sainte-Colombe,  dans  la  châtellenie  de  la 
Rochefoucauld,  fille  de  Jean  Guillebaud,  écuyer,  et  de 
Jeanne  la  Ville.  Elle  était  veuve  le  9  décembre  i523, 
qu'elle  assista,  avec  Foulques,  son  fils,  à  la  ratification 
d'un  accord  passé  entre  eux  et  noble  homme  Nicolas  de 
Manoury,  écuyer,  sieur  de  la  Vigerie  de  Cellefroin, 
tant  en  son  nom,  qu'en  celui  de  Jacquette  de  Lubersac, 
sa  femme,  louchant  le  payement  de  la  somme  de  huit 
cents  livres  tournois,  promise  à  cette  dernière  dans  son 
contrat  de  mariage. 

De  ce  mariage,  sont  provenus: 

i.°  Fou Iq lies  de  Lubersac,  qui  suit; 


5o2  DE  LUBERSAC. 

2.°  Jeanne  de  Lubersac,  mariée,  du  vivant  de  ses 
père  et  mère,  par  contrat  du  17  décembre  i5o4, 
avec  Hélie  Masson,  écuyer,  sieur  de  Jambes  et 
de  Rivières  ; 
3.°  Jacquette,  ou  Jacqueline,  de  Lubersac,  femme 
de  noble  homme  Nicolas  de  Manoury,  écuyer, 
sieur  de  la  Vigerie,  de  Cellefroin  et  de  [Puyguyon, 
Elle  et  son  mari  firent  un  accord  avec  sa  mère  et 
son  frère,  touchant  sa  dot,  le  9  décembre  i523. 
Elle  donna  quittance  de  la  somme  de  100  livres 
tournois,  à  Foulques,  son  frère,  le  2  mars    iSBy. 

IX.  Foulques  de  Lubersac,  e'cuyer,  seigneur  de 
FayoUe,  de  la  Chaudelerie,  etc.,  fut  institué  héritier 
universel,  par  testament  de  son  père,  du  i5  décembre 
i5o5.  Il  rendit,  comme  fils  de  Lionnet,  trois  hommages 
au  seigneur  de  la  Rochefoucauld,  les  22  mars  i5o5, 
16  avril  i520,  et  21  novembre  i56o;  il  donna  avec  sa 
mère,  procuration  à  François  Pellerin,  le  10  avril 
i523.  Il  assista,  le  9  décembre  i523,  à  la  ratification 
d'un  accord  fait  entre  sa  mère,  et  Nicolas  de  Manoury 
et  sa  femme  ;  il  assista  avec  sa  femme,  au  contrat 
de  mariage  d'Antoine  leur  fils,  le  2  avril  i536;  il 
reçut,  le  2  mars  iSSy,  au  lieu  et  maison  noble  de  la 
Chaudelerie,  une  quittance  de  Jacquette,  sa  sœur, 
femme  de  Nicolas  de  Manoury,  écuyer,  seigneur  de  Puy- 
guyon,  de  la  somme  de  100  livres  tournois,  qu'il  lui 
paya,  à  compte  sur  celle  de  200  liv.  tournois,  dont  il 
lui  était  redevable  pour  cause  de  son  mariage  avec  ledit 
de  Puyguyon  II  est  compris  dans  un  rôle  de  ban  et  arrièrt- 
ban,  daté  d'Angoulême,  le  i5  septembre  i54r,  et  est 
nommé  avec  sa  femme  dans  un  acte  du  i'"''  mai  1542.  On 
ignore  l'année  de  sa  mort. 

Il  avait  épousé  demoiselle  Madelaine  Tizon,  fille  aînée 
d'Olivier  Tizon,  écuyer,  seigneur  de  Fayolle.  Ce  fut  par 
sa  femme  que  Foulques  de  Lubersac  devint  seigneur  de 
Fayolle,  comme  il  se  justifie  par  le  contrat  de  partage 
de  cette  terre,  du  2  février  i535.  Les  enfants  issus  de  ce 
mariage  sont  : 

I.»  Antoine  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2."  Pierre  de  Lubersac,  connu  sous  le  nom  de  ca- 
pitaine Fayolle,  qui  tut  tué  au  siège  de  Metz. 
L'empereur  Charles  -  Quint  étant  venu  en  i55i, 
mettre  le  siège  devant  cette  vi!le,   qui   était  défen- 


DE  LUBERSAC.  5o3 

due  par  le  prince  de  Guise,    plusieurs  seigneurs 
français,   du    nombre  desquels  était  le  capitaine 
Fayûlle,   vinrent  se  jeter  dans  la   place  pour    la 
secourir.  Ces  braves  seigneurs  qui  ne  respiraient 
que    l'envie  de    servir    utilement  leur  Roi,  réso- 
•    lurent,  ahn  de  le  faire   plus  efficacement,  de  for- 
mer une  compagnie,   pour  qu'il  y  eût  de  la  subor- 
dination parmi  eux,  et  cela  sans  tirer  à  conséquence 
pour  l'avenir.   Le  commandement  de  cette  illustre 
compagnie   fut    décerné  au  seigneur  de   Randan, 
et  l'enseigne  fut  confiée  au  capitaine  de  Faxolle. 
Il  se  distingua  par   sa  bravoure  dans  différentes 
sorties  qui  se  firent  ;   mais  il  y  en  eut  une  où   il 
fut  malheureusement    tué  par    un   boulet.  Jean 
la  Peyruse.  poète  contemporain,    a   composé  une 
élégie  sur  sa   mort,  laquelle  on   voit    parmi    ses 
ouvrages  ,  imprimés   à    Lyon  ,  chez  Benoit    Ri- 
gaud  en  1577;  les  louanges  qu'il  donne  à  ce  jeune 
guerrier  ,     pourraient    paraître   susjxaes  ,  ou  du 
moins  être    regardées    comme  le   produit    d'une 
imagination  poétique,    si    l'impanialité  de  l'his- 
toire ne   nous. assurait  que  le  poëte  n'a  dit  que  la 
vérité.  [Voye^  l'Histoire  de  France,  par  le   père 
Daniel,  tom.  9.  in-4».,  p.  700 et  714.  ) 

3.°  Anne  de  Lubersac,  se  maria  trois  fois,  i.°  par 
contrat  passé  au  lieu  de  FavoUc,  le  24  mai  1542, 
avec  Jean  du  Bois,  écuyer,  seigneur  de  Bridoire; 
fils  de  noble  Pierre  du  Bois,  seigneur  de  Bridoire, 
et  de  noble  demoiselle  de  Catherine  Morilhac  , 
aliàs  Marillac,  dont  elle  eut  une  fille  unique,  née 
posthume,  nommée  Louise  du-Bois-de-Bridoire, 
mariée  avec  messire  Bertrand  de  Pardaillan,  sei- 
gneur de  la  Mothe-Gondrin,  chevalier  de  l'ordre 
du  Roi;  2.*  avec  Benrand  de  Chassaignes,  écuyer, 
seigneur  de  Saint-Fon,  dont  elle  eut  deux  filles 
mariées,  lune,  à  Raimond  de  Pontac,  conseiller 
du  Roi,  et  président  aux  enquêtes  du  parlement 
de  Bordeaux,  et  l'autre  à  M.  Charles  de  Gasie- 
bois;  3.»  avec  Antoine  de  Belcier ,  chevalier, 
conseiller  du  Roi,  et  troisième  président  en  la 
cour  du  parlement  de  Bordeaux,  dont  elle  eut 
deux  garçons  et  deux  filles  ;  elle  fit  son  testament 
le  19  mai  1572,  et  mourut  peu  après  dans  un  âge 


5o4  DE   LUBERSAC. 

très-avancé.  L'aînée  de  ses  filles  épousa  le  seigneur 
de  Doysit. 

X.  Antoine  de  Lubersac  ,  chevalier ,  seigneur  de 
FayoUe,  la  Chaudelerie,  et  maréchal  -  de-camp  des  ar- 
mées du  Roi  Henri  II,  etc.  Il  fut  pourvu  par  le  Roi, 
le  12  mai  i553  ,  d'une  commission  pour  donner  le 
logis  et  garnison  d'une  compagnie  de  cent  chevau-légers, 
dans  la  ville  d'Etampes  ,  sous  la  charge  du  comte  de 
Clermont  ,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
Roi.  Cette  commission,  dans  laquelle  il  est  qualifié  ma- 
réchal de  camp  des  armées  du  Roi  Henri  II,  est  datée 
de  Saint-Germain-en-Laye.  La  terre  de  Fayolle  fut  saisie 
sur  lui,  le  12  février  i555,  à  la  requête  d'Antoine  de 
Belcier,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux  ,  comme 
mari  ,  en  troisièmes  noces  ,  d'Anne  de  Lubersac  ,  sœur 
d'Antoine;  il  passa  une  translation,  le  26  octobre  t556, 
avec  les  doyen,  chanoines  et  chapitre  de  l'église  cathé- 
drale d'Angouléme,  par  laquelle  il  s'engagea  à  leur  payer 
75  1.  tournois  de  rente.  Il  était  mort  le  24  décembre  1564, 
que  Lionnet  II,  son  fils,  fut  condamné  par  sentence,  au 
payement  de  Sy  liv.  10  s.  tournois  de  rente  aux  doyen  et 
chapitre  d'Angouléme. 

Il  se  maria  deux  fois  1.°,  par  contrat  du  2  avril  i536, 
avec  Jeanne  de  la  Place,  fille  de  Pierre  de  la  Place  , 
écuyer,  seigneur  de  Sallebœuf  et  de  la  Tour-Garnier, 
élu  pour  le  Roi  ,  en  l'élection  d'Angouléme  ,  et  de  feue 
demoiselle  Marguerite  Pastoureau;  2°  par  contrat  passé 
au  château  de  Bridoire,  le  8  décembre  1541  ,  avec  de- 
moiselle Françoise  du  Bois  ,  fille  de  Pierre  du  Bois  , 
écuyer  ,  seigneur ,  de  Bridoire ,  et  de  demoiselle  Cathe- 
rine de  Marillac,  et  sœur  de  Jean  du-Bois,  mari  d'Anne 
de  Lubersac.  Du  second  mariage  sont  issus: 

I ."  Lionnet  de  Lubersac,  II"  du  nom,  qui  suit  ; 

2."  Anne  de  Lubersac,  mariée,  par  contrat  du  9  fé- 
vrier 1567,  avec  François  Jouanet,  ou  Joannet, 
et  vivante  encore  en  i  574; 

3.°  Jeanne  de  Lubersac,  dont  on  ignore  le  sort  ; 

4.**  Marie  de  Lubersac,  morte  sans  alliance,  avant 
l'an  1572. 

XL  Lionnet  de  Lubersac,  II*  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Fayolle,    la  Chaudelerie,  etc.  Il  fut  condamné. 


DE  LUBERSAC.  5o5 

par  sentence  rendue  au  siège  présidial  de  la  ville  d'An- 
goulême ,  le  23  décembre  1564,  à  payer  aux  doyen, 
chanoines  et  chapitre  de  l'église  cathédrale  de  cette  ville, 
la  somme  de  37  liv.  10  s.  de  rente,  tous  les  ans,  à  la  fête 
de  Noël,  restant  de  celle  de  j5  liv.  de  rente  ,  que  feu  son 
père  avait  promis  de  leur  payer,  par  transaction  du 
26  octobre  i556.  Il  passa  une  transaction  en  forme  de 
partage,  le  3  avril  072,  avec  Anne  de  Lubersac  ,  sa 
sœur,  à  la  suite  de  lettres  royaux  qu'elle  avait  obtenues  ; 
il  traita  avec  Jeanne  de  Livenne,  sa  belle-mère  pour  la 
restitution  de  sa  dot,  le  7  avril  1573  ;  il  passa  une  tran- 
saction ,  en  la  maison  noble  de  la  Chaudelerie  paroisse 
de  Saint  -  Amant -de- Bonyèvre,  le  5  janvier  i586,  avec 
Radegonde  Gonin,  veuve  de  Roland  d'Auberjon ,  sur 
un  procès  mù  entre  eux,  touchant  la  somme  de  174  écus, 
due  par  le  seigneur  de  FayoUe,  père  de  Lionnet,  au  sei- 
gneur d'Auberjon  ,  pour  un  cheval  et  des  armes ,  par 
obligation  faite  entre  eux. 

Il  avait  épousé  en  premières  noces  par  contrat  du 
23  avril  1564,  demoiselle  Jeanne  de  Saint-Amant,  tille 
de  Jean  de  Saint-Amant ,  écuyer ,  seigneur  de  Châtelars- 
Saint-Front  ,  etc.  ,  et  de  demoiselle  Jeanne  de  Livenne, 
dont  il  n'eut  pas  d'enfants;  il  contracta  une  seconde 
alliance,  le  3  février  1573,  avec  demoiselle  Anne  Paulte, 
fille  de  Pierre  Paulte,  écuyer,  sieur  de  la  Brosse,  et  de 
Désirée  Danché,  dont  il  eut  sept  enfants: 

i."  François  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2."  François  de  Lubersac,  seigneur  de  Bacherat,  etc., 

auteur  de  la  branche  de  la  Foucaudie ,  qui  sera 

rapportée  à  la  page  5o6  ; 
3.°  Philippe  de  Lubersac  ; 
4."  Jeanne  de  Lubersac  ; 
5.'  Marie  de  Lubersac; 

6."  Françoise  de  Lubersac  ,  \  mortes    sans   alliance  , 
7.' Suzanne    de  Lubersac,  S    avant  l'année  1624. 

XII.  François  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  la 
Chaudelerie,  etc.,  mourut  en  16..,  et  fut  inhumé  dans 
le  chœur  de  l'éghse  de  Sainte  -  Colombe ,  qu'il  avait  fait 
rebâtir ,  et  dans  le  même  tombeau  que  Lionnet ,  son 
prédécesseur. 

Il  avait  pris  deux  alliances  ,  la  première  avec    Esther 


5o6       '  ^^  LUBERSAC. 

Ranbert  ou  Rambert,  de  la  laquelle  il  eut  Jean  de  Lubersac, 
qui  suit,  et  quatre  filles;  la  seconde  avec  Suzanne  de  la 
Guionnie,  dame  de  Sainte  -  Colombe ,  dont  est  issue 
demoiselle  Anne  de  Lubersac ,  mariée  avec  Henri  de 
Raimond,  seigneur  d'Angle. 

XIII.  Jean  de  Lubersac,  seigneur  de  la  Brosse,  etc., 
s'est  marie'  avec  Marie-Agnès  de  la  Motte-le-Roux  dont 
il  n'est  provenu  qu'une  fille,  nommée, 

Jeanne  -  Marie  de  Lubersac  ,  alliée  avec  le  seigneur  de 
Langalerie  ;  elle  est  morte  sans  enfants  ;  ainsi  cette 
branche  est  éteinte. 

SECONDE    BRANCHE. 

Seigneurs  de  Bâcher at  et  de  la  Foucaudie. 

XII.  François  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de 
Bacherat ,  etc.  ,  second  fils  de  Lionnet  de  Lubersac ,  et 
d''Anne  Paulte,  sa  seconde  femme,  a  fait  la  branche,  ou 
rameau  de  Bacherat,  connue  depuis  sous  le  nom  de  la 
Foucaudie.  Il  partagea,  le  ii  septembre  1624,  avec  ses 
frères  et  sœurs  ,  la  succession  de  son  père,  et  celle  de 
Françoise  et  Suzanne  de  Lubersac ,  ses  sœurs ,  du  con- 
sentement d'Anne  Paulte,  leur  mère. 

Il  se  maria  trois  fois,  i.°  par  contrat  du  5  septembre 
i6ro,  avec  demoiselle  Suzanne  de  Saint  -  Laurent ,  fille 
d'Etienne  de  Saint-Laurent,  écuyer,  sieur  de  la  Coste, 
et  de  demoiselle  Louise  Vigier;  2."  par  contrat  du  22  mai 
16 19,  avec  demoiselle  Françoise  de  Corlieu;  3.°  avec  de- 
moiselle Jeanne  de  Lastre,  fille  de  Jean  de  Lastre  ,  écuyer  , 
sieur  de  Boucheron,  et  de  demoiselle  Louise  de  Saint- 
Amant.  Il  laissa  de  sa  première  femme,  un  fils  unique, 
qui  suit. 

XIII.  Etienne  de  |Lubersac  ,  écuyer,  seigneur  de  la 
Foucaudie  et  de  Lerce,  obtint  en  i635,  un  certificat  de 
service,  rendu  aux  ban  et  arrière -ban,  signé  Tianges  ;  il 
demeurait,  en  i655,  au  lieu  noble  de  Lerce,  paroisse 
de  Précignac ,  dans  la  châtellenie  de  Blanzac ,  en  An- 
goumois,  suivant  un  arrentement  qu'il  fii  le  dernier  août 


DE  LUBERSAC.  yoy 

de  cette  année,  à  Raimond  d'Abzac  ,  seigneur  de  la  Va- 
lade  et  et  de  la  Combe,  demeurant  au  lieu  noble  de  la 
Combe  ,  paroisse  de  Voulesme  en  Poitou  ,  de  certains 
lieux,  pour  1 5o  liv.  de  rente,  amortissable  pour  3ooo  iiv.  ; 
ces  lieux  situés  dans  la  paroisse  de  Taizéen  Angoumois. 

Il  avait  épouse,  par  contrat  du  lO  (ou  19)  janvier  de 
l'an  i633,  demoiselle  Marie  Chevalier,  fille  de  François 
Chevalier  ,  écuyer  ,  sieur  des  Melles ,  et  de  Jeanne  de 
Lastre.  De  ce  mariage  sont  sortis: 

I  .•  Pierre  de  Lubersac,  mort  à  Calais ,  âgé  de  vingt- 
un  ans,  enseigne  de  la  mestre-de-camp  du  régi- 
ment de  M.  le  marquis  de  Montausier,  gouverneur 
d'Angoumois  et  de  Saintonge; 

2."  Jean-Louis  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

3.°  Henri- François  de  Lubersac  ; 

4.*,  5.*,  6.*  etc.  Plusieurs  filles,  dont  des  religieuses 
à  Saint-Ausone  d'Angouléme. 

XIV.  Jean-Louis    de   Lubersac  ,  chevalier  seigneur  de , 
la  Foucaudie,    Lerce  et  Pelisson,  vivait  encore,   ainsi  que 
sa  femme,  en    1698,  qu'ils  assistèrent  au  contrat  de  ma- 
riage de  leur  fils. 

Il  avait  épousé  en  16..,  demoiselle  Catherine  de  Bre- 
but,  fille  de  N.  Brebut,  et  de  Marie  de  Clér}';  nommée 
dans  le  testament  de  sa  mère,  du  8  janvier  1688.  11  en 
eut  : 

I.'  François  de  Lubersac,  qui  suit  : 
2.*  Françoise  de  Lubersac,  fut  légataire  de  la  somme 
de  1000  liv.,  parle   testament  de  Marie  de  Qéry, 
son  aïeule  maternelle,  du  8  janvier  1688.   Sa  dot 
fut  fixée  à  14000  liv.,  le  9  novembre  1698. 

XV.  François  de  Lubersac  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Lerce  ,  cornette  dans  le  régiment  de  Langalierie  ,  de- 
meurait au  lieu  noble  de  Pelisson  ,  paroisse  de  Saint- 
Sulpice,  en  Angoumois. 

Il  épousa,  étant  mineur,  par  contrat  du  9  novembre 
1698  ,  demoiselle  Suzanne  Normand  ,  fille  de  messire 
Jean  Normand,  chevalier,  seigneur  de  la  Tranchade,  et 
de  défunte  Marguerite  Delage,  demeurant  au  lieu  de  la 
Tranchade,  paroisse  de  Sainte-Catherine,  annexe  de  Ca- 
rat, en  Angoumois;  il  lui  tut  constitué  24000  liv.  pour 
sa  dot. 


5o8  DE  LUBERSAC. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  du  Verdier. 

VII.  Jean  de  Lubersac  ,  I*""  di^  nom  ,  damoiseau  , 
seigneur  du  Verdier;  fut  institué  héritier  universel,  par 
le  testament  de  Golfier  ,  son  père  (i);  il  donna  quit- 
tance, conjointement  avec  sa  femme,  à  Jean  du  Leyris, 
son  beau-frère,  le  lo  juin  1456;  il  fit  un  accord,  daté 
de  Lubersac,  le  4  juin  1457,  avec  Golfier  de  Lubersac, 
son  frère,  touchant  i25  livres  qu'il  lui  devait,  du  restant 
de  la  somme  de  60  écus  d'or  qu'il  avait  promis  de  lui 
payer,  par  acte  sur  ce  passé  entre  eux,  en  sus  de  celle  de 
sept  -  vingt  écus  d'or  ,  que  feu  Golfier  leur  père  avait 
léguée  par  son  testament,  audit  Golfier  de  Lubersac,  son 
second  fils,  (frère  puîné  de  Jean),  et  ce  pour  tout  droit 
en  sa  succession.  Par  cet  accord,  Jean  de  Lubersac  assi- 
gna à  son  frère,  pour  ces  i25  liv.  10  liv,  de  rente,  à 
prendre  pendant  l'espace  de  douze  années  seulement,  sur 
les  mas  de  Trefolieyras,  de  Segelar,  çt  sur  le  moulin  de 
la  Roche;  il  reçut  quittance  le  5  juin  1470,  de  noble 
Catherine  de  Monceu  ,  sa  belle-sœur ,  veuve  de  noble 
Bardin  de  Lubersac,  son  frère,  de  la  somme  de  1 5o  réaux 
dbr;  et  le  26  décembre  1471,  une  autre  de  Marie,  sa  sœur, 
alors  veuve  de  Bos  Guy  de  Royère,  de  la  dot  qu^elle  avait 
reçue  de  lui,  et  de  feu  Golfier,  leur  père.  Il  fit  un  ac- 
cord, le  22  octobre  1473  ,  tant  pour  lui  ,  que  pour  de- 
moiselle Comptor  du  Leyris  ,  sa  femme ,  avec  noble 
Jean  du  Leyris  ,  damoiseau  ,  son  beau  -  frère  ,  touchant 
l'assiette  de  1 1  liv.  de  rente,  faisant  partie  de  la  dot  de 
ladite  Comptor;  il   transigea,   par  acte  passé  au  repaire  du 


(i)  Jean  I  de  Lubersac  habita  la  terre  de  ses  pères,  quoiqu'il 
fût  le  cadet  de  sa  maison.  Bardin,  son  frère  aîné,  continua  ce- 
pendant de  prendre  la  qualité  de  seigneur  de  Lubersac;  et  Jean, 
qui  pondait  la  terre  de  son  nom,  pour  se  distinguer  de  son 
frère,  prit  celle  de  seigneur  du  Verdier,  qui  était  un  petit  fief  que 
Golfier,  son  père,  avait  érigé  en  sa  faveur.  Tous  ces  faits  sont 
constatés  dans  le  contrat  de  mariage  de  Jeanne  de  Lubersac,  fille 
de  Bardin,  avec  Antoine  du  Authier,  du  28  janvier  1462. 


Dt  LUBERSAC.  Sog 

Vcrdicr,  sous  le  scel  du  bailliage  de  Limoges,  le  9  mars 
1474  (y.  st).  avec  Lionnet  de  Lubersac,  son  neveu,  pour 
tous  les  droits  que  Bardin,  père  de  ce  dernier,  pouvait  pré- 
tendre de  son  vivant,  dans  la  succession  de  Golfier,  leur 
père  commun.  H  est  dit  dans  le  préambule  de  cet  acte, 
que  Goltier  avait  laissé  en  mourant  beaucoup  plus  de 
dettes  que  de  biens,  que  lors  du  contrat  de  mariage  de  feu 
Bardin  de  Lubersac,  père  de  Lionnet ,  avec  Catherine  de 
Monceu,  le  même  Goltier,  son  père,  l'avait,  en  faveur 
de  ce  mariage,  institué  son  héritier  universel  ;  que  Bar- 
din étant  décédé  avant  son  père ,  ce  dernier  avait ,  par 
son  testament,  institué  Jean,  frère  de  Bardin,  son  héri- 
tier universel,  et  n'avait  laissé  à  Lionnet  et  à  ses  frères  et 
sœurs,  petits-enfans  du  testateur,  que  certaines  sommes 
d'argent  ;  sur  quoi  le  même  Lionnet  demandait  à  Jean, 
son  oncle,  la  restitution  des  biens  de  Golfier,  son 
aïeul  ;  en  vertu  de  la  clause  ponée  par  contrat  de 
mariage  de  Bardin,  son  père.  Par  cette  transaction,  Jean 
de  Lubersac,  de  l'avis  de  vénérable  et  religieux  homme 
frère  Jean  de  Lubersac,  prieur  d'Aulone,  son  frère, 
nobles  hommes  Golfier  de  Lubersac,  aussi  son  frère,  et 
Godefroi  Bertin,  damoiseau,  seigneur  de  la  Reymondie, 
donna  à  Lionnet,  son  neveu,  pour  ce  qui  pouvait  lui 
appartenir,  tant  dans  les  biens  meubles  et  immeubles  de 
défunts  Golfier  et  Bardin  de  Lubersac,  aïeul  et  père  du 
même  Lionnet,  que  dans  la  part  de  Jean,  religieux  , 
son  oncle,  la  somme  de  80  écus  d'or. 

Il  reçut,  le  10  février  1489  (v.  st).  la  reconnaissance  d'une 
poule  de  fouage,  que  lui  devaient  Pierre,  Jaan  et  Ber- 
nard de  la  Borie,  frères,  habitants  de  la  paroisse  de  Lu- 
bersac, pour  le  mas  de  Beaujoniex,  situé  dans  la  même 
raroisse,  qu'ils  promirent  de  lui   payer  tous    les   ans,  à  la 

cie  de  Noël.  Jean  de  Lubersac  fut  représenté  dans  cet 
acte,  par  Jean,  son  fils.  11  reçut,  le  29  mai  1490,  pa- 
reille reconnaissance  (d'une  poule  de  fouage],  qu'An- 
toine de  la  Planche  d'Ej^ssina,  habitant  de  la  même  pa- 
roisse, déclara  lui  devoir  chaque  année,  à  Noël,  pour  sa 
maison  de  Leyssina.  Enfin  il  est  nommé  dans  un  arrente- 
ment  fait  en   son    nom,  par  Jean,  son  fils,  le    11   octobre 

1 49 1 ,  et  ne  vivait  plus  le  8  mai  1 5oo. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  ^osf  nuptial,  passé  le  3  juillet 
1452,  noble  Comptor  du  Leyris  ou  Lej'rit)  fille  de  feus 
noble  Guy  du  Leyris  damoiseau  de  la  paroisse  de  Cham- 


5io  DE   LUBERSAC. 

baret,  ea  Limosin,  et  de  demoiselle  Génie  de  Corpa  (de 
Corsso)  ;  elle  y  fut  assistée  de  Jean  du  Leyris ,  damoiseau, 
seigneur  du  lieu  de  Leyris  au  Leyrit  et  de  la  Chalin,  en  la 
paroisse  de  Chambaret,  au  diocèse  de  Limoges,  son  frère, 
qui  lui  constitua  en  dot,  pour  tout  le  droit  qu'elle  pouvait 
prétendre  dans  les  successions  de  ses  père  et  mère,  la 
somme  de  200  écus  ou  réaux  d'or,  et  1 1  livres  de  rente 
qu''il  lui  assigna  sur  les  mas  de  Mortfontaine,  de  Laporte 
et  de  Bethafaye,  situés  dans  la  paroisse  de  Chambaret.  Il 
eut  de  ce  mariage  ; 

i.°  Jean  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2.°  Frère  Gervais  de  Lubersac  fut  élu  tuteur  des 
enfants  de  son  frère,  le  i3  mai  i5io; 

3.°  Gui  de  Lubersac,  curédeSt.-Avit,  fut  aussi  élu  tu- 
teur des  enfants  de  Jean,  son  frère,  le  1 3  mai  1 5  10. 

VIII.  Jean  de  Lubersac,  II®  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Lubersac,  de  la  maison  noble  du  Verdier,  etc., 
assista,  au  nom  de  son  père,  à  deux  reconnaissances  de 
droits  féodaux,  faites  par  des  habitants  de  Lubersac,  l'une, 
du  10  février   1489  (v.  st.),   et  l'autre,   du  29    mai    1490. 

Il  donna  à  cens,  le  11  octobre  1491,  à  Guillaume 
Bronet,  dit  Germaysas,  et  autres  habitants  du  lieu  de  la 
Feuillade,  dans  la  paroisse  de  Lubersac,  certaines  mu- 
railles ou  masures,  situées  dans  le  bourg  de  Saint-Etienne 
de  Lubersac,  moyennant  4  sols  et  une  poule  de  fouage, 
de  rente,  payable,  chaque  année,  à  la  fête  de  Noël,  et 
un  denier  d'acapte,  à  chaque  mutation  de  seigneur. 

Il  arrenta,  par  acte  passé  au  lieu  de  Lubersac,  le  8  mai 
i5oo,  à  Etienne  de  Balas,  tisserand,  une  masure  et  jardin, 
situés  au  bourg  de  Lubersac,  moyennant  3  sols  6  deniers 
de  cens,  et  une  poule  de  fouage.  Il  reçut,  le  18  janvier 
1 5o5,  une  reconnaissance  de  Pierre  de  la  Borie,  damoi- 
seau. Il  était  pour  lors  absent,  mais  Jean  de  Lubersac, 
son  fils,  stipula  pour  lui. 

Il  était  mort  ab  intestat,  avant  le  i  3  mai  i5  10,  lorsque 
Marguerite  de  Saint  -  Chamans,  sa  veuve,  fut  élue  tutrice 
de  ses  enfants  mineurs,  conjointement  avec  Gervais  et 
Guy  de  Lubersac,  ses  beaux-frères,  par  sentence  de  la 
cour  de  la  baronnie  de  Bré,  du  consentement  de  noble 
et  puissant  seigneur  Léonard  de  Saint  -  Chamans,  seigneur 
de  Saint  -  Chamans,  aïeul  desdits  mineurs,  nobles  Pierre 
de     Royere  ,  seigneur    de    Lons,  François  de    Bruchard 


DE  LUBERSAC.  5,1 

seigneur  de  Montmady,  Antoine  de  la  Keymondie,  sei- 
gneur du  lieu  de  ce  nom  ,  ei  plusieurs  autres  parens. 
Il  avait  épouse  noble  Marguerite  de  Saini-Chamans  , 
tille  de  noble  Léonard  de  Saint-Chamans,  seigneur  de 
Marchay  ,  co-seigneur  de  Saint-Chamans  ,  Tulle  et  Moni- 
mége,  et  de  noble  Jeanne  de  Royere  ;  suivant  une  quit- 
tance qu'il  avait  donnée  conjointement  avec  sa  femme, 
le  6  août  i5o6,  au  même  Léonard  de  Saint-Chamans, 
leur  père  et  beau-père,  de  la  somme  de  450  livres  tour- 
nois,  qu'ils  avaient  reçue  de  lui,  en  déduction  de  celle 
de  5oo  livres,  promise  en  dot  à  sa  fille,  par  les  articles  de 
son  mariage. 

De  ce  mariage  sont  provenus  : 

I ."  François    Lubersac  ,    1*'  du    nom  ,    qui    suit  ; 

2."  Souveraine  de  Lubersac  fut  mise,  à  l'âge  de 
deux  ans  ,  sous  la  tutelle  de  sa  mère  et  de  ses 
oncles,  le  i3  mai  i5  10  ; 

3."  Françoise  de  Lubersac  était  âgée  de  quatre  mois, 
lorsqu'elle  fut  mise  sous  la  tutelle  de  sa  mère  et  de 
ses  oncles,  le  i3mai  1 5  10.  Elle  épousa  ,  le  19  oc- 
tobre i533,  noble  Léonard  de  Jounhac  (ou  Jou- 
gnac),  seigneur  de  Forsac,  en  Limosin. 

IX.  François  de  Lubersac,  I"  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Lubersac  ,  du  Verdier  ,  du  Leyris  et  de  la  Reynie, 
était  âgé  de  trois  ans,  lorsqu'il  fut  mis  sous  la  tutelle  de 
sa  mère  et  de  ses  oncles  paternels  le  i3  mai  i5io.  Il  servait 
le  Roi  en  qualité  d'homme  d'armes,  dès  l'âge  de    16  ans. 

11  présenta  une  requête,  le  «4  avril  i522,  au  lieutenant 
du  bailli  de  la  ville  de  Mauriac,  tendante  à  ce  qu'il  lui  fut 
nommé  un  curateur,  à  cause  de  sa  minorité,  n'étant  alors 
âgé  que  de  16  ans  ou  environ  ,  et  étant  sur  le  point  d'aller 
servir  le  Roi,  sous  la  conduite  de  Robert  de  Montai,  che- 
valier, baron  et  seigneur  de  la  Roquebrou  et  de  Carbon- 
nières.  On  lui  donna,  pour  curateur,  noble  homme,  Guv 
de  Lubersac,  curé  de  Saini-Avit,  son  oncle. 

Il  donna  quittance,  avec  sa  femme,  le  18  mars  1567, 
à  Adrien  Chapt-de-Rastignac,  seigneur  du  Pouget  et  co- 
seigneur  de  Siorac,  de  la  somme  de  5 20  livres  tournois, 
qui  leur  était  due  par  défunt  noble  Jean  Chapt-de-Ras- 
tignac, aïeul  de  ce  dernier,  suivant  une  obligation  et  un 
accord  passé  entre  eux,  le  20  avril  iSSy. 

Il   ht  son   testament,   en  su  maison  noble  du    Verdier, 


5i2  DE  LUBERSAC. 

le  25  janvier  iSyi,  par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé 
dans  l'église  de  Saint-Etienne  de  Lubersac  ,  au  tombeau 
de  ses  pre'décesseurs  ;  confirma  la  donation  qu'il  avait  faite 
à  noble  Françoise  de  Rastignac  sa  femme,  et  lui  fit  don, 
en  outre  de  sa  métairie  de  la  Rivière,  située  dans  la  pa- 
roisse de  Lubersac,  de  la  métairie  delaRevnie,  etc.;  fit 
des  legs  à  ses  enfants  puînés,  qui  étaient  au  nombre  de 
six,  et  institua  Guy,  son  fils  aîné,  son  héritier  universel, 
il  lui  substitua,  en  cas  de  mort  sans  enfants,  Jacques, 
son  deuxième  fils,  et  les  autres,  par  ordre  de  primogéni- 
ture;  et  nomma  exécuteurs  de  son  testament,  messieurs 
de  Saint- Voussile  et  de  Rastignac. 

Il  ne  vivait  plus  le  8  novembre  1 578,  suivant  une  quit- 
tance, donnée  par  François,  son  fils,  à  Guy,  son  frère. 

Sa  veuve  fit  son  testament ,  le  i5  juillet  i  582  ,  par  lequel 
elle  ordonna  que  son  corps  fût  enterré  dans  l'église  de 
Saint-Etienne  de  Lubersac  ,  au  tombeau  de  feu  François 
de  Lubersac,  son  mari  ;  fit  des  legs  à  Guy,  Marguerite  et 
Catherine  ,  ses  enfants  ,  et  institua  François  et  Léonard  de 
Lubersac,  ses  fils,  ses  héritiers  par  égales  portions.  Elle 
fit  un  deuxième  testament,  en  la  maison  de  Saint-Avit, 
le  12  février  i588,  par  lequel  elle  ajouta  aux  dispositions 
qu'elle  avait  déjà  laites,  et  institua  Guy,  son  fils  aîné, 
son  héritier  universel. 

François  de  Lubersac  avait  épousé,  environ  l'an  i532, 
demoiselle  Françoise  Chapt  -  de  -  Rastignac,  fille  de  noble 
et  puissant  seigneur  Jean  Chapt- de- Rastignac  ,  III'  du 
nom,  seigneur  de  Rastignac,  du  Pouget,  de  Jalhez,  de 
Saint-Rabier  et  autres  lieux,  co-seigneur  de  Siorac  aliàs 
de  Ciourac  ,  et  de  Marguerite  aliàs  Françoise  de  Serval, 
dame  de  Serval  et  de  Ciourac  ,  en  Périgord  ,  suivant 
une  quittance  qu'il  avait  donnée ,  conjointement  avec  sa 
femme,  le  20  avril  i557,  à  leur  père  et  beau-père,  de  la 
somme  de  2,480  1.,  qu'ils  avaient  reçue  de  lui,  à  compte  sur 
celle  de  3, 000  livres  tournois,  que  le  seigneur  de  Rasti- 
gnac avait  promise  en  dot  à  sa  fille,  suivant  les  articles  de 
mariage  de  celle-ci,  passés  il  y  avait  environ  vingt-cinq  ans, 
lesquels  étaient  perdus. 

Les  enfants  provenus  de  ce  mariage,  sont  : 

i."  Guy  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2."  Jacques  de   Lubersac,   seigneur  de  Noujan,    fut 
légataire  d'une  somme  d'argent,  par  le  testament 


DE  LUBERSAC.  5l3 

de  son  père,  du  25  janvier  1 571,  et   ne  vivait  plus 

le  8  novembre  iSyS  ; 
3."  François  de  Lubersac  est  l'auteur  de  la   branche 

de  Saint-Julien  et  de  Chabrignac,  qui  sera   rap- 
portée ci-après,  page  525  ; 
4.°  Léonard  de  Lubersac,  dit  le  chevalier  de  Mon- 

tison  ,  a  fait  un  rameau  ,  qui   sera   rapporté  à  la 

page  525; 
5.**  Suzanne  de  Lubersac,  r.-ligieuse  à  la  Daurade,  à 

Toulouse  ; 
6.'  Marguerite  de  Lubersac,  mariée  le  3i  août  075, 

avec  Jean  de  Garebœuf,  écuyer,  seigneur  de  Ma- 

valeix,  en  Périgord. 
7.°  Catherine  de   Lubersac ,    épousa  le  seigneur  de 

Bertas  ; 

Germain  de  Lubersac,  bâtard^  épousa  Annette  Delage. 
Charlotte  de  Lubersac,  bâtarde,  vivait    en  1571. 

X.  Guy  DE  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  Lubersac, 
du  Verdier,  delà  Reyne  et  du  Leyris,  servait  en  1564, 
en  qualité  d'homme  d'armes,  dans  la  compagnie  de  Jean 
d'Escars,  comte  de  la  Vauguyon,  et  se  trouva,  en  «571, 
au  siège  de  Saint-Jean  d'Angély. 

Il  fut  institué  héritier  universel  par  le  testament  de  son 
père,  du  25  janvier  1571,  et  reçut  une  quittance  de  Fran- 
çois, son  frère,  le  8  novembre  1578.  —  Il  transigea,  le 
20  septembre  1579,  avec  Françoise  Chapt-de-Rastignac, 
sa  mère  ,  touchant  la  donation  que  défunt  François  de 
Lubersac,  son  père  ,  avait  faite  à  cette  dernière  ,  dans  le 
cas  qu'elle  vivrait  en  viduité,  et  ne  voudrait  pas  demeu- 
rer avec  ses  héritiers.  —  Il  fit,  au  nom  de  Jean,  son  fils, 
une  acquisition,  le  4  novembre  1 588. 

Il  fit  son  testament  au  château  de  Verdier,  le  2  avril 
1 595,  par  lequel  il  nomma  sa  femme  dame,  maîtresse  et 
gouvernante  de  sa  maison  et  de  ses  biens  ,  lui  légua  , 
tant  qu'elle  vivra  en  viduité,  la  jouissance  de  ses  biens, 
à  la  charge  de  nourrir  et  entretenir  ses  enfants,  et  lui 
donna  pour  son  douaire  le  repaire  noble  de  la  Reynie, 
situé  dans  la  paroisse  de  Lubersac;  fit  des  legs  à  ses  en- 
fants puînés;  institua  son  héritier  universel  Jean  ,  son 
fils,  et  lui  substitua,  en  cas  de  mort  sans  enfants,  noble 
François  de  Laplace  ,  son  petit-fib,  fils  de  Françoise,  sa 
fille,  à  la  charge  de  porter    les  nom  et  armes  de    Luber- 

Q.  33 


5i4  l^K  LUBERSAC. 

sac;  il  nomma,  pour  tuteurs  de  ses  enfants,  sa  temmc, 
le  seigneur  de  Chabrignac,  son  frère  ,  et  noble  Charles 
Hêlie  de  Colonges,  seigneur  du  Bourdeys,  etc.  Il  fit  un 
codicille  au  même  lieu,  le  i5  mgi  1598,  et  mourut  quel- 
que temps  après.  —  Gabrielle  -  Hélie  de  Colonges  ,  sa 
veuve  j  fit  une  donation,  le  6  septembre  1617  ,  à  Jean 
et  Philibert  de  Lubersac  ,  ses  petits-fils  ,  et  fit  son  tes- 
tament le  8  avril  1619,  par  lequel  elle  élut  sa  sépulture 
dans  l'église  de  Saint-Etienne  de  Lubersac  ,  au  tombeau 
de  son  mari,  et  institua,  Jean,  son  fils  aîné,  son  héri- 
tier universel. 

Il  avait  épousi,  par  contrat  du  12  janvier  1564,  de- 
moiselle Gabrielle  Hélie  de  Colonges,  issue  d'une  ancienne 
famille,  qu'on  croit  sortie,  par  un  cadet,  de  la  maison  de 
Pompadour  ,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur  ,  Poncet 
Hélie  de  Colonges,  écuyer  seigneur  du  Bourdeix,  Puya- 
gut,  Teyjac,  et  Chabrignac,  et  de  demoiselle  Philippe  de 
Pelegrue.  La  future  épouse  y  fut  assistée  de  ses  père  et 
mère ,  qui  lui  constituèrent  en  dot  la  somme  de  6000 
livres  tournois;  suivant  la  ratification  de  ce  contrat,  qui 
fut  faite  par  les  parties  contractantes,  et  par  les  père  et 
mère  de  la  future,  au  château  de  Bourdeix ,  le  28  jan- 
vier i566. 

Les  enfants  provenus  de  ce  mariage  sont  : 

i.^Jean  de  Lubersac,   III  du  nom,  qui  suit; 

2."  Françoise  de  Lubersac,  mariée  à  Arnaud  de  La- 
place,  seigneur  de  la  Prade  ,  en  Périgord,  dont 
elle   était  veuve  en  1595,  et  vivait  encore  en  16 19; 

3.°  Judith  de  Lubersac,  alliée  à  Antoine  de  Mon- 
roux,  seigneur  de  Boscombeys,  ou  Boscombés  de 
Peyrissac,  vivait  en  i5g5,  et  1619. 

4.°  Anne  de  Lubersac,  légataire  d'une  somme  d'ar- 
gent ,  par  le  testament  de  son  père ,  du  2 
avril  1595. 

5°.  Suzanne  de  Lubersac  ,  épousa  ,  en  1617  ,  Guil- 
laume de  Joussineau,  écuyer,  seigneur  deMandeys. 
troisième  fils  de  Roland  de  Joussineau,  chevalier 
seigneur  de  Fayat  ,  et  d'isabeau  de  la  Foucaudie 
(Sanzillon). 

XI.  Jean  de  Lubersac,  III"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  LubdVsac  ,  du  Verdier  ,  du  Leyris  et  de  la  Mosneric, 
fut    institué  héritier    universel   par   le  testament   de  Guy, 


DE  LUBERSAC.  5l5 

son  père,  Uu  2  avril  iSpS,  et  par  celui  de  sa  mère^  du 
8  avril  16 19. 

Il  obtint  du  Roi,  le....  février  1619,  une  commission 
de  capitaine  do  cent  hommes  de  guerre  de  nouvelle  levée, 
sous  la  charge  du  vicomte  de  Pompadour ,  mestre- de- 
camp  et  premier  capitaine  d'un  régiment  de  dix  compa- 
gnies de  gens  de  guerre  à  pied. 

Il  fit  son  testament  olographe,  au  lieu  de  la  Mosnerie, 
le  II  août  1628,  par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé 
dans  l'église  de  Saint-Etienne  de  Lubersac,  es  tombeaux 
de  ses  prédécesseurs;  fit  plusieurs  legs  pieux;  institua 
Jean,  son  fils  aîné,  son  héritier  universel,  lui  substitua 
SCS  autres  fils  et  filles,  par  ordre  de  primogéniture,  nom- 
ma sa  femme  tutrice  de  ses  enfants,  lui  légua  l'usufruit 
de  tous  ses  biens,  et  fit  ses  exécuteurs  testamentaires,  le 
seigneur  de  Fayat,  son  beau-frère,  et  le  seigneur  de  Pey- 
rissac,  son  neveu. 

Il  ne  vivait  plus,  le  3i  mai  1654,  date  du  testament 
de  Charlotte  de  Chantois,  sa  veuve,  qui  institua  Phili- 
bert de  Lubersac,  son  fils,  son  héritier  universel,  et 
nomma  exécuteur  testamentaire  le  seigneur  de  Chabri- 
gnac,  son  neveu. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  lieu  et  maison 
noble  de  la  Mosnerie,  le  25  juillet  1Ô12,  demoiselle 
Charlotte  Chantois,  fille  aînée  de  noble  Jean  Chantois  , 
seigneur  de  la  Mosnerie,  Cieulx,  et  de  Reignefort,  et 
de  dame  Marguerite  de  la  Foucaudie  (Sanzillon!  :  elle 
avait  pour  sœur  cadette,  Marguerite  Chantois.  mariée 
en  i6i8,  avec  Jacques  de  Joussineau,  écuyer,  seigneur 
de  la  Vergne,  du  Fayat,  etc. 

Les  entants  issus  de  ce  mariage  sont: 

1.°  Jean  de  Lubersac.  IV"  du  nom,  institué  héritier 
universelpar  le  testament  de  son  père,  du  1 1  août 
1628;  embrassa  depuis  l'état  religieux,  et  est 
qualifié  religieux  profès,  dans  le  couvent  des  Ré- 
colets  de  Limoges,  sous  le  titre  de  père  séra- 
phin, dans  le  testament  de  sa  mère ,  du  3 1 
mai  1654. 

2."  Philibert  de  Lubersac,  qui  suit; 

3."  Roland  de  Lubersac,  épousa  Charlotte  de  la 
Chétardie,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants  ; 

4."  Pierre  de  Lubersac,  IIP  du  nom  ,  a  continué  la 


5i6  DE   LUBERSAC. 

descendance  des  marquis  de  Lubersac,  devenus 
les  aînés  par  l'extinction  de  la  branche  aînée. 
(Voyez  ci-après  page  5  17)  ; 

5."  Isa  beau  de  Lubersac,  religieuse  professe  au  mo- 
nastère de  Sainte-Claire  de  Limoges,  sous  le  nom 
de  sœur  de  Saint-Paul  ; 

6."  Suzanne  de  Lubersac,  religieuse  professe  au  même 
monastère,  sous  le  nom  de  sœur  des  Anges. 

XII.  Philibert  de  Lubersac,  ecuyer,  seigneur  de  Luber- 
sac, du  Verdier,  de  la  Mosnerie,  etc.  ,  reçut  le  6  sep- 
tembre 1617,  une  donation  de  4,5oo  livres  tournois,  qui 
lui  fut  faite  par  Gabrielle  Hélie  de  Colonges,  son  aïeule 
paternelle. 

II  présenta  requête  aux  élus  de  l'élection  du  Haut-Li- 
mosin,  le  10  juillet  1634,  pour  demander  à  être  dé- 
chargé de  l'assignation  qui  lui  avait  été  donnée  pour  le 
paiement  de  la  taille,  et  pour  qu'il,  fût  ordonné  qu'il 
jouirait  de  l'exemption  de  cet  inipôt,  comme  étant  d'ex- 
traction noble,  et  ses  prédécesseurs  en  ayant  toujours 
joui  comme  tels,  depuis  l'an  1 200,  ainsi  que  défunt 
Jean  de  Lubersac  ,  son  père,  l'avait  prouvé  par  titres, 
en  Tannée  1599,  devant  MM.  de  Marilhac  et  Bénoist, 
commissaires  députés  par  Sa  Majesté  pour  le  régalement 
des  tailles  en  la  généralité  de  Limoges  ;  ce  qui  lui  fut  ac- 
cordé par  sentence  rendue  par  les  mêmes  élus. 

II  fit  son  testament  le  3  septembre  1659,  par  lequel 
il  fit  plusieurs  dispositions,  parmi  lesquelles  il  déclare 
qu'il  veut  être  enterré  dans  le  chœur  de  l'église  de  Saint- 
Etienne  de  Lubersac,  au  tombeau  de  ses  ancêtres;  fait 
plusieurs  legs  à  celle  église,  en  rappelant  ceux  qui 
avaient  été  ci-devant  faits  par  ses  prédécesseurs  ;  il  insti- 
tue pour  son  héritier  universel  François  de  Lubersac,  son 
fils;  il  veut  que  sa  fille  Charlotte  se  contente  de  la  dot 
qu'il  lui  a  constituée  en  la  mariant  avec  le  marquis  de 
Chasseneuil;  et  lègue  à  Pierre,  son  deuxième  fils,  une 
somme  de  24,000  livres. 

Il  avait  épousé,  le  12  avril  1Ô41,  demoiselle  Luce  de 
Réal,  fille  de  César  de  Real,  chevalier,  seigneur  de 
Champagnac,  en  Périgord,"  et  d'Aujat,  en  Saintonge, 
et  de  dame  Louise  Baudouin  de  Fleurac,  dont  il  eut 
entre  autres  enfants  : 


DE  LUBERSAC.  5l7 

!.•  François  de  Lubersac ,  III*  du  nom,  mon 
jeune - 

2."   Pierre  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

3."  Charlotte  de  Lubersac,  qui  se  maria  avec  Hu- 
bert de  Devezeau,  seigneur  ,  marquis  de  Chasse- 
neuil  ,  de  Mestrie  ,  de  Lespins  ,  etc.,  et  devint  , 
en  1722  ,  héritière  de  son  frère  ,  mort  sans  pos- 
térité. 

XI IL  Pierre  de  Lubersac,  chevalier,  seigneur  de  Lu- 
bersac, du  Verdier  ,  la  Mosnerie  ,  ou  l'Aumonerie ,  etc., 
titré  marquis  de  Lubersac  ,  fut  d'abord  page  du  Roi,  ca- 
pitaine de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Molai  ,  ensuite 
capitaine  de  carabiniers. 

Il  épousa,  par  contrat  passé  au  château  de  la  Peirière  , 
le  26  septembre  1679  ,  demoiselle  Jeanne  Estourneau- 
du-Ris  ,  tille  de  défunt  François  Estourneau  ,  chevalier  , 
seigneur,  marquis  du  Ris,  et  baron  de  la  Peirière,  et  de 
dame  Françoise  Barton-de-Montbas  et  mourut  sans  pos- 
térité en  1722.  Charlotte  de  Lubersac,  sa  sœur,  devint  son 
héritière  ,  et  porta  les  biens  de  la  maison  de  Lubersac  , 
glans  celle  de  Chasseneuil.  Le  marquis  de  Chasseneuil  , 
son  petit-fils,  qui  fut  d'abord  page  du  Roi  ,  ensuite  ca- 
pitaine dan»  le  régiment  du  Roi  ,  cavalerie ,  vendit  la 
terre  de  Lubersac,  le  5  février  1728,  à  Jean-Martial  de 
Fenis  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Lacombe  ,  Saint- Vie- 
tour,  etc.,  gouverneur  pour  le  Roi  de  la  ville  de  Tulle, 
en  Bas-Limosin  ,  qui  la  revendit  à  M.  le  marquis  de 
Lubersac,  le  26  septembre  1756;  ainsi  la  terre  de  Lu- 
bersac n'a  été  que  28  ans  hors  des  mains  de  ses  anciens 
propriétaires. 

XII.  Pierre  de  Lubersac,  III*  du  nom  ,  chevalier  , 
seigneur  du  Leyris  ,  troisième  fils  de  Jean  de  Lubersac 
et  de  Charlotte  Chantois ,  et  frère  puîné  de  Philibert  , 
fut  capitaine  au  régiment  de  Touraine;  il  prenait  le  titre 
de  baron  du  Leyris  ,  et  est  nommé  dans  des  actes  de 
1628,  1654,  1657,  1666,  etc.;  il  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  ,  par  ordonnance  de  M.  d'Aguesseau,  inten- 
dant delà  généralité  de   Limoges,   le  22   décembre    1666. 

Il  déclara  ,  le  dernier  mai  1690  ,  devant  le  procureur 
du  Roi  ,  en  la  sénéchaussée  de  Limoges  ,  être  exempt 
de    la   contribution  au   ban  et  arrière   ban  ,  attendu  que 


5i8  DE   LUBERSAC. 

le  sieur  de  Savignac,  son  fils  aîné,  servait  en  qualité  de 
cornette  dans  la  compagnie  du  sieur  Thoury  ,  au  régi- 
ment de  dragons  de  M.  de  Gaubert;  et  son  fils  puîné 
servait  en  qualité  de  cadet  dans  la  citadelle  de  Cam- 
brai. 

Il  fit  un  testament  olographe,  au  château  de  Savignac  , 
le  26  avril  171  r  ,  par  lequel  il  demanda  à  être  enterré 
dans  la  chapelle  du  même  château  de  Savignac;  et  insti- 
tua son  héritier  universel  François  de  Lubersac,  seigneur 
de  Savignac,  son  fils  aîné.  Il  décéda  au  même  lieu  ,  le 
7  décembre  lyiS,  et  fut  enterré,  le  même  jour,  dans  la 
chapelle  du  château,  comme  il  l'avait  ordonné. 

Il  avait  épousé  ,  par  contrat  passé  au  lieu  de  Vaux- 
Peytourie  ,  dans  la  paroisse  de  Saint-Meymy,  le  dernier 
février  i656  ,  demoiselle  Françoise  Pasquet  de  Savignac  , 
fille  d'Antoine  Pasquet  de  Savignac  ,  seigneur  de  Genis  , 
Moruscles  ,  l'Abbaye  ,  etc.  et  de  dame  Marguerite  de 
Bonneval. 

Les  enfants  issus  de  ce  mariage  sont  : 

I ."  François  de  Lubersac,  qui  suit  : 

2."  Pierre  de  Lubersac  a  fait  la  branche  de  Saint- 
Germain,  qui  sera  rapportée  ci-après; 

3."  Marguerite  de  Lubersac  ,  née  le  7  juillet    1657; 

4.°  Lucie  de    Lubersac,    née    le    2    octobre   1666  , 

épousa    Antoine     Bayle  ,    écuyer  ,     seigneur    de 

Faye  ,   gentilhomme  servant  ordinaire    du    Roi  , 

dont  elle  était  veuve  en  173  5; 

r  o  /-u    1         j    I     u              i  Nommées  dans  le  tes- 

5.°  Charlotte  de  Lubersac  ,  (  ^              ,     , 

^  „  c-          •     j    r    u             i  tament  de  leur  pcre, 

6."  Françoise  de  Lubersac  ,  \  .       .-        -,         ^ 

*                              M  du  20  avril  1711. 

XIII.  François  de  Lubersac  ,  11"  du  nom  ,  cheva- 
lier ,  seigneur  de  Savignac  ,  Genis  ,  Saint-Meymv  ,  Croix- 
de-Bert ,  l'Abbaye,  la  Plaigne,  etc.  ,  titré  comte  de  Lu- 
bersac ,  né  le  4  octobre  1671  ,  fut  nommé  cornette  de  la 
compagnie  de  Thoury  ,  dans  le  régiment  de  dragons  de 
Gaubert,  par  brevet  du  24  juillet  1690.  Son  nom  se  trouve 
dans  plusieurs  actes  des  années  1690  ,  1699  >  171  '  > 
1724;  enfin  ,  il  mourut  âgé  de  soixante  ans  ,  le  i3  avril 
1731  ,  et  fut  inhumé  le  lendemain  dans  la  chapelle  du 
château  de  Savignac. 

Il   avait    épousé    par    contrat    passé     au   château   de   la 


DE  LUBERSAC.  Sig 

Maison-Neuve,  le  17  septembre  1696,  demoiselle  Ma- 
rianne de  la  Ramière,  rtlle  de  défunts  Jacques  de  la  Ra- 
mière ,  chevalier ,  seigneur  de  la  Maison-Neuve ,  Peu- 
charneau  ,  Croix- de  -  Bert,  etc.,  et  de  dame  Jeanne 
Ksiourncau. 

De  ce  mariage,  sont  provenus  les  enfants  suivants  : 
I.**  Pierre  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2."  Antoine  de  Lubersac,  appelé  le  chevalier  de  la 
Croix  de  Bert,  fut  page  de  la  duchesse  de  Berri, 
et  eut  une  lieutenance  de  dragons.  Il  est  mort 
sans  postérité  : 

3.»  prançois  de  Lubersac  ,  nommé  le  chevalier  de 
Savignac,  t'ui  page  du  comte  de  Toulouse,  capi- 
taine de  grenadiers  dans  le  régiment  de  Poitou  ; 
il  a  été  blessé  plusieurs  fois,  s'est  retiré  avec  une 
pension,  et  est  mort  sans  postérité  ; 

4."  Lucie  de  Lubersac  ,  mariée  à  N.  de  Roux  de 
Lusson; 

5."  Thérèse  de  Lubersac,  demoiselle  delà  Pomélie, 
morte  sans  alliance  ; 

6."  N.  de  Lubersac,  mariée  à  N... 

XIV.  Pierre  de  Lubersac  ,  IV*  du  nom,  chevalier  , 
seigneur  de  Savignac,  Saint-Meymv,  de  la  chàtellenie  de 
Moruscles,  l'Abbaye,  de  Plaigne  -  aux  -  Bons  -  Hommes, 
Saint-Cier,  Croix  de  Bert,  etc.  ,  titré  marquis  de  Luber- 
sac, naquit  le  26  Juillet  1699.  Il  fut  capitaine  de  dragons 
dans  le  régiment  de  Lenoncourt,  et  fut  blessé  au  men- 
ton, par  un  éclat  de  grenade,  au  siège  de  Fontarabie.  Il 
obtint  du  Roi,  le  20  avril  1742,  une  commission  de  capi- 
taine d'une  compagnie  dans  le  régiment  de  cavalerie  de 
Bretagne,  vacante  par  la  démission  du  sieur  de  Vaudre- 
d'Hautefort.  Enfin,  il  est  nommé  dans  des  actes  de  1726, 
1727,  1728,  1730,  1753,  etc.  ,  et  mourut  vers  l'an  1771, 
âgé  d'environ  soixante-douze  ans. 

Il  avait  épousé  ,  par  contrat  passé  au  château  de 
V'^audre  ,  paroisse  de  Gabillou  en  Périgord  ,  le  20  no- 
vembre 1724,  demoiselle  Jeanne  d'Hautefort,  demoiselle 
de  Vaudre,  fille  de  feu  haut  et  puissant  seigneur  Antoine 
d'Hautefort,  chevalier,  seigneur   comte    de   Vaudre,    sci- 


520  DE  LUBERSAC. 

gneur  de  Gabillou  ,   la  Marche  ,  la  Razoire,  etc.  ,    et  de 

dame  Jeanne  d'Hautefort,  comtesse  de  Vaudre  (i). 

De  ce  mariage,  sont  provenus  : 

i.°  Antoine  de   Lubersac,   né    le   4  décembre  1728, 

mort  jeune; 
2°  Jean-Louis  de  Lubersac,  qui  suit  ; 
3.°  Jeanne- Baptiste    de    Lubersac,   née  le    premier 

novembre    1726,  fut  abbesse  de  l'abbaye  royale  de 

Notre-Dame  du  Val-d'Arcisses,   dans  le  Perche  , 

près  de  Nogent-le-Rotrou; 
4.°  Marianne-Jeanne-Louise    de   Lubersac  ,     née  le 

23  novembre  1727,  religieuse  dans  la  même  abbaye 

que  sa  sœur. 

XV.  Jean  -  Louis  de  Lubersac  ,  marquis  de  Luber- 
sac ,  chevalier  ,  seigneur  de  Savignac  ,  Saint  -  Meymy  , 
Genis,  la  Chassaigne,  le  Verdier  ,  etc.,  naquit  le  8  avril 
1730,  fut  baptisé,  le  même  jour,  dans  l'église  de  Savi- 
gnac, et  fut  tenu  sur  les  fonts  par  Jean-Louis  d'Haute- 
fort  ,  comte  de  Marquessac  ,  et  par  demoiselle  Thérèse 
de  Lubersac. 

Le  22  mars  1742,  il  entra  dans  le  régiment  de  gardes- 
françaises  ,  en  qualité  de  gentilhomme  à  drapeaux  ;  en 
1745,  il  fut  fait  enseigne  de  grenadiers,  et  se  trouva,  la 
même  année,  au  siège  de  Tournay  ,  où  il  fut  enterré 
dans  la  tranchée  par  deux  bombes,    et    fut  blessé  à  l'œil  ; 


(i)  La  maison  d'Hautefort  est  une  des  plus  anciennes  de  la 
province  de  Périgord,  qui  est  son  berceau  et  où  il  existe  encore 
un  château  de  ce  nom,  connu  dès  l'an  1000,  qui  était  autrefois 
le  chef-lieu  d'une  châtellenie  très-étendue.  Il  est  probable  que 
cette  maison  tire  son  origine  de  l'un  des  plus  anciens  pos- 
sesseurs de  ce  château,  qui  sont  les  seigneurs  de  Lastours,  de 
Laron  ou  de  Borne,  sans  qu'on  puisse  déterminer  l'époque  pré- 
cise de  sa  séparation.  On  sait  seulement  qu'elle  est  connue  dès  le 
milieu  du  douzième  siècle,  et  que  sa  filiation  remonte  sans  inter- 
ruption au  tems  de  saint  Louis.  Elle  a  contracte  des  alliances 
avec  lès  maisons  les  plus  considérables  du  voisinage,  telles  que 
celles  d'Andaux  ,  d'Aubusson-la-Feuillade  ,  la  .  Baume  -  de  -  Forsac, 
Beauroire  ,  Beynac  ,  Boîsseuil  ,  du  Bosc  -  de  -  Canteloup ,  la  Chas- 
saigne, Cotet- du  -  Peuch,  de  Grailli,  ou  Grely,  Guiton  -  de  -  .Mau- 
levrier  ,  Hautefort  -  Marquessac  ,  Larmandie^,  du  Luc  ,  Roux-dc- 
Campagnac  ,     du    Saillant  -  de  -  Pompadour ,    Sedière  ,    Souillac  .     etc. 


DE  LUBKRSAC.  521 

à   la  fin  de  la  campagne,  il  fut  nommé    sous-lieutenant, 
et,  le  8  mai  1757,  il  fut  fait  chevalier  de  Saint-Louis. 

En  17Ô2,  au  mois  de  mai,  il  devint  lieutenant  aux 
gardes- françaises,  par  la  mort  de  M.  de  Termon  ,  arri- 
vée dans  le  cantonnement  de  Glabacen  Wesiphalie. 

En  1769,  le  7  mai,  il  eut  le  brevet  de  colonel. 

En  1771,  le  14  avril,  il  fut  fait  lieutenant  de  grena- 
diers,  et  le    17  décembre  1774,    capitaine  de   grenadiers. 

Le  3i  août  1777,  il  redevint  capitaine  en  second  de 
grenadiers  ;  à  la  création  de  l'ordonnance  de  M.  de 
Saint-Germain,  même  année. 

En  1780,  le  16  avril,  il  fut  fait  capitaine  de  fusiliers, 
brigadier  d'infanterie,  et  le  5  décembre  1781,  capitaine 
de  grenadiers.  Le  9  mars  1788,  maréchal  des  camps  et 
armées  du  Roi.  La  même  année,  il  est  devenu  chef  de 
bataillon,  et  est  passé  à  une  compagnie  de  fusiliers. 

Il  a  fait  les  campagnes  de  Flandre  et  d'Allemagne, 
toujours  aux  chasseurs  ou  aux  grenadiers,  les  campagnes 
de  Saint-Omer  et  Dunkerque,  a  campé  dans  les  dunes, 
entre  le  fort  Mardick  et  Dunkerque,  dont  il  sortit  pour 
aller  à  Tours,  d'où  il  devait  se  rendre  à  la  Rochelle. 

11  a  fait  la  campagne  de  1760,  sous  les  ordres  de  M.  le 
r.iaréchal  de  Broglie,  et  s'est  trouvé  à  toutes  les  actions 
qui  ont  eu  lieu  durant  cette  campagne. 

11  a  fait  la  campagne  de  1761,  sous  les  ordres  de  M.  le 
maréchal  prince  de  Soubise,  et  s'est  trouvé  aux  différentes 
actions  qui  ont  eu  lieu,  jusqu'au  moment  où  les  grena- 
diers et  chasseurs  se  sont  séparés  de  leurs  corps  respec- 
tifs, pour  former  une  armée  (que  l'on  appelait  colonne 
infernale),  destinée  à  faire  le  siège  de  la  place  de  Meppen, 
située  dans  la  Haute  -  Frise,  sous  les  ordres  de  Mgr.  le 
prince  de  Condé.  L'ouverture  de  la  tranchée  fut  faite  par 
les  grenadiers  et  chasseurs  du  régiment  des  gardes  tran- 
çaises,  comme  premier  régiment  de  l'armée.  Ce  fut  Mgr.  le 
prince  de  Condé  qui  posa  la  première  tascine  dans  la  tran- 
chée. Cette  fascine  lui  fut  présentée  par  les  grenadiers  et 
chasseurs,  à  qui  le  prince  tit  donner  5o  louis  d  or  ;  après 
la  reddition  de  la  place,  ces  ditférens  détachements  se  ren- 
dirent à  leurs  corps  respectifs,  qui  étaient  à  la  grande 
armée  de  M.  le  maréchal,  prince  de  Soubise;  ils  y  ont 
continué  leurs  services  et  se  sont  trouvés  dans  les  diffé- 
rentes action*!  qui  eurent  lieu  pendant  le  re^te  de  la  cam- 
pagne. 


522  ^t:   LUBERSAC. 

A  la  troisième  campagne,  en  1762,  le  régiment  des 
gardes  se  trouva  directement  de  l'armée  de  monseigneur 
le  prince  de  Condé,  armée  qui  devait  agir  sur  le  Bas- 
Rhin  ;  diverses  circonstances  l'obligèrent  alors  de  se  por- 
ter sur  le  Haut-Rhin,  où  quelque  tems  après,  il  se  livra 
deux  batailles,  les  25  et  3o  août,  qui  furent  gagnées  par 
monseigneur  le  prince  de  Condé. 

M.  le  marquis  de  Lubersac  a  émigré,  en  1791,  a  fait 
la  campagne  de  1792  à  l'armée  des  princes  français, 
comme  maréchal  de  camp,  commandant  les  compagnies 
des  gentilshommes  du  Périgord  et  du  Languedoc,  avec 
ses  trois  tils. 

Enfin,  le  2 3  août  i8i5,  il  a  été  élevé  au  grade  de  lieu- 
tenant -  général  des  armées  du  Roi,  et  de  grand  -  croix  de 
l'ordre  de  Saint-Louis. 

Il  a  épousé,  par  contrat  passé  au  château  d'Azerac. 
en  Périgord,  le  28  septembre  1753,  demoiselle  Marie- 
Jeanne  -  Elisabeth  de  Magontier  -  de-Laubanie,  fille  de  Jean 
de  Magontier  -  de-  Laubanie,  chevalier,  seigneur,  marquis 
d'Azerac,  et    de   feue  Elisabeth  -  Madelaine  Jacquier  (1). 

Madame  la  marquise  de  Lubersac  a  eu  l'honneur  d'être 
présentée  au  Roi  et  à  la  famille  royale,  le   12   octobre   1766, 

Les  enfans  issus  de  ce  mariage  sont  : 

i.°  Jean  -  Louis-Marie,  comte  de  Lubersac,  qui  suit  ; 

2.°  Jean  -  Adrien  -  Elisabeth,  dit  le  baron  de  Luber- 
sac, né  le  5  mars  1763,  fut  page  de  la  petite  écu- 
rie, depuis  l'an  1777,  jusqu'en  1780,  et  grand- 
bailli  de  Tulle.  Il  eut  rang  de  sous-lieutenant  dans 
les  troupes  de  cavalerie,  et  eut  ordre  de  se  rendre 
au   régiment    de     cavalerie   d'Artois,     par   lettres 


(i)  Madame  la  marquise  de  Lubersac  est  petite- fille  de  Fran- 
çois de  Magontier,  écuyer  ,  seigneur,  de  Laubanie,  marquis 
d'Azerac,  etc.,  et  d'Isabeau  de  l'Hermite  -  de- Lenty ,  et  petite- 
nièce  d'Yrier ,  ou  d'Yriex  de  Magontier,  chevalier,  seigneur 
de  Laubanie,  lieutenant -général  des  armées  du  Roi,  gouverneur 
du  Calaisis ,  commandant  en  Alsace,  gouverneur  de  Landau, 
grand'croix  de  l'ordre  de  Saint-Louis,  etc.,  qui  s'est  rendu  célèbre 
par  les  preuves  de  courage  qu'il  a  données  en  quantité  d'occa- 
sions, et  particulièrement  par  sa  belle  défense  de  Landau,  en  1704, 
où  il  donna  des  preuves  d'une  grande  capacité  et  d'une  valeur 
extraordinaire ,  n'ayant  rendu  cette  place  qu'après  66  jours  de 
tranchée  ouverte  et  après  avoir  obtenu  la  plus  honorable  capi- 
tulation. Il  mourut  à  Paris  en   1706. 


DE  LUBERSAC.  523 

datées  de  Versailles,  le  i"  janvier  1781  ;  il  eut 
l'honneur  de  monter  dans  les  carrosses  du  Roi,  et 
de  suivre  Sa  Majesté  à  la  chasse,  le  même  jour  que 
M.  le  comte  de  Lubersac,  son  frère  aine,  c'est- 
à-dire,  le  20  avril  1795.  Il  reçut  une  lettre  de 
M.  le  maréchal  de  Ségur,  du  16  février  1786, 
par  laquelle  il  lui  est  mandé  que  le  Roi  a  bien 
voulu  lui  accorder  la  réforme  de  capitaine,  va- 
cante dans  le  régiment  Royal-Normandie,  cava- 
lerie, par  le  remboursement  du  sieur  la  Mouseilhe, 
lieutenant-colonel,  et  qu'il  sera  nommée  à  son  tour 
à  une  place  de  capitaine  de  remplacement  dans  ce 
régiment. 

A  la  révolution,  il  fut  créé,  par  les  princes 
français,  officier  supérieur  dans  la  gendarmerie,  et 
mourut  au  mois  d'août  1792,  sans  avoir  été  marié. 

3."  Antoine-Henri  de  Lubersac,  néle  3o  avril  1770, 
fut  chevalier  de  Malte  ;  il  entra  comme  lieutenant 
dans  le  corps  des  nobles  de  Rohan,  en  1792;  il 
se  trouva  à  la  malheureuse  affaire  de  Quiberon, 
où  il  fut  blessé  de  deux  coups  de  fusil  ;  s'étant 
jeté  à  la  mer,  il  fut  recueilli  par  un  bâtiment, 
et  mourut  six  semaines  après,  des  suites  de  ses 
blessures.  Le  Roi  venait  de  lui  accorder  la  croix 
de  Saint-Louis  ; 

4.°  Anne-Marguerite  de  Lubersac  ,  mariée  le  9  mai 
1804,  à  Claude- René-César  de  Courtarvel  de 
Pezé,  chevalier,  seigneur  de  Licrville,  etc.,  co- 
lonel de  cavalerie,  appelé  le  comte  de  Counarvel. 

XVI.  Jean- Louis-Marie  de  Lubersac  est  entré 
au  régiment  des  gardes-françaises,  en  1777,  a  tou- 
jours servi  dans  ce  corps,  a  émigré  en  1791,  pour 
faire  la  campagne  de  1792,  avec  son  père;  a  eu  le  bre- 
vet de  lieutenant-colonel  en  1788,  comme  lieutenant  en 
second  du  régiment  des  gardes;  il  a  été  fait  chevalier  de 
Saint- Louis  en  1796,  et  colonel  en  1798. 

Il  avait  eu  fhonneur  de  monter  dans  les  carrosses  du 
Roi,  et  de  suivre  Sa  Majesté  à  la  chasse,  le  20  avril  1785. 

lia  épousé,  le  25  mai  1802,  demoiselle  Jeanne-Cécile 
de  Maillé,  fille  de  Charles-Henri-François  marquis  de 
Maillé-la-Tour-Landrv,  maréchal  des  camps  et  armées 
du  Roi,  et  de  dame  Jeanne  Sheridan. 


524  ^^  I.UBERSAC. 

QUATRIÈME    BRANCHE. 
Seigneurs  de  Saint-Germain. 

XIII.  Pierre  de  Lubersac,  IV"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Saint-Germain,  capitaine  dans  le  régiment 
de  Guyenne,  et  chevalier  de  Saint-Louis ,  était  second 
fils  de  Pierre  de  Lubersac,  III*  du  nom,  baron  du  Ley- 
ris,  et  de  Françoise  Pasquet-de-Savignac.  Il  a  formé  la 
branche  cqnnue  sous  le  nom  de  Saint-Germain,  qui 
subsiste  encore. 

Il  était  un  des  cadets  gentilshommes  qui  servait  sous 
le  nom  de  sieur  de  Savignac,  dans  la  citadelle  de  Cambrai, 
suivant  un  certificat  du  capitaine  et  lieutenant  de  cette 
compagnie,  du  20  avril  1690. 

Il  est  fait  mention  de  lui  dans  des  actes  des  années 
1690,  171 1,  1735,  etc.  Il  mourut  au  lieu  de  Pontfermier, 
le  26  septembre  1751,  âgé  de  plus  de  quatre-vingts  ans, 
et  fut  inhumé  dans  l'église  de  Saint-Paul  de  la  Roche, 
le  27  du  même  mois. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  de  Masva- 
leix,  paroisse  de  Chaleix  en  Périgord,  le  22  mars  17 10, 
Isabeau  de  Garrebœuf,  demoiselle  de  Chaleix,  fille  de 
Jean-François  de  Garrebœuf,  chevalier,  seigneur,  de 
Chaleix,  et  de  dame  Antoinette  de  Mallet.  De  ce  mariage 
sont  provenus  : 

i.°  François  de  Lubersac,  capitaine  dans  le  régiment 
de  Poitou,  et  chevalier  de  Saint-Louis,  est  mort 
au  service  du  Roi,  et  sans  alliance; 

2.°  Charles  de  Lubersac  qui  suit; 

3.°  N....,  abbé  de  Lubersac,  grand-vicaire  de  Gap  et 
aumônier  ordinaire  de  Madame  Victoire  de  France, 
fut  massacré  aux  carmes  de  la  rue  Vaugirard, 
en  1792. 

XIV.  Charles  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  Saint- 
Germain,  etc.,  épousa,  par  contrat  passé  au  bourg  de 
Saint-Saud,  en  Périgord,  le  20  juillet  1760,  Marguerite 
Faurichon,  demoiselle  de  Mazaudet,  fille  de  Pierre  Fau- 
richon,  écuyer,  seigneur  de  la  Teyriere  et  de  Marie  Pabot. 
Ils  reçurent  la   bénédiction  nuptiale,  le   20  juillet  suivant. 


DE  LUBERSAC.  525 

De  ce  mariage  sont  provenus  : 

I."  Adrien  de  Lubersac,  qui  suit  ; 
2.*  N....  de  Lubersac,  non  marié. 

XV.  Adrien  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  Saint- 
Germain,  etc.,  né  le  29  avril  1775,  fut  baptisé  le  len- 
demain, dans  l'église  paroissiale  de  Saint- Paul-la- Roche, 
au  diocèse  de  Perigueux. 

Il  obtint  ,  le  20  mai  1785  ,  un  ceniticat  de  M.  d'Hozier- 
de-Serigny,  pour  être  admis  à  l'école  militaire. 

Il  a  épousé,  en   i ,  mademoiselle  de  la    Boissière- 

d'Ans. 

CINQUIÈME    BRANCHE. 

Seigneurs   de    Montison. 

X.  Léonard  de  Lubersac,  dit  le  chevalier* de  Montison, 
4.^  tils  de  François  de  Lubersac  ,  I"  du  nom  ,  écuyer , 
seigneur  du  Verdier,  et  de  Françoise  Chapt-de-Rasiignac, 
fut  légataire  d'une  somme  d'argent,  par  les  testaments  de 
ses  père  et  mère,  en  1571  et  i588.  Il  faisait  sa  résidence 
au  lieu  de  Montison  .  paroisse  de  Roussi  nés  ,  en  Angou- 
mois,  suivant  un  acte  du  3  mars  1600. 

Il  épousa  demoiselle  Susanne  de  Chevreuse  ,  laquelle 
agissant  sous  l'autorité  de  son  mari,  transigea,  le  8  mars 
1618,  avec  Jean  de  Pompadour ,  chevalier,  seigneur, 
baron  de  Lauriere,  stipulant  pour  lui  et  pour  dame  Char- 
lotte de  Fumel  ,  sa  femme  ,  et  comme  père  de  Charles 
Hélie-de-Pompadour. 

Il  laissa  : 

Charles  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  du  Fraudi,  est 
nommé  dans  la  transaction,  passée  le  8  mars  1618,  emrc 
ses  père  et  mère,  et  les  seigneur  et  dame  de  Pçmpadour- 
de-Lauriere.  C'est  tout  ce  qu'on  sait  sur  cette  branche , 
qui  est  aujourd'hui  éteinte. 

SIXIÈME   BRANCHE. 

Seigneurs  de  Chabrignac. 

X.  Frantyois  de  Lubersac.  II*  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Saint-Julien,  Chabrignac,  etc.,  frère  puîné  de 
Guy  de   Lubersac,  seigneur  de  Lubersac   et    du  Verdier, 


526  ^^   LUbERSAC. 

et  tils  de  François  de  Lubersac^  I*""  du  nom,  et  de  dame 
Françoise  de  Ciiapt-de-Rastignac,  a  formé  la  branche  de 
Chabrignac,  qui  subsiste  encore. 

Il  donna  quittance,  le  8  novembre  iSyS,  à  Guy  de 
Lubersac,  ecuyer,  seigneur  du  Verdier,  son  frère,  de  la 
somme  de  1,000  écus  au  soleil,  que  défunt  François  de  Luber- 
sac ,  seigneur  du  Verdier  ,  leur  père  commun  ,  avait  léguée 
audit  François,  et  de  celle  de  233  écus  un  tiers  (700), 
qui  avait  été  léguée  au  même  François,  par  teu  Jacques 
de  Lubersac,  seigneur  de  Noujan,  son  frère  ;  moyennant 
ces  deux  sommes,  François  de  Lubersac  renonce  à  tous 
droits  de  succession  es  biens  de  ses  feu  père  et  frère. 

Henri,  roi  de  Navarre,  lui  fit  don,  le  20  décembre 
i58o,  d'un  droit  de  prélation  et  de  retrait  féodal  à  cause 
de  la  vicomte  de  Limoges.  Il  transigea  le  20  décembre 
i582,  tant  en  son  nom,  que  celui  de  Jeanne  Hélie-de- 
Colonges,  sa  femme,  avec  Charles  Hélie  -  de  -  Colonges, 
seigneur  des  juridictions  du  Bourdeys  ,  Piégut ,  et  Teyjac  , 
en  Périgord  et  Soumensac  ,  en  Agénois ,  son  beau-iVère , 
auquel  il  demandait  le  paiement,  avec  les  intérêts,  de 
la  somme  de  6,000  livres,  promise  à  sa  femme  pour  sa 
légitime,  savoir,  4,000  livres,  par  défunt  Poncet  Hélie- 
de  -  Colonges ,  et  2,000  livres  ,  par  Philippe  de  Pel- 
legrue  ,  ses  beau-père  et  belle-mère  ;  il  demandait  ,  en 
outre,  2,000  livres,  dont  la  moitié  avait  été  léguée  par  le 
codicille  du  même  Poncet  ,  et  l'autre  moitié  par  feu 
Germain  Hélie-de-Colonges  ,  frère  de  Jeanne  Hélie.  Par 
cette  transaction,  Charles  Hélie-de-Colonges,  cède  à  per- 
pétuité, à  François  de  Lubersac  et  à  sa  femme,  la  terre, 
seigneurie  et  paroisse  de  Chabrignac,  avec  toutes  ses  dé- 
pendances, pour  tenir  lieu  des  sommes  dont  il  vient  d'être 
parlé,  tant  de  celles  qui  concernaient  François  de  Luber- 
sac, que  celles  qui  étaient  propres  à  sa  femme. 

Il  rendit* hommage  au  Roi,  le  25  février  i583. 

Le  roi  Henri  IV  lui  écrivit  de  Fontainebleau,  le  i5  sep- 
tembre i6o5,  pour  lui  donner  avis  qu'il  avait  envoyé  le 
duc  d'Epernon,  avec  une  armée,  contre  quelques  mal  in- 
tentionnés, et  le  prie  de  se  rendre  auprès  de  lui,  atin  de 
l'assister  de  toutes  ses  forces. 

On  ignore  l'année  de  sa  mort,  on  sait  seulement  qu'il 
vivait  encore  en  16 16. 

II  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  de  Puya^ut, 
en  Périgord,  le  24  avril    iSyg,  demoiselle   Jeanne  Helie- 


DE  LUBERSAC.  327 

de-Colonges  (  1  ),  tille  de  feu  Poncet  Hêlie-de-Colonges , 
seigneur  des  châtellenies  et  juridictions  du  Bourdeix  , 
Puyagut  ou  Piégut  ,  Teyjac  et  Soumensac,  et  Philippe 
de  Pellegrue;  elle  était  sœur  puinee  de  Gabrielle  Hêlie-de- 
Colonges,  mariée  en  1564,  avec  Guy  de  Lubersac ,  sei- 
gneur du  Verdier,  frère  aîné  de  François.  U  fit  son  testa- 


i;  La  maison  d'Hélic,  ou  Hélies,  aujourd'hui  éteinte,  était 
d'ancienne  chevalerie:  son  nom,  qui  est  patronimique,  est  le 
même  que  celui  que  portait  anciennement  la  maison  de  Pompa- 
dour.  Cette  identité  de  nom  a  &it  croire  qu'elles  avaient  une 
origine  commune,  et  que  celle-ci  est  une  branche  de  la  première, 
dant  la  séparation  paraît  avoir  eu  lieu  vers  la  fin  du  treizième 
siècle.  On  trouve  en  etfet  un  Gerald  -  Hélie,  seigneur  de  Dom- 
puhon,  \ivant  encore  en  1276  ,  qui  peut  en  avoir  été  le  chef.  Il 
ctait  fils,  ou  petit -fils,  de  Ranouil.  ou  Ranulfe  Hélie,  chevalier, 
qui  fut  le  premier  qui  prit  le  nom  de  Pompadour,  et  qui  épousa. 
Marie  d'Estaing,  avant  l'an  i2o3. 

On  trouve  dans  la  suite,  Antoine  Hélie  de  Colonges,  sei- 
gneur du  Bourdeix ,  d'Esfouard ,  Teyjac  ,  Puyagut  ,  etc.,  qui 
vivait  en  i3i6,  et  i53o,  et  qui  épousa  Isabeau  de  la  Gobelaye. 
dont  il  eut  Guy  Hélie  de  G^longes  ,  marié  avec  Jeanne  Flamenc 
de  Bruzac,  seule  héritière  d'Elzéas  Flamenc .  seigneur  de  Rotnain. 
De  ce  mariage  sont  issus  :  i*  Poncet  Hélie,  seigneur  de  Puj-a- 
gut,  du  Bourdeix,  etc.,  qui  passa  des  actes  en  i55(«,  i562  et 
070,  et  qui  épousa  dame  Philippe  de  Pellegrue,  ou  Pelagrue, 
laquelle  fit  son  testament  à  Paris,  le  5  février  1370,  elle  était 
issue  d'une  des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres  maisons  de  la 
Guyenne,  qui  a  donné  un  cardinal  en  i3o3  ,  et  a  contracté  des 
alliances  avec  les  maisons  d'Aspremont  d'Arpajon  ,  de  Bosredon, 
de  Caumont  -  la  -  Force  ,  de  Châteigner  -  de-  la  -  Cliateigneraye  ,  de 
Cardaillac ,  de  Durfort ,  d'Estampes ,  de  Foix ,  de  Fumel ,  de 
Montferrand ,  de  Plas ,  de  Salignac  de  la  Motte  -  Fénelon  .  de 
Ségur,  de  Timbrune- Valence,  etc. 

2°  Jeanne  Hélie  de  Colonges,  mariée,  l'an  i33o  ,  à  Raimond 
de  Lamberiie  ,  fils  de  François ,  seigneur  de  Lambertie  ,  et  de 
Marguerite  de  Maumont. 

Poncet  Hélie  de  Colonges  laissa  ,  outre  Jeanne  et  Gabrielle 
Hélie ,  dames  de  Lubersac ,  du  Verdier  et  de  Chabrignac . 
Charles  Hélie  I  de  Colonges  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  ,  qui 
eut  de  Charlotte  de  Fumel.  sa  femme,  Charles  Hélie,  II'  du 
nom  ,  qui  épousa  Henrie  ,  fille  de  Gabriel  Nompar  de  Caumont 
chevalier  des  ordres  du  Roi ,  et  de  Charlotte  d'Estissac  .  11  n'eut 
de  ce  mariage  qu'une  fille,  qui  donna  les  seigneuries  du  Bour- 
deix, de  Puyagut  et  de  Teyjac,  à  Jean  de  Pompadour,  second 
mari  de  Charlotte  de  Fumel. 


528  DE   LUBERSAC. 

ment  au  château  de  Ghabrignac,   le  19   janvier    094,    en 
faveur  de  ses  enfants,  qui  étaient  au  nombre  de  quatre. 

I .°  Charles  de  Lubersac,    qui  suit; 

2."  François  de  Lubersac,  ecuyer,  seigneur  de  la 
Bodlessie,  épousa^  vers  l'an  16 17,  demoiselle  Isa- 
beau  de  Jousselin,  fille  de  noble  Pierre  de  Jous- 
selin,  seigneur  de  la  Bousselie  ; 

3."  Jacques  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  Mialet, 
est  nommé  dans  des  actes  des  années  1594  et  161  3. 
On  présume  qu'il  est  le  même  que  Jacques  de 
Lubersac,  seigneur  de  Cinsac,  qui,  de  Frontone 
de  Jaubert,  sa  femme,  laissa  au  moins  une  fiile, 
Marie  de  Lubersac,  mariée,  par  contrat  du  i*"'  fé- 
vrier i636,  avec  Jean  delà  Borie,  écuyer,  seigneur 
de  la  Pinerie  et  de  la  Rampinsole  ; 

4.°  Françoise  de  Lubersac,  épousa  Pierre  de  Mon- 
frabœuf-de-la-Chabroulie,  écuyer,  seigneur  de  la 
Chabroulie,  de  Laige  et  de  la  Marche,  dont  elle 
était  veuve,  en  1616. 

XI.  Charles  de  Lubersac  ,  I"  du  nom  ,  écuyer  ,  sei*- 
gneur  de  Chabrignac  ,  Saint-Julien  ,  etc.,  fut  chargé  de 
plusieurs  commissions  importantes  et  honorables,  dont  il 
s'acquiita  avec  beaucoup  de  distinction. 

Il  reçut,  le  4  septembre  i635,  du  duc  de  Ventadour, 
pair  de  France  ,  gouverneur  et  lieutenant-général  du 
Limosin,  la  commission  de  conduire  à  Châlons,  en  Cham- 
pagne pour  le  service  du  ban  et  arrière-ban  ,  la  noblesse 
du  Limosin,  qui  avait  fait  choix  de  lui  pour  la  comman- 
der ,  dans  l'assemblée  qu'elle  tint  le  même  jour,  6  sep- 
tembre, dans  la  ville  de  Brive. 

Le  14  novembre  i635,  Charles  de  Damas,  seigneur  de 
Tianges,  lieutenant-général  es  pays  de  Bresse  et  de  Cha- 
rolois,  lui  donna  un  certificat  du  service  que  la  noblesse 
du  Limosin,  avait  fait  sous  son  commandement,  il  y  est 
qualifié,  seigneur  de  Chabriniac-Saint-Jiilien  ;  et  le  duc  de 
Vendatour  ordonna,  le  11  septembre  i636,  qu'il  serait 
payé  une  somme  de  5oo  livres,  sur  les  taxes  de  la  province 
du  Limosin. 

Le  14  juin  1639,  le  duc  de  Ventadour  lui  donna  et  au 
sieur  de  la  Chapelle,  la  commission  de  faire  la  revue  des 
gens  de  pied,  fournis  pour  le  ban  et  arrière-ban,  confor- 
mément   à    l'ordonnance  du  Roi  ,  du    [4  mai  précédent, 


DE  LUBERSAC  529 

dans  l'étendue  des  sièges  de   Limoges,    Brive,   Tulle    et 
Uzerche. 

Il  avait  fait  un  testament  mystique,  au  château  de  Cha- 
brignac,  le  i3  septembre  i653  étant,  dit-il,  sur  son  dé- 
part pour  le  service  du  ban  et  arrière-ban,  à  la  tête  de  la 
noblesse  du  Bas-Limosin,  dont  le  Roi  lui  a  donné  la  con- 
duite {i). 

Il  mourut,  le  29  novembre  1645,  suivant  le  procès- 
verbal  d'ouverture  de  son  testament,  daté  du  2  janvier 
1646.  Sa  femme  lui  survécut,  et  fit  un  codicille  le 
1 6  mars  1 647 . 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passe' au  château  du  Saillant, 
en  Limosin,  le  28  octobre  16  r 3,  demoiselle  Jeanne  de 
Lasterie-du-Saillant  (2),  fille  de  Jean  de  Lasterie  du-Sail- 
lant,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  sei- 
gneur de  Saillant,  Vergt,  Ussac,  la  Vergne,  Peyroulx  et 
co-seigneur  de  la  ville  et  du  pariage  d'Allasac,  et  de  feue 
dame  Marie  Dardene.  Elle  était  veuve  de  Raimond  du 
Bastit,  seigneur  de  Crozes  et  de  la  Reilhe,  qu'elle  avait 
épousé  par  contrat  du  1 8  décembre  1 604. 

Les  enfants  issus  de  ce  mariage,  sont  : 

t ."  Philiben  de  Lubersac,  mort  jeune  et  sans 
alliance; 

2.'  Charles  de  Lubersac,  II'  du  nom,  qui  suit; 

3.«  Antoine  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  Mial- 
let,  lieutenant  dans  le  régiment  de ,  com- 
pagnie du  vicomte  de  Lage,  étant  sur  le  point  de 
partir  pour  l'armée ,  il  fit  son  testament  ,  le 
25  juillet  1647,  en  faveur  de  Charles  de  Luber- 
sac, seigneur  de  Chabrignac,  son  frère  ; 


(i)  La  lettre  du  roi  Louis  XIII  est  datée  du  2  septembre  i635. 

(2)  La  maison  de  Lasterie,  ou  Lastayrie,  a  pour  berceau  la 
paroisse  d'Alassac,  au  diocèse  de  Limoges;  elle  réunit  tous  les 
caractères  d'une  race  d'ancienne  chevalerie  :  dès  qu'elle  com- 
mence à  être  connue,  on  la  voit  contracter  des  alliances  avec  les 
plus  grandes  maisons  de  la  province.  A  ces  avantages,  elle  joint 
celui  d'avoir  rendu  des  services  distingués,  et  d'établir  une  filia- 
tion suivie  depuis  t25o.  Ses  principales  alliances  sont  avec  les 
maisons  de  Bieaufort,  vicomtes  de  Turenne ,  de  Bon  ne  val ,  de 
Gimel  ,  de  LosUnges ,  de  Meillars ,  de  Noailles ,  d'Ornhac,  de 
Plas  ,  de  Pompadour  -  Château  -  Bouchet ,  de  Roffignac  ,  de  Saint- 
Astier,    de    Saint-Exupéry,   de   Salignac  -  F"cnélon  ,   de  Veirac ,   etc. 

y.  34 


53o  DE   LUBERSAC. 

4.°  Jean-Gabriel  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  du 
Chassaing,  est  connu  par  des  actes  de  i635,  1646 
et  1647; 

5."  Isabeau  de  Lubersac,  épousa,  par  contrat  du 
16  avril  1640,  noble  Jean  de  Saint-Viance,  écuyer, 
seigneur  de  Puymége  : 

6."  Jeanne- Françoise  de  Lubersac,  religieuse  au  cou- 
vent de  Saint-Genis  ; 

7.°  Marie  de  Lubersac,  non  mariée  en  1646, 

XII.  Charles  de  Lubersac,  IT  du  nom,  chevalier  sei- 
gneur de  Chabrignac,  Lavaud,  Livron,  etc.  ,  lieutenant  de 
cavalerie,  fut  substitué  à  Philibert,  son  frère  aîné,  par 
le  testament  de  son  père,  du  i3  septembre  i635.  —  Le 
20  décembre  1646,  sa  mère  lui  fit  la  remise  de  l'entière 
hérédité  de  Charles  l"  de  Lubersac,  qui,  par  son  testa- 
ment, l'avait  instituée  son  héritière  universelle,  à  la 
charge  de  remettre,  à  la  fin  de  ses  jours,  cette  hérédité 
à  Philibert  de  Lubersac,  leur  fils  aîné,  et  à  défaut  de 
celui-ci,  à  Charles  leur  second  fils.  Ce  dernier  était  de- 
venu héritier  par  le  décès,  sans  enfants,  de  Philibert,  son 
frère  aîné.  Elle  lui  fit  en  outre  donation  entre-vifs  de 
tous  ses  biens  meubles  et  immeubles,  moyennant  quel- 
ques réserves. 

Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse ,  par  jugement  de 
M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limoges,  le  22  décembre 
1666,  et  est  nommé  dans  des  actes  de  1646,  1647,  1657, 
1675,  etc. 

Il  reçut,  le  22  février  1684,  un  certificat  de  service 
durant  quatre  ans,  en  qualité  de  garde  du  Roi,  dans  la 
compagnie  écossaise  du  sieur  de  Saint-Viance,  enseigne 
de  cette  compagnie.  —  Et  le  2  octobre  1684,  il  reçut  un 
autre  certificat  de  service,  en  qualité  de  cornette  du  mar- 
quis de  Locmaria  Colonel. 

Enfin  il  fit  son  testament,  au  lieu  de  Chabrignac,  le 
29  mars  i685. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  du  29  mai  1648,  demoiselle 
Jeanne  Darlavois,  fille  d'Antoine  Darlavois  et  de  Mar- 
guerite de  Besse.  Elle  survécut  à  son  mari,  fit  son  testa- 
ment le  3o  mai  1696,  et  vivait  encore  en  1705.  C'est 
elle  qui  a  apporté  dans  la  famille  de  Lubersac  la  seigneu- 
rie de  Livron,  avec  plusieurs  autres  fiefs.  Il  laissa: 

I.' François   de  Lubersac,  III*    du  nom,  qui  suit; 


DE  LUBERSAC.  53l 

a.*  Joseph  de  Lubersac,  chevalier,  seigneur  de  Li- 
vron,  fut  institué  héritier,  par  sa  mère,  en  1696, 
et  transigea  avec  François,  son  frère,  le  2  5  juin 
1720.  Il  est  qualiBé  dans  cet  acte,  seigneur  de 
Lavaud  et  de  Livron,  dans  la  paroisse  de  Lascaud, 
sénéchaussée  d' Uzerche. 

Il  épousa  le  3o  novembre  1708,  demoiselle 
Claire  de  Bonnie,  fille  de  François  de  Bonnie, 
seigneur  de  Chastaing,  conseiller  au  siège  prési- 
dial  de  Brive,  et  de  Marthe  du  Roi,  dont  il  eut 
quatre  enfants  : 

a.  François  -  Louis,  comte  de  Lubersac  de  Li- 
vron, page  du  Roi  en  1739.  obtint  une 
compagnie  au  régiment  de  cavalerie  de  Bre- 
tagne, par  commission  du  20  avril  1742.  Il 
commanda  à  l'armée  de  Westphalie,  jus- 
qu'au mois  d'août,  qu'il  passa  avec  cette 
armée  sur  les  frontières  de  la  Bohême,  où  il 
se  trouva  au  secours  de  Braunau,  ravitail- 
lement d'Egra,  à  l'expédition  de  Schmid- 
miil,  à  la  défense  de  plusieurs  postes  de  la 
Bavière,  à  la  défense  des  bords  du  Rhin,  en 
1743.  —  Il  se  démit  de  sa  compagnie,  au 
mois  de  mars  1744,  pour  être  écuyer  du  Roi, 
qu'il  suivit  dans  toutes  ses  campagnes. 

Il  fut  fait  quatrième  cornette  de  la  compa- 
gnie des  chevau  -  légers  de  la  garde  du  Roi, 
par  brevet  du  19  mars  1747,  avec  rang  de 
mestre  de  camp  de  cavalerie,  par  commission 
du  même  jour;  il  accompagna  le  Roi  en 
Flandre,  et  se  trouva  à  la  bataille  de  Law- 
feld,  le  2.  juillet  ;  il  devint  troisième  cornette 
le  ("janvier  1748,  deuxième  sous-lieutenant 
le  10  mai  suivant,  et  fit  la  campagne  des 
Pays  -  Bas,  en  qualité  d'aide-maréchal  des 
logis  de  l'armée.  Il  devint  premier  sous-lieu- 
tenant, le  7  mai  1758;  brigadier,  par  brevet 
du  20  février  1761,  il  a  servi  en  cette  qualité 
en  Allemagne,  pendant  cette  campagne,  et 
a  été  déclaré,  au  mois  de  mars  1763,  maré- 
chal de  camp,  avec  rang  du  25  juillet  1762, 
jour  de  la  date  de  son  brevet,  et  est  mort  en 
1767,  sans  enfants. 


532  DE  LUBERSAC. 

M.  le  comte  de  Lubersac  est  auteur  d'un 
ouvrage  intitulé  :  Vues  politiques  et  patrioti- 
ques sur  V  administration  des  finances  de  la 
France,  publié,  après  sa  mort,  par  M.  l'abbé 
de  Lubersac,  son  frère,  Paris  imprimerie 
de  Monsieur,  1787,  i  vol.  in-4.''; 
^.  N chevalier  de  Lubersac-Livron,  capi- 
taine de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Royal- 
Cravates,  ensuite  colonel  de  cavalerie,  est 
mort  dans  la  révolution  ; 

c.  Charles-François,  Abbé  de  Lubersac  de  Li- 
vron,  vicaire-général  de  Narbonne,  prieur 
de  Brive,  fut  nommé  abbé  commandataire 
de  l'abbaye  de  Noirlac  en  Berri,  en  1759.  Il 
est  mort  à  Londres,  vers  l'an  18 10. 

M.  l'abbé  de  Lubersac  a  publié  les  ouvrages 
suivans  : 

Discours  sur  les  Monuments  publics,  Paris 
1775,  in-fol. 

Premier  Discours  sur  l'utilité  et  lesavantages 
que  les  princes  peuvent  retirer  de  leursvoyages 
enparcourantlésmonumentspublicsde  tous  les 
genres,  contenant  un  coup-d'œil  sur  tous  les 
établissements  formés  par  l'impératrice  Cathe- 
rine II,  dans  son  empire.  Saint  -  Pétersbourg 
(Paris),  Guillot,  1782.  i  vol.  in  4."; 

Le  Citoyen  conciliateur,  contenant  ses  idées 
sommaires,  politiques  et  morales,  sur  le  gou- 
vernement monarchique  de  la  France. Pans,im- 
primerie  de   Monsieur,    1788.    i  vol.   in-4.''. 

Il  est  éditeur  d'un  ouvrage    posthume  de 
M.  le  comte  de  Lubersac  son    frère,   dont  le 
titre  est  : 
m.  Vues  politiques  et  patriotiques,  sur  V admi- 

nistration des  finances  de  la  France.  Paris,  im- 
primerie  de    Monsieur,    1787.    i    vol.   in-4.» 

d.  Marthe-Françoise  de  Lubersac,  née  le  7  juin 
1711  ;  reçue  à  Saint-Cyr  en  1721. 

3.°  Charles  de     Lubersac,    écuyer  ,      seigneur    du 

Maine; 
4.»  Joseph  de  Lubersac  ; 
5.'  Marie  de  Lubersac  ; 
6.*  Isabeau  de  Lubersac  ; 


DE  LUBERSAC  533 

Une  de  ces  deux  filles  s'allia  avec  le  seigneur 
d'Escorailles  -  de-Roussille,  et  l'autre  mourut  ab 
intestat  et    ans  alliance,  avant  l'an  1720. 

XllI.  François  de  Lubersac,  III'  du  nom,  cheva- 
lier, seigneur  de  Chabrignac,  Lavaud,  etc.  ,  servit  durant 
quatre  mois,  en  qualité  de  cornette,  dans  la  compagnie 
des  soixante-quinze  gentilshommes,  nommés  pour  servir 
dans  la  campagne  de  1689,  au  ban  du  haut  et  bas  Limo- 
sin  ;  suivant  le  certificat  de  service  qui  lui  fut  donné  le 
19  septembre  de  la  même  année,  parle  marquis  du  Sail- 
lant, vicomte  de  Q)mborn,  grand  sénéchal  du  haut  et 
bas  Limosin,  et  commandant  le  ban  de  cette  province. 

Le  4  mai  1691,  il  reçut  la  comission  de  lieutenant 
de  la  compagnie  de  l'Hôpital,  au  régiment  de  cavalerie  de 
Vaillac.  —  Et  le  17  décembre  de  l'année  suivante,  il 
obtint  du  Roi  des  lettres  de  répi  pour  l'espace  de  six  mois, 
parce  qu'il  était  alors  au  service,  ce  qui  le  mettait  hors 
d'état  de  vaquer  à  ses  affaires.  —  Il  comparut  à  l'assem- 
blée et  revue  des  gentilshommes  nommés  pour  marcher 
au  ban  de  la  province  de  Limosin,  suivant  le  certificat 
que  lui  donna  M.  Mallevaud  président,  lieutenant-géné- 
ral de  la  Basse-Marche,  le  3o  mai  1695.  —  Il  reçut  deux 
autres  certificats  pour  le  même  sujet,  les  14  mai  et  19 
juin  1697. 

Il  transigea,  le  6  avril  1713,  avec  Pierre,  marquis  de 
Lubersac,  et  dame  Jeanne  Estourneau,  son  épouse,  sur 
les  droits  qu'il  prétendait  du  chef  de  dame  Denise  d'Es- 
tourneau,  sa  femme,  sœur  de  la  marquise  de  Lubersac 
du  Verdier,  tant  sur  les  successions  de  François  d'Estour- 
neau,  marquis  du  Ris  et  de  dame  Françoise  de  Barton- 
de-Montbas,  père  et  mère  des  dames  du  Verdier  et  de 
Chabrignac,  que  sur  celles  de  François  et  d'Antoine 
d' Estourneau,  leurs  frères. 

Il  transigea,  le  25  juin  1720,  avec  Joseph  de  Luber- 
sac, chevalier,  seigneur  de  Livron,  son  frère. 

Il  fit  son  testament  mystique,  au  château  de  Chabri- 
gnac, le  22  avril  1726,  et  mourut  la  même  année,  âgé 
d'environ  72  ans. 

il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  du  Ver- 
dier, le  i5  mars  i6g3,  ratifié  le  3  février  T694,  et  le 
mariage  célébré  le  2  3  février    de  la  même  année,    Denise 


534  ^^  LUBERSAC. 

d'Estourneau  fi),  demoiselle  du  Ris  de  la  Peyrière,  de 
la  paroisse  d'Oradour  Saint-Genest,  en  la  Basse-Manche^ 
fille  de  François  d'Estourneau,  chevalier,  seigneur,  mar- 
quis du  Ris,  et  de  dame  Françoise  de  Barton-de- 
Montbas. 

De  ce  mariage  sont  provenus  quatre  enfants  : 

I .°  Pierre  de  Lubersac,  II I*  du  nom,  qui  suit  ; 

2."  Louis  de   Lubersac,  dit  le  chevalier,  mort  sans 

alliance; 
3.°  Louise  de  Lubersac,    mariée  avec  Jean-Baptiste 

Plaisant-de-Bouchat,    écuyer,  seigneur  de    Bijar- 

del; 
4.°  Jeanne  de  Lubersac,  reçue  à  Saint-Cyr  en  lyoS. 

XIV.  Pierre  dk  Lubersac,  III*  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Chabrignac,  Corbeilcerf,  Lormaison  ,  Cham- 
part,  de  Lardière,  Fournet,  etc.,  titré  comte  de  Lu- 
bersac-de-Chabrignac,  naquit  le  3  février  1698,  et  fut 
héritier  universel  par  le  testament  de  son  père,  du  22 
avril  172Ô. 

Il  fit  son  testament  le  18  décembre  1776,  et  mourut 
au  mois  d'avril  1779. 

II  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  du  bourg 
de  Saint-Jean -Ligoure  ,  le  4  février  1729,  Jeanne -Julie 
Chapelle-de-Jumilhac,  demoiselle  de  Saint -Jean,  fille  de 
Jean-Baptiste  Chapelle-de-Jumilhac,  chevalier,  seigneur, 
comte  de  Saint-Jean,  Poumaret,  etc.,  lieutenant  des  ma- 
réchaux de  France,  département  du  Haut-Limosin,  et  de 
feue  dame  Guillemette  de  la  Bachelerie. 


(1)  La  généalogie  de  la  noble  et  ancienne  maison  d'Estour- 
neau-du -Ris,  de  la  Motte- Tersanne,  etc.,  en  Limosin  et  en 
Poitou ,  a  été  dressée  par  le  P.  René  du  Cher .  On  remarque 
parmi  les  bonnes  alliances  qu'elle  a  contractées ,  celles  d'Aubus- 
son  ,  Barton-de  -  Montbas  ,  Chazerat ,  Saint  -  Nectaire  ,  Saint- 
Savin,  etc. 

La  maison  de  Barton-de -Montbas,  dont  était  la  mère  de 
Denise  d'Estourneau,  est  d'une  ancienne  noblesse  de  la  Marche, 
alliée  aux  maisons  de  la  Beraudicre ,  de  la  Châtre ,  de  Levis,  de 
Maillé  ,  de  Prie  ,  de  Sully  ,  de  Talaru  ,  de  Tournon  ,  etc.  ;  elle  a 
produit  un  lieutenant -général  des  armées  du  Roi,  dont  le  fils 
épousa  la  sœur  du  maréchal  Faber.  La  dernière  de  cette  branche 
s'est  alliée  avec  M.  le  marquis  du  Chilleau. 


DE   LUBERSAC.  535 

Les  enfants  issus  de  ce  mariage  sont  : 

I  .•  Jean  -  Baptiste  -  Joseph  de  Lubersac,  ne  le  lo 
janvier  1737. 

2."  Jean-Baptiste,  vicomte  de   Lubersac,   qui  suit; 

3."  Jcan-Baptiste-Joseph  de  Lubersac  ,  né  le  i5  avril 
1740.  Après  sa  licence,  il  fit  les  preuves  de  no- 
bilissime  de  la  maison  de  Navarre,  en  r766;  fut 
premier  aumônier  de  madame  Sophie  de  France,  et 
nommé  aumônier  du  Roi,  en  1767,  abbe  com- 
mendataire  de  l'abbays  de  notre  Dame  de  la  Gre- 
netière  en  1773.  Archidiacre  et  jvicaire-géne'ral 
d'Arles,  fut  sacré  évéque  de  Tréguier,  le  6  août 
1775,  et  transféréà  Tévêché  de  Chartres,  en  1780; 

4.'  Jean-Baptiste-Joseph  de  Lubersac  ,  né  le  27  fé- 
vrier 1741,  mort  jeune; 

5."  Louise  de  Lubersac,  née  le  27  mai  1730,  épousa 
Jacques- Joseph  de  Monfreboeuf,  chevalier  ,  sei- 
gneur de  Razac  ,  les  Piquets  ,  la  Rouille,  Cher- 
vy,  etc. 

6."  Marie  de  Lubersac,  née  le  3  août  1742,  fut  ma- 
riée à  Jean  Pradel  de  la  Maze,  chevalier,  seigneur 
de  la  Maze,  Charliac,  Monberuc,  la  ChartrouUe, 
la  Motte  de  Roftignac,  et  co-seigneur  de  la  ville 
et  du  pariage  d'Allassac. 

XV.  Jean-Baptiste  de  Lubersac,  vicomte  de  Lubersac, 
chevalier ,  seigneur  de  Chabrignac ,  Corbeilcerf ,  Lor- 
maison,  etc.,  né  le  i3  décembre  1737,  fut  d'abord  page 
du  Roi  à  la  petite  écurie  pendant  trois  ans,  suivant  le 
certificat  de  M.  de  Beringhen  ,  de  l'an  1752.  —  Mous- 
quetaire du  Roi  dans  la  première  compagnie  ;  capitaine 
de  cavalerie,  par  brevet  du  5  juillet  1767,  puis  guidon 
en  la  compagnie  des  gendarmes  anglais;  ensuite  nommé 
lieutenant-colonel  de  cavalerie,  par  brevet  du  3  jan- 
vier 1770. 

Il  obtint,  le  22  février  1770,  de  M.  le  comte  de  La- 
chézc  ,  capitaine  lieutenant  de  la  première  comp^agnie 
des  mousquetaires  à  cheval,  un  congé  absolu  de  sa  place 
de  mousquetaire,  ayant  servi  dans  la  dite  compagnie  de- 
puis le  3i  mai  1758,  et  ayant  obtenu  l'agrément  d'un 
guidon  dans  la  gendarmerie. 

Il  a  été  fait  chevalier  de  Saint-Louis  le  r6  septembre 
1771  ;    nommé    sous-lieutenant    dans  la    compagnie    des 


536  DE  LUBERSAC. 

gendarmes  du  Dauphin,  par  brevet  du  17  mai  1773;  pre- 
mier lieutenant  en  la  compagnie  des  gendarmes  bourgui- 
gnons ,  par  brevet  du  25  avril  1776,  alors  mestre  de 
camp  de  cavalerie,  a  été  élevé  au  grade  de  maréchal  de 
camp,  en  1789. 

Il  a  épousé,  par  contrat  du  5  mai  1770,  demoiselle 
Claire -Opportune  Riche  -  de -Beaupré,  fille  majeure  de 
Adrien-Pierre-Riché-de-Beaupré  ,  écuyer  ,  ancien  capi- 
taine d'infanterie  ,  et  de  dame  Marie  -  Claire  -  Françoise 
de  Zienaste. 

De  ce  mariage  sont  provenus  : 

I ."  Pierre  de  Lubersac,  qui  suit  ; 
2."  Jean-Baptiste-Joseph  de  Lubersac,  né  le  18  mai 
1 774,  a  épousé  mademoiselle  de  Beauvoir. 

XVI.  Pierre,  IV*"  du  nom,  comte  de  Lubersac,  né  le 
25  janvier  1771,  entra  sous-lieutenant  dans  le  régiment 
de  Beauce,  infanterie,  en  1787.  Il  a  émigré,  et  servi  en 
qualité  de  mousquetaire  dans  l'armée  des  princes  fran- 
çais. 

Il  a  épousé,  en  181...  demoiselle  Virginie  le  Sellier  de 
Chezelle  ,  fille  de  Jean  -  Baptiste  -  Pierre  Alexandre  le 
Sellier  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Chezelle,  vicomte  de  Vil- 
lette ,  officier  au  régiment  de  Soissonnais  et  de  Brie ,  et 
de  dame  Marie-Sophie  Moreau  ,  dont  il  a  eu  deux  gar- 
çons. 

La  maison  de  Lubersac  avait  formé,  dans  les  temps  re- 
culés ,  plusieurs  autres  branches  ou  rameaux  ;  mais  le 
manque  presque  absolu  des  titres  et  des  documents  qui  les 
concernent  ,  ne  nous  permet  d'entrer  dans  aucun  détail 
à  leur  égard. 

Une  des  plus  anciennes  et  des  plus  considérables  de  ces 
branches  avait  formé  il  y  a  déjà  plusieurs  siècle^',  des  éta- 
blissements ,  dans  le  pays  de  Combrailles,  et  possédait  dans 
la  Marche,  entre  Aubusson  et  Mainsat,  un  château  ap- 
pelé de  son  nom  Lubersac  ou  Lupersac ,  dont  il  est  fait 
mention  dans  une  charte  tirée  du  cartulaire  de  l'abbaye 
de  Bonlieu,  et  datée  du  i3  des  calendes  de  février  1194 
(v.  s.)  Bertrand  de  Lubersac,  était  le  chef  de  cette  bran- 
che, vers  le  milieu  du  XIII*  siècle,  suivant  le  traité  de 
partage,  fait  le  jeudi  avant  la  fête  des  apôtres  saint  Phi- 
lippe et  saint  Jacques,  1249,  entre  Guy  de  Dampierrc, 
sire  de  Saint-Just,  et   Beraud  sire  de   Mercœur  ,  comme 


D'ESPINCHAL.  337 

lieutenanis  d'Archambaud  IX,  sire  de  Bourbon,  et  Ro- 
bert ,  comte  d'Auvergne.  Il  y  fut  stipulé,  entre  autres 
choses,  que  Bertrand  de  Lubersac  serait  à  l'avenir  un  des 
vassaux  immédiats  du  sire  de  Bourbon,  pour  ce  qu'il  pos- 
sédait, dans  le  pays  de  Combrailles.  {Vqye:{  la  généalogie 
delà  maison  de  la  Roche- Aymon,  par  M.  l'abbé  d'Estrées, 
pages  41  et  201). 

On  n'a  pu  jusqu'à  présent  se  procurer  d'autres  notions 
sur  la  branche  de  Lubersac  ,  établie  en  Nivernois,  que 
celles  qu'on  a  tirées  delà  charte  de  1093.  Il  paraît  que 
les  biens  immenses  qu'elle  possédait,  ont  formé  la  dota- 
tion d'un  prieuré,  dépendant  de  l'abbaye  de  Cluni,  connu 
sous  le  nom  de  prieuré  de  Saint-Gervais  et  de  Saint-Pro- 
isiis  de  Luperciaco  Burgo,  -vulga'irtment  Leurcy- le  Bourg, 
à  six  lieues  de  Nevers.  Il  est  fait  mention  de  ce  prieuré 
dans  h  Biblioth.  C l uni ac,  édition  de  Duchesne,  col.  1716, 
et  il  y  est  dit  qu'outre  le  prieur  il  y  avait  quatre  moines, 
qui  étaient  tenus  de  célébrer  tous  les  jours  une  messe 
chantée  ,  une  seconde  messe  tous  les  samedis,  en  l'hon- 
neur de  la  Sainte  Vierge,  et  de  faire  une  aumône  géné- 
rale trois  fois  par  semaine. 

Pierre  le  vénérable,  abbé  de  Cluni,  qui  mourut  en  1 156, 
parle  des  religieux  de  Lubersac,  dans  une  de  ses  lettres, 
adressée  à  un  nommé  Théotard ,  et  ce  monastère  était 
gouverné  vers  l'an  1120,  par  un  prieur  nommé  Gelduin, 
de  l'ancienne  maison  de  Dupuy  (ib.  c<^.,  565,  698,  et 
notes,  col.  i2  3). 

Armes  :  De  gueules,  à  un  loup  passant  d'or.  Devise  : 
Inprœliispromptus. 

Il  existe  encore  un  sceau  original,  en  cire  brune,  sur 
lequel  sont  empreintes  les  mêmes  armes  ;  ce  sceau  avait 
été  apposé  à  un  acte  de  l'an  1 368,  qui  a  été  conservé 
dans  les  archives  de  la  famille. 


ESPINCHAL,  en  Auvergne,  où  cette  maison,  connue 
avant  le  quatorzième  siècle,  est  alliée  aux  plus  illustres  de 
cette  province. 

Joseph  -  Thomas  ,  comte  d'Espinchal  ,  né  le  .5  novem- 
bre 1748,  colonel,  en  1774,  maréchal  de  camp,  en  179^, 
commandant,   la  même  année,  une    partie  de  la  noblesse 


53-8  D'ESPINCHAL. 

d'Auvergne  ,  réunie  aux  ordres  des  princes ,  frères  du 
Roi,  etc.;  fils  unique  de  feu  Louis,  comte  d'Espinchal, 
colonel  d'un  régiment  de  cavalerie  de  son  nom,  maréchal 
de  camp,  mort  en  1781,  âgé  de  Sy  ans,  et  de  teue  Claude- 
Pétronille  -  Henriette  de  Chavagnac  ,  petite-fille  du  ma- 
réchal de  Tessé,  morte  en  lySo,  âgée  de  16  ans,  a  épousé, 
au  mois  de  juillet  1772,  Louise  -  Gabrielle  de  Gaucourt , 
née  le  11  septembre  1753,  issue  de  Raoul  de  Gaucourt, 
grand-maitre  delà  maison  du  roi  Charles  VII,  en  1453, 
dont: 

j.°  Louis-Henri,  comte  d'Espinchal,  né  le  12  juillet 
1773,  sorti  de  France,  avec  son  père,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  et  de  celui 
de  la  Légion-d'honneur,  chevalier  des  ordres  mili- 
taires de  Bavière  et  de  Bade;  ayant  servi  en  1791, 
1792,  avec  la  noblesse  d'Auvergne,  et  les  années 
suivantes  ,  officier  dans  les  hussards  du  duc  de 
Choiseul,  à  l'armée  anglaise,  etc.;  présentement 
officier  supérieur  de  cavalerie;  marié,  en  181 1, 
à  Françoise  de  Boissier,  dont  : 

Raoul  d'Espinchal,  né  le  10  janvier  181 5. 

2."  Alexis  d'Espinchal,  né  en  1775,  chevalier  de 
Malte  de  minorité,  élève  de  la  marine  royale,  en 
1789)  sorti  de  France,  avec  son  père;  ayant  servi 
en  1792  et  années  suivantes,  à  l'armée  de  Condé; 
rentré  en  France,  en  1798;  a  été  fusillé  à  Lyon, 
comme  émigré,  le  4  mai  1799,  victime  de  son 
dévouement  aux  Bourbons  ,  mort  fidèle  à  Dieu, 
à  son  Roi  et  à  son  honneur; 

3.°  Hypolite,  comte  d'Espinchal,  né  le  3o  août  1777, 
chevalier  de  Malte  de  minorité,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  officier  de  l'ordre 
royal  de  la  Légion-d'honneur,  chevalier  des  ordres 
militaires  de  Bavière  et  de  Bade;  sorti  de  France, 
avec  son  père  ;  ayant  servi  à  l'armée  de  Condé, 
jusqu'à  son  licenciement  ;  commandant ,  pour  le 
Roi,  en  mai,  juin  et  juillet  181  5,  des  volontaires 
chasseurs  royaux  d'Henri  IV;  présentement  officier 
supérieur  de  cavalerie. 

Armes:   d'azur,  au  griffon  d'or,    accompagné  de  3   épis 
de  blé  du  même. 


5>9 
ABSAC,  tome    VIII,  page   148.  Anne,  sire  de   Montc- 
suis,  etc.  ,  lisez  Aj^mée  dcMontlouis,  fille  de  N... ,  sire  de 
Montlouis,  etc. 

BEC-DE-LIÈVRE,  tome  I,  page  i36,  degré  V 
de  la  branche  des  seigneurs  du  Brossay,  ajoute^  mort  au 
Brossay  ,  paroisse  de  Gueméné  -  Penfaut  ,  évéché  de 
Nantes,  en  1772,  laissant  de  demoiselle  Rose-Elisabeth 
Onion  de  la  Penicière  : 

1."  Pierre -Louis -Jean -Baptiste- Alexandre  de  Bec- 
de-Liévre,  marié  à  Nantes,  avec  N...  du  Gouyon 
de  l'Abbaye,  dont  un  garçon  et  deux  demoiselles  ; 

2."  Pierre-Henri  de  Bec-de- Lièvre,  né  en  1768, 
marié  en  janvier  18 10,  à  Nantes,  avec  noble  de- 
moiselle Agélique  Binet  de  Jasson  ,  née  en  mai 
1783,  tille  de  feu  messire  Jean-Marie- Philippe 
Binet,  marquis  de  Jasson,  seigneur  du  Ponceau 
et  autres  lieux,  lieutenant-colonel  d'infanterie, 
chevalier,  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  et  de  dame  Marie-Agélique  le  Long  de 
Ranlieu  ; 

3."  Louis-Clair,  page  du  Roi  en  1788,  marié  à 
Nantes  avec  N...  le  Lasseur  de  Ranzay  ,  dont  un 
fils  et  deux  filles; 

4.*N...  de  Bec  -  de  -  Lièvre  du  Brossay,  mariée  à 
Nantes,  en  1787  à  messire  N...  Charette,  che- 
valier ,  seigneur  de  Boisfoucaut  et  autres  lieux , 
dont  il  a  eu  deux  garçons. 

Même  article ,  page  143 ,  branche  des  marquis  de 
Cany  et  de  Quévilly  : 

8."  Jeanne  -  Thérèse  de  Bec  -  de  -  Lièvre  de  Qué- 
villy -  Brumare  ,  mariée,  par  contrat  du  i5  mai 
1700,  à  messire  Louis  de  Carrel,  chevalier,  pré- 
srdcot  à  la  chambre  des  comptes  de  Normandie, 
fils  de  Louis  de  Carrel,  écuyer,  et  de  demoiselle 
Catherine  de  Ponthieu  :  étant  demeurée  veuve  ,  en 
octobre  1717,  elle  se  retira,  en  1719,  au  couvent 
des  dames  carmélites  à  Rouen,  où  elle  se  fit  reli- 
gieuse ,  et  où  elle  mourut  le  14  décembre  tySS. 
Elle  laissa  de  son  mariage  : 

a.    Catherine  -  Madelainc  -  Thérèse    de   Carrel. 


540 

née  en  tyoi,  mariée,  au  mois  d'août  1717, 
à  messire  Charles  d'Houdetot,  chevalier,  sei- 
gneur, marquis  d'Houdetot,  au  pays  de  Caux, 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  dont 
il  eut  deux  fils  et  deux  filles  ; 

b.  Anne  -  Louise  de  Carrel  ,  mariée^  1.°  en 
17 17,  à  messire  Jean  -  Nicolas  -  Louis  de 
Bailleul,  fils  de  messire  Nicolas -Louis  de 
Bailleul  ,  chevalier  ,  marquis  de  Château- 
Gontier,  dont  un  fils  et  deux  filles  ;  2.°  à 
N...  Scott,  chevalier,  comte  de  Roys  ,  sei- 
gneur de  la  Mézangère ,  dont  plusieurs  [en- 
fants ; 

c.  Jeanne-Thérèse,  de  Carrel,  née  en  1703, 
mariée,  en  171 8,  à  messire  Antoine  -  Nico- 
las du  Mesnil,  chevalier,  marquis  de  jSom- 
mery,  au  bailliage  de  Caux,  colonel  du  régi- 
ment de  Sommery  ,  dragons  dont  cinq  en- 
fants, quatre  fils  et  une  fille.  Le  dernier  fils 
fut  reçu,  en  1726,  chevalier  de  Malte.  La 
marquise  de  Sommery,  leur  mère  est  morte 
à  Saint- Germain  -  en- Laye,  le  23  février 
1774,  âgée  de  71  ans. 

BOISSIERE  CHAMBORS  (de  la),  tome  VII, 
page  255,  ligne  22,  par  brevet  d'accord,  lise:^  par  bre- 
vet accordé  le  21  août  1755.  P.  256,  lig.  27,  et  de  celle 
de  sa  famille  ,  lise![  et  de  celle  de  sa  femme  ;  lig.  32  ,  maré- 
chal-de-camp en  i8i5;  le  Roi...,  lise^  maréchal-de- 
camp.  En  181 5,  le  Roi...  Page  257,  ligne  21,  issus, 
lise:{  issues  ;  ligne  27 ,  Rosveguer ,  lise^  Rosweguen. 
Page  258,  ligne  4,  Tillar,  lise^  Cillart;  et  à  la  fin  de 
l'article  du  vicomte  de  la  Boissière  ,  ajoute:^  son  fils  ,  Louis- 
Thomas-Marie,  né  le  3o  janvier  1 8 1 6. 

CARR      DE      LUSANÇAY     ET       DE      CaRREVILLE  ,        t.      VIII   , 

page  288 ,  au  lieu  de  elles  reconnaissent,  toutes ,  pour 
auteurs  les  Carr  ou  Kerr  ,  ducs  de  Roxburgh-Cesford, 
iise^  elle  reconnaissent ,  toutes ,  pour  auteurs,  les  Carr 
ou  Kerr  ,  les  mêmes  que  reconnaissent  aussi  pour  les 
leurs,  les  Carr  ou  Kerh,  ducs  de  Roxburgh-Cesford 
Page  291  ,  ligne  19,   Matnoë  ,  lise:{  Malnoé  ;    ligne    35 


H' 

au  lieu  de  7  mai  1882  ,  lise^  7  mai  1782.  Même  page, 
ligne  9,  avant  II  a  épousé,  lise:[  :  A  son  retour  en  France, 
de  rémigration  ,  et  trouva  tous  ses  biens  ravis  et  vendus 
par  les  rebelles  et  les  factieux  ,  et  depuis,  jusqu'à  la  ren- 
trée ,  en  avril  1814  ,  de  S.  M.  Louis  XVIII,  il  n'a  ja- 
mais pris  aucun  parti  pour  les  usurpateurs  dont  il  n'a 
nullement  recherché  emplois  ,  faveurs  ,  grâces,  titres  ou 
décorations  que  ce  soient. 

CARRÈRE,  tome  VIII ,  page  35 1,  degré  III  :  Jacques 
DB  Carrère  ,  marié  le  27  juillet  i56i  ,  ajoute:^  avec 
Jeanne  de  Jaulin,  dont  il  eut  :  etc. 

Cette  famille  a  été  maintenue  dans  sa  noblesse ,  par 
arrêt  du  20  août  1707. 

CARRIÈRE,  tom.  VIII,  pag.  469,  lig.  3,  Ploriban, 
lise^  Floriban;  ligne  7,  dont  il  va  être  mention  immédia- 
tement ,  lise:[  dont  il  va  être  question  immédiatement. 
Page  471,  ligne  20,  née  en  1775,  lise^  née  en  1755. 
Page  472  ,  ajoute^  ,  à  la  fin  de  l article  2.° ,  une  ordon- 
nance royale  ,  du  5  octobre  1 8 1 6 ,  l'a  appelé  à  la  sous- 
préfecture  de  l'arrondissement  de  Prades  ,  département 
des  Pyrénées  orientales.  Page  473  ,  ligne  \S  ,  au  lieu 
dejg4,  lise\  1794. 

COCHEREL,  tome  VIII,  page  7.  ligne  23,  dom 
Perrier ,  lise\  dom  Poirier;  ligne  26,  architecte,  lise^ 
archiviste. 

DE  LA  CROIX  DE  SAYVE  ,  marquis  d'Ornacieux  , 
tome  VIII  ,  page  224,  degré  IX,  ligne  4  de  ce  degré, 
mort  le  21  janvier  iSgS,  lise\  1695;  même  degré,  ar- 
ticle 3.°,  Pierre-Félix,  dit  le  chevalier  de  Sayve  ,  lise\ 
le  comte  de  Seyve.  Page  225  ,  degré  XI  ,  article  2."  , 
Mathieu,  né  en  1753,  ajoute^  chtwBMtr  de  Malte. 

DANIEL,  tome  VIII,  page  190,  degré  VII,  épousa 
Marie  de  Mantiat,  lise\  Nantiat;  article  2.»,  Menard  de 
Coniellard ,  lise\  de  Conichard;  degré  IX,  avant -der- 
nière ligne ,  Augustine  Payart  ,  liseï  Adélaïde-Augustine 
Pavard. 


542 

FORTIA.    Famille    dont    la    généalogie    est     rapportée 
tome  IX,  pag.  278  et  suiv. 

Page  274,  ligne  5;  don  Jacques  II,  gendre  de  Sibille 
de   Fortia  ,  est  qualifié   roi   d'Aragon  ;   il    était   seulement 
prince  de  la  maison    royale  et  comte  d'Urgel,  lorsqu'il  se 
maria,  étant  fils  de  Pierre  d'Aragon,   comte  d'Urgel,  et 
de    Marguerite  de  Montferrat  (1);   à   la  vérité,    après    la 
mort  de   son  beau-frère  Martin,   roi  d'Aragon  ,  arrivée  le 
3i    mai    14 10,  sans  que  ce  prince  eût  laissé  d'enfants,  le 
comte  d'Urgel  prétendit  à  la  couronne  ,  et  en  France  où 
la   loi  salique  est  admise  ,  il   y  aurait  eu   réellement  un 
droit    incontestable.    11  pouvait  encore  régner  du  chef  de 
sa  femme,  sœur  de  Martin,  quoique  d'un   autre  lit;  mais 
ce    double    titre  ne    causa   que  de  grands  troubles ,   une 
guerre  sanglante  entre    divers   prétendants  ,  et  une  anar- 
chie de  deux  ans.  La  fille  de  Sibille  de  Fortia  avait   une 
sœur  aînée  d'un  autre  lit ,  qui  se  nommait  Léonore,   et 
qui    avait  épousé   Jean    I"  ,  roi  de  Castille.   Le    24    juin 
1412,  Ferdinand,  second  fils  issu  de  ce  mariage,   fut  re- 
connu légitime  héritier  de  la  couronne  par  les  juges  assem- 
blés à  Caspé  pour  décider  cette  grande  question.   Sur  neuf 
qu'ils  étaient,    Ferdinand   en   eut  pour  lui  six,  à  la    tête 
desquels    était    saint  Vincent    Ferrier  ,    qui  publia  solen- 
nellement la  sentence  le  28.  Le  comte  d'Urgel  ,    soutenu 
par  son  oncle    Bernard  de   Fortia  ,   et  les  parents  de   sa 
belle-mère ,   refusa   de   s'y  soumettre.    Ferdinand   marcha 
contre  lui,   l'an  141 3,  l'assiégea  dans  Balaguier,  l'obligea 
de  se  rendre  à  discrétion,  confisqua  tous  ses  biens,  et  le 
constitua  prisonnier  à    perpétuité    dans   le    château  d'U- 
cuéna  (2).  L'infortuné  comte  d'Urgel  y  mourut  le  i"  juin 
1433  ,  après  treize  ans  de  captivité  (3).  Mais  on  voit  qu'il 
avait  porté  véritablement  le  titre  de  roi  d'Aragon,  et  que 
la   famille  de  Fortia  fut  enveloppée  dans  sa   ruine.   Ber- 
nard II  de  Fortia  et  son  fils  Jean  durent  alors  perdre  toutes 
les   propriétés  qui  avaient  pu  leur  rester  en  Aragon  ,    et 
cette  seconde    catastrophe,  plus  funeste  pour  eux  que  la 


(i)  Moreri,  Paris  ijSg.  art.  Aragon,  t.  I,  p.  243. 

(2)  L'art   de  vérifier   les  dates,    3«    édit.,    t.    I,    767.    Voyez  aussi 
le  t.  III,  à  l'article  des  rois  de  Sicile. 

(3)  Moréri,  art,  Aragon,  t.  I,  p.  243. 


543 

première,  fui    ce  qui  les   réduisit  à    quelque    obscurité'  à 
Montpellier,  où  ils  se  retirèrent  alors  entièrement. 

Page  277,  ligne  9,  et  de  Geneviève  de  Morvilliers  ;  il  faut 
lire  et  d'Elisabeth  Alexandre.  Cette  faute  est  corrigée  dans 
la  plupart  des  exemplaires;  elle  dérive  de  l'article  Miron, 
qui  nest  pas  complet  dans  le  Nobiliaire  universel. 

Page  297,  ligne  4.  Il  est  dit  en  cet  endroit,  que  Fran- 
çois de  Fortia  a  reçu  la  croix  de  Saint- Louis,  à  la  créa- 
tion de  cet  ordre.  Ce  fait  est  inexact.  M.  d'Aspect,  dans 
son  histoire  (i),  citée  au  bas  de  la  page,  place  M.  d'Ur- 
bain dans  la  promotion  de  1700  ,  et  l'ordre  avait  été 
créé  par  une  ordonnance  du  mois  d'avril  1693.  Il  y 
avait  eu  dès  lors  une  première  promotion  ;  une  seconde 
les  I  et  8  février  1694;  une  troisième  en  1695  ;  une  qua- 
trième en  1697;  et  celle  de  1700  ne  fut  que  la  cin- 
quième. 

Page  3o5,  lig.  14.  La  bataille  de  Dettingen  fut  donnée 
en  1743  ,  et  non  en  1748,  c'est  une  simple  faute  d'im- 
pression. La  date  est  exacte  dans  l'histoire  imprimée  de 
la  maison  de  Fortia,  Paris  1808,  page  184. 

GAILLARD  DE  BACCARAT,  tome  VIII,  page  35o, 
art.  5."*,  Anne- Louise -Catherine -Roberte,  lise\  Anne- 
Louise-Catherine  Norberte. 

CLANS  DE  CESSIAT,  t.  VIII,  pag.  226,  degré  III, 
Claire  Descurs,  lise\  Claire  Descury.  Page  227,  ligne  3, 
1773,  lise\  1763. 

GUILHENou  GUILHEM  DE  LAGONDIE,  t.  VIII, 
page  480,  article  de  messire  Noel-André,  au  lieu  de  maré- 
chal de  camp,  lise:{  lieutenant -général  des  armées  du 
Roi. 

Le  dévouement  sans  bornes  que  cette  famille  a  cons- 
tamment manifesté  pour  l'auguste  maison  de  Bourbon  , 
est  constaté  par  les  autorités  du  pays,  dont  nous  allons 
transmettre  une  attestation  en  due  forme  : 


(i)  Histoire  de  Tordre  de  Saint-Louis,  t.  H,  p.  160. 


344 

«  Nous ,  soussigné ,  maire  d'Exideuil  ,  certifions  que 
j>  madame  Thérèse-  Martin  de  Compregnac  ,  veuve  de 
n  messire  André  de  Guilhen ,  écuyer  ,  seigneur  de  La- 
i>  gondie,  Liaurou,  Beaugibeau,  etc.,  fut  mise  en  réclu- 
»  sien  en  1793,  où  elle  fut  détenue  et  oblige'e  d'aban- 
j)  donner  ses  enfants  en  bas-âge,  uneanne'e  entière. 

»  Que  M.  Noël  Beaugibeau  de  Lagondie  .  ancien 
»  militaire,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
»  Saint-Louis,  oncle  de  feu  son  mari  ,  éprouva  le  même 
»  traitement,  quoiqu'il  fut  plus  que  septuagénaire. 

»  Que  M.  Guillaume  Guilhen  de  Lagondie,  frère  du- 
»  dit  feu  messire  André  de  Guilhen  ,  fut  ,  à  la  même 
»  époque ,  arrêté ,  détenu  ,  conduit  au  tribunal  révolu- 
»  tionnaire  de  Paris ,  où  il  périt  victime  de  son  attache- 
»  ment  au  Roi  et  à  son  auguste  dynastie. 

»  Les  persécutions  qu'éprouvèrent  tous  les  sus-nom- 
»  mes  n'avaient  point  d'autre  cause,  et  cette  malheureuse 
»  famille  perdit  sa  liberté,  une  partie  de  ses  biens  et  un 
»  de  ses  membres,  parce  qu^elle  conserva  toujours  Ta- 
»  mour  de  son  Roi,  et  eut  le  courage   de  le  manifester. 

»  En  foi  de  quoi,  j'ai  délivré  le  présent. 

A  Exideuil,  le  28  octobre  18 16. 

Signé  Langlade,  Maire. 
Suit  la  légalisation  du  Préfet. 

Le  certificat  ci-joint ,  du  maire  de  la  ville  du  Mans  , 
donne  en  peu  de  mots  l'idée  du  dévouvement  ,  du  zèle  et 
de  l'activité  de   M.  de  Lagondie.  Le  voici  textuellement  : 

Au  Mans,  le  9  novembre  1 8 1 6. 

Le  maire  de  la  ville  du  Mans  certifie  que  M.  de  Lagon- 
die ,  lieutenant-général  des  armés  du  Roi  ,  autrefois 
lientenant-colonel  du  régiment  de  Chartres ,  dragons  , 
en  garnison  au  Mans  avant  la  révolution,  a,  à  cette  époque, 
par  son  activité  et  son  zèle  ,  et  malgré  les  tentatives  des 
malveillans ,  su  conserver  son  régiment  fidèle  au  Roi  ;  que  , 
par  sa  fermeté,  et  aidé  des  braves  officiers  de  ce  corps  ,  il 
comprima  toutes  les  insurrections  d'alors,  et  notamment 
celle  du  i5  novembre  1789;  qu'il  préserva  la  ville  des 
dangers  dont  elle  était  menacée  ;  qu'il  y  maintint  la  tran- 
quillité ,  et  assura  les  subsistances  ,  en  faisant  arriver  le 
blé  nécessaire  à  sa  conservation;  enfin,  que  sa  conduite  , 
dans    ces   tems    malheureux,    a    été    celle    d'un  homme 


d'honneur,  dévoué  à  son  Roi  et  à  son  pays,  dont  la 
loyauté,  la  présence  d'esprit  et  le  courage  lui  ont  acquis 
à  jatnais  l'estime  et  la  reconnaissance  des  habitants  du 
Mans.  En  foi  de  quoi,  nous  avons  délivré  le  présent,  pour 
lui  servir  et  valoir. 

J[iôtel  de  la  mairie  du  Mans,  les  mois,  jour  et  an  que 
âesms. 

Le  Maire  du  Mans, 

Signé   DE    Chatkaufort. 

Au  bas  se  trouve  cette  apostille  de  M.  le  préfet  de  la 
Sarthe. 

«  Monsieur  de  Lagondie,  lieutenant-général  des  armées 
r>  du  Roi,  s'est  concilié  l'estime  générale  des  habitants 
«  du  département  de  la  Sarthe,  par  sa  noble  conduite  et 
'   la   preuve    de  sa    fidélité  au    Roi,   pendant  les    années 

1789,  1790  et  1791,  en  contenant,  avec  la  plus  grande 
"  fermeté,  les  factieux  qui  agitaient  ce  département,  et 
»  en  maintenant  dans  son  devoir  le  régiment  des  dragons 
»  de  Chartres,  dont  il  était  lieutenant-colonel.  La  ville 
"  du  Mans  doit  la  plus  grande  reconnaissance  à  M.  de 
'    Lagondie.  >• 

Le  Préfet  de  la  Sarthe, 

Signé  Pasql'ier. 

Le  M  ans  y  le  9  novembre  1 8 1 6. 

Armes  :  d'azur,  à  deux  lions  affrontés  d'or  ;  au  chef 
cousu  de  gueules,  chargé  de  trois  croissants  d'argent. 
>upports  ;  deux  dogues.  Couronne  de  comte. 


HAUTECLOCQUE,  en  Artois,  au  comté  de  Saint- 
Pol,  diocèse  d'Arras  (très-anciennement  Haulteclocque, 
comme  on  le  voit  encore  dans  nombre  de  vieux  titres,  et 
dans  les  anciens  coutumiers  de  la  province),  est  une 
seigneurie  qui  a  donné  son  nom  à  une  maison  également 
illustre  par  son  ancienneté  et  ses  alliances,  qui  lui  ont 
donné,  de  temps  immémoriaux,  entrée  dans  tous  les  cha- 
pitres nobles  des  Pays-Bas   (i).    De  toute    ancienneté,   les 


(i)  Die   a   fourni,  dans   des     tems      reculés,    deux     chevaliers 
croisés. 

Q.  35 


546 

membres  de  cette  famille  ont  fait  partie  du  corps  de  la 
noblesse  des  états  d" Artois,  et  l'on  en  voit  la  preuve  dans 
toutes  les  plus  anciennes  listes  des  gentilshommes  présens 
aux  états  de  cette  province. 

Le  premier  de  cette  famille,  dont  on  ait  connaissance 
(l'ancienneté  de  cette  maison  se  perdant  dans  la  nuit 
des  temps),  est  Wilbert  de  Hauteclocque,  chevalier, 
suivant  une  charte  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  d'Amiens 
de  1 1 74,  il  fit  des  donations  à  l'abbaye  de  Cercamps  en 
1179,  suivant  une  charte  de  ladite  abbaye,  dans  laquelle 
il   est  aussi  qualifié  chevalier,  seigneur  de    Hautecloque. 

Cette  ancienne  maison  est  aujourd'hui  représentée  par  : 

Messire  François  -  Louis  -  Joseph  de  Hauteclocque  , 
chevalier  ,  ancien  seigneur  de  Vail ,  Quatrevaux  , 
Flines  -  en  -  Auberchicourt,  des  AverdigneuUes,  de  Tac- 
quet,  de  Vacquerie-lez-Hesdin,  etc.,  ancien  membre  du 
corps  de  la  noblesse  des  états  d'Artois,  ancien  officier 
d'infanterie,  aujourd'hui  membre  du  collège  électoral 
du  département  du  Pas-de-Calais,  et  maire  de  la  com- 
mune de  Wail,  fut,  avec  ses  deux  fils  César  et  Léopold, 
du  nombre  des  vingt-cinq  gentilshommes  Artésiens  qui  se 
rendirent,  en  18 14,  auprès  de  S.  M.  Louis  XVIII,  à 
Boulogne,  pour  lui  témoigner  la  joie  que  tous  les  bons 
Français  ressentaient  de  son  retour,  et  celle  de  sa  famille 
dont  le  dévouement  à  la  cause  royale  a  été  inaltérable. 
Ses  enfants,  au  nombre  de  cinq,  tous  au  service  du 
Roi,  ont  donné,  à  toutes  les  époques,  des  preuves  de 
fidélité  à  Sa  Majesté. 

Il  avait  épousé  en  premières  noces,  le  12  juillet  1785, 
à  Arras  ,  Reine- Vedastine  -  Marie  -  Amélie  de  Lassus  , 
fille  de  Florent-Joseph,  écuyer,  et  de  dame  Marie -Jo- 
sephe-Augustine  de  Beugny  ;  en  secondes  noces,  Cathe- 
rine-Philippe-Julie de  Monet  de  Lamarck.  (  issue  d'une 
très-ancienne  maison  originaire  du  Béarn,  établie  à  pré- 
sent en  Champagne },  alors  veuve  de  Henri-Evrard  de 
Wasservas  ,  baron  du  Saint-Empire  romain  ,  chevalier  . 
seigneur  d'Haplincourt,  tombé,  en  1794,  à  Arras,  sous 
la  hache  révolutionnaire  de  Joseph  Lebon,  comme  membre 
du  corps  de  la  noblesse  des  états  d'Artois,  et  fille  de 
Louis-Philippe  de  Monet  de  Lamarck,  chevalier,  sieur 
de  Bazentin,  d'abord  page  de  la  chambre  de  Sa  Majesté 
Louis  XV,  puis  capitaine  au  régiment  de  Cambis.   che- 


547 
valier  de  Saint-Louis,  et  de  Catherine- Elisabeth -Julie 
de  Wasservas.  Ses  enfants  sont  : 

Du  premier  lit  : 

i."  Stanislas-Franvois-Joseph  de  Hauteclocque  ,  che- 
valier, ne  à  Arras,  le  14  avril  1786;  fut  employc. 
en  i8i5,  à  l'armée  royale  du  Nord,  en  qualité  de 
commandant  du  génie  ,  par  M.  le  comte  de  Bour- 
monf.  est  maintenant  chef  de  bataillon  du  génie; 
major  du  2*  régiment  du  génie  ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  de  la  Légion  d'honneur  ; 

2."  César- Louis- François- Joseph  ,  chevalier,  né 
le  24  août  1787  ,  a  commandé ,  au  mois  de  mars 
181 5  ,  les  volontaires  royaux  de  la  ville  d'Arras  ; 
est  maintenant  chef  de  bataillon,  capitaine  au 
6*   régiment  d'infanterie  de  la  garde  rovale  ; 

>."  Constantin -Gabriel ,  chevalier,  né  le  9  août 
1788,  fut  provisoirement  commissaire  des  guerres 
à  l'armée  royale  du  Nord  ;  est  maii. tenant  officier 
à  la  légion  du  Pas-de-Calais; 

Dti  second  lit  : 

I ."  Alphonse- François- Philippe  ,  chevalier,  né  ù 
Bourgogne  ,  près  Fismes ,  en  Champagne ,  k 
19  juillet  1796,  gendarme  de  la  garde  ordinaire 
du  Roi ,  a  suivi  ,  en  i8i5  ,  Sa  Majesté,  en  Bel 
gique;  il  est  maintenant  officier  au  4*  régiment 
des  chasseurs  à  cheval  ; 
i.*  Léopold-Valeniin  -  François  ,  chevalier  ,  né  i 
Wail  .le  19  juillet  1 797  ,  chevalier  de  l'ordre  niyal , 
militaire  et  hospitalier  de  Saint-Jean-de-Jéru- 
salem, d'abord  ,  en  i8r5  ,  lieutenant  de  la  garde 
nationale,  maintenant  sous-lieutenant  de  la  légion 
du  Pas-de-Calais. 

Armes  :  d'argent ,  à  la  croix  de  gueules,  chargée  de  cinq 
coquilles  d"or.  Couronne  de  comte.  Tenants  :  deux  sau- 
vages. 

Nota.  Cette  famille  a  possédé  la  terre  de  Hauteclocque  , 
jusqu'en  i536,  époque  à  laquelle  Pierre,  dit  Petrus  de 
Hauteclocque ,  écuyer ,  seigneur  de  Hauteclocque  et 
d'Avelnas,  vendit  la  terre  et  seigneurie  de  Hauteclocque, 
j  Jean   Herlin  ,  bourgeois  d'Arras  ,  lequel  la  porta  dans  la 


548 

famille  des  Payen,  par  alliance  contractée  entre  Marie 
Herlin  ,  dame  de  Hauteclocque ,  fille  de  Jean  Herlin , 
devenu  seigneur  de  Hauteclocque ,  par  l'acquisition  qu'il 
en  avait  faite  de  Petrus  de  Hauteclocque,  en  i536,  avec 
Pierre  Payen,  seigneur  de  Bellacour,  conseiller  et  avocat- 
fiscal  au  conseil  d'Artois. 

La  famille  des  Payen  porta  ensuite  la  terre  de  Haute- 
clocque, dans  celle  des  Bertoult,  de  la  manière  suivante. 

Demoiselle  Catherine  Payen ,  dame  de  Hauteclocque , 
fille  de  Pierre,  écuyer ,  seigneur  de  Bellacour  et  Haute- 
clocque et  de  Marie  Herlin  ,  épousa  Louis  de  Bertoult  , 
écuyer ,  seigneur  de  Herbeval  ,  conseiller  au  conseil 
d^Artois,  fils  aîné  d'Adrien  de  Bertoult,  écuyer ,  seigneur 
de  Herbeval ,  guidon  de  la  compagnie  d'hommes  d'armes 
d'ordonnances  du  Roi  ,  sous  la  charge  de  M.  le  comte  de 
la  Roche,  et  de  Jeanne  le  Cambier. 

Les  ouvrages  qui  ont  parlé  de  cette  ancienne  maison, 
sont  : 

Le  Dictionnaire  géographique  de  M.  Vosgien  ,  imprimé 
à  Paris,  chez  les  libraires  associés,  en  1790  ; 

Floris  van  der  Haër,  des  Châtelains  de  Lille  ; 

Louvel,  de  la  Noblesse  du  Beauvoisis; 

Monstrelet,  Chroniques  de  France,  tom.  H,  fol.  53  : 

Carpentier,  Histoire  de  Cambrai,  tom.  II,  fol.  324  ; 

D'Expilly,  Dictionnaire  des  Gaules; 

Lachenaye-des-Bois,  Dictionnaire  de  la  Noblesse,  in-4.°  ; 

Le  Dictionnaire  généalogique  et  héraldique,  in-12  , 
lom.  VII  ; 

Dom  le  Pèz,  Mémoires  manuscrits,  à  l'abbaye  de  Saint- 
Waast,  à  Arras  ; 

Histoire  d'Artois,  par  dom  de  Vienne  ; 

Idem,  par  Hennebert; 

La  Morlière,  Histoire  d'Amiens; 

De  Saint-AUais,  Nobiliaire  universel,  tom.  VII  ; 

Idem,  Etat  actuel  de  la  Noblesse  de  France,  1816; 

Idem,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  Noblesse  de 
F'rance,  tom.  I,  page  i36. 

KERGUELEN,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la 
Noblesse  de  France,  tome  II,  page  260  et  436,  au  lieu 
de  Kerguelin,  lise:{  Kerguf.lf.n. 


i 


^9 
MAL'SSAC  ,    tome  IX  ,  page    144.   C'est  ainsi  qu'il  faut 
rétablir  les  armes  :  d'or,  au  chevron  de  gueules ,  accom- 
pagné de  trois  molettes  d'éperon  de  sable. 

NOTTRET  DE  SAINT- LYS,  tome  IX,  page  240. 
Il  laut  ajouter  les  armes  de  cette  famille  qu'on  a  omises. 
Elles  sont  :  d  azur,  au  lion  d'or  ;  au  chef  cousu  de  gueules, 
chargé  d'un  croissant  d'argent,  accosté  de  deux  étoiles  du 
second  émail. 

ORFEUILLE  (  d  ),  tome  IX,  page  104. 

I.  Girault  d'Orfeuille,  écuyer ,  seigneur  dudii 
lieu ,  etc.  ,  ajoiae\  Geraldus  ou  Girault  d'Orfeuille  et 
Jean  d'Orfeuille  ,  son  frère  ,  oncles  dudit  seigneur  [d'Or- 
feuille, furent  abbés  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  d'.\ngelv. 
savoir,  G  i  raid  us  ,  depuis  l'an  1376  jusqu'en  1408;  et 
Jean,  depuis  1408  jusqu'en  1411;  et  Jeanne  d'Orfeuille 
fut  abbesse  de  l'abbaye  royale  de  Sainte-Croix  de  Poitiers 
en  1416.  Plusieurs  princesses  de  la  maison  de  Bourbon 
lui  succédèrent  en  cette  dignité. 

VI.  Pierre  d'Orfeuille,  1"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Foucaud  ,  etc.,  ajoute:^  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  du  Roi,  baron  de  Chizé,  capitaine  de  cent 
hommes  d'armes  ;  fut  nommé  mestre  de  camp,  par  brevet 
du  8  janvier  i63o,  et  fut  gratifié  par  le  Roi,  d'une  pension 
de  deux  mille  quatre  cents  francs,  â  prendre  en  son 
épargne,  cela  à  cause  des  services  rendus  par  ledit  Pierre 
d'Orfeuille, au  roi  Henri  IV,  pèredece  prince.  11  fut  inhumé 
dans  l'église  de  Sévret.  Ajoute^  au  nombre  de  ses  enfants, 
Elisabeth,  mariée  à  François  de  Gain,  seigneur  d'A vailles, 
et  Louise,  mariée  à  Jacques  de  Gréaulme. 

VII.  François  d'ORFEuiLLE ,  chevalier,  seigneur  de 
Foucaud,  etc.  //  faut  ajouter  à  son  article,  qu'il  fut  aide 
des  camps  et  armées  du  Roi,  et  commandant  pour  Sa 
Majesté,  en  la  ville  de  Courtray.  Il  se  signala  dans  la  guerre 
de  Flandre,  ainsi  qu'il  parait  par  les  lettres  flatteuses  que 
lui  écrivait  Gaston,  duc  d'Orléans.  Le  Roi  lui  accorda,  en 
outre ,  une  pension  de  trois  mille  francs.  Il  fut  inhumé , 
avec  ses  ancêtres,  dans  l'église  de  Sévret. 


55o 

VIII.  François  d'Orfeuille,  II*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Foucaud,  etc.,  ajoute:{  fut  capitaine  au  régi- 
ment de  Navarre,  par  commission  du  i8  décembre  1674. 
Il  fut,  ainsi  que  son  père,  inhumé  à  Sévret. 

IX.  Pierre- François  d'Orfeuille  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Foucaud,  etc.,  ajoute^  qu'il  passa  capitaine  dans  le  ré- 
giment de  Ghamilly. 

PALYS  ,  tome  VIII,  page  473,  ligne  18,  s'était  fixé 
auprès  de  lui,  lise:{  se  fixa  auprès  de  lui.  Pag.  479,  lig.  5, 
dans  le  cours  de  ses  services,  ajoute\  le,  etc. 

REGNAULD  DE  PARCIEU  ,  tome  IX  ,  page  35, 
ligne  26,  aux  armes,  au  lien  de  bande,  lise:{  fasce. 

ROCHAS,  tome  VIII,  page  364,  ligne  28,  Marie- 
Louise  de  Rochas,  lise\  Marcelline  de  Rochas.  Page  365, 
ligne  3,  d'Aubignau,  lisez  d'Aubignan.  Même  page,  avant 
les  armoiries  ,  nous  avons  omis  de  dire  que  cette  autre 
ramification  des  Rochas-Aiglun  avait  également  eu  pour 
souche  et  pour  auteurs,  nobles  André  de  Rochas,  et  Hélène 
de  Faulcon,  dont  il  est  fait  mention  aux  pages  369  et  370 
du  W  volume  de  cet  ouvrage. 


FIN  DU   NEUVIEME  VOLUME. 


TABLE    DES   FAMILLES 


CONTENUES     DANS    CE    VOLUM*:. 


ABZAC.  PtJge  53'j 

ALBI.  444 

J^LSACt.  '.^37 

^NGLADE  itq 

ANTIGNEUL.  44» 

ARTHUYS.  To^ 

AUTIÉ  DE  VILLEMONTÉE.  tyi 

AVARAV.  4 17 

B 

BACCAKAl".  3|5 

BAGOU  RT.  599 

BARACÉ.  4*15 

BASTIDE.  234 

BAUDRY  DES  LOZIÈRE5  335 

BEAUVILLÉ.  3:92 

BEC  DE  LIÈVRE.  ^^ 

BELLEGARDE    la   Forgue  de).  44k 

BELLECIZES.  \^( 

BERNON.  ,0 

BEZIADE  D'AVARAY.  4,7 

BINET  DE  JASSON.  33 1 


552  TABLE  DES  FAMILLES. 

BISSY.  327 

BOISBRUNET.  440 

BOISROT  DE  LA  COUR.  409 

BOISSIÈRE  CHAMBORS  (la).  540 

BOUCHET  (Langlois  du).  352 

BRANCAS.  355 

BRÉZÉ.  446 

B  ROUSSEL.  443 

BROVES.  479 


C 


CAR  AMAN.  349 

CARENCY.  217 

CARR  DE  LUSANÇAY.  540 

GARRÈRE.  541 

CARREVILLE.                                    .  340 

CARRIÈRE.  541 

CASSEUIL.  167 

CASTEL-GAILLARD.  162 

CESSIAT  (de  Glans  de).  543 

CHABREFY.  35o 

CHAILLL  273 
CHAMBORS.  .{:V;{340 
CHARBONNEL.                                                    (IIT^AÎ? 

CHARPENTIER  DE  BEAUVILLE.  3^!i 

CHASTEIGNIER.  3g  3 

CHATELUS.                                        .'IH7  408 

CHAZERON.  177 

CHESNEL  DE  LA  HOUSSAYE.  43o 

CHIMAY.  349 

COCHEREL.  54. 

COCKBORNE.  327 


TABLE  DES  FAMILLBS.  $53 

COETLOGON.  24ÇJ 

CORBERY.  413 

COUR  (BoisROT  DE  la).  40<> 

CROIXDESAYVE(dela).  541 


D 


DANIEL.  .541 

DEDAUXDELINARET.  283 

DORAT  DE  CHATELUS.  408 

DORIVAL.  420 
DUMAITZ  DE  GOIMPY. 


tf 


EQUESNE.                           :  443 

ESCARS.                                                    /  193 

ESPINCHAL.  537 

ESTAINTOT  (Langlois  d'  .  352 

FARGUE  DE  BELLEGARDE  i  a  .  44\ 

FOLLEVILLE.  i^3 

FORCALQUIER.                 :  365 

FORTIA.  ^73  et  542 

FOURIER  DEBACOURT.  399 

FOURNIELS.  3.  et  26 


GAILLARD  DE  BACCARAT.  343 

GASVILLE.  ,89 


SSj.                                          1   AOl.r.     UE-O     r  A  IM  Il-L  E/ 

•3. 

GLANS  DE  CESSIAT. 

ura^î 

GOIMPY. 

'44 

GOUJON  DE  GASVILLE. 

.  .  ■.,  -■     -189 

GRAVE. 

a  Ha  7.]'   35 

GRAVIER  DE  VERGENNES. 

169 

GUÈRE  (la). 

t3i 

GUILHEN  DE  LAGONDIE. 

543 

H 

HAMELINIÈRE. 

•  TAflOO 
1 19 

HAUTECLOCQUE. 

4^ 

HAUTIER  DE  VILLEMONTÉE. 

n'-^ 

HÉNIN-LIÉTARD. 

337 

HOUSSAYE(la). 

430 

JASSON. 
JUSSAC. 


KERBERIO. 
KERGUELEN 


■îîiAor^vjj 


23  5 

-H9 


'ISAFORGUE. 

LAGONDIE. 

LAMOTE  BARACÉ. 

LANDEMONT. 

LANGLOISDU  BOUCHET. 

LANNOY. 

LESENS  DE  FOLLFiVILLE. 


141 
343 
413 

i3o 

33'-' 

3i 

I  33 


TABLfc:  DES  FAMILLES. 
LIÉTARD. 

LIGARDES(MoNTLEzuN  dk), 
LINARET. 

LION.  ' 

l-OZIÉRES  (Baudry  des). 
LUBERSAC. 
LUZANCAY. 


333 

385 
i53 
333 
48. 
340 


M 


MAILLE  BREZE. 

446 

MARCOGNET. 

■334 

M  ARGON. 

:VK,^^4fii 

MARMONT. 

437 

MASSON  DE  LA  MOTTE. 

478 

MAUSSAC. 

.     f  37  et  549 

xMÉJUSSEAUME. 

25l 

MESPLEX.                           'A 

436 

MILLON. 

'47 

MIOMANDRE. 

3'37 

MOLLES. 

16 

MONNIER.                          '{•!)'-' 

ajUAKij^ai 

MONTLEZUN  DE  LIGARDES. 

'••■•445 

MONTRÉAL. 

273 

MORSAN. 

\^ 

MOTTE  (Masson  de  la^. 

478 

MOUSTIER. 

57 

MOYNEDE  M  ARGON  ^ll,. 

--"^    '^2 

MURAT. 

aODAlH'ltàî^ 

N 


NANC. 
XEUFVILLE  DELA. 


30 


356  TABLE  DES  FAMILLES. 

NOGUES  DECASTEL-GAILLARD  (du; 
NOTTRET  DE  SAINT-LYS. 
NUISEMENT. 


O 


162 

240  et  549 

242 


ORFEUILLE. 


Ï63  ei  54g 


PAILLOT. 

PALYS. 

PANTIN. 

PARCIEU. 

PERUSSE  D'ESCARS. 

PILES. 

POEZE  (de  la). 


241 
55o 
1 19 
3i 
193 
273 
335 


R 


RAFELIS  DE  BROVES. 

RAGUSE. 

REGNAULD  DE  PARCIEU. 

RICARD. 

RICHARD. 

RIOUFFE. 

RIQUET  DE  CARAMAN. 

ROCHAS. 

ROCHELINES. 

ROTHIACOB. 


479 
437 
3i  et  55o 
i85 
4i3 
246 
349 
55o 
4i5 
248 


SAINT-BONNET. 
SAINT-CYR. 


21: 
33i 


TABLK  DES   FAMILLES.  Shj 

SAINT-LÉGER.  H^ 
SAINT-LYS.                                                         240  et  549 

SAINT-PARDOUX.  289 

SARREMEJANE  27 

SAYVE  (DE  LA  Croix  de)  .  ^41 

SENONNES.  4«5 

SERRES  DE  MESPLEX.  43i 

SIMORRE  33i 

SORET  DE  BOISBRUNET.  440 


THORENC.  246 

TOURVILLE.  480 

TRAMECOURT.  '            -                           i 

TRENCAVFL.  444 

V 

URBAN.  273 


VALLAUGARD.  441 

VALLETEAU  DE  CHABREFV.  35o 

VAUGUYON.  216 

VERDELHAN.  » 

VERGENNES.  169 

VIESSE  DE   MARMONT.  433 

VILLARS.  375 
VILLEMONTÉE.                                                172  ci  178 

VILLÉON  (delà).  442 

VILLICY.  480 

VILLODON.  i53 


558  TABLK   DES    FAMILLES. 

w 

WEISS.  44^ 

WERBIER.  44' 

WUILLEMENOT.  56 


FIN  DE  LA  TABLE  DKS  FAMILLES. 


CMATILLOX-SVR-sriNE.    —  IMPRIUgRlE    t.    CORMILLAC 


LIBRAIRIE   BACHELIN-DEFLORENNE 


CONDITIONS  DE  LA  SOUSCRIPTION 


NOBILIAIRE   UNIVERSEL   DE   FRANCE 


On  ne  peut  souscrire  au  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais 
qu'à  la  condition  de  s'engager  pour  l'ouvrage  complet. 

Il  paraîtra  un  demi-volume  vers  le  i"  et  le  i5  de  chaque  mois. 

Les  souscripteurs  ne  payeront  qu'après  réception  de  chaque 
demi-volume  le  prix  de  5  francs  afférent  à  ce  demi-volume,  qui 
devra  nous  être  envoyé  en  un  mandat  sur  la  poste. 

Les  souscripteurs  qui  voudront  payer  d'avance  le  montant  de 
rouvrngc  complet,  qui  sera  publié  en  un  an,  auront  droit  à  un  es- 
compte de  10  pour  loo. 

Ils  n'auront  donc  qu'à  nous  adresser  en  un  mandat,  ou  autre 
valeur  sur  Paris,  la  somme  de  i8o  francs. 

\'ALEUR  DE  L'OUVRAGE 

Voici  déjà  bien  longtemps  que  le  Nobiliaire  universel  de  Saint- 
Allais,  complet,  est  devenu  introuvable.  Le  seul  exemplaire  qui, 
depuis  plusieurs  années,  ait  passé  en  vente  publique,  est  celui  de 
la  bibliothèque  du  comte  de  Lambilly  qui  a  été  vendu,  en  mars 
1872,  tout  près  de  1,000  francs. 

Notre  nouvelle  édition  /ac-simile  et  mieux  exécutée  que  l'an- 
cienne sera  donc  infiniment  moins  coûteuse  et  pourra  être  ac- 
quise par  tout  le  monde,  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu  en  ce  moment. 

AVANTAGE  OFFERT  AUX  SOUSCRIPTEURS  NOBLES 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  l'ouvrage,  il  suffit  de 
rappeler  qu'il  contient  les  généalogies  d'environ  2,5oo  familles 
VIVANTES.  Les  membres  directs  ou  par  alliances  de  ces  familles 
pourront  gratuitement,  en  3o  lignes  dans  un  ou  plusieurs  volumes 
supplémentaires,  compléter  leur  filiation  généalogique  jusqu'à  ce 
jour,  ce  qui  a  une  grande  importance  axi  point <le  vue  de  l'usur- 
pation des  noms. 


i:h ATILL0N-8UR-SEINE. —  uirniMERiE  e.  cornu  1 


es  Saint-Allais,  Nicolas 

587  Viton  de 

S2  Nobiliaire  unirersel  de 

1872  France 

t.9 


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